(g)
ÎO'
COLLECTION
DE
DOCUMENTS INEDITS
SUR L'HISTOIRE DE FRANCE
PUBLIES PAR LBS SOINS
DU MINISTRE DE L'IINSTRUCTION PUBLIQUE
DEUXIEME SERIE
Par arrêté en date du 1 8 di'ceiiibrp i 885 , M. Tamuby be LABnoQi'E. morabrc
du (i'omité des travaux historiques et scientifiques, a été cliaqjé de publier,
dans la collection des Documents inédits di' l'Histoire de France, les lettre»
de niresc.
Par le même arrêté, M. Léopold Demslr. Pn^sident de la Section d'histoire
<>t de |)hiloIogie du Comité, a été nommé commissaire responsable de celte
pidilication.
m
LETTRES DE PEIRESG
PUBLIEES
PAR
PHILIPPE TAMIZEY DE LARROQUE
CORRESPONDANT DE L'INSTITUT
MEMBRE NON RESIDANT DD COMITE DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES
VICE-PRÉSIDE\T DK LA SOCIETE D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRA'tCE
TOME SIXIÈME
LETTRES DE PEIRESG À SA FAMILLE
ET PRINCIPALEMENT À SON FRERE
1602-1637
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
M DGGC XCVl
J
P3SAf
AVERTISSEMENT.
Le tome sixième de la Correspondance de Peiresc renferme :
1° Quatre lettres adressées de Montpellier, en t6o2 et i6o3, à
Raynaud de Fabri, son père, conseiller du Roi en la Cour des
comptes de Provence ;
2" Quatre lettres adressées aussi de Montpellier, en ces deux
mêmes années, à Claude de Fabri, son oncle, conseiller du Roi en
la Cour de Parlement de Provence;
3° Cent quatre-vingt-treize lettres écrites presque toutes d'Aix à
son frère Palamède, sieur de Valavez, depuis le 2 novembre 1608
jusqu'au 28 juin 1687, veille de sa mort.
A ces deux cent un documents s'ajoutent deux lettres de Peiresc
à son père (du 22 janvier et du 27 décembre 1608), tardivement
retrouvées dans la collection d'autographes de feu M. Lucas de
Montigny' [Appendice, n°' I et II), des mémoires très développés
donnés à son frère, en t6o8, pour les voyages de ce dernier en
France, en Angleterre, aux Pays-Bas [Appendice, n° 111), une Liste
des personnages que Valavez devait visiter, de la part de son frère, en
ses voyages de 16 08-160 g (Appendice, n° IV), des Instructions au
' Voir ia notice nécrologique consacrée du 23 décembre 1896, oîi, eu rendant
à cet aimable homme par la pieuse affection compte de la brochure de M. le juge
de M. Alexandre Moutlet : Autour de Mira- Mouttet, je me suis cordialement associé
beau. G. Lucas de Monligny, tSii-iSgi. aux éloges si bien donnés par lui au regretté
Notes e< «oMDeHirs. (Aix, Remondet- Aubin, Philippe-Joseph-Gabriel-Lucas de Mon-
1895, in-8°. ) Voir aussi la Bévue critique t'gny-
Tl. A
lUrillHElilX NlTIO!(ALk.
ti AVERTISSEMENT.
sieur de Vallavez allant en Cour, du 8 juillet i635 [Appendice,
Il faut encore joindre à ce total de deux cent sept documents
quelques autres petites pièces insérées dans les notes, par exemple
un fragment d'une lettre de Peiresc à Monsieur mon oncle Monsieur
de Callas (p. i3), des fragments de ses lettres à son frère (p. 89,
96, io4, 3i5, 489, 548, 588-089), deux de ses billets au même
(p. 159 et 588), un billet du duc de Guise, gouverneur de Pro-
vence, au juge de Lambesc (p. 9^7), plusieurs lettres du premier
président du Parlement d'Aix, Vincent Anne de Forbin-Maynier,
baron d'Oppède, écrites, l'une au baron de Gordes (p. 3 /»8), l'autre
à un personnage non dénommé (p. 369), d'autres à Palamède de
Fabri (p. 391, Mis, 467-468, 5o5, 52o), des iVoMre//e« envoyées
de Venise à Peiresc et (ju'il s'empresse de transmettre à son frère,
lequel n'était guère moins curieux que lui-même (p. ^99), d'autres
nouvelles envoyées de Marseille où se trouve le piquant récit d'une
querelle du duc de Guise, amiral des mers du Levant, avec un
capitaine de navire qui, en sa qualité de méridional, avait tête
chaude et prompte repartie (p. 566-567).
Il est très regrettable que les lettres de Peiresc à son père et à
son oncle ne nous aient pas été conservées en plus grand nombre.
Ces pages de jeunesse sont charmantes de sentiment et de style.
L'étudiant en droit à Montpellier entretient sa famille de son tra-
vail, de son frère, qui était son condisciple, de leur précepteur, le
Béarnais de Fon vives, de leur professeur, le très renommé juris-
consulte Jules Pacius, de leur récent voyage en Italie^, de son
' Sous le 11° VI et dernier de l'Appendice lui a déjà tout dit siu- ce beau voyage :
se de'roulent les Tableaux généalogiques dea rrPar les lettres que nous avons escrit de
Ponlevès , seigneurs de Carces , et de leurs al- Milan , de Genève et de Lyon , vous en aurez
liances, dressés par M. le marquis de Boi&- eu toute i'inforniation qui s'en peut avoir. -
gelin. Quel dommage particulièrement déplorable
' Peiresc (p. i) rappelle à son père. qu'il que la perte des lettres où Peiresc, en sa
AVERTISSEMENT. m
amour pour la science du droit, amour qui lui inspire les plus en-
thousiastes éloges, de son excursion, en compagnie de Pacius, dans
le Comtat où le maître et le disciple contemplèrent avec ravisse-
ment la fontaine de Vaucluse et les antiquités d'Orange et d'Avi-
gnon, du désir qu'il caressait de faire nommer le grand juriscon-
sulte professeur en l'Université d'Aix, ce qui, selon un mot heureux
de l'étudiant, serait installer r«le droict mesmes chez nous??, de
l'ardente envie qu'il éprouvait aussi de rendre cette Université
encore plus florissante en y donnant pour collègue à Pacius Joseph
Scaliger, alors à Leyde et qui était considéré comme le premier
des savants de son temps. On sera touché de le voir, en ces trop
courtes pages, si délicatement affectueux pour ses parents, si tendre
pour sa sœur, Isl petite Suzon, si reconnaissant pour son précepteur
et pour son professeur, si jaloux de la gloire de la ville qu'habitait
depuis longtemps sa famille, si résolu à mériter l'estime de tous,
comme il le déclare avec une noble fierté, se portant garant pour
son frère (p. 6) : rr N'ayez point de regret à ce que les autres se
poussent à l'honneur, car nous ne demeurerons pas en arrière, s'il
plaît à Dieu.» On peut dire que, dans sa familière et savoureuse
causerie avec son père et son oncle, Claude-Nicolas de Fabri se
montre homme de cœur autant qu'homme d'esprit \
Les lettres à Valavez touchent à mille sujets. Peiresc s'occupe,
en quelque sorte, de toutes choses, en cette correspondance de
plus d'un quart de siècle. Les affaires y tiennent une place consi-
dérable, et je n'ai pas voulu la restreindre, pensant que, selon un
mot souvent cité, tout est intéressant dans la vie d'un homme juste-
vingt-deuxième annde, avait consigné ses l'honneur de lire, devant l'Académie d'Aix-,
impressions de voyage en Suisse et en en mai 1894, les juvéniles pages de Peiresc,
Italie! elles obtinrent un vif succès. J'espère qu'elles
' En ce qui regarde ce dernier point, retrouveront auprès de tous les lettrés le
voir (p. 9) l'agréable narration d'un inci- favorable accueil que leur fit la docte com-
dent de voyage dans le Comtat Quand j'eus pagnie.
iT AVERTISSEMENT.
ment célèbre. On sera donc en pre'sence tantôt d'un propriétaire
parlant de ses terres et de ses récoltes, tantôt d'un plaideur parlant
de ses procès, de ses avocats et de ses juges. Que l'on ne redoute
pas trop l'aridité dans la partie de la correspondance où dominent
les questions agricoles et judiciaires ! Peiresc traite ces questions
de façon à ne jamais nous ennuyer, et la spirituelle bonhomie de
son langage rend aimables ses fréquentes doléances soit à j)ropos
des mauvaises récoltes et des mauvais voisins, soit à proj)os des
procureurs, avocats et magistrats qui retardent ou empêchent le
triomphe de sa cause. Ajoutons qu'en rapprochant les unes des
autres les diverses indications fournies par le correspondant de
Valavez, on complétera tout à la fois l'histoire du barreau et du
Parlement de Provence pendant la plus grande partie du règne
de Louis Xlll.
Parmi les autres principaux sujets traités en ces lettres , on re-
marquera les livres et les fleurs. Les deux frères, entre lesquels
régna toujours une si parfaite harmonie, comme Peiresc l'atteste
de la plus émouvante façon en adressant à Valavez ses suprêmes
adieux \ les deux frères, dis-je, aimaient d'un égal amour leur
bibliothèque et leurs jardins^. Pendant leur vie entière, ils mirent
' tr Puisqu'il plaist à Dieu de m'appeller
net que nous 'avons jamais eu vous et moy
qu'une mesnie volontë, je vous conjure par
ceste saincle union qui a toujours esté
entre nous, etc.» (Lettre du sS juin 1637,
p. 660.) C'est l'occasion de citer une note
sur les deux frères inscrite à la fin des
Petits mévioires inédits de Peiresc (Anvers,
1889, p. lia) : itOn a souvent dit que
tout était commun enlre les deux frères,
leur fortune, leur logement, comme leurs
goûts, mais on n'a peut-être pas fait re-
marquer combien Valavez aidait Peiresc à
porter le fardeau de son écrasante corres-
pondance. J'aime, en la dernière de mes
notes, h signaler ce nouveau témoignage
d'une des plus touchantes aiTertions qui
aient jamais existé entre deux lx»tis frèi-es. ^
' L'un de ces jardins était situé dans la
ville d'Aix même, l'autre, beaucoup plus
vaste et beaucoup plus beau, entourait la
maison de campagne de Bclgentier. Je vou-
drais qn'nne notice spéciale fut consacrée
à la maison natale de Peiresc et an Jardin
d'acclimatation (ju'arrosait le Gapeau. L'émi-
nent bibliopbile d'Aix, M. Paul Arbaud,
possède, dans sa magnifique collection, une
gravure représentant le château et les jar-
AVERTISSEMENT. . v
tout leur zèle et toute leur joie à augmenter leurs collections de
bibliophiles et d'horticulteurs. Rien n'est attrayant comme les pages
où Peiresc entretient Valavez avec tant de chaleur, parfois avec
tant d'éloquence, des livres et des plantes qui étaient leurs plus
chers trésors. Et ces pages sont très nombreuses, car Peiresc,
entraîné par sa double passion, revient sans cesse là-dessus, et
c'est le cas d'appliquer à l'intarissable fécondité de ses discours de
bihliophile et de jardinier la fameuse citation : De l'abondance du
cœur la bouche parle.
Plusieurs des lettres écrites à Valavez seront utilement consul-
tées par les futurs historiens de la Provence. C'est au point de vue
anecdotique surtout que ces documents sont d'une singulière va-
leur. Peiresc raconte à son frère de fort curieuses particularités.
Quelques-uns de ces récits complètent à merveille les Historiettes
de Tallemant des Réaux, notamment en ce qui concerne la vie
privée du duc de Guise (p. aSo et suiv.). Les révélations du bon
Peiresc ont le double mérite d'être très exactes et très piquantes.
On goûtera fort, à côté des détails donnés par notre chroniqueur
sur les intimes aventures du gouverneur de Provence, le tableau
qu'il retrace de la lutte engagée entre ce dernier et Madame Se-
guiran, veuve du premier président de la Cour des comptes, à
l'occasion du logement que le magistrat avait occupé de son vi-
vant (p. 9 2(^ et suiv.). Rarement la verve méridionale a été aussi
vive et aussi amusante. Peiresc, en ce morceau et en quelques
autres', est un exquis narrateur, d'autant plus exquis qu'il est
toujours naturel et qu'il laisse lui aussi courir sa plume à bride
abattue.
(lins de Belgentier h la fin du xvii* siècle, surtout féminine — causée h Marseille, en
gravure que l'on pourrait reproduire entête juillet 1626, par une religieuse, Catherine
de la monographie dont je souliaite la pu- Alleman , fille du seigneur de Gliâleauneuf
blicalion. (p. 58o).
' Par exemple, le récit de la sédition —
V, AVERTISSEMENT.
Il y aurait à signaler, dans ses lettres à Valavez, d'innombrables
renseignements sur les anciennes familles de la Provence ', sans
parler de la famille de Fabri ^ sur plusieurs des villes de cette ré-
gion, notamment sur la ville d'Aix^ sur des personnages célèbres
en divers genres parmi lesquels, abstraction faite du baron d'Op-
pède et de ses compatriotes, je nommerai seulement Joseph Sca-
liger, le président de Thou, le poète Gabriel Faërne, la duchesse
de Rohan, Pierre-Paul Rubens, les libraires parisiens Buon, Cra-
moisy, Drouart, M°'* de Créquy, les hellénistes Philippe de Ba-
deron, sieur de Maussac et Gilbert Gaulmin, Jean Barclay, Hugo
Grotius, Marc Antoine de Dominis, archevêque de Spalatro, le
cardinal de Sourdis, Guillaume du Vair\ le chancelier Bacon,
Jean Selden, Louis de Nogaret, cardinal de la Valette, J.-B. Doni,
J.-B. Panfili, le futur Innocent X, le cardinal Fr. Barberini et sa
cour, le peintre Daniel du Monstier, Jérôme Aleandro, Gaston
d'Orléans, Malherbe, les botanistes Bauhin et Robin, Honoré
d'Urfé, les deux cardinaux de Richelieu, le P. Mersenne, les re-
lieurs Le Gascon et Gorberan, Léon d'Albert, duc de Luxembourg,-
Gabriel de l'Aubespine, évêque d'Orléans, François de la Fare-
Lopis, évêque de Riez. François de Loménie, évêque de Mar-
seille, le cardinal Bellarmin (avec d'importantes révélations, à
son sujet, pour l'histoire ecclésiastique et pour l'histoire littéraire),
Sanson Napollon, le voyageur diplomate, le docte chanoine Saxi,
• Ces renseignements ont élé complétés
dans de nombreuses notes qui m'ont été
conmiuniquées par deux savants provençaux
aussi aimables que compétents, M. Léon de
Berluc-Perussis et M. le mai-quis de Bois-
gelin.
' Voir notamment les touchantes pages
consacrées (passim) a la nièce de Peiresc,
Claire de Fabri.
' Voir (p. 490 et suiv.) la description
des omb^llissemenls faits, sous la direction
de Peiresc , dans le jardin de l'ArctievWié.
' On remarquera les indications fournies
par Peiresc sur la participation prise par le
jurisconsulte Bignon et le |K)èle .Malherl>e
à l'édition des œuvres complètes de Gail-
laumc du Vair. Combien d'autres choses nou-
velles pour l'histoire littéraire de la Fran«
on trouvera dans la correspondance avec
Valavez !
AVERTISSEMENT. vu
Hicher de Belleval, le créateur du Jardin des plantes de Montpel-
lier, etc.
De l'ensemble des documents du tome VI, plus encore que de
l'ensemble des documents précédemment publiés, il résulte que,
comme l'a déclaré M. Gaston Paris, dans le beau discours pro-
noncé à Aix, le 10 novembre i8g5, en cette inoubliable fête de
l'inauguration du buste de Peiresc à laquelle sa chaude et vibrante
parole a donné tant d'éclat \ et comme l'ont redit tous les autres
orateurs, notamment le sympathique président du Comité chargé
d'organiser la victoire , M. le doyen Georges Guibal, les qualités
de l'homme égalaient en lui les qualités du savant, et qu'il n'est
pas moins admirable par son caractère que par son génie.
Philippe Tamizey de Lauroque.
Pavillon Peiresc, près Gontaud, i" mai 1896.
' Le discours de l'éloquent délégué de rfescAarto, livraison de novembre-décembre
M. le Ministre de l'instruction publique a iSgS [Chronique el mélanges , p. 747-755).
été reproduit, soit en partie, soit en entier. On le retrouvei'a dans un volume (en ce
par plusieurs journaux de Paris (notam- moment sous presse) oii seront recueillis
ment par le Journal des Débats) et par plu- tous les hommages oratoires rendus à Pei-
sieurs journaux de Provence; il a été inséré rescen novembre 1895.
intégralement dans la Bibliothèque de l'Ecole
LETTRES DE PEIRESC
À SA FAMILLE
ET PARTICULIÈREMENT À SON FRÈRE.
I
À MONSIEUR DE C ALLAS,
CONSEILLER EN LA COUR DES COMPTES DE PROVENCE,
À AIX.
Monsieur mon père,
Par celle que j'escris à Monsieur mon oncle > vous entendrez la cause
qui nous a esmeus de venir voir Mons"' Pacius^ à Monpelier. J'espère,
comme aussy nous vous en prionz trez humblement, que vous le trou-
verez bon et nous permettrez ce bien de nous laisser un peu refondre
de la main de cet excellent j u reconsulte ^ pour prendre noz degrez
d'une façon non accoustumée, et avec plus de réputation, comme nous
avons résolu de le faire, vous promettant que nous fairons en sorte
que vous serez toute vostre vie trez content de nous avoir permis ceste
faveur. Au reste il ne fault poinct que vous ayez aulcun regret de ce
qu'il est de la Religion, car il n'est point Théologien, et ne veut ny
entend qu'en sa maison se dise une seule paroUe touchant la foy, ains
' C'était Claude de Fabri qui, de même
que son frère, portait le titre de sieur de
Callas , la seigneurie (5tant indivise. Les
deux l'rères avaient acheté Callas ensemble
et ils en passèrent hommage ensemble le
26 juin 1697. (Archives des Bouches-;lu-
Rhône, B. 799, fol. aSo v°). — (jlaude
était conseiller an parlement d'Aix depuis
1072.
* Sur le jurisconsulte Jules Pacius, voir
notre tome 111 (p. 265, 28^, 611) et, dans
notre tome V, plusieurs lettres adressées à
L. Holstenius au sujet des mamiscrits pla-
toniciens achetés par Peiresc à son ancien
professeur pour les donner an futur biblio-
thécaire du Vatican.
' Sic. Dans la copie de la Méjaiies on lit
jurisconsulte.
IMpniucniE VATi05iLe.
2 LETTRES DE PEIRESG [1602]
louis les vendredis et sammedis il ne s'y mange que du poisson. II
tient deux aultres jeunes gentiislioinmcs qui sont aussy catoliques et
estudient en droict, et a deux filz qui y sont fort bien avancez : telle-
ment qu'en ce logis ne s'entend parler que des loix; et moy pour m'y
accomoder encore davantaige, et pour me despouiller entièrement de
toute sorte de pensée et de distraction, adin de vacquer d'autant mieux
à cest estude, me suis vouleu resouldre de vous envoyer tout ce que
je n'avois vouleu fier à la mer, et que je m'estois réservé de plus cher
auprez de moy ' qui est une boitte pleine de graveures antiques fort
remarquables et aultres pierreries en nombre de 35o et davantaige
et une aultre boitte plus petite, qui n'est quasi pleine d'autre chose
que de quelques anneaux d'or, de cuivre et de fer, et aultres orne-
ments antiques des femmes romaines lesquels j'estime plus que tout le
reste de mon cabinet, et surtout un brassellet antique qui fut treuvé
dans un tombeau antique quand j'estois à Rome^ qui est de ceux qui
s'appelloient anciennement VIRIOLtE EX SMARAGDIS,desquelz font
mention souvent Paulus et Ulpian en plusieurs loix où ce n'est pas
merveille s'ils ne sont guieres bien entendus par les interprètes, puis-
qu'ils n'avoint jamais rien veu de semblable'. Il y a puis separeeraent-
deux ou trois médailles uniques et autant de graveures qui vailent
beaucoup, oultreun paquet de deux cents médailles d'argent, etquattre
vints de cuivre avec quattre ou cinq d'or.
Vous trouverez dans la boitte blanche l'esmeraude que je vous avois
promis qui est des plus belles qui se puissent trouver avec la cornel-
' Voir, sur Peiresc à Montpellier cliei: dp bien bonne heure à fonner son cabinet
Pacius et sur les caisses d'objets antiques et que ce coileclionneur de moins de vinjjt-
dont il se sépara pour se consacrer tout en- deux ans avait déjà réuni bien des choses
tier à l'étude du droit, le récit très détaillé curieuses et précieuses.
Ac Gassendi {De vitn Peireskii , liber primiis , ' Gassendi repro<Iuit presque en entier
an. 1602, p. 79-81 ).Ij'excellent biographe ce passage pour montrer quel secours et
avait eu connaissance des lettres écrites par quelles lumières la jurisprudence peut
son héros, au retour d'Italie, à MM. de Fa- recevoir de l'étude de l'antiquité et il
bri père et oncle, et il eu résume les prin- signale particulièrement (p. 80) -rviriolas
cipaux passages. ex smaragdis Lilpiano ac Paulo sspius
' On voit que Peiresc avait commencé niemoratas».
[1602] À SA FAMILLE. 8
line ^ de Mons' Dise. Je croys que vous avez desja receu deux caisses
dont je vous envoyé maintenant les clefs que je laissai à Venize aux
sieurs Baillons pour vous envoyer, où il y avoitdes choses que j'estime
beaucoup avec tout plein de petites gobilles^, entr'autres une paire de
chaussons de peau de Moscovie qui sont admirables, à ce que j'entends,
pour ceux qui ont la goutte, et deux aultres caisses pleines de livres des
meilleurs et plus rares qui se soient imprimez en Italie^. Tout m'a cousté
deux cents cinquante ou soixante escuz que je ne vouldrois pas donner
pour deux mille. Nous avons avancé à Mons"' Pacius la pension d'un
mois; il nous reste encore fort peu d'argent, car nous avons donné à
Mons"" Fonvive* cez cinquante escus que nous avons prins dernière-
ment à Lyon, et certes ses mérites sont si grands, et avons tant d'obli-
gations à l'affection qu'il nous a tousjours porté, et au travail* et in-
commodité qu'il s'est prins à nostre contemplation, que quoique nous
taschions toute nostre vie de le recognoistre, il nous sera neantmoins
impossible de le pouvoir faire selon noslre debvoir en son endroict.
J'ay bien congneu des gents, mais jamais je n'en treuverai un tel''. Je
le vous dirai mieux à bouche que je ne sçaurois faire asthure, veu que
ma lettre est desja si longue que je crains de vous estre importun.
' Sic. Dans la copie de la Méjaiies on
trouve la forme cornaline.
' Le mot, que l'on retrouvera dans
la dernière ligne de cette lettre, n'est
autre que le mot bille, de'signant ces pe-
tites boules de marbre qui servent à di-
vers jeux d'enfants. Dans le Dictionnaire
provençal de Fr. Mistral ligure la forme
ffoubiho.
' Par une transposition fâcheuse on a fait
écrire à IViresc, dans la copie de la Mé-
janes : wlivres des meilleurs et plus rares. . .
enlr'autres une paire de chaussons. . . n
* Gassendi parle ainsi (p. 96) de ce pre'-
cepleur et gouverneur: (rltaque delectus
est ipsis Paulus Gudanes Fonvivius, nobilis
e Bearnia vir, qui ex Italia, Polonia, Ger-
mania, aliisque regionibus redux, multo-
rum jam iiominuni mores civitatesque no-
verat, quemque Bclleuraius cancellarius [le
chancelier de Bellièvre] in jtroximos annos
filio destinarat.n Gassendi (p. 78) ajoute
au sujet du généreux payement des hono-
raires de Fonvive : crUellexit ei'go ])otius
Lugdunum, ubi accepla pecunia, persolvit
large honoraiiimi ductori suo Parisios, ut
jaui diclum est, discessuro. »
' G'csl-k-direfaliffue.
" Ce magnifique éloge fait vivement re-
gretter l'absence de tout renseignement sur
ce gentilhomme qui n'est pas moins inconnu
en Béarn que partout ailleurs.
4 LETTRES DE PEIRESG [1602J
Oultre que le présent porteur me presse si fort pour son despart qu'il
ne me permet pas seulement de faire un petit mot à madamoyselle n)a
mère, comme j'avois résolu, pour la prier en niesme lemps de nous
envoyer s'il luy plaist du linge pour nostre provision de c'est [sic) esté.
Car nous n'avons pas une seule chemise, ny un collet, uy un mou-
choir ni aultre chose. Je m'asseurre qu'il vous plairra de nous en faire
envoyer ^ Mais surtout je vous supplie de ne faire pas l'adresse direc-
tement à nous ny à voz lettres ny au pacquet, mais à Monsieur Sartre
respoudentde Mons'' Segnierqui nous les rendra {jenlilmenl. Car je ne
désire aulcunement d'estre cogneu en ceste ville, allin de n'eslre des-
tourné, ains je veux aller habillé le plus simplement du monde,
mesmes je vous supplie le plus qu'il me puisse estre possible de ne
vouloir laisser courir le bruict à Aix que nous soyons hors d'Italie, car
ils ont desjà si grande conception de nous qu'il semblera que nous deb-
vrions estre des oracles s'ils sçavoient que nous soyons maintenant
venus vers Mons'' Pacius; ils s'en tiendront tousjours beaucoup plus
contents, en nous oyant sans sçavoir cesle noslre resolution. Je ne double
poinct qu'il vous plairra de me donner ce contentement, et que toutes
les lettres qu'il vous plairra m'escrire en ceste ville seront avec une
couverture par dessus à Mons' Sartre près la loge.
Je ne vous escris plus de l'heureux succez de nostre voyaige, car
parles lettres que vous avons escrit de Milan, de Genève et de Lyon,
vous en aurez eu toute l'information qui s'en peut avoir et ce qui vaut
plus que tout est que par la grâce de Dieu nous sommes arrivez 1res
touts sains et sauves. Je ne suis marry que du despart que Mons' Fon-
vive a esté contrainct de faire à nostre grand regret et au sien : car
il nous aymoit uniquement, et croys fermement que s'il ne luy eust
esté d'une extrême importance il ne nous auroit poinct quitté pour en-
cores. Il nous donna une sienne lettre pour vous porter, laiiuelle je
vous envoyé avec la présente, vous baisant Irez humblement les mains
avec mon frère et à Mad*"« ma mère, et Mesd*""" mes sœurs, qui treu-
Dans la copie de la Méjanes on a supprimé coaime Irop vulgaires ou trop insignilianls
les détails donnés par Peiresc sur la triste situation, de son linge.
[1602] A SA FAMILLE. 5
veront à mon advis des gobilles dans noz coflres aullant comme il leur
en faudra.
Vostre trez humble et trez obéissant filz,
N.-C. Fabry.
De Monpelier, ce la juillet 1602.
Monsieur Pacius est fort tourmenté d'un mal de dents despuis deux
jours ença. J'envoyay parmy mes bardes de Rome un petit livret de
papier blanc, couvert de parchemin blanc, où c'est qu'entre quelques
petites receptes il y en avoit une d'un emplastre pour les dents fort
expérimentée K Si vous le pouviez trouver, j'en serois fort aise et luy
aussy ^.
II
À MONSIEUR DE C ALLAS, CONSEILLER AU PARLEMENT,
À AIX.
Monsieur mon oncle,
Dez que je receus voz lettres du xi""" octobre, et que je vis l'allarme
que vous aviez prins sur le rapport du s"' de Cabanes^, je ne faillis
poinct de vous rescrire aussitost pour vous dire les occasions qui nous
avoient esmeus à luy tenir tels propos. Je pense quaurez receu ma
lettre par voye de Marseille. Du despuis j'ay reçeu une recharge du
w""^ laquelle m'a donné encor beaucoup plus d'occasion de m'esmer-
veiller que vous ayiés faict un si solide fundement sur ses discours,
' Cesl-a-direhTt employée. Ce post-scrip- ' Plusieurs membres de Ja famille de Ca-
lum n'a pas étë reproduit dans la copie de banes sont nientionne's dans la Table alpha-
la M(fjanes. bélique des Annales du Collèffe Royal Bourbon
' Bibliotbèque d'Inguimbert, à Carpen- (rii^publiéesetannotéespari'abbéEdmond
tras. Collection Peiresc, registre XLI, pre- Me'cliin (Marseille, 1893, p. 3/i et 35). 11
mièreparlie,fol./i3o. Autographe. — liiblio- s'agit probablement ici d'un des Rolland,
Ihèque Méjanes, à Aix. Collection Peiresc, seigneurs de Cabanes, qui furent de père en
registre III, fol. g5. (ils membres de la Cour des comptes d'Aix.
6 LETTRES DE PEIRESC [1602]
qiioyque vous m'eussiés escript vous mesmes que tout le monde croyoit
à Aix que nous fussions allés reconduire Mons' de Fonvivcs. C'est pour-
quoy lorsqu'il me dict qu'il sçavoit fort bien que nous estions allés vers
Toulouse, je ne luy vouleus pas dire le contraire. Ains pour luy pal-
lier mieux ce qui estoit de nostre dessein touchant nostre plus ionj;
sesjour en ceste ville, je luy dis que j'estois sur mon despart pour aller
voir tout leLanjjuedoc : non pas que j'en eusse envie, car je ne pense
rien moins qu'à cela, mais afin de luy oster tout suject de s'enquérir
plus avant de noz affaires.
. Au reste n'ayez poinct de regret à ce que les autres se poussent à
l'honneur, car nous ne demeurerons pas en arrière pour cela, s'il plait
à Dieu'. Ce n'est pas tout de commancer : plustost est de vous faire
paroistre^ que nous n'avons pas perdu de temps hors de la maison, et
principalement durant nostre susiour («te) en ceste ville, où nous faisons
plus de proffit en un jour que nous n'avons faict par cy devant en un
an, par manière de dire. Car enfin tout ce qu'avons aprins à Padoue', et
toutes leçons qu'y avons ouy, ne nous ont apporté qu'une cofjnoissance
du Droict fort confuse* avec un meslanjje de diverses choses tant utiles
qu'inutiles; maintenant en réduisant cest ouvrage à perfection nous pou-
vons dire que nous apprenons avec merveilleux plaisir et profit. Mais
asteure c'est vrayment l'art que nous apprenons* et la vraye science que
' Noble et fière dëciaration h laquelle
l'ëtudiaut de i6oa devait rester fidèle toute
sa vie.
' C'est-à-dire : il importe bien plutôt de
vous faire paraître , etc. La copie de la Më-
janes traduit ainsi le sens du texte : Ce n'est
pas tout de commencer plustost et de vous
faire pnroistre.
Sur Peiresc et son frère considérés
comme très assidus élèves de l'université de
Padoue, voir Gassendi, p. a8, à l'année lâgg.
Le biographe assure (jue, quebpies mois
à peine après son arrivée en cette ville, le
mérite de Peiresc éclata dans toute l'uni-
versité, iripsiusvirtus apud universani Aca-
(ieniiaminclaruit,''et excita l'admiration des
professeurs et des autres savante. Voir en-
core sur les succès de Peiresc à Padoue , le*
pages 45 , 55. On lit en cette dernière page
que le jeune archéologue , étant revenu en
cette ville avant de repartir pour la France,
y fut reçu avec un si joyeux entliousiasnie
qu'on semblait y revoir le dieu des érudits ,
eut videretur quasi quispiani deus studio-
sorum».
' On trouve dans la copie de la Méjanes
cette addition : ««Nous pouvons <lire que
nous ap|)i-enons avec merveilleux plaisir et
[1602] À SA FAMILLE. 7
les anciens Jurisconsultes ont prattiqué en leurs responses si divines, s'ils
m'est loisible d'usurper ce mot, veu que je ne sçaurois lire une déci-
sion d'un Papinien, d'un Scœvola, et de quelques autres et pénétrer
un peu dans leurs raisons, sans estre ravy en admiration, y descou-
vrant un si bel artifice. En somme je vous asseure en saine conscience
que je pi-ends maintenant un tel goust au Droict, et que je m'y baigne
en telle façon', que c'est entièrement ma nourriture et ma vie, de sorte
que vous pouvez penser en quelle peine vous me constituez quand vous
me dictes de me vouloir sevrer au meilleur du repas. Le plaisir que
j'y prends est d'aultant plus grand qu'estoit grand le déplaisir que j'y
prenois du commancenient. Aussy ne sçaurois je estre jamais las d'y
vacquer et mon frère encores moins, comme plus robuste que moy,
quoyque mon père dise qu'il entend qu'il se débauche, mais je ne sçay
m'imaginer sur quoy se puissent fonder ceux qui nous prestent cez
belles charitez, attandu qu'il est plus modeste, plus pause et plus
assidu à l'estude qu'il ne fut jamais. Je vouldrois bien qu'il vous pleust
nous dire sinon le nom de cez mesdisants, au moins en particulier en
quoy ils prétendent qu'il se débauche, car je suis fort en peine moy
mesmes de le sçavoir. Nous avons tous les jours noz heures si bien
comparties qu'il n'y a pas grand moyen de desrober seulement une
demi heure. Nous avons nécessairement dix heures le jour destinées
à certains exercices sur le droict, dont les quattre s'employent à ouyr
quattre leçons, l'une de l'Analyse des Institutes, l'autre des Contrats
(qui est un traicté le plus recommandable et plus utile que Mons' Pa-
profit pour user des mois de Justinieu :
nihil iiiuliie, nihil prope dicani positum id
quod in ipsis relicla obtinet arguinentis. El ,
affin que je die plus clairement , nous acqué-
rons icy la clef pour entrer dans les plus
profons secrets du Droit pour en avoir une
vraye et facile intelligence. C'est la science
que les anciens jurisconsultes ont prati-
qué, etc. s La lettre de la bibliothèque de
Carpentras étant un simple brouillon avec
variantes et corrections, j'incline à croire
que la copie de la Méjanes a été. faite d'après
un document plus complet et, par consé-
quent , qu'elle nous a conservé le texte vé-
ritable et délinitif.
' L'énergique métaphoi'e mérite notre
attention. Toute cette partie de la lettre,
du reste, est écrite d'une façon remar-
quable et avec une sorte de verve poé-
tique.
8 LETTRES DE PEIRESC [160-2]
cius aye jamais faict), la tierce sur le Code, la qualtiiesnie pour la
leclure du Digeste. Il nous fault par après pour le moins les qualtre
ou cinq premières heures du matin pour revoir toutes cez leçons et
estre prêts pour la répétition qui s'en faict une heure durant après
chasque repas. Il n'y a rien qui apporte plus de tourment à mon es-
prit que de voir que la distance des lieux ne permet pas que vous
puissiez voir vous mesmes ou bien mon père, quel est le proffit que
nous faisons; car je ne fais aucun double que vous ne deussiez non seu-
lement nous concéder librement et sans aucun regret le deslai (jue
nous desirons, ains que vous ne vous deussiez sentir une très grande
charge de conscience de nous vouloir rappeller devant ce caresme afin
que nous eussions loisir d'achepver l'enti-eprinse si prollitable que nous
avons faict de voir tout le Droict, et digérer comme il faut ce que
nous avons dévoré au voyaige d'Italie '.
III
À MONSIEUR MON ONCLE MONSIEUR DE C ALLAS,
CONSEILLER DU ROY EN LA COUR DE PARLEMENT DE PROVENCE,
A AIX.
Monsieur mon oncle,
Nostre voyaige a esté fort heureux Dieu mercy*. Nous sommes passez
' Bibliothèque de Carpeutras , collection
Peiresc, registre XLI , première partie,
foi. iag, autograplie. Bibliothèque d'Aix,
collection Peiresc, i-egistre III, fol. io4.
Dans l'autographe, la lettre n'est pas
daltfe. Dans la copie, on trouve cette indi-
cation : frDe Montpellier, ce [ ] octobre
i6o2fl, ce qui me décide encore plus à
croire que la copie de la Méjanes repro-
duit un texte autre et meilleur que celui
de ringuitnbertine.
* Le voyage d'Aix à Montpellier avec
détour par le Comtat-Venaissin. Peiresc , au
commencement du mois de novendire i6oa,
avait amené Paciusà Aix, afin de retourner
à Montpellier, ne fût-ce que sous li; pré-
texte d'y ramener son iUuslre maître, «sed
adducto lamen secum Pacio, ut vel redu-
rendi ipsius prxievtu delineri domi non
possetn, comme s'exprime Gassendi (p.8i ).
I-e biographe ajoute celte piirase riiarmante
(ibid.) : irileic non memorabo qua exsidta-
tione exceptas Peireskius domi fucrit, ne-
(jue quo cuitu habitus Pacius.»
[16021 À SA FAMILLE. 9
par Vaucluseï, Auranges^ Avignon, le pontdu Gar^ etNisnies\ Nous
serions arrivez deux jours plus tost si la pluye et le mauvais temps ne
nous eussent fait susiourner (sîc) par chemin. Nous arrivasmes avant
hier au soir en trez bonne santé grâces à Dieu. Mons"' Pacius printtrez
grand plaisir de voir Vaucluse'^, et touts les autres lieux : si bien qu'il
est revenu fort contant de ce voyaige, dont je suis infiniment aise : car
j'espère de me prévaloir au centuple de ce que j'y ai despendu**. Des
vingt ducatons que vous me fistes donner à Aix, ne m'en est demeuré
que troys. Il faict plus cher par ce coslé là que par celluy de Provence.
Au reste l'homme que vous me donastes pour ramener les chevaulx
est si couraigeux, qu'il ne nous fust jamais possible de le faire monter
en grouppe (sic) au passaige d'une rivière qui est près d'Aurange'; il
' Le chanoine Gassendi rappelle agrëa-
blement que Vaucluse n'est pas moins ce'-
Jèbre par les amours de Pe'lrarque el de
Laure que pai' l'extrême abondance de ses
belles eaux : crPaucis post diebus Monspe-
lium un a cum Pacio redilurus deflectcn-
duin e via censuit, ut demonstrare illi posset
scaturiginem Vallis clausœ non aquaruiu
exundantium copia inagis quam Petrar-
chae et Laurœ amoribus concelebratani.iï
(P. 82.)
" rfltemque arcum iUum Iriuniphalem ,
qui Arausione conspicuus, G. Marii crede-
Ijatm', cum ipse Fabii Maximi polius esse
opinaretur. Ji (P. 82.) Dom Bernard de
Monlfaucon [Supplément mi livre de V Anti-
quité earpliquéeel représentée en figttrcs , t. IV,
Paris, 17 ai, in-fol.) a reproduit (p. 7/4
à 77) des Notes de M' de Peiresc sur l'arc
d'Orange tirées du manuscrit du Roy 9982
(aujourd'hui n° 6019 du fonds ialin).
L'illustre bénédictin dit (p. 76) : rrM' de
Peiresc , qui ne néglige rien pour avoir des
connoissances les plus exactes, a manqué
ici de bons dessinateurs.» Il ajoute : «On a
dit que c'étoit un arc fait en i'iionneur de
Marias qui gagna la grande victoire contre
les Cimbres. M' de Peiresc en homme sage
ne dit rien sur cela. »
' ffEtfornicatumtriphci série Wardonis,
seu Guardonis, pontemn (P. 8a.)
* Gassendi fait plaisamment observer que
Pacius n'avait point remarqué les curiositc's
de Nîmes, malgré ses deux années de séjour
en cette ville : «Ac Nemausensia quoque
nonnuUa, quœ ille non adverterat, lamelsi
illeic biennio moratus.n (P. 82.)
* Voilà encore un nom à ajouter à la
très longue liste des célèbres visiteiu's et
admirateurs de la fontaine de Vaucluse.
Nous ven-ons plus loin que l'élégant et docte
humaniste Aleandro , si justement cher à
Peiresc, alla lui aussi, pendant son séjour
en Provence, contempler la plus belle des
fontaines.
° Tous les détails qui vont suivre ont été
supprimés dans la copie de la Méjanes jus-
(ju'au paragraphe qui commence ainsi :
rr Monsieur Pacius vous envoyé. . . 1
' (jette rivièi'e voisine d'Orange doit être
le Brégoux, qui passe a Aubignan et à
Sarrians, et qui coule beaucoup plus près
IHPMMCr.lC :<1TI0>AI.E.
10 LETTRES DE PEIRESC [1602}
ayma mieux se mettre en eau jusques par dessus le ventre, et se pendre
à la queue du cheval. Je vous asseure qu'il nous a bien donné du plai-
sir tout le long du voyaige avec ses insignes sottises. Il m'ii dict que
vous luy aviez donné un ducaton et demy pour son retour. Je luy ai
donné oultre cela quarante soûls (sic) pour ce qu'il a A faire ' troys
couchées et deux disnées pour luy et le cheval de la maison, et de sur-
plus la couchée et la disnée du cheval de mon cousin de Cliavary-. Je
ne pense pas qu'il luy en faille moins, s'il ne faict la couchée d'Arles
franche.
Vous vous oubliastes de me dire si vouliez du gris de Parpignan (sic)
ou combien en vouliez de cannes. On le vend dix francs la canne, et a
cinq pans de large. L'estolfe de nos robbes de chambre couste huict
francs et demy la canne, mais elle a six pans de large si bien que quat-
torze pans seulement nous ont faict une robbe bien ample. J'ay sup-
puté par le menu ce que nous devions à M' Pacius, et ay treuvé qu'il
y avoit trente deux escus et quelques sols. Ce sera la première chose
que je luy fairay payer avec le quartier, lequel sera d'ores en avant
de 72 JJ [écus] touts les trois moys. La cherté du vin a faict croistre
les pcncions d'un escu le moys pour chascun.
J'attends le retour de Mous' Sartre parce que s'il a payé 27 " [écus]
à Lyon pour Mous"' Pacius, comme il en avoit charge, nous en rabattrons
d'autant la somme que nous devons audict Mous' Pacius, et conterons
tout quanlequand (sic) les huict escus qu'il fournit pour le mesme
sujet à l'autre voyaige de Lyon qu'il fit, et les vint que je laissay à Ma-
dame avant que m'en aller à Aix : qui sont en tout 56 " [écus]. Si bien
que nous ne luy en devrons de reste que ftS et il sera payé de nostre
pencion pour troys moys. Mons' Fournier m'a promis de me les bailler
d'Orange que de Garpenlras. Un autre cours sur la fauiille de Chavary indiqués par Lain-
d'eau nomme Mède, et qui passe à I>orioi, bcrt dans le Catalogue de la bibliothèque
est, au contraire, beaucoup plus rapproché de (larpentrax (t. III, p. i48), documents
de Garpentras que d'Orange. réunis dans le volume des Addition* aux 1
Paice qu'il a à faire. nuseril» de Peirexe intitulé : Acte* tervoMl de
' On sait que la grand' mère de Peiresc preuve* aux généalogies de* famille* de Pro-
était une Chavary. Voii" divers documents vence.
[1602] À SA FAMILLE. H
dans deux ou trois jours, et de respondre aux marchands qui nous donr-
ront des fournitures pour faire des habits : lesquelz nous tascherons
de faire les plus simples et du moins de despence qu'il nous sera pos-
sible; sçaichant bien que Mous"' mon père se faschera de voir une si
grosse partie tout en un coup. Aussy n'en fairois je du tout poincl s'il
y avoit moyen de s'en passer : mais le froid nous y contraincl.
S'il m'estoit possible d'esquiver de le luy faire sçavoir, croyez que je
le fairois de trez bon cœur, pour le moins pendant qu'il ne se treuve
guieres bien.
Monsieur Pacius vous envoyé une couverte^ de plume très fine à
l'Allemande ^. C'est une chose la plus commode qu'il se puisse voir, et
_ne tient chaud qu'autant qu'on veut parce qu'on peut repousser la
plume deçà' en delà. Au reste la prîncipalle commodité gist en ce
qu'elle ne pesé rien, et il me semble que vous ne vous plaignez rien
tant que de cela quand vous avez voz gouttes. Il n'a pas vouleu vous
l'envoyer dans la mesme fusteine qu'elle avoit esté apportée d'Alle-
maigne, parce qu'il estoit un peu vieux, si bien qu'il a fallu faire re-
tarder Mathieu un jour et demy dadvautaige pour attendre que tout
fust cousu. Pour moy j'eusse mieux aymé qu'il l'eusse envoyée tout
ainsin qu'elle estoit, car vous eussiez puis faict rechanger la plume
dans de cez couttonines^ qui viennent de Levant, grandes de la me-
sure de vostre lict, et elle en seroit estée plus propre. 11 est vray que
vous le pourrez encore faire. Nous recevons continuellement tant de
courtoisies de ceste maison que c'est une chose incroyable.
Il nie vint à propos l'autre jour d'accennargU * que vostre intention
eust esté de luy donner un bassin d'argent avec ses armoiries (comme
vous m'aviez dict de faire) si sa venue n'eust esté si inopinée. C'est
Dans la copie de la Mëjanes on a cliangô " Le mot cotoimme , avec exemple tire de
couverte en couverture. Jean Le Maire (iSai), (ig-iire dans le Dic-
G'ëtait un édredou formé du duvet des tionmire général de la langue française pu-
canards du Nord. Le mol édredon, venu du hlié par Delaffrave.
suédois eirfer, canard, et (/««, duvet, ne coin- " C'est-à-dire : de lui donner à en-
mença à être employé que longtemps après tendre,
l'époque de Peiresc.
12 LETTRES DE PEIRESC [1602]
enfin le plus honorable présent que vous luy sçauriez faire. Et je vous •
asseure que la peine qu'il prend pour nous à la lecture du Difjeste
seulement, quand il n'y auroit autre chose, mérite bien cela. Pour
la tapisserie (à ce que j'ay du despuis pensé) peultestre qu'elle ne vien-
droit pas si bien à propos parce qu'elle n'est guieres en usaige en ce
païs icy; les maisons des premiers de la ville en sont despourveiies.
Je vous envoyrai (si vous le treuvez bon) l'escusson de ses armoi-
ries pour le faire graver sur un des bassins de la maison, mais que
vous l'ayez desengagé*.
J'oubliai la boitte des confitures d'Espaigne. Mandez la moy je vous
supplie par voye de Marseille'-, car aussi bien cela se gasteroit, cl ce
sera le plus joly présent que je sceusse faire à Madame de Pacius.
Nous recommançons aujourd'huy toutes noz leçons avec \in désir ex-
trême de les continuer sans aucune iutermission'. Je vous asseure que
nous nous y appliquerons comme il fault. Mon frère se porte fort bien
Dieu mercy. Il n'a pas perdu son temps pendant que je suis esté absent,
car il a descrit par avance les escripts de Mons"^ sur tout le cinquiesme
livre du Code et quasi sur tout le sixiesme. 11 .^oustiendra sammedy
prochain des thèses de ïutelis. Je ne sçaurois jamais achever mes lettres
quand je vous escris, si le manquement do papier ne me contraignoil
de faire fin , en priant Dieu qu'il vous concède en bonne santé longue
et heureuse vie*, demeurant tousjours vostre Irez humble et Irez obéis-
sant nepveu, N.-C. Fabrv\
De Monpeliier, ce 9.5 novembre. Ma lellre fusl commencée le sa du mesme mois *.
' Pourvu que vous l'ayez déseng^agé. Ce
dernier membre de pbrase n"a pas élé i-e-
produit dans la copie de la Méjanes.
' On a encore retranché en la même
copie les mots par voye de Marseille.
' Addition dans la copie : rren la confé-
rence de mon Gode avec ses commentaires,
ou bien quand j'estudie le texte des Pan-
decies, elc^i Voir le reste dans la dernière
des notes de la présente lettre. On a incor-
poré dans la copie de h Méjanes ce qui
fait partie d'un autre document.
* On a supprimé dans la copie de la Mé-
janes cette lin de lettre si gracieuse et du
nmt Tnlelis on a sauté aux mois demeurant
louxjours rostre, etc.
' A cette signature on a 8ul>8titué dans
la copie de la Méjanes celle-ci : irFabri de
Peiresc.i
' On a ajouté dans la susdite copie ie
[1602]
A SA FAMILLE.
13
IV
À MONSIEUR DE C ALLAS, CONSEILLER AUX COMPTES,
À AIX.
Monsieur mon père,
La promesse qu'il vous a pieu me faire par voz dernières du ix de
septembre, lesquelles je ne receus qu'avant liier au soir, de vouloir
employer tout vostre pouvoir à l'entreprinse de retenir Mons"" Pacius
en Provence, m'a merveilleusement contenté. Car maintenant que par
son moyeu je commance à pénétrer un peu dans la vraie moelle du
droict, [et] que je gouste que c'est de s'y plaire à bon essiant, je vous
puis asseurer qu'il ne me pourra arriver meilleure nouvelle, que quand
vous me donrrez quelque asseurance que je le puisse avoir tousjours
prez de moy pour ne cesser jamais de communiquer avec luy. L'ex-
miilésime i6oa. — BibUotlièquc d'Inguim-
bert, coHectioa Peiresc, rcfrislre XLI, pre-
mière partie, fol. /j 98. Bibliothèque Méjanes,
collection Peii'esc, registre III, loi. loC.
Entre le folio iaS et le folio 4eQ on trouve
ce fragment d'une lettre de Peirosc à Mou-
sieur mon oncle Monsieur de Callas, lettre
dont la première page manque entièrement
et dont la seconde page a élé déchii't'c au
bas : rr ... en la conférence de mon Code avec
ses commentaires [les commentaires de Pa-
cius], ou bien quand j'csludie le texte des
Pandectes, sans me boug'er de ma chaire.
Je les luy propose, et il me les resoult in-
continent : et oultre cela nous prenons une
heure chaque jour, luy et moy, durant la-
quelle il m'interroge universellement sur
tout le droict pour ni'exercer à respondre
ex tempore. En somme il faict pour nous
chose qu'il n'a jamais faict pour homme
((ui vive. Voyez s'il mérite d'en estre l'eco-
gneu. 11 me semble de pouvoir colliger ;i
peu prez de la lettre de mon père, qu'il
n'aye pas treuve' bon que vous luy faisiez
présent d'un bassin d'argent, connne vous
m'aviez promis , ou de quelque autre chose
honorable. Je vous asseure que si nous luy
payions à tant par moys (comme il fau-
droil faire) les leçons particulières qu'il
nous faict exprès pour nous deux touts
seuls, oultre celles (pii sont conmmnes à
touts les autres de sa maison, tout revien-
droit bien à un, de ce que en faisant ain-
sin, on l'oubhge deux fois autant. Con-
sidérez le bien, je vous supplie, et pesez
le comme il faut, laissant h part tous
les respects que pourroit avoir mon père
en disant que ce soint présents de prince
car en matière de cecy vous ne donnez
rien que vous ne deviez trez bien et la
beauté' du tret consiste on ce i[ue payant
la deble, il semble qu'on le donne, et la
personne à qui on le donne en demeurei-a
oubiig'ée.ii
14 LETTRES DE PEIRESC [1602]
treme désir que j'en ay me faict demeurer en une perpétuelle crainte
qu'il n'y survienne quelque empeschement. C'est pourquoy je vous sup-
plie d'y faire quelque notable effort et moyenner que les conditions
soint telles qu'il aye suject de les accepter, et soyez asseuré que vous
fairez une œuvre admirable pour le bien public, car il ne vous fault
aucunement estre en doubte qu'il ne vous contente et vous et touts ceux
qui se plaisent au droict, voire qu'il ne surpasse de beaucoup l'opinion
que trez touts pourroit avoir conceu de luy. Pour mon bien particulier,
vous pouvez vous imaginer ce que vous m'acquerrez, car de le vous
exprimer avec les paroles, il me seroit impossible. D'une chose nous
pourrons nous vanter, lorsque nous l'aurons, d'avoir (s'il m'est loisible
de parler ainsin)le Droict mesmes chez nous'.
Monsieur mon oncle m'escrivit dernièrement qu'on avoit imposé
4,000 escus sur le sel pour avoir des braves régents. Je vouidrois bien
sçavoir si c'est tant pour le collège de droict que d'humanité à Aix et à
S' Maxemin, ou pourquoy en particulier, et si c'est chose qui dépende,
près du Roy, du bon plaisir de M' de Ronny *, car il n'y auroit guieres
d'asseurance, veu que ce mois passé il retranchea quattre cents escus
que le Roy donnoit touts les ans pour les gaiges des professeur en
droict de ceste ville, tellement que la ville, qui avoit promis (comme
vous devez avoir sceu) cinq cents escuz touts les ans à Mons' Pacius,
et (oultre plusieurs autres avantaiges qu'il a |)articulierement et comme
premier professeur) la première chaire vacante qui devoit importer
cent cinquante escus, a estée contraincte de lui assigner, au lieu de
ceste chaire, veu que les gaiges en sont cassez, cent escus, touts les ans,
de surplus, aullrement elle estoit en grand danger de le perdre, veu
les grandes offres que luy font ceux de Nismes pour le ravoir.
Au reste, si on se doibt resouldre de le retenir, il fault penser de
Image bien expressive el qu'il faut ' On a reconnu dans M' de Bonuy le
mettre au premier rang parmi les plus frap- terrible surintendant des financea, Maxi-
pantes, les mieux trouvfe d'un lioiiiiiie qui inilien de Bi'-lhune, sucressivement ha-
eut souvent de grands bonheurs de style, ron de Rosny, marquis de Rosny, duc de
sans les chercher jamais, Sully.
[1602] À SA FAMILLE. 15
luy donner des hon [sic) fjaiges et s'asseiircr que sans cela il ne se
faira rien. Car madame sa iemnie a une telle envie de retourner en
Allemaigne , que quoyque messieurs de Nismes luy ayent offert astheure
de nouveau les mesmes six cents escus qu'il a eu ceste ville et, de
surplus , un don de mille cinq cents escus et l'usaige d'une trez belle
maison, toutefois il ne l'a jamais vouleu accepter. Bien vous puis je
asseurer que s'il y a chose au monde qui le puisse inciter à se re-
souldre de s'estahlir une demeure asseurée (comme il a résolu de faire
ceste heure), ce sera l'affection qu'il me porte en particulier, et la
consolation qu'il reçoit à toutes heures en conférant avec moy, me
trouvant le plus approchant à son humeur qu'il ait jamais fréquenté
en sa vie.
Si de ceste mesme somme de 6,000 escuz on pouvoit puis après
tirer des gaiges d'une coupple de régents qui le soulaigeassent un peu,
l'un desquelz se pourroit prendre en Provence, l'aultre si besoin estoit,
on le feroit venir d' Allemaigne ou d'Italie, je m'asseure qu'il fairoit
merveilles, et qu'il rendroit ceste Académie la plus célèbre de l'Eu-
rope, et d'aultant plus auroit il de subject de s'y efforcer du tout, si
on le payoit bien comme il fault. Car c'est la seulle chose qui a main-
tenu si long temps l'Académie de Padoue, où c'est que le premier pro-
fesseur n'a jamais moins de mille ou douze cents escuz, qui luy sont
tousjours payez par quartier, précisément au jour nommé sans faillir, et
c'est ce qui les faict estre bien soigneux de s'acquitter de leur debvoir.
J'escris à ma nourrice^ pour la resjouir un peu, et luy apporter
par mesme moyen quelque allégement à son mal, s'il est possible.
J'escris aussy à Madame ma mère, mais je n'ay pas ausé faire aucune
mention de la mort de mes deux petites sœurs ^, de peur de luy ap-
porter de l'aflliction en luy renouvellant ses douleurs, plus que je ne
' Le paragraphe relatif à la nourrice, " Deux jumelles mortes eu bas âge.
pourtant si touchant, n'a pas été conservé L'impitoyable copie ne reproduit pas la men-
dans la copie , trop dédaigneuse de tout ce tion de ces Heurs qui furent flétries à peine
qui, dans la correspondance de Peiresc, est écloses.
simple et familier.
16 LETTRES DE PEIRESG [1602]
luy en eusse sceu lever par mes consolations. Nous en avons senti une
trez grande affliction nous mesmes et en portons encores un extresine
regret, mais parce qu'il n'a pas pieu à Dieu nous donner loisir de les
cognoistre, il ne nous a pas semblé si estrangc comme la nouvelle de
la maladie de la petite Suson' ((jue j'ay tousjours chery et aymé uni-
quement), laquelle nous a mis en une telle allarme, que nous ne sçau-
rions estre en repos d'esprit que nous n'ayons asseurance de sa gueri-
son. Cependant nous nous consolons un peu de ce qu'il semble qu'en
ceste ville la piquotte ne soit pas si mauvoise et dangereuse comme
elle estoit cest esté passé.
Il y a aujourdlniy douze jours que je soustins priveemenl des thèses
céans, esquelles j eus dix argumentants, qui estoit fort bien vei-sez au
Droict. Mous"" Pacius se contentii de moy plus (pie je n'eusse pensé. Mon
frère en souslieiidra sanmiedy prochain des semblables s il plaist à Dieu.
J'aurois bien besoin de deux livres de M' Pacius qui sont dans un
de cez coffres qui sont desja arrivez et ne se peuvent pas recouvrer en
ceste ville. L'un est in octavo couvert de parchemin jaulne intitulé :
JVLll PACII ENANTI04)ANi2N seu legum conciliatarum centu-
riae Vil; l'autre est in folio, seulement couvert de petit carton, espois-
d'un demi doit, intitulé SYNOPSIS lURIS. H est tout plein de Tables.
Je vous supplie les faire chercher et nous les envoyer par la première
commodité.
Au reste, puisqu'il vous plaist nous permettre de continuer nostre
lecture textuelle, je prierai M"" Sartre de nous fournir nostre pencion
pour tout le quartier qu'avons à demeurer en ceste ville qui commence
aslheure, puisque c'est maintenant qu'on faict les provisions, et l'ar-
gent viendra bien à propos à Mons' Pacius. Je verrai aussy de nous
faire quelque habit de drap pour faire conlrequarre au froid qui s'ap-
proche ■-.
Cette petite Suzon était Suzanne de Fa- ' Bibliothè({uc de Carpcntras, colleclioa
bii , sœur consanguine de Peiresc , laquelle Peiresc , r^. XLI , pi-eniière prlie , fol. 4 a i .
épousa, en i6i5 , Henri Séguiran, seigneur Autographe non signé et non daté. — Bi-
de Bouc. bliolhèque d'Aix, registre lit, fol. i oo. Copie.
[1603] À SA FAMILLE. 17
V
À MONSIEUR DE C ALLAS,
À AIX.
Monsieur mon père ,
Suivant voz ieltres du 18 et 2 1 de ce moys, j'ay sondé Mons' Pa-
cius touchant les gaiges qu'on vouldroit luy donner, mais j'ay aperceu
que pour ce gaige ià il n'y a poinct d'apparence que nous le puissions
avoir dautant qu'il ne fairoit pas sa condition meilleure, veu qu'il a
icv six centz escuz de gaiges ordinaires, et aultres divers droicts de
l'Université qui luy vallent près de cent escuz touts les ans. Et d'autre
part les vivres sont icy à meilleur comte qu'à Aix. En somme, à ce que
je puis comprendre, si on y adjouste eiicores deux cents escuz on
pourra faire quelque bonne résolution, qui sera un trez grand bien
pour l'Université d'Aix, ce que je désire de tout mon coeur tant pour
le bien public que pour mon profïifet contantement particulier. Par
quoy si faire ce peut je vous supplie de vous y employer. De ma part
je ne vois qu'il y doibve avoir grande difficulté : car je sçay qu'aultre
part ceux qui ont entreprins une telle charge en ont eu autant et dad-
vantaige encores que peut estre ils n'ont pas tant faict ni peu faire,
comme je m'asseure que monsieur Pacius faira comme Petrus Gre-
gorius' au PonL à Moisson en Lorraine"^ et aultres que je ne veux pas
nommer. Oullre ce que je cognois Mous'' Pacius de tel jugement et de
telle volonté q\i'il ne vouldroict entreprendre ce qu'il ne cognoistroit
de pouvoir conduire à bonne fin, ni ne vouldroit avoir un gaige du
public sans le mériter, comme l'expérience le monstrera, s'il plaict à
Dieu de bénir ceste vocation. Et, pour conclurre en un mot, je crois
qu'il n'y a aujourd'huy homme qui puisse restablir et faire fleurir
ainsi datée: "De Montpelier oc- voirie recueil Poii-osc-Dupuy (t. I, p. 946).
tobre i6o9.» Il me semble que la lettre ^ Pont-à-Mousson, chef-lieu de canton
doit plutôt appartenir à l'année i6o.3. du département de Meurthe-et-Moselle, à
' Sur le jurisconsulte Pierre Grégoire, 28 kilomètres de Nancy.
3
tUPtlIUClilB KATI05ALI.
18 LETTRES DE PEIRESC [1603]
nostre Académie que Mons"' Pacius. Mesmement c'est en vain qu'on
pensera jamais de la faire fleurir par le moyen de quelque autre per-
sonnaige que Mons' Pacius, tant que tiendra pied en cez quartiers icy,
estant tout certain qu'il y aura bien peu d'oscoliers qui le veuillent
laisser en arrière pour en aller ouyr un autre qui ne soit rien au prix
de luy.
Au surplus Mons' de Reauville * ma dict que Mons' le conseiller de
S' Marc pretendoit de retenir une chaire, et par conséquent (comme
estant conseiller) la première, avec le premier rang en l'université*. Si
cela estoit, il ne faudroit aucunement penser à Mons' Pacius, veu qu'il
a tousjours esté le premier professeur et a tousjours tenu le premier
rang entre les professeurs en toutes les universités oii il a esté. Mesmes
en celle icy, quoy qu'il n'y eust poinct de chaire vacante, il y fust ap-
pelle en qualité de premier professeur, avec le mesme rang. Ce sera
bien sur ce poinct, à mon advis, qu'il faudra que Mons.' mon oncle
ravaille à persuader Mons' de S' Marc de quitter cette chaire, ets'amu-
' C'était Antoine de Rolland, sieur de
Reauville, conseiller au parlement d'Aix et
alors premier consul de cette ville. Voir plus
loin (lettre VI , page 1 9 , note a ) la liste des
consuls d'Aix en l'année i6o3.
' Honoré Saint- Marc, second fils d'An-
toine, conseiller au parlement de Provence,
et de Louise Valence, né à Aix, baptise en
la paroisse Saint-Sauveur le 1 7 octobre 1 5 48 ,
reçu conseiller au parlement le ao décembre
1587 en l'oHice et après résignation de son
beau-père , Pierre de Léon , devint très savatit
dans le droit et un des meilleursjurisconsultes
de son temps. Quoique conseiller et des plus
occupés dans sa compagnie, il allait; chaque
jour, faire des leçons publiques à l'Université
où il attirait une infinité de gens qui accou-
raient de toutes les provinces voisines pour
Drofitei- de son érudition , dictant de mémoire
et sans notes à ses écoliers, ce qui était très
rare à cette époque. 11 résigna sa charge à son
fils en 1 6 1 4 , fut autorise par lettres don-
nées à Paris le ao mars 1 6 1 7 ( vérifiées en la
chancellerie du parlement le a octobre 1618)
à continuer sa charge |>endant trois ans,
autorisation renouvelée encore pour trois
ans le i5 février i6ai (lettres vérifiées
de même le la octobre suivant). Il avait
épousé Marie de L^on , lillc de Pierre , con-
seiller au parlement, et de Louise d'Al-
bert. I^ famille Saint-Marc , qui n'avait rien
de commun avec les barons de Saint-Marc
des familles Garde de Vins et Meyronnet ,
était originaire de Saint-Maximin l't s'(?st
éteinte vers le milieu du siècle dernier.
Elle avait donné cinq conseillers au parie-
ment, dont quatre de jière en fils. Louis,
le dernier de ces conseillers, petit- fils
d'Honoré, mourut doyen, en exercice de-
puis soixante et onze ans, le a septembre
1709. (Communication de M. le marquis
de Boisgelin.)
[1603] A SA FAMILLE. 19
ser d'ores en avant à exercer son estât. Autrement il ne faut pas
penser qu'il y aist jamais université qui vaille dans Aix, si le premier
professeur est tel que Mons' de Saint Marc'.
VI
À MONSIEUR DE CALLAS,
CONSEILLER EN LA COUR DES COMPTES,
À AIX.
Monsieur mon père,
Le postillon arriva hier soir à quatre heures et me rendict vostre
pacquet. Je rendis dez aussytosl la lettre de Mons'' mou oncle et celle
de messieurs les consuls^ à Mons'' Pacius, et le priay fort instammant
' Bibliothèque de Carpentras , coileclion
Peiresc, registre XLI, impartie, foi. hi6.
Autograplie non signé et non daté. — Bi-
bliothèque d'\ix, collection Peiresc, re-
gistre III, fol. 1 10. Copie ainsi datée : if A
Montpellier, lôoS.»
' Extrait de la chronologie (les consuls et
assesseurs qu'on a peu trouver dans les vieux
documents de la Ville ... { Aix , David , 1 68o ).
Page 1 8 :
a603.
ft CONSULS.
(f M' Antoine des Rollands sieur de Reau-
ville ;
(f M' Joseph Martelly, assesseur ;
f M' Charles de Mimata ;
ff M' Arnaud Reynaud, notaire ;
fr Appert par le livre couvert de velin
rouge, fol. 7i.«
Il est utile de remarquer que l'année con-
sulaire commençait, à cette époque, au
i" novembre, pour finir au 3i octobre de
Tannée suivante. Si bien que les consuls ci-
dessus indiqués comme étant ceux de i6o3
n'ont, en réalité, siégé en celte qualité que
durant les deux derniers mois de l'an sus-
dit. Le consulat avait été occupé, pendant
les dix mois précédents, par les consuls élus
en i6o9 , et dont voici les noms, d'après la
même chronologie :
rrl602.
<t CONSULS.
trM' Rolin de Barthélémy, s' de S'' Croix ;
(f M' André Seguiran , assesseur ;
trM' Huguet Alazaidi;
tfM' Bonil'ace Bourriliy ;
irApperl audit livre rouge, fol. 63. n
Antoine Rolland, sieur de Reauville, était
fils d'autre Antoine, conseiller au parlement
d'Aix , et d'une Gérente. Il fut syndic de la
noblesse en i583 et i6o3, et viguier de
Marseille en i586. Sa femme Véronique
Glussiano, d'extraction milanaise, était lille
d'Ysabeau Borrilly, d'Aix. Leur fils aîné fut
président à la cour des comptes, charge (jue
3.
20 LETTRES DE PEIRESG [1603]
de ne donner poinct de paroHe en Allemajjne; mais parce f]ne (comme
je vous ay dict) il ne désire pas de se rendre ennemy le Prince Pa-
latin auprez duquel il peut tousjours avoir son dernier refuge, il me
jura qu'il estoit du tout impossible qu'il ne lui fit response en termes
de si, ou de non. De dire que non simplement, il estoit fort mal as-
seuré, puisqu'il y a si peu d'asseurance en nostre affaire d'Aix, que ny
vous, ny Mons' mon oncle, ny Mons' de Reau ville, n'ayez ausë luy en
escrire un seul mol, dont je suis esté merveilleusement esbalii, car
enfin il y auroit peu avoir quelque fondement. Tout ce que j'ay peu
obtenir de luy est que je luy ay faict demander quelques nouvelles
conditions lesquelles on ne luy accordera peut estre pas, et de plus
j'ay faict prescrire un terme assez court dans lequel, si le Prince ne
luy donne resolution, d y auroit encor belle espérance de le tirer à Aix.
Travaillez seullement à ce que les affaires soint touts préparez, afin de
le prendre au pi(^ levé, s'il y a moyen. Je regrette tant ce desastre que
je ne sçay où j'en suys.
Au reste. Messieurs d'Aix peuvent bien hardiment laisser leurs
lettres entre les mains de Mons' l'Archevesque' et ne s'en donner pas
beaucoup de peine et par conséquent laisser le dessein de faire jamais
université de droict, si tant est (comme je puis colliger de vostre si-
le- Uolland occii|)èrenl, après lui, pendant L'assesseur S«''{fuiran. frère du premier
plusieurs générations. présid;nt Antoine et du célèbre jt'-suite,
Roiin Barthélémy, s'de Sainte-Croix, avait épousa en i6o5 une liadet et fit hranclie.
déjà été premitT consul d'Aix en iSSa et 11 fut l'oncle du premier président Henri, nia-
iSg/i, comme son père le fut à trois n- rié chez les j-'abri Kian». et le grand-oncle
prises. Il ne laissa, de Madeleine de Claj)iers de l'ahlié de Gultres.
Vauvenargues, qu'une fille, par qui la terre Les Mimata ont donné à i'église d'Aix un
de Sainte-Croix passa aux Forbin la Fare. Les chanoine qui a joué un grand et beau rôle
marquis actuels de Barthélémy, de la fa- pendant la contagion de 1639.
mille de l'auteur d'Amcharsis, et les Bar- (Communication de M. L. de Berluc-
thélemy, barons de Saizien, paraissent se Perussis.)
rattacher à cette maison, dont ils ont les ' L'arclievê<pie d'Aix ëUit alors Paul
^''™^^- Hurault de l'Hospital, déjà mentionné dans
L'assesseur MarleUi, réappelc à Tasses- le recueil Peiresc-Dupuy (t. 1, paishn) et
sorat en i6ag, se distingua pendant la (|ue nous retrouverons plus d'une fois dan»
peste par sa prévoyance et son abnégation. la suite de celte correspondance.
[1603J À SA FAMILLE. 21
ieiice) qu'ils ne se puissent resouldre à donner à Mons' Pacius ies
mille escuz qu'il prétend d'avoir ^
VII
À MONSIEUR DE C ALLAS, CONSEILLER AU PARLEMENT,
À AIX.
Monsieur mon oncle,
A l'arrivée de mon cousin de S'Estienne^ je fus fort en bransle de
partir; mais le regret que j'avois de n'amnienner M'' Pacius quant et
moy, craignant qu'il ne luy survint par après quelque empeschement
qui le guardast de venir honorer nostre Doctorat^, m'en destourna; et
ce tant à propos que j'ose dire que ça esté manifestement un coup du
Ciel; car, deux jours aprez, voilà arriver le Messager du Prince Pa-
latin et de l'Académie de Heiderberc avec Lettres Authentiques, les-
quelles je vous fairay voir par la première commodité, car je n'ay pas
encore eu la commodité' de les attrapper, et aussy n'auserois je les
fier à ce laquay. Par lesquelles* ils luy accordent'' non seulement tout
ce qu'il avoit demandé (quoyqu'il semblast fort difficile d'estre accordé) ,
mais encores beaucoup dadvantaige ; si bien qu'il estoit tout porté
' Bibliothèque de Carpenlras, coliection
Peiresc, registre XLI, i" partie, foi. il 8.
Autographe non signd, non daté. — Biblio-
thèque d'Aix , collection Peiresc , registre III ,
foi. 108. Copie ainsi datée : wA Mont-
peiier i6o3.)i
* C'était un des trois fils de Jean L'Eves-
que, seigneur de Saint-Étienne, chevalier
de Saint-Michel, gouverneur de Forcalquier
et de Tarascon ppndant la Ligue, dont la
tante. Sylvestre L'Evesque. avait épousé en
1 49 4 t'ouquet Fahri , et fut la bisaïeule de
Peiresc.
' Sur la brillante façon dont Peiresc ga-
gna ie titre de docteur en droit (18 jan-
vier 160/1), voir le récit de Gassendi, le-
quel affirme (p. 9) qu'il montra tant
d'érudition et de force de génie que non
seulement il excita l'admiration de toute
fassistance, mais qu'encore il parut à Pa-
cius s'être de beaucoup surpassé lui-même.
* Dans la copie do la Méjanes . pour éviter
la répétition du mot commodité , on l'a rem-
placé en cet endroit par le mot occasion.
'" Variante de la copie d'Aix : Par ces
lettres.
" Variante de la copie d'Aix : On luy ac-
corda.
22 LETTRES DE PEIRESC [1603]
à leur respondre tout purement et simplement et, acceptant leurs
offres, leur donner entièrement parolle. Pourtant l'incommodité
de mon petit deslay est bien recompencée par la commodité que j'ay
eu de faire en sorte qu'il a suspendu encores sa dernière resolution jus-
ques à un autre retour dudict Messager. Dieu veuille que je n'aye faict
cela en vain, et qu'il ne retourne qu'ayez faict quelque bonne con-
clusion! Car je cognois bien qu'allors il n'y aura plus de remède, ce
qui me seroit un regret insuportable. Il m'a promis de se mettre en
chemin le 1 3 du moys prochain ', dont je treuve le terme si court qu'il
n'est pas expédiant que je m'en vienne devant luy, pour luy revenir au
rencontre incontinent après, et de luy envoyer les chevaux sans que
je l'accompagnasse il me semble que cela n'auroit point de {;race.
Car enfin il s'incommode beaucoup de faire ce voyage pour l'amour de
nous. Vous pouvés donc despescher les chevaux le neufviesrae du mois-.
vni
À MONSIEUR DE C ALLAS, CONSEILLER AU PARLEMENT,
À AIX.
Monsieur mon oncle,
J'ay receu la lettre de Mons' Scaliger' avec la vostre du t 2 de ce
moys par laquelle vous m'escrivez d'avoir différé de me respondre at-
tendant de pouvoir entrer au palais pour communiquer ma lettre à
ceux qu'il faict de besoin. Je pense vous avoir adverty que ce n'est
' Paciiis et son cher disciplp arrivèrent
à Aix à la fin du mois de décembre i6o3,
sub bnmam, comme s'exprime Gassendi
(p. 90).
Bibliotlièqui! nationale, nouvelles ac-
quisitions françaises, registre 6173, fol. 6.
Autographe. Brouillon sans signature et
sans date. — Bibliothèque Mi'janes, collec-
tion Peiresc , registre III, fol. 98. Copie ainsi
dat<^ : If A Montpellier, le . . . novembre
1603."
' Joseph Scaliger a été déjà souvent
mentionné dans nos cinq pi-emiers \olumes.
Voir sur ses premières relations épistolaires
avec Peiresc , le récit de Gassendi , sous l'an-
née 1 6o3 , livre I , p. 88. Peiresc fil un \ku
plus tard plus ample connaissance à l^cyic
avec l'illustre érudit ( t6o6).
[1603J À SA FAMILLE. 23
point chose qui se doibve divulguer, si on ne veult gaster tout. Je vous
supplie de ne le faire poinct, car mais que nous puissions un coup
tenir le personaige dans Aix', nous y travaillerons puis après comme
il faut. Pensons seullenient pour astheure de l'y faire appeller tout
purement et simplement sans y adjouster aucune condition de chan-
gement de Rehgion, car aultrement il n'y fauldroit pas seullement
penser. H faut laisser venir cela de son bon gré, comme je m'asseure
qu'il aviendra en ayant des indices indubitables. Mais en ces affaires
ne vaut du tout rien l'espérance d'aucune recorapance. Autrement il
ne sembleroit poinct qu'il fust poussé par zèle de religion, mais plus-
tost par avarice-. Il y aura moyen de le faire sans rien laisser à mordre
aux envieux et j'espère' qu'cntr'autres moyens l'amitié, la faveur et
l'honneur qu'on luy peut faire rendre par plusieurs personaiges de
qualité et d'auctorité y opéreront tellement % qu'enfin il ne s'en pourra
desdire, y estant si bien disposé comm' il est.
Au reste vous pourrés bien donner asseurance à cez messieurs qu'il
ne se meslera poinct du tout de dogmatiser ni de parler des articles
de foy, car il est fort paisible et ne s'y plaict aucunement. Mesmes à
ce propos je luy ay ouy dire particulièrement, qu'on se pouvoit as-
seurer qu'il n'en parleroit jamais.
Sur l'entreprinse de Genève n'a rien esté faict qui vaille^. On a
seulement imprimé je ne sçai où quelques lettres que je vous envoyé
' Il s'ag^issail de faire venir Scaliger à
Aix en qualité de professeur. Ce ne fut pas
la faute de Peiresc si l'Université d'Aix n'eut
pas alors l'honneur de posséder les deux
plus éniinents professeurs de l'Europe,
l'un pour le droit , l'autre pour les belles-
lettres.
' Ces derniers mots manquent dans la
copie d'Aix.
' Variante delà copie d'Aix : irEt je vous
asseure. »
' Peiresc avait écrit d'abord : ttll n'y a
chose qui y puisse plus opérer, ni qui
puisse plus tost jjaig-ner tels personaiges
que l'amilié, la faveur et l'honneur, qu'on
luy peut faire rendre par plusieurs perso-
naiges de qualité et d'authorité esquels il
ne pourra enfin le refuser; y estant si bien
disposé connue il est. Si on faisoit autre-
ment, il ne sembleroit poinct qu'on fust
poussé à cela par zèle de religion. »
* On sait que le duc de Savoie tenta vai-
nement de sui-prendre la ville de Genève
en 160 a et qu'il dnt signer, en i6o3, un
acte par lequel il reconnaissait l'indépen-
dance de celte ville.
2a LETTRES DE PEIRESG [1608]
d'où se peut tirer quelque information du succès, laissant à part les
badineries qui y sont entrelassées'.
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Ce mot ne peult estre que pour vous adresser une lettre que Mon
sieur Armand m'a extrêmement recommandée, et vous dire que M' Pa-
cius m'a escript de Montpellier que le président Boccaud a heu nou-
velles de la mort du pauvre Scaliger^. Si cela est il ne seroit pas de
besoin[î que je luy envoyasse par vostre moyen ce que je luy preparois.
Je vous prie de vous en enquérir et m'en escriprc promptemont. Mon-
sieur le président du Thou vous en dira la vérité' et vous lui pourrez
baiser ires humblement les niainz de ma part* et luy dire qu'on m'es-
cript d'Italie trChe Cabriole Faerno morse in Kon)a et fu sepolto
nella chiesa vecchia di San Pietro*, et perche detta chiesa e stata getr
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, registre 170, fol. 7.
Autographe. Brouillon avec ratures, cor-
rections et additions marginales, ni signé
ni daté. — Bibliothèque .Méjanes, collection
Peiresc, registre III, fol. 11a. Copie suivie
de cette indication : trA Montpellier, le ... .
i6o3.i>
' La nouvelle était fausse : Joseph Sca-
liger ne mourut que l'année suivante, le
a 1 janvier.
' On sait que ie président de Thou fut
un des meilleurs amis de Scaliger et que la
correspondance du grand érudit avec le
grand historien ne fait pas moins honneur
à son cœur qu'à son esprit. Voir le recueil
des Lettres françaises de Joseph Scaliifer pu-
bliées par le présent annotateur (Agen,
1881, grand in-8*).
• Surlesreiationsde Peiresc avec Jacques-
Auguste de Thou, relations qui conunen-
cèrent en l'année i6o3, voir Gassendi,
livre I, p. 88.
' - Que Gabriel Faerne mounit à Rome
et fut enseveli dans l'égUse vieille de Saint-
Pierre , et parce que cette église a été jetée
à terre , on ne peut à celle heure retrouver
ni la sépulture, ni son épitaphe, que l'on
cherchera avec encore plus de soin." Ga-
briel Faërne était un ])oète du xvi" siècle,
né à Crémone , mort âgé d'une soixantaine
d'années en i56i, dont les Fables en vers
latins furent publiées pour la première fois
à Home en ihûli et ont été souvent réim-
[1608] A SA FAMILLE. 25
tata a terra, sin hora non s'e potiito ritrovare ne la sua sepoltura ne
il suo epitapliio, che s'usera maggior diligenza.n Que si j'en puis ap-
prendre plus de particularité, je ne failliray point de luy en donner
advis. Je ne sçay s'il a recouvré la lettre que je vous addressay long-
temps y a. Car je n'en ay jamais heu responce. Offrez luy tout ce qui
peult deppendre de moy. Monsieur le duc de Nevers^est passé par icy
et partit avant hier de Marseille avecq Madame ^ pour s'en aller à la
SaincteBaulme, à S'Maxemin et à Garces d'oij il prend le chemin d'An-
tibe^ par terre oii il va attendre les galleres, ayant laissé tout son train
à Marseille avecq la pluspart des dames de sa femme pour s'embarquer
sur les galleres lorsque le duc de Mantoue sera arrivé, lequel nous at-
tendons d'heure à aultre. Et à Dieu. -^
Vostre trez affectionné frère,
Peiresc.
Je vous prie de voir de trouver un Edoardus Vottonus de anima-
libus, imprimé à Paris, in-fol", chez Vascosan, 1552*.
A Aix, ce second novembre i6o8 '.
primées.notamment àParnie, en 1793, par
Bodoni, et à Leydo, en 1826, par Kroon.
Auprès de ces deux des plus belles éditions
des élégantes fables de Faërne, citons la
traduction en vers français qu'en donna
Perrault (Paris, ifjgg)- ^ vive Xc Manuel du
libraire, t. II, col. 1160.
' Charles de Gonzaguc , duc de Nevers ,
qui devint duc de Mantoue en 1627, était
(ils de Louis de Gonzague et de Henriette de
Clèves. Le père et le fds sont souvent nom-
més dans le recueil Peiresc-Dupuy {passim).
' C'était Catherine de Lorraine , mention-
née dans notre tome II, p. 285.
' Toutes ces locablés sont indiquées à la
Table des trois volumes du recueil Peiresc-
Dupuy, à l'exception de Carces (on écrit
aujourd'hui Carcès), chef-lieu d'une sei-
gneurie qui fut érigée en comté en faveur
de François de Pontevez par lettres de mai
1571. C'est maintenant une commune du
déparlement du Var, canton de Colignac,
arrondissement de Brignoles, h 16 kilo-
mètres de cette ville.
' Edouard Wotton , né à Oxford , fut reçu
docteiu" en médecine à Padoue, devint mé-
decin du roi Henri VIII et membre du col-
lège des médecins de Londres; il mourut
dans cette ville à soixante-trois ans , le 5 oc-
tobre i555.
' Bibliothèque nationale, collection Du-
puy, vol. 81g, fol. 198. Le post-scriptum et
la formule de la fin, avec la date, sont
seules de la main de Peiresc.
tMPItlUCItlB K&TIONALt.
26
LETTRES DE PEIRESC
[1622]
k MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
A AIX.
Monsieur mon frère,
Ce mot à la desrobéc est pour vous remercier de la vostre du 29
du passé, et de la Relation d'Espagne y attachée que j'ay veu trez vo-
lontiers, estant bien aise que vous ayiez mis la main sur des suittes si
cuiieuses. J'ay envoyé au P. Seguiran ' à la Cour vostre pacquet et
lettre pour M-" de Bouq-, duquel j'ay esté en grande peine depuis la
nouvelle de l'attaque des Bastions de Royan, oij tant de gents se sont
faict enterrer \ ayant sceu que Boyer y avoit esté blessé*, et m'ima-
ginant qu'il n'auroit pas esté loing de iuy, mais quelque recherche que
j'en aye iaicte Dieu mercy je n'ay poinct apprins qu'il ayt esté nommé
entre les blessez.
Quant à M' l'Advocat de Rians, je ne puis assez admirer l'impudance
et imposture de ceux qui Iuy ont escript que j'aye sollicité contre Iuy,
car je vous puis jurer en saine consciance que je n'ay pas seulement
sceu qu'il se deubt parler de son affaire au Conseil ne qu'ils fussent
' Sur le père Gaspard de Seguiran, de
la compagnie de Jésus , oncle du beau-frère
de Peiresfl, voir le recueil Peircsc-Dupuy,
t. III, p. 568 et yjossim jusqu'à la pageyiô.
' Henri Séguirau, seigneur de Bouc,
avait épousé Suzanne de Fabri , comme nous
l'avons déjà vu. 11 est question de ce prési-
dent en la Cour des comptes de Provence
dans les trois tomes du recueil Peiresc-Du-
puy et son nom reviendra bien souvent
dans le présent volume.
^ Le siège de Royan (Charente-Inférieure)
fut très meurtrier. Voir la plupart des mé-
moires du temps , surtout ceux de Bassom-
pierre (édition de la Société de l'histoire de
France, t. III, p. 54 et suiv.) Voir encore
une série de pièces spéciales sur la réduc-
tion de la ville et du château de Royan à
l'obéissance du roi, publiées en 169a et
conservées à la Bibliothèque nationale soos
les n" 1961,1964, 1965, 1966. Les ar-
ticles de la capitulation sont inscrits au cata-
logue sous le n° 1967. La lettre de Louis XI II
au comte de S'-Pol sur la prise de Royan
(il mai) est inscrite sous le n° 1 968. Enfin
on trouve sous le n" 1969 un poème latin
sur cet événement , par Prou des Cameaux
(Paris, lôaS).
* Étaitrce Antoine de Boyer, seigneur de
Bandol?
[1622] À SA FAMILLE. 27
passez plus oultre que jusques à la simple assignation et présentation,
tant s'en fault que j'aye sollicité, ni sceu qui pouvoit estre son rap-
porteur, ne qui estoient ses juges. N'ayant jamais sceu aultre chose de
son faict, si ce n'est qu'il estoit en dilTerent avec sa partie, qu'il y
avoit assignation de deçà, et présentation d'advocat,et pour le surplus
j'avois creu depuis lors qu'il ne s'estoit faict aulcune poursuitte, et
qu'ils fussent d'accord. Vous l'en pouvez asseurer et en jurer sur mon
ame. M"" Perier m'adressa fort longtemps y a un pacquet adressé à son
advocat et une lettre pour M'' Icard, dont je luy fis tenir la responce
de l'un et de l'aultre, et depuis je n'en ay ouy parler jusques à la
plainte qui m'en a esté faicte par mon père et par vous, depuis i 2 ou
1 5 jours. Il y a de bien grands imposteurs au monde. Jevouldrois bien
servir M"^ Perier, mais il n'approuveroit pas luy mesmes que ce fust
contre mes amys, aussy ne le ferois je pas, sçaichant combien de bons
ollices nous a rendus sa partie, pour l'amour desquels je ne me voulus
jamais mesler des différents qu'il avoit contre le s'' de Mayne, nostre
allié, qui estoit mesmes logé chez moy ^ Qu'on ne s'imagine pas que
je me mesle si aisoement des procez d'aultruy. Quand je puis servir en
matières de gratification je le faicts de bon cœur, mais en matières
contentieuses je ne m'en mesle pas sans y estre forcé, quand mesmes
ce seroit contre des gents qui ne fussent pas de ma cognoissance. Mais
il y a des gents qui cherchent des excuses de leurs faultes en accusant
les persones les plus innocentes. Si M' de Rians^ vient icy, il s'en es-
claircira bien facilement; je m'asseure que je le lui feray toucher au
doigt. Il peult faire estât asseuré de mon service en tout ce qui me
sera loisible, et qu'il jugera luy mesmes n'estrepas contre mon debvoir.
J'ay apprins que c'est Maistre Giraudon notaire de Marseille qui a
receu la quittance du rembourcement du DomaiuedeBausset^ en datte
' Je n'ai trouvé aucune indication sur ' Le même personnage qui a été plus
cet allié des Fabri , même avec le con- haut appelé Af l' Advocat de Riaiis.
cours de l'homme qui connaît le mieux ' Est-ce h cette terre que se rattache fe
l'histoire des familles nobles de la Pro- souvenir de la famille provençale illustrée
vence. par le cardinal de Banssel?
à.
28 LETTRES DE PEIRESC [1622]
du 27 aoust 1611. Envoyez m'en une coppie informa en diligence, et
voyez s'il n'auroit poinct quelque arrantement antérieur des droicls
dont est question au nom de Bausset et me l'envoyez vislement. Et
sçachez aussy par mesme moyen si nonobstant ladicte quittance, les
partisans n'ont pas remis la jouyssance pour quinze années à la vefve
dudict Bausset, moyennant un aultre traicté faict entr'eux, et qui c'est
qui a la jouyssance présentement desdictz droicts, si ce sont les parti-
sans en leur nom, ou leurs fermiers, ou ceux de ladicte vefve de Baus-
set, qui ont encor à jouyr, se dicton, jusques au moys d'aousl 1G2/1.
Sçachez aussy de Mess" les trésoriers do France quel estât ilsontfaictdu
Domaine du Roy cette année et la prochaine, s'ils l'ont dressé, pour eslre
asseuré s'ils y employent cette partie ou non et pour combien, et taschez
d'avoir extraict signé de leurdict estât au moings du chapitre du Domaine.
Et sur ce je demeure. Monsieur mon frère,
vostre trez humble serviteur,
DE Peiresc.
De Paris, ce ai raay i6aa '.
XI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLWEZ,
GENTILHOMME ORDIIVAIRE DB LA CnAHBRE DU ROY,
À AIX.
Monsieur mon frère.
Celle cy n'est que pour servir d'addresse au s'' Kufller de Cologne,
présent porteur, qui m'a estroitement obligé à luy rendre tout le ser-
vice qu'il me sera possible. II vous fera voir une nouvelle invention de
lunette toute diverse des ordinaires avec laquelle les mittes de fromage
qui sont moindres que des cirons paroissent aussy grosses que des
mouches sans aisles, et se distinguent avec touts leurs membres tant des
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n'ôiyo.fol. 39; autographe.
Copie à la Mëjancs, collection Peiresc, registre 111, fol. ni.
[1622] À SA FAMILLE. 29
cornes, du museau poinctu et des jambes, que de la teste et du reste
du corps aussy nettement que si c' estoient de bien <jros animaux. On y
voit les pulces aussi grosses que des grilletz ou saulterellos sans aisles,
et de forme quasi pareille, armées de croustes et escailles tant par les
deux gros bras et menues jambes que par le corps, comme lesdictes
saulterelles ou plustost comme les petittes escrevisses. J'en avois ouy
faire grand cas par M' Aleaume,'qui en estoit juge capable, comme
vous sçavez\ et qui n'en parloit lors, que sur la relation que luy en
avoit faicte le Prince Maurice^, mais, à cette heure qu'il les a veues
luy mesmes, il les a voulu faire voir à Monsieur Frère du Roy, lequel
ne s'en pouvoit soulier^, et aux plus curieux de cette ville, et en parle
bien avec plus d'admiration que devant. Je m'asseure que vous pren-
drez bien autant de plaisir que moy à voir cette merveille et à la faire
voir à M"" Merindol, à M' Lombard* et à cez autres Messieurs que
vous jugerez en estre curieux. Mais si Monseig'' le duc de Guise ^ est
encore là, et que vous jugiez que sa curiosité n'en soit pas esloignée,
je voudrois bien que vous la luy fissiez voir et que vous essayiez par
mesme moyen d'en tirer une lettre de recommandation à M"" la Grande
Duchesse (où c'est que cet honneste homme a grand désir de trouver
introduction)*^. C'est chose que vous obtiendrez, je m'asseure, facile-
ment et possible de M'' de Bourdalous^ tout seul sans aucun bruict, et
vous ne me sçauriez faire u(4 plaisir plus sensible, je vous en supplie,
et de faire toutes les caresses et toute la bonne chère que vous pourrez
' Sur lemalhématicien Jacques Alleaume,
voir le recueil Peiresc-Dupuy, t. I. p. 'àào
elpassim, t. II, p. 20 et5o.
* Sur Maurice deNassau, prince d'Orange,
voir le même recueil, t. I , p. 878 et pas-
sim, t. II, p. 33.
' On sait combien Gaston d'Orléans
aimait et recherchait toutes les choses cu-
rieuses antiques ou nouvelles.
* Le docteur Antoine Merindol et Jean
Lombard figurent à plusieurs reprises dans
le recueil Ikii'esc-Dupuy. Voù-, de plus , sur
A. Merindol, le fascicule XX des Correspon-
dants de Peiresc, consacré au docteur Novel
et autres médecins provençaux.
' Charles de Lorraine , quati-ième duc de
Guise, gouverneur de Pi'ovence.
^ La grande-duchesse de Toscane.
' Peiresc écrit ici Bourdalous pour Bour-
diiloue. M. de Bourdaloue était attaché à la
maison du duc de Guise. Peiresc avait avec
lui d'excellentes relations. Voir Les cor-
respondants de Peiresc , l'ascicttles II et VI ,
passiin.
30 LETTRES DE PEIRESC [1622]
audict s"" Kuffler et à cest autre honnesle homme qui l'accompagne, tant
en leur séjour d'Aix que de Marseille et en leur embarquement, pour
vous revancher en partie de ce que je leur doibs et dont je me sen-
tiray à jamais leur redebvable. Je ne désire pas pour bons respeclz
qu'on sçache que j'aye eu de luy une de ses lunettes, mais je vous le
dis à vous, affin que vous n'ignoriez pas le gré que je leur en doibs
sçavoir, vous suppliant neantmoins* de ne le dire à personne, crainte
que je ne sois contrainct par aprez de m'en dessaisir en faveur des gens
auxquelz je ne la peusse refuser. Je m'asseure que vous me tesmoi-
gnerez en ceste occasion la part que vous prenez en mes obligations et
je demeureray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peuiesc,
Si M"' d'Oppede ' a de l'habitude avec le sieur Claudio Marini de
Gènes, je vous prie de luy faire escripre un mot derecommandationen
faveur du présent porteur, et si le père Le Febvre - provincial des Gor-
delliers estoit à Aix ou auprez, je vous prie de le conjurer de ma part
d'escrire à Gènes à ses amis pour ledict sieur Kulïler.
De Paris, ce 7 juin 16a 9 '.
' Vincent-Anne de Forbin-Maynier, ba-
ron d'Oppède , premier président du parie-
ment d'Aix, a été déjà souvent mentionné
dans nos précédents volumes et va être
mentionné plus souvent encore dans celui-ci.
' Le même sans doute que le P. Gabriel
Le Fevre , procureur général des Cordeiiers ,
mentionné dans le tome I du recueil Peiresc-
Dupuy (p. 625 ).
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions fi-ançaises , n'Siyo, foi. 3o; origi-
nal. Copie h la Méjanes, collection Peiresc,
registre 111, fol. 10 4. Dans cette copie la
date du 91 mai 1699 a été substituée à la
date réelle. De plus, on a ajouté h cette
lettre un passage de celle du ai mai 1699 ,
qui précède celle-ci , à partir de : J'ay receu
la relation d^ Espagne , jusqu'à : qu'il ayl esté
nommé entre les blessez,. Enfin , on trouve dans
le document de la Méjanes cette phrase ve-
nue l'on ne sait d'où : "11 y a «juelques livres
de ceux que j'avois séparez <{ui n'estoient
pas du nombre, et au conti-aire il en est de-
meuré quel(jues uns de ceux (jue je desirois
voir, et entr'autres une pièce du Beda vene-
rabilis, si je ne me trompe, et cette pièce
[1622] À SA FAMILLE. 31
XII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À AIX.
Monsieur mon frère,
J'ay receu deux de voz lettres du 20 et 96 may, par Pierre Martel
et je ne sçay quel aultre. Je n'ay pas approuvé le rebut que vous fistes
à ceux que le conseiller Gaulthier pai'loit de vous ramener et recon-
cilier; c'eust esté un grand coup de partie que Court eust esté rappelle
car vous vous flattez si vous vous imaginez que l'affaire soit'si facile ',
et hors de difliculté, attendu que quand mesnies la desamparation
auroit esté revocquée par tous les habitans il ne manqueroit pas de
prinse à M' de Crequy^ pour prétendre que cela n'eust peu estre faict
sans requeste civile et à son préjudice, et pour tascher de lyer la partie
au Parlement de Paris, principalement à cette heure que Ms^'le Chan-
celier faict quasi tout seul touts les arrests du Conseil ^, quelque nombre
d'advis qu'il y ayt au contraire du sien. Je ne dis pas que je n'aye assez
d'arays, pour empescher possible qu'il ne puisse pas user de cette op-
pression en nostre endroict, mais c'est tousjours une chose disputable,
et où il escheoit d'accomodenient aussy tost qu'en aultre quelquonque.
Vous m'avez faict un singulier plaisir de m'envoyer le certificat des
allivrements des habitants de Rians. S'il y eust eu moyen d'envoyer
pareil certificat de la mendicité des Ub qui sont dans ladicte somma-
tion, il eust esté fort à propos, et je ne pense pas qu'il eust esté diffi-
cile, pour le moins acte de ce qu'ils ne sont poinct allivrez. Comme
aussy il eust esté Irez bon d'avoir preuve ou certificat des vieux re-
(iu Tite-Live et quclqu autre dont je ne ^ Sur Charles de Biancheforl, inardchal
me souviens plus. Voyez si sçauriez trouver de Crdquy , duc de Lesdiguières , voir les trois
ceux là. n tomes du recueil Peiresc-Dupuy {passim).
' Il s'agit là du très important procès sou- ' Ce chancelier était Louis Le Fèvre de
tenu par les Fabri au sujet de leur terre de Gauniartin qui avait succédé à Meri de Vie
Rians (département du Var). 11 en a été en i(5aa et qui l'ut remplacé par Etienne
déjà question dans notre lonie V, p. 7. d'Aligre en iG-j/i.
32 LETTRES DE PEIRESC [1622J
gislres de la maison commune, fie ce qu'aultres l'oys le conseil ne sou-
loit estre que de 25. Et de ce que le conseil des villes d'Aix et Mar-
seille ne sont que de soixsante, comme vous dictes. Car pour celuy
d'Arles je sçay bien qu'il est de cent conseillers, cela serviroit bien à
nostre cause.
J'ay esté infiniment aise de la grâce que M'' Seguiran' a obtenue du
Roy et prie à Dieu qu'il l'en face longuement et paisiblement jouyr.
Je viens d'apprendre que Quillar^, clerc de M' Addee, est mort à
ce matin dont je suis grandement fasclié, et le pauvre M"" Addee est
plus mort que vif de desplaisir, à ce qu'on m'a dict. Nous y perdons
un bon secours en nostre affaire.
J'ay rendu le pacquet de M' Martely en main propre, et M' Icard
m'avoit promis de luy faire responce et de me l'envoyer, mais je ne l'ay
sceu tirer de luy. J'ay bien eu un peu de vent que son affaire estoit en
trez bons termes, et hors de péril. Je vous prie de luy faire mes trez
bumbles recommandations. Vous dictes in'avoir envoyé certaine in-
scription de M"" de Meaux^ que je n'ay poinct receiie, vous l'aurez ou-
bliée.
L'on nous veult faire acroire que M"" de Vandosme a envoyé prendre
prisonnières Madame la duchesse de Rohan, et Mademoiselle de Rohàn
sa fille unique, lesquelles esloient en Bretagne, en une de leurs mai-
sons, et qu'il les a faict traduire en lieu de seure garde. Les galères
sont arrivées à Bordeaux avec applaudissement de ce peuple esmer-
veillé de leur forme et de la mélodie de cez instrumenta* qui les suy vent.
Les nouveaux ducs et pairs s'en retourneront sans vérification, atten-
dants la S' Martin. On vouloit asseurer que M' de Soubise estoit passé
en Angleterre, mais un homme qui souloit avoir correspondances à
La Rochelle, lequel vient d'en arriver fraischement, m'a asseuré qu'il
n'en estoit rien. Et que s'il passoit en Angleterre, il n'obtiendioit rien
Le P. Sëgiiiran, plus haut meulioiiné. cueil Peiresc-Dupuy (l. II, p. a4-j; t 111,
' Peul-êlre faudrait-il lire Guillar. On hé- p. 046).
site entre les deux formes. > Peiresc a écrit iiUrumeitt», mais c'est un
' Sur ce parent de Peiresc, voir le re- lapsus évident.
[1622] À SA FAMILLE. 33
du Roy de la Grande Bretagne qui ne veult que vivre et godere il
regno
On pendit hier un Daulphinois qui avoit suyvy les bandes françoises
en Hollande où il se mesloit de desbaucher des soldatz pour les faire
aller à La Rochelle, et où il avoit indignement parié de la prétendue
oppression des Eglises prétendues reformées de France par le Roy, et
exhibé un pistolet qui pourroit bien en faire la vangeance. De quoy
nostre Ambassadeur avoit faict plainte aux Estats, sur laquelle il fut
emprisonné, mais par aprez eslargy sans estre interrogé ains seulement
festiné dans la prison. Il fut recogneu de deçà par de ceux qui luy
avoient ouy tenir cez discours. Ms' le Chancellier le voulut laisser ju-
ger au Chastellet, où il fut condanné à la roue tout vif. Il appella à la
Cour et promit de parler si sa peine estoit modérée, et obtint commu-
tation de la roiie à la potence, mais je ne sçay s'il a rien descouvert.
De la Cour je ne vous en diray rien; vous aurez sceu le sac de
Negrepelisse^ et le siège de Saint Antonin^, où les assiégez sont tenus
de fort prez, et je demeure.
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné frère,
DK Peiresc.
De Paris, ce aS juin 1629.
Je vous envoyé les lettres de M' Seguiran et le pacquet de M'' de Bouc
que le P. Seguiran m'a renvoyé pour son [neveu] ledict de Bouc par
Pierre Martel qui part aujourd'huy, se dict il\
' Et jouir de son royaume.
' Chef-lieu de canton du département de
Tarn-et-Garonne, à i5 kilomètres de Mon-
tauban. Sur le sac de Nègrepelisse (8 juin
iGaa), voir les Mémoires de Bassompierre ,
t. III , p. 03. Voir encore une série de pièces
de l'année 163 a inscrites dans le Catalogue
de l'Histoire de France (Bil)liotliè({ue natio-
nale), sous les a°' 1989 et 1990.
' Chef-lieu de canton du département de
Tarn-et-Garonne, à 4 2 kilomètres de Mon-
tauban. Sur le siège et la prise de Sainl-
Antonin, voir les Mémoires de Bassompierre ,
t. III, p. 68, et une plaquette spéciale pu-
bliée h Paris chez P. Rocolet en i6aa, in-
scrite sous le u° 1989 dans le Catalogue de
l'Histoire de France ( Bibliothèque nationale).
' Bibliothèque nationale , nouvelles accpii-
mpniHEIllK XATIOKALC.
u
LETTRES DE PEIRESC
[1622]
XllI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À AIX.
Monsieur mon frère,
J'ay receu par M"" Paradis vostre pacquet de l'isle ' du 27 du passé.
M' Lopès le luy avoit baillé à Briare *, et vous remercie de la relation
de Savoye, et des particularitez que m'avez escrittes. Nous n'avons rien
qui vaille à vous dire en revanche. J'ay faict un grand coup de partie
de faire saulter' M"^ Marescot* que je n'avois jamais sceu estre si déserté
comme il est. lime promelloilmmx'eilles, puis me trahissoit. Nous sonitnes
Dieu mercy entre les mains d'un trez homme de bien^. Noz parties en
sont au desespoir, et ne pressent plus tant comme ils faisoient. Ce sera
à nous à presser. 11 me tarde bien d'avoir les pièces que j'ay deman-
dées, tant pour Rians que pour Sallon* et aultres. Mons' de Callas,
mon père, ne sçait pas comme les choses vontviste de deçà, mais vous
qui le sçavez debvriez bien haster un peu davantage que vous ne
faictes ''.
sitions françaises, n° Siyo, fol. 3i. Auto-
graphe. Au fol. 82 on trouve un renvoi que
je ne sais à quelle phrase rattacher et qui
est précédé du signe X : itll est vray que le
duc de Brissac a faict la capture par com-
mandement du Roy dont cette femme faict
de merveilleuses exclamations. On l'a menée
par Angers à Brissac, et de là on dict qu'on
l'amené au chasieau d'Amboise. "
' Probablement L'Isle-sur-Sorgue , chef-
lieu de canton du département de Vaucluse,
à ai kilomètres d'Avignon.
' Chef-lieu de canton du Loiret , à j 0 kilo-
mètres de Gien.
' C'est-à-dire renvoyer brusquement.
hea mois faire saulter (oni image.
* Quelque avocat parent sans doute du
médecin du même nom. Le (ils de ce mé-
decin, Guillaume, fut maître des requêtes
et il est mentionné, avec son père, dans le
recueil Peiresc-Dupuy.
' Les mots soulignés sont écrits en chiffres
dont le secret nous est livré par une traduc-
tion interlinéaire.
* Salon (Bouches-du-BhAne).
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises , n" 5 1 70 , fol. 33. Le billet
autographe est sans date et sans signature.
[1624] A SA FAMILLE. 35
XIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
EN AVIGNON.
Monsieur mon frère ,
La commodité du passage de M' de Bosco présent porteur m'est
veniie tout à propos pour vous faire tenir la lettre cy joincte que j'es-
cripts à Monseigneur le Garde des seaux ^ S'il me donne un peu de
loisir, j'escriray encor à M' Galand^ et à quelques aultres de ceux que
j'avois oubliez en mon bordereau, attendant que vous m'envoyiez
le roolle de ceux tant du Conseil et du Parlement que des Requestes
du Palais, où nous aurons affaire, afin d'y employer noz amys^. Depuis
vostre départ mon père a eu Dieu mercy beaucoup plus de repos que
de coustume, et se resoult de son propre mouvementé souffrir qu'on
tache de rompre la pierre qui luy donne tant de peine et de douleur.
Je prie à Dieu qu'il vous veuille bien conduire^ et r'acconduire et sur
ce je demeure,
Monsieur mon frère,
vostre trez hunible frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 99 juin i6a4. ,
L'Ange m'est venu advertir qu'un S' Martin Talamel avoit une prinse
de corps contre Gaspard Court, et une constrainte pour mille escus,
que l'on veult exécuter maintenant qu'il est venu icy pour le doctorat
de son neveu. Cela pourroit bien donner quelque jour d'exercisse à
son frère.
' C'était alors Etienne d'Aiigre, qui avait ^ On voit que, se conformant aux liabi-
reçu les sceaux au commencement (le l'année tudcs de son temps, Peiresc sollicitait ad-
(janvier 1624). mirablement ses juges.
' Auguste Galiand, conseiller d'l">tal, sou- ' Dans le voyagea Paris où Valuvez était
vent mentionné dans le tome II du recueil appelé par le grand procès relatif a la terre
Peiresc-Dupuy. de Riaus.
36 LETTRES DE PEIRESC [162/i]
Le présidant Cliaine'a déclaré au greffier qu'il vouloit que l'ordon-
nance de la Chambre l'ut aux termes qu'elle avoit esté resoliie, et qu'il
ne la signeroit poinct aultrement.
Faictes que Tavernier envoyé ses procurations au plustost.
[iw/j'e post-scriplum sur le dos même de la lettre.] J'ay oublié de vous
dire de voir Mess" de Sève de Lyon- pour leur faire un peu de com-
pliment de ma part, et voir s'ils ont lettres ou fagot à ni'envoyer par
le retour des chevaulx^.
XV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GEISTILIIOMME OnDINAlHE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
Ce mot en haste est pour vous dire que les chevaulx revindrcnl
hier au soir sains et gaillards^ et que nous fusmes bien aises d'ap-
prendre de voz nouvelles. J'allay porter moy mesmes vostre lettre à
M' le présidant Seguiran^ qui tesmoigna de s'en sentir fort vostre obligé.
Mon père en estoit desja en peine et fut fort content. Son mal luy
donna hier un peu de relasche, mais neantmoings je trouve qu'il va
tousjours en empirant; ses tendons qui ont paru dans ses ulcères, se
sont enfin trouvez touts pourris, et en sortit hier un morceau de des-
soubs la grosse pierre que vous aviez veue , qui estoit long comme tout
' Jean-Baptiste Chaîne, fils du président sitions françaises, n° 5170, fol. 4i. Aulo-
à mortier Louis Ghaine( i586), fut nommé graphe. Valavez a écrit au do.^ de la lettre:
ou mémo oflice en 161 3, et remplacé par Mon frère, et sous ces mots, il a résumé en
son fds Lazare en i646. Il avait un frère une douzaine de lignes le contenu de la leUre.
conseiller. « Les chevaux qui avaient fait la très
' Sur MM. de Sève, voir" le recueil Pei- longue coui-se d'Aix h Lyon.
resc-Dupuy (t. I, p. i5 , 845). 'Le pi-emier président de la Cour des
Bibliothèque nationale , nouvelles acqui- comptes, père du beau-frère de Peiresc.
A SA FAMILLE.
37
[16-2Zi]
ie pied. Il a neaiitiiioings bon courage Dieu mercy d'en relevci-, Dieu
luy en fasse la grâce.
Je vous remercie du soing que vous avez eu de satisfaire à mes
mémoires si exactement. L'evesque d'Orange m'a envoyé ce que je
voulois de Iny \ et m'escrivit que le s'' de Valchemburg^ estoit attendu
d'heure à aultre pour aller continuer la charge de gouverneur de cette
principaullé, nonobstant les mauvoises impressions que les Ministres
de l'Estat et ceux des provinces voisines avoient prinses de luy et de
ses desportements.
La nouvelle des trois armées avoit esté apportée icy par un courrier
de M"" de Guise, mais on ne la croioit guieres.
Nous avons receu de M"" Lucas une dcspesche oii il y avoit une lettre
de M"" Terdoil aux consuls de Rians, et deux aultres que je vous ren-
voyé; vous ferez de là cez compliments. M'' Astier vous escript le decez
de l'un des consuls, et l'accident de M'' Guerin le procureur général',
à quoy je n'adjousteray rien si ce n'est que cette nuict il luy est survenu
un hocquet, et que je viens d'apprendre que son frère Charles s'ap-
preste à partir pour la Cour. On parloit hier de résignation; il y a
toutefoys bonne espérance en son mal bien que la longueur y est
inesvitable, et tousjours du danger en matière de blesseures de la teste,
et surtout du derrière.
L'homme de Sainte Claire a esté malade à la mort, ce qui i'em-
pescha de vous envoyer la lettre dont il vous avoit parlé. 11 me l'a en-
voyée et son homme me dict d'y mettre le dessus à vous, ce que je lis
un peu trop légèrement à mon advis, car je pense qu'elle se doibt
' Jean de Tulles monta sur le sièg'e
(l'Orange en 1608. IH'occupa jusqu'il sa mort,
arrivée le 3 octobre 16A0. I^es principaux
actes de son administration sont rapportés
dans le Gallia christiana, t. I, col. 785.
Voir aussi sur ce prélat, parent par alliance
de Valavez qui avait épousé Marquise de
Tulles, le recueil Peiresc-Dupuy, 1. 1, p. i8o
cl passim. On trouvera, en outre, dans le
tome IX du présent recueil une lettre de
Peiiesc à ce prélat.
^ Sur le sieur de Valkembourg , gouver-
neur d'Orange , voir les deux premiers tomes
du recueil Peiresc-Dupuy, passtm.
' PierreGuérin, sieur du Castellet, devint
plus tard président eu la Cour des comptes
et mourut en i668, 4a ans après l'accident
que tout d'abord on avait pu croire mortel.
38 LETTRES DE PEIRESC [1624]
adresser à celuy qui a leurs papiers. Vous eflacerez le dessus et y en
mettrez un aultre si trouvez bon. Non autre, je demeureray,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 12 juillet iGîi.
J'ay baillé voz clefs de Trebillane ' à Laurens. J'escripts à M' Bi-
gnon ^ pour par son moyen tascher de retirer de M"" Morel ^ l'assorti-
ment des œuvres de S' Chrysostome *. Si vous le pouvez solliciter vous
me ferez plaisir, et s'il n'y a moyen d'en tirer les imperfections qu'il
doibt du volume de Sacerdotio, etc., il fauldra l'achepter de nouveau,
et tascher d'en avoir tant meilleure condition.
Le cousin Isnard^ m'envoya de Sallon la Généalogie de Fournior qui
est en degré bien esloigné, avec Caillon. Mais Fournier a esté depuis
icy pour une mauvoise affaire survenue à son filz, oij je l'ay bien servy.
J'ay advis de Rome de l'arrivée du P. d'Ambruc", et de la favorable
réception de ce qu'il portoit. Il fut présenté le i o juin par M' de Be-
thune mesmes''.
Borrilly vous prie de vous souvenir de luy *; voyez de luy procurer
' La terre de Trébiliane (aujourd'hui
dans la commune de Cabriès, arrondisse-
ment d'Aix) avait été apportée à Palamède
de Fabri par Marquise de Tulles , dame de
Trébiliane.
* Sur l'érudit Jérôme Bignon, voir (pns-
sim) les trois tomes du recueil Peiresc-
Dupuy.
' Sur le libraire Claude Morel, voir les
trois tomes (passim) du recueil Peiresc-
Dupuy.
C'était l'édition si savamment donnée
en grec et en latin par le P. Fronlon du Duc ,
en 12 volumes in-folio. Les deux première
volumes parurent en 1609, les deux sui-
vants en 161 4, le cimpiième en 1616.
Claude Morel, s'étant associe, en i6ai, Sé-
bastien Cramoisy, mit aux cinq volumes
déjà publiés de nouveaux litres portant cette
dernière date. Le 6* volume parut en lôai.
^ Il s'agit de Mathieu ou Mathias Isnard
qui était viguier de Salon en 1606 et dont
la grand'mère paternelle s'appelait Anne
Chavary.
* Voir, sur le P. d'Ambruc à Rome, une
lettre de Peiresc à D. Guillemin , du a6 août
i6a/i (t. V, p. 97).
' L'ambassadeur de France à Rome. Sur
Philippe de Béthune voir le recueil Peiresc-
Dupuv, pnssim.
' Peiresc appelle familièrement Borrilly
tout court son confrère, voisin et ami, le
[1624] À SA FAMILLE. 39
quelque contentement, s'il se peult, au moins d'en escrii-e et pour
cause.
Vous avez aultresfoys sallué de ma part à Gompiegne Monsieui- Alard
adjoinct '. Si vous le retrouvez faites luy mes recommandations. H avoit
tousjours de belles curiositez. Il y avoit encor un bon religieux de Gom-
piegne,que j'ay veu à Paris où il m'accommoda de quelques jolies mé-
dailles et monoyes d'argent, mais j'ay oublié son nom. G'estoit un
homme de grande stature d'environ 5o ans. Si vous le retrouvez, faictes
luy semblablement mes recommandations.
On m'escript de Rome qu'il y avoit couru un bruict que le pauvre
M"" Rubens est decedé. Je ne le crois pas^, car souvent l'envie des
peintres en a faict courir de semblables, mais enquerez vous en sans
semer le bruict vous mesmes, c'est à dire vous enquérir de sa santé.
Et si ce malheur estoit que Dieu garde ne perdez pas de temps au re-
couvrement de ma boitte crainte d'aultre obstacle ^.
XVI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je vous escrivis par de Bosco qui partit d'icy deux jours aprez vous,
et vous porta de mes lettres pour M^"" le G. d. s. " et autres en deux pac-
célèbre notaire collectionneui-, au sujet du-
quel on peut voir notre tome IV et surtout
le fascicule XVill (Aix, 1890) des Corres-
pondants de Peiresc qui est consacré à cet
archéologue et à son cabinet.
' On conserve dans la collection Peiresc
de riuguimbertine (registre des minules I ,
fol. 33 1 ) une lettre « M' Alard à Compiè^ne
écrite de Paris le 19 août 1618.
' Peiresc avait bien raison de ne pas le
croire, car son illustre ami ne mourut que
seize ans plus tard, en i64o.
* Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 43. Auto-
graphe. Sur le dos de la lettre est écrit do la
main de Valavez un sommaire analytique pré-
cédé de ces mots : Aix, mon frère avec la date.
' Garde des sceaax.
40 LETTRES DE PEIRESG [1624]
cfuets, faits à deux venues. Et vostre laquay me dict que il avoit ren-
contré ledict de Bosco à deux lieues en deçà de Houane '. Hier je vous
escrivis par M' Guittard, et enfermay dans vostre pacquet une lettre
de l'œconome S'* Claire, où je pense qu'il y avoit quelque argent, avec
vostre despesche de M' Lucas, et de M' Ferdoil, qui par mesme moyen
avoit escript aux consuls de Rians une lettre dont je vous envoyé main-
tenant la coppie ensemble celle des deux consultations que vous aviez
laissées à mon homme. Il n'est rien survenu depuis si ce n'est que en
nostre procez de Callas' sur le transport de jurisdiction nous avons
obteim à ce matin arrest en Audiance, portant qu'il avoit esté mal,
nullement et attemptatoirement jugé par le lieutenant de Draguignan,
bien appelle par nostre greflier, toute la procédure cassée, et ordonné
que les comptes dont estoient [sic) question, seroient rendus par devant
les officiers de Callas, et l'intimé condamné aux despans, sauf aux par-
ties de pouvoir prendre extraict du compte si bon leur sembloit. Et
parce que l'on avoit présenté hier une requesle d'intervention du s' de
Crequy comme une selle à tous chevaux en toutes les affaires où nous
sommes intéressez, sur laquelle il n'avoit pas encor esté faict de re-
charge, Bonnet son advocat ayant conclu à la jonction pour l'interest
qu'il pretendoit avoir comme seul seigneur de Callas, il a esté or-
donné que sur ladicte jonction les parties seroient plus amplement
ouyes. Je vous cnvpye la coppie de ladicte requeste. Mon advis avoit
esté de n'y respondre que coppie, ou au moings de ne partirtdariser
rien. M' de Colonia fut d'autre advis^ et tira au sien M"" de Callas, mon
' IJoanne, comme nous l'avons vu plus dans les virillps minutes des nolaires d'Aix,
baut. veut bien m'approndrc que le Colonia , doc-
' Callas est un chef-lieu de canton du leur et avocat h Aix , qui plaida |>our la fa-
rlépartement du Var, arrondissetnent de mille de Fabi-i, s'appelait Françoix , qu'il
Draguignan , à 1 4 kilomètres de cette ville. était le second des quatre fds de Jean de
M. P. Joaniie, dans son Dictionnaire géo- Colonia, grelller des insinuations ecclësias-
graphique de la France, donne au nom de tiques de Marseille, et de Louise de Pon-
l'ancienne terre des Fabri la même forme tevès, enfin que par contrat du i5 juini6o8
que Peiresc. D'autres écrivent à tort Calax. (minutes du notaire IJarlliélemy Maiirel)
' M. Charles de Ribbe, qui a eu à sa dis- --il avait épousé Catherine de Rufli, fdie de
position les papiers des Colonia, conservés Jacques de Ruffi, docteur et avocat lui aussi
1 162/1] À SA FAMILLE. il
père, qui voiihil qu'on respondit. La responce fut faicte precipile-
ment et escritte au bas de l'original de la requeste sans que je l'eusse
veùe. La bonne fortune a faict que la presse de l'audiance a empesché
de solliciter la restitution de ladicte requeste de sorte que je l'ay en-
voyé quérir, et ne pouvant faire mieux, au lieu où M' de Golonia met-
toit que M' de Crequy n'ignoroit pas qu'il ne fut seigneur hault justi-
cier de Callas, j'ay adjousté un cons et faict cosseigneur, et au lieu où
il avoit mis ensuitte : ayant la haulte, moyenne et basse justice , etc.,
j'ay trouvé moyen d'insérer au bout de la ligne : ayant sa part en la
haulte, moyenne, etc., afin de ne provocquer trop d'envie sur nous, et
de ne les picquer au jeu. Et de faict si tout cela eust esté leu, l'affaire
alloit encores mieux, car possible ne se seroit-il jamais parlé de cet in-
cident. Mais je n'en fus pas creu. Et il est bien véritable que si l'affaire
en demeure là, sans passer plus oultre, à quelque chose malheur sera
bon, car celte requeste ou sa coppie nous servira de tiltre perpétuel
contre M' de Crequy ou ses autheurs, s'il couUe aprez cela assez de
temps pour prescrire. Mais si au contraire c'est le commencement d'un
grand procez, on nous donnera de la peine à vérifier précisément tons
cez faicts. Je sçay bien que la possession nous servira, mais je doubte
si nous aurons les tiltres que noz autheurs peuvent avoir retenus par
devers eux ; il fauldra chercher les adveus et hommages des Marquis
de Trans pour voir si cette portion de jurisdiction de Callas y sera ex-
primée avec haulte justice. Bien veux je croire que cette intervention
pourroit un jour servir à l'aultre procez de Rians pour nionstrer la
prostitution de ce nom en toutes choses indifferement. J'ay eu la peine
d'aller prier tous messieurs de la ciiambre et puis de les aller remer-
cier. Mais je ne la plains pas, puisque l'affaire a assez bien reussy Dieu
au parlement de Provence». M. de Ribbe raison, Agen, 1889, p. i5i. D'iniporlanls
s'est occupé du livre de raison d'un descen- extraits des papiers de la famille de Colonia ,
danl de l'avocat des Fabri , Pierre-Joseph de communiqués par M. de Ribbe, me per-
Colonia, avocat général au parlement de mettront, en une prochaine publication rela-
l'rovence, puis intendant des linances sons live aux livres de raison, de compléter ce
Louis XVI. Voir diverses références h ce sujet que mon savant confrère et ami a déjà dit do
dans mon Essai de biblio(rraphie des livres de celte tamille dans trois de ses publications.
fi. (■)
A2 LETTRES DE PEIHESC [1624]
niercy. Et ce bellislre ' qui avoit rompu l'accord |>our ne vouloir
prendre la peine de me venir voir, a esté bien punv en la condamnation
des despans, qui seront taxez non seulement en faveur de nostn; {îrei-
fier, mais de M' mon père. Il est vray que je ne feray pas de difficulté
de l'en descharger, s'il revient à son debvoir et s'il s'en va paisildement
reprendre et continuer son instance de reddition do comptes par de-
vant noz officiers, avec promesse de s'y tenir comme cumaselier^, et
d'adhorer à nous s'il fault disputer avec M' de Crequy. Je l'attends à
cela sur ce qu'on m'a desja dict qu'il cherche intercesseur pour nous
venir requérir descharge desdictz despans.
C'est tout ce que j'ay à vous dire pour le présent, et que je suis tous-
jours,
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné frère et serviteur,
DK Pf.iiiksc.
D'Aix, ce saminwly au soir i3 juiHol ib-ih.
Du dimanche matin lâ juillet 169^.
Je ne vous disois pas que je fus présent à l'audiance, sans toutes
foys estre veu, car elle se tint en la grande salle aux bas sièges, et que
j'ouys les playderies, où M"" Thomassin fit dignement à son acoustumée.
et ses conclusions furent suyvies en tout, fors que les inhibitions géné-
rales, qui estoieht de justice, et qui furent obmises à prononcer, mais
M'' le présidant ne les voulut pas adjouster à l'arrest, quand je l'en
requis, puisquie ç'avoit esté l'advis commun, et que l'arrest n'estoit pas
encore corrigé. 11 y avoit eu de Mess" qui avoient voulu condamner le
Le bon Peiresc a quelquefois le propos plaindre, qu'il ne traite ici le plaideur, son
un peu vif, comme on l'a déjà constaté eu adversaire.
divers passages , mais la vivacité ne se trouve- ' Sic. Je ne Irouve nulle part , et d'excel-
t-elle pas chez les meilleurs? Nous verrons lents philologues n'ont pas trouvé plus que
un peu plus loin que Peiresc traite encore moi, l'explication de ce mot que M. L. De-
plus mal des femmes dont il eut fort à se lisle et moi a\ons lu de la nu*nie façon.
[1624] \ SA FAMILLE. 43
lieutenant aux dommages et inlerez et despans, mais cela ne tut pas
suyvy, parce qu'on ne l'avoit pas sur le lieu pour Fouyr au préalable.
Le jour précédant, M' Bonnet Maliynon m'estoit venu trouver pour
sçavoir si nous prenions eu mauvaise part qu'il plaidast l'intervention
de M' de Grequy \ je luy dis que non, au contraire que j'aymeroys
mieux que ce fust luy qu'un autre, parce que iuy se contiendroil dans
les termes de la vérité et du respect, ce que je ne pouvois attendre
d'aultres personnes inconsidérées tel qu'estoit Mourgues le jeune qui la
précédante audiance, a voit impudement soubstenu que nous n'avions
poinct de jurisdiction àCallas, bien qu'il sceul luy mesme le contraire,
et qu'il list tort à la partie pour laquelle il playdoit, laquelle avoit
volontairement suby la jurisdiction de noz officiers, et n'estoit poinct
appelante de leurs ordonnances. L'aisné Mom-gues aussy semonstraun
peu partial contre nous soufflant aux oreilles de son frère par der-
rière, pour l'animer davantage à poser des faulx faicts à son acous-
tumée. Bonnet playda fort modestement, se contentant de dire que
M'' de Grequy se presupposoit seul seigneur de Callas. Mais M'' de Golo-
nia fit si mal que rien de pix '. Nous avions résolu entre nous qu'il in-
terjetteroit appel en jugement au nom de mon père, en payant le droict
du seau, n'ayant osé le relever, crainte de porter les assignations et
l'affaire après la S. Remy. Et toutefoys il ne l'interjetta poinct et se
contenta d'adhérer aux conclusions de nostre Greffier, en trois mots,
ayant commancé son discours de la plus sotte façon du monde, et
comme si mon père n avoit jamais eu notice de cette affaire que là en
l'audiance, car il dict que le discours de M' l'Advocat General (qui
avoit desgrossi l'alTaire au conunancement, pour esviter les embarras
des Advocats) luy faisoit recognoislre que mon père avoit notoire inte-
' G'dlait Jean-Charles Boniiel, assesseur * Nous trouvons dans celle lettre une
d'Aix en 16-26. Il prêta hommage pour Ma- 1res piquante apprëeiation des plus la-
lignon (commune de Seiilans, dëjjarlemenl meux avocats d'Aix dans le premier tiers
du Var), le 1" février 161 1 , au nom de sa du wii" siècle. C'est tout un chapitre vive-
femme Honorade Farges. lille de Joseph, ment écrit de l'histoire du barreau pro-
seigneur de Malignon, et de Marguerite vençal.
Joannis de (jhâteauneuC.
(i.
àà
LETTRES DE l'EIRESC
[16241
rest en cette cause, qu'il requeroit la cassation de la procédure, et
adheroit aux conclusions de l'appellant, et au sortir de là, il me vint
dire que sans luy M' Bonnet vouloit bien accrocher l'affaire, comme si
je n'avois pas sceu son intention. Et je pense qu'il ne luy en avoit pas
seulement osé ouvrir la bouche. Mais les imposteurs sont toujours
ainsin. J'en demeuray fort mal satisfaict, et crois que ce nous seroit un
giand bien de n'estre plus entre les mains d'un homme de si peu de
foy, et si mal habile.
Monsieur de Callas mon père a eu un peu de soulagement depuis
mes dernières lettres par le moyen d'une eau que M'' Cassagne m'en-
voya de Marseille ' lorsque je luy donnay advis de la pourriture des
tendons.
Laurens m'est venu trouver à ce matin de Trcbeillane et m'a ap-
porté la taille des Garberons, oii il y en a 87 de bled, et xi de grossan*,
et reste encores du bled pour une douzaine d'hommes, et la pièce de
Paumoule qui tiendront toute cette semaine, et la prochaine je ver-
ray d'y envoyer quelqu'un de secours, soit Chrislolet ou autre, si
Mad""" d'Astier ' n'y va elle mesmes, comme elle avoit (|uasi résolu.
Ma sœur de Bouc* fut si maladvisée cez jours passez qu'elle se laissia
aller de dire en présence de ma tante d'Orves* qu'elle norrissoit mon
père, soubs prétexte de dix escuz qu'elle luy avoit prestez. Vous pou-
vez penser si elle fut relevée, car ma tante sçavoit bien ce que je fai-
' L* docleur Cassagaes, auii et corres-
pondant de Peiresc, a été déjà mentionne'
dans notre tome IV (p. Itûo). Voir sur lui
le XX' fascicule des Correspondants de Peiresc
intitulé : Le docteur Antovie Navel et quel-
ques autres médecins provençaux.
^ En provençal lou grossan signifie les
grains grossiei-s en dehors du blé et du
seigle, c est-à-tlire les menues céréales, telles
que l'avoine et l'orge.
' Le sieur Astier et sa femme, souvent
nommés dans les lettres de Peiresc à son
frère, semblent avoir été, à côté des époux
Ijombard, et à un rang un peu plus élevé,
chargés des affaires de la maison de Fabri.
" Suzaime de Fabri dont Peiresc parlait
si tendrement dans une lettre de sa jeunesse.
Ici le ton a singulièrement changé, mais la
personne avait aussi beaucoup changé, et
l'aimable enfant de i6o3 était, en i6a4,
une jeune femme intéressée, a\ide, injuste
et trop indigne de ses excellents frères.
' Catherine {alias Chariotle) de Fabri,
tante de Peiresc, avait épousé en t584
Guillaume Cambe, seigneur d'Orves, vi-
guier d'Hyères.
[1624] À SA FAMILLE. hh
sois, et luyfist venir sur le champ Mad"'= Lombar^ et toutes les femmes,
pour luy faire soubstenir la vérité, que c'estoil moy qui faisois acheptei'
journellement tout ce qui estoit nécessaire pour sa bouche, et qui
payois médecins, et drogues et tuilles et massons, et charpentiers, et
lessives, et tout ce qui estoit du fais de la maison, puisqu'il plaict à
Dieu, et se trouva que de son argent il n'en avoit esté rien prins que
pour des griottes à confire , et que mon père avoit gardé pour la fer-
rade. Dont cette femme fut bien estonnée, attendu qu'elle s'estoit
laissé emporter à dire qu'elle estoit resoliie de playder contre vous et
moy pour la liquidation de ses droicts, à quoy elle ne manqua pas
non plus de réplique sur ce que ma tante avoit attendu 3o ans la com-
modité de ses frères parceque les alliances se faisoient par amitié et
non par chicane. Au surplus si je la trouve à ma main, je suis bien ré-
solu de parler à elle comme il fault et sçavoir de qui elle a apprins, de
tenir desja son père pour enterré tout vivant et cappable de l'enterrer
elle mesmes.
Souvenez vous de Borrilly ; quand il n'auroit qu'un brevet en un
besoing il s'en contenteroit'^ et possible que M"" de la Ville aux Clercs-'
n'en feroit pas de difficulté \
' La femme île l'intendant de la maison
de Fabri.
' Un brevet de conseiller du roi, brevet
([ue l'on accordait facilement.
' Le secrétaire d'Etat déjà souvent men-
tionné et avec lequel Peiresc était lié, comme
avec les autres membres de la famille de
Loménie.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqu i-
sitions françaises, n° h\-]o, fol. 46. Auto-
graphe. Sur l'adresse est un sommaire réca-
pitulatif de la main de Valavez.
46 LETTRES DE PEIRESC (1624]
XVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Aiijoiird'huy nous avons apprins par une lettre du s' Billou' dattée
(In 12" de ce mois que vous estiez desja arrive dans Paris, car il faict
response à sa femme sur une lettre que vous aviez portée et luy en-
voyé 3 exemplaires de son nouveau livre - dont le porteur a esté un
certain Cbac de Toullon qui passa par icy il y a a ou 3 jours. Ce nous
a esté un peu de mortification de n'en sçavoir davantage, mais tous-
jours avons nous à louer Dieu d'avoir appris vostre arrivée. J'avois
bien tousjours jugé que vous y arriveriez le m à peu prez si le vent
contraire ne retardoit vostre voyage et à vous dire la vérité je me pro-
mettois que par l'ordinaire de Lyon qui sera party le mesme jour xii*
à midy vous nous en auriez donné un mot d'advis soubs l'addresse de
M"' .lacquet et esperois qu'elle peut arriver dans hier ou aujourd'huy,
mais nous n'avons eu qu'une lettre de M' Bonnet iiostre procureur du
xxiii" juin concernant sa présentation par devant M" des Hequestes du
palais pour laquelle nous vous envoyons une procuration telle qu'il
l'a demandée à peu prez qui est le subject pour lequel je vous faicts
cette despeche et pour ne laisser aller Estienne sans estre garny de noz
lettres. L'un des consuls de Riaiis a esté icy lequel s'en est retourné
en intention de faire faire une semblable procuration au nom de la
communauté, laquelle nous envoyerons Dieu aydant par le premier.
A quoy j'adjousteray concernant la maladie de mon. père qu'aujour-
' S'ag^it-il là de l'avocat poète Thomas ' Piobablenient, s'il s'agit «le Thomas,
•le Billon mentionné dans les deux preniiei-s quelque recueil d'acrostiches, genre que
tomes du recueil Peiresc-Dupuy et qui rc- le versificateur cultiva avec une dt-pio-
paraîtra souvent dans les lettres que nous lablc facilité et une non moins déplorable
avons encore à publier? fidélité.
[1624] À SA FAMILLE. M
d'huy mesmes on lui a tiré une pierre grosse quasi comnie une noix
hors de la playe qu'il avoit sur le pied où la gangrené avoit esté
et que s'il y a moyen d'en tirer encore une aultre qui z'este dans la
raesme playe, on a quelque espérance qu'elle se pourroit consoli-
der. Jcudy dernier 18" de ce mois une heure aprez son disner il
luy print un grand accez de fiebvre dont le froid "luy dura seule-
ment une demy heure, mais avec une telle violence qu'il luy don-
noit la toux avec un peu de hocquet et une espèce de ralement
qui me mettoit en trez grande peine. Le chaud l'eust aprez. Gela
dura environ deux heures durant lesquelles il mouilla 12 chemises.
M'' Merindol, qui estoit revenu des bains le jour précèdent, fut appelle
et accourut au secours ' et Dieu voulut que cela demeura dans les
termes d'une hebvre éphémère"^ sans auicune suitte d'accez de tierce
ou de tierce double, mais il n'est jamais quitte d'un peu de fiebvre
lente nonobstant laquelle il a fort bon courage d'en relevei- avec
l'ayde de Dieu, mais quand il est question d'y mettre des remèdes
([ui seroient capables de guérir, il a fort peu de courage de les suj)-
porter.
M'' le procureur gênerai Guerin se porte bieu Dieu mercy et est
debout depuis 7 ou 8 jours. Depuis longtemps sa femme s'est accou-
chée d'un beau fils '.
Nous avons eu icy une nouvelle déclaration du Roy pour les duels
fort rigoureuse et par laquelle le Roy veult que les prevostz des
Mareschaux ayent cinq cens francs de taxe pour chasque capture
qu'ils feront de quelqu'un de ceux qui en seront prévenus à prendre
sur les plus clairs deniers de ses receptes generalles, ce qui faict
trembler noz jeunes fouis. Ce seroil un grand miracle si cela les fai-
' tjC docteur Antoine Merindol mentionné durée. On rt-trouve d'ailleurs _^è!)/-e cp}w-
un peu plus haut. mère dans la lettre suivante.
^ On lit très distinctement es/eme/fe, mais ' La femme de Pierre Guérin, sieur du
je crois bien qu'on est autorisé à substituer Castellet, s'appelait Sibile Forbin de la
à cette forme impossible l'expression épM- Rotjue.
mire très applicable à une fièvre de courte
à8 LETTRES DE PEIRESC [162i]
soit sages. Voilà tout ce que je vous diray pour le présent et que
je suis,
Monsieur,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peihesc.
D'Aix, ce aS juillet i6a4.
EnGn les Chartreux ont Iraitté et contracté de leur office avec le s' de
Gaubert, greffier, pour son filz au priz de 18 mil escuz dont les con-
currences commencent à se repenlir de n'avoir pas eu assez de cou-
rage. M"" Aymar playde fort et ferme contre Mad" de Brez. Le bon
homme de M' Gaillard tient encore le lict pour sa difficulté d'urine et
pour s'estre faict sonder par un homme mal expérimenté qui luy fit
faire du sang et luy faict appréhender quelque ulcère; il m'envoya son
homme Rabillot pour me ramentevoir la parolle que vous luy aviez
donnée pour cette récolte'.
XVllI
À MONSIEUR, MONSIEUR DK VALLAVEZ,
(iEMILHOMME ORDINAIRE DE L\ CHAMBRE DU ROY,
E]N COUR.
Monsieur mon frère.
Depuis vous avoir escript par le filz d'Estienne, tandis qu'il tempo-
risoit à partir, nous receusmes hier au soir tout en un coup voz deux
despesches du 1 2 et 1 A de ce moys dont la première estoit accompa-
gnée d'une de M' Jacquet du l'j" qui me faict les belles paroles en
responce de ce que vous luy aviez dict de bouche, et estoit enclose
en un pacquet de M'IeP'' Présidant^, et neantmoings a attendu l'aultre
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- trouve un sommaire de la propre main de
sitions françaises, n° 6170, fol. 49. Lettre Valavez.
écrite par un secrétaire et revêtue Je la si- * Vincent-Anne de Forbin-Maynier, ba-
gnatm'c de Peiresc. Au dos de la lettre on i-on d'Oppède.
[162i] \ SA FAMILLE. &9
par les chemins d'entre J^yon et icy, laquelle estoit joincte à une lettre
de M' Jacquet du 20 et sur le dos lemaistre des postes de Villeneufve
avoit cotté qu'elle y estoit arrivée à 9 heures du soir du 96" et en
estoit partie le 9 5""" à 5 heures du matin. Nous avons esté infiniment
aises d'apprendre vostre arrivée en bonne santé, et le train que vous
mettiez à noz affaires, ce qui resjouyt grandement mon père, et prin-
cipalement ce que vous mandiez avoir apprins de Laure qu'il n'y avoit
poinct encore de commissaire, ce qui me faict croire qu'on n'agit de
par delà qu'aultant que ce marault' cy les poulse qui a esté retardé
par une maladie mortelle de son fdz, lequel en est eschappé.
J'ay bien du regret que de Bosco soit passé sans vous rendre mes
despesches. Lesquelles je ne luy aurois pas baillées s'il ne les fust venu
quérir, avec mille belles offres d'avoir soing de vous chercher partout.
Je pense pourtant que vous les aurez encor à temps à Compiegne, où
s'addressoient mes principales lettres. Je vous escrivis depuis par M'" Gui-
tard du 12""= et par Cotte, messager de Grâce, du li de ce moys.
Hier au soir sitost que j'eus ouvert voz lettres, je les envoyai à M"" le
présidant Seguiran (parce que ma sœur de Bouc estoit présente quand
je receus le pacquet). M"" Astier en fut le porteur, et encores chez
M'' d'Aguf^ parce qu'il estoit nuict close, aujourd'huy matin je les ay
esté porter moy mesmes à M' d'Oppede chez luy, et bien luy a \^sic
pour ay] dict que vous me mandiez de le faire ainsin, car je n'estois
pas résolu d'aller chez luy si tost, ayant eu grand subject de me
plaindre de luy sur l'expédition de nostre arrest de Callas, lequel il
fit mettre au greffe tout aultrement qu'il n'avoit esté résolu et pro-
noncé, et ne voulut jamais consentir qu'il fust corrigé comme il deb-
voit, de sorte qu'il n'a pas mis en qualité M"' de Crequy, encores qu'il
aye plaidé, et a mis la reserve qui luy avoit esté faicte par l'arrest,
comme si elle estoit faicte au proffit de noz subjects, pour leur fonder
des prétentions contre nostre jurisdicUon. Aussy je n'estoys pas entré
' L'expression HwrrtMftpeutaHerrojoindre ' Sur le consoiHer Honoré d'Agiit, le
l'expression belitre plus haut employée au grand ami de Pciresc , voir les ti-ois tomes
sujet du niAme personnage. du recueil Peiresc-Dupuy.
"• 7
IMPRIHCHll RlTIOKâLt.
50 LETTRES DE PEIUESC [162/i]
dans son logis depuis lors, et n'en avois guieres de volonté, car ce n'est
qu'une opiniastreté sans fondement, et ceux à qui je m'en suis plainct
en sont scandalisez. Mais j'ay creu qu'il valoit mieux céder que de
rompre là dessus. Et le pix est que M"^ de Grequi aura subject de se
plaindre comme si on avoit affecté de taire son nom.
Buon m'a escript qu'il avoit receu de voz mains 78 libvres', dont
il me tiendroit bon compte. Ce sont des termes un peu ambigus, et
qui ne respondent pas au barrement de son livre pour ce regard
comme je vous avois prié de faire faire, afin de n'avoir pas à regra-
beller'^ par aprcz sur des vieux comptes; si vous le voyez il sera bon
d'y tenir la main, et d'alléguer l'inconveniant de Gramoisy'. Je seray
bien ayse qu'il m'envoye promptement ces livres qu'il me promet, et
ce qui me les fera attendre plus impatiemment, sera ce que vous me
mandez que mon alphabet à dorer y sera enclos, parce qu'il me faicl
grande faulte et que je pense qu'un messager me les auroit facilement
portez dans une boitte.
Je suis infiniment aise que M"' Bignon ait trouvé bon que vous en-
triez en traicté avec le s"" Henion pour son allaire, et vouldroys bien
que vous y eussiez si bonne main que vous peussiez en venir à bout.
J'ay prins plaisir à ce que vous ra'escrivez du s' Ferrarin, parce que
cela me faict croire absolument que le bruict de Rome est faulx, puis-
qu'il estoit dans Rome le 20 juin et que M' Ferrarin n'en sçavoit rien
le 1 2 juillet. J'en loue Dieu de bon cœur et avois quelque petit subject
d'appréhension, puisqu'il est en arrérage de quelques responces à mes
penultiesmes lettres, depuis quelques moys.
Enfin je vous remercie du soing que vous avez eu de toutes mes
lettres et commissions et des nouvelles particulières que vous avez
prins la peine de m'escrire, lesquelles m'ont faict admirer Testât pre-
' Sur le libraire parisien Nicolas Buon , célèbre que ce dernier, voir les Irois tomes
voir le recueil Peiresc-Dupuy (t. I,y)rt.ss(Hi). du recueiyeiresc-Dupuy. Le mol incoiné-
' Revenir sur de vieux comptes , les \é- nient montre que Peiresc avait eu (juelque
rifier de nouveau. difficulté avec Sébastien Cramoisy pour un
' Sur ce confrère de Buon . non moins règlement de compte.
[1624] À SA FAMILLE. 51
sent des affaires que je prie à Dieu vouloir bien conduire et donner
assez de force au Roy, pour y apporter le remède et le cliastiment
méritoire. Il y avoit plus de 8 ou i o jours que la nouvelle de l'empri-
sonnement de ce Lopes ^ avoit esté portée en cette ville comme en voi-
lant sans sçavoir par qui. Je vouldrois sçavoir le jour précis de sa cap-
ture pour en juger mieux. Car si tant de monde est embarrassé en
cette lessive, je ne sçay s'il n'y auroit poinct quelque provençal.
Court a esté encor à Rians cez jours cy comme vous verrez par la
lettre de Lange, pour faire de nouvelles sommations, et extraire les
allivrements de ceux du Conseil et de Roquebrune scindic des Forains,
mais tout cela ne veut rien dire, si nostre responce y est arrivée à
temps. On a mandé de protester au pied de l'extraict de l'allivrement
dudict Roquebrune, qu'il falloit regarder l'allivrement de Joseph de
Rians, scindic formel , et de tous les forains pour lesquels il porte parole.
Mon père vous envoyé la procuration que M"" Bonnet nous a de-
mandée, et nous attendons celle des consuls à mesme fin.
La resolution que vous avez prinse avec Mess" Galands sur noz
affaires agrée infiniment à mon père, et à moy aussy. Je prie à Dieu
qu'il vous donne le moyen de les mettre en estât avant la fin du Par-
lement et avant qu'on puisse employer les lettres d'Estat, ou au nioings
que vous puissiez faire juger la provision.
Au surplus depuis vostre départ la maladie de mon père est allée
tousjours en empirant puisqu'il piaict à Dieu, bien que avec assez de
lentitude. Le premier inconveniant qui parut, fut de la pourriture des
tendons, qui estoit chose sans remède, comme je le vous niaiiday. Il
eut puis un gros accez de fiebvre éphémère, d'une demy heure de
froid, avec toux, raalleraent et hocquet, et a heures de challeur du-
rant laquelle il mouilla une douzaine de chemises. M' Merindol se
trouva icy tout à poinct et Dieu mercy cela n'eust aulcune suitte de
tierce, ne de tierce double. On luy tira depuis trois grosses pierres de
la playe du dessus du pied, deux grosses comme une noix, et une
' Voir sur remprisonneinent du riche Espagnol Alphonse Lopez les Mémoires de Bassoin-
pien-e, t. III, p. i85.
5'i LETTRES DE PEIRESC [\62li\
troisiesme longue comme le doigt, qui luy ont laissé un merveilleux
creux dans le fonds du pied. On luy en tira une qualtriesme assez
grosse de la racine du gros artueil, et quasi aussy lost la gangrené
parut audict gros artueil laquelle alla si viste que dans nioings de
uU heures tout le gros artueil fut noircy. Mais Dieu mercy en mesme
temps la nature fit séparation du vif avec le mort, en sorte qu'il n'y
eust pas de quoy craindre que l'un se communiquast au reste. A ce
soir la grosse pierre que vous aviez veiie, plus bas que le gros artueil,
et laquelle monstroit d'estre longue comme le doigt , s'est rompue
d'elle mesmes, et le morceau qu'on en a tiré estoit gros comme une
noix, la racine qui est demeurée a paru molle comme paste, de sorte
que je crois qu'elle se despessera et sortira aiseement.
Sur les cinq heures du soir j'estois aux funérailles de Madame d'Au-
ribeau aux Carmes. L'on m'est venu advertir que mon père avoit eu
un aultre frisson de fiebvre, j'y suis accouru, et ay trouvé que le froid
estoit finy tandis qu'on m'estoit allé quérir d'icy la; il a eu une heure
et demy de chaud , et a mouillé 6 ou 7 cliemises. Et puis estant bien
remis, il a souppé aussy bien Dieu mercy et avec aultant d'aj)petit
qu'il eust encores faict de longtemps. J'espère qu'il n'aura nomplus de
suitte que l'aultre accez qu'il eut il y a 12 ou i5 jours. Et ses ulcères
semblent estre en meilleur eslat qu'ils n'estoient, car le plus gros du
mitan commance à se mundilier et laisser paroistre la chair vive au
londs et les aultres s'accommodent. La perle du gros artueil n'estant pas
considérable, pourveu que Dieu veuille qu'il ne survienne rien aultre
de semblable. Le bon homme du père de M' Merindol perdit comme
cela le gros artueil d'une gangrené de vieillesse, et puis survesquit en-
cores assez longtemps. Mon père a aultant de courage que jamais, et
se promet de relever, combien que avec un peu d'incommodité de ce
pied. Dieu luy en fasse la grâce. Et à vous de nettoyer bientost les
affaires de delà. Sur quoy je finiray demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc. .
|1624| À SA FAMILLE. 53
Nous avons enfin trouvé le testament de feu mon oncle chez Bruis
de l'an 1586 par lequel il ne laisse pas le simple usufruict à mon
père, comme on nous disoit, ains l'héritage, mais il substitue ses en-
fants masles et à iceux, les masles de ses sœurs d'Amirat\ de Meaux-
et d'Orves ^. Ma tante d'Orves croioit qu'il y eust un testament poste-
rieur au mariage de ma feue belle mère ', mais je ne pense pas qu'il y
en ayt d'aultre.
D'Aix, ce sainmedy au soir 97 juiUet lôai ''.
XIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VAL AVEZ,
EN COUR.
Monsieur mon frère,
J'ay depuis leu toutes voz lettres et ay faict part des nouvelles à
M'' mon pero, à M' Seguiran, à M'' d'Agut et à M'' Astier; M'' d'Oppede
est à Cavaillon, à qui je les envoyeray à la première commodité;
M''Ghaine esta Brignole. Elles estoient un peu surannées, parce qu'elles
avoieut esté prévenues par celles du 16™'' et parce qu'il en est venu,
se dict on, à d'aultres du 28'"'= qui portent le retour de M'' le Colonel
auprez du Roy '^. M' Astier a eu sa part du libvre que vous me man-
' Madeleine de Fabri avait épousé en
1 565 Pierre de Pontevès , seigneur d'Amirat.
^ Francise de Fabri avait épousé on 1 5 7 7
Ferréoi Flotte, seigneiu- de Mouux.
' Nous avons déjà vu précédemment que
Catherine (ou Charlotte) de Fabri avait
épousé en i58/i Guillaume Cainbe, seigneur
d'Orves.
* Catherine de Caradet, veuve d'Olivier
de Tulles.
* Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitionsfrançaises , n° 5 1 70, fol. 53. Avec som-
maire analytique , de la main de Valavez ,
au dos de la lettre.
" Il s'agit du colonel général des Corses
et maréchal de France , Jean-Baptiste d'Or-
nano, comte de Montlaur. Tous les mé-
moires du temps , ceux de Bassompierre en
particulier, racontent la disgrâce et l'empri-
sonnement de ce gouverneur de Gaston,
frère de Louis XIII. Au sujet de la nouvelle
donnée par Peiresc , on peut citer une pièce
intitulée : L'innocence reconnue en faveur
de monseigneur le colonel d'Ornano (Paris,
54 LETTRES DE l'EIRESC [1624]
cliez' et M'' le P' Présidant ou son secrétaire, pour luy, en a eu un aultre,
car M' Tavernier m'en avoit envoyé 6 un peu auparavant. Vivaud en avoit
apporté un aultre de niesme tiltre, mais tout divers, où M' ie présidant
Seguiran avoit trouvé goust, mais on l'a laissé esgarer, je ne l'ay poinct
veu et le verrois volontiers s'il s'en trouve, encores qu'il ne soit pas
comparable à l'aultre.
J'ayt laict recherche assez exacte des pièces que vous demandiez,
mais comme je n'ay poinct trouvé l'arrestde i6i6 du M[arquisJ d'Orai-
son au lieu où il eust deub estre, où je n'ay trouvé que sa procura-
tion, je n'ay pas trouvé nomplus aulcun des originaux des exploicts
que vous vouliez de l'an i6a3 en aoust. Seulement j'ay trouvé dans
le sac que vous m'aviez monstre dans vostre estude, une coppie de l'ex-
ploict mesmes du So"" aoust 1628 que je vous envoyé, et une coppie
du verbaldeM''de Colonia, qui est bien contraire à celuy de Jourdan, et
l'exploit mesmes du 3o aoust n'est guieres bien conforme à vostre ex-
traict si vous ne l'avez fort abrégé. Nous n'avons trouvé aulcune coppie
des exploicts du 2 1 et 22 aoust, mais mon père dict qu'il vous envoya
tous iosdicts originaux ensemble deux sommations laides en mesme
temps par M'' Astier contenant noz responces et celles des consulz aux-
(lictz cxploictz, parce que le sergent ne les avoit pas voulu insérer, et
daultant que sur cette conjoncture vous et moy estions sur nostre par-
tement de Paris, en delTault de nous, il adressa le pacquet à M' Bonnet
nostre procureur, lequel luy respondit quelque temps y a de l'avoir
receu. Et si vous le luy demandez, vous y trouverez possible tout ce
qui vous faict de besoing et en meilleure forme que nous ne le vous
sçaurions envoyer. Nous ferons toutefoys extraire lesdictes sommations
à Rians pour les vous envoyer par le premier. Nous avons esté trez
16a à) L'accusé avait cherché à prouver son dos de la présente lettre, était intitulé : La
innocence dans une pièce qui parut la même faulcc voie publique. On ne le trouve pas
année: Copie de la lettre de M. le colonel dans le Catalogue de l'histoire de France (Ki-
DonuiHO au roi {S juin) , s. 1. in-8°. hliolhèque nationale) parmi les puldiralions
Ce livre, ainsi que nous l'apprend le de Tannée i6a'i.
soiniiiairo analytique inscrit par Valavez au
[1624J À SA FAMILLE. 55
aises d'apprendre la fausseté sur laquelle ce maraut a fondé son instance
du Conseil. Je vouldrois bien qu'il eust franchy le sault pour la soubs-
tenir bonne, car vous auriez un merveilleux advantage. Mais quand
cela ne seroit pas, et quand ils la desadvoueront, tousjours sera-ce un
grand avantage, et une espèce de planche au renvoy pur et simple au
Parlement de Paris.
Nous avons esté bien aises aussy d'apprendre le progrezde voz pour-
suittes aux requestes du Palais, et l'espérance que vous avez en la
maintenue par provision, qui est un coup de partie trez important.
Pour la commission du Parlement, je priserois plus M' Durand que
pas un desaultres, et vouldrois fouyr Loysel, quelque réputation qu'il
aye.
Pour le m[arquis] d'Oraison, M' Astier verra d'y faire un voyage.
Si je pouvois je le ferois volontiers, mais j'appréhende les compliments
excessifs; nous verrons d'y pourvoir.
M'' Astier veult aller demain à Marseille pour traicter avec de Rua,
et bailler i oo francs à M'" Siguier que ceux de Rians envoyent à M"" Fer-
doil, afin de bailler lettre de change au s'' Lumaga, car le pauvre
M'" Gaillard est en mauvais estât à Maynes; il avoit couru un bruict de
sa mort qui n'est pas vray.
J'aurois bien d'aultres choses à vous escrire touchant le surplus de
voz lettres, mais M" La Fagoue a haste de faire partir sa despesche cy
joincte, qu'il m'a prié de vous recommander. Vous pouvez penser si j'y
ferois difficulté, recognoissant son mérite comme je faicts. Il me fault
achever quelques arrests de nostre moys d'aoust, et aussy tost je me
vay mettre à escrire toutes les lettres que je croiray vous pouvoir servir,
et puis respondre à tous mes amys. Cependant je me contenteray de
vous remercier en gros du soing que vous avez eu de tant de petites
choses, et spécialement des lunettes de cez Kufllers.
J'ay faicl rendre soigneusement toutes voz lettres et pacquets de voz
amys, et ay esté bien aise que m'ayez escript que M"" de Mondevergues
avoit charge de payer les deux pistoles au porteur desdicts pots, lequel
me cajola tant qu'il faillit à me l'arracher, mais je ne l'ay plusveu, et
56 LETTRES DE PEIRESC [1624]
M"" de Mondevergues ' m'a depuis escript qu'il l'avoit payé sans dire de
quoy. Je hiy r'envoyeray demain par Jeanbarre sa demy pistole. Le
s"" Bartolomé m'escript que la cardinale a paty pour avoir esté trop
arrousée, et que les deux rejetions de l'hiacynthe sont morts, et la mère
est en bon estai et fleurira, et qu'il aura tout le soing possible de l'un
et de l'aultre'^. 11 vouldroit bien en avoir d'aultres dans une boitte et
la fleur de la passion, mais il se haste un peu trop pour bien danser.
J'ay prins grand plaisir de voir l'arrest du conseil pour la surceance
de l'edict du Clergé et encores plus le règlement des conseils du Roy,
mais je n'ay jamais veu le premier project desdicts règlements, ne la
première reformation d'iceluy, et les vouldroys bien voir s'il estoit
possible, car j'entends que celuy cy n'est que de la seconde reforma-
tion du premier auquel M' Ribier avoit esté oublié, et d'aultres aussy,
et la datte de celuy auquel on avoit adjousté à la direction le présidant
Chevalier ])oursupernHmeraire, et par ap|)endice. Et me semble qu'on
disoit qu'il y en avoit un particulier pour les maistrcs des requesles,
qui meriteroit bien d'estre veu. J'avois demandé quelques papiers à
M"" de Lomenie, entr'aultres un induit du feu s' du Bellay, evesque
de Paris, avant qu'estre cardinal, qui doibt cslre dans les libériez de
l'Eglise Gallicane, si ce n'est qu'il l'ait laissé entre les traiclez de
nostre S' Père au volume d'Italie. Je le prie de me l'envoyer et luy
mande que s'il le trouve bon, vous le chercherez dans ce volume en
sa présence. Il ne me souvient pas précisément de la datte, mais cher-
chez depuis l'an i53o jusques en i56o, vous le trouverez indubitable-
ment*. Si cela ne se peult faire ainsin, il fauldra tascher de l'avoir
' Lopès de Mondevergues, geutilhoiiuur
d'Avignon , était parent de Pciresc. Il a été
déjà mentionné dans ie recueil Peii-esc-Du -
puy (t. m, p. a54).
11 sera souvent question d'arbres et de
plantes dans les lettres de Peiresc à Valavez ,
car les deux frères, qui avaient tant de
goiits communs, adoraient à l'envi les fruits
et les Heurs.
tII est de l'an i533 verilBé au Parle-
ment le 3 mars i53^. 11 en fault une coppie
et des lettres du Roy du i*'octolire audicl
an i534. Par niesnie moyen il fault une
copie des lettres du Roy en faveur de Mat-
thieu Gorry, inquisiteur, du 3o may i536,
verifliées au Parlement le i4 aoust i53G.
Tout cela est ensemble.» (Note marginale
et autographe de Valavez.)
fl624] À SA FAMILLE. 57
des registres des lettres royaulx du parlement de ce temps là, où
M'' du Liz 1 les vous fera prester.
Je ne puis escrire à persone pour ce coup, ce sera Dieu aydant par
la première despesche que je satisferay à tout, et cependant demeu-
reray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peuiesc.
D'Aix, ce lundy au soir a septembre iGsi.
J'oubliois de vous dire que Dieu mercy mon père est en assez bon
estât. J'en escripts les particularitez à M' de Lomenie. Il vous escript
luy mesnies.
J'ay trouvé dans vostre estude les papiers des propriétaires où je
«hercheray ce qui vous pourra servir de delà, pour le vous envoyer au
premier jour.
Le P. d'Ambruc s'en revient inquisiteur d'Avignon -.
XX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Nous avons eu à ce matin une despesche du 2 4 dans le Palais; j'ay
à l'issue envoyé toutes les lettres à leur adresse et entr'aultres le pacquet
de M' du Mas, et estant retourné cette aprez disnée au Palais M"" le
Premier Présidant m'a dict qu'on luy mandoit des nouvelles d'une af-
faire proposée au conseil du Roy et résolue de toute aultre façon que
plusieurs ne l'attendoieut de deçà. Je crois que le courrier du P. La Fare
' Sur Charles du Lis, correspondant et ' Bibliothèque nationale, nouvelles acmii-
ami de Cl.-Nic. de Fabri, voir le recueil sifions françaises, n° 6170, fol. 69. Auto-
Peiresc-Dupuy (t. 1, p. 65, /lo/i, 891). graphe.
ïi. S
IHPIIlHEKIt SATIOXALS.
58 LETTRES DE PEIRESC [162r,]
s'en alla droict à Maiseille vers ^]^ de Guise à ce qu'on m'en a dicl,
mais nous ne l'avons poinct veu icy, que je crois qu'il s'en sera retourné
de là. Je suis bien marry que le Picar ayt si mal condiiict ses boittes,
car elles esloit (sic) bien enserpillées. et en bon estât; il fault qu'il y
ayt eu de la négligence extraordinaire. Et m'estonne bien que Laurens
ayt aussy mal conduit la sienne. Il fault que la senteur de vostre seure'
vint de la salleté de l'ean, ou de la corruption aprez la mouilleure, car
icy il sentoit fort bon comme l'ordinaire du son, lequel avoit esté lavé
dans l'eau claire pour luy oster la farine, aussy bien que celuy de la
première boitte de Beautenc. Je suis bien aise qu'ayez prins des fruicts
pour l'usage à quoy vous les avez employez, et de l'espérance que vous
aviez de l'arrivée des cliarretons le lendemain de INoel, car la commo-
dité dudict Laurens estoit bien des meilleures que nous pouvions avoir,
si ce n'est que Beautenc fust encores là, car je le prefererois volontiers
comme plus acoustumé au chemin et aux voitures que ce pauvre
paysan nouveau au mestier, et de faict s'il n'a bon courage de le porter
soigneusement il vault bien mieux différer, attendu mesmes le danger
de la gelée qui vous doibt obliger d'y mettre de la bourre à fenlour
ou de la paille seiche enserpillée.
Je suis bien marry du renvoy de M' Guerin au parlement de Paris,
et encores plus de l'ouverture qui vous a esté faicte des poursuittes de
noz gents pour faire déclarer que l'arrest du 7 juillet ne leur nuise
poinct. Ce que je ne double poinct qu'ils n'obtiennent de M' Turcan,
sans monstrer à partie sur simple requeste, et quasi de tout aultre,
parce que d'abbord il semble que ce ne soit rien , et toutefoys cela est
de grande consequance, attendu que le nom et le corps de la commu-
nauté oblige aussy bien les protestants prétendus que les aultres.
Je ne plaindrois pas tant l'effect des lettres d'estat comme cela. Mais
comme vous dictes il fauldra faire ce qui se pourra, et Dieu fera le
reste. Cependant les consuls* sont faicts tels que vous verrez, et au
grand desplaisir et confusion des brouillons qui n'y sçauroient trouver
' Il s'agit là de la sciure de bois. — ' L«8 consuls de Rians.
A SA FAMILLE.
39
[1625]
à redire. Vous verrez le coniparant que Fabre avoit voulu présenter
et faire insérer en la délibération, mais il n'obtint que les paroles que
M'' de Colonia y a voulues insérer, et le comparant est demeuré ori-
ginellement par devers ledit s' de Colonia, dont à l'issue il voulut acte
particulier, et les consuls sans approbation de la qualité demandèrent
coppie pour y contredire, mais cela n'a pas esté faict; si on y insiste,
on y fera insérer leur response avant que de le décréter. M' Astier vous
dira les aultres particularitez.
Pour le faict de M"" de Lisieux S en ce qui est des exemplaires, il est
raisonnable de luy en donner et je suis d'advis que vous luy deman-
diez combien il en veult pour les luy bailler-. Et pour le faict de son
induit, puisqu'il ne se contente de l'indemnité que je luy en ay baillée,
il fauldra voir de retirer sa procuration. Je rechercheray cez papiers
pour y faire pourvoir. J'avois oublié par ma dernière despesclie du
1" jour de l'an, de vous envoyer le dessein des Sallins que je vous avois
appresté, dont je suis bien marry, à cause que le pacquet estant gros,
il ne se seroit pas tant gasté comme il fera on le ployant trop menu, et
je suis quasi en volonté d'attendre uneaultre commodité de pacquet plus
gros; cependant je vous envoyé les aultres desseins moings dangereux.
Au surplus l'affaire de ma niepce est resoliie absolument \ Les dames'
accordent de la recevoir comme pensionnaire à 5 escus par moys pour
8 ou 10 moys. La continuelle pluye d'aujourd'luiy m'a empescbé d'y
pouvoir aller (car elles sont au logis de M"' de S^ Gesary ^) ; c'estoit pour
' LVvêque de Lisieux «lait alors (ïuil-
laume Aiieaume, neveu du précédent évoque
Guillaume du Vair. G. Aiieaume, après
avoir été évèque de Riez ( i (i 1 7 ) , succtîik
en i6ai h son oncle, et occupa le siège
de Lisieux jusqu'en i()34.
Il s'agit d'exemplaires des OEuvres de
Guillaume du Vair que Peiresc venait de
l'aire imprimer.
' Cette nièce était (^-laire de Fnhri, lille
du sieur de Valavez et de Marquise de Tulles.
Elle avait été baptisée h Aix, paroisse Sainto-
Madeleine, h i3 novembre 1G08, et elle
avait eu pour parrain Ferréol Flolle de
Meaux, si souvent nommé dans les lettres
de Peiresc. Voir la brocbure intitulée : Une
nièce de Peiresc. Claire de Fabri. Notes et
(locumeiUs. (Bordeaux, i8go, grand in-S".)
' Les religieuses de Sainte- Marie.
' Le logis de M. deSaint-Gésary n'est pas
inenlionné dans l'ouvrage de Roux-Alplie-
ran : Les rues d'Aix, ou recherches hisio-
rifjiies sur l'ancienne capitale de la Provence
{\i\, 18/17-1848).
8.
60 LETTRES DE PEIRESC [1625|
prendre le jour de l'assignation qu'elle y entrera , mais je faisois des-
sain d'envoyer quérir Madame de Bourgoigne, afin qu'elle fil semblant
de l'emmener avec elle à sa bastide ' et de tromper les vallets mesmes
de la maison, et la mere^, pour la faire par aprez revenir sur le tard
et se faire conduire là dedans sans qu'on en sceut rien, pour esviter les
mauvaises impressions que soubs main on luy pourroit faire donner si
on sçait qu'elle y soit. Aujourd'huy le présidant de S' Jean^ m'a dict
que cez dames l'avoient voulu consulter là dessus de façon qu'il sera
malaisé de le tenir secret. Nous verrons ce qui s'y pourra faire, et de
quelque façon que ce soit, elle sera tousjours trez bien là dedans pour
quelque temps, pour y apprendre la crainte de Dieu, à quoy elle n'avoil
esté guieres bien instituée, et si elle s'y arreste, encores mieux.
La maladie de M' de Callas mon père est tousjours en mesme
estât, toutefoys tousjours à l'amendement, mais cela va lentement. Ma
sœur de Bouq s'est accouchée d'une si grosse fille que c'est merveille,
et se porte bien\ Mad'^"" Lombard s'est accouchée d'un filz, mais il n'es-
toit que de sept moys, et n'a vescu que 2 4 heures. Et le pix est que
la mère est bien mallade. Dieu la veuille bien adsister ! M' le Premier
Présidant me faict presser de luy envoyer ma despesche. C'est pourquoy
je finis demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce samedy au soir U janvier i6a5.
' L'auteur de la notice sur Une nièce de
Peiresc dit à ce sujet ( p. 5 , note 6 ) : n M"" de
Bourgoigue était de Marseille et l'on sait
qu'il n'y a pas de Marseillais sans bastide. »
' Marquise de Tulles, mère de Claire de
Fabri, était opposée h l'entrée en religion
de la seconde de ses filles.
' C'était Charles Estienne, sieur de Monl-
fuion et d'Aurons, reçu président au parle-
ment d'Aix en 1691, et, selon lu remarque
de M. le marquis de Boisgelin, rdit sans
doute de Saint-Jean, dont il n'a jamais été
seigneiu-, parce qu'il était fils (puîné) de
François Estienne, seigneur de Saint-Jean,
fameux par ses grandes richesses et aussi
par son ouvrage do jurisprudence, Fran-
cisci Stepliani. . . decisiones. r
' Suzanne de Fabri eut de Henri Ségui-
ran, seigneur de Bouc, Anne, née à Aix
(paroisse Sainte -Madeleine), baptisée le
19 janvier i6a5. Parrain : Jean-François
Aymar; marraine : Catherine Séguiran.
[1625] À SA FAMILLE. 61
Vous aurez sceu la nomination des vijjuiers de Marseille, M"^ do
Peynier, M' de Masaugues, et un autre qui n'est pas de grande consi-
dération pour faire nombre, dont j'ay oublié le nom. Je ne sçay si ce
n'est pas M'" de la Bastide des Jourdans.
On a prins au port de Villeneufve d'Avignon le secrétaire du s' de
Montbrun (qui s'en revenoit de l'assemblée secrète de Castres) sur les
advis qu'on avoit envoyez de le faire prendre. Il est debtenu à S' André
attendant l'ordre que le Roy donnera sur ses instructions. On dict qu'il
luy est eschappé de dire qu'à temps il avoit esté saisy, et que le jour des
Roys se debvoit faire quelque notable entreprinse en Languedoc par
les Huguenots. Mad*" de Roban alloit à Orange, revenant de Castres, et
ayant sceu la prinse de cet bomme cbangea d'advis , et prinst maison
bourgeoise dans Avignon oii elle est encores. Il a couru un bruict
sans fondement que les Huguenots avoieni failly la cittadelle de
Mompelier.
Le Roy a envoyé des lettres patentes vérifiées à ce matin en nostre
parlement pour procéder au jugement du procez des monnoyeurs sans
s'arrester à la profession de la religion pretendiie de ceux de ladicte
religion qui s'y trouveroient comprins, attendu la qualité du crime.
Besson ' avoit juré de nommer mon frère de Bouc pour viguier. Co-
tron l'avoit garanty au père Seguiran et luy avoit faict promettre d'en
parler au Roy dans le quatriesme janvier pour la préférence, mais ce
Marseillois avoit aucunement promis à Glandeves lorsqu'il fut faict
consul de nommer Masaugues et pour se desfaire de Cotron alla voir
M' de Guise le soir devant pour prendre langue, lequel leur dict qu'il
nommast touts ceulx qu'il vouldroit pourveu que ce ne fussent des en-
fants de Messieurs et puys s'en alla faire l'esploré devant Cotron. M' de
Bouc l'avoit desja prévenu et ayant pressenty l'aversion de M'' de Guise,
manda en diligence à Marseille pour destourner sa nomination et es-
cripvit au père Seguiran de ne pas parler au Roy.
' Ceci, jusqu'à la fin du paragraphe, en chiffres avec traduction interiine'aire , est écrit à
part sur un bout de papier isolé.
62 LETTRES DE PEIRESC [1625]
[Au dos de la lettre:) J'oubliois de vous dire que M' Siguier' ayant
prié M'' de Rua de nostre part de vouloir fournir quelque chose de noz
sels, il s'est excusé sur ce qu'il atteudoit les contes de son commis
pour sçavoir ce qu'il auroit payé, et que par tout ce moys, il payeroit
tout le reste de noz sels. Je l'en leray sollicitera
XXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
Je vous escripvis assez au long samedy dernier eu response de vostre
despesche du vingt quatriesme du passé. Hyer M"^ Dagut ' receust des
lettres du vingt ueufviesme que luy fist rendre le procureur Chaix.
Celle-cy n'est que pour vous dire que hyer aprez disner les chambres
assemblées l'Edict des généraux feust enfin veriflié conformemant à la
dernière jussion du Roy, c'est à dire avec la modification mentionnée
en ladicte jussion touchant l'attribution de la juridiction des déniera
destinez aux leparations des pontz, chemins et chaussées, en quoy
nous avons suivy l'arrest du parlement de Thoulouse. L'afl'aire feust
fort disputée de part et d'aultre et ne passa qu'à fleur de corde, car si
bien quelques ungz estoyent retenuz de bon zeelle pour ne passer pas
outre à la veriffication, ce neaiimoingz plusieurs aultres n'en estoient
pas d'advis pour d'aultres considérations de moingz de mise, entre les-
quelz aucungz avoyent esté d'advis de la veriflication dez la dernière
foys qu'on lit l'arrest des remonsirances, lescjuelz maintenant estoyent
d'advis contraire pour ce que les choses avoyent changé de face, et
' Ce nom, éci-it plus haut Siguier, pst gi-aplie. — Au dos de la iellre se li-ouvp
ici écrit Seguiei: J'incline à croire que la un soininaire analyli(|iie de la main de Va-
première forme est la meilleure. lavez.
Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- ' On a reconnu Honoré d'Agul plus haut
sitions françaises, n" .0170, loi. 77. \iilo- nommé.
[1625] À SA FAMILLE. 63
qu'il y avoit de nouveaux interestz sur le tapis. Tant y a que l'affaire
est faicte. Monsieur le Premier Présidant y fist des merveilles pour
fere obeyr le Roy aprez des commandemans si exprez. M" Chaiiie
et de Monier' s'y portèrent aussi fort honnorablement et genereuse-
mant.
Les portraictz de Monsieur Du Puy sont achevez. Je n'atlendz que
de les voir bien secz pour les vous envoyer par la première coino-
dité^ et par mesrae moien je vous envoyeray le dessein des Sallins
d'Yeres, que c'eust esté domage de gaster comme on eust faict si on les
eust ployez dans de petitz ])aquetz, et sur ce attendant impatiemment
voz despesches du vingt septiesme pour apprendre si cest instrument
d'Anvers sera arrivé sain et sauve, je demeureray,
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Aix, ce mercredy matin 8 janvier i695.
Madame de Grequy* passa dimanche à Rians, s'en allant à la S''
Ranime; les consuls la visitèrent et n'y eust rien d'extraordinaire. Son
carrosse passa par cette ville avec ses filles'' et logea chez Viany. Elle
va voir M"' de Guise à Marseille, et doibt estre de retour en cette ville
sammedy prochain.
J'attends à ce soir Mad" Rourgoigne pour achever l'affaire de ma niepce
le plus tost que nous pourrons, tandis que tout y est bien disposé de
' Jean-Louis Monier, seigneur de Gliâteau-
deme , iïU pourvu d'un office de pn'sident à
mortier en i6i6, après avoir éié vingt ans
avocat gênerai ; il devint conseiller d'État l'an
d'après et mourut en » 638. Son fils Armand
le remplaça comme pre'sidenl en i6i5.
* Les portraits d'hommes célèbres de la
galerie de Peiresc dont il envoyait copie aux
frères Dupuy pour orner leur cabinet. Voir
recueil Peirese-Uupuy, t. I, passim. À ieur
tour les frères Dupuy aidèi'ent leiu- ami à
compléter sa bellft collection.
^ Voir sur M"" de Créquy (Françoise-
Bonne de Lesdiguières , seconde femme de
Charles de Blanchefort, maréchal de Cré-
quy) nos tomes précédents, pn^isim. H sera
encore souvent question d'elle dans la suite
de cette correspondance.
* C'est-h-dire ses suivantes, ses femmes
de chambre.
6â LETTRES DE PEIRESG [1625]
part et d'aultre. Je vis cez daines, et les trouvay bien disposées à nous
y obliger en toutes façons.
Je serois bien aise d'avoir le portraict de feu M' N. Le Febvre, pré-
cepteur du Roy'; son neveu en a un; il se tient vis à vis. du logis oiî
estoit feu M"" le Normant, niaistre des Requestes, en cez riies traver-
sieres de celle de S' Martin allant vers l'hostel de Guise. Mais il fault
retenir la mesure de la toille que je vous ay envoyée. Je suis aprez à
vous envoyer de l'argent pour le plus tard à ce caresme, Dieu aydant.
J'ay cherché les privilèges de la maison de Sault, dans mes papiers
tant de Paris que d'icy, sans les trouver. Je les feray tirer des Archives;
je n'ay trouvé le plus vieil d'Isnard d'Entravenes- que j'avois aultres foys
baillé à M'' de Lomenie. Et ay rencontré l'abolition du s' de S' Vallier,
que je crois debvoir estre au procez que M' de Lomenie en a ^. Vous le
pourrez voir et le luy demander, car s'il ne l'a voit, il l'y fauidroit ad-
jouster ; s'il l'a il n'y aura pas grande peine de me la r'envoyer *.
' Le philologue Nicolas Lefèvre naquit h
Paris le a juin t^hh et mounit le 3 no-
vembre 1612. — Cette phrase se trouve en
abrégé dans une copie de la Méjanes, datée
du 3 4 janvier i6a5, et que je mentionne
en note, à la fin de la présente lettre.
' Il s'agit là de la famille Isnard . de Sa-
lon, qui est une des plus célèbres familles
provençales.
' Jean de Poitiers, seigneur de Saint-
Vallier, condamné à mort comme complice
du connétable de Bourbon, fut gracié par
François I".
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 5 170, fol. 8a. Original
on ce qui regarde la lettre, autographe en ci>
qui regarde \c post-scriptum. Dans le som-
maire mis par Valavez au dos de la lettre,
on trouve ces indications qui prouvent que
nous ne possédons pas le document com-
plet : rrAix. Mon frère, i6a5, 8 janvier. La
veriflîcation de l'Edict des Trésoriers de
France. Il a esté bien aise d'apprendre l'ar-
rivée du mouvement. Il a communicpié à
M" d'Oppede et de Seguiran ce que je luy
avois escrit. Le cousin d'Orves a rompu son
voyage. Veut attendre ma desjiesche. Il est
marry du concurrent en l'aflaire de Logan.
(leliiy qu'il envoyé à Bordeaux partira dans
la fin de la sepmaine. Baisons contre le pré-
tendu droit de prélat du s' de Crequy comme
de la maison de Sault. I^iCs Arrelz et relation
des Andriettes. Envoyer des bonnes pommes
de rainette et de calville. I>es pruneaux de
Tours de M' de Dreux , etc. « \je sommaire
se termine ainsi : t L'abolition du s' de
S' Valier; je la luy ay renvoyée.» On trouve
copie ( Bibliothèque Méjanes, collection Pei-
resc, registre III, fol. lao) d'une lettre ou,
pour mieux dire, d'un amalgame de lettres
formé de fragments empruntés à divers ori-
ginaux du volume 6170, notamment aux
documents ici reproiluits qui portent la date
du I a juillet iGa'i, du 8 janvier i6a5, du
[16-251
A SA FAMILLE.
65
XXII
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère,
Les lettres cy joinctes que je vous avois escrittes cez jours passez
«ont demeurées en arrière, parce que M' le Premier Présidant n'apoinct
voulu faire partir dedespesche jusques à maintenant et comme je vou-
lois clorre la despesche, le s"' de Bouc Puget m'est venu dire qu'il par-
toit à ce soir, en poste, et faisoit estât d'estre jeudy à Paris, de sorte que
je luy ay réservé la despesche que je voulois envoyer par la voye ordi-
naire. Depuis donc mes dernières, je vous diray qu'il a esté présenté
une requeste dont vous verrez lacoppie ', et dont vous nedebvez poinct
faire de bruict, laquelle je vous envoyé seulement pour servir d'advis
afin que ceulx à qui il touclie voyent de se servir des plus honorables
moyens pour tascher de composer toutes choses, et de convaincre de
calomnie ceux qui abusent ainsin de la bonté du seigneui' dont on
«mployele nom sans subject. Je n'ay pas mesnies voulu laisser transcrire
la pièce par mon homme ne par aultre, voyant que jusques aux mu-
ai janvier 1626 et du h janvier 1626.
Ainsi ce que le registre de la Méjanes donne
comme une seule lettre du ai janvier i6a5
est un recueil de lambeaux de quatre lettres
difft^rentes. Rien ne montre mieux combien
il faut on gi5néral se défier des pre'tcndues
copies dos Lettres de Peiresc conservées dans
la collection des manuscrits de la Biblio-
thèque d'Aix. Certes, tous les documents
ti'anscrits et arrangés par Fauris de Sainl-
Vincens ne sont pas aussi ddplorablemcnt
infidèles, mais il en est bien peu qui n'aient
subi quoKjuo altération et qui ne doivent
rester suspects.
' Voici les premières lignes de ce docu-
ment (pli occupe le fol. 86 : tfA nos sei-
gneurs du Pwleraent. Supplient humble-
ment les lieutenants et aultres officiers du
siège de Mareeille qu'ils ont eu notice que
M" Cotron, advocat, a levé puis quel([ue
temps l'office de conseiller audict siego va-
cant par forfaicture de feu M* Athenosi, et
veut poursuyvre sa réception par devant la
Cour conune il s'est jacté. En quoy los sup-
pliants et le public ont notable interest , olc. «
On invoque l'article 338 de l'oidonnance
de Blois et on déclare que lofiico doit
demeurer supprimé suivant ladite oi'dou-
nance et l'usage. La requête est signée : J. do
Baussel , L. Garnier, J. Vento , :
J.-B. Arène, P. Le Blanc.
dOr;
tWflltUI.RIX 5iTI01ALI.
G6 LETTRES DE PEIilESC [1625]
railles parlent' , et puisqu'on interprète à mal les meiHeiires actions
et les plus innocentes intentions qu'on sçauroit avoir.
Le présent porteur m'avoit laissé cez jours passez la lettre que vous
luy aviez escriptc en dernier lieu avec une responce qu'il vous faisoit,
n'ayant peu vous renvoyer vostre seconde lettre parce que, comme je
vous escrivis, il la brusia en ma présence aussy tost qu'il l'eust leiie.
Au surplus Madame Bourgoigne vint hier dans nostre littiere fort
saine et gaillarde, et approuva grandement les intentions de ma nièce-.
Elle s'arreste icy 2 ou 3 jours pour voir ses parents, et en s'en aliaiil
emmènera ma nièce, et la laisra icy prez en lieu d'où elle pourra iii.se-
ment revenir avec Mad"*^ Lombard pour se jetter secrètement dans ce
monastère, sans qu'on en sçaiclie rien jusques à ce qu'elle soit bien
resoliie si elle prendra le voille ou non. Cependant elle escrira des
lettres à sa mère et à son grand père comme si elle estoit à Marseille
avec sa grande mère. Si cela reuscit, c'est une grande bénédiction en
cette maison, et cela me fera espérer que les affaires s'y puissent bien
restablir ^.
Vous sçaurez par le présent porteur la veniie de Mad"de Crequy en
cette ville à ce soir. M' de Boyer et M"^ Flotte sont allez au devant d'elje
avec tout plein de monde. Vous sçaurez aussy par les lettres de Uians
son passage par ce lieu là, et les reproches (|u'elle fit aux consuls,
mais tout cela ne me pêne guieres. Je suis quasi résolu de l'aller voir
si elle fiiict icy du séjour, aymant mieux faire bonne mesure que de
laisser rien à redire à personne.
Toute cette semaine nous n'avons rien faict au palais excepté lundy
matin qu'on jugea par delfault cez Mess" de S"= Croix, S' Marcellin et
aullros complices deflaillancts hommes et femmes, tout le reste des
A rapprocher du vers si souvent cilé : «lit de la petite ruse eiuployéf pour trou jjjcr
Cesmursmènies,Seig„e«,..peu.enlavoi.-,lesyeux. ^ '"^'^ *^^ '^ '""'"''^ religieuse au sujet du
lieu lie prnveiianco de ses lollres : <t ... Cesl
Ciaii-e de Fabri. ce qui sapplle, je crois, en langage fauii-
Ge passage a été reproduit dans Une lier, soigner l'alibi. »
nièce de Peiresc, p. 6. L'aulour de la notice
[1625] A SA FAMILLE. (J7
matinées s'estant perdu inutilement sans pouvoir jugei' les récusations
baillées delà part du s'' de Beauchamps, et de la part du s"" Procureur
gênerai du Roy, lesquelles se multiplioieat de joui- à aultre, en sorte
(jue n'eslant plus resté que cinq de tout le Parlement, ils furent aclie-
vez de récuser les uns d'un costé et les aultres de l'aullre. On fit
diverses comminations aux uns et aux aultres pour les laire réduire au
tiers suyvant l'ordonnance et suyvant les règlements. Les gents du Hoy
olfroient de se réduire de leur j)art pour ceux qu'ils avoient récusez,
mais le delat ne le voulut jamais faire; enfin à ce matin il a esté déli-
béré que le delat seroit comminé pour la troisiesme ioys de satisfaire
au règlement et se réduire et à faulte de ce faire a esté résolu que les
cinq récusez en dernier lieu avec unsixiesme de la récusation desquelz
les gens du Hoy s'estoient despartis, pour faire faire l'instruclion au
cas que le jugement fut surcis, procederoient au jugement des aultres
récusations plus légères, et qu'estants en nombre plus competant, ils
jugeroient toutes les récusations de part et d'aullre. Et a esté délibéré
que persone ne sortiroit du palais que cela ne fusl faict. En exécution
de quoy on en a jugé plusieurs, sur aulcunes desquelles on a faict
abstenir les récusez, et sur quelques aultres on a jugé les récusations
inconsiderables, entre aultres celles de M'' le P'' Piesidant, de sorte que
quand midy a sonné, on se trouvoit desja en nombre de xi juges, qui
continueront à lundy prochain, et puis on procédera au jugement de
l'appel interjette par le déliât de la procédure des commissaires, si
aultre chose n'arrive cependant. Ce pauvre Beauchamps estoit si em-
maigry et si bave quand il fut mandé dans la chambre, pour le com-
miner de se réduire au tiers, qu'il faisoit pitié. Les gents du Roy avoient
requis extraict du registre, et dej)utation d'un de leur corps ou de la
(iompaguie pour l'aller porter au Roy, afin d'y apporter un règlement,
attendu que à tort ou à travers, quelque criminel que ce fust pouvoit
récuser tous Messieurs de la Compagnie et esluder la justice. A quoy
aulcuns incliiioient, d'aultres vouloient dire comme le parlement de
Thoulouse qu'à faulte de se réduire il seroit passé oultre sans avoir
esgard aux récusations, mais cet advis cy sembloit un peu trop rude,
9-
G8
LETTRES DE PEIRESC
[lf)25|
et l'aultre dangereux de faire tort un jour à la Compagnie aussy bien
qu'au délai', s'il falloit faire venir icy des Maistres des Requestes comme
])our le faict de Roquevaire-, de sorte qu'en l'expédiant »ju'on a prins
il sembloit qu'il y auroit moings d'inconveniant, attendu que les cinq
récusez en dernier lieu avoient esté approuvez de part et d'aultre du-
rant toute la semaine jusques aux derniers jours, et n'a voient est»?
récusez que par affectation, et en haine les uns des aultres. Et d'aul-
lant que pour ne laisser dépérir la preuve et n'interrompre l'instruction
du procez, pour faire quelques accarations et confrontations, il falloil
que quelqu'un demeurast juge, les gents du Roy s'estoient despartis
de leur récusation contre un de Messieurs. La délibération a porté que
les cinq derniers récusez procederoient à jugement de toutes les aultres
récusations avec l'adsistance de celuy de la récusation duquel les gents
du Roy s'estoient despartis, pour faire nombre suffisant pour juger
(selon les règles de ce palais) les récusations au nombre de six sans
présidant, ou de cinq avec un présidant. Voila bien de la brouillerie.
Vous n'avez que faire d'en rien dire à persone; il suffit que vous sçai-
chiez ce qui s'y est passé.
Et sur ce je demeure.
Monsieur monfrcre,
vostre bien humble et aflectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce sammedy au soii" \i janvier i6a5 '.
' Peiresc , qui a ëcril un peu plus haut le
mot avec deux /, simpliOe ici l'orthographe
et écrit délai.
' Chef-lieu de canton des Bouches-du-
RliAne, à 93 kilomètres de Mai-seille.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n* 8170, fol. 84. Auto-
graphe. L'adresse manque. On Ut au. dos de
la lettre ces mots écrits |)ai' Vala>ez : Aix ,
î6s5, 1 1 janvier. Mon frère. Suit un som-
maire du contenu de la lettre.
[1625] A SA FAMILLK.' ■ 6i>
xxni
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon Irere,
Ensuitte de ce que je vous avois escripl par mes dernières despescires
Mad'' Bourgoigne s'en retourna mardy cliez elle dans nostre litière et
emmena sa petite fille Glaire ' jusques en Sion % où M'' Lombard et
deux aultres honnestes hommes de mes amys l'allerent conduire. \a'
lendemain la littiere s'en revint toute vuide, et arriva icy sur le midv.
Le soir à nuict close ledict s" Lombard arriva à la porte de la ville
ayant r'amené Claire en crouppe du mallier ailcublée d'un bon c;d)an
à cause du vent^, et accompagnée desdicts deux hommes, gents d'hon-
neur. Ils mirent pied à terre dans la ville, et trouvèrent Mad"* Lom-
bard qui les attendoit au coing de l'église des Gordelliers, avec laquelle
Claire s'en alla droict au lieu destiné, suyvie de loing par l'un desdicts
honnestes hommes, tandis que M'' Lombard et l'aultre vindrent avec
les chevaux mettre pied à terre céans. Si tost que Claire touclia la
porte de l'église, elle fut ouverte par une religieuse qui l'attendoit
derrière, et s'estant desveloppée du caban', entra dans le logis des
dames de S'* Marie, lesquelles la receurent fort favorablement. Et aussy
tost celuy qui l'avoit suyvie jusques là alla prendre son coffre qui
avoit esté porté chez luy dez le jour précédant (je pense que vous le
Sa petite fille est un terme (ramitié , mis sous ce mot la note que voici : rcLe ca-
comme on dit des enfants de ses amis : Ils ban d'alors ëtait une sorte de casaque qui
me sont aussi chers que s'ils étaient miens. préservait de la pluie. Mais comme nous
M"" de Bourgoigne était une simple parente sonunes à Aix , et ainsi d'ailleurs ([ue
des Fabri et ne pouvait par conséquent l'explique Peiresc, il faut à la pluie substi-
avoir en la nièce de Peiresc qu'une petite tuer le vent, ce terrible vent qui, suivant
fille adoptive et métaphorique. le dicton fameux, doit être mis, avec notre
' Séon est le chef-lieu d'une comnuuie, d'Épernon, parmi les plus cruels fléaux de
à 9 kilomètres de Mai'seille, station de la la Provence.»
ligne (le Paris-Lyon-Méditerranée. * C'est-à-dire dégagée du caban quil'en-
' Dans (/«e/iiècerfc/Wrcic, où cette lettre veloppail. Michel de Montaigne a dit : se
a été reproduite en partie (p. 7-8), on a déi-elopper d'un argument.
70 LETTRES DE PEIUESC [1625]
cogiioissez, il a nom le sire Grange) et le fict porter dans ladicle
maison. Tout cela se fit tant de gré à gré, que ce ne ])eult estre qu'un
coup du ciel. Elle s'y trouve si bien, qu'elle ne plaint que de n'y eslre
entrée plustost, et dict desja qu'elle n'en sortira plus. Le temps et la
peiseverance feront voir si c'est à bon esciant, et quand elle en deb-
vroit sortir tousjours aura elle beaucoup profTité, voyant comme il
lault craindre et aymer Dieu. Je l'allay voir sammedy aprez disner,
et la trouvay la plus contente du monde, J'avois faicl payer dez le jour
mesmes qu'elle y debvoit aller, sa pension pour 3 moys à 5 escus par
movs, et luy a vois faict faire du linge ou aultres pourvoyements né-
cessaires pour une aultre quinzaine descus. Ses (sic) voyages de la
littiere avec des mullets mieux dressez que les nostres, et le sesjour de
Mad' Bourgoigne icy peuvent avoir cousté eucor aultant, sans que mon
père y ayt voulu contribuer un sol. Mais je ne fis jamais de despence plus
volontiers que celle là. Et ne pense pas qu'il s'en puisse faire de mieux
employée, pour le bien de la maison, et pour voslre repos et le mien.
Mon père en est tout tressailly de joie, et en loiie Dieu incessamment,
voyant bien le bénéfice apparent, oullrc le danger où nous estions,
car elle ' s'estoit laissée coyfler de l'amour du filz d'Ostagier quasi aulr
tant que sa tante de Bouc, nous n'en estions plus les maistres ce qui
nous desesperoit. Dieu y a mis la main. Vous ne sçauriez croire les
traverses qu'on a recettes en une si innocente eulreprinse, car^ jusques
à M'd'Orves, la présidente Seguiran, ma sœur de Bouc, la religieuse
Seguiran, M' de S' Estienne et aultres infinis' ont faict tout ce qui se
pou voit imaginer pour rompre et ruiner cette affaire, et m'ont porté à
leur faire de grands reproches parcequ'elles disoient impudenunent en
présence de la fille que c'estoit mal que la contraignois à cela. Vous
pouvez penser si c'estoit me mettre en juste colère, car il n'y a rien de si
eslogné de mon naturel que cela. Madeleine* alla faire les cris par-
En chiffres jusqu'à : Vous ne gçaitriez ' Encore des caractères cliiffiV-s jusqu'à :
croire.
Vous pouvez peimer.
Nouveaux chiffres jusquà : et attires m- ' Madeleine élailunedes servantes de la
-/""■'*• maison. Peiresc la malmène fort un peu plus
[1(L>5| A SA FAMILLE. 71
tout et employa jusques au confesseur de la fille pour l'en dissuader et
luy donner des appréhensions' et disoit qu'en toute aultre maison elle
l'iroit visiter tous les jours, mais qu'elle n'eust peu l'aller jamais voir là,
parce qu'elle l'avoit en liorreur. Au reste je luy cachois tant que je
pouvois tous mes desseins et conseils, et toutefoys elle les deviiioit sur
le champ, de sorte"^ que j'entray en soubçon qu'elle soit sorcière et en
ay grande peur, parmi tant d'hypocrisie, meslant comme elle taict tani
de malédictions dans ses plus récentes dévotions. Enfin leur procez a
esté jugé et la sentence confirmée dont il y a bien eu du bruict. Ma
seur a consenti leur congé. Aussy tost je l'ay prinsau mot et Mad*" Bour-
goigne s'est chargée de nous faire avoir une trez sage et vertueuse
femme pour la subroger. Il semble que Dieu veuille avoir pitié de cette
maison. La santé de mon père va tousjours de bien en mieux et je
demeure,
Monsieur mon frère,
vostre trez all'ectionné frère et serviteur,
i)E Peuiesc.
D'Aix.co K) au soir iGa5.
Si vous trouvez bon d'escrire un mot à Mad*" Bourgoigiie en remer-
ciement de la peine qu'elle a prinse pour ma niepce, je pense qu'il ne
sera que bien à propos.
Du a-V"°.
Depuis M^''" Lombard receut des mains du sire Grange le manchon
et la layne (que je lui avois baillez devant noz gents comme s'il le deb-
voit porter à Marseille) et les porta à ma niepce laquelle receut fort vo-
lontiers les laynes, mais s'excusa de prendre le manchon, disant qu'il
loin cl encore plus Ibrl dans une des le(tres Iraduction des lijjiifts comprises entre Ma-
suivantes, où certaine expression est duno deleine el appréhensions.
rrudilt' loute {rauioise. ' M. Dolisle a encore diVliilTré le passajje
' M. L. Deiisie, dont l'heureuse sagacité qui s'ëlend depuis le mot //onw/r jusqu'aux
a deviné le chilTre de.Peiresc, m'a fourni la mots de sorle.
72 LETTRES DE PEIRESC [16-25]
luy seroit inutile. Vous regarderez ce que vous vouldrez qu'on en face,
car Suson est trop petite pour s'en servir de long temps, et les i'arons
changent, et la fourreure est de dillicile garde en cez pais icy. Je l'eusse
volontiers baillé à sa mère mais parce qu'elle croid qu'on i'ayt envoyé
à Marseille à sa fille, ce seroit descouvrir tout le pot aux roses que
nous avons si bien caché nonobstant l'envie et la jalousie de tant de
gents. Madeleine désespère de ce qu'on ne luy veut advoûer que ma
nièce soit revenue. Et l'est allée demander plusieurs foys à faulces
enseignes, et en partit fort en colère de ce que la supérieure luy res-
pondit une foys qu'elle n'y retourna plus, et qu'on ne cognoissoit pas
seulement celle qu'elle demandoit. Elle a esté durant trois ou quattre
jours chez les sœurs de S''^ Ursule en leur gallerie j)our cssaver de la
voir dans le jardin, ou aux fenestres. Et va mené plusieurs de noz
voisines. J'attends impatiamment la veniie de celle que Mad' Bour-
goigne nous doibt envoyer, pour renvoyer cez femmes à S' Maxemin,
et recouvrer un peu de paix dans la maison. Mad*" Bourgoigne a envoyé
visiter ma niepce, et luy a envoyé des mouchoirs par Mad''"" Lombard,
nonobstant le pourvoyemenl qu'elle avoit elle mesme visité et trouvé
bien assorty, elle luy avoit apporté icy en venant de Marseille deux
devaiitiers', et j'ay apprins (piello luv bailla mesmes de l'argcnl à son
adieu de Sion, qui sont tous les tesmoignages de botme amitié dont je
me tiens fort obligé. Je luy ay envoyé ce jourd'huy un mullet chargé de
sel qu'elle m'avoit laissé cognoistre qu'elle desiroit, ensemble une bou-
teille de Malvoisie "^ et une d'eau nalTe'. On parloit de marier la lille
' Tabliers , ce qui se met devant. ' Je reproduis une aulre note de la bro-
* fReiresc aimait à payer (|uelquos-unes rhure sur Une nièce de Peiresc (p. 9) : "Sur
tic ses lielles à l'aide d'un tel nectar. Voir l'eau de naffe qui, si l'on nie passe cette
dans ses Petits mémoires inédits la mention plaisanterie, coule à flots dans la correspon-
(p. 'î"]) d'un |)résent de deux bouteilles de dance de Peiresc, tantôt pour récompenser
Malvoisie fait h son ancien professeur de un service rendu, tantôt pour obtenir un
droit, Jules Pacius de Oeriga.» (Note de la service demandé, voir la ])age 108 des
page 9 iVUne nièce de Peiresc.) Je crois de- Petits mémoires. Là je renvoie mon lecteur
voir ajouter (jue ce vin était i-écollé à Bel- à un bien agréable passage de la noiice de
gentier où étaient cultivés avec le plus grand M. L. Delislc sur Un grand amateur français
soin des plants de Malvoisie. (Toulouse. 1889, p.. 16)."
[1625] À SA FAMILLE. 73
de son aisné au fils de M"" OUivier le conseiller avec 6,000 escus. Le
père et mère y sont i'ort disposez, mais ce jeune garçon n'entend
guieres volontiers à aulcun mariage. J'oubliois que cette coquine de
Madeleine se fit donner un cotillon de ma niepce quand elle partit pour
aller en Sion, et luy donna un tourment extrême pour se faire donner
une chemyse des neufves que ma niepce ne vouloit point donner pour
ne rompre son compte. Elles ne vallent rien toutes deux les sœurs.
L'ainée est allée à Peinier voir une sienne sœur malade, je vouldroys
bien qu'elle trouvast sa place prinse à son retour'.
XXIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Celle cy sera en responce de voz lettres du 3 1 du passé tant par la
poste que par Lanrens, et du 3 et 7 du présent, J'ay envoyé vostre
lettre à Mess"* les propriétaires. Mess'^ du Puget, de Mauvans et Far-
nosy la receurent en chemin s'en venants pour traicter avec le s"" de
Rua en cette ville qui s'y rendit comme eux vendredy, et sammedy
furent en conferance sans rien achever parce que aprez s'estre accordez
du fonds selon les deux promesses réciproques dont vous aurez icy la
coppie, de Rua dict qu'il vouloit un acte public, je leur dis d'y con-
sentir pourveu qu'il fut voilant, ce qu'ils firent, mais lors luy voulut
demeurer saisy de la déclaration, encores qu'il eust l'aultre foys donné
parole de la laisser en mains tierces ; on accordoit de la laisser au s'de
Reauville, son advocat, mais il n'y voulut jamais consentir, de sorte
qu'ils rompirent là dessus, et avec raison, car c'estoit aultant que de
Bibliothèque nntionalc, nouvelles acqui- mestiques. De son côté Valavez a écrit au
sitions françaises, n" Siyo, fol. 167. Auto- dos de la lettre : Aix, lôaô, ij et r^s jait-
graphe. On lit sur l'enveloppe, à la place de vier. Mon frère, touchant la resolution de
l'adresse, ces trois mots : Pour affaires do- Clere.
10
IHrnillElllB !(ATinXjlLr.
74 LETTRES DE PEIRESC [1625]
s'obliger au payement perpétuel de U libvres. Je crois que c'a esté l'ad-
vis du jeune Ferron qui a faict trouver cette diflicuité, pour luy
donner moyen de traicter luy mesraes, et de Riia partit dimanche pour
l'aller voir en Avignon. Tant y a que les propriétaires s'en allèrent à
leres touts résolus de vous faire envoyer pouvoir exprez, pour offrir de
leur part la construction des greniers pour le Roy, et si cela n'est trouvé
suffisant, pour offrir les 2/1 sols perpétuels en pure perte. Et à part
un aultre pouvoir pour composer si vous pouvez à la meilleure condi-
tion dans les termes toutefoys de leur dernier traicté, et desdictes
promesses dont ils vous envoyeront instructions bien signées. Je leur
jettay un mot du paraguantes de cez volleurs, ce qu'ils ne désapprou-
vèrent pas. Ensemble des moyens pour fournir; nous verrons ce qu'ils
feront. M"^ de Rua affecta de ne me voir poinct, et avoit stipulé que je
ne fusse poinct meslé dans son traicté, ne moy ne aultre de ma condi-
tion parcequ'il ne se vouloit poinct engaiger de paroUe à gents de ma
sorte. On le traina chez moy à grande peine, mais il ji'y voulut venir
que lorsqu'il sçavoit bien que j'estois au palais, et sitost qu'il ouyt
l'heure que je debvois sortir, il sortit de céans luy aussy. M" Astier luy
parla de ma part diverses foys , et avoit mesmes ouvert un aultre expé-
diant de faire donner 6,000 libvres pour une foys soubs noms supposez,
mais de Rua ne voulut poinct condescendre, et en vouloit dix ou douze
mille. M' Astier le pressa fort pour nostre payement, il remit à la fin
de ce moys aprez avoir veu les contes de son commis qui debvoit four-
nir quelque chose. J'avois escript à S' Julian de me mander ce qu'il
avoit exigé, mais il ne me voulut pas faire de responce par noz mule-
tiers du sel, de Rua ne me voulut pas envoyer le billet de 10 Oulles,
disant que nous n'en pouvions avoir que cinq pour un sallin, qu'il avoit
réduit la provision du Conte de Garces et des aultres, mais pour le
fraisset qu'on avoit voulu conter comme sel commun qu'il le feroit
passer par dessus. Toutefoys il remit à son retour d'Avignon de me
donner contentement, nous verrons ce qu'il fera, et s'il faict rien qui
vaille il me trompera.
J'ay faict entendre à M' le présidant Seguiran tout ce qui concernoit
[1625] A SA FAMILLE. 75
pour l'affaire de Gotvon, pour laquelle Félix' obliut sur la requeste des
officiers du siège le décret conforme aux conclusions des gents du Roy.
A l'aultre lettre du 3""^ janvier j'ay escript à M'' de Maussac^ par
Moulini et l'ay chargé de le solliciter de la restitution des Manuscrits.
Il debvoit partir aujourd'huy.
J'ay escript au prieur de RoumouUes, et luy ay mandé tout ce qui
se pouvoit pour le faire despartir de la deputation ^ en faveur du cousin
Aguillenquy\ Vous verrez sa responce, et à vous dire le vray je ne
pense pas qu'il y aille de nioings que de sa ruine, car il avoit obtenu
chose par son long travail à laquelle il ne sçauroit jamais parvenir à
une aultre occasion. Et au contraire le cousin AguiHen((uy est de con-
dition pour y parvenir toutes foys et quantes qu'il vouldra. Pouvant ex-
clurre touts autres qui viendroient en conipetance, et à ce coup cy il
n'a tenu qu'à luy de s'en adviser plus tost, auquel cas l'affaire luy estoit
indubitable. Pour moy, à ne vous poinct mentir, j'ay honte de m'opi-
niastrer davantage à le faire despartir, parce que c'est une demande
trop incivile que de demander à un pauvre homme le consentement à
la perte entière de sa fortune. Mon cousin en fera comme il luy plairra,
mais si j'estois à sa place, je ne vouldrois pas ruiner ce pauvre garçon,
et s'il le faict, cela ne luy portera pas bonheur.
J'ay receu mes jarretières, et vous en remercie bien fort, estimant
que vous les avez faict faire exprez, car il me semble que celles de
Tours sont un peu de différante tisseure ; ce vous a bien esté de la
peine.
' F^lix dtail un personnage alors célèbre
à Marseille. Il était attachi', dans des t'onc-
tions subalternes, à la maison du duc de
Guise où il exerçait une assez grande in-
fluence. Nous verrons plus loin d'où prove-
nait cette influence.
* Philippe de Baderon , sieur de Maussac ,
le magistrat helléniste souvent mentionné
dans le recueil Peiresc-Dupuy et les volumes
suivants.
' La (lépulation du clergé dont il a été
question dans les lettres à Denis Guillemin
(première partù; de notre tome V).
* I^e protonotaire Aguillenquy, prévôt de
Barjols, a été plusieurs fois mentionné dans
nos tomes précédents. Il était (ils de Jean
Vj;uiilen(|uy, seigneur de (ihâteaufort, qui
avait épousé en iSgi Anne de Ponlevès,
(ille de Pierre, seigneur d'Arairat, et de
Madeleine de Fabri.
76 LETTRES DE PEIRESC [1625J
Vous aurez les remerciments de mon neveu pour ses fraises'; la pe-
tite Suson me laisse faire les siens pour son petit manchon'*. Et ma
niepce' fera son compliment de ce qui la concerne; ses laines luy vien-
dront bien à point, mais du reste je crois bien qu'elle s'en vouldra
passer; vous aurez sa responce par le premier, si je ne l'ay à temps
pour cette commodité.
A la lettre du 7""^ l'aflaire de M' de Mantis n'a poinct passé les deux
chefs des compagnies, et Mons' Astier et moy; vous n'en ouyrez pas
parler. Mon cousin d'Orves approuve vostre négociation, et attendra
aultre advis de vous plus exprez. On luy juge ses procez tant du lieu-
tenant au rapport du s"^ Puech , que de la Cour au rapport du s"' Gau-
thier subrogé à son beau-pcre. L'affaire du s' de Beauchamps va son
train ordinaire; dez qu'il eust une douzaine de juges légitimez par le
jugement des récusations, il fut deboutté de son r'envoy ensuite des
lettres patentes du Roy, et le lendemain déclaré non recevable en son
appel de la procédure. M' d'Agut continua les accarations. Les prési-
dants Carriolis et de S' Jean revindrent à Jubé, et firent traicter une
entreveûe dans le palais avec M' le Premier Présidant, à qui ils firent
de grandes excuses. Tout cela s'en ira à vau l'eau. Il n'y a que M' de
Paule qui se descria honteusement, tant pour avoir nié moyennant ser-
ment les articles de mariage ' qu'il avoit signez d'entre sa fille et le fils
de Beauchamps^ que pour s'estre laissé emporté à des discours trez
insolents et impertinents en plaine Chambre contre M'' d'Oppede*. Je
n'ay poinct ouy dire que le jeune Armand soit embarrassé en ces af-
' Ce neveu était le fils de Claude de Fabri , ' C'est toujours Glaire de Fabri.
le futur marquis de Rians. Quant aux fraises, ' La traduction interlinéaire s'arr^lant
il s'agit de cet ornement de cou qui était au mot serment, M. Léopold Delisie a tra-
plissé comme les fraises d'agneau, de veau, duit les quatre mots (jui suivent,
auxquelles était emprunté leur nom. ' Nouvel arrêt de la traduction inler-
^ La petite Susoti était la cinquième fdle linéaire. M. Delisie a déchiffré les huit mot*
de Valavez, Suzanne de Fabri, née en 1618 qui viennent après siffliez.
et qui devint Madame de Vaibelle. Voir sur ' Les six mots qui suivent, écrits en
Suzanne et sur ses cinq sœurs une note de chiffres, ont encore été rétablis par M. De-
M. le marquis de Boisgehn dans le recueil liste.
Peiresc-Dupuy, t. lit, p. 781.
[1625] À SA FAMILLE. 77
faires, et ne pense pas niesmes qu'il y ayt grande chose contre Gaufridy
ne contre l'aultre; la fuitte leur faict plus de charge que tout. Le petit
Moiidevergues nous donne grande peine', nous le passerons, mais je
crains que le reste de l'année ne se passe du tout sans estude quel-
quonque, car ne par amour ne par menasse on ne luy sçauroit rien
faire faire.
Quattre des rosiers comniancent à poulser, mais le blanc de Hol-
lande est encor en arrière; toutefoys il y a encor apparence de verdeur,
se dict le prieur. Je m'enquerray de la prevanche blanche, et ay les
mirthes, figuiers et marcottes touts prests comme aussy les jassemins
d'Espagne. Je veux laisser passer les gelées.
Je suis bien aise du retour de M"" de Thou-, mais bien marry que les
lettres de M' du Puy ne l'ayent retrouvé en Angleterre. Je pensois qu'il
vouldroit y voir l'arrivée de Madame ^ puisqu'il avoit tant faict. M"" du
Puy m'a bien obligé de toutes cez pièces de M"' de Brèves \ je l'en re-
merciray à la première commodité.
J'ay besoing pour mon abbaye de toutes cez petites pièces qui ont
esté imprimées concernant le brief de N. S. P. adressé au card"' de la
Rochefoucauld^ pour la reformation des ordres de S*^ Augustin, S' Be-
noit et Glugny. Le brief, articles, et commissions ont esté imprimées
chez Fr. Julliot riie du Paon, au Soleil d'Or, prez la porte S' Victor,
in-12, 1628 et 2/r. Et y a des requestes contraires, imprimées ailleurs,
je ne sçay si vous les pourrez avoir. Tant y a que je vous prie de passer
un jour chez ce Julliot, et tascher d'avoir 2 ou 3 exemplaires de chas-
cune desdites pièces, si pouvez, et s'il n'y a aultre moyen, voyez d'em-
ployer quelqu'un envers les domestiques du card' de la Rochefoucauld
(M"' Dreux, advocat du roy aux Comptes, y a un neveu, ce me semble) ,
' Le lils (leLopez de Mondevergues nien- 27 mars, succéda sur le trône d'Angleterre
lionnô un peu plus haut. à Jawjucs 1".
'' Fraiirois-Auguste de Tliou, le grand " Sur François Savary, comte de Brèves ,
voyageur, mentionné en presque toutes les voir (passim) les deux premiers tomes du
pages du recueil Peiresc-Dupuy. recueil Peiresc-Dupuy.
" Henriette-Marie de France allait épou- ' Voir les trois tomes du recueil Peiresc-
ser (11 mai iGa5) Charles I" qui, le Dupuy, possi;».
78 LETTRES DE PEIRESG [1625J
plustost quelque jésuite, le P. Seguiran, ou le P. Ogier des Chartreux
qui est le principal directeur par M"" le Pelletier ou quelque raoyne de
S' Germain des Prez ou de S' Denys de la Cliartre, ou de S^ Martin
des Champs, qui y sont touts intéressez. Le P. Binet a esté un des
directeurs de touts cez règlement/ 1; en un hesoing, parlant de ma part,
il vous en feroit despartir, disant comme il est vray, que je veux faire
exécuter la reforme dans mon abbaye, et me servir desdicts règle-
ments. Taschez surtout d'avoir les dernières commissions envoyées
dans les provinces pour ce subject.
J'ay receu le cahier de l'imperfection du Vincentius Bellovacensis'^,
et celuy du n tome de Salianus^. Je pensois avoir demandé encor un
cahier de la première signature du premier tome dudit Salianus cotté[v]
dont le premier mot doibt respondre à la reclame [INVIDIA]. C'est bien
la vérité que pour ce que M"" Buon mandoit qu'on le reimprime je ne
me mettois guieres en peine de ce volume là. Aussy bien est-il la moitié
de meschant petit papier meslé dans le grand papier, mais l'ayant voulu
faire couldre, pour le parcourir en attendant, cette imperfection s'y est
trouvée. Je seray bien aise d'apprendre si la seconde édition dudit pre-
mier volume est encore commancée ou non.
Pour l'imperfection de l'Argenis en françois'' M"^ Buon ne pouvoitpas
' Etienne Binet, né à Dijon en 1 56y , fut
recteur des collèges de Rouen et de Paris, et
provincial de France, de Champagne et de
Lyon. Il mourut à Paris le 4 juillet 1 689. Voir
la liste de ses œuvres dans la Bibliothèque de
la Compagnie de Jésus par le P. G. Sommer-
vogcl (t. I, 1890, p. ii89-i5o5).
' Dibliotlieca mundi Vincentii Burgundi. . .
episcopi Bellovaceiisù , spéculum quadruplex,
opéra et studio thcolngorum Benedictinoriim
collegii re(tomi( Douai, 162/i, i vol. in-f").
Voir, sur les autres éditions de l'encyclopé-
dique ouvrage de Vincent de Beauvais, le
Manuel du libraire {l. V, p. 1953-1257).
Jac. Saliani annales ecclesiasiici Veteris
Testnmenti. Louvi-age, qui se compose de
six tomes en trois volumes in-fol. , acheva de
paraître en i64i.
' Je dois à M. l'abbé Charles Urbain, doc-
teur es lettres, le li-ès habile auteur de la
thèse sur Nicolas (]oeffeteau si brillammeni
soutenue en Sorbonne le a a décembre 1 898 ,
les excellents renseignements (jue l'on va lire.
A'o<e sur les traductions françaises de I'Ar-
GEMS :
ffOutre l'abrégi; composé par CocITeteau
et imprimé après sa mort sous le titre d'Hix-
toire de Poliarque et d'Àrfreni», Paris, Thi-
boult et Villery, i6ai, in-3a (et non i6ai,
comme le dit Niceron) ; outre la Suite et con-
tinuation de l'Argem», faite par le sieur de
Mouchemberg, Paris, Buon, i6a6, in-8*, il
[1625] A SA FAMILLE. 79
ignorer la feuille que je luy avoys cottée [Xx] parce que c'est une lettre
mienne ensuite de laquelle il m'a envoyé les six exemplaires latins ' au
lieu (les six François. Il me fault donc six feuilles de la cotte Xx où les
quattre dernières feuilles ont des revers de pages toutes transposées,
qui est une grande importunité aux gens qui lisent en françoys. C'est
la vérité que les chiffres des pages semblent s'entresuyvre, mais ie texte
ne se suit pas.
Je viens de recevoir vostre despesche du 9°"= et ay envoyé inconti-
nant les pacquets qui y estoient joincts, mesmes celuy de M"' du Mas à
qui je vous prie de baiser les mains de ma part, et sçavoir de luy s'il
s'estoit souvenu de parler à M"^ Jacque de ce qu'il m'avoit promis, et
qu'est ce qu'il pense que je luy peusse envoyer en recognoissance de
la peine que je luy donne, car je crois bien qu'il a tant d'affaires sur
il été publié, du fameux roman de Barclay,
plusieurs traductions :
1° Les Amours de Poliarque et d'Argenk
de I. Barclay, mis en françois par P. de Mar-
eassus. Paris, Buou, 16a a, in-8°. L'achevé
d'imprimer est du 1" juillet. C'est donc à
tort que Niceron(Mmo!Ves, t. XVII, p. agô,
et t. XXXI, p. io3) assigne h cette traduc-
tion la date de i633;
2° VArgenis de Jean Barclay, traduction
tumvelk enrichie de figures, Paris, Buon,
1694, in-8° (l'achevé d'imprimer est du
i5 mars i6a3 ). Cette version anonyme a
été souvent attribuée à du Ryer, notamment
par le P. Leiong. Niceron soupçonne, sans
doute avec raison , que c'est là une erreur.
Celle traduction, pour la plus grande
partie, est très différeiile de celle de i6aa ;
pourtant son auteur a copié mot à mot dans
son devancier une pièce de vers (p. 886),
et à partir de la page 97 4 , la seconde ver-
sion se rapproche de la première, avec la-
quelle elle finit par se confondre.
La traduction anonyme de i6a4 a été
reproduite à Paris, chez Buou, en lôaS.
chez Griset en i633 , chez Quinet en 1 638 ,
et à Rouen, chez Ouyn en i63a, et chez
Berthelin en i643. L'édition de Uouen,
Ouyn, i63a, est intitulée : L'Argenis de
Jean Barclay, de la traduction nouvelle de
M. N. G.; cette mention se trouve aussi
dans l'édition de Paris, Griset, i633, et
c'est aussi h M. G. que le traducteur du
xvni* siècle, l'abbé Josse, attribue la version
de 16a 4 ;
3° L'Argenis de L Barclay, traduction nou-
velle par P. de Marcassus, Paris , Buon , 1 6 a 6 ,
in-8°. Dans un Advh au lecteur, Marcassus
désavoue les traductions qui ont paru sous
son nom, et assure qu'il n'est pour rien
dans la suite qui a été récemment ajoutée à
l'œuvre de Barclay (c'est la Suite et continua-
tion de l'Argenis faite par le sieur de Mou-
chemberg).
' Le texte latin de VArgenis avait été pu-
blié (Paris, Buon), non en 16a a, comme
l'indique le Manuel du libraire (t.I,p.65i),
mais en i6ai. Brunet ajoute que cette pre-
niièi-e édition fut donnée rpar les soins du
savant Peiresc».
80 LETTRES DE PEIRESC [1625]
les bras fju'il ne peuitpas aiseement prendre le temps de m'en escrire
et vous le soulagerez de cela.
J'ay prins plaisir de voir la lettre de M' Grottius^ 11 fauldra as-
sembler les pièces du procez principal de M' de Grequy, mais cela ne
se peult pas faire si soudainement. Je crois que s'il le faisoit distribuer
à un autre, il feroit joindre l'incidant de la basse justice pour le tirer
des mains de M'' Durand , ce qu'il fault bien tascher d'empescher. Nous
verrons d'envoyer M' Astier à Gadenet.
J'avois escript au s"" Le Sueur sculpteur'^ qui se tient à l'hostel de
Nevers pour recouvrer une caisse de figures et modelles appartenant
au sire Souchet nostre voisin fondeur du Roy'. Mais il ne m'a faict
aulcune responce. Le pauvre Souchet luy en escript encor un mot. Je
vous prie de le rendre vous mesmes, et de voir si vous pourriez retirer
la dite caisse et la faire envoyer par deçà.
M' Astier a si bien négocié avec Rivierbeau frère du cousin Fontaine,
qu'ils ont accordé la réduction de sa debte de 8oo escus au denier xx.
Il y a quelques soixante escus d'arrérages qu'il fault payer en ce faisant,
qui est le seul grief que j'y trouve, mais il fauldra tascher d'en sortir.
Aix, ce lundy au soir ao janvier lôaô.
Monsieur mon frère,
J'ay receu vostre despesche du g™ et ne puis vous escrire aulcunes
nouvelles de deçà, hors de l'ombrage que nous avoient donné huict
galères de Gènes qui se sont tenues aux isles d'Ieres depuis une quin-
zaine de jours, attendants le passage de quattre galères d'Espagne qui
portent de l'argent. Si vous allez voir M'' de Lomenie, il vous dira ce
que je luy en escris et cela m'empeschera de l'escrire deux foys. Seule-
ment adjousleray je que Mad^ de Rohan est enfin partie d'Avignon et
' Sur Hugo Grotius, voir les trois tomes * Aucun membre de la famille de l'admi-
du recueil Peiresc-Dupuy. Nous donnerons, rable peintre Eustachc Le Sueur ne semble
dans les Lettres à divers , plusieurs dépêches s'être occupé de sculpture,
adressées par N. de Fabri à i'illustre honuiie ' Sur ce maitre fondeur d'Aix, voir le l'c-
d'Ëlat. cueil Peiresc-Dupuy, t. III, p. iSy.
[1625] À SA FAMILLE. 81
s'en est retournée en Languedoc, ayant tesmoigné qu'elle y alloit <i
contre cœur, mais on la tenoit en si grand soubçon à cause de la fré-
quence des messages qu'elle recevoit du Languedoc à toutes heures
qu'elle les tenoit touts en allarme. Elle s'y purgea pour allonger son
sesjour, et puis voyant qu'on ne la pouvoit plus soud'rir là, s'en est
allée'. L'on haste grandement la fortification d'Aurange, et dict ou
qu'ils veullent fortifier encor quelques autres places de la Principaulté.
11 est passé tout plein de trouppes sur les frontières du Venaiscin et
du Daulphiné, qui vont vers le Piémont. On dict que le Pape envoyé
au Roy un gentilhomme nommé Naly ou Nary qui a esté page de la
Royne mère, et qui court à dix chevaulx, pour traicter de l'affaire de la
Valteline. Ce fou de Gaudin de Martigues, qui avoit estably la pesche
en Espagne, a esté prins prisonnier à Marseille par commandement du
Roy, et dict on qu'il negocioit quelque forfaicture, et qu'il dict que ce
n'estoit qu'une entreprinse sur le Marroc. Le lieut[enant] Bausset l'in-
terrogea presant M"" de Guyse. C'est tout ce que je puis dire et que je
suis.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 91 janvier 1626.
M' d'Agut a recouvré cinq ou six pièces d'Italie touchant la Valte-
line^ lesquelles je vous envoyé, sans avoir veu que la première du duc
de Feria qui ne me semble pas mauvaise. Vous les pourrez faire voir
à M"" du Puy, et si le goust de M' de Lomenie va jusques là, vous les
luy pourrez porter. Nous les verrons par aprez.
M"" Astier vous escript touchant une assignation frivole baillée aux
consuls de Rians dont vous aurez cy la coppie. Je n'adjousteray rien à
' Ces détails si piUoresques sur les * Honoré d'Agut était un fervent biblio-
voyages de M""* de Rolinn complèleiil fort pliile, un coHectionneur, comme il en a
bien la curieuse historiette de Tallemanl des lleuri de tout temps à Aix, surtout parmi
Réaux. les magistrats.
1 1
nVUHKUB BITIORALB.
82 LETTRES DE PEIRESC [1625]
sa lettre pour ce regard. Il se resould d'aller sammedy à Cadenet pour
avoir une lettre de M' le Marquis à son procureur.
Au reste, aprez vous estre un peu plainct de vostre veiie, il i'auldra
se resouldre aux lunettes. Et par mesnie moyen il m'en fauldra un peu
de provision pour moy, car je n'en ay plus, et suis bien empesché de
vous en envoyer une pour la monstre, M' Seguiran m'ayant despour-
veu; les miennes servoient aussy bien à M'' du Vair qu'à moy'.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° Siyo, fol. 89 à 91.
Autographe. Dans ledit registre 6170 on
trouve un peu plus loin (fol. 97) un frag-
ment de lettre en chiffres avec traduction
dont je ne détache que quelques lignes :
(rL'incidant de reprinsede procez fut jugé
mardy de la semaine passée aprez disner ;
le bonhomme M' le Doyen , qui en estoit le
rapporteur, avoit prias l'affaire tout à re-
bours de bien , et s'estoit imaginé que Louyse
avoit tousjours esté en qualité partout et au
conseil et icy, pour sa part et portion, et
que la reprinse n' estoit que pour la part de
sa sœur, soubstenant tousjours que les deux
sœurs estoient en qualité , prenant équi-
voque des dames de Ventadour et de Piney,
sœurs, et puis un arrest de l'an 1609 au
Grand Conseil, oîi Louyse estoit en quaUlé,
le mettoit en bredouille. Enfm en voyant les
pièces on apprint le vray faict , sans le pou-
voir desmouvoir luy de son impression
qu'aprez que tous les aultres eurent opiné ,
et qu'il revint à la plus grande, car luy ne
vouloit point donner de dellaj , ne Daniel , ne
Badet de Monts. Au surplus il avoit bnsty
les qualitez en sorte qu'il nommoit le mary
de Louyse Bernard de Berry, et luy osloil
toutes les qualitez d'Iionneur. J'arrestay l'ar-
rest au cabinet sans le laisser porter au greffe
et fis intervenir (Jayrl qui s'en alla plaindre
à luy, et au chef et à quehjues-uns des prin-
cipauls, disant qu'il presenleroit requeste
en réparation comme l'année passée . . .t
D'après une communication de M. L. De-
lisle, la lecture rigoureuse du passage chiffré
donne : et Ju intervenir Gazrt. Celui qui a
déchiffré le passage au moment où la lettre
a été reçue a mal lu le mot intenenir et l'a
remplacé par ce mol incompréhensible ime-
ruena. M. Delisle ajoute : t^La lecture de i;i-
tcrveiiir est certaine. Pour le mot qui suit,
je crois que Peiresc a dû se tromper en em-
ployant son chiffre. ■»
[1625] A SA FAMILLE. 83
XXV
\ MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'oubliois de vous dire que M'' Rubeus ' m'escript que M"" l'Ambas-
sadeur de Flandres liiy a faict instance pour recouvrer le calendrier ma-
nuscrit que feu M' Schilder- in'avoit donné. Vous sçavez ce que je vous
en avois dict aultrefoys. Je vous prie de le luy tesmoigner, à sçavoir
que la première foys que je l'eus. M' Schilder me l'a voit preste disant
qu'il appartenoit au s"" Présidant d'Arras et que lors j'en fis faire des
portraicts et extraicts que j'envoyay à Rome, pour les faire imprimer
en taille douce avec les commentaires de M'' Aleandro, comme je m'as-
seure qu'ils seront imprimez de faict tost ou tard. Et peu aprez ledict
s"" Schilder estant venu à Paris, et monstrant de désirer de le recouvrer,
je le luy rendis, avec mes trez humbles reinerciemens, luy tesmoignaiit
neantmoings beaucoup de regret de voir que cette pièce courust for-
tune de retomber entre les mains des persones qui n'en fussent pas
curieuses comme elle meritoit, attendu mesme que la moitié dudict
kalendrier manquoit et se trouvoit avoir esté restituée par quelque
bon homme qui ne s'y cognoissoit guières , et qui avoit fort mal rencon-
tré, et luy dis que si j'avois la commodité d'en jouyr à mon aise et d'y
employer mes amys et conférer mes recueils de l'Antiquité, mesmes
avec le secours de l'édition qu'en avoit desja faicte le s"' Hervart de
Bavieres^ j'oserois me promettre de pouvoir restaurer les figures qui
manquoient, selon que les Anciens representoint semblables choses.
' Ai-je besoin de rappeler que l'illustre voir le tome I du i-ecueil Peiresc-Dnpuy,
peintre Pierre-Paul Rubens est plus de cent p. an.
fois mentionné dans le recueil Peiresc-Dupuy ' Sur Jean-Georges Herwart de Holien-
ft qu'il était également cher a Peiresc , à Va- bourg , chancelier de Bavière , voir le recueil
lavez et aux frères Dupuy. Peiresc-Dupuy (t.I, p. /i34;t. II, p. iig.
' Sur le chanoine de Cambrai Schilder, /i35).
Sfi LETTRES DE PEIRE&€ [I6-2d|
AHors il me dit que ledict s' Présidant d'Arras le luy avoit souvent
oH'ert en don et qu'il avoit faict scrupule de l'accepter, dont je ie
tançay bien fort et aultant qu'il peut estre permis à un amy. Il le r'em-
porta donc en Flandres en s'en retournant, et me promit de tascher de
l'obtenir en pur don dudict s' Présidant, auquel cas il me le rappor-
teroit, et m'en feroit le maistre. Et de faict revenant quelques mois
aprez, ii me le rapporta avec mille compliments d'iionneur et de cour-
toisie, et passant en Hespagne , me dict que ledict s' Présidant luy avoit
tesmoigné d'estre marry que la chose ne fust de plus de consequance
pour l'en obliger, et employa les mesmes termes de sa part en mon
endroict de moy, qui fus obligé par ie sentiment de mon debvoir et
de mon obligation de procéder en son endroict comme j'ay accoustumé
de procéder envers mes amys, et leur donnay tout plein de galanteries
et de pièces curieuses qui pouvoient bien aller à l'équivalant, et pos-
sible l'oultre passer; et neantmoings de surabondance, je luy promis
que venant faulte de moy, luy survivant, j'aurois soing de le luy faire
retomber en main, avec les restaurations et observations que je pour-
rois y avoir faictes, et que, venant à s'imprimer, je ne manquerois
poinct de faire tesmoigner au public l'obligation qu'il en debvoit avoir
non seulement à luy, mais encores audict sieur Présidant d'Arras. Ce
qui ne fut pas faict à cachettes, car si je ne me trompe, le s' Torius '
y estoit présent, et quelque aultre de son païs, qui répéta souvent et
en riant cette condition d'héritage au survivant. Gela fut cause que
comme auparavant je n'avois pas osé me dispenser d'envoyer l'ori-
ginal à Rome, de crainte des dangers des chemins, afin de le pouvoir
mieux garentir à son premier maistre, lorsque je le fus devenu, je me
dispensay de l'envoyer à Rome par commodité bien asseurée, où il fut
trez bien receu, et où il est encores, en main de persone si qualifiée,
que je fairois grand scrupule de la [sic) luy tirer des mains, tant qu'il
luy plaira d'en user; m'asseurant toutefoys que je lapourray recouvrer
tostou tard, quand il fauldra mettre cette pièce en lumière-. Or parce
Sur Lucas Torius ou Torrius, voir le ' U est inutile de faire remarquer coinhipii
recueil Peiresc-Dupuy, t. III , p. 56. est curieuse l'histoire si détaillée que retrace
[1625] À SA FAMILLE. 85
que j'avois receu quelque petit tort d'un bon père que vous cojjnoissez
qui ni'avoit refusé la communication d'un feuillet d'un livre manuscrit'
et que je sçavois bien que cette pièce icy estoit grandement de son
goust, je creus qu'elle me pouvoit fournir un moyen bien innocent de
me vanger de sa discourtoisie en ne luy communiquant pas cette pièce,
et de faict je ne la voulus poinct laisser sortir de mes mains afin qu'il
n'eust pas l'advantage de la voir sans mon sceu ou mon consentement.
Mais je ne peus pas si bien faire qu'il ne sceut d'où elle estoit veniie,
et c'est vraysemblablement luy qui a faict depuvs agir ledict s"" Prési-
dant, pour redemander la pièce maintenant que ledict s'' Schilder est
decedé, et qu'il ne peult pas tesmoigner ce qui s'y est passé.
Quand M' Rubens sera arrivé à Paris, vous l'en pourrez entretenir
et luy dire que, comme je n'ay rien que je luy voulusse refTuser, je
serois bien marry de luy refuser cette pièce, et que je la luy donnerois
trez volontiers quand je sçaui'ois qu'il la voulust accepter de ma main,
si je l'avois en mon pouvoir, mais vous sçavez bien oii elle est. Et si
je la puis recouvrer, je ne manqueray poinct de l'en advertir, pour en
disposer, comme il peult faire de tout ce que j'ay et que j'auray jamais
de plus précieux. Mais tousjours peult il bien asseurer ledict s' Prési-
dant qu'il ne sera poinct frustré de l'boimeur qui luy en doibt redon-
der en public, et que nonobstant le droict que je pensois avoir sur la
pièce, je serois si marry d'avoir esté instrument de l'en priver (quand
je serois asseuré que ce fust contre son bon gré) que je feray tous
efforts à moy possibles pour la recouvrer et la remettre à sa disposi-
tion, et attendant cela, si je puis apprendre en quoy consiste sa cu-
riosité, soit en livres ou en autres singularitez, je tascberay de luy en
faire avoir telle recompence, que je pourray juger competante et cap-
pable de le contenter. Asseurez en M'" Rubens de ma part, afin qu'il le
Peiresc des destinées du fameux manuscrit ' On lit à la marge de la copie de la Mé-
dont on s'est tant occupé au xvii'siècleet dont janes : et Le P. Sirniond.» Peiresc eut tou-
on s'est beaucoup occupe encore de nos jours. joure sur le cœur un refus de conimunica-
Voir sur le calendrier constaiitinicn une note tion venu d'un homme qu'il avait souvent
du recueil Peiresc-Du|)uy (1. 1, p. an). obligé.
86 LETTRES DE PEIRESC [1625]
fasse entendre audict s"^ Ambassadeur, à qui je suis serviteur eu mou
particulier, et dont j'Iionore infiniment la vertu et le mérite. Mais
c'estoit un trop long discours pour le luy faire par lettre, attendu mesmes
que j'en laisse encores la moitié, dont vous pourrez vous ressouvenir
et l'en entretenir de bouche. Et je m'asseure que ledict s' Ambassadeur
ne debvra pas trouver si estrange cette procédure dudict s' Scliilder
qui estoit tant de ses amys, parce que je sçay bien qu'ils ont practi(|ué
ensemble quelque chose de semblable. Et que ledict s' Schilder s'en
allant en Espagne, et n'osant pas y porter tous les papiers qu'il avoit
en son pouvoir (à cause de la liberté qui y pouvoit estre possible plus
grande que les plus sévères ne font semblant de vouloir souffrir), il
les laissa en depos audict s' Ambassadeur à la charge qu'ils demeure-
roient au plus vivant d'eux deux. Comme il a practiqué aussy envers le
s'' Torius, qui se trouva prez de luy lors de son decez, à qui il laissa
tous les papiers qu'il avoit lors prez de luy. Je serois trop long si je
vous disois là dessus ce que le deffunct m'avoit dict aultres foys du feu
s' Denys de Villiers, chanoine de Toumay, qui avoit prorais l'héritage
de ses papiers et singularitez à tous ses amys, et puis se inocqua du
monde, et luy disoit qu'il les vouloit distribuer de son vivant à ceux
qu'il vouldroit choisir pour successeurs d'iceulx respectivement, et de
faict s'en allant en Espagne il en fit une distribution, comme s'il fut
allé au tombeau. Vous vous pourrez servir de cela selon vostre dis-
crétion, afin que iM"" Rubens ne me prenne pas pour homme de mau-
vaise foy, et sur ce je demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce aa janvier i6a5'.
Celte lettre occupe les fol. (ja et 98 du b sieur Fontaine a signé son acte de reduc-
volume 8170. I* feuillet g!i servait d'enve- lion. Si M' de Callas consent au faict de Per-
loppe h ladite lettre , comme le prouvent les ronuyer. M' Astier est résolu d'aller atUi-
notes mises au dos parValavez. Sur un bout quer la partie d'Avignon.» A sa lettre du
du feuillet servant d'enveloppe, Peiresc a aa janvier, destinée évenluellenient à tUre
tracé ces mots : "rAujourd'huy xxii* janvier, mise sous les yeux de Rubens, Peiresc avait
[1625] À SA FAMILLE. 87
Si cez M" insistent à vouloir sçavoir à qui le kalendrier ms. a esté
envoyé à Rome, il n'y auroit pas de danger de faire sentir à M' Hubens,
comme soubs main, que vous croyez que le Pape (qui est curieux, et
qui en avoit ouy parler par M''Aleandro qui y travaille dessus) m'ayant
faict sentir qu'il desiroit de voir l'original, je le luy envoyay, mais que
je serois bien marry qu'on luy en allast faire de l'importunité. C'est
pourquoy il ne le fault dire que soubs promesse de ne le pas redire.
Il n'y aura pas mesmes de danger, si M"" Rubens est à Paris, de luy
monstrer vous mesmes la lettre que je vous escripts pour cela, mais je
ne suis pas d'advis que vous la luy envoyiez en Flandres s'il ne venoit
encores.
Ouy bien l'aultre lettre que je vous escripts sur les difficultez que
j'ay trouvées en son mouvement, si vous voyez que M"' Rubens ne vint
sitost comme il vous mandoit, il n'y auroit poinct de danger de la luy
envoyer comme de vous, et sans en avoir charge de moy, afin qu'il
responde plus cathegoriquement sur la resolution desdictes difficultez.
Je vous envoyé toute ouverte la lettre que je luy escris, afin que
vous la lisiez et que la cachetliez avant que la luy rendre ou que la luy
envoyer. Et pour le faict de M"' de Lauson', je seraybien aise qu'il sçache
que ma boitte est encor à Paris, et puisque vous n'avez poinct eu de
conferance avec luy, vous pouvez parler de son dernier traicté comme
de chose veniie depuis peu à ma notice et à la vostre, et luy tesmoi-
gner que j'ay esté bien aise qu'il ayt trouvé moyen de faire son traicté -
à son contentement et sans le regret qu'il avoit aux médailles d'or, et
que je laisse encor à sa discrétion de retenir, s'il veult, la boitte de ce
joint un billet indépendant, qui expliquait
l'usage que Valavez devait faire de la lettre
du 2 9 janvier. C'est ce billet qui fonne le
feuillet 96 de notre manuscrit.
' Sur le président de Lauson voir les trois
tomes du recueil Peiresc-Dupuy.
' Le traité relatif à l'achat de divers ob-
jets précieux destinés à ses collections. On
sait que le président de Lauson possédait
un des plus beaux cabinets de Paris. Voir
sur ses collections le Dictionnaire des ama-
teurs français au xru' siècle par Edmond
Uonnaffé, p. i64-i66. Cet érudit donne de
fort intéressants détails sur le recueil de mé-
dailles tt formé parle prince de Croy, que le
président avait acheté (ai juin 1698) par
l'entremise de Rubens dans des circonstances
assez curieuses. 1
88 LETTRES DE PEIRESG [1625]
que j'avois mis à part ', ou de trouver bon que je la prenne, en payant
la somme convenue, soit à ceux à qui la marchandise appartenoit ou à
luy, s'il acomprins cela en son nouveau traicté dont vousdebvez ignorer
les particularitez et les apprendre de luy à celte heure que M' Rubens
sera arrivé de par de là.
Je me suis depuis résolu d'escrire audict s' de Lauson. Vous pourrez
suyvre les termes de ma lettre, et aprez l'avoir cachettée la luy rendre,
quand M' Rubens sera arrivé, si vous pouvez attendre; sinon, s'il dif-
feroit longtemps, vous la lui pourriez rendre.
Sçachez un peu de M' Rubens tous les noms, qualitez et dignitcz du
s' Présidant d'Arras dont est question, et niesme quelque chose de sa
vie, et telle qui se peult insérer en un Eloge d'honneur pour luy, que
je veux envoyer au s' Aleandro. J'en avois aultres foys prié ledict s' Ru-
bens, mais il l'a oublié; et dictes luy de vous à luy, qu'il m'obligera fort
de s'entremettre pour faire de gré à gré cet accommodement, en sorte
que je sois hors de recherche de ce costé, s'il est possible, et que je
crois bien qu'il le peult faire, s'il le veult-.
XXVI
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère ,
Je viens de recevoir vostre despesche du i 6 par le maistre de la
poste, et d'apprendre par luy mesmes que M' le P' Présidant n'a point
encores envoyé la mienne, laquelle il me fit tenir trois jours céans
' M. Bonnaffé a cité (p. i65) une con-
vention entre Lauson et Rubens au dos de
laquelle Peiresc a écrit de sa main : Traicté
des médailles du duc d'Arscol [Charles de
Groy] acheptéespar M. de Lauson, où je suit
intervenu pour un certain nombre de médailles
au mesme prix que le s' de Lauson. Peiresc
s'était réservé 38 pièces sur le lot du pré-
sident au prix proportionnel de j 00 livres
h déduire du prix total de 6,000 livres payé
par ce dernier à Rubens.
* Bibliothèque nationale, nouvelles ac-
quisitions françaises, n° 5 1 70, fol. ija. Auto-
graphe (avec sommaire en deux lignes écrit
par Valavez). Bibliothèque Méjanes , collec-
tion Peiresc, registre 111, fol. lai bis.
[16-25] À SA FAMILLE. 89
toute preste à cachetter, disant qu'il i'envoyeroit prendre d'heure à
aultre, et puis me l'a retenue deux jours chez luy, et cependant les
Trésoriers generaulx en firent hier courir une et en est passé d'aultres
de M'^de Guise, de sorte que je pourrois bien ne les envoyer plus lu
hault. Et feray cete [sic) appendice pour envoyer ce petit pacquel
que je receus hier du s' de Bonnaire de Rome pour M"" Buon de qui
il m'escript tout plein de choses sur lesquelles il fault que j'escrive au-
dict Buon , mais ce ne sçauroit estre devant ce caresme prenant. Ce-
pendant vous luy rendrez son pacquet.
J'ay esté infiniment aise de voir que vous ayiez gousté la resolution
de ma niepce laquelle va tousjours de bien en mieux et me faict dire
merveilles. Je suis très aise encor que vous ayez faict distribuer le
principal de l'affaire à M"' Durand sur le placet et attendray fort im-
patiement voz procliaines lettres du 1 7°"= pour voir qu'il aye esté
enregistré. Je vous respondray au reste avec un peu plus de loisir.
On m'escript de Rome du 3""° que le jour S' Thomas on avoit bruslé
le corps de M. Ant. de Dominis ' avec son effigie au naturel de sa
grandeur et que pour cet effect le corps avoit esté tiré de l'Eglise
S* Apostolo oii il avoit esté en depost depuis sa mort^.
Mon neveu vous avoit faict part des nouvelles plus particulières
qu'un sien compagnon d'estude luy avoit escriptes, de qui je luy feray
entretenir la correspondance pour l'exercer.
J'avois l'abrégé de l'Histoire de France de Vignier in-f° en grand
papier^ que je fis relier dernièrement, mais celuy là sera pour quelque
' Marc-Antoine de Dominis , né en 1 556 ,
dans i'iled'Arba, sur les côtes de Dalnialie,
fut évêque de Segni, puis archevêque de
Spalatro. Ayant écrit le traité De Republica
ChristiaiM, il quitta l'Italie, se réfugia en
Angleterre, oii il devint doyen de Windsor,
puis désavoua son livre et revint à Rome.
Mais comme sa conversion ne parut pas sin-
■cère, il fut enfermé au château Sa lut- Ange,
on il ne tarda pas à mourir (16a 4).
' Ces quatre lignes se retrouvent dans
une copie-mosaïque de la Méjanes men-
tionnée précédemment, à la fin de la lettre
n°XXI (p. 64, note à).
^ ' Sommaire de l'histoire des François par
Nicolas Vignier, de Bar-sur-Seine, médecin
( Paris , Sébastien Mvelle ,1579, in-fol. ). Voir
sur cet ouvrage et les autres ouvrages de
cet érudit le Manuel du. libraire (t. V, 1 ai8-
laig).
lUPlIlHCftlB SATIOKALe.
90 LETTRES DE PEIRESC [16-25]
amy. Je vouldrois bien avoir cet Epiphane que M"" Buon promet, mais
je ne crois pas qu'il le fasse ^ Le vieux cronicon est celuy que je de-
mandois, mais je le verifieray si je puis sur l'auUre pour voir s'ils sont
aussy amples l'un que l'aultre. Je chercheray en voz liasses la harangue
du s"" de Seneçay^. J'ay leu le livre du s' de Mauroy^ et le trouve bien
succinct, et bien court en plusieurs endroits importants.
Je ne puis vous resouldre des œuvres de M' de Thou que je n'aye
lettres du s'' Cardon " qui ra'escrivoit l'avoir envoyé quérir à Genève à
5o libvres, s'il est perfect. Pour les livres d'Angleterre, je n'approuve
pas trop l'intervention du s'Boswelt, parce qu'il est fort paresseux et
mensonger*. Au voyage de Madame* quelque amy pourra faire cela.
M' d'Oppede m'a retenu l'epistre du s' de Golomby '' que M' de Malerbe
m'avoit envoyée; si vous en avez quelque aultre, la pièce est bonne
à garder. Je chercheray l'érection du parlement et de la chambre pour
en dresser des mémoires à la première commodité. Et vouldrois bien
servir M' Passart* en quelque chose de meilleur. Je vous remercie
de voz extraiclz et nouvelles. Je ne vous puis rien dire en revanche si
ce n'est que les galères de Gènes qui estoient aux isles en sont parties
et s'en sont allées depuis lundy, nous laissant en plaine paix. Nous
n'avons pas icy les advis des brouilleries que vous dictes des s" de Blacon
' Buon ne le fit pas. Mais pourquoi Pei-
resc rëclamait-il un nouvel Epiphane quand
le P. Petau venait (J'en donner, trois ans au-
paravant , une édition estimée ( Opéra omnia ,
gr. et ht. , Dionys. Petavius ex veteribm libris
recensait, latine vertit, et animadversioni-
bus illustravit. Paris, i6a3, i vol. in-fol.)?
D'après le Manuel du libraire, c'est la meil-
leure édition que l'on possède des œuvres
complètes d'Epiphane.
' Gratien Bauderon , sieur de Senecè , né
en i58.3, fils de Brice Bauderon, médecin
à Paray (Saône-et-Loirc), mort en lôaS.
et père de Brice Bauderon , sieur de Senecé ,
auteur de l' Apollonfrançois , mort en 1698.
' Discours sur la vie et faits héroù/ues de
M. de la Valette, lieutenatu gênerai en Pro-
vence, et de ce qui s'est pansé dtins ledit pays,
durant son commandement , etc. par M. [Ho-
noré] de Mauroy, sieur de Verrière (Kletz,
1694, in-i").
* Sur cet imprimeur-libraire de Lyon ,
voirie recueil Peiresc-Dupuy (t. II, p. Sgi).
' Voir, sur ce personnage si défavorable-
ment jugé par Peiresc, le recueil Peiresc-
Dupuy (I, 90, 91; II. 175. 176, aa3).
' La nouvelle reine d'Angleterre.
' Sur François de Cauvigny, sieur de
Golombi, voir le recueil Peiresc-Dupuy (I,
978).
' On trouve mention du sieur Passart
dans le recueil Peiresc-Dupuy ( Il . 5 ).
[1625] À SA FAMILLE. 9t
et Brison^ Possible n'en est il rien. M'' le conseiller Boyer^, qui estoit
l'hoste de Mad'= de Crequy, me dict hier que nostre affaire ne se juge-
roitpas, etquilavoit apprins que nostre homme s'en revenoit. Je crois
que Blanc (qui est fort de ses amys) le luy ayt dict, ou possible quel-
qu'un des domestiques de ladicte dame. Il fauldra faire la guerre à
l'œuil. J'espère neantmoings que Dieu nous aydera. J'avois esté voir
cette dame à son arrivée dans la foulle, elle a rendu la visite à tous
ceux de la Grande Chambre excepté moy, je n'ay pas laissé de luy aller
dire adieu avec les aultres.
Je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
voslre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce vendredy à midy ai janvier i6a5.
Je ne pensois pas vous escrire si au long. J'ay faict rendre seure-
ment tous voz pacquets. Le conseiller d'Auterive ne m'apporta poinct
ce coup cy de lettre de M' de Gambolas ne de M' de Claret, comme
l'aullre foys, mais il me voulut récuser, et sur sa requeste fut mis
néant. Il m'en est depuis venu faire des excuses, imputant la faulte au
commandement de son père'.
XXVII
k MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère ,
M"" d'Oppede m'avoit asseuré au palais que mon pacquet estoit party
dez hier au matin; La Fagoiie* me dit hier au soir qu'il l'avoit porté à
' Voii- sur ces personnages le recaeil ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
Peiresc-Dupuy (I, Sgo, 893, etc.). silions françaises, n° 5 1 70, P 96. Autographe
^ Voir sur ce magistrat le recueil Peiresc- sans adi'esse.
Dupuy (II, 86, 160, etc.). * C'était le secrétaire du premier prési-
92 LETTIIES DE PEIRESC [1625]
midy, sans prendre l'appendice que je vous avois envoyée (où je pense
que j'avois mal datte par équivoque, car jedebvoisdatterdu 96°**), mais
hier au soir à la poste on n'en sçavoit rien, et je crois que tout n'ira
qu'aujourd'liuy. C'est pourquoy j'ay escript à M' de Lomenie pour accuser
la réception de sa lettre et pour vous donner advis de la venue de
M^ de Guise depuis hier sur le tard. 11 apporta des nouvelles de guerre
asseurée. On tient que c'est pour mettre sus sa compagnie. Vous verrez
ce que j'en escripts à M' de Lomenie, à quoy je ne sçaurois rien ad-
jouster, si ce n'est que j'avois oublié de vous dire que le s' de Beau-
champs estant tombé malade de fiebvre, la cour luy donna congé de
se faire porter chez l'huissier Artault, où il fut saigné devant hier deux
foys, et luy tira on du sang fort corrompu; sa fiebvre s'allège pourtant.
On le mit dans la chaire de feu mon oncle. On luy a neantmoins ac-
caré encor un tesmoin à ce soir là où il est. Il est si travaillé de son
esprit qu'il croit tousjours d'estre pendu et ne s'en peut taire aux mé-
decins ne aux aultres, bien que la charge ne soit pas grande et qu'il ne
l'ignore pas. M"" de Creqny ' masqua le dimanche, veille de son despart,
avec le conte de Garces-^ et aultre noblesse en bon nombre et trouvant
en quelque lieu un masque en iiabit de satyre à grande queue (qui
estoit, se dict on, le jeune Bras'), elle se voulut moquer de la queue et
accuser de bestise, ce qui fut si mal receu qu'on luy respondit tout ce
qui se pouvoit dire de plus salle et plus offensant sans que pas un de
la trouppe lit semblant de s'en formaliser bien qu'on osta le masque \
dent. Nous retrouverons plusieurs mentions
(le ce très actif personnage dans les lettres
suivantes.
' M' de Crequij en chiffres.
* Sur ce lieutenant de roi en Provence,
voir le tome III du recueil Peiresc-Dupuy,
p. 499, 436, etc.
•' Ce jevne Bras était Sextius d'Escalis-
Sabran, baron de Bras et d'Ansouis, fils du
feu premier président Marc- Antoine. Il allait
épouser, l'année d'après , Marguerite de Bran-
cas-Céreste, et se lit un homme tellement
sérieux qu'en i63o il troqua la queue de sa-
tyre contre le chaperon de premier consul
d'Aix. Il devint bientôt après capitaine-lieu-
tenant des gendarmes du maréchal de Vi-
try, le gouverneur de Provence, fut nommé
viguier de Marseille en i636, et occupa de
rechef le premier consulat d'Aix, de t6â7
à i65o.
* En chiffres, avec traduction interli-
néaire, jusqu'à l'avant-demière phrase de
la lettre.
[1625] À SA FAMILLE. 95
Voilà des bagatelles dont je ne me pêne guieres. Je vous donne le bon-
jour et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre trez aflectionné,
P.
D'Aix, ce 90 janvier iGaô '.
XKVIII
À MO\SIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère.
Ma despesche demeura en arrière à mon grand regret, par la stu-
pidité de mon homme, car elle estoit prou faicte à temps. Cependant
j'ay faict une aultre entrée dans vostre estude^, et aprez avoir manyé
toutes les liasses qui estoient au lieu designé, j'ay trouvé hors de liasse
tout au fonds la harangue de M"" de Seneçay, ensemble les mémoires de
Ribaudas, dont vous aurez la coppie cy joincte.
Les portraicts de M"" du Puy sont tous prêts, et le dessain de Gien
roullé avec. Je n'attends qu'un homme de pied qui s'en charge. La ma-
ladie de M'' de Beauchanips est fort amendée. On luy accare tousjours
quelque nouveau tesmoing, mais tout cela n'est pas grande fritture.
Il a receu des lettres de surceoy, mais je crois qu'il se resouldra de
laisser juger son affaire. A ce matin on a jugé ses objects, ce qu'il eust
peu empesçher avec ses lettres s'il eust voulu. Il est encore chez l'huys-
sier Artauld. M'"de Guise partit hier pour s'en retourner à Marseille,
ayant faict resouldre le despartement et logements de la Compagnie de
M'' de S' Ivers, attendant les mandements de M"" le Connestable qui est
encore à Gap, où Mad'' de Crequy l'est allée voir^, et disoit on au-
jourd'huy qu'il avoit commandement du Roy d'arrester le passage des
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- cabinet de travail, ou, comme on disait
sitions françaises, n° 6170, fol. 98. Auto- alors, son estude.
graphe. ' Nous avons vu que Madame de Gr^quy
' Chacun des deux frères avait donc son dtait la fille de Lesdiguières.
94 LETTRES DE PEIKESG [1625]
trouppes, qui seroit ia paix. Les galères qui estoient parties des Isles
s'allèrent mettre à S"^ Marguerite auprez du lieu où le s' Bellon se re-
tranche. Je ne sçay si c'estoit pour le grand vent, ou pour ne faire tant
d'ombrage, elles y estoient encore cez jours passez. Nous ne vous sçau-
rions dire aultre chose, et je demeure tousjours,
Monsieur mon frère,
vostre trez aifectionné frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce mardy au soir 28 janvier i6a5.
Mad'' de Cujes dict hier à M' le présidant d'Oppede qu'elle estoit
venue pour traicter de l'office de son feu mary S auquel M' de Sisteron
ne songe plus^. Je vouldrois bien que M' Viaz y voulust entendre.
Mad'= de Cujes dict à M' d'Oppede qu'elle n'avoit pas voulu traicter
de l'oflice de son mary sans le luy communiquer, et l'asseurer qu'elle
ne vouloit prendre que de sa main celuy avec qui elle en traicteroit.
Il m'a envoyé dire aujourd'huy que j'en escrivisse à M"" Viaz\ lequel de
bonne fortune s'est trouvé en ceste ville. Je i'ay fort esbranslé, et s'il
ne tenoit qu'à luy l'afTaire seroit faicte, mais c'est à sçavoir si son père
vouldra employer là 18,000 escus. J'avois parlé à M' Viaz de la part du-
dict s'' d'Oppede , mais ledict s'' d'Oppede m'a dict à ce soir qu'il n'avoit
pas d'envie d'estre allégué, tant pour ne le rendre suspect que pour
ne donner de la jalousie au lieutenant Valbelle qui pretendroit le pre-
mier refus pour ses enfans.
' Véronique Russan, dame on partie de (|uitta son couvent pour épouser en 1616
Rousset, était veuve de Gaspard de Glan- Marguerite Félix de la Reyarde. Leur (ils
devès, sieur de Cujes, qui avait été reçu Charles joua un rôle considérable dans les
conseiller au parlement en iSgg. troubles de la Fronde à Marseille.
* Toussaint de Glandevès siégea de 1 607 ' Bnithazar de Vias, ami et ])arent de
à i648. Outre le défunt qui vient d'être Peiresc. Sur Balthazar, voir les trois tomes
mentionné, ce prélat avait cinq frères dont du recueil Peiresc-Dupuy. Voir encore sur
l'aîné était Théocrène (a/jos Théodule) de le père du poète, cité un peu plus loin,
Glandevès. Trois autres étaient chevaliers et sur toute la famille Vias , le fascicule VI
de Malte et le dernier (Jean-Louis-Antoine), des Correspondants de Peiresc (Marseille,
d'abord chanoine de Saint-Victor à Marseille , 1 883 ).
[1625] À SA FAMILLE. 95
Ledict s' Viaz m'a dict que le s'' de Glandeves luy dicl environ 3 se-
maines y a que son frère faisoit dessein d'aller en cour pour cet office ,
et que luy se disposoit de l'accompagner, mais qu'ils n'estoient pas
encores du tout bien résolus, et qu'il se pourroit bien faire qu'ils en
traictassent , auquel cas ils luy en parleroient.
Ms"' de Guise a achepté la maison de feiie Mad'= de Gastellane pour
2 1,000 libvres^ et dict on qu'il y veult despendre loo mille libvres
en bastiments et jardinages, se dict il. 11 va tous les soirs en masque
et dimanche dernier en cette ville il envoya les violions à Mad"" de
Paule^.
M'' Guittard aura donné advis de la boutade de Messieurs des
Comptes qui avoient voulu faire les mauvais contre luy, et avoient dé-
crété prinse de corps, mais il se présenta à eux leurs bureaux assem-
blez, et leur fit grande honte. J'avois oublié de vous en advertir, mais
ce seroit un trop long discours à escrire. C'estoit l'advocat gênerai Tho-
massin^ qui s'estoit picqué de quelques discours et tesmoignages de
sentiment de ses mespris.
Je n'ay encores peu avoir la datte précise et voir les lettres d'esta-
blissement de la Cour des Comptes; je l'espère cette semaine.
J'attends impatiement des nouvelles de l'enregistration de la Com-
mission de M"" Durand au principal et prie à Dieu qu'il bénisse cette
bonne et innocente entreprinse.
Je vous envoyé un pacquet de Vernier avec l'empreinte pour le reca-
chetter. Quand vous l'aurez veu et d'au! très, s'ils vous en tombent en
main, il n'est poinct inutile de sçavoir les affaires de cez canaille [sic).
J'auray soing de l'affaire du s' de Lasset, vous en pouvez asseurer
M. le P. de C.
' L'auteur des /?Mes f^Mia; ne dit rien de conseiller (i6i/i) et président h mortier,
cette maison. J'ai eu vain interrogé sur i'hô- ( 1 63 s ).
tel de Gastellane ceux de mes amis qui con- ^ A la date de cette lettre, deux frères
naissent le mieux l'histoire de la ville d'Aix. Thomassin étaient avocats généraux, l'un,
^ Probablement Victoire de Porcelet Fos , Jean-Étienne , au parlement , l'autre , Joseph,
seconde femme de Louis de Paule , qui fut à la Coui- des comptes. Ils étaient fils du
successivement procureur général (i6ii), conseiller Jean- André.
96 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Nous attendions dez hier voz lettres du xvii; mais puisqu'elles tardent
tant je ne l'attends (sic) plus qu'avec celles du 2 i , c'est à dire ven-
dredy ou samedy au plus tost'.
XXIX
\ MO^SIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
UËNTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROI,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'aurois une infinité de choses à vous escrire, mais vous m'en excu-
serez pour à cette heure à cause que je ne suis guieres bien faict; je
m'enrumay tout le jour d'hier à Sainte Clere pour assister à la messe
nouvelle d'un filz de Maixe Jaubert, premier consul de Rians, qui
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 99. Auto-
graphe. I^'adresse manque. On trouve au
fol. 10 1 une letti-e trop peu intéressante
pour être reproduite en entier. J'en repro-
duirai seulement le sommaire et de courts
passages. Voici d'abord le sommaire de la
main de Valavez : trAix, 169 5, 3o janvier.
Mon frère. Donner la relation de Fra Paolo
à M' Rubens. En avoir en françois. L'autheur
est faulsaire.i La lettre débute ainsi : cNous
receusmes hier au matin vostre despesche
du vingt-quatriesme de janvier avec des
lettres de Monsieur Pelletier du vingt-cin-
quiesme, le tout renvoyé de Marseille où Ton
nous dict qu'un courrier de Monsieur l'avoit
pourté le jour précèdent, qui est ime mer-
veilleuse diligence . . . ?> On lit un peu jilus
loin, à propos d'une lettre de M' du Puy
du 98 : tr lequel j'ay remercié des jielits
livrets d'Angleterre et de la collation véni-
tienne de Fra Paule dont vous pouvez don-
ner l'exemplaire italien à M' Rubens comme
il vous plaira , car j'en ay recouvré ung aultrc
de Lion qui est en fin papier comme celuy là ,
mais je n'en ay poinct veu de ceulx qui sont
en françois. On m'escript de Rome qu'il s'y
en est veu quelques ungs qu'on y trouve
de grandes faucettez aussy bien qu'au livre
du Concilie et que l'autheur estoit tenu pour
un homme qui ne croyoit ne à Dieu ne au
diable. Je m'en rapporte. Mon nepveu attend
son Isocrate en bonne dévotion.* Voici le
post-scripliim mis au dos de la lettre et qui
est autograjjbe , le reste ét;int de la main d'un
secrétaire : rVoz despesches du 1 7 et 91
viennent d'arriver, mais je n'ay pas de moyen
de les lire, et j'envoye ce supplément au
pacquet d'hier au soir qui s'en va seulement
l)artir. Je n'ay pas veu le prieur de Mous-
tiers et ne sçay si c'est luy ou si les a en-
voyées, n me faut aller à raudiancc.i La
lettre est ainsi datée de la main de Peiresc :
-D'Aix, ce jeudy matin 3o janvier iCgS.»
[1625] À SA FAMILLE. 97
vouloit que je fusse le parrain et ma tante d'Orves la marraine. Et il
(aisoit un si grand vent et si impétueux que nous ne nous en pouvions
pas delTendre au plus proll'ond de l'église. J'en ay eu cette nuict un
accez de fiebvre qui eust esté accompagné de ma suppression d'urine
sans un grand hasard qui m'a esveillé une heure devant, et à ce matin
une joiie toute enflée, mais j'cspere que ce ne sera rien. Je n'ay pas
laissé d'entrer'; d est vray que ça esté par force pour ne faire chaumer
la Compagnie aux procez entamez avec moy et pour m'empescher de
travailler au logis. Cela me servira d'excuse envers Monsieur de Lo-
menie et Monsieur de la Ville aux Clercs^ pour ce coup cy, auquel
vous direz que Marroc m'a dict aujourd'huy au palais qu'on luy a faict
une nouvelle communication de tout le procez. Et que M' le conseiller
Guerin est mort à ce matin ^. On fera ses funeradles aprez demain.
M' Olivier faict la semonce*. M'' Venel, doyen de la Tournelle ^ re-
viendra en sa place dans la Grande Chambre durant le restant de cette
année et deux aultres consécutives. M'' de Colongue descendra des en-
questes en la Tournelle". Et à la Saint Remy M'' Flotte '' et M'' de Lam-
bert^ qui sont à cette heure du nombre desxn, viendront à la Grande
Qiambre de leur plain droictà la place du s"" deCauvet'-'et dus'Perier'",
(jui aura achevé ses deux ans et sera obligé d'aller servir à la Tour-
' GVst-à-dire d'assister à l'audience du
l^arleiiieut.
^ On sait que c'était là le père et ie (ils
et qu'une é{jale amitié liait l'un et l'autre à
Peiresc.
^ Alexandre de Guérin du Castoirt,
pourvu d'un oflice de conseiller en 1 687, était
père de Pierre, procureur général au Parle-
ment, puis président aux Comptes, et de
Charles, qui lui succéda comme conseiller.
* Le grand ami de Peiresc, Pierre Olivier
ou Olivari , si souvent mentionné en nos pré-
cédents volumes.
' Jean Venel, leçu conseiller en 1699,
dont le fils fut maître des requêtes de la
reine , et la belle-fille sous-gouvernante des
enfants de France.
" Scipion de Foresta Collongue, reçu en
1G21 . A Aix, il était d'usage que les jeunes
conseillers fissent d'abord partie de la
chambre des enquêtes, avant de descendre
à la Tournelle, qui siégeait à l'étage infé-
rieur.
' Jean-Augustin de Flotte , reçu en 1 6o5.
' Raimond de Mainier Lambert , reçu en
1607.
" Cauvet , baron de Trelz , reçu conseiller
en 161 G.
'° Julien de PérierClumans.reçuen i5;)(j,
mourut doyen du parlement.
98 LETTRES DE PEIRESG [1625]
nelle, tous les autres demeurants de leur droict à la Grande Chambre.
Vous aurez sceu l'arrest de Bordeaux pour ledict s'' de Cauvet, qui pour
garantir la teste de son fdz roulante sur le bureau aprez six opinions
de mort, déclara qu'il n'empeschoit plus l'accomplissement du mariage
de son filz lequel print acte de cette déclaration, à laquelle il adjousta
la sienne que la demoiselle estoit sa femme, sur quoy il fut ordonné
qu'il l'espouseroit, aultrement qu'il seroit procédé contre luy comme
contre criminel convaincu de rapt^ Et aussytost le cardinal de Sourdis
les espousa luy mesmes de nouveau en tant que de besoing". Le père
présenta le lendemain une grande requeste pour estre receu à desad-
voùer son consentement dont il fut deboutté. Le fdz s'en est venu à
l'advance.
Vous verrez la despesche que je vous envoyé des propriétaires d'Ieres ;
aprez l'avoir veiie, je leur ay escript que je ne trouvois pas mauvais
qu'ils se monstrassent prêts à faire la guerre, mais que je ne trouvois
pas bon l'exclusion d'un accommodement moings desadvantageux.
Rua est encores en Avignon. J'attends impatiement son retour à Mar-
seille pour voir de le faire acquitter de sa promesse afin de vous se-
courir.
Le fruittier est passé; mon père luy lit rescription sur le rentier de
Beaugentier, lequel le paya aussy tost et vint hier apporter à mon père
les 27 escus de reste de la rente de Pasques, avec des fruicts du Prieur
qui ne vauldroient pas l'envoyer à Paris, et des marcottes que nous
envoyerons avec celles de Marseille et avec les figuiers. Vous verrez la
lettre du Prieur, et la bonne nouvelle de la résurrection du Rosier de
Hollande et de l'anticipation des Ranoncules et Tulipes, qui me faict
bien apprebender les dernieis froids.
' J'ai vainement fait rechercher aux Ar- ' François d'Escoubleau de Sourdis, car-
chives dëoarlemenlaies de la Gironde l'arrêt dinal archevêque de Bordeaux, a dëjà dté
en question. La série des registres du par- nientionnd une fois dans le tome I" du re-
lenient de Bordeaux est niallieureusenient cueil Pciresc-Dupuy (p. /i 9) et plusieurs fois
interrompue pour l'époque où nous place la dans notre tome V (I^ellres h D. Guilleniin ,
lettre de Peiresc. pnssim \
|1625] À SA FAMILLE. 99
Mon cousin d'Orves a eu sentence favoiable sur le jugement de sa
demande en exécution do l'ouverture de son fideicomniis. Il s'ex-
cuse que cela a retardé son voyage de la cour au(juci je ni'estois at-
tendu pour luy confier les loo escus du s'' Taveniier que j'avois faict
changer en pistolcs d'Espagne afin d'espargner le droicl de remise;
mais ayant veu le danger des chemins de|)uis le bruict que le Mon-
telymar ' avoit esté failly, j'ay mieux aymé prendre lettre de change de
M"" Signier laquelle je vous envoyé, vous priant de la luy faire tenir.
On nous dict que Madame de Rohan, s'en retournant d'Avignon à Cas-
tres, faillit d'estre altraj)ée avec quinze mille pistoles qu'elle a touchées,
se dict on, en Avignon. M'' Signier désire avoir de la vaisselle d'argent
blanche, c'est à dire Bassin, Ayguiere, Sallieres, Flambeaux, et voul-
droit sçavoir à l'advance combien elle se vend ; vous luy pourrez mander
combien le marc et à peu prez de combien de marcs seront chascune
desdictes pièces à peu prez, tant les plus fortes et les plus légères que
les médiocres. Le filz de M"^ le conseiller Tlioron arriva hier fort sain et
gaillard -, et print la peine de me venir voir en arrivant pour me rendre
une lettre de Monsieur le conseiller son père la plus honncste du monde ;
à ce malin il est entré au palais et s'en est venu salifier Mess" de la
Grande Chambre auxquels il a rendu une lettre dudict sieur conseiller
Thoron son père à la Compagnie, laquelle s'en est teniie fort honnorée,
et aprez des compliments réciproques adjoustez de bouche tant par le-
dict s'' filz que par M'' le ?■■ Présidant, M'" Boyer a esté chargé do porter
cette lettre aux aultres chambres. Je pcnsois ne vous escrire qu'un
mot, et puis je me suis laissé emporter, mais je finiray sans passer
plus oultre, demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et alfectionné froro et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce luiidy au soir 3 febvn'er iGaS.
' C'esl-ii-(liro la ville de Monléliinar dont le père avait étd reçu conseiller en 1 588,
(Drôme). fut reçu lui-inùine en i6--j3, et se innria l'an
' Jean-Antoine de Thoron Artignosc , d'après avec Elisabeth de Bouquin.
i3.
100 LETTRES DE PEIRESC [1625]
M' le conseiller Thoron lilz est party après disner en posle |)our
aller à Marseille. Le filz du baron de Cauvet y est allé aussy pour voir
Ms' nostre Gouverneur'.
On avoit dict que ceux des galères de Gènes qui estoient à Sainte
Marguerite sont allez et venus faire leur dévotion diverses foys dans
S' Honoré de Lyrins - dont on a laict plainte. On disoit (|u"iis es-
toient revenus aux isles d'Ieres, je ne sçay encores si cela sera bien
vray. J'ay enfin faict coppier voz plans de Ribaudas, et vous en envoyé
lacoppie, ayant retenu l'original pour ne le bazarder par cez mauvais
temps, et si celuy cy se gaste ou se perd, il n'y aura pas tant de regret.
Il ne se trouve poinct de prevancbe blancbe dans les jardins de ce
païs, le s"" Picbenat de Marseille ne sçait que c'est. Un appoticaire du-
dict lieu a promis à M'' de Bourgoigne de leur en faire avoir du terroir,
quand la saison sera qu'elles lleurissent, car sans cela il auroit peine
de la recognoistre, de la bleiic ou violette. Il dict qu'il s'en trouve au
Sallon, nous tascherons d'en recouvrer d'un costé ou d'aultre^.
XXX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CIMMBRE DU ROY,
À PAIUS.
Monsieur mon frère ,
Je vous advertis dernièrement de la réception de voz despesches du 17
et 2 1 du passé. J'ay depuis veu M'' le Prieur de Moustiers \ lequel je
On sait que c'était le duc de Guise. mandé par Peiresc : rBassins les nidindies.
Voir sur ces diverses Jocaiités le recueil 6 marcs; médiocres, 8 ; les plus [«aux , 1 o.
Poirosc-Dupuy où elles sont si souvent nien- Aiguières : les médiocres, .3 ; les helles, 4 ;
tionnées (passiin. ) salières médiocres avec les rouleaux : la
bibliothèque nationale, nouvelles acqui- pièce, 9; les belles, 9 1 '9 ; flambeaux mo-
silions françaises, n° 5170, fol. 109. Auto- diocres, 3; les beaux, à.T
graphe. Au dos de la lettre, Valavcz a " Le prieur de Moustiers (Basses-Alpes)
inscrit le prix des pièces daigenterie de- a tté déjà uientionné dans le tome précédent.
[16'25J A SA FAMILLE. 101
trouvay un peu en bredouille sur la pei'plexité des paroles où il estoit
eiigaigé de part et d'aultre touchant cez deputations. Il me fit enfin
l'ouverture d'une depulation surabondante d'un tiers tant de l'un que
de l'aultre ordre, afin de donner place au cousin Aguillenqui, ce que
j'ay fort approuvé, et crois qu'il ne tiendra qu'à Mess" d'Aix et de Sis-
leron de le vouloir, car puisqu'ils ont les suffrages à leur disposition
ils en viendront bien aisément à bout, et puisque le fonds y est estably
la chose ne sera ])as de si dure digestion. Car à vous dire la vérité,
plus je pensois à la déclaration qu'on vouloit avoir du pauvre prieur
de Roumoules, plus je la trouvois incivile et desraisonable. En sorte
que quand c'eust esté pour m'en advantager moy mesmes en ma per-
sonne, j'aurois eu honte, non seulement de la luy demander, mais de
l'accepter quand il me l'eust offerte de gayetté de cœur, voyant que
c'estoit sa ruine, et se sacrifier pour ses amys. N'y ayant nulle appa-
rance qu'il y puisse jamais revenir, s'il pert cette occasion qu'il a si
chèrement acheptée. Mon cousin Aguillenqui sçait bien que quand je
l'ay peu servir luy elles siens, je ne me suis pas espargné comme je
continueray de faire à l'advenir, mais en cela j'aymerois aultant qu'il
m'eust dict qu'il avoit besoing d'un œuil du prieur de Roumoules pour
bastir sa fortune, et qu'il me prioit de l'arracher pour le luy donner'.
Or est il que je n'aurois pas moings de honte de l'une que de l'aultre
demande. S'il s'en fust advisé de meilleure heure, et avant que ledict
prieur de Roumoules eust traicté et faict conclurre son affaire, il eusl
esté trez juste de demander qu'il s'abstint d'y prétendre en concurrance
avec mon cousin, mais aprez les choses faictes, c'est trop à mon juge-
ment. Je seray bien ayse que vous le disiez à mon cousin de ma part
afin qu'il ne trouve pas mauvais si je n'ay voulu dire absolument au
pauvre prieur qu'il s'allast noyer pour faire les affaires d'aultruy.
Si mon cousin avoit le mesme advantage de son costé, et qu'aprez
' LVnergie de l'expression employée lions de famille. Toute la lettre, du reste,
par Peiresc est bien digne d'un cœur est très belle et reflète avec vivacilë les
que l'injustice révolta toujours et qui ne plus nobles sentiments,
sacrifia jamais le devoir a des considéra-
102 LETTRES DE PEIRESC * [1625]
avoir par un long travail obtenu ung semblable eniploy, il se présen-
tas! quelqu'un aultre qui fust de qualité préférable à luy en mon en-
(Iroict, soit pour la recommandation des grands qui ont droict de me
commander absolument, ou pour faire des aflaircs de nostre maison,
par exemple si à cette condition on nous olfroit de faire assouppir noz
procez, ou quelque mariage fort advanlageux à mon neveu', luy ne
prcndroil pas plaisir que je me voulusse prevalloir du droict de nostre
parenté, et du pouvoir qu'il me peult avoir laissé sur luy de sa coui-
toisie, afin de luy ruiner sa fortune desja faicte apparement. C'est
pourquoy il ne doibt pas trouver estrange que les plus grandes obli-
gations que j'ay de le servir luy plustost que le prieur, n' ayent pas j)eu
me porter à me despartir de ma parolle etadsistance innocente, en fa-
veur d'une créature de nostre maison-, pour luy faire céder son droict
acquis et se précipiter dans une certaine ruine. Car de le repaistre d'es-
pérances pour la prochaine desputalion, c'est le payer d'une monnoie
certainement faulse, parce qu'il n'est pas possible d'en venir à bouit
contre touts ordres et règlements. Et puis c'est chose où il ne peult
pas prétendre de son chef et pour la qualité de sa personne comme
mon cousin, ains seulement du chef de la grâce de ses amys qui sont
présentement en charge, et qui peuvent n'y estre plus lors, ou avoir
changé d'advis pour aultres interests. Je vous en ay voulu escrire mon
sentiment au long, afin que vous ne le trouviez pas niauvais vous
mesnies, puisque vous vous estiez laissé emporter à la prière de mon
cousin. M'asseurant que vous m'en excuserez l'un et l'aultre comme je
vous en prie, et sur ce je demeureray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné serviteur,
DE PEinESC.
D'ALx, ce 3 fcbvrier 1620'.
Claude de Fabri, le futur marquis de protégf? par la maison de Fahri, qui, en
"18ns. ^ échange de son dévouement, lui avait donné
Nous avons vu dans notre toina V que toute son assistance.
Denis Guillemin avait été, dès son enfance, ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
[16-25J
A SA FAMILLE.
103
XXXI
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère,
J'ay receu lettre de change de Bordeaux de 1200 libvres que je
n'attendois quasi plus, lesquelles me sont venues bien à propos, pour
r'empiacer la partie de Tavernier qui s'estoit confondue à ma Paulette'
et à l'affaire de ma niepce^, et pour payer Buon, et les exemplaires
de Gramoisy plus pressants^, pour à quoy prourvoir j'ay prins lettres
de change de M'" Signier aux sieurs Lumaga, lesquelles je vous envoyé
et lesquelles vous pourrez distribuer encores que je n'aye pas le loisir
pour à cette heure de leur escrire. S'il fault comme je pense qu'il
i'anldra plus grand nombre d'exemplaires, Mess"^ Lumaga payeront sur
la lettre de crédit ce que vous trouverez bon, et je trouveray moyen
de le rendre icy à M' Signier lequel s'est payé par ce moyen des four-
nitures qu'il avoit payées ou faict payer pour moy à Rome et à Venise
et Gènes. Le restant a esté encores bien peu de chose pour le voyage
de M"' Fauchier et de mon solliciteur*, que j'avois mangé plusieurs foys.
Encores suis je reliquateur des cent escus du cousin de Chavary qui
sont mangez de bien plus longue main. Dieu nous donnera quelques
moyens un jour, s'il luy plaict.
Au surplus ma niepce est tousjours en Irez bonne humeur. Je luy
envoyé souvent des raffraischissenients; elle est contente tout ce qui se
peult, dont nous avons lieu à loiier Dieu. Le cousin d'Orves m'a dict
silions françaises, n° 5170, fol. ioh. Auto-
graphe. Valavez a ainsi n'sumé, au dos
(le la ietlrc, son contenu : Sur la prétendue
deputatioit du cousin ÀguiUenqui et le désiste-
ment du jjrieur de /?owio«/(sic).
' I.e payement de l'impôt pn'levd sur les
ciiarges de judicature et perçu pour la pre-
mière l'ois en i6o4.
■ Peiresc, eu bon oncle, avait payé les
frais du sdjour de Claire de Fabri chez les
religieuses déjà mentionnées.
^ Comme nous l'explique le sommaire
analytique inscrit par Valavez au dos de
la lotire, il s'agit là des (rexeniplaires des
œuvres de M. du Vair»i.
' On payait donc les solliciteurs , quand
on avait un procès, comme on payait les
procureurs et les avocats.
lO/i LETTRES DE PEIRESC [1625]
sans y penser que par l'adresse de quelque sien aniy il avoit traicté de
ses lettres patentes pour les penes^ municipaux avec La Faye, le secré-
taire son compagnon, moyennant cinquante pistoles, et c'est ce qui a
rompu son voyage de la Cour.
Je prie à Dieu qu'il l'obtienne sans aultre peine comme il désire, et
comme luy promettent ces gents altérez et inconsiderez. M*" Seguiran-
le présidant faisoit fort le renchery sur le prix de l'office de Thresorier,
mais enfin il s'est laissé vaincre et sans les amourettes qui tiennent en-
cor icy son second fdz, il seroit party pour aller en Cour faire son
Traicté et doibt partir, se dict il, vendredy prochain. 11 dict que le
père Seguiran avoit eu parolle et promesse de Mess" les Ministres
qu'il en auroit un pour le prix que le Roy en recevoit, et estime
que cela luy fera obtenir quelque rabais ou gratification au dessoubs des
5o mille libvres. C'est tout ce que je vous puis dire sur ce subgect, et
que vous pourrez mesnager, attendant que j'aye moyen d'escrire à
M"" Passart à qui je vous prie de faire mes trez humbles recommanda-
tions. Et je demeureray tousjours,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et alTectionné serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce lundy au soir 3 febvrier i6a5 \
' 11 ne semble pas possible de lire auli-e-
ineiit quo prncs ou p"iii!.i.
'^ La famille du président Seg;uiran élail
Ibrt nombreuse, comme on le verra dans
les pages suivantes.
Bibliolbèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. io5. Auto-
grapbe. Suit (fol. 106) un post-scriptum
tout entier rédigé en caractères secrets.
Voici la traduction des premières phrases et
de la dernière : rrLe prieur de Moustiers me
dict quo M' Dembault avoit monstre à Bigot
toutes les lettres de M' d'Oppede touchant
iVr de Sisteron et qu'en sa présence mesmes
il ne s'estoil jias peu tenir de luy en prier
comme d'une chose gastée par les remons-
trances de la cour ou <lu clies (\wur le chef,
en supposant une faute du chiffre). Ce n'est
pas d'aujourd'huy qu'il est en cette bonne
coustume dont il trouvera un jour possible
quelque payement lorsqu'il y jjciisera le
moings. Car Dieu ne prend pas plaisir h
cez procédures. . . n — irOn nous faict icy
grande feste d'un livre de xx feuilles sur
la mort du présidant Janiu.^ — La lettre
est sans adresse. Sur l'enveloppe Peiresc
a mis ces deux mots : Affaires domes-
tiques.
I625J
A SA FAMILLE.
105
XXXll
À MONSiELR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS,
À L'KSCOLLE s'gERSIAIN, CHEZ M' GAIGNY.
Monsieur mou IVere,
J'escrivis Jiior au soir en me couchant aux sieurs Buon et Tavernier
pour accompagner leurs lettres de change \et avois oublié de vous re-
mercier de l'Epiphane comme je faicts maintenant, dont l'acquisition
m'a esté fort agréable. Je rechercheray soigneusement les papiers que
vous nie demandez pour leres. Je pense qu'il y en a quelque chose d'en-
registré en nostre pai-lement que je prendray. Madame de Chastueil -
estoil à sa bastide, mais son pacquet luy lut eyvoyé par un des siens
qui l'alloit trouver.
Nous attendrons les grefles des Rennetles, mais je crois que vous y
en adjousterez des Galleville; M"" de la Baroderie^ vous en indiquera
des bonnes ou M" Lucas, et M'' Le Tanneur.
Grisolles a esté bien colère contre son homme. Nous verrons les bas
à la Malheibe ■ qui me seront beaucoup plus propres que les calçons,
parce que vous sçavez qu'avec mes emorroides, je ne puis souffrir rien
qui me touche en cet endroit là. Et si le sieur Knea^ ne me les emporte
' On sait que Buon fournissait k Pciresc
li's livros (!t Tavornior Jps estampes. Voir le
recueil Peiresc-Dupuy, passiin.
^ Françoise Cailenet de Lamanon, fille
(l'Antoine et de Jeanne de Crapone, l'pouse
de Louis ("inllnup, cosei{[iieur de (iliasleuil,
lut la nièi'C du solitaire du mont Liban. Voir
Notice généalogique sur la famille de Gataup
par le nianpiis de Boisgelin, dans le fasoi-
ctde XVII des Correspondants de Peiresc
(Digne, t8()o, p. 45).
' Nous avons déjà rencontré ce " genlii-
homnie ordinaire de la chambre du roi'»
qui était (rinicudant des jardins de Sa Ma-
jest(i aux TuileriesB.
* Jules ()uiclierat {Histoire du costume en
France) ne fait aucune mention des ffbas à
la Alalherbeii.
' L? sieur Lnea, que nous retrouverons
souvent, était un médecin italien qui semble
avoir eu plus de savoir-faire que de savoir.
H ne léussit jias, malgré ses promesses, ii
guérir Peiresc qui , pendant ])lusieui-s mois,
lui donna le vivre et le couvert.
lUPmHSRIS XATIOlIlLt
10C LETTRES DE PEIRESC [1625]
du tout, l'usage de tels calçons ne nie pourroit guieres servir. Toute-
foys puisqu'ils sont acheptez, il fauldra essayer et je deaieureray.
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce h febvrier au matin 1626 '.
XXXIH
À MONSIKUR, MONSIEUR DE VALAVIÎZ,
GENTILHOMME OilOINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay à ce matin receu voz deux despesches du quatriesme et sep-
tiesme de ce mois et ay fait rendre à leur adresse toutes les lettres de
voz amis mesme celle de Monsieur le présidant Seguiran, et celle de
M^'Thoron à qui je la suis allé bailler à mains propres chez luy à l'issue
du pallais, car son voiage de Marseille et ses fréquentes promenades à
sa Bastide ne m'avoient jusques à ceste heure donné le bien et con-
tentement de le salluer chez luy jusques à ceste heure despuis son re-
tour. Vous aurez icy sa responcc et la mienne à M"" le conseiller Tlioron,
son père, et celles de M' Astier et de mon cousin de Meaux, M"^ Giiit-
tard estant allé à Marseille cejourd'huy, où j'ay envoyé celle de Mon-
sieur Vias.
Nous avons esté infinimant aises M' de Gallas mon père, M' Astier
et moy de la bonne nouvelle que vous nous avez donné tant de la
remission des sacs du gros procez du Marquis d'Oraison par devers
M"" Durand que de ce que nous avons retiré noz contredicts et adver-
tissemans de la main de M'' Galland.
' Bibliollièque nationale, nouvelles acqui- raclères secrets dont voici les premiers mots:
sitioiis françaises, 5 i70,fol. 107. Aulograplie «M' Guillard sVsl laissé entendre que le
suivi (fol. 108) d'un post-scriptum en ca- partisan de l'edict des tiTSoriers . . . «
|i6-251 À SA FAMILLE. 107
Le bonlioinmo ' a eslé fort inconiinodé cez jours passez pour ung
bien petit desordre, ayant voulu contre mon advis quitter de fort bon
vin vicillzet tort innocent pour se mettre au nouveau qui estoit encores
doux comme moust et qui luy desvoya son ventre dans moings de deux
ou trois jours dont s'ensuyvirent divers maux et inconveniants, car la
fréquente suppuration du bassin luy fit quelque petite excoriation aux
fesses qui l'empesche maintenant de pouvoir demeurer assis à son aise
et luy donna unjj peu de fiebvre, laquelle n'estoict poinct sans chaleur
extraordinaire et la chaleur luy list alfecter de se descouvrir pour
prendre du irais sans la modération requise, ce qui luy a donné de
ressentiment de goutte aux bras et aux mains qui se va communiquant
aux genoux, mais Dieu mercy il se remet fort bien et commance à re-
couvrer le goust, le repos et l'embonpoinct.
C'est la dernière obligation que nous eusmes à ces maulvaises femmes
qui s'en sont retournées chez elles à S' Maxemin depuis le landemain
du joudy gras, lesquelles avant que partir, me voulurent donner ce
coup de pied qu'elles me gardoient, ayant dict et faict accroire faulce-
mant à mon père que le vin vieill que je luy faisois boire ne valloit
rien et que quand on en gardoit du soir au matin il debvenoit plus
noir que de l'ancre et tout tourné, voire que dans demy heure il se
gastoit. Sur quoy il ne leur feust pas difficile de luy persuader d'en
faire mettre ung aultre en perce qui seroit bien meilleur venant de
leur main. J'en fis tant de bruict que je peus prévoyant bien le mal que
cella feroit et sçachant trez bien que le vin vieill estoit extrêmement
bon et qu'il se conservoit perfectement bien du soir au matin, car j'en
goustois tous les matins de cclluy du soir, mais je ne peuz jamais estre
escouté jusques à ce que le mal feust venu et Ihors mon père se remit
fort facillement au vin vieilz que j'avois tousjours continué de boirre.
Nous eusmes céans le iundy ensuyvant une bonne femme de Marseille
nommée donne Jannote Fauchiere que nous tenons de la; main de ma-
dame Bourgoigne; elle a esté jusques à ceste heure fort bien adsistée
' G'esl-à-dire le vieillard, R. de Fabri.
108 LETTRES DE PEIRESC [10-25]
et secondée par Mad""*^ de Lombard à cause de ceste dernière reciieulle,
ce qui a faict cesser tout le rejjret que mon père eust peu concepvoir
de n'cslre pas si bien servy pendant labsance de ces l'emmes comme
du temps qu elles y estoyent, car elles se vantoient en partant que cella
arriveroit. Dieu nous donnera la grâce de faire nostre debvoir sans
leur aide.
J'ay esté infiniment ayse de l'Iieureuse arrivée de M"" Huberis et des
occasions (jue vous avez prinses de luy rendre (pielque petit tesmoiniage
de service ou de bonne volonté. Quand vous en auriez faict une fols
aultant en ma persorme propre, vous ne m'eussiez pas tant peu oubli-
ger comme envers hiy. J'ay un grand regret de ne luy pouvoir escripre
pour ce coup, mais je compte tant en sa courtoisie qu'il excusera mon
- infirmité et une fâcheuse delhiction que j'ay sur la mâchoire gauche,
laquelle s'est renouvelléc Ihorsque je pensois en estre bien guery.
Au surplus ne craignez pas que M'' de Lauson me praigne sitost au
mot'; il est trop courtois et trop hounestc et cella seroit trop contraire
aux convantions qu'il a signées de sa main, et puis quand il le feroit,
puisque je l'ay mis à son arbitrage, je n'en aurois point de regret,
estant de la quallité dont il est et m'ayant tesmoigné la bienvueillance
qu'il m'a tesraoignée tousjours. Je pense bien qu'il seroit nécessaire
que vous fairiez renvoyer à M' Hubcns la bouette dont est question en
estât aliin qu'il en puisse mieux parler et s'il avoit envie luy mesmes
de le retenir parce qu'il a acquis la (leur du cabinet du duc d'Arscot,
jrt le remelz fort franchement à son arbitrage et disposition et pen-
serois luy estre grandemant obligé s'il l'avoyl retenue ou tout ou telle
partie qu'il lez vouldroit choisir sur tout le contenu de ladicte bouëtte.
Je suis bien ayse que vostre homme ^ ayl entreprins de transcrire
pour Monsieur de Lomenic le livre du pi-ocez de Provence que -Mon-
sieur Marescol luy avoit mis en main. Il n'est pas de besoing que vous
vous mecterez en peine de m'en retenir une coppie parce que j'en ay
' Au sujet de la collection de moiînaies * Votre domestique. INous avons dëjà vu
achetée par l'intermédiaire de Rubeiis et que Vhotnme servait souvent de secrétaire à
dont il a été déjà luit mention. son maître.
[1G25] À SA FAMILLK. 1()<.I
une que je fis faire dez l'année six cens douze. La plaincle que je laisois
de M"" Marescot pour ce regard n'estoit pas qu'il m'eust i-elFusé de me
le prester, ains de ce qu'il me l'avoit donné en pur don au voiage de
l'assemblée des nottables de son propre mouvement, oyant et estipulant
pour moy l'eu M"" le Garde des seaux du Vair et fort bonne com-
pagnie, ensuitte de quoy il m'avoit envoyé le livre dez qu'il l'eust
arrivé à Paris avec de belles parolles pour m'inviter à le garder dans
mon cabinet pour l'amour de luy. Et quelque temps aprez il m'en-
voya prier de le luy prester rien que pour un jour, disoit-il, pour
l'aire voir au présidant Blamenil' les armoiries qui y sont painctes du
sieur Baillet dont il avoit espousé l'Iieritiere '^ et depuis Hors oncques
plus je ne sceus reavoir mon livre, à quoy ce n'est pas tant grand
regret à cause que j'en ay une bonne coppie tout au long.
Je suis bien aise que vous ayiez recouvré le Verulamius de Ventis''
que je n'avois peu avoir despuis ung exemplaire ou deux que j'avois
donné à des amys et que vous ayez aussy ictrouvé à Paris l'Instauratio
magna* parce que je n'en avois plus, mais pour ce moyne Eadmeius
de M' Selden ^, j'en ay ung que M' Bignon m'achetta, l'année passée,
' Nicolas Potier de Binncmesnil dtait pré-
sident à nioi-lier dejmis 1578. 11 se montra
fidèle royaliste pendant la Ligue et pendant
la régence de Marie deMédicis, qui le lit son
chancelier. 11 mourut en i635, âgé de
qualro-vingt-dix-neul' ans.
' N. Potier de Blancmesnil avait épousé
Isabeau Baillet, inie des trois filles du pré-
sident nen(; Baillet qui, faute de postérité
masculine, portèrent l'héritage de cette
vieille famille parlementaire, et noianunent
les terres de Sceaux et de Tresmes, dans les
familles de Thou et Potier. Les armes de
Baillet étaient d'azur à une bande d'argent
accostée de deux anq)hisbcnes ou dragons
ailés d'or.
' L7/i«tori'a ventorum, par le chancelier
Bacon, avait été publiée en iCaa. Puis([ue
nous retrouvons le nom de l'illustre pliilo-
.soplie, je citerai une récente et intéressant"
étude dont il a été l'objet : François Uncoii ,
par G.-L. Fonsegrive, professeur agrégé de
philosophie au lycée BulTon (Paris, 1893,
in-ia).
' C'est le premier en date des grands
ouvrages philosophiques de Bacon : il se
publia en 1 6o5 , sous ce titre : The profi-
cieiice and adeancement of learniiig divine
and liiiman. dei ouvrage, développé par
l'auteur et traduit par ses secrétaires, devint
plus tard le De di/fnitale et nuffmenti'i scien-
tiarum (en neuf livres). C'est la première
partie de YInstnuralio magna. La seconde
partie est formée j)ar le Noviiiu organum,
l'ouvrage ciipital de Bacon.
' NoUe et Spicileffiwn ad Eadmeri monachi
110 LETTRES DE PEIRESC [1625]
et ay paieillemeut le livre inlitullé : Regiam mnjeslatem Scotie^ plus de
douze ou quinze ans y a, mais je n'en demeure pourtant pas moings
obligé à la courtoisie de Monsieur de Tliou et l'en remeicieray Irez
huinblenient au premier jour comme je l'eray aussy Messieurs Du Puy de
leur Rilus precum. J'ay encores le Seldenus de diis Syriis^ de sorte (ju'il
ne sera pas de besoing d'en prendre d'aultres si cella n'est desja faict.
Quant à vostre aultre lettre du 7"°% nous attendrons la receple du
cimaut pour lutter les tuyeaulx' de se mouvement et celle de l'eau
verdaslre qui n'avoit jamais esté révélée? Je m'enquerray des provi-
sions de noz presidans des enquestes pour le droit d'augmentation des
entrées, mais je crains bien qu'elles n'ayent jamais sorty aulcun effect.
Je vous remercie bien fort des commissions du cardinal de La Roche-
foucauld qu'il fault que je voye à loisir* et sur ce je demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et alfectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce mardy au soir 17 febvrier i6a5.
L'affaire de M'' d'Abbatia * feust achevée long temps y a à son sou-
haict. M"" Astier en poursuivit Borrelli' jusques à ce qu'il eust faict re-
historiam novorum sut secuU cum nous Seldeni ' Il manque dans le texte quelque chose
(Londres, i6a8, in-fol.). Eadmer tétait un entre tuyeaulx et de se mouvemant.
moine bénédictin qui vivait encore en 1191. 'Le pape Grégoire XV, k la prière de
Ufutévêque de Saint-Andrews , en Ecosse, Louis XIII, avait donné au cardinal de la
et non archevêque de Canlorbéry, cemme ■ Rochefoucauld, le 8 avril 16-29, un bref
plusieurs I ont avancé. lui conférant les pouvoirs nécessaires pour
Regta majeslas Scotiœ, seu veteres leges réformer les ordres religieux.
et coiislilHtioHcs ex nrchivis publias et anii- ^ Un procès devant le parlement d'Aix.
qms Itbris manuscriptis collecta; et illustralœ 11 en est question dans le fascicule des Cor-
( Londres, 1 6i3 , in-fol.). L'auteur est Jean respoidants de Peiresc consacré à Guillaume
Skene (Skenœus) conseiller de Jacques I", d'Abbatia (n° X).
roi d'iVngleterre. 11 y eut une édition anté- ° Il ne s'agit pas ici du notaire archéo-
rieure (Edimbourg, 1609). logue, mais de quelque avocat ou procu-
DeDisSyrissynlagmata\l...hanàr(s, reur du même nom. Les Borrilli ont de
1617. Autres éditions: 1699 (Leyde), tout temps été très nombreux dans la ville
j66a (Leipzig), 1680 (Amsterdam). d'Aix.
[1625] À SA FAMILLE. 111
metlre les sacs à M"" de Boyer, de quoy je donna incontinant advis au-
dicl sieur d'Abbatia et ne sçay comment j'ay oublié de vous en advertir.
Ma niepce persiste tousjours, et quand elle fera instance du voile,
je ne difl'ereray poinct,si elle en vient là. Elle a encorà courir jusques
au 8 avril, avant que d'y estre receue. Vous prendriez plaisir de voir
leurs règles et constitutions imprimées à Paris chez Adrian Tifaine, à
la Samaritaine riie S' Jacques, 1622. Je seray bien aise que vous m'en
acheptiez un exemplaire '.
XXXIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS,
À L'ESCOLLE s' GERMAIN, CHEZ m' GAIGNY.
llECOmiANDÉE À MOXS' JAQUET, s' DE FETAN, CONSEII.LKII ET SECnETAIRE BU ROÏ,
INTENDAST DE SES POSTES, À LYON.
Monsieur mon frère,
J'oublyois de vous dire que, jettant les yeux sur les commissions du
cardinal de La Rochefoucaull, je me suis apperceu que vous m'avez
envoyé celles d'autour de Paris. Mais les principales nous manqifent,
car j'entends qu'il a subdelegué M"" de Bayonne pour nostre Guienne-
et un aullre pour le Languedoc, ce que je vouldrois bien sçavoir au
vray. Cela se peult apprendre de quelqu'un des siens, et principale-
ment toute la procédure qu'il a faicte pour interdire l'Abbé de S' Maur
surL'Oyre (sic), gênerai de la congrégation Bénédictine, de la fonction
' IJibliotlièquo nationale, nouvelles acqui- d'Oraison. L'indisposition démon pnrecansée
sitioiis françaises, 11° 6170, fol. 111. Ori-.. par l'artifice de ses femmes. 11 a Eadmerus
ginal. Le derniei- paragraphe seul Aapost- monaehux, Hegimn Majestalem Scotiœei Sel-
scrlplum est antograplie. Voici le sommaire den. De (lii>i Syris.n
ëcrit ail dos de la main ih: Valavc/, : m y Feb- * L'dvéque de Bayonne était alors Claude
vrier. H est bien aise que j'aye faict remettre <!e lUieil (1699-1626).
à \r Durand les sacs du ])roccz du Marquis
IIJ LETTRES DE PEIRESC [1625]
(le sa charge ' en noz cartiers. Je vous sup2)lie de m'en sçavoir donnei'
des nouvelles asseurées et coppies, si faire se peult, de la j)rocedure,
le plus tost que vous pourrez, car il importe.
J'admetz un moyne du Toronet^ neveu de M' Guidy, en mon Abbayie
pour l'amour de M"" Astier, et ay envie de le cliarger de ru[ne] * de
cez pièces mentionnées au pacquet quej'ay envoyé lanlost.
Non [moins] ' je demeure,
Monsieur mon l'rere,
vostre bien humble et aircctionné l'rere et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce mercredy au soir 19 febvrier i6ao ^
XXXV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALWEZ,
GËNTn,H0MME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
Feu Monsieur le conseiller Guerin, que Dieu absolve, m'avoit infini-
ment obligé, par de signalez tesmoignages de sa bienvueuillance, comme
aussy Monsieur le Procureur gênerai son filz, à qui de fort longue
main j'ay voiié toute sorte de trez humble service, et à toiits les siens.
Et seray bien aise de luy en pouvoir donner quelque tesmoignage en
' La congrégcation de Solesmes a récem-
ment acquis l'ancien monastère et l'a con-
verli en prieuré. A la tête de ce prieuré a
été placé Dom Ghamanl qui est un trop graiid
travailleur pour ne pas nous donner, un
jour, l'histoire de l'abbaye de Saint-Miui r-siir-
Loire , oîi nous trouverons un excellent com-
mentaire du passage de la présente lettre
relatif à la procédure faite par le cardinal
de la Rochefoucauld.
' Le Toronet , actuellement commune du
canton de Lergues , arrondissement de Dra-
jjniffuan, était un monastère cisteraen fondé
nu xu* siècle et qui est resté long-lemps 1res
florissant.
^ Uérliirure du manuscrit.
' Nouvelle déchirure du manuscrit.
^ Bibliothèque nationale, fonds français,
nouvelles acquisitions, n° 6170, foi. ii3.
Autographe.
[1625] A SA FAMILLE. 113
la persone de Monsieur son frère en l'occasion qui se présente main-
tenant des expéditions do l'oiïice de conseiller, dont il est resifjnataiie.
Où il ne pouvoit escheoir aulcune diiricultc considérable, attendu que
si bien le par(|uet est du corps de la Cour, ce neantmoings pour le
faict des dispenses de la parenté qui peult estre entre ceux de la
Cour et dudict parquet, on y a tousjours passé fort facilement, à cause
que Mess" du parquet ne font que requérir et les aultres sont juges.
Et en ce faict oii il s'agist de subroger un fdz en la charge d'un père
qui a si dignement servy, et si longuement, la chose est la plus favo-
rable du monde.
Ce neantmoings M'' Flotte se veult monstrer si zellé à la rigueur de
la justice, qu'encores qu'il soit entré dans k compagnie nonobstant les
parentez qu'il y avoit notoires en grand nombre, et son mariage avec
la fdle de M"" le Doyen , dont il cachoit la vérité ', il se jacte de se vou-
loir opposer icy à la réception, voire de vouloir envoyer en Cour
pour y faire former opposition au seau. Vous pouvez penser si sa pro-
cédure a esté trouvée odieuse de par deçà, où l'on ne s'y arresteroil
pas beaucoup, parce que l'on cognoit bien son humeur, et l'on n'ignore
pas les motifs sales et honteux qui le font agir en cela comme il a
faict en la poursuitte du procez des tailles dudict feu sieur conseiller
Guerin au parlement de Pai'is au grand desadvantage de toute la com-
pagnie. Mais parce que l'on ne le cognoit possible pas de delà, cez
Mess" se sont résolus d'y envoyer exprez, et vous recevrez cette lettre
des mains de celuy qu'ils envoyent, à qui je vous supplie de rendre
toute l'assistance de [ce] que vous pourrez envers M^' le Chancellier et
les aultres, qui pourroient en ouyr parler. Je m'asseure que vous le
ferez volontiers, et pour le mérite de telles personnes, et pour l'amour
' Ce mariage n'est pas indiqué par les dait de Gaston de Beaulieu , le fameux capi-
gënéalogistes. En tout cas aucun enfant n'en taine gascon établi à Mai-seille qui, après
provint. C'est par une alliance contractée en avoir servi sous six rois, mourut à l'âge de
1689 avec Marguerite de Beaulieu-Hazac , cent trois ans , ayant eu trente-deux enfants ,
que Jean-Augustin de Flotte fut la tige des dontdouze furenttuésdansdiverses batailles.
Flotte Saint-Joseph. Cette Marguerite descen- On croirait lire une merveilleuse légende.
ïi i5
tVPniKLniE IIATIO!fALr.
lU LETTRES DE PEIRESC [1625]
de moy, qui ay cela grandement à cœur, et pour enseigner à cet
homme qui ne met péril à rien, et qui se porte si inconsidérément à
toutes ses fantaisies, qu'il ne sçait pas bien prendre ses mesures. Le
pauvre deffunct, un peu devant son trépas, luy envoya faire chres-
tiennement des compliments et réquisitions de pardon par M' le con-
seiller Venel, auxquels il fit des responces dignes de ce qu'il est, et en
fut publiquement blasmé de touts ses meilleurs amys, à plus forte
raison des aultres. Il importe que cez gents trouvent chausseure à leur
pied. Je vous supplie de n'y rien espargner, et je deraeureray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce sa febvrier lôaS '.
Du 93 febvrier i6a5.
J'ay eu responce de Rome du 8 de ce moys et l'on me mande aprez
avoir consulté de ceux qui approchent de plus prez à la Cour, tou-
chant le livret qu'on disoit y avoir couru dont l'on faisoit autheur un
jésuite^, qu'il n'y en avoit poinct esté parlé et qu'on ne sçavoit.ce
que c'estoit. Bien dict il qu'on y avoit parlé de certaine epislre limi-
naire du P, Scribanius au Roy d'Espagne ', qui avoit donné subject à
tout plein de bruict , mais celuy qui m'escript n'en sçavoit pas les par-
ticularitez pour encores et promet de s'en enquérir pour le premier.
Voyez si ce ne seroit poinct l'epistre de ce livre qui a un si beau fron-
tispice. Il adjouste que le père Arnoul* receut assez de visites à son
abbord, et qu'il avoit presché* deux foys, sçavoir une à S' Louys pre-
sants le cardinal de la Vallette * et M' l'Ambassadeur et grande multi-
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui- 1 6a 4. Dans le recueil Backer-Sonimervogei ,
sitionsfrançaises,n°5i7o,fol. ii3iis. Auto- on constate que la dédicace de la seconde
graphe. édition fut quelque peu modifiée.
' Le mot jésuite est écrit en caractères ' Eu caractères secrets,
secrets. ' Le mot est en chiffres.
' 11 s'agit là du Politicus christianus dédié " Louis de Nognret , archevêque de Tott-
par le P. Scribani au roi Philippe IV en louse. (Voir recueil Peiresc-Dupuy,/)a«swft.)
[1625] A SA FAMILLE. 115
tude de gents d'honneur, et l'aultre à S' Jean de Latran à la messe le
jour S*^ Luce, mais qu'il n'avoit pas eu beaucoup d'applaudissements
L'on se plaignoit que son action de S' Louys avoit passé deux heures
d'horologe. Celle de S' Jean fut courte, car ce ne fut qu'au milieu de
la messe. Qu'il est peu souvent chez M'' l'Ambassadeur, et disoit qu'il
ne va pas manger voulontiers dehors. Toutefoys il alla manger chez la
vefve de Barclay ^.
Le train du cardinal de la Valette en estoit party quattre jours au-
paravant, et luy s'estoit retiré dez le dernier janvier chez le s'' Frangi-
pani* avec sept des siens en intention de partir au plus tard dans la
my caresme. Son train passa devant hier par icy. L'affaire de M'' du
Bec y avoit enfin esté achevée à son contentement, moyennant la com-
position de 35oo ducats\ Que l'on attendoit ce que produiroient Ghia-
vena ^ et Rua tenues pour la pierre d'achoppement.
Il y a des nouvelles de Constantinoble du 8 décembre touchant l'ac-
commodement du Grand Seigneur avec Abassa bascha , et la réduction
d'Erseron qui sont fort importantes, et la guerre de Lusbec issu de
Tamerlan contre le Persieu ''.
' Le mot ost en chiffres.
^ En chiffres. Louise de Bonnairc a été
et sera souvent nommée.
' Voir recueil Peiresc-Dupuy, II, Biy.
* Bibhothètjue nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 107. Auto-
graphe. Ce fragment constitue toute une
lettre dans la copicde la Méjanes (registre III,
fol. laa). On a soudé à ladite copie un frag-
ment d'une autre lettre oii il est question
de l'achat fait à Ridsens par le président de
Lauzon trde la fleur du cabinet du duc
d'Arschot".
' Nom défiguré : peut-être faut-il lire
Gliavary.
" 5170, fol. 109. Autographe. Valavez
a écrit au dos de cette note : Nouvelles. A la
suite desdites nouvelles on trouve (fol. 110)
la note suivante, également autographe :
(T Monseigneur de Guyse a (se dict on à Mar-
seille) envoyé un gentilhomme à Thurin,
vers M' de Savoye , poui- l'asseurer que dans
un moys il aura touts pretz quinze navires ,
qu'il faict estât de prendre à Marseille des
plus grands qu'il y trouvera pour servii" à
l'entreprinse sur Gènes. »
t5.
11G LETTRES DE PEIRESG [1625]
XXXVI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Ce mot pour servir d'enveloppe au pacquet de M'd'Agut me donnera
moyen de vous dire que j'avois oublié de vous faire une prière de la
part de ma sœur de Bouq, laquelle a de besoing d'une coupple de pei-
gnes pour se peigner. Vous sçavez cognoistre les bons ouvriers, et ce
qu'il fault aux femmes.
Je suis si persécuté de donner un exemplaire du volume du cardinal
du Perron des Ambassades', qu'il fault que vous me fassiez la faveur
de m'en faire aciiepter un par Buon, et me l'envoyer par la première
commodité.
On a traicté de l'oirice de feu M' de Glandeves avec le filz du lieu-
tenant Valbelle moyennant 18,000 escu8% mais M"" de Fauris le père
s'estant montré compétiteur pour sa propre personne', on le luy a
ofTert à i8,5oo escus. Nous attendons quelle en sera l'issue.
M"" de Sisteron me venoit voir hier que je me trouvay absant, je
l'allois revoir, et il se trouva embarqué au jugement d'un compte du
Clergé que je ne voulus pas interrompre. Il vit M'' le P"" Présidant, et
luy dict qu'il avoit escript à ses amys à Paris, Grenoble, Dijon, Tliou-
louse, Bordeaux, et ailleurs, et que touts avoient esté d'un mesme
advis que luy avoit dict, qu'il ne s'estoit porté à ceste poursuitte que
pour contenter sa belle-sœur et ses parents, que véritablement ce
n'avoit jamais esté son propre advis, etc.
' Le volume des Ambassades fut publie l'arairaulë de Marseille , fut reçu conseiller
pai Jacques Davy Duperron, évêque d'An- au parlement d".\ix le 28 novembre i6a5.
goulême et neveu de l'auteur (iG-ia, in- ■' Pierre de Fauris, seigneur de Néoules,
folio). Ce prélat fut un des coiTespondants Saint-Vineens et Saint-Clément, syndic de
de Peiresc. la noblesse de Provence en 1 C 1 8 , fut le troi-
' Léon de Valbelle, sieur de Meyrargucs, sième et le quatrième aïeul des deux prë-
fils de Bartliéleniy, lieutenant au siège de sidents de Fauris Saint- Vincens.
[1625] À SA FAMILLE. 117
L'affaire de Perrouvier n'a peu réussir d'aultant qu'il fault que quel-
qu'un se soit mis soubs main à la traverse à mon irez grand regret, car
mon père avoit enfin consenty, et nous avions preveu [^our pourveu^ à
tout ce que vous craigniez pour la garantie.
Je regrette infiniment la perte de la lunette de Drebels pour M' de
Lomenie. Les vents froids sont revenus sus lorsque je songeois d'en-
voyer le myrthe que j'avois faict venir exprez, avec aul très choses, mais
il fauldra un peu superceder si je ne me resouls d'envoyer le tout par
mer avec les orangers de M"" de la Baroderie. Je vous donneray advis
de leur partement, et seray tousjours,
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dimanche au soir aS febvrier lôaS.
Le sieur Thoron, advocat du roy de Brignole, est ressuscité, aprez
un accident d'apoplexie qui l'avoit faict pleurer chaudement à touts les
siens, et se remet peu à peu.
Si par la consultation, les consultants s'attacheoient au droict de l'in-
dultaire, faictes qu'on ne s'y arreste pas, car il y a des moyens indubi-
tables pour anéantir son droict qui ne fut qu'emprunté, pour attirer la
cause au Grand Conseil seulement. Il fault voir ce qui se peult faire
sans se fonder sur luy que pour la simple attribution de jurisdiction^
XXXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
La despesche de Rome qui s'est rencontrée à ce matin m'a osté le
moyen d'escrire pour ce coup ainsin que j'eusse désiré, parceque je
' Bibliotbè(jiie nationale, nouvelles acquisitions françaises, 6170, fol. 116. Autographe.
118 LETTRES DE PEIRESC [1625]
suis encore las de la courvée, ayant esté constrainct de pourvoir à l'af-
faire de Lugon et de Porchers ^ dont je vous avois escript selon le
mémoire dont vous aurez la coppie cy joincte, afin que si la consulta-
tion de delà portoit d'y faire aultre chose vous m'en donniez prompte-
ment advis, voire si la chose importoit je trouverois bon que vous en
escrivissiez un mot vous mesmes de ma part à M'' de Bonnaire, et re-
commander vostre lettre à Rome soubs couverture du s*^ Pierre Eschi-
nard, expéditionnaire du roy en cour de Rome, qui la fera tenir seure-
ment audict de Bonnaire à qui j'en ay faict l'adresse, et pour Lyon il
ne fault que l'adresser à M' Jacquet. Depuis les dernières instructions
que je vous envoyay, j'ay encores trouvé d'autres provisions impetrées
par ce malheureux moyne^ pour la sacristie, ce qui m'a mis en notice
d'autres moyens d'incompatibilité et de vacance dont je vous envoyé le
mémoire, afin que si vostre consultation n'est faicte, vous le puissiez
joindre à l'aultre, pour mettre en délibération cecy avec le reste. Que
si elle est faicte cecy ne vault pas la peine de rassembler du monde;
vous en pourrez parler à quelqu'un des consultans en particulier. Vous
aurez par mesme moyen la coppie desdictes provisions de sacristie , si
quelqu'un en veult voir les termes et de son visa et prinse de posses-
sion, ensemble de l'acte de prinse de possession de la mesme sacristie
par un aultre moyne, où sont dattez ses tiltres, pour juger de la pre-
ferance de l'un et de l'aultre. Tant y a que ce marault^ pourroit bien
apprendre à vivre à ses despans à ce coup cy, et ne s'en rire pas.
J'avois payé pour luy au procureur Chauvin du Grand Conseil qui se
tient tout joignant les Maturins, la somme de 2 35 libvres 7 sols con-
' Les prieures de Lugon et de Porchères
étaient à la collation de l'abbë de Guîtres.
Voir le Pouillé général contenant les béné-
fices de l'archevêché de Bordeaux (i648.
Ce malheureux moine s'appelait Ray-
mond Bommard (le nom est souvent, comme
ci, écrit Boumard). — Sur ledit moino,
qui succéda comme prieur de Gultres au
P. du Val après l'année i64i et qui rosta
prieur jusqu'en iG64 environ, voir Pei-
resc , abbé de Gultres par Anl. de Lan-
tenay, p. 8 et suiv. Voir aussi mon Supplé-
ment a la monographie de M. de Lantenay,
passim.
' Plus loin , Peiresc va l'appeler un mau-
vais homme. Toutes ces lâcheuses appella-
tions n'étaient que trop méritées.
[1625] À SA FAMILLE. 119
tenue en une parcelle signée de la main dudict Chauvin, dont cet ingrat
ne m'a jamais daigné rembourcer. Et parce que je me trouve nommé
en tout plein d'articles de ladicte parcelle, et particulièrement en la
réception et quittance de tout le contenu en ladicte parcelle, et que je
ne vouldrois poinct que mon nom y fust pour tout, j'en ay faict faire une
coppie oii l'on a laissé mon nom, et je vouldrois que M" Chauvin la
signast avec clause que ce soit sans gemination avec une aultre pa-
reille, afin qu'il n'y aye poinct de regrets, et je vouldrois que vous me
l'envoyassiez en diligence, ou bien au P. du VaP, pour en faire suy-
vant ce que je luy ordonneray. Car si ce mauvais homme ne m'en faict
la raison, et de celle là, et de deux aultres que j'ay pareillement
payées au s'' Thibault pour une affaire de l'advocat Boumard son frère ^
je désire que vous traictiez avec lesdicts Chauvin et Thibault pour voir
s'ils ne me vouldroient pas prester le nom en cela, pour les faire as-
signer au Grand et Privé Conseil respectivement en payement de leurs
vacations et fournitures, soubs telles déclarations de moy qu'ils trou-
veront à propos. Je vous supplie d'en conférer un peu avec eulx, et de
m'en mander leur sentiment. Je ne pense pas que M"" Chaulvin fasse
difficulté de signer ladicte parcelle, d'aultant que je crois qu'il en aura
gardé quelque petit mémoire dans ses livres, ou aultrement. Et s'il y
a quelque article où il fasse scrupule de le tirer en ligne sans parler
de moy à cause que je luy ordonnois de bien payer les advocats, et
que j'estois quelque foys présent, faictes plustost qu'il die suyvant l'ordre
qu'il en avoit de celuy qui luy avoit recommandé cette affaire sans me
nommer; cela n'empeschera pas que si la chose venoit plus avant, il
ne me puisse nommer s'il croid que cela luy soit nécessaire, mais en
l'introduction de cette affaire je ne veux pas qu'ils ayent cet advan-
tage, de voir mon nom profané de la sorte par des gents si ingrats, ne
d'en faire le troffée qu'ils en avoient voulu faire. Au surplus je me
' Snr le P. du V-al, voir les sources indi- ses lettres à divers, au sujet de l'abbaye de
quées à la page 118 (note a). Guîtres. Voir, notamment, un foudroyant
' L'avocat Jean Bommard ou Boumard a passaifo dans le Supplément à la notice d'Ant.
été souvent anatbématisé par Peiresc dans de Lantenay.
120 LETTRES DE PEIRESC [1625]
suis résolu non seulement à faire impetrer les deux pièces que tenoit
ce marault, mais pour ne faire tort par le contrecoup à cez Mess" de
GaufreteauS qui m'ont rendu de bons oflTjces, j'ay donné ordre de leur
faire octroyer absolution et rebabilitation si faire se peuit, et neant-
moings de faire impetrer ce qu'ils tiennent par gents d'honneur, qui
ne les traicleront qu'honorablement, et qui ne se soussieront pas de les
inquielter s'ils se peuvent reliabihter et maintenir. Vous en verrez le
mémoire qui est party à ce matin pour Rome et je seray bien aise d'en
avoir vostre advis.
Madame de Crequy est arrivée à ce soir au logis du conseiller Boyer
qui n'en est pas sorty du palais plus tost pour cela. M'' du Balzac est
venu avec elle, mais je ne l'ay pas encores veu.
M"' le baron de la Rcolle est icy depuis deux jours, avec M' l'Abbé
son filz, se dict on. M' le P' Présidant est aprez à distribuer son procez
contre une communauté. Je pense que ce sera à M' d'Agut.
On m'a rendu voz lettres et celles de M"' Le Pelletier et de M' du
Mas^ pour ce Maistre des Comptes du Dauphiné, que je plains bien
entre les mains de celuy où il est. Je ne sçay si je pourray estre de son
affaire. M"" d'Abbatia a receu mes lettres sur le subject dont vous
estiez en peine.
Caseneufve laissa sa malle en Avignon, se dict il, et aprez l'avoir
long temps attendue en vain, s'en alla à Rians; comme il en partit sa
malle y arriva ; tant y a que j'attends encores la despesche de M' Ru-
bens qui se promené d'icy à Rians, et de Rians icy, et me tient en
grande impatiance, ne voulant rien faire à ce moment sans l'avoir veiie.
Cependant j'ay voulu escrire un mot à M"" Rubens, de qui les bonnes
grâces me sont si chères que vous ne me pourriez pas plus obliger en
ma persone propre qu'en la sienne.
' Au sujet de MiM. de Gaufreteau, voir suite de la Chronique bordelaise de Jean de
les deux brochures de M. de Lantenay et Gaufreteau (Bordeaux, 1878, t. II, p. 987-
de son continuateur, et, pour plus de dé- i3a).
tails, V Essai généalogique sur la famille ' Ces deux pei-sonnages sont mentionnés
Gaufreteau publié par Jules Delpit à la dans le recueil Peiresc-Dupuy.
[1625] À SA FAMILLE. 121
M' Astier est sorty de son allaire, je pense qu'il vous en escript. Mais
mon cousin cVOrves est en grande transe de la sienne, car ce coquin le
faict désespérer. Les propriétaires ont faict une deputation de Farnosi
sur le subject de la requeste de M' de Rua, mais il n'est pas encores
arrivé icy. Je ne sçay à quoy ils se résoudront. Je parlay à M' d'Op-
pcde louchant l'affaire de Gotron pour sçavoir ce que M' de la Verdiere
auroit faict S mais il me dict que M"" de la Verdiere ne tenoit pas qu'il
fust encores temps.
Je pressay le jeune Seguiran de se resouldre au party ou de se des-
partir du traicté pour laisser cez Mess"^ en liberté; j'en parlay encor
au père et à M"' de Bouq, et touts ont esté d'accord de n'y plus penser
de sorte que cez Messieurs n'ont plus que faire de s'y attendre, et en
pouront traicter comme il leur plairra. Cependant nous leur demeu-
rerons trez redevables de tant de tesmoignages de bonne volonté.
Vostre négociation avec M"" de Lauson et avec cet Ambassadeur
ne se sçauroient assez loiier, mais que je puisse un peu respirer je
m'acquiteray de cez petits devoirs 2, demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce vendredy au soir 7 mars lôaS '.
' Il s'agit là de Jean-Baptiste de Castel-
lane, seigneur de la Verdiere, qui devint
premier consul d'Aix en 16/10 et i65/i et
mourut sans postérité. Le fiel" de la Ver-
diere passa après lui, par suite d'une do-
nation du 9 novembre 1678, h son petit-
neveu Jean-Baptiste de Forbin d'Oppède,
qui fut président à mortier, puis ambas-
sadeur de France en Portugal, et dont la
descendance possède encore cette très im-
portante terre.
' C'est-à-dire, comme l'explique le som-
maire inscrit par Valavez au dos de la lettre ,
de ses devoirs de reconnaissance à l'égard
des deux personnages qui viennent d'être
nommés : « Appreuve la negotiation d'avec
le s' de Lauson et l'ambassadeur; il leur
cscripra. n
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 5i 70, fol. 1 17. Auto-
graphe.
16
UirkllIKUS lATIOXAU.
122 LETTRES DE PEIRESC [1625]
XXXVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLÂVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Ce mot en haste et au hazard n'est que pour vous dire qu'hier au
matin à mon lever M' de Cliastueil' print la peine de m'apporter voslre
despesche du 2 de ce moys, avec les h pistoles que vous aviez prestées
à son homme, lesquelles je vousenvoyeray par la première despesche de
volume, ou de persone de cognoissance, n'ayant osé les mettre en cette
lettre parce qu'elle s'en va seulle soubs aultre couverture dudict s' de
Chastueil, par le frère de Mène à cause que je sçay <{u'il fera diligence.
Nous n'avons pas encores eu voz précédantes du 2 5 et dernier feb-
vrier qui ne viendront à mon advis qu'ensemble dans un jour ou deux.
L'absance de M' Jacquet faisant que nous ne les recevons pas si à
poinct nommé comme durant son sesjour à Lyon, dont M' le P Prési-
dant s'est bien recogneu.
M' de Callas mon père vous doibt envoyer une lettre de change de
200 escus par l'entremise de M' Anglesi d'Avignon. Je voulois que ce
fust de 3oo escus, mais je n'en ay peu venir à bout. Mon cousin
d'Orves désespère en l'attente de son expédition et sa mère encores
plus; pour l'honneur de Dieu dellivrez vous de cette affaire, et me
procurez ce repos, je vous prie, car ils ne cessent poinct de me per-
sécuter tous les jours.
M' de Gap^ bransle au manche, et semble se vouloir séparer de
M' de Sisteron, parce qu'il vouloit faire le voyage de la Cour, ce qui
fera courir fortune au pauvre Aguillenqui de demeurer exclus tout à
faict pour longtemps, car pour gaigner les deux voix de Frejus qui
suffisent pour blocquer l'affaire de la deputation, il fauldra députer un
' Jean Gallaup, coseigneur de Chasteuii, était (depuis le .3o novembre i6aa) procureur
général en la Cour des comptes de Provence. — * C'était Charles-Salomon Duserre ( lôgS-
1687).
[1625] À SA FAMILLE. 123
de Frejus, tel que l'Evesque vouldra', et tout autre que ledict Aguil-
lenquy, de qui ceux de ce diocèse ne veulent pas estre remplis. Voila
ce qu'aura gaigné M"" Aguillenqui en s'esloignant de moy et eu soubs-
trayant quelques sufTraiges qu'il a voulu soubstraire à M"" de Sisteron
sans bien faire son compte, de ce que s'entendanis les uns avec les
aultres, et proffitant l'occasion du mauvais conseil de M' de Gap, c'es-
toit un honeste moyen pour exclurre le Doyen de Gap (lequel a esté
si mal advisé de ne se pas faire députer de son diocèse, et n'ayant
poinct de voix deliberative, n'est plus nécessaire) et son exclusion eust
peu faire place indubitablement au cousin Aguillenqui, lequel je plaia-
dray bien, si la chose passe au proffit de l'homme de M' de Frejus, ce
qui l'exclurroit luy pour dix ans tous entiers. Je n'ay pas laissé de le
proposer, encores que le père et la mère s'en soient rendus bien in-
dignes en mon endroict, et si je puis gaigner M"" d'Apt\ que je m'en
vay voir exprez pour cela, on n'aura que faire de ceux de Frejus, et
leur pourra ou faire remplir leur rang de mon cousin. J'avols résolu
de laisser faire, et ne m'en poinct mesler, mais voyant cette occasion,
j'ay changé d'advis, croyant que mon cousin le mérite mieux que ses
père et mère.
La nouvelle des lettres d'Estat m'a esté bien griefve, mais il fault
vouloir ce que Dieu veult; je me persuade que ce sera tout pour le
mieux , et que possible la longueur du temps desaveuglera ceux qui
nous persécutent si injustement, et je demeureray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce iundy matin lo* mars 16 a 5.
Je vous recommande la lettre du s' Berger pour l'amour de l'homme
de M"' Lautier, nostre apoticaire '.
' L'dvêque de Frejus était alors Barthé- ' Peiresc ne s'intéressait pas seulement
lemy de Camelin (i 596-1 687). en Lauthicr à l'apotliicaire , mais aussi au
* Jean Péiissier (1607-1699). collectionneur. M. Edmond Honnaffé rap-
16.
lU LETTRES DE PEIRESC [1625]
XXXIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALWEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PABIS.
Monsieur mon frère,
Vous aurez sceu l'assemblée du clergé de celte métropole tenue hier
au matin, où M'' l'Archevesque d'Aix et M"" de Sisleron furent députez
du premier ordre. Le Prieur de Moustiers fut esleu pour l'Ageance, et
puis pour le second ordre furent esleus le Doyen de Gap, le Prieur de
Roumoulles, et le Prieur de Gignac du diocèse d'Apt supernumeraire,
de l'advis commun de tous les suffrages, excepté que l'Evesque de Gap
vouloit cslire pour quattriesme Germont député pour M' de Frejus, et
le Vicaire de Riez vouloit aussy pour quattriesme AP Aguillenquy, parce-
que M"" le P' Présidant l'en avoit prié. Vous pouvez voir comme le
père dudict s' Aguillenquy avoit bien faict sa partie, pour se faire
tenir à quattre comme il faisoit. Et pour tenir les discours qu'il tenoit
à mon desadvantage si inconsidérément qu'il eust mérité que j'eusse
laissé faire ce qu'on alloit faire, à sçavoir que j'eusse laissé rallier
M'' de Sisteron avec M' de Frejus, auquel cas on excluoit le Doyen de
Gap, et mettoit on à sa place non le pauvre Aguillenquy, mais Ger-
mon, ou celuy que M' de Frejus eust voulu, qui estoit l'exclusion
d'Aguillenquy pour dix ans suyvant le règlement. J'avois délibéré de
ne m'en poinct mesler, mais quand je vis ia consequance j'allay voir
pelle que Toussaint Lauthier, mort en i685, de Rascas, sieur de Bagarris (Aiï, 1887).
rtprit ses premières leçons auprès de Pei- On sait que les plus précieux débris des
resc» (^Dictionnaire des amateurs fratieais cabinets de Bagarris et de Peiresc passèrent
au xvii' siècle, p. 167). M. Bonnaffd s'est dans le cabinet de Lautliier, doù ils arri-
occupé de la collection Lauthier dans une vèrcnt en jjrande partie au cabinet du roi.
notice spe'ciale {Gazette des beaux-arts, de — Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
mai 1873). J'en ai moi-même dit quelque sillons françaises, n° 6170, fol. 1 17. Auto-
chose dans le fascicule XII des Correspon- graphe.
dants de Peiresc consacré à Pierre-Antoine
[1625] À SA FAMILLE. 125
M' d'Apt qui s'estoit séparé de M"" de Sisteron, et le r'amenay avec
prou peine, parce qu'il ne vouloit pas abandonner M'' de Gap et en-
fin ils furent constraincts d'accorder ce supernumeraire d'Apt, ce que
je trouvay moings mauvais que d'admettre un de Frejus aultre
qu'Aguillenqui, lequel ne pou voit estre admis, parce qu'il ne paye
aulcunes décimes, et que l'opposition estoit toute formée contre luy de
la part non seulement de Frejus, mais aussy de Gap et d'Apt, dont il
ne se seroit pas aisément deffendu, et cela feroit par consequance une
aultre opposition contre la persone des Evesques députez, qui eust
possible faict casser la deputation entière. Je suis bien marry de son
malleur, mais il estoit inévitable. Pour le moins entre cy et la pre-
mière assemblée, il pourroit entrer aux décimes ou faire si bien sa
partie, qu'il se mettra en seureté avec l'ayde de ses amys. Il m'a escript
une lettre du 20 du passé que je receus hier aprez la chose faicte.
Je luy respondray au premier jour et ne laisray pas de le servir à
l'advenir quand je le pourray, nonobstant l'inconsideration de ses père
et mère, puisqu'il la desadvoue comme il faict. Vous l'en pourrez as-
seurer de ma part et je demeureray.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce XII mftrs 1625.
J'oubliois de vous dire que Germond ne nomma persone, pour M"^ de
Frejus, et qu'il se contenta de faire une opposition contre tous les
nommez, mais le député de son diocèse avoit esté de l'advis commun,
et je ne pense pas qu'il s'amuse à poursuyvre cette opposition de par
de là.
Madame Bourgoignc receut vostre lettre et tomba malade le lende-
main, d'une griefve maladie, et dangereuse, mais la promptitude des
remèdes luy aura profiité, s'il plaict à Dieu. Son bras du cautère s'en-
flamma soudainement, et faillit à se mettre en gangrené, mais cela fut
arresté. Ma niepce va tousjours en meilleur train ; je luy envoyay der-
126 LETTRES DE PEIRESG [1625]
nierement voz lettres. La Supérieure ies receut fort lionorablement, et
luy en fit voir ie dessus disant que par mortification elle ne vouloit pas
qu'elle vid le dedans de huict jours. Je creus que cela se deubst prendre
au sens de la lettre, mais j'ay depuis descouvert que c'estoit pour
n'avoir osé les lire elle raesmes, sans que le P. Souffren ', lequel me
vint voir hier et me dict qu'il les avoit veùes, les eut veûes au préalable,
et aprez avoir loué vostre zeelle, m'asseura qu'il contribueroit tout
son crédit pour vous faire donner tout contentement et satisfaction,
m'asseurant que la fille ^ estoit toujours mieux disposée.
Au reste les dames de Vento, aprez avoir eschauffé les oreilles de ma
seur de Valavez tant qu'elles peurent sur les bruicts qu'on faisoit courre
que ma niepce avoit esté mise par force dans ce monastère, s'y en allè-
rent et firent de telles bravades à cette bonne dame supérieure qu'elle
dict n'avoir jamais esté plus mortifiée de sa vie, et enfin quelque pa-
roHe qu'elle m'eust donnée de ne laisser voir ma niepce à persone qu'à
M'"'' Lombard, elle fut si surprinse sur le champ qu'elle leur dict que
puisqu'elles esloient si opiniastres elle se dispenseroit de la leur faire
voir, et l'envoya quérir et sans parler à elle la leur laissa toute seule,
afin qu'elles apprinssent de sa bouche la vérité de toutes choses. Cette
fille leur tesraoigna comme tout estoit venu, non seulement de son con-
sentement, mais de son propre mouvement, et à son instante et im-
portune poursuitte, qu'elle estoit si consolée et si contente, qu'elle ne
pouvoit assez loiier Dieu de son bonheur, ne sçavoir assez de gré à ses
parents de le luy avoir permis ; que pour y parvenir elle nous avoit
faict à croire que ce n'estoit que pour achever son lict, et apprendre
sa cousture , qu'elle desiroit y entrer, que nous ne luy avions voulu per-
mettre que pour un temps limité, et au bout du compte qu'elle avoit
grande compassion d'elles de les voir en Testât qu'elles esloient, au
lieu qu'elles pourroient estre heureuses si elles esloient où elle est. De
' Jean Suffren, de la compagnie de quelque célébrité comme écrivain ascétique.
Jésus, naquit à Salon en 1 565 et mourut à (Voir la liste de ses ouvrages dans le tome III
Flessingue en i64i. Il fut confesseur de du recueil Backer-Sommervogel [in-fol.].)
Louis Xlil et prédicateur distingué. Il eut ' Glaire de Fabri.
[1625] A SA FAMILLE. 127
sorte qu'elles s'en allèrent si confuses qu'elles ne sçavoient où elles es-
toient et n'en ont plus osé souffler, ne se vanter de leur entreveiie.
On me vient de dire que lundy j'auray la response de la Supei-ieure
et de ma niepce pour vous. Cependant ma niepce m'a demande un bré-
viaire à deux temps in-8° du concile de Trente, et m'en a envoyé
monstrer un de Paris, de 1620, chez Guillemot et assossiez, qui est de
fort petite lettre ; aussi en vouldroit elle un qui fust d'un peu plus
belle lettre. J'ay aussy tost mandé le Parisien pour en achepter un,
mais il n'eu a plus, et attend que son frère en apporte à cez Pasques.
Je ne sçay si ceux d'Anvers ne sont poinct de plus belle lettre. Si vous
en faictes faire un exprez, il sera bien plus gentil et y fauldroit laisser
du blanc pour y subroger la mère Thérèse et S' Ignace quand l'office
en sera imprimé. Elle demande aussy quelque libvre en François, sur
tous les Evangiles de l'année. Je pense qu'il y en a de plusieurs sortes;
vous vous enquerrez des plus propres et les pourrez envoyer.
Les PP. Jésuites ont esté en grande peine des bruicts qui ont couru
du jugement de ce Martel, et des suittes; je n'en avois parlé qu'à
M"" d'Oppede et à M'' Seguiran , mais je crois que M'' Seguiran en aye
parlé avec le P. Souffren , car il m'en parla hier comme s'il sçavoit ce
que j'en sçavois. Je luy dis le tiltre du crime contenu en l'arrest, et que
des suittes je ne sçavois rien de certain, sinon que l'affaire avoit esté
evocquée au privé Conseil.
Le P. Fischet (qui presche à la Madeleine, et faict des merveilles ^ je
pense que s'il continue il sera des premiers de son ordre) parla en quel-
' Le P. Alexandre Fichet était ragent de
logique au collège Bourbon d'Aix en 1621 .
Les Annales de ce collège, publiées par
l'abbé Ed. Mécliin, parlcnt( 1 , 35 ), mais sous
la date de iGai, de ses prédications à la
Madeleine, qui donnèrent une mtkfaclion
admirable à l'auditoire, non toutefois sans
soulever quelques difficultés de doctrine au-
près de Messieurs du Parlement. En iGio
et 1 6i 1 , on le retrouve prêcbant avec
grand succès k Saint-Sauveur et à la Made-
leine {ibid. I, 196). J'ajoute, d'après la Bi-
bliothèque de la compagnie de Jésus par le
P. C. Sommervogel (III, 715), que le P. Fi-
cliet naquit en i588 au Petit-Bornand (Sa-
voie), qa'U mourut à Chambéry, le 3o mars
idâg, qu'il fut recteur de Nîmes, et qu'il a
laissé une dizaine d'ouvrages parmi lesquels
on remar(jue une Vie de Jeanne -Françoise
Fremiot de Chantai {L^ on, iG4a, in-S").
128 LETTRES DE PEIRESG [1625]
que sermon de l'authorité du pape et de celle des conciles. Cela fut mal
prins par quelques uns, les gentsdu Roy le sceurent et en firent plainte
à la chambre, du vœu de laquelle M"^ le P' Présidant le manda chez
luy, pourluy en faire une remonslrance charitable. 11 nya formellement
d'avoir dicl que le Pape fiist sur le concile, mais seulement que pour
rendre les resolutions de l'Eglise ^ sa perfection, il ne suffisoit pas d'al-
léguer le texte de l'Escriture, ne les Conciles, ains y falloit encores
l'authorité du Pape chef de l'Eglise. Et que quand les huguenoz alle-
guoient le texte et les conciles, il leur manquoit encores une pièce né-
cessaire pour la perfection de la resolution. Il s'en interpréta par aprez
à un autre sermon (mais je n'ay ouy ne l'un ne l'aultre) et disoit que le
Pape estoit en cela ce qu'est la persone de l'Empereur en l'approba-
tion et authorisation des loix soit anciennes ou modernes, sans entrer à
disputter si le Pape estoit sur le concile ou au contraire. Cela a donné
de quoy discourir par toute la province '.
XL-XLl »
À MONSIEUR MONSIEUR DE VAL AVEZ,
A PARIS.
Du 1 6 mare.
Monsieur mon frère,
J'ay receu vostre despesche du 5 de ce moys par M' Tisaly me-
credy xn aprez avoir envoyé mon pacquet à la poste. M' le conseiller
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- talion dëjh bien connu un autre récit dont
sitions françaises , u" 5 1 70 , fol. 1 1 8. Auto- le prédicateur de la Madeleine est encore le
graphe. Avec ce sommaire autographe de liëros.
Vaiavez : tr L'assemblée du clergé et ce qui ' Nous réunissons sous la double cote
s'y est passé pour la deputalion. » Le passage XL-XLI les deux morceaux datés du 16 et
relatif au P. Fichet a été transporté en têle du 17 mars, lesquels appartiennent à une
d'une copie conservée h la Méjanes (re- même lettre et forment les deux parties
gistre III , fol. 1 28 ) sous la date du 22 mars d'un même feuillet.
1625. On y a joint par un procédé d'adap-
[1625] À SA FAMILLE. 129
Gueriii nouvellement promeu ' me la vnit apporter en main propre,
avec (le grands tesmoignages de sentiment d'obligation envers vous et
moy. Vous verrez coppie du papier que vous m'aviez envoyé sans le
voir par mesgarde, et n'y trouverez pas rien d'estrange à mon advis,
cognoissant les uns et les aultres.
M"" Guerin a faict sa visite, et mardy ses lettres seront présentées à
la Cour. M"" Flotte dict tousjours qu'il se veult opposer. Mais je ne
crois pas qu'il l'ose faire. On avoit voulu traicter d'accommodement;
il s'y cstoit laissé porter en comprenant le gênerai Félix-, ce qui avoit
esté accordé de l'aultre part, mais ils s'en sont par aprez desdicts, sur
ce que Félix disoit estre embarqué avec les consuls de Bi'ignole^.
Nous verrons à quoy il en fauldra demeurer. Tant y a que cez gents
ne verront pas leur papier avant mardy.
Je vous ay envoyé les U pistoles d'Herouf, dans la dernière des-
pesche de la poste, laquelle estoit assez grosse ])0ur y pouvoir caclier
le poids desdictes pistoles, parmy les papiers et mémoires des proprié-
taires d'Ieres. J'attends leur responce sur voz lettres dans demain selon
la promesse du s"' Farnosy'', par homme exprez. M"" de Gaubert le bon
homme qui se trouva lors casuellement en cette ville, ouvrit la lettre
des propriétaires, et trouva l'expédiant recevable, et donna charge
audict Fernosy de le tesmoigner ainsin , aux propriétaires,
M"' Astier ne se sceut jamais resouldre d'aller faire ce voyage, en-
cores que je luy fisse assez cognoistre que c'eust esté vostre désir et le
mien. Il dressa un petit mémoire audict Fernosi, où. le paraguantes
de ce voUcur ne fut pas obmis. De Riia estoit hier icy, mais il me fuit
comme le feu.
M' Signier m'a envoyé les comptes de mon père, oili il n'a pas obmis
de faire article du change des 200 escus de la lettre qu'il vous bailla,
' Charles Guérin, seifjneur du Gastcllet, ' Sur cette localité du Var, voir le recueil
venait d'être reçu conseiller au parlement. des Lctlrcs de Pcircsc aux frères Dupuij (II,
' Pcii'esc appelle ironiquement ^e'/imi/ 190).
un personnage qui se donnait beaucoup * Nous allons trouver six ligues plus loin
d'importance et ([ui mdritait peu d'estime. la forme Fernosi.
ïi. 1 7
mPlilUEriC S&TIOSILI.
130 LETTRES DE PEIRESC [1625]
oultre les 18 libvres de la remise, se montant 87 libvres 10 sols.
C'est bien bon marché puisque ce n'est qu'à 6 et quart. Il y avoit un
pareil article de change d'une aultre précédente partie qui se montoil
2oi4 libvres. Gela mérite d'estre joinct i\ l'offre de Valbarelle.
Encores que M"" de Grequy ne vous ayt faict signifier ses lettres
d'Estat, je crois pourtant qu'il le fera asseurement, quelques dellays
qu'il y apporte, car M' de Boyer hoste de Mad' de Grequy m'a dict
avoir ouy dire à cez gentz que nostre affaire ne seroit poinct jugée
pour à cette heure et qu'ils ne le vouloient poinct.
J'ay enfin recouvré les papiers de M"' le président Galifet, et s'ils
peuvent estre signez à temps avant le départ du présent porteur, vous les
aurez par cette voye; mon homme a veillé cette nuit pour les transcrire.
Je vouldrois bien pouvoir escrire à M'' Rubens, mais je suis si acca-
blé qu'd me sera impossible de luy respondre comme il lauldroit et
seray constrainct d'attendre à la semaine peneuse que nous n'aurons
plus le palais sur le dos. Je satisferay par mesme moyen à la promesse de
M"" Passard, ce que je ne puis faire sans fouiller dans mes vieux papiers.
J'eus enfin la despesche de Gaseneufve ', et oubliay de vous en ad-
vertir par la mienne dernière^. Aussytost je mis à exécution l'advis de
M' Rubens, touchant ce mouvement, par l'entremise de M' Lombard
sans luy révéler le prétendu secret. Je luy avois faict apprester à l'ad-
vance un carton blanc des fins qui enveloppe la caisse et qui y est
arresté par des frises et mouleures de noyer, qui font la cornice^ et
le soubsbassement de la caisse pour luy donner un peu de symmetrie*
comme d'une colonne ou pillastre avec un meuffle de lyon de carte
fort propre pour porter l'anneau de verre. Et luy avois faict descrire
sur ledict carton un cercle divisé en quattre foys nonante degrez de la
grandeur de l'anneau de verre qui se trouve couché dessus, pour re-
Avec celle phrase commence une co- ' Ce membre de phrase a élé omis dans
pie de la Mdjanes (registre Ht, fol. ia4), la copie.
qui est une des moins fidèles de la coHec- ' IjC mot a été r.ijeuni dans la copie
lion : irMonsieur mon frère, j'eus enfin la {corniche).
dépêche de Gaseneufve. n * Symétrie dans la copie.
[1625] À SA FAMILLE. 131
gler le. mouvement que nous y verrions. Le tout enfermé en un quadre
accompa,ffné pareillement de degrez respondants au cercle fort propre-
ment. Si tost que l'instrument fut monté et assemblé l'eau hleuastre de-
meuroit au fonds de l'anneau en équilibre, et à niveau des deux bouts
occuppant justement Ù5 degrez d'un costé, et 45 degrés de l'aultre,
faisant en tout go degrez ou le quart de tout l'anneau. Mais quand
j'eus faict mettre le ciment à l'assemblage du tuyeau de l'anneau dans
le col de la grosse bouteille, l'eau bleuastre monta du costé de iadicte
bouteille, jusques au dessus du ciiiquantiesme degré tout en un instant ,
et descendit de l'aultre costé proportionement jusques au dessoubs du
/to™'; tandis que nous nous entretenions dans mon estude, Iadicte eau
bleuastre redescendit (mais insensiblement et imperceptiblement à la
veiie) du mesme costé qu'elle estoit montée, et dans deux heures au
lieu du 5o° degré se trouva descendue jusques au So"® degré, et par
mesme moyen remontée de l'aultre costé jusques au 6 o"" et passa dans le
soir jusques au 05™'' ou environ. Mais elle se tint presque à ce poinct là
fort longtemps n'estant descendue en plusieurs heures que de 8 ou
10 degrez. Et toutefoys le matin ensuyvant elle fut toute passée de
l'aultre costé de la bouteille et montée jusques au dessus du 90""* de-
gré où elle se tint presque tout le jour sans en descendre que de peu
de degrez. Le jour suyvant elle redescendit aux 5o et ho et s'y tint
quasi tout le jour. Mais despuis elle continua de monter de l'aultre
costé jusques prez du 70 degré, et s'y tint encores longtemps. Main-
tenant elle est reduicte quasi à l'équilibre depuis hier ne faisant de
differance que de 8 ou 10 degrez tantost d'un costé et tantost de
l'aultre. Ce qui me faict juger qu'il n'y peult avoir rapport quelquonque
avec le flux et reflux de la mer. Et que cela ne procède que de la
qualité de l'air plus ou nioings froide, car le jour qu'elle monta au
90 degré du costé de la bouteille ou de l'air enfermé, il faisoit ex-
trêmement froid, et avoit bien gelé de sorte que l'air s'estant com-
primé, l'eau avoit esté constrainte de monter contre son naturel pour
le suyvre fuga vacui. De ce ([u'au contraire quand il a faict cliauld,
apparemment, l'air enfermé s'estant raréfié et ayant occupé plus de
«7-
132 LETTRES DE PEIRESC [1625J
place, a constrainct l'eau de redescendre et de remonter du coslé op-
posite jusques prez du 70 déféré. Et maintenant que le temps est tem-
péré, l'eau se tient quasi à l'équilibre, ne montant ou descendant que
de 8 ou 10 degrez, selon la differance de la température du matin à
celle du soir, et je crois infailliblement que tout le mesme elTect s'y
verroit quand mesmes la grosse bouteille ne seroit que plaine d'air
dans toute celte quinte essance, tout de mesme comme en l'instru-
ment que je vous avois faict demander au maistre de la verrière',
comme vous le vérifierez, si vous le pouvez faire faire, ou bien sur
celuy de M' de Lomenie, ou sur celuy de la bibliothèque de iM' de Li-
sieux -.
J'ay enfin trouvé un peu de temps pour en escrire mon sentiment
h M''Rubcns, comme vous verrez par sa lettre qui sera cy joincte, la-
quelle vous pourrez caclietter pour la luy rendre •\
Je vous envoyé la coppie des papiers de M"" Galifet, et suis si mal-
heureux que je n'ay pas moyen d'escrire pour le presant à M' le prési-
dant de Cambolas. Vous ferez, s'il vous plaict, mes excuses.
Mon cousin d'Orves attend fort impatiemment la resolution de son
affaire et mon cousin de Meaux attend vostre response sur certain sat
qu'il vous avoit baillé en garde lequel nous n'avons sceu trouver dans
vostre estude. Il vouldroit bien qu'il vous pleut de luy faire achepler
une demy libvre ou une libvre de laisne teinte en escarlatte, de celle
qui se faict pour porter sur l'estomac.
Je trouve fort bon que vous disposiez de ces livres doubles d'Angle-
terre comme bon vous semblera, et principalement en faveur de
M"' Rubens s'il y en a aulcun qui fust de son goust.
Je vous remercie infiniment de ma consultation, et en feray mes
' Verrerie dans la copie. Je m'abstiendrai ' Ces trois lignes ont été transportées
désormais do relever les variantes de la copie. du texte de l'autofjraphe dans le jnst-
Guiliaiiiue Aileaume, dont le jière scriptum de la copie. En ce qui concerne
avait été un grand mathématicien et avait le post-tcriplum de l'autographe , on en
laissé au prélat les instruments qni avaient trouve dans ladite copie des extraits seule-
servi à ses expériences scientifiques. ment.
[1625] À SA FAMILLK. 133
trez humbles remerciments à M"' Bignon par le premier. Ce Dacquet
a ia conduitte des jeunes Chalais\ et les Jesuistes sçaurontsa demeure
qui ne peult estre gnieres loiiig du collège de Glermont.
J'ay grande appréhension que mon induit ne demeure acculé par
le soudain départ du cardinal Barberin que l'on attend icy en brief;
nous nous serions bien passez de cette courvée, mais il n'y a remède.
Je me doubte que M"' Alcandro viendra quant et luy. On tient à Mar-
seille f[u'il debvoit partir de Civita Vecchia au i 5 de ce moys. On luy
prépare son entrée en Avignon. Nous députerons au devant de luy.
M' de Guise a faict escrire au Roy qu'il le traittera si on luy envoyé
tonds, mais je crois qu'il ne laisra pas de le faire. Je n'avois plus de
besoing que de cela pour me descharger d'occupation dans ce desgel,
et le pix est que j'ay peur de me trouver engaigé de l'accompagner
en Avignon , mais je feray ce que je pourray pour m'en excuser sur la
maladie de mon père. Je serois bien aise que M' Bubens fut encor à
la cour quand il y arrivera, car je m'asseure qu'ils se verroient trez
volontiers les uns les aultres. J'ay grand regret de n'estre à la cour
raoy mesmes, pour faire agir un peu ce monde, et voir de profiler
l'occasion pour retenir en France cette perle d'honneur, n'estimant pas
qu'ily ayt une ame au monde plus aymable que celle de M' Bubens^.
M'' l'abbé de Saint Aman n'est poinct passé par icy, parmy le train
de M"' le cardinal de la Valette^, au moings que j'aye sceu.
J'ay faict exposer voslre créance à M"' Borrilly; il fauldroit parler à
M'' de Naberat pour sçavoir en quels termes estoit demeurée son af-
faire, car s'il n'y a pas d'aultre moyen aisé, il fault plustost payer les
10 pistolespour luy faire avoir ce contentement.
Je n'avois pas sceu l'arrest contre le livre des Ambassades du car-
dinal du Perron. J'avois demandé une coppie de son portraict à
' Les enfants de Henri de Talleyrand, ^ Il s'agit ici de Charles de Montciial,
marquis de Chalais, {frand maître de la qui allait devenir archevêque de Tou-
garde-robe du roi. louso à ia place du cardinal de la
' Le grand peintre a-t-il jamais été plus Valette,
magnifiquement loué?
134 LETTRES DE PEIRESC [1625]
M"" du Puy, que je vouidrois bien avoir eue dans mon estude en cette
rencontre icy.
M' de Sisteron avoit renoué son traicté avec Vaubelle', qui s'en des-
dit et fit intervenir le lieutenant criminel, avec lequel le contract fut
passé solennellement, et le jour mesmes le présidant Garriolis ayant
faict sentir que Bonfilz (son enncmy) ne faisoit que prestcr le nom à
Valbelle, tout fut de rechef rompu, et on traicte maintenant avec
M' de Galifet pour son beau frère S' Martin.
Vous verrez les lettres de ma niepce, elle me presse fort pour
Pasqucs; si nous n'avons vostre response, nous tascherons de faire que
ce soit pour Quasi modo, et au moings que d'aultres ne soient pas
reçeues auparavant qu'elle. Sa mère l'a veiie et en est demeurée fort
satisfaicte. Plusieurs aultres parentes l'ont esté visiter, et en sont reve-
nues fort consolées, et fort desabusées. Il n'y a que ma tante d'Orves
laquelle se faict tenir, et ne la veult poinct aller voir, mais je ne m'en
soussie guieres. Il luy fauldra asseurance du fonds de looo escus
pour le bout de l'an et cependant la pension dudict fonds, un pare-
ment d'autel et de custode avec la chasuble, loo escuz pour son linge
et emmeublement et son habit.
Je n'ay pas sceu gouverner M' le présidant Seguiran sur vostre der-
nière despesche, mais la dernière foys que je luy en parlay, il se laissa
aller de me dire que cela ruineroit son aisné, ou l'incomraoderoit, et
qu'il n'y vouloit plus entendre. Et de faict le filz me vint prier de re-
mettre le monde en la première liberté.
M"' le Premier Présidant attand impaliammant la responcc du billet
et je demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 17 mars 1626 au soii*.
' Sic pour Valbelle. On trouve celte bituelle du nom tant dans les lettres de
dernière forme quatre lignes plus bas. Peiresc que dans les documents contem-
On sait d'ailleurs que c'est la forme ha- porains.
[1625] À SA FAMILLE. 135
L'histoire de M'" Astier est merveilleuse. Je fis moy mesme un peu
de doubte d'abbord et craignis que Thibault n'eust faict luy mesmes
la supposition. Mais il jure au contraire, et certes l'odeur de la brus-
leure n'estoit que de charoigne bruslée, et il n'y en paroissoit rien du
tout.
Envoyez incontinant à M"' du Puy la lettre du procureur Blain, pour
le sieur Barthez, car son affaire presse.
Je vous recommande aussy la despesche de M'' d'Aix. Je vous ay
envoyé les marcottes de Beaugentier cacheptées de mon cachet par
Lyon et ay de la peine à retrouver la lettre du prieur pour en distin-
guer les espèces. Il fauldra voir si je seray plus heureux à la première
commodité ^
XLII
À MONSIEUR DE VAL AVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
À L'ESCHOLLE s' GERMAIN , CHEZ M' BAICNI.
Monsieur mon frère,
J'aurois bien à vous entretenir si j'en avois du loisir, mais je ne sçau-
rois présentement et vous supplie de m'excuser pour ceste fois si je ne
vous dis aultre chose si ce n'est que j'ay receu vostre despesche du 1 2'°'=
par M'' du Mas qui arriva dez hyer de bonne heure et m'envoya incon-
tinant et voz lettres et une boette fort bien conditionnée. J'ay rendu
toutes voz lettres à leur adresse. Vous aurez la response de mon cousin
d'Orves et celle de M'' Astier si je la puis avoir à temps, car je viens
d'apprendre seulement à ceste heure que le sieur Moult, présent por-
teur, doibl partir en poste à ce soir mesmes avec la lune et à peine
' Bil)liQthèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n'Siyo, foi. 3oo-3oa. Auto-
graphe.
13G LETTRES DE PEIRESC [1625]
me laisse t'on le loisir de faire ramasser ce que je puis avoir à vous
envoyer. Il fauldra que je remette à la première occasion à respondre
à vostre lettre et de vous entretenir du voyage que les propriétaires
ont fait icy. Cependant vous aurez une lettre qui [sic) m'ont laissée.
Si M"" Astier vous a faicl la lellation dont je l'a vois prié, vous sçavez leurs
belles conceptions de ti'ique nique. M'' Flotte volloit former opposition
mardy à la réception de M'" Guerin, mais il feust desclaré non recep-
vable et aussy tost feurent donnés des commissaires audict s' Guerin
par prefferance au sieur de Gaubert, à qui il en feust aussi donné par
après, tellement qu'ilz seront receuz incontinant aprèz feste, première-
ment M"" Guerin, et puis l'autre.
Le partage du sieur d'Autheribe et de Malecoste et de ces femmes
de Carcassonne qui ont tant raillé dans ce pailaix a esté vuidé à ce
soir à la Tournelle contre ledit sieur d'Autberibbe et contre l'advis
du raporteur, M' Ollivier contretenant [Peiresc a écrit contrectenanl]
l'aiant emporté sellon son oppinion.
Enfin M'' de Valbelle a faict faire de si belles parolles à M' de Siste-
ron et à M""" de Cuges qu'il a encores faict révoquer une parolle posté-
rieure qui avoit esté donnée à M"" le présidant Gallifet pour M"' dfi
Saint Martin, et le contract a esté sollennellement passé et l'argent
toucbé dont Madame de Cuges en met douze mil escus sur la commu-
nauté de Roumoules.
Nous avons icy M' le chanoine Maran S qui revient de Rome et m'a
apporté le camée dont je vous envoyay dernièrement l'emprainte. Il est
grandement courtois et obligeant et s'en va à Tlioulouse et puis de là
à la Cour pour le service de M"" le cardinal de la Vallette, qui le veult
avoir auprez de luy^
Je suis en grande peine de la venue de ce Légat'. Je pense que
M" Alleandro s'en viendra avec luy, aussy bien que M' de Bonnaire et
Le clianoine Maran a été déjà mea- iette, avait connu le chanoine à Toulouse,
lionne, ainsi que son père et son frère, ayant été archevêque de cette ville pendant
dans le recueil Peiresc-Dupuy. plusieurs années (justpi'en i ôay ).
' Louis de Nogaret, cardinal de ia Va- ' Le légat Fr. Barberini.
::i625]
A SA FAMILLE.
137
que le petit Barclay ', qui se sont resollus à ce voyage. Vous nous man-
querez bien icy au besoin pour supleer dans ces complimens à mes
infirmitez, mais nous ferons ce que nous pourrons et Dieu fera le reste.
Tant y a que mou induit est signé ^. Je m'imagine qu'ils aymeront
mieux le porter que de l'envoyer.
J'attends fort impatiament les lettres de ce pais la que doibt aj)-
porter l'ordinaire d'Avignon, qui passera demain, afïin d'apreiidre la
vérité de leur despart. Je m'asseure que M' de Laffrctiere ne man-
([uera pas de le voir à la cour, et si M' de Thou se resolvoit d'en fere
de mesme, je panse qu'il ne seroit pas mal à propos pour lui fere ung
peu de remerciemant du bon accueil qu'il lui promettoii au cas qu'il
l'eusse veu à Rome. Pour vous je désire bien que non seuUement vous
l'alliez voir, mais que vous preniez quelque occasion d'aller au devant
de lui, s'il est possible, et que vous lui faciez ung peu de coup [sic)
quand vous le pourrez.
Nous n'avons plus de coniodité de messagers de pied, tellement que
je ne sçai comme je vous pourrai envoyer deux plantes de inirtbe
que j'ai recouvré bien inesperemant, lesquelles sont en tel estât qu'il
s'en peult asseurement fere quatre plantes.
Je viens d'avoir advis d'Avignon qu'enfin le seignor Bartholomé a
trouvé comodité pour vous envoyer des éternelles. Cella vous servira
pour fere attendre moingz impatiemant l'arrivée du navire de la Reyne,
dont le partement a esté retardé plusieurs fois et avoit esté en dernier
lieu assigné au jour d'bier au matin, à ce qu'on m'en a escript de
ïlioulon; mais il faict estât d'arriver bien tost au Havre de Grasse. Je
' Le petit Barclay est l'abbé , fils du poèle-
lomaucier et qui portait le prénom de Guil-
laume. Voir recueil Peiresc-Dupuy,pn«s(w,
(tans les deux premiers volumes.
' L'induit du sa février 169 5. Voir l'ana-
lyse de ce document dans Peiresc, abbé de
Guitres (p. 53). Le savant auteur de la no-
tice ainsi intitulée ajoute : rPeircsc pria le
pap.T d'y faire certaines additions (pi'il lui
soumit. Quelques-unes furent écartées; les
autres furent insérées dans un nouveau bref
où le précédent était reproduit, et qui est
daté du 9 décembre i6a5. On le trouvera Ji
la suite de cet opuscule." Le document est
reproduit [Appendice, p. 1 26-181) d'après
le registre Ll de l'Inguimbertine, fol. 956-
a58. Le bref du 9 a février est dans le môme
reg-istre (fol. ayS).
18
KlTlOXAtC.
138 LETTRES DE PEIRESG [1625]
vous envoyerai par ia première comodité le rooHe de ce que j'ai chargé
dessus, lequel je ne sçaurois dresser pour le presant.
Puisqu'on ne vient point quérir ma despesche si tost que l'on disoit,
je proffitterai ce peu de temps à vous dire que les propriétaires ont'
une si extrême defiiance qu'ils aymoyent mieux jouer à la désespérée
et passer une transaction publique avec de Rua que d'asseurer leur
traicté en la manière que vous l'aviés proposé, et vostre lettre ne leur
feust leue en leur assemblée que precipitemant, sans la laisser consi-
dérer de personne en particulier, ayant esté incontinant retirée et
supprimée par M' de Puget, de sorte que M"" de Mouvans m'a faict
plaincte de ce qu'on ne lui laissa pas seullement le crédit de la lire,
et contre vostre advis ilz résolurent de fere une grande deputation de
M' de la Motte non M' de Mouvans et le filz du sieur de Puget, pour
s'en aller à Marseille transiger avec de Rua, sans que nous en sceus-
sions rien. Mais de Rua volleust venir consulter M' de Rouville, et
cella les obligea de me venir voir et de fere quelques complimens. H
seQibloit qu'ilz {eussent d'accord, et M' Astier avoit desja dressé la
transaction; mais Mons' de Rua rompit la publication d'icelle, ne voul-
lant pas soufrir la clause qu'il avoit tousjours accordée, par laquelle
il se debvoit despartir de l'evoquation, tant pour l'instance pendante
que pour toutes celles qui pourroient naistre en l'exequiicion de leur
présente transaction, dont ilz avoient consanti l'arbitrage aux sieurs
de Reauville et de Serret, leurs avocatz, et au sieur du Perier, accordé
pour thiers. Quand on leur parloit du paraguantes^ pour ces gens la
ils le prennoient au poinct d'honneur, et ont bien mieux aymé
s'engager aux frais d'une depputation expresse pour aller pour-
suivre le jugement du procès, comme vous verres par la lettre qu'i
m'ont laissée. Toutes fois M' de la Motte, me venant dire adieu à ce
matin, m'a dit qu'ils verroient d'envoyer pouvoir par délia pour ter-
L'original porte : fe ;)ro/)ne«fl/re a. gante et le franrais parafante, c'est-à-
L'expression espagnole para puantes dire : pourboire, étreaues, revenant-bon,
(lM)ur les gants ) a donné le provençal paror profit. •
[1625] A SA FAMILLE. 139
miner le différend, suivant l'advis de vostre lettre, et sur ce je flniray
demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre très humble et affectioné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce jeudi au soir, 20 mars lôaS '.
[Post-scriptum de la main de Peiresc.^ M"^ de Gaubert m'a envoyé
demander aujourd'liuy je ne sçay quelle lettre sienne, qu'elle pensoit
que vous m'eussiez envoyée par M" Tisati; mais je n'en receus poinct
pour elle. Il fault que vous ne l'ayiez pas envoyée par cette voye là.
Et vraysemblablement c'aura esté par l'ordinaire du 7'"'=, puisque vous
me faictes mention de m'avoir envoyé une despesche de cette datte là ,
qui sera demeurée en chemin plus que de coustume. Car elle eust
deub estre arrivée depuis deux jours. Je pense qu'elle iie tardera pas
de venir. Car il ne s'en est jamais perdu, Dieu mercy.
[^Second post-scriptum de la main de Peiresc. ] Je n'ay encores peu voir
les contredicts; il fauldra attendre à sammedy ou dimanche, que nous
pourrons un peu respirer.
XLIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS,
k L'ESCOLLE s'geRMAW, CHEZ m' GAIGNT.
BECOMMANDÉ À Si' DIGOT.
Monsieur mon frère ,
Je vous escripts cez deux mots dans le logis de M^"" le duc de Guise
à Marseille, trouvant la commodité de M"" de Toro, pour vous donner
advis de la reconvalescence de M"' de Gallas mon père qui espère de
s'habiller et se faire porter dans une quinzaine de jours à l'église et
au palais. Dieu aydant, et possible vouldra il se trouver le dimanche
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 6170, loi. lao.
18.
UO LETTRES DE PEIRESC [1625]
aprez Quasimodo aux seurs [sic) de S'<= Marie pour voir donner l'habit
de religieuse à ma niepce, laquelle l'eust prins dez demain, sans que
nous attendions vostre response à ses dernières lettres. Elle a esté
visitée par Mad" de Grequy, Mad" des Arcs et toute la ville, et a tes-
moigné un zeelle de dévotion nompareil.
On avoit creu que M'' le cardinal Barberin deubst arriver aujour-
dhuy icy, mais on a despuis eu advis qu'il pourroit faire quelque ses-
jour à Gènes. C'est tout ce que je vous puis dire, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné serviteur et bon frère,
DE Peiresc.
Madame de Bourgoigne se porte fort bien Dieu mercy.
Les Pères de l'Oratoire m'avoient faicl bailler un pacquet pour le
P. Gotton, que je vous envoyeray par cette voye, si je le puis avoir à
temps, l'ayant envoyé quérir à l'hostellerie.
De Marseille, ce sammedy saint ag mars i6ao '.
XLIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'avois escript une petite lettre pensant que Mène la porteroit, mais
il se trouva party, parce que j'en fus adverty trop tard et maintenant
on nte vient de mander que l'on faict despesche precipitemment, de
sorte que je ne sçay si celle cy y arrivera à temps. Je serois bien
marry si l'occasion s'en perdoit aussy et ne vous pourray pas faire
grand entretien.
Bibliothèqiienationaie.nouvelies acquisitions françaises, n' 0170, fol. 12a. Autographe.
[1625] À SA FAMILLE. Ui
Je receus hier seulement voz despesches du 2 5 et dernier du passé
et fis rendre toutes voz lettres à leur adresse seuremeut. Hien au soir
le s'' Farnosy arriva d'Ières, avec les lettres, mémoires et papiers qtie
je vous envoyé. Je luy ay faict voir maintenant voz despesches aux
propriétaires. Il m'a dict qu'il croid qu'ils consentiront à l'expédiant
mentionné en vostre lettre.
Mais je ne l'ay encores peu {jouverner sur le paraguantes, oià sera
le mal, si l'homme de delà ne le retient sur le calcul. Il m'a dicl qu'il
fera envoyer l'Estat du debitement durant dix années, et qu'en un
besoing ils laisront choisir les trois que vouldra le fermier pour en faire
une commune et qu'ils trouveront que cela ne va pas plus de 3o mille
ouHes^ ce qui ne revient pas à ce qu'ils s'imaginoient de par delà
ne de deçà, où le s"' de Rua demandoit dernièrement ko mille livres.
11 me doibt venir voir cette aprez disnée, et partir incontinant pour
gaigner temps. Je luy ay représenté que le cartier de M'^ de Lauson
cxpiroit dans ce moys, et que la moindre minutte perdue couroit
fortune de perdre l'affaire. Nous verrons ce qu'ils feront. Le mal est
que M"' Astier ne se resoult pas d'aller à leres, se remettant à ce que
nous pourrons dire icy à ce député, qui ne dira puis de delà que ce
p'il vouldra. Il est si occupé icy, qu'il a bien de la peine à perdre tout
ce temps; je tascheray pourtant de luy donner une aultre attainte. Je
luy fis voir l'advis de l'office d'André lequel il print aussytost pour luy,
et vous en escrira, se dict il, aujourd'huy, et vous envoyera s'il peult
la lettre de change, sinon ce sera par le premier. Vous pourrez cher-
cher si les roolles ne pouvoient poinct avoir quelque aultre office
pour le pauvre André.
Je suis bien aise que vous fassiez mettre en taxe l'office du cousin
d'Orves qui me désespère icy avec sa mère, à toutes heures.
Je suis en colère contre Brunet, de l'excez des fraiz de vostre in-
formation. Ce sont touts des volleurs insignes.
Je suis si accablé que je ne sçaurois resouldre M"" du Ghesne, tou-
' Le mot oiilo, en provençal, signifie rr marmite, jarre». Voulo, comme l'oMiVe, ffoutren,
servait de mesure de capacitd.
CI
142 LETTRES DE PEIRESC [1625]
chant les œuvres de M' du Vair, avant cez festes quand je treverois.
Je pensois pouvoir escrire à M' Rubens, mais il est hors de mon pou-
voir pour à cette heure.
M' de Guise vint hier inopinément icy; il se faschoit qu'on fit courir
des bruicts de sa maladie; on dict qu'il s'en va à la Cour, je n'en sçay
rien, et adjouste-t-on que le duc de Savoye luy a envoyé mille duca-
tons ^ pour l'armement.
Mon père a envoyé quei'ir la lettre de change de aoo escus de
M"" Anglesi pour vostre retour. M"^ Astier vendit hier le barbe 5o pis-
toles, et retint les denieres (pour deniers) pour la lettre de change de
son office, sauf à remplacer, dont je ne fus pas marry.
Ma niepce est toujours plus resoliie^; je l'allay voir hier au soir;
elle me dict qu'elle eust désiré de prendre l'habit le jour de Pasques.
Il y en a desja sept qui ont prins l'habit devant qu'elle et y en a encor
une qui le doibt prendre sammedy. Et s'en presante sept ou huicl
aultres qui seront receiJes à cez Pasques. Puisqu'elle veult y demeurer,
il vault mieux qu'elle ne soit pas des dernières, de façon que je luy ay
preste le consentement tant pour vous que pour raoy, aprez toutefoys
y avoir apporté toutes les circonspections que j'ay peu. J'eusse bien
désiré que vous eussiez esté présent, mais si vous faictes le voyage de
Bordeaux, qui ne pourroit estre que trez utile, vous ne pourriez venir
que bien tard. Et vauidra mieulx vous descharger de cette courvée.
Mon pore en est merveilleusement satisfaict. Je verray d'y envoyer au
premier jour ma tante d'Orves avec mes sœurs, et Madame de Mont-
furon sa marraine, pour la voir desmentir les mauvais bruictz qu'on
faisoit courir de cette pauvre fille attendant cez Pasques.
Le P. Fichet, qui presche excellemment bien à la Madeleine, avoit
laissé aller certains discours touciiant l'authorité du Pape et du Concile,
qui n'avoient pas esté bien prins; les gents du Roy en firent plainte à
la Chambre, et fut résolu que M'' le Premier Présidant luy en feroit
une amonition doulce chez luy, pour luy servir de retenue aux aultres
En chiffres depuis ces mots : M' de Guise. — ' Le passage que l'on va lire a été re-
produit dans Une nièce de Peiresc, p. lo.
[1625] À SA FAMILLE. 143
choses qui se pouvoient presanter. Il fut mandez (sic) chez M' le Pre-
mier Présidant, nya d'avoir dict tout ce qu'on luy imputoit, interpréta
son dire en bonne part, et on en demeura là. Dimanche passé, il fit
un sermon, Madame de Crequy presante, non sur lesubject de l'Evan-
gile du jour, ains sur celuy du jour précédant, qui estoit de la femme
adultère où il dict des merveilles, ayant rapporté jusques à une tren-
teine d'exemples des femmes qui avoient quitté leurs marys pour en
prendre d'aultres, disant qu'on avoit beau tromper le Pape, que les
seconds mariages demeuroient toujours adultères devant Dieu. Cette
pauvre femme se couvroit de son voille tant qu'elle pouvoit, et estoit
en grande inquiétude. Le mal fut qu'il passa plus oultre, disant que
pour le plus grand bien du monde il ne falloit pas faire le moindre
mal, que les Roys mesmes ne pouvoient pas répudier leurs femmes
pour stérilité ne quand il y iroit de la perte des Royaulmes, et aultres
choses de mauvaise digestion, à ce qu'on dict, car je n'y fus pas; le
luudy ensuyvant les gents du Roy en ayants faict plaincte, à cause
qu'indirectement cela pouvoit toucher le mariage du feu Roy, la Cour
délibéra que ce père seroit mandé ie jour suyvant dans la chambre,
et qu'il y seroit sévèrement admonesté de s'abstenir de semblables
discours. C'estoit aprez l'audiance. Incontinent aprez disner le P. Suffren
fut chez M"" le Premier Présidant pour luy dire qu'il avoit aprins
nostre délibération , et pour luy demander ce que c'estoit et entrer en
justification. M'' le P"" Présidant luy dict qu'il n'avoit rien à luy dire,
et luy ayant demandé de qui il avoit aprins la délibération qu'il disoit,
l'aultre dit que ce n'estoit que des greffiers, sans vouloir nommer.
A l'entrée du palais de relevée en quinzaine M"" le ¥^ Présidant fit
entendre ce que luy avoit dict le P. Sufîren; on manda le greffier et
ses commis qui furent tous ouys moyennant serment, et nyerent abso-
lument de n'avoir poinct révélé, ne pas mesmes sceu la délibération
de la Cour. Et neantmoings, à cause de la qualité du P. SulTren, on ne
voulut poinct approfTondir davantage cette affaire. Mais on résolut de
mander incontinant le P. Ficliet, pour luy faire son poids sans attendre
au lendemain, ce qui fut faict. L'huissier ne le trouva pas au collège ;
U4 LETTRES Dï: PEIRESC [1625]
on îe renvoya pour l'attendre et l'ammener; il vint sur la fin de l'heure
et fut fort sévèrement vesperisé en plaine chambre par la bouche de
M"" le ?■■ Présidant. Il voulut entrer en justification, mais on luy dict
que ce n'estoit pas la coustume, et qu'il ne falloit rien répliquer à la
Cour. Son affaire avoit esté vérifiée pf)r le tesmoignajje de cinq ou six
de la Compagnie qui estoient presants. J'estime (ju'il avoit un bon
zeelle, mais il n'estoit pas bien considéré, et crois que cela le fera plus
advisé à l'avenir .
[Note viargtnale.] Je vous renvoyé les U pistoles de M' de Chas-
tueil.
[Billet autofjfraphe annexé à la lettre et adressé à : Monsieur, Mon-
sieur Bercer, à Paris.^ Courbieres [le nom est en cliijfresl^ a escripl
qu'il n'a voit rien peu faire de son affaire, mais qu'on luy prometloit
trez bonne issiie moyennant 2,000 escus. Aussytost il fut résolu de les
demander à Beauchamps [nom en chiffres] sans nommer ne père ne
mère, ains au nom et prière d'Espinouse [en chiffres], son beau père,
lequel escripvit une belle lettre, disant qu'on n'avoit rien osé révéler
au père et à la mère pour cette bonne proposition, mais qu'on se pro-
mettoit de son amitié qu'il bailleroit une rescription de 2,000 escus,
et qu'il ne desnyeroit pas ce bon office. La responce fut qu'il falloit
mettre un peu d'ordre aux affaires domestiques, lesquelles s' estoient
toutes destracquées par le malheur passé, et qu'il s'estoit dessaisy de
tous ses plus clairs deniers. Aussytost la bonde rompit, et le père,
qui ignoroit cette requeste, jura tout hault sur grand Mehemet que
cet ingrat la luy payeroit, qu'il estoit résolu de le faire perdre, et qu'il
en subministreroit les moyens. Et qu'il ne cesseroit qu'il ne le vid sur
l'eschaffault. Cela fut sceu. Vous pouvez penser en combien bonne
part il fut prins, et les reproches de la bonne vie de part et d'aultre
furent excellents. Tant y a que Beauchamps [en chiffres] parle de se
faire catolique [le mot est en chiffres]. M' de Gênas le dict tout hault.
Madame de Crequy se trouva hier au sermon du P. Ficliet qui ne fut
[1625] À SA FAMILLE. 145
que de la femme adultère, où le bonhomme alla jusqu'à dire qu'on
avoit beau tromper le Pape, quod Deus conjunxit homo non separet,
qu'on ne pouvoit quitter son marry pour un aultre et encores pix. Il
l'avoit desja attaquée vivement en un aultre sermon de l'Avent sur le
mesme subject. Ms' de Guise se porte mieux de sa blessure '.
XLV
À MONSIEUR DE VALAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Vous aurez eu juste subject de vous plaindre de mon silence depuis
quelques jours, mais je ne seray pas sans excuse quand vous aurez
veu la relation cy joincte, et que je vous auray dict de plus qu'on m'a
faict aller chercher M'' le cardinal Légat tantost à Marseille, tantost à
S'Maxemin, tantost ailleurs, avec mille incommoditez, à cause que mon
mal ne me permettoit pas d'aller à cheval. Je receus en partant d'Aix
pour venir en ceste ville d'A;ignon voz despesches du i et 4 de ce
moys toutes ensemble avec la boitte de RiLsque et lettres du 20 du
passé. Et emportay le tout quant et moy excepté les greffes que je
laissay avec ordre de les envoyer de ma part à M"" d'Espinouse ^ qui a
des arbres bien propres à greffer, car tous les nostres de Beaugentier
estoicnt desja remplis. J'ay laissé icy le Nouveau Testament pour M"" ie
cardinal Légat ^; il ne pouvoit pas estre plus dignement employé, et si
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- Boisg'elin dans notre lonie IV (p. 4oi). H
sitions françaises, n° 6170, fol. SaS. Auto- sera souvent fait mention de ce jjeutilhonirae
graphe. Le document n'est pas daté, mais horticulteui-.
Valavez a écrit au dos : Avant Paxqnes. La ' Voir ( recueil Peiresc-Dupuy, t. I,p. 58)
lettre est donc antérieure au 3o mars l'accusé de réception, daté du 90 avril 16a 5,
lOaS. de ala boite où estoit le Nouveau Testament 1
' Sur François de Villeneuve, seigneur destiné au cardinal. En la même lettre (p. 69),
d'Espinouse , voir une note du marquis de écrite d'Avignon, comme celle-ci, Peiresc
VI. 1 f)
IMPItlMEKIE XATtO!(iLK.
1A6 LETTRES DE PEIRESC [1625]
vous vous fussiez advisé d'y faire mettre des fermoirs d'argent, il eust
esté encores plus sorlable. Tant y a que je demeure bien obligé à M-" du
Puy de ce moyen qu'il m'a fourny de me faire de l'honneur. Je laissay
en partant les lettres adressées au procureur Blain, qui me dict qu'il
satisferoit àM^'Earthez, comme aussy celles de M' Pichon à Gazel avec
ses papiers ensemble 2 pistoles pour faire sa consultation pendant mon
absance.
J'avois prié Mons"" de Meaux mon cousin ' de vous escrire le destail
du bal tenu cette aprez disné chez le gênerai oii M»"" le Cardinal avoit
diné luy neufviesme , et des différants meus pour le baptesme qui se
faict demain par M'' le Cardinal, d'une part, et Madame de Montmo-
rancy, d'aultre-, sans qu'elle y soit, Mad'' du Rallier ayant esté choisie
pour commère par le Cardinal et Mad'= d'Aubignan ayant depuis pro-
duict une lettre de M' de Montmorancy portant pouvoir de tenir la
place de sa femme; enfin cela s'est terminé amiablement et Mad" du
Rallier a cédé par le conseil de Mad* de Yedene. J'ay veu le jardin du
s' Bartolomeo et par consequant le Jacinthe et la Cardinale en trez
bon estât, mais il n'y a poinct de filleules, et il dict qu'il nesçaict poinct
comme on les peult faire produire, encores que vous m'ayiez mandé
que vous luy en aviez escript la mode. Il avoit deux jossemains d'Arabie,
l'un assez beau bien que un peu maltraicté du froid, et l'aultre bien
malade lequel il m'a enfin promis.
Je suis icy accablé des courtoisies de M' de Mondevergues encores
qu'il soit malade et de Mad"" sa femme. Ensemble de Mad" de Yedene
laquelle s'estoit logée céans pour faire place à M' le General pour le
festin d'aujourd'huy. Je fus fort favorablement receu de ce cardinal
en arrivant icy la veille de son entrée; il me retint à disner le len-
demain et voulut que le s'' Carlo Magalotto son oncle fut précédé
donne d'intéressants détails sur le plaisir ' La copie de la Méjanes fait dire à Pei-
qu'éprouva son hôte en recevant wce beau resc avec moins de cérémonie : r J'avois prié
livre». Dans la copie de la Méjanes (t. III, mon cousin de Meaux.»
fol. i3o) la lettre ne commence qu'à la * Tout ce qui suit a été supprimé dans
phrase : irj'ay laissé icy le Nouveau Testa- la copie de la Méjanes jusqu'à : Je fus fort
ment pour M' le Cardinal Légat.» favorablement receu.
[1625] À SA FAMILLE. U7
par moy ', s'entretenant de tout plein de beaux discours curieux. J'au-
rois mille choses à vous en dire, mais j'ay trop peu de temps ^ et je
veux aller demain Dieu aydant en Arles, pour faire ce baptesme que
vous sçavez', et me rendre à Aix au plustost.
J'ay traictté en passant par Aix M' Aleandro et M"" Panphile Persico,
tous deux secrétaires du Cardinal, l'un des lettres latines et l'aultre
des vulgaires, comme aussy le s"" Gio. Battista Doni, le s"' de Bonnaire,
le s"" de Barclay, le reverendissime P. Guevara, gênerai des prebslres
mineurs, un Irez bel ordre nouveau, grand personnage, le s'' Bart"
Regii, Jacomo Guidetti, et quelques aultres* de la suitte mesmes, le
s' Louys Aubery scrittor délie bolle, le s'' Marcel Laniely, enregistreur,
et quelques aultres de la suitte. Je ne sceus jamais avoir le chevalier
del Pozzo, ne le s'' Giorgio Coneco Escossois touts galants hommes
et fort curieux que le (Cardinal m'avoit permis de retenir et gouverner
en passant. Mais pour M"" Aleandro, je le tins depuis le jeudy jusques
au mardy au soir, tousjours dans les livres, Antiquitez et aultres sin-
gularitez, où il print bien du plaisir et m'en donna bien ma part, car
j'apprenois de belles choses de luy. Vous verrez tout ce monde là, et
je vous prie de leur offrir et rendre tout le service que vous pourrez,
comme aussy au s'' Jacomo Durandi, abbreviateur. Mais sur touts au
s'' Aleandro, et au caval. del Pozzo, et à MM" de Bonnaire et Barclay,
et leur procurez toutes les bonnes cognoissances et introductions que
vous pourrez. Je leur debvrois bailler afforce lettres de recomman-
dation, mais je ne le puis à présent. Je verray de les envoyer dans
leur chemin spécialement à Mess" de Bonnaire, et Barclay pour le
P. Seguiran et à M'' Aleandro pour Mess"^' de Roissy, de Mesmes, de
Lauson, du Puy, Bignou et aultres de ma cognoissance ^. Je suis con-
' Variante de la copie de la Mcjanes : ' Voir sur ce baptême la lettre sui-
itEt voulut que le sieur Carlo Mag^aloti , son vante,
oncle , fust proche de inoy . . .■» * La plupart de ces personnages nous
' La copie de la Mi^janes abrège ainsi sont déjà connus soit par le recueil Pciresc-
cetle phrase : irJ'aurois mille choses à vous en Dupuy, soit par les lettres de Peiresc à
dire , mais j'ay trop peu de temps, n La copie Bouchard,
reprend à : rrj'ay traicttii en passant. . . » * Ici s'arrête, dans la copie de la MtS-
tg.
U8 LETTRES DE PEIRESC [1625]
trainct de finir pour nie couclier et partir malin, s'il est possible. Si
je ne puis escrire demain au matin, vous ferez mes excuses comme
vous pourrez et je demeureray.
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Avignon, ce dimanche au soir ao avril i6a5.
Jamais chose ne vint mieux à propos que les extraicts que vous
m'envoyastes du Parlement de Paris toucliant les deputations faicles
pour recevoir et accompagner les légats, car cela m'a servy pour con-
vaincre ceux qui soubstenoient icy que le Parlement y estoit tousjours
allé tout en corps. On a bien soubstenu que le Parlement de Grenoble
estoit allé en corps et en robbe rouge voir le cardinal de Medicis
légat. Mais je pense qu'il y aura encores quelque restriction.
Rendez tout l'honneur que vous pourrez à Monsignor Pampliilio
qui a la direction de toutes les affaires' et taschez de negotier avec luy,
et avec le P. General des Pères Mineurs la permission que désire avoir
M' Maran^ de traicter avec un huguenot pour l'achept d'une abbayie
dont il ne veut pas traicter sans en avoir permission du Pape, laquelle
se donne seulement de bouche et non par escript'. M' de L'Affemas* en
a faict vendre plusieurs de celles de M' de Suilly ^. Et vous dira le
chemin qu'on y tenoit. Aujourd'huy l'on y va plus retenu que devant.
janes , la présente lettre , mais on a ajouté
au texte le post-scriptum , à partir de : <f Ren-
dez tout l'honneur que vous pourrez ...»
Ce post-scriptum fondu dans le texte est
suivi, dans ladite copie, d'un paragraphe
aussi transposé : trJamais chose ne vint {)lus
h propos ...»
' Jean - Baptiste Panfdi, qui devint
pape sous le nom d'Innocent X (lôài-
i65.5).
' Le chanoine toulousain dont il a été
déjà question.
' Connaissait-on cette singulière habi-
tude de la curie romaine ?
' 11 s'agit là d'isaacde Laffémas, succes-
sivement maître des requêtes, conseiller
d'État, lieutenant civil (i638), etc. i\é en
1589, il mourut à Paris le 16 mars 1667.
C'était le fils de Barthélémy de I^ll'émas,
valet de chambre de Henri IV, contrôleur gé-
néral du commerce, le célèbre économiste.
Voir sur Isaac de Laffémas les Historiettes
de Tallemant des Réaux (I. V, p. Gô-76).
' Maximilicn de Bélhune, duc de Sully.
[1G25] A SA FAMILLK. U9
Gez Messieurs veullent sçavoir touts les tenants et aboutissants. M"' Ma-
ran sera de par delà. Vous agirez avec luy comme il trouvera le plus
à propos, et je me promets que M' le Cardinal escrira de bonne ancre.
M' Maran m'a trompé par trop de courtoisie, car il m'a faict acroire
. qu'il s'estoit faict rembourcer du s"^ Eschinard des fournitures qu'il
avoit faictes pour moy, et je crains bien qu'il ne soit pas vray, car M' de
Bonnaire n'en sçait rien que ce qu'il luy en a dicl, et M"' Eschinard
ne m'en escript rien. Gez courriers de Rome icy sont tous destraquez
avec cette guerre de Gènes.
Le Gardinal vouloit venir incogneu descendre droict chez nous à Aix
et y disner. S'il l'eust faict, il eust trouvé de quoy s'en contenter, car
nous y avions mis bon ordre pensants avoir cez aultres Messieurs, mais
cela fut destourné.
Du 9 1* [sur l'enveloppe].
Les gardes du Gardinal partent aujourd'huy d'icy; demain son train
commance à marcher, et luy faict estât d'aller aprez demain à petites
journées.
Si vous pouvez faire transcrire au net la minute que je vous envoyé
de la relation que j'ay dictée à mon homme, faictes le avant que la
monstrer et je seray bien aise qu'elle ne coure pas.
J'oubliois qu'on me vient d'asseurer que le Gardinal a prins les
ordres sacrez de la main du vice légat, qui est une grande faveur, et
qu'il ne tardera pas de célébrer la messe '.
Bibliothèque nationale , nouvelles acquisitions françaises, n° 5 1 70 , fol. 334. Autographe.
150 LETTRES DE PEIRESG [1625]
XLVI
À MONSIEUR DE VALAVEZ,
À PARIS '.
Monsieur mon frère ,
Je vous escrivis en partant d'Avignon et laissay la despesche à M' de
Mondevergues afin que M' de Bouq la peusse prendre en passant, avec
charge de la mettre à la poste , si M"" de Bouc ne passoit au temps qu'il
avoit dict; je ne sçay s'il l'aura faict. Je m'en allay faire en Arles le
baptesme de mon cousin de Chavary avec M® la lieutenante de Fauchier,
et arrivay mecredy en cette ville. Je fis tout ce voyage dans le car-
rosse de M' le Premier Présidant, sans lequel j'eusse souffert de bien
grandes incommoditez, et du vent en allant et delà pluye en revenant,
dont j'ay esté bien soulagé.
Pendant mon absance vostre despesche du 8°* arriva céans et me
fut envoyée en Arles aprez avoir rendu icy à leur adresse les lettres
du s" (lu Chaillar et aultres. Si je l'eusse eiie en Avignon comme on le
pouvoit faire, et comme j'en avois donné charge en m'en allant d'icy,
je m'en fusse bien faict de l'honneur. Je receus icy la matinée d'aprez
mon arrivée vostre despesche du 1 5'"*^ par Rabier, et celle du xi par la
poste, et ay pareillement faict rendre les lettres y joinctes, à Mad* de
Ghastueil, au s' Bonnet et au procureur Baudoin, lequel me demandoit
un pacquet pour M' de Bourdaloue que je n'avois pas eu. Maintenant
que j'ay eu un peu plus de loisir de rassembler voz lettres, je tasche-
ray d'y faire responce un peu plus exactement sur les principaux chefs.
A ce matin nous avons passé le contract avec les Dames de S'*^ Marie
pour la réception et dotation de ma niepce en la forme dont vous aurez
la coppie cy joincte si elle peult estre faicte à temps. C'a esté àprez
avoir redonné par plusieurs foys à inad[icte] niepce toute sorte de
libéral arbitre, pour en sortir, et proposé divers expédiants pour la des-
' L'adresse manque.
[1625] À SA FAMILLE. 151
gager de la parolle qu'elle en pouvoit avoir donnée, et pour la re-
mettre dans le monde honnorablement, tant soit peu qu'elle eust de
regret de demeurer en cette resolution, jusques mesmcs à luy parler
d'honnorables partys qui se presentoient pour la marier au contente-
ment de touts les siens et advantageusement pour elle. Mais elle est
tousjours demeurée ferme et constante en cette volonté d'estre reli-
gieuse, au grand contentement de son grand père, et admiration de
toutes ses parentes. Demain Dieu aydant on luy doibt donner le pre-
mier voille, 011 j'adsisteray et où nous avons faict inviter la plus part
de ses parentes et des nostres. Dieu la veuille bénir, et faire prospérer
de bien en mieux! Elle attend en bonne dévotion son bréviaire, et son
diurnal, et quelque bon autheur françois sur tous les Evangiles de
l'année. Et je vous diray que si vous rencontrez quelque diurnal de
belle grosse lettre, je serois bien aise d'en avoir un pour moy.
J'ay faict sçavoir à mon cousin d'Orves ce que vous me mandiez
touchant son affaire; il y aura prou peine de le disposer au payement
de M'^Le Roux, mais si faudra il qu'il s'y accommode en quelque façon.
Le plaisir qu'il aura de voir ses lettres en main le luy fera faire, si vous
les pouvez recouvrer.
Je rencontray le s' Anglesy par Avignon, ce qui l'obligea de me venir
voir et son ageant quant et luy, mais ils ne me dirent rien de la lettre
de change qu'ils avoient promise, ne l'un ne l'aultre, et je ne trouvay
pas raisonnable de leur eu parler, à cause que je m'estois employé icy
en une affaire où il estoit intéressé, où il eust peu imputer ce que j'y
lis pour luy à cela, bien que je pensasse à toute aultie chose.
M"" Astier se resoult d'aller à Marseille pour presser de Riia; je ne
sçay s'il en pourra venir à bout, j'en doubte grandement. Tant y a
que je suis bien d'advis que vous vous serviez plustost de la lettre de
credict de M"" Lumaga, allin que vous ne perdiez pas la commodité que
vous avez trouvée de changer de logis. Nous n'y ferons plus uoz ad-
dresses.
Le passage de ce cardinal, c'est à dire les voyages qu'il m'a fallu
faire en carrosse à Marseille, S' Maxemin et Avignon, ot le traictement
152 LETTRES DE PEIRESC [1G25]
de cez Messieurs de sa suitte que nous avons eus céans durant quelques
jours, avec les dépendances et le baplesme, ne me coustent guieres
moings de deux cents escus, ce qui m'a absorbé tout ce que j'avois
apresté pour mes alFaires de Guienne, et m'a faict manger en herbe
ie plus liquide de mes esmoluments du palais.
Il a fallu trouver iSo escus pour l'emmeublement et pension de ma
niepce durant l'an de probation, à quoy il a fallu que le crédit de
M'' Astier ayt suppléé et fauldra voir de soulder ce qu'il a emprunté
pour ce subject.
Je baillay au procureur Gazei l'argent de M' Pichon pour faire tra-
vailler son advocat et pourvoir au plus pressé. Je ne l'ay pas peu gou-
verner depuis mon retour.
Les 1,000 libvres dont Brunet vous avoit escript cy devant estoient
despend lies longtemps devant qu'il les eust tirées des mains des fer-
miers. Et les 1,000 libvres restantes desquelles parle le P. du Val ne
sont pas baslantes pour les alfaires qu'il a sur les bras, le reste de celte
année.
M"" Siguier a perdu sa femme. Vous l'en pourrez consoler, car il en
est fort désolé et encore que j'eusse esté bien aise, et je m'asseure vous
aussy, de ne poinct toucher à sa bource, toutefoys à cette occasion, je
suis d'advis que vous le fassiez, attendant meilleur moyen de pourvoir
à vostre entretien.
M'' Astier a esté bien aise que vous ayiez trouvé cez aultres deux
offices triennaux et vouldroit bien à cette heure, si ceux là sont certains,
que le premier ne fust pas levé en son nom. Quand il me dictcela,
je luy dis qu'il ne falloit que faire une déclaration en faveur d'André,
sur laquelle vous feriez aiseement reformer les provisions, et que le
mesme André luy fourniroit icy les deniers nécessaires, qui s'employe-
roient à la levée des aultres, mais je trouvay qu'il avoit de l'appettit
pour tous les trois offices, dont je ne fus pas marry, puisqu'il y prend
plaisir et qu'il espère d'y faire ses affaires.
Toutefoys je crains bien qu'il n'ayt esvanté la chasse mal à propos,
car il en a parlé avec les s" du Mas et La Fagoiie, qui y ont preste
[1G25] À SA FAMILLE. 153
l'oreille, et La Fagoiie me dit en allant à Marseille qu'il en vouloit parler
avec M'Le Maistre' croyant qu'il ayefaict la fonction de cez offices, ou
les thresoriers de la marine, car il n'y a poinct d'officiers formez pour
les mortes payes, de sorte qu'au lieu d'establir un Triannel, il faul-
droit establir un Principal, un Alternatif et un Triannel tout ensemble,
ce qui ne se peull pas aiseement faire sans edict particulier, et sans
de. fortes op[)Ositions. J'ay adverty l'advocat Coquillat de la remission
que vous aviez obtenue pour son parent et du besoing qu'ils avoient de
luy envoyer de quoy la retirer. Je l'ay dict cncores à M'' Casaneufve
et aultres qui en ont esté bien aises. Le principal sera qu'ils y pour-
voyent comme il fault.
Je rendis à M"" de Mondevergues en main propre la lettre du Roy
que vous m'aviez adressée, qui fust fort à son contentement.
La procédure de Chevallier m'a scandalizé, parce que je le croyois
plus susceptible de discrétion et d'affection en vostre endroict, mais à
cette heure je crois qu'il est partie cause de toutes les chiquanes que
nous ont formées cez fermiers, car c'est son humeur à ce que j'avois
recogneu en aultres affaires pendant mon sesjour de par delà.
Le fils de Farnosi et Gardanc me rencontrèrent cez jours pasSez
par la ville et me demandèrent si je n'avois poinct de voz nouvelles,
touchant leur affaire. Je leur dis que vous me mandiez que vous estiez
aprezpour leur avoir un bon rapporteur, et que ce faict, vous ne vous
en vouliez plus mesler. Ils me demandèrent conseil de ce qu'ils avoient
à faire, je leur respondis qu'ils estoient bons et sages pour en prendre
d'eux mesmes, et qu'ils nous avoient assez faict cognoistre que noz
conseils leur estoient suspectz, ou de bien peu de considération, puis-
qu'ils avoient tousjours résolu tout au contraire. Ils me dirent que nous
y avions de l'interest de nostre chef, et si nous ne voulions pas le pour-
suyvre contre les fermiers; je leur respondis qu'il estoitvray que nous
y avions de l'interest, et que, si nous le pouvions séparer du leur, nous
le poursuyvrions véritablement, mais ce seroit par les voyes de droict et
' Il V a : le Mre.
VI. ao
154 LETTRES DE PEIRESC [1625]
de justice, et que ce qui nous en enipeschoit, estoit pour ne faire
aulcun préjudice à eux, puisqu'ils veuHent poursuyvre le leur tout à
rebours de ce qu'il fauldroit, afin que n'estantz pas d'accord avec eux,
nous ne nous gastassions les uns les aultres. Us me dirent qu'ils vou-
loient députer, je leur dis qu'ils ne tardoient que trop, et sur cela ils
me laissèrent.
Pour la consultation de Gènes, je la vous envoyay par mesgarde
sans l'avoir leiie, nous en avions receu une aultre précédante, que je
ne vous avois pas envoyée, attendant de la pouvoir faire transcrire, ce
que je n'avois peu faire à cause de la didiculté de i'escritture, et qu'il
fault que ce soit un homme du mestier. Je tascheray de la trouver
pour la vous envoyer si je puis par cette voye. Ensemble l'arrest du
conseil que vous demandez.
Quant au logement du cardinal en celte ville. M' du Barroux, qui
est à Rome et qui y faisoit les affaires de M' d'Oppede, alla prier
M"" Aleandro de disposer M' le Cardinal à prendre et accepter l'offre
de la maison de M' d'Oppede qu'il disoit avoir charge de luy faire. A quoy
le cardinal respondit au s' Aleandro, et corne le comportarebbe S'' de Pei-
res'c, et sur la presse du s' du Barroux, il se laissa entendre qu'il ne .la
refusoit pas tout à faict.
M"' d'Oppede me dict que Le Barroulx luy escrivoit d'avoir faict ce
compliment de sa part, et qu'il debvoit y correspondre luy mesmes au
passage du Cardinal, uiais il fil le sourd et me dict qu'il n'en vou-
loit rien faire. Vous pouvez penser ce que je luy dis, mais j'avois beau
faire. Si j'eusse sceu celte responce du Cardinal à M' Aleandro me
concernant , je luy eusse offert la nostre formellement, et il y seroit
asseurement venu, à ce que j'ay peu comprendre despuis; mais je ne
me serois pas osé ingérer de cela, tandis que j'ignorois sa disposition,
et que je voyois qu'on luy avoit appresté le mesme logis qu'on avoit
baillé au Roy, et que les gents de M'"[de] Guise luy avoient appresté
à disner; il me dict prou luy mesmes dans le carrosse lorsqu'il changea
de resolution et qu'il ne voulut plus entrer à Aix, qu'il n'y avoit aultre
regret si ce n'est que de ne pouvoir venir voir nostre maison, comme
[1625] À SA FAMILLE. 155
il desiroit, mais j'interpretay cela à eau benitte de Cour, et ne m'ima-
ginay pas qu'il eust songé de le faire. Et me contentay de luy faire
des compliments tels que je peus, et de luy dire que je ra'attendois
bien que, la maison n'estant digne d'y recevoir un personage de sa
qualité, il ne trouveroit pas mauvais que j'y retinse quelqu'un des siens,
dont il me remercia et fit des répliques qu'il y seroit fort volontiers venu
luy niesmes, lesquelles j'interpretois comme ses premières parolles.
Mais estant puis à Lambesc,il me réitéra la mesme chose, comme
aussy en Avignon, et y adjousta lors qu'il seroit volontiers passé in-
cognito, et qu'il eust voulu estre allé descendre ou chez M' d'Oppede
ou chez nous. Ce que je creus mieux allors selon sa lettre parce que
j'avois depuis veu le s' Aleandro, dont le discours se rapportoit à celuy là.
Toutefoys, quand il alla à Vaucluse, je luy offris de l'accompagner
sans qu'il le voulust permettre, et quand il fut sur les lieux il voulut
faire collation, on le mena chez M'' d'Oppede ^ où il alla franchement
sans se faire prier. Le rentier mit quelques fruictz sur table, dont il
tasta , et beut et fit bailler quattre pistoles audict rentier, qui dict les
avoir refusées. Je m'en rapporte, mais s'il y eust eu quelqu'un de la
part de M"' d'Oppede, avec de quoy le recevoir honorablement, ce luy
eust esté bien de l'honneur.
Je dis à M"" de Roes, son Ageant d'Avignon, qu'il le suyvit et qu'il
fit son debvoir en cela, mais il n'y voulut point aller, et envoya seule-
ment son filz pour parler d'un différant que M'' d'Oppede a pour la
pesche contre ceux de ^Isle^ comme il fit sur les lieux, et obtint un
mandement au vice légat pour y prouvoir. Voila l'humeur du pellerin
qui ayme mieux espargner loo escus que de conserver ou acquérir
l'amitié d'un tel personage à qui il a tant d'obligation , pour ses procez.
Vous ne m'avez jamais envoyé ne allégué le journal que vous dictes
' Nous avons déjà vu précëflemment beriiii doit donc être ajouté h la liste des
(reciicil Peirosc-Dupuy, t. I, p. /i8o) que illustres visiteui-s de la fontaine de Vau-
le premier président du parlement de Pro- cluse.
vencc avait une maison de campafjne à ' La ville de l'Isle-sur-Sorgue est toute
Vaucluse. Le nom du cardinal Fr. Bar- voisine de Vaucluse.
15G LETTRES DE PEIRESC [1025]
luaintenanl du procez de feu M"" d'Oppede. Je crois fort facilement qu'il
se sera esgard chez M' de Loraenie, parce que cela m'est arrivé plus
d'une foys chez luy, à cause que ses escrivains les laissent es[i[arer eux
mesnies, ou que luy mesraes les confond hors de leur place, ou les
deschire sans y penser en deschirant des papiers inutiles, et quelque
foys La Tremoliere les retient, car il en est curieux plus qu'il ne monstre.
J'avoys une foys des papiers de M' Dreux advocat geneial aux Contes,
qui furent ainsi perdus à mon grand regret. Voilà pourquoy il fanlt
avoir soing d'en parler à ceux mesmes auxquels il baille à escrire, et
de fraische datte.
Cette Ambassade de l'an 1678 sera bien curieuse, et je crois que
M' de Lomenie en aura bien faict son profïict. Je ne sçay que c'est que
cette primatie de Nancy; vous le nous ferez voir, mais j'ay un extrême
regret que le voyage de M'' du Puy se rencontre en cette conjecture de
celuy de M"" Aleandro à qui il fera grande faulte. Il fauldra bien que
M"^ son frère supplée comme il pourra et qu'il fasse agir, s'il est possible ,
et Mess" Grotius et Saulmaise, et M' Rigault.
J'ay receu le livre des Eléments de Corn. Drebels ', mais je n'y co-
gnois rien en ce language. Nous attendrons la version, espérant que
l'ouvrage estant si petit, il se trouvera facilement quelque traducteur
de par delà.
Je suis allé chercher l'huille de scorpion j)our M"" du Monstier mon
compère '\ mais je n'y ay trouvé qu'une petite figuette grosse comme
une noix qui n'csloit pas à demy plaine, et estoit de forme ronde, et
par consequant dillerante de la mienne qui estoit quarrée en forme de
bouteille et estoit 3 foys plus grande et toute pleine. Mon père n'a nulle
souvenance que vous la luy ayiez baillée. J'en ay faict exacte recherche
non seulement dans sa boitte des Baulmes, et dans tous (sic) ses ar-
' Voir sur ce livre une note dans le tome 1" Monslier^. L'éditeur de ce document rap-
du recueil Peiresc-Dupuy, p. 486. pelle (note 4) que, d'après le Dictionnaire
Voir dans les Petits mémoires inédits de de Trévoux, trie vilain insecte était fortcom-
Pciresc (p. 36), h la date du 8 mai i6a5, mun en Provence» et que (rl'huile où l'on
mention d'une lettre «A. M' de Monde- avait fait mourir des scorpions |)assait pour
vergues, avec l'huille de scorpion pour du guérir les piqûres de leurs congéiièresi.
[1625] À SA FAMILLIÎ. 157
moires, mais aussy sur les estages de son cabinet sans rien trouver. J'ay
aussy cherché dans vostre estude, et n'y ay rien trouvé. Il est vray
que je n'ay peu ouvrir l'un de voz armoires, et viens de mander le
serrurier pour voir d'en venir à bout. Si j'eusse sceu cela, je m'en
fusse prouveu en Avignon, mais je m'attendois à cette bonne pro-
vision. Il fauldra cherclier ailleurs et en envoyer en toute façon'.
J'ay prins plaisir de voir les sols d'argent fin que vous m'avez en-
voyez. C'est à l'Angloise. J'estimerois bien cette monnoye si elle conti-
nuoit. M"" Aleandro m'a apporté une Pille de Poids antiques faicte en
forme de vase dans lequel entrent divers poids les uns dans les aullres
quasi en la forme de noz poids de Marc. Il n'avoit poinct esté veu de
tout ce siècle rien de semblable; il y aura bien de quoy entretenir
un jour M' Poullain, mais je suis si embarrassé que je ne sçaurois son-
ger à faire cet examen exactement, comme il seroit nécessaire. Il y a
une onze (sic) dans le Sextans, iceluy dans le Quadrans, lequel est
dans le Triens, qui se met dans le Semis, contenu par la Livre, et
icellepar le vase extérieur, qui estoit à mon avis le Dipondius, chascun
avec ses propres noies ou marques et la plupart bien conservés, si ce
n'est le vase extérieur, où il manque une ance,dont le poids peult estre
un peu imparfect. Les parties de l'once qui monstrent d'y avoir esté
aultres foys, se sont perdiies par succession de temps. J'ay par niesme
moyen eu quelques mesures dignes de considération.
11 ne s'est poinct trouvé d'Opuntia en cette ville parce que le grand
hyver de l'année passée les tiia toutes. J'en feray venir de Beaugentier
et vouldrois bien en avoir eu maintenant à poinct nommé, pour fa com-
modité de Beautenc, de Grâce.
Je ne vous aye peu envoyer des greffes des pommes sans fleurs
d'aultant qu'il y eust de l'equivocque lorsqu'on me les envoya, car on
les avoit meslez avec d'aultres sans que nous les poussions distinguer,
et quand j'en voulus recouvrer pour une seconde foys, l'arbre estoit
trop advancé. Il fauldra patienter jusques à l'année prochaine.
Post-scriptum marginal : aj'ay depuis faict ouvrir l'armoire sans y rien trouver; il faut
que vous ayiez laisse' la bouteille à Paris, ou que l'ayiez mise en quelque aultrc lieu.i
158 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Mons'' de Bonnaire me parla de l'oranger à fleur double, ou, pour
mieux dire, du citronnier, mais je fus interrompu, et ne sceus pas
bien les tenants et aboutissants, vous les luy pourrez demander, et
le faire respondre plus cathegoriquement, et le P. Guevare gênerai
des Pères Mineurs, pourra vous ouvrir les moyens d'en recouvrer un
jo"i'-
Je seray bien aise d'avoir le pécher à fleur double, car il est plus
beau que le cerisier. Maurin vous en accommodera plustost que Robin.
Pour M' des Nœuds, ne laissez pas, je vous supplie, de luy bailler du
myrthe double et des aultres choses que vous pourrez pour l'amour
de moy, car si bien il ne donne pas de ses plantes, il m'a aultres foys
donné de ses antiques dont je luy suis plus redevable que des plantes.
A M"' de Bec tout de mesmes, je vouldroys bien luy donner, sans avoir
esgard à aulcun retour.
Les grefi'es de M' Hemon ont esté fort bien logez, aussy bien que
ceux de M'' Lucas, mais je ne sçay encores si cez derniers de Robin et
des Anglois auront esté aussy lieureux, car sans sçavoir ce que c'estoit
je les envoyay à M'' d'Espinouse qui a provision de sauvageons pour
les loger, et pour m'en despartir aprez les arbres touts antez, mais je
n'en ay poincl envoyé de ceux cy à Beaugentier, parce que je sçavois
qu'il n'y avoit plus d'arbres propres à greffer de cette année.
Je plains encores plus la boitte que vous avez envoyée au s"" Barto-
lomé, laquelle je ne manquay que d'un jour en Avignon d'où l'on
m'alla arracher à vive force, pour une dapocaggine de M' d'Oppede',
qui laissa mettre en délibération si le procez de M"' de Cannes^ pou-
voit estre achevé de juger sans moy^ encores qu'il n'y eust que 8 juges,
et que j'eusse ouvert mon opinion sur le tout\ chose qui n'avoit jamais
esté practiquée.
Le regret que j'ay à cette despesche est non seulement pour la race
de cez plantes dont ce petit homme ne nous fera part que quand il
n'en sçaura plus que faire, mais aussy pour avoir apprins la façon que
' Ce mot chiffré. — ' Ces quatre mots chiffres. — ' Ces deux mots chiffrés. — ' Ces six
mots chiffrés.
A SA FAMILLE.
159
[1625]
vous luy escrivez de casser les semances plus rares avant que les semer,
et de les faire bien venir.
Car le s' Dottor Ant. Novel m'a envoyé une boitte de graines des
Indes que j'eusse esté bien aise de sçavoir bien semer pour en hériter
la race; il m'a envoyé par mesme moyen de la graine de mêlions d'hiver,
qui se cueillent en septembre et se gardent jusques aux nouveaux.
Vous en aurez vostre part, et parce qu'il m'a envoyé deux mêlions, dont
l'un, qui commançoit à se pourrir, s'est trouvé neantmoins assez bon,
et l'aultre s'est trouvé fort entier et bien conservé, je le vous ay voulu
envoyer par Beautenc. Dieu veuille qu'il se puisse aussy bien conserver
d'icy là, que de S' Lucar icy ^
11 m'a envoyé une grande relation de los Alumbrados, et aultres cri-
minels de l'Inquisition, laquelle je n'ay encores peu lisre; sans cela je
la vous envoycrois, mais vous l'aurez par le premier. On m'a faict feste
d'un oranger des communs qui produit tous les moys de nouvelles
fleurs , et m'a t'on faict espérer d'en avoir des greffes et quelque plançon ,
s'il est possible ^.
' On trouve (fol. laS) un petit billel spé-
cial diclé elsignépar Peirescet ainsi conçu :
(fMonsicur mon frère, ce mol sera pour ac-
compagnei' ung niellon d'Espagne dont
Beaulenc, messager de Grasse, s'est voulu
charger pour l'amour de vous. C'est le sieur
docteur Antonio Nouvel de Pignans lequel
me l'a envoyé île S' Lucar par une barque
de Martigue [il semble qu'on lit Martegaii]
avec un autre semblable mellon qui com-
mençoit de se pourrir et lequel neantmoings
86 trouva assez bon à manger lorsque nous
le coupâmes, je dis albors par ce que en
aianl volleu conserver une partie pour le
landeniain il ne feust pas trouvé si bon que
la première fois , c'est de ceste race qu'ilz
appellent mêlions d'yver lesquelz meurissent
en septembre et sont fort bons à manger,
à ce que dict le dict sieur Nouvel, Ihors-
qu ils sont cuillis bien mur et sur la plante;
mais quand on les veult conserver on les
cuillit ung peu vertz, et ilz se conservent
tout l'hiver et davantage. Il a esté empa-
quette assez propreniant dans une boitte
d'apoliquere dans laquelle on n'avoit rien
tenu que de la fleur d'orange, laquelle
sembloit es(re justemant de la mesure nec-
ccsserp. Je serai bien aise que le tout ai-rive
a bon port et demeurerai etc. D'Aix , lundy
matin 28 avril 1695.1 Valavez a mis au
dos : itLe melon d'hiver que le d' Ant" No-
vel luy a envoyé. «
' Conférez avec divers passages des
Lettres inédites du docteur A. Novel, écrites
à Peiresc et à Valavez d'Espagne, de Paris,
<fcB(«/flg7ie(i6a5-i634), contenues dans le
fascicule XX des Coirespoiidants de Peiresc,
déjà, du reste, cité en ce volume.
IGO LETTRES DE PEIRESG [1625]
C'est tout ce que je vous diray pour ie présent et demeureray tous-
jours,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE PeiHESC.
A Aix, cesanimedy 26 avril j6a5.
On m'a soubstraict une petite boitte où estoient restées 2 ou 3 lu-
nettes de mon usage, aprez que M"" le présidant Seguiran s'en fut prou-
veu, de sorte qu'il ne m'en demeuroit plus que trois, dont l'une m'a
esté cassée pendant mon voyage d'Avignon, et je demeure avec une
que je tiens sur ma table et une aultre que je porte sur moy, dont la
corne est encore cassée, sans la pouvoir faire remonter parce que nous
n'avons ])oinct de cornes assez petites. Je vous envoyé donc la cassée
pour sur icelle en choisir d'aultres de pareille proportion de verre, et
vous prie d'y adjouster des garnitures de corne, de la petite sorte. Car
j'en ay grand besoing. Et n'ay plus de cire d'Espagne '.
XLVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Ma niepce récent hier le voille avec un si apparent et si grand
contentement, que toute la ville en demeura grandement bien edi-
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 34 1-3/43.
Cette lettre a été par inadvertance mise dans
le registre parmi les lettres de l'année 1696.
On en trouve à la Méjanos (registre 111,
fol. 1 3 a ) une copie incomplète qui commence
ainsi : rrVous ne m'avez jamais envoyé ni
allégué le journal que vous dites maintenant
du procès de feu M' d'Oppedei , et qui finit
comme le texte présent. 11 serait trop long
d'indiquer toutes les différences qui existent
entre les deux documents. Contentons-nous
de dire que l'on a inséré dans la copie de la
Méjanes un long paragraphe d'une lettre
précédente relatif à la pile de poids antiques
apportée de Rome par Aleandro.
|1625] A SA FAMILLE. 161
fiée ^ On n'avoit invité que sa mère, ses tantes, sa marrine^ et quel<|ues
unes des plus proclies parentes, mais Madame d'Oppcde' y voulut adsis-
ter, et tout plein d'aultres qui pleurèrent tout leur saoul sans qu'elle
monslrast jamais aullre visage, que riant et le plus content du monde.
M' le Prévost comme grand vicaire* dict la messe et fit les cérémonies,
ayant tesmoigné que de toutes celles qui estoient passées par ses
mains, il n'en avoit jamais recognu aulcune si resoliie ne si resignée
en Dieu. Je la felicitay et luy baillay la bénédiction de la part de mon
père et de la vostre, et crois fermement qu'elle vivra trez contente avec
l'ayde de Dieu, et que ses prières seront cappables de faire prospérer
toute la maison. Elle est tellement changée que vous ne la cognoistriez
plus, car de ce qu'elle vivoit céans en enfant sans paroistre capable
de discerner aulcunenient la raison, elle en est maintenant si cap-
pable, qu'il semble qu'elle aye faict cette proffession une vingtaine
d'années, et me r'amentevoit quelque foys des discours que je luy
a vois autres foys tenus, lesquels elle sembloit avoir négligez, dont elle
m'exagère les raisons et motifs, avec tant de tesmoignages de m'en
sçavoir le bon gré qui s'en pouvoit attendre que j'en suis tout consolé
et tout ravy. Je prie à Dieu qu'il la fasse percister en ce sainct propos,
et qu'il vous comble de toutes les autres bénédictions que vous pour-
riez souhaicter, demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur.
D'Aix, ce a8 avril i6a5.
M"" Astier s'en alla hier à Marseille, tandis que nous estions aprez la
cérémonie de ma niepce; je ne sçay s'il pourra rien faire avec de Riia.
' Le récit de la pi-ise de voile de Claire du premier président était Aiinarre de Gas-
de Fabii a déjà élé piil)lié dans Une nièce de lellane-la-Verdièrc.
Peiresc, p. to. » C'était le prévôt du chapitre de la ca-
^ Celle marraine était M"'° de Montfiiron. tlié(k-ale d'Aix, l'abhé Marchier, grand ami
■' La femme en secondes noces (iCi3) de la famille Fabri.
ÏI. 9,
V IVPRIUCItll JIATIOTIALe.
162 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Les séditieux de Rians avoient présenté au seau des lettres d'appel
du nouveau Estât, adressées au parlement de Paris; elles furent re-
jettées et depuis ils ont voulu faire nouvelle instance pour les faire
passer au seau. J'en ay parlé à M' de Gauvet, pour luy faire com-
prendre qn'il n'y a rien d'evocqué et pendant au ])arlement de Paris,
que le faict de la basse justice, et que pour le nouveau estât et règle-
ment de la communauté les parties ont esté mises hors de Cour et de
procez. Il promet de les relfuser, je ne sçay si la presse de Mad* de
Grequy ne le pourroit poinct faire changer d'advis. Demain nous le
verrons.
Du 39 avril 1635.
J'oubliois de vous dire qu'il ne fut poinct dressé de registre du faict
du père Fichet ' [ces deux viols en caraclères secrels^^ et que je n'eus
poinct de loisir alors pour y suppléer de fraisclie mémoire. J'aurois
bien de la peine à cette heure de m'y remettre; toutefoys si j'en trouve
un peu de loisir, j'essayeray. Il fut bien résolu d'en faire une des pro-
positions qui furent hier faictes en la Compagnie par M' de Guise,
mais je ne sçay si on l'aura faict. Vous en aurez la relation, où il n'a
esté obmis rien de notable que deux choses, l'une de ce que M' le
P' Présidant ayant faict sa proposition les chambres assemblées, avant
la venue dudict Seigneur, aulcuns de Mess" soubslindrent que puisque
c'estoit en matière d'estat il en debvoit dire son advis le premier, et
prendre l'advis des aultres présidants avant que le demander aux con-
seillers. Et alleguoit on feu M' du Vair en cas semblable en avoir
faict de mesmes. Et toutefoys il fut soubstenu par quelques uns de la
Compagnie, que si bien en cas d'affaires d'Estat le chef faisoit les pro-
positions, ce neantmoings il n'opinoit poinct formellement, et ne com-
mançoit poinct à demander les advis par les aultres présidants, ains
les reservoit les derniers. Ainsin qu'il se practique tous les jours au
' Cft post-scripitmi est devenu dans )e registre III de la collection Peiresc a la Méjanes
(fol. i36) une leltre qui commence ainsi: rfMonsieur mon frcrc, j'avois oublié de vous
dire . . . n
[1625] A SA FAMILLE. 163
Conseil privé du Roy, et que feu M' du Vair le fit lors de la nouvelle
de la mort du feu Roy, auquel temps il fit assembler la Compagnie le
jour de l'Ascension, et sur les ouvertures qu'il fit, il fut délibéré à la
pluralité des voix (et selon l'ordre accoustumé) que l'on feroit prester
serment de fidélité, et les cris et clamations^ qui furent faictes par
tout, etc. Enfin fut résolu in turma^ et par l'advis du Doyen que le
?■■ Présidant prendroict les advis des conseillers, comme il fit.
L'aultre fut qu'aulcuns vouloient que les gents du Roy fissent des
réquisitions sur la proposition, mais ils insistèrent au contraire disants
qu'en tel cas ils opinoient chascun à part comme conseillers et di-
soit on qu'il avoit ainsin esté practiqué plusieurs foys, et fut ainsy faict,
mais comme le premier Advocat gênerai opinoit encores^, M' de Guise
arriva et interrompit la délibération, qui ne fut achevée que in
thurma (sic) conformément aux précédants advis, sans que les présidants
eussent loisir d'arraisonner les leurs*. On avoit voulu revocquer en
doubte s'il estoit nécessaire d'assembler toutes les chambres ou s'il suffi-
soit que la seule grand chambre le fit, ou s'il falloit appeller la Tour-
nelle qui est toute composée de grands chambriers. Les advis furent
divers, mais sans y opiner formellement on convocqua toutes les
chambres.
Je serois bien aise que vous vous informassiez un peu de l'ordre
que tient le parlement de Paris en cela, car pendant l'absance du Roy,
il me semble que la Grande Chambre seule faisoit les délibérations
nécessaires si ce n'estoit quand il y avoit des edictz ou lettres patentes
du Roy. Encores que M"" de Montbason gouverneur y adsistast-^. Et ne
pense pas que pour le restant ils ayent faict comme nous. M'' Servin
dira bien tout cela ", ou M"^ le Procureur gênerai et M"" le Premier Pre-
" On lit (tans la copie de la Méjanes : * Hercules do Rohan, duc de Montba-
trles criées et proclamations». zon, naquit en 1867 et mourut en i654.
' En troupe , littéralement en escadi-on. Voir son Historiette dans Talletnant des
' Variante de la copie de la Méjanes : Réaux, t. IV, p. h'ji-li']ii.
(fConiine M' de Tlioinassin , preiniei- advo- " Sur Louis Sei-vin , avocat général au
cat gênerai, opinoit encoros». parlement de Paris, voir le recueil Peiresc-
* Idem : irde raisonner les leurs». Dupuy, t. I et II, pnssim.
16/1 LETTRES DE PEIRESC [1G25]
sidant inesmes, si quelqu'un de ses amys l'en enquiert, et possible y
en aura il des actes au registre, auquel cas j'en verrois volontiers des
coppies. Il desduisit aussy les présomptions qu'il avoit contre ce pri-
sonnier Beaumont, qui a laissé sa femme à Naples (il dict que ce n'est
que sa putain) à laquelle le vice roy envoya hoo Ducatons aprez le
départ dudict Beaumont, laquelle tenant un sien enfant, et enquise où
estoit allé son mary, respondit qu'il estoit allé faire un grand service
à son maistre. Il a 5o escus par moys d'appointements; il fut à Tlioul-
lon et à Marseille, où il esvita de voir M' de Guise, lequel le fit man-
der, et il s'en excusa à celuy qui lui escripvoit de sa part, disant qu'il
avoit icy un procez de loooo escus qu'il ne pouvoit abandonner, et
il n'en estoit rien. On a depuis faict prisonnier son vallet, en atten-
dant la traduction du maistre'.
A mon retour d'Avignon j'apprins icy par M"' l'Advocat gênerai des
contes^ qu'on l'avoit interdict et assigné au conseil en vertu d'un ar-
rest du conseil dont il y a bien eu du bruict; il est party ce jourd'liuy
avec M"' de Senez' et a voulu une mienne lettre à vous.
La Compagnie Ot arrest sur la requeste de son collègue tendante à
vérification de l'edit des Thresoriers portant qu'il y seroit prouveu
aprez leuis rcmonstrances faictes au Roy par la bouche dudict Advocat
gênerai.
On dict qu'il fut faict d'aultres propositions dans cette compagnie là,
contre le Procureur gênerai lequel fut mandé quand ils cstoient as-
semblez, et harangua en sorte qu'il les mit tous en bredouille. Je ne
sçay si on dict vray, maison dict qu'aulcuns parloient de l'interdire,
ou vesperiser. Les plus sages l'emportèrent, car le coup pouvoit rejalir
sur tout le corps en celte occasion là.
' A Ja suite de ce paragraphe on trouve, et finissant ainsi : ir capable d'estre supri-
dans Ja copie de la Mijanes, à la place du mée quand on voudrai,
texte que l'on va lire, un fragment d'une * C'est-à-dire : de la Cour des comptes,
lettre précédente commençant ainsi : rrj'ay ' I>ouis Ducliainc siégeade iGaSà 1671.
un extrême regret au voyage de M' du Puy Ce prélat a été mentionné dans le recueil
sur la rencontre de celuy de M' Aleandro»», Peiresc-Dupuy (I, aSy).
[1625] A SA FAMILLE. 165
Le train du carosse du jeune Carriolis est bien notable '; il se faict
un excellant conte, mais qui est un peu long pour une lettre, de
2000 escus qu'il demandoit pour ajiulo di costo'-' à M'deBeaucIjamps,
lequel s'en excusa, et aussy tost le présidant lompit et se déclara
contre luy disant qu'il lui vouloit faire abastre la teste et l'aultre qu'il
le vouloit faire déclarer un uzurier et concusseux (sic)^.
M' Astier est de retour victorieux, et vous envoyé abo escus pis-
toliets ployez comme des antiques et recommandez à M" de Senez, il
reserve le reste à M'' de Mauvans et vous en escript plus à plain; il a
prins les pistoles pour 7 libvres 6 sols 6 deniers. Il eust fallu to ou
12 escus pour la remise et exposition des espèces qui seront bous à
espargner si le voyage succède à bien, comme il fault espérer. Le
s' Clappier, juge d'Aulps, vous porte une boitte avec deux feuilles de
figuier de Barbarie, telles qu'on les a peu avoir en ceste ville, car nous
en aurons de meilleures d'ailleurs, mais pour ne perdre cette com-
modité j'ay prins ce que j'ay peu. Beautenc <le Grâce, qui est aussy
party aujourd'huy, vous porte un mellon d'Espagne du s"" Dottor Ant.
Novel de Pignans. S'il y a moyen de faire un peu plus d'argent, je
vous en feray envoyer incontinant. Cependant si vous esles pressé ser-
vez vous de la lettre de crédit du s"" d'Orves*.
" F^es Goriolis se nommaient ancienne- consul d'Aix en lôaS et devait, en i646,
meut Cnriolk. S'agit-il in d'Honoré de Co- faire titrer Limayc en baronnie.
riolis-Gorbières.qui venait(rL'[)ouser(ir)t2a) ' ^ G'est-h-dire pour aide à la dépense,
l'héritière des ViUeneuve-Es()inouse et dont supplément des frais,
le père fit (iGa5) ériger la terre de Cor- ' ConciKnetix est là pour concussionnaire.
bières en barounie? Si le jeune Cariolis est Le mot est chiffré, mais d'une lecture cer-
bien cet Honoré, nous rappellerons ([ue taine.
Malherbe eu avait épousé la tante. Mais ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
peut-ôtre est-il question en ce passage d'un sillons françaises, n° 6170, fol. laS-ia/i.
autre Honoré, appartenant à la famille de Autographe.
Coriolis-Limaye, dont le père fut premier
166 LETTRES DE PEIRESC [1625]
XLVIU
À. MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je receus hier au soir vostre despesche du 1 8 et fis rendre les lettres
d'un chascun, mesmes celles de M' Astier, avec ses provisions; il vous
faict responce. Je n'ay sceu d'aujourd'huy prendre le temps de lisre
les lettres du P. du Val' pour y respondre. Vous avez bien faict de ne
luy poinct mander qu'il envoyast le pacte de Pasques à Marseille,
parcequ'il ne suffira pas sur les lieux à la despance qu'il m'y fault faire
à l'arrivée de mon homme que je n'ay peu expédier à mon grand re-
gret, mais je le feray partir cette semaine sans faillir avec l'ayde de
Dieu. Et si quelque chose demeure en arrière je l'envoyeray aprez.
J'avois demandé coppie des provisions de l'oblat au P. du Val, mais
il ne me les a pas envoyées, et sans cela on ne peult pas voir ce qui s'y
pourroit faire. Pour Mouillac je pense que le prebstre aye raison contre
moy, et l'avois ainsin escript au P. du Val'^ Je ne sçay si M"' Dacquel
vous pourra fournir de meilleures deffances que celles que l'on me
mandoit.
J'ay un extrême regret au voyage de M' du Puy sur la rencontre de
celuy de M' Aleandro. Et suis bien marry de n'avoir peu songer aux
œuvres de M"" du Vair, mais il n'a pas esté en mon possible. Voyez de
faire plus tost intervenir M' de Lisieux^ pour empescher que Cramoisy
n'imprime cette remonstrance de la croix et cette négociation d'Angle-
terre. Il veult faire cela pour faii-e interdire le livre comme Antoine
' Le prieur de Guîtres déjà mentionné ce passage : «Il croit que le curé de Mouillac
plus haut. a raison si Uaquet n'a point fourni des
^ Mouillac ne figure pas dans le Pouillé pièces, n
de 1698 parmi les prieurés à la collation ' Nous avons vu que c'était Guillaume
de l'abbé de Guîtres. Valavez (dans une note AUeaume , neveu et successeur de Guillaume
inscrite au dos de la lettre) résume ainsi du Vaii".
[1625] À SA FAMILLE. 167
Estienne celuy de M'' du Perron' afin de rançonner ie monde; en tout
cas voyez de les corriger. J'avois corrigé une partie de cette négocia-
tion que je renvoyay corrigée à M' du Ghesne, l'aultre se pourroit bien
corriger de niesme sorte, et la remonstrance aussy, et neantmoings ne
les laisser imprimer qu'en cahiers à part, comme par appendice extra-
ordinaire et cappable d'estre supprimée quand on vouldra^.
J'ay retrouvé l'original de la parcelle de M' Cliaulvin que je vous
envoyé pour la faire reformer scllon la coppie que je vous avois en-
voyée cy devant, et quand je ne seray nommé qu'au bas de la quit-
tance du payement, il n'y aura pas grand danger. Mais une commis-
sion du Grand Gonseil pour le faire assigner vauldra bien mieux. Il est
malaisé que je ne luy aye escript d'avoir payé sinou tout, au moings
une partie; c'est pourquoy quand la commission seroit avec clause,
sauf de desduire ce qui se trouveroit avoir esté payé s'il y escheoit le
voyage seroit tousjours deub, et j'y pourrois mesmes intervenir pour
mon rembourcement. Vous en conférerez avec ledict sieur Chauvin ,
et je vous laisray faire ce que vous trouverez bon. Estant marry de ne
vous pouvoir respondre plus exactement à toutes choses, raaisi su i s
constrainct de finir, estant,
Monsieur mon frère ,
vostre trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 29 avi'ii 1625.
Je vous recommande les lettres cy joinctes*.
' Il s'agit du cardinal Jacques Davy du négociations d'Angleterre jiar Appendice
Perron déjà souvent luentionnd dans nos pour pouvoir eslre supprimée. »
précédents volumes, et de la publication de ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
ses œuvres complètes en l'année 162 a. silions françaises, n° 5170, fol. 126. Auto-
' Résume de Valavez : tr Imprimer les graphe.
168 LETTRES DE PE[RESC [1625]
XLIX
À MO^SIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
GENTILHOMME OUDINAinE DE LA CHAMBBE DU nOY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Celle cy ne sera que pour accompagner trois despesches que je viens
de faire, l'une pour M' Aleandro, laultre pour M' de Barclay et M' de
Bonnaire, son oncle, et la Iroisiesme pour M"" le chanoine Maran,
auxquels vous rendrez, s'il vous plaict, les lettres que j'escriplz pour
eux respectivement', prenant occasion, si vous pouvez, de les accom-
pagner chez ceux auxquels j'escripts lorsqu'ils les vouldront rendre.
Vous y pourrez faire adjouster des queues volantes avec nostre cachet
avant que les rendre, et y jetter les ieux, pour vous conformer comme
vous pourrez à mes intentions, et suppléer ce que je n'ay peu escrire
plus au long, que vous suppléerez aiseement"'^. Quand à celles du
s' Aleandro , il y en a plusieurs que je trouverois à propo s de faire rendre
par aultres mains que celles dudict s' Aleandro, afin qu'ils l'aillent
visiter luy à l'advance comme de raison, si faire se peult, ou qu'ils se
trouvent en lieu où il les puisse voir commodément, en cas qu'ils
fissent scrupule de l'aller visiter, comme M"' Grottius, et M' Saul-
maise. Je pense qu'ils ne feront pas difficulté de se rendre chez M'" de
Thou, ou chez M' Rigault, afin qu'il les y trouve quand il s'y acliemi-
nera. J'ayme si cordialement ce personage que je vouldrois bien pou-
voir contribuer quelque chose à son contentement, et si faire se pou-
voit à son advancement. Sa vertu et sa doctrine sont desja cogneiies et
estimées de plusieurs dans Paris, sa présence en fera redoubler l'esti-
' Le début de cette lettre a élé ainsi mo- Bonnaire, son oncle, et à M' le chanoine
difié dans la copie de la Méjanes (collection Manin, etc^i
Peiresc, reg. 111, fol. ilio): rr Vous rendrez , ' Phrase supprimée dans la copie sus-
s'il vous plaist, respectivement les lettres mentionnée,
que j'escris à M" Aleandro, Barclay, de
[1625] A SA FAMILLE. 169
mation, et je vouldrois bien en faire publier si fort le committimus,
que le bruict en peust retentir jusques au delà des Monts, s'il ne le
trouve pas mauvais. Et pour ne demeurer dans les simples termes de
le faire cognoislre aux gents de lettres, je vouldrois bien que le renom
en parvinst jusques aux oreilles de Mess" les principaux ministres.
C'est pourquoy je vouldrois bien que par Mess" de Lomenie, le Beau-
clerc^, Erouard ^, et aultres semblables, il se trouvast quelque pré-
texte pour le faire présenter cbez M"' d'Herbault, qui a le despartement
de Rome', et s'il y avoit moyen de faire que M^'' le Chancelier'* mons-
trast quelque désir de le cognoistre, je le desirerois encores plus.
Voire jusques à M"' le cardinal de Richelieu, s'il se trouvoit quelque
moyen d'introduction, et qu'il ne i'aye pas désagréable, car cela ne
luy seroit peult estre pas inutile quelque jour. Tant y a que pour le
moings, je suis bien d'advis que vous trouviez quelque moyen de le
faire demander, ou voir par Monsieur frère du Roy, sur le subject des
Antiquitcz, par M'' de Metz^ M-" de Moret^ M' deFetan^ M' de Mer-
cure^ sur le subject de la Bibliothèque Ms'% voire par M' le P"" Pré-
sidant de Verdun et par M"' le Procureur gênerai", s'il y veult consentir,
à quoy M' Passard i" et M'' du Puy " vous serviront fort bien. Et tousjours
' Le secrdlaire d'Étal Charles de Beau-
clerc esl souvent mentionne dans les doux
premiers tomes du recueil Peiresc-Dupuy.
^ C'est Jean Heroard ou Hérouard , pre-
mier médecin de Louis XIII, ne' 5 Mont-
pellier, mort devant la Rochelle, à Aitré, le
11 février lùnS-Yoïrl' Introdiictton au Jour-
naUhi docteur, publié par lui. de Barlhélcmy
et E.Soulié(i868, a vol. in-8°, p. lxhi).
' Sur le secrétaire d'État Raymond Phc-
lipcaux, seigneur d'Herbault, voii- les deux
premiers tomes du recueil Peiresc-Dupuy,
passim.
' Nous avons vu que c'était Élienne
d'Aligre (1694-1626).
' Henri de Bourbon-Verneuil fut évéque
de Metz, de 1619 à 1669.
" Sur Antoine do Bourbon, comte de
Moret, voir les deux pi'emiers tomes du re-
cueil Peiresc-Dupuy, passim.
' Sur cet agent supérieur de l'adminis-
tration des [)ostes, voir les deux premiers
tomes du susdit recueil ,/)rtss!m. Dans la copie
de la Méjanes on a écrit Fccan pour Fctaii.
' Lo duc de Mcrcœur. Connue Peiresc,
Brantôme écrit Mercure pour Mercœur.
' Sur le premier président Nicolas de
Verdun et sur le procureur général Mathieu
Mole, voir le recueil Peiresc-Dupuy, /jassi'hi.
'" Passard ou Passart a été mentionné
plus haut.
" On connaît les bonnes relations de
l'avocat Dupuy avec les chefs de la magis-
trature parisienne.
3a
170 LETTRES DE PEIRESC [1625J
suis je bien d'advis que vous preniez le temps propice pour luy faire
voir sans loulle ' et à son aise le Gamayeul de la S'" Chappelle et le
cantliarus d'Agathe de S' Denys avec les aultres singularitez qui y
sont, à sçavoir d'aultres calices d'Agathe, de cristal en l'orme de can-
tliarus qui estoient hors d'usaige si ce n'est avec la canule comme faict
le Pape, et qui ressemblent les calices gravez aux tombeaux des an-
ciens crestiens, la padene avec les poissons d'or, un grand crucifix
gravé en une grosse ovale de crystal bien ancien, les plaques du de-
vant de l'autel de S' Denys', etc., en compagnie, s'il est possible, de
M"' Bignon, et de peu de genls, car d'attendre que M?"^ le Cardinal y
aille, il y auroit bien du temps à perdre, el la foulle osteroit le prin-
cipal plaisir. Plustost y retourner aprez quant et luy. Vous luy pourrez
faire voir les galeries du Louvre et quelques uns des principaux ou-
vriers. Mais sur touts Mons' Alleaume, pour voir son esguille qui
monstre le pôle, sa perspective régulière, et ses aultres singularitez'\
sans oublier M' du Moustier^, pour qui je vous ay envoyé une bouteille
de l'huille de scorpion de cet excellent ouvrier d'Avignon qui est
mort, laquelle j'ay recouvré avec grande peine, mais avec le plus
grand heur du monde. Et faictes l'advertir à l'advance qu'il modère
un peu son language devant cez Messieurs ^ Si vous pouvez prendre
quelque occasion o(x vous peussiez fraicter chez la Coiflier* M' Alean-
dro et M'' Maran, il n'y auroit poinct de danger, mais sans super-
lluité, comme vous fictes aultres foys cet ageanf, et si M"' Bignon en
' C'est-à-dire sans se presser. diseur fie gros mots dont jouissait du Mous-
* Sur le matliéiiiaticien Jacques Al- lier n'était pas suiiaite.
leaume, voir (passim) les deux premiers '' Tallemant des Réaux {HisloricUe du
tomes du recueil Peiresc-Dupuy. Maréchal d'Effiat, H, lag) s'exprime ainsi:
' Sur le peintre Daniel du Moustier, voii- rrOn a dit, pour le déprimer encore d'avan-
ies trois tomes (passim) du recueil Peiresc- tage, que la Coiflier, cette Iraitleuse, csloit
Dupuy. sa parente. i P. Paris en son conuuentaire
* Du Moustier ëtait célèbre pour sa (p. i3o) reproduit r un très agréable ron-
liberté de langage. Tallemant des Réaux dit deaui composé par Voilure à l'occasion
(111, 490) qu'il était (rsaleen proposn. Di- d'un dîner chez la CoiJUer (c'est le refrain
verses citations de l'auteur des Historiettes du rondeau).
(igi-iyi) prouvent que la réputation de
[1625] À SA FAMILLE. 171
vouloit cstre, cela purjjeroil tout le crime ou le vice du lieu^ Si ce
n'est f|ue vous peussicz faire la partie, le jour que vous irez à S' Deriys,
dans la chambre de quelque moyne, comme pourroit astre le Moine
Colletet-, mon nommé sur Cuistres, que M' de l'Aiïemas m'a vois niis
en main et qui est gentil garçon; et par occasion quand vous y serez,
tousjours scray je bien aise que vous le salliiiez de ma part, pour
m'entretenir en ses bonnes grâces, et de M'' son oncle, qui esloit le
prieur, s'il me samble. 11 fault le mener encores chez M"" des Iveteaux^,
et M'' Aleandro et M'' le chevalier del Pozzo, et M'' de Bonnaire, parce
qu'il est fort officieux, et peult avec son carosse* les conduire quelques
foys ailleurs, et leur rendre des bons offices, à la Cour.
M"' d'Abattia m'a embarrassé de ses vers. Vous en aurez deux cop-
pies que vous pourrez baillera M"" Aleandro, lequel en usera comme il
jugera plus à propos; la dédicace qu'il adjouste au cardinal de la Va-
lette semble nous oster le moyen de les faire présenter à S. S'" comme
l'authcur eust désiré''.
M"' d'Aubery esloit en peine d'un cachet qu'il avoit laissé par mes-
giirde à Toullon dans l'hostellerie. Je l'ay faict recouvi-er, ensemble
l'estuy où il estoit attaché. Vous le luy ferez rendre avec ma lettre. Et
ferez de bouche tous les compliments que vous pourrez pour luy faire
déclarer son gonst, et dire qu'est ce qu'il pourroit désirer de cez quar-
tiers icy, afin que le luy procurant je me revanche d'une petite figu-
rolte de cuivre qu'il me voulut donner en partant d'Avignon, à faulte
que les ouvriers ne l'avoient pas sceu raouller. Pour le surplus je vous
' Ij'lionnètelé de ce ma{fislrul dtail si
{j'rande (jii'elle semblait devoir purifier
tout.
' il est souvent (juestlon de ce moine
dans noire tome V (correspondance avec
Denis Gnillomin). Dans la copie do la Mé-
janes on a sup[)rimé les mots : mon nommé
sur Guisires.
' Nicolas Vauquelin, sieur des Y'vefeaux,
né vers i568, mourut le 9 mars 16/19.
Voir sa très curieuse liistoriellc dans Talle-
mant des Réaux (I, 34i-36o). Le commen-
taire de l'éditeur n'est pas moins curieux
que la notice môme.
* Le trcarossen du poète était célèbre
à Paris dans toute la première moitié du
xvir siècle.
^ V^oir sur les vers de Guillaume d'Ab-
batia le foscicule X des Correspomlaiits de
Pciresc.
172 LETTRES DE PEIRESC [1625]
escriray un peu plus à loisir, car je suis grandement las d'escrire tant
de lettres ', et je va envoyer le pacquet chez M' le P"" Présidant pour
estre porté par le courrier que M"' de Guise dict avoir retenu, cl deb-
voir venir prendre sa despesche aujourd'huy ou demain, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE PEinESC.
D'Aix, ce 2 may i6a5.
Je ne sçay^ si je vous avois jamais dict que M' du Moustier a voit
arraché des notains de Monsieur, frère du Roy, ung fragment de table
d'Airain, grand comme une feuille de papier toute ouverte, escripte
des deux costez, où il y a des restes des Loix agraires du temps de la
seconde guerre punicque, dont je faisois bien du cas. Je vouidrois que
l'allant visiter, vous prinsiez occasion de l'emprunter et puis jetter
quelque propos pour sentir s'il trouveroit mauvais que vous me l'eus-
siez envoyé soit pour quelque temps seulement, ou pour tousjours,
ou pour luy en demander la succession aprez luy, puisque sa maladie
le rend si chagrin et desgousté des choses qu'il avoit, comme l'on m'g
dict qu'il est desgousté. Voyez de mesnager cela selon vostre dextérité
accoustumée'.
' Il s'agit là des lettres (jui sont énunié-
rées dans les Petits mémoires de Peiresc
(p. 87) et qui, réunies en cette page sous
la date coinnume du 19 mai, atleignent ce
chiffre effrayant : quarante-deux. On voit par
la phrase oîi Peiresc mentionne son écra-
sante lassitude, qu'il avait commencé, dès
les premiers jours du mois, à préparer celte
immense expédition de dépêches.
* Ce paragraphe ot le suivant ont été
joints au corps de la lettre dans la copie de
la Méjanes. Le second post-scriptum (voir la
note 1 de la page 178) a été supprimé, mais
en revanche on en a donné un autre qui fait
partie de la lettre suivante (du ii mai
1695). Nous avons déjà vu dans le tonieV
(corres|)ondance Borriily) que bien sou-
vent, dans les copies de la Méjanes, on a
réuni deux ou trois lettres en une seule.
' J'ai eu la bonne pensée d'interroger
au sujet du fragi:.ent d'inscription dont il
est ici question mon cher confrère et ami
M. Paul Vioilet, membre de l'Institut et
conservateur des Archives et de la Biblio-
thèque de la Faculté de droit de Paris. Cet
érudit m'a répondu en ces termes, le 7 no-
vembre 1893: tEu jetant un coup d'œil
rapide sur le Corpus Inscriptivmm de
[1625] A SA FAMILLE. 173
J'escripts à M'' Rubens que M'' Aleandio a prins grand plaisir à la
veûe des empreintes des grands camayeuls d'Auguste et au dessain de
celuy de l'Empereur. Cela vous pourra bien fournir quelque occasion
de vous enquérir de luy, ou de faire que M"' Aleandro s'enquiere de
luy, s'il a jamais faict un dessain de celuy de la S'" Chapelle qu'il vou-
loit faire avec les vives couleurs des habillements anciens, et les
figures d'un pan de long pour voir si cela le pouvoit remettre dans le
souvenir de la promesse qu'il m'en avoit faicte la dernière foys que je
le vis pour l'accompagner du tableau que j'ay de celuy de lEmpereur,
où les figures sont de mesme proportion bien que en grisaille et non
uh
en couleurs
1
Momiusen, j'ai cru retrouver ce qui vous
intéresse, c'est-à-dire mention et reproduc-
tion d'un fragment d'inscription conservé
jadis dans les collections du roi de France et
dont depuis lors on a perdu la trace. Mais,
pour éviter quelque erreur, j'ai remis votre
lettre et mes notes plus que sommaires à
M. Girard, professeur à l'École de droit, qui
est spécialiste en la matière. Dès que j'aurai
la note qu'il m'a promise , je vous la trans-
mettrai. Attribuez-lui, je vous prie, tout
l'Iioimeur de cette petite recherche.» Voici la
réponse de M. Girard , du 8 novembre 1 898 :
fCiier Monsieur Viollet, je vous renvoie la
lettre de M. Tamizey de Larroque et je crois
connue vous évident qu'il s'agit d'un frag-
ment de la loi agraire de CAS, G. L. L. D. .
900, p. 75 et suivantes, probablement
du fragment e, reproduit p. 76, et pour
l'autre face relative aux rcpeUmdns , p. 5o,
qui, d'après la notice, p. /i(), était à la bi-
bliothèque royale en i56/i, à Fontainebleau
eni5()7, à la bibliothèque du roi encore
en i583, d'après Brisson, et a été inutile-
ment cherché par Mabilloii à la fin du
xvn" siècle. La lettre du a mai i6a5 donne
alors sur lui un dernier renseignement entre
Brisson en i583 et les recherches inutiles
de Mabillon. Je suis, comme vous voyez,
exactement de votre avis sur l'ensemble et
le détail. Votre dévoué, etc." IVI. Viollet
accompagnait cette consultation des deux
lignes que voici : irCher confrère et ami,
voici la note de M. Girard qui conlirme et
précise ce que je vous indiquais. Vous pou-
vez tenir maintenant la solution comme cer-
taine. Cordialement à vous. » Je dois , comme
on le voit par ces diverses communications,
attribuer à chacun des deux savants ir l'hon-
neur de la ])etitc recherche» et une pari
égale dans ma reconnaissance.
' Bibliotb \'|ue nationale , nouvelles acqui-
sitions, n" 5170, fol. 197 et, pourle/)o«/-
scriptmn, fol. 199. Autographe. — A la
suite (fol. i3o) on trouve un nouveau posl-
scriptum en caractères secrets dont les quatre
premières lignes seulement ont été déchif-
frées. Les voici : «La principale obmissioii
estoit que M' de Guize parlant de l'adsis- •
tance que l'Espaignol pouvoit avoir a dict
qu'il n'en auroil poinct du Pape, car le
Icgat luy a dict en son entreveue couune il
asseure que si le progrez des affaires du roy
alloit bien il joindroit ses armes et son au-
174
LETTRES DE PEIRESC
[1625]
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLWKZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay esté bien malheureux en ce que ma despesche pour M' Alean-
dro qui avoit attendu quelques jours chez M"^ d'Oppede le passage du
courrier de M"" de Guise, par opiniastreté de M' La Fagoiie, demeura
sans qu'on la luy baillast à son passage. Et Dieu sçait comme elle arri-
vera tard. Je m'en suis cuidé fort piquer avec luy, mais à cette heure
son mariage le tient tout destracqué', et je crains bien qu'il ne coure
fortune de perdre son maistre ^. Il s'est logé avec sa femme au quar-
tier du logis de son beau père que tenoit Boissely^ Et par parenthèse
mimporlune bien touchant nostre fermier, voire je me double que du
Mas ne nous ayt traversé au dessein de S'* Catherine, dont j'ay bien
envie de m'esclaircir avec M"" de VauclauseS car j'entends qu'il a ar-
thorité tant s'en fault qu'il s'y voulut op-
poser, ea quoy persone ne se creut, le bon
prince aussi. i Valavez analyse ainsi la
ieltre de Peiresc : «Aix, lôaS, 2 may. Mon
frère. Reconnu de M' Aleandro. Ce qu'on
luy doit faire voir à S' Denis. I/C traiter.»
' Luc (le Fagoiie, natif de Heinis, eut
de ce mariage six filles dont une fut mère
de Joseph de Pitton , seigneur de Tourne-
fort, une autre grand'uière de lUpert de
Monclar, une troisième bisaïeule de Jean-
Baptiste de Boyer, marquis d'Argeus. Voir
une note à ce sujet dans les Rues d'Aia:
(t. l,p. a65-a66).
^ Le premier président, dont Lue de Fa-
goiie était le secrétaire; d'autres, moins bien
informés, ont dit l'intendant.
' \^s Boissely remontent à un notaire
du roi René, anobli par Ciharles VIII. Jean
Boissely, fils sans doute de celui que men-
tionne Peiresc, transplanta cette famille à
iMarseille en 1666.
* François de Villeneuve, seigneur de
Vauclause , Bargemon ,etc. , né en 1 602 , était
le petit-fils de Vauclause (Christophe de
Villeneuve) qui joua un rt\le si digne de
louange loi-s de la Saint-Barthélémy. \oir
Le Protestantisme à Forealquier. Mémorial
inédit d'Antoine Gassaud par L. de lîerliic-
Perussis (Digne, 1 89-1, p. 28). 11 épousa la
fille du président Joseph d'Aimar el fut, en
iG3i, un des députés des étals de Provence
au prince de Coudé (Bouche, H, 887). De
lui descendent les Villeiieuve-Bargemon où,
comme me l'écrit d'une façon piquante
M. de Berlue, auijuel je dois en ce volume
plus encore que dans les volumes précédents
de |)récieux renseignements provençaux,
(tl.ouis Wlll prit quati'e préfets, et aurait
voulu en [)rendre 89 r'.
[1625] A SA FAMILLE. 175
reiit('' pour six ans à un (|iii plante des aibi'cs là dedans depuis
quelques jours. Vous aurez donc à ce coup cette pauvre despesclie, et
ensemble des lettres de quelques amys, et un peu de relation de ce
procez si j'ay loisir de la clorre.
J'ay receu voz despesches du 2 ;î , 2 5, a g du passé et 2 de ce moys,
et ay rendu toutes les lettres qui y estoient joinctes, ayant porté moy
mesmes cette aprez disnée à M'' le présidant Seguiran son ])ac({uet et
ses lettres surannées, que je m'estonne que vous n'ayez faict accom-
pagner d'une lettre de suranation et validation des payes escheiies
depuis l'an 1628 qu'elles sont dattées. 11 m'a faict voir ce qu'on luy es-
crivoit du bon acceuil du Roy entretien [sic) de M' de Bouq, à qui
j'ay bien de l'obligation de l'honneur de son souvenir, et des surabon-
dantes bonnestetez dont il me comble sans mesure à son acoustumée;-
je le félicite de sa faveur, et luy soubaicte le succez de son voyage
conforme à ses désirs.
Je seray bien marry que vous ])erdiez la veiie des cérémonies de
ce mariage, mais je serois bien plus marry si vous perdiez l'occasion
d'aller au devant de Me^ le Cardinal.
J'ay rendu vostre lettre au cousin d'Orves, qui m'a dict qu'il paye-
roit M'' Gaillard, et l'a esté voir, mais ses lettres ne sont pas encor ar-
rivées, et il en a grande faulte en son procez. Nous avons esté infini-
ment aises d'apprendre par les lettres de M'' d'Erbaull et de vous, que
le Nonce disoit que le Cardinal' se loiioit de nous, et en avoit l'emer-
cié le Roy alin de faire clorre la bouche à ceux qui persistoient à dire
qu'il esloit malcontant. 11 est tard, et je suis constrainct de finir, de-
meurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dimanche an soir xi niay iGaS.
Je VOUS envoyé un peu de graines du s'' Dottor Ant. Novel. 11 y en
' Le cardinal Fr. Bni-berini.
176 LETTRES DE PEIRESC [1625]
a quelques auUres, mais elles sont uniques, ou seulement doubles, de
sorte qu'il n'y a poinct de moyen d'en despartir, vous en aurez la liste
au premier jour.
Je trouve fort bon le tiltre des œuvres de feu messire Guillaume du
Vair, garde des seaux de France, comme vous l'avez concerté avec
M"" Bignon et M-" de Malerbe'.
Pour la préface je n'y trouve rien à redire, si ce n'est que je ne
vouldrois pas qu'il semblast que l'autheur eust affecté l'édition de ses
œuvres et y cbangerois les deux ou trois petits mots, qui y sont cban-
gez, si l'advis arrive à temps, ou si la feuille se peult refaire. J'approuve
les corrections de l'affaire d'Angleterre conforme à ce que j'avois desja
faict. Et ne sçay s'il ne seroit poinct bon de laisser en quelque coing
■l'advertissement au lecteur qu'avoit faict l'Angelier l'an i6oG^.
Je suis bien d'advis que vous en fassiez relier un exemplaire pour
M"" le Légat. Et excuser l'avarice du libraire qui a faict ce qu'il a voulu
et non ce qu'on desiroit et qui eust esté raisonable. Vous vous pourrez
servir de cette excuse pour moy envers voz amys, si je n'y ay contribué
ce que j'eusse faict sans cela pour ne me charger de cette édition pré-
cipitée et mal conduite par ce libraire à sa fantaisie, contre l'advis de
M"' du Ghesne et le mien'.
Sur ce qui restoit à juger du s'' d'Auterive, y a eu nouveau partage,
mais le plus absurde du monde, suivant la partie qui en avoit esté
dressée de plus longue main, et que je nepouvois croire quand on me
la disoit à l'advance. Au moings, M"" d'Oppede et M"" de Lambert* ont
' La mention de la participation du ju- ' Abei L'Angelier avait précédemment
risconsullc et du poète à l'édition des œuvres édité un des meilleurs traités de G. du Vair :
complètes de Guillaume du Vair est uno in- De V Eloquence française , etc. (Paris, iSgS,
téressante particularité d'histoire littéraire. petit in-ia).
Nous ne possédons pas les lettres de Mal- ' Dans la copie de la Méjanes citée plus
herbe où il devait entretenir Peiresc des haut, on a ainsi abrégé ce paragraphe: ^Et
soins donnés à cette édition. Dans le tome III excuser l'avarice du libraire qui a conduit
dos 0£'««re« publiées par M. Ludovic Lalanne celte édition à sa fantaisie, contre l'advis de
la correspondance du poêle avec son ami M' du Ghesne et le mien."
de Provence est interrompue du a 3 no- ' Raymond Maitlier, seigneur de Lam-
vembre lôaa au 19 décembre 162C. berl, avait été reçu en 1607.
[1625] -^ - ":^ SA FAMILLE. 177
esté fi ce coup du bon costé, M' le rapporteur n'ayant eu pour luy
que Mess" de Mouriers' et de Monts'^, les aultres n'ont esté que cinq
reduictz à quattre, à cause de M'' Ollivier et M"' de Lambert qui ne
font qu'une voix; M"' de Lambert est conlretenant.
Madame de Malerbe^ vous recommande son pacquet parce qu'il y a
une lettre de change de 200 escus.
De Branges m'a apporté celuy qui est adressé au s"" Icard.
[Post-scri'ptum au dos de la lettre.) Je n'ay plus de cire d'Espagne et
suis bien incommodé à clorre cette despesche.
Suit (fol. i33) un aalre post-scriptum chill'ré avec traduction inter-
linéaire : tf Castrevieil estoit venu avec le gênerai des galères pour
traiter et concerter l'entreveue de luy et de M"' de Guyse. Si tost que
M' de Guyze fut arrivé avec ses navires devant ToUon, Castrevieil le
pria de trouver bon qu'il lit venir le gênerai le soir mesmes pour le
salluer, mais il ne le voulut pas et le remit au lendemain, ayant laissé
croire qu'il seroit bien receu sans toutefois rien exprimer de l'équipage
auquel il eut voulu que l'autre vint. Le lendemain au matin le gêne-
rai vint par modestie et plus de summission dans un caiq avec quattre
ou cinq gentilshommes et Castrevieil abbordant le gallion point de
tronqietes ne parurent comme de coustume et personne ne le vint re-
cevoir. M"' de Guyze, qui estoit sur la pouppe, rentra dans sa chambre
et s'y entretint une grosse heure en discours communs avec le comte
de Carccs et autres qui estoient touts en peine parcequ'ils sçavoient
bien que l'on avoit menés le gênerai sur la pouppe au pont de corde
dez qu'il estoit arrivé où il eut loisir de languir avec Castrevieil et sa
suitte. Enfin M"' de Guyze sortit et monta à la pouppe oi!l il receut fort
' Scipion de Chailaii-Moriez ne fut reçu Madeleine de Corriolis, dtait native de
qu'en 1637. Peut-être avait-il déjà acquis la ville d'Aix. — Voir la savante et pi-
son oflice en iCaô. quante notice de M. L^ou de Berlue
Gaspar de Villeneuve, seigneur de l'erussis sur Malherbe à Aix, publiée
Mons, avait dtéreçuen i6a3. dans les Mémoires de i' Académie de cette
' On sait que la femme de Malherbe, ville.
a3
taPHIHKIllB SATIOKltt.
178 LETTRESDE PEIRESC [1625]
froidement le salut du gênerai, faignant de trouver estrange qu'il fut là.
Aussytozt tout le monde se recula pour les laisser en plaine liberté,
mais leurs discours ne furent que de choses communes sans rien
dire ne du passé ne de ce que le Roy leur avoit commandé de
faire par ensemble, chasctm attendant que l'autre commanceast et
se séparèrent ainsin. Comme Castrevieil s'en revint à M' de Guyze
pour se plaindre , M"" de Guyze se mit devant monstrant de s'estre
ofîencé que le gênerai fut venu seul au lieu d'amener toutes les ga-
lères, bien qu'il eust eu lors plus d'occasion de dire qu'on y fust venu
en triomphe. Castrevieil esperoit que cela se peut accommoder le len-
demain que M"" de Solliers offroit de donner disner à touts deux dans
la ville. Et sembloit que M"" de Guyze y eut consentv, mais il alla à la
ville où il ouyt la messe et puys s'en retourna au galion sans vouloir
disner et la partie fut rompue. Depuis comme on s'appeiceut que M"" de
Guyze avoit faict faire un fanal à sa galère, doré et fleurdelizé comme
celluy de la Realle, on luy fit dire que les autres galères ne pouvoient
pas aller avec cela si le fanal ne s'abbattoit. Il respondit qu'il ren-
voyeroit donc sa galère à Marseille et dict on qu'elle fut congédiée
pour cet eifect. Ils sont demeurez dans cette bonne intelligence et n'-y
reste plus d'autre espérance d'accommodement que par l'entremise
du prince major. Les affaires du Roy n'en seront pas mieux faictes ^ -n
U
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
Tout presantement je viens seulement de recevoir vostre despesche
du 8^ et ay envoyé à Marseille le pacquet du P. La Fare, ayant faict
rendre en main propre l'aultre qui alloit au procureur Augier. J'ay
' Bibliothèque natioiiiilc, nouvelles acquisitions françaises, n° 5170. fol. i3i. Auto-
graphe.
[1625] A SA FAMILLE. 179
esté bien aise d'entendre qu'il soit enfin sorty de son affaire. J'avois
receu les vostres du 6 tort à propos pour prévenir )a peine où M' Se-
guiran et ma sœur eussent peu estre de leur petit Raynaud', s'ils
eussent eu le vent de son accidant. Le lundy de Pentecoste M*" de
Colonia partit, et je vous envoyay les ferrements d'un estuy de gri-
sole, pour les faire garnir d'un estuy de sagriri, et des forces pour
coupper les cors, que vous accommoderez à vostre fantaisie, car c'estoit
pour vous. Le mesnie jour je vous envoyay par Noël Ferret muletier,
dans un corbillon, soubs l'adresse de Mess" Cardon à Lyon, 8 feuilles
d'opuntia bien belles, pour en pourvoir touts voz amys.
M"" du Perier me rendit le Bi-eviaire fort bien conditionné, donc ma
niepce vous remercie bien fort. Il me dict ce qui estoit de la cour-
toisie de M"^ de Roissy envers le greffier Estienne, lequel l'en remercie
par une sienne lettre que j'accompagne d'une mienne et par raesme
moyen j'ay escript à Mess" de Thoron, de Cambolas et de Fayard. J'ay
recouvré de Marseille la responce de la lettre que vous avoit baillée M"' Ru-
bens, et la vous envoyé accompagnée d'une mienne, t^nsemble une lettre
pour M'' Aleandro au sieur Fouquet'\ laquelle estoit demeurée en ar-
rière dernièrement; vous la luy pourrez bailler si elle y est à temps.
Mon cousin de Meaux a envie que son filz soit prothonotaire et vous
envoyé ses qualitez. M"' Âubery et M'' Lenier feront bien cela^, à petits
fraiz, comme celuy de Borrilly'. M"' Astier vous r'envoye ses provisions,
bien honteux d'avoir trouvé la place remplie; vous verf-ez l'arrest de
réception de celuy qui l'a prévenu. Et si bien il y a en celuy cy une
qualité de faire sa residance à Aix, cela ne semble pas pouvoir induire
' Ce petit-liis du père de Peiresc portait le
prénom de son grand-père et parrain. Nous
avons donc ici la traduction par Peiresc du
mot llcginaldus employé par Gassendi et
qui a été si diversement interprété.
* Ce membre du conseil de Gaston d'Or-
léans a déjà été mentionné dans le recueil
Peii'esc-Dupuy (11, 700).
' Aubery nous est déjà bien connu , mais
je ne puis rien dire de Lenier, dont je ne
trouve pas le nom dans la liste des correst-
pondants de Peiresc.
' Sur le protonolaire Michel de Borrilly,
])rieur do Venlabren, (ils flu notaire-collec-
tionneur, voir le fascicule WHI des Coircs-
pondants de Peiresc (p. 29) et les lettres de
Peiresc à Borrilly dans la ])remière partie
du tome iV, passim.
ad.
180 LETTRES DE PEFRESC [1625]
création d'un quattriesnie ollice, n'y ayani à Aix aulcun ancien, ne
alternatif, de cette charge. Enfin il y auroit bien de la peine pour luy.
Et puis pour les gaiges, dillicilement en viendroit il à bout, d'aultant
que par le nouvel estât des finances qui est venu fraischement on a
osté 180 mille libvres du fonds des gabelles du sel dont on veult que
de Rua conte à l'espargne, pour mieux aggeancer les grivelées qui s'y
assigneront, et ne demeure que 120 mille libvres au receveur gêne-
rai, dont il y en a /io mille libvres de non valleurs, et toute foys on a
coucfié sur l'Estat les gaiges dés nouveaux trésoriers de France. Et de
la criie de la chambre des comptes. Et s'en fault plus de dix mille
libres qu'il n'y ayt assez pour payer les anciens ofllciers, dont on crie
fort. Les propriétaires ont obtenu arrest des comptes, portant que de
Uùa dans 6 moys fera vuider son instance du Conseil. Et cependant
par provision qu'il garnira la main de deux quartiers des sels. M' Per-
ron avoit escript à Besut qu'il s'accommoderoit, et qu'il dict aux pro-
j)rietaires de le venir trouver icy, ils y vindrent, et mandèrent en
Avignon, mais je ne sçay pas ce qu'ils ont faict depuis. M"" du Puget'
me vint voir, et M' de Mauvans aussy''', et je leur parlay comme il lal-
loit sur les reproches qu'ils me faisoient de ce que vous n'aviez voulu
poursuyvre leur aflaire de par de là. Je suis pressé de clorre ma des-
pesche, et suis constrainct de remettre à la première commodité les
lettres que je voulois faire pour Denys '.
Demeuiant, Monsieur mon frère, vostre trez afleclionné frère et
serviteur.
DB Peiresc.
D'Aix, ce a3 may iGa5 '.
' Jacques du Pugel, seigneur de l"u- reçuconseillerhiacourdescompteseniôiô.
veau, marié à Catherine de Rochas Aigluu ' Pour Denis Guillemin. On voit avec
avant i53i, eut parmi ses descendants quelle affectueuse familiarité Peiresc traite
un président et un conseiller. Le per- le prieur de Roumoules, qu'il considérait
sonnage ici mentionné appartient é\i- presque comme un enfant de la maison,
derament îi cette lignée , qui s'éteignit peu ' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
après. sitions françaises, n° 0170, fol. i3i. Auto-
' Peut-être Cosme Barcilon de Mauvans , graphe.
|1625] A SA FAMILLE. 181
F,II
À MONSIEUR DE VAL AVEZ ^
Monsieur mon frère,
Nous sommes attendants en grande iiupaliance voz premières des-
pesches pour voir à quoy se seront résolus cez messieurs du parlemant
sur ies facuitez et réceptions de Mons^'le Légat, mais je crains bien que
nous ne passions longtemps sans avoir de voz nouvelles et que vostre
voyage d'Orléans ne vous aye empesclié de nous escrire aussy bien que
de voir le balet de la Royne, car cez voyages destracquent bien le
monde principalement quand on est assubjetly à des compliments si
assideus counne sont ceux qui se randent aux Italliens. C'est pourquoy
je ne trouveray ])as estrange quand nous passerions eiicores huict jours
sans avoir de voz lettres ))our vous donner le loisir d'aller à Orléans
et d'en revenir avec cette grosse com|)agnie.
Depuis les nouvelles que vous nous donnastes par voz despesches
du sixiesme touchant l'accidant du pauvre Laureiis-et le danger dont
le petit Raynaud^ estoit si heureusemant eschappé, Mons'' le premier
présidant Seguiran et ma sœur de Bouc attendoient avec grande iin-
patiance l'advis de l'arrivée de ce petit garçon et le filz de Laurens en-
semble sa vefve sont pareillement demeurés en grande paine attendans
d'apprendre par voz lettres si on aura mis ordre de par de là à l'aire
vandre l'huille et autres choses dont ledit Laurens s'estoit chargé, ou
bien s'il sera nécessaire que son filz y accoure. Sitost que j'eus receu
vostre despesche du huictiesme, laquelle avoit bien demeuré en che-
min plus que de coustume, j'envoyay au procureur Augier le paquet
qu'il y estoit adressé et adresse celuy du père Minime de Marseille à
M"" Signier, duquel je viens de recepvoir une lettre portant qu'il l'avoit
receu et qu'il l'alloit rendre à luy mesmes en main propre et m'en en-
voyeroit la response si on la luy bailloit. J'ay esté bien aise d'entendre
' L'adresse inaïKjue. — '^ G'est-à-dire la mort , comme on le verra dans une lettre suivante.
— ' Ilayiiaud de Seguiran, neveu do Peirosc.
182 LETTRES DE PEIRESC [1625]
que le père La Fare soit enfin venu à bout de son affaire et prie
Dieu qu'il jouisse longuement et heureusement de cette belle dignité '.
Mon cousin d'Orves a aujourd'huy receu ses provisions et sans m'en
rien dire les est allé porter au conseiller Albert^ pour faire decretter
la requeste qu'il y avoit joincle. 11 revinst de Yeres sulement ver au
soir et me dict que les propriétaires avoyent faict une assemblée oii
ils avoyent depputé le s*" Dayglun Puget pour aller à Paris, mais que
on n'en avoit rien mis par escript attendant d'appointer M' de Mau-
vans ou sa mère qui ne se veullent pas fyer dudict s' Daiglun seul et
vouldroient que Farnozi allast avec luy en conséquence de ce qu'il
avoit esté desja député quelque temps y a pour mesme subject, voire
iiz offrent de payer plustost sa despence en leur propre et privé nom.
M' Dambrun^ m'a escript une lettre pour faire paver à un sien sol-
liciteur douze ou quinze francz à tant moins de ce que vous luy avez
accordé; sa lettre n'a point de datte et ne m'a esté randue que au-
jourd'huy sans que j'aye sceu par qui elle a esté aportée. Il en accuse
une précédante escripte, sy dit-il, de cinq ou six mois y a, pour mesme
subject, laquelle je n'ay jamais veue ny ouy mentionner. Il fauldra
voir d'y donner le contentement qu'il désire.
Le premier consul de Marseille nommé Vente* est allé de par de là
député de la ville de Marseille : il est homme curieux qui a de fort
jolies singularitez et lequel m'obligea tout plain au dernier voyage
que je fis à Marseille, cette sepmaine saincte, m'ayant non seulement
monstre son cabinet, mais m'ayant laissé la disposition de certaines
' François de Lopis La Fare, d'abord
minime, puis provincial de son ordre, de-
vint évêque de Riez eu i6a5 el siégea jus-
qu'en i6a8.
Jacques d'Albert, sieur de Roque-
vaux, fut pourvu eu i SgS, reçu en i 6oo ,
et remplace* en i633 par son fds Marc-
Antoine.
' Il s'agit sans doute ici du reli-
gieux déjà mentionné sous un nom quelque
peu changé par l'apostropbe : le P. ^Am-
brun.
' La forme Vento a prévalu. Louis Veato,
premier consul de Marseille en 1698, marié
à Marguerite de Montolieu, était fds de
Christopbe, consul d'Alexandrie, puis am-
bassadeur à Constantinople. Sou fils, autre
Louis, reçut à son tour, en i656, le pre-
mier cha[)erou de Marseille. Sa descendance
s'éteignit dans les Gaufridi.
A SA FAMILLE.
183
[1625]
petites curiositez du monde'. Je faisois estât de luy envoyer d'icy à
Marseille quelques libvres en revanche, mais tandis que je fis mon
voyage d'Avignon il entreprint celuy de la Cour. Si vous pouvez
prandre quelque occasion de par delà de le visiter et luy offrir vostre
service pour l'amour de moy, vous me fairés plaisir et n'y aura point
de danger de luy dire que je luy avois envoyé quelques livres à Mar-
seille qui le tieuvarent absant à mon grand regret, et si en le voyant
quelque foys vous le pouviez sonder et recognoistre de quelle sorte
de libvres il veult estre curieus, je serois bien aise que vous luy en
fissiez donner quelques ungs de ma part lesquelz vous pourriez faire
prandre chez Mons'' Buon, Gela me faict souvenir de vous dire que si
le balot dudict Buon n'est poinct encores party je serois bien aise que
vous y fissiez mettre cez nouvelles lettres de Balzac^ et tous lesdictz
volumes du Mercure François en fin papier s'il s'en tiouve, comme
aussy une boite du tulipe variée (stc) pour en pouvoir donner quelque
nombre à de noz amiz qui me persecuttent pour en avoir de celles
de Beaugeancier. J'ay leUre du prieur de Beaugencier pourtant que
les graiffes qu'il a faicts sont fort bien venus. Il en fist cez jours pas-
sez des oranges, pomes, de balolîins des oranges, quy fleurissent tous
les mois, et d'une sorte de gros chitron que j'avois autrefois faict venir
de la mantegna^ dont la race s'estoit perdue dans nostre jardin et
' M. Edmond BonaflV' [Dtclioimaire des
amateurs français au xrii' siècle, p. 39 1)
dit seulemr-nt : «Vento (De). Protonotaire h
Marseille. Médailles, etc. b Et il cite, au su-
jet de cette collection , la page 4o5 du re-
gistre des notes de voyages manuscrites de
Pcircsc conservf^es à la Haye, au musée
Meermanno-Westreenianum.
' L'tklition originale des premières lettres
de Balzac est celle de Paris, Toussaint du
Bray, 162 4, in-fol. Par ces nouvelles lettres
de Balzac, Peiresc désigne sans doute
quelques lettres qui parurent isolément,
comme la lettre à Malherbe (iGaS, in-8°).
Il ne s'agit point d'un recueil nouveau, car
ce recueil ne parut qu'en 1 636 sous le titre
que voici : Lettres de M. de Balzac, seconde
partie (Paris, Pierre Rocolet, a vol. in-S").
En cette seconde partie reparurent la lettre
à Malherbe, la lettre au cardinal de Richelieu
(1626), etc.
' La Mantega est un quartier de Nice,
paroisse Saint- Etienne. C'est là qu'Elzéar
Pin, comme me l'apprend M. de Berluc-
Perussis, neveu de cet homme de bien, de
cet homme de talent qui fit de si excellentes
choses etécrivitde si excellentes pages, <rin-
troduisil les cultures l'iançaises, quelques
184 LETTRES DE PEIRESG [1625]
dont il a faict venir les grefl'es de divers endroictz. H avoit oblyé l'orange
poire, mais parce que les graiffes se feroieiit nieshuy trop tard ceste
aimée, il fauldra voir d'en recouvrer un arbre tout faict pour achever
d'assortir nostre jardin.
Mons"^ d'Espinouse m'a mandé qu'il a faict plus de six vingts heutes
des graiffes que je luy avois envoyez, lesquels sont en fort bon estât,
excepté les derniers venus qu'ils n'estoient pas si bien en saison que
les précédents et lesquels je regrette plus que les aultres parce qu'ilz
me sembloyent les plus rares. Il dict qu'ils se conservent raieuls quand
on les envoyé avec du miel et qu'on les prant de meilleure heure.
[Z)e la main de Peiresc.^ La fin de la feuille nie faict finir, demeu-
rant.
Monsieur mon frère,
vostre irez affectionné frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce a 4 may lôaS '.
LUI
k MONSIEUR DE VAL AVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay esté si diverty et si tracassé depuis l'embarquement des plantes
que je n'avois jamais peu revoir les mémoires et vous mander en quoy
elles consistent. Il y est survenu tant d'accidants, que je ne sçay si
elles arriveront jamais à bon port. Le premier malleur fut que le na-
vire nolizé à Gènes, qui debvoit y charger les marbres de la Royne
mere^ avec les orangers des sieurs Domenico Majolo et Benedetto
années avant l'annexion. Ses citrons étaient * Marie de Médicis , comme Catherine
les délices de la Gzarine.^i de Médicis, fit venir de la terre natale beau-
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- coup de beaux marbres qui étaient desli-
sitions françaises, n° 6170, fol. i36. Ori- nés à des monuments tlivers (palais, sta-
ginal- tues, etc.).
[1625] A SA FAMILLE. 185
Gnieco', donna à liavei's et se biisa du coslé de Li'jounie, et fallut
que l'on y chargeast les marbres de la Royne sur des ta'Lanes pour les
porter à Marseille où les arbres estoient venus à l'advance attendre
ledict navire. On y en noliza un aultre (pii manqua de parolle, et
fallut que M"" de Guise interposast son autborité pour faire consentir
un navire flammand (qui cliar{>;eoit de l'buille à Toullon) de charger
au moings les orangers de la Royne. Mais les patrons dudict navire
n'en voulurent charger que les cinq cents pieds de la Royne et vou-
lurent laisser tout le reste qui a])partenoit auxdicls Domcnico et Benc-
delto. Encores chargèrent ils ceux là si mal volontiers, que les dicts
Domenico et Benedetto n'eurent pas courage de s'embarquer dessus,
de crainte d'estre mal traictez en chemin par cez gents despitez prin-
cipalement s'ils estoient rencontrez par des Turcs, et se coptenten^it
d'y mettre un homme qui eust soing de arrouser leurs arbres et y firent
charger par mesme moyen mes arbres et fagots dont vous aurez le
desnotnbrement cy derrière. Si j'eusse esté adverty de cela je ne
l'eusse pas souifcrt, et eusse envoyé les miens par terre d'icy à Roiiane.
Mais cela se fit à Toullon à mon desceu et assez à l'improuveu. Tant
y a qu'ils chargèrent de mes lettres le s'' Fournier marbrier de la
Royne qui s'en alloit par terre de Marseille à Paris pour aller attendre
ledict navire, et qui leur promit de vous faire soigneusement rendre
tout ce qui vous estoit adressé par moy. C'est un bon homme qui me
vint voir icy auparadvant cela, et à, qui j'avois donné adresse pour de
trez beaux marbres de l'Abbé de Cannes en Languedoc^. 11 frequante
fort dans la maison de M' de Richelieu et chez la Royne mère, où vous
en pourrez faire sçavoir des nouvelles pour retirer mes lettres pour
vous et pour M'' de la Baroderie, ensemble les arbres et plantes, s'ils
peuvent arriver à bon port. Ledict navire partit de Toullon avec une
' Nous avons d(^jh trouvé dans le tome V cet abbé : Gallin christiana (VI, i84); His-
mention de ces Italiens , (jui furent les four- toire (le l'abbaye de Cauncs , au diocèse de
nisscurs de Peiresc pour ses jardins de Bel- Aarboime , par Louis Ik'ziat (Paris, i88o,
genlier. in-iG, iSâ , i83); Peiresc abbé ds Guitres,
* C'était Dom Jean d'Alitwrt. Voir, sur par Ant. de Lantenay, p. i/i.
LMI RlWCmtC RATIOmLI.
186 LETTRES DE PEIRESC [1625]
flotte de douze aultres navires qui alloient de par de là environ la fin
de mars ou commanceraent d'avril le jour que je vous marquay, ce
me semfjle, dez que j'en eus l'advis. Et possible vous ay je envoyé la
lettre mesmes qui portoit l'advis. Le navire s'appelle le Roy David et
le cappitaine d'iceluy s'appelle Henry Janson. Les pauvres Domenico
et Benedetto revindrent à Marseille aprez avoir planté à Beaugcntier
quelques arbres dont ils ra'avoient accommodé et pour se desfaire des
orangers qui leur restoienl en main entreprindrent un voyage en
Languedoc sur une tartane où ils les avoient embarquez. Le mauvais
temps les retint longuement au Tampan et aux Figues, et les ramena
à Bouq où ils furent encores longtemps. Cependant le brigantin de
M' de Guise y alla prendre quelques barques Geneuoises, et res-
pecta leur tartane qui estoit de S' Uenio ', à cause de leurs per-
sones et de leurs orangers. Les chefs du brigantin leur faisants souvent
reproche de ce que la cognoissance qu'ils avoient d'eux les empeschoil
de prendre ladicte barque qui eust esté de bonne prinse avec les
aultres choses qui y estoient dedans, hors de leurs arbres.
Enfin ils regaignèrent le Tampan, et voyants que le mauvais temps
les empeschoit de passer plus oultre, et d'ailleurs, oyants les nouvelles
de la guerre de Gènes ouverte depuis leur départ, se résolurent de
s'en retourner le plustost- qu'ils pourroient et d'aller débiter comme
ils pourroient leurs arbres en Avignon. Ils les chargèrent donc sur des
petits batteaux, et comme ils achevoient de les charrier l'un d'eux
pensant s'en retourner à Marseille, avec leurs bardes qui estoient
demeurées sur la tartane de S. Remo, dans l'entre temps le brigantin
revint fondre sur ladicte tartane et la print et emmena et passa vers
le Languedoc, où M'' de Montmorency arresta ledicl brigantin. Le
pauvre Benedetto s'en alla vendre ses arbres en Avignon à vil prix,
et Domenico s'en alla à Marseille pour se plaindre à M' de Guise et
recouvrer ses bardes et son argent. M' de Guise luy promit de luy
faire tout rendre, mais il vouloit attendre le retour du brigantin qui
' San Remo appartient à l'ancienne province de Ligiirie et est dans la rivière du Ponent,
à 93 kilomètres de Port-Maurice. C'est une station du chemin de fer de Gênes ù Nice.
[1625J À SA FAMILLE. 187
estoit arresté. Puis vouloit retenir Domenico pour en faire un timo-
nier en son navire, dont il s'excusa, pour ne rendre son père et sa
famille criminels, et de peur d'y estre constrainct laissa partir M' de
Guise, sans plus parler de sa perte. Comme son compagnon fut revenu
d'Avignon, ils partirent de Marseille j)ar terre, pour s'aller embar-
quer à Antibo. Arrivants à Briguole, ils furent saisis, fouillez par le
lieutenant d'Esparra ensuitte de la commission générale du Roy pour
saisir tous subjects d'Espagne et de Gènes, et leur saisit on une tren-
teine d'escus. Ils exhibèrent leuis passeports, se disants jardiniers du
Roy, le lieutenant envoya son procez verbal de saisie à M"' d'Oppede ,
par ledict Domenico, lequel j'allay présenter audict s'' d'Oppede, le
priant de leur faire faire mainlevée, puisque l'intention du Roy ne
sembloit pas estre de faire saisir de si petites sommes, et qu'il eust
donc fallu norrir et alimenter cez pauvres gents en quelque hospital
ou aultrement. Et que la saisie n'cstoit pas pour faire oster la bource
aux passagers oullre qu'estants venus à bonne l'oy pour servir la
Royne, et soubs de bons passeports, on leur debvoit sauvegarde au
retour. Je ne le sceus jamais persuader, et luy dis enfln qu'il trouvast
donc bon que j'en fisse présenter requeste au lendemain au Parlement
comme ayant le gouvernement en main. Il sembloit s'en picquer un
peu, disant que le Parlement n'en debvoit pas cognoistre, et que luy
avoit faict faire les saisies par commandement du Roy sur les natura-
lizez mesmes. Je luy dis qu'il debvoit donc en faire luy mesnies Tor-
donnance, et certainement je partis fort mal satisfaict de chez luy.
Mais il y songea depuis, et m'envoya La Fagoiie pour me dire qu'il
feroit son ordonance de mainlevée, lequel trouva Domenico à table
avec moy. Il changea toutefoys encor d'advis la nuict et seulement es-
crivit au lieutenant de Brignole d'y pourvoir sans vouloir escrire à An-
tibo, comme je voulois qu'il fit, pour éviter semblable saisie en ce
lieu là. Mais j'y escrivis moy mesmes, tant à Antibo qu'à BrignoUe et
manday (au lieutenant de BrignoIlc[.sjc] de leur expédier certificat) de
la mainlevée qu'il leur avoit l'aicte de leurs deniei's, afin que cela leur
servit ailleurs, et ledict Heutenant n'y man([ua poinct, dont ils m'ont bien
188 LETTRES DE PEIRESC [1625J
remercié luy et son compagnon, et s'en vont pour tasclier de pourvoir
à la salvation de l'honneur de leurs Glles, et de ce qu'ils pourront de
leurs moyens. Ils eussent bien mérité un peu de saulvegarde du Roy,
puisqu'ils ont si souvant servy leurs Majestez et porté la livrée des
domestiques de sa maison. Je voulois que l'un d'eux i'allast demander
au Roy, mais ils ont redoubté le péril qu'il y avoil en la demeure. Et
ont mieux aymé accourir chez eux. J'en voulois escrire à M' le Beau-
clerc, on à M' de Lomenie. Mais je serois bien empesché maintenant
de les leur faire tenir à Narvy, d'oîi ils sont\ et où ils ont chascun
leur maison. Que si cela se pouvoit ordonner de par de là aux ma-
reschaux des logis de l'armée du Roy, je pense que cela seroit grande-
ment loiié pour la réputation de la Nation et feroit de l'esclat, et les
obligeroit à fournir de nouveaux arbres au Roy et à cez Messieurs.
D'Aix, ce a5 niay i6a.5'.
UV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Ce feust une grande fourtune pour moy que vostre despesche du
treiziesme du mois passé n'arriva point en son temps, ains vint con-
joincle avec celle du seiziesme, laquelle par hazard j'ouvris la pre-
mière, car si j'eusse veu l'aullre toule seule je feusse demeuré en
grande transse, attendu l'apparance qu'il y avoit que vostre mal ne
feust beaucoup plus grand que vous ne disiez et que vostre escripleure
en cette lettre là estoit si altérée et si desguisée qu'il n'y avoit que
bien peu de vestiges de vostre caractère ordinaire, et la description
' Nous avons déjà trouvé mention décolle sillons françaises, n° 5 170, fol. i38. Auto-
ville. Voir la Table du présent volume. graphe. L'adresse, la formule de salutation
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- finale et la signature manquent.
[1625] À SA FAMILLE. 18&
que m'avoit faicte Mous"' Rubens de la hauteur de cest eschaflaull et
de la proHondour du lieu jusques où alla vostre clieute, me faisoit fré-
mir, et m'eust empêché de pouvoir croire que le mal fcust si léger
comme vous disiez. Il fault louer Dieu de la grâce qu'il vous a faicte
vous préservant en un sy grand péril et vous faisant sortii- à si bon
marché d'une telle cheute et d'une si dangereuse blessure à la teste.
Car c'est une merveille quasi incroyable de vous estre peu garentir de
fiebvre comme vous dictes, veu que le mal ne vous permettoit pas
de mascher. L'un de mes plus grands regrets à cette heure cy est que
vous ne vous soyez trop tost dispancé de sourlir et d'aller faire des
compliments envers W le cardinal Légat et cez M" de sa suitle. Car
les blessures de teste sont longuement dangereuses. Dieu vueille avoir
bien conduict le tout. Vostre despesche du vingtiesme survenue depuis
(où j'ay apprins le progrez de l'amendement de vostre santé) m'a consolé
d'une part et neantraoins augmenté mon aprehcnsion d'aultre, voyant
que vous aviez voulu sy tost sortir, et qu'aviez mesme vouleu vous
bazarder d'aller voir Ms'' le Cardinal hors la ville, si M"^ Alleandro (^nic)
ne vous en eust dissuadé. Conservez vous pour l'honneur de Dieu et
ne vous précipitez en rien, car cez Mess" sont si courtois et si discrets
qu'ils vous excuseront aisément, ayant sceu la fortune que vous avez
coureu et la qualité de vostre blessure.
Quant à la cérémonie du mariage ^ mon père prinst un grand plai-
sir de voir la lettre que mon frère de Bouq en avoit escripte et d'y
joindre celle que M' Thomassin escrivoit à M' de Agut parceque entre
toutes deux on avoit quasi tout. Madame de Malherbe nous list pari
encores d'une petite relation que Mons"" de Malher-be luy avoit escripte
en laquelle nous trouvasmes de petites particularitez qui assortissoient
merveilleusement bien tout ce discours. Et entre aullres la fonction que
feisl le petit cappitaine soubs la robbe de Madame. Ce que mon père
' Le mariage de Charles 1", roi d'Angle- Henri IV. Le inariag.', comme le rappelle
terre, et de Henriette de France, sœur de l'Art de vérifier les dates, fut célébré par le
Louis XIll (il mai). Ce fut par procu- luinislère du cardinal de la Rochefoucauld,
reur que Charles 1" épousa la lilie du roi dans l'église de Notre-Dame de Paris.
190 LETTRES DE PEIRESC [1625]
leut avec un indicible plaisir (je ne luy avois pas ozc dire tout ce que
j'avois apprins de vostre accidant). Si M"" Thoniassin eust esté un petit
plus exacte à remarquer le nombre des chaires du cœur qui estoient
occuppées, tant par la chambre des Comptes et cour des Aydes que
par l'Université, et par l'hoslel de ville, et s'il n'eust pas oublié de
mentionner les clianoines de Nostre Dame, soit qu'ils eussent réservé
leurs quatre places, ou qu'ils les eussent abandonnées, nous n'y eus-
sions quasi rien eu à désirer si ce n'est qu'il n'avoit pas bien marqué
l'ordre et la suitte de ceulx qui occupoient le costé gauche du cœur,
où il semble se contredire en quelque chose, et laisser les choses in-
compatibles. Car il faict un corps à part des correcteurs des comptes
et les loge aprez la cour des Aydes, ce qui ne peult estre. Et je crois
qu'ils ne debvoient avoir place qu'aux basses chères. Et puis il dict
que l'Université eust la presseance sur l'iiostel de ville, et toutesfoys
il n'exprime point le lieu précis oi!i ilz se logèrent et semble laisser
cognoistre qu'ils feussent logez au dessoubz. M' de Rodes diroit bien
en quel lieu il les fist loger les uns et les aullres'.
[Tout le reste de la lettre est de la main de Peiresc.^ Je me sents
grandement obligé à M' de Bouc mon frère et à M' Aguiilenqui mon
cousin de la peine qu'ils ont prinse à faire quelques compliments pour
vous envers cez Mess" d'Italie, et suis infiniment aise qu'ils se soient
rencontrez là pour vous soulager d'aultant, et vous empescher de vous
précipiter à sortir, avant qu'estre guary. M'' Rubens me mande qu'il
vouloit y contribuer aussy de son costé ce qu'il pourroit, pour vostre
soulagement. Je les en remercieray et les serviray en revanche comme
je doibs.
Pour ce que dict le P. du Val du moyne lay qui a esté logé en mon
abbayie et n'y habile poinct, c'est une fripponnerie, et s'il y avoit
moyen de voir les roolles des secrétaires d'Estat sur les brevetz ac-
cordez par quartiers, je m'asseure qu'on le trou veroit logé luy mesmes
L'évêcjue (le Rodez était alors Bernar- où il est nommé nous moiilre qu'il était,
din de Corneillan qui , comme nous t'avons dans les fêtes religieuses du mariage, le
déjà vu , siégea de 1 6 1 4 à 1 636. La phrase maître des cérémonies.
[1625] À SA FAMILLE. 191
eu quelque aultre abbayie de Perigord. Il fauldroit voir les rooles de
M' Barat. M'' l'Abbé de S' Ambroise vous y pourroit servira Je ne sçay
pas le nom de ce Galand, car je n'ay jamais peu recouvrer du P. du
Val une coppic de ses lettres patentes, mais le trouvant assigné sur
Cuistres, on trouvera bien les aultres assignations et son nom. Pos-
sible que Renouard le trouveroit aussy en ses rooles et liasses des
Chartres registres.
Nous n'avons pas bien entendu le différant du camail des Evesques,
et avons estimé qu'ils voulussent que le Cardinal se misse en camail
luy mesmes pour les recevoir. Vous vous en pouvez esclaircir un peu
mieux et de la difficulté des aultres cardinaulx avec luy. M"" du Puy me
promet une relation de ce qui s'est passé au Parlement sur ses facullez,
que je désire bien de voir, et d'entendre le rang que le Parlement
aura tenu en son entrée, le nombre, la qualité et l'habillement des
députez, et jusques où ils auront esté au devant. Il faudra avoir la
délibération de la Cour sur ce subject, et sur tout le reste si faire se
peult.
La pièce d'argent du mariage est demeurée à M"" d'Agut, qui en
vendique encores une de celles d'or; il a droict de le faire, car il ne
cesse jamais de m'obliger et de me donner mille belles singularitez.
Je suis bien aise que le juge d'Aulps'^ vous ayt rendu le pacquet
des Antiques sain et sauve, et bien marry que l'opuntia se soit gastée,
mais pourveu qu'il en reste quelque morceau de bon, il ne laisra pas
de reprendre en le plantant. Je vous en ay envoyé depuis un corbillon
tout plein. Dieu le veuille conduire à bon port ! C'a esté soubs l'adresse
de M"" Cardon de Lyon, à Aiulte d'aultre commodité. J'ay grand regret
à la perte des myrthes, et crains bien que les orangers n'en ayent faicl
de mesmes. Il i'ault prendre patiance, Dieu nous garde de plus grand
mal ! Il iauldra tascher de suppléer l'année prochaine.
Il me tarde d'apprendre si le mellon se sera trouvé bon. Je suyvray
' Sur Claude Maugis, abbé de Saint-Am- question de cet abbë dans la Correspon-
broise de Bourges, voir Je recueil Peiresc- dauce de Riibens avec Valavez.
Dupuy (t. I et II, passim). Il est souvent ' Aujourd'hui Aups (Var).
192 LETTRES DE PEIRESC [1625]
l'advis de M"" Robbin ', et semeray à ce nioys d'aoust des graines des
Indes le mieux que je pourray.
M'' de Mondevergues m'escript que son messa[)[er vous a porté fhuiHe
de M'' du Monstier-, avec d'aultres plantes du s' Bartolomé, mais qu'il
n'est party que du dernier may.
Si THistoria Sarracenica (couchée sur le catalogue de la foire) vient
par hazard à Paris, et qu'il s'en puisse avoir à prix bonneste, je seray
bien aise que vous m'en acbeptiez un exemplaire, bien complect*.
Je prie à Dieu qu'il vous reguerisse bien, et vous prie de ne vous
pas précipiter. M' de Lomenie vous fera part de ce que je luy envoyé
et je finiray demeurant.
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble et affectionné serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce A juin lôaS.
A fauUe d'aultre chose, j'envoye à M"' du Puy un exemplaire des
Haiangues du P. Le Febvre et il y en aura un aultre exemplaire pour
M"" Bignon. Je vous rcommande la lettre du s' Artauld, car c'est poiir
luy donner advis de la mort de Proust, marchand de Marseille, la-
quelle luy importe grandement. Je vous envove un dessein des dehors
de la ville de Gènes, faict par un Italien qui est icy. Mais il n'a pas
voulu desseigner le fort qui a esté de nouveau construict à S' Benigno
prez du fanal.
J'ay oublié d'escrire à M"" Aleandro que j'ay envoyé à Rome son
fagot de livres par une barque qui porte le s' Correggia que vous
cognoissez, lequel aura soing du fagot, et de ie faire préserver des
' Le simpliciste Robin, comme Carrlon ' L'huile de scorpion menlionn(5e dans
(de Lyon) cité un peu plus haut, comme ie une leUre précédente,
cardinal de Sainle-Susanne cité auesi un |)eu ' G. Elmacini historia Saracenica, la-
plus bas, figurent déjà dans nos tomes fiwe et nraiiceper Tlioni. Erponiuni (Leyde,
précédents. L'abondance du texte m'oblige iGaS, in-folio). Voir Manuel du libraire,
à économiser les notes. II, gCi.
[1625] À SA FAMILLE. 193
Geneuois si la barque estoit prinso. L'adresse en est au Cardinal
S'^ Susanne et la barque partit de Marseille iundy au soir.
Du 5 juin 1695 au malin.
On nous vient d'asseurer que M^ de Guise devoit arriver hier au
soir à Marseille ou à ce matin, qu'il devoit avoir prins terre à Frejus
pour aller disner aux Arcs', et coucher à Brignole le jour précédant.
Et y avoit homme qui disoit avoir veu le billet escript de sa main au
maistre des postes de Frejus pour luy tenir six chcvaulx prests. Nous
ne tarderons pas d'en sçavoir des nouvelles certaines aujourd'huy, si
cela est. Bien est il vray que l'armée navale revenoit au Goujan, qui
est vers S' Honoré de Lyrins ^.
Je viens de recevoir une lettre de M' Viaz portant qu'on attendoit
hier M"^ de Guise à Marseille. On avoit mandé en cette ville une assem-
blée des procureurs joincts, pour la levée des 1000 hommes ordonnez
par M' de Guise, mais i'advis de son retour a faict rompre l'assemblée
sans rien resouldre.
Du 5 juin i6a5.
Monsieur de Guise arriva hier au soir à Marseille, et doibt venir en
cette ville d'Aix sammedy matin*.
' Dans la commune actuelle de Lorgnes,
arrondissement de Draguignaii.
' C'est-à-dire le golfe Juan (Alpes -Ma-
ritimes). Nous avons trouvd précédemment
(dans le tome 111 du recueil des Lettres de
Peiresc aux frères Dupuy) la forme Goulf-
Jean.
' Ribliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françciiscs , n° 6170, fol. i4o. Mi-
original, mi-autographe.
95
IHrRlHEIItS RtTtOniLt.
\9li LETTRES DE PEIRESG [1625]
LV
\ MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMHRE DU BOÏ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Ce mot n'est que pour accompaigner le fils du pauvre deffunt Lau-
rens lequel s'en va de par de là pour voir si l'huile dont son père
s'estoit chargé aura esté toute randue à son adresse et s'il en pourra
retirer la voiture. Il avoit attandu jusques à presant que vous nous en
escrivissiés quelque chose comme je m'assure que vous eussiés faict si
vostre indisposition ne vous en eusl empesché '. Il croyt bien et moy
aussy que pour l'amour du pauvre deffunt son père vous fairrs tout
ce que vous pourrès pour luy, mais il a neantmoins désiré un mot de
recommandation que je ne luy ay pas voulu reffuser^ estant bien
marry de n'avoir rien maintenant par les mains que je vous puisse
envoyer par cette commodité.
Je finiray donc demeurant,
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
Vous avez oblyé de retirer et de m'envoyer le bonet rouge simple
que vous me faisiez faire qui m'eust servy à cez derniers jours que
l'y vert sembloit estre revenu.
D'Aix, ce judy au soir, 5 jour de juing 1626 '.
' L'indisposition causée par Ja chute bontë de Peiresc, qui s'intéressait aux plus
dont il est question dans la lettre précédente. petits.
' Le billet serait sans valeur et ne mé- ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
riterait pas d'être reproduit, si Ton n'y sitions françaises, n" Bf^o. fol. i45. Ori-
trouvait une nouvelle preuve de l'extrême ginal avec simple signature. — On trouve
[1625] A SA FAMILLE. 195
LVI
À MONSIEUR DE VAL AVEZ,
À PARIS'.
Monsieur mon frère,
Je ne fais celle cy que pour vous dire que j'ay receu à ce matin
vostre despeche du septiesme par M'' Artaud qui arriva yer au soir et
que j'ay faict randre voz letres, mesmes celles de mon cousin d'Orves
ù qui on les envoyé demain à Yeres par homme exprez. Je n ay pas
encores receu vostre despeche du troisiesme qui eust deu estre arrivée
dès yer ou aujourdhuy, dont je suis en payne parce qu'il en est arrivé
aujourdliuy une à M' Guitard du sixiesme envoyée de Lyon par homme
despeche exprès qui eust peu prandre la vostre du trois si elle y eust
esté. C'est par le retour d'icelluy que j'envoye la presante à Lyon à
laquelle je joindray un pacquet que M"" ReboHy m'a apporté à ce soir
lequel m'a faict resouvenir que l'on est bien en paine chez M"" de Co-
lonya de ce qu'on n'a point de ses nouvelles despuis son despart, mais
je crois que par les lettres du troisiesme vous nous aurés donné advis
de .son arrivée.
Je vous fis yer un' depesche qui n'est partie que aujourd'huy de
grand matin à mon advis par laquelle je vous ay envoyé les originaulx
de mon induit et du brief au cardinal de Sourdis avec des instructions
de tout ce que je vouldrois y estre adjousté, s'il estoit possible. Il y a
aussy un' despeche pour M'" Rubens que j'avois faicte en intention de
m'acquerir plus de droict à demander le tableau du camaieul dont
vous avez si heureusement tiré despuis nouvelle parole, mais je suis
d'advis nonobstant cela de passer oultre au payement des cent libvres
y mentionnées, car cela donra un grand coup d'esperon au tableau
(fol. i4(») une lettre autographe de Peiresc ft Lettre de M' de Pciresc h M' le cardinal
en langue italienne adressiie à Villustrissimo Barberin sur la mort du sieur Charles Ma-
card. Barberino d'Aix alli 5 giiigno i6a5. galoli, son oncle, et autres affaires.;)
Voici le sonimuire écrit au dos pur Valavez : ' Sans adresse.
a5.
196 LETTRES DE PEIRESC [1625]
sur lejconipte duquel on sera tenu de prendre la pluspart de cez pe-
tits presants d'anticailles et libvres que j'avois donné par advance. Au
pis aller quand on insisteroit à des nouveauls reffus et qu'il fauldroit
que je les reprinse, il m'en demeureroit tousjours quelque advantaige,
La satisfaction qu'il a heu du Cardinal m'a esté fort agréable, comme
aussy celle de M' de Thou et de cez aultres Messieurs.
Quand M"^ Rubens de son propre mouvemant nie promist de faire
le dessaing du camaieul avec les coleurs, il se laissa entendre que ce
seroit avec toutes les vives coleurs tant de la carnation que des ha-
billementz, y observant precisemant les coleurs des habillementz que
pourtoient les antiens Romains et leurs femmes et nompas les vives
coleurs de l'Agate, mais de quelque façon qu'il le vueille faire je suis
d'advis que vous luy laissiez faire comme il vouldra, cai- je ne l'estime-
ray pas moins d'une façon que de l'aultre.
j'ay esté extrêmement fasché d'entendre le mauvais traicl que vous
a faict ce Fournier qui est un vray yvroigne et à qui je ne m'en serois
jamais fié de cela. Mais je croyois ce que m'a voit dict Mayolle' que son
compagnon ou luy s'embarqueroient comme ils eussent faict sans les
picques qu'ilz eurent avec le cappitaine de navire, comme je vous es-
cripvis dernièrement. C'est un grand malleur, mais je en seray plus
sage à l'advenir. J'avois envoyé un homme exprez à Marseille pour
voir embarquer le tout, lequel n'eusi pas courage de suyvre jusques à
Toulon comme il debvoit faire quand il vit qu'on s'y en alloit. J'escri-
vis despuis sitost que j'en feus adveriy au prieur de Beaugeancier afin
qu'il s'y en alla luy mesmes, mais il demura trois ou quatre jours à
se resouldre pendant lesquels le compaignon de Mayolle luy estant
venu pourter les orangers destinez à Beaugencier, il se contenta de
les recepvoir et de luy bailler les plantes que j'avois demandés sans
l'accompagner luy mesmes à Toulon pour le voir embarquer comme
je voulois, auquel cas il eust peu voir et aprandre que ledict Mayolle
ne s'embarquoit poinct et m'en donnant advis j'e;isse peu faire desbar-
' L'Italien plusieurs fois menlionnd dëjh à cause des orangers fournis au propriétaire des
jardins de Belgenlier.
[1625] À SA FAMILLE. 197
(juer ie tout et l'eusse envoyé par ia voye de Lyon, car le navire, s'y ar-
resta assez longtemps depuis lors pour m'en donner l'advis et le loisir.
Quant au myrthe double de fueille menue, c'esloit une plante qui
m'avoit esté envoyée par le héritier de mossen JuUian que vous co-
gnoissiez, laquelle en effaict avoit la fueille beaucoup plus petite que
les ordinaires, mais c'estoit tousjours de la sauvage de laquelle vous
sçavez qu'il se trouve jusques à trois ou quattre diverses espesses qui
ont la fueille plus ou moings menue et qui font le fruict blanc ou noir
plus ou moings bon à manger non sulement par les oyseaulx, mais
par les personnes encores, principalement du blanc, toutes lesquelles
ont la fueille beaucoup plus pointue et moings espoisse que le myrthe
ordinaire des jardins que l'on appelle à fueille menue, de laquelle
espèce je n'ay jamais sceu qu'il s'en trouva à fleur double, mais pour
les sauvages le nepveu de mossen Jullien m'a assuré qu'il en a à fleur
double tant de la petite que de la grosse fueille et celle là en estoit,
mais je ne l'ay pas veue flurie, bien me souvient il que toutes les
branches avoient la fueille fort menue. J'en retins un petit brin par
iiazard lequel je vous envoyé afin que vous en fassiez le jugement.
Il m'a assuré que l'année prochaine il m'en fournira une demye dou-
zaine de plantes des provincz qu'il a faict exprez pour moy, mais je
vous assure que je ne le feray jamais plus mettre en chemin que soubz
la conduitte des personnes qui s'y cognoissent et ne le feray poinct
tirer de terre que je n'aye à la main la commodité de les envoyer à
Paris, car c'est cella à mon advis qui a faict pardre les dernières que
je vous envoyois, lesquelles arrivèrent icy le jour de la venue de M"" le
Légat qui vit en chemin l'homme qui me les apportoit et s'arraisona
un grand quart d'heure avec luy sur ce qu'il m'avoit nommé, et pen-
dant le passage de cez Messieurs et taon voyage d'Avignon on me les
laissa gaster à faulte de les avoir bien logées et arrozées lorsqu'elles
arrivarent, auquel j'estois allé à Lambesc', mais je n'avois pas creu
que cela leur eusse tant pourlé de préjudice.
' Sur celte localité des Bouches-du-Rlidue voir le recueil Peiresc-Dupuy (I, 75).
198 LETTRES DE PE[RESC [1625]
J'ay trouvé fort beau le mémoire des plantes d'Espaigne, mais je
n'ay aulcune commodité de les fere tenir à nostre médecin ' despuis
l'interdiction du commerce, car il ne va point de barques en ce pays là
que fort à la desrobée. Peut estre vous seroit il plus commode par la
voye ordinaire de la poste pourveu que les lettres ne soyent retenues
avec cette guerre.
Je renouveleray la poursuite de la prevancbe blanche puisque vous
dittes qu'elle n'est pas à fleur double, car le sire Melchior Rous m'a
assuré d'en avoir veu de la blanche au terroir de Salon. Je n'ay pas
receu le jaussemin d'Arabie du s' Bartholome; il disoit que la plante
qu'il me vouloit donner estoit un peu malade. C'est pourquoy j'aime
mieulx qu'il l'aye gardée et caressée durant cest esté que si j'en avoys
heu la paine. Voila tout ce que je vous puis dire sur vostre dernière
depesclie, demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et afl'ectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce samedy au soir xiiu juin i6a5.
[Ce qui suit est de la main de Peiresc.^ Le diurnal de ma niepce est
de trop petite lettre pour moy; il en lault chercher de ceux de Venise
qui sont de plus grosse lettre, plus approchée, et avec moings de
blanc, et ne sont pas plus gros que ceux de Paris.
Les dames de S'" Marie envoyèrent hier procuration à M''Viaz receue
par M' Astier pour achepter la maison du baron de Trez que tenoit
feu M'' de Rougiers^ pour le prix de i5,5oo livres; elles seront noz
voisines. Je vis hier ma niepce qui est si contente, si grasse et si belle
qu'elle ne le fut jamais à la centiesme prez; elle vous baise les mains.
' Le docteur Antoine Novel, qui il été déjà Jean Augustin, baron de Trets, premier
plusieurs fois mentionné dans le présent président. Il était frère de Gaspar, tige des
volume. marquis de la Roquette , éteints dans les du
François de Foresta, sieur de Rou- Chaîne, et le neveu d'auti-e François, auteur
giers, reçu conseiller en 1G78, était fils de des marquis actuels.
[1625] À SA FAMILLE. 199
Pour le P. (lu Val, il ne fault pas tirer de Bordeaux la partie de
2,0 00 M. quand il la pourroit exiger, parcequ'elle y faict besoiiig
pour ce que j'ay ordonné y estre faict, et n'y en aura pas assez. Mon
homme ne peult partir que dans un jour ou deux. Cependant il y est
allé un moyne qu'il avoit désiré d'avoir pour son secours, qui y doiht
estre à cette heure.
Du diraanclie matin i5 juin i6a5.
L'advis de 35 galères ne s'est pas bien vérifié; aulcuns disent que
ceux d'Antibo' (voyants paroistre noz 9 galères qui revenoient dn Cor-
ségue^) creurent que ce fussent celles de Gènes, et tirèrent des cano-
nades pour signal, qui mirent l'allarme de tous costez et à noz galères
mesmes, lesquelles s'allèrent jetter à Antibo et puis à Villefranche.
Bien est il vray que M"" de Soulliers' escript de Toullon que M"" de
Guise y arrivant fut bien aise d'apprendre qu'on n'en lusse pas venu
si avant. Et qu'estant allé à leres il fit faire un signal, auquel ses gal-
bons luy envoyèrent les esquifs pour le venir lever au bord de mer.
On croyoit qu'il devoit faire advancer les galbons du costé d'Anti-
bon [sic), pour monstrer bonne mine aux ennemys et en efïect pour
faire scorte à noz galères, et les r'amener à Toullon. D'aultres disent
que le bruict a esté faict exprez, ou pour le moings augmenté, pour
donner l'espouvante, et faire consentir les gents du païs aux aydes et
secours demandez tant d'hommes que d'argent. On dict que M' de Guise
remit au Prince Majour le Spinola qu'il avoit retenu prisonnier lequel
en estoit au desespoir, et parce qu'un certain Geneuois nommé Ber-
Hngo, qui estoit quasi tousjours icy ;\ solliciter des procez pour Goi'regia
et aultres, avoit parlé dudict Spinola, il fut mandé cez jours passez à
Marseille et aussytost mis dans la galère, et aulcuns adjoustent qu'il
' Peiresc l'crit presque toujours Antibo ' Le même personnage dont le nom est
pour Aiitibes. Voir le recueil des Lettres de ferit de Solliers (h propos de Toulon) dans
Peiresc aux frères Diipuij, pnssim. le recueil des Lettres de Peiresc aux frères
' Pour Coi-se. Voir le recueil susdit. Dupu]! (IIF, 196).
200 LETTRES DE PEIRESC [1625]
fut rasé et eut ses aultres ordres. Il a esté regretté parceque c'estoit
un bon homme et de bonne conversation, à cause de quoy il estoit
bien venu partout.
On a trouvé un peu mauvais que dans les lettres patentes d'inter-
diction du commerce le Roy nommast le Roy d'Espagne Roy catolique.
On vient de m'asseurer que M"' de Guise est de retour à Marseille
et que les gallions sont rentrez au port de TouUon. Nous le sçaurons
plus seurement à ce soir.
Vous verrez la lettre ci joincte du juge d'Antibo. Fides sit pênes au-
thorem.
M' de Mondevergues escript d'Avignon du 9"°^ que les Huguenoz du
Daulphiné avoient prins Reillanette \ et de faict M' d'Ambrun^ y est,
mais on dict que c'est sans contenance de faire d'actes d'hostilité.
Il adjouste qu'ils ont retenu le bestail d'Arles, qui estoit monté aux
herbages, disants que c'estoit les représailles des armes du navire prins
au Tampan.
Le Trésorier de la Marine Serres s'est noyé à Vienne* en abrevant
son cheval au Rhosne.
\En chiffres avec traduction interlinéaire. ^ La marquise d'Urfé* fut por-
tée à Marseille dernièrement par une galère commandée par M' de
Montolion; elle est en ceste ville où elle a faict grande recherche de
tiltres de Vintimille^. M'' Dagut m'en pria et j'en dressay un mémoire
dont je vous envoyeray coppie par le premier. Elle se laissa par aprez
emporter comme les femmes à dire confidemment audit s' Dagut que
sa fille de Crouy® luy mandoit qu'elle avoit de grandes choses à luy
' Aujourd'hui Reilhanette, commune de
l'arrondissement de Nyons (Drôme), canton
de Séderon , sur la rive droite du Tholorenc ,
autrefois dans le bailliage du Buis et dans
l'élection de Montélimar.
' L'archevêque d'Embrun était alors G uil-
laume d'Hugues (i6ia-i6i8).
' Chef-lieu d'arrondissement de l'Isère,
sur la rive gauche du Rhône.
' Marie de Neufville, femme de Jacques
d'Urfé, marquis de Beaugé.
' Sur la maison de Vintiniille, voirie re-
cueil Peiresc-Dupuy (111, liai).
' Geneviève d'Urfé était alors veuve de
Charies- Alexandre, duc de Croy, mort le
5 novembre i6a4. Elle épousa en secondes
noces Guy d'Hareourt et en troisièmes noces
Jean, baron de Mailly.
[1625] À SA FAMILLE. 201
coinniuniquer, lesquelles elle ne pouvoit mettre par escrit et quelle
luy laissoit pourtant conjecturer que le marquis Spinola ' vouloit i'es-
pouser et que d'ailleurs on luy parloit de marier la fille qu'elle a icy
avec Barada'^ et donneroit à sa fille mille escus pour faire ce mariage
et que ce seroit un moyen pour tenir en bonne intelligence les deux
couronnes par l'alliance de cez deux favoris de part et d'aullre, qu'elle
deliberoit toutes fois beaucoup si elle donneroit sa fille à Barada de
peur d'un revers de fortune. Tant y a qu'elle s'en va en Cour et de là
en Flandres. Voila de beaux chasteaulx en Espaigne^. Son mary est
allé à Turin pour les funérailles de l'autheur de l'Astrée*, possible
pour prendre congé de S. A. et se retirer chez luy. M"" de Guise avoit
envoyé Beauvilliers à M'' de Savoye pour luy demander cent mille
escus pour ravitailler l'armement; il n'a rapporté que des belles ])a-
roles et aussytost on a battu aux champs et s'en est on revenu icy des-
criant la marchandise tant qu'on peut qui est bien loin de faire des
levées nouvelles et qui pix est il a faict une ordonnance portant inter-
diction de l'entrée en ce pais à tous ceux qui viendront de l'armée à
cause de la maladie qui y est, ce qui nous a obligez à faire un arrest
à mesmes fins pour ne laisser enjamber pas nostre autorité dont vous
aurez ma coppie ci joincte.
Hier frère Bertrand me monstra une lettre du vicaire gênerai d'Am-
brun du 3°" de ce moys portant: Nous attendons aujourd'huy à disner
M" Dauriac père et fils qui ont esté, se dit il, soubçonnez d'intelli-
gence avec l'Espaignol. L'un des deux fera le voyage en Cour et l'aultre
demeurera. Vous pouvez panser s'il y a de l'apparaiice à cela, et ad-
jouste que la peste est à l'armée. Cela s'accorde avec nostre advis,
' Sur le marquis Spinolii. voir le recueil 67 ans, avant d'avoir achevé son ci-lèbre
Peiresc-Dupuy (t. I et H, ;jfls«î'/H). roman pastoral dont la première partie
' Sur François de Baradat , voirie susdit avait paru en 1607 (el non i6io, comme
recueil (t. I, passim). on Ta trop dit), el dont la véritable' qna-
' Nous n'avons pas rencontré celle locu- Irième et dernière partie parut en 10^7,
lion dans les cinq tomes précédents. l'ouvrage ayant été lerminé par le secré-
* On sait que le Marseillais Honoré taire et l'ami de l'auteur, le futur acadérai-
d'Urlé mourut, le 1" juin itiao, à l'âge de cien Baltliazar Baro.
ÏI. 36
lUntlHKIllK 1IlTI0t.tLE.
202 LETTRES DE PEIRESC [16251
mais je crois que c'est un artifice du duc de Savoye pour les tirer de
Gany. M"" Derbaut a cscrit icy que le commerce seroit bientost resta-
bly avec l'Espaigne. C'est un argument de paix.
M'' de Guize dit avoir cscrit au Roy que M"" Derbaut ne sçait pas
sa cbarge d'avoir nommé le Roy d'Espaigne Roy catolique et que le
Roy prant plaisir à tels advis et on croit volontiers ledict s"' de Guise,
H disoit l'aultre jour que M'" Eroard avoit eu son congé'. Il nous tarde
bien d'en sçavoir la vérité^.
[Deitiier post-scnplum écnt au dos du précédent, en chiffres.^ Il i-en-
contra dernièrement en mer une barque d'un Florantin qui nionstroit
sa patante, mais il luy dit qu'il le prenoit pour Geneuois, et le fit
mettre en galère avec touts les mariniers, ayant faict vendre la coche-
nille, drapperie et autre merchandise qui y estoit.
LVIl
À MONSIEUR DE VALAVEZ,
À PARIS'.
Monsieur mon frère,
Depuis ma derniei-e dèspesche j'ay receu les vostres du 3™ et xi de
ce moys, et ne vous ay peu escrire, parce qu'enfin j'ay faict partir le
s"" Briansson pour Bordeaux depuis jeudy ig"^ avec des instructions
amples sur une vintaine de procez que cez canaille [sic) m'avoit forgez
les uns sur les aultres \ n'ayant peu satisfaire plustost à tout ce qui
estoit nécessaire pour ce regard, afin qu'on ne me tourmente plus de
tout cela, et qu'on y fasse ce qu'on pourra sur les lieux. Je ne luy ay
pas baillé vostre liasse des papiers de Lugon*, parce que j'ay veu que
' Le docteur Héroard resta jusqu'à son * Vinjjt procès h la fois ! Ce nombre
dernier jour le médecin favori de son royal formidable explique et même justifie la
client. mauvaise humeur de Peiresc et Tënergique
^ Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- expression par laquelle il la traduit,
sitions françaises, n° 6170, fol. 1^7. ' Un des prieurés à la collation de l'abbc
•'' L'adresse manque. de Guitres.
[16-25] À SA FAMILLE. 203
ce seroit inutilement; si vous la voulez je la vous envoyeray, et si
M' de Volonne présent porteur s'en veult charger ', je la luy bailleray,
bien marry que cela soit ainsin demeuré en arrière, mais ceux qui ne
peuvent courir doivent loiier encores Dieu quand ils peuvent aller,
bien que bellement. Je crois que le P. du Val aura tout ce qu'il luy
fault. Si vous n'avez encores traicté avec le cardinal de Sourdis et que
vous trouviez en luy de la disposition à escoulter, et donner quelque
sorte de satisfaction et deferance à l'intercession du Pape et du Légat,
il i'auldroit tascher mettre sur le traicto que je luy avois proposé, àsça-
voir de m'obliger de ne présenter aulcuns curez ne vicaires, (|ue de
ceux de son séminaire (pour monstrer que je ne veux pas abuser de
mon droict de présentation) à la charge aussy qu'il ne me revocque
poiiict en doubte mon droict de présentation en toutes les cures et vi-
cairies de ma dépendance et de ma pancarthe, laquelle il me debvroit
pluslost confirmer que enfraindre, pour n'encourir les malédictions
y contenues du Pape Alexandre III contre tous ceux qui l'eniraindrout.
(]q qu'il Caict avec un tel excez, sinon luy, ses vicaires et officiers, que
quand je leur iaicts présenter un homme d'église pour quelque cure
ou vicairie de ma dépendance, ils luy disent qu'ils l'admettront pour-
veu qu'il ne se serve poinct de son droict de présentation et qu'il se
laisse prouvoir pleno jure. Ce que cez pauvres prebstres souffrent fort
patiemment, soit par ignorance du tort qu'ils me font, soit pour ne
l'oser desdire, soit pour crainte que si luy leur donne un aultre pour
compétiteur, que le procez ne les ruine. Il fit bien pix en une cure de
S' Michel de la liviere-, en laquelle mon grand vicaire luy présenta
de ma part celuy qui avoit servy 12 ou i5 ans à la vicairie de ma
parroisse de Cuistres. Car cete cure de S' Michel estant de bon re-
venu, et luy ayant esté demandée avant qu'aulcun y fust de ma part,
' Le père probablement d'Antoine Mail- la page i3 remplies de détails communiqués
rel, seigneur de Volonne, conseiller au par M. le mnnjuis de Boisgelin.
parlement d'Aix, qui l'pousa Honorée de ^ C'était encoie un prieuré à la collation
Tliomassin le 21 mai t665. Voir dans le de l'abbé de Guitres, indiqué dans le PoM("//e
fascicule VI des Cotrespomlanls de Peiresc, général contenant les bénéfices de l' archevêché
consacré à Ballliazai' de Vias, deux noies de de Bordeaux déjà cité plusieui-s fois.
ati.
204 LETTRES DE PEIRESC [162r>]
il l'avoit donnée et conférée au premier demandeur. Mais quand il vid
ma présentation, de crainte que je ne l'emportasse en concurrance,
il dit à mon présenté que s'il vouloit souffrir qu'il le prouveut pletw
jure sans faire mention de ma présentation, il le pourvoiroit et re-
vocqueroit la collation précédente, à quoy ce galand ' consentit nussy
iost, et ainsin lut faict à mon desceu jusques à maintenant que je l'ay
apprins. Cependant en faisant cez procédures de mauvaise foy, il pré-
suppose si tost qu'il a deux collations laictes pleno jure, sprelo patrono
qu'il a prescript mon droict de présentation, et puis cela est cause que
les vicaires et curez sont en perpétuelles contestations et procez avec
mes religieux qui ont les prierez des mesmes lieux où sont lesdictes
cures et vicairies. Ce qui n'adviendroit pas s'ils y estoient establis de
ma main, car cela les contiendroit dans le respect, à cause qu'il seroit
tousjours à mon choix de prendre sur tous ceux du séminaire celuy
qui m'agreeroit le plus. Et ainsin M' le Cardinal ne se pourroit p:is
plaindre puisque je m'obligerois de ne prendre que de son séminaire
et partant de ses créatures.
11 m'a voulu faire encores une insigne injure de prétendre que le
vicaire de Cuistres disposast des sépultures de mon église abbatiale,
privativement à mes religieux, chose qui n'avoit jamais esté faicle, et
directement contraire aussy à ma bulle et privilège du PP. Alexandre III
de la mémoire et sainteté duquel il parle tousjours si advantageuse-
ment, dont toute foys il ne monstre pas de redoubler les censures,
guieres plus que ce Frédéric Barberousse, contre lequel il iaict si
souvent des invectives et dont il a faict peindre la punition dans sa
galerie'. Il me mesprise encores en la nomination et choix des pré-
dicateurs de mon Eglise, chose qu'il ne refuseroit pas aux moindres
marguilliers des parroisses de Bordeaux et je vaulx bien peu si je ne
vaulx uu marguillier de parroisse puisque c'est moy qui le paye, et
que je ne luy présente que de ceux qu'il a approuvez.
' On a reconnu l'expression si chère à grand amateur des arts, avait orné de
lia Fontaine. fresques magnifiques la galerie de son pa-
^ On sait que le cardinal de Sourdis, lais archiépiscopal.
[1625] À SA Fy\MILLI':. 205
Au reste il supporte le nioyne Boumard, duquel U m'a dicl luy
mesmes pix que pendre, comme l'ayant recogneu pour un scélérat,
et à sa considération et suggestion il m'a jette sur les bras une intinité
de nouvelles vexations indeûes et a mesprisé le bon P. du Val, de
qui vous sçavez bien le mérite, sans considérer que tout ce qu'on
forgeoit contre luy n'estoit qu'un monopole de cez canaille en haine
de ce qu'il vivoit bien et qu'd restablissoit la discipline monastique
dans ce monastère, afin de le desgouster et de le desbusquer, car ce
marault n'a rompu avec raoy que pour cela, à cause qu'il s'estoit
persuadé qu'il seroit prieur claustral, comme s'il en estoit bien dipne,
et qu'il gaspilleroit loutes choses avec son l'rere i'advocat. Il fault un
peu drapper là dessus, et sur le reste que je vous avois cotté der-
nièrement'.
Sollicitez, je vous prie. M'' Dacquet de sa parolle pour cez papiers,
et luy promettez quelque doulceur, car je ne plaindrois pas en effect
un peu d'argent à cela, pour avoir de quoy battre ce coquin. .
J'ay receu la sauvegarde de Mayolo, et l'ay monstrée à M'' d'Oppede.
Si je l'eusse receûe U jours plus tost, je l'eusse envoyée à Gènes par
l'ordinaire d'Avignon; je la garderay au prochain si entre cy et là il
n'arrive aultre chose, car on asseure que Savone^ est assiégé et que le
port de Vay^ est prins, et que noz galères sont allées paroistre devant
Gènes, et ont receu courtoisie de certaine ville (qu'on ne nomme
poinct) où l'on se vouloit quasi donner à M' ic General des galères pour
le Roy de France. Mais je m'en rapporte à ce qui en est. M'' de Guise
est encor à Marseille, et iaict estât de partir d'un jour à aultre.
.le vous envoyé cez extraicls des lettres et délibérations concernants
M'' ïhoron; je vouldrois bien ipie vous eussiez obtenu cette affaire
pour luy.
Beautenc n'est pas encor arrivé; il ne sera pas sitost party de delà.
' CeUeleUrc, où déborde uiie juste ia- ' Siu-tegolfe de Gênesethtrenle-sixkiln-
dijjifation , comjJète aussi bien XUktoire du luèli-es de ceUe ville.
cardinal deSourdis par l{aveiiès ([iie la iiolic' ' Sur le même golfe,
sur Peirescabbc de Guttres par A. de Lauteiiay.
206 LETTRES DE PEIRESC [1625J
M"" d'Agut n'a plus de lunettes et l'attend aussy impatiemment que moy
pour participer à celles qu'il apporte, car M' Thoraassiii luy en avoit
envoyé qui ne vallent du tout rien, se dict il.
Il y a eu d'estranges paroles sur le subject de cette jussion de Thre-
soriers, car la division s'est jettée dans la chambre des comptes, où l'on
s'est laissé emporter à de bien grandes indiscrétions, qui seroient trop
longues à desduire et nonobstant lesquelles il a esté résolu de procéder
lundy à la veriflcation.
Les procureurs du pais ont voulu former opposition et le s' de Reau-
ville fut si mal retenu qu'en plaine riie il dict tout hault en grande
compagnie à M' Guitlard, qu'il falloit massacrer et jetter dans la mer
cez porteurs de Rogatons, dont ledict s"" Guittard print ses tesmoings
sur le champ, et dressa mesnies une requeste pour en faire informer,
ce qui ne fit pas moings de peur à ce personage qu'il en avoit voulu
faire à Guittard. Gela se tempérera.
Si vous envoyez la boitte des tulipes avec la balle, je vouldrois bien
que vous y en missiez aussy une de couronnes impériales pour donnera
LVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Ge mot n'est que pour vous dire que M' le premier présidant Se-
guiran - est si souvent attaqué de son mal et jour et nuict, que tous
les siens en sont en grande allarme, car ce qui ne le prenoit que de
' La lettre s'arn^te bnisquement ici et ia pelons qu'Antoine Seguiran , seigneur de
fin est perdue. On lit au dos : Aix, i6a5, Bouc, avait été nommé conseiller au parle-
aa juin. — Bibliothèque nationale, nou- raent d'Aix en 1587, président en i6aa et
velles acquisitions françaises, n° 0170, qu'il était devenu en i6ai premier président
fol. loa. Autographe. en k Cour des comptes. Bappelons encore
Le père du heau-frère de Pciresc. Bap- qu'il avait épousé Marie de Gaufridy.
[1625] À SA FAMILLE. 207
i5 en 1 5 jours le prend maintenant quasi tous les jours, et souvent
plusieurs foys, dans un jour, ou dans une nuict. Il faillit à tomber à la
procession de la petite feste Dieu , ce mal l'ayant saisy devant le lofjis
de M' le conseiller Perier\ dans laquelle il se jetta, sans pouvoir seule-
ment se laisser porter en hault, et fallut qu'il s'arreslast au passage. Il
en a depuis eu d'aultres attaintes fort violentes.
Dieu le veuille bien conserver, et donner loisir à mon frère de Bouc
de faire ses affaires. Si vous trouvez à propos de luy en toucher quelque
mot, je le laisse à vostre discrétion et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dimanche as juin iCaS.
J avois escript à M' Signier, que j'avois languy 8 moys aprez un ca-
lice du Sire Ant. Escanard, et qu'ainsin estoit de tous ceux qui avoienl
affaire à luy, et qui vouloit de la bonne besoigne à Paris. Vous verrez
sa responce.
Vous ferez, s'il vous plaict, mes humbles recommandations à M"' de
Bouq, et à touts cez Messieurs de la suitte du Cardinal Légat auxquels
j'escriray, aprez ce moys, qui nous tient en grand embarras pour la fin
du Parlement. On avoit creu que la guerre seroit cause que le Parle-
ment continiieroit, ce qui n'eust possible pas esté hors de propos, si la
paix ne se faict. Je ne l'eusse désiré que pour i5 jours afin d'avoir
moyen de despescher quelques procez à cette heure que je me porte
mieux puisque je ne l'ay eucores peu faire "^
' Cdlait Julien de Perier, seigneur de de François, frère de ce dernier, auquel
Cluinaiis, reçu conseiller en lôgy cl qui Mallierbc adressa son ode h jamais fameuse,
niourul doyen de la compagnie en lO.îy. ^ Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
II appartenait h une famille autre que silions françaises, n° 6170 , fol. i54. Aulo-
celle du jurisconsulte Scipion du l'erier el graphe.
208 LETTRES DE PEIRESC [1625]
LIX
\ MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS,
AU BOUT DO PONT ^EUF, À L'ESCOLE s' GERMAIN DE l/AUSSERROIS,
CHEZ HONS' GAIGNT.
Monsieur mon frère,
Vous recevrez cette lettre par quelqu'un des gents de Monsieur le
conseiller de Boyer', qui s'en va à Dijon pour quelque procez, et de là
laict dessain d'aller donner un coup d'esperon jusques à Paris. Je
serois bien aise qu'il vous trouvast encor en ce pais là, afin que vous
eussiez le moyen de luy rendre quelque bon service, ou à tout le
moins luv servir de guide pour luy faire voir non seulement les sin-
gularitez vulgaires de Paris, mais les compagnies de curieux qui se
trouvent dans la bibliothèque du Roy, dans celle de M', du Thou, et
chez les principaulx libraires. Ensemble les ouvriers de la gallerie, les
peintures plus exquises, et quelques persones des plus dignes destin;
veùes, comme pourroient estre M"" de Roissy, M'' de Beauclerc et
aultres semblables, sans que pour cela on l'oblige à se mettre in habitu,
ne en un besoing à déclarer sa qualité. Mais il ne fauldroit pas oublier
de luy faire voir quelques belles maisons d'autour de Paris, tant des
grandes que des médiocres. Car pour la Cour M' son neveu le pourra
faire mieux que vous, principalement s'il fault voir le Roy à la chasse
ou en quelques autres notables exercices. Vous sçavez l'eminance du
uierite et de l'intégrité de ce personage, à quoy il fault adjouster une
fort particulière bienveillance dont il a daigné m'Iioiuiorer et dont je
vouldrois bien me rendre digne en le servant sinon par moy mesmes,
au moins par les miens. Je crois que de vostre chef vous avez toute
sorte d'inclination de le servir, et que vous le ferez encores plus vo-
' Sur le conseiller de Boyer, voir le recueil Peiresc-Dupuy (II, 86). Nous le retrouve-
rons souvent dans les lettres suivantes.
[1625J À SA FAMILLE. 209
lontiers pour l'amour de moy, je vous eu supplie sans cérémonie, estant
tousjours,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez affectionné frère,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 32 juin lôaS '.
LX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
En suitte des advis que je vous avois donnez des accidents de ma-
ladie dont M*" le p"' présidant Seguiran a esté travaillé, il fut reduict
le jour de la S* Jean à tel poinct, qu'il perdoit courage et commança à
consentir qu'on luy fit tous les remèdes qu'on vouldroit. Je n'en fus
adverty que le soir d'aprez, et enfin on se résolut de me consulter
sur ce qu'on avoit à faire. Je fus d'advis d'envoyer exprez, comme la
chose le méritant; touts ne furent pas de mesme advis, mais la plura-
lité s'y conforma, et je me résolus de prier M"' Artaud l'huissier d'anti-
ciper son voyage pour l'amour de moy, ce qu'il me promit de faire.
Et je luy offris de luy payer ses courses, comme je faicts. Vous verrez
par la despesche que je faicts à M"" de Bouq Testât de l'affaire; je ne
le vous repcteray poinct. Et m'asseure que si vous le pouvez servir ou
soulager de quelque chose vous le ferez volontiers. J'en escripts aussy
un mot au R. P. Seguiran, et espère que celte occasion luy pourra pro-
duire quelque moyen d'obtenir chose qui eust esté impossible sans cela.
Au reste j'ay receu voz dcspesches du 3 et du 1 1 par la poste. Et
du Ix par Beautenc qui m'a rendu la cire, mais non pas les lunettes,
et m'a apporté des lettres du sieur Bartolomé qui est bien contant.
' Bibliothèque nationale, nouvcllos acquisitions françaises, n" 6170, foi. i55. Auto-
(fraphe.
Tl. 37
210 LETTRES DE PEIRESC [1625]
J'avois oublié de vous envoyer les breins de myrthe en ma précédante
despesche, portée par M"" de Vaulx. Vous verrez en la lettre de M' de
Lomenie ce que nous sçavons et le traicté de la Ligue, soit vray ou
supposé, sur quoy je finiray demeurant,
Monsieur mon l'rere,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce ay juin au soir i6a5 '.
LXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLÂVEZ,
EN COUR.
Monsieur mon frère,
Ce funeste accidant de M'' [le] présidant Seguiran que Dieu absolve
m'a tenu si occuppé toute cette nuict et tout ce jourd'huy pour con-
soler aulcunement cez femmes désolées, dont aulcunes estoient desja
hors du sens commun, et pour escrire par les deux courriers d'hier,
et pour suyvre aujourd'huy les lettres de la Cour des Comptes, que
je n'ay peu respirer, et à peine ay je peu desrober à ce soir un peu
de temps pour la lettre que j'escrips à M"" de Bouq et pour celles que
j'ay dictées au nom de Madame la Présidante. J'ay receu aujourd'huy
voz deux despesclies du i 4 et 1 8 par la poste, et ay faict rendre toutes
voz lettres, mais je n'ay poinct eu de loisir de lisre celles qui m'estoient
adressées, qu'en courant et seulement voz lettres.
Je suis bien aise que le myrthe de M"" Tudard eschappe, et encores
plus que les aultres marcottent, mais je vouldrois que des marcottes
ceux qui tiennent les Mères de vostre main, vous en baillassent
à vous pour eu pourvoir M' d'Esneux^, M"^ de Vie, M'' Robbin et
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- ' 1^ m^me que le collectionneur parisien
sitions françaises, n° 6170, fol. i56. Auto- des Nœuds. Voii- le recueil Peiresc-Dupuy
graphe. ' (II, 617).
[1625] À SA FAMILLE. 211
M"' Yingue \ si vous pouviez. J'ay grand regret aux plantes laissées au
Havre à l'abandon aprez tant de voyages et de soing qu'elles m'avoient
cousté. J'ay escript à M'' de Mondevergues que je garde icy sa plante de
myrthe double en pleine terre pour son gentilhomme quand il passera,
car elle mourroit d'estre tirée de terre avant son passage.
Pour Gramoisy, il m'avoit faict à croire qu'il n'imprimoit poinct des
œuvres de M'' du Vair qu'en une sorte de papier tout fin; c'est pour-
quoy je ne le distinguay poinct en mon contract; c'est une tromperie
insigne. Il n'y a pas de danger que vous le luy disiez, car je ne puis
pas donner honnestement des aultres à des honnestes gents. Il en
fauldra bien prendre davantage, à quel prix que ce soit, et du fin
papier.
Je suis constraint de clorre et demeure,
Monsieur mon frère,
vostrc trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dernier juin au soir iCaS.
Je vous feray transcrire les trois relations du mariage^, de M" de
Bouc, de M'' Thomassin et de M' de Maierbe.
Je suis bien mal satisfaict d'Artaud, de n'estre party que quattre ou
cinq heures plus tard que le semblant qu'il en avoit faict sans m'en
faire advertir^.
' Viiiffue doil èlvc , si je no nm trompe, ' Du mariage de Henriette de France
le même personnage qui est appelé Vuiiiffle avec Charles I".
dans les minutes de l'Inguinibertine (re- ' Bibliothèquenationale,nouvellesacqui-
gistreVI, fol. 699), 011 l'on trouve une Intire sitions françaises, n" 0170, fol. 167. Auto-
qui lui fut adressée d'Aix, le 10 mai i6a5. graphe.
«7-
212 LETTRES DE PEIRESC [1625]
LXII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
EN COUR.
Monsieur mon frère,
Ce mot n'est que pour vous accuser la réception de vostre despesclie
du 20 dont je vous remercie bien humblement, et pour accompagner
celles qui sont cy joinctes. Je suis bien aise que vous ayez prins assigna-
tion pour conduire M' Aleandro à S' Denys, et vouldrois bien que
vous n'eussiez pas manqué au temps designé pour vous rendre à
Fontainebleau quand vous disiez de le vouloir faire, car vous vous
y seriez trouvé bien à propos pour la grande affaire de mon frère
de Bouc ^ dont vous aurez esté adverty par les deux courriers que
nous vous avons envoyez exprez, Artaut et M' de Bec de jun. Nous
attendrons en bonne dévotion M"" Thoron; vous aurez depuis receu ses
papiers.
J'avois oublié de vous accuser la réception des laines ])ar voye d'Avi-
gnon; je pensois que les dames de S** Marie en auroient faict la res-
ponce, car elles leur furent inconiinant rendues.
Pour les œuvres de M' du Vair faictes du mieux que vous pourrez ;
il en fault à quel prix que ce soit pour noz amys, et les 5o exemplaires
seront bien courts, à mon grand regret^. Il me fault engager pour
cela, et je payeray le mieux que je pourray.
Pour la lettre de Brunet, je crois qu'à cez heures Brianson est arrivé
à Bordeaux avec touts mes ordres et instructions particulières. Et s'il
n'y est il ne tardera pas a ou 3 jours. Vous luy pourrez deshorsmais
escrire, et il vous servira fidèlement.
Vous verrez par la lettre de M"^ Signier cy joincte que patron Laure
La succession de la charge de premier distributions de livres faites par Peiresc à
président de la Cour des comptes de Provence. ses arais. Notons qu'il s'agit ici d'un in-folio
On voit par ce chiffre minimum com- de grand pris et encore d'exemplaires sur
bien étaient abondantes et généreuses les papier tin.
[1625]
A SA FAMILLE.
213
est arrivé à Ligourne et par consequant les livres de M"' Aleandro,
adressez à M"' le cardinal de S'" Susanne. Vous luy en pourrez donner
advis, car je ne luy sçaurois escrire de quelques jours pour dresser mes
derniers arrestz de ce parlement qui a finy aujourd'huy, à cause que
les occupations de chez M'' le présidant Seguiran m'ont occupé' cez
/i ou 5 jours. Voilà tout ce que je vous puis dire à cette heure et que
je suis tousjours,
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dernier de juin au soir iGaô.
A cause de l'absance de celuy à qui la lettre de Gazel est adressée,
voyez que quelqu'un des siens s'employe pour luy en son affaire pour
l'obliger.
[Post-scriptum au dos de la lettre.] Les funérailles de feu M'' le prési-
dant Seguiran ont esté faictes à ce matin aux Carmes; on a porté une
représentation de la bière, accompagnée de i3 flambeaux seulemeni
et de la seule croix des Carmes. La Cour des Comtes y a esté en corps.
M"' Durand a faict la semonce-; le présidant Aymar a reparty et
triomphé^. Le corps avoit esté ensevely dez le vendredy au soir à dix
heures de rmict avec la croix des Carmes et i 3 flambeaux. Le convoy
est allé dans S^ Sauveur faire chanter un de Profundis''.
' Peiresc a voulu écrire : m'ont absorbé.
C'est i' excès des occupations dont ii parle
qui ne lui a pas permis de s'apercevoir de
la malencontreuse répétition.
^ J.-B. Durant ou Duranti, seigneur de
Uonrecueil et Montplaisant, fut reçu con-
seiller aux Comptes en lôgy, en remplace-
ment de son père; il transmit cette chaîne
à son lils en 1697. Tous trois devinrent
doyens de leur Compagnie, au sein de la-
(|uelle leur postérité, connue sous le nom
de Duranti LaCalade, a continué de siéger
jusqu'à la Révolution.
' Rappelons que. François Aimar, reçu
président aux Comptes en iCai, marié ù
Anne d'Albi Brès, fut la lige des Château-
renai-d et des Montsallier.
" Bibliothèque nationale, nouvelles acqul-,
sitions françaises, n° 5 170, fol. i58. Auto-
graphe.
2U
LETTRES DE PEIRESC
[1625]
Lxin
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME OllDI.NAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
EN COUR.
Monsieur mou frère,
Ce mot n'est que pour fournir les deux lettres cy joinctes, et vous
dire que le conseiller de Melan^ est de retour depuis niardy matin
disant avoir esté jusques à Lyon, sans advoiier le reste. J'ay creu qu'il
avoit faict passer la despesche de son oncle par le maistre de poste de
Noves^, ou d'Avignon qui l'accompagnoit, ou par celuy de Pierre Late',
qu'on dict estre grand coureur, et afiidé du présidant Monnyer*. Vous
en aurez peu sçavoir des nouvelles, car M' de Becdejun s'en sera en-
quis en chemin. Madame la présidante de Melan avoit tant pleuré de-
vant Mess" des Comtes, le sammedy et le dimanche, que advenant le
lundy, au despartement des Bureaux, il fut ordonné que la première
délibération tiendroict, sauf si son filz revenoit pour servir le moys
d'aoust. Le présidant Monnyer a faict courir bruict qu'il avoit contre-
mandé son neveu et son pacquel, mais je ne le crois pas, ne qu'il l'eust
si tost faict altaindre. Vous en verrez bien tost les elîects. Je pense que
ses adresses seront chez M' de Préaux. Je scay que j'oublie de satis-
faire à quelque chose que vous m'avez demandée, mais je ne m'en
sçaurois souvenir pour à ceste heure à mon grand regret. M"" Gaillard le
conseiller porte deux miennes despesches adressées à M"" de Bouq ou au
' Manaud Monier, seigneur de Mëlan,
d'abord avocat général au parlement d'Aix,
devint conseiller en 1 699 etniouruten 1 656.
11 fut marié trois fois. De sa première femme,
Madeleine Laurent de Septême, il eut Ar-
mand Monier, seigneur de Méian , reçu pré-
. sident en la Cour des comptes en 1 Co5 , dont
il va être question dans les phrases suivantes.
' Sur Noves(Bouclies-du-Rliône, arron-
dissement d'Arles), voir le recueil Peiresc-
Dupuy(ll,87).
' Aujourd'hui Pierrelatte, chef-lieu de
canton de l'arrondissement de Montélimar,
à a 1 kilomètres de cette ville.
' Le président Mounyer aurait voulu,
comme c'est naturel , devenir premier pré-
sident de la compagnie et cabalait déjîi pour
obtenir la préférence sui- le (ils du défunt.
[1625] À SA FAMILLE. 215
R. P. Se|Tuiran;ilpartit mardy matin h l'aube du jour. Mad" de, Bedoiii,
sœur de M''"" de Seguiran, s'est aujourd'huy renfermée dans le monastère
de S'^Marie, dont ma nièce est merveilleusement glorieuse, et au con-
traire ses parents bien estonnez et bien désolez comme ils rnonstrent.
M'' Se'juiran n'y perdra rien ne les religieuses aussy, car elle a de quoy
faire du bien aux uns et aux aultres. Je finis en grande haste, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et obligé frère et serviteur,
DE Peireso.
D'Aix, ce mecredy au soir a juillet i6a5 '.
LXIV
\ MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
EN COUR.
Monsieur mon frère ,
Je receus hier au soir vostre despesche du a'j""' et avois receu en
son temps celle du 2Z1'"'' comme les précédantes du 20, 18 et 1/1°"= par
lesquelles vous me donniez espérance d'un voyage à Fontainebleau,
qui nous seroit venu bien à propos sur l'occurrance du decez de feu
M' le présidant Seguiran sur lequel nous vous avons faict diverses des-
pesches du 26, 27 du passé, 1 et 3 du presant par Artaud, le s'' de
Becdejun, le conseiller Gaillard, et soubs l'adresse de M'' Jacquet. J'ay
un grand regret que le mauvais temps aye tant travaillé M"" Aleandro
et que cela luy aye tant faict différer le voyage de S' Denys, et par
conséquent à vous celuy de Fontainebleau. Je ne sçay si je me flatte,
mais je me persuade que ma despesche concernant mon induit vous
aura obligé d'aller à Fontainebleau, pour en parler au Cardinal ^ sans
attendre que l'on vous y aye mandé, pour ce funeste accidant.
Je vous avois auparavant escript du 22 par M' de Vallevoyre qui le
liililiotlièquo nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 5170. fol. iSg. ^ Le
cardinal l"'r, Barberini.
216 LETTRES DE PEIRESC [1625]
receut des mains de M' le Prem"' Présidant, et si je ne me trompe je
vous avois encore touché un mot par ma précédante despesche du 26
touchant le danger que nous voyions en la santé de ce pauvre homme.
Et vous n'en aviez encores rien veu au 27"" dont je suis bien fasché
mesmes voyant que de cette datte vous m'escrivez que M' de Bouc
vous avoit parlé de l'affaire de la S'" Ghappelle, ce qui me faict encores
apprehendei- qu'il ne se fut luy aussy absanté de la Cour sur le poinct
que vous y faisiez tant de besoing l'un et l'aultre.
Devant hier au soir arriva un nommé Bouchas parent de Peroncelly
qui disoit n'avoir esté que 5 ou 6 jours en chemin, et qui apporte des
lettres du So""", lequel dict avoir rencontré Artault à Montargis* le
lundy 30°"^ en temps de pouvoir encores gaigner Fontainebleau le
raesnie jour. Mais il adjouste à ce que veulent dire quelques uns (s'ils
ne l'inventent) que^ le Cardinal a guaigné le dessus contre le conte de
Schombert^ lequel estoit descheu et que le père Seguiran avoit esté
rebutté par le Boy mesmes luy parlant de quelque affaire d'estat qui
concernoit la négociation du Légat et qu'on luy avoit osté la charge de
Confesseur du Boy. Je ne le crois pas et tiens que ce soit un artifice des
envieux et prétendants, mais pourtant cela me tiendra en grande peine
jusques à la réception des vostres du 1 de ce moys. Nous aurons des-
horsmais plus de besoing de voz fréquentes lettres que jamais jusques
à ce que les choses ayent esté résolues.
Il se feroit des contes à dormir debout des regrets du présidant Ay-
mar*, de ce qu'il s'estoit laissé surprendre, et ne s'en estoit recogneu
qu'une heure aprez, et que depuis il n'avoit pas sceu refuser sa lettre*
qui lui couppoit tous ses dessains, ce qu'il imputoit à moy qui l'avois
aveuglé, se dict il, de courtoisie*^. Mais qu'il ne croid pas que M' de
' Sur Montargis ( Loiret) , voir le recueil dary , où il dëfit le duc de Montmorency ( sep-
Peiresc-Dupuy (II, 684; 111, 598, Cii). teinbre 1 682 ). et mourut quelques semaines
^ En cbifTres jusqu'à je ne le crois pas. après à Bordeaux (17 novembre).
' Henri , comte de Nanteuil et de Schoni- * Le nom est en chiffres.
l)erg, né h Paris en 1 675 , devint marécbai de ^ Le mot est en c hifïres.
France en lôaS, gouverneur de la province ° Ce dernier membre de pbrase est en
de Languedoc après le combat de Castelnau- chiffres.
[1625] À SA FAMILLK. 217
Bouc emporte si aisément celte aflaire, ne qu'il se résolve de s'y at-
tacher de plain sault quand il en auroit la liberté, ains qu'il sera bien
aise de prendre l'olfice du présidant Aymar, et luy remettre le sien
avec le retour de somme notable, ou bien qu'il vouldra plustost estre
maistre des requestes et suyvre la Cour.
M' Thoron est arrivé à ce matin fort gaillard et fort reverdy, et se
loue bien de voz honnestetez. Il avoit attendu ses coffres à Lyon durant
trois jours, mais enfin il se résolut de partir, et en laisser la charge à
son banquier.
M' Bignon peult laisser à M' Aleandro cez opuscules de Me' Quc-
rengo s'il ne les luy rend, car je ne les avois remises (stc) àM"" Bignon
qu'en attendant ce que M"" Aleandro en ordonneroit à cause des choses
que j'eusse voulu retrancher.
J'approuve voslre flegme d'avoir retenu ma despesche à M"' Rubens,
car véritablement j'cstois un peu en colère, et bien picqué lorsque je
la fis, et ne l'eusse pas possible faicte, au moins en cez termes, si
j'eusse veu ce que vous m'en escriviltes depuis.
Ne faictes que ce que vous trouverez bon en cela, et en la distribu-
tion des œuvres de M' du Vair, à M'' le ?■■ Présidant^ ou aultres que
vous trouverez à propos.
Je ne sçaurois encores escrire de ce coup audict s' Rubens, mais je
le feray par le premier Dieu aydant et à cez aultres messieurs.
Nous attendrons en bonne dévotion la boitte de bulbes du cap de
Bonne Espérance.
M' Astier a traicté et achevé le mariage du fdz de M'' de Mouriers^
avec la fdle de Mad" d'Ollieres Velaux ma cousine^. En allant et venant
d'icy à Vellaux* il se fouUa un boutton, qui luy a causé une descente
' Nicolas de Verdun , comme nous l'avons ' Suzanne d'Agoult était fille d'An-
vu dëjh. toine, baron d'Ollieres, ci d'Éléonore de
' C'était Scipion Chaylaii , sieurdn Moriez. Vallavoire. Le mariage fut célébré le a juillet
Le nom de Moriez est actuellement porté par i ôaS.
une commune du département des Basses- * Aujourd'hui Velaux, commune du caii-
Alpes, dans le canton de Saint-André auquel ton de Berre, arrondissement d'Aix , station
appartient aussi la commune de Peii-esc. du chemin de fer d'Aix à Rognac.
VI. 28
218 LETTRES DE PEIRESC [1625]
en cet endroit, laquelle il a voulu nejjliger, contre mon advis et mes
reproches, enfin il en est tombé en fiebvre qui l'avoit malmené cez
deux ou trois jours, mais devant hier on le saigna, et hier on luy donna
des ventouses qui luy ont osté la fiebvre, Dieu mercy, mais il n'est pas
bien guary. Dieu le veuille adsister.
Je vous recommande les lettres cy joinctes, et ay rendu à M' le Conte
les deux dernières de Mad* la Contesse ' venues dans voz despesches
du a 4 et 37 et demeure,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce iiiardy au soir 8 juillet lôaS.
[Post-scriptum au dos de la lettre.] J'avois escript à M'' Jacquet par
Artaud, pour le fere favoriserai n'a pas rendu ma lettre, dont je suis en
peine *.
LXV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GEKTILIIOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je vous fis yer une despesche par la poste; celle cy s'en yra par la
voye de Mons'' Tisaty que je n'ay pas voulu laisser aller sans vous faire
ce mot pour accompaigner les mémoires que vous m'aviez demandez
afin que vous voyez s'il y aura rien que vous ayez oblié en vostre rela-
tion et qui mérite d'y estre suppléé. Vous aurez par mesme moyen la
coppie que je vous avois promise des mémoires de Vintmiglie' et de
' 11 s'agit là du comte et de la comtesse ' Pour Vintimille. — Il a élé déjà fait
de Sault. mention plus haut des papiei-s relatifs à
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- cette maison. Voir aussi le recueil des
silions françaises, n° 0170, fol. 160. Auto- Lettres de Peiresc aux/rèrcs Diipuy (t. III,
graphe. p. 44i).
[1625] À SA FAMILLE. 219
Tende ^ dont vous pourrez faire part à M' du Puy, mais qu'iP soit re-
venu, et à M'' de Lomcnie aussy en cas que sa curiosité descende
jusques là dont je doubte un petit parceque il aynie mieux les traictez
entiers que nonipas des simples instructions. Si je puis trouver le moyen
d'aller passer quelques après dinées dans les Archifvs et que je y re-
trouve les traictez qui ay aultres foys veuz, je seray plus soigneux d'en
retenir des coppies au long pour luy en faire part. Mons'' Toui'on vint
yer au matin saluer la compagnie où il fit une relation fort bien trous-
sée du progrez de son voyage et de sa commission et particulièrement
de ce que Monseigneur le Chancelier avoit chargé ceux de la chambre
de justice de tesmoigner à leurs collègues quand ils seroient de retour
dans les provinces et dans les compagnies d'oij ilz avoient esté mandez.
M'' le premier présidant d'Oppede luy fit la repartie en peu de raotz
au nom de la chambre fort gentiment à son accoustumée. Ce bon
homme est tout regaillardy. Il print la paine l'apres dinée de venir
voir mon père qui en demeura grandement edifiié et consolé. Il me
voulust bailler de sa main l'exemplaire du libvre de M" Grotius de
Jure belli' dont je m'excusay longuement; enfin le voyant si aheurté
je le receus à la charge que je le feroys reHier pour le luy donner tout
rellié. Mais quand mon libraire s'y est peu mettre aprez, il s'est trouvé
imparfaict d'une fueille qui est la première de la seconde signature
cottée double aa. 11 fauldra la recouvrer de Mons' Buon, ce qu'il ne
faira possible pas trop voulontiers parceque c'est, s'il me semble, du
fin papier. Aujourd'huy il m'a renvoyé les quatre pièces du mariage
fort bien conditionnées deux d'or et deux d'argent. Je seray bien aise
que vous puissiez achever son affaire plus tost que plus tard à cause que
son fils le faict persécuter de se desmettre absoluemant de l'exercice de
sa charge en sa faveur et le reste pourroit le faire retarder encores pour
' J'ai déjà eu l'occasion de citer le bel ' Mais qu'il est ici employé dans le sens
ouvrage du comte de Panisse-Passis sur les de pourvu qu'il.
comtes de Tende de la maison de Savoie (Pa- ' De jure belli ac pacis lib. III (Paris,
ris, 1889, in-fol.). C'est une nionograpbie Huon, iGaô, in-4°). C'est la première édi-
généalogico-histori(pe de la maison de Vin- tion de cet ouvrage qui devait être plusieurs
tiraille-Lascaris-Tende. fois réimprimé.
«8.
220 LETTRES DE PEIRESC [1625]
quelque temps. Comme j'en eslois arrivé jusques icy on me vint ap-
porter la bonne nouvelle que mon cousin de Vallavoire^ arrive tout
présentement et a dict en mettant pied à terre que Mons' de Bouc mon
frère a obtenu du Roy tout ce qu'il desiroit, dont je loue Dieu infinie-
ment, et prans ma robe pour aller voir ce que c'est chez Madame la
Présidante, voulant neantnioins clorre cette lettre et faire fermer ma
despesche de peur que Mons'' Tisati ne passe et ne la laisse, demeurant
tousjours,
Monsieur mon frère,
voslre bien humble et affectionné frère,
DE Pkiresc.
D'Aix, ce judy lo juillet, à 5 heures du soir. i6a5.
Je ne sçay si j'ay oblié de vous escrire que nous ne trouvons point
en ce pays icy ny à Lyon de cez fins cartons blancz dont vous faictes
les enveloppes de voz gros pacquetz, si ce n'est de la petite sorle qui
ne sont que de moitié moindre {jrandeur que les grandz de sorte que
quand je veulx faire une enveloppe à des gros pacquetz, ils se trouvent
trop pelitz de beaucoup. Quand raesmes j'ay vouleu faire couvrir le
libvre de M' Grotius de Jure belli en attendant la fueille de l'imper-
fection sans laquelle je ne le veulx faire achever de le rellier en niar-
roquin afin de le conserver tandis que je liray un peu dedans, la forme
desdicts cartons de Lyon est trouvée trop courte, ce qui m'a impor-
tuné. Je desirerois donc, si la balle des libvres de M'' Buon n'est point
encores partie , qu'il vous pleust de faire achepter deux ou trois dou-
zaines de cez fins cartons blancs de la grande sorte et aultant de la pe-
tite parce que ceulx là sont encores meilleurs que ceulx cy bien que
nous en ayons de mesme grandeur à peu prez.
[Post-scriplum de la main de Peiresc.^ Le P. Mercene m'escript qu'il a
esté faict un livre par un jeune homme contre luy et contre Ragusaeus'^
' La grand'mère maternelle de Peiresc voici le titre : Georgii liagusei episiolte ma-
(^tait Lucrèce de Vallavoire. tliemalicm, sive de divinalione libri II (Paris ,
' On a de cet auteur un ouvrage dont i6a3, in-8°).
|1625] A SA FAMILLE. 2-21
sur le subject de la cabale, et que luy en faict une réplique. Je ne sçay
si sa réplique est encor imprimée, je la verrois volontiers imprimée
ou non si elle est de peu de contenance et aisée à transcrire, pour
la communiquer à M"" de Ghastueil, si le P. Mercene le trouve bon,
car il dict qu'il vouldroict prendre habitude avec des grands mathé-
maticiens. Tant y a que je vouldrois avoir une couple d'exemplaires
de ce livret contre Ragusaeus pour envoyer à de mes amys, et un
pour moy '.
LXVI
À MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME OnDlîiAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay mesnagé avec le plus de dextérité qu'il m'a esté possible ce que
le R. P. Seguiran et vous m'avez escript concernant la déclaration que
Mad'= la Présidante désire avoir de M' de Bouc son filz et si cette né-
gociation fust passée par mes mains ou d'aultre qui eust esté adverty
de ce qu'il y avoit à faire, ou à tout le moings de ce qui avoit esté faict
de par là, je pense qu'on auroit prévenu ce qu'il y a eu de mal en-
tendu, c'est à dire si la lettre par laquelle le R. P. Seguiran luy en
escrivoit son advis eust esté adressée à moy ou à aultre avec ordre de
disposer la persone à l'advance comme il estoit nécessaire, car je crois
qu'elle se seroit facilement laissée aller à en laisser l'arbitrage au
R. P. Seguiran, et puis luy donnant sa lettre, elle n'auroit pas peu
s'en desdire. Mais cette lettre fut mise soubs une couverture à M' Se-
guiran, avec plusieurs aullrcs, sans aultre ordre particulier, lequel en
lit incontinant la distribution à l'ouverture du pacquet en présence de
Mad'= avant que nous sceussions rien de tout ce qui s'estoit faict de par
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 5170, fol. 16a. Original.
222 LETTRES DE PEIRESC [1625]
de là. Elle la remyt aussy tost à M"" Seguiran pour la luy lire, ce qu'il
fit, et flemeuroit fort bien édifiée du commencement et des termes
generaulx, mais quand ce fut à la fin, oh le R. P. se laissoit entendre
qu'il ne treuvoit pas bon qu'elle se reservast les gages, ne qu'elle
prétendit la plus valliie, elle fut grandement touchée, et dict qu'elle
feroit une response telle qu'elle estimoit debvoir faire pour se plaindre
du tort qu'on luy vouloit faire. Je l'arrestay sur le champ, en luy di-
sant qu'elle se debvoit asseurer que M"" de Bouc son filz n'auroit poinct
d'aultre volonté que la sienne, qu'il mandoit qu'il s'en venoit dans
une quinzaine de jours et qu'icy elle en auroit tout contentement.
Mais je ne la pouvois pas appaiser aiseement ne l'empescher de se
plaindre que c'estoit y regarder de trop prez avec elle et la chiquanner
en chose de trop peu d'importance ayant comme elle avoit confondu
les moyens qu'elle avoit confondus [sic) dans cette maison. Elle désira
par aprez que je luy leusse cez lettres que j'avois; je commençay par
celle de M' de Bouc, où il ne se treuvea rien qui luy donnast aulcun
subject de plainte; je suyvys aprez par la vostre, dont je leus les
trois premiers feuilletz et estant parvenu au lieu où vous parliez
de l'examen qui se debvoit faire par de là, je cessay disant que ce
n'estoit plus que de noz affaires particulières, et le luy redis aprez à
l'oreille, à elle seule, parcequ'il y avoit là trop de monde, ce qu'elle
trouva bon. Et reservay le restant et la lettre que le R. P. m'escrivoit
jusques à ce que je feusse chez nous où je les leus, et feus bien marry
que celle que le R. P. luy escrivoit luy eust esté leûe, jugeant bien que
cela l'auroit rendu suspect à cette femme , et m'auroit osté le moyen
de la disposer à demeurer à son arbitrage. Vous verrez par la lettre
que j'escripts au R. P. Seguiran tout ce que j'y ay peu faire. A quoy
je n'adjousteray rien si ce n'est que Madame ne croid pas ce que vous
nous mandez que M*" de Bouc n'aye rien sceu du faict de sa déclara-
tion prétendue, ains croit que ce soit un escard qu'il aye trouvé pour
s'excuser de satisfaire à sa volonté. J'ay faict tout ce que j'ay peu pour
luy oster cette impression et luy persuader que le R. P. Seguiran ne
vous ne vouldriez pas luy dire une chose pour aultre ne à nioy aussy.
[1625] À SA FAMILLE. 223
Elle s'estoit mise d'abbord en telle colère hier aprez disner quand je
voulus commancer de luy en parler, qu'elle demeura une demy heure
sans me vouloir laisser parler, et sans vouloir admettre aulcune sorte
de raison, tant elle estoit encor oultrée depuis le soir précédant; enGn
avec l'ayde de la Religieuse, elle s'appaisa, et me laissa parler et par
consequant vaincre, ou extorquer l'adveu, tantost d'une raison, et
tantost d'une aultre, petit à petit, comme elles estoient notoirement
trez bonnes et fortes. Mais la resolution est plus difficile et la fauldra
extorquer et mesnager plus h loisir. Elle se laissa emporter jusques là,
qu'elle n'empescheroit pas que son dernier filz remit au P. Seguiran
les bénéfices qu'il avoit eus de sa main pour en disposer en faveur de
quelque aultre s'il vouloit et si elle eust creu d'en pouvoir honneste-
ment dire aultant de l'office, je pense qu'elle l'eust dict, tant elle se
tenoit pour maltraictée. Vous pouvez penser que je ne manquay pas
de luy remettre devant les yeulx les bons offices que le R. P. Seguiran
avoit rendus à sa maison. Mais elle ne contoit cela pour rien, parce-
qu'il n'en avoit pas assez faict ne en son temps, ne si fortement comme
il eust deub, à ce qu'elle disoit. J'imputay cela à la chaleur de la co-
lère, et du desplaisir, et enfin la r'amenay aux termes que vous pour-
rez voir dans la lettre que j'escripts au R. P. à qui je n'ay pas jugé
d'en devoir dire davantage; vous raesnagerez ce surplus icy, pour ne
rien aigrir, et je crois neantmoins qu'il iniportoit que vous en fussiez
adverty, afin que si le R. P. luy escript de rechef, vous taschiez de voir
ses lettres avant qu'il les cachette , pour tascher d'esviter qu'il n'y de-
meure rien qui heurte le sentiment de cette dame, afin de l'entretenir
dans la bonne intelligence; elle m'a promis de ne luy escrire poinct
sans que je voye sa lettre avant que la faire clorre, et qu'elle ne luy
escrira poinct ce qu'elle avoit résolu au premier coup de luy escrire.
Et sur ce je demeureray à jamais.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, co la juillet i6a5.
224 LETTRES DE PEIRESC [1G25]
Si vous me rescrivez de cette affaire, faictes le par lettre à part
soubs couverture supposée, pour ne me trouver obligé d'en rien taire ou
supprimer en cas qu'il me fallut de rechef lire mes lettres en présence
des dames, et moyennez que le R. P. Seguiran en fasse de mesmes.
Depuis vous verrez comme la médecine a faict opération par l'ap-
pendice de ma lettre au R. P. Seguiran, et mesnagerez l'advis. On
m'a voulu asseurer que c'estoit le bon homme Gauffridi S qui sans
penser à mal luy avoit donné cette impression première qu'elle devoit
avoir cette plus vallûe.
Ce 1 3 juillet'.
LXVII
À MONSIEUR. MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GE>'TIUI0IIME OnDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Le sieur Tisati n'estant poinct revenu de Marseille comme il avoit
pensé pouvoir faire, pour continuer son voyage de la Cour, noz des-
pesches sont demeurées icy en l'attendant d'heure àaultre, que j'au-
ray là le loisir de vous escrire par le menu ce qu'il falloit en responce de
voz deux despesches du 5""* et du p"" de ce moys. Celle cy n'arriva que
vendredy au soir et l'aultre estoit arrivée dez le jeudy. Auquel jour
M'^de Valevoire' arriva sur les 6 à 5 heures du soir, et publia la bonne
nouvelle du succez des affaires de M"" de Bouc; j'allay incontinant voir
' Peut-être Armand Gaufridi, consul ' Le nom écrit ici Fafevoire est ëcrit trois
d'Aix en iSgS et i6o8, père du président lignes plus loin Vallavoyre, et deux autres
et aïeul de l'historien connus pour leurs lignes plus loin Vallavoire. La véritable
rêveries généalogiques. forme est cette dernière , d'après des docu-
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- ments analysés dans le Catahgtie des manu-
sitions françaises , n" 5 1 70 , fol. 1 63. Auto- scrits de la bibliothèque de Carpentras (III , 1 67
graphe. et i58).
[1625] À SA FAMILLE. 225
Mac!" I.T présidante de Seguiran, où j'apprins que la malle de M' de
Valiavoyre estoit demeurée en chemin à faulte de mallier; aussytost
j'y envoyay au devant noz deux chevaulx, avec un honneste homme
pour avoir le soing de la faire apporter. Car M'' de Vallavoire disoit
avoir un gros pacquet de lettres pour Mad'^. L'un de nos chevaulx vint
à l'advance m'adverlir quand les aultres approchoient. Je l'allay at-
tendre chez Mad" d'Ollieres où M"" de Vallavoire estoit descendu. Il se
trouva sorty pour aller par la ville à cheval; j'envoyay une dousaine
de messages par tous les quartiers de la ville pour le trouver et le prier
de nous envoyer les clefs de sa malle. On le trouva chez M"" d'Oppede ,
d'où il s'en vint au galop. Mad" la Présidante m'envoya aussy deux ou
Iroys messages tandis que j'estois là. Entre aultres M' Seguiran y vint
en persone. M"" de Vallavoire ouvrit incontinant sa malle et me remit
vostre despesche qui se trouva adressée à moy, et puis m'ayant dict
qu'il avoit encores deux lettres pour M^ de Guise, lesquelles il pensoit
rendre, mais qu'il me les remettroit volontiers si je les voulois, j'ac-
ceptay son offre pour en prendre l'advis de madame; il me les remit
donc et sans rien ouvrir là, je m'en allay porter le tout chez Mad° la
Présidante, accompagné de M"" Seguiran et des aultres qu'elle avoit
envoyez vers moy. Je la trouvay en bonne compagnie, où elle voulut
que la despesche fust ouverte, et pour les lettres de M' de Guise elle
trouva bon que M"" Seguiran en fust le porteur le lendemain au matin
accompagné de M"' le consul Seguiran, et d'une sienne lettre d'elle,
ce qui a depuis esté faict; nous l'attendions dez hier de retour, mais
puisqu'il n'est venu, nous jugeons que possible achèvera il l'affaire
du logement du palais avant que venir ensuitte des despesches précé-
dantes faictes sur ce subject, dont vous aurez veu les responces de
par de là.
Dans vostre pacquet, il se trouva deux aultres pacquetz adressez à
M'" Seguiran, l'un, je pense, de M'' de Bouc, et l'aultre du R. P. Se-
guiran. Il les ouvrit, et distribua à l'heure mesmes les lettres qu'il y
trouva, pour Madame la Présidante, pour Mesdames ses sœurs, et
pour moy. Ayant mis à part celles de M' d'Oppede et de Mess" des
«9
ivrittHiiiii ràtiokai
226 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Comtes pour les rendre le lendemain, car il estoit desja lors xi heures
du soir.
Il leut les deux lettres adressées à luy, et puis celles de Madame la
Présidante, aprez quoy elle désira que je luy fisse part des miennes,
ce que je feis pour celle de M"" de Bouc, et pour le commancement de
la vostre, mais non pas pour la suilte, ne pour la lettre du P. Segui-
ran, que je jugeay bien debvoir estre différées. Elle trouva un peu à
redire à celle du R. P. Seguiran, mais elle trouva bon enfin d'attendre
patiemment la venue de M' de Bouc qu'on luy promettoit dans la fin
de ce moys.
Le lendemain au matin, aprez avoir faict partir en poste pour Mar-
seille M' Seguiran, accompagné de M'' le consul Seguiran, je m'en allay
avec M"" de Laurens rendre les lettres de M"' d'Oppede qui les récent
avec applaudissement; M'' Aymar se trouva absant, et M' de Michaelis"
aussy. Nous trouvasmes M' Margaillet chez luy'' et luy rendismes sa
lettre en main propre, dont il se tint fort obligé à M"' de Bouc et
monstra de s'en resjouyr grandement. M"" de Reauville' et M' de Mont-
furon* se trouvarent sortis dez le poinct du jour ensemble pour la
promenade. Nous les allasmes attendre au palais où nous leur ren-
dismes leurs lettres, ensemble à M' le Procureur gênerai et par mesme
moyen celles pour la Compagnie, tant de M"" de Bouc que du P. Se-
guiran. Ils les receurent avec honneur, et spécialement M"" de Monfuron
et M"' le Procureur gênerai avec une manifeste resjouyssance. M"' de
Reauville avec sa gravité accoustumée tesmoigna de s'en conjouyr avec
nous grandement, et dict qu'il feroit voir les lettres à la Compagnie
si tost qu'elle seroit assemblée. Ce qu'il fit, et les lettres furent trou-
' Joseph de Micliaelis, reçu conseiller à ' Nous avons d(*jà vu que Claude des
la Cour des comptes en 1601, donna en Hollands, seigneur de Reauville, lut reçu
i638 sa démission en faveur de son fils président de la Chambre des comptes en
Jean-Augustin. 1618 et occupa cette charge jusqu'à sa
' Claude Margalet, reçu en 1601, de- mort, arrivée en i653.
vint doyen de la compagnie et fut dé- ' Jean-Baplisle Garnier de Monlfuron,
missionnaire en i63a en faveur de son fils reçu en 1606, résigna en i646 en faveur
François. de son fils Jean.
[1625] À SA FAMILLE. 227
vées en termes dont la Compagnie demeura grandement bien salis-
faicte. Nous allasmes encore rendre les lettres de M"' Félix' et M'' du
Perier^ qui estoit tout transporté d'aise et de contentement,
L'aprez disnée j'allay visiter de la part de Mad" la Présidante M"" de
Reauville, qui adjousla de grands compliments à ceux du matin, et
puis M' de Montfuron et M' le Procureur gênerai qui ne s'estoient pas
trouvez chez eux.
Il nous manquoit deux lettres, l'une à M"" Durand qui avoit prins
grande peine à la semonce pour l'honneur du defîunct, et l'aultre à
M"' de Pierrefeu^, qui faisoit profession d'estroicte amitié avec ledict
deffunct; cela se pourra suppléer.
Nous attendrons impatiemment les nouvelles de la réception actuelle
de par de là, et du temps précis du retour, tant de M"" de Bouc que de
vous. Cependant je demeureray.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce ilinianche malin i 3 juillet 1626 '.
LXVIII
k MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
EN COUR.
Monsieur mon frère,
Le sieur Tisati se faict tant attendre que je feray mettre ce pacquet
à la poste aujourd'liuy si il ne vient bientost. Depuis la despeschefaicte
' Melchior Félix, des seig^neurs de la comptes, compagnie à laquelle il n'appartint
Ferratière, avait été reçu conseiller aux jamais.
Comptes en i6o4 et mourut en cliarge eu ' G't'lait Melchior Je Thomas, sieur do
1689. Picrrefeu, reçu conseiller de crue en i6o6.
' Le sieur du Perler, dont il a déjà cU! * Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
fait mention prdcëdemment, n'est pas sitions françaises, n° 5170, fol. 1 65. Aulo-
nomraé ici comme conseiller à la Coiu" des graphe.
•9
228 LETTRES DE PEIRESC [1625]
il est survenu une bien mauvaise tifl'aire. J'estois liier fort embarraasé
avec des pauvres parties assignées devant moy à l'issue du disuer,
quand j'envoyay mon neveu à Mad"" la Présidante pour sçavoir si M' Se-
guiran son fdz estoit de retour de Marseille ou si elle en avoit poinct
receu de lettre, car je n'avois pas esté adverty de son retour encores
qu'il fust revenu dez le vendredy au soir qui estoit le niesme jour de
son départ. Elle me manda qu elle avoit à me communiquer quelque
chose, et avant que j'eusse peu achever de prendre ma robbe pour y
aller, M'' Seguiran fut céans qui me dict qu'il s'en alla d'abbordsalliier
M»"' de Guise, sans s'estre adressé à persone pour le présenter; j'avois
dict et avois creu que M"^ le consul Seguiran, qui le conduisoit, luy fe-
roit voir à l'advance ou M' de la Verdiere ' ou quelque aultre, pour le
pi-esentor et disposer la matière. Il le sallua donc et luy bailla les lettres
du R. P. Seguiran , du s' de Bouc , et de Mad"" la Présidante ; Me' de Guise
l'accueillit honorablement, et receut les lettres, et puis luy fit quelques
compliments, aprez quoy il se divertit à aultre entretien. Ayant puis
sceu le subject du voyage, il promit de faire responce, et fil toutplain
d'honnestes offres et asseurances de contiimer la mesme bonne volonté
qu'il avoit porté au delîunct. Aprez disner M' Seguiran y retourna pour
dire adieu; il s'excusa de n'avoir peu escrire, mais dict qu'il escriroit
le soir, et fcroit tenir la lettre. De sorte que M'' Seguiran s'en retourna
sans attendre cette responce. Ayant toutefoys veu M"" de la Verdiere
qui se mit devant et luy fit de grandes plaintes de ce que certaines
sortes de gents avoient tellement preoccuppé l'esprit de mondict sei-
gneur, que tous ses anciens serviteurs avoient perdu leur crédit envex'S
luy, et que tous les services qu'il avoit rendus à ce prince avec tant de
hasard de sa vie et de sa fortune, n'estoit en aulcune considération, et
qu'il lu y fauldroit mandier la faveur d'aultruy, s'il avoit besoin de
quelque chose. Adjousta que tous les aullres de la maison estoient en
mesmes termes. Que le pauvre Bourdaloue estoit sur le poinct d'estre
' S'agit-il là de Jean-Bapliste de Caslel- consul à Aix en i64o el i65/i? La terre
lane, sieur de la Verdiere, Moissac, Varn- de la Verdiere passa, après lui, aux Forbin
ger, Fox, Amplioux, etc., qui fut premier d'Oppède.
[1625] À SA FAMILLE. 229
congédié pour faire place à un Marseillois. Que neantmoins il estimoit
que M'' de Bouc venant et faisant quelques compliments à mou dict
seigneur, en lireroit satisfaction. M"' Seguiran s'en revint donc comme
cela. Je m'en allav voir Madame et apprins d'elle et de Madame de
Vaulvenargues ^ qu'hier au matin le s"" du Perier, juge de Lambesc,
s'en alla chez Madame la Présidante, laquelle il trouva dans sa chambre
accompagnée seulement de Mad" de Vauvenargues, sa fdle; il luy pré-
senta une lettre de Ms'' de Guise, laquelle elle receut avec l'honneur
qui y appartient, sans l'ouvrir et sans la lisre, parce qu'elle atteiidoit
quelqu'un qui l'aydast à ce faire. Ledict s' du Perier, voyant qu'elle
tardoit tant de l'ouvrir, s'advancea disant qu'il pensoit que cette lettre
contint la mesme chose que celle que mondict seigneur luy escrivoit
à luy, à sçavoir qu'il desiroit se servir du logement du palais, et qu'elle
pourroit faire pourvoira son logement ailleurs, y adjoustant quelques
petilz complimentz et excuses, tant de ce qu'il estoit porteur à son
grand regret de cette mauvaise nouvelle sans qu'il eust peu s'en deschar-
ger, et de ce que mondict seigneur estoit comme constrainct d'en
venir à cela à cause que le logement de l'archevesché ne luy estoit pas
commode, et qu'on y vouloit bastir, et qu'il estoit marry d'y apporter
si souvent de l'incommodité à M' l'Archevesque. Madame la Présidante
fut fort surprinse en cette harangue et ne se peut tenir de dire que le
logement estoit trop malpropre pour Monseigneur; qu'elle ne croyoit
pas qu'il songeast à si peu de chose, mais que c'estoient des petits ser-
viteurs qui avoient faict cette poursuitte. Que feu M"" le Présidant avoit
eu du Roy cette maison soubs le bon plaisir de Monseigneur de Guise ,
et qu'elle pensoit que son filz de Bouc l'eust pareillement eiie. Mais ,
que quand cela seroit, elle seroit toujours preste d'en sortir toutes foys
' Anne Seguiraa, fille d'Antoine, seigneur connaître ces quatre filles et se contentent
de Bouc, et de Marie Gaufridy de la Ga- de nous parler des trois fils d'Antoine Se-
liniere, épousa en i6oi Jean-François Gla- guiran et dç-M'arie Gaufridy. Nous trouve-
piers, seigneur de Vauvenargues. Il sera rons mention, dans les lettres suivantes,
plus loin question des quatre filles ([c]a\wé- d'une sœur de Madame de Vauvenargues,
sidente Seguiran. Les gdndalogisles proven- Antoinette, qui fut prieure de la Celle,
çaux (Robert, Artefeuil, etc.) n'ont pas fait
230 LETTRES DE PEIRESG [1625]
et quantes qu'il plairroit à Monseigneur de Guise de le commander.
Du Perier repartit que M"' d'Oppede l'avoit voulue avoir dez lors du
decez de M"' de Bras, et que parceque mondict seigneur de Guise la
luy avoit refusée, ledict sieur d'Oppede avoit tousjours le cœur gros
de cela contre mondict seigneur, Allors M""" de Vaulvenargues dict
qu'elle sçavoit bien le contraire de cela et que M"' d'Oppede avoit
deschiré en présence de M' de Bouc les lettres qu'il avoit escrittes en
Cour pour avoir cette maison, dez qu'il sceut que feu M"" Seguiran y
avoit pensé, que c'estoit là un bien foible prétexte, et que si Mon-
seigneur la vouloit, il n'a voit qu'à dire sa volonté pure et simple, car
quand il fauldroit loger dans une escuyerie pour luy obéir. M"" de Bouc,
son frère et touts ceux de la maison le feroient volontiers. Mais que
le logis dont esloit question n'estoit pas digne d'un tel prince, attendu
que c'estoit pluslost un poullaillier qu'un palaun. Et enfin que ce n'es-
toient que des domestiques qui vouloient s'y venir loger. Lors du Perier
répliqua que certainement il en avoit le brevet de M' de Guise anté-
rieur à feu M' le présidant Seguiran, à qui il avoit cédé volontiers,
mais qu'à cette heure, il estoit bien raisonnable qu'il y feust. Que s'il
pouvoit accommoder là dedans M'^de Bouc et Madame, il le feroif vo-
lontiers. Ce fut ce qui picqua le plus ce monde là, car aultres foys il
avoit prié feu M' le président Seguiran de l'accommoder là dedans
d'un quartier, et à cette heure il parloit d'accommoder luy mesmes les
aultres. Lors Mad" luy dict qu'elle avoit bien sceu qu'il avoit envoyé un
courrier à mondict seigneur pour demander ce logement et donner
des advis contre sa maison, et qu'il ne se debvoit pas mesler de cela.
Il dict que ç'avoit esté de son debvoir sçaichant le decez d'un chef de
Compagnie souveraine, d'en advertir son maistre, mais que son cour-
rier n'estoit arrivé que six heures aprez celuy de Mad" et partant qu'elle
avoit eu assez de loisir d'obtenir la grâce qu'elle demandoit si on la
luy eust voulu accorder. Et sur cela comme luy vid que cez femmes se
mettoient en action, il leur dict adieu, et Mad" la Présidante luy dict :
Dieu vous gard, en hochant le menton, sans se lever de son siège,
comme elle avoit faict à l'abbord, et le laissa aller comme cela. Il sor-
[1625] À SA FAMILLE. 231
tit donc tout oultré de ce mespris, et ayant icy un laquay s'en alla faire
responce, et puis alla voir M' du Perier l'advocat, son neveu, à qui il
fit récit de cette affaire, et d'ailleurs dez que j'en eus apprins le suc-
cez tant de MadMa Présidante que de Mad*^ de Vauvenargues, je m'en
allay voir M"" du Perier l'advocat (pensant empescher que son oncle
n'escrivit rien qui peult aigrir) et M' d'Oppede (pour m'esclaircir s'il
y avoit songé). Pour M' d'Oppede, il me dict nettement qu'il n'y avoit
nullement songé à ce coup cy, que lors de son voyage en Cour il avoit
demandé cette maison, qu'enfin on luy dict que si c'estoitpour y habi-
ter le Roy la luy donneroit; comme il se laissa entendre, qu'il y ha-
biteroit souvent, mais qu'il ne pouvoit quitter tout à faict sa maison,
M' de Pontchartrain le pressa fort de n'y plus penser, de sorte qu'il en
advertit M"" de Guise qui la demanda pour exclurre Mess" des Contes,
à cause des contentions, et l'obtint à condition toutefoys verbale qu'il
en accommoderoit M*" de la Ceppede, à la mort duquel Mess" du
Parlement luy faisants reproche d'avoir laissé perdre la possession de ce
logis, il en escrivit, et avant qu'avoir envoyé sa despesche s'en despar-
tit en faveur de feu M'' Seguiran, qui luy fit dire qu'il vouloit vendre
sa maison , pour parfaire le prix de l'office , qu'à cette heure il n'y
avoit pas seulement songé. Pour M"' du Perier l'advocat, il s'offrit de
servir en cela M"" de Bouc de toute son affection comme en toute aultre
chose , et qu'il empescheroit bien son oncle de rien escrire qui peult
ennaigrir l'esprit de ce prince. Mais en nous promenant dans sa salle ,
nous vismes paroistre son oncle dans la place, que nous fismes appel-
1er. Il vint et dict l'affaire selon son sens et entr'aultres choses qu'il
avoit escript à Mons^"" de Guise et à M'" de Bourdaloiie, que Mad" la
Présidante avoit respondu que feu M' le Présidant avoit eu la maison
du Roy, que M"" de Bouc l'avoit eue aussy, comme elle croyoit, mais
nonobstant cela elle seroit tousjours preste d'en sortir et de la laisser à
mondict seigneur quand il le commanderoit. Je luy dis que Madame
m'avoit dict d'avoir usé de cez termes : nous avions du Roy cette mai-
son, entendant parler de feu M'' le Présidant, qui l'avoit véritablement
du Roy, par le consentement de Monseigneur de Guise, et que je ne
232 LETTRES DE PEIRESC [1625]
pensois pas qu'elle se fust tant expliquée de dire que M"" de Bouc l'eust
eue aussy du Roy, parce que je sçavois bien qu'il ne la vouldroit pas
avoir demandée sans le consentement préalable de niondict seigneur;
il incista au contraire et je luy dis que j'estois bien niarry qu'il eust
escrit cez paroles, et qu'il n'eust prins advis de quelque sien confidant
amy à i'advance avant que se rendre inslruniant de mauvais mesnage
au préjudice de telles persones. Lors il me respondit qu'il n'avoit pas
voulu tout dire à son neveu pour ne l'aigrir luy mesmes, mais qu'il
a voit esté fort indignement traicté de Mad*^ la Présidante, en ce qu'elle
avoit imputé le refus de Monseigneur à des petites gents, et aprez
avoit dict que c'estoit luy et Félix qui avoient faict cette poursuitte
contre elle, qu'il ne se mesloit pas des affaires de Félix et n'avoit rien
de commun avec luy; qu'il avoit l'honneur d'estre d'assez bonne
maison , et parent de par sa femme de la maison de Seguiran , que
feu M"" le Présidant l'appelloit son cousin , qu'il avoit esté plaindre les
dœuils à cet accident, et toutefoys on n'avoit pas daigné de le faire
inviter comme parent, ne de luy faire aulcun semblant dans la maison
qu'on le tint pour tel. Et réitéra fort ce mot de petites gents qui sem-
bloit fort rude encores audict s'' du Perier son neveu. Je respondis que
cette petitezze n'estoit relative qu'à la Grandeur de M?"' de Guise à la-
quelle on cedoit tout, ce qu'on ne pouvoit faire aux aultres de moindre
condition. Mais il ne s'en voulut pas payer et réitéra qu'il estoit pre-
mier en Brevet que feu M*" le présidant Seguiran, et que lorsque ledict
s' Seguiran l'eut de M^ de Guise, M»"' de Guise luy escrivit qu'il avoit
receu trop tard l'advis qu'il luy donnoit de se resouvenir du don qu'il
avoit eu de ladicte maison, et qu'il s'estoit desja engagé de parole
envers ledict s' Seguiran, mais que s'il pouvoit obtenir un quartier
pour luy dans la maison il en seroit bien aise, pour maintenir son droict
par ce moyen. Je raarquay cela, parce que c'estoit la vérification de
la plainte de Mad" la Présidante, que la poursuitte et traverse ne ve-
noit pas du mouvement de M^', ains de luy. M"" de Bouc sçait bien ce
qui se passa lorsque le dict s' du Perier vouloit avoir son logement
comme consierge dans le Palais, et que feu M"' Seguiran luy respondit
[1625] À SA FAMILLE. 233
qu'il en sortiroit donc. Enfin il nous tira de sa poche la lettre que
Mk' de Guise luy en escrivoit, portant charge d'aller annoncer à
Mad'= la Présidante que mondict soigneur desiroit rentrer dans ce
logement, à cause que l'evesché estoit ruineux, et qu'on y vouloil bas-
lir, mais qu'elle se pouvoit asseurer que ce ne seroit pas pour aultre
que pour mondict seigneur mesmes. Et y avoit une appostille de la
main de mondict seigneur, portant qu'il fit bien cognoistre à madicle
dame, que ce n'estoit que par contraiucte qu'il luy falloit prendre ce
logis, et qu'il faisoit estât d'y loger la première foys qu'il viendroit à
Aix, mais qu'il la fairoit advertir à l'advance, et de plus que M" d'Op-
pede avoit tousjours porté sur le cœur, qu'il ne la luy eust laissée
lorsqu'il l'avoit obtenue du Roy. Il me dict qu'il en avoit faict lecture à
Madame la Présidante, et que la lettre à elle adressée luy avoit esté
envoyée à luy toute ouverte, pour la voir avant que la rendre, et
qu'elle tendoit à peu prez à mesmes fins. Je luy dis lors que j'avois regret
qu'avant qu'exposer sa créance, et luy monstrer sa lettre, il ne luy eust
donné loisir d'ouvrir et lire la sienne et d'en conférer avec ses parents,
avant que la surprendre de la sorte, car il eust esvité tout ce mescon-
tentement dont il se plaignoit et n'eust eu que toute sorte de satisfac-
tion. Et que c'estoit un grand malheur que je ne m'y fusse trouvé, ou
qu'il n'eust donné du temps pour me mander, car je regrettois que sa
lettre ne fut mal prinse et mal interprétée, dont il pourroit luy mesmes
avoir un jour du regret. Lors il tesmoigna d'avoir quelque desplaisir
de n'avoir esté plus retenu, et que si Madame vouloit faire responce à
la lettre de Monseigneur, il escriroit par mesme moyen et m'envoye-
roit sa lettre toute ouverte pour la faire tenir, oli il addouciroit l'affaire
le plus qu'il pourroit. Je ne rejettay pas cela trop loing, et m'en allay
voir ce que vouldroit faire Madame, mais je la trouvay si roidye au
contraire, qu'il n'y eust aulcun moyen de la persuader, disant qu'elle
aymoit mieux sortir de la maison, qu'aussy bien elle n'y avoit jamais
esté volontiers.
Voilà une fascheuse affaire à mou gré en cette conjoncture, mais je
ne pense pas pourtant que cela soit hors d espérance d'accommodement
3o
tHrRllIKIlll VATIOXALt.
234 LETTRES DE PEIRESC [1625]
si M' de Bouc ost une l'oys icy et qu'il voye M?'". Et quand ce ne seroit
que pour se ressentir de la traverse de cet esprit visqueux, je vouldrois
bien defferer quelque chose à Monseig'' de Guise, plus quasi qu'il ne
seroit de besoing, pour rebulter cet homme, et luy enseigner qu'il ne se
doibt pas indilleremment attaquer à toute sorte de persones, sans
se mesurer, car certainement d'alléguer sa primaullé en Brevet sur feu
M' le présidant Seguiran, il me semble qu'il ne se mesure pas bien. Et
encoies que je sois bien patiant, j'advoiie que cela a surmonté ma
patiance.
Je pense qu'une lettre du Hoy, de Mad" de Guise, ou de Mad" la
princesse de Gonty, ou de la Royne mère, ou de tel aultre que l'on
pourroit trouver à propos de delà, pourroit bien frapper ce coup et
renvoyer ce petit homme à chercher logis ailleurs. Il ne luy en n)an([ue-
roit pas, si il en a tant allaire, au logis de feu M' de Gournes S' Martin,
dans lequel Monseigneur ne peult loger, non plus qu'il ne le sçaulroit
faire en celuy du palais. 11 fauldroit que ses gardes tinsent la salle
et qu'un chascun fust dans sa chambre, ou peslemesle avec ses gardes,
car le quartier sur la cuisine est inhabitable la moitié de l'année et
bien mal en advenues, pour y loger un prince. L'interest de la Gom-
pagnie dont M"" de Bouc est le chef maintenant, l'oblige à poslposer
tout le sentiment et interest qu'il pourroit avoir au contraire pour
tascher d'en venir à bout, car pourveu qu'on fasse ses affaires, je
trouve qu'on se peult mocquer de tout le reste, principalement à cette
heure qu'un bonnet carré et une longue robbe font passer pour trez
bonnes des procédures, qui ne le seroient pas tant dans i'espée et le
pannache. La retenue et la prudence qu'il apportera en cette rencontre
frappera un grand coup pour sa réputation dans le monde et s'il vient
à bout de son dessain, il n'y a nul compliment qui le luy puisse faire
achepter trop cher, et qui ne le fasse louer au centuple que s'il demeure
dans des ressentiments qui peuvent produire d'aultres plus fasclieuses
rencontres avec le temps.
Voilà mon advis. Vous pourrez mesnager le tout avec le bon P. Se-
guiran, et puis avec M"^ de Bouc si le trouvez à propos. Vous aurez cop-
[1625] A SA FAMILLE. 235
pie de la lettre de M' de Guise comme vous avez eu l'original de la
précédante. Et je demeureray tousjours,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et aiïectionné frère et serviteur,
DE PEinESC.
D'Aix, ce i4 juillet 1625.
Du i5"'.
Depuis avoir achevé la despcsche, il est encore survenu un nouvel
embarraz. Le juge du Perier m'ayant apporté à ce matin à l'issiie du
palais une aultre lettre de M?'" de Guise en réplique de la responce du-
dict du Perier, toute pleine de feu et de flamme, pour faire vuider
la maison sur le champ, le tout neantmoins appuyé sur des fonde-
ments des faulx rapports dudict du Perier, je l'ay prié de trouver bon
que je visse Mad'' la Présidante avant qu'il luy allast faire cette seconde
harangue; il l'a trouvé bon. Cependant M-" d'Oppede nous a faict ad-
vertir que M"" de la Verdiere s'estoit trouvé dans le cabinet de mondict
seigneur lorsque la lettre du Perier estoit arrivée, laquelle l'avoit mis
en si mauvaise humeur qu'il vouloit sur le champ envoyer de ses
gardes pour faire sortir les dames. Mais que nonobstant tout cela, il
croyoit qu'il eust envie d'en gratifier M"" de Bouc, et qu'avec le temps
il le feroit. Nous avons veu cette aprez disnée et M"' d'Oppede et Mad° la
Présidante. J'ay parlé d'envoyer M"" du Gheillar' à Marseille, ce qui a
esté trouvé bon. Il partira demain au matin. Cependant on a dict à
du Perier que Mad"" estoit allée à sa bastide de Bouc où l'on fouUe au-
jourd'huy les bleds, et que je l'ay envoyé quérir pour recevoir demain
les commandements qu'on luy vouldra faire. Cependant M"' du Chaillar
gaignera pais et je luy donne noz chevaulx pour aller. Il s'est monstre
en cecy fort pront à servir Mad" la Présidante et M"" de Bouc. Les
discours seroient trop longs entre le Peiier et raoy sur cette dernière
lettre, mais je l'ay tpiasi réduit à adveiier son tort. Si je puis avoir cop-
' Est-ce Pierre Savin, sieur de Cliailar, vivant alors en Provence, et dont la fille «épousa
un (l'Estiennc-Villernus?
3o.
236 LETTRES DE PEIRESG [1C25]
pie de ses lettres je les vous envoyeray, ensemble celle de Mad" la
Présidante à M^', si M"" le Premier Président ne me presse de clore son
pacquet comme je crains. Nous avons résolu de respondre aprez à du
Perier que Madame veult sortir du logis et en porter elle mesmes, ou
envoyer les clefs à M^'' sans plus voir ledict du Perier qu'elle tient
pour trop mal affectionné à sa maison, n'ayant pas mandé ce qui estoit
de la vérité de leur entreveiie, mais nous différerons cette responce à
l'issue du palais pour donner loisir à M' du Chaillar d'avoir parlé à
l'advance '.
• L\l\
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
ET, EN SOX ABSANCt, nECOÏlIANDl':
À MONSIEUR, MONSIEUR DE LOMEME,
CONSEILLER DIJ ROY EN SES CONSEILZ D'ESTAT ET SECRETAIRE DE SES COMMANDEME!<TS,
« À PARIS, À LV RCK s' TDOIIAS DU LOCVBE.
Avec une boiUc marquée H.
Monsieur mon frère,
Ce mot n'est que pour accompagner la caissette cy joincte où sont
encloses deux grosses boittes pleines de fleur d'orange seiche , et un
peu de la mesnie fleur hors des boittes. Je seray bien aise que vous la
puissiez recevoir bien conditionnée, et sans qu'elle ait esté mouillée.
Vous l'aurez, je m'asseure, par la voye de la coche de Lyon, où je l'ay
adressée à Mess" Gardon et Gavellat. Et sur ce je finis demeurant.
Monsieur mon frerc,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 19 juillet iGaS '.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui- ' Bibliothèquenalionale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 167-170. sitions françaises, n°5i70, fol. 171. Auto-
Autographe, graphe.
[1625] A SA FAMILLE. 237
LXX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE L\ CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Avec un gros cachet de cuivre.
Monsieur mon frère,
Vous recepvrez la presante par un messager de cette ville que
M' Rebolly envoyé exprez à Paris pour obtenir quelques expéditions
lesquelles il avoit demandées à M"' de Colonia par un [sic) depesche qui
n'est pas arrivée à temps de par de là avant le despart du s' de Colonia ,
ce que j'ay treuvé bien estrange, attandu que je vous avois envoyé
cette depesche assez à temps pour la faire arriver de par de là avant
le quatriesmc de ce mois. Si vous pouvez vous employer à son affaire
tandis que vous serez encores là, j'en seray bien aise pour recompancer
un peu ce manquement et pour nous revancher des tesmoignages qu'il
nous a donnés de sa bonne volonté.
Je ne sçay comme j'avois oblié de vous envoyer le cachet que
Mons'' Maran m'avoit apporté de Rome pour voir si on y pourroit r'abiller
quelque chose de ce qu'il y a à redire. J'ai un peu délibéré si on le
vous envoyeroit ou non de peur que ne soyez desja party, mais parce
que M"' Rebolly m'asseure que si vous estiez parti son messager me le
rapporteroit fidèlement, je me suis enfin resoulu de le luy bailler. Ce
que je y treuve le plus à redire est la trop grande hauteur de l'escus-
son eu esgard à la largeur, mais j'ay bien peur qu'il ne soit fort diffi-
cile d'y remédier à cause des lembrequins qui viennent aboutir tout
contre le bort des costez dudict escusson. Toutesfoisun habille homme
y trouveroit bien encores quelque petit expédiant en rongniant quelque
rouleau desdictz lembrequins pour leur donner leur arrondissement
et retours de quelque aultre costé et pour proffiter leur première place
à l'eslargissement de l'escusson. Mais afin que tel eslargissement ne de-
238 LETTRES DE PEIRESC [1625]
mura trop vuide je serois d'advis d'y feindre une espèce de biseau tout
à Fentour du chanp de l'escusson comme font les Allemands non sule-
ment dans les paintures de leurs libvres amicorum •, mais aussi dans
leurs cachetz et ouvrages de creux ou de relief; en ce cas il fauldroit
rechanger un peu tout le champ et puis y reffaire la damasquineule
aussy à l'Allemande, en sorte que celle du biseau aye son ordre tout
distinct et séparé d'avec le reste du champ. Plustost quand on redui-
roit l'escusson en un peu de forme de targe il n'y auroit poinct de dan-
ger et de cette sorte on pourroit eslargir le bas et former tant soit peu
de corne et de roleau par les coings d'en hault pour laisser l'entre
deux eschancré afin de ne roigner si avant les lembrequins. Sy il y avoit
par delà quelque brave Allemand il s'acquitteroit bien mieux de cela
que les François. Vous y adviserez et si vous ne trouvez personne que
vous estimiez capable de le faire, je suis d'advis que vous le laissiez
comme cela et que seulement vous taschiez d'eu faire mouler un ou
deux à M' Jacques Sergent le mouleur qui loge dans la rue d'Avignon
vis à vis de la gallere prez S' Jacques de la Boucherie ^, car sur le
modelle qu'il en faira je fairay essayer icy Jacques Mare voir s'il en
pourroit venir à bout à ma iantesie.
Au surplus le messager d'Avignon m'apporta cez jours passez vosire
boete de Bulbes où j'admiray la grosseur de ce lilionarcissus flore ru-
bente, lequel avoit poussé dans la bouete un bout de racine toute
fresche de la longueur d'un bout d'eguilette. La bouete s'estoit trouvée
un peu trop basse, ce qui avoit esté cause que l'oignon a esté un peu
meurtry, mais j'espère qu'il n'en vauldra pas pis pour cela Dieu aydant.
Les aultres quatre bulbes en forme d'artichaut estoient en bien mau-
vais estât et me tromperont grandement si elles viennent jamais à bien
pour le moins de bien longtemps. J'ay envoyé le tout au prieur de
Beaugencier avec vostre letlre mesme afin qu'elle luy serve de guide.
Il est si paresseux qu'il y a trois mois qu'il ne m'a poinct escript tant il
aprehande de se mettre sur le hault stile.
' C'est-à-dire l'aibuni destiné à recevoir les souvenirs autographes des amis. — ' Voir
sur ce mouleur le recueil Peiresc-Dupuy (I, i5o).
[1625] À SA FAMILLE. 239
Monsieur Tlioron m'a aujourd'liuy envoyé l'anltre exemplaire de
M'' Grotius que je faictz rellier '. M"' de Colonia est arrivé depuis
le 1 8" de ce mois et m'a rendu un exemplaire des CEuvres de M' du
Vair fort bien conditionné que je fais pareillement rellier pour les voir.
H est si tard que je suisconstrainctde finir en vous donnant le bon soir
et demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien bumble et affectionné serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce judy au soir a/l'juillel i6a6.
[Posl-scriptum de la main de Peiresc] Je vous prie de demander à
M'' Rolbin (sic) une coupple de feuilles de son livre de plantes^, où
sont représentées en taille doulce les plantes du Narcissus tuberosa
radiée, et l'Iliacynthus Jacobaeus, afin que je les remplace au lieu des
pareils que j'envoyay en Espagne, mais il fauldroit les faire enluminer,
comme estoient les aultres; M' Tavernier le fera faire, et en un besoing
il vous fournira lesdictes deux feuilles si M'' Rolbin ne le faict.
J'ay oublyé entre les livres que je demandois, de vous demander, ou
plustost au s"" Buon, le Basilius Seleuciae Ep' fol" graec. lat. de Paris,
en grand papier, s'il s'en trouve ', et un aultre qui faict un volume à
part non contenu en la Bibliothèque des Pères, qui est imprimé depuis
peu d'années in fol° par Morel; je ne sçay s'il a nom Macarius ou aultre
approchant ''.
' Le traitd De jure belli ac pacis men-
tionné plus haut.
' Voir sur ce recueil, non mentionne
dans le Manuel du libraire, le tome XLII de
la Nouvelle biographie générale , colonne 4 3 9 .
' C'est l'édition soignée par le P. Fron-
ton du Duc et Fréd. Morel et ainsi indiquée
par le P. G. Somraervogel {Bibliothèque de
la Compagnie de Jésus, t. III, in-4°, 189a,
article Duc, colonne a/i3) : rParisiis, ex
OtRcina Nivelliana, sumptibus Seb. Cra-
moisy, 1618, foL, 3 vol.»
* Peiresc ne se trompait pas. C'était
bien Macarius. Voici le titre de la première
édition : Macarius jEgyptius. Homilim quin-
quaginta, ex Bibliotheca regia, Paris. Apud
Guil. Morelium. 1 56a , in-8°. Texte grec et
version latine furent réimprimés, avec le
Gregorius Thaumaturgus , à Paris, i6aa,
in-folio.
240 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Nous avons veu au catalogue de la foire un nouveau volume Rerum
indicarum in fol" de Francfort avec les figures en taille douice '. M' d'Agul
le vouldroit bien avoir pour en accomplir les recueils que M"" Tavernier
luy avoit vendus des précédants tomes tant India; Orientalis quam Oc-
cidentalis, si c'est chose nouvelle, car nous ne l'avons peu vérifier, et
les aultres qui pourroient avoir esté imprimez depuis qu'il achepla sez
2 volumes. Ensemble un libvre intitulé Le FLAMBEAU DE LA NAVI-
GATION des Hollandois, avec les figures par Guillaume Janssoom à
Amsterdam 1620, ou plus fraiz et plus ample, s'il y en a.
M' Tavernier pourroit bien fournir l'un et l'aultre, et faire plaisir
tant à M' d'Agut que à moy, qui pourvoiray à son r'embourcement.
Je vouldrois aussy une de cez cartes de l'empire de Charles Magne
que M"' Bertius^ a faict imprimer. M"" de Funeau m'a voit promis les
100 escus restants dudict s' Tavernier, mais pour tous dellays il pro-
met à cette heure que dans ce moys d'aoust il payera. Vous le pour-
rez dire au s' Tavernier, attendant que je luy escrive, mais que je sois
hors du service de ce moys de juillet.
Je m'cstois mesconté quand je vous escrivisque les œuvres de M' du
Vair debvoient estre toutes d'une sorte de papier. Je voulois dire que
celles du petit papier debvoient toutes estre de fin papier bien blanc,
et n'y en debvoit poinct avoir de papier gris, ou commun, ains quelque
nombre en grand papier dont il nous debvoit fournir cent exemplaires
du grand et cent exemplaires du petit, mais fin papier, moitié d'un et
moitié d'autre, mais il ne me souvint pas de cette particularité quand
' On trouve à ia mai^e ce renvoi :
itAppendix Regni Congo, Navigationes
quinque Sainuelis Brunonis. Francf. Apud
lieredes Jo. Theod. de Bry. F". » — Voir
dans le Manuel du libraire (I. I, col. i3io
et suivantes), le remarquable article con-
sacré aux : Collcctiones peregrinationum in
Indiam oricnlalem et Indiam oecidentalem ,
XXV partibus comprchensm a Thcodoro,
Joan. Tlicodow de Bry, et a Matheo Merian
publicatœ. Francfort-sur-le-Mein, jBgo-
i63Zi, 26 parties in-fol.
' Sur Pierre Berlius voir les tomes pré-
cédents (passim), mais surtout nos deux
premiers tomes (I, 5, 56, i5a; II, 3o,
45, 64, 919). Peiresc demandait les Toiute
geoffraphicœ de Bertius publiées à .Amster-
dam en i6ao et dont deux éditions avaient
déjà été données en la même ville , Tune en
i6o5, l'autre en i6i3.
[1625] A SA FAMILLE. 2M
nous redigeasmes par escript nostre concordat. Il i'auldra prendre ce
que vous pourrez et tirer encore quelque nombre oultre les 5o exem-
plaires tant du grand que du petit pour le moins jusques à une dou-
zaine d'exemplaires'.
LXXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALL.WEZ,
ET EN SO.V ABSEKCE
\ MOIVSIEUR, MONSIEUR LE R. P. SEGUIRAN,
CONSEILLER, CONFESSEUR ET PREDICATEUR ORDINAIRE DU ROY,
EN COUR.
Monsieur mon frère.
Depuis nostre despcsche du seize nous avons receu voz lettres du
gmo qi /jrnc gj M'' Coiron nous a dict des nouvelles du R. P. Seguiran
du 17""% car il ne nous a poinct apporté de voz lettres, et est venu
assez en diligence pour un homme qui n'avoit rien icy de pressé; il
arriva avant hier au soir et fut icy tout hier jusques au soir, en inten-
tion de n'abordera Marseille que la nuict, et d'aller par aprez exercer
sa judicalurc aux champs. Il apporta des lettres à Madame la Prési-
dante du R. P. Seguiran, et du s"" de Becdejun"^ dont nous estions bien
en peine oii nous apprismes que le dict père estoit saisy des provisions
de M' de Bouc bien et deuement scellées, ù nostre grand contentement.
Lors de la réception de vostre despesche du 8™° Madame estoit à
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, ii° 5170, fol. 17Q. Pei-
resc a dcrit en l^le de sa lollrc : Coppie. Un
double de cette lettre (le post-scriptum en
moins) est au fol. 17^. Les trois premiers
paragraphes du post-scriptum ont été re-
produits dans une copie de la M(*janes (re-
{fislrein, fol. ii4). On a annexe à ces trois
fragments un fragment d'une lettre précé-
dente relatif au P. Mereenne et à son adver-
saire et on a fabriqué ainsi une prétendue
lettre du 9 4 juillet 1 Ga 5. Ce double procédé
(le dislocation et de fusion des lettres de
Peiresc a été trop souvent appliqué dans
les transcriptions conservées ii la Méjancs.
' Bcdejun est une commune du canton
de Barrénie (arrondissement de Digne). Le
sieur de Bedejun était un Galice.
3i
mrRIMBRIl RlTtOWllC.
242 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Bouc; je luy monstray à son retour ce que vous rn'escriviez de la dis-
position de M"" son filz à luy donner tout contentement, dont elle de-
meura fort satisfaicte. Mais encores plus à la réception des despesches
du 1 1""'^ où je Irouvay un pacquet pour M"" Seguiran, que je luy allay
rendre chez luy et l'accompagnay chez Mad'' où il le vint ouvrir en sa
présence et luy bailla le blanc^ de M' son fdz, qui la vainquit d'une telle
façon, qu'elle ne pou voit cacher sa joye de le voir reduict dans cette
obéissance, qui estoit tout ce qu'elle avoit alfecté. Elle entendit fort
volontiers la lecture de sa lettre jusques vers la fin où M' son filz se
plaignoil de ceux qui luy avoient donné ce conseil. Car elle dict que
ce n'a voit esté persone que feu M*" le Présidant, mais cela fut bientost
passé; je m'asseure qu'elle luy donnera toute sorte de contentement
avec le temps. Ce fut un expédiant excellant que celuy de ce blanc
seing. Car il met toutes choses à sa pure discrétion, et l'oblige aussy
d'ailleurs à n'en user pas qu'avec grande modération. La lettre que le
R. P. Seguiran luy a escritte sur ce subject l'a fort satisfaicte aussy. Et
elle en est maintenant demeurée en de trez bons termes et en trez
bonne humeur. Elle se plaignoit un peu du carrosse, mais tout le
monde s'est aydé à le luy faire agréer. Elle eust la curiosité d'envoyer
incontinent demander le prix du foing qui se vend 5o sols le quintal,
et de l'avoine qui vault U escus la charge, mais nonobstant tout cela,
elle se laissa persuader sur l'assurance que nous luy donnions que de
U chevaulx on en vendroit deux à l'arrivée en ce pais; elle eust désiré
que la vente s'en fust faicte à Lyon afin de donner moings de subject
au monde de parler de ce changement d'estat, qu'elle dict n'estre pas
bien compatible avec quattre filles.
Au surplus vous verrez cy joincte la coppie de la lettre que M'' du
Chaillar escrivit de Marseille à Madame sur le subject des mauvais
offices que le Perier juge luy avoit rendus auprez de M?'' nostre Gou-
verneur, ensemble de celle de M"' de la Verdiere, et de celle que mon-
dict seigneur escrivit audict Perier, laquelle fut apportée par Bourdon
' Le blanc-seing. Le mot est un peu plus loin écrit en toutes lettres.
[1625] À SA FAMILLE. 2/»3
jusques à Bouc où estoil lors Madame, sans passer oultre jusques icy
le soir mesmes comme il debvoit, et comme il nous avoit promis, ce
qui fut cause d'un grand inconveniant, car le lendemain au matin le
Perier (qui ne void l'heure d'entrer en cette maison pour y avoir les
gaiges de concierge que le Roy paye, se dict on, à raison de qualtre
ou 5oo libvres, et son habitation franche) y envoya Lucian avec des
tapisseries pour tapisser la salle et la chambre, et le lict de camp de
mondict seigneur, lesquelles tapisseries estoient desja quasi tendues,
avant qu'arrivast le petit laquay que Bourdon envoya le lendemain au
malin de Bouc, qui apporta ladicte lettre de M' du Chaillar, et celle de
mondict seigneur qu'on envoya incontinant audict Perier, mais il se
contenta de faire cesser le transport des aultres meubles qu'il y vou-
loit envoyer, sans faire revenir ceux là en l'aullre maison de mondict
seigneur; ains il fut bien aise qu'on achevast de tapisser pour maintenir
sa possession.
Depuis il est survenu une mauvaise aflaire d'un conflicl de juris-
diction entre la Chambre des Contes et mondict seigneur sur une im-
position de 8 escus par feu dans les vigueries de Draguiguan, Grâce
et S'- Pol S pour le payement de looo hommes dont la levée avoit
esté ordonnée par mondict seigneur, dont il y a eu plainte de la com-
munaulté de Broc^ et des procureurs du païs qui y ont adhéré, sur
quoy la Chambre des Contes a faicl arrest, portant deiïences d'exécuter
cette ordonnance, et information des vioianccs des exacteurs, atten-
dant de faire droict définitivement à l'opposition qui y avoit esté for-
mée, et à l'appel qui en avoit esté interjette, duquel toutefoys ou n'a
pas depuis voulu parler, par respect, ains seulement de l'opposition,
Aussytost que le Perier eut le vent de cette poursuitte il accourut à
Marseille, tant pour cela que pour s'aller justifier et recharger la main,
s'il pouvoit, à cez dames. 11 alla dire adieu à M"" d'Oppcde et tout d'ab-
bord luy dict que Mess" des Contes avoient embrassé cette alfaire en
haine du logement du palais. Le lendemain il fut de retour icy avec
' Saint-Paul est un chef-lieu de canton do rainuidissemeut de Grasse (Alpes-Maritimes).
— ' Aujourd'hui Le Broc, comniuiie du canton de \ence (arrondissement de Grasse).
3i.
V^'x LETTRES DE PEIRESC [1625]
M' de Bourdaloùe, pour tascher de rompre ce coup. Mais ils trouvèrent
l'arrest résolu et feurent icy tout le jour sans que M"' de Bourdaloiie
allast voir, ne envoyast vers Mad"" la Présidante, et toutefoys le jour
d'aprez quand il fut party ie Perier me vint trouver pour me dire que
mondict seigneur s'attendoit que Mad*" la Présidante deubt avoir vuidé
la maison et deslogc dans deux jours, et qu'il n'attendoit que cela pour
venir faire un voyage en cette ville, car il ne pouvoit loger ailleurs, le
concierge de M' d'Aix ayant redemandé tout fraischement à Lucian
les clefs du quartier de l'Evesché oii souloit loger mondict seigneur.
Je luy rcspondis que cela n'estoit pas bien conforme à la lettre que
mondict seigneur luy avoit escritte, laquelle portoit de ne presser
poinct qu'il n'y eut aultre cominandcinent de luy. Il me dict qu'à son
dernier voyage de Marseille, Monseigneur l'a voit commandé à M"" de
Bourdaloiie et à luy, et que M'' de Bourdaloiie avoit esté le jour pré-
cédant troys foys chez Mad" la Présidante pour le luy faire entendre,
et qu'il ne l'avoit pas trouvée. Je luy dis qu'elle n'en avoit bougé de
tout le jour, et que sa porte avoit toujours esté ouverte à tous venants,
et qu'au contraire de cela elle avoit prié M' du Ghaillar de voir M' de
Bourdaloiie pour sçavoir de luy s'il avoit daultre ordre, lequel ne luy
avoit rien dict de cela. Il me demanda aprez qu'est ce qu'il en debvroit
attendre; je luy dis que je verrois moy mesme M' du Ghaillar, pour en
sçavoir davantage et apprins dudict s'' du Ghaillar que ledict sieur de
Bourdaloiie ne luy avoit rien dict de tel; l'advis de M' du Ghailard et
le mien furent d'envoyer un laquay à M' de la Verdiere pour luy en
donner advis, ce qui fut faict; Mad" luy escrivit, et il fit responce à
M' du Ghaillar qu'il en avoit incontinant parlé à mondict seigneur, le-
quel luy avoit dict qu'il n'avoit poinct ouy parler de cette affaire de-
puis le départ dudict s"^ du Ghaillar de Marseille (ce qui descouvre
bien clairement l'imposture de ce frippon) et qu'il cstoit en quelque
ambiguité sur ce subject, mais qu'il tenoit pour certain que M' de Bouc
arrivant tout s'accommoderoit à son contentement. Le prioit neant-
inoings de ne poinct nionstrer sa lettre à persone. Tant y a que Mad'
a faict charrier quelques meubles à la ville, résolue neantmoings de
[1625] À SA FAMILLE. 245
faire ce qu'elle pourra pour ne sortir poinct du logis que M' son filz ne
soit venu, non pour envie qu'elle ayt d'y demeurer, mais pour ne don-
ner pas ce plaisir à ce Irippon d'y venir habiter, et pour tasclier d'es-
viter qu'il n'entre pas en jouyssance dez gros gaiges de concierge que
feu Mess" du Vair, de Bras et de la Ceppede avoient, se dict on, faict
tirer par leurs serviteurs durant leur tenue sur la receple générale. Et
puis pour esviter, si faire se peult, que Mess" des Contes n'ayent le
desplaisir de voir ce logement hors des mains de leur chef. Hier Mess"
du Parlement s'assemblèrent extraordinairement et à la requeste des
gents du Roy, ouys les procureurs dupais, firent aultre arrest portant
deffences de faire aulcunes impositions et levées aultrement que par les
formes et ofliciers ordinaires suyvant les ordonnances et lettres pa-
tentes particulières adressées à la Cour en l'an 1622. De sorte que
Mess" des Contes ne seront pas seuls en cette contention de jurisdiction.
Monseigneur a renvoyé de rechef icy M' de Bourdaloiie pour traic-
ter avec Mess" des Contes, et recognoissant qu'on l'a surprins, accorde
de revocquer son ordonnance, s'ils veullent oster leur arrest de leurs
registres, mais je ne pense pas qu'ils y consentent aiseement, et ce-
luy de nostre Compagnie y est survenu bien mal à propos. Ce seroit
un trop long discours, s'il falloit vous entretenir des particularitez de
toute cette affaire là qui a esté une mauvaise rencontre pour le faict
de la maison du palais. Mais nous n'en pouvons mais, quoyque puisse
dire le Perier et lors mesmes de l'arrest de Mess" des Contes, je ne
pense pas que pas un d'eux creut que ladicte maison ne deubt demeu-
rer à Mad" la Présidante. Pour nostre Compagnie , l'on ne peult pas
leur faire ressentir l'interest de Mess" des Contes en la privation de
cette maison. Enfin il fault que l'envie de ce frippon demeure courte
à ce coup et pour moy j'estime que c'estoit à propos que vous en feus-
siez adverty. Sur ce je demeureray.
Monsieur mon frère,
Yostre Irez humble frère et serviteur,
DK Peiuesc.
D'Aix, ce 9 5 juillet i6a5.
246 LETTRES DE PEIRESC [1625]
M' de Guise a enfin signé la revocation de son ordonnance et par
une contraire en déclarant sur les reinonstrances des procureurs du
païs, qu'il avoit esté surprins, et qu'il avoit procédé contre les ordres
et libertez de la province, il ordonne que tout ce qui en avoit esté exigé
sera restitué en deue forme. Le greffier des Estats Meyronet y fut
pour les procureurs du païs\ et r'apporta ladicte revocation, laquelle
a esté envoyée sur les lieux pour estre exécutée. De sorte qu'il ne sera
plus besoing d'envoyer exécuter nostre arrest. Je ne sçay encore ce
que pourront faire Mess" des Contes.
Ce ay juillet lôaS '.
[A la suite de cette lettre on trouve un fragment de papier (f" 178),
lequel a été relié à rebours. Il doit probablement se lire ainsi :] M' du
Chailar, pour vaincre l'esprit de M' de Guise, luy demanda s'il pouvoit
faire aulcune plainte du feu s' président Seguiran; il respondit que
non, ains au contraire qu'il luy avoit tesmoigné plus de bonne volonté
que tout aultre de sa profession, dans la province. Puis luy demanda
s'il avoit eu à se plaindre de Mad"^ la Présidante; il respondit aussy que
non. 11 luy fit la mesme demande touchant M"" de Bouc, et avant que
le laisser respondre le prévint en luy r'amentevant ce qu'il luy avoit
ouy dire à luy mesmes de luy, tant pour le voyage de la Rochelle, que
pour tout plain d'aultres affaires où il s'estoit fort loiié de sa gentilesse
et de son affection et services. De sorte que la responce fut conforme
aux précédantes et suyvie de tesmoignages de vouloir faire paroistre
qu'il se souvenoit de ses services, et s'en revancher. Mais il se jetta par
après sur les plaintes du R. P. Seguiran, disant qu'il luy coustoit
200 mille escus, pour avoir donné à entendre au Roy que les béné-
fices de feu M' le Cardinal son frère ^ pouvoient payer ses debtes, et
' Les dëlibérations des Etats de Provence, ' Bibl. nat., nouvelles acquisitions fran-
imprimées annuellement, portent la signa- çaises, n" 6170, fol. 176. Autographe,
ture Meyronnei de i63o à 1 684. Le greffier ' Louis de Lorraine, cardinal de Guise,
Paul Meyronnet fut la lige des marquis de archevêque de Reims, né le a 2 janvier
Châteauneuf et des barons de Saint-Mars. iB'jb, mourut à Saintes le ai juin 1691.
[1625] À SA FAMILLE. 247
entr'aultres 5o mille esciis à Mad« des Essars '. Ce qui ne fut pas
sans réplique, à cause des enfans qu'il y a d'elle. 11 revint sur l'affaire
de Cotron et les dernières poursuiltes du Conseil qu'il luy iraputoit.
Enfin il luy dict : Croiriez-vous bien que ce petit homme s'en alla
plaindre au Roy que Mad"" de Guise luy avoit donné un soufflet. Lors
M' du Chailar avec ses libertez accoustumées luy dict avec son petit
juron que celle là n'estoit pas bien tollerable et adjousta que s'il se
pouvoit faire de comparaison, et qu'on dict cela de Madame du Chaillar,
de l'humeur et du païs dont elle est, cela se pourroit croire, car ce ne
seroit pas le premier prebstre qu'elle auroit confirmé, mais que de
Mad" de Guise cela estoit du tout incroyable. Ce qui fit tant rire M"' de
Guise, et le mit en si bonne humeur, qu'il advoiia incontinant d'avoir
esté mal informé par le Perier de qui il dit pix que pendre, et voulut
quante quand se mettre en ses faicts justificatifs et fit appeller Mess" de
Beauvilliers et Bourdaloiie, lesquels chargèrent la main encores plus
sur le dit Perier, et ainsin les choses furent rhabillées. 11 n'avoit pas
oublié de reparler de la lettre de Vallevez à Puget, dont il luy reste
encores plus de scrupule qu'on ne pensoit, ce qui sera cause qu'il
luy fauldra encor un jour monstrer l'original de ladicte lettre, et
deschiffrer les paroles rayées dont il a prins tant d'ombrage sans juste
occasion^.
' Charlotte des Essarts, comtesse de Ro-
morantin, avait été une des nombreuses
amies du roi Henri IV. On a prétendu que
le cardinal de Guise, qui n'était pas prêtre,
avait épousé secrètement M"" des Essarts et
en avait eu plusieurs enfants.
' On trouve (fol. 17g, 180 et 18/1) co-
pie de plusieurs pièces de la correspondance
mentionnée par Peiresc, copie envoycïe à
sou frère. Voici le billet écrit par le gouver-
neur de Provence «k Monsieur du Perier,
juge de ma baronye de Lambescqn: «Mon-
sieur du Perier, je vous faicts ce mot pour
vous dire que ne pressiez point Madame la
présidante de Seguiran de desloger du logis
du Roy que vous n'en ayez aultre comman-
dement de moy qui ne désire luy estre tes-
moigné en cette occasion que toute faveur
et com-toisie, priant Dieu qu'il vous ayt
en sa garde. A Marseille, le xvu juillet
lOaS. Vostre trez affectionné ami, Gcvse.ji
— Une lettre, signée Gerenle, «k S' Vic-
tor, le 5 aoust i625ji est adressée th Ma-
dame , Madame de Seguiran , prioresse du
monastère de la Selle, à Aix». — Ce
Gerente est appelé, dans une lettre de
Bourdaloue «h Monsieur du Perier, ad-
vocat eu parlement, juge de Lanibesc» :
248
LETTRES DE PEIRESC
[1625]
LXXII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS;
a son ABSIIICS
AL R. P. SEGUIRAN,
CONSEILLER , CONFBSSEOR ET PREDICATEOR ORDINAIRE DU ROY.
Monsieur mon frère,
Depuis avoir envoyé ma despesche je suis allé voir M' le Premier
Présidant et comme j'y estois est arrivé un honneste homme qui a apporté
les nouvelles de la veniie de 18 galères de Gènes qui ont prins port
à Cauroux' à deux milles de Cannes entre Cannes et Antibo, en ayants
laissé 3o aultres galères au cap S' Souspir^ au delà de Villefranche fort
peu loing depuis mecredy dernier à 2 heures aprez midy, 28 de ce
raoys. Vous en verrez les particularitez que j'en ay aprinses, en celle
que j'escrips à JM"^ de Lomenie. J'ay depuis eu responce de M' Bourdon ,
qu'on est allé chercher à Gardane' et à Bouc* où il a ouvert la des-
pesche à luy adressée, et me l'a renvoyée, pour rendre les lettres. Je
suis incontinant allé chez Mad^ la Présidante, oii j'ai rendu celle de
Madame la religieuse, de la lecture de laquelle Mad'^ la Présidante est
demeurée fort bien satisfaicte. Dieu mercy. J'ay puis leu la mienne qui
ne consistoit qu'en compliments. Et aprez la curiosité de cez dames a
M. le Capiscol de Gerente. Dans une des
lettres suivantes il est désigné comme ffrand
vicaire.
' Il s'agit sans doute de la Garoupe,
vers l'exlrémitë du ircap incomparable
d'Antibes)!. C'est une sorte de» forteresse
naturelle où l'on a élevé une chapelle à
Notre-Dame.
^ Les marins donnent le nom de Saint-
Souspir aucap Saint-Hospice, qui'se détache
à l'est de la presqu'île Saint-Jean. Saint
Hospitius était un ermite qui habitait la
presqu'île au vi* siècle, et dont Grégoire
de Tours a loué les vertus.
' Gardane est un chef-lieu de canton de
l'arrondissement d'Aix.
* Nous avons vu précédemment , dans le
i-ecueil des Lettres de Peiresc aux frères
Dupuy, que Bouc-Alberlas (c'est le nom ac-
tuel de cette localité) est une commune du
canton de Gardaue.
[1625] A SA FAMILLE. 2/i9
esté d'ouvrir la lettre adressée à Me-' de Guise, par laquelle nous avons
apprins que noz despesches du S*"" estoient arrivées (ce que vous aviez
oublié de me marquer). Et que M"" le présidant Seguiran estoil de-
meuré salisfaict de la lettre de M^' de Guise laquelle des geiits plus
délicats que nous vouloient interpréter sinistrement. Et avons tous esté
trez aises de voir les termes d'iionnesteté de M' le Présidant en son en-
droict sur le subject de la maison, car il sembloit qu'on eust voulu
attendre qu'on la demandast. Mad" de Valvenargues y est survenue
laquelle a esté de mesme sentiment que nous touts, mais M"' Seguiran
estant survenu s'est porté à un advis tout contraire et n'eust pas voulu
que cette lettre eust esté rendiie. Enfin il n'en a pas esté creu, et par
la voix de toutes les aultres persones susnommées il a esté résolu de
l'envoyer demain. Mais pour n'envoyer un gentilhomme exprez, je me
suis chargé de la faire tenir à M"" de Bausset', lequel je prieray de la
rendre. Estant bien marry de ne l'avoir employé plustost en cette négo-
ciation comme çavoit esté mon premier advis; nous enverrons l'issue,
et quoy qu'il en puisse arriver, Mons"' le Présidant ne doibt avoir aul-
cun regret qu'il y aille en cela rien du sien, ayant affaire à un prince
de cette qualité et parlant de chose oii il ne regarde pas son interest
comme celuy de la Compagnie dont il est à présent le chef. Voilà tout
ce que j'ay à vous dire, car il est bien tard, et je demeure.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 37 juillet à xi heures du soir i6a5.
Madame la Présidante m'a dit que si par hazard celte lettre trouvoit
encores M"" son filz de par de là, elle vouldroit avoir une coupple de pa-
piers d'espingles noires. Gela veut dire qu'il en fault à toutes cez dames.
Pour l'affaire de l'imposition, j'ay depuis apprins certainement que
' Nicolas de Bausset était lieutenant civil et criminel au siège de Marseille. Il eut
d'Isabeau de Fëiix la Reinarde un fils, nomme Antoine, qui lui succéda comme lieutenant
en 1637.
VI. 39
IVritlBEIIK SitlOKlLI.
250
LETTRES DE PEIRESC
[1625]
sur les asseurances que M"' de Bourdaioiie donna ie jeudy aprez disner
aux Consuls (qui s'esloient assemblez au logis de mondit seigneur pour
cet effect depuis l'arrest du Parlement) que mondit seigneur revo-
queroit indubitablement son ordonnance par une contraire, ils en-
voyèrent un homme en poste aprez l'huissier de Mess" des Contes pour
le faire revenir sans passer oultre à l'exécution de l'arrest de la chambre
des Contes; le courrier le trouva par de là Brignole et le ramena. Ce-
pendant M"" de Bourdaloue ramena à Marseille dans le carosse de mon-
dit seigneur le greffier Meyronet pour prendre la dite revocation. Ils
trouvèrent mondit seigneur dans le lict, oii ils l'entretindrent jusques
à 2 heures aprez minuict; enfin il donna le commandement et le lende-
main vendredy à son lever signa la seconde ordonnance revocatoire
de la première, comme donnée contre les formes et libériez du païs,
avec mainlevée et mandement de restituer tout l'exigé; il dict lors qu'il
ne se plaignoit plus des Mess" de Contes qui estoient obligez de faire
droict aux requestes à eux présentées , comme de Mess" du Parlement
qui s'y estoient portez de leur propre mouvement. Tant y a que les
arrests demeureront de part et d'aultre, mais ce sera de son authorité
mesmes et non d'aulcune aultre, que les choses auront esté restablies
en leur premier estât. Tout ce qu'il y a eu de plus extraordinaire est
que la revocation est faicte comme à la requeste des procureurs du
païs, lesquels toute foys n'y auront pas voulu aller, ains n'envoyèrent
qu'un greffier, à cause que lorsqu'il les traicta si mal, ils dirent haulte-
ment qu'ils n'y retourneroient plus. 11 a depuis voulu reprendre deux
canons esventez en cette ville ; on a prins cette occasion pour luy en-
voyer le consul Hugoleni afin de le prier de les laisser et de le remer-
cier de la dicte revocation ^
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 5 170, fol. 181. Auto-
graphe. Au fol. 182 est annexé un petit
bout de papier sur lequel on lit ces quatre
lignes autographes en chiffres avec traduc-
tion interlinéaire : n-Son Toumon offre de
prendre en mariage la Félix maistresse de
M' moyennant son abolition préalable et
dix mille escus de dot. On luy [promet] sept
mille escus de dot, voire on ira aux dix mille
pourveu que préalablement il 1'espou.se et
puys il aura sa grâce et non devant ; ils en
sont là. » Tallemant des Réaux ( Hislonetles ,
I, 361-376) n'a rien dit de la liaison de
[1625] À SA FAMILLE. 251
LXXIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DB LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur inonfrcre,
Ce sera par M"^ de S' Aubin ' que vous recevrez cette lettre avec une
auUre que M' de Meaux mon cousin vous escript à mesnies fins pour
contribuer ce que vous pourrez à iuy faire obtenir le comittimus qu'il
désire, où je veux croire qu'il n'aura pas tant de peine, puisque M' de
Cordes^ Iuy doibt tendre les mains. J'en escript un mot à M' Lucas',
pour Iuy servir en cas que vous fussiez party avant son arrivée de par
de là. Estimant que s'il vous y trouve il n'aura pas de besoing d'aullre
lettre que celle que mondit cousin vous escript, parcequ'il l'ayme
uniquement, et que je sçay bien que pour l'amour de Iuy vous y ferez
touts voz efforts, sans chercher d'aultre considération, bien que son
mérite particulier vous y deubt obliger et moy aussy fortement. Je ne
vous en diray pas davantage, et aprez vous avoir adverty que je receus
hier vostre pacquet du 2 a"" sans sçavoir qui l'avoit faict venir si viste ,
je demeureray.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 3o juillet i6a5*.
itM. de Guise, filz du balaffré" avec ffla Fe- ' Guillaume de Simiane, marquis de
lix n et pourtant il donne force détails sur la Gordes. La baronnie de Gordes ( département
vie galante du gouverneur de la Provence, de Vaucluse) avait été érigée en marquisat
en commençant ainsi : r On conte des choses par lettres de février 161 5 en faveur de
assez plaisantes de ses amourettes.?' Guillaume de Simiane.
' Faut-il identifier ce personnage avec un ' Sur ce secrétaire du roi Louis XIH , voir
gentilhomme du même nom et de la m(5me le recueil Peiresc -Dupuy (I et II, passim).
époque qui fut tué près de Messine en i648, * Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
étant capitaine des gardes de M' de Ville- sillons françaises, n° 5 170, fol. i83. Auto-
quier? graphe.
3a.
252 LETTRES DE PEIRESC [1625]
LXXIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
KT EII SOR ABSmCE
À MONSIEUR LE R. P. SEGUIRAN,
CONSEILLER, CONFESSECR ET PREDICATBDR ORDIN.URE Dt ROT,
EN COUR.
Monsieur mon frère,
Nous attendons fort impatiemment les despesches que vous aurez
faictes du 29™^ qui debvroient estre icy aujourd'huy ou demain, parce
que nous espérons que ce sera en responce des nostres du 1 6°"= par
lesquelles je vous donnois advis des mauvais offices que le juge Perier
avoit voulu rendre à Mad'^ la Présidante auprez de M^ nostre Gou-
verneur, et des moyens que nous avions employez pour rhabiller
toutes choses, et ce que nous y avions peu advancer, qui sembloit
assez, mais deux ou trois voyages que ce compagnon a faicts à Marseille
luy ont donné moyen de continuer ses mauvais offices et de regagner
le dessus, je ne sçay par quelle entremise. En sorte qu'on s'est non
seulement roidy à tesmoigner qu'on vouloit le logement du palais, mais
qu'on avoit haste de voir que Madame en fust dehors, ce qui fit que
Madame se résolut de conmiancer à desmeubler le palais peu à peu
et enfin s'est logée chez elle, non sans incommodité, k cause que
M'' Seguiran son filz (qui occupoit sa maison) n'a pas encore trouvé
maison propre pour son logement, et est demeuré dans la mesrae
maison, n'en pouvant pas sortir avant la S' Michel et possible n'en
ayant il pas envie. C'est la vérité que pendant ce temps le Perier a
tesmoigné d'avoir tant d'envie d'entrer dans le palais, et tant d'appré-
hension d'en perdre l'occasion au cas que celte aiïaire fust retardée,
que plus il se hasloit et precipiloit d'un costé, plus Madame reculoit
et alloit doulcement, afin de le mortifier d'aultant', et de faict vous
' N'est-ce pas une piquante scène de co- de tous les incidents de l'affaire du loge-
médie? Et avais-je lorl de dire {aver- ment une verve aussi intarissable que spiri-
lissement) que Peii'csc a mis dans le récit tuelle?
[1625] À SA FAMILLE. 253
aurez veu coppie de la lettre que mondit seif^neur luy avoit escripte
portant de ne rien presser, et qu'il ne vouloit poiiict qu'il passast oultre
jusques à nouveau mandement. Il fit aprez un voyage à Marseille,
pour la contention de jurisdiction de Mess" des Contes, et n'oublia
pas de faire valloir cela comme si c'estoit en haine de ce logement; il
revint avec M' de Bourdaloiie pour traicter avec Mess" des Contes,
et attendit qu'il s'en fust retourné pour dire qu'ils avoient eu touts
deux nouvel ordre de bouche, pour haster ce desmeublement de Ma-
dame, dont il ne fut pas creu, car Madame avoit prié M' du Chaillar
de voir de sa part M' de Bourdaloiie pour sçavoir s'il avoit poinct
d'anltre ordre, lequel n'en parla point de sorte que le Perier n'en fut
pas creu. Au contraire Mad*" escrivit à M'' de la Verdiere, pour luy dire
ce que le Perier faisoit contre l'ordre qu'il avoit eu par escript, et
M^"" dict qu'il n'avoit poinct ouy parler de l'affaire, depuis le départ de
M'' du Chailar. Le Perier, se voyant desadvoué, fit un aultre voyage à
Marseille sur la l'encontre de Mess" du Parlement, et en revint avec
Mess" de Beauvilliers et de Bourdaloiie, et attendit qu'ils s'en fussent
pareillement retournez, pour dire qu'ils avoient eu nouvel ordre de
bouche de voir Madame, et qu'ils y estoient allez et avoient parlé à un
voisin Gautier; tout cela se trouva une baye, et ii n'en fut pas creu.
Mais on ne laissa pas de continuer le desmeublement. Et l'on fit sentir
à mondit seigneur que Mad'^ n'avoit aultre regret, que des papiers de
sa maison qu'elle eusse bien voulu laisser prendre par son filz mesmes,
aux mesmes lieux où le detfunct les avoit mis, sans qu'aulcun autre y
mit la main en absance de sondit filz. Et qui pix est qu'il y avoit des
papiers d'importance de M"' le Conte de Moret ', qui estoient en depos
entre les mains de feu M' le Présidant, soubs des clefs tant de luy que
des ageants dudit seigneur Conte. Lesquels elle eusl bien voulu faire
rendre en leur présence et selon l'ordre qui seroit venu de la Cour.
M"" Gerente sou grand vicaire en avoit mesmes parlé à niondict seigneur,
' Le fils naturel de Benri IV et de Jacqueline de Bueii, comtesse de Moret. Nous avons
d;Çjà rencontré plus haut co persoiinane.
254 LETTRES DE PEIRESG [1625]
lequel luy avoit dict que de tout le mois d'aoust, il n'entendoit poinct
que l'on bougeast rien dans le palais. Mais ce frippon qui en estoit au
desespoir fit encor un aultre voyage à Marseille, où il trouva moyen
de faire encore mettre en colère mondict seigneur qui tesmoigna pu-
bliquement qu'il entendoit ravoir cette maison. Sur ce poinct la lettre
de M"' de Bouc du 18 du passé luy fut rendue par M' le lieutenant
Bausset, à qui il se laissa entendre qu'il vouloit en toute façon avoir le
palais, où estoit le vray logement des gouverneurs, attendu queTevesché
s'en vient en ruine, disoit il, et qu'il ne vouloit plus incommoder
M' l'Archevesque. Le Perier me vint donc voir au retour de ce dernier
voyage, disant que M^"" faisoit estât de venir dans trois jours, qu'il luy
avoit demandé s'il n'avoit pas les clefs, et que luy avoit respondu
qu'ouy, encores qu'il ne fust pas vray, pour mieux servir Madame, di-
soit il; je n'oubliay pas de luy remonstrer que c'estoit au commance-
ment qu'il debvoit avoir sceu ce qui estoit bon à taire, et ne rien dire
qui ne fut bien vray, non pas charger la main, comme il avoit faict.
Je luy representay que les maisons ne se trouvoient pas vuides en cette
saison, que si bien Madame en avoit une sienne elle s'estoit trouvée
remplie et occupée; que pour faire vuider celuy qui l'occupoit, il luy
en falloit une aultre qui ne s'estoit pas trouvée à poinct nommé; qu'on
desmeubloit neantmoings tout ce qui se pouvoit, mais qu'il y avoit des
choses qu'il luy falloit abandonner comme le vin. 11 respondit que pour
la cave M^"^ n'en avoit que faire, qu'il en laisroit les clefs à Mad", et
ne se souvenant plus de ce qu'il avoit dict en entrant, me dict qu'il
avoit commandement d'aller voir et visiter la maison, pour adviser
quelles réparations il y fauldroit faire et y mettre les ouvriers. Je ne
manquay pas lors de luy reprocher sa contradiction avec le voyage que
Mp" devoit faire dans trois jours, disoit il, ce qui ne s'accordoit
pas avec l'employ des massons, qui y trouveroient de la besoigne pour
six moys. Et luy dis que Madame l'avoit veu desadvoiier de tant de
paroles qu'il avoit portées, qu'elle n'avoit plus de subject de le
croire, et que puisqu'il avoit eu par M' du Chaillar un ordre par
escript de ne rien presser, et d'attendre un nouveau mandement.
[1625] À SA FAMILLE. 255
quand il en monstreroit un par escript, on le croiroit. Le discours se-
roit trop long. Enfin je crois qu'il escrivit à M" de Beauvilliers et de
Bourdaloiie \ qu'il falloit m'escrire à moy, car il m'a envoyé à ce
soir son filz avec une lettre dudict s' de Bourdaloiie escritte à luy,
dont vous aurez la coppie cy joincte. Et tantost M'' de Gerente le re-
ligieux a prins la peine de me venir voir, pour me dire ce que
ledict s"" de Bourdaloiie l'avoit chargé de me dire, à sçavoir que M»''
vivoit dans une si mauvaise humeur contre un chascun, que persone
ne sçavoit comment l'aborder, si ce n'est ce nouveau ministre Fé-
lix ^ qui l'entretenoit tout le jour, et par qui seul se faisoient toutes
affaires; que M^ estoit dans cette ferme et constante resolution de
ravoir le palais, et qu'il me conseilloit de faire trouver bon à Ma-
dame d'en sortir actuellement le plus tost qu'elle pourroit, parceque
mondict seigneur avoit parlé de commander à du Perier de faire faire
d'aultres clefs de la maison, si elle ne les rendoit bien tost. Je crois que
dans aujourd'huy et demain tout sera vuidé, excepté la cave, et quel-
que reste de fourrage, qui se continiiera de charroyer lundy. Cepen-
dant sitost que nous aurons voz lettres du 29"'^, nous resouldrons la
forme que nous tiendrons pour rendre cez clefs. Madame avoit inten-
tion de les envoyer à Marseille par homme exprez, ne les voulant en
façon du monde bailler à ce Perier. Et vouldroit escrire une lettre à
mondict seigneur, qui tesmoignast aulcunement son ressentiment.
J'avois aultres foys trouvé bon son dessein , mais depuis voyant le traicte-
ment qu'on va tousjours empirant, j'estois quasi d'advis de mander
Lucian chez Madame, et que là elle luy baillast les clefs, sans tant de
façon. Nous nous resouldrons dans demain à ce que nous aurons à
faire.
J'oubliois de vous dire qu'aprez la dernière ambassade que le Perier
me vint faire, Lucian en vint faire une autre deux jours aprez, m'ayant
faict dire qu'il venoit de la part de M' de Guise, pour sçavoir si la mai-
' Rappelons que ces deux personnages étaient attachés à la maison du duc de Guise.
' Le nom est en chiffres.
25G LETTRES DE PEIRESG [1625]
son estoil desmeublée ou non, et quand elle le pourroit estre; je luy
respondis qu'on y travailloit à grande force comme il pourroit voir, el
que de ce jour là, Mad" en descouchoit. Que s'il parloit de la part de
Ms"" et qu'il fallust faire place dans le jour mesmes, qu'on la luy feroit.
Je luy dis iieantmoins les dilTicultez qui s'y estoient rencontrées dont il
tesmoigna d'avoir luy mesmes de la honte, et me dict ingenuement
qu'il n'avoit poinct de charge de Mff; que ce n'estoit que le Perier qui
luy avoit dict de me venir faire cette harangue, et ne se pcult tenir de
se mocquer de luy en ma présence, et de tesmoigner de l'indignation
contre luy quand je luy eus dict quelques parlicularitez que je luy en
dis et s'en voulut retourner sans me rien ordonner, disant qu'il ne re-
viendroit pas mesmes, sans qu'il vit ordre exprez de M^ par escript,
comme l'ordre de cesser avoit esté baillé par escript. Je luy demanday
comment il logeroit Ms' dans le palais; il me dict qu'il falloit que la
salle fust pour le commun et les gardes, que la première chambre fust
la salle pour la noblesse, et qu'il fust logé pour sa persone sur cette
chambre, ou bien sur la cuisine, et soit en l'une ou en l'aultre, qu'il
eust l'incommodité du passage et de l'advenue, où il fauldroit en plain
midy tenir des flambeaux. 11 ne se pouvoit tenir de monstrer de l'in-
dignation contre le Perier, en disant cela, advoiiant qu'y n'y avoit nul
moyen d'y loger la persone de M^ sans incommodité insupportable à
luy et à tous les siens.
Je vous ay voulu dire tout ce destail, en cas que vous soyez encores
là, pour servir d'advis, et pour faire songer à l'advance à la première
visite que M' de Bouc debvra à mondict seigneur, laquelle je vouldrois
faire prévenir par quelque persone de qualité, qui pressentit quelle
réception il luy vouldra faire, et pour cet effect je serois d'advis (s'il
peult estre à temps) qu'il fust chargé de quelques lettres du Roy por-
tant créance sur les affaires publiques, pour l'obliger à favorable ré-
ception. Car de ne le point voir dans cette charge de premier présidant
je ne pense pas qu'il se puisse faire, attendu que toutes les foys que
mondict seigneur vient icy et qu'il void les compagnies, il visite aprez
les premiers présidants de l'une et de l'aultre chez eux, et venant l'un
[1625] À SA FAMILLE. 257
d'iceulx de la Cour, il luy doibt aller rendre ce couiplitneiiL à luy, pour
prétendre la revanche.
A Aix, ce S iioHst 1 G'j5 '.
LXXV
À MO.\SIELU DK VALAVEZl
iVlonsieur mon IVere,
J'ay receu les vostres du 22 et 2 5 du passé, et altendois dès hier
celles du 29, ayant esté infiniment aise d'entendre que M' de Lomenie
et M"" Barclay se portent mieux, et que M"" Bignon soit enfin sorty si
honorablement de sa généreuse entrcprinse; je luy en pensois escrire
une lettre de felicitation , et à M' de Bellievre, comme aussy au P. La
Fare de son affaire, mais la despesche se va mettre à la poste, et je
suis constraiuct de laisser tout ce que j'avois à vous dire, si ce n'est que
je suis bien marry que vous n'ayez ouvert ma despesche de Bordeaux ,
car vous eussiez apprins le dettail de tout plein d'affaires qu'il estoit
bon que vous sçeussiez. Si vous en recevez d'aultres durant vostre ses-
jour de par de là, ne faictes pas difficulté de les ouvrir, je vous prie; je
vous recommande les lettres cy joinctes, et suis constrainct de clorre,
demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 9 aoust i6a5'.
Bibliothèque nationale, nouvelles ac(]iii- ont servi pour ta longue lettre du 8 août et
sitions françaises, n° 5170, fol. i85. Auto- le court liillet du 9.
graphe. La place a inanqii.! à Poirosc ' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
pour mettre sa signature et les salutations sitions françaises, n'oiyo, fol. 187. Auto-
finales.
' La même enveloppe et la même adresse
graphe.
33
258 LETTRES DE PEIRESC [1625]
LXXVI
k MOxNSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS,
ET, EN SON ABSEKCE,
À MONSIEUR, MONSIEUR LE R. P. SEGUIRAN.
CONSEILLEB , CONFESSEUB ET PRBDICATEDR OBDINAIRE DD ROY,
EN COUR.
Monsieur mon frère,
Je vous ay escript à ce matin tout ce qui restoit à vous faire entendre
concernant le deslogemenl du palais. Pour responce au surplus de voz
dernières du a g'™', vous verrez par celles que j'escripts au R. P. Se-
guiran, et à M*^ le présidant Seguiran, les principaulx chefs de ce que
je vous eusse peu dire, à quoy je n'adjousteray, si ce n'est que pour
la lettre de Mess" des Comtes audict s' Présidant, elle eust esté certaine-
ment bien honorable, mais en Testât que sont les choses, puisqu'ils
demeurent juges de sa réception, il eust semblé que c'eust esté vuidei'
la difficulté qui s'y pourroit former, et en anticiper la grâce en sorte
qu'à son arrivée l'affaire n'eust quasi plus esté à faire. Ce n'estoit que
la chambre des vacations qui estoit en séance lorsque la lettre de M"" le
présidant Seguiran y fut apportée, laquelle chambre estoit lors com-
posée de ses meilleurs amys, et toutefoys ils ne furent pas d'advis de
respondre, oultre qu'il promettoit de s'en venir si tost, qu'il ne sem-
bloit pas que lez responces le peussent encores trouver à la Cour. Et
maintenant la Chambre est composée d'aultres persones. qui ne sont
pas comparables à celles dont estoit composée la Chambre le moys
passé, de sorte que d'y faire proposer de respondre, je ne sçay s'ils
auroient le courage de s'en dispencer, estans tous les plus jeunes et
plus neufs.
M' Flotte vint hier de Grenoble, ayant veu Mad'" la comtesse de
[1625] À SA FAMILLE. 259
Garces à Valence ', de laquelle il dict avoir aprins que M' de Bouc s'en
venoit si honorablement traicté par le Roy, qu'il avoit preste de par de
là ez propres mains du Roy le serment de la charge de premier prési-
dant pour estre receu icy sans examen. Le procureur André escrivit
dernièrement à l'advocat de son frère que M' de Bouc ne vouloit poinct
subir d'examen, ains estre receu d'abbord par la Chambre des vaca-
tions à laquelle il avoit faict adresser ses lettres. Je ne trouvay guieres
bon que cela se fust divulgué, et n'avois communiqué à persone ce
que vous m'en aviez escript si ce n'est à M'' Michaelis seul, qui me tes-
moigna de le gouster grandement, encores ne m'aviez vous pas escript
ne l'adresse, ne la prestation de serment de par de là, que je trouve
fort bonnes l'une et l'aultre, et n'y eusse voulu que le silence jusques
à la veniie de M'' le présidant Seguiran, dont l'incertitude tient bien le
monde en suspens, et moy entr'aultres, qui seray bien aise de le voir
à l'advance soit en Avignon, ou sur le chemin d'icy là, pour voir ce qu'il
trouvera bon de faire de la visite de Ms' le Gouverneur pour laquelle
M"" du Ghailar désire aussy de le voir comme moy à l'advance afin de
s'en aller devant, si besoing est, à Marseille prévenir l'esprit de mon-
dict seigneur et traicter avec luy de la réception qu'il entendra faire
audict s"' Présidant, pour esviter les inconveniants qui advindrent en
celle de M"' le General des galères. Car je crois que par devoir il fault
en toute façon aller rendre cette visite en arrivant. Mais je suis bien
d'advis aussy que ce ne soit pas sans sçavoir comme on y doibt estre
receu, puisqu'on a tesmoigné d'avoir si tost mis en oubly les services
passez.
Quant à Madame la Présidante elle est resoliie, à ce qu'elle me dict
devant hier, de renoncer à l'héritage en faveur de M' son filz, ce qui
termine le différant de la plus valiie de l'office, et Bourdon me dict
qu'elle estoit bien empeschée de ce blanc seing, et qu'elle le voulloit
rendre tout blanc à M"" son fdz à son arrivée, commençant à laisser pa-
roistre plus que jamais l'amitié maternelle qu'elle luy porte par dessus
' G'âait Leonor de Lettos des Prez de Montpezat, veuve depuis 1611 de François-Gaspar
de Pontevès , comte de Garces.
33.
200 LKTTHKS DE PEIRESC [1625]
tous ses auilres cnfans, lesquels elle ne vouldroit pas avoir advantagez
d'uu sol, oultre leur légitime, pour luy reserver à luy tout ce qu'elle
pourra. M' Cottron lui dict (encores que je luy eusse faict promettre de
s'en abstenir) que M'' son filz vouloit tenir table, et avoir un grand
train, que le P. Seguiran mesmes disoit qu'il debvoit tenir un page.
Ce qui l'avoit un peu allarmée, et luy avoit l'aict penser à se retirer à
part, soit aux champs ou à la ville, mais je la r'araenay peu à peu, et
luy fis cognoistre que pour le carrosse, il ne s'en pouvoit pas passer
nom plus que d'un secrétaire. Et du restant je l'asseuray qu'il ne feroit
que ce qu'elle trouveroit bon; que pour la table j'estiraois qu'il estoit
obligé les festes de faire un peu d'honneur A la charge, mais que du
reste il y auroit bien moyen de le régler à son contentement, à la mé-
diocrité, à peu prez comme faisoit feu M' de la Ceppede. Elle appré-
hende d'avoir à contester avec des serviteurs, se dict elle, et n'en gouste
pas le grand nombre, nomplus que nioy. Mais pour le carrosse elle y
est si bien résolue, qu'elle me disoit hier d'avoir faict party avec un
honeste homme de Marseille qui faict venir de l'avoyne du Languedoc,
pour en prendre sa provision au prix du marchand, attendu qu'elle
est fort chère et beaucoup plus que le plus beau bled. Je luy dis que je
vous voulois escrire ce bon mesnage ; elle me pria en riant de ne le faire
pas, ains plustot de prier son filz de ne se charger que de deux che-
vaulx au plus, et vendre les aultres à Lyon, s'il en avoit davantage,
pour descharger sa despense d'aultant. Elle avoit prins la salle basse
du logis de Raynaudy pour lui servir d'escuyerie, mais on s'en est des-
dict depuis, ce qui l'a fort faschée.
Madame la prieure de la Celle, sa fille, avoit attendu jusques à
présent la veniie de M" son frère, mais voyant que par cez dernières
dcspesches nous n'en avions rien de résolu, elle partit lundy pour se
trouver à la Celle' vendredy qui est le jour solennel, auquel elles sont
obligées de se trouver personelleraent et résider un moys aprez; elle
' La Celle élait un très ancien couvent de Bf^nédictines , situé près de Brignoles, et qui
fut ti-ansféré h Aix par le cardinal Grimaldi en 1608. Antoinette Seguiran fut prieure de la
Celle de i6a5 à i658.
[1625] À SA FAMILLE. 261
sera mesliuy marrye que M"' son frère arrive pluslost, car elle eusl bien
voulu estre icy à sa venue, et je le desirois aussy, parce que je la trou-
vois fort cappable de raison, et de la faire entendre à Madame sa
mère.
M'' Seguiran a enfui trouvé moyen de faire desloger de chez M'' le
lieutenant Félix la fdle de la Balbany, et de s'y loger luy mesmes,
pour faire meilleure place à Madame sa mère et à M'' son frère. Mad" de
Vaulvenargues avoit logé sa Glle avec Mad" la mareschale de Crequy.
Le papier me contrainct de finir, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peuiesc.
D'Aix, ce i3 aoust au soir iGaS '.
LXXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS,
ET, ES SOU ABSANCE,
À MONSIEUR, MONSIEUR LE R. P. SEGUIRAN,
ÏO^SEILLER, CONFESSEUR ET PREDICATELB ORDINAIBE DO ROY,
EN COUR.
Monsieur mon frère.
Je receus devant hier vostre despesche du a 9 soubs l'enveloppe de
M'' le Premier Présidant, et en mesme temps une aullre de M"' le pré-
sidant Seguiran du 1 de ce moys soubs l'enveloppe de M"" Jacquet, ce
qui me fist juger, n'y en ayant poinct de vous du 1 de ce moys, que
la despesche de Rome vous auroit consumé tout le temps, ou que vostre
pacquet seroit arrivé trop tard à la poste. Nous pensions y apprendre
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n'Siyo, fol. 188. Autographe.
262 LETTRES DE PEIRESG [1625]
de voz sentiments sur le subject du logement du palais un peu plus
que nous ne fismes, comme vous aurez peu voir par mes précédantes.
Si bien que n'attendant pas d'aultres lettres vostres plustost qu'au i5
ou 1 6 et jugeants bien que vous trouvant à Fontainebleau, tandis que
M'' Seguiran estoit encor à Paris, vous n'auriez pas peu concerter en-
semble ce que nous en eussions peu attendre, Madame se résolut de
finir l'affaire du palais sans plus de remise, et de faict hier aprez disner
elle envoya prier Lucian de la venir voir, et luy remit toutes les clefs,
disant qu'elle les luy avoit voulu bailler à luy, parce qu'elle n'avoit
pas voulu faire cet honneur au Perier, qui s'estoit si mal comporté en
son endroict, et qui s'estoit rendu faulx tesmoing contre elle auprez de
Monseigneur de Guise pour s'en advantager, et y profîiller d'une vin-
taine d'escus de louage de maison, mais qu'elle ne pensoit pas si peu
vivre qu'elle ne vid que Dieu l'eust puny de ses mauvais deportements.
Et qu'il feroitbien d'esviter de se presanter devant elle, car elle auroit
peine de se contenir de le traicter comme il meritoit. Que s'il estoit
effectûellement au service domestique de mondict seigneur, elle ne
luy vouldroit pas avoir rien faict ne dict, mais que n'estant employé
que comme il estoit de si loing, elle ne pensoit pas luy debvoir le
mesme respect et croyoit bien que s'il estoit aujourd'huy en cet employ
il n'y seroit pas tousjours, se rendant si indigne comme il faisoit de
cet honneur; elle entra encores plus avant en discours sur ce qu'il
n'avoit pas tenu à ce petit indiscret qu'il ne l'eust faict mettre à la riie
1 5 jours aprez le decez de feu M'' le Présidant son mary, à cause que
les maisons ne se trouvoient pas vuides au temps qu'il l'avoit faict
presser de desloger du palais, et qu'il avoit fallu que M' son filz, qui
occupoit sa maison , se rançonnast pour trouver une aultre maison si à
contre temps, et pour en faire sortir pareillement ceux qui l'occu-
poient, afin qu'il peult faire place à elle dans la sienne. Que tout cela ne
se faisoit que pour le seul interest de la prétendue conciergerie de ce
Perier, car la maison n'esloit nullement propre pour y loger Mons»'
de Guise. Ce que ledict Lucian advoiia ingénument, tesmoignant de
l'indignation contre le Perier, et adjoustant qu'il ne luy laisseroit pas
[1625] A SA FAMILLE. 263
iesdictes clefs qu'il n'en eust vallable descliarge par escript, du costé de
Marseille. Je l'avois conjurée auparavant tant que j'avois peu de ne
se poinct laisser aller en discours qui peult estre prins en mauvaise
part, mais il fallut qu'elle se deschargeast un peu le cœur. L'advis de
M"" du Chailar avoit esté d'envoyer les clefs à Bourdaloiie à Marseille,
ce que Mad" vouloit faire pourveu qu'en luy escrivant, il n'y eust nul
remerciment, ains quelque reproche, de sorte que j'estimay qu'il valloit
mieux n'en rien faire. Elle avoit eu quelque inclination auparavant de
les envoyer à M?'' mesines , avec une lettre de compliments. Mais sçai-
chant qu'il est devenu de si mauvaise humeur et estant incertaine de
la réception qu'il feroit au porteur, elle ayma mieux s'en abstenir. En
effect, puisqu'il a monstre de n'avoir voulu faire la gratification qu'au
delTunct, sans que ceux qui sont demeurez aprez luy s'en soient peu
prevalloir aulcunement, ils n'estoient pas obligez à luy faire de grands
remerciments, veu que la mémoire mesmes du deffunct est demeurée
aulcunement offencée du mauvais traictement qui a esté faict aux
siens incontinant aprez son decez, pour le seul interest d'un jeune
frippon'.
J'oubliois à vous dire que Madame ne remit pas les clefs de la porte
qui va de la cuisine dans le cartier de Mess" des Comptes, ains la
bailla au premier huissier, pour les porter à M' le présidant de Reau-
ville et à M' Durand le Doyen, pour en ordonner ce que bon leur sem-
bleroit. Mais M"' de Reauville ne se laissa pas trouver et puis monta à
cheval pour un voyage qu'il va faire aux Cabanes'-' et croit on encores
jusques aux bains de Fougues^ et M' Durand respondit qu'il y feroit
mettre un verrouil du costé du palais, n'approuvant pas de faire murer
' Valavez, dans le sommaire inscrit au
dos de la lettre, résume assez plaisamment
tout ce récit en ces lignes : <r Touchant le
logement du palais que Madame de Seguiran
a quitté. Elle a remis les clefs à Luciaa après
s'estre un peu deschargée, n
' Aujourd'iiui le nom de Les Cabannes est
porté par une commune du canton d'Orgon ,
arrondissement d'Arles, à 55 kilumèti'es de
cette dernière ville.
' Chef-lieu de canton du département de
la Nièvre, à i -y kilomètres de Nevers. On sail
de quelle réputation jouissaient auli-efois les
eaux minérales de Fougues , non seulement
vantées par les médecins, mais encore chan-
tées par les poètes.
264 LETTRES DE PEIRESC [1625]
la porte comme on avoit faict de celle du parlement, lorsque la maison
sortit des mains de M' de Bras. Seulement Mess" des Contes firent es-
tester quelques arbres de meuriers, que feu M' du Vair avoit plantez
dans la cour^ parce qu'ils faisoient trop d'ombre à leurs fenestres.
Voilà tout ce qui s'est passé en cette affaire, que vous pourrez com-
muniquer à M" le présidant Seguiran, s il est encores là, ou du nioings
au R. P. Seguiran.
Et sur ce je demeureray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
\ Aix, ce i3 aoust i6a5'.
LXXVIII
V MONSIEUR DE VALAVEZ.
Uu vendredy 5 seplembre i6a5.
Monsieur mon frère.
Enfin grâces à Dieu M' le p' présidant Seguiran est arrivé en bonne
santé depuis hier sur l'heure du disner, sans cérémonies, ayant suiprins
tout le monde et esvité qu'il n'y eust avec luy personne que les siens
tout seulement. J'allay au devant de luy jusques à Gavaillon', et pensois
aller jusques en Avignon, mais ayant seu qu'il n'y avoit faict qu'entrer
' Inléressant petit détail qu'ont ignore'
tous les biograjihes du premier président du
parlement de Provence. N'était-ce pas son
jeune ami Peiresc, si fervent horticulteur,
qui lui avait donné l'idée de cette plantation
de mûriers, lesquels avaient pris en peu de
temps un trop magnifique développement,
puisque leurs feuillages assombrissaient les
fenêtres pai-lemenlaires?
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises , n" 5170, fol. J91. Auto-
graphe.
' Ce chef-lieu de canton du déparlement
de Vaucluse a été souvent mentionné dans
les trois tomes du recueil Peii-esc-Dupuy.
Pour aller rejoindre son beau-frère, Peiiesc
eut à franchir un peu plus de 45 kilomètres
en ligne droite. La distance entre Aix et
Gavaillon est de 79 kilomètres en chemin
de fer.
[1625] À SA FAMILLE. 265
et sortir, et qu'il avoit changé d'advis pour le choix du chemin, je prins
la traverse et le retrouvay à Orgon^ d'oi!i nous vinsmes ensemble et
eusmes loisir de le faire resouldre à supporter patiemment le tort que
M'' de Guise lui avoit faict touchant le logement du palais. 11 escrivit à
Lambesc la lettre à mondict seigneur par Rissy, dont il m'a promis
vous envoyer la coppie par cette voye. Comme nous approchions de
ceste ville, nous apprismes que mardy M"" de Guise avoit souppé deux
heures plus tard que de coustume, disant qu'il attendoit M' de Bouq,
et que Ghastenay, lieutenant de ses gardes, qui estoit venu icy de sa
part pour inviter Mad*" de Gordes- à un baptesme d'un fdz de Mons"^ de
Mane^, avoit dict chez Mad" la Comtesse et chez la Barbentanane [sic)
oh estoit la Vaulvenargues, que véritablement M"" de Guise avoit attendu
ce soir là M' de Bouc, pensant qu'il viendroit soupper avec luy, parce
que son courrier luy avoit dict qu'il l'avoit laissé à Villeneulve d'Avi-
gnon'*, où ledict s"' de Bouc a sesjourné a ou 3 jours tandis que Be-
dejun vint icy, oià nous resolusmes, suyvant le sentiment qu'il nous fit
entendre dudict s' de Bouc, de le faire venir sans cérémonie, attendu
que noz consuls bransloient au manche, et que Mess" des Comtes
avoient grande peine à se resouldre à aulcune depputation, pour n'avoir
jamais esté faict, et cela ne fut pas mal à propos, car à l'abbord que
M' le Présidant fit chez luy, il trouva tant de pleurs, tant de gémisse-
ments de ses mère, femme, et sœurs, qu'il se laissa transporter tout
hors de luy, et sans moy il tomboit par les degrez tout pasmé de dou-
leur; il ne se pouvoit empesclier de donner de la teste contre les murs.
Et demeura plus d'une grosse demy heure, sans se pouvoir souhstenir
sur ses jambes; on eust toutes les peines du monde de le jetter dans
un lict où il se mit sur des regi'ets et lamentations estranges qui du-
' Dans les Bouches- du -Rhône. Voir le Marguerite, avait épousé en premières noces
recueil Peiresc-Dupuy (t. II, p. i43 et Gaspar Forbin, dit le marquis de Mânes,
passim). fils de Gaspar, ruarquis de Janson, et de
' Guillaume de Simiaiie, marquis de Marguerite Foresla de Uougiers, sa première
Gordes, avait épousé, comme nous l'avons vu , femme.
Gabrielle do Ponlevès-Carces. * Dans le déparlement du Gard. Voir le
' Une des filles delà marquise de Gordes, recueil Peiresc-Dupuy (t. I, p. i5).
vr. .34
tMrRIMKKIK «ATIOSALB.
266 LETTRES DE PEIRESG [1625]
rerent 3 ou 4 heures, sans luy pouvoir faire manger ne boire chose
quelconque. Enfin Madame la comtesse de Garces le fit lever avec
prou peine et il ne se pouvoit pas soubslenir de sorte que s'il eust eu
compagnie à son entrée, il y eust bien eu du desordre, car il se seroit
trouvé engagé à retenir à disner chez luy quelques uns, comme il nous
avoit invitez nous (et quelques aultres, qui entrèrent par aultres portes
de ville) sans par aprez luy pouvoir tenir compagnie chez luy. Mess" des
Comtes le vindrent visiter pour la plupart de ceux qui estoient dans
la ville, chascun en particulier avec de belles offres d'honnesteté. M' Du-
rand^ l'avoit veu à Lambesq, et l'avoit vouleu accompagner icy, mais il
l'en avoit remercié, et l'avoit forcé de demeurer pour revenir aujour-
d'hui icy. Il voulut hier au soir sortir pour venir voir mon père, et puis
Madame la Comtesse où je l'accompagnay; il estoit tard et y alla en
sottane et long manteau, qui luy syeent trez bien. Et avoit résolu de
visiter aprez soupper tout seul Mess" de Michaelis^ et Margaillet', pour
resouldre avec eux le chemin qu'il auroit à prendre.
Nous sçaurons aujourd'huy ce qu'il aura faict, car cez Messieurs ont
un peu de peine à s'accommoder à cette descharge d'examen; j'espère
pourtant qu'il l'emportera. Dieu aydant, combien que s'il m'en croyoit
il passeroit par l'examen voulussent ils ou non, car quoy qu'il se puisse
imaginer, ce sera un perpétuel deffault sur sa persone, estant mesmes
de l'humeur dont il est d'aspirer tousjours à quelque aultre chose que
ce qu'il a. Oultre qu'il fera un tort irréparable à l'authorité de sa com-
pagnie, laquelle ne s'estoit jamais despucellée de ce costé là, non plus
que la nostre, et laquelle afl'ectoit tousjours plus de rigueur à l'examen,
pour tascher de faire cesser l'usage du parlement qui examine une se-
conde foys ceux qui ont passé par leur examen quand ils veullent passer
d'une compagnie à l'aultre. Ce qui fit opiniastrer Mess" des Aydes de
Mompelier à vouloir reexaminer le présidant Boucault au sortir de la
' Le doyen de la Cour des comptes. ' Rcippelons encore que Claude Margalet ,
- Rappelons que Josepli de Michaelis, reçu en i6oi, devint doyen de sa cnmpfignie
reçu en 1 6o i , donna sa démission en faveur et céda sa charge, en 1 682 , h son (ils Fran-
de son fils Jean-Augustin (i638). çois.
[1625] A SA FAMILLE. 267
charge de procureur gênerai à la chambre de l'Edict sans un arrest
du Conseil qui déclara n'y avoir lieu de second examen en ce cas là,
nom plus que quand un des officiers de la Cour des Aydes passeroit au
parlement. Et quand feu M' le présidant Seguiran print la charge de
premier présidant des Comptes, il luy fut parlé de cette difficulté, non
pour l'obliger à cette rigueur, mais pour luy tesmoigner la grâce qu'on
luy en vouloit faire, mais il le print tout à rebours, et insista au con-
traire que pour honnorer davantage la compagnie où il ailoit entrer, il
falloit qu'il fut reexaminé, et vouloit subir un nouvel examen à toute
force, mais cez Mess" l'en voulurent absolument dispencer. M'' de Bouc
n'a pas des qualitez préférables à celles qu'avoit feu M' son père. Cotroii
m'a dict que vous aviez bien contesté avec luy de par de là sur ce sub-
ject, mais que vous aviez fleschy, pour ne le pouvoir faife fleschir luy.
Il m'a confessé luy mesmes que M"' le Chancellier, parlant de cette af-
faire à luy en présence de M"" Thomassin, luy avoit dict que s'il estoit
à sa place il subiroit l'examen, mais qu'il s'en pouvoit dispencer s'il
vouloit. Et neantmoings il se laisse porter à de telles extremitez sur
cela qu'il dict que plus tost il quitteroitla charge que de passer par là.
Je luy dicts qu'il se debvoit bien resouldre à ne prendre pas des opi-
nions si tenantes, quand il veri'oit le commun au contraire, s'il ne se
vouloit decrediter,
J'ay depuis veu M'' Seguiran à ce jourd'huy, qui m'a monstre la lettre
de M'' de Guise en responce de la sienne, où vous verrez des termes qui
ne ressentent guieres le maltalent qu'il avoit tesinoigné en l'affaire du
palais. Il vid hier M'' Michaelis et le trouva fort roidy à l'examen, en
sorte qu'il m'a advoué que, si bien luy ne manqua pas de bonnes et
fortes raisons contre ledict s"" Margaillet, ce neantmoings ledict s' Mar-
gaillet en avoit aussy de trez fortes contre luy. Et enfin à faulte d'aultre
entre deux M' de Bouc luy proposa l'expédiant que je luy avois ouvert
à Lambesq encore qu'il me l'eust rejeclé lors bien loing, à sçavoir qu'il
se soubsmit à la discrétion de Mess" pour l'examiner ou non, à con-
dition qu'ils l'en deschargeroient. Mais M' Margaillet ne s'en paya pas
toutefoys, uoniplus que M'' de Picrrefeu, qui sont les principaux arc-
3/i.
268 LETTRES DE PEIRESC [1625]
bouttans, lesquels trouvent encor à redire à la réception durant les va-
cations attendu que le présidant Aymar ayant prias à son desparte-
ment de servir le moys de septembre, un premier présidant ne luy en
peult pas oster la prérogative. Toutefoys, quand il n'y auroit que cela,
il s'y trouveroit bien aiseenient du tempérament. La grande difficulté
est au reste de l'examen que je tiens absolument estre requis et né-
cessaire, encores que j'ay veu et allégué à ces Mess"^ divers exemples
que j'ay veus de réceptions au parlement de Paris sans examen non
seulement d'un conseiller en la Cour, mais aussy d'un maistre des re-
questes au sortir du Barreau; et puis, ayant luy faict la profession qu'il
a laicte de respée,il me semble encores plus obligé qu'un aultre pour
la satisfaction et desabusement du public qui pourroit doubler de sa
littérature. Il en fera ce qu'il vouldra et j'auray ce contentement de luy
en avoir dict mon advis.
Je continueray tantost de vous dire ce qui sera survenu depuis et
cependant finiray cette feuille, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trcz humble et affectionné serviteur,
DE Priresc.
D'Aix, ce 5 septembre lôaS '.
LXXIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Da dimanche 7 septembre.
Monsieur mon frère,
Devant hier sur le tard M' le présidant Seguiran visita quelques uns
de Messieurs ses juges, en long manteau, avec le carrosse de Mad" la
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- lettre : ir Aix , 1 69 5 , 5 septembre. Mon frère,
sitions françaises, n° 6170, fol. 198. Auto- L'arrivée de M' de Seguiran. Les difli-
graphe. Sans adresse. — Voici le résumé cultez sur sa réception et la descharge de
inscrit par Valavez au dos de la présente l'examen. »
[1G25| À SA FAMILLE. 269
comtesse de Garces. Je le voulus faire aller chez M"" d'Oppede sans en
pouvoir venir à bout, parcequ'il pretendoit que le compliment de con-
doléance de la mort de son père luy fust encores deub, et que cela
deubst précéder la visite que luy pouvoit debvoir en venant de la
Cour. Mad'= d'Oppede le vint visiter le mesme jour par prévention,
sans que cela servit de rien pour le disposer à s'acquitter de ce debvoir
auquel tout le monde le condamnoit généralement sans exception. Car
ce compliment de condoléance estoit si suranné, que tant s'en fault
qu'il fust deub, qu'au contraire, il debvoit estre obmis pour ne renou-
veller la mémoire de cette tristesse aprez si long temps, dont je receus
un si grand desplaisir, que j'en fus malade toute la nuict. Et hier au
matin l'estant encores allé presser de s'y resouldre, il me dict absolu-
ment qu'il n'en feroit rien, et que tout ce qu'il pouvoit faire estoit
d'aller premièrement voir M"' de Guise , et au retour il le verroit luy.
Je luy repliquay ce qu'il falloit, que la visite si tarde seroit prinse à
mespris plustost qu'à honneur, que la faulte rejalliroit sur tous ceux
qui approchoient de luy, au conseil desquels elle seroit imputée, que
j'en serois responsable dans le monde et spécialement dans nostre com-
pagnie. Enfin le voyant butté au reffus, aprez que j'eus adverty Mad"
la Présidante de mon dessain, afin qu'elle ne se cabrast elle mesmes,
elle présente je dis à M"' Seguiran que s'il s'opiniastroit de la sorte à
des opinions particulières contre le sens commun de tous ses amys, je
le priois donc d'agréer que je m'abstinse de le suyvre, comme j'avois
faict, et que je me retirasse sans me plus mesler de rien de ses affaires
attendu qu'on m'eust imputé tout ce qu'il y eust eu à redire à ses ac-
tions et que j'avois une grande appréhension qu'il ne se Irouvast en
de grandes peines dans sa compagnie s'il y entroit, au cas qu'il ne s'ac-
commodast aux sentiments communs quand il seroit de besoing. 11 se
cabra grandement, et aprez y avoir bien pensé me dict qu'il le feroit,
si je luy voulois advoiier que M"" d'Oppede avoit faict une faulte, et estoit
obligé de prévenir sa visite. A cela ne tienne, luy dis je, et pour ne
rien celer si j'eusse esté à la place de M"' d'Oppede je l'eusse voulu pré-
venir, non par obligation (car il n'y en a poinct), mais par courtoisie
270 LETTRES DE PEIRESC [1625]
avec laquelle on feroit de M' Seguiran ce qu'on vouidroit. U nous donna
enfin parole à Mad" la Présidante et à moy, et aussy tost nous luy fismes
atteller son carrosse, et prendre une longue robe, et en cet équipage je
le menay là hault oii l'on nous attendoit en bonne dévotion ; ils furent
quasi deux heures ensemble, l'accueil , l'entretien et l'adieu ayants estez
les meilleurs et les plus gays du monde.
L'aprez disnée M"' d'Oppede luy vint rendre la visite à pied accom-
pagné de sept ou huict de Mess" du parlement, et n'y fit pas moins
de sesjour, le tout s'estant passé fort honorablement. Et aprez il alla
continuer les visites de ses juges, où je l'ay quasi tousjours accompa-
gné, ensemble M'' le conseiller de Laurens son frère. Nous fismes de-
mander M' le présidant Aymar en passant, lequel estoit venu sur le
midy, et se trouva par la ville. Il fesoit pareille difficulté de l'aller vi-
siter, à cause qu'il n'avoit pas esté chez luy comme tous les aultres de
la compagnie, mais je luy dis que le présidant Carriolis' n'avoit pas
voulu visiter M"^ d'Oppede qu'il ne fust actuellement receu, parce qu'il
estoit le présidant de ses juges. Que le présidant Aymar pouvoit faire
la mesme difiiculté et que luy n'y debvoit pas regarder de si prez, tant
parce qu'il estoit en estât de suppliant par devant luy, que pour la
dignité de la compagnie où il vouloit entrer, ce qu'il trouva bon. Les
consuls- l'allerent visiter en particulier sans chapperons; il ne tint pas
grand conte d'eux, et non sans raison à ce coup là, car ils luy debvoient
la visite publique au nom de la ville, quand ce n'eust esté qu'en qualité
de conseiller d'Estat, ainsin qu'il se practique toutes foys et quantes que
les conseillers d'Estat passent par des villes du Royaulme. Ils tindrent un
bureau, où ils résolurent de ne l'aller voir avec le chapperon qu'aprez
sa réception actuelle, de peur d'aller deux foys chez luy avec le chappe-
ron, ce qu'ils disent n'avoir jamais faict. Ce sont de pauvres gents.
' Laurenl Coriolis (anciennement Cario- Lonis de Coriolis, seigneur de la Bastide des
lis), baron de Corbières, avait été reçu pré- Jourdans et de Limaye, premier consul;
sident au parlement en i6o5. Philippe de Rapelin, seigneurd'Upie, second
' Les consuls d'Aix élus en septembre consul; Ciprian de Bosco (du Bois), bour-
1695 pour l'année comprise entre ce mois geois, troisième consul; Pierre de Fauris-
et le même mois de i6a6 étaient : Jean- Saint-Vincens, assesseur.
[1625] \ SA FAMILLE. 271
Quand le feu présidant de Reauville vint icy', il alla descendre che
le présidant Carriolis, oii plusieurs de Mess" des Contes et du parle-
ment l'allerent visiter, et les consuls y furent aussy avec les chappe-
rons. Mais ils disent qu'il estoit lors desjà receu eu sa charge.
Au surplus il debvoit aller aujourd'huy à Marseille voir M' de Guise ,
mais ses chevaulx et son carrosse avoient besoing un peu de repos, et
il sera bien que demain au matin on le voye faire son bon jour en celte
ville, et possible il partira l'aprez disnée; aussy bien luy faull il at-
tendre plusieurs de Mess" de sa compagnie qui sont aux champs. Quant
à Madame, elle se voulut formaliser de ce qu'il parloit de loiier la
maison du présidant de Irez, disant qu'elle ne le suyvroit donc pas.
Il dict que puis qu'elle avoit quitté sa maison pour feu son père elle la
pouvoit bien quitter pour son filz, et se voulant mettre sur le dessain
qu'il avoit de vivre honorablement sans prodigalité toutefoys et avec
un peu d'espargne annuelle de ce qui depcndoit de son office, désirant
luy laisser tout le reste; elle y trouva un peu à redire, et se portèrent
tous deux à telle extrémité qu'elle parla de luy abandonner son héri-
tage et se séparer et luy aussytost de quitter l'office absolument avec
tout le bien et s'en aller chercher fortune ailleurs où il pourroit. Je
m'y trouvay bien empesché, et aprez avoir prou faict le holla de part
et d'aultre, et prié Madame de vouloir différer toutes choses aprez sa
réception, elle le trouva bon et cessa la première. Et tout s'accommoda
depuis honorablement. Dieu les veuille bénir, et entretenir en bonne
intelligence, et sur ce je demeure,
Monsieur mon frère,
D'Aix, ce 7 septembre lôaS '.
vostre trez humble serviteur,
DE Peiresc.
' C'dtait Claude des RoHands, sieur de ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
Reauville, le fils aîné d'Antoine, conseiller sitions françaises, n° Siyo, fol. igS. Auto-
au parlement d'Aix et premier consul de graphe. Valavez, au dos de la lettre, la
cette ville en i6o3. (Voir en ce présent vo- résume ainsi : rrLa difficulté de la visite de
lume la note i de la page i8.) Claude avait M' Soguiran à M' d'Oppede et présidant
été reçu président aux Comptes en 1 6 > 8. Aymar, n
272 LETTRES DE PEIRESG 11625]
LXXX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
g septembre au soii-.
Monsieur mon frère,
M' le premier présidant Seguiran partit encores dimanche aprezdisner
en son carrosse accompagné de M"' de Montfuron <;onseiHer', du s' de
Spinouse, Bompar, et Rissy pere^ touts bottez, luy en soltane et long
manteau, et s'en alla loger aux trois Roys de Marseille', où il fut in-
continant visité par les consuls en cliapperon, et de là s'en alla en cet
habit avec son carrosse descendre chez M^"" de Guise chez qui on avoit
déjà servy le soupper, le trouva en son cabinet, fut accueilly avec
toutes sortes de tesmognages d'honneur et de bienveillance, fut retenu
à soupper où il le fitasseoir vis avis de sa place, au hault bout, l'entre-
tint longuement, avec un visage merveilleusement guay. Le lende-
main au matin Arpin le vint voir de la part de mondict seigneur le
prier de ne luy poinct parler d'affaires, avec asseurance que s'il vouloil,
pour le regard de la maison, on lui feroit publiquement toutes les sa-
tisfactions possibles. M'' Seguiran respondit que pour la maison il trou-
voit bon et le prioit de n'en poinct parler aussy, mais qu'il y avoit
d'aultres affaires dont il luy debvoit estre permis de parler. Arpin ayant
rendu sa responce à son maistre. M'' d'Espinouse fut renvoyé à mesmes
fins, avec de grandes protestations de vouloir faire des merveilles à
l'advenir, non sans des reproches fort pressantes contre M' d'Oppede,
' Jean-Baptiste Garnier de Montfuron , ' L'hôteHerie des Trois Rois était aub-e-
reçu conseiller en 1 606 , comme nous l'avons fois célèbre. C'est Va que logea le vé-
déjà vu. nërable J.-B. Gault à son arrivée à Mar-
' Spinouse a été déjà souvent nommé; seille. Les hôtelleries des Trois Mages et
Bompar était un parent de Peiresc, dont la des Trois Rois, voisines et concurrentes,
mère portait ce nom ; Rissy est un vieux nom ont laissé leur nom à deux rues de Mar-
du greffe du parlement. seille.
[I625| À SA FAMILLK. 273
à qui 011 vouloit donner un intendant de la justice et qu'il le seroit s'il
vouloit. Enfin M"' Se{»uiran alla en longue robbe donner le bonjour à
Me' de Guise qui se mil aussytost sur les justifications du faict de la
maison et sur les regrets d'avoir esté constrainct à la recouvrer; les re-
parties de M"" Seguiran furent fort bonnestes, et enfin qu'il ne seroit
pas marry d'estre immolé pour son service, mais qu'au moins debvoit il
escoutter la justification du P. Seguiran, qui n'avoit peu rien faire de
plus modeste, ne de plus bonneste que ce qu'il avoit faict. On le pria
aussytost de remettre la partie à Aix à la première entreveiie, avec
toutes aultres afîaires. Lors M' Seguiran le pria donc, puisqu'il ne luy
estoit loisible de parler des siens, d'agréer qu'il parlast pour Bigot. Mais
ledict seigneur se mit aussytost à le descbiflVer estrangement', et n'eu
voulut non plus ouyr parler. 11 fallut donc revenir sur les generalitez
et sur les nouvelles de la Cour, et sur ce ils allèrent à la messe aux Ac-
coules^, où mondict seigneur fit porter un quarreau à M' Seguiran au
costé gauche de l'Eglise, luy s'estant mis au droict, tout ii l'esgal l'un
de l'aultre. Au retour de la messe, il le voulut retenir à disner, mais
l'excuse fut sur l'heure tarde pour arriver à Aix.
M"" de la Verdiere avoit eu quelques prinses avec M'" de Beauvilliers,
et luy avoit escript une fascbeuse lettre, qu'il avoit adressée à Arpin,
pour la rendre en main propre et l'accompagner de quelques aullres
paroles pires que le texte de la lettre, ce qui ne fut pas faict, et au re-
tour de M' de la Verdiere, il trouva Arpin dont il y eut bien du bruict,
qui n'est pas encores trop bien appaisé.
Aujourd'huy M'' de Gordes est allé à Marseille avec M' de Mane pour
son baptesrae. Mad^ de Gordes y va demain, accompagnée de Mad"' la
Comtesse sa mère, pour tenir l'enfant de M'" de Mane à baptesme avec
M' de Guise. Aujourd'huy Mad" d'Oppede est revenue de Marseille, où
elle estoit allée quérir 5 carmelines qui se logent chez M' de Millau.
' Ce sens du mot déchiffrer ne me semble ^ C'était une collégiale ainsi nommée à
pas avoir été indicpié dans nos plus récents cause des contreforts dont elle était flanquée,
dictionnaires , pas même dans le Dictionnaire La paroisse des Accoules est la troisième pa-
général de ta langue française. roisse de MareeiUe.
"• 35
274 LETTRES DE PEIRESC [1625]
H y a eu beaucoup de belles dames, tant d'Aix que de Marseille, qui
les ont voulu accompagner, entr'aultres La Bagarris, Mad'' de Cabriers,
Mad*^ de la Marthe, Mad'' de Vente, etc. Elles sont arrivées à ce soir
à l'entrée de la nuict, sont allées droict à S' Saulveur, où elles ont esté
receûes à la porte de l'Eglise par le clergé d'icelle en procession avec
la Musique, conduictes à l'aultel et puis menées en procession en leur
logis, où aprez quelques prières en musique chascun s'est retiré.
Cette aprez disnée il s'est faict une assemblée notable chez M"" Se-
guiran, de Mess" Durand, Margailiet, de Pierrefeu et Michaelis, sur
ce qui se pouvoit faire touchant cet examen. Enfin ils sont demeurez
constants que la lettre de Ms'' le Ghancellier ne leur pouvoit poinct
suffire, et que l'authorité de la compagnie y estoit trop intéressée parce
que jamais le parlement de Provence n'avoit usé de pareille descharge
et gratification, et qu'ils ne pouvoient pas commencer de se dispencer
de cette rigueur. De sorte que M' Seguiran commance à fleschir et se
laisser aller de subir l'examen, qui ne sera qu'en termes trez hono-
rables, et sans en venir à la rigueur.
Aprez avoir bien pesé toutes choses je me suis porté à cet advis et
tiens qu'il ne sçauroit faire aultrement sans faire grand tort à sa répu-
tation et à sa condition future, quelques apparances qu'il y aytau con-
traire. Dieu le veuille bien fortifier en cette bonne opinion . Son excuse
de ne se présenter en vacations sera fort bon sur ce que le présidant
Aymar est de service ce dernier moys et que lu y ne pourroit pas iio-
norablement servir supernumeraire, sans émoluments. Il liiy fauldra
des lettres de l'intermediat pour les gaiges de ce cartier et des lettres
pour retirer les arrérages des pensions de feu M' Seguiran .
Au surplus le retardement de l'affaire de M' Thoron a faict que ses
lettres sont venues aprez qu'il s'estoit allé jetter dans les Pères de
l'Oratoire de Gavaillon, dont son fils est au desespoir et m'a instament
prié d'y aller tenter si nous pouvons rien gaigner sur ce bon homme,
pour le faire contenter de s'y recolliger quelques jours, et puis s'en
revenir ici faire vérifier ses lettres qui seront embrassées d'un chascun.
Je prends la commodité [du] carrosse de M"^ d'Oppede qui s'en va
[1625] X SA FAMILLE. 275
demain à Cavaillon, pour le renvoyer le lendemain. Nous vous escri-
rons de là un mot du succez de noslre ambassade dont j'aurois à vous
entretenir si j'avois le temps, car il me communiqua à moy unique son
dessain cez jours passez et cela m'occasionna de luy parler de ses lettres,
et luy monstrer ce que vous m'en escriviez du 1 9"" du passé, cl l'avois
fort esbranslé, mais tandis que j'allay au devant de M' Seguiran, luy
alla à sa bastide, et à nostre retour icy, luy print le chemin de Ca-
vaillon, Il m'avoit asseuré qu'il n'y prendroit poinct d'habit, comme il
seroit inutile, ne pouvant estre prebstre, puisqu'il est bigame', mais les
PP. de l'Oratoire firent courir bruict qu'il alloit prendre l'habit tout à
faict. Nous en verrons le succez, et la présence de M"' d'Oppede n'y sera
pas inutile.
Sur ce je finis, car il est onze heures, et nous devons partir à 3.
Mais je demeureray tousjours,
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 9 septembre lôaS.
Vous verrez la sommation de Mad"" de Carces aux propriétaires; ils
persistèrent à leur refus et avoient, dez la première foys qu'ils s'assem-
blèrent, résolu de faire arrester la cession qu'ils avoient faicte au fer-
mier pour vostre payement, sans que mon cousin d'Orves l'eust peu
apprendre; je ne l'ay sceu qu'aujourd'huy de M' de Mauvans, qui est
venu, et aprez diverses difficultez se resould enfin à l'accommodement,
pourveu que les fermiers veuillent, au lieu des 1000 escus exigeables
par despartement, se contenter de la diminution du prix du centenal
des Oulles d'une livre de plus, et réduire le prix à 5o livres justes au
lieu de 5i livres, qui revient à une mesme chose plustost à plus de
1000 escus qu'à moins, et toutefoys moins sensible aux propriétaires.
11 m'a promis à ce soir de corriger en cela les articles accordez par
' Peiresc veut dire non que Tlioroii eût épousd deux femmes h la fois, mais bien deux
femmes successivement.
35.
276 LETTRES DE PEIRESC [i625]
M' d'Aix, car la mention des rigordes les blesse trop, et demain les
envoyera aux propriétaires, pour les faire agréer, me promettant que
je les auray icy dans 3 jours à mon retour, pour les vous envoyer en
diligence, et voir de sortir d'affaires. Si cela réussit, je pense qu'il sera
couime indiffèrent aux fermiers et que la differance ne sera pas consi-
dérable ne digne de rompre sur cela.
M"" de Gordes vous envoyé ce que vous demandiez pour W de
S' Aubin, et vous recommande ses trois lettres, comme faict Mad" la
Contesse son pacquet à Mad*" de Douane, et M"' Thomassin sa lettre.
Je vous recommande les aultres de M' du Chaîne, et de M*" de Sisteron,
à qui je ne puis escrire à ce coup, à mon extrême regret, non plus qu'à
aulcun aultre.
Je receus hier vostre despesche du 29 et a vois eu par Artault celle
du 26 et auparavant celles du 19 et 22, ne pouvant respondre par le
menu à icelles comme je feray par le prochain en envoyant la dernière
resolution des propriétaires'.
LXXXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Vous sçaurez le regret que j'avois eu aussy bien que vous, de ce que
je ne voyois accomplir le traicté de l'ofiice de Thr[esorier] en faveur
de M'' l'escuyer de Seguiran-. Lequel y avoit trouvé des obstacles do-
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- s' Calquier, «rpresant porteur qui s'en va de
sitions françaises, n° 5170, fol. 197. Auto- par de là pour l'expédition des provisions
graphe. — A la suite de cette lettre, on de l'oDice de son dict père [receveur du Pa-
trouve (fol. 199) une le(tre de recomman- lais]».
dation, à l'état d'original, écrite d'Aix le ' Un des nombreux enfants du premier
1 5 septembre 1 Gaô , à Valavez en faveur du président Antoine Seguiran.
[1625] À SA FAMILLî:. 277
mestiques, dont ii n'avoitpu venir à bout, lors qu'il y eust trouvé plus
de iacililé. Maintenant que cez obstacles cessent, il vouldroit bien pou-
voir renouer le traiclé, tandis que vous estes encores là, aflin que vous
taschiez de surmonter les difficultez qui y pourroient naistre , et de faire
agir en un besoing le R. P. Seguiran, qui y peult beaucoup, soit pour
la preferance, ou pour la modération de la finance, au nioings de
la part du Roy, en consequance de la parolle qui luy en avoit aultres
foys esté donnée par Mess" les Ministres. Et je pense que ceux mesraes
qui en ont prins le party ne seront pas marrys de l'obliger en cette
occasion. Car il a bien moyen de leur rendre la pareille en meilleure.
Enlin il y fault travailler à bon essiant et tesmoigner à M"^ l'escuyer et
Mad® sa mère le service qui leur est deub, par tous ceux qui ont
riiouneur d'appartenir à M"' le Présidant, en recognoisçance des bons
offices qu'ils luy ont rendus despuis peu, et qu'ils luy promettent en-
cores. Je m'y sents fort particulièrement obligé de mon cbef, et crois
que vous n'en pensez pas moings pour le vostre. Le mérite do cez per-
sonages, et la mémoire de feu M' le Présidant, nous y astraignent en
toute façons. Je m'asseure que vous le ferez et que vous n'y espargnerez
pas voz amys, et vostre industrie, pour y faire le meilleur mesnage
qui se pourra , et sur cette asseurance je demeureray,
Monsieur mon frère,
voslre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 17 sepl[embre] iGaS.
J'avois escript un mot de cette affaire au R. P. Seguiran, mais M' le
Présidant n'a pas trouvé bon d'envoyer ma lettre pour ne faire entrer
celle affaire en ligne de compte, et en exclurre une meilleure. Son
nom sera assez puissant pour cela sans le faire agir personnellement
luy mesmes '.
' Bibliothèque nationale, nouvelle» acquisitions françaises, n° 6170, fol. aoa. Auto-
{fraplio.
278 LETTRES DE PEIRESC [1625]
LXXXII
k MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je fis heureusement mon second voyage de Cavaillon, pour l'amour
de M' Tfioron qui me promet d'icy à la Toussains pour faire délibérer
sur ses lettres, mais je crains fort que cez pères ne le retiennent comme
ils ne manquent poinct d'artifice et de moyens de persuasion.
Je trouvay que pendant cez deux jours de mon absance M' Seguiran
avoit desja voulu présenter ses lettres, encores qu'il m'eut asseuré qu'il
vouloit difTerer un peu, et le jour suyvant il fut résolu sur icelles,
appeliez tous Mess" qui estoient dans la ville , que tous les absans se-
roient mandez pour se trouver icy dans la Cn du moys, aux fins de
délibérer sur sa réception, avec un in mente retentum, sans l'escrire,
de gaigner la S' Denys S ou pour le moins de ne procéder à sa récep-
tion que les derniers jours des vacations, seulement pour luy donner
moyen de faire l'ouverture, attendu que le présidant Aymar avoit prins
ce moys à servir, et qu'il ne le pouvoit ne vouloit céder à un premier
présidant. Il vouloit que l'assignation fust donnée dans 7 ou 8 jours,
mais ceux qui avoient tenu pied icy jusques à cette heure vouloient
proffiter le reste des vacations aux champs, entr'aultres les s" Mar-
gaillet, de Pierrefeu, la Fare, Montfuron, et des absants. M' de Reau-
ville ne pouvoit pas estre icy dans si peu de temps. Et ils désirent qu'il
y soit. Oultre que mal volontiers veulent ils faire la réception durant
les vacations puisqu'il reste si peu de temps pour ne contrevenir aux
règlements du Parlement, qui rejettent toutes réceptions en vaca-
tions quelque adresse qu'il y ayt à la Chambre. Et pour ce furent faictes
des continuations du parlemant, tant pour M' du Vair que pour M"' Se-
guiran defîunct, lesquels se présentèrent en juillet et avoient encores
deux moys à proffiter avant la fin des vacations.
' Le 9 octobre.
[1625] l SA FAMILLE. 279
Quand je vis ce dellay, durant lequel M"" Seguiran aura loisir de
songer à sa réception, à son examen, où il s'est résolu (soubs l'asseu-
rance de la descharge des fortuites, et des argumants à sa loy, si ce
n'est du présidant), et à la visite des registres d'audiance, pour s'y pré-
parer, j'ai desrobé ce peu de jours qui nous restent pour me mettre ez
mains du seigneur yEnee, qui me promet prompte guarison, et avec
tant de doulceur, que je ne laisray de pouvoir sortir quelquefoys si je
veux à ce qu'il dict. Je commançay dimanche au soir par un lavemant
et lundy matin par le bain; je debvois continuer hier et aujourd'huy,
mais parce que le temps estoit un peu r'affraischy, et que j'eus un
peu de mal de teste le lundy, j'ay laissé le reste du bain, et à ce
soir le s' iEnee doibt commancer l'application de ses remèdes, qu'il
dict estre si doulx et bénins, qu'il en mettra à sa bouche et dans son
œuil, sans qu'ils y puissent nuire. Et me promet qu'ils n'agiront que
contre le fie, pour le flestrir et faire tomber sans douleur, et qu'ils
n'opéreront rien contre les Emorroïdes, lesquelles demeureront tous-
jours en leur entier, sans les resserrer ne endaumager en façon quel-
quonque.
Comme j'escrivois cecy, mon cousin de Meaux est arrivé opportuné-
ment sans que je l'eusse mandé, ce que je n'avoispas voulu faire puisque
le s' Enee me dict que je seray pensé si doulcement sans qu'il me faille
tenir le lict. Mais puisqu'il est venu, je le retiendray pour voir le succez
de ma cure. Si ceste cure reuscit il n'y auroit peult estre pas de mal
d'en faire donner advis au cardinal de Richelieu, car je crois que son
mal tient bien du mien *, à ce que j'en avois ouy dire aultres foys à feu
M' de la Guilliere^. Et cez fies sont la cause que les Emorroïdes se
desbordent, à cause que leur grosseur offance continuellement les
' Tiilleinant des Rëaux {Htstoriettes , Le se servit, un jour, j)our caractériser le mai
cardinal de Rkhelieu , 11, 70) dit (en note) : dont souffrait le cardinal, de deux mois
rrLe oiirdinal estoit sujet aux hémorroïdes, trop pittoresques et indignes d'une grande
et Juif [le fameux chirurgien] l'avoit une dame comme elle.
fois charcutd à bon escient. « On sait que la ' V'oir, au sujet de ce personnage , le re-
duchesse de Ciievreuse, la terrible moqueuse, cueil Peiresc-Dupuy (II, 53a).
280 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Emorroïdes, aultant de foys qu'elles ont {sic) d'entrer ou ressortir du
fondement.
Le tilz du cousin de Meaux a nom Louys et porte le nom de seigneur
de S' Julian. Jl y avoit d'aultres qualitez dans le mémorial que je vous
avois envoyé, je le luy feray refaire puisqu'il est icy.
Vostrc despesche du a de ce moys fut portée à Gavaillon à M' le
P' Présidant qui y est encores, lequel me l'envoya hier icy. Je rendis
toutes les lettres, et ne sçay si nous aurons si tost l'aultre du 5"". 11 s'en
vient demain à la FareS où je panse qu'il l'apportera. J'ay grande peur
de ne pouvoir pas faire la responce que je debvrois de ce coup cy, à
M"' Bignon, ne à M' du Liz, à cause que j'ay esté surprins de l'advis
de cette commodité du s' d'Escraignole - qui veult partir. Je tascheray
de m'en acquitter par le premier, espérant que le s' Enee me le per-
mettra, et demeureray cependant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et alTectioimé frère et serviteui",
DE Peibesc.
D'Aix, ce mercrecly 17 septembre i6q5.
Il y a un trez honneste homme de Marseille de mes bons amys, qui
désire une qualité de secrétaire ordinaire de la Chambre du Roy ; M' Cas-
sagiie ^ m'en a faict prier instament. Vous sçavez le subject que nous
avons de luy coniplairre en meilleure occasion que cela. Je vous prie
d'en supplier quelqu'un de cez Messieurs les Secrétaires d'Estat de noz
bons seigneurs et amys, le premier qui vous viendra à commodité,
pour le faire expédier le plus tost que vous pourrez. Il fault que ce soit
en faveur de Bernardin Gilly, de ce pais de Provence; je pense qu'il est
de Marseille mesmes, mais parceque je n'en suis pas asseuré, et que je
ne vouldrois pas attendre de le sçavoir au vray, il vault mieux ne le
' Voir sur cette iocaiiti' des Boiiches-du- cliior, épousa une Villeneuve, devint, en
Rhône le recueil Peiresc-Dupuy (I, io4). 1624, major d'Antibes et, en i63o, lieu-
* Est-ce Honoré Robert, seigneur d'Es- tenant de roi au gouvernement de la même
cragnolle (commune du canton de Saint- place, etc.
Vallier, arrondissement de Grasse) ? Honoré ' Le médecin marseillais déjà souvent
Robert, anobli en 1612 avec son frère Mel- nommé.
[1625] À SA FAMILLE. 281
pas exprimer; tant y a que je ne crois pas que cela soit nécessaire. Je
ne laisray pas de m'en enquérir et vous le mander par le premier.
M' le présidant Se^juiran, ayant faict retarder la despesche jusques
à celte heure pour attendre quelque lettre de Marseille, m'a donné
moyen de vous dire que les médicaments qu'on m'appliqua hier au
soir ne me firent aulcune douleur Dieu mercy, et n'ont pas laissé de
comporter que je me sois levé aujourd'huy en fort bon estât. Et neant-
moings j'en sents du soulagement apparant.
Ce 18 septembre aprez disner'.
LXXXIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Parceque nous n'attendions plus M' de Scragnole, je laissay aller
hier ma despesche par la voye ordinaire de la poste; il me promet de
la demander en chemin pour la faire courre quant et luy. Vous y trou-
verez un pacquet de M"" le présidant Seguiran, lequel il dict avoir par
mesgarde adressé au R. P. Seguiran, au lieu de vous en faire l'adresse
à vous. Si vous ne vous trouvez poinct au lieu oii sera ledict R. P.
M" Seguiran désire que vous ouvriez son enveloppe pour prendre la
lettre qu'il vous escript à vous, afin que vous travailliez à l'alfaire dont
il vous escript, laquelle presse un peu et dont il n'a poinct escript au
dict R. P. Mais si vous estes tous deux ou à la Cour, ou à Paris, il
vault mieux que vous le luy portiez tout clos et que vous receviez de
sa main la lettre qui vous est adressée. Par cette despesche vous ap-
prendrez le commencement de ma cure qui réussit fort bien grâces à
Dieu jusques à présent. Le s'' Enee me pense le soir par application
externe, et le matin par injection iiiLcrne avec des eaux si bien odori-
' Bibliolhèquenationaie, nouvelleiacqiiisilions françaises, n''5i70, foi. aoo Antograpbe.
VI. 3(i
iMpr-iatus tATioiitc.
282 LETTRES DE PEIRESC [1625]
ferantes que les clysteres d'Ambre gris de Mad" d'Allemagne ' m'y deb-
voient estre pour rien. J'espère que cet homme viendra à bout de son
entreprinse, mais je ne pense pas que ce soit si tost comme il disoit, et
desja il commance {\ parler d'un moys ou six semaines; en voicy tan-
tost une passée. M"" le présidant Seguiran se purge un peu, et en a voit
bon besoing, avec son mal d'oreille. On faict aujourd'huy céans la Mal-
voisie ordinaire et demain j'en faicts faire une seconde pièce pour sub-
venir à la presse qu'on nous en faict de dehors*.
Je n'avois pas eu moyen de revoir voz lettres pour y respondre
comme je tascheray de faire maintenant encores que je n'aye guieres
de besoing de travail, car pour retenir cez clysteres il me fault bien
de différantes postures, et fauldra que vous fassiez mes excuses à ceux
à qui je debvrois escrire, quand vous les verrez. Et mesmes à M' Ru-
bens, à qui pourtant j'escriray pendant cette crise, pour mon diver-
tissement, s'il plaict à Dieu. Cependant je pense que certainement il
n'y auroit pas grand danger quand vous lui auriez envoyé ma despesche
avec les loo libvres et des belles paroles pour excuses du retardement
advenu par l'indisposition du porteur ou aullrement.
J'ay faict voir à M' le présidant Seguiran ce que vous m'escriviez de
ce Bourgeois et ay esté bien aise que vous n'ayez pas esté d'accord en-
semble, car c'est le plus fainéant et le plus fantasque garçon que je vis
jamais; il m'a servy plus d'un an ou environ, et s'il eut faict la cen-
tiesme partie de ce qu'il m'avoit faict promettre, pour entrer céans,
j'eusse esté trop heureux, mais je ne sceus jamais luy faire escrire trois
feuilles de suitte, et puis il n'a pas le sens commun, ne possible trop
de fidélité, car il me vint un jour porter à Paris par vanité des chiffres
' Cette dame qui mettait tant de re-
cherche et de parfums dans les soins hy-
giéniques intimes dont Peiresc parle comme
Molière, était-elle la femme du personnage
mentionné par Tallemant des Réaux (VII,
SsG) sous le nom de Biaise, baron d'Alle-
magne et de la Font? Ce baron d'Allemagne,
qui (fa marié une de ses filles à un M. de
Jonques», figure dans l'historiette intitulée
Provençaux et Provençales.
' On voit ((ue le vin do Malvoisie offert
par Peiresc à ses amis ne provenait pas de
la fameuse île de ce nom, mais que c'était
tout simplement du vin de propriétaire, du
vin récolté en cette province qui, à tant
d'égards, du reste, est fille de la Grèce.
[1625] À SA FAMILLE. 283
et lettres deschiffrées que recevoit M' de Modene son maislre \ On me
dict que M"' d'Oppede donne ioo libvres à La Fagoiie. M"' Segiiiran a
escript en Avignon pour un Rousset qui avoit servy feu M' de la Ceppede.
Mon homme avoit oublié de me bailler le billet de mon cousin de
Meaux que je vous envoyé à présent. Lange a eu ses lettres de don,
mais il a les fiebvres quartes qui incommodent fort le pauvre homme.
M' de Beauvilliers, s'en allant en Cour, passa par icy et visita M'' le
présidant Seguiran et ouvrit des moyens d'accommodement de l'affaire
de Cotron, dont il escrivit à M?' de Guise qui fit une fori honorable
lettre à M'' le Présidant avec clause portant que Cotron s'abstint de
Marseille jusques à l'accord achevé.
Je suis bien aise que vous vous souveniez du Sueur ^ et vouldrois
bien que vous n'oubliassiez pas la table de cuivre de M'' du Monstier;
allez luy demander le mémoire de l'aage de mon filleul, et sa cleri-
cature, et tentez de l'emprunter pour quelques moys, si vous pouvez^.
On me vient de sommer de clorre, ce que je faicts par l'advis d'une
chaire de feu M' de Fabregues^ ad instar de celle du feu grand niaistre
de Malte ^, dans laquelle nous avons celte aprez disnée logé M"' de
Callas mon père qui s'y est trouvé fort bien. Un enfant la roulle par-
tout et à tous sens. Un huissier la fera bien aller dans la chambre des
G omtes sans y faire entrer les crochetleurs°, pour le jour de la récep-
tion de M"" Seguiran Dieu aydant, et sur ce je demeure,
Monsieur mon frère,
voslre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peireso.
D'Aix, ce 19 septembre i6a5 au soir'.
' François de Rainiond de Mormoirou, * S'a((irait-il Ih du fameux ligueur Louis
baron de Modène, père d'Esprit de Raiinond, de Fabry Fabrègues, mort en 1616?
comte de Modène. Voir recueil Peiresc-Du- ' G'ëtait une chaise de malade, une chaise
puy ([, 904). roulante, comme on le voit plus loin.
' H ne faut pas penser au grand peintre * Fx'.s porteurs, ainsi nommes parce que
Euslache Losueur qui, né en novembre les bâtons dont ils se servaient ('laient re-
161 G, n'aurait eu que neuf ans en tù-iB. tenus par des crochets.
' La table de cuivre. ' Bibliothèquenationale,nouveIIesacqui-
36.
284 LETTRES DE PEIRESC [1625]
LXXXIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Depuis vostre despesche du neufviesme j'en ay receu une du qua-
torze qui est venue avec une du douze de M' d'Herbauit^ sans que vous
m'en ayez accusé aulcune pour l'ordinaire du douze; aussy crois je que
s'il n'y a equîvocque en la datte du quatorze pour douze, vous n'aurez
pas eu loisir d'escrire par cest ordinaire là.
J'ay faict rendre le pacquet de M'' de Gomervile au procureur de
Guerre par Mons' Astier avec le quatruple et l'escu au soleil. S'il veult
faire responce, je l'envoyeray presentemant. J'ay faict randre aussy
toutes les aultres lettres à leur adresse.
Je receus avec vostre pacquet du neufviesme une petite bouete de
Rome venue soubz la couverture de Mons"" Jacquet où je trouvay que
Mademoiselle de Barclay ^ m'envoyoit sur vostre comte par ordre de
M'' de Bonnaire son frère une bulbe de Narcisse dont elle n'exprime
pas la coulleur et quelques Annemones des plus belles qui se puissent
voir entre lesquelles est la Reggata ou Scripta dont vous m'aviez parlé,
ensemble la viollette, l'incarnate, la couleur de rose, la persicque et
quelques Ranonculles. Je le voulloys une foys envoyer à Beaugencier,
mais vous voyant si prest à venir j'ay creu qu'elles vous attendroient
bien et qu'il vauldroit mieux vous laisser le plaisir de les faire planter
en vostre presance, car aussy bien les pluyes ont esté si rares que la
sitions françaises, n° Siyo.fol. ao3. Auto- trait, quia écrit cette lellre, a changé le nom
graphe. Je néglige un court billet autographe àcd'Herbaullcnd'Harbaull , comme plus loin
de la même date (D'Aix, ce 19 septembre iiachangélenioton/reenau(re, comme plus
«K soir 162 5) qui est placé au fol. 2c5 et loin encore il a changé l'illustre nom de
qui n'est qu'une insignifiante petite lettre de Kepler en celui de Rueplaires.
recommandation. ' Louise de Bonnaire. veuve du poète-
' Le secrétaire , très ignorant ou très dis- romancier Jean de Barclay.
♦
[1625] À SA FAMILLl!:. 285
terre n'est eucores guieres humectée ne gueres bien apprestée pour y
mettre des planles délicates, et possible trouverez vous meilleur de les
faire mettre dans des potz pour les mieux deffandre de l'injure du
temps et de la vermine. Cependant il en fauldra faire les remercie-
mentz nécessaires et à Rome et à M' de Bonnaire que je pensse estre à
Lyon, car M"" de Mondevergues m'escript d'Avignon que les despesches
venues au Vice Légat de la part de Mons' le Cardinal ' du treiziesme de
ce moys portent qu'une partie de son train estoit desja partie avec
ordre de l'attendre à Lyon.
J'attentz avec grande impatiance d'entendre si ledict sieur Cardinal
n'aura poinct esté arresté en demandant son congé, d'aprehansion que
s'il vient sitost ma cure ne puisse poinct estre encores achevée, comme
je desirerois pour me bien aquitter de mon devoir en son endroict et
des siens, mais nous ferons ce que nous pourrons. Tant y a que les
remèdes font leur opération insensiblement Dieu mercy et me font es-
pérer bonne ysseue de celte cure dont je vous ay escript les particula-
ritez par ma despesche du dix huicliesine et par une recharge que
M'' Descrignolle^ vous aura portée lequel partit le vingtiesme au matin.
Mais Dieu sçait s'il vous aura treuvé de par delà.
Monsieur d'Oppede vous a faict une despesche, à ce qu'il m'a dict,
avant que partir du Contât, concernant le différant qu'il a avec ceux
de Lisle\ et qu'il desiroit que vous communicassiez à Mons"" le Légat;
il en est bien en paine aussy et vouldroict bien que vous l'eussiez peu
prévenir avant son retour de deçà.
J'ay esté bien aise de recouvrer ce petit livret de Kepler et ne man-
queray pas d'en remercier Mons"' du Puy à qui je procureray aussy des
extraictz de tous cez differantz de nones* si tost que la commission de
Mons"" de Léon'' sera achevée, car on nous viendra remettre le tout en
' Fr. Barberini. (procèsdereIi{peuses)efleinot(/c;io«<;s, qu'il
' Ce Z)e«cri^'-no//e est ie même personnage faudrait lire dénoués, c'est-à-dire arrangé.
quie8tappclL'pIushaut(p.98i)<^5(;ra^no/e. * Sur Charles Brulart, seigneur de Léon,
' L'Isle-sur-Sorgue (Vaucluse). conseiller d'État, voir les trois tomes du
' On peut hésiter entre les mots à:' noues recueil Peiresc-Dupuy {passim).
286 LETTRES DE PEIRESG [1625]
ce parlement comme on a faict du reste dont j'avois ja envoyé plu-
sieurs coppies à M"" de Lomenie.
J'ay retrouvé par hazard la vieille généalogie de Bavière dont j'avois
esté en peine et dont vous aviez parlé à M' Tavernier. C'estoit en cher-
chant le Pietro Soave Polano du Concile de Trente ' que je ne sceus
jamais retrouver, mais je pensse qu'il me reviendra un jour à la main
quand je ne le chercheray plus comme a faict cette généalogie.
J'ay communiqué aux dames de S'*' Marie ce que vous m'avez escript
des sentimentz de M' l'Archevêque d'Aix touchant leurs passaiges; elles
tiennent cela si long à resouldre et le retour de M^ d'Aix si incertain
qu'il me doubte qu'elles vouldront voir de se loger ailleurs si elles
peuvent à cause que la dame Supérieure qui est revenue d'Ambrun est
fort pressée s'en retourner en Daulphiné et vouldroit bien les avoir lo-
gées avant son despart. Les dames carmellines sont bien aussy em-
peschées de leur logement et je croys qu'elles seront constrainctes de
s'arrester à la maison de Madame de Millaud où elles ne sont que par
louage pour ne pouvoir rien treuver de meilleur dans la ville d'où elles
ne sortiroient pas s'il n'y avoit de grandes assurances de les enclorre
bien tost dans la ville.
L'empreinte du cachet que vous m'avez envoyée est fort bien pro-
portionnée à mon gré^. Je ne suis marry que de la difficulté que Ser-
gent a trouvée de le mouller. Possible que le sire Souchet nostre
voisin^ sera plus huereux, s'il en faict l'essay, car il m'a fort heureuse-
ment moUé de fort grosses médailles de cuivre; pour l'inscription,
elle sera en un billet cy joinct. Mais je croys que on la pourra bien
encorespousserdepar deçà, si vous n'avez eu le loisir delà faire faire là.
Si j'eusse esté adverti de ce bon ouvrier que vous dictes qui est si
traictable, je luy eusse vollontiers faict faire un petit cachet pour moy
où il n'y eusse que noz armes avec la crosse sans timbre pour en ca-
' Istoria del Concilio tridentino di Pietro ' Le cachet dont il n été question plus
Soave Polano, c'est-à-dire, comme nous haut.
l'avons vu dans le recueil Peiresc-Dupuy, ' Sur les maîtres fondeurs Souchet à ALx,
Paoio Sarpi. Londres, 1619, in-fol. voir recueil Peiresc-Diipuy (111, 107).
[1625] À SA FAMILLE. 287
chetter mez lettres missives, mais nous le ferons un jour si nous en
rencontrons la commodité.
Quant aux allaires de Bordeaux, je suis bien aise que vous ayez faict
choix de ce procureur Faure à l'indication de Mons"" Bignon, mais s'il
n'y a un solliciteur oultre cela, je crains que l'affaire ne coure fourtune,
mais ^ pour l'impetration de Porchères parce que le père du Val m'es-
crivit qu'il n'avoit peu avoir la coppie des provisions du resignataire de
Boumard et qu'il ne m'en envoya que le seul nom et surnom. J'en-
voyay à tout hazard lever en devoUu en cour de Rome en termes ge-
neraulx sur ledict resignataire pour ne l'employer qu'en cas que le
conseil y puisse trouver quelque prise, car il fauldra bien enfin que
ses provisions soient veues au greffe des insinuations et lors nous les
ferons examiner.
[De la main de Petresc] On me presse de clorre encores que je n'ay
eu moyen de me lever, pour ne perdre la commodité de M"' de To-
renc, qui doibt partir ce matin mesmes, et je suis tousjours,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aixv ce a 7 septembre lôaS.
Je croys que M"" de Torenc portera l'advis de la création des consuls
de cette ville; si je ne la sçay à temps, vous l'apprendrez de luy. On
avoit embulletté M'' de Flajosc, mais hier la nouvelle vint qu'il estoit
mort lundy dernier, dont j'ay esté bien fasché.
Vous aurez veu de par delà Ms' de Guise , qui partit fort inopiné-
ment d'icy deux ou trois jours y a.
Ou vient de me dire que le s"" de la Bastide Jourdans Lymaye est
passé premier consul^, et M' de Fauris assesseur^ et qu'on ballotte
François Beaumont pour second, et M' Guidy pour tiers*.
' Surtout. ' Nous avons plus haut trouvé mention
' C'était, comme nous l'avons dëjà vu, de Pierre de Fauris Saint- Vincens.
Jean-Louis de Corriolis , seigneur de la Bas- ' Beaumont et Guidi échouèrent. On
tide des Jourdans et de Limaye. nomma Pliiiippc de Rapelin, sieur dUpie,
288 LETTRES DE PEIRESG [1625]
LXXXV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
EN COUR.
Monsieur mon frère,
Ce mot desrobé durant ma cure et durant la sollicitation pour
Mons"' de Bouc sera pour vous accuser la réception de vostre despesche
du 16, n'ayant poinct encores veu celle du 19 ne celle du q3 qui deb-
vroient meshuy estre compariies , et pour vous dire que je sents un grand
et apparent amendement en mon mal grâces à Dieu, mon fie estant
fort diminué, r'amolly et rendu palpable et indolent quand je le veux
remettre. Et que de cinq petites pointes de carnositezqui comniançoient
à se former aux orifices des Emorroïdes, les deux sont desja entière-
ment mortes, la troisiesme proche de l'estre, et les aultres deux en
estât de ne durer pas guieres de jours. Qui estoit ce qui me causoit
les plus grandes et plus insupportables douleurs. Aprez quoy levé, on
me veult penser le fie avec des parfuns, et aultres remèdes fortdoulx,
et cappables de le diminuer et anéantir peu à peu, sans incision, ne
ligature.
Quant à M' le présidant Seguiran, il eut hier son soit monstre; au-
jourd'huy les gents du Roy ont conclu sur sa requeste, qu'il fut com-
mis pour informer. Demain au matin Mess" se rassemblent pour com-
mettre deux commissaires à ladicte information. Mais ils n'ont pas
désiré qu'il les pressast de procéder à sa réception actuelle, avant la
S' Denys, afin que l'arrest soit plustost conceu au nom de la cour
séante qu'à celuy de la Chambre des vacations appeliez les aultres qui
ne sont de service ordinaire. A quoy il s'est conformé non sans beau-
coup de répugnance. Au surplus il m'a donné de la peine tout mon
saoul, et m'a constrainct, nonobstant ma cure et les grands vents, d'aller
souvent avec des clysteres dans le ventre de çà et de là, et principale-
et Ciprian de Bosco (du Bois), bourgeois, nationale, nouvelles acquisitions françaises,
pour second et tiers consuls. — Bibliothèque n° 6170, fol. ao6. Original.
[1625] \ SA FAMILLE. 289
ment chez luy pour le vaincre à tout bout de champ, ou au moings
pour le combattre, car il ne vouloit pas visiter le présidant de Reau-
viile que l'aultre ne le fust venu voir devant, et puis le vouloit récu-
ser, sans avoir d'assez valables causes, et sans considérer que se desla-
chant de celuy là, il sedestachoit d'avec M' Margaillet, M"^ dePierrefeu,
et les aultres principaulx de la Conij)a{jnic lesquels ont frappé un si
grand coup en sa faveur. Enfin aprez de fort grosses paroles je le trais-
nay chez M'' de Heauville, où il trouva grande froideur, parcequ'il avoit
tardé cinq jours tous entiers depuis l'ariivée d'iceluy, sans l'aller vi-
siter connue il debvoit, et avoit attendu la veille du jour que son af-
faire debvoit estre mise en délibération. Il vouloit une foys traicter avec
M' de la Roque, plustost que de se soubsmettre aux moindres petites
fornialitez. Et Dieu veuille qu'il ne le fasse encores, car je ne sçay de
quoy m'asseurer en cet esprit là. (combien que certainement je le vois
grandement changé et beaiicou]) de bonnes façons de faire et de traicler
au prix de ce qu'il estoil aultres foys.
Mon oncle de Meaux est malade à l'extrémité à mon infiny regret.
Je prie à Dieu qu'il l'adsiste. W Alcandro et ceux de sa trouppe sont
arrivez en Avignon puis le 28 du passé. M"" de Mondevergues leur fit
les compliments et offres selon sa courtoisie, et les mit en notice de
ma cure; sans cela je crois que je les aurois desja icy. M'' Aleandro
m'escrivit le lendemain que M"" de Guise leur avoit dict à Valence que
le Roy le mandoit pour avec luy resouldro la forme de la guerre, puis
qu'il n'avoit peu condurre la paix avec Ms' le Légat. J'euvoyeray faire
des compliments en Avignon au premier jour.
Quant aux propriétaires, M"" de Mauvans se rencontra icy devant
hier fort opportunément pour voir vostre lettre du 1 6 touchant l'arrest
du 10. Il me dict qu'il en parlefoit bien haultement à leres.
Au surplus, j'ay esté infiniment aise de ce que vous avez extorqué
du cardinal de Sourdis. Si vous pouviez dresser des articles de con-
cordat et les luy faire signer, ce seroit un grand coup, car encores que
vostre présence soit fort nécessaire en Guienne, si est ce que l'appré-
hension de la guerre des Huguenots me faict avoir un grand regret
n. 37
IMPItlIIIIIII liTIOVALE.
•290 LETTRES DE PEIRESC [1625]
au voyage que vous y pourriez faire. Et vous me ferez grande faulte
icy à ce passage. Vous pourrez faire la guerre à l'œuil, et comme vous
jugerez le plus à propos, et nous ferons de nostre costé ce que nous
pourrons et prie Dieu achever le reste, s'il lui plaict, et je demeu-
reray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 3 octobre au soir i695.
Il a couru icy une coppie imprimée que je n'ay pourtant pas sceu
voir pour encores d'une lettre de M' le Connestable au Roy*, pour se
plaindre des bruicts qui couroient à son desadvantage et oii il parle
fort hault, et dict n'avoir touché que trois monstres et que M' de Bul-
lion n'avoit rien faict que par son exprez mandement, et se plaint de
la perfidie d'un homme pour Gavy ^. Si je l'ay, je la vous envoyeray.
Mad"= de Crequy a dénoncé la guerre à M"" de Boyer le conseiller' pour
le recouvrement de l'hostel de Saull*.
M"' de Malerbe est arrivé *. Un conseiller de Dijon travaille pour luy ;.
il se promené, ayant un pareatis sur ses lettres®.
' Il ne faut pas confondre ceUe lettre avec
la pièce ainsi mentionnée dans le Catalogue
de la Bibliothèque nationale, Histoire de France
(t. 1, p. 55o, article 2286): Lettre de Mon-
seigneur le connétable au roi. Paris, J. Bessin ,
i6a5,in-8°.
' Spinola était alors enfermé dans Gavy.
comme nous l'apprend une relation cata-
loguée à la Bibliothèque nationale sous la
coteLB" 2087 : Récit véritable de ce qui s'est
passé en l'armée du roi, conduite par M. le
connétable de là les monts. Lyon, 1626. 11
est encore question de Gavy ou Gavi dans
les pièces 2802, 23o5, 9807, 2808.
' Rappelons qu'il s'agit là d'un ancêtre
direct du marquis d'Argens : J.-Baptiste
Boyer d'Eguilles , reçu en 1 60/I et mort doyen
en i646.
' L'hôtel de Sault était situé rue Pont-
Moreau. Sur cet hôtel , comme sur l'affaire
à laquelle Peiresc fait allusion, voir Roux-
Alpheian (Les ncesd'Aix, I, 59i-6o5).
' Ce fut le dernier voyage en Provence
du grand poète qui allait mourir trois ans
plus tard (6 octobre 1628).
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 208. Auto-
graphe.
[1625] À SA FAMILLE. 291
LXXXVl
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À LYON.
ReCOMMAKDÉE A MONSIEUR JACQUET, INTENDANT DES POSTES DE S. M. , POUR LA FAIRE RENDRE DAKS LTOR
QUAND LEDICT s' DE VALLATEZ Y PASSERA EN RETENANT DE LA COUR.
Monsieur mon Irere,
Ce mot en haste est pour vous dire que nous achevons à ce malin
l'information de vita et moribus de M"' Seguiran, et aussy tost on luy
doibt bailler sa loy. La question est s'il parlera assis au Bureau et cou-
vert comme il désire, ou non; nous sollicitons pour cela.
Nous sommes en incertitude de l'arrivée du Légat en Avignon. Je
faicts estât de partir mecredy pour y aller et mené le s' Enea quant et
moy pour voir M' de Mondevergues. Espérant que vous y arriverez en
mesme temps si vous estes party d'hier comme je pense, et adieu, de-
meurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
En voyant M' Pacius à Valence, sçaichez s'il continue de tenir des
pensionaires, et à quel prix, pour y loger mon neveu, et Monde-
vergues, si son père le trouve bon, car icy ils se desbauchent fort^
D'Aix, ce sammedy matin xi octobre i6a5 '.
' Le fils de Valavez et le fils de Lopès de ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
Moiulevergues étaient alors étudiants en sitions françaises, u° 5170, fol. ai o. Aulo-
droit à l'université d'Aix. graphe.
57.
292 LETTRKS DE PEIRESC [16-25]
LXXWII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
xMoiisieui- mon freic.
Je fus si pressé lors du départ de jV!*^ Guiltard, aprez la réception
de M"' le p' président Seguiran , que je n'eus poinct de moyen de vous
escrire par cette commodité, et pensois le faire d'Avignon, mais je n'y
en trouvay poinct, et n'eus aulcun temps de vous en escrire. Mon-
sieur Guittard vous en aura dict le destail , et comme il se fit admirer d'un
chascun, non seulement pour sa leçon, où il estalla du latin de Papi-
nian ' et des aultres jurisconsultes, avec un merveilleux advantage sur
ses auditeurs, mais aussy, en son action de grâces, laquelle dura une
heure, en termes si cloquens et si bien appropriez à sa persone et à
la Compagnie qu'il falloit advoiier la transcendance de son bel esprit; il
conclud en se resignant tout à eux et les priant d'agréer qu'il se des-
parlit de la première place pour six moys en faveur de M' le présidant
de Reauville pour se rendre plus digne d'exercer par aprez la première.
Je luy avois mis cela en l'esprit peu de jours devant inesperément, et
jamais chose ne luy succéda mieux, car il combla d'obligation et d'hon-
neur le présidant de Reauville qui avoit marchandé la primaulté des
visites, et se le rendit trez redebvable, et fit voir à la Compagnie une
discrétion si contraire à la mauvaise impression qu'aulcuns avoient con-
çeue de sa légèreté et présomption qu'ils en demeurèrent tout ravis, et
touchez en mesme temps d'une affection et vénération nécessaire. Et la
conclusion fut que la Compagnie luy fit prononcer aprez deûe délibé-
ration, qu'elle avoit vcu par ses actions qu'il n'y avoit aulcune place
dans la Compagnie digne de luy que la première, ce qui luy fut plus
glorieux que la réception pure et simple, laquelle l'envie eust peu im-
puter à brigues. Le lendemain je le menay au Palais, oill il receut un
' jEmilius Papininnus (Papinien) vivait au m' siècle (I3 l'ère chrétienne. C'est un des plus
grands jurisconsultes romains.
[1625] À SA FAMFLLF. 2»3
gentilhoiniue à l'hominage deub au Hoy, et (it liez dignement cette ac-
tion, et en chanceUier, le prochain jour de palais, il fit la repartie à
une semonce pour le decez de l'auditeur Buisson ' et s'en acquitta fort
dignement. Le jour suyvant le P. de Bus^ luy fit desdier des Thèses,
où il se fit rages de tous costez et mille beaux éloges d'honneur pour
luy, et puis le mecredy il tint sa première audiancc, où il prononcea
un arrest de plusieurs chefs le plus excellemeiit du monde et dix ou
douze aultres à la queue au grand applaudissement de l'auditoire qui
estoit remply jusques à demy de la galerie de dehors. A ce matin il a
tenu sa seconde audiance, et y a interrogé une partie et parfaict un
procez criminel sur le champ, et prononcé un arrest de grand exemple
contre des commis où il s'est faict admirer et me vient de dire qu'il
se joiie de toutes cez audiences. Dieu bénisse son travail de bien en
mieux.
Au surplus je suis en grande peine de mon père, qui eut hier au
soir un accidant, qui nous fit a[>prelieiider que le rume ne l'cstouffast,
et nous conslraignit de luy faire donner l'extrême onction; il avoit sou-
vent faict son bon jour ' et l'avoit réitéré mardy dernier, 11 a eu bonne
nuict, mais à cette heure l'accidant luy revient donner de l'inquiétude
avec un mauvais rallement, qui me faict craindre le coup que nous
avons tant appréhendé. Tout est entre les mains de Dieu, Plaise à sa
divine bonté de l'assister, et nous aussy *, et sur ce je demeure.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
Je vous envoyé une lettre de M' Aleandro. Et si vous pouviez achepter
l'imperfection cyjoincte de l'Histoire des pais bas*, vous me parfairiez
' Henri Buisson, avocat, fut reçu midileur ' Sa communion,
à la Cour des comptes en la charge de Claude, * Vnlave/., dans le sommaire mis au dos
son père (i6a5). de la lettre, rJsume en ces mots le para-
' Balthazar de Bus, jésuite, était le neveu graphe que l'on vient de lire : La maladie
de (ii'sar de Bus, fondateur de la Congré- de mon pauvre père.
gation de la doctrine chrétienne. ' Histoire des Pays-Bas, depuis tôCajus-
294 LETTRES DE PEIRESC [1625]
un beau iibvre; si non il le fauldra achepter tout entier, car il l'eut de
Pacar qui est mort.
D'Aix, ce vendredy a 4 octobre à dix henres de matin i6a5 '.
LXXXVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PAMS.
Monsieur mon pauvre frère.
Enfin aprez tant de menasses, Dieu nous a voulu oster nostre bon
père lequel il a appelle à soy ce jourd'huy fatal vendredy 26 octobre
entre trois et quattre beures. Le nous ayant ravy dans trois jours, du-
rant lesquels il estoit un peu incommodé d'un rume sur la Tracbear-
tere (sic) , qui lui causoit un rallement fort fascbeux sur le soir et sur
le matin, la minuict et le midy estants plus tranquilles. Dieu luy a
faictla grâce de se recognoistre et de prendre tous ses ordres tant de
l'extrême onction que confession et communion en bon chrestien, ne
tesmoignant aulcun regret Dieu mercy que de n'avoir ordonné par es-
cript ce qu'il m'a dict de bouche qu'il ne vouloit poinct de cérémonie
à ses funérailles, et ne vouloit qu'une croix et treize flambeaux, ce que
nous ne laisrons pas d'exécuter Dieu aydant bien que son ordonnance
n'en ayt esté que verbale. Et pour commancement, à ce soir mesmes,
à deux heures de nuict, nous avons faict porter le corps à l'Eglise dans
nostre chappelle ^, accompagné seulement parles Jacopins sans chanter,
qu'à la fin de 160a. Saint-Gcnais , i6o4, fol. 2i5 un duplicata original, que Peiresc
9 vol. in-S". D'après le Dictionnaire des Ano- a signé et en tête duquel il a mis : n-Duppli-
nymes de Barbier, cet ouvrage aurait élé tire cata pour demeurer à Lyon à vous attendre
par S. Goulart (de Senlis), de V Histoire de si vous estiez ja party.i
J.-F. I^ Petit. ' La chapelle de la famille de Fabri , dont
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- on s'occupe tant dans toute la France méri-
sitions françaises, n° Siyo, fol.aiS. Auto- dionale à l'heure oîi j'écris ces lignes, était
graphe. De la lettre LXXXVII il existe au dans l'église des Frères prêcheurs, aujour-
[1625] À SA FAMILLE. 295
psalniodians à basse voix, avec leur croix et treize flambeaux de cire
jaulne selon le Concile, n'y ayant que M"" le conseiller Durand et moy
avec deux ou trois de noz voisins et amys, et noz domestiques. Six re-
ligieux le veilleront toute la nuict dans la chappelle, et à cez heures
tout le reste des religieux ne tardera pas d'y aller dire les vigiles, et
puis leurs matines ordinaires, ce qui emportera une bonne partie de
la nuict, et demain ils le mettront dans la tombe. M"" de Reauville pré-
sidant faict la repartie , et M'' de la Fare la semonce à cause que M"" le
premier présidant Seguiran et M' le doyen Durand se trouvent parents
du deffunct, et leur service ne se pourra faire que lundy. Je n'ay aultie
apprebension dans ce temps, si ce n'est du passage de M'' le Légat,
qui se va embarquer à Tollon et me dict qu'il vouloit passer par icy
sans cérémonie, mais non pas pourtant incognito, à sçavoir qu'il iroit
descendre à S' Saulveur, et de là à l'Evesché, sans entrée, et y rece-
voir les visites de la Cour soit en gênerai ou en particulier, et puis
qu'il viendroit cbez nous. Je ne sçay si la nouvelle de nostre présente
affliction ne l'en destournera pas. Je l'avois esté voir en Avignon, et le
seigneur Enea m'y avoit accompagné et pensé le long du chemin. Le
voyage avoit succédé le plus heureusement du monde, mais à mon re-
tour, qui fut mecredy, je trouvay mon père incommodé de ce rume ,
qui l'a emporté dans 3 jours. Je suis si hors de moy que je ne sçay ce
que je vous escripts, ne ce que je faicts. Mon cousin de Meaux s'est
trouvé fort à propos icy pour mon soulagement et l'huissier Artauld
qui est devenu nostre voisin chez Aygosy ', lequel m'accommodoit du
bas de sa maison pour faire cuisine , et Mad^ de Cogolin ^ de deux trez
belles chambres accompagnées de garde robbe à plan pied de nostre
(l'hui paroisse Sainte-Madeleine. Voir deux ' Sur les Aygosi , ancienne fauiiiie consu-
brochures qui viennent de paraître : La se- laire d'Aix , voir l'ouvrage de Rdux-Alphoran
pullure de Peiresc dans l'église Sainte-Made- (l, i44).
letne d' Ai.T. Notes et recherches recueillies [Mtr ' La terre de Gogoiin (canton de Gri-
Maurice deDuranli La Galade (Aix, Achille maud, arrondissement de Draguignan) aj)-
Makaire, juillet 1898, gr. in-8°). — Pour partint, pendant plusieurs siècles, à la fa-
Peiresc, s. v. p. par le présent annotateur mille de Cuers. Les seigneurs de ceU<* terre
(Paris, octobre 1898, gi-. in-8°). étaient appelés Cuers Cogolin.
296 LETTRES DE PEIRESC [1625]
Salle, pour y loger des prélats de la suitte s'ils fussent venus, car le
s' Paniphilio ' me demanda un lict sans attendre que je le luy oiïrisse.
M'' du Mas me baille aussy sa salle et tout son estage bas, et tout estoit
bien meublé. Mais Dieu nous a donné d'autres occupations, puisqu'il
luy plaict, dans une bien extrême affliction. H nous consolera quand il
luy plairra, et je demeureray,
Monsieur mon frère,
voslre bien bumble frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce funeste jour de ventlredy a'i octobre à ininiiicl iGaô.
J'ay receu voz despesches du 3, 6 et lo de ce moys. Et ne vous
sçaurois respondre précisément. Vous verrez ce que M"" Aleandro dict
de la version Du Bartas'^, et des poètes qu'il desiroit^.
' Gomme je l'ai déjà rappelé, le sieur
Pamphilto n'était rien moins que le futur
pape Innocent X. Né à Rome en 167 4, il avait
alors un peu plus de cinquante ans. Aurait-on
pu penser que le cardinal qu'il accompagnait
on sa légation, et qui contribua tant, dix-
neuf ans plus tard, à son élévation, serait,
avec le cardinal Antoine Barberini , frère de
François, exilé de Rome par le nouveau
souverain pontife?
' S"agil-il là d'une version latine ? Fau-
drait-il supposer que Peiresc veut parler du
recueil de Gabriel de Lerm {Guillelmi Sa-
liistii Bartassvs hebdomas, opus gallicum a
Gabrielo Lenneo Volca lalinttale donatum
(Paris, Mich. GadouHeau, 1673 et aussi
i584, petit in-12)? Ou serait-il question
d'une version plus récente? En ce cas je ne
trouve à citer que la version allemande de
l'Urania, la Judith, la Lepanthe, la victoire
d'Ivry (1693, in-4°).
^ Bibliotbèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° .'Jt70, fol. a 16. Auto-
graphe.
[1625] A SA FAMILLE. 297
LXXXIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
«ËMILIIOMMË ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Jamais lioninie ne fut plus embarrassé que j'ay esté cez jours cy.
Vous aurez apprins par mes dernières la funeste nouvelle du decez de
mon père, dont les funérailles ne se pouvoient faire piustost que
lundy, et la novene' le mardy. Et parmy cela j'ay eu sur les bras
Mp' le Cardinal Légat et tous ses gents, mais Dieu a conduict toutes
choses assez bien. M' de la Fare'^ désira de faire la semonce^ et s'en
acquitta fort dignement; M"" de Reauville fit la repartie, mais il fit des
merveilles et obligea infiniment la mémoire du pauvre defunct, et
toute la famille. M"' Aleaudro estoit desja céans avec le cavalier Dony ^
qui voulut ouyr le tout. Hier nous fismes la novene à 8 heures de
matin par une grosse pluye^ pour avoir loisir*^ de destendre le dueil
de la maison, afin d'y recevoir M' le Légat, lequel y vint disner, avec
la pluspart de son train. Il voulut venir mezzo scognosciuto ^ et que
personne n'allast au devant de luy, si ce n'est moy qui au retour du
service m'y en allay en carrosse jusques à la descente de la montagne,
où il apprint seulement le decez de mon père en voyant mes habits,
' Fauris de Saint-Vincens, qui a im- ' Ln mot semonce a été. transformd en
primé la présente lettre dans le Magasin dlicouvs.
encyclopédique du mois d'août i8o5 (le * J.-B. Doni, déjà si souvent mentionné
tirage ii part porte ia date de i8i5, Paris, dans nos tomes précédents, surtout dans le
J.-B. Sajou, in-8° de i3 p.) a rajeuni tome V. Fauris rappelle (p. 3) que Doni,
plusieurs expressions et notamment lex- d'ime famille originaire de Florence, était
pression novène dont il a fait neuvnine. Plût frère de Louis d'Atlichi, évêque de Riez,
au ciel que le document n'eût subi entre ' Mention de cette givsse pluie a été sup-
ses mains de plus graves altérations 1 primée par Fauris.
' On lit dans la copie Fauris (p. 4) : * Famis a remplacé fois/rpar temps.
itM. de F'orbin la Kiue.» ' À demi incognito.
"• 38
MmiMCRIl IIITIOHALI.
298 LETTRES DE PEIRESG [1625]
et faisoit difficulté de venir disner chez nous à cause de ce, disant qu'il
disneroit à l'Evesché, et puis viendroit faire chez nous un compliment
de condoléance, et voir mon cabinet. Je luy dis que puisque il vouloit
prendre la peine d'y aller pour une chose il pouvoit bien nous favo-
riser d'y prendre la collation en passant, ce qu'il accorda, et voulut
aller descendre de carrosse à l'Eglise, où il fut receu par le clergé en
chappes, et y célébra la messe basse, accompagnée toutefoys de Mu-
sique et de beaucoup de solemnitez; il y donna indulgence et puis nous
le menasmes dans des carrosses de la ville jusques^ chez nous, oà il
fut visité par Messieurs du Parlement et des Comptes, en nombre pro-
portionné à celuy de l'entrée du Parlement de Paris, les deux premiers
présidants ayants porté la parolle en latin, 11 vint en rochet et camail
au devant d'eux jusques à l'antichambre plus prochaine de la salle,
où il les receut et escoutta tousjours debout et nud teste et leur fit sa
repartie demesmes en latin et nud teste et debout, puis les reconduisit
jusques dans la salle, ayant prins le devant. M' d'Oppede fit bien, mais
mon frère de Seguiran fit des merveilles , ne se contentant pas de termes
communs de compliment, mais y entrelassa mention des affaires de sa
négociation et de la paix et de la guerre le plus gentilment du monde
et termes trez elegans, ce qui obligea M' le Légat en sa repartie de luy
rendre aussy une espèce de conte de sa négociation, ce qui eust trez
bonne grâce.
Aprez il disna et fit asseoir avec luy M' Pamphilio, M"" Assolino^,
M"' le gênerai d'Avignon, le s' Sacqueti^, le cavalier Nari , le colonel Maga
lolti et M'Paraphilo Persico et voulut à toute force que j'en fusse aussy.
Enmesme temps qu'il disnoit, on fit disner les gentilshommes de sa suitte
en bon nombre, lesquels furent assez bien servis. A l'issiie de son disner*
il voulut aller voir mon estude et s'y entretint assez long temps; ilprint
plaisir de voir un bas relief d'ivoire antique, lequel'^ j'avois recouvré
' Le mot jusques n'a pas ëté reproduit * Variante de la copie Fauiis : à l'issue
par Fauris. du disner.
' Fauris a imprimé : Azzojino. ^ La même copie remplace le mot lequel
' Fam-is a préféré la forme Saccheti. par le mot que.
[1625] A SA FAMILLE. 299
depuis pou, où estoit représenté l'empereur Heraclius à cheval avec des
contours où il estoit portant une croix , et son filz Constantin ' portant une
victoire et plusieurs provinces captives au dessoubs, quasi comme celles
du grand camayeul de Tibère. Je le luy donnay en partant; il fict grande
difficulté de l'accepter, et puis M"^ Aleandre^ se chargea de luy porter'
' Le nom Constantin a été ajouté par mon
devancier.
' Peiresc écrit halntueilement Akandro,
par exemple six lignes plus loin.
' Dans les Petits mémoires de Peiresc
(p. 4i) on trouve cette mention : rr 29 oc-
tobre. A mon frère, sur le passage du légat en
celte villcTi, et au-dessous, la note que voici :
tr Relation publiée par Fam'is de Saint-Vin-
cens dans le Magasin encyclopédique du mois
d'août i8o5 sous ce titre : Lettre de M. de
Peiresc , écrite d'Aix à son frère alors à Paris,
dans laquelle il lui donne des détails sur une
visite que lui avait faite le cardinal Barberin,
neveu du pape Urbain VIII, légat en France.
Comment F. de Saint-Vincens a-t-il pu
donner à la relation la date du 97 octobre?
Comment surtout a-t-il pu ajouter de son
propre cru beaucoup de détails à ceux qui
avaient été donnés par Peiresc? Je publierai,
plus tard, la lettre autographe de ce der-
nier en regard de la lettre très développée
écrite par son trop peu scrupuleux collabo-
rateur et amplificateur. » Je tiens aujourd'hui
la promesse ainsi formulée il y a cinq ans.
Mais avant de reproduire tout ce que l'ima-
gination ultra-méridionale de mon prédé-
cesseur ajouta avec tant d'invraisemblance
à cette simple indication : il voulut aller voir
mon eslude, je ferai remarquer combien le
mystificateur a été maladroit en attribuant
à Peiresc s'adressant à Valavez, lequel con-
naissait les collections de son frère aussi bien
que ce dernier lui-même, une description
qui n'eût été bonne que pour un étranger
n'ayant jamais visité le cabinet du fervent
archéologue. Lnumérer les richesses de ce
cabinet devant un homme qui les voyait tous
les jours, c'était d'une ridicule inutilité. Tant
il est vrai que toujours quelque maladresse
it découvre la fourbe et l'erreur». Ces ob-
servations présentées, voici les variations
exécutées (p. 7-11) par F. de Saint-Virtcens
sur ce thème si simple : il voulut aller voir
mon eslude : rrll vit mes médailles et pièces
antiques; il fut esbalii de trouver six mé-
dailles de bronze de l'empereur Olhon, mais
je lui fls bientôt apercevoir que de ces six
pièces y en avoit deux latines à la vérité,
mais d'Alexandrie, deux de colonies grecques
avec les lettres grecques et deux véri-
tablement fausses. Ez impériales M. le I^gat
n'en trouvât aucunes fausses quoique j'en
aye plus de trois mille, or, argent, bronze,
de toutes grandeurs. La suite d'Adrien et
particulièrement les égyptiennes lui plurent
beaucoup. Commeilsçavoitqueje m'adonne
h la recherche des monnaies modernes, il
visita ce que j'ai recueilli des roix de
France, des papes et particulièrement de ceux
d'Avignon etdes seigneurs de France. Un pied
fort du bou roi défunt [Henri IV] lui donna
dans la visière si parfaitement étoit gravé.
En ayant deux je luy en remis un. Je le fis
aviser que les monnaies de Charles magne
portoient les mêmes lettres que les carac-
tères de son seing que l'on voit souvent sur
les chartes doimées par cet empereur que
38.
300 LETTRES DE PEIRESG [1625]
dans sa litliere; il a plusieurs pièces semblables en mesme matière
d'ivoire, qui seront bien avec celle la. H partit aprez pour aller à Roque-
l'on a dit ne sçavoir lire ni écrire, ce qui
esl un peu trop dire. Car je passe l'écriture ,
et non le sçavoir lire, pensant que ledit em-
pereur avoit sa signature gravée sur métal.
Nous regardâmes mes manuscrits; parmi il
se trouvoit trois divers exemplaiies du Pen-
tateuque hébraïque des Samaritains, dont
je lui fis voir que le plus ancien qui est in
quarto est défectueux de plusieiu-s cayei-s
tant du commencement que de la Qn, et le
|)lus récent (qui est in-fol.) et qui n'est pas
de soixante dix à douze ans d'antiquité n'est
imparfait que d'une seule page de son com-
mencement. L'autre, le ])lus important de
tous , fit venir l'eau en bouche de M. le l^égat ,
parce que comme les triptaples il est escril
par triples colonnes en chaque page qui
contiennent non seulement le texte hébraïque
primitif, mais aussi l'ancienne version ara-
bique et une troisième vulgaire que j'ap-
pelle syriaque et non samaritaine (sans dé-
plaire h un sçavant hébreu qui vint un jour
en mon logis), mais imparfait en tant de
divers endroits qu'il y a bien de quoi dé-
plorer qu'une si digne pièce soit passée en
mains indignes qui l'ont mutilée. Nous re-
grettâmes principalement le commencement
h cause de la conformité des nombres des
années de l'âge de ces anciens patriarches
qui eût été bonne à examiner en ces deux
versions aussi bien qu'au texte hébraïque,
et le livre est de si bonne marque selon ce
qui s'y trouve cotlé tant h la fin de l'Exode
que tout à la fin du volume depuis plus de
4oo ans d'un côté et de aoo de l'autre,
qu'il méritoit d'être tenu en grande considé-
ration. M. le Légat vit un petit Lexicon des
Samaritains pour ces mêmes trois langues.
mais imparfait; encore, me dit M. le Lé-
gat, vaut-il mieux avoir ces fragments de
lexicon qui ne sont si modernes qui ne soient
de plus de i5o ans. Un petit supplément
collé en teste du plus moderne Psnlateu(|ue
où il n'y avoit que la version arabique
e regione de l'hébraïque frappât les yeux de
M. le Légat, car vaut mieux ce fragment
(|ue tout le reste. Je lui fis voir qu'un bon
homme de qui on avoit recouvré les grands
Iriptaples avoit pensé en suppléer les défec-
tuosités en faisant transcrire en cliaractere
syriaque touts les cayers du commencement
<iu texte hébraïque et en deschirant un autre
vieux Pentateuque hébraïque escrit en pa-
pier de Damas près de 1 80 ans y a , pour
en entrelasser quelques cayers et quelques
feuillets aux endroits où l'on en avoit arraché
aucuns dans cet exemplaire des triptables.
M. le Légat me trouvât bien riche en
manuscrits vieux et modernes. Je lui lis
voir deux autographes originaux des lettres
escrites à M. Joseph Délia Scala, tant par
la synagogue des Samaritains d'Egypte, que
par un Zacharie lors grand prestre de
la synagogue des Samaritains au lieu de
Sichein, lesquelles n'ont jamais été portées
à leur adresse , estant tombées ez mains de
feu M. de Genebrard, lors archevêque d'Aix.
Ce que je vous mande de tous ces détails
est pour que vous en avisiés nos amis qui
s'intéressoient à la visite de M. le Légal.
Quand nous vimes les manuscrits grecs , le
temps nous manquoit. Je me contentai de
montrer quelques petites éclogues manu-
scrites tirées du temps de Constantin Por-
phyrogénètes ; deux ou trois clironologistes
grecs qui ne sont pas des jilus connus, à
[1625] À SA FAMILLE. 301
vaire '; jo l'allay encores reconduire jusques à S' Marc, et il me fit
engager d'aller jusques à Tollon. Je revins donc icy ^ pour prendre
le 8' Aleandre, le s"" Persico et le s"" Dony qui y estoient demeurez
à cause que M' Aleandro s'estoit donné une entorse. Ils sont desja
partis pour aller à Roquevaire, et je suis demeuré derrière pour
les suivre^ et mettre ordre un peu au logis avant que partir et pour
sçavoir le Joannes Antiochenus, le Joannes
Mallala , le Georgius et autres , parmi d'au-
tres recueils des histoires grecques profanes.
M. le Légat nie fit promettre de lui expédier
un précis de l'histoire de notre ville d'Aix
(ce qu'il demande partout où il passe); je
lui indiquai deux ou trois curiosités en notre
métropole, dont le bas-relief votif est des
plus remarquables [Celui que l'on n cru re-
présenter l'accouchement de Léda , aujour-
d'hui incrusté dans le mur d'une salle de la
Maison commune. Note signée F. S. V.]. Je
pris note pour lui des restes d'un théâtre ou
d'un amphithéâtre par de là les Minimes où
étoit l'ancienne ville [Il n'y en a plus aucune
trace depuis long-temps. F. S. V.] , et de la
tour de notre horloge du palais [Démolie en
1785. Peiresc pensoit que c'étoit un mau-
solée, ce qui s'est vérifié. F. S. V.] J'oubliai
de dire que M. le Légat a été fort réjoui de
voir plusieurs médailles que j'ai de divers
cliapitres de chaledralcs, et il senibloit croire
que lesdits chapitres faisoient battre mon-
noie; mais je lui fis remarquer de vieilles
notes du prevost de N. D. d'Avignon, ap-
puyées de délibérations anciennes qui disent
que ces médailles étoient des mai-ques que
le capiscol donnoit aux pretres qui assis-
toient à l'office pour tirer leurs prébendes
à proportion de leurs Services; l'une servoit
pour matines, l'autre pour la messe et vê-
pres, et au bout du mois chacun ra|)ortoit
ces marques , et ou donnoit autant d'argent
comptant qu'on avoit de marques, et quand
ils avoient besoin de chose sur mois, ils
portoient les dittes marques aux marchands,
qui les prenoient pour autant d'argent
comptant, parceque au bout du mois le
capiscol les reprenoit ot leur donnoit autant
qu'aux dits pretres; de cela apert qu'on ne
marfjuoit pas les absents sur le livre comme
maintenant. Or les armoiries, par exemple,
du chapitre d'Avignon, ainsi qu'est prouvé
par deux des médailles ci-dessus mention-
nées , étoient la figure du vieux clocher de
leur église , qui étoit de la même façon avant
qu'il eut été abbalu au temps que Pierre de
Lune [ Benoît Xlll, anti-pape. F. S.V.] étoit
assiégé dans son palais. Je me suis entraîné
ù vous parler de ceci , parce que vous devès
montrer cette lettre à M. l'Evesque d'Or-
léans [Gabr. de l'Aubespine. F. S. V.]. qui
en prendra notte , étant très friand de tout
ce qui a raport aux antiquités ecclésiasti-
ques, ainsi que nous le dimes avec M. le
Légat; et pour en revenir à M. le Légat, il
partit après pour aller à Roquevaire. . . «
' Chef-lieu de canton de l'arrondissement
de Marseille.
' Fauris a ainsi abrégé la fin d'une phrase
et le commencement de l'autre (p. i3) :
ffJe le reconduisis jusqu'à S. Marc, et je re-
vins ici pour prendre ..."
' Mon devancier n'a pris dans tout le reste
de la lettre que ces deux lignes : irlls sont
partis aujourd'huy, et je suis demeuré der-
302 LETTRES DE PEIRESG [1625]
vous donner cet advis. Je laisse icy mon cousin de Meaux, et au re-
tour je passeray à Beaugentier, à Bians, Dieu aydant, pour y faire
prier Dieu pour le deffunct, et pour voir le mesnafje de Lange qui m'a
apporté un conte, oii de 299 charges de bled il a donné chemin de-
puis la récolte à plus de 200 charges, et je n'ay veu paroistre céans
que 70 escus du sallin oultre la despance de la vendange et l'ordi-
naire sans comprendre la bouche de mon père à quoy je pourvoy d'ail-
leurs. Je crois que cet homme nous donnera bien de la peine. Et sur
ce je demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce Qg octobre 1695.
Je receus hier vostre despesche du 17 et avois receu auparavant
celle du lû qui m'a bien donné de l'exercice, et en Avignon celles
du 6 et du 1 0. Et hier celles d'André avec la boitte et le livre. La boitte
estoitmal conservée parce qu'elle fut mouillée, mais encores s'en saul-
vera il quelque chose. M*" de Meaux ira planter le tout aprez disner au
jardin avec le sire Boux et je planteray à Beaugentier les bulbes de la
grosse boitte'.
rière pour les suivre dans quelques jours, ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
et sur ce je suis, M. mon frère, votre. . . de sitions françaises, n° 0170, fol. qi8. Auto-
Peiresc. » graphe.
[1625] À SA FAMILLE. 303
XG
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLÂVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE L\ CHAMBRE DU ROY,
À PARIS,
ET, EN SON ABSANCE,
À MONSIEUR DE LOMENIE.
Monsieur mon frère,
Me trouvant icy à Roquevaire à ce soir où est venu le s"" Martin qui
est à M'' le General des galères, qui m'a semond d'escrire à Paris, je
n'ay pas voulu manquer de vous faire ce mot pour vous dire que
je vous ay escript tantost avant que partir d'Aix, par la voye ordinaire
delà poste, et que je suis depuis venu fort doulcement jusques icy,
espérant d'estre demain de bonne heure à Tollon pour salliier encore
M' le Légat que je crois s'estre embarqué à ce soir sans passer par
Tollon ou du moins sans s'y arrester. Car il me dict hier qu'il s'em-
barqueroit d'abbord, et me demanda si on ne pouvoit pas aller à Six-
fours par ce chemin cy sans passer par Tollon. Et maintenant on me
vient de dire que les galères du Pape sont à la Seine ' sans avoir voulu
prendre port à Tollon parce qu'elles vouloient estre salliiées, et M"" le
General ne fut pas conseillé de le faire, à cause que le General n'y
estoit pas ne son lieutenant, ains seulement un soubs lieutenant et que
le grand estendard du crucifix n'y estoit poinct. M"' le General des ga-
lères aura esté surprins, car il ne sçavoit pas encores la venue de M"" le
Légat lorsqu'il estoit desja tout contre Olliolles^. Il semble que le temps
se tourne au vent droict, ce qui gastera son partement, si son train est
achevé d'arriver, car il me dict qu'il l'attendroit, et ce fut ce qui me
' La Seoune, dit Valavez dans ie som- ' Cette localité porte aujourd'hui le nom
maire mis au dos de la lettre. C'est aujour- lïOllioules. C'est un chef-lieu de canton du
d'iiui La Seyne, commune du canton d'Ol- dëpartement du Var, à 9 kilomètres de
lioules, aux portes de Toulon, à l'ouest. Toulon.
304 LETTRES DE PEIRESC [1625]
fit engager de parolle d'y venir. De là je m'en reviendray. Dieu aydant,
par Beaugentier et par Rians. Je ne vous reitereray pas ce que vous
pourrez apprendre par mes lettres de tantost, que M' le Cardinal est
party fort satisfaict de nostre Parlement et Chambre des Comptes, et
de toute la ville où il a recogneu une grande dévotion au S' Siège. 11
y dict hier la messe dans S' Saulveur et donna indulgence; et puis alla
disner chez nous oii il fut passablement bien; il voulut voir mes livres
et passer oultre jusques ici d'oii il est party si matin , qu'on l'a rencontre
sur les onze heures prez d'OUiolles.
Nous avons gouverné M"" Aleandro durant quattre jours ensemble le
chevalier Dony et le s'' Pamphilo Persico. Mais pour M'' de Bonnaire
et M' Barclay, je ne les eus qu'un soir avec le frère du Chevalier del
Pozzo, lequel m'eschappa hier dans la confusion du départ de M'' le
Légat, à mon grand regret. Nous suppléerons à Tollon, si nous arrivons
à temps comme j'espère, à cause que de 5 galères du Pape les deux
esloient retournées à Mourgues', oii l'on a envoyé courrier exprez pour
les faire revenir en diligence. M'' le General des galères faict estât de
l'accompagner jusques au delà de Nice au moins.
Je finis pour estre tard et demeure.
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
Du Paroir' de Roquevaire, ce mecredy au soir 99 octobre i6a5.
Je VOUS envoyé coppie d'une lettre de Venize sur l'ambassade d'Es-
pagne en Constantinople que j'avois oublié de mettre à mon pacquet
de tantost.
M'' Aleandro m'a dict que le livre contre lequel a escript le P. Capel'
" C'est-à-dire à Monaco, comme nous ' Marci Antonii Cappelli , Miiiortlse, dis-
l'avons déjà vu. sertatio de cœna Christi suprema, conlra
' Traduction du mot provençal poratre ou Hieromjmum Vecchieti. Paris, in-4°.
paradou qui signifie » moulin à foulon».
[1625] À SA FAMILLE. 305
est d'un nommé Vecchietli' gentilhomme Florentin, qui se qualifie ab
vEgypto, de la Chronologie, et qu'il est imprimé à Cologne in f"* et
s'en vendoit à Paris. Si vous avez moyen d'en voir un, encores qu'il ne
vaille guieres, je serois bien aise de l'avoir.
Ce 3o oclobre du matin \
XCI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS'.
Monsieur mon Irere,
J'ay enfin receu voz despesches du «îi du passé, aprcz que la Du-
rance a demeuré quelques jours inondant beaucoup de terroir sans
estre navigable. Et avois auparavant receu celles du 1 7°"' et 1 S""". J'ay
aussy receu par le messager d'Avignon celle du h""' avec la caisse de
[liantes toute mouillée. Je ne sçay si ce n'avoit pas esté dans le batteau
du Rosne ou dans la Durance, dont les Tulipes estoient un peu mal
traictées et aulcunes pourries. Mais les arbres estoient en assez bon
estât si ce n'est le Rosier de Canelle qui estoit presque mort. Il s'y en
Irouva sept pieds, au lieu que vous ne parliez que de six. De sorte
que vous estes plus riche que vous ne pensiez. Mais hors de ce Glantier,
qui estoit aisé à cognoistre et celuy de Canele,je n'ay pas sceu distin-
guer les aultres pour les recognoistre précisément. Je les ay envoyez
à ce matin à Beaugentier, ayant retenu icy un des pescliers à fleur
double, et deux marcottes desdicts Rosiers, qui sembloient bien sepa-
' Uierot»jmiVecehieti,FlorenùiiiahjEg\lplo chant le Heu d'impression. On ne connaît
5S. Theol. Doct. de anno primilivo ab orbe pas d'édition faite à Cologne.
coiulilo ad nnniim JuUanum accommodnlo, et ' Bii)liolliè(juc nationale, nouvelles acqm'-
dv Sacrorum Tempormn ralione libri Vlll. sitions françaises, u'Siyo.fol. qqo. Aulo-
{Augustw Vindelicorum , i6a5, in-fol.) graphe.
* Peiresc avait été induit en erreur tou- * L'adresse manque.
"• 39
mrllllltllll lATIOSALK.
306 LETTRES DE PEIRESC [1625]
râbles, ensemble le Nasturcium Aquaticum que j'ay faict mettre en
nostre jardin de dehors où plusieurs des plantes de la grosse caisse
commancent à poulcer. Les Cardinales sont despeschées; des Jacynthes,
l'un semble bourgeonner. Si vous n'en faictes apporter vous mesmes
quant et vous pour en avoir le soing, nous ne les esleverons jamais.
Quant aux Tulipes de semance, j'en ay envoyé /loo à M' Bartolomé, et
il en est demeuré environ aultant, mais il y en avoit oultre cela prez
de 9 00, qui cstoicnl pourries ou bien mal traictées de l'humidité de
la caisse.
Voila ce que je vous pouvois dire de voz plantes, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 6 novembre lôaô.
Je prins du froid en mon espaule gauche, m'estant endormy avec
les remèdes que m'appliquoit le s"' ^nea sans estre bien couvert, ce
qui m'attira une defluxion si violante en cette espaule, que j'ay esté
10 ou 12 jours sans pouvoir remuer ce bras, et qui pix est cinq ou
six nuicts sans pouvoir me coucher; il me falloit dormir quelque demy
heure à la desrobée tout de bout ou assis avec une extrême inquiétude,
mais le s"" Enee avec un emplastre m'a guary Dieu mercy heureuse-
ment, les effects s'en estants ensuivys dans le 4°"' jour, ayant dormy
2 heures couché devant hier, et la nuict dernière toute entière et je
remue mon bras quasi comme de coustume. Cela m'empeschera d'es-
crire à noz amiz pour ce coup; vous ferez, s'il vous plaict, mes excuses
et mes remerciments au cousin Aguillenqui, au prieur de Roumoules
et aultres, auxquels je respondray par le premier.
On avoit faict courir icy un mauvais bruict que M' de Sisteron estoit
mort. Madame de Cujes m'en vint demander des nouvelles; je l'asseuray
du contraire sur ce que vous ne me mandiez rien qu'il fust seulement
malade, mais parce que voz lettres n'estoient que du 17""', elle de-
meuroit encor en peine. Enfin voz dernières du 2 1 Testèrent absolu-
[1625J À SA FAMILLE. 307
ment de peine, et je les luy allay porter chez eile, pour l'oster de tout
regret. Quelqu'un avoit escript qu'il estoit mort un Evesque de Glan-
deves S qui avoit faict l'équivoque du nom de l'Evesché pour celuy de
la famille.
J'ay hien besoin de cez garnitures de lunettes de corne, mais il en
fault de diverses grandeurs, et principalement des petites sortes, car
des grandes vous en aviez assez envoyé, et les meilleurs verres que
j'aye pour mes ieulx se trouvent de la petite sorte; j'en porte depuis un
an une paire recousue en deux endroicts, pour ne la pouvoir regarnir
de neuf. Mais n'oubliez pas, je vous prie, le bonnet à oreille; nous voicy
à l'hiver.
Vous sçavez comme mon cousin de Meaux nous a obligez et tout
fraischement. Le médecin qui a servy son delTunct père en sa maladie
et qui sert sa femme à présent n'a poinct voulu d'argent; il désire les
œuvres de Mercurialis*, et celles de M'' Laurens^ et HoUerius*. Moyennez,
je vous prie, que M"" Buon me les fournisse, s'il est possible. M'' Fagoûe
me demande tousjours son Histoire Romaine ^ et M"" Antelmy les Am-
' C'était Octave Isnard, qui avait succédé
h son parcQt Clément Isnard , mort eu mai
1619. L'époque du décès d'Octave Isnnrd
était incertaine et on disait que ce prélat
mourut vers i6ù5. On saura désonnais qu'il
n'était déjà plus de ce monde au commence-
ment de novembre de cette année-là.
' Le médecin Jérôme Mercurialis, né à
Forli en i53o, mort en 1606, exerça son
art à Padoue, h Bologne, à Pise, enfin à
Vienne, où il donna ses soins h l'empereur
Maximilien II. Voir la liste de diverses édi-
tions des œuvres de Mercurialis dans le Ma-
nuel du libraire {lll, i646).
' Sur André du Laurens, qui fut pre-
mier médecin de Henri IV, voir le i-ecueil
Poircsc-Dupuy (I, 107). Ses œuvres pa-
rurent à Paris, chez P. Mettayer, en i()i3,
in-fol., et h Rouen, chez du Petit Val, en
1G91, in-fol. Gui Patin allait en donner
une édition plus complète en 1698 (Paris,
A. Taupinart, a tomes in- 4°).
* Jacques HouUier ou Hollier était un
célèbre médecin de Paris, mort en i56a.
Son meilleur ouvrage est son traité de
chirurgie publié en langue latine (Paris,
Chr. Wechel, i543, in-4°), réimprimé par
Gcsner dans les Scriptores de Chintrgia (Zu-
rich, i555) et traduit deux fois en français
(Paris, i5/i4, in-4°; même ville, 1576,
in- 16).
' Il s'agit évidemment de ïHistoire ro-
maine de Nicolas Coeffeteau (Paris, Séb.
Gramoisy, 1 (isi 1 , in-fol.). Voir sur l'auteur et
sur l'ouvrage l'excellente thèse pour le doc-
torat es lettres de M. l'abbé Charles Urbain :
Nicolas Coeffhleau, dominicain, cvèque de
Marseille, un des fondateurs de la prose fran-
39.
308 LETTRES DE PEIIIESC [1625]
bassades du cardinal du Perron. Si la balle peull les contenir, vous
obligerez bien du mondée
XCIl
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
ET, KN SON AnSAXCE,
k M' GUILLEMIN, PRIEUR DE ROUMOLLES,
CHEZ m' 1,'KVESQIE DE SISTERON ,
À PARIS.
RECOMMANDÉ.
Monsieur mon frère ,
Je fis assez heureusement mon voyage de ToUon, où j'arrivay le
lendemain du jour que M' le Cardinal Légat y estoit arrivé. Et m'en
allay droict à la Seine S oii je laissay mes chevaulx, et eus encores
loisir d'aller faire ma cour aux galères, comme si j'eusse esté tout le
jour à Tollon, où le s' AUeandro (sic) arriva le mesme jour dans nostre
littierre, ensemble les sieurs Pampliilo Persico et Cavalier Dony. Lequel
Persico par parenthèse a esté faict evesque de Belluno sa patrie ', et
quitte sa charge de secrétaire ordinaire au s"' Aleandro, dez qu'ils se-
ront de retour à Rome. Le lendemain veille de la Toussains, et la feste
mesmes de la Toussains, je sesjournay dans Tollon, pour gouverner
tous cez messieurs lesquelz y estoient tous logez, fors le Cardinal qui
avoit prins son logement dans sa galère, lequel j'allay voir tous les
jours, et l'entretins fort familiairement, dont je demeuray tousjours
plus satisfaict. Et me trouvay là assez à propos pour m'ayder à Iraicter
avec luy et avec M' le General des galères le moyen de rhabiller ce
qu'il y avoit de malentendu sur le subject du sallut réciproque des-
pawc (Paris, 1898). I^ chapitre sur VHis- ' C'est-à-dire La Seyne, au fond de la
toire romaine occupe les pages aôS-aSg. rade de Toulon.
' Bibl. nat. , nouvelles acquisitions fran- ' Bellune est une ville forte delà Vénétie,
çaises, n° 6170, fol. aaa. Autographe. k 80 kilomètres de Venise.
[1625] À SA FAMILLE. 309
dites galères, car celles du Pape estoient venues avec l'esteudard , et n'es-
toient pas entrées au port, ains avoient prins poste vers la Seine, et
par consequant hors de port de canon, qu'on appelle hors deveiie en
termes de Marine, pour n'estre obligées de salliier les premières puis-
qu'on ne les vouloit pas commancer de salliier. Cela avoit esté cause
que le Cardinal, qui en avoit eu l'advis en Avignon, n'estoit pas voulu
aller descendre ne loger à Toullon, ains estoit allé descendre à la
Gonbran entre Toullon et Sixfours où ses galères s'approchèrent et en-
voyèrent leur caïque pour l'aller lever, et puis revindrent prendre poste
entre la Gonbran et Sixfours. Le tout si inopinément qu'avant que
M' le General des galères eusl le loisir de monter à cheval avec M' de
Solliers pour aller au devant, jusques à Ollioules, il se trouva desja
passé oultre et embarqué, sans que ledict seigneur General l'eust ren-
contré, de sorte qu'il fut constrainct de tourner du costé de la Seine,
et de là avec un squif il l'alla salluer en galère tout botté où il fut fort
honorablement receu, et puis s'en alla chez luy à Tollon. Le lende-
main, j'estois dans la galère quand M"^ le General y retourna avec son
caïque de galère couvert de rouge et le petit estendard rouge fleurdelisé.
Il fut receu par le Cardinal sur le hault de l'escalle et sallûé de 3 ou
U canonades à l'entrée, et aultant à la sortie, ayant entretenu une heure
M' le Cardinal. Les deux jours suyvants, il ne le revid poinct, encores
que le temps se gastast fort et que les galères ne fussent pas bien à
l'abry du Levant au lieu où elles estoient. Enfin cela fut composé par
l'entremise du gênerai d'Avignon Malatesta, le s'' Bernard Nari et moy.
Mais M'' le General désire qu'il ne se sçaiche pas qu'il y ayt eu aulcun
concert, ains plustost qu'il paroisse que le tout s'est faict sans marchan-
der. Et m'a prié de le tesmoigner ainsin , pour sa plus grande descharge.
Vous le pourrez faire ainsin de vostre part. La dilliculté estoit sur
ce que les officiers des galères du Pape pretendoient que l'esteu-
dard de France deubst salluer l'estendard du Pape comme il avoit faict
à Naples, et à Civita Vecchia, dont M' le General s'excusoit, disant que
le General des galères du Pape n'y estoit pas maintenant, ne mesmes
ie lieutenant gênerai, ains seulement le sonbs-lieutenant, que les ga-
310 LETTRES DE PEIRESG [1635]
leres d'Espagne n'avoient pas de coustume de déférer le salut à celles
du Pape. Que si biea luy l'avoit faict à Naples, ç'avoit esté parceque
c'estoit la première foys que l'estendard de France avoit rencontré celuy
du Pape, et que quand on l'avoit voulu tirer à consequance, il l'avoit
refusé. Et que le feu Roy luy en avoit faict des reproches. Qu'il avoit
des surveillans en cour, qui luy chargeroient bien la main sur cela s'il
y avoit manqué. Qu'il eust bien désiré de s'estre trouvé absant en cette
occasion pour l'inclination qu'il avoit de servir M"" le Légat et N. S. P.
et offroit tousjours de rendre toute sorte d'honneur à la persone dudit
seigneur Légat, soit qu'il fust sur les galères, ou sur un caïque, ou à
terre mesmes. Mais les officiers des galères du Pape demandoient un
sallut h part pour leur estendard sans que le Cardinal fust sur les ga-
lères pour reparer ce qu'on leur avoit refusé à leur premier abbord.
Et disoient que leur General ne paroit guieres sur la mer, que le soubs
gênerai estoit de grande considération , et qu'on ne regardoit que la
presance de l'estendard, et non de celuy qui commandoit. Que si bien
les galères d'Espagne ne rendoient pas cet honneur, on ne leur faisoit
pas cet honneur de leur faire voir l'estendard de Sa Sainteté et qu'ils
prenoient prétexte sur ce que le Pape avoit jugé la préséance en fa-
veur de la France sur l'Espagne, et que cela mesmes debvoit obliger
la France à continuer l'honneur de l'estendard. Que si on eust preveu
cela, les galères eussent pris port ailleurs. EnGn il fut accordé de part
et d'aultre qu'un jour de Feste M'' le Cardinal viendroit dire la messe
à la ville avec toutes ses galères et l'estendard sur sa cappitaine et
qu'estant en veiie il donneroit sonde, et aussytost la Reale salliieroit
de quattre canonades et que celle de l'estendard du Pape [où estoit le
Cardinal) rendroitle sallut d'aultres quattre canonades, puis le Cardinal
se mettroit dans un caïque pour venir à la ville. Dez qu'il paroistroit
toutes noz galères le sallûeroient en un coup, et toutes les aultres ren-
droient le mesme sallut en mesme temps. Et ainsin fut faict le dimanche
9 novembre, le Cardinal estant allé dire la messe aux Cappucins. Le-
quel revint encor à la ville le mardy ensuyvant jour de S' Charles, oii
il communia de sa main toute sa famille dans les Cappucins. Pour
[1G25] À SA FAMILLE. 311
raoy, je prins congé dez le sammedy aprez les choses accordées, et
partis de Tollon le dimanche, laissant les uns et les aultres contants en
ce que M'' le General pouvoit tousjours dire qu'il n'avoit salliié que
M'' le Légat, où il ne pouvoit escheoir aulcune difficulté, bien qu'il fust
sur la galère qui portoit l'estendard du Pape. Et au contraire les
aultres pouvoient prétendre qu'ils n'avoient rcceu le sallut que pour
l'estendard, et que le seul estendard l'avoit rendu. Et que puis quand le
Légat s'esloit monstre, on l'avoit sallûé généralement comme il falloit
pour sa persone. Il passa hier un sien courrier qui passoit en Espagne,
lequel dict qu'il avoit faict voille et estoit party de Tollon le jour pré-
cédant sur les huict heures du soir avec un temps fort doulx, bien que
non guieres seur pour la durée. J'oubliois que le lendemain de l'em-
barquement du Cardinal, comme M"' le General de noz galères estoit
dans la sienne, trois galères de Florence entrèrent dans le port, sal-
liierent la Tour en entrant, laquelle leur rendit le sallut, puis vindrent
droit salliier l'estendard du Pape et aprez allèrent vers la ville salliier
l'estendard de France qui les resalliia aussy et finalement revindrent
vers celuy du Pape, et aprez un second sallut réciproque prindrent
poste autour de luy. Et durant tout le mauvais temps qui a esté bien
long et fascheux, le Cardinal ne bougea poinct de sa galère et l'endura
tout sans vouloir prendre logis à terre , bien que tous les siens fussent
logez à la ville.
Voilà le principal de ce qui s'est passé en cette occasion, que je
vous prie de ne pas divulguer pour ne faire tort à M"" le General, et
sur ce je demeure, Monsieur mon frère,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce j5 novembre iGaS'.
' Bibliothèque nationale, nouvelles iicquisilions françaises, n° 5 170, fol. aaS. Autographe.
312 LETTRES DE PEIRESC [1625]
XCfll
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
ET, Et S0^ ABSiJICK,
À MONSIEUR, MONSIEUR DE LA VILLE AUX CLERCS,
C0>'SE1LLER DU ROV E> SES CONSEILS ET SECRETAIRE DE SES COMMANDEMENTS,
EN COUR.
Monsieui- mon frère,
Si cette despesche vous trouve encores là, elle vous retardera en-
cores pour quelques jours, et par niesme moyen je vous supplieray de
poursuyvre des lettres de iiaturalitc ea faveur du seigneur JEnea Ba-
rati Vénitien, et de sa femme Piemontoise et enfans. Vous sçavez que
je suis entre ses mains, et quelle est mon obligation en son endroict.
C'est pourquoy je vous supplie d'y faire tout ce qui sera en vostre pou-
voir, non seulement pour en obtenir les lettres, à quoy je ne voids pas
qu'il y puisse avoir de difficulté, mais pour les obtenir promptement,
afin que je les luy puisse donner si je puis toutes vérifiées en la chambre
des comptes de ce païs avant la fin de ma cure, que j'ay esté consti-ainct
d'interrompre sinon du tout, au moins une bonne partie durant
prez de six semaines à mon trez grand regret, pour n'abandonner
l'affaire de Mons' le premier présidant Seguiran, oii ma presance à
toutes heures n'estoit pas inutile, et pour n'obmettre mes derniers deb-
voirs envers feu mon père, et ceux dont j'estois encores redevable en-
vers M' le Cardinal Légat, qui m'ont embarqué aux voyages d'Avignon
et de Toullon, sans qu'il fust possible de m'en desdire que par une
amande honorable. Car en toute façon seroit il passé par icy et il m'eust
fallu subroger d'aultres en ma place auxdicts voyages de la gestion des-
quels je serois demeuré trop en peine.
Dieu soit loiic que nous voila dehors honorablement de cette grosse
courvée. Il me fault maintenant remettre entre les mains dudict
s'' vËnea, pour ne m'en plus tirer que nous ne soyons au bout. J'attends
icy M'' de Mondevergues qui s'en vient pour se faire penser quant et
[1625] À SA FAMILLE. 313
moy, et j'espère qu'il giiarii-a comme iiioy Dieu aydant. Je luy ay
faicl accommoder son petit quartier, ainsin qu'il l'a désiré, céans. Ma-
dame Bourgoigne y est depuis quelques jours, et me promet d'y tenir
pied un peu de temps pour me soulager au lieu du cousin de Meaux, qui
. a esté constrainct d'aller chez luy depuis mon retour de Tollon et de
Rians à cause que Mad* de Meaux est malade. Dieu la veuille bien
conserver.
Au surplus, si pour la taxe desdictes lettres de naturalité on pensoit
que l'impétrant eust de grands moyens, on se tromperoit, car il n'a
que ce qu'il gaigne du jour à la journée pour son entretien. Et tant
meilleur marché vous en aurez, tant plus y en aura il d'espargné pour
nous, car je ne vouldrois pas souffrir qu'il en payast ne remboursast
un denier. Si vous avez ma santé à cœur, il fault que vous ayez à
cœur aussy cette expédition, car le contentement que ce sera à mon
médecin rejalira sur ma persone, pour le faire agir plus soigneuse-
ment. C'est tout ce que j'ay à vous dire pour ce regard, et sur ce je
demeure.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
D'Aix, ce i5 novembre 1626 '.
DE PeIRESC.
[Post-scriptum au dos de la lellre.] Je vous l'ecommande instament le
pacquet adressé au s'' Thoron advocat au Conseil.
' Uibliolhèqiie ualionale, nouvelles acquisitions fraïu-aises, u°5i7<),fol. aaô. Autographe.
ào
m PHI M LUI E KAIIO^ILI.
3U LETTRES DE PEIRESC [1625]
XCIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS,
ET, EN son ABSASCE,
À M' GUILLEMIN, PRIEUR DE ROL MOLLES.
DEPUTA DO CLERGÉ CHEZ %' DE SISTERON.
Monsieur mon frère,
Avant que partir d'icy pour le voyage de Tollon, j'avois receu voz
despesches, du 16 et 17, et estant à Beaugeniier je receus celle du 21
et à Rians celle du 9 4 et icy celle du Si"»* du passé. M"' Aleandro a
receu le cavalerato ' dans la maison de céans, avec des compliments
nompareils, le soir du départ de M»"" le Cardinal Légat; il s'en alla
à Tollon dans nostre litière fort doulcement. Là je luy envoyay le
pacquet de M"" d'Aubray, qui luy fut rendu encor à temps, mais je ne
pense pas qu'il y ayt peu recevoir la Version du Bartas, parcequ'elle
ne me fut rendue par cet hypocondriaque qui l'avoit, que huict jours
aprez sa venue, et je ne le peus envoyer à Tollon que jeudy, et le soir
mesme ils partirent, de sorte que je ne pense pas qu'il l'ayt peu rece-
voir à temps. Il le fauldra recouvrer et envoyer par aultre voye. En-
semble la lettre de M"' du Puy et la vostre du h du présent que je viens
de recevoir tout présentement, et sans moyen de voir voz despesches
pour ne retarder le pacquet de M' d'Oppede.
La grosse Cardinale est encore fort belle; pour l'aultre je pense que
c'en est faict, et les Jacynthes sont bien gastées. Je fis bailler deux
Myrthes doubles à M' de Bonnaire , dont il fut bien glorieux. J'ay de-
puis cave la source de celuy de la petite feuille, qui n'est pas si double
que celui de la grosse feuille, mais il n'est pas moings excellent, car il
faict comme une Fraise double à l'entour, et le centre est différant,
comme les Marguerites. Nous n'en sçaurions avoir que l'année qui vient
' C'est-à-dire les insigaes de l'ordre de Saial-Micbel.
[1625] À SA FAMILLE. 315
de bien asseuré de cette sorle. Les plantes de nostre jardin viennent
'fort bien, Dieu mercy, à ce qu'on m'a dict, car je n'ay peu y aller. Je
feray rechercher le Jeraniuni prez de la Juced, bien que je n'espère pas
le retrouver. J'ay mande couvrir de la terre à Beaugentier mais bien
tard, car il a grandement pieu tout ce moys.
J'oubliois de vous dire que j'avois recouvré deux Chèvres de Perse
masle et femelle, dont la femelle a des cornes, et le masle poinct,
mais qui ont les oreilles larges bien arrondies, pendantes et si longues
que quand elles mangent à terre leurs oreilles traisnent plus de quattre
doigts; elles estoient venues de Levant sur un navire fort apprivoisées.
J'en parlay à M"" Aleandro, et de son advis, je les envoyay présenter
dans la galère à M"" le Légat qui les receut avec tant de tesmoignage de
plaisir que rien plus.
Si je pouvois retrouver voz dernières lettres, j'aurois prou de choses
à vous dire, je m'asseure, mais je suis trop pressé maintenant, et me
contenteray de vous dire que j'envoyay de Rians à M"" le présidant Se-
guiran vostre despesche du ai, afin qu'il vous fit responce, mais il ne
l'a pas faict; vous l'aurez maintenant. Son frère n'a jamais peu se re-
souldre de prendre cet office, pour des considérations domestiques,
lesquelles il dcbvoit avoir pesées avant que donner la peine et le tour-
ment de cette poursuitte. Leur damn , ils s'en repentiront à leur aize
trez touts. Et je demeureray à jamais,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 16 novembre au matin 1696 '.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 927. On
trouve à la suite (fol. 398-939) des nou-
velles, d'une autre ik;riture que celle de
Peii-esc, datdes (rd'iVix, lei 8 novembrei 6a5 ■».
Voici les premières lignes : tf Monseigneur
le duc de Guise est arrivé à Marseille d'où
il a envoyé Phelix à Aix pour dire couune
de soy et sans avoir charge comme il eust
bien desirë que M" du Parlement eussent
député vers luy quelques uns de leur corps
pour l'aller salluer, à quoy il fust respondu
que c'estoit chose qui n'avoit jamais est»'
faicte cl qui s'obtiendroil difficilement , mais
que si mondict seigneur venoit h Aix on
feroit comme de coustunie . . . n Au récit
liO.
316
LETTRES DE PEIRESC
[1625]
XCV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE L\ CIKMBRE DL ROY,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Je receus devant hier vostre despesche du xi, laquelle me rouvrit ia
playe que j'avois reçeu en la perte de feu mon père que Dieu aye receu
en son sainct Paradis. Et me mit en un estât déplorable dans le mal
que j'avois ressenty le mesme jour de ma suppression d'urine, ressen-
tant en moy mesmes vostre douleur, dont les marques et les senti-
ments esioient si apparents en vostre lettre. Et comme j'estois tout en
larmes, à deux heures de nuict, on me vint dire que le gênerai d'Avi-
gnon Malatesta venoit d'arriver au logis de Paris, lequel demandoit un
carrosse pour me venir voir et me faire des compliments de la part de
M' le Légat, dont il s'estoit chargé; il me fallut faire comme lors des
ainsi commencé succèdent des nonvelles ma-
rilimes : irLes galieres partirent de Toullon
le jndy au soir à 8 Iienres au clair de la
lune avec bonasse qui a dure trois jours et
a cette heure le mistral s'est mis sus qui les
portera bientosl à Givita Vechia. Il y avoit
les cinq galieres du Pape , les trois de Flo-
rence, et les trois que M' le General y a
mendes pour l'accompagner jusques à An-
tibo. . . » Suit (fol. a3o) cette note auto-
graphe de Peiresc relative à son abbaye de
Guîlres : wJ'ay faict expédier un j)erquiratz
il Rome par lequel il appert que cet Aymar
Valette confidentiaire de Bouniard n'a poinci
faict expédier son inipetration , ne résigna-
tion de Lugon, ne de Porchères, comme
il se vantoit durant un an et demy, h compter
du moys d'avril lôaS, jusques au moys de
septembre lôsS inclusivement. Et n'y a pas
d'apparance qu'il l'ait faict avant cela. Mais
je n'ay pas laissé de l'envoyer chercher aussy
un demy an plus hauit pour m'en asseurer
mieux. Cependant le devolat n'a pas laissé
d'estre expédié sur ledict Valette en faveur
du P. Chabert qui a eu enfin sa translation
du Pape, et s'en va aujourd'huy mesmes à
Frejus pour la faire fulminer et partir le
plus tost qu'il pourra pour Bordeaux, où il
aura à recevoir l'habit et aussy tost se fera
mettre en possession de Porchères, et en-
voyera lever commission du Grand Conseil ,
comme frère Gabrier. — J'oubliois que l'es-
tropiât d'Ieres est encore vivant; je l'ay en-
voyé quérir. Il sçait le chemin de Paris , d'où
il n'y a pas long temps qu'il est revenu,
avec six enfans, qu'il avoit menez à M° de
Guise."
[1625] À SA FAMILLE. 317
funérailles, essuyer mes larmes comme je peus, et y accourir et l'ac-
compagner tout le soir, aux visites qu'il fit chez M"" d'Oppede et chez
M"" Seguiran qui luy bailla son carrosse. Et puis il partit de grand
matin, et faillit de venir coucher céans, où Madame de Bourgogne luy
avoit appresté un fort bon lict, durant le temps que nous faisions cez
visites. Mais il fut retenu pour partir plus matin et j'eus plus de re-
lasche, pour laisser esvaporer ma doulleur durant la nuict, laquelle
me donna une aultre bien rude secousse de ma suppression d'urine,
mais Dieu mercy je m'en suis assez bien remis. Et ay reprins le train de
ma cure soubs le s'' Enee qui faict tousjours de bien en mieulx. A celte
heure que je seray possible en repos du costé de Rians, j'y pourray
mieux vacquer, et songer à ma guerison, entre cy et fesles, s'il plaict
à Dieu, à ce que me promet M"" Enee pour le plus tard. Je ne sçay
comme j'oubliay de vous parler de Mess" de Bonnaire et Barclay, qui
arrivèrent icy avec M'' Aleandro, dez le dimanche au soir, et y couchè-
rent avec le neveu du cavalier del Pozzo, mais ils voulurent passer
oultre le lendemain vers Toullon tous trois, et laissèrent icy M' Aleandro
et le cavalier Dony. Le cavalier del Pozzo ne vint que le mardy avec le
Cardinal, lequel il servit à table une partie du temps, puis voulut aller
disner à la seconde table, laquelle fut servie à la salle, en mesme temps
que celle du Cardinal dans la chambre, le tout assez honorablement.
Sans la fouUe des dames et cadets qui se jetterent céans nonobstant
les archers du Prévost tout fust allé trez bien. Je n'y trouvay que cela
à redire. Je portay à Tollon au cavalier del Pozzo le dessain du can-
tharus de S' Denys, et du Phoenicopterus qu'il desiroit fort, et lui fis
envoyer de Beaugentier certaine graine de Genevre qu'il desiroit pour
faire de l'huille en grosse quantité, dont il m'envoya de grands remer-
ciments avant que partir de Tollon. Ils s'embarquèrent le i 3"°* au
soir et allèrent à Bregançon '; le mauvais temps les acculla aux isles,
et la nuict du vendredy au sammedy les galères y coururent fortune,
et s'en retournoient le lendemain ;\ Toullon , quand le vent droict se
' L'He et le fort de Bréganson comtnandenl la rade d'Hyèrcs, en face du grand |>assage
des îles d'Or, non loin du cap di' Lëoube.
318 LETTRES DE PEIRESC [1625]
mit sus, et M' le Cardinal fit voille, ayant à toute force faict demeurer
M' le General des galères, et ses trois galères, sur lesquelles le General
d'Avignon s'en revint à Tollon (sic), et de là s'en alla passer par INostre-
Dame de Grâce, la S'* Baulme et S' Maximin. Je luy baillay icy la ver-
sion du Bartas, et les lettres de M' du Puy pour M' Aleandro qu'on
m'avoit renvoyé de Toullon [sic) ^ pour y estre arrivez trop tard d'un
jour. Il me promit de les envoyer incontinant qu'il arriveroit en Avi-
gnon, croyant qu'ils soient desja tous à Rome avec le bon temps qui a
régné. Noz religieuses de S" Marie sont bien glorieuses de leur indul-
gence, que les Jesuistes ne peuvent obtenir, et toute la ville s'appresle
à les gaigner le jour de la conception Nostre Dame. Nos gents de Rians
en ont eu leur part pour le niesme jour, dont le contraire party crevé
de rage, car les villages circonvoisins s'apprestent à y aller en proces-
sion le mesme jour.
Quant aux plantes, quand je fus à Beaugentier, la grosse bulbe que
vous aviez envoyée la première foys monstroit un gros bouquet de
feuUes à fleur de terre. Le prieur m'escript que depuis mon despart
elle s'est haulsée d'un grand tour. Je crois que la dernière viendra en-
cores mieux, car il me semble de l'avoir mieux logée, et l'ay accom-
pagnée de sable et petits cailloux de la mer, qui debvroient opérer
quelque chose. Je viens de recevoir tout présentement de la part de M' de
Cambolas^ trois rosiers qu'il appelle Galendules, parce qu'ils portent,
dict il , des roses tous les moys principalement aux champs. J'en retien-
dray un icy au jardin ', et envoyeray les aultres deux à Beaugentier,
attendant impatiemment ceux que vous me promettez par le messager
d'Avignon, où je faicts estât d'envoyer la littiere pour M' de Monde-
vergues, à son premier advis, et ils pourroient venir dedans. Et par
mesme moyen m'en envoyé (sic) une boitte pleine de pommes de quattre
' Notons qu'en quatre lignes deux formes parlement de Toulouse, et de son fils, le
différentes sont données au nom de Toulon : chanoine.
Tollon, Toullon. ' Les Fabri possédaient donc deux jar-
' Nous avons déjà trouvé mention, t. V, dins, un en ville, l'autre, beaucoup plus
p. 270, do Jean de Cambolas, président au beau, à la campagne.
[1625] X SA FAMILLK. 319
sortes que nous allons tasler à soupper, lesquelles il nomme Pomme
violette de Mars muscade, Lugelé, Anis, Garmaignole. Des rosiers de
l'année passée je n'en trouvay que quattre de vivants à Beaugentier,
de sorte qu'il en manque deux que je ne sçay pas lesquels, bien re-
cogneus je le jaulne double et le prieur m'asseura que ce blanc si rare
estoit du nombre des eschappez. Sur ce je finis demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce ail novembre i6a5.
J'ay trouvé de cinq sortes de pommes. L'Anis qui semble de cou-
leur et de goust la poire de raessire Jean, la Carmagnole qui est de
mesme couleur, mais plus ferme et plus doulce et plus petite, la Lu-
geelé qui est aussy fort doulce et blanche, et la Pomme violette qui est
rouge et doulce plus ferme. Il y a encores la Muscade, mais parccqu'il
mande qu'elle n'est bonne que de Noël en bas, je ne l'ay pas entamée.
Si vous vous arrestez davantage de par delà, il seroit bon d'envoyer
la balle des livres, spécialement de M' du, Vair, parce que j'en suis fort
persécuté, tant de M' de Maussac que aultres.
\En chiffres avec traduction inlerlinéaire.^ L'on avoit faict brigues aux
Enquestes pour faire délibérer une deputation à Marseille. La Ro-
quette y avoit esté employé et le lieutenant Félix qui logeoit le père
de Blanche et se vantoit le soir que le lendemain la deputation seroit
faicte, mais ils avoient conté sans l'hoste et n'avoient pas preveu que
les Enquestes n'y seroient pas appellées ne la Tournelle mesmes. M' de
Guise en a esté si piqué, car il avoit dit qu'il vouloit que cela fust,
qu'il a aussytost commencé à dire pix que devant et de la Cour et de
M'' d'Oppede touthault en plaine salle, disant qu'il s'en venoit loger au
palais, que le Roy le luy avoit commandé et qu'il vouloit ravoir la
salle des cameaux et celle des archives, ne voulant pas estre pesle mesle
avec ses gardes; que le Roy entendoit qu'il jouit et recouvrasl tout
ce dont jouissoil feu M"' le Grand Prieur sans s'arrester aux usurpa-
320 LETTRES DE PEIRESC [1625]
lions du Parlement ne des Contes; que M' d'Oppede est le plus grand
ingrat du monde; qu'il ne sçait pas sa charge. La lettre du Roy à
M"" d'Oppede ne portoit pas d'aller voir M"' de Guise, ains estoit en
niesmes termes que celle de la Cour. Il a envoyé demander extraict des
arrêts concernants les lieutenants de l'Admiraulté et dit qu'il a évoca-
tion de toutes les causes de ceux de sa suitte devant le lieutenant
Bausset et que le Parlement ne mettra plus en possession des viguiers
de Marseille, que le conseiller Plotte couchant avec sa femme luy dit
qu'elle couche avec le io""^ gouverneur de Provence; qu'il veut faire
ordonner par arrest du Conseil que les femmes des conseillers du Par-
lement céderont à celles de touts les gouverneurs de villes et forte-
resses à cause de la contention de la femme de Galiscan avec la con-
seilliere de Callissane qui se battirent et y eut information, mais cela
s'accorda et par l'accord celle de Galiscan déclara vouloir céder à l'ad-
venir.
M'' d'Oppede ne me voulut point monstrer vostre lettre, quelque
attainte que je luy en sceusse donner. C'est un mange seulet '.
XCVI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME DE LA CHAMBRE DU ROT,
À PARIS.
tS SOS ABSA.VCE
AU PROCUREUR BONNET,
RUE DD COLOMBIER, PREZ LA RUE DE SEINE.
Monsieur mon frère,
J'ay enfin eu mon arrest de r'envoy au Parlement de Paris, avec la
surceance de la vente des gaigeries et auitres exécutions, et les def-
' C'est-à-dire un homme peu commu- Bibliothèque nationale, nouvelles acquisi-
nicatif. L'expression est très jolie. A-t-elle tions françaises, n° 6170, fol. 281. .Auto-
ëté employée par d'autres écrivains? — graphe.
[1625] À SA FAMILLE. 321
fences générales et particulières, ensemble la saulvegarde, ainsin que
vous verrez par i'extraict que vous recevrez cy joinct. Ensemble toute
la procédure criminelle que vous ferez remettre au grefle civil du Par-
lement de Paris (comme cbose dépendante du procez civil de l'opposi-
tion) et y pourrez employer le nom de M" Astier, ou tel aultre qui se
chargera demain de ladicte procédure. Il y a eu une difficulté sur ce
que j'avois retiré tous les originaulx des coppies d'exploicts faicts tant
contre noz fermiers que les consuls et aultres,afia de les vous envoyer
comme je fis par mes despesches du xv et du xvij Et n'avois retenu icy que
(les coppies, dont nous nous sommes servis comme nous avons peu.
Mais parce que Mess" avoient desja veu les originaulx, ils ont dressé le
veu comme sur lesdicts originaulx et il a fallu dresser le chargement
des pièces du greffe, comme si toutes cesdictes coppies originelles y es-
toient. 11 fauldra que vous remplissiez de par de là le déficit selon
l'ordre de l'inventaire de chargement en y r'emplassant lesdicts exploicts
originaulx que je vous ay desja envoyez cy devant, et aprez vous ferez
remettre les pièces criminelles audict gred'e. Que si vous avez desja
employé et produict lesdictes coppies originelles de par de là, il fauldra
que nostre procureur les retire comme pièces civiles, et que vous les
remplaciez dans ce sac icy, pour le faire recevoir au greffe, et puis vous
ne laisrez pas de les induire comme vous vouldrez plus tost en remet-
tant des coppies ou d'un costé ou d'aultre, car j'entends que quand ce
sac icy aura esté receu au greffe de delà, nostre procureur pourra re-
tirer toutes lesdictes pièces comme pièces civiles, et les reproduire en
la sorte qu'il luy plaiera. Cependant pour la formalité et soubstien de
nostre arrest il fault qu'elles accompagnent les cahiers originaulx des
informations et les responces de Genicis qui chargent encor aulcunement
l'huissier Jourdan sur la violance. Et il importoit que le tout fust arrai-
sonné comme il est dans nostre arrest, pour mieux justifier qu'il avoit
apparu à ce Parlement icy, de la supposition des commissions levées
sur l'arrest de i()9o et de l'abbus et contreventions aux règlements,
afin de faire voir qu'ilz ne pouvoient pas riier de maulvais coup contre
cez canailles d'ofliciers, et de couvrir le décret de prinse de corps que
n. 4 1
{«PRIVE KIE 3IATIOSAI.C.
322 LETTRES DE PRIRESC [1625]
j'eusse bien voulu avoir retenu, de crainte que ce ne soit un moyen de
fonder un règlement de juges, et une entreprinse contre l'évocation,
car en effect par l'ordinaire il ne se pouvoit faire guieres plus que l'in-
formation et inhibitions générales.
La requeste de M"' de Grequi pour avoir surceance des exécutions
de nostre part est veniie assez à propos, pour mieux fonder l;i sur-
ceance que nous demandions afin de la faire réciproque. Mess'" de la
ïournelle nous y ont rendu bonne justice, et spécialement M'' de Paule
qui en a esté le rapporteur et Mess" de S' Jean et de la Roque lesquels
y ont respectivement présidez , l'un au commancement, l'aultre à la fin.
L'exemple du feu doyen Aymar qui avoit tenu prisonnier Roux de Per-
tuis, me faisoit craindre quelque mauvais événement si on fut passé
plus oultre en la poursuitte de celte prinse de corps, dont le seul bruict
fit plus d'esclat et d'eflect que n'eust sceu faire l'exécution, car ces ca-
nailles s'enfouyrent tous dans le Chasteau de la Tour d'Aiguez \ dont
ils ne se sont retirez que peu à peu les uns aprez les aultres avec grande
allarme, et Jourdan y est encores qui maudit le jour et l'heure qu'il
accepta cet employ, ayant perdu une quinzaine de jours sans oser pa-
roistre, ne faire aucun exploict pour gaigner sa vie et de sa famille. Et
Uppays mesme maugrée à toute heure Court et Fabre^ qui l'ont si im-
pertinemraent embarqué à cette sottise. Voilà tout ce que je vous puis
dire pour ce regard, et ne faisant la presante à aultres fins, je demeu-
reray à jamais.
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peikesc.
D'Aix, ce 9 4 novembre au soir 162 5.
Si en demandant surceance des nouveaux troubles du s' de Crequy
vous alléguiez les lettres qu'il avoit faict tenter au seau pour renverser
les règlements de cette Cour en ce qui est de la création du nouvel
' Département de Vaucliise. Voir le recueil Peiresc-Dupuy (t. I, p. 646, et I. III, pas-
sim). — ' Nous ne disons pins maugréer quelqu'un, mais bien maugréer contre quelqu'un.
[1625] À SA FAMILLK. 323
estât et produisiez vostre acte d'opposition au seau, je pense qu'il seroit
bien à j)ropos, afin d'obtenir quelque provision aussy pour cela, en
conséquence de celle qu'il fauldra pour cez attentapts icy, car ils pour-
roient bien par surprinse obtenir quelque aultre drogue, et faire
quelque nouvel effort au chef de l'an prochain auquel il fauldra bien
que vous soyiez icy, pour nous ayder à la création du nouvel estât.
Il fauldra soubs le chargement de M' Lombard faire mettre le des-
cliargement du greffe du parlement de Paris et le nous renvoyer.
La requeste originelle du s'" de Crequy y est demeurée; s'il la veult
recouvrer, il sera permis à son procureur de la retirer, s'il veult, du
greffe. Je vous envoyé en tout cas la coppie qui nous en avoit esté del-
livrée '.
XGVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
En response de voz despesches du i3, 17 et 21 du passé, j'ay à
vous dire que j'ay esté fort aise de voir qu'on vous ayt intimé des nou-
velles lettres d'Estat pour mieux faire voir l'iniquité des exécutions
qu'on nous vouloit faire en mesme temps à Rians. .T'ay veu la lettre du
cardinal de Sourdis, et crois que c'est encorcs beaucoup d'avoir ex-
torqué de luy tant bonnes paroles. Je luy respondray par le premier
Dieu aydant, et possible par le moyne Ghabert qui a esté enfin expédié.
C'est à dire il a eu sa signature d'absolution et translation de ordine
in ordinera que j'ay faict annexer icy au Parlement et fulminer et exé-
cuter par M'' l'Evesque de Frejus '^ et puis avec de nouveaux consente-
ments de ses supérieurs du Thoronet, il s'en va prendre l'habit en mon
abbayie. Il avoit impetré comme vous sçavez le prioré de Porchers sur
Bibliolliè(juo nationale, nouvelles acquisitions françaises, n" ôiyo. fol. -335. Auto-
graphe.— ^ Barthélémy de Canielin, déjà souvent nommé.
Al.
324 LETTRES DE PEIRESC [1625]
le moyne Boumai', et à cause qu'on disoit que Bouinard l'avoit resigné
à Aymar Valette, il a obtenu un nouveau devolut sur ledict Valette,
avec pareille clause de transaction de ordine in ordinem. Mais j'ay faict
chercher la résignation dudict Boumard à Rome et par le perquiratur
il ne s'est rien trouvé que la seule impetration dudict frère Chabert,
de sorte qu'il pourra se faire mettre en possession estant sur les lieux,
sitost qu'il aura prins l'habit de mon abbaye, et envoyer ses actes là où
vous estes, pour lever sa commission du grand conseil, comme a faict
le P. Gabrier. Vous en pourrez laisser l'ordre avant que vous en venir.
S'il se trouvoit que cet Aymar Valette jouist du prioré sans provisions
du pape, ce ne seroit pas un maulvais moyen pour ledict frère Chabert,
lequel est sur son départ pour le voyage de Guyenne avec le s' Aula-
gnier prebstre, tous deux cappables de bien servir Dieu aydant, s'ils
peuvent arriver sains et sauves, dont j'ay bien de l'appréhension avec
cez nouveaux mouvements de guerre. Gar M' de Perault a ravagé toutes
les marchandises des Huguenots venus à la foire de S' André de Ville-
neufve lez Avignon ', ce qui ne sera pas sans represaille.
Puisque vous n'estiez expédié au 2 1 , pour peu de temps que vous
tardiez, vous recevrez mes despesches du 1 6 qui vous donneront un peu
de nouvelle occupation pour nostre maintenue provisionnelle et de nos
fermiers et tenanciers durant les lettres d'Eslat.
Vous serez par mesme moyen résolu de l'affaire de M' l'esciiyer de
Seguiran, dont j'ay esté bien fasché de voir que cez Messieurs n'ayent
pas peu se prévaloir, et suis bien marry que je ne m'advisay d'en parler
à mon cousin Gras^, pour lier la partie pour luy, puisque les aultres
s'en despartoient. Que si l'affaire estoit encores en son entier à l'ar-
rivée de ce pacquet, je vous prie de vous y employer pour tascher de
clorre le traicté pour ledict s' Gras, qui s'en remet à vous jusques à
' Villeneuve-lès-Avignon (en face de celte était cousin issu de germain de Peiresc par
dernière ville , sur la rive droite du Rhône) sa mère Melchionne Guiran du Castcllel,
était célèbre par son monastère bénédictin dont la mère, Marthe Bompar, était sœur
de Saint-André. de Jean-Gaspar Bompar, sieur de Peiresc,
' Honoré Gras (des seigneurs de Roussel) aïeul maternel de Nicolas-Claude F'abri.
[1625] À SA FAMILLE. 886
5o mille libvres les lettres au poinct, payables dans 3 moys, pour
vendre ses pensions ou rentes constituées. 11 vous en escript luy mesmes.
11 mérite d'estre servy.
Quant à l'Estropiât, je l'envoyay quérir à leres, et il m'apporta les
deux pièces dont les coppies seront cy joinctes. On luy avoit conféré
une place à l'abbayie S' Michel en concurrance d'un aultre, et il me
dict qu'on les avoit faict transiger pour se contenter cliascun de la
moitié des ao escus de pension annuelle avec la future succession du
plus vivant. Je crains que cela ne luy oste le moyen d'impetrer celle
de mon abbayie. Il m'avoit promis de m'envoyer coppie de sa transac-
tion, mais je ne l'ay pas encor receiie. Le secrétaire de M' de Joinville
en faisoit la poursuicte de par de là et en escrivoit à M' de Bourdaloùe.
Possible en apprendriez vous des aultres plus certaines nouvelles de
par de là par leur moyen; tousjours pourrez vous fere consulter l'af-
faire sur cette proposition. 11 a fenmie et enfans, et vouldroit tout
traisner sur les lieux, pour habiter luy seul en l'abbayie et tenir sa
femme en maison au village.
M"' Guerin pressoit fort le procez de Tulle, mais enfin il a promis de
vous attendre. M"' de Boyer y a esté commis.
La vefve de l'auditeur Buysson presse grandement la provision tu-
tellaire de la petite d'Orves, oii vous estes assigné comme moy, et plu-
sieurs aultres. Si vous pouviez faire quelque traicté comme S' Aubin,
pour vous munir d'un moyen de descharge de pareilles courvées, vous
feriez un bon coup. Quelqu'un de cez gentilshommes elTectuellement
servants vous presteroit bien le collet en un besoing plustost moyen-
nant quelque recognoisçance.
M' La Fagoûe désire avoir une retenue de secrétaire de la Chambre,
à cause qu'on luy adresse quelques petites commissions en cette qua-
lité. Je vous prie de luy procurer ce contentement; il a nom Luc
Fagoûe.
Au surplus je ne sçay ce que vous trouverez bon que nous fassions
pour noz principales alfaires domestiques. M' le présidant Seguiran
presante une requeste au lieutenant gênerai pour faire enjoindre à ses
326 LETTRES DE PEIRESG [1625]
frères, sœurs et aultres prétendants, à luy faire leurs demandes pour
nettoyer la succession de feu M' son père, et Madame ne le trouve pas
maulvais afin de liquider les prétentions tant de la Vaulvenargues, que
des deux frères ou aultres.
Cela me faict songer à nous. Et j'estime, aprez y avoir bien pensé,
qu'il nous fauldra prendre la qualité d'héritiers par bénéfice d'inven-
taire, et faire un petit inventaire pour donner satisfaction à ma sœur,
bien qu'elle parle fort honnestement à cette heure, et M' son mary
aussy, comme de ma part je luy ay faict toutes les protestations néces-
saires et de mon debvoir. Mais nous ne sçaurions rien faii'e sans vous.
Cependant parceque les Uo jours expirent, je feray dresser des lettres
royaulx pour y estre receus, au nom commun de vous et de moy. Elles
serviront par aprez aultant et si peu que nous vouldrons. Et pour
cet effect il importe grandement que vous reveniez le plus tost que vous
pourrez.
Je sçay bien qu'il vous fauldroit de l'argent, pour mieux donner
ordre à vostre despart, mais il m'a esté impossible du tout en lestât
qu'est la maison '. Vous aurez plus de crédit là que je n'en aurois icy,
et nous verrons d'y satisfaire aprez le mieux qu'il nous sera possible.
M'' le conseiller Thoron est enfin revenu; j'ay tant presché cez Pères
de l'Oratoire, et luy, et son filz , que je l'ay arraché de là où il estoit et
il est retourné chez luy, et sera au palais les matinées et quelquesfoys
les aprez disnées de l'ordinaire et les festes il est aux pères de l'Ora-
toire, dont je suis infiniment aise, et toute nostre Gompagm'e, excepté
possible M'' le conseiller Ballon, qui, par le moyen de M"' le présidant
Frère et d'un conseiller d'Estat son parent, avoit obtenu des lettres
du Roy pour estre subrogé audict s' Thoron en la commission de la
chambre des communnautez impuissantes. Lesquelles lettres avoient
esté subreptissement enregistrées sans que presque persone en eut ouy
parler dans la chambre. Mais sur la plainte du filz de M"" Thoron (qui
n'estoit pas encor icy) il fit déclaration qu'il n'entendoit se servir de
' Ce passage, comme du reste divers autres passages de la correspondance de Peiresc, té-
moigne qu'il était loin de posséder la fortune considérable qui lui a été souvent attribuée.
[1625] À SA FAMILLE. 327
ses lettres qu'aproz la riioii ou dcsmission effectuelle dudict s'' Thoroii
père. Mais.nonohslant cela, le monde en est demeuré aulcunement
oU'encé. Et puis il a remis ses lettres originelles à M' d'Oppede, pen-
sant satisfaire au monde, mais cela ne soulde pas la playe puisque le
registre y est. M' d'Oppede se laissa grandement surprendre en cela,
car c'estoit à luy à remplir le blanc de cez lettres, qu'il debvoit de-
mander comme avoit faict M»' du Vair. Tant y a que si on obtenoit
des lettres en revocation de celles là en faveur de M' Thoron et en con-
sequance de ses lettres de continuation, il ne seroit pas hors de propos.
Si je puis avoir coppie de celles de M'' Ballon, je les vous envoyeray,
mais il fauldroit parler honnorablement du s"" Ballon, pour luy faire
trouver moings dure ladicte revocation. C'est à dire que le Roy tesmoi-
gnast vouloir faire pour luy en aultre occasion , etc.
J'ay eu ladicte coppie que je vous envoyé, oii vous verrez que cez
lettres sont obtenues soubs faulx donné à entendre, ayant dict que le
s"^ Thoron s'estoit desparty de l'exercice de sa charge (ce qu'il n'a ja-
mais faict) pour s'appliquer entièrement au service de Dieu dans la
compagnie des Pères de l'Oratoire, où il n'estoit allé que pour changer
d'air durant un moys ou six semaines de l'automne et adjousté que
ledict Ballon estoit des plus anciens et cappables conseillers de la Cour,
et qu'il ne se pouvoit faire de plus digne choix que de luy. Et toutefoys
vous sçavez qu'il ne faict que de sortir des Enquestes, et qu'il a les
deux tiers de la Compagnie au dessus de luy. 11 est certainement cap-
pable, mais il n'y a rien de trop ne qui soit préférable à la plus part de
ceux qui sont au dessus de luy. Et il fit mettre un décret comme d'une
espèce de pareatis sans qu'on sçeut que c'estoit. En quoy M"' Venel
qui estoit le rapporteur se laissa fort surprendre, et en a eu de grands
reproches de la Compagnie, à laquelle on a imposé, car elle sçavoit
bien que M' Thoron ne s'estoit jamais desmis, et qu'il debvoit venir
bientost, ayant promis d'estre icy à la Toussaints, comme il eust faict
sans le maulvais temps qui regnoit lors, et de faict il ne tarda pas de
venir sitost que le temps se fut addoucy. Le dict s' Ballon escrivit audict
s' Thoron qu'il avoit obtenu la dicte subrogation, lequel luy respondit
328 LETTRES DE PEIRESC [1625]
qu'il le trouvoit bien estrange et qu'il ne le souffriroit pas, mais sans
attendre la responce, ou sans faire semblant de l'avoir eue, poursuyvit
son enregistration precipi.ament. Enfin on présentera au premier jour
lés lettres de continua' ion de M"' Thoron père pour l'exercice de sa
charge. Laquelle il veult continuer encore quelque temps Dieu aydant,
dont toute nostre Compagnie est grandement aise, pour la grande
créance qu'il y a acquise, et pour le bien qui en peult reuscir au pu-
blic. Comme au contraire la Compagnie est comme scandalisée que ce
jeune leuron ayt esté choisy en qualité de plus ancien et cappable, et
subrogé à l'exercice d'un officier vivant qui ne vacquoit nullement, ce
qui est de trez maulvaise odeur et de trez mauvaise consequance. Je
crois qu'il ne sera pas malaisé d'en obtenir la re vocation, mais on de-
sire que ce soit en termes honorables pour ledict sieur Ballon, et en
luy reservant quelque faveur du Roy en aultre occasion que celle là.
Du septiesme décembre '.
[jEn chiffres avec traduction interlinéaire.^ Félix a faict une infinité
de voyages de Marseille icy pour se fere de feste et traiter une depur
tation de parlement à Marseille, afin d'accorder les différents ou mal
entendu qu'il disoit y avoir avec M' de Guise. On luy dit qu'on ne
sçavoit point aulcun différent ne mal entendu, que la Cour luy porte-
roit tousjours tout respect et honneur sans aultre conferance. 11 vouloit
puys que la deputation fut pour traiter en ceste ville. On luy répliqua
q u'il n'y avoit rien à traiter. Enfin il dit que les lettres d'abolition de
son gendre estoient remplies de parolles sales et desadvantageuses pour
le Parlement qui avoit interest de la vérifier plustost que de la laisser
aller au Parlement de Grenoble; que si on luy promettoit de la verif-
fier, il feroit reformer l'addresse et lesdictes parolles; sinon il poursuivroit
à Grenoble. La Cour, sur l'advis que Soutournon avoit célébré son ma-
riage publiquement à Marseille devant deux notaires en presance d'un
' Cette date se rapporte au post-scriptutn chiffré.
[1625] À SA FAMILLE. 329
juge et que ledict Sateurnon (stc),Beissaii, Doria, Moiitolioii et Giiiran-
man se proiiieiioient publiquement par Marseille, fit adjourner en per-
sonne touts les olficiers de la ville pour leur connivence et lesdicts no-
taires mesmes et y envoya les prevosls pour se saisir des coulpables
avec un huissier pour les adjournements et pour apporter les proto-
colles du notaire afin de vérifier l'autorisation du juge où. l'on trouva
aussy une procuration des gouverneurs de villes en faveur du sieur de
la Verdiere pour le rang sur les conseillers et leurs femmes. Les prc-
vosts firent leur perquisition chez Beissan où ils furent mandez de la
part de M"" de Guise qui les fit ammener chez Félix et leur ayant de-
mandé le subject de leur commission leur dit que Beissan et Satournon
estoient là dedans, et les leur fit amener devant, mais qu'il les avoit
en sa protection par commandement du Roy, qu'ils avoient abolition
renvoyée au Parlement de Grenoble, qu'il leur deftendoit de les tou-
cher et leur commandoit de s'en retourner le lendemain à Aix, que
tout ce qu'il feroit pour l'amour du Parlement seroit de commander
auxdicts delats de ne bouger du logis pour se voir là seulement. Les
prevosts viridrent avec leurs procez verbaulx qui portoient que M' de
Guise leur dit que lesdicts Satournon et Beissan avoient leur abolition
et qu'il en parleroit à la Cour en venant pour les estats, mais que pour
Guiraraan il feroit voir qu'il n'avoit rien faict que bien. Et toutesfois il
avoit luy mesme ditr à M' d'Herbault et au Roy qu'il le feroit punir icy.
H a depuys exploitté luy mesmes l'interdiction pour ledict Beissan au
lieu de sergent. Vous en verrez l'exploict. Au reste il reparle du Par-
lement pix que jamais et dit qu'il veut reprendre la salle dez rameaux
où la Cour a résolu de le recevoir quand il la viendra visiter. Il dit que
le Roy le luy a ainsin commandé et de prendre aussy la salle des ar-
chifs de Messieurs des Comptes parceque feu M' le Grand Prieur • avoit
l'une et l'aultre et qu'il ne veult pas estre logé qu'en Gouverneur. Pour
M'd'Oppede, qu'il tient sa mine, mais qu'il la luy peult faire construire.
Le jour du mariage il s'en repentoit et le voulut rompre. La fille le
' I/î grand prieur de France, Henri d'Angoulérae , mort tragiquement à Aix en i586.
"• à a
330 LETTRES DE PEIRESC [1625]
voulut rompre aussy, disant qu'on luy, avoit prédit qu'elle seroit empoi-
sonnée, ce qu'elle vouloit esviter. Que ne se mariant pas tant que
l'homme seroit en humeur, elle seroit bien, et luy chano;eant, elle pour-
roit se fere religieuse; au contraire qu'elle seroit misérable le reste de
ses jours avec ce mary qui disoit, quand on cherchoit des pislolles pour
son payement, qu'on ne s'amusast pas à cela, qu'on luy baillast har-
diment les realies, qu'aussy bien sçavoit il assez dont elles venoient. On
luy fit jurer qu'il ne traiteroit point mal sa femme et enfin la mère se
mit à genoux devant M"'', disant qu'il avoit dexhonoré sa maison et que
le remède estoit trouvé. 11 l'empeschoit de sortir à effet, enfin elle ex-
torqua un nouveau consentement et aussytost le fit exécuter et con-
sumer dont luy se repentit de rechef et passa la plus inquiète nuict de
sa vie.
Le General des galères passa icy dernièrement et tout botté fit
prendre la fille de M'' de Paule et icelle porter à S' Sauveur pour la
tenir à baptesme et print en passant M"*^ d'Oppede inopinément pour
sa commère et donna une croix de diamants à Madame de Paule et le
lendemain passa oultre en Avignon , disant qu'il alloit voir le gênera 1
Malatesta, attendant des nouvelles de la Cour.
Du 7 décembre i6a5 '.
[Note autographe et non chijfrée.^ Monseigneur le duc de Guise avoit
dict qu'il viendroit aujourd'huy en cette ville d'Aix, et avoit donné
assignation à la plus part de la noblesse du pais pour se trouver prez
de sa personne et l'accompagner en cette ville à ce jourd'huy. Mais hier
il courut un bruict qu'il se trouvoit un peu mal, et que sa venue estoit
différée à mardy, sans toutefoys qu'on en ayt rien d'asseuré. On ad-
joustoit de plus qu'il se pourroit bien faire que cette indisposition fit
mander à Marseille la tenue des estats.
La Cour de Parlement avoit député comme de coustume quelques
' L'abréviation M' remplace un mot chiffré qui a été raturé et qui signifiait : la fille. —
' Celle date se rapporte au posl-scriptum non chiffré.
[1625] À SA FAMILLE. 331
uns (le Mess" de la Compagnie pour aller au devant de luy comme ils
ont de coustume de faire, quand il revient de la Cour. Et d'aultant qu'il
avoit commandé au Prévost des mareschaux et à tous ses lieutenants
de se trouver prez de sa persone lors de sa venue en cette ville, et que
les députez de la Cour ne vont poinct en semblables occasions sans
estre accompagnez, ou dudict Prévost, ou de l'un de ses lieutenants,
ledict Prévost en ayant adverty ledict seigneur, il commanda audict
Prévost de demeurer auprez de la Cour à Aix pour suyvre ses com-
mandements, ou des députez d'icelle, et de luy envoyer à luy ses lieu-
tenants.
M'' le Connestable envoya à M"" d'Oppede la relation du levement du
siège de Verrue, que l'on fit imprimer, et qui sera cy joincte'. Il court
un bruict que l'armée angloise a prins et pillé Calés ^, mais je n'en sçay
rien de bien asseuré '.
XCVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À PARIS.
LOGÉ À L'ESCOLLE 8* GEBMAIN, CUEZ h' GAIGHY.
Monsieur mon frère,
Ce mot n'est que pour vous prier de rechercher et embrasser toutes
les occasions que vous pourrez avoir pour servir Monsieur le Prieur
de Moustiers, presant porteur, que j'estime et honore infiniment, que
je vouldrois bien pouvoir utilement servir. 11 vous dira le subject de son
' Le catalogue de la Bibliothèque na- 1696. Les trois autres portent la date
tionale (Histoire de France) indique plu- de i6a5.
sieurs pièces sur ce8ujet(n" aBgS, 3896, * C'est-à-dire Calais. 11 est, je pense,
3897, a-'igS). Les trois promières pièces inutile de dire que c'i?tait un faux bruit,
parurent h Paris (chez V du Carroy, ' Bibl. nat. , nouvelles acquisitions fian-
P. Rocolel, H. Sara); la dernière pa- çaises, n" 5 170, fol. aSy-aii. Autographe,
rut à Lyon, chez Roussin, avec la date de L'adresse manque.
h*.
332 LETTRES DE PEIRESC [1625]
voyage, et vous donrra des nouvelles du s' Prieur de RoumouUes qu'il
ayme et affectionne grandement, et ce qui vous obligera encores da-
vantage à son service.
Je vous escrivis vendredy par la voye ordinaire et vous envoyay le
sac d'IeresS que j'eusse gardé volontiers pour cette commodité si je
n'eusse crainct que M"" le Prieur, presant porteur, fust arresté davantage
à Marseille; s'il arrive plus tost, je pense que cez papiers le suyvronl
de bien prez, et sur ce je demeureray.
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix , cp 3 9. décembre au soir 1 6a5 '.
XGIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay receu depuis devant hier voz deux despesches du 5 et 9 de ce
moys, et attends impatiemment que vous ayez eu la mienne du 28°"^
du passé, pour mieux former une action sur les dernières violances de
M' de Crequy. J'avoys auparavant receu celles du a""* le mesme jour
que La Burte et Ghasteauredon en apportèrent à d'aultres du 4™,
dont je pense que je vous donnay advis par le filz aisné de M' de Mont-
nieyan^, qui partit d'icy le 18°"^. J'ay rendu à leur adresse toutes les
lettres y contenues, mesmes celles de M"^ de Riez qui m'a dict qu'il
m'envoyeroit la responce, mais possible aymera il mieux la bailler à
M'' le conseiller Gaillard, qu'on dict debvoir partir demain, et à qui je
' Le sac des papiers relatifs au procès silions françaises, n'Siyo, foJ. aia. Auto-
dont il a éXé déjà si souvent fait mon- graphe,
tion. ' Roland de Caslellane Montnieyan fut
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- élu premier consul d'Aix en i632.
[1625] À SA FAMILLE. 333
ne donrieray poinct la mienne crainte qu'il ne la garde aultanl en che-
min comme il lit celle de Madame de Sejjuiran cet esté. Mons'' de Mon-
devergues est céans depuis veiidredy dernier; le s'' Enee se promet de
le guarir bieiitost et certainement et ne commancera de le penser que
sur la fin de cette semaine icy. Ses lettres de naturalité furent hier
vérifiées à la Chambre des Comtes et n'y eut que 8 libvres de finance
taxée à 6o sols pour teste. Je suis bien glorieux de luy avoir procuré
ce contentement et si à poinct nommé.
Nous n'avons pas encore des nouvelles de la malle que vous avez
commise aux gents de M"^ de Berton', mais je ne pense pas qu'elle
tarde d'arriver en Avignon, où Mad° de Mondcvergues en prendra le
soing. J'ay veu les roolles des plantes y contenues, et suis ravy de voir
un si grand recueil de plantes si exquises, car hors du Bosvveld, il me
semble que vous y avez de tout le plus rare qui soit de ma cognoisçance ,
et une infinité de choses qui m'estoient incogneiies. Je ne plains que
vostre absance en cela, pour les faire mettre en terre, car nous n'y
entendons rien, et encores que nous suyvions voz mémoires pour le
planter, nous ne les sçavons pas conserver par aprez. Comme il nous
est arrivé de ces Cardinales , dont la grosse estoit encores trez belle à
mon retour de TouUon, et fut perdue dans sept ou huict jours. Comme
aussy la lucca laquelle sembloit avoir les feuilles trez belles et tout le
dedans estoit pourry, et par mesme moyen vostre pauvre Géranium.
Les Jacinthes des parterres ^sembloient vouloir poulcer cez jours passez,
mais je pense que tout soit pery à mon grand regret. Je n'y sçaurois
vacquer et n'ay personne qui y entende rien. C'est pourquoy j'ay grand
regret à celles qui sont en chemin, car ma consolation estoit en vostre
veniie, pour dresser quelqu'un à ce qui y est nécessaire tant icy qu'à
Beaugentier, oij le Prieur est tant attaché aux réparations de son bien,
qu'il ne songe à aultre chose qu'à l'extrémité. J'y envoyeray toutes les
bulbes sitost que la malle sera arrivée, et reserveray les Anémones,
' C'est le nom de faniille des seigneurs interligne qui ne sont pas très nettement
de Grillon. écrits et où on ne trouve en réalité que des
' Je crois devoir lire ainsi deux mots en partes.
334 LETTRES DE PEIRESG [1625]
attendant la Lune de febvrier, et si vous ne pourriez pas venir pour
les planter vous mesmes. Les gelées sont venues depuis trois jours si
fortes que la terre estoit gelée plus d'un demy pied en beaucoup d'en-
droicts, à cause qu'il avoit fort pieu durant ung moys ou bien prez sans
quasi rien cesser. En sorte que la plaine de Vallavez ' se cominançoit
à couvrir d'eau; touls les rentiers s'y sont mis vigoureusement au se-
cours; je ne sçay s'ils en pourront venir à bout, et crains bien que
cette gelée sur l'eau ne tue les bleds. Dieu les nous veuille garentir.
Les inondations ont esté si grandes par toute la province, que c'estoil
merveille que nous eussions esté conservez jusques à cette heure.
J'ay escrit à Marseille pour avoir de ce raisin de Pichenat que vous
dictes^, mais je doubte s'il est tel qu'on le vous a dict. M' Lange Vento'
m'en avoit promis d'une sorte veniie depuis peu; je l'ay envoyé som-
mer de sa promesse, et pour les aultres sortes plus curieuses nous en
ferons faire des marcottes, que je vous envoyeray par Lyon, comme
vous voulez. Mais les pluyes ont empesché le monde de tailler encores
leurs vignes, pour ne pouvoir entrer dedans.
J'ay faict voir à M' d'Oppede ce que vous m'aviez escript, il vous faict
responce, et ne vous avois poinct escript sur ce subject, croyant que vous
fussiez desja en chemin pour vous en venir. Et pour moy j'avois esté tant
diverty de mes mauix , que je n'avois peu y satisfaire moy mesmes. Vous
auriez bien veu aultre chose que ce qu'on vous en a voulu faire à croire.
Je n'ay jamais veu ce Testament de René, et crois qu'il ne le fault
pas chercher ailleurs, puisque celuy qui escript la lettre que vous
avez veûe, dict qu'il ne s'est trouvé nulle part quau Thresor allégué.
Pour le surplus, c'est à M' du Puy et à M' Godefroy ou à M' du Ghesne
de fournir les preuves des exemples des changements de cez familles là.
Car je n'ay apprins que d'eux ce que j'en ay seu de meilleur.
' Cette plaine se trouvait dans la n;- ' La famille Pigenat donna, en i66/(,
gion de Rians. Les Fabri en étaient ddjà h la ville d'Aix un lieutenant criminel et
seigneurs par les Bompar, avant d'acquë- juge royal.
rir de la famille de Brcssieux la terre de ' Le prénom Ange se dit l'Ange en pro-
Rians. vençai.
[1625] A SA FAMILLE. 335
Je seray infiniment aise que le cousin Aguilenqui puisse acquérir
les bonnes grâces de Doni Alfonse', pour recompancer la perle qu'il
a faicte, que j'ay bien regrettée pour l'amour de luy principalement.
M' de Riez ^, de qui je vous recommande les lettres cy joinctes , me di-
soit tantost avoir apprins que ce bon père se contentoit de l'honneur
que le Roy luy avoit voulu faire, et s'en desmettoit soubs la reserve
d'une pension de 2000 libvres en faveur des Chartreux de cette ville,
moyennant l'eschange de l'Abbayie de Royaumont' que M"' de Sisteron
acqueroit et bailloit à M"^ le cardinal de Richelieu. Ce seroit bien un
beau traicté.
C'est tout ce que je vous puis dire pour le présent, finissant, pour
escrire, si je puis, les lettres que vous me demandez pour Mess" de
Verdun, de Bellievre, procureur gênerai*, Tronchet et aultres que je
pourray escrire, car le s'' Enee vient de me mander de m'apprester
pour des remèdes qu'il me veult appliquer à ce soir, et sur ce je de-
meure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
Peibesc.
D'Aix, ce 9 3 décembre au soir i6a5.
Je vous envoyé les délibérations des derniers estats , où vous verrez
que noz gents de Rians avoient mal prins leur temps de proposer leur
prétention sans que vous y fussiez.
J'ay veu la coppie des nouvelles que vostre homme a transcritte de
la lettre de M"" Rubens du 28 novembre, mais non pas de ce qui tou-
choit le bas relief de l'Empereur Heraclius qui est demeuré au bout de
la plume.
Marroc a esté contrainct de rendre sa communication et l'on a ac-
' Dom Alfonse, le prince de Portugal. * Mathieu Mole. Voir sur tous ces per-
' François de la l^^are Lopis, déjà cité. sonnages le recueil des Lettres de Peiresc aux
' Ahhaje de l'ordre de Cîteaux , au dio- frères Dupuy.
cèse de Beauvais.
33G LETTRES DE PEIRESG [1625]
cusé la première forclusion contre Gazel. Gela courra aprez festes dans
fort peu de jours. Blanc dict que sa partie s'en vient indubitablement.
Donnez en advis.
Je me suis enquis de l'allaire de M" Passard, et ay apprins que c'est
chose inoùye en ce pais que des provisions pareilles se soient présen-
tées sans que l'impétrant y fust en persone. Pour 1 information on la
fera icy dans deux heures, ofi il se trouvera assez de tesmoings pour
déposer de ce qu'il luy fault. 11 pourra venir quand il luy plairra, et
croire que, sa visite estant faicte, il sera expédié sur le champ, sans
chaumer. S'il veult apporter son baptistère, et un certificat de son curé
sur sa profession en la religion catholique, cela servira pour l'instruc-
tion des tesmoings, qui en déposeront aprez. Mais sans cela mesmes on
ne laisroit pas de suppléer.
J'oubliois de vous dire que sammedy au soir un païsan de Draguignan ,
que mon cousin de Meaux avoit envoyé quérir, me remit en place mon
espaule gauche, qui s'estoit desmise, depuis trois semaines, sans que
je m'en feusse apperceu , ne que j'eusse faict de plus grand effort que
de haulser la main pour prendre un livre sans^avoir senty lors de
grande douleur, mais la nuict dormant dessus, je m'esveillay avec une
douleur comme si on m'eust arraché l'espaulle, ce que j'impulois à
froideur et defïluxion, et enduray durant trois semaines des douleurs
insupportables principalement la nuict, quej'estoisconstrainct de dormir
dans une chaire pour ne me pouvoir coucher, et cela interrompoit bien
ma cure du fie. Mon cousin de Meaux opiniastroit tousjours qu'il y
avoit quelque luxation, et si tost que son païsan me vid, il fut de son
advis, et monstra une fossette sur le moignon de l' espaule, laquelle
fossette ne parut plus sitost qu'il m'eut remis l'os ou le muscle en place,
ains le moignon parut tout rond. Tant y a qu'en mesme temps je com-
mançay à me servir du bras gauche comme devant, ce que je n'avois
peu faire de long temps, et suis tousjours allé de bien en mieux depuis
lors Dieu mercy, et ay dormy couché, comme de coustume. Ma-
dame Bourgoigne, laquelle se plaignoit d'un genouil depuis 5 ou 6 ans,
fut traictée par ce païsan , aussy heureusement que moy, et son genouil
[1625] À SA FAMILLE. 337
r'emboilté, qui luy lit recouvrer en mesme temps la plaine fonction de
sa jambe, dont elle ne se servoit qu'avec bien de l'incommodité. Ce
fut dimanche passé.
J'aurois bien à vous entretenir, mais le temps m'a esté desrobbé et
je suis desja bien las. Si ce ne peut estre à ce coup cy, ce sera par le
premier. L'assemblée de la noblesse a imposé une cotte de sorte que
j'espère il y aura remplacement du fonds cy devant diverty pour le
voyage du s' de Reauville à Mompelier, et mon cousin de Voloime
est scyndic. Je feray raffraichir le mandement de M*" Tavernier pour le
faire payer.
Du 3 4 décembre i6q5 '.
L'arrest du Parlement n'est que contre les gouverneurs de villes tant
seulement, et non contre leurs femmes, ne contre la noblesse. Au con-
traire, la noblesse qui estoit poulsée à division en ayant désiré esclair-
cissement, la Cour, sur la requeste du Procureur gênerai du Roy, dé-
clara n'avoir poinct entendu toucher la noblesse par son dict arrest,
dont il y eut des gents bien faschez qui avoient faict capital de cette
occasion pour nous faire heurter, et qui ont esté bien marrys de se la
voir eschapper des mains.
M^'^ partit d'icy le jour mesmes de la closture des Estais sans avoir
rendu la visite à aulcun des présidants du Parlement ne des Comptes,
comme il avoit accoustumé de faire les aultres foys, dont la Compagnie
est demeurée fort mal satisfaicte [à partir d'ici jusqu'à la fin caraclèren
chiffrés\ et possible une aultre foys on ne députera pas au devant de
luy. M"^ d'Oppede lui avoit mené la Compaignie à son arrivée et puis
l'avoit esté visiter une seconde foys à part. M' de Guise luy fit dire par
des gents qui disoient pourtant n'en avoir point de charge qu'il vouloit
estre visité encor une fois par M' d'Oppede, lequel respondit qu'il
avoit faict son debvoir. Que si M' de Guise avoit rien à luy commander
' Cette date s'applique h la partie suivante jusqu'aux mots : que je n'ay pas vetui. — ' Le
duc de Guise.
VI. &3
338 LETTRES DE PEIRESC [1625]
H y iroit. On luy voulut faire à croire qu'il y avoit quelque differand
entre eux. M' d'Oppedo dit qu'il n'en sçavoit point, que pour les choses
que faisoit la Cour il n'en pouvoit pas respondre. Enfin il partit sans
rendre la visite ne faire aulcune excuse. Seulement Bourdaloue luy vint
dire adieu en son particulier et toutefoys le mesme Bourdaloue alla de
la part de son maistre faire des excuses au présidant Seguiran de ce
qu'il ne l'avoit veu chez luy, qu'il s'estoit mis en chemin 2 ou 3 foys
pour y aller, mais qu'il reviendroit dans 1 5 jours et iroit descendre et
soupper chez luy, ce qui fut cause que le s' Seguiran l'alla voir sur son
départ, La Gompaignie debvoit s'assembler mardy aprez disner pour en
délibérer, mais il fut dit à quelqu'un de la part de M' de Guise qu'à
la seconde visite de M' d'Oppede il luy avoit dit qu'il estoit son servi-
teur et qu'il l'alloit voir pour l'en asseurer de nouveau, mais qu'il ad-
jousta une aultre chose qui gasta tout, à sçavoir qu'il seroit son servi-
teur tant qu'il luy plairroit, ce qu'il print en mauvaise part comme de
ceux qui veulent faire querelle, à quoy le pauvre M' d'Oppede ne son-
geoit pas. Tant y a que cela arresta l'assemblée des Chambres, le pré-
sidant Garriolis ayant désiré d'en conférer à loysir cez festes avec ses
amis. Tant y a que la déclaration pour la noblesse avoit mis au deses-.
poir M"" de Guise qui ne s'en pouvoit taire et dit qu'il soubstiendroit
pourtant les gouverneurs jusques au bout. On accuse la Barbentane
d'avoir composé les vers contre Satournon qui seront cy joincts '. D'aul-
tres disent que c'est Barberoux qui en est l'auteur, d'aultres Estoblon.
On dit qu'il y en a beaucoup d'aultres que je n'ay pas veus^.
Je seray bien aise que les balles de livres soient parties la semaine
devant festes comme vous dictes par la vostre du 1 a ; et si ce retarde-
ment a nuy à quelque chose, il aura esté bon en quelque aultre, prin-
cipalement pour ne me pas presser de payer le prix des livres dont je
serois en arrérage de long temps, qui ne semble pas me debvoir estre
imputé tandis qu'elles n'estoient sorties de la boutique du libraire.
' On ne les trouve pas dans le ms. 6170. — ' Ici s'arrête le passage en chiffres. Ce
qui suit est un supplément écrit le 3i décembre.
[1625] A SA FAMILLE. 339
Mais j'eusse prins un {jrand plaisir d'en voii- la facture à l'advance, pour
recognoistre en quoy mes mémoires avoient esté accomplis et en «{uoy non.
Ce que vous n'entendiez pas des Bulbes d'ieres, estoit que j'en fls
apporter un plein sac de cez Pancratium qui vient au bord de la mer
parce que la fleur en est belle, et les fit planter autour du lieu où sont
vos Tulipes à Beaugentier; S* Julian en fis la recherche et m'asseura y
en avoir de deux différantes espèces, dont je ne m'estois jamais advisé;
si nous en voyons les fleurs, nous tascherons de les distinguer. Il m'en
a esté envoyé icy quelques unes que j'ay faict mettre en nostre jardin
de dehors, et des restes possible vous en envoyeray je une douseine,
avec les marcottes dont vous aurez le roole cy joinct. Je les a y receiies
de Marseille depuis hier et les feray partir par la première commodité,
bien marry de n'y avoir peu mettre de nostre Gorinthe, mais la Lune
ne vault rien maintenant; je le feray à la prochaine Lune et possible
en auray je d'aultres aussy rares d'ailleurs entre cy et là. Quant aux
raisins bouteille (ainsin les appelle on) le s' Pichenat n'en a jamais eu
ne veu; il dit que le feu marquis des Arcs père luy en avoit faict fesle
et luy en avoit promis. Je m'en suis enquis de Madame des Arcs la
bonne femme, laquelle me dict hier qu'elle n'en avoit jamais veu ne
ouy parler, mais Lautier me dict hier avoir veu au terroir de Marseille
une bastide oii il y avoit des raisins dont les grains estoient comme les
coui-ges de pellerin à double estage. J'ay envoyé voir s'il y en auroit
plus. Et un aultre me promettoit des raisins riollez comme les grau-
selles le long des grains comme les mêlions. Nous verrons aussy s'il
s'en pourra avoir. Le s' Pichenat m'envoya une seule marcotte de Bar-
beroux muscat que j'envoye à Beaugentier pour en anter, car elle est
bien chetive pour planter, afin d'eu hériter en quelque façon, et puis
nous en ferons part à noz amys.
Je trouve fort bien faictes les empreintes du grand cachet de la maison
et crois qu'elles vauldront mieux que l'original ainsin disproportionné
comme il estoit. Vous ne m'avez jamais mandé si M' le chanoine Maran
est encore là ou non.
Le sire Jean Cesary de Marseille, grand amy de M' Lombard, voul-
43.
3ù0 LETTRES DE PEIRESC [1625]
droit une qualité de Courra tier juré, pour se deffendre des aultres
courratiers qui le veulent empescher de se mesler d'aulcun marché ou
troq de marchandises. C'est un fort bon homme et fort loyal. C'est
pourquoy les marchands ayment bien mieux avoir à faire à luy qu'à
d'aultres qui sont de mauvaise foy la pluspart. Il me semble qu'il y
avoit certain Ëdictde Courratiers jurez; si pour peu de chose vous luy
en pouviez faire lever un office, vous luy feriez un fort bon office à luy
et à ses amys; traictez en un peu avec M' de Chalanges, ou aux par-
ties casuelles raesmes. Et possible que de la dépendance de M*" de la
Ville aux Clers, à la suitte des consulats et courratiers, ou consuls de
Levant, il se trouveroit bien quelque place, auquel cas il la payeroil
bien plus volontiers. Vous vous en enquerrez, s'il vous plaict, et je
finiray demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dernier de l'an iGaS.veille du premier de l'an 1626, que je vous souliaicle
plus lieureux que vous ne le sçauiiez désirer, avec une longue suilled'aullres prospères.
J'ay un relieur si gentil garçon, qu'il se rend grandement aymable;
il a nom Corberan, et dore aussy proprement comme il relie, fort as-
sidûment ' ; je luy ay faict voir la relieure des livres et bréviaire du
s' Aleandro, et auroit bien courage d'en faire aultant s'il avoit de beaux
fers. Allez un jour voir cez doreurs, et voyez s'il se pourroit avoir quel-
ques jolis fers, principalement pour des dentelés, et vignetes, car je
n'en ay que de vieille mode, et des fleurons à mettre sur les dos des
livres. Le triple filet que m'envoya ïavernier faict trez bel effecf-.
J'oubiiois de vous remercier, comme je faicls de trez bon cœur, des
bas et du bonnet, lequel est comme il me le fault, pour le printemps
' Ce triple éloge de Corberan est à rap- ' Ce paragraplie a élé i-ejiroduit par
procher de tous les autres éloges donnés par M. Léopold Delisle dans lin grand amateur
Peiresc à ce dévoué auxiliaire qui fut près- français du lyn' siècle, |). i5-it).
que un ami pour lui.
|1626] À SA FAMILLK. 341
et automne, mais pour l'hiver il me le fault double et celluy que vous
m'envoyastes raniiée dernière n'est pas si commode comme ceux qui
sont à oreille; il n'est que trop estroict, et cependant il m'eschappe la
nuict et laisse mes oreilles descouvertes, et me faict enrumer. Les bas
de cotton sont excellents, mais ceux de laine sont trop mignons pour
moy; je les vous garderay à vous, car je les veux à estrieu, et bien
espois comme ceux que vous m'envoyastes l'année passée avec la pointe
qui couvre le costé de la cuisse. J'en aurois volontiers encore une paire ,
])our changer alternativement avec celle de l'année passée.
Du i" janvier iCaC.
J'ay parlé à M' Seguiran s'il ne se repentiroit poincl, mais il m'a
dict qu'il n'y songe plus du tout.
M' de S' Aubin avoit désiré une lettre de M' le Présidant au P. Se-
guiran, à cause qu'il appréhende qu'un Gardenc de Draguignan, qui
entreprend la poursuitte de son aiïaire pour sa partie adverse, et qui
se dict parent de M"" Seguiran, ne se prevalust de cette alliance contre
luy. Mais M"^ le Présidant m'a dict qu'il est si souvent importuné d'escrire
qu'il se resoult de n'escrire plus pour persone, ce que je n'improuve
pas. Je m'asseure que vous en parlerez plus librement au P. Seguiran,
si besoing est, que M"^ le Présidant pour l'amour du cousin de Meaux.
Si S' Aubin ne part à ce matin, je va bailler mon paquet au s' Gas-
quct de S' Maximin qui ira possible plus vitte.
M'' le président Seguiran vient de me dire que M' de Guise envoya
deux jours y a le conseiller Oraison de Marseille vers Gotron pour
luy porter la lettre qu'il avoit du P. Seguiran, et luy dire que son
argent estoit prest, et qu'il fit sa desmission, ou qu'il luy vint apporter
ses provisions. Gotron ne se laissa pas trouver et courut icy au conseil,
mais M' le Présidant ne luy sceut dire aultre chose, pour ne desdire
le P. Seguiran; il en est encores là '.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 5170, fol. aûS-aiy.
3/i2 LETTRES DE PEIRESC [1626]
G
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ '.
Monsieur mon frère,
Vous aurez icy la responce de mon cousin Gras, qui a faict ung aultre
tour de Provençal comme M' de Segu^. Sa mère s'estant desdicte de
Aooo escus qu'elle iuy avoit promis, il va pourtant voir à Marseille s'il
pourroit vendre deux maisons qu'il y a, auquel cas il y entendroit en-
cores, si cez messieurs n'avoient prins party ailleurs quand il aura faict
son argent, lequel il faict estât de loger sur des communautez si l'office
n'est plus à vendre allors. J'en ay eu grand regret pour l'amour de Iuy,
qui en estoit au desespoir.
Voz despesches du 19 et du a 3 vindrent ensemble hier au matin,
et aujourd'hui par Arbaud, celle du 2 5. M' Flotte avoit esté à Marseille
et en apporta le jour de l'an la nouvelle du changement advenu en
la personne du pauvre père Seguiran, que Castanet y avoit portée le
jour précédant. Ce nous fut une bien fascheuse estreine, mais M' le.
présidant Seguiran a bien couvert son deuil et tesmogné qu'il sçavoit
bien que M' sou oncle souhaictoit grandement le repos, et qu'il se con-
soloit de son contentement^; les dames se sont tenues dans la modestie.
Il y eust pourtant une gi'osse prinse chez M"" Guerin oii il y a une ac-
couchée, où ce qu'estoit la conseillère de Laurens, et y estant survenue
la conseillère de Foresta Colongue dict en entrant : Et bien vous ne
me félicitez pas de ce que le père Suffren , oncle de mon beau frère de
Sallon, et de mon cousin le conseiller Suffren, est auprez du Roy; mon-
dict cousin le conseiller appreste des bottes pour aller quérir ung
' L'adresse manque. Valavez a inscrit au * Avec un signe final abrévialif; peut-être
dos de la lettre les lignes suivantes : Aùc. l'aut-il lire Seguran, c'est-à-dire Seguiran.
Mon frère. i6a6. 4 janvier. Surin destitution ' C'est-à-dire qu'il se consolait de n'être
du P. Segu{ran. Sur des décrets du Parlement ])lus le confesseur dn roi par le contente-
sur des livres. ment qu'il éprouvait de se reposer.
[1626] À SA FAMILLE. 343
office de présidant, et puis se tournant vers la conseillère de Laurens,
luy dit : Vous n'auriez pas eu 7000 escus de dol, et ne seriez pas con-
seillère si vostre oncle n'eust esté en cette place, ains seriez mariée
comme vostre sœur de Vaulvenargues. Elle respondit qu'elle n'avoit eu
que 5ooo escus de dot, mais qu'elle n'eust pas moings esté conseillère,
et qu'elle parloit comme une sotte. On se mit entre deux, et n'en fut
aultre chose.
J'ay esté voir M' le présidant Seguiran pour luy rendre ses lettres
et luy faire part de ce que j'avois apprins, mais il m'a prié de différer,
pour luy laisser esvaporer son sentiment premier, et m'avoit promis de
se venir jetter céans à ce soir, mais il s'est laissé retenir en compagnie,
et l'heure passe pour avoir sa responce à temps, dont je serois bien
marry, car ceste despesche ira viste à ce qu'on m'a envoyé dire. L'une
de mes plus grandes consolations est de ne pas avoir veu que la chose
soit passée jusques à faire sortir le bon père de la ville de Paris comme
on avoit faict aux aultres, car cela me feroit plus de regret, pour
l'amour de luy et de tant de bons amys qu'il y a.
J'ay admiré l'opposition du pauvre M' de Beausemblant', les finan-
ciers la luy ont bien rendue. L'économe de nostre nouveau archevesque\
nommé M'' de Marché ', est arrivé icy, et présente demain son éco-
nomat au Parlement pour le pareatis. On avoit accousturaé de les
adresser au Parlement et Chambre des Contes, et celuy cy n'a l'adresse
qu'au lieutenant, mais il fauldra trouver quelque escart. Il m'est venu
voir, cette aprez disnée, comme l'un des juges, avec de belles protes-
tations de la part de son maislre. Je l'ay receu comme il appartenoit et
à son maistre et à luy, car c'est un homme de bonne façon, que M' de
Mondevergues dict estre trez gala"t homme. Je loiie Dieu que l'affaire
des propriétaires se soit enfin jugée. Dieu la veuille un jour achever.
' Isaac de Laiïemas, di^jà noninid plus ' Peiresc n'écrivait pas encore très bien
haut. Son père, né h Beausemblant (Drôme), le nom de son futur ami, l'abbë de Mw-
avait ajouté ce nom de lieu à son propre chier, qui figure si souvent dans le recueil
nom. Peiresc-Dupuy comme prévôt du chapitre
' Alphonse de Richelieu. de Saint-Sauveur d'Aix.
m LETTRES DE PEIRESC [1626]
Et suis bien aise qu'ayez accommodé l'affaire de Logan', et que cela
vous puisse servir à aultre chose, et à mon abbayie aussy, laquelle en
avoit bon besoing. J'avois tousjours creu qu'il fallust une requeste ci-
vile au Grand Conseil pour y noiier l'affaire plus asseurement. Et suis
bien raarry de voir que la sévérité du Parlement de Bordeaux y face
tant d'obstacle. Je ne vous sçauroys pour le présent respondre sur tout
cela , car je n'ay pas moyen de lire les papiers que vous m'avez en-
voyé sur ce subject. Et plains bien que cet arrest couste 8 escus, puis-
qu'en toute façon ne peult il servir de guieres.
On nous dit icy que M'' de Crequy, lequel estoit prest de partir pour
la Cour et avoit envoyé son train à l'advance , a esté contremandé. Les
lettres d'Estat ne conviennent pas mal à cela. Je seray bien aise qu'il
n'y soit pas durant le jujjement de cez incidants. J'ay bien de l'obligation
à M'' le Procureur gênerai de son favorable souvenir.
Je vous envoyé l'extraict du livre mortuorum des frères Prescheurs
de cette ville d'Aix, pour l'enterrement de feu mon père que Dieu ab-
solve. M' de Colonia retourna hier à Rians, et je le chargeay d'apporter
le certificat du service que nous y avions faict faire et de la blesseure
de la femme de Grossy, avec procuration de son mary et d'elle pour,
en former plainte. On ne la luy avoit pas faict former pour les laisser
bons tesmoins en l'information, et parce que cez pauvres gents sont en
grande desfiance.
Je suis bien raarry de la difficulté qu'on faict à la sauvegarde. Si la
Cour nous eust mis soubs la sauvegarde de M"' de Crequy, ils s'en pour-
roient plaindre, mais n'estant que la sauvegarde du Roy et de la Cour,
ils se plaignent à tort soubs correction. Car par l'information, résultant
que cez huissiers se jactoient de ne vouloir bouger de Rians qu'ils
n'eussent l'argent des choses saisies à quel prix que ce fust, et la rupture
des portes sans commission estant notoire et advouée, il apparoissoit
bien evidement de l'oppression , et si les tesmoins n'eussent eu peur,
ils eussent bien peu parler des jactances d'y faire venir main armée,
' Sic pour Lugon, qui est le nom d'une commune du dt^partement de la Gironde, arron-
dissement de Libourne, canton de Fronsac.
[1626] À SA FAMILLE. Ub
lesquelles estoient vrayes, mais ceux qui le sçavoient ne le voulurent
pas déposer. Je trouve fort bonne la responce faicte aux dernières
lettres d'Estat, puisqu'ils ont postérieurement présenté des requestes de
leur part en cassation des procédures de ce Parlement; ils n'entendent
pas que les lettres d'Estat puissent arrester le jugement de cet incidant.
Quant à la qualité de bénéfice d'inventaire, je vous attendois pour en
délibérer ensemble, mais puisqu'ainsin est, je feray minutter et lever
les lettres en vostre nom et au mien, et baiileray caution comme vous
mandez pour la forme.
Cotron partit hier d'icy, avec ordre de M"' le présidant Seguiran
d'aller remettre ses provisions, en recevant son argent.
L'Auctarium de Golsius ^ n'est aultre chose si ce n'est qu'on a reim-
primé depuis peu d'années toutes les œuvres de Golsius ensemble comme
elles estoient anciennement et de plus on y a adjousté un volume de la
Magna Grecia ^, quelques fragments des images des médailles des isles
de la Grèce ^, qui est en un petit volume à part, qui se vend ensemble
avec celuy de la Sicilia et Magna Grecia. Mais parcequ'il est fascheux
de r'achepter de rechef toutes les dictes œuvres pour ce peu d'augment,
on avoit faict quelque nombre d'exemplaires de cet auctarium à part,
qui se vendoit à part, et M' Rubens m'avoit promis de m'en envoyer
un dont je luy avois laissé bons mémoires quand il s'en retourna chez
luy, mais il n'a plus voulu se souvenir de ce mémoire, pour ne se re-
souvenir du reste qui y estoit dedans. Mandez luy qu'il le demande à
M"' Roccox, qui a esté le promoteur de cette dernière édition*, et qui
sçait bien que ce fut moy qui luy en fis venir l'envie , car celuy là en aura
quelqu'un à part et l'envoyera volontiers pour l'amour de moy.
Je vous remercie de la sentence contre Drouard. Je vouldrois bien
que cela fit revenir la discrétion à M"' de Chappelaines '.
' Sur Hubert Goitzius voir le tome II du ' Sur Nicolfjs Rockox voir le recueil Pei-
recueii Peiresc-Dupuy (p. i35 et passim). resc-Dupuy (t. I, p. 78, 364).
' Sicilia et Magna Grœcia{Jiruges, ib'jù, ' Voir, au sujet de l'afTairc du libraire
in-fol.). Drouard et du baron de Ghappelaine, le
" Grœciœ ejusque insularum et Asiœ mi- recueil Peiresc-Dupuy (t. I, p. aa8, aag^
itoris numismata , 1618. 84o).
VI. hU
larilMEtll RATIOUALC.
346 LETTRES DE PEIRESC [1626]
M' Gasel a receu de M"' de la Lane les papiers qu'il attendoit.
M' Astier et M' de Colonia vous escrivent. Les consulz de Rians [aussi].
Aprez les avoir publiez et estre sortis du Conseil, ils apprindrent
que la femme de Biscarron estoit germaine de Laurens, premier
consul, lequel esloit desja proche allié de Jaubert qui l'avoit nommé,
de sorte que puisque Biscarron avoit regret de quitter sa bastide de
Ginacernis, j'ay trouvé bon que sur sa réquisition on le deschargeast
et qu'on en mist un aultre, et M' de Colonia y est allé pour cela. Si
nous avons demain de bonne heure son verbal, et les certificats de-
mandez, et que cette despesche soit partie, je feray dire à M'' d'Oppede
d'en faire partir une aultre pour M' de Marché, ce qu'il n'oseroit re-
fuser; sinon j'en hazarderay une moy raesmes, comme j'en ay envoyé
d'aultres. Sur ce je finis demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dimanche au soir 4 janvier i6a() '.
CI'
Du septiesme janvier 1626.
M'' de Guise a escrit à M' de Cormis l'advocat gênerai et luy a envoyé
coppie de la lettre que nostre Compagnie avoit escrite au Roy dernière-
ment, que M"' d'Herbault luy avoit communiquée, se plaignant de ce que
la Cour parlant au Roy dudict s' duc de Guise a usé du terme de sieur,
prétendant qu'elle debvoit user du terme de Monsieur ou de Seigneur,
accordant que dans les arretz il se contante qu'elle uze du terme de sieur
seulement parce qu'il semble que ce soit le Roy qui parle par leur organe ,
mais qu'aux lettres missives ce n'est que la Cour qui parle. M"" de Cor-
mis a incontinent porté ceste despesche à M'' d'Oppede, lequel à sa
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n" 6170, fol. 80. — * Cette
lettre est en chiffres.
[1626] X SA FAMILLE. 347
bonne accoustumée pour se descharger luy a dit que c'estoit moy rjui
avois minuté ceste lettre et n'a pas dit que j'y a vois faict un peu de
scrupule et l'en avois consulté luy et quelques uns des anciens pour
m'infonner de leur uzage, dez une aultre foys précédante, et que per-
sonne n'ayant sceu m'en resouldre j'avoys suivy mon sentiment et le
sien, me souvenant que la Cour de parlement de Paris uze souvent
pour le Roy mesmes du terme de seigneur Roy qui eut semblé profané
en seigneur duc, et me semblant avoir veu chez feu M'Gillot' quelques
lettres dudict Parlement de Paris où il y avoit quelque chose de sem-
blable dont je vous prie de vous enquérir à M' du Puy et à M'' de Lo-
menie. Enfin on luy a faict responce que c'estoit du style des greffiers
qui suy voient les vieux formulaires, qu'on feroit visiter les registres
pour en trouver la vérification, et que s'il se trouvoit qu'il en eut esté
usé aultrement on luy donneroit satisfaction en cela.
Dernièrement en la Chambre des Comtes M' de Guise presentoit une
requeste où il disoit seulement supplie, sans adjouster humblement.
Cez Messieurs généreusement ordonnèrent qu'il la refairoit. Il avoit
prins pied sur ce que y presantant des requestes en qualité de gouver-
neur de la Province, on luy avoit souffert qu'il uzast du privilège du
procureur gênerai et qu'il dit seulement supplie et à ce coup là il re-
queroit en qualité d'admiral et pretendoit la mesme prérogative, mais
cez Messieurs s'en firent à croire, et ne voulurent pas décréter, qu'il
n'eust adjousté l'humblement. M' de Lomenie peut mieux décider cez
difficultez qu'aucun aultre, car il a observé toutes cez cérémonies.
Tant y a que la deputation du Parlement n'est point trop à son goust,
ce dict il, et il vouldroit encores qu'on deputast vers luy. Il ne veut
pas qu'on die delà au Conseil du Roy que ce qui le rend si jaloux de
son admiraulté, et qu'il ne veut pas que la Cour en évoque rien, ne
qu'elle envoyé quérir les registres, est afin qu'on ne voye que dans un
an il en a retiré 200 mille francs et que des marchandises saisies il s'en
faitdelivrerjusques à des 20 mille francs à la fois sur des simples billets,
' Jacques Giliot, conseiller au pariement de Paris, mort en 1619. Voir recueil Peiresc-
Dupuy (1, 10a, 757).
348
LETTRES DE PEIRESC
[1626]
saus jugement des prises ne aultre formalité, et s'il se faict des adjudi-
cations, on donne des bastonades à ceux qui vouldroient appeller et faici
on exécuter la sentence sans en advertir le procureur du Roy crainte
qu'il n'interjette appel. Il a faict intimer un arrest du Conseil donné à
sa requeste pour donner les motifs de l'arrest de Guiraman, et cepen-
dant deflenses de l'exécuter'.
Cil
Du 9 janvier.
Les sieurs de Boyer et de Gormis parlent de partir dans 8 ou i o jours
si les chemins sont asseurez et veullent passer par Grenoble pour
voir le Connestable bien que soubs le prétexte du Pousin^ M"" d'Oppede
commence fort à s'en deffier ayant aprins des habitudes et privaultez ou
conlidences qu'ils ont avec M"' de Guise, lesquelles il n'avoit pas sceues.
C'est pourquoy il ne désire pas que M' de Gordes s'ouvre aulcunement
avec eux de ce qui s'est passé entre luy et ledict M' d'Oppede ne de ce
qu'il pourroit avoir à luy faire communiquer à luy confidamment soit
pour l'interest du Roy et du public ou pour ses interests particuliers.
Bien vouldroit il que si sans faire semblant de rien et sans se des-
couvrir à eux il peult les sonder et pressentir leurs inclinations, il le fit
avec sa prudence accoustumée. Voire quand on les veilleroit un petit il
n'y auroit pas de mal. Ains cela pourroit servir à vérifier si ce dont on
les accuse est vray ou non^.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 2 AS. Auto-
graphe en chiffres avec traduction inter-
linéaire.
' Sur cette petite ville du Vivarais si
souvent prise et reprise par catholiques et
protestants pendant les guerres de religion
du xvi* et du xvn" siècle, voir le recueil
Peiresc-Dupuy (I, Sgo).
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. aig. Auto-
graphe en chiffres. On trouve à la suite
(fol. 260 et 25i) deux copies chiffrées,
faites de la main de Peiresc , de deux lettres
du premier président du parlement d'Aix,
l'une à M. de Gordes, l'autre à un person-
nage non nommé. Les voici :
(T Monsieur, depuys vous avoir escript la
[1626]
A SA FAMILLE.
341»
cni
Les députez doibvent porter dans leurs mémoires plusieurs articles
dont les principaux dépendent de ce que la Cour doibt estre conservée
Cour ayant veu les conlinuelles plaintes que
faict M' do Guise au Roy contre elle, pour
ne laisser à Sa Majestd aulcune mauvaise
impression de ses deportementz , elle luy a
député M"" de Boyer et de Corrais pour
justifier sps actions et les miennes. Je vous
escri])ray par eux. Cepandantj'ay creu qu'il
estoit bon que vous le sceussiez à l'advance;
ils partiront le plustost qu'ils pourront. M' de
Guise vouidroit bien que cela ne fust pas.
D'ailleurs nous avons terminé le différend
que nous avions avec ceste ville. Les uns et
les aultres sont contentz. Je vous supplie de
croire, Monsieur, que je n'auray jamais de
plus forte passion que lorsque j'auray moyen
de vous servir. Faictes m'en naistre, s'il
vous plaict, les occasions et croyez moy tous-
jours, s'il vous plaict. Monsieur, vostre trez
humble et trez affectionné serviteur. Oppede.
D'Aix, ce «janvier 1626.»
irMonsieur, je responds maintenant à ce
que vous m'avez escrit par vostre lettre du
1 7 du passé tant de la part de M' de Gordes
que de la vostre sur ce que vous me dictes
que vostre advis n'estoit pas que nos dépu-
tez partissent. Je vous diray que vous vous
souviendrez, s'il vous plaict, Monsieur, que
vous m'aviez escrit que le Roy avoit trouvé
bonne noslre deputation et qu'il avoit quel-
que appréhension que nostre reconciliation
ne l'eust destournée et m'avez mandé que le
désir de Sa Majesté estoit de voir et ouyr les
députez. Ënsuitte de cej'ay faict cognoislre
tout doucement auxdicls députez sans leur
descouvrir les tenants et aboutissants qu'en
partant ils feroient chose qui plairoit au
Roy, de sorte qu'ils sont aprez h disposer
leur voyage. J'ay esté estonné que tout h un
coup vous ayez changé d'advis. Car quand
je n'en aurois jamais eu d'enWe, puistjue
vous me mandiez que c'estoit le désir du
Roy il n'en falloit plus doubler, attendu que
j'ay bien estimé que vous ne me manderiez
pas cela que vous ne fussiez bien certain de
la voulonté du Roy, comme il ne le fault pas
faire. Aussy maintenant je n'ozerois leur
proposer de ne partir pas, et pour vous dire
les raisons que nous avons de le faire , il est
vray que M' de Guise par ceste protestation
ou déclaration qu'il a faict dans la chambre
qu'il se despartoit de tous ses intérêts et
nous en faisoit juges, il avoit porté la Com-
paignie à décider ensemblement et à l'a-
miable toutz nos defferans, mais non pas
rompu la resolution de depputer au Roy et
l'ay dit ainsin moy mesmes h M' de Guise
qui me demanda seulement s'ils y iroient et
quand. Or le subject de nostre deputation
n'estoit plus pour demander règlement au
Roy contre M' de Guise et nous plaindre
publiquement comme auparavant , mais pour
justifier noz actions au Roy et pour l'infor-
mer et Messieurs du Conseil en particulier et
faire voir que la Cour n'estoit pas sortie des
termes de la jurisdiclion et rabbattre les
mauvais offices qu'on avoit rendus à la Com-
paignie et aux particuliers pour les mettre
en mauvais predicament , et pour informer
particulièrement le Roy et Messieurs du Con-
seil des affaires de l'Admiraulté, en sorte
350 LETTRES DE PEIRESC [1626]
en la faculté qu'elle a de pouvoir evocquer quand bon luy semble les
causes qui s'introduisent par devant les lieutenantz de l'Admiraulté.
Le subject qu'elle en a est que depuis quelques années M' de Guiser
faict armer par mer, saisir et prendre les barques de Ligourne qui vont
charger en Argers^ soubs prétexte qu'elles vont charger des marchan-
dises depredées'^ aux Chrestiens, en quoy il est besoing d'une déclara-
tion de Sa Majesté et cependant ces prinses vont fort loing.
M' de Guise faict des ordoimances par lesquelles il enjoinct aux lieu-
tenantz de l'Admiraulté de confisquer telles barques et marchandises
qu'il ne feust pins an pouvoir de M' de Guise
de leur faire passer une chose pour aultre.
Oultre ce nous avons à parler de tout plain
d'aultres choses qui regardent la justice et
le service du Roi qui nous obligent à con-
tinuer, et si nous ne députons, M' de Guise
croira nous avoir appaisez avec une pomme
et d'à voir trouvé le moyen de se desbarrasser
à noz dépens. Car au partir de là il sera
homme pour faire croire que nous avions
tort et qu'il nous a prins à mercy de sorte
que nous luy en debvions de reste. Mais il
y a bien mieux : c'est que nonobstant toutes
ses belles paroles il n'ait jamais voulu venir
à l'effect et pour son regard nous sommes
comme auparavant. J'entends pour les diffé-
rents et contraventions, car il n'y a rien de
terminé avec asseurance. Cela est encore
dans les termes généraux qu'il tint dans la
Compaignie. Or la Cour est toute dans cette
volonté de faire sortir à effect la deputation
et pense quand vous aurez sceu toutes noz
raisons que vous serez de vostre premier
advis. Ceux qui y doibvent aller sont assez
sages pour faire les choses avec prudance.
Je vous prie de peser toutes cez raisons et
m'en dire vostre advis. Les deppulez ne par-
tiront pas que nous ne soyons bien esclaircis
de la seui-té des chemins. Je vous prie,
bruslez ma lettre aprez l'avoir veue et n'en
parlez qu'à M' de Gordes. Je ne suis pas en
l'appréhension de ce qui en arrivera ; je me
contente de servir le Roy et quand il sera
content, c'est tout ce que j'ay à regarder.
Ce n'est pas que je veuille rien gaster ni
désespérer, mais c'est que j'ayme mieux
bien demeurer dans l'esprit du Roy qu'en
toute aullre part. Je vous envoyé un petit
mémoire d'une partie de ce que les depputez
doibvent porter afin que vous le puissiez
faire voir à M' de Gordes pour en entretenir
le Roy si cela est jugé à propos. Mais, je vous
prie, que mon nom ne soit pas publié, en
sorte que la chose ne soit esventée , et atten-
dant de voz nouvelles , je vous supplie d'as-
seurer M' de Gordes de mon trez humble
service et de croire que je suis. Monsieur,
vostre trez affectionné serviteur. »
' On sait qu'Alger s'appelait Argers pour
beaucoup de monde au xvu' siècle. On trouve
notamment la même forme dans les lellres
de Gutllautne du Voir déjà souvent citées.
' D'après le Dictionnaire général de la
langue française, le mot dépréder, qui a ét^
admis par l'Académie dans l'édition de j 762,
avait été employé par le cardinal d'Ossat en
1696 et par Nie. Oresme au xiv* siècle.
[1626] À SA FAMILLE. 351
au lieu de laisser juger Icsdicts lieutenantz et aprez il prend luy niesmes
les confisquations du greffe et en sorte au lieu que cela doibt entrer dans
les mains du receveur et de ses mains le prendre [sic). Maintenant il
en vouloit faire de mesmes pour les prinses et saisies faictes sur les Ge-
neuois, pour à quoy parvenir il avoit faict armer plusieurs barques et
tartanes. Il seroit nécessaire que nul ne peut armer ne par mer ne par
terre sans avoir la permission du Roy par lettres patantes scellées du
grand sceau. Soubs couleur d'armer contre les Geneuois on prend ce
qu'on rencontre soubs des prétextes imaginaires, tesmoing Guiramand
qui avoit prins une barque de Ligourne qui alloit en Alliquand' soubs
prétexte qu'elle n'avoit pas voullu salliier ne amener, ce qui estoit
faulx.
La cause de touts cez desordres procède de ce que M"" de Guise s'est
faict expédier par le Roy un don de toutes les confiscations, naufrages
et desbris, qui se font sur mer et qui s'adjugent par les officiers de
l'Admiraulté par ce que de là vient qu'on veut armer sur la mer,
qu'on peut prendre ce qu'on trouve, qu'on veult que les officiers de
l'Admiraulté confiscassent tout, d'aultant que cela doibt estre pour
Monsieur l'Admirai et pour cela on ne veult pas souffrir que la Cour y
mette la main. Quant aux officiers de l'Admiraulté, ils sont menassez et
forcez de juger ce qu'on veult et non pas ce qu'ils doibvent et aprez
quand les parties veulent appeler, elles sont battues et menassées, de
sorte qu'il fault qu'elles souffrent leur perte. C'est pourquoy M"' de Guise
dit que le Parlement n'en doibt cognoistre que par voye d'appel , mais
on a beau l'attendre. Il est certain que plusieurs ont eu des passeportz ,
l'esté dernier, pour porter des blez à Gènes, et aller en Espaigne au
préjudice des deffences du Roy. Mais il n'y a pas eu moyen d'en avoir
aulcun, car on y a pourveu et les a t'on retirez et toutesfois cela est
trez certain. Voire la semaine passée Félix avoit accordé moyennant
i5o pistoUes d'expédier un passeport pour 600 charges bled et tout
estoit prest, mais ils se rad visèrent quand ce vint à le délivrer et
' Ainsi portent et le chiffre et le dëcliillremeiil.
352 LETTRES DE PEIRESC [1626]
dirent que cela ne s'estoit pu obtenir, ce qu'ils firent parce qu'ils
estoient entrez en quelque ombrage que ce ne fust pour le divulguer
et les surprendre.
Il y a de plus que soubs prétexte de l'armement de mer Tollon et
lesaultres places de la coste sont despourvues de canons et n'y a moyen
de les y faire remettre. Le vray moyen de faire cesser toutes cez plaintes
de la mer seroit qu'au lieu du don des confiscations que le Roy donna
à M"" de Guise il le recompenceast d'aillieurs. Restent maintenant les
affaires de Marseille oii personne ne peult plus vivre avec la liberté ac-
coustumée parceque M' de Guise veuit qu'ils facent ce qui luy plaict
et non aultre chose et si quelqu'un contredict il est menasse et jusques
aux consuls mesmes. Il affecte visiblement de faire les consuls tels qu'il
luy plaist, lesquels il dispose aprez à nommer les trois gentilshommes
dont le Roy en choisit un pour viguier. On a [besoin] de prendre garde
à ceste ville principalement.
Voilà sommairement les principaulx points auxquels on peult
trouver à redire à M'' de Guise, mais je vous prie de conduire cela
avec prudance et que je ne soys pas allégué et le tout bruslé à l'instant.
Les depputez m'ont asseuré que si le Roy a agréable en particulier
qu'ils luy disent tout, ils le feront et par ce que vous avez trouvé bon
qu'à l'advance je le vous envoyasse de peur qu'ils n'oubliassent rien du
plus essentiel, je vous l'envoyée
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- aultre qu'il eust le mieux aymë.i On trouve
silions françaises, n° 5 170, fol. 255. Auto- (fol. a54) un billet de Peiresc, autographe
graphe en chiffres. Cette lettre est pré- et chiffi-é, adressé «A Monsieur Berger, à
cédée (fol. a53) de ces six lignes delà main Paris »!oii l'on voit que itM' de Guise a sceu
de Peiresc (non chifirées) : trM' l'Evesque cpie M' de la Barben a veu le Roy en parti-
de Riez a esté bien malade", et le bruict culier et m est demeuré en grande peine»,
estoit qu'il estoit en grand danger, mais son qu'ail est tout troublé du changement de
mal n'est pas passé plus avant. S'il y eust eu ces secrétaires d'Estatii, qu'wil a porté fort
aultre chose, j'eusse trouvé bon que vous en impatiemment l'ordonnance du General des
eussiez donné l'advis à M' de Gordes pour en galères pour la préférence du payement des
pouvoir gratiCer M' d'Aguillenqui, ou tel galères n, etc.
François de la Fare-Lopis, qui allait mourir deux ans plus tard (a8 septembre iCaS) et sur lequel Pei-
resc va donner, un peu plus loin , dei renseignements làehexix.
[1626] A SA FAMILLE. 353
CIV
À MONSIEUR DE VAL AVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je receus hier au soir voslre despesche du 16" et par raesme moyen
la sentence des requestes du palais que je trouvay fort à propos. Je la
vouloys une foys envoyer aujourd'huy mesmes à Rians, pour la faire
exploicter, mais voyant qu'il n'y avoit rien qui pressast, j'ay r.reu qu'il
vauldroit mieux attendre à vendredy, aprez avoir obtenu un pareatis
de cette Cour, pour n'obmettre les formalitez requises, oultre que
puisque le monde est sur cette bonne bouche que le dicton de ladicte
sentence qui y a couru soit de la Cour de Parlement, il vault mieux
que le nouvel estât soit faict, avant qu'on sçaiche que ce ne soit qu'une
sentence. J'ay veu fort volontiers la coppie de la requeste sur laquelle
est apposé le décret: cr viennent les parties n, car je Fay trouv»^ fort bien
dressée, l'aultre n'est pas de mesmes, il s'en fault beaucoup. M'' Astier
et M"' de Golonia sont allez à Rians depuis hier pour faire les
consuls demain, et estoient fort en peine de trouver des subjectz bien
cappables; les parentez les empeschoient un peu, mais ils craignoienl
(jue le règlement ne fust en plus forts termes qu'il ne se trouve conceu.
Car les beaux frères n'y sont pas dans l'exclusive, ne par conséquent
les cousins germains d'alliance, ne ceux qui sont un degré, ou un
demy degré au dessoubs des cousins germains. Ils pensoient aussy
([ue les parents des comptables deussent estre exclus, mais il n'y a
que les comptables mesmes, de sorte qu'ils pourront faire leur élection
avec moings de regret. Si M'' de S' Aubin qui vient de m'inviter d'es-
crire ne partoit demain, il en porteroit les nouvelles à Lyon, mais je
serois mary d'ailleurs qu'il diflerast son parlement, parceque s'il arrive
àLyondansmardy au matin, mon pacquet pourroit aller par l'ordinaire
et arriver le samedy en suyvant à Paris. J'ay veu ce procez verbal de
Jourdan, et ne trouve pas qu'il responde à l'aigreur de la requeste où
(iirtttULlilK llTtOYili:.
35i LETTRES DE PEIHESC [1626]
l'on m'en veull à inoy aussy bien qu'aux aultres, si ce n'est que vous
ayez oublié quelque chose du procès verbal. Tout cela ne sont que des
imaginations où je ne trouve rien de plus estrange que l'effronterie de
Court et Fabre qui ont voulu attester ce procez-verbal. Mais je crois
que cela servira à fortifier la preuve de l'information et du faict que
nous avions posé, qu'ils estoient les autheurs et qu'il ne se faisoil rien
sans eux. Je ne suis marry que des prétendues parolles de Giraudent,
et du filz de Lange qui sont assez fols pour les avoir profferées, combien
que je n'en sçaiche rien de certain et que je ne voye pas que cela soit
cappable d'arrester le cours de nostre querelle par une si chetive
récrimination qui ne nous regarde poinct nous, ne noz gents.
Quant à la qualité d'héritiers par inventaire, vous aurez veu par les
premières lettres que vous aurez eiies de moy comme j'inclinoys à m'y
tenir et par la procuration que je vous envoyay la semaine passée,
mais je serois bien marry que cela eust empesché l'expédition de nostre
affaire , car j'estime que nous en pourrons estre relevez. Je vous attendois
pour en prendre la resolution absolue avec vous, mais si vous différez
davantage d y fauldra procéder icy. Car certainement plus j'y songe,
plus je vois de subject de ne poinct obmettre cette formalité, pour
tenir en debvoir ceux qui nous en veullent. •
J'avois receu vostre précédante despesche du i a""" lors que je fermoys
la mienne dernière du 2 5°"=, comme je vous en accusay la réception, et
avois laissé courir coppie du dicton de la sentence des requestes dont
nostre monde a esté fort resjouy, et au contraire les aultres fort estoimez;
je ne pense pas qu'ils ayent rien à dire à ce nouvel estât. Pour le moings
il n'en avoit encores rien paru à ce matin , quand on m'a despesche le
filz de Lange pour m'apporter un peu de gibbier pour carresser M'" de
Mondevergues', qui a commancé sa cure depuis dimanche bien heu-
reusement Dieu mercy. Je l'avois logé à la chambre neufve bien tapissée
joignant vostre estude, mais quand M"'' de Bourgoigne a esté partie,
d a voulu prendre le logement qu'elle avoit en la chambre de feu mon
~ ' G'est-à-diro pour faire plaisir à M. de Mondevcrgues qui , en sa qualité de conva-
lescent, devait rechercher les morceaux délicats.
[1626] À SA FAMILLE. 355
père, qui est aussy fort bien tapissée et garnie de bons châssis et en
trez bon estât. Il disne et souppe à ses lieures sans cérémonie et
monstre d'estre fort contant.
Je receiis lundy vostre malle fort bien conditionnée, et hier je visitay
avec M" Roux et Lautier voz trois boittes cottées N° 2 , 3 et 7 oh sont
les bulbes qui s'en iront Dieu aydant à Beaugentier vendredy, par noz
muHets que j'envoye à lères pour le sel. M' de Rua m' ayant enfin en-
voyé le billet pour 10 oulles, 5 pour vous et 5 pour moy, se dict il,
afin que les aultres propriétaires qui neprennent que 5 oulles le trouvent
moins mauvais. Je trouvay voz bulbes en trez bon estât, mais je crains
bien que la saison si reculée ne leur nuise grandement, combien que
j'escripts au prieur d'observer ponctuellement ce que vous en ordonne-
rez. J'y ay adjousté le cahieu de la passe Carmille qui arriva hier au
soir dans vostre despesche fort bien conditionnée. Je reserve la graine de
Suisse avec voz aultres graines et Anémones pour voir si vous pourriez
venir entre cy et la lune de febvrier pour les mettre en terre, ou bien si
je suis lors en santé et que M""^ Bourgoigne ne tienne parolle de revenir
à ce caresme prenant, je pourrois bien aller faire un tour jusques là
pour les mettre en terre selon voz instructions. Si la malle fut arrivée
un jour plustost, car M'' de Breton l'avoit baillée au muletier dez le
20 décembre, mon cousin de MeauX seroit allé planter les bulbes à
Beaugentier, car il n'estoit party d'icy que le lundy au matin. Je l'avois
envoyé à Marseille vers M' de Rua (en deffault de M' Astier qui
n'avoit pas eu courage), mais il ne sceut rien gaigner sur son opinias-
trcté. Ce sont d'eslranges gents. J'ay faict rendre le sachet au neveu
de M"^ Lange, les laines de M"*" d'Oppede, le cachet de M"" de Mon-
de vergues, qui le trouve beau et les aultres pacquets et la malle à
M' Fagoiie.
J'envoyeray les livrets de M' Aleandro par l'ordinaire prochain dans
une boitte exprez; je les ay trouvez bien gentils, et y a des choses que
je n'avois pas. S'il s'en trouve à marché honneste j'en prendrois vo-
lontiers. M' de Mondcvcrgues a grande envie d'un Thésaurus precum,
et quand il viendroit accompagné il n'y auroit gueres de mal, car je
AS.
356 LETTRES DE PEIRESC [1626J
n'eo ay plus'. J'cnvoyeray au cousin de Meaux sa layne par le premier
et tascheray de satisfaire à tout le reste le mieux que nous pourrons.
Vous avez bien deviné que dans les médailles de M"^ de Malerbe il n'y
avoit rien. Si tost que ce ne sont choses récemment trouvées en terre,
mesmes quand il y a meslange de pièces modernes, ce sont choses
triées et par conséquent mal cuiieuses.
Le sceau antique de Simon de Montfort^ est bien gentil à mon gré.
J'en ay de l'obligation à M' du Puy, mais pour la faire toute entière,
il faudroit coppie de la charthe oh il pouvoit estre attaché, si tant
est qu'il en puisse avoir quelque conjecture afin de juger du temps.
Il ne cesse jamais de m'obliger. J'oubliois de vous dire que j'ay en-
voyé au s"" Bartolomé son Narcisse dans une boitte et du cotton hors
d'atteinte à la gelée. Vous en pourrez asseurer W Robin. J'escriray à
M'' Cardon pour cez Vies des PP., de Petrarca et Relatione ' alléguée,
mais si vous n'estes bien asseuré que fedition soit de Genève, ce sera
en vain.
Au surplus M' Seguiran ne s'est pas repenty de son desdit, car sur
la lettre de M'' Passart, que je luy rendis cez jours passez, il me dit
que son frère n'y pensoit en façon du monde, et qu'il ne le valloit pas, .
de sorte que vous pourrez traicter pour le cousin Gras à qui \P de Serre
a faict offrir celuy du feu présidant Serre, avec l'annexe de prcsidance,
aprez l'avoir offert à tout le monde, mais il n'a trouvé personne qui
luy en ayt quasi voulu donner de l'argent, et s'il en pouvoit avoir
Ub mille libvres, je crois qu'il les prendroit, tant il est las de despendre
icy son argent à l'hostellerie dans cez incertitudes. Vous cognoissez
son humeur; il se repent quelquefoys d'avoir accepté l'héritage de feu
son frère et ne sçauroit dire pourquoy. Gela vous servira d'advis pour
' li y a eu au xvi" et au ivii* siècle dVlé- t65a,in-94. (Communication de M. Lëopold
gants livres de prières imprimés sous le Delisle.)
litre de Thésaurus precuin. Nous avons no- ^ Rappelons que ie comte deMonlforl,
tamment à la Bibliothèque nationale : The- chef militaire de la croisade contre les Albi-
saunis precum, Paris, 1687, petit in-8\ jjeois, né vers le milieu du xii' siècle, fut
exemplaire relié pour le cardinal de Bour- tué devant Toulouse le 9.t juin 1?. 18.
bon; Thésaurus piarum precalionum. .., Paris, ' Peut-être Relazioue.
|I62G| À SA FAMILLK. 357
le traiclé que vous faictes pour ledict s"" Gras avec M"' Bordier, et je
seray bien aise que vous me mandiez en diligence ce que vous en
pourrez avoir concerté de par delà, car s'il se l'aict tenir. M' Gras
prendra celuy de deçà, et si bien la presidaiice ne luy est pasasseurée,
tousjours le faudra il non seulement rembourcer, mais payer ce qu'elle
vault de plus pour l'en faire desparlir.
J'advertiray mon cousin d'Orves du delfault de Pelgros contre Bonnet
et le frère de Bonys et m'estonne bien qu'il n'eust pourveu à cela. J'ay
un extrême regret du mauvais tour qui a esté faict au pauvre Brianson,
et crains bien f[ue cela ne descourage le P. du Val et les aultres'. car
pour ledict Brianson je crois pi'ou ce ([u'il dict, qu'il en sera tant plus
animé contre cez canaille-. Doimez leur courage tant que vous pourrez
de vostre costé comme je feray du mien. C'est une estrange practique
que celle de ce parlement de Bordeaux sur les assignations qu'ils cassent;
ils m'en firent aultant une aultre foys. Il fauldra que le privé conseil
le décide. Mais je plains les tergiversations et les divertissements qui
vous survieinient. J'eus encore céans le soir de Noël le frère du ca-
valier Dony avec M"' de Sainte Foy, lils du présidant des Loges, de
Bretagne, qui m'apportèrent des lettres de Ligourne de cez Messieurs,
et m'asseurerenl du despart de M' le Légat par terre depuis le 12 de
ce moys pour Rome. M' de Bonnaire m'escrivoit que la plupart de ses
bardes s'esloient gastées en chemin. Voz plantes auront couru fortune,
s'il ne les avoit envoyées à Rome d'Avignon où il les avoit reçeues. J'avois
oublié de vous en advertir. M" d'Oppede s'en alla le jour S' Estienne
à Cavaillon en carrosse, et, à ma prière, il mena dans son carrosse ces
deux gentilsbommcs qui en avoient bon besoing, car ils estoient bien
tracassez de la mer et des maulvais chevaulx. Ils s'en allèrent fort con-
tents, et si M'' des Loges pouvoit rendre quelque revanche au prieur
de Romoules, s'il va en Bretagne, il le feroit volontiers. C'est un galant
gentilhomme. Ils s'en vindrent privement loger céans sans cérémonie
' Tout cela se rapporlc aux li'oiibles ^ Celte dure qualilication s'applique au
causés en l'abbayn île Gutlres par le moine uioiiie et h l'avocat hostiles à Itrianson, au
Bouniard et son frère l'avocat. P. du Val et à Peiresc iui-m<*nie.
358 LETTRES DE PEIRESG [1626|
sur l'adresse et ordre du cavalier Dony et du s"' de Boniiaire et y furent
bien traictez^
CV
À MONSIKUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Ce mot en grande haste n'est que pour accompagner les extraicts
des quittances que vous nous avez demandées, au moings de celles
que nous avons peu recouvrer avec prou de peine, car nous n'avons
sceu avoir celle de 1620 ne celle de 162/1. Mais si vous cherchez bien
dans la production du Conseil il me semble que nous y avions produict
celle de 1 620 , et quelqu'une des aultres. Pour l'arrest de M' de Pierre-
feu, je vous en envoyé une coppie oii elle est dattée, mais je ne pense
pas qu'il vous serve. Je vous envoyé par mesme moyen les exploicts de
signification de la sentence des requestes du palais et l'exploict de saisie
sur Laurens dont je n'avois pas ouy parler qui pourroit bien y estre
comprins si l'affaire est bien entendue. Il y a aussy un certificat de la
blessure de la femme de Grossi.
Au surplus je receus hier vostre despesche du 6 et avois eu la pré-
cédante du 2"", vous ayant cy devant respondu aux aultres. Je vous
envoyé la responce de Laget. Celle de Blanc ne s'est encores peu recou-
vrer. M'' d'Agut a promis de faire subroger sur les lieux comme désire
M' Martin le lieutenant. J'ay dict à M"" du Puget que M' d'Aiglun ne
vous avoit pas faict l'honneur de vous monstrer son arrest; il monstre
d'en estre bien fasché. Je n'ay pas veu M' Ferron. M' Faguon et M"" Astier
vous remercient de leurs brevets. Je m'estonne que M' de Montmeyan
ayt esté si long temps en chemin; je fis rendre le pacquet de M' Molini
à ma cousine laquelle envoya aussytost un homme exprez à Tourves^,
' Bibliolhècjiie nationale, nouvelles acquisitions françaises, n°5i70,fol. 967. Autographe
sai)s date, sans signature et sans adi-esse. — ' Commune de l'arrondissement et du canton
de Brignoies (Var).
[1626] A SA FAMILLE. 359
et en attencloil le retour avant que respondre. J'ai faict rendre aussy
les despcsclics de ma cousine de Gourmes.
M' de Guise arriva hier au soir en cette ville; M' d'Oppede l'alla
incontinent salliicr accompagné de la plus part de la Grande Chambre.
Il nous dict que le Roy luy avoit envoyé le commandement pour ses
armées du Languedoc. On nous dict qu'il désire voir la Compagnie
cette aprez disnée, de sorte qu'il nous fauldra assembler au palais
extraordinairement. C'est pour parler de l'ordre qu'il désire laisser en
la province durant son absance, à ce qu'il nous disoit hier.
Je vous escripts cecy au hazard en cas que je puisse envoyer ce
pacquet par le courrier du Roy qu'il renvoyé présentement. J'ay receu
l'original de mon induit ', mais je ne l'ay pas osé envoyer par cette
voye. J'ay receu advis de M'' Âleandro de Rome du 12 du passé,
qu'il y estoit arrivé sain et saulve dez le h^". Il me charge de recom-
mandations c\ M"' du Puy et à vous. Et sur ce je demeure ,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectioimé frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce jour S' Antoine 17 janvier i6a6.
Si vous pouviez avoir un certificat de la taxe des lettres de natu-
ralité du s' ;Enee, ou de ce que l'on taxe pour chasque teste, vous
me feriez plaisir de me l'envoyer en forme probante, ou des coppies
de quelque aultre taxe pareille. M'' de Mondevergues n'a pas eu cou-
rage de continuer sa cure; je le plains grandement^.
' L'induit (lu 9 décembre lôaS, qui, ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqni-
couune nous l'avons vu plus haut, est la se- sitions françaises, n° 6170, foi. 369. Auto-
conde édition un peu augmentée de l'induit graphe,
du a a février de la même année.
360 LETTRES DE PEIRESC [1626]
CVl
Du 3 1 janvier.
M"* Blanche, dit on, laisse dire qu'elle est grosse; elle a bien faicl
la malade ccz jours passez depuys le retour des gardes qui avoient ac-
compaigné son mary ', ayant apprins les pouilles que Beissan luy avoit
dictes, car le volontaire cocuage n'avoit pas esté oublié dont elle vou-
loit mourir sans manger jusques à ce que son serviteur l'alla visiter
pour la faire manger et la persuada en jurant qu'il en cousteroit la vie
à Beissan irremissiblement. Aultres loys ou estoit en peine de dire à
ce serviteur qu'il ostat ce doigt peur de devenir grosse et une foys pour
n'avoir esté assez prompt d'obéir elle le pinça si fort au bras qu'il fut
constrainct d'y mettre des emplastres le lendemain. A ceste heure ceste
subjection cesse et la furie d'amour augmente en sorte qu'il est en pire
estât que jamais et la suit par toutes les églises, ayant quitté son con-
fesseur ordinaire qui estoit le père Michaelis, Jésuite-, depuys avant
les festes. 11 avoit depuys le changement du père Seguiran^ faict dire à
Cotron qu'il vouloit l'office sans payer les 3ooo escus. Et ayant fait
tout plain de belles parolles à M"" de Bouc il voulut en parler à luy
et luy fit demander par La Verdiere s'il n'auroit pas agréable qu'il luy
en dit un mot pour prendre de luy l'ordre qu'il y vouldroit prescrire.
il le permit, mais il s'en repentit bien, car M"' de Bouc le tint quattre
heures et le relancea où il voulut, ayant reprins l'ascendant qu'il sou-
loit avoir sur luy et sur son génie, 11 le fit jurer, renier too fois et se
donner à touts les diables que ce n'estoit pas luy qui avoit faict cela et
luy en demander mille pardons. Ce seroit un trop long discours pour
le mettre par escrit. 11 le fauldra dire un jour. Tant y a qu'il le des-
' Le mari de M"' Blanche était le lieu- dans la Bibliolhèque de la Compagnie de Jésus
tenant Félix. pai- le P. G. Sommervogel (t. V, in-4°, 1 894,
' Antoine Michaelis, né à Avignon en p. 1073-1074).
août 1 595 , entra au noviciat en juin 1 6 1 3, ' C'est-à-dire le remplacement de ce con-
fut professeur à Aix et mourut à Avignon fesseur du roi.
en juillet 1671. Voir la liste de ses œuvres
[1626] À SA FAMILLE. 361
contenença et, le fit revenir à la recompaiise sans toutesfois rien re-
souldre pour ce coup. Quant à l'action qu'il fit les cliambres assemblées,
vous (levez vous imaginer qu'il ne fut jamais une amende honorable
plus ravallée et plus honteuse à un homme de celte condition. Le soir
M' d'Agut l'alla voir à cause de ce qu'il luy avoit voulu reprocher, mais
dez qu'il ie vit venir il se mit devant et luy fit mille excuses et puys à
Marseille il en a parlé publiquement en aussy bonne bouche que d'aul-
cun de la Compaignie.
Du 25 janvier.
Ne monstrez cecy à personne.
Aprez le despart du dernier courrier M' d'Oppede me demanda si
je ne vous avois pas escrit le destail de tout ce qui s'estoit passé, qu'il
s'en estoit remis à moy. Je luy dis que non parce qu'il ne m'avoit pas
faict advertir du retardement d'iceluy. Il me pria de le vous escrire en
chillre et de vous mander que vous le fissiez voir à M"' de Gordes et à
M'' de la Barben. Je luy respondis que pour le premier je m'en fierois
bien, mais non pas de l'aultre, ce qu'il monstra de trouver bon et me
dit qu'il suflîroit donc que vous fissiez sçavoir au dict s' de la Barben
seulement ce que vous vouldriez. Tant y a que j'apprins par là que non
sans cause M'' de Guise s'estoit plaint de ce qu'il s'estoit ligué avec ses
ennemis et toutesfois luy m'avoit dit peu de temps y a que La Barben
l'avoit seulement visité par manière d'acquit. Bien ay je sceu que La
Vcrdiere le voyant luy fit de grands reproches de cette ligue avec La
Barben et qu'il respondit que puysque luy l'avoit laissé à l'abandon, il
s'estoit appuyé là où il avoit peu. Quelqu'un m'a voulu dire que le
conte de Grigaan ' estoit de la partie, mais je n'en sçay rien d'asseuré.
Bien sçay je que M'' d'Oppede lui avoit escrit une lettre pour le prier
de tenir preste sa compagnie ou une troupe de ses amys pour au pas-
sage de nos députez leur faire scorte jusques à Valance et ceste lettre
a esté monstrée et a faict rire quelqu'un. Il s'opiniastre encores à faire
' \,e père sans doute du futur lieutenant ge'néral de Provence, du futur gendre de M'"' de
Sëvignô.
VI. A6
(VmiHFPIK BATIO^t.MC.
362 LETTRES DE PEIRESC [1626]
partir nos députez pour la Cour nonobstant les reconciliations de M' de
Guise, disant que c'est pour les aultres affaires de la Compaignie, et a
continué de faire travailler aux instructions et entre aultres à un cayer
d'une soixantaine d'articles dont il veut communiquer aucuns à M' de
Guise et pour raison desquels Bourdaloue debvoit venir icy exprez afin
de les voir et de dire à son maistre ce que c'est. Mais M' d'Oppede ne
m'en a rien dit à moy. Je l'ay appiins d'un de ceux qui travaillent aux
instructions. Le pix est que ce n'est pas le voeu de la Gompaignie que
les députez continuent leur voyage puysque M' de Guise s'est recon-
cilié et toutesfoys il dispose toutes choses à cela de son autorité privée ,
dont il se pourroit trouver en peine.
Je viens d'apprendre que M' de Guise a escrit à M"" d'Oppede que
sur le gros de ses affaires il avoit eu tant de besoing de Bourdaloue
qu'il ne luy avoit peu envoyer, oultre qu'il s'estoit un peu trouvé mal
du mauvais temps qu'il eut allante Marseille, mais qu'il passeroit icy
dans 10 ou 12 jours, car on dit qu'il s'en va en Cour. Au reste Bour-
daloue dit à quelqu'un qu'il ne pouvoit plus durer icy tant ce Félix
estoit insupportable et qu'il avoit escrit à Bigot qu'il s'en revint icy
quand M' de Guise reviendra de la Cour à ce coup icy, qu'il y feroit.
mieux ses affaires que luy. M' de Guise dit encores depuys peu à un
gentilhomme parlant du père Seguiran que vous aviez escrit certaine
lettre pour le préférer à luy. Je pense que ce n'est que celle de Puget,
laquelle il ne peut oublier. M' d'Oppede m'en advertit sans me vouloir
nommer le gentilhomme. On a attribué à la reconciliation de M' de la
Barben avec M"" d'Oppede l'accommodement de la ville avec le Par-
lement, ce qui joint à celuy de la noblesse on dit que ce a esté un
grand motif à M"" de Guise pour le faire resouldre à s'accommoder
aussy ^
' Bibliotlièque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n* 6170, loi. 960-961. Auto-
graphe et en chiffres.
[1626]
A SA FAMILLK.
363
CVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLWEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
Nous avions esté fort long temps en peine de ne voir poinct de voz
lettres depuis celles du 6™" lesquelles estoienl venues assez viste; enfin
nous eusmes hier celles du 28""^ qui nous osterent le regret que nous
avions, que le danger des chemins n'eust faict esgarer quelque pacquet.
J'avois eu deux jours devant les 3 livrets' que Ghaudi m'avoit ren-
voyez des Martigues fort bien conditionnez. Je les feray tenir à Rome
avec les aultres qui ne sont pas encor allez et les ay trouvez fort
gentils. Si c'estoit chose de bon marché (parce qu'il y a niesmes des
petites pièces non contenues aux précédantes éditions), je trouverois
bon que vous me les fissiez envoyer par M'' Buon, quand ce ne seroit
que pour mon neveu, qui les porteroit en sa pochette en les lisant, et
les feroil relier icy à sa fantaisie par mon relieur qui vault son pesant
d'or*, et qui feroit aussy bien que le Gascon^ ou son doreur, s'il avoit
des petits fers aussy gentils. J'avois tousjours oublié de vous escrire une
chose que j'oubliay aussy en partant de Paris, et puisqu'il m'en sou-
vient, il fault que je la vous dise; c'est que M"" Godefroy print la peine
pour M' le Procureur gênerai de dresser un répertoire par ordre alpha-
bétique de toutes les ordonnances Royaulx qui sont au Parlement de
Paris, et puis remit à M"' du Puy la minute dudict répertoire, que
' Les livrets d'Aleaiidro dont il vient d'elle
(juestion un peu plus haut.
' Le magnifique t'Ioge donne à Corberan
par un bibliophile tel que Peiresc mëriterail
d'dtre reproduit dans la nouvelle «édition du
bel ouvrag,^ de M. Ernest Thoinan sur Les
relieur» franc aig, i5oo-i8oo (Paris, 1898,
gr. in-8°). M. Tlioinan a cité sur (^.orberan
(p. a3a) un passage d'une lettre de Peiresc
à Gassendi (du ii juin i633) ronnnuni-
qudc par M. Lidopold Delisle et imprimée,
depuis cette communication, dans notre
tome IV (p. 3o6).
Sur le Gascon et sur Corberan , ici rap-
proché du grand artiste en reliures, comme
aussi sur Théodore Godefroy, qui va ôtre
nonuné, voir le recueil Peiresc-Dupuy {pa»-
sim ).
i6.
364 LETTRES DE PEIRESG [1626]
M' du Puy me voulut prester pour la faire transcrire, en un temps
que mes coppistes estoit [sic) trop occupez ailleurs, et puis j'oubliay cela,
dont je me suis desjà repenty plusieurs foys. Je vous prie donc de le
vous faire prester et me le faire transcrire, s'il est possible, par quelque
garçon au meilleur compte qui se pourra. Et puisque nous sommes sur
les livres, j'ay encor oublia de retenir, quand j'estois à Paris, un exem-
plaire d'un livre du Campanella de philosophie, où il faict comme une
apologie pour Copernicus, à ce qu'on m'a dict, et pour Galilée'. Le
P. Mercene vous dira que c'est. Je pense qu'il est in U" assez gros^ et
s'il s'en trouve je seray bien aise d'en avoir un. Aussy bien ne me dictes
vous pas que la balle soit effectuellement partie, dont je ne suis pas
trop marry, avec cez mouvements du Poulsin, où quelques mullets ont
esté arrestez. M"" de Montauban ^ en a faict prendre d'aultres de Riez
qui venoient du costé de la Croix haulte, ce qui a mis une grande
allarme à noz mulletiers et aux marchands, qui ne les font pas mar-
cher à Lyon comme de coustume, et c'est ce qui m'a empesché de vous
pouvoir envoyer les Marcottes. Il est vray que cependant j'en ay re-
couvré d'aultres fort belles, et en attends encores de plus rares. On
m'en promet qui ont le bas du Grain (je veux dire de l'Age) fourchu, .
ou refendu, mais tous les grains du raisin ne sont pas ainsin fourchuts,
ains seulement quelques uns sur un raisin. Mais que je ne le tienne en
main je ne suis pas d'advis de nous en vanter. M' d'Aiglun me vint voir
hier et me Gt voz recommandations. Je luy dis qu'elles dévoient estre
bien vieilles, puisque vous n'aviez pas eu l'honneur de le voir, ne son
arrest; il s'en excusa fort, et dict qu'il l'avoit porté chez vous sans vous
trouver, et puis vous en avoit voulu monstrer la coppie. Aujourd'huy
il me l'a apporté céans originellement, ensemble le pacquet et fagot
V,
' Apologia pro Galilœo , mathematico Flo- ' Peiresc avait raison quant au format,
rentino, ubi disquirilur, utrum ratio philoso- mais non quanta la grosseur, car l'Apologie
phandi, quant Galilœiis célébrât , faveal sacris ne constitue qu'une plaquette de 58 pages.
scripturis, an iiilversetiir [Frandovl, i6-2^). ' Sur Hector «le la Tour, seigneur de
D'après le Manuel du libraire, ï Apologie Montauhan, voir le recueil Peiresc-Dupuy
est pare. (I, SgS).
[1626] A SA FAMILLE. 365
du Prieur de Rouinoules pour M'' l'Evesque de Riez, à qui je l'ay iii-
continant envoyé par commodité asseurée. Il a esté fort malade ' et
disoit on qu'il avoit un peu de peur, mais ce n'est rien Dieu mercy.
Feauitrier son grefïier ou procureur jurisdiclionnel se meurt. Il a sa
mère auprez de luy laquelle gouverne.
Au surplus je vous remercie des garnitures de lunettes; je n'en ay
jamais essayé de cette sorte. Les miennes estoient tousjours garnies de
corne, les unes fort délicates, et les autres plus grossières; il fauldra
essayer celles cy. J'ay faict rendre seuremeni toutes les lettres, mesmes
celles de M"" la Comtesse '^ et celles de M' le p'' présidant Seguiran,
lesquelles je rendis en main propre et luy baillay la lettre de M' Gas-
pard pour l'envoyer à Bouc à Mad'^ sa mère; celles aussy du P. Suffren.
Je vous remercie de l'adresse de celles de Cologne. Je vous ay adverty
long temps y a de l'arrivée de vostre malle par M"' de Berton saine
et saulve. Et vous escrivis amplement par le courrier que M' d'Her-
bault avoit envoyé à M"' de Guise du 9'"% lequel M"' de Guise despescha
d'icv le 1 f)"". 11 vous poi'te l'original de mon induit et alTorce papiers
du faict de Rians.
M' de Perussis vouloit prendre 600 livres sur M"" de Riia'. Je luy ay
faict la responce dont vous verrez la coppie, et ay eu crainte que pre-
nant ce chemin là, il ne vous embarrassast l'acquittement de tout ce
que de Riia auroit à nous payer à l'advenir. Roche me rendit la lettre
de M"' de Perussis sans me faire voir le messager y mentionné. Je crois
que de Riia mesmes l'avoit receiie à Marseille et me l'avoit envoyée
par Roche, car de Riia faict le joly et le compagnon avec cez Messieurs
d'Avignon, à ce que m'a dict M' de Mondevergues et avoit oflert et
invité Perussis à prendre rescriplion de vous.
' C'est ce que nous avions di^à vu dans de Barles, avec Marguerite de Rua, ûlie de
\» lettre OUI. Louis de Rua. Voir, sur les relations des
' C'est toujours la comtesse de Carcos. l'^abri avec les Perussis, le fascicule VIII des
' Soit Gaspar de Perussis , plus tard vi- CoirespondanU de Peiresc , Le cardinal Bichi
guier d'Avignon, soit son l'rère Pierre, qui (p. a8), et les Pelitii mémoires de Peiresc
maria, en i64o, son lils François, baron (p. aG.ya, etc.).
366
LETTRES DE PEIRESC
[1626J
M' de Mondevergues est encor icy, sans s'estre voulu laisser penser
au s'' Enee, dont j'ay bien du regret. Pour moy je vais un peu lente-
ment en cela, mais tousjours en amandant, Dieu mercy. 11 me promet
d'avoir achevé à ce caresme prenant. Pour mon espaule elle est fort
bien remise et je m'ayde fort bien de mon bras; il y reste pourtant
encores quelquefoys un peu de douleur, la nuict principalement.
La plaine de Vallavez est fort bien vuidée du grand costé \ mais de
l'aultre il y a bien encores à craindre bien que le bled y soit encores
fort verd. Cez canaille n'ont pas faict leur debvoir. M"^ de Mondever-
gues attend bien impatiemment la responce de M' notre Archevesque;
je vouldrois bien qu'il eust ce contentement avant que partir d'icy.
' Valavez est un quartier du terroir de
Rians, mais dont le nom n'a jamais reposé
ni sur un château , ni sur une aggloinératiou.
la plaine seule se nomme ainsi. M. de Bresc,
propriétaire d'une grande partie de celte
plaine, absolument plate et facilement sub-
jnersible , pour peu que le ruisseau voisin soit
gonflé par les pluies, a bien voulu me commu-
niquer le plan des lieux dressé de sa pmpre
main et qui est reproduit sous ces lignes.
Les terres désignées dans ce plan sous les
noms de l'Adrech et de la Chotle lui appar-
tiennent; les terres désignées sous les noms
de la Bianque, la Fabresse et la Neuve ap-
partiennent à son beau-frère, M. de Gassier.
Ces diverses terres ont eu , avant eux , pour
possesseurs successifs , les Fabri , les Valbelle
et les Castellanc. Les Fabri étaient déjà sei-
gneurs de Valavez par les Bompar, avant
d'acquérir des Bressieux la terre de Rians. •
[1626] \ SA FAMILLE. 367
Mon cousin de Volennc me promet de tirer M' Tavernier de son al-
faire, et M' de Frcneaii se restrainct au moys de iebvrier au plus
tard; je le feray fort presser. Je l'avoys prié de petits fers pour mon do-
reur, dont il ne m'a rien mandé, et M' d'Agut attend bien impatiem-
ment son fagot.
M' le conseiller de Valbelle s'en est allé de par de là; s'il y est ar-
rivé, dictes luy que nous receusmes hier M' son frère en la cbarge de
lieutenant de l'admiraulté purement et simplement, et qu'il s'acquitta
fort bien de sa loy, de ses fortuites et de son Action. Asseurez le de
mon humble service, et le servez en tout ce que vous pourrez.
Je suis encores si accablé que je ne sçaurois donner ordre aux af-
faires de Guistres, ne pas mesmes à nostre inventaire. Mais si fauldra
il en sortir; je m'y vay mettre à cette heure que j'ay un peu plus de
santé Dieu aydant et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce mercredy au soir a 8 janvier.
Je remerciray Mess"^* les gents du Roy si j'ay assez de temps, mais je
suis bien las.
Vous aurez ce vénérable arrest que vous demandez et la déclaration
sur ce ensuyvie. Nous n'avions pas ouy parler icy de l'ordonnance que
vous dictes avoir esté faicte sur ce subject, et la verrions bien vo-
lontiers.
Noz nouvelles se réduisent à l'arrivée de M' de Stissac' qui fut couru
au chemin de la Croix haulte et se garentyt heureusement. M*" le M[ar-
quis] des Portes* envoya ces jours cy La Visclede* à M"" de Guise pour
prendre assignation de se voir en Arles oii on nous dict que M'' de Guise
' Benjamin de la Uochefoucauld , baron ' La Visclède est une terre des environs
d'Ëstissac. de Tarascon à laquelle se rattache le
' Antoine-Hercule de Budos , iiianiuis des souvenir de IVcrivain Chalamonl de la
Portes. Voir recueil Peires(-l)u|iuy (1, 39a). Visclède.
368 LETTRES DE PEIRESC [1626]
s'en va. M' de S' Ivers' fit rançonner ceux de Digne de 3o pistoles,
pour les passevolans de sa compagnie, pour lesquels on ne luy vouloit
rien fournir, et disoit qu'il ne recognoissoit en Provence que le Roy et
M' le Connestable. Et eut de grandes conferances avec le cappitaine
Antoine Mallet de Thoard, qui fit tout plein d'allées et venues à Nismes
ces jours passez. Le pix est que le s' de Canjuers, son lieutenant, s'est
logé à S' Pons prez de Seine qui est un lieu qui se rendroit facilement
imprenable*. Vous verrez l'arrest que nous en avons faict, mais ne le
divulguez pas, je vous prie, et pour cause. On dit qu'il y a de grandes
divisions dans Nismes, et que les partisans ont mis la main à fespée les
uns contre les aultres.
[Post-scriptum siii- renvelo])pe.l^ Je vous envoyé le plan du jardin de
l'Archevesché de cette ville affîn que si M"" de la Baroderie veult prendre
la peine de dresser un peu de dessein pour un parterre il le puisse
faire, et que si M' nostre Archevesque ne le trouve mauvais, on puisse
gaigner cette année pour le taire planter à ce moys de mars. 11 y a si
peu de soleil depuis le bastiment du lieutenant Coste', que malaisé-
ment s'y logera il des plantes bien rares. Mais le Bouys y viendra fort
bien à mon advis, et si cela se faict il fauldroit que le dessain fust
faict pour estre regardé par le bout qui est du costé du Levant où est
la gallerie. Et si bien il y a quelque peu d'irrégularité, elle ne paroist
presque poinct sur une si grande longueur, car la largeur est fort pa-
reille.
Mon cousin d'Orves vous recommande fort son pacquet, et M' l'ad-
vocat gênerai Thomassin le sien adressé à M' Icard, lesquels je vous
recommande aussy, avec tous les aultres.
Ce 3o janvier 1626, nu matin.
' M. de Saint- Ivers était François de simple village du département du Gard,
(Jasleilane. Voir notre tome V, p. 171. Sainl-Pons-la-Calm (canton de Bagnols.
^ S'agit-il là do Saint-Pons de Thomières, ai-rondissenient d'IJzès) ?
chef- lieu d'arrondissement de l'Hérault, ' C'était Honore' Goste, lieutenant parli-
011 d'une localité moins importante, un culier au siège d'Aix.
[1626] À SA FAMILLK. 369
Mess""* les contes de Carces, de Bnons, de Manc et VI'' des Arcs ont
touche'! argent, se dict on, 'jooo escus chascuii pour leurs régiments;
M' d'Angles prend une compagnie soubs celny de M' le conte de Garces.
M' de Guise est allé en Arles, se dict on.
[Note marginale en regard du passage relatif aux raisins.] Ge n'est
cju'une aigrassiere [sorte de groseille appelée en langue gas-
conne agrassoun]. On me l'aict feste d'un aultre qui est comme
un double roignon, qui reviendroit à celuy qu'on vous avoit
dict, mais je n'en croiray rien que je ne le tienne'.
^
CVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMRRE DU ROY,
À PARIS,
CHEZ >r GAGNV, A l/KSCOLLE s' GERMAIN, AD BOUT DU l'OXT NEUF.
Avec lin ballot luarqut,'.
Monsieur mon l'rere.
Je vous envoyé par le fils de feu i^aurens, nommé Antoine Ghauvet,
un ballot de marcottes en nombre de 3oo couvert de serpillière et
marqué de la marque représentée cy dessoubs pesant quatre vingts
livres de ce pais icy, lequel vous estant rendu bien conditionné, vous
luy payerez ce que vous trouverez par mes lettres envoyées par aultre
voye, et sur ce je demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 1 lebviier iCaG.
Il VOUS porte aussy un petit panier couvert de serpillière marqué de
la mesme marque.
Bibiiolliè([uenalioiKilr, iiiiuvoHosacqiiisilionsfranroises, n" .Ï170, fol. a6a. Autographe
ïi. 47
l«r»llftlltt liTIOIIAlB.
370 LETTRES DE PEIRESC [1626]
[Post-scriptum au dos de la lettre.] Ce garçon veult quattre escus de
son port et voiture d'icy à Paris ; je ne luy en voulois donner que trois,
mais s'il rend le tout bien conditionné, vous le contenterez prou, ou je
le feray icy à son retour '.
À MONSIEUR, MONSIEUR DE WLWEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je receus vostre pacquet du 1 6 le dernier de janvier ou le lende-
main, et depuis deux jours j'ay receu un aultre pacquet de vostre part
sans datte venu conjoinctemeiit avec une despesche de M"^ d'Herbault
du 2 S"*, ce qui me faict présumer que vous l'avez envoyé faire par
vostre homme, le mesme jour 2 3""* qui est l'ordinaire du vendredy.
Mais j'en suis demeuré un peu en peine pour n'y voir aulcune lettre
vostre, ne aulcun billet de vostre homme (comme il eust esté requis)
afin de me mander l'occasion pour laquelle vous ne m'escriviez poinci, .
n'y ayant trouvé que le livre de ce vénérable Abbate Collini, dans une
enveloppe cachettée de vostre cachet et surescripte de la main do vostre
homme. Or ce qui augmente ma peine et inquiétude est de n'avoir
poinct receu de voz lettres de l'ordinaire du 2 0"% ce que je ne trou-
vcrois pas estrange, sans que je vois que vous n'avez non plus escript
du 2 3™'', Je prie à Dieu de bon cœur qu'il vous tienne en sa saincte
garde, et qu'il me deslivre bientost de cette anxiété par la réception
de voz lettres du 27""" que je n'attendz que dans a ou 3 jours, par les-
quelles je me promets que vous m'accuserez la réception des miennes
du 1 8"*^ que jenvoyay par le courrier de M"" d'Herbault, soubs l'adresse
de M"" de Lomenie, où j'avois inséré l'original de mon induit et lettre
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui- montrer par l'envoi des.'Joo niarrotles coni-
sitions françaises, n° 6170, fol. aC5. Auto- bien Peiresc enrichit île ses lions les jardins
graphe. Je ne reproduis ce billet que pour et vergers de Paris et d'autour de Paris.
[162G] À SA FAMILLE. 371
à Moiisci|jneiir le Chaiicellier sur ce subject. Vous m'aviez promis par
voz lettres du 16 que le prochain ordinaire m'apporteroit la version
des articles de M' Rubens, de sorte que n'ayant poinct receu de des-
pesche de cette datte ne lesdicts articles, je suis en appréhension qu'il
ne se soit perdu quelque pacquet avec cez troubles, ou que vous ne
soyez indisposé, ce qui me tient en grande allarme. Et pour n'y re-
tomber, je vous supplie dezhormais, quand vous ne pourrez escrire, de
l'aire escrire un mot par vostre homme seulement pour nous advertir
de Testât de vostre santé.
Nous receusmes par Arbaud la despesche que vous aviez prié M' Jac-
quet de luy bailler, comme vous aurez veu par noz responces. J'ay esté
ravy de voir la resolution inconsidérée de Boumard, de se despartir de
son arrest du Grand Conseil, et ne pense pas que cela le puisse tirer
hors de la jurisdiction dudict Grand Conseil. Je pense qu'il compte ses
trois années de possession paisible du jour du concordat dont est ques-
tion, mais jusques à l'arrest il ne se pouvoit pas dire paisible, puisque
l'indultaire estoit oucores sur pied. Or de la datte de l'arrest à l'impe-
tration, il ne peult pas, ce me semble, trouver son trienne, et s'en des-
partant l'indultaire demeureroit encores sur pied , pour rompre la pai-
sible possession. Or pour les aultres droicts qu'il avoit auparavant hors
de celluy de ma collation per obitum en vertu de laquelle il a eu son
arrest, ce n'estoit que billevesées. Je veux dire que cela sembleroit suf-
fisant pour fonder le Grand Conseil, sans l'intervention d'un impetranl
pourveu par le cardinal de Sourdys, qui ne le vouldra possible pas
faire, et encores moins par le Roy, à quoy je ne trouve apparance
quelconque, et ne pense pas que M' le Chancellier y voulust mettre le
seau. Mais je laisse le tout à vostre prudante conduitte, bien marry de
l'empeschement que cela vous donne. Tant y a que je vouldrois bien
esviter aussy, s'il est possible, d'employer les alliances de Mess" de
Gaulreteau ' pour evocquer de Bordeaux, par ce que j'honnore infini-
J'ni ddjà cM, au sujet de ces pei-son- h la suite de la Chronique Bourdeloise de
nages, l'ample Essai généalogique sur la J. de Gaufreleau (t. Il, Bordeaux, 1876,
fukille Gau/reteau publie par Jules Delpil p. aSy-iSa).
47.
372 LKTTHES DE PEJRESC [1626]
aient cez Messieurs el crains qu'ils ne le praignent en niaulvaise part.
Mais, s'il n'y a poinct d'aultre moyen, il leur en i'auldra faire faire des
excuses à l'advance et plustost quelque déclaration ù leur proffict pour
leur descharge et exemption des fraiz.
Antoine Chaulvet, fils de feu Laurens, partit lundy avec grand
nombre de mullets, et vous porte un ballot de 3oo marcottes bien en-
serpillées, pour esviter qu'on n'en retienne par les chemins, ensemble
un petit panier, où il y a une demi douzaine du gros Pancratium
d'Ières', et une douzaine des petits, entre lesquels S' Julian m'asseure
qu'il y en a d'une espèce différante des gros, mais je ne les scav pas
distinguer. Vous aurez le bordereau des marcottes entre lesquelles y en
a trois des raisins bouteille, et d'aultres bien rares.
Au surplus M"" de Bonnaire m'escript de Rome du .'{o décembre son
arrivée dez la veille de Noël, ensemble du P. Eudemon Joannes qui y
rendit lame trois heures aprez-, encores qu'il fust allé bien à son aise
de Ligourne à Rome dans la littiere de Ms'' le Légat. Il adjouste que le
pauvre s"" Pamphilo Persico estoit mort à Savone, et Guidetti à Pise, et
(ju'il y avoit bien eu des malades en ce voyage. Mais que ce nonobstant
on disoit que M"^ le Légat feroit encores le voyage d'Hespagne et de faict
le Vice Légat d'Avignon s'appreste pour aller l'attendre au Martigues,
et le reconduire en Avignon s'il y veult revenir et s'il ne passe oultre
par mer en Hespagne, ce qu'il ne feroit pas sans grand hazard par les
Tignes en cette saison.
M' Desplans passa par icy l'aultre jour s'en allant voir M"" de Guiso
pour le haster de passer le Rhosne; il visita M' d'Oppede et M' Se-
guiran, auxquels il fit tout plein de compliments honestes. Il confirma
' Ce»l le Pancratium maritimum , liWacée doue. Il avait accompagné, en qualité do
qui croît sur les côtes de Provence el qui a théologien, le cardinal F. Barberini, légat
d'énormes oignons. en France. 11 mourut le si décembre iCaS.
^ André Eudsemon-Joannes,néàlaCanée, Yoirlst Bibliothèque de In Compagnie de Jésus ,
lie de Candie, de parents issus des Paléo- par le P. C. Sommervogel (t. 111, 189a,
logues, entra dans la Compagnie de Jésus en col. /iSa). La liste des ouvrages du P. £u-
i58i, professa avec une grande réputation daenion-Joannes remplit les colonnes /ji83 à
la philosophie à Rome et la théologie à Pn- 486.
|1626| A SA FAMILLE. 373
la nouvelle de la Banqueroutte de Faidcaii, que M' de Soucarriere
in'avoil escrilte de Lyon du 20'"% laquelle a esté trouvée fort estrange
en ce pais icy. M"" de Guise dict qu'il viendra dans fort peu de jours en
ceste ville pour y tenir une petite assemblée et puis s'en aller en Arles.
M"" le comte de Garces s'en va en Gour au premier jour; il a renoncé
au Régiment qui luy avoit esté baillé, et a remis ses officiers et soldais
la pluspart à M'' de Vins, lieutenant de M"" de Joinville'. M"" de Monta-
vegues a succédé audict regimant de M"" le comte de Garces^ qui s'en
est retiré pour quelque différant des préséances, sur ce qu'on le vouloil
mettre au sort encores que la primaulté luy eust esté promise comme
il présuppose et qu'elle ne luy fusse pas contestée par aulcun des aultres
trois, qui la luy vouloient céder. G'est tout ce que nous avons pour
le présent et je suis tousjours.
Monsieur mon frerc,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce jeudy au soir 5 iebvriei' i6aG.
Nous n'avons plus de cire d'Espagne ^
ex
Du 8 febvrier 1626.
F^a Verdiere vint hier an soir de Marseille et visita M' d'Agut de la
part de son maistre', disant ({u'il estoit fort son serviteur; il luy fit
plainte de la deputation du Parlement, en cette conjoncture de guerre
civile, que l'on ne les pourroit pas ouyr en Gour. M' d'Agut luy parla
' C'était François Garde de Vins d'Agoult en 1610, qu'il devint iieuteiiant du roi eu
(1578-1648), fds du fameux %ueur Hu- i635, et que son père et son aïeul avaient
berl de Vins et d'une d'Agoult; en i64i, occupé les mêmes rliarjjes.
il obtint l'érection de la terre de Vins en ^ Bibliothèque nationale, nouvellcsacqui-
niarquisal. sitions françaises, n" 6170, fol. aG5. Auto-
' Rappelons que Jean (le l'ontcvès, conile j(rapbp.
(le (jarccs, avait été nommé grand sénécbal * Le duc do Guise.
374 LETTRES DE PEIRESC [1626]
dignement que puysque M"" de Guise aprez avoir esté 3o ans en ceste
province faignoit de ne sçavoir pas encores comme il y avoit à vivre avec
le Parlement, il falloit qu'on le fit régler par le Roy. L'aultre revint à
dire qu'il vauldroit mieux accommoder icy les affaires. On luy répliqua
qu'on avoit contribué ce qu'on avoit peu, que les gents du Roy luy
avoient remonstré touttes choses et luy avoient faict advouer son tort
et puys il ne s'en estoit plus souvenu, qu'on avoit député vers luy le
présidant Garriolis et deux des anciens pour conférer avec luy; qu'ils
estoient demeurez satisfaicts les uns des aultres et puys luy avoyt tout
desadvoué, que la veille de son despart ledict présidant Garriolis avoit
esté enfermé û heures avec luy pour le ramener. A cela La \erdiere
dit que ledit Garriolis avoit plus parlé contre le Parlement que pour
icelluy.
Aujourd'huy La Verdiere est allé voir le présidant Seguiran luy dire
que M"" de Guise le prioit de croire qu'il estoit l'officier à qui il se tenoit
le plus obligé dans celte province, que touts les aultres estoient des
pedans enbarbaris dans la pouldre de leurs estudes ' qui ne sçavoient
ne leur debvoir ne l'honeste ne le vivre du monde, que luy seul qui
avoit eu le plus de subject de se tenir pour offencé l'avoit traicté plus
courtoisement, mais aussy qu'il estoit son serviteur absolument et qu'il
en fit estât. Vous suppléerez les responces. Cependant le pauvre Co-
tron, qui trouvoit 5ooo escus de sa charge, est constrainct de la laisser
pour 3ooo. M'' Seguiran luy demanda s'il n'avoit pas veu son gendre; il
dit que non et qu'il l'en estimoit indigne. Il parla de la deputation s'ils
ne faisoient pas comme le Pai'lement. 11 respondit que non , mais que les
députez du Parlement tiroient le cul en arrière depuys la prise du
Pousin et n'ozoient se bazarder en chemin. Il m'expliqua que M"" de
Guise disoit qu'il leur bailleroit sa compagnie pour leur aller faire scorte
jusques à Lyon plustost qu'ils deussent demeurer en arrière. De Bella-
faire, qui est fort avant aux bonnes grâces de M"" de Guise lequel le
vouloit tousjours dans son carrosse et par tout prez de luy, estoit venu,
' A rapprocher do th poudre du greffe d de IMpître de Boileau.
[1626] À SA FAMILLE. 375
deux jours devant, trouver M'' d'Agut exprez pour luy faire quasi la
mcsnic liarangue et s'en retourna tout court à Marseille d'où il luy a
envoyé dire qu'il avoit parlé, et que le Perier luy veviendroit dire la
responce de M'' de Guise, luy ayant eu commandement d'accourir à sa
maison à cause des bruicts qui ont couru qu'on vouloit faire quelque
surprinsc en cez cartiers là. On dit que Barret et Reillanette ' ont esté
surprins par les Huguenotz, mais cela n'est pas tisseuré et n'est qu'un
avant bruit ou avant coureur de ce qui se debvra faire possible sur
Bellaffaire mesmes le premier, si besoing est, à faulte d'aultres, à ce
que disent les meschants.
Il y a des meschants qui asseurent que c'est icy un jeu joué, que La
Verdiere a veu son gendre , un soir, à une heure aprez minuict , quelque
mine qu'ils tiennent le jour. Pour moy j'en ay quelque ombraige; cela
vous servira d'advis *,
CXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Enfin, aprez avoir esté quelques jours en grande peine, Rusque m'ap-
porta sammedy au soir voz despesches du 20 et 28 du passé, en com-
pagnie de cez Percs Bénédictins qui n'estoient pas venus en poste. Et
dimanche à disner, jereceusl'aultre du sy""" suyvant laquelle j'envoyay
demander à M' Simeonis s'il avoit receu la despesche de M' de Gomer-
ville, que vostre homme avoit laissée hors de mon enveloppe, lequel
me dit l'avoir receiic, et vient de m'en apporter maintenant la responce,
qui sera cy joincte avec des lettres que je vous recommande tant de
M"" Seguiran que de plusieurs aultres.
' Dans l'arrondissement de Nyons (dépar- ' Bihiiolhètjiie nationale , nouveHes acqui-
temenl de la DrAmc), sur les limites du sitions françaises, n° 5170, fol. 967-968.
Dauphind et de la Piovence. Autog^raphe en chiffres.
376 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Simeonis m'a dict que M' de Goraerville luy mande qu'il sera icy
dans la première semaine de Caresme, et qu'il a visité cez jours cy touts
cez livres avec M'' de Marchez, mais qu'il ne s'y est pas trouvé tout ce
qui y estoit aultresfoys, feu M"" de Barjamon' en ayant dissipé une
grande partie. iNous les irons voir à la première commodité, mais je
n'espère plus d'y trouver ce que j'avois veu, et spécialement le recueil
des actes et harangues du Concile de Trente in-fol° d'édition d'Anvers,
qui estoit une jolie pièce, que je vouldrois bien avoir d'ailleurs, et vous
avois une foys escript de le demander à M' Rubens. Tant y a que je suis
tousjours bien obligé à M' de Gomerville et vous prie de l'en remercier
bien humblement de ma part.
Voz lettres de M"" du Soûl ont esté rendues icy à noz consuls de
Rians venus pour esviter le despartement des régiments que l'on va
mettre sus et pour raison de quoy M' de Guise a mandé une assemblée
au XH où il se veult trouver. Je feray ce que je pourray pour les en
faire exempter, s'il est possible, mais je crains bien qu'il n'y ayt
prou de peine en cette conjoncture. Leur greffier s'en rêva demain et
m'a promis de travailler aux certificats des despances faictes en leurs
procez, tant depuis la reformation de l'hostel de ville comme au- •
paravant.
Je n'ay pas encore envoyé vostre lettre à M' de Riia, parceque j'at-
tendois lestât de noz sels que Besut ne m'avoit jamais voulu envoyer
jusques à ce que je luy escrivis une lettre un peu sensible^, et je le
viens de recevoir tout présentement, et en faicts faire une coppie, afin
que vous voyiez comme nous avons esté traictez, et que faulte de vou-
loir faire lever nos sels, si sa dernière estime est véritable, nous en au-
rons perdu prez de la moittié sur le gravier. Il fauldra voir si M"" As-
tier y vouldra retourner ou sinon j'attends mon cousin de Meaux qui
pourra faire le voyage. M' de Funeau, voyant revenir une assemblée où
je me plaindrois du peu de soing qu'il avoit eu de faire payer M"' Ta-
vernier, me dit hier à l'issue de l'audiance que l'argent estoit prest.
' Arbaut Bargemont, oncle sans doute et prédëcesseur d'Antoine d'Arbaut Bargemont,
prévôt du chapitre d'Aix , et plus tard (i 648) évêque de Sisteron. — * Pour : (tun peu vive».
[1626] À SA FAMILLE. 377
J'en fis adveiiir M' Astier, qui s'y en alla et récent la partie, mais il
fallut qu'il y preconitast 18 libvros pour la cotte de l^ians, Peiresc et
Callas, encores que le terme n'en i'nst pas escheu. J'approuvay tout ce
qu'il voulut, et aussytost me résolus d'envoyer prendre lettre de change
de M' Gaillard pour la faire remettre audict s"^ Tavernier. Ce qui ne
fut pas sans ])eine, car M"" Astier de sa grâce vouloit employer cela au
payement des pensions de Merillon et Roux, sauf à moy de chercher
le remplacement oii je pourrois, comme il avoit faict des 100 escus de
ma cousine de Casencufve pour lesquelz il me fallut aprez faire amende
honnorable dans l'extrémité. Je luy dis resolutivement que je ne pou-
vois disposer du bien d'aultruy ne consentir à ce divertissement', et
luy ollVis s'il vouloit la vaisselle d'argent pour l'engager, que trez vo-
lontiers je la luy baillerois pour s'en ayder; il s'en alla un peu picqué,
dont je fus bien marry. Mais je ne me puis pas trop bien accommoder
à cez petites intrigues et entrelasseures d'affaires si différantes les unes
dans les aullres. Je me trouve si empesché à parer de tant de costez,
que je ne sçay où donner de la teste. Vous trouvez estranges les arré-
rages des tailles de Meirargues'^ que j'ay payez, et à Rians il en est
deub 90 escus de l'année dernière, et M"" Astier mesmes me demande
ceux de l'année précédante, tant mon pauvre père laissoit accumuler
les choses les unes sur les aultres.
Vostre absance me donne un peu de prétexte de respirer, tandis que
je renvoyé touts ceulx que je puis à vostre venue; sans cela j'aurois
desja cent demandeurs tout à coup sur les bras, que j'ay bien de la
peine à tenir en haleine. Si vous en voyiez le roolle, vous le trouveriez
bien estrange, mais vous ne le verrez que trop tost à vostre retour. Je
vous asseure que j'ay un grand regret d'avoir laissé passer et les
lio jours et tant de temps aprez sans faire procéder à ce bénéfice d'in-
ventaire, n'ayant pas loisir de me souvenir de mon nom, parmy mes
incommoditez nocturnes et surcharges journalières. Mais grâces à Dieu
ma santé semble s'accommoder un peu, et Dieu aura un jour pitié de
' (l'est-à-dire ddlournemeiif. — ' AriondisEeinent d'Aix, canton de Peyrolles.
»i. 48
378 LETTRES DE PEIRESC [1626]
nous. Si vous m'eussiez envoyé coppie des lettres de bénéfice d'inven-
taire de M' de Grequy, et de la procédure qu'il y a tenue, ce m'eust
esté un grand eoulagement, car vous sçavez que nous n'avons icy que
des gents tels que vous cognoissez.
J'ay veu cet appoincté rendu par M"" de la Glergerie, et n'y trouve
point tant à redire. Je ne crains si ne n'est que cet appoinctement à
escrire sur la cassation des attentats, sans expresse jonction à l'instance
pendante par devant M"^ Durand (ainsin qu'on avoit faict pour les re-
questes d'information), ne soit un piège pour tomber en aultres mains
que de M"" Durand; si ce M"" de la Glergerie pouvoit faire accommoder
cette affaire, ce seroit un grand coup du ciel. Si je puis j'escriray à
M'Hemon. Et lotie fort vostre resolution d'esviter l'audiance et les con-
sidérations par vous touchées. Je vouldrois bien aussy que l'aultre ac-
comodement entreprins par M' Tenin peust sortir à effect. Je crois
que je me rançonnerois voulontiers d'une bonne quantité de mon sang
pour en achepter l'accomplissement, aussy bien que du nostre. Les
procez de Cuistres me pèsent bien aussy. Dieu nous veult mortifller de
tous costez. Si vous pouviez prendre occasion d'en donner quelque co-
gnoissance à M'' Guittard, petit à petit, possible s'y employeroit il bien
volontiers en cas que vostre retour prévienne le temps de les mettre
en estât. Je suis si lassé de toutes choses que j'ay bien de la peine à
prendre la patiance nécessaire parmy tant d'inquiétudes.
Ge coquin de Gugis d'Ieres^ par attentat a tout d'un coup basty
quasi toute la maison conventicule et aultres voisines, sans que noz
gentz ayent eu le sens de nous en advertir en temps et lieu pour l'ar-
rester. Je viens de l'apprendre tout présentement et Dieu sçait comme
nous l'arresterons. Je ne sçay où sont les tiltres que vous vouliez pro-
duire contre luy.
J'ay veu la requeste du baron de Ghappelaines. G'est une impos-
ture de vouloir présupposer que l'édition se dcubst faire à condition de
luy communiquer le ms. et encores moins de prendre de luy aulcun
' On voit par cette appellation injurieuse qu'en effet Peiresc réussissait peu à prendre pa-
tience.
[1626] À SA FAMILLE. 379
pouvoir de l'imprimer. Si cehi cust esté, ou u'eust pas manqué de le
faire meutiouner eu l'escritte passée entre Drouard ' et le s'' Marescotli.
Quant à l'allaire de Lyrins'^, noz gents du Roy et noz Messieurs
n'ont pas estimé qu'elle se peust exécuter si niiement et si sommaire-
ment et ont désiré pour la forme que les lettres fussent monslrées, tant
à l'économe du Monastère qu'à D. Ange de Grasse nommé en icelles,
mais avec un in mente retentum de ne solenniser pas trop l'affaire. Sur
quoy je vous diray que j'ay admiré comment M'' le Ghancellier a peu
les seeller, car pour le secrétaire d'Estat je ne trouverois rien d'estrangc,
attendu que par icelles le lioy crée formellement un abbé contre toute
la disposition des saincts Canons, un abbé ne se pouvant faire que par
élection ou par nostre Saint Père. Il falloit une commission à un olTi-
cier Royal ou evesque bon Françoys pour y aller faire assembler les
religieux, et faire procéder à l'élection d'un abbé. Mais de le créer
cela est fort extraordinaire. Le pis que j'y vois est que les gents de
M"" l'Archevesque d'Aix nouveau' avoient faict quelque dessaiu sur cette
pièce, et d'y faire introduire la refoime de S' Maur, par commission de
N. S. P. et du Roy, adressante audict prélat. Mais les instructions ne
sont pas arrivées assez à temps de par de là à ce que je vois et je pense
que vous auriez eu grand moyen de le servir en cela avec le crédit
que vous avez sur le père Venant* qui se seroit facilement contenté
de peu de chose et possible s'y resouldroit il encores. M"^ de Marchez
en escrit et crainte d'absance s'adresse à un aultre avec qui vous en
pourriez conférer*.
J'ay esté bien aise d'entendre le bon accueil que vous a faict
M' l'Archevesque' et luy escriray parM"^ de Marchez dans deux ou trois
jours, lequel le va trouver à la grande Chartreuse, où il luy escript qu'il se
debvoit rendre au premier jour. M"' de Mondevergues esloit party pour
' Le libraire parisien déjà souvent men- ' Ces trois mots en chiffr.'s.
tionm', nolniDinenl dans les doux preiniei-s ' Ces deux mots en diift'ies.
tomes du recueil l'oirosc-Du[)iiy. ^ Celle dernière plirasc en clu'iïres.
' C'est-îi-dire Li'rins, comme on l'a vu ' Alphonse de Richelieu, alors h Paris,
plusieurs fois.
A8.
380 LETTRES DE PEIRESG [1626]
s'en retourner en Avignon dez le lendemain de la Chandeleur, mais il
avoit laissé charge audict s'' de Marchez d'ouvrir son pacquet, ce qu'il
fit, et y trouva une lettre de son raaistre pour luy, et une pour le dict
sieur de Mondevergues que l'ordinaire de Rome luy a portée à ce jour
d'huy. De sorte que je crains bien que le plan de son jardin ne sera
pas arrivé à tenqîs pour luy faire choisir un dessein de la main de
M'' de la Baroderie. Pour les mesures de nostre terrasse il y a bien
du temps à perdre à les attendre de Beaugentier,
Au surplus je suis en peine si j'oseray envoyer voz Anémones à Beau-
gentier pour les mettre en terre à cette Lune, parceque les mesnagers
disent que la Lune de febvrier ne sera que la prochaine. Il fauldra que
je consulte quelque curieux, et si le cousin de Meaux vient, je luy
donneray la courvée, ne la pouvant faire moy mesme, quelque larrecin
qu il y puisse commettre, et l'advertiray de bien considérer la situation
de l'œuil.
Je m'enquerray de Maistre Claude pour les marcottes du raisin que
vous dictes blanc et noir. Je seray en peine de celles que je vous ay
envoyées par le filz de Laurens jusques à ce que je voye ses mullets
de retour de Lyon. Ce seroit grand dommage qu'ils fussent perdus.
Je vous remercie bien fort du soing que vous prenez pour le sire
Jean Cesari par qui j'espère avoir des marcottes des raisins violiez.
M' d'Agut attend en si giande impatiance son fagot de livres de
M' Tavernier, que si vous le pouvez oster d'avec voz balles et le faire
tenir à Lyon selon les adresses qu'il envoyé, vous l'obligerez fort; il
envoyé une lettre de change de 5o libvres audict s"" Tavernier, que
vous luy rendrez, s'il vous plaict, avec celle des 3oo libvres de la no-
blesse qui sera cy joincte.
Je vous avois cy devant demandé une grosse imperfection des œu-
vres de M' du Vair, parce que le libraire que j'avois l'année passée en
avoit laissé esgarer une battée toute entière, que j'ay retrouvée mira-
culeusement, de sorte que j'ay trouvé de quoy parfaire un exemplaire,
excepté seulement une feuille, car on a recouvré les cahiers cottez
depuis RRRR jusques à MMMMM inclusivement, et ne manque plus en
[1626] A SA FAMILLE. 381
cel exemplaire là que la seconde feuille du dedans du cahier cotté
QQQii dont le premier chillre doibt estre Go3 et le premier mot de la
page suyvant la reclame [stant] et le dernier chillre 610 avec la re-
clame [ne vous]. Mais de l'aultre exemplaire, je n'ay que le texte des
œuvres pies et manque tout le derrière et les feuilles du devant. Si
celle cy ne se peult avoir, patiance, au moins voyez que nous ayion's
celte feuille QQQii et en parfaire un, laquelle vous me pourrez en-
voyer par la poste pour contenter M"" d'Agut qui ne void l'heure d'en
avoir un chez luy.
Si vous me pouvez envoyer le roolle des livres de voz balles vous
me ferez un grand plaisir, et ne pouvant mieux, je verrois volontiers
le roolle de ceux qu'a fourny M' Buon. Auxquels je vouldrois bien ad-
jouster un Gassianus de Institutis Cœnobiorum de la meilleure édition
que vous le pourrez trouver', pour le conférer sur un ms. fort ancien
que l'on a desterr(^ depuis peu, où il y a en teste une epistre de sainct
Castor, evcsque d'Apt-, laquelle n'est pas en l'édition que j'ay veue.
Et est bien impoi'tante. Voire je serois bien aise que me l'envoyassiez à
(livtM'ses foys par la ])osle si le volume n'est trop gros, pour n'attendre
si long temps voz balles.
Je n'ay poinct veu cette relation di stato, ne cez vies des Papes de
Pétrarque, et ay esté bien aise d'en apprendre ce que m'en avez mandé.
11 en fanldra demander à Mess" Gardon, mais je ne sçay si ce sera
assez à temps, car je l'avois oublié l'aultre foys.
Je vous ay mandé que j'avois retrouvé cette vieille généalogie des
Princes d'Allemagne; je l'ay faicte apprester à relier en livre, par mon
relieur^ qui l'a accommodée si proprement, que rien plus, et cela m'a
incité d'y joindre toutes les aultres généalogies que j'avois de la maison
' Voir dans le Manuel du libraire (I, .sianiopern oinniacumcomineiUariis U.AInrdi
1617) divers renspigiiciiienU sur l'ouvrage Gaza-i (Alrebiili, i6a8, 3 tomes en 1 vol.
(le Jean Caasien : De institutis cœnobiorum, in-fol. de plus do tu 00 pages).
origine, causis et remediis, etc. La meilleure ' Saint Castor est plact! dans la liste des
tîdilion était alors celle de Douai (itiiG, tîvéquesd'Aptaucommencementduv'siècle,
a vol. io-8°). Une édition plus complète fut vers 4to.
donnée quelques années après : /ofl»»/« Cas- ' C'est toujours de Corberan qu'il s'agil.
382 LETTRES DE PEIRKSC [1620]
d'x^ustriche tant de Piespordius' que aultres, lesquelles il a assemblées
fort gentiment, et puis pour faire un plus juste volume, j'y ay faict
mettre toutes les aultres généalogies que j'avois à part tant de la maison
de France que aultres, à sçavoir, celles de Valois, de Bourbon Gour-
tenay, de Portugal, de Lorraine, de Jérusalem, de la Rochefoucault,
celle de Poitou de M' Besly, celles de Champagne de M'' Pitou [sic)-.
celles de Savoye et enfin toutes celles que je me suis trouvées en plan-
ches tant de boys que de cuivre, dont il est reuscy un fort curieux vo-
lume, dont je vous feray envoyer l'inventaire. Mais comme l'appétit
vient en mangeant, cela m'a faict désirer de l'assortir de tout ce que
je pourray avant que le couldre, et pour cet effect, je desirerois d'y
mettre jusques à ce grand arbre de la généalogie des Roys de France
en taille de bois, imprimé à Paris chez Jean le Clerc i BgS qui faict un
fort long rouUeau. Nous en avions un céans, mais il s'est gasté. J'en
vouldrois un entier, ensemble toutes cez suittes de Roys, Princes et
potentats, imprimées par ledict Le Clerc, dont M' du Lys'' a faict faire
des livres qui ont tant cousté à coller et relier, mais je mettray les
feuilles entières, J'ay cherché de semblables généalogies que j'avoys
apportées des Roys d'Angleterre, mais je ne les ay plus retrouvées..
M' Tavernier fera bien toute ceste empleste, au plus honneste marché
qu'il pourra, et possible en aura il la pluspart chez luy.
On a mis en cherche les auditeurs arcliivaires de la Gliambre des
Comptes pour le testament allégué. Mais je ne pense pas qu'il y en
ayt d'aultre que le premier de l'an 1676, celuy de l'an i48i estant,
ce me semble, du Roy Charles III du May ne, mais nous en serons
bientost esclaircis.
Je feray chercher la Relation de Los Alombrados et vous l'envoyeray
par le premier".
' Sur Thierry Piesport voir le recueil ' Voir recueil Peiresc-Dupuy, passim,
Peiresc-Dupuy (1, 6). ainsi que pour divers autres personnages
' Les (Iodes Besly et Pilliou ligurent à nommes en cette page, Le Pelletier, Ta-
plusieurs repi-ises dans le recueil Peiresc- vernier, etc.
Dupuy. * Relation envoyée d'Espagne à Peiresc
[1G2C] À SA FAMILLE. 383
Je me conjoiiys du mariage de M"" le Pelletier, et désire qu'il ayt
bieutost raccomplissement de ses désirs, et que la succession de
60 m[ille] libvres luy soit bien asseurée.
J'avois apprins la mort du pauvre s' Pamphilo Persico et d'Eudemon
Joannes et loue bien Dieu que le s' Aleandro et le s"' Barclay s'en soient
garentis avec cez aultres Messieurs de nostre cognoisçance. Je prie à
Dieu qu'il les conserve en plaine santé. L'ordinaire d'Avignon qui re-
venoit de Gènes est passé aujourd'huy et a apporté lettres de Gènes du
3i janvier portant que le (Cardinal Légat y estoit attendu d'heure h
aultre. Si le temps l'arreste en cez costes, il nous le fauldra eucores
aller sali lier en passant. Gela m'a empesché d'envoyer les livres de
M"' Aleandro , attendant s'il en sera ou non.
J'avois oublié de vous dire que les Chartreux avoient faict un peu
de chappelle à la bastide de Cabanes, prez S' Laurens', où il y a 2 ou
3 bons religieux qui font bien.
Je finis parcequ'il est bien tard et que me voicy au bout de mon
papier, demeurant,
Monsieur mon IVere,
vostre bien humble et allectioiiné frère et serviteur,
DK Peiresc.
Le bonnet est un peu large, mais il me sert mieux que l'aultre, je
vous en remercie.
M' d'Agut vous prie de vous souvenir de la lettre de M' de la Ville
aux Clercs pour son gendre^.
pnr le D' Ant. Novel cl donl il est question
dons les lettres dr ce dernier (fascicule XX
des Coirespondnnls de Peiresc).
' On connail deux communes de ce nom
en Provence : l'une , Saint-Laurent du Var
(Al pes-Marilinies , arrondissement dp Grasse ,
canlon de Vence) ; l'autre, Sainl-Lnurent du
Verdon ( Basses-Alpes , arrondissement de
Digne, canlon de Riez).
' Honoré d'Agut (né le a 5 novembre
i565, mort en t643) avait épouse, sui-
vant contrat du 1" juillet i5()0, Marguerite
Blegiers, fille de Jean et de Madeleine Rei-
raonenc ou Reimondenc. U en eut une fille,
Catherine, qui épousa, suivant contrat du
g octobre i6a3 (Minutes de Barthélémy
Maurel , notaire à Aix), Jean-Baptiste Thoron
{alias Toron), originaire de Brignoles, cou-
384i LETTRES DE PEIRESC [1626J
J'ay trouvé fort beaux les arrêts que m'avez envoyez. J'avois ceux
de Mad" la Princesse', mais non pas ceux de M' du Mayne- qui m'ont
bien faict désirer de voir les articles secrets y mentionnez, spécialement
pour l'abolition du parricide du Roy Henry III.
J'ay trouvé dans des exlraicts d'un vieil registre du Parlement de
Paris du temps de la mort du duc d'Orléans^ que le greffier ne donne
jamais la qualité de Monsieur, que quand il parle du frère du Roy, et
pour les aultres princes et seigneurs, il ne dict que le conte ou sieur
de tel lieu. Et l'avois en main lors de la visite de M' en cas qu'il m en
eust parlé.
Faictes, je vous supplie, mes excuses à M"" de Lomenie dont je plains
bien le mal de jambe; il ne le doibt pas négliger. On m'a voit dict que
M"" Maran estoit malade*, mais puisque vous ne le dictes pas, il doibt
se porter mieux; recommandez moy bien à luy et au R. P. Seguiran à
qui je crains bien ne pouvoir pas escrire de ce coup.
On n'a peu encor achever l'affaire du lieutenant Martin, à cause du
concours des créanciers, qui s'accordent comme chiens et chats, mais
je crois qu'il en viendra à bout. M"" d'Agut s'en desraet volontairement,
mais entre autres M"" Pichon y a de l'interest et n'est pas encores rangé; .
il l'en fauldroit advertir ^.
seiller en la sénéclMussôe au siège d'Aix, Ix)uis XII, soit Charles, duc fl'OHéans, père
qui mourut à Aix le 20 février i63i et de François 1*'. La mort du premier est
qui était fds d'Antoine et d'Isabeau de du 4 janvier 1 465; la mort du second est du
Caissan. (Communication du marquis de 1" janvier 1/196.
Boisgelin). ' Duquel des frères Maran ( voir recueil
' Princesse de Condé. Peiresc-Dupuy) s'agit-il ici ?
' Duc de Mayenne, l'adversaire du roi ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
Henri IV pendant la Ligue. silions françaises, n° 6170, fol. aôg. Aulo-
' Soit Chai'Ies, duc d'Orléans, père de graphe.
[1626] À SA FAMILLE. 385
CXI[
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieui' mon frerc ,
La despesche n'estant pas encore partie, j'ay receu à ce soir la vostrc-
du 3o et ay aussytost envoyé à M' d'Oppede celles qui luy estoient
adressées, à M"" le présidant Se{»uiran et à M' son frère, les leurs, avec
la coppie du brevet dont la datte postérieure au a 3 décembre m'a faict
bien <;lorieux, et à M' Simeonis les siennes avec sa procuration, lequel
vient de m'en envoyer la responce.
L'on nous avoit dict à ce soir au palais que Grandpré estoit arrivé
en poste et avoit dict que le Mareschal de Praslin estoit mort de des-
plaisir de ce que le Roy ne l'avoit pas voulu voir S et que M'' le Grand
Prieur et M''de Vendosme s'estoient battus-. Nous verrons ce qui en sera.
.l'avois receu vostre pacquet du 3o decen)bre; si j'ay obmis de vous
en accuser la réception, c'est par inadvertance. Pour le moings, s'il ne
me souvient fort bien de celte datte, bien suis je asseuré d'avoir receu
et rendu le pacquet et lettres de seau adressé à Ghaselles dont je parlay
despuis au dict s' de Moncal qui m'en remercia, comme aussy les
lettres de M' de Gourmes, de M"" de Riez et de M"" de Malerbe et eus
par mesme moyen les plaintes faictes au cardinal de Sourdys, et les
coppies des despescbes du P. Peyrot, mais je n'eus pas le loisir de
vous eu faire responce par le menu, car sans mentir je faicts ce que
je puis et ay prou peine d'arriver au point où vous me voyez arriver.
J'ay veu l'appoinctement que vous avez faict signer, et le trouve en
assez bons termes, cez inhibitions expresses d'exécuter noz décrets ne
' Cliai-lcsdoClioiseul,iiiarquisdePraslin, d^iiie, grand prieur de France, et Gësar,
maroclial de France depuis 1619, mourut duc de Vendôme, lequel, quelques mois
le 1" l'ëvrier 1626, à l'Age de soixante- plus tard (août 16 aC), allait être enfermé à
treize ans. Vincennes pour avoir pris part h la conspi-
Alexandre, dit le chevalier de Ven- ration de (-lialais.
49
UiPfttlIlUB >«TI0«11.B.
386 LETTRES DE PEIRESC [1626J
me faisant pas de regret, et trouve bonne la confusion de toutes les
dictes requestes, car la distinction des criminelles d'avec les aullres me
faisoit ombrage, comme je vous avois escript cy devant.
J'ay veu la lettre de M' de la Ville aux Clercs, mais je vous confesse
que je n'en ay pas sceu lire la moitié, de sorte que s'il me fault estre
l'interprète des aultres, je seray possible bien empesché de mes con-
tenances. Il est desjà si tard que je ne sçay si j'auray moyen de luy
escrire de ce coup. Aussy bien luy fauldroit il rendre compte de ses
aultres lettres par le premier. Faictes cependant mes excuses.
J'ayme M' du Soûl de tout mon cœur, et ne puis assez admirer sa
sagacité. Il le fault bien recognoistre de bonne sorte. Le traict de Che-
vallier me contente extrêmement, et maintenant que je vois cela, je
pense véritablement que c'est pour l'amour de luy et de M' de Perussis
qu'il n'a pas voulu arrester ses comptes avec nous, et qu'il a faict tant
de difficulté de nous rien donner. Vous verrez ce que m'en escript
M' de Mondevergues tout fraischement. M' Astier l'a rencontré aujour-
d'huy par hazard et luy est allé porter vostre lettre; il en a leu seule-
ment le premier mot, et puis l'a jettée dans sa pochette sans la vouloir
achever, avec mille l'eniements et parolles les plus insolentes du monde,
tout au contraire de ce qu'escript M' de Mondevergues, et a dit tout net
qu'il ne nous debvoit rien, que noz sels estoient encores sur le gravier
et y seroienl. Vous avez bien de quoy vous en plaindre à M' Ferron.
J'ay adverty M'' de Marchez que sa despesche adressée à M' Bigot
avoit esté par vous envoyée à M"" l'Archevesque.
L'exploict de signification à Honoré Laurens fut faict sans que je le
sceusse, et sans que je sceusse seulement qu'il y eust aulcune saisie
entre ses mains, et qui pix est on l'avoit compris au mesme exploicl
que les Cabrols, mais je fis refaire et diviser l'exploict comme vous avez
veu. On n'a que faire de s'en servir, s'il n'est à propos.
Je verrois bien volontiers cette responce de M' Gaulmin ^ à l'Admo-
' Sur Gilbert Gaulmin voir les trois tomes de la Bibliothèque nationale (t. I, p. 554,
(lu recueil Peiresc-Dupuy ,/>«s«»»i. Sur \Ad- n° 2857 ). Le rédacteur du Catalogue ajoute
monitio ad Ludovicum XIII, voir le Catalogue à la description de la fameuse pièce cette
[1626] À SA FAMILLE. 387
nitio p. [per] le Rime à l'italieniie, car c'est son vray talent, si je ne me
trompe.
On a faict dans les archives, cette aprez disnée, la recherche du
testament dont est question; il n'y en a poinct d'aultre de René d'Anjou
que celuy de l'an ih']k, qui est commun; celuy de son successeur, à
sçavoir nostre Roy Charles III, est de l'an 1681 en décembre et y a
deux codicilles à la suitte du mesme Charles. Mais on a trouvé d'aul-
tres pièces qui seront possible bonnes en ce temps dont je vous en-
voyeray les extraicts au premier jour, sitost que j'auray veu ce que c'est.
Je vouldrois bien servir cez Messieurs eu meilleure occasion.
M' Borrily languit bien aprez son brevet; vous feriez grande charité
de le luy envoyer'.
Mon cousin Gras vous remercie , et s'il eust sceu la commodité que
vous dictes, il eust possible l'rancliy le sault dez le commancement.
Il a porté vostre lettre à sa mère pour voir de la vaincre. Mais je ne
pense pas avoir sa responce à temps pour cette despesche. On ne
tardera pas d'en faire une aultre à ce que m'a dict M' d'Oppede.
M' de Guise a mandé icy une assemblée à demain, et y debvoit
venir aujourd'huy, mais il mande qu'il attendroit des nouvelles d'Arles
avant que venir, pour ne resouldre rien sans bon fondement.
Il est si tard que je finis par force demeurant,
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce mecredy au soir xi febvrier i6a6.
note : ft Attribué au jësuite Jacques Keller, le Manuel du libraire, le Dictionnaire
et plus communément h André Eudemon- des anonymes de Barbier, le Dictionnaire des
Johannes, d'après le P. Leiong. 1 Voir sur anonymes de la Compagnie de Jésus, parie
ces deux très contestables attributions , el sur P. C. Sommcrvogel , etc.
quelques autres attributions également in- ' Le brevet de secrétaire ordinaire de la
ceria}nes,\a Bibliothèque di; la Compagnie de chambre du Koi. IVircsc donne ce titre à
Jésus, par le P. C. Somniervogel (t. IV, Bonilly dans toutes les lettres qu'il lui
1898, article Keller, col. 995-994). On adressa de i63o à 1 633 (voirnotre tome IV,
s'est beaucoup occupé de la reclierehe de la p. i-58).
paternité de VAdmonitio. Voir notamment
388 LETTRES DE PEIRESC [1626]
J'ay retrouvé par grand hazard un petit mémoire (|ue vous aviez
faict des mesures du jardin de Beaugentier où. vous avez marqué que
la terrasse (à laisser la porte du logis au mitan) n'a de long que vingt
et trois cannes', et huict cannes de large depuis le mur du canal jus-
ques au mur du jardin bas, de sorte qu'il ne vous fault pas d'aultres
mesures que cela, et suffit d'y reserver une allée à l'entour, et quel({ue
passage de ça et de là, du mitan, pour n'avoir pas à faire le tour de la
terrasse, quand on vouldra descendre de la maison au jardin bas. Tout
le restant se doibt mettre en parterre ou parquettages. Mais parceque
les degrez du logis mordent un peu dans l'allée plus prochaine dt; la
maison, et que la vuidange des aultres degrez qui descendent de la
terrasse dans le bas jardin mordent bien avant dans l'aultre allée qui
borne la terrasse, je pense que si ou laissoit tout autour de la dicte
terrasse une i'aulce bordeure, escliiquettée ou divisée en compartiments,
cela ne seroit pas trop de defformité, et seroit fort commode pour y
planter des plantes, tant contre le mur du fossé que contre celuy de
la ten-asse, et puis on garderoit une petite allée entre cette faulce
bordure et les broderies ou parquetages qui occuperont le champ de
la dicte terrasse de long en long. Pour la proportion des cannes vous
l'aurez sur le plan du jardin de M'' d'Aix. Le surplus de la longueur de
la terrasse qui est au delà des 28 cannes, et qui sera par consequand
au delà du retour de la faulce bordeure, se pourra mettre en parque-
tage dill'erant pour d'aultres plantes, afin de ne blesser la veiie. Plus-
tost on le pourroit diviser par le travers de la terrasse avec une petite
haye d'appuy afin de ne rien confondre en la veiie du lieu, laissant
seulement ])asser oultre l'allée du canal au delà de la dicte haye ou
pallissade qui se pourroit faire de myrthe à fleur double.
Vous mettrez le dessus à la lettre de M' Hemon, car j'ay oublié ses
qualitez.
M' Astier vient de me faire voir la lettre que vous luy avez escripte,
mais je ne sçay s'il aura loisir de vous escrire. Je l'ay chargé d'aller
' Peiresc a tracé à la marge une ligne longue de 36 centimètres terminée par deux traits
verticaux | 1 et a mis ces moLs au-dessus : la mesure d'un pan dont les huict font la canne.
[1626] À SA FAMILLE. 389
demain rendre à M' le Doyen la lettre de M' de la Ville aux Clercs,
pour tascher de l'ayder à la descliifîrer. M"" de Marchez luy a baillé la
prelerance de l'arrentemcnt de l'Archevcsché, seulement, dict il, à
cause de l'acccz qu'il a chez nous, «ans avoir voulu attendre que je
l'en priasse et le luy a baillé à quehjue chose moins que d'aultres n'en
olTroient.
[Post-scriptum au dos de la lettre.] Depuis estant moy encores dans le lict
M"" de Rua m'est venu trouver à ce matin xn" le plus doulx du monde,
et m'a asseuré que dans la fin de mars, il souldera voz contes, et
payera tout le reliqua, et le premier quartier de l'année suy vante, mais
qu'il vouloit que je le laissasse en paix de ce costé là, disant estre bien
marry que vous eussiez eu du subject de luy faire les plaintes que vous
luy faictes par voslre lettre; je luy ay faict reproche de ce qu'il n'avoit
pas seulement faict achever de lever noz sels de 1628, tant s'en fault
qu'il eust levé celles de iGai comme il eust peu s'il eust voulu aussy
bien qu'il avoit faict lever celles des aultres. Il m'a dict que cela n'avoit
tenu qu'à Besut, qu'il croyoit que nostre respect deubst assez porter
Besut à le faire sans qu'il s'en meslast, et m'a prié de luy en escrire
moy mesme pour ne le charger luy de cette envie. Quant au transport
de M' de Perussis, qu'il ne l'avoit poinct affecté, ains s'en estoit fort def-
fendu et ne l'accepteroit poinct si je ne voulois. Et qu'il ne pensoit
pas nous debvoir 600 libvres de reste de l'an 1 626. Il estoit fort pressé
de partir, disoit il. Il m'a donné un billet pour convertir ma pension
de sel de Berre, de la mesure de Provence en celle d'Avignon, pour
la faire payer à M'' de Mondevergues qui m'avoit tesmoigné d'en avoir
envie, mais il a prins mon mandat et l'a reduict au prix que le sel se
vend icy, et puis a faict un billet pour prendre du sel en Avignon jus-
ques à la mesme valleur, de sorte qu'il en retient plus d'un tiers de la
quantité. Encores crois je qu'il s'advantage à ce prix, comme il fit au
dernier payement, où il voulut gagner sur toutes les espèces qu'il
bailla. Enfin il n'y a non plus de courtoisie à luy qu'en un Turc ou
More.
390 LETTRES DE PEIRESC [1626]
M' de la Motte m'est venu voir et m'a dict que l'on tenoit que de
Rua ou ses consorts avoient esté despossedez du Daulphiné, et que
cela estant ils seroient constrainctz de céder leur bail à ceux qui au-
roient le Daulphiné; vous l'auriez bien sceu si cela estoit.
Je remercie bien fort M"' le Prieur de Roumoulles de ses bonnes re-
lations ^
CXIII
Du 19 febvrier.
J'ay faict voir à l'homme^ les trois despesches vostres du ai, 27 et
3o du moys passé venues quasi en mesme temps; il a esté infiniment
aise d'y apprendre ce qui estoil contenu et s'en tient grandement obligé
à celluy qui luy a daigné rendre cez bons ofTices et m'avoit chargé de
l'en remercier de sa part et de vous dire que vous luy fissiez cez com-
pliments et que vous l'asseurassiez que touts cez appointementz et re-
conciliations en apparence ne changeroient rien en la parolle qu'il luy
avoit donnée et la resolution qu'il avoit prinse de bien faire, mais il me
vient d'envoyer une lettre pour la mettre en tablature qui sera cy
joincte et qui m'empeschera de vous entretenir plus longuement. Arpin
partit devant hier avec Guiraman en poste de Marseille. Icard a escript
du XIX aux gentz du Roy que M"" Favier avoit courageusement rapporté
au Conseil une requeste pour faire surceoir le jugement de la prétendue
abolition de Satournon jusques à ce que noz depputez eussent esté
ouys en leurs remonstrances , sur quoy y eust arrest du Conseil por-
tant surceoy pour deux moys, mais que M^' le Chancellier ne le voulut
pas signer, attendant d'en parler au Roy, par ce, disoit il , que ce n'avoit
esté que de l'exprez commandement du Roy qu'il l'avoit seellée à
son grand regret. Un huissier du Parlement de Grenoble estoit venu
demander pareatis sur une commission pour commander au greffier de
' Bibliothèque nationale , nouvelles acquisitions françaises , n" 5 1 70, fol. 278. Autographe.
— ^ Sans doute le premier président d'Oppède.
[1626] A SA FAMILLE. 391
porter les procédures dudict Satournon, mais on luy avoit respondu,
cez jours passez, que dans trois jours les depputez de la Cour fcroient
leurs trez humbles remonstrances au Roy sur ce subject pour aprez
estre prouveu à la requeste du dict huissier*.
CXIV
À MONSIEUR DE VAL AVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Sammedy au malin M"^ de Guise, qui estoit venu pour l'assemblée
des communaultez qu'il avoit mandées, voulut venir voir nostre Com-
pagnie, et y apporta les despesches que Gastanet luy avoit apportées
tant du Roy que de Madame de Guise, de M'' de Schoraberg, et de
l'Abbé de Foix- sur le subject de la paix des Huguenotz, dont le bruict
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises , n° 6170, fol. 976. Auto-
graphe en chiffres. Voici la lettre également
en chiffres (foi. 276), copiée de la main de
Peiresc , que ce dernier annonce à son frère :
irMonsieur, je ne sçaurois jamais assez vous
remercier de la peine que vous avez prinse
pour moy. J'en conserveray la mémoire pour
m'acquitter, selon les occasions, de l'obli-
gation que je vous en ay. Vous avez veu ce
qui s'est passé. M' de Guise a eu une es-
trange appréhension de nostre deputation
qui l'a obligé de venir se despartir de tout
ce qu'il avoit entreprins contre nous , et nous
a asseuré qu'il nous laschera tout ce qui!
nous mettoit en controverse. Mais pour cela
les depputez ne partiront pas moins tant
pour rendre comte au Roy de nos desportc-
mentz que pour tout plain d'aultres af-
faires importantes pour la dignité de la jus-
tice et bien du service de Sa Majesté. Et
([uelle reconciliation qu'il y ayt eu je suis
touBJoiu-s en la niesme volonté de faire en
homme de bien ma charge et servircoiistam-
raent et fidèlement le Roy. Je vous supplie
m'obliger de tant que de faire part de cette
lettre à M' de la Barben à qui je suis servi-
teur. La difficulté des chemins arreste icy
noz depputez, mais comme ils pourront se
mettre en chemin ils partiront. Je vous en-
voyeray un petit mémoire des principaulx
points de leurs instructions et articles, mais
il fault , s'il vous plaict , que je ne sois pas
allégué. Cependant il est bon de tenir la
main que l'adresse des lettres de Viguier de
Mareeille soit tousjoure à la Cour. Je seray
tousjoui-s prest cependant à vous servir
quand il vous plairra de m'hounorer de voz
conunandementz et suis. Monsieur, vostre
trez humble et trez affectionné serviteur. —
A Aix , ce 1 9 febvrier. n
' Tous pei-snnnages déjà mentionnés soit
392 LETTRES DE PEIRESC [1626]
servit d'un grand prétexte à l'assemblée des dictes commvinaultez pour
s'excuser des advances et impositions qu'il leur avoit demandées dez le
jour précédant pour les U régiments qu'il mettoit sur pied.
Le soir aprez soupper M"^ d'Oppede receut une pareille despesche
de M' d'Herbault du 6"% avec laquelle M' Jacquet joignit les vostres
du 3 et 6""' qui nous viendront bien à propos pour concilier les escrit-
tures.
J'ay esté infiniment aise d'entendre les courtoisies de M' nostre Ar-
chevesque à qui j'escriray Dieu aydant demain par M'' de Marché qui
s'en va le trouver en Daulphiné. M'" le présidant Seguiran es'crira par
mesme voye et possible M' d'Oppede aussy, à qui je fis voir vostre
lettre. Il me dict qu'il en avoit escript à M'' le cardinal de Richelieu,
croyant que cela suiliroit, et rougit un peu quand il vid que ce pauvre
aveugle l'avoit prévenu. Je vous envoyay depuis le plan de son parterre
dans la despesche du 3o janvier de sorte que s'il s'est arresté là encores
5 ou 6 jours, il y pourra estre arrivé encor à temps.
Nous allasmes dimanche avec M' de Marché ' voir les Archives de
l' Arche vesché, où nous trouvasmes quelques liasses de minutes des ser-
mons de feu M' de Genebrar'^ lesquelles il voulut à toute force que
j'emportasse pour les voir plus à loisir. Je pense qu'il s'en feroit un joli
volume, et que Buon seroit bien aise de les imprimer'.
Nous allasmes avec Simeonis' voir le cabinet de feu M'' d'Aix^ oii je
ne trouvay pas la qualtriesme partie ^es livres que j'y avois veus aultres
foys. J'en choisis seulement une douzaine de pièces, que vous trou-
verez cottez dans deux billets cy joincts, en l'un desquels cotté il n'y
en a que quattre volumes in fol° et cinq in li° que je serois bien aise
<lans ce tome, soit dans les tomes précë- ' L'archevêque d'Aix mentionne dans le
dents. recueil Peiresc-Dupuy (II, 620).
' Dans la copie de la Méjancs (registre III , ' Plût au ciel que Buon eût imprimé un
fol. i5o), où les deux premiers paragraphes recueil qui semble malheureusement h ja-
de cette lettre ont été supprimés , on a sub- mais perdu !
stilué de Bernet à M' de Marché et on a fait * Les mots avec Simeonis n'ont pas été
suivre le nom Bernet de celte indication : reproduits dans la copie de la Méjanes.
qui est à nostre nouveau Archevesque. ' Gui Hurault de i'Hospital.
[1626] À SA FAMILLE. 393
d'avoir'. Jay mis en un second et plus petit billet ciii<{ ou six aultres
pièces que je n'affecte pas tant, et dont je nie passeray fort aiseement,
mais en cas que l'on y mit prix, je les achepterois volontiers'^, selon la
taxe qu'on y feroit. Il n'y a que deux volumes de Vignier, mais on m'a
donné quelque espérance de recouvrer l'aultre qui y manque, ils sont
en assez bon estât, et si j'avois ceux la , vous pourriez trocquer celuy que
vous avez de par de là\ 11 y a une grosse Bible ms. en parchemin,
laquelle j'achepteray volontiers, mais s'ils la pensoient fort taxer, je
m'en passeray, car je n'y vois rien d'extraordinaire non plus qu'en un
autre ms. in lx° de l'Aurora, qui n'est pas grande cliose, mais puisqu'il
estoit là je ne le laisrois pas aller à prix honneste. Enfin je suis d'advis
que vous ne monstriez d'abbord à M"^ de Gomerville que le premier
billet, afin qu'il fasse raoings de difficulté de m'en faire accommoder,
et selon la disposition que vous y trouverez, vous parlerez du second,
ou non. Vous aurez oultre cela un aultre grand volume de plusieurs
aultres livres que je n'ay faict que pour y avoir recours en cas que cela
se vendit à bon marché, car j'y fairois intervenir quelque aultre qui
me presleroit le nom. Je ne vouldrois pas le poursuivre à mon nom,
ne y songer tant soit peu qu'il y eust de cherté, comme m'en pou-
vant bien passer. Et n'y songeant que pour la commodité de trouver
cela tout porté icy, les aultres livres de S' Augustin, S' Hierosme,
S' Ambroise, et aultres de plusieui"s volumes estants touts imperfects,
à cause des divers volumes qui ont esté prins et retenus par le
tiers et le quart. Voyez seulement d'avoir mandement pour i-etirer
ceux du premier billet, car Simeonis ne me les a poinct offerts,
ains m'a dict qu'il les garderoit là à part jusques à la veniie de
M"" de Gomerville; que s'il les vouloit faire taxer de par delà vous
' Plirase ainsi abri'gëe dans la copie de irSi ou y met prix raisonnable , je les pren-
la Mi'janes : irj'en clioisis seulement tuie dray.n
douzaine de pièces, quatre in folio, cinq ' La phrase sur les volumes de Vignier
in quarto.» [liibliotlièque hiMorique, Paris, i588, in-f")
' Toute la phrase a dlé rt^duite dans la n'a pas ëté consorvi'c par l'auteur de la
copie (le la Méjanes à ces quelques mots : copie do la Mëjanes.
VI. . 3o
39^ LETTRES DE PEIRESC [1626]
pourriez prendre le mandement pour retirer ceux du premier et du
second biilet en payant la taxe que vous pourriez faire faire à l'advance
par quelque libraire de voz amys. Mais pour le troisième billet vous
n'avez que faire d'en parler à M' de Goniervilie; il sufliroit de le faire
taxer à part par quelque libraire de voz amys et selon qu'ils feront,
vous adviseriez si vous le pourriez proposer ou non plustost au nom
de quelque amy qui m'en eust prié, selon la facilité que vous y trou-
verez et l'estime que cez gents en vouldront faire ^ Tant y a que j'y ay
trouvé l'un des volumes du recueil du concile de Trente, mais l'aultre,
qui estoit plus gros et plus ample, il me semble, s'est esgaré. C'est
pourquoy je vous prie de voir chez M' du Puy ce qu'il y a sur ce sub-
ject, oultre un volume in li° de pièces ramassées imprimées à Trente
mesmes, lors du Concile. Et prenez en un mémoire exacte, si faire se
peult.
Je vous envoyé le mémoire de noz auditeurs qui ne sçavent ce qu'ilz
font. Si je puis aller aux archifs, je verray ce qui s'y pourra trouver du
goust de cez Messieurs ^. J'ay veu fort volontiers l'extraict du Parlement
sur la réquisition du Concile de la province de Sens. Leur procédure
est fort à mon gré. Mon homme oublia dernièrement de cotter une gé-
néalogie que j'ay de M"' le prince de Coudé, tant du costé paternel de-
puis S' Louys et du maternel de la maison de la Trimouille imprimée
en placard en deux feuilles et taille de boys chez Perier, 1695^. Ce
que je vous ay voulu cotter de peur que M"' Tavernier ne se mette en
peine de m'en achepter une semblable pour l'assortiment que je luy
ay demandé.
Puisque nous voicy encores sur les libvres je ne serois pas marry
que M''Buon m'accommodast des conciles Latins de la dernière édition
' Tout ce paragraphe, depuis les mots : Joannis Guigard (p. 353, n° Sy/ig) : Expli-
Enjin je suis d'advis a été dcarté de la copie cation de la généalogie de très hault et très
de la Méjanes. puissant Henri, prime de Coudé. . . descen-
* Phrase qui ne se retrouve pas dans la dantenlignelégilimemasculinedeS. Louys, etc.
copie de la Mt'janes. Paris, lôgG, in-8". Avec une table géi^alo-
' C'est l'ouvrage ainsi mentionné dans la g'que» in-fol. piano.
liiblioihèque héraldique de la France, par
[16-26| À SA FAMILLE. 395
qui sera la plus ample et eu meilleurs caractères soit de Paris ou
(l'Anvers ou de Cologne, pourveu que le prix en soit moder*'; et non
aultrement '.
11 me reste encores sur cette matière - un article touchant un exem-
plaire de la Table Hiéroglyphique du s' Piguoria, de l'édition de
Francfort in U° petit, 1608, soubs le tiltre de Caractères yEgyptii sive
sacrorum simulacrorum, etc., delineatio, etc., per Joan. et Israelem de
Bry fratres. J'avois prié M'" du Chesne de me le laire achepter; il ne
me souvient plus où il disoit qu'il lut achepté pour deux quarts d'escu,
et Tavernier me l'envoya de sa part, peu de temps aprez mon retour
eu ce ])aïs. Je ne l'avois faict achepter que pour en tirer les planches
en taille doulce^ qui y sont, et qui représentent en petit volume toutes
les grandes planches que l'^Eneas Viens avoit imprimées en grand vo-
lume. Or par malheur il se trouve imperfect en ce qui est des dictes
planches dont il en manque une qui est la première du rang du milieu,
et parceque cela ne se comprendroit pas facilement sans le voir\ je
vous envoyé toutes les dictes planchettes oii vous verrez aiseement
celle qui y manque, et si elle se pouvoit parfaire j'en serois bien aise;
si non, plustost que d'en demeurer en arrière, j'ayme mieux en payer
encor un exemplaire, mais il fault bien prendre garde qu'il ne soit im-
perfect en ce qui est des dictes planchettes qui se peuvent toutes assem-
bler sur une table pour les recognoistre. Or pour ne les laisser gaster
on chemin, je les ay encloses entre deux livrets que Simeonis me voulut
doimer à toute force, à cause que dans le cabinet de M"" d'Aix il y en
a quelques centaines d'exemplaires. Si M"" du Puy n'en a poiuct, il ne
sera possible pas marry de le joindre aux aultres pareils des aultres
' Encore une phrase sacrifiée par l'auteur * Toutes les explications qui suivent
lie la susdite copie. sont résumées, dans la copie de la Mé-
' Variante de la Méjanes: «11 me reste sur janes, en ces deux mots : toi par ainsi il
celle matière de livres. .. 5! m'en faut un autre exemplaire (pii soit
' Phrase ainsi abrégée dans la copie de complet, je vous prie. 1 Après cela, on
la M(*jane8 : frJ'avois prié M' Duchesne de ne trouve que la salutation finale , le post-
iiic l'acheter pour en tirer les planches en scriptum étant laissé de côté,
taille douce.!)
3o.
396 LETTRES DE PEIRESC [16-26]
diocèses de ce Royaulmebien que ce ne soit pas grande chose qui vaille,
et sur ce je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 17 febvrier 1626.
Le présidant Mounyer m'a aujourd'huy envoyé un vieillard véné-
rable nouvellement revenu d'Alep avec des semances de Perse, dont je
vous ay creu devoir faire part, en ayant retenu icy un peu de chasque
sorte pour les essayer à Beaugentier, mais je n'y cognois rien. Il dict
que les melons sont furieusement grands et excellents, et que les pas-
tèques sont dilferantes des communes et de Irez bon goust, et que la
differance se cognoit en ce que la graine de celles icy est amere, et celle
des aultres est doulce '.
GXV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'oubliois de vous dire que le cousin Gras n'a point sceu vaincre
l'esprit de sa mère et a esté constrainct de se despartir absolument de
ce dessain, encores qu'il eust desja mis cinq mille escus comptants dans
sa maison et que le reste de son faict fust quasi prest. Mais sa mère se
vouloit séparer d'avec luy, et abandonner sa maison , de sorte qu'il a esté
constrainct de tout quitter, dont j'ay esté bien marry.
Faictes ressouvenir M" Tlioron que le s' de Peilla attend de ses nou-
velles pour luy envoyer l'argent qu'il ordonnera; il luy avoit faict res-
ponce de la réception de ses papiers, disant n'avoir encor eu loisir de
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° Siyo, fol. 977. Autographe
sans adresse.
[1626] À SA FAMILLE. 397
les voir, mais qu'il les verroit et luy en donneroit son advis, qui est ce
que l'on attend.
Vous verrez ce que j'escris à M' de Malerbe. Je n'y sçaurois qu'ad-
jouster qui vaille et il est si tard qu'il fault que je me couche et que je
ferme ma despesche pour l'envoyer, et laisser opérer le s"" yEnea. Vous
m'excuserez pour ce coup, et je finiray demeurant.
Monsieur mon Irere,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peidesc.
D'Aix, ce 17 febvrier au soir 1626.
Faictes mes remercinients au Prieur de Rouinoules de qui j'attends
impatiemment l'Advis pour les prélats. M' de Hiez me disoit hier que
cela ne touchoit que le Rabat et aultres semblables choses sans loucher
au jeu ne à la chasse'.
CXVI
Du dernier febvrier.
Je dis au Cardinal les nouvelles de la paix des Huguenotzs- dont il ne
sçavoit pas le destail, ensemble ce que M' de Bassompierre avoit faict
resouldre aux Suisses et adjoustay qu'on esperoit que cela faciliteroit
la paix d'Espaigne laquelle sembloit estre désirée en Espaigne puisque
le Hoy d'Espaigne avoit faict dire à la Hoyne par son ambassadeur qu'il
ne tiendroit qu'au Roy son frère qu'ils ne vescussent en aussy bonne
intelligence à l'advenir comme ils avoient faict auparavant. G'estoit
Malerbe qui me l'avoit escript'. Il tesmoigna d'agréer ce discours et de
' Bibliof hèque nationale, nouvelles acqui- tome III des Œuvres publiées par M. Lud.
sitions françaises, n° 6170, foi. 979. Auto- Lalanne ime grande lacune est mailieu-
g'apl'e- reuseinent à signaler entre une lettre du
Ce morceau a M reproduit dans les a3 novombre i6aa (p. 671) et une lettre
copies de la Méjanes (registre III , fol. 1 5a). du 1 9 décembre 1 6a6 (p. 679 ).
' Nous n'avons pas cette lettre. Dans le
398 LETTRES DE PEIRESG [1626]
désirer infiniment que la paix se peust faire et se iasclia jusques là avec
prière toutesfois de n'en pas parler, que tout le desordre estoit venu de
l'impatiance d'attendre un courrier que le Pape vouloit envoyer en Es-
paigne par manière d'acquit, au retour duquel il vouloit délaisser la
Valteline en estât que facilement on l'eust reprise sans l'engager luy,
qu'il esperoit neantmoins qu'il s'y trouveroit encores quelque expédiant.
Je luy dis qu'il avoit couru des bruictz que son retour à Rome avoit
esté pour l'amour de l'Archiduc Leopolde et pour lier la partie avec luy
et engager le Pape du costé de l'Espaignol, il me respondit que les
bruictz estoient appuyez sur de bien foibles et faulces conjectures, que
l'Archiduc Leopolde estoit desja sur son despart de la Cour de Rome
quand luy y arriva, et qu'il y eut grande peine à faire qu'ils se peus-
sent entrevoir parce qu'il n'avoit pas voulu cedei' la préséance aux Gar-
dinaulx et qu'enfin il fallut qu'ils se vissent comme incogneus l'un et
l'aultre et ainsin en liabit d'incognito l'Archiduc Leopold ne fit pas
difficulté de luy céder et luy ne se soussia pas en quel habit ce fusl
pourveu qu'il eut ce que d'aultres plus grands n'avoient pas faict diffi-
culté de defferer aux cardinaulx. Que leurs discours ne furent pas bien
grands ne guieres d'aultre chose que de complimentz, que l'Archiduc
luy voulut faire presant d'une horologe et luy en revanche luy fit pre-
sant d'ung chappelletet d'un cheval de pareille vallour pour le moins.
Au surplus que tant s'en fault que ledit Leopolde feust là pour lEs-
paigne, qu'au contraire il estoit fort mal avec le Roy d'Espaigne et s'en
plaignoit fort haultement à cause qu'il s'estoit mis en grande despance
pour le faict de la Valteline et puys quand il demandoit son rembour-
cement on se mocquoit de luy et qui pix est on avoit appelle l'Archiduc
Charles pour l'employer et l'avoit on laissé luy dans le mespris. Qu'il
estoit encores assez bien avec l'Empereur, mais qu'il y restoit pourtant
de grands desgoutz à cause qu'il luy avoit voulu révoquer en double la
perpétuité des Gouvernements du Tyrol et de l'Alzace qu'il avoit pour
luy et pour ses successeurs masles, en quoy consisloit tout son patri-
moine, qui luy donnoit aultant de païs et de subjectz comme en avoit le
Grand Duc de Toscane, mais non pas aultant de revenu, et qu'enfin
[1626] À SA FAMILLK. 399
l'Empereur s'estoil laissé persuader de luy en donner les asseurances
pour le faire marier, car sans cela il n'auroit pas trouvé de parti sor-
table, et que cela s'estoit tant barguigné qu'il n'en sçavoit guieres de
gré à l'Empereur. Qu'au reste il s'estoit rendu si amoureux de ceste
vefve princesse d'Urbin qu'il en perdoit le dormir et le manger et boire;
qu'il avoit concerté et conclu son mariage et avoit faict de grandes in-
stances au Pape pour le pouvoir signer sans le publier et sans le con-
sumer, attendant qu'il eust mis ordre à son evesché qu'il eust bien voulu
pouvoir retenir comme estant d'un grand revenu, sinon en tiltre, au
moins en la reserve de la plus part des revenus et qu'il avoit presanté
au Pape un mémorial des grâces qu'il demandoit, lequel estoit si long
et si esloigné des termes ordinaires qu'on s'en estoit esmerveillé et qu'il
avoit fallu excuser la profession militaire de ce prince, laquelle ne l'as-
Iraignoit pas de sçavoir les formes du droit et de la raison de justice
et de consciance, qu'il ne s'estoit pas trouvé à la congrégation où fut
re presanté ledit mémorial ^
11^ dit de plus que l'on avoit tellement mesnagé le desgoust de Leo-
polde contre l'Espaigne qu'on luy avoit proposé le mariage de Mada-
moiselle de Montpensier et que cela estoit allé si avant qu'on entra
enfin en ombraige que les entremetteurs tant d'une part que d'aultre
ne se dispenceassent de promettre et faire espérer plus qu'on ne pou-
voit tenir; qu'on avoit creu à Rome que le cardinal de Richelieu estoit
si mal avec M' le Prince que par force ledict Cardinal pour avoir quelque
prince ù sa cordelle s'attaclioit à M' de Guise et que les meilleurs amis
de la maison de- Guise s'en vantoient ainsin et le croyoient. Au surplus
contentez vous de l'advis pour vous et ne vous en vantez pas, je vous
prie, à personne, car aujourd'huy il n'y a guieres de Gdelité au monde.
Je dis cela à cause du discours que vous eustes avec M' d'Aix. Tant de
gentz s'intéressent en leur particulier et trainent les interestz de nostre
bon Roy que leurs services ont plus de faintise que de foy. Mais qu'il
' Bibliothèque nationale, nouvelles aa|uisitions françaises, n° 5 170, fol. 288. Autogiaplie
en cliillVes avec traduction. — ' Le caitlinal Fr. Barberini.
ftOO LETTRES DE PEIRESG [1626]
en avoit ainsin ouy parler quelques uns de ceux qui y estoient. Que le
Pape lui avoit accordé ce qu'il avoit peu pour ses aultres bénéfices,
mais que c'estoit peu de chose. Qu'il s'esloit laissé persuader aux
ageants de l'Empereur de trouver bon qu'on vit de faire succéder à
cette evesché l'un des fils de l'Empereur si les chanoines le vouloient
eslire, à quoy il se rencontreroit de grandes difiicultez. Il adjousta par
aprez qu'il avoit eu grande peine à trouver bon ce voyage d'Espaigne;
qu'il ne pouvoit supporter que pour un baptesme il fallust tant de cé-
rémonie; qu'enfin le Roi d'Espaigne en ayant tant faict d'instance et le
Pape s'y estant laissé porter, il avoit fallu se resouldre, mais que tous-
jours n'avoit il pas voulu en partant de la France jugeant qu'on eust
possible dit qu'en suitte des mescontentements dont on faisoit tant de
bruit il s'en alloit aussytost jetter entre les mains des Espaignols, ce qui
luy seroit en horreur. Il est fort fasché de toufz cez meschanfz livres et
les blasme fort. Pour ce faict de Loislre , il se repentoit de n'avoir osté luy
mesmes l'interdiction sans attendre qu'on l'en requist, qu'il n'estoit pas
vray que le Pape eust faict à Rome sur cette affaire ce qu'on endisoit.
Quant aux Cardinaux, qu'assurément Eudemon Joannes n'en estoit
nullement et le Pape n'y avoit nullement pencé non pas raesme, se dit il
(avec prière de n'en rien dire), en faveur d'aulcun religieux ne de cet
ordre là ne d'aultre, au moins de quelque temps ^
CXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay receu en ce lieu du Martigues voz despesches du lo et i3 ve-
nues ensemble, et du 17°"^ oh j'ay trouvé l'advis de l'assemblée du
clergé aux Evesques, et la responce de M"" Rigault, qui me sont venues
' Bibliothètpie nationale , nouvelles acquisitions françaises, n" 6170, fol. 28a. Autographe
en chiffres.
[1626] À SA FAMILLR. âOl
bien à jjropos, poiii- l'entrelien de M"" le Cardinal sur ses galères '.Cela
vous servira d'advis pour m'en recouvrer un aultre exemplaire de
clia^cun. Je me trouvay par hasard dans mes pochettes la coppie de la
dernière censure non dattée, et de celle tirée des registres du Parle-
ment de l'an i52i faicte par le concile de la Province de Sens; il me
les retint, et je creuz qu'il valloit mieux vous donner la peine de les
recouvrer de rechef, que de les luy redemander. Il n'abborda icy que
jeudy matin, lequel jour il estoit party des isles de Marseille à niinuict
pour faire canal vers l'Espagne sans passer par icy. Mais à faulte d'estre
party à l'entrée de la nuict pour anticiper son passage de 4 ou 5 heures,
il fut constrainct de revenir au port de Bouc, où le mauvais temps l'a
iucontinant surprins, et craint on que ce soit pour beaucoup plus qu'il
ne pense. Je me trouvois fort engagé^ à luy tenir un peu de compagnie
pourlayderà ne pas tant languir, maisladespesche de M 'delà V. [Vil le-
aux-Clercs] et l'arrivée de sa partie me constraindront de prendre congé
et de me retirer, s'il est possible, demain ou lundy au plus tard. Ce-
pendant j'ay envoyé ses lettres à Aix pour gaigner aultant de temps ^.
M' de Honnaire ne M'' Barclay ne sont pas du voyage, non plus (jue
M'' Durand qui a eu à Bonie l'oniploy des expéditions per obitum
que l'on estime bien. M"" Aleandro est demeuré malade et avoit eu une
fascheuse (iebvrc tierce, mais il en estoit desja nettoyé Dieu mercy avant
le despart de M' le Cardinal.
J'aurois mille choses à vous escrire, mais je suis constrainct de clorre,
pour taschér de l'aller voir au bon du jour; aultrement les galères ne
seroicnt pas abordables, avec le mauvais temps qu'il faict. Je me conten-
teray de vous faire des recommandations dont j'ay esté chargé, et par
M*'''" le Cardinal et par le cavalier del Pozzo, le cavalier Dony, le jeune
Persico, le bon homme Agnelle, et M''d'Aubery de qui je vous reconi-
' l/! cardinal Fr. Barberiiii, que Peiresc ' On lit (Idus la copie de la Mi'janes (col-
allail visiter sur le vaisseau qui portail ce ieclion Peiresc, registre III, fol. i5a) : "Je
\ég!\l eu Espague et que reteuaieut les vents nie liviive fort cn{{a(jt'. . . i
contraires. (Jassendi donne d'inidressaiils ' Ces deux phrases inan(|uent h la sus-
détails il en sujet (1. IV, p. .Too-3oi). dite copie.
Tl. 5«
l«rill1ll«tK fliTIOlJtil.
402 . LETTRES DE PEIRESC [1626]
mande les lettres cy joinctes, attendant de vous pouvoir entretenir plus
à plain par la première commodité \ et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
Du Martigiies, ce sanimedy q8 febvrier 1696.
Le S' Aleandro refusa l'esvesché de Civita de Belluno^, mais on luy
a réservé dessus une pension. Il refusoit aussy le secrétariat du s"' Per-
sico, mais on croid qu'il sera constrainct de l'accepler au retour du
Cardinal. Cependant il y a un aultre par provision, comme aussy au
secrétariat des lettres latines, on a subrogé un célèbre poète nommé
Girol°-Preti^
On avoit subrogé au P. Eudemon Joannes le P. Tarquinio Galluci*,
mais il est demeuré à Marseille avec son compagnon, tous deux malades,
et est demeuré un aullre malade à Tollon. Je parlay au Cardinal du
bruict du chappeau destiné au P. Eudemon Joannes; il me dit qu'asseu-
rement il n'en estoit rien et que il estoit arrivé à Rome pour la promo-
tion assez long temps devant qu 'Eudemon Joannes y fut et la promotion-
y estoit resoliie sans qu'il se fust parlé de luy ne songé seulement.
Sur voz rolles j'ay veu que M' Buon a oublié le Mercure françois
complet. Et je ne trouve plus mon amphitheati-um honoris de Bonar-
sius in lt°'^. J'en vouldrois bien un maintenant, mais des plus récents
qui sont plus amples que les premiers*^.
' Tout le paragraphe depuis /'««rots in«7/e aS juillet 16^9, voir la Bibliothèque delà
choses à vous escrire a été rejeté de la copie. Compagnie de Jésus, par le P. G. Sommer-
' Bellune, à 80 kilomètres de Venise. Le vogel, t. III, 189a, col. ii4i-iii4.
T^résewt post-scriptum a e'té, dans la copie, ' Voir l'article Scribani dans le tome III
incorporé à la lettre même. du recueil Backer-Sommervogel , ou, dans
' Ce célèbre poète est, de nos jours, un le Dictionnaire des anonymes de ce dernier
inconnu pour tout le monde. bibliographe, l'article Amphitheatrum clari
* Sur Tarquiu Galluzzi, né à Montebone Bonarscii, col. i33.
en 1674, reçu dans la Compagnie de Jésus ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
en novembre 1590, professeur à Rome, sitions françaises, n° 6170, fol. 180. Auto-
puis recteur du collège des Grecs, mort le graphe.
I1626J À SA FAMILLE. 403
CXVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
A PARIS.
Monsieur mon frère,
Je vous escrivis sammedy du Martigues et en revins lundy, ettrouvay
qu'on m'avoit le mesme jour envoyé au Martigues vostre despesche
du 2 0""" laquelle me fut renvoyée hier, et aussytost je despescliay au
Martigues pour faire part à M'' le Légat d'une partie de ce que vous
rae mandiez. Et parceque le temps a esté un peu doulx la nuict passée,
je crains un peu qu'il ne soit party avant que nos lettres luy ayent peu
estre rendues, mais parceque le temps s'est un peu regaslé cette aprez
disnée, il se pourroit bien faire qu'il ne soit pas party. Nous en serons
esclaircis demain au matin Dieu aydant. Cependant j'ay escript à M' de
Lauson; vous y mettrez la superscription, car je ne sçay pas encores
bien les tiltres qu'il aura prins, et par mesme moyen à M'" le Pelletier
et à M'^ de la Ville aux Clercs.
Nous n'avons aultres nouvelles que le passage du regimant de M" de
Stissac, que M' de la Bastide Jourdans^ est allé recevoir à Barbentane-
el l'a conduict en Arles, où je pense qu'on l'a faict rembarquer pour
passer aux isies d'Ieres. Je pensois vous pouvoir bien entretenir, mais
le s' Enee est desja arrivé pour me penser. Il lault que je me couche
pour luy laisser faire, et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et alTectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
U'Aix, ce 4 mars au soir i6s(j.
J'envoye demain à Marseille uion cousin de Meaux vers M"' de Rua
à qui j'ay escript la plus honneste lettre que j'ay peu. Nous verrons
' Jean-Louis de (joriolis La Baslitle qui, en i()46, fit (îriger en baronnie sa terre de Li-
inaye. — '^ Sur cette localité des Bouches-du-Rhône, voir recueil Peiresc-Dupuy (I, 458).
5i.
hOh LETTRES DE PEIRESG [1626]
ce qu'il vouidra dire ou faire. M" Aslier uie remettoit à la fin de ce
nioys.
Au retour de Marseille mon cousin m'a promis d'aller à Beaugentier
planter voz anémones et graines. Cependant Bresson pourroit ar-
river.
La neige de sammedy couvre toutes noz montagnes de la S'''Baulme
et aultres voisines jusques à Ponlcioulx'.
CXIX
M"" de Luxembourg- alla voir pendant mon absence M"' le présidant
Seguiran, et luy fit de grandes plaintes et querimonies de ce que, di-
soit il, j'espousois les aft'aires de M' de la Ville aux Clers contre luy de
gayetté de cœur et avec grande passion, voulant luy faire cognoistre
que ce luy estoit chose bien griefve en nn dilferant de telle importance,
et si jaloux que dans son païs natal il se trouvast des persones qui le
voulussent traverser et l'empescher d'avoir justice. 11 le tint une heure
sur ce discours avec mille disparates, que je serois trop long à vous es-'
crire. Vous pouvez penser si M' de Bouc demeura sans reparties; il
luy en fit tant et de si braves et si généreuses que je luy en seray à ja-
mais redevable, et enfin le desferra tout h plat jusques là que parlant
du traicté d'accommodement (que le dict s"" dict luy avoir esté proposé,
et n'y avoir jamais voulu entendre) M"" de Bouc luy dit que nous l'eus-
sions tellement désiré, que quand il n'eust tenu qu'à mille pistoles pour
l'adjuster, nous les eussions voulontiers données soubs main, pour ac-
cellerer l'accommodement, et esviter les inconveniants qui peuvent
' Le mot très dislinclement écrit Pont- " C'était le frère du connétable de Luynes,
ciouLv ne doit-il passe lire Ponrcieux? En Léon d'Albert, d'abord seigneur de Branles,
ce cas il s'atfirait d'un village du canton de puis duc de Piiiey- Luxembourg, s'élant
Saint-Maximin, arrondissement de Bri- marié, en 1690, à Marguerite -Charlotte
gnôles, Var. — Bibliollièque nationale, de Luxembourg, ducbesse de Piney, prin-
nouvelles acquisitions françaises, n° S 170, cesse de Tingry et de Ligny. Léon d'Albert
fol. 98/i. Autographe. mourut en 1600.
[1626] X SA FAMILLE. 405
venir si l'affaire se juge rie à rie, de quelque costé que la balance
deubst tomber.
M'' de Lux[emi)ourg] dict à un aultre que prenant congé de la
Hoyne, presant M' de la Ville aux Clercs, Sa Majesté ayant demandé
pourquoy ledict s' de la Ville aux Clercs n'a voit pas la botte, il avoit
respondu qu'on pouvoit partir quand on vouldroit, mais qu'il y arri-
veroit bien à temps. D'où il vouloit inférer que l'on s'asseuroit de le
pouvoir empescher d'avoir icy aulcune expédition, ce qu'il n'imputoit
qu'à moy seul. Il a faict venir icy Thomas de Breton, qui me vint voir
comme j'arrivois du Martigues, et print noz chevaux hier au matin
pour aller disner à Marseille avec luy et avec M"' de Guise, et puis re-
vindrent tous deux hier au soir dans le carrosse dudicl seigneur de
Guise, et allèrent descendre droict au palais au logement dudict sei-
gneur de Guise. Noz chevaux ne sont revenus qu'à ce mathi. Je m'ima-
gine qu'il ne tardera pas de me venir presser et possible l'aultre aussy,
mais je les recevray comme je doibs. Et feray tousjours ce qui sera de
mon debvoir. Tant y a que cez Messieurs là ne doivent plus s'endormir,
ains venir ou envoyer persones cappables de faire ce qu'il appartient
en une si importante all'aire'.
cxx
M' d'Oppede ne désire pas que je vous escrive les discours de M' de
Luxembourg à luy, mais vous ne les redirez pas parce qu'il craint que
M' de la Ville aux Clercs ne se puisse pas tenir par aprez de les redire
et de s'en vanter. G'estoit à luy que le s"" de Luxembourg dit par re-
proche que le dict sieur de la Ville aux Clercs luy avoit dit devant la
Uoyne qu'il pouvoit bien venir si viste qu'il vouldroit, car il le suivroit
(juand il seroit temps et sçavoit bien qu'il y arriveroit tousjours à temps,
ce qu'il disoit à la suitte de certaines plaintes faictes en gênerai contre
' liibliolhèque nnlionole, nouvelles acquisilions françaises, n° 5t 70, fol. 585. Aulogrophe.
406 LETTRES DE PEIRESC [1626]
quelqu'un de la Compaiguie sans me noiumer, me désignant neant-
moins et voulant inférer que ce fust moy et par mon moyen ledict
s' d'Oppede, ce que le dict s' d'Oppede me dit à mon arrivée du Mar-
tigues avec quelque desplaisir que M* de la Ville aux Clercs ne s'abs-
tienne plus religieusement de tels discours et jactances qui ne peuvent
jamais servir de rien et peuvent donner de grands ombraiges et faire
plus de tort qu'on ne croiroit d'abbord. Il dict encor audict s"" d'Oppede
qu'il estoit venu en intention de n'en bouger qu'il n'eust un arrest et
qu'il luy demandoit expédition , laquelle ne pouvoit estre refusée à des
gentz de telle sorte et condition, à quoy M' d'Oppede luy respondit
qu'il devroit attendre toute expédition en justice en faisant de son coslé
ce qu'il falloit pour l'obtenir, mais qu'il consideroit bien l'inqjortance
de son affaire et de combien peu sei-voient des arretz donnez par for-
clusion, lesquels n'empescboient jamais de revoir le fonds en refon-
dant les despens des forclusions, qu'il ne sçavoit encores rien des mé-
rites de l'affaire ne où elle pourroit tomber, mais qu'un procez de cette
nature meritoit bien d'estre jugé en contradictoire jugement et qu'on
donnast quelque temps de plus de l'ordinaire aux parties pour les laisser
produire. Et sur ce qu'il insista à avoir le bureau, attendu que se»
parties estoient forcloses et que son rapporteur estoit prest, on luy res-
pondit que le bureau estoit embarrassé d'un procez de Thoulouse pour
toute la semaine où nous sommes et quelques jours de l'aultre.
Dez qu'il fut arrivé en ceste ville on fit revoir le registre qui porte
deffences aux juges de l'aller visiter, ce qui fut dit à toutes les cham-
bres. M'' Thoron dict qu'il pourroit donc bien l'aller visiter, puisqu'il
n'estoit pas juge nécessaire, mais M"" d'Oppede luy dit que non, attendu
qu'il debvoit estre des juges luy aussy bien que supernumeraire et
que puisqu'il entroit quelque foys il debvoit principalement entrer
pour une si grande affaire que celle là, de sorte qu'il se teut et je
ne panse pas qu'il fait visité non plus que les aultres de nostre
chambre.
Tant y a que je prends à quelque bon augure que M"' d'Oppede se soit
ouvert comme il a faict avec moy sur ce subject de son propre niouve-
[1626] À SA FAMILLE. 407
meut et, passé cette semaine, si l'on presse, le Procureur demandera
la vision, avec quoy on verra de gaigner encore l'aultre. Cependant
quelqu'un pourroit estre venu de cez Messieurs.
Mon frère de Bouc croit véritablement comme moy que M"' de
Grequy ne s'estoit pas voulu servir de ses lettres d'Estat, l'année passée,
et qu'il en sera de mesraes celle cy pour nous tenir là afin de faire
plaisir à M'' de Luxembourg ^
[Posl-scrtptum.] A vous seul.
M'' de Bouc dit qu'il ne seroit pas marry que vous ne fussiez point icy
lorsqu'il se parlera de l'affaire de M'' de Luxembourg de crainte de
quelque malheur dans la rage et manie où entre cet homme contre
nous, mais je m'en mocque et crois que ne faisants rien d'indigne de
gents d'honneur. Dieu nous assistera, s'il luy plaict, et noz amis.
Vous aurez coppie de la despesche de noz cocquettes où vous verrez
que vous avez deviné et que parmy le bordel ce compaignon a faict
de belles affaires, mais vous avez mal tenu vostre langue et le Prieur
de Roumoulles encore pix. Je ne crois pas qu'elles nous fassent plus
donner de pacquetz puisqu'elles ont conceu une telle desfiance.
Je n'ay plus de la matière des cachetz; il en fauldra faire. J'en avois
donné une plaine boitte à feu M"" du Vair avec ce filtre pour le mal de
cachadhre^. Si vous alliez un peu cajoller M""* Alleaume^ elle la vous
rendroit. L'usaige en est un peu incertain pour gents qui n'ont prac-
tique de fondre *.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- ' C'était la sœur de Guillaume du
sitions françaises , n° 8170, fol. a86. Auto- Vair.
graphe eu chiffres. * Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
' Meurtrissure, du verbe provençal ca- sitions françaises, n° 0170, fol. 387. Auto-
char, dcraser. graphe en chiffres.
iOS LETTRES DE PEIRESC [1626]
C\XI
Du h mars au soir.
En venant du Martigues je troiivay M'' d'Oppede bien empesché de
ce qu'il n'entendoit point vos lettres, niesmes certaines lignes en chiffre,
dont il estoit un peu mortifié, mais je l'esclaircis bientost de tout, et
quand j'en fus sur M' de la Barben il [fit] de grandes excuses de ne
vous en avoir escrit le destail. Ce qu'il luy a, se dit il, escrit quel-
ques billetz en chiffre, mais fort succinctz et obscurs dont il en inter-
préta l'un par ce que vous mandiez du tiers party, à quoy celuy là
adjoustoit que l'on y avoit voulu embarrasser trois parlementz, Bor-
deaux, Thoulouse et un aultre que IVI"' de Guise disoit estre celuy
de Provance. Si tout le reste est aussy vray que cela, il y aura bien
des bourdes.
JVi"" d'Oppede ne peult gouster que les députez ne passent oultre
vers le Roy et dit afforce raisons que je [ne] vous puis escrire à pre-
sant, estant trop pressé, et y eu a de bonnes. Vous aurez sceu l'arrest
donné au rapport de M"" Favier portant interdiction au Parlement de.
Grenoble sur le faict de Satournon, alendant que dans deux mois le
Procureur gênerai envoyé les motifs de leur condamnation. M"^ de Guise
en faict le sien et Félix dit que ce n'est pas sa cause, ains celle de M' de
Guise.
Icart escrit que M' le Ghancellier avoit arresté la signature de l'ar-
rest, mais si tost qu'on en eust parlé au Roy, l'arrest fut signé. IVIes-
sieurs de Grenoble se repantoient desja d'avoir faict ce qu'ils avoient
faict'.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises , n° 5 1 70, fol. q88. Autographe
en chiffres.
[1626J À SA FAMILLE. i09
CXXII
Du 1 1 mars.
Vous aurez sceu l'arrest du Conseil contre Salournon lequel a pro-
duit de grands reproches domestiques qui ont rejally au dehors bien
avant. Le commencement fut entre la fille et la mère lesquelles en
vindrent aux coups, mais l'advantaige en demeura à la fille, laquelle
aprez avoir reproché à sa mère qu'elle l'avoit prostituée, et avoit vendu
sa pudicité, sur le premier semblant que fit la mère de haulser la main
pour la frapper, la fille la prévint et la battit en enragée, dont le père
estant adverty et voulant vanger sa femme se rua sur la fille et la battit
bien, ce qui ne tarda pas d'arriver aux oreilles du serviteur' qui l'eust
volontiers envoyé ramer en gallere sans l'appréhension qu'il eust de
faire rire le monde. Enfin le père demanda pardon h sa fille et moye-
nant ce elle luy impetra sa grâce et pour souldure de la pacification le
serviteur voulant rendre quelque service extraordinaire à sa maistresse
s'esforcea un peu trop et y gaigna la fiebvre qui l'a un peu incommodé
durant trois ou quatre jours, en sorte que les médecins luy ont dict
que s'il jouoit guieres à ce jeu là il courroit fortune d'y laisser le moulle
du pourpoinct. Cependant l'interdiction exploittée à Grenoble , aussy-
tost Clarissime s'en est venu et a faict envoyer deux des soldatz des
gardes au devant de Satournon, lesquels l'allerent recevoir sur la fron-
tière et le recondin'sirent à sa maison où il n'a pas manqué d'eschaulfer
les fers et de faict le conseiller d'Antelmy qui en est revenu fraische-
ment dit que M'' de Guise recommance les reproches plus que jamais
contre la Compaignie, mais surtout contre M' d'Oppede, et enquis si
c'estoit du passé qu'il se plaignoit ou bien qu'il y eust rien de nouveau
despuis peu et despuis la reconciliation publique, respondit qu'il se
plaignoit et du récent et de l'ancien aussy, qu'il ne sçavoit comme
entendre M' d'Oppedè. qu'il ne luy avoit jamais parlé à cœur ouvert,
' L(î duc (It! (îiiise.
VI. 5:1
tarkiiftmii «atioyali.
AlO LETTRES DE PEIRESC [162GJ
despuis leur reconciliation, qu'il ne s' estoit mis de son costé en aulcun
debvoir de renouer la bonne intelligence que le Roy luy avoit com-
mandée, qu'il traversoit louts ses interetz et qu'enfin il faisoit assez
cognoistre qu'il n'estoit pas de ses amis. Sur quoy M"' d'Oppede dit
qu'il a faict de sa part tout ce qu'il a pensé debvoir laire; qu'aprez cette
prétendue reconciliation si inopinée, quand ii alla voir M"' de Guise
en son particulier, lorsqu'il voulut prendre occasion d'entrer en quelque
discours des choses passées et parler avec un peu de liberté, M"" de
Guise l'interrompit et ne voulut point qu'il se parlast plus de rien pour
ce regard et aussytost tourna la truye au foin et se mit sur les galan-
teries qu'on luy escrivoit de la Cour, que despuis ils sentr'escripvoient
souvent c\ toutes occasions sans que M' de Guise eut jamais laissé pa-
roistre aulcun mescontentement. Quant aux traverses prétendues de ses
desseins, que s'il entendoit l'arrest du Conseil il ne falloit pas l'en ac-
cuser luy, car il n'en estoit pas l'aulteur, la chose ayant esté poursuy vie
du commun voeu de la Compaignie, et pour le deffault d'amitié, qu'il
estoit son trez humble serviteur, comme il debvoit. Tant y a que pen-
dant cez chaleurs domestiques se rencontra l'affaire du passeport pour
les 600 charges bled qui avoit esté accordé auparadvant et lors fut re-.
fusé par despit, mais il avoit esté bientost remis sus et de reclief ac-
cordé sans qu'ils entrèrent en desfiance de celuy qui y estoit intéressé
qui estoit Beauchamps et rompirent.
Vous aurez possible sceu que deux galleres de Florance de la suitte
de M"^ le Légat durant son sesjour des isles voulurent aller à Marseille
pour faire rabiller quelque pièce et lever quelques rafl'raischissements.
Quand elles abordèrent la ville, elles commencèrent le sallut qui leur
fut rendu respectueusement et passants oultre dans le port, M' de Guise
les regardoit entrer et disoit quelles ne manqueroient pas de salluer
l'estendard de son gallion, mais voyant qu'elles n'en faisoient rien, ains
qu'elles avoient prins leur poste à costé de sa galère, il leur envoya un
gentilhomme par lequel il manda à celuy qui y commandoit que s'il
ne salluoit l'estendard de son gallion, il feroit tirer sur luy, à quoy le
cappitaine desdictes galères respondit qu'il estoit trez humble serviteur
[1626] ' À SA FAMILLE. fr\l
du Roy de France, que c'estoit l'intenlion du Grand Duc, son maistre,
qu'il révérât le nom et les armes de France comme il debvoit et seroit
bien marry d'avoir manqué à luy rendre toute sorte d'honneur, de res-
pect, et qu'il cognoissoit bien les fleurs de lys et les couleurs des armes
de France, mais que oultre qu'à ce galion il ne voyoil qu'une simple ba-
niere blanche où il ne paroissoit vestige quelquonque ne de l'azur du
champ ne de l'or des fleurs de lys, ne pas mesmes d'aulcun escusson
d'armoirie, tout cela a esté efl'acé par les pluyes et les vents, ne diffé-
rant du tout rien d'un simple linceul, il avoit souvent couru toute la
mer medilerranée et n'avoit jamais veu que les vaisseaux longs eussent
commancé de salluer les vaisseaux ronds, ains lousjours le contraire.
Que s'il s'en informoit des moindres gents de marine il en apprendroit
incontinent la vérité, à quoy on ne sceut que répliquer, et n'en fut
aullre chose, si ce n'est que M' de Guise qui lors estoit tout prest à
entrer en sa galère pour aller revoir une seconde fois M"" le Légat aux
isles, ayant invité pour cet effect les mieux parez de la ville, rompit
son voyage et n'y alla plus. Neantmoings ce cappitaine, ayant en dili-
gence envoyé un caic vers M'' le Légat pour l'advertir de cela, M' le
Légat luy manda qu'il salluast en revenant, ce qu'il fit en sortant', mais
ce lut en tournant ses galères en sorte qu'on pouvoit interpréter ce
salut aussy bien à la ville et aux forteresses et quasi plus tost qu'au
gallion. Les consuls vouloient encor aller revoir M' le Légat et luy offrir
un petit presant, mais M'' de Guise le leur deffendit, disant qu'il y
vouloit aller, mais il le laissa partir sans y i-etourner-.
CXXIII
Du MI mars.
J'avois obmis de vous dire que sur le jugement de la requeste de vi-
sion touts furent d'accord de la donner pour huictaiue, mais que sur
' Peicesc a écrit par inadvertance itet sortante. — ' Bibliothèque natiouaic, nouvelle»
acquisitions françaises, n" Siyo, fol. 989. Autographe en chiffres.
412
LETTRES DE PEIRESC
:i626]
l'ouverture qui fut laicte parle présidant Mounier d'adjousterque Marroc
la preudroit de Gazel dans ledict temps à cause que aulcuns de Mes-
sieurs disoient qu'il ne la fauldroit pas bailler par aprez à Marroc
comme estant d'intelligence avez Gazel, il y eut partage, estanlz de-
meurez au premier advis Messieurs le rapporteur Ollivier, Toron,
d'Agut, de Lambert' et Albert^, et se rangèrent au contraire Messieurs
Boyer^, Venel* (qui nevouloit donner que cinq jours). Flotte^ (qui n'en
eut voulu donner que trois et qui eust voulu un in mente retentum
d'entamer le procez le lendemain de la huictaine), Antelmy'', Chaylan,
présidants Mounier, Chaîne'', d'Oppede, toutz lesquelz ensemble à
cause des trois beaux frères qui ne faisoient qu'une voix ne faisoient en
tout que six opinions et les aultres à cause que M"" de Lambert et Olli-
vier ne font qu'une voix n'en faisoient que cinq, de sorte qu'il y eut
partage jusques à ce que M"" le Doyen se réduisit à l'aultre advis. Je
pense que le Premier Présidant se tint à cet advis par raison d'estat
pour ne sembler relarder l'expédition dont en le pressentant il me dit
qu'il feroit filer tant qu'il pourroit les autres procez qui sont sur le bu-
reau et tascheroit d'y introduire tout ce qui pourroit avoir tant soit peu
de privilège et aprez qu'il ne seroit pas possible d'esviter que l'alTaire
ne se mit sur le bureau, car il se chargeroit de toute l'envie, mais
qu'on la feroit interrompre et filer tant qu'il seroit possible. Cependant
quelqu'un pourroit venir, car quoyque puissent faire les advocatz, il se-
roit un peu dangereux de rien produire que cez Messieurs ne l'ayent veu.
' Raiinond Mainier, sieur de Lambert,
reçu le 3o aviil 1607, mort en i63a.
' Jacques Albert , seigneur de Roquevaux ,
reçu en 1600, mort en i633.
' Jean-Baptiste Boyer (des seigneurs
d'Eguilles), reçu en iGo4, résignataire en
i638.
* Jean Venel, reçu en 1699, re'signataire
en 1 633. Nous avons déjà eu à nous occuper
de ce doyen du parlement, ainsi que de
plusicui-s des confrères compris dans la pré-
sente énumération. mais il nous a paru bon
de rappeler rapidement l'état civil de ceux
de ces magistrats qui ne sont pas aussi
connus de nos lecteurs que d'Agut, Olli-
vier, etc.
' Jean-Augustin Flotte, sieur de Saint-
Joseph (de la branche de Roquevaire), reçu
en i6o5, résignalaire en i633.
' Jean Antelmy, reçu en iSgC, résigna-
taire en 1636.
' Jean - Baptiste Chaine, conseiller en
1609, pi^sident en 1617.
[1626J À SA FAMILLE. /j13
J'oubliois (jue quand M"" de Luxeinbourji; vint voir il commença sa
harangue par des regretz de n'y venir à aultres fins que celles qui l'y
amenoient et que tout son conseil estoit d'advis qu'il rae recusast, ce
qui ne se pouvoit faire sans vomir et puis s'arresta là sans passer plus
oultre en ce discours, s'estant embarrassé à d'aultres fort long temps
qui me servirent de prétexte passable pour luy repartir à tout le reste
et feindre d'avoir oublié de relever cette parolle de vomissement pré-
tendu, laquelle estoit bien incivile' et m'eust obligé à des reparties
plus aigres que ne pouvoit comporter la rencontre de me trouver dans
nostre maison.
Au surplus les advocatz s'assemblent encor aujourd'huy comme iis
avoient desja faict; j'y serois allé volontiers, mais vous sçavez la mau-
vaise volonté que nous portent et de Cormis et Reauville. Je les
eusse descontenancez au lieu d'y servir. M" de la Faye m'a demandé
XV pistoUes pour cela et pour aultres frais nécessaires; je les luy ay
baillées incontinant et vouldrois bien y pouvoir contribuer quelque
chose de bon.
Je suis encores si enrumé que je ne puis durer et cependant il m'a
fallu faire celte courvée de vous escrire toutz cez mémoires non sans
grande violance à mes yeux, mais je ne le pouvois pas dicter comme
ma lettre^.
CXXIV
Du même jour.
Mad'"^ d'Allemaigiie est entrée dans le monastère de la Visitation
S''' Marie de Marseille depuis vendrody passé comme pour changer
d'air et se recolliger' un peu, mais je crois qu'elle n'en vouldra plus
' L'expression, ([uoique incivile, était ' liibliolhèquc n<itiuu<ile, nouvelles ncqui-
alors fort employée et l'on sait que Louis Xlli sitions françaises, n° 6170, fol. 991. Aulo-
(lit de son ancien favori Cinq-Mars : Je le jfraphe en cln'flTres.
vomis. , " Se recueillir.
àlà LETTRES DE PEIRESC [1626]
bouger, car les Capucins l'ont fort indignement traictée, ayant publié
qu'elle estoit venue folle bien qu'elle soit en fort bon estât, à cause
qu'elle leur faisoit de grands reproches des longueurs qu'ils apportoient
à luy faire venir des religieuses de Paris despuis 2 ou 3 ans, ce qui
les occasionna d'user de fort grandes rigueurs envers elle comme par
mortification et de la tenir plus resserrée sans la laisser parler à per-
sonne, ce qui la mit en mauvaise humeur et luy fit dire quelques pa-
rolles rudes que cez gentz interpretarent à foHie et ainsin le dirent ils
un jour à M"' de Guise qui oyoit messe dans cette église, mais si hault
que cela fut entendu par quelqu'une des filles de ce monastère qui le
redirent à ladicte dame, laquelle en l'ut si oultrée qu'elle sortit un
matin et s'alla jetter à Nostre Dame de la Garde pour se tirer des mains
desdicts Gappucins et y pouvoir envoyer quérir ceux qui luy feroient
de besoing pour mettre ordre à ses alfaires, mais elle fut suyvie de
prez par trois Gappucins qui la ramenèrent avec viollance et la resseir-
rerent encores plus, dont elle fut si picquée qu'elle ne voullut plus se
confesser à eux, de façon qu'ils allèrent prier le père Michaellis, je-
suisteS pour la venir confesser, ce qu'il fit de cela il y a environ deux
moys, depuis lequel temps M' de Guise en ayant donné advis aux
marquis d'Oraison'^ et des Arcs', le m[arquis] des Arcs fit dessein de
l'enlever et la faire conduire aux Arcs pour l'esloigner du monde et la
tenir soubs bonne et seure garde, attendant la succession du marquis
d'Oraison et s'en déclara un peu inconsidereement aux Gappucins et y
voulut employer ledict père Michaelis pour la disposer de sortir du
monastère. Cependant le grand vicaire de l'Evesque de Marseille, en
ayant eu vent, par délibération du chapitre s'en alla visiter cette dame;
il eut peine d'avoir les clefs pour y entrer; enfin les Gappucins les luy
' Nous avons trouvé mention de ce père ' La baroniiie des Arcs (arrondissement
un peu plus haut. de Drnguignan, canton de Lorgnes) fut éri-
' La terre d'Oraison fut érigée en niar- gée en marquisat (1619) en faveur d'Ar-
(juisat(i588) au profit de François d'Orai- naud de Villeneuve, dont le fils Antoine fut,
son , vicomte de Gadenet. Il s'agit sans doute en outre , marquis de Trans ( 1 Ga6 ) par tes-
ici de son fils André. tament de Jean de Villeneuve.
[1626] À SA FAMILLE. A15
baillèrent, disants qu'il pourroil bien la trouver en bonne assiette,
mais que dans les xxiv heures elle changeroit. Il la trouva fort rassise;
elle luy fit ses plaintes toutes trez justes et aisées à vérifier, luy dit
qu'elle desiroit sortir et se mettre chez quelque dame d'honneur où
elle peut voir quelques personnes pour donner ordre à ses affaires. Le
vicaire luy remonstra que cela ne seroit pas bienséant, qu'il falloit
plus tost qu'elle entrast dans quelque aultre monastère par emprunt;
luy proposa celuy de la Visitation; elle luy dit que s'il le luy conseilloit
elle y iroit volontiers; il se chargea de les aller disposer à y consentir
et la laissa en cez termes. Le vicaire en alla parler aux dames de
S'" Marie, lesquelles y itiisoient grande difficulté et en voulurent con-
sulter, enfin presterent leur consentement à condition que les Gappu-
cins l'agréassent, lesquels estoient en grande perplexité d'appréhension
qu'elle ne changeast de volonté et qu'on ne voulut introduire les Je-
suistes ou les dames de la Visitation dans le monastère qu'elle avoit
fondé. Mais on les asseura que la maison n'estoit nullement duisable
aux dames de la Visitation et encores moins aux .Tesuistes. Enfin, de
crainte que le voyage des Arcs ne fit aller à vau l'eau leur fondation,
ils aymerent mieux consentir qu'elle allast à la Visitation. Et n'ayants
plus de crédit sur elle, dirent au marquis des Arcs qu'il employast le
père Michaellis jesuiste pour la disposer à sortir, ce qu'il fit, et il fit
amener une litière pour la conduire dans laquelle elle se mit et se
laissa conduire jusques aux Arcs qui sont hors la ville de Marseille où
estant elle commanda aux mulletiers de rentrer dans la ville par la
porte d'Aix et la conduire au monastère de S'" Marie, et sur la difficulté
qu'ils en faisoient ou ceux qu'on luy avoit donnez pour la conduire,
elle dit qu'elle sortiroit donc et s'y en iroit à pied, de sorte que pour
esviter que le monde ne s'en scandalisast, ils consentirent de la mener
à la Visitation où les dames la receurent entre deux portes sans l'ozer
introduire du tout qu'elles n'eussent un mandement plus exprez par
escrit de la main du grand vicaire, lequel arrivé elles la receurent cha-
ritablement, et despuis elle y est demeurée fort consolée et sans aul-
cune apparence de follie, ayant prins grand plaisir de voir la beaulté
416 LETTRES DE PEIRESG [1026]
de leurs exercices spirituels et la grande cliarité et amitié réciproque
qui est entre elles, dont elle est si bien édifiée que je ne pense pas que
(si elle demeure en bonne assiette d'esprit) elle en vueille jamais sortir.
Le marquis des Arcs, se voyant befllé, voulut s'en prendre aux Je-
suistes qu'il avoit luy mesme introduicts, et fit courir bruict qu'ils
avoient non seulement enlevé cette dame, mais qu'ils avoient expilé
touts les calices, ciboires, et aultres ornements de l'église, et toutefoys
ils n'y avoient pas songé. Et d'aultant qu'il en a couru divers bruicts, je
vous en ay voulu mander toute la vérité '.
CXXV
Du i5 mars.
M' de Mane commence à se cabrer contre M"' de Guise, recognois-
sant qu'il l'a befllé, car pour le Viguerat^ on a dit qu'il estoit trop ha-
bille homme et qu'il a trop à perdre, qu'il en valloit mieux un qui
n'ozast souffler tel que pourroit estre Dardene à qui d'allieurs on est
engaigé de parolle en faveur de Blanche, sa belle sœur^, laquelle le
veut viguier absolument. D'aultres plus meschans disent que M"' de
Mane a peur que sa bonne intelligence avec M'' de Guise ne luy nuise
auprez du Roy et qu'elle ne le rende suspect et qu'il publie son mes-
contentement pour guarir ce soubçon de sorte que de Beaudirnar pour-
roit bien courir la fortune aussy bien que tout aultre*.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- sitions françaises, n* Siyo, fol. 994. Aulo-
silions françaises, n" 8170, fol. aga. Auto- graphe en chiffres. Celte note est adresse'e
graphe chiffré. à un prétendu «Monsieur Berger, pratti-
' La fonction de viguier. cien, k Paris 1, lequel n'est autre que Va-
' La trop fameuse Madame Félix. lavez.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
[1626] À SA FAMILLE. 417
CXXVI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Comme je VQuIoi.s tantost clorre une despesclie pour vous l'en-
voyer, on m'a apporté les vostres du 26 et 27 du passé lesquelles
m'ont osté d'une {grandissime peine, ayant trouvé bien estrange leur
retardement si extraordinaire. J'ay aussylost envoyé à Simeonis la lettre
de M"" do Gomervillc qui vient de m'en envoyer la responce, et ay porté
moy mesmes au palais à M"" d'Oppede celle qui luy estoit adressée, avec
les deux gazettes du 26 et 27, et au retour du palais j'ay passé le
temps à lisre voz lettres, et au lieu d'en empirer le mal de mes yeux,
il semble qu'il se soit tempéré. Mais parce que M"" d'Oppede presse
d'envoyer la despesche, je ne vous sçaurois faire de response par le
menu, ne escrire à personne. J'avois oublié de vous adverlir que
Bresson estoit arrivé et que je me contentay d'ouvrir le couvercle de
la cassette, et voyant que les plantes scmbloient estre bien, je la re-
lermay, à cause des grands vents qu'il faisoit lors, pour ne les esventer,
et pour les faire porter ainsin toutes closes à Beaugentier dont je
chargeay nostre jardinier qui estoit venu pour M"" d'Oppede. Je l'avois
retenu deux jours aprez attendant si le plan du parterre de M' d'Aix
ne viendroit poinct. Mais le fruittier est arrivé icy aujourd'huy par
lequel j'escriray à Beaugentier pour faire revenir nostre jardinier, et
luy faire planter ce parterre. Je n'ay regret si ce n'est qu'au delTault
de lune dont le croissant est passé seulement dé sorte qu'il fauldra at-
tendre la prochaine lune. Cependant le gros froid sera passé. Je feray
travailler au plan de la maison cloistre et entre-deux, sitost que
M'" Lombard qui est allé à Marseille sera revenu.
Tout présentement Bresson vient de revenir de Marseille et passe
oultre en Cour. Je luy bailleray des greffes de M"" d'Espinouse et des
pommes sans fleur, et de celles d'oultre mer qui sont trez bonnes dont
Ti. 5;i
IHPkimua lATlONALS.
âl8 LETTRES DE PEIRESC [1626]
j'ay vescu tout cet hyver. Quant aux raisins de Maislre Claude, ia
souche en est morte l'année dernière, mais j'ay apprins que la mar-
cotte en estoit venue de Barjols \ et pense que nous en pourrons avoir
de là. Il sera bon pour le Cassianus d'attendre la dernière édition de
Douay. Cependant je vouldrois bien que vous eussiez mémoire de M'' du
Puy, de toutes les éditions qu'ils en ont et si en aulcune d'icelles l'epistre
de Sainct Castor n'y est poinct au commancement. Pour le Campa-
nella je seray bien aise d'avoir tout ce que vous en trouverez.
Je viens de recevoir du Martigues une lettre de M"' d'Aubery que
je vous envoyé, avec une de Chaudy qui me mande que le Cardinal'^
commance à songer de mettre pied à terre. Le temps s'est fort adoulcy
à ce soir et possible partira il cette nuict. J'en auray lettre demain au
matin Dieu aydant par les poissonniers, et possible luy despescheray je
un laquay, sur le subject de cez maladies dont j'ay grand regret, bien
que grâces à Dieu pour encores il n'y ayt personne de nos amys qui
soit attaqué, J'ay tousjours retenu M' Astier dans des termes que
je luy ay osté tout subject de rompre. Seulement j'ay refusé de faire
certaines choses qu'il vouloit, et il est si entier en ses volontez qu'il ne
veult estre desdict de rien que ce soit. Je le respecte comme un seigneur .
et ne vouldrois pas le perdre; n'en ayez pas de regret. Je le laisray
tousjours sur son tort et ne me laisray pas seulement emporter jamais
aux seuls reproches.
Encor oubliois je de vous dire qu'à son reffus j'envoyay le cousin de
Meaux porter vostre lettre à M"' de Rua à Marseille avec celle de Ferron.
11 fit le fou et l'enragé à l'abbord. Mon cousin, à qui j'avois donné le
mot du guet pour cela, luy dit qu'il le vouloit laisser dormir dessus,
et qu'il l'iroit revoir le lendemain, ce qu'il fit et le trouva bien plus
acostable sans toutesfoys en pouvoir tirer une chose qu'une lettre à
moy, par laquelle il m'escripvoit que la diversité de noz comptes ne se
pouvoit concilier que par la levée de nos sels, qu'il y avoit six navires
à leres pour en charger, lesquels dans la fin de ce moys pourroient
' Sur cette localité du Var, voir le recueil Peiresc-Dupuy (III, ia5, 733). — ' Fr. Bar-
berini.
[I62G] À SA FAMILLE. 419
avoir chargé tout ce qui nous restoit de 1628 et ceux de lôai et lors
il nous payeroit un conte juste. Mais il dict de bouche à mon cousin
que si nous voulions que noz rigordes fussent enlevées, il se falloit re-
souldre de donner quelque pot de vin aux commis qui faisoient faire
le chargement, et que pour faire charger les aultres, c'estoit à nous à
prier Besut, car luy n'eust osé luy escrire de nous préférer pour n'oi-
fencer les aultres propriétaires. Mon cousin m'offrit puisqu'il alloit à
Beaugentier de passer oultre à leres aprez avoir planté noz fleurs, et
je luy baillay la lettre que Rua m'escrivoit pour la monstrer à Besut à
qui j'escrivis le mieux que je peus et luy baillay ordre de payer ce qui
seroit nécessaire pour le chargement de nos sels, avec la créance à mon
cousin de faire payer ce rançonnement ou paraguantes pour sortir de
cez volleurs.
J'envoyeray la lettre du P. André en Avignon par voye asseurée et
en feray retirer la responce, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et afl"ectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce jeudi à 10 heures du soir, xii mars 1626.
J'ay envoyé iidiiber de Cujes de l'aulhorité du lieutenant et informer
de son attemptat. Faictes féliciter M'' Toron de l'affaire du s' de Peiiha
qui nous a bien servy envers le Lineager à qui M"" Toron avoil promis
de voir ses pièces et luy en escrire sans qu'il en aye rien faict, dont je
suis prins à garent. Je vouldrois bien avoir payé quelque chose et que
vous eussiez attrappé ce livre chez S' Clair qui est un vray imposteur,
je crois, et ay tousjours creu qu'il avoit ce lihvre.
Je rendray demain les expéditions de M"" Borrilly.
Sur la présentation des lettres de Lyrins, aprez avoir faict appeller
les parties, il y a eu expédiant passé de leur consentement portant
qu'elles sont renvoyées au Roy, et cependant (à cause de l'allribulion à
la Cour) que les lettres seront enregistrées sans préjudice des droicts
des parties en attribution d'aulcun nouveau droict.
53.
/i20 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Je vous remercie de la minutte des lettres. Cela esveillera ma négli-
gence pour en sortir avec moins de regret. Et quant à la visite du
procez principal du Marquis d'Oraison, je loiie fort vostre proposition
de vous aller loger pour quelques jours chez le procureur qui s'en sera
chargé, car vous aurez plus de liberté d'y travailler et leur osterez les
ombrages qu'ils peuvent prendre. Il est trop tard pour voir d'aujour-
d'huy la requeste de M"" de Crequy, mais sur ce que vous m'en escrivez,
je trouve qu'il faict ce qu'il nous fault, pour mettre toute cette affaire
au croc. Je va chercher la commission pour faire appeller M"" le Con-
nestable et si je la trouve d'abbord, vous l'aurez par cette voye. Sinon
ce sera par le premier. Je pense qu'il ne nuira pas de l'esnoncer à la
nouvelle commission que vous lèverez et de dire que le dict s' Con-
nestable estoit lors au siège de Montaubàn, ce me semble, et que les
guerres qui ont esté depuis, ont faict reculer l'exécution d'icelle.
Je feray cependant fossoyer la terre du parterre de l'Archevesché
pour la bien préparer, attendant que la lune soit bonne pour le planter.
Mais je suis en peine du plan des cabinets qui sont au bout. Si le lieu
n'estoit si sec, j'y eusse voulu des ormeaux. Mais la sécheresse les lais-
roit trop tarder à venir. Il y a là une allée de meuriers blancs desja
accoustumez à cet air et à ce terrain, lesquels il fault arracher pour
faire place au parterre. Possible les feray je replanter à ce bout pour
les cabinets, avant la fin de la presante lune'.
CXXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Il partit hier au matin un gros pacquet mien que je vouldrois bien
avoir baillé au s"' Artauld, presant porteur, qui a de coustume de faire
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° Siyo, foi. agS. Autographe.
[162G] À SA FAMILLE. /r2\
dilijjcnce, mais je verray si M' d'Oppede luy vouldra hailler un billet
pour le prendre en chemin s'il le liouve. Je viens de recevoir presan-
teuient les deux fagots que vous aviez baillez à M' d'Aunan qui passa
hier au soir. J'envoycray à M"' d'Espinouse demain celuy des greffes
sans le despaquettcr afin qu'il fasse luy mesmes les antes qu'il vouldra,
et puis nous renvoyé quelqu'un pour Beaugentier. Il les fera mieux
que noz gentz, et sur de beau plan, et nous donnera des arbres touts
antez si lost qu'ils se pourront lever, tant que nous en vouldrons. Pleut
à Dieu que ceux de M"' de la Baroderie fussent venus par mesme
moyen, car je crains que M'' d'Espinouse ne s'en vienne ça bas lors-
qu'ils viendront. Un conseiller de Grenoble a envoyé des pommes à
M"^ Flotte, qui m'en envoya un peu entre lesquelles j'en trouvay d'une
sorte que je n'avois jamais veiie qui sont avec l'escorce rouge fort brune,
mais connue couverte de terre aspre en maniant et le goust est en-
tièrement de la poire Camousine, et aulcunes sont un peu rouges par
dedans et tiennent de la flamboise (sic), de la pomme calleville; j'en
ay envoyé demander des greffes.
Je vous envoyé la relation de los Alombrados, c'est à dire celle du
s"" Ant. Novel, car je n'ay pas encores peu trouver la vostre, mais je la
cbercheray tantost et la feray transcrire de mesme main. Vous verrez
parles lettres de M"^ d'Aubery le piteux estât des gents de la suitte de
Ms"" le Cardinal Légat que je plains infiniment dans sa resolution de
ne pas bouger de sa gallere. J'y envoyay hier un de mes gents, qui sera
icy à ce soir ou demain au matin; nous verrons ce qu'il pourra dire.
11 faict aujourd'huy fort beau temps; s'il continuoit demain, il pourroit
s'en aller.
Simeonis me vint voir hier et me dict que M' de Gomerville luy
mandoit de me remercier et qu'il m'avoit escript, mais ne me disoit
rien de l'offre des livres'. Je crois qu'il avoit quelque dessein de les
retenir, pour quelque sien parent, à ce qu'on m'a souflUé aux oreilles,
qui fut cause que je luy dis qu'il estoit vray que le dict s' m'avoit escript
' Les livres de l'ancien arciievêque d'Aix , Gui Hurault de l'Hospilal.
422 LETTRES DE PEIRESC [1626]
une fort honneste lettre, par laquelle il me mandoit qu'il seroit bien
aise que je disposasse de quelques uns de ses libvres; il me dict lors
qu'il le luy mandoit aussy à luy; je luy dis que j'en avois faict faire un
mémoire extraict sur celuy qui s'estoit faict en sa presance, dont j'en
avois retranché la plus grande part et que je me contenterois d'en
prendre quelques uns pour m'entretenir, attendant que M' de Gomer-
ville s'en vinst et que nous vissions quel prix on vouldroit mettre au
reste, suyvant lequel nous pourrions voir s'il y auroit lieu d'y entendre,
et que pour cet eflect nous pourrions retourner demain à l'Archevesché
pour les faire choisir, ce qu'il trouva bon, se dict il; je vous donneray
advis du succez et escriray aussytost à M"" de Gomerville, dont la cour-
toisie est nompareille.
Nous n'avons pas d'aultre nouveaulté à vous dire pour le presant et
finis demeurant,
Monsieur mon frère ,
vostre bien humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce i/i mars i6aG.
Madame la présidante de Seguiran me dict hier qu'elle eust bien
désiré d'avoir le nouveau Brevet de son filz Gaspard, pour le notifier
au chappittre, à cause d'un chanoine qui estoit malade, ensemble les
aultres papiers sur la précédante nomination du Roy qui furent portez
au grand Conseil et où ils ne servent plus de rien, et finalement une
procuration de son dict filz pour l'administration de ses affaires de deçà,
attendu qu'il est arrivé quelque diflerant avec les prebstres de Bouc
qui n'eust pas esté si elle eust eu cette procuration. Pour le nouveau
Brevet, je luy dis qu'il falloit attendre que M"' l'Archevesque prestast son
serment de fidélité pour lever les lettres patentes, et pour le restant
que je vous en escrirois. Cependant sur l'occasion de cette maladie on
envoya prier le Vice Légat de ne poinct bailler de dispance de la règle
de Viginti pour les prébendes de cette Eglise icy jusques à ce que
M' Seguiran fut remply, ce qu'il nous a promis de faire, comme n'es-
[1626] À SA FAMILLE. d23
tant pas tenu de dispencer, s'il ne veult, encores qu'il soit tenu d'ad-
mettre les résignations. II n'y aura pas de mal que vous en consultiez
quelqu'un de par de là, pour voir si on pourroit fournir quelque aultre
meilleur expédiant ou faciliter celuy la.
Vostre bien humble frère et serviteur '.
CXXVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Depuis nostre dernière dospesche d'hier sur le tard par le receveur
Artaud, nous rcceusmes la vostre du 3"* avec l'advis d'une précédante
du 1 par le prieur de Moustiers qui a faict comme les aultres cou-
reurs de postes de ce pais. J'ay envoyé sçavoir chez Goculat si on avoit
de ses nouvelles, et on m'a mandé qu'il n'estoit venu qu'en carrosse
et qu'il estoit à Grenoble, de sorte que nous sçaurons quand Dieu
vouldra les nouvelles qu'il apportoit sur l'arrest de cez despartementz
que nous ignorons encores; vous pouvez penser si c'est bien patiem-
ment.
Vous verrez dans la lettre cy joincte que vous rendrez close aprez
l'avoir leiie le départ de M^'' le Légat advenu seulement à ce matin; je
crois fermement avec le beau temps qu'il faict , qu'ils seront heureu-
sement passez à travers tout ce goulfe. J'estois en grande appréhension
de leurs maladies.
On travaillera dez demain à transcrire les U actes de la Chambre des
Comptes, auxquels j'en feray joindre quelques aultres, et si j'y puis
aller, nous multiplierons bien mieux le nombre.
M' du Boulay m'escripl de Venize du 1 2 febvrier qu'il y avoit un
Ambassadeur de Gabor, pour oiïrir ligue à la segneurie.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 6170, fol. 297. Autogi'aphe.
A24 LETTRES DE PEIRESC [1020]
Je feray faire recherche des Marcottes de Pau, et ay fait aboucher
Maistre Claude avec M"" Aguillenqui sur celles de Barjols, mais ils ne
se sont pas trop bien accordez. Il fauldra envoyer sur les lieux. On me
faict feste d'un raisin de Damas qui n'a du tout poinct de pépin non
plus que la Gorinthe. J'envoyeray voir que c'est par raesme moyen, et
ay envoyé chercher les bulbes du jardin de Napolon ', niais on a res-
pondu que tout avoit esté desrobbé. Pour l'homme de Perse, il me
dit qu'il n'avoit peu se charger de Bulbes venant de si loing, mais qu'il
en feroit venir; je l'en ay fort prié. Et un autre de mes amys m'a en-
cores prorais d'y en faire exacte recherche pour l'amour de moy. J'ay
faict escrire tous noz plus curieux apoticaires, de tous costez, pour en-
voyer chercher de la Prevanche blanche. Les grands vents qu'il fit cez
jours passez avoient bruslé toute sorte de fleurs.
Le s' ^nea conliime tousjours ses opérations lesquelles vont fort
lentement, mais tousjours y a il de l'amendement peu ou prou du jour
à aultre. Il n'a pas voulu bazarder de me rien coupper, et va consumant
et faisant fondre mon fie peu à peu, quasi insensiblement. Mons'' Lom-
bard est revenu; je luy ay parlé du plan de l'Archevcsché. Il y mettra
la main dez demain, toutes choses laissées, et y adjoustera tout ce que
vous desirez des environs. Il a fort approuvé le dessein du parterre,
mais nous sommes bien en peine du choix des arbres des cabinets et
arbrisseaux des palissades. Vous debvriez bien resouldre cette difll-
cullé, car pour les broderies^ le Bouys les fera.
Nous n'avons pas entendu le nom de Merisier sur lequel vous voulez
greffer les cerisiers de M"^ Robin. A propos de mots, on nommoit cez
jours cy l'Astragalus ou ossellet du talion, un garignon. Vérifiez, je
vous prie, si on le nomme ainsin en bon langage, et comment on ap-
pelleroit ce que nous appelions desfaire noz olives. Si on ne dict poinct
pressurer les noix et la graine du lin pour en tirer l'huille.
Le s' Enea m'a faict rompre le caresme, au moings pour des oeufs,
au lieu de poisson, n'en soyez plus en peine.
' Le jardin de Sanson Napollon à Marseille. Voir sur S. Napollon les trois tomes (passim)
(lu recueil Peiresc-Dupuy. — ^ rtBroderies» pour ftbordin-es».
[1626] À SA FAMILLE. 425
Je vous avois envoyé des pacquetz pour le s"' Moliny; s'il est paity,
il les nous fauldra r'envoyer, si ce n'est qu'il eust laissé charge là à
quelqu'un pour les ouvrir et exécuter.
Je ne sçay comment j'avois oublié de vous remercier du cachet que
je trouvay excellent tout à fait, et seray bien aise de l'avoir. Quand je
vis vostre lettre du 3 et que j'apprins que vous n'aviez pas encores
monstre mon roollet à M"' de Gomerville, comme j'avois pensé en
voyant sa lettre, j'envoyay différer l'assignation de rentrer au cabinet
pour attendre voz prochaines despesches, croyant qu'il y doive avoir
quelque ordre plus précis.
Au surplus, estant quasi quitte de mon Rhume, je suis allé à ce
matin à S' Saulveur pour ouyr le sermon, et ayant rencontré M' de
Luxembourg je luy ay faict mes excuses du retardement de ma visite
à cause du rume [sic) qui me debtenoit à la chambre; il les a acceptées
fort courtoisement, et aprez le disner je luy suis allé rendre sa visite,
puisque je n'estois plus de ses juges. Il y avoit grande compagnie de
Mess" des Contes, et M"" le conte de Garces y estoit aussy; je luy ay
renouvelé mon excuse, qu'il a receue comme le matin, et m'a réitéré
la prière de faire accellerer le jugement de son affaire. Je luy ay redit
que cela ne pouvoit pas dépendre de moy, et luy ay demandé s'il pren-
droit plaisir qu'au cas que ses affaires le retinssent en Cour, on ne lais-
sas! pas de le poursuyvre icy avec la précipitation avec laquelle il
poursuyvoit ses parties; il a esté bien empesché et s'en est excusé sur
l'assignation précise au commancement du caresme. Je luy ay dit entre
aultres choses, que m'ayant luy dit Testât qu'il faisoit de l'amitié de
M"' de la Ville aux Clercs, c' estoit une des plus fortes considérations qui
m'amenoient chez luy pour luy tesmoigner le bon gré que je iuy en
sçavois, sur quoy il a réitéré qu'aprez le procez M' de la Ville aux Clercs
n'auroit pas de meilleur amy que luy. On le vouloit faire mettre au
jeu, ce qui m'a servy d'honneste prétexte pour le retenir moins et me
suis retiré. Il a voulu me reconduire jusques au bas du degré à toute
force, disant qu'il me vouloit venir remercier de rechef chez moy de
l'honneur que je luy faisois. Je m'attends à l'aller conjurer à l'extrémité ,
5&
tMPKINKUS BITIOIIAU.
426 LETTRES DE PEIRESC [1G26]
de se donner encores un peu de patiance, au cas que personne ne soit
lors venu. On a bien un peu de tort de négliger de si importantes af-
faires de la sorte. Il est fort tard. Je finis en remettant le faict de M-" de
Colonia à vostre retour et demeurant,
Monsieur mon frère ,
vostre trez humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce dimanche au soir i5 mai-s 1626 à xi heures.
Je donneray cette lettre à M' d'Angles ou à La Fille qui est à M*^ le
conte de Garces, qui m'en ont faict si grande instance. Et ce seroit les
desobliger que de ne leur donner des lettres ^
CXXIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je vous escrivis amplement vendredy dernier par la voye ordinaire
et fis deux recharges, une du sammedy par le receveur Artaud, et
l'aultre du dimanche au soir par M' d'Angles qui est allé à la suitte
de M' le comte de Garces, lequel partit lundy au matin. Lequel jour
à l'issiie le prieur de Moustiers m'apporta voz despesches du 28 du
passé avec un cachet bien conditionné. Le jour d'aprez je receus l'aultre
du 6""= de ce moys et en mesme temps j'envoyay rendre toutes les let-
tres y joinctes, et mesmes celles des Gappucins, de toutes lesquelles le
gardien de cette ville voulut se charger et promit d'envoyer celles qui
estoient adressées tant à Marseille et au Martigues qu'à Forcalquier,
' Bibliothèque nationale , nouvelles acquisitions françaises , n° 5 1 70 , fol. a 98. Autographe.
[1026] À SA FAMILLE. 427
et de m'en apporter toutes les responces au premier jour. J'ay escript
à ce matin au consul Durand et à Mess" Viaz et Signier du voyage de
M"" des Hayes Cormesmin ^ selon les termes que vous me mandiez;
sitost que j'en auray la responce je vous en feray part.
Quant aux livres de M"" de Gomerville^, puisque j'ay tant attendu,
j'attendray encores quelques jours, pour voir s'il envoyeroit quelque
nouvel ordre à Simeonis, depuis qu'il a veu mes billets, et differeray
par mesme moyen de luy respondre. J'avois oublié de vous advertir que
nonobstant les inhibitions que je fis exploicter à de Cujis', il a voulu
passer oultre. Je faicts décréter l'information des contreventions, et
envoyeray des itératives inhibitions.
M"" Guerin presse tousjours de plus en plus, et je ne sçay quelles
dcffances apporter au contredict de sa pretendiie parcelle de biens.
Dieu vous veuille ramener bientost sain et sauve pour soubstenir le
fardeau de la maison, car j'y succoniberois. J'ay prins plaisir de voir ce
que vous me mandez de la consultation sur la dernière requeste du
s"" de (jrequy et crois de faicl qu'en nous deffcndant, nous obtiendrons
plustost les inhibitions particulières de nous troubler et plus prompte
expédition que si nous consentions simplement à la jonction, auquel
cas les Advocats nous feroient nacqueter comme de coustume à con-
tester sur chaque syllabe et sur la préséance des signatures.
Au surplus M' de Mondevergues est bien erapesché de ses conte-
nances pour raison de sa chappelle des Celcstins, comme vous verrez
par les pièces cy joinctes qu'il m'a envoyées. Vous ferez ce que vous
pourrez, mais je crains bien que vous n'y ayicz de la peine. A ce soir
on m'est venu dire qu'un Barre qui venoit de Grenoble a esté prins
par les gents de M"' de Montauban avec tous les mulletz qu'il accompa-
gnoit, oi!i estoient les hardes du conseiller Ballon revenu de Grenoble
depuis 3 ou ^i jours. Et on me vient d'adjouster que Billon disoit avoir
' PeirescalrèsneUemcntt^critCon/iesmm. * Les livresdela bibliothèque de feu Tar-
Sur le voyageur Des Hayes, baron de Cor- chevêcjue d'Aix, Gui Huraull de l'Hospilal.
nienin .voir recueil Peiresc-Dupuy (I, Sag ' Sic. Mais dans les lettres chiffit'es,
et suiv.; H, a 1 9). comme en d'autres passages, on lit Cujes.
5&.
428 LETTRES DE PEIRESC [1626]
apprins qu'entre aultres choses on avoit prins un muliet chargé de
fruicts, que M' de Marchier envoyoit en celte ville, dont je serois bien
marry pour l'amour de luy. Gela me tient en grande peine des caisses
de mes livres dont je ne sçay poinct l'adresse que vous avez faicte à
Lyon, ou bien le s' Buon, car les courses etpilleries sont fort fréquentes.
Un huissier que la Cour avoit envoyé à Grenoble pour l'intimation de
l'interdiction du faict de Satournon est revenu par Valance, et m'a dict
que vendredy M"" le Connestable fit publier l'assault gênerai qu'il vou-
loit donner le lendemain à midy à Soyon ' aprez l'avoir battu quelques
jours, et que le lendemain M' de Bressieux^ s'advanceant ne trouva
aulcune résistance, toute la garnison s'estant enfouye la nuict et n'ayant
laissé qu'une sentinelle endormie toute seulle. Cependant il adjouste
qu'estant à Chabueil pour continuer quelques exécutions contre le filz
de Gouverne, ceux du Poulsin vindrent ravager tout le bestail du ter-
roir dudict Chabueil ayants passé le Rosne et pénétré deux lieux dans
le Daulphiné et ammené tout ce qu'ils eurent eu rencontré à leur
chemin.
Tout maintenant le jardinier vient d'arriver de Baugentier pour tra-
vailler au parterre de M"" d'Aix, et m'a apporté une boitte de Tulipes
et Anémones assez jolies, mais rien d'exquis. Ensemble cinq fleurs de
Narcisses jaulnes doubles trez beaux de ceux qui furent planiez en jan-
vier. Je n'en ay jamais veu de plus beaux. Il y en avoit un plus large
qu'un ducalon merveilleusement double et bien doré. Les aultres es-
loient moindres, mais touts fort beaux, entr'aultres un jaune pasle fort
bigearre dont ce qui estoit double estoit enfermé dans des feuilles sim-
ples qui l'enveloppoient comme les roses jaulnes. Mais le Prieur a esté
si mal advisé de les cueillir, sans vérifier sur ses mémoires et reco-
gnoistre quels estoient leui's vrays noms et de quelle main ils venoient.
11 est grandement nonchalant et a laissé tout faire à mon cousin de
Meaux, de qui il m'a envoyé les roolles des Anémones et aultres plantes,
' Sur celte localité de la Drôme voir (pas- ' Louis de Grolée de Meuillon , marquis
siin) les trois tomes du recueil Peiresc- de Bressieu. Voir sur ce capitaine les Mé-
Diipuy. moires de Bassompierre (II, 58).
[1626] X SA FAMILLE. 429
sans me dire s'il en a réservé aulcune coppic par devers luy ou non.
De sorte que je le tiens assez simple pour n'en avoir poinct [;ardé, ce
qui m'einpeschera de les vous envoyer pour le presant, comme j'eusse
faict, en attendant de les faire transcrire, pour en retenir aultant,
crainte que si la despesche se perdoit en chemin, nous n'eussions perdu
toute ressource de les recognoistre. Il mande que les Cardinales estoient
en trez bon estât, comme aussy les fleurs de la Passion, l'Oreille d'ours
et l'Hiacynthe des poètes, qu'il dict avoir poulsé dans la caissette. Les
OEuillets estoient un peu mal traiclez.
Je vous envoyé afTorce lettres de celles du Roy et des secrétaires
d'Estat ou leurs commis que vous m'avez demandées, tant au Parle-
ment et Chambre des Comptes qu'aux premiers présidants, gents
du païs et consuls d'Aix. J'ay mandé à Marseille et en Arles pour en
avoir de ce costé là aussy, et les vous envoyeray incontinant, mais ce
n'est pas chose qui presse, car on escript Tort rarement à cez gents là.
M' d'Oppede désire fort que vous luy fassiez r'envoyer les siennes,
parce que ce sont des tiltres d'honneur dans une maison, et désire
bien que les plus fraisches soient leiies pour servir d'instruction des af-
faires presantes. Nostre greffier a besoing semblablement de r'avoir
les siennes parce qu'il en est chargé, et j'y en ay mis une de la légation
d'Avignon, que M' du Puy sera possible bien aise de joindre à l'arrest
de vérification des facultez que je luy avois envoyé, comme aussy j'en
ay laissé une aultre concernant un règlement des taxes d'un commis-
saire qui avoit présidé à une assemblée de ceux de la religion pour y
prester le serment de fidélité et desadveu des procédures des Rochelois.
Laquelle M"" de Lomenie ne vouldra pas obmettre en ses recueils, parce
que cela porte règlement, suyvant quoy nous n'avons pas voulu laisser
donner aulcune force à personne en cas semblable. Le greffier du
païs dict que quand le Roy escript soit au corps des Estatz de la Pro-
vince, soit aux procureurs du païs en particulier, il ne distingue poinct
l'adresse et met tousjours : aux gents des trois Estats, sans dire jamais
aux procureurs du païs. Il fauldra pareillement renvoyer celles de
Mess" des Comptes.
430 LETTRES DE PEIRESC [162G]
C'est tout ce que je vous puis dire et qu'il vous plaise accompagner
de bouche cez lettres de ' M"^ Le Beauclerc, Pelletier et cardinal Spada^
des compliments convenables. Je voulois escrire à Mess" de Lomenie
et de la Ville aux Clercs, mais je suis constrainct de remettre à la pre-
mière occasion malgré moy. Cependant je vous envoyé tous les papiers
qui se sont trouvez en l'un et l'aultre sac des deux parties sur ce que
vous m'aviez proposé. Et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Ah, ce 19 mars i6a6.
On dict que M"' de Guize s'en va en Cour dans 7 ou 8 jours.
J'ay puis eu plus de loisir que je ne pensois de vous faire transcrire
la lettre du cousin de Meaux et son mémoire des graines, où j'ay trouvé
le Géranium mentionné entre les graines, ce qui m'a faict doubler que
nous ne l'ayions cherché en vain avec le pauvre lucca, quand nous
les cherchions, et si cela est il aura bien eu loisir de mourir de séche-
resse entre les graines dont je n'avois pas ouvert les sachets. Et il ne .
me souvient pas que vous en ayez envoyé de rechef, pour le moings
que vous l'ayez mentionné au roolle du contenu de cette dernière cas-
sette ^.
GXXX
Du 26 avril i6a6.
J'ay faict chercher les requestes d'évocation que vous demande
M"" Galand , mais il ne s'en est du tout rien trouvé dans le sac de M'' de
Pleurs que le seul arrest d'évocation et renvoy à Dijon dont je vous
' G esi-a.-d\TC destinées à. ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
' Cespersonnages ont été ddjà mentionnés sitions françaises, n° 6170, fol. 3o3. Auto-
dans ce volume et dans les trois premiers. graphe.
[162G] À SA FAMILLE. A31
envoyé coppie à toute advanture pour vous espargner la peine de l'en-
voyer chercher, s'il pouvoit servir. Mais dans le sac de M' de Brante,
qui estoit encores en vision entre les mains de Gazel, j'ay faict transcrire
les requestes d'évocation avec sa demande et une coppie de requeste
contraire de M"" de Pleurs qui s'y est trouvée joincte par hazard, la-
quelle est de febvrier 1628. Il faict mention d'une aultre de mars
mesme année, mais elle ne s'y est pas trouvée. Il fault que les origi-
naulx soient demeurez à Paris quoyque nous aye dit M"' de la Ville aux
Clercs, car M'' de l'Estang n'a pas mesme laissé aulcune des procé-
dures faictes icy et l'on avoit envoyé si précipitamment à Paris la coppie
de l'inventaire de production du s' de Brantes, qu'on n'en retint poinct
de coppie et qu'on a prins la vision. Il a fallu payer le clerc du rap-
porteur pour le luy faire coppier à luy mesmes, attendu qu'il demeu-
roit par devers le rapporteur avec le chargement de Gazel mis au
bas, ce qui a faict perdre quelques jours aux advocats, et dez qu'ils
le peurent avoir ils s'assemblèrent et y ont travaillé quelques séances
et dressé leurs écritures, mais elles ne peuvent pas estre au net de ce
coup.
Quant aux alliances, je vouldrois bien trouver quelque chose qui
eut bon fondement, principalement du chef que vous dictes de la
maison de Rodulf '. Et si les mémoires que M"' de la Verdiere m'avoit
données aultrefoys estoient vrayes, il y en auroit prou, car il disoit que
l'ayeul du conte de Garces, à presant vivant, avoit quatlre sœurs ma-
riées l'une au s' de Vins, l'aultre au s"" de la Molle, l'aultre au s' d'Eu-
trevaux et l'aultre au s' de Limans Rodulfe, auquel cas M'' de la Ver-
diere se trouveroit cousin remué de germain avec M"" de Luxembourg
et plusieurs aultres. Mais j'ay vérifié que c'est une billevesée tant pour
celle mariée à Entrevaux que pour celle de Limans au lieu duquel
mary elle feut abbesse d'Ieres. Bien est il vray qu'une sienne sœur fut
mariée au s"" de la Molle dont une fille fut mariée au s' de Gaubert
' Voir à l'Appendice iin loblcau gdnéa- que peuvent présenter les indications four-
logique dressd par M. le marquis do Bois- nies par Peiresc. Ce tableau me dispense
gelin , où sont éclaircies toutes les dilEcultés de mettre ici la moindre annotation.
/j32 lettres de PEIRESC [1626]
comme vous aviez escript sur le mémoire du s"" de la Verdiere de vostre
main. Quant à M' de Cujes, M' de la Faye s'est trouvé en main la re-
queste de récusation préparée contre luy, dont je vous envoyé la coppie,
où vous verrez qu'il estoit cousin germain de la femme du s'' de Ma-
ligay, qui fut par le mariage de Madeleine de Glandeves (sœur de
François, seigneur de Cujes, père du conseiller) avec le s"' de Limans
llodulf, et la dame de Maligay est cousine germaine de M' de Luxem-
bourg par le moyen d'une fille dudict s' de Limans d'un second ma-
riage avec une de Cubieres, laquelle fille du s'' de Limans estoit mère
du s' de Luxembourg qui pourroit avoir les noms des mères et ayeulles
du dict s'' de Limans. Je crois qu'il se trovueroit des alliances, mais en
degrez esloignez.
D'alliance avec le présidant Garriolis, avec M' de Monts, je n'en ay
peu apprendre aulcune. Celle de Mazarques est notoire, car le con-
seiller de Montz en a espousé la fille, ce qui lie le père et le fils.
M' d'Antelmy est père de celui qui a espousé la sœur de la conseillère
de Monts. M' de Mouriez est neveu dudict s"" de Mazargues. M"' de Ver-
gons est frère utérin d'un aultre neveu dudict s' de Mazargues. Je
fouilleray tant que je pourray, mais je n'en espère pas grande chose
qui vaille de plus. Bien vous ay je mandé que M" de Monts frères
accompaignoient M"^ de Luxembourg à la sollicitation de leur chef. Il
y auroit tousjours quattre parentz au degré, ce qui suffit en ce Parle-
ment icy, et si bien les deux pères tant de Montz que de Mazargues se
sont desmis de leurs charges, si est ce qu'ils entrent toutz les jours
quand bon leur semble et M'' de Montz père a encore le rapport de
quelques petites requestes.
Quant au sentiment des juges, ils se sont tousjours tenuz fort cou-
vertz et les uns et les aultres. Je crois que si les principaulx y trouvent
fondement, ils n'abandonneront pas le droict de M' de Massez, entre
aultres M"" Toron, M'" Ollivier, M"^ Mainier et possible M-^ d'Oppede,
selon ce que je vous en ay mandé cy devant, à quoy je pense qu'Albert
se portera et M"' d'Agut infailliblement. Aultres foys j'en eust dit aultant
du présidant Mounier et de Moriez, mais si ce n'est pour mieux couvrir
[1626] À SA FAMILLK. 433
l'enjeu ils se sont un peu laissez aller à celte vision et M' de Lestang a
tant neglij]é les propositions faiclcs à Moriez qu'il ne luy a pas seule-
ment jamais escrit, dont il a tcsnioigné du sentiment; pour Venel,Boyer,
Antelmy, Flotte, cela va de longue au contraire, et crains bien Cliaine.
Le doyen ira oh Dieu le portera sans guieres de choix. Enfin tout cela
est bien incertain et a esté si négligé que je ne sçaurois que m'en pro-
mettre , mon intervention estant non seulement inutile , mais nuysible en-
vers aulcuns qui me portent de l'envie et rancune, lesquels ne s'ouvri-
ront pas à moy et ne prendront pas en bonne part ce qui viendra de
moy comme ils feroient de la partie intéressée. Je crains encores que
cez changementz pour le despartement du Levant ne laissent ouvrir
l'oreille à Albert, s'il n'espère plus ce qu'il esperoit devant. Enfin une
évocation dans cette conjoncture de temps semble grandement propice,
sauf en cas de besoing de s'en despartir en aultre temps. Mais il n'y a
pas un moment à perdre, car les chicanes ne peuvent pas tant durer
icy comme ailleurs et sera peut estre impossible d'empescher que le
procez ne soit entamé bien tost. On presante une requeste de dellay à
tout bazard. M"^ le Rapporteur s'en va faire à Marseille l'audition de
M""" d'Ailemaigne et informer de la vérité du faict de sa translation
à la Visitation S'" Marie. Gela nous donnera encores quelques jours de
relasche, mais sans mentir M' de Lestang a grand tort de tant se faire
prier h venir. Son absance est grandement préjudiciable'.
CXXXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Vous verrez par les lettres que je vous envoya de M' Durand, de
M"" Viaz et de M'' Signier, comme celte entreprinse du commerce de
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, u° 5170, fol. 3o5. Autographe
eu chilFres.
VI. 55
UZU LETTRES DE PEIRESC [16'i6]
Perse est venue en mauvaise conjoncture pour les Marseillois, et qu'elle
n'est nullement faisable pour leur regard. Il fauldroit que ce fussent
les grosses bources de Paris et par les lettres de mon cousin de Meaux
vous verrez le supplément de ce qu'il mandoit par ses précédantes
d'avoir faict ;\ Beaugentier pour voz plantes. El que l'on levé noz sels de
l'an iGaB, y en ayant desja 2200 ouUes de levées à ce que me mandoit
mon cousin d'Orves. De Riia m'avoit remis à cette levée pour clorre
ses comptes. Je pense que tout sera bientost achevé de lever, et par
ce moyen il y pourroit avoir de quoy vous secourir. De Cujes est icy
adjourné en persone pour avoir contrevenu aux inhibitions de bastir.
Je n'ay encores peu aller chercher le sac de cez vieux papiers d'Ieres.
Il m'a faict assigner aujourd'huy en reprinse de procez , de sorte qu'il
n'y a plus moyen de reculer. Je tascheray de les aller chercher demain
mesmes Dieu aydant en vostre estude.
M' le présidant Seguiran a enfin retiré les extraicts qui seront cy
joincts des quattre pièces contenues au billet de Mess" du Puy et Go-
defroy qui luy ont donné de la peine comme si c'estoit quelque grande
chose, tant l'ignorance et la desfiance de cez auditeurs est grande. J'y
en ay joinct une aultre que je rencontray par hazard, ces jours passez,
dans ma vieille estude, du mariage de la femme de nostre dernier
Comte avec une fille de Lorraine soubs des renonciations de droicts et
reserves notables en deffault d'hoirs légitimes (sans dire masles) de
René de Lorraine son frère.
L'auditeur Buisson filz avoit un petit procez devant le Seneschal
contre un marchand pour des fournitures qu'il fut condamné de payer
en jurant par le marchand. Il rencontra à la place le procureur Arbaud
et luy fit des reproches de ce jugement, disant qu'il luy estoit suspect
et récusé, lequel respondit qu'il n'avoit jamais esté récusé, et l'aultre
fut si fou qu'il luy dit en pleine place qu'il en avoit menty. Arbaud en
fit plainte, sur laquelle il fut ordonné que Buisson s'en plaignit à la
Chambre des Comtes, où y eust arrest portant descharge à Buisson de
la dicte assignation, et adjournement personnel au lieutenant gênerai
et audict Arbaud, substitut du procureur gênerai du Roy au siège
[16201 À SA FAMILLE. 435
dudict Seneschal, exploicté par un huissier des Comptes qui ne voulut
pas donner de coppie, de sorte que ledict lieutenant s'en estant venu
plaindre au Parlement, l'iiuissier fut mandé et luy lut enjoinct d'expé-
dier la coppie par tout le jour, et neantmoins à la requeste du Procu-
reur gênerai fut ordonné qu'il seroit infoi'mé de l'excez. A ce matin
l'information a esté rapportée avec la coppie de l'arrest de Mess" des
Comptes, et a esté décrété adjournement personnel contre l'auditeur
Buisson, et le lieutenant et substitut ont esté deschargez de l'adjourne-
ment personnel à eux donné devant la Chambre des Comptes, et déf-
iances faictes à Buisson et Ai'baud de se prouvoir ailleurs qu'au ]\Trle-
ment sur ce subject. Vous ouyrez possible parler de cette contention.
En voila le destail. Mess" des Comptes avoient faict un in mente re-
tentum que leur arrest ne seroit pas exploicté, attendant de terminer
l'affaire amiablement. Mais la violance de tous les auditeurs fut telle
qu'ils passèrent par dessus l'in mente retentum, dont il y a bien eu du
bruict cntr'eux.
Je suis bien marri du retardement de ce messager d'Avignon, car
malaisément arrivera il à temps que les arbres ne soient trop advancez,
et s'Hs sontaussy mal accommodez que ceux de M'' Robin, ce sera en-
cores pix, avec les challeurs, car les aultres se trouvèrent si secs que
M' d'Espinouse n'eut pas courage de les greffer à mesure qu'ils arrivè-
rent, ains les fit jetter dans l'eau pour tascher de les r'avigourer un
peu, et me manda que si j'en recevois d'aultres je les fisse inconti-
nent jetter dans l'eau. Toutefoys il mandoit qu'il tenteroit fortune. Je
plains surtout cette poire de Suisse. J'ay envoyé alTorce greffes à M'' de
Cambolas de pommes qu'il m'avoit marquées, et d'aultres espèces et
afforce poires. Et crains un peu qu'ils n'arrivent tard. J'en a vois ré-
servé encores quelques-uns pour les vous envoyer qui n'avoient pas
esté icy à temps pour Bresson, mais ne se presantant pas de commo-
dité et la saison commançant à passer, possible ne les vous envoyeray
je pas.
Je reeeus hier de Venize une cassette de livres qui n'avoit peu venir
depuis plus d'un an à cause des troubles, où j eus les œuvres dAldro-
55.
-430 LETTRES DE PEIRESG |1C26]
vandus en 8 volumes fort beaux', les voyages del Ramnusio^, et quel-
ques aultres assez curieux, mesmes quelques généalogies que je n'a vois
pas bonnes pour mon recueil, mais le Pomponatius de anima n'y
fut pas^. 11 y a un exemplaire des Origines Patavinœ de M"" Pignoria",
de sorte qu'il y en aura un pour M'' du Puy, et si le pacquet n'est trop
gros, je le vous envoyeray présentement. Cela me faict souvenir que
M' Tavernier s'est equivocqué de dire à M' du Cliesne que je de-
mandois les armoiries de son livre de Montmorency; je ne demandois
que des généalogies, s'il y en avoit qui se peussent desmembrer en
feuilles séparées^. Faittes que ledict Tavernier exhibe mes mémoires,
et ne fault que les suyvre.
Au surplus M"" d'Agut attend avec une merveilleuse impaliance ses
livres, et à celte heure que la paix est publiée à Nismes, il croid que
les chemins n'ont plus de danger. Si j'eusse sceu à qui l'adresse en avoit
esté faicte à Lyon, j'eusse escript à quelqu'un pour en prendre un peu
de soing. Vous nous debviez bien mander quel estoit le tiltre de ce
libvre de Santarelli et la forme *^. Vous verrez les coppies des lettres de
M' de Rohan tant à M'' de Montauban pour le comprendre en la paix,
qu'à M' Desportes qui avoit à ce soir avec luy un gentilhomme qui de
sa part a esté dans Nismes faire publier la paix, avec des grandes et
universelles acclamations. Je prendray la première commodité de Rome
pour escrire en faveur de Dom du Puy à tous mes amys; j'y ay envoyé
' Nous avons déjà renconlrd ie nom
d'Ulysse Aldrovandi , le célèbre naturaliste de
Bologne. Aux huit volumes de V Histoire na-
turelle dont parle Peiresc ont été' ajoutés,
plus lard, d'autres volumes publiés d'après
les manuscrits de l'auteur. L'ensemble forme
treize volumes in-fol. (1599-1668). Voir la
description des onze parties du recueil dans
le Manuel du libraire (1, i55-i56).
* Navigationi e viaggi raccolti già da Gio.
Bal. Ramuxio (Venise, Giunti, 3 volumes,
in-fol., de i55oà iSSg). Voir divers détails
sur les nombreuses réimpressions de ces
trois volumes dans le Manuel du libraire
(IV, noo).
' S'agit-il là des œuvres de Pierre Pom-
ponace {P. Pomponatii opéra, Bâle, 1667)
ou de quelque traité particulier, comme le
Tractaius de immorltilitate animœ (Bologne,
i5i6, in-fol.; Venise, iSaS, in-fol., etc.)?
* Le origini di Padova, scritte da Lorenzo
Pignoria (Padoue, i6a5, in-/i°).
' Histoire généalogique de la maison de
Montmorency et de Laval (Paris , 1 6 a 4 , in-P).
" Sur le P. Anl. Sautarelli, voirie recueil
Peiresc-Dupuy (1, lia et suiv.)
[1626] À SA FAMILLE. • 437
par frerc Bcrtran le bréviaire et aultres livrets de M'' Aleandro. Cez
feriats me viendront bien à propos Dieu uydant. Le s' ^Enea n'a pas
encor aclievé sa cure et me change ast Jieure de remèdes plus doulx;
elle va fort lentement sur cette fin, parcequ'il n'a osé rien coupper sur
moy comme il faisoit aux aultres. Dieu me guarira quand il luy plairra
et je seray tousjours,
Monsieur mon frère ,
vostrc bien humble et ad'eclionné h'ere et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 3o mars i6a6.
Je plains le pauvre père Coton '.
Nous decretasmes sammedy l'information que M' de Bagarris estoit
allé faire à Marseille, et ordonnasraes que les pères Michaelis et
Riqueti^ Jesuistes seroient assignez pour venir respondre sur les
faicts résultants de l'information; ils ont prévenu l'assignation et se
sont prcsantez aujourd'liuy. M' de Bagarris les ouyra demain matin.
Aussytost nous jugerons ses responses; ils ont rapporté quelques or-
nements d'Eglise que la dame d'Allemagne leur avoit faict remettre
en main.
Le mémoire des additions au Golzius est fort exacte. Je ne sçay si
tout cela se pourra recouvrer.
J'oubliois de vous dire que je receus de Beaugenlier sammedy une
boitte de Tulipes priiitanieres bien jolies entre lesquelles il y avoit un
de cez S'-Pierre qui estoit assez beau et un bouquet de cez Tulipes
Robin, selon le billet que le Prieur y avoit mis, lesquelles semblent les
carmilles, mais au lieu du blanc yl y avoit du jaulne paille avec une
large bordeure incarnate fort gentile à mon gré. Voz Violiers ne se sont
' Pierre Colton était mort h Paris le à Grenoble (i 6a 9), qui fut ensuite pendant
ig mars. trois nu'i supérieur de ia résidence de
' C'est le P. Thomas Riquety, né à Mer- Marseille et qui mourut eu celte ville le
seille le 1" août i584, que l'on trouve en 1" décembre i638. (Communication du
i6a6 dans sa ville natale, qui alla plus tard R. P. C. Sominervogel.)
/i38 • LETTRES DE PEIRESG [IG26]
trouvez que touts simples, poinct de doubles. Je fis voir le tout à M' le
premier consul de La Bastide qui les trouva excellentz, et puis je les
envoyay à ma niepce aux Sainctes Maries laquelle a faict que son église
a aultant eu de veûes pour les fleurs que pour des pardons, les dames
y accourants à foulle pour cette curiosité '. Elle vous escript. Vous
aurez la responce des lettres de voz Pères Capucins. Je n'ay pas encor
eu celle du P. André d'Avignon. Corberan escript à son père et a esté
bien aise d'en apprendre des nouvelles ^.
Je vous prie de sallûer M' du Puy et M' Godefroy si je ne leur
puis escrire de ce coup, car il est bien tard et je suis bien las'.
CXXXII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay receu vostre despesche du 20 et auparavant celle du 1 7 et
pense vous avoir accusé si je ne me trompe la réception précédante de
celles du 10 et du i3 qui vindrent ensemble. Et ay rendu ou envoyé
par voyes asseurées toutes les lettres y contenues mesmes celles de
Mad'= la Comtesse*, et le pacquct de M' d'Andrault à qui son procureur
en accuse la réception, comme je feray aussy en cas que j'aye assez de
temps; sinon il m'excusera pour ce coup.
• M' Lombard a faict le plan de l'archevesché que je vous envoyé
assez exactement, oij vous pourrez voir l'estage qui est à plan pied de
la terre, et celuy qui est au dessus, avec toutes leurs dimensions et cap-
' 11 s'agit là de Claire de Fabri et c'est le prénom de Guillaume, dans une liste de
un renseignement h joindre à ceux qui ont la Gonfri^rie de 1627. Voiries relieurs fran-
éié réunis dfins la brochure consacrée à une çais, par E. Thoinan, p. aSa.
nièce de Peiresc. ' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
' Simon Corberan avait pour père un sitions françaises, n° Siyo, fol. 807. Auto-
Parisien, qui devait être aussi relieur, si, graphe,
comme je le crois, c'est lui qui figure, avec * La comtesse de Garces.
[1626] À SA FAMILLE. â39
pacitez, et pour les caves soubterraines, elles y sont cottées en sorte
qu'elles se peuvent aiseement imajjincr sans en faire un dessain à part,
comme aussy la troisiesme estagc qui n'est qu'en galletas.
Mais par malleur M'' Lombard s'en est retourné à Marseille sans que
j'eusse veu ses dessains, et a oublié d'y cotter les mesures des exhaul-
sements des planchers pour la tapisserie, encores que je l'en eusse fort
prié. Il est bien vray que quand je luy dis qu'il les prinst, il me res-
pondit qu'il les avoit desja toutes prinses et baillées à M' Marcbier qui
l'avoit asseuré de les avoir envoyées à M' l'Archevesque, de sorte qu'il
se sera arresté à cela pour ne refaire une seconde foys une chose ja
faicte, et toutefoys nonobstant tout cela, je luy avois fort recommandé
qu'il les prinst de rechef et qu'il les cottast sur son dessain. Mais si tost
qu'il sera de retour je les luy feray reprendre et les vous envoyeray en
un mémoire à part.
Tant y a que vous y verrez la proximité de la salle du billard cottée X
et de la chambre qui est joignante cottée Y laquelle touche la chap-
pelle 8'*= Anne par où l'on peult fort facillement descendre dans
l'église, voire si on veult par un escallier qui est dans la Tour de la Pre-
voslé, lequel descendoitjusques à plan pied de l'église anciennement,
et servoit à l'usage des chanoines quand ils descendoient du dortoir
droict à l'église sans faire le tour du cloistre, n'y ayant qu'un douzaine
de degrez à reslablir qui avoient esté couppez pour aggrandir le pas-
sage qui va à 8'° Anne. Et il n'y a qu'à tirer une petite galerie de la
chambre Y à la dicte Tour, laquelle n'aura pas une toise de long.
Quant à la basse court, je ne pense pas qu'il fust malaisé d'obtenir du
chappilre ce coing du ciuveticre qui est derrière le pi-esbytere de
l'église où il se feroit une belle basse court avec sa porte cochere, et là
on pourroit prendre un grand escallier à double pallier sur le bout de
la salle qui touche la chambre K attendu que la longueur de la dicte
salle est disproportionnée et elle en seroit beaucoup plus belle et plus
habitable et en ce cas il fauldroit raser la vieille montée qui est prinse
dans la basse court, pour y r'emplacer la croisée de fenestres qu'on
prendroit ])our la nouvelle montée. Et au lieu de la vieille moulée je
/1/40 LETTRES DE PEIRESC [1626]
tirerois une terrasse pour aller à la galerie sans passer dans les cham-
bres, affin d'escarrir et alligiier la basse court avec le jardin. Enfin il
se trouvera assez d'expédients pour se bien accommoder pour peu
[que] M'' l'Archevesqiie y veuille despendre.
Quant à l'eau, j'ay veu le puis de la maison d'Orcel qui est à l'un
des bouts du cimetière, dont l'usage est i-eservé à l'Archevesché et
dont les fonteniers disent qu'il se peult faire une fontaine dans le
jardin. Au reste c'est une eau trez bonne et courante visiblement
dans le puis, ce qui ne coustera pas grand' chose à cause de la pro-
ximité.
Oultre cela j'ay apprins que l'eau de la fontaine d'Espelug souloit
couler à l'Archevesché et dans le chappitre, et que le chappitre la
remit à la ville sans consentement de lEvesque qui estoil absant, de
sorte que la crainte de la voir revandiquer fera que la ville consentira
facilement d'en desparlir quelque portion à M' l'Archevesque.
Pour le parterre vous aurez sceu que le jardinier vient de Beaugen-
tier afin d'y travailler. Les pluies rabieuses de cez jours passez l'ont
empesché quelques jours d'y travailler, et de pouvoir avoir achevé les
cabinets avant la fin de la lune, mais le plan estoit arraché en bonne
saison, et j'espère qu'il achèvera demain. 11 a planté lesdictz cabinetz
d'Ormeaux aux encoigneures, et l'entre deux garny d'Aubespin et de
Couldrier. Et j'y ay faict entrelasser une vingtaine de petits Platanes
de nostre jardin , qui grossissent vistement et font un bel ombrage. Il
ne s'en est poinct mal acquitté, car les dimensions y sont bien observées
dans les proportions du dessain de Froncino. J'y pensois une foys mettre
les Meuriers blancs qui estoient desjà dans le jardin, mais je changeay
d'advis quand il me souvint que les meures quoyque petites importu-
nent en leui- saison ceux qui veulent prendre le frais dans cez cabinets,
oultre que la friandise de la feuille pourroit faire dispenser quelque
femme de consierge de faire de la soye, ce qui feroit rabougrir les ar-
bres, et les empescheroit de couvrir. Oultre aussy que cet arbre se
revestit fort tard de verdure, et se despouilie plus tost que tout aultre.
Nous avons eu peine de trouver des Ormeaux bien propres, et en
[1626] À SA FAMILLE. ààl
avons prins non seulement dans le terroir, mais aussy à Merar-
gues, à S' Cannai et à Jouques^ car la lune et la saison nous pres-
soient trop.
Dans le croissant de la présente lune nous tascliei'ons de planter le
Bouys du parterre, aprez avoir garny le bas du mur de la Gallerie, de
Lillac- et du Genest, à faulle d'aultre plan qui vaille. Nous sèmerons
du Laurier au costé qui regarde le Septentrion, et pour celuy du Midy,
nous verrons d'y mettre du Jassemin, attendant si M"' l'Archevesque y
vouldra mettre aultre chose. Si cez Ormeaux icy ne luy agréent pour
n'estre que de petite feuille, on pourra faire apporter des greffes de
ceux d'Orléans de la grande feuille et les faire anter dans un an ou
deux.
Simeonis m'est venu faire un fort honorable compliment de la part
de M'' de Gomerville touchant ses livres, mais je n'ay peu prendre le
temps de retourner là hault quant et luy pour les revoir, et en faire
prendre ceux du billet. Ce sera plus commodément durant que le jar-
dinier trasscra sa broderie, car je tascheray de m'y trouver, comme je
lis quand il trassa les cabinets , oii il est allé si exactement qu'il ne s'y
est pas perdu un poulce de terre.
Je pense vous avoir escript que M'" Marchier envoyoit icy un mullet
chargé de fruicts de Grenoble, qui m'apportoit des greffes de pommes,
lequel fut prins par les gents de M"' de Moniauban, qui ne nous
ont pas seulement renvoyé noz lettres. J'en escrips demain à M' de
Montauban par un homme que Barre de Meyrargues y envoyé pour
y porter le reste de sa rançon, et me plaindray bien à luy de cette
discourtoisie. Vous en devez bien faire aultant de vostre costé. Je n'ay
pas pu voir le muUetier qui n'arriva que depuis trois jours, parce qu'il
passa oultrc à Marseille, à ce qu'on m'a dict. J'eusse bien voulu sçavoir
le destail de sa prinse, et à qui il remit noz lettres.
M'' le marquis des Portes vient d'arriver icy de Marseille oii il est
allé visiter M'' de Guise accompagné d'une douzaine de ses cappitaines
' Toutes ces localités ont été déjà mentionnées. — ' On remarquera celte forme du
mol nias.
vr. 56
442 LETTRES DE PEIRESG [162G]
et s'en va demain au matin. Je m'en vay le voir et pour cet effect je
finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce lundy an soir 3o mare 1696'.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 809. Auto-
graphe. Au folio 3 1 1 on trouve une lettre on
chiffres (avec traduction) écrite le m^ine
jour par le premier président à Vaiavez. La
voici : irMonsieur, je suis oblige' de vous faire
sçavoir ce qui est venu à ma notice aflin que
selon vostre prudence vous voyez, s'il vous
plaict, ce qui sera nécessaire de faire. J'ay
appiins que M' de Guise se remet en mau-
vaise humeur contre moy sur le subjecl de
nostre deputation et m'a faict pressentir
soubs main sans vouloir estre nommé neant-
moins de l'interrompre et ne la faire pas
passer avant, niais de me bien rejoindre
avec luy. Je n'ay point voulu desmordre ny
entendre à touts ses discours. On m'a faict
cognoistre que son dessein est de renverser
tout sur moy qui le faicts faire ou par ven-
geance ou par interest; le premier en haine
de ce que mon dit seigneur assiste cez gentz
de Mareeille et leur a faict avoir leurs lettres
de grâce; le second parce que je me veux
mettre en considération auprez du Roy pour
tirer la finance de mon office. J'ay repondu
à celuy qui m'a dict cela que tout cela estoit
fort esloigné de la vérité. Quant au premier,
que tant s'en fault que l'assistance que M' de
Guise faict à cez gents là soit cause de ce
qui est arrivé, que au contraire il auroit
rompu avec nous , et estoit entré en conten-
tion avant que leur avoir procuré leur grâce ,
ce qu'il a faict en haine de ce que nous nous
estions employez en la conservation des
droicts du Roy ou de l'aultorité de la Com-
paignie et que j'estois en cela demeuré uny
avec la Cour et que j'avois fuict ce que je
debvois, oultre que je n'ay point d'interest
particulier en cette affaire, que c'est l'aul-
torité du Roy et de sa justice qui y est of-
fencée , mais qu'on se veult imaginer que
j'en faicts ma cause propre , ce qui n'a ja-
mais esté, et les députez de la Cour feront
bien voir où gist l'interest. Quand au second,
je repondis que je ne pensois pas h deman-
der aulcune recompence au Roy de vingt
ans que j'avois cesle consolation, que le Roy
estoit pour vivre long temps et que je n'estois
pas si vieil que si Dieu le permettoit, je ne
peusse servir longuement Sa Majesté , et par
ainsin il n'y avoit rien qui me pressast joint
que mes enfans sont en fort bas aage et que
je croyois en bien et fidèlement servant de
pouvoir espérer ce que les aultres qui ont
esté devant moy avoient eu. Joint que la
deputation n'estoit pas faicte pour moy seul ,
mais que c'estoit la Gompaignie qui l'avoit
faicte, à quoy je ne pouvois rien, et que
c'estoit un artifice dont on usoit de me
prendre à partie de tout ce qui arriveroit, ce
qui n'estoit pas juste. J'ay creu (ju'il estoit ex-
pédiant que vous le sceussiez à jjonnc heure,
car infailliblement on ne manquera pas
d'user de cez belles inventions et cependant
il est expédiant d'y remédier et prévenir ce
dessain. Je vous supplie donc d'y faire ce que
[1626] À SA FAMILLE. W3
cxxxm
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Suyvant ce que je vous avois mandé par mes dernières, les cabinets
furent complantez sur la fin de la dernière lune dans le jardin de
M"" l'Arclievesque d'Aix, tant d'Ormeaux pour les principales encoi-
gneures et l'entre deux de Coudriers et d'Aubespin. Jetrouvay paraprez
dans nostrc jardin des Sicomores à grande feuille qu'on tenoit pour
Platanes, venus de graine, et en fis ranger une quinzaine dans quelques
encogneures desdictz cabinets par le derrière de l'aultre plan, ce qui
a si bien succédé, avec la pluye qui y est survenue, qu'ils ont desja
poulsé non seulement des bourgeons, mais de fort larges feuilles dans
1 5 jours qui se sont escoulez depuis qu'ils furent mis en terre, ce qui
me faict es])erer que cela fera plustost le couvert nécessaire que tout
le reste, et plus agréable que celuy des aultres arbres. Nous ne sceusmes
avoir en ceste ville aulcuns Lauriers. M'' le conseiller Antelmy ' (qui est
bien glorieux des Tulipes que je luy ay données) m'en a faict venir
d'Agalades^ quelque centaine, dont nous avons planté la palissade du
jardin qui est à l'aspect du Septentrion et nous n'avons pas laissé d'y
en semer de la graine, à tout hazard, et en resemerons à la S' Michel
et puis viendra ce qui pourra. La muraille de la gallerie a esté garnie
de Lilac et de Genest qui poulsent desja à foison. Le parterre est desja
tout planté de Bouys pour les compartiments et le collier du mitan; la
broderie n'a encores peu estre achevée, mais j'ay faict arracher du Bouys
en bonne lune, pour continuer incontinant aprez festes. Vous sçavez
vous Irouverex h propos v.l me croire tous- ' Les Aygalades. C'est un quartier rural
jours, Monsieur, voslre trez ImmWe ser- au nord de Marseille, qui tire son nom de
vikmr. Ce 3o mars. — Du sieur d'OppEDE.n ses fraiclies eaux. Le marëchal de Villnrs y
' Louis d'Antehny avait été reçu con- avait établi sa résidence d'été,
seillcr au parlement d'Aix en i6a6.
56.
liMi LETTRES DE PEIRESC [162G]
que nostre jardinier est un peu mol, et personne ne le pouvoit guieres
soulager. On asseure que le plan n'en vauldra pas moins. Il ne s'est
peu faire mieux, ne plus de diligence à faulte d'avoir eu le dessain
aussytost qu'il fut faict, et que le jardinier estoit icy porté sur les lieux
quand vous m'en escrivistes la première foys.
J'ay faict niveller l'eau du puys d'Orcel, mais il s'en fault plus d'une
toise qu'il n'y ayt assez de pente pour couler au jardin de l'Archevesché.
A la place de cela, j'ay commancé à parler aux Consuls', et au pre-
mier bureau^ j'espère de faire restablir l'eau dans la cuisine de l'Arche-
vesché, d'où il la fauldra faire venir au jardin, pour l'arrousage de
cet esté et du prochain afin de sauver le plan, qui se conservera assez
par aprez de luy mesmes, s'il est une foys bien reprins et bien enra-
ciné. Il fauldra y faire une espèce de bassin en un coin pour y puiser
l'eau de la fontaine, car elle n'y sçauroit pas couller, estant basse comme
elle est, à plain pied de l'acqueduc de la ville qui passe par la grande
riie, et dont l'eau est libre sans tuyeau. Que si M' d'Aix vouloit faire
la despance de la faire conduire par tuyeau depuis la prinse qui est
hors la ville entre Bellegarde et les Cappucins^, elle pourroit couler
au mitan du parterre de la haulteur de deux toises si on vouloit, à ce
que m'ont asseuré les maistres, mais la despance de la conduicte seroit
de deux à trois cents escus, sans le bassin qui est aprez de tel prix qu'on
vouidroit selon la façon des bords plus ou moins grande. M' l'Arciie-
vesque aura loisir d'y penser. Cepandant on fera du mieux qu'on
pourra pour saulver le plan.
M'" Marchier a escript à M"" de Mondevergues qu'il attend encores là
' Les consuls d'Aix (de novembre lôaô
à octobre 1626) étaient : Jean-Louis de Co-
riolis la Bastide, sieur de Limaye, premier
consul , Pierre de Fauris Saint-Vincens , asses-
seur, Philippe de Rapelin, sieur d'Upio,
deuxième consul, Cyprien de Bosco, tiers.
' A la première réunion , à la première
séance.
' C'est-à-dire, comme me l'explique
M. L. de Berluc-Perussis, qui connaît aussi
bien dans Aix l'ancienne ville que la ville
actuelle, entre la fontaine Granet d'aujour-
d'hui , voisine de l'ancienne porte Bellegarde ,
et l'hôpital Saint-Jaa[ues , qui était contigu
au monastère des Capucins. Cet emplace-
ment est occupé par le boulevard Notre-
Dame, oîi s'élève l'orphelinat du niêaie
nom.
[1626] À SA FAMILLE. ààb
M' l'Archevesque, de sorte que je crains qu'il n'ayt encores retenu ma
lettre, dont je serois bien niarry.
M'' de Bedcjun est arrivé avec M'' de Gallice ' du voyage de Grenoble
où ils ont eu arrest fort favorable contre Cabanes de Marseille; ils ont
des lettres pour moy dudict s"" Marchier, à ce qu'ils ont dict, mais je ne
les ay encores peu avoir. Billon me dit hier avoir aprins d'un de cette
trouppe là, qu'on lenoit à Grenoble que M' nostre Archevesque traictqit
l'eschan^'c de cette archevesché avec la Primatie de Lyon. Je faicts un
peu de difficulté de le croire, sçachant bien que M"' d'Allincourt laisra
difficilenient eschapper cette pièce là de sa maison, estant à sa bien-
séance comme elle est-. Encores que la valleur n'en soit pas peult
estre considérable, ne possible esgale aux revenus de celle cy. A quoy
j'aurois bien du regret, car ce seroit aultant que de n'avoir poinct
d'archevesque , s'il failoit n'avoir que le cardinal de Marcomont , qui n'est
pas pour bouger de Rome de long temps ^. Aussy dict on qu'il avoit mis
un sufTragan à Lyon, et je crois qu'il fauldroit qu'il en fit aultant icy,
et Dieu sçaict qui il clioisiroit.
Au surplus nous avons eu icy M' d'Espinouse qui disna devant hier
céans avec moy, et me dict que si tost qu'il eust les greffes que je luy
avois envoyez du s"" d'Aunan il les mit dans le fonds d'une source
de fontaine vive, une toise dans l'eau, pour les r'avigourer comme il a
souvent faict en semblables occasions, à cause que tout sembloit sec et
perdu; il les a par aprez faict greffer et espère qu'il y en aura de bons
de toutes sortes, exceptée celle que j'avois le plus à cœur, qui estoit
cette poire de Suisse qui estoit hors d'espérance de vie, mais neant-
moins il n'a pas voulu laisser d'en essayer des greffes à tout hazard. Il
' Bednjiiii cal une toute petite commune
(moins d'une centaine d"hiil)itants) de l'ar-
rondissement de Digne , canton de Barrème , h
1 3 kilomètres de Digne. La terre de liedejun
fjppartenait alors auxGallice. M. deOedejunet
M. de Gallice sont donc de la m(5me famille.
Claude de Gallice avait étii reçu conseiller
aux Comptes en 1G07. Son fils François,
seigneur de Bedejnn, lui succéda en i638.
' Sur Charles de Neufville, nianjuis de
Villeroy et d'Halincourt, voir le recueil Pei-
resc-Dupuy (I, 751; II, 168).
' Sur Denis Simon , cardinal de Marque-
mont, archevêque de Lyon, qui allait mourir
cinq mois plus tard , voir le recueil Peii-esc-
Dupuy (I, 76 et suiv.).
M6 LETTRES DE PEIRESG [1626]
espère aussy que ceux de M'' de Cambolas auront eschappé, excepté un
de la pomme Apie, H me promet l'année prochaine deux cents pieds
d'arbres antez de voz grefl'es, qui seront prests à lever; si nous pou-
vions acquérir ce qui est entre nostre jardin et Pompeirent, ce seroit
une belle place pour les mettre. Ceux qui la possèdent sont d'accord
d'eschanger, mais ils voudroient du bout du Goulet ^ ce que je voul-
drois bien esviter. Nous restablissons l'arrousage de Camplong^; si je
lespouvoisrejecter sur ce bout là, ce seroit un bon coup. Si vous estiez
sur les lieux, je m'asseure que vous en viendriez bien à bout; sinon il
fauldra planter de cez arbres à Camplong mesmes.
Le Prieur' m'envoya deux grandes boittes de fleurs de Tulipes et
llanoncules, et quelques Anémones, dont ma nièce s'est bien parée le
jour d'hier en son église, où elle fit des merveilles, et remporta le prix
sur tout ce qui s'estoit faict de plus beau par toute la ville. Il y avoit
grandes quantitez de cez Tulipes printanieres, bordées de jaune et de
blanc et de cez Olias à fonds violet bien beaux et bien grands jusques à
huict, des draps d'or 5 ou 6, mais que je netrouvois guieres bien mar-
quez de ceux de M' de la Marche. Il y avoit une espèce de S' Pierre
qui estoit passable. Tout le reste estoit du commun. Mon cousin de-
Meaux m'envoya des siens, pour justifier qu'il n'a voit pas prins des
beaux, et par mesme moyen m'envoya deux Marguerites doubles, qui
font des petits boutions à l'entour de la grosse fleur, comme les Soulcis,
et me promet de la race, que je ne refuseray pas.
M' Signier de Marseille a esté fort malade , et luy est demeuré une
fiebvre lente, avec un peu de toux bien fascheuse, qui a induict les
médecins de luy conseiller de quitter l'air de Marseille; il est venu en
ceste ville depuis lundy, et s'est voulu loger en chambre garnie prez
la maison de M"" l'advocat gênerai de Gormis, d'où je ne l'ay sceu ar-
i-acher, pour le mettre céans. Il semble un squelette, et m'a faict grande
pitié; l'afiliclion de la mort de sa femme l'a porté dans ce malheur.
Mais l'air d'icy commance à faire effect pour le remettre. Il foict estât
' En tangue provençale coMfet signifie rrnionticule»; c'est un diminutif de collo, tcol-
lineji. — ' Domaine situé au nord de Beigentier. — ' Le prieur de Belgeutier.
[1626] À SA FAMILLE. 4i7
de s'y tenir tout cet esté, si les chaleurs ne le font chercher quelque
aultrc divertissement icy à l'entour; je luy offriray Rians et Trebeillane
s'il veult. En un besoing M' de Bouc luy bailleroit Bouc', si ce n'est
qu'il voulust aller à Beaugenlier ou Montrieu que je luy ay encore
oflert, et qu'il n'a pas rejecté bien loing à l'abbord.
M' du Lac de sa grâce s'en alla sans prendre le boucquct de greffes et
je ne sçache personne qui s'en puisse charger, à mon trez grand regret,
car je voids bien que la saison se passe peu à peu. Je m'en vay faire
chercher quelque muletier de Lyon pour les bazarder soubz l'adresse
de M'' Cardon. Et sur ce je demeure.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Pëiresc.
D'Aix, ce 10 avril i6a6.
Je viens d'avoir la lettre de M' Marcliier du i. Il me mande qu'il
s'en va en Cour, M'' l'Archevesque n'ayant peu obtenir son congé
d'aller en Daulphiné. 11 me confirme la nouvelle de la perte d'une
charge de pommes qu'il ni'avoit envoyée, dont j'ay desja faict des re-
proches à M' de Montauban, et suis bien d'advis que vous luy en fassiez
aussy.
M"" de Galice m'a dict pourtant que le s'" Marchier ne faisoit pas estât
de partir plustost qu'à la seconde feste de Pasques.
J'ay veu l'appoinctement de jonction et n'y trouve pas à redire chose
qui soit considérable , estant bien aise que vous visitiez ccz papiers du
londs. Je n'ay peu vacquer à ce bénéfice d'inventaire; il fault que cez
feriatz je despesche ce moyne, et aussytost je feray l'inventaire aussy
Dieu aydant. Cez 2 ou 3 jours de celte Semaine S"" m'ont esté desrobez
Aujoiu-d'hui Bouc-Albertas, commune xvn* siècle, en faveur de Henri d'Albertas.
de l'arrondissement d'Ai\ , canton de Gai-- premier pre'sident en la Cour des comptes
dane. M. de Bresc {Armoriai des communes de Provence, et il ajoute que la famille d'Al-
(le Provence, 1866, p. 4a) rappelle que la berlas possède , depuis l'année 1678, cette
terre de Bouc fut iWigée en moi-quissl an terre qu'elle tient des Soguiran.
/i48
LETTRES DE PEIRESC
[1626]
par l'accord que j'ay faict de ia présidante d'Aymar avec la vefve de
Bresc assez heureusement, les ayant faict transiger de dix ou douze
procez en un coup, et venir à une entière reconciliation que personne
ne vouloit croire ^ Hz me veulent embarquer à l'accord du présidant
Aymar avec le viguier de S' Jean, mais je tascheray de différer, pour
sortir de noz plus pressantes affaires au préalable.
Le s' Mnee me tient tousjours comme de coustume dans une cure
lente; il me commencea hier au soir des parfums qui me donnèrent un
peu d'inquiétude, mais il semble qu'ils facent grande opération et di-
minution de ce qui me reste; nous les prendrons le plus à l'aise que
nous pourrons. Il avoit un villain chien blanc extrêmement laid; il
s'advisa de le paindre à grosses tasches noirastres, et l'a rendu si ex-
cellemment beau avec cez macules qu'un chascun le va voir par mi-
racle, et plus on le lave, plus les macules deviennent belles. Il me dit
que s'il se fust advisé de peindre Patau^, il en eust faict un Léopard.
Si vous pouviez avoir de la race de cez gros griffons blancs, il feroit des
merveilles dessus et me promet le secret', qui est fort facile, se dict il.
Les gents de M"" de Guise vous en feroient possible recouvrer quelqu'un.
Je n'oublieray pas de prendre garde à la vigne d'Austriche si le
messager d'Avignon apporte les greffes; il n'estoit pas encores en Avi-
gnon, quand M'' de Mondevergues m'a escript du 7 de ce moys; il
y sera receu comme il mérite. Il fauldra bien sçavoir d'oij vient cette
Reynette noire, pour en recouvrer des greffes, s'il est possible. Si vous
envoyez coppie de ce mémoire de plantes de Perse, j'ay divers amys qui
' François d'Albi, conseiller à la Cour
des comptes, laissa pour héritière sa fille
unique, Anne d"Albi, daiue de Brès près
Rognes (que l'on a souvent confondu avec
Bresc, près Sillans). Anne épousa François
d'Aimar, reçu président h mortier en iCai.
C'est sans doute avec une seconde femme de
son père que Peircsc l'accommoda. Œuvre
méritoire! (Communication de M. L. de
Berluc-Perussis.)
' Voilà donc le nom d'un des chiens de
Peiresc! Quel dommage que nous ne sacliions
le nom d'aucun de ses chats dont il avait
fait, selon le joli mot souvent rappelé de
M. Bonnaflfé [Dictionnaire des amateurs fran-
çais, p. 245), les conservateurs de sa biblio-
thèque !
■' Peiresc a sans doute oublié un mot
après secret et a voulu dire : le secret de
l'opération , qui est fort facile.
[1626] À SA FAMILLE. U<)
tascheront de nous en recouvrer aussy bien que Napolon. On cherche
\» Prevanche blanche de tous costez dans cette Province. Je crois que
nous en aurons, s'il s'en trouve.
M'' Lombard est enfin revenu de Marseille. Aussytost je le chargeay
d'aller reprendre les mesures de i'exhaulsement des planchers qui avoit
esté faict d'aprez ses plans; il me vient d'envoyer le billet qui sera cy
joinct et qui pourra suppléer ses dessains ^
CXXXIV
10 apvril.
Sur vostre despesche du 27 je vous diray que M' d'Oppede et raoy
ne sçaurions approuver non plus que vous qu'il sorte de noz mains aul-
cune coppie des articles qui nous ont esté envoyez pour la bailler à
persoinie à cause du danger qu'il y a que le tout ne s'csgare et ne
tombe en mauvaises mains. Vouz avez fort bien jugé que le Roy est
constrainct de se confier à des personnes qui par mesgarde la pour-
roient laisser à la discrétion d'aultres qui ne seroient pas peult cstre si
soigneux comme il fauldroit de la supprimer et tost ou tard cela pour-
roitbien porter du préjudice aux entremetteurs, s'agissant de l'interest
de celuy dont il s'agit qui tient ire à cœur si longuement comme vous
avez esprouvé de la lettre de Puget qui n'estoit rien et qui luy sert en-
cores de prétexte de nous mesfaire tous les jours. Il fault que M"' de
Gordes se résolve de prendre un ou deux articles à la foys afin de ne
les pas oublier si facilement ou bien qu'il trouve bon que M"" Le Beau-
clerc face l'office; car il a assez bonne mémoire pour en parler tout
d'une halaine du tout et pour le ramentevoir encores au besoing à
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui- depuis Le sieur Mnée jusqu'à recouvrer quel-
sitions françaises, n" Siyo, fol. 3ia. On qu'un, est tiré de la prt^sente lettre. Api-ès
trouve à la Mi'janes (registre III, fol. 1 5 8) une le nom d'iEuëc on lit dans la copie de la
copie dati'e du 10 avril 1696, formée de plu- Méjanes cette addition : qui vie traite de
sieurs morceaux. Un seul de ces morceaux, mon fie.
Ti. 57
MFItlVEKIK SiTIOUàLK.
^50 LETTRES DE PEIRESC [1620]
Sa Majesté, sans qu'il en demeure rien par escrit. Et c'est un homme
à qui on s'en peult bien fier jusques là de touts costez. Vous aurez sceu
l'algarade que fit M'' de G[uise] à M' l'advocat gênerai de Cormis de-
vant M'' d'Oppede et lo ou 12 du Parlement chez M' de Luxembourg
et la response creue qu'il luy fit et laquelle le fit quasi desdire de ce
qu'il venoit d'affirmer. M' de Cormis eust bien peu parler plus civile-
ment s'il eust voulu et se mit au hazard de recevoir quelque affront.
Plusieurs de Messieurs en furent scandalisez et dirent que s'il faisoit
ainsin auprez du Roy, il pourroit bien faire mesdire de la nation et de
la Gompaignie et mettre du monde en peine. Aussy désire on qui ne se
fasse rien sans le concerter au préalable. M"^ d'Antelmy avoit veu M"' de
Guise avant que nous toutz et avoit esté fort caressé et avoit receu les
premières plaintes de ce qu'on n'assembloit les chambres oii l'on vou-
loit desbarquer encores plus avant et enfoncer l'affaire de la deputa-
tion. Mais la vacance du Parlement vint fort à propos pour destourner
ce coup de colère. J'aurois mille choses de plus à vous dire, mais je
suis las et recreu. Il fault qu'il en demeure en arrière par mon im-
puissance '.
GXXXV
J'ay repceu voz despesches du 20 et 24, Depuis il est arrivé que les
articles et mémoires que Messieurs les députez doivent porter à la
Cour ayant esté levés les chambres assemblées il n'y eust aulcun con-
tredict, mais par un silence gênerai le tout fut approuvé. C'estoit le
vendredy aprez disner l'avant veille des Rameaux qui est le dernier jour
que nous entrons au palais. Le lundy aprez suyvant, M' de Guise fut
en cette ville et me manda d'assembler les chambres, qu'il desiroit de
parler à la Cour. Je respondis à ceux qui me le dirent que cela ne se
pouvoit, que la Cour n'entroit plus et que s'il y avoit quelque chose
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 5170, fol. 3ii. Autographe
en chiffres.
[1626] À SA FAMILLE. 451
qui importast au service du Roy, que j'asserabierois liors du palais quel-
ques uns des principaulx de la Gompaignie pour voir ce qu'il y auroit
à faire et que l'aprez disnée j'aurois l'honneur de voir mon dit seigneur
pour sçavoir ce qu'il desiroit de nous. J'y fus donc en corapaignie de
quelques uns de Messieurs, et aprez avoir i'aict noz compliraenlz. M' de
Guise nous dit : trJe pensois voir la Gompaignie, mais on m'a dit que
vous ne vous assembliez plus, -n Je luy respondis ce que dessus et lors il
replicqua : k Je diray bien en ceste compaignie ce que j'avois k dire à la
Gour. G'estoit pour me plaindre de ce qu'on m'a escrit que M'' d'Her-
bault a dit qu'un de ce parlement cy luy avoit escrit que je n'avois point
mis de gents sur pied. Vous sçavez, M", que c'est une calomnie, car j'ay
baillé de l'argent pour cez levées n et plusieurs discours là dessus. Je luy
dis : a M% la Gompaignie eust esté bien en peine de vous respondre là
dessus, car elle ne sçait ce que c'est, et n'a jamais ouy parier de cela, n
Il répliqua : «Je sçay bien que ce n'est pas le corps, mais c'est quel-
qu'un du corps. On m'a escrit que c'est M"" de Gormis. n A l'instant M"" de
Gorrais qui estoil là présent repartit : « M% cela n'est point; je n'ay point
escrit de cela, -n — a On me l'a ainsin escrit, n dit M'' de Guise. — L'aultre
repartit : «Je ne l'ay pas faict et auray l'honneur, au premier jour, de
porter ma teste au Roy '. n Lors M"" de Guise dit : et Je vous crois, mais je
vous asseure qu'on m'a escrit qu'un des principaulx membres de vostre
Gompaignie l'a escrit. Vous sçavez toutz le contraire ■» et appelia à tes-
moing le marquis des Arcs et les procureurs du païs. Je luy respondis :
«M", vous ne debvez pas estre en peine de cela; vous debvez eslre satis-
faict en ce que cela est chose qui est assez publique et qu'il est bien
malaisé que la vérité se puisse desguiser parceque les levées ne se font
pas à cachettes, n II y eut plusieurs discours. Aprez cela nous prinsmes
congé de luy et quand nous sortions, comme ce vint au l'ang de M"' de
Gormis, il dit à M' de Guise : « M', je vous supplie de ne rien croire de
ce qu'on vous a dit, car cela n'est pas. n — Il luy rephqua : c Je le crois,
mais on m'a bien dit encores plus, que vous faictes des enquestes et
' Esl-ce de celte façon de parler que provient notre mot familier : prenez ma télef
57.
452 LETTRES DE PEIRESG [1626]
informez de la vie. ii — L'aultre luy répliqua : «Cet advis est aussy peu
vray que l'aultre. Et puis ce n'est pas ma charge d'informer ne d'eslre
des commissaires. 11 — Voylà comme nous nous sommes séparez. — Au
reste noz députez partiront la semaine des festes; ils croyent qu'ils ont
esté guettez et qu'on avoit mandé à M' de Montaulban pour les at-
trapper en chemin. Cependant je vous ay voulu advertir à l'advance
affin que vous ne soyez pas surprins. Nous avons arresté ensemble
qu'ils ne s'adresseront qu'à M"^ de Cordes pour estre introduictz au Roy
secrètement et je leur ay faict sçavoir que M' de Cordes m'avoit donné
advis que le Roy desiroit qu'ils partissent, mais je ne leur ay pas des-
couvert plus avant. Jusques là on se peult ouvrir à eux. Et cela a esté
nécessaire, aultrement ils n'eussent pas prins confiance audict seigneur.
Je vous supplie que cela soit mesnagé avec prudance et avec le secret,
car vous voyez aprez qu'on descouvre tout. Que cela vous serve, s'il
vous plaict, pour faire que touts les advis que je vous ay donnez soient
ensevelis et que l'homme ^ procure que le Roy n'en face pas bruict, car
ce seroit nous mettre icy en de grandes extremitez. Je n'ay rien des-
couvert de vous à cez Messieurs et ne vous escriray pas possible par eux.
Vous ferez, s'il vous plaict, la guerre à l'œil. Vous tascherez de des-
couvrir d'eux ce que vous pourrez et, selon cela, nous iascher à me-
sure que vous le jugerez à propos. Neantmoins que nous soyons ad-
vertis, s'il vous plaict, de toutes choses de leurs desportementz et de
prendre garde quand ils vouldront faire quelque chose que cela soit
concerté affin qu'ils ne fassent rien dont nous et eux peussions avoir du
desplaisir. Il sera nécessaire qu'ils ne se bazardent pas de parler en
particulier au Roy que premièrement M"" de Cordes n'aye sceu l'intention
du Roy s'il le trouvera bon ou non et aprez que cela soit en façon qu'il
n'y ayt personne qui l'entende et sans bruict, car vous sçavez bien que
cez Messieurs ont des espies partout. 11 est superflu de vous en dire
davantage : vous sçaurez mieux mesnager que je ne vous sçaurois dire,
et je suis tousjours, etc.
' Le premier président.
[1626] A SA FAMILLE. 453
Ce IX apvril.
Je suys en peine d'une aultre chose qu'est ce que deviendront toutes
les despesches que j'ay escrites et à feu M'' de Pontchartrain ' et à
M' d'Herbault, car maintenant qu'il n'a plus ce despartement, il y
auroit bien de quoy me faire des ennemis. D'ailleurs il y auroit beau-
coup de choses qui serviroient d'instruction à M' Le Beauclerc pour les
affaires de ceste province et aprez en avoir tiré ce qu'il jugeroit de bon
on les pourroit brusler. Je vous supplie de penser un peu à cela et
d'adviser s'il seroit à propos que M'" de Gordes fit cognoistre au Roy
qu'il seroit à propos de commander à M"' d'Herbault de remettre toutes
les despesches qu'il a pour le Lionnoys, Daulfiné et Provence à M"" Le
Beauclerc, je dis de toutes cez provinces parce qu'il y a niesme raison
et pour couvrir mon appréhension. Mais obligez moy de mesnager cela
en sorte que je ne sois pas allégué, non pas mesmes soubsçonné. Je ne
vouldrois pas perdre l'amitié de M' d'Herbault. Vous en pourrez aussy
conférer avec M' Pelletier et vous supplie de mesnager cela pru-
demment^.
CXXXVI
J'ay veu ce que vous mandez traictant l'opinion qu'on avoit prinse là
que M'' de Luxembourg eust capitulé avec ses juges et faict des distri-
butions et qu'il eust ozé s'asseurer par ce moyen d'un arrest tel qu'il
eust désiré, mais vous cognoissez ses juges comme moy, et avez fort
bien jugé qu'ils y eussent esté trompez. Vous en avez le roolle entre
' Le secrdtaire d'Etat Paul Phély- LcUrcs de Peiresc aux frères Dupuy, t. I,
peaux, seigneur de Pontchartrain , était p. 906.
mort à Gaslelsarrasin (Tarn-et-Garonne) ' Bibl. nat. , nouv. acq. fr. , n° 6170,
le ai octobre i6ai. Voir le recueil des fol. 3i5. En chiflres.
^54 LETTRES DE PEIRESC [1626]
touts lesquels je ne scaiche que Mouriers, Antelmy, Venel et Flotte qui
eussent esté capables de se laisser aller, et pour Mouriers et Antelmy il
estoit fort aise de les faire abstenir par récusation sur la sollicitation du
conseiller de Monts et du jeune Antelmy, bien que celuy cy suivit
M"" de Luxembourg sans avoir jamais voulu manger chez luy pour ne
passer pour escornifleur de table, comme d'aultres cadets. Oultre que
pour le conseiller Antelmy, une lettre de M' d'Espernon l'eust fait jetter
au feu, et mesnageant Mouriers comme avoit commancé M'deLestang,
possible l'auroit on regaigné. Albert auroit eu tant d'appréhension de
l'Evesque de Marseille ' qu'il n'eust pas facilement ozé se déclarer au
contraire. Boyer estoit prou gainé avec Flotte, mais cela n'estoit pas
pour faire un arrest, quand mesme Chaine en eust esté, bien que j'es-
time qu'il aye esté aussy rude et rébarbatif [tant] contre M' de Luxem-
bourg que contre M"" de Lestang. Le président Monnier s'intéresse trop
à la Cour pour avoir ozé franchir ce sault et si bien ils se sont relaschez
aulcuns sur cez formalitez des déliais, c'estoit de peur de se descou-
vrir. Il me dit qu'il craignoit fort qu'on ne iuy eust rendu des mauvais
offices auprez de M'' de Lomenie, puis qu'il ne luy avoit rien escritsur
le coup de cette affaire. Je luy dis que je ne pensois pas qu'il eust es-
cript à personne et qu'il n'eust pas ce regret. M"' le rapporteur. M" To-
ron, Ollivier, d'x\gut et de Lambert estoienthors d'escallade et M'"d"Op-
pede aussy qui se declaroit assez à moy depuis peu, de sorte que pour
peu qu'on se feustaydé de la part de M"^ de la Ville aux Clercs, quand
il n'y eust quasi eu icy que M'' de l'Estang, je crois que M' de Brante^
eust eu bien de la peine de faire valloir sa brigue jusques à l'effect
qu'il desiroit. Et pour vous monstrer qu'il n'y debvoit pas trouver son
compte si juste, si tost que l'évocation fust icy, au lieu qu'il pouvoit
la disputer sur ce que l'enonciation des parentez est faulce, il dict
d'abbord qu'il l'accorderoit volontiers et qu'il ne plaignoit que son
voyage et se laissa porter à de fort aigres discours contre M'' d'Oppede,
croyant qu'il n'eust tenu qu'à luy qu'il n'eust eu un arrest avant festes.
' François de Loménie. — * On sait que M. de Branles est le même que M. de Luxem-
bourg.
[10-26| A SA FAMILLE. 455
11 est prou vray que j'avois tiré parollc de M' d'Oppede qu'il ne se fe-
roit que tenir le procez pour enlann'; et qu'il l'eroit filler ensuite, de
quoy il ailecta d'agréer la nomination qui feut l'aicte par aulcuns de
Messieurs de la personne de M'' de Bagarris pour aller ouyr Mad" d'Alle-
maigne à Marseille affin d'avoir aultant de relasche de ce costé là et
est prou vray que s'il eust voulu il eust remis l'audiance des pauvres à
l'aprez disnée du dernier jour pour laisser la matinée à M"" de Bagarris
ou eu tout cas auroit encores peu continuer le procez de M'' de Ba-
garris au vendredy aprez disner parce qu'il estoit ordinaire, mais en ce
cas aussy la production estoit toute preste. Nous faisions la guerre à
l'œil et si j'eusse veu du danger d'un arrest j'eusse faict produire pour
arrester le cours du jugement du procez, mais puis qu'il ne se pouvoit
craindre pins grand mal que l'entamer, je creus qu'il valloit beaucoup
mieux ne produire pas de peur de nous rendre garents d'aulcune chose,
h quoy M"' de Lestang on anltrcs poussent par aprez trouver à redire,
l'affaire estant si importante qu'elle mérite bien de n'y rien lascher
qui ne soit concerté et aggrcé par les parties intéressées et par touts ceux
qui en ont la direction aflin de n'y point avoir de regret.
Quant aux alliances, un de mes amys qui est allé au S' Esprit ', m'a
promis de s'enquérir soigneusement de la parenté du s' de Piolenc
pour voir si elle ne toucheroit pas la présidente de Carriolis par aullre
moyen que du mariage de Montagu avec la fdle de S' Paul et, car cela
n'est que parent de parent. Sur la maison du feu président Piolenc de
ceste ville , il y a des vielles armes en bosse de la maison de Rodulf qui
présupposent alliance antérieure à celle de ce Montaigu. Mais je n'ay
encores peu pénétrer où il lault pour ce regard. Je n'y perdray point
de temps ^.
' Pont-Saint-Esprit, clief-liou do canton de Briançon, l'auteur de L'Etat de la Pro-
du Gard. Voir recupiiPeiresc-Dnpiiy (1,899). vence, il résulte que M"' de Valavoire et
Cf. la Table du tome III. la présidente de Piolenc étaient deux
* Du tableau généalojjicjun reproduit à la François-CJiâteauneuf, tandis que le mari
page suivante, et dont les éléments sont em- de la première était petit-lils d'une Ro-
pruntés aux meilleurs {généalogistes proven- diilph VÀàteauneuf. Il y avait donc là deux
çanx, notanunentà l'ahhé Dominique Uohert l'aniilles distinctes, et leurs (iefs, eiu aussi,
456 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Au reste M"" de Branle a joué, cez jours passez, avec une si honteuse
avarice que c'estoit un opprobre. Un coup qui alioit à M"' de la Fare de
80 pistoles il voulut faire acroire qu'il le gaignoit de la priniaulté de
la main. M'' de Bouc et M' du Muy le condamnèrent. 11 voulut aprez en
consulter ses domestiques et les faire parler à son advantage. M"' de
Bouc le print au point d'honnçur, comme leur tesmoignage n'estant pas
comparable au sien et de M'' du Muy. L'aultre s'y acharnoit comme s'il
y feust allé de toute sa fortune, ce qui fut cause que M' de Bouc rompit
le jeu bien qu'il fust en grosse perte de 1000 escus avec ledit s'' de
Brante dont je n'estois pas trop marry et pleut à Dieu que ce fust
pour tout jeu en gênerai qu'il entrast en fouignerie. Tant y a qu'allant
ledict s"" de Bouc voir M' de Guise, lorsqu'il vouloit se mettre à table
chez ledit s' de Brante avec Madame de Luxembourg, sa femme, M"" de
Guise s'estant advancé pour le venir recevoir et M"" de Brante l'ayant
suyvy, sur je ne sçay quel discours dudicts' de Branle audict s"" de Bouc,
iceluy s' de Bouc luy fit généreusement le reproche en presance de
M' de Guise, disant que tout le monde se louoit de ses jugemenlz aux
étaient différents. Les François étaient sei-
gneurs de Cliâteauneuf-iès-Martigues (com-
mune du canton de Marligues, arrondisse-
Jean de François, sieur de Châteauneuf,
conseiller à la Cour des comptes ,
marié à Hélione de Brunély.
!
ment d'Aix), et les Rodulph, de Châteauneuf-
le-Roug-e (commune du canton de Trels,
même arrondissement).
EIzéar de Valatoiu,
marié
à Anne de Rodulph-Chdteauneuf.
1
Antoioe de Vilavoiki,
marié
à Marguerite de Forbiii.
Marguerite de François- Chdteaunmf,
épouse, en 1567, Raimond de Piotenc,
pi-ocureur général ea |555,
président en 1687.
MtDELEIKE,
mariée, en 1576,
à Palamède
de Valavoire-Volx,
Pauhède,
viguier de Marseille en i6o3,
marié ci-contre.
Reïi(\ijo
J. -Antoine de Piolenc, Hélène de Valavoihe-Vou ,
continue les Piolenc sieur de Montaigu,
en Provence
où
'il acquiert les biens
qui
avaient appartenu
à Guillaume du Vair.
à Antoine d'Agonlt,
baron d'OUiere».
épouse, en 1607,
Jeanne de Rodulph,
dame de Gaujac,
et fait branctie
au
Pon t-Sain t-Esprit.
Suzanne d'AcocLT-OLLiEEEs, mariée à Scipion de Cbailan-Moriez,
reçu conseiller au Parlement en 1637.
[1626] À SA FAMILLE. 457
affaires les plus importantes et que luy seul n'y defferoit pas ce qu'il
lalloit, dont M"^ de Guise se print fort à rire et dit audict s' de Brante
qu'il ne se jouast point à M' de Bouc, car il ne la portoit cachée à per-
sonne. Il pouvoit dire experto crede Roberto. Il s'en est bien laict de
bons contes ^
CXXXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VAL AVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je receus devant hier vostre despesche du 27°"= et envoyay en
mesme temps au procureur Ghais le pacquet qui y estoit pour Mad* la
comtesse de Garces, lequel m'envoya dire qu'il en seroit aujourd'liuy
le porteur. J'avois auparavant receu celuy du 26™^ etavois pareillement
faict tenir seurement toutes lettres y contenues selon leur adresse,
mesmes celles de Fr. André pour le s'' Florens, que M"" de Mondever-
gues m'escript avoir rendu en main propre, et qu'il avoit trouvé com-
modité pour envoyer sa responce de là droict à Paris; sur une précé-
dante lettre dudict Fr. André, ledict Florens avoit faict responce, et
M' de Mondevergues me l'avoit envoyée longtemps y a par le s"^ Syl-
vestre, lequel retint le pacquet 3 semaines, pensant que ce ne fussent
que des lettres de recommandations pour luy, et maintenant il me l'a
renvoyé, de sorte (pi'elle sera bien veille [sic), dont je suis bien marry
pour l'amour dudict Fr. André. Mons' de Mondevergues a tousjours
fort en teste sa chappelle de Foix. Le s'' Emeric sa partie est mort,
et son corps y a esté laissé en depos, attendant que leur différent se
puisse terminer.
M"' le présidant Seguiran m'a dict qu'il a reçeu les papiers du Grand
Conseil qui estoient entre les mains du procureur Ghauvin, de sorte
' Bibliotliè([iie nalioiialc, nouvelles acquisitions françaises, n° 5 170, fol. 317. En chiffres.
3B
nnilItltlK lATIOXlLI.
458 LETTRES DE PEIRESC [1626]
(juo vous n'en debvez plus estre en peine. H ine vient de mander qu'il
veult escrire des remerciments k M"" de jMarillac et à M' Marion, qui
luy ont envoyé sa pension de Conseiller d'Estat. M'' de Marillac' luy a
escript la plus belle lettre qui fut onques. Il s'estoit mis au jeu, cez
jours passez, avec M"' de Luxembourg, et perdit mille escus pour un
soir, et rompit jeu là dessus sans demander sa revanche. S'il se pouvoit
tempérer de cela, il ne se pourroit assez estimer, car il faict tousjoui's
de bien en mieux.
L'arrest qui avoit esté accordé entre cez prétendants à l'abbayie de
Lyrins ne sortit pas son effect et ne fut pas mis au greffe, encor qu'il
eust esté accordé et signé par la pluspart des parties, à cause de l'in-
tervention de l'économe, qui s'opposa à tous pour soubstenir l'union du
Mont Cassin. L'affaire fut playdée à huys clos, et y eut arrest dont
vous aurez la coppie, portant que les parties se pourvoiroient par de-
vers le Roy, et cependant que D. Angelico de Sylva moderne abbé exer-
ceroit. Les lettres patentes de collation au P. Rusque ne semblèrent
pas soubstenables en aulcune façon, le Roy le pouvant bien nommer,
mais non pas prouvoir en tiltre d'Abbé. S'il y eust eu un peu de prise
pour l'introduire, je pense que la Cour l'eust faict volontiers.
Vous aurez sceu la sentence que j'eus contre de Cujis, par laquelle,
parcequ'il m'avoit faict appeller en reprinse de procez, le procez fut
tenu pour reprins, et ordonné qu'il seroit poursuyvy aprez Quasimodo
selon les derniers errements, et cependant il fut eslargy de l'arrest de
la Ville, et deffences luy furent faictes de continuer son bastiment en-
cores qu'il eust offert caution de le desmolir, si ainsin estoit dict. Il
s'en alla fort penault et tant plus que je luy avois communiqué le jour
précédant les trois recognoissances que vous aviez mises à part, avec
l'acquisition des droits de Portanier, que j'avois trouvées en vostre Es-
tude, n'ayant pas voulu communiquer aultres tdtres, pour à cette
heure. 11 fit une consultation sur la prescription, mais je ne pense pas
qu'il s'y trouve bien fondé.
' Michel de Marillac était directeur des finances depuis lôai; il allait devenir garde des
sceaux quelques semaines plus tard (i" juin 1C26).
[1G26] À SA FAMILLE. 459
M"" de Montcal se trouva en cette ville lors de la réception de vostre
despesche. Le procureur Augier, qui a soing de ses affaires, se chargea
de luy en parler, ce que M"' Astier trouva bon. 11 respondit que cette
partie estoit destinée à un usage qui ne comportoit pas la création
d'une pension perpétuelle, de sorte que je pense que son argent sera
possible bien encores aultant au greffe de Paris comme il a esté.
On a chargé 2800 oulles de nostre sel de 1 69 5 sans toucher à celuy
de 1624, ne aux rigordes, dont j'ay bien faict des reproches à Icres.
Besut dit que s'il vient des navires tout se chargera, et que la beaulté
de nostre sel de 1 6 a 5 a esté cause que cez Flaments l'ont voulu choisir.
Je pense qu'il a laissé tout cela imperfect, pour nous oster le moyen
de venir à compte avec de Rua, où il fault que j'envoye. Mais j'esvi-
teray d'envoyer M'" Astier, parce qu'il se laisse entendre de vouloir
prendre 3oo escus sur cela, qui absorberoit la meilleure partie, s'il ne
se faict autre levée.
Enfin Saiidin est arrivé tout résolu de prendre noz affaires et de
bien soigner de touts costez au mesnage de nostre maison, et à tout le
plus important. Mon cousin de Meaux a laict là un chef d'œuvre, et
j'espère que ce sera la restauration de cette maison, et que cela me
sera un grand soulagement à moy, qui ne pou vois suffire à tant de
choses avec mes incommoditez. Il n'arriva qu'hier et dez le soir il com-
mancea de suyvre ceux qui m'estoient venus trouver aprez soupper et
de fermer la porte de la maison. A ce matin il est voulu aller à Pied-
blanc avec Laurens, pour voir le mesnage des fossoyeurs. Je pour-
rois bien l'envoyer à Marseille et à Beaugentier et Souliers ' où l'on
nous veult achepter nos juments. J'ay pcult estre oublié de vous escrire
que le s' de Mauvans d'Ieres a espousé la fille de M"" de l'Escalle, sœur
de la femme de M'" de Puymichel^. 11 me pressoit, mais je le r'envoyay
' Aujourd'hui Solliès, dcparlement du de l'histoire de sa paroisse, je puis dire
Var, arroudissement de Toulon. qu'eu j6aG le seigneur de l'Escale était
' D'après une obligeante communication Claude I" de Matheron-Amalric , lequel était
de M. l'ahbé Maurel, curé de Puymisson né en i548, avait succé<lé h Louis Anialric
(Basses- Alpes), qui s'est beaucoup occupé dans la seigneurie de l'Escale, testa cl codi-
58.
460 LETTRES DE PEIRESC [1626]
au conte que nous avions à faire avec de Rua. 11 fauldra voir de con-
tenter Anibrun en quelque façon. J'escriray au prieur de Beaugentier,
ou au cousin d'Orves de luy bailler bonne espérance à vostre retour
ou pour sçavoir ce que cela se monte pour le faire payer. Vous verrez
la lettre que j'ay receu de Lange sur l'artifice de ce prédicateur. Je
suis résolu de prendre garde dezhorsmais à y en faire envoyer de
nostre main tant que faire se pourra. Pourveu qu'il ne s'introduise de
nouveaulté dans l'hostel de ville comme ils ne le peuvent faire devant
Noël prochain; le reste n'est pas si grande chose. J'en parleray au-
jourd'huy à M"" le Prévost S et à M"" Chartras, qui est maintenant un
des prebandaires, et à M'' de Bagarris pour leur faire voir l'elîronterie
de ce prédicateur qui oultre passe de la sorte ce qui est de sa fonction
pour flatter cez rongeurs de commune. Si je n'eusse eu icy tant de
choses sur les bras, j'y serois volontiers allé.
J'escrips à M'' de Gomerville et ay retiré de Simeonis les livres que
vous verrez au mémoire cy joinct, qui sont ceux des deux premiers
billets, et au lieu de Vignier j'y ay substitué le Burcardus^ le Gala-
tinus^, le Leonicus\ et la vie du Cardinal Borromée*, et un vieil bou-
quin intitulé Regimen Castitatis qui est bien extravagant ''. Nous ver-
rons cez feriats ce que c'est avec M'' Simeonis et quelque libraire. Je
cilla le h mars et le lo avril 1698, insli- ' Probablement Pierre Goliimna Gala-
tuant pour son héritier Charles de Malheron- timcs, franciscain, néàCajazzo, professeur
Amalric, son fils. Le nom de famille du de philosophie et de théologie à Rome, pé-
sieiu- de Puymichel étail Berialis. On con- nilencier de Léon X. On a de lui plusieurs
serve aux Archives des Basses-Alpes(B , 1 a 60, ouvrages théologiques,
fol. 3o5 v°) un acte par lequel André de Ber- * Nicolaus Leonicus Thomœns , professeur
taUs, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, de philosophie à Padoue, mourut en cette
fils de Claude, sieur de Puymichel et de villc(i533)à l'âge de soixante-seize ans. Il
Mauvans, donne tous ses biens, le 6 juin a laissé quelques ouvrages.
1695, à Joseph, Auguste et Gatin de Chailan, '■ Vita, miracula et canonizatio cardt-
ses neveux et nièce. nalis Borromœi, auctore Emesto Cholino
L'abbéMarchier, déjàsisouventnommé. Wirthio (Cologne, 1611, in-12; lôaS,
■ La mention de Burcardus ayant éveillé in-lt°).
chez Peiresc l'idée du Decretiim Ivoiiis, il * Je ne trouve et ou n'a trouvé pour moi
est évident qu'il s'agit de l'ouvrage de Bur- aucun renseignement sur cet ouvrage sin-
chard de Worms : Decretormn libri XX. gulier, bizarre, extraordinaire.
[1G26] À SA FAMILLE. A61
lis faire le roolle des aultres restants que je vous envoyé aussy afin
que cez Messieurs voyent s'il y auroit rien qui vaille. Le S' Hierosme
de Basic est bien complet, mais je ne pense pas que le reste soit grand
chose. Ce Leonicus est tout maculé d'ancre, ce Galatinus est imper-
fect de tout le Reuclin qui en a esté arraché et contenoit 18 ou
20 cahiers'. Ce Burcardus m'a faict appercevoir qu'entre les livres
que vous m'envoyez vous avez oublié le Decretum Ivonis'^ que j'avois
demandé à M'" Buon.
J'apprins de quelqu'un que le lieutenant qui avoit procédé à la saisie
avoit emporté quelques belles pièces. Je voulus m'en enquérir de Si-
meonis qui me dict qu'il n'avoit prins que le S' Ambroise fort beau,
pour ses salaires, mais ce n'est pas ce que ra'avoit dict un auitre, qui
me parloit de livres figurez. J'ay prins cette grosse Bible MS. à tout
iiazard pour la voir, et selon l'estime, ou je la retiendray, ou je la
rendray. J'oubliay la petite Bible d'Anvers que M' du Puy fient en es-
time, mais elle est bien gastée des gloses de feu M' d'Aix' qui ne sont
pas si précieuses que celles de Genebrard * seroient. Il y en a tout
plain qui ne vont qu'à ses amours et aux allégations qu'il eust peu faire
à sa maistresse =* pareilles à celles de S' Pol** dont vous avez ouy parler,
mais principalement dans la grande Bible in fol° de Paris plus qu'en
la petite. Go qui me les pourroit bien faire retenir si le prix en est
modéré, comme cez marques le doivent diminuer, car il n'esfoit pas
bien net ne bien propre. Cela a tout esté si mal tenu, qu'il n'y a qu'un
volume du cours canon, qu'un volume du S^ Augustin de la plus ré-
cente édition'' et mieux reliée que la plus vieille, qu'un volume du
' Galatinus était très lié avec J. Reuchlin. * On sait quel docle hébraîsant était
De môme qu'on trouve une lettre du pre- Genebrard.
mier au second dans les Epistolœ Reuchlini, ' I>a conduite du prélat fiit notoirement
on trouve diverses pages de ce dernier dans licencieuse et alla jusqu'aux dernières bornes
les œuvres de son ami. du scfiudale.
' Le Decretum Ivonis , episcopi Carnu- ' Tonte la phrase jusqu'à S' Po/ est en
tensis, a été inséré dans les Opéra de ce chiffres,
prélat (Louvain, iSyy, in-S"). ' La plus récente édition des œuvres de
' Gui Hurault de l'IIospital. saint Augustin était alors celle de Cologne
462 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Menochius^ et ainsin de piusieuis aultres qui ont esté sans doubte
desrobbez. On accuse feu M"" de Barjamon, parcequ'il est mort, et
M'' Raphaelis^; je m'en rapporte. H y a des livres d'Espagne pour la
prédication qui sont à mon advis considérables.
Pour le Gassianus, je trouveray bien bonne la dernière édition qui est
sur la presse, mais puisque la précédante de Doiiay contient l'epistre
de S' Castor, s'il y en avoit un exemplaire à Paris, vous me feriez
plaisir de me l'envoyer, pour monstrer à celuy de qui je tiens le
MS. que cela estoit imprimé dez l'an 1616. Aussy bien fauldra il
que je luy en donne un, et je choisiray des deux le meilleur, puisque
c'est in 8°. Ils pourront bien venir par la poste, et le plus tost sera le
meilleur.
Je finis demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 10 avril 1696.
Le mémoire que vous avez faict de l'Auctarium de Golzius est bien
à mon gré; pourveu que M"" Rubens envoyé tout cela, tout ira bien;
mais dans sa lettre il exprime cez commentaires de ce Nonnius tant sur
le Jules Auguste et Tibère que sur la Grèce, Asie Mineure et Isles^
mais il ne parle pas des portraits des médailles tant de Tibère que de
la Grèce, Asie et Isles, qu'il fault principalement avoir, car celles de
Jules César et Auguste on les a desja.
M"^ Cardon m'a envoyé la Relation Italienne, mais je nay encore
(1616, en 10 vol.) En l'année même où ' Personnage d(^jà mentionné dans la
celte lettre fut écrite, une autre édition des Correspondance avec Gassendi (IV, 55i,
œuvres de l'éloquent évêque était donnée à 553) et aussi dans le tome V, p. 178.
Paris. ' Ludovici Nomiii Commentarius in Hu-
' Voirsur le P. Jean-Étienne Menochius, berti Goltiii Grœciam, Iiisulas et Asiam
un des plus célèbres commentateurs de la minorem (Anvers, pour Leyde, 1620,
Bible (1532-1607), le recueil du P. G. Som- in-fol.). Le volume fut imprimé par Isaac
mervogel (t. 111, in-fol., col. 9^8). Elzevier.
[1626] À SA FAMILLE. 463
peu lirre. Il m'en promet un second exemplaire que j'envoyeray à
M' Pignoria. J'avois eu un exemplaire du Licetus de Lucernis ', mais
j'en demanderay un aultre pour M'' du Puy, ensemble cette aultre pièce
du mesme autheur, de Novis Astris'*, cette vie de Maurocenus ', et cez
considérations de Molina*.
J'oubliois de vous demander une Histoire de Froissard qui me manque
et m'a esté desrobée, ou retenue, mais possible qu'il y aura quelque
bonne édition plus récente^.
S'il vous semble à propos de demander h M' Rubens une espreuve
de la planche des deux camayeuls, il n'y a peult estre pas de danger
et de luy dire qu'il en fasse faire une espreuve partorita '', comme on
dict en Italie, c'est à dire que si tost que la feuille est tirée, tandis
qu'elle est encores toute moitte, il la fault repasser soubs la presse
avec une aultre feuille blanche, car elle s'imprime de rechef dessus,
et redresse les figures qui seroient renversées. Et est tousjours bien
apparante, et quasi aultant que celle qui vient de la planche mesmes.
L'occasion de la part qu'il en veult faire à M'' de S' Ambroise '' vous
fournira le prétexte de luy en demander pour moy de cette sorte par
prérogative et privilège*.
' Forlunali Liceti de Lucemis antiquorum
reconduis lih. VI (Venise, 1691, in-4°).
' De novis astris et comelis (Venise, 1 628,
in-i").
' Je ne supposo pas qu'il s'agisse ici de
la plaquette de LoUini [Lacrymœ in funere
A. Mauroceni, s.l. [Venise], i6i9,in-4°),
mais bien de l'ouvrage consid('rable inti-
tula : Mauroceni, Veneli Scnaloris, prœ-
stantissimi acriptoris hislorite Venelœ ah anno
i5ai ad i6i5 , vita, a Nicolao Crasso (Ve-
nise, 1621, in-fol. et tiiV/(;m, iCaa.in-Zr).
' Molina désigne ici le controversiste pro-
testant Ou Moulin que nous trouvons ailleurs
appelé Molinée (de Molinœus).
' Je ne trouve aucune édition des Chro-
niques de Froissart qui fût récent* en 1626.
La plus rapprochée de cette date est celle
de Paris , 1 67 4 , a volumes in-fol. Elle avait
été précédée de la fameuse édition de Denis
Sauvage (Lyon, Jean de Tournes, lôSg-
i56i, a vol. in-fol.).
° Le mot italien partorito signifie irac-
couché".
' Claude Maugis , abbé de Saint-Ambroise
de Bourges , déjh nommé dans ce volume et
dans les deux première.
" Bibliotliè<iue nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises. n° 6170, fol. 319. Auto-
graphe.
464 LETTRES DE PEIRESC [1626]
CXXXVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE LV CHAMBRE DU ROY,
À PARIS,
CHEZ m' GAICNY, à L'ESCOLLE s' GERMAIN DE L'AU\ERROIS, PREZ LE PONT NEUF.
Monsieur mon frère,
La commodité du voyage de M' du Lac m'a faict prendre la liberté
de luy faire bailler le fagot des greffes de pommes et poires dont je
vous avois parlé, et que je n'a vois pas eu à temps pour les bailler à
Bresson. Il y a de cez pommes sauvages d'Outremer, en bonne pro-
vision pour tous voz amys, lesquelles je trouve tousjours meilleures,
n'en ayant presque pas mangé d'aultre espèce depuis six moys en ça,
et se conservent trez bien, et deviennent en meurissant tousjours
plus aromatiques et succrées, bien que non sans aigreur, qui faict une
bien agréable meslange de goust. Quand elles s'amollissent un peu,
c'est lors qu'elles sont plus succrées, et que l'aspretté du sauvageon est
mieux corrigée. Je crains que la saison ne soit un peu trop advancée,
mais je n'ay peu m'en acquitter plus tost, et pense que la saison ne
sera pas si advancée de par de là, comme en ce païs icy. Il y a de
tout plein d'aultres fruicts entre lesquels il y en aura bien quelqu'un
qui méritera d'estre anté dans les vergers des plus curieux. Mesmes
celte pomme de cittron S c'est daumage qu'elle n'est aussy friande au
goust comme sa figure est bigearre, avec un mouignon, ou mammeau
comme les cittrons, mais avec du sucre elle n'est poinct désagréable au
goust, et ne se garde pas, comme la sauvage d'oultre mer.
J'ay tasté vostre pomme Renette noire, et bien qu'elle eust esté es-
' [Note marginale de Peiresc] trU fani- dousceur. Et fauldroit aussi greffer de la
droit essayer de ia greffer sui- de la Calville pomme d'Oultreraer sur la Calville pour
de la plus excellante pour luy acquérir adoucir un peu l'aspretd, car elle seroit
un peu de cette Framboyse et de cette admirable.»
[1626] À SA FAMILLE. /i(î5
crasée dans voslre pacquet et que par conscquant on luy eust faict
changer de couleur, elle estoit neantnioins fort excellente à mon
goust, et seroit un peu du goust des sorbes, niais bien plus agréable.
J'estime que ce soit un trez bon fruict; il seroit bon d'en recouvrer
des greffes. M"" du Lac m'a invité et par consequant obligé d'escrire à
M"" de la Marche à qui je mande qu'il ne tiendra qu'à luy d'avoir sa
part des greffes que porte M'' du Lac s'il en veult. Mandez luy eu offrir,
et n'estant la presante à aultres fins, je demeureray,
Monsieur monfrerc,
vosti-e bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce 6 avril 1696.
M' du Lac s'en est allé de sa grâce un jour devant le terme qu'il
avoit prins avec moy pour partir sans prendre vos greffes et je ne
vous sçaurois envoyer plus tost que par le Receveur Rossignoly qui
partira le lendemain des festes si entre cy et là je ne trouve quelque
mulletier de Lyon. Cependant je ne fus pas adverty à temps d'une des-
pesche que M'' d'Oppede envoya jeudy. J'eslois à l'Eglise quand il
manda pour mes lettres. Hier au soir un mulletier d'Avignon m'ap-
porta les greffes dont s'estoit chargé le messager, avec vostre lettre du
16 du passé. Je les ouvris et les trouvay bien secs, car la mousse se
seiche fort en chemin , mais ils ne me semblèrent pas mortz tout à faict.
Je fis ce que M"" d'Espinouse avoit ordonné; je les jettay dans un bassin
d'eau fraische, où ils ont demeuré toute la nuict et à ce matin j'en ay
tiré un de la poire musquée d'hyver, un de celle d'oignon, deux des
cerises de M"" Pichery, deux de celles de Beorin, trois des pommes
Franc laynelte de M'^ de la Marche et la Vigne d'Austriche, et ay en-
voyé cela à Beaugcntier, et le reste à Spinouse ', m'estant trouvé de
bonne fortune icy des hommes qui alloient de cez costez là. Et par l'or-
dinaire d'Avignon qui revenoit d'auprfe de Gènes, où il avoit esté voilé
' Nous avons vu que Spinouse est aujouid'hui une coMitnune des iîiisses-Alpes.
lUPtlHKIIIK llTIOaiLI,
/i66 LETTRES DE PEIRESC [1626J
et blessé à mort par de^ Savoyards, j'ay escript à M"' de Monde vergues
et luy ay renvoyé ses deux seisains.
On a ouy aujourd'huy afforce canonades du costé de la mer; aul-
cuns doublent que ce ne soit M"" le Légat de retour, mais je ne pense
pas qu'il peust avoir si tost faict.
Messieurs Gardon de Lyon m'ont envoyé aujourd'huy un ballot de
papier blanc et deux ou trois pièces de livres, entre aultres la relation
de Sandis italienne in li° et Françoise in 8°. Si le Légat ' ne l'a veiie il
y en aura un exemplaire pour luy, car j'en ay deux, si ce n'est que
j'en envoyé un à M' Pignoria. Le Vice Légat m'a envoyé demander ap-
prester l'admonitio^, le catolique d'Estat^ et aultres. Je me suis ex-
cusé jusques à cette heure, mais je suis bien tenté de luy envoyer ce
que j'ay".
A ce soir M'' et M"" de Luxembourg sont arrivez de leur pérégrination
de la S"' Baulme en ceste ville.
Ce saminedy xi avril i6a6.
Vous verrez coppie des lettres de Lange sur la folle action du pré-
dicateur de Rians. Il avoit escript à M"" de Vergons et luy avoit envoyé
du gibbier pour cez Testes comme à son bienfacteur et créateur; en
ayant esté adverty je luy ay envoyé lesdictes lettres et aussy tost M'' de
Vergons luy a escript une remonstrance bien severe, pour l'empescher
de parler plus de toucher aux ordres et establissements de l'hostel de
ville. J'eusse voulu que M"" Astier y fust allé, mais il commance à de-
venir mal portatif. Et peu s'en est fallu que je n'y sois allé moy mesmes.
Cez Canaille sont bien descontenancez; ils ont des lettres du Parlement
de Paris, se disent ils, pour pouvoir s'assembler, et cherchoient ce pré-
texte pour se les rendre plus utiles qu'ils ne sçauroient sans cette nou-
' Ce mot est eu chiffres. tien contre les calomnies des ennemis de
* H a été déjà fait mention de i'jlrf/ftomtio son Estai... par le sieur Du Fbbmeb
un peu plus haut. (Paris, i6a5. in-8°; Paris, 162G, in-8°,
' Le Catholique d' Estât, ou Discours 3* édition).
politique des alliances du Roy Très CItres- '' Toute la phrase est en chiffres.
[1626] A SA FAMILLE. 467
velle introduction qu'ils vouloient faire. Je pense que nous les arreste-
rons, Dieu aydant.
Messieurs noz députez s'en vont à Marseille voir M' de Guise le len-
demain do Fcstes, pour luy dire adieu avant que partir, s'il l'a agréable,
et puis font estât de partir bientost. Un certain cappilaiue Pierre,
des suites de M"" de Montauban, les attendoit en bonne dévotion, et
disoit qu'il leur avoit préparé afîorce bons raffraischissements pour leur
passage.
M' Marchier devoit partir de Grenoble le lendemain de Pasques
pour aller en Cour voir M" l'Archevesquc.
Il me tarde bien d'avoir la prochaine despesclie du dernier du passé
et celle de Lyon de suitte pour sçavoir si voz balles y sont, car tout
passe maintenant et je ne sçay si Brison ^ durera en cette tollerance
de libre passage, car on dict qu'il en parloit doubteusement.
On m'a faict aujourd'huy feste d'un aultre lieu oi!i il y a des raisins
bouteille bien formez, et d'aultres dont chasque grain est my party de
blanc et de noir, et d'une figue qui faict /i ou 5 figues sur une queue,
et d'une ollive cannelée comme les niellons; nous en sçaurons la vérité
bien tost.
J'ay prins grand plaisir à voir ce qui se dict de cette guerre des fa-
voris entre le comte d'Ollivares et le duc de Bukingam^, et vouldrois
bien sçavoir au vray quelles sont les picques d'entr'eux qui ont pro-
duict une telle guerre*.
' Joachitn de Beauvoir du Roure de Boau-
mont, seigaeur de Brison. Voir le recueil
Peiresc-Dupuy (I, Sga et suiv.).
' Le premier ministre d'Espagne et le pre-
mier ministre d'Angleterre sont mentionnes
dans le recueil Peiresc-Dupuy {passim).
'^ Bibliothèque nationale , nouvelles nc([ui-
sitions françaises, n" 6170, fol. 3a 1. Auto-
graphe. Reproduisons une letti-e à Valavez
du premier président (fol. 3a5, en chiffres):
tDu mecredy i,') apvril. Monsieur, M" noz
députez partent sammedy prochain veille
de quasimodo. Lundy dernier ils furent &
Marseille prendre congé de M' de Guise qui
se résolut à l'instant de partir en poste pour
la (lour. Il doibt estre demain jeudy icy
pour prendre congé de nous et m'a mandé
(ju'il vient descendre chez moy. C'est |)our
faire acroii-e à un chascun à mon advis que
toutes choses sont bien rabillées. Au reste je
vous donne advis de son despart qui n'est
que pour prévenir les esprits afin que vous
preniez garde qu'il ne puisse rien descou-
vrir de tout ce qui s'est dict et faict , car ne
59.
/i68 LETTRES DE PEIRESC [1626]
CXXXIX
À MONSIEUR DK VALAVËZ.
Adjoustant à la lettre de M' d'Oppede ^ je vous diray que sur le dis-
cours qu'il me fit des reproches que luy avoit faict le dict s' de Luxem-
bourg, je luy respondis que je ne croyois pas que vous eussiez jamais
peu parler de la sorte à ame qui vive tant parce qu'il n'estoit pas vray
que vous eussiez toulz ses interetz en main ne que vous creussiez avoir
tant de crédit sur luy, que pour ce que quand cela seroit, je sçay bien
que n'eussiez pas voulu vous en vanter non pas mesmes au s' de la
Ville aux Clercs mesmes quelque envie que vous eussiez de le servir tant
s'en fault que vous l'eussiez peu dire à aultre quelconque. Il monstra
d'en demeurer satislaict plainement, mais comme vous cognoissez son
humeur il vouldroit bien pénétrer d'où cela peult venir. Je luy dis que
nous ne manquions pas d'envieux trez toutz en ce pais où les moindres
conjectures estoient non seulement prinses pour vérifications des soub-
ceons qu'on pouvoit avoir, mais amplifiées et augmentées à l'appelit
de la passion d'un chascun ; que cela m'avoit faict prester mille charitez
doublez pas qu'il n'uze de toute sorte d'arti- M' de la Ville aux Clercs m'avoit obligé et
fices. Il sera à propos dp le faire sçavoir à assisté. Je ne crois pas si mal de vous , mais
rbomme afin qu'il ne feust pas descouvert il est bien que vous le sçachiez aflin que
nomplus et qu'il s'asseure bien s'il a peu vous preniez garde de ne vous laisser pas
parler avec confiance. Tout gist au secret , sonder comme vous voyez qu'on se déclare ,
car ce seroit osier le moyen de faire quelque qu'on nous jette des genlz iucogneus sur les
chose de bon et de bien utile. Neantmoins bras et surtout qu'on ne peuil pas pénétrer
je vous donrray advis d'aultres discours qui nostre menée , car c'est là où est toute mon
m'ont esté tenus par M' de Luxembourg. appréhension, et bien que je me moque de
Je ne vous dictz rien de ses interetz particu- ce discours, sçachant combien vous estes
liers. Je laisse cela à M' vostre fi-ere, mais retenu, neantmoins il faict bon tout sçavoii'.
je ne vous puis taisre qu'il m'a dict que M' vostre frère vous dira le surplus. C'est
vous aviez dict à quelqu'un que vous n'aviez maintenant qu'il fault avoir l'œuil au bois e
pas creuestrede ses amys, que vous teniez se couvrir. Vostre serviteiu" trez humble.»
toutz mes interetz entre voz mains , que je ' La lettre reproduite au bas de la pré-
ne ferois que ce que vous vouldriez, et que cédeute (p. ^67, note 3).
[1626] A SA FAMILLE. 469
quand j'estois en Cour par les Provenceaux qui me voyoient seulement
entrer chez un de leurs juges, qui s'imaginoient que puysque je n'y
allois pas pour eux, j'y allois donc contre eux. Je luy dis aussy que
mon Irere de Bouc me venoit de dire que le dicl s"' de Luxembourg
se plaignoit furieusement de moy, comme si j'avois agy et faict tout
le mal qu'il croit avoir receu et pour le luy faire toucher au doigt
disoit il que j'avois esté au greffe pour arracher avec toute violance
l'extrait d'un de ses arrestz afin de l'envoyer à ses parties. Or il n'es-
toit rien de tout cela, car quand il estoit intervenu quelque délibé-
ration le concernant, ses parties ou au moins leurs procureurs avoient
assez d'habitude au greffe et au Cabinet pour y aller demander et faire
expédier des extraicts sans qu'il foust de besoing que je m'en meslasse;
que quand j'en eusse esté requis, je l'eusse faict sans doubte quand
mcsmes je feusse demeuré juge comme chose qui ne se peut refuser à
aulcune des parties, ausquels les toutz actes doibvent estre communs
et communiquez, mais que je n'y avois pas seulement pensé et n'en
avois parlé à personne et que cette conjecture pouvoit neantmoins estre
fondée sur ce que j'envoye souvent mon clerc au greffe et au Cabinet
pour y transcrire des arrelz et délibérations notables et principalement
de celles qui concernent les matières ecclésiastiques dont je faictz re-
cueil et que de faict cez jours passez en voulant faire conférer un ex-
traict d'un de l'Eglise d'Arles de l'an i56o oii j'estimois qu'on eust
obmis quelques paroles décisives, le clerc du greffe dilayant trop de
chercher le registre de l'an 60, je luy envoyay dire quelques paroles
un peu rudes parcequ'il sembloit qu'il se mocquat de moy et qu'il ne
talloit qu'un procureur ou un clerc à qui on eust ouy quelque chose
pour s'imaginer que c'esloit pour affaire touchant ledict s"^ de Luxem-
bourg et pour l'aller aussytost révéler pour un grand secret, que j'es-
timois que c'en eust esté de mesme en cecy et songeant à part moy qui
nous pouvoit avoir fréquenté, je m'advisay de Scraignolle qui soulloit
estre fort familier ciiez nous et chez M"" de la Verdiere et qui sçait bien
les habitudes que vous avez avec M"^ d'Oppede lequel me souloit venir
voir souvent icy, et despuis que M"' de Luxembourg est icy il n'y est
470 LETTRES DE PEIRESG [1626]
venu qu'une seule fois pour un simple salut et a suyvi M'' de Luxem-
bourg comme quasi domestique jusques à ce voyage de la S'" Baulme.
Il pourroit bien avoir tenu quelque discours par conjecture mal digérée.
Si ce n'est celuy là je ne sache aulcun aultre, car Berthon et mon frère
de Bouc vous ont tousjours esté suspeotz comme à moy en ce faict là.
M"' de Guise pourroit bien avoir dict ou faict dire quelque chose
à travers païs. Vous y songerez et m'en direz vostre sentiment.
Tant y a que je verray si à quelque rencontre je pourray dire un
mot audict s"^ de Luxembourg sur ce que m'a dict M"" de Bouc pour le
dezabuser ^
GXL
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ai receu en mesme temps voz deux despesches du dernier du passé
et 3 du présent moys, et ay faict rendre sûrement toutes les lettres y
joinctes, et envoyé à Mad® la Comtesse les siennes, comme aussy les
aultres qui alloient ailleurs, mesraes celles de M' de Biez^. Celle du
s' Simeonis luy fut baillée en main propre, mais il partoit pour sa bas-
tide; je rendis moy mesmes toutes celles de M' Seguiran. Madame dés
Arcs faict response du sien.
Je suis bien aise que vous soyez venu à bout avec satisfaction, de l'ap-
poinctement de l'affaire de Bians, et que vous voyiez les papiers du fonds;
je pense que Mad* des Arcs mande à son homme de vous mener chez ce-
luy qui a ses papiers, et m'a promis de faire venir ceux qu'elle a aux
Arcs' pour ceste affaire , se resolvant d'y contribuer tout ce qu'elle pourra.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- remplace (5 octobre i6a8) par Louis Doni
sitions françaises, n° 6170, fol. 3a6. Auto- d'Altichy.
graphe en chiffres. ' Nous avions d^jà vu que c'est aujour-
' François de la Fare Lopis qui allait être d'hui une commune de l'arrondissement de
[16201 À SA FAMILLE. 471
Je domieray à M'' de Mondeverijues la bonne nouvelle de vostre arrest
de la Chambre des comptes; cez Messieurs là sont bien plus braves que
les nostres d'icy, qui chicannent ceux mesmes de leur corps fort insi-
dieusement.
Pour voz caisses de livres, je n'en suis plus tant en peine que j'estois,
ayant eu advis de Mess" Cardon et Cavellat, qu'ils se sont enquis de
Pillehotte' et aultres respondants du s' Buon pas un desquels n'en ont
ouy parler. Pour moy je crois que tout est encor à Paris, car vous ne
m'avez jamais escript formellement, comme vous promettiez, ils sont
partis un tel jour.
Le parterre de M'" d'Aix est tout planté excepté la broderie des deux
vuides qui sont aux deux bouts au mitan des compartiments; le jardi-
nier espère achever cette semaine. Ce qu'il a faict ne va poinct mal,
Dieu mercy, et si bien le croissant de la lune est passé, le plan est
arraché de bonne lune, et les cxpers disent que pour la broderie, elle
est meilleure plantée hors de lune croissante, pour demeurer plus
basse sur terre, de quoy j'ay esté bien aise, car j'en avois du regret.
Messieurs les Consuls'^ m'ont enfin accordé le restablissement de l'eau
de la fontaine, et de la prendre un peu plus hault que la prinse qui
n'alloit qu'à la cuisine, afin qu'elle puisse monter au jardin. J'attends
M' Lombar pour tascher d'y faire le meilleur mesnage qui se pourra.
Mais si j'estois du Conseil de M' d'Aix , tandis que le monde est en cette
boime volonté, et que sans bruict on peult faire l'affaire à demeurer,
j'en ferois faire la conduilte par tuyeaux de plomb, car elle se feroit
avec moings d'esclat, et seroit moings contredicte de l'envie; elle se
pourroit prendre hors la ville, et couUeroit au mitan du parterre de
la haulteur de deux toises si on vouloit, ne pensant pas que cela cous-
last cent pistoles tout au plus. Vous en pourrez sentir un mot, et si
Dragiiignan , canton de Lorgnes, et que, sur l'imprimeur Jean PillelioUe, voir le re-
comme M. do Bresc {Armoriai des communes eucil Peircsc-Diipuy [pas-iim).
de Provence, p. ii) le rappelle, Les Arcs " Note marffiiiale de Peiresc : «Ce sont
furent érigés en marquisat parlettres de mars M" de la Bastide, p' Consul, et de Fauris,
1612, en faveur de la famille de Villeneuve. assesseur, qui ont faict raffaire avec grande
' Sur les libraires Caiilon et Cavellat et affection. ti
/i72 LETTRES DE PEIRESC [1026]
M'' Marchier est là, vous en pourrez parler plus hardiment. Vous co-
gnoissez l'humeur envieuse des gentz du païs et jugerez bien comme
raoy les diffîcultez qui pourroient survenir entre cy et la veniie de
M"' l'Archevesque, si on tombe en aultres mains moins bien inten-
tionnées.
M"" le procureur gênerai Guerin s'en va, se dicton, en Cour sans de-
putationet s'en est allé [à]Brignole pour partir bicntostaprez; il presse
tousjours et me dict dernièrement qu'on l'avoit asseuré que vous vouliez
evocquer. Je iuy dis que je ne le croyois pas et que je n'en avois poinct
ouy parler, et que s'il se donnoit la patiance de vous attandre nous en
sortirions amiablement.
De Cujis en s'en retournant d'icy passa à Guers ' pour voir si par
argent il pourroit gaigner Fournyer, s'estanl imaginé que nostre di-
recte pouvoit estre prescrite, et que noz tiltres estoient trop vieux, en
quoy il se flatte bien fort. Il n'ose plus bastir, mais il a faict faire une
belle place devant son prétendu logis, et a poursuivy un monitoire
pour vérifier la collusion prelendiie du Lineager; nous le verrons
venir.
On a levé de nos sels nouvelles SagS oulles. Restent les vieilles, les
rigordes, et d'aultrcs nouvelles, pour 800 oulles queBesut me promet
de faire lever par le premier navire et à faulte de ce de les faire
prendre pour la provision des Greniers. Dieu le veuille. Gette levée
couste prez de deux cents francs. S' JuUian demande 600 francs pour
la despence de l'année presante, et 7 ou 8 chevaulx des meilleurs. Je
ne sçay pas quel bon mesnage ce seroit, car la saison court grande
fortune d'estre bien pluvieuse. J'ay eu le conteroolle de la levée des-
dicts sels dont je vous envoyé coppie et si je puis je feray partir de-
main Saudin, pour aller trouver de Rua à Marseille, et voir ce qui s'en
pourra arracher pour vostre secours. Par raesme moyen Saudin reti-
rera ce qu'il pourra de la lettre de change de Bordeaux sur laquelle
M"" Fraissé avoit advancé cent escus, tant pour les fraiz de mon induit
' Sur cette localitë tlu dëpartemeat du Var, voir i-ecueil Peiresc-Dupuy (III, 5 17).
[162C] \ SA FAMILLE. 473
et l'aiiinement de mon compte avec le s' EschinanI de Rome que pour
aultres fournitures, pensant que je deusse avoir cette paye à l'entrée
de Garesme comme de coustume.
Cela viendra bien à poinct pour les nécessitez urgentes, car j avois
mangé ma communion en herbe, et mes gages jusques à la fin de juin
prochain. Il nous falloit à cette heure les 5o escus de la pension de ma
nièce la religieuse, une vingtaine d'escus pour les frais de la cérémonie
et aultres menues nécessitez du jour qu'elle prendra le voille noir, les
2 0 escus que nous devons à l'hospital que je n'avois encores peu ac-
quitter, aultres 9.0 escus qu'il m'a fallu promettre pour une bague que
je donnay à la fdle de M'' Lombar à son mariage avec un cousin d'Ar-
taud, en considération de la peine que nous donnons à son père et à
sa tante, laquelle n'a jamais abandonné feu mon père durant sa ma-
ladie, a 3 et tant d'escus que je debvois à Burgues des Orangers, qui
me les envoya demander avec bien des reproches , et Dieu veuille que
le reste puisse suffire pour acquitter les gaiges des vallets ou ser-
vantes qu'il nous fault congédier, et pour les plus pressez des fournis-
seurs des funérailles de feu mon père, qui me rongent tout vif '. Si je
croyois M'' Astier, il prendroit tout l'argent de de Rua, et l'employe-
roit à ses affaires; il s'embarrasse en tant de divers costez qu'il veull
tout entreprendre et tout englouttir. Je vouldrois bien que vous n'eus-
siez jamais songé à luy toucher de son argent, car en payant de l'in-
terest à un aultre nous en serions quittes. La friandise du loz de la
vente d'une bastide de Bailo au terroir de Rians luy fit prendre l'ar-
rentement sur soy. Et maintenant la mesme friandise luy a faict faire
un aultre tour bien mal digéré; il s'alla frotter avec Berard de Jonc-
ques, qui a achepté cette bastide à condition de ne payer du loz que
ce qu'il veult, et qui pix est à condition que pour l'accommoder nous
luy laisserions en eschange une terre et bastide que nous avions en
Paliierc jognant la sienne, pour de l'aullre terre du vieil tellement
' Par ces détails si prdcis on voit une fois de plus et mieux que jamais, combien Pei-
l'esc, loin de posséder la grande et princière fortune qui lui a été si souvent prétëé, était par-
fois gêné, besogneux.
'I. 60
IHFVIliBKlt liT1«*lLB.
lilk LETTRES DE PEIRESC [1G-2G]
dudict Baille. M"^ Astier me vint proposer cet eschange. Je luy dis qu'il
advisast bien à ce qu'il feroit avec ce Berard que je cognoissois pour
un scélérat qui le tromperoit; il me dict que feu mon père avoit ar-
demment désiré aultres foys cet eschange, que la terre qu'on luy de-
mandoit estoit fort esloignée de nostre bastide, et au contraire celle
qu'on nous oflVoit fort proche de la nostre et à nostre bienséance, que
le bastiment qui estoit en la nostre n'estoit qu'une mazure ruinée, que
nous y profiittions grandement, qu'il se contenteroit d'une sienne pro-
messe qu'il procureroit cet eschange. Je luy dis que sur son simple con-
seil , je le voulois bien; le lendemain il me vint trouver avec le contract
tout dressé pour le signer accompagné des parties, ce que je fis pour
luy tesmoigner la confiance que j'avois à luy, sans m'en vouloir en-
quérir plus avant. Or si tost que cela a esté faict, nostre pauvre rentier
a commancé à crier et protester qu'il luy falloit quitter l'arrentement,
que ce qu'on nous ostoit estoit une ferraye fermée de muraille, la-
quelle ils semoient annuellement et laquelle seule souloit quasi payer
toute nostre rente, tant elle est bonne, et faict de beau bled, bien
qu'elle ne soit que de i 2 panaulx en semance, que la bastidonne' qui
y est vault mieux et est plus habitable que nostre aultre bastide (la-
quelle tombe en ruine et cet hiver en est tombé un quartier). Et est
aussy mieux fermée de portes et fenêtres. Qu'elle est fort proche de
nous et du puis de l'abrevage qui est tout contre. Au contraire (|ue la
terre qu'on nous offre n'est qu'une grounelliere^, dont dix charges en
semance ne vallent pas noz t 9 panaulx, qu'elle est à prez d'une lieûe
de nostre bastide, et si loing que le rentier la laisra plustost inculte
que de prendre la peine de la cultiver, tant elle est chettive et incom-
mode par l'esloignement, à cause des repas des laboureurs. Sur quoy
enquis Lange, il s'est trouvé saisy d'un l'apport qu'avoit faict deffunct
Honorât Laurens (ou Auferan), qui porte que noz dix panaulx val-
loient mieux que dix charges de ce qu'on offroit lors à mon père, qui
refusa absolument toutes propositions, comme grandement prejudi-
' Est-ce un diminutif du mol bastide? — ^ Sic \>om grenouillère .
[162G] À SA FAMILLE. /i75
ciahles, et qui pix est il eii avoit adverty Gaspard Nègre, qui s'en ve-
noit icy pour le dire à M' Astier, et au lieu de mo faire la difficulté, il
précipita de lu'apporter à sijjiier l'acte d'eschan^jo avant que le rentier
de Lange me peusse parler. J)ont je n'ay pas voulu l'aire de sem-
blant, pour le laisser sur son fort, car la rentière et Lange en sont
venuz crier aprez luy, sans qu'il m'en ayt rien dict. Au reste ce pauvre
homme ne me sçait jamais dire une vérité, de sorte que je ne crois du
tout rien de ce qu'il me dict, mais je tiens la meilleure mine du monde,
pour les aultres respects que vous sçavez.
Au reste cez canaille de Rians s'estoient laissez intimider de la sorte
et enjoller à Gaspard Court, qu'ils consentoient à transiger, et l'ad-
mettre avec 10 ou la dans l'hostel de ville suyvant les propositions
et prédications dont vous aurez ouy parler, sans la lettre de M"" de
Vergons qui rompit l'affaire, et puis il se descouvrit que Court vouloit
faire payer par le corps de la Communauté les ûoo escus que cez in-
tervenantz ont emprunté, et faire exécuter une commission du Parle-
ment de Paris ])our s'assembler et délibérer de leur procez. Je verray
ce prédicateur Dieu aydant.
Pour l'original de ce chargement des tiltres de Bordeaux, depuis
que vous me l'avez demandé je l'ay cherché plusieurs foys sans le pou-
voir retrouver, et qui pix est il fault qu'il soit avec une fort grosse
masse de papiers que je n'ay nomplus peu retrouver en fasson du
monde. Et maintenant je m'y voulois mettre, mais M' d'Oppede me
presse tant, que j'ay peur de n'y pouvoir pas vacquer de ce coup.
Dont j'ay un grand regret à cause des termes oîi vous estes pour l'évo-
cation, laquelle je tiens véritablement estre nécessaire, puisque cez
canaille trouvent tant de support sur leur fumier, et que M' Soullier
nous a faict si beau jeu par sa requeste d'intervention, et récusation.
Potonier escript à iM' d'Andrault', et Brianson aura une lettre de
son frère.
Pour cez moynes laizs, il en fauldroit trouver un de cez païs là, car
' Le conseiller au parlement de Bordeaux dffjà mentionné dans le recueil Peiresc-Dupuy
(1,336).
60.
^76 LETTRES DE PEIKESC [1026]
je vouldrois bien me desvelopper' de ce Valette en toute façon. Mon
cousin de Meaux m'a enfin desbausché le frere de Constans qui cuisine
bien et est fort laborieux pour aller servir à Cuistres dont je suis bien
glorieux ; je l'attends cette semaine et veux le faire partir avec le moyne
Ghabert et M"' Aulaguier lundy, s'il plaict à Dieu, à quelque prix que
ce soit, quand ils debvroient aller sans lettres miennes, ne aultres
instructions.
J'ay arresté des chevaux de retour de ce pais là, dont je me pre-
vauldray pour cela, pour me violenter moy mesmes, bien marry de
n'avoir plustost eu le moyen d'y satisfaire.
Je vous envoyé une lettre pour le P. Gabrier, de la part de M"' de
Cannes^; son intention estoit qu'elle luy lust rendue par aultre main
que du P. du Val, ne de Brianson; mandez leur, je vous prie, de sup-
poser quelque aultre qui la luy baille. J en ay veu la teneur, il n'y a
rien que bien.
Je pense que M"' le cardinal Spada aura depuis sceu que tous les
malades qui estoient demeurez au Martigues, à Marseille, et Toullon,
sont tous guaris Dieu mercy, et se sont retirez en Avignon où ils atten-
dent l'ordre qui leur sera donné par M' le Légat.
Je verray bien volontiers cette relation de M"' de Chartres' sur ce
qui se passa au Louvre, et la modification que M' de Malerbe m'es-
cripf estre en la soubscription de la censure du Dec. [sic sans doute
pour décret^ que la doctrine ou le livre de l'Admonitio est factieux et
scandaleux pro loco.
Je me serviray de la coppie du mémoire des Plantes du Levant. Les
Tulipes printanieres que vous m'aviez envoyées en dernier lieu dans la
grosse boitte ont faict des merveilles dans le jardin de céans, encore»
que je ne les eusse mises en terre, par oubliance, que sur la fin de
janvier, et ont produict de fort jolies couleurs de fleurs. Je les ay faict
' Me débarrasser. i64i). Voir sur ce prélat le recueil Peii-esc-
' Nous avons trouvé plus haut inenlion Dupuy (I, iZo cl passim).
de cet abbé , qui s'appelait Alibert. ' Encore une lettre de Malherbe à Peiresc
Ijéonard d'Etampes-Valençay (i6ai- qui nous manque !
11626J À SA FAMILLE. 477
couvrir et en ay un grand passetemps tous les jours. J'ay veu celles de
M'' d'Oppede depuis hier au malin parce(|ue il me reprochoit que je
ne iuy avois pas baillé des belles. Et y trouvay de Irez belles couleurs,
et des variées bien gentilles, mais j'y en vis une blanclie pannachée de
rouge vermeil, qui est trez belle, et laquelle sera des plus excellentes,
si elle persiste en celte sorte. 11 y en avoil plusieurs qui n'avoienl pas
(leury l'année passée du nombre desquelles celle là estoit. Je les Iuy fis
couvrir comme les miennes, et bien à propos, car aujourd'liuy les du-
chesses de Luxembourg et de Ventadour' en voulant aller prendre,
on a mandé au suisse d'en cueillir les plus belles, avec loule lovs le
mot du guet de ne poinct toucher à celles qui estoient couvertes, ce
qui les a sauvées. De celles de Hcaugentier je n'ay encores rien veu de
bien beau; entre celles de M'' de la Marche s'est trouvé une rouge un
peu rayée d'Isabelle par dehors, comme le S' Pierre, afl'orce beau^ 01-
lias, beaux Ducs et Duchesses, tout le reste commun, si ce n'est le
Uobin, qui est jaulne paille à bord incarnat, et y en avoil six toutes
conformes, fort agréables à mon gré. Ce sont comme des carmilles.
M'' de la Bastide en estoit fort cspris; je Iuy en promis une bulbe. Et
Dieu sçaict si le Prieur les sçaura plus distinguer, non plus que les
Narcisses doubles, dont je Iuy ay bien faict des reproches.
Pour la bassesse des Tulipes printannieres, j'avois bien mandé au
Prieur et à mon cousin de Meaux que c'estoit leur nature, quand elles
sont en plain air comme là, car céans elles sont fort haultes et bien
feuillées, et de grosses fleurs. Vray est que les bulbes estoient fort
grosses au prix de l'ordinaire. 11 s'en trouva deux variées, une jaune
et une rouge tanellées, de l'un en l'aultre, lesquelles au dessoubs de
la fleur bien complette, à deux ou trois doigts plus bas, sur la lige,
avoient une portion d'aultre fleur pareille à celle qui esloil en son lieu
ordinaire, à sçavoir une ou deux feuilles jaulne tanellée de rouge et au
contraire ce que je n'avois jamais veu. S'il eust marqué la plante, pos-
sible y eust il eu à recognoistre quel(|uc aullre galanterie les années
' Sur le (kic et la duchesse de Ventadour, voir le recueil Peiresc-Dupuy (1,5 gS, 645, etc.). —
^ Peiresc a écrit beau pour beaux.
478 LETTRES DE PEIRESC [1626]
suyvantes. Vous verrez par la lettre du Prieur que M' de Venladour ^
alla coucher le Vendredy Saint en nostre maison de Beaugentier, con-
duict par M'' de Paule, et que le Prieur les traicla gentilment; pour le
moins ils s'en louent fort, et M' de Ventadour m'en a fort remercié. Il
alla voir lez Tulipes avec des llambeaux; il y en avoit une centaine en
fleurs et davantage, mais les Orangers estoient fort à son gré.
Les deux premiers Hiacynthes des poètes que j'avois retenus icy
moururent aussy bien que les Cardinales, et je crois que ce fut la faulte
de l'homme de mon père qui en avoit la charge, lequel n'en eust pas
le soing qu'il avoit eu de l'Ethernelle. Pour les aultres Cardinales,
fleurs de Passion et Hyacinthe, le Prieur sans les entre distinguer m'es-
cripvit dernièrement qu'efles poulsoient une belle tige. Vous aurez sa
lettre si ne l'avez ja receue. L'Oreille d'Ours ne fleurit poincl de cette
année, se dict il, bien qu'elle soit en bon estât.
Voilà pour vostre lettre du dernier du passé. Quant à celle du 3 de
celuy cy, j'ay prins grand plaisir à ce que APRubens vous mande, bien
qu'il ne s'explique pas plus avant. Ne luy espargnez pas le Santarellus,
car nous en aurons plustost de Rome mesmes. J'en avois demandé à
Lyon, mais cez Messieurs ne m'ont poinct faict de responce sur cela. .
Entre cez nouveaux livres fascheux j'avois receu dez l'année passée ce
livre de N. Alemanni, de Lateranensibus Parietinis*, et trouvay si mau-
vaise l'interprétation qu'il donnoit comme indubitable aux trois clefz
de S' Pierre que je ne m'en peus taire au Cardinal Légat, lequel de-
meura d'accord avec moy, que cez trois clefz n'estoient que les clefs de
ce lieu de l'Eglise du Vatican que l'on appelloitCONFESSIO SCI PETRI,
et se mocquoit de la cajollerie de cet Alemanni. Mais je ne m'en
voulus pas vanter, de tant plus qu'on disoit qu'il n'en avoit esté im-
primé que fort peu d'exemplaires, qui ne se distribuoient poinct, et
sembloit que le dict s' Cardinal Légat eust envie de le faire supprimer
ou reformer, et oster les chappitres concernants cette assertion. Mais
M' de Malerbe m'escript qu'on met ce livre entre les criminels et brus-
Henri de Le\is , duc de Ventadour, était ' Sur i'archéologue Nieolo Alemanni , voir
alors lieutenant général de Languedoc. le recueil Peiresc-Dupuy ( I , i o i , i o5, etc.).
[1626] À SA FAMILLE. 479
labiés, ce qui m'a faict regretter qu'il ayt esté divulgué avant que
M' le Légat eust moyen de sesjourner h Rome, et d'y mettre remède.
Je vous prie, ne dictes pas cecy à des gents qui le peussent publier,
car vous sçavez que je n'ayme pas d'estre allégué, ne de faire parler
de moy.
Nous attendrons la version de cette Apocalypse, et cette veritas
odiosa, et ce Mons Sionis, s'ils se peuvent voir. Et je tiendray la main
au recouvrement des livres que M'' du Puy désire d'Espagne et de Por-
tugal; si j'eusse eu le mémoire avant le parlement du Légat, la com-
modité en eust esté bien belle.
Au reste ce mémoire de M' le Prince et cez interrogatoires sont de
bien grande importance. Dieu inspire le Roy et les grands, et nous
garde de nouveaux prétextes de mouvements I Vous verrez cez lettres
cy joinctes dont je ne repeteray pas la teneur, et je finiray de-
meurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce jeudy au soir 16 avril i6a6.
J'ay depuis par grand hazard et bonne fortune retrouvé la liasse de
Cuistres que je ne trouvois pas, et ay prins le rooUe original de mes
terriers escript de la main de l'advocat Boumard, lequel je vous envoyé,
bien marry de n'y pouvoir escrire de ce coup. Mais ce sera par le pre-
mier Dieu aydant.
Au reste je vous prie de me faire faire une douzaine de rabbats
comme celuy que je vous envoyé, car ils m'ont laissé tout d'un coup.
Du 17 à midy.
On me vient de dire que M"' de la Barben a esté céans me demander:
je suis marry de ne m'y estre trouvé '.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, u° 6170, fol. 897.
/j80 lettres de PEIRESC [1626]
GXLI
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Du vendredy 17 avril.
M' de Guise passa hier icy et n'alla pas descendre chez M'' d'Oppede
comme il avoit mandé lequel luy avoit faict apprester à disner, ains
chez M"" de Luxembourg où il a logé en sa maison. De là il alla chez
M'' d'Oppede où il ne trouva encore que fort peu de M" de la Cour et
y mena M"" de Luxembourg, toutz lesquels prindrent des sièges dans la
chambre. M' de Guise dict qu'il s'en alloit en k jours en Cour, qu'il
seroit de retour le premier may et puys se mit sur la deputation, que
le bruit esloit dans le pais qu'elle n'estoit faicte que contre luy, qu'il
n'avoit jamais mal parlé du Parlement et ne luy avoit jamais voulu faire
du mal ne à luy en son particulier, qu'il ne s'estoit meslé de l'affaire
de Soutournon que par commandement du Hoy et à la prière de la
Verdlere et de M' d'Erbault, à qui ledict s'" d'Oppede en avoit escrit et
au Roy qui avoit ses lettres (Nota le soing qu'il a de i-etirer des lettres
de particuliers escrites au Roy ou aux Secrétaires d'Estat), qu'il ne les
protegeoit qu'aultant qu'il plaisoit au Roy, que s'il y avoit de la faulte
en l'addresse de leurs lettres d'abolition il la feroit changer et refor-
mer; pour le reste, qu'il se vouloit tenir dans les termes des ordon-
nances, ne vouloit aultre prérogative que ce que les Gouverneurs ses
devanciers avoient eu et rien plus, comme aussy pour le faict de l'ad-
miraulté, qu'il n'avoit que cela à dire au Roy et puys s'en retourneroit
et laisseroit poursuivre noz députez, et enfin des discours d'une grande
heure qui seroient trop longs à escrire en tablature, et puys je suis las.
11 parloit tousjours sans laisser prendre la parolle à personne et M"" de
Cormis survenant avec d'aultres de M" à la file, il s'adressa à luy pour
luy dire : Je vous trouveray encor à Lyon à mon retour. On vint dire
que M' de Ventadour entroit. M"" d'Oppede luy demanda s'il auroit
iigreable qu'il l'allast recevoir; il luy dit qu'il vouloit bien qu'il allast
[1626] \ SA FAMILLE. 481
faire rhoiineur du logis, et estant parvenu à la Chambre, M^ de Guise
dit qu'il ne se lalloit plus rasseoir et comme il faisoit les compliments
à M' de Vonladour, M' d'Oppede dit j^i M' de Luxembourg (lequel luy
avoit aultres foys faict reproche de la part de M"^ de Guise de ce qu'il
ne s'estoit pas ouvert à luy) : Vous voyez, Monsieur, que M' de Guise
part tout seul et ne laisse pas seulement faire la moindre repartie,
dont il se print à rire et prenant la parolle aprez M'' de Ventadour dit
à M"' de Guise : Mais vous tenez tousjours le day et ne laissez pas res-
pondre un mot. Vous avez raison, se dict il, et lors M"" d'Oppede luy
lit les complimentz nécessaires tant au nom de la Compaignie qu'en
son particulier, principalement par lettre de se tenir aux termes des
Ordonnances, laquelle il accepta solennellement, et sur ce qu'il disoit
que la depulation n'estoit que contre luy, qu'il sçavoit bien les occa-
sions qui peuvent concerner les intérêts de la Compaignie en tout plain
♦ d'aullres choses qui sont les principalles pour lesquelles s'est faicle la
deputation; enfin il sortit avec les plus belles parolles du monde et
M'" d'Oppede l'alla revoir à sa maison du palais et aprez qu'il y eust
disné et qu'il eust faict cez bablesmes (sic), il monta à cheval pour re-
prendre la porte. Je m'y trouvay, car je n'estois pas arrivé à temps
pour faire mon compliment avec les aultres. Comme il m'aperceul, il
me tendit les bras et m'arresta au passage d'une porte pour me dire
que j'allasse voir de, sa part M' d'Oppede et luy dire qu'il estoit son
serviteur et qu'il vouloit qu'un chascun le sceusse et vouloit vivre eu
toute sorte de bonne intelligence avec luy; qu'il le prioit d'en faire de
mesmes de son costé, et qu'il luy dit qu'il renvoyeroit son carrosse (je
ne distinguay ])as trop bien dans cette foule s'il dit pour venir prendre
La Verdiere adin qu'il le suivit en Cour ou pour ramener icy La Ver-
diere qui l'a possible suivi en poste jusques en Dauphiné) et que La
Verdiere luy diroit plus particulièrement comment il vouloit vivre avec
luy et ce qu'il vorroit qu'il feroit pour luy auprez du Hoy, ce que j'allay
incontinent dire à M"" d'Oppede.
J'avois cy devant oublié de vous dire que sur la nouvelle du change-
ment de la personne de M' d'Herbault pour le despartement de ce
61
/»82 LETTRES DE PEIRESG [1626]
pais, il disoit tout iiault qu'il estoit cause de cela et que les plaintes
fréquentes qu'il avoit faictes de luy au Roy avoit enfin opéré et produit
ce changement et puis se mettoit à drapper cruellement le pauvre
M"' d'Herbault sur l'inexperiance en ceste charge, mais avec une affec-
tation qui faisoit soubçonner les malins que ce ne feut un artifice
pour cacher la bonne intelligence où il avoit esté avec ledict s"^ d'Her-
bault de qui il se vantoit aultres fois d'estre protecteur et pensionnaire.
Mais les menteurs ne se souviennent pas bien à poinct nommé de ce
qu'ils ont aultres fois dit ou vray ou inventé comme cecy pourroit estre.
Au contraire parlant du choix de de Beauclerc il ne se peut tenir de
dire que c'estoit un trez habille homme que le feu Roy connoissoit qui
estoit parent de feu M"' de Beaulieu^ et que le Roy aymoit et qu'il estoit
de ses amys de luy de longue main^.
' Martin Ruzë , seigneur de Beaulieu , se-
crétaire d'État , mort le 16 novembre 1616,
grand-oncle d'Antoine Goeflier, marquis
d'Effiat, maréchal de France. Malherbe, an-
nonçant àj'eiresc la mort de irM. de Beau-
lieii-Ruzéi, le met au nombre de ses irmeil-
leui's seigneurs et amisn {Œuvres, III,
363).
^ Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 332. Auto-
graphe chiffré, cachet de Peiresc. — Au
double feuillet contenant la dépèche chiffrée
du 17 avril est annexé un bout de papier
portant ce qui suit en chiffres :
ff Je vouldrois bien sçavoirqui estoit celuy
qui me proposa à M' de Beauclerc entre
ceux auxquels il se pouvoit confier en ce
pais, pour juger si c'estoit artifice ou bonne
foy. J'ay ouvert la despesche de cez folles, ,
qu'on vous avoit si estroitement recom-
mandé. Vous en verrez la coppie , et y verrez
tousjours de la forfanterie; si vous en avez
d' aultres que ayez envie de voir, il ne fault
que les ouvrir et me les envoyer ouvertes
sous couverture bien cachettée et adressée
à Berger, car j'ay icy les cachetz pour les
refermer, et j'espargneray la peine de les
faire transcrire.» — Le feuillet 33 1 est le
papier qui avait servi d'enveloppe à une
lettre adressée : tk Monsieur Monsieur de
Peiresc , s' de Calas , abbé de Cuistres , Baron
de Bians, conseiller du Boy en sa cour de
Parlement à Aix » , papier que Peiresc a em-
ployé pour y écrire, sur le revers, l'adresse
de sa lettre du 17 avril : irA Monsieur Mon-
sieur de Vallavez à Paris, n
[1626] \ SA FAMILLE. 483
CXLII
RELATION \ MONSIEUR DE VALAVEZ.
Le discours de M' de Luxeinboiirfî à M'' d'Oppede alla à de grandes
reproches de ce qu'il n'avoit tenu qu'à luy de le faire despescher dans
le caresme, que son rapporteur estoit prest d'en faire le rapport les
premiers jours et que luy seul l'avoit remis à la my caresme, que lors
il avoit faicl accorder la vision et puis encores 3 jours apr^z icelle et
aprez avoit commis son rapporteur pour aller à Marseille où il me
debvoit envoyer moy qui estois ecclésiastique comme l'aultre el qui
n'estois pas de son proccz; qu'à son retour, au lieu de faire commander
toutes choses laissées sur les requestes et chicanes de ses parties, il
avoit temporizé au lieu de les trancher hardiment, que le jeudy 36""*
au soir luy l'estant allé voir et luy ayant confidemment dit l'advis qu'il
avoit des poursuites qu'on faisoit d'une évocation et qu'elle s'en alloit
estre accordée, au lieu de faire commancer le vendredv ensuivant, il
avoit esté l'aulteur de l'opinion qui passa de mander les procureurs
dans la chambre et de leur donner encores un delay jusques au me-
credy pour produire; que si bien audit jour il avoit faict entamer l'af-
faire, ce n'estoit rien puisqu'il n'avoit continué les deux jours suyvants
et que tout cela avoit esté un concert entre luy et moy pour l'amuser
et gratifier ses parties, et sans attendre de responce se jetta sur M' le
Ghancellier et dit des choses scandaleuses sur cette évocation et ad-
jousta la considération de la mauvaise intelligence de M"' de Guise avec
luy dont il ne debvoit pas porter la folle enchère; de là il passa au dis-
cours qui nous touche nous, qu'il disoit avoir obligé ledict s' d'Op-
pede, lequel luy respondit un article aprez l'aultre comme vous
pourrez bien imaginer sans que je me donne ceste torture de le vous
particulariser, si ce n'est que pour ce qui me touche qu'il ne sçavoit
pas si j'avois parlé à aulcun de ses aultres juges, ce qui ne seroit j)as
reprochable quand je l'aurois faict, puysque je n'estois pas de ses juges,
les volontez et inclinations estants libres, mais qu'il le pouvoit bien as-
61.
USi LETTRES DE PEIRESG [1626]
seurer que non seulement je ne luy avois poinct parlé des mérites de
ce procez, mais que luy mesmes ne s'en estoit pas encores instruict ne
résolu, qu'il ne prenoit jamais de resolution en aulcun jugement que
dans le palais quelque estude qu'il y eust peu faire chez soy, qu'il avoit
eu des habitudes avec nous et avec d'aullres, mais qu'en matière de
justice il n'y avoit habitude quelconque ne parenté ne aultre considé-
ration humaine qui feust cappable de le faire pencher ne d'un costé ne
d'aultre en quelque affaire que ce fust, qu'il pensoit estre recogneu pour
tel dans la province et que si on le luy avoit figuré d'aultre heumeur,
on l'a voit abusé et il le trouveroit tel au bout du conte. Au reste que,
quand l'affaire eust esté achevée de voir avant la fin du parlement, elle
n'estoit pas de si peu d'importance que Messieurs ses juges l'eussent
voulue juger sans y estudier et que tousjours eussent ils remis d'y
opiner aprez festes et qu'on le llattoitsi on luy vouloit persuader qu'on
eust peu juger ceste affaire sur l'eticjuette' du sac, que hors des termes
de la justice il estoit son serviteur et en faisoit la profession telle et
s'advoueroit obligé de le servir luy plustost que ses parties, n'ayant
point eu d'habitude particulière avec M"^ de la Ville aux Clercs ne luy
avoit jamais escrit que pour affaires du Roy comme ils sont obligez de
faire une foys de l'an à toutz Mess" les Secrétaires d'Estat, mais <|ue
quand il le prendroit pour juge il se despouilleroit de tout sentiment
et d'obligation et d'affection particulière et luy disoit à l'advance que
s'il ne trouvoit son droit ou prétention mieux fondées que celles de sa
partie, il seroit indubitablement contre luy, et au contraire s'il en alloit
aultrement, pour le faict de M"" de Guise, qu'il n'y avoit rien à des-
mesler en son particulier, que ce n'estoient que contentions regardants
les inleretz du Roy ou de la Cour dont il ne se pouvoit despartir, qu'hors
de cela il estoit son serviteur trez humble absolument en quelque mau-
vaise humeur qu'il sceut estre. Or cela se passa un jour de cez festes
qu'on disoit que le dict s"" de Luxembourg s'en retournoit en Cour et
parloit de partir le lendemain des festes et parloit on de l'aller visiter
' On lil (lislinclement Vattiqiielte.
[1626] X SA FAMILLE. 485
[)iiis(|ue la Cour estoit interditte, de sorte que M' d'Oppede luy dit qu'il
ostoit survenu comme il parloit avec cez Messieurs qu'il avoit trouvez
chez luy do l'aller visiter, sur quoy ledict s' de Luxeiubourjj respondil
qu'il le prioit instamment de ue le faire pas, puisque ce n'esloit pas la
coustume des lieux. Et adjousta que sur les ombraiges dont il venoit
de luy parler il avoit prins resolution d'accorder à ses parties le renvoy
au Parlement de Paris, mais que la satisfaction qu'il venoit de luy
donner pourroit bien le faire possible changer d'advis et luy faire
soubstenir le renvoy en ce Parlement, à quoy M' d'Oppede respondit
que puisqu'il ne vouloit pas de visite et qu'il craignoit qu'elle luy peusl
nuire, il luy obciroit en cela, mais quant au renvoy icy (ju'il ne luy
])ouvoit rien dire, qu'il estoit au jugement des hommes et ne luy pou-
voit rien promettre ne de luy ne des aullres juges et ainsin se sépa-
rèrent.
Je dicts au contraire à M' d'Oppede qu'on avoit bien j\ se plaindre
de luy d'avoir faict ce passedroict de mettre au sac tant de requestes
au\([uelles il l'alloit faire droict avant qu'entrer plus avant en besoigne
pour ne rendre l'arrest nul qui s'en onsuivroit à faulle de légitime
partie. 11 me dit qu'on se réserva, aprez avoir veu le fonds et s'estre
instruict des mérites de l'alfaire, d'examiner les dictes requestes et y
faire droict par arrest interlocutoire si besoing estoit, mais je luy re-
plicquay qu'ils dévoient donc commancer par la visite de la production
de la dame de Massez sur cet incidant où ils eussent veu la nécessité
de cest avant passer oultre sans perdre plus de temps.
Il ue m'y seut (juasi que respondre, mais il me dict bien que con-
formément à ce qu'il m'avoit dict dez mon retour de Martigues son in-
tention avoit tousjours esté de faire fdier l'alfaire et donner tout le ca-
resme pour fournir des dellances et contredicts necess<iires.
J'oul)liois qu'il avoit faict commancer cez reproches par La Ver-
diere, puys par Madame de Luxembourg à Madame d'Oppede et enlin
aj)roz s'en estre plaint à prou de gents, il alla luy mesme porter sa
plainte.
Et qu'à faulte de ce j'estimois qu'au conseil du Roy caste rigueur
/i86 LETTRES DE PEIRESC [1626]
seroit trouvée fort mauvaise et justifieioit le soupçon contre le Parle-
ment plus que lez parentez ^
CXLIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay receu depuis sammedy voz deux despesches du 7 et 20 de ce
moys, et ay faict tenir toutes les lettres que vous me recommandiez,
mesmes celles de M"" Guitlard dont je vous envoyé la response de
Samson Napolon. Pour celle du présidant Monnyer, je la luy baillay en
main propre. J'ay envoyé au s'' de Peilha celles de M"' Thoron. 11 m'avoit
envoyé huict pistoles, que je tasclieray de mettre dans ce pacquet. Je
pense qu'il envoyera sans difficulté tout ce qu'il fauldra de plus. J'ay
envoyé à M' de Mondevergues la coppie de vostre arrest, et ay rendu
à M'' le pr[esident] Seguiran son pacquet; Madame la Présidante sa
mère est demeurée bien satisfaicte de la procuration de M' Gaspart, et
me dict qu'elle laissoit icy aux Jesuistes 1000 libvres, lesquels les fe-
roient payer à la Flesche^ audict s' Gaspart; je la priay d'en escrire
un mot; elle me dit qu'elle l'avoit faict depuis quelques jours; je la
pressay nonobstant ce d'en faire un peu de recharge, pour accuser la
réception de la procuration, et donner tant plus de contentement à ce
jeune homme; elle me promit de le faire. Je plains bien M' de l'Effre-
tiere^ en la perte d'un tel filz, et tasclieray de luy escrire un mot de
condoléance, si je puis. J'estois aprez la despesche de Bordeaux, et me
destourne bien malgré moy.
' BibJiotlièquenationale , nouvelles acqui- rhis(oire a été écrite par le P. de Roclieraon-
silions françaises, n° 5 170, foi. 386. Auto- teix (4 vol. in-8°).
graphe chifTi'é. Au dos de cette pièce le des- ' Au sujet de ce personnage , qui était
tinataire a mis la date : ly avril i6afi. doyen du grand conseil, voir le recueil des
' Ville oii la Compagnie de Jésus possé- Lettres de Peiresc aux frères Diipuy (t. I,
. dait un si florissanletsi célèbre collège, dont p. aig).
[1626] À SA FAMILLE. /i87
Je suis bien glorieux de ce que vous promet M"" Rubens, et dez que
vous aurez la peinture, ou que vous sçaurez qu'elle soit en chemin, je
suis bien d'advis que vous ne laissiez pas de demander l'espreuve de la
taille doulce tant de ce Gamayeul que de l'aultre de l'Empereur, avec
le Partorita, pour les voir au droict aspect. Je crains que l'\uctarium de
Golzius ne soit pas accomply, car il exprime les commentaires de Non-
nius sur les médailles universae Graiciae, Asiae minoris et Insularum, et
n'exprime pas les planches des médailles grecques sur lesquelles sont
faicts cez commentaires. Il ne faict pas ainsin de l'aultre partie, où il
exprime séparément les médailles et puis les commentaires du mesme
autheur sur icelles. En quoy je crains aussi qu'il ne fasse un equivocque,
et qu'il n'envoyé plus qu'il ne fault, car il exprime non seulement les
planches des médailles de Tibère, qui sont de cette nouvelle édition,
mais aussy les médailles de Jules et d'Auguste, lesquelles sont dans la
vieille édition, à laquelle se peuvent aussy bien rapporter les commen-
taires nouveaux de Nonnius, comme à cette dernière édition d'icelles.
C'est pourquoy je vous renvoyé le mémoire que vous m'en aviez en-
voyé, afin que vous le puissiez vérifier et en un besoing luy r'en-
voyer ce qu'il y auroit de trop.
Au surplus je ne sçay pas comme il entend ce qu'il dict d'avoir faict
imparlaire un exem])laire des œuvres entières de 5o francs, car ce n'a
jamais esté mon intention, et j'ayraerois mieux avoir payé les 5o francs
que de luy avoir donné ce préjudice et interetz. Je sçay bien qu'il s'en
estoit imprimé quelques exemplaires de tout cet auctarium touts sé-
parez, pour en accommoder ceux qui avoient tous les volumes de l'an-
cienne édition, et il en vint à Paris, mais j'estois lors si embarrassé
(|ue je negligeay d'en retenir un pour moy, comme M"' Tavernier vous
pourroit dire, lequel en a vendu quelques uns. Et ce fut ce qui me
fit les prier de m'en faire avoir un, et ay bien de la peine de croire
qu'il n'en soit demeuré quelqu'un aux libraires, ou au moings à ce
Nonnius commentateur, ou à tout événement à M'' Uouox', à qui je di-
' Sic. Je me demande s'il ne faut pas lire Boccor, nom d'un érudit des Pays-Bas fort lié
avec Peiresc et souvent mentionne dt'jh en celte correspondance.
488 LETTRES DE PEIRESG [1G26]
sois qu'on s'adressast en cas de besoing. 11 n'y aura pas de mal de luy
en esci'ire un mot, pour esclaircir cela , car aultrement il fauldroit payer
les 5o francs. Gela me faict ressouvenir que je n'ay pas aussy le Tlie-
saunis Golzii, qui a esté imprimé in fol" et se vend à part asseure-
ment. Je l'ay bien in /i°, mais je seray bien aise de l'avoir in fol°. 11
n'y a poinct de figures, et est tort menu. Vous en trouverez dans
Paris sans double •.
J'ay receu des lettres de Mess" Cardon du xi portant qu'ils n'ont peu
avoir aulcun aultre exemplaire du livre de Sanclarellus, queceluy que
vous avez eu de leur part. J'en ay demandé un à Rome, et suis bien aise
<jue vous employiez si bien celuy la.
Quant à de Rua, j'ay veu la lettre qu'il vous avoit escripte, et le
compte qu'il avoit mis avec. J'avois deux jours devant envoyé vers luy
le sire Aut. Sandin nostre intendant, qui s'est fort bien acquitté de son
ambassade, et m'a rapporté la lettre dont vous aurez la coppie, et,
5 00 escus que je viens d'envoyer à M'' Gaillard pour me bailler lettre
de change moyennant un et demy pour cent. J'ay mieux aymé perdre
<le cela, que de bazarder la partie en chemin, et vous envoyant des pis-
toles en espèces, j'ay eu crainte que l'arrest du descry de la chambre
des monoyes que vous m'avez envoyé ne vous y fit perdre plus que
cela. 11 nous debvoit à nostre compte du sel levé 2355 libvres, mais il
n'a poinct voulu clorre de compte, tant pour ne franchir le sault des
65 libvres pour cent dont il a faict grande rumeur audicl Sandin, que
pour retenir de quoy payer la cession pretendiie du s"^ de Perussis et
nous a debtenu 855 libvres. Mais d'un mauvais payeur, il fault prendre
ce qu'on peult. 11 doibt de plus le premier quartier de l'année cou-
inante, mais il a prins prétexte sur l'équivoque de la levée des sels de
i6'i5, au lieu de ceux de 162/i, qu'il ne veult pas confondre dans ses
comptes. G'est pourquoy il dict qu'il veult faire tout lever ce qui reste,
en quoy il me fera grande faveur, mais il nous rançonnera encores sur
ce peu de rigordes. Tant y a que nostre homme luy a bravement ar-
Thesaurus rei antiquariœ , ex aiiliqiiis numismatibus (Anvers, 1679, in-4°). La rc'im-
pression de 16 1 8 (Anvers) est in-fol. Huber GolU a été déjà mentionné plus liant.
[162C] \ SA FAMILLE. 489
raché cela des mains, et j'ay monstre à M"" Astier ce que vous m'escri-
viez de vostre nécessité présente, afin qu'il eust honte de me presser
davantage de luy rien laisser en main de cette chetive partie. Je ne liiy
ay rien voulu dire de la lettre de change de Bordeaux, dont ledict
Sandiii m'a aussy apporté le payement sans attendre les huict jours de
veiie, c'est à dire des 3oo escus restants, oultre les loo que cez Mes-
sieurs avoient fournis pour moy, dont j'ay aussy tost envoyé payer
l'hospital, les Jacobins, qui n'avoient pas encor eu leur droict des fu-
nérailles, quelques aultres fournitures de funérailles, et plus pressantes
parties des artisans qui travaillent pour céans, et la bague du sire
Avril, et ay réservé les 5o escus de lapension de ma nièce', laquelle
attend responce de la lettre qu'elle vous a escripte, et se purge à
cause d'un peu de rume qu'elle avoit, ce qui retardera un peu sa pro-
fession.
Je verray de laisser encores 5o escus à M'' Fabrot pour la peine qu'il
prend autour de mon neveu ^, et céans et chez luy, à qui je n'avois
rien peu bailler plus d'un an y a. Et si j'en puis avoir pour payer Si-
meonis de ce que j'ay prins sans comprendre la bible manuscripte, je
le payerai.
11 fault que les entrées du palais portent le reste de la menue despence
comme nous pourrons.
M' Ambrun demande 69 escus comme vous verrez par sa lettre. Je
luy ay escript en termes generaulx, et l'ay prié de vous attendre, si faire
se peult, l'asseurant qu'il auroit contentement, sinon en la mesme forme
qu'il desiroit, au moins en une aultre, car de l'assigner sur de Rua, il
sera meilleur de ne le faire pas, pour ne porter consequance à d'aultres
vieilles bribes comme la sienne.
Au reste ledict Sandin a desja voulu donner preuve de sa bonne foy,
en m'apportant de l'argent de Bordeaux, un seizain qu'il avoit receu
de trop lequel j'ay renvoyé à Marseille î\ cez Messieurs qui luy avoient
faict le payement. On me vient de dire que M'' de Sisteron ' est ar-
' Claire de Fabri. — ' Aiinibal Fabrot t'Uiil, ù l'Universitë d'Aix, le très excellent pro-
fesseur d'un très mauvais étudiant. — ' Toussaint de Glandevès de Cujes.
Tl. 6-1
490 LETTRES DE PEIRESG [1626]
rivé; je ne l'ay encores peu aller voir et suis constrainct de finir, de-
meurant,
Monsieur mon frère ,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 91 avril 1626,
Mons' de Vergons m'envoya hier de belles fleurs de Tulipes cueillies
au jardin de l'Empereur à Marseille, entre lesquelles y avoit de fort
beaux Suisses, Grainsecs, S' Pierre et aultres qui approchoient fort des
pannachées blanches et rouges, en assez bon nombre. Si je le voids, je
luy veux demander s'il les a de Paris ou de Levant.
J'oubliois de vous dire que ce drogue prédicateur me vint voir et fut
bien estonné quand il ouyt ce que je luy dis, et qu'il eust cogiieu l'ar-
tifice de cez canaille, qu'il m'advoûa ingénument, alléguant pour
preuve de ce qu'ayant désiré un certificat des ofliciers et consuls,
comme il avoit presché en homme de bien et procuré la réconciliation
de ceux qui se vouloient mal, les nostres avoient signé son certificat
sans difficulté, mais les aultres l'avoient refusé. Je crois qu'ils vou-
loient qu'il fit signer leur prétendue transaction à coups de croix ou de
ciboires.
^Dm'nier post-scriptum mis sur le dos de la lettre.^ J'oubliois que tous
les Ormeaux des cabinets bourgeonnent à grande force, comme les
aultres arbrisseaux, mais les Platanes ou Sycomores sont desja louts
vestus; les pluyes leur sont venues fort à propos, et au parterre aussy,
dont la broderie réussit assez bien ^
L'eau a esté restablie à la cuisine. Nous verrons de la conduire au
parterre à un pied sur terre attendant aultre ordres
' Il s'agit là du jai'din de l'archevêché ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
d'Aix oii Peiresc faisait faire des merveilles, sitions françaises, n" 6170, fol. 338. Auto-
comme en son propre jardin de Belgentier. graphe.
[1626] À SA FAMILLE. -491
' CXLIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE PERROUYER
[nom de guerre de valavez],
À PARIS.
Monsieur mon frère,
M'' de Luxembourg et Mad" sa femme sont partis à ce matin en-
semble pour s'en retourner en Cour, ayants donné au juge Perier leur
consierge une horologe de cent pistoles, et un poinceon à sa fille de
3o pisloUes, et prins un sien filz à son service. M"" de Ventadour est
encor icy attendant que les dames ayent achevé leur pèlerinage de la
S'"-' Baulme d'où l'on les attendoit à ce soir; je ne sçay si elles seront
venues, car la pluye d'hier pourroit bien avoir rompu une de leurs
journées. Nous avons encor icy M"' de la Goste, conseiller au Parlement
de Grenoble, qui vient faire je ne sçay quelle commission, et qui a fort
grande cour, de touts ceux qui ont des affaires à Grenoble. Vous verrez
par les papiers ci joincts le nouveau style que cez Messieurs ont tenu
pour leur prétendue vérification, et les responses qu'on leur a faictes
tant en cette ville que dehors, nonobstant lesquelles ils ont passé oultre,
et hier on menoit les tesmoings à plaines carrossées* chez ce prétendu
commissaire, pour déposer des faulses parentez, afin de porter de
quoy jetter de la pouldre aux yeulx de Mess" du Gonseil en y arrivant.
Gela n'empeschera pas que les aultres ne fassent leur preuve de leur
part, si bon leur semble, entre cy et le 20 may auquel temps le terme
expirera. Il ne manquera pas des ofiiciers tant qu'on en vouldra pour
cotte commission. On a fort opiniastrement faict courir bruict que
M'' de Grequy estoit à la Bastille, mais je n'en ay rien creu ayant voz
lettres du 7 et 10 pour garantes, car l'advis estoit icy dez la dernière
feste de Pasques. Et adjoustoit on que c'estoit pour avoir faict appeller
' A rapprocher de la pittoresque phrase d'une lettre de M"" de S($vigné : irMonseigneur
embrassa toute la carrossëe.»
6*.
492 LETTRES DE PEIRESC [1626]
le Prince de Piémont, ce qui nous confirmoit tant plus dans l'opinion
qu'il n'en estoit rien puisqu'il s'en est retourné si longtemps y a en
Italie. Ce neantmoings encor aujourdhuy on le vouloit affirmer, et
que M"' le Connestable avoit desarmé les catholiques à Grenoble. Et di-
soit on que M'' de Luxembourg en avoit nouvelles. Mais je n'en ay rien
creu. Bien est il vray que M' de Guise s'est arresté à Valence pour
un jour ou deux, attendant possible d'y voir M' le Connestable, ou
quelque aultre de sa part. Vous recevrez cette despesche par le s'' As-
truc. Il est desja si tard que je suis constrainct de finir, demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
X.
Ce 31 avril à minuict, i6a6 '.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 34o. Auto-
graphe. Voici des Nouvelles envoyées de
Venise le même jour (21 avril) à Peiresc et
transmises par ce dernier à son frère : « Par
les deux dernières depesches de Constanti-
nople Mons' l'Ambassadeur escript que les
Turcs ont esté constrainctz de lever le siège
de Babilone où ils estoient dès l'année passée
avec perte de beaucoup de gens, que les
Géorgiens s'estoient déclarés pour le Roy de
Perse, et pour un coup avoient deffaict
quinze mil Turcs; que les Roys et princes
de l'Arabie se declaroient aussy pour le Per-
sien, et que de tout temps ils ne veulent
recognoistre pour seigneur sinon celuy qui
est maistre de Babilone ; mais l'empire des
Turcs est si grand et si puissant, et si rempli
d'hommes, que les nouvelles de Perse ne
les estonne point, ains font estât de renvoier
au printemps une armée de deux cents mil
hommes ; les Tartares sont en mauvaise in-
telligence avec i'Ottonian , et ne luy ont voleu
envoyer dix mil des leurs , qu'il avoit de-
mandés pour accompagner les siens en Ba-
bilone. Cependant ils sont entrez trente mil
dedans la Pologne oîiils font de cruautcz in-
croyables, et avec quelque artillerie qu'ils
mènent avec eulx , rien ne peut arrester le
com"s de ce furieux torrent. Ces seigneurs
sont en grand trouble sur la nouvelle de la
paix entre la France et Hespagne , et croient
que le Roy a faict tout seul ce qu'il desiroit
sans se soucier de ses confédérés. L'on at-
tend nouvelles plus certaines. 11 y a beau-
coup de souverains à contenter en ce théâtre
de l'Europe. L'espagnol y tient le hault bout
et donne la leçon à tous les aultres , il y a
desja long temps, et continuera si le temps
dure, puisqu'il y a tant de lascheté parmi
nous. L'on a icy nouvelles que le Bâcha de
Jérusalem s'estanl rebellé , il a tué celuy que
l'on luy envoioit pour successeur, et qu'il a
volé de grandes richesses dedans le S' Sé-
pulclire. »
[1626] À SA FAMILLE. A93
CXLV
À MONSIEUR DE VALAVEZ,
(sous UN FAUX nom).
[Avril 1636.]
Je pense qu'il se trouvera afforce tesmoins qui auront veu M"' de
Luxembourg en soliicitation accompagné du conseiller de Monts fils et
du jeune Antelmy et qui ne bougcoient de chez luy, mais pour les avoir
veus parler de l'aiïaire aux juges, il seroit malaisé. Tant y a que cela
sera tousjours prou. Peucli fora fort bien la commission si on veult.
J'av veu Montagu qui soubstient n'y avoir aultre parenté que de par sa
femme de luy, de sorte que ce ne seroit que parent de parent, et toutes
fois il y avoit sans double quelque chose de plus, puisque les armes
deRodulf anciennes sont encor sur la porte de la maison de Piolenc'
dez long temps avant l'alliance de Montagu ^ en la maison de S' Paulet.
Je n'en ay encores peu pénétrer la vérité.
Vous verrez le maria{;e du père du connestable que j'ay enfin eu,
au moyen duquel vous verrez la faulceté qu'il y avoit aux preuves de
la chevallerie, car le s' de la Molle n'y est nommé ne comprins, comme
on disoit, ce qui faisoit tirer en conséquence l'alliance de la maison
de Garces, laquelle oultre les alliances ja cy devant cottées en tire
beaucoup d'aultres du costé de Flassans et d'Hornano qui sont bien
inq)ortantes, comme vous verrez par le mémoire cy joinct que la com-
tesse de Garces m'a envoyé.
La mère de ceste Anne de Rodulfestoit Françoise de BenaultLubieres,
fille de Jean qui se disoit sieui" du Castellar et de Villeneufve. Je n'ay
peu parler à ce M"" de Luxembourg avant son despart sur le subjet des
faulces plaintes qu'il faisoit de moy, dont je suis bien marry, mais je ne
' Raimond dn Piolenc , qui avait été reçu fille do Louis , seigneur de Limans cl de
président au Parlement le 16 avril i58i, Saint-Paulet.
enl pour (ils Jean-Antoine qui, en 1607, ' .Montagu dtait le nom de terre du fils
ëpousa Jeanne de Rodulf , dame de Gaujnc , du pn'sident Raimond de Piolenc.
/j94 lettres de PEIRESC [1626]
sçaurois qu'y faire. Je n'en ay peu trouver l'occasion; s'il continue de
par de là, vous sçavez la vérité pour en respondre, en bien faisant, je
ne me soussie gueres des calomnies. Quand j'aurois faict ce qu'il dit,
il n'y auroit rien à désirer ne d'incompatible à ma qualité ^
CXLVI
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Du ag avril i6a6.
J'ay esté bien aise que vous ayez trouvé l'article des informations de
Ghevallerie conforme à ce que je vous mandois. C'est la vérité que j'ay
coppie des articles sur ce dressez, mais celuy là estoit deffectueux aux
mots principaulx, qui estoit le nom de la grand mère maternelle du
chevallier présenté; c'est pourquoy j'estois plus en double si cela vous
serviroit ou non; je verray volontiers la copie que vous en avez rete-
nue, pour mieux juger de ma conjecture. Vous avez depuis veu l'acte
de mariage de cette Anne de Rodulf, qui destruict toute cette parenté;
je jugeay à le voir qu'il y pouvoit encor avoir quelque obmission, et
de faict, j'en retins une coppie que je r'envoyay à leres, pour la recol-
lationner sur l'original, et leur manday que je croyois qu'ils trouve-
roient qu'ils avoient obmis la mention d'Antoine s' de la Molle, laquelle
debvoit estre ou dans le texte ou par amende ^, et de faict ils trouvèrent
qu'il y estoit adjousté par amende, sans toutefoys qu'il ayt signé le
contract, et en ay envoyé demander un aultre extraict à toute advan-
ture bien que je ne pense pas que l'acte doibve estre produict de la
part de cez Messieurs les evocants, mais seulement pour la curiosité
de M"" de Lomenie, ou de Mess" du Puy, afin de le mettre en leurs re-
cueils, puisqu'il en est venu un connestable et tant de Ducs et Pairs.
L'alliance du présidant Carriolis ne revient pas aux termes que vous
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui- «A Monsieur Monsieur Bougor, praticien,
sitions françaises, n° 6170, fol. 344. Auto- rue des Lavandières, à Paris. t>
graphe chiffré, avec cette fausse adresse : " Pour amendement.
[1626] X SA FAMILLE. 495
pensiez, car Montagiit a esté recogneu pour parent à ce qu'il m'a dict
icy (où M' de Vcntadour l'avoit ammené) j)arce qu'il a espousé une fille
de M' de S' Paulet qui est du surnom de Rodulf et qui avoit disputé le
fidei commis de Limans. Il est bien véritable que la maison où habiloit
le feu présidant de Piolonc en cette ville a esté de la maison de Ro-
dulfe, car les armoiries timbrées sont encores sur la porte en la riie de
S' Jean, ce qui présuppose quelque alliance de cez deux maisons là.
Mais si ce n'est pas achept, il fault que l'alliance vienne de loing. Tant
y a que si ceux de Piolenc n'avoient cette maison là que par achept,
vraysemblablement ils n'y auroient pas laissé demeurer les armoiries
en lieu si honorable et si eminant; ils les auroient faict effacer, comme
il se practique en cas pareil. C'est pour qnoy il y a de l'apparance que
le respect de l'alliance les aye faict conserver. Je faicts ce que je puis
pour en descouvrir quelque chose, mais je n'en puis venir à bout, et sans
cela le présidant Carriolis n'est que beau frère dudict s' de Montagut
qui est mary d'une de Rodulfc parente du defl'endeur, sans que j'en
sçaiche le vray degré, qui ne peult estrc guieres prochain, puisque le
s' de S' Paulet s'est trouvé exclus du fidei commis. Enfin il ne reste
rien de plus solide et véritable, que la sollicitation du jeune conseiller
de Monts, du cadet d'Antelmy, et s'y peult eiicor adjouster le conseiller
de Paule, touts lesquels si bien ils n'ont pas en propre personne re-
commandé le procez aux juges (au moings si publiquement qu'il s'en
peult avoir des tesmoings) , tousjours ont ils accompagné quasi insépa-
rablement cez parties quand elles alloient solliciter, à sçavoir M"" de
Paule alloit en court manteau accompagner Madame de Ventadour et
M'" de Ventadour chez tous les juges, lesquels s"" et dame de Ventadour
parties logeoient chez ledict s' de Paule, qui les y a desfrayez quelques
jours, Madame la Douairière ayant voulu loger chez le receveur Gail-
lard. Et le jeune conseiller de Monts alloit aussy en court manteau bien
souvent et parfoys en robbe avec M"' et Mad*" de Luxembourg chez tous
les juges par une infinité de foys, comme aussy le jeune Antelmy.
Or M' de Paule est cousin germain de M' le conseiller Ollivier de
par la maison de Puget de Bouc dont estoit la mère de M'' de Paule,
/i9G LETTRES DE PEIRESC [1626]
et celle de M™" d'OHivier^ M"" de Paule est encores de par sa feiie
l'erame (dont y a des enfans) cousin germain du jeune conseiller Ma-
zargues et de la femme du jeune conseiller de Monts, et de celle de
l'ainé Antelmy, filz du conseiller, et un degré plus bas avec la femme
du conseiller de Mouriez, et le greffier Estienne. Vous sçavez bien tous
les aultres.
Tant y a que l'enqueste ou information faicte de la part de M"" de
Luxembourg a esté fort solennelle à ce que j'ay peu entendre, car il a
faict ouyr le prevost de S' Saulveur, avec quelques chanoines, entr'aul-
tres M' Raphaelis Théologal, ensemble les consuls de la ville, et de
personages apperents [sic) , comme vous pourriez dire M"^ d'Esparron
le Vieil ^. Je pense que Montagut mesmes a déposé de son alliance
propre et le tout a esté pour prouver que les parentez énoncées dans
l'arrest n'estoient pas véritables.
II voulut faire ouyr le fdz de Vivault l'audiencier, mais il s'en excusa
absolument, et n'avoit garde de le faire; son père s'est tousjours fort
bien porté pour M'' de la V. en mille occasions, et luy a rendu de fort
bons olHces, selon qu'd pouvoit faire.
On m'a voulu asseurer qu'ils avoient faict ouyr le conseiller Venel,.
et le présidant Carriolis, mais je ne l'ay pas sceu bien vérifier asseu-
rement au moins la mode, et adjoustoit on que le présidant Carriolis
dict qu'il n'avoit jamais ouy parler d'aultre alliance que celle du ma-
riage de M"^ de Montagut.
Au reste Gabassut, en dellivrant sa commission pour assigner partie
' M. le marquis de Boisgelin me communitjue ce petit tableau généalogique qui éclaire
les renseignements fournis par Pe'u'esc :
Jean PtoET, seigneur de Bodc.
I I
Jeanne Pcgbt Honorade PnoET
épouse Fr. de Pacle. épouse Michel Vitalis.
I I
Louis DE Padle Catherine Titaus
reçu conseiller en 161 4. épouse Jean-Pierre Ollitier, conseiller.
' Voir sur Charles d'Arcussia, sieur d'Esparron de Pallières, le recueil Peiresc-Dupuy
[1, /190, igi; 111, 721).
[1626] À SA FAMILLE. /i97
et tesmoins, avoit choisy pour son greffier Trouilles, procureur au Se-
neschal, son gendre, de qui il se sert en toutes ses meilleures commis-
sions. Mais quand ce vint à travailler, le jeune Monts l'envoya quérir,
et luy dict qu'il luy vouloit donner un greffier de sa main. Cabassul
s'en excusa longuement et opiniastrement, disant qu'on se pouvoit
bien fier de son gendre, puisqu'on se fioit de luy. Mais ccz gents
n'en voulurent jamais desmordre, et Cabassut fut constrainct d'em-
ployer celuy qu'on luy bailla, qui est un vieux pennart qui a faict ces-
sion de biens, qui est tesmoing en filtre d'office pour tous mesliers, en
toutes les évocations de parentez; il a esté Trésorier du Pais, et pré-
venu de je ne sçay combien de faulcetez. Je pense qu'il a nom Vincens
Roux. Ce ne peult pas estre i\ bon dessein qu'on a afTecté la plume de
cet homme si descrié. Je ne sçay s'il n'y pourroit poinct avoir eu quel-
que faulseté à faire. C'est un des Apostres du Conseiller de Monts le
jeune pour ses maquerellages ^
Du 3o avril.
J'ay esté visiter M"' de Montagu qui est demeuré icy sans resuyvre
M' de Ventadour lequel s'cstant mis de son mouvement dans les al-
liances m'a dict que sa femme est fille du .s"" de S' Paullet, qui a nom
de Rodulf , lequel estoit cousin germain de feu Anne de Rodulf de Li-
mans, mère du connestable, à cause que le perc dudict s' de S' Paulet
estoit propre frère du s' de Limans, père de la dame de Luynes. Mais
je me doute qu'il se trompe et qu'il y a quelque degré de plus, et qu'il
allecte d'approcher le degré de sa parenté avec cez Messieurs avec
lesquels, à son compte, il se trouve remué de germain de par sa
femme. Il m'a dict que le feu présidant de Piolenc son père (qui avoit
espousé, comme vous sçavez, une du surnom de François, nostre voi-
sin) estoit filz de Thomas de Piolenc, procureur gênerai en ce Parle-
ment, qui avoit espousé une de la maison de Gênas de Valance,
parents de cez Messieurs de Gênas, s" d'Esguillos, de ce pais dont
il y avoit un conseiller en ce Parlement qui fut de la Religion, d'où
' Ce mol cliiflriî.
ti. 63
tK^BIVEIII SAriO^JlC.
/i98 LETTRES DE PEIRESC [1626]
viennent cez Mess" d'Esguilles. 11 m'a dict encores, et je tascheray de
le faire entendre à quelqu'un de ceux qui déposeront, qu'à son mariage
M"" le présidant Carriolis print la peine d'aller en Languedoc pour s'y
trouver, et que Mess" de Luynes, tous les trois frères', voulurent lors
prendre la peine d'en aller faire le mandat et convoy par touts les
lieux et maisons de gentilshommes des environs de S' Paullet oià les
nopces furent fort célèbres, Ensuitte de quoy M'' de Luynes au com-
mancement de sa faveur voulut tenir un de ses enfans à baptesme,
dont il donna la commission par une lettre de sa main au feu s' de
Maligeay. Et que ])eu avant la fin de ses jours, il avoit mandé feu M"^ de
S' Paullet et luy pour aller en Cour, où il les vouloit faire mettre en
employ, et qu'ils estoient desja partis et en chemin quand ils eurent
les nouvelles de son decez, lesquelles leur firent rebrousser chemin.
Quand M"" de Ventadour me vint voir, et qu'il disoit me venir voir
comme juge, ledict s"' de Montagut l'accompagna et me dit que le dict
seigneur l'avoit prins en passant et l'a voit emmené en cette ville, pour
l'adsister à ce voyage. Je feray articuler quelque cliose de semblable,
pour de son chef embrasser plus à propos le présidant Carriolis et
toute sa parenté, et M"" de Mouriez dont le fds a espousé la nièce de
Montagu, fille de la baronne d'Ollieres, sa cousine germaine.
Du 1 may.
J'ay depuis attrappé quelques mémoires de la maison de Rodulf de
la branche de Limans et S' Paulet, mais je n'y ay rien proffitté pour
l'alliance précédante du pres.[ident] Carriolis. Bien ay je apprins que
la maison du présidant Piolenc luy est veniie de celle de Rodulf asseu-
rement, mais c'est de la branche de Chasteauneuf le Rouge, dont je
ne sçay pas encores le degré de parenté avec celle de Limans, encores
que les armoiries soient pareilles. Bien me souvient il d'avoir veu feu
Mad*" de Châïïneuf la bonne femme nostre voisine, mère de Mad*" de
' Le connétable Charles d'Albert, duc de Luynes, et ses deux frères. Honoré d'Albert,
seigneur do Cadennt, maréchal de France, et Léon d'Albert, seigneur de Brantes, duc de
Piiiry-Luxpmbourg.
[1626] A SA FAMILLE. 499
Valavoire et de la présidante Piolenc, laquelle estoit petite et aussy
vieille que feu Mad" de l'Eslat d'Avignon, Je suis aprez à descouvrir
si elle seroit poiucl fille ou petite fille de cez RoduHs de Ghasteauneuf '.
Mais sans cela nous ne laisrons pas Dieu aydant d'avoir de quoy appro-
cher de ce qu'on desiroit ^.
CXLVII
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère,
Je suis en arrérage de responce !\ voz despesches du 16, 17 et 21
d'avril, à mon trez grand regret, mais un rhume qui m'a prins sur
l'œuil droict^ m'emharrasse si fort, que je ne sçay si je vous pourray
donner aulcune satisfaction qui vaille. Je sçay bien que vous m'en ex-
cuserez. Je n'ay pas laissé de mander le s'' de la Faye, pour la pour-
suitte dont estoit question. J'ay prins plaisir de voir les termes aux-
quels estoit conceu l'article cotté G et le supplément des paroles qui
manquoient en ma coppie, car ils ne destruiseut rien de ce qui est le
plus nécessaire et le plus honnorable respectivement aux uns et aux
aultres. J'ay soigneusement faict rendre toutes les lettres qu'on vous
avoit recommandées. Vous aurez la responce de M"" de Riez, et celle
qu'il m'escript pour en accuser la réception laquelle je vous envoyé
pour en faire apparoir à ceux qui vous avoient tant recommandé les
leurs. G'est un bien honneste prélat, et bien obligeant, et je suis bien
son serviteur ". Vous verrez tout plain d'aultres lettres que j'ay recettes
' Li honne femme voisine de Peircsc était
Hëlione de Brunely, fcinine de Jean de
François, seigneur de Châteauneuf, con-
seiller aux Comptes.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 5170, fol. 3/i4 liis. —
Autographe. Sans adresse.
' lihume dtait alors synonyme Ae fluxion.
* Ce prélat (François de la Fare-Lopis),
qui allait mourir deux ans plus tard, et
qui a été déjà souvent mentionné en ces
pages, ne l'avait jamais été en termes
aussi honorahles. Mais, un peu plus loin,
les choses vont bien changer, et Peircsc,
mieux informé, le jugera très défavorable-
ment.
63.
500
LETTRES DE PEIRESC
[1626]
de divers endroicts, où vous trouverez des nouvelles de voz plantes, et
que les antes de M'' d'Espinouse ne sont pas désespérez nonobstant la
mouilleure, qu'il soubstient fort utile en ce païs icy, où nous n'avons pas
les humiditez de la France. Tant y a que de 5oo hantes [sic) de l'année
passée il n'y en a que deux ou trois de morts. J'escriray à M"" Riche de
IVlompelier ' pour avoir de la Prevanche blanche. Et ay demandé au
s' Laugier^ de ses Fritillaires et Ciclamens Rouges, le reste de ce qu'il
m'offroit ne m'ayantpas semblé hors du commun. Vous le recognoistrez
mieux que moy sur la lettre que je vous envoyé.
' M. Léon-G. Pélissier, professeur h la
Faculté des lettres de Montpellier, a bien
voulu me communiquer les renseignements
que voici sur ce fondateur du Jardin des
plantes de Montpellier : Pierre Richer de
Ijelleval, originaire de Châlons-sur-Marne ,
étudia la médecine à Montpellier, alla
prendre ses grades à Avignon , obtint du roi
Henri IV, parla faveur d'André duLaurens,
médecin de Sa Majesté, la création d'une
cinquième régence dans la Faculté de Mont-
pellier ffpour démontrer l'analomie en hyver
et la botanique dans le printemps et l'étén.
L'édit tut donné h Vernon en décembre
iSgS, mais enregistré seulement en lôgô
par le parlement de Languedoc séant alors
a Béziers. Richer fut reçu docteur en méde-
cine le 30 avril 1696. Son installation dans
la nouvelle chaire suivit de près sa récep-
tion au doctorat. Il fut chargé bientôt après
de faii-e établir un jardin royal froù l'on
pût cultiver et élever les plantes pour les
démonstrations publiques d. La construction
fut commencée en iSgS. Richer deBelleval
mourut en iGSa. Voir : Reclicrches sur la
vie et les ouvrages de Pierre Richer de Belle-
val , fondateur du jardin botanique donné par
Henri IV à la Faculté de Montpellier, pour
servir à l'histoire de cette Faculté et à celle de
la botanique, par Ahoredx (Avignon, 1786,
in-8;);
Lloge historique de Pierre Richer de Belle-
val, instituteur du Jardin Royal de botanique
de Montpellier, par M. Dorthes, docteur-
médecin de la Faculté de Montpellier,
membre de la Société royale des sciences , etc.
(Montpellier, 1788, in-4'');
Le Jardin des Plantes de Montpellier.
Essai historique et descriptif, par Charles
Martin, professeur de botanique à la Fa-
culté de médecine de Montpellier et di-
recteur de ce Jardin (Montpellier, i854,
m-h°).
' Laugier était un médecin, grand ama-
teur de fleurs, demeurant à Seyne (Basses-
Alpes). J'ai publié dans la Provence illustrée,
d'après une copie de laMéjanes (registre VI,
fol. 117), «ne curieuse lettre écrite le
20 avril 1626 par ce botaniste à Peiresc sur
tria Prevanche à fleur double vue par lui,
dit-il, fr seulement à Basie en Suisse il y a
desja assez long temps, dans le jardin du
feu D' Gaspard Bauhinus , laquelle il avoit
recouvrée de Flandres , la fleur estant plus-
tost purpurine que violette. Pour la blanche
simple, il s'en trouve quantité à l'entour de
Montpelier, ayant la fleur plus petite que la
vulgaire à fleur violette. «
[1626] À SA FAMILLE. 501
J'ay enfin desrobo un peu de temps pour escrire à M»' le Chancelier
et à M'' de Melle ville touchant mon induit, et à M"' nostre Archevesque
louchant ce que vous m'en escriviez de peur qu'il ne me prévint. Aussy
bien luy falloit il rendre compte de son jardin puisqu'il est achevé, et
qu'il semble vouloir bien reuscir. Vous suppléerez au surplus. Je suis
bien marry de ne pouvoir présentement satisfaire à ce que M"" Poulain '
me demande, mais je le feray tant mieux Dieu aydant à cez prochains
feriats. Cependant tenez moy en ses bonnes grâces. Et dictes luy que
le résultat de sou experiance des poids des meltaux dans l'eau et en
l'air seroit tousjours bonne à voir, s'il avoil agréable de nous en
faire part.
Au reste le s"' l'Empereur de Marseille a envoyé en cette ville à M'' de
Vergons trois ou qualtre gros boucquetz de Tulipes, que j'ay trouvées
trez belles, y ayant de cez suisses les plus excellents que j'aye veus qui
semblent la flambante de M' Tudard, et un entre aultres qui est jaulne
à la grande bordeure rouge enrayée à gros rayons comme les armoy-
ries du pape Urbain V. Je n'en ay poinct veu de si belle à mon gré
dans Paris; elle luy est veniie de graine; il en a donné un beau cahieu
portant fleur à M' de Vergons, avec une douzaine d'aultres tant de
S' Pierre que de Grainsecs, et comme pannachées de bJauc sur l'in-
carnat et sur la couleur de rose, que je trouve excellentes; il m'en a
envoyé ofl"rir que je n'ay poinct refusées. Le prieur de Beaugentier m'en
envoyé sept ou huict boittes de voz Tulipes de Beaugentier, mais je n'y
ay rien trouvé de parfaict en son espèce. Les drap d'or et les drap ou
toille d'argent avoient tant de rouge que le reste ne paroissoit rien qui
vaille. Nous verrons ce que fera l'Empereur.
J'ay desja baillé vostre mémoire de plantes du Levant à de mes
amys, qui me promettent merveilles.
Besut promet de faire charger tout nostre vieil sel la semaine que
nous entrons; Dieu le veuille. De Rua insiste tousjours pour M' de Pe-
russis; je crois que Ferron d'Avignon aye desja faict l'advance. M' de
' Sur ce {jënëral des monnaies, voir le recueil Peiresc-Dupny (Il et ll\ , passim).
502 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Mauvans pressoit, mais je l'ay remis à la levée de noz vieulx sels. Em-
brun se contente de vous attendre. S' JuUian s'en est retourné avec
quattre juments, assez content en apparance. Ma nièce s'est purgée; je
luy envoyay hier vostre lettre sans y pouvoir aller à mon grand regret.
Elle entre demain en solitude pour i o jours. Et puis elle prendra son
voille noir si entre cy et là nous n'avons d'aultres asseurances de vostre
veniie. De Cuijs ^ est icy, et fiie bien plus doulx que de coustume. H
se flatte de pouvoir disputter la prescription de noz recognoissances.
Et offre desamparer en payant 3oo escus de fraiz; s'il se mettoit
bien à la raison, je pense que je le prendrois au mot. Nous le verrons
venir.
L'huissier Artaud est bien en peine de son affaire dont il n'a nou-
velles quelconques. M"^ de Lauson estoit son rapporteur. Voyez de vous
enquérir de Testât et d'en escrire un mot.
Envoyez nous des Poids Gouluz sans parchemin, pour en introduire
la race à Beaugentier et icy. M"" Astier vous a vendu vostre bled de
Trebeillaneet en a eu 200 escus ou environ; il me les vint offrir deux
jours aprez, adjoustant milles remonstrances de sa nécessité; je luy dis
qu'il en fit ce qu'il luy plairroit.
J'ay aujourd'huy rompu une garniture de corne de mes lunettes,
que je plains bien ; pour l'honneur de Dieu envoyez nous en de
toutes sortes afin que nous les puissions r'emplasser au besoing, et
ne vous amusez pas à chercher les plus délicates, mais que nous en
ayions, je vous prie, d'une sorte et d'aultre. J'ay envoyé à Beaugen-
tier les graines du s"" Gedoin et vous remercie de la Généalogie de
Bretagne et aultres papiers y joincts, estant constrainct de finir, et de-
meurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
3 may 1626. D'Aix, ce dimanche au soir.
' Sic pour Cujes.
[1626] À SA FAMILLE. 503
[iSwr le dos de la lettre ;]
M"" du Mas désire avoir pour son filz les livres contenuz au rooHe cy
joincl' et en beau ])apier tout ce qui se pourra trouver en beau papier.
Je vous prie de ncgotier cela pour luy comme si c'estoit pour moy avec
M"' Buon. Gela me faict souvenir que si en cette dernière édition du
Moiinee^ on a rien adjousté à la précédante, et que l'augment se peult
avoir, je l'achetterois volontiers. L'advocat Court faisoit icy une pour-
suitte chez l'auditeur Beaumont pour avoir extraicts du payement des
lods de Rians à l'indication du feu auditeur Beaumont et laissa divers
billets et mémoires dont vous aurez icy la coppie. J'en parlay à quel-
ques uns des Comptes, trezorier du Palais et gents du Roy dont Tho-
messin m'advoua leur avoir preste 200 escus seulement sans avoir leu
l'acte, pensant prester à la communauté de Rians, mais qu'il vouloit
retirer son capital. Je leur couppeay l'herbe soubz le pied. Vous trou-
verez estrange la malignité dudict Boisson.
Je pensois pouvoir escrire à M'' Thoron, mais vous supplerez, s'il
vous plaict, selon l'intention du s"" de Peilha et ferez mes excuses en
luy baillant les 20 pistoles cy joinctes.
^Post-scripla aux marges:^
J'ay esté infiniment aise de la belle ouverture du Parlement faicte
par M'' Bignon, et l'en feliciteray par le premier estant trop las à pré-
sent. Il me tarde bien que vous me mandiez. J'ay receu le quadre de
M' Rubens dont je seray bien glorieux. Je vous rends mille grâces de
l'acquisition de ce grand libvre de dessains pour 3 pistoles, que je
trouve à bien grand marché. Ce sera bien mon faict. Larchiprete (sic)
Nardi, quand il vint avec ou avant M' Rubens, m'en fit voir un tout de
mesme mais couvert de velours verd, contenant des médailles consu-
laires en aussy grande forme que celles que vous dictes avec une
epislre liminaire escripte à la main adressée à la Royne Catherine de
' Ce rôle n'existe pas au registre 6170. tenue au livre du roy Jacques I contre la re-
' G'esl-à-dire de Joachiin du Moidin, ponse de Coejjfeleau (nouvelle édition, Ge-
auleur de : Défense de lafoij calholique con- nève, i6a4, in-8*).
r.o/i
LETTRES DE PEIRESC
[1626]
Medicis. Il apparlenoit à un originaire de Florence, bastard de l'abbé
qui gardoit la bibliothèque de cette Princesse, et en demanda 5o escus;
je crois que je luy en offris 12 ou i5.
Corberan est bien joyeux du bon portement de son père. Il me
rendit cez jours cy quantitté de besoigne si gentille et me print à pied
levé une mattinée si à propos, qu'il me desbaucha pour les mettre en
ordre^ dans mon estude où il m'assista si bien que je la rangeay beau-
coup plus aiseement en une matinée que je n'eusse osé me promettre
de le pouvoir faire en trois jours. Et trouvay mes assortiments fort
gentils. Mais j'y trouvay à dire en mon Histoire de France, celle de
Guaguin, qui est un vieil bouquin que j'ay aultresfoys veu céans ^. Mais
je ne sçay oîi il s'est esgaré; je pense qu'il s'en trouve assez là par les
frippiers. Il me manque aussy le Zonare Grec\ mais ce Biaise qui en
avoit est un vray Arabe*; je ne sçay s'il n'a pas esté reimprimé à
Genève.
S^ Julian de Meaux* avoit eu quelque volonté de se faire Cappucin ,
induict par un Pasqueti, mon cousin. Son père se trouva icy opportu-
nément, accourut en Avignon, et l'arresta à l'entrée de la ville, et le
ramena chez luy avec ledict Pasqueti, qui est cousin du mary de noslre
nièce. Onafaict Prince d'Amour un de Pontevez de Cadenet. M'"d'Agut
ne peut prendre patiance, à présent qu'il entend reparler d'assiéger le
Poulsin, s'imaginant des années à attendre en langueur. Le Puys d'Orcel
fut oubliez (sic), et par nostre nivellement il se trouve plus d'une toise
trop bas pour pouvoir monter au jardin de l'Archevesché, comme vous
aurez depuis veu par mes précédantes lettres*.
' Peiresc a oublié d'écrire le mot livres.
' Voir dans le Manuel du libraire (II,
1 438-1 439) divei-s détails sur les diverses
éditions du Compendium super Francorum
gestis (Paris, i5oo, i5o4, in-fol.) et de la
traduction de ce recueil par Pierre Desrey
(Paris, i5i/i, i5i5, i5 16, in-fol.).
' Les Histoires et Chroniques du monde,
tirées tant du gros volume de Jean Zonaras,
aucteur byzantin, que de plusieurs autres
scripteiirs hebrieus et grecs , et mises en fran-
çais par Jean de Maumont (Paris, Michel de
Vascosan, i56i, gr. in-fol.).
' Voir sur le libraire Biaise le recueil
Peiresc-Dupuy (1, 1 85, 845, 880).
' C'était un parent de Peiresc; il était
sieur de Saint-Julian.
° Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
[1626|
A SA FAMILLE.
505
GXLVIII
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
9 may.
Le S' de Beaudisnar eut ses provisions de viguier de la main de
M"" d'Oppede qui le manda poxir cet effect et aussy tost ils les furent
silions françaises, n° 5 170, fol. 3^6. Auto-
graphe. Au folio 348 est une noie (d'une
belle écriture) oîi l'on rappelle qu'en l'année
1607, le 3 juin, rM. le conseiller de Galias
paya ez mains du trésorier du palais la
somme de douze centz libvres pour le lodz
de l'acquisition par luy faicte de la place de
Riaiis de M' le Baron de BressicuxTi et
rt qu'en l'année 1611 il fut remboursé par
ledicf trésorier de trois centz libvres, en
l'année 1619 de neuf centz libvres, le tout
en vertu d'un arrcst de la Cour des Aydcs
deMontpellierdudixbuiclicsmcmay 161 1 n.
On rappelle encore dans cette note qu'en
i()i3 tries consuls de Rians ont passé ez
mains du s' Galquiei-, trésorier, la somme
dedcux mille libvres pourledroictde lodzde
l'acquisition par eux faicte des directes , lodz ,
[)assagcs , pidverages , et aultres droictz sei-
gneuriaux de Mons'le Marquis d'Oraison. . . n.
Les feuillets suivants (3^9 et 35o) sont oc-
cupés par une très longue lettre chiffrée du
premier président à Valavez. Je me contente
d'en reproduire les premières lignes en lôtc
desquelles on trouve cette indication : <fa«/-
truy :
itMonsieur, J'ay veu ce qu'il vous a pieu
d'cscrirc du a8 du passé et du 1 du cou-
rant. Il ne fault pas qu'on se mette en peine
de moy. Je ne relasclieray jamais (juand il
ira du service du lloy ou du bien de la Pro-
vince parceque ce sont les deux considéra-
tions qui m'ont obligé à faire ce que j'ay
faict. Si cez Messieurs de delà se veulent re-
aoaldre d'appuyer ce que nous ferons icy à
cez deux lins, il n'y anni rien à dire, car
sans cela nous ne pouvons rien. Je feray
mon protnt du discours que vous me fêles
sur le subject du viguier de Marseille et ne
serez poinct allégué. Au reste vous ne sçau-
riez croire le coup que ce changement a
frap[)é. On croit ([ue le Roy n'a pas faict cela
sans y vouloir faire d'aultros choses. Il seroit
bien à propos que j'eusse les intentions du
Roy pour les mesnager d'heure et conduire
les choses doulcemeut, et selon son bon
])laisir. Au reste je suis obligé de vous faire
sçavoir un advis qu'on m'a donné qui est
que M' de Guise, 8 jours avant son despart
de Marstnile, dict à un gentilhomme qu'on
ne m'a sceu nommer : Le président d'Op-
pede est un ingrat; je m'en vay à la t^our
parce qu'il m'y oblige, mais il fault qu'il
s'asseure que ou je quitleray ma charge, ou
je le feray démettre de la sieime. Et quand
ny l'un ny l'aullre ne se pourroit pas, il ne
luy peut pas manquer un coup de pistolet
dans la leste. On m'a asseui"é (pie cela est
trez véritable. Vous voyez oà l'on est réduit ,
et qu'il fault courir fortune de sa vie pour
faire ce (pi'on doibl. (lela ne me fairt pas
peur et ne me fera pas rclnschcr d'un pas,
mais il est bien raisonnable que cez Messieiu^
soient resoluz que si cet homme fais lit non
6i
tUfCIMKKIK lATIOHALK.
506 LETTRES DE PEIRESG [1626]
presanter à nostre Compaignie sellon l'adresse qui y estoit à la Cour
et furent vérifiées et luy receu au serment ^ et l'aprez disnée mesmes
M"" d'Agut l'alla accompaigner à Marseille pour le mettre en pos-
session aujourd'huy aflin que demain il assiste les consuls à l'entrée de
M"" l'Evesque.
M' de Guise avant son partement dit à quelqu'un en colère : et Je bravay
dernièrement de Cormis en presance du Premier Présidant comme s'il
avoit escrit chose que je sçavois bien avoir esté escritte par ledit Pre-
mier Présidant. Je voulus battre le chien devant le loup afin qu'il
m'entendit. C'est luy qui me constraint de faire un voyage en Cour,
mais (en jurant) il me la payera, car je luy chausseray les espérons
comme il fault et i'ault qu'il se résolve que je quitteray ma charge ou
que je luy feray quitter la sienne. Et si je ne le puys, un coup de pis-
tolet ne luy peut pas manquer par la teste'-. ii
CXLIX
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
gmay.
Veu l'absancc de Fauris et la mollesse de Crose il me fallut dresser
cez articles en presance dudict Crose et du s'' de la Faye, comme je
peus, et dressay encores la minute de ce qu'il auroit à changer dans
la requeste dont vous aurez les coppies. Je suis homme pour les en-
voyer raonstrer au présidant Mounier par M'= de la Faye avant que
d'en laisser bailler copie aux parties pour en prendre son advis puisque
nous n'avons icy le s'' de Lestang ne aultre sur qui on s'en puisse bien
pas ce qu'il (lit, car je nn 1c crois pas, mais de Sabran, continués aujourd'hui par les
la moindre violance à qui que ce fust, d'en Pontevès-Sabran.
avoir le ressentiment tel qu'il fault. . . ti ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
' Jean de Sabran, baron de Beaudinar, sitions françaises, n° 5 170, fol. 35 1. Auto-
fds d'Antoine, avait épousé, en 1G20, Marie graphe chilTré.
de Grasse du Bar. Jean fut l'auteur des ducs
[1626] À SA FAMILLE. 507
reposer, attendu que ledict s'" Mounier monstre de porter fort impa-
tiemment qu'on l'ait comprins entre les suspectz luy qui estoit des
plus confidantz, car il s'imagine qu'on luy ayt rendu quelque mauvais
oHice envers M"^ de la Ville aux Clercs et cela reparera tout, mais je ne
le feray que la veille des assijjnations afin de ne luy laisser pas le loisir
d'en advertir les parties adverses si par hazard il avoit aulcune incli-
nation de leur costé; ce me sera tousjours un peu de descharge qui me
sera bien agréable, car certainement j'endosse mal volontiers des choses
subjettes à tant de garentie envers tant de difl'erentes personnes et
eusse bien désiré d'avoir eu du loisir pour en envoyer les minuttes
de par de là et en attendre les responces, mais cela est trop précipité.
Je n'ay pas trouv»; à propos d'employer le cousin Isnard à ceste enquesle
parce que possible l'eust on récusé. Nous employerons Pueich qui est
prou habile homme.
i3 may.
On a choisy le s' Puech pour commissaire et Chaisan, commis du
grefîc, pour greffier de la commission, et avant que rien arrester, je
conseillay au s'' de la Faye d'aller voir le présidant Mounier et luy
montrer les requestes et articles pour prendre son advis de ce qu'il
trouveroit bon de faire ou de laisser; il print cela à grand honneur, et
luy dit qu'il le trouvoit trez bien, et fut d'advis de se tenir à la der-
nière requeste. Le s' de Fauris en dit auttant, de sorte qu'aujourd'huy
mesmes on commencera d'assigner pour demain, pour convenir d'un
adjoint et voir bailler le serment aux tesmoings '.
' Ce post-scrtptum est (5crit au dos de la lettre. — Bil)liothè(iue nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n" 5 170, fol. 35a. Autographe chiffre.
6A.
508 LETTRES DE PEIRESG [1626]
CL
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je receus devant hier au soir par le s' Moiini le fagot de Golzius',
avec celuy de M'' Aguillenquy, à qui je l'ay envoyé, et hier au soir je
i-eceus par la voye ordinaire vostre despesche du i 'de ce moys, avec
la précédante du 28 du passé laquelle n'avoit garde de venir plus tost
que celle du 1 puisque midy vous avoit attrappé avant que vous eus-
siez clos vostre pacquet. J'avois eu celuy du a/i, dans son terme accous-
tumé, avec toutes les lettres y jointes que j'ay soigneusement faict
rendre, mesmes celle du s"' Ferron à do Rua, mais je ne luy ay pas
envoyé celle que vous luy escriviez, attendant si on aura recommencé la
levée de noz vieux sels durant la semaine passée comme on m'avoit pro-
mis , pour audict cas l'envoyer et tascher d'en retirer quelque aultre chose
de plus, s'il est possible, employant vostre rethorique avec la mienne.
J'ay esté voir à ce matin M' d'Oppede pour luy faire part de ce que
j'avois receu; il m'a dict qu'il escriroit à ce soir.
J'ay prins un grand plaisir de voir^ par vostre dernière du 1 de ce
moys^ que vous ayez receu le tableau du camayeul, et qu'il vous semble
fort beau, car ce ne peult estre qu'un grand ornement de Cabinet. La
question sera maintenant de le faire conduire icy sain et sauve, à quoy
la veniie du Prieur de Roumoules vous fournira une commodité bien
propice, pourveu que vous le puissiez lascher à temps \ car je crains
que si vous vous vantez de ceste pièce et que. noz arays de de là en
' C'est-à-dire Je paquet de livres publiés ' Les mots (rdu 1 de ce moysi ne se
|)ar Golzius dont il va être parlé. retrouvent pas dans la copie ci-dessus meii-
' Ici commence, dans la copie de la Më- tionnée.
janes (registre III, fol. 162), la lettre du * Cette pbrase incidente manque à la
1 o mai 1626. copie.
[1626] À SA FAMILLE. 509
ayent la veiie, vous n'ayez peine d'en demeurer le maistre, et qu'il ne
vous en faille laisser prendre des coppies. Tant y a que je suis infini-
ment aise que vous ayiez iaicl les premiers compliments pour ce refjard;
puisque j'ay tant allendu, j'attendray encorcs si nous en pourrons avoir
la veuo pour faire les miens', et fauldra tascher de trouver quelque
galanterie à luy envoyer, s'il plaict à Dieu ^, pour ne demeurer tout à
faict hors de revanche de sa courtoisie.
Quant aux suppléments de Golzius nous nous serions prou passez
des planches des médailles de Jules et d'Auguste, car elles sont desja
dans la précédante édition. Mais je pense qu'on a affecté de les mettre
en ce fagot à cause que ce Nonnius^ a changé les nombres* des plan-
ches, et a réglé ses notes et commentaires sur les nouveaux nombres,
au lieu de suyvre les anciens que Golzius avoit coltcz sur chascune
médaille à part, de sorte qu'on se consoleroit bien aiseement de cette
superfluité là, mais le pix est que ma joye a esté bien courte, et seu-
lement jusques à ce que j'aye eu le loisir de jetter les yeux sur ce
fagot, attendu que je n'avois demandé ce supplément que principale-
ment pour les medaglies^ grecques. Car en un besoing je me serois
encores passé non seulement de celles de Jules et d'Auguste, mais
aussy de celles de Tibère et des commentaires mesmes de ce Non-
nius sur les unes et les aultres. Et ne faisois tant d'instance que pour
les Grecques, desquelles seules j'avois voulu donner 20 escus d'une
espreuve quand je passay ez* païs bas. Or le cœur me le disoit bien
quand je vous escrivis dernièrement que M"" Rubens exprimoit dans sa
lettre les médailles de Jules, d'Auguste et de Tibère et obmettoit d'ex-
primer les Médailles grecques. Car j'ay trouvé que l'obmission estoit
véritable selon ma conjecture et suis bien marry que vous ne l'ayez faict
recognoislre avant que faire passer le pacquet plus onitre. Vous eussiez
trouvé qu'il n'y a rien de toutes les planches de la Graecia, à com-
' Autre phrase incidente supprimée. * Variante de la copie : 'le nombre des
Variante de la fopie : itpour envoyer plancliesi.
à M' Rubenso. " ^onv■elle variante : nMednilksy>.
' Nunez, déjà souvent mentionné. * Nouvelle variante : taujc Païs bas».
510 LETTRES DE PEIRESC [1626]
mancer depuis Dirrachium\ jusques aux derniers Roys de Macédoine,
qui estoit le principal, ainsin qu'il se recognoit par l'indice qui est au
commancement du livre. Il y a seulement une quinzaine de planches^
Insularum, Graeciœ et Asiœ; encores sont elles si mal imprimées
qu'elles sont toutes ou la plus part pochées et maculées de la con-
fusion de l'ancre de l'imprimerie, mais quand il n'y auroit que cet
inconveniant nous prendrions paliance, et tascherions d'y remédier en
faisant enluminer le champ, pour diminuer la confusion et macules qui
le couvrent aussy bien que les médailles. Enfin nous voilà à recom-
mancer et cela me faict bien repentir d'avoir causé tant de peine à
M'' Rubens pour celte vétille. Il eust bien mieux vallu r'achepter la der-
nière édition entière et en estre quitte pour 5o francs, que d'y languir
tant en l'attente, et puis y trouver si peu de satisfaction. Je n'ay pas
eu la patiance de vérifier depuis les aultres choses, tant cela m'a faict
de desplaisir; si tascheray je de le faire vérifier avant que cette des-
pesche parte, s'il est possible, pour vous en donner advis \ car je me
suis encor apperceu inopinément qu'après le commentaire de Nonnius
sur lesdictes Tables de la Grèce et des isles, qui contient l'alphabet
entier et jusques au double Ee. de la seconde signature*, il suit un •
index Geographicus, avec un advertissement au lecteur en teste soubs
le nom de Bieus, qui n'est cotté que par un b d'une aultre différente
signature de petit alphabeth qui continue jusques à b. c. d. e. et fault
que le cahier a. soit encor oublié. Il fauldroit voir ce que ce peult
estre, sur ceux qui en ont. M' Tavernier en un besoing vous vérifiera
bien cela plus facilement que tout aultre. Pour le commancement, il y
a le cahier du filtre cotté à suivy de deux aultres cotiez é et ï. Tandis
que j'escrivois cecy, Corberan m'a collationné tout le restant et n'a poinct
' Dyrrachium , qui porle aujourd'hui le vingt et six. Il a oublié d'effacer les mots : il
nom de Durazzo , était une ville d'illyrie , sur y a seulement.
l'Adriatique, vis-à-vis /^^(((/«««««(Brindes). ' Suppression dans la copie de tout ce
C'était le port le plus fréquenté pour passer qui suit les mots desplaisir jasqu a je me suis
de Grèce en Italie. aperceu.
' Peiresc a effacé les mots )/«« ^«mi«mff ' Ijji phrase incidente jmi' confient, etc., a
de planches et a écrit au-dessus : il y en a été sacrifiée dans la copie.
[1626] A SA FAMILLE. 511
trouvé d'aultre imperfection que ce que j'ay colté cy dessus. Et je fnii-
ray pour à cette heure demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionne'' frère et serviteur,
DE Peuiesc.
D'Aix, ce 10 inay i6a6.
J'ay receu une lettre de M»'' le Lefjal', qui m'avoit esté retenue six
semaines par Jean Bouteau; vous la trouverez bien plaine d'honnesteté,
dattée deux jours aprez son arrivée à Barcellone, et il avoit desja faict
travailler à une curiozité de noz Contes de Barcellone dont je luy avois
parlé par hazaid quand il me demandoit si je n'avois poinct veu ou eu
envie de voir l'Espagne, à quoy je rcspondis que je n'en eusse eu en-
vie que pour voir Barcellone, et spécialement l'abbaye de Pobleto où
estoient enseveliz noz contes de Provence, dont j'eusse volontiers prins
les epitaphes et portraicts. Mais il me dict qu'il les verroit luy mesmes
en passant volontiers, et me les feroit coppier, comme vous verrez qu'il
avoit commancé de faire desja. Il estoit party de Bouc sans respondre
à la dernière lettre que je luy avois escripte le jour précédant avec la-
quelle je luy avois envoyé deux livretz, à sçavoir les Origines Murenses
qu'il m'avoit demandées^ et l'Oraison funèbre de Ileinsius pour le Prince
d'Orange' qui est ce dont il me remercie au commancement et qui
vous servira d'advis, pour m'en recouvrer un aultre excnjplairc, s'il
s'en trouve.
Au surplus si avec les livres de M' du Mas, j'en pouvois avoir quel-
ques uns que j'ay eus quand j'estois de delà, et que j'ay donnez, sans
en retenir un de cliasque sorte pour moy, j'en serois bien aise pour
' Fr. Barberini. j6-25, in-lbl.). llarani;ue funèbre faite k ta
' Origines Mureiuses monaxicrii (1618). mémoire du très illustre et invincible Prince
Voir une longue note sur cet ouvrage dans Maurice de Nassau, par la grâce de Dieu
le recueil l'eiresc-Diipiiy (I, 6). prince d'Orange, etc., e» l'Université de Lei-
' Daniclis lleinsii laudnliofunebris,inviclo deu en Hollande, le xil' jour de septembre
et excclsm mémorial Principi Mauritio, etc. iS-iâ. Du latin de Dan. Ileinsius. (Leiilen,
{Lugduni Balavorum , ex ojfficina Eheiiriana , Isaac Ëlzevir, iGa5, in-i*.)
51-2 LETTRES DE PEIRESG [1626]
achever mes assortiments que je trouve deffectueux à présent, et dont
je m'apperçois mieux depuis avoir rangé mes livres. Entr'aultres il me
fault cette histoire de la Maison de Luxembourg, que M'' Galland ' fit
imprimer in ti° par Biaise, avec des notes de M"" Pavillon, bien qu'il y
ayt de grandes erreurs. Une Histoire grecque in lx° des Guerres des
bandes sacrées, escripte par un de cez bons régents de Paris dont j'ay
oublié le nom, qui sert d'assortiment à l'Histoire Grecque, pour contre-
carrer les mesdisances que les Grecs ont escrittes des François. Elle
fut imprimée quand j'estois là, et j'en envoyay quelques exemplaires
en Italie. 11 s'imprima aussy un libvre in fol" des Généalogies des Mai-
sons Nobles de Bretagne, par un certain Moine que M' du Chesne
vous indiquera^. Si le Tacite d'Orléans f° de Biaise n'est plus si cher
que de coustume, il s'en pourroit prendre un'. J'attendois tousjours
qu'on imprimast in f° le Du Tillet avec les dernières additions, mais si
cela ne se faict, il en fault plustost un in U"''. Et pour voz plantes j'ay
presque tout excepté le Daleschamp*. Si M' Buon veult faire l'office,
il me fera plaisir.
. M'd'Oppede a faict mettre une figure du Roy avec le buste à la Fare®,
et y vouldroit quattre beaux vers dessoubs. Si M"" Grottius se rencon-
' Auguste Galland, déjà plusieurs fois
mentionné.
^ Histoire généalogique de plusieurs mai-
sons illustres de Bretagne . . . par Augustin
du Paz, dominicaio. (Paris, Buon, lôao,
in-fol.)
' /. Corn. Taciti Annales, cum castiga-
ttonibus Ludovici d'Orléans (Paris, 1623,
in-f"). Louis d'Orléans et mieux Dorléans est
le violent ligueur qui se rendit célèbre par ses
pamphlets contre Henri IV. C'est un poly-
graplie qui fut à la fois poète et prosateur,
qui s'occupa de l'Arioste aussi bien que de
Tacite, et qui mériterait d'être l'objet d'une
monographie très fouillée.
' 11 s'agit là du recueil des œuvres de
Jean du Tillet, sieur de la Bassière, greffier
au parlement de Paris, mort en celte ville
le 2 octobre iSyo. Ces œu>Tes , publiées sé-
parément en i56o, en 1877, '"^ i58o, en
1690, en 1602, furent réunies pour la der-
nière fois en 1618 (Paris, 2 tomes in-i°).
L'édition in-fol. réclamée par Peiresc n'existe
pas et le grand bibliophile dut se contenter
de l'édition in-i".
' Histoire générale des plantes contenant
xriu livres. Sortie en latin de la hibliothhque
de M. Jacques Dalechamps [Lyon, iSSC],
puis faite française par J. des Moulins ( Lyon ,
iGi5, 2 vol. in-fol.).
' Le premier président possédait la terre
de La Fare ou Lafare, aujourd'hui com-
mune de l'arrondissement d'Aix , canton de
Berre.
[1626] À SA FAMILLE. 513
troit en humeur, il les feroit plus facilement que tout aultre. Le pauvre
Boi-rilly en a faict placer un aultre à sa chapelle des Cordeliers, et y
en vouldroit bien aussy aultres quattres; quand bien il ne s'y parlera
pas de son baudrier il ne s'en soussicroit pas, mais s'il y en estoit parlé
il seroil bien plus béatifié'. Si vous luy faisiez cette charité de les
luy procurer, vous l'obligeriez merveilleusement. M"" du Chesne vous
donnera quelque adresse pour trouver le Froissard et le Guaguin. Il me
vient encores de souvenir de l'Antoninus Florentinus"^ que je pensois
avoir, et que j'ay esté estonné de ne poinct trouver entre mes livres.
M' Buon l'aura sans doubte pour celuy là, et en envoyant le payement
des livres de M' du Mas, on envoyera celuy là. J'ay oublié et laissé
confondre le tiltre que vous m'aviez envoyé du livre del Vecchietti Fio-
rentino ' contre qui a escript le P. Gapellus * que vous dictes estre unique
à Paris et taxé à dix escus. Je vous prie de l'escrire à M'' Cardon , car
s'il y en avoit à Lyon, ou à Genève, à marché honneste, ils me le
pourroient faire avoir, comme ils m'ont enfin procuré le Santarelli,
vray est qu'ils ne me l'ont pas encor envoyé. M' Buon a aussy oublié
le Mercure François bien complet et vous et luy et M'' Tavernier aussy
avez oublié un livre in f" De vilis Impp. et Gîbs. cum imagiuibus e nu-
mismatibusOctavii de Slrada Francofurti i 6i5, lequel me faict grande
faulte ^
' Peiresc parle avec une douce malice du
culte voue par son confrère Bonifacc Bor-
rlily au baudrier que lui avait donné le roi
Louis XIII et pour lequel il cherchait h ré-
colter partout des vers laudatifs. Voir sur
l'affaire du baudrier le fascicule XVII des
Corrcspondantu de Peiresc, p. 6-10, 33,
95-70.
' Voir dans le Manuel du libraire l'ar-
licle/lnto/jiHu.s' archiep.Jîorent. (t. 1 , col. 33o-
33 /i ). En ce qui regarde les diverses éditions ,
au xv° siècle, du CItrnnicon, l'ouvrage visé
par Peiresc (l'édition ;>nncg>s est de i48i,
Nuremberg, 3 vol. inf*), Brunet renvoie h
Ilain (n"' 1 169 h iVL-jlt).
' Hicronymi Vecchietti, Florrntlni ah
/Egypto, ss. Tlieol. Doct. de anno primilivo ah
orbe condito ad annum Juliamim accommodato ,
et de sacrorum Temporum ratione libri VIIJ
(Vienne, t Gai, f".) Je ne vois |)as que l'on
indique ailleurs l'édition de Cologne.
' Marci Autonii CappelU, minoritœ, dis-
scrtatio de corna Chrisli suprema, contra
Uiei-omjmum Vecchietti [Van» , \n-h°).
'' Bibl. not. , nouvelles acquisitions fran-
çaises, n° 5170, fol. 353. Autographe.
63
nrniiiKMt «ATI***».
5U LETTRES DE PEIRESC [1626]
CLI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Le monde a esté fort surprins à la nouvelle de l'arrestement de
M'IeMareschald'Hornano, laquelle a esté apportée de divers endroicls',
mais avec d'aultres suittes qui mettoient bien le monde en peine, et
que nous louons Dieu n'avoir pas esté véritables. Dieu veuille dissiper
toute sorte de mauvais dessains, qui pourroient aller à rejetter en
trouble cet estât, et diriger les actions du Roy et de Monseigneur son
frère ^ à ce qui peult estre du bien et du repos de ce Royaulme. Cette
nouvelle fut apportée fort criie du costé d'Aurange et d'Arles, et puis
de Lyon, dez hier aprez disner, mais aujourd'liuy M'' de Breton a cora-
mancé de la faire croire disant que M' d'Autemarie avoit eu comman-
dement du Roy de refuser l'entrée du S' Esprit aux frères dudict sei-
gneur Mareschal, et de luy respondre de celte place. Et en mesme
temps le procureur Mené est arrivé qui en a raconté les tenants et
aboutissants, et qui a apporté des lettres de Mess" noz députez du ¥"%
lesquels en avoient touché un mot, en donnant l'advis de leur arrivée
en bonne santé depuis le 2"" de ce moys. Ce que j'y trouve de meilleur
est que Monseigneur fiere du Roy estoit desja satisfaict. Ce dict Mené
est en trez bonne disposition de s'accommoder aux intentions du Roy.
Je prie à Dieu qu'ainsin soit.
M"" de Breton m'a dict qu'il a veu Brison et M"' de Montauban depuis
peu de jours ^ qu'il les trouva comme des loups garons et des sauvages
avec des cheveux affreux. Et qu'ils ne vouloient tenir aulcun traicté
s'ils n'avoient leurs recompances, tant anciennes que modernes, entre
aultres 12000 escus qui avoient esté promis pour le Monteyilmar {sicj
' Sur l'arrestation de Jean-Baptiste d'Ornano, maréchal de France, voir les Mémoires de
Bassonipierre (III, 945). — " Ou sait que le maréchal d'Ornano avait été gouverneur de
Monsieur. — ' Ces deux personnages ont été mentionnés plus haut.
[1626] \ SA FAMILLE. 515
au dict s'' de Montauban. Et adjouste que leur intelligence estoit fort
grande avec cez Mess" de Montbrun ' qui sont les plus puissants à
Nismes, et qu'ils se promettent secours et adsistance puissante de ce
costé là. Ce qui empcsche que M' du Ghailar qui y a esté souvent
n'a pas eu le crédit qu'il esperoit sur son gendre. Dont je serois bien
marry et crains bien que voz caisses n'ayent attendu si long temps,
qu'elles ne tombent encorcs en quelque mauvaise conjoncture.
M"" l'Evesque de Marseille '^ y fit son entrée dimancbe aprez disner
en grand apparat, et receut beaucoup d'iionneur et de satisfaction de
tout ce monde là, qui demeura fort bien édifié de son prélat. Il vint
d'Aubagne^ accompagné de 80 clievaulx de ses subjects, sans sa fa-
mille, et ses amys de Marseille qui allèrent au devant de luy; il mit
pied à terre aux Cappucins*, où les consuls^ l'allerent salluer et faire
leur harangue parla bouche du filz du lieutenant Granier qui est asses-
seur, et qui fil bien, se dict on, à qui M"' de Marseille repartit en si
bons termes et de si bonne grâce qu'on en fut infiniment bien satisfaict.
Il s'advancea jusques à la porte realle^ où l'on avoit dressé un théâtre
sur le(jucl il se mit dans sa chaire vestu pontificaleraent, adsisté des
consuls et capitaines, et là tout le Clergé l'alla salluer, ensemble les
' S'agit-ii là (les Monlbruii dont il a élé
question dans le recueil Peiresc-Dupuy
(1,390)?
' Rappelons que c'était François de Lo-
ménie si souvent mentionne dans le recueil
Peiresc-Dupuy. M. le chanoine Albanès veut
bien m'apprendre que Fr. de Lomdnie dtait
déjà nommé le 8 mai i6a3, jour où il écri-
vait aux consuls de Marseille, mais qu'il ne
reçut ses bulles que le i3 mai i6a4, deux
ans moins un jour avant son entrée so-
lennelle dans sa ville épiscopale. Je dois à
l'obligeance du savant archiviste et historio-
graphe du diocèse de Marseille toutes les
notes qui, en la présente lettre, suivent
celle-ci.
° L'évé(jue de Marseille était seigneur
d'Aubagne et de toute la baronnie que le
roi René lui avait remise le ao février
1^73 (yi), en échange de Saint-Cannat,
Allcins et Valbonnette. La baronnie compre-
nait (Jassis , Roquefort , Saint-Marcel , Jus-
sans, Cuges et le Castellet.
* Le couvent des Capucins de Marseille
était situé hors des mui-s de la ville; l'église
se trouvait à l'endroit où est actuellement
la Bourse du travail.
' Pierre de Salomon , Antoine Durand ,
Antoine Roquette, et BalUiazar de (îranier.
assesseur.
" La porte réale était à a 00 ou 3oo mè-
tres des Capucins , en façade sui- le cours
Beisunce actuel, à l'entrée de la rue des
Fabres.
C5.
.10
LETTRES DE PEIRESC
[1626]
treize compagnies de Penitens', en nombre, se disent ils, de 18000 peni-
tens de compte faict ^ avec afforce cœurs (sic) de musique , qui fut une
procession de trois grosses heures avant que tout fust passé, et à la
fin il se mit à la queue de son église de la Majeur ^ estant monté sur
une hacquenée blanche enharnachée de taffetas blanc revestu de ses
habillements pontificaulx, ayant le Dais esté porté par le Viguier' et
consuls depuis la porte realie jusques bien avant dans la ville ^, oià ils
le remirent aux cappitaines de ville, et puis le reprindrent auprez de
la Majour où l'on alla chanter le Te Deum en musique, et puis M"' de
Marseille se retira chez luy, ayant receu des Bénédictions de tout ce
peuple au centuple de toutes celles qu'il pouvoit donner, car l'affluance
du monde estoit merveilleusement grande à touts les coings de riie,
par toute la ville. Il y eust des bonnes femmes si simples qu'elles
croyoient que ce fust un sainct que l'on portas! soubs le days, lesquelles
s'estonnerent de luy voir remuer les mains pour donner la bénédiction ,
comme si c'eust esté un miracle faict par quelque figure de boys ou de
pierre, lesquelles eurent de la peine à se laisser persuader que ce fust
un homme vivant.
Le soir il donna à soupper fort magnifiquement au Viguier, consuls
et cappitaines et aujourd'huy il traicte tout son chappitre en corps. Et
pense qu'il vouldra laisser passer les festes de la Pentecoste et de la
Feste Dieu avant que s'en venir en cette ville, à ce que M"" de la Faye
m'a dict, pour faire les ordres '', et esviter que ce peuple ne creut qu'il
' Dans son Histoire de Marseille (1696,
t. II, p. 84), Rufli donne la liste des treize
chapelles des pënitent< de Marseille.
' Je n'oserais pas garantir le chiffre de
18,000 pénitents, qui me semble exorbi-
tant, comparé h la population de Marseille
à cette époque.
' Notre-Dame de la Major, ou Sainte-
Marie Majeure , église cathédrale de Marseille.
* Ce viguier était Jean de Sabran , sieur
de Beaudinard ( Rufîi , Histoire de Marseille ,
l. Il, p. 227).
' La porte réale et la Major sont aux
deux bouts de l'ancienne ville , qu'il fallait
parcourir tout entière pour aller de l'une à
l'autre.
" Il fit en effet l'ordination des Quatre-
Tenips de Pentecôte, quoique M'' de Bel-
sunce ( L'antiquité de l'église de Marseille et la
succession de ses évêques, t. 111, p. SSg), se
trompant une fois de plus, date cela de 1627.
Mais le pieux historien est en contradiction
avec lui-même, puisqu'il assigne l'événe-
ment au retour du prélat de l'assemblée,
[1626] À SA FAMILLE. 517
s'en retournast en Cour, s'il partoit de là avant qu'avoir faicl les fonc-
tions episcopales. Tant y a qu'il y a bien du contentement de part et
d'aultre, dont je suis fort aise et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre trez aflectionné frère et serviteur,
DE Peirksc.
D'Aix.ce la may i6a6.
J'ay esté infiniment aise d'entendre que M' Marchier soit arrivé en
Lonne santé, et qu'il vous ayt donné tant de tesmoignages de la con-
tinuation de sa bienveillance en nostre endroict. Dieu veuille que nous
ayions un jour quelques moyens de luy rendre quelque digne revanche.
Mais j'ay esté encores plus consolé d'entendre ce qu'il vous a dict de
la resolution de M"' l'Archevesque, à sçavoir qu'il ne vouloit poinct
changer de femme puisqu'il en avoit fiancé une, quand il a accepté
la nomination du Roy '. Je prie à Dieu qu'il le benye et le tienne en
cette s'"' et charitable résolution. Et que nous luy puissions rendre
quelque service, qui ne soit poinct du tout indigne de son advenu
dont il le fait revenir aux premiers mois de
i6a6. Il a, du reste, complètement manqué
d'exactitude dans son rdcit de l'entrée de
M*' de Lotnénie. Il le fait arriver h Marseille
au commencement de l'an 1625, et le fait
partir presque immédiatement pour l'assem-
blée du clergé de France, où il paraît déjh
le a 3 mai 16a 5 , et jusqu'au mois de février
i6a6. Il semble évident qu'il dut rester h
Paris , après son sacre , durant toute l'année
i6a5, puisqu'il n'entra pour la première
fois h Marseille qu'en iGa6. Beisunce a co-
])ié Rutli , h qui il a pris même son éiis de
velours bleu ffaloné d'argent. Mais il l'a ?A\iéré
en transportant en i6a5 ce que celui-ci a
mis au irio de mai de l'année suivante»
(t. H, p. 37).
' Cette plaisanterie sur le mariage d'un
évêque avec son église a été souvent refaite ,
même de nos jours.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6170, fol. 355. Auto-
gra[)he. En face du paragraphe sur Fr. de
Loménie, Valavez a mis ces mots en marge:
Entrée de t'évêque de Marseille, Pareille men-
tion a été inscrite au dos de la lettre.
518 LETTRES DE PEIRESC [1626]
CLII
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère,
En responce de vostre lettre du 28"" du passé, je vous diray que
pour voz antes j'espère qu'ils ne seront pas si perdus comme on vous
a faict appréhender à ce que l'on m'en a tesmoigné; j'en attends bien-
tost la resolution entière. Le Pescher double planté icy a des rejetions
d'un pied de hault sur le vieil, et est fort beau, mais les fleurs furent
bruslées par un vent de bise qui les surprint en bouton. Celuy de
Beaugentier en est de mesnies. J'approuve fort vostre dessain de Pom-
peirenc S mais je crains bien que nous ne puissions pas espargner le
Caullet, à ce que m'a dict le s' Rentier, qui est icy, et qui dict qu'on
n'en entamera pas si grand quartier comme nous pourrions craindre.
S'il faisoit son marché des paroirs'-' à papier avec M' le Prieur, qui luy
rend en ce cas la maison et jardin, il m'a dict qu'il nous vendroit le
jardin, pour bailler en eschange; sinon il fauldra faire le meilleur mes-
nage que nous pourrons.
Mon cousin de Meaux nous fera avoir des Marguerites prolifères et
les figues et olives ne nous manqueront poinct. Dieu aydant.
Nostre jardinier, aprez avoir achevé le jardin de M'' l'Archevesque,
fut icy exposé à la discrétion de M'' le P' Présidant qui luy a faict
tondre son parterre à demeurer, comme on dict, ce qui l'a tenu bien
long temps et puis l'envoya à La Fare, d'oii il ne revint qu'hier, de
sorte qu'il n'est party qu'à ce jourd'huy pour s'en retourner à Beau-
gentier. Si j'eusse preveu sa grande longueur et mollesse, j'eusse envoyé
prier M'' de Cenas de nous prester le sien, et tous deux ensemble eus-
sent faict en 1 5 jours ce qui a cousté à celuy cy prez de deux moys. 11
alla tondre un petit compartiment de M"" d'Antelmy, lequel m'a dict
' Pièce de terre aux environs de Belgentier. — ' Moulins à papier.
[1626] À SA FAMILLE. 519
qu'il luy a voit dict qu'il s'en vouloit retourner à Paris, ce qui a esté
cause que j'ay escript au Prieur de le choyer le plus qu'il pourra, et
de le soulager de tout ce qui se pourra, pour le retenir, au moins jus-
ques à ce qu'A cette automne il nous aye planté nostre parterre de
Beaugentier, combien que les dessains que vous m'en avez envoyez
ne sont guieres à mon goust. Ce n'est que de ia grande Prevanche
blanche que j'ay demandé, mais j'ay grande peur que nous n'en trou-
vions poinct; il y a des gents en cherche en tous les quartiers de la
province, et j'en ay mesmes escript à M' Riche de Mompelier.
Nous debvons faire l'experiance de la teinture d'un chien blanc et
d'un petit chat dans peu de jours; nous attendons qu'il ayt achevé de
muer le poil. J'auray la receptc et le fcray moy mesmes.
J'ay esté bien esbahy de voir que la voilture ' fut si chère par les
roulliers de Lyon, qui ne souloient faire payer que six libvres le cent
et au plus cher 9 libvres. Et ne sçay comme sept caisses peuvent
arriver à 100 escuz; il fauldroit qu'elles pesassent à vostre compte
î«5 Quintaulx, et par consequant plus de trois quintaulx et demy chas-
cune, ce qui seroit bien mal commode pour des mullets. Si cela est, il
aura esté bien à propos de se servir de la commodité de la Myrée pour-
veu que la vigilance de M' le Prieur de Roumoules puisse empescher
([u'elles ne se mouillent dans les bateaux. Je n'ay regret si ce n'est que
vous n'ayez envoyé celle où estoit le fagot de M' d'Agut, et les livres
de M'' La Fagoiie et aultres, qui ne me laissent pas en paix, mesmes
M'' de Maussac, à qui j'ay promis un exemplaire de M' du Vair en grand
jiapier, et si ])ar disgrâce les caisses n'estoient pas encores parties, je
vous prie de lascher d'avoir un exemplaire desdictes œuvres de M' du
Vair, en grand papier et l'envoyer à droicture à Thoulouse audict s" de
Maussac de ma part.
M*" de la Fagoiie a faict escrire M"" d'Oppede à Mad* la Piesidante
Odoyer, ou de Druy; il mérite bien cet employ, et ceux qui le luy
envient ne le font que parce qu'il est trop homme de bien, et qu'aprez
' Le transport.
520 LETTRES DE PEIRESC [1626]
le temps de l'anniiel finy, il ferme ses regisires, sans y admettre plus
persone, ce que les aultres n'eussent pas voulu faire.
Au surplus je ne vous avois pas mandé que pendant l'absance des
consuls qui estoient allez en divers lieux de la Province, Le Revest
s'estant imaginé que je poursuyvois le restablissemeiit de l'eau de l'Ar-
chevesché, pour flatter M"' du Loubet, de qui il disoit que je voulois
recueillir les descharges et versures, il briga extraordinairement son
Bureau, où il fit délibérer d'oster de rechef les eaux qui avoient esté
restablies conjoinctement à l'Archevesché et audict s'' du Loubet. Et fit
commander au Fontainier de les aller oster, ce qu'il fonda soubstenant
au Bureau que cela diminuoit la fontaine qu'il a faict faire aux trois
Ormes ^ Mais sur ce qui luy fut remonstré que la prinse de la fontaine
des trois Ormes estoit beaucoup plus haulte, et que celle de l'Arche-
vesché n'estoit que des versures et des restes, qui coulent par aprez
emmy les rues, il dict qu'il ne l'a voit pas ainsin creu, et qu'd chan-
geroit d'advis et n'empescheroit pas qu'on la restablit, le s'' Fabre,
cousin du Loubet, me dit qu'il en avoit tiré parole, et qu'il la feroit
restablir. J'attends le retour du premier consul, et puis je veux faire
rassembler un bureau, où j'ay assez d'amis, pour revocquer ce que
l'aultre avoit faict et en un besoing , je le feray proposer à un conseil
de ville oii nous verrons qui aura plus d'amys. C'est une envie bien
enragée d'aymer mieux que le ruisseau qui coulle par les riies soit
plus gros d'un poulce d'eau qu'il ne seroit, si la fontaine de l'Arche-
vesché couloit. Mais j'ay de quoy les faire condamner, si besoing estoit,
au restablissement de l'eau. Il ne sera pas besoing d'en venir à cela.
Cependant jusques à cette heure les pluyes ont suppléé l'arrousage, et
le plan des cabinets du jardin est desja toutrevestu de verdure, comme
le Bouys du parterre est tout reverdy, au prix de la couleur qu'il aVoit
quand il fut planté.
Nos canailles de Rians n'ont pas depuis faict d'aultre poursuitte; s'ils
vouloient rien entreprendre, nous nous servirons de l'arrest que vous
' Les ormes de Peiresc sont actuellement des ormeaux. Ou trouve la fontaine et la rue des
Trots-Ormeaux entre la place des Prêcheurs et la rue des Épinaux.
[1626] À SA FAMILLE. 521
nous avez envoyé. Fabre est fort malade de melaiicliolie, et a luesines
esté en quelque danger de sa vie. Les aullres sont fort matiez et morti-
fiez. J'ay grand regret de n'avoir peu vacquer à cet inventaire, mais
je faicts encore beaucoup plus que je n'oserois espérer eu esgard à ma
foiblesse. Et pour comble de mon malbeur, M' Fiobé de Tboulouse,
advocat gênerai ^ est venu pour faire juger le procez de S' Pol, où il
n'y a que 16 sàcs^, qu'il faull que j'expédie ou que je crève. Dieu me
veuille bien assister! Les promesses que m'avoit faictes le s'Enee, que
je serois guary avant Noël, me firent promettre que je despescherois
à Pasques ce procez. On me vient prendre au mot, et je suis bien mal
en estai de le faire. Dieu le pardoiut à cez Mess" qui sçavoient bien
la continuation de mon infirmité, avant qu'ils le fissent partir de Tbou-
louse. Dieu nous assistera et je finiray, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce i3 may 1696'.
CLIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay trouvé bien estranges les difficultez que vous avez trouvées pour
mon induit, en l'esprit de cez Messieurs et sur tout de M' le président
de Lausoti et de M' de l'Estrettière. Ils eussent bien peu apposer des
clauses exclusives de la consequance s'ils eussent voulu sans m'aueantir
ma grâce. 11 fault prendre patiance, et nous en .servir au moins mal
Sur l'avocat {fdnëral de Fieubet, plus rasses écrites par les pi-ocureurs et greÛioi-s !
tard procureur jjéndral , voir le recueil Pei- L'ironie de Peiresc est plaisante.
resc-Dupuy (11, /'117), et une petite notice ' Bibliolliètpie nationale, nouvelles accjui-
dans la Bioiriaphie loulousaine (1, qqS). sitions françaises, n° oi-jo, fol. 358. .4uto-
' Rien que sciic sjics remplis de pape- {jra[>he.
66
522 LETTRES DE PEIRESC [1626]
que nous pourrons. Ce qu'ils ont faict est bien contre les originaires
privilèges de l'Eglise gallicane, où l'interest des élections, et des corps
des Chappitres et monastères, estoient bien plus considérez et plus pri-
vilégiez que les résignations, collations et interests des persones parti-
culières dont cez corps estoient composez. Je ne pense pas que vous
poussiez avoir une Jussion, avec des clauses tant restrictives qu'on
vouldroit pour n'induire consequance; si cela se pouvoit je le vouldrois
tenter, sinon il fauldra recourir au «nil transeatu, bien qu'en ce cas je ne
sçay si apparoissant du refus, cez gents ne se dispenseroient pas de
tenir pour expédiées les provisions refusées, puisqu'ils sont si hardis
en chose qui sembloit si favorable. J'eusse esté bien consolé si j'eusse
peu avoir le roolle des juges, et la distribution d'iceulx selon la diver-
sité des advis. J'escriray à M"" le procureur gênerai Pasquier ' pour le
remercier, et ne sçay comme j'avois oublié de luy escrire à l'advance,
car il estoit véritablement de mes bons amys et j'avois oublié son nom.
Dieu veuille qu'ils ne vous fassent encores quelque aultre galanterie
sur louts cez raoynes lays, et sur l'affaire de Chauvin que je trouve
bon que vous terminiez si vous pouvez d'une façon ou d'aultre ou avec
mon intervention ou aultrement. Je ne pense pas qu'ils ayent des
lettres miennes portant que j'aye payé, si ce n'est quelque chose des
premières fournitures. Ils m'avoient envoyé 5o escus que j'avois em-
ployez à d'aultres affaires les concernants. Il ne faut que voir les mé-
moires que j'avois dressez sur cela, et envoyez au P. du Val par
Brianson, qui vous les aura, je m'asseure, envoyez; en tout cas j'en
chercheray la minulte pour la vous envoyer par la première commo-
dité Dieu aydant. Quant au chargement des terriers, vous avez eu tort
de me le renvoyer encores qu'il ne soit pas signé, car il est tout escript
et appostillé de la propre main de Boumard et c'est l'original d'une
coppie que Brianson en a communiquée audict Boumard. C'est pour-
quoy je le vous renvove. Quant à larrentement, vous avez fort bien
faict de l'agréer sans attendre sur ce ma responce, car la diminution
' C'était le procureur général à la Cour des comptes. Ou sait que le procureur général
au parlement de Paris était alors Mathieu Mole.
[1626] X SA FAMILLE. 523
n'est que de 3o escus qui ne vallcnt pas le disputer. Pour le voyage
de ceux que j'envoyois, le s' Aulaguier m'a manqué au besoing et j'ay
recouvré un Messire Joseph Fauchier', qui sera plus portatifs et plus
gaillard, mais il ne peuit partir de i5 jours; je me resouldray d'en-
voyer cependant le Moyne sans plus attendre si faire se peult. Quant à
l'évocation, il me semble que vous me disiez qu'il y avoit assez de pa-
rents puisque ce conseiller en avoit faict sa cause propre, lequel a tant
de parents de son chef. Je vouldrois bien que cela se fit s'il estoit pos-
sible sans embarrasser Gaufreteau. Je pense qu'il seroit assez à temps
de l'employer sur le coust du jugement au cas qu'on vid que le reste
ne fust pas suffisant pour evocquer. Et pour le choix du Parlement si
nous ne pouvons avoir le grand conseil, comme il fault tascher de faire
en consequance des aultres aiïaires et de mon induit si faire se peult,
il fauldra prendre patience, car à Thoulouse possible y aurons nous
encores quelque amy, et à Grenoble niesmes possible y en aurions nous
encores quelqu'un. Combien qu'il ne nous manquera pas aussy des
traverses à Thoulouse de la part du conseiller d'Auterive et de la da-
moiselle de S^ Pol, fille du feu s"" de S' Pol, femme d'un conseiller
partie de M"" de Fiobé.
Pour la procuration que demande Briansou sur le faict d'Arveyres',
le P. du Val la luy peult renouveller tant qu'il vouldra; son vicariat
est assez ample pour cela, et je luy en envoyeray un nouveau en suilte
de mon induit, si tost que vous m'aurez envoyé l'arrest de vérification.
Il est XI heures sonnées, et il me fault exposer aux pouldres du
s"" Enee. Il me fauldra différer à une aultre foysd'escrire au card. Spada,
à M"" Pasquier et à Mess" de Lauson et l'Eslrettière, demeurant vostre
bien humble frère et serviteur.
DE Peiresc.
Ce i3 may i6a6.
' Nous retrouverons ce prêtre un peu ' Commune du di^partement de la Gi-
plus loin et Peiresc lui donnera encore du ronde, canton de Libourne, h 5 kilomètres
mcsslre, de cette ville et à aa kilomètres de llor-
^ C'est-à-dire plus actif, plus allant. deaux.
66.
524
LETTRES DE PEIRESC
[1626]
Ma nièce prend le voiHe la seconde feste de la Pentecoste. On tra-
vaille aux habits et aultres prevoyenients que je luy faicts faire'.
CLIV
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Je ne voulois pas voir plus de sottises de cez coquettes, mais la com-
modité d'avoir les cachets fut la tentation dont je ne fus pas marry par
aprez, car c'est tout le fonds de leur négociation et follie.
M' de Bouc est allé faire une de ses pérégrinations d'amour soubs
prétexte d'aller à Ansouys^ et à Cereste' féliciter le mariage du baron
de Bras avec la fdle du s"" de Cereste* et s'en est allé en poste, et daul-
tant que j'ay apprins que ce n'estoit qu'un leurre et que c'estoit pour
passer ailleurs, j'ay bien deviné pourquoy il n'avoit pas ramené ce
pauvre Patau de l'aultre voyage et croy qu'il le fit tuer de peur qu'il
ne le descouvrit en s'opiniatrant à suivre nos chevaulx. Charles, son
valet de chambre , ne me le voulut pas confesser, mais à ceste heure
qu'il s'en est retourné là et qu'il est mal contant, si vous le voyez, il le
vous confessera plus librement. Il avoit desrobé too escus au cocher et
eust esté pendu si on eust laissé faire le cours de la justice, car tout
estoit quasi vérifié, mais il menassa de reveller de cez sottises d'amour
qui firent qu'on déclara ce qu'il falloit pour sa décharge et pour le tirer
de prison.
Je vous envoyé coppie de la relation de Camredon', mais ne la
' JJibliotlièque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 5i 70, fol. 36o. Auto-
graphe.
' Aujourd'hui Ansouis, commune du dé-
partement de Vauciuse, arrondissement
d'Apt, canlou de Pertuis.
' Aujourd'hui Céreste, commune du dé-
partement des Basses-Alpes , an'ondissemenl
de Forcalquier, canton de Reillane.
' Sextius d'Escalis-Sabran, baron de
Bras-d'Asse et d'Ansouis, n'eut pas d'enfants
de ce mariage avec Marguerite de Brancas-
Céreste, fdle de Henri. 11 se remaria plus
tard avec une Gérante, dame de Bras-sur-
Argens. Sa postérité tomba, au moins en
partie, dans une très médiocre situation.
' Le traître dont il a été déjà question
et qui fut condamné à mort h Toulouse.
[1626] À SA FAMILLE. 525
laissez voir à personne, car elle est de l'advocat gênerai Fiobet qui y
avoit conclud et qui ne vouldroit pour rien du monde qu'elle eust
esté veue.
M' d'Oppede m'avoit faict mettre en musique une lettre qu'il es-
cripvolt à M'' de Gordes. S'il est au S' Esprit', elle ne lui pourra pas
servir, mais tousjours nous servira elle d'instruction et pour eu com-
muniquer à M' le Beauclerc, si besoing est*.
' Pont-Saint-Esprit (Gard).
' Bibiiolhèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises , n° 5 1 70, fol. 869. Chiffrt?.
On trouve (fol. 363) cette lettre en cliiffres
écrite par le premier président à Valavez :
tf Monsieur, J'eusse bien désiré d'avoir
l'honneur de vous voir icy, mais je ne suys
pas marry de vostre reculade et croys que
c'est un trez grand coup pour nous. Je ne
doubte pas que M' de Guize n'aye receu le
coup du Viguerat fort à contre-cœui', mais
je suis estonné qu'il allègue tant de gonts.
Il cognoistra h la fin qu'il s'est trompé.
Tant y a que toutz les genlz de bien en sont
bien aises. J'ay faict l'ollice que vous desi-
riez pour le s' de Beaudisnar, avant avoir
receu la vostre,car je jugeay bien qu'on en
viendroit là. Au reste je ne sçay pas qui
vous a dict que j'eusse pencé à retirer re-
com[)ancc de ma charge pour me retirer.
C'est chose à quoy je n'ay jamais pencé.
C'est un artifice du seigneur (jue vous sçavez
[le duc de Guise]. Je vous supplie d'appro-
fondir cela. Je crois que M' de Vallavez
[sic. D'Oppède a mis par inadvertance Val-
lavez pour Peiresc] vous aura faict voir
comme on m'avoit asseuré qu'on me vouloit
faire desmeltre de ma charge, mais de m'y
faire condescendre ce n'est qu'au seul pou-
voir du Roy à qui telle chose est réservée et
tant qu'il luy plairra que je le sene, je le
feray trez volontiers sans désirer d'estre plus
que ce que je suys , ouy bien des recom-
pences quand il plairra au Roy et c'est ainsin
que j'entendois de tirer mon rembourcement
et servir neantmoins comme je faictz. Je
vous sxiys trop obligé , Monsieur, de l'hon-
neur de vostre bienveillance. Je tascheray
d'en mériter la continuation et vous tes-
moigner que je suis véritablement, Mon-
sieur, etc.»
itOn faict courir bmict icy que le Roy
doibt venir à Lion. Je serois bien aise de
sçavoir si cela est asseuré.
(tDu XIX niay.n
526 LETTRES DE PEIRESC [1626]
CLV
À MONSIEUR DE VAL AVEZ.
Du ai may i6q6.
L'on nous asseura hier que M"' de Gordes estoit arrivé au S' Esprit
et y avoit esté receu, et que de là il avoit envoyé un des siens icy, avec
des lettres à de ses amys pour l'aller trouver là.
Deux fols, ayants semé de mauvais bruicts, furent hier, nonobstant
le feriat, condamnez à la question, et puis au foict et à la galère, et un
troisiesme au ponton. Cela en fera d'aultres sages. Ils disoient d'avoir
aprins les dicts bruicts à Marseille au marché, et s'en rioient, mais il n'y
aura pas trop à rire pour eux.
Mess" noz députez escripvirent au Parlement du 1 3°"^ par un courrier
despesche, pour la mainlevée de quelques bleds arrestez à un Lucquet,
dont la Cour luy fit mainlevée sur ce que M' le Beauclerc escrivoit,
que le passeport dudict Luquet n'avoit poinct esté expédié par sur-
prinse, ains par l'exprez commandement du Roy, bien que l'adresse
n'y fust poinct au Parlement, ce que nos dicts depputez attestoient.
Ils mandent que leur premier cahier avoit esté examiné et qu'ils es-
peroient leur expédition bien prompte. Que desja Guiramand avoit eu
sa grâce avec adresse à la Cour et que Satournon se deffendoit tant
qu'il pouvoit de pareille adresse, mais qu'il sembloit que ce fut l'incli-
nation de Mess" du Conseil.
Avant que clorre on m'est venu dire que M"" de la Molle a receu
lettre de M'' de Gordes escripte le ao may au S' Esprit, portant que le
Roy l'avoit remandé de Montargis pour luy donner le gouvernement du
S' Esprit, oij il avoit esté receu favorablement, le s"" d'Autemarie ayant
tesraoigné toute sorte d'obeyssance au Roy et toute la garnison, lors de
sa prinse de possession'.
' Bibliothèque nationale, nouvellesacquisilions françaises, 11° 0170, foi. 364. Autographe.
[1626] A SA FAMILLE. 527
CLVI
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Da 31 may 1636.
Gez fols qui furent condamnez hier avoient dit au Martigues qu'ils
venoienl de Marseille où ils avoient aprins que M'' de Vendosrae avoit
esté tué et qu'un enfant de 12 ans avoit blessé le Roy à la joue, ayant
failly de le tuer. On quitta tout pour y travailler nonobstant les ferialz
à l'exemple de M" de Thoulouse.
J'ay une relation fort exacte de ce qui resuite du procez de Cani-
redon, mais avec grandes deffences de la laisser voir. Gez hugue-
notz sont bien plus espaignols qu'on ne croiroit et plus favorisez en
Espaigne.
Noz depputez ont escrit les boutades de M"" nostre Gouverneur en
plain Gonseil contre les gentz du Parlement comme gents de peu qui
ont aciiepté leurs ofiices, que luy n'avoit pas achepté le sien, et contre
M'' de Cormis, ci qui il dict qu'il avoit dressé cez articles, qu'il estoit
son ennemy de tout temps parce qu'il estoit huguenot et que luy estoit
catholique, lequel respondit qu'il estoit fort bon catholique et fort bon
serviteur du Roy. Il avoit interrompu le Conseil, disant qu'il vouloit
communiquer nostre cayer aux aultres gouverneurs des provinces,
encores que M'' le Chancellier luy eust dit que le Roy ne trouveroit pas
cela bon. M'' le Beauclerc dit à Beauvilliers que si M' de Guize avoit
prins ce conseil de luy mesmes, c'cstoit un mauvais conseil, mais que
si luy le luy avoit donné, sa teste en respondroit. Gez Messieurs ne se
peuvent tenir de dire qu'il faisoit de lois tours devanl M" du Gonseil
et prez du Roy, qu'il debvoit bien pix faire à i5o lieues loing. M' de
Gormis requit que le Gonseil pourveut à leur seureté par quelque
exempt ou des gardes, mais on les asseura qu'ils ne debvoienl rien
craindre, que la teste de M'" de Guize en respondroit. M' le Beauclerc
fut député pour en aller advcrtir Sa Majesté et deux heures aprez
M'' de Guize ralîroidy s'en alla luy mesmes demander pardon au Roy
528 LETTRES DE PEIRESG [1626]
qui luy en tesraoigna grand ressentiment et déclara qu'il vouloit que
l'on concertast les parolles qu'il debvoit dire au premier conseil pour
réparation. Je crois bien que vous aurez sceu tout cela dont il a esté
faict part à toutes les chambres du Parlement; ils mandoient en chiffre
que dez leur arrivée le Roy leur avoit faict dire par M' de Beauclerc
qu'ils ne craignissent rien et qu'ils ne s'estonnassent pas des boutades
qu'ils pourroient ouir et qu'ils ne relaschassent point. Je vous mande
cela pour voir si de leur part il ne vous en aura rien esté faict sçavoir '.
CLVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Vous verrez par les exploits cy joincts le nouvel attentast de cez ca-
naille de Rians, qui sera possible cause que sur requeste joignant noz
arrentementz vous pourriez obtenir jonction encores de la cassation de
ce dernier attentast, et cependant delTences de nous troubler eu la
possession où nous sommes. Vous adviserez si vous trouverez à propos
de le tenter. L'huissier qui me vint faire la signification à moy, avoit
bien envie de faire comme celuy de Rians, mais sur ce que je luy dicts
qu'il avisast bien à son debvoir, et que je le voulois faire casser, comme
hors des termes de la commission, il s'en desporta et se contenta de
demeurer dans les simples deffances générales portées par l'arrest,
dont je fus bien aise afin que ce fust une espèce de préjugé contre le
sergent de Rians de qui il sera plus aisé d'avoir la raison que de
celiuy cy. Je voulus consulter M"' du Perier^ s'il estimoit à propos d'en
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- ' Scipion du Parier, le grand jurisconsulte
sitions françaises, n° 6170, fol. 365. Auto- et grand avocat déjà nommé, dont la vie a été
graphe chiffré. Suit (fol. 867) une autre écrite par le P.Bougerel.Néeni588 à Aix,
courte note chiffrée que j'abandonne à cause il y mourut en juillet 1 667. On l'a surnommé
de sa parfaite insignifiance. (dans le Midi) le Papinien moderne.
[1626] À SA FAMILLE. 529
faire informer, et nie conformay à son advis que cez exploicts et pla-
cards servoient de complétante preuve pour le convaincre de l'attentat
et que si pour cela on pouvoit décréter un adjournernent personel on
le feroit aussy bien sur les exploicls (|ue sur une information, J'ay en-
voyé faire exploicter nostre arrest à nostre nom avec le pareatis et
aprez nostre exposition de leur attentast, et de nostre possession, faire
les dcifences portées par l'arrest sans rien particulariser oultre la com-
mission. Us n'avoient rien faict qui vaille, si bien que je le leur ay ren-
voyé pour le refaire, et crains qu'il n'arrive pas à temps pour l'envoyer
par cette commodité. Mais ceux cy de partie adverse sutBront assez
pour fonder vostre requesle. Pour cez aultres papiers, il fauklra bien
aussy que vous voyiez de faire présenter et rejjarder ce qui se debvra
faire. Je voulois faire dresser un verbal ou exploict de l'enlèvement
des placards de nos canaille à tout bazard; vous l'aurez avec nostre
exploict de signification des delfences faictes à nostre nom aux consuls
et exacteur.
J'cscripls à M' d'Aix et à M'' Marchier, comme aussy au cardinal
Spada. Vous verrez par mes lettres ce que je pourrois avoir à vous en
dire. J'ay escript pour vos caisses à M'' Gardon et à M'' de Sève à qui
j'envoye i U pistoles qui est à peu prez le compte. Dieu les veuille bien
laisser passer de là icy. M'' le procureur gênerai Guerin est party pour
aller en Cour, mais il s'arreste un peu à Grenoble, ou à Dijon; je luy
ay donné une lettre pour M"' Dieu, chanoine de N" Dame, voisin de
M'' Pidoux, son rapporteur. Si vous le pouvez servir, faictes le, car l'af-
faire est de consequanco pour toute nostre Compagnie et il vauldra
mieux tenir cez gents là dans l'obligation que dans les ressentiments
de mespris ou mauvais traictemcnt. Ce M'' Dieu est fort lionnesle
homme, il se tient à l'entrée du cloistre à main gauche en entrant par
la riie des Marmousets et gouverne fort M' Pidoux, son voisin. J'eus
sa cognoiscance par le moyen d'un M" Chenard, advocat au parlement,
qui se tient prez la Grève en une riie Traversiere qui monte de la
Coutellerie à la Macque, chez un procureur à main gauche en entrant
dans ladicte riie Traversiere; il y a, ce me semble, l'ensciguc d un
67
530 LETTRES DE PEIRESG [1626]
Sainct que j'ay oubliée. Ce M"" Ghesnard est continuellement dans les
boutiques des frippiers ou aultres libraires, et me faisoit trouver plus
aisément que tout aultre les vieux livres dont j 'avois de besoing et à
bon marché. H est fort bon homme; visitez le un jour, si vous pouvez;
il a de fort curieux livres d'Estat et de figures ^ Et salluez le de ma
part et l'employez pour cez restes de livres que je vous avois demandez,
car il les vous fera plustost trouver que tout aultre.
M" de Rua estoit à leres; je ne sçay s'il aura accéléré ou retardé
l'enlèvement de nos sels vieux qu'on debvoit lever la semaine passée.
Je n'en ay poinct de nouvelles. J'ay enfin mangé des fraises de Canada
et les ay trouvées excellentes, et, ce semble, plus aromatiques que
les communes, voire quasi musquées. Il y çn a, ce semble, de deux
espèces, l'une en forme de figue poinctiie vers la queue et ronde à
l'extrémité, et l'aultre au contraire en forme de cœur ronde vers la
queiie et poinctiie vers le bout. Il y en avoit d'assez grosses, mais
aussy de bien petites. Et toutes fort tenantes à la queue beaucoup plus
que celles de France. Car elles se rompoient plus tost que de se des-
tacher, tant meures que vertes. J'en ay mis trois ou quatre des plus
vertes dans une petite boitte qui sera cy joincte, afin que vous jugiez
de la figure, car je ne pense pas qu'elles se puissent sauver d'icy là.
Pour les taster vous verrez cez lettres du prieur, et celle de Manosque,
qui me faict espérer la Prevanche. J'attends tousjours la responce de
M'' Richer de Montpelier.
Mandez nous ce que vous apprendrez du progrez de l'Evesché de
ThoUon. M' de Sisteron passa par Grenoble en revenant de la Cour
aussy bien qu'en allant, si bien qu'il ne vidpersone en Avignon. Je l'ay
visité icy; il ne m'a pas rendu la visite. Possible ne m'a il pas trouvé
céans, car il me fit de grands compliments. Quant aux afl'aires de Bor-
deaux, je ne pense pas que cette pièce ne m'aye esté baillée pour sup-
pléée et pour m'oster mon repos. Si fault il résister tant que nous
pourrons, et prendre le tout de la main de Dieu, comme le faict de
' Ce coHeclionneur a élé omis par M. Edmond Bonnaffé dans son Dictiotmaire des ama-
teurs français au zrii' siècle.
[1626] À SA FAMILLE. 5»t
Rians; il aura pitié de nous quand il luy plairra. Je faicts ce que je puis
pour faire partir mon moyne avec mon nouveau prebstre', à lundv
prochain si je puis, et suis constrainct de finir demeurant,
Monsieur mon frère,
voslre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 21 may 1C26.
Je viens de recevoir le Santarellus de Lyon avec nouvelles qu'il
n'y a pas de danger sur les chemins. Dieu mercy, dont je suis bien
aise.
Si vostre faiseur de cachets faisoit un bon cachet en assyer (gi'c) pour
frapper sur la vaisselle d'estaing, il ne seroit que bon, car les nostres
sont bien chetifs.
J'oubliois de vous dire que Charles, homme de chambre de M' de
Bouc, avoit voilé son pauvre cocher et luy a voit crevé sa cassette et
desrobbé une centaine d'escus soubs l'intelligence qu'il avoit avec une
servante, laquelle gouvernoit les enfans et quasi toute la maison. On
fit mettre en prison un soir tous les valets et servantes et au bout de
8 jours on descouvrit des fagots que cette gouvernante avoit portez en
ville, appartenants à Charles, où il se trouva 80 escus et mille choses
desrobées à son maistre jusques à des bas de soye et des livres, et de
ses lettres. Et un Mareschal luy soubstint qu'il l'avoit prié de luy achepter
un cheval de 20 escus sans en rien dire au cocher. Il s'en alloit com-
danné à mort sans qu'on déclara qu'on avoit trouvé le vol - à la maison
qu'il n'en fust rien, pour luy saulver la vie, et à la servante. 11 s'en est
allé, que je pense.
M"' Astier me persecutoit d'alliener Yalbarelle à un qui veult bailler
à tant moins du prix une terre de Bellanger à Uians pour 3oo escus
et le reste contant jusques à 1900 livres, disant que nous pensions
avoir i3 carteyrades et que nous n'en avons que 8. J'ay différé pour
' liC r. Cluibert et i'abbé F'ruchier dont il a été question plus haut et qui ëlaieut des-
tinés à labbaye de Guilres. — ' C'esl-h-dire les objets volés.
67.
532 LETTRES DE PEIRESC [1626]
vous attendre, et ne pouvant me desfaire de son importunité, je Iny ay
dict qu'il failoit voir ce que c'cstoit, et que j'y envoyerois Sandin; enfin
il ne m'a laissé en repos que je ne l'ay envoyé à ce matin, pour la vi-
siter et faire arpanter et voir ce que se vendent celles du voisinage.
Le pix que j'y trouve est que Giraudenc veult achepter la terre dudict
Bélanger à Rians pour les dicts 3oo escus, mais ne la veult pas tenir
ne dudict Belenger, ne de son creantier, ouy bien de nous, de sorte
que j'y crains un procez. M"" Astier me réplique que Valbarelle nous
sera tenue d'éviction, et par consequant la plus valliie du prix, qui
double la valleur de la terre de Rians. Gela est bon, mais c'est tous-
jours un procez et Dieu mercy nous n'en avons pas faulte. La friandise
de ce lods faict tout cela, comme l'affaire de Pallieres'.
CLVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Sur ce que M' de Bouc m'a dict que M'' d'Estissac s'en alloit en
poste à la Cour et qu'il luy donnoit une despesche, laquelle il croyoit
debvoir estre en six jours à la Cour, j'ay creu qu'il ne seroit possible
pas mal à propos de bazarder une lettre, avec les èxploicts que nous
avons faict faire à Rians en vertu de nostre arrest contre les attentats
de noz parties, afin que vous les puissiez joindre aux aultres en bail-
lant vostre requeste pour les faire reparer. Vous verrez par mesme
moyen une lettre de Gaseneufve sur les jactances de cez canaille que je
crois n'eslre que vanité et n'estime pas que ce soit aultre arrest que le
second expédiant de jonction , qui porte surceance jusques à la S' Martin ,
laquelle ils pensent pouvoir estendre à la continuation des payements
de noz droicts accoustumez. Car d'aultre plus précise je ne pense pas
' Bibliothèque nationale, nouvellesacquisitions françaises, n°5i70, fol. 867. Autographe.
[1G26] X SA FAMILLE. 533
qu'ils en puissent avoir obtenu sur requestc sans ouyr partie. Tant y
a que j'ay creu vous en debvoir donner ad vis en diligence pour en
alléguer de par de là ce que vous trouverez à propos, et pour adviser
aux remèdes nécessaires.
Mad" de Grequy est arrivée en ce pais; elle debvoit estre hier au
soir à la Tour d'Aiguez. Et je ne doubte poinct que cez canaille ne se
prevaillent de sa venue pour redonner du courage à ceux qui n'en
àvoient plus guieres, mais j'espère que ce ne sera qu'un peu de fumée,
et tiens que leurs attentats ne sont que pour leurrer ceux qui croyoient
comme il y avoient (sic) apparence que cez arrêts de jonction estoienf
à leur desadvantage.
Je vous ay escript par Pichenat qui partit devant hier au matin et
vous accusay la réception de voz lettres du 12, et celles du i5 sont
'depuis venues. Aujourd'huy j'en ay eu du P. Gabriel qui me dict qu»-
les exemplaires du Santarellus ont esté touts retirez, et que N. S. P. a
commis cinq cardinaulx l'examiner plus exactement qu'on n'avoit faict ,
et ensemble les censures'.
Avec voz lettres du 1 5 j'en eus de M' de Bonnaire du 5 et 8 du
procédant avec le Notariat Apostolique de M" Asiier escript en lettre
d'or. Je ne vis jamais une plus magnifique bulle. 11 en est bien glorieux.
Je suis bien en peine de noz caisses à cause de l'opiniastreté de ce
Brison, et que M'' d'Esplans escript du 26""= de ce moys de Le^s^ qu'il
s'en alloit recevoir les dernières resolutions dudict Brison et qu'il croid
qu'il le fauldra avoir par la force. C'est frère Bcrtran qui m'a apporté
les lettres du P. Le Febvre, lequel avoit porté à M"' Aleandro son
' Ce paragraphe a été , dans la copie de
la Méjaues (registre III, foi. 167), mis en
têlc d'une lettro datde du 97 mai iCaG et
compos($e de pièces et morceaux.
* Peiresc a très lisibletuent écrit Lcm,
mai-: il n'existe aucune localilf^ de ce nom
en Dau[)l)iné et en Provence , tandis ijue Lens
est une commune provençale enclavée , avec
la vallée de Gornillon, en plein Daupliiné
(arrondissement de Nyons, canton de Ké-
musat) , et que le département de la Drûnie
possède une commune ap()clée Lats-Let-
tanff, arrondissement de Valence, à 58 kilo-
nièti-es de cette ville. On peut hésiter eutn-
les deux Leii.t, [iuisf|up i'nne et i'aulre de
ces loc{ilités étaient situées on Dauphiné. oii
Brison opérait alor,-.
534 LETTRES DE PEIRESC [162G]
Bréviaire et aultres livretz. Il m'a dict qu'il a un rouHeau dudict
s' Aleandro qui est demeuré à Marseille, mais nous l'aurons demain
Dieu aydant.
Nous n'avons aultres nouvelles que le passage de M"' de Guise cette
nuict à 2 heures aprez minuict. Il a esté rencontré au poinct du jour
à la Vigne Blanche. 11 a commandé au Maistre de la poste, en passant,
d'aller trouver de sa part M'' d'Oppede et luy dire qu'il luy mandoit
d'avoir laissé le Roy fort gaillard, et qu'il seroit icy dans un jour ou
deux. Il a six gallions et un patlache en estât de faction, dont les k sont
desja sortis hors du port, et les trois aultres sont à la chaine prests à
sortir; ils despendent tous les jours i ooo livres pour le moiugs.
On dict que cez Turcs d'Argers et de Tunis se sont enfin accordez
entr'eux. Le pauvre commandeur de Montmeyan y est mort^
M"" d'Agut est aussy en peine que moy. Il a esté fort malade durant-
2^1 heures, mais il se porte bien; il se tiie de travailler.
Pour cez petits fers de libraire, il n'est poinct nécessaire de prendre
de si grand assortiment; il suffit de petits fleurons pour le doz, des
vignettes et dentelles, et de cez triples fillets. Il fauldroit aussy un
chiffre d'arithmétique, mais fort petit et de cez roulettes.
J'ayme mieux n'avoir poinct de Froissard que de le payer 8 escus.
J'en ay un MS. qui supplera; cependant s'il se trouvoit par hazard un
de cez volumes où sont les anciens autheurs de Médecine in f" toutz
compilez ensemble, il seroit fort bon à avoir-. Les relations de M'' d'An-
gers et de M"' de Chartres sont excellantes. L'advis du bref d'excom-
munication de Sisteron ^ est faulx. Celuy qu'on disoit l'avoir exhibé
dict n'en avoir jamais veu ne ouy parler. M' de Marseille avoit esté
pressé d'entreprendre à visiter cez Carmelines\ moines de S' Victor
et autres exempts et desja parloit on de 1 5 appellations comme
d'abbus [sic). Je luy en escripvis; il me dict qu'il ne feroit rien, dont
' C'était un Castellane. ' En chiffres.
' Ce paragraphe devient le second dans ' Tioisièine paragraphe de la copie plus
la copie de la Méjanes qui a élé citde prëcé- haut citée. Ou y a changé le mot Carmeliries
demraent. en Cannelilcs.
|lfi26] À SA FAMILLE. 535
j'ay esté fort aise afin qu'il ne trouve pas cez obstacles à son advene-
jîicnt. Il vault mieux que ce soient d'aultres qui rompent la glace, et
qui fassent juger cez contentions.
Mon frère de Bouc est revenu de son voyage et m'a ramené Patau
gras à lard; je crois qu'on l'avoit norry au sucre et à l'eau rose. Les
conjectures humaines sont bien souvent trompeuses. Je luy en advouay
ma coulpe et luy m'advoua la sienne. Je luy vay faire faire les macules
au premier loisir', et finis en haste, demeurant.
Monsieur mon frerc,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur.
[Pas de signature.]
A Aix, ce mecredy au soir 27 may 1696 '.
CLIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ^
Ma niecc Clere Marie, vostre fille, à ce matin, a receu le voille noir
de la main de M' l'Evesque de Senez*, tenant la place de M' nostre
Archevesque*, avec tant de bonne édification de toute l'adsistance
qu'on ne sçauroit rien voir de pareil. M' de Bouc en a voulu estre et
en est demeuré tout ravy aussy bien que les autres. Nous n'avions prié
' C'est-à-dire faire peindre des taches sur
sa robe.
' Biljjiothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 5 170, fol. 869. Auto-
{fraphe.
' Celte lettre a été reproduite dans l'opus-
cule déjh souvent cité : Une nièce de Pei-
resc (p. 1 1-1/1). L'auteur de la petite notice
n dit de cette lettre : tr Voici enfui le compte
rendu de la f^te à la suite de laquelle
M"' de P'abri fut définitivement séparée du
monde, compte rendu où s'épanche cette
éloquence du coeur k laquelle il ne faut rien
comparer. i>
' Louis Ducliaine (1698-1671).
* Ou a vu par les lettres précédentes
qu'Alphonse de Richelieu n'avait pas encore
pris possession du siège aucpiel il avait été
nommé quelques mois auparavant.
536 LETTRES DE PEIRESC [1626]
persone que ma sœur de Bouc et ma tante d'Orves, mais il y a pour-
tant eu fort bonne compajjnie. J'avois mis deux archers du prevost à
la porte pour nous garentir de la foulle, ce qui a fort bien reussy, car
nonobstant la challeur nous n'y avons poinct receu d'incommodité
Dieu mercy. Celte fille a tousjours esté, durant l'exhortation du P. Paul
de l'Oratoire, durant la cérémonie et la grande messe tousjours des-
couverte le visage, et exposée à la veiie de tout le monde, mais avec
une constance, une gravité, et une joye apparente, qui faisoit estonner
un chascun; quand elle a prononcé les réquisitions et parolles sacra-
mentales de ses vœux, elle a touché tout ce monde là, qui s'est mis
en larmes, exceptée elle seule. M"' de Senez m'a advoué qu'il ne se
trouva de sa vie touché si avant en l'ame, recognoissant la manifeste
ferveur de l'amour divin en cette pauvre fille, laquelle est la directrice
de toutes les autres ses compagnes, et leur faict des exhortations nom-
pareilles. Aussy s'en louent elles infiniment aussy bien que leur con-
fesseur ordinaire qui ne se peust taire de m'advoiier qu'elle avoit res-
senty des efl'ecls tout apparents d'une particulière grâce divine toute
extraordinaire en sa persone par dessus toutes les autres. M' de Bouc
m'a dit qu'il s'est luy mesme trouvé si descontenancé, et si surprins,
qu'il n'eust jamais rien creu ne imaginé rien de pareil sans le voir.
Pour moy j'estois tout hors de moy mesmes.
Au reste un chascun lisoit apparemment' dans son visage un si grand
contentement qu'il ne falloit poinct de meilleure consolation que cela.
J'ay bien du regret que vous n'ayez peu estre de la partie, mais si
aulcune chose m'en doibt consoler, je pense que ce soit l'appréhension
que le trop grand contentement survenant à une tendresse précédante
de nature qui vous estoit inesvitable, ne fust cappable de nuire à vostre
? santé. C'est pourquoy je loue Dieu de vostre absance, comme des
\ autres événements qui nous viennent de sa main. M"" de Bouc m'a dict
. que ses vœux soroient d'y loger une coupple de ses filles, mais qu'il se
* gardera bien d'y assister jamais en persone, pour ne se retrouver en
' Ea toule apparence, très dislinctemeut.
[1626] X SA FAMILLE. 537
la peine où il s'est veu. Et m'a dict qu'il se sentoit bien empesché à
trouver de la Rhétorique competante, pour vous en dire ce qu'il voul-
droit par une lettre qu'il vous fera possible par cette voye. Le Prieur
de Beaugentier m'avoit envoyé alTorces (leurs dont on luy avoit faict
un chappellet ' sur la teste et dont on avoit ornd son cierge fort riciie-
ment. Il y avoit de cez Roses jaulnes larges comme la paulme de la
main, de cez Anémones incarnades de M' de Bonnaire, et de cez Pou-
letrin du P. André, avec de cez Oeilletons Colombins non ordinaires
en ce pais, qui [sic pour qu'il] faisoient beau voir parmy les fleurs d'oran-
ger et aultres œuillets du pais; nous y avions adjousté du jardin de
cette ville des Ranoncules jaulnes doubles fort gentils, et d'une fleur
violette que Lautier- n'a sceu cognoistre et qui reussissoit bien gentille.
Je n'ay pas eu le loisir de vérifier sur voz rolles ce que ce pouvoit estre.
Elle est quasi comme la Lacryma Job. Il y avoit aussy de cez Capucines
de couleur jaulne dorée qui n'y sieoit pas mal; cez dames s'estoient
délectées à bastir je ne sçay combien de petits festons, fort gentils'.
Elles viennent loger à la S' Michel en la maison du présidant de Trez,
dont je suis infiniment aise pour les pouvoir aller visiter souvent sans
m'incommoder. Enfin vous avez à loiier Dieu grandement de l'heureux
succez et progrez de cette vocation, et croire comme moy que c'est le
plus grand heur qui sceut jamais advenir à nostre maison. Je prie à
Dieu qu'il la comble tousjours de plus en plus de ses saintes Bénédic-
tions et qu'il luy continue le don de persévérance, ne doubtant poinct
que ses prières ne se rendent un jour bien eflicaces devant Dieu pour
en obtenir ce de quoy nous pourrons avoir de besoing, pour noslre
' C'est-à-dirn une couronne.
' L'apotliicaire déjà nouuné , {jrand con-
naisseur en botanique.
' L'auteur de la notice sur Claire de
Faftn, citant, dans une note de la page i3,
saint François de Sales , au sujet du mol
chnppcllct, synonyme de couronne, ajoute :
rrFit, à ce propos, me perniettra-t-on de
dii'e ([u'il y a, ce me semble, quelque chose
de la suavité' du langage de Ttivèque de
Genève dans le tableau que Peiresc nous re-
trace d'une cdrdmonic embellie par toutes
ces exquises fleurs venues des janlins d'Aix
et de Belgenlier, et plus encore embellie par
toutes les souriantes vertus de la jeune reli-
gieuse, vertus que l'on peut appeler les
fleurs de l'âme ?i
68
538 LETTRES DE PEIRESC [1626]
salut et de tous les nostres. Je prie sa divine bonté de le vouloir ainsin
ordonner, et sur ce souhaict je finiray demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez afTeclionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce i"jum i6a6.
Les prieurs de la Miséricorde de cette ville qui pourvoyent aux pau-
vres honteux (vous sçavez ce que c'est) m'ont fort prié de leur faire
avoir des indulgences de Rome. Et daultant qu'ils les vouldroient per-
pétuelles et qu'on n'en donne guieres que pour sept ans seulement,
j'ay creu qu'avec l'intercession du Roy cela se pourroit avoir plus aisé-
ment. Ils ont de belles attestations du fruict que faicl leur confrairie en
cette ville et aultres de la Provence. Le Roy en pourroit faire escrire
un mot de lettre de cachet sinon au Pape au moings à son Ambassa-
deur. Je vous prie de la solliciter et me la faire tenir incontinant afin
que je l'envoyé à Rome avec les dictes attestations.
Mons"' de Gressy est un des plus galants hommes qui se puisse voir
et gouverne desja toute la ville; il aura sans doubte toute la faveur
qui se pourra avoir en son affaire. Je suis marry de n'avoir assez de
moyens pour le dignement et efficacement servir, mais je n'y espar-
gneray rien que je pense luy pouvoir estre utile et le serviray de toute
mon affection, me sentant infiniment obligé à Monsieur du Liz de
m'a voir procuré la cognoiscance de persones de tel mérite. Sa partie a
e^u une remission du grand seau laquelle sera présentée jeudy, ne
l'ayant peu estre jeudy passé, à cause que l'audiance ne fut pas tenue
pour n'interrompre le jugement d'une question de droict qui fut faict
les Chambres assemblées par un arrest gênerai, ce qui tint presque
toute la semaine passée. J'en ay bien eu du regret pour l'amour de
M"' de Gressy. Mais sa cause n'ayant poinct encor esté reteniie à l'au-
diance, on ne pouvoit pas procéder à la présentation des lettres, ce
qu'on eust possible faict faire dans la Chambre pour gaigner temps.
On ne songea poinct à cela le jour de la veille de l'audiance lors-
[1626] À SA FAMILLE. 539
qu'on la remit, car on eust sans double réservé de l'ouvrir seule-
ment pour cela, et puis la Cour l'eust rompue pour continuer l'as-
semblée des Chambres. Et M'' de Gressy ne s'en advisii que le soir
seulement'.
CLX
À MONSIEUR DE VAL AVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
Je vous ay escript par voyes extraordinaires de Pichenal du 2 5 du
passé, et du Baron d'Estissac soubs couverture de M"" Pelletier et de
mon frère de Bouc du 9 8'"^ J'ay depuis receu voz lettres du ig"* et
faict rendre seurement celles que vous m'y recommandiez, ayant escript
à M"" Beruyer pour accompaf;ner la sienne, attendant l'arrivée de
M' Passard à qui je tascheray de rendre tout le service que je pourray ;
son affaire estant sans difliculté comme elle est, il ne peult pas avoir
besoing de persone. M"^ Trouillas arriva le mesrac jour que ladiclc de-
pesclie du 19""' et le lendemain m'apporta voz petits fers, que j'ay
trouvé fort gentils, et avec lesquels Corberan veult faire des merveilles.
Je vous en feray le desnombrement, puisque vous les aviez envoyez
sans y avoir prins gai'dc. 11 y avoit donc 27 pièces, à sçavoir deux Roul-
lettes, trois ovales, seize petits fera à orner Icsdicts ovales, et ce qui
m'est quasi le plus cher, six dentelles. 11 ne manque que des boutions,
ou fleurons, pour mettre sur les dos des livres entre les nerveures,
car ceux que j'avois sont touts usez, et quelques petits coings à niellre
tant au dehors (picii dedans des quarreures qui se font en champ des
plus curieux livres. Car des aultres mentionnez au roolle d'Augustin
Orry, je ne m'en sçaurois quasi servir quand j'en aurois, parceque ce
n'est que pour des usaiges à parement'^ comme faict Corberan, et je
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n' 6170, fol. Syi. Auto-
graphe. — ' La lecture de ce mot est fort douteuse.
68.
540 LETTRES DE PEIRESC [1626]
n'ay quasi besoing que des ornements propres à enrichir le dos des
livres qui est ce qui pare le plus une bibliothèque, mesmes que vous
sçavez que je ne faicts poulser que mon chiffre sur le mitan du champ.
De sorte que nous nous serions bien passez aussy de cez ovales et petits
fers à les enrichir, mais puisque nous les avons je ne vouldrois pas ne
les point avoir. Cela sera cause que je me delecteray à faire relier
quelque petite pièce un peu plus noblement que je ne soullois, prin-
cipalement de celles de dévotion et aultres qui sont portatives, et que
je deviendray possible plus friand que je n'estois de cette marchandise.
Corberan a voulu poulcer sur un cartoncin tous les fers qu'il avoit tant
vieux que nouveaux, et par mesme moyen il a cotté ceux qui luy man-
quent tant dans les Alphabeths que dans les nombres; il est bien né-
cessaire de suppléer ceux là, et du reste l'on en pourra prendre ce qui
se trouvera à commodité.
j'ay veu le pacquet de Bordeaux de M' d'Andrault, et en ay receu
aujourd'huy un aultre de M"^ de Monts du i5 may, bien plus assorly,
' où j'ay trouvé les arrests ad iongum avec tout le veu, avec une se-
conde ordonnance imprimée bien pire que celle que vous avez veiie
en datte du [en blanc] et un aultre arrest postérieur du 1 2 qui semble
donné par des gents reduicts à la mercy de leur partie adverse, dont
j'ay esté fort scandalisé. Et prie à Dieu qu'il y mette la main. Car je ne
pense pas qu'il se puisse voir des choses en guieres pire estât. Je vous
envoyé encor un autre exploict que j'ay faict faire par dupplicata à
Rians, pour y insérer l'arrest dont nous avons retenu l'original, pour
s'opposer en cas de besoing.
Dom Théodore est venu avec un pouvoir du chappitre de Mont
Cassin, pour l'abbayie de Lyrins. Dom Venans y est aussy accouru et
s'est opposé, la Cour les a renvoyez au Roy, et cependant a faict dif-
ficulté à la provision. Je ne sçay si sur la nouvelle instance il s'y fera
rien de plus'. J'ay envoyé cejourd'huy au Prieur de Beaugentier
voz graines des Indes, de M' Robin, par le retour du porteur des
' Ce paragraphe (depuis Dom Théodore) a été reproduit dans la lettre qui fait partie des
copies de la Méjanes et qui porte la date du ay mai.
[1626] À SA FAMILLE. 541
fleurs de ma niepce, et luy ay mandé suyvant vostre ordre qu'il les
semast, excepté les melons. Mais je crois pourtant que la saison soit
trop advancée.
M'' d'Espinouse m'escrivit, cez jours passez, la lettre que vous verrez.
11 est depuis venu luy niesmes et m'a dict de bouche que nos antes fout
des merveilles, vous en aurez le dcsnombrement qu'il m'a donné, et
trouverez qu'il est eschappé un de la poire de Suisse, et un de celle
d'oignon, qui ont, se dict il, poulcé desja plus d'un demy pied de long.
Il me promet de me les conserver fidèlement et s'asseure de les pou-
voir bien tost multiplier par des inventions qu'il a toutes particulières,
il ne plainct surtout que la poire musquée d'hyver de M' de la Baro-
derie, ensemble la prune S^" Catherine, et toutes les' cerises, principa-
lement celle des Boucquets. N'en estant eschappé que celle seulle de
M'' l'Amy, dont il en a trois beaux arbres. La saison trop advancée a
faict ce desordre pour les fruicts à pépin, et pour les autres greffes de
M' de la Baroderie ils estoient fort petits et fort secs à leur veniie.
Tant y a que le nombre de ceux qui restent sont cappables de consoler
le monde pour la perte de ce qui est pery. Il en fauldra ravoir, s'il se
peult, une seconde foys, quelqu'un en prendra le soing. Je luy voulus,
l'autre jour, monstrer un livre que j'ay de Bauhinus' de Fonte Bol-
lensi^ imprimé iSgS in U" à Mombeliard ofi sont représentées des
pommes de 5o ou 6o sortes, et quasi aultant de poires diflérantes,
entre lesquelles nous trouvasmes une pomme de crouste ou d'escaille,
qui dure et se conserve deux et trois ans, et est fort agréable au goust
comme estant aigre doulce, dont nous fusmes tous deux prins par le
' Il s'iiffit Ih du célùbro holanisle Jean ' Cet ouvrage, <jui pourtant doit (ître
Bauhiii, liis aiué d'autre Jean, lequel était bien rare, n'est pas indiqué dans le Manuel
médecin, né à Bâle en février i5ii. Le se- du libraire où l'on mentionne deux autres
coud Jean Bauhiii mourut (ifiia ou i6i3) ouvrages de Jean Bauliin, imprimés h
à Monllx'liard, où il avait fondé en lôyS un Moutbéiianl : VHistoire notable de la rage
jardindebotanique,lctroisième, assure-ton, des loups advenue l'an i5()0 (petit in-8*,
qui ait été établi en Euro])e. C'est l'auteur '^ç)!) et le Traictc des animauljc aians aùles
de YHistoria plantarum universalis, publi- (petit iu-S", iSgS).
cation postliume (i 65o-i 65 1 , 3 voL , iii-f").
542 LETTRES DE PEIRESG [1626]
nez incontinant, et il me fit des conjurations nompareilles pour em-
ployer toutes correspondances afin d'en recouvrer. Je crois que M"" Robin
peult faire cela, ou plus lost M' de Lomenie par les Ambassadeurs;
M' d'Herbault ne luy refusera pas cela, et par mesme moyen il en
pourra avoir pour S' Oing^ et pour nous non seulement de cette sorte,
mais de plusieurs autres qui y sont descrittes et baptisées en Allemand
avec l'expression des villes ou lieux oii elles viennent, qui semblent
debvoir estre excellentes et bien curieuses, mesmes cez pommes vi-
neuses qui doivent estre toutes espèces de Calleville différantes. Ce
livre est assez commun à Paris, ce me semble; il s'en pourroit colliger
un roolle des plus belles, ensemble des poires, et tascher d'en tirer ce
qui se pourroit, surtout de cette pomme HARTLING de deux ans, et
de celle de SGHARHARTLING qui dure trois ans et du SCHALAPFFEL
quasi testaceum dicas, se dict l'autlieur en la page loo™". Gela vaul-
droit bien la peine d'en demander et sur ce je faicts fin estant
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE PEinESC.
M' d'Espinouse m'ayant dict que c'estoit maintenant le temps de-
greffer les Olliviers au canon, j'ay envoyé prendre de celuy qui faict
l'ollive cannellée, venu de S'.Iacques de Gallice, où l'on l'avoit fraische-
ment apporté des isles Ganaries, à ce qu'on m'a dict, et hazarderay
de vous en envoyer quelque greffe possible dans le pacquet icy par la
poste, mais j'en feray greffer, pour en envoyer aprez quelque pied tout
greffé à noz amys de delà. Il m'a dict qu'il a de la poire à fleur double
qui ne laisse pas de porter fruict assez bon. Nous en aurons des autres
touts greffez avec les autres.
J'avois envoyé le mémoire des livres d'Espagne à M' Aubry, attendu
que le commerce n'est poinct encores restably. Je tascheray d'envoyer
encore ce dernier, dont vous m'avez envoyé le liltre, si je vois qu'il y
ayt apparance que mes lettres le trouvent encore là; sinon il fauldra
' Saio(-Ouen, sur la rive droite de la Seine, entre Paris et Saiut-Denis.
[1626] À SA FAMILLE. 543
attendre le restablissement de nostre commerce, et lors il n'en man-
quera pas de commodité.
Il ne s'est trouvé en toute la ville de Marseille nomplus qu'en
celle cy aulcune peau de marroquin de Levant verd, et si ' j'en avois
commis la recherche à des {jents du mestier qui sont fort de mes amys;
il y en a bien de celles qui se font à Marseille, mais non pas de celles
de Levant; il est vray qu'on attend plusieurs navires dans le présent
moys où l'on estime qu'il aura esté chargé grande quantité de marro-
quins; j'y tiendray la main pour en faire tenir au s"" Brancha ce qu'il
demande.
M"" Signier me vient de mander qu'il s'en retourne aujourd'huy en
cette ville, n'ayant trouvé aulcun amendement de sa fiebvre quoti-
dienne à Fenouilliere, et se resoull de s'en retournera Marseille, dont
je le plains bien, car le seul air de Marseille est cappable de le tiier.
Il n'a jamais voulu prendre de médecine, et quand il consentira il ne
sera plus temps. Je luy diray ce que vous me mandez de sa vaisselle.
J'oubliois de vous dire qu'enfin noz sels ont esté levez excepté 3 ou
4oo oulles des rigordes; j'en attends Testât que mon cousin d'Orves
me promet. Il se fauldra enfin resouldre de ne plus faire de rigordes
puisqu'elles donnent tant de peine. Il s'en est poui'tant levé une
partie, au moins des récentes, qui est passée parmy le bon sel. De
Rua disoit qu'il feroii tout lever excepté cela, et je crois que son voyage
a opéré à faire que cela soit demeuré, pour nous desgouster d'en plus
faire '^
' El cependant, et pourtant. — * Bibliothèque nalionalc, nouvelles acquisitions françaioes,
n" 5170, fol. 87^. Autographe.
5/1/4 LETTRES DE PEIRESC [1626]
CLXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère ,
Il me reste l'affaire de Bordeaux et ay esté fort fasché de voir le
mauvais traictement de ce pauvre Brianson, et la foiblesse du bon
P. Du Val. Je loiie l'évocation et crois qu'elle est infaillible, et si
Brianson vous envoyoit l'extraict de l'enqueste qu'il vous promet, je
crois que cela serviroit fort. Tousjours pourra on ouyr les mesmes tes-
moings. Pour moy je n'y sçaurois faire davantage que ce que j'ay faict.
Et trouve que vous y avez pourveu aultant que j'eusse peu faire. Mes
gents n'ont peu partir plus tost que cette semaine. Mais ce ne sont pas
gents à vacquer à la cbiquane comme semble demander le P. du Val.
Si fault il qu'il ayt quelque patiance au monde, et qu'il se résolve,
une foys pour toutes, à ne pas tant attendre de moy, puisqu'il a tout
pouvoir, qu'il a bon conseil, et qu'il a l'argent pour le payer. Je vous
prie de le luy escrire, car je me mettrois en colère maintenant que la
veûe de ses lettres m'a touché. Je n'en vois jamais que ma santé ne
s'en altère et seroit nécessaire pour ma santé que je n'en visse jamais'.
C'est une estrange nation, mais c'est comme une femme espousée.
Dieu la nous a donnée telle; il la faut passer au moings mal que
nous pourrons. Vous me faictes un singulier soulagement d'en prendre
' Avais-je tort de diro [Supplément à la pétuelle:il passa ses vingt dernières annëes
notice de M. Lantenay sur Peiresc, abbé de dans une atmosphère remplie de troubles et
'Guitres, p. 53) : fie me suis souvent de- d'orages. J'ai devant les yeux le beau etmé-
mandé, en lisant les lettres oii il parle avec lancolique portrait gravé |)ar Claude Mel-
lune touchante tendresse de sa pauvre abbaye lan; ce n'est pas sans (îmotion que je lis
désolée, si les douloureuses préoccupations • dans ce front assombri, dans ce visage
du gouvernement de celte abbaye ne con- émacié, les traces, mei-veilleusenient saisies
tribuèrent pas à abre'ger le cours de sa pré- par le grand artiste , des fatigues et des
•cieuse existence. Faible, nerveux, impres- souffrances accumulées qui ont tué Peiresc
sionnable, mala:lif, Peiresc aurait eu besoin presque en pleine maturité."
de vivre au milieu d'une tranquillité per-
[1626] À SA FAMILLE. 545
le soing que vous prenez pour m'en descharger cJaultant, et sur ce je
finis, demeurant,
Monsieur mon frère,
voslre trez liumble et all'ectionné Irere et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 9 juin au matin 1 636.
Gez lettres me mirent hier au soir en tel sentiment de colère que
j'en ay eu bien mauvaise nuict tant de mon mal du fie que de la sup-
pression d'urine. Mais Dieu niercy je suis bien à présent.
Tout maintenant M"' le lieutenant de Malemayson m'est venu voir
et remercier de ses provisions, lesquelles j'avois baillées à M' le con-
seiller Perier, et avois oublié de vous dire qu'il m'en moiistra la datte,
laquelle estoit vieille de deux moys ou environ et les lettres de son
homme à peu prez de datte quasi aussy vieille dont il fault que vous
fassiez des l'eproches à ce Martin, car il devoit ralTraischir sa datte afin
de ne nous charger nous du retardement, car ce pacquet là estoit venu
assez visic. H m'a dict que Martin luy a mangé ou joué 3 ou /loo pis-
tolcs pour cela'.
GLXII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE V4LLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
Ce mot à la desrobbéc par le courrier de M' de Gressy ne sera que
pour vous accuser la réception de voz despesches du 29 et 26 venues
ensemble hier au soir, et l'arrivée des balles à ce soir, au moings de xi,
car mou coiïre pour sa pesanteur ne doibt estre icy que demain au
matin, estant venu sur un muleta travers le hast, aussy bien que l'une
' Bibliothè([uc nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 5170, fol. 876.
VI. 69
5/16 LETTRES DE PEIRESC [1626]
des balles du Prieur de Roumoules. Je ne les ay pas encor ouvertes,
parceque ce courrier veult monter à cheval, et ne puis vous rien dire
si ce n'est que j'attends en bonne dévotion M'' Passa rd, et M"" le prési-
dent Seguiran aussy bien que moy, et que nous ne manquerons pas de
le servir en tout ce que nous pourrons. Comme je vouldrois bien aussy
pouvoir servir M"" de Gressy, et n'y espargneray rien qui dépende de
moy ne de mes amys'.
Si ce courrier se veult charger d'un bouquet de greffes d'ollivier,
vous y en trouverez deux de l'ollive cannellée comme les mêlions, un
de la crochue, et 8 de la grosse à chair ferme bien meilleure que la
grosse d'Espagne commune, laquelle est molle. On me fit hier feste
d'un raisin noir venu de Babylone, cette année, dont la marcotte
poulce desja, et dont le grain est plus long que les dattes et est excel-
lent au goust. On m'en doibt anter l'année prochaine pour gaigner
temps ^.
J'ay jette les ieux en courant sur le cahier qui estoit dans vostre der-
nière despesche concernant les monnoyes; si les dattes des Chartres y
estoient exprimez, cela seroit de fort bon usage à ma curiosité', et en-
cores meilleur s'il estoit loisible d'avoir coppie des articles de l'Inven-
taire auxquels se renvoyent les nombres de cet indice. Mais je crain-
drois d'abuser de la courtoisie de cez Messieurs et me contenteray bien
des dattes des années, si faire se peult. Qui auroit pareillement coppie
seulement des indices des sept volumes de cet inventaire, ce seroit un
grand thresor pour mon humeur, mais gardez bien de vous en laisser
entendre si vous trouvez tant soit peu de difficulté au reste, car cer-
tainement ce sont choses sacrées et qui ne doivent pas estre profanées;
aussy n'en vouldrois je pas abuser.
Au surplus, il m'est tombé en main une pièce bien curieuse : c'est
' Tout ce paragraphe a ëté ainsi abrégé * Ce paragraphe a été exactement re-
dans ia copie de la Méjanes (registre III, produit dans la copie ci-dessus mentionnée,
foi. 169): «C'est pour vous accuser la recep- 11 en est de môme des deux paragraphes
tion des balles des livres , au moins de onze , suivants.
car |)our le gros coffre ne doibt estre icy ' Variante de la Méjanes : povr ma cu-
que demain. « riosité.
[1626] À SA FAMILLE. 547
roriginale sentence prononcée par le pape Pie 1111 contre le cardinal
Charles Caraffe ', lequel il condamne en plain consistoire, comme cri-
minel de lese-majesté divine et humaine pour une infinité de crimes
et impietez, et le déclare descheu de tout privilège, le renvoyant au
Gouverneur pour le punir sans craindre irrégularité bien qu'il fust
Evesque. Et c'est le propre original signé de la propre main du Pape
par cez motz : ita pronunciavimus, contresigné au dos, comme les si-
gnatures de justice ou des bénéfices. Gela s'est trouvé dans les papiers
d'un cardinal qui avoit esté emplayé à ce procez, ou au contraire, et
m'a esté apporté de Rome. J'en feray faire un extraict pour Mess" du
Puy à la charge qu'ils en feront part à M'' de Lomenie, et qu'ils n'en
feront pas de bruict, car on me donne espérance que j'auray le cahier
de ses examens et responces, et quelque aultre chose de ce qui est
eschappé des dents des rats ^.
J'ay parlé à Madame Seguiran de ce que vous m'escriviez. Le P. Suf-
fren m'est venu dire qu'il avoit donné advis au P. Seguiran du paye-
ment qu'il avoit receu, par des lettres que je vous ay adressées à vous
niesmes, de sorte que le P. les aura depuis receues puisqu'il ne s'est
rien perdu Dieu mercy. 11 m'a donné un pacquet qui sera cy joinct. Ne
vous mettez poinct en peine de cette armoirie pour mettre sur des
livres, car je trouve mon chiffre plus convenable à cause que les livres
passent aprez par trop de diverses mains et cez armes imysent plus
qu'elles ne servent, et puis le prix en est bien excessif, sur quoy je finis,
demeurant, Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peihesc.
D'Aix, cfl 4 juin au soir i6a6.
La grosse balle de vostre coffre est depuis arrivée encor à ce soir
comme je ferniois ce pacquet. Gez greffes d'ollivier se greffent à cette
heure à l'escusson ou au cannon plus seurement qu'en toute aultre
' Sur le cardinal CarafTa, voir le recueil Peiresc-Dupuy (1, 558). — 'La copie de la
M^janes s'arréle ici.
548 LETTRES DE PEIRESC [1626]
saison. Je vous en avois envoyé 7 de cannellées dans une boitte dans un
pacquet par la poste, mais ceux cy iront plus viste^
CLXIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je suis si las que je n'en puis plus parceque je viens par la grâce
de Dieu d'achever la despesche du P. Ghabert qui partira indubita-
blement demain Dieu aydantavec Messire Joseph Faucliier prebstre et
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n' 6170, fol. 877. Aulo-
{fraphe. On trouve (fol. 879) une relation de
Peiresc trop peu importante pour être pu-
bliée in extenso et dont je donnerai seulement
les premières lignes :
i»9 heures , 4 juin au soir.
«M' de Beaudisnar estoit à sa maison lors
de l'arrivée de M' de Guise; il se rendit
aussytost à Marseille pour l'aller saluer et le
trouva sur le cay oij il le receut si froide-
ment qu'il ne luy dit si ce n'est : vous voila,
et aussy tost luy tourna le dos et continua
de se promener avec Montanegues. M' de
Beaudisnar ne laissa pas de suyvre et toutes
les foys que l'occasion se presentoit que les
consuls deussent aller chez M' de Guise, il
les y menoit et puis sortoit avec eux sans s'y
arrester. Un jour Blacas abborda Beau-
disnar et luy dit : «Mon cousin, je me suis
iraperceu de la froideur de M' de Guise en
" vostre endroit. J'estime plus vostre amitié
ttque tout ce que je sçaurois jamais attendre
nde luy ; s'il ne vous rend ce qui est deub à
(r vostre qualité , je suis résolu de rompre avec
(tluy. B Beaudisnar luy respondit qu'il ne se
plaignoit point de M' de Guise, qu'il estoit
son serviteur rt en demeuroit satisfaict.
Blacas ne laissa pas d'en parler à M' de
Guise le soir, qui luy dit de le luy ame-
ner le lendemain à l'issue de son disner et
aussytost en alla advertirle s' de Beaudisnar,
lequel luy dit qu'il avoit grand tort d'avoir
promis cela pour luy parcetju'il estoit résolu
de n'y aller poinct, n'ayant poinct de sub-
ject de se plaindre de M' de Guise, et en
demeura là ferme ; 1 e lendemain M'de Mont-
mejan disnoit avec luy. Blacas s'invita luy
mesmes et avec les aultres qui s'y rencon-
trèrent tous menèrent comme de vive force
ledit Beaudisnar chez M' de Guise à l'heure
assignée oti estantz , M' de Montniejan entra
le premier. M' de Guise leur dit d'attendre
uti peu et s'estant destrappé de celuy qui
l'entretenoit fit signe à Beaudisnar de s'ap-
procher, ce qu'il fit et demeurèrent un grand
quart d'heure h s'entreregarder sans rien
dire, car Beaudisnar avoit dit qu'il n'avoit
rien à dire et qu'il ne parleroit que de ce
que M' de Guise luy voudroit dira.i
[1626] À SA FAMILLE. 649
André Fabre, vallet de pied et de cuisine. J'ay escript au cardinal de
Sourdis et à tous cez Messieurs et envoyé tout plein de provisions né-
cessaires, mesmes un nouveau vicariat au P. du Val en vertu de mon
induit, qui me servira bien à ((uelque chose de plus que la simple attri-
bution du Grand Conseil, car je pourray lousjours conférer j)arincap-
pacité et incompatibilité et autres cas pour lesquels il falloit recourir
au Pape. Je vous feray envoyer coppie de quelques lettres et instruc-
tions principales par le premier. J'ay receu voz lettres par M' Estienne,
et depuis par Pillet qui partit le lendemain. M' de la Verdiere escrivit
à M"' son gendre le changement des seaulx', sur quoy j'altendois au-
jourd'huy voz lettres, mais elles viendront denjain.
Mous' Passard arriva le mesme soir que le s' Estienne; je luy allay
incontinant porter chez luy sa grosse despesche et luy ollVis la maison.
C'estoit le sammedy; le dimanche, je l'accompagnay chez M' d'Oppede
et chez M' de Bouc oij nous disnasmes. Il présenta ses lettres deux jours
après et à ce matin a esté receu avec éloge que M"" de Bouc luy a pro-
noncé dignement dont il estoit fort surprins d'aise et de contentement.
Mes gents passent à Cannes où j'envoye un vicariat à M' de Caunes^
pour donner l'habit à frère Chabert en présence du P. Cabricr s'il y
est desja, et le prie de le faire retourner avec eux ou bien d'en subro-
ger quelque aultre afin qu'ils soient tousjours trois. Je vous manday
que les balles estoient bien venues Dieu mercy. La première chose
que je voulus i-endre aprez le fagot de M"^ d'Agut fut l'assortiment de
ma nièce, etd'àbbordje trouvay l'imperfection delà feuille cyjoincte,
qui est un grand reproche à M"^ Buon, puisque c'est de son édition.
Dieu sçaict s'il y en aura d'aultres ! J'y trouvay les 3 tomes de l'Arcadie
de Sydnay ', mais il falloit à part le troisiesme pour parfaire les deux
' A l'itienne d'Aligrc venait de succdilor ' Pliilippe Sidney, nt' en i55i, dt^cAlë
(r'juin) Michel de Marillac qui devait être en i58(), ayant ëté mortrllemenl blessé à
dcstiliu' (i 2 novembre i 63o), le lendemain la bataille de Gravelines, lui célèbre comme
di! la Journée (les Dupes. di{>luina(e (il avait élé ambassadeur à l'âge
' L'abbé Aliberl, déjà souvent meutionuiS de vingt-deux ans), comme cajutainc et
eu ce volume. comme romancier. Son Arcadie (Londres.
550 LETTRES DE PEIRESC [1626]
premiers que M' Astier avoit desja. Il est vray que je n ay pas achevé
de desployer ce qui estoit dans le coffre pour n'en avoir eu le loisir de
craincte d'interrompre mon travail pour Cuistres. M' Astier dict que
vous luy promettiez aussy je ne sçay quoy de l'Astrée.
Je tiray le Tableau qui nous ravit à l'abbord et certainement il
excelle; je n'y regrette que la semblance de 3 ou i visages seulement,
car les aultres ressemblent trez bien. Mais le boutehors est admirable.
L'aultre, que j'avois eu de Fontainebleau, n'est plus que de la boue au
prix de cela. Cette pièce tiie toutes autres peintures qui en approchent.
M' Borrilly se veult pendre et jetler son cabinet par la fenestre '.
M' Rubens m'a bien obligé, et si le bruict qui courut quasi en mesme
temps eust esté vray, à sçavoir que M"" de Bagarris estoit mort, je
n'eusse peult estre pas tardé d'avoir de quoy entrer en revanche avec
M'' Rubens, car j'avois quelque espérance de recouvrer des pièces qu'il
désire ardemment, le Solon, le Marcellus et autres. Mais M' de Ba-
garris en fut quitte pour la peur*; il tomba de cheval; le cheval luy
passa sur le ventre, un mullet voisin luy riia des coups de pieds, on le
porta tout mort à la plus prochaine bastide, et tout cela n'a pas em-
pesché qu'il n'allast hier à la procession de la feste Dieu en robbe rouge
avec sa chappe par dessus^.
Les armoiries de M"' d'Aix furent portées devant le S' Sacrement par
quattre prebstres, entre aultres Mons' Ollivier que j'ay rencontré par
1690, in-4°) eut un succès prodigieux. Le
futur académicien J. Baudouin la traduisit en
français (i6ai, 3 vol. in-8°). C'est proba-
blement de cette traduction du fameux roman
pastoral qu'il est question dans la phrase de
Peiresc. M. Ldopold Delisle veut bien m'ap-
prendre que la Bibliothèque nationale pos-
sède (Réserve Y' 37 a) un exemplaire de
The Counless of Pemhrolces Arcadia, written
by sir Philip Sidney ( I^ondon , 1 6o5 , in-fol.)
avec reliure anglaise en veau, sur les plats
de laquelle a été frappé le chiffre de Pei-
resc.
' On voit que Peiresc plaisante agréable-
ment an sujet du prétendu désespoir de son
confrère et émule le notaire collectionneur.
* Nous apprenons par là que Jean de
Hascas, doyen du parlement d'Aix, mort à
Aix le 91 septembre lôag, oncle du col-
lectionneur Pierre-Antoine de Rascas, avait,
lui aussi, de précieuses curiosités qui lui
venaient peut-être de son neveu mort en
1610.
' Historiette bien vivement contée et qui
montre une fois de plus en Peiresc un spi-
rituel niirrateur.
[1626] \ SA FAMILLE. 551
les riies ', mais il ne m'est pas venu voir. Je vous envoyé une lettre du
cliappitre, où cez Messieurs ont grand regret du laict de P. George, à
quoy ils lurent portez par des sollicitations de gents de noslre Compa-
gnie; ils n'ont garde d'y retourner une aultre l'oys.
Aujourd'liuy de Rua revenoit d'Avignon; M' Sandin l'a rencontré par
hazard, et l'a honnestement adjourné. Il m'est venu voir. Je luy ay
rendu vostre lettre et luy ay faict faire le conte à 55 livres en luy pro-
mettant de luy faire bon la plus value si M'' Ferron le luy rayoit en
ses comptes, mais quand il a esté question de dresser les quittances
qu'il veut pour les années 1628 et 162/1, il s'est r'advisé et n'a plus
voulu s'y tenir par le conte, oultre les armées 162.5 et 1G2/1, comptant
la demye année de 1625 escheiie à la fin de ce moys, il se trouve re-
licateur de 2og4 livres. 11 m'a enfin prorais que j'auray dans le
8 juillet les 2000 livres, mais il ne veult pas soulder les gù livres,
soit qu'il les veuille pour son pot de vin, ou qu'il veuille aultre ran-
çonnement. Tant y a qu'il a dict que M"" Ferron ne luy avoit jamais
parlé clair et (ju'il ne feroit rien dudil compte, s'il n'avoit un billet
de M"^ Ferron. Il fauldra enfin qu'il le fasse, car cela n'estoit qu'entre
eux. Il ne doibt pas craindre davantage que d'en insérer le calcul en
son dit compte.
Au reste j'ay retrouvé une lettre vostre où vous faisiez le calcul de
la cession des propriétaires et comptiez les 338 1 livres 12 sols sans y
comprendre nostre cotte, ne celle de M" Ambrun; luy au contraire
dict que celle d'Ambrun se doibt desfalquer des 338 1 livres 12 sols.
Il fauldra chercher cez papiers.
Je suis fort avant en marché des Rosses et encor de Valbarelle, pour
celuy cy à 2000 livres, prenant la pièce de Belenger pour 900 livres
' C'était Louis d'Olivnii, né à Aix ie beridniepripurd de Sainte-Madeleine, au lieu
99 juillet 1.573, frère cadet du conseiller d'Espi'rel. Il mourut de la pcsl<^, aux envi-
au parlement, qui fut le si grand ami de rons de l;i ville d'Aix, dans une maison de
Peiresc. Louis d'Olivari obtint directement campagne de son frtireainé, en la première
du roi un canonicat dans l'église de Frt'jus. quinzaine de novembre 1639. (C-ouununi-
Le premier qui vint à vaquer fut, en 1600, cation de M. Paul de Faucher.)
celui du sieur Clëmenlis, qui avait en pré-
552 LETTRES DE PEIRESC [1626]
et les Rosses à 17 escus 3o sols pièce en perdant 2 ou 3 bestes, à quoy
j'avois grand regret, mais cela va tousjours de mal en pix.
On m'a rendu une lettre de M"' de Malerbe du dernier may laquelle
avoit esté ouverte et recachettée d'un aultre cachet que le sien '; je luy
eusse volontiers escript, mais je suis hors d'haleine, et les gents de
M"' le P' Présidant me pressent.
A 10 du soir sonnées, ce vendredy xii juin 1626.
Vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
[Post-scriplum au dos de la lettre.] Je vis hier des Dames Capucines
dans la chambre de Madame d'Oppede et les entretins à visage descou-
vert une demy heure dont je partis fort édifié. Ce fut Madame Chape-
lain que je cognoissois et le père Celse qui me procurèrent cette la-
veur. Je les voulois persuader d'aller ouyr messe aux S'''' Maries pour
les faire voir à ma nièce, et les avois quasi gaignées, mais cela fut
rompu de peur de la consequance des Carmelines pour Mad'= d'Oppede
et de celles de S'® Claire pour M'°'= de la Coste. Elles dévoient partir
aujourd'huy pour aller à my chemin de Marseille.
La mère Agnes a esté un moys à S' Remy malade à l'extrémité.
La despance de leur sesjour a esté de 600 escus aux dépens de Ma-
dame de Guise ^.
' Celteiettre nous manque; nous n'avons, ' Bibiiothèquenalionale.nouvellesacqui-
parmi toutes les leUres de l'année 1696, que sitions françaises, n" 6170, fol. 383. Auto-
celie du 19 décembre i6a6 déjà signalée. graphe.
[1626J À SA FAMILLE. 553
■ I I I- I. , I I I I I I I ' =rc=.
CLXIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVKZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je suis si attaché à la visite du procez de M"^ Fiobet', que je ne
m'oserois destourner pour escrire à noz amys; nous y satisferons Dieu
aydant à la fin de ce nioys que nous pourrons avoir un peu de relasche.
Je receuz hier au matin voz deux despesclies du 29 may et 2 juin ve-
nues ensen)ble, et fis rendre à M'' Fiobé ce qu'il y avoit pour luy, lequel
me vint inconlinant apporter celle (|ue vous m'escriviez pour luy. J'es-
père que nous l'expédierons favorablement Dieu aydant à ce que je
puis juger de ce que j'ay vcu du procez.
Le P. Cbabert partit hier avec Mcssire Fauchier et un bon vallet de
pied; ils reprendront à Caunes le P. Cabrier s'ils l'y trouvent ou quelque
aultre en sa place s'ils en peuvent venir à bout. Dieu les veuille bien
conduire et diriger leurs bonnes intentions; ils allèrent coucher à
Sallon. Et font estât d'cstre à Bordeaux avant la fin de ce moys. J'en-
voyay un vicariat à M"" de Caunes pour visiter mon abbaye* en allant
au chappittre, et pour cependant donner l'habit au P. Chabert, de
sorte qu il arrivera tout Bénédictin. Sitost que j'auray advis qu'il ait
esté véritablement receu à l'ordre (je l'eusse bien peu faire dez à celle
heure, mais il me l'eust fallu qualifier moyne de Cisteaux, et il vauldra
mieux le qu^ilifîer Bénédictin pour les raisons que vous sçavez), je luy
feray une nouvelle collation du prioré de Porchers, en vertu de mon
induit, tant pour suppléer le deffanlt de la signature apostolique qu'il
en avoit parcequ'elle est surannée, et dattée du dernier avril iGaS. et
d'une aullre qu'il avoit levée depuis contre Aymar Valette . croyant
' C'est-à-dire : si occujjé ii faire des vi- de l'abbé de Giitli-ns à celui qui dcvnil pro-
sites ])niir solliciter les jufjos du procès de visoirement le remphicer dans rins|iectioii
iVl. Fieubot. de l'abbaye, qui devait être, a celle occa-
' Un lïcrtrw*, c'est-h-dire une déh'galion sion , son t-ieturv.
7"
554 LETTRES DE PEIRESC [1626]
qu'il en fust resignataire, que pour fonder la jurisdiction du Grand
Conseil en consequance de mon induit à cause duquel j'ay envoyé nou-
veau vicariat au P. du Val, tant de mon chef que comme commissaire
apostolique.
J'ay faict tenir toutes les lettres que vous m'aviez adressées, mesmes
j'envoyay incontinant à M'' Napolon ^ celles qui le concernoient, mais
deux heures aprez j'eus une sienne lettre par laquelle il me mandoit
(|u'il debvoit embarquer hier, de sorte que si le mauvais temps de
cette nuict ne l'a faict revenir au port, ses lettres seront arrivées trop
tard. 11 m'adressa un pacquet pour M'' de la Ville aux Clercs qui est
cause que je vous faictz celle lettre pour l'accompagner, car je vous
avois escript assez amplement devant hier au soir. Et M' Fagoiie m'a
asseuré que la despesche esloit partie dez hier au grand matin. Vous
le recognoistrez à la réception si vous l'avez plustost que la ])resente et
je seray bien aise que vous me le mandiez pour vérifier s'il m'a dict
mensonge ou vérité. Je luy ay faict voz excuses pour la lettre de Mad*" de
Druy, dont il vous remercie bien fort.
Je monstray hier au palais à M"' d'Oppede vostre lettre du 29"'' dont
il fut bien aise, car il se plaignoit tousjours à moy que vous aviez
manqué de respondre à ce qu'il demandoit; il me dict qu'il vouloit
escrire aujourd'huy, dont j'ay esté bien aise, pour envoyer ce pacquet
de Napolon, et pour vous accuser la réception de voz despesches du 29
du passé et 2 du présent, et pour vous dire aussy le départ do Fr. Cha-
bert comme chose faicte et exécutée irrévocablement.
J'ay esté bien aise de voir ce que vous escript le frère du Prieur de
Roumoules louchant cez moynes, et vouldrois bien avoir cez arrests
dont il parle par lesquels les Novices non proffez furent constraincts
de sortir, et les prebslres prouveux de bénéfices furent constraincts de
s'y retirer. Voyez de les recouvrer, car cela serviroit bien en cas qu'on
ne conseille pas de controverser Porchers^ à ce diable de Boumard.
' Sanson Napollon , que nous avons déjà ' Nous avons ddjù vu que Porchères était
si souvent trouvé mentionné précédemment un des prieurés ((ui, en Guyenne, dépcn-
çn toute cette correspondance. daient de l'nl)baye de Guîtres.
[1620] X SA FAMILLE. 555
Je vous avois desja mandé que j'avois rcceu aultant les qnattre
balles dudict Prieur de Rounioules, que j'ay l'aict serrer soubs bonne
clef, que les sept caisses de livres et le coffre. Vous le pouvez asseurer
qu'elles luy seront fidèlement conservées, sans que personne y touche.
Pour les aulttes elles ont esté ouvertes pour en tirer les livres de
M'' d'Afjut et de ma niepce et du cousin de Meaux, etc. Mais je n'ay
poinct sceu prendre de temps pour les recoynoistre. Bien ay je veu
une chose qui m'a un peu fasché, c'est que nonobstant que j'eusse
mandé à M' Buon en termes fort exprez que je voullois le supplément
de Baronius tout de l'édition d'Anvei-s, laquelle est de plus belle lettre
que celle de Cologne, et est plus conforme à l'édition de Kome et à
l'intention de l'autheur, il n'y a mis que le premier volume de cette
édition là, et tous les aultres sont de Cologne en fort mauvais papier
et en bien pire lettre '. Ce qui me desplaict parceque j'eusse prins
plaisir d'en lire quelque chose dans le beau caractère d'Anvers.
Je ne sçay pourquoy aussy il y est allé mettre un de cez volumes
d'Ant. de Dominis ^ desassorty des aultres deux. Je les avois desja tous
trois long temps y a. Mais que nous ayions veu le reste nous y trou-
verons possible d'aultres choses à dire.
Je crains que le port du livre de M"" du Vair en grand papier à M' de
Maussac ne couste bien cher par le messager. 11 vauldroit bien mieux
le faire mettre dans des balles de marchandise pour ne diminuer le
gré qu'il me debvroit sçavoir de ce que le livre me coustera d'achept.
J'ay esté bien aise de voir le Stampe partorite de M"^ lUibens et eusse
trouvé bien excellente celle du Camayeul de Tibère si je l'eusse reçeue
auparavant la peinture; mais aprez avoir veu la force qui paroit eu la
peinture, tout le reste paroit si plat et si niaiz que c'est pitié. Tant y a
que tousjours j'ay veu fort volontiers et desirerois bien que vous le
peussiez faire caver ou enluminer légèrement, par quelqu'un qui y
' Les éditions de Cologne sont de 1 697, ' De Republiea ecelesiastica libri X (Lon-
1609, 16a /i; celles d'Anvers sont de i588> dres, 1617, a vol. in-fol.). Une réimpres-
de 1897, de 1 61a ; enfin celles de Rome sont sion fut faite à Francfort en i6ao (même
de i588 et 1607. format).
70.
556 LETTRES DE PEIRESC [1626J
rapportast bien fidèlement les diverses couleurs de la pierre. Mais il
fauldroit que cela se list sur le lieu mesmes, pour ne rien suppléer de
teste et pour cet effect je vous r'envoyeray par la première commodité
de pacquet un: peu grosset la feuille que vous m'avez envoyée, bien
niarry qu'elle ne soit en une belle feuille de papier entière avec toutes
ses marges, pour la pouvoir plus commodément placer dans le l'ecueil
que j'ay des desseins de l'Antiquité plus remarcables. J'y trouve les
ressemblances des visages assez bien et fidèlement représentées.
Pour la detfectuosité des planches de la Grèce de Goltzius, il ne
fault pas que vous en doubliez, car j'avois veu aultres fois les planches
mesmes en cuivre dans Anvers, et en avois faict des recueils sur la gra-
veure sans qu'elles fussent imprimées sur du papier et depuis je les
ay veûes imprimées toutes souventefoys, mesmes chez M' Tristan '. 11
fault que le livre de M' de Cordes* vous aye trompé, et qu'il soit im-
perfect desdictes planches, ou de l'indice d'icellcs, et que cela vous aye
faict trop exprimer, chose qui se pouvoit comprendi-e en disant seule-
ment tout ce qui n'avoil esté imprimé dans la vieille édition.
J'ay faict voz excuses à M"" d'Oppede et luy ay f;uct voir ce f|ui s'cstoit
faict pour sa taxe; je n'en ay pas peu faire aultant envers M*^ de Bouc
parce qu'on m'a dict chez luy qu'il avoit prins médecine, et qu'il desi-
roit bien qu'on le laissast en repos.
J'ay tousjours oublié une chose dont il me souvient à presantetque
je vous prie de tenter. C'est que M"" Ferrier, cy devant ministre à
Nismes^, y recouvra quand nous estions à Mompelier un fort beau ca-
mayeul d'Agathe lors nouvellement desterré, de la largeur d'un teston.
Je vouldrois que vous l'allassiez voir pour le prier de le vous faire mons-
tror, et si vous y reconoissez rien de curieux, et qu'il eust agréable
qu'on en retirast une empreinte, je l'aurois volontiers, mais en ce cas
' I/iirrliéologiiP Jean Tiist-m. sieur de tomes du r.cueil Peiresc-Dupuy. Je ne sais
Saijil-Amant, mentionné dans le recueil pas dire de quel livre du docte bibliophile
Peiresc-Dupuy (III , hoo et suiv.) il s'agit ici.
' Sur Jean de Cordes, abbé de Maussic, ' Sur Jérémie Ferrier, voir le recueil
voir de fréquentes mentions dans les trois Peiresc-Dupuy (I, yS).
[1626] A SA FAMILLE. 557
il y i'auldroit employer celuy qui me moulla le camaycul de la S'- Chap-
pelle, car il y pipe'. C'est un bon vieillard que M'' Tavernier cogiioit
bien, qui a nom M'' Le Bay, père d'un escrivain qui se lenoit vers
S' Estieiine des Giees.
D'Aix, ce dimaiiclie au suir i/j juin 1696.
J'avois faict {jarnir 3 douzaines de marcottes pour envoyer à Bor-
deaux lorsque je vous envoyay les vostres; elles s'estoient oubliées
céans à la cave où elles se sont trouvées encores vives, André les a em-
portées à tout liazard pour les planter dans le cloistre; si elles eussent
esté en meilleur estât, je desirois que ce fust pour M"" le Cardinal - prin-
cipalement, mais il les iauldra bazarder. J'oubliay d'en donner le roolie
qui sera cy joinct. Vous le leur pourrez envoyer à Bordeaux par la poste.
Si de Rua tient parole, et que les marchez de Valbarelle et des
juments se fassent, il y auroit un peu de fonds sur l'enjploy duquel
je serois bien aise d'avoir vostre advis. M"" de Mauvans peste pour ses
Goo livres qui ne se peuvent esviter. M'' Astier presse pour 700 livres des
arres de Perronnyer qu'il fault restitiier, lesquelles firent le rembour-
sement de Valbarelle, se dict il. Le taillier^ de Rians me persécute pour
prez de 100 escus de la taille de l'année dernière, qui estoil en arré-
rage dont il a conté à la Communauté et a esté condamné aux inlereslz,
dont il le faudroit indamniser. Gez cessionnaires de M' de Perussis font
le diable à quattre. Fontaine et les autres pensionnaires. Le voyage de
Fr. Cliabert m'a emporté ma communion du présent quartier. Les
gaiges s'en esloient allez aux cultures des vignes. Vous sçavez où les
/ioo escus de Bordeaux sont allez. Le bled ne se vend poincl du tout
bien qu'on ayt lestably le commerce, mais si fauldra il le vendre avant
la récolte et songer à vostre despance aussy.
Reste l'alïaire dont M"" Marcbier m'escripl. Je ne sçaurois hiy res-
pondre pour aujourd'liuy, mais vous luy pourrez bailler la coppie qu'il
' Il y excelle. — ' l/} cardinni Alphonse de Ricliclirii, arclicviî<|ne d'Aix. — ' \x r«»-
vourdai tnilks.
558 LETTRES DE PEIRESC [1626]
me demande de i'union de l'an 1697, attendant que je luy puisse es-
crire. J'ay prins grand plaisir à sa relation des entreveiies de Liraours'.
Gez cérémonies meritoient d'avoir place dans le volume de M"' de Lo-
menie à qui vous pourrez bailler la coppie de la sentence papale de
condamnation du cardinal Caraffa, aprez l'avoir monstrée à M"' du
Puy pour en retenir une coppie à sa façon. Le procez du comte de
Bristol et du duc de Bukingan sont bien d'importance. Il fera bon voir
ce progrez et les suittes. Rendez vous en un peu curieux. Quant à l'ac-
commodement de M' de Grequy, si Dieu l'a permis, il sera; sinon, il
fauldra prendre patiance attendant la justice. Et pour l'inventaire je
verray à la fin de ce parlement ce que j'y pourray faire, mais certaine-
ment vostre présence y feroil plus en un jour que moy en une semaine.
Sur ce je finis, priant Dieu qu'd illumine nos arbitres et vous r'ameiue
sain et sauve, demeurant, Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
l)K Peiresc".
CLXV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
J'ay receu vostre despesche du 1 2 et y ay trouvé le Prodromus , et
la dernière ordonnance de M'' d'Effiat, mais non pas la coppie que
vous disiez de son escripture, il fault que vous l'ayiez oubliée à vostre
malle, J'ay faict rendre toutes les vostres. M'' Astier s'est chargé de
celle de Fresquiere, car mon homme ne trouva poinct que chez M" de
S' Jean il demeurast aulcun qui eust nom Fresquiere, et croid que ce
soit le Procureur parce qu'il hante familiairement en cette maison là.
J'envoyay à Marseille le pacquet de Sanson Napolon, mais il est party
Voir recueil Peirest-Dupuy (I, 76). — ° Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions
françaises, n° 6170, fol. 383. Autographe.
[1626] À SA FAMILLE. 559
pour la Barbei'ie il y a plus de huict jours; j avois donné cliarfje qu'on
le rendit à sa maison. Ce fut le s"' Estienne qui le porta dimanclie passé,
allant accompagner M' le baron de S' Germain à TouUon, à qui je
conseillay d'aller passer par Marseille pour salliier M*' de Guise, par
manière d'acquit, car il prend fjarde quehjue foys i\ cez petites obmis-
sions. Je luy baillay des lettres pour le chevalier de Fourbin, Burgues,
le frère de mon moyne Chabert, à Toullon', et pour le lieutenant
Sacquy et le cousin d'Orves à leres, et manday au Prieur de Beaugeti-
tier de luy aller offrir nostre maison. Je l'avois faict expédier icy au
parlement gratis, et le procureur Augier, qui poursuyvit l'expédition,
le voulut pareillement faire gratis, car il est fort gentil comme vous
sçavez. Hier au matin Mad"" de Chappellain , vefve de feu M"^ Chappellain
(que j'avois veiic aultrcs foys ù Paris, laquelle estoit veniie conduire
les Dames Cappucines), partit de cette ville avec M'' Vallée, dans le
carrosse qui les avoit ammenées, pour s'en retourner à Paris; elle se
chargea pour l'amour du P. Frère André, son bon voisin, d'un petit
boucquet des plantes de la Prevanche blanche que M"" Richer m'avoit
envoyées, de deux sortes distinguées par la grandeur de la feuille, en-
semble d'un mien pacquet de lettres adressé audict Fr. André, oii je
mis la lettre que m'escrivoit ledict s' Richer. Et par occasion , elle se
chargea encores d'une chemisette blanche qui estoit la plus fine et la
plus belle qui se fust trouvée à Marseille que l'on faisoit pour Mad" de
Cabriers, et que l'on m'avoit envoyée pour monstre, mais trouvant cette
bonne commodité de l'envoyer dans un coffre, j'aymay mieux m'en
prévaloir que d'attendre encores une quinsaine de jours qui se passe-
ront avant qu'on en eust peu faire d'aultres pareilles, au bout desquels
je ne sçay si nous trouverons si tost de commodité de les vous faire
tenir. Cependant je craignois que Mad'^de la Boulidiere ne se trouvas!
pressée de sa couche. On ne laisra pas de travailler à laullre pour la-
quelle on me demande i5 jours de terme; je la feray tenir un peu
plus ample d'estoffe comme vous mandiez, bien que comme vous sçavez
' Sur l'avocat Cliaberl, voir le Supplément à la notice d'À. de Lantenay sur Pcimtc, abbé
de Guttreu, p. 5i, nolo. i.
560 LETTRES DE PEIRESC (162GJ
Madame de Cabriers ne soit pas de plus petite stature que Madame de
la Boulidiere. Et je la vous leray tenir le plustost qu'il sei'a possible,
désirant de pouvoir servir en meilleure occasion et le dict s"' de la Bou-
lidiere et Mad*" sa femme, que vous les asseuriez de mon souvenir. 11 ne
se faict poinct à Marseille de plus jolies façons de picqueure,car ils ne
sçavent pas travailler à la Turquesque, ou Moresque. Hier raesmes
nous travaillasmes prez de trois heures du matin dans le palais, auprez
de Mad'= de S' Pol et enfin l'achevasmes assez heureusement, ce me
semble, car nous desbouttames la dame de Grandval de ses lettres et
lequestes, par lesquelles elle vouloit débattre de nullité et faire déclarer
incestueux le mariage de feu son père avec la dame Isabeau de Ga-
rant, et la condamnasmes aux despans tant envers ledict de Garault
qu'envers ses enfans, et ayant esgard aux lettres de ladicte dame de
Garault, nous declarasmes ladicte dame de Grand Val exclue de la suc-
cession des biens paternels sitiiez dans la ville et gardiage ' de Tou-
louse suyvant la coustume locale en condamnant à restituer tout ce
qu'elle en avoit exigé avec despans, sauf de pouvoir succéder pour sa
neufviesme part et portion aux aullres biens situez hors ledict gar-
diage en rapportant au comble de l'héritage ce qu'elle avoit receu lors ■
de son mariage, et pour la rescision de Transaction et requeste civile
ladicte dame de Grand Val en fut desbouttée, ensemble le s"' de S' Pol
son frère, despans pour ce regard compancez, et sur les instances cri-
minelles nous mismes les parties hors de Cour et de procez. De sorte
qu'il ne tiendra qu'à elles de demeurer en paix à l'advenir.
Au sortir du palais je m'en vins céans, oii M"^ de Marseille me lit la
faveur de venir prendre un mauvais disner, ensemble M'' de Gressy,
et M"^ Passard. C'estoit un jour de poisson, mais il ra'avoit fallu j)asser
parla à cause que dimanche et lundy Mess" noz Premiers Présidants
a voient voulu user de leur droict de preferance; ils ne furent pourtant
pas mal salisfaicis en apparance. Et M' de Marseille voulut encore
partir l'aprez disnée, et s'en aller allumer le feu de joye devant son
' A propremeiit dire, pacage, (^ela sigriifie ici la campagne aux environs de Toulouse.
[1626] X SA FAMILLE. 56t
église. Il me dict que ses gents de Josaplia ' luy debvoient envoyer
1 ooo escus; je luy offris de les luy faire payer icy pour les vous laisser
prendre de par delà. 11 l'acccpla, mais je ne sçay comme sur le despart,
dans le tracas et concurraiice d'aullres objects, j'oubliay de luy eu
parler, encores que je l'allay recomluire jusques au pont de l'Arc-,
dans le carrosse de M' de Bouc. Je luy en escriray, mais puisqu'ainsi
est j'attendray voz premières lettres pour voir ce que M' de la Martil-
liere aura respondu.
Vous verrez, je m'asseure, dans la lettre de M"" de Lomenie ce que je
luy mande tant de l'arrest gênerai où M' d'Oppede fit trez bien que des
compliments de M"' de Marseille dans nostre Compagnie, où il prononcea
fort gravement une fort gentile petite harangue tant pour excuser son
retardement, que pour implorer l'adsistance du Parlement en la fonction
de sa charge, attendu, disoit il, que nous estions les evesques extérieurs,
pour faire valloir les décrets de l'Eglise, à quoy M' d'Oppede repartit
aussytost fort gentilment, et respondit per le rime comme on dict en
Italie^, sans oublier les mérites de M' de Lomenie et de toute sa mai-
son. Auparavant cela, M' de Gressy avoit faict sa harangue en fort peu
de motz, et avoit eu sa repartie fort honorable et pour le Parlement de
Paris et pour sa personne. Et en dernier lieu M"' l'Evesque de Senez* y
vint encores faire la sienne en forme de sermon, mais M' d'Oppede
ne luy fit pas de responce qu'en termes généraux et en peu de mots.
On mande d'Avignon que M"" le Légat* devoit partir de Madrid le i a
de ce nioys; il ne me falloit plus que cela pour trouver du repos. S'il
faict du sesjour à Toullon, il m'y fauldra encores une petite courvée.
Sinon il fauldra complire" par lettres.
' Josaphat, abbaye de Bi^nëdictins, dans l'école de Lar. (Communication de M. L. de
In diocèse de Chartres. M»' de Lomdnie, Berluc-Perussis.)
comme abbt' de Josaphat, comptait parmi ' Sur le miîme ton, en lui faisant écho,
ses prédécesseui-s le célèbre poète Philippe ' Louis Duchalne, dont le très iongépi-
Dftsporlcs. scopat ne devait Unir qu'en 1671.
*• Ce pont existe encore, à un kilomètre '' Le cardinal Fr. Barberiui.
de la ville, enjambant le fleuve minuscule ' C'est un mot italien qui signifie roni-
illustré par Marins et par les félibres de plimenter.
VI. 71
UirUMIU* SATIDIltK,
562 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Desidery, en haine d'un lods qu'il vouloit de M"" Astier, encor qu'il
en eust eu son remboursement, a faict ce qu'il a peu pour tascher de
briguer une révocation, du syndicat de Rians, mais il n'a rien peu ad-
vancer; si vostre traicté passe oultre, il sera bien penanit.
Je ne sçay si Saviny n'est poinct demeuré à M' de Grequy par l'ac-
cord de la contesse de Monrevel *, ou d'aultres terres non subjettes à
fideicomrais. Voyez si l'expression de l'hypothèque d'icelles ne seroit
poinct inutile en ce contract, tant par luy que par ses enfants. Et sçai-
chez si ses enfants ne sont poinct émancipez comme je pense qu'ils h-
soient. Je suis bien aise que M' d'Ëffretiere ayt encores trouvé quelque
chose à y adjouster. Je suis bien aise qu'ayiez envoyé l'ordre- au
s' Aleandro; si j'eusse eu vostre lettre un jour plus lost, je le luy eusse
escript par l'ordinaire qui passa le jour précédant.
11 me tarde bien que M"^ d'Aix ayt ses bulles, et qu'il soit sacré, et
que M"" Seguiran ayt peu faire expédier des lettres sur son brevet du
serment. Car il se pourroit perdre de bonnes fortunes pour ce jeune
homme, l'archediaconat ayant failly à vacquer l'aultre jour, c'est à dire
i5oo escus de rente, à ce qu'on assure.
.l'oubliois de vous dire qu'enfin le s' Ollivier m'est venu voir et ma
apporté son roulleau de parchemin qui contient une généalogie d'Adam
jusques à Jésus Christ faicte il y a environ 200 ans. Ce n'est pas chose
de grande importance, mais elle n'est pourtant pas à négliger. Il est
verament (sic) bien bon homme.
Tout maintenant comme j'escrivois et que je m'estois informé, on
m'est venu dire que M' le conseiller Perier et M' le conseiller Gaul-
thier sont venus céans pour y mener le s'' de Corbieres alTeublé d'une
sottanne et d'une robbe, et les a on renvoyez, mais ils sont incon-
tinanl revenus, et m'ont dict qu'il presentoit demain ses lettres de pro-
' Jeaniip d' Agonit, fille de Ghrélienne inère, elle vit les biwis des d'Agoult passer
d'Agoult et de son second mariage avec le à son frère utérin Charles de Créqui.
comte de Sault, épousa François de la ' L'ordre, c'est-à-dire le brevet par le
Baume, comte de Montrevel. Dépossédée par tfuel Louis \11I l'avait nommé chevalier de
le testament de son frère el par celui de sa l'ordre.
|I626| A SA FAMILLE. 503
vision de la charge de présidant seulement pour avoir le soit monstre
au Procureur gênerai du Roy et ses conclusions, pour prévenir la suran-
nation et attendre encores une aultre année à compter de ce temps cy.
M" Borrilly m'a dict que M"" Le lîoux, à la prière de M"^ Gaillard, a
laict expédier depuis peu une judicature royale sans finance pour
U pistolles. Il vouldroit Lien pouvoii- obtenir celle de son gendre Blacas,
lequel est véritablement gentil garçon ' et tout le cœur et ame du con-
seiller Gaillard. Mais parce que la Court est hors de Paris et que M' Le
Roux suit, je serois d'advis que vous luy fissiez tenir les papiers dudict
Blacas, pour tenter s'il en pourroit venir à bout, et je luy ay conseillé
d'avoir des lettres des Carmélites adressantes à M^' le garde des seaux
de Marillac, pour en extorquer le seau, en cas qu'il y eust anltant de
difficulté comme en faisoit M?' le Ch'ancellier.
Je viens de recevoir de Mompelier une lettre de nostre raoyne Gha-
bert du 16 portant qu'il y estoit arrivé en bonne santé avec M' Fau-
chier et André, et qu'ils passoient oultre, de sorte qu'ils seront arrivez
à Cannes le 18 et auront peu l'aire leurs expéditions le 19°" et passer
oultre le 20, ou au plus lard le lendemain, au pix aller lundy der-
nier aa""" et seront à Bordeaux dans le 1 ou 2 de juillet.
Au reste j'ay veu les propositions de Briansson sur l'accommodement
du moyne Boumard, oij il faicl de beaux comptes sans l'hoste. Et je
crains bien que cez canaille ne le fassent pour le leurrer et tirer de luy
quelque chose par escript, dont ils se puissent servir au procez, car ils
en usoient ainsin quand ils playdoient contre Mess" de GaulTreteau.
C'est pourquoy je vous prie de luy mander qu'il se garde bien de rien
bailler par escript de sa part pour recevoir des mémoires de leur part
tant qu'il leur plairra, mais non pas d'en bailler de la sienne et en-
cores moings de k mienne. Et qu'il ne parle jamais devant des tes-
nioings parce qu'ils font puis adjouster mille calomnies. Voire qu'il ne
dise rien qui ne soit concerté avec conseil, car sans double ils le sur-
prendront s'ils peuvent. Les propositions dont ils luy font parler de
' Le fils de ce Blacas, Gis portant le prénom de Boniface, comme son graud-père et par-
rain, fut référendaire en la clioncellerie du parlement de Provence.
564 LETTRES DE PEIRESC [1626J
resigner Porchei's, est [sic) fort suspecte, à cause qu'ils y adjoustent que
c'est pour faciliter la permutation avec les Jesuistes, car ils vouldroient
avoir des preuves ou literales ou par tesmoings apposiez, pour raous-
trer que ce n'est pas pour le P. Gabrier, ains pour mon inlerest que
cez procez sont intentez, et toutefoys je ne pense rien moins qu'à m'y
intéresser. Ainsin faisoient ils de M'' le conseilier Gauflfreteau ' pour l'in-
téresser avec son parent et faire à croire que son parent ne luy faisoit
que prester le nom. Ils ne m'escrivoient tous les jours aultre chose.
Brianson pouvoit bien nommer ce parent, car possible est il de
ma cognoisçance, et possible jugerois je bien mieux de la bonne foy
du pellerin.
H fault esviter comme le feu de me mesler en façon quelquonque dans
tout ce traicté, ou pourparler prétendu, et encores pix d'y faire men-
tion quelquonque de permutation qui me puisse regarder attendu que
ce n'est pas à eux de parler de cela; possible ne serois je pas jamais
d'advis d'y songer quand bien il seroit en mon pouvoir de le faire. Il
ne fault parler de rien du monde que de l'interest du P. Gabrier, et
seulement escoutter, et envoyer les ouvertures, pour les examine)-, car
sans double ils se serviront de ce traicté, pour surprendre; ils sont trop
grands Iraislres.
Peut eslre ont ils resigné Porchers à cet Aymar, pour aprez laisser
encores de l'exercice derrière. Vous sçavez bien que je ne respire de
mon naturel que la paix non seulement pour moy, mais aussy pour
ceux que j ayme comme est le P. Gabrier. G'est pourquoy si elle se
peult faire honorablement, je la luy conseillei-ay volontiers. Mais bien
(|ue je ne veuille guieres me l'ompre la teste des aultres affaires de
l'abbayie, ce n'est pas de mesmes de celle là, car je serois bien aise
d'en sçavoir de moment à aultre tout le progrez, pour tascher d'esviter
([ue le bon père ne se laisse surprendre mal à propos.
J'ay veu ce qu'il dict des plaintes du Provincial; s'ils eussent faict
' Sur li; conseiller Gaufreteau, voir \nl, aiusii^ae l'Essai gétiéalogique sur la Ja-
\ hitioduclion à la Chronique bordelaise par mille Gaufreteau (|(ii est h la suite de la
Jean de Gaufreteau, publiée par Jules Uel- Chronique.
[1626] À SA FAMILLE. 565
ce que j'avois ordonné par mes instructions, cela ne seroit pas, car
je voulois qu'ils luy donnassent plaine satisfaction de ce costé là, pour
le tirer d'appréhension. Mais ils sont plus sages que moy en ce qui leur
plaict et le tranchent comme bon leur semble, et en aullres choses trez
faciles, ds s'amusent à me consulter de 200 lieiies. Le mal est que ce
qui estoit bien bon en un temps ne l'est pas tant en un aultre, car à
celte heure je pense que les impetrations qu'ils luy debvoient remettre
en main sont surannées.
H ne falloit que luy l'aire voir l'extrémité de la rage de ce meschant
hon)me, et comme de toute nécessité il estoit inesvilable de luy donner
de l'exercice sans que luy y courut aulcune fortune, car il y avoit esté
assez bien pourveu. J'ay un grand regret qu'ils ne m'ayent creu en cela,
et qu'ils n'ayent daigné exécuter mes instructions. Tant y a qu'il v a
encor assez de remède.
Ce qu'il dict du mesnage prétendu sur les pensions ordonnées par
l'arrest de i6a/i, c'est une billevesée, car oultre que c'est du debvoir,
toutes cez veilloinieries seroient cappables de descrier le plus honneste
homme du monde, et tost ou tard il en fauldroit payer les arrérages.
Et puis vous sçavez bien le dessein que j'ay d'y remplir le nombre com-
pétent de bons religieux.
Ce qu'il discourt de cette permutation n'est pas si faisable. Cez mes-
sieui's ne se chargeroient pas volontiers de ces deux pièces, et absolu-
ment ne vouidroient poinct Gercan, ainsin qu'ils l'ont tousjours rejecté,
et l'aultre ne leur suHîroit pas tout seul. Et puisqu'il vient à propos,
je vous prie de consulter un peu noz amys, sçavoir si cette permutation
se pourra faire juridiquement, d'un dixmon inféodé à une persone
ecclésiastique, avec un prioré d'aultre mouvance. Je pense que vous
sçavez assez le faict et la question, car j'en ay un peu doublé. En
somme je pense que le Prieur de Uoumoules traicteroit bien cela plus
dextrement et plus accortement, mais je ne sçay s'il se pourroit donner
ce loisir et ce destourbier. Car les aullres ne se sçauroient pas relascher
où il fault, et se laisroient surprendre indubitablement.
J'ay esté plus long que je ne pensois sur ce subject qui m'esmeut
566 LETTRES DE PEIRESC [1626]
incontinent et m'emporte, et finis demeurant, Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce a^ juin 1626.
J'ay esté bien aise de ce qu'ils n'escrivent poinct que le P. Cabrier
soit encores party. Je vouldrois bien que noz gents le trouvassent en-
cores là.
Je suis bien marry que le P. du Val n'ayt esté adverty de tout cela,
car il ne fault rien craindre de sa part, et il se pourra justement
picquer du silence.
J'escrips à Brianson en sorte qu'il luy pourra, s'il veult, monslrer
ma lettre, sans encourir sa mauvaise grâce. Vous la luy ferez tenir.
Nous avons bien veu les lettres du Roy à M"' le P' Président de Verdun
et au Recteur de l'Université pour arrester le cours de l'enregistration
de la nouvelle censure de la dicte Université, et de son décret pour la
lettre aux Escolles. Mais nous n'avons pas encores veu ne la dicte cen-
sure ne le dict décret. Je pense pourtant qu'ils n'auront pas manqué
de le faire courir, soit imprimé ou escript à la main. Aussy n'avons .
nous pas jamais veu la dernière déclaration que les Jesuistes firent à
Mess" du Parlement, ne ce que fit le Roy pour empescher que cela ne
passast pas plus oultre, ne sceu qu'ils ayent effectuellement soubscript
la censure de la Sorbonne du i''"' avril dernier. 11 faudroit bien voir tout
cela, pour avoir l'assortiment entier'.
' Bibliotlièquo nationale , nouvelles acqui- tant en sa maison , l'un des cappitaines de
sitions françaises, n° 6170, fol. 385. On ses navires le vient voir, lequel a nom Ca-
Irouve (fol. 889) des Nouvelles envoyées «de vaillon. C'est un petit homme natif de Mar-
Marseille, ce a3 juing 163671. J'en exlrais seilledu cartier de la ville nommé le cartier
seulement quelques lignes sur Sanson Na- de Cavaillon , de bonne extraction , mais
potion et une anecdote sur le duc de Guise : fort grave et valeureux , dont M' de Mantin
ffM' de Guise dit qu'il s'embarquera dans s'est tousjours servy et a faict son plus
fort peu de jours; cependant il a envoyé grand capital ; ce fut celuy qui estoit au na-
Sanson Napolon à l'advance du costé de la vire du Commandeur de Cujes devant la
Barbarie, lequel partit avec un bon navire Rochelle, où il fit des merveilles. Si tosi
le 16 de ce moys. . . Le jour précédant es- que Mons' de Guise le vit, il luy dit qu'il
[1626]
A SA FAMILLE.
567
CLXVI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS,
CHEZ h' OAIGNY, à L'ESCOLLE s' geruain.
Monsieur mon frère,
Depuis vous avoir escript et envoyé ma despesche à M' de la Fa-
goiie, j'ay esté adverty que M' de Rua avoict esté constitué prisonnier
à la requeste du receveur Estienne pour 5o mille et tant de livres,
sauf à desduire les payements et que neantmoins ledict s' de Hua avoit
payé les 5o mille livres et davantage, mais qu'il y avoit cinq ou six
mille livres payées sans mandement dudict Estienne, toutefoys à sa
descliarge et pour charges ordinaires, entre autres 1200 livres pour les
gaiges du gênerai Liotaud. Je suis donc allé voir M"" de Bouc, M' le
présidant Cappeau et ledict Estienne, et aprez y avoir travadlé toute
l'aprez disnée, enfin j'ay extorqué le consentement dudict Estienne
l'avoil mandé j)our liiy dire qu'il vouloit
partir et qu'il tint ses geiils tous presls. Il
respondit qu'il esloil hieii malnist' à cause
(ju'il ii'avoit ne argent ni rien de tout ce qui
luy estoit le plus necessair»; et qu'il le sup-
plioit (le luy en faire bailler. M' de Guise
luy dit qu'il no laissast pas de faire ce qu'il
falloit, et qu'il n'y eust pas de regret. Ca-
vaillon insista disant qu'il ne pouvoil le
faire sans moyens, et aprez qucl({ues aidti-os
reparties d'un costé et d'aullre, Cavaillon
s'estnnt laisst' porlei' à ([uehpies |)arolles un
peu libres et telles que les gens de guerre
tiennent quelquesfois {|uand ils s'estiment
d'estre mal traictez, M' de (îuise voulant
mettre la main sur son cspée , et luy courir
sus, Cavailloii voyant (ju'il ne pouvoil pas
espérer d'eschapper des mainn des Gardes
s'il prenoil le chemin de In porle, il saulte
siu- une feneslre, et comme il est fort disjHist,
en un instant se coullant par le pillier de la
croixsée et se laissant coullei' à la riie si
ilextremint qu'il ne se lit pas grand mal, il
print la fuitte vci-s le corps de la ville poui^
suy vy par les soldats des Gardes de mondicl
seigneur de Guise. Mais le peuple cummeii-
(•ant à gronder, on en alla adverlir ledict
seiguenr de Guise qui conlivmanda ses
Gardes fort opportunément, cor il y pouvoil
bien arriver du désordre si ou fut passt? plus
oulli-e. 11 ne s'estoit pas encore laisse porter
à une telle extrémité puis [pour depuis ]
qu'il est en ce pois, et tient on (pi'il eu fui
despuLs un peu marry, estant certain que
cela luy pourroit bien nuyre en une aullif
occasion , car les genls <le œ pais iry u>-
sont que trop mal endurants, r
568
LETTRES DE PEIRESG
[1026]
pour luy barrer l'escroûe et l'ay faict sortir à ce soir. Attendant demain
de les r'adjuster un peu pour les l'emettre bien ensemble si faire se peult.
Car cela n'estoient que petites animositez. Gela m'a empesché de faire
autre chose. Cependant le Parisien nostre voisin m'a apporté à ce soir
une lettre qu'il dict luy estre fort importante, laquelle je vous recom-
mande instamment, espérant que mon pacquet ne sera pas party at-
tendu que La Fagoùe a joijé tout le jour, à ce qu'on me vient d'asseurer.
Je le luy envoyerav donc tout présentement, attendant voz lettres, et
demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectioimé frère et serviteur,
DE Peuiesc.
D'Aix, ce 18 uu soir du moys de juillet 1 696 '.
[A la stnte de cette lettre, on trouve (fol. 3gi) la note autographe que
voici : ]
L'enqueste a esté faicte par Puech, sonbs lequel Martin, commis de
M"^ Guidy, fit l'ofiice de greffier, et le s' de Salignac celuy d'adjoinct.
Le procureur Blanc s'y trouva aux premières assignations et accorda,
le dict sieur de Salignac pour adjoinct. Il print roolle des tesmoings
pour tascher de les objecter, et dict qu'il vouloit enquester au con-
traire. Mais il se trouvera bien empesché, car on a plainement vérifié
toutes cez parentez du comte de Garces avec les maisons de la Vèr-
diere^, Solliers Fos', la Barben *, Spinouse^ et la MoHe*^, qui com-
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 6171 , fol. 890.
'' Lucrèce de Pontevès-Carces avait épousé
Jean de Gastellane de la Verdière.
■' Clarice de Ponlevès-Carces avait épousé
Gaspar Forbin de Solliers. Robert des Por-
cellets, seigneur de Fos, avait épousé en
1687 Catherine Forbin de Solliers, fille de
Palamède et de Jeanne Garde de Vins (dont
une fille épousa Louis de Paule, procu-
reur général, puis président au parlement
d'Aix).
* Palamède Forbin de la Barben avait
épousé Louise Garde de Vins, fille de Gas-
par et d'Honorée de Ponlevès-Carces.
' Piei-re Villeneuve d'Espinouse avait
épousé Marguerite de Pontevès-Carces.
' Jacques-Boniface de la Molle avait épousé
Marguerite de Pontevès-Carces, veuve de
P. Villeneuve d'Espinouse.
[1626] À SA FAMILLE. 569
prenenl les alliances de Mad" d'Oppode ', Mad" de Paule'*, la fdle de
M' de Gannet\ M™" de Fombelon *, M""" de Courbieres*, M' de Gau-
berl"*, ensemble touts cez seijjiieurs de la Province. Comme aussy les
parenlez que les conseillers de VilloncMifve'' et de Paule* et les s" de
S' Canat", Mojitafjut et Antelmy oui dans le parlement, ensemble lenr
sollicitation, pour le moins qu'ils suyvoient les parties quand elles al-
loient solliciter. Et qui plus est, le conseiller de Villeneufve alla solli-
citer le commissaire Puech qui faisoit l'information desdictes parentez
et sollicitations, dont on luy a faict concéder acte qui semble meilleur
que toute l'enquesle. Et qui sufiiroit joinct à des extraicts du registre
qu'on fera expédier où sont les déclarations de ses parents lors de sa
réception. Tant y a que l'enqnoste fut close hier 9.0 qui estoit le dernier
jour des deux moys à compter de la datte de l'arrest et j'espère qu'on
l'envoyera ce jourd'huy avec la commission, assignation, requeste, ar-
ticles et acte de la dicte sollicitation, avec le verbal de la nomination
de l'adjoinct, et celuy de la production des tesmoins et prestation de
leur serment, taicte partie appell»;e.
' Aimarrc de Gasteilaiip éUnl la petite-
fille de Jean (le Castellane ci-dessiis nommé.
' Louis de Paide avait dpousé Victoire de
PorceUets, fdie de Robert , seigneur de Fos,
plus haut mentionne.
■' Par-dessus, Peiresc a l'critS' Canat. f^es
Forbin de Sol liera étaient seigneurs deSaint-
Cannal.
' François- F.,ouis Laidet, seigneur de
Fombrton, avait épousé, en 1699, Margue-
rite Forbin, lîlle de Palamède, seigneur de
la Barbi'n, et de Louise Garde de Vins, tille*
de Gaspar et d'Honorée de Ponlevès-Garces.
' Honoré de Goriolis, seigneur de Gor-
bièros, avait épousé, en iGaa, Isabeau
de Villeneuve, fille de Pierre, relui-ci j)etit-
fils d'autre Pierre, seigneur d'Espinouse.
marié il Marguerite de Poiitevès-Gorres.
François Blancard , seigneur de Neoules
et Gaubert, était l'époux de Marguerite
Boniface, fdIe de Jacques, seigneur de la
Molle et de Marguerite de Pontevès-Carces.
.M. le marquis de Boisgelin, à l'obligeance
duquel je dois toutes les notes généalogiques
qui accompagnent cette lettre, n'ose pas
affirmer l'identité de M' de Gaubert et de
Fr. Blancard et se contente de dire : pro-
bablement.
' Louis de Villeneuve, seigneur de Mous,
reçu en 16a 3, mourut en 1668; il était fils
de Jean et de Françoise de Mottet et mari
de Jeanne de Masargues. C'est, ajoute le
marquis de Boisgelin, le seul conseiller de
Villeneuve de cette époque, mais je ne lui
connais aucune parenté avec les Ponli'vès-
Garces.
' Nous avons déjà vu que Louis de
Paule, reçu en iCaS, devint président eu
iG39.
' Les Forbin de Solliers.
7»
570 LETTRES DE PEIRESC [16-iOj
CLXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VAL AVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Les galères qui avoient paru aux costes de Six fours ' ne s'es-
tants pas trouvées celles de M*" le Légat, ains celles qui avoient
porté en Espagne le duc de Feria^, je m'en retournay le plus tost
qu'il me fut possible, n'ayant faict que passer par leres où j'allay
voir les sallins, et le desgast qu'avoit faict la rivière, et la maison
que de Gujes baslissoit, lequel y fit venir M' le baron de Tournes pour
me prier d'accommoder, à qui je m'en remis absolument, et suis atten-
dant ce qu'il en fera, ne croyant pas que de Gujes luy tienne sa pa-
rolle. Je ne fus qu'un seul jour à Beaugentier, tant j'avois de peur de
me trouver absant d'icy à l'arrivée de ce vénérable contract. J'y arrivay
sammedy matin, et y trouvay voz lettres du 3o may, lesquelles m'avoient
mis en grande allarme que tout ne fust rompu ou qu'on n'eust envie
de rompre, puisqu'on demandoit de nouvelles angaries, dont il ne.
s'estoit jamais parlé en tout vostre traicté et en ay esté en grande peine
jusques à maintenant pour n'avoir encores eu voz lettres du 3°'" que
j'attendois dez lundy, ne celles du 7 qui debvroient estre mesbuy ar-
rivées, ce qui me faict croire que vous eustes trop d'affaires pour
pouvoir escrire du 3'"''ou pour le pouvoir faire avant midy. Cependant
M"^ Passard me vint trouver inecredy et m'apporta une lettre du
s"" Brunet, qui disoit avoir lettre de cbange de vous, 1578(3 libvres,
payable dans un an. Ce qui me fit juger que l'affaire debvoit estre
aciievée puisque vous aviez prins les deniers; je luy escrivis inconti-
nent et à M"' vSignier, pour n'attendre pas leurs lettres, et si j'avois
receu les vostres pour sçavoir l'ordre que vous aurez prins, j'aurois
' Sur Sixfours (Var), voir Je recueil Pei- Feria. Sur ce gouverneur du duelu' de
i-esc-Dupuy (I, iio; II, 33o; III, 721). Milan, voir le recueil Peiresc-IKipuy (11,
' Gomez de Figueroa et Cordova, ducde ôgo, C56).
[1626] À SA FAMILLE. 671
desja envoyé quelt[iu; partie de l'argent pouigaigiier aultaiit de temps.
Maintenant je viens de recevoir ia responce de M"" Brunet, laquelle je
vous envoyé et laquelle in'esclaircit absolument du doubte ({ui m'en
])ouvoit rester, voyant la datte du 2 de ce moys, postérieure à vostre
dernière despesche. Je n'ay pas bien sceu deviner le pied sur lequel
s'est formée la somme de 1789 libvres par dessus les 16000 libvres,
si c'est la remise ou l'interesl au denier xn pour un an ou tous les
deux ensemble, ou si c'est quelque aultre paraguades qu'il vous ayl
encores fallu bailler aux entremetteurs. Mais quoy qu'il en soit, si cela
nous peult estrc asseuré, je pense que le repos de la maison est plus
précieux que cette rançon. Et prie à Dieu qu'il veuille condaniier et
faire cesser par ce moyen le (leau des procez qui nous alîligeoient. Je
n'ay osé prendre de de Rua les 2000 libvres qu'il nous debvoit à cette
heure h cause que vous m'escrivez d'en avoir prins i5oo de par delà.
Je luy avois seulement faict demander 200 escus et il avoit promis de
les envoyer dez hier, mais il n'en a rien faict. Nous y mettrons (si nous
les pouvons avoir et s'il y a moyen de relancer M*" de Mauvans au der-
nier carlier) avec les 200 escus des juments, et avec les xi cents libvres
de Valbarelle, pour avec les 8000 libvres empruntées payei; au moings
un tiers à M'' Brunet, s'il est possible. Je n'appréhende que M"" le
conseiller Gaillard qui est arrivé depuis mecredy au soir, lequel
j'allay voir incontinant, et lequel me vint revoir dez hier et m'apporta
les livres et petits fers, m'ayant raconté afforce particularitez au bout
desquelles U vint à sa debte; je iuy dis qu'il sçavoit où nous en estions
par sa bonne entremise, que j'avois appresté son faict, mais que nous
estions à la discrétion de persones, qui prenoient de grands interestz;
toutefoys que si cela estoit sa resolution, nous nous lachepterions de
tout ce qui seroit de nostre crédit pour luy donner contentement, et
nous tirer de reproche en son endroit. Il se mit aux belles parolles,
mais non pas trop cathegorique. Il fauldra prouvoir au plus pressé, et
pour le reste Dieu nous aydera. Mons' de Bouc alla faire la commission
d'Ieres pour le cadastre, et s'en acquitta fort dignement; il en revint
mecredy au soir aprez les avoir acconnnodez sur les lieux, et les avoir
572 LETTRES DE PEIRESC [1626]
portez à ce qui estoit de la raison. Je luy rendis sa lettre à son arrivée
avec les 12 thèses dont il m'en donna 9 ou 3. Avant mon arrivée
M"' Astier avoit ouvert l'enveloppe de vostre pacquet et rendu toutes
les lettres entre aultres celle de Madame Seguiran, sa mère. Pour
celle de M' de Toullon ', M"" de S' Germain s'en estoit retoui-né chez luy,
mais il a laissé charge icy au s'" Etienne qui osta l'enveloppe du Consul
de Toullon et y en fit une aultre pour Lyon pour la luy renvoyer
chez luy.
M'' Astier dict qu'il ne fault rien craindre des antidattes des quit-
tances de droicts, parce qu'il est payé de tout le passé, et Cabrol aussy,
de tout ce qu'il a voulu exiger, et qu'il n'y a que le payant de la com-
munauté qui fut alloué par arrest de la Chambre des comptes, qui
pourra estre à nostre desadvantage. Je crois que cez livres de Breda
et du Legatus doivent estre trez beaux. Pour le supplément des mé-
dailles de Golzius, c'est un grand heur, mais il y a de la disgrâce en
ce que celles que je n'avois poinct sont de petit papier, et celles que
j'avois desja sont du grand comme les miennes et ne sont pas moings
maculées que les miennes aux mesmes planclies ; il fault que le mal
vienne de la planche, mais nous nous en servirons pour tant en bonne
sorte.
Jusqu'icy du 17 juillet 1696,
Du 18 juillet.
Et nous pourrons bien passer de ce premier cahier comme je vous
ay ja mandé, car je l'ay tel que vous le descrivez, et je pense qu'il y
en desfaille quelque aultre. Je ne crains qu'une chose, à sçavoir que
l'on ne vous envoyé le Thésaurus^ en plus petit papier, mais il fauldra
prendre patience. Les petits fers sont bien gentils, mais il y en manque
un pour rassortiment, h ce que dict Corberan, car il y fault le droict
et le gauche de chasque grandeur. Je ne plains que la despance de
' Gilles de Seplres était mort le 2 mars 1626. il fut remplacé par Auguste de Foibin.
— ' i^e Thésaurus de Goltzius, déjà plusieurs fois mentionné.
[1626] À SA FAMILLE. 573
cez Lauriers, lesquels j'avois desja tous semblables à ceux là. Et ne
sçay comme je n« le vous avois poinct cscript, au moins suis je bien
asseuré que je ne les vous demandois pas. Mais Dieu nous garde de
plus grande équivoque.
Le dict Gorbcran a poulcé sur un cartonciu lesdicts petits fers aûn
de faire recognoistre la proportion et façon de celuy (|ui manque à
l'endroict oii il a mis une petite croix. Il avoit essayé de dresser une
targe de cez petits rouUeaux qu'il me vient d'apporter, mais il n'avoit
pas bien observé les naisçances, pour imiter aulcunement la nature
en la production des brancliages, et quand je l'en ay adverty, il m'a
promis d'y prendre mieux garde, sans y faillir. Il dict que mon petit
chirt'r(! qu'il a poulsé au inittan est si usé qu'il ne peult plus marquer;
.il n'y auroit pas de mal d'en faire refaire un semblable; surtout il de-
sire des petits roulleaux de poinct qu'il dict ne couster pas 5 sols pièce
et je pense qu'il en escript à son père. Il me vient d'apporter aussy les
imperfections des livres de ma niepce que j'ay trouvées bien grosses et
bien lourdes, .le rn'estois apperceu de cette première feuille que vous
m'avez refaicte, tout en les sortant des caisses, et ne sçay comme je ne
les fis pas achever de collationner allors [sic) mesmes.
Puisqu'il Anvers on n'a pas reimprimé le Bsovius, il fault se con-
tenter de l'édition de Cologne ', mais l'imperfection du volume de
S' Chrysostome que je vous ay cottée m'importune extrêmement, car
je vouldrois faire achever de relier toutes les œuvres de cet autheur.
J'ay receu des lettres de Ms' le Légat de Madrid, du" 3 juin, fort ho-
nestes*, et par mesme moyen du cavalier Doni, qui m'escript que l'on
travaille à grande force à me transcrire l'Histoire de Taxis (jue m'avoit
promis feu M'' Schilder' et que si tout ne peult estre achevé, au moins
' CoHtiiiuatioAnnalium Uaromi{(Mlogne, prësent autographe concernant Pignons et
1617-1631). Ou avait réimprimé le Bsovius Lorini et d 'auU'cs fragments relatifs ou jar-
h Anvers, chez Piantin, en 1617. din de Belgenlier el au prieur qui était un
' C'est par celte phrase (pie commence, si mauvais jardinier,
dans la copie de la Méjanes (registre 111, ' I^ chanoine de Camhrai déjà nien-
fol. 171), une lettre daléedu 1 8 juillet i6a6, lionne au tome I (p. 911), ainsi qu'en ce
et qui est formée des doux fragments du présent volume.
57â LETTRES DE PEIRESC [1626]
nous aurons tout ce qui rejjarde la Ligue et la France. Et que l'on
transcript aussi ce que j'avois aultres foys demandé du Syncellus ' pour
M'' Aufin^, et qu'ils m'apporteront tout cela en venant, M"^ Aubry en
faisant la fourniture, lequel m'escript de m'avoir achepté le livre que
vous demandiez de las grandezas de Lisboa, mais que celuy de los
casamientos d'Espaila e Francia est deffendu , toutefoys que le s"" Torius^
luy donnoit quelque espérance d'en recouvrer un. Je leur escriray au-
jourd'huy Dieu aydant et marqueray la Messa Mozarabe et la Cam-
pana de Vililia ' à tout hazard, et s'ils sont partis quelqu'un aultre les
taira venir.
Le neveu de feu M'' Pampliilo Persico s'est advisé de m'escrire et de
m'envoyer une relation imprimée de l'entrée de Madrid ^, que je vous
envoyé avec une aultre d'un aultro autheur que M' Aubry m'a en-,
voyée, mais il faict un supplément qui vault mieux que tout, et qui
mérite d'estre joincl aux relations du voyage de M^' le Légat. Vous en
pourrez faire part à M'' de Loraenie pour son cérémonial, et à M" du
Puv et Godefroy*^, et retenir ou les originaux ou une coppie par quel-
qu'un qui entende l'Espagnol, car je n'ay persone icy qui l'aye peu
transcrire.
J'ay escript despuis hier à Venise pour les livres que désirent Mess"
du Puy, lesquels j'espère que nous aurons bientost par la voye que j'ay
prinse. Si vous envoyez h M"" Pignoria les extraicts que vous avez faict
faire des Chartres pour cette famille de Moulin, faictes luy mes recom-
' Sur Georges le Syncelle , voir le recueil ieuse qui, suivant la tradition du pays,
Peiresc-Dupuy (passim) et aussi notre sonnait d'elle-même chaque fois que TEs-
tonie V (correspondance avec Holstcnius). pagne était menacée d'un malbeur) , voir le
' Sur Aulin ou Haultin nous donnerons • Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque
les mêmes indications que pour Georges le de Carpentras, par Lainbei-t (11, 2a i), le
Syncelle. fascicule XX des Correspondtmts de Peiresc
' L'énidit espagnol Lucas Torius est (A. Novel, Aix, 1894, p. 6a-63).
mentionné dans le recueil Peiresc-Dupuy ' L'entrée solennelle du légat le cardinal
(111, 56). Fr. Barberin.
' Vililia est un bourg d'Espagne situé ' Peiresc servait ainsi à la fois trois des
sur f Ebre (ancien royaume d'Aragon). Sur |)lus célèbres collectionneurs de manuscrits
la Campana de Vililia ( la cloche merveil- de tout Paris.
[1626] À SA FAMILLE. 575
mandations, et luy dictes que suyvant ce que je vous ay nmndé vous
iuy envoyez de rechef ceux que je luy avois desja envoyez, lesquels
vous avez faict de rechef transcrire, et ceux que vous avez faict extraire
de plus, car j'avois tant demeuré de luy pouvoir escrire, que sur ce
qu'il s'est excusé à moy sur un sien pacquet perdu par les courriers
assassinez durant les guerres, je luy ay rétorqué la mesme excuse et
luy ay mandé qu'il se doibt estre perdu un mien pacquet où j'avois
mis les premiers extraicts que vous aviez faict faire de cette famille de
Moulin qu'il a tant en l'esprit et que je vous ay mandé de les faire tran-
scrire de nouveau pour les luy faire tenir avec ce que vous aurez peu
trouver despuis. Je ne sçay comme satisfaire de tant de costez; il (au II
que (juelqu'un demeure en arrière.
Voilà pour vostre despesche du 3o. Quant à celle du 26 , j'ay envoyé
à M"' de Mondevergues vostre procuration et coppie de transaction par
le P. Lorinus que je gouvernay icy à mon retour de Toullon (lequel
m'a promis un traicté escript de la main du feu cardinal Bellarmin,
que Christus non fuit rex temporalis, que l'on ne luy voulut pas laisser
imprimer à Rome, et un aultre traicté de luy contra Nepotismum) '.
M'' de Mondcvcrgues m'a faict responce qu'il avojt receu vostre piocu-
ration, et qu'il travailleroit en diligence à cette all'aire et m'envoyeroit
incontinant ce qu'il auroit faict.
Pour la collation du Pi'ioré S. Vincentii de Picturis, je ne sçaurois
rien faire qui vaille sans sçavoir le nom du possesseur, et la qualité,
car ce n'est pas de mesmes des ordinaires que du Pape; il fault ex-
primer modum vacationis, et pour recourir au Pape, mon induit luy
ferme la main. J'ay envoyé un vicariat si ample au P. du Val qu il
pourra le conférer luy mesmes sur les lieux si lost qu'il se sera esclaircy
de la vérité du faict, sans attendre que j'y pourvoye moy mesmes.
' Indicalions précieuses pour l'histoire fascicule VIII des CoirespondaHls de Peiimc .
lilti'i'uire et qui iiianqiieut ii l'urticle Bellar- iotirc du P. Loi-ini h Peirosc, du li juillet
miii — pourliiiil si di'vcloppé — de hi Iti- 1O26, à la suite des Lettres du amUital
hliolhèqiie de la Compagnie de Jésus, par le Bichi, p. ai.
W G. Sommervogel (I, 1 ta 1-1 95/1}. Cf. le
576 LETTRES DE PEIRESC [1G26J
Quant à ia collation du Prioré de Lugon à un tiers, j'attends la responce
de Cannes' pour voir s'il y aura esté envoyé un aultre religieux que
j'avois demandé, auquel cas nous pourvoirons celuy là, pour la commo-
dité de ia prinse de possession et du visa; sinon il fauldra .prendre
quelqu'un de ce païs icy. Pour la résignation de Porchers, vous sçavez
ce que j'en ay escript cy devant à Briançon, et seray tousjours bien aise
de la paix, bien que je la tienne impossible de ce costé là.
La chasuble du Prieur de Rouuloules est arrivée fort bien condi-
tionnée comme tout le contenu de vostre coffre, mais je ne fis qu'en
tirer le tableau, et vos habbits, et remis proprement tout le reste, ne
croyant pas que rien se puisse gaster; toutefoys je la feray estandre
comme il désire, et verray par mesme moyen le surplus que je n'avois
jamais eu le loisir de voir.
J'avois oublié de vous accuser la réception des pois goulus par
M' Estienne, qui me les rendit, avec voz lettres de la fin de may, ou
commencement de juin. J'en ay faict part à quelques amys qui en ont
eu envie, et en ay faict semer à Beaugentier et en cette ville; nous en
verrons la production Dieu aydant.
Je vis à Beaugentier voz plantes de graine, où le pauvre prieur n'en-
tendoit nom plus qu'au hault Alleman, à faulte de se sçavoir servir de
ses mémoires. Mais je les verifiay incontinant la plus part, et prins
plaisir d'y voir entr'autres des Lupins des Indes qu'estoient en fleur et
en fruict, ce Pavot Reas^ de Constantinople qui estoit encor en fleur,
et trez beau, ce Nasturcium tout en fleur qui estoit bien joly, et cet
autre Nasturcium Crispum principis Mauritii. 11 y avoit de cez Choux
marins et de cez Choux fleur de Cio^, je ne sçay s'ils deviendront rien
qui vaille. Les Courges de Canada estoient bien plaisantes à voir avec
tant de diverses formes, sans s'estendre comme les nostres, n'estant
produictes que du centre mesmes de la plante, en sorte qu'elles s'amon-
L'abbaye de Caunes (Languedoc) et le ' C'est le Papaver Rheeas de Linné,
prieuré de Lugon (Guyenne) ont été déjà ' Pour Chio, l'Ile de la mer Egée, au
trop souvent mentionnés pour qu'il soit sud de Lesbos. C'est de cette île, assure-t-on,
utile d'en reparler ici. que nous est venu le céleri.
[1626] À SA FAMILLE. 577
cellcnt parfois trois ou h l'une sur l'autre. Il y a quelques uns de cez
Mêlions, mais ils n'estoient pas encor en perfection, et c'est par grand
liazard qu'il en est venu quelqu'un, car la pluspart avoient esté jetiez
simplement en terre parmy les autres yraines, pour n'avoir pas l'esprit
de comprendre que cela se debvoit semer sur couclie comme les
Courges. C'est une dapocaggine ' inimaginable. Ce pauvre homme a
tenu conteroolle des antes, et neantmoings il ne fut pas en son pouvoir
de me sçavoir dire, quand j'entray dans nostre pré, de quel fruictestoit
seulement un de tous les arbres qui y ont esté antez, et en trouvay qui
avoient du rejet du sauvageon plus long que le bras, qui empeschoit
les greffes de prolliler, iaulte de les aller voir une foys le inoys. Je luy
avois envoyé des greffes de cet Ollivier cannelle et crochu et d'Espagne,
et luy avois mandé qu'il les fit faire au canon, ou à l'escusson, parce
que la saison estoit trop advancée pour les faire à la broche, et y avoit
par ce moyen de quoy en faire bonne quantité. Et neantmoings contre
l'advis de celuy qui faisoit les antes il les voulut faire à la broche
hors de saison et n'en fit que U ou 5 en tout, et Dieu sçait s'il eu
eschappera poinct, à faulte d'avoir leu ou considéré ma lettre, et d'avoir
songé de l'exécuter ponctuellement. Encores ne fit il pas les antes dans
nostre bien, ains chez des voisins, de qui on aura peine de tirer les
arbres, de paresse de faire encores 5o pas pour arriver à nostre bien,
ce qui me mortifia un petit, et de faict je ne me peus tenir de luy en
parier avec un peu de sentiment. Par là vous pouvez juger du soing
qu'il peult avoir des bulbes oil la difliculté est bien plus grande. Voz
Anémones estoient sorties en feuille, mais il les tira toutes de terre
en tirant les bulbes, excepté les dernières que je luy avois envoyées
d'icy que j'avois ce me semble acheptées d'un passant à bien petits
fraiz. Je voulus voir ses mémoires et les plumettay et glossay de ma
main, pour suppléer le deffault de l'ordre, et luy faciliter la cognois-
sance et la mémoire de ce qu'il avoit faict principalement pour les
antes, mais je n'euz pas aprez le loisir de l'aller vérifier sur les arbres,
Fainéantise , nonchalance.
73
578 LETTRES DE PEIRESG [1626]
parce que je craignois le gros du chauld. Et ne voulois pas manquer
de me rendre icy ])our donner ordre aux affaires en cas que vous tiras-
siez ia lettre de change, oultre que j'estois bien aise de me tirer de
là, de peur que ce gênerai d'Avignon ' ne print fantaisie de m'y venir
surprendre comme il en avoit jette quelque mot, à quoy je fis la sourde
oreille.
M' de Marseille estoit aussy à Signe ^ et debvoit venir à Montrieu'
sans que la goutte le surprint; pour celuy là, je l'aurois bien plus vo-
lontiers aceuilly et traicté comme j'eusse peu. Je vis en passant M"' le
baron de Tourves (qui a eu un filz) pour rendre la visite qu'il m'estoit
allé faire à leres *. Et luy dire ce que m' avoit dict de Cujes depuis que
luy en fut party, qui serabloit revocquer eu doubte la parolie qu'il luy
avoit donnée. Il me dict qu'il la luy feroit bien observer et que s'il
manquoit de subir son jugement, il luy feroit donner des bastonnades
tout son saoul. De Cujes a depuis dict à mon cousin d'Orves qu'il s'y
tiendroit. Au reste mon cousin d'Orves a eu lettre de M"^ Le Roux por-
tant qu'il a gaigné son procez contre Pelgros. Le Roux est bien plaisant
de ne vous en avoir rien dict, car je crois que vous m'en eussiez escript
un mot, à moy. On dit à cette heure que le dict Pelgros est prisonnier,
à la suitte de la Cour pour vollerie. 11 ne luy falloit que cela pour
l'achever de punir.
Comme j'en estois en cet endroict icy. M"' de Rua m'est venu voir et
m'a dict que les aoo livres estoient prestes à Marseille, et que s'il eust
creu mon retour de Toullon, il les eut apportées quant et luy. Il m'a
demandé si nos sels estoient achevées (sic) de lever, je luy ay dict que
non et que s'il envoyoit un billet, elles seroient aussy tost levées, qu'il
' Gênerai des finances. ' Le père est Lëon de Valbelle qui fut
' Aujourd'hui Signes, commune du dé- député de la noblesse de Provence aux
parlement du Var, canton du Beausset, ar- États généraux de i6i4. Marié en 1699
rondissement de Toulon, à 3a kilomètres h une Doria, il en eut Jean-Baptiste qui
de cette ville. ,^ épousa une Vintimille en i64o et ob-
" Voir, pour cette localité et pour toutes tint en 1678 le titre de manjuisat pour
celles qui ne sont pas l'objet d'une note en son Gef de Tourves.
ce volume, la Table du tome Ul.
[1626] À SA FAMILLE. 579
y en avoit 800 oullespour le moings sans les rigordes. H m'a promis
de les faire lever toutes les premières. M' Astier luy a dict hors ma pré-
sence que M' Ferron avoit ollerl de faire advancer quelque chose sur
nostre sel, et luy a demandé si au cas que cela succedast il ne trou-
veroit pas bon que cela fust rejecté avec les 600 livres du s"" de Pe-
russis en fin d'année. Il a respondu qu'ouy, et puis devant moy on le
luy a faict repeter, à quoy j'ay adjousté que le carlier de S' Michel
seroit inconlinant esclieu; lequel avec le sel à lever pourroit bien suf-
fire à cela en un besoinfj. De sorte qu'il a promis de faire expédier
dans Marseille les deux railles livres dans trois jours si je voulois; je
fay accepté, et vouldrois bien avoir de voz nouvelles entre cy et là,
pour y satisfaire. Car la lettre de M"' de Sève en un besoing attendra
bien h la S' Michel, veu mesmes que ce qui sera à payer lors, seroit
desja deub dez à cette heure puisque de Rua a tiré le prix de nos sels,
qu'il nous paye par quartiers, et que quand il l'advanceroit dez ceste
heure, il ne l'advanceroit que du fonds qu'il a par devers luy de nostre
bien, et ce sera parla qu'il vous fauldra dcITendre envers Ferron, au
cas qu'il vous en voulust faire du reproche. Car il importe bien de
payer plus iost 7000 livres que 5ooo livres si tant est qu'il en faille
venir à cela. Kt si j'avois peu vendre nostre bled, j'y en adjousterois
encores le prix et en envoyant l'argent à M"^ Brunet, j'ay envie de luy
faire proposer s'il vouidroit encores cent charges de bled, pour diminuer
d'aultant cette grosse et furieuse partie.
J'oubliois de vous dire que si vous pouvez avoir des lettres patentes
pour le lods et rétention des places de regalle d'autour de nostre
maison d'ieres et de celle de Callas, soit que nous nous en acommo-
dions ou non avec de Gujes, cela nous pourroit tousjonrs grandement
servir avec le temps, ne l'oubliez pas, et plus tost que plus lard, pour
nous en prévaloir au cas que l'accord ne se face.
Il me reste à vous dire que M' de Marseille a eu une mauvaise affaire
sur les bras, à mon trez grand regret; il fauldra voir d'y mettre remède
au moings mal qu'il sera possible, touts Mess" de la Compagnie estants
portez de bonne volonté de luy tendre la main, et contribuer à ce qu'on
73.
580 LETTRIÎS DE PEIRESC [1626]
îissoupice le mal qui est arrivé. C'est cette religieuse d'AUeman', qui a
voulu faire exécuter son arrest du grand Conseil. Le lieutenant cri-
minel Bonfilz en avoit la commission, et la voulut mettre en possession
de l'abbayie de S' Saulveur de Marseille, et voulut procéder par frac-
tion de portes sur le reffus des religieuses opposantes, bien que sa
commission ne portast pas cela, dont il fut destourné par les remons-
trances que luy en firent les consuls de Marseille, attendu que son
])ouvoir ne s'eslendoit pas jusques à cette violance, et de faict il super-
ceda. Mais le lendemain le s' Gantez, grand vicaire de M' de Marseille,
fut plus hardy et sur l'heure du midy que le monde est retiré s'y en
alla avec des massons, 6t enfoncer une porte du costé de l'église, et
un petit mur, et y alla mettre en possession cette Allemande, nonob-
stant l'effort des deux tiers des autres religieuses opposantes, lesquelles
firent tout ce qu'elles peurent pour l'en empescher s'exposanls aux
coups de baston dont 3 ou /i furent griefvement blessées à la teste
mesmes et au visage, à tant que toutes cez opposantes furent mises
dehors ou sortirent par ce trou de mur et demeurèrent quelque temps
toutes esplorées au mitan de la place de Lencho-, jusques à ce que le
monde y accourant elles furent menées dans la maison de la portière,
du monastère. Cependant la fouUe s'y augmenta si grande principale-
ment de femmes de toute qualité et de beaucoup d'hommes parmy,
qu'il s'en forma une sédition toute entière, laquelle dura jusques à
j)rez de deux heures aprez minuict. Car cez opposantes sont en nombre
de 1 6 et embrassent les meilleures maisons de la ville et font les deux
tiers du nombre qui est dans l'abbayie.
On parloit fort mal parmy ce desordre de cette dame d'Alleman et
du moyne Gerente qu'on disoit l'avoir entretenue et du père Pena ja-
cobin ' qu'on disoit avoir succédé aux amours dudict Gerente lequel
' Catherine Allcman était fille d'Esprit, Marseille ; elle est ainsi de'signée du nom de
seigneur de Châteauaeuf, président au l'ancienne famille de Lenche qui y habitait,
parlement d'Orange, etd'Orianede Giraud. ' Sur le P. Pena, auquel notre auteur a
Calherine AUeman mourut en i65/). été déjà très défavorable, voir le recueil Pei-
' La place de Lenche existe encore à resc-Dupuy (I, 109, 110, 119, etc.).
[1620] À SA FAMILLE. S81
on disoit avoir porté M"" de Marseille à entreprendre celte affaire, hors
des termes de son pouvoir, puis qu'il failoit que les officiers du Roy
eussent iaict l'exécution nécessaire avant que luy s'en peust mesler. Et
toutefoys le pauvre M"" de Marseille estoit à Signe avec la goutte qui
ne songeoit rien moings qu'<\ tout cela. La chose passa à telle extrémité,
que ce pauvre vicaire lit murer le trou du mur par dedans ayant les
massons quant et luy, pour se garentir de la furie du peuple. Le lieu-
tenant Bausset y accourut et eut grande peine de fendre la presse et de
pouvoir arriver jusques au parloir, où il fit venir ce vicaire lequel al-
leguoit une ordonnance expresse de M' de Marseille pour sa descharge,
et comminé de l'exhiber, alleguoit deux lettres missives, lesquelles il
desnya cncores par aprez, ne sçachant oii il estoit; enfin quand le
peuple se fut retiré la pluspart on luy dit qu'il failoit bien qu'il sortit
de ce monastère et luy et les prebstres servants et massons qui s'y
estoient jettez quant et luy, et sur les asseurances que luy donnèrent
les consuls et cappitaines de ville qui y estoient avec le lieutenant
Bausset il sortit, et ne receut autre daumage que des pouilles des femmes
qui estoient encorcs là, entr'autres de Mad° de Libertat'; Mad* de
Sacco'^ qui y a sa fille ctquehjues autres. Mais tandis qu'on faisoit effort
pour le delfcndie luy des mains des femmes et qu'on ne songeoit pas
tant aux prebstres qui le suyvoient, les femmes en saisirent un, et le
tourmentèrent de telle façon qu'elles luy arrachèrent presque toute
la barbe et chevellure sans qu'on le peust secourir jusques à ce que le
vicaire fust hors de danger en lieu de seurté, que toute la famille du
viguier et consuls revint au secours de ce pauvre diable que cez femmes
alloient estrangler tant elles estoient en furie et enragées. Cella lit
retirer le reste du peuple et lors on s'advisa des opposantes qu'il failoit
bien r'enclorre dans le monastère, mais celle d'Alleman ne les vouloit
' Jeanne de Sacco épousa, en 1 698, Bar- et M.irseille de Boisson , leur belle-fille, ma-
tliéicmy (le Libertat. Est-ce d'elle qu'il est riée h Pierre de Liberlat, lequel fut aussi
ici question? Il y aurait encore à clioisir capilniae de la Porte,
entre ilciix autres dames de Liberlat, Mar- ' M'"* do Sacco devait ôlro. la belle-sœur
guérite de Porte, feuuned'Anloinc de Liber- de M"' de Liberlat, si celle dernière est
lat.capitainpdelaPorteRoyaiedeMarseille, bien Jeanne de Sacco.
582 LETTRES DE PEIRESC [1626]
])as recevoir ne ouvrir puisqu'elle s'estoit saisie des clefs, de sorte qu'il
fallut faire revenir le vicaire et luy faire commandement d'ouvrir,
lequel ne s'osoit jamais asseurer de venir; enfin aprez [avoir] envoyé
voir le lieu par un sien neveu il s'y en vint fort accompagné, et fit
commandement à* celle d'Alleman d'ouvrir laquelle aprez beaucoup de
difficulté ouvrit enfin, et à luy, et au lieutenant Bausset, qui furent
long temps à la prier de laisser rentrer cez religieuses, ce qu'elle
ne vouloit pas, ne elles aussy, sans quelque estaWissement de règle
entr'elles, à tant qu'on luy fit trouver bon que des clefs l'une fust entre
les mains d'icelles, et l'autre ez mains de l'une desdictes opposantes
jusques à ce qu'il y eust esté autrement pourveu, et par ce moyen on
les fit rentrer, et cesser le scandale. C'estoit sammedy dernier xi de ce
moys, ou au matin du dimanche suyvant devant jour. Le lundy sur le
verbal du lieutenant Bausset les gents du Roy avoient requis une prinse
de coi'ps contre le vicaire et autres, mais la Cqur la convertit en adjour-
nement personel, en intention de faire ce qui se pourra pour accom-
moder cette allaire le plus doulcement qui se pourra.
L'une de cez religieuses nommée de Madalen a obtenu brevet du Roy
et bulles de l'abbayie en concurrance de l'autre, et sur icelles annexe de •
la Cour. Cela sera possible un moyen pour faire relascher quelque chose
à celle d'Alleman , et pour y trouver quelque expédiant à l'amiable. J'en
ay escript à M"' de Marseille à la prière de quelques parents des op-
posantes, qui luy remettront le tout à luy, s'il veult promettre de ne
se ])oinct partialiser. J'en attondz la responce et sans les affaires pres-
santes que j'ay maintenant sur les bras, je le serois allé voir exprez'.
11 a eu une autre mauvaise rencontre de contention de jurisdiction
avec les moynes S' Victor qui présupposent d'estre comme evesques de
là le port, et de l'exclurre en toutes ses fonctions episcopales, non seu-
lement dans l'enclos de leur abbayie, mais aussy dans l'église des Cap-
pucines, qui vient d'estre bastie, laquelle les Capucins ont benitte avec
permission expresse de ceux de S' Victor pendant l'absence de M' de
' La très curieuse relation de Peiresc fournirait bon nombre de particulariti^s nouvelles à
VHistoire de l'abbaye de Saint-Sauveur, par M. Fernand André.
[1626] À SA FAMILLE. 583
Marseille, sans luy en rien dire ne' à son vicaire, voire contre la parole
qu'ils liiy en avoient donnée , dont il avoit esté si faschc qu'il avoil
({uelque regret de se trouver en ce pais. Je luy ay conseillé de ne j)oinct
cil venir aux censures, ains de faire traictcr l'affaire par arbitrage de
Mess" les cardinaux de La Rochefoucault et autres suyvants la Cour, à
cause de la qualité de sa partie principale qui est M' le comte de
Moret. Cependant j'ay mandé en Avignon pour voir s'il se trouve rien
de la bulle d'Urbain V qu'on luy oppose et des oppositions qui y pou-
voient avoir esté formées dez lors, pour préparer les meilleures def-
fances que l'on pourra. Madame d'Allemagne est ressortie de S'" Marie
depuys mardy dernier par une bresche où l'on bastissoit sans dire adieu
à la Supérieure, et avec son habit de Cappucine toute seule a travereé
la ville, suyvy tout le long du port et s'en est retournée aux Cappu-
cines, oi\ l'on luy offre de la tenir comme fondatrice ainsin qu'elle
vouldra. Elle a laissé dans la Visitation deux filles qu'elle y avoit menées
et a disposé de ce qui luy restoit de biens, et entre autres choses, a
donné deux mille escus à la Visitation pour les dictes deux filles. Elle
y eus! voulu demeurer avec l'habit de cappucine, et eust voulu qu'on
eust donné l'habit de la Visitation à ses deux filles tout d'abbord de
leur entrée, sans attendre les troys moys de l'avant-probation portée
par leur Institut. Je plains bien celte pauvre dame et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
Je pensois pouvoir escrire à M' Marchier, mais M" de Rua et puis
M'' Passard viennent de me lever tout le temps de cette matinée. Je
chercheray cette aprez disnée les papiers pour luy respondre par le
premier. Cependant si vous le voyez vous me ferez la faveur de le sal-
ifier de ma part^
[Au dos de la lettre on a écrit : i6a6, 18 juillet.]
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n* 5t 71 , fol. Sga— ^96.
584 LETTRES DE PEIRESC [16L>(;j
[A la suite de ia lettre, on trouve (fol. 899) cette note récapitulative,
ce sommaire de nouvelles, de la main de Valavez, qui se rapportent,
non à la lettre que l'on vient de lire, mais à une lettre qui manque au
registre 5 1 7 1 : ]
Commission du 8 adressée au Garde des Sceaus pour ouir, inter-
roger et décréter contre ceux qu'il verra bon estre et qui se trouveront
complices de ceux qui ont tramé une faction sans aultrement les
nommer avec pouvoir de subdeleguer tels juges de Cour souveraine
qu'il voudra pour continuer cette procédure aux lieux 011 il ne pourra
aller.
M'' de Beauclerc joint en cest' affaire.
Mad" de Masargues ne verra plus son mary.
Veu Modene et de Agean [sic pour Deageant] se pourmener.
M"' Le Grand, premier gentilhomme de Monsieur, tomba à la
chasse.
Bellisle, à l'isle Rouet.
Chalais au château de Nantes.
Us seront un mois à Nantes.
On parle de Boutheillier.
Bouteville et la Frète.
La requeste de la Sorbonne contre les Moines.
La lettre du Conn[étable].
Le mariage.
[Au fol. 4oo se trouve ce posl-scriplum :^ Vous aviez oublié de m'en-
voyer les clefs du coffre; il fallut rompre les serrures. Je trouve fort
beau le livre de dessains et fort à propos de ce que j'avois desja. Il y a
mesmes des médailles en taille doulce que je n'ay jamais veues en livre
et que j'estime toutes seules quasi aultant que ce que vous en avez
donné, bien que je n'y aye rien veu qu'en fuyant'.
' Ce post-scriptum est attaché h une lettre du a4 juillet (fol. 4oi ), laquelle est omise dans
l'édition, comme on l'explique plus loin (p. 588, note 1 ).
[162GJ A SA FAMILLE. 585
CLXVIII
À MONSIKUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère,
Je vous donnay advis dernièrement de la mauvaise affaire que M' de
Marseille s'estoit trouvée sur les bras pour raison des religieuses du
monastère de S' Saulveur. Depuis son grand vicaire se vint présenter,
et au lieu d'insister à la declinatoire, comme il vouloit, sellon ce que
je luy conseillay, il respondit, et en fut quitte par l'arresl dont je vous
envoyé la coppie, qui n'eust sceu estre plus doulx, et qui tendoit en
effect à donner temps pour terminer l'aflaire amiablement, et pour ne
la plus voir retraicter devant la Cour. A quoy je m'employay comme
je debvois, selon mon petit pouvoir, tant envers Mess" qu'envers Mess"
les gents du Roy qui frappèrent le premier coup par leurs conclusions.
Aussy tost cez gents de Marseille vinrent me reprocher ce que j'y avois
contribué. Je leur dis que c'esloit pour leur plus grand bien, et qu'ils
eussent bien mieux faict de ne pas poursuyvre le décret de leurs infor-
mations, et exécution d'iceluy, au contraire d'en rendre juge et arbitre
M' de Marseille mesmes entre son vicaire et eux que d'avoir choisy la
voye de rigueur, attendu que par la rigueur il falloit que leurs parantes
subissent le joue et l'obediance de leur ennemie. Ils me prièrent de
m'entremettre d'accomodement, ce que je fis, et en ay desja eu 3 lettres
de M"^ de Marseille. Mais comme il a grande inclination au costé de
celle d'Aleman qui est maintenue par le Roy, il a peine de gousler les
droicts des autres, bien que le tiltre apostolique, le plus grand nombre,
la plus saine partie, et toute la ville de Marseille soit de leur costé. Il
ne m'a pas faict de responce sur cela bien catégorique. Il fauldra qu'il
parle un peu plus clair sur la dernière que je luy ay cscripte, où c'est
que sur l'interprétation ou déclaration des intentions de la Cour en
l'arrest, qui porte qu'il ira sur les lieux eu persone pour y restablir
l'ordre, m'ayant luy mandt^ qu'il pensoit estre obligé de maintenir celle
TU 74
uiruaiMS RâTt«iitu.
586 LETTRES DE PEIRESC [1626]
d'AHeman et toutefoys qu'il craignoit une autre sédition de la part des
opposantes, je luy avois repondu qu'il y avoit moyen de saulver la
chèvre et les choux, en maintenant celle d'Alleman, dans un pouvoir
restrainct selon les Règles et usages du monastère, et en sorte qu'il ne
fut pas prohibé aux autres de faire poursuyvre par les voyes de droict
et de justice les nouveaux droicts qu'elles presupposoient avoir ac-
quis. El m'offris de l'accompagner sur les lieux quand il y vouldroit
aller, pour gaigner sur l'esprit des opposantes, par la créance que je
pouvois avoir auprez de leurs plus proches parants, tout ce qui seroit
des intentions dudict s' de Marseille, sans en venir aux extremitez. J'en
attendois la responce depuis deux jours, mais je viens d'apprendre qu'il
a envoyé interdire les opposantes de la communion et confession, ce
que j'ay peine de croire, ayant beaucoup d'appréhension que s'il se
laisse conduire par le conseil du P. Pena, il ne luy fasse faire quelque
chose qui le jette dans la haine publique de cez peuples, dont il y
ayt bien aprez de la peine de se tirer et dont il ayt par aprez du re-
gret tout le reste de sa vie. Je ne vous escriptz pas cecy pour le divul-
guer, ne pour en dire à M' de Loraenie que ce que vous trouverez à
propos, car je serois marry que M"" de Marseille creut de moy que je-
fusse autre que son trez humble et fidèle serviteur et que M' de Lomenie
eust aulcun subject de mauvaise édification des actions de M' de Mar-
seille, qui ne pourroit estre sans desplaisir, ce que j'esviteray tousjours
trez volontiers, mais je vouldrois bien aussy que au moins en termes
generaulx on luy fit cognoistre qu'aux affaires de suitte ', il seroit bon
qu'il print advis quelquefoys de quelqu'un des plus apparents de la
ville, s'il y en a quelqu'un qu'il estime de ses amys. Car le conseil du
P. Pena seul n'est pas pour suffire en toutes occasions, et principale-
ment en celle cy doibt estre tenu pour un peu suspect, pour les raisons
cy devant touchées, et certainement M"^ de Marseille avoit esté receu
avec tant d'applaudissement et avoit espendu une si bonne odeur de
luy par toute la province , que j'ay un extrême regret de la luy voir
* C'est-à-dire de conséquence.
[1626] À SA FAMILLE. 587
perdre pour si peu de chose, et de voir tourner les esprits et inclina-
lions de la vénération à la haine toute formelle qui est encores pix que
le mespris '.
Je pense que je vous avois mandé dernièrement que le P. Lorini
m'avoit promis un sien traicté de Népotisme (le(juel il faict transcrire
en Avignon) et quelque chose du cardinal Beliarmin de lieguo ChrMÎ
non temporali que je viens de recevoir tout présentement et le viens de
bailler à transcrire pour vous en envoyer une coppie que vous baille-
rez, s'il vous plaict, de ma part à M' du Puy, avec supplication de
n'en pas faire du bruict, pour ne perdre crédit envers co bon père
qui a de trez belles curiositez et tesmoigne de me les communiquer
volontiers. C'est le propre autographe du feu cardinal Beliarmin qu'il
m'a envoyé, et l'assemblage de touts cez beaux passages des Pères,
qui destruisent les fondements de cette temporalité du Pape, est bien
notable, venant principalement de cette main là.
Je finis cette lettre parce qu'on me vient arracher d'icy malgré moy
pour aller aux thèses du troisiesme filz de M'' de Vergons, le pauvre
père estant malade des fiebvres tierces. Le procureur du Roy au siège,
Mazargues, son frère utérin, est mort, pour avoir négligé ou trop méde-
cine des fiebres tierces. Je l'ay regretté parcequ'il tesraoignoit d'estre
bien de noz amys et non autre.
Je demeure, Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 2.5 juillet i6a6.
Je pense vous avoir mandé que Mad" d'Allemagne estoit sortie du
monastère de la Visitation à U heures du matin par une bresche de
' L'dvêque h la Wle chaude nVcouta pas que je luy offre. J'ay peur qu'il n'ayt lout
lesbonsconseils de Peiresc qui, le a7Juillet, loisir d'en avoir bien du rcf^ret un jour,
écrivait h son frère en ces ternies : ir Je viens Cette affaire luy est de grandissime conse-
d'avoir lettres de M' de Marseille du a 5"' qui quence. »
fait dilficulté de tendre l'oreille aux partys
,4.
588 LETTRES DE PEIRESC [1626]
mur où des massons avoient leur astellier, sans prendre congé de la
supérieure. Elle print l'habit de Cappucine dimanche passé elle sep-
tiesme de la main de la Mère supérieure des Cappucines. Dieu la
veuille bien inspirer de persévérer. Ma cousine d'Aguillenqui fut une
des sept^
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 617!, fol. Ao3. Auto-
graphe. Cette lettre est suivie (fol. io5) de
ce billet (en chiffres avec traduction) daté
du a6 juillet :
(T Quand je dictz h M' d'Oppede ce que
vous mandiez du parlement de Boyer, il en
fut fort esbahy, et me dit que la bonne opi-
nion qu'il avoit eue du capitaine Boyer luy
avoit faict négliger un advis qu'il jugeoit
maintenant esli-e digne de considération et
qu'il en vouloit escrire h la Cour. Pour moy
je ne croiois pas facilement que le père fut
susceptible de se despartir jamais du service
du Roy, mais du fds je n'en dirois pas de
mesmes, car cez jeunes fols s'imaginent
facilement (jue le Roy leur doibve tout ce
qu'ils vouldroient et principalement la con-
tinuation et augmentation de la faveur, ce
qui n'a pas esté faict, je m'asseure, depnis
que la Royne Mère est rentrée en règne ou
dans les affaires et Dieu sçait si le refus de
l'evesché de Toulon ne pourroit pas avoir
produit et le mescontentement etja résolu-
tion de se joindre à d'aultres malcontentz.
Je serois pourtant marry que mon soubçou
se trouvast véritable pour l'amour du père
et de l'amitié que luy portoit le feu Roy. Je
viens d'apprendre de bon lieu que M' de
Guise se voulant embarquer eut advis qu'il
luy venoit un corrier de M' le Connestable
pour le despartement des cartiers qu'il vou-
loit donner en ceste province à un tiei's des
trouppes du Piémont. R se mit h rire et
dict qu'au lieu de s'arrester pour l'attendre
comme on l'en prioit il vouloit anticiper son
parlement afin de n'estre pas trouvé et de
laisser ces cagotz , désignant ceux du Parle-
ment, en bredouille et voir ce qu'ils sçau-
roient faire et s'ils sçauroient parer à ce
coup; le monde croit que c'est luy qui a
prié M' le Connestable d'envoyer manger
ce pais.»
Trois des lettres qui suivent , du a 4 juillet ,
du dimanche matin aC juillet et du 27
du même mois (folios 4oi, ioy, iog)
me semblent devoir être abandonnées , parce
que ce sont exclusivement des lettres d'af-
faires, toutes remplies de chiffres. D'ailleurs,
le présent volume menaçant d'atteindre
(avec la Table et les autres documents qui
en occuperont les cent dernières pages) de •
fort honnêtes proportions, l'éditeur doit
s'imposer plus de réserve et de sévérité.
Je ne puis néanmoins me dispenser de
reproduire ici (car elle est tristement pi-
quante) (me note du folio 4o6 (en chiffres
avec traduction), (jui nous fournit des dé-
tails h la Tallemant des Réaux , sur un
prélat dont nous avons déjà rencontré à
diverses reprises le nom mentionné dans
cette correspondance, François de la Fare-
Lopis :
rrDu .Txvi juillet i6a6. — J'ay apprins
que l'Evesque de Riez [mené] une mer-
veilleuse vie et dont le monde se commance
fort de scandaliser, car sa maison est un
bordel publique où celle de Moresse dont le
chevallier de Verignon qui l'entrelenoit tua
le mary tient thèses tous les jours jusques
[162G]
k SA FAMILLE.
589
CLXIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS,
N
CHEZ MONSIEUR DE LOMENIE, SECRETAIBE D'ESTAT.
Monsieur mon frère,
Aprez avoir fermé tous mes pacquels, on m'est venu advertir que
M'' de Guise estoit arrivé à Antibo avec son armement, et qu'il s'en
venoit par terre, à cause que le temps n'estoit pas propre pour la mer.
On luy avoitaujourd'huy envoyé son carrosse à Aubagne pour aller au
devant de luy, afin qu'il s'en servit demain pour arriver à Marseille de
bonne lieure, mais je crois qu'il y sera arrivé à ce soir. Nous en
sçaurons demain les nouvelles par le retour de l'homme que j'ay en-
h onze heures ilu soir et minuicl avec deux
ou trois aultres aussy femmes de bien que
celle là, que la mère de TEvesque les re-
çoit et entretient comme des poulettes avec
des collations et dragëes et que l'un de ses
principaux rentiers, dont j'ay oublid le nom,
lequel est des plus honnestes hommes de la
ville et des mieux meublez, avoil un cartier
dans l'evesché pour son logement sans rien
incommoder le train de l'Evesque et soubs
ce prétexte y avoit portd touts ses meubles
qui paroient tout l'evesché dont l'Evesque
recevoit bien de la commodité, mais neant-
moins il n'a pas laissé do le fiiive sortir de
chez luy et par conséquent de voir desnucr
tout l'Evcscbd de meubles sans qu'il en ait
paru aucun subjeci, de sorte que tout le
monde a creu (pie c'cstoit pour pouvoir
mieux cacher son ordiu-e effronldc, car c'es-
toit un homme intelligent. Or il ne se con-
tente pas de cela, mais souvent il s'en va
tout seul à travers la place chez un paisaa
qui lient boutticpie de mafpierellage ilonl
tout le monde est desja si scandalizë qu'on
en va h h» moustarde et Dieu veuille qu'on
ne luy fasse quelque affront, car il a là des
jaloux comme ailleurs. Vous verrez ce que
luy mandent encore à ce coup ses co-
quettes de Paris et leur jargon de S' Luc et
S' François et la mort de M"* de S' Pierre,
sa patronne principale. Vous verrez aussy
une lettre que je luy escrivis dernièrement
sur des discours qu'avoit tenus icy un sien
vallet chez le greflicr Estiennc comme si
j'avois eu des desseins sur son Eveschd et
qu'il l'eust creu ainsin et ia responce que
j'en viens de recevoir où il m'apprenl que
vous aviez encore laisse voir de mes pré-
cédentes lettres touchant sa harangue des
Estais, n
590 LETTRES DE PEIRESC [1626]
voyé à M"^ Brunet avec les 800 escuz, mais je crois que le pacquet sera
party.
Je vous donne le bonsoir et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 27 juill[et] au soir i6a6'.
CLXX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À PARIS.
Monsieur mon frère.
J'eus hier vostre despesche du 21 de juillet avec une lettre du
Prieur de Roumoules de Lyon du 92 portant qu'il partoit lors et faisoit
estât d'arriver le lendemain à Grenoble, et qu'on l'asseuroit que M"" le
comte de Sault en debvoit partir le vendredy, ce qui est conforme à
ce que m'en avoit dict M'" le conseiller de Lambert qui en est revenu
depuis peu. Lequel en estoit party du jeudy 2 S"® aprez disner, ayant
laissé M^ le Conseiller en volonté de partir le vendredy pour aller
vers le Poulsin, oii il est depuis entré, et où l'on tient qu'il faict tra-
vailler à la desmolition. De sorte que si M"' le comte de Sault a deub
suyvre, comme je m'en double, ce sera un grand retardement à nostre
affaire. Car je ne pense pas que durant le voyage il ayt facilement la
commodité de voir ledict contract, ne de le faire consulter par ceux de
son conseil, qui n'auroit possible pas suivy. Et de faict le Prieur deb-
vroit meshuy estre arrivé, car il y a xi jours de son arrivée dans Gre-
noble, et il n'en fault que U et demy pour venir tout à son aise de là
en cette ville, comme a faict M"" de Lambert. Et toutefoys je n'en ay
poinct de nouvelles, ce qui me faict craindre qu'il n'ayt suivy à Va-
' Bibliothèque nationale , nouvelles acquisitions françaises, n° 5 1 7 1 , fol. 4 1 o. Autographe.
[1626] A SA FAMILLE. 591
lence, et que là niesmes H n'ayt bien de la peine d'en venir à bout. Je
crains encor une autre incommodité, du passage de là icy, car M' de
Montauban s'est remis à la guerre contre M*^ le Gonnestable qui l'a
blocqué à Mevillon ' despuis peu, si tost qu'il a esté le maistre du
Poulsin, résolu de le perdre absolument au lieu de demeurer dans
le traicté qu'ils avoient faict pour de l'argent. El Dieu sçait comme
cez trouppes tiendront le chemin mal asseuré de ce costé là. Je
me doubte aussy que s'il trouve M' de Sistcron à Lurs il s'y arrestera
bien un jour ou deux, de sorte que tout cela me faict demeurer en
l'attente de sa veniie plus patiemment.
Au surplus, quand j'escrivis dernièrement à M' de Crequy je songeay
prou à M"^ de Gannaples^, mais j'estois si las que je me voyois l'heure de
clorre, et m'imaginois qu'il seroit allé à la Cour, mais je luy escriplz
à cette heure, comme vous pourrez voir, par la coppie qui sera cy
joincte, car j'envoyeray l'original à Paris tout droict, comme je fis celle
de M"" de Crequy et vous verrez par mesme moyen celle que j'avois
escript à la Marquise d'Oraison, mais elle s'est trouvée à Mayne. Et
encores verrez vous la coppie de celle que m'a escripte Mad" de Crequy,
laquelle arriva hier à la Tour d'Aiguez où je l'iray voir si tost que je
seray de retour de Marseille où je m'en vais mecredy s'il plaict à Dieu
pour voir si je pourrois ayder à l'accommodement de l'affaire de cez
dames religieuses de S' Saulveur, et par occasion je verray ce qui se
pourra faire pour les chappellets de corail, car il ne s'y en est pas trouvé
qui eussent le grain plus gros que des poids, à cause que tous les ou-
vriers et marchands de cette marchandise sont allez à la foire de la
Madeleine débiter tout ce qu'ils avoient de prest, et le pix est qu'on
me mande de Marseille qu'ils ont espuysé le fonds de la matière, au
moings ce qu'il y peult avoir de plus précieux et qu'il fauldroit attendre
à la fin de ce moys, auquel temps reviennent les barques de la pesche
du corail, qui apporteront de la nouvelle matière sur laquelle on
pourra choisir tout ce qui sera propre à quelque ouvrage tel qu'on le
' Sur Mdvoiiillon (Drônie), voir le recueil Peiresc-Dupuy (I, SgS). — * Sur Charles de
Crequy, seigneur de Canaples, voir le recueil Peiresc-Dupuy (I, 58i et suiv.).
592 LETTRES DE PEIRESC [162G]
vouldroit. C'est ce que j'ay apprins de la part de M' Cassagne •, et d'un
homme fort practique en ce négoce. Si je trouve quelque persone de
qualité et de créance par qui je puisse escrire à M^ le Connestabie
et au comte dç Sault , je le feray à la première commodité, ou bien j'en-
voyeray mes lettres soubs les enveloppes de Mad" la Mareschale la-
quelle est passée par Sallon, où elle a esté traictée par le conseiller
Suffren, à qui il a mené une femme qu'il a espousée de celles de sa
suitte, fdle d'un magistrat de Grenoble, dont j'ay oublié le nom et la
qualité de l'office.
Je faicts responce à M' de la Ville aux Clers, à M' de Malerbe et à
Buon à qui je mande que sur la my aoust je verray de faire expédier
les 100 escus qu'il désire à Lyon, tandis que je travaille h les faire s'il
est possible. J'ay veu la lettre de M'' Lucas, et vouldrois bien avoir
receu le don du los de la maison d'Ieres, car je m'imagine que deCujes
ne me laisra guieres en repos.
J'ay receu la coppie de la lettre de Rome du s"" Siton^ que vous ne
m'aviez pas encore envoyée, mais je n'ay pas eu le moyen de la lisre,
et vouldroys bien avoir la datte à peu prez de l'année qu'est escritte la
lettre du cardinal du Bellay pour faire chercher la procédure contre,
l'evesque de Como', Cesare de Trivulcis aussy evesque d'Apt* où j'ay
escript pour tascher d'en tirer quelque chose de ce costé là encores s'il
se peult, pour servir cez Messieurs du Puy auxquels nous sommes si re-
devables, et je pense que cela pourra estre aussy du goust de Mons'' de
Lomenie, car il a un volume de choses ecclésiastiques, oh tout cela
pourra trouver place. Je n'ay encores peu vacquer à la recherche des
papiers que je desirois visiter à mon trez grand regret. A vostre venue,
j'en auray Dieu aydant plus de commodité.
J'envoyay hier par l'ordinaire d'Avignon qui revenoit, avec les lettres
' Le médecin marseillais que nous avons 1626 qui ne contient pas même le quart
déjà souvent trouvé mentionné précédera- de l'autographe,
ment en ce recueil. ' Côme, en Lombardie, à Ao kilomètres
' C'est avec ces mots que commence, de Milan,
dans la copie de la bibliothèque Méjanes * César Trivulcc fut évêque d'Apt, de
(registre III, fol. 1 78 ) une lettre du a août i533 à i5ii.
[1G26] À SA FAMILLE. 593
de Rome, la dernière lettre de Fr. André à M' de Mondevergues qui aura
soing de la faire rendre, et fis bailler aux Cappucins le pacquet de la
Mère de Marseille', et la lettre de frère Saulveur comme de coustume.
Je n'ay sceu voir la despesche de Bordeaux, et me resoulds de faire
en celle cy tout ce qui est nécessaire de peur qu'elle ne demeure en
arrière et quand j'auray achevé, si le pacquet de M' d'Oppede ne presse,
je pourvoiray au faict de Bordeaux; sinon il fauldra attendre la pre-
mière commodité.
Par la despesche de Rome'^, j'apprins de M"' Aleandro qu'il avoit
receu la médaille de l'ordre de S' Michel, dont je vous remercie bien
fort, mais j'apprins une bien mauvaise nouvelle à sçavoir la mort du
pauvre cardinal Sainte Susannc decedé le jour S' Pierre 1 9 juin^, d'une
gangrené qui se mit à un herisipelle soubs son cautère, dont j'ay bien
esté afiligé. 11 a faict héritiers les Jésuites de Viterbe et disposé de la
transaction " de quelques pensions par des gents de lettres seulement
jusques à 5 ou 600 escus, encores que le Pape luy eut envoyé offrir
la faculté d'en transférer jusques à trois milles escus s'il vouloit, mais
il ne le voulut pas accepter pour davantage^.
Il me reste à vous dire que j'ay vcu cet arrest du Conseil pour la
restitution des papiers du Roy, avec la lettre concernant ceux de feu
M' de Villeroy. Si cela peult sortir son effect, ce sera une trez bonne
chose. Mais j'en double un petit.
Je suis encores si pressé, que je ne sçaurois travailler à la minutte
de cette commission que je ne sois de retour du voyage de Marseille et
de la Tour d'Aiguez. Je feray pourtant ce que je pourray pour trouver
mes premiers projects. Sinon je recommenceray Dieu aydant à la pre-
mière commodité.
' La supérieure des religieuses. demmcnt voulu dcrire ap/mn, date certaine
* Dans la copie de la Méjanes, où d'or- du décbs du cardinal,
dinairc on abrège beaucoup, on a allongé, * Peiresc a écrit iramation. C'est un Dou-
cette fois, le commencement de la phrase : veau lapsus.
ftPar une depesclic que j'ay receu de ' Sur le cardinal de Sainte-Susanne, qui
Rome ...» fut un des correspondants et amis de notre au-
' 11 y a bien tgjuin, mais Peiresc a évi- teur, voirlerecueil Peiresc-DHpuy(;)(i.wi"«i).
ïi. 70
UlrftlMIUt MTMSAU.
594 LETTRES DE PEIRESG [1626]
Voilà tout ce que j'avois à vous dire en responce de voz deux des-
pesches du 17 et a 1 juillet. Si ce n'est que j'ay veu les deux livretz
que vous n'aviez pas veu , qui sont certainement curieux. Et sur ce je
finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce a aoust 1696.
Je trouve certainement bien impertinentes la plus part des lettres
dont vous m'avez envoyé la coppie , mais je loue vostre discrétion de
n'en pas avoir parlé que tout ne soit achevé. Je vous en envoyé une où
vous verrez comme Court à son accoustumée forge impudemment des
impostures contre M'' de la Martelliere. Ainsin faisoit il autres foys
contre nous. Je vouldrois que M"" de la Marteliere l'eust veiie, et ce
solliciteur, et cez autres qui sçavent bien le contraire, afin qu'ils le
cognoissent mieux qu'ils ne faisoient.
Vous verrez aussy la lettre de M' Bernier, à qui j'attendois pareille-
ment de repondre jusques à ce que Roche aye responce de de Rua.
David a imprimé un chetif livre qui ne semble point trop mal im-
primé; c'est pourquoy je le vous envoyé pour le donner à Mess" du
Puy tel qu'il est seulement pour la façon. On luy veult faire imprimer
une pièce qui ne seroit poinct mauvaise. Je vous envoyé aussy un petit
traicté ou consultation du P. Lorinus de Nepotismo, où je n'ay pas
trouvé ce que j'en attendois, mais tousjours se peult il tenir parmy
d'autres papiers. Vous le leur pourrez aussy bailler s'il vous plaict
en les priant de n'en pas faire de grand bruict, pour conserver le
credict.
J'oubliois que vous verrez la responce que m'a faicte M' Brunet sur
l'offre de faire tenir les 6000 libvres à Paris moyennant un et demy
pour cent. Vous verrez aussy que M" Fraisse m'avoient envoyé de-
mander six vingts escus par un Constans, consul de Marseille, qui
me dict estre venu icy afin de prendre i5ooo libvres du s' Gaillard,
[1626] À SA FAMILLE. 595
pour les remettre à Paris, à un pour cent de gain, qui est bien le
contraire des trois pour cent que m'avoit escript Icdict s"" Brunet. Je
le luy diray un jour allant à Marseille Dieu aydant et à M' le gênerai
Passard.
Vous verrez aussy le coc à l'asne de la response de de Rua, à qui
Roche a voulu escrire une lettre des grosses dents dont j'attends la
responce avant que luy respondre nioy raesmes. Je luy avois desduict
les /ioo libvres de Besut sur la dernière paye de juin et des 600 libvres
de Perussis. Je n'avois jamais voulu accepter la cession et transport,
jusques à maintenant que je le fis à condition de ne les desduire que
sur la dernière paye.
[Post-scriptum sur le dos tle la lellrc^ M' Vento frère des dames de
Vento est mort en Sion' et fut apporté et enterré devant hier à
S' Saulveur. Madame de Fabregues ^ est morte aussy en mesme
temps ^.
CLXXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOUMË ORDINAIRE DE hk CHAMBRE DU ROY,
À l'AllIS OU À LYON.
Monsieur mon frère,
J'ay, depuis avoir envoyé ma despesche chez M' d'Oppede, veu les
lettres de Bordeaux, et escript au P. du Val, à frère Cabrier, à frère
Cliabert, à M"" Fauchier, à Brianson et à M' de Bellisle, et mis le tout
soiibs l'enveloppe de M"' de Lomenie. Et M' du Ghaisne vient de sortir
' Seon est un quartier rural de la ville i6oo,PierreDecormisouDe Cormis.asses-
d'Aix, h l'ouest de celte ville. seurd'Aix, puis avocat gëniValau Parlement.
' M°" de Fabry-FabriNgues ^tait Louise ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
de Joannis, veuve du ligueur côlèbre. Leur sitions françaises , n° Siyi, fol. 4u. Aulo-
filie unique, Antoinette, avait ëpousë, en graphe.
7.5.
596 LETTRES DE PEIUESG [1626]
(le céans et me dire qu'il a lettre de son gendre Montauban portant
que c'est luy qui avoit faict brusler sa grange propre et quelques
autres d'autour de Menisson, pour n'en acconunoder les assiegeans,
qui le debvoient bloquer de plus prez seulement aujourd'huy. Qu'il
est adsisté du s"' de Montbrun filz, qui souloit commander à Montauban,
et autres de ses amys, qu'il ne laisse pas de joiier tous les jours à la
Paulme avec eux attendant le siège, et qu'il pense avoir assez de temps
pour remettre la place au Roy quand il sera en Daulphiné, et non
autre.
Je demeure. Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Âix, ce 3 aoustau soir i6a6 '. •
CLXXII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE BIANS, GENTILHOMME ORDINAIBE DE LA CHAMBRE DU ROT,
À LYON,
CHEZ MONSIEUR DE FETAN.
Monsieur mon frère.
Je viens de recevoir de Grenoble la coppie de la ratification du cpnte
de Sault du 26 juillet avec lettres du Prieur qui faulte de chevaux s'est
' Bibiiolbèque nationale, nouvelles acqui- pour estre trop au Roy et de faicl il envoya
sitions françaises, n° 6171, fol. hili. Auto- à luy son Iraicté. Au contraire Montauban,
graphe. A cette lettre est jointe une note tpii avoit accordé son traicté pluslost que
autographe et chiffrée adressée trà mon l'aultre, pour avoir envoyé un gentilhomme
nepveu Jean Berger praticien à Paris». La au Roy entra en disgrâce et en envoya un
voici :iT 9 heures, 3 aoust.Beauchamp parlant second qui fut retenu et enGn en a envoyé
à Brison luy voulut conseiller d'envoyer au un troisiesme desguisé, en haine de quoy il
Roy mesmes les olîi'es qu'il avoit faictes au a esté incontinent bloqué et luy a l'on dit
Connestable. L'aultre luy dit qu'il n'oseroit qu'on ne luy pardonnera jamais et qu'on le
à cause de la jalousie du Connestable à qui ruinera devant qu'il ait des nouvelles du
le marquis de Bressieux estoit venu suspet Roy. »
[1G26] À SA FAMILLE. 597
embarqué pour venir du costé d'Avignon. J'ay en luesme temps receu
vosLre despesche du ai" et rendu toutes voz lettres. Et communiqué à
M' d'Oppede ce qu'il luy falloit, lequel envoya maintenant ses lettres
adressées ou cousin Ajjuillenqui lesquelles j'envoye à M"" de Lomenie.
Le Prieur m'escript qu'il vous a adverti de la ratification par le lieu-
tenant Arnaud de Forcalquier ' de sorte que je crois que vous serez
party le jour d'hier, ou que vous partirez niardy prochain, Dieu
aydant. Toutefoys en cas que vous eussiez eu occasion de retarder,
tousjours celle cy vous y pourra trouver, et en ce cas si vous faictes
giste ou disnée à Bosny ^, enquerez vous un peu si vous y pourriez voir
les originaux des tiltres et pancarthes qu'on dict y estre conservées
avec les seaux de quelques Roys de Jérusalem, et mesmcs de la célèbre
Mellusine, qui mcriteroient bien d'estre veus et mouliez si faire se
pouvoit. Ils sont en la commanderie de l'Iiospital S' Esprit. Je pensois
bien avoir trouvé la fève au gasteau, au premier aspect de l'extraict de
M' du Chesne pour nostre Gilbert, mais j'y ay esté deceu; toutefoys il
le fauldra bien examiner, et j'espère qu'il s'y trouvera encores quelque
chose de bon. Je ne vous puis entretenir comme je vouldrois parceque
je m'en vay monter à cheval pour aller h Aubagne voir M'' de Marseille
et travailler à l'accommodement des dames de S' Saulvcur. Nous dirons
bientost de vive voix, avec l'ayde de Dieu, ce que nous pourrions es-
crire. Cependant je demeureray,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiuesc.
D'Aix, ce 5 aoust, h 4 heures du soir, i6a6'.
' Sur le lieutenant André Arnaud, voir ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
le recueil Peircsc-Dupuy (1, 109; 111,717). sitions françaises, n" 5171, fol. 4i5. Aulo-
' Aujourd'hui Bonny, sur la rive droite graphe. Suit (fol. 4 16) un duplicata non
de la Loire, commune (lu canton de Briare, signé de celte lettre, qui porte à l'exté-
arrondissement de Gien. Celle dornièro moitié rieur, sur l'adresse : r Reroniniandé chez
de la présente lettre devient un jm.il-scriptum M' de Loniénic.i Dans ce dui>licata Peiresc
de la lettre plus haut citée qui porte la date a écrit en interligne ces trois mots : Bosny
du a août dans la copie de la Mi?janes. tur l'Oire,
598 LETTRES DE PEIRESC [1626]
CLXXllI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
GENTILHOMME OBDINAIRE DE LA CHAMBRE DU BOY,
À PARIS.
Monsieur mon frère, me voicy de retour d'Aubagne où j'ay obtenu
de M'' de Marseille la grâce de cez pauvres religieuses de S' Saulveur,
dont nous concertasmes les articles de concordat par provision, et les
fismes signer aux parents des parties, soubs le bon plaisir des reli-
gieuses, lesquelles ne feront pas je m'asseure difficulté de les accepter
réciproquement, de sorte que je m'en revins icy incontinant croyant
bien que le Prieur de Roumoules seroit arrivé. Mais je trouvay qu'il
en estoit reparty pour courir aprez moy, et avoit prins le chemin de
Marseille. Il est vray que ne m'y trouvant pas il s'en est revenu icy, et
m'a rendu les originaulx en forme bien authentique, et m'a dict que
M' Jacquet estoit allé en poste à Paris pour une affaire, où il pensoit
que vous luy poussiez rendre quelque service, de sorte qu'il pense que
cez lettres cy vous y trouveront encores. Tousjours les adresserons nous
à Lyon, et estant trop pressé pour vous escrire attendu la haste du
courrier du païs qui va en Cour et qui laisra nostre pacquet à Lyon ,
je finis en vous accusant seulement la réception de vostre despesche
du 28"" où j'ay esté ravy de voir d'abord la lettre de ce traislre Bou-
raard. En mesme temps Roussignolz m'a apporté un autre pacquet de
Brianson du 28 juillet, mais je n'ay pas encores peu lisre ne l'un ne
l'autre, et suis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 8 aoust 1626.
Je m'en vay demain à la Tour d'Aygues Dieu aydant avec le
Prieur.
[1626] À SA FAMILLE. 599
[Posl-scriptum au dos de la lettre.^ J'oubliois de vous accuser la récep-
tion (l'un pacfjuct de M'' Jacquet avec le don et remise du loz et
prelalion de partie de maison acquise par de Cujis, dattf'; du dernier
janvier i 626 '.
CLXXIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
GENTILHOMME ORDINAIRE DE L\ CHAMBRE DU ROY,
À RIANS.
Monsieur mon frère,
J'ay receu la vostre d'à ce matin et loiie Dieu de la conversion de
tout ce peuple^, priant humblement sa divine bonté de leur toucher le
cœur en sorte qu'ils ne songent plus qu'à vivre en paix et repos à l'ad-
venir comme nous ferons de nostre costé Dieu aydant. Fabre et Gas-
pard Court me sont venus voir à ce soir pour m'apporter voz recom-
mandations, et m'ont dict qu'ils ont assisté à ce matin au service de
l'anniversaire de feu mon père, oiî tout le peuple estoit assemblé,
disoient ils, en fort grand nombre. Dieu luy veuille avoir faict paix et
donné place en son sainct paradis d'où je me promets qu'il aye cognois-
sance et contentement de tout ce qui se passe là.
Au reste j'ay faict partir la despesche que vous sçavez, et ay escript
entr'autres à chascun de Mess" du Puy, ayant renvoyé à l'aisné ses
expéditions et au puysné le Corrio ^ et ay pareillement escript à
Mess" Gardon, et leuray mandé que j'attendois responce de M"" Dernier,
pour faire voir ce que je debvois à M' de Sève, et que vous passeriez
par Marseille en vous en revenant et vérifieriez le tout sur ses livres
de raison*, pour inconlinant acquitter tout ce qu'il y auroit de reste.
' Bibliothèque nationale, iiouv. acq. fr., ' Sur l'historien Bemaixlin Corio, voir
n° 5 1 7 1 , fol. 417. Autographe. le recueil Peiresc-Dupuy ( 1 , 80 et suiv.).
' Le peuple, c'est-à-dire les habitants de ' Dans le sens primitif de livres de
Rians, les anciens advei-saires des Fabri. comptes, libri rationum.
600 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Nous sommes tousjours aprez nostre traicté d'accommodement. Nous
en sçaurons Dieu aydant demain le faict ou le faillir. Je viens de rece-
voir une lettre de M"" Fiobet avec le résultat du procez de Terragon,
qui est un beau supplément à celuy de Camredon. Je vous envoyé
l'un et l'autre, afin que vous les voyiez avant que de passer plus
oultre, y ayant une particularité de la négociation de M' Galand, qui
me semble grandement advantageuse pour luy, mais la mort du pauvre
M' Catel m'a bien affligé et crois que vous la sentirez bien aussy ^
Le mulletier s'en retourne et porte ce que vous avez demandé, en-
semble ce qu'a demandé mon cousin de Meaux, à qui je baize trez
humblement les mains comme aussy à mon cousin de Ghavery, à mon
cousin Duranty le cadet, et à Monsieur son aisné, mon procureur
spécial, sans oublier M^ Pasqueti, M' de Rians, M"^ le prieur Coquillat
et Messieurs ses frères, M"' Astier et autres, et le plus gros baisemains
de touts au plus gros de la trouppe^ que tout le monde est venu cher-
cher cearis aujourd'liuy aussy curieusement que s'il eust couru fortune
de se perdre dans la paille comme une esguille. Il m'entendra bien sans
plus grande désignation et je finiray demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et alTectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce IX novembre 1626.
M"' d'Arène de Guers m'a envoyé un petit fagot de ses Anémones
que je pourrois bien envoyer à M' Robin par la première commodité.
Si je l'eusse eu un peu plustost, je l'eusse baillé à M"' Passard, Je viens
de les ouvrir et les ay trouvées dans leur motte de terre, ne pensant
pas que ce soit grand chose. La feuille en est fort petite ^.
' Sur le magistrat historien Guillaume de cette fin de lettre est charmante de verve et
Catel, qui était mort à Toulouse le 5 oc- de gaîtd.
tobre 1626, voir le recueil Peiresc-Dupuy ' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
(I, io5 elpassim). sitions françaises , n° 6171, fol. iaa. Auto-
' C'est-à-dire Valavez lui-même. Toute graphe.
[102G] A SA FAMILLE. COI
CLXXV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE niANS,
À MARSEILLE.
Monsieur mon frère,
Je vous ay escript en responce des vostres de Beaugentier et ay
adressé mes lettres à Toullon chez M'' Ghabert pour les vous faire tenir
en passant par là, où ce que vous aurez trouvé de quoy donner de
l'entretien à M' le commandeur de Fourbin si elles y sont arrivées à
temps. J'ay depuis eu par la voy.e d'un voiluricr un autre pacquet de
M" d'Oppede datte à Roane du 7 de* ce mois avec diverses lettres ({ue
j'ay rendues. Il avoit lors dcsjà appris l'affaire de M' Seguiran et nioDS-
troit grand désir qu'elle se peult accomoder au contentement des uns
et des autres. 11 en fust parlé hier dans la Compagnie les Chambres
assemblées, où l'on reffuza des expediantz offertz de la part de Mess"
des Comptes pour l'accommodement des deux compagnies, qui sem-
bloient neantmoins debvoir estre acceptez. Mais la brigue l'emporta, de
façon que je n'y vois plus guieres de responce d'accommodement à
mon grand desplaisir. Je crains bien que cela n'oblige M' de Bouc à un
fâcheux voyage. Il fauldra voir ce que Dieu en vouldra ordonner. Ce-
pendant n'oubliez pas estant à Marseille de prendre de M'' de Rua le
billet de nostre provision de sel à raison de dix oUes comme l'année
passée affin de la pouvoir envoyer quérir avant le plus grand hiver.
Taschez de voir en passant par Marseille ce menuisier flamand qui tra-
vaille à mon cadre en façon d'ebeniste pour le tableau du Camayeul
de M''Rubens pour voir s'il sera bien advancé; il travaille dans S' Victor.
Le sieur Cesari le cognoit bien. Je vous prie de voir aussi le sieur Gilly,
homme de M'" Cassagnes^ qui m'a faict feste de certaines empreintes
de soulfrc que vous me pourrez apporter si vous jugez qu'il y ayt rien
qui vadle. Et si Sandrin vient avec vous, voyez de luy faire achepter
' Domestique (dans le sens relevé) du docteur Gassagoe, son secrétaire.
76
nritiaïui iati»«ali.
602 LETTRES DE PEIRESG [1626]
un peu de provision de sucre de la sorte qu'il sçaict estre ])ropre pour
noz pommes et qu'il ne sente poiuct le saflVan. Madame Bourgoigne
m'en avoit achepté l'année passée qui s'estoit trouvé excellant et en
un besoing le sieur Demmartin, marchand grossier', qui estoit mon
hoste, feroit bien cela. Il est fort voisin de Dignoly. Je vous ay adverti
que M'' de Goraerville partit lundy ne m'ayant adverti de son despart
que l'avant veille et n'ayant poinct voulu prendre d'argent de ses livres.
De sorte qu'il m'osta le loisir d'envoyer chercher à Marseille quelque
vane ou autre chose que je lui eusse volontiers envoyée jusques à la
valieur d'une vingtaine d'escus et que je voudrois bien envoyer à
Paris. Simeonis me dict que Madame de Gomerville avoit eu grande
envie de recouvrer quelque petite guenuche et quelque bon perroquet,
mais qu'il n'en avoit poinct sceu trouver à Marseille. Aussy bien
seroit il malaisé de les envoyer à Paris pendant l'hiver. Mais on pour-
roit mettre ordre, s'il s'en peult recouvrer entre cy et le bon temps
pour luy en faire passer envie. Je suis constraint de finir pour aller au
palais et demeure,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur, .
DE Peibesc.
D'Aix, ce 18 novembre i6a6.
Faites, je vous prie, demander si tous cez vaisseaux arrivez de Le-
vant n'ont poinct apporté de Maroquin rouge ^. Serpoullier de Grenoble
me dict hier qu'il avoit lettres de ce pais là portant que M' l'Arche-
vesque d'Aix y estoit arrivé le unziesme et s'en estoit allé à la Char-
treuse pour n'y estre que deux jours et peu aprez s'en revenir en ce
pais icy aprez fort peu de sesjour à Grenoble; j'estime prou qu'il ne
vouldra pas attendre le grand hiver; et adjouste que Mons' Marchier
' C'est-à-dire très probablement mar- Peiresc pour qui, semble-t-ii, un volume
chand en gros. n'était pas convenablement relié s'il n'était
' Le maroquin l'ouge fut toujours l'objet habillé de maroquin rouge,
des préoccupations et des préférences de
[1626] À SA FAMILLE, 603
debvoit estre icy la semaine prochaine; nous en aurons à mon ad vis
bientost de nouvelles. Il est venu icy un homme de Carcassone de ma
cognoissance qui n'en est parly que despuis huict jours, lequel m'a
assuré que l'assemblée de Castres tenoit encoros et qu'elle avoit envové
vers le Roy pour diverses occasions et entre autres pour avoir per-
mission de nommer à la charge du présidant de Vignolles' dont il
attendoit encores responce avant que rompre leur assemblée, de façon
que nous ne sommes pas encore quictes de ce costé \h si ce n'est qu'd
prinst fantesie à M'' Galiant de se contenter de prendre la charge dudict
feu présidant de Vignolles et ((ue sa femme y voulust consentir, ce
qui luy fairoit différer à un autre temps la courvée de Provence. On
m'a dit que Beyssan est venu de la Cour en poste. S'il a apporté
quelque chose concernant son expédition, je pense bien que vous aurez
moyen de l'apprendre. Je fais estât de vous envoyer toutes les lellres
que j'ay eues pour vous de la Cour ou d'ailleurs, mais parceque M' le
présidant Carriolism'a envoyé dire qu'il veult faire courir une dépêche,
je les ay retenues affin d'essaier de respondre moy mesmes à vostre
place si j'en puis trouver le temps. Cependant de peur que si vous
n'avez receu mon pacquct de Toullon vous ne demeuriez sans nouvelles,
je vous renvoyé une autre coppie de la Gasctte qui en avoit esté tirée*.
CLXXVI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE niANS,
À MARSEILLE.
Monsieur mon frère, je vous attcndois aujourd'huy, ne pensant pas
que vous eussiez faict tant de sesjour à Beaugentier et croyant que vous
' Jacques de Vignolles fut d'abord con- dans le recueil des Lettre* »imtre« de
seiller (i 5ç)5), puis pn^sidciil do la chambre Henri IV.
de l'Edil de Caslres. Voir son article dans la * Bibliothèque nationale, nouvdiesacqui-
France protestante. 11 est souvent nomme sitions françaises, n° 5171, fol. &•]&. Copie.
7G.
GOA LETTRES DE PEIRESC [1626]
eussiez faict dessein de vous trouver à la cérémonie qui se faict demain
aux religieuses de S'" Marie, lesquelles renouvellent annuellement tous
leurs vœux solemnelz ie jour de la présentation Nostre Dame qui est
demain où nous assisterons Dieu aydant à l'issue du palais. Mais j'ay
aujourd'huy receu une lettre de M' d'Arenc' dattée du 18 portant qu'il
avoit esté quatre jours avec vous à Beaugentier et que vous ne faisiez
que partir pour aller à leres de façon que je pense que les lettres que
je vous avois addressées à Toulon auront eu loisir de vous aller cher-
cher jusques à leres, et celles que je vous avois envoyées à Marseille
soubz l'addresse de M'' Vias- vous y attendront plus long temps que je
ne pensois. Et pense que celle cy aura encore assez de temps pour vous
y attaindre avec une petite gasette qui sera cy joincte, laquelle j'ay
faict extraire à ce soir d'une despeche que je viens de recevoir où il y
avoit de lettres de M"" de Lomenie du 3" et 5^, de M"^ Pelletier du k",
du cousin Aguillenqui du 6^ et de M"^ de Fetan du 1 1'. Mons' de Lo-
menie accuse la réception de voz lettres du 1 3" et 2 3" du mois passé
et dict que M'' du Puy s'estoit trouvé présent et avoit pris ce qui le con-
cernoit et qu'il avoit envoyé le pacquet de M'' Robin. J'ay encores au-
jourd'huy receu de lettres de Mons' de Mondevergue portant qu'il atten-
doit M'' l'Archevesque d'Aix dimanche ou iundy et desja son carrosse à
six chevaux y estoit arrivé avec deux hacquenées, qu'il y attendoit deux
charretées et quelques charges de mulet de ses hardes et qu'il vous
attendoit vous en bonne dévotion.
Au reste si vous passez par Marseille n'oubliez pas de voir M"^ Dernier
et taschez de voir par son livre l'article de ce que je luy envoyay der-
nièrement pour le port de voz dernières balles aiïin qu'il en rem-
boursast M"" de Sève, comme aussy quelques autres articles non seule-
ment du remboursement, mais d'advanses que je luy avois falotes à
mesmes fins pour des fournitures dudict sieur de Sève de l'année i6u4
affin que je puisse clorre ce compte là au juste. Si vous pouvez aller
à S' Victor enquerez vous, je vous prie, de ce que m'a dict aujour-
' Sur ie sieur d'Arène, voir le recueil Pei- ' Ballliazar de Vias, parent et anii de
resc-Diipuy (passim) et aussi notre tome V. MM. de Fabri.
[1626] À SA FAMILLE. 60S
d'Iiuy le filz de M'' le conseiller Ollivicr, sçavoir est que ccz moines ont
faict quelques réparations à la porte de l'église qui leur ont faict dé-
terrer diverses pièces antiques et fragmenta de tombeaux fort curieux,
et entre autres une fort helle inscription grecque, laquelle les massons
estoient aprcz de gaster. 11 fauldroit bien voir ce que c'est. Si c'estoit
rien qui vaille et qui ne fust pas recouvrable, rnoyenner au moins
qu'elle ne fust pas rompue, ains applicquée à quelque lieu permanent '.
Si vous en parlez à M'' Gerente, il est homme pour en venir à bout fa-
cilement. Et si en revenant de Marseille icy le temps vous permet de
passer du costé delà Floride^, vous pourriez voir la bastide de M' d'An-
telmi pour prendre l'inscription d'une pierre antique que M' d'Antelmi
m'a offerte et que j'accepteray si je trouve qu'elle vaille la peine de
la faire apporter. Je serois bien aysc aussy que vous puissiez visiter
M'' de S' Victour, prieur de la Celle ^, pour le salluer de ma part et
luy rendre raison de ce que vous avez trouvé dans son église de
S' Pierre et à la Gayolle *, sur quoy je finis, demeurant. Monsieur mon
frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE PsinESC.
D'Aix, ce vendredy au soir ao novembre i6a6'.
' On reconnaît là le fervent archdologue Victor de Marseille et qui jMjrcevait ia dîme
qui chercha toujours ii sauver les choses de Brignoles et lieux voisins,
antiques. * La chapelle de Notre-Dame de la Ga-
' La Floride dlait la retraite champêtre yolle, qui remonte aux premiers temps du
du premier président du parlement de Pro- christianisme , dtait une dépendance du
vence, Guillaume du Vair, au terroir de prieuré de la Celle.
Marseille, à iiii-chcmin des Aygalades. ' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
' 1,8 Celle, aux portes de Brignoles, était sitions françaises , n" 5 1 7 1 , fol. 4a 6. Ori-
un très ancien prieuré, dépeiulantde S.ninl- {final.
606 LETTRES DE PEIRESC [16i26j
CLXXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE RIANS,
À MARSEILLE,
CHEZ DIGNOSCI, PREZ LA PLACB NEDFVE.
Monsieur mon frère,
Si vous estes à Marseille, vous y recevrez cette lettre avec deux autres
despesches précédantes adressées à M'" Viaz. Je vous ay envoyé homme
exprez sur le chemin d'Aubagne et de Signe S pour vous faire la mesme
prière que je vous faicts par celle cy, de vous en venir le plus tost
que vous pourrez, tant pour vous trouver icy à l'arrivée de M' d'Aix,
qui debvoit estre à ce soir en Avignon, que pour vous trouver au de-
part de M"" de Bouc qui s'en va mecredy en Cour. Et je serois bien fasché
que vous eussiez manqué de le voir et de l'entretenir au préalable.
J'ay aujourdhuy receu afforce nouvelles de la Cour du i o que je
vous garde pour ne sçavoir par où les vous [faire tenir] seurenient,
ayant résolu de bazarder deux autres lettres semblables à celle cy,
l'une par la voye de S' Maxemin , et l'autre par le droict chemin de
TouHon, afin que quelqu'une vous puisse rencontrer. Je vous attends
donc en bonne dévotion et demeure.
Monsieur mou frère ,
vostre bien humble et affectionné frère et serviteur,
DE Pëiakso.
D'Aix, ce 31 novembre i6a6, à xi heures du soir.
J'envoye à M*" Viaz un pacquet de frère André pour la Mère Bonne
Cappucine, et un de M'' de la Fayette'' pour Malte au chevalier de la
Fayette son frère soubs une enveloppe de M''Guittard à Mad""'' Napolon'.
' Pour Seyne. — ' Voir le recueil Peiresc-Dupuy, passitn. — ^ I>a foniine de Sanson Na-
pollon.
[1620] À SA FAMILLE. 607
Si vous vous trouvez là, vous pourrez vous enquérir des conimoditez
de le faire seurement tenir à Malte'.
GLXXVIU
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
B\R0N DE niANS,
EN ARLES.
Monsieur mon frère,
Une heure aprez que vous fustes parti la fille de François le Long
fit apporter céans une corbeille dans laquelle y avoit une demi dou-
zaine de plantes de Jaussemin dans leur terre fort mouillée et lesdictes
plantes neantmoins fort desséchées et fort malades pour ne dire du
tout mortes la pluspart. Et de faict Mons'' Danmartin escripvoit que le
s"" Belenger en avoit conceu si mauvaise opinion qu'il n' avoit pas daifjné
de le nous envoyer .et n'en eut rien faict sans que luy luy donna cou-
rage de les nous laisser porter affin de hazarder s'il en pourroit cscha-
per quelqu'une. J'envoyay à mesme temps chercher Mons*" d'Arène qui
de bonne fortune n'estoit pas encores parti, lequel en trouva une
bien apparemment vive et quelque autre qui n'estoit pas du tout morte;
il fut d'advis de les envoyer incontinent à Beaugentier pour voir si elles
se pourroient ravigourer. Je fis donc incontinent partir nostre muletier
avec un de ses muletz qui s'en alla encores coucher à Tourvez* ou à
S' Maximin et M"" d'Arène me promit d'estre aujourdhuy à Beaugentier
pour l'ayder ù les mettre en terre. Je luy recommanday fort de les faire
bien loger à l'abry, et neantmoins de les faire couvrir du grand haie
du soleil pour quelques semaines, et s'il en peult eschaper quelque
pied, il fauldra puis voir de les faire loger en des vases pour les con-
server. Aujourd'huy j'ay receu une lettre dudict sieur Bcrengier qui
accuse la réception de la vostre et de celle de Mons' d'Orléans' et
' Bibliolhè(jue nationale, nouvelles ac([ui- ' Pour Tourvex.
silions françaises, a° 5171, fol. haS. Auto- ' Gabriel de l'Auhespine , si souvent men-
graplie. lionne en toute cette correspondance.
608 LETTRES DE PEIRESG [1626]
mande que les Grenadiers avoient esté rejectez dans la mer par la
tempeste, et promet d'en faire revenir d'autres pour l'année prochaine,
ensemble d'autres Jossemins. Je luy fairay responce, et escriray à
Mons'' d'Orléans et possible luy envoyeray je les lettres dudict sieur
Danmartin et dudict s' Berengier affin qu'il voye de quoy nous luy
sommes redebvables, mais j'attandray la response de mes lettres de
Rome pour luy rendre raison par mesme moyen de ce qu'il attendoit
delà bibliothèque Vaticane, espérant que nous les aurons dans la fin
de ceste semaine Dieu aydant.
Cependant nous pourrons sçavoir plus particulièrement en quel estât
ont esté trouvées lesdictes plantes lorsqu'on les aura changées de terre,
ce que j'ay esté d'advis de faire de crainte que la terre oii elles estoient
n'eust esté mouillée d'eau de mer. Le dict sieur Danmartin mande
que les siennes ne sepouvoient encores recouvrer de deux ou trois jours,
ce qui me faict avoir grand regret qu'elles ne périssent dans leur mouil-
leure d'eau de mer. J'oubliay de vous dire à vostre despart que M'' du
Puy m'avoit demandé un exemplaire de l'entrée du Roy en Arles \ Si
vous en pouvez recouvrer un, ce sera pour luy. Mais il fauldroit tascher
de l'avoir en blanc plustost que relié.
Je vouldrois bien aussi que vous vous fussiez enquis soigneusement
si despuis l'an cinq centz quatre vingt en ça il n'a pas esté tenu quelque
sinode provincial en Arles comme il a esté faict en toutes les autres
métropoles du Royaulme pour la refformation de la discipline ecclésias-
tique, et si on ne l'a pas faict imprimer comme fit Mons' de Canigeani ^
celluy de ceste ville et comme ont faict plusieurs autres ceux de leurs
provinces, auquel cas il fauldroit tasclier d'en avoir un couple d'exem-
plaires l'un pour Mons' du Puy et l'autre pour moy; sinon, en cas qu'il
ne soit poinct imprimé, je vous prie de tascher de voir l'original dans
les Registres et le prendre extraict au moings de l'inventaire des cha-
' Entrée du roi dans la ville d'Arles, le ' Alexandre Canigiani, qui fut arclie-
29 octobre 162a (Avignon, Bramereau, vêque d'Aix depuis l'année 1 576 jusqu'au
1628, in-fol.). Voir recueil Peiresc-Dupuy 21 mars iSgi.
(I, 252).
[1626] A SA FAMILLE. 609
pitres et moyenner la permission d'en faire tirer coppie au long, car
j'y employeray par aprez le s*" Guillot qui travaille maintenant céans
pour moy comme vous avez veu, lorsqu'il sera de retour chez luy en
Arles. Si en courant les liltres des chapitres vous rencontrez celluy de
sacramento matrimonii, prenez, je vous prie, la peine de le lire et de
prendre garde s'il ne porte pas la délibération de faire publier le décret
des mariages clandestins du Concile de Trente et prenez garde tout au
commancement des actes dudict Sinode en quelz termes il parle de la
réception du Concile de Trente. Mons' le chanoine Saxi, à qui je vous
prie faire mes recommandations, est assez vieil pour se souvenir de
tout ce qui y aura esté faict sur ce subject ' et pour vous indiquer les
lieux où pourra estrc l'original ou bien les coppics imprimées si l'édi-
tion en a esté faicte, et sçaura par mesme moyen si jamais ledict con-
cile provincial aura esté approuvé en Cour de Rome comme l'ont esté
tous les autres semblables où ils ont esté tous examinez à la Congré-
gation des Cardinaulx et corrigez.
Mons"" Néron revint hier d'Ieres en bonne santé Dieu mercy ayant
laissé sa roiie bien achevée, mais les grandes eaux empeschent d'aller
sur les lieux et de pouvoir cruser le puis nécessaire, de sorte que
S' Jullien luy conseilla de s'en revenir pour donner loisir à la vuidange
des eaux, et l'homme que sa femme luy avoit envoyé exprcz a encores
servy pour hasler son retour. Il me dict que noz sels avoient esté ache-
vées de lever entièrement, ce que mon cousin d'Orves me confirma,
mais j'eusse voulu sçavoir la quantité précise qu'il s'y en estoit trouvé.
Il vit en passant le Prieur de Beaugentier, qui le chargea de deux pe-
tites boites de fleurs entre lesquelles estoit la Rose variée et la Rose ve-
lutée fort brune, mais ce n'estoit pas grand chose. Il y avoit quelques
Tulipes qui estoient encores moins que cela, et l'Yacintus comosa que
je trouve jollie, ensemble l'Ornitogarum Arabicum, la Renoncule jaulne
double et quelques Encoulics^ meslées de blanc et de violet qui estoit
' Sur le cliaiioino Saxi , voir le rociifil ' Pour Ancolies. I/> Dielionnnirc général
Pcirosc-Diipin (I, sfja; Il , 3a4). C'csl l'jui- de la langue française iiiili([uc l'unciciine
leur de VEnlri-e du roi dans la tille d'Arles. forme AnqueUe.
n. 77
OtrUIflBMI lATtOWALI.
610 LETTRES DE PEfRESC [1626]
ce dont je ne m'estois poinct encores apperceu. C'est tout ce que j'avois
à vous dire et que je suis tousjours,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 17 may 1637.
Je n'entray pas hier au matin; on fit à croire à M"" Flotte que j'estois
allé en Arles dans le carrosse et qu'il dcbvoit prendre la poste pour y
accourir. Il pressa fort M"^ de Paule de vouloir esfre de la partie lequel
se faisoit prier; enfin il desfraya longuement la compagnie là dessus,
et sur ce qu'aulcuns dirent que la visite des Maries estoit assignée au
lundy de la Pentecoste, il se résolut de partir seulement vendredy pro-
chain qui est ordinaire et où il n'y a rien à perdre au Palais. Il voulut
faire h croire qu'il avoit esté fort prié d'aller à ce voyage dans le car-
rosse, mais qu'il s'en estoit excusé, pensant despescher le procez de
M' le conseiller Junius de Thoulouse, à quoy on ne pense pas. Quel-
qu'un luy dict que Quaissani disoit que les places du carrosse s'estoient
trouvées toutes prinses quand il avoit désiré de s'y loger. On s'en donna .
bien du passe temps, se dict on. Nous allons à l'examen de M' de
Mourier.
[Plus ces deux lignes qui ne sont pas autographes , mais de la main du
sca'élaire auquel Peiresc avait dicté la lettre ;] Je vous prie de faire mes
recommandations à M"^ JVIarchier et à M' de Chavary, mon cousin'.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° 5171, fol. iSg. Original.
[162(;] À SA FAMILLE. «1
CLXXIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
BARON DE RIANS, GENTILHOMME ORDINAIHE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À YEHES.
Monsieur mon frère,
Ayant apprins par M' de S' Jullien la commodité qui se presentoit
de vous escripre à Yeres, j'ay esté bien aise d'avoir moien de vous faire
un petit mot pour vous dire que j'attendz icy demain le bastard de
Moutredon^ qui a eu toute sorte de contentement de M' ie commandeur
de Fourbin et luy a promis de prendre icy demain au soir les nou-
velles de l'ordinaire pour se rendre mercredy au soir à Tholon par qui
je luy fei'ay part des nouvelles que nous aurons demain au soir et le
prieray de les vous envoler par aprez soit à Yeres ou à Beaugentier
selon le lieu où vous vous trouverez. C'est pourquoy il sera bon que
vous faciez sçavoir à luy ou à M'' Chabert en quel lieu vous serez. Ce-
pendant ce jeune homme s'en est allé porter les nouvelles à son père
du favorable traictement qu'il a receu de M"^ le Commandeur, lequel y
a proceddé avec tant de surabondante courtoisie qu'il ne se peut rien
dire de plus.
Au reste je viens présentement de dire à Dieu à M*" le mareschal de
Crequy chez M'" de Guise à l'issiie de son soupper où il m'a faict tant
de caresses et à mon nepvcu qu'il ne se peut rien dire de plus jusques
à laisser M' de Guise pour me conduire jusques à demy de la montée,
au([uel endroict j'ay eu grande peine de le faire arrester. 11 n'a poinct
oublié de me parler de Court et m'a dict qu'il nous diroit ce qu'il luy
avoit dict touchant la faulte par luy commise de ne nous avoir poinct
veuz. Hier l'affaire de Mad" la Mareschalle faillit d'estre rompue de
rechef sur ce que remettant les papiers des deniers de la banque de
' Montredon est une looiiilé des environs de Marseille, vers Mazargnes.
77-
6t'2 LETTRES DE PEIRESC [1626]
Lyon elle avoit déclaré que pendant ce procez elle en avoit exigé trente
mil livres, sur quoy M"" le Maresclial laisoit de grandes exclamations et
reproches de mauvaise foy avec tant plus d'ardeur que cela joinct aux
douze mil livres de la demye année assignée là dessus en exécution de
la transaction et quatre ou cinq mil livres à quoy s'estoient obligez icy
le s' Aubier et Martin depuis l'introduction du procez pour le delTraye-
ment du train de Madame, il ne restoit pas de quoy rembourser
M'' Deagon' pour le desgagement de la terre de la Tour d'Aiguez. L'on
estoit desja bien avant dans les pleurs, mais enfin M"' de Guyse se rendit
l'entremetteur et partagea le dill'erend en sorte que de ladicte somme
de trente mille livres Madame de Crequy se chargea d'en rembourser
quinze mille et M' de Crequy s'est departyt des autres quinze mille et
aprez M' de Guyse mena M"" de Crequy chez Mad" sa femme où les ca-
resses furent plus grandes que jamais de part et d'autre. Aujourdhuy
deux de ses damoiselles l'ont quittée, à sçavoir la Vaulbonnet et l'An-
gloise, ce qui n'a pas esté sans de grandz pleurs réciproques. On dict
qu'elle reigle et retranche son train, mais neantmoins on dict qu'elle
va prendre à son service la fille d'Aygosi qui est un merveilleux coni-
mancement de reformation. M' de Crequy doibt partir demain au matin
devant le jour dans le carrosse de M' de Guyse qui le doibt mener à
Valence dans deux jours.
Il s'est descouvert à Montpellier une entreprinse des huguenotz pour
le jour de la feste Dieu lesquelz pendant la procession debvoient sortir
de leur temple où ils avoient faict jetter des armes insensiblement pour
se riier les uns sur les principaulx qui suivroient la procession et les
autres sur une des portes de la ville où M'' de Rohan se debvoit venir
présenter avec 8000 hommes. Le baron de Mesley* estoit à une des
portes de la ville et voyant entrer un paysan l'interrogea si à propos
et si artificieusement qu'il le descontenança elle mit en telle bredouille
que pensant bien faire il laissa tomber par terre un pain qu'il portoit,
Serait-ce GuiscardDëageant, mort pre- * Audard de Fromenlières , baron de
mier prdsident de la Chambre des comptes Meslay, était premier capitaine au rëgiment
de Gienoble eu 1 63 ç) ? de Normandie.
[1626] À SA FAMILLE. 61S
lequel fut recueilly; inconliiiant ouvert on y trouva une lettre addressée
à un certain Trésorier qui estoit du complot qui fut saisy en niesnie
temps avec dix ou douze autres accusez tant par ce paysan desjjuisé
que par le dict Thresorier ausquelz on faict le procez bien vifve-
. ment.
11 est venu un courrier de la Rochelle party le 16 qui n'en dict rien
de nouveau de plus que ce que nous sçavions lequel a apporté des
lettres patentes pour la continuation de nostre .Parlement qui ont esté
verifïiées à ce matin soubz certaines modifications de ne travailler que
inter volenles, hors des affaires du Roy et des matières de vaccalions.'
M' de Guyse m'a dict qu'il vouloit aller dans le Parlement et porter
une protestation par escript (|u'il ne pouvoit mener ses navires au Roy
s'il n'avoit le fond assigné sur les Edilz pour lesquelz on dict que ladicte
continuation a esté faicte et dict qu'il a receu une lettre de M'' le Car-
dinal portant qu'il n'y a rien de changé depuis le dessein qu'on avoit
faict de joindre les navires du Roy avec ceux d'Espagne et de Dun-
querke pour aller attaquer les Anglois jusques chez eulx si besoing est.
Quelqu'un m'a voulu dire qu'il y a une déclaration du Roy pour revoc-
quer la continuation du Parlement si tost qu'on aura parlé des Edictz,
à laquelle je ne pense pas qu'il se trouve de grande difficulté, attendu
qu'on eust esté bien ayse d'avoir quelque prétexte de ne poinct verif-
fier les dictes lettres de continuation, mais il y avoit une chose qui
fermoit la bouche à tous ceux qui avoient le plus d'envie de s'en
excuser, sçavoir est que le Roy mandoit aux genz tenantz son Parlement
d'en continuer la fonction et exercice, avec cez termes : cotnme nous
vous avons continué et continuons par cez présentes, car il attribue à ses
officiers et leur interdit la jurisdiction quand bon luy semble sans que
cela soitsubject à aulcuiie controverse.
M' de Guyse a dict aussy d'avoir lettres de M"" d'Alincourt' portant
que l'affaire de M' de Mantoue s'accommodoit et que l'Espagnol donnoit
Crémone et le Cremonois, demeurant le Montferrat en partage inoictié
' Sur Charles de Neufville, marquis de Villeroy et d'Aliiicourl, gouverneur du Lyonnais,
voir le recueil Peiresc-Dupuy (I, ySi).
6U LETTRES DE PEIRESC [1626]
au duc de Savoie et l'autre moictié à l'Espagnol à condition de raser
Cazal, mais cela n'est pas encor faict.
Je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre irez humble et Irez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce lundy au soir ijô'juing- 1628.
Mes irez humbles recommandations à M' et Mad'' d'Orvcs, à ma
nourrice et à M"' le Prieur de Beaugentier'.
CLXXX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLWEZ,
BARON DE RIANS, GENTILHOMME ORDINAIRE DE LA CHAMBRE DU ROY,
À YERES OU À BEAUGEMIER.
Monsieur mon frère,
Suyvant ce que je vous escrivois hier au soir, le s' Michel de Mont-
redon s'en va porter à M' le Commandeur ce que nous avons eu par
cet ordinaire. Je luy mande qu'il vous en fasse part aprez l'avoir veu,
n'y pouvant adjouster si ce n'est que l'escritteau des Rochellois sur la
poitrine de leur Anglois chassé, avoit son adresse au Cardinal en termes
fort injurieux^, dont ils pourroient bien un jour porter la folle enchère.
M"" de Crequy est party à ce matin sur les 7 heures dans le carrosse
de M' de Guyse et deux heures aprez est arrivé un gentilhomme de
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui- cpies, depuis Mervault jusqu'à Colin, je n'ai
sitions françaises, n° 6171, fol. 433. Ori- rien trouvé concernant cette curieuse anec-
ginal. dote de l'Anglais à l'ëcriteau. Il y eut bien
' J'ai interrogé sur ce point M. Georges aux environs de cette date une écbauffourée
Musset, archiviste paléographe, conservateur d'Anglais dans la place de la Rochelle, mais
de la bibliothèque de la ville de la Rochelle, aucun d'eux que je sache ne fut conduit hors
et voici ce qu'il a bien voulu me répondre : des mui-s. »
itj'ai eu beau compulser toutes nos chroni-
[tf.'26J À SA FAMILLE. 615
M'' de Montmorency disant qu'il s'en venoit icy voir M' de Guise, et
croyoit on que M"" de Crequy deubt revenir. Je ne sçay ce qu'ils auront
faict en chemin. M' de Crequy prenant hier au soir congé de Madame,
comme elle pluroit {nie), luy dit pour consolation qu'elle avoit tort de
pleurer, qu'elle debvoit estre plus contente que jamais, qu'il s'en alloit
de son costé vivre en toute liberté, qu'il ne tiendroit qu'à elle d'en
faire de mesme du sien , et qu'elle n'y entendroit rien si elle ne le faisoit.
En entrant cez jours passez à la Comédie, il trouva un peu de presse
qui l'empeschoit de passer assez avant, il dict tout hault qu'il s'cston-
noit qu'on ne luy fit place estant homme de marque et portant des
branches cappables de heurter bien du monde de toutz costez. Cez
gents se mocqucnt bien de tout ce qui est au dessoubs d'eux. Et sur ce
je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble frère et serviteur,
DE Peibesc.
D'Aix, ce 97 juin 1638.
On venoit aujourdhuy quérir les sacs de Cujes'.
CLXXXI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE RIANS,
À BEAUGEiNTIER.
Monsieur mon frère,
J'altendois à ce soir de voz nouvelles, et à faulte de laquay pour
vous en envoyer, j'avois stipulé du filz du messager de Toullon qu'il
passeroit par Beaugenticr en allant pour vous rendre ma despesche.
Mais l'homme de mon cousin m'estant venu advertir à ce soir qu'il s'en
alloit à Yeres, j'ay mieux aymé luy donner mes lettres tant de l'ordi-
' Bibliothèque nntionnle , nouvelles acquisitions français e< , n' 5 1 7 1 , fol. 435. Aatographe.
G16 LETTRES DE PEIRESG [1626]
naire du jourd'huy, que du sieur de Grandpré de qui j'en eus une du
ib"""- du Camp escritle de la main de M' l'Archevesque \ oi!i est la des-
cription entière de l'estat du siège. J'en ay faict tirer à part une ga-
zette de la mesme datte, afin que vous la puissiez envoyer à M"' le
Commandeur^ avec celle de Paris du iS"" et en cas que vous fussiez
venu à Rians je mande à M'' le Prieur de vous retenir voz lettres pour
les vous renvoyer à Yercs et d'envoyer à mondict sieur le Commandeur
sa lettre et lesdictes deux gazettes. Vous trouverez en un billet à part
le commancement et fin de la lettre de M"' l'Archevesque où il est faict
mention de voz Orangers. Orfeuil est allé à ce malin en poste à la Cour
et soubz l'enveloppe de M' Marchier, j'ay faict responce par luy, et ay
escript les particularitez de la vérification pour M' de Yillars^ ensemble
de celle de M"^ de Guise des û offices de thresoriers, de la suppression
des harangues funèbres aux semonces et du gratis du droict des bonnets
faict audict s' de Villars avec descharge de la publication à l'audiance,
à cause qu'il estoit pressé d'accourir à son gouvernement, à cette heure
que les Anglois paroissent.
M"" l'Empereur a esté icy et m'a demandé des greffes du Pécher roze
dont je me suis trouvé bien empesché. Je vouldrois bien que vous en
eussiez faict faire la provision pour en despartir à luy et à quelque
autre.
Nous avons veu icy le s' Rossy de Lyon qui vous a apporté une bonne
provision d'Anémones à petite feuille, tant la Reggate, que la Rlanche
salle que violette, incarnade, colombine, etc., ensemble une Jacynthe
double bleue, et une Hyacinthe double verte. Il me dict qu'il avoit re-
couvré la Tubéreuse*. 11 alloit à Marseille pour passer à Florence et
' Alphonse (Je Richelieu, archevêque Villars, voir le recueil Peiresc-Dupuy
d'Aix. Les deux frères assistèrent donc pen- (I, gi, etc.).
dant quelque temps au mëinorable siège de * Voir sur la tubéreuse, propagée par
la Rochelle. Les historiens de cette ville n'ont l'illustre horticulteur do Belgenlier, une
pas mentionné la présence de l'archevêque longue note dans les Petits mémoires de Pei-
d'Aix au camp de l'armée royale. resc (p. 75-76). Cf. Fabrt de Peiresc huma-
' Le commandeur de Forhin. niste , archéologue , naturaliste ,\\BT^\.Q\i&'Ae%
^ Sur Georges de Brancas, marquis de Joret, Aix, 1894, p. 65-66.
[1626] • À SA FAMILLE. 617
revenir dans trois moys. II ne fit que disner à l'hoslellerie et passer
oultre. Il est grandement honneste, et se voulut charger d'un mémoire
de livres curieux pour l'amour de moy. Il estoit un peu esbranlé de
passer par Tollon et par Beaugentier en allant reprendre le chemin
d'Aiitibo; je ne sçay s'il l'aura peu faire.
Au surplus la pauvre petite d'Orves, fille de mon cousin le viguier,
estant sortie avec la fichvre du monastère S' Barthélémy, a esté si
opiniastre à ne poiiict prendre de médecine, qu'elle mourut enfin di-
manche aprez disner, au grand regret de tous ses parenlz et spéciale-
ment du bon homme M"' Olivier et de Mad" d'Orves ma tante laquelle
y a faict tout ce qu'elle a peu humainement ^ On l'a enterrée aux Cor-
deliers à cause que son feu oncle y estoit inhumé^, et leur tombe
d'Ieres est en ce couvent. Le petit d'Orves se porte fort bien grâces à
Dieu^. Je prie à Dieu qu'il le conserve* et tous les siens, demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce a 5 juillet au soir i6a8'.
' M. Paul de Faucher, allié à la famille
Olivier ou mieux d'Olivari, m'apprend,
d'après les papiers de cedo famille, que
Charlotte de Gambe d'Orves , tille de Charles ,
juge et viguier de Hyères et filleule de Char-
lotte de Fabri, sou aïeule, tante de Peiresc,
mourut, le 23 juillet iGa8, dans la maison
de son grand-père, place de la Miséricorde.
La mère de l'enfant dlait llonorade d'Olivari.
11 ne faut pas confondre cette Charlotte avec
sa cousine germaine du même nom, fille de
Claude de Camhe d'Orves, conseiller aux
Comptes, et de Claire de Boisson, qui
ëpousn en i63a M. de Simiane de la
Coste.
' Claude allas Madelon de Caralje d'Orves ,
conseiller aux Comptes, mort avant 1638.
' Le petit d'Orves était Charles qui fut
viguier de Hyères et qui se maria en i65i
avec Thérèse de Thomas.
' C'était l'unique rejeton mâle de la fa-
mille. Aussi Peiresc fornie-t-il des vœux
particuliers pour sa durable bonne sant<^.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
sitions françaises, n* 6171, foL 687. Auto-
graphe.
78
larMIiSMB lAtlftlAU.
618 LETTRES DE PEIRESC • [1626]
CLXXXII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE RIANS,
A RIANS.
Monsieur mon frère.
L'ordinaire n'arriva hier que sur les quatre heures et par icelluy je
receuz ce que vous aurez icy de nouvelles où les meilleures sont les
plus vieilles parce qu'elles viennent de meilleure main. Je n'y sçaurois
rien adjouster si ce n'est que M"" Jacquet m'escript du 20" que les
trouppes du marquis d'Uxelles ' sont desja la plus part dissipées par la
mezintelligence des chefe excepté la cavallerie et qu'il n'y avoit poinct
de peste dans Lyon ny aux faulxbourgs et que celle qui avoit esté en
autres lieux allentour n'avoit poinct faict de progrez par le bon ordre
qui y avoit esté mis. Il ne m'escript rien de l'Archevesché, mais j'ay
veu une lettre de M'' Boulezon qui porte que tous les courriers qui
avoient esté depeschez en Cour pour cette vacance y estoient encore
sans qu'aulcun fust revenu et qu'on ne sçavoit rien de certain de cette
affaire là, ains seulement qu'il esloit passé un courrier venant de la
Cour, lequel avoit dict que M'' le Cardinal avoit eu l'Archevesché. Si
cela est, je pense que c'est pour avoir par mesme moyen la disposition
plus libre de l'Archevesché d'Aix, car si Mons' d'Aix eust présentement
obtenu celle de Lyon il sembloit estre obligé de se despartir de celle
d'Aix 2 et ainsy entre l'un et l'autre ilz les retiendront toutes deux et
s'en accommoderont tout à leur aise, et peut estre que M' le Car-
dinal se prépare là une retraitle honorable pour lors qu'il sera las
des affaires.
L'homme de Martely qui avoit esté prisonnier à Nismes m'apporta hier
' Sur Jacques du Blé, marquis d'Uxelles, ' On sait que le cardinal Alphonse de
'voir le recueil Peiresc-Dupuy (I, 688; Richelieu ne larda pas à passer du siège
II, 8). d'Aix au siège de Lyon.
[1626] À SA FAMILLE. 619
une lettre ouverte de M' Le Beaiiclerc avec celle que vous aurez icy de
M'' Darene, disant que M'' de Rohan les avoit ouvertes et que cez hu-
guenotz là avoient retenu celle que m'escripvoit à moy ledict s' d'Arène
pour ce qu'elle coiitenoit à force nouvelles. Ce marault là faisoit hier
voir les dictes lettres à tout le monde, de sorte que sur l'advis que
j'en euz il fallut que je les envoyasse quérir, ce qui ne fut pas sans luy
laver la teste.
Sur quoy je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre plus humble et plus affectionné frère et serviteur,
Peiresc.
D'.Aix.ce a3 aoust i6a8'.
Je vous envoyé deux melons qui sont excellentz.
axxxiii
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE RIANS,
À RI AN S.
Monsieur mon frère,
Enfin nous voicy sains et saulves à Beaugentier grâces à Dieu. Je
partis vendredy de Marseille à trois heures aprez midy et vins coucher
à Aubagne, où je trouvay M' de Toullon-, et ne laissasmes pas d'estre
bien logez tous deux en mesme hostelerie. A ce matin je suis passé au
dessoubs de Cujes trop malin pour y voir persone, suis venu disner à
Signe, et par Montrieu m'en suis venu icy, ayant prins grand plaisir à
ce voyage. Mais la veue de la mortalité des Orangers m'a cuidé serrer
tout le cœur. La Vigne de Pologne m'a bien agréé, encores plus celle
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- * Nous avons dëjà vu que c'dtait Auguste
sitions françaises , n° 5 1 7 1 , fol. 4 4 0. Original. de Forbin.
78.
620 LETTRES DE PEIRESG [1626]
de Canada, et vostre allignement de murailles de closlure. Je ne suis
raarry que de ce qu'il les fault rehaulser pour les alligner au niveau
des auti'es, et leur donner plus de moyen de rompre un peu le mauvais
vent. Il fault tracer le verger pour y planter les arbres fruictiers, et le
plustost est le meilleur. C'est pourquoy je pense que le plustost que
vous pourrez venir, si vous y voulez estre, sera meilleur. Mais vous n'y
trouverez poinct de fleur de l'Hiacynthe tubéreuse non plus que moy.
Il y a des autres tiges qui montent, mais je ne crois pas qu'elles fleu-
rissent de cette année. La fleur de la passion reuscit bien. Les Lança
Spada des vases ne sont poinct en mauvais estât au moings l'un. J'y
ay trouvé une Hiuca que je ne pensois pas avoir, et l'un des Josse-
mins d'Arabie en trez bon estât; l'autre est en trop petit vase pour
rien valloir. Le Laurier rose blanc est bien en fleur. Mais ce pauvre
parterre est bien clairsemé. 11 fault louer Dieu du tout, et je finis de-
meurant.
Monsieur mon frère,
vostre trez humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Beaugfinlier, ce a septembre 1628.
Il y a trois ou quatre OEuiliets excellents en bigarreure; je les vous
faicts conserver.
M'' de TouHon revient de Marseille coucher à ce soir à Aubagne,
pour repasser demain icy. Je ne sçay s'il s'y vouldra arrester^
' Bibliothèque nationale , nouvelles acquisitions françaises , n° 5 1 7 1 , fol. i 4 1 . Autographe.
[1626] A SA FAMILLE. 621
CLXXXIV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE RIANS,
À RIANS, OU BIEN À GREAULX.
Monsieur mon frère,
Estant aujourd'huy de garde à la porte', aprez estre allé dire adieu
à M"" Ribier^ je m'y suis heureusement rencontré à l'arrivée d'un gen-
tilhomme de M' de Nevers despesciié par le Roy, party delà Cour ven-
dredy au soir i3 de ce moys, aprez tout le gros d'eau passé, qui a
apporté des lettres du Hoy, de M'' d'Ilerhault et de M' le Garde des
sceaux à M' le Premier Président pour apprester toutes choses néces-
saires aux affaires d'Italie. Il porte aussy un pacquet à M"" de Guise à
mesmes fins, et a laissé des commissions en chemin en divers endroicts.
Il m'a dict que les Anglois n'ont poinct faict d'aultre attaque que celle
dont vous avez ouy parler, qu'on les est allé agasser avec des esquiffes,
sans qu'ils ayent rien faict qui vaille. C'est un parent de feu Bukingam
qui commande l'armée navale. Le Roy va tous les jours à la chasse
devant eux à leur barbe, ils n'ont jamais osé depuis la première foys
se venir approcher à la portée du canon. Ils ont faict demander per-
mission de lever Madame de Rohan, et les Anglois enfermez dans la
Rochelle, et qu'ils abandonneroient tout le reste et se retireroient, mais
on s'en est mocqué. Ceux de la Rochelle ont voulu parlementer, mais
on n'y a pas voulu entendre, ains on a faict pendre tout ce qui eu est
voulu sortir, jusques aux tambours. Le maire avoit faict sortir à mesmes
fins un sien neveu, qui fut pendu sur le champ''; on ne les veult plus
' Peiresc, remplissant ses devoirs civi- douleiisos à M. Georges Musset |)liis haut
ques, montait donc la garde aux portes de mentionne. Ce critique si comp«5lent ni'ap-
ia ville d'Aix? prend qu'il n'a jamais vu nulle part laven-
' Sur ce conseiller au parlement de Paris, lure d'un neveu de Guiton pendu à la veille
voir le recueil <les Lettres de Peiresc aux de la reddition, pour âtre sorti de la Uo-
frères Dupuy, t. I, passtm, chelle. Peiresc, ajoule-t-il, aura élé Irompti
' Ces circonstances paraissent plus que par un nouvelliste mal informe.
622 LETTRES DE PEIRESC [1626J
ouyr que la corde au col et à discrétion. Il dict qu'il ne se parle plus
de la Rochelle comme d'une chose indubitablement vuidée, laquelle à
cez heures cy ne peult qu'estre rendue '. Qu'il y estoit accouru au
bruict de la venue des Anglois plus de dix mille gentilzhommes, que
le Roy avec toute cette noblesse s'en vient passer sur le ventre à M"' de
Rohan et parler à M' de Savoye. Voilà en substance le principal de sa
relation. M"' le Premier Présidant est venu parler à luy à la poste, d'où
je vous escripts ce mot, en haste, demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre irez humble frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Aix, ce 91 oct[obrp] i6a8'.
CLXXXV
À MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère,
J'ay à ce soir receu vostre lettre par M' Ourse dattée du 26* de ce
mois et ay esté infiniment ayse d'apprendre que noz pauvres Orangers
facent encores paroistre de la vigueur, mais principalement d'entendre
que ces bulbes des Indes donnent maintenant une si belle espérance
de leurs fleurs, mesmes celle qui avoit esté blessée par le jardinier et
ay esté bien estonné de voir que l'Hyacinthe Tubéreuse aprez avoir
fleury en esté vueiile encores fleurir en automne. Je l'ay escript aujour-
d'huy à M"" de Bonnaire en respondant à la lettre que vous aviez veue
et n'ay pas guieres moings admiré d'entendre que les raisins de la Vigne
de Tartarie soient encores aussy beaux sur la plante comme je les y
avois laissez un mois y a et serois bien d'advis d'y en essaier quelque
grappe aussy long temps comme elle y pourroit durer et plustost la
faire couvrir en quelque façon pour esviter les rosées froides et les
pluyes qui les peuvent faire pourrir sur le pied. Je suis bien marry
' La Rochelle allait capituler sept jours après , le 2 9 octobre. — ' Bibliothèque nationale ,
nouvelles acquisitions françaises, n° 5 171, fol. liltlt. Autographe.
[162G] À SA FAMILLE. 623
que la pluye vous aye ainsy prévenu attendu que la lune vous va man-
quer en mesme temps, car je pense que la vieille soit meilleure que la
nouvelle pour mettre cez plantes en terre. Toutesfois je m'en rapporte
à ce que vous trouverez le meilleur et à ce que le temps vous pourra
permettre de faire. Si vous ne trouvez assez de place pour voz plantes
dans ce bout de la terrasse je trouve fort bon que vous les mettiez de
deçà, mais fauldroit en ce cas là, s'il estoit possible, faire compartir
toute cette grande moictié de terrasse par bastons rompus avec des
faulses brodures ou aultrement, ainsy que j'avois monstr»^ à maistre
Georges, afin de pouvoir par aprez remplir les planchettes qui ne seront
couppées par les bulbes ou aultres racines de cez aultres plantes de
semence que vous jugerez plus propre.
J'ay esté bien ayse que les vases vous ayent aggreés. M"" de Vergon
me dist qu'à Thollon il estoit arrivé de cez jardiniers de rivières de
Gènes qui avoient apporté grande quantité de Jassemins d'Espagne et
d'effect ' le sire Grange en veit à Marseille que l'on ne vendoit qu'un
sol la pièce. Un de ceux là en avoit apporté en cette ville trente deux
plantes que j'ay acheptées à six liards la pièce et que je vous faictz
porter par les muHes pour remplacer parmy ceux que nous avons au
long du fossé de la terrasse qui sont trop loing l'un de l'autre à mon
gré, et s'il s'en pouvoit avoir plus grande quantité à si bon marché,
je serois d'advis de continuer tout le long dudict fossé tant que dure
la dicte terrasse jusques à l'endroict que vous voulez retrancher pour voï
plantes et les vouldrois mettre fort prez aprez les uns des aultres afin
de mieux tapisser ce petit mur. J'ay esté bien joyeux que vous n'ayez
pas trouvé la nouvelle muraille de la terrasse si poussée comme disoit
M"' le Prieur et suis neantmoiiis trez aise qu'il l'ayt faicte appuyer pour
faire cesser le regret que j'avois que la terre ne la poussast, mais je
suis bien marry que l'aullre qui poussoit elfectuellement aye eu besoing
de tant d'appuis qu'elle vous empesche de loger voz plantes en cet
endroict là. Si elle eusteslé bien fondée comme je voulois, cela ne luy
' Pour e« effet.
6U LETTRES DE PEIRESC [1626]
seroit peut estre pas arrivé. J'oubliois de vous dire que si l'on pouvoit
distinguer de quel costé l'Hyacinthe Tubéreuse a poussé aujourdhuy sa
dernière tige en automne pour le séparer d'avec les autres quand les
feuilles seront passées, je pense qu'il s'en pourroit faire des autumnales
distinguées des eslincelles. Je puis avoir escript jusques icy hier au soir.
J'ay à ce matin envoyé prendre le Coral arbor et ay esté bien eslonné
de voir qu'il avoit perdu toutes ses fueilles et que le plus haull bour-
geon estoit grandement malade et les aultres l'estoient encores bien
beaucoup. Et le voyant si hault qu'il estoit malaisé de le porter sans
qu'il heurtast en divers endroictz, considérant d'ailleurs que c'estoit
aujourd'huy ie jour de la nouvelle lune et qu'il valloit mieux le tailler
aujourd'huy que d'un à deux jours, je me suis résolu de le faire faire
et ay trouvé que la moelle estoit toute perdue, le bois mort tout à faict
jusques .tout contre le second bourgeon où il s'est trouvé une araignée
qui s'estoit engendrée dans le cœur de l'arbre, car il n'y avoit poinct
de trou par où elle eust peu entrer, et c'est en cet endroit là que nous
avons commencé à trouver que d'un costé l'escorce estoit verte et le
bois bien blanc et bien humecté, mais de l'aultre costé le bois estoit
encores mort et grisastre et le cœur de l'arbre noir comme s'il eust
esté teinct avec de l'ancre, ce qui m'a occasionné de faire couppcr un
peu plus bas et jusques à tant que nous avons trouvé le cœur de l'arbre
bien blanc et bien vif et qu'il n'y avoit plus rien de malade qu'un peu
d'escorce en dessoubz de laquelle j'eusse encores voulontiers couppé,
mais de peur d'estre engagé à coupper le plus [beau] bourgeon, j'ay
mieux aymé supercedder et n'ayant peu trouver de vostre gomme, j'y
ay faict mettre de la cire commune attendant que vous y en fassiez
mettre de par delà , auquel cas, de peur que la cire ordinaire n'y peusse
avoir imprimé aulcune mauvaise qualité, on pourroit renettoyer la
tranche avec un petit canivet, car ce n'est qu'avec un simple petit ca-
nivet que M'' Lombard a couppé cet arbre comme s'il eust couppé une
plume. Si je n'eusse veu cette opération, je n'eusse plus eu d'espérance
de ce pauvre arbre, mais astheure j'en ay meilleure espérance que
jamais et espère qu'il repoussera au dessoubz du bourgeon qui y est,
[1628] A SA FAMILLE. 635
duquel je ne faictz pas grand estât, mais en le remettant en terre je
serois d'advis de voir par le cul s'il n'auroit pas besoing de la mesme
précaution et qu'on y retrancliast ce qui s'y pourroit trouver de pourry
comme il est aisé de faire avec un canivet, et alors le tronçon estant
tout vif dessus et dessoubz, je croy qu'il ne pourra pas manquer
d'eschapper quand on leplanteroit tout de nouveau. On m'envoye qué-
rir présentement pour aller au Palais, ce qui m'empesche de vous dire
tout plain d'aultres choses que je viendray escripre à l'issue pour donner
ma lettre au consul Magus auquel enfin on a donné l'entrée et qui doiht
partir aprez disner.
C'est pourquoy je finis demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 97 oclobre 16a 8.
Le mulletier porte outre la caisse du Goral Arbor trente pieds de
Jassemins dans un coffiu, les deux gros robinetz avec une petite barre
de fer pour tourner le plus petit et un aullre crampon de fer pour
bastir dans le mur et soustenir le plus gros robinet par le devant.
Je vous prie de m'envoyer du Lierre parceque mon homme est en
peine d'en trouver icy K
GLXXXVI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BAUON DE niANS ,
À BEAUGENTIER.
Monsieur mou frère.
Quand j'ay commancé do voir vostre despesciie dhier au soir, veniie
par François, j'cstois marry que ledict François n'eust prins les mullcs
' Rililiuthèi|iic nalionale, nouvelles acquisitions françaises, u* 5171, fui. 448.
V. 79
626 LETTRES DE PEIRESC [1628]
dez mains d'André, et qu'il ne luy eust remis vostre boitte et voz
lettres. Mais quand j'ay passé oultre et que j'ay veu que vous vouliez
des plantes du jardin que nous n'avions pas songé de vous envoyer, je
n'ay pas esté marry que François ayt passé oultre pour en estre le por-
teur. Et pour cet effect, je m'en iray promener moy mesmes au jardin
demain au matin, pour satisfaire à tout ce que vous ordonnez punc-
tuellement, ne croyant pas que cela puisse tant peser, que François ne
le porte librement et qu'il n'arrive là dans dimanche de bonne heure
s'il n'y peult estre demain mesmes. Cependant le s'' de Seillans vous
portera cette despesche icy, faisant estât d'aller demain coucher à la
f{oque ' et possible à Meaunes'.
Vous pourrez voir ce que j'escripts à M"" le commandeur de Fourbin
et puis clorre sa despesche et la luy envoyer.
Nous ne vous avons pas envoyé l'Hiacynthe tubéreuse jugeant qu'elle
pourroit bien vivre icy, puisqu'elle vit à Paris, afin d'en voir la fleur
plus à nostre aise, espérant mesmes que celle que vous avez là se
pourra bienlost multiplier quand vous la changerez en un plus grand
vase, ou si tard que vous vouldrcz. Du reste nous avons envoyé par les
muiles ou envoyerons par François tout ce que vous vouliez. Nous
n'avons pas usé de tant de précaution comme vous en vouliez pour le
Goral Arbor, mais le temps est assez doulx Dieu mercy pour espérer
qu'il ira bien Dieu aydant comme il est.
Je suis bien aise qu'ayez faict soubstenir la terre de la basse allée à
son bout de Pompeirenc; je pense que la pierre seiche eust quasi peu
faire cela, mais le mur n'y sçauroit que bien aller; la question sera d'y
avoir laissé un peu d'espasse hors l'allée pour la norriture de la bor-
deure que l'on y pourroit faire planter avec le temps. Nous tasterons à
ce soir des raisins de Tartarie que j'ay trouvez trez beaux à l'ouverture
de la boitte et bien meilleurs au goust d'un grain que j'en ay mis à la
bouche, que quand nous estions là bas. C'est une grande singularité
qu'ils se conservent si long temps sur la mère souche.
' La Roquc-Brussane , arrondissement de ' Commune du Var, canton de la Roque-
Bi-ignoles. Brussane.
[1G28] À SA FAMILLE. 627
Mon cousin a logé son filz S' Julian chez un régent à la ville'; je luy
ay monstre vostre lettre dont il vous sçait bon gré, niais je trouve qu'il
a raison d'appréhender la desbauche de Mondevergues.
Et sur ce je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre bien humble et adectionné frère et serviteur,
DK Peiresc.
A Aix, ce 27 ocl[obre] au soir i(ia8'.
CLXXXVII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BABON DE BIANS,
À BEAUGEiNCIER.
(Avec un coffre de plante!».)
Monsieur mon frère ,
Je vous escripvis hier au soir par le s' Cadet de Seillans qui remmené
le cheval de M"^ Ourse et oubliay de vous escripre que le gros navire de
M"' Napolon est arrivé à Marseille avec les esclaves chrestiens qui s'estoient
trouvez à Algers, le dict s' Napolon estant demeuré sur les lieux et ayant
esté logé dans le bastion à ce qu'on m'a dict. M"" de Mondevergues escript
d'Avignon qu'il y estoit venu un bruict portant que M'' l'Archevesque
d'Aix bailloit son Archevcsché de Lyon à M' le comte de Moret qui
luy rendoit l'Abbaie de S^ Victor. M'Marchier est allé faire ung voiage
cez jours passez sans dire à Dieu à personne avec son seul vallet de
chambre ayant dict à son laquay qu'il seroit de retour dans 8 ou 1 0 jours
sans qu'on sache de quel costé il est allé, ayant, ce dict on, pris bu-
lette pour aller à Jouques^. On croit qu'il ayt passé en Daulphiné.
' M. (le Meaux, sioiir de Saiiil-Jiilian. ' GeUe l(>c;\lild dos Boiiclies-<lii-Rliûne a
' Hibliothèqiie nationale, nouvellcsacqiii- éltî diSjh plusieurs fois mentionna; prikt^em-
silions françaises, n° 5 171, fol. Mid. Aulo- nient dans le recueil des Lettres de Peiresc
graphe. nu-v frères Dupuij:
79-
628 LETTRES DE PEIRESG [1628]
Je m'en vais présentement au jardin prendre le Cleraatis et l'Epa-
ticque double que vous demandez pour les vous envoyer par François
qui pourra partir de là niesraes pour vous aller trouver. Nous man-
geasmes hier au soir à nostre collation un de voz raisins de Tartarie
qui fut trouvé excellent et nullement desgoustant comme sont la plus-
part des autres. J'en reservay un pour ma sœur de Boucq qui avoit
cez jours passez des envies de raisins extravagantz. Mons"" d'Oppede a
demandé à M' Lombard quand c'est que vous reveniez disant qu'il
vouloit faire son voiage d'Antibe oii il eust bien voulu vous mener, et
sur ce je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez affectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
D'Aix, ce 98 octobre 1628.
François est venu sans apporter des fueilles qui me seroient venues
bien à propos.
Depuis avoir escript, j'ay esté au jardin où j'ay faict enlever les deux
mottes du Glematis^ et les deux moites de l'Hépatique double, de
laquelle je n'ay retenu que deux petits brins, l'un pour M"' de Vergons,
et l'aultre pour moy, que je feray mettre céans dans nostre jardin,
estimant que les simples y viennent bien, les doubles n'y viendront pas
mal. A tout hazard il n'y aura pas grande perte, car ce n'est qu'un
petit œuil en la séparation duquel jay bien recogneu que vous trouverez
de quoy en faire un [sic) jolie rangée de cez deux mottes, croyant
que vous en trouverez plus d'une quinzaine de plantes. Le tout a esté
mis dans un couffin, qui ne reuscira pas moings commodément. Je n'ay
pas voulu faire tailler le Glematis; vous le ferez mieux là en le mettant
en terre.
Si les moulins à papier en ont de bonnes rames, je crois qu'on les
' Sous le mot clématite ie Dictionnaire ijoo , dansLiger, Nouvelle viaison rustique ,
général de la langue française dit : trOn d'après le latin c/e»«fl(is, variante de c/ema-
trouve clemalis au xvi° siècle , et encore en titis. v
[1629] À SA FAMILLE. 629
a là pour deux seizains. Icy elles coustent ho 6[ol8]; il s'en pouiroit
apporter deux ou trois rames'.
CLXXXVIII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DK niANS, GENTILHOMME ORDIISAIRE DE LA CUAMBRE DU ROY,
À AMIBE.
Monsieur mon frère.
Je fus irez ayse d'apprendre par ce que vous aviez endosst' sur un
pacquet du s' Meyronnet l'heureux succez de vostre voyage jusques au
Luc nonobstant le mauvais temps, et par celle que vous m'avez escripte
d'Antibe le bon estât auquel vous vous trouviez jusques là, attendant
avec {jrande impatience d'entendre si vous aurez rien peu opérer au
subject de vostre commission pour le soulagement du pauvre pais de
ce costé là tandis (ju'il court loitune d'une aultre bien grande foulle à
l'occasion du passage de quinze mil hommes de pied et deux mil che-
vaux que le Roy r'amene du costé de Sisteron pour s'aller rendre à
Tarascon par les routtes que Sa Ma''' leur a prescriptesde là la Durauce,
dont les estatz ont esté apportez par le s*" Sanguin'* depuis hier, ce qui
debvoit bien induire cez Mess" de pardelà à trouver bon l'embarque-
ment des trouppes de cette armée là; les lettres du Roy sont du 2 5""*
et sont accompagnées de divers estatz arrestez par Sa Ma'* le ah", l'un
du nombre des gens de guerre, l'aultre des estappes et fournitures
qu'il ordonne leur eslre faictes, et le troisiesme des routtes qu'il or-
donne à l'infanterie du costé de Valerne', la motte du Caire*, Apt* et
' Bibliothèque nationale, nouvcllosacqui- ' Valernes, commune des Basses-Alpes,
sitions françaises, n° Sfjt, fol. 45o. Ori- canton de la Motte, arrondissement de Si»-
ginai. teroii.
' Est-ce Gliaiies Sanguin, maitre d'hô- * Chef-lieu de canton des Basses-Alpes,
tel du roi , menlionm! dans le recueil des arrondissement de Sisteron.
Lettres de Peiresc aux frères Dupuy (I, goi ; ' Chef-lieu d'arrondissement du di5parte-
II, ai, 129)? ment de Vaucluse.
630 LETTRES DE PEIRESG [1629]
MerindoP, Orgon^, Noves^ et Tarascon*, à la cavallerie du costé de
Seynes ^, Digne, les Mées "^j Yinon ^, S' Paul*, Rougues°, Orgon,
S'Remy^", Tarascon, prenant pour sa personne les routtes entre cez
deux là, par Ambrun ^\ Sisteron^^, Manosque ", Cadenet'*, Cavaillon'^
ou Orgon, Avignon ou Tarascon et l'entrée dans la province doibt estre
au ini" d'apvril. 11 ne parle point de passer en ceste ville, mais si cez
rebelles du Languedoc ne se hastent de se mettre à leur debvoir, je
croy bien que pour peu de sesjour que Sa Ma'"' face en ce païs, malaisé-
ment se pourra elle empescher de venir faire un tour en ceste ville et
possible à Tollon et Marseille.
Au reste le messager Italien que vous rencontrastes au passage de
la rivière du Var m'apporta de voz recommandations et je voudrois
bien que vous eussiez esté en lieu oii vous eussiez peu ouvrir à tout
le moins la première enveloppe du pacquet qu'il m'apportoit, car vous
y eussiez trouvé la lettre que je vous envoie du s' Girolamo Spinola
avec un rooUe de quelques lettres addressées à luy et à aulcuns de ses
amis qu'il auroit bien voulu recouvrer, et si tant est qu'elles soient en-
cores en estât et qu'on ne face pas de difficulté de les rendre, pour
raison de quoy vous eussiez peu employer l'intervention du s'' de Fa-
laise, qui eust possible esté bien aise de se prévaloir de cette occasion
pour obliger cez Messieurs de Gènes, et eussiez peu en toucher un mot
' Commune de Vaiicluse , canton de Ca-
(lenet , arrondissement d'Apt.
' Chef-lieu de canton des Bouches-du-
Rliône, arrondissement d'Arles.
" Commune du canton de Cbâteaurenard ,
arrondissement d'Arles.
* Chef-lieu de canton de l'arrondissement
d'Arles.
' Chef-lieu de canton des Basses-Alpes,
arrondissement de Digne.
" Chef-lieu de canton de l'arrondissement
de Digne.
' Commune du canton de Rians, arron-
dissement de Brignoles.
' Saint-Paul-du-Var appartient aux Alpes-
Maritimes , arrondissement de Grasse , canton
de Vence.
' Aujourd'hui Rognes, arrondissement
d'Aix , canton de Lambesc.
'" Chef-lieu de canton de l'arrondisse-
ment d'Arles.
""" jNous avons déjà vu qu'Embrun est
im chef-heu d'arrondissement des Hautes-
Alpes, ainsi que Sisteron;que Manosque est
un chef-liea de canton de l'arrondissement
de Forcalquier; que Cadenct et Cavaillon
sont deux chefs-lieux de canton du dépar-
tement de Vauclusc.
[1629] À SA FAMILLE. 631
à M"" le chevalier de la Valette h qui j'en escriplz un mot et M"" le con-
seiller Anlelmy aussy. Si cet homme arrive encores à temps de par de
là avant que vous en soyez party, je vous prie de vous y employer
aultant que vous jugerez le pouvoir faire et s'il s'en peult rien recouvrer,
voyez de le faire remettre à ce messager afin qu'il le puisse emporter
à celluy qui l'a depesché; sinon, voyez de luy faire escripre un petit
mot pour luy donner advis de ce qui s'y sera faict ou qui s'en peult
attendre, et conserver surtout vostre santé, sur quoy je finis, de-
meurant,
Monsieur mon frère.
vostre trez humble et Irez affectionné frère et serviteur,
DE I'eiresc.
A Aix, ce dernier mars idag.
Si vous pouvez vous entretenir par occasion avec quelqu'un de Nice
ou du pais d'alentour qui ayt esté h la Torble ' qui est vis à vis de Mo-
naco assez proche du lieu jusques où est allé l'armée de M' le duc de
Guise, informez vous un peu de lestât auquel est une grande fabricque
antique qu'on dict avoir esté aultresfois bastie pour trophée à l'honneur
d'Auguste lorsqu'il eut vaincu les peuples des Alpes et s'il y auroit aul-
cuues vestiges de la vieille inscription qui y avoit esté mise laquelle est
rapportée par le Pline aux termes que vous trouverez par le billet cy
joinct^.
' La Turbie est un village des Alpes-
Mai'itiincs, h 18 kiloinùtres de Nice.
' Bibliothèque nationale , nouvelles acqui-
sitions françaises, n° 617 1, fol. Itb'j. Ori-
ginal. Sur le second feuillet de cette lettre
(fol. /i58) Peiresc a copld deux inscriptions
qu'il indique (th Anlibe, sur la muraille du
quay du port;» ce sont celles que M. Edm.
Blanc a publiées dans Y Hpiffrapliie antique du
département des Alpes-Maritimes ( Nice ,1878,
in-8°), p. laa et jaS, n" 96 et 96. A ce
même feuillet 458 est attachd un billet sur
lequel est copiée ir l'inscription des Trophées
d'Auguste posez sur les Alpes, qu'on dict
avoii" estd à la Torbie vis h vis de Monaco
ou ez environs?). Voir Corpus itucript, taU,
t. V, part. Il, p. ao6, n° 7817.
Dans le registre III de la collection Peiresc ,
h la Mf'janes, on trouve (fol. 187) cette der-
nière inscription précAlde du posi-seriptum
de la lettre du 3i mars lôag. Ainsi la copie
de la Mt^janes ne contient qu'une vingtaine
de lignes , le quart à peine de la lettre ori-
ginale.
632 LETTRES DE PEIRESC [1629]
CLXXXIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE BIANS,
À ANTIBE.
Monsieur mon frère,
A ce matin en allant au palais j'ay receu voz despesches du S"" avec
la lettre de M' de Vance; hier au soir j'avois eu celle du 30"= mars,
et le soir précédant celle du Si'"'^ dont j'ay tousjours faict part à M' le
Premier Présidant qui commançoit à se ])laindre de vostre silence. Il a
esté infiniment aise d'apprendre les particularitez que vous avez es-
crittes, et moy aussy qui vous en remercie bien humblement, comme
aussy delà recherche des inscriptions^ et médailles grecques dont me
faicles feste , et de la description de ce petit Amphithéâtre et du Cirque de
Nostre-Dame de Cimiez , qui souloit estre l'ancienne ville CEMELLENSIS
où estoit l'Evesché ou citté du diocèse, d'où dependoit Nice'-'. J'oubliay
de vous dire de voir l'Abbayie de S^ Pons de hors la ville de Nice',
où il y a alTorce inscriptions, et de demander le signorVlisse Galeano
que nous avons cogneu en Avignon, pour renouer correspondance pour
les orangeries, ayant esté bien aise qu'ayez veu la forme de conserver les
spalieres d'Orangers dont M' le baron de Vance se trouve si bien. La
description que m'avez faicle de ce tombeau et bas relief où il y a une
barque et une figure couchée m'a fort doimé dans la visière, principale-
ment sur ce que vous dictes que l'ouvrage est de bonne main et par
consequant du Paganisme et de la Grèce, qui faict que ce ne peult estre
que chose trez curieuse. Aultrement si n'eussiez parlé delà bonne ma-
nière j'eusse prins cela pour un Jonas sorty du ventre de la balleine
' Dans la copie de la Méjanes (registre III, de la colline qui domine Nice, du côté du
fol. 189) tout le commencement de la pré- nord. On y voit toujours les ruines dont
sente lettre a élé ainsi résumé : trJ'ay receu parle Peiresc. Un couvent de religieuses oc-
loules vos lettres; je vous remercie bien de cupe l'ancien siège diocésain,
la recherche des inscriptions.» ' Saint-Pons est en amont de Nice, sur
' Cimiez est aujourd'hui encore le nom les bords du Paillon.
[1629] À SA FAMILLE. 6S9
couché soubz une plnnle <1(! Couqje comme il se void en plusieurs
vieux tombeaux, uiais en ce cas la balleitio y paroislroit, de laquelle
estant chose payenne ce peult estre des apparlenHiiccs de la navifratiori
d'Ulysse, qui meriteroil bien d'estre acquise si c'est chose indifférente
au possesseur et qui se puisse commodément porter par mer à Mar-
seille ^
Mardy au soir, le jour mesme de voz dernières, je crois que vous avez
eu de mes lettres par Luca Napoli, messafjer d'Avignon à Gènes, et le
mesme soir arriveront icy Briançon et le moine Chabert, avec afforce
lettres pour vous du Prieur de Roumoulles, et afforce papiers pour vous
et pour moy. Il envoya deux lettres de change l'une de looo libvres,
de vostre chef, adressée par Tallemant à Guez à Marseille, et l'aultre
de i5oo libvres par Du Pin à M"" Fraisse, lesquelles j'envoyay hier
au sire Maynard pour les porter et faire accepter à ceux qui les doivent
payer; je les endossay toutes deux, non pas comme ayant receu le
contenu, mais pour prier ccz Messieurs, à sçavoir ledict Guez qui a
quinze jours de veue, de payer les looo libvres au dict s' Maynard, à
qui j'escrivis de les retirer, et garder jusques à ce qu'il en eust aullre
ordre de vous. Et pour M' Fraisse je le priay de se payer de ce qui luy
estoit deub de vostre dernier compte, et d'acquitter ce que je debvois,
et me mander ce qu'il y auroit de reste, pour en suyvre par aprez
l'ordre qui se pourroit prendre. Le Prieur vous mande aussy de retirer
/i5o libvres du Prieur de Mousliers, et 5o libvres de l'hoste de la
Pomme. Je luy escrivis encores le mesme soir pour l'adverlir de l'ar-
rivée de cez gents, et l'oster de la peine où mes précédantes Ictlrcs le
pouvoient mettre. Je ne vous envoyé pas ses lettres de crainte qu'elles
ne courent fortune de vous manquer en chemin s'il y a à faire quelque
allée ou venue sur le subject de vostre dcputation.
J'ay eu lettres de M"^ de Tliou d'Alexandrie, qui estoit revenu du
Caire et du Mont Sinaï, et estoit sur le poinct de faire voill^ sur un
grand navire pour s'en revenir.
' Ici s'arrêlo la copie de la Mt'janes, copie qui n'est, comme on le voit, qu'un simple
extrait.
vi. 80
634 LETTRES DE PEIRESG [1629]
De Paris on escript du 1 8'"'= que la princesse Marie avoil esté mise
au boys de Vincennes pour la tenir en asseuranceS et qu'elle avoit
esté prévenue peu de jours avant son partement assigné au i^" de
mars.
Au reste Beaufort a eu tort de ne m'advertir des commoditez de
vous escrire. Pour le coup ce sera par M"^ de Meaux mon cousin que
vous recevrez la présente, avec les nouvelles de son arrest et je demeu-
reray,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et affectionné frère et serviteur,
DE Peibesc.
A Aix, ce jeudy au soir 5 avril 1C29'.
CXC
À MONSIECR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère,
Je pense qu'à ce soir* vous aurez eu par M' de Meaulx* mon cousin
celle que je vous escrivis l'autre jour en responce de voz despesches
du 3o, 3i mars et 3 avril. A ce matin j'en ay eu une autre du /i"""
avec plusieurs inscriptions et autres papiers que j'ay veuz trez volon-
tiers. Je pense que puysque le messager d'Italie ne vous avoit rendu le
jour précédant de mes lettres, il l'aura faict ce jour là pour le moings
qui estoit le quattriesme de son départ d'icy.
J'ay tant faict de reproches au sieur Beaufort de ce qu'il ne m'avoit
faict advertir des commoditez de vous escrire, qu'il n'a pas voulu laisser
' H s'agit de la princesse Marie-Louise ' 15iblio(hèquenalionale,nouvellesacqui-
rlo Gonzague-Glèves , fille du duc de Man- silions françaises, n° 6171, fol. i6o. Auto-
loue, qui'avait éié arrêtée par ordre de la graphe.
reine-mère à Couloniiniers, le 11 mars. ' Dans la copie de la Méjanes (registre III ,
Voir tous les mémoires du temps, surtout fol. 191) on a mis : que ce soir.
ceux de Bassoiiipierre ( IV, 35). Cf. le recueil * Variante de la copie di la Méjanes : de
Peiresc-Dupuy (II, 2 85). Meaux.
[1629] À SA FAMILLI-:. G35
escliopper celle cy sans m'en donner advis dont j'ay esté bien ai«e, pour
vous l'aire part de ce que nous avons eu ce jourd'liuy de Paris du -^.o du
passé, dont vous verrez le principal, le reste n'eslant (|ue des relations
de la Cour du 7 mars, et par consequant bien surannf^es.
J'ay receu un second exemplaire de l'ordonnance du Hoy que je des-
seignois vous envoyer h tout Lazard, mais David ' m'est venu conjurer
à mains joinctes de luy en laisser faire l'édition, pendant cez feriatz
qu'ils ont vacance des Factunis, ce que je ne luy ay peu refuser. Jujjeant
bien que vous en aviez assez veii, et mon cousin de Meaulx aussy, pour
qui en partie je l'envoyois de par delà, pour ne vous soussier |)as tant
du reste. Madame de Breson et Mad"^ des Essars s'en venant demain
en Avignon, je me suis chargé de vous faire leurs excuses.
Le Prieur de Beaugentier m'a envoyé une boitte de fleurs, où il y
avoit un bouquet de Pescher double beau à merveilles. Et de cez gros
Narcisses doubles et triples de prodigieuse grosseur au prix de tout ce
que j'en avois veu. Entr'aulrcs l'Anémone HEGATA de M"' de Bonnaire,
fort grosse, fort rouge vermeille avec grosse pelluche au mitan, et
les grandes feuilles d'allentour avoienl de grosses rayeures blanches,
comme les Œuilletz vermeils rayez de blanc, et par consequant Irez
belles, mais elle commance ù passer, à mon grand regret, car j'eusse
esté bien aise de la vous pouvoir garder. Il y a plusieurs autres belles
Anémones à peluche, incarnate, rouge, brune, amaranthe, et quelques
Tulipes rebordées.
Le sieur Rostagni s'est plaint à M'' de Mondevergues de n'avoir j)as
esté advcrty de la réception des plantes qu'il vous avoit envoyées par
le laquay. Je pensois que vous luy eussiez escript le jour de vostre
partement, et luy ay escript que vous l'aviez faict, et que je pensois,
comme je le faicts encore, que vostre lettre se fust esgarée. Je luy ay
faict les remerciments réitérez de vostre part et de la mienne en deue
forme.
Au reste j'ay prins un trez grand plaisir au grifTonement que m'avez
' Le célèbre imprimeur d'Aix sur leipiel on peut voir le i-ocueil Peiresc-Dupuy (II, 670).
80.
636 LETTRES DE PEIRESC [1629]
faict de ce bas relief, que j'eslime pouvoir estre rapporté, selon la des-
cription que vous en l'aictes, à Circe dans soti antre, toutes cezfgures qui
dansent et cornent on puent du tympanum (comme je pense que faict la
plus proche de l'autel ou base que vous dictes) pouvant estre de cezper-
sona{res enchantez, et la barque propre au suhject. C'est grand daumage
qu'elle n'ayl esté en lieu où elle se lïist mieux conservée, et où vous
en peussiez mieux disposer, principalement puisque vous en trouvez le
dessein de bonne main.
J'avois fort souvent eu et veu la coppie de l'inscription PVERl
SEPTENTRIONIS, mais je n'avois pas sceu les ornemenlz et ouvrages
que vous y avez remarquez qui sont notables, car le vase d'em bas
représente les premes' [sic) que l'on donnoit aux vainqueurs ez jeux
publiques, et les sept palmes qui sont par dessus sont aultant d'essavs
de sa gentilesse.
Les inscriptions renversées ou autrement employées en la fabrique
de cez grosses tours monstrent que lesdictes tours ne peuvent pas estre
si antiques que vous les jugiez, et que seulement on s'y est servy de
grands quartiers de pierre qui avoient autres foys esté possible em-
ployées en de plus anciens bastimenz. Ce que vous avez remarqué
de l'amphithéâtre et de la naumachie est fort vraysemblable; si elle
n'est au niveau de la mer, il falloit qu'on y fit venir l'eau des aque-
ducs dont vous avez Irouvé des fragmentz. Il seroit bon de s'enquérir
de combien loing pouvoit autres foys venir l'eau qu'on y conduisoit,
et quel nom a le lieu de la source, et le ruisseau ou rivière qui en
découle.
L'inscription de l'Ara sepulchralis que vous avez trouvée soubs
l'autel de la chapelle de Grimauld^ n'est pas à négliger, mais je crains
que n'ayez obmis quelques lettres, ou allongements de jambages de
lettres qui peuvent en parfaire le sens possible comme je l'ay mis
' Ou lit primes dans la copie de la Mé- chef-lieu de canton de l'arrondissement de
janes. Dragciignan. Son éjjlise paroissiale, bâlie en
' Le golfe de Griniaud est entre Saint- granit (est-ce la ciiapelle mentionnée par
Tropez et Saintc-Maxitne. Grimaud est un Peiresc'?), avait appartenu aux Templiers.
[1629J À SA FAMILLE. 637
au papier cy joiiicl; si vous avez lo loisir de l'aller conférer, ii ne sera
que bou.
Si vous vous arreslez là davantage, il n'y aura pas de danger de
m'envoyer à l'advance les inscriptions que vous rencontrerez, parceque,
en cas qu'y peussiez avoir mes responces, vous y pourriez suppléer les
diflicultcz de la première lecture.
M' Lombard debvoit mettre plus tost sur le compte de M' Lange
que sur le mien les médailles qu'il a ravagées chez le pauvre
M'' Vacon '. Si je sçavois à quoy il se |)Iaict, je verrois de luy préparer
quebjue revanche, soit en libvres ou autres curiositez, n'estant raiso-
nable qu'il m'ayt prévenu de tant d'iioimesteté. Je seray bien aise de le
cognoislre et d'aprcndre les moyens de le servir.
Le sieur Lombar, juge d'Anlibo, est de mes amys. Il n'y aura pas
de danger quand vous i'employerez de par delà, si laissez quelque
recberclie à faire.
Je voulois faire anter ma treille avec des marcottes qu'on nous a
envoyées de Frejus de cez raisins muscatz à rangs blancs et noirs, mais
je ne trouve poinct de cette gomme que vous y faisiez mettre, ce qui
m'a faict différer pour attendre vostre responce. J'en ay envoyé trois
belles marcottes au Prieur de Beaugcntier par le laquay du sieur du
Puget, qui m'avoit apporté les fleurs.
Et sur ce je finis estant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trcz alTectionné frère et serviteur,
DE Peiresc.
Les sieurs Guez et Fraisse ont accepté les lettres de change. Le pre-
mier prie d'excuser s'il attend le terme, et le second me mande qu'il luy
estoit deub 2i3 libvres d'un costé et aultres choses d'autre, et qu'il
aura de bon io53 libvres. J'ay mandé au sieur Maynard de recevoir
ce qu'on luy payera, et de le garder. Cependant vous pourrez venir.
'" IjPS Vacon, qui étaient Marseillais, ont doiind un ëviVjne au siège d'Apt. Le collection-
neur Vacon n'a pas Irouvd place dans le Dictionnaire de M. UonuaQii.
638 LETTRES DE PEIRESC [1633]
M"" le Nonce escript du 99 mars (\uc falto Pasqua le Roy s'en venoit
de par deçà, mais que cela pou voit encore changer.
A Aix, ce dimanche au soir 8 avril 1629 '.
CXCI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
À MARSEILLE.
Monsieur mon frère,
.l'ay reçeu la vostre par La Vigne avec le mémoire du s'' Lambert,
que j'ay trouvé merveilleusement salle. Je luy faicts responce, pour
luy demander une taxe par articles, et non en gros, pour voir si je
pourroys avoir de quoy payer quelque pièce particulière, car à son
compte le thresor de Venise ne luy suffiroit pas. La Vigne m'a dict qu'en
venant il a veu arriver un navire. Si c'esloit celuy du S' Esprit de Pa-
tron Lombardon, avec ma caisse de livres mss. , je serois merveilleuse-
ment consolé et possible vangé de la discourtoisie et desraisonable cherté
de ce marchand. Car si le P. Théophile a receu mes lettres de Constan-
tinople, il m'aura possible envoyé pour des simples pièces de 5 sols,
des vases dont ce marchand demande des piastres à centaines.
J'avoys escript au Vice Légat d'Avignon par l'homme de madame de
Meaux que je fis passer oultre, mais j'avoys oublié de vous en donner
advis parce qu'on me pressoit et de l'expédier luy et d'expédier La
Vigne et d'aller au palais pour l'affaii'e de la ville d'Arles et de l'Arche-
vesque^, laquelle lut enfin jugée.
J'ay esté ravy des nouvelles que vous me dictes des galères de M"" de
' Autographe de la collection Moi-risou, prescjue inti'gralenient. On n'a supprime
h Londres, couiniuniqué par M. Thibau- qu'une douzaine de hgnes, au comraence-
deau. Le document a été imprimé dans le ment, entre trei volontiers et j'ay receu un
catalogue de la collection Morrison (t. V, second exemplaire, ainsi iinelejmst-scn'ptum.
p. 100). Dans la copie de la Mdjanes celle " L'archevêque d'Arles était alors Jean
lettre a, par exception, été reproduite Jaubert de Barrault.
[1633] À S\ FAMILLE. 639
Cre({iiy. Et me tardera d'appreiHlre qu'elles soient arrivées à bon port.
Je ne vous avois pas demandé le cheval pour le bon père, parce que
je croyois que vous deubsicz revenir vendredy comme vous m'aviez
dicl et que je n'estimoys pas que vous trouvassiez là des affaires plus
. importantes ne plus pressantes que celles que vous aviez laissées icy,
qui vont tousjours de mal en pix, et auxquelles il l'ault se resouldre
de mettre quelque ordre, avant qu'elles se portent à des extremitez
trop mal réparables, .l'entends que ma nièce' veult congédier demain
sa Cliaberte, qui fut véritablement mariée le i may à S' Saulveur avec
ce fou de La Vigne, aprez la publication de deux bans et la dispence
du Iroisiesme, et neautnioings pour la forme ils avoient faict semblant
d'y retourner une seconde foys et de feindre que le prebstre y avoit
trouvé de la difficulté. De sorte qu'il nous fault sans autre dellay pour-
voir à cela, et prendre cette occasion des remonstrances convenables à
faire sur ce subject à la maistresse de celte fdle.
D'ailleurs M" du Lieu^ est icy et n'y sera qu'un jour ou deux pour
le différant qu'il a avec Moreau, résolu de rompre l'ordinaire et refuser
les postes si on ne luy faict raison du tradiment que Cappus luy a
faict soubz main, et soubz le nom emprunté de Moreau. A quoy vous
pouvez vous entremettre pour obliger les uns ou les autres à se mettre
en leur debvoir. C'est pourquoy, de crainte que l'affaire de M' Bour-
gogne ne vous retienne, je vous envoyé ce garçon exprez afin qu'il vous
plaise de vous rendre icy de la meilleure heure que vous pourrez sauf
d'achever une autre foys l'affaire de M' Bourgoigne, ce qu'attendant je
demeurcray,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble ettrez obéissant frère et serviteur,
DE Peihesc.
A Aix, ce a 9 may i633.
Vous pourrez voir ma lettre à M' Lambert avant que la rendre. Si
' La femme de Claude de Fabri, le futur ' L'ajjeiit des jwsles si souvent menlionm^
marquis de Hians. dans le recueil l'ciresc-Dupuy.
640 - LETTRES DE PEIRESG [1634]
j'eusse eu mon homme céans, j'eusse volontiers retenu coppie de son
mémoire et de la lettre que je luy escripts pour juger de sa responce.
Car je suis un peu picqué au jeu de ce costé là. S'il avoit retenu coppie
de son mémoire, vous n'auriez que faire de luy rendre celuy qui est
cy joinct, et suffiroit de luy rendre ma lettre.
[Post-scriplum sur l'enveloppe.^ J'avois oublié de renvoyer à M' de
Gastines un imprimé en tafetas que je vous prie de luy rendre avec
mes trez humbles remerciments, puisque je vois qu'on faict article de
bien moindres choses. J'envoye aussy à M"" Gassaigne une feuille que je
luy avoys promise long temps y a.
Mon homme estant arrivé à temps, je luy ay faict retenir aultant de
ma lettre au s"" Lambert'.
CXCII
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VAL AVEZ,
BARON DE niANS ET VIGUIEU POUR LE ROY EN LA VILLE DE MARSEILLE.
(Avec un sac pour M' ie prevost Blanc de Tollon.)
Monsieur mon frère,
Mad''"'' de Lombard s'en va aujourd'huy mesmes à vostre secours et
vous dira les résolutions de son frère qui vint hier disner céans et me
dict que c'estoit à Lambesc qu'il cstoit allé et non à Sallon où il lal-
loit qu'il allast de nécessité, mais que mecredy il s'en iroit vous voir.
J'avoys desja parlé à sa sœur, en sorte qu'il eust esté bien sourd s'il
n'eust entendu qu'il me desobligeoit de se faire tant tirer la manche,
et je pense que ce fut ce qui le fit résoudre de venir, et de me dire ce
qu'il me dict, à quoyjele confirmay fort. Jay envoyé la lettre de Marroc
qui a promis responce dans deux heures. M"' Magus attend l'ordinaire
de sammedy pour vous porter les nouvelles, et par luy je lascheray de
vous envoyer ce qu'il fault pour M' Fredeau, s'il plaict à Dieu. Vous
' Bibliolbèquc nationale, nouvelles acquisitions françaises, n'ôiyi, fol. 606. Autographe.
[I63/iJ À SA FAMILLE. 641
remerciant du papier et de la cire d'Espa{jiie. Je croys que vous ayez
là M'' Rully et (|ue s'il se resould d'y aller travailler, ce pourroit bien
estre un moyen à Maistre Denys de s'arrcsier ceste année pour y aj>-
prendre quelque chose de son meslier. Je vous remercie de la lettre de
M"" de Nismes^ On mande de la Cour que l'on y a trouvé fort mauvaise
l'introduction tant du hault days que du Monseijjneur au sermon^, et
que l'on en devoit escrire par commandement du Roy, tant au P. Voi-
sin' qu'à M' le G[ouverneur] , qui ne sera pas une petite mortifica-
tion à mon advis, dont il pourroit bien faire son proflit, s'il escoutloit
un peu plus qu'il ne faict le conseil de ses amys et serviteurs, et
s'il mesprisoit de si petits advantages que sont touts ceux qu'on luy
magnifie tant en toutes cez nouveaultez qui n'ont rien de si solide ne
de si puissant que la bonne intelligence avec ceulx qui le peuvent
servir.
Je pense que mon neveu vous avoit escript ce qui s'esloit passé à
l'audiance lundy dernier, où toutes les Chambres assemblées en robbe
rouge fut publiée la déclaration du Roy pour Monsieur, mais je ne sçay
si cez lettres vous auront esté rendiies avant vosire départ pour Roys-
gency. M' l'Archevesque " et M' de Senez'^ s'y trouvèrent au dessus
du Doyen et les contes de Grignan" et de Roulbon"' aprez les gents du
Roy, comme les ofllciers du Scneschal et les consuls, fort solennelle-
ment mandez. Et possible que M«' le Mareschal y seroit venu sans une
difiiculté qu'il avoit cy devant l'aicte de monter à l'audiance aprez les
Présidants, à quoy il se seroit peu trouver des expédiants pour saulver
' Antliinie-Dcnis Colion occupait le siège ' Louis do Brelel. Voir recueil Peiresc-
de Mines depuis le uiois de novembre Dupuy {passim).
i63q. ' Louis Ducliaine.
' Dans la copie de la Mtijanes (reg. III, ' La comt»' de (îrignan avait M érigi'e
fol. i()5)on trouve cette phrase explicative: en io55»n faveur des Casiellane Adhcniar
ffau sermon ou faveur du mareschal de Vilry <le Monteil, qui s'i'leignirent en tyii avec
dans la cathi'drale. . . » le gendre de M°" de St'vigoé.
' Le P. Aiulrti Voisin, de la Compagnie ' La cnnitd de Boulbon (près Tarascon)
de Jésus, est mentionné dans les Aniinles du fut érigée en 1G07 au profil des Oraison et
collège royal Bourbon d'Aix publiées par devait passer plus taixl nu président de
i'abbé Méchin (1 , 84 à çfh). Uaousset, ancêtre du héros de la Sonora.
»i. 81
6^2 LETTRES DE PEIRESC [1634]
la chefvre et le choux, mais avec tout ce mal entendu, il estoit plus
difficile de faire desmordre persone. Sur quoy je finis demeurant.
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez oheyssant frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Aix, ce a4 febvrier i634.
Je vous envoyé enfin le sac des papiers de M' le Prévost de Toullon
puisque le neveu de M' de S'" Croix ne les est pas venu prendre coniMl
avoit dict; vous les luy pourrez faire tenir par voye asseurée, et en
sorte qu'il ne se puisse pas mouillera
CXCIII
À MONSIEUR DE VALWEZ'.
Monsieur mon frère,
J'ay receu par le muletier tout ce que vous m'avez envoyé, dont je
vous remercie et vous renvoie la lettre de M"" de Spinouse pour servir
de mémoire des arbres, bien raarry qu'il n'aye adjousté ses mulelz aux
nostres pour achever de porter les arbres dont il nous pouvoit accom-
moder. Si M' Lange m'eusse adverty du dessein de M"' de Vins, je luy
eusse bien dict ce que vous me mandez. On vous reporte vostre malle
de cuir aprez avoir mis voz papiers en vostre chambre et Corberan vous
envoyé les meubles que vous luy avez demandez. Je verray de faire
chercher aujourd'huy le porte feuille des mémoires du jardin puisque
vous ne l'avez pas trouvé là comme je pensois. M"" le Mareschal^ partit
*
' Bibliothèque nationale, nouvellesacqui- ' L'adresse manque,
sitions françaises, n° 5171, fol. 58i. Auto- ' Il s'agit de Nicolas de l'Hospilal, ina-
graplie. La copie de la Méjanes omet le rëchal de Vitry. Voir à son sujet le recueil
post-scriptum de rautogra])he; on y trouve, des Lettres de Peiresc aux frères Dupuy (t. II
cil revanche, un paragraphe initial era- et lll , passiin).
pruntd h la lettre du 39 mai i633.
[1634] À SA FAMILLE. ()43
dimanche pour aller h la tour d'Aiguez faire un baptesme avec la mar-
quise d'Oraison. Madame la Maresclialle' alla donnera disner aux pau-
vres de rilostel Dieu avant que partir et print assignation au jour de
Noslre Dame, pour y réitérer un pareil acte de charité. On disoit hier
que Barenie monstroit une lettre de M' l'Archevesque suyvant laquelle
il l'attendoil à soupper chez luy du costé de Jouques, od il estoit allé.
Je ne sçay comme j'oubliay de vous advertir que par le jugement du
procès du comte de Grignan, bien qu'il aye obtenu une bonne partie de
ce qu'il demandoit, ce neantmoins ça esté en façon et en des termes
qui ont tellement satisfaictsa partie adverse, qu'elle n'a pas laissé d'en
aller remercier ses juges, attendu que les detractions et séparations de
biens favoriseront fort son acquisition. C'est néanmoins M' le comte
de Grignan qui a levé l'arrest. Pour M"" de Vins, je ne me trouvay pas du
jugement par disgrâce, et quoy qu'il ne tesmoignasse pas d'en eslre trop
contant il avoit neantmoins plus d'occasion qu'il ne s'imaginoit, à ce
que j'en apprins des motifz de l'arrest, et luy avois offert un expédient
pour sortir d'affaires entièrement. Je ne sçay s'il l'aura clioisy comme
il pouvoit faire, car je ne l'ay pas depuis reveu.
Je vous envoyé les nouvelles que je receuz hier du coslé de Gènes
avec des lettres qui me furent apportées de chez M"' le Marcschal aprez
son despart, lesquelles j'ouvris ayant rccongnu la lettre do M"" do la
Fayette, pensant y trouver des nouvelles, mais je n'y en trouvay point
et n'ay sceu faire tenir la lettre qui y estoit jointe pour M' de Torenc
qui s'en est allé long temps y a sans que je sçache si c'est chez luy
ou plus loing. Toutesfois je l'envoyeray encores demander et je demeu-
reray,
Monsieur mon frère,
vostre Irez humble et trez affectionné frère et serviteur,
DE Peuîesc.
A Aix, ce premier de mars i634.
' Lucrèce-Marie Bouhier, femme de Nicolas de i'Hospital. (Mêmes indications qae pour
le maréchal.)
8t.
644 LETTRES DE PEIRESC [1634]
J'oubliois de vous dire comme Beiioiste ^ est morte depuis lundy et
fut enterrée le soir du mesme jour; je m'en vas de ce pas faire prier
Dieu pour elle à la Magdelaine*.
CXCIV
À MONSIEUR DE VALAVEZ'.
Monsieur mon frère,
Je n'ay à ce coup rien receu par l'ordinaire qui vous fusse addressé,
mais à ce soir M' le marquis de Narmoustier* m'a envoyé par un des
gardes de M"" le Mareschal un pacquet de M'' de la Fayette addressé à
vous que j'ay ouvert pour voir de quelles nouvelles il vous faisoit feste,
et ne trouvant pas qu'il s'enfonçast en matière si avant, parce que le
garde m'a demandé responce pour sa descliarge de vostre pacquet, j'ay
creu que c'estoit une tacite demande des nouvelles que nous pouvions
avoir, dont je me resoubz de luy envoyer un extraict, ne trouvant pas
que d'assez long temps il en soit venu de gueres plus importantes qu'à
ce coup cy. A quoy se peult encores adjouster que l'on escript à Ma-
dame la comtesse de Garces que M"' le Cardinal, estant allé voir l'Am-
bassadeur de Venise, avoit dict tout hault que la Roy ne Mcre s'en re-
venoit et que passant devant l'hostel de Luxembourg il avoit dict que
l'on pouvoit apprester le logis de bonne beure. Je n'ay point eu de
gazelle, mais je n'ay pas laissé de la voir et ay trouvé que le gazettier
disoit le mariage du Cardinal de Lorraine avec la princesse Claude, et
qu'aprez icelluy il esloit venu à Nancy avec son espouse en compagnie
des trouppes françoises lesquelles s'estoient emparées de Luneville
' Probablemenl une servante de la famille * Bibliotbèquenationale,nouvellesacqai-
de Fabri. Ce qu'ajoute Peiresc au sujet des sitions françaises, n" 6171, fol. 583. Ori-
prièi-cs qu'il va demander pour la ddfimle ginal.
à l'église de sa paroisse, rappelle les tou- ' L'adresse manque,
cbautes pages des livres de raison oii l'on ' Sur Louis de la Trémoïlle, duc de
voit les vieux serviteurs traités par lenre ISoirmoustier, voir le recueil l'eiresc-Dupuy
maitres comme de vieux amis. (II et III, passiin).
A SA FAMILLE.
6àb
[1634]
où avoit esté faict le dict mariage dont, le inareschal de la Force' avoit
envoyé l'advis au Roy par le s"" d'Espenan'^ J'ay receu des lettres du
Prieur de Roumoules avec des papiers coiicerriantz le diiïerent de M' de
Bordeaux^ ensemble une lettre poui'M"" le Baillil". Je ne sçay si vous
aurez sceu une nouvelle contention plus grande que toutes les précé-
dentes que nous avons eu cez jours passez avec M' le Mareschal sur ce
que la Cour avoit ordonné que le grelfier de Manosque apporteroit l'ex-
traict de certaine délibération de la maison commune pour raison de
laquelle il avoit esté ordonné que le premier Consul viendroit informer
la Cour de ce dont il seroit enquis et Mons' le Mareschal par une
ordonnance a suspendu l'exécution de l'arrest avec des termes si oul-
trageux que je ne sçay plus ce qu'il veult qu'on juge du conseil qu'il
prend, car il veult que ses adjournementz ayent esté ordonnez par
la Cour contre ce greffier et ce consul en liayne de ce qu'ilz sont ser-
viteurs du Roy, dont la Compagnie s'est tenue pour grandement of-
fensée [et] a délibéré de nouvelles remonstrances, sur quoy je finis,
demeurant,
Monsieur mon frère ,
vostre trez humble et trez obéissant frère et serviteur,
i)£ Peu\ësc.
A Aix, ce 4* mars i634.
Je suis en peine des lettres de M' de Thorenc, car on disoit qu'il ve-
noit et je n'en ay point de nouvelles et vous ne m'en avez point laissé
d'ordre particulier*.
' Le maréchal Jacques Nompar de Gau-
mont, duc de la i"'orcc, est menlioniié dans
le recueil Peiresc-Dupuy {passim).
' Roger de Bossosl, comte d'Espenan,
maréchal de camp.
^ Le dill'érend de Henri de Sourdis avec
le duc d'Épcriion.
' Le bailli de Forbiii.
' Biblinthètpie nationale , nouv. acq. fr. ,
n" 5171, fol. 585. Original.
646 LETTRES DE PEIRESC [1634]
CXGV
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VAL.VVEZ,
BARON DE RI ANS ET VIGUIER POUR LE nOY EN LA VILLE DE MARSEILLE,
À BEAUGENTIER '
Monsieur mon frère,
J'ay esté bien aise d'apprendre et par vostre lettre et par le retour
de M"^ le Prieur de Beaugenlier le bon estât de nostre jardin et l'ad-
vancement que vous avez desjà faict à la besongne et que vous ayiez tant
de contentement de cez ouvriers de Marseille dont je vous félicite de
tout mon cœur aussy bien que de l'arrivée de M' Lombard en bonne
santé qui trouvera encore assez d'exercice à son tour à ce qui reste à
faire principalement pour la conduicte et dérivation des eaux tant de
la fontaine que de la Sueiuile. J'ay esté bien ayse aussy que vous ayez
esté quitte à si bon marché de la neige du jour de caresme prenant
que nous eusmes bien icy pareillement, mais elle n'y dura pas deux
heures, dont ma suppression d'urine avoit faict le pronostic dez le jour
précèdent. Et c'est ce mesme pronostic qui m'a esté réitéré plusieurs
foys depuis ceste Lune et mesmes à ce matin que j'ay peine de croire
que le froid ne nous fasse encore quelque mauvais tour. C'est pour
quoy si les Orangers pouvoient attendre au commencement de la Lune
suyvante on seroit hors d'une grande appréhension qu'en les tondant
plustost ilz ne se hastent trop de pousser des bourgeons qui puissent
estre surpris trop tendres par le froid, car c'est ce qui tiie plustost les
arbres que tout aultre inconveniant. J'ay appris que M' Fredeau^ a de
la besongne pressante à Marseille pour huict jours avant qu'il vous
puisse aller voir. Je serois bien marry qu'il manquast d'y estre pendant
vostre sesjour. Et pour le mont ^thna je trouve fort bonne vostre con-
' On a mis au dos ce sommaire : Leltre * Au sujet du peintre Fredeau, voir le
de M' de Peiresc a M' de Valavès sur des recueil des Lettres de Peircsc aux frères Dvr-
desseins de peinture poui" Beaugencier, etc. puy (t. II, p. 826).
[163/i] À SA FAMILLE. 647
ception d'en représenter rembrasement en son commencement, auquel
temps on commence à fuyr, mais si i'aultil neantmoins présupposer que
la pluye des cendres aye précédé le grand embrasement et par con-
séquent commencé de couvrir comme la neige la surlace de la terre et
les fueilles des arbres. Et le mal est que l'ovale est si petite que je ne
pense pas qu'on y en puisse représenter grande chose, mais pour peu
qu'il y en aye il suflira.
Quant à ceste teste de Janus, je n'avois pas songé de la faire repré-
senter en la forme qu'elle est et ne l'avois envoyée que pour faire assub-
jettir M' Fredeau à prendre quelque chose au moins de la barbe ou de
la ressemblance des visages de la dicte teste de Janus, quand il fera les
visages de cez deux frères qui sauvèrent leui-s parenz de l'embrasement,
mais puisque le trouvez bon j'approuve fort aussy de mettre en quelque
lieu à part dans la mesme cheminée ceste seule teste de Janus en deux
visages en forme d'une médaille comme elle est, mais pour l'inscription
il y faudroit un peu songer avant que la faire escripre afin de l'appro-
prier au subject et à vostre intention le plus que faire se pourra; quand
il n'y aura que cela à faire nous nous passerons bien de M' Fredeau.
J'ay envoyé voz lettres à M"' de Thorents et pensons avoir à disner
demain le V. Dom Scribe avec le Prieur de Meulau ' son collègue et les
aullres, mais ils se sont excusez sur un grand calarre qui avoit surpris
ce pauvre P. Dom Scribe. Le s" Saurac commence à se vouloir desdire
et à les vouloir rançonner quelque parole qu'il en eusse donnée à M' le
président de Paule et à M' de Rongnac tellement qu'ilz en sont bien
en peine; il a achepté un olfice de trésorier de France et trouvé du
fondz pour le payement d'icelluy sans y employer le prix de ceste pièce
là, de sorte qu'il n'a plus tant de nécessité de vendre comme il avoit
lors auquel temps si Dom Polycarpo m'eusse creu il eusse faict signer
les articles et s'il nie croit il en fera aultant pour le s'' de Canaux sur
les olfres que luy a faictes de ce qu'ilz voudront de sa pièce voysine.
' Eslce MéoIaii8 (département dos Basses-Aliics, arrondissement de Barcelounelte, canton
du Lauzct)?
6^8 LETTRES DE PEIRESC [163iJ
aultrement il les rançonnera à son tour quand il les verra en nécessité
de passer par ses mains, sur quoy je finis demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez obéissant frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Aix, ce 7* mars i634 '.
CXCVl
À MONSIEUR DE VALAVEZ^
Monsieur mon frère,
Maistre Denys* est arrivé, et m'a apporté la poire que nous taslerons
Dieu aydant à disner ou à soupper. Et je feray tenir à Lyon les lettres
de M'' Le Febvre à M"" de Rossy, à cette fin que s'ils ont là de ces poires
de sang de bœuf, qu il nous en puisse envoyer plustost que ne sçau-
roient venir celles de Langres, craignant que la saison ne s'en trouve
trop advancée. J'ay dit à M"" de Vergons ce que je vous avoys mandé du
Jambuquier cerisier. 11 croid qu'il pourra venir de boutteure; c'est
pourquoy s'il s'en peult coupper des branches exprez à marcotter, en-
voyez m'en, laissant tousjours à chevelleure celle qui est proche de
terre, pour la pouvoir tirer l'année prochaine bien enracinée. Si vous
allez faire les Festes* à Marseille, je me doubte que vous ne per-
diez l'occasion de recevoir à Boysgency M' Maran^ qui vous vouloit
aller voir sur l'occasion de se trouver à S' Maxemin le vendredy S'. Je
tascheray de le persuader d'anticiper son voyage et de passer par Mar-
seille en allant, pour aller par TouUon et Boysgency à S' Maximin,
Mais il est si cérémonieux qu'il dict qu'il aymeroit mieux ne vous y pas
trouver, que si vous y estes. Le rentier m'avoit dict plus de deux jours y
' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui- * Les fêtes de Pâques,
sitions françaises , n" 5 1 7 1 , fol. 687. Original. ' Le professeur de droit à l'université de
* Sans adresse. Toulouse , déjà mentionné dans le recueil
^ Le jardinier de Belgentier. Peiresc-Dupuy.
[163A] À SA FAMILLE. 649
a qu'il vous alloit trouver. Il est si acharné à ses procez qu'il ne sçait
où il en est, et se ruine à petit feu inutilement. Les nouvelles de Berre'
vont tousjours de bien en mieux Dieu raercy, Roger du Martigues as-
seuraiit qu'il n'y a nulle apparance de peste, luy qui avoit jugé peste
dez le commencement celle de cette ville que les médecins ne vouUoient
poinct advoiier.
Je ne sçauroys envoyer là à M' Fredeau les deux figures que je voul-
droys de luy, parcequ'il fault que je me face entendre à luy de vive
voix, autrement il y auroit trop facilement de l'équivoque.
Je suis fort aise que le Jossemin double pouice, et encores plus
que M' d'Arène en aye faict une ante. La question sera qu'elle puisse
eschappcr. Et qu'il l'aye mise en lieu commode et facile à transporter
en hiver. Le voyage que va faire maistre Denys ne nous servira pas
pour la conservation de cette plante. Il fault prendre paliance. Ce ne
sera de guieres bon cœur que je luy signeray son attestatoire, puisqu'il
nous laisse si mal à poinct et à contre temps. L'année prochaine luy
eust esté plus commode et ne nous eust pas tant incommodez. C'est
nostre malleur.
Puysque les allignementz de la terrasse ne s'accordent pas avec le
bout de l'allée, il en fauldra corriger le deffault avec un demy rond ou
cabinet au fonds, eji attendant autre temps plus opportun, estant bien
aise que la muradle de cloison se soit abbattue avec si peu de daumage
des Orangers de la spaliere.
Corberan vous a achepté de l'estain que M' Suchet a choisy, et a
trouvé un muletier pour Rians, par qui je vous envoyeray aussy les
nouvelles de l'ordinaire que nous venons de recevoir. Estant bien marry
({ue je n'ouvris dernièrement le pacquet de M"" de la Fayette, puisqu'il
y avoit pour moy des lettres si curieuses comme sont celles de ce
P. Gilles'^ à qui j'ay depuis escript. Et n'eusse pas faict dilliculté de
' Chef-lieu (le canton de l'arrondissement le recueil Peiresc-Du|)uy (pnssim) et le i-e-
d'Aix. cueil, déjà cite plusieui-s fois, du P. Apol-
" Sans doute le P. Gilles de Loches, ca- linaire, complément eu divers points de la
pucin missionnaire, sur lequel on peut voir [)rësenle pubhcation.
rr. 8i
650 LETTRES DE PEIRESG [1634]
l'ouvrir, si j'eusse creu que c'eust esté de M"' de la Fayette , mais je n'en
cognoissoys pas l'escritture, et craignoys de me mesprendre comme il
m'estoit advenu une autre foys. Le mai est que le reproche que m'en
aviez faict m'a faict dispencer d'en ouvrir un autre adressé à ung où.
j'ay rencontré justement ce que je ne voulois pas trouver, mais je n'en
ay pas leu grand chose dez que j'ay peu cognoistre la part d'où il
venoit, et cela sera cause que je n'en ouvriray plus que je ne cognoisse
mieux ou la lettre ou le cachet. Vous priant d'excuser cette équivoque,
et demeurant.
Monsieur mon frère ,
vostre trez humble et trez obéissant frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Aix, ce 8 avril i634.
Je vous prie de faire part A M' Aycard des nouvelles, mais pour le
billet de la Ligue j'estime qu'il n'en fault poinct rien laisser apprendre
de nostre part, ne la croyant pas trop, et si cela doibt estre on ne le
sçaura que trop tost. M"" le Prince arriva à Bagnols il y eut hier 8 jours,
et en partit mecredy pour Nismes. On croid qu'il aye ordre de se tenir
sur la frontière de Roussillon, à l'embarquement des trouppes d'Italie
à Barcelone.
L'ordinaire de Paris a esté anticipée en la datte de M' du Puy du
vendredy au mecredy. Et toutes foys les Gazettes du i avril n'ont pas
laissé d'y venir incontinent, ce qui monstre qu'on les doibt imprimer
plus d'un jour à l'advance. Car si le paquet ne s'estoit clos que le ven-
dredy, je pense qu'ils en eussent dict un mot, et que noz lettres eussent
esté préalablement rendues, si ce n'est qu'on ne les ayt envoyées de
Lyon par la Bourgogne, auquel cas elles ne pouvoient estre à Paris que
le sammedy^
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions françaises, n° Siyijfol. SSg.Autogrfiphe.
[1635] À SA FAMILLE. 651
CXGVII
À MONSIEUR DE VALAVE7/.
Monsieur mon frère ,
L'ordinaire nous apporta hier vostre lettre du aU au matin, oii nous
fusraes infiniment aises d'apprendre le favorable accueil que vous avoit
faict Monseigneur le Cardinal de Lyon, dont je fis part à noz amys, et
en envoyay coppie à M' le presid[ent] Seguiran à Toullon, avec celle
des nouvelles de la Cour. Je vouloys vous envoyer incontinant un
homme exprez, mais je jugeay qu'il seroit bon d'attendre un peu si je
pourroys avoir voz lettres, qui me furent enfin apportées par Moricau.
Et y en ayant trouvé une pour le s' d'Hemery*, formée d'une seule
queiie sans aulcun cachet soubz l'enveloppe de M"' le Mareschal adressée
à vous, je me trouvay obligé de la faire couvrir et d'y joindre un mol
de compliment, que j'ay adressé à M"" Seguiran, de qui je receus en-
cores plus tard en me couchant une lettre que je vous envoyé, où vous
trouverez la fantaisie de ce personage qui a mené son carrosse jus(|ues
au Bausset^; j'avoys prévenu cez vœux de M' Seguiran, luy ayant faict
part des nouvelles de la Cour et d'Italie, mais non pas de toutes, ne
particulièrement des chasses des Em[inen]ces Barberines, que je vous
ay réservées au cas que vous les vcuilliez débiter, comme je pense qu'il
n'y aura pas de danger; bien leur ay je mandé ce qui est de l'arme-
ment de Naples, pour ce qu'ils avoient interest d'en estre advertys. J'ay
pareillement escript à M"' de Montmeyan, et luy ay envoyé ce matin un
paquet de M' de Sisteron que M"" de Cabrios m'avoit envoyé hier au
soir. N'ayant pas voulu user de la privaulté de l'ouvrir, qu'il avoit re-
mise à vostre discrétion, parceque en toute façon jay bien jugé que les
nouvelles, ne pouvant estre que vieilles, ne pouvoient pas nous ap-
' L'adresso manque. ' Le Beausset est un clicf-Iieu de canton
' Micliel Purticelli, sieur d'Emery, le ce- du dëpnrtenieut du Var, arrondissement de
lèbre financier, mort le a3 mai i65o. Toulon.
8a.
652 LETTRES DE PEIRESC [1635]
prendre chose qui vaille, puisque de la semaine suy vante il n'y avoit
encore rien de résolu formellement. Et je croysque ce qui l'a retardé,
oultre les causes plus générales, pourroil bien estre l'attente du pro-
cureur Gailhard (à qui on a faict prendre la poste à Lyon, pour sup-
pléer le deffault des propositions de l'Assemblée), si l'on a promis le
mesme fonds aux Ministres qu'ils avoient attendu d'ailleurs.
L'on vous a envoyé des saulvegardes tant pour Rians que pour Boys-
gency, et le procureur du Soûl vous a faict r'alTraischir la vieille com-
mission du Parlement de Paris, et adjouster une nouvelle depuis le
decez de feu Madame de Bressieux ' pour appeiler son héritier, pour
raison de quoy il a fallu que le jeune Gailhard luy ayt payé une pis-
tole ou environ.
Il y a une despesche du Roy au Parlement qui sera ouverte ce matin
avant l'audience, vraysemblablement sur le faict de l'arrestement de
Puylaurens^, et nous y resouldrons ce que nous debvrons faire, pour
aller au devant de S. Em[inen]ce, combien que je croys que si Sad[icte]
Em[inen]ce eust faict dessein de venir si tost, vous nous eussiez faict
donner quelque advis à l'advance, afin que nous le puissions prendre
au giste quelque part, pour esviter les incommoditez de la campagne,
où la pluye, le soleil et le vent et l'incommodité des boiies ou aultres,
pourroient oster toute la grâce à cez petits devoirs, et de l'attendre long
temps en un lieu, je veux dire plus d'un jour, il y auroit aussy quelque
chose à dire.
C'est pourquoy vous nous obligerez bien si vous pouvez faire ad-
vancer quelqu'un pour nous advertir de la resolution que vous aurez
apprinse de la routte et du temps de la veniie, afin que s'il passe en
cette ville nous le puissions salliier dans Lambesc, et s'il passe ailleurs,
que nous le puissions prendre à Sallon, ou aux Pênes', ou à Aubaigne,
' Marguerite de Morgues, nièce et veuve ' Sur Antoine de Lage, duc de Puylau-
de Louis de Grolde Mëvolhon, marquis de rens, voirlerecueilPeiresc-Dupuy (II, 43'j;
Bressieux, baron de Rians et de Lauris, III, 12, i3i, etc.)
lequel avait vendu Rians aux Fabri en 1 607 ; ' Aujourd'hui commune du canton t!e
elle ne laissa pas d'enfants, et les La Baume Gardane, arrondissement d'Aix. Le nom des
Suze héritèrent des Bressieux. Pennes a été porté par les Vento. Nicolas
[1635] \ SA FAMILLE. 653
ou bien à Pertnys, ou à Jouques, s'il passe au dessus du vent. Auquel
cas Madatne la comtesse de Carces luy reservoit sa liltiere, à la réqui-
sition de M'' de S' Chaumont, pour la faire advancer du costé que
S. Eni[iiionJce ordonnera.
Corberan a envoyé du bled à Boysgency, et mis ordre de faire venir
quelques bestes icy, pour servir à ce qui sera le plus pressé à vostre
passage'. Lequel attendant en bonne dévotion, je finiray demeurant,
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez obéissant frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Aix, ce a6 febv[rier] iG35 '.
CXCVIH
À MONSIEUR, MOÎVSIKUR DE VALAVEZ,
B\n0N DE niANS,
À AVIGNON OU EN CHEMIN.
Monsieur mon frère.
Il y a eu tant de fatalité pour m'empescher de vous faire tenir le
pacquet de l'ordinaire, que je ne sçay si je le doibs bazarder une troi-
siesme foys, aprez qu'un homme de pied despesché exprez l'a rapporté
de deux lieues d'icy, et qu'un courrier despesché par la Cour a esté si
sot de le rapporter encores de Noves, disoit il, où il rencontra le
jeune Mimata^. Au lieu qu'il avoit ordre d'aller droict à vous et à mon
neveu et de ne partir (pie quand vous le luy diriez, et le pix est que
je viens de voir une lettre de M"" de S' Chaumont* d'hier portant que
Vento, baron de Peyiiiis, ancien preniier ' Bihiiolhèque nationale, Douvellesncqui-
cnnsul d'Aix, fit ëriger ce (ief en marquisat silions françaises, n° 6171, fol. h-j/t. Aiito-
(1678). (j^raphe.
' On voit que Corberan ne se contentait ' S'agit-il Ih de Joseph de Miniata qui fui
pas d'être un excellent relieur et que cet assesseur d'.\ix en i()5G?
artiste devenait parfois un homme d'affaires, * Voirie recueil Peiresc-Dupuy (I, 48 1
une sorte de régisseur. et suiv.).
654 LETTRES DE PEIRESC [1635]
M^ le Cardinal^ vient demain coucher à Cenas^, pour eslre icy aprez
demain si les choses ne changent, ce qui nous tient bien encores en
bredouille, à cause que ce nous seroit chose bien griefve d'attendre en
chemin bien long temps com'il fauldroit si l'on ne partoit pas de quelques
jours. Ce Mimata disoit que vous ou mon neveu debviez partir dez hier,
et j'appréhende que le courrier ordinaire ne vous manque en chemin
d'un costé ou d'aultre. Ce qui me faict resouldre à attendre de voz nou-
velles avant que le bazarder, de crainte que vous ne le regrettiez trop
par aprez s'il vous manquoit; aussy bien ne le pouvez vous plus avoir
meshuy à temps pour escrire par l'ordinaire où j'ay envoyé exhor-
ciser * le Courrier voir s'il s'en vouldra charger, et promettre de le vous
bailler en chemin, auquel cas je verray si je le hazarderay; si non je
le garderay et ne hazarderay que la présente, estant.
Monsieur mon frère,
vostre trez humble et trez obéissant frère et serviteur,
DE Peiresc.
A Aix , ce 97 febvr[ier] i635*.
CXCIX
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALLAVEZ,
BARON DE BIANS,
À TOLLON.
(recommandé k HONS' AYCARD.)
Monsieur mon frère,
Aujourd'huy sur le disner M"" l'Assesseur a prins la peine de venir
céans pour m'apporter vostre despesche du 27 au soir, qu'il m'eusse
peu envoyer hier au soir s'il eust voulu, à son arrivée, mais ce sont
' Alphonse de Richelieu , archevêque de ' Singulier emploi du mot exorciser.
Lyon. ' Bibliothèque nationale, nouvelles acqui-
' 5e«as, commune des Bouches-du-Rhône, sitions françaises, n° 5171, fol. 577. Ori-
arrondissenient d'Arles, canton d'Orgon. ginal.
[1635] A SA FAMILLE. 655
des caresses des Fontetes'; il n'a pas {jueres mieux traicté M'' le prési-
dent du Ghaine, à qui il a porté la sienne à la grande messe oi!l il estoit.
Je vous l'emercie bien fort de voz nouvelles aussy bien que de celles
de M"" de Sabran^; elles sont venues tout à poiiict pour aller à Paris
par l'ordinaire d'à ce soir. J'ay envoyé chercher le messager de TouUon
pour sçavoir des nouvelles d'hier de cez 8 gailions. 11 m'a asseuré
qu'il estoit party hier au soir à la nuict, et qu'ils n'avoient poincl
bougé de leur poste, dont je n'ay pas esté si marry que s'ils avoient
essayé de faire descente avant que les fortifications et les levées soient
en estât. Mais Dieu qui est juste juge, et qui leur a tant donné d'ad-
vertissements, et en dernier lieu par la tempcste qui a suinmergé troys
galleres, les achèvera de confondre s'il luy plaict dans leur orgueil,
ra'asseurant que cez galleres qui sont eschappées sont si dellabrées
qu'elles ne pourront pas si tost venir se joindre aux galbons. Cepen-
dant le poste que cez galbons tiennent me faict juger que c'est le rendez
vous de toute l'armée, et consequamment que c'est de ce costé là plus
tost que de S'" Marguerite qu'ils en veullentquoy qu'on aye dict à M' de
Sabran, à qui je respondray par le prochain ordinaire de vendredy.
Vous aurez veu ce jour d'huy M"" du Muy qui s'est faict porter en
littiere et s'en alla hier coucher à Tourves. J'avoys à l'advance prié
Mad*"^ Lombar (sic) de luy faire apprester un bouillon pour son disner
en passant à ce jour d'huy. Et luy avoys envoyé l'homme du s' Ruffe,
qui est icy attendant encores quelque reste de ses bardes. Et possible
que le Jossemin soit mieux en fleur, car à ce que je puis voir il ne
songe guieres qu'à cela et me promet de la vraye essance de Jossemin,
s'estant chargé de troys gros morceaux d'ambre qu'il estime à cent pis-
toles, pour y employer, et à dos sachets de fleurs seichées. Cependant
il me donna bien du plaisir l'aultre jour, à me faire despescher deux
' Y aurait-il là quelque allusion h des rrfontaine») qui jaillissaient en contre-bas
personnes qui habiloienl l;i place des Fou- du sol.
lêtes, à Aix? — On sait que celte place ' L'ambassadeur de France à Gènes. Voir
doit son nom h d'anciennes sources {/oun- le recueil Peiresc-Dupuy (tomes II et III,
teto, en provençal, est le diminutif de foun jmsxim).
656 LETTRES DE PEIRESC [1636]
de cez gros morceaux d'ambre dans lesquels je trouvay des croustes
d'animauix insectes, qui me donnent bien des adresses à juger du lieu
où il se produict, tout aultre que ne disoient plusieurs autheurs qui
vouloient que ce fussent des excréments de baleine '.
J'ay de l'obligation à M"' de Torenc de l'honneur de son souvenir et
vous supplie de l'asseurer que je suis bien son sei'viteur trez humble
et très obéissant
et le vostre,
DE Pëiresc.
A Aix, ce a() may au soir i635 '.
ce
A MONSIEUR DE VALAVEZ.
Monsieur mon frère, vous aurez eu par le dernier ordinaire une
lettre du sieur Gela^ à M" de Tliou concernant le commandement qu'il
avoit receu de la part du Roy pour la traduction* de l'animal dédié à
Sa Majesté^. 11 a depuis receu d'autres nouvelles du Cayre outre celles
qu'il avoit concernant l'arrivée du consul Bermond dont il vous a faict
l'addresse pour rendre à M' de Thou celles qu'il luy escript et celles du
sieur Sighezzi, son beau frère '', oïl vous pourrez voir à quoy se trouve
' Peiresc, celte fois encore, est en avance
sur son temps , se montrant , en cette ques-
tion de l'origine de l'ambre, aussi attentif
que sagace observateur. On trouvera de
nouvelles preuves de l'heureuse justesse des
aperçus de tout genre du digne ami de Gas-
sendi, dans un petit recueil de documents
inédits que je vais publier d'après les auto-
graphes de la bibliothèque de Carpentras
sous le titre de : A'ote inédites de Peiresc sur
quelques points d'histoire naturelle.
' Bibliothèque nationale, nouv. acq. fr. ,
11° 5171, fol. 556. Autographe.
' Le sieur Gela a élé déjh mentionné
dans le recueil Peiresc-Dupuy (111, is6).
* Traduction signifie ici : action d'em-
mener, de conduire.
' L'animal destiné à Louis XIII, et dont
le cardinal F'r. Barberini devint finalement
le possesseur, était l'alzaron dont il a été
souvent question dans les précédents vo-
lumes.
' Ce fut un correspondant de Peiresc.
Voir plusieurs lettres qui lui furent adi-es-
sées par ce dernier dans le registre IV des
Minutes de l'Inguimbertine.
[1636] À SA FAMILLE. 657
reduict le commerce en ce pays là, si on en demeuroit aux termes du
restabiissement de cet homme qui s'est si mal acquitté de son deltvoir
et la nécessité qu'il a d'y mieux pourvoir aprez qu'il aura apparu au
Roy, à nos seigneurs ses Ministres de la pure vérité de tout ce qui leur
a esté caché jusque» à présent. Et cependant si quelqu'un vouloit faire
délibérer quelque chose de plus au préjudice dudict sieur Sighezzi, il
est bien raisonnable de poursuyvre une surseance jusques à l'arrivée
du sieur Attoviti, député de touts les marchands françois résidants sur
les lieux, et vous ferez acte méritoire de vous y employer pour l'in-
terest du public et de porter M' de Thou et cez autres Messieurs qui
vous en voudront demander quelque instruction particulière et que vous
jugerez avoir besoing d'en apprendre des nouvelles pour contribuer
leur authorité, afin que la nation ne soit ruinée en ce pays là si faire
se peult. Vous verrez ce que m'en escript le bon M' Magy avec son
patoys et son franc gauloys ' et je pense qu'on y peult adjouster foy.
J'avoys un duplicata des informations cy devant prises des mauvais
desportements et mesnage de Bremond que je vous envoyé aussy à
tout hazard pour servir au besoing en attendant l'arrivée du sieur Atto-
viti, qui vient sur une barque attendre d'heure à autre et apporte
toutes les informations et instructions nécessaires pour ce regard. Je
vous prie et conjure de vous y employer vivement pour le zeelle que
vous avez au bien public et pour la compassion que je prendz de touts
cez pauvres marchands qui sont en voye de perdition, s'il n'y est re-
médié par l'authorité du Roy en cognoissance de cause.
Au reste je dicts à M"" Gela ce que vous m'escripvez avoir appris de
la bouche de M'' de Thou concernant la figure de marbre qui luy cstoit
destinée et le désir qu'd auroit de sçavoir ce que c'estoit, et en vid par
hazard sur la table de mon estude une coupple où il recogneut la mcsme
figure à peu prez d'un jeune garçon qui a sur la teste un meuflle de
iyon et en ses mains des serpens, scorpions, lyons et autres animaux
et qui a deux crocodiles soubz les pieds avec des lettres et characteres
' On possède diverses lettres de Peircsc à Magy dans les registres III et IV des Minutre
(le ringuinibertine.
»i. 83
lATMSAU.
658 LETTRES DE PEIRESG [1636]
hyerogliphiques. Il me dict aussytost que la sienne estoit tout de mesme
si ce n'est qu'il y avoit plus d'escripture ou de charactères et qu'elle
estoit plus haulte de deux doigts que les miennes. C'est, à ce qu'il dict,
une placque de marbre noir de la haulteur et largeur de la main d'un
homme faicte comme la semelle d'un sabot dez vo . . . de l'espoisseur
de deux doigts ou environ contre le plat ou le champ de laquelle est
espargnée en bas relief une figure selon qu'elle est descripte ci dessus,
mais ce sabot ou cette semelle de sabot ou de lœtton est fort remply
d'escripture de touts costez; enfin j'ay creu qu'en attendant de la voir,
je ne ferois peut estre pas mal de vous envoyer l'empreinte des miennes
pour la monstrer à M'' de Thou et luy faire comprendre à l'advance à
peu prez ce que ce peult estre, le sieur Gela m'ayant asseuré que le
sabot de M"' de Thou n'est pas plus large que le mien, ce luy semble,
mais qu'il est plus hault de deux doigts ou environ et consequemment
la figure et qu'il y a recogneu le serpent, le scorpion et autres ani-
maulx en ses mains. Si nous en avons la veue, nous en dirons possible
un jour nostre rastellée. J'avoy autres foys resvé sur la petite que je vis
la première et y avois rencontré, ce me sembloit, de quoy descouvrir
possible non trop hors de propos voire de pénétrer en quelque chosette
des charactères du derrière, mais la concurrance d'autres particularitez
aux autres de mesme sorte m'a apporté de la difficulté pour laquelle
souldre j'aurois besoing de plus de temps et de quiétude d'esprit que
je n'en ay présentement, combien que cez divertissemens ne nuisent
pas à ma disposition présente pour m'esloigner un peu l'object d'autres
choses fascheuses; et si la verve me peult prendre j'escriray possible
un jour pour l'amour de M'' de Thou plustost que de tout autre ce qui
m'en estoit venu en la pensée, si je trouve qu'elle puisse quadrer en
la sienne comme en la mienne. L'on me faict feste de deux autres
pareilles qui sont à Rome chez deux curieux, l'une de plus d'un pied et
demy de haulteur et l'autre comme la mienne plus grande dont j'ay
envoyé demander des empreinctes afin d'essayer de concilier toutes
choses et de n'y rien laisser d'incompatible dans la diversité qui s'y
peut rencontrer des appartenances ou dépendances de cette figure. Ce
[1637] \ SA FAMILLE. 659
que j'ay appris de plus de ce sabot de marbre est que la durté n'en
est pas telle qu'avec un coutteau l'on ne l'entame plus facilement qu'il
ne seroit à désirer comme touts les marbres noirs {généralement tenant
de la nature et de la graisse du bitume sont communément plustosl
tendres que durs. Celle que j'ay est de marbre noir aussy, mais il y a
de la meslange verdastre aussy bien qu'en la petite tout de mesmes
comme en un gros poids romain en forme de pommes rondes applalies
et dessus comme les fromages d'Auvergne et c'estoit ce que les anciens
appelloient marmor lucuUonutn qui cstoit spécialement attribué aux poids
et aux mesures. Mais je ne sçay à quoy je m'amuse à vous charger de
la lecture d'un si importun discours que je finis, demeurant, Monsieur
mon frère, vostre. . .
A Aix, ce a5 mars i636 '.
CCI
À MONSIEUR, MONSIEUR DE VALAVEZ,
BARON DE BIANS,
POUR LDI E8TRE RENDDE EN MAIN PROPRE.
Monsieur mon frère.
Voyant que je me meurs et que je ne suis plus désormais en estât
de vous entretenir de beaucoup de choses, je désire pour le moins
vous descharger encores mon cœur d'une qui me pesé extrêmement;
c'est que je m'en vais mourir avec grand regret d'avoir esté si malheu-
reux que tant d'instantes réitérées j)rieres que j'ay faictes à Monseig'
le card"' Barberin pour l'alfairc de Mons' Dupuy S' Sauveur touchant
le prioré de S' Leons se soient trouvées inutiles jusques à ccste heure
quoyque j'avois eu subject de croire qu'il ne s'y pouvoit rencontrer plus
de dillicullé depuis les divers exemples que j'avois envoyé de pareille
grâce qui avoit esté accordée pour le mesme bénéfice et que l'espérance
' Bibliothèque d"liijjiiinibert, coileclion Peirosc, registre VI des Minutes, fol. 383 v*.
8.3.
660 LETTRES DE PEIRESC [1637]
que mond. seig' m'en avoit donnée ne me peusse laisser aulcun lieu
d'en doubler, ayant tousjours recongneu que sa foy el sa paroHe sont in-
violables; mais puisqu'il plaist à Dieu de m'appeller et que nous n'avons
jamais eu vous et moy qu'une mesme volonté, je vous conjure par
ceste sainte union qui a tousjours esté entre nous^ de vouloir continuer
aprez ma mort le dessein que j'ay eu de servir cez mess" dont vous
congnoissez le mérite, que j'ay tellement honorez et estimez que comme
j'ay dict je meurs avec ce seul regret de ne leur avoir peu rendre avec
effect le tesmoignage du désir que j'avois de leur rendre ce petit ser-
vice^. Si vous en prenez le soing comme je vous prie, je me prometz
que vous obtiendrez facilement ceste grâce de la bonté nompareille de
S. Em'=*^ qui ne la peut despartir à personne qui la mérite mieux que
celluy pour qui je l'ay demandée. Et que je vous conjure encores de ne
cesser de demander jusques à ce que vous l'ayiez obtenue, si vous
avez jamais désiré de me complairre, et aprez vous avoir tout doimé
comme j'ay faict, ne me restant plus rien, je prieray Dieu vous vouloir
bénir et conserver pour servir celluy que je vous charge d'importuner,
comme je prieray Dieu sans cesse pour sa prospérité, la mort ne me
pouvant faire perdre la volonté que j'ay eu de le servir. Je ne vous
diclz rien de ce dont je vous ay chargé par mon testament pour ce que
je suis bien asseuré que vous n'y manquerez pas. Et vous prie de con-
tinuer le dessein que j'avois de faire imprimer le livre d'Enoch', et
pour cet efl'ect faire venir le P. Gilles de Loches pour le traduire, afin
' Phrase bien toucliante et qui rësumo
admirablement l'histoire des relations qui
existèrent pendant un demi-siècle entre les
deux frères.
^ On voit que dans cette sorte de testa-
ment, Peiresc reste ce (pi'il fut toute sa vie,
le plus dévoué des amis.
^ Sur le livre d'Enoch , objet de la con-
stante préoccupation de Peiresc en ses der-
niers jours , voir le tome 111 des Lettres aux
frères Dupuy (6oo à Ci 8, passiin). Cf. la
Coirespondance de Peiresc avec plusieurs >/«'«-
sionnnires et religieux de l'ordre des Capu-
cins, publiée par le P. Apollinaù-e de Va-
lence, p. la et suiv. Malgré les pressantes
recommandations du mourant, le livre
d'Enoch ne fut pas édité. J'ajoute qu'au mo-
ment où ces lignes viennent d'être écrites , on
annonce la publication que voici : Le livre
d'Hénoch. Fragments grecs découverts à
Âkhmin (Haute Egypte) avec les variantes
du texte éthiopien, traduits et annotés par
Adolphe Lods. (Paris, E. Leroux, 1898,
in-8°.)
[1637] À SA FAMILLE. 661
que ce livre qui a est éinconfjneu jusques à cest' heure et que j'ay eu
avec tant de peine et de despeuce ne vienne à se perdre et le public en
demeure frustré. C'est ce que ne pouvant escripre j'ay voulu dicter à
mon secret*^". Adieu, mon clier frère, priez Dieu pour moy.
Vostre trez humble et trez obéissant frère et serviteur,
DE PeIRESC *.
Ce a 3* juin lôSy'.
On sait que Peiresc mourut le lende-
main.
' Bibliothèque Barberini, XLIII, i58.
La signature est probablement autographe.
La lettre garde encore son cachet de cire
rouge. Une copie de cet original se trouve
dans la collection Dupuy (registre 669,
Col. tlià). La dernière des lettres de Peiresc
a été insérée par M. Léou-G. PéUssier dans
le fascicule II des Amli de Hoktenius con-
sacré aux frères Dupuy (Rome. 1887,
p. loi).
APPENDICE.
I
À MO^SIEUR, MONSIEUR DE CALLAS,
CONSEILLER DU ROÏ EN SA COUR DES COMTES,
À BEAUGENTIER. ^
Monsieur mon perc,
Nous avons esté bien en peine [depuis] ' dimanche au soir jusques à ce
jourdhuy à quattre heures que M"^ Fontaine est arrivé-. Car nous n'avions veu
que le petit billet que vous escriviez à Denis ^, lequel si je ne l'eusse veu escrit
de vostre main, je n'eusse sceu croire que ceste triste nouvelle eust esté véri-
table*. Dieu soit loué de tout et prie à Dieu qu'il luy plaise nous faire daul-
tant plus de grâce à l'advenir qu'est grand le chastiment qu'il luy a pieu nous
donner à ce coup. Une de mes plus fortes consolations est qu'il aye eu le
loisir de se recognoistre , et qu'il aye eu touts ses ordres. Dieu luy face mercy.
Je vous ay envoyé la littiere dez ce matin à quattre heures, avec les deux mul-
lets jugeant qu'ils vous pourroient faire [besoin] ^ pour les charger des meubles
qui seront le moins nécessaires de par deçà, je dis le moins nécessaires, car
j'estime bien que vous ne trouverez pas à propos de r'cmporter tout, mesmes
qu'il est certain que M" le Premier Présidant (qui est résolu d'aller à leres dans
quelque temps) ira prendre son gitte à Beaugentier *. Toutefois vous fairez
comme bon vous semblera. J'avois pensé que si vous n'aviez de quoy les charger
tous , que vous pourriez faire passer les vuides à Montrieu , mais depuis le Prieur
de Montrieu est arrivé en ceste ville, si bien qu'il scroit inutile de les y faire
passer. Dans la littiere vous trouverez le paly de Damas. Je ne sçavois pas qu'il
' Déchirure du papier. Le premier feuillet est ' La nouvelle de la mort de Claude de
en très mauvais état. Fabri, conseiller au parlement d'Aix, oncle
' Le docteur Fontaine, déjà souvent mentionné. de i'circsc, arrivée tout au commencement de
' Sans doute Denis Guillemin, tout jeune l'année 1608.
alors, et qui était déjà allaclié à la maison de ' Décliirure du papier.
Fiibri. * Guillaume du Vair.
66â APPENDICE. [1608]
en eust esté faict de velours pour nostre maison; je le sçauray demain comme
aussy s'il sera nécessaire que le corps demeure à S' Jean, ou si on le pourra
porter tout droict céans comme je crois qu'il fauldra faire. Pour raison de
quoy nous fairons Lien tapisser nostre basse cour, et [dresser] ^ un petit autel,
et ce qui sera nécessaire. [Ici une grande déchirure qui ne laisse subsister
que peu de mots, comme l'indiquent les points destinés â les remplacer.]
jusques à ce que nous soyons asseurez de pourra arriver. Je faicts dou-
bler et avois desja faict changer les parements est vray que les
vieilles crespes que je trouvay estoient si usées qu'elles n'ont peu servir
que et en a fallu prendre de neufves pour les devants. On travaille aux
grands dueils * (on ne trouvoit pas à propos que j'y assistasse aultrement qu'en
grand dueil comme vous, comme ayant succédé à son office par sa libéralité).
En quoy le meilleur mesnage que nous avons peu, car ..... reprendra
toute la rase excepté les chaperons qui s'employeront assez Dieu aydant
les tapis noirs et la sarge, nous sommes recouvrer le reste, mais pour
la quantitté puisque vous me marquez le nombre de cinq et flam-
beaux, je crois bien que vous vouldrez que [ceux] qui les porteront soient vestus.
On ne face comme vous fistes de ma feue mère n'est pas telle en
ceste ville. Nous y enverrons la quantité tant qu'il se pourra. J'ay faict faire
des armoiries d'honneur (oultre celles du mort) pour vous, pour moy, pour
mon frère, mes tantes d'Orves et de Meaulx. Vous nous advertirez du nombre
que vous en vouldrez, s'il vous plaict Ma tante d'Orves, et le voille de
mes sœurs pas estre sitost faicfz pour l'envoy vous porte vostre
manteau et la à vostre estude laquelle est des comtes de non pas
de Junon, toutefois vous la verrez Sitost que j'eus la nouvelle j'en allay
advertir ]\P le Premier Présidant et sçavoir de luy qui c'est qu'il trouveroit bon
qu'il [fist] la semonce. Il trouva bon de prendre M' Olivier qui l'a eu fort
agréable quand nous l'en avons faict prier. Il demandoit les dattes des années
que mon feu bisayeul alla en Cour député du pays pour féliciter le roy Fran-
çois P'' à son advenemcnt à la Couronne et de sa réception en Testât de con-
seiller^; mais je n'ay jamais sceu trouver dans vostre estude son livre de raison
' Déchirure du papier. Provence. Voir De vita Peireikii, p. 5. Le bio-
' C'est-à-dire aux vêlements de grand deuil. graphe rappelle en ces termes que Foulquet de
' Foulquet de Fabri fut ie promier (a4 dé- Fabri fut député en coHr:«Destinalus nonsemel
cembre 1 5a 6) des cinq conseillers que la maison fuit ad Ludovicum duodecimum, itemque ad
de Fabri fournit successivement au parlement de Franciscum primum.»
[1G08] APPENDICE. 665
que vous me fîtes voir c'est (sic) esté. Il est nécessaire que vous m'indiquiez le
lieu où il est, car j'ay cherché ()artout, excepté dans une (juaisse des nostres
d'Italie dont je vous hailiay la clef Je n'ay jamais sceu trouver mainte-
nant [entretenez] nous à l'avance, je vous supplie, des resolutions que
vous prendrez de par de là tant pour vostre venue que pour l'arrivée du corps.
Nous croyions que s'il estoit icy pour tout jeudy, on fairoit commodément les
funérailles le vendredy qui est jour de feriat que la Cour ne seroit point oc-
cupe (sic) ailleurs. Vous y adviseroz. J'ay bien peur (|ue vous n'ayiez trop peu de
temps pour ce faire si vous attendez l'arrivée de ce laquay. Et fauldra possible
attendre à lundy, à cause du dimanche. Je baise très humblement les mains
à mon frère, à Monsieur et Madame d'Orvcs mon père, vostre
très humble et très obéissant fdz,
DE Peiresc.
[D'Aix,] ce 2 a janvier 1608'.
' AiitojjTaplie de la collection de M. Lucas de Montigny à Aix en Provence.
8&
666 APPENDICE. [1608]
II
À MONSIEUR, MONSIEUR DE C ALLAS,
CONSEILLER DU ROY EN SA COUR DES COMTES,
À RIANS.
Monsieur mon père ayant dict à M' le Premier Présidant qu'on avoit signifié
à mon frère les lettres obtenues par M' de S' Canat en forme de constraincte
portant renvoy au parlement de Paris, il en a faict plaincte à M' de S' Canat
lequel l'avoit asseuré que lesdictes lettres ne viendroient jamais en evidance.
Sur quoy ledict sieur de S' Canat a respondu fort asseureement que lesdictes
lettres sont encores entre les mains de M'' de Fabregues, et que pour certain
s'il a esté signifié quelque chose à mon frère, il fault que ce soit quelque faul-
ceté, ou que M"^ d'Aix • et Splandous qui les avoit poursuivies, voyants qu'on
ne tenoit comte de par deçà de les exécuter, en ayent faict expédier des se-
condes par surprinse, sur le premier placet, car ces originalles n'ont jamais
esté monstrées à persone , depuis avoir esté scellées. Qu'au contraire tous mes-
sieurs du Conseil esquels ils en avoient parlé, les avoient exhortez de laisser
ceste poursuilte et d'estre de bonne intelligence avec les ofliciers, ce qu'ils-
avoient résolu de suivre.
J'en escriray à mon frère. Je vous envoyé le Trie et trac , avec du fruict , de
l'huille, du muscat, et un morceau de lenliscle^ si on le peult porter. Nous
discuttasmes tous les flascons de la maison pour vous envoyer de vostre eau,
et vous n'en renvoyez poinct. Et c'est grand daumage d'en mettre dans les
flascons de la canevette, qui en seroient gastez.
Monsieur de Montauroux estoit allé à Esguilles ^, il l'a fallu attendre ce jour-
dhuy; je lui parleray des asseurances que vous desirez, n'ayant encor peu
jouyr de M' de Fabregues pour cest effect, envers lequel j'iray neantmoins un
peu retenu, me ressouvenant que c'est luy qui me porta paroUe durant vostre
absence, de la vente que Madame de Sault vouloit faire de la terre de Rians à
36 mille et tant d'escus.
' Af d'Aix était alors Paul Hurault de l'Hos- ' Aujourd'hui E{;uilles, commune du dépar-
pital, archevêque depuis 1698. tement des Bouches-du-Rhône , canton d'Aix,
' Sic pour lentitque. 39 kilomètres do cette ville.
[1608] APPENDICE. 667
Ayant monstre voz contracts à celuy à qui ils sont adressez, il m'a respoixiu
que c'estoit restal)lissement de noz affaires, et que tandis que Madame de Sault
desmesleroit les siennes nous aurions loisir d';icliev(!r Ifs nostres, et qu'enfin
elle ne seroit que trop aise de pouvoir faire demeurer les choses en Testât
qu'elles sont.
Quoy que c'en soit, c'est bien un grand manquement en matière de compromis
de n'y avoir poinct constitué de peine pour celuy qui s'en desdiroit. A quoy
je n'avois pas prins garde de prim'abord. Je vous remercie des perdrix, et des
six Escus, estant bien marry que ne m'ayiez envoyé jusques à i3, comme je
vous avois marqué, car tous mes moyens sont affectez au payement d'aultres
debtes que je ne sçaurois acquitter d'ailleurs. Sur quoy je prie à Dieu qu'il vous
conserve en sa S'" Garde et ensemble M' d'Orves, mon oncle, à qui je baise
très liuinblement les mains, demeurant,
Monsieur mon père,
vostre très humble et très obéissant filz,
Peirksc.
A Aix, ce 27 doccrabrc 1608 '.
' Autographe de la collection de M. Lucas de Moiilijjiiy à Aix eu Provence.
K4.
668
APPENDICE.
[1608]
III
MEMOIRES À MON FRERE DE VALLAVEZ'.
\ LYON SITOST QU'IL Y SERA ABRIVÉ.
Mon frerc, je vous prie d'aller rendre vous mesme la lettre à M' Vincent',
marchand libraire, avecq le livre de Monsieur Fontaine^ et retirer de luy, s'il
se peult, ung petit mot de receu dudict livre affin que cela le rende plus soi-
gneux d'empescher qu'il ne s'esgare, de luy faire sçavoir vostre logis dans Lion
et le temps que vous penserez d'y pouvoir sesjourner pour voir si dans ce temps
là un libraire se pourroit estre résolu d'imprimer un livre ou de n'y toucher
point, et au cas que ce libraire die de ne poinct le vouloir imprimer, vous
pouvez retirer l'exemplaire pour le porter à Paris et en faire ce que vous trou-
verez dans voz autres mémoires. Que si le libraire dict qu'il ne peult pas se
resouldre si tost et qu'il vcult davantaige le temps pour faire voir le livre, vous
le luy laisserez et le prierez qu'en cas qu'il praigne resolution de ne l'imprimer-
poinct, qu'il le vous envoyé à Paris par ([uelque voye bien asseurée et qu'il
l'addresse chez Monsieur Hadrian Beys *, marchand libraire à la rue S' Jacques,
à la roze blanche.
' Ces mémoires furent rédigés en 1608. Gas-
sendi nous apprend (liv. II, p. i5ç)) que V'alavez
se trouvant à Paris pour les alTaircs de Rians qui
vinrent à lui donner quelques mois de relâche,
Peiresc le pria d'aller visiter l'Angleterre et les
Pays-Bas, ne fût-ce que pour l'amour de lui,
d'y saluer ses amis, de leur offrir les présents
qu'il leur destinait, et d'y chercher pour ses col-
lections quelques objets rares. La Bibliothèque
Méjanes possède une copie des instructions de
voyage remises par Peiresc à son frère (manu-
scrit 838 non paginé), mais cette copie est in-
complète et toute la première partie du document
a été omise.
' Le hbrairc Vincent, de Lyon, a été déjà
mentionné dans le recueil Peiresc-Dupuy (Iv I,
p. 34o).
' Sur le docteur Jacques Fontaine , professeur
à l'université d'Aix, voirie recueil Peiresc-Dupuy
(III, 730). Quel était ce livre qui, comme nous
allons le voir, n'était pas encore imprimé î Le
Manuel du libraire énumère quatre ouvrages du
docteur, dont le plus célèbre est le Diicourt des
marquet de» torciert (Paris, 1611). Deux des
autres ouvrages sont aussi de 1611. Le seul qui
soit antérieur à l'époque de la rédaction des in-
structions est le Traité de la Thériaque ( Avignon ,
Bnimereau, 1601, in-19).
' Adiien Beys figure dans le recueil Peiresc-
Dupuy (t. I, p. i85).
[1608] APPENDICE. 669
SI vous PASSEZ EN BOURGOIGNE OU POtH LE MOINGS
JUSQUES A CIIALON.
Je VOUS su()plie sur toutes choses de prendre vostre temps pour vous pouvoir
destourner d'une lieue pour aller pnsser à ung petit village nommé Couches '
qui est à une petite lieue de Chalon et là d'aller dans le cloz d'ung ancien
prieuré qui y est'^ où c'est que sont représentées en pierre en demy bosse les
statues de Pépin et de Berthe'. Il fault, s'il vous plaict, que vous y remarquiez
le plus exactement qu'il vous sera possible tout ce qui s'en suit et première-
ment :
1. S'il est vray comme on dict que la figure de Berthe excède de beaucoup
celle de son mary en grandeur corporelle;
a. Si Pépin a les cheveux longs et nommément s'il ha barbe ou non, et en
cas qu'il l'aye, si elle est grande ou petite, si elle est de forme ronde ou
poinclue, etc.
3. Si l'ung et l'autre ont aulcune coronne en teste et si elle est de laurier
ou bien ung rang de perles ou ung simple ruban ou bien si c'est une coronne
à gros llcurons comme celles des Roys d'aujourd'huy.
U. Si Berthe a la teste veillée ou non et si elle porte ung manteau ou si
elle n'a que sa robbe.
5. Si Pépin est armé ou non, s'il porte le paludamentum* ou non, s'il porte
le manteau sur les deux espaules ou soubz ung bras.
6. Si ce que Pépin tient en sa main se peult bien distinguer, si c'est ung
joyau ou bague pendent à son col, ou autre chose, et s'il y a aulcuns chiffres
gravez en icclle.
7. Si leurs noms y sont escriptz ou non, ou en long, ou en chiffres.
8. S'il y a poinct de fleurs de lis, ou sur leurs habbitz ou aultre endroit
de la pierre.
g. De vous informer des prcbstres s'ilz ne sçavent poinct de quelle abbaye
deppend ce prieuré là, et qui en a esté le fondateur et pourquoi est ce qu'on
croit que ce soient les pourtraictz de Pépin et de Berthe.
' C'est CoucliPS-les-Mincs.chel-licu de ranlon pied. Une notice sur Couches par M. l'abW Pe-
de l'arrondissernent d'Autun , à a5 kilomètres de (|uignot { insérée en 1 870 dans les Mémoim dt
celle ville. la Sociélé éduenne, nouvelle série, t. IV) ne
' Ce prieure remoiilail au viii* siècle. mentionne pas les sLituesde Pépin et de Berthe.
' Pépin, aille lire/, et Berllie,dile nu grand * Manteau militaire.
670 APPENDICE. [1608]
Et du tout faictes en quantcjuand ung peu de mémoire par escript que vous
m'envoyerez par la première commodité.
SI vous ALLEZ À CLUNY OU BIEN À L'ABBAYE OÙ EST MONS' DE CLUSY.
Premièrement regardez dans les esgiises s'il y a poinct d'inscriptions antiques
ou des tumbeaulx de princes célèbres.
Sçachez des chartriers du Monastaire s'ilz n'ont point de privilèges de noz
anciens Roys et princes de France, de la première et seconde race, et faictes en
quelque petite remarque pour me l'envoyer par apprez.
À PARIS.
Je vous prie, mon frère de Vallavez, d'aller, dez que vous serez arrivé, chez
Monsieur de Malherbe (rue des Petitz Champs, à la pomme d'orange) et de
iuy rendre mes lettres et l'asseurer de mon service et l'entretenir des nouvelles
de ce pais et nommément touchant les dames, tant en gênerai qu'en particu-
lier, avecq toute liberté'.
De sçavoir de Iuy s'il n'a jamais receu ung mien pacquet où il y avoit une
lettre pour Mons' de Fontenay-Ollivier '^j lequel feust baillé dez le mois de
novembre dernier à ung cappitaine Anthoine Tassi de Thollon et le maistre
d'hostel de Mens"' le Premier Président 3, et s'il l'a receu sçavoir s'il fist rendre
ma lettre à Mons' de Fontenay en personne ou à quelqu'ung des siens.
S'il vous vouloit rendre quelque argent pour mon regard, dictes que vous
n'avez point de commission d'en recepvoir de ses mains, et qu'il n'est pas rai-
sonnable qu'il aye desbourcé de l'argent pour m'envoyer des rabbatz et qu'il
n'en soit rembourcé.
De sçavoir de iuy s'il n'a pas receu des mains de Mons' Florence la lettre
de 6o escus et si Beys en a retiré payement.
ADBIAN BEYS LIBRAIRE RUE s' JACQUES À LA ROZE BLANCHE.
D'aller le plustost que vous pourrez chez le libraire Hadrian Beys affin
qu'il ne soit party pour aller à Francfort et Iuy rendre celle de mes lettres qui
' Poiresc savait que c'étaillà un sujet qui in- ' Sur Fonlenay-Ollivier, voir (pa$nm) les
léressail vivement le poêle. Les relations épisto- tomes I, II et V des Lettres de l'eiretc.
laires de Peiresc avec Malherbe commencèrent en ' Le premier président du parlement d'Aix
février 1606; ils avaient l'ait connaissance à Aix était alors Guillaume du Vair.
d'où ils partirent ensemble pour Paris on i6o5.
[1608] APPENDICE. 671
est cacheltée et luy faire sçavoir vosire logis et le luy faire escriprc à sa bou-
ticque, afin qu'il vous puisse envoyer les pacquetz qui lui seront addressez
pour moy ou pour vous.
Sçavoir de luy s'il a esté paye de la lettre de 60 escus ou non et h qiioy il
tient. Sçavoir par quelle voye il me veult envoyer mes livres; si c'est par Franc-
fort ou de Paris mesmes, auquel cas vous en pourrez faire faire une balle et
la consigner en deube forme aux M" Roulliers de Lyon et là en faire charge
sur leurs livres et retenir le nom de celluy qui la conduira à Lion où vous
l'addresscrez à Mons' Barthélémy Vincent, marchand libraire, avec charge d'en
payer le port et de me le faire tenir en Provence.
Que si le libraire de Lyon ne veult imprimer le livre de Mons' Fontaine et
qu'il le vous rende pour le porter à Paris, vous le pourrez bailher à M' Ha-
drian Beys et alors tant seulement luy rendre l'autre lettre que je luy estriplz
sur ce subject, laquelle j'ay laissé ouverte tout exprez, affin que vous voyez ce
qu'il y fault faire et qu'aprez la cachettiez.
Que si le libraire de Lyon retient ledict livre, vous n'aurez que faire de
rendre ladicte lettre audict Beys que vous n'ayez receu ledict livre.
Mais si Mons' Beys estoit desja party pour aller à Francfort, vous pourrez
rendre la lettre à son homme et reserver l'afl'aire du susdict livre de Wons' Fon-
layne jusques à son retour.
Vous pourriez adjoustcr chascune des lettres qui vont en Flandres, l'une
contre la petite boette verte, et l'aulre contre le livre qui est empaquette et y faire
une couverte bien cachettée pareille à la subscripfion de chascune lettre et par
dessus icclle il y faudra faire sur chasque pacquet une faulse couverte addressëe
Ou à Mess" Jacques et Jean de Cambrai, marchands à l'Isle en Flandres,
Ou à Mess" Jacques Cappelle ou Jean Conrard, marchands,
Celluy que le commis de Mons' Canamy à Vallencienncs vous dira qu'il
faudra choisir de l'une ou de l'autre adresse, suyvant la commodité qu'il trou-
vera de luy envoyer on par ung chemin ou par l'autre.
Vous irez rendre s'il vous plaict en main propre vous mesme toutes les
lettres que j'ay escript et les accompagnerez de parolles d'honneur k mesure
que vous pourrez et de toutes sortes d'excuses si je n'ay escript pluslost et nommé-
ment à MM" du Thou, de Vie, de Montmartin, de Saincte Marthe, du Febvrc,
Predeseigle, Lestoille, AUeaume, llibier'.
' Voir pour tous ces noms le recueil Pcircsc-Dupuy (pastim). J'en dirai autant de la plupart de*
noms qui vont suivre.
672 APPENDICE. [1608]
Et si vous trouvez encore le fruictier à temps, il fault que vous voyez de
prendre ung bassin de quelques beaux fruictz pour envoyer à Mons' de Vie.
A Mons"^ Le Febvre et à Mons' Predeseigie ^ vous porterez leurs livres et
flacon avecq les lettres et les leur ferez accepter quelle difiiculté qu'ils y vou-
lussent former.
En voyant Mons' et Madame de Bressieux vous leur pourrez dire que je leur
ay escript, car je le feray par la première commodité et direz que vous croyez
que ma lettre est demeurée en arrière par mesgarde.
POUB AVIGNOIS.
Et surtout ne manquez pas de lire mes mémoires en Avignon afin de n'oblier
les commissions de Lyon et de la Bourgoigne.
Par la première commodité je vous en feray moings à la haste. Cependant
je vous prie de faire de mes recommandations à ceste honneste femme qui se
plaict tant aux plainctes.
Et sur ce je prie Dieu qu'il vous face faire aussy bon voyage que je le vous
souhaitte comme vostre plus affectionné et plus serviable frère.
Peybesc.
Voyez si le père Sirmond est encor arrivé en Avignon et saluez le de ma part.
À AMIENS^.
De voir le chef de S' Jehan Baptiste et faire ouvrir la chasse oti il est pour
voir la plus antienne chasse qui est dedans la moderne, et prendre les lettres
grœcques, qui y sont représentées en esmail noir, lesquelles je voudrois avoir
marquées sur du papier de la mesme forme qu'elles sont, comme aussy les
noms de huit ou dix sainctz qui sont représentez sur un tableau d'argent de
pareille antiquité, qui s'ouvre en deux ou trois sens, et de tous costez repré-
sentant de fort antiennes ymages de sainctz.
À LONDRES.
D'aller aussy tost faire la reverance à Mons' de la Boderie ^ à qui j'escris et
' Le nom de te correspondant de Peiresc est ambassadeur de France auprès de Jacques I". Le
écrit Pcâemgle. C'est un lapêut évident. départ de ce diplomate pour Londres, cii mai
' C'est ici que commence la copie de la Mé- 1606, avait été pour Peiresc, qui se trouvait
janes. alors à Paris, cl qui était très lié avec lui , l'occa-
^ Antoine Lefèvre de la Boderie était alors sion de faire une rapide excursion en Angleterre.
[1608] APPENDICE. 673
luy baiser trcz humblement les mains de ma part, comme aussy à Madame, à
Mademoiselle, h M' de Pomponc, son fdz, à M' de Bcrtaud son secrétaire et
aux damoiselles de Bonaire et de Monlaviile.
Je me faisois conseiller sans exercice pour avoir plus d'entrée; si le dis-
cours s'en présente vous vous garderez d'y contredire '.
KT APRÈS.
D'aller à Vestminster- dans le cloistre et randre mes lettres à M. Cam-
denus avecq le panier de médailles qui luy est adressé et après qu'il aura veu
mes lettres le prier de ma part de permettre que j'aye son portrait au naturel
que vous ferez faire à huille, s'il vous plaist, de mesme grandeur de ceulx du
Monstier, sçavoir est de plus de trois pans de liaulteur et plus de deux de lar-
geur. Secondement, de vous indiquer le lieu où sont ensevelis Kleonor et
Samce, filles du compte Berengier, femmes de Henri 111 et Bichard, empe-
reur, desquelles je voudrois bien avoir le portraict, s'il est possible. En troi-
siesme lieu, qu'il voye de faire interpréter par son moyen l'inscription de Lates
que je luy envoyé. En quatriesme lieu, qu'il s'informe le plus curieusement qu'il
pourra des familles de Malerhe, du Vair et de Forbin dont je luy envoie les
armoyries. J'ay laissé sa lettre ouverte alin que vous voiez ce que je luy en
escris; il en fault apprendre de luy ou d'autres tout ce qu'il se pourra. En der-
nier lieu, qu'il vous adresse tous les plus curieux de Londres^ afin que vous
puissiez voir tout.
Le livre (jue vous m'avez envoyé Paris in fol" dudit Gambdenus " est im-
parfait de la principalle pièce qui y soit, sçavoir est de la carte générale, con-
tenant tous les noms anlicjues du païs, sur quoy est fondée toute l'œuvre, laquelle
doibt estre insérée en la page 7 5'"° comme elle y est promise, et comme elle
est represantée en petit volume en L'autre édition. Vous la pourriez recouvrer
de l'imprimeur ou bien dudict sieur Camdenus, et ensemble une pareille de
l'Escosse s'il en a esté faict à part.
' Celte plirnsc a élé supprimée dans ia copie ' Il s'ajjil là de l'oiivra(;o inlilidé : Rrilannia,
susdite. tive JIm-eulinimorum regnorum Anglite, Scolùr,
* On Irouvc ici, à la marge, ce renvoi : Et llibemim el imulnrum adjacmlium «r intima
après Camdenus. antiquitale chorop-aphica dttcriplin ( Londres,
' Qu'il vous mliesse tous les plus curieux de iCioy, in-f). C'est la dernière édition qu'ait
Lo«(/rc», c'ost-à-dire:qu"ilvousdoiiiie iesadresses donnée l'auteur. La première, beaucoup moins
de tous les plus curieux de Lciulies. étendue, est de i586, in-8°.
»i. 85
67/1
APPENDICE.
[1608J
ET DANS L'EGLISE DE WESTMI^STER.
Voir les armoiries qui y sont represantées du comle Raymond Berengliier
et remarquer sur celles de Richard, Roy des Romains, combien il y a de he-
santz d'or sur la bordure de sable qui environne le lion rampant de gueuUes
en champ d'argent.
\ BLACFRIEBS '.
Aller voir sir Robert Collon, sieur de Conninclon, chevalier-, et luy rendra
ma lettre avec les médailles que je luy envoie et le prier de m'escrire, et voir
si par son moyen vous pourriez recouvrer trois médailles que M' Pascalin^ me
demande, mais qu'elles fussent bien nettes, car comme vous sçavez celles que
je luy envo} ay par Massier ont esté perdues. C'est un Carausius , un Alectus et
un Lselianus ou en argent ou en cuivre. Vous aurez facilement par son moyen
une empreinte du grand seau d'Angleterre de la feue Reyne, ou de ce Roy à
cheval grand comme une assiette que je serois bien aise d'avoir.
' Aujourd'hui BUcLfriar».
' En renvoi, à la marge : Ciiiton. Quoique
cet crudit ait été déjà l'objet d'une note (I, h-f),
je crois devoir reproduire les renseignements
qu'a bien voulu me donner M. Léon Dorez et
qui, m'a-l-il dit, sont lires, pour ia plupart, de
l'important recueil biographique de Leslic Stc-
phen :
n Sir Robert Bruce Colton , fils aîné de Thomas
Cotlon de Connington (comté d'Huntingdon),
né à Denton le a a janvier 1570-1, ami de
Camdon et de Selden, membre de la Société des
Antiquaires (fondée en 1672), célèbre surtout
par sa bibliothèque où travaillèrent souvent Bacon
et Ben Johnson, collabora à l'Histoire d'Angle-
terre de Speed dont les gravures de médailles
sont exécutées d'après les oiiginaux de Colton.
En 1C26, il protesta, en faveur des marchands
de Londres, contre l'avilissement, alors pro-
posé, de la monnaie anglaise, et gagna leur
cause par les arguments qu'il expose dans A dis-
course touching altération oj Coyne.
(t Meurt en i63i, le 6 mai, à Connington. En
relations avec Duchcsne, Bourdelot, Du Puj,
Raleigh, Savilc, Sale, etc. Son buste, par le
sculpteur d'origine française Roubiliac, est a
Trinily Collège, Cambridge (1760), où l'on
conserve aussi, au moins en partie, sa collection
d'antiquités romaines, n
C'est le 2 3 octobre 1781 qu'une partie de sa
bibliothèque Ail détruite par un incendie ; grâce à
Dieu, le fonds cottonien au Musée britannique
est encore merveilleusement riche. J'ajoute que
M. Henry Omont vient de donner d'autres in-
téressants renseignements sur le célèbre collec-
tionneur dans une brochure intitulée : Fragments
du manuscrit de la Cenèse de R. Colton comervès
parmi les papiers de Peiresc à la Bibliothèque
nationale (Paris, 1894, in-8° de 13 pages. Ex-
trait des Mémoires de la Société nationale des An-
tiquaires de France, I. LUI).
^ 11 s'agit là du docte Italien Pascalini. qui
a été souvent mentionné dans nos précédent-; vo-
lumes.
[1608] APPENDICE. 675
A LEIMSTnil)
M' Jems Colz'^, à qui vous rendrez mes lettres et vous ferez monstrer son
cabinet, et par son moyen celuy de Emmanuel Demelrius son voisin, tous les-
quelz vous aideront à trouver ies trois médailles que Mons' Pasqualin désire.
En une autre rue d'orfèvres que celle de Gipsay ', il y en avoit un jeune qui
me vendit tout plain de petites monnoyes d'or de la Chine pour ao sols la
pièce, cognées de caractères presque l'arabique dont je me suis bien prévalu.
À KINSTRU) PREZ DE WESTMINSTER \
Ser Jehan Barclay ^, à qui vous rendrez mes lettres avec les vers latins de
la trefvc de Flandres et sçaurez s'il en est l'aulheur et s'il a rien de nouveau.
Il vous introduira par toute la (leur du Roy. Vous luy pourrez monstrer les
autres vers latins qui sont en rcsponse des siens (|u'il avoit fait sur l'entrée de
la Royne Marguerite et en savoir son advis.
À FRANCESTRID ^
Monsieur le doltor Lobcl ^, qui vous fera vcoir de belles plantes et fascherez
de retirer de ses lettres et s'il se peut un sien portrait au naturel. Je le desi-
rerois bien. Vous pourrez faire mes recommandations à M'"' sa femme et à
M"^ Loys appothicaire, son gendre. Duquel j'acbaptay un exemplaire de sa der-
nière œuvre Animadversionum in pharmaceuticam Rondeletii pour W Fontayne
où il manque trois cayers à la (in de balsamo qui sont cottoz xx, yy, zz, dont je
pense avoir escrit audict sieur Laubolius (pii m'en avoit donné un autre exem-
plaire où ils ne manquent point. Mais celuy de M' Fontaine est imparfait. Au
surplus je voudrois bien avoir son tome Observationum, car j'ay Adversaria et
la susdicte dernière œuvre et aurois tout entre mes mains, s'il m'en peut recou-
vrer. Autrement, je serois d'advis que vous achaptassiez les œuvres entières. S'il
estoit dcceddé, il faudroit s'adresser à son lils et en retirer response.
Il y a encorcs que vous debvezcognoistre en toute façon et saluer de ma part :
' Sans doiile /<imi> Sireft, rue ëlroile do la WhiU'hall. Cos idenlific.ilioiiii pi li's stii\anto< me
Cilé, toiil près de la Tour. soni iiidi(|MCes par M.Léon Dorei et par .M. Jules
* llL'Uvoi à la marge : Coltius Demelrius. Dukas.
■■■ C'est Cheaptide. De grands et beaux cta- * llenvoi â la marge : liarclanu.
lages d'orfèvrerie s'y font voir encore de nos " Francis Slrcel, dans le quartier de Wesl-
jours.
niuister.
' Sans doute King Street, rue qui aboutit â ' Renvoi i la marge : LoMitu.
85.
67G APPENDICE. [1608J
Monsieur de Torval\ gentilhomme françois qui se lient à Strand^, à l'aigle
noire, devant l'esquichier.
IVr Dottor Thonit, qui fait fort bien en vers latins à Misinglan'.
M"^ Richard Thomson, de qui M' Casaubon fait beaucoup d'eslat. Vous en ap-
prendrez des nouvelles chez le libraire Ascanius, lequel avoit les œuvres de
Golzius entières avec la Grèce. Je ne sçay si vous les pourriez avoir à bon compte.
Le dottor Albericus Gentilis *, à Becepsgiier Strid ^.
M' Boduel, son voisin, qui est fort versé en la langue Arabique.
M"' Pory, qui se tient chez ser Water Gop à Strand , où vous verrez le plus
beau cabinet de Londres.
Charles Witwel, qui a fait mes règles de lotton.
M"' Roland Locley, peintre excellent si vous vous en voulez servir et fort
exacte, à Haraslrid, contre la maison de Milor Chancelier.
Et de ceux qui sont hors de Londres :
Ser Henric Savilie, à Vintzor, 20 milles de Londres.
M' Garisson, à Fotserais, 20 milles de Londres, duquel vous sçaurez possible
des nouvelles à Londres, à Reidcastrid, ou à Holinaen. En a un riche cabinet
dont je liray i'AETICON.
Il y a encor Gilbertus médecin, qui a escril de Magnete, de qui il faudroit
voir la preuve des paradoxes qu'il en escrit';
' Ronvoi à la margo : Toirol. On conserve,
dans les Minutes de flngiiimbcrline, iinclques
lellres de Peiresc à Torval. J'en donnerai deux
ou trois dans le tome X du présent recueil.
- Le Slrand est une des grandes voies allant
de la Cité aux quarliers du sud-ouest.
' Mincing Laiie est devenu le grand emporium
des denrées coloniales.
' Albcn-lcus Gentilis, né le i A janvier i5ia à
Sanginesio (Marche d'Ancône), un des premiers
théoriciens du droit des gens; vint en Angleterre
en j58o; son père Matteo, mort en i6oa, fui
enterre à l'église Sainte-Hélène, Bishopsgale. En
1587, il est nommé Regius profettor de droit
civil à l'université d'Oxford; s'établit à Londres
après 1590. Les manuscrits de ses ouvrages,
qu'il avait ordonné de brûler, furent achetés par
la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford avec la col-
lection d'Orvilie, d'Amsterdam, en 1Ô71. (Com-
munication do M. Léon Dorez.)
' Bisliopsjjale Sirpet est une grande artère de
la Cité à laquelle aboutissent plusieurs des rues
ci-dessus mentionnées.
" C'est William fiilbert, né à Colchcstor en
j5'4o, lequel fut médecin de la reine Klisabelh
et de Jacques I". 11 est l'auteur du traité : De
magnele magnelicuque corporibuf et de tnagno
magnete tellure , phytiologia noua (Londres, 1 600,
petit inf), le premier grand ouvrage de physique
publié en Angleterre, où il eut un grand succès;
Bacon le cite dans le Novum organum. .Après la
mort de VV. Gilbert (3o novembre i6o3), on
publia, d'après son manuscrit, l'ouvrage suivant :
De mundo nosiro tublunari, pliilosophia nora.
Opus ptmlhumum , ab authori$fratre collectum, etc.
(Amsterdam, Louis EIzevicr, i65i, in-ù"). Voir
Manuel du Wn-aire (II, lâga); voir aussi Let
Elzei'ier, par Alphonse Willems (p. a83, ar-
ticle 1 138).
[1608] APPENDICE. 677
Thomas Lydiad, grand niatliemalicien, que je ne sceuz pas cognoislre, des
livres desquels je voudrois bien un autre exemplaire parceque l'on me prive
des miens malgré moy.
Et tous ces licraulds d'armes, mcsmes l'aulheur d'un livre que j'ay, intitullé
The accedencc of Armorie, imprimé in /i° à Londres 1697 par Henry Ballard,
qui est bien gentil depuis que mon peintre me l'a enluminé, lesquels je désire
que vous cognoissicz afin (|u'ils vous instruisent bien sur les trois familles de
Malherbe, du Vnir et de Fourbin ou Frouwik.
Comme aussy Joliannes l>lorden, qui a mis en lumière un livre in U° intitulé
Spéculum Britanniœ dont j'ay seulement la première partie qui est du comté
de Midlesex oii il faict mention de Thomas Frouuik grand justicier d'Angle-
terre \ imprimé iBgS. Si les autres parties de la mesme année se trouvent,
je les verrois bien volontiers.
Mon peintre m'a dit qu'il s'y estoit imprimé bientost après son départ un
livre ex professe des familles nobles d'Angleterre avec leurs armoyries par
un vieux heraud qui se lient devant une fontaine chez un tailleur hors une porte
nommée Ludgues près de celle de Nudgues. J'en voudrois bien avoir un et
qu'il fust tout enluminé de couleurs s'il s'en trouve. Ensemble (pielque beau
dictionnaire Anglois Latin ou Anglois François, Belisarius, de sumnio et îib-
soluto regni imperio, de vera difl'erentia poteslatis regias et ecdesie; Stepbanus
Gardinerus, de vera obedientia, les harangues du Roy d'Angleterre depuis celle
de la grande trahison, laquelle j'ay desja.
Pour M' du Vair'^ : Chrisostomi ad populum Antiochenum, en grec, in 8°,
chez Hizhorps, à la Cloche, pour un cheliii et demy.
Si trouvez du crédit, je voudrois bien avoir quelques douzaines de peaux de
Vellin en façon de parchemin pour couvrir mes livres, car ce sont les plus
belles du monde.
Or parce que j'ay recouvré un mestier pour tourner à Ovalle duquel nous
ne nous sçavons pas bien entièrement servir, je désire que vous taschicz de
veoir ceux qui en travaillent à Londres ou ailleurs pour remarquer leur façon,
laquelle ils ne tiennent pas trop secrette, car au quartier des Flamands qui est
à Aldcrs({uel y en a deux maistres qui travaillent à boutique ouverte; l'un se
nomme Pierre et l'autre Jacques.
Et là auprès en une ruo des Ogens y a une femme vcfve d'un M' Pierre la-
' Sir Thomas Fiowyk, né vere i/i6'i , niourul ' Les mois Pmr W du Vair manquent dar.»
le 17 oclobrc laoO. la copie delà Mcjanes.
078 APPENDICE. [1608J
quelle se nomme Mistresse Poiters, et a une invention de faire de la couleur
verde la plus belle du monde pour enluminer. On l'appelle Schymingrin. Si elle
a changé de logis, le libraire Bisop l'enseignera. Il fault tascher si par la faveur
de voz amis elle vous voudroit enseigner la façon de faire ce verd; sinon il
fauldra en achapler quelques petites lioUes pour m'en servir tant qu'elles
pourront durer. Je vous envoyé deux billets en Anglois qui vous serviront de
guide.
Je voudrois bien sçavoir aussy des lapidaires de Londres ou d'ailleurs avec-
ques quoy se peuvent coller ou cimenter les pierreries quand elles se rompent,
car il s'en voit d'aucunes fois de plusieurs pièces merveilleusement bien assem-
blées et j'en aurois besoing souvent pour rabiller des miennes.
N'en sortez pas non plus sans vous informer soigneusement de ceste nou-
velle maladie ou charme par le moyen de laquelle les femmes enceintes ne
souffrent aulcunc douleur et les hommes leurs maris endurent tous les maulx
de cœur durant toute la grossesse. On me monstra un médecin qui en cstoit
atteint en sa propre personne. 11 est bon de s'en esclarcir si cela a continué
ou non.
J'oubliois de vous dire qu'il fault aller voir M' Bell Cast, marchand à Leiden
Haal', qui est le plus courtois homme du monde, car il me présenta de
l'argent à prester et me donna des lettres de recommandation à M' Edmondz,
ambassadeur d'Angleterre en Flandres, qui m'offrit aussy de l'argent. C'estoit
M' de Monmartin qui m'avoit adressé à luy. Le sieur Philippe Burlamachy à
Lodbery me fournissoil argent sur les lettres de M' Cenamy. Il faudroit sçavoir
de luy si depuis mon départ il luy a jamais esté rien adressé pour me faire tenir.
MlDDELBOnCH.
Il faut veoir Melchior Wintrens, Maistre de la Monnoye, lequel je n'ay pas
peu voir, et d'aultant qu'il a un nombre infiny de diverses monnoies, il y en
pourra avoir quantité de noz françoises tant de la première que seconde race,
lesquelles si on ne peut avoir pour le moings faudra il tascher d'en avoir des
empreintes. Vous les recognoistrez assez.
Item Johannes Radermaker ou Rotarina, marchand et homme docte, qui a
beaucoup de médailles, lequel je n'ay pas veu non plus.
'- Leadenhall Streel est une très grande lue où l'ancienne Compagnie des Indes avait son siège.
|1G08] APPENDICE. 679
À LA IIWK.
11 l'ault saluer de ma part M' Cornel Wandcr Milen, gendre d'un ronseiller
d'Eslat, et M' Hugo Grottius, advocat en la cour de Hollande, qui fait si bien
en vers.
DELF.
Les hoirs d'Abrahamus (îorlœus qui avoit un si copieux cabinet qu'il ne
faisoit pas beaucoup de dilïicult(5 d'accoininoder ses amis de ce qu'ils dosi-
roient moyennant le rcmbourcement de ce qu'il en avoit payé à peu prez. Il
m'avoit promis un assortiment de médailles consulaires que j'avois demandé
pour iVr Joanno Mocenigo de Venize et luy en laissay l'inventaire, lequel il me
debvoit renvoyer avecq le prix des médailles, lecjuel je luy debvois faire payer,
ce qu'il n'a jamais faict à mon grand regret et je plains presque plus les inven-
taires que le reste, car suyvant icebiy j'eusse trouvé facilement les médailles
ailleurs, ce que je ne puis faire maintenant; si bien qu'il faudroit voir de le
recouvrer, s'il se pouvoit.
Il m'avoit promis aussy (juciques médailles grecques pour m'accommodcr
mes assortimens et ce tandis qu'il estoit en Flandres aveq moy, car à faulte de
le bien cognoistre chez luy tandis ([u'il v estoit je ne les avois pas veuos. Un
bon homme vieux qui l'accompagna au dict voyage de Flandres le pourroit tes-
moigner. S'il s'en peult recouvrer quelqu'une de ses heritier[s], vous y tascherez,
et à cez fins je vous en envoyé les empreintes qu'il m'en avoit 'donné chez luy.
Et si vous ne les pouvez avoir toutes, voyez d'avoir pour le moings cez trois ou
quatre ([ue j'ay cotté à part, et principalement celle d'or de Constans avec le
revers d'un Mars et l'inscription Yirtus exerckus GalL, et celle do cuivre moyen
de (]nracalla avec les revers d'un soldai à genoulx et lettres TTPOVCAESIN, et
une d'argent d'Alexandre coronné du diadème, et au revers un lyon passant,
et les lettres AAEZAN|AP0Y. J'en avois marqué encores quelques unes dont il
avoit onblyé de me donner les empreintes lesquelles je voudrois bien sinon en
original , au moings en empreinte , et mesmes des deux cy l'une d'argent et grosse
ayant d'un costé une teste coronnée du diadème et au revers une aigle avec tes
lettres BAZIAE^S: AHMHTPIOV et à chllTrc * EZP. L'autre est de cuivre assez
grandelle de l'empereur Valerian jeune coronné de rayons et au revers
Col. TVROMETRO avec un temple tout rond, un palmier en deux figures. Il \
a aussy un meschant petit camayeul d'agate où sont les trois grâces qui n'est
pas laid.
680 APPENDICE. [1608]
À LEINDEN.
M' Chisius ', à qui vous pourrez bailler la boyte que je luy adresse avec l'espy
des Indes qui y est enclos, dont je luy ay cy devant envoyé le dessin. Que s'il
offre de la vous randre aprez en avoir prins ses mémoires, vous la pourrez re-
tirer. Sinon ne la luy reclamez pas. Il vous informera du succez- de la maladie
et decez du pauvre Scaliger et de ce qu'il a disposé tant pour sa bibliothèque
et ses œuvres manuscrites. Le dict sieur Scaliger m'avoil fait donner un exem-
plaire de son Eusebe, lequel j'avois cmpatpietté avec quelque autre livre et
l'avois consigné à Cardon, libraire de Leiden, lequel en a imprimé une partie,
pour le faire tenir à Comelin à Amsterdam qui nj'avoit promis de l'envoyer à
Francfort et le faire délivrer à M' Vincent de Lyon à qui je l'adressois. Et toutes-
fois je ne l'ay jamais reveu. M' Baudoin estoit présent quand je le baillay audict
Gardon, et que je le cachetay en sa boutique. Je ne sçay si Monsieur Scaliger
le retira depuis pour y adjouster quelque autre chose, car M' Clusius m'escri-
voit d'avoir baillé quelques vers au dict sieur Scaliger pour mémoires avec
son dict Eusebe. Tant y a que je n'ay jamais receu ne l'un ne l'autre. J'avois
plié ensemble une figure de terre cuitte de la Chine. Peut estre se trouveroit il
encores chez ledict sieur Scaliger ou ses exécuteurs testamentaires. Que si vous
n'en apprenez rien d'asseuré, achaptez moy un autre exemplaire dudict Eusebe
et voyez de me le faire adresser à Francfort ou 'par Paris, à quoy cez libraires
vous serviront peut estre mieux que tous, [par exemple] M' Raphelenge qui
m'a tousjours fait tenir tout ce que M' Clusius m'a envoyé en diverses fois.
Vous y saluerez de ma part :
M' Vulcanius^, et vous informerez de sa version latine de Procope en quel
estât elle est; s'il y en a rien d'imprimé, ayez en une couple d'exemplaires pour
M' le Président' et pour moy, car nous avons le texte grec.
M' Baudius, qui fait trez bien en vers latins.
M' Haniel Heinsius. Je ne le sceus jamais voir; j'en ay tous les regretz
du monde. Ils auront tous faict quelque chose de beau pour la mémoire de
feu M' Scaliger, qu'il ne fault pas laisser en arrière.
Il y a aussi Mcol. Wanvelius que je n'ay point veu, lequel a grand nombre
' Le célèbre bolanisle L'Ecluse. ' Sur Vulcanius, voir le recueil Peiresc-
^ irDu déroulement de In maladie et décès.» Dupuy (I, liig).
Succez, As tucceisu», est pris dans le sens de * C'est-à-dire le premier président Guillaume
tuite, «le succession. du Vair.
[1608] APPENDICE. 681
de mémoires antiques. Il fauldra chercher celles de la première et seconde race
de noz Rois, et que j'en aye les empreintes, s'il se peult; s'il m'oblige de tant
n'en seray pas ingrat en bon endroict.
À AMSTERDAM.
Vous saluerez un marchand nommé Jehan Nichet, antiquaire, et un autre
marchand, Jehan Wan Weli, qui me vendit les diamans naturels en pointe. Il
pourroit bien avoir quelque nouvelle pierrerie en son naturel, car tout ce qui
arrive des Indes tombe entre ses mains. Il vous fera voir des diamans à bois-
seaux.
Petrus Plancius, l'autheur des Cartes', qui preparoit une grande carte des
Pais bas, ce qui fut cause que je n'en achaptay point. Il en faudroit bien une
des plus grandes toute peinte et toute vernye.
Il fault faire provision de ccz petits vases de noisette avec l'yvoire et de cez
quenouilles d'yvoire aussy, lesquelles sont si desliées. N'oubliez pas des petites
boytes pour personnes telles que vous sçavez garnies et divisées couleur de cire
et en quantité. Mais choisir des plus grandes et plus baultes, s'il se peut, en
faire faire exprez. M' Wan Wel en avoit tout plain.
On y travaille à Ovalle aussy si vous le voulez voir.
Et vous y trouveriez aussy grande quantité de fruictz et diverses esloffes des
Indes dont il faudroit des escbantillons pour la rareté, et principalement de coz
madras de verd, de rouge, etc., en si vives couleurs à façon de tapisserie.
Que si en Angleterre ou en Flandres vous trouviez quelques livres de familles
nobles ou d'armoiries en quelle langue que seroient, vous me ferez un sin-
gulier plaisir de m'en recouvrer, et s'il est possible de les trouver tous enlu-
minez, encores mieux; si non comme ils seront. Vray est qu'afin que vous ne
preniez ceulx que j'ay desja en voicy le rooHe :
The Accademie of Armorie, in k", Londres, »5e)7,chez Henrie
... , Ballard.
Anglois {™iT.i»i •»¥! r L
' ihe Booke of honor and armes, m 4°, Londres, logo, che»
Richard Jhones, etc.*.
> Ce |;éogriiphe, auteur de Glohut ttxt einen- nalurc of inhiries, witli Iheir repolses. Aiso tbo
liatui ti/pus nrbis lerrarum, fut pondant qua- menne» of safixfiartion «nd parifimlion; *ilh
rante aimées pasteur à Araslerdam et y mourut divers olber things n««ssaric lo be kiwwne of ail
le i5 mai 169 a. genllomcn and others profesàoy armes mkI
' «The Booke of honor and armes, whercin lionor.-' S. I. n. a. (iSgo), 8*. (Anonyme, par
is discourticd ihc causes of quarrell, <ind Ihc sir William Segar.)
fi. 86
Anglois
François
Flamand
Allemand
et Latin
682 APPENDICE. [1608]
Honor militari and civil contained in fourc Bookes, in fol",
Londres, chez Robert Barker, i6oa '.
L'eslat et comportement des Armes par Jehan Scohicr beau-
montois chanoine de Berghes, in fol°, i597^, à Brusselles,
chez Mommart.
Libellas scutorum seu signorum publicorum regnorum ac sta-
tuum sacri Romani imperii per Virgilium Solis pictorem Norin-
bergcnsem, imprimé en petit 4° en taille doulce sans date de
l'année en 5o petitz feuilletz^. Il pourroit estre reimprimé plus
ample.
Pandectaî triumphales de Franciscus Modius, in fol°, Francfort,
i586, apud Sigismundum Feyrobendiuni *.
S'il s'en trouve d'autres ou que ceulx cy soient reimprimez avec quelque no-
table augment, je les verray trez volonliers.
Mais sur toutes choses que je desirerois de vous, ce seroit que des pais des
Ebtalz, au lieu de veuir droict en ceuk de l'Archiduc comme je fis, vous prin-
siez le droict chemin de la ville de Aqiiisgranum * qui n'en est pas loing et
d'icelle vous rentreriez dans les terres de l'Archiduc presque sans passeport. Et
crois que vous ne vous destourneriez pas plus de trois ou quatre journées et
neanlmoings vous m'obUgeriez plus en cela qu'en toute autre chose que vous
sçauricz faire pour moi en tout ce voiage , car j'ay un si extrême désir de sçavois
que c'est qui est demeuré en estai pour le jourd'huy du tombeau de Charles-
magne qui y est ensevely, de la statue qui y estoit et des portraictz naturelz de
ce prince qui y peuvent avoir esté gardez desquelz je voudrois bien avoir des
' «The GentlejBans académie. Or ihe Bookc of
S. Albans : containing three moste exact and
excellent bookes : llie first of hawkiiig, llie
second of ail Ihe proper termes of liuiiting, and
ihe last of armorie : ail compiled by Iuliana
Bames, in tbe yare from Ihe incarnation of
Christ i486. And now redticed inio a better
method hy G. M. L,ondon, iSgS, 4°. «(Anonyme,
par Gorvase Markham.)
- Jean Scohier, né à Beaumont, dans le Hai-
naut, fut chanoine de Sainle-VVallrude à Jlons,
puis de la cathédrale de Tournai. Voir rariicle du
Manuel du libraire (IV, 234) tur l'Estat et com-
portement des armes, cmitenant l'institution des
nrinoirie» et méthode de dresser les généalogies
(i597, petit in-f).
^ Sur les recueils do Virgile Solis, graveur de
Nuremijerg, voirie Manuel du libraire (l\' , i-iÇ)).
* François Modius, né à Oudenhourg( Flandre
occidentale) en i546, étudia à Douai el mourut
chanoine d'Aire en Artois en 1.597. ^^^ ^"''"■
dectœ triumphales sont mentionnées dans le Ma-
nuel du libraire flll, 1784). Peircsc, grand
amateur de gravures, recherchait ce volume à
cause des Ogures en bois dont lavait orné Jost
Amman.
' Aix-la-Chapelle (Prusse rhénane, à G6 kilo-
mètres de Cologne ).
[1608] APPENDICIÎ. 683
portraictz et coppics qui fussent examinées sur le lieu avec les |)ro()rcs origi-
naulx et par liommo do vostrc sorte qui rocognoisl mon humeur'. J'en a\,
dis je, un si extrême désir que si j'estois jamais en liberté d'entreprendre un
voiage je vous rcspons que je feroys celuy là toutexprez plustost que toutaulr*-.
Je serois bien marry de vous apporter de l'incommodité au vostre et de vous
faire perdre possible vostre compagnie pour aller hors de chemin jusque» là,
mesmes que ce soit adjouster à vostre dospence, mais si vous trouvez crédit
comme je n'en double point, nous nous engagerons plustost que nous ne trou-
vions quelque moyen d'acquiter cela. Il fault r|ue vous excusiez la passion qur-
j'ay à cela, et si vous vous y résolvez vous pourrez moyenner d'avoir quelque
lettre de recommandation des personnes curieuses (|ue vous recognoistrez en
Flandres à quelque personne de crédit de la dicte ville d'Aquisgranuin (fu'on
appelle Aken'-. Et, s'il se pouvoit, à quelque religieux de l'abbave où est ledirl
tombeau, afin que par son moyen vous puissiez veoir non seulement le tombeau
et les vieux reliquaires et autres mémoires qui y peuvent estre demeurez de
ce siècle là, mais aussy les vieux tiltres, privilèges originaulx pour voir si les
seaux dudict |)rince représentent la mesmo yraage que celle que j'ay retiré dt;
Sainct Dcnys, et au dit cas, aprez les avoir veuz il faudroit encores procuier
qu'il vous fust permis d'en tirer une ciiq)reinte en souffre par le moyen de l'ar-
gille. Je pense que vous m'en avez veu faire souvent.
On prend de l'argille de la plus délicate qui se peut trouver qui ne soit ne
trop molle ne trop dure, on en fait des petites boulles presque rondes qu'on
esgalisc en sa superficie avecq le bout du doigt et un peu de salive; aprez on
oingt le seau qui est de cire avec un petit d'huisle et on presse l'argille dessus
le plus uniformément que faire se peut afin que l'empreinte ne se multiplie el
aprez l'avoir retirée on y fait un bord de la mesme argille et y jette on du souffri'
tout fondu au dedans encores que l'argille soit humide. Et qui en voult fairf
plus d'un sur une niesme argille, avant qu'y jellor le souffre, il la fault oindre
de huisie le plus délicatement (|ue faire se peut de peur de rien gastcr el apri'z
y avoir jette du souffre on y peut rejettcr jusques h trois ou (|uatre fois. Au reste
mettez y le souffre tout pur sans aulcune couleur, car 11 reuscira plus net et
prenez la peine de faire l'essay premièrement sur quehpic médaille.
J'ay des empreintes des seaux légitimes de
Pépin le bref
Charles maigne
' Nous dirions aujourd'hui : mon ffoûl. — 'La forme slt<"nisnde vM Aaehei.
86.
684 APPENDICE. [1608]
Loys le débonnaire
Lhotaire son filz aine.
Il me manque Loys Roy d'Allemagne filz du Débonnaire.
Pépin Roy d'Aquitaine
Charles le Chauve
Charles le Simple et d'autres.
Mais si vous en rancontrez des privilèges scellez, j'en aurois volontiers d'autres
empreintes, si ce n'est de Charles le Chauve et Charles le Simple desquolz j'en
ay eu de beaucoup de Chartres si bien que son ymage m'est asseurée. Il y a
beaucoup d'autres princes de la mesme race dont les empreintes me seroient
merveilleusement chères, car je faictz imprimer tous leurs portraictz légitimes,
ce qui n'a jamais esté faict jusques à ceste heure.
J'ay un graveur céans en taille doulce.
Et sur tout prenez bien garde s'il y a point de mosaïque en l'église dudict
Aquisgranum et s'il s'y trouveroit aulcun portrait représenté dudict Charles
magne, ou autre prince de sa Race dont je puisse avoir un dessein, car vous ne
me ferez jamais rien de si agréable que de m'en aporter quelque chose.
Là chez les orfèvres il s'en treuveroit possible bien facilement des monnoyes.
EN BRABANT ET À ANVERS.
Il fault baiser les mains de ma part à
M"' Roccox, chevalier, qui a esté bourguemestre, lequel a un beau cabinet
à qui j'ay envoyé la boyte et les pacquetz que vous luy avez fait tenir.
M' Donquer marchand ) . , . •
,, ,,, , , . / qui ont des Antiques.
M' Wanderberguc notaire ) ' ^
Le P. Andréas Scotus, Jesuiste des plus célèbres.
Le P. Scribanius, Jesuiste, auteur de l'Amphitheatrum honoris.
Le P. Jehan Haius, Jesuiste'.
Le P. Henricus Sedulus, observantin^, autheur de la vie de S' Elzear de
' Nous avons déjà rencontré le P. André de Jesut, par le P. C. Sommei-vogcl , t. IV,
Schott (recueil des Lettres de Peiresc aux frère» col. 167.
Vupuy, 1. 1 et II, pastim) et le P. Charles Scri- ' Sic pour Seduliiu. Henricus Sedulius, né à
bani (ibid. , 1 , 335). Haius est le P. Jean de la Clèves, mourut septuagénaire à Anvers, le aS fé-
Haye, né dans le Hainaut en i56o, professeur vrier jGai. Il fut provincial des Mineurs en Bel-
à Louvain et à Douai (mort en cette dernière G'<iue, dcfiniteurgéncral, etc. Il a composé plu-
ville le lû janvier iCi4). Voir la liste de ses sieurs ouvrages qui sont surtout relatifs à l'histoire
œuvres dans la Bibliothèque de la Compagnie des Fitinciscains.
[1608] APPENDICE. 68S
Sabran ', à qui il en fauit bailler le portrait que je vous envoyé qui est au na-
turel'^.
M"' Swcrtius, homme docte et fort curieux'.
Moïse et Théodore Galle, imprimeurs, et voir s'ilz ont rien de beau, de
nouveau.
Gocgues, célèbre mathématicien, qui a fait de beaux instrumens.
\ BRUXELLES.
Mons' le comte de Brovay, don Gaston Spinola, qui se plaist fort aulx ma-
thématiques, à qui je donnay un quadran de Ferrier".
M' Edmont, ambassadeur pour le Roy d'Angleterre, s'il y est encores, qui
me lit tout plain de caresses sur la recommandation de MM" Bol de Londres;
il est grand amy de M' le premier président du Vair.
Le s' Venseslas Goberger, peintre excellent, que vous avez veu à Rome, à
qui vous pourrez demander responce de mes lettres précédantes, s'il ne l'a
envoyée.
Le s' Francisco Billod le Jeune, gendre d'un Anglois qui avoit tout plain de
médailles.
Le s"^ GaroUus Broumans, ollicier de la maison de ville en Gripstraete.
M"^ Ridersolen, gentilhomme de Gand, parent de feu M' Laurinus, de qui il
faudroit sçavoir qu'est ce qu'il se trouve plus rien des œuvres de Golzius ou
plustost du dict Laurinus qui n'ont point esté imprimées, lesquelles je ne sceus
point veoir à Gand parce que l'homme qui les a estoit absent.
Le sieur Ottavio Pisani , gentilhomme Napolitain , qui faisoil une sphère mou-
vante avec des horloges fort excellente *. Il me demandoit les œuvres proven-
' La vie de Sainl-Elzéar de Sabran n'est men-
liunnéc par aucun des Iroi» excellents biblio-
graphes qui s'appellent Paquot, UeUinger et le
chanoine Ulysse Chevalier. Un autre excellent
bibliographe, M. le chanoine Albanès, me donne,
à son tour, ces renseignenicnls négatifs : «11
n'est point du tout à ma connaissance que 8edu-
liu9 ait jamais composé ou publié une vie de
saint EIzéar de Sabran; m'élant beaucoup oc-
cupé, dans le temps, des biographies de ce saint,
dont je possède un grand nombre, et dont je
cherchai à connaître toutes les autres, je n'ai
trouvé nulle part la moindre mention d'un
pareil ouvrage.» Enfin je constaterai que la pré-
tendue vie de saint Elzcar par le P. Soduliiis n'a
pas été connue des Boliandisti^, qui ont con-
sacré un très considérable article à saint EIxéar
dans leur recueil, au tome VII du moLs de sep-
tembre.
' Ce périrait au naturel est-il connu 1
' François Swertius, né en 1567 i Anvers,
y mourut on 1619.
' Sur ce célèbre ouvrier en instruments de
maihémaliques, voir le recueil Peiresc-Dupuy
(I, i78).
' J'ai demandé i Naples des renseignements
6èG
APPENDICE.
[1608]
cales d'Arnaud Daniel lesquelles je luy envoyerois fort facilement \ mais voiez
d'en avoir un exemplaire du grand livre figuré où est le mouvement de la dicte
sphère qu'il n'avoit pas encore publié pour lors.
Il y avoit un prolonotaire, HenricusCosterius, quiavoit de beaux pourlraictz
do Sainctz fort antiens; j'entends qu'il est prisonnier pour crime. Il faudroit
bien sçavoir que sont devenus ses tableaux et mesraes celuy de la Véronique de
J\ome et s'il ne s'en pourroit pas avoir un extraict.
À LOUVAIN.
M' Hopperius, filz du président, docte personnage^.
La veUve d'un fameux médecin d'Alemaigne dont j'ay oublié le nom, il me
semble qu'il se commençoit par D, laquelle me donna les cornes de lièvre,
laquelle avoit de petilz saphirs et jacinthes tailler de la nature comme les dia-
mans. Je mo suis repenty mille fois de n'en avoir achapté quelque peu à quel
prix que ce fut, car je n'en ay jamais trouvé depuis. Elle avoit un beau cabinet
de raretez de nature.
Il y fault veoir le sepulchre de Lipse ^.
sur Gtlavio Pisani. Il m'a été répondu que l'on
ne trouve aucune mention de ce docte nie'cani-
cicn dans les documents napolitains. Il faut
sans doute l'identifier (conjecture d'un érudit
de Naples, M. Benedetio Croce, transmise par
M. J. d'Ovidio, professeur à l'Univcrsilé de la
même ville) avec un poète et un astrologue du
même nom et du môme temps, dont on a les
ouvrages suivants : Octavii Pitam poeiiia pielatis
Caroti magni ad invictiiaimum et auguttistimum
Galliarum regem chriitianù$imum Henricum IV
(Rome, i6o3); Octavii I^ani attrotogia «eu mo-
tvi et loea tidfrum, elc. (Anvers, 161 3).
' Parmi les recueils de chaufons provençales
qui nous restent, on n'en cite que deux qui aient
appartenu à Peiresc : le manuscrit l'^lig de la
Bibliotliè(iue nationale et le manuscrit Douce 169
de la Bibliothèque Bodiéionne, à Oxford. Le
premier contient dix pièces d'Amaut Daniel, le
second trois dont une seule ne se trouve pas dans
le premier. C'est donc onîe chansons d'Amaut
( sur dix-hnit que l'on connaît de ce troubadour)
dont Peiresc possédait le texte. J'entends onîc
au moins, car il pouvait fort bien s'être procuré
des copies des autres, soit en Italie, par ses re-
lations avec Ubaldini , soit même en Provence oii
se trouvaient certainement encore alors plusieurs
cbansoiuiicrs provençaux, depuis disparus ou
transportés ailleurs, et dont Nosiredame s'était
servi, comme le chansonnier de Sault, le chan-
sonnier Perusiis, et celui qui appartint plus lard
à Caumont (aujourd'hui conservé à la Biblio-
thèque nationale sous le n° Liaii). (Commu-
nication de M. C.nmille Chabaneau.)
' Le chanoine Antoine Hopperus, auteur
d'une Hitloir» ecetésioêti^u» de la Frite, fut
chancelier de l'université de Louvaiii et prévôt
de Saint-Pierre, et mourut à Louvaia le 21 août
l63&. C'était le fils de Joachim Hoppenn, con-
seiller d'État de Philippe II en Belgique.
' Juste Lipse fut enterré, le 96 mars i6o(i.
dans l'église des ftéfollets de lx>uvtin. Son tom-
beau consistait en un bloc carré de marbre noir
surmonté da buste en albâtre. Sur le marbre on
grava une pièce de onze vers lyrique-n latins
composés par Lipse le 3 féïrierj6o4 etau-desgous
de ces vers on inscrivit cette épilaphe : Justut
L^ut tiimt onnfl» iriii, memet r. Obiit anno
[1608] APPENDICE. «87
Et ia maison de Heure avec le nouveau chemin.
Oublié : Hadrianus Romanus ', célèbre mathématicien ^.
\ GAISD.
W Laurens Deebroot, que vous avez cogneu à Rome chez le s' Anl° Gallo
Salamanca.
M' le chanoine Triest, parent de M' Ridcrsolen, lequel a les restes des
œuvres de Goitzius ou de M' Laurinus, dont il faudroit bien prandre quelque
petit mémoire si vous les pouvez voir.
\ LISLE.
M' le chanoine Van Haal, qui a fait les Antiquitez liturgiques'.
\ TOURNAY.
M' de Villiers, chanoine etchancellierde l'Université, de qui je voudrois bien
que vous pussiez vous esclorcir subtilement s'il est véritable ce qu'il m'a escripl
qu'il m'aie envoyé une médaille d'or de Trajan avec le revers d'une cigogne
qu'il estime un phonnix '.
Si vous ne vous disiez pas provençal, possible en vous monstrant ses médailles
il vous en pourroit faire fesle, et audicl cas il faudroit luy dire que vous estes
bien ayse qu'ill'aye recouvré du messager qui l'avoit retenue et trouver quelque
excuse sur ce que vous vous cachez à luy de peur qu'il ne se misl en peyne et
en despcnce pour vous recevoir.
chriatiano u. DC. Yl. x kal. April. Ce lombeau
fut cnlevt', le 6 raars «795 , par ordre du rnpré-
sentant du peuple, Laurent, et transporté h Bru-
xelles, pour èlre envoyé à Paris, ce qui ne fut
pas fait. H est acluellemenl au Musée royal de
liclgique (Extrait de Louvain monnmental, par
Van Evcn, 18G0, p. a5o).
' Adrianus Douianus , né à Louvain le ag sep-
leuibre i56i, fut médecin de l'oiiipcrcur. En
1693, il fut ajipclé de Louvain à Wurlzbourj;
par le princc-évéque pour y professer la médecine
et les mathématiques. Apros ia mort do sa
femme, il embrassa l'état occlésiasiique et devint
chanoine de l'église Saint-Jean. Il mourut i
Mayence, le h mai 161 5.
' Cette ligne a été ajoutée de la main de Pciresc.
Les instructions ont dû être écrites sous sa dictée ,
ce qui explique l'incorrection de quelques noms.
' C'est Florent Van der Haer, né à Louvain en
15/17, qui fut chanoine et mourut en février i63à.
Le livre indiqué par Peircsc est intitulé : Antiquita-
tum Ulurjricantm arcana ( Duuai , 1 6o5 , 3 vol. 8°).
' Denis de Villers fut chanoine et cbancHier
de Notre-Dame de Tournai (où il n'y avait point
d'université). 11 mourut, le 3o novembre 1630,
Agé de 7/1 ans. Ou sait qu'il fut Irt^ versé dans
la numismati(|ua. Ce fut le très xéU poaiesseur
d'une très belle collection, comme l'atteste Fop-
pens en ces termes : rlndicio bnjus rei domus
erat, qiium babilabat, rimelionim ac llbrorum
generis omnis locuples tbosaiini» , ot vi-bit «pirani
bibliolhcca.n
688 APPENDICE. [1608]
M' Winghc, chanoine aussy, à qui j'ay envoyé les plantes qui sont pas-
sées par voz mains *.
A BEAUMONT PBEZ DE MONTZ.
M' le duc d'Arscot, à qui vous pouvez presanter la médaille d'or de Trajan
du Forum et luy dire que je luy ay envoyé tout plain d'autres choses sans res-
ponce. Il a le plus riche cabinet qui se puisse voir ^.
À CAMBRAY.
M' de Fonguiserre, que vous avez veu en Italie.
À DOUAT.
M' Richardot , prevost de S' Amé et chancellier de l'université.
-M' Andréas Hozius, professeur grœc.
Le P. Ginon, grand mathématicien.
À COMPIEGNE.
M' Loysel , lieutenant du Seneschal.
M' Alard Adjoinct', qui m'avoit promis des empreintes de Seaux anciens de
Charlesraagnc de Soissons. Je ne sçay s'il y est allé depuis. Je luy escrivis
quelque temps y a sans qu'il m'aye depuis respondu.
Il avoit une médaille d'argent d'un Vaala qui est assez curieuse.
X SENLIS 011 MOURUT FED H0> ONCLE LE MEDECIN.
M' le lieutenant du Seneschal Loysel, cousin de l'autre.
À MEAULX.
M' Maupeau , religieux de S' Faron , qui m'a fait avoir les desseings du tom-
beau d'Ogier le Danois.
M' Cloche, autre religieux, qui m'escripvit sa légende pour qui je me suis in-
formé d'un prebstre comme il desiroit, n'ayant rien peu aprandre si ce n'est qu'il
' Le chanoine Winghe fut un correspondant des compatriotes de ce grand seigneur racntionnés
de Peiresc. Quelques-unes des lettres que ce en ces instructions, voir le recueil Peiresc-Dupuy
dernier lui adressa termineront le quatrième et et aussi les volumes suivants,
dernier volume des Le«re» àdivers, et, par con- ' Plus loin (n° IV) nous allons trouver un
séquent, le dixième volume de ce recueil. personnage du même nom et de la même ville
' Sur le duc d'Arscot, comme sur la plupart portant le litre de chanoine.
[1008] APPENDICE. 689
estoit maislre d'cscoUe h Draguignan .'5o ans y a, et qu'un abbd I emmena sans
qu'on sçache qu'il est devenu.
Un chanoine, qui entre autres médailles avoit un fort beau ServiusSuipitius
d'argent.
Un peintre qui me fit les portraictz de S' Faron '.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisi-
tions françaises, ii° 5171, fol. 693-706. Ori-
ginal. A la suite de ces instructions , on trouve cette
note écrite de la main de Peiresc (fol. 706) :
«Agenila. Les tiltres re[;nanlo prophela Jesu,
pour Mons' du Puy. — Di casa Molini, dans la
lettre de M' de Thon. — Dans les evesques de
Noyon l'Iiilippus de Molinis, soubs le roy Jean.
— A Thonlouse et Narbonne les synodes et de-
frets de réception du Concile de Trente et arrêts
du Parlement. — ■ De nnufragiis. — Livre du
Consulat, on françois. — Livre de rAdmiraultë."
Un peu plus loin, au verso du feuillet non nu-
méroté qui précède le feuillet 708, se déroule
cette liste de livres tracée aussi de la main de
Peiresc : rtDescriptio nova eiephanti autlittre
1*. Gillio Alliicnse ex bibliopolio Herinyiano
nnno 161 4 8° Hamburgi. — ^ïlianus 8 Lyon do
Gillius où est le Traicté de l'Eléphant anatomisé.
— Adjouster à Dii Tillet in f les notes mss'".
■ — Le Mercure Jésuite, ou recueil des pièces
concernants le progrez des Jesuisles, leurs es-
rriptz et différant* depuis l'an i6ao jusqu'en
jCaG. A Genève, cheis Pierre Aubert, imprimeur
ordinaire de la Republique et Académie, 8*, 1636.
— David!» psalmi, argumcntis, oralionibus et
annotationibus illustrati studio M. P. Vieil prof-
fessoro Théologie Parisiens. Psalmis arcesserunl
cantira et hymni et proso; ferc omnes quibus
catholica consuevit uti ecclcsia. parisiis apud
J. Ileuquevil la , sub rosa rubea , 1 57 3 , la 1 6 , ab-
solutum impensis Nie. Chesneau. — Diatriba do
jure priccedenliiB Jac. Godefredi T. C. Geneva;,
Potr. Aubertus reip. et academi-T lypographu».
1637. ti". — Libre délia casa di Linden, gcn.
— Faidconerie du «' d'Esparron, en Alleman et
en Latin. — (Pour M' Ollivier.) Promtuariiim
Theologicum seu catéchèses Malhci Galciii Theo-
logi, Weslcapeilii in Acadcmia Duacensi ha-
bitœ et a fra. Andréa Croquelio Benediclimi
llasnoniensi excepta; digestœ et roncinnata: sr.
subscribentc Tho. Stapletono doclore Theolog»
cjusd. Academia; catéchiste regio. De la pre-
mière et pins correcte édition. — Prières do
Simon Verrepius, chei la Noue, ta°, en latin,
i6o4. Precalionum cnchiridium Sjmonis Ver-
repœi.»
87
iMrtii&UK «ftiittiait.
690 APPENDICE. [1608]
IV
LISTE DES PERSONNAGES QUE VAL AVEZ DEVAIT VISITER,
DE LA PART DE SON FRERE,
EN SES VOYAGES DE 1608-1609.
EN ANGLETERRE.
Ser Robert Cotlon de Connincton , à Blacfviers.
Ser Joan Barkii, à Kinstrid.
\r Willem Camden Ciarencieux , à Westmiaster.
M' Jems Cols, à Leimstrid.
M' Emmanuel Demetrius, à Leimstrid.
M' Bel, marchand, à Leidenhaal.
Dottor Lobel, à Franœstrid.
Dotlor Tboris, à iMinsinglan.
M' Luis, marchand, à Simmerehil.
M' du Laet, chez M' Vanlor, marchand, à Franceslrid.
M'' Felippo Burlamarchi, à Lodbery.
M' Baltazar Mère, marseillois. à BoJlen, à l'Arc en ciel.
Ser Watter Cop, à Strand.
M' Pori, chez Water Cop, à Strand.
M' du Torval, à Strand, à l'Aigle noire devant l'Echiquier,
M' de Rodez, médecin d'Avignon, à VVappin.
M' Jems Sons, maîsfre de l'ordinaire, à Milfortlaen.
M' Harisson, à Reidcrastrid ou à Honilaen ou à Fotcrais, qui est hors la
ville , 1 o milles.
M' Nesmet, Escossois, cirurgien, à Haineslrid.
M' Louys, gendre de Lobel, apoticaire, à Leimstrid.
Dottor Alberic Genlili, à Becepsghet strid.
M' Beduel, à Becepsghet strid.
M' Charles Witwel, à. . . [en blanc].
[1608] APPENDICE. 691
M' Holanfl Locley, peintre excellent, ;i Hainestrid, contre la maison de Mi-
lord Chancelier.
Ser Henric Saville, chez Northon, à Wintzor, ao milles de Londres.
M' Richard Thomson, chez le libraire Ascanius.
Milord Comberlan, Milord Hatton, ambassadeur en France et Ks|iagne, me
feirent entrer au Parlement.
Milord Burglé me fit voir tout à Wintzor.
Messieurs de Pomponc, de Broussin, de Malassise, Renouard, du Jardin,
de Vertaud, Tonnellier, etc., chez M' l'Ambassadeur de la Bo<lerie et M'"* de
Bonnaire et de Monlaville.
EN HOLLANDE.
Monsieur de Buzenval, Ambassadeur pour le Roy, à La Haye.
M' Cornélius Wan der Mylen, gendre de. . . [m blanc], à La Haye.
M' Hugo Grottius, advocat, à La Haye.
M'" délia Scgla, à Leyden.
M' Clusius, à Leyden.
M' VVuicanius, à Leyden.
M' Baudius, à Leyden
(M' Nicolas Wanwclq a beaucoup de mouoyes que je n'ay pas veues.)
M' Paludanus (Bernardus), médecin, à Enchusen.
M' Jean Nicbet, marchand, à Amsterdam.
M' Jean Wan Wcli, marchand, à Amsterdam.
M' Henric Vanos, à Amsterdam.
M' Jacques Wan Wal, à Amsterdam.
M' Plancius, cosmographe et ministre, à Amsterdam..
M' Abraham Gorlé, h Delf.
M' L'Hermite, gentilhomme llaniuiairt, à Roterdnm <'t Rnissidlcs.
EN BRABANT ET FLANDRES.
M' Nicolas RoccoN, bourguemestre de la ville, à Anvers.
M"^ Donquer, marchand, à Anvers.
M' Wanderbergue, à Anvers.
M' Théodore Galle, graveur à l'imprimerie, à Anvers.
M' Moret, libraire, chez Plantin, à Anvers.
M' Swertius, à Anvers.
87-
092 \ APPENDICE. [1608J
Le P. Andréas Scoltus, Jésuite, à Anvers.
Le P. Henric Seduilius, gardien des Cordelliers, à Anvers.
Signor Antonio Wan Wecheli, marchand, à Anvers.
i\r Thomas Wallis, marchand, cousin du s"^ Gorlé, à Anvers.
M'^ Lermans, qui n tant de belles peintures, à Anvers.
P. Jean Hajus, à Anvers.
P. Scribanius, à Anvers.
Coignet, mathématicien, à Anvers.
Le comte de Brovay, Don Gaston Spinola, Sicilien, gouverneur de Lem-
boure, chevalier de S' Diago, etc., qui se piait fort aux mathématiques, à
Bruxelles.
M' Edmons, Ambassadeur pour le Roy d'Angleterre, qui a cognu fort par-
ticulièrement M' le premier président du Vair et a encores des remonstrance»
par escrit qu'il faisoit à la feu reine pour la persuader à secourir le Roy, à
Bruxelles.
Le sieur Venceslas Goberger, peinctre de Son Altesse, à Bruxelles.
M' François Billod le jeune, gendre d'un Anglois, à Bruxelles.
iM'' Gar. Broumans, olficier en la maison de ville, à Bruxelles.
M' Ridersolen, gentilhomme de Gand, parent de feu iNPLaurinus, à Bruxelles.
W le protonotaire Henricus Gosterius, qui a mille belles observations de l'an-
cien Ghristianisme avec un monde de portraits de saints, à Bruxelles.
Le sieur Ottavio Pisani , gentilhomme neapolitain , qui fait une sphère mou-
vante de la plus belle invention du monde, à Bruxelles.
Monsignor Jean Stephano Milanese, musicien de S. A. qui a la plus
admirable voix en taille qui se puisse ouyr. 11 chanta i'Amarillis en Ecco {sxc^
le plus merveilleusement du monde, à Bruxelles.
Maistre Ambroise, nostre hostc de l'escu de Hongrie, à Bruxelles.
M"^ de la Motte, filz de M' du Hamel, advocat de Paris, à Bruxelles.
M"^ Hopperius, filz du présidant, lequel me monstra l'histoire de Frise jfppt
bien continuée, de son ouvrage, à Louvain.
La vefve de ce fameux médecin d'Allemaigne grand minerahste laquelle me
donna les cornes de lièvre, laquelle avoit les jacintes façonnez de la nature, à
Louvain.
M' L. Deegbroot, chez M"^ Ant° Gallo Salamanca, à Gand.
\r le chanoine Triest, parant de M' Ridersonen, lequel doit avoir les choses
de Golzius, à Gand.
[1008] APPENDICE. 693
M' le capitaine l)et Lorrain, gouverneur du fort pre2 de Vau, à Gand.
M' le chanoine Van Haal, qui a faict les Antiquitez liturgiques, à L'Isle.
M' de Villiers, chanoine et chancellier de Tournov, à Tournay.
M'' le chanoine Winghen, à qui j'ay laissé 36 florins qui sont i li escus à
employer en desseins d'un livre d'un sien frère, à Tournay.
M' de Severy, gouverneur de la ville et chasteau de Namur, à Tournav.
M' Laurens del Pré, anay de M' de Villiers, à Monts.
M'" François Malapert, amy de M' Wallis, à Monts.
M' le duc de Grouy et d'Arscot, à Bcaumont.
M' de Louvygny, hors des portes de Bavais, lequel a fait des histoires du
païs soubs le tiltre de Adversaria Jo. Aimerici Landasii Lovignii. 11 a esté page
de feu iM'' d'Anjou, et a cogncu à Venize il Giorgi, Bibliothecario. Il tient que
HENAUT soit appelle en Flamment quasi PïlATA HENE fluvii, etc. Il m'a faict
passer par les ruines du cirque du Bavais et du Pont S' Martin, aujourd'hny
nommé Betressy, terre qui lui appartient, d'où est natif Jean le Mère, qui a fait
les Illustrations de Gaule.
Mons' de Fouquiserre estoil à Gambray si je me fusse souvenu de son nom
à Douay.
M' G. de Ricliardot, prevost de S' Anié et chancelier de l'université de
Douay, à Douay.
M' Andréas. Hojus, professeur grec, qui me fit voir la chronique de S' Berlin
MS., à Douay.
M' le doyen de S* Amé , à Douay.
Le père Ginon, jcsuiste, grand mathématicien, à Douay.
Les abbés d'Anciennes, de Marchienes et de S' Aman, où estoit Dom Pierre
et Don Antoine Brinbere, bibliothécaire, qui a descrit tout plein de petitz
livretz non imprimez.
Le prieur du monastère de Flines, à Douay.
Mons*' l'Abbé de S' Vaast d'Arras, et Don Pierre Richardot, soubz prieur,
qui me firent voir les seaulx d'or de Theodoric et Gharles le Ghauve et les Go-
lombres de cuivre doré qui servoient anciennement à porter le Saint Sacrement
de l'autel et celuy de l'extrême onction, à Arras.
M' le Bailly, chanoine, qui me bailla le livre des Evesques, à Arras.
M' Ferreol Locre, pasteur S' Nicolas, qui a faict une grosse œuvre intitulée
Maria Augusta à la louange de Nostre Dame avec tout l'honneur qui luy est
rendu par toutes les églises du monde, à Arras.
694 APPENDICE. [1608J
M' Loisel , lieutenant du Seneschai , qui a faict les inscriptions des tombeaux
du cœur de Compiegne.
M"^ Alard, chanoine à Compiegne, qui me fit voir les archifz de S*" Corneille,
h Compiegne.
Le lieutenant L'Oysel, cousin de l'autre, à Senlis.
Un chanoine disciple et domestique du feu présidant Brisson, à Senlis.
M' le président de Merly, présidant aux Comtes de Paris, qui me mena par
toute sa maison, à Merly.
M' Doublet, Religieux Cenier h S' Denis, qui m'a faict voir toutes les
Chartres, à S' Denis.
M' Thibault, frère de l'advocat, à Meaux.
M' Maupeau, religieux de S' Faron de Meaux, à Meaux.
M' chanoine de l'église cathédrale de Meaux, qui avoit le Sev. Sulpi-
tius d'argent, à Meaux.
M^ peindre, qui a desseigné le sépulcre d'Ogier et tous les portraiUs
de Thevet, à Meaux.
PAnis.
M' l'Ëvesquc de Beauvais [René Potier de Blancménil].
M' rArciicvesquc d'Aux [Léonard de Trapes].
L'Evesque de Paris [Henri, cardinal de Gondij.
L'abbé de Volcob.
M' de Vie, j
M' de Roissy, > maistre^ des Requostes.
M' de Chnntecler, )
M' le présidant du Tliou.
M' Meaume,
M' Phelippeaux,
M' Halle, qui « un cabinet, .
,,, r.1 • conseillers au Parlement,
M' Ribier,
M"^ PeUu, l
M"^ Riquouà, /
M' de Malherbe.
M' de Bertaud, evesque de Seez.
M' l'Abbé de Tyron, des Portes [Philippe].
M"^ Renier, son neveu [MathurinJ.
advocats.
advocuts.
[1608] APPENDICE.
M' du Mottin [peul-être le poète Pierre Motin].
M' Tout Vent.
Bertciot, Colomby, etc.
M' Casaiibon [Isaac].
M' le Fevre [Nicolas].
M' Loisel ,
M' Rigault,
M" de Sainte Marthe,
M" du Puy,
iVr Labbé.
i\r Florence.
.\r Gouttière ,
M"^ Le Feron,
M' Masson ,
M' de l'Estoile , à qui il fault envoyer la Diane de Valentinois , advocat.
M' Salomon, advocat.
Le P. Fronton, jésuite [Fronton du Duc].
Le P. Dubreuil, à S' Germain des Prés.
Le P. Picjuouar, à S' Victor.
Le P. Portugaix, aux Gordeliers.
M' de Villamenon, en la rue du Batoir,
M' d'Ambourg,en l'hostel de Luxembourg,
M' d'Aineux, à la Verrie,
M' Guitlard, au couvent des Augustins,
M' Bagarris [Pierre-Antoine Rascas],
M' Pre de Segle, à la place Maubert,
Doublet, à la Mégisserie,
695
Le Gautier de la Madeleine,
M' Poulain.
M' de la Vallée Breteuille.
M' de la Bourdesiere.
M' le comté de Sagenne, son filz.
Pena le médecin.
Les comtes de Gurson, de Sauit.
Danfrie,
qui ont cabinets.
/
A. Ferrier,
1
horlogers et mallieniaticiens.
696 APPENDICE. [1608]
Dieu, horloger et mathematicien^
L'Angelier, ^
Hadrlan Beys, j
Drouard, ( ii •
,, , / libraires.
Morel,
Douceur,
Perier,
Herosme, )
... > relieurs.
Ambroise . )
Du Mouttier (sic), )
Bunel, i P^'""^^^-
Du Pré,
„ \ graveurs,
rontenay, ) "
M"" Ghoucar.
Charlet, à gauche en entrant au Palais par la porte de la Pyramide, qui a
la bonne cire d'Hespagne.
Durand, pottier, mouleur à la porte de derrière du Grand Cerf.
Le Feure, tailleur, mary de la perruquiere en la rue S' Honoré.
M' Filastre, de Rouan.
M" Gourant.
M' le Coq, qui promet la modération.
M' du Boys, chanoine à S' Mor [sic] des Fossez.
ORLEANS.
M' Fomjeu Abbe de S' Ivertre et de S' Severin prez Chastcau Landon.
M' Damin, advocat, de qui j'eux les monoyes de R[aymond] de Toulouse.
FONTAINEBLEAU.
M' de la Broisse, ageant de Mantoue.
MOULINS.
Talion l'apoticaire , frère du médecin de Nevers; il a un gladiateur antique
qui tient une boulle.
L'orfèvre des médailles d'argent.
|i<;08]
APPENDICE.
697
LYON.
M' de la Baume, scneschal.
M'' le président de Villars.
M' de Chastdlon, camerier de S' Pol.
Le P. Humblot, minime.
M' Ottavio Valfré, piemontois, prieur de l'Abbaye d'Aynay.
liC Doyen.
M"^ de Masparaut, parisien.
Sire Buet, joelier.
Vincent, libraire.
S'" Horatio Spada ,1
,v n ,• • \ marchands.
> bratiani, )
Le fdz du présidant Bernard de Chalon.
Tabouret, son beau frère, qui a un cabinet.
VIENNE.
Le Prieur de l'Abbaye de S' Pierre.
VALENCE.
M' le Frère , maistre des requestes.
, advocat.
BAGNOLS.
Le prevost Augier '.
' Bibliothèque d'Inguiinbert, à Caipentras.
Liasses rcndueti à la bibliothèque, à la suite de
la condaninalion de Libri , et qui n'ont pas en-
core été reclassées. Cette liste, qui est auto-
graphe, complète la précédente en un grand
nombre de points.
Sur un feuillet détaché on trouve les adresses
suivantes qui ne sont pas de la main de Peiresc :
»E. Pasquier, à la Toumelle, A. Loysel, au
cloistre Nostre-Dame, Brodcau, advocat, rue
S" Denis, le jeune Robi-rt, advocat, la Tour-
nelle, Bonenfant, advocat, rue des Anglois, preï
a rue des Noyers, chez Raguencau, Bouchcl,
advocat, Richelet, advoral.Turquel, rue Juifv^,
derrière S' Antoine, chez Balbany, Chastelin, au
collège de Navarre, Federicus Morellu». le |M>rp
Coëffeleau, aux Ja(opins, Marcilius, derrière I»
rite des Amandiez dans un collège, Kerron, »
l'hostel de Longucville, Bourbon, (ialandius,
mnlhomalicien, riio des Amandiers. Antoine, ad-
vocat, de Bordeaux, Rioland, place Maulierl .
anatomiste, Peleus, advocat au Conseil, nie de
Bicvrc, Foucaut, chez un trésorier, le s' de La-
val, gouverneur de Mouhiis, à l'image S' Eus-
tacho, i la place Mauberl."
88
69ê APPENDICE. [1635|
INSTRUCTIONS AU SIEUR DE VALLAVEZ
ALLANT E.> COUR.
(8 juillet i635.)
Mon frcre vorra s il luy plaid en son voyajje de la Cour :
Monsieur de la Ville aux Clercs et adjoustera à ma lettre les cuiupliinenls
qu'il jugera convenables tant pour la naturalité du pauvre Jehan Magy ou de
sa femme et son (ils que pour autre chose.
Il fera mes excuses à Mons' d'Hemery que j'allay chercher à troys heures
du malin quand on m'apporta de sa part un chetif livre qu'il avoit à mov.
Et s'il pouvoit rendre bon oflicc au sieur Suchet, pour le faire par luy em-
ployer à une partye de la fonte des canons il y auroit du mérite et de l'honneur.
A touts cez Messieurs du Conseil et de la Cour qui se voudront souvenir de
moy les plus affectueuses salutations qu'il pourra de ma part.
A M'' le Garde des sceaux s'il luy en parle, car de luy en ouvrir le discours
il n'y auroit pas d'apparence et en ce cas il fault prolexter [sic] à la précipitation
du passage le deffault de mes lettres, ou plustost en forger une du soir au
matin, car je ne pense pas qu'il cognoisse mon escripture.
Autant à M' Servian et à M' de l'Avrilliere et à ceui de leur suitte, qui pour-
ront estre de ma cognoissance. comme :
Vr de Caune, secrétaire du Iloy, M'' Inibert. M' Orcel et autres, et aulx
mesmes de M"' de la Ville aux Clercs.
Si M' de Fieubet et M' L'Aisn(5 y sont, il y en faudra faire autant et aux
leurs, comme les fdz de M' de la Marguerie et le frère de M' Fieubet.
À PARIS.
Il faudra voir Mess" du Puy et toute l'Académie et M' du Mesnil Aubery et
M' Luillier qui loge oii csloit le président Reboul contre l'hostel de Cluny du
Nonce, et, si vous pouvez. M' Deodali pour luy rendre le petit mouton de
bronze antique; A loge à l'hostel de Venize prez la rue S' Denys, ce me semble.
Si en avez le loisir vous pourrez voir M' le Grand, le P. Seguiran, le P. Mer-
|1635] APPKNDICE. M9
cène minime, le P. Hnynaud à la place Hoyalc, et le P. (iampanfiia aux Ja-
cobins des faii.\l)our(js de S' Honoré avec frère André.
Vous mo ferez bien plaisir si vous voyez M' des Nœuds avec des compliments
et olfrcs de noz planles, cl le sieur Givull avec asseurance des siennes qui n*-
tiennent qu'à son ordre de les envoyer parce qu'il les vouloit venir prendre.
Il fauldra voir aussy M' de Lomenie et Madame de la Ville aux Clercs, ol
tascher de voir si dans leur cabinet le grand vase de verre antique de la liault<-ur
de trois piedz n'y est plus, ensemble une petite figure d'un bœuf de bronzf
antique, avec un beau vernix verd que je iuy avois donm'-. S'ilz se trouvent il
fauldroit faire peser le bœuf ;ui poids de marc et m'envoyer le niemoiri' di'
son conlrepoidz et s'il iilloit à bien prez de six niarcz je le recouvrerois fort vn-
lontiers s'il y avoit jour de le redemander pour le voir sauf de Iuy renvoxer
quelque autre pièce.
Si la grande urne de verre qui avoit une grande anse est encore en estai ol
cappable de tenir eau, il la fault faire peser toute seirbe à poids de marc et puis
la faire remplir d'eau de la rivière et la repeser à poids de marc, et si elle estoit
fesiée ou hors d'eslat de tenir de l'eau il faudroit voir si elle pourroil tenir du
millet et puis faire peser le dict millet et le mesurer à la mesure ordinaire de
Paris, mais si elle lient l'eau, je serois bien aise que vous feissicz aprez mesurer
l'eau (qui sera sortie de l'urne antique) avec des mesures ordinaires de Paris
dont on vend le vin, et faire peser une ou deux desdictes mesures de poidz de
marc pour sçavoir combien pèsera l'eau qui les aura remplies.
Si AP Gault ou autres curieux de ma congnoissance comme M' du Mesriil
Auberv ou M' des Nœudz avoient de cez bœiifz ou moutons ou chèvres d»'
bronzes antiques de bonne asseurance de leur rouille, je serois bien ayse que
les feisiez peser à poidz de marc et que m'eussiez envoie le mémoire de leur
poidz au juste, et si quelqu'un approchoit des six marcs ou de la moitié ou du
quart je les acquerrois trez volontiers, mais il ne fault pas faire paroistre reste
curiosité là que de bien loing et ne faire pas semblant d'y affecter aulcune s<irte
de poidz.
Si vous pouvez voir M' Valoys (pii m'a dédié ses Eclogues de Constantin et
M' Tristan S' Amans, son grand amy et le mien, vous me ferez plaisir et cel-
luy cy pourroit bien avoir de cez antiques et le sieur Bonnard que ^P Auberv
indicquera et possible M"^ Bourdelot, médecin, chez M' d'Ilerbault '.
' Bibliothèque il"In(;uinil)ort, h Carpeiilras. Collection Pcircw, rogisire LUI, fol. 678. Copi».
88.
700
jUPtBNDICE.
TABLEAUX GÉNÉALOGIQUES DES POMEVÈS,
SEIGKEUnS DE GARCE»,
ET DE LEUB6 ALIJAIVGBS '
DRESSÉ PAR M. LE MARQUIS DE BOISGELIN.
HonoRB DK PONTEVÈS , seigneur de Flassatis et tie Carces, épouse Glermonde Korliin iIp SoHivrt,
d'où :
( ' 1
° Jkah, a* DuRAKD.
1
3" FlAHÇOIS
, '4* Mabcl'b»iti; éiwuse,
.')* HaioRKE; épouse, avant lôtut ,
ui «it. seigneur
de Prassans;
chevalier
de
1
Gaspanl
Carde, seigneur de Vins.
1
d*où :
^ponse
Saint-Jean
en premières noces
Pierre
1
et
Marguerite
de
on deuxiènieK
Bo!uriu
Uramltm
de Yilleneutc.
noces.
de Masargues.
d'où:
seigneur
vers i55o,
d^Kspinonse ,
Jacques
d*où :
I
lloniface ,
i^eigneur
1
1
MlBTBi;
Pin» H,
dfLa Molle.
JtkMM;
I/OLisi ;
MlBGVItlTB
épouse,
di* VitleiKUve ,
d'où :
époase ,
l'pouse ,
•■pouse
en 1676,
d^où:
en i.'iSi,
en iSSq,
Antoine
Alphonse
Palaniède
Palamède
de
d'Ornano.
Piiaa
illl.
Forbin
it Selliers .
d'où:
1
CiTBniiti;
Forhin
de la Barben ,
d'où :
Mascdsiiti ;
Ca «tel la ne
Salerne».
de Villeneuve .
épOOK,
épouse
d'où ;
en 1587,
François-
Kobert
tonia
dcsPorcellels,
I.jidel
seigueur
de
deFos,
Fombetou.
d'où:
1
IsiHAC ï
VicnMBi;
épouse, en i6t*
Honoré Coriolia,
épouse
Louis
seigneur
de Pau le.
deCorbicres,
lige des Coriolit,
seigneurs
d'Kspinouse.
"
1 , i
Amoijik , JOSIM ,
■ 1
[ÏLAICBB ;
1
MmcciBlTB; épo
Clauile Roduif de
ise ;
SiRiLLs; épouse
Paul BonîTAce
leignrur dit
de ^f beau La 1.
épouse a
Limans;
son cousin
germain.
olle,
Gaspard
h. François Blancanl ,
lits de François
Collobrière». d'vwpité
M
ïardoqenc|îe,
seigneur de Nw
luletet Ht Taaubert.
eL d'Anne Forbia de Sotlier<.
APPENDICE.
701
Sun Di PONTEVÈS, comle de Carcei , <pouie , en i5i4, Marguerite île BniDrai,
d'oo :
1
1
9" IstniÀUi
3'' MiDGuiJSiTi;
h' CUeici
j* Lccaici ;
G* G ABaULlB
iju) ml.
épouKO ,
éftousc ,
(ou CUirv);
(•yoQêt, en t5^i ,
Jean de Castellane
épeuM,
cil 155^,
en prerairres iioces ,
épOUM ,
M isaa.
Louis
en i563.
en preniièreii Doces ,
Pierre Vnradier
de la Vetdi^.
JacoMa
ileCasIellane-
Clmide
Leur p«tit«-fiU«,
di
Adhémar,
lie VilleneuTO ,
de Saint-Andéol ,
Aimarre de Castellaite ,
MunUubau
comte
marquis de Traos,
et
porta r héritage
de cette branche de Ca«(ellaiie
Atoull
lie Grignan.
et
en deuxièmes noces .
.le Saull.
en deuxîfineft nocefi ,
en )586,
fc son mari ,
en i58S,
Gagpar Forbin
Vinceol-Anne
Melchior Forbin ,
de Sol Mers.
Fortrin-Mafnier.
marquis
de Janson.
baron d'Oppède,
premier président.
Gi^pAito DE PONTEVkS, comte de Carre», épouse, en i588, Léonor de \jHlf» det Prei d« Montpriat,
d^oà :
qui suit.
Gabrulls ;
, en 1 6 1 a ,
épouse , en 1 6 1 a ,
Cuillaurae de Simiaae , nurquis de Gordea.
Jkah db PONTF.VES, comle de Oarces, épouse, en i65i, Marie d'Aloignj. Sans poOérité.
Lotis FOneiN DE SOLLIERS,
épouse Marguerite de Grimaldy,
FliXÇOlS FOKBI!* DR SoLLIRRS ,
épouse Catherine d'Anjou.
Palamèpe FoBBin ok Soluers,
épouse Jeanne Garde de Vins,
sa nièce à la inmie de Bretagne.
Gaspar Forbi:i db Soixiirs ,
épouse
Claire ns Ponlevès-Corces.
Clbrhokdb FoRBn db Sollibis .
épouse Honoré de Pontevés-GareeB.
Jbah de Pontbvbs-Caicbs .
épouse
Marguerite de Hranras.
HoNOBéa db Poutbvù-Cabcbs.
épouse Gaspar Garde de Vins.
Claibb db PonTBvès-CiaCBn . Jbar^ib ,
épouse épou»e François Forbin M Solliers.
Gaapar Forbin de Solliera. son oncle & la mode de BreUtgnf.
tovisB. Mabcoibits.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
AUX TOMES IV, V ET Vi.
TOME IV.
Page 10 , note 6. I-o v^riUible nom de Cirnillc du pajw Jean XX[i élait non li'Euze, mais
bien Dueza ou Dueie. Jacqnos Dueza ne fnt uvé({ue d'Avignon (juf jus<jH'ii son cardinalat.
Ce fut son ne\eu JaC([ues de Via qui fut alors nonnné à sa place éM'qtio d'Avignon, le
19 février i3i3.
Page 11, ligne u. Ajoulei : Cette Catherine ëtait une Lombard de (^astellel. Son mari.
Honoré Guinui, était le cousin germain de Jean Guiran, assesseur d'Aix en liyô, dont le
pelit-lils, Melchior (iuiran, sieur de Peii'esc, épousa en iô3/i Marthe Itompar, lille du tré-
sorier de Provence Hugues Rompar. Celte alliance expli(|ue l'intérêt que Feiresc attachait à
la généalogie des Guirau. Voir, dans le llullelin de la Société xcieitlifùiu" cl littéraire de» Basset-
Alpes de novembre -décembre iSgS, un mémoiiv intitulé : Une famille provençiile au
xv' siècle: Les Guiraii-la-BriUdiiiie , d'après des documents inédits; étude d'histoire sociale, par
Charles de tlibbe. Il en a été fait un lii-age à part (Digne, in-8° de 4i pages).
Page 1 -j , ligne a. Ajouta : Miinault était un peintre, qui habitait alors à Aix une maison
joignant le couvent des Frères prêcheurs, voisin, par conséquent, de Peiresc. Voir sur cet
artiste : Moticc sur le peintre François Mimault, par M. Mireur, arehiviste du département
du Var (^Revue des Sociétés savantes, tome V de la 6' série, 1877). Outre tous Je» ou-
vrages de Mimault indiqués dans celte notice, nous pouvons citer un portrait d'Antoine
Seguirau, alors président au Parlement, puis premier président en la Cour des comptes,
père de Henri (qui épousa Suzanne Fabri, sœur de Peiresc) et de Jeanne, mariée en i6a3
avec Pierre Liuirent, marquis de Saint-Martin de Pallières. Sur ce portrait, actuellement
aux mains de M. le marquis de Boisgeliu, descendant par les femmes de cette Jciumc Se-
guirau, on lit l'inscription suivante : Anl. Seguiramu senaluê provineia prmtet mtal. LXlll.
F. MiinauU camoc (sic?)/. 16a 5.
l'âge t3 , note 1. Au lieu de irsieur de Monlsallonn , il faut (tsieur de Montsatier'.
Page 16, dernière ligne. Ajoutez, : M. Charles de Hibbe, dans le mémoire plus haut cité
sur Les Guiran-la-Brillanne , mentionne (p. 287 des Annales des Basses-Alpes) wle mariage
de Laugier Guiran, contracté, le la avril i443 (notaire Jacques Uaynaud, ii Aix), avec
noble Catherine Spifarae, veuve d'un notable commerçant de Valence, lx)uis de Penas (^Lm-
704 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
dovicus de Peuasto), lequel lui avait lëgué a,ioo florin», qu'elle se constitua en dot. Elle lui
survécut, car nous la voyons faisant son testament le i3 juin i486. . . v U. de Boisffelin
veut bien me communiquer une note qui complète les renseig;nements déjà consignés ici :
ffToutes les i-echcrches (généalogiques provoquées par Peiresc provenaient de son désir de
connaître les famillps de sa j)arenté. Michel Gastinel, sccrélaire du roi de Provence Louis III,
eut pour fds Jean Gaslincl, époux de Madeleine Boutin. D'où : i" Gaspard, qui testa, le
97 octobre i5a7, en faveur de sa (ilie Raphelinc, épouse d'Antoine Cariolis (Coriolis), sei-
gneur d'Autane; a" Delphine, qui épousa Jean Ijévéque (fils de Raymond et de Catherine
Vivaud), dont la fdle, Sylvestre, épousa en iàijli Foiiquet Fabri, bisaïeul de Peiresc. Hugon
Bompar, l'aïeul de la mère de Peiresc, avait épousé Delphine Rosier, fille de Jaa]ues, sei-
gneur en partie de Peiresc, marié le 96 septembre i483 avec Pierrette Guiran, d'où :
1° Pierre, conseiller nu Parlement; épousa Jeanne Semmati, sans postérité; a° Vincent,
seigneur de Magnan, président aux Comptes; épousa Marguerite Boniface, fille de Vivaud, sei-
gneur de Cabanes, et de Catherine Russan, sa première femme; 3° Jean Gaspard, seigneur
de Peii'esc; épousa Lucrèce de Valavoii'e, d'où Marguerite, dame de Peiresc, qui épousa
Rainaud Fabri; 4° Claudine; épousa, en lôiy, Jejm-Baptiste Cejiède, fils de Pierre, dit
CttSsili.n
Page aa , noie 3. Les bulles de Jean Jaubert de Barrault sont du t a mai i63i. Le prélat
siégea non jusqu'en juillet 1698, mais 16 43. Ces indications, et les indications suivantes
relatives aux archevêques et évikjues provençaux, me sont données par le savant auteur du
Gallia chnsliana iioiissima.
Page a à , note 3. Le cardinal Alphonse de Richelieu occupa le siège d'Aix pendant plus
de trois années, car les bulles de son successeur sont du 6 octobre i63«.
Page a6, note 3. Lise^ : Rcfrmsc et non Uaguise.
Page 33, note i. Àjoulet : U s'agit là de saint Pierre de Vérone, dominicain assassiné
en 195a.
Page 35, note 4. Le Volto Santo de Lucques est un crucifix habillé.
Page 39, note 4, dei-nière ligne. Remplacer xvi' siècle par .rr*.
Page 46, note 2. Louis de Butel ne siégea pas à Aix dès l'année i63o, car ses bulles
sont seulement du 6 octobre i63i. D'autre part, il ne siégea pas jusqu'en l'année i645,
car ses obsèques furent faites le 1" avril i644.
Page 5 a , note 5. Ce n'est pas par inadvertance que Peiresc a dit : rfJe pensois vous avoir
veu de certains petits escuellons de jaspe ou d'agathe.n C'est là un provençalisme pour: irJe
pensois avoir veu chez vout.-n
Page 60, ligne 8. Ajoutez : Nicolas Spinelii était sénéchal de Provence dès l'année jSôg.
Voir Robert de Briansoo, hjat de la Provence, I, 106.
Page 91 , noie 1 . Ajoutez : A propos d'Ange Colocci et de ses recneils conservés à la Va-
ticane, je m'aause d'avoir oublié de citer l'important ouvrage de M. P. de Noihac sur La
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 705
Bibliothèque de Fulvio Orsiiii, commo mon savant ami me l'a gracieuspment rnproché dans
un article de la lievue des Questions historiques (livraison du j" octobre 189/1 > I'- 655), où
il a rendu compte des tomes III et IV des Lettres de Peiresc.
Page 93 , note 1 . Raphaël de Bologne fut fait dvôque de Mdgare et coadjuteur de Digne le
17 avril 1617. Il n'est pas mort en i553. puisque, le 5 juillet i655, il se fit donner pour
coadjuteur Toussaint de Forbin-Janson.
Page 128, note 9. Ajoutez : Au sujet de i'identitd de l'iiistorien Honore? Bouche, il ne
s'agit point de conjecture, mais de certitude. C'est ce qu'a bien voulu me faire remarquer
en ces termes M. le chanoine Albanès : ^Pourquoi supposer ce qui est sûr? Bouche, notre
historien, ('tait alM h Home avec une lettre de recommandation de Peiresc pour le cardinal
Barberini. Cette lettre est conservde dans les collections de la bibliothèque Barb.^rine. »
Page ia4, continuation de la note 3 de la page précédente : baronnie de Barles et non de
Bardes.
Page 197, ligne 6. Commandeur de Vireville ou Viriville et non de VidevUle. Ajouttt :
César de Groiéc, chevalier de Saint-Jean do Jérusalem, commandeur de Villefranrhe, puis
grand prieur d'Auvergne , était frère puîné de Fi'ançois de Grolée dont le comté de Vire-
ville fut érigé en mai'quisat en avril 1689. Ce dernier avait épousé en i6i3 Jeanne de
Monteynard et fut nommé, en 1626, gouverneur de Monlélimai-.
Page 197, ligne 8. Ajoutez: Louis de Grolée-Mévouillon , premier écuyer de la reine
Marie de Médicis, fit ériger en mai-quisat sa terre de Bressieux (août 1619); il mourut sans
enfants. Il avait épousé Marguerite de Morges, sa nièce, fille de Bertrand et de Madeleine
de Grolée.
Page 1 5 a , ligne 99 . Ajoutez : Le nom de la famille Celloni est demeui-é à un quartier du
territoire d'Aix.
Page 17/1, ligne 19 et note 3. Lisez non Plassan, mais Flassan, aujourd'hui commune
du département do Vaucluse, arrondissement de Carpentras, canton de Morinoiron.
Page 178, ligne 6 et note 1. Ajoutez: Nous retrouvons là sans aucun doute cet Esprit
Foulque de la Garde qui a été déjà mentionné dans notre tome III (p. 35» ). Si l'on admet
que ce La Garde est le même que celui dont Malherbe s'est occupé, il ne peut être le frère du
marquis de Villeneuve-les-Arcs , ainsi que l'ont prétendu les généalogistes en se copiant tous
les uns les autres, car, selon une judicieuse remarque de M. le niai-quis de Boisgelin, Gas-
sendi en aurait parlé un peu plus respectueusement qu'il ne l'a fait dans la lettre du 95 avril
1626 (p. 181).
Page 908, note 3. Voir sur Jehan Payan, chirurgien anatomisie à l'Université d'Aix, di-
vers renseignements dans {'Histoire de l'Université de Provence, par F. Belin, rccti'ur de
l'Académie d'Aix, t. I, Paris, 1896, grand in-8°, p. 869, 879, 878, 476, 477, 678,
/179, 48i.
ïi. 89
7«6 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Page 997, note 1. Supprimez : de Pontcarré, car l'évêque de Bellay s'appelail Camus tout
court : c'était son cousin, l'évêque de Sëez, qui portait les deux noms : Camus de Pontcarré.
Page 969, note 3. Le titre de l'ouvrage du P. Théophile Raynaud doit être ainsi r(^(abli:
Ajnbrosius succus cœlestis uhi Galliarum expressus. Lucubralio Theophilt Rayiiaudi, societalis
Jesu Theologi, de Beati Ambrosii Mediolaneiisium Antistttis natali in Galliis solo. Le volume
est un petit in-8° de 10 feuillets et i33 pages.
Page 979 , note 9. Ajoutez : L'usage d'ouïr la inesse le premier jour de l'an subsiste en-
core à Aix, coinnie, du reste, dans toute la région méridionale.
Page 98a, note 3. Ajoutez : v\\ y a toute une bibliographie à relever au sujet de cette
inscription célèbre. Bouche, dans sa Cliorographie (1669, I, 233), nous apprend, comme
le tenant de Peiresc lui-même, que l'illustre curieux accompagna, un jour, à Riez, le premier
président Guillaume du Vair, qui allait visiter l'évêque G. Alleaume, son neveu (i6i5-
lôai). Ensemble ils explorèrent les ruines de l'église Saint-Pierre de Gréoulx, et Peiresc,
incité par sa rare intuition d'archéologue , ayant fait fouiller les assises du maître-autel , y
trouva le curieux fragment d'inscription dont il donne le texte dans la lettre à Gassendi. Sa
lecture est légèrement fautive, car la pierre porte assez lisiblement GRISELICIS au lieu de
CRYSELIGIS. En revanche, Peiresc eut la sagesse de négliger quelques li-aits informes rpii
précédaient ce mot. Moins prudents, Jean de Combe, dans son Hydrologie (lôlS, p. 97),
et Esparron, dans son Traité sur les eaux minérales de Gréoulx (1783, p. 36), se hasar-
dèrent à lire, l'un XI, l'autre VIVIS, et furent tous deux démentis par la trouvaille, en
1806, du texte complémentaire. On peut consulter sur cette inscription Spon , Papon , Achard ,
le docteur Robert, et surtout l'étude publiée dans le Magasin encyclopédique et à part, en
1811, pai' Marcellin de Fonscoloinbe , sous ce titre : Notice sur une inscription découverte à
Gréoulx, dans le département du Var (^sic). Paris, chez Sajou, in-8° de 28 pages. Henry, dans
4es deux éditions de ses Recherches sur les antiquités des Basses-Alpes (1818 et i84a), a
donné, de notre inscription, un fac-similé inexact. Par contre, on consultera utilement celui
qu'a publié, avec une bonne notice, le docteur Honnorat, dans les Amiales des Basses-
Alpes (I, i838, p. 70). Le docteur J.-B. Zaubert en a intercalé um; réduction assez fidèle
dans son Guide aux eaux de Gréoulx (Mai-seille, 1869, p. to).i — (Communication de
M. L. de Berluc-Perussis. )
Pages 989 et 989. Au sujet du muet ■'M' de Roumoulles de Linoeauxn et de la Trelation
exacte» de sa vie que Peiresc devait demander wà M' de Saint-Martin, son fils, mon cousin n ,
et du livre de raison dudit muet r qui estoit tout en peinture •) et dont il désirait aussi obtenir
communication , je renvoie le lecteur à une brochure récemment publiée par mes soins sous
ce titre : Notice inédite sur le livre de raison du muet de Laincel d'après les manuscrits de Pei-
resc (Digne, iSgS , in-8° de 98 pages. Extrait du Bulletin de la Société scientijique des Basses-
Alpes). On y trouvera la description du livre de comptes dessiné par Antoine de Laincel,
seigneur de Saint-Martin de Renacas, la notice rédigée pour Peiresc par le fils du muet, des
notes et tableaux généalogiques relatifs h la famille de Laincel par MM. de Boisgelin et Paul
de Faucher, une notice sur les châteaux de Laincel et de Saint-Martin par M. de Berluc-
Perussis, enfin deux photographies, dues à M. Maurice Allégier, de deux feuillets du Uvre de
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 707
raison conscivd en ringuiinbertirio (regislie LUI de la colleclioii Peiresc), un de ces feuillets
représentant certains objels achètes par le muet, l'autre représentant les châteaux de I^incel
et de Saint-Martin. Mes quatre aimables collaborateurs m'ont le mieux du monde aidd ainsi
h réparer le péché d'oinission que j'avais commis quand j'avais négligé de donner le moindre
renseignement sur le muet, sur sa famille et sur son très original et très curieux livre de
raison.
Page 3o5, note i. Lisez: d'Arbaud de Matheron, et non d'Arbaut.
Page 3ia, note i. Barthélémy Camelin (sans particule et sans accent sur Ve) n'occupa
point le siège de Fréjus on 1 5()6 , car si le brevet de nomination du Roi est du i " août i Bgi ,
les bulles du Pape ne sont que du i" septembre i5(j(j.
Page 3ia, note 3. Lisez: Tnnaron et non Taneron. Ajoutez : C'est aujourd'hui une com-
mune du canton de la Javie, h i5 kilomètres de Digne.
Page 3a3, ligne i. Ajoutez : M"* d'Espinouse était Claudine de Castellane de Saint-lver».
Elle avait épousé Pierre de Villeneuve, baron d'Espinouse; leur fdie Isabcau porta la sei-
gneurie d'Espinouse à la fiunille de Coriolis.
Page 393, ligne a. Ajoutez : trCharles Tabaret, seigneur du ChafTaud, Volonne, Châ-
teauneiif, etc., d'abord lieutenant jirincipal en la sénéchaussée au siège de Digne, fiit en-
suite pourvu, par lettres données h Paris le (J juin i Gia , de l'office de troisième président
aux Enquêtes créé en iGSy au Parlement de Provence; il fut reçu le 7 mai i644, mourut
à Aixet fut enseveli le 16 août 1669 aux Grands Carmes. Il avait épousé en premières noces,
en 1618 , Jeanne-Joannis de Ghâteauneuf; en secondes noces , Françoise de Villei)euve, et en
troisièmes noces, N. de Morges. La seigneurie du Ghalfaud (village des Basses-Alpes, arron-
dissement et canton de Digne, h i3 kilomètres de cette ville) appartenait h la communauté
de Digne depuis liag et lut acquise en i5()3 par Bernardin Tabaret. Charles, ci-dessus,
fds de Bernardin , l'cvendit cette leri'e h la famille Maurel, d'où elle est venue aux Amandric
qui la possèdent encore aujourd'hui et en portent le nom.» (Communication de M. le mar-
quis de Boisgelin.)
Page SaS, note 1. En juillet i633, Louis de Pontis était âgé de plus de cincpiante ans;
il en avait cinquaule-cinq , éUuU né en 1678. Voii' h ce sujet un travail intitulé : De la valeur
historique des mémoires de Pontis, par J. Roman, correspondant du Ministère de l'instruction
publicpie (Grenoble, 1895, brochure grand in-8").
Page 028, ligne 6. Ajoutez : L'église du |)iieuré de SaintJean de Malte à Aix était située
au midi du Palais , auprès duquel habitiiit Peiresc. Le vent du sud portait donc dans celte
direction le son des cloches de Saint-Jean.
Page 333, note 1. Ajoutez : Joseph Souchet est aussi mentionné dans le Tettament de
Peiresc.
Page 337, note i. A remplacer par celle-ci : Courbon est une section de la conmmne de
Digne. C'était autrefois une petite comnume qu'une loi de i86a annexa à la ville de Digne
avec deux autres |)elites comnumes appelées les Sieyes et Jauberl. Le nom s'écrivait Cour-
89.
708 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
bons, comme on le voit dans les lettres patentes de mai i646 qui érigent cett« seigneurie
en marquisat en faveur des Grimaldi , d'Antibes.
Page 378, noie 3. Il ne s'agit pas là de Louis le Grand, mais bien de Piètre le Grand,
originaire du bailliage de Bar-sur- Aube , lequel Pierre vint professer la riiétorique b Apt; il y
épousa la fdle de Simon de la Fougère, procureur du roi en la judicature de cette ville, et
il obtint la survivance de la charge de son beau-père. Son Scpulchrc de Madame S" Anne est
aussi rare que dénué de critique. (Communication de M. L. de Berluc-Perussis. ) M. le cha-
noine Albanès me donne le titre d'un autre ouvrage de cet auteur : Quelques parlicularitez de
la fondation de l'église d'Apt, par Pierre Le Grand, Champenois, avocat et procureur du Roi
ë Apt (Aix, i6o5).
Page 4a3, note 1. Ajoutei (au sujet du moi paperoUes) : Ce mot est emprunté à la langue
d'oc : papeirei, papieirol , petit papier, billet.
Page 467, ligne 2. Remplacer ij5a par 157a.
Page Û71, ligne 6. Lisez : Mourgues et non Morgues.
Page 478 , note 1 , avant-dernière ligne. Lisez : Esmivy de Moissac et non Esmilly.
Page 477, note 1, ligne 1. Agarrat est le vrai nom qui existe encore en Provence.
Page 487, note 2. Liset : Bessillon au lieu de Besseillon.
Page 5o6, note i. J'ai reçu, au sujet de celte note, la lettre soivanle que je reproduis
avec un vif sentiment de reconnaissance : (rVillefranche (Rhône), i5 octobre 1893. —
Monsieur, je viens de parcourir avec beaucoup d'intérêt le tome IV des Lettres de Peiresc,
que M. le Ministi-e a bien voulu adresser à notre bibliothèque. M'occupaiit de sciences nalur
relies et de recherches sur le vieux langage, je prends la libei-té de vous communiquer une
petite rectiCcation à la note de la page 5o6. Le mot cheles signifie pince, du grec xvA') qui
entre dans la composition de nombreux termes zoologiques. Veuillez excuser ma hardiesse,
eu égard à mon zèle pour la vérité, et agréez, etc.D
Page 5a6, note 1. C'est par inadvertance que l'on a présenté comme malade le neveu
du prieur de la Valette ; il s'agit là du prieur lui-même. — Les Gautier n'étaient pas sei-
gneurs d'Arligues en i635 ; ils n'étaient que propriétaires d'une bastide à Ai-tigues. Us de-
vinrent coseigneurs dudit lieu en 1786 par l'achat qu'ils firent à M. de Simiane de cette
coseigneurie : l'autre portion d'Artigues appartenait à M. de Valbeile.
Page 529, ligne 9. Ajoutez: Jean Roux, seigneur de Gauberl, reçu conseiller au Par-
lement le i5 avril iCaS, fils d'Alexandre et de Cassandre de Bardonncnche , mourut à
Gaubert le 20 novembre 1678.
Page 534, note 1. C'est décidément la forme Chaillan qni est la bonne.
Page 55 1, noie 1. Ajoutez : Melchior Raphaclis était docteur en théologie, chanoine théo-
logal à la métropole, professeur à l'Université d'Aix. Il professait déjà en 161 3. Voir le
Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, tome XV, Marseille,
ADDITIONS ET GOKRECTIONS. 709
1899, p. 108, arlicle 986. M. le chanoine Aibanf'îs, rf^dacteiir du Catalogue du la bibliothèque
de Marseille, mentionne, en cet article, deux ouvrages inédits de Huphaelis.
Page 55G, note 1. Le mot illisible a été devini! par M.'L. de Berluc-Perussis. Voici son
ingénieuse et sûre explication : ifNe faut-il pas lire : toutes choses demeurent en Nlat? C'est
le mot de palais qui a dû naturellement venir sous la plume du prévôt procédurier.»
Page 563, ligne 6 en parlant don bas. Ajoulfz, : f.es douze plus anciens conseillers du
PaHenient jouissaient, en vertu d'une Ij-ansaction de i58o, passée entre les cours de justice
et les Etats de Provence, de l'exemption des tailles sur leurs biens roturiers, exemption <pii
fut limitée, en 1G06, à i5o livres par an. Le neveu de Peiresc, reçu conseiller en la charge
de son oncle, en 1682, éleva la prétention de jouir à sa place de ce dégrèvement, encore
que Peiresc eût été maintenu dans le droit de siéger. De \h les plaintes de celui-ci conln?
son impatient héritier.
Page 563 , note 1 . Lisez : Trichaud et non Trichard. La sœur de ce magistrat mentionnée
dans le texte (ligne ai) était Lucrèce qui, en i6i4. avait épousé Alexandre de Gallifet.
Page 56i, ligne 3. Ajoutez .-.Charles Lombard, seigneur de Gourdon, marquis de
Montauroux, reçu conseiller au Parlement en 1683, la même année que Claude Fabri, ce
qui explique sacomplicitci avec l'ingrat neveu de Peiresc, mourut doyen à Aix et fut enseveli
le 3i janvier 169a aux Récollets.
Page 568, note 1. Remplacez le nom de Peiresc par celui de Gassendi.
Page 596. Ajoutez : Ici se placerait la seule lettre de Gassendi h Peiresc qui ait été re-
cueillie dans les Pelri Gassendi epistolw , tome VI de l'édition in-folio de ses œuvres complètes
(Lyon, i658, p.. 90). Elle est en latin, et relative à l'éclipsé de l'année précédente. Gassendi
l'adresse en même temps, sauf quelques variantes, à Peiresc et a Diodati, et y détaille les
observations faites ù Aix, Digne, Paris, Rome, Naples, le Caire, Alep et Québec. Elle est
dat^e d'Aix, le 6 des ides d'avril iG36.
Page 598, ligne a. Ajoutez : Le président de la Roquette était Jean-Augustin Foresta,
reçu président au Parlement le 19 février lôSa.
Page 598, note a. C'était Raphaël de Bologne, et non Lom'.s- de Bologne, qui siégeait
comme évêque de Digne en i636. ,\ cette époque, Louis était mort depuis huit ans.
Page 601, note a. Ajoutez : Voir de nouveaux détails sur Charles d'Arcussia, vicomte
d'Esparron-de-Pallières , dans une récente publication dé M. Mireur: Département du Var.
Archives départementales. Rapport sur la situation du service adressé à M. le Préfet par l'archi-
viste du département. Année i8()i (Draguignan, imprimerie Olivier-Joulian , iSg'i, grand
in-8°, p. 7-1 a). M. Miredr analyse là deux documents inédits (actes passés devant M* An-
toine Montagnac, notaire de Barjols, testament du i3 juillet 1591 et inventaire général, h
la même date, des divers objets qui garnissaient le château d'Espnrron). Le savant airhi-
visle du Var croit que Peiresc (I, ^90) a quelque peu rajeuni l'auteur de la Conférence des
fauconniers en ne lui donnant que soixante-quatorze ans à l'époque de sa mort (janvier «698).
710 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Il insiste sur le propre témoignage de d'Arcussia, lequel, deux ans auparavant, c'est-à-dire
en i6a6, se plaignait déjà de l'approche des frincoinmodite's octogénaires i». Citons encore
un fort intéressant article siu- la Fauconnerie en Provence; Charles d'Arcussia, vicomte d'Es-
parron et son œuvre, par M. E. de Mougins-Roquefort, conseiller honoraire à la cour d'Aix
{Revue de Provence de mai iSgS, p. 246-255).
Page 607, note 1. Ajoutes ; Louis Duchaine, appelé plus souvent Chaîne, était le fils du
lameux président Louis Chaîne, qui se distingua par son zèle royaliste au temps de la Ligue.
II élait coadjuteur de Senez et évêque d'Argos, depuis le a avril 1618.
Page 611, note a. C'est à tort que la mention de Polycarpe d« la Rivière, dans la lettre
du II mai 1687, a été présentée comme la dernière qui ait été faite, dans les documents de
l'époque, de ce savant annaliste. On sait qu'il assista, l'année suivante, au chapitre général
à la Chartreuse (mai? i638).
TOME V.
l'âge a, note 1. Ajoutez : La Floride était du temps de Peiresc, une des plus agréables
campagnes de la banlieue de Marseille, à cause des eaux dont elle jouit, particularité toute
spéciale à cette époque; mais elle est dans un vallon, entouré de petites collines qui lui en-
lèvent toute pers[)ective. Aujourd'hui que les eaux du canal de Marseille ont permis d'arroser
les hauteurs et d'y créer de beaux jardins où le plaisir de la vue vient s'ajouter à l'ombrage,
aux prairies et aux parterres fleuris, ces anciennes propriétés sont fort délaissées. La Floride
appartient maintenant h M"* veuve Aubin, dont le père, M. Plantin, l'avait achetée aux en-
chères il y a environ cinquante ans. (Communication de M. le marquis de Boisgelin.)
Page 2 , note 3. Ajoutez : Marc-Antoine d'Espagnet était fils de Raymond et de Françoise
Milonis. Il avait épousé Violande d'Albis, et son iîls Raymond II épousa on 1611 Cécile Ju-
raniy, de la ville de Pertuis. La famille d'Espagnet est encore représentée aujourd'hui à Aix
et à Nice.
Page à , note 6. Peut-être, au lieu de prendre le mot destrappé dans le sens de desattrap-
per, faudrait-il le prendre dans le sens de déraper, terme maritime qui se dit de l'ancre
qu'on désaccroche.
Page 8 , note 1 . Les bulles de Charles de Saint-Sixte pour l'évêché de Riez sont du a 9 mars
1599.
Page 9, note 1. Pour la date de publication du Roman des chevaliers de la Gloire, par
François de Rosset , remplacer i5i2pari6ia.
Page 1 6 , note 4. Le nom du prélat doit être écrit Toussaint de Glandevès de Cuges. II
eut ses bidles le 16 janvier 1606; sou hommage est du i3 juillet 1606.
Page i 7, note 1 . Barthélémy Camelin fut nonmié évêque de Fréjus par brevet du Roi
le 1" août 1694, mais les bulles ne lui furent données que le 1" septembre 1699. Cf. ce
ADDITIONS ET CORRI^CTIO.NS. 711
qui a été déjk dit anx Additions et correotions du tome IV, à propos de la noln i de la
page 3ia.
Page a3, ligne 5 do la lettre XX. Le nom Fronlieimes , inconnu eu Provence, doit éli-e la
Fonlienncg, seigneurie de la famille Levesque, dans la commune aclucile de Saint-Étienne,
arrondissement de Forcalquier.
Page ai , ligne i. Ajoutez : Le pauvre M. Gotelon (|uc plaignait tant Peiresc était le prin-
cipal du collège d'Aix. J'ai lu une liien curieuse lettre de lui (lîibliolliè([ue d'Inguiniliert)
dans le premier volume des Lettres diverses en original adressées à M. de Peiresc, fol. /i45.
Page 87, ligne 7. Il faut lire non Cheneuilles , mais Chénerilles. Le prieuré de Chénerilles
était situé dans la commune qui porte actuellement le même nom (Ba88es-AI|)e8, arrondisse-
ment de Digne, canton des Mées).
Page hn, ligne 10. On a oublié de dire (en note), au sujet de cette phrase: «ta cause
du deccz de M' son perei, que P'erreol Flotte, seigneur de Meaux, mourut le 3 octobre
1695.
Page 49, note h. Charlotte Gambe n'était pas la nièce directe de Peiresc; c'était seule-
ment sa nièce à la mode de Bretagne, Guillaume Gambe, aïeul et non pire de Gbarlotic,
n'étant oncle de Peiresc que par alliance.
Page 5o, avant-dernière ligne de la première colomie des notes. Lisez : Sybille et non
Septilk.
Page 61, note 1. Ajoutez. : Le maréchal d'Effiat avait épousé, le 3o septembre 1610,
Marie de Fourcy, qui mourut le 17 janvier 1670 et qui était fdle de Jean, seigneur de
Ghessy et de Montevrain. Voir P. Anselme, VII, /tgi B.
Page ()2 , note 1 . La femme du premier président du Parlement de Provence n'était pas,
en novembre lôSa, Marguerite d'Oraison, morte à cette époque depuis un grand nombre
d'années, mais bien la seconde femme du magistrat, Aimarre de Castellane-la-Verdière.
Page 95, note a. Remplacez secrétaire de Vaubelle par sacristain de Valbelle.
Page 111, note 3. Ajoutez : Le prieur de Moustiers était Jean Bertet, seigoenr de la
Glue, fils de Guillaume et de Melchionne de Perier; il fut nommé agent général du clergé
en i639 ; il mourut à Mousliers en 1 678 , ayant institué pour héritier son neveu Guillaume
Bertet, fils de Gaspard et de Sybille de Roux.
Page lia, note 1, dernière ligne. Remplacez tfomiiwse par Rotmafé.
Page i56, note 1. Reporter cette note h la page i58 et la rattacher à la 4* ligne, où il
est fait mention de M. de Monts. 11 faut substituer à en celte note à par et reconstituer ainsi
la première ligne de la seconde colonne : Vingt lettres écrites à ce magistrat de 169 5 à
1637.
712 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Page 1 60 , avant-derilière iigae. Lire Fagoue el non Fagon.
Pages 165-166. Enire la lettre n'LXXl, du 11 juillet 1 633, et la lettre n" LXX.II, du
10 octobre i634, doit prendre rang cette lettre omise :
A MONSIEUR LE PRIEUR DE ROUMOULES,
"PROTHETOTAIRE DH s' SIEGK APOSTOLIQDE ,
TA BORDEAUX.
rr Monsieur,
(rSuyvant ce que vous m'aviez niandii, Monsieur le Procureur gênerai de la Cour des
Aydes de Paris a prins la peine de lu'escrire que Monseigneur rEra[ineatissi]me Card[in]ai-
Duc seroit bien aise d'acquérir mon abbaye de Cuistres à tillre de permutation. Je luy faicts
response que cela el tout ce qui me reste de biens et de vie , est tout acquis à Son Em[minen]cc
el qu'EUe n'a qu'à user de son droict et en disposer selon son bon plaisir et volonté. Et
d'aultant que vous estes mieulx instruict des affaires de cette abbayie qpie tout autre, et que
vous leur en pouvez donner plus d'esclaircissement, il fauldra voir de vous rendre s'il est
possible à tel lieu que vous assignera Mons' le Procureur gênerai pour travailler h ce traicld
au temps et en la forme qu'il trouvera la meilleure pour la satisfaction entière de sadicte
Era[inen]ce, regrettant un peu la rigueur de la saison pour voz petites infirmitez, mais pos-
sible trouverez vous quelque commodilë de carrosse, principalement si Monseigneur l'Ar-
chevesque de Bordeaux n'est encores party pour retourner en Cour. Je vous envoyeray tel
pouvoir qui sera advisé, et croys bien que vous contribuerez de bon cœur tout ce qui pourra
dépendre de vous et je demeureray,
irMonsieui',
Tvosti-e bien humble el obligé serviteur, '
rtDE PbIRESC.
«A Aix, ce 21 novembre i633'.i>
Page 171, ligne 16. Lisez : Satnt-Jucrs el non Saint-hers. Même observation au sujet de
la note a. Ajoutez à cette note : On prononce Sainl-Jurs (corruption de Georgius). Saint-Juers
appartient à l'arrondissement de Digne , au canton de Moustiers.
Page 171, note 4 et page 174, note 6. Le nom de l'évêque de Sisteron, comme nous
l'avons déjà remarqué, doit s'écrire Glandevès de Cuges.
Page 174, note 9. Les bulles de Modeste de Villeneuve des Arcs sont datées du ao août
1629.
Page 176, note 7. Doni d'Attichi eut ses bulles le 8 octobre 1629.
- Page 1 84, ligne 4 de la lettre LXXX. Lisez : Parrot et non Perrot.
' Bibliothèque nationale, nouvelles acquisi- chclieu sur le même sujet, écrite d'Ain, le len-
lions françaises, vol. 5171, fol. 6io. Autographe. demain , et publiée par M. Aiit. de Lanlenay dans
— A rapprocher d'une lettre au cardinal de Ri- son Peiretc abbé de Gmlrei (p. 1 1 4 ).
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 713
Pagp 194, noie 1. Ajoutez, : Saint-Gcrniaiii de (lercou ou mieux Cercoux. LUez : Sainl-
Saturiiiu-Cercoux esl siluiS dans rarrondisscinenl de Jonzac, dan» le canton de Monlguyou.
Page 1 (jS, ligne 9 en partant d'en bas : Hubert Garde, seigneur de Vins et de Forcal-
queiret, épousa Marguerite de Montauban, dite d'Agoult de Sault. D'où, entre autres:
1° François, seigneur de Forcalcjueirel , puis marquis de Vins, qui eut de nond)roux enfants
do Madeleine Forbin de Janson, sa cousine , qu'il avait épousée en iGoG; a" Marguerite, qui
épousa en iCoç) Madelon de Vintimille, seigneur de Luc, auquel elle ne donna pas moins
de quatorze enfants.
Page 209, noie a. Ajoutet : Julien Perier ou de Perier n'avait aucun rapp)rl avec Sci-
pion Dupérier, dont Poiresc a parlé si souvent. Julien Perier, seigneur de Cluinanc (canton
de Barrôrae, arrondissement de Digne), fds de Baltliasard et de Lucrèce Coriolis (des sei-
gneurs d'Espinouse), fut reçu conseiller au Parlement do Provence le 16 mars 1899, en
l'office de son père, devint doyen et mourut en 1689. Il avait épousé Françoise de De-
mandoIx-la-Palu.
Page •ji3,note 1. Sur Laurent Catalan ou Gatelan, on peut citer encore : Félix et
Thomas Plattcr à Montpellier; notes de voyage publiées par la Société des bibliophiles de
Monlpellier, 189Q. M. Edmond Bonnaffé {Voyages et voyageurs de la Renaissance, Paris,
1895, in-8°) a reproduit (p. 79 et suiv.) ce que Félix Platter, qui devint un des plus cé-
lèbres médecins de l'Europe, a raconté de son séjour d'étudiant chez Laurent Catalan,
l'apothicaire le plus renommé de la ville.
Page a5a , 4" ligne de la note. Liset : Guillaume Le Blanc et non Guillaume Blanc.
Ajoutet: Ce secrétaire du cardinal d'Armagnac devint évêque de Toulon en 1671. M. le
chanoine Albanès possède dans sa riche bibliothèque deux éditions de la traduction de Xiphilin ,
dont une imprimée par Robert Estienne en i^ili^. Ces deux éditions portent le nom de Guil-
laume Le Blanc.
Page 269, note a. On peut voir encore Quatre lettres inédites d'Abraham Remy, le futur
professeur au Collège de France, èetites à Peiresc en i6a8, i6ag, i63o publiées dans la
Revue de l'histoire littéraire de la France (livraison du i5 avril 1895, p. aai-aa8).
Page 3o8, ligne 19. Lisez : Quincunx et non Quineux.
Page 3i5, note 5. Cavailton appartient, non à l'arrondissement d'Orange, mais à l'ar-
rondissement d'Avignon.
Page 34o, note h, ligne 4 de la seconde colonne. Lisez- : Saint-Ambroix et non Saint-
Ambroise.
Pape 384. Ajoutez : Il y a bien eu un Honoi-é Gaullier, prieur de Boquefeuil, qui était
neveu de Joseph Gaultier, pi-ieur de la Valette; mais il ne parait pas que cet Honoré ait ja-
mais été prieur de la Valette. 11 aurait été, du i-estc, bien jeune pour que tout ce que dit
Peiresc puisse lui être appliqué.
Page 389. Le n° XXXVIII doit être appliqué à la lettre suivante (p. 393), qui est da
VI. 90
UlrUlit»U lATtOIAU.
7U ADD[TIONS ET CORRECTIONS.
3 9 octobre i63a, tandis que le n° XXXIX doit être inscrit en tête de ia présente lettre, qui
est du a décembre i63a.
Page 4o5, note a. Sur Ange Colocci, évêque de Nocera, je me suis reproché plus liaul
de n'avoir pas cité le plus compétent des ci'iliques qui ont eu à s'occuper de ce prélat,
M. P. de Nolhac , l'auteur du savant livre sur la bibliothèque de Fulvio Oi-sini.
Page 440, ligne 7 en partant d'en bas. Le «pauvre ôerg-ern, j'aurais dû le rappeler,
n'est autre que Nicolas Bergter.
Page 470, note 1, dernière ligne. 11 faut lire i8g3 et non t8y3.
Page 544, ligne la. Le vicomte de Fourrières était Victor-Antoine de Glandevès, fils
d' Annibal , seigneur de Cuers , et de Lucrèce Forbin de Janson ; il épousa , en 1600, Lucrèce
Garde, fille de feu Hubert, seigneur de Vins et Forcalqueiret , et de Marguerite de Montau-
ban, dite d'Agoult.
Page 571, note 1. Voir plus haut l'explication du mot chele ou chelle due à un de mes
doctes correspondants.
Page 710, note 1, Ugne 6 de la seconde colonne. Lisez : Ettguhio et non Enguhio.
TOME VI.
Page 1, note 1. Les deux frères prêtèrent hommage ensemble, pour une moitié seule-
ment, mais leur père, mort en 1578, se qualifiait déjà seigneur de Callas. (Je dois cette
note rectificative, ainsi que la plupart des notes suivantes, à la parfaite obligeance de M. le
marquis de Boisgelin. )
Page 3 , note a . Peiresc et son éditeur ont quelque peu erré au sujet du dernier mot de
ce membre de phrase : rtout plein de petites gobiltesn. M. de Berluc-Perussis a bien voulu
me communiquer les observations suivantes : irLe mot gohille {goubiho) est encore très usité
en Provence. Il signifie hille d'écolier et vient du latin galbulm, galle de cyprès. Peii-esc
aurait appoi-té Ih un singulier joujou pour ses j>etites sœurs. La bille est le jeu garçonnier
par excellence. Aussi j'estime qu'd a confondu deux mots provençaux, fort semblables pour
l'oreille , mais très diflFérents quant au sens , et qu'il a voulu écrire agobille. Cette expres-
sion, f[u'on rencontre sans cesse dans les contrats de mariage de nos aïeules, signifie hardes .
vêtements, trousseau. Voilà très certainement ce que promettait Peiresc à M"" de Fabri.71
Page 4 , dernière hgne. J'aurais dû rappeler que par Madamoyselle ma mère Peiresc dé-
signait sa belle-mère, Catherine Caradet-Vassal , dite de Bourgogne.
Page 17, fin de la note a de la page 16. Non seulement la lettre n'appartient pas à
l'année 1602, mais encore la date eu est postérieure au 1" novembre i6o3, d'après ce qui
est dit plus loin (p. 19) sur l'entrée en fonctions des consuls élus en i6o3.
Page a7, ligne 16 et note i. Il y avait à Aix vers cette époque un garde pour le Roi, à
la Monnaie, qui s'appelait Pliilippe de Mayne et dont la fille Diane épousa vers 1601 Jo-
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 715
spph (le Farges (frèro d'Hononïe dn Farges, citdo plus loin comme femme de Jean-Charles
Bonnet de Malignon), fils d'autre Joseph, seiffneur de Mali(,mon, conseiller aux Compte», et
de Marguerite Joannis de Châteauneuf. Ce Philippe de Mayne avait dpous^ Jeanne d'Aguiihen-
fpiy, et comme Jean d'Aguillienquy, seigneur de Châteaufort, avait ëpousd Arme do Pon-
tevès, fille de Pierre, seigneur d'Amirat, et de Madeleine Fubri, tante de Peiresc, c'est
peut-être k cause de cela que Peiresc nommait le sieur de Mayne nostre allié.
Page 37, ligne 5 et note g. On trouvera d'abondants et curieux dt'lails sur le sieur de
Valkemhourg, gouverneur d'Orange, dans un rdcenl ti'avail de M. Albfrt Waildington :
Une inlrigue secrète sous Louis XIV. Visées de Richelieu sur la principauté d'Orange, i6ù5-
i63o {Revue historique, livraison de juillet-août 1898, p. ayfi-agi). M. Waddington, après
avoir citd sur In trahison du gouverneur d'Orange les brefs récits de L. Aubdry {Mémoire*
pour servir à l'histoire de llollamle, Paris, 1680, in-i6, p. a66 et suiv.) et du comte d'Es-
trades {Lettres, mémoires et négociations, etc., Londres, i'jkZ, 1. 1, p. 5a), met complète-
ment en lumière, h l'aide (\c documents ine'dits trouvés aux Archives ries affaires étrangères,
notamment diverses lettres adressées par Jean de Tulles, évêque d'Orange, à d'Hcrbault,
cet épisode encore mal connu des relations de la France et des princes d'Orange. M. Wad-
dington trace un fort noir portrait de Jean de Hertoge d'Osmale, seigneur de Valkemlwurg,
qui exerçait des fonctions à Orange depuis octobre i6ao, et non depuis lôaS, coumie on
l'a souvent prétendu.
Page 4a, ligne 7 et note a. M. de Boisgelin se demande si Peiresc n'a pas voulu écrire
cumasclier pour cumaselier, et il ajoute fort ingénieusement : wEn provençal cumnsclé si-
gnifie crémaillère. Ne pourrait-on supposer qu'en faisant un néologisme, Peiresr voulait
exprimer qu'il pardonnerait h son adversaire si celui-ci se reconnaissiiit conmie son vassal
avec promesse de s'y tenir comme simple habitant de son fief, y pendant sa crémaillkrt? ■«
Page 43, ligne i3. Jacques Mourgues, seigneur de Callian, auquel Achaiti a consacre
un article dans son Dictionnaire de la Provence (III, SgS), était né à Callas vere la (in du
xvr siècle; il était fils d'Honoré Mourgues et d'Antoronne Robert. Il devint un des plus cé-
lèbres avocats de son temps et fut nommé assesseur d'Aix en i64i. Vers celte même époque
il acheta do Hubert Puget, seigneur de Chasteuil, quelques portions de la terre et seigneurie
de Callian , acquisitions pour lesquelles il reçut du Roi don de lods , rétention par préla-
tion, etc., suivant lettres de mai i643 (Archives des Bouches-du-Rhône, B. 99, fol. 3aa),
juillet môme année {ibid., fol. 4ia) et février i644 {ibid., fol. 3). Il mounit en i656. Son
testament donna lieu à un procès célèbre et fut cassé par arrêt du Parlement de Dijon da
13 août 1669 {Arrêts de Boniface, II, 10), sur la demande de Jacques Mourgues, un des
fils qu'il avait eus de Louise de Mathieu , sa femme. 11 avait deux frt>i-es nommés Antoine
l'un et l'autre. L'aîné, dit Antoine le majeur, ne se maria pas; l'autre, dit Antoine le mineur,
fut aussi avocat et mourut en 1660, ayant eu de Douce Sauvecane plusieurs enfants, dont
aucun ne laissa de postérité.
Page 59, dernière ligne. Les dames de Sainte-Marie (Visitandinos) étaient chez M. de
(Villeneuve) Saint-Gésaire parce qu'elles ne faisaient que d'arriver h Aix en i6a4 sous la
90.
716 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
conduite de Perrone du Chatel , une des premières compagnes de sainte Fi-ançoise de Cliaatal.
Leur nombre s'accrut bientôt tellement qu'elles fondèrent deux couvents, l'un à la rue Belle-
garde (aclueiiement occupe par les Ursnlines), i'auli-e à la rue du Bœuf, transfi're' plus tard
à la Plate-Forme, ai^tuellement occupé par les religieuses de la Présentation de Sainte-Marie.
Page 61, ligne 9. ÏjS viguier de Marseille, M. de Masau/ptes, était Henri de Casiellane,
seigneur d'Andon, Auriac, le Bourguet et en partie du Luc et de Mazaugues, fds de Jean-
Bïiptiste et de Lucrèce île Vinlimille. il avait épousé Jeanne de Glandevès de Cuges.
Page 63, note 1. Louis Monier n'était pas seigneur de Chateaudême, mais de Chdieau-
deuil.
Page 64 , note a. Il ne s'agit pas là de la famille hnard, car plusieurs membres de la
maison A^Agouh ont porté le nom A' hnard d'Eiitrevenes. hnard est un prénom , et Enlre-
vennes une commune des Basses-Alpes, au canton des Mées.
Page 69 , ligne 6 et note 1 . Cette Madame Bourgoigne devait être une tante ou grand'tante
de Claire de Fabri, car sa grand-mère réelle, Marguerile-Calberine Caradet-Vassal , dite de
Bourgogne (sans qu'on en sache la raison, dit Robert dans son Etal de la Provence, à l'ar-
ticle Caradel), était morte dès 160G. Elle portail le nom de Vass.il paife qu'elle avait été
instituée héritière en i588 de Madeleine de Rondelin, veuve et héritière de François \assal
et sœur de Marquise de Rondelin, épouse de Pierre Caradel.
Page 71, Gn de la note h de la page 70. Je m'accuse d'avoir calomnié Peiresc en lui attri-
buant un gros mot qu'il n'a jamais écrit et qui n'est que le résultat d'une mauvaise lecture.
Une nièce de Peiresc, Claire de Fabri. Ao/cs et documents (Bordeaux, 1890, p. 9).
Page 78, ligne 8. Feinter ou mieux Pejpiier est une commune des Bouches-du-Rhône,
arrondissement d'Aix, canton de TreLs, h lit kilomètres de Marseille.
Page 76 , note 1. Rétablir ainsi la première phrase : ftCe neveu était le fils de Palamède de
Fabri et le futur marquis de Rians.»
Page lia, note 9. Lisez : canton de Lorgnes et non canton de Lergues.
Page 11 3, note 1. A remplacer par celle-ci : Jean- Augustin Flotte avait épousé, en pre-
mières noces, suivant contrat du 27 octobre i6o4 (Louis Gazel, notaire à Aix), Françoise
Bermond, fille de Boniface, seigneur de Pennafort, conseiller doyen au Parlement de Pro-
vence, et de Catherine Garnier de Montfuron. 11 n'en eut jioint d'enfant et épousa en se-
condes noces, suivant contrat du i4 février i63i (Jaubert. notaireà Marseille), Marguerite
de Bcaulieu, fille de feu Pierre Paul, seigneur de Bazac, et d'Honnorade de Saint-Martin.
Ce Pierre Paul était lui-même fds de Gaston de Beaulieu, le fameux capitaine gascon établi
à Marseille, qui, après avoir servi sous six rois, mourut à l'Age de cent (rois ans, ayant eu
trente-deux enfants de la même femme, Catherine de Bainaud.
Page lag. Compléter ainsi la note a : Lazarin Félix, fds de Louis, sieur de la Grand'Bas-
lide, et de Blanche Laurens, avait été reçu trésorier général de France en la généralité de
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 717
Provence le ao décembre 1619 ; il mourut le ay mai ifiig; il avait épousé Lucrèce-Andrt'a
de Venelles. Ses enfants n'eurent pas de postc'i-ité.
Page 1 44 , ligne 1 a. Courbières est Honoré Coriolis, baron de Gorbières, qui avait épousé
Isabeau de Villeneuve, fdie de Pierre, seigneur d'Espinouse.
Page i5o, ligne 9. Louise-Claire Chavary, ou, comme on écrivit plus lard, Cbiavary,
■ fut baptisée h Arles le 99 avril 1 62 5. Klle était fille de Robert et de Madeleine de Constantin.
Ce Robert était lui-nidme (ils d'un autre Rol)ert (et de Louise de Mayran d'Ubaye), lequel
autre Robert était frère de Catberine Cliavary, épouse de Nicolas Fabri, seigneur de Cailas,
aïeul de Peiresc. Le parrain était donc cousin issu de germain de sa filleule.
Page i64, ligne ilt. L'avocat général des Comptes était alors Josepb Thomassin, sieur
de Taillas, né h Aix, baptisé le 3ojuin 1671, à Saint-Sauveur, fils de Jean-André et de Ca-
therine Esticnne de Saint-Jean. 11 avait été reçu, le a6 octobre 1607, en l'olFire de son
frère Alexandre, sieur d'Ainac; il mourut h Aix et fut enseveli, le i5 octobre t64o, aux
Cordelici's. l\ avait épousé Jeanne de Latil. Cet avocat général ayant fait dos poursuites pour
la vérification en la Cour des comptes de l'édit de création de cinq trésoriers généraux de
France, en Provence, fut assigné au Conseil du Roi parai-rét du 26 mars i6a5, pour rendre
compte de ces poursuites, et cependant des fonctions de sa charge. I^a Cour des comptes,
réunie le 17 avril, arrêta de rendre témoignage au Roi fr comme quoi ledit Thomassin a bien
servi Sa Majesté au l'ait dont s'agit et que la Cour ne peut qu'approuver les demandes qu'il
a fuites en cette circonstance par les raisons qui seront déduites de vive voix à Sa Majesté."
(Analyse de ladite délibération dans les Mémoires de M. de Mazenod fds, président aux
Comptes, actuellement aux archives de M. de Boisgelin.)
Page i65, note 1. Ce Cariolis est évidemment Honoré Coriolis, seigneur de Corbières,
le même dont il est parlé page i44, où il est dit gendre de Villeneuve d'Espinouse.
Page i66, ligne i5. Mouillac est une commune du département de la Gironde, arron-
dissement deLibourne, canton de Fronsac, à aô kilomètres de Bordeaux.
Page 1 66 , ligne 1 6. Lisez : Dacquet et non Dacquel.
Page 176, note h. Lisez,: Mainier et non Maitlier.
Page 177, note 1. Scipion Chailan de Moriès (qu'on prononce en provençal Mouriit),
pourvu d'une charge de conseiller au Parlement le 29 mai i6t8 en l'office et sur la rési-
gnation de son père Paul, ne fut reçu que le 18 mai i6a7. Son père n'étant mort qu'en
février 1 637, il est h croire que celui-ci s'était réservé la survivance de sa charge et que c'esl
de lui que parle Peù-esc.
Page 1 83 , dernière ligne. Lisez : Mantegua et non Manlegna.
Page 198, ligne ai. Cette maison avec jardin tenait 6 la rue Belleganle où les Visilan-
dines bâtirent le couvent et l'église appartenant actuellement aux dames Ursuiines {Les rue*
d'Aix, par Roux Alpbéran, I, 5ti). Elle fut vendue par Antoine de Foresta, baron de
718 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Trets, qui mourut en mai i638, et était fils de François, seigneur de Rougiers, kquel
mourut en lôyS.
Page ao3, ligne a8. La cure de Saint-Michel était la paroisse actuelle de Saint-Michel de
Rivière, canlon de la Roche-Chalais (Dordogne).
Page 21 i, note k. Lisez : le président Monnyer et non Mounyer, et rétablissez ainsi la
dernière ligne : crdontil va être question dans les notes [et non dans lesphrases] suivanlesn.
Page 917, ligne 10. Sur les rrOpuscules de M»' Querengon, voir l'article Querenghi de
la Nouvelle biographie générale , t. XLI,.coI. 3o6.
Page 218, note 1 . Lisez : comte et comtesse de Carees et non de Saull.
Page 226, ligne i3. Pierre Laurens, marquis de Saint-Martin de Pallières, coseigueur
de Tourlour, né h Draguignan en 1898, conseiller au Parlement de Provence par lettres du
20 juUlet 1622, reçu le 7 janvier 1623, résigna sa charge vei-s i654 en faveur de son fds
Henri, mais en conserva la survivance pendant trente ans, en sorte qu'ayant acquis, le
3 août i655, de Henri d'Escalis de Sabran la terre de Saint-Martin de Pallières (viguerie
de Saint-Maximin , actuellement canton de Harjols, Var) pour le prix de io5,ooo livres, il
en obtint du roi (1671) l'érection en marquisat, en considération de ses services comme
conseiller pendant cinquante ans. Il mourut vers 1 693 , ayant vu , comme le dit l'abbé Robert
(11, 27^), les petits-enfanLs des enfants de son (ils atné. Il avait épousé à Aix (Sainte-
Madeleine ) , le 1 •' février 1 62 3 , Jeanne Séguiran , fille d'A ntoine , seigneur de Bouc , premier
président en la Cour des comptes , et de Marie de Gaufridy. Pierre Laurens était donc beau-
frère de Henri Séguiran qui avait épousé Suzanne Fabri, sœur consanguine de Peiresc, et
celte alliance explique comment le portrait d'Antoine Séguii-an, portrait déjà mentionné
plus haut [Additions au tome IV), est actuellement encore entre les mains de la famille de
Boi'gelin dans laquelle se sont fondues les deux branches des Laurens, celle des marquis
de Saint-Martin et celle des seigneurs de Peyrolles.
Page 229, ligne 5. C'est probablement Claude Dupérier, fils de Laurent et de Louise
Alphéran , sa seconde femme , auteur d'une branche qui produisit le général connu , pendant
la Révobition, sous le nom de Dumouriez. Son neveu, dont il est parlé plus loin (p. 23i),
serait le fameux jurisconsulte Scipion Dupérier.
23o, ligne li. Lisez : un palais et non mxpalaun.
Page 246, note 1. Lisez : barons de Saint-Marc et non de Saint-Mars.
Page 280, note 1. Lisez : non Son Tournon, mais bien Santournon, que Peiresc a écrit
plus loin (p. 328, 329) Souloumon, Sateurnon elSatournon, cette dernière orthographe
paraissant être la meilleure. Lazarin Doria, seigneur de Satournon, fds de Biaise, premier
consul de Marseille en i6oi, et de Marguerite de Rizzo (alias Rizzi ou Rixi), épousa à
Marseille (Accoules), le a5 novembre 1625, Blanche de Félix, fille de Jean-Baptiste et de
Marguerite de Montolieu (présents : Cosme de Valbelle et Jean-Louis de Glandevès). Peiresc
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 719
racontera plus loin tous les épisodes auxquels donna lieu le mariage de celte maltresAe du
duc de Guise.
Pafje 905, noie 3. A reniplaccr par celle-ci : Gaspard de Forbiii-Janson, seigneur de
Mane, épousa en premières noces Miirguerile-Foresla de Rougiers, et en seconde» noces
(suivant contrat du ai août 1622) Claire Libertal. Il avait eu du premier lit, entre autres,
Gaspard, dit le marquis de Mane, qui épousa Marguerite de Simianc-Gordes (dont il ne
laissa point postérité), et il eut du second lit plusieurs enfants, entre autres : Charles, né &
Marseille (la Major), baptisé le 1 1 septembre lôaS (parrain : Charles de LoiTaine, duc de
Guise; marraine : Gabrielle de Pontevès, marquise de Gordes), Laurent, (pii continua la fa-
mille, et Toussaint, devenu évoque de Beauvais, cardinal, ambiissadcur eu Pologne et à
Rome.
Page 270 , note a. Les consuls mentionnés dans cette note ne furent nommés qu'à la
fin de seplembre et n'entrèrent en fonctions qu'au i" novembre. Ceux qui firent visite au
premier président Séguiran étaient leurs prédécesseurs, élus en se|)tembrc 16 a 4 : Melchior
de Valavoire, seigneur dudit lieu, premier consul; Henri des Uollands, seigneur de Reau-
ville, assesseur; Balthasard Veteris, seigneur du Revest, second consul; Jean- Antoine An-
gles, troisième consul.
Page 278, note 2. Lisez : La paroisse des Accoules était et non est la troisième paroisse
de Marseille, l'église de ce nom ayant été démolie |)endant la Révolution.
Page 986, ligne 16. Lisez : Madame de Millau et non de Millaud.
Page 987, ligne 93. L'Hisloire généalogique de la maison de Villeneuve, dite la Chro-
nique de BargeniQn, imprimée à Avignon en 1789, nous apprend (p. 66) que François de
Villeneuve, seigneur de Flayosc, fils d'Ours, baron de Barrêrae, et d'Isal)eau de Ponlevès-
Bargème, mourut en i6a6; il avait épousé, vers i6o4, Isabeau de Faucon, fille de Guil-
laume, seigneur de Saintc-Marguei'ito , et de Jeanne de Baschis, sans postérité.
Page 998, note 1. Henri Brisson, dont les descendants (seigneurs de la Salle) se sont
éteints à Aix au commencement de ce siècle , était fils de Claude et de Madeleine Bionneau
d'Eyrag'ucs. Il était né eu 1598, fut reçu auditeur archivaire en la Cour des comptes, le
10 décembre lôaS, et mourut en février 1668. H avait épousé Louise de Piolenc. Leur
fils Honoré, conseiller aux Comptes, devint seigneur de la Salle (arrière-tief de la seigneurie
de Montmeyan), par suite de son mariage avec Anne de Gaslellane, Qlle de Pierre, sei-
gneur de Montmeyan.
Page 3i6, ligne n. A deux heures de nuit ne veut pas dire deux heures après minuit.
C'est une façon de parler h l'itidienne oiî l'on compte une heure à partir du coucher du so-
leil. En novembre cela signifiait environ sept heures du soir.
Page 390, ligne 8. Lisez : le conseiller Flotte et non Flotte.
Page 33o, ligne i5. Jeanne Emmanuelle, fille de Louis de Paule, conseiller au Parle-
720 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
ment, et de Victoire de Porceliets de Fos, ondoyée antérieurement, fut baptisée à Aix, Je
ag novembre i6a5. Parrain : Pbilippe-Eramanupl de Gondy, chevalier du Saint-Esprit, pé-
nérai des galères; marraine : Aynianv de Casteilane, femme du premier président Forbin
d'Oppède.
Page 34a, ligne ai. Anne d'Arnaud, épouse deScipion Foresta de Collongue, conseiller
au Parlement, était sœur de Marguerite (alias Sibille) d'Arnaud qui avait épousé, en 1610,
Jean-Baptiste SufTren, juge à Salon, tige des marquis de Saint-Tropez.
Page 36 0, note a. D'après ce qui a été dit ci-dessus (pour la page a5o), le mari de
Blanche de Félix était Lazarin Doria , sieur de Satournon.
Page 364, ligne i4. La Croix kaulle (Hautes-Alpes, arrondissement d'Embrun, canton
d'Aiguilles) est un passage à la hauteur de a, 335 mètres entre la vallée de Ristolas et celle
de Quinay.
Page 367, ligne 1 . Lisez : mon cousin de Yoloime et non de Volenne.
Page 367, lignes 6, 7, 8. Léon de Valbf'lle, seigneur de Meyrargues, avait été reçu
conseiller au Parlement le 18 novembre i6a5; son frère, Antoine, fut reçu lieutenant de
l'amirauté de Marseille le 37 janvier i6a8.
Page 368, note a. C'est incontestablement Saint-Poiu-hrCalm , près de Seyne, déparle-
ment du Gard.
Page 368, note 3. Honoré Goste, fils de François et d'Anne de DoUe, reçu lieutenant
particuHer en la sénéchaussée au siège d'Aix le i5 juin 161 4, mourut à Aix et fut enseveli
à l'Oratoire le a5 mai i65a. Il avait épousé Marguerite d'Audibert.
Page 369, ligne 1. Lisez : de Buous et non de Buons. On écrit aujourd'hui Buoux. C'est
le nom d'une commune du département de Vaucluse, canton de Bonnieux, à 6 kilomètres
d'Apt.
Page 37a, ligne a4. Sur M. Desplans voir une notice du comte d'Allard intitulée : Un
Javori de Louis XIU. Esprit Allard, sieur des Plans, marquis de Grimaud, baron d'Aramon
et de Valahrkjpie (Avignon, François Seguin, 1898, grand in-8°). Esprit AHard (né dans
le Comlat le ao janvier iSgS, marié en 1627 h Marie de la Baume de Montrevel, mort le
1" mai i63o) ne figure pas dans le recueil du docteur Barjavel.
Page 4i3, ligna a 4. M" d'Alkmaigne était Marthe d'Oraison, la fondatrice des Capu-
cines à Marseille, veuve d'Alexandre Dumas, baron d'Allemagne, et mère de Gabrielle Du-
mas qui avait épousé, en i6a4, Antoine de Villeneuve, marquis des Arcs.
Page 4i6, ligne i5. Dardène était Melchior Thomas, seigneur du Val Dardenne; il avait
épousé, le a a février 1609, Marguerite Doria, sœur de Lazarin Doria, époux de Blanche
de Félix.
Page 4i6, avant-dernière ligne. Liset : Beaudinar et non Beaudirnar. C'était Jean de
Sabran, seigneur de Beaudinar, fils d'Antoine et de Marguerite de la Garde, nommé viguier
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 721
de Marseille en 1626. 11 avait ëpousfl, le 27 octobre i6qo, Marie de Grasse, fille d'An-
toine, comte du Har, et de Claire- A llagonia de Meyrargues.
Page 4i6, note 3. Lisez : la trop fameuse Blanche Fëlix et non Madame.
Page 43q , ligne 9. Lisez, : Lubières et non Cubtère».
Page 433, ligne i4. Lisez, : Mazargues et non Mazarques.
Page 433, ligne 5. Le doyen était alors Jean Rascas, seigneur de Bagarris, né en 1 545 ,
archidiacre d'Aix, fils de François et d'Anne Rascas; il avait ëtd reçu avec dispense, parce
que son oflice dtait laïque, le 1 1 mai 1670; il exerça sa charge pendant soixante ans.
Page 434, ligne 24. Sur l'auditeur Buisson filz voir ce qui en est dit ci-dessus, sur
la page agS.
Page 438, ligne 2. C'était Jean-Louis Coriohs, seigneur de la Bastide.
Page 459, note 2. Lisez : Puymoisson et non Puijmisson. Le Puymichel dont parle Pei-
resc n'est pas un Bertalis, mais un Glandevès. Les Bertalis ne sont devenus coseigneurs de
Puymichel quh la génération suivante. Claude Bertalis, lils de Jean et de Lucrèce Matheron-
Amalric, devint coseigneur de Puymichel par son mariage, le 19 mars i66i, avec Ilono-
rade de Glandevès, fille d'Honoré, seigneur de Puymichel, et d'isabeau de Glandevès.
Claude Matheron-Amalric , seigneur d'Escalle, époux de Françoise Barras de Miral)enu .
eut, entre autres enfants, Honorade, qui épousa en 1616 René de Glandevès, coseigneur
de Puymichel, et Lucrèce, qui épousa en avril i6a6 Jean-Baptiste Bertidis, coseigneur de
Mauvans.
Page 473, ligne 26. Lisez : Berard de Joucques et non de Joncques.
Page 488, ligne i4. Lisez : Le sire Ant. Sandin et non Aut. Sandin.
Page 493, ligne 1 o. Le président Laurent Coriolis, seigneur de Corbières, avait épousé
Louise de Piolenc, sœur de Jean-Antoine de Piolenc, seigneur de Montaigu, qui avait
épousé Jeanne Roduif de Limans.
Page 494, ligne 28. Le sieur de Montaigu se trompe dans ce qu'il raconte verbalement
h Peiresc dos alliances de sa maison. Thomas de Piolenc, avocat général , épousa en la-n)
Parrinnette Filholi, nièce et petite-nièce de deux archevêques d'Aix. C'est son père, Guil-
laume de Piolenc, qui avait épousé Claudine de Gênas, fille de François et de Béalrix de
Galien.
Page 498, ligne ao. Voir Tableau généalogique, p. 456.
Page 498, ligne 28. Les armoiries n'étaient pa& pareilles. Peiresc fait erreur en cela. Iass
Roduif, seigneurs de Limans, portaient: de gueules au lion d'or coui-onné de même, et
les Roduif de Châteauneuf portaient : échiqueté d'or et de gueules , au chef de gueules
chargé d'une lice, ou pont de bois, d'or et d'une étoile de même.
Page5o4, ligne 16 et note 5. Il y avait bien une branche des Fabri, seigneurs de Saint-
Ti. gi
722 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Jullien d'Asse; mais il s'agit ici des Flotte, seigneurs de Meaux et de Saint-JuUien. Boniface
Flotte, seigneur de Meaux, fils de FeiTéol Flotte, dont il a déjà élé parlé plusieurs fois, avait
épousé Françoise de Grasse-Tanneron. Jeanne Flotte, une de ses filles, épousa, à Dragui-
gnan, le a 5 mars i6a6, Booiface Pasquet, seigneur d'Espérel.
Page 521, ligne a3. Lisez : M. de l'Efretière et non de l'Estrettière.
Page 5a3, ligne 36. Même observation.
Page 53 1, note 1. Liset : l'abbë Fauckter et non Fruchier.
Page 534, note 1. Probablement Gaspard, reçu chevalier en 1606, commandeur de
Pallières , fils de Rolland de Castellaiie , seigneur de Montmeyan , et de Marguerite de Cas-
tellane d'Esparron.
Page 545, ligne 10. Lisez : lieutenant de Mallemoisson et non de Malemayson. Charles
Poitevin, seigneur de Mallemoisson (arrondissement et canton de Digne), fils d'Honoré,
lieutenant priticipal en la sénéchaussée de Provence au siège de Draguignan, et de Françoise
Dominici, fille d'Honoré, Ueutenant principal audit siège, né à Draguignan, baptisé le
7 janvier 1601, fut reçu lieutenant principal au m(?me siège, suivant lettres du a a avril
1696, en l'olBce de son père et de son aïeul maternel, et mourut à Draguignan, le 8 mars
iG36. Il avait épousé, suivant contrat du 9 février 1695 (Boniface Alphéran, notaire &
Aix), Madeleine Perier, fille de Jidien , seigneur de Clumanc, conseiller au Parlement, et de
Françoise de DemandoLx.
Page 545, ligne la. Julien Perier, seigneur de Clumanc et d'Auriolles, fils de Baltba-
sard et de Lucrèce Goriolis, reçu conseiller au Parlement de Provence, le 16 mars 1599, en
la charge de son père Balthasard, mourut doyen, à Paris, en juin 1639. 11 avait épousé,
suivant contrat du la décembre «599 (Roihn, notaire à Moustiers), Françoise de Deman-
dolx, fille de Jean, seigneur de la Palud, et d'Esprite de Villeneuve-Thorenc.
Page 549, ligne 9. M. de la Verdière était Jean de Castellane, beau-père de Vincent-Anne
Forbin d'Oppède, premier président au Parlement.
Page 56a, ligne a 6. Honoré de Coriolis, baron de Corbières, avait été pourvu, le
3o juin 1695, de la charge de président au Parlement que son père, Laurent, lui avait
donnée en contrat de mariage, mais dont ce dernier s'était réservé la survivance. Laurent
ayant été plus tard condamné pour avoir suivi le parti de Gaston de France, frère du roi, sa
charge fut confisquée, déclarée vacante et remise à Louis de Paulc, qui fut reçu le 27 no-
vembre i63a. Mais Honoré CoriolLs, s'étant pourvu devant le Conseil du Roi pour revendi-
quer ladite charge h raison de ce qu'elle lui appartenait dès 16a 5 et n'avait pu, par consé-
quent, être confisquée plus tard sur la tête de son père, obtint, le 17 décembre i644,
un arrêt du Conseil du Roi, reconnaissant ses droits, et se fit recevoir le a6 janvier 1 646.
11 était né en 1600, mourut en i65i et avait épousé Elisabeth de Villeneuve, héritière de
la branche des seigneurs d'Espinouse, par laquelle celte seigneurie entra dans la famille
de CorioUs. La terre d'Espinouse fut plus tard érigée eu marquisat, et les CorioUs d'Espi-
nouse subsistent encore aujourd'hui.
I
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 723
Pago 5G3, ligne h. Joseph Gaillarfl, (ils de Jean et de Louise Arbaud de Bargemon, nd
à Aix, baptisé le 3o novembre 1696, fut reçu , le 3 janvier 1 6a3 , conseiller en la Cour des
comptes , puis , le 1 fi mai 1 63 1 , conseiller au Parlement et enfin pourvu , en 1 687, d'une
charge de président en la même cour, mais il mourut à Aix , le 1 5 janvier 1 689 , avant
d'être reçu. H avait épouse, en 1696, Anne Grimaldy de Rdgasse.
Page 5G9, note 7. I.e conseiller de Villeneuve, reçu le ai octobre 1623, ne s'ap|)elait
pas Louis, mais Gaspard. 11 était cousin germain (fils de frères) d'Antoine de Villeneuve
qui mourut, en 1682 , âgé de cent huit ans, ayant épousé en 1616 Louise .Albert (sœur du
duc de Luynes), fille d'Honoré et d'Anne de Rodulf. Voilà la parenté, ou plutôt l'alliance,
dont pariait Peiresc, non avec les Pontevès-Carces, mais directement avec les Albert de
Luynes.
Page 678, noie 9. Ajouter que les évêques de Marseille étaient seigneurs de Signes.
Page 587, ligne 19. l^ouis-André Masargues mourut à Aix et fut enseveli le aS juillet
1696 aux Observanlins. 11 étfiit fils de Melcliior, marchand h Aix, puis trésorier du Palais,
et de Madeleine Estienne, laquelle épousa en secondes noces Balthasard Rabasse, seigneur
de Vergons.
Page 588, ligne 4. Françoise d'Aguillenqui , fille de Jean, seigneur de Châteaufort, et
d'Anne de Pontevès-la-Forest (dont la mère était Fabri), née h Aix le 17 février 1609,
mourut h Marseille, en odeur de sainteté, le 18 juin 1679. Voyez la Vie de la rév. mère
Agnès d'Aguillenqui, par le rév. père Hyacinthe de Verclos (Avignon, 1740. in-8°) et la
Vie des premières religieuses capucines du monastère de Marseille (Marseille, 1764, in-8*).
Page 588, note 1. Le_^/.s Boyer eat probablement Chartes Boyer, abbé de Boutau, lils
d'Antoine, seigneur de Bandol, et de Marguerite Sigaloux.
Page 588, note 1, h la fin de la seconde colonne. Hector de Lopis, fils de Jérôme, sei-
gnpur de la Fare, et d'Isabelle de Guiramand, sa seconde femme, né h Carpenlras, baptisé
le 19 mars i584 (parrain : Jean de Guiramand, seigneur d'Entrechaux ; marrfiine : Made-
leine de Grignan), entra chez les pères Minimes sous le nom de père François, fut désigné
par le cardinal Bentivoglio pour lui succéder sur le siège de Riez , reçut ses bidles le 1 5 se|>-
terabre i6a5, fut sacré à Paris le a6 octobre suivant et entra h Riez le 4 janvier 1696.
C'était un prédicateur distingué. La province d'Aix le députa , en 1 69 8 , h l'assemblée géné-
rale du clergé, où il se fit remarquer. Il revenait dans son diocèse, lorsque, tombé malade
en route, il moui-ut à Estival, le 28 septembre 1698. Son frère, François, avait épousé, en
1609, Françoise Rabasse , nièce germaine de Balthasard Rabasse , seigneur de Vergons , dont
il est parlé ci-dessus (sur la page 587).
Page 599 , ligne 7. Lisez. : h qui elle a mené, et non : à qui 1/ a mené. Le conseiller La-
zare Suffren ne se maria qu'en lOag.
Page 595, ligne 1 a . Marc-Antoine Vento , seigneur des Pennes , premier consal de Mar-
seille en ifioS, avait pour sœurs M™" d'Hostagier, de Gandolle et de Cabre.
gi.
724 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Page 596 , ligne 3. Lisez : Mévouillon et non Métiisson.
Pages 607 à 6a6. Changer la date de 1 6a6 , mise uniformément en tête des pages (entre
parenthèses), et rétablir ainsi la véritable date des lettres: 1697-16-38.
Page 611, ligne 8. Les Chiavari se qualifiaient à cette époque seigneurs de Montredon.
Pfige 63o, note 8. Il ne s'agit pas là de Saint-Paul du Var, mais de Saint-Paul-lez-Du-
rance, commune du canton de Peyrolles, Bouches-du-Rliône. Celte seigneurie fut érigée en
marquisat, le 3o septembre 1696, en faveur de la famille Thomassin, qui la possédait en-
core en 1 789.
Page 644, ligne aa. Nicolas-François de liOrraine, troisième fils de François et de Ca-
therine de Salm, né le 6 décembre 1609, créé cardinal en 1627, quitta l'état ecclésiastique
et mourut en janvier 1670. Il avait épousé, le 11 février i634, Claude-Françoise de Lor-
raine, sa cousine germaitie, fille de Henri et de Marguerite de Gonzague de Mantoue.
A l'extinction de la branche de Vauilemont, ses enfants devinrent les aînés de la maison de
Lorraine, et leurs descendants sont devenus empereurs d'Allemagne et actuellement empe-
reurs d'Autriche.
Page 647, hgne aa. Laurent Saurat, fils de Claude et de Cibile (sic) Brigiiol, né à Aix,
baptisé à Sainte-Madeleine le ao avril 1697, d'abord marchand, fut pourvu d'un fiffice de
secrétaire du Roi en la chancellerie près le Parlement de Provence, par suite de la résigna-
tion de Boniface de Rians et par lettres du 1" avril iGai ; il acquit en i634 un office de
ti-ésorier général de France, garde des sceaux, en la généralité d'Aix, de la crue de i633,
y fut reçu le 5 mai 1637, mourut et fut enseveli le 3o décembre i64a à la Tour d'Aiguës.
Il avait épousé Françoise de Pontovès, fille de François, avocat et procureur au Parlement
d'Aix, et de Catherine Foi-esta de Dian.
TABLE DES TOMES IV A VI.
Aachen '. Voir Aix-la-Chapelle.
Abanatiuh , viiie ancienne dans la Provence
alpestre, V, 3a o.
Abassa bascha, VI, 1 15.
Abbatu (Guillaume), avocat h Toulouse,
V, 387, aSg, 260; VI, 110, 111, lao,
171.
Abdallah-ben-Ahmed, médecin de Damas,
^amommé Ibn-lkîlhar, IV, i48, 674.
Abuere, Abdkra (Tlu'ace), V, 5o6.
Abedlon. Voir Abesson.
Abeille (Victorin), seigneur de Peyrolles,
consul de Tarascoii, V, 171, 173.
Abesson (Le sieur), IV, 879, 388, 46i.
Abraham Ecuellensis, maronite, V, iig,
457.
Abruzzo (Italie), V, 3o8, 3a4.
ACCERENZA (Duc d), V, 898.
Accooles (Paroisse des), à Marseille, VI,
978, 719.
AcHARi) (Claude-François), auteur du Dic-
tionnaire de Provence, VI, jo6, 71 5.
Achille, IV, 584, 689.
AciGNÉ (Pierre d'), sénéchal de Provence,
IV, 60.
AçoBEs ' ( Les) , îles de l'Atlantique , IV, 33 1 ,
345.
Adam, V, 995; VI, 569.
Adoee, procureur à Aix, VI, 3a.
Admirât. Voir Auirat.
Adrien (Empereur), V, SaS, 388, 5oo,
5o8, 5o6, 5i5-5i7, Sai, 599, 565,
570, 574, 576, 597, 638. 678, 681,
691, 707, 708; VI. 999.
Adromète ou HADRDukTE, Hadrdmetou (Tu-
nisie), V, 610.
Advocat (Le sieur L'), de Rians, IV, 961 ;
VI, 96, 97.
Advocat de Meadx (Le sieur), IV, 45.
vËiSEA ou Mtir.R, médecin italien. Voir Ba-
RATI.
Afhicands, V, 48 1.
Afrique, IV, 345, 894.
AoALADEs, Aygalades, quai'ticr rural au
nord de Marseille, VI, 443.
Agamehnon, IV, 589.
.^CARRAT (Antoinf), secrétaire de Peiresc,
III, 94o, 477, 479, 48i, 544, 545,
55o, 553, 554, 555, 571, 578, 583,
598, 595, 598, 599 , 600, 606, 708.
Agathahcb de Vendôme (Le P.), capucin,
IV, 535, 566, 579.
Agen (Lot-et-Garonne), V, 1 99 , a35 , 699 ,
43o.
— (Evoques d'). Voir Daillox (Gaspai-d
de), ëlbène (Barthélémy d').
Agenais, Agknois, \', 9o3.
Agnelle (Le bon homme), VI, 4ot.
Peiresc écrit Aken.
Peiresc éci-it Azor».
726
TABLE ALP
Agnès (La mère), VI, 559.
Agocl (Raymond d') , sënëchal de Provence,
IV, 60.
— (Foulques d'), sënéchal de Provence,
IV, 60.
Agodlt (Maison d'), VI, 716.
— (Antoine d'), baron d'Ollières, VI,
917, 456.
— (Éléonore ou Hélène de Valiavoire,
femme d' Antoine d'), VI, 917, 456, 498.
— (Suzanne d'), fille des précédents et
femme de Cliailan-Moriez. Voir Cbailan.
— (Chrétienne d'), femme du comte de
Sault, VI, 569.
— (Jeanne), fille de la précédente, femme
de François de la Baume, comte de
Montrevel, VI, 569.
Agrippa (Marc), V, 5oo, 507, 517, 599.
Aguessead (Antoine d'), premier président
du Parlement de Bordeaux, V, ao6, 917.
— (Première présidente d'), V, 917.
Agcillenqdv, protonotaire, prévôt de Bar-
jols, V, 17, i46, lig, i5i, i54; VI,
75, 101, io3, 199-195, 190, 335,
35î!, 494, 5o8, 597, 6o4.
— (Jean), seigneur de Ghâteaufort, père
du précédent, VI, 76, 715.
— (Anne de Ponlevès, femme de Jean),
VI, 75, 3o6, 715.
— (Françoise d'), fille de Jean et d'Anne,
religieuse, VI, 588, 793.
— (Jeanne d'), femme de Philippe de
Mayne, VI, 716.
Agot (Honoré d'), conseiller au Parlement
d'Aix, IV, 181, ao3, 935, 3o4, 6o5;
V, i33, i5i, i54; VI, 49, 53, 69,
76, 8i, 116, 190, 189, 191, 900,
9o6, 94o, 358, 36i, 367, 873, 375,
38o, 38i, 383, 384, 4i9, 439, 436,
5o4, 5o5, 519, 534, 549, 555.
— (Marguerite Blegiers, femme d'Honoré
d'), VI, 383.
HABETIQUE
Agdt (Catherine d'), fille des précédents.
Voir Thoron.
Aiglon, Atglcn (D'), IV, 54o; VI, 358,
364.
Puget(D'), VI, 189.
Aillant (I^ P.), IV, 3i4.
AiNECx (D'), collectionneur h Paris, VI.
695.
Ali EN Provence , IV, i , 1 -6 1 1 , passim et
presque à toutes les pages; V, 11, 1-819,
passim et presque à toutes les pages ; VI ,
I , m , IV, VI et passim h presque toutes
les pages.
— (Bibliothèque d'), dite Méjanes, IV, 6;
V, 97, q8, 3a, 33, 4i, 56, 108, 110,
119, 193, 198, i3o, i3i, i35, i4o,
i45, i46, i48, 149, i59, i54, i55,
i58, 159, 169, i65, 981, 491, 533;
VI, 1-1 3, i5, 16, 19, 9 1-94, 98, 3o,
64, 65, 88, 89, ii5, 198, i3o, i3a,
i46, 160, 169-164, 168, 169, 171,
179, 176, 94i, 386, 399-897, 449,
5o8-5io, 533-536, 54o, 546, 699,
593, 631-634, 636, 638, 64i, 649,
644,668.
Aix-la-Chapelle (Allemagne), VI, 689-
685.
Alabaldis. Voir Demetriis.
Alard, chanoine à Gompiègne, VI, 89,
688, 694.
Alazardi (Huguet), consul d'Aix, VI, 19.
ALRAsks (Abbé), correspondant du Minis-
tère à Marseille, VI, 5i5, 685, 704,
705, 709, 718.
Albategnids, IV, 83o.
Albebt (Famille d), IV, 488.
— (Jacques d'), sieiu- de Roquevaux, con-
seiller au Parlement d'Aix , VI , 1 8 a , 4 1 9 ,
439, 483, 454.
— (Marc-Antoine d'), fils et successeur du
précédent, VI, 189.
Albebt de Lcynes (Honobé-), Vl; 701.
DES TOMES IV A VI.
727
Albert de Luynes (Anne Rodulf, fpmine
(l'HoNOR^-), VI, 701.
— (Charles, marquis d'), connélabie et
duc de Luynes, VI, holt, ^98.
— (Ldon d'), seigneur de Branles, puis
duc de Piney-Luxcrabourg, VI, vi, hoti ,
4o5, 407, 4i3, 495, 43i, iSa, 45o,
453, 454, 456, 458, 466, 468, 470,
48o, 48i, 483-485, 491, 492, 493,
495, 496, 498, 701.
— (Marguerile-CharioUe de Luxembourg,
duchesse de Piney, etc. , femme de Léon
d'), VI, 4o4, 456, 466, 477, 485,
491, 495.
— (Honordu), seigneur de Cadenel , ma-
réchal de France, VI, 498.
— (Louise d'), sœur de Charles, Honoré
ot Léon, VI, 7a3.
Albeutas (Famille), VI, 447.
— (Henri d'), marquis, premier président
en la Cour des comptes de Provence, VI ,
447.
ALRi(Tarn), V, 169, 439, 43o.
— (Archevêques d'). Voir Daillon (Gas-
pard de), Elbène (Alphonse d').
Albi (François d'), conseiller à la (]our des
comptes de Provence, VI, 448.
— (Anne d'), fille du précédent, dame de
Brès. Voir Aimak (D').
Albis (Violande d'), femme de Marc-An-
toine d'Espagnet, VI, 710.
Ai.DERSQiiET, quartier de Londres, VI, 677.
Au.mDs (Thobias), V, 483.
Ai.dobrandim (Famille), à Rome, V, 291.
— (Villa), V, 991.
Aldrova>di (Ulysse), V, 3oo; VI, 435,
436.
Ai.eandro (Jérôme), IV, 63; V, ni, v, 16,
99, a48, q58, 974, 981, 290, 293,
294, 997, 3o3, 3o8-3ii, 3i8, 339,
455, 489, 490, 499, Soi, 546, 691,
790,791; VI, III, 9, 83, 87, 88, i33,
147, i54-i57, i6o, 166, 168, 170,
171, 173, 176, 179, 189, 199, 319,
9i3, 9i5, 917, 989, 996, 997, 999,
3oi, 3o4, 3o8, 3i4, 3i5, 317, 3i8,
34o, 355, 359, 363, 383, 4oi. 4oa.
437, 533,534, 593.
Alemanni (Nicole), V, 457, 5oi; VI, 478.
Alençon (Orne), V, 484.
-Alep (Syrie), IV, 39, 154,535,576, 594,
597;' V, 963, 445; VI, 396,709. *
Alexandre le Grand, V, ai 9, 445, 596;
VI, 679.
— SivÈRE, V, 5o3, 5o8, 617, 590, 59i,
5a5, 538, 544,545, 708, 777.
— III, pa])e, VI, 9o3, 9o4.
Alexandrie (Egypte), IV, 535, 579; V,
354, 395; VI, 999,633.
Alexis. Voir Saint Alexis.
Alger' (Afrique), VI, 35o, 534, 697.
Alibert (Le sieur), IV, 33i.
— (Dom Jean d'), abbé de Caunes, V,
697; VI, 185,476,549,553.
Aligre (Etienne d'), chancelier de France,
IV, 9o4, 9.39; VI, 35, 371, 379, 390,
4o8, 483, 5oi, 597, 549.
— (N... d'), fils du précéilent, IV, 9o3,
9o4.
Alincodrt (D') ou d'Halincodrt. Voir Nedf-
ville (Gliarles de).
Allacios ou Allatio ou Allatids ou Allazzi
(Leo), IV, 90, i3o, i49, 147, 171,
175, 473, 599, 566, 599; V, 33i,
363, 368, 377,459.
Allard (Esprit), sieur des Plans, niar(|ui$
de Grimaud, etc., VI, 372, 790.
— (Comte d'), VI, 790.
Alleadhe (Jacques), mathématicien, IV,
435, 517; VI, 99, i39, 170, 671.
' Peiresc écrit Alger».
728
TABLE ALPHABETIQUE
Alleaume (M"* du Vair, femme de Jacques),
VI, 407.
— (Guillaume), évoque de Riez, puis de
Lisieux, VI, 69, iSa, 166, 706.
Ai.LéGtER (Maurice), ancien magistrat, à
Gaq)entras, VI, 706.
Allemagne, IV, 66, ao8, ai8, aûg, aBg,
a75, a86, 3/i4, 367, 385, 65o; V, v,
i85, i5i, 387, 348, 35i, 364, 4o4;
VI, n, i5, ao, 38i, 684, 686, 69a,
7a4.
Allemagne ou Ali.emaigne (Marthe d'Orai-
son, dame d), V, 60; VI, 28a, 4i3-
4i6,433, 437, 455,730.
— (Alexandre Dumas, baron d'), VI, aSa,
780.
Alleman (Esprit), seigneur de GhAteauneuf,
président au Parlement d'Orange , VI , v,
58o.
— (Oriane de Giraud, femme d'Esprit),
VI,58o.
— (Catherine), (ille des précédents, VI,
V, 580-583, 585-588.
Alliqdand, locahté indéterminée, VI, 35 1.
Allincourt (D'), d'Halixcocrt. Voir Nedf-
VILLE.
Allcye (Marquis d'). Voir Sourdis.
.\loignv (Marie d'), femme de Jean de Pon-
tevès, comte de Garces, VI, 701.
Alpes (Les), IV, ia5, 38a; V, 3ao, 33o;
Vl,63i.
— Maritimes (Les), V,33o.
Alphéran (Boniface), notaire à Aix, VI,
7aa.
Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse ,
V, aia,
Alphonse ', roi en Espagne, IV, 33o.
— (Dom), le prince de Portugal, VI, 335.
Alpini (Prosper), IV, a64.
Alsace, IV, 335; VI, 898.
Alvarez (Henriquez), joaillier portugais,
V, 16a.
Alviset (Antoine), curé de Saint-Pierre à
Besançon, V, v, 618, 788, 798, 795.
Amabile (Luigi), biographe de Gampa-
neiia, IV, 106.
Amandric dd CnAFFAnT (Famille), VI, 707.
Amant (Abbaye de Saint-). Voir Saikt-
Amast.
— (Sieur de Saint-). Voir Saint -Amant
(M.-A. de Gérard, sieur de).
Ambourg ( D' ), collectionneur à Paris, VI, 695 .
Ambroise (Saint). Voir Saint Ambroise.
— de Bourges ( Abbé de Saint-). Voir Macois
(Abbé de).
Ambroise, inaitre d'hdtel de Peiresc, k
Bruxelles, VI, 69a.
— relieur à Paris, VI, 696.
Ambroix (Saint-). Voir Saint-Ambroix.
Ahbrosienne (Bibliothèque), à Milan, IV,
34o;V, 457.
Ambbl'c (Le P. d"), V, 8, 10, aa, a6, 37,
33,563,564; VI, 38, 67.
Ambrln. Voir Ehbrdn.
— (Le sieur), VI, 46o, 489, 55i.
Ahériqde, V, a8i, a8a.
Amiel (Capitaine), IV, 63.
Amiens (Somme), VI, 672.
Amirat (Le cadet d'). Voir Lombard (Fré-
déric).
— (Seigneur d'). Voir Pontkvès.
Amman (Jost), graveur, VI, 683.
Ammien* Marcellin, IV, isi, i4i, i46,
i5j,i54,i56;V,44i,46a, 48o, 6o4.
Amorkux, biographe de Pierre Richer de
Belleval, VI, 5oo.
Ahol'r (Saint-). Voir Saint-Amodr.
— (Guillaume de). Voir Guillaume.
Ampus (Henri de Gastellane, marquis d'),
IV, 47, 101.
Peiresc écrit Al/ome. — ' Peiresc écrit Ammian.
Ampus (Marie lie Braiicas-Villars , ffiriini<î du
marquis d'), IV, iy.
Amsterdam (Hollande), IV.aoo, ai5, aai,
387, g /il, 2 43, 4 90, 695, i5i ;V, 079,
443, 689, f)/i8; VI, a/io, 080, 681,
691.
Amy (Le sieur L'), VI, 54 1.
Anastase, empereur, V, a5a, 295.
— le bibliothécaire, V, 287, 292 , kUi.
Anatole, évêqiie de Laodicie, en Syrie, IV,
37/1.
Anatolics, V, 877.
Anaxagore, le philosophe, IV, ig5.
Amchin ' (Abbaye d'), au diocèse d'Arras, VI ,
693.
Akcône (Italie), IV, ôga.
AsoRAtiiT (D')', conseiller au Parlement de
Bordeaux, V, i64, i65, 2o5, aoC,
007, 210, 235, 438; VI, 476, 54o.
André de Hongrie, mari de Jcîmiie, reine
deNaples, IV, 69.
— (Le sieur), procureur, VI, i4i, i.'ja,
369, 3o2, G26.
— (Le frère), VI, 419, 438, 457,
687, 559, 563, 598, 699.
— (Feriiand), auteur d'une Histoire de
l'abbaye de Saint-Sauveur, VI, 58q.
André (Saint-). Voir Saint-André.
Andbews (Saint-). Voir Sai.nt-Andrews.
Ange ou L'ANGE(Lesieur),IV, 35; VI, 35 1.
Voir aussi Lange.
— DE Grasse (Dom), VI, 879.
Angelier (Abel L' ) , libraire h Paris , VI , 1 76,
696.
Angelone, Angelosi (Le sieurFr.), V, 669,
678, 684, 690, 699, 710, 718, 715,
798, 801.
Angers (Maine-et-Loire), V, 4, i55, aSi,
aSa.
DES TOMES IV A VL 729
Angers (Évéque d'). Voir Miro^ ( Chartes ).
Angles (D"), VI, 869, 426.
AnglIîs (Jean- Antoine), consul d'Aix , VI, 7 1 9.
Anolesi (Le sieur), d'Avignon, Vf, 13a,
. 1 ia , i5i.
Angleterre, IV, 6, 199, 287, 335, 889 ,
345, 38a, 45o, 602; V, 186. 207,
212, 282, 277, 287, 3o6, 818, 8a5,
336, 469, 478, 479; VI, i, 3a, 77,
90, 96, iSa, 166, 167, 176, 38a,
668, 67a, 674, 676, 678, 681. 685,
69a.
Angoiilême (Charente), V, i65, 3o4.
— ( Henri d' ) , grand prieur de France , VI ,
819, 3a9.
Angodmois', IV, 394; V, ai 3.
Anguier (François), sculpteur, IV, aQ7.
Anjou (Province d'), V, 11, 981, a3a, 53i.
— (Ducs d'). Voir Louia, René.
— (François, duc d'), frère de Charles IX
et de Henri ni, VI, 693.
— (Catherine d'), femme de François
Forbin de SoUiere, VI, 701.
— (René, duc d'), IV, 3o;VI, 334,387.
5i5.
Anne (Sainte). Voir Sainte Anne.
— d'Autriche, reine de France, VI, 897,
4o5.
Ahnot* (Basses-Alpes), V, 820.
Anselme ( Le P. ) , VI , 711.
Ansodis, commune du dé|)ai't<>nienl de Vau-
ciuse, VI, 524.
Antelmi ou Antelmv, chanoine de Fréjus,
IV, 494; VI, 807.
— (Jean), conseiller au Parlement de Pro-
vence, VI, 409, 4i9, 432, 433, 443,
45o, 454, 5i8, 519, 569, 6o5, 63i.
— .fils du précédent, VI, 489.493,495.
496.
' Peircsc écrit Anciennes. —
* Peiresc écrit parfois Annaut.
Peiresc écrit parfois Daiuirault. — ^ Peiresc écrit Angoulmoys. —
9»
IVrMIlKBia lÂTMULC
730
Antelmi (M"' de Mazar{jues , femme du fils
de Jean d'), VI, 43a.
Anthoine (Le sieur), V, 4 9.
Antibes (Alpes-Maritimes), IV, 3i8, 486,
ûgS; V, 433; VI, 96, 187, 199, aoo,
948, 3i6, 589, 698, 699, 63i, 632,
687.
Antidore, V, 335.
ANTiNoiis, V, 5oo, 670, 678, 635.
Antioche (Syrie), V, 388, 5o6, 599, 593,
795-
Antiochenos (Joannes), V, 95i, 969, 295;
VI, 307.
Antowb , avocat à Bordeaux, VI, 697.
Antonin (Saint-). Voir Saint-.Aktonin.
— (Empereur), IV, 90; V, 970, 33i.
456, 5o6, 535, 599, 54i, 565.
— (Itinéraire d'), V, 409.
Antoninus , archevêque de Florence , VI , 5 1 3.
Antonio (Nicolas), bibliographe espagnol,
V, 543.
Anobis, V, 5o5.
Anvers (Belgique), IV, 8, 91 1, 994, 987,
990, 374, 379; VI, 63, 197, 376.
395, 46i, 469, 555, 556, 573, 691,
699.
Apollinaire de Valence (Le P.), Gapncin,
IV, 519, 535; VI, 649,660.
Apollodore, IV, 81.
Apollon, V, 307, 817, 348, 44 1, 607,
608, 701, 775.
Apollonids de Bhodes (Rhodids), V, 989,
985.
DE TvANE, TïANiEDS, V, 498, 496.
Appien', IV, i33;V, 24 1, 95 1, 439, 761,
763, 771.
Appienne (Voie), Appia,V, 438, 439,456.
Apt (Basses- Alpes), IV, 983, 878, 889;
V, 174; VI, 194, 195, 881,629, 687,
708.
TABLE ALPHABÉTIQUE
Apt (Évêques d'). Voir Castor (Saint),
Pélissier (Jean ), Tbivulce ( César), Ville-
neuve DES Arcs (Modeste).
Apdlke, IV, 6o3.
Aqua Cladou, près de Tivoli (Italie), V,
800.
Aqoa Spahta (Italie), IV, 5o9 ; V, 784,
788.
Aquaviva (Cardinal d'), V, 965, 536.
— (AbbéD'), V, 265.
Aqd£ Gbandm'. Voir Aii-la-Chapelle.
Aqoicilly (D'), V, 199.
Aqcila, juif de Sinope, V, 449.
Aquila, Aquilée (Italie) , V, 71 9 , 749 , 747.
Aqdin (Philippe d'), philologue, IV, 9o4 ,
934.
Arabie (Asie), VI, 492, 620.
Aragon (Espagne), IV, Sg; VI, 574.
— (Yolande d'), femme de Louis II, duc
d'Anjou. Voir Loiis 11.
Aratds, V, 358.
Arbaud (Antoine d'). Voir Bargemon.
— (IjC sieur), procureur, VI, 349, 871,
434, 435.
— (Paul), bibliophile, à Aix, IV, 54o;
VI, IV.
Arc (Pont-de-l'), près d'Aix en Provence,
VI,56i.
Arcadids (Le sieur), V, 463.
Arcbtri (Italie), IV, 890, 891, 898.
Archimîîde, IV. 290, 485.
Arcos (Thomas d), IV, 86; V, 495.
Arcs (Cascade des) [Basses -Alpes], IV,
5o4.
— (Château des), dépai-tement du Var,
VI, 198, 470.
— (Les), près de la ville de Marseille,
VI,4i5.
— (Marquis des), VI, 889, 4i4-4t6.
Voir Villeneove.
Peiresc écrit Appian. — ' Peiresc écrit Aquugranum.
DES TOMES IV A VI.
731
Arcs (M"" des), VI, i/io, 389, /i70.
— (Comte DKs), VI, 869.
Arcossia (Ghwles d'), sieur (l'Esparron de
Pallièi-es, IV, 601 ; VI, /196, 689, 709,
710.
Arène (D'), correspondant de Peiresc, IV,
• 71, 73,77; V, 52, 63, 69, 70, 386,
395, 594, 595, 6o5, 609.
— (Jean d'), VI, 478.
— (None Roux, femme de Jean d'), IV,
^78.
— (Anne d'), fiUe des précédents, pre-
mière femme d'Anloine Emenjaud, sei-
{fiieur de Barras, IV, ^78.
— (J.-B.), magistrat à Marseille, VI, 65.
— DE Cders (D'), VI, 600.
— (Le sieur d'), VI, 6o4, 607, 619,
649.
Argens, petit fleuve qui se jette dans le
golfe de Frdjus, IV, 5o4.
— (Commune d'), IV, 5 0/1.
— (J.-B. de Boyer, marquis d'), IV, 5o4;
VI, 174, 290.
Argoli, IV, 539, 56i, 566, 679, 583,
59a.
Aristarqce de Samos, V, 42 4.
Aristée, V, 573.
Aristobolus, frère d'Épicure, IV, 446.
Aristote, IV, 354, 879, 389; V, 2i4.
Arles (Bouches-du-Rhône), IV, 22, 270,
289, 6o3, 6o4, 607; V, 11, 12, 17a,
.2o4, 2i5, 216, 339, 34a, 344, 438 ,
58 1, 787; VI, 10, Sa, 147, i5o, 200,
367, 369, 387, 4o3, 439, 469, 5i4,
608, 610, 638.
— (Archevêque d'). Voir Jaliiert de Bab-
RAULT.
Armagnac (Cardinal Georges d'), V, a4o,
253,962, 9 63, 264, 4i2, 439, 43i;
VI, 713.
Armand (Le sieur), de Marseille, V, 189,
i4o, i48, i5i; VI, a4.
Armand, frère du précédent. V, 189,
i4o.
— le jeune, VI, 76, 77.
Arnaud ou d'Arnaud (André), lieutenant de
Forcalquier, IV, 55o; VI, 697.
Arnaud (Anne d'), épouse de Scipion Fo-
resta de CoHongue, VI, 730.
— (Marguerite ou Sibille d'), sœur de la
précédente, épouse de Jean-Baptiste
Suffren, VI, 730.
— ou Arnaut (Daniel), troubadour, VI,
686.
Arnoldus van Langren , mathématicien hol-
landais, IV, ail.
Arnoul (Le P.), jésuite, VI, ii4, 11 5.
Arpin (Le sieur), VI, 373, 978, 890.
Arras (Pas-de-Calais), IV, 199, 967; VI,
43, 84, 88, 698.
Arrien, V, 361, a5a, a6o, 485.
Arschot (Charles de Croy, duc d'), VI, 87,
88,688,698.
— (Geneviève d'Urfé, femme du duc d'),
VI, 300.
ARsiNOhS, V, a 4 a.
Art de vérifier les dates (Les auteurs de
1'), IV, 69;V, 178; VI, 189.
Artadd OU Artadlt , huissier à Aix, VI, 9a ,
98, 195, 909, atS, 916, 3(8, 376,
295, 423, 426, 478, 5o9.
Artigues, village situé près de Rians ( Var),
IV, 596; VI, 708.
— (Seigneurs d'). Voir Gautier.
Ardndel (Thomas Howard, comte d'), V,
387, 806,817, 818, 838.
Arveybes, commune du département de la
Gironde, V^I, 593.
AscANios, libraire de Londres, VI, 676.
Asclopiodotus, V, 485.
AscoLi (Italie), V, 64 1.
Aselli, AsELLios (Gaspard), anatomiste,
professeur à Paris, IV, 187, 188.
Asie, V, 913; VI, 46a.
9«-
732
TABLE ALPHABÉTIQUE
A8iEMwEnRr.,V, 987, 817, 35 1, 388; VI,
/i6a.
AssoLiNO (Le sieur), de la suite du cardinal
Fr. Barberini, VI, 998.
AsTERics, évéque d'Amasie, IV, 3o6; V,
409.
AsTiER (Le sieur), V, 34, 36; VI, 87, 44,
69, 53-55, 59,74, 76, 80, 81, 86.
106, 110, 119, 191, 199, i35, i36,
i38, i4i, i49, i5i, iSa, 161, i65,
166, 917, 984, 391, 346, 353, 355,
358, 376, 377, 388, 4o4, 4i8, 446,
459, 466, 478, 475, 489, 5o9, 53i,
533, 55o, 557, 558, 56a, 679, 679,
600.
— (M"'),femmeduprécédeiil,VI,44,
»79. '98.
Athanase (Saint). Voir Saint Athanase.
Athénée, IV, 44i, 459, 457; V, 34o, 34i.
Athènes (Grèce), IV, 447; V, 197, 198,
35i, 597, 773.
Atuexosi, magistrat à Marseille, VI, 65.
Athos (Mont), en Roumélie , IV, 65, 89;
V, 3t8,35i.
Attichy (D'), ëvêque de Riez. Voir DoNi
(Louis).
Attoviti (Le sieur), VI, 657.
AuBAGNE , chef-lieu de canton des Bouches-
du-Rhône, VI, 5i5, 589, 597, 598,
606, 619, 690.
AuBEBT (Jean), professeur au Collège de
France, IV, i45; V, i4o, 4ii, 4i4,
4i8, 499, 499.
— (Pierre), imprimeur à Genève, VI,
689.
Aobert (D'), sieur du Mesnil, avocat au
Conseil, V, 46, 48, 57, 58, 69, 64,
89, 85, 90, g4, 107, 109, 110, 116,
117, 194, 147, i55, 175, 176, 177.
Aobery (Louis), inscripteur des bulles
apostoliques, V, 95o, 968, 978, 977,
981, 984, 990, 997, 8o3, 3i8, 819,
491, 5o9-5o4, 507-509, 590, 595-
598, 53i, 583, 535, 536, 588, o4i,
543-545, 547, 55o, 559, 553, 559,
569, 568, 567, 568, 670, 579, 578,
600, 6o3, 6o4, 689, 664, 679, 709,
786, 742, 744, 745; VI, 147, 171,
179, 4oi, 4i8, 431, 574, 699.
Adberv ( Louis) , seigneur du Maurier, auteur
des Mémoires pour l'histoire de Hollande ,
VI, 7.5.
Adbespine (Charles de l"), marquis de Châ-
leauneuf, V, iSg, 899.
— (Gabriel de l'), évéque d'Orléans, frère
du précédent, VI, vi, 3oi, 607, 608.
Aubier (Le sieur), VI, 619.
Acbignan (département de Vaucluse), VI, 9.
— (M°'d'), VI,i46.
Adbix (M"* veuve), propriétaire actuelle de
la Floride , VI , 710.
— (Saint-) [.4hbayede]. Voir Saint-Acbin.
— (Sieui- DE Saint-). Voir Saint-Adbin.
Aubray (D'), maître des requêtes, V, 161,
195, 490; VI, 3i4.
— (Le sieur), VI, 54a.
Aubry. Voir Adbery.
Adch (Gei-s), IV, 591. 59a, 596; V. 199,
938.
— ( Arehevôqued'). VoirLéonardDETRAPES.
Addiat (Louis), biographe de Nicolas Pas-
quier, V, 553.
Addibert (Marguerite d'), femme d'Honoré
Coste, VI, 790.
AcDioniER (Vital d'), sieur de la Menor, ro-
mancier, IV, 109.
— (Pierre d'), neveu du précédent, IV,
102.
Ader ou a VER (Christophe), calligraphe
allemand, V, 48 1.
AuFERAN (Le sieur), VI, 474.
AuGiER, procureui-, V, 95, 29; VI, 178,
181, 459, 559.
— prévôt, à Bagnols, VI, 697.
DES TOMES IV À VI.
733
AcGsnouRG (Allemagne), V, hiU, 619,
66A, 690.
Adgoste, empereur, IV, an, 382 ; V, aSa,
269, 3ai, 33o, 33i, 5o4, 5o6, 5i5-
517. 545, 58/», 66a, 673, 687, 708,
716; VI, 173, 402, 487, 509, 63 1.
AuGCSTiN (Saint). Voir Saint Adgustin.
— (Ordre de Saint-). Voir Sa[Nt-Augo8tin.
Algdstin, AnGUSTiNHS (Ant.), évêque de
Lérida, archevêque de Tarragone, V,
617, 5i8, 531, 5a9, 687, 772, 778.
AnLAGNiER ou AuLAGuiEB, prêlrc, VI, 3a4,
Û76, 5a3.
AuLTiN. Voir AOTIN.
Adlu-Gei.le, IV, 63, 180; V, 3oi.
Adnan (Le sieur d'), VI, /lai, 445.
Aups(Var), V, 39; VI, i65, 191.
Adranges. Voii- Orange.
AuRELiAN, Adrelius, empereur, IV, 43;V,
34i, 5o2, 5o3, 5o8, 5i8.
Ahriîlienne (Voie), Vu Aurelu, V, 4o4 ,
4o5, 438.
Adrelius (Petrus), pseudonyme de Jean
DtivERGiER de IIaoranne. Voir Ddvergier
DE Haoranne.
AnniA (Joseph d') , mathdmaticien napolitain,
V,377.
Adribeau (M"" d'), VI, 5a.
Adsskt (Biaise), IV, a 19.
Adteman, procureur, V, 161.
Adtemarie (D'), VI, 5i4, 5a6.
Aoterive (D'), conseiller au Parlement de
Toulouse, VI, 91, i36, 5a3.
Actheribe (D'). Voir Adterive (D').
Autin ou Ha dlti», conseiller au GhAtelet de
Paris, IV, 116, 117, 149, i5i, 169;
VI, 574.
— , fils du précédent, IV, i53.
AcToucus, V, 397.
A0TOLL (Le P. Estienne), Minime, IV, 574.
Autriche, VI, 882, 734.
AoTRT (Seigneur d'). Voir Segoier {Pierre).
AoTUN (Saôn(M>l-Ix)ire), V, 89, 106, 1 iG,
194, 733, 734.
Auvergne (L'), VI, 659.
AuziAs, auxiliaire de l'astronome Valois,
IV, 317.
Avantici (Les), population des Alpes, IV,
989.
A VAUX (Claude de Mesraes, comte d'), am-
bassadeur à Venise, V, 85, ii3, laa,
i3o, i3a.
AvENEL (Martial), IV, 367; V, 167.
Aventure (Montagne de Sainte-;. Voir Vic-
toire (Sainte-).
AvicENNE, IV, 44 1, 45 1, 46 1, 466.
AviENus (Festus), V, 3i5, 3 16.
Avignon (Vaucluse), IV, 9, 3, lo, 18, 43,
63, 67, 70, 101, io5, 106, 107, 108,
ii5, 117, 118, ia3, 134, i55, 9i3,
919, 965, 973, 980, 996, 3oo, 3o8,
339, 346, 358, 396, 399, 4i8, 545,
557, 558, 579, 589, 6o3, 606, 610;
V, 91, 97, 3o, 4i, 49, 11 4, 189, 947,
i64, 905, 968, 977,979, 981, 3o5,
3i5, 3i6, 3a3, 334, 375, 4o9, 4a3,
433, 473, 479, 484, 509, 593, 538,
54o, 54i, 544, 563, 566. 586, 588,
589, 600, 6o5, 697, 644, 647, 65o,
655, 693, 698, 705, 709, 711, 718,
799, 796, 797, 799, 780, 731, 787,
744, 748, 760, 769, 775, 789, 809,
8i3; VI, i, 9, 56, 57, 64, 74, 80,
86, 98, 99, 190, 19 9, 1 33, 137, i45,
i5o, i5i, i55, 157, i58, 160, i64,
171, i83, 186, 187, 197, 900, 9o5,
919, ai4, 959, 983, 985, 989, 991,
999, 995, 998, 999, 3oi, 3o9, 3o5 ,
809, 3ia, 3i6, 818, 33o, 333, 357.
36o, 365, 379, 38o, 889, 419, 499,
438, 448, 465, 476, 499, 5oi, 58o,
55i, 56i, 578, 587, 099, 597, 606,
63o, 689, 683, 685. 638, 668, 67a.
689, 690,703,719.
73/1
TABLE ALPHABETIQUE
AvBii. (Le sieur), VI, 489.
Aycard, de Toulon, V, 698 , 636, 689,
64i, 6/I7, 66a, 764;Vl,65o.
A1GOSI ou Aygosi (Famille), à Aix, VI, 995.
— (Le sieur), VI, 619.
— (La fille d'), VI, 619.
Aygosi. Voir Aigosi.
Aymar (François d'), baron de Château-
Renard , président en la Cour des coniplos
de Provence , IV, i3;VI, 48,9i3,2i6,
917, 966, 968, 970, 971, 974, 978,
3a9.
Aymar (Anne d'Albi, dame de Brès, femme
deFr. d'),IV, i3; VI, 9i3, 4/18.
— (Honoré d'), sieur de Montsailier, pré-
sident au Pailement d'Aix, frère du
précédent, IV, i3.
Ayhocr (De Saint-). Voir Saint-Aymodr.
AzoLiNi, AzoLiNDs (Laurent), secrétnire du
pape Urbain VIU,V, 33 1.
AzcBi' (Salomon), rabbin de Carpentras,
IV, 968, 394, 33o, 335, 887, 396,
4o3, 4o3, 4i 1, 463.
B
Babyloke (Asie), IV, 3oi ; VI, 499, 546.
Bacchis,V, 447, 5o5,688.
Bachelet et Dezobry [Dictionnaire de bio-
graphie, géographie et histoire, par), IV,
177.
Bachbt (Claude-Gaspard) , sieur de Méziriac
ou Meyzeria. Voir Mézibuc.
Backer-Sommervogbl (Recueil), IV, i33,
i55, 170, 174, 175, 189, 197, 34o;
V, 358; VI, ii4, 196, 4o9.
Bacon (François), baron de Vénilam, chan-
celier, IV, 577; VI, vu, 109.
Baderon, (Jacques- Philippe de), sieur de
Madssac. Voir Madssac'
Badet de Monts (Le sieur), VI, 82.
Bagarris (Pierre -Antoine de Rascas, sieur
de), IV, 588; V, 171; VI, 194,455,
46o, 695.
— (M- de), VI, 974; VI, 437, 55o.
— (Jean de Rascas, sieur de), archidiacre
d'Aix, oncle du précédent et doyen du
Parlement d'Aix, VI, 55o, 791.
— (François de), père du précédent, VI,
791.
Bagarris (Anne Rascas de ) , femme de Fi-aii-
çois, VI, 72t.
BiGNkRES* (Hautes-Pyrénées), IV, 5i3.
Bagni (Cardinal Jean-François), IV, 90 , 94 ,
95, 43, 65, 66, 69, 70, i95, i3o,
189, 189, i5o, 3o8, 84t, 587, 545,
55i, 56o, 570, 579, 599; V, i45,
966, 967, 970, 3i4, 354, 869, 364,
365, 867, 869, 870, 871, 878, 874,
875, 38i, 383. 463, 587, 589, 6o5,
775,788.
Bagnols-sur-Cèze (Gard), VI, 65o, 697.
Baile , bastide , au teiToir de Rians, VI , 478 ,
474.
Baillet (Adrien), IV, 248; V, 398.
— ( René), président au Parlement de Paris,
VI, 109.
— (Isabeau), Cile du précédent et femme
de N. Potier de Blaucmesnil. — Voir
Blancmesnil.
Bain (Etienne), de Digne, IV, 608.
Balagny (Château et terre de), IV, 807,
3o8.
Balbant (Le sieur), à Paris, VI, 697.
On trouve parfois la forme Azobi. — ' Peiresc écrit Banniè-et.
DES TOMES IV A Vf."
735
Balbany (La), VI, 961.
— (La fille (le la), VI, a6i.
Bai.di (Bernardin), abbd de Guaslalla, V,
710.
BÂLK (Suisse), IV, 5(j4; V, 390, 477; VI,
i6i, 5oo, 54i.
■ — (Concile de), IV, 5 ho.
Balfour (Robert), Balforeus, professeur
au collège de Guyenne, V, ai3, ai 4,
222.
Ballard (Henry), imprimeur h Londres,
VI,677, C81.
Ballon, conseiller au Parlement d'Aix, VI,
826, 828, 497.
Bali.ou , conseiller au Parlement d'Aix. Voir
Ballon.
Balsamon, V, 334, 33.5.
Baltique (Mer), V, 758.
Baluze (Etienne), IV, 453.
Balzac (Jean-Louis Guez de), IV, 870; VI ,
i83.
Bandol ou Bendol (De). Voir Boyer.
Bandolle (Db), IV, 59.
Barachias Nepui, rabbin de Babylone,
IV, 3oo, 3oi, 421, 5ii; V, 44i,
4G3.
Baradat (François de), VI, 901.
Barat (Le sieur), VI, 191.
Barati (yEnea), médecin vénitien, VI, 279,
3o6, 3i9, 3i3, 817, 333, 335, 359,
366, 397, 4o3, 424, 487, 448, 449,
521, 593.
— ( . . . , femme d'/Ënea ) , Piiîmontaise , VI ,
3l9.
Barbën. Voir La Barben.
Barbarie' (Afrique), VI, 559, 566.
BarbentaneS commune des Bouches-du-
Rhône, VI, 4o3.
— (M-), VI, 265,338.
Barberines (Éminences), VI, 661.
Barberini (Bibliothèque et palais), IV. 11,
68, i52, 175, 284; V, V, 700.
— (Maffeo). Voir Urbain VIII.
— (Cardinal François), IV, 4, 43, 55,
61-176, 942, 2^7, 957, 267, 970,
391, 3oo, 3o8, 818, 34o, 34i, 349,
348, 367, 869, 870, 889, 419, 491,
478, 5oa, 687, 549, 56o; V, i, v, 94,
25, 27,34, 4i, 42, 75,80, 90, i53,
162, 245-488 et 489-819; VI, vi,
i33, i36, i4o, i45, i46, i54, i55,
175, 176, 189, 195, 196,207, 9l5,
285, 289, 291, 995-804, 808, 809-
3i2, 3i4-3i8, 872, 397-401, 4o3,
4io, 4ii, 4i8, 491, 493, 466. 476,
478, 479,511,574,656. 659.
— (Cardinal Antoine), frèredupnïcédent,
IV, 96, 97, 128, 3oo; VI, 296.
— (Francesco), poète, V, 454, 46o.
Bauberoiix (Le sieur), VI, 338.
Barbier(A.-A.), bibliographe, IV, 102; VI,
994, 887.
Barcelone (Espagne), IV, 59 ; VI , 5 1 1 , 65o.
Barcilon (Jean), sieur de Mauvans , IV, i4,
69, 60.
— (Gosme), sieur de Mauvans , conseiller h
la Cour des comptes d'Aix , VI , 78 , 1 65 ,
180, 182, 975, 289, 5o2, 557, 571.
— (Joseph-Simon, dit l'abbé de), auteur
présumé de la Critique du Nobiliaire de
Provence, IV, 1 5.
Barclay (Jean), romancier poète, IV, 166,
249; V, 819, 895, 888, 552; VI, VI,
78, 79, ii5, 187, 675.
— (Louise de Bonnaire, femme de Jean),
V, 338, 498. 58o, 598; VI. ii5, 286.
— (L'abbé Guillaume), fils des précédents ,
IV. 166; V, 388. 589, 557. 598; VI.
187, 147, 168, 257. 8o4, 817.
Barègbs' (Haut^-Pyrénées), IV, 5i3.
' Peiresc écrit Barberic. — • Peirese l'appelle La Barbentane. — ' Peiresc écril Variegu.
736
Barème (Le sieur), VI, 6à'è.
Bargemon (Antoine d'Arbaud de Matheron,
sieur de), chanoine d'Aix, puis évêque
de Sisteron, IV, 63, 365, 535, 549,
6o6, 6ii; IV, 376, /462.
— (N. . . d'Arbaud de), oncle du précé-
dent, VI, 376.
Bargehon (Louise Arbaud de). Voir Ar-
BàlJD.
Barjavbl (D'), IV, 3, 4, 9o4, 396.
Barjols (Var), Vi, 4i8, hait, 709.
Barker (Robert), libraire à Londres, VI,
682.
Barkli (Jean), Anglais, VI, 690.
Barlxcs (Gaspard), Van Baerle, IV, 869.
Barles (Baronnie de), en Provence, IV,
ia4;VI,7o5.
— (Baron et baronne de). Voir Perussis.
Baronids (Cardinal), IV, 539; VI, 555,
573.
Barras (Antoine Emenjaud, seigneur de),
conseiller au Parlement de Provence, IV,
477, 478.
— (Anne d'Arène, première femme d'An-
toine Emenjaud, seigneur de), IV, 478.
— (Diane de Pontevès, seconde femme
d'Antoine Emenjaud, seigneur de), IV,
478.
— (Nicolas Emenjaud, seigneur de), con-
seiller au Parlement, père du précédent,
IV, 478.
— (Françoise de Bachis, seconde femme
de Nicolas Emenjaud, seigneur de), IV,
478.
Barrault (Jean Jaubert de), archevêque
d'Aries, IV, 99, 990, 6o5; VI, 638,
7o4.
— (LeP.),IV, 4o8.
Barre (Le sieur), de Meyrargues, VI, 497,
44i.
Barret, commune des Hautes- Alpes , VI,
375.
TABLE ALPHABETIQUE
Barrière-Flavy (C), archéologue langue-
docien, V, 4i 9.
Barroux (Prieuré et commune du), Vau-
cluse), IV, 61 ; V, 600.
— (Le sieur do), VI, io4.
Bar-sur-Aube (Aube), VI, 708.
Bartas (Guillaume de Salluste, sieur do).
Voir Du Bartas.
Bartelemv, notaire à Martigues, V, 795.
Barthélemv (Couvent de Saist-). Voir Saint-
BARTHÉr.EMY.
— ( Rolin de) , sieur de Sainte-Croix , consul
d'Aix, VI, 19, 90.
— (Madeleine de Clapiers Vauvenargues ,
femme de Rolin de), VI, 90.
— (L'abbé), VI, 90.
— (Marquis de), VI, 90.
— (Les), barons de Saizien, VI, 90.
— L'Anulais, V, 10.
— (Le sieur), V, 69.
Barthez (Le sieur), VI, i35, i46.
Bartholohé ou Bartolomeo (Le sieur), VI,
56, 137, 1 46, 1 58, 199, 198,909,806.
Bartholohé (Le sieur), VI, 356.
Basile (Saint). Voir Saint Basile.
Basiliqdes (Les), V, 466, 468, 476, 48i-
483,486,487.
Bassac (Pierre), muletier, neveu du chanoine
Taxil, IV, 991.
Bassompierre (Maréchal de), IV, 994,946;
VI, 96, 33, 5i, 53, 397, 634.
Bastille (La), à Paris, V, 179; VI, 49».
Batignler (Tour de), en l'Ile Sainte-Mar-
guerite (Lérins), V, 997.
Battas (Pays des), dans l'Ile de Sumatra,
IV, 394.
Bauoeron (Gratien), sieur de Senecé, VI,
90, 93.
— (Brice), sieur de Senecé, fils du précé-
dent, VI, 90.
— (Brice), père et grand-père des précé-
dents, VI, 90.
DES TOMES IV A VI.
737
Baldikh (Michel), IV, 346; V, hoo, 4o6.
BAtDius (Dominique), Vi, 680, 6tji.
Baudoin (Le sieur), VI, 106, 680.
— (Jean), de l'Aradémie Française, VI,
55o.
BiiiGV (De), résident de France à la Haye,
en Hollande, IV, i^g, aoa, aa8.
Balhin, Bauuinls (Gaspard), mtîdecin à
Bâie, en Suisse, VI, 5oo,54i.
— (Jean ) , fds aîné du précédent, botaniste
à Monibéliard, VI, vi, ."S/u.
Baume (Saijite-). Voir Sainte-Baume.
Baussbt (Domaine de), en Provence, VI,
37, 98.
— (Cardinal de), VI, 27.
— (Nicolas DE ), lieutenant civil et criminel
au siège de Marseille, VI, 65, 81, aig,
aSi, Sac, 589.
— (Isabeau de Félix la Beinanle, femme
de N. de), VI, aig.
— (Antoine de), fds de INicolas et sou
successeur au siège de Marseille, VI,
Bavais (Belgique), VI, 698.
IJAViiiRE (La) [Allemagnft], V, ,S65, 664.
665; VI, 83, a86.
Bay. Voir Le Bay.
Bayahd (Le chevalier), IV, 28/1.
Bayle (Pierre), auleiu- du Dictionnaire cri-
tique, V, 3o.
Bayoxniî( Basses-Pyrénées), IV, 5o9-, V, iga,
a28;VI,iii.
— (Évoque de). Voir Rueil (Claude de).
Beauued (Gaston de), VI, 11 3, 716.
— (Catherine de Rainaud, femme do
Gaston de), VI, 716.
— (Marliu-Ruzé, seigneur de). Voir Ruzk.
— (Pierre-Paul de), seigneur de Nazac,
VI, 716.
— ( Honnorade do Saint-Marlin , femme do
Pieire-Paul de), VI, 716.
— (Marguerite de), fille de Pierre-Paul et
d'IIonnorade, seconde femme de Jean-
Augustin Flolle, VI, 71O. Voir Flotte.
Beaumont, dans le Hainaul, VI, 68a, 688.
— (Le sieur François), d'Aix, auditeur,
VI, i6/i,a87, 5o3.
B^ARN, IV, 5l2; V, 9t8; VI, 3.
Beaucaibe (Gard), IV, 71.
Beaucairb (Comte Ilorric de), édilonr des
Mémoires de Du Pleuis liemncon , V,
17a.
Beadchamp ou Beadciiamps (I/î sieur de),
VI, 67, 76, g3, i4/i, 16.'), 4io,
5g6.
Beauclerc (Charles), secrétaire d'État. Voir
Le Beauclerc.
Beauui>ar (Baron de). Voir Sarrak (Jean
DS).
Beadfort (Le sieur), VI, 634.
Beaone (De) ou Bonne (De), V, 71, i33.
i35, i44, i45, 147, i58.
Beacsehblant (Drôine), VI, 343.
— (Sieur de). Voir Laffemas.
Beautenc (Le sieur), messager de Grasse.
VI, 58, 167, 169, i65, aog.
Beauvais (Oise) (Evoque de). Voir Potier
de Bla>'che8Nil (René).
Reauvad de Rivarenne (Gabriel), ëvêque de
Nantes, V, igS, 198.
Beautilliers (De), VI, aoi, 347, j53,
955, 373, 283, 597.
Beau VOIS (E.), érudil bourgin'gnon , V.
ai3.
Bec (Le sieur DE ou or), VI, it5, i58.
Becdejcn (De). Voir Bkdejln.
Becrpsgiiet Strid, à I^ndres, VI, 6go.
Bkdarrides (Vaucluse), V, 683.
Bi';DK LE VÉNÉRABLE. V, 10, 4o5.
Bkdejun, commune des Basses-Alpes, VI,
94i, 445.
— (Le sieur de), VI, 9i9-ai5, a'd,
•i65. 445.
Brdoin (M"' de), VI, 91 5.
raVMBSKIt aATI*lâU.
738
TABLE ALPHABETIQUE
Beduel, Anglais , VI, 690.
Bbeckman (Isaac), philosophe hollandais,
IV, 3 01, Qo3 (oîi il est par erreur appelé
Bukman).
— ( Abraham), ffat^ologien hollandais, père
du précëdent, IV, 201.
Bbissan (Le sieur), VI, 829, 36o.
Bbi.anger on Belenger ou Bellanger. pro-
priétaire à Rians, VI, 53 1, 539, 55 1,
607.
Belgentier' (Var), IV, i, 11, m, Q-60
(paisim), 61, 63, i65, 228, 228, C18,
343, 35a , 36i, 398, 436, 438, 483,
484, 487, 488, 539, 609; V, i, 11, 6,
19, ha, 44, 5i, 63, 85, 119, i34,
162, 173, sn, 375, 383, 386, 889,
394, 58i, 586, 594, 60a, 6i3, 682,
683, 698, ^25, 788, 746, 767; VI,
iT, 79, i35, i45, 157, i83, i85, 186,
196, 284, 3o2, 3o4, 3o5, 3i4, 3i5,
818, 819, 333, 889, 855, 38o, 388.
896, 4o4, 417, 419, 42t, 498, 434,
437, 44o, 446, 447, 459, 46o, 477,
478, 490, 5oi, 5oa, 5i8, 519, 587,
54o, 559, 576, 601, 6o3, 6o4, 607.
609, 611, 6i4, 6i5, 617, 619, 695.
697, 635,646, 648,653, 668.
Belin (F.), recteur de l'Académie d'Ai.\,
VI, 705.
Belisarids, auteur anglais, VI, 677.
Bellafaire (De), VI, 874.
Bellarjun (Cardinal), VI, vi, 575, 587.
Bellav (Du). Voir Dd Bellay.
Bellavalle (Pierre de), sénéchal de Pro-
vence, IV, Go.
Bel ou Bell Cast, marchand à Londres,
VI, 678, 690.
Belleforiè:re (Maximilien de), seigneur de
Soyecourt, IV, 26.
Bei-legarde (Porte de), à Aix, VI, 444.
Belle Isle ou Bellisle (Le sieur de), V,
234, 235; VI, 584. SgS.
— (M-de), V, 934.
Bellérophon, V, 5 06.
BELLikvRE (De), président au Parlement de
Paris, VI, 835.
Bellièvrb (Nicolas de), ambassadeur de
France en Italie, IV, 5o3; VI, 267.
Bellori (Jean-Pierre), antiquaire, V, vi.
Bellunb (Italie), VI, 808, 4o9.
— (Évêquede). Voir Perdico (Pamphile).
Belon ou Bellor (Pierre), du Mans, V,
24l.
Bblsdnce (H.-F.-X. de), évêque de Mar-
seille, VI, 5i6, 517.
Bembine (Table), table de Bembo, IV, 49 1,
426; VI, 987.
Behadlt Ldbieres (Jean de), .sieur du Cas-
tellar et de Villeneuve, VI, 498.
— (Anne), fille du précédent, femme d'un
Rodulf, VI, 498.
Benedetti (Matatilius), V, 587, 559, 564,
569, 574, 754.
Besedicti, IV, 419.
Beneton (M'), procureur à Digne. IV,
210, 219, 993, 94o, 439, 471; V,
3l4.
Be.mcso (Saint-), fort près de Gênes (Ita-
lie), VI, 193.
Benoiste, servante de la famille de Fabri,
VI, 644.
Benoît (Saint-). Voir Saint-Benoît.
— XIII (prince de Lune), antipape, VI,
8oi.
Bentivoglio (Cardinal), IV, 61: V, 99 , jg ,
87, 38.
Beoli (Gasparo), IV. 586.
Beorin (Le sieur), VI, 465.
Berard, de Joucques, VI, 478, 474.
Bebencier (Le sieur), VI, 607, 608.
Peiresc écrit parfois Boisgency, plus souvent Beatigenlifr.
DES TOMES IV. A \ 1.
739
Berger (Jean), nom de guerre de Valavez,
ilans sa coi-respondanco avec son frère,
VI, 123, ilift, 353, /iiG, 596.
Beiighe (Heni-y de), IV, aatt.
Bergier (Nicolas), V, lilio; VI, 71/1.
Berginen, nom ancien d'une ville de Pro-
vence, V, 3i5.
Bekigahd (Claude Guillennet, seigneur de),
IV, 364.
Berlingo (Le sieur), de Gênes, VI, 199.
Berluc Pehussis (Lion de), IV, i5, laS,
344, 488, 547, 596; V, II, 766; VF,
VI, ao, 174, 177, i83, 444, 448,
56i, 706, 709, 7i4.
Bermond (Boniface), seigneur de Peniia-
fort, VI, 716.
— (Catherine Garnier de Montfuron,
femme de Boniface), VI, 716.
— ( Françoise), Glle des précédents, femme
de Jean-Augustin Flotte, VI, 716.
— consul au Caire, VI, 656.
Bernard (Saint-). Voir Saint-Bernabd.
Bernard de Berry (Louise), VI, 8a.
Bernegger (Mathieu), IV, 4o6, 4to, 458,
5i8.
Bernier (Le sieur), VI, 699, 6o4.
Berr (Henri), ancien professeur au lycée
Buffon , aujourd'hui professeur de rhéto-
rique au lycée Louis-Ie-Grand, IV, 543.
Berre (Bouches-du-Ilhône), V, 166; VI,
389,649.
Bkktaus (Les), sieurs de Puymichel, VI,
yai.
— (Claude), sieur de Puymichel, VI, 731.
— (Honorade de Glandevès, femme de
Claude), VI, 7a 1.
— (Jean), père de Claude, VI, 731.
— (Lucrèce Matlieron-Amalric , femme de
Jean), VI, 731.
Bertaud (De), secrétaire de l'ambassadeur
il Londres, A. Lefôvre de la Boderie, VI,
673.
Bertadt (Jean), évéque de Séeï, VI, 694.
Bertkt (Jean), prieur de Moustier», sei-
gneur de la Clue, V, 64, 111, ia5.
i5i, i58, 194; VI, 96, 100, 134.
33i, 33a, 4a3, 4a6, 711.
— (Guillaume), père du pi-écëdenl, VI,
711.
— ( Melchionne de Perler, femme de Guil-
laume), VI, 711.
— (Gaspard de), VI, 711.
— (Sybille de Roux, femme de Gaspard),
VI, 711.
— (Guillaume, fils de Gaspard et de Sy-
bille et neveu du prieur) , VI , 7 1 1 .
Bëktue, reine de France, femme de Pépin,
IV, ai5;VI, 669.
Bertuelot, VI, 695.
Berti (Gasparo), IV, 58a, 586; V, 443.
444.
Bertin (Saint). Voir SAmT-BEBTiiN (Le P.),
IV, 94,398.
Bertius (Pierre), géographe, IV, a34,
a35; V, a6o, 364, 873, 878; VI,
34o.
Berton (De), seigneur de Grillon, Vi, 333 ,
365.
Bertrand (Frère), VI, aoi, 437, 533.
— (Abbé Louis), prêtre de SainIrSulpice,
V, i6,3i,35.
Bérblle (Cardinal de), IV, 3a6, 937,
aa8; V, 546.
Beriïer (Le sieur), VI, ôSg.
Besançon (Doubs), IV, 55, 276; V, iv, v,
VI, 398, 607, 608, 610, 618, 779,
793-
— (Bernard de), seigneur du Piessis, in-
génieur, V, 173.
Besler (Basile), pharmacien k .Nuremberg .
V.731.
BESLT(Jcan),VI,383.
Besoldis (Chrisloforus). IV, 407.
Bessarios, V, 438.
o3.
740
TABLE ALP
Besseillon. Voir Bessillon.
Bessel (W.), IV, 179.
Bessillon (et non Besseillon), montagne
de Provence, IV, /187.
Besson (Le sieur), IV, Saa, 3a5, 899,
33o, 34i, 349, 354, 358, 36i, 466,
5o3, 557, 574, 577; VI, 61.
— frère du précédent, IV, 574.
Besdt (Le sieur), VI, 876, 889, 419,
459, 47a , 5oi, 595.
Beterra , nom ancien de la ville de Bé/.iers ,
V, 3i5.
Bétudne (Pas-de-Calais), IV, 199, a 16.
— (Maximilien de), duc de Sully, VI, i4.
— (Philippe de), ambassadeur à Borne, V,
a9,58o;VI,38, i48.
Betressy (Belgique), VI, 698.
Betoe ou Beines (Famille de), IV, 981.
Beïs (Adrien), libraire à Paris (rue Saint-
Jacques), VI, 668, 670, 671, 696.
Betssan (Le sieur), VI, 6o3.
Béziat (Louis), historien de l'abbaye de
Caunes, VI, i85.
BùiERs (Hérault), V, 94i, 807, 3i5.
Bible polyglotte, publiée par Lejay, IV,
81.
BiBLUNDER (Théodore), IV, 375.
BiBLIOTIlÈQl'E DES icRlVAINS DE LA CoHPAGME
DE Jésis. Voir Backer, Sommervogel.
BlBLIOTIlÈQOE HISTORIQUE DE LA FrANCE , V,
179' VI, 79' 387.
BlBLIOTIlÈQL^E NATIONALE, IV, 3 à 58, 76,
177 à 611; V, a à a43, a66, 49a,
498, 496, 499, 5oi, 5o3, 5o8, 5ao.
5a8. 58i, 566, 575, 676, 63i, 655,
663, 670, 674, 81a, 818, 817; VI,
a4, 25, a 8, 2o (.1 paxsitn jusqu'à la fin
du volume.
Bicm (Cardinal), évêque de Carpenlras,
IV, ia3, 169, 386; V, 386, 58a.
HABETIQUE
BiDELLius (J.-B.),librairede Milan, iV, 187.
BiK (Jacques de), IV, 465; V, 91.
BiEis, VI, 5 10.
Bigot (Jean), sieur de Sommenil et de Cieu-
ville, con8:'iIier de la Cour des comptes,
V,ii7.
— (Emery), fils du précédent, V, 111,
118; VI, io4, 373, 36a, 386.
BiGNON (Jérôme), avocat général, IV, 873;
VI, VI, 38, 5o, 109, i33, 147, 170,
171, 176, 19a, 967, 380, 387, 5o3.
BiLLOD (Francisco), le Jeune, VI, 685.
BiLi.oN (Thomas de), avocat et poète, IV,
1, 38; VI, 46, 427, 4a8, 445.
BiNBT (Le P. Etienne), Jésuite, VI, 78.
Biographie universelle (Michaud), IV, 91,
aoo; V, IV, ai3.
Biographie toulousaine, VI, 5i.
BiscANTiN, muletier provençal, IV, 376.
Biscarron (Le sieur), VI, 846.
— (La femme du sieur), VI, 346.
BisHOPSGATE Street ', grande artère de la
Cité, à Londres, VI, 676.
Bisop ou B1ZHORP8, libraire à Londres, VI,
677.
BiTHYME (Asie Mineure), V, 570.
Blacas(M"'de),IV, 1.
— (Le sieur), gendre du notaire-archéo-
logue Boniface Borrilly, VI, 548, 563.
— (Boniface), fils du précédent et petit-
fils et filleul de Boniface Borrilly, VI, 563.
Blacon, VI, 90, 91.
Blackfriars \ quartier de Londres , VI , 679 ,
690.
Blaeu, libraire d'Amsterdam, IV, 45 1.
Blain ( Le sieur) , procureur à Aix , VI , 1 35 ,
i46.
Blaise, libraire parisien, VI, 5o4, 5i3.
Blanc (Le sieur), procureur, V, i58; VI,
91, 386, 358, 568.
On lit dans le texte : Bccepightn- Sirid. — ' l'eiresc écrit lUacfnert et lllac/vtert.
DES TOMES IV A VI.
741
Blanc, prévôt h Toulon, VI, 64o, 64a.
— (M. Edmond), aulcur de V h^pi/rraphte
anlùfue du département des Alpes- Mari-
times, VI, 63 1 .
Blancard (Fi-nnçois), seifjneur de Neoules
et de Gaiiberl, VI, 43i, 669, 700.
— (Marguerite Boniface, femme de Fran-
çois), VI, 43 1, 569, 700.
Blanche, amie du duc de Guise. Voir
Yiux.
Blancmesnil (Nicolas Potier de), président
au Parlement de Paris, VI, 109.
— (Isabeau Baillet, femme de N. Potier de
Blancmesnil), VI, 109.
— (René Potier de), évê'jue de Beauvais,
VI, 694.
Blavet (Le sieur), V, 706.
Bla>e (Gironde), IV, 887.
Blé (Jacques du), marquis d'UxelIes, VI,
618.
Blegirrs (Jean), VI, 383.
— ( Madeleine Beimonenc ou Reimondenc ,
femme de Jean), VI, 383.
— (Madeleine), fillo des précédents. Voir
Agut (D').
Bléoiers (Basses-Alpes), IV, 496.
Blois (Loir-et-Cher), IV, 5o3.
BoccALD (Le président), VI, a4.
Bochart (Jean), seigneur de Champigni,
premier président du Parlement de Paris,
IV, a3o, a34, q35, a38, 606, 607,
609, 610, 61 1.
BociiAiiT (François), seigneur de Saron ,
(ils du précédent, IV, a3o, a35, 363.
— (Marie Luillier, femme de François),
IV, a3o, aSS.
Bodikr. Voir Baudier (Michel).
B0DIIEL, arabisanl anglais, VI, 676.
BoÈce (Le philosophe), IV, 45.
BoKTTIGEH, V, ai)! .
BoiiiKR, BovER ou mieux BoiirER (Nicolas),
BoERiLs, premier [irésident du Parlement
de Bordeaux, V, 170, 177, 179.
BoicEAu (Jacques), sieur de la Baroderie.
Voir Bakoderie (De la).
Bahdonenche (Gaspard de), VI, 700.
— ( Blanc! le de Pontevès, femme de Gas-
pard de), VI , 700.
— (Gassandre de), femme d'Alexandre
Roux, VI, 708.
B01SGELIN (Marquis de), IV, 4oi, 478,
478, 5ii, 53o; V, 49, 5o, $71, 17a,
174; VI, IV, VI, 18, 37, 60, 76, to5,
i45, 384, 43i, 496, 569, 700, 708-
707, 710, 7i4, 715, 717, 718.
Bois-lb-Dlc (Hollande), IV, aoa, aa4.
BoissELY (Famille), à Aix et à Marseille, VI ,
174.
— (Le sieur), VI, 174.
— (Jean), (ils du précédent, VI, 176.
BoissiEu ' (Denys Salvaing de), premier pré-
sident de la Chambre àes comptes du
Dauphiné, IV, 83, 90, a84, aSg, 3oo,
34o, 34a, 356, 369. 870, 878. 38i,
383, 385; V, 898, 899, 487, 438.
— (Le P. de). Jésuite, frère du précédent,
IV, 886.
Boisson (Le sieur), VI, 5o8.
— (Marseille de), femme de Libertat( Pierre
de). Voir Libertat.
Boissonade (Jean-François), de l'Académie
des iuscriplions et belles-lettreu, V, m,
IV, a45, a48, a5a, a58, aôg, a6i,
a66, a68, 370, a84, a87, 390, a9a,
801, 8o4, 3o6, 811, 81a, 3i4, 3a8,
3a6, 3a8, 33i, 334, 353, 860. 863,
867, 868, 877, 88a. 885, 386, 898,
395, 4oo, 4o4, 4o5, 4«i, 4i4, 437.
435, 436, 44a, 443, 454, 463, 670,
473, 475, 48 1, 488.
' Peiresc ociil parfois lloeisisu ol BoUmu.
7.Vi
TABLE ALPHABÉTIQUE
Bol (M"), de Londres, VI, 685.
BoLDONi (Le sieur), V, iïyy.
BoLLEN, en Angleterre, VI, 690.
Bologne (Italie), IV, iBj, 436, 545; V,
956, 3oo, 356. Voir Jean dit de Bo-
logne.
— (Rapbaël Capissuchi de), ëvêque de
Digne, IV, 98, 160, 173, 174, 198,
ao8, 209, ai4, 019, aao, aai, aa3,
aa5, a44, a45, aig, 370, 380, a88,
391, 398, 809, 3ii, 3ai, 3aa, 838,
8a5, 833, 335, 836, 346, 847, 353,
858, 365, 368, 887, 891, 893, 4o4,
464, 476, 485, 598; VI, 705, 709.
— (Antoine Capissuchi de), évéque de
Digne, IV, 598.
— ( Louis Capissuchi de ) , ëvêque de Digne ,
IV, 598; VI, 709.
— (MM. de), oncles de i'ëvêque Rapbaël,
IV, 368'.
Bologneti OU Boi.ocnetti, nonce, IV, 5oa;
V, 430, 706.
Bohhard' (Raymond), moine, puis prieur
de Gultres, V, 180, 3o5; VI, 118,387,
3i6, 834, 357, 371, 554, 568, 698.
— (Jean), avocat, juge à Guîtres, frère du
précédent, V, 180, 857; VI, 119, 479,
533.
BoMPAR (Famille de), VI, 834, 366.
— (Sieur de), VI, 373.
— (Marguerite de) , femme de B. de Fabri
et mère de Peiresc. Voir Fabri.
— (Jean-Gaspar de), sieur de Peiresc,
aïeul maternel de Nicolas-Claude Fabri,
VI, 834.
— (Marthe de), sœur du précédent, VI,
3a4, 708.
— (Hugon ou Hugues), trésorier de Pro-
vence , père de Jean-Gaspar et de Marthe ,
VI, 708, 7o4.
BoHPAs (Chartreuse de), dans la commune
de Caumont (Vaucluse), IV, ia4.
BoNARDï, procureur, V, 167.
BoNARSics, pseudonyme de l'auteur de
V Amphilhealruin honoris. Voir Sribam.
BoNCOMPAGNi, B0NCOMPAGN0 (Cardinal), V,
493, 499, 5o4, 5i8, 587, 589, 591,
638, 681, 645, 65o, 668, 687, 693,
701, 719, 730, 8i4.
BosENFANT, avocat à Paris (rue des Anglois,
près la rue des .Noyers), VI, 697.
BoNFiLs (Maison), à Aix, V, 301.
— (Le lieutenant criminel), V, aoi; VI,
i34, 58o.
BoNiFACE (Jacques), seigneur de la Molle,
VI, 569, 700.
— ( Marguerite de Pontevès-Carces, femme
de Jacques), VI, 43i, 569, 700.
— (Blanche), fille des précédents. Voir
Bardonencbe.
— (Marguerite), fille des précédents. Voir
RoDULF DE LiMANs (Claude) et Blancard
(François).
— de Masargues (Marguerite), femme de
Durand de Pontevès, seigneur de Fids-
sans. Voir Pomevès.
— (François), VI, 700.
— (Anne Forbin de Solliers, femme de
François), VI, 700.
— (Paul), fds des précédents, VI, 700.
— (Sibille Boniface, cousine germaine et
femme de Paul), VI, 700.
— (Antoine), seigneur de Collebrières, VI,
700.
— (Joseph), dit le beau La Molle, VI,
700.
— (Marguerite), épouse de Vincent Bom-
par, seigneur de Magnan, VI, 704.
— ( Vivaud) , seigneur de Cabauel , père de
Marguerite, VI, 7o'4.
Peiresc ies appelle Mets" <ie Boulogne. — ' Peiresc écrit Boumard.
DES TOMES IV A VI.
743
BoNiFACE (Catherine Russan, première femme
de Vivaud), mère de Marfifuerite , VI,
70/1.
— , le jurisconsulte provençal, VI, 716.
BoNNAFFÉ (Edmond), IV, 4a, 68, aïo;
V, i6, Gi, 6q, 77, 117, i35, 162,
187, 490, 600, 6i5, 664, 7o3; VI.
87, 88, ia3, ia4, i83, 448, 53o,
637, 71 1, 7i3.
BoNNAiBB (De), IV, Gi, Ga, 03, 04, 78,
86, 91, 98, 107, 108, Jii, 191, 134,
i3o, i4o, i46, 35a; V, 194, 819,
33i, 336, 338, 874, 38a, 386, 4aa,
494, 495, 433,447, 459, 464, 478,
498, 499, 559, 557, 570, 573, 574,
576, 58o, 589, 583, 584, 687, 699,
593, 610, 6i6, 663, 678, 679, 683,
685, 698, 711, 717, 718, 791, 736,
739, 755, 786, 791, 794, 798, 807-
809; VI, 8g, 118, i36, 147, i5i,
i58, 168, 171, 984, a85, 3o4,3i4.
357, 358, 37a, 533, 537, 69a, 635.
— (M'" de), VI, 673, 691.
BoNNARD (Le sieur), à Paris, VI, 699.
Bonnet, procureur à Aix, IV, 4i3; VI, 46,
5i, 54, i5o.
— (Jean- Charles), sieur de Malignon,
avocat h Aix, VI, 4o, 43, 44.
— (Honorade Farges, femme de Jean-
Charles), VI, 43.
— , procureur, VI, 3ao, 357.
BoNNiN (Le sieur), VI, 58i.
BoNNi', commune du Loiret, VI, 597.
BoNTEMPs (Le sieur), IV, 53.
BoNYs (Le sieur), VI, 357.
Bordeaux (Gironde), IV, a8, 394, 34i,
557; V, 45, 63, i43, i46, 164-167,
169-170, 178, 175-177, 179, 18a,
i85-i88, 191-194, 196, 197, 199.
909-9o5, ao8, 910, 9i3-9i4, ai6-
a35; VI, Sa, 64, 98. io3, 116, i45,
199, 909, ao4, aia, 916, 967, 987,
3i6, 344, 357, 371, 4o8, 475,486,
489. 54o, 544, 553, 557, 693, 696 ,
697, 719.
Bordeaux (Archevêques de). Voir Socrdis
(François de), Sodrdis (Henri di).
Bokdier (Le sieur), VI, 357.
BoRGHiisE (Cardinal Scipiou Ciffabrlli-),
neveu du pape Paul V, IV, 96; V, 367,
599, 695, 634.
— (Prince), V, 700, 710, 784, 785,
749, 786.
BonGiANNi (Alexandre), V, 708.
BoRRELLi. Voir B0RRILI.r.
BoRRiENE (De), IV, 609.
BoRRiLLY (Boniface), notaire à Aix. IV,
I, 11, m, 1-60, 844, 6i3, 6i4; V,
496, 497, 5c8, 6o4; VI, 19, 38, 89,
45, i38, 179, 887, 419, 5i3, 55o,
568.
— (Honorade de Blanc, femme de), IV,
10, 3a.
— (Michel), prieur de Venlabrru, fds des
préce'dents, IV, 5, ao, a5, 37, 81,89,
33,37,38. 4i;V, 766;VI. 179.
— (Isabeau), VI, 19.
— (Le sieur), VI, 110.
BoRROM^E (Cardinal), VI, 46o.
BoRvsTiiÈNE, cheval de rempereui- Adrien,
V, 3a5. 6.38.
Bosco (Cyprien db), consul d'Aix, VI, 35,
89,40, 49, 970. 988,444.
Bosio(Ant.), IV, iSa; V, 464,817.
Bosquet (François de), f^véque de Lodève,
puis de Montj)ellier, IV, i55, 33 1.
BossosT (Roger de), comte d'Espenan, ma-
réchal de camp, VI, 645.
BoswEL, secrétaire du chancelier d'Angle-
terre, V. 839; VI, 90.
' Peiresc écrit Boiny.
744
TABLE ALPHABÉTIQUE
Bot (Le P. Toussaint), Minime, V, 869,
369.
Bottine (Madelaine), IV, 17.
Botc-ALBERTAS (Bouchcs-du-Rhône), VI,
186, a35, aliù, 943, 365, 4oi, 5j 1.
— (Dr). Voir Segdiran.
— PuGET (Le sieur de), VI, 65.
BoDCAULT (Prësidenl), VI, 966, 967.
BoncHARD (Jean-Jacques), IV, i, 11, m, 61
8176, aiS, 973, 979,391,414,^97,
498, 599, 549, 569; V, VI, VII, 945,
36o, 363, 368, 874, 393, 897, 898,
399, 4o5, 4i6, 459, 409, 471, 478,
475.
— (Jp^n), père du précédent, IV, 88, 109.
— ( Henriette) , sœur de Jean-Jacques , IV,
88.
BoLciiE (Honoré), prévôt de Saint-Jaume,
IV, 193, i44, 345, 35i; V. 499-43i.
74o, 741, 743, 744, 746; VI, 705,
706.
— ( Balthazar) , jurisconsulte , frère du pré-
cédent, IV. 35 1.
BoucHBL, avocat à Paris, VI, 697.
BoiciiiER (Le P. Gilles), jËgidids Bdcherds,
IV, 374,379,381.
Bougainville (J.-P.), membre de TAcadéinie
des inscriptions, IV, 179.
B00GEREL (Le P.), de rOratoire, IV, 181,
i85, »86, 187, 188, 189, 191, 193,
194, 195, 900, 901, 3o5, 906, 908,
916, 917, 993, 998, 999, 936, 937,
94i, 943, 345, 348, 95o, 955, 3o5,
3i9, 3i6, 318,339, 389, 896, 4o3,
4o4, 4o6, 407, 4i3, 4i4, 459, 453.
456, 457, 458, 459, 46o, 464, 468,
477, 485, 486, 488, 489, 494, 5oo,
5oi, 570, 577, 597, 601 ; V, 444; VI,
598.
Boi'iLLAUD. Voir BoDLLun.
Bouis (Le sieur), IV, 594, 598, 598,
595.
BoDLBON (Comté de), près Tarascon, VI,
691.
— (Comtes de). Voir Oraison et Raods-
8ET.
Bodi.enger (Le sieur), IV, 566.
BoDLEZON (Le sieur), VI, 618.
BoDLLiAo (Ismaël), astronome, IV, 458,
46o, 598, 548, 558, 559, 578, 576.
58o, 585.
BocNiAiNE (De), IV, 347.
BooRBON (Collège), à Aix en Provence, VI,
197.
— (Cardinal de), VI, 356.
— Nicolas, le poète professeur, VI, 697.
BocRnox-VERNEDiL (Henri de), évoque de
Metz, VI, 169.
BouRDALODB (De), attaché à la maison du
duc de Guise, à Marsedie, VI, 99, i5o,
998, 981, 244, 945, 947, 95o, 953,
955, 963, 895. 338, 869.
B0URDEL0T (Pierre- M iclion, dit l'abbé), mé-
decin, IV, 108, io4, 106, 109, ii4,
118, i59, 171, 3i3, 817, 390, 895,
836, 859, 36o, 36i, 476, 507, 595,
585, 588; V, 775, 780, 781, 787,
809; VI, 699.
— (Jean), oncle du précédent, IV, io4,
359; VI, 674.
— , père de Jean et grand-père de Pierre ,
chirurgien èi Sens, IV, 859.
BuuRDiGNÉ (Jean de), auteur des Annales
d'Anjou, V, 989.
Bourdon (Le sieur), VI, 9 49.
Bourg ex Bresse (Ain), IV, 4o8, 4 19.
Bocrgeois, secrétaire de Peiresc. VI, 982,
983.
Bourges (Cher), V, 988.
Bourgogne, IV, i5i; V, 199. i43, 977,
588; VI, 65o, 669, 679.
— (Lo sieur de), de Marseille, VI, 100,
689.
— ( M"' DE ) , femme du précédent , VI , 60 ,
DES TOMES IV À VI.
745
C3, 66, 69-71, 107, laf), i/(o, 3i3,
317, ."536, 35/1, 35.Ï.71G.
Bourgogne (De). Voir (Iahadat- Vassal (Ca-
therine).
BocRLEMON 011 BouRLEMONT (Clievallpr de) ,
V, 302,367.
BooBRiLLY (lioniface), consul d'Aix, VI, 19.
Voir lioniiiLi.v.
BoiTEAu (Ji'nn), VI, 011.
BooTEvir.LE (Dk), VI, 584.
BouTiiiu.iEn, IV, .Ço3; VI, 58/i.
BoDTiN (Madeleine), é|)0Hsc do Jean Gas-
tinel, VI, yoi.
BoYER (Le sieur Antoine), de Riez, V,
— (Capitaine), VI, 588.
— (Jean-Baptiste de), conseiller au Parle-
ment d'Aix, V, 168; VI, 91, 99, 111,
120, i3o, 208, 290, 395, 3^18, 3^9,
4i2, /i33, i5/i,588.
— (Antoine de), sieur de Bandol, V, 171;
VI, a6,66.
— (Jules de), sieur de Bandol, (ils d'An-
toine, V, 171.
— (Charles), abW de Boulau, autre lils
d'Antoine, VI, 588, 733.
— (Jean-Bapliste de), m.arquis d'Argens,
VI, 17/1, 990.
Boyso.N (Famille), IV, 17.
Brabant (Belgique), VI, 689, 691.
IJrancas (Georges de), marquis de Villars.
VI, 61 fi.
Brancas-Céreste (Henri de), baron de Bras-
d'Asse et d'Ansouis, VI, 5a 4, 701.
— (Marguerite de), fille du préct'dent,
femme de Sexlius d'Escalit-Sabran, VI,
52^, 701.
Branchi (Le sieur), VI, 543.
Branges (De), V, 7; VI, 177.
Brantes. Voir Albert.
Bras (Biron de). Voir Escalis-Sabbo.
Brkal (Miciifl), de l'Institul. V, 710.
Breda (Hollande), IV, 9q5; VI, 57a.
Bb^oavso!*' (Var), VI, 817.
Bréoodx (I>e), petite rivière du dëparicincnt
de Vaurluse, VI, 9.
Brème, Bremem (Allemagne), V, 975,973,
BRéQDiCNY (E. de), de l'Académie des in-
scriptions, V, 473.
BrIîs, près Rognes (Bouches-du-Rhâne),
VI, 448.
— ou Brez (M"' de). — Voir Albi
(Anne d').
Bresc ou Bresqoe (Terre et cnscade de),
prèsSillaiis, IV, 5o4; VI, 448.
— (Louis de), auteur de V Armoriai des
communes do. Provence, IV, 488; V, 7;
VI, 366, 447. /.71.
Bresciaxo (Prospero), sculpteur, IV, 10.
Bresox (M'"' de), VI, 635.
Bresse (La), IV, 81.
Bressieuxou Bossied (Famille de), VI, 334,
366.
— (Baron de), VI, 5o5.
— (Terre de), VI, 705.
— (liOuis de (irolée-M^vouillon, mar(|nis
de), IV, 137; VI, 498, 596, 679.
— (Marguerite de Morgues, femme de
Louis de Grolëe, marquis de), VI, 659 ,
672.
Bresson (Le sieur), VI, 4o4, 417, 435.
Bretagne', IV, 196, 149; V, 981, 989,
539; VI, 89, 357, 5oa, 5i9.
— (Marie de), femme de Ix)uis I", duc
d'Anjou. Voir Ix>dis.
— (Marquis de Monferran , de). Voir Mon-
FERRAM.
Bretel (liOuis de), archevêque d'Aix, IV,
46, 6o5; V, 147, 174, 197, 919;
' Pciresc écrit Bregaiiçon. — ' Peircsc écrit Bretaigne.
9»
ivrtiaKftit tktraviis.
7/» G
TABLE ALPHABÉTIQUE
VI, 64i, 7o4 (appelé là par erreur Bu-
tel).
Breton (Thomas de), V, 36-j, 368, 087;
VI, 355,4o5,5t4.
Bbèves (François Savary, comte de), VI,
77-
Briançoîs, greffier de la sénéchaussée de
Dijfne, IV, iv, a6().
Brianson ou BarANssoN (Le sieur), V, a33.
q35; VI, ao9, aia, 807, ^75, 47G,
5aa, 5a3, 544, 563, 566, 576, hc^h.
598, 633.
— (le frère du précédent), VI, 475.
Brure (Loiret), VI, 34.
Briggs (Henri), Briggins, IV. 874, 37<|,
38q,388.
Brionoles' (Var), V, 70, 71, 74, i55.
189, 36a, 633; VI, 53, 117, 139,
187, 193, 35o, 383, 47a.
Brinbere (Dom Antoine), VI, 698.
Briséis, amie d'Achille, IV, 589.
Brison (Joacliim de Beauvoir du Boure de
Beauniont, seigneur de), VI, 91. 467,
514,533,596.
IÎRi8so\ (Président), VI. 694.
Bristol (Comte de), VI, 5,t8>
British Musedh (Angleterre), V, 3oi.
Broc (Communauté de). Voir Le Broc.
Brodead, avocat à Paris (rue Saint-Denis'i,
VI, 697.
Brohians l'Carollus), officier de la maison
de ville, à Bruxellos, VI, 685. 69a.
Brodssin (De), VI, 691.
Brovay (Comte de). Voir Spinola (Gas-
ton).
Bruis, nolairr à Aix, VI, 63.
Brijlart (Charles), seigneur de Léon, con-
seiller d'Élat, V, 74, 84, 85; VI, a85.
Brcnel (Chanoine), prévôt de Digne, IV,
319.
Brunely (Hélione de), femme de Jean de
François , seigneur de Châteauneuf. Voir
François (De).
Brdnet, procureur, V, a33; VI, i4i, i5a,
ai a, 571, 090, 594, 595.
Brqnet (Jacques-Charles) , auteur du Ma-
tiuel du libraire, iV, 10, 45, 80, 96,
97, 118, 364, 375, 385, 3o8, 309.
396, 378, 45i, 467, 537, 577; V, 4,
3i, 9i4, 933, 35i, 366, 4o5, 437,
449, 45o, 475, 476, 670; VI, 35,
78, 79, 89, 90, 19a, 389, a4o, 807,
.364, 38i, 387, 436, 5o4, 5i3, 54i,
676, 683.
Brixellks (Belgique). IV. 196. 198, 199,
aoa , 9o4, 908, 994. 889: VI, 683,
685, 691, 69a.
Bry (Les de), lii)raires à Francfort-sur-ie-
Mein, VI, 94o, 390.
Bûcher (I^ P.). Voir Boi.chier (I^e P.).
BtcKiNGAM (Duc de), IV, Sag; V, 467; VI,
558, 6a 1.
— (homonyme du précédent), V, 899.
Bddos (Antoine-Hercule de), marquis Des
Portes, VI. 867.
BtET (Le sieur), joaillier à Lyon, VI,
<>97-
Buisson (Claude), auditeur à la Cour des
comptes d'Aix, VI, 298, 434, 435,
719, 791.
— (Madeleine Bioimeau d'Eyragues . femme
de Claude), VI, 719.
— (Henri), auditeur archivaire en la Cour
lies comptes d'Aix, VI, 998, 719.
— (I^uise de Piolenc, femme de Henri),
VI,7'9-
— (Honoré), lils de Henri et de Louise,
seigneur de la Salle, VI, 719.
— (Anne de Castellane, femme d'Honoré),
'Vl,7i9.
Pciresc écrit parfois RrignoUe.
DES TOMES IV A VI.
7'i7
Boisson (Les) , soigneurs xle la Salle, descen-
dant de Henri et d'Anne, VI, 719.
IJULLION (Dk), VI, 990.
BuNEL, VI, 696.
Bdon (Nicolas), libraire à Paris, IV, 166;
V, i46, 2.37; VI, VI, 00, 78, 79, 89,
90, io3, io5, 11 G, i83, 919, 990,
989, 307, 363, 38i, 399, 896, 4o9,
/taS, 46i, /171, 5o3, 5i9, ôi3, Sig,
555 , 599.
Bdoncompagni (Cardinal). Voir Boncom-
PAGNI.
Bdons (Comte de), VI, 3{)9.
Bdocs, Biiodx et non Bco^s, commune de
Vaucluse, VI, 790.
BoRCHARD, deVVorins, Bdrcardus, VI, /iCo,
46i.
BcRGi.É (Lord), VI, 691.
BuRGog (Château de), Espagne, IV, 09.
Bi'RGUK8(Le sieur), VI, ff]'i, 559.
BDRi.AMAciir( Philippe), Imnijuierà i/jndres,
VI, 678,690.
BuRi.B (Balthazar), V, 98.
BuRMANN (Pierre), V, 968, 897, 898.
Bus (César dk), fondateur de la Congréga-
tion de la doctrine chri'tienne, VI, 998.
— (Balthazar de), Jésuite, neveu du pré-
cédent, VI, 998.
BiscA (Le sieur), odicier, V, aaô.
BovssoM, l'auditeur, VI, 39 5.
— (Ija veuve de l'auditeur), VI, SaS.
BnzEiifVAi. (De), amhassadeur du roi de
France à La Haye, VI, 69 1.
BzoviL's', continuateur des Annales de Baro-
nius, VI, 578.
ByzANCB (Thrace), 768.
r
Cahanes (Bastide de), près Saint-Laurens ,
VI, 883.
— (FamiUeDE),VI,5.
— (Seigneurs de). Voir Rolland.
— (Le sieur), de Marseille, VI, W5.
— Voir Les Cabanes.
Cabassot (Le siem-), VI, 496, 497.
(Iarre (M""' de), sœur de Marc -Antoine
Vento, VI, 798.
Carrier (Le père), moine de Guîti-es, VI,
3i6, 394, 476, 5/19, 558, 564, 566,
595.
Carriers (M"' de), VI, 974, 559, 56o.
Cahrios (Le sieur db), VI, 65 1.
Cadrols (Famille), VI, 886.
Cadenet (Vaucluse), VI, 80, 89, 5o4,
63o.
Caffaro, chroniqueur italien , V, 670.
Cahors (Lot), IV, 169; V, 94i.
Caillom (Le sieur), VI, 88.
Caix de Saint-Aymour (Vicomte), V, 78a.
Calabre, province d'Italie, V, 817, 654.
Calais (Pas-de-Calais), IV, 199; VI,
33i.
Galioola (Empereur), V, 669.
Calissane (Li conseillère dk), VI, 870.
Callas (Sieui-s de). Voir Fabri.
— (Terrede)[Var], V, 7;VI,i, 4i, 43,
49, 877, 379, 7i4, 715.
Calliars (Seigneur de). Voir Mocrgubs
(Jacques).
Calbont (Commune et prieuré de) [Haute-
Garonne], V, 4ii, 4 19.
Calquibr, receveur du Palais, k Ah, VI,
976, 5o5.
— lilsdu précédent, VI, 976.
Peiresc écrit Bsoviiia.
94.
748
TABLE ALPHABÉTIQUE
Camargue (La) [Bouches-dii-Rliône], V,
3i5.
Cambk (Claude ou Madeion), seigneur
d'Orves, conseiller aux Comptes, V, ig;
VI, 357, 617.
— (Charlolte ou Claire de Boisson, fenune
de Madeion), V, ig; VI, lia , 617.
— (Guillaume), seigneur d'Orves, viguier
dHyères, V, Ag; VI, H, 53, 64, 70,
76, gg, io3, io4, lai, laa, i3a,
i35, i4j, i65, 175, ig5, 376, 3C8,
434, 46o, 543, 55g, 578, Gog, 6i4,
617, CC5, 667, 711.
— (Catherine ou Charlotte Fabri, femme
de Guillaume), V, 4g; VI, 44, 53. gy,
536,614,617, 664, 665.
— (Charles), juge et viguier d'Hyères, V,
5o; VI, 617.
— (Honorade Olivier ou d'Olivari, femme
de Charles), V, 5o; ¥1,617.
— (Charlotte), fille des préeëdenU, VI,
617, 711.
— (Charlotte), fille de Claude de), mariée
avec M. Simiane de la Coste, VI, 617.
Voir Simiane.
— (Charles ue), viguier d'Hyères, fils
d'auli-e Charles et de Fernande Olivier,
VI, 617.
— (Thërèse de Thomas, femme deCliarles
de), VI, 617.
Cambolas ( Prés- ident Jean de), i» Toulouse,
V, 237, a3g, 94o, 370; VI, gi, i3a,
17g, 3i8, 435,446.
— (François de), chanoine h Toulouse,
fils du pi-^ci'dent, V, 970: \ 1, 3 18.
Cambrai (Nord), VI, 83, 073, 6g3.
— (Jacques et Jean de), niarcliandsà Lille,
VI, 671.
Cambridge (Angleterre), VI. 674.
Camdes' (Guillaume), VI, 673, 674, 6go.
Camelin (Barthélémy), évêque de Fréjus,
IV, 3ia; V, 17^ 174; VI, iQ3-ia5,
333, 707, 710, 711.
Camerariis (Thomas), V, 483, 484.
Camilli. Voir Glorioso (Jean-Camille).
Cahpanëlla (Thomas), IV, 106, ia6, 137,
aig, 366, 367, 3go, 3gi, 3ga, 48a,
5oa, 507, 5a5, 56g, 670; VI, 364,
4i8,6gg.
Cahpanie (La), en Italie, V, 45o.
Cahplong, domaine situé au nord de Bel-
gentier (Var), VI, 446.
Cahredon ou Campredo!», traître condamné
par le Parlement de Toulouse, VI, 5a4,
537, 600.
Cahcs (Jean-Pierre), évéque de Bellay, IV,
937, 349, 36g, 373, 377, 383; VI,
706.
Canada (Amérique), V, 907, 463; VI,
53o, 576, 690.
Ganamy (Le sieur), n Valenciennes, VI,
671.
Ganaples (Seigneur de). Voir CRÉQtiï.
Canaries (ties), VI, 54.
CAHAix(SipurDE), VI, 647.
Canaye (Philippe de), sieur de Fresae, IV,
901.
Candie, V,3o8, 3 16, 445.
Candiot, habitant de Candie, V, 3 19.
Ganiguni* (Alexandre), archevêque d'Aix,
VI, 608.
Camllac (Jac^iues-Timoléon de Beaufort-
Montboissier, inarrjuis de), IV, 39, ig.
CiNJLKRs (De), lieutenant du capitaine
MalletdeThoard, VI, 368.
Cannât (Saint-). Voir Saint-€annat.
Cannes (Alpes-Maritimes), IV, 3i8, 487,
60g; V, 181, igô, 909, 990, 690;
VI. 948.
— (Le sieur de), VI, i58.
Peiresc écrit Catndenus. — - IVirofC écrit Mous' de Cnnigeam.
DES TOMES IV A VI.
749
Cannet (De ). Voir Forbin de Solliebs, sei-
gneur (le Sai.nt-Cannat.
Capaccio ou Cappacio (Guillaume-César),
V, /i/io, 70/1.
Capel (LeP. Marc-Anloine), Gapellus, VI,
3o4, 01 3.
Capella (Félix), IV, 599.
Capet ou Cappet (Hugiios), V, 192, aSa.
Capissichi be Bor.o(i>E. Voir Holocnk.
Capitole (Le), à Rome, V, 7 '11, 761, 762,
771.
Cappeau (Président), VI, 067.
Cappelle (Jacques), marcband, VI, 671.
Cappis (Le sieur), VI, G3().
Cahac\[.la (Euipercur), V, 887, 5o(J, ôiy,
525,555; VI, 679.
(Iaradet (Pierre), VI, 716.
— (Marquise de Rondelin, femme de
Pierre), VI, 716.
Cahadet-Vassal (Catherine de). Voir Fabri
et TtLLES.
Caraffa (Cardinal Chai-Ies), VI, 5/I7, 558.
Garaisios, VI, 676.
Garcassonne (Aude), VI, i36, 6o3.
Garces (département du Var), VI, 20,
700.
— (Maison de), VI, Ik^S, 700.
— (Comte et comtesse de). Voir PoiSTE-
vks.
Cardan (Jérôme), IV, i83; V, 298.
Cardinal intaxt' (Ferdinand, archevêque
de Tolède), iV, 3ii,3i2,3a6.
Cabdon, imprimeur-libraire à Lyon, Vi.
90, àh'], 462.
— (Jacques), libraire à Lyon, V, 58o;
VI, 191, 286, 356, 5i3.
— (MM.), libraires à Lyon, VI, 179, 38i.
406, ^71, /188, 599, 599.
— libraire-imprimeur, à Leyde(?), VI,
680.
Cariolis ou Carbiolis (Président). Voir Co-
n 10 LIS.
Carpextras (Vaucluse), IV, 3, aoi, SgS;
V, 45; VI, 10,793.
— (Bibliothèque de),ditc)'Infruimbertine,
IV, 3, 7, 11, 60, 7G, 117, 190, 989,
3o5, 820, 339, 348, 359, 495, Soi,
5i4, 5i5, 55», 599 ;V, 88,118,499,
490, 583, 620, 697, 740,784: VI, 5,
8, 10, i3, 16,19, ^*> ^^< 6à(>. 659,
707, 71 1.
— (Év(5que de). Voir Bicai (Alexandre).
Cartëro» (Le sieur), V, 546.
Garthage (Afrique)', V, 53i.
(ÎARTHAoiîNE (Fspajjnc), IV, 91 4.
Gasal (Piémont), V. 748; VI, 6i4.
Gasaneofve ou Casekel'fvb (Le sieur), VI,
i3o, i53, 532.
CASKNEnvK (M"" de), cousine de Peiresc,
VI, 877.
Casaibon (Isiiac), V, 277, 395; VI, 676,
695.
Casault (Charles de), consul de Marseille,
IV. 47.
Cassagxe ou Gassagnes (Docteur), médecin
de Marseille, IV, 490, 4a5, 4q6, 487,
58i; VI, 44, 980, 099, 601, 64o.
Gassander, nom donné à Gassendi par 1^
Mothe-le-Voyer, IV, 479.
Cassa.xdre, Kassander, roi de Macédoine,
V, 919.
Gassien (Jean), Cassiaîcls, VI, 38i, 4i8,
40-!.
Cassiî* (Congrégation du Mont-)[llalie], V,
718.
Castacm ou Castagny, lieutenant particu-
lier ii Digne, IV, i84, 919, 998, 975,
356, 358, 379, 375, 385, 388, 389,
4oo, 4oi, 474.
Gastaigne (Le sieur), IV, 5n.
Peiresc ëcrit infanle. — ' Peiresc écrit Kartago.
750
TABLE ALPHABÉTIQUE
Castan (A.), eorespondani de l'Institul.
bibliothécaire de la ville de Besançon, V,
IV, 598, 618, 7A9.
Castanet (Le sieur), VI, 342, 891.
Castel Gandolfo (llalie), IV, 107.
Gastellaxe (Basses- Alpes), IV, ItSo, 486,
494.
— (Maison de), IV, 26; VI, 366.
— (François dk), seigneur de Saint-Ivers,
VI, 93, 171,368.
— (Claudine de), de Saint-Ivers, femme
de Pierre de Villeneuve, baron d'Espi-
nouse, VI, 707. — Voir Vii.lknelve.
Castellaise (Jean-Baptiste de), seigneur de
la Verdière, premier consul d'ALx, VI,
121, 228, 235, 242, 944, 953, 278,
549, 568, 792.
— (Lucrèce de Pontevès-Cai-ces, femme de
Jean de), VI, 568.
— (Aimarre de), Glle des précédents,
fcnune du baron d'Oppède. Voir Oppède.
— (Henri de), seigneur d'Andon, Auriac,
le Bourguet, et (en partie) du Luc et de
Mazaugues, VI, 716.
— (Jeanne de Glandevès de Cuges, femme
de Henri de), VI, 716.
— (Jean-Baptiste de), père de Henri, VI,
716.
— (Lucrèce de Vintimiile, femme de Jean-
Baptiste), VI, 716.
— (Pierre de), sieur de Montmeyan, V,
174; VI, 534, 548.
— (Bolland de), sieur de Montmeyan, VI,
822, 358, 729.
— (Marguerite de Castellane d'Esparron),
femme du précédent, VI, 729.
— (Henri Gaspard de), grand prieur de
Toulouse, fils du précédent, V, 174 ; V! ,
534, 722.
— -Salernes (Antoine de), VI, 700.
— (Mai^erite Garde, femme de), VI,
700.
Castellame-Adhëmar (Louis de), comte de
Grignan, VI, 70t.
— (Lsabeau de Poutevès, femme de Louis
de), VI, 701.
Gastellane d'Ampcs. Voir Ampus.
Gastellet (Catherine-Lombard de), VI,
708.
GASTEi,i.i(LeP.), IV, 393.
Castelli (Le sieur), IV, 279.
Castor et Pollcx, V, 817.
Castor, évêque d'Apt, VI, 38i, 4i8, 462.
Castres (Tara), VI, 61, 6o3.
Castrevieil, VI, 177, 778.
Catalan ou Catelan (Laurent), collection-
neur de Montpellier, V, 943; VI, 718.
Catalogoe de la BiBLmTHÈQiB nationale.
Histoire de France, VI, 386, 887.
Catank (Sirile), V, 788.
Catel (Guillaume de), conseiller au Parle-
ment de Toulouse, V, 087-939; VI,
600.
Catherine (Domaine de Sainte-). Voir Sainte-
Catherine.
Cattav (Le), V, 989.
Catcsse, V, 3i4.
Cadllet (Le), pièce de terre aux environs
de Belgentier (Var), VI, 5 18.
Gaimont (Jacques Nompar de), duc de la
Force. Voir La Force.
— (Marquis de), le provençaliste, VI,
686.
Gaune (I^e sieur de), secrétaire du roi
, Louis XIII, VI, 698.
Gacnes (Abbaye de), près de Garcassonne
(Aude), V, 697; VI, i85, 549; VI,
558, 576.
GtOBOux. Voir La Garoupb.
GAcssiN(LeP.), IV, 174.
Gacvet (De), baron de Tretz, conseiller au
Pai-lement d'Aix, VI, 97, 98, 100.
— (De), fils du précédent, VI, 98, 100,
169.
Gauvigny (François db), siour do Coloinlti.
Voir CoLOMBr.
Gava (Mtîhastère bénédictin de La), près
de Saleme (Italie), IV, laS.
Gavaili.on (Vanduse, arrondissement d'Avi-
gnon), IV, i; V, 3i5, 589: VI, 53,
904, 974, 975, 978, 980, 357, 63o.
7,3.
— (quartier de la ville de Mai-seille), VI.
566.
— (Le sieur), capitaine de navire. VI.
56C, 567.
— (Kvt^quo (le). Voir Bourdaisièbe (Fa-
lirice DE la).
Gavaliku (Pierre), patron dp harcjii»», \.
739-
Gavellat, libraire de Lyon, VI, 936,
/171.
Cayet (Victor-Palrna), IV, 166.
Gazal. Voir G.asal.
Gedrenus, IV, ii3, 963.
Gélestin de Sainte-Lidwixe (Le P.), IV,
535, 566 , 571, 579, 579.
Gei.i.om (Fainille), VI, 706.
— (Le prieur), iV. i59.
Gelse, Cornélius Gelsis, IV, 973, 27/1.
— (Le père), VI, 559.
Gemellensis , nom ancien de Gimiez, VI.
639.
Gênas (De), VI, i4/i, 5i8.
Gentule, Gentullls, comte de Béarn, \,
aia.
GEi'koE (Pierre), dit Cassin, VI, 70/i.
— (Jean-Baptiste), (ils du précédent. M,
704.
— (Glaiidine de Bompar, femme deJ.-B.).
M, 704.
Geppede (Berengne), IV, 16, 17.
— (AndrèsGairia de). Voir Gespedes.
Gerçai, tcire appartenant à l'abbaye de
DES TOMES IV A VI. 751
Gultre», VI, 665; [wut-éire Chcoux.
Voir ce nom.
Gercoix, comnuiiie de la (îliarente- Infé-
rieure (aiTondissement de Joiizac, rnnioii
de Moniguyon), V, 9/1; VI, 565, 718.
GÉRiis, V, 5oo.
Gérehte, commune du déparlement dex
Basses- Alpes, VI, 5 9 4.
— (Le sieur de). Voir Brakcar.
Gervia (Italie), IV, iSa.
GilsAR (Jules), V, 959, 977, 34i, 5oo ,
5o6, 555; VI, 46a, 487, 609.
Gesariou Gesary (Saint-). VoirSAiNT-GMAiii.
— (Jean), de Marseille, VI, SSg, 34o,
38o, 601.
Gesena (Italie), IV, 545.
Gesi (Palais de), à Rome, IV, 73.
Gesi ou Gezy (Gomle de). Voir Harlay
(Philip])e de).
Gesis ou Gesy (Prince Frédéric), président
de l'Académie des Lincei, V, 780, 740,
Gespedbs (Andrès Garcia de ),"cDsmof;raphe,
V, 9i3.
Gharanëac (Gamille), correspondant de
l'Institut, IV, 343, 344; VI, 686.
Ghabert, juge à Toulon , IV , 63 , 1 80 , 1 89 ;
V, 971, 979, 989; VI, 559, 601, 61 1.
— (Doni Louis), moine de Gutires, V,
i6'i, t65, i7<), i8o-i83; VI, 3i6,
3a3, 3a4, 476, 53 1, 548, 549, 553.
554,557,559,563,633.
Gharerte, femme au service de M"* de Fa-
bri, la uièce de Peiresc, VI, 689.
Ghabecil', chef-lieu de canton de larron-
dissement de Valence (Dr-ôme) , VI , â»8.
Gii «REDEMIS, frère d'Épirure, IV, 446.
Ghafkadd, ancienne seigneurie, aujourd'hui
village des Bas3es-AI|»e8, dans le canton
de Digne. VI, 707.
' l'ciresr éiril Chnhueil.
752
TABLE ALPHABETIQUK
Chailan ou Chaylas-Mobiez' (Scipion dk),
conseiller au Parlement d'Aix, VI, 177,
317, Itifi, hd'i, /i33, 45i, /i5G, 4(j6,
Û98, 610, 717.
— (N. de), fils (lu j)réré(lent, VI, li()S.
— (Suzanne d'AgouIt-Oliières, femme de
Scipion de), VI, 917, 698.
— (Paul), conseiller au Parlement, père
de Scipion, VI, 717.
Chailan ou mieux Ciiailla> (Famille). d'Aix,
IV, i5.
— (Fortuné), poète provençal, IV, i5.
CuAiLAR (Pierre Savin, sieur de). Voir Sa-
VIH.
Ghaillan, prieur de Chenerilles, V, 87.
— ou Cheylaji (Le sieur), IV, 177, 179.
53/1.
— (ils (lu précf'dent, clerc du greffe, IV.
534.
Chaillar ou Cheillab. Voir Savin.
Chaîne, Chaisne. Voir Dn Chaîne.
Chais, procureur, VI, li^-j.
CuAisAN, commis du gi-effe à Aix, VI, 607.
Chaix, procureur à Aix, VI, 6a.
Chalais, VI, 584.
— ( Henri de Talleyrand , marquis de) , VI ,
i33.
— (Les jeunes), fils du pidctfdent, VI,
i33.
Chalances (De), VI, 345.-
Chalcédoine (Le concile de), IV, 69: V,
249.
— (Évêque de), IV, 877.
Chalcondyle, riiistorien, V, 334.
Ghalon-sdr-Saône ( Saône- et -I>oire), VI,
669.
Champagne (Maison de), VI, 882.
Champigxi ou Champion y (Seigneur de). Voir
BOCHART.
Chantal (Saiiite Françoise de), M , 716.
Cbantecler (De), niaitre des requêtes, VI,
694.
Chante-perdrix, rocher (Basses-Alpes), IV,
496.
Chantérac (Marquis de), (^dileur des Mé-
moires de Bassompierre , IV, 246.
Chantilly (Oise), IV, 5o3.
Chapelain (Jean ) , de l'Académie française ,
IV, 84, i58, 349, 346, 368, 869,
870, 874, 476, 599; V, 906.
Chapellain (Le sieur de), VI, 589.
— (M^de), veuve du précédent, \ I, 559 .
559.
Chapelle (Sainte-). Voir Sainte -Chapelle.
(jHappelaine (Baron de), VI, 845, 878.
Charbnton-Saint-Maibice, près Paris, V,
ttth.
Charlemagxe (Empereur). I\, 97, 1 1 6, 34 8,
344, 383, 591, 599, 596; V, 939,
479; VI, 999, 689-684, 688.
Charles le Chauve, V, 109; VI, 684, 693.
— LE Gros, V, 65, 91.
— LE Simple, VI, 684.
— Mahtbl,IV, 344.
— I", roi d'Angleterre, M, 189, 911.'
— I", roi do Provence, IV, 3i.
— II, roi de Provence, IV, 99, 3o.
— III, roi de Provence, I\ , 36: VI. 389.
887.
— (Archiduc), VI, 898.
— valet de chambre de Henri de Scguiran ,
seigneur de Bouc, \I, 5a 4, 58 1.
Charlet, marchand h Paris, VI, 696.
Chablois ( Le P. ) , V , '1 9 , 1 3.
Chablot (Le sieur), V, 6o3.
Chartras (Le siour), VI, 46o.
Chartres (I.« sieur), dit l'Angloys,\, 6o5,
629, 65o, 65i, 653, 654, 656, 660,
669, 663, 665, 666, 670, 679, 756,
758.
' Peiresc écrit Mouriers. C'est la prononcialion provençale.
DES TOMES IV A VI.
753
Chartres (Eure-et-Loir), VI, &Sli.
— (Evoque (Je). Voir Ktampes-Valençay.
Chartreuse (La grande), près de Grenoble,
IV, 611; VI, Goa.
CiiASEixES (L(i sieur), VI, 385.
Chassaing , magistrat au Puy, V, iv.
Chasteaurf.don (Le sieur), VI, 33a.
Chastelin (Le sieur), au Collège de Na-
varre, à Paris, VI, 697.
C11ASTEL1.1ERS ou Chastelliez (Abbé de), V,
639, 58i, 583, 590.
(]iiA8TE\Av, lieutenant des gardes du duc de
Guise, VI, a 65.
CiiASTEUiL (Seigneur de). Voir Puget (Hu-
bert).
— (François de Galaup-), le solitaire du
mont Liban, IV, 80, igS, ao-j, 535;
VI, 221.
— (Jean de Galaop-), procureur général
en la Cour des comptes de Provence,
frère du précédent, IV, 80, 344; VI,
12a, i44.
— (Femme de Jean de Galadp-), VI,
i5o.
— (Louis DE Galaop-), père des précé-
dents, VI, io5.
— ( Françoise Cadenet de Lamanin , femme
de Louis de Galaop-), VI, io5.
Chasth.lon (De), caraérior de Saint-Paul , à
Lyon, VI, 697.
Chastueil. Voir Chastedii..
CiiÀTEAnoEUiL etnonCiiATEACDÎîME (Seigneur
de). Voir MoMER (Jean-Louis).
Chàtead-Landon (Seine-et-Manie), VI,
696.
Chàtealneuf-le-Rouge, coniMume du can-
ton de Trets (arrondissement d'Aix) , VI,
456.
— -lès-Martigdes (Boaciios- du -Rhône),
VI, 456.
— (Seigneurs de). Voir D'Alleman, De
Frajjcois, De Rodui.pii.
CiiÂTEAUXEOF ((Jharles de l'Aubépine, mar-
quis de), IV, 199.
CnÂTEAD-ViLLAi:^ (Maison de), IV, 87.
— (François-Louis, comie de), IV, 87.
— (Anne d'Aqnaviva, lille du duc d'Atrie,
femme de Fi'ancoi»-Loui8,comleDB),IV,
Chàtel (Perrone du), religieuse cle l'ordre
des Visitandines, VI, 716.
Chaody, VI, 918.
— (Lesieur), IV, 63; VI, 363.
Chaullan, peut-ôti'c Cuaila>, non loin
d'Aix, IV, i5.
Chacmont (De Saint-). Voir Saint-Chad)io>t
(De).
Chauvet ou Cuaulvet (Antoine), Ois de
Laurens, VI, 36(), 37a, 38o.
— procureur au Grand Conseil, VI, 118,
119, 167, 437, 5a9.
(Jhavary ou CiiiAVARv (Famille de), VI, «o,
7a4.
— (Robert), VI, 717.
— (Louise de Mayran d'Libaye, femme de
Robert), VI, 717.
— (Catherine), femme de Nicolas Fabri,
VI, 10, 38, 717. Voir Fabri.
— (Robert de), cousin de Peiresc, (ils
d'autre Robert, VI, 10, io3, lôo, 600,
610, 717.
— (Madeleine de Constantin, femme de
Robert de), VI, 717.
— (Louise-Claire), lille de Robert et de
Madeleine, VI, 717.
Cheapside, rue de IjOndres, VI, 676,
CiiEMEROLLEs (Gaspard do Lac dk), sieur de
Courbanton, IV, 88.
— Henriette Bouchard, femme de G. Dt
Lac de), IV, 88.
Chenard ou Chesnard (Le sieur), avo-
cat au Parlement de Paris, VI, Sag,
53o.
CiiiÎNERii.LEs (Prieuré de), dans la coni-
95
754
TABLE ALPHABÉTIQUE
mune du mtime nom (Basses- Alpes), V,
37; VI, 71..
Cbenedili.es (Prieuré de). Voir Ch^nerilles.
Chesne ( André du). Voir Ddchesne.
— (Le R. P. dd), de l'Oratoire. Voir Do-
CHESNE.
Ghesneaii (Jean), V, a64.
Chevalier (Chanoine Ulysse), V, 10; VI,
685.
— (Président), à Paris, VI, 56.
Chevallier (Le sieur), VI, i53, 386.
Chiarahonti. Voir Claramontids.
Chifflet (Famille), V, 608.
— (Jean -Jacques), médecin-antiquaire.
IV, ao5, aa5; V, v, vi, 398, /19a, AgS.
58a, 608.
— (Philippe), V, T, VI.
— (Claude-Nicolas), V, 608.
Childéric, roi de France, IV, 307.
GHmB(La) [Asie], V, 69, ^5, 85, 118.
307, 389, 458; VI, 675, 680.
Chio', Uedela mer Egée, VI, 576.
Cboisedl (Charles de), marquis de Praslin,
maréchal de France, VI, 385.
Cborier (Nicolas), IV, 5o.
Chodcab (M""), graveur, VI, 696.
Christolet, VI, Il II.
ClACON, ClACONE, CuCCONIUS (AlphoUSc),
Dominicain espagnol, V, 591, 59a.
595, 645, 699.
— (Pierre), chanoine de Sëville, V, 59a.
CicÉRON.lV, 180, 448: V, 680.
CiGONGNE (Armand), bibliophile, V, 43 1.
CiMiEz, colline qui domine Nice, VI, 63a.
— (Notre-Dame de), VI, 632.
CioTAT (La) [Bouches-du-Rhône], IV. a6,
a8.
CiRON ouCybon (Innocent de), chancelier de
l'Université de Toulouse, V, 127. 128,
i52, 160.
CiRON (De), avocat généi-al au Parlement
de Toulouse , frère du précédent, V, i5a.
Givita-Vecchia (Italie), IV, 62, 67, ti5;
V, 173, 873, 698, 7o5, 716, 720,
721, 723, 736, 767; VI, i33, 309,
3i6.
Clair (Saint-). Voir Saint^lair.
Claire (Sainte-). Voir Sainte-Ci.aire.
Clapiers (Jean-François), seigneui- de Vau-
venargues, VI, 329.
— ( Anne-Seguiran , femme de Jean-Fran-
çois), VI, 239-231, a4y, 261, 265,
326,343.
Clappier, juge d'Aups, VI, i65, 191.
Clarahoktiijs (Scipio), IV, 388, 4o3,
470, 545.
Clarbt (Balthazac), apothicaire d'Aix, IV,
571.
— (François de), archidiacre d'Arles, V,
438.
— (De), de Toulouse, VI, 91.
Claude, Claudils (Empereur), V, 5o6,
539, 584, 663, 673, 681, 688, 700,
71 4.
— (Princesse), de la maison de Lorraine.
Voir Lorraine.
— valet de PeirescV, 30; VI, 38o, 4i8,
424.
Gladsel (M"* de), fille du jurisconsulte Pa-
cins, V, a4a, 243.
Clave(De),IV, 479.
CLAviDs(LeP.), IV, 354.
Clémeut (Saint), pape. Voir Saint Cla-
ment.
— d'Aleïandrie, V, 3j6, 4o8.
— VII, pape, V, 357.
Cleohedes, mathématicien et astronome
grec, IV, 177, 178, 179. 180; V, 21 4.
Cleopatras, IV, 79; V, 393.
Clerac ou Cletbac (De), saa. aa3, aa6.
' Peiresc écrit Cio.
DES TOMES IV A VI.
755
(]lebmont (doUège (k), h Paris, VI, i33,
— (Hardouin de), seigneur de Saint-
Georges, V, 53 1.
Glermont-Ganneao, membre de i'inslitul,
V, 395.
Glihachds, Climaqoe, Clihax (Saint), V,
566, 570, 577.
Cloche, religieux de l'abbaye de Sainl-
Faron,Vl,688.
Clôt (François), appelé aussi Merindol,
messager d'Avignon, V, 718.
Gloyseault (de l'Oratoire), IV, a a 6.
Clomanc, seigneurie, arrondissement de
Digne, VI, 713.
— (Seigneur de). Voir Perier (Julien).
CLUîiY (Hôtel de), à Paris, IV, 48o; VI,
698.
— (Ordre de), VI, 77.
— (Abbaye de), VI, 670.
Closids. Voir L'Ecldse.
Cluverius, Gluvier (Philippe), V, aôg,
33o, 377, 4o4, liio.
Goberger (Venceslas), peintre flamand, V,
685, 693.
GocYNEs, mathématicien anglais, VI, 685.
GocDLA (Le sieur), VI, 4a3.
GoDiNns, V, 376, 377.
GoDDB, receveur, IV, htio, 5 18.
GoËFFETEAD (Nicolas), VI, 78, 307, 697.
GoEFFiER OU CoiFFiER. Voir Effiat (Mar-
quis d').
C0ELID8, IV, 180.
GoGOLiN (Terre de), département du Var,
VI, 995.
— (M"° de), VI, 395.
— (Seigneur DE Cders-), VI, agS.
GoHON (Anthime-Denis), évêque deiNimes,
VI, 6/11.
GoiFFiKR (La), traiteusn h Paris, VI, 170.
CoiGNET, mathématicien d'Anvers, VI, 69a.
GoLLETEi (Dom), moine à Saint-fknoll, V.
58, 9a, 94, 96, 106, laS; VI, «71.
— (Guillaume), IV, toa.
GoLLn«i(Abbé), VI, 370.
C0LLOBR1ÈRE8 (Seigneur de). Voir BotimcE
(Antoine).
CoLLONGUB (Scipion de Foiesta), conseiller
au Parlement d'Aix, VI, 97.
— (La conseillère de Foresta-), VI, 3àa.
GoLMARS (Basses-Alpes), VI, 486, 494,
496, 497, 5oo, 609.
— (Prieur de), IV, 3oa.
GoLocci (Ange)',évé(iuedeNocera, IV. 91,
110, lag, i3i, i4o, 147; V, 4o5; VI,
704, 714.
Cologne (Allemagne), IV, aa4; V, 399,
3i4; VI, a8, 3o5, 365, 896, 46i.
555, 573.
CoLOHBi OU CoLOMBT ( Frauçoig de Cauvigiiy,
sieur de), VI, 90.
GoLOMiiis (Paul), V, 3 18.
CoLOHiEz (Raymond), libraire h Toulouse,
V, a35, a37.
CoLOMA (Famille de), à Aix, VI, 4o,
4i.
— (Jean de), greffier des insinuations ec-
clésiastiques, VI, 4o.
— ( Louise de Pontevès , femme de Jean de),
VI, 90.
— (François de), avocat h Aix, fils des
précédents, VI, 4o, 4i, 43, 54, 09,
179, 195, 387, 389, 344, 346, 353.
— (Catherine de Riilfi, femme de Fran-
çois de), VI, 4o.
— (Pierre- Joseph de), avocat général au
Parlement de Provence, VI, 4i.
— (Un sieur de), indéterminé, VI, 4 a 6.
CoLONNA (Jérôme), cardinal, V, 367.
CoLT OU GoLZ (Jems), collectionneur ar»-
glais, VI, 675, O90.
Peiresc l'appelle Angelut Colotiut,
90.
756
TABLE ALPHABÉTIQUE
CoLDMSA (Pierre). Voir Galatinds.
CoLVENER (Georges), de Louvain, IV, 198.
CoLviLLE (David), Coi-viLLcs, V, 983.
28i.
Combe (Jean de), auteur de l'Hydrologie ,
VI, 706.
CoMBEFis (François), Dominicain, IV, 3o6.
CoMBBBLAN (Lord), ambassadeur d'Angle-
terre en France, VI, 696.
GouBiÈREs(Le sieur), VI, ihù.
Côme', en Lombardie, VI, 699.
CoMMANDii», CoMMANDiNDs ( Frédéric) , d' Ur-
bin, VI,/i67; V, i9/l.
CoHMBLiN ou CoHBLiN , à Amsterdam , VI ,
680.
CoHUODE, CoMHODCs (Empereur), V, 5o3,
5o6, 5o6, 5i5, 519, 590, 593, 595,
533, 536, 541.
CoMNÈN'E (Anne), V, Wy, /i53, /i63.
CoMPAOSI ou COMPAGNO (Ludovico), ColicC-
lionneur, V, 5oo, 519, 59i, 594, 596.
598,530,539-534,536,679,689.
701, 754.
CoMPAi.ii (Le sieur), V, 611, 619. 709.
7/18,775,785,795.
CoMPiiiGNE (Oise), V, 94: VI, Sg, 49,
694.
CoMTAT Venaissin, IV, 3; V, 45: VI, m.
CoNBÉ (Henri II de Bourbon, prince de),
IV, 19, 90, 66, 359: VI, 894, 65o.
— (Princesse de), VI, 384.
CoNDOM (Gers), V, i86, 199.
CoNECA (Giorgio), de la maison du cardi-
nal Fr. Bai'berini, VI, 147.
CoNNiNGTON (Angleterre, comté d'IIunling-
don), VI, 674.
— (Sieur de). Voir Cotton.
CosQi'ES (Aveyron), V, 94o.
— (Jean de), archidiacre de Bodez, \,
964.
CoNQDES (Le p. Gabriel de), frère du précé-
dent, V, 904.
CoNRARD (Jean), marchand, VI, 671.
GossTA>s (Le sieur), V, 910; VI, 476.
— , frère du précédent, VI, 476.
— , consul de Marseille, peut-élre un des
deux précédents, VI, 094.
— , CoNSTAMTiDs , fils dc Constantin le Gi-and ,
IV, 68: V, 967, 455; VI, 679.
C0H8TANIIN LE Grand (Empereur), IV, 68:
V, 3lO; VI, 999.
— PoRPHïHOGÉFciîTE (Emj>ereur), I\ , SgS:
V, 95 1, a53,954, 956, 957, 371, 290,
996, 4o3, 790: VI. 3oo, 699.
— (Antoine), médecin provençal, IV, 191.
194, 910, 359, 36o, 36i.
— (Michel), IV, 3i6, 39o, 395, 396.
CoNSTAJiTiNOPLE (Turquie), IV, 34, 70,80,
89,947, 949, 383: V, 964, 971, 3o9,
3i8, 35o, 35i, 359-361, 364, 374,
38o, 4o6. 599, 595; VI, ii5, 499,
576.
CoBSTAXTiNOPOLiTAnos (Joannes), V, 594.
CoNTiM (Francesco), mécanicien, V, 487.
CoNTv (Princesse de), VI, 934.
Gop (Wattere), à Londres, VI, 676,
690.
Copernic (Nicolas), 1\, 188, 901, 959,
354; V, 394, 443: VI, 364.
GoQCiLLAT, avocat à Aix, VI, i53.
Corberan (Simon), relieur de Peiresc, IV,
9, 3, 99, 3o6, 307, 3io, 3i3, 3i6,
317, 390. 397, 333, 349,343, 354,
379,389, 388, 389, 394, 390, 397,
3()9, 407, 409, 4io, 4i6, 417, 490,
499, 493, 494, 495, 499, 43o, 43t.
439, 45i, 459, 46o. 463, 475, 569,
6o4, 6o5: V, 70, 71. 790; VI, vi,
34o, 363, 38i, 438, 5o4, 539, 54o,
579, 573. 649, 653.
Pcircsc écrit Como.
DES TOMES IV A VI
GoRBERAN (Guillaume), relieur parisien , [)ère
du précédent, VI, /i38, 5o/i.
GoRBiÈREs ' (Terre de), en Provence, VI,
1 65, 700.
— ( Honoré de (]orioi,is-). — Voir Goriolis.
— (Baron de). — Voir Gomolis (Lau-
rent).
Gordes (Jean de), abbé de Mausnc^ IV,
33i, 373,377,389, 562; VI, 556.
GoRDiER (Le p. Balthasar), Jésuite, V,
35i.
GoRi, près de Velletri (Italie), IV, i33,
i4a; V, 439, It&o, 761, 763, 771.
GoROTHE (Grèce), V, 555, 56i.
CoHio' (Bernardin), historien, VI, 599.
GoRioLis ou CoRRioLis (Faniillc de), VI,
707.
— (Laurent), président au Parlement de
Provence, VI, 76, i34, 338, 876,
49/1-/496, /198, 569, 563.
— (Honoré de), seigneur de Gorbières,
. VI, i65, 569, 700, 792.
— Elisabeth ou Isabeau de Villeneuve-
Espinousc, femme d'Honoré de), V 1 , 1 65.
569, 799.
fiiMAYE (Famille de), VI, i65.
— (Honoré de), VI, i65.
— (Dr), sieur de Limaye, premier consul
d'Aix, père du précédent, VI, i65.
. /thli.
— (Antoine), seigneur d'Autane, VI,
706.
— ( Rapheline Gastinel , femme d'Antoine ) ,
VI, 706.
— (Madeleine de). — Voii- MiLUERBi:
(M- de).
— (Pierre de), marquis d'Espinouse), IV,
4oi.
-1 — EspiNousE (Famille aciuelle de), h Mar-
seille, IV, 4oi; VI, 729.
757
CoRiOLis( Laurent), baron de Gorbières, pré-
sident au Parlement d'Ain, VI, 970,
971, 43a, 493, 791.
— (Louise de Piolenc, présidente Dg),
femme du |)récédcnl, VI, 455, 791.
— (Jean-Louis de), seigneur de la Bas-
tide dos Jomdans et de Limaye, premier
consul d'Aix, VI, 970, 987, 791.
— ( Honoré) , baron de Corbière» , VI , 7 1 7.
— (Isabeau de Villeneuve, femme d'Ho-
noré), VI, 717.
(ioRMis (De). Voir Decormis.
GoRNARius (Janus), médecin allemand, V,
955, 390.
GoRNEiLUAN (Bcroardin de), évéque de
Rodez, V, 937, 94o, 969, 965, 970,
989, 4o8, 4i9, 417, 499, 43 1 ; VI,
190.
— (François de), évêque de Rodez, V,
969.
— (Jacques de), évé<pie de Rodez, V,
969.
GoRM (Le sieur), bourgeois de Bordeaux
eu la paroisse de Saint-Pierre, V, 91 4.
GoRREGiA (Le sieur), VI, 199, 199.
GoRSE, VI, 199, 999.
GoRSÈGOE. Voir Gorse.
GOSMUS INDICOPLEUSTE, V, 368.
(^osTE (François), VI, 790.
— (Anne de Dolle, femme de François),
VI, 790.
— (Honoré), (ils des précédents, lieute-
nant pai'ticulier en la sénéchaussée au
siège d'Aix, VI, 368, 720.
— (Marguerite d'Audibert, femme d'Ho-
noré), VI, 790.
GosTBRUiS (Henricus), protonolaire , collec-
tionneur flamand, VI, 686, 699.
GoTKi.oN (Le sieur), principal du Collège
d'Aix,V, 94; Vl,7ii.
' Pciresc étril CoarbiénM. — ' Peiresc l'appelle parfois Des Cordet. — ' Pclresc écrit /« Como,
758
TABLE ALPHABÉTIQUE
CoTicMc(Var),lV, 486,/i87.
CoTiGNON, père et fils, IV, 476.
CoTRON (Le sieur), avocat à Marseille, VI,
61, 65, 75, a4i, 9^7, a6o, 967, 289,
341,345,374.
Cotte (Gnillem), prieur des Cannes de
Nice, V, 611, 6i5,63a.
— , messager de Grasse, Vt, 49.
GoTTON (Robert), sieur de Connincton, V,
969, 469; VI, 674, 690.
— (Thomas), père du précëdent, VI,
674.
— (LeP. Pierre), VI, 140,437.
CoocHEs-LKs-MiNES (chef-lieu de canton de
Saône-et-Loire), VI, 669.
CoDLONGUB (Conseiller de), IV, 875.
CoDRANT (M"), li Paris, VI, 696.
CoDRBlÈBES. Voir GoRBlèRRS.
Courbons (Basses-Alpes), section de la com-
mune de Digne, IV, 337; VI, 707.
CoDBMEs (Le siem* de), IV, 79; VI, 385.
— (Le neveu du sieur de), IV, 79, 73.
— (M"' de), cousine de Peiresc, VI,
359
CouRNEs Sairt-Martiji (I>^ sieur J)e), VI,
934.
CocRSAN (Abbé de), V, 167, 168.
Godht (Le sieur), VI, 3i, 35, 5i, 899,
594.
— (Gaspard), frère du précédent, VI,
35, 475, 599.
Courtenay (Maison de Bourbon-), VI, 389.
GoDsm (Victor). Sa bibliothèque, h la Sor-
bonne, IV, 9 44, 3o9.
CoDSTANCES (Abbé de), V, 58i.
CocTRAs (Gironde), IV, 596.
Cramoisy (Sébastien), libraii-e à Paris, IV,
159, 189, 238, 957; V, a88, 3oo;
VI, VI, 38, 5o, io3, 166, 911.
Cbasso (Nicolas), VI, 463.
Cr^onb (Italie), VI, 61 4.
Cremonim (César), IV, 90.
Cremonois (Le) [Italie], VI, 6i3.
Cbepdsu (Famille), V, 761.
Cr^ODY (Charles, maréchal de Blaucheibrt
de) , prince de Poix , duc de Lesdigiiières ,
IV, 89, 84, 9a, ao8, 389, 3i9, 317,
3i8, 356, 391, 398, 399, 4io; V,
i56, 397, 899, 4ii, 64o, 643, 645,
660, 674, 676, 698, 7o5; VI, 3i,
4o-43, 49, 5o, 63, 64, 80, 9a, i3o,
3a9, 898, 389 , 344, 878, 407, 490,
491, 499, 558, 069, 591, 619, 6i4,
6i5, 689.
— (Françoise, Bonne de Lesdiguières ,
femme de Charles de), IV, i84: V, 9 35;
VI, VI, 68, 66, 91, 98, 190, i3o, i4o,
i43, 16a, a6i, 990, 583, 591, 619,
6i5.
— (Charles de), seigneur de Canaples,
VI, 591.
Croce (Benedetto),.érudit napoUtain, VI,
686.
Cboiï (Abbaye, terre, sieurs de Sainte-).
Voir Sainte-(^roiï.
Chose (Le sieur), VI, 5o6.
Crotone (Grande-Grèce), V, 519.
Cboy (Prince de). Voir Abschot.
CcBitBEs(M-DE),VI,48a.
Cdebs (Var), IV, 7, 18, 697; VI. 479,
600.
— (Famille de), VI, 996.
Ci'GES, ou Cdjes, ou Cdjis (Le sieui' de),
VI, 419, 497', 439,434, 458, 479,
5o9, 570, 578, 599.
Cdgis (Le sieur), d'Ières, VI, 878.
CcjAs, V, 467, 468.
CcjES, commune des Bouches -du -Rhône
(canton d'Aubagne), V, 6o3; VI, 619.
— (Commandeur de), VI, 566.
Appelé là de Cujiù.
DES TOMES IV A VI
CuNDiER (Louis), graveur, IV, 'dttb.
— (Madeleine MareU, femme de Louis),
IV, 3/i5.
— (Jean-Claude), graveur, fils des précé-
dents, IV, 345.
— (Jacques), graveur, fils des précédents,
IV, 345.
— (B.), graveui-, fils des précédents, IV,
345.
— (Jacques II), fils de Jean-Claude, IV,
345.
759
CUPIDON.V, 505,516,796,737, 736,761.
CuYNET(Piprre), V, 588, 589.
CïBBLB, V, 500, 519.
CvNKAS, IV, 180.
CïPRK(îlede), V, 445.
— (Roi de). Voir Savoie (Duc de).
Ctriacos (Le P.). Voir Sciotto.
Cyrille Lucar, patiiarche rie Constanti-
nople, IV, 89.
Cyrille (Saint). Voir Saint Cyrille.
CYziQOE(Asie Mineure), V, 768.
D
Dacan ou Dealcan (Pays de) [ Inde] , V, 1 63.
Dacia, Dacie, province romaine, aujour-
d'hui Hongrie, Roumauie, V, 5 00, 5 06.
Dacquet (Le sieur), et non Dacqdel,VI,
i33, 166, ao5.
Daffis (Guillaume), premier président au
Parlement de Bordeaux, V, an.
— (Jean), second président du Parlement
de Bordeaux, fils du précédent, V, au.
Oaillon (Gaspard de ) , évêque d'Agen , puis
archevêque d'Albi, V, 169, 429.
Dalechamp (Jacques), VI, 5i9.
Dalle, patron de barque, V, 720, 727.
Damas (Syrie), IV, i48; V, 88,5o6,633.
Damascencs (Nicolaus). Voir Nicolas de
Damas.
Dambron (Le sieur), VI, 189.
Damien de Larisse, V, 4oo.
Damin, avociit à Orléans, VI, 696.
Daneau (Lambert), Lambertos Dan«os, V,
977.
Danemarck, IV, a45; V, 989.
Danfrie, horioger et mathématicien à Paris,
VI, 695.
Daniel (Arnaud), troubadour, VI, 686.
Danmabtin ou Demmartin, marchand, VI,
609 , 607, 608.
Dantel (Le sieur), VI, 89.
Dardène (Le sieur), VI, 4j6.
Darmarius' (Andréas), IV, u3, 167, 178.
Darnal (Jean), continuateur de la Ckro-
nique bourdeloise, V, 91 3.
Dasipodids (Conrad), V, 47».
Dadnol' (Pierre-Claude-François), membriî
de l'Institut, IV, 179.
Daophiné, IV, 66, 67, 83, 984, 996,
397; V, 333, 35o, 758: VI, 81, lao.
a86, 390, 39a, 498, 447, 48i, 533,
697.
Dadriac père, VI, 901.
— fils, VI, 90 1.
Dadsqdb (Le chanoine Claude), IV, 349,
35o.
David (Le roi), IV, 94; VI, 689.
— (Ktienne), imprimeur d'Aix, IV, 16:
VI, 594, 635.
Dax' (landes), IV, 10, 5i9, 5i3.
Deaoeant (Guiscai'd), premier président de
la Chambre des comptes de Grenoble,
VI, 584, 619.
Peiresc l'appelle uoe foi» Darmarin. — ' Peiresc écrit Aqt.
7G0
TABLE ALP
Deagon, pi-obablement le même que Dea-
GEANT.
Decormis (Pierre), seigneur de Beaurecueii,
Roqueshanles, etc., avocat génëral an
Parlement de Provence, IV, 53o; VI,
3/16,3/18, 4i3, 446, 450, 451, 48o,
5o6, 537, 594.
— (Antoinette Fabry de Fabrègues , femme
de Pierre), IV, 53o; VI, 595.
— (Louis), seigneur de Beaurecueii, Ro-
queshanles, marquis de Brabançon , avo-
cat général, puis président au Parlement
de Provence, fils des précédents, IV,
53o.
— (Maiùe Cadenet de I^amanon, femme de
Louis), IV, 53o.
Dedoxs (Pierre), coseigneur d'Islres, IV,
5io.
— (Diane Arbaud de Rognac, femme de),
IV, 5io.
— ( Madeleine) , fille des précédents , épouse
de François Saint-Marc. Voir Sai\t-Mabc.
Deegbroot (Laurens), à Gand, VI, 687,
699.
Delft' (Hollande), IV, ai5, aa4, 4t3.
Delisle (Lëopold), membre de l'Institut,
IV, 16, lag, 556, Sga ; V, m, iv, 1,
10, 48, 69, 64, 88, 118, a3i, a66,
43i, 449; VI, 49, 71, 7a, 76, 89,
34o, 356, 363, 55o.
Delphes (Grèce), V, 379, 590.
Delpit (Jules), VI, 190, 371,564.
Del Pré (Laurens), à Mons (Pays-Bas),
VI, 693.
DELRio(LeP. A.), V, 4.
Dembadlt (Le sieur), VI, io4.
Demetrics Alabaldds, V, 4o5.
— (Emmanuel), collectionneui" anglais,
VI, 675, 690.
Démosthème , IV, 465.
HABETIQUE
DESENNE(LeP.), IV, 958.
Denis (Saint-). Voir Saixt-Dems.
DeSYS de BrZANCE, DiONYSIOS BrZAXTIUS, V,
987, 94o, 94i, 961, 965, a66,967,
970, 977, 989, 983, 985, 377, 402,
4o8, 4i9, 499, 43o.
— d'Halicarnasse, V, a4i, aSi, aoa.
— LE Petit, V, a9o.
Deodati (Elle), avocat et collectionneur à
Paris, VI, 698.
Descartes (René), IV, a43.
Descrignolle. Voir Scragnole.
Desdiguières (Hôtel). Voir Lesdigcièbes.
— (Connétable). Voir Lesdigoières.
Des Essarts (Charlotte), comtesse de Ro-
morantin, VI, a 47, 635.
Des Haïes, baron de Gormenin', V, 974;
VI, 497.
Desidery (Le sieur), VI, 569.
Des Landes ou Deslanoes (Le P.), IV, 160,
161.
Des Loges (Le président), VI, 357.
Des Noedds', collectionneui- parisien, V, 77,
79, 109, 195, 199, i49, 147, i48,
i54, 157, 61 3; VI, i58, 910, 69g.-
Despiote. Voir Espiotz (D').
Desplans (Esprit .\llard, sieur), VI, 379,
533, 790.
Des Portes (Marquis), VI, 44 1. Voir Bd-
DOS.
Desportes (I>e sieur), VI, 436.
— (Philippe), abbé de Josaphat, VI, 56 1,
694.
Desrey (Pierre), traducteur de Robert Ga-
gHin,VI, 5o4.
Dexippe, \, 356.
Dezeijieris ( R. ) , correspondant de l'Institut ,
V, 187, 9i3, 9i4.
Diane chasseresse, V, 33 1, 798.
— d'Éphèse, V, V, 4oo, 519, 707, 749.
' Gassendi l'appelle DelpLe. — ' Peiresc écrit Cormetmia. — ^ Peiresc ëcril parfois d'E$neux.
DES TOMES
Diane Mammosa, V, hh-].
Dictionnaire des amateiks kraxçais dd
Wll' SIÈCLE. Voir lîONNAFFÉ ( IvIlIlOlul).
DES ANONVMES ET PSEUDONYMES DE LA COM-
PAGNIE DE Jiisus, ])ar le père C. Somrnei-
vogel, IV, 197; VI, 387.
GÉNÉRAL DE LA LANGUE FRANÇAISE, par
MM. Ilatzfeld, Darniesleler et Thomas,
IV, 570; V, 438, /i78; VI, n, 973,
35o, 60g, 698.
DiDYME, DiDïMus, IV, 3o8; V, 376.
DiEii (li'abhé), chanoine de Notre-Dame de
Paris, VI, Sag.
— , horloger et malhdmaticicii , h Paris,
VI, 6g6.
Digne (Basses- Alpes), IV, 8), 177 à la fin
du volume; V, i54, 160, 97^; VI,
368, 63o, 707, 709.
— (Evoque de). Voir Bologne (De).
DiGNOLY (Le sieur), VI, 609.
Dijon (Gôle-d'Or), IV, i5/), i56, 167,
966; V, 89, 116; VI, 116, 908, ago,
43o, 599.
Diw (P.), IV, 393.
DioDATi ' (Élie), IV, i8(5, aaa, 9 3/i,
aSg, 337, 338, 3i3, 3i6, 366, 367,
399, /lo6,/iig, /45i, .'i58, 46i, 466,
477, .5o9, 5o6, 507, 5o8, 5i8, 56g,
576; VI, 698, 709.
DioDORE de Sicile, V, aSi, 969, 394.
— DE Tarse, Tarsensis, V, 986, 3o6.
Diogène de Laërce, IV, 917, 918, 964,
965, 968, 969, 448, 456, 457; V,
970.
Dion Gassius, V, a4i, 95 1, 9g5, 3a4,
395, 33o.
Dion Ciirysostojie, IV, 385.
DioscoRiDE, IV, 79, i48, 574.
Dise (Le sieur), VI, 3.
DoMiMs (Marc- Antoine de), t!vêquc de
IV A VI.
761
Segni, jiuis archevêque de Spalalro, VJ,
VI. 8g, 555.
Domitia, V, Sig, 598.
DoMiTiEX, empereur, V, 5o6, 533, 536,
707.
DONAME (M"" de), VI, 976.
Dom ou DoNY (J.-B.), IV, 61, ii4. i9i,
i34, i43, 149, 171; V. 375. 485,
593, 710, 770, 778, 780, 810; V,
V, 988, 375, 43i, 485, 710, 715,
770, 778, 780, 810: VI, VI, 147,
997, 3oi, 3o4, 3o8, 317, 347, 358,
4oi, 56g.
— (Alessandro), V, 588.
— (Sylvio), V, 689.
— (Frère iiuh-lcrminé du cavalier J.-B.),
VI. 357.
— d'Attichv (Louis, évéque de Riez), V,
«74, 997; VT, 997, 719.
DoNQDER, marchand et collectionneur h An-
vers, VI, 684, 691.
DoRDOGNA (Dom Stepliano m). V, 997.
Dordreciit (Hollande), IV, 901.
Dorez (Léon), archivisic iwlwgraphe,
iiionibi'e de l'Ecole française de lloine,
V, 3oi: VT,674,676.
DoRiA (Le prince), IV, 335.
— (Lazarin), seigneur de Satournon, VI,
.399, 338, 390, 3gi, 4o8, 409, ia8,
48o, 5a6, 718, 790.
— (Blanche de Félix, femme de Lazarin),
VI, 95o, 95i, 319, 36o, 4i6, 718,
790, 791.
— (Biaise), premier consul de Marseille,
père de Lazarin , Vi , 718.
— (Marguerite de Rizzo [ou Rizzi, ou
Rixi], femme de Biaise), VI, 718.
— (Marguerite), sœur de Lazarin, femme
de Melchior Thomas, seigneur du Val
Dardenne, VI, 718.
Appelé parfois Deodati.
«.>6
762
TABLE ALPHABETIQUE
DoBU (indéterminé), VI, 829.
— (Joseph). Voir Annu.
DoRLEANs (Louis), VI, 5 12.
DoRHALius' (Henri), chanoine de Liège,
IV, i43, 1^7, 171, 172, 5o8, 5i6,
817, 5a3; V, 993 à 299, 3o3, 3o6,
307, 3t3, 3ti, 829, 34i, i32, i33,
iU, hh&, A52, &53, âSâ, AGo, 462,
47t.
DoRTHKs, docteur en médecine, VI, 5oo.
DoDAi (Nord), IV, 198, 202; VI, 4i8,
68/1,687,688, 693.
DooAiLLE (Le sieur), V, 2^0.
DoDBLET, religieuse à l'abjjaye de Saint-
Denis, VI, 694.
— , collectionneur à Paris, à la Mégisserie,
VI, 695.
Doi'CEOR, libraire à Paris, VI, 696.
DoDRBEs (Montagne des) [ Basses - Aljws ] ,
IV. 496.
DoDRDAN (Seine-el-Oise), IV, 193.
Dragdig>an (Var), IV. 486, 49a; V, i4;
VI, 243, 336, 34i, 689, 729.
Drais ou Draix, commune des Basses-Alpes,
IV, 496.
Drebels (Cornélius), IV, 495, 479; V,
32i;VI, 117, i56.
Dreix (Le sieur de), VI, 64.
— , avocat du roi à la Chambre des comptes ,
à Paris, VI, 77, i56.
Drouart, libraire à Paris, VI, vi, 345,
379, 696.
Dbdv ( Présidente de), VI, 619, 554.
Di Balzac (Le sieur), VI, 190.
Du Bartas (Guillaume de Saluste , seigneur) ,
IV, 43; VI, 996, 3i4, 3i8.
Di Bellay (Cardinal Jean) , évêque de Paris ,
VI, 56, 599.
Du Bernkt (Joseph), premier président du
Parlement de Provence, IV, 6o3, 6o4;
V, 194-196, 198-911. 9l4,2l5, 9l6,
917, 218, 920, 291-994, 227, 999,
469.
Dn Bernet (Mai^erite de Sevin, première
présidente),IV, 6o4;V, 901, 2o3, 9o5,
908-910, 9l5, 917, 918, 990, 991-
993, 996-999.
Do Bois. Voir Bosco (Cyprien de).
De BoDLAY (Le sieur), VI, 493.
Du BoYS, chanoine de Saint -Maur- des-
Fossés, VI, 696.
Dd Bray (Toussaint), libraire à Paris, Vi,
i83.
Ddbreil (Le P.), à l'abbaye de Saint-Ger-
main-des-Prés , à Paris, VI, 698.
Du Buisson (Le sieur), V, 679.
Du Gandal (Le sieur), V, i44.
Do Ca>gk (Charles du Fresne), IV, 485;
V,8i9.
Do Chaffadt (Le sieur), de Digne, IV,
928, 94o, 994, 323, 33i, 332, 333,
335,.38o,5i4,5i8, 5a;).
Do Ghaillar ou Chrillar. Voir Savin
(Pien-e).
Dd Chaijce ou Do Chaisne (Ix)uis), prési-
dent au Parlement de Provence, IV^ 8;
V, 201; VI, 36, 53, 63, 976, 4i2.
— (Anne de Bausset, femme de I^nis),
IV, 8.
— (Jean-Baptiste) , président au Parlement
de Provence , fds des précédents , IV, 8 ,
48o: V, 901; VI, 36, 63, 4i9, 433,
454,655.
— (I.azare), président au Parlement de
Provence, fds de Jean-Baptiste, VI, 36.
— (Claire de Foresla, femme de Jean-
Baptiste), IV, 8.
— (Le sieur), IV^ 697.
DocHAisE (Louis), évéque de Seaez, IV,
6o7;VI,i64, 165,535,536, 561,710.
'• Parfois Dormale et d'Urmalc.
DES TOMES IV A VI.
763
Dn Chastelet (Paul Hay), IV, 385, 386.
Du Chat, Iraducleur de Galien, IV, 8o,
a63.
Du Chesne (André), IV, 87, 97, 111,116,
3o8, 59a; V, A, 197, 155, /i63; VI,
i4i, 167, 17G, 334, 395, /i36, 5i2,
5i3, 597, 674.
— (Le r! P.), de l'Oratoire, IV, 55 1.
Du Coudrai (Le sieur), IV, 589.
Dd CoDDRAY-MofiTPENsiER (Le marquis) , V,
QOl.
Du Doc (Le P. Fronton), V, 969, 354,
449, 469; VI, 38, 939, 695.
DuEZA OU DuKZK (Jacqucs), et non d'Eoze,
nom de famille du pape Jean XXII , VI ,
708.
Du Fkbvre (Le sieur), VI.
Du Ferbier, auteur du (Mtholùjue d'Estnt,
VI, 466.
DoHallier(M'"''), VI, i46.
Dd Hamel, avocat h Paris, VI, 699.
DuiLLius, IV, i33, i4o, i46; V, 46o,
741, 761, 769, 776, 778, 779, 794,
797-
Du Jardin (Le siéur), VI, 691.
DuKAS (Jules), VI, 695.
Du Lac (Le sieur), VI, 447, 464, 465.
Do Laurens (Andrd), premier médecin de
Henri IV, VI, 307.
Do Lieu, agent des postes, IV, a45; VI,
689.
Do Lis (Charles), VI, 57, 980, 38a, 538.
Do Loubet (Le sieur), VI, ôao.
Do Loc, officier de marine, V, 198.
Du Mas (Le sieur), VI, 67, 79, lao, i35,
i59, 174, 996, 5o3, 5n, 5i3.
— , fils du précédent, VI, 5o3.
DoMAY, secrétaire de Peiresc, IV, a66.
— (L'ahbé), chanoine de Sainte-Madeleine,
à Besançon, V, v, 696, 697, 633, 687,
689,699, 788.
Do Mesnil-Aobery. Voir Aoberv.
Du MoTTBi» (Le sieur), VI, ôgS.
Du Moulin (Joachim), controversiste |)i-o-
lestanl, VI, 463, 5o3.
DoMouRiKZ (Général), VI, 718.
Do MoosTiER (Daniel), peintre, V, 137:
VI, VI, 166, 170, 17a, 199, 983,
678, 696.
Du Moï (Le sieur), VI, 456, 655.
DuNKERQDE (Nord), VI, 6l3.
Do Paz (Le P. Augustin), généalogiste bre-
ton, VI, 5 1 a.
Do PÉBiER (Famille), h Aix, IV, 10; V,
708.
— (François), archéologue, IV, 10, 19a;
V, 708; VI, 907.
— (Laurent), VI, 718.
— (Louise Ai|)héran, seconde femme de
Laurent), VI, 718.
— (Claude), iHs de Laurent et de Louise,
VI, 718.
— (Scipion), avocat, puis conseiller au
Parlement de Provence, fils du précé-
dent, IV, 10, 193, 471; V, aog; VI,
907, 5a8,599, 545, 668,718.
— (Julien), seigneur de Clumant, con-
seiller au Parlement d'Aix , puis doyen ,
VI, 97, 907, 545, 569.
— (N...), juge de Lambesc, VI, 9a7,
a99-a83, 335, 986, a4a-944, 347,
aôa, 954-a56, 36a, 491.
— , neveu du précédent, avocat, VI, aSi,
98a.
— (indétei-miné), VI, 37, 179, 397,
875.
Du Perron (Cardinal Jacques Davy), V,
361; VI, 116, i83, i34, 167, 808.
— (Jacques), évoque d'Angoulême, neveu
du précédent, V, 361; M, 116.
Du Pin (Le sieur). VI, 688.
Du Plessis, soigneur de Richelieu, IV, 187.
— (Philippe de Moriiay, seigneur), IV,
187.
96.
lOi
TABLE ALPHABETIQUE
Du Phé, graveur h Paris, VI, 696.
Do Pdget (Jacques), seigneur de Fuveau,
VI, 180.
— (Catherine de Rochas d'Aigiun , femme
de Jacques), VI, 180.
— ( N . . . ) , conseiller au Parlement d' Aix ,
descendant des précëdenls, VI, 180,
358, 36a.
Du PoY (Dom Clirislophe), IV, 65, 92,
107, ait, 121, i5q, 168, 171, 204;
V, 16a, i64, 25îi, 322, 349, 36o.
375, 382, iaa, 495.
— (Messieurs), c'est-à-dire Pierre et Jac-
ques, IV, 86, 88, 99, 127, 9o4, 21 4,
233, a34, 238; V, 48, 60, 89, ii4,
i39, 139, 949, 963, 3i4, 36o, 422,
475, 6o5; VI, 110, 660, 698.
— (Pierre), seul, IV, 128, 199, i3i,
169, l85, 193, 208, 909, 920, 23l,
939, 935-237, 245, 966-968, 973,
987, 3i8, 363, 379, 896, 397, 491 ;
V, 48, 1 14, 1 15, 117, 122, 197, i33,
i43, i44, 160, 245, 946, 349, 359,
4i8, 422, 453; VI, 63, 77, 93, 96,
i64, 169, 191, 985, 3i8, 334, 359,
363, 364, 394, 429, 434, 436, 438,
46i,463, 479, 608, 689.
— (Jacques), prieur de Saint-Sauveur,
seul, IV, 128. iSg, 161, 169, 173;
VI, 659.
— (Collection), à la Bibliothèque natio-
nale, IV, 938.
— (Le sieur), intendant de la maison de
M. deCréqui, IV, 398.
— (Ernest), inspecteur gënëral de l'in-
struction publique, IV, 190.
DoRANCE (La), VI, 3o5.
Durand, expéditionnaire à Rome, VI, 4oi.
— , potier et mouleur, à Paris, M, 696.
— .ouDuR*ST, ou Duba:«ti(J.-B.), seigneur
de Bonrecueil et MontplaisanI , conseiller-
doyen à la Cour des comptes d'Aix, VI,
95. 111, 9i3, 903, 904, 966, 974,
995.
DoRANDOU Dorant (père du précédent), con-
seiller-doyen à la même cour, VI, 91 3.
— (Fils de J.-B.), conseiller-doyen à la
même cour, Vf, 21 3, 296.
Durami-h-Calade (Les), descendants des
précédents et , connue eux , conseillers k
la Cour des aides jusqu'à la Révolution,
VI. 9i3.
— (Maurice de), ancien conseiller à la
Cour d'appel d'Aix, VI, 995.
DuRAzzo, autrefois Dyrrachiom (Ulyrie),
VI,5io.
Du Serbe (Gharles-Salomon), évéque de
Gap, V, 174; VI, 199, 123, 195.
DoSoDi, VI, 376,386.
Do TiL , |)résident en la Chambre des comptes
de Paris, IV, 85.
— (L'abbé), fds du précédent, IV, 85;
V. i64.
Dr TiLLBT (Jean), greffier au Parlement de
Paris. V, 149; VI, 5i9, 689.
Do Vair (Guillaume), premier président du
Parlement de Provence, puis garde des
sceaux, IV, 47; V, vi, 9, 9i5, 987;
VI, VI, 59, io3, i63, 166, 176, 211,
919, 917, 94o, 904, 319, 397, 407,
519, 555, 6o5, 663, 666, 670, 678,
677, 680.
Do Val (Le P.), prieur de Gultres, V,
166, 179, i8d, 189, l83, 202, 922,
923; VI, 118, 119, 190, 191, 9o3,
987, 357, 476,544, .^54, 566.
D0VERCIEB DE Haoranse (Jean), abbé de
Saint-Cyran, IV, 33i, 357, 36o,362.
Dyrrachiou, ville d'Illyrie, aujourd'hui Do-
razzo. VI, 5 10.
DES TOMES IV A VI.
765
Eadmëk, Eadmeris (Le moine), VI, 109,
1 10.
Ebenbitar. Voir Abdallah-Bbn-Ahmed.
EcHARi) (Le 1*. Jacques), Dominicain, V,
EcHELLKNSis (Abraham), V, iig, iSy.
Edmonds, ambassadeur d'Angleterre en
Flandre, VI, 678, 68.5, «qq.
Edouard , roi d'Angleterre et duc de Guyenne,
V, 91 9.
Edrisi, le géographe de Nubie, ISibiensis,
V, 378.
Effiat (Antoine Coidier-Ruzé, marquis d'),
maréchal de France, IV, 43; V, 6i,
148, 341, 6i3, 7^5; VI, 489, 558.
— (Marie de Fourcy, maréchale d'),V, 61;
VI, 711.
EfFRETIÎîRE (U') ou EFFRETliiRE (De l' ) ,
doyen du grand conseil, VI, 486, 59 1,
593, 569 , 799.
— (De i.'), lils du précédent, VI, 486.
Egnatiis, V, 376, 4oo.
Egiii.i.es', commune des Bouches-du-Rhône
(ranlon d'Aix ), VI, 666.
— (J.-B. Boyero'). Voir Bover (J.-B. db).
Egvpte, IV, i55, 960, 964, 9()5, 399,
393, 46i, 5i9, 539; V, 979, 4oo,
4i3,4i5, 4i6, 436, 444. 505.574,
606; VI, 3oo.
EiiiNGER (Élie), Elias Eiiingerls, bibliothé-
caire d'Augsbourg, V, 4i4.
Elbe (L'Ile (r),EuiA,V, 78t.
Elbene (Alphonse d'), évéque d'AIbi, \,
94 1, 491).
— (Alphonse 11 d'), évoque d'AIbi, V, 43o.
Elbene (Barthélémy d'), évdquc d'Agen,
neveu du j)i-écédent, V, 43o.
Elbelf (Oharles de Lorraine, duc d'), V,
39().
Eléonor, fille du comte Berengier, VI, 678.
Élieiv, VI, 689.
Eliogabale, V, 5o6, .">.ï5.
Flzevier (Les), IV, aoo, 901. 4a8; V,
4o4, 478, 474; VI, 676.
Emby (Comte d'), ambassadeur d'Angletern-,
V, 399.
Embrun' (Hautes-Alpes), IV, i83, i84,-
— (Archevêque d'). Voir Hugies.
Emenjalo. Voir Barras (De).
Emeric (Le sieur), VI, 457.
Emeby^ (Sieur d'). Voir Particeili (Mi-
chel).
Ehmanl'el* (Le rabbin), fils de Jacob, IV,
33o, 35a, SgS, 4o9, 4ii, 4i8.
Emhai's (Judée), V, 3i3.
EMMfLs(Ubbo), V, 989.
Empereur (L'), Marseillais, VI, 5oi, 61C.
Encaisse (Haute-Garonne), V, 708.
Enea, Émîe. Voir Barati.
Enoobert. Voir Gobert.
Enoch, IV, 396; V, 468, 484; VI, 660.
Entrevaux (Le sieur d'), VI, 43 1.
Entretenues (Basses-Alpes), V, 89; VI,
716.
— (Isnard d"), nom porté par plusieurs
membres de la inaisond'Agoult,VI,7t6.
Fpernon' (Jean-Louis de Nogaret, duc 0'),
VI, 454.
Ephèse (Asie Mineure), V, 387, 4oo.
— (Diane d'). Voir Diane.
' Peircsc écrit Eigiiillet. — ' Peiresc écrit Ambrun. —
Emaniiel et àiis»! Manuel. — ' Pciresc écrit A'Etperno».
Peiresc écrit Utmery. — * Peiresc écrit
7C6
TABLE ALPHABËTIOUE
Épiccre, IV, 81, 17a, 179, 180, 2o3, 217,
228, 249-262, 287, 292, 4oa, 4o6,
4i4, Zti5, 417, 442, 444, 445,446,
448, 449, 45o, 456, 457, 459, 46i,
465, 470, 471, 507, 60.3 ; V, 419.
ÉpipjuNE, Epiphami's, IV, 79; VI, 90, io5.
Eracliis. Voir HERArxius.
Erashi's Oricics, IV, 149, 598.
Erastus (M. Ulpius), V, 709.
Eratosthenes, IV, 599.
Ebfurt (Allemagne), V, 279.
Ericicus, auteur d'un IrailiS d'astronomie,
IV, 592.
ERNAGHiDii, V, 3t5. Voir Obgon.
Erpeniis (Thomas), professeur en langue
ai'abe à l'Universit*^ de Leyde, IV,
287.
Erycics Pdteams. Voir Van de Pdttk.
Erzerouh ' (Turquie d'Asie), Vi , 11 5.
Erythrée (Mer), IV, 78.
Escale (Seigneur de l'). Voir Matheron-
Amalric.
EscALis, VI, 207.
Ebcalis-Sabran (Sextius d'), baron de Bras-
d'Asse et d'Ansouis, VI, 92, 245.
— (Marguerite de Brancas-Céreste , femme
de Sextius d'), VI, 92 , 5a4.
— (... de Gerente, dame de Bras-sur-
Argens, seconde femme de Sextius d'),
VI, 524.
— (Marc -Antoine d'), premier président
du Parlement de Provence , père de Sex-
tius, VI, 92, 264.
Escanard ou Escavard (Antoine), V, 167;
VI, 307.
EscuiNARD (Pierre), expéditionnaire du roi
de France en cour de Rome, V, igo,
494; VI, 118, 149, 473.
EscLAjiGON (Le sieur d'), IV, 809.
EscLusB (L'). Voir Cldsius.
EscoFFiER, chanoine de Digne, IV, 4-26,
427, 44o, 45o.
EscracnolleS commune des Alpes-Mari-
times, VI, 280.
— (Honoré -Robert, seigneur d'), major
d'Autibes, VI, 280, 981, a85, 469.
— (M"' de Villeneuve, femme de H. Ro-
bert, seigneur d'), VI, 280.
ESCRAIGNOLE. Voir ËSCBAGNOLLE.
EscDRiAL (Bibliothèque de 1' ) [ Espagne | , IV,
ii3, 116; V, 371,988, 288.
EsGtiLi.Es (Sieurs d'). Voir Gênas (De).
EsMivr et non Esmilly de Moissac, histoiien
du Parlement de Provence, IV, 478; VI,
708.
Esope, IV, 268, 278, 274, 3oo.
Espagne, IV, 47, 69, 67, 70, i4o, 198,
ai4, 267, 288,'835, 345, 899, 478,
519, 52 5; V, y, 196, 198, 2 1 6, 218,
268, 271, 277, 812, 845, 58o, 543.
781; VI, 26, 80, 81, 84, 86, 99,
ii4, 187, 198, aoo, 901, 3io, 35i,
879, 882, 897, 898-401, 469, 479,
499, 5i I, 597, 549, 546, 570, 574,
618,625.
Espagset (Famille d'), V, 9; VI , 710.
— (Marc-Antoine d'), conseiller au Parle-
ment d'Aix, V, a; VI, 710.
— (Violande d'Albis, femme de Marc-An-
toine d'), VI, 710.
— ( Raymond I", père de Marc-Antoine d' ) ,
VI, 710.
— (Françoise Milonis, femme de Ray-
mond I" d'), VI, 710.
— (Raymond II, fds de Marc- Antoine),
VI, 710.
— ( Cécile Juramy , femme de Raymond II ) ,
VI, 710.
Esparba (Le lieutenant d'), VI, 187.
EsPABRON (Château d') [Var], VI, 709.
Peiresc écrit Enero». — ' Peiresc écrit aussi Deicrignotle et Scragnole.
DES TOMES IV A VI.
767
EsPARRON (Le seigneur d'). Voir Arcussia.
— auteur d'un Trniié sur ks eaux minérales
de Gréoulx, Vi, 706.
EsPBLuo (Fontaine d'), à Aix, VI, 440.
EsPENAN (Gointc d'). Voir Bossost ( Ro(][er du).
EspiNoiJSE, commune des Basses-Aipes , IV.
3a8, ici, lilio, 46i; V, 89; VI, 465,
707, ji»))..
— (Seigneurs d'). Voir Cowotrs, Ville-
neuve.
EspioTs (Guillaume d'), appelé parfois Des-
piOTS et Des Piots, IV, 86, 91,98, 1 1 1.
i3o; V, 407, 478, 698, 896, 609,
6a4, 626, 697, 629, 63i, 634, 636,
638, 647, 648, 653, 654, 674-676.
■679, 685, 6g8, 703, 705, 714, 717,
791, 754, 791, 809, 810.
EsPLAN's. Voir Desplans.
Esprit (Saint-). Voir Pont-Saint-Espbit.
EssARTs (Charlotte des). Voir Des Essarts.
EsTANG (De l'). Voir Lestang.
EsTEREL (L'), montagne de Provence, IV,
487; V, 3o8.
Estienne (François), seigneur de Saint-
Jean, jurisconsulte, VI, 60.
— (Charles), seigneur de Montfuron et
d' Aurons , président au Parlement de Pro-
vence, fils du précédent, IV, 5 10; VI, 60.
— (Gabriel), seigneur de Montfuron, pré-
sident au Parlement, fils du précédent,
IV, 5 10.
— (Phihppe de Roussel, dame de Pru-
nières, femme de Gabriel), IV, 5 10.
— (Honorée), fille de Gabriel et femme
de Louis Saint-Marc. Voir Sai\t-Marc.
— le greffier, VI, 496.
— DE PiiuMÈREs (Famille). Voir Prumères.
— (Charles), imprimeur, IV, 486.
— (Robert), iinprimenr, IV, 670; VI, 718.
EsTiENKE (Henri), imprimeur, IV, Stg,
385, 4ii, 4i9, 593, 094.
— (Antoine), imprimeur, VI, 167.
— (Le sieur), V, aS; VI, 46. 549, 559.
567, 579, 576, 589.
— (De Saint-). Voir Saint-Estik^w.
Estissac'. Voir La RocHEroicAiLo.
EsTOBLON ou EsTOlBLOX (Lc sicUF o'). VI,
338.
EsToiLE (Pierre de l'), IV, 187, 569; V,
179; VI, 67!, 695.
— (Claude de). Gis dn précédent, avocat
à Paris, IV, 961; V, 179; VI, 671,
«95.
KsTRADES ' (François u), gouverneur des
princes de Vendôme, V, 64 1.
— (Godefroy 0), maréchal de France, fils
du précédent, V, 64 1.
Estropiât (L'), protégé de Peircsc, VI, 3 16,
395.
Ktampes-Valbnçay (Léonard d'), évêquc de
Chartres, VI, 476,534.
Ethiopie' (Afrique), IV, 86, 3ai: V.
784.
Etienne (Saint-). Voir Saist-Étiknnb.
— DE Byzance, V, 960, 989, 986, 898.
Etna' (Mont), en Sicile, \l. 696.
EuciiBBiis (Saint). Voir Saixt Eiiciieriijs.
EucLiDE, V, 897.
Eldemon Joannes (Le P.André), delà Com-
pagnie de Jésus, VI, 379, 383, 887,
4oo, 4oa.
EiiGi!Bio,"EiJGiiBiiM (Italie), V, 710.
Europe (mythologie), V, i43.
— (géi)graphie), V, 974, 977, 3t8, 474;
VI, i5, 98, 499.
Edsèbe, IV, ii3, 199, 147, 969. 903,
819, 897, 889, 4o8, 4ii, 4i9, 469;
V, 986,400, 4o8; VI, 680.
' l'eiresc écrit Sliatiic. — ' l'eiresc rappelle i(e l'Kiliade.
écrit /Ethna.
' Pciresc écrit iKthinpit.
l'cirvK
768 TABLE ALPHABÉÏIOUE
EcsTATHB , EosTATHics , tiTcheviVjue (le ïhes-
salonique.IV, 3o8, 3ao, 677, 583,589,
590, 596; V, 377, 4o3.
EvERTRE (Saint-). Voir Saint-Evkrtre.
EvESQiJE (Jean de l), seigneur tle Saint-
Estienne, IV, i4; VI, ai.
EvesouE (Delphine Gaslinel, femme de Jean
DE l'), IV, i4.
— (Sylvestre L'), parente de Jean , femme
de Fouquet Fahri . VI , 21.
— (N... L'). fdsdeJean.VI, ru.
ETRAGi'Bs(Boucties-du-Rhijnc), V,3i5, 3if).
Fabiis Paounus, IV, 46 1.
Fabre (Le sieur), VI, 69, 3aa, .")9i, 099.
— (André), valet en l'abbaye de Guitres,
VI, 549.
Fabrègues (Ixmis de Fabrv-), M, q83.
— (Louise de Joannis, femme de Fabry-).
Ic'ligueur, VI, 695.
— (Antoinette de Fabrv-) , (illc du ligueur.
Voir Dbcormis.
— (r)E),Vl,C66.
Fabri (Famille de), V, u, 5, 6; VI, vi, 37,
3i, 4o, 10a, 161, -içffi , 3i8, 334,
365, 366, 659.
— (Reynaud de), père de Peiresc, IV, 1.
a8i, a89, 485; V, 0-9, i4, 19, 20,
25, 85; VI, I, m, 1-94, 3437, 4o-4a,
44, 46, 47, 5i-53, 57, 60, 66, 69,
70, 98, 106-108, 19 2, 189, i49, i56,
179, 189, 190, 266, a83, 993-995,
997, 298, 3o2, 3i6, 354, 474, 663-
665, 704.
— ( Marguerite de Bompar, première femme
de Reynaud de), IV, 485; VI, 704.
— (Catherine de Caradel, seconde femme
de Reynaud de), VI, 4, 5, )5, 53,
663-667.
— (Claude de), oncle de Peii-esc, IV, i; V,
5; VI, I, II, III, 1, a, 5, 8, t3, l'i,
18-90, 29, 53, 99, 663-665.
— (Catherine ou Charlotte, sœur de Rey-
naud DE ) , femme de Guillaume de Cambe ,
sagnenr d'Orves. Voir Cambe.
Fabbi (Madeleine, sœur de Reynaud de),
femme de Pierre de Pon levés, seigneur
d'Amirat. Voir Pontevès.
— (Françoise, sœur do Reynaud de),
femme de Ferréol Flotte, seigneui' de
Mcaux. Voir Flotte.
— (Suzanne de), sœur de Peiresc (du se-
cond lit). Voir Segdiran (Henri).
— (Palamède de), sieui- de Valavex, frère
de Peiresc, IV, i, 17, 18, 5i, 71,
100, 101, 169, 174, 193, 190, 919,
ai8, 997, 933, 936, 938, 945, 946,
a48, a56, 260, 281, 3oo, 348, 356,
420, 48i, 495, 537, 538, 609; V, 5,
90, 23, a4, 4i, 43, 70, 71, 92, 1A8,
i54, 189, 195, 198, 900, 908, 209,
211, 968, 978, 338, 348, 349, 895,
483, 578, 600, 601; VI, I, II, III,
IV, V et de la page 1 à la fia du vo-
lume.
— (Marquise de Tnlle, femme de Palamède
de), IV, 348, 356, 38o, 554; V, i34,
161; VI, 37,38, 59,60, 66, 71, 79,
196, i34, 161.
— (Claude de), fils de Palamède, baron,
puis marquis de Rinns, IV, 17, aia,
933, 936, 938, 946, 248, 956, 260,
349, 348, 356, 38o, 38i, 490, 54o.
557,563, 567, 595; V, 49, 188, 190,
994; VI, 76, 89, 96, 109, 998, 291,
489, 639. 709, 716.
— (MargueritedesAIrics, feiuuie de Claude
DES TOMES IV À VI.
de), IV, 356, 38o, ^oS, 55/i, 563; V, Fauges (Joseph de), VI, 715.
769
188, 190, aoi; VI, 5o/i, 639.
Fabri (Catherine de), fille de Paianiède, IV,
'7-
— (Claire de), fille du môme, IV, 17; VI,
VI, 59, 60, 63, 66, 69-79, 73, 76,
io3, 111, 135-127, i34, i4o, i4a,
i5o-i59, 160, 161, 179, 198, 3i5,
438, i89, 5o2, 52i, 535, 538, 54i,
553.
— (Suzanne de), fille du même, IV, 17;
VI, 7G.
— (Louise de), fille du môme, IV, 17.
— (Isal)pau de), fille de Claude de Fabri,
baron de Rians et petite-nièce de Peiresc,
IV, 356.
— (Foulquet ou Fouquet), bisaïeul de
Peiresc, conseiller au Parlement d'Aix,
VI, 91,664,70-1.
— (Sylvestre l'Evesque, femme de Fou-
(juel), VI, 9 1.
Fabiu-Borrilly (Famille), IV, 35.
— (Le sieur), neveu et héritier de Boni-
face Bonilly, IV, 35.
Fabrice, Fabricios, IV, 180.
Faericius (Albert), auteur de la Bibliothèque
grecque, V, 299, 4oo.
Fabrot (Annibal), IV, 1, 899, 4o6, 4i9,
431, 439; V, 91, 3oi, 467, 468; VI,
489.
Faerne (Gabriel), VI, vi, 94, 95.
Facoûe (Luc de). Voir La Fagoue (Luc
de).
Faguon (Le sieur), VI, 358.
Faidead (Le sieur), VI, 378.
Falaise (Le sieur de), VI, 63o.
Faler.ne (Italie), V, 456.
Fannius (Remius), IV, 78, 79; V, SgS,
396, 397.
Faraudi (Willelmus), sieur de Toràmene,
IV, 34i.
Farfa (Italie), IV, 107, 110, 116, 135.
— (Diane de Mayne, femme de Joiepli
de), VI, 715.
— (Honorée de) , soeur de Joseph et femme
de Jean-Charles Bonnet de Malignoa, VI,
7i5.
Farvèse (Octave), V, 983.
— (Cardinal), V, 5oo, 699, 699.
— (Palais), V, 668,699,741.
— (Vigne), V. 783.
Farnosi ou Farnosv (Le sieur), VI, 78,
191, 199, i4i, i53, 189.
— , fils du précédent, VI, i53.
Faucher (Paul de), VI, 55 1, 617, 706.
Faccmier ou Fadlciiier (Le siear), V, 290;
VI, io3, 595.
— (Joseph), pi-êlrc, VI, 698, 63i, 548,
553, 563.
— DE Pl'imiciiel, curé de Coutras, IV,
596.
— , frère du curé de Coutras, IV, Sgô.
— (1^1 lieutonante), VI, i5o.
Fauchiere (Jannote), garde-malade du père
de Peiivsc, VI, 107, 108.
Fadcon' (Isabeau de), femme: 1° de François
de Villeneuvo-Flayosc; 9° de François de
Villeneuve d'Espinous, IV, 4oi; VI,
7»9-
— (Guillaume de), seigneur de Sainte-
Marguerite, père de la précédente, IV,
4oi; VI, 719.
— (Françoise de Baschis, femme de Guil-
laume de), IV, 4oi; VI, 719.
Faulcomera, de Rome, V, 705.
Fadlconnier (Guillem), patrond'unc barque
à Marseille, V, 685, 711, 735, 787,
744, 774, 799, 794, 796-798, 807.
Faure, procureur à Bordeaux, VI, 987.
Fauris de Saint- Viucens (Président Alexau-
dre-Jules-.\ntoine), IV, 11, 4, 5, 6, 9,
19, i3, i4, 16, 99, 93, a4, s6, 99,
3o, 3i, 34.39,45. 46, 47. 48. 49.
97
770
TABLE ALPHABÉTIQUE
5o, 52, 53, 57, 58; V, 99, 948, afto,
96a, 3io, 408; VI, 65, 997-301.
Faoris de Saint -Vincess (Président Jules-
François-Paul), père du précédent, VI,
116.
— (Pierre de), seigneur de Mioules, Sainl-
Vincens et Saint-Clément, aïeul des pré-
cédents, VI, 116, 987, 444, 471, 5o6,
507.
Fadstine, impératrice, V, 793.
Favaro (Antonio), professeur à l'Université
de Padoue, IV, i83, 354, 891, 399,
393.
Favier (Le sieur), VI, 390, 4o8.
Fayard (De), VI , 179.
Félix (Hemi), d'Avignon, V, 980, 381,
393, 394.
— (Melchior), des seigneurs de la Ferra-
tière, conseiller aux Comptes, VI, 997.
— (Lazarin), trésorier général de France
en Provence, VI, 75, 199, 939, 961,
3iD, 319, 398, 399, 35i, 309, 4o8,
716, 717.
— (Lucrèce Andréa de Venelles, femme de
Lazarin), VI, 717.
— (Louis), sieur de la Grand'Bastide,
père de Lazarin , VI , 716.
— (Blanche Lanrens, femme de Louis), VI ,
716.
— (Jean-Baptiste de), VI, 718.
— (Marguerite de Montelieu, femme de
J.-B. de),VI,7i8.
— (Blanche de), fille de Jean-Baptiste,
femme de Lazarin Doria. Voir Doria.
Fenooillère, quartier rural d'Aix (où le
roi Bené avait sa bastide légendaire,
entre la ville et la rivière de l'Arc), VI,
543.
Fente (Don Juan de), capitaine espagnol,
V, 996.
Ferand (Le sieur), V, 36.
Feradd, notaire, IV, 600.
— (Chanoine), IV, 989, 983, 34i, 485,
5o5, 547, 609; V, III, 390.
Ferdinand II, empereur, V, 359; VI, 898-
4oo.
— , duc de Mckelboui^, IV, 999.
Ferdinand, archevêque de Tolède, cardinal
infant, IV, 3l 1, 3l9, 896.
Feria ((jomez de Figueroa et Cordova, duc
de), IV, 396; VI, 81, 570.
FKRRAND(LeP.), IV, 354.
Fkrrarin (Le) (Italie], VI, 5o.
Fermet (Noël), muletier, VI, 179.
Ferrier (Jérémie), ministre protestant et
collectionneur, V, 1 13, 1 15, i49, i48;
VI, 556.
— , fils du précédent, officier d'artillerie,
V, i49.
— (M"'), fille de Jérémie et femme du
lieutenant criminel Tardieu, V, 1 49.
— (A.), ouvrier en instruments de mathé-
matiques, VI, 685, 695.
Ferrière (De la). Voir La Ferhière.
Ferron (Le sieur), d'Avignon, \I, 74,
180, 380, 4i8, 5oi, 008, 551,579.
— (Le sieur) , à l'hôtel de Lougueville , à
Paris, VI, 697.
Ferté (Emery Marc de la), évêque du
Mans, IV, i34, i35, i49.
Fetan. Voir Jacqcet, sieur de Fetan.
Fetrabendius (Sigismundus), libraire à
Francfort, VI, 689.
Fezave (Le P.), provincial des Carmes
d'Aix, V, 639.
FiCHET (Le P.Alexandre), Jésuite, VI, 197,
198, i49-i45, 169.
FiESQDE (Maison de), Fiesco, V, 647.
Fieobet' (De), avocat général à Toulouse,
VI, 591, 593, 595, 553, 600, 698.
' Peiresc écrit FiM et Fiobet.
DES TOMES IV À VI.
FiEUBET (De), frère du prdcëdent, VI, 698.
FiGiiEs (Les), fliir Ips côtes provençales de
la Médilerrande, VI, 186.
Fii.astre (Le sieur), de Rouen, VI, 696.
FiLLASTRE (Le sieur), V, iS^i.
FiLLiOLi (oncle et neveu), archevêques
d'Aix,VI,7ai.
Flandre', IV, 9i4, 9i5; V, /199, 7^6;
VI, 84, 901, 671, 676, 679, 681,
683.
Flassax (Vnucluse), IV, 887.
— (l'rieurd et prieur de), IV, 17'i; VI,
706.
Flassans (Maison de), VI, ^9.3, 700.
— Voir l'oNTEviîs, Forbin de Solliers.
Flayolz ou Flayosc (Var), IV, 49a.
— (De). Voir Villenecve-Flaïosc (Fran-
çois de).
Flèche. Voir La Flèche.
Flescue (Le sieur), V, 190,192, laS,
i34, i38, i4i.
Flines (Monastère de), à Douai, VI, 698.
Florence (Italie), IV, 69, 79, 78, 3i2,
398; V, 957, 376, 470, 48o, 48i,
485, 717, 736; VI, 3ii, 3i6, 4io,
4i 1, 5o4, G16.
— ou Florens (Le sieur), VI, 487, 670,
695.
Floride (La), maison de campagne, près
de Marseille, V, 9, 9i5; VI, 6o5,
710.
Flotte (Jean-Augustin), sieur de Saint-
Joseph, conseiller au Parlement d'Aix,
VI, 97, 118, 199, 186, 958, 890,
849, 4i9, 491, 433, 454, 610, 716,
7'!)-
— (Françoise Berinond, première feinme
de Jean-Augustin), VI, 716.
— ( Marguerite de Bcaulieu-Nazac , seconde
femme de J.-A. de), VI, 11 3, 716.
771
Flotte-Sai>t-Joseph (Famille db), VI, 1 i3.
Flotte (Ferrdol), seigneur de Meaux, VI,
49, 711, 799.
— (Boiiiface), sieur de Meaux, fils de
Ferrëol, IV, 3o; V, i4, 90, 89, 4a,
44; VI, 06, 106, i46, 179, 95 1, 979,
980, 989, 3o9, 807, 3i9, 336, 34i,
355, 356, .359, 376, 38o, 4o3, 4o4,
4i8, 419, 498, 43o, 434. 446, 459,
476, 477, 5i8, 555, 634, 635,711.
799.
— (Françoise de Grasse-Tanneron , femme
de Boniface), VI, 3i8, 638, 664, 799.
— (Louis de), seigneur de Saint- Julian ,
(ils des précédents, V, ii3, i53, i56,
159; VI, 74, 980, 995, 339, 37a,
479, 5o9 , 5o4.
— (Jeanne), fille de Boniface, femme de
Boniface Pasquet, seigneur d'Esperel,
VI, 799.
Flddd (Robert), médecin et philosophe an-
glais, IV, 191, 199, 988, 944, 953,
970, 978, 977, 978, 999, 869.
FoEsiDs, IV, 985.
Foix (Abbé de). Voir Lafon.
FoLiGNO (Italie), V, 715, 754.
FoMBETON (M°" de). Voir Laidet.
FoMJEU, abbé de Saint-Ivertrè et de Sainl-
Séverin, VI, 696.
FoNGursERRE OU FoDQKisBRBK (Db), à Cam-
brai, VI, C88, 698.
FoNscoLOMBE (MarcelHu de), VI, 706.
FoNSEGBivE (G.-L.), professeur de philoso-
phie au lycée Buflbn , VI , 1 09.
Fontaine (Jacques) , médecin d'Aix , profes-
seur h l'Université de celte ville, IV, 964 ;
VI, 80,86,663,668,671,675.
Fontainebleau (Seine-et-Marne), IV, 980;
V, 74; VI, 178, 919, 9i5, 916, 55o.
FoNTANA(Cavalier),V, 688,689.
' Pciresc écrit Flandres.
97-
77'i
TABLE ALPHABETIQUE
FoNTENAT, graveur & Paris, VI, 696.
— (François-Olivier de), collectionneur,
abbé de Saint-Quentin de Beauvais, V,
ii3, igo, 6i3, 745, 755; VI, 670.
— (De)- Voir Bodcuabd.
FoNTiENMEs, seigneurie de la famille Le-
vesque, dans la commune de Saint-
Klienne, arrondissement de Forcalquier,
VI, 711.
FoNvivE (De), précepteur de Peiresc et de
Valavez, VI,ii,3,4,6.
FoppENs, VI,687.
FoRBiî» (Maison db), VI, 678, 677.
— (Paul-Albert de'), V, i56. 158,196,
198, 199, 917, 971, 973, 275, 989,
699, 667, 705, 76C, 767, 779; VI,
559, 601, 611, 616, 696, 645.
— (Auguste de), évêque de Toulon, VI,
597, 619, 690.
— (Jean-Baptiste de). Voir La Boqde.
— (Melchior de). Voir La RogiE.
— (Comte de), membre de l'Institut, V,
168.
— D'OppiiDE ( J.-B. de) , président b mortier,
seigneur de la Verdière , VI , 1 a 1 .
— (Gaspard), marquis de Janson, VI,
a65, 719.
— (Marguerite Foresta de Rougiers, pre-
mière femme de Gaspard), VI, 905.
— (Claire Libertat, seconde femme de
Gaspard, VI, 719.
— (Gaspard), marquis de Mane, fils de
Gaspard , marquis de Janson , et de Mar-
guerite Foresta de Rougiers, sa première
femme, VI, a65, 973.
— (Marguerite de Simiane-Gordes, femme
de Gaspard II de), VI, 965.
— DE SoLLiERs (Gaspard), VI, 568.
^ (Clarice de Pontevès-Carces , femme de
Gaspard de), VI, 568.
FoBBiJi (Palamède de), VI, 568,
— (Jeanne Garde de Vins, femme de Pala-
mède de), VI, 568.
— (Catherine) , fille des précédents , femme
de Robert des Poi-cellets. Voir Pobcel-
i.ETS.
— DE LA Barben (Palamède de), VI,
568.
Jassoi» (Toussaint de), coadjuleur de
l'évêque de Digne, Raphaël de Bologne,
puis évêque de Beauvais et cardinal , VI ,
705,719.
— (Chartes), fils de Gaspard et de Claire
Libertat, VI, 719.
— (I^urent), autre fils de Gaspard et de
Claire Libertat, VI. 719.
FoRCALQDEiRET (De), officicr de marine , V,
198, 996.
FoRCALQiiER (Basscs-Alpcs) , IV, 55o; VI,
496, 597.
Foresta (Le sieur de), faiseur d'ana-
grammes, IV, 7.
— (François de), sieur de Rougiers, con-
seiller au Parlement d'Aix, VI, 198.
— (Gaspard de), frère du précédent, tige
des marquis de la Roquette, VI, 198.
— (Jean-Augustin de), baron de Trets,
président du Parlement d'Aix , frère des
deux précédents, VI, 198, 537.
— (Antoine de), baron de Trets, \I,
7»5.
— CoLLONGOE (Scipiou de), conseiller au
Pariemenl d'Aix, VI, 97, 790.
— (Anne d'Arnaud, femme de Scipion),
VL 790.
FoRNARi (Bartholomeo), général de la poste
de Gènes, IV, 169.
FoscARiM (Le P.), IV. 399, 45i, 458,
459.
FoncAOT (Le sieur), à Paris. VI, 697.
' Peiresc écrit parfois Fourbm.
DES TOMES IV A VI.
773
FooQUET, membre du conseil de Gaston
d'Orléans, VI, 179.
FoiJRCY (Jean de), seigneur de Chessy et de
Monlevrain, VI, 711.
— (Marie de), fille du précédent, femme
du raai'échal d'Efliat. Voir Effiat.
FouRNiER ou FouRNïEB (Le sicur) , VI, 10,
38, 196, 472.
— , marbrier de la reine, VI, i85.
FoY (Le sieur de Sainte-). Voir Sainte-
Fov.
Fracuino ou Franciiiso (Francisco), V, 678,
691.
Fraisse (Le sieur), Vf, 47a, 633, 637.
— (Les sieurs), V, aie; VI, 544.
Fraissinetz (Les frères), capitaines au régi-
ment do Vaillac, V, 936.
Francfort (Allemagne), IV, 986, 388; V,
99a; VI, aio, 395, 5i3, 670, 671,
680, 689.
Franche-Comté, V, 298, 307, 608.
Francis Street, à Londres , dans le quartier
de Westminster, VI, 676.
François I", roi de France, V, 88, 187;
VI, 664.
— (Les), seigneurs de Châteauneuf-lès-
Martigues, VI, 456.
— (Jean de), sieur de Châteauneuf, VI,
456.
— (Héliane de Brunély, femme de Jean
de), VI, 456, 498, 499.
— (Marguerite de). Voir PIOLE^•c.
— (Madeleine de). Voir Valavoire-Volx.
— LE Long (Le sieur), VI, 607.
— (La fille de), VI, 607.
— , messager, VI, vi, 6i5, 6-j6, 6a8.
Frangipam (Le sieur), VI, it5.
Fredbau, peintre, IV, 8, a3, a4, 96, a8;
V,i34,i4i,i53; VI, 640.646, 647.
FRÉoiRic, landgrave de Hesse, V, 465.
— Barberodsse (L'empereur), VI, aoa.
Fhedy (Horatio), V, 407.
FaijDs (Var), IV, 10, 48, 486, 493; V.
199; VI, laa, ia3, laS, 637.
— (Évéque de). Voir Cambli.i (Barthélémy
de).
Fremiiires (l'aul), V, 4i.
Fremond (Le sieur), IV, 878.
Frenead (De), VI, 367.
FrJîre, président au Parlement d'Âix, VI,
3a6.
Fresne-Canaye. Voir G&naye (Ph. de), sieur
de Fresne.
Fressière (liC sieur), de Reiras, IV, 8.
Frey (Jean-Cécile), médecin et philosophe,
IV, 909, 910.
Frizon, sergent, IV, 496.
Froben (Jean), V, 890, 477.
Froissart, VI, 463, 5i3, 534.
Fromentières ( Audard de) , baron de Meslay,
capitaine, VI, 619.
Froncino, dessinateur, VI, 44o.
Fronsac (Gironde), IV, 696; V, 175, 187.
190, aa8, a34.
Frontienes. Voir Fontibunbs.
Frontignan, V, 3i5.
Fronton (Le P,). Voir Do Duc.
Frowyk' (Thomas), grand justicier d'An-
gleterre, \ I, 677.
Fdlconis (Le sieur), IV, 609.
FcNEAD (De), VI, a4o, 876.
' Pciresc écrit Frouwik.
77/i
TABLE ALPHABETIQUE
Gabob (Le), VI, Itvi'd.
Gabriel (Le P. D.), IV, 697; VI, 533.
Gabrieli (Le sieur), h Rome, V, 55o.
Gades (Espagne), V, 543.
Gaeta (Italie), IV, i33;V, 439.
Gaffarel (Jacques), IV, 210, ai6, 317,
330, a3a, 373, 307, 3ti, 3i4, 3i5,
3i6, 3i8, 3ai, 3a6, 332, 338, 34o,
35o, 356, 368, 389, hao, iaô, 433,
433, 595.
Gagny ou Gaigny (Le sieur), chez qui lo-
geait Valavez à Paris, VI, i35 (corrigez
Baigni en Gaigni), 139, 208, 369,
464.
Gagdin' (Robert), VI, 5o4, 5i3.
Gaillard ou Gailhard (Le sieur), IV, 335,
5i4, 597, 6o3; VI, 55, 175, 488,
495, 594.
— , procureur, V, 157, 306; VI, 65a.
— , fils du procureur, le même sans doute
qui est appelé le jedne Gailhard, V, 1 57,
197; VI, 602.
— (Joseph), conseiller, puis président au
Parlement d'Aix, VI, ai4, 2i5, 33a,
333, 377, 563, 571, 733.
— (Anne Griraaldy de Régusse, femme de
Joseph), VI, 723.
— (Jean), père du précédent, VI, 733.
— (Louise Aibaud de Bargeraon, femme
de Jean), VI, 723.
Galand (Le sieur), VI, 43o, 600.
Galandius, mathématicien, h Paris, VI,
697-
Galands (Les sieurs), VI, 5i.
Galatinls (Pierre Columna), théologien
franciscain, VI, 46o, 46 1.
Galaip. Voir Cbastecil.
Galba (Empereur), V, 5oo, 5o6, 529.
Galeano (Ulysse), VI, 682.
Galice. Voir Bedejl'n (Sieur de).
— ou Gallice (Claude de), conseiller à la
Cour des comptes d'Aix , VI, 445.
— (François de), seigneur de Bedejun,
fils et successeur du précédent, VI, 445 ,
447.
Galicean (Le sieur), VI, Sac.
— (La femme du sieur), VI, 820.
Galien (Empereur), IV, 333, 334, 335;
V, 388,5oo,5qi, 638, 664.
— , mélecin, IV, 79, 80, 263; V, 899.
Galilée (Galileo Galilei), IV, 62, 72, 98,
109, 186, 956, 259, 994, 3i8, 337,
343, 343, 353, 354, 357, Sgo, 891,
899, 898, 4oo, 4o4, 4o6, 4io, 4i3,
4i4, 419, 4ao, 425, Aaô, 427, 498,
43i, 45i, 459, 477, 5o2, 5o3, 5o8,
556; V, 374, 894, 4o6, 407; VI,
864.
— (Virginie, fille naturelle de), religieuse
au couvent de Sainl-Matteo d'Arcetri, IV,
890, 391, 393.
Galiley (Le sieur), de Lyon, V, 134.
Gall (Saint-). Voir Saist-Gall.
Galland (Auguste), conseiller d'État, V,
197, i44, i53, 342; VI, 35, 106,
5l9.
Gallant, VI, 6o3.
— (M-),VI, 6o3.
Galle ou Gallée (Moïse), imprimeur k
Anvers, VI, 685.
— (Théodore), imprimeur à Anvers, VI,
685, 691.
' Peireïc écrit Guaguin.
DES TOMES IV A VI.
775
Galle (Jean), mathëmalicion liégeois, IV,
5o8.
Gallu christiana, IV, k, 5o , 98, i34,
34i; VI, i85.
Gallten. Voir Galien.
Gallifet ( Arlus-Alexandre de), IV, 20.
— (Madeleine Ferret, femme d'A.-A. de),
IV, 20.
— (Alexandre de), sieur du Tholonet,
président au Parlement d'Aix , (ils des pré-
cédents, IV, 90; V, i,3i, i68;VI,i3o,
i3a, i34, i36, 709.
— (Lucrèce de Trichaud, femme d'A. de),
IV, 90, 21 ; VI, 709.
Gallo Salamanca (Antonio), à Rome, VI,
687, 692.
Galluci (Le P. Tarquinio), VI, /102.
Gand (Belgique), VI, 685, 687, 699,
693.
Gandolle (M"" de), sœur de Marc-Antoine
Vento, VI, 793.
Gantez, grand vicaire de i'évêque de Mar-
seille, VI, 5 80.
Gap (Hautes-Alpes), IV, 283;VI, 98, i23-
195.
— (Évêque de). Voir Ddserrb.
Gapeau (Le), rivière de Provence, IV, 488;
V, 74/j; VI, IV.
GAPENi;ois (Le), pays de Gap; Vapikcdm,
IV, i85.
Gahaolt (Dame de), VI, 56o.
Gard (Pont du), VI, 9.
Gabdane (Bouches-du-Rhône), VI, 948.
— (Le sieur), VI, i53.
Garde (Gaspard), seigneur de Vins, VI,
700.
— (Honoré de Pontevès, femme de Gas-
pard), VI, 700.
— (Jeanne), fdle des précédents, femme
de Palamède Forbin de Solliers , VI , 700 ,
701.
— (Louise), autre fille des précédents.
femme de Palamède Forbin de la Barben ,
VI, 700.
Garde (Marguerite), autre fille de» précé-
dents, femme d'Antoine de Castellano-
Salernes, VI, 700.
— (Hubert), seigneur de Vin» et de
Forcalqueiret, VI, 718.
— (Marguerite de Montauban, dite d'A-
goult de Sault, femme de Hubert), VI,
7,3.
— (François), seigneur de Forcakjueiret,
puis marquis de Vin», fils des précé-
dent», VI, 713.
— (Madeleine Forbin de Janson, femme
de François), VI, 718.
— (Marguerite), fille de François, femme
de Madelon de Vinlimille, seigneur de
Luc, VI, 718.
— (Lucrèce), fille de Hubert, femme de
Victor-Antoine de Glandevès, VI, 71 4.
Gardeivg (Le sieur), de Draguignan, VI,
3/»i.
Gardère (Joseph), archiviste bibhothécaire
de la ville de Condom, V, 186.
Gardinekus (Stephanus), écrivain anglais,
VI, 677.
Garisson, collectionneur dans le voisinage
de Londres, VI, 676.
Garnier (L.), magistrat à Marseille, VI,
65.
— (Le théologal de), IV, tic.
— DE Montfuron (Jean-Baptiste) , conseiller
à la Chambre des comptes d'Aix, VI,
9a6, 997, 979, 978.
— (Jean), fils du précédent et son suc-
cesseur à la Chambre des comptes , VI .
996.
GABRAiti (Chevalier di Lopp^-), V, 375.
Garraset (Chevalier dc). — Voir Garrar^.
Garrat, secrétaire de Peiresc. — Voir Aoar-
RAT.
— (Le P.), V, 8.
776
TABLE ALPHABÉTIQUE
Gascogkb', IV, 591, 59a; V, 906.
Gascon. Voir Le Gascon.
Gasqiet (Le sieur), de Saint-Maximin, VI,
34i.
Gassendi' (Pierre), IV, i, m, aa, 7a, 81,
90, 98, 9/), 98, 118, ia3, 196, 199,
189, lis, 144,179, 174. 177 à 611;
V, II, 19, 5o, aaô, aà5, 969, 974,
999, 3oo, 3i9, 390, 397, 33i, 354,
355, 36o, 370, 38o, 898, 4o4, 4o5,
4o6, 419, 490, 4a4, 435, 444, 446,
447, 459, 453,455, 475, 478, 491,
497, 559, 710, 784, 758; VI, 9, 3,
6, 8, 9, 91, 99, 179, 363, 4oi, 46a,
G56, 664 , 70.1, 706.
— (Jean), frère du pi-ëcédent, IV, 1 93, 9 1 9.
— (Le sieur), V, 197.
GtssiER (De), propriélaire d'une partie de
la plaine de VaJaver, VI, 366.
Gassin (Le sieur), IV, 484.
Gastinel (Michel), secrétaire du roi de
Provence Louis III, VI, 704.
— (Jean), fils de Michel, IV, 1 1, i4; VI,
7o4.
— (.Madeleine Boulin, femme de Jean),
IV, 11, i4,7o4.
— (Gaspard), fils des précédents, IV, i4,
7o4.
— ( Delphine) , fîHe des précédents et femme
de Jean Lévêque, IV, i4; VI, 704.
— ( Raplieline) , sœur de Gaspard et de Del-
phine, femme dWntoiae Gorioies, VI,
704.
— , procureur, IV, 600.
Gastines (De), négociant de Marseille, IV,
6a, 98, 988, 507, 533; V, 69, laa,
i3i, i44, 161, 997, 600, 6o3, 609,
696, 699, 634, 687, 638, 64a, 648,
674, 670, 717, 799, 787, 756, 774,
810; VI,64o.
GisTiNBs (De), frère du précédent, V, 1 44.
Gacbert (localité des Basses-Alpes, dans la
commune de Digne), VI, 708.
— (I^ conseiller de), IV, 595, 699, 554;
VI, 48, i36.
— (Seigneur de). VoirRoox.
— (Seigneur et dame de). Voir Blancabd
(François).
Gacchier (Le sieur), d'Aix, IV, i5.
Gacdin (Le sieur), IV, 999; VI, 81.
Gaufreteai- (Dom de), abbé de la Situve et
général des Bénédictins en France, V,
180, 189, a84, a36: VI, 593.
— (De), conseiller au Parlement de Bor-
deaux, VI, 564.
— (M.-M. de), VI, lao, 871, 879, 563.
Gadfridi (Famille), IV, 17; VI, 994.
— (Le sieur), VI, 77, 994.
Gaoles (Les), V, 395.
Galllieur (Ernest), archiviste de la ville
de Bordeaux , V, ai 8.
Gallmin (Gilbert), VI, vi, 886. 887.
Gaclt (Jean-Baptiste), évêque de Marseille,
VI, 97a.
— , collectionneur parisien, V, 58, 61,
69, 63-66, 75, 79, 86, 87, 90, 98-
95, io3, 106, 107, ii9-ii4, 117-
190, 194, 196, ia8. 199, 189, 157,
i58, 168, 61 1, 61 3, 685; VI, 699.
Gaultier ou Gauthier ou Gautier (Les),
coseigneurs d'Artigues, VI, 708.
— (Joseph), prieur de la Valette, IV, 68,
79, 19a, 198, 194, 908, 309, 313,
9i3, 319, aai, 999, 387, a48, a49,
954, 955, a56, 958, 960, a6a, 965,
967, 968, 379, 980, 988, 990, 991,
998, 994, 3o8, 8o4, 8o5, 8i4, 890,
399, 898, 888, 343, 345, 348,869,
35o,35i,359, .354, 356. 36o, .368,
389, 894, 895, 4o5, 407, 409, 4io,
Peiresc écrit Gatcongne. — * Peiresc écrit Gattend.
DES TOMES IV À VI.
777
4i4, 4i5,4i6, 417, 4i8, iaa, livth,
h9.b, A-ig, /i3i, /.39, /)4i, /i44, 458,
459, 4G7, 468, 471,475, 477, 48a,
5o5, 5o6, 5o8, 5i5, Saô, 697, BaB.
53o, 535, 530, 53?, 542, 555, 599,
602, 610; V, 59, 974, 384, 385,
398.
Gacltieb (Honon! de), conseiller au Parle-
ment d'Aix, frère du prt^cédent, IV, ôaô.
— (Antoine de), sei}jneur de Mimet, Gar-
dane et Saint-Pierre, fils du prdcédent,
conseiller au Parlement d'Aix, IV, 468,
471, 5a6, 527; VI, 3o, 569.
— (Honoi'é), prieur de Roquefeuil , neveu
de Joseph, VI, 713.
— (Guillaume ou Guillem), patron d'une
barque, IV, i4o, i46; V, 479, 596.
794, 796,799, 8i3.
— (Le sieur), notaire, IV, 497, 498,
5oo.
Gavarnie (Pyr(5n(?es), IV, 5i3.
Gavb', rivière des Pyrénées, IV, 5i3,
Gavy (Italie), VI, aoa, 990.
Gaza (Théodore), V, 358.
Gazel (Le sieur), VI, i46, i59, 9i3,
336,346,412, 43i.
Gazette (La), dite Gazette de France, IV,
79-
Gedoin (Le sieur), VI, aoa.
Geffroy (Auguste), membre de l'Institut,
directeur de l'École française d'archéo-
logie de Rome, IV, 175.
Gela (Le sieur), VI, 656, 667.
Gelas de Leberon (Charles-Jacques de),
évêque de Valence, V, 45 1.
Geminis, V, 327, 358, 359.
Gênas (Maison de), de Valence, VI, 497.
— (MM. de), sieurs d'Esguilles , VI , 497,
498.
— (M'" de), femme de Thomas de Pio-
lenc, procureur général au Parlement
d'Aix, VI, 497.
Gk>ebrard (Gilbert), archev<^que d'Aix, IV,
3i9; VI, 300,399, 46i.
Gènes (Italie), IV, 90, 87. 4i, 63. 67,
87, io5, 107, 108, 111, ii5, 194,
189, i4o, i49, i44, 146, i5o, iBa,
1 58, 1 56, 159, 1 63, 1 60, 169, 978.
335, 343, 385, 479, 589, 599; V,
965, 976, 981, 997, 3o8, 3o5, 896,
348. 357, 369, 407, 4o8, 499, 493,
4a5, 428, 433. 448, 478. 479. 497.
509, 576, 585, 5j3, 596, 699. 63i.
035, 649, 647, C5i, 669, 066, 669,
O70, 679, 674, 694, 698, 7o5, 709,
711, 716, 717, 790, 799, 795, 796,
781, 786, 748, 755, 7O9, 780, 789,
788, 785, 788, 789, 794, 79O, 809,
810; VI, 3o, 80, 90, 100, io3, 1 15 ,
i4o, 149, i54, i84, 187, 199, 900,
q48, 35i, 383, 628, 63o, 633, 643.
Genîjve, Genevois (Los) [Suisse], IV, 191,
335, 4o$, 4i9; V, 34o; VI. 4. 93,
96, 356, 5o4, 513,689.
Geniers (Le sieur), VI. 891.
Genoh (Le sieur), IV, 978.
Gentili ou Gentilis (Albericus), professeur
de droit à Oxfoi-d, VI, 676, 690.
— (Matleo), i)ère du pi-écédent, VI, 676.
George (Père), VI, 55i.
Georges (Saint-). Voir Saint-Gkoroes.
Georgius Monacods, V, a5i. aSa, 987.
988, 999, 994, 3o6, 84i, 409; VI.
3oi.
— Syncellus, IV, >i3. 116, 117, 118,
laa, 196, 197, 198, i3i, i4i. lis,
i44, i46, 147, i5t, i54, i56, 160,
161, 168, i64, 166, 167, 17a, a63:
V, 988, 3o6, 34i,484; VI, 576.
GiBARD (Le sieur), IV, 826, 33 1. 4 16.
' Peiresc écrit Gabe.
Tl.
98
778
Gf.rbnte (De), moine, VI, 9/17, 948, 955,
58o, 58i, 6o5.
— (Le sieur), VI, 6o5.
Germain (A.), membre de Tlnstitut, V,
q43.
— (Le P.), Mitiimc, V, Sya, Syi.
— (Saisit-). Voir Saint-Gebmain.
Gkrmanicus, V, 3i4.
Germon (Le sieur), VI, i94, i95.
Gesner (Conrad), IV, 809; V, 609 VI,
807.
Geta, V, 5o6, 5iû.
Gheritses ou GiERiTEN, îirtisle hollandais,
IV, 901, 909.
GiBiEiF (Le P.), de l'Oratoire, IV, 996.
Gibraltar (Espagne), IV, 9i5; V, 708.
GiEN (Loiret), VI, 98.
GiGNAC (Vaucluse, canton d'Apt), VI, 194.
Gilbert (Le sieur), VI, 597.
— (William), médecin de la reine d'An-
gleterre Elisabeth, VI, 676.
Gilles (Pierre), Petbds Gilliis, V, 94i,
959, 961, 968-967, 4i9, 43o; VI,
689.
— (Saint-). Voir Saint-Gilles.
Gilles de Loches (Le P.), Capucin, IV,
519, 59o;VI,6Û9, 660.
Gillier (Le sieur), IV, 908.
Gillids (Johannes), promoteur de Tours,
V, 499.
Gillot (Jacques), conseiller au Pariement
de Paris, VI, 8/17.
GiLLY (Bernardin), VI, 980.
— (Le sieur), secrétaire du docteur Cas-
sagne, VI, 601.
GmicERMs (Bastide de), dans la région de
Rian8(Var), VI, 346.
Ginetti (Cardinal), V, 684.
GisGDENÉ (Pierro-Louis), IV, 91.
GisoN (Le P.), mathématicien à Douai, VI,
688, 698.
Girard (Albert), mathématicien hollandais.
TABLE ALPHABÉTIQUE
IV, 901, 2o3 (où il est par erreur appelé
G^babd).
GiiABD (L'abbé), VI, 4o6, 44i.
— , professeur à l'École de droit de Paris,
VI. 173.
GiRAUDENC ou Giraudent (Le sieur), VI,
354,589.
Gibaudi, médecin de Toulon, V, 976, 977,
«79-
Gibacdon, notaire de Marseille, VI, 97.
GiBAi'T ou GiBouT (Le sieur), VI, 3o5,
4o9.
GLAJîoiîVEs, ancienne ville de Provence, au-
jourd'hui dans la commune d'Entrevaux
(Basses-Alpes), VI, 807.
— (Évêque de). Voir Isnard (Clément),
Ishabo (Octave).
— , consul de Marseille, VI, 61.
— (Maison de), IV, 34i.
— DE CcGES (Toussaint de), évéqae de
Sisteron, V, 16, 35, 171, 174; VI, 94,
95, io4, 116, 199-195, i34, 976,
3o6, 808, 3i4, 335, 489, 53o, 091.
— (Gaspard de) , sieur de Guges , conseiller
au Parlement d'.Ak, VI , 94 , 116, 43'9 ,
701, 710.
— (Véronique Russan, veuve de Gas|)ard
de), VI, 94, 116, 3o6.
— (Tbéocrène ou Théodule de), frère de
l'évoque, VI, 94.
— (Jean-Louis-Antoine), chanoine de
Saint-Victor, à Marseille, VI, 94.
— ( Marguerile-Félix de la Reyarde , femme
de Jean-Louis-Anloine de), VI, 94.
— (Charles de), filsde Jean-Louis-Antoine,
VI, 94.
— (Madeleine de). Voir Limans-Rodulf.
— (François de), seigneur de Cuges, père
du conseiller, VI, 439.
— (Antoine de), VI, 701.
— (François de), fils du précédent, VI,
701.
DES TOMES IV À VI.
Glandkves (Madeleine de), fille d'Antoine,
femme d'Honoré Rodulf de Limans, VI,
701.
— (Victor- Antoine un), vicomte de Pour-
rières, VI, 714.
. — (Annibai de), seigneur de Guère, père
du précédent, VI, 714.
— (Lucrèce Forbin de Janson, femme de
Victor-Antoine de), VI, 714.
— (Lucrèce Garde, femme de Victor-An-
toine de), VI, 714.
— (Honoré de), seigneur de Puymichel,
VI, 721.
— (Isabeau de), femme d'Honoré, VI,
791.
— (Honorade de), fille des deux précé-
dents, femme de Claude Berlalis, VI,
791.
— (René de), coseigneur de Puymichel,
VI, 791.
Glorioso (Jean-Camille), mathématicien
astronome, IV, 90, i53, 167, 167,
599, 56o, 566, 579.
Gnieco (Benedetto), V, 106; VI, i85.
Gobert, peintre, valet de chambre de
Louis XIII, V, 74, 81, 89, 94, 129.
GoDEAH (Antoine), évêque de Grasse, IV,
161, 179, 174.
GoDEFROv (Théodore), à Paris, V, 967,
978, 980, 435; VI, 334, 363, 434,
438,574.
— (Jacques), à Genève, V, 998, 45i;
VI, 689.
GoDiFREDi OU GoTiFRBDi (Les), collectlon-
neurs romains, V, 519,690, 599, 696,
539, 536, 7i5 , 764.
GoDiN (A.), historien de Guîtres, V, 193.
Goiins (Jacques), orientaliste de la Haye,
IV, i49, 337, 948,574, 593; V, 369;
VI, 487.
779
GoLTzii;s(IIuljcrl),V, 160, 747; VI, 346,
437, 469, 487, 488, 5o8, 609, 556,
685,699.
G0MERVILLE(Dg),lV, 384,375,376,398,
394, 417, 491, 499, 495, 497, 44i,
46o, 609.
— (M- de), VI, 609.
GoNBRAN. Voir La Gonbuan.
G0NÇA1.ES (U. Gio), médecin espagnol, V,
478.
GoMDi (Jean-François de), archevêque de
Paris, IV, 997.
— (Henri, cardinal de), évéque de Paris,
IV, 694.
— (Philippe-Emmanuel de), général des
galères, VI, 369,304, Sog, 3ii, 33o,
790.
Gonzaode (Charles de), duc de Nevers, puis
de Mantoue, VI, 96.
— (Catiieiine de Lorraine, femme de
Charles de), VI, 96.
— (Louis de), père de Charles, VI, 96.
— (Henriette de Clèves, femme de Louis
de), VI, 95.
GoRCKox (Hollande), IV, 901.
GoRDEs (arrondissement d'Api, Vaucluse),
IV, 983; VI, 951,595,596.
— (Barons, puis martjuis de). Voir Si-
HIANE.
DE hk COSTE, VI, 617.
— ( Claire de Boisson , femme de ) , VI , 6 1 7 .
Gordien ' (Empereur), IV, 34; V, 887,
388, 5oo, 5o6, 55o, 667, 678, 633,
643, 648.
Gordon (De), conseiller au Parlement d'.4ix,
IV, 564,567.
— (1.6 P. Jacques), IV, 170, 174.
GoRLSOs, GoRL^ (Abraham), V, 7&t; VI,
679, 691.
GoRRY (Mathieu). VI, 66.
' Peiresc écrit Gordian.
98.
780
TABLE ALPHABÉTIQUE
GoTHs(Leg), V, 3i5, 344.
GoujAN. Voir JoAN (Golfe).
GoiJET (Abbé), IV, 998; V, 960.
Goi'i.ART (Simon), de Senlis, VI, 996.
GoLBGEiN (Le), sur la cAle de Provence,
V, 9 10.
GoDRGi'E (Marc-Antoine de), premier pré-
sident du Parlement de Bordeaux, V,
170, 933, 934.
— (Olive de Lestonnac, seconde femme de
Marc-Antoine Dg), V, 170.
— (Pierre de), trésorier général de France
en Guyenne, frère de Marc-Antoine, V,
170.
— (Catherine de), sœur de Marc-Antoine
et de Pierre. Voir Le Comte.
— (Messieurs de), V, 193, a a 4.
GocRNAY (H. de). Voir Marcoeville (Comte
de).
GoLTTiÈRB (I>e sieur), avocat h Paris, VI,
695.
GoivRRNo (Le sieur), le fils, VI, 498.
Grâce (Notre-Dame de), près de Colignac
(Var), IV, 486, 48?; V, 198; VI, 3i8.
Grammont (Scipion de), IV, i39, i33.
Grandis (Jérôme de), V, 368, 555.
Grand-Pbé (Le sieur), V, 44; VI, 385,
616.
Grandval (Dame de), VI, 56o.
Grange (Le sieur), IV, 7; VI, ôaS.
Gramer (Frère Joseph), V, 934.
— (Balthazar de), assesseur à Marseille,
VI,5i5.
— (De), père du précédent, lieutenant,
VI, 5>5.
Gras (Honoré), des seigneurs de Rousset,
cousin de Peiresc, VI, 394, 349, 356,
357, 387, 396.
— (M"'), mère du précédent, VI, 396.
Grasse' (Alpes-Maritimes), I\, iGi, 169,
486, 493; VI, 49, 107, 169, i65, 943.
— (Ev(*que de). Voir \illeneive (Sci-
])ion de).
— (Antoine de), comte du Bar, VI, 731.
— ( Claire-Allagouia de .Meyrai'gues , femme
d'Antoine), \'[, 791.
— (Marie de), fille des deux précédents,
femme de Jean de Sabran, VI, 791.
Gratiani (Le sieur), marchand à Lyon, VI,
Gravina, IV, 90.
GrIîce, V, 88, 919, 977, 989, 3i9, 3i4,
3i8, 35i, 369, 387, 4i9, 456, 555,
597,700; VI, 345, 469, 510,639,676.
Grégoire de NAZiANZE(SAiNT).VoirSAi>TGRÉ-
GOIBB D8 NaZIANZE.
— DE Tocrs, V, 3i5; VI, 9 48.
— XIII, ppe, V, 591; VI, 110.
— (Pierre), jurisconsulte, VI, 17.
Gremicourt' (De), gouverneur de Béthune,
IV, 199, 909, 916.
Grenoble (Isère), IV, 5o, 89, 186, a6o,
966, 984, 989, 997, 34o, 348, 398,
469, 5o3; V, 998, 7o5; VI,ii6,i48,
958, 398, 399, 348, 390, 4o8, 4oy,
491, 493, 497, 498, 44i, 445, 491,
499, 593, 599, 53o, 590, 599, 596,
609.
Gbéoclx' (Basses -Alpes), IV, 989, 983;
VI, 706.
Gressï (De), VI, 538, 539, 545, 546,
56o, 56i.
Gretzer (Le P.), V, 376.
Grignan (Comte de), VI, 36i, 64i, 643.
— (Comte de), fils du précédent et gendre
deM-deSévigné, VI, 36i.
— (M"' de), VI, 793. Voir Castellane-
Adbémar.
• Peiresc écrit parfois Grâce. — • On le trouve aussi appelé Goemiccurt, mais par erreur. — ' Pei-
resc écrit Greoux.
DES TOMES IV A VI.
781
Grigny (Seine-et-Oise), IV, 157.
— (Sieur de). Voir Sabmaisb (Glaudo de).
Grille , général des finances à Monlpeilier,
V, 9/12.
Grimaldi ou Grimaldy (Dominique), arche-
vêque d'Avignon, V, s65, 966.
— (Famille), d'Antibes, VI, 707.
Grimaud', chef- lieu de canton du Var, VI,
636.
— (Gaspard de), marquis de Regusse, IV,
a6.
— (François de Gastellane, marquis de)
V, 171.
Grimberger (Le P.), IV, 5 60.
Grisolles (Le sieur), VI, io5.
Grobbendom, gouverneur de Bois-le-Duc, IV,
39^.
Grol^e (Gc'sar de), chevaher de Saint-Jean
de Jérusalem, VI, 706.
— (François de), frère du précédent,
comte , puis marquis de Vireviiie , VI , 706 .
— (Jeanne de Monteynard, femme de
François de), VI, 706.
Mévol'illon (Louis de), marquis de
Bressieux, VI, 706.
— (Marguerite de Morges, femme de
Louis de), VI, 705.
— (Madeleine de), femme de Bertrand de
Morges, VI, 706.
Gronovius (Jean-Frédéric), V, vi. -
Grossï (Le sieur), VI, Stih.
— (La femme de), VI, 34/i, 358.
Grotids (Hugo), IV, i38, 189, 1^9, i5o,
i5i, 9i4, 498, ^99, liho, /i59; V,
990, 996, 395, 359, /168, 48A, 687;
VI, VI, 80, 168, 919, 99 0, 939, 5l9,
679, 691.
Grotta Ferrata (Italie), V, ^17, 793.
GuuTER (Jean), Grutercs, Gbutberis, V,
439, hC)o, 5io, 598, 690, 783.
Gdaldi ou GuALDO (Franccsco) , archéologue
et collectionneur, V, 367, 878 , /i5 1 , 499,
55i, 579, 583, 584, 590, 64o, ùtn,
646, 669, 786, 764, 770, 773, 777,
779, 786, 789, 799, 794, 797, 799.
801, 815-817.
Gu^RARD (Benjamin), membre de l'Institut,
IV, 209.
GuiÉRiîi (Pierre), sieur du Castelet, procu-
reur général , puis président en la Cour
des comptes d'Aix, IV, 694, 596; VI,
37, 47, 58, 97, 119, ii3,395, 34a,
497, 479, 699.
— (Charles), frère du précédent, 87, 97,
1 13, 199, i3G.
— (Alexandre), sieur du Castelet, con-
seiller en la Cour des comptes d'Aix,
père des précédents, VI, 97, 119, 11 3.
Guerre (De), procureur, VI, 984.
GuEVARA, évéque de Teano, V, 45o, 456.
— (Le P.), général des Pères mineurs,
VI, 147, i48, i58.
Guez, médecin, IV, 353.
— , négociant marseillais, V, 3o2, 357;
VI, 633, 637.
Gui (Bernard), Bernardus Gdibosis, V, i5a,
160.
GciBAL (Georges), doyen honoraire de la
Faculté des lettres d'Aix, président du
Comité du monument de Peiresc, VI,
VI.
Gdibact (Le sieur), V, 58i.
Guiberti (Pietro- Antonio), vicaire général
du cardinal Aquaviva, archevêque de
Naples, V, 536.
GuiDETTi (Jacomo), VI, 147, 879.
GoiDY (Le sieur), V, 179, 180, 189; VI.
119, 987, 568.
— , fils du précédent, V, 189.
Guienne ou Guyenne (La), IV. 55i; V, i5.
Peiresc écrit Grimaiild.
782
TABLE ALPHABETIQUE
56, i5o, i54, i85, 187, aia, a33;
VI, 111, i52, 989, 3a4,55/i.
Gdiet (François), IV, aôg.
GiuGARD (Joannis), auteur delà Bibliothèque
héraldique de la France, \i, 894.
GciLLAiN, patron d'une barque, V, 81a.
GuiLLAB ou Ql'ILLAB, VI, 3a.
GciLLACMB, patron d'une barque, V, 596.
— DE Saint-Amodr, IV, 367, 873.
GciLLEMiN (Denis), prieur de Roumoules,
IV, I, 44, 54, 55, a45, 363, 376,341,
596, 61 3; V, I, II, III, VI, VII, 1 h a43,
6i4; VI, 76, 101, io3, ia4, 180,
3o6, 3o8, 3i4, 357, 365, 890, 897,
407, 5o8, 519, 546, 554, 555, 576,
590, 598, 633, 64i, 648, 649, 663,
719.
— , frère du prieur, VI, 554.
GniLLKMOT, libraire de Paris, VI, 137.
GuiLLBT ou Gdilliet (Scipion), IV, a84,
297-
GciLLOT (Le sieur), VI, 609.
GuioN ou GcYON (Le sieur), IV, 491, 5o4,
5o5.
GiiiBAMAND (Le sieur), VI, 899, 348, 35i,
890, 5a6.
— (Jean de), seigneur d'Entrechaux, VI,
738.
— (Isabelle de), seconde femme de Hector
de Lopis, seigneur de la Fare, VI, 738.
Gcira>"-la-Brillanne (Famille), et non
GdébA5, IV, 17; VI, 708.
— (Honoré), VI, 708.
— ( Catherine Lombart de Castellet , femme
d'Honoré), VI, 708.
— (Jean), assesseur d'Aix, cousin germain
d'Honoré, VI, 708.
— (Melcbior), sieur de Peiresc, VI, 708.
— (Marthe Bompar, femme de), VI, 708.
— (Laugier), VI, 708.
GinRAN-LA-BRiLLAHNE (Catherine Spifame,
première femme de Louis de Penas, se-
conde femme de Laugier), VI, 708.
— (Pierrette), femme de Jacques Rosier,
VI, 704.
Gl'iban (Honoré), IV, 11.
— (Catherine, femme d'Honoré), IV, 11.
— (Pierrette), fdle des précédents, IV, 1 1.
— DU Castei.let (Melchionne), fdle de
Marthe Bompar et nièce d'Honoré Gras,
VI, 8a4.
GmsE (Hôtel de), à Paris, VI, 64.
— (Maison de), VI, 899.
— (Charles de Lorraine, duc de), gouver-
neur de Provence, V, 44, 45; VI, 11, v,
39, 87, 58, 61, 63, 75, 89, 9a, 98,
95, 100, ii5, i33, 189, i43, i45,
i54, 169, i64, 173-174, 177, 178,
180-187, 198, 199, 309, 9o5, 938-
335, 343, 948, 946, 347, 349, 35i-
956, 969, 965, 967, 969, 971, 979,
378, 988, 387, 8i5, 816, 819, 830,
338-831, 387,338,341, 346-348,351,
353, 36i, 363, 365, 867, 869, 879-
876, 887, 891, 4o5, 4o8-4ii, 4i6,
43o, 44i, 449, 448, 45o, 45i, 45?,
467, 470, 48o, 48i, 488, 484, 499,
5o5, 5o6, 535, 597, 598, 548, 559,
566,567, 588, 589, 611, 618, 616,
681, 719.
— (Duchesse de), femme du précédent,
VI, 984, 947, 891, 559.
— (Louis de LoiTaine, cardinal di), ar-
chevêque de Reims , frère du duc Charles ,
VI, 946, 947.
Gditon ( Jean) , mairedela Rochelle , VI ,691.
— (Un neveu de Jean), VI, 031.
Gci'tres ' (Gironde), IV, 676, 591, 596;
V, VI, 16, 44, 69, 183, i65, 166,
176, 177, 179, t8o, 198, 909, 983-
Peiresc écrit Gwttret.
DES TOMES IV A VI.
783
a36; VI, lia, 118, 119, 166, 171,
902-ao4, 3i6, 344, 357, 368, 378,
476, 479, 53i, 544, 55o, 553, 554,
719.
GoiTTAHD (Le sieur), VI, 4o, 49, 96 , 106,
195, ao6, aga, 378, 486, 606.
GoiTTARD, collectionneur k Paris, VI, 696.
GoRos (Jean de Rechignevoisin , chevalier
de), V, aa5.
GoRsofi (Comte de), VI, 696.
Gtissijf (Le consul), IV, 49.
— (La femme du consul), IV, 49.
H
Hadriai^, Hadrirn. Voir Adrien.
Hadrumete, Hadrdmetum (Afrique).
Haitze (P. J. de), historien d'Aix, V,
169, ao6.
Haics ou Hajds (Jean). Voir La Haye (Jean
de).
Haligre. Voir Aligre.
Halle, conseiller au Parlement de Paris,
collectionneur, VI, 694.
Hambourg (Allemagne), IV, a45; V, m,
3it.
HAMKicYns (Jean), IV, 407.
Harcodrt (Comte d'), IV, 611; V, 198,
ai6, 219, 920, 295, 996, aag.
Hardouin de Clermont, seigneur de Saint-
Georges, V, 53i.
— (Jeanne de Harlai, femme de), V,
53i.
Harisson, collectionneur anglais, VI, 690.
Harlai (Robert de). Voir Montgus.
— (Jeanne de). Voir Hardodin de Cler-
mont.
Harlay (Achille de), évêque de Saint-Malo ,
IV, 990.
— (Philippe de), comte de Cdzy, ambas-
sadeur de France h Constantinople, V,
36i, 363.
Harpocratb, V, 5o5, 5i8, Saa, 797.
Hartwic (Pierre), de Hambourg, V, 38 1.
Harvey (William), anatomiste, IV, ao8.
Hattoiv (Lord), ambassadeur d'Angleterre
en Espagne, VI, 694.
Hacltin, conseiller au Châtelet de Paris.
Voir AuLTiN.
Hauréad (B.), membre de l'Institut, FV,
179, 409, 463.
IIeehsicerck, amiral hollandais, IV, 91 5.
Heidelberg (Allemagne), V, 118; VI, 91.
Hel^sius (Daniel), bibliothécaire de la ville
de Leyde, IV, 900; V, 989, 457; VI,
5ii, 680.
Héliogabale. Voir Éliooabalb.
Héliodore Larissen, pseudonyme de Etha-
TiDS. Voir ce dernier nom.
Helmont. Voir Van Helmont.
Hebiery(D'), VI, 698.
Hemon (Le sieur), VI, 5o, i58, 878,
388.
Henocii. Voir Enoch.
Henri III, roi de France, IV, 43; VI, 384.
— IV, roi de France, VI, 947, 953,
299-
— 111, roi d'Angleterre, VI, 678.
Henriette Marie de France, reine d'An-
gleterre, VI, 77, 90, 189, 911.
Henry, autour de Recherches sur les anti-
quités des Basses-Alpes , VI, 706.
HiÉRACLios, empereur, V, 546, 56o; VI,
999,335.
Herballt ' (Seigneur d'). Voir Phelipeadi.
Peiresc écrit parfois d'Erbault.
784 TABLE ALPHABETIQUE
Herbert de CuERerRr (Edouard), ambas-
sadeur d'Angleterre en France, IV, 889 ,
345, 354, 366.
Herchehpertos, moine da mont Cassin, V,
Herck * (Belgique), IV, 593.
Hercule, V, aSa, 817, 887, 5oo, 5o6,
529, 598, 708, 7^7, 76a.
Herhacbus, disciple d'Kpicure, IV, 446.
Hermus, V, 835.
Herhippds, V, 800.
Hermite (L'abW), V, 6, 7, la.
— (L'), gentilhomme flamand, VI, 691.
Herhophilcs (Julius Suipitins), V, 887,
388.
Héroard ' ou HiRODARD (Jean), premier
médecin de Louis XIII, VI, 169, aoa.
Hérode, V, 95a, 741, 776, 788.
Hérodote, IV, 4ii; V, a5i, a59.
Héron d'Alexandrie, V, 897, 366, 877,
895, 897, 4o3, 4o8, 4io, 4i4, 435,
471.
Héron de Villefosse, membre de l'Institut,
V, 98, 99.
Herodf (Le sieur), VI, 199.
Herwart de Hohenbourg (Jean-Georges),
chancelier de Bavière, VI, 83.
— (J.-Fréd.), Herwartics, fds du précé-
dent, V, 365.
Hésiode, IV, 4i 1, 587.
Hesichils, IV, 447.
Hedre (La maison de), à Louvain, VI, 687.
Hecrnics (Othon), ou Vit Hedrk, proies-
seur il Leyde, IV, 200.
— (Jean), médecin de Maurice de Nassau
et père du précédent, IV, 900.
Heyn (Pierre), amiral hollandais, Petrds
Haini's, IV, 21 4, 21 5.
HiERONYMO, Hierosme (Le sieur), nettoyeur
. de médailles, V, 52i, 526.
HiLAiRE (Dom Paul d'), supérieur du novi-
ciat des Bénédictins de Toulouse, V, a86 ,
387.
HippARQUE, V, a86, 358.
HippocRATE, IV, a85, 287, 988, 998; V,
889.
HippoLYTE, évêque d'Ostie, IV, 874.
HiRSCHFELD (Otto), éditeur du Corpus, V,
28, 99.
Histoire littéraire de la Frakce,1V, 179.
HoBFER (Docteur), directeur de la Nouvelle
biographie générale, IV, 177, 179.
HoEscHEL (David), HoescnELiiis, V, 949,
a53, 954, 447.
Hollande, IV, 149, i56, 198, 199, ao4,
2i4, aa5, aa8, 336, a4a, 945, 807,
865, 396,566; V, 196; VI. 33, 98,
Ô79-
HoLLiER OU Hocllier, Hollierus, médecin
parisien, VI, 807.
Holstenids (Luc), IV, 1, ni, 61, 64, 65,
68, 78, 85, 86, 87, 95, 107, 108,
109, ii4, 191, 195, 199, i3o, i43,
i45, 147, 167, 175, 969, 967, 469,
5i6, 6o3; V, I, ni, ti, vu, aa, a45-
488,749.
HoLYwooD (Jean n'), plus connu sous le
nom de Joannes de Sacrobosco, IV, 179.
HoHkBE, IV, 968, 985, 3o8, 809, 319.
4o8, 4ii,4i9, 458, 469,58"3,58£
587, 589, 590, 598, 594; V, 409,
447, 494 , 495.
HoNDiDs (Josse), géographe hollandais, IV,
901.
Hongrie, IV, 949; V, 35a.
HoNNORAT (Saint-). Voir Saikt-Honsorat.
— (Ed.-F.), IV, 497; VI, 706.
Honorids, empereur, IV, 34.
Hoppercs' (Joachim), conseiller d'État de
Philippe II aux Pays-Bas, VI, 686.
' Peiresc éciil Ileca. — ' Peiresc écrit Ërotiard. — ^ Peiresc écrit Hopptriut.
DES TOMES IV A VI.
785
HoppERLs (Antoine), chanoine, iils du pi-é-
cédenl, à I^ouvain, VI, 686.
Horace, V, 3i/i, 680.
HoBTENsius (Martin), mathématicien hol-
landais, rv, 347, 348, 349, 35i, 35a,
357, 35(j, 373, 379, 399, 4i3, liilt,
4i6,4i9,4ao, 4a4, 495, 426,437,
4a8, 463,474,557,565, 569.
Hospice (Saint-). Voir Saint-Hospice.
HospiTAi, (Le chancelier de l'), V, 475.
— (Gui Hurault de l'), archevêque d'Aix,
V, 35; VI, uo, 39a, 4ai, à-i'j, 46i.
— (Paul Hurault de), archevêque d'Aix,
VI, 666.
— (Nicolas DE l'), maréchal de Vitry.
Voir ViTBY.
HospiTiBs (Saint). Voir Saint Hospitius.
HosTAGiER (M"" d'), sœur de Marc-Aiil.
Vento, VI, 7a 3.
IlosTiTiAN, V, 5oo, 5o6.
Houriard (Augustin), V, i63.
Hovyn de Tranchère (J.), historien de
Gultres, V, 193.
Hoï (André), Hoius, professeur h Douai,
IV, 198. 199, aoa; VI. 688', 693.
IIuguleni, consul d'Aix, VI, aSo.
HuGON ( L'ahbé ) , premier aumAnier de l'am-
bassade du duc de Gréqui, IV, Sa, 83,
90; V, 397, 398.
HuGDEs (Guillaume u'), archevè(|ue d'Em-
brun, IV, 387; Vl.aoo.
HoLLOif, prieur de Cassan en Laoguctioc,
IV, i3i.
HuMBLOT (Le p.). Minime, VI, 697.
Humoristes (Académie des), à Rome, IV,
69.
Horadlt. Voir Hospital (De l').
HuBY (Le sieur), V, 44.
HvEN, ile du Sund où est l'observatoire
d'Uranienbourg, IV, 4 a 4.
Hyacinthe (Le P.), Capucin, IV, 89,
108.
IhiiBEs' (Ville et lies d') [Var], IV, 18,
181 ; V, 177, 197, aao, 6i5; VI, 63,
80, 100, i4i, 18a, 195, 199, 389,
3j6, 3a5, 33a, 339. 37a, 878, 4o3,
4i9, 43», 434. 459, 53o, SSg, 878,
6o4, 609, 611, 615-617, 663.
— ( Abbesse d' ) , de la famille de Pontevès .
VI,43i.
Ibn-Beïtuar ', surnom du médecin botaniste
Abdai.lah-ben-Aiimed. Voir ce nom.
Icard ou Icart (Le sieur), VI, 37, 3a,
368, 390, 4o8.
Icare. V, 87, g4, 126.
lÉNA (^Allemagne). IV, 45 1.
Ignace (Saint). Voir Saint Ignace.
Îles flottantes, à Saint-Omer, IV, 199,
3o3, 3o4-3o6, 316.
IiLE (Charles de Ganlelmi d'), V, 11.
lïiBERT, premier commis de Servicul, V,
147; VI, 698.
Incofer (Le P.), Jésuite, IV. Sag. 56o.
Indes ( Les). IV. 4 1.345, 394 ;V. 163.635.
lNGoi.D(L"abbé). IV, 336. 337.
Innocent III, paix;, IV. i55.
— X. pajw. VI, vn, 396.
Ion, V, 317.
loiiiB, V, 317.
iBèNE (Sainte). Voir Sainte lakNB.
' Appelé là par erreur Andréa» Hozius. — » Peiresc écrit Ière$. — ' Appelé par Pciresc Ebtn-
bytar.
786 TABLE ALPHABETIQUE
Ib^née (Saint). Voir Saint Ibén^e.
Isis, V, 5o5, 578, 760, 777.
Islande, IV, 179.
IstB-sDR-SoBGDE (Vauclusc) ', VI, 34, i55,
985.
IsNARD (Le sieur), VI, 38, 6i, 607.
— (Clément), évêque de Giandèves, VI,
307.
— (Octave), ëvêque de Giandèves, parent
et successeui- de Clëment, VI, 807.
Isoard-Vadvknaroces (Marquis d'), neveu
du cardinal de ce nom, IV, 547.
ISOCRATB, VI, 96.
Italie, IV, 11, m, 96, 3o, 3i, 39, 34,
61-176, i85, 187, 197, 909, 996,
969, 987, 3o8, 3ii, 335, 373, 479,
5o9, 5o3, 555, 557, 56o, 579 , 609;
V, V, m, vm, 85, 88, i93, 169, 175,
i84, 917, 946, 963, 974, 977, 995,
3i9, 3i4, 317, 362, 364, 376, 4o4,
439, 434, 498, 499, 509, 690, 63o,
648, 797, 791; VI, III, 9, 3, 8, i5,
94. 81, 190. 463, 499, 65i, 665,
688.
Jacob (Rabbi), le rabbin, auteur de l'exa-
men du monde, IV, 934.
— (LeP. Louis), V, 46.
Jacques (Saint-). Voir Saint-Jacques.
— , infant de Majorque , mari de Jeanne de
Naples, IV, 69.
Jacquet, sieur de Fetan, intendant des
postes, IV, 185, 186, 999; V, 339;
VI, 46, 48, 49, 79, 118, 199, 9i5,
918, 961, 984, 371, 399, 599, 6o4,
618.
Jal (A.), auteur du Dictionnaire critique,
IV, 187.
JiiiBUQnB, V, 983, 398, 436, 474.
Janon (Le sieur), IV, 49.
Janquiz (Le roi), aux Indes, V, i63.
Janson (Marquis de), V, 195.
— (Henry), capitaine de navire, VI, 186.
Janssoom ( Guillaume), à Amsterdam, VI, 94 o.
Janssonius, mathématicien hollandais, FV,
901, 909, 911.
Janus, V, 569, 565, 660, 769; VI, 647.
Jaubert (Maixe), premier consul de Rians,
VI, 96, 346.
Jacbebt, fils du précédent, VF, 96.
— DE Barrault. Voir Barbauit.
Java (Ile de), mer de la Sonde, IV, 894.
Jean (Sadit). Voir Saint Jean.
— XXII, pape, IV, 9, 10; VI, 768.
— , roi de France, IV, 8.
Jean dit de Bologne, sculpteur, IV, 38.
— (Le R. P.), IV, 1.
Jeanbarre (Le sieur), VI, 56.
Jeanne d'Arc, IV, 89.
— , reine de Naples, IV, 69.
Jeanmn (Président), VI, io4.
Jehan le Tailleur (Mattre), V, 676, 760.
J^rAme (Saint). Voir Saint J^rôhb.
JiéRDSALEM (Syrie), IV, 697; VI, 499,597.
— (Maison de), VI, 889.
Jhones (Richard), libraire à Londres, VU,
681.
JoiNviLLE (De), VI, 895, 873.
JoLY ou JoLLT, coUectionneur parisien, V,
490, 607, 6i3, 745.
JONAS, VI, 689.
Jonston (Jean), Jonstonus, médecin, IV,
388, 879, 878, 389.
Peiresc écrit Lille.
DES TOMES IV A VI.
787
JoRDANY, avocat, filleul de Peiresc, V, 71.
JoRKT (Chai'les), correspondant de l'In-
stitut, professeur à la Faculté des lettres
d'Aix en Provence, VI, 616.
JoRY (Saint-). Voir Saint-Jobry.
Josaphat', abbaye de Bdnédictins dans le
diocèse de Chartres, VI, 56i.
Joseph, V, 99.
DE RlANS , VI , 5 1 .
JosÈPiie (L'historien juif), IV, i26;V,a5i,
a52, 1277, '469, 478, 476, 477, 484.
— , servante de la maison de Peiresc, IV,
533.
JossE (L'abbé), VI, 79.
JosuÉ, IV, 277.
JoDQUEs (Commune de) [Bouches-du-Rhône] ,
VI, 473.
— , maison de campagne des archevêques
d'Aix, V, aig; VI, 44i, 637, 643,
653, 791.
— (BdrardDE),etnonDEJoNCQDEs,VI,473.
JoORDAN (Le sieur), VI, 54.
— , huissier, VI, 3a 1.
Journal des Savants, IV, 177.
Joyeuse (Cardinal de), V, 287, 389.
Juan (Golfe) [Alpes-Maritimes], V, 325;
VI, 193.
Jdglaris (Le P.), Jësaite h Turin, IV, 175.
Jdlia Dohna, V, 619, 5q3, 761.
Jdlien, empereur, IV, 189, 190.
Jdlios Capitolindb, IV, 90.
JcLLiAN (IvC sieur), V, 91 4.
— (Saint-). Voir Saint-Jlluan.
— ou Jollien (Le sieur), VI, 197
JuLLioT (François), VI, 77,
Jdnids (Patricius), V, 3t8, 3a8, 607,
469.
— , conseiller au Parlement de ToulouM,
VI, 610.
Junte (Les)*, imprimeurs à Venise , IV, 46 1.
Jupiter, V, 3i6, 33o, 33i, 5a5. 54 1,
569.
JuRiEN DE LA Gravi^re (Amiral), IV, 174,
175.
JusBERT, Jdsberty (Famille), IV, 11.
— (Le sieur) ,1V, 11, 19, 1 4 , 17.
Juste (Le sieur), V, 189.
JusTEL (Christophe), V, 409.
Justin, historien, V, 977.
JuSTMA, V, 696.
JusTiNiAN, JusTiNiANOS (Horatius), le biblio-
thécaire du Vatican, V, 479, h-jS, 479.
— (Marquis), V, 479, 7o5.
JusTiNiEN, empereur, V, 954.
Kartago. Voir Carthage.
Keller (Le P. Jacques), de la Compagnie
deJésus, VI,387.
KEPLER(Jean),IV, 193, 999,948,953-956,
959, 390, 33o, 345,388,397, 417,493,
5oi, 549; V, 986, 394, 49o; VI, 985.
Kerviler (René), IV, 987.
KiNG Street, rue de Londres qui aboutit à
Whitehall.
KiRCHER (Le P. Athanase), IV, i55, 171,
995, 996, 3oo, 3oi, 898, 338,
889, 34o, 349, 343, 346, 354.
356, 36i, 364, 365, 385, 890, 899,
4io, 491, 4a4, 44o, 5ii, 545, 555,
56o; V. 44i, 454, 458, 463, 746,
749-
KuFFLKR (Le sieur), VI, 98, 3o, 55.
Peiresc écrit Jotapha. — ' Peiresc écrit Junctti.
99.
788
TABLE ALPHABÉTIQUE
La BiBBEN (Maison db), VI, 568.
— (Le sieur de), VI, 359 , 36i, 36îj ,391,
4o8, 568. Voir Forbin de la Barben.
La Baboderie (Jacques Briceau, sieur de),
intendant des jardins du Roi, V, 48,
49,62;VI,io5, 117, i85,368,38o,
Aat, 5^1.
La Bastide (en Provence), VI, 438.
— des Jodrdahs (Jean-Louis de Coriolis),
VI, 61, 403,471, 477.
La Badme (François de), comte de Mon-
trevel, VI, 56a.
— (Jeanne d'Agout, femme de François
dk). VI, 56q.
— (Db), sënëchal, à Lyon, VI, 697.
— SozE (Les), VI,65a.
Labb^, avocat & Paris, VI, 696.
La BERcnfeRE (L'abbë de), IV, 61, 7a, 77,
121.
— (J.-B. Le Goux, seigneur de), premier
président au Parlement de Bourgogne,
IV, 7..
— ( Marguerite Brulart , femme de J .-B. I-e
Goux, seigneur de), IV, 7a.
— (Charles Le Goux de), ëvêque de La-
vaur, archevêque d'Aix, d'Albi, de Nar-
bonne, IV, 7a.
La Bodebie (De). Voir Le Fèvre de la Bo-
DKRIE.
La Boi'DEsiÈRE (De), collectionneur à Paris,
VI, 695.
La Boclidière (M™ de), VI, 559, 56o.
La B00BDAISIF.RE (Fabrice de), ëvéque de
Gavaillon, V, 588, 589; IV, 4, 26, 4 1.
La Broisse (De), agent de Mantoue, VI,
696.
La Borte (Le sieur), VI, 33a.
La Celle, couvent de Bénédictins près de
Brignoles (Ver), transYéré ensuite à Aix,
VI, a6o, 6o5.
La Celle (Prieur de). VoirSECDiRA» (Antoi-
nette).
l.A Ceppede (De), pi-emier président de la
Chambre des comptes de Provence, VI,
aSi, 960, 983.
La Chapelle Saint- Desls (Seine). IV, 9 3a.
La Chesnaïe (Le sieur), V, 595.
La Chessék, épigraphiste, IV, 68.
La Clape (Basses-Alpes), IV, 546.
LaClerobrie (De), VI, 378.
La Coste (De), professeur de droit à Tou-
louse, V, 468.
— , conseiller au Parlement de Grenoble,
VI, 491.
— (M- de), à Aix, VI, 559.
La Croix Haulte, canton d'Aiguilles(Hautes-
Alpes), VI, 790.
I^ACTASCB, IV, 180.
La Cueva (Cardinal de), V, v.
La CiBNE de Sainte-Palaye (Glossaire de),
IV, 180.
L.ELIANCS, VI, 674.
Laërce, Laertids. Voir Diocènb.
Laet (Do), à Francestrid (Angleterre).
La Faoode (Luc de), V, i48, 160; VI,
55, 91, i59, i53, 174, 187, 983,
307, 395, 355, 519, 554, 567, 568,
719.
— (M"" de), mère de Joseph de Pitton.
seigiieiu- de Tournefort, VI, 174.
— (M"" de), grand'mère de Ripert de
Monclar, VI, 174.
— (M"' de), bisaïeule de J.-B. de Boyei-,
marquis d'Argens, VI, 174.
La Faille (Le P. Jean de), IV, 987, 988,
990,291.993.
DES TOMES IV \ Vf.
789
La Fabe, commune de l'aiTondissemenl
d'Aix, VI,5ia,5i8.
— (De) ou De Forbin La Fabe, conseiller
à la Cour des compies de Provence, VI,
978, 995, 997, 456.
.LaFare (François de Lopis-), Minime, plus
tard dvàjue de Riez, VI, vi, 57, 178,
18a, 339, 335, 359, 365, 385, 393,
470, 499, 588, 589, 793. Voir Lo-
pis.
La Favebgne (Le sieur de), h Montpellier,
V, 943.
La Faïb (Le sieur de), VI, io4, 4i3,
439, 499, 5o6, 507, 5i6.
La Fayette (De), IV, 36o; VI, 606, 643,
644, 649, 65o.
— (Le chevalier de), frère du précédent,
VI, 606.
La Ferrière (Jacques de), médecin, IV,
473, 479, 5o9, 5o8, 55i, 553, 554,
569, 599, 601; V, 767, 768, 771,
775,781,784,785,787,788.
Laffemas ' (Barthélémy de), sieur de Beau-
semblant, valet de chambre de Henri IV,
contrôleur géaéral du commerce de
France, VI, i48, 343.
— (Isaac de), sieur de Beausemblant ,
lieutenant civil h Paris, fils du précédent,
VI, i48, 171, 343.
Laffretiiîre (Le sieur de), VI, 137.
La Fii.le (Le sieur), VI, 496.
La Flèche (Sarthe), VI, 486.
Lafon (N. de) , abbé de Foix, V, 94o, aii,
9 4g, 391.
La Fontaine (Jean de), VI, 9o4.
La Force (Jacques Nonipar de Caumont,
duc de), VI, 645.
La Forest (Le sieur de), V, i46, 147.
LaFretk(Dk), VI, 584.
La Garde (Monastère de Notre-Dame DE),i
Marseille, VI, 4i4.
— (Famille provençale de), IV, 178.
— (André de), procureur général au Par-
lement d'Aix, IV, 178.
— (Ix sieur de), IV, 178, 181; V,
375.
— (Esprit Foulque de), VI, 705.
La Gabolpe, près d'Antibes, VI, 9 48.
La Gayolle (Notbe-Dame de), cha|>elle près
de Brignoles (Var), VI, 6o5.
Lage (Antoine de), duc de Puylaurens.
Voir Pdyladbens.
Laget (Le sieur), VI, 358.
Lagmead ou Laigneau ' (Le sieur), IV, 985,
348,349, 369.
La Gonbran, sur la Méditerranée, entre
Toulon et Sixfours, VI, 309.
La GoiLLikBB (De), VI, 379.
La Haye (Hollande), IV, 189, lig, 199;
VI, 670, 691.
— (Jean de), Jésuite, VI, 684.
La H06DETTE (Pbilip|>c Fortin db), 36o,
387, 390, 471, 473.
Laincel ou LiNCEL (Château de), dans les
Basses-Alpes, près de Forcalquier, Vi,
706, 707.
— (Famille de), VI, 706.
— (Antoine de), seigneur de Roumoules'
et de Saint-Martin de Itenaras, le Muet
de Laincel, IV, 989, 989; VI, 706,
707-
— (Hubert de), seigneur de Saint-Martin
de Renacas, fils d'Antoine, IV, 989; \ I ,
706, 707.
Lainiî ' de la Margdebie, premier pi-ésident
du Parlement de Provence, I\, 97S,
979, 996, 3oi, 3o4, 3i4, 3t5, 394.
399, 339; V, i65, 900; VI, 698.
' Pciresc écrit l.'AJJenuu. — ' Peiresc écrit aussi L'Agneau,
de Linceaux. — ' Poirjsc écrit parfois L'Aitni ou L'Ayné.
Peiresc l'appelle W de Ruumoullt*
790
TABLE ALPHABETIQUE
Lainf, de la Mabgi]erie(M"*), première pré-
sidente, IV, 339, 6o4; V, aoi.
— ( N . . . ), fils des précédents, IV , 3 1 4 , 3 1 5.
Laïus. Voir La Haye (Jean de).
Lalannk (Emile), directeur du poids public
à Bordeaux, V, iga.
— (Ludovic), bibliothécaire de l'Institut,
VI, 176, 397.
La Lasse (De), VI, 346.
La Marche (De), VI, 446, 465, 477.
La Mabgdebie (Maison de), en Angoumois,
IV, 3a4;V, i65.
— Voir Laiké.
La Marte ou la Marthe (De), officier de
marine, V, 196.
— (M- de), VI, 274.
La Martillière (Le sieur de), VI, Sgd.
— (M-'de), VI, 56i.
Lambert (De), IV, i3o.
— (D«), jeune frère du précédent, IV,
43o, 43i.
— (Raimond de Mainier-), conseiller au
Parlement d'Aix, VI, 97, 176, 177,
4ia, 454, 590.
— (Le sieur), VI, 638, 64o.
— , conservateur de la bibliolbè<|ue de Car-
pentras, IV, 76, 5 15,598; V, 88, 740;
VI, 10, 917, 574.
Lahbesc (Bouclies-du-Rhône), VI, n, i55,
197, a47, a65, a66,64o,65a.
La Mecque (Arabie), IV, 3ai, 5i5.
La Molle (Maison db), VI, 568.
— (Sieurs et dames de). Voir Bohipace.
La Mothe-le-Vaver (François de), IV, 94,
a37,a59, 384, 479, 476.
La Motte (Le sieur de), V, 909, aie; VI,
i38, 390, 69a.
La Mvrée (l>e sieur), VI, 519.
Lange (Le sieur), VI, 5 1, 3o9, 354, 355,
460,466, 474, 475,637, 64a.
Lasgb, fils du précédent, VI, 354.
Langelieb ' (Abel), libraire à Paris, VI,
696.
Lahgres (Haute-Marne), V, 65, 91, 109,
ia4, 5o9, 5o8, 699; VI, 648.
Ladgdedoc, IV, 66, 67, 197, 907, 346;
V, 178, aag, a38, 307, 686, 766;
VI, 61, 81. 111, 185,186, 910,869,
498.
Lanibly (Marcel), VI, 147.
LaNooe (De), V, 149, i5i.
Lansbergios (Philippus), IV, aoi, a70,
333, 336, 359, 373, 874, 879, 397,
407, 4i4, 4ao, 4a6, 4a9; V, 893.
Lansselios (I>e P. Pierre), V, 470.
Lantelhe , évêque de Digne , IV, 34 1 .
LAifTENAY (Antoine de), V, ii , vu , 16, 111,
i64, 166, 167, 171, 180, 194; VI,
118-iao, 187, i85, 9o5, 713.
— Voir Bertrand (Abl)é Louis).
La Poterie (Le sieur de), secrétaire de Gas-
sendi, IV, 546.
La Réole (Gironde), V, a35, 986.
La Reolle (Baron de), VI, lao.
— ( L'abbé de), fils du précédent, VI, 190.
La Rivière (Le P. Polycarpe de), Gliarlreux ,
IV, 3i9, 898, 357, 599, 597, 598,
610, 61 1 ; V, i3i ; VI, 647, 710.
La Rociiefoccadld (Maison de), VI, 38a.
— (Cardinal François de), V, 44a, 469;
VI, 77, 110,111, lia, 189, 583.
— (Benjamin de), baron d'Estissac, VI,
867, 4o3, 53a, 589.
La Rochelle (Charente-Inférieure) , V, 979 ,
585, 54o; VI, 33, 566, 6i3, 6i4,
6ai, 699.
La Roqob d'.4nthbron (Bouches-du-Rhône),
V, 168.
La Roqce-Bbcssane, chef-Iiea de canton du
Var, VI, 696.
' Peiresc écrit L'Angelier.
DES TOMES IV X VI.
L\ RoQDE (Jean-Baptiste de Foibin, sieur
de) , conseiller, puis prdsidenl au Parle-
ment d'Aix, V, 168.
— (Melchior de Forbiii, marquis de), fils
du précédent, président au Parlement
d'Aix, V, 168.
— (De), VI, 389,399.
La Roqdettk (Jean-Augustin Foresta , pré-
sident de), IV, 598; VI, 709.
— (Le sieur), VI, 819.
La Saigne (Jean de), marchand français à
Rome, V, 705.
La Sauve (Abbaye de) [Gironde], V, 936.
Lascaris (Famille de), IV, Uq.
Lasena (Pierre'), IV, i53, 157, 174,
529; V, 398,445,455,484.
La Serre (André de), archéologue gascon,
IV, 5 19.
La Seynb, commune du canton d'OlIioules
(Var),VI, 3o3,3o9, 368.
Lasset (De), VI, 95.
La Soze (Louis de Champagne, comte de),
IV, 994.
La Toor (Le sieur), V, 375.
— (Hector de), seigneur de Montai^an,
VI, 364, 497, 436, 44i, 447, 459,'
467, 5i4, 5i5, 591, 596.
— d'Aiooes (Vaucluse), V, 995; VI, 392,
533.
La Trémolière (Le sieur de), VI, i56.
La Thimouille (Maison de), VI, 894.
La Tdreie', village des Alpes-Maritimes,
VI,63i.
Lambelius. Voir Lobel.
Laugier, médecin provençal, correspondant
de Peiresc, VI, 5oo.
Laure, l'amie de Pétrarque, VI, 9.
— (Le sieur), VI, 49.
Laorens ( Le sieur), premier consul de Rians ,
791
VI, 38,58.73, 181,194,346, 358.
386, 459.
Laurens (Le siem-), fils du précé<lent, VI,
181. 194, 996.
— (Honorât), VI, 474.
— (La conseillère de), née Segniran, VI.
349.
— (Pierre), marquis de Saint- Martin de
Pallières, coseigneur de Tourtour, VI,
718.
— (Jeanne Seguiran, femme de Pierre),
VI, 718.
— Henri, fils des précédents, conseiller
au Parlement d'Aix, comme son père,
VI , 718. Voir Dd Laubïns.
Ladrent (Saint). Voir Saint Laorent.
— , représentant du peuple, VI, 687.
Lalrinos, VI, 685, 687, 699.
Lacson ou Lauzon (Président dc), IV, 61 1 ;
V, 917; VI, 87, 88, 108, ii5, 191,
i4i, 147, 4o3, 5o9, 591, 5-j3.
Ladtaret (David Tavan db), docteur eu
médecine, IV, 466, 539, 533.
Lautibr (Toussaint), apothicaire et collec-
tionneur à Aix, VI, laS, ia4, 389,
355,537.
Laval (De), gouverneur de Moulins, VI, 697.
La Valette (Louis de Nogaret, cardinal de),
V, i58, 159, 616; VI. VI, ni, ii5,
i33, i36, 171.
— (Chevalier de), IV, 366; V, 706; VI.
63 1.
La Vallée Breteulle (Db), collectionneur à
Paris, VI, 696.
La Verdière (Fief et maisQn de), en Pro-
vence, VI, 191, 568.
— (Sieurs de), VI, 935, «49, 944, s53,
973, 399. 36o, 36i, 373, 375, 431.
439, 469, 48o,48i, 485, 549.
' Peiresc l'appelle La Senne ou le aieur de Senne ou de Sena et aussi , une fois , le maifint Pietro
Seinu. — ' Peiresc écrit la Torbie.
793
TABLE ALPH
La Verdièrb. Voir Castellanb (J.-6. de),
FORBIN d'OpPÈDE (J.-B. de).
La Vigne (Le sieur), VI, 638, tiSg.
La Ville-adx-Clercs (Antoine de Loménie,
seigneur de). Voir Lohënie.
La VrscLÈDE, terre des environs de Ta-
rascon, VI, 367.
— (Ghalamont db), homme de lettres, VI,
367.
La Vrillière ' (Louis Phelypeaux , seigneur
de), V, 1/17; VI, 698.
Leadenhall Street ', grande rue de Lon-
dres, VI, 678.
Le Bailly, chanoine à Arras, VI, 693.
Le Bav (Le sieur), à Paris, V, 116, 117,
120, i34, i4i ; VI, 557.
— , fds du précédent, écrivain public à
Paris, VI, .557.
Le Beadclerc (Charles), secrétaire d'Etal,
VI, 43o, 449, 453, 48a, 5a5, 696,
097, 584.
Le Beadssbt, chef-lieu du canton da Var,
VI,65i.
Le Blanc (Guillaume) et non Blanc, secré-
taire du cardinal d" Armagnac, V, uba\
VI. 713.
— ( P- ) • magistrat à Marseille , VI , 65 .
Le Bodchet, bénéfice dépendant de l'abbaye
deGuîtres,V, 9 34.
Le Boutheillier ' (Victor), évêque de Bou-
logne, puis archevêque de Tours, IV, 990.
Le Bret (Le sieur), V, 997.
Le Broc, commune des Alpes-Maritimes,
VI, 943.
Le Caire, en Egypte, IV, 99, i54, Sai,
396, 566, 579, 583, 586, 594; V,
4i5,444,445;VI, 709.
Le Camos (iNicoIas), procureur général de
la Cour des aides de Paris , V, 1 67, 171.
ABETIQUE
Lecapends (Romanus), V, a55.
Le Clerc (Jean), imprimeur à Paris, VI,
389.
LecoiNTB (Charles), de l'Oratoire, IV, 996.
Le Comte (Jacques), président au Parle-
ment de Bordeaux, V, 170, 191, 198.
— (Catherine de Gourgue, femme de
Jacques), V, 170.
Le Coq, à Paris, VI, 696.
Léda, VI, 3oi.
Le Febvre ou Le Fbvre (Le P.), provincial
des Cordeliers, IV, 387; VI, 3o, 533.
— (Le sieur), VI, 648.
— , professeur de droit à OHéans, V,
468.
Le Feron, avocat à Paris. VI, 695.
Le Fbcre, tailleur à Paris, VI, 696.
Le Fèvre de la Boderie (Antoine), ambas-
sadeur de France à Londres, \I, 679,
673.
— (M- et M"-), VI, 673.
— DB Cavmaktin (Louis), chancelier de
France, VI, 3i.
— * (Nicolas), précepteur de Louis XIII,
VI, 64, 679,694.
Le Frère, maître des requêtes, VI, 697.
Le Gascon, relieur, VI, vi, 363.
Lb Gautier de la Madeleine , collectionneur
à Paris, VI, 695.
Leoier (Saint-). Voir Saint-Legier.
Le Grand, receveur des deniers du Koi à
Paris, V, 99, 94, io5.
— , maître des requêtes , V, 97, 1 43 , 1 4 4 ;
VI, 698.
— , premier gentilhomme de Monsieur, VI .
584.
— (Pierre et non Louis), professeur de
rhétorique à Apt, puis procureur du Hoi
en cette ville, V, 378; VI, 708.
' Peiresc écril L'Avrillicie. — ' Peiresc écrit Laden Haal. — ' Pciresc écrit Bouteiller. — * Pei-
resc écrit Le Fe'jvre.
DES TOMES IV A VI.
7«j:i
Legrand, avocat du roi en la juilicature
d'Apt,lV, 378, 383.
Le Havre (Seine-Inférieure)', VI, 187,
911.
LErDENiiAAL (Angleterre), VI, 690.
Leimstrid (Angleterre), VI, 690.
Le Jay (Guy-Michel), IV, 81, 20/1, 207,
299, 2^3, 9^7, 263, 976, 398.
Le Jeune, peintre, IV, 20, 91 ; V, "jli, 9/4.
Lelewel (Joachim), IV, 179.
Lrlong. Voir BiBLioTHkQUE hestoriqde de la
France.
Le Maistre (Le sieur), VI, j53.
Lemboure. Voir Limbourg.
Le Mère (Jean), VI, 693.
LEMmE(Aubert), IV, 379.
Le Moyne (Le sieur), VI, 593.
Lemperelr. Voir Empereur (L').
Lenche' (Place de), à Marseille, VI, 58.
Lenier (Le sieur), VI, 179.
Le Normand (Le sieur), VI, 64.
Lens , commune du département de la Drôme,
VI, 533.
— -Lestang , commune du département de
laDrôme, VI, 533.
LéoN (Prieuré de Saint-). Voir Saint-Léon.
— X, pape, V, 88.
— empereur, V, 954, 999.
— d'OstieMV, 116.
— (De). Voir Brdlart (Charles), seigneur
de Léon.
Leonicos TncMiEDS (Nicolaus), professeur
àPadoue, V, /t53; VI, 46o, 46i.
Léopold, archiduc, VI, 898, 899.
Le Paige (C), professeur h l'Université de
Liège, IV, 5o8, 593.
Lb Pelletier (Louis), V, 1^7; VI, 78, 96,
190, 383, /io3, 43o, 453.
Le Pouzm'(Ardèche), VI, 348, 364, 874,
'198, 5o4, 590, 591.
i,i; Prévost (Le P. Jean), théologien, IV,
198.
Le Revest (Le sieur), VI, 5ao.
Lérins' (îles et monastère de), IV, 389, 486,
498; V, 181, 1 84, 907, 919,990,995-
999; VI, 100, 198, 879, iig, 458,
54o.
Lerm (Gabriel de), VI, 996.
Lerhans, collectionneur de tableaux &
Anvers, VI, 699.
Le Roux (Le sieiu-), VI, i5i, 563, 678.
— DE LiNCY, V, i3, 88.
Le Roy (François et Pierre), h Lyon, IV,
961; V, 59.
Les Cabannes, commune des Boaches-du-
Rhône, VI, 963.
Lesdiguiîîres (Hôtel de), IV, 908.
— (François de Bonne, duc et conné-
table de), IV, 98, 990,331,348,368,
498, 499, 498, 584, 588, 591, 599,
596.
Les Maries. Voir Saintes-Mariés.
Les Mées. Voir M^es (Les).
Les Pennes", commune des Bouches-du-
Rhône, arrondissement d'Aix, VI, 65a.
— (Marquis de). Voir Vento.
Lestang (De), VI, 43i, 433, 454, 606.
Lestoille. Voir Estoille (De l').
Le Soeur, VI, 80.
Le Tanneur (I^ sieur), VI , io5.
Le Tiior' (Vaucluse), IV, 891.
Le Thoronet, monastère du diocèse de
Fréjus(Var),VI,393.
Letronne (Jean-Antoine), membre de Pln-
stitut, IV, 177, 179.
Levant ou Orient (I^), IV, 65, i48, aoS,
' Peiresc écrit Le Havre de Gratte. — ' Peircsc cciil Lencho. — ' Pcircsc l'appelle L«> Ottinuit.
— '* Peiresc écrit Le Poulain. — ' Peiresc écrit Lyrvu. — ' Peiresc écrit Let Pmet. — ' Peiresc
écrit Le Tor. '
nlruaaus m^rw^Mi».
19à
TABLE ALPHABETIQUE
987, a45, iiig, 968, 976, 3o6, 3i9,
817, 819, 397, 33i, 345, 4i9, 481,
589,585; V, ii8, 279, 997, 3oa, 3o6,
3i8, 398, 334, 344, 347, 369, 364,
369, 371, 388, 4t5, 496, 445, 456,
538, 55o, 6o3,643, 781; VI, 11, 11,
3i5, 34o, 433, 476, 490, 5oi.
Levêqie (Raymond), VI, 704.
— ( Catherine Vivaud , femme de Raymond),
VI, 704.
— (Jean), fila des précédents, VI, 704.
— (Delphine Gastinel, femme de Jean),
VI, 704.
— (Sylvestre), fille des deux précédents,
femme de Fouquet Fabri, VI, 704.
Levesque (Famille), établie près de For-
calquier, VI, 74.
Leyde' (Hollande), IV, 1 4 1, 900, 987, 943,
347,498, 566; V, 977, 474; VI, ni,
99, 95, 680.
Liban (Mont), IV, 80, 585.
LiBAMos, IV, 191, 197, 199, 181, l44,
171, 179, 175, 946; V, 4i4, 436,
471.
LiBERius, pape, V, 455.
LiBERTAT (Pierre de), IV, 47; VI, 58i.
— (Marseille de Boisson, femme de Pierre
de), VI, 58i.
— (Antoine de), VI, 58i.
— (Marguerite de Porte, femme d'An-
toine de), VI, 58 1.
LiBODBJiE (Gironde), V, 188, 934.
LiBRi (Guillaume), IV, 909; VI, 697.
LiCETTi (Fortuno), Licetus, IV, 49 o, 496;
VI, 468.
LiERGDES (De), lieutenant criminel de Lyon.
Voir MoîicoNYS.
Liedtaud (Mathieu), général des finances,
VI, 567.
Lioorio (PirroouPyrro), PyrrhisLigobics,
architecte et antiquaire, V, 694, 747,
778, 786.
Lille' (département du Nord), VI, 671,
687, 698.
Lima ( Thomas de ) , Dominicain espagnol , V ,
543.
LiMANS, branche de la maison de Rodulf,
IV, 498.
— Roddlf(De), VI, 481,495.
— (Madeleine de Glandèves, femme du
sieur de), VI, 43a.
LiHAiTE (Terre de), en Provence, VI, i65,
4o3.
LiMBOL'RG, ville et province des Pays-Bas,
VI, 699.
Lime STBBET*,rne de Londres, dans la Cité,
près de la Tour, VI, 675.
LiMODRS, VI, 558.
LmDEMBBOGE (Frédéric), Lindmibrooics, V,
876, 48o, 48i, 485.
LiNcs, Lint (Le P.), IV, 5o8, 517.
LiOTAUD. Voir LiECTACD.
LippA, poète italien , IV, 189.
LiPSE (Juste), VI, 686, 687.
LiRET, IV, 077, 583, 698.
Lisbonne (Portugal), V, 63g.
LisEux (Isidore), éditeur des (Confessions
deJ.-J. Bouchard, IV, 65.
LisiBux (Calvados), V, 798.
Lisle. Voir Lille.
LiTTRi (Dictionnaire de), IV, 74, 38i.
Livoubub' (Italie), IV, i4o, 3i9; V, 856,
096, 662, 790; VI, ai3, 85o, 357,
879.
Lobel (Mathias de), Lobelius, docteur en
médecine, botaniste anglais, VI, 676,
690.
— (M™), femme du précédent, VI, 676.
' Peiresc écrit Leyden. — • Peiresc écrit L'hle «n Flandres.
resc écrit Livorne et Ligourne.
■ ' Peiresc écrit Leinulrid.
Pei-
DES TOMES IV X VI.
795
Loches (Le P. Gilles de). Voir Gilles.
LocLEY (Roland), peintre anglais, VI, 67G,
691.
LocRE (Ferrool), prêtre h Ari'as, auteur de
Maria Auffiixta, VI, 69.3.
. LoDBERy (Angleterre), VI, 690.
LoiSEL ou LoYSEL, lieutenant du sënéchal,
à Compiègne, VI, 55, 69^, 695,
697-
— , cousin du précédent , lieutenant à Sentis ,
688,69/1.
LoLLiMi, écrivain italien, VI, h&'.l.
LoMBAH, juge d'Antibes, VI, 637.
— (Famille), V, 1.
Lombard ( Honoré), seigneurde Saint-Benoît,
V, I, 57.
— (Catherine de Jean, femme d'Honoré),
V, 5i.
— (Frédéric), cadet d'Amiral, fils du pré-
cédent, V, I, 57, 94.
— (Marguerite de Villeneuve, femme de
Frédéric), V, 57.
— (Charles), seigneur de Gourdon, mar-
quis de Montam-oux , conseiller au Parle-
ment d'Aix, VI, 709.
— (Jean), intendant de la maison de
Peiresc, IV, 7, 33: V,89, 83, 94, 176,
194, 196, 197, ao4, 909, 599; VI,
99, 69, i3o,3q3, 339, 417, 494, 438,
439, 449, 471, 473, 694, 698, 637,
646.
— (M"" ou M"'), femme du précédent,
IV, 7, 6o4; VI, 45, 60, 66, 69, 79,
108, 196, 64o, 655.
— (N. . . ), fille des précédents, VI, 478.
LoMBARuiE (Italie), V, 67 u.
LoMBARDON, patron d'une barque, VI, 638.
LoMÉNiE (Henri -Auguste de), secrétaire
d'Élat, IV, i84; V, 197; VI, 45, 56,
57, 64, 80, 81,99, 97, 108, 117, 1 39,
i56, 169, 188, 919, 948, 957, 986,
3o3, 347, 499, 43o, 454, 494, 549,
547, 558, 66t, 874, 599, 697, 6o4,
699-
LoMÉNiE (Antoine de), seigneur de ta Vitle-
aux-Clerc8, secrétaire d'I-^tat, fil» du précé-
dent, VI, 45,97,111, 340,370, 383,
386, 389, 4oi, 4o3-4o6, 495, 43o,
43i, 454, 468, 485, 607, 664, 699,
698.
— (M- de), 699.
— (François de), évéqne de Marseille,
parent des précédents , V, 149, 636; VI,
Ti, 4i4, 454, 5o6,5i5-5i7, 534,535,
56o, 56i, 678, 579, 681-587, 597-
Londres (Angleterre), VI, 96, 638,679,
673,676-678. 689, 685,691.
Iv0N6ouoNTAM'8(Cliristianu8), IV, 45i, 468,
46o.
LoNGUEJOUB (Mathieu de), évèque de Sois-
sons, V, 903.
LoNOUEviLLE (HAlel de), h Paris, VI,
697-
LoNoos, le sophiste, V, 979.
Lopks ou LoPEz (Le sieur), VI , 34, 5i.
Lopis (Hector de), évoque de Riez. Voir La
Farb-Lopis.
— (Jérôme de), seigneur de la Fare, père
du précédent, VI, 793.
— (Isabelle de Guiramand, femme de
Jérôme), VI, 783.
— ( François de ) , frère de l'ëvêque de Rie» ,
VI, 793.
— (Françoise Rabasse, femme de Fran-
çois de), VI, 793.
LoRiNi (Le P. J. de), Lonncs, IV, 189,
i83, 198, 909; V, 980; VI, 573, 676.
587, 094.
LoRioL , commune près de Carpentras ( Vau-
cluse), VI, 10.
Lorraine. IV, 190, laS, i54, 363; VI, 17,
389, 434.
— (René de), VI, 434.
— • (Duc de), IV, 363.
796
TABLE ALPHABÉTIQUE
Lorraine (Nicolas-François , cardinal de ) , IV,
363; VI, 6/i4, 724.
— (Claude-Françoise, princesse de), VI,
644, 7^4.
— (Catlierine de). Voir Nevehs (Du-
chesse de).
— (Christine de), grande duchesse de Tos-
cane, IV, 39a, 393.
Louis le Débonnaire, VI, 684.
— , roi d'Allemagne, fils de Louis le Dëbon-
naire, IV, 684.
— IX, roi de France, IV, 34; VI, 394.
— XII, roi de France, IV, 34; V, 187.
— XIII, roi de France, IV, 17, 19, 35,
laô, 197, i34, i56, 170, 174, 193,
196, 197, 339, 33i, a34, 945, 965,
390, 307, 319, 393, 344, 385, 5o9,
5o3; V, 16, 44, 45, 74, 119, 147,
168, 171, 175, 918, 330, 34o, 359,
363, 399,535, 54o, 558; VI, 19, 36,
47,51,61,69,64,81, 110, i33,i54,
188, aOO, 309, 3l6, 990, 93l, 933,
a59, 377, 819, Sac, 839, 335, 349,
349, 35i, 359, 359, 385, 890, 391,
4o5, 4o8, 4i3, 4i6, 48o. 489, 49a,
5o5, 5i3, 5i4, 535-598, 534, 538,
569, 566, 589, 585, 588, 598, 608,
6i3, 691, 699, 63o, 638, 64i, 652,
656.
— I", duc d'Anjou , roi de Sicile et comte
de Provence, V, 33 1.
— ( Marie de Bretagne , femme de) , V, 33 1 .
— II , fds des précédents , duc d'Anjou , etc. ,
V, 93i.
— H (Yolande d'Aragon, femme de), V,
aSi.
— III, duc d'Anjou, frère de Louis II, V,
93 1.
LonviiN (Belgique), IV, 889, 435; Vi,
686, 687, 699.
LouviGt» (De), auteur des Adversaria, VI,
693.
LorvRE (Le palais du), à Paris, \1, 170.
476.
Loïs ou LoLïs, a|iOthicaire à Londres.
gendre du docteur Lobel, VI, 670, 690.
LoTSEL (Le sieur). Voir Loisel.
LoBECK (Allemagne), V, 979, 378, 999.
Lie (département du Var) , V. 685 ; VI , 699.
— (Saint). Voir Saint Luc.
LicAR (Saint-). Voir Saint-Lccab.
Lucas (Le sieur), VI, 87, 4o, io5, i58,
95i, 599.
— de Montignv, VI, 665, 667.
Lecian, employé dans la maison du duc de
Guise, VI, 955, 963, 963.
LuciEH, IV, 836.
LuciNE (Cimetière de Sainte-), à Borne, V,
684, 694.
Lucques (Italie), IV, 35; V, 648; VI,
7o4.
Lcqoet (Le sieur), \I, 536.
LuGBÎSCB, V, 81 4.
LiDGATE, à Londres, VI, 677.
Lldgles, nom d'une porte de Londres. Voir
LlDGATE.
Looovisio (Palais), à Rome, IV, 444, 453.
— (Cardinal Louis), V, 619.
LiGON, cominime du déparlement de la
Gironde (arrondissement de Libourne,
canton de Fronsac), V, 334, 335; M,
J18, 909, 3i6, 344', 576.
LuGUET (Le sieur), V, 910.
LuiLLiER (François), IV, 9o3, 9o4, 390,
997, 99 9, 380, 381, 383 , 335, 386,
987, 988, 34o, 349, 347, 356, 359,
369, 370, 978, 976, 977, 978, 281,
985, 986, 287, 988, 989, 998, 994,
398, 999, 803, 3o5, 806, 808, 3i8,
8i4, 3i8, 399, 335, 838, 889, 834,
' On trouve , en celle page , la forine Logan.
DES TOMES IV À VI.
797
337, 339, 34i, 346, 3/19, 35i, 35a,
353, 357, 358, 36o, 36i, 303, 364,
366, 369, 379, 376, 377, 379, 38o,
382, 384, 385. 388, 39a, 897, 4oa,
4i3, 4i4, 4i5, 419, 490, 497, 4a8,
439, 44i, 443, 444, 445, 459, 456.
458, 465, 468, 475, 48o, 48i, 495,
Soi, 5o5, 507, 5io, 5i4, 5i5, 5i8,
519, 594, 595, 596, 598, 533, 534,
55o, 55a. 554, 555, 557, 559, 56i,
566, 574, 576, 585, 591, 596, 598,
60G, 608, 611 ; V, 93, 97, io5, i4o,
i44, 354; ¥1,698.
Ldili.ier, père du précédent, maUre des
comptes, IV, 363.
Luitprand' (L'historien), IV, 116.
Li'LS, marchand à Simmercbii (Angleterre),
VI, 690.
LcMAGA (Les frères), banquiers, IV, 419;
V, 419, 467;VI,55,io3, i5i.
LlNKVILLE, VI, 644.
LippÉ (Maison de), V, 975.
— Gabrané (Chevalier de). Voir Garrané.
LcsBEc, descendant de Taraerlan, VI, 1 15.
Ldtzen (Allemagne), V, 619.
LixEMBotRG (Hôtel de), à Paris, VI, 644.
— (Maison de), VI, 5 19.
— (Duc de). Voir Albert.
Li'ï.NES (Conne'table de) et ses deux frères.
Voir Albeet.
— (Dame de), mère du connétable. Voir
RODULF.
LizARCHEs (Le sieur de), IV, 109.
Lycus, lleuve, aujourd'hui le Nahr-el-Keih,
V, 456.
Lydiat (Thomas), mathématicien anglais,
VI, 677.
Lydie (Asie Mineure), V, 817, 4o4.
Lyons, premier capitaine du régiment de
Vitry, V, 996.
Lyon (Rhône), IV, i5, 36, 4i, 66, 87,
107, ii5, 194, 139, tàb, 187, 169.
i85, 9i4, 319, 945, 960, 363, 370,
973, 974, 975, 977, 385, 286, 388,
989, 995, 997, 357, 368, 373,385,
419, 5o3, 539, 55t, 699; V, yii, h,
44, 46, 47, 59, 64, 79, 85, 86, 90.
193, 194, i3i, i33, 149, i5o, i5i.
i54, 157, i85, 199, 901, 970, 971,
979, 975, 976, 999, 998, 339, 349,
35o, 377, 4o3, 499, 489, 546, 588.
596, 601, 606, 609, Gio-6i3. 6i5,
616,618,698, 643, 674,699,693,
698, 710, 748, 760, 755, 756, 760,
780, 789, 785, 788, 793; VI, 3,4.
10, 36, 49, 96, 118, 199, 179, 197.
9i4, 917, 990, 349, 960, aSâ, 994,
334, 353, 364, 373, 38o, 445, 465,
466, 467, 48o, 5i3, 5i4, 519, 595.
53i, 590, 593, 595, 596, 598. 6i9,
616, 618, 648. 65o, 659, 668, 671,
679.
LYONNOis(Le). VI, 453, 61 3.
Lysimaqoe, Lyzimachds, V, 696.
M
Mabillon (Dom), VI, 173.
Macaire, Macarius, VI, 989.
Macédoine (Empire ottoman), V, 919; VI,
5 10.
Machaolt (Le P. J.-B. db), IV, 196, 197.
— , frère du précétient, IV, 197.
— , cousin gennain des deux précédents,
IV. 196, 197.
Peiresc l'appelle Luitprandtu.
798
TABLE ALPHABÉTIQUE
Macrin (Empereur), V, 5oo, 5o6, 53o.
Macrobe, IV, 592.
Maualen (Dk), religieuse à l'abbaye Saint-
Sauveur de Marseille, VI, a8a.
Madeleine (Kglise Sainte-), à Aix, Voir
Sainte-Madeleine.
— , servante dans la maison de Peiresc,
avec sa sœur, non nommée, VI, 70-78,
107, 108.
Madbid (Espagne), IV, 987, 090; VI, 56i,
573,574.
Maffei (Achille), MArFOEcs, collectionneur
romain, V, 5io.
Magalas (Baron de), IV, 88, 10a.
Magalotti ou Magalotto (Carlo), colonel,
oncle des cardinaux A. et F. Barberini,
VI, i46, 147, «96, 998.
Magas (Le sieur), IV, 4i.
Magnk.sia (Lydie), V, 987.
Magds, consul, j)eut-êlre le même que
Magas, VI, 6a5, C4o.
Magy (Jean), VI, 667, 698.
Mahomet, IV, 977, 3)3, 39i, 35a.
Maine (Le), V, a3i.
Mainier-Lambert (Raimond de), conseil-
ler au Parlement d'Aix, VI, 97, 176,
A39.
Majolo (Doraenico). Voir Mavollk.
Major (Notre-Dame de la), ou Sainte-Marie
Majeure, ëglise cathédrale de Marseille,
VI, 5j6.
Majorque ', la plus grande des iles Baléares,
IV, 59; V. 178. 197.
Malala ou Malela (Jean), IV, 196; V, 95 1,
969, 995, 998; VI, 3oi.
Malapert, Malapertics (Le P.), IV, 199,
909, 957, 354, 355, 356, 889, 4oo.
Malassise (De), VI, 691.
Malatesta, général d'Avignon, VI, 809,
3i6,3i8.
Malecoste (Le sieur de), VI, i36.
Malemaison. Voir Perrot.
Malherbe (Famille), VI, 677.
— (François de), IV, 199; V, vi, 3o; VI,
VI, 90, io5, i65, 175-177, 189, 911,
990, 356, 385, 397, /176, 478, 489,
55a, 599, 670, 673, 694, 7o5.
— (Madeleine de Corriolis, femme de Fr.
de), VI, 177, 189.
Malian, médecin de Remiremonl, IV, 119,
190, 191, i3i; V, 437, 459.
Maligay ou Maligeay (De), VI, 432, 498.
Malignon (département du Var), VI, 43.
— (Seigneur de). Voir Bonnet.
Mallemoisson et non Malemayson (Basses-
Alpes, arrondissement et canton de
Digne), VI, 799.
— (Seigneur de). Voir Poitevin.
Mallet de Thoard (Antoine), capitaine,
VI, 368.
Malte (île de), V, 35 1, 355, 38o, 433,
445, 477, 671 ; VI, 606, 607.
Mandedre (Doubs), V, 607.
Mane (Comte de), VI, 369, 4 16.
Mânes (Marquis de). VoirFoRBiN.
Mangot (Claude), seigneur de Villarceau,
garde des sceaux, V, 553.
— , fils du précédent, V, 553.
Mamle, Manilius, V, 3i4.
Manosqde (chef-lieu de canton des Basses-
Alpes, arrondissement de Forcalqpiier),
VI, 53o, 63o, 645.
Mantega', quartier de Nice (Alpes-Mari-
times), VI, i83.
Mantin (Le sieur de), \I, 566.
Mantis (Le sieur de), VI, 76.
Mantooan (Le) [Italie], IV, 996.
Martoce, IV, 3j 1 ; V, 679 ; VI, 694.
— (Duc et duchesse de). Voir Gonzagce.
Manuel (Le rabbin). Voir Emmandel.
Peiresc écrit Mailhorque ou Mailhrque. — ' Peiresc écrit Manlegua.
DES TOMES IV À VI.
799
Maniiei- du Libraire (Auteur du). Voir
Brdnet.
Maran (Messieurs) de Toulouse, le père et
les trois fils, le chanoine, le conseiller et
le professeur, V, lay-iSo, 173, 387,
a38;VI,384,648.
— (fjC chanoine), VI, i36, liS, lig,
168, 170, 937, 339.
Marc (Saint-). Voir Saint-Marc.
Mabca (Pierre de), archevêque de Toulouse,
puis de Paris, IV, 453.
Marcassus (P. de), VI, 79.
MARC-AuRfeLE, empereur, IV, hh; V, boh,
5o6, 5i5, 617, 555, 696, 669,
7i5.
Marcelle (Théâtre de), à Rome, V, 811.
Marcellin. Voir Ammien.
Marcellds, l'auteui' du traité De Medica-
mentis, IV, 78, 79; V, 889, 890, 896,
897, 4o8.
— , IV, 435.
Marchand (Le sieur), V, 194, 636.
Marcheiï (Lucien), sous-bibliothécaire de
l'Ecole nationale des beaux-arts, IV, 78.
Marcueville (Henri de Gournay, comte de ) ,
ambassadeur à Gonstantinople, IV, 66,
71, 80, 89, a45, 246, 347, a57, 35o,
368, 364, 879, 883; V, 3oa, 35o,
351,354, 357-361,363, 38o.
Mabciiiennes (Nord), VI, 698.
Marchier ( L'abbé) , prévôt du chapitre de
Saint-Sauveur d'Aix, IV, 95o, 960; V,
46, 147, i5i, i58, 160, 169; VI, 161,
348', 346, 876, 879, 38o, 386, 889,
39a, 498, 439, 44i, 444, 445, 447,
46o, 467, 479, 517, 599, 557, 588,
609, 608, 610, 616.
— (Le sieur), frère du précédent, VI,
960.
Marcia (Famille), V, 583.
Marcilius, à Paris, VI, 697.
Mare (Jacques), VI, 988.
Marescot, docteur en médecine, VI, 34.
— (Guillaume), maître des re(|ué(e8, fiU
du précédent, VI, 34, 108, 109.
— , avocat, VI, 34.
Marescotti (Le sieur), VI, 879.
Maretz (Jacques)', géomètre et graveur,
IV, 344, 345.
— (Madeleine), fille du précédent, mariée
k Louis Gundier, IV, 3/i5.
Maroalet' (Glaude), conseiller h la Gour
des comptes de Provence, VI, 996, 966,
974, 978, 989.
— (François), fils du précédent et «on
successeur à la Gour des comptes de Pro-
vence, VI, 996, a66, 967.
MARonEHiTB (Sainte-). Voir Sawtb-Marode-
rite.
Maria Rotosda (Église de Sauta). Voir
Santa Maria.
Marie de Médicis, reine de France, IV,
981; VI, 81, 644.
— (Princesse). Voir GoNZAoïiE-CLàTss
( Vlarie-Louise de).
— (Sainte-). Voir Sainte-Marie.
Marionac (De), capitaine au r<%iment de
Gornusson, V, 181, i84.
Marillac (Michel de), garde des sceaux, V,
34 1, 883, 585, 54o. 654; VI. 468,
549, 563, 691.
Marin (République de Saint-). Voir Saint-
Marin.
Marini (Claudio), de Gênes, VI, 3o.
— (J.-B.), le cavalier Marin, IV, 870.
Marinds, philosophe syrien, biographe de
Proclus, V, 970.
Marion (Simon), VI, 458.
' Peiresc, en cette page, l'appelle de Marché, ailleurs Marche:. — ' Peiresc l'appelle VarV. —
Peiresc écrit Margaillet.
800
TABLE ALPHABÉTIQUE
Marios, VI, 91.
Markham (Gervase), auteur anfrlais, VI,
68s.
Maroc' (Afrique), Vi, 81.
Marolles (Michel de), abW de Villeloin,
IV, 68, 187, 210; V, 66, 77, i35,
360, 96a, 606.
Marolois (Samuel), IV, 90a.
Mabqoemont' (Denis-Simon, cardinal de),
archevêque de Lyon, VI, 445.
Marroc (Le sieur), VI, 97, 335, 4ia,
64o.
Mars, V, 499, 599, 718, 769; VI, 679.
Marseille (Bouches-du-Rliône), IV, i5, 47,
62, O7, 71, 99, 100, 101, 107, 179,
979, 986, 987, 989, 3o5, 309, 3ii,
3i8, 391, 39S, 339, 33i, 345, 356,
357, 36i, 369, 364, .38o, 890, 899,
4i8, 490. 476, 507, 5t5, 5i6, 517,
535,549,574,597; V, V, a, 44,45,
70, 106, 119, ii4, 116, 198, i48,
i54, 187, 189, 199, 194, 196, 198,
900,909, aïo, 3i4, ai5, 916, 973 ,
375, 976, 997, 807, 895. 38o, 386,
407, 495. 444, 445, 447, 478, 479,
5oi, 5o9, 54i, 546, 58i, 596, 597.
599, 6o3, 690, 699, 684, 636, 689,
649, 647, 65i, 669, 666, 667, 669,
670, 676, 681, 685, 708,716,717,
791, 787, 750, 760, 796, 799, 807,
810; VI, H, V, VI, 5,19, 95, 97, 80,
3j, 44, 55, 58, 60, 61, 65, 66, 71,
79, 75, 81,93, 94.96, 98, 100, 106,
107, ii3, ii5, 116, i33, 189, i45,
i5i, i58, i6i, i64, 166, 174, 178,
179, 181-188, i85, 186, 199, 198.
199, 900, 9o5, 819, 820, 898-880,
889, 834, 889, 34 1, 849 , 859, 36 1,
369, 365, 878, 875, 890, 891, 4o3,
4o3, 4o4, 4o5, 4io, 4i3-4i5, 417,
4i8, 494, 496, 499, 483, 434, 4.37.
489, 44i, 443, 445, 446, 449, 459,
467, 479, 476, 488, 489, 490, 5oi,
5o5, 5o6, 5i5-5i7, 696, 597, 534,
543, 559, 558, 56o, 578, 583, 585-
589, 591, 598-595, 598, 601-606,
616, 619, 690, 698, 697, 63o, 633,
638,646,648.
Marseille (Évêques de). Voir Gadlt, Lo-
MÉNIE.
— (Monastère de Sainl-Viclor de), IV, 34i ;
V, 616: VI, 534,589,6o4, 605,697.
Martegadjc (Les), habitants de Martigues,
V, 699, 774.
Martel, peintre, IV, 584, 585.
— (Pierre), VI,3i,83.
— (I^ sieur), VI, 197.
Martellwi (Famille), de Florence, IV,
393.
Martely ou Martelly (Joseph), assesseur
à Aix, VI, 19, 90, 82.
Marthe (Scévole de Sainte-). Voir Sainte-
Marthe.
Martial, V, 34o.
Martigces (Bouches-du-Rhône), IV, 69,
63, i4o;V, 198,279,816,618,684,
695, 774, 795, 799; VI, 81, 159.
368. 872, 4oo, 4o9, 4o8, 4o5, 4o6,
4o8,4i8, 496, 485, 597, 649.
— (Prince de), fils de Gësar de Vendôme,
V, 399.
Martin (Saint-). Voir SAim-MiRTis (Sieurs
de). Saint -Martin (Rue de), Saint-
Mabtin-des-Cuamps.
— , marchand flamand, V, 198.
— (Le sieur), VI, 545, 568, 619.
— (Charles), professeur à Montpellier, VI ,
5oo.
— (Th.-Henri), de l'Institut, IV, 177.
— (Le sieur), VI, 8o3, 358, 384.
' Peiresc tcril Man-oc. — ' Poin-sc écrit Marcomont.
DES TOMES IV À VI.
Mary (Le sieur), h Toulouse, V, 287, 24 o.
Masargues (Mdchior), VI, 728.
— (Madeleine Esticnne, femme de Mel-
c'iior), V[, 728.
— (Louis-André), (ils des précédents, VI,
■ 587, 728.
— Voir BoNiFACE.
Masacgces (De), viguier de Marseille, VI,
Cl.
Mascardi (Augustin), IV, i56, 167, i58.
Masparadt (De), à Paris, VI, 697.
Massez (Sieur de), VI, 482.
— (Dame de), VI, 485.
Massier (Le sieur), VI, 674.
Masson, avocat, à Paris, VI, 696.
Mathei (Jardin de), h Rome, IV, 448.
Matiieron-Amalhic (Louis de), seigneur de
l'Escale, VI, 459.
— (Claude de), seigneur de l'Escale, VI,
459.
— (Charles de), seigneur de l'Escale, VI,
46o.
Mathieu (Saint). Voir Saint Mathieu l'Évah-
OÉLISTE.
— (Le sieur), messager, VI, 11.
Mattou Sassan, Turc, IV, 5i5.
Mauhert (Place), à Paris, VI, 697.
Maugis (Claude), abbé de Saint-Arabroise
de Bourges, VI, 191, 468.
Maopeau, religieux de Saint-Faran, à
Meaux, VI. 688,694.
Madr (Saint-). Voir Saint-Maur (Abbaye
de). Congrégation de Saint-Maor.
Madreau, procureur, IV, 860.
Madrel (Le sieur), V, 208.
— (Famille), VI, 688.
— (Antoine), seigneur de Volonne, con-
seiller au Parlement d'Aix, VI, 208, 867.
— (Honorée de Thomassin, femme d'An-
toine), VI, 208.
801
Maorbl (Barthélémy), notaire à Aix, VI,
383.
— (Abbé), curé de Pnymisson, VI, 459.
Maorice (Empereur), Mauritius Tibbbio8,
V, 48i.
Madrin (Le sieur), VI, i58.
— (Georges), avocat h NlmcR, IV, ia; V,
34o, 84i.
Madritanie (Afrique), V, 977.
Madrocenc (A.), MAOROcEnns, sénateur de
Venise, VI, 463.
Maoroy (Honoré de), sieur de Verrière, VI,
90.
Maussac (Jean de Baderon, sieur de), V,
24l.
— (PhiUppe de Baderon , sieur de), fils du
précédent, V, 287, 24i, 243, 971; VI,
VI, 75, 819, 619, 555.
Maovans (Sieurs de). Voir Babcilok.
— (Le sieur de), d'Ières, VI, 459.
— (M"" de Matlieron-Amalric, femme du
sieur de), VI, 459.
— (Sieur de). Voir Barcilon.
Mazargdes, procureur du Roi, VI, 687.
Maxime, empereur, V, 5o6.
— , écrivain grec, V, 358.
Maxihilian ou Maxihilien (Le P.), IV, 965,
966, 272 , 801, 878, 38i ; V, 549.
Maxihilibn II, empereur, VI, 807.
Maxihin (Saint-). Voir Sai:ht-Maxiiiiii.
Maximos. Voir Plancdes.
Mayence (Allemagne), VI, 687.
Mayenne' (Duc de), VI, 884.
Maynard (Le sieur), VI, 633, 687,
— (François de), président du présidiai
d'Aurillac, V, 809.
Maynbou Meynb' (Le sieur), V, i95, i3o,
182, i33; VI, 97, 591.
— (Philippe de), garde pour le Roi, k la
Monnaie d'Aix, VI, 714.
Peircsc l'appelle aussi de Mayne. — ' Peircsc écrit du Mayne.
VI.
101
802
TABLE ALPHABÉTIQUE
Maynb (Jeanne d'AguHhenqui , femme de
Philippe de), VI, 716.
— (Diane de), fille de Philippe, femme de
Joseph de Farges , VI , 7 1 4 , 715.
Maynes bu Meynes (département du Gard),
VI, 55.
Matnier (Le R. P.), Bénédictin provençal,
IV, ia4.
Mavno (Girolamo), à Gènes, V, 796, 786,
7^8.
Mayotte (Dominique), Maiotto DoMsinco ,
V, 69, 106, 194; VI, i84-i88, 196,
Q05.
Mazargues (De), conseiller au Parlement
d'Aix, VI, 439, 49G.
— (M"' de), fille du prêchent, mariée au
conseiller db Monts, VI, 439.
— (M"* de), autre fille du précédent,
mariée au sieur d'Antelmy, VI, 439.
Mazarin, Mazzariih (Cardinal), IV, 5oa;
V, 10, 638, 797, 781, 733.
May (Dd). Voir Dimav.
Meaume, conseiller au Parlement de Paris,
VI, 694.
Meadnes, commune du Var, VI, 696.
— (Seine-et-Marne), VI, 694.
Meaux (Sieur de). Voir Flotte (Boniface).
— (De), de MarseiUe, IV, 47.
Méchw (L'abbé Edouard), IV, 899; VI, 5,
197, 64i.
MkoE , ruisseau du département de Vancluse ,
VI, 10.
Médicis (Catherine de), reine de France,
V, 88; VI, i84,5o3,5o4.
— (Marie de), reine de France, VI, i84,
i85.
— (Cardinal de), VI, i48.
Médine , Mbdinet-el-Nabi (Arabie), IV, 891,
5i5.
Mées (Les), chef-lieu de canton des Basses-
Alpes, IV, 499, 587; VI. 63o.
Meirargues, commune de l'aiTondissement
d'Aix, VI, 877, 44 1'.
Mekelbodrg (Allemagne), IV, aaa.
Mêla (Pomponius), V, 960.
Mélan (Seigneur de). Voir Mombr.
Melian ( Président) , ambassadeur en Suisse .
IV, 5o3.
Mellan' (Claude), IV, 599, 601, 609,
608, 609; V, 55a, 570, 609, 698,
705, 807.
Melleville (Db), VI, 5oi.
Méldsinb*, VI, 597.
Mémoires db l'Acadéxib des ihschiptions bt
bellks-lettres , IV, 179.
Méjîage (Gilles), V, a6o.
Mbnc et non Mené (Le sieur), procureur,
VI, laa, i4o, 5i4.
Menestrikr (Claude), IV, i, m, 55, 56,
57,58,61, 75, 95, ii5, 479, 479,
5o8, 55i, 570, 576; V, I, II, iT, r,
VI, VII, 58, 60, 75, 77, 80, 89, ia6,
161, 3o3, 3o8, 367, 368, 878, 386,
387, 894, 447, 46o, 478, 489 à 819.
— (Le P.), Jésuite, V, i.
Menisso^, probablement pour Mévodilloh.
Voir Mévouillon.
Menochids (I^ père Jean-Étienne), com-
mentateur de la Bible, VI, 46a.
MioLANS (Basses-Alpes), VI, 647.
Mercadier (Le sieur), V, 71, 189, 194,
196.
Mercobur' (Duc de), fils de César de Ven-
dôme, V, 899; VI, 169.
Mercdre (mythologie), V, 5o5, 5o6, 607,
. 608, 665, 715, 784, 760, 769.
— FRANÇOIS (Le), IV, i66; V, 160; VI,
i83, 4oa, 5i3.
' Peiresc écrit Merarguet. — ' Peiresc écrit Melon. — ' Peiresc écrit Mellu»ine. — • Peiresc écrit
Mercure.
DES TOMES IV \ VI.
803
Mercube JfoiiiTE (Le), VI, 689.
Mercurialis (Jérôme), médecin italien, VI,
807.
Mère (Ballazar), Marseillais établi en An-
gleterre, VI, 690.
.MBRttLON (Le sieur), VI, 877.
Merindol, commune du département de
Vaucluse (canton de Gadenet), VI, 63o.
— (Antoine), médecin, professeur à Aix,
IV, »88, 264; VI, ag, ^7,51, 59.
— (N. . .), père du précédent, VI, 62.
Merindot. Voir Clôt (Françoys).
Merly (Terre de), VI, 69/i.
— (Président de), VI, 696.
Mersenne (Le P. Marin), IV, igi, 194,
ao8, a38, aSo, 970, 372, q8i, 389,
291, 294, 3o6, 34o, 348, 349, 35i,
357, 459, 409, 463, 479, 607, 5i4,
5i6, 517, 524, 56i, 574, 585, 587;
VI, VI, 220, 221, 94i, 364, 699.
Merola (Le sieur Dominique), V, 609.
Meslay (De). Voir Thod (De).
— ' (Baron de). Voir Fromentières.
Mesmes (Maison de), V, 69, 87, 199,
i3o.
— (Jeau-Jac([ues de), seigneur de Roissy,
conseiller d'État, V, 48-52, 58, 69,
66-68, 71-73, 78-81, 83-85, 87, 88,
91, 94, 99, 100, 104-107, 109,110,
ii3, ii5-ii7, 190-125, 127, 198,
i3o, 182, 189, i4a, i43, i45, i5o,
i56, i63, 629; VI, 147, 179, 208,
691.
— (Henri de), président au Parlement de
Paris, fds aîné du précédent, IV, 807,
3o8, 3ia;V, 49-51, 58, 79, 83,85,
109, i3o, 189, i45; VI, 147.
— (Claude de), comte d'Avaux, frère du
précédent. Voir Avadx.
Messine (Italie), V, 495.
M^tapuraste (Siméon le), IV, i64; V,
409.
Metios (Adrien), IV, 333.
METRODORe,METRODOR08,di8cipied' Epicore ,
IV, 446,457.
Metz (Alsace-Lorraine), IV, 917.
— (Évêque de). Voir BooRBOK-VKRiiBoa
(Henri de).
Meqlan. Voir M^olans.
Meursids (Jean), IV, 869; V, 955, 48».
Meuse (La), rivière, IV, 819.
Mévodillon' (Drôme), VI, 591, 696.
Meynier (Le sieur), IV, 457, 476, SaS.
Meyrohnet (Famille), VI, 18.
— (Paul), greffier des Étals de Provence,
VI, 946, 95o, 629.
Mezeriac ou mieux Meyzeria (Bachet di),
de l'Académie française, IV, 81, 969,
268, 968, 974, 985, 3oo, 319, 397,
889, 4o6, 4o8, 4ii, 4i9, 496, 497,
433, 458, 469, 578, 598.
MicHAEUs (Le père Antoine), VI, 36o,
4i4, 437.
— (Joseph de), conseiller h la Cour de»
comptes de Provence, VI, 996, aSg.
266, 967, 974.
— (Jean-Augustin de), fils du précédent
et son successeur à la Cour des comptes ,
VI, 296, 266.
Michel de la Rivière (Sairt-). Voir SAnrr-
MicHEL DE la RlVliRB.
— (Francisque), correspondant de l'Insti-
tut, V, 9i3.
Michel-Anob, le grand statuaire, V, 760.
— (Le P.), Capucin, IV, 571.
Middelbodho en Ziîlandb, IV, 901; VI,
678.
Midlesex (Comté de), en Angleterre, VI,
677.
Midoroe (Claude), Vf, agi, 669; V, 976.
' Peiresc écrit Mesley. — ' Pciresc écrit Mevillon.
804
TABLE ALPHABETIQUE
MiLAw ( Italie) , IV, 1 87 ; V, 67 a ; VI . 4 , 670.
MiLANois (en Italie), V, H9, i84.
MaL*N ( Le sieur de), VI, 278.
Milladd(M- de), VI, 986.
MiLLiN (A.-Louis), de l'Institut, V, 99.
MiMATA (De), chanoine, V, 171, 17^; VI,
30.
— (Charles ou Joseph de), consul d'Aix,
VI, 19, 653, 654.
MiMAULT (François), peintre d'Aix, VI,
708.
MiHADLT (Le sieur), IV, 12.
MiNATOLi (Le sieur), V, 666.
MiKCiNG Lake', entrepôt des denrées colo-
niales à Londres, VI , 676.
MuiEHBiNO , dans l'ancien royaume de Naples ,
IV. 595.
MmERVB, déesse, V, .33i, 697.
MiNsiNGLAN (Angleterre), VI, 690.
MmoTi ou MiNDTr (Le P. Théophile), Mi-
nime, IV, 16, 53, 339, 4ii, 496, 497,
433, 469, 535,543; V, 974.699.
MioNNET (Théodore-Edme), V. 317.
MiRARELLA (Viuceuzo) , antiquaire, lV.5o8;
V, 739,759, 781.
MiRAHAs (Bouches-du-RhAne), V. 3 16.
MrRANDE(Le sieur). hAtede Peiresc h Paris,
V, 107.
MiRANE, capitaine au régiment deVaillac,
V, 926.
MiREUR, archiviste du Var, VI, 708, 709.
MiRON (Charles), évêque d'Angers. VI,
534.
MisFORTLABN, en Angleterre , VI , 690.
Mistral (Frédéric), VI, 3.
MocENiGO (Jean), de Venise, VI, 679.
MoDÈSE (Baron et comte de). Voir Raimond.
MoDiDS (Franciscus), auteur des Pandectœ
trtumphales , VI, 689.
Mogol' (Asie). V. 977, 981. 982, 989.
MoLJ (Mathieu), procureur générai au
Parlement de Paris, VI, i63. 169,
335, 868, 599.
MoLiN. Voir Motmo.
MoLiicA, MoLinéK, Molinads. Voir Do Moc-
i.m.
— , Mouni ou MoLwr (Le sieur), aUié de
Peiresc, IV, 887 ; VI, 358, 425 , 5o8.
Moi.iNis (Philippe de), VI, 689.
Molino (Domenico), sénateur de Venise,
IV, 4i4,4i9, 433, 463.
Mommaht, libraire de Bruxelles, VI, 689.
Mommsen (Théodore), VI, 178.
Monaco, VI, 63 1.
MoNCAL ou MoNTCAL (Db), VI, 385. 459.
Monconys ou MoKTcoNYs (Balthazar de).
voyageur. IV. 4i ; V, 600.
— (Gaspard de) , sieur de Liergues, collec-
tionneur et magistrat à Lyon. V. 46,
600. 609, 766.
— ( Pierre de) , magistrat h Lyon . père des
précédents, V, 46, 600.
MoMFERRAN (Les marquis de), de Bretagne,
V, 989.
MoNiER OU MoNifYER (Jean-Louis) , seigneur
de Châteaudème, président au Parlement
d'Aix, VI. 63. 454.
— (Armand), président au Parlement
d'Aix, fils du précédent, VI, 63.
— (Manaud), seigneur de Mélan, con-
seiller au Parlement d'Aix , VI , a 1 4.
— ( Madeleine Laurent de Septème , femme
de Manaud), VI. 91 4.
— (Armand), seigneur de Mélan, prési-
dent en la Cour des comptes, VI. 9i4.
MosLAvii.LE (M"* de), VI, 691.
Monluc-Balagkï (Famille de), IV, 807.
3o8.
Moîis, chef-lieu du Hainaut, IV. 198; VI.
689.688. 698.
Peiresc écrit Misinglan. — ' Peiresc écrit Mogor.
DES TOMES IV A VI.
805
MoMs (Seigneur de). Voir Villeneuve (Gas-
par de).
MoNSTiER (Du). Voir Do Moustier.
MoMAONAc, notaire de Barjols, VI, 709.
MONTAGD, MONTAGDT, MoNTAIGU (Sicur De).
Voir P10LENC.
Montaigne' (Michel de), V, 277; VI, 69.
MoNTAïuu (De) , lieutenant en la chancellerie
d'Autun, V, 734.
MoNTALET Alais (Mapquis de), IV, lai.
MoNTANARA (Pliicc), à Romc , V, 81 1.
MoNTARGis (Loiret), VI, 916, 536.
MoNTADBAN (Tarn-et-Garonue) , VI, 596.
— (Jacques de), Agoult de Sault, VI,
701 .
— (Gabrielle de Pontevès, femme de
Jacques de), VI, 701.
— Voir La Tour (Hector de).
MoNTACRODx (De), VI, 666.
MoNTAvÈGDEs OU Montanègdes (Db), VI,
373,548.
Montbazon (Duc de). Voir Rouan (Hercules
de).
MoMBiLiABD* (Doubs), VI, 5ii.
MoNTBRON (MM. de), de Nîmes, VI, 5i5.
— (DE),nis, VI,596.
Mont-Cassin (Monastère bénédictin de), à
80 kilomètres de Naples, IV, 126, i33;
V, 718; VI, 458,540.
MoNTciiAL (Charles de), abbé de Saint-
Amans, archevêque de Toulouse, IV,
175, 469; V, 107, 327, 335, 366,
377, 4o3, 4o8, 4io, 4ii, 4i4, 4i8,
422, 428, 425, 435, 436, 469, 478,
479, 482, 485; VI, i33.
Montdevergues (Famille de), IV, 128.
— (Jérôme de Lopès, sieur de), viguier
d'Avignon, IV, iq3, i24, i44, 889,
4i8;V,2i,24, a5;VI, 55, 56, i46,
i5o, i53, i56, 192, 200, 211, 285,
289, 291, 3i3. 3i8, 333, 343. 354.
355. 359, 365, 366, 879. 38o, 386.
389. 427. 444, 448. 457, 466, 671,
486,575,598, 604,627,685.
Moxtdevebgues (François de Ix>|>è8, mar-
quis de), fils du précédent, IV, 128,
124; VI, 77, 991. 812, 8j3,627.
— (Jeanne de Perussis, femme de Jérôme
de Lopès, sieur de), IV. i24; VI, i46.
333.
— (Voir Percssis d«).
Monte (Cardinal dbl). V, i53, 635, 636.
— (M. Antonio del), de Vérone, V. 696.
Montecauldo (Italie), IV. 172.
MontiSluiar' (Drôme). IV, 197; VI, 99,
5i4, 705.
Monte Mario (Italie), V, 558, 559, 566,
571-578.
MoNTEREï (Fort de), aux lies de Lérins, V.
226, 227.
Montesquied (J.-B.-G. de Secondât, baron
de), président an Pariement de Bor-
deaux, V. 218, 228, 224, 2-j8.
— (M"' de), sœur du précédent, V, a 18.
921.
— (Charles de Secondât, baron de), au-
teur de L'csprli des lois, j)etil-fib de
J.-B.-G. de Secondât. V, 218.
Montfadcon (Dom Bernard d«), V, 88.
99, 368; VI, 9.
MoNTFERRAT (Italie), IV, 491 ; VI, 618.
MoNTFORT (Simon de), VI, 356.
MoNTFURON (M"' de), VI, 1 42 , i6i. Voir
Garnier.
Montglas ou Montolat (Seine-et-Marne),
V, 58i.
— (Robert de Harlai, baron, puis mar-
quis dk), V, 58 1.
— (Marquise de ), femme du précédent, gou-
vernante des enfants de France, V, 58 1.
' Peiresc écrit Montagne. — ' Peiresc écrit Mombtliard. — ' Peiresc ccril U Mo.Uelyinar.
806
TABLE ALPHABETIOUK
MonTi(M''),V, a83.
MoNTMARim (De), VI, 671, 678.
Mo.NTMEYAN (SieuT de). Voït Castellasb.
MoNTMOBENcv (MaisoD de), V,i63;VI, 436.
— (Henri de), V, i63; VI, 186, 6i5.
— (M. et M"' dk), VI, i46.
MoMTOLiON (Le sieur), VI, 399.
Montpellier (Hërault), IV, 3/17, 364; V,
a4t-943, 307, 784; VI, I, u, Ti, 1, 9,
6, 8, 9, 19, 17, 19, 93, 61, 966,
337, 5oo, 5o5, 519, 53o, 556, 563,
619.
— (fc,vêque de). Voir Pélissibr.
— (Bibliothèque de l'école de mëdecine
de), IV, 63-176.
MONTPENSIER (M"' Dg), VI, 899.
MoîfTPEZAT (Léonor de Lettes Desprei de),
femme de Gaspard de Pontevès, comte
de Garces, VI, 701.
MoNTREDON, localité des environs de Mar-
seille, VI, 611.
— (Michel, bâtard de), VI, 611, 61 4.
MoNTREVEL (Gomtc st comtcsse de). Voir
La BiCHB.
MoNTRiEDx (Ghartreuse de), dans le Var,
IV, 97; V, i4; VI, 447,619, 663.
MoNTRivEL (Le sieur de), V, 63a, 665.
Mo.NT Teuton (Le), en Languedoc, V, 307.
Monts (De), conseiller au Parlement de
Bordeaux, V, i56, i58, i65, ao6,
907, 917, 933, 934, 439, 454; VI,
54o, 71 1.
— (M"* de Mazargues, femme du con-
seiller de), VI, 439.
— (De), fils, conseiller au Parlement de
Bordeaux, VI, 498, 495-497.
— (Frères de), VI, 439.
Mostsalier (De) et non Montsallon, IV,
i3;VI,7o3.
Montvalon (Gomte db), V, 766.
Moreau (Docteur René), IV, 187, 191,
194, 910, q53, 34i, 349.
— (Michel), lieutenant civil h Paris, IV,
93o, 363; V, i4o, 196.
— (Isabelle Luillier, femme de Michel),
IV, 9.3o; V, i4o.
— (Le sieur), VI, 689.
Morbaox (Les), libraires', IV, 335, 869,
878, 897; V, i48, 149, i5i, i54,
160, i6t, i64, 4i8.
Morel (Claude), imprimeur-libraire, IV,
196; V, 955; VI, 38.
— (Frédéric), VI, 989, 696, 697.
— (Guillaume), VI, 989.
Moréri ( Dictionnairb de), IV, 109, 199,
984.
Mobet (Antoine de Bourbon, comte de),
VI, 169,953,583,697.
— , libraire, h Anvers, VI, 691.
Morodb8(M"*de),IV, 819.
— (Marguerite de), nièce et veuve de
Louis de Grolée Mévolhon, VI, 669.
— (Le sieur), IV, 471.
Moricad, messager, VI, 65 1.
Mobiez (Basses- Alpes), IV, 494, 5oi;
VI, 917.
— (De). — Voir Ghailan-Moriez (Scipion
de).
Morin (Le P. Jean-Baptiste), IV, 8i, 947,
95o, 968, 3i3, 897, 898, 468; V,
374, 546.
— (Jean-Baptisle), professeur au Gollège
de France, IV, 998, 999, 985, 948,
947, 890, 395, 397, 878, 879, 4o5,
490, 458, 599.
Mobon ( Le p. ) , custode de la bibliothèque
du GoUège romain, V, 779, 789.
Mobbisson (Alfred), esquire, le célèbre
collectionneur d'autographes , à Londres,
IV, 909,548; VI, 638.
' Peiresc dit tantôt 2e t' Moreau, tantôt tes tiewt Moreaux.
DES TOMES IV A VI.
807
MoscoviE, V[, 3.
Motue-i.e-Vayer (F. DK la). Voir liA
MOTIIE.
MOTIN ou MOTTIN (Du), VI, ôgS.
Motte (bieiir de la). Voir La Motte.
Mouffette (Thomas), IV, ôSy.
MoDGiNs-RoQUEFonT (E. DE ), Conseiller ho-
noraire h la Cour d'Aix, VI, 710.
M0DILLAC, commune du dd|)artement de la
Gironde, VI, 166, 717.
Moulins (Allier), VI, 606, 697.
MooLT (Le sieur), VI, i35.
MouNiER (Président), IV, 609; VI, 896,
iisi, 43a, i8(j, 5o6, 507.
MouRGUES, capitale de la principauté de Mo-
naco, IV, 607; V, aoo, 878; VI, 3o4.
— (Honoré), VI, 715.
— (Antoronne Robert, femme d'Honoré),
VI, 715.
MoDRGUEs (Jac(piPs), sci^eur de Callian,
assesHeur d'Aix, VI, 715.
MoDRiEBs ou Mouriez (De). Voir Chailah-
MORIEZ.
MonsTiERs (Basses-Alpes) [Prieur de]. Voir
Bbrtet (Joan).
MouTTET (A.), jnge de paix k Aix, VI, 1.
MouvANS (De), probablement pour Mao-
vans, VI, i38.
Mois (Siméon Marotte de), hébraïsant Or-
léanais, IV, 3^7.
MiJNTZ ( Eugène), del'lnstitut, IV, 78 ; V, b^à.
Mdrat (Antoine db), IV, toa.
MoRi (Abbaye de), en Suisse, VI, 5ii.
MuRViEL (Hérault), V, 807.
Musset (Georges), bibliothécaire de la ville
de la Rochelle, VI, ùtà, 621.
MuY (Seigneui- du). Voir Rascas.
Myreds. Voir Le Mire.
N
Naberat(De), VI, i33.
Nalï ou Nary (Lé sieur), VI, 81.
Namor (Belgique), VI, 698.
Nancy (Meurthe), IV, 867; V, 67a; VI,
i56,G44.
Nantes (Loirp-Inférieure), VI, 584.
Naples (Italie), IV, 34, 69, 78, 78, 90,
96, i33, i53, 3ai, 8aa, 358, 539,
545, 56o, 579, 579; V, ia8, 3i6,
8a8, 439, 46o, 490, 498, 536, 538,
548, 6o5, 679, 68i, 692, 695, 704,
747, 770, 775, 784, 8i4; VI, i64,
3o9,3io,685, 686.
Napoli (Luca), messager d'Avignon à Gênes ,
VI, 633.
Napollon (Sanson), V, 387; VI, vi, 4a4,
449, 486, 554, 558, 566,697.
— (Françoise Raouix, femme de Sanson),
VI, 606.
Napodle (Plaine de la), en Provence, IV,
611.
Narbonnb (Aude), V, 198, 9ia, a38,a4i,
949, 689, 697.
— (Ai-chevêques de). Voir R^sé (Claude
de), Vervins (liOuis db),
Nardi, archiprétrc, VI, 5o3.
Nari (Le cavalier Bernard), de la suite du
cardinal Fr. Barberini, VI, agS, 809.
Narvy (Italie), VI, 188.
Nary (Le grand prieur), V, 647.
Nassad (Maurice, prince db), IV, ià4,
i45; VI, 99, 5ii.
— (Henry, comte db), IV, aoa.
— (Frédéric, prince de), IV, B^i. Voir
Orange.
Naudé (Gabriel), IV, 66, 84, 85. 98, gi,
98, 194, 195, 180, i3a, i44, i5o,
i53, 171, 187, 947, 959, 978, 979,
808
TABLE ALPHABÉTIQUE
3oo, 307, 317, 3i8, 34o, 419, 433,
444, 456, 479, 559, 537, 56o, 669,
579, 59a; V, 370, 373, 374, 383,
45o, 463, 473, 485, 587, 740, 78a.
Naorois (Albert de), IV, 61 3.
Navarre (Collège de), à Paris, VI, 697.
Navosb (Place), h Rome, V, 635.
Nata ou Noïa (François de), IV, 166, 167.
Nazaire (Saint-). Voir Saint-Nazairb.
Nègre (Le sieur Gaspard), VI, 476.
NàcREPELissE (Tarn-el-Garonne), VI, 33.
Nemesiauds, Ném^sieiv, V, 3oo.
NeoDES, frère d'iilpicure, IV, 446.
Neratios Priscus, jurisconsulte, IV, 63,
68,7a.
Néron, empereur, V, 388, 5oo,.5o6,5i9,
SaS, 639, 596, 733, 761.
— (Le sieur), VI, 609.
Nerva, empereur, V, 539.
Nbrtbzï (Antoine), V, 3i.
Nervi', près de Gènes (Italie), V, 106.
Nesmet, chirurgien (écossais, VI, 690.
Nedftille (Charles de ), marquis de Villeroy
et d'Halincourt , gouverneur du Lyonnais ,
VI,445,6i3.
Nevers (Hôtel de), à Paris, VI, 80.
— , chef-lieu de la Nièvre, VI, 696.
— (Ducs et duchesses de). Voir Gorzagob.
Neviebe, avocat à Digne, IV, 474.
Newgate Strebt, rue de Londres qui a con-
servé le nom de l'ancienne porte à laquelle
elle conduisait, VI, 677.
Nicandre , médecin et poète grec , IV, 86 ,
578.
Nice (Alpes-Maritimes), VI, i83, 3o4.
Nicée (Concile de), V, 407, 455; VI, 63 1,
63a.
NicERON(LeP.), IV, 4ao; V, 3a8; VI, 78,
79-
NicRET (Jehan), antiquaire à Amsterdam,
VI, 68t. 691.
Nicolas, sénéchal de Provence. Voir Spi-
IIELLI.
— DE Damas. Voir Damas.
NlCOLLE (M"'), V, 3 20.
Nicomachos, V, 474.
GERASI.tUS, V, 474.
NiELis, capitaine, V, 5, 8, i5.
NiL(I>e),IV, 331; V, 368.
NImbs (Gard^, IV, 43, aag. 339, 3ia.
3i5, 357; V, 2o5,335, 34o,737;VI,
9, i4, i5, 368, 436, 5i5, 556, 618,
65o.
— (Kvêque de). Voir Cohon (Denis).
NiSARD (Charles), de l'Institut, IV, i83.
NoAiLLKs' (Comte François de), ambassa-
deur à Rome, IV, 84, 85, 88, 96, 97,
99, 100, 101, io5, 106, 117, 118,
359, 476, 549, 55i, 601; V, 750,
807, 808.
— (Charies de), évêque de Saint-Flour,
frère du précédent, IV, 106, 390.
Noël (Le sieur), V, 161.
NoGARET (Jean-Louis de '. Voir Kperno:*
(Duc d').
— (Louis de), archevêque de Toulouse.
Voir La Valette (Cardinal de).
Noooeyra' (Vincent), V, 474, 475.
NoiRMODTiER * (Louis de la Trémoïlle, mar-
quis de), beau-fils du maréchal deVitry,
IV, 38; VI, 644.
Nolhac (Pierre de), conservateur du musée
de Versailles, IV, 444; VI, 704, 706,
7i4.
NcHBiDs (Ludovicus), VI, 463, 487, 609,
5 10.
Noirons de Pasopolis, V, 289.
Norden (Jean), écrivain anglais, VI, 677.
' Peiresc écrit ^arvy. — ' Peiresc écrit Nnuailles. — • ' Peiresc écrit Noguera. — • Peiresc écrit
Narmotutier.
DES TOMES IV À VI.
609
Normandie, IV, 3()4.
NoRTiioN, à Windsor (Angleterre), VI,
C91.
NOSTRADAMUS. Voir NOTREDAME.
NoTREDAME (César de), IV, /17.
, — (Jean de), IV, 343.
Notre-Dame DE Paris, V, io3, 106.
NovARRA. Voir Thomas de Novaure (Le P.).
Nouvelle Biographie g^ne'ralb, IV, 8a , inn,
«79. 199; VI, 389.
NovEL (Antoine), docteur en médecine, VI,
•i9, iSy, 16.5, 175, 198, 383, /iai.
N0VE8 (Commune do) [Bouches-du-Khône,
canton de Châleaurenard ] , VI , » 1 4 , 63o ,
053.
Ndbiensis (Le). Voir Edbisi.
Nudgdes, nom d'une rue de Londres. Voir
Newoate.
Nunez. Voir Noxn.ds.
Nypsos (M. Junius), IV, 110.
0
Occo (Adolphe), V, 887, 490, 491, 499,
5oo, 638.
Odoïer (La présidente), VI, Big.
OEdipe, V, 495.
Ogier, le Preux, le Danois, IV, 383; VI,
688, 694.
— (Le P.), des Chartreux, VI, 78.
Olivarès ' (Comte d'), premier ministre
d'Espagne, VI, 467.
Olivari (Famille d'). Voir Olivier.
Olivier ou Ollivier (Famille d') , IV, 52;
V, 4g, 5o.
— (Jean-Pierre d'), conseiller-doyen au
Parlement d'Aix, IV, 52, 3i6; VI, 78,
97, i36, 177, 4i2, 482, 454, 495,
496, 6o5, 617, 664, 689.
— (Catherine Vilalis, femme de Jean-
Pierre d'), VI, 496.
— , un des fils des précédents, IV, 257;
VI, 73,605.
— (Pierre), parent des précédents, V, 5o.
— (Septille des Martins de Puysoubier,
femme de Pierre), V, 5o.
— (Honorade), femme de Charles Cambe ,
V, 5o;VI,6i7.
— (Louis), chanoine de Fréjus, frère
cadet du conseiller Jean-Pierre, VI,55o,
55i.
Olivier. Voir Fontexav (De).
OlliIîres (Baron). Voir Agoult(D').
Velaux (M"' d'), cousine de Peiresc,
VI, 217, 225.
Ollioules' (Var), V, 276; VI, 3o3, 3o4,
809.
Ollivier, le Preux, IV, 383.
Olympia, V, 524.
Olympiodore, V, 288, 877.
Omer (Saint-). Voir Saint-Omer (Pas-de-Ca-
lais).
Omont ( Henri ) , conservateur des man u-scrits
de la Bibliothèque nationale, V, m, 967,
48 1; VI, 674.
Oppède (Vincent- Anne de Forbin-Maynier,
baron d'), premier président du Parle-
ment de Provence, IV, 18, 19,470; V,
38, 259; VI, II, VI, 80, 42. 48. 53,
54, 57, 60, 63, 64, 65. 67. 76, 88,
90, 91, 94, 99, 104, 116, 120, 191.
122, 127, 128, i84, i49-i44, i5o,
i54-i56, i58, 169, i63, lyt, t^h,
176, 187, 2o5, 216, 219, 9a5, 226,
280, a88, 285. 986, 248, 261, 969,
' Peiresc écrit Ollivaret. — ' Peiresc écrit DoUinUt.
TI.
tôt
nrtivtkii lATiAïau.
810
TABLE ALPHABETIQUE
372, 97/1, 975, 980, a85, 398, 3t4,
817, 819, 390, 397, 399, 33i, 33^1,
337, 338, 346, 348, 367, 359, 36i,
369, 379, 385, 387, 390, 399, 4o5,
4o6, 4o8-4io, 4i9, 417, 491, 499,
43i, 449, 443, 449, 45o, 459, 454,
465, 468, 469, 475, 477, 48o, 48i,
483, 485, 5o5, 5o6, 5o8, 5i9, 5i8,
619, 595, 534, 549, 559, 554, 56i,
588, 593, 595, 597, 601, 699, 698,
639, 633, 701.
OppfeoE ( \f aqjuerite d'Oraison, première pré-
sidente d'), VI. 7J1.
— (Aimarre de Caslellane-Ia-Vei-dière, se-
conde femme du premier président d'),
V, 69; VI, 161, 969, 973, 330,355,
485, 559, 569, 701, 711.
Oppian, Oppiands, Oppiek, V, 3oo, 399.
Opsopoeds, V, 366.
Oraison (Basses-Alpes), IV, 455; VI, âi4.
— (Famille), Vl,64i.
— , le conseiller, de Marseille, VI, 34 1.
— (Marquis André d'), VI, 54, 55, 106,
111, 4i4, 5o5.
— (Marquise d'), VI, 643.
— (Marquis François d'), >icomte de Ca-
denet, VI,4i4.
— (Marguerite b). Voir Oppèdb (Première
présidente d').
Orangb (Vaucluse)', V, 338, 787; VI, 9,
10, 61, 81, 5i4, 715.
— (Prévôt d'),V',i 45.
— (Princes d'), IV, 4i, 44; VI, 99.
— (Évéque d'). Voir Tdlles (Jean de).
— Voir Nassau (Henri et Maui-ice de).
Orcel (Maison d'), à Aix, VI, 44o.
— (Puits d'), à Aix, VI, 444, 5o4.
— , commis du secrétaire d'État La Vrillière ,
V, 147; VI, 698.
Orens (Saint-), à Auch. Voir Saint-Orehs.
O'Rbilly, biographe de l'intendant Pellot,
V, 606.
Oresids, IV, 389.
Orfedil (Lesieiu"), VI, 616.
Orfdbil (Le sieur), V, 44.
Oroon , chef-lieu de canton des Bouches-du-
Rhône ( arrondissement d' Aries ) , V, 3 1 5 ;
VI, 965, 63o.
Oricios. Voir EIrasmds Obicids.
Oriensids (Sanctis). Voir Saint-Orens.
Oribht. Voir Levant.
ORIGfewE, V, 449.
Oristan (Sardaigne), V, 9 94.
Orléans (Loiret), IV, 697; V, 468, 483:
VI, 181, 44i, 696.
— ( Gaston , duc d' ) ou Monsiedr , IV, 3 1 8 ,
319; V, 76, ii3, J18, 199, i53,6o5;
VI, VI, 99, 53, 169, 179, 5i4.
— (Charles, duc d'), père de Louis XII,
VI, 384.
— (Charles, duc d'), père de François I",
VI, 384.
— (Louis d'). Voir Dorlbaxs.
Orrano (Maison d'), VI, 493.
— (Jean-Baptiste d'), comte de Montlaur,
maréclifddeFrance,VI,53,54, 5i4, 700.
— (MM. d'), frères du maréchal, VI, 5i4.
Orphée, IV, 809; V, 409, 443, 446,447,
457.
Orra, ville de Calabre, V, 817.
Orbt (Augustin), VI, 689.
Orsini (Fulvio), IV, 10; V, 954, 496,
5oo, 791, 738, 761-763, 779, 8t4;
VI, 705, 714.
Ortelids (Abraham), géographe d'Anvers,
V, 4.
Orves ( Madelon Cambe, seigneur d' ), conseil-
ler aux Comptes de Provence. Voir Cambe.
— (Charlotte de Buisson, femme de Ma-
delon Cambe d'). Voir Cambe.
' Peiresc écrit Aurai
nge.
DES TOMES IV À VI.
811
Orves (CharloUe Cambe d'), fille des précé-
dents. Voir SiMIAXE DE LA GoSTB.
— (La petite d'), VI, 325.
Orvieto (ll€7lie), V, 716.
Osée', prophète, V, ^8^.
OsiRis, V, 5o5.
OsTAGiER (Le sieur), père, VI, 70.
— (Le sieur), fils, VI, 70.
Othon, empereur romain, V, 5oo, 078;
VI, 909.
Otiion m, empereur d'Autriche, V, 537.
OuEN (Saint-). Voir Saint-Ooe».
OuHSK (Le sieur), VI, ôaa, 637.
OuYN , libraire & Rouen , VI , 79.
Ovide, IV, 289; V, ttZ8, 739. 796.
OviDio (J. d'), professeur à rUaivereilé de
Naples, VI, 686.
OxENSTiERN (Chancelier), IV, i5i.
Oxford (Angleterre), V, ^07; VI, 676,
686.
Pacar (Le sieur), VI, 99/I.
Pacids (Jules), V, vu, a/ia, q43, 3i9,
396, 339-334, 349, 35o, 45i; VI,
II, 1-94, 991.
— (Isabelle Venturini, femme de Jules),
VI, 10, 19 , i5.
— (Paul), avocat, fils des précédents, V,
9/13.
— (M"'), fille de Jules, femme de M. de
Glauzel, V, 9 49, 9 43.
Padode (Italie), IV, 93, 94, 9 4o, 370,
099, 579; V, 186, 934, 689, 797;
VI. 6, 15,379.
PjBSTom', aujourd'hui Pesto (Italie), V,
PjBTcs (Lucas) , antiquaire romain , V, 4o5 ,
4o6.
Paganincs Gaddentics, professeur à Pise, V,
396.
Palatin (Prince), V, 118.
Palissy (Bernard), IV, 498.
Pallavicino, chroniqueur italien, V, 670.
— (Jules), autre chroniqueur italien, V,
670.
Pallières, près de Rians(Var), VI, 478,
539.
Palodands (Bernardus), médecin en Angle-
terre, VI, 691.
Pamelius, éditeur de TerluUien, IV, a85,
987.
Panfili (Jean-Baptiste*), plus tard Inno-
cent X, VI, VI, iiJ8, 496, 998.
Pansa (Paule), V, 647.
Paoli (Marc-Antoine), V, 498.
Papinien, Papinianus yËHiLios, jurisconsulte,
VI, 7, 999.
Papon (Jean-Pierre), historien de Provence,
V, 169.
Pappds (Jean), IV, 467.
Par (Thomas) , vieillard anglais de cent cin-
quante-deux ans, IV, 585.
Paradis (Le sieur), VI, 34.
Paris (Ville de), IV, 80, 85,88, 98, 94,
97,100,108,196,197,139, 1 4 1,1 49,
149, i5i, i54, i55, i56, i58, 159,
160, 161, 186, 190, 198, 993, 939,
946, 954, 963, 964, 966, 969, 970,
974, 976, 977, 980, 989, 987, 990,
993, 999, 3o5, 307, 319, 895, 399,
333, 339, 345, 358, 867, 869, 870,
878, 38i, 885, 886, 887, 388, 891,
899, 4o4, 4o6, 4io, 4ji, 4i4, 4i5,
' Peiresc écrit Ihzée. — ' Peircsc écrit Paintum. — ' l'eiresc l'appelle aussi Pampkili.
812
TABLE ALPHABETIQUE '
iig, 44o, 45o, 4oi, 45a, 454, 46o,
464, 469, 47.3, 474, 5o5. 507, 5o8,
5io, 533, 538, 549, 669, 576, 577,
598, 608; V, «4, lu, 46, 47, 53, 58,
84, 86, 89 , 95, 106, 107, 1 14, 192,
196, 199, i33, i48, i54, 161, 173,
186, 188, 189, 19a, 193, 195, 902,
934, 939, 974, 988, 990, 999, 995,
996. 998, 999, 3oo, 3o6, 3ii, 399.
34i, 35o, 354, 36i, 366, 378, 4o3.
4io, 4i4, AaS, 696, 44i, 45o, 453,
476, 479, 489, 491, 5o3, 54o, 6o3,
6o5, 607, 610, 6i5, 699, 639, 687,
710,797, 736, 74A, 755,776; VI, 3i,
39, 46,54, 55, 58,64,65, 83, 85,
87, 109, 197, i48, 169, i63, 168,
189, 199, 198, 907, 908, 987, 989,
963. 968, 981, 989, 3/>5, 307, Sao,
391, 393, 343,347, 353, 363, 364,
370, 389, 395, 397, 4i4, 434, 46i.
469, 466, 471, 475, 485, 487, 488.
490, 5i9, 5i3, 519, 54a, 559, 563.
589, 593, 595,698, 60a, 6a6, 634.
635, 668, 670, 671, 678, 680, 709.
l'ÂRis, mari d'Hélène, V, 715.
P.tRis (Paulin), de riiislilnl, IV, 88, 187;
V, 4oo; VI, 170.
— (Gaston), adminisiralcur du Collège
de France, membre de l'.Xcadi'mie fran-
çaise et de l'Acadëmie des inscriptions et
belles-lettres, VI, vi.
Parme (Duché de), IV, 897, 835; V, 917-
990.
Parruasids (.lanus), V, 3a8.
Particelli (Michel), sieur d'Émery, VI,
65i.
Parota (Philippe), antiquaire italien, V,
548.
Pascaupii ou Paschalim (Lélio), V, 499,
595, 534, 537, 569, 675, 677, 694.
660,684,770, 799, 81 9; VI, 674, 675.
Pascual, patron d'une barque, V, 7 19-791,
797, 729, 730, 741, 749, 774, 775,
776, 779,780.
Pas-de-Sdse (Piémont), IV, 197.
Pasqdeti, cousin par alliance de Peiresc.
VI, 5o4, 600.
Pasqcier (Etienne), V, 553; VI, 697.
— (Nicolas), fils du précédent, V, 553.
— , procureur général à la Cour des comptes
de Paris, VI , 59q, SqS.
Passard ou Pas.sart (Lo sieur), général drs
fmances, VI, 90, io4, 180, 836,866, 689,
546, 549, 56o, 670, 683, 696, 600.
Passignasi (Cavalier), V, 786, 744.
Patao, nom du chien de Peiresc, VI, 448,
59 4,5.35.
Patin (Guy), IV, 190; VI, 807.
PATRiao8(Fr.), Patbiki, IV, 189, i83.
Patrocle, IV, 689.
Pad (Basses-Pyrénées), VI, 4a4.
Paul (Saint-). Voir Saint-Paol.
— (Saint-). Voir Vassan.
— , Padlos, jurisconsulte, VI, 9.
— (Le P.), de lOratoire, VI, 586.
— , valet prét<< par D. Guillemin à Peir^,
V, 90, 99, 94, 36.
Paole (Louis de), conseiller, puis prési-
dent au Parlement d'Aix, IV, 3i6; V,
70; VI, 76, 96, 899, 880, 478, 496.
569, 610, 647, 719, 790.
— (François de), père de Louis, VI, 496.
— (Jeanne Puget, femme de François de),
VI, 496.
— (Victoire de Porcellets de Fos, seconde
femme do Louis de), VI, 96, 33o, 669,
790.
— (Jeanne-Emmanuelle de), fdie de Louis
de Paide et de Victoire de Porcellets de
Fos, VI, 33o, 719.
Padlet (Saist-). Voir Salnt-Padlet.
Pacllet (Le sieur), IV, 10.
Pacmocle , piècp de terre h Trébillane ( Bou-
ches-du-Iihône), VI, 44.
DES TOMES
Paosanus, V, q6o, 817.
Pavie (Italie), IV, 187; V, 227, 282,
726.
Pavillon, annotateur (h La Maison de
Luxembourg d'Auguste Gallatid, VI,
5l9.
Payan, Paven, chirurg-ien d'Aix, IV, 208;
VI, 705.
Pays-Bas, IV, 46i; V, v, 5/io. 589,606;
VI, II.
Paz (Augustin dd). Voir De Paz.
Pediasimus, V, 827.
Peilla ou Peilha (Le sieur de), VI, 396,
4i9,486,5o3.
Peiresc, commune des Basses-Alpes, IV,
/i85,5o4,5o5; VI, 877, 70/4.
Peladan (Isaac), IV, 3/i, 49, 43.
— (Virgile), père du prdct'dent, IV, 4a.
Peleus, avocat au Conseil, h Paris, VI,
697-
Pelghos (Le sieur), VI, 867, 678.
Peussier (Le sieur), IV, 22.
— (Benoict), peut-âtre le même que le
précédent, IV, 97.
— (Jean), évêqued'Apt, V, 16; VI, 198.
^— (Guillaume), dvêque de Montpellier, V,
289, 285.
Pélissier (Léon G.), professeurà la Faculté
des lettres de Montpellier, V, m, iv,
946, 248, 465, 5oo: VI, 661.
Pellajjt, poète, IV, 349.
Pelletier (Le sieur), IV, 286; VI, 96,
539, 6o4.
Pellioier. Voir Pelissier (Guillaume),
évêque de Montpellier.
Pellicot (Le sieur), IV, 606.
Pellissier de Bollognb, chanoine de Digiie,
IV, 4o4, 498.
Pellot (Claude), trésoi-ier général à Lyon,
IV, 260, a64; V, 606, 610.
— (Claude), l'intimilant, fils du précé-
dent, V, G06.
IV A VL
813
Pena (Le |)ère). Jacobin, VI, 680, 58 1,
586.
— (Le sieur), médecin, Vi, 696.
Penas (Louis de), commerçant de Valence
en Dauphiné, VI, 708, 704.
Pennes. Voir Les Pknnes.
Pentateuqoe samaritain, IV, 81, g4, aSo,
948, 244, 263, 275, 976, 277; V.
368.
Pépin (Le roi), IV, 199, ao3, 2i5; VI,
669, 684.
Péqdignot (L'abbé), VI, 669.
Pebaiilt(De), VI, 39 4.
Perdreau, peintre, V, 395.
Pergame (Mysie), V, 987.
Perier (Julien) ou de Perieb, seigneur
de Clunianc, conseiller au Parienient de
Provence, V, 909; VI, 27, 97, 718.
— (Françoise de DemandoIx-la-Pala,
femme de Julien), VI, 718.
— (Balthasard), père de Julien , VI , 718.
— (Lucrèce Coriolis, femme de Baltha-
sard), VI, 718.
— imprimeur-libraire à Paris, VI, 896 ,
696.
— Voir DuPKRiEK.
Périgord, VI, 19t.
Perissac (Abbé), vicaire général du car-
dinal de Sourdis, V, m.
Peiines (Vaucluse), IV, 3.
Pernetty (L'abbé), V, 606.
Peroncbllt (Le sieur), VI, 9i6.
P^RODSE (Italie), V, Ô60. 668.
Pebhonnïer (Le sieur), peut-être le même
que Pbrroovier, VI, 567.
Peurot (François), secrétaire de l'eiresc,
IV, 129, 5o3; V, 49, i84, 925, 99C.
654.
— DE LA Malbmaiso>" (Chrisloplie), con-
seiller au Parlement de Paris, V, 899,
4oo.
— (Chéries), conseiller au Parlement de
814
TABLE ALPHABÉTIQUE
Paris, prévôt des marchands, fib du
précédent, V, 899, 4oo.
Perrot (N. . .), lieutenant, VI, 545.
Pebrouvier (Le sieur), [jcut-être le mâine
que Perro^(ïer et Perrouyer.
Perrodver (De), nom de guerre de Va-
lavez, VI, igi. Voir Pebrojoyer, Per-
rodvier.
Perse (Asie), V, 354; VI, 3i5, h^k,
/i34, 448, 49a.
Persico (Paraphilo), secrétaire du car-
dinal F. Barberini , puis évêque de Bel-
luno, VI, 147, 398, 3oi, 3o4, 3o8,
37a, 383, 4o9, 574.
— (Le jeune), comme l'appelle Peiresc,
VI, 4oi.
Pertuis (chef-lieu de canton de Vaucluse),
VI, 653.
Pbrussis (Gaspard de), vignier d'Avignon,
IV, ia4; VI, 365, 386, 889, 488,
5oi, 557, 595.
— (Pierre de), frère du précédent, VI,
365.
— (François de), baron de Barles en Pro-
vence , viguier d'Avignon , fds du précé-
dent, IV, 124; VI, 365.
— (Marguerite de Rua, femme de Fran-
çois de), VI, 365.
— (Jeanne de), fille de Paul, baron de
Lauris, et femme de Jérôme Lopez de
Montdevergues, dame de Barles en Pro-
vence. Voir MoNTItEVERGUES.
— (Comte Caritat de), jadis bourgmestre
de Lenaken (en Limbourg belge), IV,
194.
— (Louis de), chroniqueur, IV, 3.
— Voir Berldc (Léon de).
Pertinax, V, 5oo.
Perucheau (Le sieur), V, i48.
Pesaro (Italie), IV, 467.
PESCEN?iiDS Niger, gouverneur de Syrie,
V, 490, 5oo.
Petau (Le P. Denis), IV, 189, 957, a58;
V, 358, 453; VI, 90.
— (Paul), antiquaire, conseiller au Parle-
ment de Paris, VI, 694.
Pethonier (Le sieur), V, 9o4, 9o5, 916.
Petit (Samuel), IV, 49, 43, 196, 938,
939, 3i9, 3i5, 319, 391, 324, 33i,
357, 358, 369, 363, 364, 45i, 469,
5i9, 549; V, i33, i43, i44, 149,
160, 34o, 34i, 393, 394, 4i6, 436,
469, 469, 473. 476, 484.
— (Samuel), père du précédent, V, 34o.
— (Le sieur Claude), V, 595, 654.
PETirs-CHAMPs (Bue des), à Paris, VI,
670.
PÉTRtRQDB, VI, 9, 356, 38i.
Pétrone, IV, 396; V, 977.
Pbttee (Guillaume), Pbttoeus, chapelain
du comte d'Anmdel, V, 3i8, 398.
Peuch (Le sieur), sans doute le même que
Pdech, VI, 493.
Pectingeb (Conrad), antiquaire d'Augs-
bourg, V, 346, 4o4.
— (Augustanus), descendant du précé-
dent, V, 346.
Peïmer, commune des Bouches-du-Rhône',
VI, 73, 716.
— (De), viguier do Marseille, VI, 61.
Peïrot(I^P.). Vl,385.
Peyruis (Baron de). Voir Vbhto (Nicolas).
Peyssosnbl (Famille), IV, 59.
— (Le sieur), correspondant de Peiresc.
IV, 59.
— (Charles de), archéologue, de l'Aca-
démie des inscriptions, IV, 59.
— (Jean-André de), frère du précétient,
de l'Académie des sciences, IV, 59.
Phèdre, Pii.edrds, le fabuliste, V, 449.
PiiÉLiPEADx (Raymond), seigneur d"Her-
bault, secrétaire d'Etat, VI, 169, 176,
909, 984, 399, 346, 365, 870, 399,
45i, 453,549.
DES TOMES IV A VI.
PiiÉLiPEADx (Paul), seigneur de Pontciiau-
TRAiN, VI, 23i, /i53, hSoMlt.
PiiELippEADx, conseiller au Parlement, VI,
69/..
Philippe, empereur, V, 887, 388, holi,
5o6, 596.
— IV, roi d'Espagne, VI, iih, 397-400.
Philon, Byzantin, V, 4oo, 4o5, 4i5,
/ii6, i36.
Phocas (Saint). Voir Saint Phocas.
— (empereur), V, aBa.
Photids, IV, 68; V, a5i, 334, 335, 38i,
4o8.
PiBRAc (Guy du Faur de), IV, 43; V, h-j5.
PiccoLOMiNi (Ascanio), archevêque de
Sienne, IV, 98, 890, 39a, 393.
PiciiENAT (Le sieur), VI, 533, 539.
PicHEREL (Pierre), théologien de Paris, IV,
aSa.
PiCHERY (Le sieur), VI, 465.
PiCHON, le trésorier à Bordeaux, V, 934;
VI, i46, i5a, 384.
— (M- la trésorière), V, 2 34.
Picot (Emile), rédacteur du Catalogue de la
bibliothèque du baron James de Rothschild,
IV, 5o.
Picus, poète italien, IV, i3a.
PiDoux, conseiller au Parlement de Paris,
VI, 599.
Pie III, pape, VI, 547.
— IV, pape, V, 5io.
Piedblanc, en Provence, VI, 459.
Piémont (Italie), IV, 197, 887, 783; VI,
81.
— (Prince de), VI, 49a.
Pierre (Saint-). Voir Saint-Pierre.
— , fermier de la famille de Fabri, V, 5 , 6.
— , capitaine, VI, 4G7.
Pierrefeu (Sieur de). Voir Thomas.
PiERRELATTE (Drôme), VI, 9 1 4.
815
PiEspoRT (Thierry), Piespordio», VI, 38a.
PiETRKQum, grand vicaire de l'ahWde Monl-
majour, IV, 33i.
Pigenat' (Famille), de Marseille, VI, 334.
— (Le sieur), VI, 100, 33y.
PiONANs(Var), VI, iSg, i65.
PiGNEBOL, IV, 378.
PiGNORiA (I^renzo), IV, 91, 34o, 419; V,
99, 387, 391, 33i; VI, 395, 436,
463, 466,573, 574.
PiLLEHOTTE (JcHn), imprimcuT à Lyon, VI,
471.
PiLLET (Le sieur), VI, 549.
Prr.oT (A.), historien de Grenoble, IV, 397.
Pit (Elzéar), sénateur, VI, i83, i84.
PiscHENAT (Bastien), V, lao.
PiNEssi (Jean-Vincent), V, 956, 898, 457.
PioLBNc (Raimond de), président au Parie-
ment d'ALx, VI, 455, 456, 498, 495,
■ ^97-
— (Marguerite de François-Châteauneuf,
présidente de), femme du précédent, VI,
455, 456, 497, 499.
— (Jean-Antoine de), sieur de Montagu
ou Montaigu, VI, 456, 498, 495-498.
— (Jeanne de Rodulph, dame de Gaujac,
femme de J.-Antoine de), VI, 456, 498,
495.
— (Thomas de), procureur général au
Parlement d'Aix, père du président Rai-
mond de Piolenc, VI, 497.
— (Maison de), VI, 498, 495,791.
— ( Parriniiette Fillioli, femme de Thomas
db), VI, 791.
— (Guillaume de), père de Thomas, VI,
791.
PiQuocAR (Le P.), religieux de Saint-Victor,
VI, 695.
P18AN1 (Ottavio), gentilhomme napolitain,
VI, 685, 686, 699.
' Peii-esc écrit Pichenal.
816
TABLE ALPHABETIQUE
PiscATORis (Le sieur), IV, SgS.
PisE (Ilalie), IV, agi, 364; V, 078, 4/19,
670, 716, 726, 781, 783, 786, 769;
VI, 87a.
PissLTO (Jcan-Baptisle), capitaine calabrais ,
V, aaS.
PiTHOIS, IV, 878.
PiTHOs (Pierre), V, 8a5; VI, 38a.
— (Joseph DE ), seigneur de Tournefort , VI .
I "jh.
PiTTON GuRT, généalogiste, IV, 3.
Plaigxard, libraire, IV, 878, 889.
Plaisance (Italie), IV, 3ia.
Pi.ANCins (Pierre), géographe à Amsterdam ,
VI, 681. G91.
Pi-AJiTiN, acheteur de la Floride de G. du
Vair, VI, 710.
Plani;des (Maximus), V, aSy.
Platon, IV, 65; V, 388.866,
Platter (Félix), médedn, VI, 718.
PtAiiTE, IV, a88: V, 3/io, 8/19, 8/17.
Pi.EMPius (Vopiscus Fortunalus), IV, 878,
4a5,434; V, 4ao.
Plessis-Besançon (Du). Voir Du Plessis.
Richelieu. Voir Du Plessis.
— -MoRNAV. Voir Do Plessis.
Pleurs (Le sieur de), VI, 43o, 43i.
Pline l'Ancien, IV, i46, a8a; V, 987-389,
•i6o, a85, 3i5, 8ao, 8ai, 83o, 889,
899, 896, 4o4, 477, 789, 778.
Plotte , conseiller au Parlement de Provence,
VI, 890.
Plutarque, IV, 81, 195, 968, a85, 819,
885, 4o6, 485, 458, 594; V, 848,
4o4.
PoBLETo (Abbaye de), en Espagne, VI,
5ii.
Poggiali, IV, 898.
PoiTERs (Dame), à Londres, VI, 678.
Poitou, VI, 889.
PoLDO DE Albenas (Jean), historien de Mmes,
IV, 4.3.
PoLH (C.-D.), érudil allemand, V, 487.
PoLLUx. Voir Castor et Pollux.
— , écrivain grec, V, 334 , 856 , 865 , 866 ,
877.
— , autre écrivain grec, V, 866, 879.
Pologne, V, 848, 359, 364; VI, 49-2,
619.
PoLïBË, IV, 898; V, 95 j, 377, 395, 3i 8.
4a8, 435, 436, 687, 719, 779.
Polvcarpe (Le P.). Voir La Rivière.
Polvcenus, V, 885, 886.
— , disciple d'Épicure, IV, 446.
PoMPEiRENC, pièce de terre aux environs de
Belgentier (Var), VI, 5 18, 696.
PoMPONACE (Pierre), Pomponatids, VI, 436.
PoMPONE (De), (ils de l'ambassadeur h
Londres , Antoine Lefèvre de la Boderie .
V, 678.
PoMPONius Mêla, V, 977.
Pons (Saint-). Voii- Saist-Pons de Thomièrbs,
Saint-Po.ns-la-Cai.1i et Abbaye de Saint-
Poiis (près de Nice).
Pont-à-Mousson ' (Meurtlie-et-Moselle).
PoNTAC (Arnaud de), président au Parle-
ment de Bordeaux, V, 46.
— (Gabrielle- Henriette -Louise de Tbou,
femme d'Arnaud de), V, 46.
PoNTCARRÉ (Camus de). Voir Camus.
Postchartrain (Seigneur de). Voir Phéli-
peadx.
Pontciodlx. Voir Pourcieux.
Pontevès (Famille de), VI, 700-701.
— (François Gaspard de), comte de Carces,
lieutenant du Roi en Provence , V, 1 95 ,
335; VI, 74, 99,318, 869, 878, 43i,
558,568.
— (Léonor de Leltes des Prez de Mont-
pezat, comtesse de Carces, femme de
' Peiresc écrit Pont-à-Mowson.
DES TOMES IV A VI.
F.-G. de), VI, 218, 359, a65, ^66,
269, 275, 976, 365, 4a5, 4a6, 438,
457, 470, 493.
PoNTEvès (Honord de), seigneur de Flas-
sans et de Garces, VI, 700.
— (Clermonde Forbin de Solliers, femme
d'Honoré de), VI, 700.
— (Enfants et petits-enfants d'Honoré de),
VI, 700-701.
— de Cadenet, VI, 5o4.
— -Sabran (Les), VI, 5oG.
— (Pierre de), seigneur d'Amiral et La
Forest, IV, 478.
— (Madeleine Fabri de Gailas, femme de
Pierre de), IV, 478.
— (Diane dk), liile des précédents, seconde
femme d'Antoine Enienjaud, seigneur de
Barras, IV, 478.
— ( François de ) , comte de Garces , VI , 2 5 .
— (Louise de). Voir Golonia.
PoNTis (Famille de), IV, 325.
— (Louis de), IV, 325; VI, 707.
Pont-Sai>t-Esprit ' (Gard), V, 338; VI,
455, 456, 5i4, 525,526.
PoNTB8(DE),collectionneurdeLyon,V, 1 la,
610, 6i5, 643.
PoppEA, PoppÉE, V, 519, 5a 3.
PoRCELLETS (Robcrt des), seigneur de Fos,
VI, 568, 700.
— ( Gatherine Forbin de Solliers , femme de
Robert de), VI, 568.
— ( Victoire de ), fille des précédents , femme
de Louis de Paule. Voir Paule.
Porchères (Prieuré de)' [département de la
Gironde], V, 63, 69, a34; VI, 118,
287,316,323, 553,554,564.
Porphyre, IV, 3o8, 809, 385, 4ia, 578,
584, 587, 590; V, 260, 270, a83,
a85, 991, 3aa, 828, 35a, 377, 409,
464, 473.
817
V.
Porta (Jean-Baplisle), IV, âgo. Agi;
548.
— (Vincent), frère du précédent, V, 548.
Poriamer(I^ sieur), VI, 458.
Porto (Italie), V, 54 1.
Portugaise (Le P.), Cordelier, h Paris, VI,
695.
Portugal, VI, 38a , 479.
Portos Iccius, port de la Gaule, peut-élrc b
Boulogne, IV, ao5.
Pour, collectionneur de Londres, VI, 676,
690.
PosTOMus (Empereur), IV, 333.
PoTEL (Guillaume), V, 489.
Potier (Nicolas). Voir Blancmes;»!!,.
— ( René) , évéque de Beauvais. Voir Blanc-
MESNIL.
PoTONiER (IjC sieur), VI, 476.
PouGUES, chef-lieu de canton de la Nièvre,
VI, a63.
Poulain ou Podllain, général des monnaies,
collectionneur, VI, 157, 5oi, 695.
Podrcibulx (Montagne de), en Provence,
IV, 487.
— , commune du département du Var, VI ,
4o4.
PoDRRikREs (Vicomte de), V, 544.
PoDssm ou Poczm. Voir Le Pouzin.
Pozzo (GavalierDEL),IV, 78, 87,98, 107,
1 14, ia5, i35, i56, 5a5, 55 1, 554,
570, 579, 589, 598; V, 131, i53,
3o3, 33i, 395, 433, 448, 478, 5oi,
6i4, 645, 65i, 679, 679, 689, 701,
711, 786, 744, 779, 8o5, 807, 808;
VI, 147, 171, 3o4, 817, 4oi.
PozzuoLo (Pouzzoles), Italien, V, 3i6,
589, 669.
Praslin (Gbarles de Gboiseul, maréchal,
marquis de), VI, 385.
Préaux (De). VI, 9i4.
Peiresc écrit Saint-Esprit tout court. — ' Peiresc écrit Poi-chert.
VI.
io3
818
TABLE ALPHABETIQUE
Predeseigle, collectionneur parisien, VI,
671, 67a, 695.
Pbkti (Domenico), dil le Passigsato, V, v.
— (Girolo), secrétaire des lettres latines à
Rome, VI, 4o9.
Preuillï ' (département d'Indre-et-Loire),
IV, 5ao.
Pbice (Jean) ou Pais (De), Pricko», IV,
6o3; V, 469.
Primerose, IV, 557, 558, 559.
Proclds, IV, 3o8, 309,473; V, 270,983,
985, 395, 3âo, 409.
— Lycius, V, 4o(j.
Pbocope, V, 949, 457, 469; VI, 680.
Proserpine. V, 387.
Prosper (Le chroniqueur), IV, 374.
Pbost (Le P. Léopold), Jésuite, V, 608.
— (Le sieur), V, 737.
Proust, marchand de Mai-seiUe, VI, 199.
Prove?(ce, IV, I, III, 3, 5i, 59, 60, 66,
81, 90, 193, 93t, 960, 399, 344,
345, 471, 487; V, II, 16, 191, 137,
159, 179, 189, 196, 33i, 94o, 946,
3io, 409, 478, 5o3, 54o, 555, 768,
770; VI, IV, V, «,9, i3, i5, 97, 99,
108, 946, 980, 989, 990, 390, 368,
379, 389, 4o8, 453, 5ii, 533, 538,
578,603, 671, 686.
Pri'nièbes (Famille d'Estienne), en Dau-
phinë , IV, 5 1 1 .
Prusse (Allemajjne), V, 738.
PsELLus (Michel), V, 346, 366, 867.
PsïCHi, V, i56.
Ptolémée Evergètb, V, 363, 368.
— le géographe, IV, 177, 179, 33o, 345,
359, 473, 566; V, 986, 355, 358,
394,453, 478.
PuECH (Le sieur), sans doute le même que
Peuch, VI, 76, 507, 568,569.
Pdget (Le sieur), VI, 449.
— (Do). Voir Du Poget.
— DE Bouc (Maison de), VI, 496.
— (Jean), seigneur de Bouc, VI, 496.
— (Jefinne), fille du précédent, femme de
Fr. de Paule, VI, 496.
— (Honorade), autre fille de Jean, femme
deMichel Vitalis, VI, 496.
TiiÉMERs (Alpes-Maritimes), V, 890.
PuGETDM DaNATRIOBUX, V, 390.
PoLCHERiA (Sainte). Voir Sainte Pui.ciikria.
PoRCHAs (Samuel), V, 981, 988, 989,
336, 35o, 364, 871, 878.
Puteanos. Voir Putte (Vah de).
Putte (Van de), IV, 90, i85, 199, 444,
459, 456, 457, 46), 5/19.
PoTLAURENS (Duc de). Voir Laoe (An-
toine de).
Pdïxicbel (Glandevès et non Bertalis,
sieur de), VI, 459, 46o, 791.
— ( Honorade de Matheron-Amalric , femme
du sieur de). \I, ing, 46o.
PuYMOissoN et non Pdïmisson (Jacques de),
conseiller au Parlement de Toulouse, V,
i46.
PozoLO (Italie), V, 669.
Pyrénées, IV, 5)9, 5i3, 5i5.
Pyrrhus, IV, 180: V, 95i.
Pythagore, V, 474.
Pytheas, niivigateur marseillais, IV; 179;
V, 444,445.
' Peiresc écrit Pniilly.
DES TOMES IV À VI.
819
QnARTERON (Le sieur), V, 634.
Qdentw (Saint-). Voir Saint-Qikntin (De).
— , copiste, 5i, 65, i43, iSa, i63.
QuERENGo, ('crivain italien, VI, 917, 718.
QuETiF(Le P.), Dominicain, V, 543.
QoiCHERAT (Jules), VI, io5.
Qdiebs (Cap de), V, 198.
Qdiller (1.6 sieur), VI, Sa.
QuiNET, libraire h Paris, VI, 79.
QiimTE-CuRCE, V, 478.
QuiQUERAN DE Beaujeo (Pierre), V, 437,
438.
R
Rabasse ( Balthasard ) , seigneur de Vergons ,
VI, 793.
— ( Madoleine-Estienne , veuve de Melchior
Masargues, femme de Balthasard), VI,
793.
— (Françoise), nièce de Balthasard,
femme de François de Gopis, VI, 793.
Rabel (Jean), peintre et graveur, V, 97,
190, 199, 195, i34, i36, i4o, i4i,
i64.
Rabier (Le sieur), VI, i5o.
Rabillot (Le sieur), VIII, 48.
Raby( Le sieur), à Pozzo Pantaleon (Italie),
V, 7o3.
Raoermaker (Jean) ou Rotarina, marchand
hollandais, VI, 678.
Ragon (Fort de), aux îles de Lërins, V, 937.
Ragueneau (Le sieur), à Paris, VI, 697.
Ragus^ds (Georg.), VI, 990, 991.
Raihond de MoRMoiRON (Frauçois de), baron
do Modène, VI, 983.
— (Esprit de), comte de Modène, fils du
précèdent, VI, 983.
RALEiGn(VValter), VI, 674.
Ramiiouillet (Julie d'Angemies, M"* de),
IV, 369.
Ramusio' (J.-B.), voyageur, VI, 436.
Ranchin (François), chancelier de l'Univer-
sité de médecine, à Montpellier, V, aki .
943.
— (M"'), femme du chancelier, V, -lia.
— , général des finances , neveu du précé-
dent, V, 9 43.
Raoul (Bertrand), évêque de Digne, IV.
54o.
Raodsset (Président db), VI, 6ài.
— -Bodi.bon (Comte de), VI, 64 1.
Rapelin (Philippe de), seigneur d'Upie.
consul d'Aix, VI, 970, 987, 444.
Raphaelis (Melchior), théologal du chapitre
de iSaint-Sauveur d'Aix, IV. 55 1, 553:
V, 173; VI, 46a, 496, 708, 709.
Rapiielenge, VI, 680.
Rascas, sieur de Ragarris. Voir Baoarris.
— (François), sieur de Muy, etc., frère
puîné de Pierre-Antoine, et consul d'Aix.
viguicr de Marseille, etc., V, 171.
— (Marguerite de Pontevès-Sainle-Gathe-
rine, femme de François de), V, 171.
Ratisbon.ne (Allemagne), IV, 945, «48.
Ravaud (Abraham). Voir Reiii.
Raymond (Florimond de), V, ai 3.
' Peiresc écrit Ramnuiio.
io3.
820
Ratnabd (Le P. Théophile ), Jésuite, IV,
969, 970, 985; VI, 706.
— ou Rbnadlt (Le P.), Minime, V, 489 :
VI, 699.
— (Jacques), notaire h Aix, VI, 708.
RArsAUDY (Le sieur), d'Aix, VI, 960.
Rayole ou Rayolle (1^ sieur), V, 189,
i5i, 161.
Rk (Ile de) [département de la Charente-
Inférieure], V, 935.
Real (Fort), aux lies de Lérins, V, 998.
Reaulhont (Abbaye de), IV, 5o3.
Reauville (Sieur de). Voir Rolland, Rol-
LANDS.
Rebé (Claude de) , archevêque de Narbonne ,
V, 9Z11.
Rebossy (Le sieur), VI, igS, 987.
Rébol'is (Emile), V, 489.
Rebodl (Le président), VI, 698.
Reçu ( Barl° ) , de la suite du cardinal F. Bar-
berini, VI, 1 iy.
Régnier' (Malhurin), neveu de Ph. Des
Portes, VI, 694.
Reçusse (Terre et seigneurie de) [Var], IV,
96, 98; VI, -jolt.
— (Gaspard de Grimaud, marquis de),
IV, 96.
Reidcrastrid, en Angleterre, VI, 690.
Reilhamette ', commune du département de
la Drôme, VI, 900. 875.
Reimbergde, IV, 3 18.
Reims (Marne), IV, 8.
Reimer (Le P. Thimothée), Minime, V,
459.
Rémi ou Remt (Saint-). Voir Saint- Remy,
San Reho.
— (Abraham), V, 969, 960, 905, 969,
979; VI, 718.
Remiremont en Lorraine (Vosges), IV, 1 19,
190; V, 497.
TABLE ALPHABETIQUE
Rbnaddot (Eusèbe), IV, 166.
René (Le roi). Voir Anjou (René, duc d').
Reneri (Henri), IV, 94i, 948.
Renier (De), V, 9.
Rennes' (Ille-et-Vilaine), V, 169.
REN0iARD(Le sieur), V, 9^9; VI. 691.
Renodx (Le sieur), IV, 846.
Rentier (Le sieur), VI, 5 18.
Républiques (Collection elzévirienne des),
V, 189.
Reqdien (Docteur), collectionneur à Avi-
gnon, IV, 606.
Redchlin (Jean), VI, 46 1.
Rbt (Jean) , médecin périgourdin, IV, 479 ,
478.
Rhodes (île de), sur la côte de l'Asie Mi-
neure, V, 4oo, 417, 596, 597.
Rbodigims, Rhodigin, surnom de Riccbieri.
\ oir ce nom.
RuoDiGicH, aujourd'hui Rovigo (Italie), IV,
180.
RHÔNE(Le), IV, 881; V, 194, 179, 998,
3i5; VI, 9 00, 3o5, 879.
R1AR8 (Var), IV, ao8, 349, 697, 600,
609; V, 3, 7, 99, 884; VI, 3i, 3'4,
85,4o,4i, 46, 5i,55,58, 63, 66,
81, 190, 169, 809, 8o4 , 3i8-3i5,
817, 3i8, 898, 834, 385, 344, 846,
358, 865, 877, 447, 466, 470, 478,
475, 5o3, 5o5, 590, 598, 58i, 589,
54o, 569, 600, 616, 649, 659, 666,
668.
— (L'Advocat de). Voir Advocat (L').
Ribaodas, VI, 98, 100.
Ribbe (Charles de), VI, 4o, 4i, 708.
Ribier, conseiller au Parlement de Paris,
VI, 56, 691,671,694.
R1CCHIERI (Lodovico), surnommé Rhodi-
GiNcs, IV, 180.
Richard, roi des Romains, M, 678, 674.
Peiresc écrit Renitr. — ' Peiresc écrit ReillumeUe. — ' Peiresc écrit Renet.
DES TOMES
Richard (Abbë), IV, 6of).
RiciiARDi (Le P. Vincenzo), V, 470.
RiciiARDOT (Jean Grusskt-), prësidenl du
Conseil d'Artois, IV, igg.
— (Jean Grdsset-), évêque d'Arras et ar-
clievêque de Cambrai, fiis du prëcëdent,
IV, 199.
— , chancelier de l'Université de Douai,
VI, 688, 693.
— (Pierre), sous-prieiir de Saint- Vaast
d'Arras, VI, 698.
RicHELET, avocat, à Paris, VI, 697.
Richelieu (Cardinal Alphonse de), IV, ai,
3o, 34, 46, 78, 127, i3i, i33, i35,
i36, 187, làa, i43, i45, 161, aai,
ail, 269, 260, aôi, a65, 869, 478;
V, 4/1,46, i5o, i5i, i58, 160, 168,
169, 171, 172, 178, 175, 176, a48,
904, 367, 279, 429, 594, 744, 765,
767, 770, 781, 780; VI, VI, 343, 866,
368, 879, 886, 388, 893, SgS, 899,
4t7, 429, 498, 439, 44o, 44i, 443,
444, 445, 447, 467, 471, 47a, 5oi,
617, 5i8, 539, 535, 55o, 557,56a,
606, 616, 618, 697, 648, 64a-654,
704.
— (Cardinal Armand de), IV, i34, 187,
161, 344, 845, 367, 878, 385, 5o8;
V, 98, 189, 168, 171, a64, 979, 34t,
383; VI, VI, 169, 1 85, 379, 335, 899,
899, 618, 6i4, 618, 719, 71 5.
(Henry du Plessis de), frère aînë des deux
cardinaux, V, 98.
— (Marguerite Guyot des Charmeaux,
femme de Henry du Plessis de), V, 98.
Richer (Jean et Etienne, frères), libraires,
éditeurs du Mercure français , IV, 166.
— de RELLEVAL(Pierre), VI, VI, 5oo, 519,
53o, 559.
RicHOK (Famille de), à Guitres, V, 198.
IV A VI. 821
Ricflo:i (Etienne de), seigneur de Fontva-
vier, V, jgS.
R1DERSOLEN, gentilhomme de Gaod (Bel-
gique), VI, 685, 687,699.
RiDOLH (Cardinal Nicolas), V, 88.
R1ETI (Italie), IV, i39, 529.
Riez (Diocèse et ville de) [Basses-Alpes],
V, 1, 8, 18, 99. 94, 98, 99. 37, 38.
4o; VI, 194, 964, 706.
— (Lvéquesde). Voir ALLEADaE(Guillaume),
La Fahe Lopis (François de), Sawt-Sixte
(Charles de).
Rigault (Nicolas), IV, 80, 109, 197, 198,
i54, 159, 167, 169, 985, 367, 898:
V, 111, ii5, i3o, i43, i44, 989,
968, 985, 990, 999, 36i, 4o8, 4i4,
486, 449, 453; VI, i56, 168, 4oo,
695.
RioLAN (Jean), médecin, IV, 187; VI,
697-
— (Jean), médecin, fils du précédent, IV,
187, 189.
Ripa Grande (Italie), V. 669, 685, 686,
739-
RiPERT (Le sieur), IV, 459, 455.
DE MONCLAR, VI, 174.
RiPETTA (Italie), V, 7671
RiQUETY (Le P. Thomas), Jésuite, VI, 487.
RiQOoi'Â, conseiller au Parlement de Pari»
et collectionneur, VI, 694.
RissY (Le sieur), d'Aix, VI, 965, 97».
Rivet (André), théologien calviniste, IV,
900, 869.
RiviER (Le sieur), VI, 80. »
Rivios, IV, 869.
RoA^NE' (Loire), IV, 5i8; VI. i85. 601.
RoBKRT (Honoré), seigneur d'EscragneUe,
VI, 280.
— (Melchior), frère du précodent, VI,
980.
' Pciresc écrit Rouane.
822
TABLE ALPHABÉTIQUE
RoBEBT (le jeune), avocat à Paris, VI, 697.
— DE Briançon (F^'abbé Dominique), au-
teur de VÉtat de In Provence, VI, 455,
•joli.
— , procnreur, IV, 979, 4f)4,5oi, 600.
— ou RoBERTY, sacristain, IV, a8o, a86,
393, 399, 386, 388, lioli, hgh.
RoBERTi ou RoBERTY (Le P.), IV, 879, 38i,
389.
Robin (Jean et Vespasien), père et fils,
botanistes k Paris, V, 99, io3, 1&8,
i58; VI, VI, i58, 19-2, 910, 939,356,
4a4, 435, 54o, 549, 600, 6o4.
Roccoi ou RocKov (Nicolas), bour{fmeslre
d'Anvei-s, VI, 345, 487, 488, 684,
691.
RocHis. un des rfidacteurs de la Nouvelle
biographie générale , IV, 89,
RocuE (Le sieur), VI, 365, 594.
ROCHEFODCAULD. Voif Ll RocHBFODCADLD.
Rochelle (La). Voir La Rochelle.
RocHEHONTEix ( Le P. de), liistorien du col-
lège de La Flèche , VI , 486.
Rocolet (Pierre), libraire parisien, VI,
33.
Rodez' (Aveyron), V, 9 4o, 969, 904,
970, 4i 1, 499.
— (Evêques de). Voir CoRNEiLBAN.
— (De), médecin d'Avignon, étabh en
Angleterre, VI, 690.
RoDDLF ou RoDDLPH ( Maison de), VI, 43 1,
455, 456, 493, 499, 700, 791.
— (Louis de), seigneur de Lira ans et de
Saint-Paulel, VI, Uç)d.
— (Jeanne de), dame de Gaujac, fille du
précédent et femme deJ.-A. de Piolene,
VI, 493.
— DE LiMANs (Claude), VI, 700.
— DE LiHANs (Anne de), mère du conné-
table de Lu yaes , VI, 493, 494, 497.
RoDDLF (Marguerite de Pontevès, femme de
Claude de), VI, 700.
RoEs (De), à Avignon, VI, i55.
Roger (de Marligues), VI, 649.
Rognes', commune de l'arrondissement
d'Aix, VI, 63o.
RoBAN (Duc Henri de), VI, 619, 619,
699.
— (Duchesse de), VI, vi, 39, 6j, 80,81,
99, 631.
— (M"* de), fille de la précédente, VI,
39.
— (Hercules de), duc de Monlbazon , gou-
verneur de Paris, VI, i63.
RoLSE ou RoizE (Jean), imprimeur k Aix,
IV, 38i.
Roissr (De). Voir Mesmes.
Roland", le héros de Roncevaux, IV, 383.
Rolland ou Rollands (I^es), seigneurs de
Cabanes, VI, 5.
— (Les), seigneurs de Reauville, VI, 90.
— (Antoine de), sieur de Reauville, pre-
mier consul d'Aix et conseiller au Parle-
ment de cette ville, VI, 18, 19.
— (Véronique Glussiano, femme d'An-
toine II de), VI, 19.
— (Antoine I" de), conseiller au Parle-
ment d'Aix, père d'Antoine H), VI, 19.
971.
— ( . . . Gérente, femme d'Antoine I" de),
VI, 19.
— ( . . . db), sieur de Reauville, fils d'An-
toine II, président h la Cour des compte»
de Provence. V, 43; VI, 19, 906, 996,
997, 903, 971, 978, 989, 999, 997,
337, ût3.
— (Henri de ou des), seigneur de Reau-
ville, assesseur à Aix, VI, 719.
Roman (J.), correspondant du Ministère de
l'instruction publique, VI, 707.
' Peiresc écrit Rhodez. — « Peiresc écrit Rongnei. — ' Pciresc écrit Rolland.
DES TOMES IV À VI
RoMANiDs (Adrianus), médecin, puis clio-
noine, VI, 681.
Rome, IV, 11, 19, ao, 21, aS, aA, a5,
37, 4o, 61 à 176, igy, 201, 907,
911, 93o, 387, a4a, a47, 967, 968,
9G5, 266, 271, 978, a8o, 981, a88,
991, 3o8, 817, 3i8, 898, 895, 827,
399, 339, 335, 34i, 349, 345, 357,
358, 359,361, 36a, 365, 878, 38i,
385, 889, 890, 891, 898, 4o4, 491,
49^1, 498, 444, 445, 448, 45o, 456,
5o9, 507, 5ii, 594, 599, 538, 587,
545, 55i, 555, 567, 559, 56o, 56i,
578, 579, 58a, 586, 599, 601, 610,
61 1 ; V, III, V, VI, VII, VIII, 94, 95, 96,
80, 89, 90, 109, 191, 193, 194, 1 53,
16a, i64, 169, 170, 176, ao4, 998,
987, 945 à 488, et 489 à 819; VI, 9,
5, 94, 38, 89, 5o, 88, 84, 87, 89,
96, 117, 190, 187, i54, 160, 199,
961, 285, 987, 996, 3o8, 3a4, 357,
359, 363, 879, 898, 4oi, 436, 445,
478, 478, 479, 488, 588, 555, 575,
609, 658, 687, 705, 709.
Rondelet (Guiiiaume), VI, 675.
RoNDENiNi (Alessandi'o), collectionneur ro-
main, V, 698,649,644,647,649,653,
654, 655, 678, 680, 685, 687, 759.
— (La signora Felice, femme d'Alessan-
dro), V, 698, 63i, 649, 644, 647,
649, 658, 654, 655, 678, 680, 685,
687, 696, 701, 708, 707, 714, 795,
755, 759.
Rongnac(De), VI, 647.
RoQUEBRONE (Var), V, i4.
— (Le sieur), VI, 5i.
RoQuELAURE (Marëclial de), V, i4o, i43.
— (Suzanne de Bnssapat, marëchale de),
V, i4o, i49, i44, i46, i5o-i53, 160,
i64.
823
RoQDBTAinADE (Var), IV, 486, 498.
Roquette (Antoine), coasui de Manieille,
VI,5i5.
HoQUEVAiRE, chef-lieu de canton de l'arron-
dissement de Marseille, VI, 3oi, 3o3.
Rosier (Jacques), seigneur en partie de
Peiresc, IV, 9, 11 ; VI, 704.
— (l'ieirette Guiran, femme de Jacques).
IV, 11; VI, 704.
— (Delphine), fille des précédents, femme
de Hugues Rompar, VI, 704.
— (Etienne), père de Jacques, IV, 11.
— (Catherine, femme de Jawjues), IV.
1 1.
Rosjiir'. Voir B^thciie (Maximilien de).
Rosses, pièce de terre des Fabri, k Rians.
VI, 55i, 559.
R08SET (F'rançois de), auteur du Roman de*
Chevaliers de lafjîoire, V, g: VI, 710.
Rossi (Egidio et Gio. Batt.), à Civita-Vec-
chia, V, 493, 698, yoS, 716, 717,
799, 795,796,799, 741.
— ou Rossv (Le sieur de), de Lyon, ad-
ministrateur des postes, IV, 978, 976,
986, 994, 999, 867, 819, 469, 477,
5o9; V, 46, 59, 60, 79, 85, 86, 90,
93, i33, i5i, i54, 171, 6ti, 643,
748,795, 648; VI, 616.
— (Commandeur J.-B. de), IV, 176; V,
II, 796, 817, 818.
RossiGPiOLY, receveur, VI, 465.
RosTAGNi, RosTAGNï OU RosTAmo (Famillc),
IV, 3.
— (Le sieur de), IV, 3, 9; VI, 635.
— (Bertrand de), conseiller au Parlement
de Provence, IV, 8, 4.
Rotterdam (Hollande), IV, 901; VI, 691.
RoiiBiLiAc, scnlptair, VI , 67a.
RouRiiAR (Le sieur), VI, 916.
Roucv ou Roussr (Comte di), IV, «ai.
' Peiresc écrit Rotmy.
824 TABLE ALPHABETIQUE
RoDBN (Seine-Inférieure), IV, 898; V, 1 17,
977.
RooEBGDE (Le), V, 984.
RoDGE (Mer), V, 279, 606.
RoDGiERs (Sieur de). VoirFoBBSTA (François
de).
RocMouLES* (Conimunautë et prieure de)
[Basses-Alpes], IV, i; V, i, 11, m, 5,8,
94, 95, 98, 189, 197; VI, i36.
— (Prieur de). Voir Guillemin (Denis).
— (M. de), capitaine, V, 996, 998.
— (Seigneurs de). Voir Laincel.
RoDox. Voir Roccoi.
RonssET, serviteur de M. de la Geppede, VI ,
983.
RoDSsiGNOLS (Le sieur), VI, 598.
RoEssiLLON, IV, 67; VI, 65o.
Roux (Melchior), V, 43 ; VI, 1 98 , 355 , 377.
— (Le sire), VI, 3oa.
— (de Pertuis), VI, 399.
— (Vincent), VI, 497.
— (Jean), seigneur de Gaubert, conseiller
au Parlement d'Aix, VI, 708.
— (Alexandre), père du précédent, VI, 708.
— (Cassandre de Bardonnenche, fenune
d'Alexandre), VI, 708.
Alph^ran, auteur des Rues d'Aix, IV,
11, i5, 178; V, aoi; VI, 59, 96,
174, 990, 995.
Roy (Emile), maître de conférences h la
Faculté des lettres de Besançon, V, vi,
607, 608.
— (Les sieurs), marchands de Lyon, V,
600, 609.
— Voir Le Roï.
RoYAN (Charente-Inférieure), VI, 96.
RoYAOMo>T (Abbaye de), de l'ordre de Gî-
teaux, diocèse de Beauvais, \1, 335.
Rda (De), VI, 69, 73, 74, ii5, 191,
199, i38, i5i, 161, j8o, 355, 365,
376, 379, 390, 4o3, 4i8, 419, 434,
459, 46o, 473, 488, 489, 5oi, 5o8,
53o, 543, 55i, 557, 567, 571, 578,
679, 583, 594, 601.
Rda (Marguerite, fdie de Louis de), VI,
365. Voir Pebussis.
Robens (Pierre-Paul) , IV, 469 ; V, 99 , 1 90 ,
199, 464; VI, VI, 39, 83, 85-87, 88,
96, 108, ii5, 190, i3o, i3a, i49,
173, 179, 189-191, 195, 196, 917,
989, 335, 345, 371, 376, 469, 463,
478, 487, 509, 5io, 55o, 555, 6oj.
— (Albert), V, 99.
RuBLE (Baron Alphonse' de), membre de
rinstilul, IV, 3o8.
RcBRu (Famille), à Rome, V, 769.
RcDOLPBiNBs (Tables) , IV, 4 1 9 , 494 ; V, 986.
Rl'eil (Claude de), évéque de Rayonne, VI,
111.
Rdffb, apothicaire de Bédarrides, V, 683.
— .fils du précédent, IV, 5o5, 617; V,
683,780.
— (indéterminé), VI, 655.
RiFFi (Jacques de), avocat h Marseille, VI , 4o.
— (Catherine de), fdIe du précédent et
femme de François Golo.nu. Voir ce der-
nier nom.
— (Antoine de), historien de Marseille,
VI, 516,517.
RcFFY (Le sieur), VI, 64 1.
Rdlman (Anne de), archéologue nlmois, IV,
43.
RcsQOE (Le sieur), de Cannes, courrier,
VI, i45, 375.
— (Le père), VI, 458.
Rdssa:( (Véronique), dame de Roussel. Voir
Glandevès (Gaspard de).
Rdts (Le sieur), marchand flamand, V, 198.
Rdzé (Martin), seigneur de Beaulieu, secré-
taire d'État, VI, 489.
' Pciresc écrit Romolkt.
DES TOMES IV A VI.
825
Sabatier, prieur de Galmont , en Languedoc ,
V,/lii.
Sabran (Jean de), baron de Reaudinar, vi-
guier de Marseille, VI, /ii6, 5o5, 5o6,
5i6, 5a5, 548, 730.
— (Marie de Grasse du Bar, feramc de
Jean de), VI, 5o6, 791.
— (Antoine de), père de Jean, VI, 5o6,
730, 791.
— (Margnerite de la Garde, femme d'An-
toine de), VI, 790.
— (Ducs de), VI, 5o6.
— (De), ambassadeur de France à Gènes ,
VI, 655.
— (Saint Elzc'ar de), VI, 685.
Sacciii, Sacqui ou Sacquy (Le P. Athanase),
des Minimes, V, 4i8, 690, 697, 686,
700, 710, 716, 717, 791, 79.3.
Sacco (Jeanne de), femme de Barlht'lemy
de Libertat, VI, 58i.
Sacqueti (Le sieur), de la suite du cardinal
Fr. Barberini, VI, 998.
Sacrati (Cardinal), V, 593, 539.
Sacrobosco (Joannes de). Voir IIolywood.
Sada (Denis-Oclave), traducteur italien, V,
687.
Sade (Famille de), IV, 6.
— (Laure de), IV, 6.
Saillv (Le P. Denys de), prieur de la char-
treuse de La Verne, IV, 436.
Saint Alexis, IV, jh.
Saint-Amant (Abbaye de), V, 4i4; VI,
693.
— (Marc-Antoine de G(^rard, sieur de), de
l'Acadt^inie française, IV, 99, 98, 98,
390, 39a, 393; V, 655.
Saint Amrroise, IV, 969, 970, 985, 991;
VI, 393.461.
Saint-Ambroix (Gard), V, 34o.
Saint-Amk, h Douai, VI, 698.
Saint-Amodr (Jura), IV, 867.
Saint-André (localit*! indélerniinAî), VI, 61.
— (Monastère bënAlictin de) , à Villeneuve-
lès- Avignon, VI, 39 4.
Saint-Andrews (Ecosse), VI, 1 10.
Sainte Anne, IV, 878, 38a.
Sainte-Anne (Chapelle), h Aix, VI, 439.
Sai.nt-Antonin (Tarn-et-Garonne), VI, 33.
Saint Athanasb, V, 976, 377, a 80, 381,
Saint-Adbin (Abbaye de), k Angers, V,
a39.
— (Le sieur de), V, 4i; Vl.aSt, 376,
395, 34i, 353.
Saint Augustin, dvêque d'Hippone, VI,
393, 46i, 463.
Saint-Augustin (Ordre de), VI, 77.
Saint-Aïmour (Vicomte de Caix de), V,
784.
Saint-Bartiiiîleiiv (Couvent de), en Pro-
vence, VI, 617.
Saint Basile, év^pie de Séleucie, VI, aSg.
Sainte-Baume (Var), IV, 71; V, laS; VI,
95,63, 3i8, 4o4, 466, 491.
Saint Benoît, IV, 108.
Saint-BbnoIt-sor-Loire (Abbaye de), V,
939.
Saint-Benoît (Ordre de), VI, 77.
Saint Bernard, au pays de Sainl-Omer et
autre que le grand saint, IV, 907.
SAiNT-BERTniKR( Abbaye et bibliothèquede),
à Saint-Omer, IV, 199, 906, 307; VI,
693.
Saint-Cannat, commune des Bouches-du-
RhAne,VI, 441,569.
— (Seigneurs de). Voir Forbin de Solliers,
VI, 666.
ici
826
TABLE ALP
Saihte-Cathebine (Domaine de), en Pro-
vence, VI, 174.
Saint-Cesabi ou Saint-Cesarv (De), juge de
Marligfues, V, 796; VI, 5(j.
Sai!(te-Cbapellb, à Paris, V, 99, 117, lao.
Saint-Chaumont (De), IV, 33i; V, 171,
173, 176; VI, 653.
Sàint-Clair (David de), Sanclari's, IV,
aa8.
— (Le sieur), VI, 419.
Saikte-Claibe (Le sieur), économe, VI,
37, 4o.
Saixt Clément, IV, 807, 334, 337, 343,
357, 36o; V, 407, 469.
Saixte-Croii (Abbaye de), à Bordeaux, V,
a34.
— (Abbaye de), h Orléans, V, a3a.
— (Terre de), en Provence, VI, ao, 66.
— (Sieurs de). Voir BARTaÉLEMr.
— (Don Alvaro Baçan, marquis de), V,
178.
— (Le sieur de), VI, 64a.
Saint-Gvrille, IV, 107, i3i; V, 335,
409, 4io, 419, 4aa, 4a3, 436, 437.
Saist-Dems (Abbaye de) [Seine], IV, a3a;
V, 58, 66, 84, 91, 9a, 94-96, 98, 99,
io4-io6, 116, 118, lai, ta3, i43,
i46, i64, a3a; VI, 78, 170, 171,
174, aia, ai5, 817, 694.
— (Rue de), à Paris, VI, 697.
Salm-Esprit. Voir Pont-Saint-Esprit.
Saint- EsTiE.VNE, Saint-Etienne (Seigneur
de). Voir EvESQOE (Jean L').
Saint-Etienne-des-Grès, à Paris, VI, 567.
Saint Edcuerics, IV, 109, 110.
Saint-Evestre (Abbaye de), à Orléans, V,
a3a;VI, 696.
Saint-Faron (Abbaye de), à Meaux, VI.
Sainte-Foy (Le sieur de), fds du président
des Loges, VI, 357.
Saint-Gall (Bibliothèque de), en Suisse, V,
398.
HABETIQUE
Saint-Georges (Baron de). Voir Hardocin
de Glerhont.
SAiNT-(rERMAiN (Baron de), VI, 559, 57a.
des-Prés (Église de), à Paris, V, io3,
106.
— (Couvent de), VI, 78.
— -en-Lave (Seine-et-Oise), IV, 193, a3i,
a34.
Saint-Gilles (Gard), IV, 33a.
Saint Grégoire de Nazianze, V, 335, 4o8.
Saint-Honnorat ou Honnoré-de-Lérins. Voir
Lérins.
Saint-Hospice (Cap) [Alpes-Maritimes], VI,
a48.
Sai^t HospiTiis, VI, a 48.
Saint Ignace, VI, 137.
Saint Irène, IV, 167.
Saint Irénée, V, 407.
Saint-Ivebs (De). Voir Castellane (Fran-
çois de).
Saint-Jacques (Hôpital), à Aix, VI, 444.
— DE Galice, en Espagne, VI, 54a.
— (Rue), à Paris, VI, 668.
Saint Jean Chrysostome, IV, 78, 34a: V,
i54, 4o8, 4o9;VI,38.
— l'Évangéliste, IV, 532.
Saint-Jean (Fontaine), près de Colinar
(Basses-Alpes), IV, 499.
— (De), VI, 558.
— (Seigneur de). Voir EIstienne.
— (Président et présidente de). \oir
ESTIENNE.
Saint-Jean-d'Angély ( Charente-Inférieure) ,
V, i54, i55.
de-Bresc, ancien fief des Templiers
(Basses-Alpes), IV, 488.
— de Malli (Prieuré de), à Aix, VI, 707.
DE-LA-RoYNA (Mont), en Italie, IV,
a6.
— (M"' de), cousine de Peiresc, IV, i3.
— (Le sieur de), mari de la précédente.
IV. 53, 55; VI, 3a a.
DES TOMES IV A VI.
827
Saint Jérôme', IV, 268; V, 8, 10, 19-1 4:
VI, 393, 46i.
Saint-Jory (PieriR du Faur de), premier
président du Parlement de Toulouse, V,
468.
— (Du Faur, baron de), descendant du
précédent, V, 468.
Saint-Jdllian (Sieur de). Voir Flotte
(Louis de).
Saint Laurent, martyr, V, 797, 816, 818.
Saint - Laurent - du -Var ( Alpes-Maritimes ) ,
VI, 383.
— -du-Verdon (Basses-Alpes), VI, 383.
Saint-Legier (De). Voir Tonddti.
Saint-Léon' (Prieuré de) [Aveyron], IV,
149, i58, 168; VI, 659.
Saint Luc l'Évangéliste, IV, 53a.
Saint-Lucar (Espagne), VI, 169.
Sainte-Madeleine (Eglise), à Aix, VI, 294,
995.
Saint Marc l'Evangéliste, IV, 539.
Saint-Marc-la-Morée, commune du canton
d'Aix (Bouches-du-Rhône), IV, 496;
VI, 3oi.
Saint-Marc (Barons de), VI, 18.
— (Famille), différente de la précédente,
VI, 18.
— (Antoine), conseiller au Parlement de
Provence, VI, 18.
— ( Louise Valence , femme d'Antoine) , VI ,
18.
— (Honoré), second fils d'Antoine, con-
seiller au Parlement de Provence, VI,
i8r 19.
— (Marie de Léon, femme d'Honoré), VI,
18.
— (Louis), petit-fils d'Honoré, conseiller
au Parlement de Provence, VI, 18.
— (François), conseiller au Parlement de
Provence, IV, 5io; V, i5.
Saint-Marc (Madeleine DedonR, femme de
François), IV, 5 10.
— (Louis), conseiller au Paricment de
Provence, IV, B10, 5ii, ^fio.
— ( Honorée Estienne , première femme de
Louis), IV, 5 10.
— (Chrétienne Duchaine, seconde femme
de Louis), IV, 5 10.
— (Barons de), en Provence, VI, 946.
SAiNT-MARCEtLi?i, en Provence, VI, 66.
Sainte- Marguerite, une des lies de \A-
rins, VI, 94, 100. — Voir Lcrims (Iles
de).
Sainte-Marie (Religieuses de) ou Visitan-
dines, à Aix, VI, Sg, 69, i4o, i5o,
198, 919, 9i5, 986, 3i8, 433. 4.38.
559, 716, 716.
— (Religieuses de), monastère de la Visi-
tation, h Marseille, VI, 4 1 3. 4 1 5, 583,
584,588, 6o4.
Sawi-Marin (République de) [Italie], IV,
93,9^-
Sainte-Marthe (Scévole de), V, h-j5; VI,
671, 695.
Saint-Martin (Sieur de). Voir Laincel.
— de Palliîîres (Terre de) [Var], VI,
718.
— (Marquis de). Voir Laurent (Pierre).
— (Rue), h Paris, VI, 64.
— -des-Champs (Couvent de), h Paris, VI,
78.
Grimaud (De), conseiller au Parlement
d'Aix, IV, 3 1 5.
Talamel, VI, 35.
— (François Trichaud, seigneur ob), con-
seiller au Parlement d'Aix , IV, 478 , 563 ,
564,567.
— ( N . . . de Bionncau , femme de Fran-
çois Trichaud , seijjneiir de ) , IV, 473.
— (Pierre Tricliaud, seigneur de), procu-
' Peii'esc écrit Jerosme et parfois llierostne. — ' Peîresc écril Saint-Léoiu.
toi.
8-28
TABLE ALPHABÉTIQUE
reur général aux Comptes, puis président
aux Enquêtes, père du précédent, IV,
473.
Saint -Martin (Hélione Carbonnel, femme
de Pierre Trichaud, seigneur de), IV,
/173.
— (De), personnage indéterminé, VI,
i3i. i36.
Saint MiTniEO l'Évangéliste , IV, â3a,
54<); V, 4i6,434, 436.
Saint-Macb (Les RR. PP. Bénédictins ré-
formés de la congrégation de), V, 936.
— -DKs-FossEz (Abbaye de), V, 127.
— -scR-LoiRE (Abbaye de), VI, m,
1 la.
Saint-Maximin' (Var), V, a, 10, 11, i4,
ai, 476, 979; VI, i4, 18, aS, 79.
107, i/i5, i5j, 3t8, 34j, 606, 607,
648.
Saint-Michel (Abbaye de), VI, 390.
— DE Rivière (Paroisse de), canton de la
Hoche-Cbalais (Dordogne), V, ao3; VI,
9o3, 9o4, 718.
Saint-Nazaire, dans le diocèse de Saintes,
V, ,94.
Saint-Oher (Pas-de-Calais), IV, 199, 9o3-
906, 916.
Saint-Orens, monastère de la ville d'Aucli
(Gers), IV, 591, 595.
Saint-Ooen ' (département de la Seine),
VI, 549.
Saint Paul', apôtre, IV, 5ia; V, 458,
770, 793, 798, 816.
Saint-Padl-lez-Uirance, canton de Pey-
rolles (Bouches-du-Rliône), VI, 943,
63o, 7a4.
Saint-Padl (De), VI, 46t, Sai, 593,
56o.
— (M'" de), fille du précédent, VI, 593.
Saint -Paul Vassan (Dora Jean de). Voir
Vassan.
Saint-Padlet (Cbâtcau de), en Provence,
VI, 4(,8.
— (Famille de), VI, 455, 493, 498.
— (Sieur de), ^'oir Roodlf (Louis de).
Saint Phocas*, IV, 3o6, 4o().
Saint Pierre, a])ôtre, IV, 396, 483, 770,
799,798, 816; VI, 478.
— DE Vérone, Dominicain, VI, 704.
Saint-Pierre (Abbaye de), à Vienne en
Dauphiné, VI, 697.
— (M- de), VI, 589.
— (La basilique), à Rome, V, 688.
Saint-Pons de Thohières (Hérault), VI,
368.
La-Calm (Gard), VI, 368, 790.
— (Alibaye de), près de la ville de Nice
(Alpes-Maritimes), VI, 639.
Sainte Pulcheria, V, 454.
Saint-Qdentin (Charles de), gouverneur de
Rourbourg, IV, 88.
— (Henriette Bouchard, femme de Chailes
de), IV, 88.
Saint-Reme, San Reiio, sur le golfe de
Gênes, V, 99a; VI, 186.
Saint-Rem V, chef-lieu de canton des Bouches-
du-Rhône, VI, 55a, 63o.
Saint-Satornin et non Saint-Gerhain-de-
Cercodx (Diocèse de). Voir Cbrcodx.
Saint-Sadveor (Église), cathédrale, k Aix
en Provence, VI, a74, 995, 3o4, 33o,
4a5, 496, 595.
— (Abbaye de), h Marseille, VI,-58o,
589,585, 594,598.
SAiNT-StÎBASTiEN (Église), à Rome, V,
786.
Saint-Séverin (Abbaye de) [Seine-et-Marne],
VI, 696.
Peiresc écrit Saint Maxemin. — ' Poirosc écrit Saint Oing. — ' Peirosc écrit parfob Saint Pùl.
' Peiresc écrit Focas.
DES TOMES IV A VI.
839
Saiht-Sixte (Charles de), évéque de Riez,
V, 8; VI, 710.
Saint-Soospir (Cap) [Alpes-Marilimes], VI,
948.
Sainte Successa, V, 797, 816-818.
Sainte-Sdsanme ou Sdzanke (Cardinal de),
Vi, 198, 9i3, 5oi, 593.
Sainte Th^odora, IV, iSa.
Saint Thomas d'Aquin, IV, 607.
Saint-Tropez (Var), IV, 891, 5ii; V,
67/1, 676.
Saint- Vaast (Abbaye et bibliothèque de), h
Arras, IV, 199; VI, 698.
Saint- Vallier (Jean de Poitiers, seigneur
de), VI, 64.
Sainte-Victoire (Montagne de), prèsd'Aix,
IV, 584,549, 547.
Saint-Victor (Abbaye de), à Mareeille, V,
616; VI, 534, 589, 6o4, 6o5, 697.
— (De)", prieur de la Celle, VI, 6o5.
Saint Vincent, évoque de Digne, IV, 433.
Saint- Vincent, monastère des Matliurins, à
Digne, IV, 547, 553, 570.
— de Vdltorne (Itnhe), IV, 107, 110,
116, 195.
— DE Beauvais, Vincentibs Bellovacensis.
VI, 78.
— DE PiCTDRis (Pricurd de), VI, 675.
Salamanca (Antonio Gallo), VI, 687, 699.
Salernes (Var), IV, 499.
Saliands, VI, 78.
Saugnac (De), VI, 568.
Salomon, avocat, à Paris, V, 101, io5,
694, VI, 695.
— (Pierre de), consul de Marseille, VI,
5i5.
Salon ' ( Bouclies-du-Rhône) , IV, 6o3 , 6o4 ;
VI, 84, 88, 198, 349,599.
Salonina, V, 701,707, 708.
Salvaing (Denys de). Voir Boissied.
Salviati (Ixiduc), V, 596, 79C, 810, 811.
Samce , (ille du comte Bcrengier, femme de
l'empereur Ricliard, VI, 678.
Sancuom4to.i( , V, 986.
Sancy. Voir IIari.ay (Acliille de).
Sandi^ ou Saubix (I^ sieur A.), intendinl
de la maison de Fabri, VI, 459, 479.
488, 489, 539, 55 1.
Sandis, V(, 466.
Sanguin (peut-être Charles Sanguin), VI.
699.
Santa Maria Rotunda (Église de) [Italie].
V, 704.
Santareli.1 (I.e P. Ant.), Santarellcs, VI.
436, 478, 488, 531,533.
Sardaig!se (Italie), iV. 335; V, 990, 989.
994.
Sardes (Turquie d'Asie), V, 387, 38S.
889, 4o3, 4o4.
Saron ou Sarron (Seigneur de). Voir Bo-
chart.
Sarpi (Fra Paolo), IV, 934; VI, 96. 986.
Sarrians (Vaucluse), VI, 9.
Sartre (Le sieur), VI, 4, 10, 16.
Satournon (De). Voir Doria.
Saudes, disciple d'Épicure, IV, 446, 457.
Sadlcoi'r ou Sotecodrt (Sieur de). Voir
Bellesorikre.
Sadlt (Château de) [V'aucluse], IV, 343.
— (Hôtel de), à Aix, VI, 990.
— (FamiUeDE), VI, 64.
— (Comte de), VI, 569, 590, 599.
— (Comtesse de), VI, 666, 667.
Sadmaise (Claude de), sieur de Grigny, IV,
78, 109, H3, It6, 117, 119, 199,
193, 199, i4i, i49, i44, i45, i46.
147, i48, t5i, i54, i56, 157, 160,
161, 169, i63, i64, 167, 169, 173,
175, 900, 347, 491, 439, 5l9, 069.
674; V, 967, 990, 395, 495, 443,
Poircsc écrit Saint Victnur. — '•■ Pcii-esc écrit Sallun.
830
TABLE ALPHABKTIQUE
'.53, 470, 479, 480, 48i, 484; VI,
i56, 168.
Sacmaise (.N... de) ,père du précèdent,
conseiller au Parlement à Dijon , IV, 1 54 ,
.57.
— (Anne Mercier, femme de Claude db),
IV, 160.
Sadbat el non Sairac (Claude et Laurent),
pèi-e et fds, V, 187; VI, 647 (un d'eux
seulement), 7q4 (les deux, plus Cibile
Brignol, femme de Claude, et Françoise
de Pontevès, femme de Laurent).
Sadvage (Denis), éditeur de Froissart, VI,
463.
Sauveur (Saint-). Voir Saint-Sacveor (église
à Aix), Saint-Sacveur (abbaye à Mar-
seille).
Savary (François). Voir Brèves (Comte
de).
Savig!»on (Le P. Hippolyte), V, 4a8.
Saville (Henri), à Windsor, VI, 674,
676, 691.
Savin (Pierre), sieur de Chailar ', VI, i5o,
335, 336, 343-344, 946, aiy, 953,
354, 359, 303, 5i5.
Saviny (Le sieur), VI, 563.
Savoir, Savoye (La), IV, 3ii.
— (Maison de), VI, 38a.
— (Duc de), IV, 3a6; VI, a3, 1 15, i4a,
301, 303, 6l4, 639.
— (Cardinal de), IV, i58.
Savo!«e (Italie), IV, 90; VI, ao5, 373.
Savoi (Louis), docteur en médecine, col-
lectionneur parisien ,V, Ii3,ii5,i35,
139, i34, i35, i48, lig.
Saie (Duché et duc de), IV, 807.
Saxi, chanoine d'Arles, VI, vi, 609.
Saxids, auleui- de ïOnomasticon, V, 999,
398, 354, 377, 470.
Scauoer' (Joseph), IV, ii3, ij6, 199,
193, 147, 157, 339, 969, 963, 3i3,
319, 456, 463, 530; V, 977, 978,
986, 989, 395, 34i, 443; VI, m,
VI, 99, 93, 34, 3oo, 680, 691.
ScARROs (Pierre), cvéque de Grenoble, IV,
5o.
— (Paul), conseiller au Parlement de
Paris, IV, 398.
Sciiefer (Charles-Henri-Augusle), membre
de l'Institut, V, 964.
ScHEFFER (J.), érudit danois (?), V, 48i.
Scueiner (Le P.), IV, i33, 199, 947,
987, 959, 963, 974, 991, 3oo, 3i8,
349, 353, 354, 355, 356, 385, 398,
399, 4o3, 407, 4io, 4t9, 490, 494,
495, 439, 56o; V, 490.
ScHicKARD, ScHicARDOs (Guillaume), pro-
fesseur à Tubingue, IV, 999, 94o, 958,
966, 967, 970, 978, 377, 978, 979,
981, 989, 986, 991, 995, 3oo, 3i9,
3i3, 33i, 336, 347, 349, 35o, 353,
357, 359, 366, 373, 374, 379, 389,
384, 890, 899, 4ii, 4i5, 417, 4i8,
419, 494, 483, 444, 46o, 46i, 464,
466, 467, 469, 48o, 5o6, 5o8, Sog.'
5u,5i3, 5i8, 594, 538,536.539,
549, 554, 555, 558, 576; V, 854,
494, 445, 446, 453, 454, 469.
Schilder, chanoine de Cambrai, VI, 83,
85, 86, 578.
ScHOHBERG (Henri de), comte de Nanteuil,
gouverneur de Languedoc, V, 929; VI,
916, 891.
— (Charles de), duc d'Haliuin, gouver-
neur de Languedoc, V, 999.
ScHOTT (Le P. André), Aisdbeas Scotos, V,
975; VI, 684, 699.
SciALAc' (Victor), V, 449.
Scipio AsiATicDs Barbati's (L.), V, 741,
770, 776, 778, 788, 799, 794, 801,
' Peiresc écrit du Chailtard. — ' Peiresc l'appelle AT ddla Scala. — ' Peiresc écrit Schiala.
DKS TOMES IV A VI.
8S1
ScioTTo (Le P. Gyriacus), IV, SaS.
Sc«voLA , jurisconsulte , VI, 7.
ScoiiiER (Jean), clianoiiic de Mons, puis de
Tournay, VI, GSa.
SCOUFFTKR. Voir ËSCOFFIKR.
ScnAiGNOLLK. Voir lisClUGNOLi.E.
ScBiBANi (Le p.), ScRiiiANius, Jt'suito, VI,
ii4, 4o2, 684, 6()9.
Scribe (Dom), VI, Giy.
Scriverhis, Schryver (Pierre), V, A80.
Sébastien (Saint-). Voir Saixt-Séiiastibn
(Eglise de), à Rome.
Secondât. Voir Montksquieu.
Seddliiis (llenricus), provincial des frères
Mineurs aux Pays-iîas, VI, G84, 685,
Cgi!.
Segar (William), VI, 68 1. .
Segnier (Le sieur), VI, 4.
Segu (De), abréviation d'un nom qu'il faut
peut-être lire Seguirax, VI, Dh-?..
Ségdiër (Pierre), seigneur d'Autry, garde
des sceaux, V, i33, i35, i44, ii5,
147, i58, 188, 195, 476; VI, 698.
Seguiran (Famille de), VI, io4, 93a.
— (Henri de), premier président aux
Comptes, le second des quatre Seguiran
investis de cette charge, IV, 344, 345.
— (Antoine de), premier président aux
Comptes, VI, 90, 33, 36, 49, 54, 61,
64, 74, 75, 89, io4, io6, 191 , 197,
i34, 160, 161, 175, 179, 181, 906,
907, 909, 910, ai3, 9i5, 995, 93o-
939, 934, 343, 346, 26a, 967, 969,
974, 976, 377, 978, 396, 703, 718.
— (Gaspard de). Jésuite, frère du précé-
dent, VI, 96, 39, 33, Gi, 78, io4,
147, 209, 9i5, 916, 331-998, 934,
94i, 949, 946, 948, 958, 260, 361,
964, 973, 277, 981, 34i-343, 36o,
369,365, 547,698.
Sbouiran (auUe frère d'Anloiae), dit l'A*-
tesneur, VI, 90.
— (Marie de Gaiifridy, femme du pit»-
mier président Antoine dk), VI, v. 70.
306, 909, 390, 333, 935, a36, a'ii-
349, 35a-956, 359-968, aCâ, 969-
971, 977, 396, 333, 365, 4aa. 4».).
547, 579.
— (Jeanne), femme de Pierre Laurent,
marquis de Saint-Martin de l'allières,
VI, 703, 718.
— (Henri de), seigneur de Bouc, Ijeau-
frère de Peire.sc, iV, 344, 345, 6o5:
V, 43, 317, 539; VI, 16, 96, 33, 6G,
191, i5o. 175, 179, 906, 907, 909,
210, 213, 3l4, 3l6, 931-993, 995-
298, 93o-939, 334, 935, 349, 345,
246, 949, 353, 954, 956, 958, 359-
961, 964-979, 981-983, a88, 989,
39i-3t)3, 998, 3i9, 3i5, 317, 335,
326, 338, 349, 343. 345, 874, 385,
399, 4o4, 407, 434, 456, 457, 470,
486, 532, 56i, 571, 579, 601, 606,
698, 65i, 708, 718.
— (Suzanne de Fahri , femme de Henri de),
IV, 6o5; M 16, 26, 44, 49, 60, 70,
79, 116, 179, 181, 905, 396, 718.
— (Raymond de), fils de Henri, VI, 179,
181.
— (Frères de Henri de), un dit tEtcuyrr,
un autre dit A'/eunc, VI, lai, 995, 996,
298, 942, 249, 952, 961, 969, 967.
— (Sœure de Henri):
— (Anne), femme de J.-Fr. Clapiers, sieur
de Vauvenai-gues, VI, 60, 9i5, 299.
— (Antoinette), prieure de la Celle, et
autres, VI, 60, 70, 9i5, 999, uk-j,
249, 260, 261, 965, 396, 343.
Seillans (Le sieur de), cadet', VI, 626.
697.
' Seillans est une commune du Var (canton de Fajence).
832
TABLE ALPHABETIQUE
Seloen (Jean), IV, 867, 869; V, aga,
3a8, 484; VI, VI, 109-iij, 674.
Selton (Le sieur), IV, 66.
SeuHATi (Jeanne) , femme de Pierre Bompar,
VI, 70/i.
Senas ', commune des Bouches-du-Rhône
(arrondissement d'Arles), VI, 654.
SENEcé (Sieur de). Voir Badderox.
Senez (Basses -Alpes), IV, 607; V, 89,
4o.
— (Évêque de). Voir DucbaInb (F>ouis).
Senlis (Oise), VI, 688, 694.
Sesxb (Pierre de la). Voir Lasena.
Seus (Yonne), IV, 869.
— (Concile de), M, 894, 4oi.
SéoN* (Bouches-du-Hiiône), quartier rural
de la ville d'Aix, VI, 69, 7a, Sga.
Septalios (Ludovicus), drudil italien, V.
a83.
Septres (Gilles de), évêque deTftulon, VI,
579.
Serapis, V, Baa, 565.
Sercou. Voir Saint-Germain-de-Sercoox.
Sergent (Jacques), mouleur, V, 53, 87,
laG, i38, i5a; VI, a38, a86.
Serpocllier (Le sieur), de Grenelle, VI,
6oa.
Serre (Le pre'sidenl), VI, 356.
— (De), VI, 356.
Serres, trf^sorier de la marine, VI, aoo.
Serret (De), avocat h Aix, VI, i4a.
Servient (Abel), secrétaire d'Élal, V, 147;
VI, 698.
Servin (Louis), avocat général au Parle-
ment de Paris, V, 475, 476; VI, i63.
Servus, V, 377, 379, a85.
SULPITIDS, VI, 689.
Sestv (Le sieur), de Lyon, V, i3i.
Setii, IV, 377.
Seva ou SfevE (I^ sieur de), V, 7o5; VI,
579' ^99' 6o4.
Sève (MM. de), de Lyon, VI, 36, 039.
Severa (Marcia Ollacilia), femmi; de l'em-
pereur Philippe, V, 388.
SÉVÈRE, Severl's (Septime), eraj)ereur, IV,
333; V, 83i, 456, 006, 699.
— (Sulpitius), VI, 694.
Severv (De), gouverneur de Namur, VI,
693.
Sevix (Margufrite de), première présidente
à Aix. Voir Bernet (Do).
Seyse ', commune du déparlement du Gard ,
VI, 368.
— , couimune du département des Basses-
Alpes, VI, 5oo, 63o.
Sfobza (Cardinal), V, 3a a, li'j'i, 596.
SiAGXE(Var), IV, igS.
SicuEM (Palpsline), aujourd'hui Naploisb,
VI, 3oo.
Sicile (Italie), IV, 479, 5oa; V, 178,
ai6, 3i6, Saa, 445, 46o, 477, 48o,
671, 788, 789, 756, 758, 767. 771,
775,780,784,785.
SiDNEY (Philippe), auteur de L'Arcadie,
VI, 549,550.
SiDO!» (Phénicie), V, 456, 670.
SiEXNE (Italie) , IV. 98 , 357, 890 ,39a, 898.
— ( Arclievèque de). Voir Piccolomim (As-
canio).
SiGKuu (Famille de), IV, 488.
— -Bresc (Louis de). Voir Bresc (|De).
SiGiiEsi (liC sieur), VI, 656, 667.
SiGisMOND III, roi de Pologne, V, 859.
Signes', commune du Var (arrondissement
de Toulon), VI, 578, 58i, 619, 798.
SiGMER (Le sieur), de Marseille, VI, 55,
6a, 99, io3, 199, loa, 181, 307,
91 a, 488, 446, 447, 543, 570.
Pciresc écrit Cenat. — ' Peiresc écrit Sion. — '^Peiresc écrit Seine et Seynet. — ' Peiresc écrit
Signe.
DES TOMES IV À VI,
SiGNORET, organiste à Digne, IV, ,^46, Skkhe (Jean)
5i8, 559.
SiGDiER (Le géndral [des finances]), IV,
53o.
Silène, V, 78, 87, lafi.
SiLius Italicus, V, 277.
SiLUNS (Var), IV, /186, fiSj, /J91, liçfli,
5o/i; VI, /i/ig.
SiHEONis (Le sieur), VI, 375, 376, 385,
3g3, 395, /n7, /m, ho.'], h/it, àùo,
liai, lf]o, ^89.
Simune' (Guillaume de), baron, puis mar-
quis de Gordes, VI, h, 95i, 265, 278,
276,3/18, 3/19, 352, 36i, hltç), 452,
453, 525, 526, 701.
— (Gabriolle de Pontevès-Garces, femme
de Guillaume de), VI, a65, 278, 701.
— (Marguerite de), lille des jirdcddcnts,
femme de Gaspar Forbin, marquis de
. Manet, VI, 265.
SiMMBP.CHiL, en Angleterre, VI, 690.
Simon Marius, IV, 43 1.
Simonin (Le sieur), V, 787.
SiBAÏ (Mont) [Arabie], IV, 821; VI, 633.
SiRLET (Cardinal Guillaume), bibliothé-
caire du Vatican, V, 4o3.
SiRMOND (Le P. Jacques), IV, 80, 81, 3i8,
83i, 369; V, 65, 84, 90, 91, 109,
296, 464; VI, 85.
SisTEBON (Basses -Alpes), IV, 198, i25,
209, 496; V, 998, 742; VI, 534, 699,
63o.
— (Évoques de). Voir Glandevîîs de Cuges.
SiTON (Le sieur), VI, 692.
SixFOURs (Var), V, 9-26; VI, 3o3, 809,
570.
Sixte (Saint). Voir Saint-Sixte (De).
— -Qdint, pape, V, 688.
' Ciimmc jo l'ai indiqué déjà sous lo mol
GoRDEs, la Gclie Siuuke n'a pas clé rclrouvéc
et l'on a constaté trop lard celte perle pour
833
Ske\.«D8, conseiller de
Jacques 1", rui d'Angleterre, VI, 110.
Slegel, érudit allemand, V, 45 1, 459.
46o.
Smvbnb (Turquie d'Asie), V, 287, 798.
SocoA (Basses-Pyrénées), V, 906, 990.
SOCRATE, IV, 456.
SoissoNs (Aisne), VI, 688.
— (Évéque de). Voir Lonouejouk (Mathieu
de).
SoLEsMEs (Abbaye de) [Sarthel, VI, 119.
Soi.iMAN II (Sultan), V, 964.
Soi.iN, V, 960, 990.
SoLis (Virgile), graveur à Nuremberg , VI,
689.
SoLLiERS ou Soi;llikbs(De), VI, «78, 199,
809 , 568 , 569. Voir Forbin de Solliebs.
SoiLiKs-PoNT ' (Var), VI, 45<j.
SOMJIERVOCEI. ([>î P. G.), IV, 197, 399,
879; V, 354, 470; VI, 78, 197, 9.39,
36o, 379, 4o9, 437, 46a, 675, 684.
— kVoir, de plus, Baokeb-Somiiebvogel
(Recueil).
SoNs(Jems), en Angleterre, VI, 690.
Sobbonne (La), h Paris, IV, 910, 917;
VI, 566, 584.
SouBisE (Charente-Inférieure), VI, 89.
SoucARRièRE (De), VI, 878.
SouciiET ou Si'ciiKT ( Joseph) , fondeur, IV,
833; V, 49, 68, 70, 94, 108, 117,
190; VI, 80, 986, 649, 698, 707.
— jeune, frère du précédent, V, 198; VI,
986.
SoDLLiER (Le sieur), VI, 476.
SooRAîis (Le sieur de), de Besançon, V,
774,776.
SouRDis (François d'Esroubloau db), car-
dinal-archevêque de Bordeaux, V, 66,
pouvoir rcconsliluer la série des Domlircux
renvois k Siuiam.
* Pciresc écrit Soutien.
101
834
TABLE ALPHABÉTIQUE
111, 933, a35; VI, vi, 98, igS, 9o3,
389, 3a3, 371, 385, Sig, 71a.
SonRDis ( Hon ri d'Escou bleau de ) , archevêque
de Bordeaux, frère du précédent, V, 66 ,
197, 198, 900, 903, 307, 308, 910,
919, 990, 995 ; VI, 645-,
— (Charles d'Escoubleau, marquis de),
frère des précédents, V, 66, gi, 109,
110, 116, 117, 119, 130, 139, i34,
137, iSg, i4o, i43, i44, i53, i55,
i63, i64, 6i4.
— (Jeanne de Moniuc, fille d'Adrien de
Monluc, marquise de), V, 1/10, i44.
SoDspiR (Saint-). Voir Saint-Sodspir (Cap).
Soïoxs(Drôme), VI, i-iS.
Spaua (Cardinal Bernardin), V, 371, 373,
975; VI, 43o, 476, 533, 599.
— (Horatio), marchand, à Lyon, VI,
697-
Spbed, historien anglais, VI, 674.
SpirAHB (Catherine), IV, 16; VI, 7o3 ,
7o4.
Spiuassi, officier de marine, V, 196.
Spinelli de Naples (Nicolas), appelé aussi
Nicolas de Neapoli, sénéchal de Pro-
vence, IV, 60, 90; VI, 704.
Spinola (Girolamo), général des postes èi
Rome, IV, lia, i56, 169; V, 709,
711, 716, 796, 736, 7^3, 748, 783,
783,794,816; VI, 63o.
— (Le sieur) , prisonnier du duc de Guise ,
VI. 199-
— (Le marquis Ambroise), VI, 301,
990.
— ( Gaston ) , comte de Brovay , à Bruxelles ,
VI, 685, 699.
Spinodse. Voir EspmoasE.
Splasdods (Le sieur), VI, 666.
Spoxde (Henri de), évoque dePamiers, IV,
179; V, 937, 339, 94o.
Stage, Statius, V, 979.
Stacidu (Baron de). Allemand, V, 784.
Stapleton (Thomas), docteur en théologie,
VI. 689.
Stella (Georges et Jean), chroniqueurs
italiens, V, 470.
Stepiianoni (Pierre), V, 679, 691, 719,
793, 725, 797, 786, 787, 738, 745,
746, 763, 77a, 773.
Stephands. Voir Etienne.
Stiense(De), IV, 389.
Stobëe, IV, 453.
Strabon, V, 360, 364, 877.
Strada (Octave), VI, 5i3.
Stra>d , une des grandes voies de Londres ,
VI, 676.
Stbasboobo (Alsace- Lorraine), IV, 4o6,
4io-, V, 419.
SuAKEM ou S11ACHEM (Nubie), IV, 86,
391.
Sdarez (Joseph-Marie), évêque de Vaisoo,
IV, 43, 61, 63, 64, 70, 74, 88, 97,
99, 100, 107, 111, ii4, 116, ii8,
119, 133, 135, i33, 168, 170, 173,.
175, 3o8, 349, 890, 549; V, 90,
345, a58, 381, 3ii, 363, 867, 874,
38i, 883-886, 896, 4oi, 4o9, 409,
455, 46o, 466, 467, 476, 479, 488,
486-488, 549, 575, 587, 589, 5t,2,
594, 600, 6o5, 617, 64o, 655, 660.
671, 690, 694, 711, 718, 731, 788,
743, 743, 760, 769, 818.
— DE Salazar ( J.-B. ) , chanoine de Cadix ,
V, 543.
Sdbiaco (Italie), IV, 107, 108, 109, 111,
1 15 , 116, 119, ia5.
Sdccessa. Voir Sainte Sdccessa.
Sdétone, V, 979.
Sdffres' (Le P.Jean), Jésuite, VI, 196,
197, i43, 349, 365, 547.
Peiresc écrit parfois Souffren.
DES TOMES IV A VI.
Sdffren (Lazare), conseiller au Parlement
d'Aix, VI, 3/12,59/1,733.
SoissE, V, 398, Sag; V, m, 397.
SOIDAS, IV, /r/48.
Sdlpitids. Voir Herhophilcs (Julius).
— Voir Sevebos.
Sdsanne ou Suzanne (Cardinal de Sainte-).
Voir Saintk-Susanne.
SnsB (Pidinont), IV, aSa; V, 3a 1, Sag.
Voir Pas-de-Suse.
Snsius (Daniel), bibliophile liégeois, V,
3i/), 829.
835
Sdsius (Jacob), baron de Waiidestapk , pelil-
fils du célèbre bibliophile lii'ffi-ois . V. 3 1 A ,
839.
SwERT, SwERiiDS (FraDfojs), l'rudit d'An-
vers, V, 379; VI, 085, 691.
Sylva (Dom Angelico db), abbé de LrVin»,
VI, /i58.
SïLVESTRE (Le p.), IV, 5o5, 607.
SmHAQUE, V, hUù.
Syrcellus. Voir Geobcios.
SïRACusE (Italie), V, 6a5.
Syrie (Turquie d'Asie), V, i50.
Tababet (Charles), seigneur de Chaffaud,
Volonno,Gliâteauneuf, etc., président au
Parlement de Provence, VI, 707.
— (Jeanne Joannis de Ghâteaiineuf, pi'e-
mière femme de Charles) , VI , 707.
— (Françoisede Villeneuve, secondefemme
de Charles), VI, 707.
— (N. de Mprges, (roisième femme de
Charies), VI, 707.
— (Bernardin), père de Charles, VI, 707.
Tabodbet, colleclionneur à Lyon , VI, C97.
Tacite, V, 6, 279; VI, 5 12.
Taillebois (Emile), secrétaire général de la
Société de Borda, à Dax, V, 19a.
Tallemant (Le sieur), VI, 633.
— des RiSaux, IV, 65, 66, 8a, i34, 187,
i58, 161, 16a, a3a, 699; V, 45,
61, 93, 399, Itoo, 780; VI, V, 81,
i48, i63, 170, 171, a5o, a5i, 279.
Tallon, apothicaire à Moub'ns, VI, 69C.
— , médecin à Nevcrs, frère du précédent,
VI, 696.
Talon (Jacques), conseiller d'État, V, 166.
Tamerlan, VI, 11 5.
Tampach (Godefroy), imprimeur à Franc-
fort, IV, 318.
Tampan (côte de Provence), VI, aoo.
Tanaron et non Tanf.ron, commune du can-
ton de la Jarre (Basses-Alpes), IV, 3i s,
337, 338, 3/18; VI, 707.
Tapoulet (Le), source dans la commuoe
des Mées (Basses- Alpes), IV, 499.
Tarascon (Bouches-du-Bhône), IV, 3 «a,
33o, 33 1, 35a; V, 171, 17a, 3i6; VI,
63o.
Tarin (Jean), recteur de l'Univeniité de
Paris, IV, a34, a35.
Tarracone (Espagne), IV, 33 1.
Tassi (Antoine), de Toulon, VI, 670.
Tatius (Achille). V. 358.
Tadris ( Perse), V, a64.
Tavermer ( Melchior) , marchand d'estam|)OS
h Paris, V, i54; VI, 36, 54, 99, io5,
389, a4o, a86, 887, 34o, 867, 876,
877, 88a, 436, 487, 5io, 5i3, 557.
Taxil (Nicolas), prévôt du chapitre de
Digne, IV, ao8, aia, ai4, 319, 349,
a6o, a6i, 96a, 967, a6g, 970, aSa,
a84, a85, 388, 391, 398, 394, 3i4,
497, 558, 596, 597.
Teano (Italie), V, 45o.
Tecla, V, 407.
io5.
836
TABLE ALPHABÉTIQUE
TeCLA SeoELLA, V, 3/42.
Temexothtre, V, 817.
Temenus, V, 817.
Templery (Jean), archéologue, IV, 6, 7,
sS, a6, 5I1.
— (N...), fils du prAîédeiit, receveur,
IV, 54.
Tende (Maisoo de), VI, 219.
Tengdaoeliis, conservateur de la Biblio-
thèque impériale de Vienne, V, 353.
Tknii» (Le sieur), VI, 378.
Terdoh, (Le sieur), VI, 87.
Térence, IV, 68, 78, 9^7, 881, 885.
Terracina (Italie), IV, i33; V, hZc), 46o,
76..
Terragon (Le sieur), VI, 600.
Terrebasse (De), biographe de Salvaing de
Boissieu, IV, 83.
Terre Sainte (La), IV, 80; V, 85 1.
606.
Tertullien.IV, 80, a85, 387, a88, agS,
3G7, 86(j; V, 290, 345.
Tedtobociius ou Theotobociios (Le géant),
V, 768.
Thae:»itdm (Afrique), V, 5io.
Thalès, IV, 195.
TaÉMiNEs (Maréchal de), V, 98.
— (Charles, seigneur de Lauzières. puis
marquis de), fils du précédent, V, 98.
TnéoDORA (Sainte). Voir Sainte Tbéodora.
Théodore (Dom), VI, 54o.
Théodoret, IV, 81 ; V, ^70.
TiiÉODOSE (Empereur), V, a54, 472.
— , compilateur byzantin, V, a 54.
Théodotion, V, 442.
Théon, V, 827, 436, 469, 479, 485.
TnÉoPHANEs, IV, 1 17, 118, 119, i4i, i5i,
159, 161, 168, i64, 167, 169, 178,
175, a63; V, 287, 292, 84i.
Théophile (Empereur), V, 262, 294.
Théophile (Le P.). Voir Misdti.
Théopuraste, IV, i48, 574.
Thétis, IV, 590.
Thevet (André). V, 3o4; VI, 694.
Thibaddeao (M.), IV, 543; VI, 638.
Thibai'lt ou Tibault, avocat au Conseil,
V, 97, io5; VI, 119, i35, 694.
— , frère du précédent, h Meaux, VI,
694.
Thoars (Basses-Alpes), IV, 887.
Thoinan (Ernest), auteur du livre sur Les
relieurs français , VI. 363, 438.
Thomas d'.4qcin (Sai.it). Voir Saisi Thomas
d'Aqdin.
— DE NovARBA (Le P.), IV, 94.
— , de Savoie (Prince), IV, 509; V, 178.
— (Melchior de), sieur de Pierrefeu, con-
seiller h la Cour des comptes de Pro-
vence, VI, 227, 267, 274, 278, 358.
— (Thérèse de), femme de Charles de
Cambe d'Orves, VI, 617.
Thomassim, le Vieil, V, 196.
— , avocat, VI, 42.
— (Jean-André), conseiller à la Cour de»
comptes d'Aix, VI, 95.
— (Jean -Etienne), avocat général au
Parlement d'Aix, fils du précédent, VI,
95, 168,868.
— (Joseph), avocat général à la Cour des
comptes d'Aix, VI, 95, i64.
— (personnage indéterminé), VI, 189,
190, 206, 211, 267, 276, 5o3.
Thomson (Richard), VI, 676, G91.
Thonit (Docteur), à Ix)ndres, VI, 676.
Thor. Voir Le Thor.
Tuobaue-Basse, autrefois Toramese (Basses-
Alpes), IV, 34 1, 496.
Thorenc ou Torenc' (De), V, 106, i54;
VI, 287, 643, 645,647,656.
Thoris (Docteur), en Angleterre, VI, 690.
Appelé aussi ThorenU.
DES TOMES IV À VI.
837
TiiORius (Lucas), V, 283.
TuoRON ' ( r,e sieur) , avocat du Hoi h Bri-
gnoles, VI, 117.
Artignosc (Jean-Antoine de), con-
seiller nu Parlement de Provence, VI,
99, 100, 106, 179, ao5, ai9, 317,
319, 289, 376, 326-828, 896,^06,
4i2, /119, iSa, h5li, /(86, 5o3.
— (Elisabeth de Bouquin, femme de Jean-
Antoine de), VI, 99.
— (N. . ., fils de Jean- Antoine de), VI,
3a6, 827.
— (N. . . de), père de Jean-Antoine, con-
seiller au Parlement de Provence, VI,
99, 106, 274, 275, 278.
— (Antoine), VI, 384.
— (Isabeau de Gaissan , femme d'Antoine) ,
VI, 384.
— (Jean-Baptiste), conseiller en la sdnd-
chaussée au sièfje d'Aix, VI, 388, 884.
— (Catherine d'Agut, femme de Jean-
Baptiste), VI, 383.
TaonoNET. Voir Le Tiioronet.
Tuou (Jacques-Auguste, président de), VI,
VI, 24, 671, 689, 694.
— (François-Auguste de), fds du précé-
dent, IV, iSa; V, 1 14, 1 15, i3i, a46,
3a2, 537, 588, 588; VI, 77, 110,
187, 168, 196, 208, 683, 656-658.
671.
— (Achille-Auguste db), baron deMeslay,
conseiller nu Parlement de Bretagne,
autre lils du président, V, 867.
— (Jacques-Auguste de), abbé de Bonne-
val, autre fils du président, V, 655.
Thucydide, V, 261, a59.
Thdlé (île de), IV, 179.
Tibère, empereur, V, 529, 545, 678,
708; VI, 469, 487, 509, 555.
TiFAiNE(Adrian), imprimeuràParis, Vl.ni.
T10NE8 (Les), en la Méditerranée, près det
côtes de Provence, Vi, 872.
TiLLET (Jean do). Voir Do Tiilet.
TiRAQDEAi;, grand vicaire de Metz, IV, «17.
Tiron (Abl>é de). Voir Des Pobtks (Phi-
lippe).
TisATi ouTisATY (I^ sipur), VI, laB, i3g,
918, 224.
TiTE-LivE, V, 3, 11, 3t8, 797; VI. 3i.
Titus, V, 5oo, 5o4, 5o6, 507, 5i4, 5ag.
53.3-530, 541,681,700.
Tivoli (Italie), V, 800.
ToiRAs (Jean de Saint-Bonnet , seigneur de) ,
maréchal de France, IV, 174.
ToNDUTi ou ToxDDTY (Fraiiçois), sieur de
Saint-Légier, astronome et jurisconsulte ,
IV, 374, 878, 38a, 388, 4i8, 494,
4a5, 44o, 46o, 46a, 464.
ToRAMENE. Voir Thorame-Bassb.
ToRBiA, LA ToRBiE ( Alpcs-Marïtimes) , V,
38o;VI,63i.
ToRiDs (Lucas), érudit espagnol, VI, 84,
86, 574.
ToBNATORis ou ToDRNATORis (Le sieur), IV,
533,577,578,583,584.
ToRO (De), peut-être Tobon ou Thobo:i
(De), VI, 189.
ToROHET (Abbaye du), dans le Var, VI,
112.
Tobval(De), VI, 676, 690.
Toscane ( Italie), IV, 69, 354 ;V. 3 17. 585:
VI, 898,411.
TooLON (Var), IV. i5, 18. a4, 87, 38,
61, 69, 63, 67, i4o, 365, 5ii. 587;
V. 179. 178, 177. 178, 180, 189,
197, 198, 199, 916, 990, 971. 976.
979, 989, 36o, 867, 869, 38i, 585,
587, 690, 636, 647, 654. 767; VI.
46, 187, i64, 171, 177, i85, 196.
199, 900, 995, 3oi, 8o3, 3o4 , 3o8,
' Nom écrit parfois Toron et Touron.
838
TABLE ALPHABETIQUE
309, 3ii-3i4, 3i6-3i8, 333, 35a,
/ioa, 476, 53o, 559, 56i, 673, 57a,
578, 601, 6o3, Coi, 6n, 617, 6a3,
63o. e/ia, 6i8, 65i, G55. 670.
TocLON (Lvéques de). VoirFoBBUi (Auguste
de), Skptres (Gilles de).
T0DLOD8E (Haute-Garonne), IV, 3a4; V,
i3o, i(5o, i65, 173, i85, 186, 191,
19a, 9o3, ao4, aog, 935-a4», a6a,
970, 271, 974, a83, a85, 4o8, 4ia,
4i4, 417, 466. 468, 479, 48i, 483,
547, 548, 7o3; VI, 6, 6a. 67, 116,
4o6, 519, 5ai, 5a3, 5a4, Say, 56o.
610, 689.
— (Archevêque de). Voir Arhagnac (Car-
dinal Georges d' ) , Momcbal ( Charles De ) .
TonpiNEMBOuLx (I^s), IV, 588.
TouB d'Aiguë. Voir La Todr d'Aigce.
ToDRNAi(Belgique),IV,389; VI,86,683,
687, 693.
ToDRNOPi (Le sieur), VI, a5o.
Tours (Indre-et-Loire), V, 439.
ToDBVES, commune du canton de Brignoles
(Var),VI, 358, 607,635.
— (Baron et marquis de). Voir Valbelle
(Léon de) et Valbelle (Jean-Baptiste de).
ToussAiN (Le P.), provincial des Minimes,
V, 585.
TocTVEST (Le sieur), VI, 695.
Trabala ou Trbbala, nom ancien d'un ma-
rais en Provence, V, 3 16.
Trajan (Empereur), IV, 110; V, 5o5, 5o6,
517, 5ai, 5aa, 5a4, 639, 545, 575,
695, 696,- 701, 707; VI, 687, 688.
Trans (Marquis de), VI, 4i.
Trasstevebe, quartier de Rome, V, 458,
810, 811, 8i4.
Tbapes (Lëonard de), archevêque d'Auch,
VI. 694.
Trebatids Testa , jurisconsulte , V, 680.
Trébilla.ne' (Terre de), arrondissement
d'Aix, VI, 38, 44. 5o9.
Tbebon , quartier de la ville d'Arles, V, 3 16.
— , étang près de la ville d'Arles, V, 3 16.
Tbente (dans le Tvrol, Autriche-Hongrie).
VI, 394.
— (Goncilede), VI, 137, 376, 394, 609,
689.
Tbets ou Tretz (Baron de). Voir Forbsta
(Jean-Augustin de).
Trêves (Allemagne), IV, 270.
Trichai- D (Pierre de), et non TnicBARD, pré-
sident au Parlement d'Aix , IV, a 1 ; VI ,
709-
— (Lucrèce de). Voir Gillifet (Président
de).
— Voir Saint-Martijs ( De).
Trichet (Pierre), antiquaire bordelais, V,
187.
— DU Fresue ( Raphaël) , fils du précédent,
V, 187, aa4.
Tbidi ou Tbidï (Oratio), V, ôag, 64a,
647, 65i.
Triest, chanoine à Gand, VI, li9a.
Trissièbe (Dom), moine de La Réole, V,
a35.
Tristan (Jean), sieur de Saint-Amant, V,
i34, i35, 147; VI, 556, 699.
Tbivolce (César), de Trivdlcis, évêque
d'Apt, VI, 599.
Tboncoet, du Parlement de Paris, VI,
335.
Tbopez (Saint-). Voir Saint-Tropez.
Trocillas ou Trouilles, procureur au séné-
chal d'Aix, VI, 497, 539. •
Troïes (en Champagne), IV, 139, a3i.
Trcillet (Le sieur), V, 690.
Tdbero (Orasius), pseudonyme de Fr. de
LA Mothe-Le-Vaïer. Voir La Mothe-le-
Vaïer.
' Peiresc écrit TrebeUlane.
DES TOMES IV À VI,
839
TuBiNGDE (Allemagne), IV, aaa, 266, A 19,
559; V, 35/1.
Tddard (Le sieur), VI, aïo, 5oi.
Toileries (Les), à Paris, V, 48, 6i.
Tolle(?), VI,3a5.
■ Tollés (Jean de), évêque d'Oi-ange, VI, 87,
715.
— (Olivier de), VI, 53.
— (Catherine de Caradet, femme d'Olivier
de), VI, 53.
Tunis' (Afrique), [V, 36 ;V, 6/(3; VI, 534.
TiJRCAN (Le sieur), VI, 58.
ToRENNE* (Ilaymond de), IV, 89, hg.
TiRm (Italie), IV, 176, 343; V. 760; VI.
1 15, 901.
ToRpn,lV, 383.
TORQOIE», IV, 86.
Tycho-Brahé, IV, 3J1, 9ia, 4i3, 494;
V, 986,394.
TvR (Phdnicie), V, 456, 5oo. 5o6. 607.
517,549, 543,549, 553,554.
Tyrol (Autriche), VI. 3<)8.
U
Ubac (Le sieur), de Toulon, VI, 46.
Ubaldini (Federico), V, v; VI, 686.
Ugbrnum castrdm, V, 3i5.
Ulpien\ jurisconsulte, V, 45i, 456, 457;
VI, 9.
Uipius Ehastds (M.), V, 702.
Ui.YSSE,lV, 589;VI, 633.
Uppays (Le sieur), VI, 899.
Urbain V, pape^ VI, 5oi, 583.
— VIII, pape, IV, 89, i3o, iSa, 990,
349, 36 1, 878, 5o9; V, 97, 198, 169,
176, s48, 978, 3ii, 890, 33i, 899,
475, 5o4, 5o5,6a8; VI,8i,87, 898-
4oo, 583, 588, 575, 598.
— (L'abbé Charles), docteur es leKres,
¥1,78, 807,808.
Urbicids, V, 48o, 48 1, 485.
Urbin (Duc et duché d'), IV, 3oo; V, 88.
6o5.
— (Veuve, princesse d'), VI, 899.
Urfé (Geneviève, marquise d'), veuve do
duc de Croy, VI, aoo, aot.
— (Honoré d'), VI, vi, aoi.
Urianembdrg , Uraniborgum , observatoire de
Tycho-Brahé dans l'Ile du Suiid. Hvon,
IV, 4a4.
Ursimis (Fulvius), V, 594, 705.
Utrecut (Hollande), IV, aoi, aa4.
UxELLEs (Marquis d'). — Voir De Bl^
(Jacques).
UzÈs (1)'), capitaine au riment de Gor-
nusson, V, 181, i84.
Vaast (Sai.nt-). Voir Saint-Vaast.
Vacon (Famille), de Marseille, VI, 687.
— (Le sieur) , collectionneur de médailles,
VI, 687.
Vair (Guillaume dd). Voir Du Vair.
Vaira (Thomas), historien de Naples, IV,
90, 96.
Vaires (Gironde), V, a34.
' Peiresc ccril Thunis.
* Peiresc écrit Ulpian.
Peiresc ckril Touraine. — ' Peiresc l'appelle empirt Turqntt^. —
840
TABLE ALPHABÉTIQUE
VAi{LeP.DD). Voir Dd Val.
Vaillac (Jean-Paul Gourdon de Genouillac,
comte de), V, Q95 , a a 6.
Vaisièrb (Le P.), moine de La Réole, V,
a36.
Vaison (Vaucluse), V, 4oa.
— (Évoque de). Voir Sdarez.
Vala ' ou Wala , cousin de Charlemagne ,
VI, 088.
Valavez ou Vallavez (Plaine de), dans la
rdgfion de Rians, VI, 334, 366.
— (Sieur de), frère de Peiresc. Voir Fabri
(Palamèiie de).
Valavoirb' (Elzëar db), VI, 656.
— (Anne de Rodul|)h-G]iâleauneuf, femme
d'EUdar de), VI, i56, 699.
— (Antoine db), VI, 456.
— (Marguprite de Forbin, femme d'An-
toine de), VI, 456.
— (Palamède de), viguier de Morseille,
VI, 456.
— (Madeleine de François-Châteauncuf,
femme de Palamède de), VI, 456.
— (Hélène de). Voir Agoclt.
— (Lucrèce de), femme de Jean-Gaspard
Bompar et grand' mère maternelle de
Peiresc, VI, aao, 706.
— (De), cousin de Peiresc, VI, aao, 9a4,
a a 5.
— (Melchior db), premier consul d'Aix,
Vl,7'9-
Valbarelle, pièce de terre appartenant h
Peiresc, à Rians, VI, 53i, 53a, 55i,
557, 571.
Valbelle (Famille de), VI, 366.
— (Le sacristain de), IV, 287; V, 94,
95, 108, 110, ii4, ia3, ia4, i3o,
aoo.
— (Antoine de), lieutenant au siège de
l'amirauté de Marseille, VI, 94, 116,
i36, 3O7, 790.
Valbelle (Léon de), baron de Tourves, sei-
gneur de Meyrargues, frère du précè-
dent, consfiller au Parlement d'Aix, VI,
116, i34, 3G7, 570, 578, 790.
— (Jean-Baptiste de) , marquis de Tourves ,
VI, 578.
— (M"" de) [Suzanne de Fabri], VI, 76.
— (Gosme de), VI, 718.
Valdetarsa (Duché de), IV, 335.
VALE^CE (Drôme), IV, 4ia; V, 333, 338,
339, 45i; VI, 959, 989, a9i, 36i,
4a8, 697, 703.
— (Évêque de). Voir Gelas de Léberox.
Valencie5>'bs (Nord), IV, 198; VI, 671.
Valbra?( (Le sieur), IV, 127, i33, i35,
i3G, 137, i45, i46.
— , comédien, IV, 187.
VALkRE Maxime, V, 977.
Valéeieîi, empereur, V, 388; VI, 679.
Valebne, commune des Basses-Alpes (arron-
dissement de Sisleron), VI, 629.
Valette (De la). Voir Gadltier, prieur de
la Valette.
— (Cardinal de la). Voir La Valette.
— (Aymar), vicaire h l'abbaye de Guîtrcs,
VI, 3i6,324,476,553,'564.
Valfré (Ottavio), prieur de l'abbaye
d'Ainay, VI, 697.
Vahembocrg' (Jean de Hertoge d'Osmale,
seigneur de), gouverneur d"Orange, VI,
37, 7i5.
Valle (Pietro della), voyageur, IV, 91,
94, 95, ii4, 105, 398; V, 993, 397,
655.
Vallée (Le sieur), VI, 559.
Vallier (Saist-). Voir Saint-Valher.
Vallovs (De), notaire, IV, 600.
Peiresc écrit Vaala. — ' Peiresc écrit Vallavoyr» et Valevoire. — ' Peiresc l'appelie Valchem
urj^.
DES TOMES IV À VI.
841
Valois (Maison de), VI, .ISa.
— (Henri de), IV, lai, laG, t/ii, i/ia,
lie, i48, i5i, i56, 171, 175, 18G,
908, 335, 343, 3()8; V, m, ia5,
i3o, i3/i, ii3, 1^7, Itih, 423, /16a,
471, 790; VI, 699.
— (Jacques de), trésorier gi'néral de
France h Grenoble, IV, 186, 199, 194,
960, 317, 329, 33i, 338, 343, 345,
398, 399, 407, 4io, 467, 468, 469,
474,565.
Valteline (La), VI, 81, 398.
Van der Haer', chanoine de Louvain, VI,
687, 693.
Van DycK (Antoine), IV, 8.
Vanedos, patron d'une barque, V, 577.
Van Even, auteur de Louvain monumental,
VI, 687.
VanHei.mont(J.-B.), IV, 389.
Van Lansbebghe. Voir LANSBERcros.
Vanlor, marchand anglais, VI, 690.
Vanos (Hemi), à Amsterdam, VI, 691.
Vapincum. Voir Gap, Gapençois.
Varodier de Saint-Andéol (Pierre), VI,
701.
— (Claire ou Ciërice de Pontevès, femme
de Pierre), VI, 701.
Vars, sur le golfe de Gênes, IV, 335; VI,
9o5.
Varsovie (Pologne), V, 4o4.
Vasari (Giorgio), IV, 10.
Vascosan (Michel), imprimeur parisien,
VI, 95.
Vassan (Le P. Jean de), V, i55, 996.
Vatican (Bibliothèque du), IV, 11, 63, 64,
78, 90, 95, 101, 106, 109, 116, 191,
197, i3o, i4i, i49, i54, 171, 172,
984, 393, 5i2; V, I, 949, 957, 958,
995, 999, 337, 34i, 363, 365, 369,
379, 390, 4o5, 4i4, 4i6, 417, 4a4,
434, 453, 409, 470, 471, 47a, 47.3,
476, 479, 48o, 566, 594. 669; VI.
608.
Vatican (Jardins du), V, 459, 46o.
— (Obélisque du), V, 688, 700.
Vauclause (Seigneur de). Voir Villeneivk
(Christophe et François de).
Vaucluse (Village et fontaine de) [départe-
ment de VaucluseJ, VI, 9, i55.
Vadconcodrt (Hautu-Saône), V, iv.
Vadgelas' (Claude Favre dk), V, 478.
Vaclx (Le sieur de), VI, 910.
Vauqdelin (Nicolas), sienr des ïveleiux.
VI, 171.
Vadvenarodes (Seigneur de). Voir CiAPiEi».
— (Anne Seguiran, M"" de). Voir Cla-
piers.
Vecchietti (Jérôme), écrivain florentin.
VI, 3o5, 5i3.
Vedene(M"* db), VI, i46.
Végèce, V, 479, 479, 48o.
Veladx'', commune des Bouches-du-RliAne ,
VI, 217.
Vbllot (Alfred), membre de l'Académie
delphiuale, IV, 997.
Velserds, historien d'Augsbourg, V, 690.
Venaissin (Le), VI, 81.
Venans ou Venant (Le P.), VI, 879, 54q.
Vence' (Baron de), VI, 639.
Vendelin ou VVendelin (Godefroy-lrënée),
IV, i85, 199, 5i5. 5i6. 5i8, 593.
537, 553.
Vendôme (César, duc de), V, 899; VI, 39.
385, 597.
— (Princes de), fils du précédent, V.
64 1.
— (Alexandre, dit le chevalier d«), grand
prieur de France, VI, 385.
' Peiresc écrit Van Haal. — « l'circsc écrit \avaAat. — ' Peircsc écrit \tllaux. — • PeirMC itril
Vance,
842
TABLE ALPHABETIQUE
VE^EL (Jean), conseiller au Parlement
(l'Aix, VI , 97, 1 1 4 , 397, 41 a , 433 , 454.
Vemse (Italie), IV, 4o, 70, 78, i58,
978, aSo, 987, 395, 999, 3o6, 807,
3ai, 3aG, 34o, 356, 368, 891, 419,
46i, 5o3: V, 8, 117, 987, 960, 860,
4o6, 585, 679, 71a; VI, II, 8, 198,
■ 804,493,435,493,574,688.679,
698.
— (Bibliothèque Saint-Marc, à), IV, 85o.
Venot (Le P. Charles), IV, 171 ; V, 194.
— , colleclionneur, V. 89.
Ventabbe.n (Bouches-du-Rhône), IV, 5; V,
765, 766.
Ventadoor (Henri de I^vis, duc de), VI,
478, 48o, 48i, 491, 495, 498.
— (Duchesse db), VI, 477, 495.
Vento (Famille), VI, ôSa.
— (Marc-Anloine), seigneur des Pennes,
premier consul de Marseille, VI, 595,
798.
— (Dames de), soeurs du préaklenl, VI,
595. Voir De Cabre, De Gandolle et
D'HoSTAGIEB.
— (Nicolas), baron de Peyruis, marquis
de), VI, 653.
— (Dames de), VI, 196, 974.
— (Christophe), consul d'Alexandrie, puis
ambassadeur à Constantinople , VI, 18a.
— (Louis), premier consul de Marseille,
fils du précédent, VI, 18a, i83.
— (Marguorile de Montoiieu, femme de
Ijouis de), VI, 189.
— (Louis de), petit-fils de Christophe,
jtreinier consul de Marseille, VI, 189.
— (J.). VI, 65.
— (Ange), VI, 834.
Vbntdbi, IV, 898.
Vends, V, i4i, 616.
Vencsti (Marcello), peintre, IV, 10.
Verceh, ou Versailles (Pierre de), évéque
de Digne; IV, 54o.
Vercello (Italie), V, 648.
Verdon (Rivière de), en Provence, IV,
Virdc!< (Nicolas dr), premier président du
Parlement de Paris, VI, 168, 169, 917,
835, 566.
VERcàcE (Ange), Angelo Vebgitio, calli-
graphe, V, 861.
VERoos8(LesieurDE), VI, 439, 466, 475,
490, 501,587,648.
— (Les fils du sieur de), VI, 587.
Verignon (Le chevalier de), VI, 588.
Vermeil (Zacharie), de MontpelUer, V,
78a.
Verfiieb (Le sieur), V, 36; VI, 95.
Vérone (Italie), V, 679, 690; VI, 704.
Verrbpids (Simon), auteur de Precationum
Eiichiridium , VI, 689.
Verruc (Piémont), VI, 83i.
— (Comte de), IV, 3ii.
Versailles (Seine-et-Oise), IV, 981; V,
48. •
Vebtamon (François de), marquis de Ma-
nœuvre, etc., V, 170, 175.
Vebtadd (De), VI, 691.
Vebus (L.), V, 5o6.
Vebvins (Louis de), archevêque de Nar-
bonnc, V, 94 1.
Vespasiex, empereur, V, 889, 5o4, 5o5,
5i4, Sag.
Vesta, V, 447.
VÉsiiVE (Italie), IV, 77, 78, 79, 86, 259,
5 16.
Veteris (Ballhasard), seigneur du Revest,
assesseur à Aix, VI, 719.
Vettori, V, 817, 819.
Via (Jacques de), évéque d'Avignon, neveu
du pape Jean XXH, VI, 708.
Viant (Le sieur), VI, 63.
Vus (Famille), VI. 94.
— (BalUiazarDE), Vl, 94, 95, 1 06, 198.
497, 433, 6o4, 606.
DES TOMES IV A VI.
8&3
Vus (Jacques de), père du prdcéilent, VI,
94.
ViAD (Théophile de), IV, 197.
Vie (Meri de), garde des sceaux, VI, a 10,
671, 69/1.
Vico (Enea), Viens, V, 54a, 555; VI,
395.
Victoire (Sainte-). Voir Sainte-Victoire.
Victor (Saint-). Voir Saint- Victor.
D'y\QDITAINE, ViCTORIDS AqUITANUS, IV,
87/1, 879, 38 1.
ViDEL (l/ouis), premier secrétaire de i'am-
bassade du duc de Créqui, IV, 8a, 83,
90, 356; V, 397, 398.
Vieil ( P. ) , professeur de théologie , à Paris ,
VI, 689.
Vienne (Autriche), V, 353.
— (Isère), VI, 200, 697.
VràTE (Franrois), IV, 435.
Vigne Blanche, localité en Provence, VI,
534.
ViGNiER (Nicolas), médecin et historien,
VI, 89, 393, 46o.
ViGNOLLiîs (Jtacques de), président de la
chambre de l'édit de Castres, VI, 6o3.
ViGDiER, collectionneur parisien. V, 664.
ViLiLLA, bourg d'Espagne, dans l'ancien
royaume d'Aragon, VI, 574.
ViLLALPANDO (lie P.), Jésuite, V, 4o5, 4o6.
ViLiAMENON (De), collectionneur, h Paris,
VI, 695.
ViLLARs (Duché de), en Provence, V, 44.
— (Marquis de). Voir Brancas (George db) ,
VI, 616.
— (Président de), h Lyon, VI, 697.
Villecrose (Var), IV, 49a.
ViLLEFRANCHE (Alpes-Mariliiues) , IV, 3aa,
Goa; VI, -148.
Villeneuve, commune du canton de For-
calquier, V, 11.
— d'Avignon (Gard), VI, 61, a65, 3a4.
LE-Ror, près de Paris, V, i5.
ViLLKNKOVB (Scipion db), évéque de GraMe,
V, 57.
— (Marguerite db), sœur de l'ëvéqiu! el
femme de Frédéric Lombard. Voir Lom-
bard.
— (Jean dk), seigneur de Mon8, VI, 569.
— DES Arcs (Modeste), évéque d'Api, V,
174; VI, 712.
— (Arnauld de), baron, puis inaniui» des
Arcs, VI, 4i4, 471.
— (Antoine dr), marquis de» Arcs el «le
Traiis, fils du précédent, VI, 4i4, 793.
— (Jean de), marquis de Trans, oncle du
précédent, VI, 4t4.
— (Louise Albert, femme d'.\Dloine de),
VI, 793.
— (Françoise de Mollet, femmedc Jean db),
VI, 599.
— (Gaspard, et non Louis db), seigneur
de Viens , coi)si>iller au Parlement de Pnv
vence, fds des précéflents, VI, 177, 569,
738.
— (Jeanne de Masargues, femme de l»nis
de), VI, 569.
— (Glande de), marquis de Trans, VI.
701.
— (Marguerite de Ponlevès, femme de
Claude de), VI, 701.
— (Christophe de), seigneur de Vauclaiis«>
VI, «74.
— (François db), seigneur de Vauclausc .
Bargemon, etc., jjelil-lils du précédent.
VI, 174.
— (M"' d'Aiinar, femme de François db).
VI, 174.
— -Bargemon (Les), descendants de Fran-
çois, VI, 174.
— -Flatosc (François db), seigneur d'E»-
pinouse ou de Spinousc, IV, 4ot, ào«,
4o5, 54o, 54i; VI, i45, iô8. iSâ,
379, 987, 417, iai, 435, 445, 465,
499, 54i, 54a.
io6.
81/1
TABLE ALPHABÉTIQUE
Villeneuve (Isabeaii de Faucon, femme de
François de), IV, 4oi, 5a6, Say, 5a8,
54o, 546.
— (Scipion de), père du pi-écMent, IV,
4oi.
— (Sara du Mas de Gastellane, femme de
Scij)ion de), IV, /loi.
— (Isabeau de), cousine germaine de
François de Villeneuve, IV, 4oi.
— (Pierre, soigneur de), VI, ^69, 700.
— (Marguerite de Pontevès-Carces, femme
de Pierre dk), VI, 069, 700.
— (Pierre, seigneur de) , pelil-fiis des pré-
cëdenU, VI, 669, 700.
— (Isabeau de), fdle du précédent, femme
d'Honoré de Loriol, seigneur de Cor-
bières, VI, .569, 700.
ViLLERov. Voir ISelfville.
ViLLERs' (Denys de), chanoine de Tournai,
VI, 86, 687, 693.
ViLLOU (Antoine), auteur de YUsagc îles
éphémérides , IV, IJaô, 887, 890, /171.
ViNCBNJiEs (Le bois de) [Seine], VI, 634.
Vincent (Saikt). Voir Saint Vincent (per-
sonnages et localités).
— (Barthélémy), libraire, à Lyon, VI,
668, 671, 680, 697.
ViNET(hhe), Elias ViNETDs, V, at3, aao,
aaS, aa4, aa8.
ViNGDE (Le sieur), |)eut-être le même que
WiNGIIE, VI, ail.
ViNON , commune du Ver (arrondissement de
Brignoles), VI, 63o.
Vns (Famille Garde de), VI, 18, 568.
— (Le sieur de), V, 195; VI, 64a,
643.
— (Hubert Garde, seigneur de). Voir
Garde.
— (François Garde, marquis de), fds du
précédent. Voir Garde.
Vins (Hubert de), le fameux ligueur, VI,
373.
— (D'Agoult, femme de Hubert de), VI,
373.
— d'Agodlt (François Garde de), mar-
quis, fils des précédents, VI, 873.
— (M"' de Pontevès, femme de M. de),
VI, 43i.
Vistimille (Maison de)', VI, aoo, 918.
— (Madelon de), seigneur du Luc, VI,
713.
— (Marguerite Garde, femme de Madelon
de), VI, 713.
VioLLEi (Paul), membre de l'Institut, VI,
17a, 173.
Vireville' (Comte Grolée de), gouverneur
de Montélimart, IV, 197; VI, 706. Voir
GnoL^E.
— (Commandeur de), maître de chambre
du cardinal .\lphonse de Richelieu, IV,
ia7, i36, i45.
Virgile, IV, 73; V, 38i, 4o4, 6a5.
ViTALis (Michel), VI, 496.
— (Honorade Puget, femme de Michel),
VI, 496.
— (Catherine), fille des précédents et
femme de Jean-Pierre d'Olivari , VI, 496.
ViTELLios, empereur, V, 5o6, 607, 639,
584, 585.
ViTERBE (Italie), VI, 593.
ViTRAY ou Vitré (Antoine), IV, a 43, 347,
a 4 8.
ViTRY (Nicolas de l'Hospital, maréchal de),
gouverneur de la Provence, IV, 38, 5i,
84, 96, 97, 99, 100, 839, 385, 48o,
5ii, 597, 60a; V, 59, 63, 70, 149,
168, 170, 195, 198, 900, ao3, ao7,
ai6, aao, aaa, aa6; VI, 649-645,
65i.
— (M"' de), V, 664; VI, 643.
' Peiresc l'appelle VUlieri. — ' Peiresc écril (p. 1 18) Vintimglie. — ' El non Vidnille.
DES TOMES IV A VI.
845
VivAUD (Le sieur), VI, o/i.
— (Galherine), femme de Lévêque (Ray-
mond), VI, 7o4.
VivAiiLT, l'aiiJiencier, VI, A<)6.
— , fils de i'iludiencier, VI, /196.
VivAUT ou VivoT, orfèvre et collectionneur
parisien, V, 58, 69, 64, 77, 79, 94,
110, ia6, 128, 129, 167, 1S8, 6i3,
6i5, 617, 664.
— (Jean), collectionneur, fils peut-être du
précèdent, V, 664.
Vlacq (Adrien)', mathématicien hollandais,
IV, 374, 379,. 382.
Voisin (Le P. André), de la Compagnie de
Jésus, VI, 64i.
VoLcop (L'abbé de), VI, 694.
Vow«NE (Basses- Alpes), VI, 337.
— (Seigneur de). Voir Maubel.
V0LDI8 (M. de), IV, 44o, 4ao.
VoLisii's (Luciug), surnommé Mclianus,
jurisconsulte, IV, 90, 1 10.
VoRDENSES, liidiilanLs de Gordes. Voir
GORDES.
Vossius (Gérard-Jean), professeur à lyevdo,
puis h Amsterdam, IV, 900.
VoDET (Simon), peintre, V, 396.
Vdinole, peut-êlre le même '|ne Wifhîhe,
VI, 911.
VnLCAiN , Volcan , IV, 690.
VlLCAMUS (B.), V. 955; VI, 680, 691.
Vdltdrke. Voir Saint -Vincent de Vi,l-
TDRNE.
w
Wacht, diplomate anglais, V, 399.
Waddington (Albert), VI, 716.
VVallès (Thomas), marchand h Anvers,
VI, 699, 693.
Walstein ou Wallenstein ' (Albert-Ven-
ceslas-Eusèbe de), IV, io5.
WANDEhDERGiiB , uotairB ct coUeclionncur, en
Brabant,VI,684,69i.
VVander Milar (Corneille), à La Haye, VI,
679,691.
Wanveuis (Nicolas), Wanvelq, VI, 680,
691.
Wan Wall (Jacques), h Amsterdam, VI,
Ô91.
Wan Weciiel, marchand, à Anvers, VI,
699.
Wan Wel ou Weli (Jean), marchand, à
Amsterdam, VI, 681, 6g 1.
VVapin, en Angleterre, VI, 690.
Wassenaer (Jean-Nicolas de), médecin
d'Amsterdam, IV, aoo, aoi, aiS.
Wechel , éditeur de Lon/T«s Sophtsta , V, 979.
Weiss (Charles), collaborateur h la Biogra-
phie universelle, V, iv.
VVeith (Le sieur), h Sainl-Omcr, le mémo
probablement que WiTTOs, IV, ao6.
Wendelin. Voir Vesdeliji.
Wesciier (K.), V, 966.
Wesel (Allemagne), IV, 994.
Westminster' (Abbaye de), en .Angleterre,
VI, 673-675,690.
Whiteiiall, à l^ndres, VI, 675.
WiLLEMs (Alphonse), l'histonen des EUe-
vier, IV, 393,498; VI, 676.
Windsor* (Angleterre), VI, 676, 69t.
WiNGUE ou WiNGiiKN , cliaitoine à Tournai
(Pays-Bas). VI, 688, 693. Voir Vinoob
et Vul^6LB.
' Pcinesc l'appelle Adrianu» Vlaccvt Goudanut. — ' Peiresc ëeril VaUtatn.
mintter. — * Peiresc écrit Vintior.
' Peiresc fcril Vtêt-
846 TABLK ALPHABETIQUE DES TOMES IV A VI
WmTBENs (Melchior), mailre de la Monnaie
de Middelboich, VI, 678.
WiRTHius (Emestus Cliolinus), biograplie
du cardinal Borromée, VI, 46o.
WiTTDs, moine de Saint-Berlin, IV, 206,
907.
WiTTDs, aulpiir de YHislorm Britannicu .
père du prëce'dent, IV, 9.o(j.
VViTWBL (Charles), à Londres, VI, 676,690.
VVoBMs (Allemagne), IV, 110.
VVoBSTDs, médecin hollandais, IV, aoo.
WoTTOx (Ednuai-d). VVottonos, VI, aii.
X
XÉnoPHON, V, aSi, aSa.
XiPHiLiN (Jean), patriarche de Constanli-
nople, V, 95i.
XiPHiLiN (Jean), neveu du prëc<klenl ,abré-
viateur de Dion Cassius, V, afii, aSa;
Vi.
i;î.
YonKG. VW Jdnids (Patricius).
YsEL, rivière d'Allemagne, IV, 9 9 4.
YsiNGHEN (Le comte d'), V, 787.
YsiNGHEN (Ije ciievalier o'), frère du \ir)kié-
dent, V, 787.
Zacharie, grand prêtre des Samaritains,
VI, .'loo.
Zama, aujoiu-d'hui Zdarih (Afrique), V,
5 10.
ZANOBis(FamiUe),IV, 3, h.
— (Le sieur db) , collectionneur à Avignon ,
IV. 3;V,6i.6o5,635.
Zaubkrt (Docteur J.-B.), V'I, 706.
Zenobia, Zénobie (Sainte), IV, li.
— , impératrice, V, 619, 634.
Zenon, IV, Mi6.
ZiMiscks (Jean), V, 819.
ZoNABE (Jean), VI, 5o4.
Zdbita (Geroninio), IV, 897.
TABLE DES MATIÈRES.
Pagn.
Avertissement i-vii
Lettres à Raynaud et Claude de Fabri, seigneurs de Caïlas i-q4
Lettres a Palamède de Fabri, seigneur de Valavet 9'i-fi6i
Appendice :
I et II. Deux lettres à Raynaud de Fabri 663-667
III. Mémoires pour Palamède de Fabri 668-689
IV. Liste des personnages que Valavez devait visiter de la part de son
frère en ses voyages de 1 608-1 60g 690-697
V. Instructions au sieur de Valavez allant en Cour (juillet i635)... 698-699
VI. Tableaux généalogiques des Pontevès, seigneurs de Carce», et de
leurs alliances 700-701
Additiotis et corrections aux tomes IV, V et VI 708-734
Table alphabétique des noms de lieux et de personnes mentionnés dans les
tomes IV, V et VI 730-846