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Full text of "Lettres de Peiresc aux Frères Dupuy, publiées par Philippe Tamizey de Larroque"

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(g) 


ÎO' 


COLLECTION 


DE 


DOCUMENTS  INEDITS 

SUR  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 


PUBLIES  PAR  LBS  SOINS 


DU  MINISTRE  DE  L'IINSTRUCTION  PUBLIQUE 


DEUXIEME  SERIE 


Par  arrêté  en  date  du  1 8  di'ceiiibrp  i  885 ,  M.  Tamuby  be  LABnoQi'E.  morabrc 
du  (i'omité  des  travaux  historiques  et  scientifiques,  a  été  cliaqjé  de  publier, 
dans  la  collection  des  Documents  inédits  di'  l'Histoire  de  France,  les  lettre» 
de  niresc. 

Par  le  même  arrêté,  M.  Léopold  Demslr.  Pn^sident  de  la  Section  d'histoire 
<>t  de  |)hiloIogie  du  Comité,  a  été  nommé  commissaire  responsable  de  celte 
pidilication. 


m 


LETTRES  DE  PEIRESG 


PUBLIEES 


PAR 


PHILIPPE  TAMIZEY  DE  LARROQUE 

CORRESPONDANT   DE  L'INSTITUT 

MEMBRE    NON    RESIDANT    DD    COMITE    DES    TRAVAUX    HISTORIQUES    ET    SCIENTIFIQUES 

VICE-PRÉSIDE\T  DK   LA  SOCIETE  D'HISTOIRE  LITTERAIRE  DE  LA  FRA'tCE 


TOME  SIXIÈME 

LETTRES  DE  PEIRESG  À   SA  FAMILLE 
ET  PRINCIPALEMENT  À  SON  FRERE 

1602-1637 


PARIS 
IMPRIMERIE  NATIONALE 

M  DGGC  XCVl 


J 


P3SAf 


AVERTISSEMENT. 


Le  tome  sixième  de  la  Correspondance  de  Peiresc  renferme  : 

1°  Quatre  lettres  adressées  de  Montpellier,  en  t6o2  et  i6o3,  à 
Raynaud  de  Fabri,  son  père,  conseiller  du  Roi  en  la  Cour  des 
comptes  de  Provence  ; 

2"  Quatre  lettres  adressées  aussi  de  Montpellier,  en  ces  deux 
mêmes  années,  à  Claude  de  Fabri,  son  oncle,  conseiller  du  Roi  en 
la  Cour  de  Parlement  de  Provence; 

3°  Cent  quatre-vingt-treize  lettres  écrites  presque  toutes  d'Aix  à 
son  frère  Palamède,  sieur  de  Valavez,  depuis  le  2  novembre  1608 
jusqu'au  28  juin  1687,  veille  de  sa  mort. 

A  ces  deux  cent  un  documents  s'ajoutent  deux  lettres  de  Peiresc 
à  son  père  (du  22  janvier  et  du  27  décembre  1608),  tardivement 
retrouvées  dans  la  collection  d'autographes  de  feu  M.  Lucas  de 
Montigny'  [Appendice,  n°'  I  et  II),  des  mémoires  très  développés 
donnés  à  son  frère,  en  t6o8,  pour  les  voyages  de  ce  dernier  en 
France,  en  Angleterre,  aux  Pays-Bas  [Appendice,  n°  111),  une  Liste 
des  personnages  que  Valavez  devait  visiter,  de  la  part  de  son  frère,  en 
ses  voyages  de  16 08-160 g  (Appendice,  n°  IV),  des  Instructions  au 

'  Voir  ia  notice  nécrologique  consacrée  du    23  décembre    1896,  oîi,  eu  rendant 

à  cet  aimable  homme  par  la  pieuse  affection  compte    de  la    brochure  de   M.    le  juge 

de  M.  Alexandre  Moutlet  :  Autour  de  Mira-  Mouttet,  je  me  suis  cordialement  associé 

beau.  G.  Lucas  de  Monligny,   tSii-iSgi.  aux  éloges  si  bien  donnés  par  lui  au  regretté 

Notes  e<  «oMDeHirs.  (Aix,  Remondet- Aubin,  Philippe-Joseph-Gabriel-Lucas  de   Mon- 

1895,  in-8°.  )  Voir  aussi  la  Bévue  critique  t'gny- 

Tl.  A 

lUrillHElilX    NlTIO!(ALk. 


ti  AVERTISSEMENT. 

sieur  de  Vallavez  allant  en  Cour,  du   8  juillet  i635   [Appendice, 

Il  faut  encore  joindre  à  ce  total  de  deux  cent  sept  documents 
quelques  autres  petites  pièces  insérées  dans  les  notes,  par  exemple 
un  fragment  d'une  lettre  de  Peiresc  à  Monsieur  mon  oncle  Monsieur 
de  Callas  (p.  i3),  des  fragments  de  ses  lettres  à  son  frère  (p.  89, 
96,  io4,  3i5,  489,  548,  588-089),  deux  de  ses  billets  au  même 
(p.  159  et  588),  un  billet  du  duc  de  Guise,  gouverneur  de  Pro- 
vence, au  juge  de  Lambesc  (p.  9^7),  plusieurs  lettres  du  premier 
président  du  Parlement  d'Aix,  Vincent  Anne  de  Forbin-Maynier, 
baron  d'Oppède,  écrites,  l'une  au  baron  de  Gordes  (p.  3 /»8),  l'autre 
à  un  personnage  non  dénommé  (p.  369),  d'autres  à  Palamède  de 
Fabri  (p.  391,  Mis,  467-468,  5o5,  52o),  des  iVoMre//e« envoyées 
de  Venise  à  Peiresc  et  (ju'il  s'empresse  de  transmettre  à  son  frère, 
lequel  n'était  guère  moins  curieux  que  lui-même  (p.  ^99),  d'autres 
nouvelles  envoyées  de  Marseille  où  se  trouve  le  piquant  récit  d'une 
querelle  du  duc  de  Guise,  amiral  des  mers  du  Levant,  avec  un 
capitaine  de  navire  qui,  en  sa  qualité  de  méridional,  avait  tête 
chaude  et  prompte  repartie  (p.  566-567). 

Il  est  très  regrettable  que  les  lettres  de  Peiresc  à  son  père  et  à 
son  oncle  ne  nous  aient  pas  été  conservées  en  plus  grand  nombre. 
Ces  pages  de  jeunesse  sont  charmantes  de  sentiment  et  de  style. 
L'étudiant  en  droit  à  Montpellier  entretient  sa  famille  de  son  tra- 
vail, de  son  frère,  qui  était  son  condisciple,  de  leur  précepteur,  le 
Béarnais  de  Fon vives,  de  leur  professeur,  le  très  renommé  juris- 
consulte Jules  Pacius,  de  leur  récent  voyage  en  Italie^,  de  son 

'  Sous  le  11°  VI  et  dernier  de  l'Appendice  lui  a  déjà  tout  dit  siu-  ce  beau  voyage  : 

se  de'roulent  les  Tableaux  généalogiques  dea  rrPar  les  lettres  que  nous  avons  escrit  de 

Ponlevès ,  seigneurs  de  Carces ,  et  de  leurs  al-  Milan ,  de  Genève  et  de  Lyon ,  vous  en  aurez 

liances,  dressés  par  M.  le  marquis  de  Boi&-  eu  toute  i'inforniation  qui  s'en  peut  avoir. - 

gelin.  Quel  dommage  particulièrement  déplorable 

'  Peiresc  (p.  i) rappelle  à  son  père. qu'il  que  la  perte  des  lettres  où  Peiresc,  en  sa 


AVERTISSEMENT.  m 

amour  pour  la  science  du  droit,  amour  qui  lui  inspire  les  plus  en- 
thousiastes éloges,  de  son  excursion,  en  compagnie  de  Pacius,  dans 
le  Comtat  où  le  maître  et  le  disciple  contemplèrent  avec  ravisse- 
ment la  fontaine  de  Vaucluse  et  les  antiquités  d'Orange  et  d'Avi- 
gnon, du  désir  qu'il  caressait  de  faire  nommer  le  grand  juriscon- 
sulte professeur  en  l'Université  d'Aix,  ce  qui,  selon  un  mot  heureux 
de  l'étudiant,  serait  installer  r«le  droict  mesmes  chez  nous??,  de 
l'ardente  envie  qu'il  éprouvait  aussi  de  rendre  cette  Université 
encore  plus  florissante  en  y  donnant  pour  collègue  à  Pacius  Joseph 
Scaliger,  alors  à  Leyde  et  qui  était  considéré  comme  le  premier 
des  savants  de  son  temps.  On  sera  touché  de  le  voir,  en  ces  trop 
courtes  pages,  si  délicatement  affectueux  pour  ses  parents,  si  tendre 
pour  sa  sœur,  Isl  petite  Suzon,  si  reconnaissant  pour  son  précepteur 
et  pour  son  professeur,  si  jaloux  de  la  gloire  de  la  ville  qu'habitait 
depuis  longtemps  sa  famille,  si  résolu  à  mériter  l'estime  de  tous, 
comme  il  le  déclare  avec  une  noble  fierté,  se  portant  garant  pour 
son  frère  (p.  6)  :  rr N'ayez  point  de  regret  à  ce  que  les  autres  se 
poussent  à  l'honneur,  car  nous  ne  demeurerons  pas  en  arrière,  s'il 
plaît  à  Dieu.»  On  peut  dire  que,  dans  sa  familière  et  savoureuse 
causerie  avec  son  père  et  son  oncle,  Claude-Nicolas  de  Fabri  se 
montre  homme  de  cœur  autant  qu'homme  d'esprit  \ 

Les  lettres  à  Valavez  touchent  à  mille  sujets.  Peiresc  s'occupe, 
en  quelque  sorte,  de  toutes  choses,  en  cette  correspondance  de 
plus  d'un  quart  de  siècle.  Les  affaires  y  tiennent  une  place  consi- 
dérable, et  je  n'ai  pas  voulu  la  restreindre,  pensant  que,  selon  un 
mot  souvent  cité,  tout  est  intéressant  dans  la  vie  d'un  homme  juste- 

vingt-deuxième  annde,  avait  consigné  ses  l'honneur  de  lire,  devant  l'Académie  d'Aix-, 

impressions   de  voyage  en   Suisse    et  en  en  mai  1894,  les  juvéniles  pages  de  Peiresc, 

Italie!  elles  obtinrent  un  vif  succès.  J'espère  qu'elles 

'  En  ce  qui  regarde  ce  dernier  point,  retrouveront  auprès  de  tous  les  lettrés  le 

voir  (p.  9)  l'agréable  narration  d'un  inci-  favorable  accueil  que  leur  fit  la  docte  com- 

dent  de  voyage  dans  le  Comtat  Quand  j'eus  pagnie. 


iT  AVERTISSEMENT. 

ment  célèbre.  On  sera  donc  en  pre'sence  tantôt  d'un  propriétaire 
parlant  de  ses  terres  et  de  ses  récoltes,  tantôt  d'un  plaideur  parlant 
de  ses  procès,  de  ses  avocats  et  de  ses  juges.  Que  l'on  ne  redoute 
pas  trop  l'aridité  dans  la  partie  de  la  correspondance  où  dominent 
les  questions  agricoles  et  judiciaires  !  Peiresc  traite  ces  questions 
de  façon  à  ne  jamais  nous  ennuyer,  et  la  spirituelle  bonhomie  de 
son  langage  rend  aimables  ses  fréquentes  doléances  soit  à  j)ropos 
des  mauvaises  récoltes  et  des  mauvais  voisins,  soit  à  proj)os  des 
procureurs,  avocats  et  magistrats  qui  retardent  ou  empêchent  le 
triomphe  de  sa  cause.  Ajoutons  qu'en  rapprochant  les  unes  des 
autres  les  diverses  indications  fournies  par  le  correspondant  de 
Valavez,  on  complétera  tout  à  la  fois  l'histoire  du  barreau  et  du 
Parlement  de  Provence  pendant  la  plus  grande  partie  du  règne 
de  Louis  Xlll. 

Parmi  les  autres  principaux  sujets  traités  en  ces  lettres ,  on  re- 
marquera les  livres  et  les  fleurs.  Les  deux  frères,  entre  lesquels 
régna  toujours  une  si  parfaite  harmonie,  comme  Peiresc  l'atteste 
de  la  plus  émouvante  façon  en  adressant  à  Valavez  ses  suprêmes 
adieux \  les  deux  frères,  dis-je,  aimaient  d'un  égal  amour  leur 
bibliothèque  et  leurs  jardins^.  Pendant  leur  vie  entière,  ils  mirent 


'  tr  Puisqu'il  plaist  à  Dieu  de  m'appeller 
net  que  nous  'avons  jamais  eu  vous  et  moy 
qu'une  mesnie  volontë,  je  vous  conjure  par 
ceste  saincle  union  qui  a  toujours  esté 
entre  nous,  etc.»  (Lettre  du  sS  juin  1637, 
p.  660.)  C'est  l'occasion  de  citer  une  note 
sur  les  deux  frères  inscrite  à  la  fin  des 
Petits  mévioires  inédits  de  Peiresc  (Anvers, 
1889,  p.  lia)  :  itOn  a  souvent  dit  que 
tout  était  commun  enlre  les  deux  frères, 
leur  fortune,  leur  logement,  comme  leurs 
goûts,  mais  on  n'a  peut-être  pas  fait  re- 
marquer combien  Valavez  aidait  Peiresc  à 
porter  le  fardeau  de  son  écrasante  corres- 


pondance. J'aime,  en  la  dernière  de  mes 
notes,  h  signaler  ce  nouveau  témoignage 
d'une  des  plus  touchantes  aiTertions  qui 
aient  jamais  existé  entre  deux  lx»tis  frèi-es.  ^ 
'  L'un  de  ces  jardins  était  situé  dans  la 
ville  d'Aix  même,  l'autre,  beaucoup  plus 
vaste  et  beaucoup  plus  beau,  entourait  la 
maison  de  campagne  de  Bclgentier.  Je  vou- 
drais qn'nne  notice  spéciale  fut  consacrée 
à  la  maison  natale  de  Peiresc  et  an  Jardin 
d'acclimatation  (ju'arrosait  le  Gapeau.  L'émi- 
nent  bibliopbile  d'Aix,  M.  Paul  Arbaud, 
possède,  dans  sa  magnifique  collection,  une 
gravure  représentant  le  château  et  les  jar- 


AVERTISSEMENT.  .  v 

tout  leur  zèle  et  toute  leur  joie  à  augmenter  leurs  collections  de 
bibliophiles  et  d'horticulteurs.  Rien  n'est  attrayant  comme  les  pages 
où  Peiresc  entretient  Valavez  avec  tant  de  chaleur,  parfois  avec 
tant  d'éloquence,  des  livres  et  des  plantes  qui  étaient  leurs  plus 
chers  trésors.  Et  ces  pages  sont  très  nombreuses,  car  Peiresc, 
entraîné  par  sa  double  passion,  revient  sans  cesse  là-dessus,  et 
c'est  le  cas  d'appliquer  à  l'intarissable  fécondité  de  ses  discours  de 
bihliophile  et  de  jardinier  la  fameuse  citation  :  De  l'abondance  du 
cœur  la  bouche  parle. 

Plusieurs  des  lettres  écrites  à  Valavez  seront  utilement  consul- 
tées par  les  futurs  historiens  de  la  Provence.  C'est  au  point  de  vue 
anecdotique  surtout  que  ces  documents  sont  d'une  singulière  va- 
leur. Peiresc  raconte  à  son  frère  de  fort  curieuses  particularités. 
Quelques-uns  de  ces  récits  complètent  à  merveille  les  Historiettes 
de  Tallemant  des  Réaux,  notamment  en  ce  qui  concerne  la  vie 
privée  du  duc  de  Guise  (p.  aSo  et  suiv.).  Les  révélations  du  bon 
Peiresc  ont  le  double  mérite  d'être  très  exactes  et  très  piquantes. 
On  goûtera  fort,  à  côté  des  détails  donnés  par  notre  chroniqueur 
sur  les  intimes  aventures  du  gouverneur  de  Provence,  le  tableau 
qu'il  retrace  de  la  lutte  engagée  entre  ce  dernier  et  Madame  Se- 
guiran,  veuve  du  premier  président  de  la  Cour  des  comptes,  à 
l'occasion  du  logement  que  le  magistrat  avait  occupé  de  son  vi- 
vant (p.  9  2(^  et  suiv.).  Rarement  la  verve  méridionale  a  été  aussi 
vive  et  aussi  amusante.  Peiresc,  en  ce  morceau  et  en  quelques 
autres',  est  un  exquis  narrateur,  d'autant  plus  exquis  qu'il  est 
toujours  naturel  et  qu'il  laisse  lui  aussi  courir  sa  plume  à  bride 
abattue. 

(lins  de  Belgentier  h  la  fin  du  xvii*  siècle,  surtout  féminine  —  causée  h  Marseille,  en 

gravure  que  l'on  pourrait  reproduire  entête  juillet  1626,  par  une  religieuse,  Catherine 

de  la  monographie  dont  je  souliaite  la  pu-  Alleman ,  fille  du  seigneur  de  Gliâleauneuf 

blicalion.  (p.  58o). 
'  Par  exemple,  le  récit  de  la  sédition  — 


V,  AVERTISSEMENT. 

Il  y  aurait  à  signaler,  dans  ses  lettres  à  Valavez,  d'innombrables 
renseignements  sur  les  anciennes  familles  de  la  Provence  ',  sans 
parler  de  la  famille  de  Fabri  ^  sur  plusieurs  des  villes  de  cette  ré- 
gion, notamment  sur  la  ville  d'Aix^  sur  des  personnages  célèbres 
en  divers  genres  parmi  lesquels,  abstraction  faite  du  baron  d'Op- 
pède  et  de  ses  compatriotes,  je  nommerai  seulement  Joseph  Sca- 
liger,  le  président  de  Thou,  le  poète  Gabriel  Faërne,  la  duchesse 
de  Rohan,  Pierre-Paul  Rubens,  les  libraires  parisiens  Buon,  Cra- 
moisy,  Drouart,  M°'*  de  Créquy,  les  hellénistes  Philippe  de  Ba- 
deron,  sieur  de  Maussac  et  Gilbert  Gaulmin,  Jean  Barclay,  Hugo 
Grotius,  Marc  Antoine  de  Dominis,  archevêque  de  Spalatro,  le 
cardinal  de  Sourdis,  Guillaume  du  Vair\  le  chancelier  Bacon, 
Jean  Selden,  Louis  de  Nogaret,  cardinal  de  la  Valette,  J.-B.  Doni, 
J.-B.  Panfili,  le  futur  Innocent  X,  le  cardinal  Fr.  Barberini  et  sa 
cour,  le  peintre  Daniel  du  Monstier,  Jérôme  Aleandro,  Gaston 
d'Orléans,  Malherbe,  les  botanistes  Bauhin  et  Robin,  Honoré 
d'Urfé,  les  deux  cardinaux  de  Richelieu,  le  P.  Mersenne,  les  re- 
lieurs Le  Gascon  et  Gorberan,  Léon  d'Albert,  duc  de  Luxembourg,- 
Gabriel  de  l'Aubespine,  évêque  d'Orléans,  François  de  la  Fare- 
Lopis,  évêque  de  Riez.  François  de  Loménie,  évêque  de  Mar- 
seille, le  cardinal  Bellarmin  (avec  d'importantes  révélations,  à 
son  sujet,  pour  l'histoire  ecclésiastique  et  pour  l'histoire  littéraire), 
Sanson  Napollon,  le  voyageur  diplomate,  le  docte  chanoine  Saxi, 


•  Ces  renseignements  ont  élé  complétés 
dans  de  nombreuses  notes  qui  m'ont  été 
conmiuniquées  par  deux  savants  provençaux 
aussi  aimables  que  compétents,  M.  Léon  de 
Berluc-Perussis  et  M.  le  mai-quis  de  Bois- 
gelin. 

'  Voir  notamment  les  touchantes  pages 
consacrées  (passim)  a  la  nièce  de  Peiresc, 
Claire  de  Fabri. 

'  Voir  (p.  490  et  suiv.)  la  description 


des  omb^llissemenls  faits,  sous  la  direction 
de  Peiresc ,  dans  le  jardin  de  l'ArctievWié. 
'  On  remarquera  les  indications  fournies 
par  Peiresc  sur  la  participation  prise  par  le 
jurisconsulte  Bignon  et  le  |K)èle  .Malherl>e 
à  l'édition  des  œuvres  complètes  de  Gail- 
laumc  du  Vair.  Combien  d'autres  choses  nou- 
velles pour  l'histoire  littéraire  de  la  Fran« 
on  trouvera  dans  la  correspondance  avec 
Valavez  ! 


AVERTISSEMENT.  vu 

Hicher  de  Belleval,  le  créateur  du  Jardin  des  plantes  de  Montpel- 
lier, etc. 

De  l'ensemble  des  documents  du  tome  VI,  plus  encore  que  de 
l'ensemble  des  documents  précédemment  publiés,  il  résulte  que, 
comme  l'a  déclaré  M.  Gaston  Paris,  dans  le  beau  discours  pro- 
noncé à  Aix,  le  10  novembre  i8g5,  en  cette  inoubliable  fête  de 
l'inauguration  du  buste  de  Peiresc  à  laquelle  sa  chaude  et  vibrante 
parole  a  donné  tant  d'éclat  \  et  comme  l'ont  redit  tous  les  autres 
orateurs,  notamment  le  sympathique  président  du  Comité  chargé 
d'organiser  la  victoire ,  M.  le  doyen  Georges  Guibal,  les  qualités 
de  l'homme  égalaient  en  lui  les  qualités  du  savant,  et  qu'il  n'est 
pas  moins  admirable  par  son  caractère  que  par  son  génie. 

Philippe  Tamizey  de  Lauroque. 
Pavillon  Peiresc,  près  Gontaud,  i"  mai  1896. 

'  Le  discours  de  l'éloquent  délégué  de  rfescAarto,  livraison  de  novembre-décembre 

M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  a  iSgS  [Chronique  el  mélanges ,  p.  747-755). 

été  reproduit,  soit  en  partie,  soit  en  entier.  On  le  retrouvei'a  dans  un  volume  (en  ce 

par  plusieurs  journaux  de  Paris  (notam-  moment  sous  presse)  oii  seront  recueillis 

ment  par  le  Journal  des  Débats)  et  par  plu-  tous  les  hommages  oratoires  rendus  à  Pei- 

sieurs  journaux  de  Provence;  il  a  été  inséré  rescen  novembre  1895. 
intégralement  dans  la  Bibliothèque  de  l'Ecole 


LETTRES  DE  PEIRESC 

À  SA  FAMILLE 
ET   PARTICULIÈREMENT  À  SON  FRÈRE. 


I 
À  MONSIEUR  DE  C ALLAS, 

CONSEILLER  EN  LA  COUR  DES  COMPTES  DE  PROVENCE, 
À  AIX. 

Monsieur  mon  père, 
Par  celle  que  j'escris  à  Monsieur  mon  oncle  >  vous  entendrez  la  cause 
qui  nous  a  esmeus  de  venir  voir  Mons"'  Pacius^  à  Monpelier.  J'espère, 
comme  aussy  nous  vous  en  prionz  trez  humblement,  que  vous  le  trou- 
verez bon  et  nous  permettrez  ce  bien  de  nous  laisser  un  peu  refondre 
de  la  main  de  cet  excellent  j  u reconsulte  ^  pour  prendre  noz  degrez 
d'une  façon  non  accoustumée,  et  avec  plus  de  réputation,  comme  nous 
avons  résolu  de  le  faire,  vous  promettant  que  nous  fairons  en  sorte 
que  vous  serez  toute  vostre  vie  trez  content  de  nous  avoir  permis  ceste 
faveur.  Au  reste  il  ne  fault  poinct  que  vous  ayez  aulcun  regret  de  ce 
qu'il  est  de  la  Religion,  car  il  n'est  point  Théologien,  et  ne  veut  ny 
entend  qu'en  sa  maison  se  dise  une  seule  paroUe  touchant  la  foy,  ains 


'  C'était  Claude  de  Fabri  qui,  de  même 
que  son  frère,  portait  le  titre  de  sieur  de 
Callas ,  la  seigneurie  (5tant  indivise.  Les 
deux  l'rères  avaient  acheté  Callas  ensemble 
et  ils  en  passèrent  hommage  ensemble  le 
26  juin  1697.  (Archives  des  Bouches-;lu- 
Rhône,  B.  799,  fol.  aSo  v°).  —  (jlaude 
était  conseiller  an  parlement  d'Aix  depuis 
1072. 


*  Sur  le  jurisconsulte  Jules  Pacius,  voir 
notre  tome  111  (p.  265,  28^,  611)  et,  dans 
notre  tome  V,  plusieurs  lettres  adressées  à 
L.  Holstenius  au  sujet  des  mamiscrits  pla- 
toniciens achetés  par  Peiresc  à  son  ancien 
professeur  pour  les  donner  an  futur  biblio- 
thécaire du  Vatican. 

'  Sic.  Dans  la  copie  de  la  Méjaiies  on  lit 
jurisconsulte. 


IMpniucniE    VATi05iLe. 


2  LETTRES  DE  PEIRESG  [1602] 

louis  les  vendredis  et  sammedis  il  ne  s'y  mange  que  du  poisson.  II 
tient  deux  aultres  jeunes  gentiislioinmcs  qui  sont  aussy  catoliques  et 
estudient  en  droict,  et  a  deux  filz  qui  y  sont  fort  bien  avancez  :  telle- 
ment qu'en  ce  logis  ne  s'entend  parler  que  des  loix;  et  moy  pour  m'y 
accomoder  encore  davantaige,  et  pour  me  despouiller  entièrement  de 
toute  sorte  de  pensée  et  de  distraction,  adin  de  vacquer  d'autant  mieux 
à  cest  estude,  me  suis  vouleu  resouldre  de  vous  envoyer  tout  ce  que 
je  n'avois  vouleu  fier  à  la  mer,  et  que  je  m'estois  réservé  de  plus  cher 
auprez  de  moy  '  qui  est  une  boitte  pleine  de  graveures  antiques  fort 
remarquables  et  aultres  pierreries  en  nombre  de  35o  et  davantaige 
et  une  aultre  boitte  plus  petite,  qui  n'est  quasi  pleine  d'autre  chose 
que  de  quelques  anneaux  d'or,  de  cuivre  et  de  fer,  et  aultres  orne- 
ments antiques  des  femmes  romaines  lesquels  j'estime  plus  que  tout  le 
reste  de  mon  cabinet,  et  surtout  un  brassellet  antique  qui  fut  treuvé 
dans  un  tombeau  antique  quand  j'estois  à  Rome^  qui  est  de  ceux  qui 
s'appelloient  anciennement  VIRIOLtE  EX  SMARAGDIS,desquelz  font 
mention  souvent  Paulus  et  Ulpian  en  plusieurs  loix  où  ce  n'est  pas 
merveille  s'ils  ne  sont  guieres  bien  entendus  par  les  interprètes,  puis- 
qu'ils n'avoint  jamais  rien  veu  de  semblable'.  Il  y  a  puis  separeeraent- 
deux  ou  trois  médailles  uniques  et  autant  de  graveures  qui  vailent 
beaucoup,  oultreun  paquet  de  deux  cents  médailles  d'argent,  etquattre 
vints  de  cuivre  avec  quattre  ou  cinq  d'or. 

Vous  trouverez  dans  la  boitte  blanche  l'esmeraude  que  je  vous  avois 
promis  qui  est  des  plus  belles  qui  se  puissent  trouver  avec  la  cornel- 

'  Voir,  sur  Peiresc  à  Montpellier  cliei:  dp  bien  bonne  heure  à  fonner  son  cabinet 

Pacius  et  sur  les  caisses  d'objets  antiques  et  que  ce  coileclionneur  de  moins  de  vinjjt- 

dont  il  se  sépara  pour  se  consacrer  tout  en-  deux  ans  avait  déjà  réuni  bien  des  choses 

tier  à  l'étude  du  droit,  le  récit  très  détaillé  curieuses  et  précieuses. 
Ac  Gassendi  {De  vitn  Peireskii ,  liber  primiis ,  '  Gassendi  repro<Iuit  presque  en  entier 

an.  1602,  p.  79-81  ).Ij'excellent  biographe  ce  passage  pour  montrer  quel  secours  et 

avait  eu  connaissance  des  lettres  écrites  par  quelles    lumières    la    jurisprudence    peut 

son  héros,  au  retour  d'Italie,  à  MM.  de  Fa-  recevoir    de    l'étude    de   l'antiquité    et    il 

bri  père  et  oncle,  et  il  eu  résume  les  prin-  signale  particulièrement  (p.  80)  -rviriolas 

cipaux  passages.  ex   smaragdis    Lilpiano    ac    Paulo   sspius 

'  On  voit  que  Peiresc  avait  commencé  niemoratas». 


[1602]  À  SA  FAMILLE.  8 

line  ^  de  Mons'  Dise.  Je  croys  que  vous  avez  desja  receu  deux  caisses 
dont  je  vous  envoyé  maintenant  les  clefs  que  je  laissai  à  Venize  aux 
sieurs  Baillons  pour  vous  envoyer,  où  il  y  avoitdes  choses  que  j'estime 
beaucoup  avec  tout  plein  de  petites  gobilles^,  entr'autres  une  paire  de 
chaussons  de  peau  de  Moscovie  qui  sont  admirables,  à  ce  que  j'entends, 
pour  ceux  qui  ont  la  goutte,  et  deux  aultres  caisses  pleines  de  livres  des 
meilleurs  et  plus  rares  qui  se  soient  imprimez  en  Italie^.  Tout  m'a  cousté 
deux  cents  cinquante  ou  soixante  escuz  que  je  ne  vouldrois  pas  donner 
pour  deux  mille.  Nous  avons  avancé  à  Mons"'  Pacius  la  pension  d'un 
mois;  il  nous  reste  encore  fort  peu  d'argent,  car  nous  avons  donné  à 
Mons""  Fonvive*  cez  cinquante  escus  que  nous  avons  prins  dernière- 
ment à  Lyon,  et  certes  ses  mérites  sont  si  grands,  et  avons  tant  d'obli- 
gations à  l'affection  qu'il  nous  a  tousjours  porté,  et  au  travail*  et  in- 
commodité qu'il  s'est  prins  à  nostre  contemplation,  que  quoique  nous 
taschions  toute  nostre  vie  de  le  recognoistre,  il  nous  sera  neantmoins 
impossible  de  le  pouvoir  faire  selon  noslre  debvoir  en  son  endroict. 
J'ay  bien  congneu  des  gents,  mais  jamais  je  n'en  treuverai  un  tel''.  Je 
le  vous  dirai  mieux  à  bouche  que  je  ne  sçaurois  faire  asthure,  veu  que 
ma  lettre  est  desja  si  longue  que  je  crains  de  vous  estre  importun. 


'  Sic.  Dans  la  copie  de  la  Méjaiies  on 
trouve  la  forme  cornaline. 

'  Le  mot,  que  l'on  retrouvera  dans 
la  dernière  ligne  de  cette  lettre,  n'est 
autre  que  le  mot  bille,  de'signant  ces  pe- 
tites boules  de  marbre  qui  servent  à  di- 
vers jeux  d'enfants.  Dans  le  Dictionnaire 
provençal  de  Fr.  Mistral  ligure  la  forme 
ffoubiho. 

'  Par  une  transposition  fâcheuse  on  a  fait 
écrire  à  IViresc,  dans  la  copie  de  la  Mé- 
janes  :  wlivres  des  meilleurs  et  plus  rares.  .  . 
enlr'autres  une  paire  de  chaussons.  .  .  n 

*  Gassendi  parle  ainsi  (p.  96)  de  ce  pre'- 
cepleur  et  gouverneur:  (rltaque  delectus 
est  ipsis  Paulus  Gudanes  Fonvivius,  nobilis 


e  Bearnia  vir,  qui  ex  Italia,  Polonia,  Ger- 
mania,  aliisque  regionibus  redux,  multo- 
rum  jam  iiominuni  mores  civitatesque  no- 
verat,  quemque  Bclleuraius  cancellarius  [le 
chancelier  de  Bellièvre]  in  jtroximos  annos 
filio  destinarat.n  Gassendi  (p.  78)  ajoute 
au  sujet  du  généreux  payement  des  hono- 
raires de  Fonvive  :  crUellexit  ei'go  ])otius 
Lugdunum,  ubi  accepla  pecunia,  persolvit 
large  honoraiiimi  ductori  suo  Parisios,  ut 
jaui  diclum  est,  discessuro. » 

'  G'csl-k-direfaliffue. 

"  Ce  magnifique  éloge  fait  vivement  re- 
gretter l'absence  de  tout  renseignement  sur 
ce  gentilhomme  qui  n'est  pas  moins  inconnu 
en  Béarn  que  partout  ailleurs. 


4  LETTRES  DE  PEIRESG  [1602J 

Oultre  que  le  présent  porteur  me  presse  si  fort  pour  son  despart  qu'il 
ne  me  permet  pas  seulement  de  faire  un  petit  mot  à  madamoyselle  n)a 
mère,  comme  j'avois  résolu,  pour  la  prier  en  niesme  lemps  de  nous 
envoyer  s'il  luy  plaist  du  linge  pour  nostre  provision  de  c'est  [sic)  esté. 
Car  nous  n'avons  pas  une  seule  chemise,  ny  un  collet,  uy  un  mou- 
choir ni  aultre  chose.  Je  m'asseurre  qu'il  vous  plairra  de  nous  en  faire 
envoyer  ^  Mais  surtout  je  vous  supplie  de  ne  faire  pas  l'adresse  direc- 
tement à  nous  ny  à  voz  lettres  ny  au  pacquet,  mais  à  Monsieur  Sartre 
respoudentde  Mons''  Segnierqui  nous  les  rendra  {jenlilmenl.  Car  je  ne 
désire  aulcunement  d'estre  cogneu  en  ceste  ville,  allin  de  n'eslre  des- 
tourné, ains  je  veux  aller  habillé  le  plus  simplement  du  monde, 
mesmes  je  vous  supplie  le  plus  qu'il  me  puisse  estre  possible  de  ne 
vouloir  laisser  courir  le  bruict  à  Aix  que  nous  soyons  hors  d'Italie,  car 
ils  ont  desjà  si  grande  conception  de  nous  qu'il  semblera  que  nous  deb- 
vrions  estre  des  oracles  s'ils  sçavoient  que  nous  soyons  maintenant 
venus  vers  Mons''  Pacius;  ils  s'en  tiendront  tousjours  beaucoup  plus 
contents,  en  nous  oyant  sans  sçavoir  cesle  noslre  resolution.  Je  ne  double 
poinct  qu'il  vous  plairra  de  me  donner  ce  contentement,  et  que  toutes 
les  lettres  qu'il  vous  plairra  m'escrire  en  ceste  ville  seront  avec  une 
couverture  par  dessus  à  Mons'  Sartre  près  la  loge. 

Je  ne  vous  escris  plus  de  l'heureux  succez  de  nostre  voyaige,  car 
parles  lettres  que  vous  avons  escrit  de  Milan,  de  Genève  et  de  Lyon, 
vous  en  aurez  eu  toute  l'information  qui  s'en  peut  avoir  et  ce  qui  vaut 
plus  que  tout  est  que  par  la  grâce  de  Dieu  nous  sommes  arrivez  1res 
touts  sains  et  sauves.  Je  ne  suis  marry  que  du  despart  que  Mons'  Fon- 
vive  a  esté  contrainct  de  faire  à  nostre  grand  regret  et  au  sien  :  car 
il  nous  aymoit  uniquement,  et  croys  fermement  que  s'il  ne  luy  eust 
esté  d'une  extrême  importance  il  ne  nous  auroit  poinct  quitté  pour  en- 
cores.  Il  nous  donna  une  sienne  lettre  pour  vous  porter,  laiiuelle  je 
vous  envoyé  avec  la  présente,  vous  baisant  Irez  humblement  les  mains 
avec  mon  frère  et  à  Mad*"«  ma  mère,  et  Mesd*"""  mes  sœurs,  qui  treu- 

Dans  la  copie  de  la  Méjanes  on  a  supprimé  coaime  Irop  vulgaires  ou  trop  insignilianls 
les  détails  donnés  par  Peiresc  sur  la  triste  situation,  de  son  linge. 


[1602]  A  SA  FAMILLE.  5 

veront  à  mon  advis  des  gobilles  dans  noz  coflres  aullant  comme  il  leur 
en  faudra. 

Vostre  trez  humble  et  trez  obéissant  filz, 
N.-C.  Fabry. 

De  Monpelier,  ce  la  juillet  1602. 

Monsieur  Pacius  est  fort  tourmenté  d'un  mal  de  dents  despuis  deux 
jours  ença.  J'envoyay  parmy  mes  bardes  de  Rome  un  petit  livret  de 
papier  blanc,  couvert  de  parchemin  blanc,  où  c'est  qu'entre  quelques 
petites  receptes  il  y  en  avoit  une  d'un  emplastre  pour  les  dents  fort 
expérimentée  K  Si  vous  le  pouviez  trouver,  j'en  serois  fort  aise  et  luy 
aussy  ^. 


II 
À  MONSIEUR  DE   C ALLAS,   CONSEILLER  AU  PARLEMENT, 

À  AIX. 
Monsieur  mon  oncle, 
Dez  que  je  receus  voz  lettres  du  xi"""  octobre,  et  que  je  vis  l'allarme 
que  vous  aviez  prins  sur  le  rapport  du  s"'  de  Cabanes^,  je  ne  faillis 
poinct  de  vous  rescrire  aussitost  pour  vous  dire  les  occasions  qui  nous 
avoient  esmeus  à  luy  tenir  tels  propos.  Je  pense  quaurez  receu  ma 
lettre  par  voye  de  Marseille.  Du  despuis  j'ay  reçeu  une  recharge  du 
w""^  laquelle  m'a  donné  encor  beaucoup  plus  d'occasion  de  m'esmer- 
veiller  que  vous  ayiés  faict  un  si  solide  fundement  sur  ses  discours, 

'  Cesl-a-direhTt  employée.  Ce post-scrip-  '  Plusieurs  membres  de  Ja  famille  de  Ca- 

lum  n'a  pas  étë  reproduit  dans  la  copie  de  banes  sont  nientionne's  dans  la  Table  alpha- 

la  M(fjanes.  bélique  des  Annales  du  Collèffe  Royal  Bourbon 

'  Bibliotbèque  d'Inguimbert,  à  Carpen-  (rii^publiéesetannotéespari'abbéEdmond 

tras.  Collection  Peiresc,  registre  XLI,  pre-  Me'cliin  (Marseille,  1893,  p.  3/i  et  35).  11 

mièreparlie,fol./i3o. Autographe.  —  liiblio-  s'agit  probablement  ici  d'un  des  Rolland, 

Ihèque  Méjanes,  à  Aix.  Collection  Peiresc,  seigneurs  de  Cabanes,  qui  furent  de  père  en 

registre  III,  fol.  g5.  (ils  membres  de  la  Cour  des  comptes  d'Aix. 


6  LETTRES  DE  PEIRESC  [1602] 

qiioyque  vous  m'eussiés  escript  vous  mesmes  que  tout  le  monde  croyoit 
à  Aix  que  nous  fussions  allés  reconduire  Mons'  de  Fonvivcs.  C'est  pour- 
quoy  lorsqu'il  me  dict  qu'il  sçavoit  fort  bien  que  nous  estions  allés  vers 
Toulouse,  je  ne  luy  vouleus  pas  dire  le  contraire.  Ains  pour  luy  pal- 
lier mieux  ce  qui  estoit  de  nostre  dessein  touchant  nostre  plus  ionj; 
sesjour  en  ceste  ville,  je  luy  dis  que  j'estois  sur  mon  despart  pour  aller 
voir  tout  leLanjjuedoc  :  non  pas  que  j'en  eusse  envie,  car  je  ne  pense 
rien  moins  qu'à  cela,  mais  afin  de  luy  oster  tout  suject  de  s'enquérir 
plus  avant  de  noz  affaires. 

.  Au  reste  n'ayez  poinct  de  regret  à  ce  que  les  autres  se  poussent  à 
l'honneur,  car  nous  ne  demeurerons  pas  en  arrière  pour  cela,  s'il  plait 
à  Dieu'.  Ce  n'est  pas  tout  de  commancer  :  plustost  est  de  vous  faire 
paroistre^  que  nous  n'avons  pas  perdu  de  temps  hors  de  la  maison,  et 
principalement  durant  nostre  susiour  («te)  en  ceste  ville,  où  nous  faisons 
plus  de  proffit  en  un  jour  que  nous  n'avons  faict  par  cy  devant  en  un 
an,  par  manière  de  dire.  Car  enfin  tout  ce  qu'avons  aprins  à  Padoue',  et 
toutes  leçons  qu'y  avons  ouy,  ne  nous  ont  apporté  qu'une  cofjnoissance 
du  Droict  fort  confuse*  avec  un  meslanjje  de  diverses  choses  tant  utiles 
qu'inutiles;  maintenant  en  réduisant  cest  ouvrage  à  perfection  nous  pou- 
vons dire  que  nous  apprenons  avec  merveilleux  plaisir  et  profit.  Mais 
asteure  c'est  vrayment  l'art  que  nous  apprenons*  et  la  vraye  science  que 


'  Noble  et  fière  dëciaration  h  laquelle 
l'ëtudiaut  de  i6oa  devait  rester  fidèle  toute 
sa  vie. 

'  C'est-à-dire  :  il  importe  bien  plutôt  de 
vous  faire  paraître ,  etc.  La  copie  de  la  Më- 
janes  traduit  ainsi  le  sens  du  texte  :  Ce  n'est 
pas  tout  de  commencer  plustost  et  de  vous 
faire  pnroistre. 

Sur  Peiresc  et  son  frère  considérés 
comme  très  assidus  élèves  de  l'université  de 
Padoue,  voir  Gassendi,  p.  a8,  à  l'année  lâgg. 
Le  biographe  assure  (jue,  quebpies  mois 
à  peine  après  son  arrivée  en  cette  ville,  le 
mérite  de  Peiresc  éclata  dans  toute  l'uni- 


versité, iripsiusvirtus  apud  universani  Aca- 
(ieniiaminclaruit,''et  excita  l'admiration  des 
professeurs  et  des  autres  savante.  Voir  en- 
core sur  les  succès  de  Peiresc  à  Padoue ,  le* 
pages  45 ,  55.  On  lit  en  cette  dernière  page 
que  le  jeune  archéologue ,  étant  revenu  en 
cette  ville  avant  de  repartir  pour  la  France, 
y  fut  reçu  avec  un  si  joyeux  entliousiasnie 
qu'on  semblait  y  revoir  le  dieu  des  érudits , 
eut  videretur  quasi  quispiani  deus  studio- 
sorum». 

'  On  trouve  dans  la  copie  de  la  Méjanes 
cette  addition  :  ««Nous  pouvons  <lire  que 
nous  ap|)i-enons  avec  merveilleux  plaisir  et 


[1602]  À  SA  FAMILLE.  7 

les  anciens  Jurisconsultes  ont  prattiqué  en  leurs  responses  si  divines,  s'ils 
m'est  loisible  d'usurper  ce  mot,  veu  que  je  ne  sçaurois  lire  une  déci- 
sion d'un  Papinien,  d'un  Scœvola,  et  de  quelques  autres  et  pénétrer 
un  peu  dans  leurs  raisons,  sans  estre  ravy  en  admiration,  y  descou- 
vrant un  si  bel  artifice.  En  somme  je  vous  asseure  en  saine  conscience 
que  je  pi-ends  maintenant  un  tel  goust  au  Droict,  et  que  je  m'y  baigne 
en  telle  façon',  que  c'est  entièrement  ma  nourriture  et  ma  vie,  de  sorte 
que  vous  pouvez  penser  en  quelle  peine  vous  me  constituez  quand  vous 
me  dictes  de  me  vouloir  sevrer  au  meilleur  du  repas.  Le  plaisir  que 
j'y  prends  est  d'aultant  plus  grand  qu'estoit  grand  le  déplaisir  que  j'y 
prenois  du  commancenient.  Aussy  ne  sçaurois  je  estre  jamais  las  d'y 
vacquer  et  mon  frère  encores  moins,  comme  plus  robuste  que  moy, 
quoyque  mon  père  dise  qu'il  entend  qu'il  se  débauche,  mais  je  ne  sçay 
m'imaginer  sur  quoy  se  puissent  fonder  ceux  qui  nous  prestent  cez 
belles  charitez,  attandu  qu'il  est  plus  modeste,  plus  pause  et  plus 
assidu  à  l'estude  qu'il  ne  fut  jamais.  Je  vouldrois  bien  qu'il  vous  pleust 
nous  dire  sinon  le  nom  de  cez  mesdisants,  au  moins  en  particulier  en 
quoy  ils  prétendent  qu'il  se  débauche,  car  je  suis  fort  en  peine  moy 
mesmes  de  le  sçavoir.  Nous  avons  tous  les  jours  noz  heures  si  bien 
comparties  qu'il  n'y  a  pas  grand  moyen  de  desrober  seulement  une 
demi  heure.  Nous  avons  nécessairement  dix  heures  le  jour  destinées 
à  certains  exercices  sur  le  droict,  dont  les  quattre  s'employent  à  ouyr 
quattre  leçons,  l'une  de  l'Analyse  des  Institutes,  l'autre  des  Contrats 
(qui  est  un  traicté  le  plus  recommandable  et  plus  utile  que  Mons'  Pa- 


profit  pour  user  des  mois  de  Justinieu  : 
nihil  iiiuliie,  nihil  prope  dicani  positum  id 
quod  in  ipsis  relicla  obtinet  arguinentis.  El , 
affin  que  je  die  plus  clairement ,  nous  acqué- 
rons icy  la  clef  pour  entrer  dans  les  plus 
profons  secrets  du  Droit  pour  en  avoir  une 
vraye  et  facile  intelligence.  C'est  la  science 
que  les  anciens  jurisconsultes  ont  prati- 
qué, etc.  s  La  lettre  de  la  bibliothèque  de 
Carpentras  étant  un  simple  brouillon  avec 


variantes  et  corrections,  j'incline  à  croire 
que  la  copie  de  la  Méjanes  a  été.  faite  d'après 
un  document  plus  complet  et,  par  consé- 
quent ,  qu'elle  nous  a  conservé  le  texte  vé- 
ritable et  délinitif. 

'  L'énergique  métaphoi'e  mérite  notre 
attention.  Toute  cette  partie  de  la  lettre, 
du  reste,  est  écrite  d'une  façon  remar- 
quable et  avec  une  sorte  de  verve  poé- 
tique. 


8  LETTRES  DE  PEIRESC  [160-2] 

cius  aye  jamais  faict),  la  tierce  sur  le  Code,  la  qualtiiesnie  pour  la 
leclure  du  Digeste.  Il  nous  fault  par  après  pour  le  moins  les  qualtre 
ou  cinq  premières  heures  du  matin  pour  revoir  toutes  cez  leçons  et 
estre  prêts  pour  la  répétition  qui  s'en  faict  une  heure  durant  après 
chasque  repas.  Il  n'y  a  rien  qui  apporte  plus  de  tourment  à  mon  es- 
prit que  de  voir  que  la  distance  des  lieux  ne  permet  pas  que  vous 
puissiez  voir  vous  mesmes  ou  bien  mon  père,  quel  est  le  proffit  que 
nous  faisons;  car  je  ne  fais  aucun  double  que  vous  ne  deussiez  non  seu- 
lement nous  concéder  librement  et  sans  aucun  regret  le  deslai  (jue 
nous  desirons,  ains  que  vous  ne  vous  deussiez  sentir  une  très  grande 
charge  de  conscience  de  nous  vouloir  rappeller  devant  ce  caresme  afin 
que  nous  eussions  loisir  d'achepver  l'enti-eprinse  si  prollitable  que  nous 
avons  faict  de  voir  tout  le  Droict,  et  digérer  comme  il  faut  ce  que 
nous  avons  dévoré  au  voyaige  d'Italie  '. 


III 
À  MONSIEUR  MON  ONCLE  MONSIEUR  DE  C ALLAS, 

CONSEILLER   DU  ROY  EN  LA  COUR   DE  PARLEMENT   DE  PROVENCE, 

A  AIX. 

Monsieur  mon  oncle, 
Nostre  voyaige  a  esté  fort  heureux  Dieu  mercy*.  Nous  sommes  passez 


'  Bibliothèque  de  Carpeutras ,  collection 
Peiresc,  registre  XLI ,  première  partie, 
foi.  iag,  autograplie.  Bibliothèque  d'Aix, 
collection  Peiresc,  i-egistre  III,  fol.  io4. 
Dans  l'autographe,  la  lettre  n'est  pas 
daltfe.  Dans  la  copie,  on  trouve  cette  indi- 
cation :  frDe  Montpellier,  ce  [  ]  octobre 
i6o2fl,  ce  qui  me  décide  encore  plus  à 
croire  que  la  copie  de  la  Méjanes  repro- 
duit un  texte  autre  et  meilleur  que  celui 
de  ringuitnbertine. 

*  Le  voyage  d'Aix  à  Montpellier  avec 


détour  par  le  Comtat-Venaissin.  Peiresc ,  au 
commencement  du  mois  de  novendire  i6oa, 
avait  amené  Paciusà  Aix,  afin  de  retourner 
à  Montpellier,  ne  fût-ce  que  sous  li;  pré- 
texte d'y  ramener  son  iUuslre  maître,  «sed 
adducto  lamen  secum  Pacio,  ut  vel  redu- 
rendi  ipsius  prxievtu  delineri  domi  non 
possetn,  comme  s'exprime  Gassendi  (p.8i  ). 
I-e  biographe  ajoute  celte  piirase  riiarmante 
(ibid.)  :  irileic  non  memorabo  qua  exsidta- 
tione  exceptas  Peireskius  domi  fucrit,  ne- 
(jue  quo  cuitu  habitus  Pacius.» 


[16021  À  SA  FAMILLE.  9 

par  Vaucluseï,  Auranges^  Avignon,  le  pontdu  Gar^  etNisnies\  Nous 
serions  arrivez  deux  jours  plus  tost  si  la  pluye  et  le  mauvais  temps  ne 
nous  eussent  fait  susiourner  (sîc)  par  chemin.  Nous  arrivasmes  avant 
hier  au  soir  en  trez  bonne  santé  grâces  à  Dieu.  Mons"'  Pacius  printtrez 
grand  plaisir  de  voir  Vaucluse'^,  et  touts  les  autres  lieux  :  si  bien  qu'il 
est  revenu  fort  contant  de  ce  voyaige,  dont  je  suis  infiniment  aise  :  car 
j'espère  de  me  prévaloir  au  centuple  de  ce  que  j'y  ai  despendu**.  Des 
vingt  ducatons  que  vous  me  fistes  donner  à  Aix,  ne  m'en  est  demeuré 
que  troys.  Il  faict  plus  cher  par  ce  coslé  là  que  par  celluy  de  Provence. 
Au  reste  l'homme  que  vous  me  donastes  pour  ramener  les  chevaulx 
est  si  couraigeux,  qu'il  ne  nous  fust  jamais  possible  de  le  faire  monter 
en  grouppe  (sic)  au  passaige  d'une  rivière  qui  est  près  d'Aurange';  il 


'  Le  chanoine  Gassendi  rappelle  agrëa- 
blement  que  Vaucluse  n'est  pas  moins  ce'- 
Jèbre  par  les  amours  de  Pe'lrarque  el  de 
Laure  que  pai'  l'extrême  abondance  de  ses 
belles  eaux  :  crPaucis  post  diebus  Monspe- 
lium  un  a  cum  Pacio  redilurus  deflectcn- 
duin  e  via  censuit,  ut  demonstrare  illi  posset 
scaturiginem  Vallis  clausœ  non  aquaruiu 
exundantium  copia  inagis  quam  Petrar- 
chae  et  Laurœ  amoribus  concelebratani.iï 
(P.  82.) 

"  rfltemque  arcum  iUum  Iriuniphalem , 
qui  Arausione  conspicuus,  G.  Marii  crede- 
Ijatm',  cum  ipse  Fabii  Maximi  polius  esse 
opinaretur. Ji  (P.  82.)  Dom  Bernard  de 
Monlfaucon  [Supplément  mi  livre  de  V Anti- 
quité earpliquéeel  représentée  en  figttrcs ,  t.  IV, 
Paris,  17 ai,  in-fol.)  a  reproduit  (p.  7/4 
à  77)  des  Notes  de  M'  de  Peiresc  sur  l'arc 
d'Orange  tirées  du  manuscrit  du  Roy  9982 
(aujourd'hui  n°  6019  du  fonds  ialin). 
L'illustre  bénédictin  dit  (p.  76)  :  rrM'  de 
Peiresc ,  qui  ne  néglige  rien  pour  avoir  des 
connoissances  les  plus  exactes,  a  manqué 
ici  de  bons  dessinateurs.»  Il  ajoute  :  «On  a 
dit  que  c'étoit  un  arc  fait  en  i'iionneur  de 


Marias  qui  gagna  la  grande  victoire  contre 
les  Cimbres.  M'  de  Peiresc  en  homme  sage 
ne  dit  rien  sur  cela.  » 

'  ffEtfornicatumtriphci  série  Wardonis, 
seu  Guardonis,  pontemn  (P.  8a.) 

*  Gassendi  fait  plaisamment  observer  que 
Pacius  n'avait  point  remarqué  les  curiositc's 
de  Nîmes,  malgré  ses  deux  années  de  séjour 
en  cette  ville  :  «Ac  Nemausensia  quoque 
nonnuUa,  quœ  ille  non  adverterat,  lamelsi 
illeic  biennio  moratus.n  (P.  82.) 

*  Voilà  encore  un  nom  à  ajouter  à  la 
très  longue  liste  des  célèbres  visiteiu's  et 
admirateurs  de  la  fontaine  de  Vaucluse. 
Nous  ven-ons  plus  loin  que  l'élégant  et  docte 
humaniste  Aleandro ,  si  justement  cher  à 
Peiresc,  alla  lui  aussi,  pendant  son  séjour 
en  Provence,  contempler  la  plus  belle  des 
fontaines. 

°  Tous  les  détails  qui  vont  suivre  ont  été 
supprimés  dans  la  copie  de  la  Méjanes  jus- 
(ju'au  paragraphe  qui  commence  ainsi  : 
rr Monsieur  Pacius  vous  envoyé.  .  .  1 

'  (jette  rivièi'e  voisine  d'Orange  doit  être 
le  Brégoux,  qui  passe  a  Aubignan  et  à 
Sarrians,  et  qui  coule  beaucoup  plus  près 


IHPMMCr.lC    :<1TI0>AI.E. 


10  LETTRES  DE  PEIRESC  [1602} 

ayma  mieux  se  mettre  en  eau  jusques  par  dessus  le  ventre,  et  se  pendre 
à  la  queue  du  cheval.  Je  vous  asseure  qu'il  nous  a  bien  donné  du  plai- 
sir tout  le  long  du  voyaige  avec  ses  insignes  sottises.  Il  m'ii  dict  que 
vous  luy  aviez  donné  un  ducaton  et  demy  pour  son  retour.  Je  luy  ai 
donné  oultre  cela  quarante  soûls  (sic)  pour  ce  qu'il  a  A  faire  '  troys 
couchées  et  deux  disnées  pour  luy  et  le  cheval  de  la  maison,  et  de  sur- 
plus la  couchée  et  la  disnée  du  cheval  de  mon  cousin  de  Cliavary-.  Je 
ne  pense  pas  qu'il  luy  en  faille  moins,  s'il  ne  faict  la  couchée  d'Arles 

franche. 

Vous  vous  oubliastes  de  me  dire  si  vouliez  du  gris  de  Parpignan  (sic) 
ou  combien  en  vouliez  de  cannes.  On  le  vend  dix  francs  la  canne,  et  a 
cinq  pans  de  large.  L'estolfe  de  nos  robbes  de  chambre  couste  huict 
francs  et  demy  la  canne,  mais  elle  a  six  pans  de  large  si  bien  que  quat- 
torze  pans  seulement  nous  ont  faict  une  robbe  bien  ample.  J'ay  sup- 
puté par  le  menu  ce  que  nous  devions  à  M'  Pacius,  et  ay  treuvé  qu'il 
y  avoit  trente  deux  escus  et  quelques  sols.  Ce  sera  la  première  chose 
que  je  luy  fairay  payer  avec  le  quartier,  lequel  sera  d'ores  en  avant 
de  72  JJ  [écus]  touts  les  trois  moys.  La  cherté  du  vin  a  faict  croistre 
les  pcncions  d'un  escu  le  moys  pour  chascun. 

J'attends  le  retour  de  Mous'  Sartre  parce  que  s'il  a  payé  27  "  [écus] 
à  Lyon  pour  Mous"'  Pacius,  comme  il  en  avoit  charge,  nous  en  rabattrons 
d'autant  la  somme  que  nous  devons  audict  Mous'  Pacius,  et  conterons 
tout  quanlequand  (sic)  les  huict  escus  qu'il  fournit  pour  le  mesme 
sujet  à  l'autre  voyaige  de  Lyon  qu'il  fit,  et  les  vint  que  je  laissay  à  Ma- 
dame avant  que  m'en  aller  à  Aix  :  qui  sont  en  tout  56  "  [écus].  Si  bien 
que  nous  ne  luy  en  devrons  de  reste  que  ftS  et  il  sera  payé  de  nostre 
pencion  pour  troys  moys.  Mons'  Fournier  m'a  promis  de  me  les  bailler 

d'Orange  que  de  Garpenlras.  Un  autre  cours  sur  la  fauiille  de  Chavary  indiqués  par  Lain- 

d'eau  nomme  Mède,  et  qui  passe  à  I>orioi,  bcrt  dans   le  Catalogue  de  la  bibliothèque 

est,  au  contraire,  beaucoup  plus  rapproché  de  (larpentrax  (t.  III,  p.  i48),  documents 

de  Garpentras  que  d'Orange.  réunis  dans  le  volume  des  Addition*  aux  1 


Paice  qu'il  a  à  faire.  nuseril»  de  Peirexe  intitulé  :  Acte*  tervoMl  de 

'  On  sait  que  la  grand' mère  de  Peiresc        preuve*  aux  généalogies  de*  famille*  de  Pro- 
était  une  Chavary.  Voii"  divers  documents        vence. 


[1602]  À  SA  FAMILLE.  H 

dans  deux  ou  trois  jours,  et  de  respondre  aux  marchands  qui  nous  donr- 
ront  des  fournitures  pour  faire  des  habits  :  lesquelz  nous  tascherons 
de  faire  les  plus  simples  et  du  moins  de  despence  qu'il  nous  sera  pos- 
sible; sçaichant  bien  que  Mous"'  mon  père  se  faschera  de  voir  une  si 
grosse  partie  tout  en  un  coup.  Aussy  n'en  fairois  je  du  tout  poincl  s'il 
y  avoit  moyen  de  s'en  passer  :  mais  le  froid  nous  y  contraincl. 

S'il  m'estoit  possible  d'esquiver  de  le  luy  faire  sçavoir,  croyez  que  je 
le  fairois  de  trez  bon  cœur,  pour  le  moins  pendant  qu'il  ne  se  treuve 
guieres  bien. 

Monsieur  Pacius  vous  envoyé  une  couverte^  de  plume  très  fine  à 
l'Allemande  ^.  C'est  une  chose  la  plus  commode  qu'il  se  puisse  voir,  et 
_ne  tient  chaud  qu'autant  qu'on  veut  parce  qu'on  peut  repousser  la 
plume  deçà'  en  delà.  Au  reste  la  prîncipalle  commodité  gist  en  ce 
qu'elle  ne  pesé  rien,  et  il  me  semble  que  vous  ne  vous  plaignez  rien 
tant  que  de  cela  quand  vous  avez  voz  gouttes.  Il  n'a  pas  vouleu  vous 
l'envoyer  dans  la  mesme  fusteine  qu'elle  avoit  esté  apportée  d'Alle- 
maigne,  parce  qu'il  estoit  un  peu  vieux,  si  bien  qu'il  a  fallu  faire  re- 
tarder Mathieu  un  jour  et  demy  dadvautaige  pour  attendre  que  tout 
fust  cousu.  Pour  moy  j'eusse  mieux  aymé  qu'il  l'eusse  envoyée  tout 
ainsin  qu'elle  estoit,  car  vous  eussiez  puis  faict  rechanger  la  plume 
dans  de  cez  couttonines^  qui  viennent  de  Levant,  grandes  de  la  me- 
sure de  vostre  lict,  et  elle  en  seroit  estée  plus  propre.  11  est  vray  que 
vous  le  pourrez  encore  faire.  Nous  recevons  continuellement  tant  de 
courtoisies  de  ceste  maison  que  c'est  une  chose  incroyable. 

Il  nie  vint  à  propos  l'autre  jour  d'accennargU  *  que  vostre  intention 
eust  esté  de  luy  donner  un  bassin  d'argent  avec  ses  armoiries  (comme 
vous  m'aviez  dict  de  faire)  si  sa  venue  n'eust  esté  si  inopinée.  C'est 

Dans  la  copie  de  la  Mëjanes  on  a  cliangô  "  Le  mot  cotoimme ,  avec  exemple  tire  de 

couverte  en  couverture.  Jean  Le  Maire  (iSai),  (ig-iire  dans  le  Dic- 

G'ëtait  un  édredou  formé  du  duvet  des  tionmire  général  de  la  langue  française  pu- 
canards  du  Nord.  Le  mol  édredon,  venu  du  hlié  par  Delaffrave. 

suédois  eirfer,  canard,  et  (/««,  duvet,  ne  coin-  "  C'est-à-dire  :  de  lui   donner  à   en- 

mença  à  être  employé  que  longtemps  après  tendre, 
l'époque  de  Peiresc. 


12  LETTRES  DE  PEIRESC  [1602] 

enfin  le  plus  honorable  présent  que  vous  luy  sçauriez  faire.  Et  je  vous  • 
asseure  que  la  peine  qu'il  prend  pour  nous  à  la  lecture  du  Difjeste 
seulement,  quand  il  n'y  auroit  autre  chose,  mérite  bien  cela.  Pour 
la  tapisserie  (à  ce  que  j'ay  du  despuis  pensé)  peultestre  qu'elle  ne  vien- 
droit  pas  si  bien  à  propos  parce  qu'elle  n'est  guieres  en  usaige  en  ce 
païs  icy;  les  maisons  des  premiers  de  la  ville  en  sont  despourveiies. 

Je  vous  envoyrai  (si  vous  le  treuvez  bon)  l'escusson  de  ses  armoi- 
ries pour  le  faire  graver  sur  un  des  bassins  de  la  maison,  mais  que 
vous  l'ayez  desengagé*. 

J'oubliai  la  boitte  des  confitures  d'Espaigne.  Mandez  la  moy  je  vous 
supplie  par  voye  de  Marseille'-,  car  aussi  bien  cela  se  gasteroit,  cl  ce 
sera  le  plus  joly  présent  que  je  sceusse  faire  à  Madame  de  Pacius. 
Nous  recommançons  aujourd'huy  toutes  noz  leçons  avec  \in  désir  ex- 
trême de  les  continuer  sans  aucune  iutermission'.  Je  vous  asseure  que 
nous  nous  y  appliquerons  comme  il  fault.  Mon  frère  se  porte  fort  bien 
Dieu  mercy.  Il  n'a  pas  perdu  son  temps  pendant  que  je  suis  esté  absent, 
car  il  a  descrit  par  avance  les  escripts  de  Mons"^  sur  tout  le  cinquiesme 
livre  du  Code  et  quasi  sur  tout  le  sixiesme.  11  .^oustiendra  sammedy 
prochain  des  thèses  de  ïutelis.  Je  ne  sçaurois  jamais  achever  mes  lettres 
quand  je  vous  escris,  si  le  manquement  do  papier  ne  me  contraignoil 
de  faire  fin  ,  en  priant  Dieu  qu'il  vous  concède  en  bonne  santé  longue 
et  heureuse  vie*,  demeurant  tousjours  vostre  Irez  humble  et  Irez  obéis- 
sant nepveu,  N.-C.  Fabrv\ 


De  Monpeliier,  ce  9.5  novembre.  Ma  lellre  fusl  commencée  le  sa  du  mesme  mois  *. 


'  Pourvu  que  vous  l'ayez  déseng^agé.  Ce 
dernier  membre  de  pbrase  n"a  pas  élé  i-e- 
produit  dans  la  copie  de  la  Méjanes. 

'  On  a  encore  retranché  en  la  même 
copie  les  mots  par  voye  de  Marseille. 

'  Addition  dans  la  copie  :  rren  la  confé- 
rence de  mon  Gode  avec  ses  commentaires, 
ou  bien  quand  j'estudie  le  texte  des  Pan- 
decies,  elc^i  Voir  le  reste  dans  la  dernière 
des  notes  de  la  présente  lettre.  On  a  incor- 


poré dans  la  copie  de  h  Méjanes  ce  qui 
fait  partie  d'un  autre  document. 

*  On  a  supprimé  dans  la  copie  de  la  Mé- 
janes cette  lin  de  lettre  si  gracieuse  et  du 
nmt  Tnlelis  on  a  sauté  aux  mois  demeurant 
louxjours  rostre,  etc. 

'  A  cette  signature  on  a  8ul>8titué  dans 
la  copie  de  la  Méjanes  celle-ci  :  irFabri  de 
Peiresc.i 

'  On  a  ajouté  dans  la  susdite  copie  ie 


[1602] 


A  SA  FAMILLE. 


13 


IV 
À  MONSIEUR  DE  C ALLAS,   CONSEILLER  AUX  COMPTES, 

À  AIX. 

Monsieur  mon  père, 
La  promesse  qu'il  vous  a  pieu  me  faire  par  voz  dernières  du  ix  de 
septembre,  lesquelles  je  ne  receus  qu'avant  liier  au  soir,  de  vouloir 
employer  tout  vostre  pouvoir  à  l'entreprinse  de  retenir  Mons""  Pacius 
en  Provence,  m'a  merveilleusement  contenté.  Car  maintenant  que  par 
son  moyeu  je  commance  à  pénétrer  un  peu  dans  la  vraie  moelle  du 
droict,  [et]  que  je  gouste  que  c'est  de  s'y  plaire  à  bon  essiant,  je  vous 
puis  asseurer  qu'il  ne  me  pourra  arriver  meilleure  nouvelle,  que  quand 
vous  me  donrrez  quelque  asseurance  que  je  le  puisse  avoir  tousjours 
prez  de  moy  pour  ne  cesser  jamais  de  communiquer  avec  luy.  L'ex- 


miilésime  i6oa. —  BibUotlièquc  d'Inguim- 
bert,  coHectioa  Peiresc,  rcfrislre  XLI,  pre- 
mière partie,  fol.  /j 98.  Bibliothèque Méjanes, 
collection  Peii'esc,  registre  III,  loi.  loC. 

Entre  le  folio  iaS  et  le  folio  4eQ  on  trouve 
ce  fragment  d'une  lettre  de  Peirosc  à  Mou- 
sieur  mon  oncle  Monsieur  de  Callas,  lettre 
dont  la  première  page  manque  entièrement 
et  dont  la  seconde  page  a  élé  déchii't'c  au 
bas  :  rr ...  en  la  conférence  de  mon  Code  avec 
ses  commentaires  [les  commentaires  de  Pa- 
cius], ou  bien  quand  j'csludie  le  texte  des 
Pandectes,  sans  me  boug'er  de  ma  chaire. 
Je  les  luy  propose,  et  il  me  les  resoult  in- 
continent :  et  oultre  cela  nous  prenons  une 
heure  chaque  jour,  luy  et  moy,  durant  la- 
quelle il  m'interroge  universellement  sur 
tout  le  droict  pour  ni'exercer  à  respondre 
ex  tempore.  En  somme  il  faict  pour  nous 
chose  qu'il  n'a  jamais  faict  pour  homme 
((ui  vive.  Voyez  s'il  mérite  d'en  estre  l'eco- 
gneu.  11  me  semble  de  pouvoir  colliger  ;i 


peu  prez  de  la  lettre  de  mon  père,  qu'il 
n'aye  pas  treuve'  bon  que  vous  luy  faisiez 
présent  d'un  bassin  d'argent,  connne  vous 
m'aviez  promis ,  ou  de  quelque  autre  chose 
honorable.  Je  vous  asseure  que  si  nous  luy 
payions  à  tant  par  moys  (comme  il  fau- 
droil  faire)  les  leçons  particulières  qu'il 
nous  faict  exprès  pour  nous  deux  touts 
seuls,  oultre  celles  (pii  sont  conmmnes  à 
touts  les  autres  de  sa  maison,  tout  revien- 
droit  bien  à  un,  de  ce  que  en  faisant  ain- 
sin,  on  l'oubhge  deux  fois  autant.  Con- 
sidérez le  bien,  je  vous  supplie,  et  pesez 
le  comme  il  faut,  laissant  h  part  tous 
les  respects  que  pourroit  avoir  mon  père 
en  disant  que  ce  soint  présents  de  prince 
car  en  matière  de  cecy  vous  ne  donnez 
rien  que  vous  ne  deviez  trez  bien  et  la 
beauté'  du  tret  consiste  on  ce  i[ue  payant 
la  deble,  il  semble  qu'on  le  donne,  et  la 
personne  à  qui  on  le  donne  en  demeurei-a 
oubiig'ée.ii 


14  LETTRES  DE  PEIRESC  [1602] 

treme  désir  que  j'en  ay  me  faict  demeurer  en  une  perpétuelle  crainte 
qu'il  n'y  survienne  quelque  empeschement.  C'est  pourquoy  je  vous  sup- 
plie d'y  faire  quelque  notable  effort  et  moyenner  que  les  conditions 
soint  telles  qu'il  aye  suject  de  les  accepter,  et  soyez  asseuré  que  vous 
fairez  une  œuvre  admirable  pour  le  bien  public,  car  il  ne  vous  fault 
aucunement  estre  en  doubte  qu'il  ne  vous  contente  et  vous  et  touts  ceux 
qui  se  plaisent  au  droict,  voire  qu'il  ne  surpasse  de  beaucoup  l'opinion 
que  trez  touts  pourroit  avoir  conceu  de  luy.  Pour  mon  bien  particulier, 
vous  pouvez  vous  imaginer  ce  que  vous  m'acquerrez,  car  de  le  vous 
exprimer  avec  les  paroles,  il  me  seroit  impossible.  D'une  chose  nous 
pourrons  nous  vanter,  lorsque  nous  l'aurons,  d'avoir  (s'il  m'est  loisible 
de  parler  ainsin)le  Droict  mesmes  chez  nous'. 

Monsieur  mon  oncle  m'escrivit  dernièrement  qu'on  avoit  imposé 
4,000  escus  sur  le  sel  pour  avoir  des  braves  régents.  Je  vouidrois  bien 
sçavoir  si  c'est  tant  pour  le  collège  de  droict  que  d'humanité  à  Aix  et  à 
S'  Maxemin,  ou  pourquoy  en  particulier,  et  si  c'est  chose  qui  dépende, 
près  du  Roy,  du  bon  plaisir  de  M'  de  Ronny  *,  car  il  n'y  auroit  guieres 
d'asseurance,  veu  que  ce  mois  passé  il  retranchea  quattre  cents  escus 
que  le  Roy  donnoit  touts  les  ans  pour  les  gaiges  des  professeur  en 
droict  de  ceste  ville,  tellement  que  la  ville,  qui  avoit  promis  (comme 
vous  devez  avoir  sceu)  cinq  cents  escuz  touts  les  ans  à  Mons'  Pacius, 
et  (oultre  plusieurs  autres  avantaiges  qu'il  a  |)articulierement  et  comme 
premier  professeur)  la  première  chaire  vacante  qui  devoit  importer 
cent  cinquante  escus,  a  estée  contraincte  de  lui  assigner,  au  lieu  de 
ceste  chaire,  veu  que  les  gaiges  en  sont  cassez,  cent  escus,  touts  les  ans, 
de  surplus,  aullrement  elle  estoit  en  grand  danger  de  le  perdre,  veu 
les  grandes  offres  que  luy  font  ceux  de  Nismes  pour  le  ravoir. 

Au  reste,  si  on  se  doibt  resouldre  de  le  retenir,  il  fault  penser  de 

Image  bien   expressive  el  qu'il   faut  '  On  a  reconnu  dans  M'  de  Bonuy  le 

mettre  au  premier  rang  parmi  les  plus  frap-  terrible  surintendant  des   financea,  Maxi- 

pantes,  les  mieux  trouvfe  d'un  lioiiiiiie  qui  inilien    de     Bi'-lhune,    sucressivement    ha- 

eut  souvent  de  grands  bonheurs  de  style,  ron  de  Rosny,  marquis  de  Rosny,  duc  de 

sans  les  chercher  jamais,  Sully. 


[1602]  À  SA  FAMILLE.  15 

luy  donner  des  hon  [sic)  fjaiges  et  s'asseiircr  que  sans  cela  il  ne  se 
faira  rien.  Car  madame  sa  iemnie  a  une  telle  envie  de  retourner  en 
Allemaigne ,  que  quoyque  messieurs  de  Nismes  luy  ayent  offert  astheure 
de  nouveau  les  mesmes  six  cents  escus  qu'il  a  eu  ceste  ville  et,  de 
surplus ,  un  don  de  mille  cinq  cents  escus  et  l'usaige  d'une  trez  belle 
maison,  toutefois  il  ne  l'a  jamais  vouleu  accepter.  Bien  vous  puis  je 
asseurer  que  s'il  y  a  chose  au  monde  qui  le  puisse  inciter  à  se  re- 
souldre  de  s'estahlir  une  demeure  asseurée  (comme  il  a  résolu  de  faire 
ceste  heure),  ce  sera  l'affection  qu'il  me  porte  en  particulier,  et  la 
consolation  qu'il  reçoit  à  toutes  heures  en  conférant  avec  moy,  me 
trouvant  le  plus  approchant  à  son  humeur  qu'il  ait  jamais  fréquenté 
en  sa  vie. 

Si  de  ceste  mesme  somme  de  6,000  escuz  on  pouvoit  puis  après 
tirer  des  gaiges  d'une  coupple  de  régents  qui  le  soulaigeassent  un  peu, 
l'un  desquelz  se  pourroit  prendre  en  Provence,  l'aultre  si  besoin  estoit, 
on  le  feroit  venir  d' Allemaigne  ou  d'Italie,  je  m'asseure  qu'il  fairoit 
merveilles,  et  qu'il  rendroit  ceste  Académie  la  plus  célèbre  de  l'Eu- 
rope, et  d'aultant  plus  auroit  il  de  subject  de  s'y  efforcer  du  tout,  si 
on  le  payoit  bien  comme  il  fault.  Car  c'est  la  seulle  chose  qui  a  main- 
tenu si  long  temps  l'Académie  de  Padoue,  où  c'est  que  le  premier  pro- 
fesseur n'a  jamais  moins  de  mille  ou  douze  cents  escuz,  qui  luy  sont 
tousjours  payez  par  quartier,  précisément  au  jour  nommé  sans  faillir,  et 
c'est  ce  qui  les  faict  estre  bien  soigneux  de  s'acquitter  de  leur  debvoir. 

J'escris  à  ma  nourrice^  pour  la  resjouir  un  peu,  et  luy  apporter 
par  mesme  moyen  quelque  allégement  à  son  mal,  s'il  est  possible. 
J'escris  aussy  à  Madame  ma  mère,  mais  je  n'ay  pas  ausé  faire  aucune 
mention  de  la  mort  de  mes  deux  petites  sœurs  ^,  de  peur  de  luy  ap- 
porter de  l'aflliction  en  luy  renouvellant  ses  douleurs,  plus  que  je  ne 

'  Le  paragraphe  relatif  à  la  nourrice,  "  Deux    jumelles    mortes   eu   bas  âge. 

pourtant  si  touchant,  n'a  pas  été  conservé  L'impitoyable  copie  ne  reproduit  pas  la  men- 

dans  la  copie ,  trop  dédaigneuse  de  tout  ce  tion  de  ces  Heurs  qui  furent  flétries  à  peine 

qui,  dans  la  correspondance  de  Peiresc,  est  écloses. 
simple  et  familier. 


16  LETTRES  DE  PEIRESG  [1602] 

luy  en  eusse  sceu  lever  par  mes  consolations.  Nous  en  avons  senti  une 
trez  grande  affliction  nous  mesmes  et  en  portons  encores  un  extresine 
regret,  mais  parce  qu'il  n'a  pas  pieu  à  Dieu  nous  donner  loisir  de  les 
cognoistre,  il  ne  nous  a  pas  semblé  si  estrangc  comme  la  nouvelle  de 
la  maladie  de  la  petite  Suson'  ((jue  j'ay  tousjours  chery  et  aymé  uni- 
quement), laquelle  nous  a  mis  en  une  telle  allarme,  que  nous  ne  sçau- 
rions  estre  en  repos  d'esprit  que  nous  n'ayons  asseurance  de  sa  gueri- 
son.  Cependant  nous  nous  consolons  un  peu  de  ce  qu'il  semble  qu'en 
ceste  ville  la  piquotte  ne  soit  pas  si  mauvoise  et  dangereuse  comme 
elle  estoit  cest  esté  passé. 

Il  y  a  aujourdlniy  douze  jours  que  je  soustins  priveemenl  des  thèses 
céans,  esquelles  j  eus  dix  argumentants,  qui  estoit  fort  bien  vei-sez  au 
Droict.  Mous""  Pacius  se  contentii  de  moy  plus  (pie  je  n'eusse  pensé.  Mon 
frère  en  souslieiidra  sanmiedy  prochain  des  semblables  s  il  plaist  à  Dieu. 

J'aurois  bien  besoin  de  deux  livres  de  M'  Pacius  qui  sont  dans  un 
de  cez  coffres  qui  sont  desja  arrivez  et  ne  se  peuvent  pas  recouvrer  en 
ceste  ville.  L'un  est  in  octavo  couvert  de  parchemin  jaulne  intitulé  : 
JVLll  PACII  ENANTI04)ANi2N  seu  legum  conciliatarum  centu- 
riae  Vil;  l'autre  est  in  folio,  seulement  couvert  de  petit  carton,  espois- 
d'un  demi  doit,  intitulé  SYNOPSIS  lURIS.  H  est  tout  plein  de  Tables. 
Je  vous  supplie  les  faire  chercher  et  nous  les  envoyer  par  la  première 
commodité. 

Au  reste,  puisqu'il  vous  plaist  nous  permettre  de  continuer  nostre 
lecture  textuelle,  je  prierai  M""  Sartre  de  nous  fournir  nostre  pencion 
pour  tout  le  quartier  qu'avons  à  demeurer  en  ceste  ville  qui  commence 
aslheure,  puisque  c'est  maintenant  qu'on  faict  les  provisions,  et  l'ar- 
gent viendra  bien  à  propos  à  Mons'  Pacius.  Je  verrai  aussy  de  nous 
faire  quelque  habit  de  drap  pour  faire  conlrequarre  au  froid  qui  s'ap- 
proche ■-. 

Cette  petite  Suzon  était  Suzanne  de  Fa-  '  Bibliothè({uc  de  Carpcntras,  colleclioa 
bii ,  sœur  consanguine  de  Peiresc ,  laquelle  Peiresc ,  r^.  XLI ,  pi-eniière  prlie , fol.  4 a i . 
épousa, en  i6i5  ,  Henri  Séguiran,  seigneur  Autographe  non  signé  et  non  daté.  —  Bi- 
de Bouc.  bliolhèque  d'Aix,  registre  lit,  fol.  i  oo. Copie. 


[1603]  À  SA  FAMILLE.  17 

V 
À  MONSIEUR  DE  C ALLAS, 

À  AIX. 

Monsieur  mon  père , 
Suivant  voz  ieltres  du  18  et  2  1  de  ce  moys,  j'ay  sondé  Mons'  Pa- 
cius  touchant  les  gaiges  qu'on  vouldroit  luy  donner,  mais  j'ay  aperceu 
que  pour  ce  gaige  ià  il  n'y  a  poinct  d'apparence  que  nous  le  puissions 
avoir  dautant  qu'il  ne  fairoit  pas  sa  condition  meilleure,  veu  qu'il  a 
icv  six  centz  escuz  de  gaiges  ordinaires,  et  aultres  divers  droicts  de 
l'Université  qui  luy  vallent  près  de  cent  escuz  touts  les  ans.  Et  d'autre 
part  les  vivres  sont  icy  à  meilleur  comte  qu'à  Aix.  En  somme,  à  ce  que 
je  puis  comprendre,  si  on  y  adjouste  eiicores  deux  cents  escuz  on 
pourra  faire  quelque  bonne  résolution,  qui  sera  un  trez  grand  bien 
pour  l'Université  d'Aix,  ce  que  je  désire  de  tout  mon  coeur  tant  pour 
le  bien  public  que  pour  mon  profïifet  contantement  particulier.  Par 
quoy  si  faire  ce  peut  je  vous  supplie  de  vous  y  employer.  De  ma  part 
je  ne  vois  qu'il  y  doibve  avoir  grande  difficulté  :  car  je  sçay  qu'aultre 
part  ceux  qui  ont  entreprins  une  telle  charge  en  ont  eu  autant  et  dad- 
vantaige  encores  que  peut  estre  ils  n'ont  pas  tant  faict  ni  peu  faire, 
comme  je  m'asseure  que  monsieur  Pacius  faira  comme  Petrus  Gre- 
gorius'  au  PonL  à  Moisson  en  Lorraine"^  et  aultres  que  je  ne  veux  pas 
nommer.  Oullre  ce  que  je  cognois  Mous'' Pacius  de  tel  jugement  et  de 
telle  volonté  q\i'il  ne  vouldroict  entreprendre  ce  qu'il  ne  cognoistroit 
de  pouvoir  conduire  à  bonne  fin,  ni  ne  vouldroit  avoir  un  gaige  du 
public  sans  le  mériter,  comme  l'expérience  le  monstrera,  s'il  plaict  à 
Dieu  de  bénir  ceste  vocation.  Et,  pour  conclurre  en  un  mot,  je  crois 
qu'il  n'y  a  aujourd'huy  homme  qui  puisse  restablir  et  faire  fleurir 

ainsi    datée:    "De    Montpelier oc-  voirie  recueil  Poii-osc-Dupuy  (t.  I,  p.  946). 

tobre  i6o9.»  Il  me  semble  que  la  lettre  ^  Pont-à-Mousson,  chef-lieu  de  canton 

doit  plutôt  appartenir  à  l'année  i6o.3.  du  département  de  Meurthe-et-Moselle,  à 

'  Sur  le  jurisconsulte  Pierre  Grégoire,  28  kilomètres  de  Nancy. 


3 

tUPtlIUClilB     KATI05ALI. 


18  LETTRES  DE  PEIRESC  [1603] 

nostre  Académie  que  Mons"'  Pacius.  Mesmement  c'est  en  vain  qu'on 
pensera  jamais  de  la  faire  fleurir  par  le  moyen  de  quelque  autre  per- 
sonnaige  que  Mons'  Pacius,  tant  que  tiendra  pied  en  cez  quartiers  icy, 
estant  tout  certain  qu'il  y  aura  bien  peu  d'oscoliers  qui  le  veuillent 
laisser  en  arrière  pour  en  aller  ouyr  un  autre  qui  ne  soit  rien  au  prix 
de  luy. 

Au  surplus  Mons'  de  Reauville *  ma  dict  que  Mons'  le  conseiller  de 
S'  Marc  pretendoit  de  retenir  une  chaire,  et  par  conséquent  (comme 
estant  conseiller)  la  première,  avec  le  premier  rang  en  l'université*.  Si 
cela  estoit,  il  ne  faudroit  aucunement  penser  à  Mons'  Pacius,  veu  qu'il 
a  tousjours  esté  le  premier  professeur  et  a  tousjours  tenu  le  premier 
rang  entre  les  professeurs  en  toutes  les  universités  oii  il  a  esté.  Mesmes 
en  celle  icy,  quoy  qu'il  n'y  eust  poinct  de  chaire  vacante,  il  y  fust  ap- 
pelle en  qualité  de  premier  professeur,  avec  le  mesme  rang.  Ce  sera 
bien  sur  ce  poinct,  à  mon  advis,  qu'il  faudra  que  Mons.'  mon  oncle 
ravaille  à  persuader  Mons'  de  S' Marc  de  quitter  cette  chaire,  ets'amu- 


'  C'était  Antoine  de  Rolland,  sieur  de 
Reauville,  conseiller  au  parlement  d'Aix  et 
alors  premier  consul  de  cette  ville.  Voir  plus 
loin  (lettre  VI ,  page  1 9 ,  note  a  )  la  liste  des 
consuls  d'Aix  en  l'année  i6o3. 

'  Honoré  Saint- Marc,  second  fils  d'An- 
toine, conseiller  au  parlement  de  Provence, 
et  de  Louise  Valence,  né  à  Aix,  baptise  en 
la  paroisse  Saint-Sauveur  le  1 7  octobre  1 5  48 , 
reçu  conseiller  au  parlement  le  ao  décembre 
1587  en  l'oHice  et  après  résignation  de  son 
beau-père ,  Pierre  de  Léon ,  devint  très  savatit 
dans  le  droit  et  un  des  meilleursjurisconsultes 
de  son  temps.  Quoique  conseiller  et  des  plus 
occupés  dans  sa  compagnie,  il  allait;  chaque 
jour,  faire  des  leçons  publiques  à  l'Université 
où  il  attirait  une  infinité  de  gens  qui  accou- 
raient de  toutes  les  provinces  voisines  pour 
Drofitei-  de  son  érudition ,  dictant  de  mémoire 
et  sans  notes  à  ses  écoliers,  ce  qui  était  très 
rare  à  cette  époque.  11  résigna  sa  charge  à  son 


fils  en  1 6 1 4 ,  fut  autorise  par  lettres  don- 
nées à  Paris  le  ao  mars  1 6 1 7  (  vérifiées  en  la 
chancellerie  du  parlement  le  a  octobre  1618) 
à  continuer  sa  charge  |>endant  trois  ans, 
autorisation  renouvelée  encore  pour  trois 
ans  le  i5  février  i6ai  (lettres  vérifiées 
de  même  le  la  octobre  suivant).  Il  avait 
épousé  Marie  de  L^on ,  lillc  de  Pierre ,  con- 
seiller au  parlement,  et  de  Louise  d'Al- 
bert. I^  famille  Saint-Marc ,  qui  n'avait  rien 
de  commun  avec  les  barons  de  Saint-Marc 
des  familles  Garde  de  Vins  et  Meyronnet , 
était  originaire  de  Saint-Maximin  l't  s'(?st 
éteinte  vers  le  milieu  du  siècle  dernier. 
Elle  avait  donné  cinq  conseillers  au  parie- 
ment,  dont  quatre  de  jière  en  fils.  Louis, 
le  dernier  de  ces  conseillers,  petit- fils 
d'Honoré,  mourut  doyen,  en  exercice  de- 
puis soixante  et  onze  ans,  le  a  septembre 
1709.  (Communication  de  M.  le  marquis 
de  Boisgelin.) 


[1603]  A  SA  FAMILLE.  19 

ser  d'ores  en  avant  à  exercer  son  estât.  Autrement  il  ne  faut  pas 
penser  qu'il  y  aist  jamais  université  qui  vaille  dans  Aix,  si  le  premier 
professeur  est  tel  que  Mons'  de  Saint  Marc'. 


VI 
À  MONSIEUR  DE  CALLAS, 

CONSEILLER  EN  LA  COUR   DES   COMPTES, 
À  AIX. 

Monsieur  mon  père, 
Le  postillon  arriva  hier  soir  à  quatre  heures  et  me  rendict  vostre 
pacquet.  Je  rendis  dez  aussytosl  la  lettre  de  Mons''  mou  oncle  et  celle 
de  messieurs  les  consuls^  à  Mons''  Pacius,  et  le  priay  fort  instammant 


'  Bibliothèque  de  Carpentras ,  coileclion 
Peiresc,  registre  XLI,  impartie,  foi.  hi6. 
Autograplie  non  signé  et  non  daté.  —  Bi- 
bliothèque d'\ix,  collection  Peiresc,  re- 
gistre III,  fol.  1 10.  Copie  ainsi  datée  :  if  A 
Montpellier,  lôoS.» 

'  Extrait  de  la  chronologie  (les  consuls  et 
assesseurs  qu'on  a  peu  trouver  dans  les  vieux 
documents  de  la  Ville ...  { Aix ,  David ,  1 68o  ). 

Page  1 8  : 

a603. 

ft  CONSULS. 

(f  M'  Antoine  des  Rollands  sieur  de  Reau- 
ville  ; 

(f  M'  Joseph  Martelly,  assesseur  ; 

f  M'  Charles  de  Mimata  ; 

ff  M'  Arnaud  Reynaud,  notaire  ; 

fr  Appert  par  le  livre  couvert  de  velin 
rouge,  fol.  7i.« 

Il  est  utile  de  remarquer  que  l'année  con- 
sulaire commençait,  à  cette  époque,  au 
i"  novembre,  pour  finir  au  3i  octobre  de 
Tannée  suivante.  Si  bien  que  les  consuls  ci- 


dessus  indiqués  comme  étant  ceux  de  i6o3 
n'ont,  en  réalité,  siégé  en  celte  qualité  que 
durant  les  deux  derniers  mois  de  l'an  sus- 
dit. Le  consulat  avait  été  occupé,  pendant 
les  dix  mois  précédents,  par  les  consuls  élus 
en  i6o9 ,  et  dont  voici  les  noms,  d'après  la 
même  chronologie  : 

rrl602. 


<t  CONSULS. 


trM'  Rolin  de  Barthélémy,  s' de  S''  Croix  ; 

(f  M'  André  Seguiran ,  assesseur  ; 

trM'  Huguet  Alazaidi; 

tfM'  Bonil'ace  Bourriliy  ; 

irApperl  audit  livre  rouge,  fol.  63. n 

Antoine  Rolland,  sieur  de  Reauville,  était 
fils  d'autre  Antoine,  conseiller  au  parlement 
d'Aix ,  et  d'une  Gérente.  Il  fut  syndic  de  la 
noblesse  en  i583  et  i6o3,  et  viguier  de 
Marseille  en  i586.  Sa  femme  Véronique 
Glussiano,  d'extraction  milanaise,  était  lille 
d'Ysabeau  Borrilly,  d'Aix.  Leur  fils  aîné  fut 
président  à  la  cour  des  comptes,  charge  (jue 

3. 


20  LETTRES  DE  PEIRESG  [1603] 

de  ne  donner  poinct  de  paroHe  en  Allemajjne;  mais  parce  f]ne  (comme 
je  vous  ay  dict)  il  ne  désire  pas  de  se  rendre  ennemy  le  Prince  Pa- 
latin auprez  duquel  il  peut  tousjours  avoir  son  dernier  refuge,  il  me 
jura  qu'il  estoit  du  tout  impossible  qu'il  ne  lui  fit  response  en  termes 
de  si,  ou  de  non.  De  dire  que  non  simplement,  il  estoit  fort  mal  as- 
seuré,  puisqu'il  y  a  si  peu  d'asseurance  en  nostre  affaire  d'Aix,  que  ny 
vous,  ny  Mons'  mon  oncle,  ny  Mons'  de  Reau ville,  n'ayez  ausë  luy  en 
escrire  un  seul  mol,  dont  je  suis  esté  merveilleusement  esbalii,  car 
enfin  il  y  auroit  peu  avoir  quelque  fondement.  Tout  ce  que  j'ay  peu 
obtenir  de  luy  est  que  je  luy  ay  faict  demander  quelques  nouvelles 
conditions  lesquelles  on  ne  luy  accordera  peut  estre  pas,  et  de  plus 
j'ay  faict  prescrire  un  terme  assez  court  dans  lequel,  si  le  Prince  ne 
luy  donne  resolution,  d  y  auroit  encor  belle  espérance  de  le  tirer  à  Aix. 
Travaillez  seullement  à  ce  que  les  affaires  soint  touts  préparez,  afin  de 
le  prendre  au  pi(^  levé,  s'il  y  a  moyen.  Je  regrette  tant  ce  desastre  que 
je  ne  sçay  où  j'en  suys. 

Au  reste.  Messieurs  d'Aix  peuvent  bien  hardiment  laisser  leurs 
lettres  entre  les  mains  de  Mons'  l'Archevesque'  et  ne  s'en  donner  pas 
beaucoup  de  peine  et  par  conséquent  laisser  le  dessein  de  faire  jamais 
université  de  droict,  si  tant  est  (comme  je  puis  colliger  de  vostre  si- 

le-  Uolland  occii|)èrenl,  après  lui,  pendant  L'assesseur  S«''{fuiran.  frère  du  premier 

plusieurs  générations.  présid;nt  Antoine  et   du  célèbre  jt'-suite, 

Roiin  Barthélémy, s'de Sainte-Croix, avait  épousa  en  i6o5  une  liadet  et  fit  hranclie. 

déjà  été  premitT  consul  d'Aix  en  iSSa  et  11  fut  l'oncle  du  premier  président  Henri,  nia- 

iSg/i,  comme  son  père  le  fut  à  trois  n-  rié  chez  les  j-'abri  Kian».  et  le  grand-oncle 

prises.  Il  ne  laissa,  de  Madeleine  de  Claj)iers  de  l'ahlié  de  Gultres. 
Vauvenargues,  qu'une  fille,  par  qui  la  terre  Les  Mimata  ont  donné  à  i'église  d'Aix  un 

de  Sainte-Croix  passa  aux  Forbin  la  Fare.  Les  chanoine  qui  a  joué  un  grand  et  beau  rôle 

marquis  actuels  de  Barthélémy,  de  la  fa-  pendant  la  contagion  de  1639. 
mille  de  l'auteur  d'Amcharsis,  et  les  Bar-  (Communication  de   M.    L.  de  Berluc- 

thélemy,  barons  de  Saizien,  paraissent  se  Perussis.) 

rattacher  à  cette  maison,  dont  ils  ont  les  '  L'arclievê<pie   d'Aix  ëUit   alors    Paul 

^''™^^-  Hurault  de  l'Hospital,  déjà  mentionné  dans 

L'assesseur  MarleUi,  réappelc  à  Tasses-  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (t.  1,  paishn)  et 

sorat  en    i6ag,   se   distingua  pendant  la  (|ue  nous  retrouverons  plus  d'une  fois  dan» 

peste  par  sa  prévoyance  et  son  abnégation.  la  suite  de  celte  correspondance. 


[1603J  À  SA  FAMILLE.  21 

ieiice)   qu'ils  ne  se  puissent  resouldre  à  donner  à  Mons'  Pacius  ies 
mille  escuz  qu'il  prétend  d'avoir  ^ 


VII 
À   MONSIEUR  DE  C ALLAS,  CONSEILLER  AU  PARLEMENT, 

À  AIX. 

Monsieur  mon  oncle, 
A  l'arrivée  de  mon  cousin  de  S'Estienne^  je  fus  fort  en  bransle  de 
partir;  mais  le  regret  que  j'avois  de  n'amnienner  M''  Pacius  quant  et 
moy,  craignant  qu'il  ne  luy  survint  par  après  quelque  empeschement 
qui  le  guardast  de  venir  honorer  nostre  Doctorat^,  m'en  destourna;  et 
ce  tant  à  propos  que  j'ose  dire  que  ça  esté  manifestement  un  coup  du 
Ciel;  car,  deux  jours  aprez,  voilà  arriver  le  Messager  du  Prince  Pa- 
latin et  de  l'Académie  de  Heiderberc  avec  Lettres  Authentiques,  les- 
quelles je  vous  fairay  voir  par  la  première  commodité,  car  je  n'ay  pas 
encore  eu  la  commodité'  de  les  attrapper,  et  aussy  n'auserois  je  les 
fier  à  ce  laquay.  Par  lesquelles*  ils  luy  accordent''  non  seulement  tout 
ce  qu'il  avoit  demandé  (quoyqu'il  semblast  fort  difficile  d'estre  accordé) , 
mais  encores  beaucoup  dadvantaige  ;  si  bien  qu'il  estoit  tout  porté 


'  Bibliothèque  de  Carpenlras,  coliection 
Peiresc,  registre  XLI,  i"  partie,  foi.  il  8. 
Autographe  non  signd,  non  daté.  —  Biblio- 
thèque d'Aix ,  collection  Peiresc ,  registre  III , 
foi.  108.  Copie  ainsi  datée  :  wA  Mont- 
peiier i6o3.)i 

*  C'était  un  des  trois  fils  de  Jean  L'Eves- 
que,  seigneur  de  Saint-Étienne,  chevalier 
de  Saint-Michel,  gouverneur  de  Forcalquier 
et  de  Tarascon  ppndant  la  Ligue,  dont  la 
tante.  Sylvestre  L'Evesque.  avait  épousé  en 
1  49  4  t'ouquet  Fahri ,  et  fut  la  bisaïeule  de 
Peiresc. 

'  Sur  la  brillante  façon  dont  Peiresc  ga- 


gna ie  titre  de  docteur  en  droit  (18  jan- 
vier 160/1),  voir  le  récit  de  Gassendi,  le- 
quel affirme  (p.  9)  qu'il  montra  tant 
d'érudition  et  de  force  de  génie  que  non 
seulement  il  excita  l'admiration  de  toute 
fassistance,  mais  qu'encore  il  parut  à  Pa- 
cius s'être  de  beaucoup  surpassé  lui-même. 

*  Dans  la  copie  do  la  Méjanes .  pour  éviter 
la  répétition  du  mot  commodité ,  on  l'a  rem- 
placé en  cet  endroit  par  le  mot  occasion. 

'"  Variante  de  la  copie  d'Aix  :  Par  ces 
lettres. 

"  Variante  de  la  copie  d'Aix  :  On  luy  ac- 
corda. 


22  LETTRES  DE  PEIRESC  [1603] 

à  leur  respondre  tout  purement  et  simplement  et,  acceptant  leurs 
offres,  leur  donner  entièrement  parolle.  Pourtant  l'incommodité 
de  mon  petit  deslay  est  bien  recompencée  par  la  commodité  que  j'ay 
eu  de  faire  en  sorte  qu'il  a  suspendu  encores  sa  dernière  resolution  jus- 
ques  à  un  autre  retour  dudict  Messager.  Dieu  veuille  que  je  n'aye  faict 
cela  en  vain,  et  qu'il  ne  retourne  qu'ayez  faict  quelque  bonne  con- 
clusion! Car  je  cognois  bien  qu'allors  il  n'y  aura  plus  de  remède,  ce 
qui  me  seroit  un  regret  insuportable.  Il  m'a  promis  de  se  mettre  en 
chemin  le  1 3  du  moys  prochain  ',  dont  je  treuve  le  terme  si  court  qu'il 
n'est  pas  expédiant  que  je  m'en  vienne  devant  luy,  pour  luy  revenir  au 
rencontre  incontinent  après,  et  de  luy  envoyer  les  chevaux  sans  que 
je  l'accompagnasse  il  me  semble  que  cela  n'auroit  point  de  {;race. 
Car  enfin  il  s'incommode  beaucoup  de  faire  ce  voyage  pour  l'amour  de 
nous.  Vous  pouvés  donc  despescher  les  chevaux  le  neufviesrae  du  mois-. 


vni 

À  MONSIEUR  DE  C ALLAS,  CONSEILLER  AU  PARLEMENT, 

À  AIX. 
Monsieur  mon  oncle, 
J'ay  receu  la  lettre  de  Mons'  Scaliger'  avec  la  vostre  du  t  2  de  ce 
moys  par  laquelle  vous  m'escrivez  d'avoir  différé  de  me  respondre  at- 
tendant de  pouvoir  entrer  au  palais  pour  communiquer  ma  lettre  à 
ceux  qu'il  faict  de  besoin.  Je  pense  vous  avoir  adverty  que  ce  n'est 


'  Paciiis  et  son  cher  disciplp  arrivèrent 
à  Aix  à  la  fin  du  mois  de  décembre  i6o3, 
sub  bnmam,  comme  s'exprime  Gassendi 
(p.  90). 

Bibliotlièqui!  nationale,  nouvelles  ac- 
quisitions françaises,  registre  6173,  fol.  6. 
Autographe.  Brouillon  sans  signature  et 
sans  date.  —  Bibliothèque  Mi'janes,  collec- 
tion Peiresc ,  registre  III,  fol.  98.  Copie  ainsi 


dat<^  :    If  A   Montpellier,  le .  . .   novembre 
1603." 

'  Joseph  Scaliger  a  été  déjà  souvent 
mentionné  dans  nos  cinq  pi-emiers  \olumes. 
Voir  sur  ses  premières  relations  épistolaires 
avec  Peiresc ,  le  récit  de  Gassendi ,  sous  l'an- 
née 1 6o3 ,  livre  I ,  p.  88.  Peiresc  fil  un  \ku 
plus  tard  plus  ample  connaissance  à  l^cyic 
avec  l'illustre  érudit  (  t6o6). 


[1603J  À  SA  FAMILLE.  23 

point  chose  qui  se  doibve  divulguer,  si  on  ne  veult  gaster  tout.  Je  vous 
supplie  de  ne  le  faire  poinct,  car  mais  que  nous  puissions  un  coup 
tenir  le  personaige  dans  Aix',  nous  y  travaillerons  puis  après  comme 
il  faut.  Pensons  seullenient  pour  astheure  de  l'y  faire  appeller  tout 
purement  et  simplement  sans  y  adjouster  aucune  condition  de  chan- 
gement de  Rehgion,  car  aultrement  il  n'y  fauldroit  pas  seullement 
penser.  H  faut  laisser  venir  cela  de  son  bon  gré,  comme  je  m'asseure 
qu'il  aviendra  en  ayant  des  indices  indubitables.  Mais  en  ces  affaires 
ne  vaut  du  tout  rien  l'espérance  d'aucune  recorapance.  Autrement  il 
ne  sembleroit  poinct  qu'il  fust  poussé  par  zèle  de  religion,  mais  plus- 
tost  par  avarice-.  Il  y  aura  moyen  de  le  faire  sans  rien  laisser  à  mordre 
aux  envieux  et  j'espère'  qu'cntr'autres  moyens  l'amitié,  la  faveur  et 
l'honneur  qu'on  luy  peut  faire  rendre  par  plusieurs  personaiges  de 
qualité  et  d'auctorité  y  opéreront  tellement  %  qu'enfin  il  ne  s'en  pourra 
desdire,  y  estant  si  bien  disposé  comm'  il  est. 

Au  reste  vous  pourrés  bien  donner  asseurance  à  cez  messieurs  qu'il 
ne  se  meslera  poinct  du  tout  de  dogmatiser  ni  de  parler  des  articles 
de  foy,  car  il  est  fort  paisible  et  ne  s'y  plaict  aucunement.  Mesmes  à 
ce  propos  je  luy  ay  ouy  dire  particulièrement,  qu'on  se  pouvoit  as- 
seurer  qu'il  n'en  parleroit  jamais. 

Sur  l'entreprinse  de  Genève  n'a  rien  esté  faict  qui  vaille^.  On  a 
seulement  imprimé  je  ne  sçai  où  quelques  lettres  que  je  vous  envoyé 


'  Il  s'ag^issail  de  faire  venir  Scaliger  à 
Aix  en  qualité  de  professeur.  Ce  ne  fut  pas 
la  faute  de  Peiresc  si  l'Université  d'Aix  n'eut 
pas  alors  l'honneur  de  posséder  les  deux 
plus  éniinents  professeurs  de  l'Europe, 
l'un  pour  le  droit ,  l'autre  pour  les  belles- 
lettres. 

'  Ces  derniers  mots  manquent  dans  la 
copie  d'Aix. 

'  Variante  delà  copie  d'Aix  :  irEt  je  vous 
asseure.  » 

'  Peiresc  avait  écrit  d'abord  :  ttll  n'y  a 
chose  qui  y   puisse  plus    opérer,  ni    qui 


puisse  plus  tost  jjaig-ner  tels  personaiges 
que  l'amilié,  la  faveur  et  l'honneur,  qu'on 
luy  peut  faire  rendre  par  plusieurs  perso- 
naiges de  qualité  et  d'authorité  esquels  il 
ne  pourra  enfin  le  refuser;  y  estant  si  bien 
disposé  connue  il  est.  Si  on  faisoit  autre- 
ment, il  ne  sembleroit  poinct  qu'on  fust 
poussé  à  cela  par  zèle  de  religion.  » 

*  On  sait  que  le  duc  de  Savoie  tenta  vai- 
nement de  sui-prendre  la  ville  de  Genève 
en  160 a  et  qu'il  dnt  signer,  en  i6o3,  un 
acte  par  lequel  il  reconnaissait  l'indépen- 
dance de  celte  ville. 


2a  LETTRES  DE  PEIRESG  [1608] 

d'où  se  peut  tirer  quelque  information  du  succès,  laissant  à  part  les 
badineries  qui  y  sont  entrelassées'. 


À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Ce  mot  ne  peult  estre  que  pour  vous  adresser  une  lettre  que  Mon 
sieur  Armand  m'a  extrêmement  recommandée,  et  vous  dire  que  M'  Pa- 
cius  m'a  escript  de  Montpellier  que  le  président  Boccaud  a  heu  nou- 
velles de  la  mort  du  pauvre  Scaliger^.  Si  cela  est  il  ne  seroit  pas  de 
besoin[î  que  je  luy  envoyasse  par  vostre  moyen  ce  que  je  luy  preparois. 
Je  vous  prie  de  vous  en  enquérir  et  m'en  escriprc  promptemont.  Mon- 
sieur le  président  du  Thou  vous  en  dira  la  vérité'  et  vous  lui  pourrez 
baiser  ires  humblement  les  niainz  de  ma  part*  et  luy  dire  qu'on  m'es- 
cript  d'Italie  trChe  Cabriole  Faerno  morse  in  Kon)a  et  fu  sepolto 
nella  chiesa  vecchia  di  San  Pietro*,  et  perche  detta  chiesa  e  stata  getr 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  registre  170,  fol.  7. 
Autographe.  Brouillon  avec  ratures,  cor- 
rections et  additions  marginales,  ni  signé 
ni  daté.  —  Bibliothèque  .Méjanes,  collection 
Peiresc,  registre  III,  fol.  11a.  Copie  suivie 
de  cette  indication  :  trA  Montpellier,  le  ...  . 
i6o3.i> 

'  La  nouvelle  était  fausse  :  Joseph  Sca- 
liger  ne  mourut  que  l'année  suivante,  le 
a  1  janvier. 

'  On  sait  que  ie  président  de  Thou  fut 
un  des  meilleurs  amis  de  Scaliger  et  que  la 
correspondance  du  grand  érudit  avec  le 
grand  historien  ne  fait  pas  moins  honneur 
à  son  cœur  qu'à  son  esprit.  Voir  le  recueil 
des  Lettres  françaises  de  Joseph  Scaliifer  pu- 


bliées par  le  présent  annotateur  (Agen, 
1881,  grand  in-8*). 

•  Surlesreiationsde  Peiresc  avec  Jacques- 
Auguste  de  Thou,  relations  qui  conunen- 
cèrent  en  l'année  i6o3,  voir  Gassendi, 
livre  I,  p.  88. 

'  -  Que  Gabriel  Faerne  mounit  à  Rome 
et  fut  enseveli  dans  l'égUse  vieille  de  Saint- 
Pierre  ,  et  parce  que  cette  église  a  été  jetée 
à  terre ,  on  ne  peut  à  celle  heure  retrouver 
ni  la  sépulture,  ni  son  épitaphe,  que  l'on 
cherchera  avec  encore  plus  de  soin."  Ga- 
briel Faërne  était  un  ])oète  du  xvi"  siècle, 
né  à  Crémone ,  mort  âgé  d'une  soixantaine 
d'années  en  i56i,  dont  les  Fables  en  vers 
latins  furent  publiées  pour  la  première  fois 
à  Home  en  ihûli  et  ont  été  souvent  réim- 


[1608]  A  SA  FAMILLE.  25 

tata  a  terra,  sin  hora  non  s'e  potiito  ritrovare  ne  la  sua  sepoltura  ne 
il  suo  epitapliio,  che  s'usera  maggior  diligenza.n  Que  si  j'en  puis  ap- 
prendre plus  de  particularité,  je  ne  failliray  point  de  luy  en  donner 
advis.  Je  ne  sçay  s'il  a  recouvré  la  lettre  que  je  vous  addressay  long- 
temps y  a.  Car  je  n'en  ay  jamais  heu  responce.  Offrez  luy  tout  ce  qui 
peult  deppendre  de  moy.  Monsieur  le  duc  de  Nevers^est  passé  par  icy 
et  partit  avant  hier  de  Marseille  avecq  Madame  ^  pour  s'en  aller  à  la 
SaincteBaulme,  à  S'Maxemin  et  à  Garces  d'oij  il  prend  le  chemin  d'An- 
tibe^  par  terre  oii  il  va  attendre  les  galleres,  ayant  laissé  tout  son  train 
à  Marseille  avecq  la  pluspart  des  dames  de  sa  femme  pour  s'embarquer 
sur  les  galleres  lorsque  le  duc  de  Mantoue  sera  arrivé,  lequel  nous  at- 
tendons d'heure  à  aultre.  Et  à  Dieu.  -^ 

Vostre  trez  affectionné  frère, 
Peiresc. 

Je  vous  prie  de  voir  de  trouver  un  Edoardus  Vottonus  de  anima- 
libus,  imprimé  à  Paris,  in-fol",  chez  Vascosan,  1552*. 

A  Aix,  ce  second  novembre  i6o8  '. 


primées.notamment  àParnie,  en  1793,  par 
Bodoni,  et  à  Leydo,  en  1826,  par  Kroon. 
Auprès  de  ces  deux  des  plus  belles  éditions 
des  élégantes  fables  de  Faërne,  citons  la 
traduction  en  vers  français  qu'en  donna 
Perrault  (Paris,  ifjgg)-  ^ vive  Xc  Manuel  du 
libraire,  t.  II,  col.  1160. 

'  Charles  de  Gonzaguc ,  duc  de  Nevers , 
qui  devint  duc  de  Mantoue  en  1627,  était 
(ils  de  Louis  de  Gonzague  et  de  Henriette  de 
Clèves.  Le  père  et  le  fds  sont  souvent  nom- 
més dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  {passim). 

'  C'était  Catherine  de  Lorraine ,  mention- 
née dans  notre  tome  II,  p.  285. 

'  Toutes  ces  locablés  sont  indiquées  à  la 
Table  des  trois  volumes  du  recueil  Peiresc- 
Dupuy,  à  l'exception  de  Carces  (on  écrit 


aujourd'hui  Carcès),  chef-lieu  d'une  sei- 
gneurie qui  fut  érigée  en  comté  en  faveur 
de  François  de  Pontevez  par  lettres  de  mai 
1571.  C'est  maintenant  une  commune  du 
déparlement  du  Var,  canton  de  Colignac, 
arrondissement  de  Brignoles,  h  16  kilo- 
mètres de  cette  ville. 

'  Edouard  Wotton ,  né  à  Oxford ,  fut  reçu 
docteiu"  en  médecine  à  Padoue,  devint  mé- 
decin du  roi  Henri  VIII  et  membre  du  col- 
lège des  médecins  de  Londres;  il  mourut 
dans  cette  ville  à  soixante-trois  ans ,  le  5  oc- 
tobre i555. 

'  Bibliothèque  nationale,  collection  Du- 
puy,  vol.  81g,  fol.  198.  Le  post-scriptum  et 
la  formule  de  la  fin,  avec  la  date,  sont 
seules  de  la  main  de  Peiresc. 


tMPItlUCItlB    K&TIONALt. 


26 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1622] 


k  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 


A  AIX. 


Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  à  la  desrobéc  est  pour  vous  remercier  de  la  vostre  du  29 
du  passé,  et  de  la  Relation  d'Espagne  y  attachée  que  j'ay  veu  trez  vo- 
lontiers, estant  bien  aise  que  vous  ayiez  mis  la  main  sur  des  suittes  si 
cuiieuses.  J'ay  envoyé  au  P.  Seguiran  '  à  la  Cour  vostre  pacquet  et 
lettre  pour  M-"  de  Bouq-,  duquel  j'ay  esté  en  grande  peine  depuis  la 
nouvelle  de  l'attaque  des  Bastions  de  Royan,  oij  tant  de  gents  se  sont 
faict  enterrer \  ayant  sceu  que  Boyer  y  avoit  esté  blessé*,  et  m'ima- 
ginant  qu'il  n'auroit  pas  esté  loing  de  iuy,  mais  quelque  recherche  que 
j'en  aye  iaicte  Dieu  mercy  je  n'ay  poinct  apprins  qu'il  ayt  esté  nommé 
entre  les  blessez. 

Quant  à  M' l'Advocat  de  Rians,  je  ne  puis  assez  admirer  l'impudance 
et  imposture  de  ceux  qui  Iuy  ont  escript  que  j'aye  sollicité  contre  Iuy, 
car  je  vous  puis  jurer  en  saine  consciance  que  je  n'ay  pas  seulement 
sceu  qu'il  se  deubt  parler  de  son  affaire  au  Conseil  ne  qu'ils  fussent 


'  Sur  le  père  Gaspard  de  Seguiran,  de 
la  compagnie  de  Jésus ,  oncle  du  beau-frère 
de  Peiresfl,  voir  le  recueil  Peircsc-Dupuy, 
t.  III,  p.  568  et yjossim  jusqu'à  la  pageyiô. 

'  Henri  Séguirau,  seigneur  de  Bouc, 
avait  épousé  Suzanne  de  Fabri ,  comme  nous 
l'avons  déjà  vu.  11  est  question  de  ce  prési- 
dent en  la  Cour  des  comptes  de  Provence 
dans  les  trois  tomes  du  recueil  Peiresc-Du- 
puy  et  son  nom  reviendra  bien  souvent 
dans  le  présent  volume. 

^  Le  siège  de  Royan  (Charente-Inférieure) 
fut  très  meurtrier.  Voir  la  plupart  des  mé- 
moires du  temps ,  surtout  ceux  de  Bassom- 
pierre  (édition  de  la  Société  de  l'histoire  de 


France,  t.  III,  p.  54  et  suiv.)  Voir  encore 
une  série  de  pièces  spéciales  sur  la  réduc- 
tion de  la  ville  et  du  château  de  Royan  à 
l'obéissance  du  roi,  publiées  en  169a  et 
conservées  à  la  Bibliothèque  nationale  soos 
les  n"  1961,1964,  1965,  1966.  Les  ar- 
ticles de  la  capitulation  sont  inscrits  au  cata- 
logue sous  le  n°  1967.  La  lettre  de  Louis  XI II 
au  comte  de  S'-Pol  sur  la  prise  de  Royan 
(il  mai) est  inscrite  sous  le  n°  1 968.  Enfin 
on  trouve  sous  le  n"  1969  un  poème  latin 
sur  cet  événement ,  par  Prou  des  Cameaux 
(Paris,  lôaS). 

*  Étaitrce  Antoine  de  Boyer,  seigneur  de 
Bandol? 


[1622]  À  SA  FAMILLE.  27 

passez  plus  oultre  que  jusques  à  la  simple  assignation  et  présentation, 
tant  s'en  fault  que  j'aye  sollicité,  ni  sceu  qui  pouvoit  estre  son  rap- 
porteur, ne  qui  estoient  ses  juges.  N'ayant  jamais  sceu  aultre  chose  de 
son  faict,  si  ce  n'est  qu'il  estoit  en  dilTerent  avec  sa  partie,  qu'il  y 
avoit  assignation  de  deçà,  et  présentation  d'advocat,et  pour  le  surplus 
j'avois  creu  depuis  lors  qu'il  ne  s'estoit  faict  aulcune  poursuitte,  et 
qu'ils  fussent  d'accord.  Vous  l'en  pouvez  asseurer  et  en  jurer  sur  mon 
ame.  M""  Perier  m'adressa  fort  longtemps  y  a  un  pacquet  adressé  à  son 
advocat  et  une  lettre  pour  M''  Icard,  dont  je  luy  fis  tenir  la  responce 
de  l'un  et  de  l'aultre,  et  depuis  je  n'en  ay  ouy  parler  jusques  à  la 
plainte  qui  m'en  a  esté  faicte  par  mon  père  et  par  vous,  depuis  i  2  ou 
1  5  jours.  Il  y  a  de  bien  grands  imposteurs  au  monde.  Jevouldrois  bien 
servir  M"^  Perier,  mais  il  n'approuveroit  pas  luy  mesmes  que  ce  fust 
contre  mes  amys,  aussy  ne  le  ferois  je  pas,  sçaichant  combien  de  bons 
ollices  nous  a  rendus  sa  partie,  pour  l'amour  desquels  je  ne  me  voulus 
jamais  mesler  des  différents  qu'il  avoit  contre  le  s''  de  Mayne,  nostre 
allié,  qui  estoit  mesmes  logé  chez  moy  ^  Qu'on  ne  s'imagine  pas  que 
je  me  mesle  si  aisoement  des  procez  d'aultruy.  Quand  je  puis  servir  en 
matières  de  gratification  je  le  faicts  de  bon  cœur,  mais  en  matières 
contentieuses  je  ne  m'en  mesle  pas  sans  y  estre  forcé,  quand  mesmes 
ce  seroit  contre  des  gents  qui  ne  fussent  pas  de  ma  cognoissance.  Mais 
il  y  a  des  gents  qui  cherchent  des  excuses  de  leurs  faultes  en  accusant 
les  persones  les  plus  innocentes.  Si  M'  de  Rians^  vient  icy,  il  s'en  es- 
claircira  bien  facilement;  je  m'asseure  que  je  le  lui  feray  toucher  au 
doigt.  Il  peult  faire  estât  asseuré  de  mon  service  en  tout  ce  qui  me 
sera  loisible,  et  qu'il  jugera  luy  mesmes  n'estrepas  contre  mon  debvoir. 
J'ay  apprins  que  c'est  Maistre  Giraudon  notaire  de  Marseille  qui  a 
receu  la  quittance  du  rembourcement  du  DomaiuedeBausset^  en  datte 

'  Je  n'ai  trouvé  aucune  indication   sur  '  Le  même  personnage  qui  a  été  plus 

cet  allié  des   Fabri ,   même  avec  le   con-  haut  appelé  Af  l' Advocat  de  Riaiis. 
cours  de   l'homme   qui    connaît  le  mieux  '  Est-ce  h  cette  terre  que  se  rattache  fe 

l'histoire  des  familles  nobles   de  la   Pro-  souvenir  de  la  famille  provençale  illustrée 

vence.  par  le  cardinal  de  Banssel? 

à. 


28  LETTRES  DE  PEIRESC  [1622] 

du  27  aoust  1611.  Envoyez  m'en  une  coppie  informa  en  diligence,  et 
voyez  s'il  n'auroit  poinct  quelque  arrantement  antérieur  des  droicls 
dont  est  question  au  nom  de  Bausset  et  me  l'envoyez  vislement.  Et 
sçachez  aussy  par  mesme  moyen  si  nonobstant  ladicte  quittance,  les 
partisans  n'ont  pas  remis  la  jouyssance  pour  quinze  années  à  la  vefve 
dudict  Bausset,  moyennant  un  aultre  traicté  faict  entr'eux,  et  qui  c'est 
qui  a  la  jouyssance  présentement  desdictz  droicts,  si  ce  sont  les  parti- 
sans en  leur  nom,  ou  leurs  fermiers,  ou  ceux  de  ladicte  vefve  de  Baus- 
set, qui  ont  encor  à  jouyr,  se  dicton,  jusques  au  moys  d'aousl  1G2/1. 

Sçachez  aussy  de  Mess"  les  trésoriers  do  France  quel  estât  ilsontfaictdu 
Domaine  du  Roy  cette  année  et  la  prochaine,  s'ils  l'ont  dressé,  pour  eslre 
asseuré  s'ils  y  employent  cette  partie  ou  non  et  pour  combien,  et  taschez 
d'avoir  extraict  signé  de  leurdict  estât  au  moings  du  chapitre  du  Domaine. 

Et  sur  ce  je  demeure.  Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  serviteur, 

DE  Peiresc. 
De  Paris,  ce  ai  raay  i6aa  '. 


XI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLWEZ, 

GENTILHOMME  ORDIIVAIRE   DB  LA  CnAHBRE   DU  ROY, 
À  AIX. 

Monsieur  mon  frère. 
Celle  cy  n'est  que  pour  servir  d'addresse  au  s''  Kufller  de  Cologne, 
présent  porteur,  qui  m'a  estroitement  obligé  à  luy  rendre  tout  le  ser- 
vice qu'il  me  sera  possible.  II  vous  fera  voir  une  nouvelle  invention  de 
lunette  toute  diverse  des  ordinaires  avec  laquelle  les  mittes  de  fromage 
qui  sont  moindres  que  des  cirons  paroissent  aussy  grosses  que  des 
mouches  sans  aisles,  et  se  distinguent  avec  touts  leurs  membres  tant  des 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n'ôiyo.fol.  39;  autographe. 
Copie  à  la  Mëjancs,  collection  Peiresc,  registre  111,  fol.  ni. 


[1622]  À  SA  FAMILLE.  29 

cornes,  du  museau  poinctu  et  des  jambes,  que  de  la  teste  et  du  reste 
du  corps  aussy  nettement  que  si  c' estoient  de  bien  <jros  animaux.  On  y 
voit  les  pulces  aussi  grosses  que  des  grilletz  ou  saulterellos  sans  aisles, 
et  de  forme  quasi  pareille,  armées  de  croustes  et  escailles  tant  par  les 
deux  gros  bras  et  menues  jambes  que  par  le  corps,  comme  lesdictes 
saulterelles  ou  plustost  comme  les  petittes  escrevisses.  J'en  avois  ouy 
faire  grand  cas  par  M'  Aleaume,'qui  en  estoit  juge  capable,  comme 
vous  sçavez\  et  qui  n'en  parloit  lors,  que  sur  la  relation  que  luy  en 
avoit  faicte  le  Prince  Maurice^,  mais,  à  cette  heure  qu'il  les  a  veues 
luy  mesmes,  il  les  a  voulu  faire  voir  à  Monsieur  Frère  du  Roy,  lequel 
ne  s'en  pouvoit  soulier^,  et  aux  plus  curieux  de  cette  ville,  et  en  parle 
bien  avec  plus  d'admiration  que  devant.  Je  m'asseure  que  vous  pren- 
drez bien  autant  de  plaisir  que  moy  à  voir  cette  merveille  et  à  la  faire 
voir  à  M""  Merindol,  à  M'  Lombard*  et  à  cez  autres  Messieurs  que 
vous  jugerez  en  estre  curieux.  Mais  si  Monseig''  le  duc  de  Guise  ^  est 
encore  là,  et  que  vous  jugiez  que  sa  curiosité  n'en  soit  pas  esloignée, 
je  voudrois  bien  que  vous  la  luy  fissiez  voir  et  que  vous  essayiez  par 
mesme  moyen  d'en  tirer  une  lettre  de  recommandation  à  M""  la  Grande 
Duchesse  (où  c'est  que  cet  honneste  homme  a  grand  désir  de  trouver 
introduction)*^.  C'est  chose  que  vous  obtiendrez,  je  m'asseure,  facile- 
ment et  possible  de  M''  de  Bourdalous^  tout  seul  sans  aucun  bruict,  et 
vous  ne  me  sçauriez  faire  u(4  plaisir  plus  sensible,  je  vous  en  supplie, 
et  de  faire  toutes  les  caresses  et  toute  la  bonne  chère  que  vous  pourrez 


'  Sur  lemalhématicien  Jacques  Alleaume, 
voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy,  t.  I.  p.  'àào 
elpassim,  t.  II,  p.  20  et5o. 

*  Sur  Maurice  deNassau,  prince  d'Orange, 
voir  le  même  recueil,  t.  I ,  p.  878  et  pas- 
sim,  t.  II,  p.  33. 

'  On  sait  combien  Gaston  d'Orléans 
aimait  et  recherchait  toutes  les  choses  cu- 
rieuses antiques  ou  nouvelles. 

*  Le  docteur  Antoine  Merindol  et  Jean 
Lombard  figurent  à  plusieurs  reprises  dans 
le  recueil  Ikii'esc-Dupuy.  Voù-,  de  plus ,  sur 


A.  Merindol,  le  fascicule  XX  des  Correspon- 
dants de  Peiresc,  consacré  au  docteur  Novel 
et  autres  médecins  provençaux. 

'  Charles  de  Lorraine ,  quati-ième  duc  de 
Guise,  gouverneur  de  Pi'ovence. 

^  La  grande-duchesse  de  Toscane. 

'  Peiresc  écrit  ici  Bourdalous  pour  Bour- 
diiloue.  M.  de  Bourdaloue  était  attaché  à  la 
maison  du  duc  de  Guise.  Peiresc  avait  avec 
lui  d'excellentes  relations.  Voir  Les  cor- 
respondants de  Peiresc ,  l'ascicttles  II  et  VI , 
passiin. 


30  LETTRES  DE  PEIRESC  [1622] 

audict  s""  Kuffler  et  à  cest  autre  honnesle  homme  qui  l'accompagne,  tant 
en  leur  séjour  d'Aix  que  de  Marseille  et  en  leur  embarquement,  pour 
vous  revancher  en  partie  de  ce  que  je  leur  doibs  et  dont  je  me  sen- 
tiray  à  jamais  leur  redebvable.  Je  ne  désire  pas  pour  bons  respeclz 
qu'on  sçache  que  j'aye  eu  de  luy  une  de  ses  lunettes,  mais  je  vous  le 
dis  à  vous,  affin  que  vous  n'ignoriez  pas  le  gré  que  je  leur  en  doibs 
sçavoir,  vous  suppliant  neantmoins* de  ne  le  dire  à  personne,  crainte 
que  je  ne  sois  contrainct  par  aprez  de  m'en  dessaisir  en  faveur  des  gens 
auxquelz  je  ne  la  peusse  refuser.  Je  m'asseure  que  vous  me  tesmoi- 
gnerez  en  ceste  occasion  la  part  que  vous  prenez  en  mes  obligations  et 
je  demeureray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 
DE  Peuiesc, 

Si  M"'  d'Oppede  '  a  de  l'habitude  avec  le  sieur  Claudio  Marini  de 
Gènes,  je  vous  prie  de  luy  faire  escripre  un  mot  derecommandationen 
faveur  du  présent  porteur,  et  si  le  père  Le  Febvre  -  provincial  des  Gor- 
delliers  estoit  à  Aix  ou  auprez,  je  vous  prie  de  le  conjurer  de  ma  part 
d'escrire  à  Gènes  à  ses  amis  pour  ledict  sieur  Kulïler. 

De  Paris,  ce  7  juin  16a 9  '. 


'  Vincent-Anne  de  Forbin-Maynier,  ba- 
ron d'Oppède ,  premier  président  du  parie- 
ment  d'Aix,  a  été  déjà  souvent  mentionné 
dans  nos  précédents  volumes  et  va  être 
mentionné  plus  souvent  encore  dans  celui-ci. 

'  Le  même  sans  doute  que  le  P.  Gabriel 
Le  Fevre ,  procureur  général  des  Cordeiiers , 
mentionné  dans  le  tome  I  du  recueil  Peiresc- 
Dupuy  (p.  625  ). 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions fi-ançaises ,  n'Siyo,  foi.  3o;  origi- 
nal. Copie  h  la  Méjanes,  collection  Peiresc, 
registre  111,  fol.  10  4.  Dans  cette  copie  la 


date  du  91  mai  1699  a  été  substituée  à  la 
date  réelle.  De  plus,  on  a  ajouté  h  cette 
lettre  un  passage  de  celle  du  ai  mai  1699  , 
qui  précède  celle-ci ,  à  partir  de  :  J'ay  receu 
la  relation  d^ Espagne ,  jusqu'à  :  qu'il  ayl  esté 
nommé  entre  les  blessez,.  Enfin ,  on  trouve  dans 
le  document  de  la  Méjanes  cette  phrase  ve- 
nue l'on  ne  sait  d'où  :  "11  y  a  «juelques  livres 
de  ceux  que  j'avois  séparez  <{ui  n'estoient 
pas  du  nombre,  et  au  conti-aire  il  en  est  de- 
meuré quel(jues  uns  de  ceux  (jue  je  desirois 
voir,  et  entr'autres  une  pièce  du  Beda  vene- 
rabilis,  si  je  ne  me  trompe,  et  cette  pièce 


[1622]  À  SA  FAMILLE.  31 

XII 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  AIX. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  deux  de  voz  lettres  du  20  et  96  may,  par  Pierre  Martel 
et  je  ne  sçay  quel  aultre.  Je  n'ay  pas  approuvé  le  rebut  que  vous  fistes 
à  ceux  que  le  conseiller  Gaulthier  pai'loit  de  vous  ramener  et  recon- 
cilier; c'eust  esté  un  grand  coup  de  partie  que  Court  eust  esté  rappelle 
car  vous  vous  flattez  si  vous  vous  imaginez  que  l'affaire  soit'si  facile  ', 
et  hors  de  difliculté,  attendu  que  quand  mesnies  la  desamparation 
auroit  esté  revocquée  par  tous  les  habitans  il  ne  manqueroit  pas  de 
prinse  à  M'  de  Crequy^  pour  prétendre  que  cela  n'eust  peu  estre  faict 
sans  requeste  civile  et  à  son  préjudice,  et  pour  tascher  de  lyer  la  partie 
au  Parlement  de  Paris,  principalement  à  cette  heure  que  Ms^'le  Chan- 
celier faict  quasi  tout  seul  touts  les  arrests  du  Conseil  ^,  quelque  nombre 
d'advis  qu'il  y  ayt  au  contraire  du  sien.  Je  ne  dis  pas  que  je  n'aye  assez 
d'arays,  pour  empescher  possible  qu'il  ne  puisse  pas  user  de  cette  op- 
pression en  nostre  endroict,  mais  c'est  tousjours  une  chose  disputable, 
et  où  il  escheoit  d'accomodenient  aussy  tost  qu'en  aultre  quelquonque. 
Vous  m'avez  faict  un  singulier  plaisir  de  m'envoyer  le  certificat  des 
allivrements  des  habitants  de  Rians.  S'il  y  eust  eu  moyen  d'envoyer 
pareil  certificat  de  la  mendicité  des  Ub  qui  sont  dans  ladicte  somma- 
tion, il  eust  esté  fort  à  propos,  et  je  ne  pense  pas  qu'il  eust  esté  diffi- 
cile, pour  le  moins  acte  de  ce  qu'ils  ne  sont  poinct  allivrez.  Comme 
aussy  il  eust  esté  Irez  bon  d'avoir  preuve  ou  certificat  des  vieux  re- 

(iu  Tite-Live   et   quclqu  autre  dont  je    ne  ^  Sur  Charles  de  Biancheforl,  inardchal 

me  souviens  plus.  Voyez  si  sçauriez  trouver  de  Crdquy ,  duc  de  Lesdiguières ,  voir  les  trois 

ceux  là.  n  tomes  du  recueil  Peiresc-Dupuy  {passim). 

'  Il  s'agit  là  du  très  important  procès  sou-  '  Ce  chancelier  était  Louis  Le  Fèvre  de 

tenu  par  les  Fabri  au  sujet  de  leur  terre  de  Gauniartin  qui  avait  succédé  à  Meri  de  Vie 

Rians  (département  du  Var).  11  en  a  été  en  i(5aa  et  qui  l'ut  remplacé  par  Etienne 

déjà  question  dans  notre  lonie  V,  p.  7.  d'Aligre  en  iG-j/i. 


32  LETTRES  DE  PEIRESC  [1622J 

gislres  de  la  maison  commune,  fie  ce  qu'aultres  l'oys  le  conseil  ne  sou- 
loit  estre  que  de  25.  Et  de  ce  que  le  conseil  des  villes  d'Aix  et  Mar- 
seille ne  sont  que  de  soixsante,  comme  vous  dictes.  Car  pour  celuy 
d'Arles  je  sçay  bien  qu'il  est  de  cent  conseillers,  cela  serviroit  bien  à 
nostre  cause. 

J'ay  esté  infiniment  aise  de  la  grâce  que  M''  Seguiran'  a  obtenue  du 
Roy  et  prie  à  Dieu  qu'il  l'en  face  longuement  et  paisiblement  jouyr. 

Je  viens  d'apprendre  que  Quillar^,  clerc  de  M'  Addee,  est  mort  à 
ce  matin  dont  je  suis  grandement  fasclié,  et  le  pauvre  M""  Addee  est 
plus  mort  que  vif  de  desplaisir,  à  ce  qu'on  m'a  dict.  Nous  y  perdons 
un  bon  secours  en  nostre  affaire. 

J'ay  rendu  le  pacquet  de  M'  Martely  en  main  propre,  et  M'  Icard 
m'avoit  promis  de  luy  faire  responce  et  de  me  l'envoyer,  mais  je  ne  l'ay 
sceu  tirer  de  luy.  J'ay  bien  eu  un  peu  de  vent  que  son  affaire  estoit  en 
trez  bons  termes,  et  hors  de  péril.  Je  vous  prie  de  luy  faire  mes  trez 
bumbles  recommandations.  Vous  dictes  in'avoir  envoyé  certaine  in- 
scription de  M""  de  Meaux^  que  je  n'ay  poinct  receiie,  vous  l'aurez  ou- 
bliée. 

L'on  nous  veult  faire  acroire  que  M""  de  Vandosme  a  envoyé  prendre 
prisonnières  Madame  la  duchesse  de  Rohan,  et  Mademoiselle  de  Rohàn 
sa  fille  unique,  lesquelles  esloient  en  Bretagne,  en  une  de  leurs  mai- 
sons, et  qu'il  les  a  faict  traduire  en  lieu  de  seure  garde.  Les  galères 
sont  arrivées  à  Bordeaux  avec  applaudissement  de  ce  peuple  esmer- 
veillé  de  leur  forme  et  de  la  mélodie  de  cez  instrumenta*  qui  les  suy  vent. 
Les  nouveaux  ducs  et  pairs  s'en  retourneront  sans  vérification,  atten- 
dants la  S'  Martin.  On  vouloit  asseurer  que  M'  de  Soubise  estoit  passé 
en  Angleterre,  mais  un  homme  qui  souloit  avoir  correspondances  à 
La  Rochelle,  lequel  vient  d'en  arriver  fraischement,  m'a  asseuré  qu'il 
n'en  estoit  rien.  Et  que  s'il  passoit  en  Angleterre,  il  n'obtiendioit  rien 

Le  P.  Sëgiiiran,  plus  haut  meulioiiné.  cueil  Peiresc-Dupuy  (l.  II,  p.  a4-j;  t  111, 

'  Peul-êlre  faudrait-il  lire  Guillar.  On  hé-  p.  046). 
site  entre  les  deux  formes.  >  Peiresc  a  écrit  iiUrumeitt»,  mais  c'est  un 

'  Sur  ce  parent  de  Peiresc,  voir  le  re-  lapsus  évident. 


[1622]  À  SA  FAMILLE.  33 

du  Roy  de  la  Grande  Bretagne  qui  ne  veult  que  vivre  et  godere  il 


regno 


On  pendit  hier  un  Daulphinois  qui  avoit  suyvy  les  bandes  françoises 
en  Hollande  où  il  se  mesloit  de  desbaucher  des  soldatz  pour  les  faire 
aller  à  La  Rochelle,  et  où  il  avoit  indignement  parié  de  la  prétendue 
oppression  des  Eglises  prétendues  reformées  de  France  par  le  Roy,  et 
exhibé  un  pistolet  qui  pourroit  bien  en  faire  la  vangeance.  De  quoy 
nostre  Ambassadeur  avoit  faict  plainte  aux  Estats,  sur  laquelle  il  fut 
emprisonné,  mais  par  aprez  eslargy  sans  estre  interrogé  ains  seulement 
festiné  dans  la  prison.  Il  fut  recogneu  de  deçà  par  de  ceux  qui  luy 
avoient  ouy  tenir  cez  discours.  Ms'  le  Chancellier  le  voulut  laisser  ju- 
ger au  Chastellet,  où  il  fut  condanné  à  la  roue  tout  vif.  Il  appella  à  la 
Cour  et  promit  de  parler  si  sa  peine  estoit  modérée,  et  obtint  commu- 
tation de  la  roiie  à  la  potence,  mais  je  ne  sçay  s'il  a  rien  descouvert. 

De  la  Cour  je  ne  vous  en  diray  rien;  vous  aurez  sceu  le  sac  de 
Negrepelisse^  et  le  siège  de  Saint  Antonin^,  où  les  assiégez  sont  tenus 
de  fort  prez,  et  je  demeure. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  frère, 
DK  Peiresc. 
De  Paris,  ce  aS  juin  1629. 


Je  vous  envoyé  les  lettres  de  M' Seguiran  et  le  pacquet  de  M''  de  Bouc 
que  le  P.  Seguiran  m'a  renvoyé  pour  son  [neveu]  ledict  de  Bouc  par 
Pierre  Martel  qui  part  aujourd'huy,  se  dict  il\ 


'  Et  jouir  de  son  royaume. 

'  Chef-lieu  de  canton  du  département  de 
Tarn-et-Garonne,  à  i5  kilomètres  de  Mon- 
tauban.  Sur  le  sac  de  Nègrepelisse  (8  juin 
iGaa),  voir  les  Mémoires  de  Bassompierre , 
t.  III ,  p.  03.  Voir  encore  une  série  de  pièces 
de  l'année  163 a  inscrites  dans  le  Catalogue 
de  l'Histoire  de  France  (Bil)liotliè({ue  natio- 
nale), sous  les  a°'  1989  et  1990. 


'  Chef-lieu  de  canton  du  département  de 
Tarn-et-Garonne,  à  4 2  kilomètres  de  Mon- 
tauban.  Sur  le  siège  et  la  prise  de  Sainl- 
Antonin,  voir  les  Mémoires  de  Bassompierre , 
t.  III,  p.  68,  et  une  plaquette  spéciale  pu- 
bliée h  Paris  chez  P.  Rocolet  en  i6aa,  in- 
scrite sous  le  u°  1989  dans  le  Catalogue  de 
l'Histoire  de  France  (  Bibliothèque  nationale). 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  accpii- 


mpniHEIllK    XATIOKALC. 


u 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1622] 


XllI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 
À  AIX. 
Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  par  M""  Paradis  vostre  pacquet  de  l'isle  '  du  27  du  passé. 
M'  Lopès  le  luy  avoit  baillé  à  Briare  *,  et  vous  remercie  de  la  relation 
de  Savoye,  et  des  particularitez  que  m'avez  escrittes.  Nous  n'avons  rien 
qui  vaille  à  vous  dire  en  revanche.  J'ay  faict  un  grand  coup  de  partie 
de  faire  saulter'  M"^  Marescot*  que  je  n'avois  jamais  sceu  estre  si  déserté 
comme  il  est.  lime promelloilmmx'eilles,  puis  me  trahissoit.  Nous  sonitnes 
Dieu  mercy  entre  les  mains  d'un  trez  homme  de  bien^.  Noz  parties  en 
sont  au  desespoir,  et  ne  pressent  plus  tant  comme  ils  faisoient.  Ce  sera 
à  nous  à  presser.  11  me  tarde  bien  d'avoir  les  pièces  que  j'ay  deman- 
dées, tant  pour  Rians  que  pour  Sallon*  et  aultres.  Mons'  de  Callas, 
mon  père,  ne  sçait  pas  comme  les  choses  vontviste  de  deçà,  mais  vous 
qui  le  sçavez   debvriez  bien  haster  un  peu  davantage  que  vous  ne 
faictes  ''. 


sitions  françaises,  n°  Siyo,  fol.  3i.  Auto- 
graphe. Au  fol.  82  on  trouve  un  renvoi  que 
je  ne  sais  à  quelle  phrase  rattacher  et  qui 
est  précédé  du  signe  X  :  itll  est  vray  que  le 
duc  de  Brissac  a  faict  la  capture  par  com- 
mandement du  Roy  dont  cette  femme  faict 
de  merveilleuses  exclamations.  On  l'a  menée 
par  Angers  à  Brissac,  et  de  là  on  dict  qu'on 
l'amené  au  chasieau  d'Amboise.  " 

'  Probablement  L'Isle-sur-Sorgue ,  chef- 
lieu  de  canton  du  département  de  Vaucluse, 
à  ai  kilomètres  d'Avignon. 

'  Chef-lieu  de  canton  du  Loiret ,  à  j  0  kilo- 
mètres de  Gien. 


'  C'est-à-dire  renvoyer  brusquement. 
hea  mois  faire  saulter  (oni  image. 

*  Quelque  avocat  parent  sans  doute  du 
médecin  du  même  nom.  Le  (ils  de  ce  mé- 
decin, Guillaume,  fut  maître  des  requêtes 
et  il  est  mentionné,  avec  son  père,  dans  le 
recueil  Peiresc-Dupuy. 

'  Les  mots  soulignés  sont  écrits  en  chiffres 
dont  le  secret  nous  est  livré  par  une  traduc- 
tion interlinéaire. 

*  Salon  (Bouches-du-BhAne). 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises ,  n"  5  1 70 ,  fol.  33.  Le  billet 
autographe  est  sans  date  et  sans  signature. 


[1624]  A  SA  FAMILLE.  35 

XIV 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

EN  AVIGNON. 

Monsieur  mon  frère , 

La  commodité  du  passage  de  M'  de  Bosco  présent  porteur  m'est 
veniie  tout  à  propos  pour  vous  faire  tenir  la  lettre  cy  joincte  que  j'es- 
cripts  à  Monseigneur  le  Garde  des  seaux  ^  S'il  me  donne  un  peu  de 
loisir,  j'escriray  encor  à  M'  Galand^  et  à  quelques  aultres  de  ceux  que 
j'avois  oubliez  en  mon  bordereau,  attendant  que  vous  m'envoyiez 
le  roolle  de  ceux  tant  du  Conseil  et  du  Parlement  que  des  Requestes 
du  Palais,  où  nous  aurons  affaire,  afin  d'y  employer  noz  amys^.  Depuis 
vostre  départ  mon  père  a  eu  Dieu  mercy  beaucoup  plus  de  repos  que 
de  coustume,  et  se  resoult  de  son  propre  mouvementé  souffrir  qu'on 
tache  de  rompre  la  pierre  qui  luy  donne  tant  de  peine  et  de  douleur. 
Je  prie  à  Dieu  qu'il  vous  veuille  bien  conduire^  et  r'acconduire  et  sur 
ce  je  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  hunible  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  99  juin  i6a4.  , 

L'Ange  m'est  venu  advertir  qu'un  S' Martin  Talamel  avoit  une  prinse 
de  corps  contre  Gaspard  Court,  et  une  constrainte  pour  mille  escus, 
que  l'on  veult  exécuter  maintenant  qu'il  est  venu  icy  pour  le  doctorat 
de  son  neveu.  Cela  pourroit  bien  donner  quelque  jour  d'exercisse  à 
son  frère. 

'  C'était  alors  Etienne  d'Aiigre,  qui  avait  ^  On  voit  que,  se  conformant  aux  liabi- 

reçu les  sceaux  au  commencement  (le  l'année  tudcs  de  son  temps,  Peiresc  sollicitait  ad- 

(janvier  1624).  mirablement  ses  juges. 

'  Auguste  Galiand,  conseiller  d'l">tal,  sou-  '  Dans  le  voyagea  Paris  où  Valuvez  était 

vent  mentionné  dans  le  tome  II  du  recueil  appelé  par  le  grand  procès  relatif  a  la  terre 

Peiresc-Dupuy.  de  Riaus. 


36  LETTRES  DE  PEIRESC  [162/i] 

Le  présidant  Cliaine'a  déclaré  au  greffier  qu'il  vouloit  que  l'ordon- 
nance de  la  Chambre  l'ut  aux  termes  qu'elle  avoit  esté  resoliie,  et  qu'il 
ne  la  signeroit  poinct  aultrement. 

Faictes  que  Tavernier  envoyé  ses  procurations  au  plustost. 

[iw/j'e  post-scriplum  sur  le  dos  même  de  la  lettre.]  J'ay  oublié  de  vous 
dire  de  voir  Mess"  de  Sève  de  Lyon-  pour  leur  faire  un  peu  de  com- 
pliment de  ma  part,  et  voir  s'ils  ont  lettres  ou  fagot  à  ni'envoyer  par 
le  retour  des  chevaulx^. 


XV 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GEISTILIIOMME  OnDINAlHE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
Ce  mot  en  haste  est  pour  vous  dire  que  les  chevaulx  revindrcnl 
hier  au  soir  sains  et  gaillards^  et  que  nous  fusmes  bien  aises  d'ap- 
prendre de  voz  nouvelles.  J'allay  porter  moy  mesmes  vostre  lettre  à 
M' le  présidant  Seguiran^  qui  tesmoigna  de  s'en  sentir  fort  vostre  obligé. 
Mon  père  en  estoit  desja  en  peine  et  fut  fort  content.  Son  mal  luy 
donna  hier  un  peu  de  relasche,  mais  neantmoings  je  trouve  qu'il  va 
tousjours  en  empirant;  ses  tendons  qui  ont  paru  dans  ses  ulcères,  se 
sont  enfin  trouvez  touts  pourris,  et  en  sortit  hier  un  morceau  de  des- 
soubs  la  grosse  pierre  que  vous  aviez  veue  ,  qui  estoit  long  comme  tout 

'  Jean-Baptiste  Chaîne,  fils  du  président  sitions  françaises,  n°  5170,  fol.  4i.  Aulo- 

à  mortier  Louis  Ghaine(  i586), fut  nommé  graphe.  Valavez  a  écrit  au  do.^  de  la  lettre: 

ou  mémo  oflice  en  161 3,  et  remplacé  par  Mon  frère,  et  sous  ces  mots,  il  a  résumé  en 

son  fds  Lazare  en  i646.  Il  avait  un  frère  une  douzaine  de  lignes  le  contenu  de  la  leUre. 
conseiller.  «  Les  chevaux  qui   avaient  fait   la  très 

'  Sur  MM.  de  Sève,  voir"  le  recueil  Pei-  longue  coui-se  d'Aix  h  Lyon. 
resc-Dupuy  (t.  I,  p.  i5  ,  845).  'Le  pi-emier  président  de  la  Cour  des 

Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui-  comptes,  père  du  beau-frère  de  Peiresc. 


A  SA  FAMILLE. 


37 


[16-2Zi] 

ie  pied.  Il  a  neaiitiiioings  bon  courage  Dieu  mercy  d'en  relevci-,  Dieu 
luy  en  fasse  la  grâce. 

Je  vous  remercie  du  soing  que  vous  avez  eu  de  satisfaire  à  mes 
mémoires  si  exactement.  L'evesque  d'Orange  m'a  envoyé  ce  que  je 
voulois  de  Iny  \  et  m'escrivit  que  le  s''  de  Valchemburg^  estoit  attendu 
d'heure  à  aultre  pour  aller  continuer  la  charge  de  gouverneur  de  cette 
principaullé,  nonobstant  les  mauvoises  impressions  que  les  Ministres 
de  l'Estat  et  ceux  des  provinces  voisines  avoient  prinses  de  luy  et  de 
ses  desportements. 

La  nouvelle  des  trois  armées  avoit  esté  apportée  icy  par  un  courrier 
de  M""  de  Guise,  mais  on  ne  la  croioit  guieres. 

Nous  avons  receu  de  M""  Lucas  une  dcspesche  oii  il  y  avoit  une  lettre 
de  M""  Terdoil  aux  consuls  de  Rians,  et  deux  aultres  que  je  vous  ren- 
voyé; vous  ferez  de  là  cez  compliments.  M''  Astier  vous  escript  le  decez 
de  l'un  des  consuls,  et  l'accident  de  M''  Guerin  le  procureur  général', 
à  quoy  je  n'adjousteray  rien  si  ce  n'est  que  cette  nuict  il  luy  est  survenu 
un  hocquet,  et  que  je  viens  d'apprendre  que  son  frère  Charles  s'ap- 
preste  à  partir  pour  la  Cour.  On  parloit  hier  de  résignation;  il  y  a 
toutefoys  bonne  espérance  en  son  mal  bien  que  la  longueur  y  est 
inesvitable,  et  tousjours  du  danger  en  matière  de  blesseures  de  la  teste, 
et  surtout  du  derrière. 

L'homme  de  Sainte  Claire  a  esté  malade  à  la  mort,  ce  qui  i'em- 
pescha  de  vous  envoyer  la  lettre  dont  il  vous  avoit  parlé.  11  me  l'a  en- 
voyée et  son  homme  me  dict  d'y  mettre  le  dessus  à  vous,  ce  que  je  lis 
un  peu   trop  légèrement  à  mon  advis,  car  je  pense  qu'elle  se  doibt 


'  Jean  de  Tulles  monta  sur  le  sièg'e 
(l'Orange  en  1608.  IH'occupa  jusqu'il  sa  mort, 
arrivée  le  3  octobre  16A0.  I^es  principaux 
actes  de  son  administration  sont  rapportés 
dans  le  Gallia  christiana,  t.  I,  col.  785. 
Voir  aussi  sur  ce  prélat,  parent  par  alliance 
de  Valavez  qui  avait  épousé  Marquise  de 
Tulles,  le  recueil  Peiresc-Dupuy,  1. 1,  p.  i8o 
cl  passim.  On  trouvera,  en  outre,  dans  le 


tome  IX  du  présent  recueil  une  lettre  de 
Peiiesc  à  ce  prélat. 

^  Sur  le  sieur  de  Valkembourg ,  gouver- 
neur d'Orange ,  voir  les  deux  premiers  tomes 
du  recueil  Peiresc-Dupuy,  passtm. 

'  PierreGuérin,  sieur  du Castellet,  devint 
plus  tard  président  eu  la  Cour  des  comptes 
et  mourut  en  i668,  4a  ans  après  l'accident 
que  tout  d'abord  on  avait  pu  croire  mortel. 


38  LETTRES  DE  PEIRESC  [1624] 

adresser  à  celuy  qui  a  leurs  papiers.  Vous  eflacerez  le  dessus  et  y  en 
mettrez  un  aultre  si  trouvez  bon.  Non  autre,  je  demeureray, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  12  juillet  iGîi. 


J'ay  baillé  voz  clefs  de  Trebillane  '  à  Laurens.  J'escripts  à  M'  Bi- 
gnon  ^  pour  par  son  moyen  tascher  de  retirer  de  M""  Morel  ^  l'assorti- 
ment des  œuvres  de  S'  Chrysostome  *.  Si  vous  le  pouvez  solliciter  vous 
me  ferez  plaisir,  et  s'il  n'y  a  moyen  d'en  tirer  les  imperfections  qu'il 
doibt  du  volume  de  Sacerdotio,  etc.,  il  fauldra  l'achepter  de  nouveau, 
et  tascher  d'en  avoir  tant  meilleure  condition. 

Le  cousin  Isnard^  m'envoya  de  Sallon  la  Généalogie  de  Fournior  qui 
est  en  degré  bien  esloigné,  avec  Caillon.  Mais  Fournier  a  esté  depuis 
icy  pour  une  mauvoise  affaire  survenue  à  son  filz,  oij  je  l'ay  bien  servy. 

J'ay  advis  de  Rome  de  l'arrivée  du  P.  d'Ambruc",  et  de  la  favorable 
réception  de  ce  qu'il  portoit.  Il  fut  présenté  le  i  o  juin  par  M'  de  Be- 
thune  mesmes''. 

Borrilly  vous  prie  de  vous  souvenir  de  luy  *;  voyez  de  luy  procurer 


'  La  terre  de  Trébiliane  (aujourd'hui 
dans  la  commune  de  Cabriès,  arrondisse- 
ment d'Aix)  avait  été  apportée  à  Palamède 
de  Fabri  par  Marquise  de  Tulles ,  dame  de 
Trébiliane. 

*  Sur  l'érudit  Jérôme  Bignon,  voir  (pns- 
sim)  les  trois  tomes  du  recueil  Peiresc- 
Dupuy. 

'  Sur  le  libraire  Claude  Morel,  voir  les 
trois  tomes  (passim)  du  recueil  Peiresc- 
Dupuy. 

C'était  l'édition  si  savamment  donnée 
en  grec  et  en  latin  par  le  P.  Fronlon  du  Duc , 
en  12  volumes  in-folio.  Les  deux  première 
volumes  parurent  en  1609,  les  deux  sui- 
vants en   161 4,  le  cimpiième  en    1616. 


Claude  Morel,  s'étant  associe,  en  i6ai,  Sé- 
bastien Cramoisy,  mit  aux  cinq  volumes 
déjà  publiés  de  nouveaux  litres  portant  cette 
dernière  date.  Le  6*  volume  parut  en  lôai. 

^  Il  s'agit  de  Mathieu  ou  Mathias  Isnard 
qui  était  viguier  de  Salon  en  1606  et  dont 
la  grand'mère  paternelle  s'appelait  Anne 
Chavary. 

*  Voir,  sur  le  P.  d'Ambruc  à  Rome,  une 
lettre  de  Peiresc  à  D.  Guillemin ,  du  a6  août 
i6a/i  (t.  V,  p.  97). 

'  L'ambassadeur  de  France  à  Rome.  Sur 
Philippe  de  Béthune  voir  le  recueil  Peiresc- 
Dupuv,  pnssim. 

'  Peiresc  appelle  familièrement  Borrilly 
tout  court  son  confrère,  voisin  et  ami,  le 


[1624]  À  SA  FAMILLE.  39 

quelque  contentement,  s'il  se  peult,  au  moins  d'en  escrii-e  et  pour 
cause. 

Vous  avez  aultresfoys  sallué  de  ma  part  à  Gompiegne  Monsieui-  Alard 
adjoinct  '.  Si  vous  le  retrouvez  faites  luy  mes  recommandations.  H  avoit 
tousjours  de  belles  curiositez.  Il  y  avoit  encor  un  bon  religieux  de  Gom- 
piegne,que  j'ay  veu  à  Paris  où  il  m'accommoda  de  quelques  jolies  mé- 
dailles et  monoyes  d'argent,  mais  j'ay  oublié  son  nom.  G'estoit  un 
homme  de  grande  stature  d'environ  5o  ans.  Si  vous  le  retrouvez,  faictes 
luy  semblablement  mes  recommandations. 

On  m'escript  de  Rome  qu'il  y  avoit  couru  un  bruict  que  le  pauvre 
M""  Rubens  est  decedé.  Je  ne  le  crois  pas^,  car  souvent  l'envie  des 
peintres  en  a  faict  courir  de  semblables,  mais  enquerez  vous  en  sans 
semer  le  bruict  vous  mesmes,  c'est  à  dire  vous  enquérir  de  sa  santé. 
Et  si  ce  malheur  estoit  que  Dieu  garde  ne  perdez  pas  de  temps  au  re- 
couvrement de  ma  boitte  crainte  d'aultre  obstacle  ^. 


XVI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Je  vous  escrivis  par  de  Bosco  qui  partit  d'icy  deux  jours  aprez  vous, 
et  vous  porta  de  mes  lettres  pour  M^""  le  G.  d.  s.  "  et  autres  en  deux  pac- 


célèbre  notaire  collectionneui-,  au  sujet  du- 
quel on  peut  voir  notre  tome  IV  et  surtout 
le  fascicule  XVill  (Aix,  1890)  des  Corres- 
pondants  de  Peiresc  qui  est  consacré  à  cet 
archéologue  et  à  son  cabinet. 

'  On  conserve  dans  la  collection  Peiresc 
de  riuguimbertine  (registre  des  minules  I , 
fol.  33 1  )  une  lettre  «  M'  Alard  à  Compiè^ne 
écrite  de  Paris  le  19  août  1618. 


'  Peiresc  avait  bien  raison  de  ne  pas  le 
croire,  car  son  illustre  ami  ne  mourut  que 
seize  ans  plus  tard,  en  i64o. 

*  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  43.  Auto- 
graphe. Sur  le  dos  de  la  lettre  est  écrit  do  la 
main  de  Valavez  un  sommaire  analytique  pré- 
cédé de  ces  mots  :  Aix,  mon  frère  avec  la  date. 

'  Garde  des  sceaax. 


40  LETTRES  DE  PEIRESG  [1624] 

cfuets,  faits  à  deux  venues.  Et  vostre  laquay  me  dict  que  il  avoit  ren- 
contré ledict  de  Bosco  à  deux  lieues  en  deçà  de  Houane  '.  Hier  je  vous 
escrivis  par  M'  Guittard,  et  enfermay  dans  vostre  pacquet  une  lettre 
de  l'œconome  S'*  Claire,  où  je  pense  qu'il  y  avoit  quelque  argent,  avec 
vostre  despesche  de  M'  Lucas,  et  de  M'  Ferdoil,  qui  par  mesme  moyen 
avoit  escript  aux  consuls  de  Rians  une  lettre  dont  je  vous  envoyé  main- 
tenant la  coppie  ensemble  celle  des  deux  consultations  que  vous  aviez 
laissées  à  mon  homme.  Il  n'est  rien  survenu  depuis  si  ce  n'est  que  en 
nostre  procez  de  Callas'  sur  le  transport  de  jurisdiction  nous  avons 
obteim  à  ce  matin  arrest  en  Audiance,  portant  qu'il  avoit  esté  mal, 
nullement  et  attemptatoirement  jugé  par  le  lieutenant  de  Draguignan, 
bien  appelle  par  nostre  greflier,  toute  la  procédure  cassée,  et  ordonné 
que  les  comptes  dont  estoient  [sic)  question,  seroient  rendus  par  devant 
les  officiers  de  Callas,  et  l'intimé  condamné  aux  despans,  sauf  aux  par- 
ties de  pouvoir  prendre  extraict  du  compte  si  bon  leur  sembloit.  Et 
parce  que  l'on  avoit  présenté  hier  une  requesle  d'intervention  du  s'  de 
Crequy  comme  une  selle  à  tous  chevaux  en  toutes  les  affaires  où  nous 
sommes  intéressez,  sur  laquelle  il  n'avoit  pas  encor  esté  faict  de  re- 
charge, Bonnet  son  advocat  ayant  conclu  à  la  jonction  pour  l'interest 
qu'il  pretendoit  avoir  comme  seul  seigneur  de  Callas,  il  a  esté  or- 
donné que  sur  ladicte  jonction  les  parties  seroient  plus  amplement 
ouyes.  Je  vous  cnvpye  la  coppie  de  ladicte  requeste.  Mon  advis  avoit 
esté  de  n'y  respondre  que  coppie,  ou  au  moings  de  ne  partirtdariser 
rien.  M'  de  Colonia  fut  d'autre  advis^  et  tira  au  sien  M""  de  Callas,  mon 

'   IJoanne,  comme  nous  l'avons  vu  plus  dans  les  virillps  minutes  des  nolaires  d'Aix, 

baut.  veut  bien  m'approndrc  que  le  Colonia ,  doc- 

'  Callas  est  un  chef-lieu  de  canton  du  leur  et  avocat  h  Aix ,  qui  plaida  |>our  la  fa- 

rlépartement   du    Var,    arrondissetnent   de  mille  de  Fabi-i,   s'appelait  Françoix ,  qu'il 

Draguignan ,  à  1 4  kilomètres  de  cette  ville.  était  le  second  des  quatre  fds  de  Jean  de 

M.  P.  Joaniie,  dans  son  Dictionnaire  géo-  Colonia,  grelller  des  insinuations  ecclësias- 

graphique  de  la  France,  donne  au  nom  de  tiques  de  Marseille,  et  de  Louise  de  Pon- 

l'ancienne  terre  des  Fabri  la  même  forme  tevès,  enfin  que  par  contrat  du  i5  juini6o8 

que  Peiresc.  D'autres  écrivent  à  tort  Calax.  (minutes  du    notaire  IJarlliélemy   Maiirel) 

'  M.  Charles  de  Ribbe,  qui  a  eu  à  sa  dis-  --il  avait  épousé  Catherine  de  Rufli,  fdie  de 

position  les  papiers  des  Colonia,  conservés  Jacques  de  Ruffi,  docteur  et  avocat  lui  aussi 


1 162/1]  À  SA  FAMILLE.  il 

père,  qui  voiihil  qu'on  respondit.  La  responce  fut  faicte  precipile- 
ment  et  escritte  au  bas  de  l'original  de  la  requeste  sans  que  je  l'eusse 
veùe.  La  bonne  fortune  a  faict  que  la  presse  de  l'audiance  a  empesché 
de  solliciter  la  restitution  de  ladicte  requeste  de  sorte  que  je  l'ay  en- 
voyé quérir,  et  ne  pouvant  faire  mieux,  au  lieu  où  M'  de  Golonia  met- 
toit  que  M'  de  Crequy  n'ignoroit  pas  qu'il  ne  fut  seigneur  hault  justi- 
cier de  Callas,  j'ay  adjousté  un  cons  et  faict  cosseigneur,  et  au  lieu  où 
il  avoit  mis  ensuitte  :  ayant  la  haulte,  moyenne  et  basse  justice ,  etc., 
j'ay  trouvé  moyen  d'insérer  au  bout  de  la  ligne  :  ayant  sa  part  en  la 
haulte,  moyenne,  etc.,  afin  de  ne  provocquer  trop  d'envie  sur  nous,  et 
de  ne  les  picquer  au  jeu.  Et  de  faict  si  tout  cela  eust  esté  leu,  l'affaire 
alloit  encores  mieux,  car  possible  ne  se  seroit-il  jamais  parlé  de  cet  in- 
cident. Mais  je  n'en  fus  pas  creu.  Et  il  est  bien  véritable  que  si  l'affaire 
en  demeure  là,  sans  passer  plus  oultre,  à  quelque  chose  malheur  sera 
bon,  car  celte  requeste  ou  sa  coppie  nous  servira  de  tiltre  perpétuel 
contre  M'  de  Crequy  ou  ses  autheurs,  s'il  couUe  aprez  cela  assez  de 
temps  pour  prescrire.  Mais  si  au  contraire  c'est  le  commencement  d'un 
grand  procez,  on  nous  donnera  de  la  peine  à  vérifier  précisément  tons 
cez  faicts.  Je  sçay  bien  que  la  possession  nous  servira,  mais  je  doubte 
si  nous  aurons  les  tiltres  que  noz  autheurs  peuvent  avoir  retenus  par 
devers  eux  ;  il  fauldra  chercher  les  adveus  et  hommages  des  Marquis 
de  Trans  pour  voir  si  cette  portion  de  jurisdiction  de  Callas  y  sera  ex- 
primée avec  haulte  justice.  Bien  veux  je  croire  que  cette  intervention 
pourroit  un  jour  servir  à  l'aultre  procez  de  Rians  pour  nionstrer  la 
prostitution  de  ce  nom  en  toutes  choses  indifferement.  J'ay  eu  la  peine 
d'aller  prier  tous  messieurs  de  la  ciiambre  et  puis  de  les  aller  remer- 
cier. Mais  je  ne  la  plains  pas,  puisque  l'affaire  a  assez  bien  reussy  Dieu 

au  parlement  de  Provence».  M.  de  Ribbe  raison,  Agen,  1889,  p.  i5i.  D'iniporlanls 

s'est  occupé  du  livre  de  raison  d'un  descen-  extraits  des  papiers  de  la  famille  de  Colonia , 

danl  de  l'avocat  des  Fabri ,  Pierre-Joseph  de  communiqués  par  M.  de  Ribbe,  me  per- 

Colonia,  avocat  général  au   parlement  de  mettront,  en  une  prochaine  publication  rela- 

l'rovence,  puis  intendant  des  linances  sons  live  aux  livres  de  raison,  de  compléter  ce 

Louis  XVI.  Voir  diverses  références  h  ce  sujet  que  mon  savant  confrère  et  ami  a  déjà  dit  do 

dans  mon  Essai  de  biblio(rraphie  des  livres  de  celte  tamille  dans  trois  de  ses  publications. 

fi.  (■) 


A2  LETTRES  DE  PEIHESC  [1624] 

niercy.  Et  ce  bellislre  '  qui  avoit  rompu  l'accord  |>our  ne  vouloir 
prendre  la  peine  de  me  venir  voir,  a  esté  bien  punv  en  la  condamnation 
des  despans,  qui  seront  taxez  non  seulement  en  faveur  de  nostn;  {îrei- 
fier,  mais  de  M'  mon  père.  Il  est  vray  que  je  ne  feray  pas  de  difficulté 
de  l'en  descharger,  s'il  revient  à  son  debvoir  et  s'il  s'en  va  paisildement 
reprendre  et  continuer  son  instance  de  reddition  do  comptes  par  de- 
vant noz  officiers,  avec  promesse  de  s'y  tenir  comme  cumaselier^,  et 
d'adhorer  à  nous  s'il  fault  disputer  avec  M'  de  Crequy.  Je  l'attends  à 
cela  sur  ce  qu'on  m'a  desja  dict  qu'il  cherche  intercesseur  pour  nous 
venir  requérir  descharge  desdictz  despans. 

C'est  tout  ce  que  j'ay  à  vous  dire  pour  le  présent,  et  que  je  suis  tous- 
jours, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DK  Pf.iiiksc. 
D'Aix,  ce  saminwly  au  soir  i3  juiHol  ib-ih. 


Du  dimanche  matin  lâ  juillet  169^. 

Je  ne  vous  disois  pas  que  je  fus  présent  à  l'audiance,  sans  toutes 
foys  estre  veu,  car  elle  se  tint  en  la  grande  salle  aux  bas  sièges,  et  que 
j'ouys  les  playderies,  où  M""  Thomassin  fit  dignement  à  son  acoustumée. 
et  ses  conclusions  furent  suyvies  en  tout,  fors  que  les  inhibitions  géné- 
rales, qui  estoieht  de  justice,  et  qui  furent  obmises  à  prononcer,  mais 
M''  le  présidant  ne  les  voulut  pas  adjouster  à  l'arrest,  quand  je  l'en 
requis,  puisquie  ç'avoit  esté  l'advis  commun,  et  que  l'arrest  n'estoit  pas 
encore  corrigé.  11  y  avoit  eu  de  Mess"  qui  avoient  voulu  condamner  le 


Le  bon  Peiresc  a  quelquefois  le  propos  plaindre,  qu'il  ne  traite  ici  le  plaideur,  son 

un  peu  vif,  comme  on  l'a  déjà  constaté  eu  adversaire. 

divers  passages ,  mais  la  vivacité  ne  se  trouve-  '  Sic.  Je  ne  Irouve  nulle  part ,  et  d'excel- 
t-elle  pas  chez  les  meilleurs?  Nous  verrons  lents  philologues  n'ont  pas  trouvé  plus  que 
un  peu  plus  loin  que  Peiresc  traite  encore  moi,  l'explication  de  ce  mot  que  M.  L.  De- 
plus  mal  des  femmes  dont  il  eut  fort  à  se  lisle  et  moi  a\ons  lu  de  la  nu*nie  façon. 


[1624]  \  SA  FAMILLE.  43 

lieutenant  aux  dommages  et  inlerez  et  despans,  mais  cela  ne  tut  pas 
suyvy,  parce  qu'on  ne  l'avoit  pas  sur  le  lieu  pour  Fouyr  au  préalable. 
Le  jour  précédant,  M'  Bonnet  Maliynon  m'estoit  venu  trouver  pour 
sçavoir  si  nous  prenions  eu  mauvaise  part  qu'il  plaidast  l'intervention 
de  M'  de  Grequy  \  je  luy  dis  que  non,  au  contraire  que  j'aymeroys 
mieux  que  ce  fust  luy  qu'un  autre,  parce  que  iuy  se  contiendroil  dans 
les  termes  de  la  vérité  et  du  respect,  ce  que  je  ne  pouvois  attendre 
d'aultres  personnes  inconsidérées  tel  qu'estoit  Mourgues  le  jeune  qui  la 
précédante  audiance,  a  voit  impudement  soubstenu  que  nous  n'avions 
poinct  de  jurisdiction  àCallas,  bien  qu'il  sceul  luy  mesme  le  contraire, 
et  qu'il  list  tort  à  la  partie  pour  laquelle  il  playdoit,  laquelle  avoit 
volontairement  suby  la  jurisdiction  de  noz  officiers,  et  n'estoit  poinct 
appelante  de  leurs  ordonnances.  L'aisné  Mom-gues  aussy  semonstraun 
peu  partial  contre  nous  soufflant  aux  oreilles  de  son  frère  par  der- 
rière, pour  l'animer  davantage  à  poser  des  faulx  faicts  à  son  acous- 
tumée.  Bonnet  playda  fort  modestement,  se  contentant  de  dire  que 
M''  de  Grequy  se  presupposoit  seul  seigneur  de  Callas.  Mais  M''  de  Golo- 
nia  fit  si  mal  que  rien  de  pix  '.  Nous  avions  résolu  entre  nous  qu'il  in- 
terjetteroit appel  en  jugement  au  nom  de  mon  père,  en  payant  le  droict 
du  seau,  n'ayant  osé  le  relever,  crainte  de  porter  les  assignations  et 
l'affaire  après  la  S.  Remy.  Et  toutefoys  il  ne  l'interjetta  poinct  et  se 
contenta  d'adhérer  aux  conclusions  de  nostre  Greffier,  en  trois  mots, 
ayant  commancé  son  discours  de  la  plus  sotte  façon  du  monde,  et 
comme  si  mon  père  n  avoit  jamais  eu  notice  de  cette  affaire  que  là  en 
l'audiance,  car  il  dict  que  le  discours  de  M'  l'Advocat  General  (qui 
avoit  desgrossi  l'alTaire  au  conunancement,  pour  esviter  les  embarras 
des  Advocats)  luy  faisoit  recognoislre  que  mon  père  avoit  notoire  inte- 

'  G'dlait  Jean-Charles  Boniiel,  assesseur  *  Nous  trouvons  dans  celle  lettre  une 
d'Aix  en  16-26.  Il  prêta  hommage  pour  Ma-  1res  piquante  apprëeiation  des  plus  la- 
lignon  (commune  de  Seiilans,  dëjjarlemenl  meux  avocats  d'Aix  dans  le  premier  tiers 
du  Var),  le  1"  février  161 1 ,  au  nom  de  sa  du  wii"  siècle.  C'est  tout  un  chapitre  vive- 
femme  Honorade  Farges.  lille  de  Joseph,  ment  écrit  de  l'histoire  du  barreau  pro- 
seigneur de  Malignon,  et  de  Marguerite  vençal. 
Joannis  de  (jhâteauneuC. 

(i. 


àà 


LETTRES  DE  l'EIRESC 


[16241 


rest  en  cette  cause,  qu'il  requeroit  la  cassation  de  la  procédure,  et 
adheroit  aux  conclusions  de  l'appellant,  et  au  sortir  de  là,  il  me  vint 
dire  que  sans  luy  M'  Bonnet  vouloit  bien  accrocher  l'affaire,  comme  si 
je  n'avois  pas  sceu  son  intention.  Et  je  pense  qu'il  ne  luy  en  avoit  pas 
seulement  osé  ouvrir  la  bouche.  Mais  les  imposteurs  sont  toujours 
ainsin.  J'en  demeuray  fort  mal  satisfaict,  et  crois  que  ce  nous  seroit  un 
giand  bien  de  n'estre  plus  entre  les  mains  d'un  homme  de  si  peu  de 
foy,  et  si  mal  habile. 

Monsieur  de  Callas  mon  père  a  eu  un  peu  de  soulagement  depuis 
mes  dernières  lettres  par  le  moyen  d'une  eau  que  M''  Cassagne  m'en- 
voya de  Marseille  '  lorsque  je  luy  donnay  advis  de  la  pourriture  des 
tendons. 

Laurens  m'est  venu  trouver  à  ce  matin  de  Trcbeillane  et  m'a  ap- 
porté la  taille  des  Garberons,  oii  il  y  en  a  87  de  bled,  et  xi  de  grossan*, 
et  reste  encores  du  bled  pour  une  douzaine  d'hommes,  et  la  pièce  de 
Paumoule  qui  tiendront  toute  cette  semaine,  et  la  prochaine  je  ver- 
ray  d'y  envoyer  quelqu'un  de  secours,  soit  Chrislolet  ou  autre,  si 
Mad"""  d'Astier  '  n'y  va  elle  mesmes,  comme  elle  avoit  (|uasi  résolu. 

Ma  sœur  de  Bouc*  fut  si  maladvisée  cez  jours  passez  qu'elle  se  laissia 
aller  de  dire  en  présence  de  ma  tante  d'Orves*  qu'elle  norrissoit  mon 
père,  soubs  prétexte  de  dix  escuz  qu'elle  luy  avoit  prestez.  Vous  pou- 
vez penser  si  elle  fut  relevée,  car  ma  tante  sçavoit  bien  ce  que  je  fai- 


'  L*  docleur  Cassagaes,  auii  et  corres- 
pondant de  Peiresc,  a  été  déjà  mentionne' 
dans  notre  tome  IV  (p.  Itûo).  Voir  sur  lui 
le  XX'  fascicule  des  Correspondants  de  Peiresc 
intitulé  :  Le  docteur  Antovie  Navel  et  quel- 
ques autres  médecins  provençaux. 

^  En  provençal  lou  grossan  signifie  les 
grains  grossiei-s  en  dehors  du  blé  et  du 
seigle,  c est-à-tlire les  menues  céréales,  telles 
que  l'avoine  et  l'orge. 

'  Le  sieur  Astier  et  sa  femme,  souvent 
nommés  dans  les  lettres  de  Peiresc  à  son 
frère,  semblent  avoir  été,  à  côté  des  époux 


Ijombard,  et  à  un  rang  un  peu  plus  élevé, 
chargés  des  affaires  de  la  maison  de  Fabri. 

"  Suzaime  de  Fabri  dont  Peiresc  parlait 
si  tendrement  dans  une  lettre  de  sa  jeunesse. 
Ici  le  ton  a  singulièrement  changé,  mais  la 
personne  avait  aussi  beaucoup  changé,  et 
l'aimable  enfant  de  i6o3  était,  en  i6a4, 
une  jeune  femme  intéressée,  a\ide,  injuste 
et  trop  indigne  de  ses  excellents  frères. 

'  Catherine  {alias  Chariotle)  de  Fabri, 
tante  de  Peiresc,  avait  épousé  en  t584 
Guillaume  Cambe,  seigneur  d'Orves,  vi- 
guier  d'Hyères. 


[1624]  À  SA  FAMILLE.  hh 

sois,  et  luyfist  venir  sur  le  champ  Mad"'=  Lombar^  et  toutes  les  femmes, 
pour  luy  faire  soubstenir  la  vérité,  que  c'estoil  moy  qui  faisois  acheptei' 
journellement  tout  ce  qui  estoit  nécessaire  pour  sa  bouche,  et  qui 
payois  médecins,  et  drogues  et  tuilles  et  massons,  et  charpentiers,  et 
lessives,  et  tout  ce  qui  estoit  du  fais  de  la  maison,  puisqu'il  plaict  à 
Dieu,  et  se  trouva  que  de  son  argent  il  n'en  avoit  esté  rien  prins  que 
pour  des  griottes  à  confire ,  et  que  mon  père  avoit  gardé  pour  la  fer- 
rade.  Dont  cette  femme  fut  bien  estonnée,  attendu  qu'elle  s'estoit 
laissé  emporter  à  dire  qu'elle  estoit  resoliie  de  playder  contre  vous  et 
moy  pour  la  liquidation  de  ses  droicts,  à  quoy  elle  ne  manqua  pas 
non  plus  de  réplique  sur  ce  que  ma  tante  avoit  attendu  3o  ans  la  com- 
modité de  ses  frères  parceque  les  alliances  se  faisoient  par  amitié  et 
non  par  chicane.  Au  surplus  si  je  la  trouve  à  ma  main,  je  suis  bien  ré- 
solu de  parler  à  elle  comme  il  fault  et  sçavoir  de  qui  elle  a  apprins,  de 
tenir  desja  son  père  pour  enterré  tout  vivant  et  cappable  de  l'enterrer 
elle  mesmes. 

Souvenez  vous  de  Borrilly  ;  quand  il  n'auroit  qu'un  brevet  en  un 
besoing  il  s'en  contenteroit'^  et  possible  que  M""  de  la  Ville  aux  Clercs-' 
n'en  feroit  pas  de  difficulté  \ 


'  La  femme  île  l'intendant  de  la  maison 
de  Fabri. 

'  Un  brevet  de  conseiller  du  roi,  brevet 
([ue  l'on  accordait  facilement. 

'  Le  secrétaire  d'Etat  déjà  souvent  men- 
tionné et  avec  lequel  Peiresc  était  lié,  comme 


avec  les  autres  membres  de  la  famille  de 
Loménie. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqu  i- 
sitions  françaises,  n°  h\-]o,  fol.  46.  Auto- 
graphe. Sur  l'adresse  est  un  sommaire  réca- 
pitulatif de  la  main  de  Valavez. 


46  LETTRES  DE  PEIRESC  (1624] 


XVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Aiijoiird'huy  nous  avons  apprins  par  une  lettre  du  s'  Billou'  dattée 
(In  12"  de  ce  mois  que  vous  estiez  desja  arrive  dans  Paris,  car  il  faict 
response  à  sa  femme  sur  une  lettre  que  vous  aviez  portée  et  luy  en- 
voyé 3  exemplaires  de  son  nouveau  livre  -  dont  le  porteur  a  esté  un 
certain  Cbac  de  Toullon  qui  passa  par  icy  il  y  a  a  ou  3  jours.  Ce  nous 
a  esté  un  peu  de  mortification  de  n'en  sçavoir  davantage,  mais  tous- 
jours  avons  nous  à  louer  Dieu  d'avoir  appris  vostre  arrivée.  J'avois 
bien  tousjours  jugé  que  vous  y  arriveriez  le  m  à  peu  prez  si  le  vent 
contraire  ne  retardoit  vostre  voyage  et  à  vous  dire  la  vérité  je  me  pro- 
mettois  que  par  l'ordinaire  de  Lyon  qui  sera  party  le  mesme  jour  xii* 
à  midy  vous  nous  en  auriez  donné  un  mot  d'advis  soubs  l'addresse  de 
M"'  .lacquet  et  esperois  qu'elle  peut  arriver  dans  hier  ou  aujourd'huy, 
mais  nous  n'avons  eu  qu'une  lettre  de  M'  Bonnet  iiostre  procureur  du 
xxiii"  juin  concernant  sa  présentation  par  devant  M"  des  Hequestes  du 
palais  pour  laquelle  nous  vous  envoyons  une  procuration  telle  qu'il 
l'a  demandée  à  peu  prez  qui  est  le  subject  pour  lequel  je  vous  faicts 
cette  despeche  et  pour  ne  laisser  aller  Estienne  sans  estre  garny  de  noz 
lettres.  L'un  des  consuls  de  Riaiis  a  esté  icy  lequel  s'en  est  retourné 
en  intention  de  faire  faire  une  semblable  procuration  au  nom  de  la 
communauté,  laquelle  nous  envoyerons  Dieu  aydant  par  le  premier. 
A  quoy  j'adjousteray  concernant  la  maladie  de  mon. père  qu'aujour- 

'  S'ag^it-il  là  de  l'avocat  poète  Thomas  '  Piobablenient,  s'il  s'agit  «le  Thomas, 

•le  Billon  mentionné  dans  les  deux  preniiei-s  quelque  recueil   d'acrostiches,  genre   que 

tomes  du  recueil  Peiresc-Dupuy  et  qui  rc-  le    versificateur   cultiva    avec    une   dt-pio- 

paraîtra  souvent  dans  les  lettres  que  nous  lablc  facilité  et  une  non  moins  déplorable 

avons  encore  à  publier?  fidélité. 


[1624]  À  SA  FAMILLE.  M 

d'huy  mesmes  on  lui  a  tiré  une  pierre  grosse  quasi  comnie  une  noix 
hors  de  la  playe  qu'il  avoit  sur  le  pied  où  la  gangrené  avoit  esté 
et  que  s'il  y  a  moyen  d'en  tirer  encore  une  aultre  qui  z'este  dans  la 
raesme  playe,  on  a  quelque  espérance  qu'elle  se  pourroit  consoli- 
der. Jcudy  dernier  18"  de  ce  mois  une  heure  aprez  son  disner  il 
luy  print  un  grand  accez  de  fiebvre  dont  le  froid  "luy  dura  seule- 
ment une  demy  heure,  mais  avec  une  telle  violence  qu'il  luy  don- 
noit  la  toux  avec  un  peu  de  hocquet  et  une  espèce  de  ralement 
qui  me  mettoit  en  trez  grande  peine.  Le  chaud  l'eust  aprez.  Gela 
dura  environ  deux  heures  durant  lesquelles  il  mouilla  12  chemises. 
M''  Merindol,  qui  estoit  revenu  des  bains  le  jour  précèdent,  fut  appelle 
et  accourut  au  secours  '  et  Dieu  voulut  que  cela  demeura  dans  les 
termes  d'une  hebvre  éphémère"^  sans  auicune  suitte  d'accez  de  tierce 
ou  de  tierce  double,  mais  il  n'est  jamais  quitte  d'un  peu  de  fiebvre 
lente  nonobstant  laquelle  il  a  fort  bon  courage  d'en  relevei-  avec 
l'ayde  de  Dieu,  mais  quand  il  est  question  d'y  mettre  des  remèdes 
([ui  seroient  capables  de  guérir,  il  a  fort  peu  de  courage  de  les  suj)- 
porter. 

M''  le  procureur  gênerai  Guerin  se  porte  bieu  Dieu  mercy  et  est 
debout  depuis  7  ou  8  jours.  Depuis  longtemps  sa  femme  s'est  accou- 
chée d'un  beau  fils  '. 

Nous  avons  eu  icy  une  nouvelle  déclaration  du  Roy  pour  les  duels 
fort  rigoureuse  et  par  laquelle  le  Roy  veult  que  les  prevostz  des 
Mareschaux  ayent  cinq  cens  francs  de  taxe  pour  chasque  capture 
qu'ils  feront  de  quelqu'un  de  ceux  qui  en  seront  prévenus  à  prendre 
sur  les  plus  clairs  deniers  de  ses  receptes  generalles,  ce  qui  faict 
trembler  noz  jeunes  fouis.  Ce  seroil  un  grand  miracle  si  cela  les  fai- 


'  tjC  docteur  Antoine  Merindol  mentionné  durée.  On  rt-trouve  d'ailleurs  _^è!)/-e  cp}w- 

un  peu  plus  haut.  mère  dans  la  lettre  suivante. 

^  On  lit  très  distinctement es/eme/fe,  mais  '  La  femme  de  Pierre  Guérin,  sieur  du 

je  crois  bien  qu'on  est  autorisé  à  substituer  Castellet,   s'appelait    Sibile    Forbin    de  la 

à  cette  forme  impossible  l'expression  épM-  Rotjue. 
mire  très  applicable  à  une  fièvre  de  courte 


à8  LETTRES  DE  PEIRESC  [162i] 

soit  sages.  Voilà  tout  ce  que  je  vous  diray  pour  le  présent  et  que 
je  suis, 
Monsieur, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peihesc. 
D'Aix,  ce  aS  juillet  i6a4. 

EnGn  les  Chartreux  ont  Iraitté  et  contracté  de  leur  office  avec  le  s'  de 
Gaubert,  greffier,  pour  son  filz  au  priz  de  18  mil  escuz  dont  les  con- 
currences commencent  à  se  repenlir  de  n'avoir  pas  eu  assez  de  cou- 
rage. M""  Aymar  playde  fort  et  ferme  contre  Mad"  de  Brez.  Le  bon 
homme  de  M'  Gaillard  tient  encore  le  lict  pour  sa  difficulté  d'urine  et 
pour  s'estre  faict  sonder  par  un  homme  mal  expérimenté  qui  luy  fit 
faire  du  sang  et  luy  faict  appréhender  quelque  ulcère;  il  m'envoya  son 
homme  Rabillot  pour  me  ramentevoir  la  parolle  que  vous  luy  aviez 
donnée  pour  cette  récolte'. 


XVllI 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR   DK  VALLAVEZ, 

(iEMILHOMME  ORDINAIRE  DE  L\  CHAMBRE  DU  ROY, 
E]N  COUR. 

Monsieur  mon  frère. 
Depuis  vous  avoir  escript  par  le  filz  d'Estienne,  tandis  qu'il  tempo- 
risoit  à  partir,  nous  receusmes  hier  au  soir  tout  en  un  coup  voz  deux 
despesches  du  1 2  et  1 A  de  ce  moys  dont  la  première  estoit  accompa- 
gnée d'une  de  M'  Jacquet  du  l'j"  qui  me  faict  les  belles  paroles  en 
responce  de  ce  que  vous  luy  aviez  dict  de  bouche,  et  estoit  enclose 
en  un  pacquet  de  M'IeP''  Présidant^,  et  neantmoings  a  attendu  l'aultre 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  trouve  un  sommaire  de  la  propre  main  de 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  49.  Lettre  Valavez. 

écrite  par  un  secrétaire  et  revêtue  Je  la  si-  *  Vincent-Anne  de  Forbin-Maynier,  ba- 

gnatm'c  de  Peiresc.  Au  dos  de  la  lettre  on  i-on  d'Oppède. 


[162i]  \  SA  FAMILLE.  &9 

par  les  chemins  d'entre  J^yon  et  icy,  laquelle  estoit  joincte  à  une  lettre 
de  M'  Jacquet  du  20  et  sur  le  dos  lemaistre  des  postes  de  Villeneufve 
avoit  cotté  qu'elle  y  estoit  arrivée  à  9  heures  du  soir  du  96"  et  en 
estoit  partie  le  9  5"""  à  5  heures  du  matin.  Nous  avons  esté  infiniment 
aises  d'apprendre  vostre  arrivée  en  bonne  santé,  et  le  train  que  vous 
mettiez  à  noz  affaires,  ce  qui  resjouyt  grandement  mon  père,  et  prin- 
cipalement ce  que  vous  mandiez  avoir  apprins  de  Laure  qu'il  n'y  avoit 
poinct  encore  de  commissaire,  ce  qui  me  faict  croire  qu'on  n'agit  de 
par  delà  qu'aultant  que  ce  marault'  cy  les  poulse  qui  a  esté  retardé 
par  une  maladie  mortelle  de  son  fdz,  lequel  en  est  eschappé. 

J'ay  bien  du  regret  que  de  Bosco  soit  passé  sans  vous  rendre  mes 
despesches.  Lesquelles  je  ne  luy  aurois  pas  baillées  s'il  ne  les  fust  venu 
quérir,  avec  mille  belles  offres  d'avoir  soing  de  vous  chercher  partout. 
Je  pense  pourtant  que  vous  les  aurez  encor  à  temps  à  Compiegne,  où 
s'addressoient  mes  principales  lettres.  Je  vous  escrivis  depuis  par  M'"  Gui- 
tard  du  12""=  et  par  Cotte,  messager  de  Grâce,  du  li  de  ce  moys. 

Hier  au  soir  sitost  que  j'eus  ouvert  voz  lettres,  je  les  envoyai  à  M""  le 
présidant  Seguiran  (parce  que  ma  sœur  de  Bouc  estoit  présente  quand 
je  receus  le  pacquet).  M""  Astier  en  fut  le  porteur,  et  encores  chez 
M''  d'Aguf^  parce  qu'il  estoit  nuict  close,  aujourd'huy  matin  je  les  ay 
esté  porter  moy  mesmes  à  M'  d'Oppede  chez  luy,  et  bien  luy  a  \^sic 
pour  ay]  dict  que  vous  me  mandiez  de  le  faire  ainsin,  car  je  n'estois 
pas  résolu  d'aller  chez  luy  si  tost,  ayant  eu  grand  subject  de  me 
plaindre  de  luy  sur  l'expédition  de  nostre  arrest  de  Callas,  lequel  il 
fit  mettre  au  greffe  tout  aultrement  qu'il  n'avoit  esté  résolu  et  pro- 
noncé, et  ne  voulut  jamais  consentir  qu'il  fust  corrigé  comme  il  deb- 
voit,  de  sorte  qu'il  n'a  pas  mis  en  qualité  M"'  de  Crequy,  encores  qu'il 
aye  plaidé,  et  a  mis  la  reserve  qui  luy  avoit  esté  faicte  par  l'arrest, 
comme  si  elle  estoit  faicte  au  proffit  de  noz  subjects,  pour  leur  fonder 
des  prétentions  contre  nostre  jurisdicUon.  Aussy  je  n'estoys  pas  entré 

'  L'expression  HwrrtMftpeutaHerrojoindre  '  Sur   le   consoiHer  Honoré  d'Agiit,  le 

l'expression  belitre  plus  haut  employée  au  grand  ami  de  Pciresc ,  voir  les  ti-ois  tomes 
sujet  du  niAme  personnage.  du  recueil  Peiresc-Dupuy. 

"•  7 

IMPRIHCHll    RlTIOKâLt. 


50  LETTRES  DE  PEIUESC  [162/i] 

dans  son  logis  depuis  lors,  et  n'en  avois  guieres  de  volonté,  car  ce  n'est 
qu'une  opiniastreté  sans  fondement,  et  ceux  à  qui  je  m'en  suis  plainct 
en  sont  scandalisez.  Mais  j'ay  creu  qu'il  valoit  mieux  céder  que  de 
rompre  là  dessus.  Et  le  pix  est  que  M"^  de  Grequi  aura  subject  de  se 
plaindre  comme  si  on  avoit  affecté  de  taire  son  nom. 

Buon  m'a  escript  qu'il  avoit  receu  de  voz  mains  78  libvres',  dont 
il  me  tiendroit  bon  compte.  Ce  sont  des  termes  un  peu  ambigus,  et 
qui  ne  respondent  pas  au  barrement  de  son  livre  pour  ce  regard 
comme  je  vous  avois  prié  de  faire  faire,  afin  de  n'avoir  pas  à  regra- 
beller'^  par  aprcz  sur  des  vieux  comptes;  si  vous  le  voyez  il  sera  bon 
d'y  tenir  la  main,  et  d'alléguer  l'inconveniant  de  Gramoisy'.  Je  seray 
bien  ayse  qu'il  m'envoye  promptement  ces  livres  qu'il  me  promet,  et 
ce  qui  me  les  fera  attendre  plus  impatiemment,  sera  ce  que  vous  me 
mandez  que  mon  alphabet  à  dorer  y  sera  enclos,  parce  qu'il  me  faicl 
grande  faulte  et  que  je  pense  qu'un  messager  me  les  auroit  facilement 
portez  dans  une  boitte. 

Je  suis  infiniment  aise  que  M"'  Bignon  ait  trouvé  bon  que  vous  en- 
triez en  traicté  avec  le  s""  Henion  pour  son  allaire,  et  vouldroys  bien 
que  vous  y  eussiez  si  bonne  main  que  vous  peussiez  en  venir  à  bout. 

J'ay  prins  plaisir  à  ce  que  vous  ra'escrivez  du  s'  Ferrarin,  parce  que 
cela  me  faict  croire  absolument  que  le  bruict  de  Rome  est  faulx,  puis- 
qu'il estoit  dans  Rome  le  20  juin  et  que  M'  Ferrarin  n'en  sçavoit  rien 
le  1 2  juillet.  J'en  loue  Dieu  de  bon  cœur  et  avois  quelque  petit  subject 
d'appréhension,  puisqu'il  est  en  arrérage  de  quelques  responces  à  mes 
penultiesmes  lettres,  depuis  quelques  moys. 

Enfin  je  vous  remercie  du  soing  que  vous  avez  eu  de  toutes  mes 
lettres  et  commissions  et  des  nouvelles  particulières  que  vous  avez 
prins  la  peine  de  m'escrire,  lesquelles  m'ont  faict  admirer  Testât  pre- 

'  Sur  le  libraire  parisien  Nicolas  Buon ,  célèbre  que  ce  dernier,  voir  les  Irois  tomes 

voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (t.  I,y)rt.ss(Hi).  du  recueiyeiresc-Dupuy.  Le  mol  incoiné- 

'  Revenir  sur  de  vieux  comptes ,  les  \é-  nient  montre  que  Peiresc  avait  eu  (juelque 

rifier  de  nouveau.  difficulté  avec  Sébastien  Cramoisy  pour  un 

'  Sur  ce  confrère  de  Buon .  non  moins  règlement  de  compte. 


[1624]  À  SA  FAMILLE.  51 

sent  des  affaires  que  je  prie  à  Dieu  vouloir  bien  conduire  et  donner 
assez  de  force  au  Roy,  pour  y  apporter  le  remède  et  le  cliastiment 
méritoire.  Il  y  avoit  plus  de  8  ou  i  o  jours  que  la  nouvelle  de  l'empri- 
sonnement de  ce  Lopes  ^  avoit  esté  portée  en  cette  ville  comme  en  voi- 
lant sans  sçavoir  par  qui.  Je  vouldrois  sçavoir  le  jour  précis  de  sa  cap- 
ture pour  en  juger  mieux.  Car  si  tant  de  monde  est  embarrassé  en 
cette  lessive,  je  ne  sçay  s'il  n'y  auroit  poinct  quelque  provençal. 

Court  a  esté  encor  à  Rians  cez  jours  cy  comme  vous  verrez  par  la 
lettre  de  Lange,  pour  faire  de  nouvelles  sommations,  et  extraire  les 
allivrements  de  ceux  du  Conseil  et  de  Roquebrune  scindic  des  Forains, 
mais  tout  cela  ne  veut  rien  dire,  si  nostre  responce  y  est  arrivée  à 
temps.  On  a  mandé  de  protester  au  pied  de  l'extraict  de  l'allivrement 
dudict  Roquebrune,  qu'il  falloit  regarder  l'allivrement  de  Joseph  de 
Rians,  scindic  formel ,  et  de  tous  les  forains  pour  lesquels  il  porte  parole. 

Mon  père  vous  envoyé  la  procuration  que  M""  Bonnet  nous  a  de- 
mandée, et  nous  attendons  celle  des  consuls  à  mesme  fin. 

La  resolution  que  vous  avez  prinse  avec  Mess"  Galands  sur  noz 
affaires  agrée  infiniment  à  mon  père,  et  à  moy  aussy.  Je  prie  à  Dieu 
qu'il  vous  donne  le  moyen  de  les  mettre  en  estât  avant  la  fin  du  Par- 
lement et  avant  qu'on  puisse  employer  les  lettres  d'Estat,  ou  au  nioings 
que  vous  puissiez  faire  juger  la  provision. 

Au  surplus  depuis  vostre  départ  la  maladie  de  mon  père  est  allée 
tousjours  en  empirant  puisqu'il  piaict  à  Dieu,  bien  que  avec  assez  de 
lentitude.  Le  premier  inconveniant  qui  parut,  fut  de  la  pourriture  des 
tendons,  qui  estoit  chose  sans  remède,  comme  je  le  vous  niaiiday.  Il 
eut  puis  un  gros  accez  de  fiebvre  éphémère,  d'une  demy  heure  de 
froid,  avec  toux,  raalleraent  et  hocquet,  et  a  heures  de  challeur  du- 
rant laquelle  il  mouilla  une  douzaine  de  chemises.  M'  Merindol  se 
trouva  icy  tout  à  poinct  et  Dieu  mercy  cela  n'eust  aulcune  suitte  de 
tierce,  ne  de  tierce  double.  On  luy  tira  depuis  trois  grosses  pierres  de 
la  playe  du  dessus  du  pied,  deux  grosses  comme  une  noix,  et  une 

'  Voir  sur  remprisonneinent  du  riche  Espagnol  Alphonse  Lopez  les  Mémoires  de  Bassoin- 
pien-e,  t.  III,  p.  i85. 


5'i  LETTRES  DE  PEIRESC  [\62li\ 

troisiesme  longue  comme  le  doigt,  qui  luy  ont  laissé  un  merveilleux 
creux  dans  le  fonds  du  pied.  On  luy  en  tira  une  qualtriesme  assez 
grosse  de  la  racine  du  gros  artueil,  et  quasi  aussy  lost  la  gangrené 
parut  audict  gros  artueil  laquelle  alla  si  viste  que  dans  nioings  de 
uU  heures  tout  le  gros  artueil  fut  noircy.  Mais  Dieu  mercy  en  mesme 
temps  la  nature  fit  séparation  du  vif  avec  le  mort,  en  sorte  qu'il  n'y 
eust  pas  de  quoy  craindre  que  l'un  se  communiquast  au  reste.  A  ce 
soir  la  grosse  pierre  que  vous  aviez  veiie,  plus  bas  que  le  gros  artueil, 
et  laquelle  monstroit  d'estre  longue  comme  le  doigt ,  s'est  rompue 
d'elle  mesmes,  et  le  morceau  qu'on  en  a  tiré  estoit  gros  comme  une 
noix,  la  racine  qui  est  demeurée  a  paru  molle  comme  paste,  de  sorte 
que  je  crois  qu'elle  se  despessera  et  sortira  aiseement. 

Sur  les  cinq  heures  du  soir  j'estois  aux  funérailles  de  Madame  d'Au- 
ribeau  aux  Carmes.  L'on  m'est  venu  advertir  que  mon  père  avoit  eu 
un  aultre  frisson  de  fiebvre,  j'y  suis  accouru,  et  ay  trouvé  que  le  froid 
estoit  finy  tandis  qu'on  m'estoit  allé  quérir  d'icy  la;  il  a  eu  une  heure 
et  demy  de  chaud ,  et  a  mouillé  6  ou  7  cliemises.  Et  puis  estant  bien 
remis,  il  a  souppé  aussy  bien  Dieu  mercy  et  avec  aultant  d'aj)petit 
qu'il  eust  encores  faict  de  longtemps.  J'espère  qu'il  n'aura  nomplus  de 
suitte  que  l'aultre  accez  qu'il  eut  il  y  a  12  ou  i5  jours.  Et  ses  ulcères 
semblent  estre  en  meilleur  eslat  qu'ils  n'estoient,  car  le  plus  gros  du 
mitan  commance  à  se  mundilier  et  laisser  paroistre  la  chair  vive  au 
londs  et  les  aultres  s'accommodent.  La  perle  du  gros  artueil  n'estant  pas 
considérable,  pourveu  que  Dieu  veuille  qu'il  ne  survienne  rien  aultre 
de  semblable.  Le  bon  homme  du  père  de  M'  Merindol  perdit  comme 
cela  le  gros  artueil  d'une  gangrené  de  vieillesse,  et  puis  survesquit  en- 
cores assez  longtemps.  Mon  père  a  aultant  de  courage  que  jamais,  et 
se  promet  de  relever,  combien  que  avec  un  peu  d'incommodité  de  ce 
pied.  Dieu  luy  en  fasse  la  grâce.  Et  à  vous  de  nettoyer  bientost  les 
affaires  de  delà.  Sur  quoy  je  finiray  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc.    . 


|1624|  À  SA  FAMILLE.  53 

Nous  avons  enfin  trouvé  le  testament  de  feu  mon  oncle  chez  Bruis 
de  l'an  1586  par  lequel  il  ne  laisse  pas  le  simple  usufruict  à  mon 
père,  comme  on  nous  disoit,  ains  l'héritage,  mais  il  substitue  ses  en- 
fants masles  et  à  iceux,  les  masles  de  ses  sœurs  d'Amirat\  de  Meaux- 
et  d'Orves  ^.  Ma  tante  d'Orves  croioit  qu'il  y  eust  un  testament  poste- 
rieur  au  mariage  de  ma  feue  belle  mère ',  mais  je  ne  pense  pas  qu'il  y 
en  ayt  d'aultre. 

D'Aix,  ce  sainmedy  au  soir  97  juiUet  lôai  ''. 


XIX 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  depuis  leu  toutes  voz  lettres  et  ay  faict  part  des  nouvelles  à 
M''  mon  pero,  à  M'  Seguiran,  à  M''  d'Agut  et  à  M''  Astier;  M''  d'Oppede 
est  à  Cavaillon,  à  qui  je  les  envoyeray  à  la  première  commodité; 
M''Ghaine  esta  Brignole.  Elles  estoient  un  peu  surannées, parce  qu'elles 
avoieut  esté  prévenues  par  celles  du  16™''  et  parce  qu'il  en  est  venu, 
se  dict  on,  à  d'aultres  du  28'"'=  qui  portent  le  retour  de  M''  le  Colonel 
auprez  du  Roy  '^.  M'  Astier  a  eu  sa  part  du  libvre  que  vous  me  man- 


'  Madeleine  de  Fabri  avait  épousé  en 
1 565  Pierre  de  Pontevès ,  seigneur  d'Amirat. 

^  Francise  de  Fabri  avait  épousé  on  1 5  7  7 
Ferréoi  Flotte,  seigneiu-  de  Mouux. 

'  Nous  avons  déjà  vu  précédemment  que 
Catherine  (ou  Charlotte)  de  Fabri  avait 
épousé  en  i58/i  Guillaume  Cainbe,  seigneur 
d'Orves. 

*  Catherine  de  Caradet,  veuve  d'Olivier 
de  Tulles. 

*  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitionsfrançaises ,  n°  5 1 70,  fol.  53.  Avec  som- 


maire analytique ,  de  la  main  de  Valavez , 
au  dos  de  la  lettre. 

"  Il  s'agit  du  colonel  général  des  Corses 
et  maréchal  de  France ,  Jean-Baptiste  d'Or- 
nano,  comte  de  Montlaur.  Tous  les  mé- 
moires du  temps ,  ceux  de  Bassompierre  en 
particulier,  racontent  la  disgrâce  et  l'empri- 
sonnement de  ce  gouverneur  de  Gaston, 
frère  de  Louis  XIII.  Au  sujet  de  la  nouvelle 
donnée  par  Peiresc ,  on  peut  citer  une  pièce 
intitulée  :  L'innocence  reconnue  en  faveur 
de  monseigneur  le  colonel  d'Ornano  (Paris, 


54  LETTRES  DE  l'EIRESC  [1624] 

cliez'  et  M''  le  P'  Présidant  ou  son  secrétaire,  pour  luy,  en  a  eu  un  aultre, 
car  M' Tavernier  m'en  avoit  envoyé  6  un  peu  auparavant.  Vivaud  en  avoit 
apporté  un  aultre  de  niesme  tiltre,  mais  tout  divers,  où  M' ie  présidant 
Seguiran  avoit  trouvé  goust,  mais  on  l'a  laissé  esgarer,  je  ne  l'ay  poinct 
veu  et  le  verrois  volontiers  s'il  s'en  trouve,  encores  qu'il  ne  soit  pas 
comparable  à  l'aultre. 

J'ayt  laict  recherche  assez  exacte  des  pièces  que  vous  demandiez, 
mais  comme  je  n'ay  poinct  trouvé  l'arrestde  i6i6  du  M[arquisJ  d'Orai- 
son au  lieu  où  il  eust  deub  estre,  où  je  n'ay  trouvé  que  sa  procura- 
tion, je  n'ay  pas  trouvé  nomplus  aulcun  des  originaux  des  exploicts 
que  vous  vouliez  de  l'an  i6a3  en  aoust.  Seulement  j'ay  trouvé  dans 
le  sac  que  vous  m'aviez  monstre  dans  vostre  estude,  une  coppie  de  l'ex- 
ploict  mesmes  du  So""  aoust  1628  que  je  vous  envoyé,  et  une  coppie 
du  verbaldeM''de  Colonia,  qui  est  bien  contraire  à  celuy  de  Jourdan,  et 
l'exploit  mesmes  du  3o  aoust  n'est  guieres  bien  conforme  à  vostre  ex- 
traict  si  vous  ne  l'avez  fort  abrégé.  Nous  n'avons  trouvé  aulcune  coppie 
des  exploicts  du  2  1  et  22  aoust,  mais  mon  père  dict  qu'il  vous  envoya 
tous  iosdicts  originaux  ensemble  deux  sommations  laides  en  mesme 
temps  par  M''  Astier  contenant  noz  responces  et  celles  des  consulz  aux- 
(lictz  cxploictz,  parce  que  le  sergent  ne  les  avoit  pas  voulu  insérer,  et 
daultant  que  sur  cette  conjoncture  vous  et  moy  estions  sur  nostre  par- 
tement  de  Paris,  en  delTault  de  nous,  il  adressa  le  pacquet  à  M'  Bonnet 
nostre  procureur,  lequel  luy  respondit  quelque  temps  y  a  de  l'avoir 
receu.  Et  si  vous  le  luy  demandez,  vous  y  trouverez  possible  tout  ce 
qui  vous  faict  de  besoing  et  en  meilleure  forme  que  nous  ne  le  vous 
sçaurions  envoyer.  Nous  ferons  toutefoys  extraire  lesdictes  sommations 
à  Rians  pour  les  vous  envoyer  par  le  premier.  Nous  avons  esté  trez 

16a à)  L'accusé  avait  cherché  à  prouver  son  dos  de  la  présente  lettre,  était  intitulé  :  La 

innocence  dans  une  pièce  qui  parut  la  même  faulcc  voie  publique.  On  ne  le  trouve  pas 

année:  Copie  de  la  lettre  de  M.  le  colonel  dans  le  Catalogue  de  l'histoire  de  France  (Ki- 

DonuiHO  au  roi  {S  juin) ,  s.  1.  in-8°.  hliolhèque  nationale)  parmi  les  puldiralions 

Ce  livre,  ainsi  que  nous  l'apprend  le  de  Tannée  i6a'i. 
soiniiiairo  analytique  inscrit  par  Valavez  au 


[1624J  À  SA  FAMILLE.  55 

aises  d'apprendre  la  fausseté  sur  laquelle  ce  maraut  a  fondé  son  instance 
du  Conseil.  Je  vouldrois  bien  qu'il  eust  franchy  le  sault  pour  la  soubs- 
tenir  bonne,  car  vous  auriez  un  merveilleux  advantage.  Mais  quand 
cela  ne  seroit  pas,  et  quand  ils  la  desadvoueront,  tousjours  sera-ce  un 
grand  avantage,  et  une  espèce  de  planche  au  renvoy  pur  et  simple  au 
Parlement  de  Paris. 

Nous  avons  esté  bien  aises  aussy  d'apprendre  le  progrezde  voz  pour- 
suittes  aux  requestes  du  Palais,  et  l'espérance  que  vous  avez  en  la 
maintenue  par  provision,  qui  est  un  coup  de  partie  trez  important. 

Pour  la  commission  du  Parlement,  je  priserois  plus  M'  Durand  que 
pas  un  desaultres,  et  vouldrois  fouyr  Loysel,  quelque  réputation  qu'il 
aye. 

Pour  le  m[arquis]  d'Oraison,  M'  Astier  verra  d'y  faire  un  voyage. 
Si  je  pouvois  je  le  ferois  volontiers,  mais  j'appréhende  les  compliments 
excessifs;  nous  verrons  d'y  pourvoir. 

M'' Astier  veult  aller  demain  à  Marseille  pour  traicter  avec  de  Rua, 
et  bailler  i  oo  francs  à  M'"  Siguier  que  ceux  de  Rians  envoyent  à  M""  Fer- 
doil,  afin  de  bailler  lettre  de  change  au  s''  Lumaga,  car  le  pauvre 
M'"  Gaillard  est  en  mauvais  estât  à  Maynes;  il  avoit  couru  un  bruict  de 
sa  mort  qui  n'est  pas  vray. 

J'aurois  bien  d'aultres  choses  à  vous  escrire  touchant  le  surplus  de 
voz  lettres,  mais  M"  La  Fagoue  a  haste  de  faire  partir  sa  despesche  cy 
joincte,  qu'il  m'a  prié  de  vous  recommander.  Vous  pouvez  penser  si  j'y 
ferois  difficulté,  recognoissant  son  mérite  comme  je  faicts.  Il  me  fault 
achever  quelques  arrests  de  nostre  moys  d'aoust,  et  aussy  tost  je  me 
vay  mettre  à  escrire  toutes  les  lettres  que  je  croiray  vous  pouvoir  servir, 
et  puis  respondre  à  tous  mes  amys.  Cependant  je  me  contenteray  de 
vous  remercier  en  gros  du  soing  que  vous  avez  eu  de  tant  de  petites 
choses,  et  spécialement  des  lunettes  de  cez  Kufllers. 

J'ay  faicl  rendre  soigneusement  toutes  voz  lettres  et  pacquets  de  voz 
amys,  et  ay  esté  bien  aise  que  m'ayez  escript  que  M""  de  Mondevergues 
avoit  charge  de  payer  les  deux  pistoles  au  porteur  desdicts  pots,  lequel 
me  cajola  tant  qu'il  faillit  à  me  l'arracher,  mais  je  ne  l'ay  plusveu,  et 


56  LETTRES  DE  PEIRESC  [1624] 

M""  de  Mondevergues  '  m'a  depuis  escript  qu'il  l'avoit  payé  sans  dire  de 
quoy.  Je  hiy  r'envoyeray  demain  par  Jeanbarre  sa  demy  pistole.  Le 
s""  Bartolomé  m'escript  que  la  cardinale  a  paty  pour  avoir  esté  trop 
arrousée,  et  que  les  deux  rejetions  de  l'hiacynthe  sont  morts,  et  la  mère 
est  en  bon  estai  et  fleurira,  et  qu'il  aura  tout  le  soing  possible  de  l'un 
et  de  l'aultre'^.  11  vouldroit  bien  en  avoir  d'aultres  dans  une  boitte  et 
la  fleur  de  la  passion,  mais  il  se  haste  un  peu  trop  pour  bien  danser. 
J'ay  prins  grand  plaisir  de  voir  l'arrest  du  conseil  pour  la  surceance 
de  l'edict  du  Clergé  et  encores  plus  le  règlement  des  conseils  du  Roy, 
mais  je  n'ay  jamais  veu  le  premier  project  desdicts  règlements,  ne  la 
première  reformation  d'iceluy,  et  les  vouldroys  bien  voir  s'il  estoit 
possible,  car  j'entends  que  celuy  cy  n'est  que  de  la  seconde  reforma- 
tion du  premier  auquel  M'  Ribier  avoit  esté  oublié,  et  d'aultres  aussy, 
et  la  datte  de  celuy  auquel  on  avoit  adjousté  à  la  direction  le  présidant 
Chevalier  ])oursupernHmeraire,  et  par  ap|)endice.  Et  me  semble  qu'on 
disoit  qu'il  y  en  avoit  un  particulier  pour  les  maistrcs  des  requesles, 
qui  meriteroit  bien  d'estre  veu.  J'avois  demandé  quelques  papiers  à 
M""  de  Lomenie,  entr'aultres  un  induit  du  feu  s'  du  Bellay,  evesque 
de  Paris,  avant  qu'estre  cardinal,  qui  doibt  cslre  dans  les  libériez  de 
l'Eglise  Gallicane,  si  ce  n'est  qu'il  l'ait  laissé  entre  les  traiclez  de 
nostre  S'  Père  au  volume  d'Italie.  Je  le  prie  de  me  l'envoyer  et  luy 
mande  que  s'il  le  trouve  bon,  vous  le  chercherez  dans  ce  volume  en 
sa  présence.  Il  ne  me  souvient  pas  précisément  de  la  datte,  mais  cher- 
chez depuis  l'an  i53o  jusques  en  i56o,  vous  le  trouverez  indubitable- 
ment*. Si  cela  ne  se  peult  faire  ainsin,  il  fauldra  tascher  de  l'avoir 


'  Lopès  de  Mondevergues,  geutilhoiiuur 
d'Avignon ,  était  parent  de  Pciresc.  Il  a  été 
déjà  mentionné  dans  ie  recueil  Peii-esc-Du  - 
puy  (t.  m,  p.  a54). 

11  sera  souvent  question  d'arbres  et  de 
plantes  dans  les  lettres  de  Peiresc  à  Valavez , 
car  les  deux  frères,  qui  avaient  tant  de 
goiits  communs,  adoraient  à  l'envi  les  fruits 
et  les  Heurs. 


tII  est  de  l'an  i533  verilBé  au  Parle- 
ment le  3  mars  i53^.  11  en  fault  une  coppie 
et  des  lettres  du  Roy  du  i*'octolire  audicl 
an  i534.  Par  niesnie  moyen  il  fault  une 
copie  des  lettres  du  Roy  en  faveur  de  Mat- 
thieu Gorry,  inquisiteur,  du  3o  may  i536, 
verifliées  au  Parlement  le  i4  aoust  i53G. 
Tout  cela  est  ensemble.»  (Note  marginale 
et  autographe  de  Valavez.) 


fl624]  À  SA  FAMILLE.  57 

des  registres  des  lettres  royaulx  du  parlement  de  ce  temps  là,  où 
M''  du  Liz  1  les  vous  fera  prester. 

Je  ne  puis  escrire  à  persone  pour  ce  coup,  ce  sera  Dieu  aydant  par 
la  première  despesche  que  je  satisferay  à  tout,  et  cependant  demeu- 
reray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peuiesc. 
D'Aix,  ce  lundy  au  soir  a  septembre  iGsi. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  Dieu  mercy  mon  père  est  en  assez  bon 
estât.  J'en  escripts  les  particularitez  à  M'  de  Lomenie.  Il  vous  escript 
luy  mesnies. 

J'ay  trouvé  dans  vostre  estude  les  papiers  des  propriétaires  où  je 
«hercheray  ce  qui  vous  pourra  servir  de  delà,  pour  le  vous  envoyer  au 
premier  jour. 

Le  P.  d'Ambruc  s'en  revient  inquisiteur  d'Avignon  -. 


XX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Nous  avons  eu  à  ce  matin  une  despesche  du  2 4  dans  le  Palais;  j'ay 
à  l'issue  envoyé  toutes  les  lettres  à  leur  adresse  et  entr'aultres  le  pacquet 
de  M'  du  Mas,  et  estant  retourné  cette  aprez  disnée  au  Palais  M""  le 
Premier  Présidant  m'a  dict  qu'on  luy  mandoit  des  nouvelles  d'une  af- 
faire proposée  au  conseil  du  Roy  et  résolue  de  toute  aultre  façon  que 
plusieurs  ne  l'attendoieut  de  deçà.  Je  crois  que  le  courrier  du  P.  La  Fare 

'  Sur  Charles  du  Lis,  correspondant  et  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acmii- 

ami  de  Cl.-Nic.  de  Fabri,  voir  le  recueil        sifions  françaises,  n°  6170,  fol.  69.  Auto- 
Peiresc-Dupuy  (t.  1,  p.  65,  /lo/i,  891).        graphe. 

ïi.  S 

IHPIIlHEKIt    SATIOXALS. 


58  LETTRES  DE  PEIRESC  [162r,] 

s'en  alla  droict  à  Maiseille  vers  ^]^  de  Guise  à  ce  qu'on  m'en  a  dicl, 
mais  nous  ne  l'avons  poinct  veu  icy,  que  je  crois  qu'il  s'en  sera  retourné 
de  là.  Je  suis  bien  marry  que  le  Picar  ayt  si  mal  condiiict  ses  boittes, 
car  elles  esloit  (sic)  bien  enserpillées.  et  en  bon  estât;  il  fault  qu'il  y 
ayt  eu  de  la  négligence  extraordinaire.  Et  m'estonne  bien  que  Laurens 
ayt  aussy  mal  conduit  la  sienne.  Il  fault  que  la  senteur  de  vostre  seure' 
vint  de  la  salleté  de  l'ean,  ou  de  la  corruption  aprez  la  mouilleure,  car 
icy  il  sentoit  fort  bon  comme  l'ordinaire  du  son,  lequel  avoit  esté  lavé 
dans  l'eau  claire  pour  luy  oster  la  farine,  aussy  bien  que  celuy  de  la 
première  boitte  de  Beautenc.  Je  suis  bien  aise  qu'ayez  prins  des  fruicts 
pour  l'usage  à  quoy  vous  les  avez  employez,  et  de  l'espérance  que  vous 
aviez  de  l'arrivée  des  cliarretons  le  lendemain  de  INoel,  car  la  commo- 
dité dudict  Laurens  estoit  bien  des  meilleures  que  nous  pouvions  avoir, 
si  ce  n'est  que  Beautenc  fust  encores  là,  car  je  le  prefererois  volontiers 
comme  plus  acoustumé  au  chemin  et  aux  voitures  que  ce  pauvre 
paysan  nouveau  au  mestier,  et  de  faict  s'il  n'a  bon  courage  de  le  porter 
soigneusement  il  vault  bien  mieux  différer,  attendu  mesmes  le  danger 
de  la  gelée  qui  vous  doibt  obliger  d'y  mettre  de  la  bourre  à  fenlour 
ou  de  la  paille  seiche  enserpillée. 

Je  suis  bien  marry  du  renvoy  de  M'  Guerin  au  parlement  de  Paris, 
et  encores  plus  de  l'ouverture  qui  vous  a  esté  faicte  des  poursuittes  de 
noz  gents  pour  faire  déclarer  que  l'arrest  du  7  juillet  ne  leur  nuise 
poinct.  Ce  que  je  ne  double  poinct  qu'ils  n'obtiennent  de  M'  Turcan, 
sans  monstrer  à  partie  sur  simple  requeste,  et  quasi  de  tout  aultre, 
parce  que  d'abbord  il  semble  que  ce  ne  soit  rien ,  et  toutefoys  cela  est 
de  grande  consequance,  attendu  que  le  nom  et  le  corps  de  la  commu- 
nauté oblige  aussy  bien  les  protestants  prétendus  que  les  aultres. 

Je  ne  plaindrois  pas  tant  l'effect  des  lettres  d'estat  comme  cela.  Mais 
comme  vous  dictes  il  fauldra  faire  ce  qui  se  pourra,  et  Dieu  fera  le 
reste.  Cependant  les  consuls*  sont  faicts  tels  que  vous  verrez,  et  au 
grand  desplaisir  et  confusion  des  brouillons  qui  n'y  sçauroient  trouver 

'  Il  s'agit  là  de  la  sciure  de  bois.  —  '  L«8  consuls  de  Rians. 


A  SA  FAMILLE. 


39 


[1625] 

à  redire.  Vous  verrez  le  coniparant  que  Fabre  avoit  voulu  présenter 
et  faire  insérer  en  la  délibération,  mais  il  n'obtint  que  les  paroles  que 
M''  de  Colonia  y  a  voulues  insérer,  et  le  comparant  est  demeuré  ori- 
ginellement par  devers  ledit  s'  de  Colonia,  dont  à  l'issue  il  voulut  acte 
particulier,  et  les  consuls  sans  approbation  de  la  qualité  demandèrent 
coppie  pour  y  contredire,  mais  cela  n'a  pas  esté  faict;  si  on  y  insiste, 
on  y  fera  insérer  leur  response  avant  que  de  le  décréter.  M'  Astier  vous 
dira  les  aultres  particularitez. 

Pour  le  faict  de  M""  de  Lisieux  S  en  ce  qui  est  des  exemplaires,  il  est 
raisonnable  de  luy  en  donner  et  je  suis  d'advis  que  vous  luy  deman- 
diez combien  il  en  veult  pour  les  luy  bailler-.  Et  pour  le  faict  de  son 
induit,  puisqu'il  ne  se  contente  de  l'indemnité  que  je  luy  en  ay  baillée, 
il  fauldra  voir  de  retirer  sa  procuration.  Je  rechercheray  cez  papiers 
pour  y  faire  pourvoir.  J'avois  oublié  par  ma  dernière  despesclie  du 
1"  jour  de  l'an,  de  vous  envoyer  le  dessein  des  Sallins  que  je  vous  avois 
appresté,  dont  je  suis  bien  marry,  à  cause  que  le  pacquet  estant  gros, 
il  ne  se  seroit  pas  tant  gasté  comme  il  fera  on  le  ployant  trop  menu,  et 
je  suis  quasi  en  volonté  d'attendre  uneaultre  commodité  de  pacquet  plus 
gros;  cependant  je  vous  envoyé  les  aultres  desseins  moings  dangereux. 

Au  surplus  l'affaire  de  ma  niepce  est  resoliie  absolument  \  Les  dames' 
accordent  de  la  recevoir  comme  pensionnaire  à  5  escus  par  moys  pour 
8  ou  10  moys.  La  continuelle  pluye  d'aujourd'luiy  m'a  empescbé  d'y 
pouvoir  aller  (car  elles  sont  au  logis  de  M"'  de  S^  Gesary  ^)  ;  c'estoit  pour 


'  LVvêque  de  Lisieux  «lait  alors  (ïuil- 
laume  Aiieaume,  neveu  du  précédent  évoque 
Guillaume  du  Vair.  G.  Aiieaume,  après 
avoir  été  évèque  de  Riez  (  i  (i  1 7  ) ,  succtîik 
en  i6ai  h  son  oncle,  et  occupa  le  siège 
de  Lisieux  jusqu'en  i()34. 

Il  s'agit  d'exemplaires  des  OEuvres  de 
Guillaume  du  Vair  que  Peiresc  venait  de 
l'aire  imprimer. 

'  Cette  nièce  était  (^-laire  de  Fnhri,  lille 
du  sieur  de  Valavez  et  de  Marquise  de  Tulles. 
Elle  avait  été  baptisée  h  Aix,  paroisse  Sainto- 


Madeleine,  h  i3  novembre  1G08,  et  elle 
avait  eu  pour  parrain  Ferréol  Flolle  de 
Meaux,  si  souvent  nommé  dans  les  lettres 
de  Peiresc.  Voir  la  brocbure  intitulée  :  Une 
nièce  de  Peiresc.  Claire  de  Fabri.  Notes  et 
(locumeiUs.  (Bordeaux,  i8go,  grand  in-S".) 

'  Les  religieuses  de  Sainte- Marie. 

'  Le  logis  de  M.  deSaint-Gésary  n'est  pas 
inenlionné  dans  l'ouvrage  de  Roux-Alplie- 
ran  :  Les  rues  d'Aix,  ou  recherches  hisio- 
rifjiies  sur  l'ancienne  capitale  de  la  Provence 
{\i\,  18/17-1848). 

8. 


60  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625| 

prendre  le  jour  de  l'assignation  qu'elle  y  entrera ,  mais  je  faisois  des- 
sain d'envoyer  quérir  Madame  de  Bourgoigne,  afin  qu'elle  fil  semblant 
de  l'emmener  avec  elle  à  sa  bastide  '  et  de  tromper  les  vallets  mesmes 
de  la  maison,  et  la  mere^,  pour  la  faire  par  aprez  revenir  sur  le  tard 
et  se  faire  conduire  là  dedans  sans  qu'on  en  sceut  rien,  pour  esviter  les 
mauvaises  impressions  que  soubs  main  on  luy  pourroit  faire  donner  si 
on  sçait  qu'elle  y  soit.  Aujourd'huy  le  présidant  de  S'  Jean^  m'a  dict 
que  cez  dames  l'avoient  voulu  consulter  là  dessus  de  façon  qu'il  sera 
malaisé  de  le  tenir  secret.  Nous  verrons  ce  qui  s'y  pourra  faire,  et  de 
quelque  façon  que  ce  soit,  elle  sera  tousjours  trez  bien  là  dedans  pour 
quelque  temps,  pour  y  apprendre  la  crainte  de  Dieu,  à  quoy  elle  n'avoil 
esté  guieres  bien  instituée,  et  si  elle  s'y  arreste,  encores  mieux. 

La  maladie  de  M'  de  Callas  mon  père  est  tousjours  en  mesme 
estât,  toutefoys  tousjours  à  l'amendement,  mais  cela  va  lentement.  Ma 
sœur  de  Bouq  s'est  accouchée  d'une  si  grosse  fille  que  c'est  merveille, 
et  se  porte  bien\  Mad'^""  Lombard  s'est  accouchée  d'un  filz,  mais  il  n'es- 
toit  que  de  sept  moys,  et  n'a  vescu  que  2  4  heures.  Et  le  pix  est  que 
la  mère  est  bien  mallade.  Dieu  la  veuille  bien  adsister  !  M' le  Premier 
Présidant  me  faict  presser  de  luy  envoyer  ma  despesche.  C'est  pourquoy 
je  finis  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  samedy  au  soir  U  janvier  i6a5. 


'  L'auteur  de  la  notice  sur  Une  nièce  de 
Peiresc  dit  à  ce  sujet  (  p.  5 ,  note  6  )  :  n  M""  de 
Bourgoigue  était  de  Marseille  et  l'on  sait 
qu'il  n'y  a  pas  de  Marseillais  sans  bastide.  » 

'  Marquise  de  Tulles,  mère  de  Claire  de 
Fabri,  était  opposée  h  l'entrée  en  religion 
de  la  seconde  de  ses  filles. 

'  C'était  Charles  Estienne,  sieur  de  Monl- 
fuion  et  d'Aurons,  reçu  président  au  parle- 
ment d'Aix  en  1691,  et,  selon  lu  remarque 
de  M.  le  marquis  de  Boisgelin,  rdit  sans 


doute  de  Saint-Jean,  dont  il  n'a  jamais  été 
seigneiu-,  parce  qu'il  était  fils  (puîné)  de 
François  Estienne,  seigneur  de  Saint-Jean, 
fameux  par  ses  grandes  richesses  et  aussi 
par  son  ouvrage  do  jurisprudence,  Fran- 
cisci  Stepliani. . .  decisiones.  r 

'  Suzanne  de  Fabri  eut  de  Henri  Ségui- 
ran,  seigneur  de  Bouc,  Anne,  née  à  Aix 
(paroisse  Sainte -Madeleine),  baptisée  le 
19  janvier  i6a5.  Parrain  :  Jean-François 
Aymar;  marraine  :  Catherine  Séguiran. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  61 

Vous  aurez  sceu  la  nomination  des  vijjuiers  de  Marseille,  M"^  do 
Peynier,  M'  de  Masaugues,  et  un  autre  qui  n'est  pas  de  grande  consi- 
dération pour  faire  nombre,  dont  j'ay  oublié  le  nom.  Je  ne  sçay  si  ce 
n'est  pas  M'"  de  la  Bastide  des  Jourdans. 

On  a  prins  au  port  de  Villeneufve  d'Avignon  le  secrétaire  du  s'  de 
Montbrun  (qui  s'en  revenoit  de  l'assemblée  secrète  de  Castres)  sur  les 
advis  qu'on  avoit  envoyez  de  le  faire  prendre.  Il  est  debtenu  à  S'  André 
attendant  l'ordre  que  le  Roy  donnera  sur  ses  instructions.  On  dict  qu'il 
luy  est  eschappé  de  dire  qu'à  temps  il  avoit  esté  saisy,  et  que  le  jour  des 
Roys  se  debvoit  faire  quelque  notable  entreprinse  en  Languedoc  par 
les  Huguenots.  Mad*"  de  Roban  alloit  à  Orange,  revenant  de  Castres,  et 
ayant  sceu  la  prinse  de  cet  bomme  cbangea  d'advis ,  et  prinst  maison 
bourgeoise  dans  Avignon  oii  elle  est  encores.  Il  a  couru  un  bruict 
sans  fondement  que  les  Huguenots  avoieni  failly  la  cittadelle  de 
Mompelier. 

Le  Roy  a  envoyé  des  lettres  patentes  vérifiées  à  ce  matin  en  nostre 
parlement  pour  procéder  au  jugement  du  procez  des  monnoyeurs  sans 
s'arrester  à  la  profession  de  la  religion  pretendiie  de  ceux  de  ladicte 
religion  qui  s'y  trouveroient  comprins,  attendu  la  qualité  du  crime. 

Besson  '  avoit  juré  de  nommer  mon  frère  de  Bouc  pour  viguier.  Co- 
tron  l'avoit  garanty  au  père  Seguiran  et  luy  avoit  faict  promettre  d'en 
parler  au  Roy  dans  le  quatriesme  janvier  pour  la  préférence,  mais  ce 
Marseillois  avoit  aucunement  promis  à  Glandeves  lorsqu'il  fut  faict 
consul  de  nommer  Masaugues  et  pour  se  desfaire  de  Cotron  alla  voir 
M'  de  Guise  le  soir  devant  pour  prendre  langue,  lequel  leur  dict  qu'il 
nommast  touts  ceulx  qu'il  vouldroit  pourveu  que  ce  ne  fussent  des  en- 
fants de  Messieurs  et  puys  s'en  alla  faire  l'esploré  devant  Cotron.  M'  de 
Bouc  l'avoit  desja  prévenu  et  ayant  pressenty  l'aversion  de  M''  de  Guise, 
manda  en  diligence  à  Marseille  pour  destourner  sa  nomination  et  es- 
cripvit  au  père  Seguiran  de  ne  pas  parler  au  Roy. 


'  Ceci,  jusqu'à  la  fin  du  paragraphe,  en  chiffres  avec  traduction  interiine'aire ,  est  écrit  à 
part  sur  un  bout  de  papier  isolé. 


62  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

[Au  dos  de  la  lettre:)  J'oubliois  de  vous  dire  que  M'  Siguier'  ayant 
prié  M''  de  Rua  de  nostre  part  de  vouloir  fournir  quelque  chose  de  noz 
sels,  il  s'est  excusé  sur  ce  qu'il  atteudoit  les  contes  de  son  commis 
pour  sçavoir  ce  qu'il  auroit  payé,  et  que  par  tout  ce  moys,  il  payeroit 
tout  le  reste  de  noz  sels.  Je  l'en  leray  sollicitera 


XXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
Je  vous  escripvis  assez  au  long  samedy  dernier  eu  response  de  vostre 
despesche  du  vingt  quatriesme  du  passé.  Hyer  M"^  Dagut  '  receust  des 
lettres  du  vingt  ueufviesme  que  luy  fist  rendre  le  procureur  Chaix. 
Celle-cy  n'est  que  pour  vous  dire  que  hyer  aprez  disner  les  chambres 
assemblées  l'Edict  des  généraux  feust  enfin  veriflié  conformemant  à  la 
dernière  jussion  du  Roy,  c'est  à  dire  avec  la  modification  mentionnée 
en  ladicte  jussion  touchant  l'attribution  de  la  juridiction  des  déniera 
destinez  aux  leparations  des  pontz,  chemins  et  chaussées,  en  quoy 
nous  avons  suivy  l'arrest  du  parlement  de  Thoulouse.  L'afl'aire  feust 
fort  disputée  de  part  et  d'aultre  et  ne  passa  qu'à  fleur  de  corde,  car  si 
bien  quelques  ungz  estoyent  retenuz  de  bon  zeelle  pour  ne  passer  pas 
outre  à  la  veriffication,  ce  neaiimoingz  plusieurs  aultres  n'en  estoient 
pas  d'advis  pour  d'aultres  considérations  de  moingz  de  mise,  entre  les- 
quelz  aucungz  avoyent  esté  d'advis  de  la  veriflication  dez  la  dernière 
foys  qu'on  lit  l'arrest  des  remonsirances,  lescjuelz  maintenant  estoyent 
d'advis  contraire  pour  ce  que  les  choses  avoyent  changé  de  face,  et 

'  Ce  nom,  éci-it  plus  haut  Siguier,  pst  gi-aplie.  —  Au  dos  de  la  iellre  se  li-ouvp 
ici  écrit  Seguiei:  J'incline  à  croire  que  la  un  soininaire  analyli(|iie  de  la  main  de  Va- 
première  forme  est  la  meilleure.  lavez. 

Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  '  On  a  reconnu  Honoré  d'Agul  plus  haut 

sitions  françaises,  n"  .0170,  loi.  77.    \iilo-  nommé. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  63 

qu'il  y  avoit  de  nouveaux  interestz  sur  le  tapis.  Tant  y  a  que  l'affaire 
est  faicte.  Monsieur  le  Premier  Présidant  y  fist  des  merveilles  pour 
fere  obeyr  le  Roy  aprez  des  commandemans  si  exprez.  M"  Chaiiie 
et  de  Monier'  s'y  portèrent  aussi  fort  honnorablement  et  genereuse- 
mant. 

Les  portraictz  de  Monsieur  Du  Puy  sont  achevez.  Je  n'atlendz  que 
de  les  voir  bien  secz  pour  les  vous  envoyer  par  la  première  coino- 
dité^  et  par  mesrae  moien  je  vous  envoyeray  le  dessein  des  Sallins 
d'Yeres,  que  c'eust  esté  domage  de  gaster  comme  on  eust  faict  si  on  les 
eust  ployez  dans  de  petitz  ])aquetz,  et  sur  ce  attendant  impatiemment 
voz  despesches  du  vingt  septiesme  pour  apprendre  si  cest  instrument 
d'Anvers  sera  arrivé  sain  et  sauve,  je  demeureray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
A  Aix,  ce  mercredy  matin  8  janvier  i695. 

Madame  de  Grequy*  passa  dimanche  à  Rians,  s'en  allant  à  la  S'' 
Ranime;  les  consuls  la  visitèrent  et  n'y  eust  rien  d'extraordinaire.  Son 
carrosse  passa  par  cette  ville  avec  ses  filles''  et  logea  chez  Viany.  Elle 
va  voir  M"'  de  Guise  à  Marseille,  et  doibt  estre  de  retour  en  cette  ville 
sammedy  prochain. 

J'attends  à  ce  soir  Mad"  Rourgoigne  pour  achever  l'affaire  de  ma  niepce 
le  plus  tost  que  nous  pourrons,  tandis  que  tout  y  est  bien  disposé  de 


'  Jean-Louis  Monier,  seigneur  de  Gliâteau- 
deme ,  iïU  pourvu  d'un  office  de  pn'sident  à 
mortier  en  i6i6,  après  avoir  éié  vingt  ans 
avocat  gênerai  ;  il  devint  conseiller  d'État  l'an 
d'après  et  mourut  en  »  638.  Son  fils  Armand 
le  remplaça  comme  pre'sidenl  en  i6i5. 

*  Les  portraits  d'hommes  célèbres  de  la 
galerie  de  Peiresc  dont  il  envoyait  copie  aux 
frères  Dupuy  pour  orner  leur  cabinet.  Voir 
recueil  Peirese-Uupuy,  t.  I,  passim.  À  ieur 


tour  les  frères  Dupuy  aidèi'ent  leiu-  ami  à 
compléter  sa  bellft  collection. 

^  Voir  sur  M""  de  Créquy  (Françoise- 
Bonne  de  Lesdiguières ,  seconde  femme  de 
Charles  de  Blanchefort,  maréchal  de  Cré- 
quy) nos  tomes  précédents,  pn^isim.  H  sera 
encore  souvent  question  d'elle  dans  la  suite 
de  cette  correspondance. 

*  C'est-h-dire  ses  suivantes,  ses  femmes 
de  chambre. 


6â  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

part  et  d'aultre.  Je  vis  cez  daines,  et  les  trouvay  bien  disposées  à  nous 
y  obliger  en  toutes  façons. 

Je  serois  bien  aise  d'avoir  le  portraict  de  feu  M'  N.  Le  Febvre,  pré- 
cepteur du  Roy';  son  neveu  en  a  un;  il  se  tient  vis  à  vis. du  logis  oiî 
estoit  feu  M""  le  Normant,  niaistre  des  Requestes,  en  cez  riies  traver- 
sieres  de  celle  de  S'  Martin  allant  vers  l'hostel  de  Guise.  Mais  il  fault 
retenir  la  mesure  de  la  toille  que  je  vous  ay  envoyée.  Je  suis  aprez  à 
vous  envoyer  de  l'argent  pour  le  plus  tard  à  ce  caresme,  Dieu  aydant. 

J'ay  cherché  les  privilèges  de  la  maison  de  Sault,  dans  mes  papiers 
tant  de  Paris  que  d'icy,  sans  les  trouver.  Je  les  feray  tirer  des  Archives; 
je  n'ay  trouvé  le  plus  vieil  d'Isnard  d'Entravenes-  que  j'avois  aultres  foys 
baillé  à  M''  de  Lomenie.  Et  ay  rencontré  l'abolition  du  s'  de  S'  Vallier, 
que  je  crois  debvoir  estre  au  procez  que  M'  de  Lomenie  en  a  ^.  Vous  le 
pourrez  voir  et  le  luy  demander,  car  s'il  ne  l'a  voit,  il  l'y  fauidroit  ad- 
jouster  ;  s'il  l'a  il  n'y  aura  pas  grande  peine  de  me  la  r'envoyer  *. 


'  Le  philologue  Nicolas  Lefèvre  naquit  h 
Paris  le  a  juin  t^hh  et  mounit  le  3  no- 
vembre 1612. —  Cette  phrase  se  trouve  en 
abrégé  dans  une  copie  de  la  Méjanes,  datée 
du  3  4  janvier  i6a5,  et  que  je  mentionne 
en  note,  à  la  fin  de  la  présente  lettre. 

'  Il  s'agit  là  de  la  famille  Isnard .  de  Sa- 
lon, qui  est  une  des  plus  célèbres  familles 
provençales. 

'  Jean  de  Poitiers,  seigneur  de  Saint- 
Vallier,  condamné  à  mort  comme  complice 
du  connétable  de  Bourbon,  fut  gracié  par 
François  I". 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  5 170,  fol.  8a.  Original 
on  ce  qui  regarde  la  lettre,  autographe  en  ci> 
qui  regarde  \c  post-scriptum.  Dans  le  som- 
maire mis  par  Valavez  au  dos  de  la  lettre, 
on  trouve  ces  indications  qui  prouvent  que 
nous  ne  possédons  pas  le  document  com- 
plet :  rrAix.  Mon  frère,  i6a5,  8  janvier.  La 
veriflîcation  de  l'Edict   des   Trésoriers  de 


France.  Il  a  esté  bien  aise  d'apprendre  l'ar- 
rivée du  mouvement.  Il  a  communicpié  à 
M"  d'Oppede  et  de  Seguiran  ce  que  je  luy 
avois  escrit.  Le  cousin  d'Orves  a  rompu  son 
voyage.  Veut  attendre  ma  desjiesche.  Il  est 
marry  du  concurrent  en  l'aflaire  de  Logan. 
(leliiy  qu'il  envoyé  à  Bordeaux  partira  dans 
la  fin  de  la  sepmaine.  Baisons  contre  le  pré- 
tendu droit  de  prélat  du  s'  de  Crequy  comme 
de  la  maison  de  Sault.  I^iCs  Arrelz  et  relation 
des  Andriettes.  Envoyer  des  bonnes  pommes 
de  rainette  et  de  calville.  I>es  pruneaux  de 
Tours  de  M'  de  Dreux ,  etc.  «  \je  sommaire 
se  termine  ainsi  :  t  L'abolition  du  s'  de 
S'  Valier;  je  la  luy  ay  renvoyée.»  On  trouve 
copie  ( Bibliothèque  Méjanes,  collection  Pei- 
resc,  registre  III,  fol.  lao) d'une  lettre  ou, 
pour  mieux  dire,  d'un  amalgame  de  lettres 
formé  de  fragments  empruntés  à  divers  ori- 
ginaux du  volume  6170,  notamment  aux 
documents  ici  reproiluits  qui  portent  la  date 
du  I  a  juillet  iGa'i,  du  8  janvier  i6a5,  du 


[16-251 


A  SA  FAMILLE. 


65 


XXII 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 


Monsieur  mon  frère, 
Les  lettres  cy  joinctes  que  je  vous  avois  escrittes  cez  jours  passez 
«ont  demeurées  en  arrière,  parce  que  M' le  Premier  Présidant  n'apoinct 
voulu  faire  partir  dedespesche  jusques  à  maintenant  et  comme  je  vou- 
lois  clorre  la  despesche,  le  s"'  de  Bouc  Puget  m'est  venu  dire  qu'il  par- 
toit  à  ce  soir,  en  poste,  et  faisoit  estât  d'estre  jeudy  à  Paris,  de  sorte  que 
je  luy  ay  réservé  la  despesche  que  je  voulois  envoyer  par  la  voye  ordi- 
naire. Depuis  donc  mes  dernières,  je  vous  diray  qu'il  a  esté  présenté 
une  requeste  dont  vous  verrez  lacoppie  ',  et  dont  vous  nedebvez  poinct 
faire  de  bruict,  laquelle  je  vous  envoyé  seulement  pour  servir  d'advis 
afin  que  ceulx  à  qui  il  touclie  voyent  de  se  servir  des  plus  honorables 
moyens  pour  tascher  de  composer  toutes  choses,  et  de  convaincre  de 
calomnie  ceux  qui  abusent  ainsin  de  la  bonté  du  seigneui'  dont  on 
«mployele  nom  sans  subject.  Je  n'ay  pas  mesnies  voulu  laisser  transcrire 
la  pièce  par  mon  homme  ne  par  aultre,  voyant  que  jusques  aux  mu- 


ai janvier  1626  et  du  h  janvier  1626. 
Ainsi  ce  que  le  registre  de  la  Méjanes  donne 
comme  une  seule  lettre  du  ai  janvier  i6a5 
est  un  recueil  de  lambeaux  de  quatre  lettres 
difft^rentes.  Rien  ne  montre  mieux  combien 
il  faut  on  gi5néral  se  défier  des  pre'tcndues 
copies  dos  Lettres  de  Peiresc  conservées  dans 
la  collection  des  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque d'Aix.  Certes,  tous  les  documents 
ti'anscrits  et  arrangés  par  Fauris  de  Sainl- 
Vincens  ne  sont  pas  aussi  ddplorablemcnt 
infidèles,  mais  il  en  est  bien  peu  qui  n'aient 
subi  quoKjuo  altération  et  qui  ne  doivent 
rester  suspects. 

'  Voici  les  premières  lignes  de  ce  docu- 
ment (pli  occupe  le  fol.  86  :  tfA  nos  sei- 


gneurs du  Pwleraent.  Supplient  humble- 
ment les  lieutenants  et  aultres  officiers  du 
siège  de  Mareeille  qu'ils  ont  eu  notice  que 
M"  Cotron,  advocat,  a  levé  puis  quel([ue 
temps  l'office  de  conseiller  audict  siego  va- 
cant par  forfaicture  de  feu  M*  Athenosi,  et 
veut  poursuyvre  sa  réception  par  devant  la 
Cour  conune  il  s'est  jacté.  En  quoy  los  sup- 
pliants et  le  public  ont  notable  interest ,  olc.  « 
On  invoque  l'article  338  de  l'oidonnance 
de  Blois  et  on  déclare  que  lofiico  doit 
demeurer  supprimé  suivant  ladite  oi'dou- 
nance  et  l'usage.  La  requête  est  signée  :  J.  do 


Baussel ,  L.  Garnier,  J.  Vento ,  : 
J.-B.  Arène,  P.  Le  Blanc. 


dOr; 


tWflltUI.RIX    5iTI01ALI. 


G6  LETTRES  DE  PEIilESC  [1625] 

railles  parlent'  ,  et  puisqu'on  interprète  à  mal  les  meiHeiires  actions 
et  les  plus  innocentes  intentions  qu'on  sçauroit  avoir. 

Le  présent  porteur  m'avoit  laissé  cez  jours  passez  la  lettre  que  vous 
luy  aviez  escriptc  en  dernier  lieu  avec  une  responce  qu'il  vous  faisoit, 
n'ayant  peu  vous  renvoyer  vostre  seconde  lettre  parce  que,  comme  je 
vous  escrivis,  il  la  brusia  en  ma  présence  aussy  tost  qu'il  l'eust  leiie. 

Au  surplus  Madame  Bourgoigne  vint  hier  dans  nostre  littiere  fort 
saine  et  gaillarde,  et  approuva  grandement  les  intentions  de  ma  nièce-. 
Elle  s'arreste  icy  2  ou  3  jours  pour  voir  ses  parents,  et  en  s'en  aliaiil 
emmènera  ma  nièce,  et  la  laisra  icy  prez  en  lieu  d'où  elle  pourra  iii.se- 
ment  revenir  avec  Mad"*^  Lombard  pour  se  jetter  secrètement  dans  ce 
monastère,  sans  qu'on  en  sçaiclie  rien  jusques  à  ce  qu'elle  soit  bien 
resoliie  si  elle  prendra  le  voille  ou  non.  Cependant  elle  escrira  des 
lettres  à  sa  mère  et  à  son  grand  père  comme  si  elle  estoit  à  Marseille 
avec  sa  grande  mère.  Si  cela  reuscit,  c'est  une  grande  bénédiction  en 
cette  maison,  et  cela  me  fera  espérer  que  les  affaires  s'y  puissent  bien 
restablir  ^. 

Vous  sçaurez  par  le  présent  porteur  la  veniie  de  Mad"de  Crequy  en 
cette  ville  à  ce  soir.  M'  de  Boyer  et  M"^  Flotte  sont  allez  au  devant  d'elje 
avec  tout  plein  de  monde.  Vous  sçaurez  aussy  par  les  lettres  de  Uians 
son  passage  par  ce  lieu  là,  et  les  reproches  (|u'elle  fit  aux  consuls, 
mais  tout  cela  ne  me  pêne  guieres.  Je  suis  quasi  résolu  de  l'aller  voir 
si  elle  fiiict  icy  du  séjour,  aymant  mieux  faire  bonne  mesure  que  de 
laisser  rien  à  redire  à  personne. 

Toute  cette  semaine  nous  n'avons  rien  faict  au  palais  excepté  lundy 
matin  qu'on  jugea  par  delfault  cez  Mess"  de  S"=  Croix,  S'  Marcellin  et 
aullros  complices  deflaillancts  hommes  et  femmes,  tout  le  reste  des 

A  rapprocher  du  vers  si  souvent  cilé  :        «lit  de  la  petite  ruse  eiuployéf  pour  trou jjjcr 

Cesmursmènies,Seig„e«,..peu.enlavoi.-,lesyeux.  ^  '"^'^  *^^  '^  '""'"''^  religieuse  au  sujet  du 

lieu  lie  prnveiianco  de  ses  lollres  :  <t ...  Cesl 
Ciaii-e  de  Fabri.  ce  qui  sapplle,  je  crois,  en  langage  fauii- 

Ge  passage  a  été  reproduit  dans  Une        lier,  soigner  l'alibi.  » 
nièce  de  Peiresc,  p.  6.  L'aulour  de  la  notice 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  (J7 

matinées  s'estant  perdu  inutilement  sans  pouvoir  jugei'  les  récusations 
baillées  delà  part  du  s''  de  Beauchamps,  et  de  la  part  du  s""  Procureur 
gênerai  du  Roy,  lesquelles  se  multiplioieat  de  joui-  à  aultre,  en  sorte 
(jue  n'eslant  plus  resté  que  cinq  de  tout  le  Parlement,  ils  furent  aclie- 
vez  de  récuser  les  uns  d'un  costé  et  les  aultres  de  l'aullre.  On  fit 
diverses  comminations  aux  uns  et  aux  aultres  pour  les  laire  réduire  au 
tiers  suyvant  l'ordonnance  et  suyvant  les  règlements.  Les  gents  du  Hoy 
olfroient  de  se  réduire  de  leur  j)art  pour  ceux  qu'ils  avoient  récusez, 
mais  le  delat  ne  le  voulut  jamais  faire;  enfin  à  ce  matin  il  a  esté  déli- 
béré que  le  delat  seroit  comminé  pour  la  troisiesme  ioys  de  satisfaire 
au  règlement  et  se  réduire  et  à  faulte  de  ce  faire  a  esté  résolu  que  les 
cinq  récusez  en  dernier  lieu  avec  unsixiesme  de  la  récusation  desquelz 
les  gens  du  Hoy  s'estoient  despartis,  pour  faire  faire  l'instruclion  au 
cas  que  le  jugement  fut  surcis,  procederoient  au  jugement  des  aultres 
récusations  plus  légères,  et  qu'estants  en  nombre  plus  competant,  ils 
jugeroient  toutes  les  récusations  de  part  et  d'aullre.  Et  a  esté  délibéré 
que  persone  ne  sortiroit  du  palais  que  cela  ne  fusl  faict.  En  exécution 
de  quoy  on  en  a  jugé  plusieurs,  sur  aulcunes  desquelles  on  a  faict 
abstenir  les  récusez,  et  sur  quelques  aultres  on  a  jugé  les  récusations 
inconsiderables,  entre  aultres  celles  de  M''  le  P''  Piesidant,  de  sorte  que 
quand  midy  a  sonné,  on  se  trouvoit  desja  en  nombre  de  xi  juges,  qui 
continueront  à  lundy  prochain,  et  puis  on  procédera  au  jugement  de 
l'appel  interjette  par  le  déliât  de  la  procédure  des  commissaires,  si 
aultre  chose  n'arrive  cependant.  Ce  pauvre  Beauchamps  estoit  si  em- 
maigry  et  si  bave  quand  il  fut  mandé  dans  la  chambre,  pour  le  com- 
miner  de  se  réduire  au  tiers,  qu'il  faisoit  pitié.  Les  gents  du  Roy  avoient 
requis  extraict  du  registre,  et  dej)utation  d'un  de  leur  corps  ou  de  la 
(iompaguie  pour  l'aller  porter  au  Roy,  afin  d'y  apporter  un  règlement, 
attendu  que  à  tort  ou  à  travers,  quelque  criminel  que  ce  fust  pouvoit 
récuser  tous  Messieurs  de  la  Compagnie  et  esluder  la  justice.  A  quoy 
aulcuns  incliiioient,  d'aultres  vouloient  dire  comme  le  parlement  de 
Thoulouse  qu'à  faulte  de  se  réduire  il  seroit  passé  oultre  sans  avoir 
esgard  aux  récusations,  mais  cet  advis  cy  sembloit  un  peu  trop  rude, 

9- 


G8 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[lf)25| 

et  l'aultre  dangereux  de  faire  tort  un  jour  à  la  Compagnie  aussy  bien 
qu'au  délai',  s'il  falloit  faire  venir  icy  des  Maistres  des  Requestes  comme 
])our  le  faict  de  Roquevaire-,  de  sorte  qu'en  l'expédiant  »ju'on  a  prins 
il  sembloit  qu'il  y  auroit  moings  d'inconveniant,  attendu  que  les  cinq 
récusez  en  dernier  lieu  avoient  esté  approuvez  de  part  et  d'aultre  du- 
rant toute  la  semaine  jusques  aux  derniers  jours,  et  n'a  voient  est»? 
récusez  que  par  affectation,  et  en  haine  les  uns  des  aultres.  Et  d'aul- 
lant  que  pour  ne  laisser  dépérir  la  preuve  et  n'interrompre  l'instruction 
du  procez,  pour  faire  quelques  accarations  et  confrontations,  il  falloil 
que  quelqu'un  demeurast  juge,  les  gents  du  Roy  s'estoient  despartis 
de  leur  récusation  contre  un  de  Messieurs.  La  délibération  a  porté  que 
les  cinq  derniers  récusez  procederoient  à  jugement  de  toutes  les  aultres 
récusations  avec  l'adsistance  de  celuy  de  la  récusation  duquel  les  gents 
du  Roy  s'estoient  despartis,  pour  faire  nombre  suffisant  pour  juger 
(selon  les  règles  de  ce  palais)  les  récusations  au  nombre  de  six  sans 
présidant,  ou  de  cinq  avec  un  présidant.  Voila  bien  de  la  brouillerie. 
Vous  n'avez  que  faire  d'en  rien  dire  à  persone;  il  suffit  que  vous  sçai- 
chiez  ce  qui  s'y  est  passé. 
Et  sur  ce  je  demeure. 
Monsieur  monfrcre, 

vostre  bien  humble  et  aflectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  sammedy  au  soii"  \i  janvier  i6a5  '. 


'  Peiresc ,  qui  a  ëcril  un  peu  plus  haut  le 
mot  avec  deux  /,  simpliOe  ici  l'orthographe 
et  écrit  délai. 

'  Chef-lieu  de  canton  des  Bouches-du- 
RliAne,  à  93  kilomètres  de  Mai-seille. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 


sitions françaises,  n*  8170,  fol.  84.  Auto- 
graphe. L'adresse  manque.  On  Ut  au. dos  de 
la  lettre  ces  mots  écrits  |)ai'  Vala>ez  :  Aix , 
î6s5,  1 1  janvier.  Mon  frère.  Suit  un  som- 
maire du  contenu  de  la  lettre. 


[1625]  A  SA  FAMILLK.'      ■  6i> 


xxni 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  Irere, 
Ensuitte  de  ce  que  je  vous  avois  escripl  par  mes  dernières  despescires 
Mad''  Bourgoigne  s'en  retourna  mardy  cliez  elle  dans  nostre  litière  et 
emmena  sa  petite  fille  Glaire  '  jusques  en  Sion  %  où  M''  Lombard  et 
deux  aultres  honnestes  hommes  de  mes  amys  l'allerent  conduire.  \a' 
lendemain  la  littiere  s'en  revint  toute  vuide,  et  arriva  icy  sur  le  midv. 
Le  soir  à  nuict  close  ledict  s"  Lombard  arriva  à  la  porte  de  la  ville 
ayant  r'amené  Claire  en  crouppe  du  mallier  ailcublée  d'un  bon  c;d)an 
à  cause  du  vent^,  et  accompagnée  desdicts  deux  hommes,  gents  d'hon- 
neur. Ils  mirent  pied  à  terre  dans  la  ville,  et  trouvèrent  Mad"*  Lom- 
bard qui  les  attendoit  au  coing  de  l'église  des  Gordelliers,  avec  laquelle 
Claire  s'en  alla  droict  au  lieu  destiné,  suyvie  de  loing  par  l'un  desdicts 
honnestes  hommes,  tandis  que  M''  Lombard  et  l'aultre  vindrent  avec 
les  chevaux  mettre  pied  à  terre  céans.  Si  tost  que  Claire  touclia  la 
porte  de  l'église,  elle  fut  ouverte  par  une  religieuse  qui  l'attendoit 
derrière,  et  s'estant  desveloppée  du  caban',  entra  dans  le  logis  des 
dames  de  S'*  Marie,  lesquelles  la  receurent  fort  favorablement.  Et  aussy 
tost  celuy  qui  l'avoit  suyvie  jusques  là  alla  prendre  son  coffre  qui 
avoit  esté  porté  chez  luy  dez  le  jour  précédant  (je  pense  que  vous  le 

Sa  petite  fille  est  un  terme  (ramitié ,  mis  sous  ce  mot  la  note  que  voici  :  rcLe  ca- 

comme  on  dit  des  enfants  de  ses  amis  :  Ils  ban  d'alors  ëtait  une  sorte  de  casaque  qui 

me  sont  aussi  chers  que  s'ils  étaient  miens.  préservait  de  la  pluie.  Mais  comme  nous 

M""  de  Bourgoigne  était  une  simple  parente  sonunes   à    Aix ,   et   ainsi    d'ailleurs    ([ue 

des   Fabri  et  ne  pouvait  par  conséquent  l'explique  Peiresc,  il  faut  à  la  pluie  substi- 

avoir  en  la  nièce  de  Peiresc  qu'une  petite  tuer  le  vent,  ce  terrible  vent  qui,  suivant 

fille  adoptive  et  métaphorique.  le  dicton  fameux,  doit  être  mis,  avec  notre 

'  Séon  est  le  chef-lieu  d'une  comnuuie,  d'Épernon,  parmi  les  plus  cruels  fléaux  de 

à  9  kilomètres  de  Mai'seille,  station  de  la  la  Provence.» 
ligne  (le  Paris-Lyon-Méditerranée.  *  C'est-à-dire  dégagée  du  caban  quil'en- 

'  Dans  (/«e/iiècerfc/Wrcic,  où  cette  lettre  veloppail.   Michel  de  Montaigne  a  dit  :  se 

a  été  reproduite  en  partie  (p.  7-8),  on  a  déi-elopper  d'un  argument. 


70  LETTRES  DE  PEIUESC  [1625] 

cogiioissez,  il  a  nom  le  sire  Grange)  et  le  fict  porter  dans  ladicle 
maison.  Tout  cela  se  fit  tant  de  gré  à  gré,  que  ce  ne  ])eult  estre  qu'un 
coup  du  ciel.  Elle  s'y  trouve  si  bien,  qu'elle  ne  plaint  que  de  n'y  eslre 
entrée  plustost,  et  dict  desja  qu'elle  n'en  sortira  plus.  Le  temps  et  la 
peiseverance  feront  voir  si  c'est  à  bon  esciant,  et  quand  elle  en  deb- 
vroit  sortir  tousjours  aura  elle  beaucoup  profTité,  voyant  comme  il 
lault  craindre  et  aymer  Dieu.  Je  l'allay  voir  sammedy  aprez  disner, 
et  la  trouvay  la  plus  contente  du  monde,  J'avois  faicl  payer  dez  le  jour 
mesmes  qu'elle  y  debvoit  aller,  sa  pension  pour  3  moys  à  5  escus  par 
movs,  et  luy  a  vois  faict  faire  du  linge  ou  aultres  pourvoyements  né- 
cessaires pour  une  aultre  quinzaine  descus.  Ses  (sic)  voyages  de  la 
littiere  avec  des  mullets  mieux  dressez  que  les  nostres,  et  le  sesjour  de 
Mad'  Bourgoigne  icy  peuvent  avoir  cousté  eucor  aultant,  sans  que  mon 
père  y  ayt  voulu  contribuer  un  sol.  Mais  je  ne  fis  jamais  de  despence  plus 
volontiers  que  celle  là.  Et  ne  pense  pas  qu'il  s'en  puisse  faire  de  mieux 
employée,  pour  le  bien  de  la  maison,  et  pour  voslre  repos  et  le  mien. 
Mon  père  en  est  tout  tressailly  de  joie,  et  en  loiie  Dieu  incessamment, 
voyant  bien  le  bénéfice  apparent,  oullrc  le  danger  où  nous  estions, 
car  elle  '  s'estoit  laissée  coyfler  de  l'amour  du  filz  d'Ostagier  quasi  aulr 
tant  que  sa  tante  de  Bouc,  nous  n'en  estions  plus  les  maistres  ce  qui 
nous  desesperoit.  Dieu  y  a  mis  la  main.  Vous  ne  sçauriez  croire  les 
traverses  qu'on  a  recettes  en  une  si  innocente  eulreprinse,  car^  jusques 
à  M'd'Orves,  la  présidente  Seguiran,  ma  sœur  de  Bouc,  la  religieuse 
Seguiran,  M'  de  S'  Estienne  et  aultres  infinis'  ont  faict  tout  ce  qui  se 
pou  voit  imaginer  pour  rompre  et  ruiner  cette  affaire,  et  m'ont  porté  à 
leur  faire  de  grands  reproches  parcequ'elles  disoient  impudenunent  en 
présence  de  la  fille  que  c'estoit  mal  que  la  contraignois  à  cela.  Vous 
pouvez  penser  si  c'estoit  me  mettre  en  juste  colère,  car  il  n'y  a  rien  de  si 
eslogné  de  mon  naturel  que  cela.  Madeleine*  alla  faire  les  cris  par- 
En  chiffres  jusqu'à  :  Vous  ne  gçaitriez  '  Encore  des  caractères  cliiffiV-s  jusqu'à  : 


croire. 


Vous  pouvez  peimer. 


Nouveaux  chiffres  jusquà  :  et  attires  m-  '  Madeleine  élailunedes  servantes  de  la 

-/""■'*•  maison.  Peiresc  la  malmène  fort  un  peu  plus 


[1(L>5|  A  SA  FAMILLE.  71 

tout  et  employa  jusques  au  confesseur  de  la  fille  pour  l'en  dissuader  et 

luy  donner  des  appréhensions'  et  disoit  qu'en  toute  aultre  maison  elle 

l'iroit  visiter  tous  les  jours,  mais  qu'elle  n'eust  peu  l'aller  jamais  voir  là, 

parce  qu'elle  l'avoit  en  liorreur.  Au  reste  je  luy  cachois  tant  que  je 

pouvois  tous  mes  desseins  et  conseils,  et  toutefoys  elle  les  deviiioit  sur 

le  champ,  de  sorte"^  que  j'entray  en  soubçon  qu'elle  soit  sorcière  et  en 

ay  grande  peur,  parmi  tant  d'hypocrisie,  meslant  comme  elle  taict  tani 

de  malédictions  dans  ses  plus  récentes  dévotions.  Enfin  leur  procez  a 

esté  jugé  et  la  sentence  confirmée  dont  il  y  a  bien  eu  du  bruict.  Ma 

seur  a  consenti  leur  congé.  Aussy  tost  je  l'ay  prinsau  mot  et  Mad*"  Bour- 

goigne  s'est  chargée  de  nous  faire  avoir  une  trez  sage  et  vertueuse 

femme  pour  la  subroger.  Il  semble  que  Dieu  veuille  avoir  pitié  de  cette 

maison.  La  santé  de  mon  père  va  tousjours  de  bien  en  mieux  et  je 

demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  all'ectionné  frère  et  serviteur, 

i)E  Peuiesc. 
D'Aix.co  K)  au  soir  iGa5. 

Si  vous  trouvez  bon  d'escrire  un  mot  à  Mad*"  Bourgoigiie  en  remer- 
ciement de  la  peine  qu'elle  a  prinse  pour  ma  niepce,  je  pense  qu'il  ne 
sera  que  bien  à  propos. 

Du  a-V"°. 

Depuis  M^''"  Lombard  receut  des  mains  du  sire  Grange  le  manchon 
et  la  layne  (que  je  lui  avois  baillez  devant  noz  gents  comme  s'il  le  deb- 
voit  porter  à  Marseille)  et  les  porta  à  ma  niepce  laquelle  receut  fort  vo- 
lontiers les  laynes,  mais  s'excusa  de  prendre  le  manchon,  disant  qu'il 

loin  cl  encore  plus  Ibrl  dans  une  des  le(tres  Iraduction  des  lijjiifts  comprises  entre  Ma- 

suivantes,  où  certaine  expression  est  duno  deleine  el  appréhensions. 
rrudilt'  loute  {rauioise.  '  M.  Dolisle  a  encore  diVliilTré  le  passajje 

'   M.  L.  Deiisie,  dont  l'heureuse  sagacité  qui  s'ëlend  depuis  le  mot  //onw/r  jusqu'aux 

a  deviné  le  chilTre  de.Peiresc,  m'a  fourni  la  mots  de  sorle. 


72  LETTRES  DE  PEIRESC  [16-25] 

luy  seroit  inutile.  Vous  regarderez  ce  que  vous  vouldrez  qu'on  en  face, 
car  Suson  est  trop  petite  pour  s'en  servir  de  long  temps,  et  les  i'arons 
changent,  et  la  fourreure  est  de  dillicile  garde  en  cez  pais  icy.  Je  l'eusse 
volontiers  baillé  à  sa  mère  mais  parce  qu'elle  croid  qu'on  i'ayt  envoyé 
à  Marseille  à  sa  fille,  ce  seroit  descouvrir  tout  le  pot  aux  roses  que 
nous  avons  si  bien  caché  nonobstant  l'envie  et  la  jalousie  de  tant  de 
gents.  Madeleine  désespère  de  ce  qu'on  ne  luy  veut  advoûer  que  ma 
nièce  soit  revenue.  Et  l'est  allée  demander  plusieurs  foys  à  faulces 
enseignes,  et  en  partit  fort  en  colère  de  ce  que  la  supérieure  luy  res- 
pondit  une  foys  qu'elle  n'y  retourna  plus,  et  qu'on  ne  cognoissoit  pas 
seulement  celle  qu'elle  demandoit.  Elle  a  esté  durant  trois  ou  quattre 
jours  chez  les  sœurs  de  S''^  Ursule  en  leur  gallerie  j)our  cssaver  de  la 
voir  dans  le  jardin,  ou  aux  fenestres.  Et  va  mené  plusieurs  de  noz 
voisines.  J'attends  impatiamment  la  veniie  de  celle  que  Mad'  Bour- 
goigne  nous  doibt  envoyer,  pour  renvoyer  cez  femmes  à  S'  Maxemin, 
et  recouvrer  un  peu  de  paix  dans  la  maison.  Mad*"  Bourgoigne  a  envoyé 
visiter  ma  niepce,  et  luy  a  envoyé  des  mouchoirs  par  Mad''""  Lombard, 
nonobstant  le  pourvoyemenl  qu'elle  avoit  elle  mesme  visité  et  trouvé 
bien  assorty,  elle  luy  avoit  apporté  icy  en  venant  de  Marseille  deux 
devaiitiers',  et  j'ay  apprins  (piello  luv  bailla  mesmes  de  l'argcnl  à  son 
adieu  de  Sion,  qui  sont  tous  les  tesmoignages  de  botme  amitié  dont  je 
me  tiens  fort  obligé.  Je  luy  ay  envoyé  ce  jourd'huy  un  mullet  chargé  de 
sel  qu'elle  m'avoit  laissé  cognoistre  qu'elle  desiroit,  ensemble  une  bou- 
teille de  Malvoisie  "^  et  une  d'eau  nalTe'.  On  parloit  de  marier  la  lille 

'  Tabliers ,  ce  qui  se  met  devant.  '  Je  reproduis  une  aulre  note  de  la  bro- 

*   fReiresc  aimait  à  payer  (|uelquos-unes  rhure  sur  Une  nièce  de  Peiresc  (p.  9)  :  "Sur 

tic  ses  lielles  à  l'aide  d'un  tel  nectar.  Voir  l'eau  de  naffe  qui,  si  l'on  nie  passe  cette 

dans  ses  Petits  mémoires  inédits  la  mention  plaisanterie, coule  à  flots  dans  la  correspon- 

(p.  'î"])  d'un  |)résent  de  deux  bouteilles  de  dance  de  Peiresc,  tantôt  pour  récompenser 

Malvoisie  fait  h  son  ancien   professeur  de  un  service  rendu,  tantôt  pour  obtenir  un 

droit,  Jules  Pacius  de  Oeriga.»  (Note  de  la  service    demandé,   voir  la   ])age   108   des 

page  9  iVUne  nièce  de  Peiresc.)  Je  crois  de-  Petits  mémoires.  Là  je  renvoie  mon  lecteur 

voir  ajouter  (jue  ce  vin  était  i-écollé  à  Bel-  à  un  bien  agréable  passage  de  la  noiice  de 

gentier  où  étaient  cultivés  avec  le  plus  grand  M.  L.  Delislc  sur  Un  grand  amateur  français 

soin  des  plants  de  Malvoisie.  (Toulouse.  1889,  p..  16)." 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  73 

de  son  aisné  au  fils  de  M""  OUivier  le  conseiller  avec  6,000  escus.  Le 
père  et  mère  y  sont  i'ort  disposez,  mais  ce  jeune  garçon  n'entend 
guieres  volontiers  à  aulcun  mariage.  J'oubliois  que  cette  coquine  de 
Madeleine  se  fit  donner  un  cotillon  de  ma  niepce  quand  elle  partit  pour 
aller  en  Sion,  et  luy  donna  un  tourment  extrême  pour  se  faire  donner 
une  chemyse  des  neufves  que  ma  niepce  ne  vouloit  point  donner  pour 
ne  rompre  son  compte.  Elles  ne  vallent  rien  toutes  deux  les  sœurs. 
L'ainée  est  allée  à  Peinier  voir  une  sienne  sœur  malade,  je  vouldroys 
bien  qu'elle  trouvast  sa  place  prinse  à  son  retour'. 


XXIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Celle  cy  sera  en  responce  de  voz  lettres  du  3 1  du  passé  tant  par  la 
poste  que  par  Lanrens,  et  du  3  et  7  du  présent,  J'ay  envoyé  vostre 
lettre  à  Mess"*  les  propriétaires.  Mess'^  du  Puget,  de  Mauvans  et  Far- 
nosy  la  receurent  en  chemin  s'en  venants  pour  traicter  avec  le  s""  de 
Rua  en  cette  ville  qui  s'y  rendit  comme  eux  vendredy,  et  sammedy 
furent  en  conferance  sans  rien  achever  parce  que  aprez  s'estre  accordez 
du  fonds  selon  les  deux  promesses  réciproques  dont  vous  aurez  icy  la 
coppie,  de  Rua  dict  qu'il  vouloit  un  acte  public,  je  leur  dis  d'y  con- 
sentir pourveu  qu'il  fut  voilant,  ce  qu'ils  firent,  mais  lors  luy  voulut 
demeurer  saisy  de  la  déclaration,  encores  qu'il  eust  l'aultre  foys  donné 
parole  de  la  laisser  en  mains  tierces  ;  on  accordoit  de  la  laisser  au  s'de 
Reauville,  son  advocat,  mais  il  n'y  voulut  jamais  consentir,  de  sorte 
qu'ils  rompirent  là  dessus,  et  avec  raison,  car  c'estoit  aultant  que  de 

Bibliothèque nntionalc, nouvelles acqui-  mestiques.  De  son  côté  Valavez  a  écrit  au 

sitions  françaises,  n"  Siyo,  fol.  167.  Auto-  dos  de  la  lettre  :  Aix,  lôaô,  ij  et  r^s  jait- 

graphe.  On  lit  sur  l'enveloppe,  à  la  place  de  vier.   Mon  frère,   touchant  la  resolution  de 

l'adresse,  ces  trois  mots  :  Pour  affaires  do-  Clere. 


10 

IHrnillElllB    !(ATinXjlLr. 


74  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

s'obliger  au  payement  perpétuel  de  U  libvres.  Je  crois  que  c'a  esté  l'ad- 
vis  du  jeune  Ferron  qui  a  faict  trouver  cette  diflicuité,  pour  luy 
donner  moyen  de  traicter  luy  mesraes,  et  de  Riia  partit  dimanche  pour 
l'aller  voir  en  Avignon.  Tant  y  a  que  les  propriétaires  s'en  allèrent  à 
leres  touts  résolus  de  vous  faire  envoyer  pouvoir  exprez,  pour  offrir  de 
leur  part  la  construction  des  greniers  pour  le  Roy,  et  si  cela  n'est  trouvé 
suffisant,  pour  offrir  les  2/1  sols  perpétuels  en  pure  perte.  Et  à  part 
un  aultre  pouvoir  pour  composer  si  vous  pouvez  à  la  meilleure  condi- 
tion dans  les  termes  toutefoys  de  leur  dernier  traicté,  et  desdictes 
promesses  dont  ils  vous  envoyeront  instructions  bien  signées.  Je  leur 
jettay  un  mot  du  paraguantes  de  cez  volleurs,  ce  qu'ils  ne  désapprou- 
vèrent pas.  Ensemble  des  moyens  pour  fournir;  nous  verrons  ce  qu'ils 
feront.  M"^  de  Rua  affecta  de  ne  me  voir  poinct,  et  avoit  stipulé  que  je 
ne  fusse  poinct  meslé  dans  son  traicté,  ne  moy  ne  aultre  de  ma  condi- 
tion parcequ'il  ne  se  vouloit  poinct  engaiger  de  paroUe  à  gents  de  ma 
sorte.  On  le  traina  chez  moy  à  grande  peine,  mais  il  ji'y  voulut  venir 
que  lorsqu'il  sçavoit  bien  que  j'estois  au  palais,  et  sitost  qu'il  ouyt 
l'heure  que  je  debvois  sortir,  il  sortit  de  céans  luy  aussy.  M"  Astier  luy 
parla  de  ma  part  diverses  foys ,  et  avoit  mesmes  ouvert  un  aultre  expé- 
diant de  faire  donner  6,000  libvres  pour  une  foys  soubs  noms  supposez, 
mais  de  Rua  ne  voulut  poinct  condescendre,  et  en  vouloit  dix  ou  douze 
mille.  M'  Astier  le  pressa  fort  pour  nostre  payement,  il  remit  à  la  fin 
de  ce  moys  aprez  avoir  veu  les  contes  de  son  commis  qui  debvoit  four- 
nir quelque  chose.  J'avois  escript  à  S'  Julian  de  me  mander  ce  qu'il 
avoit  exigé,  mais  il  ne  me  voulut  pas  faire  de  responce  par  noz  mule- 
tiers du  sel,  de  Rua  ne  me  voulut  pas  envoyer  le  billet  de  10  Oulles, 
disant  que  nous  n'en  pouvions  avoir  que  cinq  pour  un  sallin,  qu'il  avoit 
réduit  la  provision  du  Conte  de  Garces  et  des  aultres,  mais  pour  le 
fraisset  qu'on  avoit  voulu  conter  comme  sel  commun  qu'il  le  feroit 
passer  par  dessus.  Toutefoys  il  remit  à  son  retour  d'Avignon  de  me 
donner  contentement,  nous  verrons  ce  qu'il  fera,  et  s'il  faict  rien  qui 
vaille  il  me  trompera. 

J'ay  faict  entendre  à  M'  le  présidant  Seguiran  tout  ce  qui  concernoit 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  75 

pour  l'affaire  de  Gotvon,  pour  laquelle  Félix'  obliut  sur  la  requeste  des 
officiers  du  siège  le  décret  conforme  aux  conclusions  des  gents  du  Roy. 

A  l'aultre  lettre  du  3""^  janvier  j'ay  escript  à  M''  de  Maussac^  par 
Moulini  et  l'ay  chargé  de  le  solliciter  de  la  restitution  des  Manuscrits. 
Il  debvoit  partir  aujourd'huy. 

J'ay  escript  au  prieur  de  RoumouUes,  et  luy  ay  mandé  tout  ce  qui 
se  pouvoit  pour  le  faire  despartir  de  la  deputation  ^  en  faveur  du  cousin 
Aguillenquy\  Vous  verrez  sa  responce,  et  à  vous  dire  le  vray  je  ne 
pense  pas  qu'il  y  aille  de  nioings  que  de  sa  ruine,  car  il  avoit  obtenu 
chose  par  son  long  travail  à  laquelle  il  ne  sçauroit  jamais  parvenir  à 
une  aultre  occasion.  Et  au  contraire  le  cousin  AguiHen((uy  est  de  con- 
dition pour  y  parvenir  toutes  foys  et  quantes  qu'il  vouldra.  Pouvant  ex- 
clurre  touts  autres  qui  viendroient  en  conipetance,  et  à  ce  coup  cy  il 
n'a  tenu  qu'à  luy  de  s'en  adviser  plus  tost,  auquel  cas  l'affaire  luy  estoit 
indubitable.  Pour  moy,  à  ne  vous  poinct  mentir,  j'ay  honte  de  m'opi- 
niastrer  davantage  à  le  faire  despartir,  parce  que  c'est  une  demande 
trop  incivile  que  de  demander  à  un  pauvre  homme  le  consentement  à 
la  perte  entière  de  sa  fortune.  Mon  cousin  en  fera  comme  il  luy  plairra, 
mais  si  j'estois  à  sa  place,  je  ne  vouldrois  pas  ruiner  ce  pauvre  garçon, 
et  s'il  le  faict,  cela  ne  luy  portera  pas  bonheur. 

J'ay  receu  mes  jarretières,  et  vous  en  remercie  bien  fort,  estimant 
que  vous  les  avez  faict  faire  exprez,  car  il  me  semble  que  celles  de 
Tours  sont  un  peu  de  différante  tisseure  ;  ce  vous  a  bien  esté  de  la 
peine. 


'  F^lix  dtail  un  personnage  alors  célèbre 
à  Marseille.  Il  était  attachi',  dans  des  t'onc- 
tions  subalternes,  à  la  maison  du  duc  de 
Guise  où  il  exerçait  une  assez  grande  in- 
fluence. Nous  verrons  plus  loin  d'où  prove- 
nait cette  influence. 

*  Philippe  de  Baderon ,  sieur  de  Maussac , 
le  magistrat  helléniste  souvent  mentionné 
dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  et  les  volumes 
suivants. 


'  La  (lépulation  du  clergé  dont  il  a  été 
question  dans  les  lettres  à  Denis  Guillemin 
(première  partù;  de  notre  tome  V). 

*  I^e  protonotaire  Aguillenquy,  prévôt  de 
Barjols,  a  été  plusieurs  fois  mentionné  dans 
nos  tomes  précédents.  Il  était  (ils  de  Jean 
Vj;uiilen(|uy,  seigneur  de  (ihâteaufort,  qui 
avait  épousé  en  iSgi  Anne  de  Ponlevès, 
(ille  de  Pierre,  seigneur  d'Arairat,  et  de 
Madeleine  de  Fabri. 


76  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625J 

Vous  aurez  les  remerciments  de  mon  neveu  pour  ses  fraises';  la  pe- 
tite Suson  me  laisse  faire  les  siens  pour  son  petit  manchon'*.  Et  ma 
niepce'  fera  son  compliment  de  ce  qui  la  concerne;  ses  laines  luy  vien- 
dront bien  à  point,  mais  du  reste  je  crois  bien  qu'elle  s'en  vouldra 
passer;  vous  aurez  sa  responce  par  le  premier,  si  je  ne  l'ay  à  temps 
pour  cette  commodité. 

A  la  lettre  du  7""^  l'aflaire  de  M'  de  Mantis  n'a  poinct  passé  les  deux 
chefs  des  compagnies,  et  Mons'  Astier  et  moy;  vous  n'en  ouyrez  pas 
parler.  Mon  cousin  d'Orves  approuve  vostre  négociation,  et  attendra 
aultre  advis  de  vous  plus  exprez.  On  luy  juge  ses  procez  tant  du  lieu- 
tenant au  rapport  du  s"^  Puech ,  que  de  la  Cour  au  rapport  du  s"'  Gau- 
thier subrogé  à  son  beau-pcre.  L'affaire  du  s'  de  Beauchamps  va  son 
train  ordinaire;  dez  qu'il  eust  une  douzaine  de  juges  légitimez  par  le 
jugement  des  récusations,  il  fut  deboutté  de  son  r'envoy  ensuite  des 
lettres  patentes  du  Roy,  et  le  lendemain  déclaré  non  recevable  en  son 
appel  de  la  procédure.  M'  d'Agut  continua  les  accarations.  Les  prési- 
dants Carriolis  et  de  S'  Jean  revindrent  à  Jubé,  et  firent  traicter  une 
entreveûe  dans  le  palais  avec  M' le  Premier  Présidant,  à  qui  ils  firent 
de  grandes  excuses.  Tout  cela  s'en  ira  à  vau  l'eau.  Il  n'y  a  que  M'  de 
Paule  qui  se  descria  honteusement,  tant  pour  avoir  nié  moyennant  ser- 
ment les  articles  de  mariage  '  qu'il  avoit  signez  d'entre  sa  fille  et  le  fils 
de  Beauchamps^  que  pour  s'estre  laissé  emporté  à  des  discours  trez 
insolents  et  impertinents  en  plaine  Chambre  contre  M''  d'Oppede*.  Je 
n'ay  poinct  ouy  dire  que  le  jeune  Armand  soit  embarrassé  en  ces  af- 

'  Ce  neveu  était  le  fils  de  Claude  de  Fabri ,  '  C'est  toujours  Glaire  de  Fabri. 

le  futur  marquis  de  Rians.  Quant  aux  fraises,  '  La    traduction  interlinéaire  s'arr^lant 

il  s'agit  de  cet  ornement  de  cou  qui  était  au  mot  serment,  M.  Léopold  Delisie  a  tra- 

plissé  comme  les  fraises  d'agneau,  de  veau,  duit  les  quatre  mots  (jui  suivent, 
auxquelles  était  emprunté  leur  nom.  '  Nouvel  arrêt  de  la  traduction  inler- 

^  La  petite  Susoti  était  la  cinquième  fdle  linéaire.  M.  Delisie  a  déchiffré  les  huit  mot* 

de  Valavez,  Suzanne  de  Fabri,  née  en  1618  qui  viennent  après  siffliez. 
et  qui  devint  Madame  de  Vaibelle.  Voir  sur  '  Les  six  mots  qui  suivent,  écrits  en 

Suzanne  et  sur  ses  cinq  sœurs  une  note  de  chiffres,  ont  encore  été  rétablis  par  M.  De- 

M.  le  marquis  de  Boisgehn  dans  le  recueil  liste. 
Peiresc-Dupuy,  t.  lit,  p.  781. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  77 

faires,  et  ne  pense  pas  niesmes  qu'il  y  ayt  grande  chose  contre  Gaufridy 
ne  contre  l'aultre;  la  fuitte  leur  faict  plus  de  charge  que  tout.  Le  petit 
Moiidevergues  nous  donne  grande  peine',  nous  le  passerons,  mais  je 
crains  que  le  reste  de  l'année  ne  se  passe  du  tout  sans  estude  quel- 
quonque,  car  ne  par  amour  ne  par  menasse  on  ne  luy  sçauroit  rien 
faire  faire. 

Quattre  des  rosiers  comniancent  à  poulser,  mais  le  blanc  de  Hol- 
lande est  encor  en  arrière;  toutefoys  il  y  a  encor  apparence  de  verdeur, 
se  dict  le  prieur.  Je  m'enquerray  de  la  prevanche  blanche,  et  ay  les 
mirthes,  figuiers  et  marcottes  touts  prests  comme  aussy  les  jassemins 
d'Espagne.  Je  veux  laisser  passer  les  gelées. 

Je  suis  bien  aise  du  retour  de  M""  de  Thou-,  mais  bien  marry  que  les 
lettres  de  M'  du  Puy  ne  l'ayent  retrouvé  en  Angleterre.  Je  pensois  qu'il 
vouldroit  y  voir  l'arrivée  de  Madame  ^  puisqu'il  avoit  tant  faict.  M""  du 
Puy  m'a  bien  obligé  de  toutes  cez  pièces  de  M"'  de  Brèves  \  je  l'en  re- 
merciray  à  la  première  commodité. 

J'ay  besoing  pour  mon  abbaye  de  toutes  cez  petites  pièces  qui  ont 
esté  imprimées  concernant  le  brief  de  N.  S.  P.  adressé  au  card"'  de  la 
Rochefoucauld^  pour  la  reformation  des  ordres  de  S*^  Augustin,  S'  Be- 
noit et  Glugny.  Le  brief,  articles,  et  commissions  ont  esté  imprimées 
chez  Fr.  Julliot  riie  du  Paon,  au  Soleil  d'Or,  prez  la  porte  S'  Victor, 
in-12,  1628  et  2/r.  Et  y  a  des  requestes  contraires,  imprimées  ailleurs, 
je  ne  sçay  si  vous  les  pourrez  avoir.  Tant  y  a  que  je  vous  prie  de  passer 
un  jour  chez  ce  Julliot,  et  tascher  d'avoir  2  ou  3  exemplaires  de  chas- 
cune  desdites  pièces,  si  pouvez,  et  s'il  n'y  a  aultre  moyen,  voyez  d'em- 
ployer quelqu'un  envers  les  domestiques  du  card'  de  la  Rochefoucauld 
(M"'  Dreux,  advocat  du  roy  aux  Comptes,  y  a  un  neveu,  ce  me  semble) , 

'  Le  lils  (leLopez  de Mondevergues  nien-  27  mars,  succéda  sur  le  trône  d'Angleterre 

lionnô  un  peu  plus  haut.  à  Jawjucs  1". 

''  Fraiirois-Auguste  de  Tliou,  le  grand  "  Sur  François  Savary,  comte  de  Brèves , 

voyageur,  mentionné  en  presque  toutes  les  voir  (passim)  les  deux  premiers  tomes  du 

pages  du  recueil  Peiresc-Dupuy.  recueil  Peiresc-Dupuy. 

"  Henriette-Marie  de  France  allait  épou-  '  Voir  les  trois  tomes  du  recueil  Peiresc- 

ser   (11    mai   iGa5)   Charles    I"   qui,    le  Dupuy,  possi;». 


78  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625J 

plustost  quelque  jésuite,  le  P.  Seguiran,  ou  le  P.  Ogier  des  Chartreux 
qui  est  le  principal  directeur  par  M""  le  Pelletier  ou  quelque  raoyne  de 
S'  Germain  des  Prez  ou  de  S'  Denys  de  la  Cliartre,  ou  de  S^  Martin 
des  Champs,  qui  y  sont  touts  intéressez.  Le  P.  Binet  a  esté  un  des 
directeurs  de  touts  cez  règlement/ 1;  en  un  hesoing,  parlant  de  ma  part, 
il  vous  en  feroit  despartir,  disant  comme  il  est  vray,  que  je  veux  faire 
exécuter  la  reforme  dans  mon  abbaye,  et  me  servir  desdicts  règle- 
ments. Taschez  surtout  d'avoir  les  dernières  commissions  envoyées 
dans  les  provinces  pour  ce  subject. 

J'ay  receu  le  cahier  de  l'imperfection  du  Vincentius  Bellovacensis'^, 
et  celuy  du  n  tome  de  Salianus^.  Je  pensois  avoir  demandé  encor  un 
cahier  de  la  première  signature  du  premier  tome  dudit  Salianus  cotté[v] 
dont  le  premier  mot  doibt  respondre  à  la  reclame  [INVIDIA].  C'est  bien 
la  vérité  que  pour  ce  que  M""  Buon  mandoit  qu'on  le  reimprime  je  ne 
me  mettois  guieres  en  peine  de  ce  volume  là.  Aussy  bien  est-il  la  moitié 
de  meschant  petit  papier  meslé  dans  le  grand  papier,  mais  l'ayant  voulu 
faire  couldre,  pour  le  parcourir  en  attendant,  cette  imperfection  s'y  est 
trouvée.  Je  seray  bien  aise  d'apprendre  si  la  seconde  édition  dudit  pre- 
mier volume  est  encore  commancée  ou  non. 

Pour  l'imperfection  de  l'Argenis  en  françois''  M"^  Buon  ne  pouvoitpas 

'  Etienne  Binet,  né  à  Dijon  en  1 56y ,  fut 
recteur  des  collèges  de  Rouen  et  de  Paris,  et 
provincial  de  France,  de  Champagne  et  de 
Lyon.  Il  mourut  à  Paris  le  4  juillet  1 689.  Voir 
la  liste  de  ses  œuvres  dans  la  Bibliothèque  de 
la  Compagnie  de  Jésus  par  le  P.  G.  Sommer- 
vogcl  (t. I,  1890,  p.  ii89-i5o5). 

'  Dibliotlieca  mundi  Vincentii  Burgundi. .  . 
episcopi  Bellovaceiisù ,  spéculum  quadruplex, 
opéra  et  studio  thcolngorum  Benedictinoriim 
collegii  re(tomi( Douai,  162/i,  i  vol.  in-f"). 
Voir,  sur  les  autres  éditions  de  l'encyclopé- 
dique ouvrage  de  Vincent  de  Beauvais,  le 
Manuel  du  libraire  {l.  V,  p.  1953-1257). 
Jac.  Saliani  annales  ecclesiasiici  Veteris 
Testnmenti.  Louvi-age,  qui  se  compose  de 


six  tomes  en  trois  volumes  in-fol. ,  acheva  de 
paraître  en  i64i. 

'  Je  dois  à  M.  l'abbé  Charles  Urbain,  doc- 
teur es  lettres,  le  li-ès  habile  auteur  de  la 
thèse  sur  Nicolas  (]oeffeteau  si  brillammeni 
soutenue  en  Sorbonne  le  a  a  décembre  1 898 , 
les  excellents  renseignements  (jue  l'on  va  lire. 

A'o<e  sur  les  traductions  françaises  de  I'Ar- 

GEMS  : 

ffOutre  l'abrégi;  composé  par  CocITeteau 
et  imprimé  après  sa  mort  sous  le  titre  d'Hix- 
toire  de  Poliarque  et  d'Àrfreni»,  Paris,  Thi- 
boult  et  Villery,  i6ai,  in-3a  (et  non  i6ai, 
comme  le  dit  Niceron)  ;  outre  la  Suite  et  con- 
tinuation de  l'Argem»,  faite  par  le  sieur  de 
Mouchemberg,  Paris,  Buon,  i6a6,  in-8*,  il 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  79 

ignorer  la  feuille  que  je  luy  avoys  cottée  [Xx]  parce  que  c'est  une  lettre 
mienne  ensuite  de  laquelle  il  m'a  envoyé  les  six  exemplaires  latins  '  au 
lieu  (les  six  François.  Il  me  fault  donc  six  feuilles  de  la  cotte  Xx  où  les 
quattre  dernières  feuilles  ont  des  revers  de  pages  toutes  transposées, 
qui  est  une  grande  importunité  aux  gens  qui  lisent  en  françoys.  C'est 
la  vérité  que  les  chiffres  des  pages  semblent  s'entresuyvre,  mais  ie  texte 
ne  se  suit  pas. 

Je  viens  de  recevoir  vostre  despesche  du  9°"=  et  ay  envoyé  inconti- 
nant  les  pacquets  qui  y  estoient  joincts,  mesmes  celuy  de  M"'  du  Mas  à 
qui  je  vous  prie  de  baiser  les  mains  de  ma  part,  et  sçavoir  de  luy  s'il 
s'estoit  souvenu  de  parler  à  M"^  Jacque  de  ce  qu'il  m'avoit  promis,  et 
qu'est  ce  qu'il  pense  que  je  luy  peusse  envoyer  en  recognoissance  de 
la  peine  que  je  luy  donne,  car  je  crois  bien  qu'il  a  tant  d'affaires  sur 


il  été  publié,  du  fameux  roman  de  Barclay, 
plusieurs  traductions  : 

1°  Les  Amours  de  Poliarque  et  d'Argenk 
de  I.  Barclay,  mis  en  françois  par  P.  de  Mar- 
eassus.  Paris,  Buou,  16a a,  in-8°.  L'achevé 
d'imprimer  est  du  1"  juillet.  C'est  donc  à 
tort  que  Niceron(Mmo!Ves,  t.  XVII, p.  agô, 
et  t.  XXXI,  p.  io3)  assigne  h  cette  traduc- 
tion la  date  de  i633; 

2°  VArgenis  de  Jean  Barclay,  traduction 
tumvelk  enrichie  de  figures,  Paris,  Buon, 
1694,  in-8°  (l'achevé  d'imprimer  est  du 
i5  mars  i6a3  ).  Cette  version  anonyme  a 
été  souvent  attribuée  à  du  Ryer,  notamment 
par  le  P.  Leiong.  Niceron  soupçonne,  sans 
doute  avec  raison ,  que  c'est  là  une  erreur. 

Celle  traduction,  pour  la  plus  grande 
partie,  est  très  différeiile  de  celle  de  i6aa  ; 
pourtant  son  auteur  a  copié  mot  à  mot  dans 
son  devancier  une  pièce  de  vers  (p.  886), 
et  à  partir  de  la  page  97  4 ,  la  seconde  ver- 
sion se  rapproche  de  la  première,  avec  la- 
quelle elle  finit  par  se  confondre. 

La  traduction  anonyme  de  i6a4  a  été 
reproduite  à  Paris,  chez  Buou,  en  lôaS. 


chez  Griset  en  i633 ,  chez  Quinet  en  1 638 , 
et  à  Rouen,  chez  Ouyn  en  i63a,  et  chez 
Berthelin  en  i643.  L'édition  de  Uouen, 
Ouyn,  i63a,  est  intitulée  :  L'Argenis  de 
Jean  Barclay,  de  la  traduction  nouvelle  de 
M.  N.  G.;  cette  mention  se  trouve  aussi 
dans  l'édition  de  Paris,  Griset,  i633,  et 
c'est  aussi  h  M.  G.  que  le  traducteur  du 
xvni*  siècle,  l'abbé  Josse,  attribue  la  version 
de  16a 4  ; 

3°  L'Argenis  de  L  Barclay,  traduction  nou- 
velle par  P.  de  Marcassus,  Paris ,  Buon ,  1 6  a  6 , 
in-8°.  Dans  un  Advh  au  lecteur,  Marcassus 
désavoue  les  traductions  qui  ont  paru  sous 
son  nom,  et  assure  qu'il  n'est  pour  rien 
dans  la  suite  qui  a  été  récemment  ajoutée  à 
l'œuvre  de  Barclay  (c'est  la  Suite  et  continua- 
tion de  l'Argenis  faite  par  le  sieur  de  Mou- 
chemberg). 

'  Le  texte  latin  de  VArgenis  avait  été  pu- 
blié (Paris,  Buon),  non  en  16a a,  comme 
l'indique  le  Manuel  du  libraire  (t.I,p.65i), 
mais  en  i6ai.  Brunet  ajoute  que  cette  pre- 
niièi-e  édition  fut  donnée  rpar  les  soins  du 
savant  Peiresc». 


80  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

les  bras  fju'il  ne  peuitpas  aiseement  prendre  le  temps  de  m'en  escrire 
et  vous  le  soulagerez  de  cela. 

J'ay  prins  plaisir  de  voir  la  lettre  de  M'  Grottius^  11  fauldra  as- 
sembler les  pièces  du  procez  principal  de  M'  de  Grequy,  mais  cela  ne 
se  peult  pas  faire  si  soudainement.  Je  crois  que  s'il  le  faisoit  distribuer 
à  un  autre,  il  feroit  joindre  l'incidant  de  la  basse  justice  pour  le  tirer 
des  mains  de  M''  Durand ,  ce  qu'il  fault  bien  tascher  d'empescher.  Nous 
verrons  d'envoyer  M'  Astier  à  Gadenet. 

J'avois  escript  au  s""  Le  Sueur  sculpteur'^  qui  se  tient  à  l'hostel  de 
Nevers  pour  recouvrer  une  caisse  de  figures  et  modelles  appartenant 
au  sire  Souchet  nostre  voisin  fondeur  du  Roy'.  Mais  il  ne  m'a  faict 
aulcune  responce.  Le  pauvre  Souchet  luy  en  escript  encor  un  mot.  Je 
vous  prie  de  le  rendre  vous  mesmes,  et  de  voir  si  vous  pourriez  retirer 
la  dite  caisse  et  la  faire  envoyer  par  deçà. 

M'  Astier  a  si  bien  négocié  avec  Rivierbeau  frère  du  cousin  Fontaine, 
qu'ils  ont  accordé  la  réduction  de  sa  debte  de  8oo  escus  au  denier  xx. 
Il  y  a  quelques  soixante  escus  d'arrérages  qu'il  fault  payer  en  ce  faisant, 
qui  est  le  seul  grief  que  j'y  trouve,  mais  il  fauldra  tascher  d'en  sortir. 

Aix,  ce  lundy  au  soir  ao  janvier  lôaô. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  vostre  despesche  du  g™  et  ne  puis  vous  escrire  aulcunes 
nouvelles  de  deçà,  hors  de  l'ombrage  que  nous  avoient  donné  huict 
galères  de  Gènes  qui  se  sont  tenues  aux  isles  d'Ieres  depuis  une  quin- 
zaine de  jours,  attendants  le  passage  de  quattre  galères  d'Espagne  qui 
portent  de  l'argent.  Si  vous  allez  voir  M''  de  Lomenie,  il  vous  dira  ce 
que  je  luy  en  escris  et  cela  m'empeschera  de  l'escrire  deux  foys.  Seule- 
ment adjousleray  je  que  Mad^  de  Rohan  est  enfin  partie  d'Avignon  et 

'  Sur  Hugo  Grotius,  voir  les  trois  tomes  *  Aucun  membre  de  la  famille  de  l'admi- 

du  recueil  Peiresc-Dupuy.  Nous  donnerons,  rable  peintre  Eustachc  Le  Sueur  ne  semble 

dans  les  Lettres  à  divers ,  plusieurs  dépêches  s'être  occupé  de  sculpture, 
adressées  par  N.  de  Fabri  à  i'illustre  honuiie  '  Sur  ce  maitre  fondeur  d'Aix,  voir  le  l'c- 

d'Ëlat.  cueil  Peiresc-Dupuy,  t.  III,  p.  iSy. 


[1625]  À   SA  FAMILLE.  81 

s'en  est  retournée  en  Languedoc,  ayant  tesmoigné  qu'elle  y  alloit  <i 
contre  cœur,  mais  on  la  tenoit  en  si  grand  soubçon  à  cause  de  la  fré- 
quence des  messages  qu'elle  recevoit  du  Languedoc  à  toutes  heures 
qu'elle  les  tenoit  touts  en  allarme.  Elle  s'y  purgea  pour  allonger  son 
sesjour,  et  puis  voyant  qu'on  ne  la  pouvoit  plus  soud'rir  là,  s'en  est 
allée'.  L'on  haste  grandement  la  fortification  d'Aurange,  et  dict  ou 
qu'ils  veullent  fortifier  encor  quelques  autres  places  de  la  Principaulté. 
11  est  passé  tout  plein  de  trouppes  sur  les  frontières  du  Venaiscin  et 
du  Daulphiné,  qui  vont  vers  le  Piémont.  On  dict  que  le  Pape  envoyé 
au  Roy  un  gentilhomme  nommé  Naly  ou  Nary  qui  a  esté  page  de  la 
Royne  mère,  et  qui  court  à  dix  chevaulx,  pour  traicter  de  l'affaire  de  la 
Valteline.  Ce  fou  de  Gaudin  de  Martigues,  qui  avoit  estably  la  pesche 
en  Espagne,  a  esté  prins  prisonnier  à  Marseille  par  commandement  du 
Roy,  et  dict  on  qu'il  negocioit  quelque  forfaicture,  et  qu'il  dict  que  ce 
n'estoit  qu'une  entreprinse  sur  le  Marroc.  Le  lieut[enant]  Bausset  l'in- 
terrogea presant  M""  de  Guyse.  C'est  tout  ce  que  je  puis  dire  et  que  je 
suis. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  91  janvier  1626. 


M'  d'Agut  a  recouvré  cinq  ou  six  pièces  d'Italie  touchant  la  Valte- 
line^ lesquelles  je  vous  envoyé,  sans  avoir  veu  que  la  première  du  duc 
de  Feria  qui  ne  me  semble  pas  mauvaise.  Vous  les  pourrez  faire  voir 
à  M""  du  Puy,  et  si  le  goust  de  M'  de  Lomenie  va  jusques  là,  vous  les 
luy  pourrez  porter.  Nous  les  verrons  par  aprez. 

M""  Astier  vous  escript  touchant  une  assignation  frivole  baillée  aux 
consuls  de  Rians  dont  vous  aurez  cy  la  coppie.  Je  n'adjousteray  rien  à 

'  Ces    détails    si   piUoresques    sur    les  *  Honoré  d'Agut  était  un  fervent  biblio- 

voyages  de  M""*  de  Rolinn  complèleiil  fort  pliile,   un  coHectionneur,  comme  il   en  a 

bien  la  curieuse  historiette  de  Tallemanl  des  lleuri  de  tout  temps  à  Aix,  surtout  parmi 

Réaux.  les  magistrats. 


1 1 

nVUHKUB    BITIORALB. 


82  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

sa  lettre  pour  ce  regard.  Il  se  resould  d'aller  sammedy  à  Cadenet  pour 
avoir  une  lettre  de  M'  le  Marquis  à  son  procureur. 

Au  reste,  aprez  vous  estre  un  peu  plainct  de  vostre  veiie,  il  i'auldra 
se  resouldre  aux  lunettes.  Et  par  mesnie  moyen  il  m'en  fauldra  un  peu 
de  provision  pour  moy,  car  je  n'en  ay  plus,  et  suis  bien  empesché  de 
vous  en  envoyer  une  pour  la  monstre,  M'  Seguiran  m'ayant  despour- 
veu;  les  miennes  servoient  aussy  bien  à  M''  du  Vair  qu'à  moy'. 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  Siyo,  fol.  89  à  91. 
Autographe.  Dans  ledit  registre  6170  on 
trouve  un  peu  plus  loin  (fol.  97)  un  frag- 
ment de  lettre  en  chiffres  avec  traduction 
dont  je  ne  détache  que  quelques  lignes  : 

(rL'incidant  de  reprinsede  procez  fut  jugé 
mardy  de  la  semaine  passée  aprez  disner  ; 
le  bonhomme  M' le  Doyen ,  qui  en  estoit  le 
rapporteur,  avoit  prias  l'affaire  tout  à  re- 
bours de  bien ,  et  s'estoit  imaginé  que  Louyse 
avoit  tousjours  esté  en  qualité  partout  et  au 
conseil  et  icy,  pour  sa  part  et  portion,  et 
que  la  reprinse  n' estoit  que  pour  la  part  de 
sa  sœur,  soubstenant  tousjours  que  les  deux 
sœurs  estoient  en  qualité ,  prenant  équi- 
voque des  dames  de  Ventadour  et  de  Piney, 
sœurs,  et  puis  un  arrest  de  l'an  1609  au 
Grand  Conseil,  oîi  Louyse  estoit  en  quaUlé, 
le  mettoit  en  bredouille.  Enfm  en  voyant  les 
pièces  on  apprint  le  vray  faict ,  sans  le  pou- 
voir desmouvoir  luy   de   son    impression 


qu'aprez  que  tous  les  aultres  eurent  opiné , 
et  qu'il  revint  à  la  plus  grande,  car  luy  ne 
vouloit  point  donner  de  dellaj ,  ne  Daniel ,  ne 
Badet  de  Monts.  Au  surplus  il  avoit  bnsty 
les  qualitez  en  sorte  qu'il  nommoit  le  mary 
de  Louyse  Bernard  de  Berry,  et  luy  osloil 
toutes  les  qualitez  d'Iionneur.  J'arrestay  l'ar- 
rest  au  cabinet  sans  le  laisser  porter  au  greffe 
et  fis  intervenir  (Jayrl  qui  s'en  alla  plaindre 
à  luy,  et  au  chef  et  à  quehjues-uns  des  prin- 
cipauls,  disant  qu'il  presenleroit  requeste 
en  réparation  comme  l'année  passée .  .  .t 
D'après  une  communication  de  M.  L.  De- 
lisle,  la  lecture  rigoureuse  du  passage  chiffré 
donne  :  et  Ju  intervenir  Gazrt.  Celui  qui  a 
déchiffré  le  passage  au  moment  où  la  lettre 
a  été  reçue  a  mal  lu  le  mot  intenenir  et  l'a 
remplacé  par  ce  mol  incompréhensible  ime- 
ruena.  M.  Delisle  ajoute  :  t^La  lecture  de  i;i- 
tcrveiiir  est  certaine.  Pour  le  mot  qui  suit, 
je  crois  que  Peiresc  a  dû  se  tromper  en  em- 
ployant son  chiffre.  ■» 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  83 


XXV 
\   MONSIEUR,  MONSIEUR   DE   VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'oubliois  de  vous  dire  que  M''  Rubeus  '  m'escript  que  M""  l'Ambas- 
sadeur de  Flandres  liiy  a  faict  instance  pour  recouvrer  le  calendrier  ma- 
nuscrit que  feu  M'  Schilder-  in'avoit  donné.  Vous  sçavez  ce  que  je  vous 
en  avois  dict  aultrefoys.  Je  vous  prie  de  le  luy  tesmoigner,  à  sçavoir 
que  la  première  foys  que  je  l'eus.  M'  Schilder  me  l'a  voit  preste  disant 
qu'il  appartenoit  au  s""  Présidant  d'Arras  et  que  lors  j'en  fis  faire  des 
portraicts  et  extraicts  que  j'envoyay  à  Rome,  pour  les  faire  imprimer 
en  taille  douce  avec  les  commentaires  de  M''  Aleandro,  comme  je  m'as- 
seure  qu'ils  seront  imprimez  de  faict  tost  ou  tard.  Et  peu  aprez  ledict 
s""  Schilder  estant  venu  à  Paris,  et  monstrant  de  désirer  de  le  recouvrer, 
je  le  luy  rendis,  avec  mes  trez  humbles  reinerciemens,  luy  tesmoignaiit 
neantmoings  beaucoup  de  regret  de  voir  que  cette  pièce  courust  for- 
tune de  retomber  entre  les  mains  des  persones  qui  n'en  fussent  pas 
curieuses  comme  elle  meritoit,  attendu  mesme  que  la  moitié  dudict 
kalendrier  manquoit  et  se  trouvoit  avoir  esté  restituée  par  quelque 
bon  homme  qui  ne  s'y  cognoissoit  guières ,  et  qui  avoit  fort  mal  rencon- 
tré, et  luy  dis  que  si  j'avois  la  commodité  d'en  jouyr  à  mon  aise  et  d'y 
employer  mes  amys  et  conférer  mes  recueils  de  l'Antiquité,  mesmes 
avec  le  secours  de  l'édition  qu'en  avoit  desja  faicte  le  s"'  Hervart  de 
Bavieres^  j'oserois  me  promettre  de  pouvoir  restaurer  les  figures  qui 
manquoient,  selon  que  les  Anciens  representoint  semblables  choses. 

'  Ai-je  besoin  de  rappeler  que  l'illustre  voir  le  tome  I  du  i-ecueil  Peiresc-Dnpuy, 

peintre  Pierre-Paul  Rubens  est  plus  de  cent  p.  an. 

fois  mentionné  dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  '  Sur  Jean-Georges  Herwart  de  Holien- 

ft  qu'il  était  également  cher  a  Peiresc ,  à  Va-  bourg ,  chancelier  de  Bavière ,  voir  le  recueil 

lavez  et  aux  frères  Dupuy.  Peiresc-Dupuy  (t.I,  p.  /i34;t.  II,  p.  iig. 

'  Sur  le  chanoine  de  Cambrai  Schilder,  /i35). 


Sfi  LETTRES  DE  PEIRE&€  [I6-2d| 

AHors  il  me  dit  que  ledict  s'  Présidant  d'Arras  le  luy  avoit  souvent 
oH'ert  en  don  et  qu'il  avoit  faict  scrupule  de  l'accepter,  dont  je  ie 
tançay  bien  fort  et  aultant  qu'il  peut  estre  permis  à  un  amy.  Il  le  r'em- 
porta  donc  en  Flandres  en  s'en  retournant,  et  me  promit  de  tascher  de 
l'obtenir  en  pur  don  dudict  s'  Présidant,  auquel  cas  il  me  le  rappor- 
teroit,  et  m'en  feroit  le  maistre.  Et  de  faict  revenant  quelques  mois 
aprez,  ii  me  le  rapporta  avec  mille  compliments  d'iionneur  et  de  cour- 
toisie, et  passant  en  Hespagne ,  me  dict  que  ledict  s'  Présidant  luy  avoit 
tesmoigné  d'estre  marry  que  la  chose  ne  fust  de  plus  de  consequance 
pour  l'en  obliger,  et  employa  les  mesmes  termes  de  sa  part  en  mon 
endroict  de  moy,  qui  fus  obligé  par  ie  sentiment  de  mon  debvoir  et 
de  mon  obligation  de  procéder  en  son  endroict  comme  j'ay  accoustumé 
de  procéder  envers  mes  amys,  et  leur  donnay  tout  plein  de  galanteries 
et  de  pièces  curieuses  qui  pouvoient  bien  aller  à  l'équivalant,  et  pos- 
sible l'oultre  passer;  et  neantmoings  de  surabondance,  je  luy  promis 
que  venant  faulte  de  moy,  luy  survivant,  j'aurois  soing  de  le  luy  faire 
retomber  en  main,  avec  les  restaurations  et  observations  que  je  pour- 
rois  y  avoir  faictes,  et  que,  venant  à  s'imprimer,  je  ne  manquerois 
poinct  de  faire  tesmoigner  au  public  l'obligation  qu'il  en  debvoit  avoir 
non  seulement  à  luy,  mais  encores  audict  sieur  Présidant  d'Arras.  Ce 
qui  ne  fut  pas  faict  à  cachettes,  car  si  je  ne  me  trompe,  le  s'  Torius  ' 
y  estoit  présent,  et  quelque  aultre  de  son  païs,  qui  répéta  souvent  et 
en  riant  cette  condition  d'héritage  au  survivant.  Gela  fut  cause  que 
comme  auparavant  je  n'avois  pas  osé  me  dispenser  d'envoyer  l'ori- 
ginal à  Rome,  de  crainte  des  dangers  des  chemins,  afin  de  le  pouvoir 
mieux  garentir  à  son  premier  maistre,  lorsque  je  le  fus  devenu,  je  me 
dispensay  de  l'envoyer  à  Rome  par  commodité  bien  asseurée,  où  il  fut 
trez  bien  receu,  et  où  il  est  encores,  en  main  de  persone  si  qualifiée, 
que  je  fairois  grand  scrupule  de  la  [sic)  luy  tirer  des  mains,  tant  qu'il 
luy  plaira  d'en  user;  m'asseurant  toutefoys  que  je  lapourray  recouvrer 
tostou  tard,  quand  il  fauldra  mettre  cette  pièce  en  lumière-.  Or  parce 

Sur  Lucas  Torius  ou  Torrius,  voir  le  '  U  est  inutile  de  faire  remarquer  coinhipii 

recueil  Peiresc-Dupuy,  t.  III ,  p.  56.  est  curieuse  l'histoire  si  détaillée  que  retrace 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  85 

que  j'avois  receu  quelque  petit  tort  d'un  bon  père  que  vous  cojjnoissez 
qui  ni'avoit  refusé  la  communication  d'un  feuillet  d'un  livre  manuscrit' 
et  que  je  sçavois  bien  que  cette  pièce  icy  estoit  grandement  de  son 
goust,  je  creus  qu'elle  me  pouvoit  fournir  un  moyen  bien  innocent  de 
me  vanger  de  sa  discourtoisie  en  ne  luy  communiquant  pas  cette  pièce, 
et  de  faict  je  ne  la  voulus  poinct  laisser  sortir  de  mes  mains  afin  qu'il 
n'eust  pas  l'advantage  de  la  voir  sans  mon  sceu  ou  mon  consentement. 
Mais  je  ne  peus  pas  si  bien  faire  qu'il  ne  sceut  d'où  elle  estoit  veniie, 
et  c'est  vraysemblablement  luy  qui  a  faict  depuvs  agir  ledict  s""  Prési- 
dant, pour  redemander  la  pièce  maintenant  que  ledict  s''  Schilder  est 
decedé,  et  qu'il  ne  peult  pas  tesmoigner  ce  qui  s'y  est  passé. 

Quand  M'  Rubens  sera  arrivé  à  Paris,  vous  l'en  pourrez  entretenir 
et  luy  dire  que,  comme  je  n'ay  rien  que  je  luy  voulusse  refTuser,  je 
serois  bien  marry  de  luy  refuser  cette  pièce,  et  que  je  la  luy  donnerois 
trez  volontiers  quand  je  sçaui'ois  qu'il  la  voulust  accepter  de  ma  main, 
si  je  l'avois  en  mon  pouvoir,  mais  vous  sçavez  bien  oii  elle  est.  Et  si 
je  la  puis  recouvrer,  je  ne  manqueray  poinct  de  l'en  advertir,  pour  en 
disposer,  comme  il  peult  faire  de  tout  ce  que  j'ay  et  que  j'auray  jamais 
de  plus  précieux.  Mais  tousjours  peult  il  bien  asseurer  ledict  s'  Prési- 
dant qu'il  ne  sera  poinct  frustré  de  l'boimeur  qui  luy  en  doibt  redon- 
der  en  public,  et  que  nonobstant  le  droict  que  je  pensois  avoir  sur  la 
pièce,  je  serois  si  marry  d'avoir  esté  instrument  de  l'en  priver  (quand 
je  serois  asseuré  que  ce  fust  contre  son  bon  gré)  que  je  feray  tous 
efforts  à  moy  possibles  pour  la  recouvrer  et  la  remettre  à  sa  disposi- 
tion, et  attendant  cela,  si  je  puis  apprendre  en  quoy  consiste  sa  cu- 
riosité, soit  en  livres  ou  en  autres  singularitez,  je  tascberay  de  luy  en 
faire  avoir  telle  recompence,  que  je  pourray  juger  competante  et  cap- 
pable  de  le  contenter.  Asseurez  en  M'"  Rubens  de  ma  part,  afin  qu'il  le 

Peiresc  des  destinées  du  fameux  manuscrit  '  On  lit  à  la  marge  de  la  copie  de  la  Mé- 

dont  on  s'est  tant  occupé  au  xvii'siècleet  dont  janes  :  et  Le  P.  Sirniond.»  Peiresc  eut   tou- 

on  s'est  beaucoup  occupe  encore  de  nos  jours.  joure  sur  le  cœur  un  refus  de  conimunica- 

Voir  sur  le  calendrier  constaiitinicn  une  note  tion  venu  d'un  homme  qu'il  avait  souvent 

du  recueil  Peiresc-Du|)uy  (1.  1,  p.  an).  obligé. 


86  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

fasse  entendre  audict  s"^  Ambassadeur,  à  qui  je  suis  serviteur  eu  mou 
particulier,  et  dont  j'Iionore  infiniment  la  vertu  et  le  mérite.  Mais 
c'estoit  un  trop  long  discours  pour  le  luy  faire  par  lettre,  attendu  mesmes 
que  j'en  laisse  encores  la  moitié,  dont  vous  pourrez  vous  ressouvenir 
et  l'en  entretenir  de  bouche.  Et  je  m'asseure  que  ledict  s'  Ambassadeur 
ne  debvra  pas  trouver  si  estrange  cette  procédure  dudict  s'  Scliilder 
qui  estoit  tant  de  ses  amys,  parce  que  je  sçay  bien  qu'ils  ont  practi(|ué 
ensemble  quelque  chose  de  semblable.  Et  que  ledict  s'  Schilder  s'en 
allant  en  Espagne,  et  n'osant  pas  y  porter  tous  les  papiers  qu'il  avoit 
en  son  pouvoir  (à  cause  de  la  liberté  qui  y  pouvoit  estre  possible  plus 
grande  que  les  plus  sévères  ne  font  semblant  de  vouloir  souffrir),  il 
les  laissa  en  depos  audict  s'  Ambassadeur  à  la  charge  qu'ils  demeure- 
roient  au  plus  vivant  d'eux  deux.  Comme  il  a  practiqué  aussy  envers  le 
s''  Torius,  qui  se  trouva  prez  de  luy  lors  de  son  decez,  à  qui  il  laissa 
tous  les  papiers  qu'il  avoit  lors  prez  de  luy.  Je  serois  trop  long  si  je 
vous  disois  là  dessus  ce  que  le  deffunct  m'avoit  dict  aultres  foys  du  feu 
s'  Denys  de  Villiers,  chanoine  de  Toumay,  qui  avoit  prorais  l'héritage 
de  ses  papiers  et  singularitez  à  tous  ses  amys,  et  puis  se  inocqua  du 
monde,  et  luy  disoit  qu'il  les  vouloit  distribuer  de  son  vivant  à  ceux 
qu'il  vouldroit  choisir  pour  successeurs  d'iceulx  respectivement,  et  de 
faict  s'en  allant  en  Espagne  il  en  fit  une  distribution,  comme  s'il  fut 
allé  au  tombeau.  Vous  vous  pourrez  servir  de  cela  selon  vostre  dis- 
crétion, afin  que  iM""  Rubens  ne  me  prenne  pas  pour  homme  de  mau- 
vaise foy,  et  sur  ce  je  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  aa  janvier  i6a5'. 

Celte  lettre  occupe  les  fol.  (ja  et  98  du  b  sieur  Fontaine  a  signé  son  acte  de  reduc- 

volume  8170.  I*  feuillet  g!i  servait  d'enve-  lion.  Si  M'  de  Callas  consent  au  faict  de  Per- 

loppe  h  ladite  lettre ,  comme  le  prouvent  les  ronuyer.  M'  Astier  est  résolu  d'aller  atUi- 

notes  mises  au  dos  parValavez.  Sur  un  bout  quer  la  partie  d'Avignon.»  A  sa  lettre  du 

du  feuillet  servant  d'enveloppe,  Peiresc  a  aa  janvier,  destinée  évenluellenient  à  tUre 

tracé  ces  mots  :  "rAujourd'huy  xxii*  janvier,  mise  sous  les  yeux  de  Rubens,  Peiresc  avait 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  87 

Si  cez  M"  insistent  à  vouloir  sçavoir  à  qui  le  kalendrier  ms.  a  esté 
envoyé  à  Rome,  il  n'y  auroit  pas  de  danger  de  faire  sentir  à  M'  Hubens, 
comme  soubs  main,  que  vous  croyez  que  le  Pape  (qui  est  curieux,  et 
qui  en  avoit  ouy  parler  par  M''Aleandro  qui  y  travaille  dessus)  m'ayant 
faict  sentir  qu'il  desiroit  de  voir  l'original,  je  le  luy  envoyay,  mais  que 
je  serois  bien  marry  qu'on  luy  en  allast  faire  de  l'importunité.  C'est 
pourquoy  il  ne  le  fault  dire  que  soubs  promesse  de  ne  le  pas  redire. 

Il  n'y  aura  pas  mesmes  de  danger,  si  M""  Rubens  est  à  Paris,  de  luy 
monstrer  vous  mesmes  la  lettre  que  je  vous  escripts  pour  cela,  mais  je 
ne  suis  pas  d'advis  que  vous  la  luy  envoyiez  en  Flandres  s'il  ne  venoit 
encores. 

Ouy  bien  l'aultre  lettre  que  je  vous  escripts  sur  les  difficultez  que 
j'ay  trouvées  en  son  mouvement,  si  vous  voyez  que  M"'  Rubens  ne  vint 
sitost  comme  il  vous  mandoit,  il  n'y  auroit  poinct  de  danger  de  la  luy 
envoyer  comme  de  vous,  et  sans  en  avoir  charge  de  moy,  afin  qu'il 
responde  plus  cathegoriquement  sur  la  resolution  desdictes  difficultez. 

Je  vous  envoyé  toute  ouverte  la  lettre  que  je  luy  escris,  afin  que 
vous  la  lisiez  et  que  la  cachetliez  avant  que  la  luy  rendre  ou  que  la  luy 
envoyer.  Et  pour  le  faict  de  M"'  de  Lauson',  je  seraybien  aise  qu'il  sçache 
que  ma  boitte  est  encor  à  Paris,  et  puisque  vous  n'avez  poinct  eu  de 
conferance  avec  luy,  vous  pouvez  parler  de  son  dernier  traicté  comme 
de  chose  veniie  depuis  peu  à  ma  notice  et  à  la  vostre,  et  luy  tesmoi- 
gner  que  j'ay  esté  bien  aise  qu'il  ayt  trouvé  moyen  de  faire  son  traicté - 
à  son  contentement  et  sans  le  regret  qu'il  avoit  aux  médailles  d'or,  et 
que  je  laisse  encor  à  sa  discrétion  de  retenir,  s'il  veult,  la  boitte  de  ce 


joint  un  billet  indépendant,  qui  expliquait 
l'usage  que  Valavez  devait  faire  de  la  lettre 
du  2  9  janvier.  C'est  ce  billet  qui  fonne  le 
feuillet  96  de  notre  manuscrit. 

'  Sur  le  président  de  Lauson  voir  les  trois 
tomes  du  recueil  Peiresc-Dupuy. 

'  Le  traité  relatif  à  l'achat  de  divers  ob- 
jets précieux  destinés  à  ses  collections.  On 
sait  que  le  président  de  Lauson  possédait 


un  des  plus  beaux  cabinets  de  Paris.  Voir 
sur  ses  collections  le  Dictionnaire  des  ama- 
teurs français  au  xru'  siècle  par  Edmond 
Uonnaffé,  p.  i64-i66.  Cet  érudit  donne  de 
fort  intéressants  détails  sur  le  recueil  de  mé- 
dailles tt  formé  parle  prince  de  Croy,  que  le 
président  avait  acheté  (ai  juin  1698)  par 
l'entremise  de  Rubens  dans  des  circonstances 
assez  curieuses.  1 


88  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

que  j'avois  mis  à  part  ',  ou  de  trouver  bon  que  je  la  prenne,  en  payant 
la  somme  convenue,  soit  à  ceux  à  qui  la  marchandise  appartenoit  ou  à 
luy,  s'il  acomprins  cela  en  son  nouveau  traicté  dont  vousdebvez  ignorer 
les  particularitez  et  les  apprendre  de  luy  à  celte  heure  que  M'  Rubens 
sera  arrivé  de  par  de  là. 

Je  me  suis  depuis  résolu  d'escrire  audict  s'  de  Lauson.  Vous  pourrez 
suyvre  les  termes  de  ma  lettre,  et  aprez  l'avoir  cachettée  la  luy  rendre, 
quand  M' Rubens  sera  arrivé,  si  vous  pouvez  attendre;  sinon,  s'il  dif- 
feroit  longtemps,  vous  la  lui  pourriez  rendre. 

Sçachez  un  peu  de  M'  Rubens  tous  les  noms,  qualitez  et  dignitcz  du 
s'  Présidant  d'Arras  dont  est  question,  et  niesme  quelque  chose  de  sa 
vie,  et  telle  qui  se  peult  insérer  en  un  Eloge  d'honneur  pour  luy,  que 
je  veux  envoyer  au  s'  Aleandro.  J'en  avois  aultres  foys  prié  ledict  s'  Ru- 
bens, mais  il  l'a  oublié;  et  dictes  luy  de  vous  à  luy,  qu'il  m'obligera  fort 
de  s'entremettre  pour  faire  de  gré  à  gré  cet  accommodement,  en  sorte 
que  je  sois  hors  de  recherche  de  ce  costé,  s'il  est  possible,  et  que  je 
crois  bien  qu'il  le  peult  faire,  s'il  le  veult-. 


XXVI 
À   MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère , 
Je  viens  de  recevoir  vostre  despesche  du  i  6  par  le  maistre  de  la 
poste, et  d'apprendre  par  luy  mesmes  que  M' le  P'  Présidant  n'a  point 
encores  envoyé  la  mienne,  laquelle  il  me  fit  tenir  trois  jours  céans 


'  M.  Bonnaffé  a  cité  (p.  i65)  une  con- 
vention entre  Lauson  et  Rubens  au  dos  de 
laquelle  Peiresc  a  écrit  de  sa  main  :  Traicté 
des  médailles  du  duc  d'Arscol  [Charles  de 
Groy]  acheptéespar  M.  de  Lauson,  où  je  suit 
intervenu  pour  un  certain  nombre  de  médailles 
au  mesme  prix  que  le  s'  de  Lauson.  Peiresc 
s'était  réservé  38  pièces  sur  le  lot  du  pré- 


sident au  prix  proportionnel  de  j  00  livres 
h  déduire  du  prix  total  de  6,000  livres  payé 
par  ce  dernier  à  Rubens. 

*  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  ac- 
quisitions françaises,  n°  5 1 70,  fol.  ija.  Auto- 
graphe (avec  sommaire  en  deux  lignes  écrit 
par  Valavez).  Bibliothèque  Méjanes ,  collec- 
tion Peiresc,  registre  111,  fol.  lai  bis. 


[16-25]  À  SA  FAMILLE.  89 

toute  preste  à  cachetter,  disant  qu'il  i'envoyeroit  prendre  d'heure  à 
aultre,  et  puis  me  l'a  retenue  deux  jours  chez  luy,  et  cependant  les 
Trésoriers  generaulx  en  firent  hier  courir  une  et  en  est  passé  d'aultres 
de  M'^de  Guise,  de  sorte  que  je  pourrois  bien  ne  les  envoyer  plus  lu 
hault.  Et  feray  cete  [sic)  appendice  pour  envoyer  ce  petit  pacquel 
que  je  receus  hier  du  s'  de  Bonnaire  de  Rome  pour  M""  Buon  de  qui 
il  m'escript  tout  plein  de  choses  sur  lesquelles  il  fault  que  j'escrive  au- 
dict  Buon ,  mais  ce  ne  sçauroit  estre  devant  ce  caresme  prenant.  Ce- 
pendant vous  luy  rendrez  son  pacquet. 

J'ay  esté  infiniment  aise  de  voir  que  vous  ayiez  gousté  la  resolution 
de  ma  niepce  laquelle  va  tousjours  de  bien  en  mieux  et  me  faict  dire 
merveilles.  Je  suis  très  aise  encor  que  vous  ayez  faict  distribuer  le 
principal  de  l'affaire  à  M"'  Durand  sur  le  placet  et  attendray  fort  im- 
patiement  voz  procliaines  lettres  du  1 7°"=  pour  voir  qu'il  aye  esté 
enregistré.  Je  vous  respondray  au  reste  avec  un  peu  plus  de  loisir. 

On  m'escript  de  Rome  du  3""°  que  le  jour  S' Thomas  on  avoit  bruslé 
le  corps  de  M.  Ant.  de  Dominis  '  avec  son  effigie  au  naturel  de  sa 
grandeur  et  que  pour  cet  effect  le  corps  avoit  esté  tiré  de  l'Eglise 
S*  Apostolo  oii  il  avoit  esté  en  depost  depuis  sa  mort^. 

Mon  neveu  vous  avoit  faict  part  des  nouvelles  plus  particulières 
qu'un  sien  compagnon  d'estude  luy  avoit  escriptes,  de  qui  je  luy  feray 
entretenir  la  correspondance  pour  l'exercer. 

J'avois  l'abrégé  de  l'Histoire  de  France  de  Vignier  in-f°  en  grand 
papier^  que  je  fis  relier  dernièrement,  mais  celuy  là  sera  pour  quelque 


'  Marc-Antoine  de  Dominis ,  né  en  1 556 , 
dans  i'iled'Arba,  sur  les  côtes  de  Dalnialie, 
fut  évêque  de  Segni,  puis  archevêque  de 
Spalatro.  Ayant  écrit  le  traité  De  Republica 
ChristiaiM,  il  quitta  l'Italie,  se  réfugia  en 
Angleterre,  oii  il  devint  doyen  de  Windsor, 
puis  désavoua  son  livre  et  revint  à  Rome. 
Mais  comme  sa  conversion  ne  parut  pas  sin- 
■cère,  il  fut  enfermé  au  château  Sa  lut- Ange, 
on  il  ne  tarda  pas  à  mourir  (16a 4). 


'  Ces  quatre  lignes  se  retrouvent  dans 
une  copie-mosaïque  de  la  Méjanes  men- 
tionnée précédemment,  à  la  fin  de  la  lettre 
n°XXI  (p.  64,  note  à). 

^  '  Sommaire  de  l'histoire  des  François  par 
Nicolas  Vignier,  de  Bar-sur-Seine,  médecin 
(  Paris ,  Sébastien  Mvelle  ,1579,  in-fol.  ).  Voir 
sur  cet  ouvrage  et  les  autres  ouvrages  de 
cet  érudit  le  Manuel  du.  libraire  (t.  V,  1  ai8- 
laig). 


lUPlIlHCftlB    SATIOKALe. 


90  LETTRES  DE  PEIRESC  [16-25] 

amy.  Je  vouldrois  bien  avoir  cet  Epiphane  que  M""  Buon  promet,  mais 
je  ne  crois  pas  qu'il  le  fasse  ^  Le  vieux  cronicon  est  celuy  que  je  de- 
mandois,  mais  je  le  verifieray  si  je  puis  sur  l'auUre  pour  voir  s'ils  sont 
aussy  amples  l'un  que  l'aultre.  Je  chercheray  en  voz  liasses  la  harangue 
du  s""  de  Seneçay^.  J'ay  leu  le  livre  du  s' de  Mauroy^  et  le  trouve  bien 
succinct,  et  bien  court  en  plusieurs  endroits  importants. 

Je  ne  puis  vous  resouldre  des  œuvres  de  M'  de  Thou  que  je  n'aye 
lettres  du  s''  Cardon  "  qui  ra'escrivoit  l'avoir  envoyé  quérir  à  Genève  à 
5o  libvres,  s'il  est  perfect.  Pour  les  livres  d'Angleterre,  je  n'approuve 
pas  trop  l'intervention  du  s'Boswelt,  parce  qu'il  est  fort  paresseux  et 
mensonger*.  Au  voyage  de  Madame*  quelque  amy  pourra  faire  cela. 
M'  d'Oppede  m'a  retenu  l'epistre  du  s' de  Golomby ''  que  M' de  Malerbe 
m'avoit  envoyée;  si  vous  en  avez  quelque  aultre,  la  pièce  est  bonne 
à  garder.  Je  chercheray  l'érection  du  parlement  et  de  la  chambre  pour 
en  dresser  des  mémoires  à  la  première  commodité.  Et  vouldrois  bien 
servir  M'  Passart*  en  quelque  chose  de  meilleur.  Je  vous  remercie 
de  voz  extraiclz  et  nouvelles.  Je  ne  vous  puis  rien  dire  en  revanche  si 
ce  n'est  que  les  galères  de  Gènes  qui  estoient  aux  isles  en  sont  parties 
et  s'en  sont  allées  depuis  lundy,  nous  laissant  en  plaine  paix.  Nous 
n'avons  pas  icy  les  advis  des  brouilleries  que  vous  dictes  des  s"  de  Blacon 


'  Buon  ne  le  fit  pas.  Mais  pourquoi  Pei- 
resc  rëclamait-il  un  nouvel  Epiphane  quand 
le  P.  Petau  venait  (J'en  donner,  trois  ans  au- 
paravant ,  une  édition  estimée  (  Opéra  omnia , 
gr.  et  ht. ,  Dionys.  Petavius  ex  veteribm  libris 
recensait,  latine  vertit,  et  animadversioni- 
bus  illustravit.  Paris,  i6a3,  i  vol.  in-fol.)? 
D'après  le  Manuel  du  libraire,  c'est  la  meil- 
leure édition  que  l'on  possède  des  œuvres 
complètes  d'Epiphane. 

'  Gratien  Bauderon ,  sieur  de  Senecè ,  né 
en  i58.3,  fils  de  Brice  Bauderon,  médecin 
à  Paray  (Saône-et-Loirc),  mort  en  lôaS. 
et  père  de  Brice  Bauderon ,  sieur  de  Senecé , 
auteur  de  l' Apollonfrançois ,  mort  en  1698. 

'  Discours  sur  la  vie  et  faits  héroù/ues  de 


M.  de  la  Valette,  lieutenatu  gênerai  en  Pro- 
vence, et  de  ce  qui  s'est  pansé  dtins  ledit  pays, 
durant  son  commandement ,  etc.  par  M.  [Ho- 
noré] de  Mauroy,  sieur  de  Verrière  (Kletz, 
1694,  in-i"). 

*  Sur  cet  imprimeur-libraire  de  Lyon , 
voirie  recueil  Peiresc-Dupuy  (t.  II,  p.  Sgi). 

'  Voir,  sur  ce  personnage  si  défavorable- 
ment jugé  par  Peiresc,  le  recueil  Peiresc- 
Dupuy  (I,  90,  91;  II.  175.  176,  aa3). 

'  La  nouvelle  reine  d'Angleterre. 

'  Sur  François  de  Cauvigny,  sieur  de 
Golombi,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (I, 
978). 

'  On  trouve  mention  du  sieur  Passart 
dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (  Il .  5  ). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  9t 

et  Brison^  Possible  n'en  est  il  rien.  M''  le  conseiller  Boyer^,  qui  estoit 
l'hoste  de  Mad'=  de  Crequy,  me  dict  hier  que  nostre  affaire  ne  se  juge- 
roitpas,  etquilavoit  apprins  que  nostre  homme  s'en  revenoit.  Je  crois 
que  Blanc  (qui  est  fort  de  ses  amys)  le  luy  ayt  dict,  ou  possible  quel- 
qu'un des  domestiques  de  ladicte  dame.  Il  fauldra  faire  la  guerre  à 
l'œuil.  J'espère  neantmoings  que  Dieu  nous  aydera.  J'avois  esté  voir 
cette  dame  à  son  arrivée  dans  la  foulle,  elle  a  rendu  la  visite  à  tous 
ceux  de  la  Grande  Chambre  excepté  moy,  je  n'ay  pas  laissé  de  luy  aller 
dire  adieu  avec  les  aultres. 
Je  finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

voslre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  vendredy  à  midy  ai  janvier  i6a5. 

Je  ne  pensois  pas  vous  escrire  si  au  long.  J'ay  faict  rendre  seure- 
ment  tous  voz  pacquets.  Le  conseiller  d'Auterive  ne  m'apporta  poinct 
ce  coup  cy  de  lettre  de  M'  de  Gambolas  ne  de  M'  de  Claret,  comme 
l'aullre  foys,  mais  il  me  voulut  récuser,  et  sur  sa  requeste  fut  mis 
néant.  Il  m'en  est  depuis  venu  faire  des  excuses,  imputant  la  faulte  au 
commandement  de  son  père'. 


XXVII 
k  MONSIEUR  DE   VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère , 
M""  d'Oppede  m'avoit  asseuré  au  palais  que  mon  pacquet  estoit  party 
dez  hier  au  matin;  La  Fagoiie*  me  dit  hier  au  soir  qu'il  l'avoit  porté  à 

'  Voii-   sur   ces  personnages  le  recaeil  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles acqui- 

Peiresc-Dupuy  (I,  Sgo,  893,  etc.).  silions françaises, n° 5 1 70, P 96. Autographe 

^  Voir  sur  ce  magistrat  le  recueil  Peiresc-  sans  adi'esse. 

Dupuy  (II,  86,  160,  etc.).  *  C'était  le  secrétaire  du  premier  prési- 


92  LETTIIES  DE  PEIRESC  [1625] 

midy,  sans  prendre  l'appendice  que  je  vous  avois  envoyée  (où  je  pense 
que  j'avois  mal  datte  par  équivoque,  car  jedebvoisdatterdu  96°**),  mais 
hier  au  soir  à  la  poste  on  n'en  sçavoit  rien,  et  je  crois  que  tout  n'ira 
qu'aujourd'liuy.  C'est  pourquoy  j'ay  escript  à  M' de  Lomenie  pour  accuser 
la  réception  de  sa  lettre  et  pour  vous  donner  advis  de  la  venue  de 
M^  de  Guise  depuis  hier  sur  le  tard.  11  apporta  des  nouvelles  de  guerre 
asseurée.  On  tient  que  c'est  pour  mettre  sus  sa  compagnie.  Vous  verrez 
ce  que  j'en  escripts  à  M'  de  Lomenie,  à  quoy  je  ne  sçaurois  rien  ad- 
jouster,  si  ce  n'est  que  j'avois  oublié  de  vous  dire  que  le  s'  de  Beau- 
champs  estant  tombé  malade  de  fiebvre,  la  cour  luy  donna  congé  de 
se  faire  porter  chez  l'huissier  Artault,  où  il  fut  saigné  devant  hier  deux 
foys,  et  luy  tira  on  du  sang  fort  corrompu;  sa  fiebvre  s'allège  pourtant. 
On  le  mit  dans  la  chaire  de  feu  mon  oncle.  On  luy  a  neantmoins  ac- 
caré  encor  un  tesmoin  à  ce  soir  là  où  il  est.  Il  est  si  travaillé  de  son 
esprit  qu'il  croit  tousjours  d'estre  pendu  et  ne  s'en  peut  taire  aux  mé- 
decins ne  aux  aultres,  bien  que  la  charge  ne  soit  pas  grande  et  qu'il  ne 
l'ignore  pas.  M""  de  Creqny  '  masqua  le  dimanche,  veille  de  son  despart, 
avec  le  conte  de  Garces-^  et  aultre  noblesse  en  bon  nombre  et  trouvant 
en  quelque  lieu  un  masque  en  iiabit  de  satyre  à  grande  queue  (qui 
estoit,  se  dict  on,  le  jeune  Bras'),  elle  se  voulut  moquer  de  la  queue  et 
accuser  de  bestise,  ce  qui  fut  si  mal  receu  qu'on  luy  respondit  tout  ce 
qui  se  pouvoit  dire  de  plus  salle  et  plus  offensant  sans  que  pas  un  de 
la  trouppe  lit  semblant  de  s'en  formaliser  bien  qu'on  osta  le  masque  \ 


dent.  Nous  retrouverons  plusieurs  mentions 
(le  ce  très  actif  personnage  dans  les  lettres 
suivantes. 

'  M'  de  Crequij  en  chiffres. 

*  Sur  ce  lieutenant  de  roi  en  Provence, 
voir  le  tome  III  du  recueil  Peiresc-Dupuy, 
p.  499,  436,  etc. 

•'  Ce  jevne  Bras  était  Sextius  d'Escalis- 
Sabran,  baron  de  Bras  et  d'Ansouis,  fils  du 
feu  premier  président  Marc- Antoine.  Il  allait 
épouser,  l'année  d'après ,  Marguerite  de  Bran- 
cas-Céreste,  et  se  lit  un  homme  tellement 


sérieux  qu'en  i63o  il  troqua  la  queue  de  sa- 
tyre contre  le  chaperon  de  premier  consul 
d'Aix.  Il  devint  bientôt  après  capitaine-lieu- 
tenant des  gendarmes  du  maréchal  de  Vi- 
try,  le  gouverneur  de  Provence,  fut  nommé 
viguier  de  Marseille  en  i636,  et  occupa  de 
rechef  le  premier  consulat  d'Aix,  de  t6â7 
à  i65o. 

*  En  chiffres,  avec  traduction  interli- 
néaire, jusqu'à  l'avant-demière  phrase  de 
la  lettre. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  95 

Voilà  des  bagatelles  dont  je  ne  me  pêne  guieres.  Je  vous  donne  le  bon- 
jour et  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  aflectionné, 
P. 

D'Aix,  ce  90  janvier  iGaô  '. 


XKVIII 
À  MO\SIEUR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère. 

Ma  despesche  demeura  en  arrière  à  mon  grand  regret,  par  la  stu- 
pidité de  mon  homme,  car  elle  estoit  prou  faicte  à  temps.  Cependant 
j'ay  faict  une  aultre  entrée  dans  vostre  estude^,  et  aprez  avoir  manyé 
toutes  les  liasses  qui  estoient  au  lieu  designé,  j'ay  trouvé  hors  de  liasse 
tout  au  fonds  la  harangue  de  M""  de  Seneçay,  ensemble  les  mémoires  de 
Ribaudas,  dont  vous  aurez  la  coppie  cy  joincte. 

Les  portraicts  de  M""  du  Puy  sont  tous  prêts,  et  le  dessain  de  Gien 
roullé  avec.  Je  n'attends  qu'un  homme  de  pied  qui  s'en  charge.  La  ma- 
ladie de  M''  de  Beauchanips  est  fort  amendée.  On  luy  accare  tousjours 
quelque  nouveau  tesmoing,  mais  tout  cela  n'est  pas  grande  fritture. 
Il  a  receu  des  lettres  de  surceoy,  mais  je  crois  qu'il  se  resouldra  de 
laisser  juger  son  affaire.  A  ce  matin  on  a  jugé  ses  objects,  ce  qu'il  eust 
peu  empesçher  avec  ses  lettres  s'il  eust  voulu.  Il  est  encore  chez  l'huys- 
sier  Artauld.  M'"de  Guise  partit  hier  pour  s'en  retourner  à  Marseille, 
ayant  faict  resouldre  le  despartement  et  logements  de  la  Compagnie  de 
M''  de  S' Ivers,  attendant  les  mandements  de  M""  le  Connestable  qui  est 
encore  à  Gap,  où  Mad''  de  Crequy  l'est  allée  voir^,  et  disoit  on  au- 
jourd'huy  qu'il  avoit  commandement  du  Roy  d'arrester  le  passage  des 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  cabinet  de  travail,  ou,  comme  on  disait 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  98.  Auto-  alors,  son  estude. 

graphe.  '  Nous  avons  vu  que  Madame  de  Gr^quy 

'  Chacun  des  deux  frères  avait  donc  son  dtait  la  fille  de  Lesdiguières. 


94  LETTRES  DE  PEIKESG  [1625] 

trouppes,  qui  seroit  ia  paix.  Les  galères  qui  estoient  parties  des  Isles 
s'allèrent  mettre  à  S"^  Marguerite  auprez  du  lieu  où  le  s'  Bellon  se  re- 
tranche. Je  ne  sçay  si  c'estoit  pour  le  grand  vent,  ou  pour  ne  faire  tant 
d'ombrage,  elles  y  estoient  encore  cez  jours  passez.  Nous  ne  vous  sçau- 
rions  dire  aultre  chose,  et  je  demeure  tousjours, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  aifectionné  frère  et  serviteur, 
DE  Peibesc. 
D'Aix,  ce  mardy  au  soir  28  janvier  i6a5. 

Mad''  de  Cujes  dict  hier  à  M'  le  présidant  d'Oppede  qu'elle  estoit 
venue  pour  traicter  de  l'office  de  son  feu  mary  S  auquel  M'  de  Sisteron 
ne  songe  plus^.  Je  vouldrois  bien  que  M'  Viaz  y  voulust  entendre. 

Mad'=  de  Cujes  dict  à  M'  d'Oppede  qu'elle  n'avoit  pas  voulu  traicter 
de  l'oflice  de  son  mary  sans  le  luy  communiquer,  et  l'asseurer  qu'elle 
ne  vouloit  prendre  que  de  sa  main  celuy  avec  qui  elle  en  traicteroit. 
Il  m'a  envoyé  dire  aujourd'huy  que  j'en  escrivisse  à  M""  Viaz\  lequel  de 
bonne  fortune  s'est  trouvé  en  ceste  ville.  Je  i'ay  fort  esbranslé,  et  s'il 
ne  tenoit  qu'à  luy  l'afTaire  seroit  faicte,  mais  c'est  à  sçavoir  si  son  père 
vouldra  employer  là  18,000  escus.  J'avois  parlé  à  M'  Viaz  de  la  part  du- 
dict  s''  d'Oppede ,  mais  ledict  s''  d'Oppede  m'a  dict  à  ce  soir  qu'il  n'avoit 
pas  d'envie  d'estre  allégué,  tant  pour  ne  le  rendre  suspect  que  pour 
ne  donner  de  la  jalousie  au  lieutenant  Valbelle  qui  pretendroit  le  pre- 
mier refus  pour  ses  enfans. 

'  Véronique  Russan,  dame  on  partie  de  (|uitta  son  couvent  pour  épouser  en  1616 

Rousset,  était  veuve  de  Gaspard  de  Glan-  Marguerite  Félix  de  la  Reyarde.  Leur  (ils 

devès,  sieur  de  Cujes,  qui  avait  été  reçu  Charles  joua  un  rôle  considérable  dans  les 

conseiller  au  parlement  en  iSgg.  troubles  de  la  Fronde  à  Marseille. 

*  Toussaint  de  Glandevès  siégea  de  1 607  '  Bnithazar  de  Vias,  ami  et  ])arent  de 

à  i648.  Outre  le  défunt  qui  vient  d'être  Peiresc.  Sur  Balthazar,  voir  les  trois  tomes 

mentionné,  ce  prélat  avait  cinq  frères  dont  du  recueil  Peiresc-Dupuy.  Voir  encore  sur 

l'aîné  était  Théocrène  (a/jos  Théodule)  de  le  père  du  poète,  cité  un  peu  plus  loin, 

Glandevès.  Trois  autres  étaient  chevaliers  et  sur  toute  la  famille  Vias ,  le  fascicule  VI 

de  Malte  et  le  dernier  (Jean-Louis-Antoine),  des   Correspondants  de  Peiresc  (Marseille, 

d'abord  chanoine  de  Saint-Victor  à  Marseille ,  1 883  ). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  95 

Ledict  s'  Viaz  m'a  dict  que  le  s''  de  Glandeves  luy  dicl  environ  3  se- 
maines y  a  que  son  frère  faisoit  dessein  d'aller  en  cour  pour  cet  office , 
et  que  luy  se  disposoit  de  l'accompagner,  mais  qu'ils  n'estoient  pas 
encores  du  tout  bien  résolus,  et  qu'il  se  pourroit  bien  faire  qu'ils  en 
traictassent ,  auquel  cas  ils  luy  en  parleroient. 

Ms"'  de  Guise  a  achepté  la  maison  de  feiie  Mad'=  de  Gastellane  pour 
2  1,000  libvres^  et  dict  on  qu'il  y  veult  despendre  loo  mille  libvres 
en  bastiments  et  jardinages,  se  dict  il.  11  va  tous  les  soirs  en  masque 
et  dimanche  dernier  en  cette  ville  il  envoya  les  violions  à  Mad""  de 
Paule^. 

M''  Guittard  aura  donné  advis  de  la  boutade  de  Messieurs  des 
Comptes  qui  avoient  voulu  faire  les  mauvais  contre  luy,  et  avoient  dé- 
crété prinse  de  corps,  mais  il  se  présenta  à  eux  leurs  bureaux  assem- 
blez, et  leur  fit  grande  honte.  J'avois  oublié  de  vous  en  advertir,  mais 
ce  seroit  un  trop  long  discours  à  escrire.  C'estoit  l'advocat  gênerai  Tho- 
massin^  qui  s'estoit  picqué  de  quelques  discours  et  tesmoignages  de 
sentiment  de  ses  mespris. 

Je  n'ay  encores  peu  avoir  la  datte  précise  et  voir  les  lettres  d'esta- 
blissement  de  la  Cour  des  Comptes;  je  l'espère  cette  semaine. 

J'attends  impatiement  des  nouvelles  de  l'enregistration  de  la  Com- 
mission de  M""  Durand  au  principal  et  prie  à  Dieu  qu'il  bénisse  cette 
bonne  et  innocente  entreprinse. 

Je  vous  envoyé  un  pacquet  de  Vernier  avec  l'empreinte  pour  le  reca- 
chetter.  Quand  vous  l'aurez  veu  et  d'au! très,  s'ils  vous  en  tombent  en 
main,  il  n'est  poinct  inutile  de  sçavoir  les  affaires  de  cez  canaille  [sic). 

J'auray  soing  de  l'affaire  du  s'  de  Lasset,  vous  en  pouvez  asseurer 
M.  le  P.  de  C. 

'  L'auteur  des /?Mes  f^Mia;  ne  dit  rien  de  conseiller  (i6i/i)   et  président  h  mortier, 

cette  maison.  J'ai  eu  vain  interrogé  sur  i'hô-  (  1 63  s  ). 

tel  de  Gastellane  ceux  de  mes  amis  qui  con-  ^  A  la  date  de  cette  lettre,  deux  frères 

naissent  le  mieux  l'histoire  de  la  ville  d'Aix.  Thomassin  étaient  avocats  généraux,  l'un, 

^  Probablement  Victoire  de  Porcelet  Fos ,  Jean-Étienne ,  au  parlement ,  l'autre ,  Joseph, 

seconde  femme  de  Louis  de  Paule ,  qui  fut  à  la  Coui-  des  comptes.  Ils  étaient  fils  du 

successivement  procureur  général  (i6ii),  conseiller  Jean- André. 


96  LETTRES  DE   PEIRESC  [1625] 

Nous  attendions  dez  hier  voz  lettres  du  xvii;  mais  puisqu'elles  tardent 
tant  je  ne  l'attends  (sic)  plus  qu'avec  celles  du  2  i ,  c'est  à  dire  ven- 
dredy  ou  samedy  au  plus  tost'. 


XXIX 
\  MO^SIEUR,  MONSIEUR  DE   VALAVEZ, 

UËNTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA   CHAMBRE  DU  ROI, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'aurois  une  infinité  de  choses  à  vous  escrire,  mais  vous  m'en  excu- 
serez pour  à  cette  heure  à  cause  que  je  ne  suis  guieres  bien  faict;  je 
m'enrumay  tout  le  jour  d'hier  à  Sainte  Clere  pour  assister  à  la  messe 
nouvelle  d'un  filz  de  Maixe  Jaubert,  premier  consul  de  Rians,  qui 


'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  99.  Auto- 
graphe. I^'adresse  manque.  On  trouve  au 
fol.  10 1  une  letti-e  trop  peu  intéressante 
pour  être  reproduite  en  entier.  J'en  repro- 
duirai seulement  le  sommaire  et  de  courts 
passages.  Voici  d'abord  le  sommaire  de  la 
main  de  Valavez  :  trAix,  169  5,  3o  janvier. 
Mon  frère.  Donner  la  relation  de  Fra  Paolo 
à  M'  Rubens.  En  avoir  en  françois.  L'autheur 
est  faulsaire.i  La  lettre  débute  ainsi  :  cNous 
receusmes  hier  au  matin  vostre  despesche 
du  vingt-quatriesme  de  janvier  avec  des 
lettres  de  Monsieur  Pelletier  du  vingt-cin- 
quiesme,  le  tout  renvoyé  de  Marseille  où  Ton 
nous  dict  qu'un  courrier  de  Monsieur  l'avoit 
pourté  le  jour  précèdent,  qui  est  ime  mer- 
veilleuse diligence . .  .  ?>  On  lit  un  peu  jilus 
loin,  à  propos  d'une  lettre  de  M'  du  Puy 
du  98  :  tr lequel  j'ay  remercié  des  jielits 
livrets  d'Angleterre  et  de  la  collation  véni- 
tienne de  Fra  Paule  dont  vous  pouvez  don- 


ner l'exemplaire  italien  à  M' Rubens  comme 
il  vous  plaira ,  car  j'en  ay  recouvré  ung  aultrc 
de  Lion  qui  est  en  fin  papier  comme  celuy  là , 
mais  je  n'en  ay  poinct  veu  de  ceulx  qui  sont 
en  françois.  On  m'escript  de  Rome  qu'il  s'y 
en  est  veu  quelques  ungs  qu'on  y  trouve 
de  grandes  faucettez  aussy  bien  qu'au  livre 
du  Concilie  et  que  l'autheur  estoit  tenu  pour 
un  homme  qui  ne  croyoit  ne  à  Dieu  ne  au 
diable.  Je  m'en  rapporte.  Mon  nepveu  attend 
son  Isocrate  en  bonne  dévotion.*  Voici  le 
post-scripliim  mis  au  dos  de  la  lettre  et  qui 
est  autograjjbe ,  le  reste  ét;int  de  la  main  d'un 
secrétaire  :  rVoz  despesches  du  1 7  et  91 
viennent  d'arriver,  mais  je  n'ay  pas  de  moyen 
de  les  lire,  et  j'envoye  ce  supplément  au 
pacquet  d'hier  au  soir  qui  s'en  va  seulement 
l)artir.  Je  n'ay  pas  veu  le  prieur  de  Mous- 
tiers  et  ne  sçay  si  c'est  luy  ou  si  les  a  en- 
voyées, n  me  faut  aller  à  raudiancc.i  La 
lettre  est  ainsi  datée  de  la  main  de  Peiresc  : 
-D'Aix,  ce  jeudy  matin  3o  janvier  iCgS.» 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  97 

vouloit  que  je  fusse  le  parrain  et  ma  tante  d'Orves  la  marraine.  Et  il 
(aisoit  un  si  grand  vent  et  si  impétueux  que  nous  ne  nous  en  pouvions 
pas  delTendre  au  plus  proll'ond  de  l'église.  J'en  ay  eu  cette  nuict  un 
accez  de  fiebvre  qui  eust  esté  accompagné  de  ma  suppression  d'urine 
sans  un  grand  hasard  qui  m'a  esveillé  une  heure  devant,  et  à  ce  matin 
une  joiie  toute  enflée,  mais  j'cspere  que  ce  ne  sera  rien.  Je  n'ay  pas 
laissé  d'entrer';  d  est  vray  que  ça  esté  par  force  pour  ne  faire  chaumer 
la  Compagnie  aux  procez  entamez  avec  moy  et  pour  m'empescher  de 
travailler  au  logis.  Cela  me  servira  d'excuse  envers  Monsieur  de  Lo- 
menie  et  Monsieur  de  la  Ville  aux  Clercs^  pour  ce  coup  cy,  auquel 
vous  direz  que  Marroc  m'a  dict  aujourd'huy  au  palais  qu'on  luy  a  faict 
une  nouvelle  communication  de  tout  le  procez.  Et  que  M' le  conseiller 
Guerin  est  mort  à  ce  matin  ^.  On  fera  ses  funeradles  aprez  demain. 
M'  Olivier  faict  la  semonce*.  M''  Venel,  doyen  de  la  Tournelle  ^  re- 
viendra en  sa  place  dans  la  Grande  Chambre  durant  le  restant  de  cette 
année  et  deux  aultres  consécutives.  M''  de  Colongue  descendra  des  en- 
questes  en  la  Tournelle".  Et  à  la  Saint  Remy  M'' Flotte '' et  M'' de  Lam- 
bert^  qui  sont  à  cette  heure  du  nombre  desxn,  viendront  à  la  Grande 
Qiambre  de  leur  plain  droictà  la  place  du  s""  deCauvet'-'et  dus'Perier'", 
(jui  aura  achevé  ses  deux  ans  et  sera  obligé  d'aller  servir  à  la  Tour- 


'  GVst-à-dire  d'assister  à  l'audience  du 
l^arleiiieut. 

^  On  sait  que  c'était  là  le  père  et  ie  (ils 
et  qu'une  é{jale  amitié  liait  l'un  et  l'autre  à 
Peiresc. 

^  Alexandre  de  Guérin  du  Castoirt, 
pourvu  d'un  oflice  de  conseiller  en  1 687,  était 
père  de  Pierre,  procureur  général  au  Parle- 
ment, puis  président  aux  Comptes,  et  de 
Charles,  qui  lui  succéda  comme  conseiller. 

*  Le  grand  ami  de  Peiresc,  Pierre  Olivier 
ou  Olivari ,  si  souvent  mentionné  en  nos  pré- 
cédents volumes. 

'  Jean  Venel,  leçu  conseiller  en  1699, 
dont  le  fils  fut  maître  des  requêtes  de  la 


reine ,  et  la  belle-fille  sous-gouvernante  des 
enfants  de  France. 

"  Scipion  de  Foresta  Collongue,  reçu  en 
1G21 .  A  Aix,  il  était  d'usage  que  les  jeunes 
conseillers  fissent  d'abord  partie  de  la 
chambre  des  enquêtes,  avant  de  descendre 
à  la  Tournelle,  qui  siégeait  à  l'étage  infé- 
rieur. 

'  Jean-Augustin  de  Flotte ,  reçu  en  1 6o5. 

'  Raimond  de  Mainier  Lambert ,  reçu  en 
1607. 

"  Cauvet ,  baron  de  Trelz ,  reçu  conseiller 
en  161  G. 

'°  Julien  de  PérierClumans.reçuen  i5;)(j, 
mourut  doyen  du  parlement. 


98  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

nelle,  tous  les  autres  demeurants  de  leur  droict  à  la  Grande  Chambre. 
Vous  aurez  sceu  l'arrest  de  Bordeaux  pour  ledict  s''  de  Cauvet,  qui  pour 
garantir  la  teste  de  son  fdz  roulante  sur  le  bureau  aprez  six  opinions 
de  mort,  déclara  qu'il  n'empeschoit  plus  l'accomplissement  du  mariage 
de  son  filz  lequel  print  acte  de  cette  déclaration,  à  laquelle  il  adjousta 
la  sienne  que  la  demoiselle  estoit  sa  femme,  sur  quoy  il  fut  ordonné 
qu'il  l'espouseroit,  aultrement  qu'il  seroit  procédé  contre  luy  comme 
contre  criminel  convaincu  de  rapt^  Et  aussytost  le  cardinal  de  Sourdis 
les  espousa  luy  mesmes  de  nouveau  en  tant  que  de  besoing".  Le  père 
présenta  le  lendemain  une  grande  requeste  pour  estre  receu  à  desad- 
voùer  son  consentement  dont  il  fut  deboutté.  Le  fdz  s'en  est  venu  à 
l'advance. 

Vous  verrez  la  despesche  que  je  vous  envoyé  des  propriétaires  d'Ieres  ; 
aprez  l'avoir  veiie,  je  leur  ay  escript  que  je  ne  trouvois  pas  mauvais 
qu'ils  se  monstrassent  prêts  à  faire  la  guerre,  mais  que  je  ne  trouvois 
pas  bon  l'exclusion  d'un  accommodement  moings  desadvantageux. 
Rua  est  encores  en  Avignon.  J'attends  impatiement  son  retour  à  Mar- 
seille pour  voir  de  le  faire  acquitter  de  sa  promesse  afin  de  vous  se- 
courir. 

Le  fruittier  est  passé;  mon  père  luy  lit  rescription  sur  le  rentier  de 
Beaugentier,  lequel  le  paya  aussy  tost  et  vint  hier  apporter  à  mon  père 
les  27  escus  de  reste  de  la  rente  de  Pasques,  avec  des  fruicts  du  Prieur 
qui  ne  vauldroient  pas  l'envoyer  à  Paris,  et  des  marcottes  que  nous 
envoyerons  avec  celles  de  Marseille  et  avec  les  figuiers.  Vous  verrez  la 
lettre  du  Prieur,  et  la  bonne  nouvelle  de  la  résurrection  du  Rosier  de 
Hollande  et  de  l'anticipation  des  Ranoncules  et  Tulipes,  qui  me  faict 
bien  apprebender  les  dernieis  froids. 

'  J'ai  vainement  fait  rechercher  aux  Ar-  '  François  d'Escoubleau  de  Sourdis,  car- 

chives dëoarlemenlaies  de  la  Gironde  l'arrêt  dinal  archevêque  de  Bordeaux,  a  dëjà  dté 

en  question.  La  série  des  registres  du  par-  nientionnd  une  fois  dans  le  tome  I"  du  re- 

lenient  de  Bordeaux  est  niallieureusenient  cueil  Pciresc-Dupuy  (p. /i 9)  et  plusieurs  fois 

interrompue  pour  l'époque  où  nous  place  la  dans  notre  tome  V  (I^ellres  h  D.  Guilleniin , 

lettre  de  Peiresc.  pnssim  \ 


|1625]  À  SA  FAMILLE.  99 

Mon  cousin  d'Orves  a  eu  sentence  favoiable  sur  le  jugement  de  sa 
demande  en  exécution  do  l'ouverture  de  son  fideicomniis.  Il  s'ex- 
cuse que  cela  a  retardé  son  voyage  de  la  cour  au(juci  je  ni'estois  at- 
tendu pour  luy  confier  les  loo  escus  du  s''  Taveniier  que  j'avois  faict 
changer  en  pistolcs  d'Espagne  afin  d'espargner  le  droicl  de  remise; 
mais  ayant  veu  le  danger  des  chemins  de|)uis  le  bruict  que  le  Mon- 
telymar  '  avoit  esté  failly,  j'ay  mieux  aymé  prendre  lettre  de  change  de 
M""  Signier  laquelle  je  vous  envoyé,  vous  priant  de  la  luy  faire  tenir. 
On  nous  dict  que  Madame  de  Rohan,  s'en  retournant  d'Avignon  à  Cas- 
tres, faillit  d'estre  altraj)ée  avec  quinze  mille  pistoles  qu'elle  a  touchées, 
se  dict  on,  en  Avignon.  M''  Signier  désire  avoir  de  la  vaisselle  d'argent 
blanche,  c'est  à  dire  Bassin,  Ayguiere,  Sallieres,  Flambeaux,  et  voul- 
droit  sçavoir  à  l'advance  combien  elle  se  vend  ;  vous  luy  pourrez  mander 
combien  le  marc  et  à  peu  prez  de  combien  de  marcs  seront  chascune 
desdictes  pièces  à  peu  prez,  tant  les  plus  fortes  et  les  plus  légères  que 
les  médiocres.  Le  filz  de  M"^  le  conseiller  Tlioron  arriva  hier  fort  sain  et 
gaillard  -,  et  print  la  peine  de  me  venir  voir  en  arrivant  pour  me  rendre 
une  lettre  de  Monsieur  le  conseiller  son  père  la  plus  honncste  du  monde  ; 
à  ce  malin  il  est  entré  au  palais  et  s'en  est  venu  salifier  Mess"  de  la 
Grande  Chambre  auxquels  il  a  rendu  une  lettre  dudict  sieur  conseiller 
Thoron  son  père  à  la  Compagnie,  laquelle  s'en  est  teniie  fort  honnorée, 
et  aprez  des  compliments  réciproques  adjoustez  de  bouche  tant  par  le- 
dict  s''  filz  que  par  M''  le  ?■■  Présidant,  M'"  Boyer  a  esté  chargé  do  porter 
cette  lettre  aux  aultres  chambres.  Je  pcnsois  ne  vous  escrire  qu'un 
mot,  et  puis  je  me  suis  laissé  emporter,  mais  je  finiray  sans  passer 
plus  oultre,  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  alfectionné  froro  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  luiidy  au  soir  3  febvn'er  iGaS. 

'  C'esl-ii-(liro  la  ville    de   Monléliinar        dont  le  père  avait  étd  reçu  conseiller  en  1 588, 
(Drôme).  fut  reçu  lui-inùine  en  i6--j3,  et  se  innria  l'an 

'  Jean-Antoine   de    Thoron    Artignosc ,        d'après  avec  Elisabeth  de  Bouquin. 

i3. 


100  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

M'  le  conseiller  Thoron  lilz  est  party  après  disner  en  posle  |)our 
aller  à  Marseille.  Le  filz  du  baron  de  Cauvet  y  est  allé  aussy  pour  voir 
Ms'  nostre  Gouverneur'. 

On  avoit  dict  que  ceux  des  galères  de  Gènes  qui  estoient  à  Sainte 
Marguerite  sont  allez  et  venus  faire  leur  dévotion  diverses  foys  dans 
S'  Honoré  de  Lyrins  -  dont  on  a  laict  plainte.  On  disoit  (|u"iis  es- 
toient revenus  aux  isles  d'Ieres,  je  ne  sçay  encores  si  cela  sera  bien 
vray.  J'ay  enfin  faict  coppier  voz  plans  de  Ribaudas,  et  vous  en  envoyé 
lacoppie,  ayant  retenu  l'original  pour  ne  le  bazarder  par  cez  mauvais 
temps,  et  si  celuy  cy  se  gaste  ou  se  perd,  il  n'y  aura  pas  tant  de  regret. 

Il  ne  se  trouve  poinct  de  prevancbe  blancbe  dans  les  jardins  de  ce 
païs,  le  s""  Picbenat  de  Marseille  ne  sçait  que  c'est.  Un  appoticaire  du- 
dict  lieu  a  promis  à  M''  de  Bourgoigne  de  leur  en  faire  avoir  du  terroir, 
quand  la  saison  sera  qu'elles  lleurissent,  car  sans  cela  il  auroit  peine 
de  la  recognoistre,  de  la  bleiic  ou  violette.  Il  dict  qu'il  s'en  trouve  au 
Sallon,  nous  tascherons  d'en  recouvrer  d'un  costé  ou  d'aultre^. 


XXX 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE   VALAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA   CIMMBRE  DU  ROY, 
À  PAIUS. 

Monsieur  mon  frère , 
Je  vous  advertis  dernièrement  de  la  réception  de  voz  despesches  du  17 
et  2  1  du  passé.  J'ay  depuis  veu  M''  le  Prieur  de  Moustiers  \  lequel  je 

On  sait  que  c'était  le  duc  de  Guise.  mandé  par  Peiresc  :  rBassins  les  nidindies. 

Voir  sur  ces  diverses  Jocaiités  le  recueil  6  marcs;  médiocres,  8  ;  les  plus  [«aux ,  1  o. 

Poirosc-Dupuy  où  elles  sont  si  souvent  nien-  Aiguières  :  les  médiocres,  .3  ;  les  helles,  4  ; 

tionnées  (passiin.  )  salières    médiocres  avec  les   rouleaux  :    la 

bibliothèque  nationale, nouvelles  acqui-  pièce,  9;  les  belles,  9  1 '9  ;  flambeaux  mo- 

silions  françaises,  n°  5170,  fol.  109.  Auto-  diocres,  3;  les  beaux,  à.T 
graphe.   Au  dos  de  la   lettre,  Valavcz   a  "  Le  prieur  de  Moustiers  (Basses-Alpes) 

inscrit  le  prix  des  pièces  daigenterie  de-  a  tté  déjà  uientionné  dans  le  tome  précédent. 


[16'25J  A  SA  FAMILLE.  101 

trouvay  un  peu  en  bredouille  sur  la  pei'plexité  des  paroles  où  il  estoit 
eiigaigé  de  part  et  d'aultre  touchant  cez  deputations.  Il  me  fit  enfin 
l'ouverture  d'une  depulation  surabondante  d'un  tiers  tant  de  l'un  que 
de  l'aultre  ordre,  afin  de  donner  place  au  cousin  Aguillenqui,  ce  que 
j'ay  fort  approuvé,  et  crois  qu'il  ne  tiendra  qu'à  Mess"  d'Aix  et  de  Sis- 
leron  de  le  vouloir,  car  puisqu'ils  ont  les  suffrages  à  leur  disposition 
ils  en  viendront  bien  aisément  à  bout,  et  puisque  le  fonds  y  est  estably 
la  chose  ne  sera  ])as  de  si  dure  digestion.  Car  à  vous  dire  la  vérité, 
plus  je  pensois  à  la  déclaration  qu'on  vouloit  avoir  du  pauvre  prieur 
de  Roumoules,  plus  je  la  trouvois  incivile  et  desraisonable.  En  sorte 
que  quand  c'eust  esté  pour  m'en  advantager  moy  mesmes  en  ma  per- 
sonne, j'aurois  eu  honte,  non  seulement  de  la  luy  demander,  mais  de 
l'accepter  quand  il  me  l'eust  offerte  de  gayetté  de  cœur,  voyant  que 
c'estoit  sa  ruine,  et  se  sacrifier  pour  ses  amys.  N'y  ayant  nulle  appa- 
rance  qu'il  y  puisse  jamais  revenir,  s'il  pert  cette  occasion  qu'il  a  si 
chèrement  acheptée.  Mon  cousin  Aguillenqui  sçait  bien  que  quand  je 
l'ay  peu  servir  luy  elles  siens,  je  ne  me  suis  pas  espargné  comme  je 
continueray  de  faire  à  l'advenir,  mais  en  cela  j'aymerois  aultant  qu'il 
m'eust  dict  qu'il  avoit  besoing  d'un  œuil  du  prieur  de  Roumoules  pour 
bastir  sa  fortune,  et  qu'il  me  prioit  de  l'arracher  pour  le  luy  donner'. 
Or  est  il  que  je  n'aurois  pas  moings  de  honte  de  l'une  que  de  l'aultre 
demande.  S'il  s'en  fust  advisé  de  meilleure  heure,  et  avant  que  ledict 
prieur  de  Roumoules  eust  traicté  et  faict  conclurre  son  affaire,  il  eusl 
esté  trez  juste  de  demander  qu'il  s'abstint  d'y  prétendre  en  concurrance 
avec  mon  cousin,  mais  aprez  les  choses  faictes,  c'est  trop  à  mon  juge- 
ment. Je  seray  bien  ayse  que  vous  le  disiez  à  mon  cousin  de  ma  part 
afin  qu'il  ne  trouve  pas  mauvais  si  je  n'ay  voulu  dire  absolument  au 
pauvre  prieur  qu'il  s'allast  noyer  pour  faire  les  affaires  d'aultruy. 
Si  mon  cousin  avoit  le  mesme  advantage  de  son  costé,  et  qu'aprez 

'  LVnergie    de    l'expression    employée  lions  de  famille.  Toute  la  lettre,  du  reste, 

par   Peiresc    est   bien    digne    d'un    cœur  est   très  belle  et  reflète  avec   vivacilë  les 

que  l'injustice  révolta  toujours  et  qui  ne  plus  nobles  sentiments, 
sacrifia  jamais  le  devoir  a  des  considéra- 


102  LETTRES  DE  PEIRESC  *  [1625] 

avoir  par  un  long  travail  obtenu  ung  semblable  eniploy,  il  se  présen- 
tas! quelqu'un  aultre  qui  fust  de  qualité  préférable  à  luy  en  mon  en- 
(Iroict,  soit  pour  la  recommandation  des  grands  qui  ont  droict  de  me 
commander  absolument,  ou  pour  faire  des  aflaircs  de  nostre  maison, 
par  exemple  si  à  cette  condition  on  nous  olfroit  de  faire  assouppir  noz 
procez,  ou  quelque  mariage  fort  advanlageux  à  mon  neveu',  luy  ne 
prcndroil  pas  plaisir  que  je  me  voulusse  prevalloir  du  droict  de  nostre 
parenté,  et  du  pouvoir  qu'il  me  peult  avoir  laissé  sur  luy  de  sa  coui- 
toisie,  afin  de  luy  ruiner  sa  fortune  desja  faicte  apparement.  C'est 
pourquoy  il  ne  doibt  pas  trouver  estrange  que  les  plus  grandes  obli- 
gations que  j'ay  de  le  servir  luy  plustost  que  le  prieur,  n' ayent  pas  j)eu 
me  porter  à  me  despartir  de  ma  parolle  etadsistance  innocente,  en  fa- 
veur d'une  créature  de  nostre  maison-,  pour  luy  faire  céder  son  droict 
acquis  et  se  précipiter  dans  une  certaine  ruine.  Car  de  le  repaistre  d'es- 
pérances pour  la  prochaine  desputalion,  c'est  le  payer  d'une  monnoie 
certainement  faulse,  parce  qu'il  n'est  pas  possible  d'en  venir  à  bouit 
contre  touts  ordres  et  règlements.  Et  puis  c'est  chose  où  il  ne  peult 
pas  prétendre  de  son  chef  et  pour  la  qualité  de  sa  personne  comme 
mon  cousin,  ains  seulement  du  chef  de  la  grâce  de  ses  amys  qui  sont 
présentement  en  charge,  et  qui  peuvent  n'y  estre  plus  lors,  ou  avoir 
changé  d'advis  pour  aultres  interests.  Je  vous  en  ay  voulu  escrire  mon 
sentiment  au  long,  afin  que  vous  ne  le  trouviez  pas  niauvais  vous 
mesnies,  puisque  vous  vous  estiez  laissé  emporter  à  la  prière  de  mon 
cousin.  M'asseurant  que  vous  m'en  excuserez  l'un  et  l'aultre  comme  je 
vous  en  prie,  et  sur  ce  je  demeureray, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  serviteur, 

DE  PEinESC. 
D'ALx,  ce  3  fcbvrier  1620'. 


Claude  de  Fabri,  le  futur  marquis  de  protégf?  par  la  maison  de  Fahri,  qui,  en 

"18ns.  ^  échange  de  son  dévouement,  lui  avait  donné 

Nous  avons  vu  dans  notre  toina  V  que  toute  son  assistance. 
Denis  Guillemin  avait  été,  dès  son  enfance,  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 


[16-25J 


A  SA  FAMILLE. 


103 


XXXI 
À    MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère, 

J'ay  receu  lettre  de  change  de  Bordeaux  de  1200  libvres  que  je 
n'attendois  quasi  plus,  lesquelles  me  sont  venues  bien  à  propos,  pour 
r'empiacer  la  partie  de  Tavernier  qui  s'estoit  confondue  à  ma  Paulette' 
et  à  l'affaire  de  ma  niepce^,  et  pour  payer  Buon,  et  les  exemplaires 
de  Gramoisy  plus  pressants^,  pour  à  quoy  prourvoir  j'ay  prins  lettres 
de  change  de  M'"  Signier  aux  sieurs  Lumaga,  lesquelles  je  vous  envoyé 
et  lesquelles  vous  pourrez  distribuer  encores  que  je  n'aye  pas  le  loisir 
pour  à  cette  heure  de  leur  escrire.  S'il  fault  comme  je  pense  qu'il 
i'anldra  plus  grand  nombre  d'exemplaires,  Mess"^  Lumaga  payeront  sur 
la  lettre  de  crédit  ce  que  vous  trouverez  bon,  et  je  trouveray  moyen 
de  le  rendre  icy  à  M'  Signier  lequel  s'est  payé  par  ce  moyen  des  four- 
nitures qu'il  avoit  payées  ou  faict  payer  pour  moy  à  Rome  et  à  Venise 
et  Gènes.  Le  restant  a  esté  encores  bien  peu  de  chose  pour  le  voyage 
de  M"'  Fauchier  et  de  mon  solliciteur*,  que  j'avois  mangé  plusieurs  foys. 
Encores  suis  je  reliquateur  des  cent  escus  du  cousin  de  Chavary  qui 
sont  mangez  de  bien  plus  longue  main.  Dieu  nous  donnera  quelques 
moyens  un  jour,  s'il  luy  plaict. 

Au  surplus  ma  niepce  est  tousjours  en  Irez  bonne  humeur.  Je  luy 
envoyé  souvent  des  raffraischissenients;  elle  est  contente  tout  ce  qui  se 
peult,  dont  nous  avons  lieu  à  loiier  Dieu.  Le  cousin  d'Orves  m'a  dict 


silions  françaises,  n°  5170,  fol.  ioh.  Auto- 
graphe. Valavez  a  ainsi  n'sumé,  au  dos 
(le  la  ietlrc,  son  contenu  :  Sur  la  prétendue 
deputatioit  du  cousin  ÀguiUenqui  et  le  désiste- 
ment du  jjrieur  de  /?owio«/(sic). 

'  I.e  payement  de  l'impôt  pn'levd  sur  les 
ciiarges  de  judicature  et  perçu  pour  la  pre- 
mière l'ois  en  i6o4. 

■  Peiresc,  eu  bon  oncle,  avait  payé  les 


frais  du  sdjour  de  Claire  de  Fabri  chez  les 
religieuses  déjà  mentionnées. 

^  Comme  nous  l'explique  le  sommaire 
analytique  inscrit  par  Valavez  au  dos  de 
la  lotire,  il  s'agit  là  des  (rexeniplaires  des 
œuvres  de  M.  du  Vair»i. 

'  On  payait  donc  les  solliciteurs ,  quand 
on  avait  un  procès,  comme  on  payait  les 
procureurs  et  les  avocats. 


lO/i  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

sans  y  penser  que  par  l'adresse  de  quelque  sien  aniy  il  avoit  traicté  de 
ses  lettres  patentes  pour  les  penes^  municipaux  avec  La  Faye,  le  secré- 
taire son  compagnon,  moyennant  cinquante  pistoles,  et  c'est  ce  qui  a 
rompu  son  voyage  de  la  Cour. 

Je  prie  à  Dieu  qu'il  l'obtienne  sans  aultre  peine  comme  il  désire,  et 
comme  luy  promettent  ces  gents  altérez  et  inconsiderez.  M*"  Seguiran- 
le  présidant  faisoit  fort  le  renchery  sur  le  prix  de  l'office  de  Thresorier, 
mais  enfin  il  s'est  laissé  vaincre  et  sans  les  amourettes  qui  tiennent  en- 
cor  icy  son  second  fdz,  il  seroit  party  pour  aller  en  Cour  faire  son 
Traicté  et  doibt  partir,  se  dict  il,  vendredy  prochain.  11  dict  que  le 
père  Seguiran  avoit  eu  parolle  et  promesse  de  Mess"  les  Ministres 
qu'il  en  auroit  un  pour  le  prix  que  le  Roy  en  recevoit,  et  estime 
que  cela  luy  fera  obtenir  quelque  rabais  ou  gratification  au  dessoubs  des 
5o  mille  libvres.  C'est  tout  ce  que  je  vous  puis  dire  sur  ce  subgect,  et 
que  vous  pourrez  mesnager,  attendant  que  j'aye  moyen  d'escrire  à 
M""  Passart  à  qui  je  vous  prie  de  faire  mes  trez  humbles  recommanda- 
tions. Et  je  demeureray  tousjours, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  alTectionné  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  lundy  au  soir  3  febvrier  i6a5  \ 


'  11  ne  semble  pas  possible  de  lire  auli-e- 
ineiit  quo  prncs  ou  p"iii!.i. 

'^  La  famille  du  président  Seg;uiran  élail 
Ibrt  nombreuse,  comme  on  le  verra  dans 
les   pages  suivantes. 

Bibliolbèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  io5.  Auto- 
grapbe.  Suit  (fol.  106)  un  post-scriptum 
tout  entier  rédigé  en  caractères  secrets. 
Voici  la  traduction  des  premières  phrases  et 
de  la  dernière  :  rrLe  prieur  de  Moustiers  me 
dict  quo  M' Dembault  avoit  monstre  à  Bigot 
toutes  les  lettres  de  M'  d'Oppede  touchant 
iVr  de  Sisteron  et  qu'en  sa  présence  mesmes 


il  ne  s'estoil  jias  peu  tenir  de  luy  en  prier 
comme  d'une  chose  gastée  par  les  remons- 
trances  de  la  cour  ou  <lu  clies  (\wur  le  chef, 
en  supposant  une  faute  du  chiffre).  Ce  n'est 
pas  d'aujourd'huy  qu'il  est  en  cette  bonne 
coustume  dont  il  trouvera  un  jour  possible 
quelque  payement  lorsqu'il  y  jjciisera  le 
moings.  Car  Dieu  ne  prend  pas  plaisir  h 
cez  procédures. .  .  n  —  irOn  nous  faict  icy 
grande  feste  d'un  livre  de  xx  feuilles  sur 
la  mort  du  présidant  Janiu.^  —  La  lettre 
est  sans  adresse.  Sur  l'enveloppe  Peiresc 
a  mis  ces  deux  mots  :  Affaires  domes- 
tiques. 


I625J 


A  SA  FAMILLE. 


105 


XXXll 
À   MONSiELR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS, 

À   L'KSCOLLE  s'gERSIAIN,  CHEZ  M'  GAIGNY. 

Monsieur  mou  IVere, 

J'escrivis  Jiior  au  soir  en  me  couchant  aux  sieurs  Buon  et  Tavernier 
pour  accompagner  leurs  lettres  de  change  \et  avois  oublié  de  vous  re- 
mercier de  l'Epiphane  comme  je  faicts  maintenant,  dont  l'acquisition 
m'a  esté  fort  agréable.  Je  rechercheray  soigneusement  les  papiers  que 
vous  nie  demandez  pour  leres.  Je  pense  qu'il  y  en  a  quelque  chose  d'en- 
registré en  nostre  pai-lement  que  je  prendray.  Madame  de  Chastueil  - 
estoil  à  sa  bastide,  mais  son  pacquet  luy  lut  eyvoyé  par  un  des  siens 
qui  l'alloit  trouver. 

Nous  attendrons  les  grefles  des  Rennetles,  mais  je  crois  que  vous  y 
en  adjousterez  des  Galleville;  M""  de  la  Baroderie^  vous  en  indiquera 
des  bonnes  ou  M"  Lucas,  et  M'' Le  Tanneur. 

Grisolles  a  esté  bien  colère  contre  son  homme.  Nous  verrons  les  bas 
à  la  Malheibe  ■  qui  me  seront  beaucoup  plus  propres  que  les  calçons, 
parce  que  vous  sçavez  qu'avec  mes  emorroides,  je  ne  puis  souffrir  rien 
qui  me  touche  en  cet  endroit  là.  Et  si  le  sieur  Knea^  ne  me  les  emporte 


'  On  sait  que  Buon  fournissait  k  Pciresc 
li's  livros  (!t  Tavornior  Jps  estampes.  Voir  le 
recueil  Peiresc-Dupuy,  passiin. 

^  Françoise  Cailenet  de  Lamanon,  fille 
(l'Antoine  et  de  Jeanne  de  Crapone,  l'pouse 
de  Louis  ("inllnup,  cosei{[iieur  de  (iliasleuil, 
lut  la  nièi'C  du  solitaire  du  mont  Liban.  Voir 
Notice  généalogique  sur  la  famille  de  Gataup 
par  le  nianpiis  de  Boisgelin,  dans  le  fasoi- 
ctde  XVII  des  Correspondants  de  Peiresc 
(Digne,  t8()o,  p.  45). 

'  Nous  avons  déjà  rencontré  ce  " genlii- 


homnie  ordinaire  de  la  chambre  du  roi'» 
qui  était  (rinicudant  des  jardins  de  Sa  Ma- 
jest(i  aux  TuileriesB. 

*  Jules  ()uiclierat  {Histoire  du  costume  en 
France)  ne  fait  aucune  mention  des  ffbas  à 
la  Alalherbeii. 

'  L?  sieur  Lnea,  que  nous  retrouverons 
souvent, était  un  médecin  italien  qui  semble 
avoir  eu  plus  de  savoir-faire  que  de  savoir. 
H  ne  léussit  jias,  malgré  ses  promesses,  ii 
guérir  Peiresc  qui ,  pendant  ])lusieui-s  mois, 
lui  donna  le  vivre  et  le  couvert. 


lUPmHSRIS    XATIOlIlLt 


10C  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

du  tout,  l'usage  de  tels  calçons  ne  nie  pourroit  guieres  servir.  Toute- 
foys  puisqu'ils  sont  acheptez,  il  fauldra  essayer  et  je  deaieureray. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  h  febvrier  au  matin  1626  '. 


XXXIH 
À  MONSIKUR,  MONSIEUR  DE  VALAVIÎZ, 

GENTILHOMME  OilOINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À   PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

J'ay  à  ce  matin  receu  voz  deux  despesches  du  quatriesme  et  sep- 
tiesme  de  ce  mois  et  ay  fait  rendre  à  leur  adresse  toutes  les  lettres  de 
voz  amis  mesme  celle  de  Monsieur  le  présidant  Seguiran,  et  celle  de 
M^'Thoron  à  qui  je  la  suis  allé  bailler  à  mains  propres  chez  luy  à  l'issue 
du  pallais,  car  son  voiage  de  Marseille  et  ses  fréquentes  promenades  à 
sa  Bastide  ne  m'avoient  jusques  à  ceste  heure  donné  le  bien  et  con- 
tentement de  le  salluer  chez  luy  jusques  à  ceste  heure  despuis  son  re- 
tour. Vous  aurez  icy  sa  responcc  et  la  mienne  à  M""  le  conseiller  Tlioron, 
son  père,  et  celles  de  M'  Astier  et  de  mon  cousin  de  Meaux,  M"^  Giiit- 
tard  estant  allé  à  Marseille  cejourd'huy,  où  j'ay  envoyé  celle  de  Mon- 
sieur Vias. 

Nous  avons  esté  infinimant  aises  M'  de  Gallas  mon  père,  M'  Astier 
et  moy  de  la  bonne  nouvelle  que  vous  nous  avez  donné  tant  de  la 
remission  des  sacs  du  gros  procez  du  Marquis  d'Oraison  par  devers 
M""  Durand  que  de  ce  que  nous  avons  retiré  noz  contredicts  et  adver- 
tissemans  de  la  main  de  M''  Galland. 

'  Bibliollièque  nationale,  nouvelles  acqui-  raclères  secrets  dont  voici  les  premiers  mots: 
sitioiis françaises, 5 i70,fol.  107.  Aulograplie  «M'  Guillard  sVsl  laissé  entendre  que  le 
suivi  (fol.  108)  d'un  post-scriptum  en  ca-        partisan  de  l'edict  des  tiTSoriers . . .  « 


|i6-251  À  SA  FAMILLE.  107 

Le  bonlioinmo  '  a  eslé  fort  inconiinodé  cez  jours  passez  pour  ung 
bien  petit  desordre,  ayant  voulu  contre  mon  advis  quitter  de  fort  bon 
vin  vicillzet  tort  innocent  pour  se  mettre  au  nouveau  qui  estoit  encores 
doux  comme  moust  et  qui  luy  desvoya  son  ventre  dans  moings  de  deux 
ou  trois  jours  dont  s'ensuyvirent  divers  maux  et  inconveniants,  car  la 
fréquente  suppuration  du  bassin  luy  fit  quelque  petite  excoriation  aux 
fesses  qui  l'empesche  maintenant  de  pouvoir  demeurer  assis  à  son  aise 
et  luy  donna  unjj  peu  de  fiebvre,  laquelle  n'estoict  poinct  sans  chaleur 
extraordinaire  et  la  chaleur  luy  list  alfecter  de  se  descouvrir  pour 
prendre  du  irais  sans  la  modération  requise,  ce  qui  luy  a  donné  de 
ressentiment  de  goutte  aux  bras  et  aux  mains  qui  se  va  communiquant 
aux  genoux,  mais  Dieu  mercy  il  se  remet  fort  bien  et  commance  à  re- 
couvrer le  goust,  le  repos  et  l'embonpoinct. 

C'est  la  dernière  obligation  que  nous  eusmes  à  ces  maulvaises  femmes 
qui  s'en  sont  retournées  chez  elles  à  S'  Maxemin  depuis  le  landemain 
du  joudy  gras,  lesquelles  avant  que  partir,  me  voulurent  donner  ce 
coup  de  pied  qu'elles  me  gardoient,  ayant  dict  et  faict  accroire  faulce- 
mant  à  mon  père  que  le  vin  vieill  que  je  luy  faisois  boire  ne  valloit 
rien  et  que  quand  on  en  gardoit  du  soir  au  matin  il  debvenoit  plus 
noir  que  de  l'ancre  et  tout  tourné,  voire  que  dans  demy  heure  il  se 
gastoit.  Sur  quoy  il  ne  leur  feust  pas  difficile  de  luy  persuader  d'en 
faire  mettre  ung  aultre  en  perce  qui  seroit  bien  meilleur  venant  de 
leur  main.  J'en  fis  tant  de  bruict  que  je  peus  prévoyant  bien  le  mal  que 
cella  feroit  et  sçachant  trez  bien  que  le  vin  vieill  estoit  extrêmement 
bon  et  qu'il  se  conservoit  perfectement  bien  du  soir  au  matin,  car  j'en 
goustois  tous  les  matins  de  cclluy  du  soir,  mais  je  ne  peuz  jamais  estre 
escouté  jusques  à  ce  que  le  mal  feust  venu  et  Ihors  mon  père  se  remit 
fort  facillement  au  vin  vieilz  que  j'avois  tousjours  continué  de  boirre. 
Nous  eusmes  céans  le  iundy  ensuyvant  une  bonne  femme  de  Marseille 
nommée  donne  Jannote  Fauchiere  que  nous  tenons  de  la;  main  de  ma- 
dame Bourgoigne;  elle  a  esté  jusques  à  ceste  heure  fort  bien  adsistée 

'  G'esl-à-dire  le  vieillard,  R.  de  Fabri. 


108  LETTRES  DE  PEIRESC  [10-25] 

et  secondée  par  Mad""*^  de  Lombard  à  cause  de  ceste  dernière  reciieulle, 
ce  qui  a  faict  cesser  tout  le  rejjret  que  mon  père  eust  peu  concepvoir 
de  n'cslre  pas  si  bien  servy  pendant  labsance  de  ces  l'emmes  comme 
du  temps  qu  elles  y  estoyent,  car  elles  se  vantoient  en  partant  que  cella 
arriveroit.  Dieu  nous  donnera  la  grâce  de  faire  nostre  debvoir  sans 
leur  aide. 

J'ay  esté  infiniment  ayse  de  l'Iieureuse  arrivée  de  M""  Huberis  et  des 
occasions  (jue  vous  avez  prinses  de  luy  rendre  (pielque  petit  tesmoiniage 
de  service  ou  de  bonne  volonté.  Quand  vous  en  auriez  faict  une  fols 
aultant  en  ma  persorme  propre,  vous  ne  m'eussiez  pas  tant  peu  oubli- 
ger  comme  envers  hiy.  J'ay  un  grand  regret  de  ne  luy  pouvoir  escripre 
pour  ce  coup,  mais  je  compte  tant  en  sa  courtoisie  qu'il  excusera  mon 
-  infirmité  et  une  fâcheuse  delhiction  que  j'ay  sur  la  mâchoire  gauche, 
laquelle  s'est  renouvelléc  Ihorsque  je  pensois  en  estre  bien  guery. 

Au  surplus  ne  craignez  pas  que  M''  de  Lauson  me  praigne  sitost  au 
mot';  il  est  trop  courtois  et  trop  hounestc  et  cella  seroit  trop  contraire 
aux  convantions  qu'il  a  signées  de  sa  main,  et  puis  quand  il  le  feroit, 
puisque  je  l'ay  mis  à  son  arbitrage,  je  n'en  aurois  point  de  regret, 
estant  de  la  quallité  dont  il  est  et  m'ayant  tesmoigné  la  bienvueillance 
qu'il  m'a  tesraoignée  tousjours.  Je  pense  bien  qu'il  seroit  nécessaire 
que  vous  fairiez  renvoyer  à  M'  Hubcns  la  bouette  dont  est  question  en 
estât  aliin  qu'il  en  puisse  mieux  parler  et  s'il  avoit  envie  luy  mesmes 
de  le  retenir  parce  qu'il  a  acquis  la  (leur  du  cabinet  du  duc  d'Arscot, 
jrt  le  remelz  fort  franchement  à  son  arbitrage  et  disposition  et  pen- 
serois  luy  estre  grandemant  obligé  s'il  l'avoyl  retenue  ou  tout  ou  telle 
partie  qu'il  lez  vouldroit  choisir  sur  tout  le  contenu  de  ladicte  bouëtte. 

Je  suis  bien  ayse  que  vostre  homme  ^  ayl  entreprins  de  transcrire 
pour  Monsieur  de  Lomenic  le  livre  du  pi-ocez  de  Provence  que  -Mon- 
sieur Marescol  luy  avoit  mis  en  main.  Il  n'est  pas  de  besoing  que  vous 
vous  mecterez  en  peine  de  m'en  retenir  une  coppie  parce  que  j'en  ay 

'  Au  sujet  de  la  collection  de  moiînaies  *  Votre  domestique.  INous  avons  dëjà  vu 

achetée  par  l'intermédiaire  de  Rubeiis  et  que  Vhotnme  servait  souvent  de  secrétaire  à 
dont  il  a  été  déjà  luit  mention.  son  maître. 


[1G25]  À  SA  FAMILLK.  1()<.I 

une  que  je  fis  faire  dez  l'année  six  cens  douze.  La  plaincle  que  je  laisois 
de  M""  Marescot  pour  ce  regard  n'estoit  pas  qu'il  m'eust  i-elFusé  de  me 
le  prester,  ains  de  ce  qu'il  me  l'avoit  donné  en  pur  don  au  voiage  de 
l'assemblée  des  nottables  de  son  propre  mouvement,  oyant  et  estipulant 
pour  moy  l'eu  M""  le  Garde  des  seaux  du  Vair  et  fort  bonne  com- 
pagnie, ensuitte  de  quoy  il  m'avoit  envoyé  le  livre  dez  qu'il  l'eust 
arrivé  à  Paris  avec  de  belles  parolles  pour  m'inviter  à  le  garder  dans 
mon  cabinet  pour  l'amour  de  luy.  Et  quelque  temps  aprez  il  m'en- 
voya prier  de  le  luy  prester  rien  que  pour  un  jour,  disoit-il,  pour 
l'aire  voir  au  présidant  Blamenil'  les  armoiries  qui  y  sont  painctes  du 
sieur  Baillet  dont  il  avoit  espousé  l'Iieritiere  '^  et  depuis  Hors  oncques 
plus  je  ne  sceus  reavoir  mon  livre,  à  quoy  ce  n'est  pas  tant  grand 
regret  à  cause  que  j'en  ay  une  bonne  coppie  tout  au  long. 

Je  suis  bien  aise  que  vous  ayiez  recouvré  le  Verulamius  de  Ventis'' 
que  je  n'avois  peu  avoir  despuis  ung  exemplaire  ou  deux  que  j'avois 
donné  à  des  amys  et  que  vous  ayez  aussy  ictrouvé  à  Paris  l'Instauratio 
magna*  parce  que  je  n'en  avois  plus,  mais  pour  ce  moyne  Eadmeius 
de  M'  Selden  ^,  j'en  ay  ung  que  M'  Bignon  m'achetta,  l'année  passée, 


'  Nicolas  Potier  de  Binncmesnil  dtait  pré- 
sident à  nioi-lier  dejmis  1578.  11  se  montra 
fidèle  royaliste  pendant  la  Ligue  et  pendant 
la  régence  de  Marie  deMédicis,  qui  le  lit  son 
chancelier.  11  mourut  en  i635,  âgé  de 
qualro-vingt-dix-neul'  ans. 

'  N.  Potier  de  Blancmesnil  avait  épousé 
Isabeau  Baillet,  inie  des  trois  filles  du  pré- 
sident nen(;  Baillet  qui,  faute  de  postérité 
masculine,  portèrent  l'héritage  de  cette 
vieille  famille  parlementaire,  et  noianunent 
les  terres  de  Sceaux  et  de  Tresmes,  dans  les 
familles  de  Thou  et  Potier.  Les  armes  de 
Baillet  étaient  d'azur  à  une  bande  d'argent 
accostée  de  deux  anq)hisbcnes  ou  dragons 
ailés  d'or. 

'  L7/i«tori'a  ventorum,  par  le  chancelier 
Bacon,  avait  été  publiée  en  iCaa.  Puis([ue 


nous  retrouvons  le  nom  de  l'illustre  pliilo- 
.soplie,  je  citerai  une  récente  et  intéressant" 
étude  dont  il  a  été  l'objet  :  François  Uncoii , 
par  G.-L.  Fonsegrive,  professeur  agrégé  de 
philosophie  au  lycée  BulTon  (Paris,  1893, 
in-ia). 

'  C'est  le  premier  en  date  des  grands 
ouvrages  philosophiques  de  Bacon  :  il  se 
publia  en  1 6o5 ,  sous  ce  titre  :  The  profi- 
cieiice  and  adeancement  of  learniiig  divine 
and  liiiman.  dei  ouvrage,  développé  par 
l'auteur  et  traduit  par  ses  secrétaires,  devint 
plus  tard  le  De  di/fnitale  et  nuffmenti'i  scien- 
tiarum  (en  neuf  livres).  C'est  la  première 
partie  de  YInstnuralio  magna.  La  seconde 
partie  est  formée  j)ar  le  Noviiiu  organum, 
l'ouvrage  ciipital  de  Bacon. 

'  NoUe  et  Spicileffiwn  ad  Eadmeri  monachi 


110  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

et  ay  paieillemeut  le  livre  inlitullé  :  Regiam  mnjeslatem  Scotie^  plus  de 
douze  ou  quinze  ans  y  a,  mais  je  n'en  demeure  pourtant  pas  moings 
obligé  à  la  courtoisie  de  Monsieur  de  Tliou  et  l'en  remeicieray  Irez 
huinblenient  au  premier  jour  comme  je  l'eray  aussy  Messieurs  Du  Puy  de 
leur  Rilus precum.  J'ay  encores  le  Seldenus  de  diis  Syriis^  de  sorte  (ju'il 
ne  sera  pas  de  besoing  d'en  prendre  d'aultres  si  cella  n'est  desja  faict. 

Quant  à  vostre  aultre  lettre  du  7"°%  nous  attendrons  la  receple  du 
cimaut  pour  lutter  les  tuyeaulx'  de  se  mouvement  et  celle  de  l'eau 
verdaslre  qui  n'avoit  jamais  esté  révélée?  Je  m'enquerray  des  provi- 
sions de  noz  presidans  des  enquestes  pour  le  droit  d'augmentation  des 
entrées,  mais  je  crains  bien  qu'elles  n'ayent  jamais  sorty  aulcun  effect. 

Je  vous  remercie  bien  fort  des  commissions  du  cardinal  de  La  Roche- 
foucauld qu'il  fault  que  je  voye  à  loisir*  et  sur  ce  je  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  alfectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  mardy  au  soir  17  febvrier  i6a5. 

L'affaire  de  M''  d'Abbatia  *  feust  achevée  long  temps  y  a  à  son  sou- 
haict.  M""  Astier  en  poursuivit  Borrelli'  jusques  à  ce  qu'il  eust  faict  re- 

historiam  novorum  sut  secuU  cum  nous  Seldeni  '  Il  manque  dans  le  texte  quelque  chose 

(Londres,  i6a8,  in-fol.).  Eadmer  tétait  un  entre  tuyeaulx  et  de  se  mouvemant. 
moine  bénédictin  qui  vivait  encore  en  1191.  'Le  pape  Grégoire  XV,  k  la  prière  de 

Ufutévêque  de  Saint-Andrews ,  en  Ecosse,  Louis  XIII,  avait  donné  au  cardinal  de  la 

et  non  archevêque  de  Canlorbéry,  cemme  ■  Rochefoucauld,  le  8  avril  16-29,  un  bref 

plusieurs  I  ont  avancé.  lui  conférant  les  pouvoirs  nécessaires  pour 

Regta  majeslas  Scotiœ,  seu  veteres  leges  réformer  les  ordres  religieux. 
et  coiislilHtioHcs  ex  nrchivis  publias  et  anii-  ^  Un  procès  devant  le  parlement  d'Aix. 

qms  Itbris  manuscriptis  collecta;  et  illustralœ  11  en  est  question  dans  le  fascicule  des  Cor- 

( Londres,  1 6i3 ,  in-fol.).  L'auteur  est  Jean  respoidants  de  Peiresc  consacré  à  Guillaume 

Skene  (Skenœus)  conseiller  de  Jacques  I",  d'Abbatia  (n°  X). 

roi  d'iVngleterre.  11  y  eut  une  édition  anté-  °  Il  ne  s'agit  pas  ici  du  notaire  archéo- 

rieure  (Edimbourg,  1609).  logue,  mais  de  quelque  avocat  ou  procu- 

DeDisSyrissynlagmata\l...hanàr(s,  reur  du   même  nom.  Les  Borrilli  ont   de 

1617.    Autres   éditions:   1699    (Leyde),  tout  temps  été  très  nombreux  dans  la  ville 

j66a  (Leipzig),  1680  (Amsterdam).  d'Aix. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  111 

metlre  les  sacs  à  M""  de  Boyer,  de  quoy  je  donna  incontinant  advis  au- 
dicl  sieur  d'Abbatia  et  ne  sçay  comment  j'ay  oublié  de  vous  en  advertir. 
Ma  niepce  persiste  tousjours,  et  quand  elle  fera  instance  du  voile, 
je  ne  difl'ereray  poinct,si  elle  en  vient  là.  Elle  a  encorà  courir  jusques 
au  8  avril,  avant  que  d'y  estre  receue.  Vous  prendriez  plaisir  de  voir 
leurs  règles  et  constitutions  imprimées  à  Paris  chez  Adrian  Tifaine,  à 
la  Samaritaine  riie  S'  Jacques,  1622.  Je  seray  bien  aise  que  vous  m'en 
acheptiez  un  exemplaire  '. 


XXXIV 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 

À   PARIS, 

À  L'ESCOLLE  s'  GERMAIN,  CHEZ  m'  GAIGNY. 

llECOmiANDÉE  À  MOXS'  JAQUET,  s'  DE  FETAN,  CONSEII.LKII  ET  SECnETAIRE    BU  ROÏ, 
INTENDAST  DE  SES  POSTES,  À  LYON. 

Monsieur  mon  frère, 
J'oublyois  de  vous  dire  que,  jettant  les  yeux  sur  les  commissions  du 
cardinal  de  La  Rochefoucaull,  je  me  suis  apperceu  que  vous  m'avez 
envoyé  celles  d'autour  de  Paris.  Mais  les  principales  nous  manqifent, 
car  j'entends  qu'il  a  subdelegué  M""  de  Bayonne  pour  nostre  Guienne- 
et  un  aullre  pour  le  Languedoc,  ce  que  je  vouldrois  bien  sçavoir  au 
vray.  Cela  se  peult  apprendre  de  quelqu'un  des  siens,  et  principale- 
ment toute  la  procédure  qu'il  a  faicte  pour  interdire  l'Abbé  de  S'  Maur 
surL'Oyre  (sic),  gênerai  de  la  congrégation  Bénédictine,  de  la  fonction 

'  IJibliotlièquo nationale,  nouvelles  acqui-  d'Oraison.  L'indisposition  démon pnrecansée 

sitioiis  françaises,  11°  6170,  fol.  111.  Ori-..  par  l'artifice  de  ses  femmes.  11  a  Eadmerus 

ginal.  Le  derniei-  paragraphe  seul  Aapost-  monaehux,  Hegimn  Majestalem  Scotiœei  Sel- 

scrlplum  est  antograplie.  Voici  le  sommaire  den.  De  (lii>i  Syris.n 

ëcrit  ail  dos  de  la  main  ih:  Valavc/,  :  m  y  Feb-  *  L'dvéque  de  Bayonne  était  alors  Claude 

vrier.  H  est  bien  aise  que  j'aye  faict  remettre  <!e  lUieil  (1699-1626). 
à  \r  Durand  les  sacs  du  ])roccz  du  Marquis 


IIJ  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

(le  sa  charge  '  en  noz  cartiers.  Je  vous  sup2)lie  de  m'en  sçavoir  donnei' 
des  nouvelles  asseurées  et  coppies,  si  faire  se  peult,  de  la  j)rocedure, 
le  plus  tost  que  vous  pourrez,  car  il  importe. 

J'admetz  un  moyne  du  Toronet^  neveu  de  M'  Guidy,  en  mon  Abbayie 
pour  l'amour  de  M""  Astier,  et  ay  envie  de  le  cliarger  de  ru[ne]  *  de 
cez  pièces  mentionnées  au  pacquet  quej'ay  envoyé  lanlost. 

Non  [moins]  '  je  demeure, 

Monsieur  mon  l'rere, 

vostre  bien  humble  et  aircctionné  l'rere  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  mercredy  au  soir  19  febvrier  i6ao  ^ 


XXXV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE   VALWEZ, 

GËNTn,H0MME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE   DU  ROY, 
À   PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
Feu  Monsieur  le  conseiller  Guerin,  que  Dieu  absolve,  m'avoit  infini- 
ment obligé,  par  de  signalez  tesmoignages  de  sa  bienvueuillance,  comme 
aussy  Monsieur  le  Procureur  gênerai  son  filz,  à  qui  de  fort  longue 
main  j'ay  voiié  toute  sorte  de  trez  humble  service,  et  à  toiits  les  siens. 
Et  seray  bien  aise  de  luy  en  pouvoir  donner  quelque  tesmoignage  en 


'  La  congrégcation  de  Solesmes  a  récem- 
ment acquis  l'ancien  monastère  et  l'a  con- 
verli  en  prieuré.  A  la  tête  de  ce  prieuré  a 
été  placé  Dom  Ghamanl  qui  est  un  trop  graiid 
travailleur  pour  ne  pas  nous  donner,  un 
jour,  l'histoire  de  l'abbaye  de  Saint-Miui  r-siir- 
Loire ,  oîi  nous  trouverons  un  excellent  com- 
mentaire du  passage  de  la  présente  lettre 
relatif  à  la  procédure  faite  par  le  cardinal 
de  la  Rochefoucauld. 


'  Le  Toronet ,  actuellement  commune  du 
canton  de  Lergues ,  arrondissement  de  Dra- 
jjniffuan,  était  un  monastère  cisteraen  fondé 
nu  xu*  siècle  et  qui  est  resté  long-lemps  1res 
florissant. 

^  Uérliirure  du  manuscrit. 

'  Nouvelle   déchirure  du   manuscrit. 

^  Bibliothèque  nationale,  fonds  français, 
nouvelles  acquisitions,  n°  6170,  foi.  ii3. 
Autographe. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  113 

la  persone  de  Monsieur  son  frère  en  l'occasion  qui  se  présente  main- 
tenant des  expéditions  do  l'oiïice  de  conseiller,  dont  il  est  resifjnataiie. 
Où  il  ne  pouvoit  escheoir  aulcune  diiricultc  considérable,  attendu  que 
si  bien  le  par(|uet  est  du  corps  de  la  Cour,  ce  neantmoings  pour  le 
faict  des  dispenses  de  la  parenté  qui  peult  estre  entre  ceux  de  la 
Cour  et  dudict  parquet,  on  y  a  tousjours  passé  fort  facilement,  à  cause 
que  Mess"  du  parquet  ne  font  que  requérir  et  les  aultres  sont  juges. 
Et  en  ce  faict  oii  il  s'agist  de  subroger  un  fdz  en  la  charge  d'un  père 
qui  a  si  dignement  servy,  et  si  longuement,  la  chose  est  la  plus  favo- 
rable du  monde. 

Ce  neantmoings  M''  Flotte  se  veult  monstrer  si  zellé  à  la  rigueur  de 
la  justice,  qu'encores  qu'il  soit  entré  dans  k  compagnie  nonobstant  les 
parentez  qu'il  y  avoit  notoires  en  grand  nombre,  et  son  mariage  avec 
la  fdle  de  M""  le  Doyen ,  dont  il  cachoit  la  vérité  ',  il  se  jacte  de  se  vou- 
loir opposer  icy  à  la  réception,  voire  de  vouloir  envoyer  en  Cour 
pour  y  faire  former  opposition  au  seau.  Vous  pouvez  penser  si  sa  pro- 
cédure a  esté  trouvée  odieuse  de  par  deçà,  où  l'on  ne  s'y  arresteroil 
pas  beaucoup,  parce  que  l'on  cognoit  bien  son  humeur,  et  l'on  n'ignore 
pas  les  motifs  sales  et  honteux  qui  le  font  agir  en  cela  comme  il  a 
faict  en  la  poursuitte  du  procez  des  tailles  dudict  feu  sieur  conseiller 
Guerin  au  parlement  de  Pai'is  au  grand  desadvantage  de  toute  la  com- 
pagnie. Mais  parce  que  l'on  ne  le  cognoit  possible  pas  de  delà,  cez 
Mess"  se  sont  résolus  d'y  envoyer  exprez,  et  vous  recevrez  cette  lettre 
des  mains  de  celuy  qu'ils  envoyent,  à  qui  je  vous  supplie  de  rendre 
toute  l'assistance  de  [ce]  que  vous  pourrez  envers  M^'  le  Chancellier  et 
les  aultres,  qui  pourroient  en  ouyr  parler.  Je  m'asseure  que  vous  le 
ferez  volontiers,  et  pour  le  mérite  de  telles  personnes,  et  pour  l'amour 

'  Ce  mariage  n'est  pas  indiqué  par  les  dait  de  Gaston  de  Beaulieu ,  le  fameux  capi- 

gënéalogistes.  En  tout  cas  aucun  enfant  n'en  taine  gascon  établi  à  Mai-seille  qui,  après 

provint.  C'est  par  une  alliance  contractée  en  avoir  servi  sous  six  rois,  mourut  à  l'âge  de 

1689  avec  Marguerite  de  Beaulieu-Hazac ,  cent  trois  ans ,  ayant  eu  trente-deux  enfants , 

que  Jean-Augustin  de  Flotte  fut  la  tige  des  dontdouze  furenttuésdansdiverses batailles. 

Flotte  Saint-Joseph.  Cette  Marguerite  descen-  On  croirait  lire  une  merveilleuse  légende. 

ïi  i5 


tVPniKLniE     IIATIO!fALr. 


lU  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

de  moy,  qui  ay  cela  grandement  à  cœur,  et  pour  enseigner  à  cet 
homme  qui  ne  met  péril  à  rien,  et  qui  se  porte  si  inconsidérément  à 
toutes  ses  fantaisies,  qu'il  ne  sçait  pas  bien  prendre  ses  mesures.  Le 
pauvre  deffunct,  un  peu  devant  son  trépas,  luy  envoya  faire  chres- 
tiennement  des  compliments  et  réquisitions  de  pardon  par  M'  le  con- 
seiller Venel,  auxquels  il  fit  des  responces  dignes  de  ce  qu'il  est,  et  en 
fut  publiquement  blasmé  de  touts  ses  meilleurs  amys,  à  plus  forte 
raison  des  aultres.  Il  importe  que  cez  gents  trouvent  chausseure  à  leur 
pied.  Je  vous  supplie  de  n'y  rien  espargner,  et  je  deraeureray, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 
D'Aix,  ce  sa  febvrier  lôaS  '. 


Du  93  febvrier  i6a5. 

J'ay  eu  responce  de  Rome  du  8  de  ce  moys  et  l'on  me  mande  aprez 
avoir  consulté  de  ceux  qui  approchent  de  plus  prez  à  la  Cour,  tou- 
chant le  livret  qu'on  disoit  y  avoir  couru  dont  l'on  faisoit  autheur  un 
jésuite^,  qu'il  n'y  en  avoit  poinct  esté  parlé  et  qu'on  ne  sçavoit.ce 
que  c'estoit.  Bien  dict  il  qu'on  y  avoit  parlé  de  certaine  epislre  limi- 
naire du  P,  Scribanius  au  Roy  d'Espagne  ',  qui  avoit  donné  subject  à 
tout  plein  de  bruict ,  mais  celuy  qui  m'escript  n'en  sçavoit  pas  les  par- 
ticularitez  pour  encores  et  promet  de  s'en  enquérir  pour  le  premier. 
Voyez  si  ce  ne  seroit  poinct  l'epistre  de  ce  livre  qui  a  un  si  beau  fron- 
tispice. Il  adjouste  que  le  père  Arnoul*  receut  assez  de  visites  à  son 
abbord,  et  qu'il  avoit  presché*  deux  foys,  sçavoir  une  à  S'  Louys  pre- 
sants  le  cardinal  de  la  Vallette  *  et  M' l'Ambassadeur  et  grande  multi- 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui-  1 6a 4. Dans  le  recueil  Backer-Sonimervogei , 

sitionsfrançaises,n°5i7o,fol.  ii3iis.  Auto-  on  constate  que  la  dédicace  de  la  seconde 

graphe.  édition  fut  quelque  peu  modifiée. 

'  Le  mot  jésuite  est  écrit  en  caractères  '  Eu  caractères  secrets, 

secrets.  '  Le  mot  est  en  chiffres. 

'  11  s'agit  là  du  Politicus  christianus  dédié  "  Louis  de  Nognret ,  archevêque  de  Tott- 

par  le  P.  Scribani  au  roi  Philippe  IV    en  louse.  (Voir  recueil  Peiresc-Dupuy,/)a«swft.) 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  115 

tude  de  gents  d'honneur,  et  l'aultre  à  S'  Jean  de  Latran  à  la  messe  le 
jour  S*^  Luce,  mais  qu'il  n'avoit  pas  eu  beaucoup  d'applaudissements 
L'on  se  plaignoit  que  son  action  de  S'  Louys  avoit  passé  deux  heures 
d'horologe.  Celle  de  S'  Jean  fut  courte,  car  ce  ne  fut  qu'au  milieu  de 
la  messe.  Qu'il  est  peu  souvent  chez  M''  l'Ambassadeur,  et  disoit  qu'il 
ne  va  pas  manger  voulontiers  dehors.  Toutefoys  il  alla  manger  chez  la 
vefve  de  Barclay  ^. 

Le  train  du  cardinal  de  la  Valette  en  estoit  party  quattre  jours  au- 
paravant, et  luy  s'estoit  retiré  dez  le  dernier  janvier  chez  le  s''  Frangi- 
pani*  avec  sept  des  siens  en  intention  de  partir  au  plus  tard  dans  la 
my  caresme.  Son  train  passa  devant  hier  par  icy.  L'affaire  de  M''  du 
Bec  y  avoit  enfin  esté  achevée  à  son  contentement,  moyennant  la  com- 
position de  35oo  ducats\  Que  l'on  attendoit  ce  que  produiroient  Ghia- 
vena  ^  et  Rua  tenues  pour  la  pierre  d'achoppement. 

Il  y  a  des  nouvelles  de  Constantinoble  du  8  décembre  touchant  l'ac- 
commodement du  Grand  Seigneur  avec  Abassa  bascha ,  et  la  réduction 
d'Erseron  qui  sont  fort  importantes,  et  la  guerre  de  Lusbec  issu  de 
Tamerlan  contre  le  Persieu  ''. 


'  Le  mot  ost  en  chiffres. 

^  En  chiffres.  Louise  de  Bonnairc  a  été 
et  sera  souvent  nommée. 

'  Voir  recueil  Peiresc-Dupuy,  II,  Biy. 

*  Bibhothètjue  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  107.  Auto- 
graphe. Ce  fragment  constitue  toute  une 
lettre  dans  la  copicde  la  Méjanes  (registre  III, 
fol.  laa).  On  a  soudé  à  ladite  copie  un  frag- 
ment d'une  autre  lettre  oii  il  est  question 
de  l'achat  fait  à  Ridsens  par  le  président  de 
Lauzon  trde  la  fleur  du  cabinet  du  duc 
d'Arschot". 


'  Nom  défiguré  :  peut-être  faut-il  lire 
Gliavary. 

"  5170,  fol.  109.  Autographe.  Valavez 
a  écrit  au  dos  de  cette  note  :  Nouvelles.  A  la 
suite  desdites  nouvelles  on  trouve  (fol.  110) 
la  note  suivante,  également  autographe  : 
(T Monseigneur  de  Guyse  a  (se  dict  on  à  Mar- 
seille) envoyé  un  gentilhomme  à  Thurin, 
vers  M' de  Savoye ,  poui-  l'asseurer  que  dans 
un  moys  il  aura  touts  pretz  quinze  navires , 
qu'il  faict  estât  de  prendre  à  Marseille  des 
plus  grands  qu'il  y  trouvera  pour  servii"  à 
l'entreprinse  sur  Gènes.  » 


t5. 


11G  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 


XXXVI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  pour  servir  d'enveloppe  au  pacquet  de  M'd'Agut  me  donnera 
moyen  de  vous  dire  que  j'avois  oublié  de  vous  faire  une  prière  de  la 
part  de  ma  sœur  de  Bouq,  laquelle  a  de  besoing  d'une  coupple  de  pei- 
gnes pour  se  peigner.  Vous  sçavez  cognoistre  les  bons  ouvriers,  et  ce 
qu'il  fault  aux  femmes. 

Je  suis  si  persécuté  de  donner  un  exemplaire  du  volume  du  cardinal 
du  Perron  des  Ambassades',  qu'il  fault  que  vous  me  fassiez  la  faveur 
de  m'en  faire  aciiepter  un  par  Buon,  et  me  l'envoyer  par  la  première 
commodité. 

On  a  traicté  de  l'oirice  de  feu  M'  de  Glandeves  avec  le  filz  du  lieu- 
tenant Valbelle  moyennant  18,000  escu8%  mais  M""  de  Fauris  le  père 
s'estant  montré  compétiteur  pour  sa  propre  personne',  on  le  luy  a 
ofTert  à  i8,5oo  escus.  Nous  attendons  quelle  en  sera  l'issue. 

M""  de  Sisteron  me  venoit  voir  hier  que  je  me  trouvay  absant,  je 
l'allois  revoir,  et  il  se  trouva  embarqué  au  jugement  d'un  compte  du 
Clergé  que  je  ne  voulus  pas  interrompre.  Il  vit  M''  le  P""  Présidant,  et 
luy  dict  qu'il  avoit  escript  à  ses  amys  à  Paris,  Grenoble,  Dijon,  Tliou- 
louse,  Bordeaux,  et  ailleurs,  et  que  touts  avoient  esté  d'un  mesme 
advis  que  luy  avoit  dict,  qu'il  ne  s'estoit  porté  à  ceste  poursuitte  que 
pour  contenter  sa  belle-sœur  et  ses  parents,  que  véritablement  ce 
n'avoit  jamais  esté  son  propre  advis,  etc. 

'  Le  volume  des  Ambassades  fut  publie  l'arairaulë  de  Marseille ,  fut  reçu  conseiller 

pai  Jacques  Davy  Duperron,  évêque  d'An-  au  parlement  d".\ix  le  28  novembre  i6a5. 
goulême  et  neveu  de  l'auteur  (iG-ia,  in-  ■'  Pierre  de  Fauris,  seigneur  de  Néoules, 

folio).  Ce  prélat  fut  un  des  coiTespondants  Saint-Vineens  et  Saint-Clément,  syndic  de 

de  Peiresc.  la  noblesse  de  Provence  en  1 C 1 8 ,  fut  le  troi- 

'  Léon  de  Valbelle,  sieur  de  Meyrargucs,  sième  et  le  quatrième  aïeul  des  deux  prë- 

fils  de  Bartliéleniy,  lieutenant  au  siège  de  sidents  de  Fauris  Saint- Vincens. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  117 

L'affaire  de  Perrouvier  n'a  peu  réussir  d'aultant  qu'il  fault  que  quel- 
qu'un se  soit  mis  soubs  main  à  la  traverse  à  mon  irez  grand  regret,  car 
mon  père  avoit  enfin  consenty,  et  nous  avions  preveu  [^our  pourveu^  à 
tout  ce  que  vous  craigniez  pour  la  garantie. 

Je  regrette  infiniment  la  perte  de  la  lunette  de  Drebels  pour  M'  de 
Lomenie.  Les  vents  froids  sont  revenus  sus  lorsque  je  songeois  d'en- 
voyer le  myrthe  que  j'avois  faict  venir  exprez,  avec  aul très  choses,  mais 
il  fauldra  un  peu  superceder  si  je  ne  me  resouls  d'envoyer  le  tout  par 
mer  avec  les  orangers  de  M""  de  la  Baroderie.  Je  vous  donneray  advis 
de  leur  partement,  et  seray  tousjours, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  dimanche  au  soir  aS  febvrier  lôaS. 

Le  sieur  Thoron,  advocat  du  roy  de  Brignole,  est  ressuscité,  aprez 
un  accident  d'apoplexie  qui  l'avoit  faict  pleurer  chaudement  à  touts  les 
siens,  et  se  remet  peu  à  peu. 

Si  par  la  consultation,  les  consultants  s'attacheoient  au  droict  de  l'in- 
dultaire,  faictes  qu'on  ne  s'y  arreste  pas,  car  il  y  a  des  moyens  indubi- 
tables pour  anéantir  son  droict  qui  ne  fut  qu'emprunté,  pour  attirer  la 
cause  au  Grand  Conseil  seulement.  Il  fault  voir  ce  qui  se  peult  faire 
sans  se  fonder  sur  luy  que  pour  la  simple  attribution  de  jurisdiction^ 


XXXVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
La  despesche  de  Rome  qui  s'est  rencontrée  à  ce  matin  m'a  osté  le 
moyen  d'escrire  pour  ce  coup  ainsin  que  j'eusse  désiré,  parceque  je 

'  Bibliotbè(jiie  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  6170,  fol.  116.  Autographe. 


118  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

suis  encore  las  de  la  courvée,  ayant  esté  constrainct  de  pourvoir  à  l'af- 
faire de  Lugon  et  de  Porchers  ^  dont  je  vous  avois  escript  selon  le 
mémoire  dont  vous  aurez  la  coppie  cy  joincte,  afin  que  si  la  consulta- 
tion de  delà  portoit  d'y  faire  aultre  chose  vous  m'en  donniez  prompte- 
ment  advis,  voire  si  la  chose  importoit  je  trouverois  bon  que  vous  en 
escrivissiez  un  mot  vous  mesmes  de  ma  part  à  M''  de  Bonnaire,  et  re- 
commander vostre  lettre  à  Rome  soubs  couverture  du  s*^  Pierre  Eschi- 
nard,  expéditionnaire  du  roy  en  cour  de  Rome,  qui  la  fera  tenir  seure- 
ment  audict  de  Bonnaire  à  qui  j'en  ay  faict  l'adresse,  et  pour  Lyon  il 
ne  fault  que  l'adresser  à  M'  Jacquet.  Depuis  les  dernières  instructions 
que  je  vous  envoyay,  j'ay  encores  trouvé  d'autres  provisions  impetrées 
par  ce  malheureux  moyne^  pour  la  sacristie,  ce  qui  m'a  mis  en  notice 
d'autres  moyens  d'incompatibilité  et  de  vacance  dont  je  vous  envoyé  le 
mémoire,  afin  que  si  vostre  consultation  n'est  faicte,  vous  le  puissiez 
joindre  à  l'aultre,  pour  mettre  en  délibération  cecy  avec  le  reste.  Que 
si  elle  est  faicte  cecy  ne  vault  pas  la  peine  de  rassembler  du  monde; 
vous  en  pourrez  parler  à  quelqu'un  des  consultans  en  particulier.  Vous 
aurez  par  mesme  moyen  la  coppie  desdictes  provisions  de  sacristie ,  si 
quelqu'un  en  veult  voir  les  termes  et  de  son  visa  et  prinse  de  posses- 
sion, ensemble  de  l'acte  de  prinse  de  possession  de  la  mesme  sacristie 
par  un  aultre  moyne,  où  sont  dattez  ses  tiltres,  pour  juger  de  la  pre- 
ferance  de  l'un  et  de  l'aultre.  Tant  y  a  que  ce  marault^  pourroit  bien 
apprendre  à  vivre  à  ses  despans  à  ce  coup  cy,  et  ne  s'en  rire  pas. 
J'avois  payé  pour  luy  au  procureur  Chauvin  du  Grand  Conseil  qui  se 
tient  tout  joignant  les  Maturins,  la  somme  de  2  35  libvres  7  sols  con- 


'  Les  prieures  de  Lugon  et  de  Porchères 
étaient  à  la  collation  de  l'abbë  de  Guîtres. 
Voir  le  Pouillé  général  contenant  les  béné- 
fices de  l'archevêché  de  Bordeaux  (i648. 

Ce  malheureux  moine  s'appelait  Ray- 
mond Bommard  (le nom  est  souvent,  comme 
ci,  écrit  Boumard).  —  Sur  ledit  moino, 
qui  succéda  comme  prieur  de  Gultres  au 


P.  du  Val  après  l'année  i64i  et  qui  rosta 
prieur  jusqu'en  iG64  environ,  voir  Pei- 
resc ,  abbé  de  Gultres  par  Anl.  de  Lan- 
tenay,  p.  8  et  suiv.  Voir  aussi  mon  Supplé- 
ment a  la  monographie  de  M.  de  Lantenay, 
passim. 

'  Plus  loin ,  Peiresc  va  l'appeler  un  mau- 
vais homme.  Toutes  ces  lâcheuses  appella- 
tions n'étaient  que  trop  méritées. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  119 

tenue  en  une  parcelle  signée  de  la  main  dudict  Chauvin,  dont  cet  ingrat 
ne  m'a  jamais  daigné  rembourcer.  Et  parce  que  je  me  trouve  nommé 
en  tout  plein  d'articles  de  ladicte  parcelle,  et  particulièrement  en  la 
réception  et  quittance  de  tout  le  contenu  en  ladicte  parcelle,  et  que  je 
ne  vouldrois  poinct  que  mon  nom  y  fust  pour  tout,  j'en  ay  faict  faire  une 
coppie  oii  l'on  a  laissé  mon  nom,  et  je  vouldrois  que  M"  Chauvin  la 
signast  avec  clause  que  ce  soit  sans  gemination  avec  une  aultre  pa- 
reille, afin  qu'il  n'y  aye  poinct  de  regrets,  et  je  vouldrois  que  vous  me 
l'envoyassiez  en  diligence,  ou  bien  au  P.  du  VaP,  pour  en  faire  suy- 
vant  ce  que  je  luy  ordonneray.  Car  si  ce  mauvais  homme  ne  m'en  faict 
la  raison,  et  de  celle  là,  et  de  deux  aultres  que  j'ay  pareillement 
payées  au  s''  Thibault  pour  une  affaire  de  l'advocat  Boumard  son  frère ^ 
je  désire  que  vous  traictiez  avec  lesdicts  Chauvin  et  Thibault  pour  voir 
s'ils  ne  me  vouldroient  pas  prester  le  nom  en  cela,  pour  les  faire  as- 
signer au  Grand  et  Privé  Conseil  respectivement  en  payement  de  leurs 
vacations  et  fournitures,  soubs  telles  déclarations  de  moy  qu'ils  trou- 
veront à  propos.  Je  vous  supplie  d'en  conférer  un  peu  avec  eulx,  et  de 
m'en  mander  leur  sentiment.  Je  ne  pense  pas  que  M""  Chaulvin  fasse 
difficulté  de  signer  ladicte  parcelle,  d'aultant  que  je  crois  qu'il  en  aura 
gardé  quelque  petit  mémoire  dans  ses  livres,  ou  aultrement.  Et  s'il  y 
a  quelque  article  où  il  fasse  scrupule  de  le  tirer  en  ligne  sans  parler 
de  moy  à  cause  que  je  luy  ordonnois  de  bien  payer  les  advocats,  et 
que  j'estois  quelque  foys  présent,  faictes  plustost  qu'il  die  suyvant  l'ordre 
qu'il  en  avoit  de  celuy  qui  luy  avoit  recommandé  cette  affaire  sans  me 
nommer;  cela  n'empeschera  pas  que  si  la  chose  venoit  plus  avant,  il 
ne  me  puisse  nommer  s'il  croid  que  cela  luy  soit  nécessaire,  mais  en 
l'introduction  de  cette  affaire  je  ne  veux  pas  qu'ils  ayent  cet  advan- 
tage,  de  voir  mon  nom  profané  de  la  sorte  par  des  gents  si  ingrats,  ne 
d'en  faire  le  troffée  qu'ils  en  avoient  voulu  faire.  Au  surplus  je  me 

'  Snr  le  P.  du  V-al,  voir  les  sources  indi-  ses  lettres  à  divers,  au  sujet  de  l'abbaye  de 

quées  à  la  page  118  (note  a).  Guîtres.  Voir,  notamment,  un  foudroyant 

'  L'avocat  Jean  Bommard  ou  Boumard  a  passaifo  dans  le  Supplément  à  la  notice  d'Ant. 

été  souvent  anatbématisé  par  Peiresc  dans  de  Lantenay. 


120  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

suis  résolu  non  seulement  à  faire  impetrer  les  deux  pièces  que  tenoit 
ce  marault,  mais  pour  ne  faire  tort  par  le  contrecoup  à  cez  Mess"  de 
GaufreteauS  qui  m'ont  rendu  de  bons  oflTjces,  j'ay  donné  ordre  de  leur 
faire  octroyer  absolution  et  rebabilitation  si  faire  se  peuit,  et  neant- 
moings  de  faire  impetrer  ce  qu'ils  tiennent  par  gents  d'honneur,  qui 
ne  les  traicleront  qu'honorablement,  et  qui  ne  se  soussieront  pas  de  les 
inquielter  s'ils  se  peuvent  reliabihter  et  maintenir.  Vous  en  verrez  le 
mémoire  qui  est  party  à  ce  matin  pour  Rome  et  je  seray  bien  aise  d'en 
avoir  vostre  advis. 

Madame  de  Crequy  est  arrivée  à  ce  soir  au  logis  du  conseiller  Boyer 
qui  n'en  est  pas  sorty  du  palais  plus  tost  pour  cela.  M''  du  Balzac  est 
venu  avec  elle,  mais  je  ne  l'ay  pas  encores  veu. 

M"'  le  baron  de  la  Rcolle  est  icy  depuis  deux  jours,  avec  M'  l'Abbé 
son  filz,  se  dict  on.  M' le  P'  Présidant  est  aprez  à  distribuer  son  procez 
contre  une  communauté.  Je  pense  que  ce  sera  à  M'  d'Agut. 

On  m'a  rendu  voz  lettres  et  celles  de  M"'  Le  Pelletier  et  de  M'  du 
Mas^  pour  ce  Maistre  des  Comptes  du  Dauphiné,  que  je  plains  bien 
entre  les  mains  de  celuy  où  il  est.  Je  ne  sçay  si  je  pourray  estre  de  son 
affaire.  M""  d'Abbatia  a  receu  mes  lettres  sur  le  subject  dont  vous 
estiez  en  peine. 

Caseneufve  laissa  sa  malle  en  Avignon,  se  dict  il,  et  aprez  l'avoir 
long  temps  attendue  en  vain,  s'en  alla  à  Rians;  comme  il  en  partit  sa 
malle  y  arriva  ;  tant  y  a  que  j'attends  encores  la  despesche  de  M'  Ru- 
bens  qui  se  promené  d'icy  à  Rians,  et  de  Rians  icy,  et  me  tient  en 
grande  impatiance,  ne  voulant  rien  faire  à  ce  moment  sans  l'avoir  veiie. 
Cependant  j'ay  voulu  escrire  un  mot  à  M""  Rubens,  de  qui  les  bonnes 
grâces  me  sont  si  chères  que  vous  ne  me  pourriez  pas  plus  obliger  en 
ma  persone  propre  qu'en  la  sienne. 

'  Au  sujet  de  MiM.  de  Gaufreteau,  voir  suite  de  la  Chronique  bordelaise  de  Jean  de 

les  deux  brochures  de  M.  de  Lantenay  et  Gaufreteau  (Bordeaux,  1878,  t.  II,  p.  987- 

de  son  continuateur,  et,  pour  plus  de  dé-  i3a). 

tails,     V Essai  généalogique  sur  la  famille  '  Ces  deux  pei-sonnages  sont  mentionnés 

Gaufreteau  publié  par   Jules  Delpit  à   la  dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  121 

M' Astier  est  sorty  de  son  allaire,  je  pense  qu'il  vous  en  escript.  Mais 
mon  cousin  cVOrves  est  en  grande  transe  de  la  sienne,  car  ce  coquin  le 
faict  désespérer.  Les  propriétaires  ont  faict  une  deputation  de  Farnosi 
sur  le  subject  de  la  requeste  de  M'  de  Rua,  mais  il  n'est  pas  encores 
arrivé  icy.  Je  ne  sçay  à  quoy  ils  se  résoudront.  Je  parlay  à  M'  d'Op- 
pcde  louchant  l'affaire  de  Gotron  pour  sçavoir  ce  que  M'  de  la  Verdiere 
auroit  faict  S  mais  il  me  dict  que  M""  de  la  Verdiere  ne  tenoit  pas  qu'il 
fust  encores  temps. 

Je  pressay  le  jeune  Seguiran  de  se  resouldre  au  party  ou  de  se  des- 
partir du  traicté  pour  laisser  cez  Mess"^  en  liberté;  j'en  parlay  encor 
au  père  et  à  M"'  de  Bouq,  et  touts  ont  esté  d'accord  de  n'y  plus  penser 
de  sorte  que  cez  Messieurs  n'ont  plus  que  faire  de  s'y  attendre,  et  en 
pouront  traicter  comme  il  leur  plairra.  Cependant  nous  leur  demeu- 
rerons trez  redevables  de  tant  de  tesmoignages  de  bonne  volonté. 

Vostre  négociation  avec  M""  de  Lauson  et  avec  cet  Ambassadeur 
ne  se  sçauroient  assez  loiier,  mais  que  je  puisse  un  peu  respirer  je 
m'acquiteray  de  cez  petits  devoirs 2,  demeurant. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  vendredy  au  soir  7  mars  lôaS  '. 


'  Il  s'agit  là  de  Jean-Baptiste  de  Castel- 
lane,  seigneur  de  la  Verdiere,  qui  devint 
premier  consul  d'Aix  en  16/10  et  i65/i  et 
mourut  sans  postérité.  Le  fiel"  de  la  Ver- 
diere passa  après  lui,  par  suite  d'une  do- 
nation du  9  novembre  1678,  h  son  petit- 
neveu  Jean-Baptiste  de  Forbin  d'Oppède, 
qui  fut  président  à  mortier,  puis  ambas- 
sadeur de  France  en  Portugal,  et  dont  la 
descendance  possède  encore  cette  très  im- 
portante terre. 


'  C'est-à-dire,  comme  l'explique  le  som- 
maire inscrit  par  Valavez  au  dos  de  la  lettre , 
de  ses  devoirs  de  reconnaissance  à  l'égard 
des  deux  personnages  qui  viennent  d'être 
nommés  :  «  Appreuve  la  negotiation  d'avec 
le  s'  de  Lauson  et  l'ambassadeur;  il  leur 
cscripra.  n 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  5i  70,  fol.  1 17.  Auto- 
graphe. 


16 

UirkllIKUS    lATIOXAU. 


122  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 


XXXVIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLÂVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  en  haste  et  au  hazard  n'est  que  pour  vous  dire  qu'hier  au 
matin  à  mon  lever  M'  de  Cliastueil'  print  la  peine  de  m'apporter  voslre 
despesche  du  2  de  ce  moys,  avec  les  h  pistoles  que  vous  aviez  prestées 
à  son  homme,  lesquelles  je  vousenvoyeray  par  la  première  despesche  de 
volume,  ou  de  persone  de  cognoissance,  n'ayant  osé  les  mettre  en  cette 
lettre  parce  qu'elle  s'en  va  seulle  soubs  aultre  couverture  dudict  s'  de 
Chastueil,  par  le  frère  de  Mène  à  cause  que  je  sçay  <{u'il  fera  diligence. 

Nous  n'avons  pas  encores  eu  voz  précédantes  du  2  5  et  dernier  feb- 
vrier  qui  ne  viendront  à  mon  advis  qu'ensemble  dans  un  jour  ou  deux. 
L'absance  de  M'  Jacquet  faisant  que  nous  ne  les  recevons  pas  si  à 
poinct  nommé  comme  durant  son  sesjour  à  Lyon,  dont  M' le  P  Prési- 
dant s'est  bien  recogneu. 

M'  de  Callas  mon  père  vous  doibt  envoyer  une  lettre  de  change  de 
200  escus  par  l'entremise  de  M'  Anglesi  d'Avignon.  Je  voulois  que  ce 
fust  de  3oo  escus,  mais  je  n'en  ay  peu  venir  à  bout.  Mon  cousin 
d'Orves  désespère  en  l'attente  de  son  expédition  et  sa  mère  encores 
plus;  pour  l'honneur  de  Dieu  dellivrez  vous  de  cette  affaire,  et  me 
procurez  ce  repos,  je  vous  prie,  car  ils  ne  cessent  poinct  de  me  per- 
sécuter tous  les  jours. 

M'  de  Gap^  bransle  au  manche,  et  semble  se  vouloir  séparer  de 
M'  de  Sisteron,  parce  qu'il  vouloit  faire  le  voyage  de  la  Cour,  ce  qui 
fera  courir  fortune  au  pauvre  Aguillenqui  de  demeurer  exclus  tout  à 
faict  pour  longtemps,  car  pour  gaigner  les  deux  voix  de  Frejus  qui 
suffisent  pour  blocquer  l'affaire  de  la  deputation,  il  fauldra  députer  un 

'  Jean  Gallaup,  coseigneur  de  Chasteuii,  était  (depuis  le  .3o  novembre  i6aa)  procureur 
général  en  la  Cour  des  comptes  de  Provence.  —  *  C'était  Charles-Salomon  Duserre  (  lôgS- 

1687). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  123 

de  Frejus,  tel  que  l'Evesque  vouldra',  et  tout  autre  que  ledict  Aguil- 
lenquy,  de  qui  ceux  de  ce  diocèse  ne  veulent  pas  estre  remplis.  Voila 
ce  qu'aura  gaigné  M""  Aguillenqui  en  s'esloignant  de  moy  et  eu  soubs- 
trayant  quelques  sufTraiges  qu'il  a  voulu  soubstraire  à  M""  de  Sisteron 
sans  bien  faire  son  compte,  de  ce  que  s'entendanis  les  uns  avec  les 
aultres,  et  proffitant  l'occasion  du  mauvais  conseil  de  M'  de  Gap,  c'es- 
toit  un  honeste  moyen  pour  exclurre  le  Doyen  de  Gap  (lequel  a  esté 
si  mal  advisé  de  ne  se  pas  faire  députer  de  son  diocèse,  et  n'ayant 
poinct  de  voix  deliberative,  n'est  plus  nécessaire)  et  son  exclusion  eust 
peu  faire  place  indubitablement  au  cousin  Aguillenqui,  lequel  je  plaia- 
dray  bien,  si  la  chose  passe  au  proffit  de  l'homme  de  M'  de  Frejus,  ce 
qui  l'exclurroit  luy  pour  dix  ans  tous  entiers.  Je  n'ay  pas  laissé  de  le 
proposer,  encores  que  le  père  et  la  mère  s'en  soient  rendus  bien  in- 
dignes en  mon  endroict,  et  si  je  puis  gaigner  M""  d'Apt\  que  je  m'en 
vay  voir  exprez  pour  cela,  on  n'aura  que  faire  de  ceux  de  Frejus,  et 
leur  pourra  ou  faire  remplir  leur  rang  de  mon  cousin.  J'avols  résolu 
de  laisser  faire,  et  ne  m'en  poinct  mesler,  mais  voyant  cette  occasion, 
j'ay  changé  d'advis,  croyant  que  mon  cousin  le  mérite  mieux  que  ses 
père  et  mère. 

La  nouvelle  des  lettres  d'Estat  m'a  esté  bien  griefve,  mais  il  fault 
vouloir  ce  que  Dieu  veult;  je  me  persuade  que  ce  sera  tout  pour  le 
mieux ,  et  que  possible  la  longueur  du  temps  desaveuglera  ceux  qui 
nous  persécutent  si  injustement,  et  je  demeureray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  iundy  matin  lo*  mars  16  a  5. 

Je  vous  recommande  la  lettre  du  s' Berger  pour  l'amour  de  l'homme 
de  M"'  Lautier,  nostre  apoticaire  '. 

'  L'dvêque  de  Frejus  était  alors  Barthé-  '  Peiresc  ne  s'intéressait  pas  seulement 

lemy  de  Camelin  (i  596-1 687).  en  Lauthicr  à  l'apotliicaire ,  mais  aussi  au 

*  Jean  Péiissier  (1607-1699).  collectionneur.  M.  Edmond   Honnaffé  rap- 

16. 


lU  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 


XXXIX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALWEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PABIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Vous  aurez  sceu  l'assemblée  du  clergé  de  celte  métropole  tenue  hier 
au  matin,  où  M''  l'Archevesque  d'Aix  et  M""  de  Sisleron  furent  députez 
du  premier  ordre.  Le  Prieur  de  Moustiers  fut  esleu  pour  l'Ageance,  et 
puis  pour  le  second  ordre  furent  esleus  le  Doyen  de  Gap,  le  Prieur  de 
Roumoulles,  et  le  Prieur  de  Gignac  du  diocèse  d'Apt  supernumeraire, 
de  l'advis  commun  de  tous  les  suffrages,  excepté  que  l'Evesque  de  Gap 
vouloit  cslire  pour  quattriesme  Germont  député  pour  M'  de  Frejus,  et 
le  Vicaire  de  Riez  vouloit  aussy  pour  quattriesme  AP  Aguillenquy,  parce- 
que  M""  le  P'  Présidant  l'en  avoit  prié.  Vous  pouvez  voir  comme  le 
père  dudict  s'  Aguillenquy  avoit  bien  faict  sa  partie,  pour  se  faire 
tenir  à  quattre  comme  il  faisoit.  Et  pour  tenir  les  discours  qu'il  tenoit 
à  mon  desadvantage  si  inconsidérément  qu'il  eust  mérité  que  j'eusse 
laissé  faire  ce  qu'on  alloit  faire,  à  sçavoir  que  j'eusse  laissé  rallier 
M''  de  Sisteron  avec  M'  de  Frejus,  auquel  cas  on  excluoit  le  Doyen  de 
Gap,  et  mettoit  on  à  sa  place  non  le  pauvre  Aguillenquy,  mais  Ger- 
mon, ou  celuy  que  M'  de  Frejus  eust  voulu,  qui  estoit  l'exclusion 
d'Aguillenquy  pour  dix  ans  suyvant  le  règlement.  J'avois  délibéré  de 
ne  m'en  poinct  mesler,  mais  quand  je  vis  ia  consequance  j'allay  voir 

pelle  que  Toussaint  Lauthier,  mort  en  i685,  de  Rascas,  sieur  de  Bagarris  (Aiï,  1887). 
rtprit  ses  premières  leçons  auprès  de  Pei-  On  sait  que  les  plus  précieux  débris  des 
resc»  (^Dictionnaire  des  amateurs  fratieais  cabinets  de  Bagarris  et  de  Peiresc  passèrent 
au  xvii'  siècle,  p.  167).  M.  Bonnaffd  s'est  dans  le  cabinet  de  Lautliier,  doù  ils  arri- 
occupé  de  la  collection  Lauthier  dans  une  vèrcnt  en  jjrande  partie  au  cabinet  du  roi. 
notice  spe'ciale  {Gazette  des  beaux-arts,  de  —  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
mai  1873).  J'en  ai  moi-même  dit  quelque  sillons  françaises,  n°  6170,  fol.  1 17.  Auto- 
chose dans  le  fascicule  XII  des  Correspon-  graphe. 
dants  de  Peiresc  consacré  à  Pierre-Antoine 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  125 

M'  d'Apt  qui  s'estoit  séparé  de  M""  de  Sisteron,  et  le  r'amenay  avec 
prou  peine,  parce  qu'il  ne  vouloit  pas  abandonner  M''  de  Gap  et  en- 
fin ils  furent  constraincts  d'accorder  ce  supernumeraire  d'Apt,  ce  que 
je  trouvay  moings  mauvais  que  d'admettre  un  de  Frejus  aultre 
qu'Aguillenqui,  lequel  ne  pou  voit  estre  admis,  parce  qu'il  ne  paye 
aulcunes  décimes,  et  que  l'opposition  estoit  toute  formée  contre  luy  de 
la  part  non  seulement  de  Frejus,  mais  aussy  de  Gap  et  d'Apt,  dont  il 
ne  se  seroit  pas  aisément  deffendu,  et  cela  feroit  par  consequance  une 
aultre  opposition  contre  la  persone  des  Evesques  députez,  qui  eust 
possible  faict  casser  la  deputation  entière.  Je  suis  bien  marry  de  son 
malleur,  mais  il  estoit  inévitable.  Pour  le  moins  entre  cy  et  la  pre- 
mière assemblée,  il  pourroit  entrer  aux  décimes  ou  faire  si  bien  sa 
partie,  qu'il  se  mettra  en  seureté  avec  l'ayde  de  ses  amys.  Il  m'a  escript 
une  lettre  du  20  du  passé  que  je  receus  hier  aprez  la  chose  faicte. 
Je  luy  respondray  au  premier  jour  et  ne  laisray  pas  de  le  servir  à 
l'advenir  quand  je  le  pourray,  nonobstant  l'inconsideration  de  ses  père 
et  mère,  puisqu'il  la  desadvoue  comme  il  faict.  Vous  l'en  pourrez  as- 
seurer  de  ma  part  et  je  demeureray. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  XII  mftrs  1625. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  Germond  ne  nomma  persone,  pour  M"^  de 
Frejus,  et  qu'il  se  contenta  de  faire  une  opposition  contre  tous  les 
nommez,  mais  le  député  de  son  diocèse  avoit  esté  de  l'advis  commun, 
et  je  ne  pense  pas  qu'il  s'amuse  à  poursuyvre  cette  opposition  de  par 
de  là. 

Madame  Bourgoignc  receut  vostre  lettre  et  tomba  malade  le  lende- 
main, d'une  griefve  maladie,  et  dangereuse,  mais  la  promptitude  des 
remèdes  luy  aura  profiité,  s'il  plaict  à  Dieu.  Son  bras  du  cautère  s'en- 
flamma soudainement,  et  faillit  à  se  mettre  en  gangrené,  mais  cela  fut 
arresté.  Ma  niepce  va  tousjours  en  meilleur  train  ;  je  luy  envoyay  der- 


126  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

nierement  voz  lettres.  La  Supérieure  ies  receut  fort  lionorablement,  et 
luy  en  fit  voir  ie  dessus  disant  que  par  mortification  elle  ne  vouloit  pas 
qu'elle  vid  le  dedans  de  huict  jours.  Je  creus  que  cela  se  deubst  prendre 
au  sens  de  la  lettre,  mais  j'ay  depuis  descouvert  que  c'estoit  pour 
n'avoir  osé  les  lire  elle  raesmes,  sans  que  le  P.  Souffren ',  lequel  me 
vint  voir  hier  et  me  dict  qu'il  les  avoit  veùes,  les  eut  veûes  au  préalable, 
et  aprez  avoir  loué  vostre  zeelle,  m'asseura  qu'il  contribueroit  tout 
son  crédit  pour  vous  faire  donner  tout  contentement  et  satisfaction, 
m'asseurant  que  la  fille  ^  estoit  toujours  mieux  disposée. 

Au  reste  les  dames  de  Vento,  aprez  avoir  eschauffé  les  oreilles  de  ma 
seur  de  Valavez  tant  qu'elles  peurent  sur  les  bruicts  qu'on  faisoit  courre 
que  ma  niepce  avoit  esté  mise  par  force  dans  ce  monastère,  s'y  en  allè- 
rent et  firent  de  telles  bravades  à  cette  bonne  dame  supérieure  qu'elle 
dict  n'avoir  jamais  esté  plus  mortifiée  de  sa  vie,  et  enfin  quelque  pa- 
roHe  qu'elle  m'eust  donnée  de  ne  laisser  voir  ma  niepce  à  persone  qu'à 
M'"''  Lombard,  elle  fut  si  surprinse  sur  le  champ  qu'elle  leur  dict  que 
puisqu'elles  esloient  si  opiniastres  elle  se  dispenseroit  de  la  leur  faire 
voir,  et  l'envoya  quérir  et  sans  parler  à  elle  la  leur  laissa  toute  seule, 
afin  qu'elles  apprinssent  de  sa  bouche  la  vérité  de  toutes  choses.  Cette 
fille  leur  tesraoigna  comme  tout  estoit  venu,  non  seulement  de  son  con- 
sentement, mais  de  son  propre  mouvement,  et  à  son  instante  et  im- 
portune poursuitte,  qu'elle  estoit  si  consolée  et  si  contente,  qu'elle  ne 
pouvoit  assez  loiier  Dieu  de  son  bonheur,  ne  sçavoir  assez  de  gré  à  ses 
parents  de  le  luy  avoir  permis  ;  que  pour  y  parvenir  elle  nous  avoit 
faict  à  croire  que  ce  n'estoit  que  pour  achever  son  lict,  et  apprendre 
sa  cousture ,  qu'elle  desiroit  y  entrer,  que  nous  ne  luy  avions  voulu  per- 
mettre que  pour  un  temps  limité,  et  au  bout  du  compte  qu'elle  avoit 
grande  compassion  d'elles  de  les  voir  en  Testât  qu'elles  esloient,  au 
lieu  qu'elles  pourroient  estre  heureuses  si  elles  esloient  où  elle  est.  De 

'  Jean   Suffren,    de    la   compagnie   de  quelque  célébrité  comme  écrivain  ascétique. 

Jésus,  naquit  à  Salon  en  1 565  et  mourut  à  (Voir  la  liste  de  ses  ouvrages  dans  le  tome  III 

Flessingue  en  i64i.  Il  fut  confesseur  de  du  recueil  Backer-Sommervogel  [in-fol.].) 
Louis  Xlil  et  prédicateur  distingué.  Il  eut  '  Glaire  de  Fabri. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  127 

sorte  qu'elles  s'en  allèrent  si  confuses  qu'elles  ne  sçavoient  où  elles  es- 
toient  et  n'en  ont  plus  osé  souffler,  ne  se  vanter  de  leur  entreveiie. 

On  me  vient  de  dire  que  lundy  j'auray  la  response  de  la  Supei-ieure 
et  de  ma  niepce  pour  vous.  Cependant  ma  niepce  m'a  demande  un  bré- 
viaire à  deux  temps  in-8°  du  concile  de  Trente,  et  m'en  a  envoyé 
monstrer  un  de  Paris,  de  1620,  chez  Guillemot  et  assossiez,  qui  est  de 
fort  petite  lettre  ;  aussi  en  vouldroit  elle  un  qui  fust  d'un  peu  plus 
belle  lettre.  J'ay  aussy  tost  mandé  le  Parisien  pour  en  achepter  un, 
mais  il  n'eu  a  plus,  et  attend  que  son  frère  en  apporte  à  cez  Pasques. 
Je  ne  sçay  si  ceux  d'Anvers  ne  sont  poinct  de  plus  belle  lettre.  Si  vous 
en  faictes  faire  un  exprez,  il  sera  bien  plus  gentil  et  y  fauldroit  laisser 
du  blanc  pour  y  subroger  la  mère  Thérèse  et  S'  Ignace  quand  l'office 
en  sera  imprimé.  Elle  demande  aussy  quelque  libvre  en  François,  sur 
tous  les  Evangiles  de  l'année.  Je  pense  qu'il  y  en  a  de  plusieurs  sortes; 
vous  vous  enquerrez  des  plus  propres  et  les  pourrez  envoyer. 

Les  PP.  Jésuites  ont  esté  en  grande  peine  des  bruicts  qui  ont  couru 
du  jugement  de  ce  Martel,  et  des  suittes;  je  n'en  avois  parlé  qu'à 
M""  d'Oppede  et  à  M''  Seguiran ,  mais  je  crois  que  M''  Seguiran  en  aye 
parlé  avec  le  P.  Souffren ,  car  il  m'en  parla  hier  comme  s'il  sçavoit  ce 
que  j'en  sçavois.  Je  luy  dis  le  tiltre  du  crime  contenu  en  l'arrest,  et  que 
des  suittes  je  ne  sçavois  rien  de  certain,  sinon  que  l'affaire  avoit  esté 
evocquée  au  privé  Conseil. 

Le  P.  Fischet  (qui  presche  à  la  Madeleine,  et  faict  des  merveilles ^  je 
pense  que  s'il  continue  il  sera  des  premiers  de  son  ordre)  parla  en  quel- 


'  Le  P.  Alexandre  Fichet  était  ragent  de 
logique  au  collège  Bourbon  d'Aix  en  1621 . 
Les  Annales  de  ce  collège,  publiées  par 
l'abbé  Ed.  Mécliin,  parlcnt( 1 ,  35 ),  mais  sous 
la  date  de  iGai,  de  ses  prédications  à  la 
Madeleine,  qui  donnèrent  une  mtkfaclion 
admirable  à  l'auditoire,  non  toutefois  sans 
soulever  quelques  difficultés  de  doctrine  au- 
près de  Messieurs  du  Parlement.  En  iGio 
et  1 6i  1 ,   on  le   retrouve   prêcbant   avec 


grand  succès  k  Saint-Sauveur  et  à  la  Made- 
leine {ibid.  I,  196).  J'ajoute,  d'après  la  Bi- 
bliothèque de  la  compagnie  de  Jésus  par  le 
P.  C.  Sommervogel  (III,  715),  que  le  P.  Fi- 
cliet  naquit  en  i588  au  Petit-Bornand  (Sa- 
voie), qa'U  mourut  à  Chambéry,  le  3o  mars 
idâg,  qu'il  fut  recteur  de  Nîmes,  et  qu'il  a 
laissé  une  dizaine  d'ouvrages  parmi  lesquels 
on  remar(jue  une  Vie  de  Jeanne -Françoise 
Fremiot  de  Chantai {L^ on,  iG4a,  in-S"). 


128  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

que  sermon  de  l'authorité  du  pape  et  de  celle  des  conciles.  Cela  fut  mal 
prins  par  quelques  uns,  les  gentsdu  Roy  le  sceurent  et  en  firent  plainte 
à  la  chambre,  du  vœu  de  laquelle  M"^  le  P'  Présidant  le  manda  chez 
luy,  pourluy  en  faire  une  remonslrance  charitable.  11  nya  formellement 
d'avoir  dicl  que  le  Pape  fiist  sur  le  concile,  mais  seulement  que  pour 
rendre  les  resolutions  de  l'Eglise  ^  sa  perfection,  il  ne  suffisoit  pas  d'al- 
léguer le  texte  de  l'Escriture,  ne  les  Conciles,  ains  y  falloit  encores 
l'authorité  du  Pape  chef  de  l'Eglise.  Et  que  quand  les  huguenoz  alle- 
guoient  le  texte  et  les  conciles,  il  leur  manquoit  encores  une  pièce  né- 
cessaire pour  la  perfection  de  la  resolution.  Il  s'en  interpréta  par  aprez 
à  un  autre  sermon  (mais  je  n'ay  ouy  ne  l'un  ne  l'aultre)  et  disoit  que  le 
Pape  estoit  en  cela  ce  qu'est  la  persone  de  l'Empereur  en  l'approba- 
tion et  authorisation  des  loix  soit  anciennes  ou  modernes,  sans  entrer  à 
disputter  si  le  Pape  estoit  sur  le  concile  ou  au  contraire.  Cela  a  donné 
de  quoy  discourir  par  toute  la  province  '. 


XL-XLl  » 
À  MONSIEUR  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

A  PARIS. 

Du  1 6  mare. 
Monsieur  mon  frère, 

J'ay  receu  vostre  despesche  du  5  de  ce  moys  par  M'  Tisaly  me- 

credy  xn  aprez  avoir  envoyé  mon  pacquet  à  la  poste.  M'  le  conseiller 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  talion  dëjh  bien  connu  un  autre  récit  dont 

sitions  françaises ,  u"  5 1 70 ,  fol.  1 1 8.  Auto-  le  prédicateur  de  la  Madeleine  est  encore  le 

graphe.  Avec  ce  sommaire  autographe  de  liëros. 

Vaiavez  :  tr  L'assemblée  du  clergé  et  ce  qui  '  Nous   réunissons   sous  la  double  cote 

s'y  est  passé  pour  la  deputalion.  »  Le  passage  XL-XLI  les  deux  morceaux  datés  du  16  et 

relatif  au  P.  Fichet  a  été  transporté  en  têle  du  17  mars,  lesquels  appartiennent  à  une 

d'une  copie  conservée  h  la  Méjanes   (re-  même  lettre  et  forment  les  deux  parties 

gistre  III ,  fol.  1 28 )  sous  la  date  du  22  mars  d'un  même  feuillet. 


1625.  On  y  a  joint  par  un  procédé  d'adap- 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  129 

Gueriii  nouvellement  promeu  '  me  la  vnit  apporter  en  main  propre, 
avec  (le  grands  tesmoignages  de  sentiment  d'obligation  envers  vous  et 
moy.  Vous  verrez  coppie  du  papier  que  vous  m'aviez  envoyé  sans  le 
voir  par  mesgarde,  et  n'y  trouverez  pas  rien  d'estrange  à  mon  advis, 
cognoissant  les  uns  et  les  aultres. 

M""  Guerin  a  faict  sa  visite,  et  mardy  ses  lettres  seront  présentées  à 
la  Cour.  M""  Flotte  dict  tousjours  qu'il  se  veult  opposer.  Mais  je  ne 
crois  pas  qu'il  l'ose  faire.  On  avoit  voulu  traicter  d'accommodement; 
il  s'y  cstoit  laissé  porter  en  comprenant  le  gênerai  Félix-,  ce  qui  avoit 
esté  accordé  de  l'aultre  part,  mais  ils  s'en  sont  par  aprez  desdicts,  sur 
ce  que  Félix  disoit  estre  embarqué  avec  les  consuls  de  Bi'ignole^. 
Nous  verrons  à  quoy  il  en  fauldra  demeurer.  Tant  y  a  que  cez  gents 
ne  verront  pas  leur  papier  avant  mardy. 

Je  vous  ay  envoyé  les  U  pistoles  d'Herouf,  dans  la  dernière  des- 
pesche  de  la  poste,  laquelle  estoit  assez  grosse  ])0ur  y  pouvoir  caclier 
le  poids  desdictes  pistoles,  parmy  les  papiers  et  mémoires  des  proprié- 
taires d'Ieres.  J'attends  leur  responce  sur  voz  lettres  dans  demain  selon 
la  promesse  du  s"'  Farnosy'',  par  homme  exprez.  M""  de  Gaubert  le  bon 
homme  qui  se  trouva  lors  casuellement  en  cette  ville,  ouvrit  la  lettre 
des  propriétaires,  et  trouva  l'expédiant  recevable,  et  donna  charge 
audict  Fernosy  de  le  tesmoigner  ainsin ,  aux  propriétaires, 

M"'  Astier  ne  se  sceut  jamais  resouldre  d'aller  faire  ce  voyage,  en- 
cores  que  je  luy  fisse  assez  cognoistre  que  c'eust  esté  vostre  désir  et  le 
mien.  Il  dressa  un  petit  mémoire  audict  Fernosi,  où.  le  paraguantes 
de  ce  voUcur  ne  fut  pas  obmis.  De  Riia  estoit  hier  icy,  mais  il  me  fuit 
comme  le  feu. 

M'  Signier  m'a  envoyé  les  comptes  de  mon  père,  oili  il  n'a  pas  obmis 
de  faire  article  du  change  des  200  escus  de  la  lettre  qu'il  vous  bailla, 

'  Charles  Guérin,  seifjneur  du  Gastcllet,  '  Sur  cette  localité  du  Var,  voir  le  recueil 

venait  d'être  reçu  conseiller  au  parlement.  des  Lctlrcs  de  Pcircsc  aux  frères  Dupuij  (II, 

'  Pcii'esc   appelle  ironiquement  ^e'/imi/  190). 
un  personnage  qui  se   donnait  beaucoup  *  Nous  allons  trouver  six  ligues  plus  loin 

d'importance  et  ([ui  mdritait  peu  d'estime.  la  forme  Fernosi. 

ïi.  1 7 

mPlilUEriC    S&TIOSILI. 


130  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

oultre  les  18  libvres  de  la  remise,  se  montant  87  libvres  10  sols. 
C'est  bien  bon  marché  puisque  ce  n'est  qu'à  6  et  quart.  Il  y  avoit  un 
pareil  article  de  change  d'une  aultre  précédente  partie  qui  se  montoil 
2oi4  libvres.  Gela  mérite  d'estre  joinct  i\  l'offre  de  Valbarelle. 

Encores  que  M""  de  Grequy  ne  vous  ayt  faict  signifier  ses  lettres 
d'Estat,  je  crois  pourtant  qu'il  le  fera  asseurement,  quelques  dellays 
qu'il  y  apporte,  car  M'  de  Boyer  hoste  de  Mad'  de  Grequy  m'a  dict 
avoir  ouy  dire  à  cez  gentz  que  nostre  affaire  ne  seroit  poinct  jugée 
pour  à  cette  heure  et  qu'ils  ne  le  vouloient  poinct. 

J'ay  enfin  recouvré  les  papiers  de  M"'  le  président  Galifet,  et  s'ils 
peuvent  estre  signez  à  temps  avant  le  départ  du  présent  porteur,  vous  les 
aurez  par  cette  voye;  mon  homme  a  veillé  cette  nuit  pour  les  transcrire. 

Je  vouldrois  bien  pouvoir  escrire  à  M''  Rubens,  mais  je  suis  si  acca- 
blé qu'd  me  sera  impossible  de  luy  respondre  comme  il  lauldroit  et 
seray  constrainct  d'attendre  à  la  semaine  peneuse  que  nous  n'aurons 
plus  le  palais  sur  le  dos.  Je  satisferay  par  mesme  moyen  à  la  promesse  de 
M""  Passard,  ce  que  je  ne  puis  faire  sans  fouiller  dans  mes  vieux  papiers. 

J'eus  enfin  la  despesche  de  Gaseneufve  ',  et  oubliay  de  vous  en  ad- 
vertir  par  la  mienne  dernière^.  Aussytost  je  mis  à  exécution  l'advis  de 
M'  Rubens,  touchant  ce  mouvement,  par  l'entremise  de  M'  Lombard 
sans  luy  révéler  le  prétendu  secret.  Je  luy  avois  faict  apprester  à  l'ad- 
vance  un  carton  blanc  des  fins  qui  enveloppe  la  caisse  et  qui  y  est 
arresté  par  des  frises  et  mouleures  de  noyer,  qui  font  la  cornice^  et 
le  soubsbassement  de  la  caisse  pour  luy  donner  un  peu  de  symmetrie* 
comme  d'une  colonne  ou  pillastre  avec  un  meuffle  de  lyon  de  carte 
fort  propre  pour  porter  l'anneau  de  verre.  Et  luy  avois  faict  descrire 
sur  ledict  carton  un  cercle  divisé  en  quattre  foys  nonante  degrez  de  la 
grandeur  de  l'anneau  de  verre  qui  se  trouve  couché  dessus,  pour  re- 

Avec  celle  phrase  commence  une  co-  '  Ce  membre  de  phrase  a  élé  omis  dans 

pie  de  la  Mdjanes  (registre  Ht,  fol.  ia4),  la  copie. 

qui  est  une  des  moins  fidèles  de  la  coHec-  '  IjC  mot  a  été  r.ijeuni   dans  la   copie 

lion  :  irMonsieur  mon  frère,  j'eus  enfin  la  {corniche). 
dépêche  de  Gaseneufve.  n  *  Symétrie  dans  la  copie. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  131 

gler  le.  mouvement  que  nous  y  verrions.  Le  tout  enfermé  en  un  quadre 
accompa,ffné  pareillement  de  degrez  respondants  au  cercle  fort  propre- 
ment. Si  tost  que  l'instrument  fut  monté  et  assemblé  l'eau  hleuastre  de- 
meuroit  au  fonds  de  l'anneau  en  équilibre,  et  à  niveau  des  deux  bouts 
occuppant  justement  Ù5  degrez  d'un  costé,  et  45  degrés  de  l'aultre, 
faisant  en  tout  go  degrez  ou  le  quart  de  tout  l'anneau.  Mais  quand 
j'eus  faict  mettre  le  ciment  à  l'assemblage  du  tuyeau  de  l'anneau  dans 
le  col  de  la  grosse  bouteille,  l'eau  bleuastre  monta  du  costé  de  iadicte 
bouteille,  jusques  au  dessus  du  ciiiquantiesme  degré  tout  en  un  instant , 
et  descendit  de  l'aultre  costé  proportionement  jusques  au  dessoubs  du 
/to™';  tandis  que  nous  nous  entretenions  dans  mon  estude,  Iadicte  eau 
bleuastre  redescendit  (mais  insensiblement  et  imperceptiblement  à  la 
veiie)  du  mesme  costé  qu'elle  estoit  montée,  et  dans  deux  heures  au 
lieu  du  5o°  degré  se  trouva  descendue  jusques  au  So"®  degré,  et  par 
mesme  moyen  remontée  de  l'aultre  costé  jusques  au  6  o""  et  passa  dans  le 
soir  jusques  au  05™''  ou  environ.  Mais  elle  se  tint  presque  à  ce  poinct  là 
fort  longtemps  n'estant  descendue  en  plusieurs  heures  que  de  8  ou 
10  degrez.  Et  toutefoys  le  matin  ensuyvant  elle  fut  toute  passée  de 
l'aultre  costé  de  la  bouteille  et  montée  jusques  au  dessus  du  90""*  de- 
gré où  elle  se  tint  presque  tout  le  jour  sans  en  descendre  que  de  peu 
de  degrez.  Le  jour  suyvant  elle  redescendit  aux  5o  et  ho  et  s'y  tint 
quasi  tout  le  jour.  Mais  despuis  elle  continua  de  monter  de  l'aultre 
costé  jusques  prez  du  70  degré,  et  s'y  tint  encores  longtemps.  Main- 
tenant elle  est  reduicte  quasi  à  l'équilibre  depuis  hier  ne  faisant  de 
differance  que  de  8  ou  10  degrez  tantost  d'un  costé  et  tantost  de 
l'aultre.  Ce  qui  me  faict  juger  qu'il  n'y  peult  avoir  rapport  quelquonque 
avec  le  flux  et  reflux  de  la  mer.  Et  que  cela  ne  procède  que  de  la 
qualité  de  l'air  plus  ou  nioings  froide,  car  le  jour  qu'elle  monta  au 
90  degré  du  costé  de  la  bouteille  ou  de  l'air  enfermé,  il  faisoit  ex- 
trêmement froid,  et  avoit  bien  gelé  de  sorte  que  l'air  s'estant  com- 
primé, l'eau  avoit  esté  constrainte  de  monter  contre  son  naturel  pour 
le  suyvre  fuga  vacui.  De  ce  ([u'au  contraire  quand  il  a  faict  cliauld, 
apparemment,  l'air  enfermé  s'estant  raréfié  et  ayant  occupé  plus  de 

«7- 


132  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625J 

place,  a  constrainct  l'eau  de  redescendre  et  de  remonter  du  coslé  op- 
posite jusques  prez  du  70  déféré.  Et  maintenant  que  le  temps  est  tem- 
péré, l'eau  se  tient  quasi  à  l'équilibre,  ne  montant  ou  descendant  que 
de  8  ou  10  degrez,  selon  la  differance  de  la  température  du  matin  à 
celle  du  soir,  et  je  crois  infailliblement  que  tout  le  mesme  elTect  s'y 
verroit  quand  mesmes  la  grosse  bouteille  ne  seroit  que  plaine  d'air 
dans  toute  celte  quinte  essance,  tout  de  mesme  comme  en  l'instru- 
ment que  je  vous  avois  faict  demander  au  maistre  de  la  verrière', 
comme  vous  le  vérifierez,  si  vous  le  pouvez  faire  faire,  ou  bien  sur 
celuy  de  M'  de  Lomenie,  ou  sur  celuy  de  la  bibliothèque  de  iM'  de  Li- 
sieux  -. 

J'ay  enfin  trouvé  un  peu  de  temps  pour  en  escrire  mon  sentiment 
h  M''Rubcns,  comme  vous  verrez  par  sa  lettre  qui  sera  cy  joincte,  la- 
quelle vous  pourrez  caclietter  pour  la  luy  rendre  •\ 

Je  vous  envoyé  la  coppie  des  papiers  de  M""  Galifet,  et  suis  si  mal- 
heureux que  je  n'ay  pas  moyen  d'escrire  pour  le  presant  à  M' le  prési- 
dant de  Cambolas.  Vous  ferez,  s'il  vous  plaict,  mes  excuses. 

Mon  cousin  d'Orves  attend  fort  impatiemment  la  resolution  de  son 
affaire  et  mon  cousin  de  Meaux  attend  vostre  response  sur  certain  sat 
qu'il  vous  avoit  baillé  en  garde  lequel  nous  n'avons  sceu  trouver  dans 
vostre  estude.  Il  vouldroit  bien  qu'il  vous  pleut  de  luy  faire  achepler 
une  demy  libvre  ou  une  libvre  de  laisne  teinte  en  escarlatte,  de  celle 
qui  se  faict  pour  porter  sur  l'estomac. 

Je  trouve  fort  bon  que  vous  disposiez  de  ces  livres  doubles  d'Angle- 
terre comme  bon  vous  semblera,  et  principalement  en  faveur  de 
M"'  Rubens  s'il  y  en  a  aulcun  qui  fust  de  son  goust. 

Je  vous  remercie  infiniment  de  ma  consultation,  et  en  feray  mes 


'  Verrerie  dans  la  copie.  Je  m'abstiendrai  '  Ces  trois  lignes  ont  été  transportées 

désormais  do  relever  les  variantes  de  la  copie.  du   texte  de   l'autofjraphe   dans   le  jnst- 

Guiliaiiiue    Aileaume,    dont    le    jière  scriptum  de  la  copie.  En  ce  qui  concerne 

avait  été  un  grand  mathématicien  et  avait  le  post-tcriplum   de   l'autographe ,  on   en 

laissé  au  prélat  les  instruments  qni  avaient  trouve  dans  ladite  copie  des  extraits  seule- 

servi  à  ses  expériences  scientifiques.  ment. 


[1625]  À  SA  FAMILLK.  133 

trez  humbles  remerciments  à  M"'  Bignon  par  le  premier.  Ce  Dacquet 
a  ia  conduitte  des  jeunes  Chalais\  et  les  Jesuistes  sçaurontsa  demeure 
qui  ne  peult  estre  gnieres  loiiig  du  collège  de  Glermont. 

J'ay  grande  appréhension  que  mon  induit  ne  demeure  acculé  par 
le  soudain  départ  du  cardinal  Barberin  que  l'on  attend  icy  en  brief; 
nous  nous  serions  bien  passez  de  cette  courvée,  mais  il  n'y  a  remède. 
Je  me  doubte  que  M"'  Alcandro  viendra  quant  et  luy.  On  tient  à  Mar- 
seille f[u'il  debvoit  partir  de  Civita  Vecchia  au  i  5  de  ce  moys.  On  luy 
prépare  son  entrée  en  Avignon.  Nous  députerons  au  devant  de  luy. 
M'  de  Guise  a  faict  escrire  au  Roy  qu'il  le  traittera  si  on  luy  envoyé 
tonds,  mais  je  crois  qu'il  ne  laisra  pas  de  le  faire.  Je  n'avois  plus  de 
besoing  que  de  cela  pour  me  descharger  d'occupation  dans  ce  desgel, 
et  le  pix  est  que  j'ay  peur  de  me  trouver  engaigé  de  l'accompagner 
en  Avignon ,  mais  je  feray  ce  que  je  pourray  pour  m'en  excuser  sur  la 
maladie  de  mon  père.  Je  serois  bien  aise  que  M'  Bubens  fut  encor  à 
la  cour  quand  il  y  arrivera,  car  je  m'asseure  qu'ils  se  verroient  trez 
volontiers  les  uns  les  aultres.  J'ay  grand  regret  de  n'estre  à  la  cour 
raoy  mesmes,  pour  faire  agir  un  peu  ce  monde,  et  voir  de  profiler 
l'occasion  pour  retenir  en  France  cette  perle  d'honneur,  n'estimant  pas 
qu'ily  ayt  une  ame  au  monde  plus  aymable  que  celle  de  M'  Bubens^. 

M''  l'abbé  de  Saint  Aman  n'est  poinct  passé  par  icy,  parmy  le  train 
de  M"'  le  cardinal  de  la  Valette^,  au  moings  que  j'aye  sceu. 

J'ay  faict  exposer  voslre  créance  à  M"'  Borrilly;  il  fauldroit  parler  à 
M''  de  Naberat  pour  sçavoir  en  quels  termes  estoit  demeurée  son  af- 
faire, car  s'il  n'y  a  pas  d'aultre  moyen  aisé,  il  fault  plustost  payer  les 
10  pistolespour  luy  faire  avoir  ce  contentement. 

Je  n'avois  pas  sceu  l'arrest  contre  le  livre  des  Ambassades  du  car- 
dinal  du  Perron.  J'avois   demandé   une  coppie   de  son  portraict  à 

'  Les  enfants  de  Henri  de  Talleyrand,  ^  Il  s'agit  ici  de  Charles  de  Montciial, 

marquis  de  Chalais,  {frand  maître  de  la  qui   allait    devenir    archevêque    de    Tou- 

garde-robe  du  roi.  louso    à    ia    place    du    cardinal    de    la 

'  Le  grand  peintre  a-t-il  jamais  été  plus  Valette, 
magnifiquement  loué? 


134  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

M""  du  Puy,  que  je  vouidrois  bien  avoir  eue  dans  mon  estude  en  cette 
rencontre  icy. 

M'  de  Sisteron  avoit  renoué  son  traicté  avec  Vaubelle',  qui  s'en  des- 
dit  et  fit  intervenir  le  lieutenant  criminel,  avec  lequel  le  contract  fut 
passé  solennellement,  et  le  jour  mesmes  le  présidant  Garriolis  ayant 
faict  sentir  que  Bonfilz  (son  enncmy)  ne  faisoit  que  prestcr  le  nom  à 
Valbelle,  tout  fut  de  rechef  rompu,  et  on  traicte  maintenant  avec 
M'  de  Galifet  pour  son  beau  frère  S'  Martin. 

Vous  verrez  les  lettres  de  ma  niepce,  elle  me  presse  fort  pour 
Pasqucs;  si  nous  n'avons  vostre  response,  nous  tascherons  de  faire  que 
ce  soit  pour  Quasi  modo,  et  au  moings  que  d'aultres  ne  soient  pas 
reçeues  auparavant  qu'elle.  Sa  mère  l'a  veiie  et  en  est  demeurée  fort 
satisfaicte.  Plusieurs  aultres  parentes  l'ont  esté  visiter,  et  en  sont  reve- 
nues fort  consolées,  et  fort  desabusées.  Il  n'y  a  que  ma  tante  d'Orves 
laquelle  se  faict  tenir,  et  ne  la  veult  poinct  aller  voir,  mais  je  ne  m'en 
soussie  guieres.  Il  luy  fauldra  asseurance  du  fonds  de  looo  escus 
pour  le  bout  de  l'an  et  cependant  la  pension  dudict  fonds,  un  pare- 
ment d'autel  et  de  custode  avec  la  chasuble,  loo  escuz  pour  son  linge 
et  emmeublement  et  son  habit. 

Je  n'ay  pas  sceu  gouverner  M' le  présidant  Seguiran  sur  vostre  der- 
nière despesche,  mais  la  dernière  foys  que  je  luy  en  parlay,  il  se  laissa 
aller  de  me  dire  que  cela  ruineroit  son  aisné,  ou  l'incomraoderoit,  et 
qu'il  n'y  vouloit  plus  entendre.  Et  de  faict  le  filz  me  vint  prier  de  re- 
mettre le  monde  en  la  première  liberté. 

M"'  le  Premier  Présidant  attand  impaliammant  la  responcc  du  billet 
et  je  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  17  mars  1626  au  soii*. 

'  Sic  pour  Valbelle.  On  trouve  celte  bituelle  du  nom  tant  dans  les  lettres  de 
dernière  forme  quatre  lignes  plus  bas.  Peiresc  que  dans  les  documents  contem- 
On  sait  d'ailleurs  que  c'est  la  forme  ha-        porains. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  135 

L'histoire  de  M'"  Astier  est  merveilleuse.  Je  fis  moy  mesme  un  peu 
de  doubte  d'abbord  et  craignis  que  Thibault  n'eust  faict  luy  mesmes 
la  supposition.  Mais  il  jure  au  contraire,  et  certes  l'odeur  de  la  brus- 
leure  n'estoit  que  de  charoigne  bruslée,  et  il  n'y  en  paroissoit  rien  du 
tout. 

Envoyez  incontinant  à  M"'  du  Puy  la  lettre  du  procureur  Blain,  pour 
le  sieur  Barthez,  car  son  affaire  presse. 

Je  vous  recommande  aussy  la  despesche  de  M''  d'Aix.  Je  vous  ay 
envoyé  les  marcottes  de  Beaugentier  cacheptées  de  mon  cachet  par 
Lyon  et  ay  de  la  peine  à  retrouver  la  lettre  du  prieur  pour  en  distin- 
guer les  espèces.  Il  fauldra  voir  si  je  seray  plus  heureux  à  la  première 
commodité  ^ 


XLII 
À  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

GENTILHOMME   ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 

À  PARIS. 

À  L'ESCHOLLE  s'  GERMAIN ,  CHEZ  M'  BAICNI. 

Monsieur  mon  frère, 
J'aurois  bien  à  vous  entretenir  si  j'en  avois  du  loisir,  mais  je  ne  sçau- 
rois  présentement  et  vous  supplie  de  m'excuser  pour  ceste  fois  si  je  ne 
vous  dis  aultre  chose  si  ce  n'est  que  j'ay  receu  vostre  despesche  du  1 2'°'= 
par  M''  du  Mas  qui  arriva  dez  hyer  de  bonne  heure  et  m'envoya  incon- 
tinant et  voz  lettres  et  une  boette  fort  bien  conditionnée.  J'ay  rendu 
toutes  voz  lettres  à  leur  adresse.  Vous  aurez  la  response  de  mon  cousin 
d'Orves  et  celle  de  M''  Astier  si  je  la  puis  avoir  à  temps,  car  je  viens 
d'apprendre  seulement  à  ceste  heure  que  le  sieur  Moult,  présent  por- 
teur, doibl  partir  en  poste  à  ce  soir  mesmes  avec  la  lune  et  à  peine 

'  Bil)liQthèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n'Siyo,  foi.  3oo-3oa.  Auto- 
graphe. 


13G  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

me  laisse  t'on  le  loisir  de  faire  ramasser  ce  que  je  puis  avoir  à  vous 
envoyer.  Il  fauldra  que  je  remette  à  la  première  occasion  à  respondre 
à  vostre  lettre  et  de  vous  entretenir  du  voyage  que  les  propriétaires 
ont  fait  icy.  Cependant  vous  aurez  une  lettre  qui  [sic)  m'ont  laissée. 
Si  M""  Astier  vous  a  faicl  la  lellation  dont  je  l'a  vois  prié,  vous  sçavez  leurs 
belles  conceptions  de  ti'ique  nique.  M''  Flotte  volloit  former  opposition 
mardy  à  la  réception  de  M'"  Guerin,  mais  il  feust  desclaré  non  recep- 
vable  et  aussy  tost  feurent  donnés  des  commissaires  audict  s'  Guerin 
par  prefferance  au  sieur  de  Gaubert,  à  qui  il  en  feust  aussi  donné  par 
après,  tellement  qu'ilz  seront  receuz  incontinant  aprèz  feste,  première- 
ment M""  Guerin,  et  puis  l'autre. 

Le  partage  du  sieur  d'Autheribe  et  de  Malecoste  et  de  ces  femmes 
de  Carcassonne  qui  ont  tant  raillé  dans  ce  pailaix  a  esté  vuidé  à  ce 
soir  à  la  Tournelle  contre  ledit  sieur  d'Autberibbe  et  contre  l'advis 
du  raporteur,  M'  Ollivier  contretenant  [Peiresc  a  écrit  contrectenanl] 
l'aiant  emporté  sellon  son  oppinion. 

Enfin  M''  de  Valbelle  a  faict  faire  de  si  belles  parolles  à  M'  de  Siste- 
ron  et  à  M"""  de  Cuges  qu'il  a  encores  faict  révoquer  une  parolle  posté- 
rieure qui  avoit  esté  donnée  à  M""  le  présidant  Gallifet  pour  M"'  dfi 
Saint  Martin,  et  le  contract  a  esté  sollennellement  passé  et  l'argent 
toucbé  dont  Madame  de  Cuges  en  met  douze  mil  escus  sur  la  commu- 
nauté de  Roumoules. 

Nous  avons  icy  M' le  chanoine  Maran  S  qui  revient  de  Rome  et  m'a 
apporté  le  camée  dont  je  vous  envoyay  dernièrement  l'emprainte.  Il  est 
grandement  courtois  et  obligeant  et  s'en  va  à  Tlioulouse  et  puis  de  là 
à  la  Cour  pour  le  service  de  M""  le  cardinal  de  la  Vallette,  qui  le  veult 
avoir  auprez  de  luy^ 

Je  suis  en  grande  peine  de  la  venue  de  ce  Légat'.  Je  pense  que 
M"  Alleandro  s'en  viendra  avec  luy,  aussy  bien  que  M'  de  Bonnaire  et 

Le  clianoine  Maran  a  été  déjà  mea-  iette,  avait  connu  le  chanoine  à  Toulouse, 

lionne,  ainsi  que  son  père  et  son  frère,  ayant  été  archevêque  de  cette  ville  pendant 

dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy.  plusieurs  années  (justpi'en  i  ôay  ). 

'  Louis  de  Nogaret,  cardinal  de  ia  Va-  '  Le  légat  Fr.  Barberini. 


::i625] 


A  SA  FAMILLE. 


137 


que  le  petit  Barclay  ',  qui  se  sont  resollus  à  ce  voyage.  Vous  nous  man- 
querez bien  icy  au  besoin  pour  supleer  dans  ces  complimens  à  mes 
infirmitez,  mais  nous  ferons  ce  que  nous  pourrons  et  Dieu  fera  le  reste. 
Tant  y  a  que  mou  induit  est  signé ^.  Je  m'imagine  qu'ils  aymeront 
mieux  le  porter  que  de  l'envoyer. 

J'attends  fort  impatiament  les  lettres  de  ce  pais  la  que  doibt  aj)- 
porter  l'ordinaire  d'Avignon,  qui  passera  demain,  afïin  d'apreiidre  la 
vérité  de  leur  despart.  Je  m'asseure  que  M'  de  Laffrctiere  ne  man- 
([uera  pas  de  le  voir  à  la  cour,  et  si  M'  de  Thou  se  resolvoit  d'en  fere 
de  mesme,  je  panse  qu'il  ne  seroit  pas  mal  à  propos  pour  lui  fere  ung 
peu  de  remerciemant  du  bon  accueil  qu'il  lui  promettoii  au  cas  qu'il 
l'eusse  veu  à  Rome.  Pour  vous  je  désire  bien  que  non  seuUement  vous 
l'alliez  voir,  mais  que  vous  preniez  quelque  occasion  d'aller  au  devant 
de  lui,  s'il  est  possible,  et  que  vous  lui  faciez  ung  peu  de  coup  [sic) 
quand  vous  le  pourrez. 

Nous  n'avons  plus  de  coniodité  de  messagers  de  pied,  tellement  que 
je  ne  sçai  comme  je  vous  pourrai  envoyer  deux  plantes  de  inirtbe 
que  j'ai  recouvré  bien  inesperemant,  lesquelles  sont  en  tel  estât  qu'il 
s'en  peult  asseurement  fere  quatre  plantes. 

Je  viens  d'avoir  advis  d'Avignon  qu'enfin  le  seignor  Bartholomé  a 
trouvé  comodité  pour  vous  envoyer  des  éternelles.  Cella  vous  servira 
pour  fere  attendre  moingz  impatiemant  l'arrivée  du  navire  de  la  Reyne, 
dont  le  partement  a  esté  retardé  plusieurs  fois  et  avoit  esté  en  dernier 
lieu  assigné  au  jour  d'bier  au  matin,  à  ce  qu'on  m'en  a  escript  de 
ïlioulon;  mais  il  faict  estât  d'arriver  bien  tost  au  Havre  de  Grasse.  Je 


'  Le  petit  Barclay  est  l'abbé ,  fils  du  poèle- 
lomaucier  et  qui  portait  le  prénom  de  Guil- 
laume. Voir  recueil  Peiresc-Dupuy,pn«s(w, 
(tans  les  deux  premiers  volumes. 

'  L'induit  du  sa  février  169 5.  Voir  l'ana- 
lyse de  ce  document  dans  Peiresc,  abbé  de 
Guitres  (p.  53).  Le  savant  auteur  de  la  no- 
tice ainsi  intitulée  ajoute  :  rPeircsc  pria  le 
pap.T  d'y  faire  certaines  additions  (pi'il  lui 


soumit.  Quelques-unes  furent  écartées;  les 
autres  furent  insérées  dans  un  nouveau  bref 
où  le  précédent  était  reproduit,  et  qui  est 
daté  du  9  décembre  i6a5.  On  le  trouvera  Ji 
la  suite  de  cet  opuscule."  Le  document  est 
reproduit  [Appendice,  p.  1  26-181)  d'après 
le  registre  Ll  de  l'Inguimbertine,  fol.  956- 
a58.  Le  bref  du  9  a  février  est  dans  le  môme 
reg-istre  (fol.  ayS). 

18 


KlTlOXAtC. 


138  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

vous  envoyerai  par  ia  première  comodité  le  rooHe  de  ce  que  j'ai  chargé 
dessus,  lequel  je  ne  sçaurois  dresser  pour  le  presant. 

Puisqu'on  ne  vient  point  quérir  ma  despesche  si  tost  que  l'on  disoit, 
je  proffitterai  ce  peu  de  temps  à  vous  dire  que  les  propriétaires  ont' 
une  si  extrême  defiiance  qu'ils  aymoyent  mieux  jouer  à  la  désespérée 
et  passer  une  transaction  publique  avec  de  Rua  que  d'asseurer  leur 
traicté  en  la  manière  que  vous  l'aviés  proposé,  et  vostre  lettre  ne  leur 
feust  leue  en  leur  assemblée  que  precipitemant,  sans  la  laisser  consi- 
dérer de  personne  en  particulier,  ayant  esté  incontinant  retirée  et 
supprimée  par  M'  de  Puget,  de  sorte  que  M""  de  Mouvans  m'a  faict 
plaincte  de  ce  qu'on  ne  lui  laissa  pas  seullement  le  crédit  de  la  lire, 
et  contre  vostre  advis  ilz  résolurent  de  fere  une  grande  deputation  de 
M'  de  la  Motte  non  M'  de  Mouvans  et  le  filz  du  sieur  de  Puget,  pour 
s'en  aller  à  Marseille  transiger  avec  de  Rua,  sans  que  nous  en  sceus- 
sions  rien.  Mais  de  Rua  volleust  venir  consulter  M'  de  Rouville,  et 
cella  les  obligea  de  me  venir  voir  et  de  fere  quelques  complimens.  H 
seQibloit  qu'ilz  {eussent  d'accord,  et  M'  Astier  avoit  desja  dressé  la 
transaction;  mais  Mons'  de  Rua  rompit  la  publication  d'icelle,  ne  voul- 
lant  pas  soufrir  la  clause  qu'il  avoit  tousjours  accordée,  par  laquelle 
il  se  debvoit  despartir  de  l'evoquation,  tant  pour  l'instance  pendante 
que  pour  toutes  celles  qui  pourroient  naistre  en  l'exequiicion  de  leur 
présente  transaction,  dont  ilz  avoient  consanti  l'arbitrage  aux  sieurs 
de  Reauville  et  de  Serret,  leurs  avocatz,  et  au  sieur  du  Perier,  accordé 
pour  thiers.  Quand  on  leur  parloit  du  paraguantes^  pour  ces  gens  la 
ils  le  prennoient  au  poinct  d'honneur,  et  ont  bien  mieux  aymé 
s'engager  aux  frais  d'une  depputation  expresse  pour  aller  pour- 
suivre le  jugement  du  procès,  comme  vous  verres  par  la  lettre  qu'i 
m'ont  laissée.  Toutes  fois  M'  de  la  Motte,  me  venant  dire  adieu  à  ce 
matin,  m'a  dit  qu'ils  verroient  d'envoyer  pouvoir  par  délia  pour  ter- 


L'original  porte  :  fe  ;)ro/)ne«fl/re  a.  gante   et   le  franrais  parafante,   c'est-à- 

L'expression   espagnole  para  puantes        dire  :  pourboire,  étreaues,  revenant-bon, 
(lM)ur  les  gants  )  a  donné  le  provençal  paror        profit.  • 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  139 

miner  le  différend,  suivant  l'advis  de  vostre  lettre,  et  sur  ce  je  flniray 
demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  très  humble  et  affectioné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  jeudi  au  soir,  20  mars  lôaS  '. 

[Post-scriptum  de  la  main  de  Peiresc.^  M"^  de  Gaubert  m'a  envoyé 
demander  aujourd'liuy  je  ne  sçay  quelle  lettre  sienne,  qu'elle  pensoit 
que  vous  m'eussiez  envoyée  par  M"  Tisati;  mais  je  n'en  receus  poinct 
pour  elle.  Il  fault  que  vous  ne  l'ayiez  pas  envoyée  par  cette  voye  là. 
Et  vraysemblablement  c'aura  esté  par  l'ordinaire  du  7'"'=,  puisque  vous 
me  faictes  mention  de  m'avoir  envoyé  une  despesche  de  cette  datte  là , 
qui  sera  demeurée  en  chemin  plus  que  de  coustume.  Car  elle  eust 
deub  estre  arrivée  depuis  deux  jours.  Je  pense  qu'elle  iie  tardera  pas 
de  venir.  Car  il  ne  s'en  est  jamais  perdu,  Dieu  mercy. 

[^Second  post-scriptum  de  la  main  de  Peiresc.  ]  Je  n'ay  encores  peu  voir 
les  contredicts;  il  fauldra  attendre  à  sammedy  ou  dimanche,  que  nous 
pourrons  un  peu  respirer. 


XLIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS, 

k  L'ESCOLLE  s'geRMAW,  CHEZ  m'  GAIGNT. 
BECOMMANDÉ  À  Si'  DIGOT. 

Monsieur  mon  frère , 
Je  vous  escripts  cez  deux  mots  dans  le  logis  de  M^""  le  duc  de  Guise 
à  Marseille,  trouvant  la  commodité  de  M""  de  Toro,  pour  vous  donner 
advis  de  la  reconvalescence  de  M"'  de  Gallas  mon  père  qui  espère  de 
s'habiller  et  se  faire  porter  dans  une  quinzaine  de  jours  à  l'église  et 
au  palais.  Dieu  aydant,  et  possible  vouldra  il  se  trouver  le  dimanche 
'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  6170,  loi.  lao. 

18. 


UO  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

aprez  Quasimodo  aux  seurs  [sic)  de  S'<=  Marie  pour  voir  donner  l'habit 
de  religieuse  à  ma  niepce,  laquelle  l'eust  prins  dez  demain,  sans  que 
nous  attendions  vostre  response  à  ses  dernières  lettres.  Elle  a  esté 
visitée  par  Mad"  de  Grequy,  Mad"  des  Arcs  et  toute  la  ville,  et  a  tes- 
moigné  un  zeelle  de  dévotion  nompareil. 

On  avoit  creu  que  M''  le  cardinal  Barberin  deubst  arriver  aujour- 
dhuy  icy,  mais  on  a  despuis  eu  advis  qu'il  pourroit  faire  quelque  ses- 
jour  à  Gènes.  C'est  tout  ce  que  je  vous  puis  dire,  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  serviteur  et  bon  frère, 
DE  Peiresc. 

Madame  de  Bourgoigne  se  porte  fort  bien  Dieu  mercy. 

Les  Pères  de  l'Oratoire  m'avoient  faicl  bailler  un  pacquet  pour  le 
P.  Gotton,  que  je  vous  envoyeray  par  cette  voye,  si  je  le  puis  avoir  à 
temps,  l'ayant  envoyé  quérir  à  l'hostellerie. 

De  Marseille,  ce  sammedy  saint  ag  mars  i6ao  '. 


XLIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'avois  escript  une  petite  lettre  pensant  que  Mène  la  porteroit,  mais 
il  se  trouva  party,  parce  que  j'en  fus  adverty  trop  tard  et  maintenant 
on  nte  vient  de  mander  que  l'on  faict  despesche  precipitemment,  de 
sorte  que  je  ne  sçay  si  celle  cy  y  arrivera  à  temps.  Je  serois  bien 
marry  si  l'occasion  s'en  perdoit  aussy  et  ne  vous  pourray  pas  faire 
grand  entretien. 

Bibliothèqiienationaie.nouvelies  acquisitions  françaises,  n' 0170,  fol.  12a.  Autographe. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  Ui 

Je  receus  hier  seulement  voz  despesches  du  2  5  et  dernier  du  passé 
et  fis  rendre  toutes  voz  lettres  à  leur  adresse  seuremeut.  Hien  au  soir 
le  s''  Farnosy  arriva  d'Ières,  avec  les  lettres,  mémoires  et  papiers  qtie 
je  vous  envoyé.  Je  luy  ay  faict  voir  maintenant  voz  despesches  aux 
propriétaires.  Il  m'a  dict  qu'il  croid  qu'ils  consentiront  à  l'expédiant 
mentionné  en  vostre  lettre. 

Mais  je  ne  l'ay  encores  peu  {jouverner  sur  le  paraguantes,  oià  sera 
le  mal,  si  l'homme  de  delà  ne  le  retient  sur  le  calcul.  Il  m'a  dicl  qu'il 
fera  envoyer  l'Estat  du  debitement  durant  dix  années,  et  qu'en  un 
besoing  ils  laisront  choisir  les  trois  que  vouldra  le  fermier  pour  en  faire 
une  commune  et  qu'ils  trouveront  que  cela  ne  va  pas  plus  de  3o  mille 
ouHes^  ce  qui  ne  revient  pas  à  ce  qu'ils  s'imaginoient  de  par  delà 
ne  de  deçà,  où  le  s"'  de  Rua  demandoit  dernièrement  ko  mille  livres. 
11  me  doibt  venir  voir  cette  aprez  disnée,  et  partir  incontinant  pour 
gaigner  temps.  Je  luy  ay  représenté  que  le  cartier  de  M'^  de  Lauson 
cxpiroit  dans  ce  moys,  et  que  la  moindre  minutte  perdue  couroit 
fortune  de  perdre  l'affaire.  Nous  verrons  ce  qu'ils  feront.  Le  mal  est 
que  M"'  Astier  ne  se  resoult  pas  d'aller  à  leres,  se  remettant  à  ce  que 
nous  pourrons  dire  icy  à  ce  député,  qui  ne  dira  puis  de  delà  que  ce 
p'il  vouldra.  Il  est  si  occupé  icy,  qu'il  a  bien  de  la  peine  à  perdre  tout 
ce  temps;  je  tascheray  pourtant  de  luy  donner  une  aultre  attainte.  Je 
luy  fis  voir  l'advis  de  l'office  d'André  lequel  il  print  aussytost  pour  luy, 
et  vous  en  escrira,  se  dict  il,  aujourd'huy,  et  vous  envoyera  s'il  peult 
la  lettre  de  change,  sinon  ce  sera  par  le  premier.  Vous  pourrez  cher- 
cher si  les  roolles  ne  pouvoient  poinct  avoir  quelque  aultre  office 
pour  le  pauvre  André. 

Je  suis  bien  aise  que  vous  fassiez  mettre  en  taxe  l'office  du  cousin 
d'Orves  qui  me  désespère  icy  avec  sa  mère,  à  toutes  heures. 

Je  suis  en  colère  contre  Brunet,  de  l'excez  des  fraiz  de  vostre  in- 
formation. Ce  sont  touts  des  volleurs  insignes. 

Je  suis  si  accablé  que  je  ne  sçaurois  resouldre  M""  du  Ghesne,  tou- 

'  Le  mot  oiilo,  en  provençal,  signifie  rr marmite,  jarre».  Voulo,  comme  l'oMiVe,  ffoutren, 
servait  de  mesure  de  capacitd. 


CI 


142  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

chant  les  œuvres  de  M'  du  Vair,  avant  cez  festes  quand  je  treverois. 
Je  pensois  pouvoir  escrire  à  M'  Rubens,  mais  il  est  hors  de  mon  pou- 
voir pour  à  cette  heure. 

M'  de  Guise  vint  hier  inopinément  icy;  il  se  faschoit  qu'on  fit  courir 
des  bruicts  de  sa  maladie;  on  dict  qu'il  s'en  va  à  la  Cour,  je  n'en  sçay 
rien,  et  adjouste-t-on  que  le  duc  de  Savoye  luy  a  envoyé  mille  duca- 
tons  ^  pour  l'armement. 

Mon  père  a  envoyé  quei'ir  la  lettre  de  change  de  aoo  escus  de 
M""  Anglesi  pour  vostre  retour.  M"^  Astier  vendit  hier  le  barbe  5o  pis- 
toles,  et  retint  les  denieres  (pour  deniers)  pour  la  lettre  de  change  de 
son  office,  sauf  à  remplacer,  dont  je  ne  fus  pas  marry. 

Ma  niepce  est  toujours  plus  resoliie^;  je  l'allay  voir  hier  au  soir; 
elle  me  dict  qu'elle  eust  désiré  de  prendre  l'habit  le  jour  de  Pasques. 
Il  y  en  a  desja  sept  qui  ont  prins  l'habit  devant  qu'elle  et  y  en  a  encor 
une  qui  le  doibt  prendre  sammedy.  Et  s'en  presante  sept  ou  huicl 
aultres  qui  seront  receiJes  à  cez  Pasques.  Puisqu'elle  veult  y  demeurer, 
il  vault  mieux  qu'elle  ne  soit  pas  des  dernières,  de  façon  que  je  luy  ay 
preste  le  consentement  tant  pour  vous  que  pour  raoy,  aprez  toutefoys 
y  avoir  apporté  toutes  les  circonspections  que  j'ay  peu.  J'eusse  bien 
désiré  que  vous  eussiez  esté  présent,  mais  si  vous  faictes  le  voyage  de 
Bordeaux,  qui  ne  pourroit  estre  que  trez  utile,  vous  ne  pourriez  venir 
que  bien  tard.  Et  vauidra  mieulx  vous  descharger  de  cette  courvée. 
Mon  pore  en  est  merveilleusement  satisfaict.  Je  verray  d'y  envoyer  au 
premier  jour  ma  tante  d'Orves  avec  mes  sœurs,  et  Madame  de  Mont- 
furon  sa  marraine,  pour  la  voir  desmentir  les  mauvais  bruictz  qu'on 
faisoit  courir  de  cette  pauvre  fille  attendant  cez  Pasques. 

Le  P.  Fichet,  qui  presche  excellemment  bien  à  la  Madeleine,  avoit 
laissé  aller  certains  discours  touciiant  l'authorité  du  Pape  et  du  Concile, 
qui  n'avoient  pas  esté  bien  prins;  les  gents  du  Roy  en  firent  plainte  à 
la  Chambre,  et  fut  résolu  que  M''  le  Premier  Présidant  luy  en  feroit 
une  amonition  doulce  chez  luy,  pour  luy  servir  de  retenue  aux  aultres 

En  chiffres  depuis  ces  mots  :  M'  de  Guise.  —  '  Le  passage  que  l'on  va  lire  a  été  re- 
produit dans  Une  nièce  de  Peiresc,  p.  lo. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  143 

choses  qui  se  pouvoient  presanter.  Il  fut  mandez  (sic)  chez  M'  le  Pre- 
mier Présidant,  nya  d'avoir  dict  tout  ce  qu'on  luy  imputoit,  interpréta 
son  dire  en  bonne  part,  et  on  en  demeura  là.  Dimanche  passé,  il  fit 
un  sermon,  Madame  de  Crequy  presante,  non  sur  lesubject  de  l'Evan- 
gile du  jour,  ains  sur  celuy  du  jour  précédant,  qui  estoit  de  la  femme 
adultère  où  il  dict  des  merveilles,  ayant  rapporté  jusques  à  une  tren- 
teine  d'exemples  des  femmes  qui  avoient  quitté  leurs  marys  pour  en 
prendre  d'aultres,  disant  qu'on  avoit  beau  tromper  le  Pape,  que  les 
seconds  mariages  demeuroient  toujours  adultères  devant  Dieu.  Cette 
pauvre  femme  se  couvroit  de  son  voille  tant  qu'elle  pouvoit,  et  estoit 
en  grande  inquiétude.  Le  mal  fut  qu'il  passa  plus  oultre,  disant  que 
pour  le  plus  grand  bien  du  monde  il  ne  falloit  pas  faire  le  moindre 
mal,  que  les  Roys  mesmes  ne  pouvoient  pas  répudier  leurs  femmes 
pour  stérilité  ne  quand  il  y  iroit  de  la  perte  des  Royaulmes,  et  aultres 
choses  de  mauvaise  digestion,  à  ce  qu'on  dict,  car  je  n'y  fus  pas;  le 
luudy  ensuyvant  les  gents  du  Roy  en  ayants  faict  plaincte,  à  cause 
qu'indirectement  cela  pouvoit  toucher  le  mariage  du  feu  Roy,  la  Cour 
délibéra  que  ce  père  seroit  mandé  ie  jour  suyvant  dans  la  chambre, 
et  qu'il  y  seroit  sévèrement  admonesté  de  s'abstenir  de  semblables 
discours.  C'estoit  aprez  l'audiance.  Incontinent  aprez  disner  le  P.  Suffren 
fut  chez  M""  le  Premier  Présidant  pour  luy  dire  qu'il  avoit  aprins 
nostre  délibération ,  et  pour  luy  demander  ce  que  c'estoit  et  entrer  en 
justification.  M''  le  P""  Présidant  luy  dict  qu'il  n'avoit  rien  à  luy  dire, 
et  luy  ayant  demandé  de  qui  il  avoit  aprins  la  délibération  qu'il  disoit, 
l'aultre  dit  que  ce  n'estoit  que  des  greffiers,  sans  vouloir  nommer. 

A  l'entrée  du  palais  de  relevée  en  quinzaine  M""  le  ¥^  Présidant  fit 
entendre  ce  que  luy  avoit  dict  le  P.  Sufîren;  on  manda  le  greffier  et 
ses  commis  qui  furent  tous  ouys  moyennant  serment,  et  nyerent  abso- 
lument de  n'avoir  poinct  révélé,  ne  pas  mesmes  sceu  la  délibération 
de  la  Cour.  Et  neantmoings,  à  cause  de  la  qualité  du  P.  SulTren,  on  ne 
voulut  poinct  approfTondir  davantage  cette  affaire.  Mais  on  résolut  de 
mander  incontinant  le  P.  Ficliet,  pour  luy  faire  son  poids  sans  attendre 
au  lendemain,  ce  qui  fut  faict.  L'huissier  ne  le  trouva  pas  au  collège  ; 


U4  LETTRES  Dï:  PEIRESC  [1625] 

on  îe  renvoya  pour  l'attendre  et  l'ammener;  il  vint  sur  la  fin  de  l'heure 
et  fut  fort  sévèrement  vesperisé  en  plaine  chambre  par  la  bouche  de 
M""  le  ?■■  Présidant.  Il  voulut  entrer  en  justification,  mais  on  luy  dict 
que  ce  n'estoit  pas  la  coustume,  et  qu'il  ne  falloit  rien  répliquer  à  la 
Cour.  Son  affaire  avoit  esté  vérifiée  pf)r  le  tesmoignajje  de  cinq  ou  six 
de  la  Compagnie  qui  estoient  presants.  J'estime  (ju'il  avoit  un  bon 
zeelle,  mais  il  n'estoit  pas  bien  considéré,  et  crois  que  cela  le  fera  plus 
advisé  à  l'avenir . 

[Note  viargtnale.]  Je  vous  renvoyé  les  U  pistoles  de  M'  de  Chas- 
tueil. 

[Billet  autofjfraphe  annexé  à  la  lettre  et  adressé  à  :  Monsieur,  Mon- 
sieur Bercer,  à  Paris.^  Courbieres  [le  nom  est  en  cliijfresl^  a  escripl 
qu'il  n'a  voit  rien  peu  faire  de  son  affaire,  mais  qu'on  luy  prometloit 
trez  bonne  issiie  moyennant  2,000  escus.  Aussytost  il  fut  résolu  de  les 
demander  à  Beauchamps  [nom  en  chiffres]  sans  nommer  ne  père  ne 
mère,  ains  au  nom  et  prière  d'Espinouse  [en  chiffres],  son  beau  père, 
lequel  escripvit  une  belle  lettre,  disant  qu'on  n'avoit  rien  osé  révéler 
au  père  et  à  la  mère  pour  cette  bonne  proposition,  mais  qu'on  se  pro- 
mettoit  de  son  amitié  qu'il  bailleroit  une  rescription  de  2,000  escus, 
et  qu'il  ne  desnyeroit  pas  ce  bon  office.  La  responce  fut  qu'il  falloit 
mettre  un  peu  d'ordre  aux  affaires  domestiques,  lesquelles  s' estoient 
toutes  destracquées  par  le  malheur  passé,  et  qu'il  s'estoit  dessaisy  de 
tous  ses  plus  clairs  deniers.  Aussytost  la  bonde  rompit,  et  le  père, 
qui  ignoroit  cette  requeste,  jura  tout  hault  sur  grand  Mehemet  que 
cet  ingrat  la  luy  payeroit,  qu'il  estoit  résolu  de  le  faire  perdre,  et  qu'il 
en  subministreroit  les  moyens.  Et  qu'il  ne  cesseroit  qu'il  ne  le  vid  sur 
l'eschaffault.  Cela  fut  sceu.  Vous  pouvez  penser  en  combien  bonne 
part  il  fut  prins,  et  les  reproches  de  la  bonne  vie  de  part  et  d'aultre 
furent  excellents.  Tant  y  a  que  Beauchamps  [en  chiffres]  parle  de  se 
faire  catolique  [le  mot  est  en  chiffres].  M'  de  Gênas  le  dict  tout  hault. 
Madame  de  Crequy  se  trouva  hier  au  sermon  du  P.  Ficliet  qui  ne  fut 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  145 

que  de  la  femme  adultère,  où  le  bonhomme  alla  jusqu'à  dire  qu'on 
avoit  beau  tromper  le  Pape,  quod  Deus  conjunxit  homo  non  separet, 
qu'on  ne  pouvoit  quitter  son  marry  pour  un  aultre  et  encores  pix.  Il 
l'avoit  desja  attaquée  vivement  en  un  aultre  sermon  de  l'Avent  sur  le 
mesme  subject.  Ms'  de  Guise  se  porte  mieux  de  sa  blessure  '. 


XLV 
À   MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

GENTILHOMME   ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Vous  aurez  eu  juste  subject  de  vous  plaindre  de  mon  silence  depuis 
quelques  jours,  mais  je  ne  seray  pas  sans  excuse  quand  vous  aurez 
veu  la  relation  cy  joincte,  et  que  je  vous  auray  dict  de  plus  qu'on  m'a 
faict  aller  chercher  M''  le  cardinal  Légat  tantost  à  Marseille,  tantost  à 
S'Maxemin,  tantost  ailleurs,  avec  mille  incommoditez,  à  cause  que  mon 
mal  ne  me  permettoit  pas  d'aller  à  cheval.  Je  receus  en  partant  d'Aix 
pour  venir  en  ceste  ville  d'A;ignon  voz  despesches  du  i  et  4  de  ce 
moys  toutes  ensemble  avec  la  boitte  de  RiLsque  et  lettres  du  20  du 
passé.  Et  emportay  le  tout  quant  et  moy  excepté  les  greffes  que  je 
laissay  avec  ordre  de  les  envoyer  de  ma  part  à  M""  d'Espinouse  ^  qui  a 
des  arbres  bien  propres  à  greffer,  car  tous  les  nostres  de  Beaugentier 
estoicnt  desja  remplis.  J'ay  laissé  icy  le  Nouveau  Testament  pour  M""  ie 
cardinal  Légat ^;  il  ne  pouvoit  pas  estre  plus  dignement  employé,  et  si 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  Boisg'elin  dans  notre  lonie  IV  (p.  4oi).  H 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  SaS.  Auto-  sera  souvent  fait  mention  de  ce  jjeutilhonirae 

graphe.  Le  document  n'est  pas  daté,  mais  horticulteui-. 

Valavez  a  écrit  au  dos  :  Avant  Paxqnes.  La  '  Voir ( recueil  Peiresc-Dupuy,  t.  I,p.  58) 

lettre    est    donc    antérieure  au    3o  mars  l'accusé  de  réception,  daté  du  90  avril  16a  5, 

lOaS.  de  ala  boite  où  estoit  le  Nouveau  Testament  1 

'  Sur  François  de  Villeneuve,  seigneur  destiné  au  cardinal.  En  la  même  lettre  (p.  69), 

d'Espinouse ,  voir  une  note  du  marquis  de  écrite  d'Avignon,  comme  celle-ci,   Peiresc 

VI.  1  f) 

IMPItlMEKIE    XATtO!(iLK. 


1A6  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

vous  vous  fussiez  advisé  d'y  faire  mettre  des  fermoirs  d'argent,  il  eust 
esté  encores  plus  sorlable.  Tant  y  a  que  je  demeure  bien  obligé  à  M-"  du 
Puy  de  ce  moyen  qu'il  m'a  fourny  de  me  faire  de  l'honneur.  Je  laissay 
en  partant  les  lettres  adressées  au  procureur  Blain,  qui  me  dict  qu'il 
satisferoit  àM^'Earthez,  comme  aussy  celles  de  M'  Pichon  à  Gazel  avec 
ses  papiers  ensemble  2  pistoles  pour  faire  sa  consultation  pendant  mon 

absance. 

J'avois  prié  Mons""  de  Meaux  mon  cousin  '  de  vous  escrire  le  destail 
du  bal  tenu  cette  aprez  disné  chez  le  gênerai  oii  M»""  le  Cardinal  avoit 
diné  luy  neufviesme ,  et  des  différants  meus  pour  le  baptesme  qui  se 
faict  demain  par  M''  le  Cardinal,  d'une  part,  et  Madame  de  Montmo- 
rancy,  d'aultre-,  sans  qu'elle  y  soit,  Mad''  du  Rallier  ayant  esté  choisie 
pour  commère  par  le  Cardinal  et  Mad'=  d'Aubignan  ayant  depuis  pro- 
duict  une  lettre  de  M'  de  Montmorancy  portant  pouvoir  de  tenir  la 
place  de  sa  femme;  enfin  cela  s'est  terminé  amiablement  et  Mad"  du 
Rallier  a  cédé  par  le  conseil  de  Mad*  de  Yedene.  J'ay  veu  le  jardin  du 
s'  Bartolomeo  et  par  consequant  le  Jacinthe  et  la  Cardinale  en  trez 
bon  estât,  mais  il  n'y  a  poinct  de  filleules,  et  il  dict  qu'il  nesçaict  poinct 
comme  on  les  peult  faire  produire,  encores  que  vous  m'ayiez  mandé 
que  vous  luy  en  aviez  escript  la  mode.  Il  avoit  deux  jossemains  d'Arabie, 
l'un  assez  beau  bien  que  un  peu  maltraicté  du  froid,  et  l'aultre  bien 
malade  lequel  il  m'a  enfin  promis. 

Je  suis  icy  accablé  des  courtoisies  de  M'  de  Mondevergues  encores 
qu'il  soit  malade  et  de  Mad""  sa  femme.  Ensemble  de  Mad"  de  Yedene 
laquelle  s'estoit  logée  céans  pour  faire  place  à  M'  le  General  pour  le 
festin  d'aujourd'huy.  Je  fus  fort  favorablement  receu  de  ce  cardinal 
en  arrivant  icy  la  veille  de  son  entrée;  il  me  retint  à  disner  le  len- 
demain et  voulut  que  le  s''  Carlo  Magalotto  son  oncle  fut  précédé 

donne  d'intéressants  détails  sur  le  plaisir  '  La  copie  de  la  Méjanes  fait  dire  à  Pei- 

qu'éprouva  son  hôte  en  recevant  wce  beau  resc  avec  moins  de  cérémonie  :  r  J'avois  prié 

livre».  Dans  la  copie  de  la  Méjanes  (t.  III,  mon  cousin  de  Meaux.» 

fol.   i3o)  la  lettre  ne  commence    qu'à  la  *  Tout  ce  qui  suit  a  été  supprimé  dans 

phrase  :  irj'ay  laissé  icy  le  Nouveau  Testa-  la  copie  de  la  Méjanes  jusqu'à  :  Je  fus  fort 

ment  pour  M' le  Cardinal  Légat.»  favorablement  receu. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  U7 

par  moy ',  s'entretenant  de  tout  plein  de  beaux  discours  curieux.  J'au- 
rois  mille  choses  à  vous  en  dire,  mais  j'ay  trop  peu  de  temps ^  et  je 
veux  aller  demain  Dieu  aydant  en  Arles,  pour  faire  ce  baptesme  que 
vous  sçavez',  et  me  rendre  à  Aix  au  plustost. 

J'ay  traictté  en  passant  par  Aix  M'  Aleandro  et  M""  Panphile  Persico, 
tous  deux  secrétaires  du  Cardinal,  l'un  des  lettres  latines  et  l'aultre 
des  vulgaires,  comme  aussy  le  s""  Gio.  Battista  Doni,  le  s"'  de  Bonnaire, 
le  s""  de  Barclay,  le  reverendissime  P.  Guevara,  gênerai  des  prebslres 
mineurs,  un  Irez  bel  ordre  nouveau,  grand  personnage,  le  s'' Bart" 
Regii,  Jacomo  Guidetti,  et  quelques  aultres*  de  la  suitte  mesmes,  le 
s'  Louys  Aubery  scrittor  délie  bolle,  le  s''  Marcel  Laniely,  enregistreur, 
et  quelques  aultres  de  la  suitte.  Je  ne  sceus  jamais  avoir  le  chevalier 
del  Pozzo,  ne  le  s''  Giorgio  Coneco  Escossois  touts  galants  hommes 
et  fort  curieux  que  le  (Cardinal  m'avoit  permis  de  retenir  et  gouverner 
en  passant.  Mais  pour  M""  Aleandro,  je  le  tins  depuis  le  jeudy  jusques 
au  mardy  au  soir,  tousjours  dans  les  livres,  Antiquitez  et  aultres  sin- 
gularitez,  où  il  print  bien  du  plaisir  et  m'en  donna  bien  ma  part,  car 
j'apprenois  de  belles  choses  de  luy.  Vous  verrez  tout  ce  monde  là,  et 
je  vous  prie  de  leur  offrir  et  rendre  tout  le  service  que  vous  pourrez, 
comme  aussy  au  s''  Jacomo  Durandi,  abbreviateur.  Mais  sur  touts  au 
s''  Aleandro,  et  au  caval.  del  Pozzo,  et  à  MM"  de  Bonnaire  et  Barclay, 
et  leur  procurez  toutes  les  bonnes  cognoissances  et  introductions  que 
vous  pourrez.  Je  leur  debvrois  bailler  afforce  lettres  de  recomman- 
dation, mais  je  ne  le  puis  à  présent.  Je  verray  de  les  envoyer  dans 
leur  chemin  spécialement  à  Mess"  de  Bonnaire,  et  Barclay  pour  le 
P.  Seguiran  et  à  M''  Aleandro  pour  Mess"^'  de  Roissy,  de  Mesmes,  de 
Lauson,  du  Puy,  Bignou  et  aultres  de  ma  cognoissance  ^.  Je  suis  con- 

'  Variante  de  la  copie  de  la  Mcjanes  :  '  Voir   sur  ce  baptême   la    lettre    sui- 

itEt  voulut  que  le  sieur  Carlo  Mag^aloti ,  son  vante, 

oncle ,  fust  proche  de  inoy .  .  .■»  *  La  plupart  de  ces  personnages  nous 

'  La  copie  de  la  Mi^janes  abrège  ainsi  sont  déjà  connus  soit  par  le  recueil  Pciresc- 

cetle  phrase  :  irJ'aurois  mille  choses  à  vous  en  Dupuy,   soit  par  les  lettres  de   Peiresc  à 

dire ,  mais  j'ay  trop  peu  de  temps,  n  La  copie  Bouchard, 

reprend  à  :  rrj'ay  traicttii  en  passant. . .  »  *  Ici  s'arrête,  dans  la  copie  de  la  MtS- 

tg. 


U8  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

trainct  de  finir  pour  nie  couclier  et  partir  malin,  s'il  est  possible.  Si 
je  ne  puis  escrire  demain  au  matin,  vous  ferez  mes  excuses  comme 
vous  pourrez  et  je  demeureray. 
Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Avignon,  ce  dimanche  au  soir  ao  avril  i6a5. 


Jamais  chose  ne  vint  mieux  à  propos  que  les  extraicts  que  vous 
m'envoyastes  du  Parlement  de  Paris  toucliant  les  deputations  faicles 
pour  recevoir  et  accompagner  les  légats,  car  cela  m'a  servy  pour  con- 
vaincre ceux  qui  soubstenoient  icy  que  le  Parlement  y  estoit  tousjours 
allé  tout  en  corps.  On  a  bien  soubstenu  que  le  Parlement  de  Grenoble 
estoit  allé  en  corps  et  en  robbe  rouge  voir  le  cardinal  de  Medicis 
légat.  Mais  je  pense  qu'il  y  aura  encores  quelque  restriction. 

Rendez  tout  l'honneur  que  vous  pourrez  à  Monsignor  Pampliilio 
qui  a  la  direction  de  toutes  les  affaires'  et  taschez  de  negotier  avec  luy, 
et  avec  le  P.  General  des  Pères  Mineurs  la  permission  que  désire  avoir 
M'  Maran^  de  traicter  avec  un  huguenot  pour  l'achept  d'une  abbayie 
dont  il  ne  veut  pas  traicter  sans  en  avoir  permission  du  Pape,  laquelle 
se  donne  seulement  de  bouche  et  non  par  escript'.  M'  de  L'Affemas*  en 
a  faict  vendre  plusieurs  de  celles  de  M'  de  Suilly  ^.  Et  vous  dira  le 
chemin  qu'on  y  tenoit.  Aujourd'huy  l'on  y  va  plus  retenu  que  devant. 


janes ,  la  présente  lettre ,  mais  on  a  ajouté 
au  texte  le  post-scriptum ,  à  partir  de  :  <f  Ren- 
dez tout  l'honneur  que  vous  pourrez ...» 
Ce  post-scriptum  fondu  dans  le  texte  est 
suivi,  dans  ladite  copie,  d'un  paragraphe 
aussi  transposé  :  trJamais  chose  ne  vint  {)lus 
h  propos ...» 

'  Jean  -  Baptiste  Panfdi,  qui  devint 
pape  sous  le  nom  d'Innocent  X  (lôài- 
i65.5). 

'  Le  chanoine  toulousain  dont  il  a  été 
déjà  question. 


'  Connaissait-on  cette  singulière  habi- 
tude de  la  curie  romaine  ? 

'  11  s'agit  là  d'isaacde  Laffémas,  succes- 
sivement maître  des  requêtes,  conseiller 
d'État,  lieutenant  civil  (i638),  etc.  i\é  en 
1589,  il  mourut  à  Paris  le  16  mars  1667. 
C'était  le  fils  de  Barthélémy  de  I^ll'émas, 
valet  de  chambre  de  Henri  IV,  contrôleur  gé- 
néral du  commerce,  le  célèbre  économiste. 
Voir  sur  Isaac  de  Laffémas  les  Historiettes 
de  Tallemant  des  Réaux  (I.  V,  p.  Gô-76). 

'  Maximilicn  de  Bélhune,  duc  de  Sully. 


[1G25]  A  SA  FAMILLK.  U9 

Gez  Messieurs  veullent  sçavoir  touts  les  tenants  et  aboutissants.  M"'  Ma- 
ran  sera  de  par  delà.  Vous  agirez  avec  luy  comme  il  trouvera  le  plus 
à  propos,  et  je  me  promets  que  M' le  Cardinal  escrira  de  bonne  ancre. 

M'  Maran  m'a  trompé  par  trop  de  courtoisie,  car  il  m'a  faict  acroire 
.  qu'il  s'estoit  faict  rembourcer  du  s"^  Eschinard  des  fournitures  qu'il 
avoit  faictes  pour  moy,  et  je  crains  bien  qu'il  ne  soit  pas  vray,  car  M' de 
Bonnaire  n'en  sçait  rien  que  ce  qu'il  luy  en  a  dicl,  et  M"'  Eschinard 
ne  m'en  escript  rien.  Gez  courriers  de  Rome  icy  sont  tous  destraquez 
avec  cette  guerre  de  Gènes. 

Le  Gardinal  vouloit  venir  incogneu  descendre  droict  chez  nous  à  Aix 
et  y  disner.  S'il  l'eust  faict,  il  eust  trouvé  de  quoy  s'en  contenter,  car 
nous  y  avions  mis  bon  ordre  pensants  avoir  cez  aultres  Messieurs,  mais 
cela  fut  destourné. 

Du  9  1*  [sur  l'enveloppe]. 

Les  gardes  du  Gardinal  partent  aujourd'huy  d'icy;  demain  son  train 
commance  à  marcher,  et  luy  faict  estât  d'aller  aprez  demain  à  petites 
journées. 

Si  vous  pouvez  faire  transcrire  au  net  la  minute  que  je  vous  envoyé 
de  la  relation  que  j'ay  dictée  à  mon  homme,  faictes  le  avant  que  la 
monstrer  et  je  seray  bien  aise  qu'elle  ne  coure  pas. 

J'oubliois  qu'on  me  vient  d'asseurer  que  le  Gardinal  a  prins  les 
ordres  sacrez  de  la  main  du  vice  légat,  qui  est  une  grande  faveur,  et 
qu'il  ne  tardera  pas  de  célébrer  la  messe  '. 

Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5 1 70 ,  fol.  334.  Autographe. 


150  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

XLVI 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

À  PARIS  '. 

Monsieur  mon  frère , 

Je  vous  escrivis  en  partant  d'Avignon  et  laissay  la  despesche  à  M' de 
Mondevergues  afin  que  M'  de  Bouq  la  peusse  prendre  en  passant,  avec 
charge  de  la  mettre  à  la  poste ,  si  M""  de  Bouc  ne  passoit  au  temps  qu'il 
avoit  dict;  je  ne  sçay  s'il  l'aura  faict.  Je  m'en  allay  faire  en  Arles  le 
baptesme  de  mon  cousin  de  Chavary  avec  M®  la  lieutenante  de  Fauchier, 
et  arrivay  mecredy  en  cette  ville.  Je  fis  tout  ce  voyage  dans  le  car- 
rosse de  M'  le  Premier  Présidant,  sans  lequel  j'eusse  souffert  de  bien 
grandes  incommoditez,  et  du  vent  en  allant  et  delà  pluye  en  revenant, 
dont  j'ay  esté  bien  soulagé. 

Pendant  mon  absance  vostre  despesche  du  8°*  arriva  céans  et  me 
fut  envoyée  en  Arles  aprez  avoir  rendu  icy  à  leur  adresse  les  lettres 
du  s"  (lu  Chaillar  et  aultres.  Si  je  l'eusse  eiie  en  Avignon  comme  on  le 
pouvoit  faire,  et  comme  j'en  avois  donné  charge  en  m'en  allant  d'icy, 
je  m'en  fusse  bien  faict  de  l'honneur.  Je  receus  icy  la  matinée  d'aprez 
mon  arrivée  vostre  despesche  du  1 5'"*^  par  Rabier,  et  celle  du  xi  par  la 
poste,  et  ay  pareillement  faict  rendre  les  lettres  y  joinctes,  à  Mad*  de 
Ghastueil,  au  s' Bonnet  et  au  procureur  Baudoin,  lequel  me  demandoit 
un  pacquet  pour  M'  de  Bourdaloue  que  je  n'avois  pas  eu.  Maintenant 
que  j'ay  eu  un  peu  plus  de  loisir  de  rassembler  voz  lettres,  je  tasche- 
ray  d'y  faire  responce  un  peu  plus  exactement  sur  les  principaux  chefs. 

A  ce  matin  nous  avons  passé  le  contract  avec  les  Dames  de  S'*^  Marie 
pour  la  réception  et  dotation  de  ma  niepce  en  la  forme  dont  vous  aurez 
la  coppie  cy  joincte  si  elle  peult  estre  faicte  à  temps.  C'a  esté  àprez 
avoir  redonné  par  plusieurs  foys  à  inad[icte]  niepce  toute  sorte  de 
libéral  arbitre,  pour  en  sortir,  et  proposé  divers  expédiants  pour  la  des- 

'  L'adresse  manque. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  151 

gager  de  la  parolle  qu'elle  en  pouvoit  avoir  donnée,  et  pour  la  re- 
mettre dans  le  monde  honnorablement,  tant  soit  peu  qu'elle  eust  de 
regret  de  demeurer  en  cette  resolution,  jusques  mesmcs  à  luy  parler 
d'honnorables  partys  qui  se  presentoient  pour  la  marier  au  contente- 
ment de  touts  les  siens  et  advantageusement  pour  elle.  Mais  elle  est 
tousjours  demeurée  ferme  et  constante  en  cette  volonté  d'estre  reli- 
gieuse, au  grand  contentement  de  son  grand  père,  et  admiration  de 
toutes  ses  parentes.  Demain  Dieu  aydant  on  luy  doibt  donner  le  pre- 
mier voille,  011  j'adsisteray  et  où  nous  avons  faict  inviter  la  plus  part 
de  ses  parentes  et  des  nostres.  Dieu  la  veuille  bénir,  et  faire  prospérer 
de  bien  en  mieux!  Elle  attend  en  bonne  dévotion  son  bréviaire,  et  son 
diurnal,  et  quelque  bon  autheur  françois  sur  tous  les  Evangiles  de 
l'année.  Et  je  vous  diray  que  si  vous  rencontrez  quelque  diurnal  de 
belle  grosse  lettre,  je  serois  bien  aise  d'en  avoir  un  pour  moy. 

J'ay  faict  sçavoir  à  mon  cousin  d'Orves  ce  que  vous  me  mandiez 
touchant  son  affaire;  il  y  aura  prou  peine  de  le  disposer  au  payement 
de  M'^Le  Roux,  mais  si  faudra  il  qu'il  s'y  accommode  en  quelque  façon. 
Le  plaisir  qu'il  aura  de  voir  ses  lettres  en  main  le  luy  fera  faire,  si  vous 
les  pouvez  recouvrer. 

Je  rencontray  le  s'  Anglesy  par  Avignon,  ce  qui  l'obligea  de  me  venir 
voir  et  son  ageant  quant  et  luy,  mais  ils  ne  me  dirent  rien  de  la  lettre 
de  change  qu'ils  avoient  promise,  ne  l'un  ne  l'aultre,  et  je  ne  trouvay 
pas  raisonnable  de  leur  eu  parler,  à  cause  que  je  m'estois  employé  icy 
en  une  affaire  où  il  estoit  intéressé,  où  il  eust  peu  imputer  ce  que  j'y 
lis  pour  luy  à  cela,  bien  que  je  pensasse  à  toute  aultie  chose. 

M""  Astier  se  resoult  d'aller  à  Marseille  pour  presser  de  Riia;  je  ne 
sçay  s'il  en  pourra  venir  à  bout,  j'en  doubte  grandement.  Tant  y  a 
que  je  suis  bien  d'advis  que  vous  vous  serviez  plustost  de  la  lettre  de 
credict  de  M""  Lumaga,  allin  que  vous  ne  perdiez  pas  la  commodité  que 
vous  avez  trouvée  de  changer  de  logis.  Nous  n'y  ferons  plus  uoz  ad- 
dresses. 

Le  passage  de  ce  cardinal,  c'est  à  dire  les  voyages  qu'il  m'a  fallu 
faire  en  carrosse  à  Marseille,  S' Maxemin  et  Avignon,  ot  le  traictement 


152  LETTRES  DE  PEIRESC  [1G25] 

de  cez  Messieurs  de  sa  suitte  que  nous  avons  eus  céans  durant  quelques 
jours,  avec  les  dépendances  et  le  baplesme,  ne  me  coustent  guieres 
moings  de  deux  cents  escus,  ce  qui  m'a  absorbé  tout  ce  que  j'avois 
apresté  pour  mes  alFaires  de  Guienne,  et  m'a  faict  manger  en  herbe 
ie  plus  liquide  de  mes  esmoluments  du  palais. 

Il  a  fallu  trouver  iSo  escus  pour  l'emmeublement  et  pension  de  ma 
niepce  durant  l'an  de  probation,  à  quoy  il  a  fallu  que  le  crédit  de 
M''  Astier  ayt  suppléé  et  fauldra  voir  de  soulder  ce  qu'il  a  emprunté 
pour  ce  subject. 

Je  baillay  au  procureur  Gazei  l'argent  de  M'  Pichon  pour  faire  tra- 
vailler son  advocat  et  pourvoir  au  plus  pressé.  Je  ne  l'ay  pas  peu  gou- 
verner depuis  mon  retour. 

Les  1,000  libvres  dont  Brunet  vous  avoit  escript  cy  devant  estoient 
despend  lies  longtemps  devant  qu'il  les  eust  tirées  des  mains  des  fer- 
miers. Et  les  1,000  libvres  restantes  desquelles  parle  le  P.  du  Val  ne 
sont  pas  baslantes  pour  les  alfaires  qu'il  a  sur  les  bras,  le  reste  de  celte 
année. 

M""  Siguier  a  perdu  sa  femme.  Vous  l'en  pourrez  consoler,  car  il  en 
est  fort  désolé  et  encore  que  j'eusse  esté  bien  aise,  et  je  m'asseure  vous 
aussy,  de  ne  poinct  toucher  à  sa  bource,  toutefoys  à  cette  occasion,  je 
suis  d'advis  que  vous  le  fassiez,  attendant  meilleur  moyen  de  pourvoir 
à  vostre  entretien. 

M''  Astier  a  esté  bien  aise  que  vous  ayiez  trouvé  cez  aultres  deux 
offices  triennaux  et  vouldroit  bien  à  cette  heure,  si  ceux  là  sont  certains, 
que  le  premier  ne  fust  pas  levé  en  son  nom.  Quand  il  me  dictcela, 
je  luy  dis  qu'il  ne  falloit  que  faire  une  déclaration  en  faveur  d'André, 
sur  laquelle  vous  feriez  aiseement  reformer  les  provisions,  et  que  le 
mesme  André  luy  fourniroit  icy  les  deniers  nécessaires,  qui  s'employe- 
roient  à  la  levée  des  aultres,  mais  je  trouvay  qu'il  avoit  de  l'appettit 
pour  tous  les  trois  offices,  dont  je  ne  fus  pas  marry,  puisqu'il  y  prend 
plaisir  et  qu'il  espère  d'y  faire  ses  affaires. 

Toutefoys  je  crains  bien  qu'il  n'ayt  esvanté  la  chasse  mal  à  propos, 
car  il  en  a  parlé  avec  les  s"  du  Mas  et  La  Fagoiie,  qui  y  ont  preste 


[1G25]  À  SA  FAMILLE.  153 

l'oreille,  et  La  Fagoiie  me  dit  en  allant  à  Marseille  qu'il  en  vouloit  parler 
avec  M'Le  Maistre'  croyant  qu'il  ayefaict  la  fonction  de  cez  offices,  ou 
les  thresoriers  de  la  marine,  car  il  n'y  a  poinct  d'officiers  formez  pour 
les  mortes  payes,  de  sorte  qu'au  lieu  d'establir  un  Triannel,  il  faul- 
droit  establir  un  Principal,  un  Alternatif  et  un  Triannel  tout  ensemble, 
ce  qui  ne  se  peull  pas  aiseement  faire  sans  edict  particulier,  et  sans 
de. fortes  op[)Ositions.  J'ay  adverty  l'advocat  Coquillat  de  la  remission 
que  vous  aviez  obtenue  pour  son  parent  et  du  besoing  qu'ils  avoient  de 
luy  envoyer  de  quoy  la  retirer.  Je  l'ay  dict  cncores  à  M''  Casaneufve 
et  aultres  qui  en  ont  esté  bien  aises.  Le  principal  sera  qu'ils  y  pour- 
voyent  comme  il  fault. 

Je  rendis  à  M""  de  Mondevergues  en  main  propre  la  lettre  du  Roy 
que  vous  m'aviez  adressée,  qui  fust  fort  à  son  contentement. 

La  procédure  de  Chevallier  m'a  scandalizé,  parce  que  je  le  croyois 
plus  susceptible  de  discrétion  et  d'affection  en  vostre  endroict,  mais  à 
cette  heure  je  crois  qu'il  est  partie  cause  de  toutes  les  chiquanes  que 
nous  ont  formées  cez  fermiers,  car  c'est  son  humeur  à  ce  que  j'avois 
recogneu  en  aultres  affaires  pendant  mon  sesjour  de  par  delà. 

Le  fils  de  Farnosi  et  Gardanc  me  rencontrèrent  cez  jours  pasSez 
par  la  ville  et  me  demandèrent  si  je  n'avois  poinct  de  voz  nouvelles, 
touchant  leur  affaire.  Je  leur  dis  que  vous  me  mandiez  que  vous  estiez 
aprezpour  leur  avoir  un  bon  rapporteur,  et  que  ce  faict,  vous  ne  vous 
en  vouliez  plus  mesler.  Ils  me  demandèrent  conseil  de  ce  qu'ils  avoient 
à  faire,  je  leur  respondis  qu'ils  estoient  bons  et  sages  pour  en  prendre 
d'eux  mesmes,  et  qu'ils  nous  avoient  assez  faict  cognoistre  que  noz 
conseils  leur  estoient  suspectz,  ou  de  bien  peu  de  considération,  puis- 
qu'ils avoient  tousjours  résolu  tout  au  contraire.  Ils  me  dirent  que  nous 
y  avions  de  l'interest  de  nostre  chef,  et  si  nous  ne  voulions  pas  le  pour- 
suyvre  contre  les  fermiers;  je  leur  respondis  qu'il  estoitvray  que  nous 
y  avions  de  l'interest,  et  que,  si  nous  le  pouvions  séparer  du  leur,  nous 
le  poursuyvrions  véritablement,  mais  ce  seroit  par  les  voyes  de  droict  et 

'  Il  V  a  :  le  Mre. 

VI.  ao 


154  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

de  justice,  et  que  ce  qui  nous  en  enipeschoit,  estoit  pour  ne  faire 
aulcun  préjudice  à  eux,  puisqu'ils  veuHent  poursuyvre  le  leur  tout  à 
rebours  de  ce  qu'il  fauldroit,  afin  que  n'estantz  pas  d'accord  avec  eux, 
nous  ne  nous  gastassions  les  uns  les  aultres.  Us  me  dirent  qu'ils  vou- 
loient  députer,  je  leur  dis  qu'ils  ne  tardoient  que  trop,  et  sur  cela  ils 
me  laissèrent. 

Pour  la  consultation  de  Gènes,  je  la  vous  envoyay  par  mesgarde 
sans  l'avoir  leiie,  nous  en  avions  receu  une  aultre  précédante,  que  je 
ne  vous  avois  pas  envoyée,  attendant  de  la  pouvoir  faire  transcrire,  ce 
que  je  n'avois  peu  faire  à  cause  de  la  didiculté  de  i'escritture,  et  qu'il 
fault  que  ce  soit  un  homme  du  mestier.  Je  tascheray  de  la  trouver 
pour  la  vous  envoyer  si  je  puis  par  cette  voye.  Ensemble  l'arrest  du 
conseil  que  vous  demandez. 

Quant  au  logement  du  cardinal  en  celte  ville.  M' du  Barroux,  qui 
est  à  Rome  et  qui  y  faisoit  les  affaires  de  M'  d'Oppede,  alla  prier 
M""  Aleandro  de  disposer  M' le  Cardinal  à  prendre  et  accepter  l'offre 
de  la  maison  de  M' d'Oppede  qu'il  disoit  avoir  charge  de  luy  faire.  A  quoy 
le  cardinal  respondit  au  s'  Aleandro,  et  corne  le  comportarebbe  S''  de  Pei- 
res'c,  et  sur  la  presse  du  s'  du  Barroux,  il  se  laissa  entendre  qu'il  ne  .la 
refusoit  pas  tout  à  faict. 

M"'  d'Oppede  me  dict  que  Le  Barroulx  luy  escrivoit  d'avoir  faict  ce 
compliment  de  sa  part,  et  qu'il  debvoit  y  correspondre  luy  mesmes  au 
passage  du  Cardinal,  uiais  il  fil  le  sourd  et  me  dict  qu'il  n'en  vou- 
loit  rien  faire.  Vous  pouvez  penser  ce  que  je  luy  dis,  mais  j'avois  beau 
faire.  Si  j'eusse  sceu  celte  responce  du  Cardinal  à  M'  Aleandro  me 
concernant  ,  je  luy  eusse  offert  la  nostre  formellement,  et  il  y  seroit 
asseurement  venu,  à  ce  que  j'ay  peu  comprendre  despuis;  mais  je  ne 
me  serois  pas  osé  ingérer  de  cela,  tandis  que  j'ignorois  sa  disposition, 
et  que  je  voyois  qu'on  luy  avoit  appresté  le  mesme  logis  qu'on  avoit 
baillé  au  Roy,  et  que  les  gents  de  M'"[de]  Guise  luy  avoient  appresté 
à  disner;  il  me  dict  prou  luy  mesmes  dans  le  carrosse  lorsqu'il  changea 
de  resolution  et  qu'il  ne  voulut  plus  entrer  à  Aix,  qu'il  n'y  avoit  aultre 
regret  si  ce  n'est  que  de  ne  pouvoir  venir  voir  nostre  maison,  comme 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  155 

il  desiroit,  mais  j'interpretay  cela  à  eau  benitte  de  Cour,  et  ne  m'ima- 
ginay  pas  qu'il  eust  songé  de  le  faire.  Et  me  contentay  de  luy  faire 
des  compliments  tels  que  je  peus,  et  de  luy  dire  que  je  ra'attendois 
bien  que,  la  maison  n'estant  digne  d'y  recevoir  un  personage  de  sa 
qualité,  il  ne  trouveroit  pas  mauvais  que  j'y  retinse  quelqu'un  des  siens, 
dont  il  me  remercia  et  fit  des  répliques  qu'il  y  seroit  fort  volontiers  venu 
luy  niesmes,  lesquelles  j'interpretois  comme  ses  premières  parolles. 

Mais  estant  puis  à  Lambesc,il  me  réitéra  la  mesme  chose,  comme 
aussy  en  Avignon,  et  y  adjousta  lors  qu'il  seroit  volontiers  passé  in- 
cognito, et  qu'il  eust  voulu  estre  allé  descendre  ou  chez  M'  d'Oppede 
ou  chez  nous.  Ce  que  je  creus  mieux  allors  selon  sa  lettre  parce  que 
j'avois  depuis  veu  le  s'  Aleandro,  dont  le  discours  se  rapportoit  à  celuy  là. 

Toutefoys,  quand  il  alla  à  Vaucluse,  je  luy  offris  de  l'accompagner 
sans  qu'il  le  voulust  permettre,  et  quand  il  fut  sur  les  lieux  il  voulut 
faire  collation,  on  le  mena  chez  M''  d'Oppede  ^  où  il  alla  franchement 
sans  se  faire  prier.  Le  rentier  mit  quelques  fruictz  sur  table,  dont  il 
tasta ,  et  beut  et  fit  bailler  quattre  pistoles  audict  rentier,  qui  dict  les 
avoir  refusées.  Je  m'en  rapporte,  mais  s'il  y  eust  eu  quelqu'un  de  la 
part  de  M"'  d'Oppede,  avec  de  quoy  le  recevoir  honorablement,  ce  luy 
eust  esté  bien  de  l'honneur. 

Je  dis  à  M""  de  Roes,  son  Ageant  d'Avignon,  qu'il  le  suyvit  et  qu'il 
fit  son  debvoir  en  cela,  mais  il  n'y  voulut  point  aller,  et  envoya  seule- 
ment son  filz  pour  parler  d'un  différant  que  M''  d'Oppede  a  pour  la 
pesche  contre  ceux  de  ^Isle^  comme  il  fit  sur  les  lieux,  et  obtint  un 
mandement  au  vice  légat  pour  y  prouvoir.  Voila  l'humeur  du  pellerin 
qui  ayme  mieux  espargner  loo  escus  que  de  conserver  ou  acquérir 
l'amitié  d'un  tel  personage  à  qui  il  a  tant  d'obligation ,  pour  ses  procez. 

Vous  ne  m'avez  jamais  envoyé  ne  allégué  le  journal  que  vous  dictes 

'    Nous  avons   déjà   vu   précëflemment  beriiii  doit  donc  être  ajouté  h  la  liste  des 

(reciicil   Peirosc-Dupuy,  t.  I,  p.  /i8o)  que  illustres  visiteui-s  de  la  fontaine  de  Vau- 

le  premier  président  du  parlement  de  Pro-  cluse. 

vencc  avait  une   maison   de   campafjne  à  '  La  ville  de  l'Isle-sur-Sorgue  est  toute 

Vaucluse.   Le  nom  du  cardinal   Fr.   Bar-  voisine  de  Vaucluse. 


15G  LETTRES  DE  PEIRESC  [1025] 

luaintenanl  du  procez  de  feu  M""  d'Oppede.  Je  crois  fort  facilement  qu'il 
se  sera  esgard  chez  M'  de  Loraenie,  parce  que  cela  m'est  arrivé  plus 
d'une  foys  chez  luy,  à  cause  que  ses  escrivains  les  laissent  es[i[arer  eux 
mesnies,  ou  que  luy  mesraes  les  confond  hors  de  leur  place,  ou  les 
deschire  sans  y  penser  en  deschirant  des  papiers  inutiles,  et  quelque 
foys  La  Tremoliere  les  retient,  car  il  en  est  curieux  plus  qu'il  ne  monstre. 
J'avoys  une  foys  des  papiers  de  M'  Dreux  advocat  geneial  aux  Contes, 
qui  furent  ainsi  perdus  à  mon  grand  regret.  Voilà  pourquoy  il  fanlt 
avoir  soing  d'en  parler  à  ceux  mesmes  auxquels  il  baille  à  escrire,  et 
de  fraische  datte. 

Cette  Ambassade  de  l'an  1678  sera  bien  curieuse,  et  je  crois  que 
M'  de  Lomenie  en  aura  bien  faict  son  profïict.  Je  ne  sçay  que  c'est  que 
cette  primatie  de  Nancy;  vous  le  nous  ferez  voir,  mais  j'ay  un  extrême 
regret  que  le  voyage  de  M''  du  Puy  se  rencontre  en  cette  conjecture  de 
celuy  de  M""  Aleandro  à  qui  il  fera  grande  faulte.  Il  fauldra  bien  que 
M"^  son  frère  supplée  comme  il  pourra  et  qu'il  fasse  agir,  s'il  est  possible , 
et  Mess"  Grotius  et  Saulmaise,  et  M'  Rigault. 

J'ay  receu  le  livre  des  Eléments  de  Corn.  Drebels  ',  mais  je  n'y  co- 
gnois  rien  en  ce  language.  Nous  attendrons  la  version,  espérant  que 
l'ouvrage  estant  si  petit,  il  se  trouvera  facilement  quelque  traducteur 
de  par  delà. 

Je  suis  allé  chercher  l'huille  de  scorpion  j)our  M""  du  Monstier  mon 
compère '\  mais  je  n'y  ay  trouvé  qu'une  petite  figuette  grosse  comme 
une  noix  qui  n'csloit  pas  à  demy  plaine,  et  estoit  de  forme  ronde,  et 
par  consequant  dillerante  de  la  mienne  qui  estoit  quarrée  en  forme  de 
bouteille  et  estoit  3  foys  plus  grande  et  toute  pleine.  Mon  père  n'a  nulle 
souvenance  que  vous  la  luy  ayiez  baillée.  J'en  ay  faict  exacte  recherche 
non  seulement  dans  sa  boitte  des  Baulmes,  et  dans  tous  (sic)  ses  ar- 

'  Voir  sur  ce  livre  une  note  dans  le  tome  1"  Monslier^.  L'éditeur  de  ce  document  rap- 

du  recueil  Peiresc-Dupuy,  p.  486.  pelle  (note  4)  que,  d'après  le  Dictionnaire 

Voir  dans  les  Petits  mémoires  inédits  de  de  Trévoux,  trie  vilain  insecte  était  fortcom- 

Pciresc  (p.  36),  h  la  date  du  8  mai  i6a5,  mun  en  Provence»  et  que  (rl'huile  où  l'on 

mention   d'une  lettre   «A.  M'  de  Monde-  avait  fait  mourir  des  scorpions  |)assait  pour 

vergues,  avec  l'huille  de  scorpion  pour  du  guérir  les  piqûres  de  leurs  congéiièresi. 


[1625]  À  SA  FAMILLIÎ.  157 

moires,  mais  aussy  sur  les  estages  de  son  cabinet  sans  rien  trouver.  J'ay 
aussy  cherché  dans  vostre  estude,  et  n'y  ay  rien  trouvé.  Il  est  vray 
que  je  n'ay  peu  ouvrir  l'un  de  voz  armoires,  et  viens  de  mander  le 
serrurier  pour  voir  d'en  venir  à  bout.  Si  j'eusse  sceu  cela,  je  m'en 
fusse  prouveu  en  Avignon,  mais  je  m'attendois  à  cette  bonne  pro- 
vision. Il  fauldra  cherclier  ailleurs  et  en  envoyer  en  toute  façon'. 

J'ay  prins  plaisir  de  voir  les  sols  d'argent  fin  que  vous  m'avez  en- 
voyez. C'est  à  l'Angloise.  J'estimerois  bien  cette  monnoye  si  elle  conti- 
nuoit.  M""  Aleandro  m'a  apporté  une  Pille  de  Poids  antiques  faicte  en 
forme  de  vase  dans  lequel  entrent  divers  poids  les  uns  dans  les  aullres 
quasi  en  la  forme  de  noz  poids  de  Marc.  Il  n'avoit  poinct  esté  veu  de 
tout  ce  siècle  rien  de  semblable;  il  y  aura  bien  de  quoy  entretenir 
un  jour  M'  Poullain,  mais  je  suis  si  embarrassé  que  je  ne  sçaurois  son- 
ger à  faire  cet  examen  exactement,  comme  il  seroit  nécessaire.  Il  y  a 
une  onze  (sic)  dans  le  Sextans,  iceluy  dans  le  Quadrans,  lequel  est 
dans  le  Triens,  qui  se  met  dans  le  Semis,  contenu  par  la  Livre,  et 
icellepar  le  vase  extérieur,  qui  estoit  à  mon  avis  le  Dipondius,  chascun 
avec  ses  propres  noies  ou  marques  et  la  plupart  bien  conservés,  si  ce 
n'est  le  vase  extérieur,  où  il  manque  une  ance,dont  le  poids  peult  estre 
un  peu  imparfect.  Les  parties  de  l'once  qui  monstrent  d'y  avoir  esté 
aultres  foys,  se  sont  perdiies  par  succession  de  temps.  J'ay  par  niesme 
moyen  eu  quelques  mesures  dignes  de  considération. 

11  ne  s'est  poinct  trouvé  d'Opuntia  en  cette  ville  parce  que  le  grand 
hyver  de  l'année  passée  les  tiia  toutes.  J'en  feray  venir  de  Beaugentier 
et  vouldrois  bien  en  avoir  eu  maintenant  à  poinct  nommé,  pour  fa  com- 
modité de  Beautenc,  de  Grâce. 

Je  ne  vous  aye  peu  envoyer  des  greffes  des  pommes  sans  fleurs 
d'aultant  qu'il  y  eust  de  l'equivocque  lorsqu'on  me  les  envoya,  car  on 
les  avoit  meslez  avec  d'aultres  sans  que  nous  les  poussions  distinguer, 
et  quand  j'en  voulus  recouvrer  pour  une  seconde  foys,  l'arbre  estoit 
trop  advancé.  Il  fauldra  patienter  jusques  à  l'année  prochaine. 

Post-scriptum  marginal  :  aj'ay  depuis  faict  ouvrir  l'armoire  sans  y  rien  trouver;  il  faut 
que  vous  ayiez  laisse'  la  bouteille  à  Paris,  ou  que  l'ayiez  mise  en  quelque  aultrc  lieu.i 


158  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

Mons''  de  Bonnaire  me  parla  de  l'oranger  à  fleur  double,  ou,  pour 
mieux  dire,  du  citronnier,  mais  je  fus  interrompu,  et  ne  sceus  pas 
bien  les  tenants  et  aboutissants,  vous  les  luy  pourrez  demander,  et 
le  faire  respondre  plus  cathegoriquement,  et  le  P.  Guevare  gênerai 
des  Pères  Mineurs,  pourra  vous  ouvrir  les  moyens  d'en  recouvrer  un 

jo"i'- 

Je  seray  bien  aise  d'avoir  le  pécher  à  fleur  double,  car  il  est  plus 

beau  que  le  cerisier.  Maurin  vous  en  accommodera  plustost  que  Robin. 

Pour  M'  des  Nœuds,  ne  laissez  pas,  je  vous  supplie,  de  luy  bailler  du 

myrthe  double  et  des  aultres  choses  que  vous  pourrez  pour  l'amour 

de  moy,  car  si  bien  il  ne  donne  pas  de  ses  plantes,  il  m'a  aultres  foys 

donné  de  ses  antiques  dont  je  luy  suis  plus  redevable  que  des  plantes. 

A  M"'  de  Bec  tout  de  mesmes,  je  vouldroys  bien  luy  donner,  sans  avoir 

esgard  à  aulcun  retour. 

Les  grefi'es  de  M'  Hemon  ont  esté  fort  bien  logez,  aussy  bien  que 
ceux  de  M''  Lucas,  mais  je  ne  sçay  encores  si  cez  derniers  de  Robin  et 
des  Anglois  auront  esté  aussy  lieureux,  car  sans  sçavoir  ce  que  c'estoit 
je  les  envoyay  à  M''  d'Espinouse  qui  a  provision  de  sauvageons  pour 
les  loger,  et  pour  m'en  despartir  aprez  les  arbres  touts  antez,  mais  je 
n'en  ay  poincl  envoyé  de  ceux  cy  à  Beaugentier,  parce  que  je  sçavois 
qu'il  n'y  avoit  plus  d'arbres  propres  à  greffer  de  cette  année. 

Je  plains  encores  plus  la  boitte  que  vous  avez  envoyée  au  s""  Barto- 
lomé,  laquelle  je  ne  manquay  que  d'un  jour  en  Avignon  d'où  l'on 
m'alla  arracher  à  vive  force,  pour  une  dapocaggine  de  M'  d'Oppede', 
qui  laissa  mettre  en  délibération  si  le  procez  de  M"'  de  Cannes^  pou- 
voit  estre  achevé  de  juger  sans  moy^  encores  qu'il  n'y  eust  que  8  juges, 
et  que  j'eusse  ouvert  mon  opinion  sur  le  tout\  chose  qui  n'avoit  jamais 
esté  practiquée. 

Le  regret  que  j'ay  à  cette  despesche  est  non  seulement  pour  la  race 
de  cez  plantes  dont  ce  petit  homme  ne  nous  fera  part  que  quand  il 
n'en  sçaura  plus  que  faire,  mais  aussy  pour  avoir  apprins  la  façon  que 

'  Ce  mot  chiffré.  —  '  Ces  quatre  mots  chiffres.  —  '  Ces  deux  mots  chiffrés.  —  '  Ces  six 
mots  chiffrés. 


A  SA  FAMILLE. 


159 


[1625] 

vous  luy  escrivez  de  casser  les  semances  plus  rares  avant  que  les  semer, 
et  de  les  faire  bien  venir. 

Car  le  s'  Dottor  Ant.  Novel  m'a  envoyé  une  boitte  de  graines  des 
Indes  que  j'eusse  esté  bien  aise  de  sçavoir  bien  semer  pour  en  hériter 
la  race;  il  m'a  envoyé  par  mesme  moyen  de  la  graine  de  mêlions  d'hiver, 
qui  se  cueillent  en  septembre  et  se  gardent  jusques  aux  nouveaux. 
Vous  en  aurez  vostre  part,  et  parce  qu'il  m'a  envoyé  deux  mêlions,  dont 
l'un,  qui  commançoit  à  se  pourrir,  s'est  trouvé  neantmoins  assez  bon, 
et  l'aultre  s'est  trouvé  fort  entier  et  bien  conservé,  je  le  vous  ay  voulu 
envoyer  par  Beautenc.  Dieu  veuille  qu'il  se  puisse  aussy  bien  conserver 
d'icy  là,  que  de  S'  Lucar  icy  ^ 

11  m'a  envoyé  une  grande  relation  de  los  Alumbrados,  et  aultres  cri- 
minels de  l'Inquisition,  laquelle  je  n'ay  encores  peu  lisre;  sans  cela  je 
la  vous  envoycrois,  mais  vous  l'aurez  par  le  premier.  On  m'a  faict  feste 
d'un  oranger  des  communs  qui  produit  tous  les  moys  de  nouvelles 
fleurs ,  et  m'a  t'on  faict  espérer  d'en  avoir  des  greffes  et  quelque  plançon , 
s'il  est  possible  ^. 


'  On  trouve  (fol.  laS) un  petit  billel spé- 
cial diclé  elsignépar  Peirescet  ainsi  conçu  : 
(fMonsicur  mon  frère,  ce  mol  sera  pour  ac- 
compagnei'  ung  niellon  d'Espagne  dont 
Beaulenc,  messager  de  Grasse,  s'est  voulu 
charger  pour  l'amour  de  vous.  C'est  le  sieur 
docteur  Antonio  Nouvel  de  Pignans  lequel 
me  l'a  envoyé  île  S'  Lucar  par  une  barque 
de  Martigue  [il  semble  qu'on  lit  Martegaii] 
avec  un  autre  semblable  mellon  qui  com- 
mençoit  de  se  pourrir  et  lequel  neantmoings 
86  trouva  assez  bon  à  manger  lorsque  nous 
le  coupâmes,  je  dis  albors  par  ce  que  en 
aianl  volleu  conserver  une  partie  pour  le 
landeniain  il  ne  feust  pas  trouvé  si  bon  que 
la  première  fois ,  c'est  de  ceste  race  qu'ilz 
appellent  mêlions  d'yver  lesquelz  meurissent 
en  septembre  et  sont  fort  bons  à  manger, 
à  ce  que  dict  le  dict  sieur  Nouvel,  Ihors- 


qu  ils  sont  cuillis  bien  mur  et  sur  la  plante; 
mais  quand  on  les  veult  conserver  on  les 
cuillit  ung  peu  vertz,  et  ilz  se  conservent 
tout  l'hiver  et  davantage.  Il  a  esté  empa- 
quette assez  propreniant  dans  une  boitte 
d'apoliquere  dans  laquelle  on  n'avoit  rien 
tenu  que  de  la  fleur  d'orange,  laquelle 
sembloit  es(re  justemant  de  la  mesure  nec- 
ccsserp.  Je  serai  bien  aise  que  le  tout  ai-rive 
a  bon  port  et  demeurerai  etc.  D'Aix ,  lundy 
matin  28  avril  1695.1  Valavez  a  mis  au 
dos  :  itLe  melon  d'hiver  que  le  d'  Ant"  No- 
vel luy  a  envoyé.  « 

'  Conférez  avec  divers  passages  des 
Lettres  inédites  du  docteur  A.  Novel,  écrites 
à  Peiresc  et  à  Valavez  d'Espagne,  de  Paris, 
<fcB(«/flg7ie(i6a5-i634), contenues  dans  le 
fascicule  XX  des  Coirespoiidants  de  Peiresc, 
déjà,  du  reste,  cité  en  ce  volume. 


IGO  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

C'est  tout  ce  que  je  vous  diray  pour  ie  présent  et  demeureray  tous- 
jours, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  PeiHESC. 

A  Aix,  cesanimedy  26  avril  j6a5. 

On  m'a  soubstraict  une  petite  boitte  où  estoient  restées  2  ou  3  lu- 
nettes de  mon  usage,  aprez  que  M""  le  présidant  Seguiran  s'en  fut  prou- 
veu,  de  sorte  qu'il  ne  m'en  demeuroit  plus  que  trois,  dont  l'une  m'a 
esté  cassée  pendant  mon  voyage  d'Avignon,  et  je  demeure  avec  une 
que  je  tiens  sur  ma  table  et  une  aultre  que  je  porte  sur  moy,  dont  la 
corne  est  encore  cassée,  sans  la  pouvoir  faire  remonter  parce  que  nous 
n'avons  ])oinct  de  cornes  assez  petites.  Je  vous  envoyé  donc  la  cassée 
pour  sur  icelle  en  choisir  d'aultres  de  pareille  proportion  de  verre,  et 
vous  prie  d'y  adjouster  des  garnitures  de  corne,  de  la  petite  sorte.  Car 
j'en  ay  grand  besoing.  Et  n'ay  plus  de  cire  d'Espagne  '. 


XLVII 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Ma  niepce  récent  hier  le  voille  avec  un  si  apparent  et  si  grand 
contentement,  que  toute  la  ville  en  demeura  grandement  bien  edi- 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  34 1-3/43. 
Cette  lettre  a  été  par  inadvertance  mise  dans 
le  registre  parmi  les  lettres  de  l'année  1696. 
On  en  trouve  à  la  Méjanos  (registre  111, 
fol.  1 3  a  )  une  copie  incomplète  qui  commence 
ainsi  :  rrVous  ne  m'avez  jamais  envoyé  ni 
allégué  le  journal  que  vous  dites  maintenant 


du  procès  de  feu  M'  d'Oppedei ,  et  qui  finit 
comme  le  texte  présent.  11  serait  trop  long 
d'indiquer  toutes  les  différences  qui  existent 
entre  les  deux  documents.  Contentons-nous 
de  dire  que  l'on  a  inséré  dans  la  copie  de  la 
Méjanes  un  long  paragraphe  d'une  lettre 
précédente  relatif  à  la  pile  de  poids  antiques 
apportée  de  Rome  par  Aleandro. 


|1625]  A  SA  FAMILLE.  161 

fiée  ^  On  n'avoit  invité  que  sa  mère,  ses  tantes,  sa  marrine^  et  quel<|ues 
unes  des  plus  proclies  parentes,  mais  Madame  d'Oppcde'  y  voulut  adsis- 
ter,  et  tout  plein  d'aultres  qui  pleurèrent  tout  leur  saoul  sans  qu'elle 
monslrast  jamais  aullre  visage,  que  riant  et  le  plus  content  du  monde. 
M'  le  Prévost  comme  grand  vicaire*  dict  la  messe  et  fit  les  cérémonies, 
ayant  tesmoigné  que  de  toutes  celles  qui  estoient  passées  par  ses 
mains,  il  n'en  avoit  jamais  recognu  aulcune  si  resoliie  ne  si  resignée 
en  Dieu.  Je  la  felicitay  et  luy  baillay  la  bénédiction  de  la  part  de  mon 
père  et  de  la  vostre,  et  crois  fermement  qu'elle  vivra  trez  contente  avec 
l'ayde  de  Dieu,  et  que  ses  prières  seront  cappables  de  faire  prospérer 
toute  la  maison.  Elle  est  tellement  changée  que  vous  ne  la  cognoistriez 
plus,  car  de  ce  qu'elle  vivoit  céans  en  enfant  sans  paroistre  capable 
de  discerner  aulcunenient  la  raison,  elle  en  est  maintenant  si  cap- 
pable,  qu'il  semble  qu'elle  aye  faict  cette  proffession  une  vingtaine 
d'années,  et  me  r'amentevoit  quelque  foys  des  discours  que  je  luy 
a  vois  autres  foys  tenus,  lesquels  elle  sembloit  avoir  négligez,  dont  elle 
m'exagère  les  raisons  et  motifs,  avec  tant  de  tesmoignages  de  m'en 
sçavoir  le  bon  gré  qui  s'en  pouvoit  attendre  que  j'en  suis  tout  consolé 
et  tout  ravy.  Je  prie  à  Dieu  qu'il  la  fasse  percister  en  ce  sainct  propos, 
et  qu'il  vous  comble  de  toutes  les  autres  bénédictions  que  vous  pour- 
riez souhaicter,  demeurant. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur. 

D'Aix,  ce  a8  avril  i6a5. 

M""  Astier  s'en  alla  hier  à  Marseille,  tandis  que  nous  estions  aprez  la 
cérémonie  de  ma  niepce;  je  ne  sçay  s'il  pourra  rien  faire  avec  de  Riia. 

'  Le  récit  de  la  pi-ise  de  voile  de  Claire  du  premier  président  était  Aiinarre  de  Gas- 

de  Fabii  a  déjà  élé  piil)lié  dans  Une  nièce  de  lellane-la-Verdièrc. 
Peiresc,  p.  to.  »  C'était  le  prévôt  du  chapitre  de  la  ca- 

^  Celle  marraine  était  M"'°  de  Montfiiron.  tlié(k-ale  d'Aix,  l'abhé  Marchier,  grand  ami 

■'  La  femme  en  secondes  noces  (iCi3)  de  la  famille  Fabri. 

ÏI.  9, 

V  IVPRIUCItll     JIATIOTIALe. 


162  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

Les  séditieux  de  Rians  avoient  présenté  au  seau  des  lettres  d'appel 
du  nouveau  Estât,  adressées  au  parlement  de  Paris;  elles  furent  re- 
jettées  et  depuis  ils  ont  voulu  faire  nouvelle  instance  pour  les  faire 
passer  au  seau.  J'en  ay  parlé  à  M'  de  Gauvet,  pour  luy  faire  com- 
prendre qn'il  n'y  a  rien  d'evocqué  et  pendant  au  ])arlement  de  Paris, 
que  le  faict  de  la  basse  justice,  et  que  pour  le  nouveau  estât  et  règle- 
ment de  la  communauté  les  parties  ont  esté  mises  hors  de  Cour  et  de 
procez.  Il  promet  de  les  relfuser,  je  ne  sçay  si  la  presse  de  Mad*  de 
Grequy  ne  le  pourroit  poinct  faire  changer  d'advis.  Demain  nous  le 
verrons. 

Du  39  avril  1635. 

J'oubliois  de  vous  dire  qu'il  ne  fut  poinct  dressé  de  registre  du  faict 
du  père  Fichet  '  [ces  deux  viols  en  caraclères  secrels^^  et  que  je  n'eus 
poinct  de  loisir  alors  pour  y  suppléer  de  fraisclie  mémoire.  J'aurois 
bien  de  la  peine  à  cette  heure  de  m'y  remettre;  toutefoys  si  j'en  trouve 
un  peu  de  loisir,  j'essayeray.  Il  fut  bien  résolu  d'en  faire  une  des  pro- 
positions qui  furent  hier  faictes  en  la  Compagnie  par  M'  de  Guise, 
mais  je  ne  sçay  si  on  l'aura  faict.  Vous  en  aurez  la  relation,  où  il  n'a 
esté  obmis  rien  de  notable  que  deux  choses,  l'une  de  ce  que  M'  le 
P'  Présidant  ayant  faict  sa  proposition  les  chambres  assemblées,  avant 
la  venue  dudict  Seigneur,  aulcuns  de  Mess"  soubslindrent  que  puisque 
c'estoit  en  matière  d'estat  il  en  debvoit  dire  son  advis  le  premier,  et 
prendre  l'advis  des  aultres  présidants  avant  que  le  demander  aux  con- 
seillers. Et  alleguoit  on  feu  M'  du  Vair  en  cas  semblable  en  avoir 
faict  de  mesmes.  Et  toutefoys  il  fut  soubstenu  par  quelques  uns  de  la 
Compagnie,  que  si  bien  en  cas  d'affaires  d'Estat  le  chef  faisoit  les  pro- 
positions, ce  neantmoings  il  n'opinoit  poinct  formellement,  et  ne  com- 
mançoit  poinct  à  demander  les  advis  par  les  aultres  présidants,  ains 
les  reservoit  les  derniers.  Ainsin  qu'il  se  practique  tous  les  jours  au 

'  Cft  post-scripitmi  est  devenu  dans  )e  registre  III  de  la  collection  Peiresc  a  la  Méjanes 
(fol.  i36)  une  leltre  qui  commence  ainsi:  rfMonsieur  mon  frcrc,  j'avois  oublié  de  vous 
dire . . . n 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  163 

Conseil  privé  du  Roy,  et  que  feu  M'  du  Vair  le  fit  lors  de  la  nouvelle 
de  la  mort  du  feu  Roy,  auquel  temps  il  fit  assembler  la  Compagnie  le 
jour  de  l'Ascension,  et  sur  les  ouvertures  qu'il  fit,  il  fut  délibéré  à  la 
pluralité  des  voix  (et  selon  l'ordre  accoustumé)  que  l'on  feroit  prester 
serment  de  fidélité,  et  les  cris  et  clamations^  qui  furent  faictes  par 
tout,  etc.  Enfin  fut  résolu  in  turma^  et  par  l'advis  du  Doyen  que  le 
?■■  Présidant  prendroict  les  advis  des  conseillers,  comme  il  fit. 

L'aultre  fut  qu'aulcuns  vouloient  que  les  gents  du  Roy  fissent  des 
réquisitions  sur  la  proposition,  mais  ils  insistèrent  au  contraire  disants 
qu'en  tel  cas  ils  opinoient  chascun  à  part  comme  conseillers  et  di- 
soit  on  qu'il  avoit  ainsin  esté  practiqué  plusieurs  foys,  et  fut  ainsy  faict, 
mais  comme  le  premier  Advocat  gênerai  opinoit  encores^,  M'  de  Guise 
arriva  et  interrompit  la  délibération,  qui  ne  fut  achevée  que  in 
thurma  (sic)  conformément  aux  précédants  advis,  sans  que  les  présidants 
eussent  loisir  d'arraisonner  les  leurs*.  On  avoit  voulu  revocquer  en 
doubte  s'il  estoit  nécessaire  d'assembler  toutes  les  chambres  ou  s'il  suffi- 
soit  que  la  seule  grand  chambre  le  fit,  ou  s'il  falloit  appeller  la  Tour- 
nelle  qui  est  toute  composée  de  grands  chambriers.  Les  advis  furent 
divers,  mais  sans  y  opiner  formellement  on  convocqua  toutes  les 
chambres. 

Je  serois  bien  aise  que  vous  vous  informassiez  un  peu  de  l'ordre 
que  tient  le  parlement  de  Paris  en  cela,  car  pendant  l'absance  du  Roy, 
il  me  semble  que  la  Grande  Chambre  seule  faisoit  les  délibérations 
nécessaires  si  ce  n'estoit  quand  il  y  avoit  des  edictz  ou  lettres  patentes 
du  Roy.  Encores  que  M""  de  Montbason  gouverneur  y  adsistast-^.  Et  ne 
pense  pas  que  pour  le  restant  ils  ayent  faict  comme  nous.  M''  Servin 
dira  bien  tout  cela  ",  ou  M"^  le  Procureur  gênerai  et  M""  le  Premier  Pre- 

"  On  lit  (tans  la  copie  de  la  Méjanes  :  *  Hercules  do  Rohan,  duc  de  Montba- 

trles  criées  et  proclamations».  zon,  naquit  en  1867  et  mourut  en  i654. 

'  En  troupe ,  littéralement  en  escadi-on.  Voir    son  Historiette  dans    Talletnant  des 

'  Variante  de  la  copie  de  la  Méjanes  :  Réaux,  t.  IV,  p.  h'ji-li']ii. 
(fConiine  M'  de  Tlioinassin ,  preiniei-  advo-  "  Sur  Louis  Sei-vin ,  avocat  général  au 

cat  gênerai,  opinoit  encoros».  parlement  de  Paris,  voir  le  recueil  Peiresc- 

*  Idem  :  irde  raisonner  les  leurs».  Dupuy,  t.  I  et  II,  pnssim. 


16/1  LETTRES  DE  PEIRESC  [1G25] 

sidant  inesmes,  si  quelqu'un  de  ses  amys  l'en  enquiert,  et  possible  y 
en  aura  il  des  actes  au  registre,  auquel  cas  j'en  verrois  volontiers  des 
coppies.  Il  desduisit  aussy  les  présomptions  qu'il  avoit  contre  ce  pri- 
sonnier Beaumont,  qui  a  laissé  sa  femme  à  Naples  (il  dict  que  ce  n'est 
que  sa  putain)  à  laquelle  le  vice  roy  envoya  hoo  Ducatons  aprez  le 
départ  dudict  Beaumont,  laquelle  tenant  un  sien  enfant,  et  enquise  où 
estoit  allé  son  mary,  respondit  qu'il  estoit  allé  faire  un  grand  service 
à  son  maistre.  Il  a  5o  escus  par  moys  d'appointements;  il  fut  à  Tlioul- 
lon  et  à  Marseille,  où  il  esvita  de  voir  M'  de  Guise,  lequel  le  fit  man- 
der, et  il  s'en  excusa  à  celuy  qui  lui  escripvoit  de  sa  part,  disant  qu'il 
avoit  icy  un  procez  de  loooo  escus  qu'il  ne  pouvoit  abandonner,  et 
il  n'en  estoit  rien.  On  a  depuis  faict  prisonnier  son  vallet,  en  atten- 
dant la  traduction  du  maistre'. 

A  mon  retour  d'Avignon  j'apprins  icy  par  M"'  l'Advocat  gênerai  des 
contes^  qu'on  l'avoit  interdict  et  assigné  au  conseil  en  vertu  d'un  ar- 
rest  du  conseil  dont  il  y  a  bien  eu  du  bruict;  il  est  party  ce  jourd'liuy 
avec  M"'  de  Senez'  et  a  voulu  une  mienne  lettre  à  vous. 

La  Compagnie  Ot  arrest  sur  la  requeste  de  son  collègue  tendante  à 
vérification  de  l'edit  des  Thresoriers  portant  qu'il  y  seroit  prouveu 
aprez  leuis  rcmonstrances  faictes  au  Roy  par  la  bouche  dudict  Advocat 
gênerai. 

On  dict  qu'il  fut  faict  d'aultres  propositions  dans  cette  compagnie  là, 
contre  le  Procureur  gênerai  lequel  fut  mandé  quand  ils  cstoient  as- 
semblez, et  harangua  en  sorte  qu'il  les  mit  tous  en  bredouille.  Je  ne 
sçay  si  on  dict  vray,  maison  dict  qu'aulcuns  parloient  de  l'interdire, 
ou  vesperiser.  Les  plus  sages  l'emportèrent,  car  le  coup  pouvoit  rejalir 
sur  tout  le  corps  en  celte  occasion  là. 


'  A  Ja  suite  de  ce  paragraphe  on  trouve,  et  finissant  ainsi  :  ir capable  d'estre  supri- 

dans  Ja  copie  de  la  Mijanes,  à  la  place  du  mée  quand  on  voudrai, 
texte  que  l'on  va  lire,  un  fragment  d'une  *  C'est-à-dire  :  de  la  Cour  des  comptes, 

lettre  précédente  commençant  ainsi  :  rrj'ay  '  I>ouis  Ducliainc  siégeade  iGaSà  1671. 

un  extrême  regret  au  voyage  de  M'  du  Puy  Ce  prélat  a  été  mentionné  dans  le  recueil 

sur  la  rencontre  de  celuy  de  M'  Aleandro»»,  Peiresc-Dupuy  (I,  aSy). 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  165 

Le  train  du  carosse  du  jeune  Carriolis  est  bien  notable  ';  il  se  faict 
un  excellant  conte,  mais  qui  est  un  peu  long  pour  une  lettre,  de 
2000  escus  qu'il  demandoit  pour  ajiulo  di  costo'-'  à  M'deBeaucIjamps, 
lequel  s'en  excusa,  et  aussy  tost  le  présidant  lompit  et  se  déclara 
contre  luy  disant  qu'il  lui  vouloit  faire  abastre  la  teste  et  l'aultre  qu'il 
le  vouloit  faire  déclarer  un  uzurier  et  concusseux  (sic)^. 

M'  Astier  est  de  retour  victorieux,  et  vous  envoyé  abo  escus  pis- 
toliets  ployez  comme  des  antiques  et  recommandez  à  M"  de  Senez,  il 
reserve  le  reste  à  M''  de  Mauvans  et  vous  en  escript  plus  à  plain;  il  a 
prins  les  pistoles  pour  7  libvres  6  sols  6  deniers.  Il  eust  fallu  to  ou 
12  escus  pour  la  remise  et  exposition  des  espèces  qui  seront  bous  à 
espargner  si  le  voyage  succède  à  bien,  comme  il  fault  espérer.  Le 
s'  Clappier,  juge  d'Aulps,  vous  porte  une  boitte  avec  deux  feuilles  de 
figuier  de  Barbarie,  telles  qu'on  les  a  peu  avoir  en  ceste  ville,  car  nous 
en  aurons  de  meilleures  d'ailleurs,  mais  pour  ne  perdre  cette  com- 
modité j'ay  prins  ce  que  j'ay  peu.  Beautenc  <le  Grâce,  qui  est  aussy 
party  aujourd'huy,  vous  porte  un  mellon  d'Espagne  du  s""  Dottor  Ant. 
Novel  de  Pignans.  S'il  y  a  moyen  de  faire  un  peu  plus  d'argent,  je 
vous  en  feray  envoyer  incontinant.  Cependant  si  vous  esles  pressé  ser- 
vez vous  de  la  lettre  de  crédit  du  s""  d'Orves*. 

"  F^es  Goriolis  se  nommaient  ancienne-  consul  d'Aix  en  lôaS  et  devait,  en  i646, 

meut  Cnriolk.  S'agit-il  in  d'Honoré  de  Co-  faire  titrer  Limayc  en  baronnie. 
riolis-Gorbières.qui  venait(rL'[)ouser(ir)t2a)     '       ^  G'est-h-dire  pour  aide  à  la  dépense, 

l'héritière  des  ViUeneuve-Es()inouse  et  dont  supplément  des  frais, 

le  père  fit  (iGa5)  ériger  la  terre  de  Cor-  '  ConciKnetix  est  là  pour  concussionnaire. 

bières  en  barounie?  Si  le  jeune  Cariolis  est  Le  mot  est  chiffré,  mais  d'une  lecture  cer- 

bien   cet  Honoré,  nous  rappellerons   ([ue  taine. 

Malherbe  eu  avait  épousé   la  tante.    Mais  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

peut-ôtre  est-il  question  en  ce  passage  d'un  sillons  françaises,  n°  6170,  fol.  laS-ia/i. 

autre  Honoré,  appartenant  à  la  famille  de  Autographe. 
Coriolis-Limaye,  dont  le  père  fut  premier 


166  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 


XLVIU 
À.  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  receus  hier  au  soir  vostre  despesche  du  1 8  et  fis  rendre  les  lettres 
d'un  chascun,  mesmes  celles  de  M'  Astier,  avec  ses  provisions;  il  vous 
faict  responce.  Je  n'ay  sceu  d'aujourd'huy  prendre  le  temps  de  lisre 
les  lettres  du  P.  du  Val'  pour  y  respondre.  Vous  avez  bien  faict  de  ne 
luy  poinct  mander  qu'il  envoyast  le  pacte  de  Pasques  à  Marseille, 
parcequ'il  ne  suffira  pas  sur  les  lieux  à  la  despance  qu'il  m'y  fault  faire 
à  l'arrivée  de  mon  homme  que  je  n'ay  peu  expédier  à  mon  grand  re- 
gret, mais  je  le  feray  partir  cette  semaine  sans  faillir  avec  l'ayde  de 
Dieu.  Et  si  quelque  chose  demeure  en  arrière  je  l'envoyeray  aprez. 
J'avois  demandé  coppie  des  provisions  de  l'oblat  au  P.  du  Val,  mais 
il  ne  me  les  a  pas  envoyées,  et  sans  cela  on  ne  peult  pas  voir  ce  qui  s'y 
pourroit  faire.  Pour  Mouillac  je  pense  que  le  prebstre  aye  raison  contre 
moy,  et  l'avois  ainsin  escript  au  P.  du  Val'^  Je  ne  sçay  si  M"'  Dacquel 
vous  pourra  fournir  de  meilleures  deffances  que  celles  que  l'on  me 
mandoit. 

J'ay  un  extrême  regret  au  voyage  de  M'  du  Puy  sur  la  rencontre  de 
celuy  de  M'  Aleandro.  Et  suis  bien  marry  de  n'avoir  peu  songer  aux 
œuvres  de  M""  du  Vair,  mais  il  n'a  pas  esté  en  mon  possible.  Voyez  de 
faire  plus  tost  intervenir  M'  de  Lisieux^  pour  empescher  que  Cramoisy 
n'imprime  cette  remonstrance  de  la  croix  et  cette  négociation  d'Angle- 
terre. Il  veult  faire  cela  pour  faii-e  interdire  le  livre  comme  Antoine 

'  Le  prieur  de  Guîtres  déjà  mentionné  ce  passage  :  «Il  croit  que  le  curé  de  Mouillac 

plus  haut.  a  raison  si  Uaquet  n'a   point  fourni  des 

^  Mouillac  ne  figure  pas  dans  le  Pouillé  pièces,  n 
de  1698  parmi  les  prieurés  à  la  collation  '  Nous  avons  vu  que  c'était  Guillaume 

de  l'abbé  de  Guîtres.  Valavez  (dans  une  note  AUeaume ,  neveu  et  successeur  de  Guillaume 

inscrite  au  dos  de  la  lettre)  résume  ainsi  du  Vaii". 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  167 

Estienne  celuy  de  M''  du  Perron'  afin  de  rançonner  ie  monde;  en  tout 
cas  voyez  de  les  corriger.  J'avois  corrigé  une  partie  de  cette  négocia- 
tion que  je  renvoyay  corrigée  à  M' du  Ghesne,  l'aultre  se  pourroit  bien 
corriger  de  niesme  sorte,  et  la  remonstrance  aussy,  et  neantmoings  ne 
les  laisser  imprimer  qu'en  cahiers  à  part,  comme  par  appendice  extra- 
ordinaire et  cappable  d'estre  supprimée  quand  on  vouldra^. 

J'ay  retrouvé  l'original  de  la  parcelle  de  M'  Cliaulvin  que  je  vous 
envoyé  pour  la  faire  reformer  scllon  la  coppie  que  je  vous  avois  en- 
voyée cy  devant,  et  quand  je  ne  seray  nommé  qu'au  bas  de  la  quit- 
tance du  payement,  il  n'y  aura  pas  grand  danger.  Mais  une  commis- 
sion du  Grand  Gonseil  pour  le  faire  assigner  vauldra  bien  mieux.  Il  est 
malaisé  que  je  ne  luy  aye  escript  d'avoir  payé  sinou  tout,  au  moings 
une  partie;  c'est  pourquoy  quand  la  commission  seroit  avec  clause, 
sauf  de  desduire  ce  qui  se  trouveroit  avoir  esté  payé  s'il  y  escheoit  le 
voyage  seroit  tousjours  deub,  et  j'y  pourrois  mesmes  intervenir  pour 
mon  rembourcement.  Vous  en  conférerez  avec  ledict  sieur  Chauvin , 
et  je  vous  laisray  faire  ce  que  vous  trouverez  bon.  Estant  marry  de  ne 
vous  pouvoir  respondre  plus  exactement  à  toutes  choses,  raaisi  su  i  s 
constrainct  de  finir,  estant, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  29  avi'ii  1625. 

Je  vous  recommande  les  lettres  cy  joinctes*. 

'  Il  s'agit  du  cardinal  Jacques  Davy  du  négociations   d'Angleterre    jiar   Appendice 
Perron  déjà  souvent   luentionnd  dans  nos  pour  pouvoir  eslre  supprimée.  » 
précédents  volumes,  et  de  la  publication  de  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
ses œuvres  complètes  en  l'année  162 a.  silions  françaises,  n°  5170,  fol.  126.  Auto- 

'  Résume  de  Valavez  :   tr Imprimer  les  graphe. 


168  LETTRES  DE  PE[RESC  [1625] 

XLIX 
À   MO^SIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

GENTILHOMME  OUDINAinE  DE  LA  CHAMBBE  DU  nOY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Celle  cy  ne  sera  que  pour  accompagner  trois  despesches  que  je  viens 
de  faire,  l'une  pour  M' Aleandro,  laultre  pour  M'  de  Barclay  et  M'  de 
Bonnaire,  son  oncle,  et  la  Iroisiesme  pour  M""  le  chanoine  Maran, 
auxquels  vous  rendrez,  s'il  vous  plaict,  les  lettres  que  j'escriplz  pour 
eux  respectivement',  prenant  occasion,  si  vous  pouvez,  de  les  accom- 
pagner chez  ceux  auxquels  j'escripts  lorsqu'ils  les  vouldront  rendre. 
Vous  y  pourrez  faire  adjouster  des  queues  volantes  avec  nostre  cachet 
avant  que  les  rendre,  et  y  jetter  les  ieux,  pour  vous  conformer  comme 
vous  pourrez  à  mes  intentions,  et  suppléer  ce  que  je  n'ay  peu  escrire 
plus  au  long,  que  vous  suppléerez  aiseement"'^.  Quand  à  celles  du 
s' Aleandro ,  il  y  en  a  plusieurs  que  je  trouverois  à  propo  s  de  faire  rendre 
par  aultres  mains  que  celles  dudict  s'  Aleandro,  afin  qu'ils  l'aillent 
visiter  luy  à  l'advance  comme  de  raison,  si  faire  se  peult,  ou  qu'ils  se 
trouvent  en  lieu  où  il  les  puisse  voir  commodément,  en  cas  qu'ils 
fissent  scrupule  de  l'aller  visiter,  comme  M"'  Grottius,  et  M'  Saul- 
maise.  Je  pense  qu'ils  ne  feront  pas  difficulté  de  se  rendre  chez  M'"  de 
Thou,  ou  chez  M'  Rigault,  afin  qu'il  les  y  trouve  quand  il  s'y  acliemi- 
nera.  J'ayme  si  cordialement  ce  personage  que  je  vouldrois  bien  pou- 
voir contribuer  quelque  chose  à  son  contentement,  et  si  faire  se  pou- 
voit  à  son  advancement.  Sa  vertu  et  sa  doctrine  sont  desja  cogneiies  et 
estimées  de  plusieurs  dans  Paris,  sa  présence  en  fera  redoubler  l'esti- 

'  Le  début  de  cette  lettre  a  élé  ainsi  mo-  Bonnaire,  son  oncle,  et  à  M'  le  chanoine 

difié  dans  la  copie  de  la  Méjanes  (collection  Manin,  etc^i 

Peiresc,  reg.  111,  fol.  ilio):  rr  Vous  rendrez ,  '  Phrase  supprimée  dans  la  copie  sus- 

s'il  vous  plaist,  respectivement  les  lettres  mentionnée, 
que  j'escris  à  M"  Aleandro,  Barclay,  de 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  169 

mation,  et  je  vouldrois  bien  en  faire  publier  si  fort  le  committimus, 
que  le  bruict  en  peust  retentir  jusques  au  delà  des  Monts,  s'il  ne  le 
trouve  pas  mauvais.  Et  pour  ne  demeurer  dans  les  simples  termes  de 
le  faire  cognoislre  aux  gents  de  lettres,  je  vouldrois  bien  que  le  renom 
en  parvinst  jusques  aux  oreilles  de  Mess"  les  principaux  ministres. 
C'est  pourquoy  je  vouldrois  bien  que  par  Mess"  de  Lomenie,  le  Beau- 
clerc^,  Erouard  ^,  et  aultres  semblables,  il  se  trouvast  quelque  pré- 
texte pour  le  faire  présenter  cbez  M"'  d'Herbault,  qui  a  le  despartement 
de  Rome',  et  s'il  y  avoit  moyen  de  faire  que  M^''  le  Chancelier'*  mons- 
trast  quelque  désir  de  le  cognoistre,  je  le  desirerois  encores  plus. 
Voire  jusques  à  M"' le  cardinal  de  Richelieu,  s'il  se  trouvoit  quelque 
moyen  d'introduction,  et  qu'il  ne  i'aye  pas  désagréable,  car  cela  ne 
luy  seroit  peult  estre  pas  inutile  quelque  jour.  Tant  y  a  que  pour  le 
moings,  je  suis  bien  d'advis  que  vous  trouviez  quelque  moyen  de  le 
faire  demander,  ou  voir  par  Monsieur  frère  du  Roy,  sur  le  subject  des 
Antiquitcz,  par  M''  de  Metz^  M-"  de  Moret^  M'  deFetan^  M'  de  Mer- 
cure^ sur  le  subject  de  la  Bibliothèque  Ms'%  voire  par  M'  le  P""  Pré- 
sidant de  Verdun  et  par  M"' le  Procureur  gênerai",  s'il  y  veult  consentir, 
à  quoy  M'  Passard  i"  et  M''  du  Puy  "  vous  serviront  fort  bien.  Et  tousjours 


'  Le  secrdlaire  d'Étal  Charles  de  Beau- 
clerc  esl  souvent  mentionne  dans  les  doux 
premiers  tomes  du  recueil  Peiresc-Dupuy. 

^  C'est  Jean  Heroard  ou  Hérouard ,  pre- 
mier médecin  de  Louis  XIII,  ne'  5  Mont- 
pellier, mort  devant  la  Rochelle,  à  Aitré,  le 
11  février  lùnS-Yoïrl' Introdiictton  au  Jour- 
naUhi  docteur,  publié  par  lui.  de  Barlhélcmy 
et  E.Soulié(i868,  a  vol.  in-8°,  p.  lxhi). 

'  Sur  le  secrétaire  d'État  Raymond  Phc- 
lipcaux,  seigneur  d'Herbault,  voii-  les  deux 
premiers  tomes  du  recueil  Peiresc-Dupuy, 
passim. 

'  Nous  avons  vu  que  c'était  Élienne 
d'Aligre  (1694-1626). 

'  Henri  de  Bourbon-Verneuil  fut  évéque 
de  Metz,  de  1619  à  1669. 


"  Sur  Antoine  do  Bourbon,  comte  de 
Moret,  voir  les  deux  pi'emiers  tomes  du  re- 
cueil Peiresc-Dupuy,  passim. 

'  Sur  cet  agent  supérieur  de  l'adminis- 
tration des  [)ostes,  voir  les  deux  premiers 
tomes  du  susdit  recueil  ,/)rtss!m.  Dans  la  copie 
de  la  Méjanes  on  a  écrit  Fccan  pour  Fctaii. 

'  Lo  duc  de  Mcrcœur.  Connue  Peiresc, 
Brantôme  écrit  Mercure  pour  Mercœur. 

'  Sur  le  premier  président  Nicolas  de 
Verdun  et  sur  le  procureur  général  Mathieu 
Mole,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy, /jassi'hi. 

'"  Passard  ou  Passart  a  été  mentionné 
plus  haut. 

"  On  connaît  les  bonnes  relations  de 
l'avocat  Dupuy  avec  les  chefs  de  la  magis- 
trature parisienne. 


3a 


170  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625J 

suis  je  bien  d'advis  que  vous  preniez  le  temps  propice  pour  luy  faire 
voir  sans  loulle  '  et  à  son  aise  le  Gamayeul  de  la  S'"  Chappelle  et  le 
cantliarus  d'Agathe  de  S'  Denys  avec  les  aultres  singularitez  qui  y 
sont,  à  sçavoir  d'aultres  calices  d'Agathe,  de  cristal  en  l'orme  de  can- 
tliarus qui  estoient  hors  d'usaige  si  ce  n'est  avec  la  canule  comme  faict 
le  Pape,  et  qui  ressemblent  les  calices  gravez  aux  tombeaux  des  an- 
ciens crestiens,  la  padene  avec  les  poissons  d'or,  un  grand  crucifix 
gravé  en  une  grosse  ovale  de  crystal  bien  ancien,  les  plaques  du  de- 
vant de  l'autel  de  S' Denys',  etc.,  en  compagnie,  s'il  est  possible,  de 
M"'  Bignon,  et  de  peu  de  genls,  car  d'attendre  que  M?"^  le  Cardinal  y 
aille,  il  y  auroit  bien  du  temps  à  perdre,  el  la  foulle  osteroit  le  prin- 
cipal plaisir.  Plustost  y  retourner  aprez  quant  et  luy.  Vous  luy  pourrez 
faire  voir  les  galeries  du  Louvre  et  quelques  uns  des  principaux  ou- 
vriers. Mais  sur  touts  Mons'  Alleaume,  pour  voir  son  esguille  qui 
monstre  le  pôle,  sa  perspective  régulière,  et  ses  aultres  singularitez'\ 
sans  oublier  M'  du  Moustier^,  pour  qui  je  vous  ay  envoyé  une  bouteille 
de  l'huille  de  scorpion  de  cet  excellent  ouvrier  d'Avignon  qui  est 
mort,  laquelle  j'ay  recouvré  avec  grande  peine,  mais  avec  le  plus 
grand  heur  du  monde.  Et  faictes  l'advertir  à  l'advance  qu'il  modère 
un  peu  son  language  devant  cez  Messieurs  ^  Si  vous  pouvez  prendre 
quelque  occasion  o(x  vous  peussiez  fraicter  chez  la  Coiflier*  M'  Alean- 
dro  et  M''  Maran,  il  n'y  auroit  poinct  de  danger,  mais  sans  super- 
lluité,  comme  vous  fictes  aultres  foys  cet  ageanf,  et  si  M"'  Bignon  en 

'  C'est-à-dire  sans  se  presser.  diseur  fie  gros  mots  dont  jouissait  du  Mous- 

*  Sur    le    matliéiiiaticien    Jacques    Al-         lier  n'était  pas  suiiaite. 

leaume,  voir  (passim)  les  deux  premiers  ''  Tallemant  des  Réaux  {HisloricUe  du 
tomes  du  recueil  Peiresc-Dupuy.  Maréchal  d'Effiat,  H,  lag)  s'exprime  ainsi: 
'  Sur  le  peintre  Daniel  du  Moustier,  voii-  rrOn  a  dit,  pour  le  déprimer  encore  d'avan- 
ies trois  tomes  (passim)  du  recueil  Peiresc-  tage,  que  la  Coiflier,  cette  Iraitleuse,  csloit 
Dupuy.  sa  parente.  i  P.  Paris  en  son  conuuentaire 

*  Du  Moustier  ëtait  célèbre  pour  sa  (p.  i3o)  reproduit  r un  très  agréable  ron- 
liberté  de  langage.  Tallemant  des  Réaux  dit  deaui  composé  par  Voilure  à  l'occasion 
(111,  490)  qu'il  était  (rsaleen  proposn.  Di-  d'un  dîner  chez  la  CoiJUer  (c'est  le  refrain 
verses  citations  de  l'auteur  des  Historiettes  du  rondeau). 

(igi-iyi)  prouvent  que  la  réputation  de 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  171 

vouloit  cstre,  cela  purjjeroil  tout  le  crime  ou  le  vice  du  lieu^  Si  ce 
n'est  f|ue  vous  peussicz  faire  la  partie,  le  jour  que  vous  irez  à  S'  Deriys, 
dans  la  chambre  de  quelque  moyne,  comme  pourroit  astre  le  Moine 
Colletet-,  mon  nommé  sur  Cuistres,  que  M'  de  l'Aiïemas  m'a  vois  niis 
en  main  et  qui  est  gentil  garçon;  et  par  occasion  quand  vous  y  serez, 
tousjours  scray  je  bien  aise  que  vous  le  salliiiez  de  ma  part,  pour 
m'entretenir  en  ses  bonnes  grâces,  et  de  M''  son  oncle,  qui  esloit  le 
prieur,  s'il  me  samble.  11  fault  le  mener  encores  chez  M""  des  Iveteaux^, 
et  M''  Aleandro  et  M''  le  chevalier  del  Pozzo,  et  M''  de  Bonnaire,  parce 
qu'il  est  fort  officieux,  et  peult  avec  son  carosse*  les  conduire  quelques 
foys  ailleurs,  et  leur  rendre  des  bons  offices,  à  la  Cour. 

M"'  d'Abattia  m'a  embarrassé  de  ses  vers.  Vous  en  aurez  deux  cop- 
pies  que  vous  pourrez  baillera  M"" Aleandro,  lequel  en  usera  comme  il 
jugera  plus  à  propos;  la  dédicace  qu'il  adjouste  au  cardinal  de  la  Va- 
lette semble  nous  oster  le  moyen  de  les  faire  présenter  à  S.  S'"  comme 
l'authcur  eust  désiré''. 

M"'  d'Aubery  esloit  en  peine  d'un  cachet  qu'il  avoit  laissé  par  mes- 
giirde  à  Toullon  dans  l'hostellerie.  Je  l'ay  faict  recouvi-er,  ensemble 
l'estuy  où  il  estoit  attaché.  Vous  le  luy  ferez  rendre  avec  ma  lettre.  Et 
ferez  de  bouche  tous  les  compliments  que  vous  pourrez  pour  luy  faire 
déclarer  son  gonst,  et  dire  qu'est  ce  qu'il  pourroit  désirer  de  cez  quar- 
tiers icy,  afin  que  le  luy  procurant  je  me  revanche  d'une  petite  figu- 
rolte  de  cuivre  qu'il  me  voulut  donner  en  partant  d'Avignon,  à  faulte 
que  les  ouvriers  ne  l'avoient  pas  sceu  raouller.  Pour  le  surplus  je  vous 


'  Ij'lionnètelé  de  ce  ma{fislrul  dtail  si 
{j'rande  (jii'elle  semblait  devoir  purifier 
tout. 

'  il  est  souvent  (juestlon  de  ce  moine 
dans  noire  tome  V  (correspondance  avec 
Denis  Gnillomin).  Dans  la  copie  do  la  Mé- 
janes  on  a  sup[)rimé  les  mots  :  mon  nommé 
sur  Guisires. 

'  Nicolas  Vauquelin,  sieur  des  Y'vefeaux, 
né  vers  i568,  mourut  le  9  mars  16/19. 


Voir  sa  très  curieuse  liistoriellc  dans  Talle- 
mant  des  Réaux  (I,  34i-36o).  Le  commen- 
taire de  l'éditeur  n'est  pas  moins  curieux 
que  la  notice  môme. 

*  Le  trcarossen  du  poète  était  célèbre 
à  Paris  dans  toute  la  première  moitié  du 
xvir  siècle. 

^  V^oir  sur  les  vers  de  Guillaume  d'Ab- 
batia  le  foscicule  X  des  Correspomlaiits  de 
Pciresc. 


172  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

escriray  un  peu  plus  à  loisir,  car  je  suis  grandement  las  d'escrire  tant 
de  lettres  ',  et  je  va  envoyer  le  pacquet  chez  M'  le  P""  Présidant  pour 
estre  porté  par  le  courrier  que  M"'  de  Guise  dict  avoir  retenu,  cl  deb- 
voir  venir  prendre  sa  despesche  aujourd'huy  ou  demain,  demeurant, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE     PEinESC. 

D'Aix,  ce  2  may  i6a5. 

Je  ne  sçay^  si  je  vous  avois  jamais  dict  que  M'  du  Moustier  a  voit 
arraché  des  notains  de  Monsieur,  frère  du  Roy,  ung  fragment  de  table 
d'Airain,  grand  comme  une  feuille  de  papier  toute  ouverte,  escripte 
des  deux  costez,  où  il  y  a  des  restes  des  Loix  agraires  du  temps  de  la 
seconde  guerre  punicque,  dont  je  faisois  bien  du  cas.  Je  vouidrois  que 
l'allant  visiter,  vous  prinsiez  occasion  de  l'emprunter  et  puis  jetter 
quelque  propos  pour  sentir  s'il  trouveroit  mauvais  que  vous  me  l'eus- 
siez envoyé  soit  pour  quelque  temps  seulement,  ou  pour  tousjours, 
ou  pour  luy  en  demander  la  succession  aprez  luy,  puisque  sa  maladie 
le  rend  si  chagrin  et  desgousté  des  choses  qu'il  avoit,  comme  l'on  m'g 
dict  qu'il  est  desgousté.  Voyez  de  mesnager  cela  selon  vostre  dextérité 
accoustumée'. 


'  Il  s'agit  là  des  lettres  (jui  sont  énunié- 
rées  dans  les  Petits  mémoires  de  Peiresc 
(p.  87)  et  qui,  réunies  en  cette  page  sous 
la  date  coinnume  du  19  mai,  atleignent  ce 
chiffre  effrayant  :  quarante-deux.  On  voit  par 
la  phrase  oîi  Peiresc  mentionne  son  écra- 
sante lassitude,  qu'il  avait  commencé,  dès 
les  premiers  jours  du  mois,  à  préparer  celte 
immense  expédition  de  dépêches. 

*  Ce  paragraphe  ot  le  suivant  ont  été 
joints  au  corps  de  la  lettre  dans  la  copie  de 
la  Méjanes.  Le  second  post-scriptum  (voir  la 
note  1  de  la  page  178) a  été  supprimé,  mais 
en  revanche  on  en  a  donné  un  autre  qui  fait 


partie  de  la  lettre  suivante  (du  ii  mai 
1695).  Nous  avons  déjà  vu  dans  le  tonieV 
(corres|)ondance  Borriily)  que  bien  sou- 
vent, dans  les  copies  de  la  Méjanes,  on  a 
réuni  deux  ou  trois  lettres  en  une  seule. 

'  J'ai  eu  la  bonne  pensée  d'interroger 
au  sujet  du  fragi:.ent  d'inscription  dont  il 
est  ici  question  mon  cher  confrère  et  ami 
M.  Paul  Vioilet,  membre  de  l'Institut  et 
conservateur  des  Archives  et  de  la  Biblio- 
thèque de  la  Faculté  de  droit  de  Paris.  Cet 
érudit  m'a  répondu  en  ces  termes,  le  7  no- 
vembre 1893:  tEu  jetant  un  coup  d'œil 
rapide    sur    le    Corpus    Inscriptivmm    de 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  173 

J'escripts  à  M''  Rubens  que  M''  Aleandio  a  prins  grand  plaisir  à  la 
veûe  des  empreintes  des  grands  camayeuls  d'Auguste  et  au  dessain  de 
celuy  de  l'Empereur.  Cela  vous  pourra  bien  fournir  quelque  occasion 
de  vous  enquérir  de  luy,  ou  de  faire  que  M"'  Aleandro  s'enquiere  de 
luy,  s'il  a  jamais  faict  un  dessain  de  celuy  de  la  S'"  Chapelle  qu'il  vou- 
loit  faire  avec  les  vives  couleurs  des  habillements  anciens,  et  les 
figures  d'un  pan  de  long  pour  voir  si  cela  le  pouvoit  remettre  dans  le 
souvenir  de  la  promesse  qu'il  m'en  avoit  faicte  la  dernière  foys  que  je 
le  vis  pour  l'accompagner  du  tableau  que  j'ay  de  celuy  de  lEmpereur, 
où  les  figures  sont  de  mesme  proportion  bien  que  en  grisaille  et  non 


uh 


en  couleurs 


1 


Momiusen,  j'ai  cru  retrouver  ce  qui  vous 
intéresse,  c'est-à-dire  mention  et  reproduc- 
tion d'un  fragment  d'inscription  conservé 
jadis  dans  les  collections  du  roi  de  France  et 
dont  depuis  lors  on  a  perdu  la  trace.  Mais, 
pour  éviter  quelque  erreur,  j'ai  remis  votre 
lettre  et  mes  notes  plus  que  sommaires  à 
M.  Girard,  professeur  à  l'École  de  droit,  qui 
est  spécialiste  en  la  matière.  Dès  que  j'aurai 
la  note  qu'il  m'a  promise ,  je  vous  la  trans- 
mettrai. Attribuez-lui,  je  vous  prie,  tout 
l'Iioimeur  de  cette  petite  recherche.»  Voici  la 
réponse  de  M.  Girard ,  du  8  novembre  1 898  : 
fCiier  Monsieur  Viollet,  je  vous  renvoie  la 
lettre  de  M.  Tamizey  de  Larroque  et  je  crois 
connue  vous  évident  qu'il  s'agit  d'un  frag- 
ment de  la  loi  agraire  de  CAS,  G.  L.  L.  D. . 
900,  p.  75  et  suivantes,  probablement 
du  fragment  e,  reproduit  p.  76,  et  pour 
l'autre  face  relative  aux  rcpeUmdns ,  p.  5o, 
qui,  d'après  la  notice,  p.  /i(),  était  à  la  bi- 
bliothèque royale  en  i56/i,  à  Fontainebleau 
eni5()7,  à  la  bibliothèque  du  roi  encore 
en  i583,  d'après  Brisson,  et  a  été  inutile- 
ment cherché  par  Mabilloii  à  la  fin  du 
xvn"  siècle.  La  lettre  du  a  mai  i6a5  donne 
alors  sur  lui  un  dernier  renseignement  entre 


Brisson  en  i583  et  les  recherches  inutiles 
de  Mabillon.  Je  suis,  comme  vous  voyez, 
exactement  de  votre  avis  sur  l'ensemble  et 
le  détail.  Votre  dévoué,  etc."  IVI.  Viollet 
accompagnait  cette  consultation  des  deux 
lignes  que  voici  :  irCher  confrère  et  ami, 
voici  la  note  de  M.  Girard  qui  conlirme  et 
précise  ce  que  je  vous  indiquais.  Vous  pou- 
vez tenir  maintenant  la  solution  comme  cer- 
taine. Cordialement  à  vous.  »  Je  dois ,  comme 
on  le  voit  par  ces  diverses  communications, 
attribuer  à  chacun  des  deux  savants  ir l'hon- 
neur de  la  ])etitc  recherche»  et  une  pari 
égale  dans  ma  reconnaissance. 

'  Bibliotb  \'|ue  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions, n"  5170,  fol.  197  et,  pourle/)o«/- 
scriptmn,  fol.  199.  Autographe.  —  A  la 
suite  (fol.  i3o)  on  trouve  un  nouveau  posl- 
scriptum  en  caractères  secrets  dont  les  quatre 
premières  lignes  seulement  ont  été  déchif- 
frées. Les  voici  :  «La  principale  obmissioii 
estoit  que  M'  de  Guize  parlant  de  l'adsis-  • 
tance  que  l'Espaignol  pouvoit  avoir  a  dict 
qu'il  n'en  auroil  poinct  du  Pape,  car  le 
Icgat  luy  a  dict  en  son  entreveue  couune  il 
asseure  que  si  le  progrez  des  affaires  du  roy 
alloit  bien  il  joindroit  ses  armes  et  son  au- 


174 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1625] 


À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLWKZ, 

À  PARIS. 
Monsieur  mon  frère, 
J'ay  esté  bien  malheureux  en  ce  que  ma  despesche  pour  M'  Alean- 
dro  qui  avoit  attendu  quelques  jours  chez  M"^  d'Oppede  le  passage  du 
courrier  de  M""  de  Guise,  par  opiniastreté  de  M'  La  Fagoiie,  demeura 
sans  qu'on  la  luy  baillast  à  son  passage.  Et  Dieu  sçait  comme  elle  arri- 
vera tard.  Je  m'en  suis  cuidé  fort  piquer  avec  luy,  mais  à  cette  heure 
son  mariage  le  tient  tout  destracqué',  et  je  crains  bien  qu'il  ne  coure 
fortune  de  perdre  son  maistre  ^.  Il  s'est  logé  avec  sa  femme  au  quar- 
tier du  logis  de  son  beau  père  que  tenoit  Boissely^  Et  par  parenthèse 
mimporlune  bien  touchant  nostre  fermier,  voire  je  me  double  que  du 
Mas  ne  nous  ayt  traversé  au  dessein  de  S'*  Catherine,  dont  j'ay  bien 
envie  de  m'esclaircir  avec  M""  de  VauclauseS  car  j'entends  qu'il  a  ar- 


thorité  tant  s'en  fault  qu'il  s'y  voulut  op- 
poser, ea  quoy  persone  ne  se  creut,  le  bon 
prince  aussi.  i  Valavez  analyse  ainsi  la 
ieltre  de  Peiresc  :  «Aix,  lôaS,  2  may.  Mon 
frère.  Reconnu  de  M'  Aleandro.  Ce  qu'on 
luy  doit  faire  voir  à  S'  Denis.  I/C  traiter.» 

'  Luc  (le  Fagoiie,  natif  de  Heinis,  eut 
de  ce  mariage  six  filles  dont  une  fut  mère 
de  Joseph  de  Pitton ,  seigneur  de  Tourne- 
fort,  une  autre  grand'uière  de  lUpert  de 
Monclar,  une  troisième  bisaïeule  de  Jean- 
Baptiste  de  Boyer,  marquis  d'Argeus.  Voir 
une  note  à  ce  sujet  dans  les  Rues  d'Aia: 
(t.  l,p.  a65-a66). 

^  Le  premier  président,  dont  Lue  de  Fa- 
goiie était  le  secrétaire;  d'autres,  moins  bien 
informés,  ont  dit  l'intendant. 

'  \^s  Boissely  remontent  à  un  notaire 
du  roi  René,  anobli  par  Ciharles  VIII.  Jean 
Boissely,  fils  sans  doute  de  celui  que  men- 


tionne Peiresc,  transplanta  cette  famille  à 
iMarseille  en  1666. 

*  François  de  Villeneuve,  seigneur  de 
Vauclause ,  Bargemon  ,etc. ,  né  en  1 602 ,  était 
le  petit-fils  de  Vauclause  (Christophe  de 
Villeneuve)  qui  joua  un  rt\le  si  digne  de 
louange  loi-s  de  la  Saint-Barthélémy.  \oir 
Le  Protestantisme  à  Forealquier.  Mémorial 
inédit  d'Antoine  Gassaud  par  L.  de  lîerliic- 
Perussis  (Digne,  1  89-1,  p.  28).  11  épousa  la 
fille  du  président  Joseph  d'Aimar  el  fut,  en 
iG3i,  un  des  députés  des  étals  de  Provence 
au  prince  de  Coudé  (Bouche,  H,  887).  De 
lui  descendent  les  Villeiieuve-Bargemon  où, 
comme  me  l'écrit  d'une  façon  piquante 
M.  de  Berlue,  auijuel  je  dois  en  ce  volume 
plus  encore  que  dans  les  volumes  précédents 
de  |)récieux  renseignements  provençaux, 
(tl.ouis  Wlll  prit  quati'e  préfets,  et  aurait 
voulu  en  [)rendre  89 r'. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  175 

reiit(''  pour  six  ans  à  un  (|iii  plante  des  aibi'cs  là  dedans  depuis 
quelques  jours.  Vous  aurez  donc  à  ce  coup  cette  pauvre  despesclie,  et 
ensemble  des  lettres  de  quelques  amys,  et  un  peu  de  relation  de  ce 
procez  si  j'ay  loisir  de  la  clorre. 

J'ay  receu  voz  despesches  du  2  ;î  ,  2  5,  a  g  du  passé  et  2  de  ce  moys, 
et  ay  rendu  toutes  les  lettres  qui  y  estoient  joinctes,  ayant  porté  moy 
mesmes  cette  aprez  disnée  à  M''  le  présidant  Seguiran  son  ])ac({uet  et 
ses  lettres  surannées,  que  je  m'estonne  que  vous  n'ayez  faict  accom- 
pagner d'une  lettre  de  suranation  et  validation  des  payes  escheiies 
depuis  l'an  1628  qu'elles  sont  dattées.  11  m'a  faict  voir  ce  qu'on  luy  es- 
crivoit  du  bon  acceuil  du  Roy  entretien  [sic)  de  M'  de  Bouq,  à  qui 
j'ay  bien  de  l'obligation  de  l'honneur  de  son  souvenir,  et  des  surabon- 
dantes bonnestetez  dont  il  me  comble  sans  mesure  à  son  acoustumée;- 
je  le  félicite  de  sa  faveur,  et  luy  soubaicte  le  succez  de  son  voyage 
conforme  à  ses  désirs. 

Je  seray  bien  marry  que  vous  ])erdiez  la  veiie  des  cérémonies  de 
ce  mariage,  mais  je  serois  bien  plus  marry  si  vous  perdiez  l'occasion 
d'aller  au  devant  de  Me^  le  Cardinal. 

J'ay  rendu  vostre  lettre  au  cousin  d'Orves,  qui  m'a  dict  qu'il  paye- 
roit  M''  Gaillard,  et  l'a  esté  voir,  mais  ses  lettres  ne  sont  pas  encor  ar- 
rivées, et  il  en  a  grande  faulte  en  son  procez.  Nous  avons  esté  infini- 
ment aises  d'apprendre  par  les  lettres  de  M''  d'Erbaull  et  de  vous,  que 
le  Nonce  disoit  que  le  Cardinal'  se  loiioit  de  nous,  et  en  avoit  l'emer- 
cié  le  Roy  alin  de  faire  clorre  la  bouche  à  ceux  qui  persistoient  à  dire 
qu'il  esloit  malcontant.  11  est  tard,  et  je  suis  constrainct  de  finir,  de- 
meurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  serviteur, 
DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  dimanche  an  soir  xi  niay  iGaS. 

Je  VOUS  envoyé  un  peu  de  graines  du  s''  Dottor  Ant.  Novel.  11  y  en 
'  Le  cardinal  Fr.  Bni-berini. 


176  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

a  quelques  auUres,  mais  elles  sont  uniques,  ou  seulement  doubles,  de 
sorte  qu'il  n'y  a  poinct  de  moyen  d'en  despartir,  vous  en  aurez  la  liste 
au  premier  jour. 

Je  trouve  fort  bon  le  tiltre  des  œuvres  de  feu  messire  Guillaume  du 
Vair,  garde  des  seaux  de  France,  comme  vous  l'avez  concerté  avec 
M""  Bignon  et  M-"  de  Malerbe'. 

Pour  la  préface  je  n'y  trouve  rien  à  redire,  si  ce  n'est  que  je  ne 
vouldrois  pas  qu'il  semblast  que  l'autheur  eust  affecté  l'édition  de  ses 
œuvres  et  y  cbangerois  les  deux  ou  trois  petits  mots,  qui  y  sont  cban- 
gez,  si  l'advis  arrive  à  temps,  ou  si  la  feuille  se  peult  refaire.  J'approuve 
les  corrections  de  l'affaire  d'Angleterre  conforme  à  ce  que  j'avois  desja 
faict.  Et  ne  sçay  s'il  ne  seroit  poinct  bon  de  laisser  en  quelque  coing 
■l'advertissement  au  lecteur  qu'avoit  faict  l'Angelier  l'an  i6oG^. 

Je  suis  bien  d'advis  que  vous  en  fassiez  relier  un  exemplaire  pour 
M""  le  Légat.  Et  excuser  l'avarice  du  libraire  qui  a  faict  ce  qu'il  a  voulu 
et  non  ce  qu'on  desiroit  et  qui  eust  esté  raisonable.  Vous  vous  pourrez 
servir  de  cette  excuse  pour  moy  envers  voz  amys,  si  je  n'y  ay  contribué 
ce  que  j'eusse  faict  sans  cela  pour  ne  me  charger  de  cette  édition  pré- 
cipitée et  mal  conduite  par  ce  libraire  à  sa  fantaisie,  contre  l'advis  de 
M"'  du  Ghesne  et  le  mien'. 

Sur  ce  qui  restoit  à  juger  du  s''  d'Auterive,  y  a  eu  nouveau  partage, 
mais  le  plus  absurde  du  monde,  suivant  la  partie  qui  en  avoit  esté 
dressée  de  plus  longue  main,  et  que  je  nepouvois  croire  quand  on  me 
la  disoit  à  l'advance.  Au  moings,  M""  d'Oppede  et  M""  de  Lambert*  ont 

'  La  mention  de  la  participation  du  ju-  '  Abei  L'Angelier  avait   précédemment 

risconsullc  et  du  poète  à  l'édition  des  œuvres  édité  un  des  meilleurs  traités  de  G.  du  Vair  : 

complètes  de  Guillaume  du  Vair  est  uno  in-  De  V  Eloquence  française ,  etc.  (Paris,  iSgS, 

téressante  particularité  d'histoire  littéraire.  petit  in-ia). 

Nous  ne  possédons  pas  les  lettres  de  Mal-  '  Dans  la  copie  de  la  Méjanes  citée  plus 

herbe  où  il  devait  entretenir  Peiresc  des  haut,  on  a  ainsi  abrégé  ce  paragraphe:  ^Et 

soins  donnés  à  cette  édition.  Dans  le  tome  III  excuser  l'avarice  du  libraire  qui  a  conduit 

dos  0£'««re«  publiées  par  M.  Ludovic  Lalanne  celte  édition  à  sa  fantaisie,  contre  l'advis  de 

la  correspondance  du  poêle  avec  son  ami  M'  du  Ghesne  et  le  mien." 
de  Provence  est  interrompue  du  a  3  no-  '  Raymond  Maitlier,  seigneur  de  Lam- 

vembre  lôaa  au  19  décembre  162C.  berl,  avait  été  reçu  en  1607. 


[1625]  -^  -  ":^  SA  FAMILLE.  177 

esté  fi  ce  coup  du  bon  costé,  M'  le  rapporteur  n'ayant  eu  pour  luy 
que  Mess"  de  Mouriers'  et  de  Monts'^,  les  aultres  n'ont  esté  que  cinq 
reduictz  à  quattre,  à  cause  de  M''  Ollivier  et  M"'  de  Lambert  qui  ne 
font  qu'une  voix;  M"'  de  Lambert  est  conlretenant. 

Madame  de  Malerbe^  vous  recommande  son  pacquet  parce  qu'il  y  a 
une  lettre  de  change  de  200  escus. 

De  Branges  m'a  apporté  celuy  qui  est  adressé  au  s""  Icard. 

[Post-scri'ptum  au  dos  de  la  lettre.)  Je  n'ay  plus  de  cire  d'Espagne  et 
suis  bien  incommodé  à  clorre  cette  despesche. 

Suit  (fol.  i33)  un  aalre  post-scriptum  chill'ré  avec  traduction  inter- 
linéaire :  tf  Castrevieil  estoit  venu  avec  le  gênerai  des  galères  pour 
traiter  et  concerter  l'entreveue  de  luy  et  de  M"'  de  Guyse.  Si  tost  que 
M'  de  Guyze  fut  arrivé  avec  ses  navires  devant  ToUon,  Castrevieil  le 
pria  de  trouver  bon  qu'il  lit  venir  le  gênerai  le  soir  mesmes  pour  le 
salluer,  mais  il  ne  le  voulut  pas  et  le  remit  au  lendemain,  ayant  laissé 
croire  qu'il  seroit  bien  receu  sans  toutefois  rien  exprimer  de  l'équipage 
auquel  il  eut  voulu  que  l'autre  vint.  Le  lendemain  au  matin  le  gêne- 
rai vint  par  modestie  et  plus  de  summission  dans  un  caiq  avec  quattre 
ou  cinq  gentilshommes  et  Castrevieil  abbordant  le  gallion  point  de 
tronqietes  ne  parurent  comme  de  coustume  et  personne  ne  le  vint  re- 
cevoir. M"'  de  Guyze,  qui  estoit  sur  la  pouppe,  rentra  dans  sa  chambre 
et  s'y  entretint  une  grosse  heure  en  discours  communs  avec  le  comte 
de  Carccs  et  autres  qui  estoient  touts  en  peine  parcequ'ils  sçavoient 
bien  que  l'on  avoit  menés  le  gênerai  sur  la  pouppe  au  pont  de  corde 
dez  qu'il  estoit  arrivé  où  il  eut  loisir  de  languir  avec  Castrevieil  et  sa 
suitte.  Enfin  M"'  de  Guyze  sortit  et  monta  à  la  pouppe  oi!l  il  receut  fort 

'  Scipion  de  Chailaii-Moriez  ne  fut  reçu  Madeleine   de    Corriolis,    dtait    native   de 
qu'en  1637.  Peut-être  avait-il  déjà  acquis  la  ville  d'Aix.  —  Voir  la  savante  et  pi- 
son  oflice  en  iCaô.  quante    notice    de    M.    L^ou    de    Berlue 
Gaspar    de    Villeneuve,    seigneur    de  l'erussis    sur    Malherbe    à    Aix,    publiée 
Mons,  avait  dtéreçuen  i6a3.  dans  les  Mémoires  de  i' Académie  de  cette 


'  On  sait  que  la  femme  de  Malherbe,         ville. 


a3 

taPHIHKIllB    SATIOKltt. 


178  LETTRESDE  PEIRESC  [1625] 

froidement  le  salut  du  gênerai,  faignant  de  trouver  estrange  qu'il  fut  là. 
Aussytozt  tout  le  monde  se  recula  pour  les  laisser  en  plaine  liberté, 
mais  leurs  discours  ne  furent  que  de  choses  communes  sans  rien 
dire  ne  du  passé  ne  de  ce  que  le  Roy  leur  avoit  commandé  de 
faire  par  ensemble,  chasctm  attendant  que  l'autre  commanceast  et 
se  séparèrent  ainsin.  Comme  Castrevieil  s'en  revint  à  M'  de  Guyze 
pour  se  plaindre ,  M""  de  Guyze  se  mit  devant  monstrant  de  s'estre 
ofîencé  que  le  gênerai  fut  venu  seul  au  lieu  d'amener  toutes  les  ga- 
lères, bien  qu'il  eust  eu  lors  plus  d'occasion  de  dire  qu'on  y  fust  venu 
en  triomphe.  Castrevieil  esperoit  que  cela  se  peut  accommoder  le  len- 
demain que  M""  de  Solliers  offroit  de  donner  disner  à  touts  deux  dans 
la  ville.  Et  sembloit  que  M""  de  Guyze  y  eut  consentv,  mais  il  alla  à  la 
ville  où  il  ouyt  la  messe  et  puys  s'en  retourna  au  galion  sans  vouloir 
disner  et  la  partie  fut  rompue.  Depuis  comme  on  s'appeiceut  que  M""  de 
Guyze  avoit  faict  faire  un  fanal  à  sa  galère,  doré  et  fleurdelizé  comme 
celluy  de  la  Realle,  on  luy  fit  dire  que  les  autres  galères  ne  pouvoient 
pas  aller  avec  cela  si  le  fanal  ne  s'abbattoit.  Il  respondit  qu'il  ren- 
voyeroit  donc  sa  galère  à  Marseille  et  dict  on  qu'elle  fut  congédiée 
pour  cet  eifect.  Ils  sont  demeurez  dans  cette  bonne  intelligence  et  n'-y 
reste  plus  d'autre  espérance  d'accommodement  que  par  l'entremise 
du  prince  major.  Les  affaires  du  Roy  n'en  seront  pas  mieux  faictes  ^  -n 


U 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
Tout  presantement  je  viens  seulement  de  recevoir  vostre  despesche 
du  8^  et  ay  envoyé  à  Marseille  le  pacquet  du  P.  La  Fare,  ayant  faict 
rendre  en  main  propre  l'aultre  qui  alloit  au  procureur  Augier.  J'ay 

'  Bibliothèque  natioiiiilc,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5170.  fol.   i3i.   Auto- 
graphe. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  179 

esté  bien  aise  d'entendre  qu'il  soit  enfin  sorty  de  son  affaire.  J'avois 
receu  les  vostres  du  6  tort  à  propos  pour  prévenir  )a  peine  où  M'  Se- 
guiran  et  ma  sœur  eussent  peu  estre  de  leur  petit  Raynaud',  s'ils 
eussent  eu  le  vent  de  son  accidant.  Le  lundy  de  Pentecoste  M*"  de 
Colonia  partit,  et  je  vous  envoyay  les  ferrements  d'un  estuy  de  gri- 
sole,  pour  les  faire  garnir  d'un  estuy  de  sagriri,  et  des  forces  pour 
coupper  les  cors,  que  vous  accommoderez  à  vostre  fantaisie,  car  c'estoit 
pour  vous.  Le  mesnie  jour  je  vous  envoyay  par  Noël  Ferret  muletier, 
dans  un  corbillon,  soubs  l'adresse  de  Mess"  Cardon  à  Lyon,  8  feuilles 
d'opuntia  bien  belles,  pour  en  pourvoir  touts  voz  amys. 

M""  du  Perier  me  rendit  le  Bi-eviaire  fort  bien  conditionné,  donc  ma 
niepce  vous  remercie  bien  fort.  Il  me  dict  ce  qui  estoit  de  la  cour- 
toisie de  M"^  de  Roissy  envers  le  greffier  Estienne,  lequel  l'en  remercie 
par  une  sienne  lettre  que  j'accompagne  d'une  mienne  et  par  raesme 
moyen  j'ay  escript  à  Mess"  de  Thoron,  de  Cambolas  et  de  Fayard.  J'ay 
recouvré  de  Marseille  la  responce  de  la  lettre  que  vous  avoit  baillée  M"'  Ru- 
bens,  et  la  vous  envoyé  accompagnée  d'une  mienne,  t^nsemble  une  lettre 
pour  M''  Aleandro  au  sieur  Fouquet'\  laquelle  estoit  demeurée  en  ar- 
rière dernièrement;  vous  la  luy  pourrez  bailler  si  elle  y  est  à  temps. 

Mon  cousin  de  Meaux  a  envie  que  son  filz  soit  prothonotaire  et  vous 
envoyé  ses  qualitez.  M"'  Âubery  et  M''  Lenier  feront  bien  cela^,  à  petits 
fraiz,  comme  celuy  de  Borrilly'.  M"'  Astier  vous  r'envoye  ses  provisions, 
bien  honteux  d'avoir  trouvé  la  place  remplie;  vous  verf-ez  l'arrest  de 
réception  de  celuy  qui  l'a  prévenu.  Et  si  bien  il  y  a  en  celuy  cy  une 
qualité  de  faire  sa  residance  à  Aix,  cela  ne  semble  pas  pouvoir  induire 


'  Ce  petit-liis  du  père  de  Peiresc  portait  le 
prénom  de  son  grand-père  et  parrain.  Nous 
avons  donc  ici  la  traduction  par  Peiresc  du 
mot  llcginaldus  employé  par  Gassendi  et 
qui  a  été  si  diversement  interprété. 

*  Ce  membre  du  conseil  de  Gaston  d'Or- 
léans a  déjà  été  mentionné  dans  le  recueil 
Peii'esc-Dupuy  (11,  700). 

'  Aubery  nous  est  déjà  bien  connu ,  mais 


je  ne  puis  rien  dire  de  Lenier,  dont  je  ne 
trouve  pas  le  nom  dans  la  liste  des  correst- 
pondants  de  Peiresc. 

'  Sur  le  protonolaire  Michel  de  Borrilly, 
])rieur  do  Venlabren,  (ils  flu  notaire-collec- 
tionneur, voir  le  fascicule  WHI  des  Coircs- 
pondants  de  Peiresc  (p.  29)  et  les  lettres  de 
Peiresc  à  Borrilly  dans  la  ])remière  partie 
du  tome  iV,  passim. 

ad. 


180  LETTRES  DE  PEFRESC  [1625] 

création  d'un  quattriesnie  ollice,  n'y  ayani  à  Aix  aulcun  ancien,  ne 
alternatif,  de  cette  charge.  Enfin  il  y  auroit  bien  de  la  peine  pour  luy. 
Et  puis  pour  les  gaiges,  dillicilement  en  viendroit  il  à  bout,  d'aultant 
que  par  le  nouvel  estât  des  finances  qui  est  venu  fraischement  on  a 
osté  180  mille  libvres  du  fonds  des  gabelles  du  sel  dont  on  veult  que 
de  Rua  conte  à  l'espargne,  pour  mieux  aggeancer  les  grivelées  qui  s'y 
assigneront,  et  ne  demeure  que  120  mille  libvres  au  receveur  gêne- 
rai, dont  il  y  en  a  /io  mille  libvres  de  non  valleurs,  et  toute  foys  on  a 
coucfié  sur  l'Estat  les  gaiges  dés  nouveaux  trésoriers  de  France.  Et  de 
la  criie  de  la  chambre  des  comptes.  Et  s'en  fault  plus  de  dix  mille 
libres  qu'il  n'y  ayt  assez  pour  payer  les  anciens  ofllciers,  dont  on  crie 
fort.  Les  propriétaires  ont  obtenu  arrest  des  comptes,  portant  que  de 
Uùa  dans  6  moys  fera  vuider  son  instance  du  Conseil.  Et  cependant 
par  provision  qu'il  garnira  la  main  de  deux  quartiers  des  sels.  M'  Per- 
ron avoit  escript  à  Besut  qu'il  s'accommoderoit,  et  qu'il  dict  aux  pro- 
j)rietaires  de  le  venir  trouver  icy,  ils  y  vindrent,  et  mandèrent  en 
Avignon,  mais  je  ne  sçay  pas  ce  qu'ils  ont  faict  depuis.  M""  du  Puget' 
me  vint  voir,  et  M' de  Mauvans  aussy''',  et  je  leur  parlay  comme  il  lal- 
loit  sur  les  reproches  qu'ils  me  faisoient  de  ce  que  vous  n'aviez  voulu 
poursuyvre  leur  aflaire  de  par  de  là.  Je  suis  pressé  de  clorre  ma  des- 
pesche,  et  suis  constrainct  de  remettre  à  la  première  commodité  les 
lettres  que  je  voulois  faire  pour  Denys  '. 

Demeuiant,  Monsieur  mon   frère,  vostre  trez  afleclionné  frère  et 
serviteur. 


DB  Peiresc. 


D'Aix,  ce  a3  may  iGa5  '. 


'  Jacques  du  Pugel,  seigneur  de  l"u-  reçuconseillerhiacourdescompteseniôiô. 
veau,  marié  à  Catherine  de  Rochas  Aigluu  '  Pour  Denis  Guillemin.  On  voit  avec 

avant    i53i,    eut   parmi  ses   descendants  quelle  affectueuse  familiarité  Peiresc  traite 

un   président  et   un   conseiller.    Le   per-  le  prieur  de  Roumoules,  qu'il   considérait 

sonnage     ici    mentionné    appartient    é\i-  presque  comme  un  enfant  de  la  maison, 
derament  îi  cette  lignée ,  qui  s'éteignit  peu  '  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 

après.  sitions  françaises,  n°  0170,  fol.  i3i.  Auto- 

'  Peut-être  Cosme  Barcilon  de  Mauvans ,  graphe. 


|1625]  A  SA  FAMILLE.  181 

F,II 
À   MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ  ^ 

Monsieur  mon  frère, 

Nous  sommes  attendants  en  grande  iiupaliance  voz  premières  des- 
pesches  pour  voir  à  quoy  se  seront  résolus  cez  messieurs  du  parlemant 
sur  ies  facuitez  et  réceptions  de  Mons^'le  Légat,  mais  je  crains  bien  que 
nous  ne  passions  longtemps  sans  avoir  de  voz  nouvelles  et  que  vostre 
voyage  d'Orléans  ne  vous  aye  empesclié  de  nous  escrire  aussy  bien  que 
de  voir  le  balet  de  la  Royne,  car  cez  voyages  destracquent  bien  le 
monde  principalement  quand  on  est  assubjetly  à  des  compliments  si 
assideus  counne  sont  ceux  qui  se  randent  aux  Italliens.  C'est  pourquoy 
je  ne  trouveray  ])as  estrange  quand  nous  passerions  eiicores  huict  jours 
sans  avoir  de  voz  lettres  ))our  vous  donner  le  loisir  d'aller  à  Orléans 
et  d'en  revenir  avec  cette  grosse  com|)agnie. 

Depuis  les  nouvelles  que  vous  nous  donnastes  par  voz  despesches 
du  sixiesme  touchant  l'accidant  du  pauvre  Laureiis-et  le  danger  dont 
le  petit  Raynaud^  estoit  si  heureusemant  eschappé,  Mons''  le  premier 
présidant  Seguiran  et  ma  sœur  de  Bouc  attendoient  avec  grande  iin- 
patiance  l'advis  de  l'arrivée  de  ce  petit  garçon  et  le  filz  de  Laurens  en- 
semble sa  vefve  sont  pareillement  demeurés  en  grande  paine  attendans 
d'apprendre  par  voz  lettres  si  on  aura  mis  ordre  de  par  de  là  à  l'aire 
vandre  l'huille  et  autres  choses  dont  ledit  Laurens  s'estoit  chargé,  ou 
bien  s'il  sera  nécessaire  que  son  filz  y  accoure.  Sitost  que  j'eus  receu 
vostre  despesche  du  huictiesme,  laquelle  avoit  bien  demeuré  en  che- 
min plus  que  de  coustume,  j'envoyay  au  procureur  Augier  le  paquet 
qu'il  y  estoit  adressé  et  adresse  celuy  du  père  Minime  de  Marseille  à 
M""  Signier,  duquel  je  viens  de  recepvoir  une  lettre  portant  qu'il  l'avoit 
receu  et  qu'il  l'alloit  rendre  à  luy  mesmes  en  main  propre  et  m'en  en- 
voyeroit  la  response  si  on  la  luy  bailloit.  J'ay  esté  bien  aise  d'entendre 

'  L'adresse  inaïKjue.  —  '^  G'est-à-dire  la  mort ,  comme  on  le  verra  dans  une  lettre  suivante. 
—  '  Ilayiiaud  de  Seguiran,  neveu  do  Peirosc. 


182  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

que  le  père  La  Fare  soit  enfin  venu  à  bout  de  son  affaire  et  prie 
Dieu  qu'il  jouisse  longuement  et  heureusement  de  cette  belle  dignité  '. 

Mon  cousin  d'Orves  a  aujourd'huy  receu  ses  provisions  et  sans  m'en 
rien  dire  les  est  allé  porter  au  conseiller  Albert^  pour  faire  decretter 
la  requeste  qu'il  y  avoit  joincle.  11  revinst  de  Yeres  sulement  ver  au 
soir  et  me  dict  que  les  propriétaires  avoyent  faict  une  assemblée  oii 
ils  avoyent  depputé  le  s*"  Dayglun  Puget  pour  aller  à  Paris,  mais  que 
on  n'en  avoit  rien  mis  par  escript  attendant  d'appointer  M'  de  Mau- 
vans  ou  sa  mère  qui  ne  se  veullent  pas  fyer  dudict  s'  Daiglun  seul  et 
vouldroient  que  Farnozi  allast  avec  luy  en  conséquence  de  ce  qu'il 
avoit  esté  desja  député  quelque  temps  y  a  pour  mesme  subject,  voire 
iiz  offrent  de  payer  plustost  sa  despence  en  leur  propre  et  privé  nom. 

M'  Dambrun^  m'a  escript  une  lettre  pour  faire  paver  à  un  sien  sol- 
liciteur douze  ou  quinze  francz  à  tant  moins  de  ce  que  vous  luy  avez 
accordé;  sa  lettre  n'a  point  de  datte  et  ne  m'a  esté  randue  que  au- 
jourd'huy sans  que  j'aye  sceu  par  qui  elle  a  esté  aportée.  Il  en  accuse 
une  précédante  escripte,  sy  dit-il,  de  cinq  ou  six  mois  y  a,  pour  mesme 
subject,  laquelle  je  n'ay  jamais  veue  ny  ouy  mentionner.  Il  fauldra 
voir  d'y  donner  le  contentement  qu'il  désire. 

Le  premier  consul  de  Marseille  nommé  Vente*  est  allé  de  par  de  là 
député  de  la  ville  de  Marseille  :  il  est  homme  curieux  qui  a  de  fort 
jolies  singularitez  et  lequel  m'obligea  tout  plain  au  dernier  voyage 
que  je  fis  à  Marseille,  cette  sepmaine  saincte,  m'ayant  non  seulement 
monstre  son  cabinet,  mais  m'ayant  laissé  la  disposition  de  certaines 


'  François  de  Lopis  La  Fare,  d'abord 
minime,  puis  provincial  de  son  ordre,  de- 
vint évêque  de  Riez  eu  i6a5  el  siégea  jus- 
qu'en i6a8. 

Jacques  d'Albert,  sieur  de  Roque- 
vaux,  fut  pourvu  eu  i  SgS,  reçu  en  i  6oo , 
et  remplace*  en  i633  par  son  fds  Marc- 
Antoine. 

'  Il  s'agit  sans  doute  ici  du  reli- 
gieux déjà  mentionné  sous  un  nom  quelque 


peu  changé  par  l'apostropbe  :  le  P.  ^Am- 
brun. 

'  La  forme  Vento  a  prévalu.  Louis  Veato, 
premier  consul  de  Marseille  en  1698,  marié 
à  Marguerite  de  Montolieu,  était  fds  de 
Christopbe,  consul  d'Alexandrie,  puis  am- 
bassadeur à  Constantinople.  Sou  fils,  autre 
Louis,  reçut  à  son  tour,  en  i656,  le  pre- 
mier cha[)erou  de  Marseille.  Sa  descendance 
s'éteignit  dans  les  Gaufridi. 


A  SA  FAMILLE. 


183 


[1625] 

petites  curiositez  du  monde'.  Je  faisois  estât  de  luy  envoyer  d'icy  à 
Marseille  quelques  libvres  en  revanche,  mais  tandis  que  je  fis  mon 
voyage  d'Avignon  il  entreprint  celuy  de  la  Cour.  Si  vous  pouvez 
prandre  quelque  occasion  de  par  delà  de  le  visiter  et  luy  offrir  vostre 
service  pour  l'amour  de  moy,  vous  me  fairés  plaisir  et  n'y  aura  point 
de  danger  de  luy  dire  que  je  luy  avois  envoyé  quelques  livres  à  Mar- 
seille qui  le  tieuvarent  absant  à  mon  grand  regret,  et  si  en  le  voyant 
quelque  foys  vous  le  pouviez  sonder  et  recognoistre  de  quelle  sorte 
de  libvres  il  veult  estre  curieus,  je  serois  bien  aise  que  vous  luy  en 
fissiez  donner  quelques  ungs  de  ma  part  lesquelz  vous  pourriez  faire 
prandre  chez  Mons''  Buon,  Gela  me  faict  souvenir  de  vous  dire  que  si 
le  balot  dudict  Buon  n'est  poinct  encores  party  je  serois  bien  aise  que 
vous  y  fissiez  mettre  cez  nouvelles  lettres  de  Balzac^  et  tous  lesdictz 
volumes  du  Mercure  François  en  fin  papier  s'il  s'en  tiouve,  comme 
aussy  une  boite  du  tulipe  variée  (stc)  pour  en  pouvoir  donner  quelque 
nombre  à  de  noz  amiz  qui  me  persecuttent  pour  en  avoir  de  celles 
de  Beaugeancier.  J'ay  leUre  du  prieur  de  Beaugencier  pourtant  que 
les  graiffes  qu'il  a  faicts  sont  fort  bien  venus.  Il  en  fist  cez  jours  pas- 
sez des  oranges,  pomes,  de  balolîins  des  oranges,  quy  fleurissent  tous 
les  mois,  et  d'une  sorte  de  gros  chitron  que  j'avois  autrefois  faict  venir 
de  la  mantegna^  dont  la  race  s'estoit  perdue  dans  nostre  jardin  et 


'  M.  Edmond  BonaflV'  [Dtclioimaire  des 
amateurs  français  au  xrii'  siècle,  p.  39 1) 
dit  seulemr-nt  :  «Vento  (De).  Protonotaire  h 
Marseille.  Médailles,  etc. b  Et  il  cite,  au  su- 
jet de  cette  collection ,  la  page  4o5  du  re- 
gistre des  notes  de  voyages  manuscrites  de 
Pcircsc  conservf^es  à  la  Haye,  au  musée 
Meermanno-Westreenianum. 

'  L'tklition  originale  des  premières  lettres 
de  Balzac  est  celle  de  Paris,  Toussaint  du 
Bray,  162  4,  in-fol.  Par  ces  nouvelles  lettres 
de  Balzac,  Peiresc  désigne  sans  doute 
quelques  lettres  qui  parurent  isolément, 
comme  la  lettre  à  Malherbe  (iGaS,  in-8°). 


Il  ne  s'agit  point  d'un  recueil  nouveau,  car 
ce  recueil  ne  parut  qu'en  1 636  sous  le  titre 
que  voici  :  Lettres  de  M.  de  Balzac,  seconde 
partie  (Paris,  Pierre  Rocolet,  a  vol.  in-S"). 
En  cette  seconde  partie  reparurent  la  lettre 
à  Malherbe,  la  lettre  au  cardinal  de  Richelieu 
(1626),  etc. 

'  La  Mantega  est  un  quartier  de  Nice, 
paroisse  Saint- Etienne.  C'est  là  qu'Elzéar 
Pin,  comme  me  l'apprend  M.  de  Berluc- 
Perussis,  neveu  de  cet  homme  de  bien,  de 
cet  homme  de  talent  qui  fit  de  si  excellentes 
choses  etécrivitde  si  excellentes  pages,  <rin- 
troduisil  les  cultures  l'iançaises,  quelques 


184  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

dont  il  a  faict  venir  les  grefl'es  de  divers  endroictz.  H  avoit  oblyé  l'orange 
poire,  mais  parce  que  les  graiffes  se  feroieiit  nieshuy  trop  tard  ceste 
aimée,  il  fauldra  voir  d'en  recouvrer  un  arbre  tout  faict  pour  achever 
d'assortir  nostre  jardin. 

Mons"^  d'Espinouse  m'a  mandé  qu'il  a  faict  plus  de  six  vingts  heutes 
des  graiffes  que  je  luy  avois  envoyez,  lesquels  sont  en  fort  bon  estât, 
excepté  les  derniers  venus  qu'ils  n'estoient  pas  si  bien  en  saison  que 
les  précédents  et  lesquels  je  regrette  plus  que  les  aultres  parce  qu'ilz 
me  sembloyent  les  plus  rares.  Il  dict  qu'ils  se  conservent  raieuls  quand 
on  les  envoyé  avec  du  miel  et  qu'on  les  prant  de  meilleure  heure. 

[Z)e  la  main  de  Peiresc.^  La  fin  de  la  feuille  nie  faict  finir,  demeu- 
rant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  irez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 
D'Aix,  ce  a 4  may  lôaS  '. 


LUI 
k  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  esté  si  diverty  et  si  tracassé  depuis  l'embarquement  des  plantes 
que  je  n'avois  jamais  peu  revoir  les  mémoires  et  vous  mander  en  quoy 
elles  consistent.  Il  y  est  survenu  tant  d'accidants,  que  je  ne  sçay  si 
elles  arriveront  jamais  à  bon  port.  Le  premier  malleur  fut  que  le  na- 
vire nolizé  à  Gènes,  qui  debvoit  y  charger  les  marbres  de  la  Royne 
mere^  avec  les  orangers  des  sieurs  Domenico  Majolo  et  Benedetto 

années  avant  l'annexion.  Ses  citrons  étaient  *  Marie  de  Médicis  ,    comme   Catherine 

les  délices  de  la  Gzarine.^i  de  Médicis,  fit  venir  de  la  terre  natale  beau- 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  coup  de  beaux  marbres  qui  étaient  desli- 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  i36.  Ori-  nés  à  des  monuments  tlivers  (palais,  sta- 

ginal-  tues,  etc.). 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  185 

Gnieco',  donna  à  liavei's  et  se  biisa  du  coslé  de  Li'jounie,  et  fallut 
que  l'on  y  chargeast  les  marbres  de  la  Royne  sur  des  ta'Lanes  pour  les 
porter  à  Marseille  où  les  arbres  estoient  venus  à  l'advance  attendre 
ledict  navire.  On  y  en  noliza  un  aultre  (pii  manqua  de  parolle,  et 
fallut  que  M""  de  Guise  interposast  son  autborité  pour  faire  consentir 
un  navire  flammand  (qui  cliar{>;eoit  de  l'buille  à  Toullon)  de  charger 
au  moings  les  orangers  de  la  Royne.  Mais  les  patrons  dudict  navire 
n'en  voulurent  charger  que  les  cinq  cents  pieds  de  la  Royne  et  vou- 
lurent laisser  tout  le  reste  qui  a])partenoit  auxdicls  Domcnico  et  Benc- 
delto.  Encores  chargèrent  ils  ceux  là  si  mal  volontiers,  que  les  dicts 
Domenico  et  Benedetto  n'eurent  pas  courage  de  s'embarquer  dessus, 
de  crainte  d'estre  mal  traictez  en  chemin  par  cez  gents  despitez  prin- 
cipalement s'ils  estoient  rencontrez  par  des  Turcs,  et  se  coptenten^it 
d'y  mettre  un  homme  qui  eust  soing  de  arrouser  leurs  arbres  et  y  firent 
charger  par  mesme  moyen  mes  arbres  et  fagots  dont  vous  aurez  le 
desnotnbrement  cy  derrière.  Si  j'eusse  esté  adverty  de  cela  je  ne 
l'eusse  pas  souifcrt,  et  eusse  envoyé  les  miens  par  terre  d'icy  à  Roiiane. 
Mais  cela  se  fit  à  Toullon  à  mon  desceu  et  assez  à  l'improuveu.  Tant 
y  a  qu'ils  chargèrent  de  mes  lettres  le  s''  Fournier  marbrier  de  la 
Royne  qui  s'en  alloit  par  terre  de  Marseille  à  Paris  pour  aller  attendre 
ledict  navire,  et  qui  leur  promit  de  vous  faire  soigneusement  rendre 
tout  ce  qui  vous  estoit  adressé  par  moy.  C'est  un  bon  homme  qui  me 
vint  voir  icy  auparadvant  cela,  et  à, qui  j'avois  donné  adresse  pour  de 
trez  beaux  marbres  de  l'Abbé  de  Cannes  en  Languedoc^.  11  frequante 
fort  dans  la  maison  de  M'  de  Richelieu  et  chez  la  Royne  mère,  où  vous 
en  pourrez  faire  sçavoir  des  nouvelles  pour  retirer  mes  lettres  pour 
vous  et  pour  M'' de  la  Baroderie,  ensemble  les  arbres  et  plantes,  s'ils 
peuvent  arriver  à  bon  port.  Ledict  navire  partit  de  Toullon  avec  une 

'  Nous  avons  d(^jh  trouvé  dans  le  tome  V  cet  abbé  :  Gallin  christiana  (VI,  i84);  His- 

mention  de  ces  Italiens ,  (jui  furent  les  four-  toire  (le  l'abbaye  de  Cauncs ,  au  diocèse  de 

nisscurs  de  Peiresc  pour  ses  jardins  de  Bel-  Aarboime ,  par  Louis  Ik'ziat  (Paris,  i88o, 

genlier.  in-iG,  iSâ  ,  i83);  Peiresc  abbé  ds  Guitres, 

*  C'était  Dom  Jean  d'Alitwrt.  Voir,  sur  par  Ant.  de  Lantenay,  p.  i/i. 


LMI  RlWCmtC     RATIOmLI. 


186  LETTRES   DE  PEIRESC  [1625] 

flotte  de  douze  aultres  navires  qui  alloient  de  par  de  là  environ  la  fin 
de  mars  ou  commanceraent  d'avril  le  jour  que  je  vous  marquay,  ce 
me  semfjle,  dez  que  j'en  eus  l'advis.  Et  possible  vous  ay  je  envoyé  la 
lettre  mesmes  qui  portoit  l'advis.  Le  navire  s'appelle  le  Roy  David  et 
le  cappitaine  d'iceluy  s'appelle  Henry  Janson.  Les  pauvres  Domenico 
et  Benedetto  revindrent  à  Marseille  aprez  avoir  planté  à  Beaugcntier 
quelques  arbres  dont  ils  ra'avoient  accommodé  et  pour  se  desfaire  des 
orangers  qui  leur  restoienl  en  main  entreprindrent  un  voyage  en 
Languedoc  sur  une  tartane  où  ils  les  avoient  embarquez.  Le  mauvais 
temps  les  retint  longuement  au  Tampan  et  aux  Figues,  et  les  ramena 
à  Bouq  où  ils  furent  encores  longtemps.  Cependant  le  brigantin  de 
M'  de  Guise  y  alla  prendre  quelques  barques  Geneuoises,  et  res- 
pecta leur  tartane  qui  estoit  de  S'  Uenio  ',  à  cause  de  leurs  per- 
sones  et  de  leurs  orangers.  Les  chefs  du  brigantin  leur  faisants  souvent 
reproche  de  ce  que  la  cognoissance  qu'ils  avoient  d'eux  les  empeschoil 
de  prendre  ladicte  barque  qui  eust  esté  de  bonne  prinse  avec  les 
aultres  choses  qui  y  estoient  dedans,  hors  de  leurs  arbres. 

Enfin  ils  regaignèrent  le  Tampan,  et  voyants  que  le  mauvais  temps 
les  empeschoit  de  passer  plus  oultre,  et  d'ailleurs,  oyants  les  nouvelles 
de  la  guerre  de  Gènes  ouverte  depuis  leur  départ,  se  résolurent  de 
s'en  retourner  le  plustost-  qu'ils  pourroient  et  d'aller  débiter  comme 
ils  pourroient  leurs  arbres  en  Avignon.  Ils  les  chargèrent  donc  sur  des 
petits  batteaux,  et  comme  ils  achevoient  de  les  charrier  l'un  d'eux 
pensant  s'en  retourner  à  Marseille,  avec  leurs  bardes  qui  estoient 
demeurées  sur  la  tartane  de  S.  Remo,  dans  l'entre  temps  le  brigantin 
revint  fondre  sur  ladicte  tartane  et  la  print  et  emmena  et  passa  vers 
le  Languedoc,  où  M''  de  Montmorency  arresta  ledicl  brigantin.  Le 
pauvre  Benedetto  s'en  alla  vendre  ses  arbres  en  Avignon  à  vil  prix, 
et  Domenico  s'en  alla  à  Marseille  pour  se  plaindre  à  M'  de  Guise  et 
recouvrer  ses  bardes  et  son  argent.  M'  de  Guise  luy  promit  de  luy 
faire  tout  rendre,  mais  il  vouloit  attendre  le  retour  du  brigantin  qui 

'  San  Remo  appartient  à  l'ancienne  province  de  Ligiirie  et  est  dans  la  rivière  du  Ponent, 
à  93  kilomètres  de  Port-Maurice.  C'est  une  station  du  chemin  de  fer  de  Gênes  ù  Nice. 


[1625J  À  SA  FAMILLE.  187 

estoit  arresté.  Puis  vouloit  retenir  Domenico  pour  en  faire  un  timo- 
nier en  son  navire,  dont  il  s'excusa,  pour  ne  rendre  son  père  et  sa 
famille  criminels,  et  de  peur  d'y  estre  constrainct  laissa  partir  M'  de 
Guise,  sans  plus  parler  de  sa  perte.  Comme  son  compagnon  fut  revenu 
d'Avignon,  ils  partirent  de  Marseille  j)ar  terre,  pour  s'aller  embar- 
quer à  Antibo.  Arrivants  à  Briguole,  ils  furent  saisis,  fouillez  par  le 
lieutenant  d'Esparra  ensuitte  de  la  commission  générale  du  Roy  pour 
saisir  tous  subjects  d'Espagne  et  de  Gènes,  et  leur  saisit  on  une  tren- 
teine  d'escus.  Ils  exhibèrent  leuis  passeports,  se  disants  jardiniers  du 
Roy,  le  lieutenant  envoya  son  procez  verbal  de  saisie  à  M"'  d'Oppede , 
par  ledict  Domenico,  lequel  j'allay  présenter  audict  s''  d'Oppede,  le 
priant  de  leur  faire  faire  mainlevée,  puisque  l'intention  du  Roy  ne 
sembloit  pas  estre  de  faire  saisir  de  si  petites  sommes,  et  qu'il  eust 
donc  fallu  norrir  et  alimenter  cez  pauvres  gents  en  quelque  hospital 
ou  aultrement.  Et  que  la  saisie  n'cstoit  pas  pour  faire  oster  la  bource 
aux  passagers  oullre  qu'estants  venus  à  bonne  l'oy  pour  servir  la 
Royne,  et  soubs  de  bons  passeports,  on  leur  debvoit  sauvegarde  au 
retour.  Je  ne  le  sceus  jamais  persuader,  et  luy  dis  enfln  qu'il  trouvast 
donc  bon  que  j'en  fisse  présenter  requeste  au  lendemain  au  Parlement 
comme  ayant  le  gouvernement  en  main.  Il  sembloit  s'en  picquer  un 
peu,  disant  que  le  Parlement  n'en  debvoit  pas  cognoistre,  et  que  luy 
avoit  faict  faire  les  saisies  par  commandement  du  Roy  sur  les  natura- 
lizez  mesmes.  Je  luy  dis  qu'il  debvoit  donc  en  faire  luy  mesnies  Tor- 
donnance,  et  certainement  je  partis  fort  mal  satisfaict  de  chez  luy. 
Mais  il  y  songea  depuis,  et  m'envoya  La  Fagoiie  pour  me  dire  qu'il 
feroit  son  ordonance  de  mainlevée,  lequel  trouva  Domenico  à  table 
avec  moy.  Il  changea  toutefoys  encor  d'advis  la  nuict  et  seulement  es- 
crivit  au  lieutenant  de  Brignole  d'y  pourvoir  sans  vouloir  escrire  à  An- 
tibo, comme  je  voulois  qu'il  fit,  pour  éviter  semblable  saisie  en  ce 
lieu  là.  Mais  j'y  escrivis  moy  mesmes,  tant  à  Antibo  qu'à  BrignoUe  et 
manday  (au  lieutenant  de  BrignoIlc[.sjc]  de  leur  expédier  certificat)  de 
la  mainlevée  qu'il  leur  avoit  l'aicte  de  leurs  deniei's,  afin  que  cela  leur 
servit  ailleurs,  et  ledict  Heutenant  n'y  man([ua  poinct,  dont  ils  m'ont  bien 


188  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625J 

remercié  luy  et  son  compagnon,  et  s'en  vont  pour  tasclier  de  pourvoir 
à  la  salvation  de  l'honneur  de  leurs  Glles,  et  de  ce  qu'ils  pourront  de 
leurs  moyens.  Ils  eussent  bien  mérité  un  peu  de  saulvegarde  du  Roy, 
puisqu'ils  ont  si  souvant  servy  leurs  Majestez  et  porté  la  livrée  des 
domestiques  de  sa  maison.  Je  voulois  que  l'un  d'eux  i'allast  demander 
au  Roy,  mais  ils  ont  redoubté  le  péril  qu'il  y  avoil  en  la  demeure.  Et 
ont  mieux  aymé  accourir  chez  eux.  J'en  voulois  escrire  à  M'  le  Beau- 
clerc,  on  à  M'  de  Lomenie.  Mais  je  serois  bien  empesché  maintenant 
de  les  leur  faire  tenir  à  Narvy,  d'oîi  ils  sont\  et  où  ils  ont  chascun 
leur  maison.  Que  si  cela  se  pouvoit  ordonner  de  par  de  là  aux  ma- 
reschaux  des  logis  de  l'armée  du  Roy,  je  pense  que  cela  seroit  grande- 
ment loiié  pour  la  réputation  de  la  Nation  et  feroit  de  l'esclat,  et  les 
obligeroit  à  fournir  de  nouveaux  arbres  au  Roy  et  à  cez  Messieurs. 

D'Aix,  ce  a5  niay  i6a.5'. 


UV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Ce  feust  une  grande  fourtune  pour  moy  que  vostre  despesche  du 
treiziesme  du  mois  passé  n'arriva  point  en  son  temps,  ains  vint  con- 
joincle  avec  celle  du  seiziesme,  laquelle  par  hazard  j'ouvris  la  pre- 
mière, car  si  j'eusse  veu  l'aullre  toule  seule  je  feusse  demeuré  en 
grande  transse,  attendu  l'apparance  qu'il  y  avoit  que  vostre  mal  ne 
feust  beaucoup  plus  grand  que  vous  ne  disiez  et  que  vostre  escripleure 
en  cette  lettre  là  estoit  si  altérée  et  si  desguisée  qu'il  n'y  avoit  que 
bien  peu  de  vestiges  de  vostre  caractère  ordinaire,  et  la  description 

'  Nous  avons  déjà  trouvé  mention  décolle        sillons  françaises,  n°  5 170,  fol.  i38.  Auto- 
ville. Voir  la  Table  du  présent  volume.  graphe.  L'adresse,  la  formule  de  salutation 
'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-        finale  et  la  signature  manquent. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  18& 

que  m'avoit  faicte  Mous"'  Rubens  de  la  hauteur  de  cest  eschaflaull  et 
de  la  proHondour  du  lieu  jusques  où  alla  vostre  clieute,  me  faisoit  fré- 
mir, et  m'eust  empêché  de  pouvoir  croire  que  le  mal  fcust  si  léger 
comme  vous  disiez.  Il  fault  louer  Dieu  de  la  grâce  qu'il  vous  a  faicte 
vous  préservant  en  un  sy  grand  péril  et  vous  faisant  sortii-  à  si  bon 
marché  d'une  telle  cheute  et  d'une  si  dangereuse  blessure  à  la  teste. 
Car  c'est  une  merveille  quasi  incroyable  de  vous  estre  peu  garentir  de 
fiebvre  comme  vous  dictes,  veu  que  le  mal  ne  vous  permettoit  pas 
de  mascher.  L'un  de  mes  plus  grands  regrets  à  cette  heure  cy  est  que 
vous  ne  vous  soyez  trop  tost  dispancé  de  sourlir  et  d'aller  faire  des 
compliments  envers  W  le  cardinal  Légat  et  cez  M"  de  sa  suitle.  Car 
les  blessures  de  teste  sont  longuement  dangereuses.  Dieu  vueille  avoir 
bien  conduict  le  tout.  Vostre  despesche  du  vingtiesme  survenue  depuis 
(où  j'ay  apprins  le  progrez  de  l'amendement  de  vostre  santé)  m'a  consolé 
d'une  part  et  neantraoins  augmenté  mon  aprehcnsion  d'aultre,  voyant 
que  vous  aviez  voulu  sy  tost  sortir,  et  qu'aviez  mesme  vouleu  vous 
bazarder  d'aller  voir  Ms''  le  Cardinal  hors  la  ville,  si  M"^  Alleandro  (^nic) 
ne  vous  en  eust  dissuadé.  Conservez  vous  pour  l'honneur  de  Dieu  et 
ne  vous  précipitez  en  rien,  car  cez  Mess"  sont  si  courtois  et  si  discrets 
qu'ils  vous  excuseront  aisément,  ayant  sceu  la  fortune  que  vous  avez 
coureu  et  la  qualité  de  vostre  blessure. 

Quant  à  la  cérémonie  du  mariage  ^  mon  père  prinst  un  grand  plai- 
sir de  voir  la  lettre  que  mon  frère  de  Bouq  en  avoit  escripte  et  d'y 
joindre  celle  que  M'  Thomassin  escrivoit  à  M'  de  Agut  parceque  entre 
toutes  deux  on  avoit  quasi  tout.  Madame  de  Malherbe  nous  list  pari 
encores  d'une  petite  relation  que  Mons""  de  Malher-be  luy  avoit  escripte 
en  laquelle  nous  trouvasmes  de  petites  particularitez  qui  assortissoient 
merveilleusement  bien  tout  ce  discours.  Et  entre  aullres  la  fonction  que 
feisl  le  petit  cappitaine  soubs  la  robbe  de  Madame.  Ce  que  mon  père 

'  Le  mariage  de  Charles  1",  roi  d'Angle-  Henri  IV.  Le  inariag.',  comme  le  rappelle 

terre,  et  de  Henriette  de  France,  sœur  de  l'Art  de  vérifier  les  dates,  fut  célébré  par  le 

Louis  XIll  (il   mai).   Ce  fut  par   procu-  luinislère  du  cardinal  de  la  Rochefoucauld, 

reur  que  Charles  1"  épousa  la  lilie  du  roi  dans  l'église  de  Notre-Dame  de  Paris. 


190  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

leut  avec  un  indicible  plaisir  (je  ne  luy  avois  pas  ozc  dire  tout  ce  que 
j'avois  apprins  de  vostre  accidant).  Si  M""  Thoniassin  eust  esté  un  petit 
plus  exacte  à  remarquer  le  nombre  des  chaires  du  cœur  qui  estoient 
occuppées,  tant  par  la  chambre  des  Comptes  et  cour  des  Aydes  que 
par  l'Université,  et  par  l'hoslel  de  ville,  et  s'il  n'eust  pas  oublié  de 
mentionner  les  clianoines  de  Nostre  Dame,  soit  qu'ils  eussent  réservé 
leurs  quatre  places,  ou  qu'ils  les  eussent  abandonnées,  nous  n'y  eus- 
sions quasi  rien  eu  à  désirer  si  ce  n'est  qu'il  n'avoit  pas  bien  marqué 
l'ordre  et  la  suitte  de  ceulx  qui  occupoient  le  costé  gauche  du  cœur, 
où  il  semble  se  contredire  en  quelque  chose,  et  laisser  les  choses  in- 
compatibles. Car  il  faict  un  corps  à  part  des  correcteurs  des  comptes 
et  les  loge  aprez  la  cour  des  Aydes,  ce  qui  ne  peult  estre.  Et  je  crois 
qu'ils  ne  debvoient  avoir  place  qu'aux  basses  chères.  Et  puis  il  dict 
que  l'Université  eust  la  presseance  sur  l'iiostel  de  ville,  et  toutesfoys 
il  n'exprime  point  le  lieu  précis  oi!i  ilz  se  logèrent  et  semble  laisser 
cognoistre  qu'ils  feussent  logez  au  dessoubz.  M'  de  Rodes  diroit  bien 
en  quel  lieu  il  les  fist  loger  les  uns  et  les  aullres'. 

[Tout  le  reste  de  la  lettre  est  de  la  main  de  Peiresc.^  Je  me  sents 
grandement  obligé  à  M'  de  Bouc  mon  frère  et  à  M'  Aguiilenqui  mon 
cousin  de  la  peine  qu'ils  ont  prinse  à  faire  quelques  compliments  pour 
vous  envers  cez  Mess"  d'Italie,  et  suis  infiniment  aise  qu'ils  se  soient 
rencontrez  là  pour  vous  soulager  d'aultant,  et  vous  empescher  de  vous 
précipiter  à  sortir,  avant  qu'estre  guary.  M''  Rubens  me  mande  qu'il 
vouloit  y  contribuer  aussy  de  son  costé  ce  qu'il  pourroit,  pour  vostre 
soulagement.  Je  les  en  remercieray  et  les  serviray  en  revanche  comme 
je  doibs. 

Pour  ce  que  dict  le  P.  du  Val  du  moyne  lay  qui  a  esté  logé  en  mon 
abbayie  et  n'y  habile  poinct,  c'est  une  fripponnerie,  et  s'il  y  avoit 
moyen  de  voir  les  roolles  des  secrétaires  d'Estat  sur  les  brevetz  ac- 
cordez par  quartiers,  je  m'asseure  qu'on  le  trou veroit  logé  luy  mesmes 

L'évêcjue  (le  Rodez  était  alors  Bernar-  où  il  est  nommé  nous  moiilre  qu'il  était, 
din  de  Corneillan  qui ,  comme  nous  t'avons  dans  les  fêtes  religieuses  du  mariage,  le 
déjà  vu ,  siégea  de  1 6 1 4  à  1 636.  La  phrase        maître  des  cérémonies. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  191 

eu  quelque  aultre  abbayie  de  Perigord.  Il  fauldroit  voir  les  rooles  de 
M'  Barat.  M''  l'Abbé  de  S'  Ambroise  vous  y  pourroit  servira  Je  ne  sçay 
pas  le  nom  de  ce  Galand,  car  je  n'ay  jamais  peu  recouvrer  du  P.  du 
Val  une  coppic  de  ses  lettres  patentes,  mais  le  trouvant  assigné  sur 
Cuistres,  on  trouvera  bien  les  aultres  assignations  et  son  nom.  Pos- 
sible que  Renouard  le  trouveroit  aussy  en  ses  rooles  et  liasses  des 
Chartres  registres. 

Nous  n'avons  pas  bien  entendu  le  différant  du  camail  des  Evesques, 
et  avons  estimé  qu'ils  voulussent  que  le  Cardinal  se  misse  en  camail 
luy  mesmes  pour  les  recevoir.  Vous  vous  en  pouvez  esclaircir  un  peu 
mieux  et  de  la  difficulté  des  aultres  cardinaulx  avec  luy.  M""  du  Puy  me 
promet  une  relation  de  ce  qui  s'est  passé  au  Parlement  sur  ses  facullez, 
que  je  désire  bien  de  voir,  et  d'entendre  le  rang  que  le  Parlement 
aura  tenu  en  son  entrée,  le  nombre,  la  qualité  et  l'habillement  des 
députez,  et  jusques  où  ils  auront  esté  au  devant.  Il  faudra  avoir  la 
délibération  de  la  Cour  sur  ce  subject,  et  sur  tout  le  reste  si  faire  se 
peult. 

La  pièce  d'argent  du  mariage  est  demeurée  à  M""  d'Agut,  qui  en 
vendique  encores  une  de  celles  d'or;  il  a  droict  de  le  faire,  car  il  ne 
cesse  jamais  de  m'obliger  et  de  me  donner  mille  belles  singularitez. 

Je  suis  bien  aise  que  le  juge  d'Aulps'^  vous  ayt  rendu  le  pacquet 
des  Antiques  sain  et  sauve,  et  bien  marry  que  l'opuntia  se  soit  gastée, 
mais  pourveu  qu'il  en  reste  quelque  morceau  de  bon,  il  ne  laisra  pas 
de  reprendre  en  le  plantant.  Je  vous  en  ay  envoyé  depuis  un  corbillon 
tout  plein.  Dieu  le  veuille  conduire  à  bon  port  !  C'a  esté  soubs  l'adresse 
de  M""  Cardon  de  Lyon,  à  Aiulte  d'aultre  commodité.  J'ay  grand  regret 
à  la  perte  des  myrthes,  et  crains  bien  que  les  orangers  n'en  ayent  faicl 
de  mesmes.  Il  i'ault  prendre  patiance,  Dieu  nous  garde  de  plus  grand 
mal  !  Il  iauldra  tascher  de  suppléer  l'année  prochaine. 

Il  me  tarde  d'apprendre  si  le  mellon  se  sera  trouvé  bon.  Je  suyvray 

'  Sur  Claude Maugis,  abbé  de  Saint-Am-        question  de  cet  abbë  dans  la  Correspon- 
broise  de  Bourges,  voir  Je  recueil  Peiresc-        dauce  de  Riibens  avec  Valavez. 
Dupuy  (t.  I  et  II,  passim).  Il  est  souvent  '  Aujourd'hui  Aups  (Var). 


192  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

l'advis  de  M""  Robbin  ',  et  semeray  à  ce  nioys  d'aoust  des  graines  des 
Indes  le  mieux  que  je  pourray. 

M''  de  Mondevergues  m'escript  que  son  messa[)[er  vous  a  porté  fhuiHe 
de  M''  du  Monstier-,  avec  d'aultres  plantes  du  s'  Bartolomé,  mais  qu'il 
n'est  party  que  du  dernier  may. 

Si  THistoria  Sarracenica  (couchée  sur  le  catalogue  de  la  foire)  vient 
par  hazard  à  Paris,  et  qu'il  s'en  puisse  avoir  à  prix  bonneste,  je  seray 
bien  aise  que  vous  m'en  acbeptiez  un  exemplaire,  bien  complect*. 

Je  prie  à  Dieu  qu'il  vous  reguerisse  bien,  et  vous  prie  de  ne  vous 
pas  précipiter.  M'  de  Lomenie  vous  fera  part  de  ce  que  je  luy  envoyé 
et  je  finiray  demeurant. 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  serviteur, 
DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  A  juin  lôaS. 

A  fauUe  d'aultre  chose,  j'envoye  à  M"'  du  Puy  un  exemplaire  des 
Haiangues  du  P.  Le  Febvre  et  il  y  en  aura  un  aultre  exemplaire  pour 
M""  Bignon.  Je  vous  rcommande  la  lettre  du  s'  Artauld,  car  c'est  poiir 
luy  donner  advis  de  la  mort  de  Proust,  marchand  de  Marseille,  la- 
quelle luy  importe  grandement.  Je  vous  envove  un  dessein  des  dehors 
de  la  ville  de  Gènes,  faict  par  un  Italien  qui  est  icy.  Mais  il  n'a  pas 
voulu  desseigner  le  fort  qui  a  esté  de  nouveau  construict  à  S'  Benigno 
prez  du  fanal. 

J'ay  oublié  d'escrire  à  M""  Aleandro  que  j'ay  envoyé  à  Rome  son 
fagot  de  livres  par  une  barque  qui  porte  le  s'  Correggia  que  vous 
cognoissez,  lequel  aura  soing  du  fagot,  et  de  ie  faire  préserver  des 


'  Le  simpliciste  Robin,  comme  Carrlon  '  L'huile  de  scorpion  menlionn(5e  dans 

(de  Lyon)  cité  un  peu  plus  haut,  comme  ie  une  leUre  précédente, 
cardinal  de  Sainle-Susanne  cité  auesi  un  |)eu  '    G.    Elmacini  historia  Saracenica,   la- 

plus  bas,    figurent  déjà    dans    nos   tomes  fiwe  et  nraiiceper  Tlioni.  Erponiuni  (Leyde, 

précédents.  L'abondance  du  texte  m'oblige  iGaS,  in-folio).  Voir  Manuel  du  libraire, 

à  économiser  les  notes.  II,  gCi. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  193 

Geneuois  si   la   barque   estoit  prinso.  L'adresse   en   est  au  Cardinal 
S'^  Susanne  et  la  barque  partit  de  Marseille  iundy  au  soir. 

Du  5  juin  1695  au  malin. 

On  nous  vient  d'asseurer  que  M^  de  Guise  devoit  arriver  hier  au 
soir  à  Marseille  ou  à  ce  matin,  qu'il  devoit  avoir  prins  terre  à  Frejus 
pour  aller  disner  aux  Arcs',  et  coucher  à  Brignole  le  jour  précédant. 
Et  y  avoit  homme  qui  disoit  avoir  veu  le  billet  escript  de  sa  main  au 
maistre  des  postes  de  Frejus  pour  luy  tenir  six  chcvaulx  prests.  Nous 
ne  tarderons  pas  d'en  sçavoir  des  nouvelles  certaines  aujourd'huy,  si 
cela  est.  Bien  est  il  vray  que  l'armée  navale  revenoit  au  Goujan,  qui 
est  vers  S'  Honoré  de  Lyrins  ^. 

Je  viens  de  recevoir  une  lettre  de  M'  Viaz  portant  qu'on  attendoit 
hier  M"^  de  Guise  à  Marseille.  On  avoit  mandé  en  cette  ville  une  assem- 
blée des  procureurs  joincts,  pour  la  levée  des  1000  hommes  ordonnez 
par  M'  de  Guise,  mais  i'advis  de  son  retour  a  faict  rompre  l'assemblée 
sans  rien  resouldre. 

Du  5  juin  i6a5. 

Monsieur  de  Guise  arriva  hier  au  soir  à  Marseille,  et  doibt  venir  en 
cette  ville  d'Aix  sammedy  matin*. 


'  Dans  la  commune  actuelle  de  Lorgnes, 
arrondissement  de  Draguignaii. 

'  C'est-à-dire  le  golfe  Juan  (Alpes -Ma- 
ritimes). Nous  avons  trouvd  précédemment 
(dans  le  tome  111  du  recueil  des  Lettres  de 


Peiresc  aux  frères  Dupuy)  la  forme  Goulf- 
Jean. 

'  Ribliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françciiscs ,  n°  6170,  fol.  i4o.  Mi- 
original,  mi-autographe. 


95 


IHrRlHEIItS     RtTtOniLt. 


\9li  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 


LV 
\  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME    ORDINAIRE   DE   LA  CHAMHRE   DU   BOÏ, 
À   PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  n'est  que  pour  accompaigner  le  fils  du  pauvre  deffunt  Lau- 
rens  lequel  s'en  va  de  par  de  là  pour  voir  si  l'huile  dont  son  père 
s'estoit  chargé  aura  esté  toute  randue  à  son  adresse  et  s'il  en  pourra 
retirer  la  voiture.  Il  avoit  attandu  jusques  à  presant  que  vous  nous  en 
escrivissiés  quelque  chose  comme  je  m'assure  que  vous  eussiés  faict  si 
vostre  indisposition  ne  vous  en  eusl  empesché  '.  Il  croyt  bien  et  moy 
aussy  que  pour  l'amour  du  pauvre  deffunt  son  père  vous  fairrs  tout 
ce  que  vous  pourrès  pour  luy,  mais  il  a  neantmoins  désiré  un  mot  de 
recommandation  que  je  ne  luy  ay  pas  voulu  reffuser^  estant  bien 
marry  de  n'avoir  rien  maintenant  par  les  mains  que  je  vous  puisse 
envoyer  par  cette  commodité. 

Je  finiray  donc  demeurant, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

Vous  avez  oblyé  de  retirer  et  de  m'envoyer  le  bonet  rouge  simple 
que  vous  me  faisiez  faire  qui  m'eust  servy  à  cez  derniers  jours  que 
l'y  vert  sembloit  estre  revenu. 

D'Aix,  ce  judy  au  soir,  5  jour  de  juing  1626  '. 

'  L'indisposition    causée  par   Ja    chute  bontë  de  Peiresc,  qui  s'intéressait  aux  plus 

dont  il  est  question  dans  la  lettre  précédente.  petits. 

'  Le  billet  serait  sans  valeur  et  ne  mé-  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles acqui- 

riterait  pas  d'être  reproduit,  si  Ton  n'y  sitions  françaises,  n"  Bf^o.  fol.  i45.  Ori- 

trouvait  une  nouvelle  preuve  de  l'extrême  ginal  avec  simple  signature.  —  On  trouve 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  195 

LVI 
À  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

À  PARIS'. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  ne  fais  celle  cy  que  pour  vous  dire  que  j'ay  receu  à  ce  matin 
vostre  despeche  du  septiesme  par  M''  Artaud  qui  arriva  yer  au  soir  et 
que  j'ay  faict  randre  voz  letres,  mesmes  celles  de  mon  cousin  d'Orves 
ù  qui  on  les  envoyé  demain  à  Yeres  par  homme  exprez.  Je  n  ay  pas 
encores  receu  vostre  despeche  du  troisiesme  qui  eust  deu  estre  arrivée 
dès  yer  ou  aujourdhuy,  dont  je  suis  en  payne  parce  qu'il  en  est  arrivé 
aujourdliuy  une  à  M'  Guitard  du  sixiesme  envoyée  de  Lyon  par  homme 
despeche  exprès  qui  eust  peu  prandre  la  vostre  du  trois  si  elle  y  eust 
esté.  C'est  par  le  retour  d'icelluy  que  j'envoye  la  presante  à  Lyon  à 
laquelle  je  joindray  un  pacquet  que  M""  ReboHy  m'a  apporté  à  ce  soir 
lequel  m'a  faict  resouvenir  que  l'on  est  bien  en  paine  chez  M""  de  Co- 
lonya  de  ce  qu'on  n'a  point  de  ses  nouvelles  despuis  son  despart,  mais 
je  crois  que  par  les  lettres  du  troisiesme  vous  nous  aurés  donné  advis 
de  .son  arrivée. 

Je  vous  fis  yer  un'  depesche  qui  n'est  partie  que  aujourd'huy  de 
grand  matin  à  mon  advis  par  laquelle  je  vous  ay  envoyé  les  originaulx 
de  mon  induit  et  du  brief  au  cardinal  de  Sourdis  avec  des  instructions 
de  tout  ce  que  je  vouldrois  y  estre  adjousté,  s'il  estoit  possible.  Il  y  a 
aussy  un'  despeche  pour  M'"  Rubens  que  j'avois  faicte  en  intention  de 
m'acquerir  plus  de  droict  à  demander  le  tableau  du  camaieul  dont 
vous  avez  si  heureusement  tiré  despuis  nouvelle  parole,  mais  je  suis 
d'advis  nonobstant  cela  de  passer  oultre  au  payement  des  cent  libvres 
y  mentionnées,  car  cela  donra  un  grand  coup  d'esperon  au  tableau 

(fol.  i4(»)  une  lettre  autographe  de  Peiresc  ft Lettre  de  M'  de  Pciresc  h  M'  le  cardinal 

en  langue  italienne  adressiie  à  Villustrissimo  Barberin  sur  la  mort  du  sieur  Charles  Ma- 

card.  Barberino  d'Aix  alli  5  giiigno  i6a5.  galoli,  son  oncle,  et  autres  affaires.;) 
Voici  le  sonimuire  écrit  au  dos  pur  Valavez  :  '  Sans  adresse. 

a5. 


196  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

sur  lejconipte  duquel  on  sera  tenu  de  prendre  la  pluspart  de  cez  pe- 
tits presants  d'anticailles  et  libvres  que  j'avois  donné  par  advance.  Au 
pis  aller  quand  on  insisteroit  à  des  nouveauls  reffus  et  qu'il  fauldroit 
que  je  les  reprinse,  il  m'en  demeureroit  tousjours  quelque  advantaige, 
La  satisfaction  qu'il  a  heu  du  Cardinal  m'a  esté  fort  agréable,  comme 
aussy  celle  de  M'  de  Thou  et  de  cez  aultres  Messieurs. 

Quand  M"^  Rubens  de  son  propre  mouvemant  nie  promist  de  faire 
le  dessaing  du  camaieul  avec  les  coleurs,  il  se  laissa  entendre  que  ce 
seroit  avec  toutes  les  vives  coleurs  tant  de  la  carnation  que  des  ha- 
billementz,  y  observant  precisemant  les  coleurs  des  habillementz  que 
pourtoient  les  antiens  Romains  et  leurs  femmes  et  nompas  les  vives 
coleurs  de  l'Agate,  mais  de  quelque  façon  qu'il  le  vueille  faire  je  suis 
d'advis  que  vous  luy  laissiez  faire  comme  il  vouldra,  cai- je  ne  l'estime- 
ray  pas  moins  d'une  façon  que  de  l'aultre. 

j'ay  esté  extrêmement  fasché  d'entendre  le  mauvais  traicl  que  vous 
a  faict  ce  Fournier  qui  est  un  vray  yvroigne  et  à  qui  je  ne  m'en  serois 
jamais  fié  de  cela.  Mais  je  croyois  ce  que  m'a  voit  dict  Mayolle'  que  son 
compagnon  ou  luy  s'embarqueroient  comme  ils  eussent  faict  sans  les 
picques  qu'ilz  eurent  avec  le  cappitaine  de  navire,  comme  je  vous  es- 
cripvis  dernièrement.  C'est  un  grand  malleur,  mais  je  en  seray  plus 
sage  à  l'advenir.  J'avois  envoyé  un  homme  exprez  à  Marseille  pour 
voir  embarquer  le  tout,  lequel  n'eusi  pas  courage  de  suyvre  jusques  à 
Toulon  comme  il  debvoit  faire  quand  il  vit  qu'on  s'y  en  alloit.  J'escri- 
vis  despuis  sitost  que  j'en  feus  adveriy  au  prieur  de  Beaugeancier  afin 
qu'il  s'y  en  alla  luy  mesmes,  mais  il  demura  trois  ou  quatre  jours  à 
se  resouldre  pendant  lesquels  le  compaignon  de  Mayolle  luy  estant 
venu  pourter  les  orangers  destinez  à  Beaugencier,  il  se  contenta  de 
les  recepvoir  et  de  luy  bailler  les  plantes  que  j'avois  demandés  sans 
l'accompagner  luy  mesmes  à  Toulon  pour  le  voir  embarquer  comme 
je  voulois,  auquel  cas  il  eust  peu  voir  et  aprandre  que  ledict  Mayolle 
ne  s'embarquoit  poinct  et  m'en  donnant  advis  j'e;isse  peu  faire  desbar- 

'  L'Italien  plusieurs  fois  menlionnd  dëjh  à  cause  des  orangers  fournis  au  propriétaire  des 
jardins  de  Belgenlier. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  197 

(juer  ie  tout  et  l'eusse  envoyé  par  ia  voye  de  Lyon,  car  le  navire, s'y  ar- 
resta  assez  longtemps  depuis  lors  pour  m'en  donner  l'advis  et  le  loisir. 
Quant  au  myrthe  double  de  fueille  menue,  c'esloit  une  plante  qui 
m'avoit  esté  envoyée  par  le  héritier  de  mossen  JuUian  que  vous  co- 
gnoissiez,  laquelle  en  effaict  avoit  la  fueille  beaucoup  plus  petite  que 
les  ordinaires,  mais  c'estoit  tousjours  de  la  sauvage  de  laquelle  vous 
sçavez  qu'il  se  trouve  jusques  à  trois  ou  quattre  diverses  espesses  qui 
ont  la  fueille  plus  ou  moings  menue  et  qui  font  le  fruict  blanc  ou  noir 
plus  ou  moings  bon  à  manger  non  sulement  par  les  oyseaulx,  mais 
par  les  personnes  encores,  principalement  du  blanc,  toutes  lesquelles 
ont  la  fueille  beaucoup  plus  pointue  et  moings  espoisse  que  le  myrthe 
ordinaire  des  jardins  que  l'on  appelle  à  fueille  menue,  de  laquelle 
espèce  je  n'ay  jamais  sceu  qu'il  s'en  trouva  à  fleur  double,  mais  pour 
les  sauvages  le  nepveu  de  mossen  Jullien  m'a  assuré  qu'il  en  a  à  fleur 
double  tant  de  la  petite  que  de  la  grosse  fueille  et  celle  là  en  estoit, 
mais  je  ne  l'ay  pas  veue  flurie,  bien  me  souvient  il  que  toutes  les 
branches  avoient  la  fueille  fort  menue.  J'en  retins  un  petit  brin  par 
iiazard  lequel  je  vous  envoyé  afin  que  vous  en  fassiez  le  jugement. 
Il  m'a  assuré  que  l'année  prochaine  il  m'en  fournira  une  demye  dou- 
zaine de  plantes  des  provincz  qu'il  a  faict  exprez  pour  moy,  mais  je 
vous  assure  que  je  ne  le  feray  jamais  plus  mettre  en  chemin  que  soubz 
la  conduitte  des  personnes  qui  s'y  cognoissent  et  ne  le  feray  poinct 
tirer  de  terre  que  je  n'aye  à  la  main  la  commodité  de  les  envoyer  à 
Paris,  car  c'est  cella  à  mon  advis  qui  a  faict  pardre  les  dernières  que 
je  vous  envoyois,  lesquelles  arrivèrent  icy  le  jour  de  la  venue  de  M""  le 
Légat  qui  vit  en  chemin  l'homme  qui  me  les  apportoit  et  s'arraisona 
un  grand  quart  d'heure  avec  luy  sur  ce  qu'il  m'avoit  nommé,  et  pen- 
dant le  passage  de  cez  Messieurs  et  taon  voyage  d'Avignon  on  me  les 
laissa  gaster  à  faulte  de  les  avoir  bien  logées  et  arrozées  lorsqu'elles 
arrivarent,  auquel  j'estois  allé  à  Lambesc',  mais  je  n'avois  pas  creu 
que  cela  leur  eusse  tant  pourlé  de  préjudice. 

'  Sur  celte  localité  des  Bouches-du-Rlidue  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  75). 


198  LETTRES  DE  PE[RESC  [1625] 

J'ay  trouvé  fort  beau  le  mémoire  des  plantes  d'Espaigne,  mais  je 
n'ay  aulcune  commodité  de  les  fere  tenir  à  nostre  médecin  '  despuis 
l'interdiction  du  commerce,  car  il  ne  va  point  de  barques  en  ce  pays  là 
que  fort  à  la  desrobée.  Peut  estre  vous  seroit  il  plus  commode  par  la 
voye  ordinaire  de  la  poste  pourveu  que  les  lettres  ne  soyent  retenues 
avec  cette  guerre. 

Je  renouveleray  la  poursuite  de  la  prevancbe  blanche  puisque  vous 
dittes  qu'elle  n'est  pas  à  fleur  double,  car  le  sire  Melchior  Rous  m'a 
assuré  d'en  avoir  veu  de  la  blanche  au  terroir  de  Salon.  Je  n'ay  pas 
receu  le  jaussemin  d'Arabie  du  s'  Bartholome;  il  disoit  que  la  plante 
qu'il  me  vouloit  donner  estoit  un  peu  malade.  C'est  pourquoy  j'aime 
mieulx  qu'il  l'aye  gardée  et  caressée  durant  cest  esté  que  si  j'en  avoys 
heu  la  paine.  Voila  tout  ce  que  je  vous  puis  dire  sur  vostre  dernière 
depesclie,  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  afl'ectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  samedy  au  soir  xiiu  juin  i6a5. 

[Ce  qui  suit  est  de  la  main  de  Peiresc.^  Le  diurnal  de  ma  niepce  est 
de  trop  petite  lettre  pour  moy;  il  en  lault  chercher  de  ceux  de  Venise 
qui  sont  de  plus  grosse  lettre,  plus  approchée,  et  avec  moings  de 
blanc,  et  ne  sont  pas  plus  gros  que  ceux  de  Paris. 

Les  dames  de  S'"  Marie  envoyèrent  hier  procuration  à  M''Viaz  receue 
par  M'  Astier  pour  achepter  la  maison  du  baron  de  Trez  que  tenoit 
feu  M''  de  Rougiers^  pour  le  prix  de  i5,5oo  livres;  elles  seront  noz 
voisines.  Je  vis  hier  ma  niepce  qui  est  si  contente,  si  grasse  et  si  belle 
qu'elle  ne  le  fut  jamais  à  la  centiesme  prez;  elle  vous  baise  les  mains. 

'  Le  docteur  Antoine  Novel,  qui  il  été  déjà  Jean  Augustin,  baron  de  Trets,  premier 

plusieurs  fois   mentionné   dans  le  présent  président.  Il  était  frère  de  Gaspar,  tige  des 

volume.  marquis  de  la  Roquette ,  éteints  dans  les  du 

François  de  Foresta,    sieur  de   Rou-  Chaîne,  et  le  neveu  d'auti-e  François,  auteur 

giers,  reçu  conseiller  en  1G78,  était  fils  de  des  marquis  actuels. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  199 

Pour  le  P.  (lu  Val,  il  ne  fault  pas  tirer  de  Bordeaux  la  partie  de 
2,0  00  M.  quand  il  la  pourroit  exiger,  parcequ'elle  y  faict  besoiiig 
pour  ce  que  j'ay  ordonné  y  estre  faict,  et  n'y  en  aura  pas  assez.  Mon 
homme  ne  peult  partir  que  dans  un  jour  ou  deux.  Cependant  il  y  est 
allé  un  moyne  qu'il  avoit  désiré  d'avoir  pour  son  secours,  qui  y  doiht 
estre  à  cette  heure. 

Du  diraanclie  matin  i5  juin  i6a5. 

L'advis  de  35  galères  ne  s'est  pas  bien  vérifié;  aulcuns  disent  que 
ceux  d'Antibo'  (voyants  paroistre  noz  9  galères  qui  revenoient  dn  Cor- 
ségue^)  creurent  que  ce  fussent  celles  de  Gènes,  et  tirèrent  des  cano- 
nades  pour  signal,  qui  mirent  l'allarme  de  tous  costez  et  à  noz  galères 
mesmes,  lesquelles  s'allèrent  jetter  à  Antibo  et  puis  à  Villefranche. 
Bien  est  il  vray  que  M""  de  Soulliers'  escript  de  Toullon  que  M""  de 
Guise  y  arrivant  fut  bien  aise  d'apprendre  qu'on  n'en  lusse  pas  venu 
si  avant.  Et  qu'estant  allé  à  leres  il  fit  faire  un  signal,  auquel  ses  gal- 
bons luy  envoyèrent  les  esquifs  pour  le  venir  lever  au  bord  de  mer. 

On  croyoit  qu'il  devoit  faire  advancer  les  galbons  du  costé  d'Anti- 
bon  [sic),  pour  monstrer  bonne  mine  aux  ennemys  et  en  efïect  pour 
faire  scorte  à  noz  galères,  et  les  r'amener  à  Toullon.  D'aultres  disent 
que  le  bruict  a  esté  faict  exprez,  ou  pour  le  moings  augmenté,  pour 
donner  l'espouvante,  et  faire  consentir  les  gents  du  païs  aux  aydes  et 
secours  demandez  tant  d'hommes  que  d'argent.  On  dict  que  M' de  Guise 
remit  au  Prince  Majour  le  Spinola  qu'il  avoit  retenu  prisonnier  lequel 
en  estoit  au  desespoir,  et  parce  qu'un  certain  Geneuois  nommé  Ber- 
Hngo,  qui  estoit  quasi  tousjours  icy  ;\  solliciter  des  procez  pour  Goi'regia 
et  aultres,  avoit  parlé  dudict  Spinola,  il  fut  mandé  cez  jours  passez  à 
Marseille  et  aussytost  mis  dans  la  galère,  et  aulcuns  adjoustent  qu'il 

'  Peiresc  l'crit  presque  toujours  Antibo  '  Le  même  personnage  dont  le  nom  est 

pour  Aiitibes.  Voir  le  recueil  des  Lettres  de  ferit  de  Solliers  (h  propos  de  Toulon)  dans 

Peiresc  aux  frères  Diipuij,  pnssim.  le  recueil  des  Lettres  de  Peiresc  aux  frères 

'  Pour  Coi-se.  Voir  le  recueil  susdit.  Dupu]!  (IIF,  196). 


200  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

fut  rasé  et  eut  ses  aultres  ordres.  Il  a  esté  regretté  parceque  c'estoit 
un  bon  homme  et  de  bonne  conversation,  à  cause  de  quoy  il  estoit 
bien  venu  partout. 

On  a  trouvé  un  peu  mauvais  que  dans  les  lettres  patentes  d'inter- 
diction du  commerce  le  Roy  nommast  le  Roy  d'Espagne  Roy  catolique. 

On  vient  de  m'asseurer  que  M"'  de  Guise  est  de  retour  à  Marseille 
et  que  les  gallions  sont  rentrez  au  port  de  TouUon.  Nous  le  sçaurons 
plus  seurement  à  ce  soir. 

Vous  verrez  la  lettre  ci  joincte  du  juge  d'Antibo.  Fides  sit  pênes  au- 
thorem. 

M'  de  Mondevergues  escript  d'Avignon  du  9"°^  que  les  Huguenoz  du 
Daulphiné  avoient  prins  Reillanette  \  et  de  faict  M'  d'Ambrun^  y  est, 
mais  on  dict  que  c'est  sans  contenance  de  faire  d'actes  d'hostilité. 

Il  adjouste  qu'ils  ont  retenu  le  bestail  d'Arles,  qui  estoit  monté  aux 
herbages,  disants  que  c'estoit  les  représailles  des  armes  du  navire  prins 
au  Tampan. 

Le  Trésorier  de  la  Marine  Serres  s'est  noyé  à  Vienne*  en  abrevant 
son  cheval  au  Rhosne. 

\En  chiffres  avec  traduction  interlinéaire. ^  La  marquise  d'Urfé*  fut  por- 
tée à  Marseille  dernièrement  par  une  galère  commandée  par  M'  de 
Montolion;  elle  est  en  ceste  ville  où  elle  a  faict  grande  recherche  de 
tiltres  de  Vintimille^.  M''  Dagut  m'en  pria  et  j'en  dressay  un  mémoire 
dont  je  vous  envoyeray  coppie  par  le  premier.  Elle  se  laissa  par  aprez 
emporter  comme  les  femmes  à  dire  confidemment  audit  s'  Dagut  que 
sa  fille  de  Crouy®  luy  mandoit  qu'elle  avoit  de  grandes  choses  à  luy 


'  Aujourd'hui  Reilhanette,  commune  de 
l'arrondissement  de  Nyons  (Drôme),  canton 
de  Séderon ,  sur  la  rive  droite  du  Tholorenc , 
autrefois  dans  le  bailliage  du  Buis  et  dans 
l'élection  de  Montélimar. 

'  L'archevêque  d'Embrun  était  alors  G  uil- 
laume  d'Hugues  (i6ia-i6i8). 

'  Chef-lieu  d'arrondissement  de  l'Isère, 
sur  la  rive  gauche  du  Rhône. 


'  Marie  de  Neufville,  femme  de  Jacques 
d'Urfé,  marquis  de  Beaugé. 

'  Sur  la  maison  de Vintiniille,  voirie  re- 
cueil Peiresc-Dupuy  (111,  liai). 

'  Geneviève  d'Urfé  était  alors  veuve  de 
Charies- Alexandre,  duc  de  Croy,  mort  le 
5  novembre  i6a4.  Elle  épousa  en  secondes 
noces  Guy  d'Hareourt  et  en  troisièmes  noces 
Jean,  baron  de  Mailly. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  201 

coinniuniquer,  lesquelles  elle  ne  pouvoit  mettre  par  escrit  et  quelle 
luy  laissoit  pourtant  conjecturer  que  le  marquis  Spinola  '  vouloit  i'es- 
pouser  et  que  d'ailleurs  on  luy  parloit  de  marier  la  fille  qu'elle  a  icy 
avec  Barada'^  et  donneroit  à  sa  fille  mille  escus  pour  faire  ce  mariage 
et  que  ce  seroit  un  moyen  pour  tenir  en  bonne  intelligence  les  deux 
couronnes  par  l'alliance  de  cez  deux  favoris  de  part  et  d'aullre,  qu'elle 
deliberoit  toutes  fois  beaucoup  si  elle  donneroit  sa  fille  à  Barada  de 
peur  d'un  revers  de  fortune.  Tant  y  a  qu'elle  s'en  va  en  Cour  et  de  là 
en  Flandres.  Voila  de  beaux  chasteaulx  en  Espaigne^.  Son  mary  est 
allé  à  Turin  pour  les  funérailles  de  l'autheur  de  l'Astrée*,  possible 
pour  prendre  congé  de  S.  A.  et  se  retirer  chez  luy.  M""  de  Guise  avoit 
envoyé  Beauvilliers  à  M''  de  Savoye  pour  luy  demander  cent  mille 
escus  pour  ravitailler  l'armement;  il  n'a  rapporté  que  des  belles  ])a- 
roles  et  aussytost  on  a  battu  aux  champs  et  s'en  est  on  revenu  icy  des- 
criant la  marchandise  tant  qu'on  peut  qui  est  bien  loin  de  faire  des 
levées  nouvelles  et  qui  pix  est  il  a  faict  une  ordonnance  portant  inter- 
diction de  l'entrée  en  ce  pais  à  tous  ceux  qui  viendront  de  l'armée  à 
cause  de  la  maladie  qui  y  est,  ce  qui  nous  a  obligez  à  faire  un  arrest 
à  mesmes  fins  pour  ne  laisser  enjamber  pas  nostre  autorité  dont  vous 
aurez  ma  coppie  ci  joincte. 

Hier  frère  Bertrand  me  monstra  une  lettre  du  vicaire  gênerai  d'Am- 
brun  du  3°"  de  ce  moys  portant:  Nous  attendons  aujourd'huy  à  disner 
M"  Dauriac  père  et  fils  qui  ont  esté,  se  dit  il,  soubçonnez  d'intelli- 
gence avec  l'Espaignol.  L'un  des  deux  fera  le  voyage  en  Cour  et  l'aultre 
demeurera.  Vous  pouvez  panser  s'il  y  a  de  l'apparaiice  à  cela,  et  ad- 
jouste  que  la  peste  est  à  l'armée.  Cela  s'accorde  avec  nostre  advis, 

'  Sur  le  marquis  Spinolii.  voir  le  recueil  67  ans,  avant  d'avoir  achevé  son  ci-lèbre 

Peiresc-Dupuy  (t.  I  et  H,  ;jfls«î'/H).  roman    pastoral   dont   la    première   partie 

'  Sur  François  de  Baradat ,  voirie  susdit  avait  paru  en  1607  (el  non  i6io,  comme 

recueil  (t.  I,  passim).  on  Ta  trop  dit),  el  dont  la  véritable'  qna- 

'  Nous  n'avons  pas  rencontré  celle  locu-  Irième  et  dernière  partie  parut  en  10^7, 

lion  dans  les  cinq  tomes  précédents.  l'ouvrage  ayant  été  lerminé  par  le  secré- 

*  On    sait    que    le    Marseillais    Honoré  taire  et  l'ami  de  l'auteur,  le  futur  acadérai- 

d'Urlé  mourut,  le  1"  juin  itiao,  à  l'âge  de  cien  Baltliazar  Baro. 

ÏI.  36 

lUntlHKIllK     1IlTI0t.tLE. 


202  LETTRES  DE  PEIRESC  [16251 

mais  je  crois  que  c'est  un  artifice  du  duc  de  Savoye  pour  les  tirer  de 
Gany.  M""  Derbaut  a  cscrit  icy  que  le  commerce  seroit  bientost  resta- 
bly  avec  l'Espaigne.  C'est  un  argument  de  paix. 

M''  de  Guize  dit  avoir  cscrit  au  Roy  que  M""  Derbaut  ne  sçait  pas 
sa  cbarge  d'avoir  nommé  le  Roy  d'Espaigne  Roy  catolique  et  que  le 
Roy  prant  plaisir  à  tels  advis  et  on  croit  volontiers  ledict  s"'  de  Guise, 
H  disoit  l'aultre  jour  que  M'"  Eroard  avoit  eu  son  congé'.  Il  nous  tarde 
bien  d'en  sçavoir  la  vérité^. 

[Deitiier  post-scnplum  écnt  au  dos  du  précédent,  en  chiffres.^  Il  i-en- 
contra  dernièrement  en  mer  une  barque  d'un  Florantin  qui  nionstroit 
sa  patante,  mais  il  luy  dit  qu'il  le  prenoit  pour  Geneuois,  et  le  fit 
mettre  en  galère  avec  touts  les  mariniers,  ayant  faict  vendre  la  coche- 
nille, drapperie  et  autre  merchandise  qui  y  estoit. 


LVIl 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

À  PARIS'. 

Monsieur  mon  frère, 
Depuis  ma  derniei-e  dèspesche  j'ay  receu  les  vostres  du  3™  et  xi  de 
ce  moys,  et  ne  vous  ay  peu  escrire,  parce  qu'enfin  j'ay  faict  partir  le 
s""  Briansson  pour  Bordeaux  depuis  jeudy  ig"^  avec  des  instructions 
amples  sur  une  vintaine  de  procez  que  cez  canaille  [sic)  m'avoit  forgez 
les  uns  sur  les  aultres  \  n'ayant  peu  satisfaire  plustost  à  tout  ce  qui 
estoit  nécessaire  pour  ce  regard,  afin  qu'on  ne  me  tourmente  plus  de 
tout  cela,  et  qu'on  y  fasse  ce  qu'on  pourra  sur  les  lieux.  Je  ne  luy  ay 
pas  baillé  vostre  liasse  des  papiers  de  Lugon*,  parce  que  j'ay  veu  que 

'  Le  docteur  Héroard  resta  jusqu'à  son  *  Vinjjt  procès  h   la   fois  !   Ce   nombre 

dernier  jour  le  médecin  favori  de  son  royal  formidable   explique    et   même   justifie   la 

client.  mauvaise  humeur  de  Peiresc  et  Tënergique 

^  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  expression  par  laquelle  il  la  traduit, 
sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  1^7.  '  Un  des  prieurés  à  la  collation  de  l'abbc 

•''  L'adresse  manque.  de  Guitres. 


[16-25]  À  SA  FAMILLE.  203 

ce  seroit  inutilement;  si  vous  la  voulez  je  la  vous  envoyeray,  et  si 
M'  de  Volonne  présent  porteur  s'en  veult  charger  ',  je  la  luy  bailleray, 
bien  marry  que  cela  soit  ainsin  demeuré  en  arrière,  mais  ceux  qui  ne 
peuvent  courir  doivent  loiier  encores  Dieu  quand  ils  peuvent  aller, 
bien  que  bellement.  Je  crois  que  le  P.  du  Val  aura  tout  ce  qu'il  luy 
fault.  Si  vous  n'avez  encores  traicté  avec  le  cardinal  de  Sourdis  et  que 
vous  trouviez  en  luy  de  la  disposition  à  escoulter,  et  donner  quelque 
sorte  de  satisfaction  et  deferance  à  l'intercession  du  Pape  et  du  Légat, 
il  i'auldroit  tascher  mettre  sur  le  traicto  que  je  luy  avois  proposé,  àsça- 
voir  de  m'obliger  de  ne  présenter  aulcuns  curez  ne  vicaires,  (|ue  de 
ceux  de  son  séminaire  (pour  monstrer  que  je  ne  veux  pas  abuser  de 
mon  droict  de  présentation)  à  la  charge  aussy  qu'il  ne  me  revocque 
poiiict  en  doubte  mon  droict  de  présentation  en  toutes  les  cures  et  vi- 
cairies  de  ma  dépendance  et  de  ma  pancarthe,  laquelle  il  me  debvroit 
pluslost  confirmer  que  enfraindre,  pour  n'encourir  les  malédictions 
y  contenues  du  Pape  Alexandre  III  contre  tous  ceux  qui  l'eniraindrout. 
(]q  qu'il  Caict  avec  un  tel  excez,  sinon  luy,  ses  vicaires  et  officiers,  que 
quand  je  leur  iaicts  présenter  un  homme  d'église  pour  quelque  cure 
ou  vicairie  de  ma  dépendance,  ils  luy  disent  qu'ils  l'admettront  pour- 
veu  qu'il  ne  se  serve  poinct  de  son  droict  de  présentation  et  qu'il  se 
laisse  prouvoir  pleno  jure.  Ce  que  cez  pauvres  prebstres  souffrent  fort 
patiemment,  soit  par  ignorance  du  tort  qu'ils  me  font,  soit  pour  ne 
l'oser  desdire,  soit  pour  crainte  que  si  luy  leur  donne  un  aultre  pour 
compétiteur,  que  le  procez  ne  les  ruine.  Il  fit  bien  pix  en  une  cure  de 
S'  Michel  de  la  liviere-,  en  laquelle  mon  grand  vicaire  luy  présenta 
de  ma  part  celuy  qui  avoit  servy  12  ou  i5  ans  à  la  vicairie  de  ma 
parroisse  de  Cuistres.  Car  cete  cure  de  S'  Michel  estant  de  bon  re- 
venu, et  luy  ayant  esté  demandée  avant  qu'aulcun  y  fust  de  ma  part, 

'  Le  père  probablement  d'Antoine  Mail-  la  page  i3  remplies  de  détails  communiqués 

rel,    seigneur   de    Volonne,   conseiller   au  par  M.  le  mnnjuis  de  Boisgelin. 
parlement  d'Aix,  qui  l'pousa  Honorée  de  ^  C'était  encoie  un  prieuré  à  la  collation 

Tliomassin  le  21  mai  t665.  Voir  dans  le  de  l'abbé  de  Guitres,  indiqué  dans  le  PoM("//e 

fascicule  VI  des  Cotrespomlanls  de  Peiresc,  général  contenant  les  bénéfices  de  l' archevêché 

consacré  à  Ballliazai'  de  Vias,  deux  noies  de  de  Bordeaux  déjà  cité  plusieui-s  fois. 

ati. 


204  LETTRES  DE  PEIRESC  [162r>] 

il  l'avoit  donnée  et  conférée  au  premier  demandeur.  Mais  quand  il  vid 
ma  présentation,  de  crainte  que  je  ne  l'emportasse  en  concurrance, 
il  dit  à  mon  présenté  que  s'il  vouloit  souffrir  qu'il  le  prouveut  pletw 
jure  sans  faire  mention  de  ma  présentation,  il  le  pourvoiroit  et  re- 
vocqueroit  la  collation  précédente,  à  quoy  ce  galand  '  consentit  nussy 
iost,  et  ainsin  lut  faict  à  mon  desceu  jusques  à  maintenant  que  je  l'ay 
apprins.  Cependant  en  faisant  cez  procédures  de  mauvaise  foy,  il  pré- 
suppose si  tost  qu'il  a  deux  collations  laictes  pleno  jure,  sprelo  patrono 
qu'il  a  prescript  mon  droict  de  présentation,  et  puis  cela  est  cause  que 
les  vicaires  et  curez  sont  en  perpétuelles  contestations  et  procez  avec 
mes  religieux  qui  ont  les  prierez  des  mesmes  lieux  où  sont  lesdictes 
cures  et  vicairies.  Ce  qui  n'adviendroit  pas  s'ils  y  estoient  establis  de 
ma  main,  car  cela  les  contiendroit  dans  le  respect,  à  cause  qu'il  seroit 
tousjours  à  mon  choix  de  prendre  sur  tous  ceux  du  séminaire  celuy 
qui  m'agreeroit  le  plus.  Et  ainsin  M'  le  Cardinal  ne  se  pourroit  p:is 
plaindre  puisque  je  m'obligerois  de  ne  prendre  que  de  son  séminaire 
et  partant  de  ses  créatures. 

11  m'a  voulu  faire  encores  une  insigne  injure  de  prétendre  que  le 
vicaire  de  Cuistres  disposast  des  sépultures  de  mon  église  abbatiale, 
privativement  à  mes  religieux,  chose  qui  n'avoit  jamais  esté  faicle,  et 
directement  contraire  aussy  à  ma  bulle  et  privilège  du  PP.  Alexandre  III 
de  la  mémoire  et  sainteté  duquel  il  parle  tousjours  si  advantageuse- 
ment,  dont  toute  foys  il  ne  monstre  pas  de  redoubler  les  censures, 
guieres  plus  que  ce  Frédéric  Barberousse,  contre  lequel  il  iaict  si 
souvent  des  invectives  et  dont  il  a  faict  peindre  la  punition  dans  sa 
galerie'.  Il  me  mesprise  encores  en  la  nomination  et  choix  des  pré- 
dicateurs de  mon  Eglise,  chose  qu'il  ne  refuseroit  pas  aux  moindres 
marguilliers  des  parroisses  de  Bordeaux  et  je  vaulx  bien  peu  si  je  ne 
vaulx  uu  marguillier  de  parroisse  puisque  c'est  moy  qui  le  paye,  et 
que  je  ne  luy  présente  que  de  ceux  qu'il  a  approuvez. 

'  On  a  reconnu  l'expression  si  chère  à  grand  amateur  des  arts,  avait  orné  de 
lia  Fontaine.  fresques  magnifiques  la  galerie  de  son  pa- 

^  On  sait  que  le  cardinal  de  Sourdis,        lais  archiépiscopal. 


[1625]  À  SA  Fy\MILLI':.  205 

Au  reste  il  supporte  le  nioyne  Boumard,  duquel  U  m'a  dicl  luy 
mesmes  pix  que  pendre,  comme  l'ayant  recogneu  pour  un  scélérat, 
et  à  sa  considération  et  suggestion  il  m'a  jette  sur  les  bras  une  intinité 
de  nouvelles  vexations  indeûes  et  a  mesprisé  le  bon  P.  du  Val,  de 
qui  vous  sçavez  bien  le  mérite,  sans  considérer  que  tout  ce  qu'on 
forgeoit  contre  luy  n'estoit  qu'un  monopole  de  cez  canaille  en  haine 
de  ce  qu'il  vivoit  bien  et  qu'd  restablissoit  la  discipline  monastique 
dans  ce  monastère,  afin  de  le  desgouster  et  de  le  desbusquer,  car  ce 
marault  n'a  rompu  avec  raoy  que  pour  cela,  à  cause  qu'il  s'estoit 
persuadé  qu'il  seroit  prieur  claustral,  comme  s'il  en  estoit  bien  dipne, 
et  qu'il  gaspilleroit  loutes  choses  avec  son  l'rere  i'advocat.  Il  fault  un 
peu  drapper  là  dessus,  et  sur  le  reste  que  je  vous  avois  cotté  der- 
nièrement'. 

Sollicitez,  je  vous  prie.  M''  Dacquet  de  sa  parolle  pour  cez  papiers, 
et  luy  promettez  quelque  doulceur,  car  je  ne  plaindrois  pas  en  effect 
un  peu  d'argent  à  cela,  pour  avoir  de  quoy  battre  ce  coquin.  . 

J'ay  receu  la  sauvegarde  de  Mayolo,  et  l'ay  monstrée  à  M''  d'Oppede. 
Si  je  l'eusse  receûe  U  jours  plus  tost,  je  l'eusse  envoyée  à  Gènes  par 
l'ordinaire  d'Avignon;  je  la  garderay  au  prochain  si  entre  cy  et  là  il 
n'arrive  aultre  chose,  car  on  asseure  que  Savone^  est  assiégé  et  que  le 
port  de  Vay^  est  prins,  et  que  noz  galères  sont  allées  paroistre  devant 
Gènes,  et  ont  receu  courtoisie  de  certaine  ville  (qu'on  ne  nomme 
poinct)  où  l'on  se  vouloit  quasi  donner  à  M' ic  General  des  galères  pour 
le  Roy  de  France.  Mais  je  m'en  rapporte  à  ce  qui  en  est.  M''  de  Guise 
est  encor  à  Marseille,  et  iaict  estât  de  partir  d'un  jour  à  aultre. 

.le  vous  envoyé  cez  extraicls  des  lettres  et  délibérations  concernants 
M''  ïhoron;  je  vouldrois  bien  ipie  vous  eussiez  obtenu  cette  affaire 
pour  luy. 

Beautenc  n'est  pas  encor  arrivé;  il  ne  sera  pas  sitost  party  de  delà. 

'  CeUeleUrc,  où  déborde  uiie  juste  ia-  '  Siu-tegolfe  de  Gênesethtrenle-sixkiln- 

dijjifation ,  comjJète  aussi  bien  XUktoire  du  luèli-es  de  ceUe  ville. 
cardinal  deSourdis  par  l{aveiiès ([iie  la iiolic'  '  Sur  le  même  golfe, 

sur  Peirescabbc  de  Guttres  par  A.  de  Lauteiiay. 


206  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625J 

M""  d'Agut  n'a  plus  de  lunettes  et  l'attend  aussy  impatiemment  que  moy 
pour  participer  à  celles  qu'il  apporte,  car  M'  Thoraassiii  luy  en  avoit 
envoyé  qui  ne  vallent  du  tout  rien,  se  dict  il. 

Il  y  a  eu  d'estranges  paroles  sur  le  subject  de  cette  jussion  de  Thre- 
soriers,  car  la  division  s'est  jettée  dans  la  chambre  des  comptes,  où  l'on 
s'est  laissé  emporter  à  de  bien  grandes  indiscrétions,  qui  seroient  trop 
longues  à  desduire  et  nonobstant  lesquelles  il  a  esté  résolu  de  procéder 
lundy  à  la  veriflcation. 

Les  procureurs  du  pais  ont  voulu  former  opposition  et  le  s'  de  Reau- 
ville  fut  si  mal  retenu  qu'en  plaine  riie  il  dict  tout  hault  en  grande 
compagnie  à  M'  Guitlard,  qu'il  falloit  massacrer  et  jetter  dans  la  mer 
cez  porteurs  de  Rogatons,  dont  ledict  s""  Guittard  print  ses  tesmoings 
sur  le  champ,  et  dressa  mesnies  une  requeste  pour  en  faire  informer, 
ce  qui  ne  fit  pas  moings  de  peur  à  ce  personage  qu'il  en  avoit  voulu 
faire  à  Guittard.  Gela  se  tempérera. 

Si  vous  envoyez  la  boitte  des  tulipes  avec  la  balle,  je  vouldrois  bien 
que  vous  y  en  missiez  aussy  une  de  couronnes  impériales  pour  donnera 


LVIII 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR   DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Ge  mot  n'est  que  pour  vous  dire  que  M'  le  premier  présidant  Se- 
guiran  -  est  si  souvent  attaqué  de  son  mal  et  jour  et  nuict,  que  tous 
les  siens  en  sont  en  grande  allarme,  car  ce  qui  ne  le  prenoit  que  de 

'  La  lettre  s'arn^te  bnisquement  ici  et  ia  pelons  qu'Antoine  Seguiran ,  seigneur  de 

fin  est  perdue.  On  lit  au  dos  :  Aix,  i6a5,  Bouc,  avait  été  nommé  conseiller  au  parle- 

aa  juin.  —  Bibliothèque  nationale,  nou-  raent  d'Aix  en  1587,  président  en  i6aa  et 

velles  acquisitions    françaises,    n°    0170,  qu'il  était  devenu  en  i6ai  premier  président 

fol.  loa.  Autographe.  en  k  Cour  des  comptes.  Bappelons  encore 

Le  père  du  heau-frère  de  Pciresc.  Bap-  qu'il  avait  épousé  Marie  de  Gaufridy. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  207 

i5  en  1  5  jours  le  prend  maintenant  quasi  tous  les  jours,  et  souvent 
plusieurs  foys,  dans  un  jour,  ou  dans  une  nuict.  Il  faillit  à  tomber  à  la 
procession  de  la  petite  feste  Dieu ,  ce  mal  l'ayant  saisy  devant  le  lofjis 
de  M' le  conseiller  Perier\  dans  laquelle  il  se  jetta,  sans  pouvoir  seule- 
ment se  laisser  porter  en  hault,  et  fallut  qu'il  s'arreslast  au  passage.  Il 
en  a  depuis  eu  d'aultres  attaintes  fort  violentes. 

Dieu  le  veuille  bien  conserver,  et  donner  loisir  à  mon  frère  de  Bouc 
de  faire  ses  affaires.  Si  vous  trouvez  à  propos  de  luy  en  toucher  quelque 
mot,  je  le  laisse  à  vostre  discrétion  et  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  dimanche  as  juin  iCaS. 

J  avois  escript  à  M'  Signier,  que  j'avois  languy  8  moys  aprez  un  ca- 
lice du  Sire  Ant.  Escanard,  et  qu'ainsin  estoit  de  tous  ceux  qui  avoienl 
affaire  à  luy,  et  qui  vouloit  de  la  bonne  besoigne  à  Paris.  Vous  verrez 
sa  responce. 

Vous  ferez,  s'il  vous  plaict,  mes  humbles  recommandations  à  M"'  de 
Bouq,  et  à  touts  cez  Messieurs  de  la  suitte  du  Cardinal  Légat  auxquels 
j'escriray,  aprez  ce  moys,  qui  nous  tient  en  grand  embarras  pour  la  fin 
du  Parlement.  On  avoit  creu  que  la  guerre  seroit  cause  que  le  Parle- 
ment continiieroit,  ce  qui  n'eust  possible  pas  esté  hors  de  propos,  si  la 
paix  ne  se  faict.  Je  ne  l'eusse  désiré  que  pour  i5  jours  afin  d'avoir 
moyen  de  despescher  quelques  procez  à  cette  heure  que  je  me  porte 
mieux  puisque  je  ne  l'ay  eucores  peu  faire "^ 

'  Cdlait  Julien  de  Perier,  seigneur  de  de  François,  frère  de  ce  dernier,  auquel 

Cluinaiis,  reçu  conseiller  en  lôgy  cl  qui  Mallierbc  adressa  son  ode  h  jamais  fameuse, 
niourul  doyen  de  la  compagnie  en  lO.îy.  ^  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

II    appartenait   h   une   famille  autre   que  silions  françaises,  n°  6170  ,  fol.  i54.  Aulo- 

celle  du  jurisconsulte  Scipion  du  l'erier  el  graphe. 


208  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 


LIX 

\  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À    PARIS, 

AU  BOUT  DO  PONT  ^EUF,  À  L'ESCOLE  s'  GERMAIN  DE  l/AUSSERROIS, 
CHEZ  HONS'  GAIGNT. 

Monsieur  mon  frère, 
Vous  recevrez  cette  lettre  par  quelqu'un  des  gents  de  Monsieur  le 
conseiller  de  Boyer',  qui  s'en  va  à  Dijon  pour  quelque  procez,  et  de  là 
laict  dessain  d'aller  donner  un  coup  d'esperon  jusques  à  Paris.  Je 
serois  bien  aise  qu'il  vous  trouvast  encor  en  ce  pais  là,  afin  que  vous 
eussiez  le  moyen  de  luy  rendre  quelque  bon  service,  ou  à  tout  le 
moins  luv  servir  de  guide  pour  luy  faire  voir  non  seulement  les  sin- 
gularitez  vulgaires  de  Paris,  mais  les  compagnies  de  curieux  qui  se 
trouvent  dans  la  bibliothèque  du  Roy,  dans  celle  de  M',  du  Thou,  et 
chez  les  principaulx  libraires.  Ensemble  les  ouvriers  de  la  gallerie,  les 
peintures  plus  exquises,  et  quelques  persones  des  plus  dignes  destin; 
veùes,  comme  pourroient  estre  M""  de  Roissy,  M''  de  Beauclerc  et 
aultres  semblables,  sans  que  pour  cela  on  l'oblige  à  se  mettre  in  habitu, 
ne  en  un  besoing  à  déclarer  sa  qualité.  Mais  il  ne  fauldroit  pas  oublier 
de  luy  faire  voir  quelques  belles  maisons  d'autour  de  Paris,  tant  des 
grandes  que  des  médiocres.  Car  pour  la  Cour  M'  son  neveu  le  pourra 
faire  mieux  que  vous,  principalement  s'il  fault  voir  le  Roy  à  la  chasse 
ou  en  quelques  autres  notables  exercices.  Vous  sçavez  l'eminance  du 
uierite  et  de  l'intégrité  de  ce  personage,  à  quoy  il  fault  adjouster  une 
fort  particulière  bienveillance  dont  il  a  daigné  m'Iioiuiorer  et  dont  je 
vouldrois  bien  me  rendre  digne  en  le  servant  sinon  par  moy  mesmes, 
au  moins  par  les  miens.  Je  crois  que  de  vostre  chef  vous  avez  toute 
sorte  d'inclination  de  le  servir,  et  que  vous  le  ferez  encores  plus  vo- 

'  Sur  le  conseiller  de  Boyer,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (II,  86).  Nous  le  retrouve- 
rons souvent  dans  les  lettres  suivantes. 


[1625J  À  SA  FAMILLE.  209 

lontiers  pour  l'amour  de  moy,  je  vous  eu  supplie  sans  cérémonie,  estant 

tousjours, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  affectionné  frère, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  32  juin  lôaS  '. 


LX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

En  suitte  des  advis  que  je  vous  avois  donnez  des  accidents  de  ma- 
ladie dont  M*"  le  p"'  présidant  Seguiran  a  esté  travaillé,  il  fut  reduict 
le  jour  de  la  S*  Jean  à  tel  poinct,  qu'il  perdoit  courage  et  commança  à 
consentir  qu'on  luy  fit  tous  les  remèdes  qu'on  vouldroit.  Je  n'en  fus 
adverty  que  le  soir  d'aprez,  et  enfin  on  se  résolut  de  me  consulter 
sur  ce  qu'on  avoit  à  faire.  Je  fus  d'advis  d'envoyer  exprez,  comme  la 
chose  le  méritant;  touts  ne  furent  pas  de  mesme  advis,  mais  la  plura- 
lité s'y  conforma,  et  je  me  résolus  de  prier  M"'  Artaud  l'huissier  d'anti- 
ciper son  voyage  pour  l'amour  de  moy,  ce  qu'il  me  promit  de  faire. 
Et  je  luy  offris  de  luy  payer  ses  courses,  comme  je  faicts.  Vous  verrez 
par  la  despesche  que  je  faicts  à  M""  de  Bouq  Testât  de  l'affaire;  je  ne 
le  vous  repcteray  poinct.  Et  m'asseure  que  si  vous  le  pouvez  servir  ou 
soulager  de  quelque  chose  vous  le  ferez  volontiers.  J'en  escripts  aussy 
un  mot  au  R.  P.  Seguiran,  et  espère  que  celte  occasion  luy  pourra  pro- 
duire quelque  moyen  d'obtenir  chose  qui  eust  esté  impossible  sans  cela. 

Au  reste  j'ay  receu  voz  dcspesches  du  3  et  du  1 1  par  la  poste.  Et 
du  Ix  par  Beautenc  qui  m'a  rendu  la  cire,  mais  non  pas  les  lunettes, 
et  m'a  apporté  des  lettres  du  sieur  Bartolomé  qui  est  bien  contant. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvcllos  acquisitions  françaises,  n"  6170,  foi.  i55.  Auto- 
(fraphe. 

Tl.  37 


210  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

J'avois  oublié  de  vous  envoyer  les  breins  de  myrthe  en  ma  précédante 
despesche,  portée  par  M""  de  Vaulx.  Vous  verrez  en  la  lettre  de  M'  de 
Lomenie  ce  que  nous  sçavons  et  le  traicté  de  la  Ligue,  soit  vray  ou 
supposé,  sur  quoy  je  finiray  demeurant, 
Monsieur  mon  l'rere, 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  ay  juin  au  soir  i6a5  '. 


LXI 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR    DE  VALLÂVEZ, 

EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère, 

Ce  funeste  accidant  de  M''  [le]  présidant  Seguiran  que  Dieu  absolve 
m'a  tenu  si  occuppé  toute  cette  nuict  et  tout  ce  jourd'huy  pour  con- 
soler aulcunement  cez  femmes  désolées,  dont  aulcunes  estoient  desja 
hors  du  sens  commun,  et  pour  escrire  par  les  deux  courriers  d'hier, 
et  pour  suyvre  aujourd'huy  les  lettres  de  la  Cour  des  Comptes,  que 
je  n'ay  peu  respirer,  et  à  peine  ay  je  peu  desrober  à  ce  soir  un  peu 
de  temps  pour  la  lettre  que  j'escrips  à  M""  de  Bouq  et  pour  celles  que 
j'ay  dictées  au  nom  de  Madame  la  Présidante.  J'ay  receu  aujourd'huy 
voz  deux  despesclies  du  i  4  et  1 8  par  la  poste,  et  ay  faict  rendre  toutes 
voz  lettres,  mais  je  n'ay  poinct  eu  de  loisir  de  lisre  celles  qui  m'estoient 
adressées,  qu'en  courant  et  seulement  voz  lettres. 

Je  suis  bien  aise  que  le  myrthe  de  M""  Tudard  eschappe,  et  encores 
plus  que  les  aultres  marcottent,  mais  je  vouldrois  que  des  marcottes 
ceux  qui  tiennent  les  Mères  de  vostre  main,  vous  en  baillassent 
à  vous  pour  eu  pourvoir  M'  d'Esneux^,  M"^  de  Vie,  M''  Robbin  et 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  '  1^  m^me  que  le  collectionneur  parisien 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  i56.  Auto-        des  Nœuds.  Voii-  le  recueil  Peiresc-Dupuy 
graphe.  '   (II,  617). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  211 

M"'  Yingue  \  si  vous  pouviez.  J'ay  grand  regret  aux  plantes  laissées  au 
Havre  à  l'abandon  aprez  tant  de  voyages  et  de  soing  qu'elles  m'avoient 
cousté.  J'ay  escript  à  M''  de  Mondevergues  que  je  garde  icy  sa  plante  de 
myrthe  double  en  pleine  terre  pour  son  gentilhomme  quand  il  passera, 
car  elle  mourroit  d'estre  tirée  de  terre  avant  son  passage. 

Pour  Gramoisy,  il  m'avoit  faict  à  croire  qu'il  n'imprimoit  poinct  des 
œuvres  de  M''  du  Vair  qu'en  une  sorte  de  papier  tout  fin;  c'est  pour- 
quoy  je  ne  le  distinguay  poinct  en  mon  contract;  c'est  une  tromperie 
insigne.  Il  n'y  a  pas  de  danger  que  vous  le  luy  disiez,  car  je  ne  puis 
pas  donner  honnestement  des  aultres  à  des  honnestes  gents.  Il  en 
fauldra  bien  prendre  davantage,  à  quel  prix  que  ce  soit,  et  du  fin 
papier. 

Je  suis  constraint  de  clorre  et  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostrc  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  dernier  juin  au  soir  iCaS. 

Je  vous  feray  transcrire  les  trois  relations  du  mariage^,  de  M"  de 
Bouc,  de  M''  Thomassin  et  de  M'  de  Maierbe. 

Je  suis  bien  mal  satisfaict  d'Artaud,  de  n'estre  party  que  quattre  ou 
cinq  heures  plus  tard  que  le  semblant  qu'il  en  avoit  faict  sans  m'en 
faire  advertir^. 


'   Viiiffue  doil  èlvc ,  si  je  no  nm  trompe,  '  Du  mariage  de   Henriette  de  France 

le  même  personnage  qui  est  appelé  Vuiiiffle  avec  Charles  I". 

dans  les  minutes  de  l'Inguinibertine  (re-  '  Bibliothèquenationale,nouvellesacqui- 

gistreVI,  fol. 699), 011  l'on  trouve  une  Intire  sitions  françaises,  n"  0170,  fol.  167.  Auto- 

qui  lui  fut  adressée  d'Aix,  le  10  mai  i6a5.  graphe. 


«7- 


212  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

LXII 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 
EN  COUR. 
Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  n'est  que  pour  vous  accuser  la  réception  de  vostre  despesclie 
du  20  dont  je  vous  remercie  bien  humblement,  et  pour  accompagner 
celles  qui  sont  cy  joinctes.  Je  suis  bien  aise  que  vous  ayez  prins  assigna- 
tion pour  conduire  M'  Aleandro  à  S'  Denys,  et  vouldrois  bien  que 
vous  n'eussiez  pas  manqué  au  temps  designé  pour  vous  rendre  à 
Fontainebleau  quand  vous  disiez  de  le  vouloir  faire,  car  vous  vous 
y  seriez  trouvé  bien  à  propos  pour  la  grande  affaire  de  mon  frère 
de  Bouc  ^  dont  vous  aurez  esté  adverty  par  les  deux  courriers  que 
nous  vous  avons  envoyez  exprez,  Artaut  et  M'  de  Bec  de  jun.  Nous 
attendrons  en  bonne  dévotion  M""  Thoron;  vous  aurez  depuis  receu  ses 
papiers. 

J'avois  oublié  de  vous  accuser  la  réception  des  laines  ])ar  voye  d'Avi- 
gnon; je  pensois  que  les  dames  de  S**  Marie  en  auroient  faict  la  res- 
ponce,  car  elles  leur  furent  inconiinant  rendues. 

Pour  les  œuvres  de  M'  du  Vair  faictes  du  mieux  que  vous  pourrez  ; 
il  en  fault  à  quel  prix  que  ce  soit  pour  noz  amys,  et  les  5o  exemplaires 
seront  bien  courts,  à  mon  grand  regret^.  Il  me  fault  engager  pour 
cela,  et  je  payeray  le  mieux  que  je  pourray. 

Pour  la  lettre  de  Brunet,  je  crois  qu'à  cez  heures  Brianson  est  arrivé 
à  Bordeaux  avec  touts  mes  ordres  et  instructions  particulières.  Et  s'il 
n'y  est  il  ne  tardera  pas  a  ou  3  jours.  Vous  luy  pourrez  deshorsmais 
escrire,  et  il  vous  servira  fidèlement. 

Vous  verrez  par  la  lettre  de  M"^  Signier  cy  joincte  que  patron  Laure 

La  succession  de  la  charge  de  premier  distributions  de  livres  faites  par  Peiresc  à 

président  de  la  Cour  des  comptes  de  Provence.  ses  arais.  Notons  qu'il  s'agit  ici  d'un  in-folio 

On  voit  par  ce  chiffre  minimum  com-  de  grand  pris  et  encore  d'exemplaires  sur 

bien  étaient  abondantes  et  généreuses  les  papier  tin. 


[1625] 


A  SA  FAMILLE. 


213 


est  arrivé  à  Ligourne  et  par  consequant  les  livres  de  M"'  Aleandro, 

adressez  à  M"'  le  cardinal  de  S'"  Susanne.  Vous  luy  en  pourrez  donner 

advis,  car  je  ne  luy  sçaurois  escrire  de  quelques  jours  pour  dresser  mes 

derniers  arrestz  de  ce  parlement  qui  a  finy  aujourd'huy,  à  cause  que 

les  occupations  de  chez  M''  le  présidant  Seguiran  m'ont  occupé'  cez 

/i  ou  5  jours.  Voilà  tout  ce  que  je  vous  puis  dire  à  cette  heure  et  que 

je  suis  tousjours, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  dernier  de  juin  au  soir  iGaô. 

A  cause  de  l'absance  de  celuy  à  qui  la  lettre  de  Gazel  est  adressée, 
voyez  que  quelqu'un  des  siens  s'employe  pour  luy  en  son  affaire  pour 
l'obliger. 

[Post-scriptum  au  dos  de  la  lettre.]  Les  funérailles  de  feu  M''  le  prési- 
dant Seguiran  ont  esté  faictes  à  ce  matin  aux  Carmes;  on  a  porté  une 
représentation  de  la  bière,  accompagnée  de  i3  flambeaux  seulemeni 
et  de  la  seule  croix  des  Carmes.  La  Cour  des  Comtes  y  a  esté  en  corps. 
M"'  Durand  a  faict  la  semonce-;  le  présidant  Aymar  a  reparty  et 
triomphé^.  Le  corps  avoit  esté  ensevely  dez  le  vendredy  au  soir  à  dix 
heures  de  rmict  avec  la  croix  des  Carmes  et  i  3  flambeaux.  Le  convoy 
est  allé  dans  S^  Sauveur  faire  chanter  un  de  Profundis''. 


'  Peiresc  a  voulu  écrire  :  m'ont  absorbé. 
C'est  i' excès  des  occupations  dont  ii  parle 
qui  ne  lui  a  pas  permis  de  s'apercevoir  de 
la  malencontreuse  répétition. 

^  J.-B.  Durant  ou  Duranti,  seigneur  de 
Uonrecueil  et  Montplaisant,  fut  reçu  con- 
seiller aux  Comptes  en  lôgy,  en  remplace- 
ment de  son  père;  il  transmit  cette  chaîne 
à  son  lils  en  1697.  Tous  trois  devinrent 
doyens  de  leur  Compagnie,  au  sein  de  la- 


(|uelle  leur  postérité,  connue  sous  le  nom 
de  Duranti  LaCalade,  a  continué  de  siéger 
jusqu'à  la  Révolution. 

'  Rappelons  que. François  Aimar,  reçu 
président  aux  Comptes  en  iCai,  marié  ù 
Anne  d'Albi  Brès,  fut  la  lige  des  Château- 
renai-d  et  des  Montsallier. 

"  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqul-, 
sitions  françaises,  n°  5 170,  fol.  i58.  Auto- 
graphe. 


2U 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1625] 


Lxin 

À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  OllDI.NAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
EN  COUR. 

Monsieur  mou  frère, 
Ce  mot  n'est  que  pour  fournir  les  deux  lettres  cy  joinctes,  et  vous 
dire  que  le  conseiller  de  Melan^  est  de  retour  depuis  niardy  matin 
disant  avoir  esté  jusques  à  Lyon,  sans  advoiier  le  reste.  J'ay  creu  qu'il 
avoit  faict  passer  la  despesche  de  son  oncle  par  le  maistre  de  poste  de 
Noves^,  ou  d'Avignon  qui  l'accompagnoit,  ou  par  celuy  de  Pierre  Late', 
qu'on  dict  estre  grand  coureur,  et  afiidé  du  présidant  Monnyer*.  Vous 
en  aurez  peu  sçavoir  des  nouvelles,  car  M'  de  Becdejun  s'en  sera  en- 
quis  en  chemin.  Madame  la  présidante  de  Melan  avoit  tant  pleuré  de- 
vant Mess"  des  Comtes,  le  sammedy  et  le  dimanche,  que  advenant  le 
lundy,  au  despartement  des  Bureaux,  il  fut  ordonné  que  la  première 
délibération  tiendroict,  sauf  si  son  filz  revenoit  pour  servir  le  moys 
d'aoust.  Le  présidant  Monnyer  a  faict  courir  bruict  qu'il  avoit  contre- 
mandé  son  neveu  et  son  pacquel,  mais  je  ne  le  crois  pas,  ne  qu'il  l'eust 
si  tost  faict  altaindre.  Vous  en  verrez  bien  tost  les  elîects.  Je  pense  que 
ses  adresses  seront  chez  M'  de  Préaux.  Je  scay  que  j'oublie  de  satis- 
faire à  quelque  chose  que  vous  m'avez  demandée,  mais  je  ne  m'en 
sçaurois  souvenir  pour  à  ceste  heure  à  mon  grand  regret.  M""  Gaillard  le 
conseiller  porte  deux  miennes  despesches  adressées  à  M""  de  Bouq  ou  au 


'  Manaud  Monier,  seigneur  de  Mëlan, 
d'abord  avocat  général  au  parlement  d'Aix, 
devint  conseiller  en  1 699  etniouruten  1 656. 
11  fut  marié  trois  fois.  De  sa  première  femme, 
Madeleine  Laurent  de  Septême,  il  eut  Ar- 
mand Monier,  seigneur  de  Méian ,  reçu  pré- 
.  sident  en  la  Cour  des  comptes  en  1  Co5  ,  dont 
il  va  être  question  dans  les  phrases  suivantes. 

'  Sur  Noves(Bouclies-du-Rliône,  arron- 


dissement d'Arles),  voir  le  recueil  Peiresc- 
Dupuy(ll,87). 

'  Aujourd'hui  Pierrelatte,  chef-lieu  de 
canton  de  l'arrondissement  de  Montélimar, 
à  a  1  kilomètres  de  cette  ville. 

'  Le  président  Mounyer  aurait  voulu, 
comme  c'est  naturel ,  devenir  premier  pré- 
sident de  la  compagnie  et  cabalait  déjîi  pour 
obtenir  la  préférence  sui-  le  (ils  du  défunt. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  215 

R.  P.  Se|Tuiran;ilpartit  mardy  matin  h  l'aube  du  jour.  Mad"  de,  Bedoiii, 
sœur  de  M''"" de  Seguiran,  s'est  aujourd'huy  renfermée  dans  le  monastère 
de  S'^Marie,  dont  ma  nièce  est  merveilleusement  glorieuse,  et  au  con- 
traire ses  parents  bien  estonnez  et  bien  désolez  comme  ils  rnonstrent. 
M''  Se'juiran  n'y  perdra  rien  ne  les  religieuses  aussy,  car  elle  a  de  quoy 
faire  du  bien  aux  uns  et  aux  aultres.  Je  finis  en  grande  haste,  demeurant, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  obligé  frère  et  serviteur, 

DE  Peireso. 
D'Aix,  ce  mecredy  au  soir  a  juillet  i6a5  '. 


LXIV 
\  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère , 

Je  receus  hier  au  soir  vostre  despesche  du  a'j""'  et  avois  receu  en 
son  temps  celle  du  2Z1'"''  comme  les  précédantes  du  20,  18  et  1/1°"=  par 
lesquelles  vous  me  donniez  espérance  d'un  voyage  à  Fontainebleau, 
qui  nous  seroit  venu  bien  à  propos  sur  l'occurrance  du  decez  de  feu 
M'  le  présidant  Seguiran  sur  lequel  nous  vous  avons  faict  diverses  des- 
pesches  du  26,  27  du  passé,  1  et  3  du  presant  par  Artaud,  le  s''  de 
Becdejun,  le  conseiller  Gaillard,  et  soubs  l'adresse  de  M'' Jacquet.  J'ay 
un  grand  regret  que  le  mauvais  temps  aye  tant  travaillé  M""  Aleandro 
et  que  cela  luy  aye  tant  faict  différer  le  voyage  de  S'  Denys,  et  par 
conséquent  à  vous  celuy  de  Fontainebleau.  Je  ne  sçay  si  je  me  flatte, 
mais  je  me  persuade  que  ma  despesche  concernant  mon  induit  vous 
aura  obligé  d'aller  à  Fontainebleau,  pour  en  parler  au  Cardinal  ^  sans 
attendre  que  l'on  vous  y  aye  mandé,  pour  ce  funeste  accidant. 

Je  vous  avois  auparavant  escript  du  22  par  M' de  Vallevoyre  qui  le 

liililiotlièquo  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5170.  fol.  iSg. ^  Le 

cardinal  l"'r,  Barberini. 


216  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

receut  des  mains  de  M'  le  Prem"'  Présidant,  et  si  je  ne  me  trompe  je 
vous  avois  encore  touché  un  mot  par  ma  précédante  despesche  du  26 
touchant  le  danger  que  nous  voyions  en  la  santé  de  ce  pauvre  homme. 
Et  vous  n'en  aviez  encores  rien  veu  au  27""  dont  je  suis  bien  fasché 
mesmes  voyant  que  de  cette  datte  vous  m'escrivez  que  M'  de  Bouc 
vous  avoit  parlé  de  l'affaire  de  la  S'"  Ghappelle,  ce  qui  me  faict  encores 
apprehendei-  qu'il  ne  se  fut  luy  aussy  absanté  de  la  Cour  sur  le  poinct 
que  vous  y  faisiez  tant  de  besoing  l'un  et  l'aultre. 

Devant  hier  au  soir  arriva  un  nommé  Bouchas  parent  de  Peroncelly 
qui  disoit  n'avoir  esté  que  5  ou  6  jours  en  chemin,  et  qui  apporte  des 
lettres  du  So""",  lequel  dict  avoir  rencontré  Artault  à  Montargis*  le 
lundy  30°"^  en  temps  de  pouvoir  encores  gaigner  Fontainebleau  le 
raesnie  jour.  Mais  il  adjouste  à  ce  que  veulent  dire  quelques  uns  (s'ils 
ne  l'inventent)  que^  le  Cardinal  a  guaigné  le  dessus  contre  le  conte  de 
Schombert^  lequel  estoit  descheu  et  que  le  père  Seguiran  avoit  esté 
rebutté  par  le  Boy  mesmes  luy  parlant  de  quelque  affaire  d'estat  qui 
concernoit  la  négociation  du  Légat  et  qu'on  luy  avoit  osté  la  charge  de 
Confesseur  du  Boy.  Je  ne  le  crois  pas  et  tiens  que  ce  soit  un  artifice  des 
envieux  et  prétendants,  mais  pourtant  cela  me  tiendra  en  grande  peine 
jusques  à  la  réception  des  vostres  du  1  de  ce  moys.  Nous  aurons  des- 
horsmais  plus  de  besoing  de  voz  fréquentes  lettres  que  jamais  jusques 
à  ce  que  les  choses  ayent  esté  résolues. 

Il  se  feroit  des  contes  à  dormir  debout  des  regrets  du  présidant  Ay- 
mar*, de  ce  qu'il  s'estoit  laissé  surprendre,  et  ne  s'en  estoit  recogneu 
qu'une  heure  aprez,  et  que  depuis  il  n'avoit  pas  sceu  refuser  sa  lettre* 
qui  lui  couppoit  tous  ses  dessains,  ce  qu'il  imputoit  à  moy  qui  l'avois 
aveuglé,  se  dict  il,  de  courtoisie*^.  Mais  qu'il  ne  croid  pas  que  M'  de 

'  Sur  Montargis  (  Loiret) ,  voir  le  recueil  dary ,  où  il  dëfit  le  duc  de  Montmorency  (  sep- 

Peiresc-Dupuy  (II,  684;  111,  598,  Cii).  teinbre  1 682  ).  et  mourut  quelques  semaines 

^  En  cbifTres  jusqu'à  je  ne  le  crois  pas.  après  à  Bordeaux  (17  novembre). 

'  Henri ,  comte  de  Nanteuil  et  de  Schoni-  *  Le  nom  est  en  chiffres. 

l)erg,  né  h  Paris  en  1 675 ,  devint  marécbai  de  ^  Le  mot  est  en  c hifïres. 

France  en  lôaS,  gouverneur  de  la  province  °  Ce  dernier  membre  de  pbrase  est  en 

de  Languedoc  après  le  combat  de  Castelnau-  chiffres. 


[1625]  À  SA  FAMILLK.  217 

Bouc  emporte  si  aisément  celte  aflaire,  ne  qu'il  se  résolve  de  s'y  at- 
tacher de  plain  sault  quand  il  en  auroit  la  liberté,  ains  qu'il  sera  bien 
aise  de  prendre  l'olfice  du  présidant  Aymar,  et  luy  remettre  le  sien 
avec  le  retour  de  somme  notable,  ou  bien  qu'il  vouldra  plustost  estre 
maistre  des  requestes  et  suyvre  la  Cour. 

M'  Thoron  est  arrivé  à  ce  matin  fort  gaillard  et  fort  reverdy,  et  se 
loue  bien  de  voz  honnestetez.  Il  avoit  attendu  ses  coffres  à  Lyon  durant 
trois  jours,  mais  enfin  il  se  résolut  de  partir,  et  en  laisser  la  charge  à 
son  banquier. 

M'  Bignon  peult  laisser  à  M'  Aleandro  cez  opuscules  de  Me'  Quc- 
rengo  s'il  ne  les  luy  rend,  car  je  ne  les  avois  remises  (stc)  àM""  Bignon 
qu'en  attendant  ce  que  M""  Aleandro  en  ordonneroit  à  cause  des  choses 
que  j'eusse  voulu  retrancher. 

J'approuve  voslre  flegme  d'avoir  retenu  ma  despesche  à  M"'  Rubens, 
car  véritablement  j'cstois  un  peu  en  colère,  et  bien  picqué  lorsque  je 
la  fis,  et  ne  l'eusse  pas  possible  faicte,  au  moins  en  cez  termes,  si 
j'eusse  veu  ce  que  vous  m'en  escriviltes  depuis. 

Ne  faictes  que  ce  que  vous  trouverez  bon  en  cela,  et  en  la  distribu- 
tion des  œuvres  de  M'  du  Vair,  à  M''  le  ?■■  Présidant^  ou  aultres  que 
vous  trouverez  à  propos. 

Je  ne  sçaurois  encores  escrire  de  ce  coup  audict  s'  Rubens,  mais  je 
le  feray  par  le  premier  Dieu  aydant  et  à  cez  aultres  messieurs. 

Nous  attendrons  en  bonne  dévotion  la  boitte  de  bulbes  du  cap  de 
Bonne  Espérance. 

M'  Astier  a  traicté  et  achevé  le  mariage  du  fdz  de  M''  de  Mouriers^ 
avec  la  fdle  de  Mad"  d'Ollieres  Velaux  ma  cousine^.  En  allant  et  venant 
d'icy  à  Vellaux*  il  se  fouUa  un  boutton,  qui  luy  a  causé  une  descente 

'  Nicolas  de  Verdun ,  comme  nous  l'avons  '  Suzanne    d'Agoult    était    fille    d'An- 

vu  dëjh.  toine,   baron  d'Ollieres,  ci  d'Éléonore  de 

'  C'était  Scipion  Chaylaii ,  sieurdn  Moriez.  Vallavoire.  Le  mariage  fut  célébré  le  a  juillet 

Le  nom  de  Moriez  est  actuellement  porté  par  i  ôaS. 

une  commune  du  département  des  Basses-  *  Aujourd'hui  Velaux,  commune  du  caii- 

Alpes,  dans  le  canton  de  Saint-André  auquel  ton  de  Berre,  arrondissement  d'Aix ,  station 

appartient  aussi  la  commune  de  Peii-esc.  du  chemin  de  fer  d'Aix  à  Rognac. 

VI.  28 


218  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

en  cet  endroit,  laquelle  il  a  voulu  nejjliger,  contre  mon  advis  et  mes 

reproches,  enfin  il  en  est  tombé  en  fiebvre  qui  l'avoit  malmené  cez 

deux  ou  trois  jours,  mais  devant  hier  on  le  saigna,  et  hier  on  luy  donna 

des  ventouses  qui  luy  ont  osté  la  fiebvre,  Dieu  mercy,  mais  il  n'est  pas 

bien  guary.  Dieu  le  veuille  adsister. 

Je  vous  recommande  les  lettres  cy  joinctes,  et  ay  rendu  à  M'  le  Conte 

les  deux  dernières  de  Mad*  la  Contesse  '  venues  dans  voz  despesches 

du  a 4  et  37  et  demeure, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  iiiardy  au  soir  8  juillet  lôaS. 

[Post-scriptum  au  dos  de  la  lettre.]  J'avois  escript  à  M''  Jacquet  par 
Artaud,  pour  le  fere  favoriserai  n'a  pas  rendu  ma  lettre,  dont  je  suis  en 
peine  *. 


LXV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GEKTILIIOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À   PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Je  vous  fis  yer  une  despesche  par  la  poste;  celle  cy  s'en  yra  par  la 
voye  de  Mons''  Tisaty  que  je  n'ay  pas  voulu  laisser  aller  sans  vous  faire 
ce  mot  pour  accompaigner  les  mémoires  que  vous  m'aviez  demandez 
afin  que  vous  voyez  s'il  y  aura  rien  que  vous  ayez  oblié  en  vostre  rela- 
tion et  qui  mérite  d'y  estre  suppléé.  Vous  aurez  par  mesme  moyen  la 
coppie  que  je  vous  avois  promise  des  mémoires  de  Vintmiglie'  et  de 

'  11  s'agit  là  du  comte  et  de  la  comtesse  '  Pour  Vintimille.  —  Il  a  élé  déjà  fait 

de  Sault.  mention  plus  haut  des  papiei-s  relatifs  à 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  cette    maison.  Voir  aussi    le   recueil    des 

silions  françaises,  n°  0170,  fol.  160.  Auto-  Lettres  de  Peiresc  aux/rèrcs  Diipuy  (t.  III, 

graphe.  p.  44i). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  219 

Tende  ^  dont  vous  pourrez  faire  part  à  M'  du  Puy,  mais  qu'iP  soit  re- 
venu, et  à  M''  de  Lomcnie  aussy  en  cas  que  sa  curiosité  descende 
jusques  là  dont  je  doubte  un  petit  parceque  il  aynie  mieux  les  traictez 
entiers  que  nonipas  des  simples  instructions.  Si  je  puis  trouver  le  moyen 
d'aller  passer  quelques  après  dinées  dans  les  Archifvs  et  que  je  y  re- 
trouve les  traictez  qui  ay  aultres  foys  veuz,  je  seray  plus  soigneux  d'en 
retenir  des  coppies  au  long  pour  luy  en  faire  part.  Mons''  Toui'on  vint 
yer  au  matin  saluer  la  compagnie  où  il  fit  une  relation  fort  bien  trous- 
sée du  progrez  de  son  voyage  et  de  sa  commission  et  particulièrement 
de  ce  que  Monseigneur  le  Chancelier  avoit  chargé  ceux  de  la  chambre 
de  justice  de  tesmoigner  à  leurs  collègues  quand  ils  seroient  de  retour 
dans  les  provinces  et  dans  les  compagnies  d'oij  ilz  avoient  esté  mandez. 
M''  le  premier  présidant  d'Oppede  luy  fit  la  repartie  en  peu  de  raotz 
au  nom  de  la  chambre  fort  gentiment  à  son  accoustumée.  Ce  bon 
homme  est  tout  regaillardy.  Il  print  la  paine  l'apres  dinée  de  venir 
voir  mon  père  qui  en  demeura  grandement  edifiié  et  consolé.  Il  me 
voulust  bailler  de  sa  main  l'exemplaire  du  libvre  de  M"  Grotius  de 
Jure  belli'  dont  je  m'excusay  longuement;  enfin  le  voyant  si  aheurté 
je  le  receus  à  la  charge  que  je  le  feroys  reHier  pour  le  luy  donner  tout 
rellié.  Mais  quand  mon  libraire  s'y  est  peu  mettre  aprez,  il  s'est  trouvé 
imparfaict  d'une  fueille  qui  est  la  première  de  la  seconde  signature 
cottée  double  aa.  11  fauldra  la  recouvrer  de  Mons'  Buon,  ce  qu'il  ne 
faira  possible  pas  trop  voulontiers  parceque  c'est,  s'il  me  semble,  du 
fin  papier.  Aujourd'huy  il  m'a  renvoyé  les  quatre  pièces  du  mariage 
fort  bien  conditionnées  deux  d'or  et  deux  d'argent.  Je  seray  bien  aise 
que  vous  puissiez  achever  son  affaire  plus  tost  que  plus  tard  à  cause  que 
son  fils  le  faict  persécuter  de  se  desmettre  absoluemant  de  l'exercice  de 
sa  charge  en  sa  faveur  et  le  reste  pourroit  le  faire  retarder  encores  pour 

'  J'ai  déjà  eu  l'occasion  de  citer  le  bel  '  Mais  qu'il  est  ici  employé  dans  le  sens 

ouvrage  du  comte  de  Panisse-Passis  sur  les  de  pourvu  qu'il. 

comtes  de  Tende  de  la  maison  de  Savoie  (Pa-  '  De  jure  belli  ac  pacis  lib.  III  (Paris, 

ris,  1889,  in-fol.).  C'est  une  nionograpbie  Huon,  iGaô,  in-4°).  C'est  la  première  édi- 

généalogico-histori(pe  de  la  maison  de  Vin-  tion  de  cet  ouvrage  qui  devait  être  plusieurs 

tiraille-Lascaris-Tende.  fois  réimprimé. 

«8. 


220  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

quelque  temps.  Comme  j'en  eslois  arrivé  jusques  icy  on  me  vint  ap- 
porter la  bonne  nouvelle  que  mon  cousin  de  Vallavoire^  arrive  tout 
présentement  et  a  dict  en  mettant  pied  à  terre  que  Mons'  de  Bouc  mon 
frère  a  obtenu  du  Roy  tout  ce  qu'il  desiroit,  dont  je  loue  Dieu  infinie- 
ment,  et  prans  ma  robe  pour  aller  voir  ce  que  c'est  chez  Madame  la 
Présidante,  voulant  neantnioins  clorre  cette  lettre  et  faire  fermer  ma 
despesche  de  peur  que  Mons''  Tisati  ne  passe  et  ne  la  laisse,  demeurant 
tousjours, 

Monsieur  mon  frère, 

voslre  bien  humble  et  affectionné  frère, 
DE  Pkiresc. 

D'Aix,  ce  judy  lo  juillet,  à  5  heures  du  soir.  i6a5. 

Je  ne  sçay  si  j'ay  oblié  de  vous  escrire  que  nous  ne  trouvons  point 
en  ce  pays  icy  ny  à  Lyon  de  cez  fins  cartons  blancz  dont  vous  faictes 
les  enveloppes  de  voz  gros  pacquetz,  si  ce  n'est  de  la  petite  sorle  qui 
ne  sont  que  de  moitié  moindre  {jrandeur  que  les  grandz  de  sorte  que 
quand  je  veulx  faire  une  enveloppe  à  des  gros  pacquetz,  ils  se  trouvent 
trop  pelitz  de  beaucoup.  Quand  raesmes  j'ay  vouleu  faire  couvrir  le 
libvre  de  M'  Grotius  de  Jure  belli  en  attendant  la  fueille  de  l'imper- 
fection sans  laquelle  je  ne  le  veulx  faire  achever  de  le  rellier  en  niar- 
roquin  afin  de  le  conserver  tandis  que  je  liray  un  peu  dedans,  la  forme 
desdicts  cartons  de  Lyon  est  trouvée  trop  courte,  ce  qui  m'a  impor- 
tuné. Je  desirerois  donc,  si  la  balle  des  libvres  de  M''  Buon  n'est  point 
encores  partie ,  qu'il  vous  pleust  de  faire  achepter  deux  ou  trois  dou- 
zaines de  cez  fins  cartons  blancs  de  la  grande  sorte  et  aultant  de  la  pe- 
tite parce  que  ceulx  là  sont  encores  meilleurs  que  ceulx  cy  bien  que 
nous  en  ayons  de  mesme  grandeur  à  peu  prez. 

[Post-scriplum  de  la  main  de  Peiresc.^  Le  P.  Mercene  m'escript  qu'il  a 
esté  faict  un  livre  par  un  jeune  homme  contre  luy  et  contre  Ragusaeus'^ 

'  La  grand'mère  maternelle  de  Peiresc        voici  le  titre  :  Georgii  liagusei  episiolte  ma- 
(^tait  Lucrèce  de  Vallavoire.  tliemalicm,  sive  de  divinalione  libri  II  (Paris , 

'  On  a  de  cet  auteur  un  ouvrage  dont        i6a3,  in-8°). 


|1625]  A  SA  FAMILLE.  2-21 

sur  le  subject  de  la  cabale,  et  que  luy  en  faict  une  réplique.  Je  ne  sçay 
si  sa  réplique  est  encor  imprimée,  je  la  verrois  volontiers  imprimée 
ou  non  si  elle  est  de  peu  de  contenance  et  aisée  à  transcrire,  pour 
la  communiquer  à  M""  de  Ghastueil,  si  le  P.  Mercene  le  trouve  bon, 
car  il  dict  qu'il  vouldroict  prendre  habitude  avec  des  grands  mathé- 
maticiens. Tant  y  a  que  je  vouldrois  avoir  une  couple  d'exemplaires 
de  ce  livret  contre  Ragusaeus  pour  envoyer  à  de  mes  amys,  et  un 
pour  moy  '. 


LXVI 
À  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  OnDlîiAIRE  DE  LA  CHAMBRE   DU   ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  mesnagé  avec  le  plus  de  dextérité  qu'il  m'a  esté  possible  ce  que 
le  R.  P.  Seguiran  et  vous  m'avez  escript  concernant  la  déclaration  que 
Mad'=  la  Présidante  désire  avoir  de  M'  de  Bouc  son  filz  et  si  cette  né- 
gociation fust  passée  par  mes  mains  ou  d'aultre  qui  eust  esté  adverty 
de  ce  qu'il  y  avoit  à  faire,  ou  à  tout  le  moings  de  ce  qui  avoit  esté  faict 
de  par  là,  je  pense  qu'on  auroit  prévenu  ce  qu'il  y  a  eu  de  mal  en- 
tendu, c'est  à  dire  si  la  lettre  par  laquelle  le  R.  P.  Seguiran  luy  en 
escrivoit  son  advis  eust  esté  adressée  à  moy  ou  à  aultre  avec  ordre  de 
disposer  la  persone  à  l'advance  comme  il  estoit  nécessaire,  car  je  crois 
qu'elle  se  seroit  facilement  laissée  aller  à  en  laisser  l'arbitrage  au 
R.  P.  Seguiran,  et  puis  luy  donnant  sa  lettre,  elle  n'auroit  pas  peu 
s'en  desdire.  Mais  cette  lettre  fut  mise  soubs  une  couverture  à  M'  Se- 
guiran, avec  plusieurs  aullrcs,  sans  aultre  ordre  particulier,  lequel  en 
lit  incontinant  la  distribution  à  l'ouverture  du  pacquet  en  présence  de 
Mad'=  avant  que  nous  sceussions  rien  de  tout  ce  qui  s'estoit  faict  de  par 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5170,  fol.  16a.  Original. 


222  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

de  là.  Elle  la  remyt  aussy  tost  à  M""  Seguiran  pour  la  luy  lire,  ce  qu'il 
fit,  et  flemeuroit  fort  bien  édifiée  du  commencement  et  des  termes 
generaulx,  mais  quand  ce  fut  à  la  fin,  oh  le  R.  P.  se  laissoit  entendre 
qu'il  ne  treuvoit  pas  bon  qu'elle  se  reservast  les  gages,  ne  qu'elle 
prétendit  la  plus  valliie,  elle  fut  grandement  touchée,  et  dict  qu'elle 
feroit  une  response  telle  qu'elle  estimoit  debvoir  faire  pour  se  plaindre 
du  tort  qu'on  luy  vouloit  faire.  Je  l'arrestay  sur  le  champ,  en  luy  di- 
sant qu'elle  se  debvoit  asseurer  que  M""  de  Bouc  son  filz  n'auroit  poinct 
d'aultre  volonté  que  la  sienne,  qu'il  mandoit  qu'il  s'en  venoit  dans 
une  quinzaine  de  jours  et  qu'icy  elle  en  auroit  tout  contentement. 
Mais  je  ne  la  pouvois  pas  appaiser  aiseement  ne  l'empescher  de  se 
plaindre  que  c'estoit  y  regarder  de  trop  prez  avec  elle  et  la  chiquanner 
en  chose  de  trop  peu  d'importance  ayant  comme  elle  avoit  confondu 
les  moyens  qu'elle  avoit  confondus  [sic)  dans  cette  maison.  Elle  désira 
par  aprez  que  je  luy  leusse  cez  lettres  que  j'avois;  je  commençay  par 
celle  de  M'  de  Bouc,  où  il  ne  se  treuvea  rien  qui  luy  donnast  aulcun 
subject  de  plainte;  je  suyvys  aprez  par  la  vostre,  dont  je  leus  les 
trois  premiers  feuilletz  et  estant  parvenu  au  lieu  où  vous  parliez 
de  l'examen  qui  se  debvoit  faire  par  de  là,  je  cessay  disant  que  ce 
n'estoit  plus  que  de  noz  affaires  particulières,  et  le  luy  redis  aprez  à 
l'oreille,  à  elle  seule,  parcequ'il  y  avoit  là  trop  de  monde,  ce  qu'elle 
trouva  bon.  Et  reservay  le  restant  et  la  lettre  que  le  R.  P.  m'escrivoit 
jusques  à  ce  que  je  feusse  chez  nous  où  je  les  leus,  et  feus  bien  marry 
que  celle  que  le  R.  P.  luy  escrivoit  luy  eust  esté  leûe,  jugeant  bien  que 
cela  l'auroit  rendu  suspect  à  cette  femme ,  et  m'auroit  osté  le  moyen 
de  la  disposer  à  demeurer  à  son  arbitrage.  Vous  verrez  par  la  lettre 
que  j'escripts  au  R.  P.  Seguiran  tout  ce  que  j'y  ay  peu  faire.  A  quoy 
je  n'adjousteray  rien  si  ce  n'est  que  Madame  ne  croid  pas  ce  que  vous 
nous  mandez  que  M*"  de  Bouc  n'aye  rien  sceu  du  faict  de  sa  déclara- 
tion prétendue,  ains  croit  que  ce  soit  un  escard  qu'il  aye  trouvé  pour 
s'excuser  de  satisfaire  à  sa  volonté.  J'ay  faict  tout  ce  que  j'ay  peu  pour 
luy  oster  cette  impression  et  luy  persuader  que  le  R.  P.  Seguiran  ne 
vous  ne  vouldriez  pas  luy  dire  une  chose  pour  aultre  ne  à  nioy  aussy. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  223 

Elle  s'estoit  mise  d'abbord  en  telle  colère  hier  aprez  disner  quand  je 
voulus  commancer  de  luy  en  parler,  qu'elle  demeura  une  demy  heure 
sans  me  vouloir  laisser  parler,  et  sans  vouloir  admettre  aulcune  sorte 
de  raison,  tant  elle  estoit  encor  oultrée  depuis  le  soir  précédant;  enGn 
avec  l'ayde  de  la  Religieuse,  elle  s'appaisa,  et  me  laissa  parler  et  par 
consequant  vaincre,  ou  extorquer  l'adveu,  tantost  d'une  raison,  et 
tantost  d'une  aultre,  petit  à  petit,  comme  elles  estoient  notoirement 
trez  bonnes  et  fortes.  Mais  la  resolution  est  plus  difficile  et  la  fauldra 
extorquer  et  mesnager  plus  h  loisir.  Elle  se  laissa  emporter  jusques  là, 
qu'elle  n'empescheroit  pas  que  son  dernier  filz  remit  au  P.  Seguiran 
les  bénéfices  qu'il  avoit  eus  de  sa  main  pour  en  disposer  en  faveur  de 
quelque  aultre  s'il  vouloit  et  si  elle  eust  creu  d'en  pouvoir  honneste- 
ment  dire  aultant  de  l'office,  je  pense  qu'elle  l'eust  dict,  tant  elle  se 
tenoit  pour  maltraictée.  Vous  pouvez  penser  que  je  ne  manquay  pas 
de  luy  remettre  devant  les  yeulx  les  bons  offices  que  le  R.  P.  Seguiran 
avoit  rendus  à  sa  maison.  Mais  elle  ne  contoit  cela  pour  rien,  parce- 
qu'il  n'en  avoit  pas  assez  faict  ne  en  son  temps,  ne  si  fortement  comme 
il  eust  deub,  à  ce  qu'elle  disoit.  J'imputay  cela  à  la  chaleur  de  la  co- 
lère, et  du  desplaisir,  et  enfin  la  r'amenay  aux  termes  que  vous  pour- 
rez voir  dans  la  lettre  que  j'escripts  au  R.  P.  à  qui  je  n'ay  pas  jugé 
d'en  devoir  dire  davantage;  vous  raesnagerez  ce  surplus  icy,  pour  ne 
rien  aigrir,  et  je  crois  neantmoins  qu'il  iniportoit  que  vous  en  fussiez 
adverty,  afin  que  si  le  R.  P.  luy  escript  de  rechef,  vous  taschiez  de  voir 
ses  lettres  avant  qu'il  les  cachette ,  pour  tascher  d'esviter  qu'il  n'y  de- 
meure rien  qui  heurte  le  sentiment  de  cette  dame,  afin  de  l'entretenir 
dans  la  bonne  intelligence;  elle  m'a  promis  de  ne  luy  escrire  poinct 
sans  que  je  voye  sa  lettre  avant  que  la  faire  clorre,  et  qu'elle  ne  luy 
escrira  poinct  ce  qu'elle  avoit  résolu  au  premier  coup  de  luy  escrire. 
Et  sur  ce  je  demeureray  à  jamais. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 


DE  Peiresc. 


D'Aix,  co  la  juillet  i6a5. 


224  LETTRES  DE  PEIRESC  [1G25] 

Si  vous  me  rescrivez  de  cette  affaire,  faictes  le  par  lettre  à  part 
soubs  couverture  supposée,  pour  ne  me  trouver  obligé  d'en  rien  taire  ou 
supprimer  en  cas  qu'il  me  fallut  de  rechef  lire  mes  lettres  en  présence 
des  dames,  et  moyennez  que  le  R.  P.  Seguiran  en  fasse  de  mesmes. 

Depuis  vous  verrez  comme  la  médecine  a  faict  opération  par  l'ap- 
pendice de  ma  lettre  au  R.  P.  Seguiran,  et  mesnagerez  l'advis.  On 
m'a  voulu  asseurer  que  c'estoit  le  bon  homme  Gauffridi  S  qui  sans 
penser  à  mal  luy  avoit  donné  cette  impression  première  qu'elle  devoit 
avoir  cette  plus  vallûe. 

Ce  1 3  juillet'. 


LXVII 
À  MONSIEUR.  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GE>'TIUI0IIME  OnDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Le  sieur  Tisati  n'estant  poinct  revenu  de  Marseille  comme  il  avoit 
pensé  pouvoir  faire,  pour  continuer  son  voyage  de  la  Cour,  noz  des- 
pesches  sont  demeurées  icy  en  l'attendant  d'heure  àaultre,  que  j'au- 
ray  là  le  loisir  de  vous  escrire  par  le  menu  ce  qu'il  falloit  en  responce  de 
voz  deux  despesches  du  5""*  et  du  p""  de  ce  moys.  Celle  cy  n'arriva  que 
vendredy  au  soir  et  l'aultre  estoit  arrivée  dez  le  jeudy.  Auquel  jour 
M'^de  Valevoire'  arriva  sur  les  6  à  5  heures  du  soir,  et  publia  la  bonne 
nouvelle  du  succez  des  affaires  de  M""  de  Bouc;  j'allay  incontinant  voir 

'  Peut-être    Armand    Gaufridi,    consul  '  Le  nom  écrit  ici  Fafevoire  est  ëcrit  trois 

d'Aix  en  iSgS  et  i6o8,  père  du  président  lignes  plus  loin  Vallavoyre,  et  deux  autres 

et  aïeul  de  l'historien  connus  pour  leurs  lignes    plus   loin   Vallavoire.  La  véritable 

rêveries  généalogiques.  forme  est  cette  dernière ,  d'après  des  docu- 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles acqui-  ments  analysés  dans  le  Catahgtie  des  manu- 

sitions  françaises ,  n"  5 1 70 ,  fol.  1 63.  Auto-  scrits  de  la  bibliothèque  de  Carpentras  (III ,  1 67 

graphe.  et  i58). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  225 

Mac!"  I.T  présidante  de  Seguiran,  où  j'apprins  que  la  malle  de  M'  de 
Valiavoyre  estoit  demeurée  en  chemin  à  faulte  de  mallier;  aussytost 
j'y  envoyay  au  devant  noz  deux  chevaulx,  avec  un  honneste  homme 
pour  avoir  le  soing  de  la  faire  apporter.  Car  M''  de  Vallavoire  disoit 
avoir  un  gros  pacquet  de  lettres  pour  Mad'^.  L'un  de  nos  chevaulx  vint 
à  l'advance  m'adverlir  quand  les  aultres  approchoient.  Je  l'allay  at- 
tendre chez  Mad"  d'Ollieres  où  M""  de  Vallavoire  estoit  descendu.  Il  se 
trouva  sorty  pour  aller  par  la  ville  à  cheval;  j'envoyay  une  dousaine 
de  messages  par  tous  les  quartiers  de  la  ville  pour  le  trouver  et  le  prier 
de  nous  envoyer  les  clefs  de  sa  malle.  On  le  trouva  chez  M""  d'Oppede , 
d'où  il  s'en  vint  au  galop.  Mad"  la  Présidante  m'envoya  aussy  deux  ou 
Iroys  messages  tandis  que  j'estois  là.  Entre  aultres  M'  Seguiran  y  vint 
en  persone.  M""  de  Vallavoire  ouvrit  incontinant  sa  malle  et  me  remit 
vostre  despesche  qui  se  trouva  adressée  à  moy,  et  puis  m'ayant  dict 
qu'il  avoit  encores  deux  lettres  pour  M^  de  Guise,  lesquelles  il  pensoit 
rendre,  mais  qu'il  me  les  remettroit  volontiers  si  je  les  voulois,  j'ac- 
ceptay  son  offre  pour  en  prendre  l'advis  de  madame;  il  me  les  remit 
donc  et  sans  rien  ouvrir  là,  je  m'en  allay  porter  le  tout  chez  Mad°  la 
Présidante,  accompagné  de  M""  Seguiran  et  des  aultres  qu'elle  avoit 
envoyez  vers  moy.  Je  la  trouvay  en  bonne  compagnie,  où  elle  voulut 
que  la  despesche  fust  ouverte,  et  pour  les  lettres  de  M'  de  Guise  elle 
trouva  bon  que  M""  Seguiran  en  fust  le  porteur  le  lendemain  au  matin 
accompagné  de  M"'  le  consul  Seguiran,  et  d'une  sienne  lettre  d'elle, 
ce  qui  a  depuis  esté  faict;  nous  l'attendions  dez  hier  de  retour,  mais 
puisqu'il  n'est  venu,  nous  jugeons  que  possible  achèvera  il  l'affaire 
du  logement  du  palais  avant  que  venir  ensuitte  des  despesches  précé- 
dantes faictes  sur  ce  subject,  dont  vous  aurez  veu  les  responces  de 
par  de  là. 

Dans  vostre  pacquet,  il  se  trouva  deux  aultres  pacquetz  adressez  à 
M'"  Seguiran,  l'un,  je  pense,  de  M''  de  Bouc,  et  l'aultre  du  R.  P.  Se- 
guiran. Il  les  ouvrit,  et  distribua  à  l'heure  mesmes  les  lettres  qu'il  y 
trouva,  pour  Madame  la  Présidante,  pour  Mesdames  ses  sœurs,  et 
pour  moy.  Ayant  mis  à  part  celles  de  M'  d'Oppede  et  de  Mess"  des 


«9 

ivrittHiiiii   ràtiokai 


226  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

Comtes  pour  les  rendre  le  lendemain,  car  il  estoit  desja  lors  xi  heures 
du  soir. 

Il  leut  les  deux  lettres  adressées  à  luy,  et  puis  celles  de  Madame  la 
Présidante,  aprez  quoy  elle  désira  que  je  luy  fisse  part  des  miennes, 
ce  que  je  feis  pour  celle  de  M""  de  Bouc,  et  pour  le  commancement  de 
la  vostre,  mais  non  pas  pour  la  suilte,  ne  pour  la  lettre  du  P.  Segui- 
ran,  que  je  jugeay  bien  debvoir  estre  différées.  Elle  trouva  un  peu  à 
redire  à  celle  du  R.  P.  Seguiran,  mais  elle  trouva  bon  enfin  d'attendre 
patiemment  la  venue  de  M' de  Bouc  qu'on  luy  promettoit  dans  la  fin 
de  ce  moys. 

Le  lendemain  au  matin,  aprez  avoir  faict  partir  en  poste  pour  Mar- 
seille M'  Seguiran,  accompagné  de  M''  le  consul  Seguiran,  je  m'en  allay 
avec  M""  de  Laurens  rendre  les  lettres  de  M"'  d'Oppede  qui  les  récent 
avec  applaudissement;  M''  Aymar  se  trouva  absant,  et  M'  de  Michaelis" 
aussy.  Nous  trouvasmes  M' Margaillet  chez  luy''  et  luy  rendismes  sa 
lettre  en  main  propre,  dont  il  se  tint  fort  obligé  à  M"'  de  Bouc  et 
monstra  de  s'en  resjouyr  grandement.  M""  de  Reauville'  et  M'  de  Mont- 
furon*  se  trouvarent  sortis  dez  le  poinct  du  jour  ensemble  pour  la 
promenade.  Nous  les  allasmes  attendre  au  palais  où  nous  leur  ren- 
dismes leurs  lettres,  ensemble  à  M' le  Procureur  gênerai  et  par  mesme 
moyen  celles  pour  la  Compagnie,  tant  de  M""  de  Bouc  que  du  P.  Se- 
guiran. Ils  les  receurent  avec  honneur,  et  spécialement  M""  de  Monfuron 
et  M"'  le  Procureur  gênerai  avec  une  manifeste  resjouyssance.  M"'  de 
Reauville  avec  sa  gravité  accoustumée  tesmoigna  de  s'en  conjouyr  avec 
nous  grandement,  et  dict  qu'il  feroit  voir  les  lettres  à  la  Compagnie 
si  tost  qu'elle  seroit  assemblée.  Ce  qu'il  fit,  et  les  lettres  furent  trou- 

'  Joseph  de  Micliaelis,  reçu  conseiller  à  '  Nous  avons  d(*jà  vu  que  Claude  des 

la  Cour  des  comptes  en  1601,   donna  en  Hollands,  seigneur  de  Reauville,  lut  reçu 

i638  sa  démission  en  faveur  de  son  fils  président  de  la  Chambre  des   comptes  en 

Jean-Augustin.  1618  et  occupa  cette  charge  jusqu'à  sa 

'  Claude  Margalet,  reçu  en  1601,  de-  mort,  arrivée  en  i653. 

vint  doyen    de   la    compagnie  et  fut  dé-  '  Jean-Baplisle  Garnier  de  Monlfuron, 

missionnaire  en  i63a  en  faveur  de  son  fils  reçu  en  1606,  résigna  en  i646  en  faveur 

François.  de  son  fils  Jean. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  227 

vées  en  termes  dont  la  Compagnie  demeura  grandement  bien  salis- 
faicte.  Nous  allasmes  encore  rendre  les  lettres  de  M"'  Félix'  et  M''  du 
Perier^  qui  estoit  tout  transporté  d'aise  et  de  contentement, 

L'aprez  disnée  j'allay  visiter  de  la  part  de  Mad"  la  Présidante  M""  de 
Reauville,  qui  adjousla  de  grands  compliments  à  ceux  du  matin,  et 
puis  M'  de  Montfuron  et  M' le  Procureur  gênerai  qui  ne  s'estoient  pas 
trouvez  chez  eux. 

Il  nous  manquoit  deux  lettres,  l'une  à  M""  Durand  qui  avoit  prins 
grande  peine  à  la  semonce  pour  l'honneur  du  defîunct,  et  l'aultre  à 
M"'  de  Pierrefeu^,  qui  faisoit  profession  d'estroicte  amitié  avec  ledict 
deffunct;  cela  se  pourra  suppléer. 

Nous  attendrons  impatiemment  les  nouvelles  de  la  réception  actuelle 
de  par  de  là,  et  du  temps  précis  du  retour,  tant  de  M""  de  Bouc  que  de 
vous.  Cependant  je  demeureray. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  ilinianche  malin  i  3  juillet  1626  '. 


LXVIII 

k  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère, 
Le  sieur  Tisati  se  faict  tant  attendre  que  je  feray  mettre  ce  pacquet 
à  la  poste  aujourd'liuy  si  il  ne  vient  bientost.  Depuis  la  despeschefaicte 

'  Melchior  Félix,  des  seig^neurs  de  la  comptes,  compagnie  à  laquelle  il  n'appartint 

Ferratière,   avait  été  reçu   conseiller  aux  jamais. 

Comptes  en  i6o4  et  mourut  en  cliarge  eu  '  G't'lait  Melchior  Je  Thomas,  sieur  do 

1689.  Picrrefeu,  reçu  conseiller  de  crue  en  i6o6. 

'  Le  sieur  du  Perler,  dont  il  a  déjà  cU!  *  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

fait    mention    prdcëdemment,    n'est    pas  sitions  françaises,  n°  5170,  fol.  1 65.  Aulo- 

nomraé  ici  comme  conseiller  à  la  Coiu"  des  graphe. 

•9 


228  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

il  est  survenu  une  bien  mauvaise  tifl'aire.  J'estois  liier  fort  embarraasé 
avec  des  pauvres  parties  assignées  devant  moy  à  l'issue  du  disuer, 
quand  j'envoyay  mon  neveu  à  Mad""  la  Présidante  pour  sçavoir  si  M' Se- 
guiran  son  fdz  estoit  de  retour  de  Marseille  ou  si  elle  en  avoit  poinct 
receu  de  lettre,  car  je  n'avois  pas  esté  adverty  de  son  retour  encores 
qu'il  fust  revenu  dez  le  vendredy  au  soir  qui  estoit  le  niesme  jour  de 
son  départ.  Elle  me  manda  qu  elle  avoit  à  me  communiquer  quelque 
chose,  et  avant  que  j'eusse  peu  achever  de  prendre  ma  robbe  pour  y 
aller,  M''  Seguiran  fut  céans  qui  me  dict  qu'il  s'en  alla  d'abbordsalliier 
M»"'  de  Guise,  sans  s'estre  adressé  à  persone  pour  le  présenter;  j'avois 
dict  et  avois  creu  que  M"^  le  consul  Seguiran,  qui  le  conduisoit,  luy  fe- 
roit  voir  à  l'advance  ou  M'  de  la  Verdiere  '  ou  quelque  aultre,  pour  le 
pi-esentor  et  disposer  la  matière.  Il  le  sallua  donc  et  luy  bailla  les  lettres 
du  R.  P.  Seguiran ,  du  s' de  Bouc ,  et  de  Mad""  la  Présidante  ;  Me'  de  Guise 
l'accueillit  honorablement,  et  receut  les  lettres,  et  puis  luy  fit  quelques 
compliments,  aprez  quoy  il  se  divertit  à  aultre  entretien.  Ayant  puis 
sceu  le  subject  du  voyage,  il  promit  de  faire  responce,  et  fil  toutplain 
d'honnestes  offres  et  asseurances  de  contiimer  la  mesme  bonne  volonté 
qu'il  avoit  porté  au  delîunct.  Aprez  disner  M'  Seguiran  y  retourna  pour 
dire  adieu;  il  s'excusa  de  n'avoir  peu  escrire,  mais  dict  qu'il  escriroit 
le  soir,  et  fcroit  tenir  la  lettre.  De  sorte  que  M''  Seguiran  s'en  retourna 
sans  attendre  cette  responce.  Ayant  toutefoys  veu  M""  de  la  Verdiere 
qui  se  mit  devant  et  luy  fit  de  grandes  plaintes  de  ce  que  certaines 
sortes  de  gents  avoient  tellement  preoccuppé  l'esprit  de  mondict  sei- 
gneur, que  tous  ses  anciens  serviteurs  avoient  perdu  leur  crédit  envex'S 
luy,  et  que  tous  les  services  qu'il  avoit  rendus  à  ce  prince  avec  tant  de 
hasard  de  sa  vie  et  de  sa  fortune,  n'estoit  en  aulcune  considération,  et 
qu'il  lu  y  fauldroit  mandier  la  faveur  d'aultruy,  s'il  avoit  besoin  de 
quelque  chose.  Adjousta  que  tous  les  aullres  de  la  maison  estoient  en 
mesmes  termes.  Que  le  pauvre  Bourdaloue  estoit  sur  le  poinct  d'estre 

'  S'agit-il  là  de  Jean-Bapliste  de  Caslel-  consul  à  Aix  en  i64o  el  i65/i?  La  terre 
lane,  sieur  de  la  Verdiere,  Moissac,  Varn-  de  la  Verdiere  passa,  après  lui,  aux  Forbin 
ger,  Fox,  Amplioux,  etc.,  qui  fut  premier        d'Oppède. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  229 

congédié  pour  faire  place  à  un  Marseillois.  Que  neantmoins  il  estimoit 
que  M''  de  Bouc  venant  et  faisant  quelques  compliments  à  mou  dict 
seigneur,  en  lireroit  satisfaction.  M"'  Seguiran  s'en  revint  donc  comme 
cela.  Je  m'en  allav  voir  Madame  et  apprins  d'elle  et  de  Madame  de 
Vaulvenargues  ^  qu'hier  au  matin  le  s""  du  Perier,  juge  de  Lambesc, 
s'en  alla  chez  Madame  la  Présidante,  laquelle  il  trouva  dans  sa  chambre 
accompagnée  seulement  de  Mad"  de  Vauvenargues,  sa  fdle;  il  luy  pré- 
senta une  lettre  de  Ms''  de  Guise,  laquelle  elle  receut  avec  l'honneur 
qui  y  appartient,  sans  l'ouvrir  et  sans  la  lisre,  parce  qu'elle  atteiidoit 
quelqu'un  qui  l'aydast  à  ce  faire.  Ledict  s'  du  Perier,  voyant  qu'elle 
tardoit  tant  de  l'ouvrir,  s'advancea  disant  qu'il  pensoit  que  cette  lettre 
contint  la  mesme  chose  que  celle  que  mondict  seigneur  luy  escrivoit 
à  luy,  à  sçavoir  qu'il  desiroit  se  servir  du  logement  du  palais,  et  qu'elle 
pourroit  faire  pourvoira  son  logement  ailleurs,  y  adjoustant  quelques 
petilz  complimentz  et  excuses,  tant  de  ce  qu'il  estoit  porteur  à  son 
grand  regret  de  cette  mauvaise  nouvelle  sans  qu'il  eust  peu  s'en  deschar- 
ger, et  de  ce  que  mondict  seigneur  estoit  comme  constrainct  d'en 
venir  à  cela  à  cause  que  le  logement  de  l'archevesché  ne  luy  estoit  pas 
commode,  et  qu'on  y  vouloit  bastir,  et  qu'il  estoit  marry  d'y  apporter 
si  souvent  de  l'incommodité  à  M' l'Archevesque.  Madame  la  Présidante 
fut  fort  surprinse  en  cette  harangue  et  ne  se  peut  tenir  de  dire  que  le 
logement  estoit  trop  malpropre  pour  Monseigneur;  qu'elle  ne  croyoit 
pas  qu'il  songeast  à  si  peu  de  chose,  mais  que  c'estoient  des  petits  ser- 
viteurs qui  avoient  faict  cette  poursuitte.  Que  feu  M""  le  Présidant  avoit 
eu  du  Roy  cette  maison  soubs  le  bon  plaisir  de  Monseigneur  de  Guise , 
et  qu'elle  pensoit  que  son  filz  de  Bouc  l'eust  pareillement  eiie.  Mais  , 
que  quand  cela  seroit,  elle  seroit  toujours  preste  d'en  sortir  toutes  foys 

'  Anne  Seguiraa,  fille  d'Antoine,  seigneur  connaître  ces  quatre  filles  et  se  contentent 

de  Bouc,  et  de  Marie  Gaufridy  de  la  Ga-  de  nous  parler  des  trois  fils  d'Antoine  Se- 

liniere,  épousa  en  i6oi  Jean-François  Gla-  guiran  et  dç-M'arie  Gaufridy.  Nous  trouve- 

piers,  seigneur  de  Vauvenargues.  Il  sera  rons  mention,  dans  les  lettres  suivantes, 

plus  loin  question  des  quatre  filles  ([c]a\wé-  d'une  sœur  de  Madame  de  Vauvenargues, 

sidente  Seguiran.  Les  gdndalogisles  proven-  Antoinette,  qui  fut  prieure  de  la  Celle, 
çaux  (Robert,  Artefeuil,  etc.)  n'ont  pas  fait 


230  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

et  quantes  qu'il  plairroit  à  Monseigneur  de  Guise  de  le  commander. 
Du  Perier  repartit  que  M"'  d'Oppede  l'avoit  voulue  avoir  dez  lors  du 
decez  de  M"'  de  Bras,  et  que  parceque  mondict  seigneur  de  Guise  la 
luy  avoit  refusée,  ledict  sieur  d'Oppede  avoit  tousjours  le  cœur  gros 
de  cela  contre  mondict  seigneur,  Allors  M"""  de  Vaulvenargues  dict 
qu'elle  sçavoit  bien  le  contraire  de  cela  et  que  M"'  d'Oppede  avoit 
deschiré  en  présence  de  M'  de  Bouc  les  lettres  qu'il  avoit  escrittes  en 
Cour  pour  avoir  cette  maison,  dez  qu'il  sceut  que  feu  M""  Seguiran  y 
avoit  pensé,  que  c'estoit  là  un  bien  foible  prétexte,  et  que  si  Mon- 
seigneur la  vouloit,  il  n'a  voit  qu'à  dire  sa  volonté  pure  et  simple,  car 
quand  il  fauldroit  loger  dans  une  escuyerie  pour  luy  obéir.  M""  de  Bouc, 
son  frère  et  touts  ceux  de  la  maison  le  feroient  volontiers.  Mais  que 
le  logis  dont  esloit  question  n'estoit  pas  digne  d'un  tel  prince,  attendu 
que  c'estoit  pluslost  un  poullaillier  qu'un  palaun.  Et  enfin  que  ce  n'es- 
toient  que  des  domestiques  qui  vouloient  s'y  venir  loger.  Lors  du  Perier 
répliqua  que  certainement  il  en  avoit  le  brevet  de  M'  de  Guise  anté- 
rieur à  feu  M'  le  présidant  Seguiran,  à  qui  il  avoit  cédé  volontiers, 
mais  qu'à  cette  heure,  il  estoit  bien  raisonnable  qu'il  y  feust.  Que  s'il 
pouvoit  accommoder  là  dedans  M'^de  Bouc  et  Madame,  il  le  feroif  vo- 
lontiers. Ce  fut  ce  qui  picqua  le  plus  ce  monde  là,  car  aultres  foys  il 
avoit  prié  feu  M'  le  président  Seguiran  de  l'accommoder  là  dedans 
d'un  quartier,  et  à  cette  heure  il  parloit  d'accommoder  luy  mesmes  les 
aultres.  Lors  Mad"  luy  dict  qu'elle  avoit  bien  sceu  qu'il  avoit  envoyé  un 
courrier  à  mondict  seigneur  pour  demander  ce  logement  et  donner 
des  advis  contre  sa  maison,  et  qu'il  ne  se  debvoit  pas  mesler  de  cela. 
Il  dict  que  ç'avoit  esté  de  son  debvoir  sçaichant  le  decez  d'un  chef  de 
Compagnie  souveraine,  d'en  advertir  son  maistre,  mais  que  son  cour- 
rier n'estoit  arrivé  que  six  heures  aprez  celuy  de  Mad"  et  partant  qu'elle 
avoit  eu  assez  de  loisir  d'obtenir  la  grâce  qu'elle  demandoit  si  on  la 
luy  eust  voulu  accorder.  Et  sur  cela  comme  luy  vid  que  cez  femmes  se 
mettoient  en  action,  il  leur  dict  adieu,  et  Mad"  la  Présidante  luy  dict  : 
Dieu  vous  gard,  en  hochant  le  menton,  sans  se  lever  de  son  siège, 
comme  elle  avoit  faict  à  l'abbord,  et  le  laissa  aller  comme  cela.  Il  sor- 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  231 

tit  donc  tout  oultré  de  ce  mespris,  et  ayant  icy  un  laquay  s'en  alla  faire 
responce,  et  puis  alla  voir  M'  du  Perier  l'advocat,  son  neveu,  à  qui  il 
fit  récit  de  cette  affaire,  et  d'ailleurs  dez  que  j'en  eus  apprins  le  suc- 
cez  tant  de  MadMa  Présidante  que  de  Mad*^  de  Vauvenargues,  je  m'en 
allay  voir  M""  du  Perier  l'advocat  (pensant  empescher  que  son  oncle 
n'escrivit  rien  qui  peult  aigrir)  et  M'  d'Oppede  (pour  m'esclaircir  s'il 
y  avoit  songé).  Pour  M'  d'Oppede,  il  me  dict  nettement  qu'il  n'y  avoit 
nullement  songé  à  ce  coup  cy,  que  lors  de  son  voyage  en  Cour  il  avoit 
demandé  cette  maison,  qu'enfin  on  luy  dict  que  si  c'estoitpour  y  habi- 
ter le  Roy  la  luy  donneroit;  comme  il  se  laissa  entendre,  qu'il  y  ha- 
biteroit  souvent,  mais  qu'il  ne  pouvoit  quitter  tout  à  faict  sa  maison, 
M'  de  Pontchartrain  le  pressa  fort  de  n'y  plus  penser,  de  sorte  qu'il  en 
advertit  M""  de  Guise  qui  la  demanda  pour  exclurre  Mess"  des  Contes, 
à  cause  des  contentions,  et  l'obtint  à  condition  toutefoys  verbale  qu'il 
en  accommoderoit  M*"  de  la  Ceppede,  à  la  mort  duquel  Mess"  du 
Parlement  luy  faisants  reproche  d'avoir  laissé  perdre  la  possession  de  ce 
logis,  il  en  escrivit,  et  avant  qu'avoir  envoyé  sa  despesche  s'en  despar- 
tit en  faveur  de  feu  M''  Seguiran,  qui  luy  fit  dire  qu'il  vouloit  vendre 
sa  maison ,  pour  parfaire  le  prix  de  l'office ,  qu'à  cette  heure  il  n'y 
avoit  pas  seulement  songé.  Pour  M"'  du  Perier  l'advocat,  il  s'offrit  de 
servir  en  cela  M""  de  Bouc  de  toute  son  affection  comme  en  toute  aultre 
chose ,  et  qu'il  empescheroit  bien  son  oncle  de  rien  escrire  qui  peult 
ennaigrir  l'esprit  de  ce  prince.  Mais  en  nous  promenant  dans  sa  salle , 
nous  vismes  paroistre  son  oncle  dans  la  place,  que  nous  fismes  appel- 
1er.  Il  vint  et  dict  l'affaire  selon  son  sens  et  entr'aultres  choses  qu'il 
avoit  escript  à  Mons^""  de  Guise  et  à  M'"  de  Bourdaloiie,  que  Mad"  la 
Présidante  avoit  respondu  que  feu  M' le  Présidant  avoit  eu  la  maison 
du  Roy,  que  M""  de  Bouc  l'avoit  eue  aussy,  comme  elle  croyoit,  mais 
nonobstant  cela  elle  seroit  tousjours  preste  d'en  sortir  et  de  la  laisser  à 
mondict  seigneur  quand  il  le  commanderoit.  Je  luy  dis  que  Madame 
m'avoit  dict  d'avoir  usé  de  cez  termes  :  nous  avions  du  Roy  cette  mai- 
son, entendant  parler  de  feu  M''  le  Présidant,  qui  l'avoit  véritablement 
du  Roy,  par  le  consentement  de  Monseigneur  de  Guise,  et  que  je  ne 


232  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

pensois  pas  qu'elle  se  fust  tant  expliquée  de  dire  que  M""  de  Bouc  l'eust 
eue  aussy  du  Roy,  parce  que  je  sçavois  bien  qu'il  ne  la  vouldroit  pas 
avoir  demandée  sans  le  consentement  préalable  de  niondict  seigneur; 
il  incista  au  contraire  et  je  luy  dis  que  j'estois  bien  niarry  qu'il  eust 
escrit  cez  paroles,  et  qu'il  n'eust  prins  advis  de  quelque  sien  confidant 
amy  à  i'advance  avant  que  se  rendre  inslruniant  de  mauvais  mesnage 
au  préjudice  de  telles  persones.  Lors  il  me  respondit  qu'il  n'avoit  pas 
voulu  tout  dire  à  son  neveu  pour  ne  l'aigrir  luy  mesmes,  mais  qu'il 
a  voit  esté  fort  indignement  traicté  de  Mad*^  la  Présidante,  en  ce  qu'elle 
avoit  imputé  le  refus  de  Monseigneur  à  des  petites  gents,  et  aprez 
avoit  dict  que  c'estoit  luy  et  Félix  qui  avoient  faict  cette  poursuitte 
contre  elle,  qu'il  ne  se  mesloit  pas  des  affaires  de  Félix  et  n'avoit  rien 
de  commun  avec  luy;  qu'il  avoit  l'honneur  d'estre  d'assez  bonne 
maison ,  et  parent  de  par  sa  femme  de  la  maison  de  Seguiran ,  que 
feu  M""  le  Présidant  l'appelloit  son  cousin ,  qu'il  avoit  esté  plaindre  les 
dœuils  à  cet  accident,  et  toutefoys  on  n'avoit  pas  daigné  de  le  faire 
inviter  comme  parent,  ne  de  luy  faire  aulcun  semblant  dans  la  maison 
qu'on  le  tint  pour  tel.  Et  réitéra  fort  ce  mot  de  petites  gents  qui  sem- 
bloit  fort  rude  encores  audict  s''  du  Perier  son  neveu.  Je  respondis  que 
cette  petitezze  n'estoit  relative  qu'à  la  Grandeur  de  M?"'  de  Guise  à  la- 
quelle on  cedoit  tout,  ce  qu'on  ne  pouvoit  faire  aux  aultres  de  moindre 
condition.  Mais  il  ne  s'en  voulut  pas  payer  et  réitéra  qu'il  estoit  pre- 
mier en  Brevet  que  feu  M*"  le  présidant  Seguiran,  et  que  lorsque  ledict 
s'  Seguiran  l'eut  de  M^  de  Guise,  M»"'  de  Guise  luy  escrivit  qu'il  avoit 
receu  trop  tard  l'advis  qu'il  luy  donnoit  de  se  resouvenir  du  don  qu'il 
avoit  eu  de  ladicte  maison,  et  qu'il  s'estoit  desja  engagé  de  parole 
envers  ledict  s'  Seguiran,  mais  que  s'il  pouvoit  obtenir  un  quartier 
pour  luy  dans  la  maison  il  en  seroit  bien  aise,  pour  maintenir  son  droict 
par  ce  moyen.  Je  raarquay  cela,  parce  que  c'estoit  la  vérification  de 
la  plainte  de  Mad"  la  Présidante,  que  la  poursuitte  et  traverse  ne  ve- 
noit  pas  du  mouvement  de  M^',  ains  de  luy.  M""  de  Bouc  sçait  bien  ce 
qui  se  passa  lorsque  le  dict  s'  du  Perier  vouloit  avoir  son  logement 
comme  consierge  dans  le  Palais,  et  que  feu  M"'  Seguiran  luy  respondit 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  233 

qu'il  en  sortiroit  donc.  Enfin  il  nous  tira  de  sa  poche  la  lettre  que 
Mk'  de  Guise  luy  en  escrivoit,  portant  charge  d'aller  annoncer  à 
Mad'=  la  Présidante  que  mondict  soigneur  desiroit  rentrer  dans  ce 
logement,  à  cause  que  l'evesché  estoit  ruineux,  et  qu'on  y  vouloil  bas- 
lir,  mais  qu'elle  se  pouvoit  asseurer  que  ce  ne  seroit  pas  pour  aultre 
que  pour  mondict  seigneur  mesmes.  Et  y  avoit  une  appostille  de  la 
main  de  mondict  seigneur,  portant  qu'il  fit  bien  cognoistre  à  madicle 
dame,  que  ce  n'estoit  que  par  contraiucte  qu'il  luy  falloit  prendre  ce 
logis,  et  qu'il  faisoit  estât  d'y  loger  la  première  foys  qu'il  viendroit  à 
Aix,  mais  qu'il  la  fairoit  advertir  à  l'advance,  et  de  plus  que  M"  d'Op- 
pede  avoit  tousjours  porté  sur  le  cœur,  qu'il  ne  la  luy  eust  laissée 
lorsqu'il  l'avoit  obtenue  du  Roy.  Il  me  dict  qu'il  en  avoit  faict  lecture  à 
Madame  la  Présidante,  et  que  la  lettre  à  elle  adressée  luy  avoit  esté 
envoyée  à  luy  toute  ouverte,  pour  la  voir  avant  que  la  rendre,  et 
qu'elle  tendoit  à  peu  prez  à  mesmes  fins.  Je  luy  dis  lors  que  j'avois  regret 
qu'avant  qu'exposer  sa  créance,  et  luy  monstrer  sa  lettre,  il  ne  luy  eust 
donné  loisir  d'ouvrir  et  lire  la  sienne  et  d'en  conférer  avec  ses  parents, 
avant  que  la  surprendre  de  la  sorte,  car  il  eust  esvité  tout  ce  mescon- 
tentement  dont  il  se  plaignoit  et  n'eust  eu  que  toute  sorte  de  satisfac- 
tion. Et  que  c'estoit  un  grand  malheur  que  je  ne  m'y  fusse  trouvé,  ou 
qu'il  n'eust  donné  du  temps  pour  me  mander,  car  je  regrettois  que  sa 
lettre  ne  fut  mal  prinse  et  mal  interprétée,  dont  il  pourroit  luy  mesmes 
avoir  un  jour  du  regret.  Lors  il  tesmoigna  d'avoir  quelque  desplaisir 
de  n'avoir  esté  plus  retenu,  et  que  si  Madame  vouloit  faire  responce  à 
la  lettre  de  Monseigneur,  il  escriroit  par  mesme  moyen  et  m'envoye- 
roit  sa  lettre  toute  ouverte  pour  la  faire  tenir,  oli  il  addouciroit  l'affaire 
le  plus  qu'il  pourroit.  Je  ne  rejettay  pas  cela  trop  loing,  et  m'en  allay 
voir  ce  que  vouldroit  faire  Madame,  mais  je  la  trouvay  si  roidye  au 
contraire,  qu'il  n'y  eust  aulcun  moyen  de  la  persuader,  disant  qu'elle 
aymoit  mieux  sortir  de  la  maison,  qu'aussy  bien  elle  n'y  avoit  jamais 
esté  volontiers. 

Voilà  une  fascheuse  affaire  à  mou  gré  en  cette  conjoncture,  mais  je 
ne  pense  pas  pourtant  que  cela  soit  hors  d  espérance  d'accommodement 


3o 

tHrRllIKIlll    VATIOXALt. 


234  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

si  M'  de  Bouc  ost  une  l'oys  icy  et  qu'il  voye  M?'".  Et  quand  ce  ne  seroit 
que  pour  se  ressentir  de  la  traverse  de  cet  esprit  visqueux,  je  vouldrois 
bien  defferer  quelque  chose  à  Monseig''  de  Guise,  plus  quasi  qu'il  ne 
seroit  de  besoing,  pour  rebulter  cet  homme,  et  luy  enseigner  qu'il  ne  se 
doibt  pas  indilleremment  attaquer  à  toute  sorte  de  persones,  sans 
se  mesurer,  car  certainement  d'alléguer  sa  primaullé  en  Brevet  sur  feu 
M' le  présidant  Seguiran,  il  me  semble  qu'il  ne  se  mesure  pas  bien.  Et 
encoies  que  je  sois  bien  patiant,  j'advoiie  que  cela  a  surmonté  ma 
patiance. 

Je  pense  qu'une  lettre  du  Hoy,  de  Mad"  de  Guise,  ou  de  Mad"  la 
princesse  de  Gonty,  ou  de  la  Royne  mère,  ou  de  tel  aultre  que  l'on 
pourroit  trouver  à  propos  de  delà,  pourroit  bien  frapper  ce  coup  et 
renvoyer  ce  petit  homme  à  chercher  logis  ailleurs.  Il  ne  luy  en  n)an([ue- 
roit  pas,  si  il  en  a  tant  allaire,  au  logis  de  feu  M'  de  Gournes  S'  Martin, 
dans  lequel  Monseigneur  ne  peult  loger,  non  plus  qu'il  ne  le  sçaulroit 
faire  en  celuy  du  palais.  11  fauldroit  que  ses  gardes  tinsent  la  salle 
et  qu'un  chascun  fust  dans  sa  chambre,  ou  peslemesle  avec  ses  gardes, 
car  le  quartier  sur  la  cuisine  est  inhabitable  la  moitié  de  l'année  et 
bien  mal  en  advenues,  pour  y  loger  un  prince.  L'interest  de  la  Gom- 
pagnie  dont  M""  de  Bouc  est  le  chef  maintenant,  l'oblige  à  poslposer 
tout  le  sentiment  et  interest  qu'il  pourroit  avoir  au  contraire  pour 
tascher  d'en  venir  à  bout,  car  pourveu  qu'on  fasse  ses  affaires,  je 
trouve  qu'on  se  peult  mocquer  de  tout  le  reste,  principalement  à  cette 
heure  qu'un  bonnet  carré  et  une  longue  robbe  font  passer  pour  trez 
bonnes  des  procédures,  qui  ne  le  seroient  pas  tant  dans  i'espée  et  le 
pannache.  La  retenue  et  la  prudence  qu'il  apportera  en  cette  rencontre 
frappera  un  grand  coup  pour  sa  réputation  dans  le  monde  et  s'il  vient 
à  bout  de  son  dessain,  il  n'y  a  nul  compliment  qui  le  luy  puisse  faire 
achepter  trop  cher,  et  qui  ne  le  fasse  louer  au  centuple  que  s'il  demeure 
dans  des  ressentiments  qui  peuvent  produire  d'aultres  plus  fasclieuses 
rencontres  avec  le  temps. 

Voilà  mon  advis.  Vous  pourrez  mesnager  le  tout  avec  le  bon  P.  Se- 
guiran, et  puis  avec  M"^  de  Bouc  si  le  trouvez  à  propos.  Vous  aurez  cop- 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  235 

pie  de  la  lettre  de  M'  de  Guise  comme  vous  avez  eu  l'original  de  la 
précédante.  Et  je  demeureray  tousjours, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  aiïectionné  frère  et  serviteur, 

DE   PEinESC. 

D'Aix,  ce  i4  juillet  1625. 

Du  i5"'. 

Depuis  avoir  achevé  la  despcsche,  il  est  encore  survenu  un  nouvel 
embarraz.  Le  juge  du  Perier  m'ayant  apporté  à  ce  matin  à  l'issiie  du 
palais  une  aultre  lettre  de  M?'"  de  Guise  en  réplique  de  la  responce  du- 
dict  du  Perier,  toute  pleine  de  feu  et  de  flamme,  pour  faire  vuider 
la  maison  sur  le  champ,  le  tout  neantmoins  appuyé  sur  des  fonde- 
ments des  faulx  rapports  dudict  du  Perier,  je  l'ay  prié  de  trouver  bon 
que  je  visse  Mad''  la  Présidante  avant  qu'il  luy  allast  faire  cette  seconde 
harangue;  il  l'a  trouvé  bon.  Cependant  M-"  d'Oppede  nous  a  faict  ad- 
vertir  que  M""  de  la  Verdiere  s'estoit  trouvé  dans  le  cabinet  de  mondict 
seigneur  lorsque  la  lettre  du  Perier  estoit  arrivée,  laquelle  l'avoit  mis 
en  si  mauvaise  humeur  qu'il  vouloit  sur  le  champ  envoyer  de  ses 
gardes  pour  faire  sortir  les  dames.  Mais  que  nonobstant  tout  cela,  il 
croyoit  qu'il  eust  envie  d'en  gratifier  M""  de  Bouc,  et  qu'avec  le  temps 
il  le  feroit.  Nous  avons  veu  cette  aprez  disnée  et  M"'  d'Oppede  et  Mad°  la 
Présidante.  J'ay  parlé  d'envoyer  M""  du  Gheillar'  à  Marseille,  ce  qui  a 
esté  trouvé  bon.  Il  partira  demain  au  matin.  Cependant  on  a  dict  à 
du  Perier  que  Mad""  estoit  allée  à  sa  bastide  de  Bouc  où  l'on  fouUe  au- 
jourd'huy  les  bleds,  et  que  je  l'ay  envoyé  quérir  pour  recevoir  demain 
les  commandements  qu'on  luy  vouldra  faire.  Cependant  M"'  du  Chaillar 
gaignera  pais  et  je  luy  donne  noz  chevaulx  pour  aller.  Il  s'est  monstre 
en  cecy  fort  pront  à  servir  Mad"  la  Présidante  et  M""  de  Bouc.  Les 
discours  seroient  trop  longs  entre  le  Peiier  et  raoy  sur  cette  dernière 
lettre,  mais  je  l'ay  tpiasi  réduit  à  adveiier  son  tort.  Si  je  puis  avoir  cop- 

'  Est-ce  Pierre  Savin,  sieur  de  Cliailar,  vivant  alors  en  Provence,  et  dont  la  fille  «épousa 
un  (l'Estiennc-Villernus? 

3o. 


236  LETTRES  DE  PEIRESG  [1C25] 

pie  de  ses  lettres  je  les  vous  envoyeray,  ensemble  celle  de  Mad"  la 
Présidante  à  M^',  si  M""  le  Premier  Président  ne  me  presse  de  clore  son 
pacquet  comme  je  crains.  Nous  avons  résolu  de  respondre  aprez  à  du 
Perier  que  Madame  veult  sortir  du  logis  et  en  porter  elle  mesmes,  ou 
envoyer  les  clefs  à  M^''  sans  plus  voir  ledict  du  Perier  qu'elle  tient 
pour  trop  mal  affectionné  à  sa  maison,  n'ayant  pas  mandé  ce  qui  estoit 
de  la  vérité  de  leur  entreveiie,  mais  nous  différerons  cette  responce  à 
l'issue  du  palais  pour  donner  loisir  à  M'  du  Chaillar  d'avoir  parlé  à 
l'advance  '. 


•    L\l\ 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 

ET,    EN   SOX   ABSANCt,    nECOÏlIANDl': 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  LOMEME, 

CONSEILLER  DIJ  ROY  EN  SES  CONSEILZ  D'ESTAT  ET  SECRETAIRE  DE  SES  COMMANDEME!<TS, 
«  À  PARIS,  À  LV  RCK  s'  TDOIIAS  DU  LOCVBE. 

Avec  une  boiUc  marquée  H. 

Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  n'est  que  pour  accompagner  la  caissette  cy  joincte  où  sont 

encloses  deux  grosses  boittes  pleines  de  fleur  d'orange  seiche ,  et  un 

peu  de  la  mesnie  fleur  hors  des  boittes.  Je  seray  bien  aise  que  vous  la 

puissiez  recevoir  bien  conditionnée,  et  sans  qu'elle  ait  esté  mouillée. 

Vous  l'aurez,  je  m'asseure,  par  la  voye  de  la  coche  de  Lyon,  où  je  l'ay 

adressée  à  Mess"  Gardon  et  Gavellat.  Et  sur  ce  je  finis  demeurant. 

Monsieur  mon  frerc, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  19  juillet  iGaS  '. 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui-  '  Bibliothèquenalionale,  nouvelles  acqui- 

sitions françaises,  n°  6170,  fol.  167-170.        sitions  françaises,  n°5i70,  fol.  171.  Auto- 
Autographe,  graphe. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  237 


LXX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE   L\  CHAMBRE  DU  ROY, 

À  PARIS. 

Avec  un  gros  cachet  de  cuivre. 

Monsieur  mon  frère, 

Vous  recepvrez  la  presante  par  un  messager  de  cette  ville  que 
M'  Rebolly  envoyé  exprez  à  Paris  pour  obtenir  quelques  expéditions 
lesquelles  il  avoit  demandées  à  M"'  de  Colonia  par  un  [sic)  depesche  qui 
n'est  pas  arrivée  à  temps  de  par  de  là  avant  le  despart  du  s'  de  Colonia , 
ce  que  j'ay  treuvé  bien  estrange,  attandu  que  je  vous  avois  envoyé 
cette  depesche  assez  à  temps  pour  la  faire  arriver  de  par  de  là  avant 
le  quatriesmc  de  ce  mois.  Si  vous  pouvez  vous  employer  à  son  affaire 
tandis  que  vous  serez  encores  là,  j'en  seray  bien  aise  pour  recompancer 
un  peu  ce  manquement  et  pour  nous  revancher  des  tesmoignages  qu'il 
nous  a  donnés  de  sa  bonne  volonté. 

Je  ne  sçay  comme  j'avois  oblié  de  vous  envoyer  le  cachet  que 
Mons''  Maran  m'avoit  apporté  de  Rome  pour  voir  si  on  y  pourroit  r'abiller 
quelque  chose  de  ce  qu'il  y  a  à  redire.  J'ai  un  peu  délibéré  si  on  le 
vous  envoyeroit  ou  non  de  peur  que  ne  soyez  desja  party,  mais  parce 
que  M"'  Rebolly  m'asseure  que  si  vous  estiez  parti  son  messager  me  le 
rapporteroit  fidèlement,  je  me  suis  enfin  resoulu  de  le  luy  bailler.  Ce 
que  je  y  treuve  le  plus  à  redire  est  la  trop  grande  hauteur  de  l'escus- 
son  eu  esgard  à  la  largeur,  mais  j'ay  bien  peur  qu'il  ne  soit  fort  diffi- 
cile d'y  remédier  à  cause  des  lembrequins  qui  viennent  aboutir  tout 
contre  le  bort  des  costez  dudict  escusson.  Toutesfoisun  habille  homme 
y  trouveroit  bien  encores  quelque  petit  expédiant  en  rongniant  quelque 
rouleau  desdictz  lembrequins  pour  leur  donner  leur  arrondissement 
et  retours  de  quelque  aultre  costé  et  pour  proffiter  leur  première  place 
à  l'eslargissement  de  l'escusson.  Mais  afin  que  tel  eslargissement  ne  de- 


238  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

mura  trop  vuide  je  serois  d'advis  d'y  feindre  une  espèce  de  biseau  tout 
à  Fentour  du  chanp  de  l'escusson  comme  font  les  Allemands  non  sule- 
ment  dans  les  paintures  de  leurs  libvres  amicorum  •,  mais  aussi  dans 
leurs  cachetz  et  ouvrages  de  creux  ou  de  relief;  en  ce  cas  il  fauldroit 
rechanger  un  peu  tout  le  champ  et  puis  y  reffaire  la  damasquineule 
aussy  à  l'Allemande,  en  sorte  que  celle  du  biseau  aye  son  ordre  tout 
distinct  et  séparé  d'avec  le  reste  du  champ.  Plustost  quand  on  redui- 
roit  l'escusson  en  un  peu  de  forme  de  targe  il  n'y  auroit  poinct  de  dan- 
ger et  de  cette  sorte  on  pourroit  eslargir  le  bas  et  former  tant  soit  peu 
de  corne  et  de  roleau  par  les  coings  d'en  hault  pour  laisser  l'entre 
deux  eschancré  afin  de  ne  roigner  si  avant  les  lembrequins.  Sy  il  y  avoit 
par  delà  quelque  brave  Allemand  il  s'acquitteroit  bien  mieux  de  cela 
que  les  François.  Vous  y  adviserez  et  si  vous  ne  trouvez  personne  que 
vous  estimiez  capable  de  le  faire,  je  suis  d'advis  que  vous  le  laissiez 
comme  cela  et  que  seulement  vous  taschiez  d'eu  faire  mouler  un  ou 
deux  à  M' Jacques  Sergent  le  mouleur  qui  loge  dans  la  rue  d'Avignon 
vis  à  vis  de  la  gallere  prez  S'  Jacques  de  la  Boucherie  ^,  car  sur  le 
modelle  qu'il  en  faira  je  fairay  essayer  icy  Jacques  Mare  voir  s'il  en 
pourroit  venir  à  bout  à  ma  iantesie. 

Au  surplus  le  messager  d'Avignon  m'apporta  cez  jours  passez  vosire 
boete  de  Bulbes  où  j'admiray  la  grosseur  de  ce  lilionarcissus  flore  ru- 
bente,  lequel  avoit  poussé  dans  la  bouete  un  bout  de  racine  toute 
fresche  de  la  longueur  d'un  bout  d'eguilette.  La  bouete  s'estoit  trouvée 
un  peu  trop  basse,  ce  qui  avoit  esté  cause  que  l'oignon  a  esté  un  peu 
meurtry,  mais  j'espère  qu'il  n'en  vauldra  pas  pis  pour  cela  Dieu  aydant. 
Les  aultres  quatre  bulbes  en  forme  d'artichaut  estoient  en  bien  mau- 
vais estât  et  me  tromperont  grandement  si  elles  viennent  jamais  à  bien 
pour  le  moins  de  bien  longtemps.  J'ay  envoyé  le  tout  au  prieur  de 
Beaugencier  avec  vostre  letlre  mesme  afin  qu'elle  luy  serve  de  guide. 
Il  est  si  paresseux  qu'il  y  a  trois  mois  qu'il  ne  m'a  poinct  escript  tant  il 
aprehande  de  se  mettre  sur  le  hault  stile. 

'    C'est-à-dire  l'aibuni  destiné  à  recevoir  les  souvenirs  autographes  des  amis.  —  '  Voir 
sur  ce  mouleur  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  i5o). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  239 

Monsieur  Tlioron  m'a  aujourd'liuy  envoyé  l'anltre  exemplaire  de 
M''  Grotius  que  je  faictz  rellier  '.  M"'  de  Colonia  est  arrivé  depuis 
le  1 8"  de  ce  mois  et  m'a  rendu  un  exemplaire  des  CEuvres  de  M'  du 
Vair  fort  bien  conditionné  que  je  fais  pareillement  rellier  pour  les  voir. 
H  est  si  tard  que  je  suisconstrainctde  finir  en  vous  donnant  le  bon  soir 
et  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  bumble  et  affectionné  serviteur, 
DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  judy  au  soir  a/l'juillel  i6a6. 

[Posl-scriptum  de  la  main  de  Peiresc]  Je  vous  prie  de  demander  à 
M''  Rolbin  (sic)  une  coupple  de  feuilles  de  son  livre  de  plantes^,  où 
sont  représentées  en  taille  doulce  les  plantes  du  Narcissus  tuberosa 
radiée,  et  l'Iliacynthus  Jacobaeus,  afin  que  je  les  remplace  au  lieu  des 
pareils  que  j'envoyay  en  Espagne,  mais  il  fauldroit  les  faire  enluminer, 
comme  estoient  les  aultres;  M'  Tavernier  le  fera  faire,  et  en  un  besoing 
il  vous  fournira  lesdictes  deux  feuilles  si  M''  Rolbin  ne  le  faict. 

J'ay  oublyé  entre  les  livres  que  je  demandois,  de  vous  demander,  ou 
plustost  au  s""  Buon,  le  Basilius  Seleuciae  Ep'  fol"  graec.  lat.  de  Paris, 
en  grand  papier,  s'il  s'en  trouve  ',  et  un  aultre  qui  faict  un  volume  à 
part  non  contenu  en  la  Bibliothèque  des  Pères,  qui  est  imprimé  depuis 
peu  d'années  in  fol°  par  Morel;  je  ne  sçay  s'il  a  nom  Macarius  ou  aultre 
approchant  ''. 


'  Le  traitd  De  jure  belli  ac  pacis  men- 
tionné plus  haut. 

'  Voir  sur  ce  recueil,  non  mentionne 
dans  le  Manuel  du  libraire,  le  tome  XLII  de 
la  Nouvelle  biographie  générale ,  colonne  4  3  9 . 

'  C'est  l'édition  soignée  par  le  P.  Fron- 
ton du  Duc  et  Fréd.  Morel  et  ainsi  indiquée 
par  le  P.  G.  Somraervogel  {Bibliothèque  de 
la  Compagnie  de  Jésus,  t.  III,  in-4°,  189a, 
article  Duc,  colonne  a/i3)  :  rParisiis,  ex 


OtRcina  Nivelliana,   sumptibus  Seb.   Cra- 
moisy,  1618,  foL,  3  vol.» 

*  Peiresc  ne  se  trompait  pas.  C'était 
bien  Macarius.  Voici  le  titre  de  la  première 
édition  :  Macarius  jEgyptius.  Homilim  quin- 
quaginta,  ex  Bibliotheca  regia,  Paris.  Apud 
Guil.  Morelium.  1 56a ,  in-8°.  Texte  grec  et 
version  latine  furent  réimprimés,  avec  le 
Gregorius  Thaumaturgus ,  à  Paris,  i6aa, 
in-folio. 


240  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

Nous  avons  veu  au  catalogue  de  la  foire  un  nouveau  volume  Rerum 
indicarum  in  fol"  de  Francfort  avec  les  figures  en  taille  douice  '.  M' d'Agul 
le  vouldroit  bien  avoir  pour  en  accomplir  les  recueils  que  M""  Tavernier 
luy  avoit  vendus  des  précédants  tomes  tant  India;  Orientalis  quam  Oc- 
cidentalis,  si  c'est  chose  nouvelle,  car  nous  ne  l'avons  peu  vérifier,  et 
les  aultres  qui  pourroient  avoir  esté  imprimez  depuis  qu'il  achepla  sez 
2  volumes.  Ensemble  un  libvre  intitulé  Le  FLAMBEAU  DE  LA  NAVI- 
GATION des  Hollandois,  avec  les  figures  par  Guillaume  Janssoom  à 
Amsterdam  1620,  ou  plus  fraiz  et  plus  ample,  s'il  y  en  a. 

M'  Tavernier  pourroit  bien  fournir  l'un  et  l'aultre,  et  faire  plaisir 
tant  à  M'  d'Agut  que  à  moy,  qui  pourvoiray  à  son  r'embourcement. 

Je  vouldrois  aussy  une  de  cez  cartes  de  l'empire  de  Charles  Magne 
que  M"'  Bertius^  a  faict  imprimer.  M""  de  Funeau  m'a  voit  promis  les 
100  escus  restants  dudict  s'  Tavernier,  mais  pour  tous  dellays  il  pro- 
met à  cette  heure  que  dans  ce  moys  d'aoust  il  payera.  Vous  le  pour- 
rez dire  au  s'  Tavernier,  attendant  que  je  luy  escrive,  mais  que  je  sois 
hors  du  service  de  ce  moys  de  juillet. 

Je  m'cstois  mesconté  quand  je  vous  escrivisque  les  œuvres  de  M' du 
Vair  debvoient  estre  toutes  d'une  sorte  de  papier.  Je  voulois  dire  que 
celles  du  petit  papier  debvoient  toutes  estre  de  fin  papier  bien  blanc, 
et  n'y  en  debvoit  poinct  avoir  de  papier  gris,  ou  commun,  ains  quelque 
nombre  en  grand  papier  dont  il  nous  debvoit  fournir  cent  exemplaires 
du  grand  et  cent  exemplaires  du  petit,  mais  fin  papier,  moitié  d'un  et 
moitié  d'autre,  mais  il  ne  me  souvint  pas  de  cette  particularité  quand 


'  On  trouve  à  ia  mai^e  ce  renvoi  : 
itAppendix  Regni  Congo,  Navigationes 
quinque  Sainuelis  Brunonis.  Francf.  Apud 
lieredes  Jo.  Theod.  de  Bry.  F".  »  —  Voir 
dans  le  Manuel  du  libraire  (I.  I,  col.  i3io 
et  suivantes),  le  remarquable  article  con- 
sacré aux  :  Collcctiones  peregrinationum  in 
Indiam  oricnlalem  et  Indiam  oecidentalem , 
XXV  partibus  comprchensm  a  Thcodoro, 
Joan.  Tlicodow  de  Bry,  et  a  Matheo  Merian 


publicatœ.   Francfort-sur-le-Mein,   jBgo- 
i63Zi,  26  parties  in-fol. 

'  Sur  Pierre  Berlius  voir  les  tomes  pré- 
cédents (passim),  mais  surtout  nos  deux 
premiers  tomes  (I,  5,  56,  i5a;  II,  3o, 
45,  64,  919).  Peiresc demandait  les  Toiute 
geoffraphicœ  de  Bertius  publiées  à  .Amster- 
dam en  i6ao  et  dont  deux  éditions  avaient 
déjà  été  données  en  la  même  ville ,  Tune  en 
i6o5,  l'autre  en  i6i3. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  2M 

nous  redigeasmes  par  escript  nostre  concordat.  Il  i'auldra  prendre  ce 
que  vous  pourrez  et  tirer  encore  quelque  nombre  oultre  les  5o  exem- 
plaires tant  du  grand  que  du  petit  pour  le  moins  jusques  à  une  dou- 
zaine d'exemplaires'. 


LXXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALL.WEZ, 

ET  EN  SO.V  ABSEKCE 

\  MOIVSIEUR,  MONSIEUR  LE  R.  P.  SEGUIRAN, 

CONSEILLER,  CONFESSEUR  ET  PREDICATEUR  ORDINAIRE  DU  ROY, 
EN    COUR. 

Monsieur  mon  frère. 

Depuis  nostre  despcsche  du  seize  nous  avons  receu  voz  lettres  du 
gmo  qi  /jrnc  gj  M''  Coiron  nous  a  dict  des  nouvelles  du  R.  P.  Seguiran 
du  17""%  car  il  ne  nous  a  poinct  apporté  de  voz  lettres,  et  est  venu 
assez  en  diligence  pour  un  homme  qui  n'avoit  rien  icy  de  pressé;  il 
arriva  avant  hier  au  soir  et  fut  icy  tout  hier  jusques  au  soir,  en  inten- 
tion de  n'abordera  Marseille  que  la  nuict,  et  d'aller  par  aprez  exercer 
sa  judicalurc  aux  champs.  Il  apporta  des  lettres  à  Madame  la  Prési- 
dante du  R.  P.  Seguiran,  et  du  s""  de  Becdejun"^  dont  nous  estions  bien 
en  peine  oii  nous  apprismes  que  le  dict  père  estoit  saisy  des  provisions 
de  M'  de  Bouc  bien  et  deuement  scellées,  ù  nostre  grand  contentement. 

Lors  de  la  réception  de  vostre  despesche  du  8™°  Madame  estoit  à 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  ii°  5170,  fol.  17Q.  Pei- 
resc  a  dcrit  en  l^le  de  sa  lollrc  :  Coppie.  Un 
double  de  cette  lettre  (le  post-scriptum  en 
moins)  est  au  fol.  17^.  Les  trois  premiers 
paragraphes  du  post-scriptum  ont  été  re- 
produits dans  une  copie  de  la  M(*janes  (re- 
{fislrein,  fol.  ii4).  On  a  annexe  à  ces  trois 
fragments  un  fragment  d'une  lettre  précé- 


dente relatif  au  P.  Mereenne  et  à  son  adver- 
saire et  on  a  fabriqué  ainsi  une  prétendue 
lettre  du  9 4  juillet  1  Ga 5.  Ce  double  procédé 
(le  dislocation  et  de  fusion  des  lettres  de 
Peiresc  a  été  trop  souvent  appliqué  dans 
les  transcriptions  conservées  ii  la  Méjancs. 

'  Bcdejun  est  une  commune  du  canton 
de  Barrénie  (arrondissement  de  Digne).  Le 
sieur  de  Bedejun  était  un  Galice. 


3i 

mrRIMBRIl    RlTtOWllC. 


242  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

Bouc;  je  luy  monstray  à  son  retour  ce  que  vous  rn'escriviez  de  la  dis- 
position de  M""  son  filz  à  luy  donner  tout  contentement,  dont  elle  de- 
meura fort  satisfaicte.  Mais  encores  plus  à  la  réception  des  despesches 
du  1 1""'^  où  je  Irouvay  un  pacquet  pour  M""  Seguiran,  que  je  luy  allay 
rendre  chez  luy  et  l'accompagnay  chez  Mad''  où  il  le  vint  ouvrir  en  sa 
présence  et  luy  bailla  le  blanc^  de  M'  son  fdz,  qui  la  vainquit  d'une  telle 
façon,  qu'elle  ne  pou  voit  cacher  sa  joye  de  le  voir  reduict  dans  cette 
obéissance,  qui  estoit  tout  ce  qu'elle  avoit  alfecté.  Elle  entendit  fort 
volontiers  la  lecture  de  sa  lettre  jusques  vers  la  fin  où  M'  son  filz  se 
plaignoil  de  ceux  qui  luy  avoient  donné  ce  conseil.  Car  elle  dict  que 
ce  n'a  voit  esté  persone  que  feu  M*"  le  Présidant,  mais  cela  fut  bientost 
passé;  je  m'asseure  qu'elle  luy  donnera  toute  sorte  de  contentement 
avec  le  temps.  Ce  fut  un  expédiant  excellant  que  celuy  de  ce  blanc 
seing.  Car  il  met  toutes  choses  à  sa  pure  discrétion,  et  l'oblige  aussy 
d'ailleurs  à  n'en  user  pas  qu'avec  grande  modération.  La  lettre  que  le 
R.  P.  Seguiran  luy  a  escritte  sur  ce  subject  l'a  fort  satisfaicte  aussy.  Et 
elle  en  est  maintenant  demeurée  en  de  trez  bons  termes  et  en  trez 
bonne  humeur.  Elle  se  plaignoit  un  peu  du  carrosse,  mais  tout  le 
monde  s'est  aydé  à  le  luy  faire  agréer.  Elle  eust  la  curiosité  d'envoyer 
incontinent  demander  le  prix  du  foing  qui  se  vend  5o  sols  le  quintal, 
et  de  l'avoine  qui  vault  U  escus  la  charge,  mais  nonobstant  tout  cela, 
elle  se  laissa  persuader  sur  l'assurance  que  nous  luy  donnions  que  de 
U  chevaulx  on  en  vendroit  deux  à  l'arrivée  en  ce  pais;  elle  eust  désiré 
que  la  vente  s'en  fust  faicte  à  Lyon  afin  de  donner  moings  de  subject 
au  monde  de  parler  de  ce  changement  d'estat,  qu'elle  dict  n'estre  pas 
bien  compatible  avec  quattre  filles. 

Au  surplus  vous  verrez  cy  joincte  la  coppie  de  la  lettre  que  M''  du 
Chaillar  escrivit  de  Marseille  à  Madame  sur  le  subject  des  mauvais 
offices  que  le  Perier  juge  luy  avoit  rendus  auprez  de  M?''  nostre  Gou- 
verneur, ensemble  de  celle  de  M"'  de  la  Verdiere,  et  de  celle  que  mon- 
dict  seigneur  escrivit  audict  Perier,  laquelle  fut  apportée  par  Bourdon 

'  Le  blanc-seing.  Le  mot  est  un  peu  plus  loin  écrit  en  toutes  lettres. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  2/»3 

jusques  à  Bouc  où  estoil  lors  Madame,  sans  passer  oultre  jusques  icy 
le  soir  mesmes  comme  il  debvoit,  et  comme  il  nous  avoit  promis,  ce 
qui  fut  cause  d'un  grand  inconveniant,  car  le  lendemain  au  matin  le 
Perier  (qui  ne  void  l'heure  d'entrer  en  cette  maison  pour  y  avoir  les 
gaiges  de  concierge  que  le  Roy  paye,  se  dict  on,  à  raison  de  qualtre 
ou  5oo  libvres,  et  son  habitation  franche)  y  envoya  Lucian  avec  des 
tapisseries  pour  tapisser  la  salle  et  la  chambre,  et  le  lict  de  camp  de 
mondict  seigneur,  lesquelles  tapisseries  estoient  desja  quasi  tendues, 
avant  qu'arrivast  le  petit  laquay  que  Bourdon  envoya  le  lendemain  au 
malin  de  Bouc,  qui  apporta  ladicte  lettre  de  M' du  Chaillar,  et  celle  de 
mondict  seigneur  qu'on  envoya  incontinant  audict  Perier,  mais  il  se 
contenta  de  faire  cesser  le  transport  des  aultres  meubles  qu'il  y  vou- 
loit  envoyer,  sans  faire  revenir  ceux  là  en  l'aullre  maison  de  mondict 
seigneur;  ains  il  fut  bien  aise  qu'on  achevast  de  tapisser  pour  maintenir 
sa  possession. 

Depuis  il  est  survenu  une  mauvaise  aflaire  d'un  conflicl  de  juris- 
diction  entre  la  Chambre  des  Contes  et  mondict  seigneur  sur  une  im- 
position de  8  escus  par  feu  dans  les  vigueries  de  Draguiguan,  Grâce 
et  S'- Pol  S  pour  le  payement  de  looo  hommes  dont  la  levée  avoit 
esté  ordonnée  par  mondict  seigneur,  dont  il  y  a  eu  plainte  de  la  com- 
munaulté  de  Broc^  et  des  procureurs  du  païs  qui  y  ont  adhéré,  sur 
quoy  la  Chambre  des  Contes  a  faicl  arrest,  portant  deiïences  d'exécuter 
cette  ordonnance,  et  information  des  vioianccs  des  exacteurs,  atten- 
dant de  faire  droict  définitivement  à  l'opposition  qui  y  avoit  esté  for- 
mée, et  à  l'appel  qui  en  avoit  esté  interjette,  duquel  toutefoys  ou  n'a 
pas  depuis  voulu  parler,  par  respect,  ains  seulement  de  l'opposition, 

Aussytost  que  le  Perier  eut  le  vent  de  cette  poursuitte  il  accourut  à 
Marseille,  tant  pour  cela  que  pour  s'aller  justifier  et  recharger  la  main, 
s'il  pouvoit,  à  cez  dames.  11  alla  dire  adieu  à  M""  d'Oppcde  et  tout  d'ab- 
bord  luy  dict  que  Mess"  des  Contes  avoient  embrassé  cette  alfaire  en 
haine  du  logement  du  palais.  Le  lendemain  il  fut  de  retour  icy  avec 

'  Saint-Paul  est  un  chef-lieu  de  canton  do  rainuidissemeut  de  Grasse  (Alpes-Maritimes). 
—  '  Aujourd'hui  Le  Broc,  comniuiie  du  canton  de  \ence  (arrondissement  de  Grasse). 

3i. 


V^'x  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

M'  de  Bourdaloùe,  pour  tascher  de  rompre  ce  coup.  Mais  ils  trouvèrent 
l'arrest  résolu  et  feurent  icy  tout  le  jour  sans  que  M"'  de  Bourdaloiie 
allast  voir,  ne  envoyast  vers  Mad""  la  Présidante,  et  toutefoys  le  jour 
d'aprez  quand  il  fut  party  ie  Perier  me  vint  trouver  pour  me  dire  que 
mondict  seigneur  s'attendoit  que  Mad*"  la  Présidante  deubt  avoir  vuidé 
la  maison  et  deslogc  dans  deux  jours,  et  qu'il  n'attendoit  que  cela  pour 
venir  faire  un  voyage  en  cette  ville,  car  il  ne  pouvoit  loger  ailleurs,  le 
concierge  de  M'  d'Aix  ayant  redemandé  tout  fraischement  à  Lucian 
les  clefs  du  quartier  de  l'Evesché  oii  souloit  loger  mondict  seigneur. 
Je  luy  rcspondis  que  cela  n'estoit  pas  bien  conforme  à  la  lettre  que 
mondict  seigneur  luy  avoit  escritte,  laquelle  portoit  de  ne  presser 
poinct  qu'il  n'y  eut  aultre  cominandcinent  de  luy.  Il  me  dict  qu'à  son 
dernier  voyage  de  Marseille,  Monseigneur  l'a  voit  commandé  à  M""  de 
Bourdaloiie  et  à  luy,  et  que  M''  de  Bourdaloiie  avoit  esté  le  jour  pré- 
cédant troys  foys  chez  Mad"  la  Présidante  pour  le  luy  faire  entendre, 
et  qu'il  ne  l'avoit  pas  trouvée.  Je  luy  dis  qu'elle  n'en  avoit  bougé  de 
tout  le  jour,  et  que  sa  porte  avoit  toujours  esté  ouverte  à  tous  venants, 
et  qu'au  contraire  de  cela  elle  avoit  prié  M'  du  Ghaillar  de  voir  M'  de 
Bourdaloiie  pour  sçavoir  de  luy  s'il  avoit  daultre  ordre,  lequel  ne  luy 
avoit  rien  dict  de  cela.  Il  me  demanda  aprez  qu'est  ce  qu'il  en  debvroit 
attendre;  je  luy  dis  que  je  verrois  moy  mesme  M'  du  Ghaillar,  pour  en 
sçavoir  davantage  et  apprins  dudict  s''  du  Ghaillar  que  ledict  sieur  de 
Bourdaloiie  ne  luy  avoit  rien  dict  de  tel;  l'advis  de  M'  du  Ghailard  et 
le  mien  furent  d'envoyer  un  laquay  à  M'  de  la  Verdiere  pour  luy  en 
donner  advis,  ce  qui  fut  faict;  Mad"  luy  escrivit,  et  il  fit  responce  à 
M'  du  Ghaillar  qu'il  en  avoit  incontinant  parlé  à  mondict  seigneur,  le- 
quel luy  avoit  dict  qu'il  n'avoit  poinct  ouy  parler  de  cette  affaire  de- 
puis le  départ  dudict  s"^  du  Ghaillar  de  Marseille  (ce  qui  descouvre 
bien  clairement  l'imposture  de  ce  frippon)  et  qu'il  cstoit  en  quelque 
ambiguité  sur  ce  subject,  mais  qu'il  tenoit  pour  certain  que  M' de  Bouc 
arrivant  tout  s'accommoderoit  à  son  contentement.  Le  prioit  neant- 
inoings  de  ne  poinct  nionstrer  sa  lettre  à  persone.  Tant  y  a  que  Mad' 
a  faict  charrier  quelques  meubles  à  la  ville,  résolue  neantmoings  de 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  245 

faire  ce  qu'elle  pourra  pour  ne  sortir  poinct  du  logis  que  M'  son  filz  ne 
soit  venu,  non  pour  envie  qu'elle  ayt  d'y  demeurer,  mais  pour  ne  don- 
ner pas  ce  plaisir  à  ce  Irippon  d'y  venir  habiter,  et  pour  tasclier  d'es- 
viter  qu'il  n'entre  pas  en  jouyssance  dez  gros  gaiges  de  concierge  que 
feu  Mess"  du  Vair,  de  Bras  et  de  la  Ceppede  avoient,  se  dict  on,  faict 
tirer  par  leurs  serviteurs  durant  leur  tenue  sur  la  receple  générale.  Et 
puis  pour  esviter,  si  faire  se  peult,  que  Mess"  des  Contes  n'ayent  le 
desplaisir  de  voir  ce  logement  hors  des  mains  de  leur  chef.  Hier  Mess" 
du  Parlement  s'assemblèrent  extraordinairement  et  à  la  requeste  des 
gents  du  Roy,  ouys  les  procureurs  dupais,  firent  aultre  arrest  portant 
deffences  de  faire  aulcunes  impositions  et  levées  aultrement  que  par  les 
formes  et  ofliciers  ordinaires  suyvant  les  ordonnances  et  lettres  pa- 
tentes particulières  adressées  à  la  Cour  en  l'an  1622.  De  sorte  que 
Mess"  des  Contes  ne  seront  pas  seuls  en  cette  contention  de  jurisdiction. 

Monseigneur  a  renvoyé  de  rechef  icy  M'  de  Bourdaloiie  pour  traic- 
ter  avec  Mess"  des  Contes,  et  recognoissant  qu'on  l'a  surprins,  accorde 
de  revocquer  son  ordonnance,  s'ils  veullent  oster  leur  arrest  de  leurs 
registres,  mais  je  ne  pense  pas  qu'ils  y  consentent  aiseement,  et  ce- 
luy  de  nostre  Compagnie  y  est  survenu  bien  mal  à  propos.  Ce  seroit 
un  trop  long  discours,  s'il  falloit  vous  entretenir  des  particularitez  de 
toute  cette  affaire  là  qui  a  esté  une  mauvaise  rencontre  pour  le  faict 
de  la  maison  du  palais.  Mais  nous  n'en  pouvons  mais,  quoyque  puisse 
dire  le  Perier  et  lors  mesmes  de  l'arrest  de  Mess"  des  Contes,  je  ne 
pense  pas  que  pas  un  d'eux  creut  que  ladicte  maison  ne  deubt  demeu- 
rer à  Mad"  la  Présidante.  Pour  nostre  Compagnie ,  l'on  ne  peult  pas 
leur  faire  ressentir  l'interest  de  Mess"  des  Contes  en  la  privation  de 
cette  maison.  Enfin  il  fault  que  l'envie  de  ce  frippon  demeure  courte 
à  ce  coup  et  pour  moy  j'estime  que  c'estoit  à  propos  que  vous  en  feus- 
siez  adverty.  Sur  ce  je  demeureray. 

Monsieur  mon  frère, 

Yostre  Irez  humble  frère  et  serviteur, 


DK  Peiuesc. 


D'Aix,  ce  9  5  juillet  i6a5. 


246  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

M'  de  Guise  a  enfin  signé  la  revocation  de  son  ordonnance  et  par 
une  contraire  en  déclarant  sur  les  reinonstrances  des  procureurs  du 
païs,  qu'il  avoit  esté  surprins,  et  qu'il  avoit  procédé  contre  les  ordres 
et  libertez  de  la  province,  il  ordonne  que  tout  ce  qui  en  avoit  esté  exigé 
sera  restitué  en  deue  forme.  Le  greffier  des  Estats  Meyronet  y  fut 
pour  les  procureurs  du  païs\  et  r'apporta  ladicte  revocation,  laquelle 
a  esté  envoyée  sur  les  lieux  pour  estre  exécutée.  De  sorte  qu'il  ne  sera 
plus  besoing  d'envoyer  exécuter  nostre  arrest.  Je  ne  sçay  encore  ce 
que  pourront  faire  Mess"  des  Contes. 

Ce  ay  juillet  lôaS  '. 

[A  la  suite  de  cette  lettre  on  trouve  un  fragment  de  papier  (f"  178), 
lequel  a  été  relié  à  rebours.  Il  doit  probablement  se  lire  ainsi  :]  M'  du 
Chailar,  pour  vaincre  l'esprit  de  M'  de  Guise,  luy  demanda  s'il  pouvoit 
faire  aulcune  plainte  du  feu  s'  président  Seguiran;  il  respondit  que 
non,  ains  au  contraire  qu'il  luy  avoit  tesmoigné  plus  de  bonne  volonté 
que  tout  aultre  de  sa  profession,  dans  la  province.  Puis  luy  demanda 
s'il  avoit  eu  à  se  plaindre  de  Mad"^  la  Présidante;  il  respondit  aussy  que 
non.  11  luy  fit  la  mesme  demande  touchant  M""  de  Bouc,  et  avant  que 
le  laisser  respondre  le  prévint  en  luy  r'amentevant  ce  qu'il  luy  avoit 
ouy  dire  à  luy  mesmes  de  luy,  tant  pour  le  voyage  de  la  Rochelle,  que 
pour  tout  plain  d'aultres  affaires  où  il  s'estoit  fort  loiié  de  sa  gentilesse 
et  de  son  affection  et  services.  De  sorte  que  la  responce  fut  conforme 
aux  précédantes  et  suyvie  de  tesmoignages  de  vouloir  faire  paroistre 
qu'il  se  souvenoit  de  ses  services,  et  s'en  revancher.  Mais  il  se  jetta  par 
après  sur  les  plaintes  du  R.  P.  Seguiran,  disant  qu'il  luy  coustoit 
200  mille  escus,  pour  avoir  donné  à  entendre  au  Roy  que  les  béné- 
fices de  feu  M'  le  Cardinal  son  frère  ^  pouvoient  payer  ses  debtes,  et 

'  Les  dëlibérations  des  Etats  de  Provence,  '  Bibl.  nat.,  nouvelles  acquisitions  fran- 

imprimées  annuellement,  portent  la  signa-  çaises,  n"  6170,  fol.  176.  Autographe, 

ture  Meyronnei  de  i63o  à  1 684.  Le  greffier  '  Louis  de  Lorraine,  cardinal  de  Guise, 

Paul  Meyronnet  fut  la  lige  des  marquis  de  archevêque  de  Reims,   né  le   a 2  janvier 

Châteauneuf  et  des  barons  de  Saint-Mars.  iB'jb,  mourut  à  Saintes  le  ai  juin  1691. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  247 

entr'aultres  5o  mille  esciis  à  Mad«  des  Essars '.  Ce  qui  ne  fut  pas 
sans  réplique,  à  cause  des  enfans  qu'il  y  a  d'elle.  11  revint  sur  l'affaire 
de  Cotron  et  les  dernières  poursuiltes  du  Conseil  qu'il  luy  iraputoit. 
Enfin  il  luy  dict  :  Croiriez-vous  bien  que  ce  petit  homme  s'en  alla 
plaindre  au  Roy  que  Mad""  de  Guise  luy  avoit  donné  un  soufflet.  Lors 
M'  du  Chailar  avec  ses  libertez  accoustumées  luy  dict  avec  son  petit 
juron  que  celle  là  n'estoit  pas  bien  tollerable  et  adjousta  que  s'il  se 
pouvoit  faire  de  comparaison,  et  qu'on  dict  cela  de  Madame  du  Chaillar, 
de  l'humeur  et  du  païs  dont  elle  est,  cela  se  pourroit  croire,  car  ce  ne 
seroit  pas  le  premier  prebstre  qu'elle  auroit  confirmé,  mais  que  de 
Mad"  de  Guise  cela  estoit  du  tout  incroyable.  Ce  qui  fit  tant  rire  M"'  de 
Guise,  et  le  mit  en  si  bonne  humeur,  qu'il  advoiia  incontinant  d'avoir 
esté  mal  informé  par  le  Perier  de  qui  il  dit  pix  que  pendre,  et  voulut 
quante  quand  se  mettre  en  ses  faicts  justificatifs  et  fit  appeller  Mess"  de 
Beauvilliers  et  Bourdaloiie,  lesquels  chargèrent  la  main  encores  plus 
sur  le  dit  Perier,  et  ainsin  les  choses  furent  rhabillées.  11  n'avoit  pas 
oublié  de  reparler  de  la  lettre  de  Vallevez  à  Puget,  dont  il  luy  reste 
encores  plus  de  scrupule  qu'on  ne  pensoit,  ce  qui  sera  cause  qu'il 
luy  fauldra  encor  un  jour  monstrer  l'original  de  ladicte  lettre,  et 
deschiffrer  les  paroles  rayées  dont  il  a  prins  tant  d'ombrage  sans  juste 
occasion^. 


'  Charlotte  des  Essarts,  comtesse  de  Ro- 
morantin,  avait  été  une  des  nombreuses 
amies  du  roi  Henri  IV.  On  a  prétendu  que 
le  cardinal  de  Guise,  qui  n'était  pas  prêtre, 
avait  épousé  secrètement  M""  des  Essarts  et 
en  avait  eu  plusieurs  enfants. 

'  On  trouve  (fol.  17g,  180  et  18/1)  co- 
pie de  plusieurs  pièces  de  la  correspondance 
mentionnée  par  Peiresc,  copie  envoycïe  à 
sou  frère.  Voici  le  billet  écrit  par  le  gouver- 
neur de  Provence  «k  Monsieur  du  Perier, 
juge  de  ma  baronye  de  Lambescqn:  «Mon- 
sieur du  Perier,  je  vous  faicts  ce  mot  pour 
vous  dire  que  ne  pressiez  point  Madame  la 


présidante  de  Seguiran  de  desloger  du  logis 
du  Roy  que  vous  n'en  ayez  aultre  comman- 
dement de  moy  qui  ne  désire  luy  estre  tes- 
moigné  en  cette  occasion  que  toute  faveur 
et  com-toisie,  priant  Dieu  qu'il  vous  ayt 
en  sa  garde.  A  Marseille,  le  xvu  juillet 
lOaS.  Vostre  trez  affectionné  ami,  Gcvse.ji 
—  Une  lettre,  signée  Gerenle,  «k  S'  Vic- 
tor, le  5  aoust  i625ji  est  adressée  th  Ma- 
dame ,  Madame  de  Seguiran ,  prioresse  du 
monastère  de  la  Selle,  à  Aix».  —  Ce 
Gerente  est  appelé,  dans  une  lettre  de 
Bourdaloue  «h  Monsieur  du  Perier,  ad- 
vocat  eu  parlement,  juge  de  Lanibesc»  : 


248 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1625] 


LXXII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS; 

a  son  ABSIIICS 

AL  R.  P.  SEGUIRAN, 

CONSEILLER ,  CONFBSSEOR  ET  PREDICATEOR  ORDINAIRE  DU  ROY. 

Monsieur  mon  frère, 
Depuis  avoir  envoyé  ma  despesche  je  suis  allé  voir  M'  le  Premier 
Présidant  et  comme  j'y  estois  est  arrivé  un  honneste  homme  qui  a  apporté 
les  nouvelles  de  la  veniie  de  18  galères  de  Gènes  qui  ont  prins  port 
à  Cauroux'  à  deux  milles  de  Cannes  entre  Cannes  et  Antibo,  en  ayants 
laissé  3o  aultres  galères  au  cap  S'  Souspir^  au  delà  de  Villefranche  fort 
peu  loing  depuis  mecredy  dernier  à  2  heures  aprez  midy,  28  de  ce 
raoys.  Vous  en  verrez  les  particularitez  que  j'en  ay  aprinses,  en  celle 
que  j'escrips  à  JM"^  de  Lomenie.  J'ay  depuis  eu  responce  de  M' Bourdon , 
qu'on  est  allé  chercher  à  Gardane'  et  à  Bouc*  où  il  a  ouvert  la  des- 
pesche à  luy  adressée,  et  me  l'a  renvoyée,  pour  rendre  les  lettres.  Je 
suis  incontinant  allé  chez  Mad^  la  Présidante,  oii  j'ai  rendu  celle  de 
Madame  la  religieuse,  de  la  lecture  de  laquelle  Mad'^  la  Présidante  est 
demeurée  fort  bien  satisfaicte.  Dieu  mercy.  J'ay  puis  leu  la  mienne  qui 
ne  consistoit  qu'en  compliments.  Et  aprez  la  curiosité  de  cez  dames  a 


M.  le  Capiscol  de  Gerente.  Dans  une  des 
lettres  suivantes  il  est  désigné  comme  ffrand 
vicaire. 

'  Il  s'agit  sans  doute  de  la  Garoupe, 
vers  l'exlrémitë  du  ircap  incomparable 
d'Antibes)!.  C'est  une  sorte  de»  forteresse 
naturelle  où  l'on  a  élevé  une  chapelle  à 
Notre-Dame. 

^  Les  marins  donnent  le  nom  de  Saint- 
Souspir  aucap  Saint-Hospice,  qui'se  détache 
à  l'est  de  la  presqu'île  Saint-Jean.  Saint 


Hospitius  était  un  ermite  qui  habitait  la 
presqu'île  au  vi*  siècle,  et  dont  Grégoire 
de  Tours  a  loué  les  vertus. 

'  Gardane  est  un  chef-lieu  de  canton  de 
l'arrondissement  d'Aix. 

*  Nous  avons  vu  précédemment ,  dans  le 
i-ecueil  des  Lettres  de  Peiresc  aux  frères 
Dupuy,  que  Bouc-Alberlas  (c'est  le  nom  ac- 
tuel de  cette  localité)  est  une  commune  du 
canton  de  Gardaue. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  2/i9 

esté  d'ouvrir  la  lettre  adressée  à  Me-'  de  Guise,  par  laquelle  nous  avons 
apprins  que  noz  despesches  du  S*""  estoient  arrivées  (ce  que  vous  aviez 
oublié  de  me  marquer).  Et  que  M""  le  présidant  Seguiran  estoil  de- 
meuré salisfaict  de  la  lettre  de  M^'  de  Guise  laquelle  des  geiits  plus 
délicats  que  nous  vouloient  interpréter  sinistrement.  Et  avons  tous  esté 
trez  aises  de  voir  les  termes  d'iionnesteté  de  M' le  Présidant  en  son  en- 
droict  sur  le  subject  de  la  maison,  car  il  sembloit  qu'on  eust  voulu 
attendre  qu'on  la  demandast.  Mad"  de  Valvenargues  y  est  survenue 
laquelle  a  esté  de  mesme  sentiment  que  nous  touts,  mais  M"'  Seguiran 
estant  survenu  s'est  porté  à  un  advis  tout  contraire  et  n'eust  pas  voulu 
que  cette  lettre  eust  esté  rendiie.  Enfin  il  n'en  a  pas  esté  creu,  et  par 
la  voix  de  toutes  les  aultres  persones  susnommées  il  a  esté  résolu  de 
l'envoyer  demain.  Mais  pour  n'envoyer  un  gentilhomme  exprez,  je  me 
suis  chargé  de  la  faire  tenir  à  M""  de  Bausset',  lequel  je  prieray  de  la 
rendre.  Estant  bien  marry  de  ne  l'avoir  employé  plustost  en  cette  négo- 
ciation comme  çavoit  esté  mon  premier  advis; nous  enverrons  l'issue, 
et  quoy  qu'il  en  puisse  arriver,  Mons"'  le  Présidant  ne  doibt  avoir  aul- 
cun  regret  qu'il  y  aille  en  cela  rien  du  sien,  ayant  affaire  à  un  prince 
de  cette  qualité  et  parlant  de  chose  oii  il  ne  regarde  pas  son  interest 
comme  celuy  de  la  Compagnie  dont  il  est  à  présent  le  chef.  Voilà  tout 
ce  que  j'ay  à  vous  dire,  car  il  est  bien  tard,  et  je  demeure. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  37  juillet  à  xi  heures  du  soir  i6a5. 

Madame  la  Présidante  m'a  dit  que  si  par  hazard  celte  lettre  trouvoit 
encores  M""  son  filz  de  par  de  là,  elle  vouldroit  avoir  une  coupple  de  pa- 
piers d'espingles  noires.  Gela  veut  dire  qu'il  en  fault  à  toutes  cez  dames. 

Pour  l'affaire  de  l'imposition,  j'ay  depuis  apprins  certainement  que 

'  Nicolas  de  Bausset  était  lieutenant  civil  et  criminel  au  siège  de  Marseille.  Il  eut 
d'Isabeau  de  Fëiix  la  Reinarde  un  fils,  nomme  Antoine,  qui  lui  succéda  comme  lieutenant 
en  1637. 

VI.  39 

IVritlBEIIK    SitlOKlLI. 


250 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1625] 


sur  les  asseurances  que  M"'  de  Bourdaioiie  donna  ie  jeudy  aprez  disner 
aux  Consuls  (qui  s'esloient  assemblez  au  logis  de  mondit  seigneur  pour 
cet  effect  depuis  l'arrest  du  Parlement)  que  mondit  seigneur  revo- 
queroit  indubitablement  son  ordonnance  par  une  contraire,  ils  en- 
voyèrent un  homme  en  poste  aprez  l'huissier  de  Mess"  des  Contes  pour 
le  faire  revenir  sans  passer  oultre  à  l'exécution  de  l'arrest  de  la  chambre 
des  Contes;  le  courrier  le  trouva  par  de  là  Brignole  et  le  ramena.  Ce- 
pendant M""  de  Bourdaloue  ramena  à  Marseille  dans  le  carosse  de  mon- 
dit seigneur  le  greffier  Meyronet  pour  prendre  la  dite  revocation.  Ils 
trouvèrent  mondit  seigneur  dans  le  lict,  oii  ils  l'entretindrent  jusques 
à  2  heures  aprez  minuict;  enfin  il  donna  le  commandement  et  le  lende- 
main vendredy  à  son  lever  signa  la  seconde  ordonnance  revocatoire 
de  la  première,  comme  donnée  contre  les  formes  et  libériez  du  païs, 
avec  mainlevée  et  mandement  de  restituer  tout  l'exigé;  il  dict  lors  qu'il 
ne  se  plaignoit  plus  des  Mess"  de  Contes  qui  estoient  obligez  de  faire 
droict  aux  requestes  à  eux  présentées ,  comme  de  Mess"  du  Parlement 
qui  s'y  estoient  portez  de  leur  propre  mouvement.  Tant  y  a  que  les 
arrests  demeureront  de  part  et  d'aultre,  mais  ce  sera  de  son  authorité 
mesmes  et  non  d'aulcune  aultre,  que  les  choses  auront  esté  restablies 
en  leur  premier  estât.  Tout  ce  qu'il  y  a  eu  de  plus  extraordinaire  est 
que  la  revocation  est  faicte  comme  à  la  requeste  des  procureurs  du 
païs,  lesquels  toute  foys  n'y  auront  pas  voulu  aller,  ains  n'envoyèrent 
qu'un  greffier,  à  cause  que  lorsqu'il  les  traicta  si  mal,  ils  dirent haulte- 
ment  qu'ils  n'y  retourneroient  plus.  11  a  depuis  voulu  reprendre  deux 
canons  esventez  en  cette  ville  ;  on  a  prins  cette  occasion  pour  luy  en- 
voyer le  consul  Hugoleni  afin  de  le  prier  de  les  laisser  et  de  le  remer- 
cier de  la  dicte  revocation  ^ 


'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  5 170,  fol.  181.  Auto- 
graphe. Au  fol.  182  est  annexé  un  petit 
bout  de  papier  sur  lequel  on  lit  ces  quatre 
lignes  autographes  en  chiffres  avec  traduc- 
tion interlinéaire  :  n-Son  Toumon  offre  de 
prendre  en  mariage  la  Félix  maistresse  de 


M'  moyennant  son  abolition  préalable  et 
dix  mille  escus  de  dot.  On  luy  [promet]  sept 
mille  escus  de  dot,  voire  on  ira  aux  dix  mille 
pourveu  que  préalablement  il  1'espou.se  et 
puys  il  aura  sa  grâce  et  non  devant  ;  ils  en 
sont  là.  »  Tallemant  des  Réaux  (  Hislonetles , 
I,  361-376)  n'a  rien  dit  de  la  liaison  de 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  251 

LXXIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DB  LA  CHAMBRE   DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  inonfrcre, 

Ce  sera  par  M"^  de  S' Aubin  '  que  vous  recevrez  cette  lettre  avec  une 
auUre  que  M'  de  Meaux  mon  cousin  vous  escript  à  mesnies  fins  pour 
contribuer  ce  que  vous  pourrez  à  iuy  faire  obtenir  le  comittimus  qu'il 
désire,  où  je  veux  croire  qu'il  n'aura  pas  tant  de  peine,  puisque  M'  de 
Cordes^  Iuy  doibt  tendre  les  mains.  J'en  escript  un  mot  à  M'  Lucas', 
pour  Iuy  servir  en  cas  que  vous  fussiez  party  avant  son  arrivée  de  par 
de  là.  Estimant  que  s'il  vous  y  trouve  il  n'aura  pas  de  besoing  d'aullre 
lettre  que  celle  que  mondit  cousin  vous  escript,  parcequ'il  l'ayme 
uniquement,  et  que  je  sçay  bien  que  pour  l'amour  de  Iuy  vous  y  ferez 
touts  voz  efforts,  sans  chercher  d'aultre  considération,  bien  que  son 
mérite  particulier  vous  y  deubt  obliger  et  moy  aussy  fortement.  Je  ne 
vous  en  diray  pas  davantage,  et  aprez  vous  avoir  adverty  que  je  receus 
hier  vostre  pacquet  du  2  a""  sans  sçavoir  qui  l'avoit  faict  venir  si  viste , 
je  demeureray. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  3o  juillet  i6a5*. 

itM.  de  Guise,  filz  du  balaffré"  avec  ffla  Fe-  '  Guillaume  de   Simiane,   marquis   de 

lix  n  et  pourtant  il  donne  force  détails  sur  la  Gordes.  La  baronnie  de  Gordes  (  département 

vie  galante  du  gouverneur  de  la  Provence,  de  Vaucluse)  avait  été  érigée  en  marquisat 

en  commençant  ainsi  :  r  On  conte  des  choses  par  lettres  de  février  161 5  en  faveur  de 

assez  plaisantes  de  ses  amourettes.?'  Guillaume  de  Simiane. 

'  Faut-il  identifier  ce  personnage  avec  un  '  Sur  ce  secrétaire  du  roi  Louis  XIH ,  voir 

gentilhomme  du  même  nom  et  de  la  m(5me  le  recueil  Peiresc -Dupuy  (I  et  II,  passim). 

époque  qui  fut  tué  près  de  Messine  en  i648,  *  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

étant  capitaine  des  gardes  de  M'  de  Ville-  sillons  françaises,  n°  5 170,  fol.  i83.  Auto- 

quier?  graphe. 

3a. 


252  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 


LXXIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

KT  EII  SOR  ABSmCE 

À  MONSIEUR  LE  R.  P.   SEGUIRAN, 

CONSEILLER,    CONFESSECR  ET  PREDICATBDR  ORDIN.URE  Dt   ROT, 

EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère, 
Nous  attendons  fort  impatiemment  les  despesches  que  vous  aurez 
faictes  du  29™^  qui  debvroient  estre  icy  aujourd'huy  ou  demain,  parce 
que  nous  espérons  que  ce  sera  en  responce  des  nostres  du  1  6°"=  par 
lesquelles  je  vous  donnois  advis  des  mauvais  offices  que  le  juge  Perier 
avoit  voulu  rendre  à  Mad'^  la  Présidante  auprez  de  M^  nostre  Gou- 
verneur, et  des  moyens  que  nous  avions  employez  pour  rhabiller 
toutes  choses,  et  ce  que  nous  y  avions  peu  advancer,  qui  sembloit 
assez,  mais  deux  ou  trois  voyages  que  ce  compagnon  a  faicts  à  Marseille 
luy  ont  donné  moyen  de  continuer  ses  mauvais  offices  et  de  regagner 
le  dessus,  je  ne  sçay  par  quelle  entremise.  En  sorte  qu'on  s'est  non 
seulement  roidy  à  tesmoigner  qu'on  vouloit  le  logement  du  palais,  mais 
qu'on  avoit  haste  de  voir  que  Madame  en  fust  dehors,  ce  qui  fit  que 
Madame  se  résolut  de  conmiancer  à  desmeubler  le  palais  peu  à  peu 
et  enfin  s'est  logée  chez  elle,  non  sans  incommodité,  k  cause  que 
M''  Seguiran  son  filz  (qui  occupoit  sa  maison)  n'a  pas  encore  trouvé 
maison  propre  pour  son  logement,  et  est  demeuré  dans  la  mesrae 
maison,  n'en  pouvant  pas  sortir  avant  la  S'  Michel  et  possible  n'en 
ayant  il  pas  envie.  C'est  la  vérité  que  pendant  ce  temps  le  Perier  a 
tesmoigné  d'avoir  tant  d'envie  d'entrer  dans  le  palais,  et  tant  d'appré- 
hension d'en  perdre  l'occasion  au  cas  que  celte  aiïaire  fust  retardée, 
que  plus  il  se  hasloit  et  precipiloit  d'un  costé,  plus  Madame  reculoit 
et  alloit  doulcement,  afin  de  le  mortifier  d'aultant',  et  de  faict  vous 

'  N'est-ce  pas  une  piquante  scène  de  co-  de  tous  les  incidents  de  l'affaire  du  loge- 
médie?  Et  avais-je  lorl  de  dire  {aver-  ment  une  verve  aussi  intarissable  que  spiri- 
lissement)  que  Peii'csc  a  mis  dans  le  récit        tuelle? 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  253 

aurez  veu  coppie  de  la  lettre  que  mondit  seif^neur  luy  avoit  escripte 
portant  de  ne  rien  presser,  et  qu'il  ne  vouloit  poiiict  qu'il  passast  oultre 
jusques  à  nouveau  mandement.  Il  fit  aprez  un  voyage  à  Marseille, 
pour  la  contention  de  jurisdiction  de  Mess"  des  Contes,  et  n'oublia 
pas  de  faire  valloir  cela  comme  si  c'estoit  en  haine  de  ce  logement;  il 
revint  avec  M'  de  Bourdaloiie  pour  traicter  avec  Mess"  des  Contes, 
et  attendit  qu'il  s'en  fust  retourné  pour  dire  qu'ils  avoient  eu  touts 
deux  nouvel  ordre  de  bouche,  pour  haster  ce  desmeublement  de  Ma- 
dame, dont  il  ne  fut  pas  creu,  car  Madame  avoit  prié  M'  du  Chaillar 
de  voir  de  sa  part  M'  de  Bourdaloiie  pour  sçavoir  s'il  avoit  poinct 
d'anltre  ordre,  lequel  n'en  parla  point  de  sorte  que  le  Perier  n'en  fut 
pas  creu.  Au  contraire  Mad*"  escrivit  à  M''  de  la  Verdiere,  pour  luy  dire 
ce  que  le  Perier  faisoit  contre  l'ordre  qu'il  avoit  eu  par  escript,  et 
M^""  dict  qu'il  n'avoit  poinct  ouy  parler  de  l'affaire,  depuis  le  départ  de 
M''  du  Chailar.  Le  Perier,  se  voyant  desadvoué,  fit  un  aultre  voyage  à 
Marseille  sur  la  l'encontre  de  Mess"  du  Parlement,  et  en  revint  avec 
Mess"  de  Beauvilliers  et  de  Bourdaloiie,  et  attendit  qu'ils  s'en  fussent 
pareillement  retournez,  pour  dire  qu'ils  avoient  eu  nouvel  ordre  de 
bouche  de  voir  Madame,  et  qu'ils  y  estoient  allez  et  avoient  parlé  à  un 
voisin  Gautier;  tout  cela  se  trouva  une  baye,  et  ii  n'en  fut  pas  creu. 
Mais  on  ne  laissa  pas  de  continuer  le  desmeublement.  Et  l'on  fit  sentir 
à  mondit  seigneur  que  Mad'^  n'avoit  aultre  regret,  que  des  papiers  de 
sa  maison  qu'elle  eusse  bien  voulu  laisser  prendre  par  son  filz  mesmes, 
aux  mesmes  lieux  où  le  detfunct  les  avoit  mis,  sans  qu'aulcun  autre  y 
mit  la  main  en  absance  de  sondit  filz.  Et  qui  pix  est  qu'il  y  avoit  des 
papiers  d'importance  de  M"'  le  Conte  de  Moret  ',  qui  estoient  en  depos 
entre  les  mains  de  feu  M' le  Présidant,  soubs  des  clefs  tant  de  luy  que 
des  ageants  dudit  seigneur  Conte.  Lesquels  elle  eusl  bien  voulu  faire 
rendre  en  leur  présence  et  selon  l'ordre  qui  seroit  venu  de  la  Cour. 
M""  Gerente  sou  grand  vicaire  en  avoit  mesmes  parlé  à  niondict  seigneur, 


'  Le  fils  naturel  de  Benri  IV  et  de  Jacqueline  de  Bueii,  comtesse  de  Moret.  Nous  avons 
d;Çjà  rencontré  plus  haut  co  persoiinane. 


254  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

lequel  luy  avoit  dict  que  de  tout  le  mois  d'aoust,  il  n'entendoit  poinct 
que  l'on  bougeast  rien  dans  le  palais.  Mais  ce  frippon  qui  en  estoit  au 
desespoir  fit  encor  un  aultre  voyage  à  Marseille,  où  il  trouva  moyen 
de  faire  encore  mettre  en  colère  mondict  seigneur  qui  tesmoigna  pu- 
bliquement qu'il  entendoit  ravoir  cette  maison.  Sur  ce  poinct  la  lettre 
de  M"'  de  Bouc  du  18  du  passé  luy  fut  rendue  par  M'  le  lieutenant 
Bausset,  à  qui  il  se  laissa  entendre  qu'il  vouloit  en  toute  façon  avoir  le 
palais,  où  estoit  le  vray  logement  des  gouverneurs,  attendu  queTevesché 
s'en  vient  en  ruine,  disoit  il,  et  qu'il  ne  vouloit  plus  incommoder 
M' l'Archevesque.  Le  Perier  me  vint  donc  voir  au  retour  de  ce  dernier 
voyage,  disant  que  M^""  faisoit  estât  de  venir  dans  trois  jours,  qu'il  luy 
avoit  demandé  s'il  n'avoit  pas  les  clefs,  et  que  luy  avoit  respondu 
qu'ouy,  encores  qu'il  ne  fust  pas  vray,  pour  mieux  servir  Madame,  di- 
soit il;  je  n'oubliay  pas  de  luy  remonstrer  que  c'estoit  au  commance- 
ment  qu'il  debvoit  avoir  sceu  ce  qui  estoit  bon  à  taire,  et  ne  rien  dire 
qui  ne  fut  bien  vray,  non  pas  charger  la  main,  comme  il  avoit  faict. 
Je  luy  representay  que  les  maisons  ne  se  trouvoient  pas  vuides  en  cette 
saison,  que  si  bien  Madame  en  avoit  une  sienne  elle  s'estoit  trouvée 
remplie  et  occupée;  que  pour  faire  vuider  celuy  qui  l'occupoit,  il  luy 
en  falloit  une  aultre  qui  ne  s'estoit  pas  trouvée  à  poinct  nommé;  qu'on 
desmeubloit  neantmoings  tout  ce  qui  se  pouvoit,  mais  qu'il  y  avoit  des 
choses  qu'il  luy  falloit  abandonner  comme  le  vin.  11  respondit  que  pour 
la  cave  M^"^  n'en  avoit  que  faire,  qu'il  en  laisroit  les  clefs  à  Mad",  et 
ne  se  souvenant  plus  de  ce  qu'il  avoit  dict  en  entrant,  me  dict  qu'il 
avoit  commandement  d'aller  voir  et  visiter  la  maison,  pour  adviser 
quelles  réparations  il  y  fauldroit  faire  et  y  mettre  les  ouvriers.  Je  ne 
manquay  pas  lors  de  luy  reprocher  sa  contradiction  avec  le  voyage  que 
Mp"  devoit  faire  dans  trois  jours,  disoit  il,  ce  qui  ne  s'accordoit 
pas  avec  l'employ  des  massons,  qui  y  trouveroient  de  la  besoigne  pour 
six  moys.  Et  luy  dis  que  Madame  l'avoit  veu  desadvoiier  de  tant  de 
paroles  qu'il  avoit  portées,  qu'elle  n'avoit  plus  de  subject  de  le 
croire,  et  que  puisqu'il  avoit  eu  par  M'  du  Chaillar  un  ordre  par 
escript  de  ne  rien  presser,   et  d'attendre  un  nouveau  mandement. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  255 

quand  il  en  monstreroit  un  par  escript,  on  le  croiroit.  Le  discours  se- 
roit  trop  long.  Enfin  je  crois  qu'il  escrivit  à  M"  de  Beauvilliers  et  de 
Bourdaloiie  \  qu'il  falloit  m'escrire  à  moy,  car  il  m'a  envoyé  à  ce 
soir  son  filz  avec  une  lettre  dudict  s'  de  Bourdaloiie  escritte  à  luy, 
dont  vous  aurez  la  coppie  cy  joincte.  Et  tantost  M''  de  Gerente  le  re- 
ligieux a  prins  la  peine  de  me  venir  voir,  pour  me  dire  ce  que 
ledict  s""  de  Bourdaloiie  l'avoit  chargé  de  me  dire,  à  sçavoir  que  M»'' 
vivoit  dans  une  si  mauvaise  humeur  contre  un  chascun,  que  persone 
ne  sçavoit  comment  l'aborder,  si  ce  n'est  ce  nouveau  ministre  Fé- 
lix ^  qui  l'entretenoit  tout  le  jour,  et  par  qui  seul  se  faisoient  toutes 
affaires;  que  M^  estoit  dans  cette  ferme  et  constante  resolution  de 
ravoir  le  palais,  et  qu'il  me  conseilloit  de  faire  trouver  bon  à  Ma- 
dame d'en  sortir  actuellement  le  plus  tost  qu'elle  pourroit,  parceque 
mondict  seigneur  avoit  parlé  de  commander  à  du  Perier  de  faire  faire 
d'aultres  clefs  de  la  maison,  si  elle  ne  les  rendoit  bien  tost.  Je  crois  que 
dans  aujourd'huy  et  demain  tout  sera  vuidé,  excepté  la  cave,  et  quel- 
que reste  de  fourrage,  qui  se  continiiera  de  charroyer  lundy.  Cepen- 
dant sitost  que  nous  aurons  voz  lettres  du  29"'^,  nous  resouldrons  la 
forme  que  nous  tiendrons  pour  rendre  cez  clefs.  Madame  avoit  inten- 
tion de  les  envoyer  à  Marseille  par  homme  exprez,  ne  les  voulant  en 
façon  du  monde  bailler  à  ce  Perier.  Et  vouldroit  escrire  une  lettre  à 
mondict  seigneur,  qui  tesmoignast  aulcunement  son  ressentiment. 
J'avois  aultres  foys  trouvé  bon  son  dessein ,  mais  depuis  voyant  le  traicte- 
ment  qu'on  va  tousjours  empirant,  j'estois  quasi  d'advis  de  mander 
Lucian  chez  Madame,  et  que  là  elle  luy  baillast  les  clefs,  sans  tant  de 
façon.  Nous  nous  resouldrons  dans  demain  à  ce  que  nous  aurons  à 
faire. 

J'oubliois  de  vous  dire  qu'aprez  la  dernière  ambassade  que  le  Perier 
me  vint  faire,  Lucian  en  vint  faire  une  autre  deux  jours  aprez,  m'ayant 
faict  dire  qu'il  venoit  de  la  part  de  M'  de  Guise,  pour  sçavoir  si  la  mai- 


'  Rappelons  que  ces  deux  personnages  étaient  attachés  à  la  maison  du  duc  de  Guise. 

'  Le  nom  est  en  chiffres. 


25G  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

son  estoil  desmeublée  ou  non,  et  quand  elle  le  pourroit  estre;  je  luy 
respondis  qu'on  y  travailloit  à  grande  force  comme  il  pourroit  voir,  el 
que  de  ce  jour  là,  Mad"  en  descouchoit.  Que  s'il  parloit  de  la  part  de 
Ms""  et  qu'il  fallust  faire  place  dans  le  jour  mesmes,  qu'on  la  luy  feroit. 
Je  luy  dis  iieantmoins  les  dilTicultez  qui  s'y  estoient  rencontrées  dont  il 
tesmoigna  d'avoir  luy  mesmes  de  la  honte,  et  me  dict  ingenuement 
qu'il  n'avoit  poinct  de  charge  de  Mff;  que  ce  n'estoit  que  le  Perier  qui 
luy  avoit  dict  de  me  venir  faire  cette  harangue,  et  ne  se  pcult  tenir  de 
se  mocquer  de  luy  en  ma  présence,  et  de  tesmoigner  de  l'indignation 
contre  luy  quand  je  luy  eus  dict  quelques  parlicularitez  que  je  luy  en 
dis  et  s'en  voulut  retourner  sans  me  rien  ordonner,  disant  qu'il  ne  re- 
viendroit  pas  mesmes,  sans  qu'il  vit  ordre  exprez  de  M^  par  escript, 
comme  l'ordre  de  cesser  avoit  esté  baillé  par  escript.  Je  luy  demanday 
comment  il  logeroit  Ms'  dans  le  palais;  il  me  dict  qu'il  falloit  que  la 
salle  fust  pour  le  commun  et  les  gardes,  que  la  première  chambre  fust 
la  salle  pour  la  noblesse,  et  qu'il  fust  logé  pour  sa  persone  sur  cette 
chambre,  ou  bien  sur  la  cuisine,  et  soit  en  l'une  ou  en  l'aultre,  qu'il 
eust  l'incommodité  du  passage  et  de  l'advenue,  où  il  fauldroit  en  plain 
midy  tenir  des  flambeaux.  11  ne  se  pouvoit  tenir  de  monstrer  de  l'in- 
dignation contre  le  Perier,  en  disant  cela,  advoiiant  qu'y  n'y  avoit  nul 
moyen  d'y  loger  la  persone  de  M^  sans  incommodité  insupportable  à 
luy  et  à  tous  les  siens. 

Je  vous  ay  voulu  dire  tout  ce  destail,  en  cas  que  vous  soyez  encores 
là,  pour  servir  d'advis,  et  pour  faire  songer  à  l'advance  à  la  première 
visite  que  M'  de  Bouc  debvra  à  mondict  seigneur,  laquelle  je  vouldrois 
faire  prévenir  par  quelque  persone  de  qualité,  qui  pressentit  quelle 
réception  il  luy  vouldra  faire,  et  pour  cet  effect  je  serois  d'advis  (s'il 
peult  estre  à  temps)  qu'il  fust  chargé  de  quelques  lettres  du  Roy  por- 
tant créance  sur  les  affaires  publiques,  pour  l'obliger  à  favorable  ré- 
ception. Car  de  ne  le  point  voir  dans  cette  charge  de  premier  présidant 
je  ne  pense  pas  qu'il  se  puisse  faire,  attendu  que  toutes  les  foys  que 
mondict  seigneur  vient  icy  et  qu'il  void  les  compagnies,  il  visite  aprez 
les  premiers  présidants  de  l'une  et  de  l'aultre  chez  eux,  et  venant  l'un 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  257 

d'iceulx  de  la  Cour,  il  luy  doibt  aller  rendre  ce  couiplitneiiL  à  luy,  pour 
prétendre  la  revanche. 

A  Aix,  ce  S  iioHst  1  G'j5  '. 


LXXV 
À  MO.\SIELU  DK  VALAVEZl 


iVlonsieur  mon  IVere, 

J'ay  receu  les  vostres  du  22  et  2 5  du  passé,  et  altendois  dès  hier 
celles  du  29,  ayant  esté  infiniment  aise  d'entendre  que  M'  de  Lomenie 
et  M""  Barclay  se  portent  mieux,  et  que  M""  Bignon  soit  enfin  sorty  si 
honorablement  de  sa  généreuse  entrcprinse;  je  luy  en  pensois  escrire 
une  lettre  de  felicitation ,  et  à  M'  de  Bellievre,  comme  aussy  au  P.  La 
Fare  de  son  affaire,  mais  la  despesche  se  va  mettre  à  la  poste,  et  je 
suis  constraiuct  de  laisser  tout  ce  que  j'avois  à  vous  dire,  si  ce  n'est  que 
je  suis  bien  marry  que  vous  n'ayez  ouvert  ma  despesche  de  Bordeaux , 
car  vous  eussiez  apprins  le  dettail  de  tout  plein  d'affaires  qu'il  estoit 
bon  que  vous  sçeussiez.  Si  vous  en  recevez  d'aultres  durant  vostre  ses- 
jour  de  par  de  là,  ne  faictes  pas  difficulté  de  les  ouvrir,  je  vous  prie;  je 
vous  recommande  les  lettres  cy  joinctes,  et  suis  constrainct  de  clorre, 
demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  9  aoust  i6a5'. 


Bibliothèque  nationale,  nouvelles  ac(]iii-  ont  servi  pour  ta  longue  lettre  du  8  août  et 

sitions  françaises,  n°  5170,  fol.  i85.  Auto-  le  court  liillet  du  9. 
graphe.    La  place    a    inanqii.!    à    Poirosc  '  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 

pour  mettre  sa  signature  et  les  salutations  sitions  françaises,  n'oiyo,  fol.  187.  Auto- 
finales. 

'  La  même  enveloppe  et  la  même  adresse 


graphe. 


33 


258  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

LXXVI 
k  MOxNSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA   CHAMBRE   DU  ROY, 
À  PARIS, 

ET,    EN  SON  ABSEKCE, 

À  MONSIEUR,   MONSIEUR  LE  R.  P.  SEGUIRAN. 

CONSEILLEB ,  CONFESSEUB  ET  PRBDICATEDR  OBDINAIRE  DD  ROY, 
EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  vous  ay  escript  à  ce  matin  tout  ce  qui  restoit  à  vous  faire  entendre 
concernant  le  deslogemenl  du  palais.  Pour  responce  au  surplus  de  voz 
dernières  du  a  g'™',  vous  verrez  par  celles  que  j'escripts  au  R.  P.  Se- 
guiran,  et  à  M*^  le  présidant  Seguiran,  les  principaulx  chefs  de  ce  que 
je  vous  eusse  peu  dire,  à  quoy  je  n'adjousteray,  si  ce  n'est  que  pour 
la  lettre  de  Mess"  des  Comtes  audict  s' Présidant,  elle  eust  esté  certaine- 
ment bien  honorable,  mais  en  Testât  que  sont  les  choses,  puisqu'ils 
demeurent  juges  de  sa  réception,  il  eust  semblé  que  c'eust  esté  vuidei' 
la  difficulté  qui  s'y  pourroit  former,  et  en  anticiper  la  grâce  en  sorte 
qu'à  son  arrivée  l'affaire  n'eust  quasi  plus  esté  à  faire.  Ce  n'estoit  que 
la  chambre  des  vacations  qui  estoit  en  séance  lorsque  la  lettre  de  M""  le 
présidant  Seguiran  y  fut  apportée,  laquelle  chambre  estoit  lors  com- 
posée de  ses  meilleurs  amys,  et  toutefoys  ils  ne  furent  pas  d'advis  de 
respondre,  oultre  qu'il  promettoit  de  s'en  venir  si  tost,  qu'il  ne  sem- 
bloit  pas  que  lez  responces  le  peussent  encores  trouver  à  la  Cour.  Et 
maintenant  la  Chambre  est  composée  d'aultres  persones.  qui  ne  sont 
pas  comparables  à  celles  dont  estoit  composée  la  Chambre  le  moys 
passé,  de  sorte  que  d'y  faire  proposer  de  respondre,  je  ne  sçay  s'ils 
auroient  le  courage  de  s'en  dispencer,  estans  tous  les  plus  jeunes  et 
plus  neufs. 

M'  Flotte  vint  hier  de  Grenoble,  ayant  veu  Mad'"  la  comtesse  de 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  259 

Garces  à  Valence  ',  de  laquelle  il  dict  avoir  aprins  que  M'  de  Bouc  s'en 
venoit  si  honorablement  traicté  par  le  Roy,  qu'il  avoit  preste  de  par  de 
là  ez  propres  mains  du  Roy  le  serment  de  la  charge  de  premier  prési- 
dant pour  estre  receu  icy  sans  examen.  Le  procureur  André  escrivit 
dernièrement  à  l'advocat  de  son  frère  que  M'  de  Bouc  ne  vouloit  poinct 
subir  d'examen,  ains  estre  receu  d'abbord  par  la  Chambre  des  vaca- 
tions à  laquelle  il  avoit  faict  adresser  ses  lettres.  Je  ne  trouvay  guieres 
bon  que  cela  se  fust  divulgué,  et  n'avois  communiqué  à  persone  ce 
que  vous  m'en  aviez  escript  si  ce  n'est  à  M''  Michaelis  seul,  qui  me  tes- 
moigna  de  le  gouster  grandement,  encores  ne  m'aviez  vous  pas  escript 
ne  l'adresse,  ne  la  prestation  de  serment  de  par  de  là,  que  je  trouve 
fort  bonnes  l'une  et  l'aultre,  et  n'y  eusse  voulu  que  le  silence  jusques 
à  la  veniie  de  M''  le  présidant  Seguiran,  dont  l'incertitude  tient  bien  le 
monde  en  suspens,  et  moy  entr'aultres,  qui  seray  bien  aise  de  le  voir 
à  l'advance  soit  en  Avignon,  ou  sur  le  chemin  d'icy  là,  pour  voir  ce  qu'il 
trouvera  bon  de  faire  de  la  visite  de  Ms'  le  Gouverneur  pour  laquelle 
M""  du  Ghailar  désire  aussy  de  le  voir  comme  moy  à  l'advance  afin  de 
s'en  aller  devant,  si  besoing  est,  à  Marseille  prévenir  l'esprit  de  mon- 
dict  seigneur  et  traicter  avec  luy  de  la  réception  qu'il  entendra  faire 
audict  s"'  Présidant,  pour  esviter  les  inconveniants  qui  advindrent  en 
celle  de  M"'  le  General  des  galères.  Car  je  crois  que  par  devoir  il  fault 
en  toute  façon  aller  rendre  cette  visite  en  arrivant.  Mais  je  suis  bien 
d'advis  aussy  que  ce  ne  soit  pas  sans  sçavoir  comme  on  y  doibt  estre 
receu,  puisqu'on  a  tesmoigné  d'avoir  si  tost  mis  en  oubly  les  services 
passez. 

Quant  à  Madame  la  Présidante  elle  est  resoliie,  à  ce  qu'elle  me  dict 
devant  hier,  de  renoncer  à  l'héritage  en  faveur  de  M'  son  filz,  ce  qui 
termine  le  différant  de  la  plus  valiie  de  l'office,  et  Bourdon  me  dict 
qu'elle  estoit  bien  empeschée  de  ce  blanc  seing,  et  qu'elle  le  voulloit 
rendre  tout  blanc  à  M""  son  fdz  à  son  arrivée,  commençant  à  laisser  pa- 
roistre  plus  que  jamais  l'amitié  maternelle  qu'elle  luy  porte  par  dessus 

'  G'âait  Leonor  de  Lettos  des  Prez  de  Montpezat,  veuve  depuis  1611  de  François-Gaspar 
de  Pontevès ,  comte  de  Garces. 

33. 


200  LKTTHKS  DE  PEIRESC  [1625] 

tous  ses  auilres  cnfans,  lesquels  elle  ne  vouldroit  pas  avoir  advantagez 
d'uu  sol,  oultre  leur  légitime,  pour  luy  reserver  à  luy  tout  ce  qu'elle 
pourra.  M'  Cottron  lui  dict  (encores  que  je  luy  eusse  faict  promettre  de 
s'en  abstenir)  que  M''  son  filz  vouloit  tenir  table,  et  avoir  un  grand 
train,  que  le  P.  Seguiran  mesmes  disoit  qu'il  debvoit  tenir  un  page. 
Ce  qui  l'avoit  un  peu  allarmée,  et  luy  avoit  l'aict  penser  à  se  retirer  à 
part,  soit  aux  champs  ou  à  la  ville,  mais  je  la  r'araenay  peu  à  peu,  et 
luy  fis  cognoistre  que  pour  le  carrosse,  il  ne  s'en  pouvoit  pas  passer 
nom  plus  que  d'un  secrétaire.  Et  du  restant  je  l'asseuray  qu'il  ne  feroit 
que  ce  qu'elle  trouveroit  bon;  que  pour  la  table  j'estiraois  qu'il  estoit 
obligé  les  festes  de  faire  un  peu  d'honneur  A  la  charge,  mais  que  du 
reste  il  y  auroit  bien  moyen  de  le  régler  à  son  contentement,  à  la  mé- 
diocrité, à  peu  prez  comme  faisoit  feu  M'  de  la  Ceppede.  Elle  appré- 
hende d'avoir  à  contester  avec  des  serviteurs,  se  dict  elle,  et  n'en  gouste 
pas  le  grand  nombre,  nomplus  que  nioy.  Mais  pour  le  carrosse  elle  y 
est  si  bien  résolue,  qu'elle  me  disoit  hier  d'avoir  faict  party  avec  un 
honeste  homme  de  Marseille  qui  faict  venir  de  l'avoyne  du  Languedoc, 
pour  en  prendre  sa  provision  au  prix  du  marchand,  attendu  qu'elle 
est  fort  chère  et  beaucoup  plus  que  le  plus  beau  bled.  Je  luy  dis  que  je 
vous  voulois  escrire  ce  bon  mesnage  ;  elle  me  pria  en  riant  de  ne  le  faire 
pas,  ains  plustot  de  prier  son  filz  de  ne  se  charger  que  de  deux  che- 
vaulx  au  plus,  et  vendre  les  aultres  à  Lyon,  s'il  en  avoit  davantage, 
pour  descharger  sa  despense  d'aultant.  Elle  avoit  prins  la  salle  basse 
du  logis  de  Raynaudy  pour  lui  servir  d'escuyerie,  mais  on  s'en  est  des- 
dict  depuis,  ce  qui  l'a  fort  faschée. 

Madame  la  prieure  de  la  Celle,  sa  fille,  avoit  attendu  jusques  à 
présent  la  veniie  de  M"  son  frère,  mais  voyant  que  par  cez  dernières 
dcspesches  nous  n'en  avions  rien  de  résolu,  elle  partit  lundy  pour  se 
trouver  à  la  Celle'  vendredy  qui  est  le  jour  solennel,  auquel  elles  sont 
obligées  de  se  trouver  personelleraent  et  résider  un  moys  aprez;  elle 

'  La  Celle  élait  un  très  ancien  couvent  de  Bf^nédictines ,  situé  près  de  Brignoles,  et  qui 
fut  ti-ansféré  h  Aix  par  le  cardinal  Grimaldi  en  1608.  Antoinette  Seguiran  fut  prieure  de  la 
Celle  de  i6a5  à  i658. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  261 

sera  mesliuy  marrye  que  M"' son  frère  arrive  pluslost,  car  elle  eusl  bien 
voulu  estre  icy  à  sa  venue,  et  je  le  desirois  aussy,  parce  que  je  la  trou- 
vois  fort  cappable  de  raison,  et  de  la  faire  entendre  à  Madame  sa 
mère. 

M''  Seguiran  a  enfui  trouvé  moyen  de  faire  desloger  de  chez  M''  le 
lieutenant  Félix  la  fdle  de  la  Balbany,  et  de  s'y  loger  luy  mesmes, 
pour  faire  meilleure  place  à  Madame  sa  mère  et  à  M'' son  frère.  Mad"  de 
Vaulvenargues  avoit  logé  sa  Glle  avec  Mad"  la  mareschale  de  Crequy. 

Le  papier  me  contrainct  de  finir,  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peuiesc. 
D'Aix,  ce  i3  aoust  au  soir  iGaS  '. 


LXXVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE   VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS, 

ET,   ES  SOU  ABSANCE, 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  LE  R.  P.   SEGUIRAN, 

ÏO^SEILLER,  CONFESSEUR  ET  PREDICATELB  ORDINAIBE  DO  ROY, 

EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère. 
Je  receus  devant  hier  vostre  despesche  du  a 9  soubs  l'enveloppe  de 
M''  le  Premier  Présidant,  et  en  mesme  temps  une  aullre  de  M"'  le  pré- 
sidant Seguiran  du  1  de  ce  moys  soubs  l'enveloppe  de  M""  Jacquet,  ce 
qui  me  fist  juger,  n'y  en  ayant  poinct  de  vous  du  1  de  ce  moys,  que 
la  despesche  de  Rome  vous  auroit  consumé  tout  le  temps,  ou  que  vostre 
pacquet  seroit  arrivé  trop  tard  à  la  poste.  Nous  pensions  y  apprendre 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n'Siyo,  fol.  188.  Autographe. 


262  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

de  voz  sentiments  sur  le  subject  du  logement  du  palais  un  peu  plus 
que  nous  ne  fismes,  comme  vous  aurez  peu  voir  par  mes  précédantes. 
Si  bien  que  n'attendant  pas  d'aultres  lettres  vostres  plustost  qu'au  i5 
ou  1 6  et  jugeants  bien  que  vous  trouvant  à  Fontainebleau,  tandis  que 
M''  Seguiran  estoit  encor  à  Paris,  vous  n'auriez  pas  peu  concerter  en- 
semble ce  que  nous  en  eussions  peu  attendre,  Madame  se  résolut  de 
finir  l'affaire  du  palais  sans  plus  de  remise,  et  de  faict  hier  aprez  disner 
elle  envoya  prier  Lucian  de  la  venir  voir,  et  luy  remit  toutes  les  clefs, 
disant  qu'elle  les  luy  avoit  voulu  bailler  à  luy,  parce  qu'elle  n'avoit 
pas  voulu  faire  cet  honneur  au  Perier,  qui  s'estoit  si  mal  comporté  en 
son  endroict,  et  qui  s'estoit  rendu  faulx  tesmoing  contre  elle  auprez  de 
Monseigneur  de  Guise  pour  s'en  advantager,  et  y  profîiller  d'une  vin- 
taine  d'escus  de  louage  de  maison,  mais  qu'elle  ne  pensoit  pas  si  peu 
vivre  qu'elle  ne  vid  que  Dieu  l'eust  puny  de  ses  mauvais  deportements. 
Et  qu'il  feroitbien  d'esviter  de  se  presanter  devant  elle,  car  elle  auroit 
peine  de  se  contenir  de  le  traicter  comme  il  meritoit.  Que  s'il  estoit 
effectûellement  au  service  domestique  de  mondict  seigneur,  elle  ne 
luy  vouldroit  pas  avoir  rien  faict  ne  dict,  mais  que  n'estant  employé 
que  comme  il  estoit  de  si  loing,  elle  ne  pensoit  pas  luy  debvoir  le 
mesme  respect  et  croyoit  bien  que  s'il  estoit  aujourd'huy  en  cet  employ 
il  n'y  seroit  pas  tousjours,  se  rendant  si  indigne  comme  il  faisoit  de 
cet  honneur;  elle  entra  encores  plus  avant  en  discours  sur  ce  qu'il 
n'avoit  pas  tenu  à  ce  petit  indiscret  qu'il  ne  l'eust  faict  mettre  à  la  riie 
1 5  jours  aprez  le  decez  de  feu  M''  le  Présidant  son  mary,  à  cause  que 
les  maisons  ne  se  trouvoient  pas  vuides  au  temps  qu'il  l'avoit  faict 
presser  de  desloger  du  palais,  et  qu'il  avoit  fallu  que  M'  son  filz,  qui 
occupoit  sa  maison ,  se  rançonnast  pour  trouver  une  aultre  maison  si  à 
contre  temps,  et  pour  en  faire  sortir  pareillement  ceux  qui  l'occu- 
poient,  afin  qu'il  peult  faire  place  à  elle  dans  la  sienne.  Que  tout  cela  ne 
se  faisoit  que  pour  le  seul  interest  de  la  prétendue  conciergerie  de  ce 
Perier,  car  la  maison  n'esloit  nullement  propre  pour  y  loger  Mons»' 
de  Guise.  Ce  que  ledict  Lucian  advoiia  ingénument,  tesmoignant  de 
l'indignation  contre  le  Perier,  et  adjoustant  qu'il  ne  luy  laisseroit  pas 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  263 

iesdictes  clefs  qu'il  n'en  eust  vallable  descliarge  par  escript,  du  costé  de 
Marseille.  Je  l'avois  conjurée  auparavant  tant  que  j'avois  peu  de  ne 
se  poinct  laisser  aller  en  discours  qui  peult  estre  prins  en  mauvaise 
part,  mais  il  fallut  qu'elle  se  deschargeast  un  peu  le  cœur.  L'advis  de 
M""  du  Chailar  avoit  esté  d'envoyer  les  clefs  à  Bourdaloiie  à  Marseille, 
ce  que  Mad"  vouloit  faire  pourveu  qu'en  luy  escrivant,  il  n'y  eust  nul 
remerciment,  ains  quelque  reproche,  de  sorte  que  j'estimay  qu'il  valloit 
mieux  n'en  rien  faire.  Elle  avoit  eu  quelque  inclination  auparavant  de 
les  envoyer  à  M?''  mesines ,  avec  une  lettre  de  compliments.  Mais  sçai- 
chant  qu'il  est  devenu  de  si  mauvaise  humeur  et  estant  incertaine  de 
la  réception  qu'il  feroit  au  porteur,  elle  ayma  mieux  s'en  abstenir.  En 
effect,  puisqu'il  a  monstre  de  n'avoir  voulu  faire  la  gratification  qu'au 
delTunct,  sans  que  ceux  qui  sont  demeurez  aprez  luy  s'en  soient  peu 
prevalloir  aulcunement,  ils  n'estoient  pas  obligez  à  luy  faire  de  grands 
remerciments,  veu  que  la  mémoire  mesmes  du  deffunct  est  demeurée 
aulcunement  offencée  du  mauvais  traictement  qui  a  esté  faict  aux 
siens  incontinant  aprez  son  decez,  pour  le  seul  interest  d'un  jeune 
frippon'. 

J'oubliois  à  vous  dire  que  Madame  ne  remit  pas  les  clefs  de  la  porte 
qui  va  de  la  cuisine  dans  le  cartier  de  Mess"  des  Comptes,  ains  la 
bailla  au  premier  huissier,  pour  les  porter  à  M'  le  présidant  de  Reau- 
ville  et  à  M'  Durand  le  Doyen,  pour  en  ordonner  ce  que  bon  leur  sem- 
bleroit.  Mais  M"'  de  Reauville  ne  se  laissa  pas  trouver  et  puis  monta  à 
cheval  pour  un  voyage  qu'il  va  faire  aux  Cabanes'-'  et  croit  on  encores 
jusques  aux  bains  de  Fougues^  et  M'  Durand  respondit  qu'il  y  feroit 
mettre  un  verrouil  du  costé  du  palais,  n'approuvant  pas  de  faire  murer 


'  Valavez,  dans  le  sommaire  inscrit  au 
dos  de  la  lettre,  résume  assez  plaisamment 
tout  ce  récit  en  ces  lignes  :  <r Touchant  le 
logement  du  palais  que  Madame  de  Seguiran 
a  quitté.  Elle  a  remis  les  clefs  à  Luciaa  après 
s'estre  un  peu  deschargée,  n 

'  Aujourd'iiui  le  nom  de  Les  Cabannes  est 
porté  par  une  commune  du  canton  d'Orgon , 


arrondissement  d'Arles,  à  55  kilumèti'es  de 
cette  dernière  ville. 

'  Chef-lieu  de  canton  du  département  de 
la  Nièvre,  à  i  -y  kilomètres  de  Nevers.  On  sail 
de  quelle  réputation  jouissaient  auli-efois  les 
eaux  minérales  de  Fougues ,  non  seulement 
vantées  par  les  médecins,  mais  encore  chan- 
tées par  les  poètes. 


264  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

la  porte  comme  on  avoit  faict  de  celle  du  parlement,  lorsque  la  maison 
sortit  des  mains  de  M'  de  Bras.  Seulement  Mess"  des  Contes  firent  es- 
tester  quelques  arbres  de  meuriers,  que  feu  M'  du  Vair  avoit  plantez 
dans  la  cour^  parce  qu'ils  faisoient  trop  d'ombre  à  leurs  fenestres. 
Voilà  tout  ce  qui  s'est  passé  en  cette  affaire,  que  vous  pourrez  com- 
muniquer à  M"  le  présidant  Seguiran,  s  il  est  encores  là,  ou  du  nioings 
au  R.  P.  Seguiran. 

Et  sur  ce  je  demeureray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

\  Aix,  ce  i3  aoust  i6a5'. 


LXXVIII 
V  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Uu  vendredy  5  seplembre  i6a5. 
Monsieur  mon  frère. 

Enfin  grâces  à  Dieu  M'  le  p'  présidant  Seguiran  est  arrivé  en  bonne 

santé  depuis  hier  sur  l'heure  du  disner,  sans  cérémonies,  ayant  suiprins 

tout  le  monde  et  esvité  qu'il  n'y  eust  avec  luy  personne  que  les  siens 

tout  seulement.  J'allay  au  devant  de  luy  jusques  à  Gavaillon',  et  pensois 

aller  jusques  en  Avignon,  mais  ayant  seu  qu'il  n'y  avoit  faict  qu'entrer 


'  Inléressant  petit  détail  qu'ont  ignore' 
tous  les  biograjihes  du  premier  président  du 
parlement  de  Provence.  N'était-ce  pas  son 
jeune  ami  Peiresc,  si  fervent  horticulteur, 
qui  lui  avait  donné  l'idée  de  cette  plantation 
de  mûriers,  lesquels  avaient  pris  en  peu  de 
temps  un  trop  magnifique  développement, 
puisque  leurs  feuillages  assombrissaient  les 
fenêtres  pai-lemenlaires? 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 


sitions françaises ,  n"  5170,  fol.  J91.  Auto- 
graphe. 

'  Ce  chef-lieu  de  canton  du  déparlement 
de  Vaucluse  a  été  souvent  mentionné  dans 
les  trois  tomes  du  recueil  Peii-esc-Dupuy. 
Pour  aller  rejoindre  son  beau-frère,  Peiiesc 
eut  à  franchir  un  peu  plus  de  45  kilomètres 
en  ligne  droite.  La  distance  entre  Aix  et 
Gavaillon  est  de  79  kilomètres  en  chemin 
de  fer. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  265 

et  sortir,  et  qu'il  avoit  changé  d'advis  pour  le  choix  du  chemin,  je  prins 
la  traverse  et  le  retrouvay  à  Orgon^  d'oi!i  nous  vinsmes  ensemble  et 
eusmes  loisir  de  le  faire  resouldre  à  supporter  patiemment  le  tort  que 
M''  de  Guise  lui  avoit  faict  touchant  le  logement  du  palais.  11  escrivit  à 
Lambesc  la  lettre  à  mondict  seigneur  par  Rissy,  dont  il  m'a  promis 
vous  envoyer  la  coppie  par  cette  voye.  Comme  nous  approchions  de 
ceste  ville,  nous  apprismes  que  mardy  M""  de  Guise  avoit  souppé  deux 
heures  plus  tard  que  de  coustume,  disant  qu'il  attendoit  M'  de  Bouq, 
et  que  Ghastenay,  lieutenant  de  ses  gardes,  qui  estoit  venu  icy  de  sa 
part  pour  inviter  Mad*"  de  Gordes-  à  un  baptesme  d'un  fdz  de  Mons"^  de 
Mane^,  avoit  dict  chez  Mad"  la  Comtesse  et  chez  la  Barbentanane  [sic) 
oh  estoit  la  Vaulvenargues,  que  véritablement  M""  de  Guise  avoit  attendu 
ce  soir  là  M'  de  Bouc,  pensant  qu'il  viendroit  soupper  avec  luy,  parce 
que  son  courrier  luy  avoit  dict  qu'il  l'avoit  laissé  à  Villeneulve  d'Avi- 
gnon'*, où  ledict  s"'  de  Bouc  a  sesjourné  a  ou  3  jours  tandis  que  Be- 
dejun  vint  icy,  oià  nous  resolusmes,  suyvant  le  sentiment  qu'il  nous  fit 
entendre  dudict  s'  de  Bouc,  de  le  faire  venir  sans  cérémonie,  attendu 
que  noz  consuls  bransloient  au  manche,  et  que  Mess"  des  Comtes 
avoient  grande  peine  à  se  resouldre  à  aulcune  depputation,  pour  n'avoir 
jamais  esté  faict,  et  cela  ne  fut  pas  mal  à  propos,  car  à  l'abbord  que 
M'  le  Présidant  fit  chez  luy,  il  trouva  tant  de  pleurs,  tant  de  gémisse- 
ments de  ses  mère,  femme,  et  sœurs,  qu'il  se  laissa  transporter  tout 
hors  de  luy,  et  sans  moy  il  tomboit  par  les  degrez  tout  pasmé  de  dou- 
leur; il  ne  se  pouvoit  empesclier  de  donner  de  la  teste  contre  les  murs. 
Et  demeura  plus  d'une  grosse  demy  heure,  sans  se  pouvoir  souhstenir 
sur  ses  jambes;  on  eust  toutes  les  peines  du  monde  de  le  jetter  dans 
un  lict  où  il  se  mit  sur  des  regi'ets  et  lamentations  estranges  qui  du- 

'  Dans  les  Bouches- du -Rhône.  Voir  le  Marguerite,  avait  épousé  en  premières  noces 

recueil   Peiresc-Dupuy  (t.  II,  p.  i43  et  Gaspar  Forbin,  dit  le  marquis  de  Mânes, 

passim).  fils  de  Gaspar,  ruarquis  de  Janson,  et  de 

'  Guillaume  de   Simiaiie,    marquis   de  Marguerite  Foresla  de  Uougiers,  sa  première 

Gordes,  avait  épousé,  comme  nous  l'avons  vu ,  femme. 

Gabrielle  do  Ponlevès-Carces.  *  Dans  le  déparlement  du  Gard.  Voir  le 

'  Une  des  filles  delà  marquise  de  Gordes,  recueil  Peiresc-Dupuy  (t.  I,  p.  i5). 

vr.  .34 

tMrRIMKKIK    «ATIOSALB. 


266  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

rerent  3  ou  4  heures,  sans  luy  pouvoir  faire  manger  ne  boire  chose 
quelconque.  Enfin  Madame  la  comtesse  de  Garces  le  fit  lever  avec 
prou  peine  et  il  ne  se  pouvoit  pas  soubslenir  de  sorte  que  s'il  eust  eu 
compagnie  à  son  entrée,  il  y  eust  bien  eu  du  desordre,  car  il  se  seroit 
trouvé  engagé  à  retenir  à  disner  chez  luy  quelques  uns,  comme  il  nous 
avoit  invitez  nous  (et  quelques  aultres,  qui  entrèrent  par  aultres  portes 
de  ville)  sans  par  aprez  luy  pouvoir  tenir  compagnie  chez  luy.  Mess"  des 
Comtes  le  vindrent  visiter  pour  la  plupart  de  ceux  qui  estoient  dans 
la  ville,  chascun  en  particulier  avec  de  belles  offres  d'honnesteté.  M'  Du- 
rand^ l'avoit  veu  à  Lambesq,  et  l'avoit  vouleu  accompagner  icy,  mais  il 
l'en  avoit  remercié,  et  l'avoit  forcé  de  demeurer  pour  revenir  aujour- 
d'hui icy.  Il  voulut  hier  au  soir  sortir  pour  venir  voir  mon  père,  et  puis 
Madame  la  Comtesse  où  je  l'accompagnay;  il  estoit  tard  et  y  alla  en 
sottane  et  long  manteau,  qui  luy  syeent  trez  bien.  Et  avoit  résolu  de 
visiter  aprez  soupper  tout  seul  Mess"  de  Michaelis^  et  Margaillet',  pour 
resouldre  avec  eux  le  chemin  qu'il  auroit  à  prendre. 

Nous  sçaurons  aujourd'huy  ce  qu'il  aura  faict,  car  cez  Messieurs  ont 
un  peu  de  peine  à  s'accommoder  à  cette  descharge  d'examen;  j'espère 
pourtant  qu'il  l'emportera.  Dieu  aydant,  combien  que  s'il  m'en  croyoit 
il  passeroit  par  l'examen  voulussent  ils  ou  non,  car  quoy  qu'il  se  puisse 
imaginer,  ce  sera  un  perpétuel  deffault  sur  sa  persone,  estant  mesmes 
de  l'humeur  dont  il  est  d'aspirer  tousjours  à  quelque  aultre  chose  que 
ce  qu'il  a.  Oultre  qu'il  fera  un  tort  irréparable  à  l'authorité  de  sa  com- 
pagnie, laquelle  ne  s'estoit  jamais  despucellée  de  ce  costé  là,  non  plus 
que  la  nostre,  et  laquelle  afl'ectoit  tousjours  plus  de  rigueur  à  l'examen, 
pour  tascher  de  faire  cesser  l'usage  du  parlement  qui  examine  une  se- 
conde foys  ceux  qui  ont  passé  par  leur  examen  quand  ils  veullent  passer 
d'une  compagnie  à  l'aultre.  Ce  qui  fit  opiniastrer  Mess"  des  Aydes  de 
Mompelier  à  vouloir  reexaminer  le  présidant  Boucault  au  sortir  de  la 

'  Le  doyen  de  la  Cour  des  comptes.  '  Rcippelons  encore  que  Claude  Margalet , 

-  Rappelons  que  Josepli   de   Michaelis,  reçu  en  i6oi,  devint  doyen  de  sa  cnmpfignie 

reçu  en  1 6o i ,  donna  sa  démission  en  faveur  et  céda  sa  charge,  en  1 682 ,  h  son  (ils  Fran- 

de  son  fils  Jean-Augustin  (i638).  çois. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  267 

charge  de  procureur  gênerai  à  la  chambre  de  l'Edict  sans  un  arrest 
du  Conseil  qui  déclara  n'y  avoir  lieu  de  second  examen  en  ce  cas  là, 
nom  plus  que  quand  un  des  officiers  de  la  Cour  des  Aydes  passeroit  au 
parlement.  Et  quand  feu  M'  le  présidant  Seguiran  print  la  charge  de 
premier  présidant  des  Comptes,  il  luy  fut  parlé  de  cette  difficulté,  non 
pour  l'obliger  à  cette  rigueur,  mais  pour  luy  tesmoigner  la  grâce  qu'on 
luy  en  vouloit  faire,  mais  il  le  print  tout  à  rebours,  et  insista  au  con- 
traire que  pour  honnorer  davantage  la  compagnie  où  il  ailoit  entrer,  il 
falloit  qu'il  fut  reexaminé,  et  vouloit  subir  un  nouvel  examen  à  toute 
force,  mais  cez  Mess"  l'en  voulurent  absolument  dispencer.  M''  de  Bouc 
n'a  pas  des  qualitez  préférables  à  celles  qu'avoit  feu  M' son  père.  Cotroii 
m'a  dict  que  vous  aviez  bien  contesté  avec  luy  de  par  de  là  sur  ce  sub- 
ject,  mais  que  vous  aviez  fleschy,  pour  ne  le  pouvoir  faife  fleschir  luy. 
Il  m'a  confessé  luy  mesmes  que  M"'  le  Chancellier,  parlant  de  cette  af- 
faire à  luy  en  présence  de  M""  Thomassin,  luy  avoit  dict  que  s'il  estoit 
à  sa  place  il  subiroit  l'examen,  mais  qu'il  s'en  pouvoit  dispencer  s'il 
vouloit.  Et  neantmoings  il  se  laisse  porter  à  de  telles  extremitez  sur 
cela  qu'il  dict  que  plus  tost  il  quitteroitla  charge  que  de  passer  par  là. 
Je  luy  dicts  qu'il  se  debvoit  bien  resouldre  à  ne  prendre  pas  des  opi- 
nions si  tenantes,  quand  il  veri'oit  le  commun  au  contraire,  s'il  ne  se 
vouloit  decrediter, 

J'ay  depuis  veu  M''  Seguiran  à  ce  jourd'huy,  qui  m'a  monstre  la  lettre 
de  M'' de  Guise  en  responce  de  la  sienne,  où  vous  verrez  des  termes  qui 
ne  ressentent  guieres  le  maltalent  qu'il  avoit  tesinoigné  en  l'affaire  du 
palais.  Il  vid  hier  M''  Michaelis  et  le  trouva  fort  roidy  à  l'examen,  en 
sorte  qu'il  m'a  advoué  que,  si  bien  luy  ne  manqua  pas  de  bonnes  et 
fortes  raisons  contre  ledict  s""  Margaillet,  ce  neantmoings  ledict  s'  Mar- 
gaillet  en  avoit  aussy  de  trez  fortes  contre  luy.  Et  enfin  à  faulte  d'aultre 
entre  deux  M'  de  Bouc  luy  proposa  l'expédiant  que  je  luy  avois  ouvert 
à  Lambesq  encore  qu'il  me  l'eust  rejeclé  lors  bien  loing,  à  sçavoir  qu'il 
se  soubsmit  à  la  discrétion  de  Mess"  pour  l'examiner  ou  non,  à  con- 
dition qu'ils  l'en  deschargeroient.  Mais  M'  Margaillet  ne  s'en  paya  pas 
toutefoys,  uoniplus  que  M''  de  Picrrefeu,  qui  sont  les  principaux  arc- 

3/i. 


268  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

bouttans,  lesquels  trouvent  encor  à  redire  à  la  réception  durant  les  va- 
cations attendu  que  le  présidant  Aymar  ayant  prias  à  son  desparte- 
ment  de  servir  le  moys  de  septembre,  un  premier  présidant  ne  luy  en 
peult  pas  oster  la  prérogative.  Toutefoys,  quand  il  n'y  auroit  que  cela, 
il  s'y  trouveroit  bien  aiseenient  du  tempérament.  La  grande  difficulté 
est  au  reste  de  l'examen  que  je  tiens  absolument  estre  requis  et  né- 
cessaire, encores  que  j'ay  veu  et  allégué  à  ces  Mess"^  divers  exemples 
que  j'ay  veus  de  réceptions  au  parlement  de  Paris  sans  examen  non 
seulement  d'un  conseiller  en  la  Cour,  mais  aussy  d'un  maistre  des  re- 
questes  au  sortir  du  Barreau;  et  puis,  ayant  luy  faict  la  profession  qu'il 
a  laicte  de  respée,il  me  semble  encores  plus  obligé  qu'un  aultre  pour 
la  satisfaction  et  desabusement  du  public  qui  pourroit  doubler  de  sa 
littérature.  Il  en  fera  ce  qu'il  vouldra  et  j'auray  ce  contentement  de  luy 
en  avoir  dict  mon  advis. 

Je  continueray  tantost  de  vous  dire  ce  qui  sera  survenu  depuis  et 
cependant  finiray  cette  feuille,  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trcz  humble  et  affectionné  serviteur, 

DE  Priresc. 
D'Aix,  ce  5  septembre  lôaS  '. 


LXXIX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Da  dimanche  7  septembre. 
Monsieur  mon  frère, 

Devant  hier  sur  le  tard  M' le  présidant  Seguiran  visita  quelques  uns 

de  Messieurs  ses  juges,  en  long  manteau,  avec  le  carrosse  de  Mad"  la 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  lettre  :  ir  Aix ,  1 69  5 ,  5  septembre.  Mon  frère, 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  198.  Auto-  L'arrivée   de   M'  de  Seguiran.   Les   difli- 

graphe.  Sans  adresse.  —  Voici  le  résumé  cultez  sur  sa  réception  et  la  descharge  de 

inscrit  par  Valavez  au  dos  de  la  présente  l'examen.  » 


[1G25|  À  SA  FAMILLE.  269 

comtesse  de  Garces.  Je  le  voulus  faire  aller  chez  M""  d'Oppede  sans  en 
pouvoir  venir  à  bout,  parcequ'il  pretendoit  que  le  compliment  de  con- 
doléance de  la  mort  de  son  père  luy  fust  encores  deub,  et  que  cela 
deubst  précéder  la  visite  que  luy  pouvoit  debvoir  en  venant  de  la 
Cour.  Mad'=  d'Oppede  le  vint  visiter  le  mesme  jour  par  prévention, 
sans  que  cela  servit  de  rien  pour  le  disposer  à  s'acquitter  de  ce  debvoir 
auquel  tout  le  monde  le  condamnoit  généralement  sans  exception.  Car 
ce  compliment  de  condoléance  estoit  si  suranné,  que  tant  s'en  fault 
qu'il  fust  deub,  qu'au  contraire,  il  debvoit  estre  obmis  pour  ne  renou- 
veller  la  mémoire  de  cette  tristesse  aprez  si  long  temps,  dont  je  receus 
un  si  grand  desplaisir,  que  j'en  fus  malade  toute  la  nuict.  Et  hier  au 
matin  l'estant  encores  allé  presser  de  s'y  resouldre,  il  me  dict  absolu- 
ment qu'il  n'en  feroit  rien,  et  que  tout  ce  qu'il  pouvoit  faire  estoit 
d'aller  premièrement  voir  M"'  de  Guise ,  et  au  retour  il  le  verroit  luy. 
Je  luy  repliquay  ce  qu'il  falloit,  que  la  visite  si  tarde  seroit  prinse  à 
mespris  plustost  qu'à  honneur,  que  la  faulte  rejalliroit  sur  tous  ceux 
qui  approchoient  de  luy,  au  conseil  desquels  elle  seroit  imputée,  que 
j'en  serois  responsable  dans  le  monde  et  spécialement  dans  nostre  com- 
pagnie. Enfin  le  voyant  butté  au  reffus,  aprez  que  j'eus  adverty  Mad" 
la  Présidante  de  mon  dessain,  afin  qu'elle  ne  se  cabrast  elle  mesmes, 
elle  présente  je  dis  à  M"'  Seguiran  que  s'il  s'opiniastroit  de  la  sorte  à 
des  opinions  particulières  contre  le  sens  commun  de  tous  ses  amys,  je 
le  priois  donc  d'agréer  que  je  m'abstinse  de  le  suyvre,  comme  j'avois 
faict,  et  que  je  me  retirasse  sans  me  plus  mesler  de  rien  de  ses  affaires 
attendu  qu'on  m'eust  imputé  tout  ce  qu'il  y  eust  eu  à  redire  à  ses  ac- 
tions et  que  j'avois  une  grande  appréhension  qu'il  ne  se  Irouvast  en 
de  grandes  peines  dans  sa  compagnie  s'il  y  entroit,  au  cas  qu'il  ne  s'ac- 
commodast  aux  sentiments  communs  quand  il  seroit  de  besoing.  11  se 
cabra  grandement,  et  aprez  y  avoir  bien  pensé  me  dict  qu'il  le  feroit, 
si  je  luy  voulois  advoiier  que  M""  d'Oppede  avoit  faict  une  faulte,  et  estoit 
obligé  de  prévenir  sa  visite.  A  cela  ne  tienne,  luy  dis  je,  et  pour  ne 
rien  celer  si  j'eusse  esté  à  la  place  de  M"'  d'Oppede  je  l'eusse  voulu  pré- 
venir, non  par  obligation  (car  il  n'y  en  a  poinct),  mais  par  courtoisie 


270  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

avec  laquelle  on  feroit  de  M'  Seguiran  ce  qu'on  vouidroit.  U  nous  donna 
enfin  parole  à  Mad"  la  Présidante  et  à  moy,  et  aussy  tost  nous  luy  fismes 
atteller  son  carrosse,  et  prendre  une  longue  robe,  et  en  cet  équipage  je 
le  menay  là  hault  oii  l'on  nous  attendoit  en  bonne  dévotion  ;  ils  furent 
quasi  deux  heures  ensemble,  l'accueil ,  l'entretien  et  l'adieu  ayants  estez 
les  meilleurs  et  les  plus  gays  du  monde. 

L'aprez  disnée  M"'  d'Oppede  luy  vint  rendre  la  visite  à  pied  accom- 
pagné de  sept  ou  huict  de  Mess"  du  parlement,  et  n'y  fit  pas  moins 
de  sesjour,  le  tout  s'estant  passé  fort  honorablement.  Et  aprez  il  alla 
continuer  les  visites  de  ses  juges,  où  je  l'ay  quasi  tousjours  accompa- 
gné, ensemble  M''  le  conseiller  de  Laurens  son  frère.  Nous  fismes  de- 
mander M'  le  présidant  Aymar  en  passant,  lequel  estoit  venu  sur  le 
midy,  et  se  trouva  par  la  ville.  Il  fesoit  pareille  difficulté  de  l'aller  vi- 
siter, à  cause  qu'il  n'avoit  pas  esté  chez  luy  comme  tous  les  aultres  de 
la  compagnie,  mais  je  luy  dis  que  le  présidant  Carriolis'  n'avoit  pas 
voulu  visiter  M"^  d'Oppede  qu'il  ne  fust  actuellement  receu,  parce  qu'il 
estoit  le  présidant  de  ses  juges.  Que  le  présidant  Aymar  pouvoit  faire 
la  mesme  difiiculté  et  que  luy  n'y  debvoit  pas  regarder  de  si  prez,  tant 
parce  qu'il  estoit  en  estât  de  suppliant  par  devant  luy,  que  pour  la 
dignité  de  la  compagnie  où  il  vouloit  entrer,  ce  qu'il  trouva  bon.  Les 
consuls-  l'allerent  visiter  en  particulier  sans  chapperons;  il  ne  tint  pas 
grand  conte  d'eux,  et  non  sans  raison  à  ce  coup  là,  car  ils  luy  debvoient 
la  visite  publique  au  nom  de  la  ville,  quand  ce  n'eust  esté  qu'en  qualité 
de  conseiller  d'Estat,  ainsin  qu'il  se  practique  toutes  foys  et  quantes  que 
les  conseillers  d'Estat  passent  par  des  villes  du  Royaulme.  Ils  tindrent  un 
bureau,  où  ils  résolurent  de  ne  l'aller  voir  avec  le  chapperon  qu'aprez 
sa  réception  actuelle,  de  peur  d'aller  deux  foys  chez  luy  avec  le  chappe- 
ron, ce  qu'ils  disent  n'avoir  jamais  faict.  Ce  sont  de  pauvres  gents. 

'  Laurenl  Coriolis  (anciennement  Cario-  Lonis  de  Coriolis,  seigneur  de  la  Bastide  des 

lis),  baron  de  Corbières,  avait  été  reçu  pré-  Jourdans  et  de  Limaye,  premier  consul; 

sident  au  parlement  en  i6o5.  Philippe  de  Rapelin,  seigneurd'Upie,  second 

'  Les  consuls  d'Aix  élus  en  septembre  consul;  Ciprian  de  Bosco  (du  Bois),  bour- 

1695  pour  l'année  comprise  entre  ce  mois  geois,  troisième  consul;  Pierre  de  Fauris- 

et  le  même  mois  de  i6a6  étaient  :  Jean-  Saint-Vincens,  assesseur. 


[1625]  \  SA  FAMILLE.  271 

Quand  le  feu  présidant  de  Reauville  vint  icy',  il  alla  descendre  che 
le  présidant  Carriolis,  oii  plusieurs  de  Mess"  des  Contes  et  du  parle- 
ment l'allerent  visiter,  et  les  consuls  y  furent  aussy  avec  les  chappe- 
rons.  Mais  ils  disent  qu'il  estoit  lors  desjà  receu  eu  sa  charge. 

Au  surplus  il  debvoit  aller  aujourd'huy  à  Marseille  voir  M' de  Guise , 
mais  ses  chevaulx  et  son  carrosse  avoient  besoing  un  peu  de  repos,  et 
il  sera  bien  que  demain  au  matin  on  le  voye  faire  son  bon  jour  en  celte 
ville,  et  possible  il  partira  l'aprez  disnée;  aussy  bien  luy  faull  il  at- 
tendre plusieurs  de  Mess"  de  sa  compagnie  qui  sont  aux  champs.  Quant 
à  Madame,  elle  se  voulut  formaliser  de  ce  qu'il  parloit  de  loiier  la 
maison  du  présidant  de  Irez,  disant  qu'elle  ne  le  suyvroit  donc  pas. 
Il  dict  que  puis  qu'elle  avoit  quitté  sa  maison  pour  feu  son  père  elle  la 
pouvoit  bien  quitter  pour  son  filz,  et  se  voulant  mettre  sur  le  dessain 
qu'il  avoit  de  vivre  honorablement  sans  prodigalité  toutefoys  et  avec 
un  peu  d'espargne  annuelle  de  ce  qui  depcndoit  de  son  office,  désirant 
luy  laisser  tout  le  reste;  elle  y  trouva  un  peu  à  redire,  et  se  portèrent 
tous  deux  à  telle  extrémité  qu'elle  parla  de  luy  abandonner  son  héri- 
tage et  se  séparer  et  luy  aussytost  de  quitter  l'office  absolument  avec 
tout  le  bien  et  s'en  aller  chercher  fortune  ailleurs  où  il  pourroit.  Je 
m'y  trouvay  bien  empesché,  et  aprez  avoir  prou  faict  le  holla  de  part 
et  d'aultre,  et  prié  Madame  de  vouloir  différer  toutes  choses  aprez  sa 
réception,  elle  le  trouva  bon  et  cessa  la  première.  Et  tout  s'accommoda 
depuis  honorablement.  Dieu  les  veuille  bénir,  et  entretenir  en  bonne 
intelligence,  et  sur  ce  je  demeure, 


Monsieur  mon  frère, 


D'Aix,  ce  7  septembre  lôaS  '. 


vostre  trez  humble  serviteur, 
DE  Peiresc. 


'  C'dtait  Claude  des  RoHands,  sieur  de  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

Reauville,  le  fils  aîné  d'Antoine,  conseiller  sitions  françaises,  n°  Siyo,  fol.  igS.  Auto- 

au  parlement  d'Aix  et  premier  consul  de  graphe.  Valavez,    au  dos  de  la  lettre,  la 

cette  ville  en  i6o3.  (Voir  en  ce  présent  vo-  résume  ainsi  :  rrLa  difficulté  de  la  visite  de 

lume  la  note  i  de  la  page  i8.)  Claude  avait  M'  Soguiran  à  M'  d'Oppede  et  présidant 

été  reçu  président  aux  Comptes  en  1 6  >  8.  Aymar,  n 


272  LETTRES  DE  PEIRESG  11625] 

LXXX 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

g  septembre  au  soii-. 

Monsieur  mon  frère, 
M' le  premier  présidant  Seguiran  partit  encores  dimanche  aprezdisner 
en  son  carrosse  accompagné  de  M"'  de  Montfuron  <;onseiHer',  du  s'  de 
Spinouse,  Bompar,  et  Rissy  pere^  touts  bottez,  luy  en  soltane  et  long 
manteau,  et  s'en  alla  loger  aux  trois  Roys  de  Marseille',  où  il  fut  in- 
continant  visité  par  les  consuls  en  cliapperon,  et  de  là  s'en  alla  en  cet 
habit  avec  son  carrosse  descendre  chez  M^""  de  Guise  chez  qui  on  avoit 
déjà  servy  le  soupper,  le  trouva  en  son  cabinet,  fut  accueilly  avec 
toutes  sortes  de  tesmognages  d'honneur  et  de  bienveillance,  fut  retenu 
à  soupper  où  il  le  fitasseoir  vis  avis  de  sa  place,  au  hault  bout,  l'entre- 
tint longuement,  avec  un  visage  merveilleusement  guay.  Le  lende- 
main au  matin  Arpin  le  vint  voir  de  la  part  de  mondict  seigneur  le 
prier  de  ne  luy  poinct  parler  d'affaires,  avec  asseurance  que  s'il  vouloil, 
pour  le  regard  de  la  maison,  on  lui  feroit  publiquement  toutes  les  sa- 
tisfactions possibles.  M''  Seguiran  respondit  que  pour  la  maison  il  trou- 
voit  bon  et  le  prioit  de  n'en  poinct  parler  aussy,  mais  qu'il  y  avoit 
d'aultres  affaires  dont  il  luy  debvoit  estre  permis  de  parler.  Arpin  ayant 
rendu  sa  responce  à  son  maistre.  M''  d'Espinouse  fut  renvoyé  à  mesmes 
fins,  avec  de  grandes  protestations  de  vouloir  faire  des  merveilles  à 
l'advenir,  non  sans  des  reproches  fort  pressantes  contre  M'  d'Oppede, 

'  Jean-Baptiste  Garnier  de  Montfuron ,  '  L'hôteHerie  des  Trois  Rois  était  aub-e- 

reçu  conseiller  en  1 606 ,  comme  nous  l'avons  fois   célèbre.    C'est   Va   que    logea  le  vé- 

déjà  vu.  nërable  J.-B.  Gault  à  son  arrivée  à  Mar- 

'  Spinouse  a  été  déjà  souvent  nommé;  seille.  Les  hôtelleries  des  Trois  Mages  et 

Bompar  était  un  parent  de  Peiresc,  dont  la  des  Trois  Rois,  voisines  et  concurrentes, 

mère  portait  ce  nom  ;  Rissy  est  un  vieux  nom  ont  laissé  leur  nom  à  deux  rues  de  Mar- 

du  greffe  du  parlement.  seille. 


[I625|  À  SA  FAMILLK.  273 

à  qui  011  vouloit  donner  un  intendant  de  la  justice  et  qu'il  le  seroit  s'il 
vouloit.  Enfin  M"'  Se{»uiran  alla  en  longue  robbe  donner  le  bonjour  à 
Me'  de  Guise  qui  se  mil  aussytost  sur  les  justifications  du  faict  de  la 
maison  et  sur  les  regrets  d'avoir  esté  constrainct  à  la  recouvrer;  les  re- 
parties de  M""  Seguiran  furent  fort  bonnestes,  et  enfin  qu'il  ne  seroit 
pas  marry  d'estre  immolé  pour  son  service,  mais  qu'au  moins  debvoit  il 
escoutter  la  justification  du  P.  Seguiran,  qui  n'avoit  peu  rien  faire  de 
plus  modeste,  ne  de  plus  bonneste  que  ce  qu'il  avoit  faict.  On  le  pria 
aussytost  de  remettre  la  partie  à  Aix  à  la  première  entreveiie,  avec 
toutes  aultres  afîaires.  Lors  M'  Seguiran  le  pria  donc,  puisqu'il  ne  luy 
estoit  loisible  de  parler  des  siens,  d'agréer  qu'il  parlast  pour  Bigot.  Mais 
ledict  seigneur  se  mit  aussytost  à  le  descbiflVer  estrangement',  et  n'eu 
voulut  non  plus  ouyr  parler.  11  fallut  donc  revenir  sur  les  generalitez 
et  sur  les  nouvelles  de  la  Cour,  et  sur  ce  ils  allèrent  à  la  messe  aux  Ac- 
coules^,  où  mondict  seigneur  fit  porter  un  quarreau  à  M'  Seguiran  au 
costé  gauche  de  l'Eglise,  luy  s'estant  mis  au  droict,  tout  ii  l'esgal  l'un 
de  l'aultre.  Au  retour  de  la  messe,  il  le  voulut  retenir  à  disner,  mais 
l'excuse  fut  sur  l'heure  tarde  pour  arriver  à  Aix. 

M""  de  la  Verdiere  avoit  eu  quelques  prinses  avec  M'"  de  Beauvilliers, 
et  luy  avoit  escript  une  fascbeuse  lettre,  qu'il  avoit  adressée  à  Arpin, 
pour  la  rendre  en  main  propre  et  l'accompagner  de  quelques  aullres 
paroles  pires  que  le  texte  de  la  lettre,  ce  qui  ne  fut  pas  faict,  et  au  re- 
tour de  M'  de  la  Verdiere,  il  trouva  Arpin  dont  il  y  eut  bien  du  bruict, 
qui  n'est  pas  encores  trop  bien  appaisé. 

Aujourd'huy  M''  de  Gordes  est  allé  à  Marseille  avec  M' de  Mane  pour 
son  baptesrae.  Mad^  de  Gordes  y  va  demain,  accompagnée  de  Mad"'  la 
Comtesse  sa  mère,  pour  tenir  l'enfant  de  M'"  de  Mane  à  baptesme  avec 
M'  de  Guise.  Aujourd'huy  Mad"  d'Oppede  est  revenue  de  Marseille,  où 
elle  estoit  allée  quérir  5  carmelines  qui  se  logent  chez  M'  de  Millau. 

'  Ce  sens  du  mot  déchiffrer  ne  me  semble  ^  C'était  une  collégiale  ainsi  nommée  à 

pas  avoir  été  indicpié  dans  nos  plus  récents  cause  des  contreforts  dont  elle  était  flanquée, 

dictionnaires ,  pas  même  dans  le  Dictionnaire  La  paroisse  des  Accoules  est  la  troisième  pa- 

général  de  ta  langue  française.  roisse  de  MareeiUe. 

"•  35 


274  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

H  y  a  eu  beaucoup  de  belles  dames,  tant  d'Aix  que  de  Marseille,  qui 
les  ont  voulu  accompagner,  entr'aultres  La  Bagarris,  Mad''  de  Cabriers, 
Mad*^  de  la  Marthe,  Mad''  de  Vente,  etc.  Elles  sont  arrivées  à  ce  soir 
à  l'entrée  de  la  nuict,  sont  allées  droict  à  S'  Saulveur,  où  elles  ont  esté 
receûes  à  la  porte  de  l'Eglise  par  le  clergé  d'icelle  en  procession  avec 
la  Musique,  conduictes  à  l'aultel  et  puis  menées  en  procession  en  leur 
logis,  où  aprez  quelques  prières  en  musique  chascun  s'est  retiré. 

Cette  aprez  disnée  il  s'est  faict  une  assemblée  notable  chez  M""  Se- 
guiran,  de  Mess"  Durand,  Margailiet,  de  Pierrefeu  et  Michaelis,  sur 
ce  qui  se  pouvoit  faire  touchant  cet  examen.  Enfin  ils  sont  demeurez 
constants  que  la  lettre  de  Ms''  le  Ghancellier  ne  leur  pouvoit  poinct 
suffire,  et  que  l'authorité  de  la  compagnie  y  estoit  trop  intéressée  parce 
que  jamais  le  parlement  de  Provence  n'avoit  usé  de  pareille  descharge 
et  gratification,  et  qu'ils  ne  pouvoient  pas  commencer  de  se  dispencer 
de  cette  rigueur.  De  sorte  que  M'  Seguiran  commance  à  fleschir  et  se 
laisser  aller  de  subir  l'examen,  qui  ne  sera  qu'en  termes  trez  hono- 
rables, et  sans  en  venir  à  la  rigueur. 

Aprez  avoir  bien  pesé  toutes  choses  je  me  suis  porté  à  cet  advis  et 
tiens  qu'il  ne  sçauroit  faire  aultrement  sans  faire  grand  tort  à  sa  répu- 
tation et  à  sa  condition  future,  quelques  apparances  qu'il  y  aytau  con- 
traire. Dieu  le  veuille  bien  fortifier  en  cette  bonne  opinion  .  Son  excuse 
de  ne  se  présenter  en  vacations  sera  fort  bon  sur  ce  que  le  présidant 
Aymar  est  de  service  ce  dernier  moys  et  que  lu  y  ne  pourroit  pas  iio- 
norablement  servir  supernumeraire,  sans  émoluments.  Il  liiy  fauldra 
des  lettres  de  l'intermediat  pour  les  gaiges  de  ce  cartier  et  des  lettres 
pour  retirer  les  arrérages  des  pensions  de  feu  M'  Seguiran  . 

Au  surplus  le  retardement  de  l'affaire  de  M'  Thoron  a  faict  que  ses 
lettres  sont  venues  aprez  qu'il  s'estoit  allé  jetter  dans  les  Pères  de 
l'Oratoire  de  Gavaillon,  dont  son  fils  est  au  desespoir  et  m'a  instament 
prié  d'y  aller  tenter  si  nous  pouvons  rien  gaigner  sur  ce  bon  homme, 
pour  le  faire  contenter  de  s'y  recolliger  quelques  jours,  et  puis  s'en 
revenir  ici  faire  vérifier  ses  lettres  qui  seront  embrassées  d'un  chascun. 

Je  prends  la  commodité  [du]  carrosse  de  M"^  d'Oppede  qui  s'en  va 


[1625]  X  SA  FAMILLE.  275 

demain  à  Cavaillon,  pour  le  renvoyer  le  lendemain.  Nous  vous  escri- 
rons  de  là  un  mot  du  succez  de  noslre  ambassade  dont  j'aurois  à  vous 
entretenir  si  j'avois  le  temps,  car  il  me  communiqua  à  moy  unique  son 
dessain  cez  jours  passez  et  cela  m'occasionna  de  luy  parler  de  ses  lettres, 
et  luy  monstrer  ce  que  vous  m'en  escriviez  du  1 9""  du  passé,  cl  l'avois 
fort  esbranslé,  mais  tandis  que  j'allay  au  devant  de  M'  Seguiran,  luy 
alla  à  sa  bastide,  et  à  nostre  retour  icy,  luy  print  le  chemin  de  Ca- 
vaillon, Il  m'avoit  asseuré  qu'il  n'y  prendroit  poinct  d'habit,  comme  il 
seroit  inutile,  ne  pouvant  estre  prebstre,  puisqu'il  est  bigame',  mais  les 
PP.  de  l'Oratoire  firent  courir  bruict  qu'il  alloit  prendre  l'habit  tout  à 
faict.  Nous  en  verrons  le  succez,  et  la  présence  de  M"'  d'Oppede  n'y  sera 
pas  inutile. 

Sur  ce  je  finis,  car  il  est  onze  heures,  et  nous  devons  partir  à  3. 
Mais  je  demeureray  tousjours, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  9  septembre  lôaS. 

Vous  verrez  la  sommation  de  Mad""  de  Carces  aux  propriétaires;  ils 
persistèrent  à  leur  refus  et  avoient,  dez  la  première  foys  qu'ils  s'assem- 
blèrent, résolu  de  faire  arrester  la  cession  qu'ils  avoient  faicte  au  fer- 
mier pour  vostre  payement,  sans  que  mon  cousin  d'Orves  l'eust  peu 
apprendre;  je  ne  l'ay  sceu  qu'aujourd'huy  de  M'  de  Mauvans,  qui  est 
venu,  et  aprez  diverses  difficultez  se  resould  enfin  à  l'accommodement, 
pourveu  que  les  fermiers  veuillent,  au  lieu  des  1000  escus  exigeables 
par  despartement,  se  contenter  de  la  diminution  du  prix  du  centenal 
des  Oulles  d'une  livre  de  plus,  et  réduire  le  prix  à  5o  livres  justes  au 
lieu  de  5i  livres,  qui  revient  à  une  mesme  chose  plustost  à  plus  de 
1000  escus  qu'à  moins,  et  toutefoys  moins  sensible  aux  propriétaires. 
11  m'a  promis  à  ce  soir  de  corriger  en  cela  les  articles  accordez  par 

'  Peiresc  veut  dire  non  que  Tlioroii  eût  épousd  deux  femmes  h  la  fois,  mais  bien  deux 
femmes  successivement. 

35. 


276  LETTRES  DE  PEIRESC  [i625] 

M'  d'Aix,  car  la  mention  des  rigordes  les  blesse  trop,  et  demain  les 
envoyera  aux  propriétaires,  pour  les  faire  agréer,  me  promettant  que 
je  les  auray  icy  dans  3  jours  à  mon  retour,  pour  les  vous  envoyer  en 
diligence,  et  voir  de  sortir  d'affaires.  Si  cela  réussit,  je  pense  qu'il  sera 
couime  indiffèrent  aux  fermiers  et  que  la  differance  ne  sera  pas  consi- 
dérable ne  digne  de  rompre  sur  cela. 

M""  de  Gordes  vous  envoyé  ce  que  vous  demandiez  pour  W  de 
S'  Aubin,  et  vous  recommande  ses  trois  lettres,  comme  faict  Mad"  la 
Contesse  son  pacquet  à  Mad*"  de  Douane,  et  M"'  Thomassin  sa  lettre. 
Je  vous  recommande  les  aultres  de  M'  du  Chaîne,  et  de  M*"  de  Sisteron, 
à  qui  je  ne  puis  escrire  à  ce  coup,  à  mon  extrême  regret,  non  plus  qu'à 
aulcun  aultre. 

Je  receus  hier  vostre  despesche  du  29  et  a  vois  eu  par  Artault  celle 
du  26  et  auparavant  celles  du  19  et  22,  ne  pouvant  respondre  par  le 
menu  à  icelles  comme  je  feray  par  le  prochain  en  envoyant  la  dernière 
resolution  des  propriétaires'. 


LXXXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Vous  sçaurez  le  regret  que  j'avois  eu  aussy  bien  que  vous,  de  ce  que 
je  ne  voyois  accomplir  le  traicté  de  l'ofiice  de  Thr[esorier]  en  faveur 
de  M''  l'escuyer  de  Seguiran-.  Lequel  y  avoit  trouvé  des  obstacles  do- 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles acqui-  s' Calquier,  «rpresant  porteur  qui  s'en  va  de 

sitions  françaises,  n°  5170,  fol.  197.  Auto-  par  de  là  pour  l'expédition  des  provisions 

graphe.  —  A  la  suite  de  cette  lettre,  on  de  l'oDice  de  son  dict  père  [receveur  du  Pa- 

trouve  (fol.  199)  une  le(tre  de  recomman-  lais]». 

dation,  à  l'état  d'original,  écrite  d'Aix  le  '  Un  des  nombreux  enfants  du  premier 

1 5  septembre  1  Gaô ,  à  Valavez  en  faveur  du  président  Antoine  Seguiran. 


[1625]  À  SA  FAMILLî:.  277 

mestiques,  dont  ii  n'avoitpu  venir  à  bout,  lors  qu'il  y  eust  trouvé  plus 
de  iacililé.  Maintenant  que  cez  obstacles  cessent,  il  vouldroit  bien  pou- 
voir renouer  le  traiclé,  tandis  que  vous  estes  encores  là,  aflin  que  vous 
taschiez  de  surmonter  les  difficultez  qui  y  pourroient  naistre ,  et  de  faire 
agir  en  un  besoing  le  R.  P.  Seguiran,  qui  y  peult  beaucoup,  soit  pour 
la  preferance,  ou  pour  la  modération  de  la  finance,  au  nioings  de 
la  part  du  Roy,  en  consequance  de  la  parolle  qui  luy  en  avoit  aultres 
foys  esté  donnée  par  Mess"  les  Ministres.  Et  je  pense  que  ceux  mesraes 
qui  en  ont  prins  le  party  ne  seront  pas  marrys  de  l'obliger  en  cette 
occasion.  Car  il  a  bien  moyen  de  leur  rendre  la  pareille  en  meilleure. 
Enlin  il  y  fault  travailler  à  bon  essiant  et  tesmoigner  à  M"^  l'escuyer  et 
Mad®  sa  mère  le  service  qui  leur  est  deub,  par  tous  ceux  qui  ont 
riiouneur  d'appartenir  à  M"'  le  Présidant,  en  recognoisçance  des  bons 
offices  qu'ils  luy  ont  rendus  despuis  peu,  et  qu'ils  luy  promettent  en- 
cores. Je  m'y  sents  fort  particulièrement  obligé  de  mon  cbef,  et  crois 
que  vous  n'en  pensez  pas  moings  pour  le  vostre.  Le  mérite  do  cez  per- 
sonages,  et  la  mémoire  de  feu  M' le  Présidant,  nous  y  astraignent  en 
toute  façons.  Je  m'asseure  que  vous  le  ferez  et  que  vous  n'y  espargnerez 
pas  voz  amys,  et  vostre  industrie,  pour  y  faire  le  meilleur  mesnage 
qui  se  pourra ,  et  sur  cette  asseurance  je  demeureray, 
Monsieur  mon  frère, 

voslre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  17  sepl[embre]  iGaS. 

J'avois  escript  un  mot  de  cette  affaire  au  R.  P.  Seguiran,  mais  M' le 
Présidant  n'a  pas  trouvé  bon  d'envoyer  ma  lettre  pour  ne  faire  entrer 
celle  affaire  en  ligne  de  compte,  et  en  exclurre  une  meilleure.  Son 
nom  sera  assez  puissant  pour  cela  sans  le  faire  agir  personnellement 
luy  mesmes  '. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelle»  acquisitions  françaises,  n°  6170,  fol.  aoa.  Auto- 
{fraplio. 


278  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

LXXXII 
k  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  fis  heureusement  mon  second  voyage  de  Cavaillon,  pour  l'amour 
de  M'  Tfioron  qui  me  promet  d'icy  à  la  Toussains  pour  faire  délibérer 
sur  ses  lettres,  mais  je  crains  fort  que  cez  pères  ne  le  retiennent  comme 
ils  ne  manquent  poinct  d'artifice  et  de  moyens  de  persuasion. 

Je  trouvay  que  pendant  cez  deux  jours  de  mon  absance  M'  Seguiran 
avoit  desja  voulu  présenter  ses  lettres,  encores  qu'il  m'eut  asseuré  qu'il 
vouloit  difTerer  un  peu,  et  le  jour  suyvant  il  fut  résolu  sur  icelles, 
appeliez  tous  Mess"  qui  estoient  dans  la  ville ,  que  tous  les  absans  se- 
roient  mandez  pour  se  trouver  icy  dans  la  Cn  du  moys,  aux  fins  de 
délibérer  sur  sa  réception,  avec  un  in  mente  retentum,  sans  l'escrire, 
de  gaigner  la  S'  Denys  S  ou  pour  le  moins  de  ne  procéder  à  sa  récep- 
tion que  les  derniers  jours  des  vacations,  seulement  pour  luy  donner 
moyen  de  faire  l'ouverture,  attendu  que  le  présidant  Aymar  avoit  prins 
ce  moys  à  servir,  et  qu'il  ne  le  pouvoit  ne  vouloit  céder  à  un  premier 
présidant.  Il  vouloit  que  l'assignation  fust  donnée  dans  7  ou  8  jours, 
mais  ceux  qui  avoient  tenu  pied  icy  jusques  à  cette  heure  vouloient 
proffiter  le  reste  des  vacations  aux  champs,  entr'aultres  les  s"  Mar- 
gaillet,  de  Pierrefeu,  la  Fare,  Montfuron,  et  des  absants.  M'  de  Reau- 
ville  ne  pouvoit  pas  estre  icy  dans  si  peu  de  temps.  Et  ils  désirent  qu'il 
y  soit.  Oultre  que  mal  volontiers  veulent  ils  faire  la  réception  durant 
les  vacations  puisqu'il  reste  si  peu  de  temps  pour  ne  contrevenir  aux 
règlements  du  Parlement,  qui  rejettent  toutes  réceptions  en  vaca- 
tions quelque  adresse  qu'il  y  ayt  à  la  Chambre.  Et  pour  ce  furent  faictes 
des  continuations  du  parlemant,  tant  pour  M'  du  Vair  que  pour  M"'  Se- 
guiran defîunct,  lesquels  se  présentèrent  en  juillet  et  avoient  encores 
deux  moys  à  proffiter  avant  la  fin  des  vacations. 

'  Le  9  octobre. 


[1625]  l  SA  FAMILLE.  279 

Quand  je  vis  ce  dellay,  durant  lequel  M""  Seguiran  aura  loisir  de 
songer  à  sa  réception,  à  son  examen,  où  il  s'est  résolu  (soubs  l'asseu- 
rance  de  la  descharge  des  fortuites,  et  des  argumants  à  sa  loy,  si  ce 
n'est  du  présidant),  et  à  la  visite  des  registres  d'audiance,  pour  s'y  pré- 
parer, j'ai  desrobé  ce  peu  de  jours  qui  nous  restent  pour  me  mettre  ez 
mains  du  seigneur  yEnee,  qui  me  promet  prompte  guarison,  et  avec 
tant  de  doulceur,  que  je  ne  laisray  de  pouvoir  sortir  quelquefoys  si  je 
veux  à  ce  qu'il  dict.  Je  commançay  dimanche  au  soir  par  un  lavemant 
et  lundy  matin  par  le  bain;  je  debvois  continuer  hier  et  aujourd'huy, 
mais  parce  que  le  temps  estoit  un  peu  r'affraischy,  et  que  j'eus  un 
peu  de  mal  de  teste  le  lundy,  j'ay  laissé  le  reste  du  bain,  et  à  ce 
soir  le  s'  iEnee  doibt  commancer  l'application  de  ses  remèdes,  qu'il 
dict  estre  si  doulx  et  bénins,  qu'il  en  mettra  à  sa  bouche  et  dans  son 
œuil,  sans  qu'ils  y  puissent  nuire.  Et  me  promet  qu'ils  n'agiront  que 
contre  le  fie,  pour  le  flestrir  et  faire  tomber  sans  douleur,  et  qu'ils 
n'opéreront  rien  contre  les  Emorroïdes,  lesquelles  demeureront  tous- 
jours  en  leur  entier,  sans  les  resserrer  ne  endaumager  en  façon  quel- 
quonque. 

Comme  j'escrivois  cecy,  mon  cousin  de  Meaux  est  arrivé  opportuné- 
ment sans  que  je  l'eusse  mandé,  ce  que  je  n'avoispas  voulu  faire  puisque 
le  s'  Enee  me  dict  que  je  seray  pensé  si  doulcement  sans  qu'il  me  faille 
tenir  le  lict.  Mais  puisqu'il  est  venu,  je  le  retiendray  pour  voir  le  succez 
de  ma  cure.  Si  ceste  cure  reuscit  il  n'y  auroit  peult  estre  pas  de  mal 
d'en  faire  donner  advis  au  cardinal  de  Richelieu,  car  je  crois  que  son 
mal  tient  bien  du  mien  *,  à  ce  que  j'en  avois  ouy  dire  aultres  foys  à  feu 
M'  de  la  Guilliere^.  Et  cez  fies  sont  la  cause  que  les  Emorroïdes  se 
desbordent,  à  cause  que  leur  grosseur  offance  continuellement  les 


'  Tiilleinant  des  Rëaux  {Htstoriettes ,  Le  se  servit,  un  jour,  j)our  caractériser  le  mai 

cardinal  de  Rkhelieu ,  11,  70)  dit  (en  note)  :  dont  souffrait  le  cardinal,  de  deux  mois 

rrLe  oiirdinal  estoit  sujet  aux  hémorroïdes,  trop  pittoresques  et  indignes  d'une  grande 

et  Juif  [le  fameux  chirurgien]  l'avoit  une  dame  comme  elle. 

fois  charcutd  à  bon  escient.  «  On  sait  que  la  '  V'oir,  au  sujet  de  ce  personnage ,  le  re- 
duchesse de  Ciievreuse,  la  terrible  moqueuse,  cueil  Peiresc-Dupuy  (II,  53a). 


280  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

Emorroïdes,  aultant  de  foys  qu'elles  ont  {sic)  d'entrer  ou  ressortir  du 
fondement. 

Le  tilz  du  cousin  de  Meaux  a  nom  Louys  et  porte  le  nom  de  seigneur 
de  S'  Julian.  Jl  y  avoit  d'aultres  qualitez  dans  le  mémorial  que  je  vous 
avois  envoyé,  je  le  luy  feray  refaire  puisqu'il  est  icy. 

Vostrc  despesche  du  a  de  ce  moys  fut  portée  à  Gavaillon  à  M' le 
P'  Présidant  qui  y  est  encores,  lequel  me  l'envoya  hier  icy.  Je  rendis 
toutes  les  lettres,  et  ne  sçay  si  nous  aurons  si  tost  l'aultre  du  5"".  11  s'en 
vient  demain  à  la  FareS  où  je  panse  qu'il  l'apportera.  J'ay  grande  peur 
de  ne  pouvoir  pas  faire  la  responce  que  je  debvrois  de  ce  coup  cy,  à 
M"'  Bignon,  ne  à  M'  du  Liz,  à  cause  que  j'ay  esté  surprins  de  l'advis 
de  cette  commodité  du  s'  d'Escraignole  -  qui  veult  partir.  Je  tascheray 
de  m'en  acquitter  par  le  premier,  espérant  que  le  s'  Enee  me  le  per- 
mettra, et  demeureray  cependant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  alTectioimé  frère  et  serviteui", 

DE  Peibesc. 
D'Aix,  ce  mercrecly  17  septembre  i6q5. 

Il  y  a  un  trez  honneste  homme  de  Marseille  de  mes  bons  amys,  qui 
désire  une  qualité  de  secrétaire  ordinaire  de  la  Chambre  du  Roy  ;  M'  Cas- 
sagiie  ^  m'en  a  faict  prier  instament.  Vous  sçavez  le  subject  que  nous 
avons  de  luy  coniplairre  en  meilleure  occasion  que  cela.  Je  vous  prie 
d'en  supplier  quelqu'un  de  cez  Messieurs  les  Secrétaires  d'Estat  de  noz 
bons  seigneurs  et  amys,  le  premier  qui  vous  viendra  à  commodité, 
pour  le  faire  expédier  le  plus  tost  que  vous  pourrez.  Il  fault  que  ce  soit 
en  faveur  de  Bernardin  Gilly,  de  ce  pais  de  Provence;  je  pense  qu'il  est 
de  Marseille  mesmes,  mais  parceque  je  n'en  suis  pas  asseuré,  et  que  je 
ne  vouldrois  pas  attendre  de  le  sçavoir  au  vray,  il  vault  mieux  ne  le 

'  Voir  sur  cette  iocaiiti' des  Boiiches-du-  cliior,  épousa  une  Villeneuve,  devint,   en 

Rhône  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  io4).  1624,  major  d'Antibes  et,  en  i63o,  lieu- 

*  Est-ce  Honoré  Robert,  seigneur  d'Es-  tenant  de  roi  au  gouvernement  de  la  même 

cragnolle  (commune  du  canton  de  Saint-  place,  etc. 

Vallier,  arrondissement  de  Grasse)  ?  Honoré  '  Le  médecin  marseillais  déjà  souvent 

Robert,  anobli  en  1612  avec  son  frère  Mel-  nommé. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  281 

pas  exprimer;  tant  y  a  que  je  ne  crois  pas  que  cela  soit  nécessaire.  Je 
ne  laisray  pas  de  m'en  enquérir  et  vous  le  mander  par  le  premier. 

M'  le  présidant  Se^juiran,  ayant  faict  retarder  la  despesche  jusques 
à  celte  heure  pour  attendre  quelque  lettre  de  Marseille,  m'a  donné 
moyen  de  vous  dire  que  les  médicaments  qu'on  m'appliqua  hier  au 
soir  ne  me  firent  aulcune  douleur  Dieu  mercy,  et  n'ont  pas  laissé  de 
comporter  que  je  me  sois  levé  aujourd'huy  en  fort  bon  estât.  Et  neant- 
moings  j'en  sents  du  soulagement  apparant. 

Ce  18  septembre  aprez  disner'. 


LXXXIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Parceque  nous  n'attendions  plus  M'  de  Scragnole,  je  laissay  aller 
hier  ma  despesche  par  la  voye  ordinaire  de  la  poste;  il  me  promet  de 
la  demander  en  chemin  pour  la  faire  courre  quant  et  luy.  Vous  y  trou- 
verez un  pacquet  de  M""  le  présidant  Seguiran,  lequel  il  dict  avoir  par 
mesgarde  adressé  au  R.  P.  Seguiran,  au  lieu  de  vous  en  faire  l'adresse 
à  vous.  Si  vous  ne  vous  trouvez  poinct  au  lieu  oii  sera  ledict  R.  P. 
M"  Seguiran  désire  que  vous  ouvriez  son  enveloppe  pour  prendre  la 
lettre  qu'il  vous  escript  à  vous,  afin  que  vous  travailliez  à  l'alfaire  dont 
il  vous  escript,  laquelle  presse  un  peu  et  dont  il  n'a  poinct  escript  au 
dict  R.  P.  Mais  si  vous  estes  tous  deux  ou  à  la  Cour,  ou  à  Paris,  il 
vault  mieux  que  vous  le  luy  portiez  tout  clos  et  que  vous  receviez  de 
sa  main  la  lettre  qui  vous  est  adressée.  Par  cette  despesche  vous  ap- 
prendrez le  commencement  de  ma  cure  qui  réussit  fort  bien  grâces  à 
Dieu  jusques  à  présent.  Le  s''  Enee  me  pense  le  soir  par  application 
externe,  et  le  matin  par  injection  iiiLcrne  avec  des  eaux  si  bien  odori- 

'  Bibliolhèquenationaie,  nouvelleiacqiiisilions  françaises, n''5i70,  foi.  aoo  Antograpbe. 
VI.  3(i 

iMpr-iatus   tATioiitc. 


282  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

ferantes  que  les  clysteres  d'Ambre  gris  de  Mad"  d'Allemagne  '  m'y  deb- 
voient  estre  pour  rien.  J'espère  que  cet  homme  viendra  à  bout  de  son 
entreprinse,  mais  je  ne  pense  pas  que  ce  soit  si  tost  comme  il  disoit,  et 
desja  il  commance  {\  parler  d'un  moys  ou  six  semaines;  en  voicy  tan- 
tost  une  passée.  M""  le  présidant  Seguiran  se  purge  un  peu,  et  en  a  voit 
bon  besoing,  avec  son  mal  d'oreille.  On  faict  aujourd'huy  céans  la  Mal- 
voisie ordinaire  et  demain  j'en  faicts  faire  une  seconde  pièce  pour  sub- 
venir à  la  presse  qu'on  nous  en  faict  de  dehors*. 

Je  n'avois  pas  eu  moyen  de  revoir  voz  lettres  pour  y  respondre 
comme  je  tascheray  de  faire  maintenant  encores  que  je  n'aye  guieres 
de  besoing  de  travail,  car  pour  retenir  cez  clysteres  il  me  fault  bien 
de  différantes  postures,  et  fauldra  que  vous  fassiez  mes  excuses  à  ceux 
à  qui  je  debvrois  escrire,  quand  vous  les  verrez.  Et  mesmes  à  M'  Ru- 
bens,  à  qui  pourtant  j'escriray  pendant  cette  crise,  pour  mon  diver- 
tissement, s'il  plaict  à  Dieu.  Cependant  je  pense  que  certainement  il 
n'y  auroit  pas  grand  danger  quand  vous  lui  auriez  envoyé  ma  despesche 
avec  les  loo  libvres  et  des  belles  paroles  pour  excuses  du  retardement 
advenu  par  l'indisposition  du  porteur  ou  aullrement. 

J'ay  faict  voir  à  M'  le  présidant  Seguiran  ce  que  vous  m'escriviez  de 
ce  Bourgeois  et  ay  esté  bien  aise  que  vous  n'ayez  pas  esté  d'accord  en- 
semble, car  c'est  le  plus  fainéant  et  le  plus  fantasque  garçon  que  je  vis 
jamais;  il  m'a  servy  plus  d'un  an  ou  environ,  et  s'il  eut  faict  la  cen- 
tiesme  partie  de  ce  qu'il  m'avoit  faict  promettre,  pour  entrer  céans, 
j'eusse  esté  trop  heureux,  mais  je  ne  sceus  jamais  luy  faire  escrire  trois 
feuilles  de  suitte,  et  puis  il  n'a  pas  le  sens  commun,  ne  possible  trop 
de  fidélité,  car  il  me  vint  un  jour  porter  à  Paris  par  vanité  des  chiffres 


'  Cette  dame  qui  mettait  tant  de  re- 
cherche et  de  parfums  dans  les  soins  hy- 
giéniques intimes  dont  Peiresc  parle  comme 
Molière,  était-elle  la  femme  du  personnage 
mentionné  par  Tallemant  des  Réaux  (VII, 
SsG)  sous  le  nom  de  Biaise,  baron  d'Alle- 
magne et  de  la  Font?  Ce  baron  d'Allemagne, 
qui  (fa  marié  une  de  ses  filles  à  un  M.  de 


Jonques»,  figure  dans  l'historiette  intitulée 
Provençaux  et  Provençales. 

'  On  voit  ((ue  le  vin  do  Malvoisie  offert 
par  Peiresc  à  ses  amis  ne  provenait  pas  de 
la  fameuse  île  de  ce  nom,  mais  que  c'était 
tout  simplement  du  vin  de  propriétaire,  du 
vin  récolté  en  cette  province  qui,  à  tant 
d'égards,  du  reste,  est  fille  de  la  Grèce. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  283 

et  lettres  deschiffrées  que  recevoit  M'  de  Modene  son  maislre  \  On  me 
dict  que  M"'  d'Oppede  donne  ioo  libvres  à  La  Fagoiie.  M"'  Segiiiran  a 
escript  en  Avignon  pour  un  Rousset  qui  avoit  servy  feu  M'  de  la  Ceppede. 

Mon  homme  avoit  oublié  de  me  bailler  le  billet  de  mon  cousin  de 
Meaux  que  je  vous  envoyé  à  présent.  Lange  a  eu  ses  lettres  de  don, 
mais  il  a  les  fiebvres  quartes  qui  incommodent  fort  le  pauvre  homme. 

M'  de  Beauvilliers,  s'en  allant  en  Cour,  passa  par  icy  et  visita  M'' le 
présidant  Seguiran  et  ouvrit  des  moyens  d'accommodement  de  l'affaire 
de  Cotron,  dont  il  escrivit  à  M?'  de  Guise  qui  fit  une  fori  honorable 
lettre  à  M''  le  Présidant  avec  clause  portant  que  Cotron  s'abstint  de 
Marseille  jusques  à  l'accord  achevé. 

Je  suis  bien  aise  que  vous  vous  souveniez  du  Sueur  ^  et  vouldrois 
bien  que  vous  n'oubliassiez  pas  la  table  de  cuivre  de  M''  du  Monstier; 
allez  luy  demander  le  mémoire  de  l'aage  de  mon  filleul,  et  sa  cleri- 
cature,  et  tentez  de  l'emprunter  pour  quelques  moys,  si  vous  pouvez^. 

On  me  vient  de  sommer  de  clorre,  ce  que  je  faicts  par  l'advis  d'une 
chaire  de  feu  M'  de  Fabregues^  ad  instar  de  celle  du  feu  grand  niaistre 
de  Malte  ^,  dans  laquelle  nous  avons  celte  aprez  disnée  logé  M"'  de 
Callas  mon  père  qui  s'y  est  trouvé  fort  bien.  Un  enfant  la  roulle  par- 
tout et  à  tous  sens.  Un  huissier  la  fera  bien  aller  dans  la  chambre  des 
G  omtes  sans  y  faire  entrer  les  crochetleurs°,  pour  le  jour  de  la  récep- 
tion de  M""  Seguiran  Dieu  aydant,  et  sur  ce  je  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

voslre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peireso. 
D'Aix,  ce  19  septembre  i6a5  au  soir'. 

'   François  de  Rainiond  de  Mormoirou,  *  S'a((irait-il  Ih  du  fameux  ligueur  Louis 

baron  de  Modène,  père  d'Esprit  de  Raiinond,  de  Fabry  Fabrègues,  mort  en  1616? 

comte  de  Modène.  Voir  recueil  Peiresc-Du-  '  G'ëtait  une  chaise  de  malade,  une  chaise 

puy  ([,  904).  roulante,  comme  on  le  voit  plus  loin. 

'  H  ne  faut  pas  penser  au  grand  peintre  *  Fx'.s  porteurs,  ainsi  nommes  parce  que 

Euslache   Losueur  qui,   né    en  novembre  les  bâtons  dont  ils  se  servaient  ('laient  re- 

161  G,  n'aurait  eu  que  neuf  ans  en  tù-iB.  tenus  par  des  crochets. 

'  La  table  de  cuivre.  '  Bibliothèquenationale,nouveIIesacqui- 

36. 


284  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

LXXXIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Depuis  vostre  despesche  du  neufviesme  j'en  ay  receu  une  du  qua- 
torze qui  est  venue  avec  une  du  douze  de  M'  d'Herbauit^  sans  que  vous 
m'en  ayez  accusé  aulcune  pour  l'ordinaire  du  douze;  aussy  crois  je  que 
s'il  n'y  a  equîvocque  en  la  datte  du  quatorze  pour  douze,  vous  n'aurez 
pas  eu  loisir  d'escrire  par  cest  ordinaire  là. 

J'ay  faict  rendre  le  pacquet  de  M''  de  Gomervile  au  procureur  de 
Guerre  par  Mons'  Astier  avec  le  quatruple  et  l'escu  au  soleil.  S'il  veult 
faire  responce,  je  l'envoyeray  presentemant.  J'ay  faict  randre  aussy 
toutes  les  aultres  lettres  à  leur  adresse. 

Je  receus  avec  vostre  pacquet  du  neufviesme  une  petite  bouete  de 
Rome  venue  soubz  la  couverture  de  Mons""  Jacquet  où  je  trouvay  que 
Mademoiselle  de  Barclay  ^  m'envoyoit  sur  vostre  comte  par  ordre  de 
M''  de  Bonnaire  son  frère  une  bulbe  de  Narcisse  dont  elle  n'exprime 
pas  la  coulleur  et  quelques  Annemones  des  plus  belles  qui  se  puissent 
voir  entre  lesquelles  est  la  Reggata  ou  Scripta  dont  vous  m'aviez  parlé, 
ensemble  la  viollette,  l'incarnate,  la  couleur  de  rose,  la  persicque  et 
quelques  Ranonculles.  Je  le  voulloys  une  foys  envoyer  à  Beaugencier, 
mais  vous  voyant  si  prest  à  venir  j'ay  creu  qu'elles  vous  attendroient 
bien  et  qu'il  vauldroit  mieux  vous  laisser  le  plaisir  de  les  faire  planter 
en  vostre  presance,  car  aussy  bien  les  pluyes  ont  esté  si  rares  que  la 

sitions  françaises,  n°  Siyo.fol.  ao3.  Auto-  trait,  quia  écrit  cette  lellre,  a  changé  le  nom 

graphe.  Je  néglige  un  court  billet  autographe  àcd'Herbaullcnd'Harbaull ,  comme  plus  loin 

de  la  même  date  (D'Aix,  ce  19  septembre  iiachangélenioton/reenau(re,  comme  plus 

«K  soir  162 5)  qui  est  placé  au  fol.  2c5  et  loin  encore  il  a  changé  l'illustre  nom  de 

qui  n'est  qu'une  insignifiante  petite  lettre  de  Kepler  en  celui  de  Rueplaires. 
recommandation.  '  Louise  de  Bonnaire.  veuve  du  poète- 

'  Le  secrétaire ,  très  ignorant  ou  très  dis-  romancier  Jean  de  Barclay. 


♦ 


[1625]  À  SA  FAMILLl!:.  285 

terre  n'est  eucores  guieres  humectée  ne  gueres  bien  apprestée  pour  y 
mettre  des  planles  délicates,  et  possible  trouverez  vous  meilleur  de  les 
faire  mettre  dans  des  potz  pour  les  mieux  deffandre  de  l'injure  du 
temps  et  de  la  vermine.  Cependant  il  en  fauldra  faire  les  remercie- 
mentz  nécessaires  et  à  Rome  et  à  M'  de  Bonnaire  que  je  pensse  estre  à 
Lyon,  car  M""  de  Mondevergues  m'escript  d'Avignon  que  les  despesches 
venues  au  Vice  Légat  de  la  part  de  Mons'  le  Cardinal  '  du  treiziesme  de 
ce  moys  portent  qu'une  partie  de  son  train  estoit  desja  partie  avec 
ordre  de  l'attendre  à  Lyon. 

J'attentz  avec  grande  impatiance  d'entendre  si  ledict  sieur  Cardinal 
n'aura  poinct  esté  arresté  en  demandant  son  congé,  d'aprehansion  que 
s'il  vient  sitost  ma  cure  ne  puisse  poinct  estre  encores  achevée,  comme 
je  desirerois  pour  me  bien  aquitter  de  mon  devoir  en  son  endroict  et 
des  siens,  mais  nous  ferons  ce  que  nous  pourrons.  Tant  y  a  que  les 
remèdes  font  leur  opération  insensiblement  Dieu  mercy  et  me  font  es- 
pérer bonne  ysseue  de  celte  cure  dont  je  vous  ay  escript  les  particula- 
ritez  par  ma  despesche  du  dix  huicliesine  et  par  une  recharge  que 
M''  Descrignolle^  vous  aura  portée  lequel  partit  le  vingtiesme  au  matin. 
Mais  Dieu  sçait  s'il  vous  aura  treuvé  de  par  delà. 

Monsieur  d'Oppede  vous  a  faict  une  despesche,  à  ce  qu'il  m'a  dict, 
avant  que  partir  du  Contât,  concernant  le  différant  qu'il  a  avec  ceux 
de  Lisle\  et  qu'il  desiroit  que  vous  communicassiez  à  Mons""  le  Légat; 
il  en  est  bien  en  paine  aussy  et  vouldroict  bien  que  vous  l'eussiez  peu 
prévenir  avant  son  retour  de  deçà. 

J'ay  esté  bien  aise  de  recouvrer  ce  petit  livret  de  Kepler  et  ne  man- 
queray  pas  d'en  remercier  Mons"'  du  Puy  à  qui  je  procureray  aussy  des 
extraictz  de  tous  cez  differantz  de  nones*  si  tost  que  la  commission  de 
Mons""  de  Léon''  sera  achevée,  car  on  nous  viendra  remettre  le  tout  en 

'  Fr.  Barberini.  (procèsdereIi{peuses)efleinot(/c;io«<;s, qu'il 

'  Ce  Z)e«cri^'-no//e  est  ie  même  personnage  faudrait  lire  dénoués,  c'est-à-dire  arrangé. 
quie8tappclL'pIushaut(p.98i)<^5(;ra^no/e.  *  Sur  Charles  Brulart,  seigneur  de  Léon, 

'  L'Isle-sur-Sorgue  (Vaucluse).  conseiller  d'État,  voir  les  trois  tomes  du 

'  On  peut  hésiter  entre  les  mots  à:'  noues  recueil  Peiresc-Dupuy  {passim). 


286  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

ce  parlement  comme  on  a  faict  du  reste  dont  j'avois  ja  envoyé  plu- 
sieurs coppies  à  M""  de  Lomenie. 

J'ay  retrouvé  par  hazard  la  vieille  généalogie  de  Bavière  dont  j'avois 
esté  en  peine  et  dont  vous  aviez  parlé  à  M'  Tavernier.  C'estoit  en  cher- 
chant le  Pietro  Soave  Polano  du  Concile  de  Trente  '  que  je  ne  sceus 
jamais  retrouver,  mais  je  pensse  qu'il  me  reviendra  un  jour  à  la  main 
quand  je  ne  le  chercheray  plus  comme  a  faict  cette  généalogie. 

J'ay  communiqué  aux  dames  de  S'*' Marie  ce  que  vous  m'avez  escript 
des  sentimentz  de  M'  l'Archevêque  d'Aix  touchant  leurs  passaiges;  elles 
tiennent  cela  si  long  à  resouldre  et  le  retour  de  M^  d'Aix  si  incertain 
qu'il  me  doubte  qu'elles  vouldront  voir  de  se  loger  ailleurs  si  elles 
peuvent  à  cause  que  la  dame  Supérieure  qui  est  revenue  d'Ambrun  est 
fort  pressée  s'en  retourner  en  Daulphiné  et  vouldroit  bien  les  avoir  lo- 
gées avant  son  despart.  Les  dames  carmellines  sont  bien  aussy  em- 
peschées  de  leur  logement  et  je  croys  qu'elles  seront  constrainctes  de 
s'arrester  à  la  maison  de  Madame  de  Millaud  où  elles  ne  sont  que  par 
louage  pour  ne  pouvoir  rien  treuver  de  meilleur  dans  la  ville  d'où  elles 
ne  sortiroient  pas  s'il  n'y  avoit  de  grandes  assurances  de  les  enclorre 
bien  tost  dans  la  ville. 

L'empreinte  du  cachet  que  vous  m'avez  envoyée  est  fort  bien  pro- 
portionnée à  mon  gré^.  Je  ne  suis  marry  que  de  la  difficulté  que  Ser- 
gent a  trouvée  de  le  mouller.  Possible  que  le  sire  Souchet  nostre 
voisin^ sera  plus  huereux,  s'il  en  faict  l'essay,  car  il  m'a  fort  heureuse- 
ment moUé  de  fort  grosses  médailles  de  cuivre;  pour  l'inscription, 
elle  sera  en  un  billet  cy  joinct.  Mais  je  croys  que  on  la  pourra  bien 
encorespousserdepar  deçà,  si  vous  n'avez  eu  le  loisir  delà  faire  faire  là. 
Si  j'eusse  esté  adverti  de  ce  bon  ouvrier  que  vous  dictes  qui  est  si 
traictable,  je  luy  eusse  vollontiers  faict  faire  un  petit  cachet  pour  moy 
où  il  n'y  eusse  que  noz  armes  avec  la  crosse  sans  timbre  pour  en  ca- 

'  Istoria  del  Concilio  tridentino  di  Pietro  '  Le  cachet  dont  il  n  été  question  plus 

Soave    Polano,   c'est-à-dire,    comme   nous  haut. 

l'avons  vu  dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy,  '  Sur  les  maîtres  fondeurs  Souchet  à  ALx, 

Paoio  Sarpi.  Londres,  1619,  in-fol.  voir  recueil  Peiresc-Diipuy  (111,  107). 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  287 

chetter  mez  lettres  missives,  mais  nous  le  ferons  un  jour  si  nous  en 
rencontrons  la  commodité. 

Quant  aux  allaires  de  Bordeaux,  je  suis  bien  aise  que  vous  ayez  faict 
choix  de  ce  procureur  Faure  à  l'indication  de  Mons""  Bignon,  mais  s'il 
n'y  a  un  solliciteur  oultre  cela,  je  crains  que  l'affaire  ne  coure  fourtune, 
mais  ^  pour  l'impetration  de  Porchères  parce  que  le  père  du  Val  m'es- 
crivit  qu'il  n'avoit  peu  avoir  la  coppie  des  provisions  du  resignataire  de 
Boumard  et  qu'il  ne  m'en  envoya  que  le  seul  nom  et  surnom.  J'en- 
voyay  à  tout  hazard  lever  en  devoUu  en  cour  de  Rome  en  termes  ge- 
neraulx  sur  ledict  resignataire  pour  ne  l'employer  qu'en  cas  que  le 
conseil  y  puisse  trouver  quelque  prise,  car  il  fauldra  bien  enfin  que 
ses  provisions  soient  veues  au  greffe  des  insinuations  et  lors  nous  les 
ferons  examiner. 

[De  la  main  de  Petresc]  On  me  presse  de  clorre  encores  que  je  n'ay 
eu  moyen  de  me  lever,  pour  ne  perdre  la  commodité  de  M"'  de  To- 
renc,  qui  doibt  partir  ce  matin  mesmes,  et  je  suis  tousjours, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aixv  ce  a 7  septembre  lôaS. 

Je  croys  que  M""  de  Torenc  portera  l'advis  de  la  création  des  consuls 
de  cette  ville;  si  je  ne  la  sçay  à  temps,  vous  l'apprendrez  de  luy.  On 
avoit  embulletté  M''  de  Flajosc,  mais  hier  la  nouvelle  vint  qu'il  estoit 
mort  lundy  dernier,  dont  j'ay  esté  bien  fasché. 

Vous  aurez  veu  de  par  delà  Ms'  de  Guise ,  qui  partit  fort  inopiné- 
ment d'icy  deux  ou  trois  jours  y  a. 

Ou  vient  de  me  dire  que  le  s""  de  la  Bastide  Jourdans  Lymaye  est 
passé  premier  consul^,  et  M'  de  Fauris  assesseur^  et  qu'on  ballotte 
François  Beaumont  pour  second,  et  M'  Guidy  pour  tiers*. 

'  Surtout.  '  Nous  avons  plus  haut  trouvé  mention 

'  C'était,  comme  nous  l'avons  dëjà  vu,  de  Pierre  de  Fauris  Saint- Vincens. 

Jean-Louis  de  Corriolis ,  seigneur  de  la  Bas-  '  Beaumont    et    Guidi   échouèrent.    On 

tide  des  Jourdans  et  de  Limaye.  nomma  Pliiiippc  de  Rapelin,  sieur  dUpie, 


288  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 


LXXXV 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

EN  COUR. 

Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  desrobé  durant  ma  cure  et  durant  la  sollicitation  pour 
Mons"'  de  Bouc  sera  pour  vous  accuser  la  réception  de  vostre  despesche 
du  16,  n'ayant  poinct  encores  veu  celle  du  19  ne  celle  du  q3  qui  deb- 
vroient  meshuy  estre  compariies ,  et  pour  vous  dire  que  je  sents  un  grand 
et  apparent  amendement  en  mon  mal  grâces  à  Dieu,  mon  fie  estant 
fort  diminué,  r'amolly  et  rendu  palpable  et  indolent  quand  je  le  veux 
remettre.  Et  que  de  cinq  petites  pointes  de  carnositezqui  comniançoient 
à  se  former  aux  orifices  des  Emorroïdes,  les  deux  sont  desja  entière- 
ment mortes,  la  troisiesme  proche  de  l'estre,  et  les  aultres  deux  en 
estât  de  ne  durer  pas  guieres  de  jours.  Qui  estoit  ce  qui  me  causoit 
les  plus  grandes  et  plus  insupportables  douleurs.  Aprez  quoy  levé,  on 
me  veult  penser  le  fie  avec  des  parfuns,  et  aultres  remèdes  fortdoulx, 
et  cappables  de  le  diminuer  et  anéantir  peu  à  peu,  sans  incision,  ne 
ligature. 

Quant  à  M' le  présidant  Seguiran,  il  eut  hier  son  soit  monstre;  au- 
jourd'huy  les  gents  du  Roy  ont  conclu  sur  sa  requeste,  qu'il  fut  com- 
mis pour  informer.  Demain  au  matin  Mess"  se  rassemblent  pour  com- 
mettre deux  commissaires  à  ladicte  information.  Mais  ils  n'ont  pas 
désiré  qu'il  les  pressast  de  procéder  à  sa  réception  actuelle,  avant  la 
S'  Denys,  afin  que  l'arrest  soit  plustost  conceu  au  nom  de  la  cour 
séante  qu'à  celuy  de  la  Chambre  des  vacations  appeliez  les  aultres  qui 
ne  sont  de  service  ordinaire.  A  quoy  il  s'est  conformé  non  sans  beau- 
coup de  répugnance.  Au  surplus  il  m'a  donné  de  la  peine  tout  mon 
saoul,  et  m'a  constrainct,  nonobstant  ma  cure  et  les  grands  vents,  d'aller 
souvent  avec  des  clysteres  dans  le  ventre  de  çà  et  de  là,  et  principale- 

et  Ciprian  de  Bosco  (du  Bois),  bourgeois,        nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises, 
pour  second  et  tiers  consuls.  —  Bibliothèque        n°  6170,  fol.  ao6.  Original. 


[1625]  \  SA  FAMILLE.  289 

ment  chez  luy  pour  le  vaincre  à  tout  bout  de  champ,  ou  au  moings 
pour  le  combattre,  car  il  ne  vouloit  pas  visiter  le  présidant  de  Reau- 
viile  que  l'aultre  ne  le  fust  venu  voir  devant,  et  puis  le  vouloit  récu- 
ser, sans  avoir  d'assez  valables  causes, et  sans  considérer  que  se  desla- 
chant  de  celuy  là,  il  sedestachoit  d'avec  M'  Margaillet,  M"^  dePierrefeu, 
et  les  aultres  principaulx  de  la  Conij)a{jnic  lesquels  ont  frappé  un  si 
grand  coup  en  sa  faveur.  Enfin  aprez  de  fort  grosses  paroles  je  le  trais- 
nay  chez  M'' de  Heauville,  où  il  trouva  grande  froideur,  parcequ'il  avoit 
tardé  cinq  jours  tous  entiers  depuis  l'ariivée  d'iceluy,  sans  l'aller  vi- 
siter connue  il  debvoit,  et  avoit  attendu  la  veille  du  jour  que  son  af- 
faire debvoit  estre  mise  en  délibération.  Il  vouloit  une  foys  traicter  avec 
M'  de  la  Roque,  plustost  que  de  se  soubsmettre  aux  moindres  petites 
fornialitez.  Et  Dieu  veuille  qu'il  ne  le  fasse  encores,  car  je  ne  sçay  de 
quoy  m'asseurer  en  cet  esprit  là.  (combien  que  certainement  je  le  vois 
grandement  changé  et  beaiicou])  de  bonnes  façons  de  faire  et  de  traicler 
au  prix  de  ce  qu'il  estoil  aultres  foys. 

Mon  oncle  de  Meaux  est  malade  à  l'extrémité  à  mon  infiny  regret. 
Je  prie  à  Dieu  qu'il  l'adsiste.  W  Alcandro  et  ceux  de  sa  trouppe  sont 
arrivez  en  Avignon  puis  le  28  du  passé.  M""  de  Mondevergues  leur  fit 
les  compliments  et  offres  selon  sa  courtoisie,  et  les  mit  en  notice  de 
ma  cure;  sans  cela  je  crois  que  je  les  aurois  desja  icy.  M''  Aleandro 
m'escrivit  le  lendemain  que  M""  de  Guise  leur  avoit  dict  à  Valence  que 
le  Roy  le  mandoit  pour  avec  luy  resouldro  la  forme  de  la  guerre,  puis 
qu'il  n'avoit  peu  condurre  la  paix  avec  Ms'  le  Légat.  J'euvoyeray  faire 
des  compliments  en  Avignon  au  premier  jour. 

Quant  aux  propriétaires,  M""  de  Mauvans  se  rencontra  icy  devant 
hier  fort  opportunément  pour  voir  vostre  lettre  du  1 6  touchant  l'arrest 
du  10.  Il  me  dict  qu'il  en  parlefoit  bien  haultement  à  leres. 

Au  surplus,  j'ay  esté  infiniment  aise  de  ce  que  vous  avez  extorqué 
du  cardinal  de  Sourdis.  Si  vous  pouviez  dresser  des  articles  de  con- 
cordat et  les  luy  faire  signer,  ce  seroit  un  grand  coup,  car  encores  que 
vostre  présence  soit  fort  nécessaire  en  Guienne,  si  est  ce  que  l'appré- 
hension de  la  guerre  des  Huguenots  me  faict  avoir  un  grand  regret 
n.  37 


IMPItlIIIIIII     liTIOVALE. 


•290  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

au  voyage  que  vous  y  pourriez  faire.  Et  vous  me  ferez  grande  faulte 
icy  à  ce  passage.  Vous  pourrez  faire  la  guerre  à  l'œuil,  et  comme  vous 
jugerez  le  plus  à  propos,  et  nous  ferons  de  nostre  costé  ce  que  nous 
pourrons  et  prie  Dieu  achever  le  reste,  s'il  lui  plaict,  et  je  demeu- 
reray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE   Peiresc. 
D'Aix,  ce  3  octobre  au  soir  i695. 

Il  a  couru  icy  une  coppie  imprimée  que  je  n'ay  pourtant  pas  sceu 
voir  pour  encores  d'une  lettre  de  M'  le  Connestable  au  Roy*,  pour  se 
plaindre  des  bruicts  qui  couroient  à  son  desadvantage  et  oii  il  parle 
fort  hault,  et  dict  n'avoir  touché  que  trois  monstres  et  que  M'  de  Bul- 
lion  n'avoit  rien  faict  que  par  son  exprez  mandement,  et  se  plaint  de 
la  perfidie  d'un  homme  pour  Gavy  ^.  Si  je  l'ay,  je  la  vous  envoyeray. 

Mad"=  de  Crequy  a  dénoncé  la  guerre  à  M""  de  Boyer  le  conseiller'  pour 
le  recouvrement  de  l'hostel  de  Saull*. 

M"'  de  Malerbe  est  arrivé  *.  Un  conseiller  de  Dijon  travaille  pour  luy  ;. 
il  se  promené,  ayant  un  pareatis  sur  ses  lettres®. 


'  Il  ne  faut  pas  confondre  ceUe  lettre  avec 
la  pièce  ainsi  mentionnée  dans  le  Catalogue 
de  la  Bibliothèque  nationale,  Histoire  de  France 
(t.  1,  p.  55o,  article  2286):  Lettre  de  Mon- 
seigneur le  connétable  au  roi.  Paris,  J.  Bessin , 
i6a5,in-8°. 

'  Spinola  était  alors  enfermé  dans  Gavy. 
comme  nous  l'apprend  une  relation  cata- 
loguée à  la  Bibliothèque  nationale  sous  la 
coteLB"  2087  :  Récit  véritable  de  ce  qui  s'est 
passé  en  l'armée  du  roi,  conduite  par  M.  le 
connétable  de  là  les  monts.  Lyon,  1626.  11 
est  encore  question  de  Gavy  ou  Gavi  dans 
les  pièces  2802,  23o5,  9807,  2808. 


'  Rappelons  qu'il  s'agit  là  d'un  ancêtre 
direct  du  marquis  d'Argens  :  J.-Baptiste 
Boyer  d'Eguilles ,  reçu  en  1 60/I  et  mort  doyen 
en  i646. 

'  L'hôtel  de  Sault  était  situé  rue  Pont- 
Moreau.  Sur  cet  hôtel ,  comme  sur  l'affaire 
à  laquelle  Peiresc  fait  allusion,  voir  Roux- 
Alpheian  (Les  ncesd'Aix,  I,  59i-6o5). 

'  Ce  fut  le  dernier  voyage  en  Provence 
du  grand  poète  qui  allait  mourir  trois  ans 
plus  tard  (6  octobre  1628). 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  208.  Auto- 
graphe. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  291 

LXXXVl 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU   ROY, 
À  LYON. 

ReCOMMAKDÉE  A    MONSIEUR  JACQUET,  INTENDANT  DES  POSTES  DE  S.   M. ,  POUR  LA  FAIRE  RENDRE  DAKS  LTOR 
QUAND    LEDICT   s'  DE  VALLATEZ   Y   PASSERA   EN   RETENANT  DE   LA   COUR. 

Monsieur  mon  Irere, 
Ce  mot  en  haste  est  pour  vous  dire  que  nous  achevons  à  ce  malin 
l'information  de  vita  et  moribus  de  M"'  Seguiran,  et  aussy  tost  on  luy 
doibt  bailler  sa  loy.  La  question  est  s'il  parlera  assis  au  Bureau  et  cou- 
vert comme  il  désire,  ou  non;  nous  sollicitons  pour  cela. 

Nous  sommes  en  incertitude  de  l'arrivée  du  Légat  en  Avignon.  Je 
faicts  estât  de  partir  mecredy  pour  y  aller  et  mené  le  s'  Enea  quant  et 
moy  pour  voir  M'  de  Mondevergues.  Espérant  que  vous  y  arriverez  en 
mesme  temps  si  vous  estes  party  d'hier  comme  je  pense,  et  adieu,  de- 
meurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

En  voyant  M'  Pacius  à  Valence,  sçaichez  s'il  continue  de  tenir  des 
pensionaires,  et  à  quel  prix,  pour  y  loger  mon  neveu,  et  Monde- 
vergues,  si  son  père  le  trouve  bon,  car  icy  ils  se  desbauchent  fort^ 

D'Aix,  ce  sammedy  matin  xi  octobre  i6a5  '. 

'  Le  fils  de  Valavez  et  le  fils  de  Lopès  de  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

Moiulevergues  étaient  alors  étudiants   en        sitions  françaises,  u°  5170,  fol.  ai o.  Aulo- 
droit  à  l'université  d'Aix.  graphe. 


57. 


292  LETTRKS  DE  PEIRESC  [16-25] 


LXXWII 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À   PARIS. 

xMoiisieui-  mon  freic. 
Je  fus  si  pressé  lors  du  départ  de  jV!*^  Guiltard,  aprez  la  réception 
de  M"'  le  p'  président  Seguiran ,  que  je  n'eus  poinct  de  moyen  de  vous 
escrire  par  cette  commodité,  et  pensois  le  faire  d'Avignon,  mais  je  n'y 
en  trouvay  poinct,  et  n'eus  aulcun  temps  de  vous  en  escrire.  Mon- 
sieur Guittard  vous  en  aura  dict  le  destail ,  et  comme  il  se  fit  admirer  d'un 
chascun,  non  seulement  pour  sa  leçon,  où  il  estalla  du  latin  de  Papi- 
nian  '  et  des  aultres  jurisconsultes,  avec  un  merveilleux  advantage  sur 
ses  auditeurs,  mais  aussy,  en  son  action  de  grâces,  laquelle  dura  une 
heure,  en  termes  si  cloquens  et  si  bien  appropriez  à  sa  persone  et  à 
la  Compagnie  qu'il  falloit  advoiier  la  transcendance  de  son  bel  esprit;  il 
conclud  en  se  resignant  tout  à  eux  et  les  priant  d'agréer  qu'il  se  des- 
parlit  de  la  première  place  pour  six  moys  en  faveur  de  M'  le  présidant 
de  Reauville  pour  se  rendre  plus  digne  d'exercer  par  aprez  la  première. 
Je  luy  avois  mis  cela  en  l'esprit  peu  de  jours  devant  inesperément,  et 
jamais  chose  ne  luy  succéda  mieux,  car  il  combla  d'obligation  et  d'hon- 
neur le  présidant  de  Reauville  qui  avoit  marchandé  la  primaulté  des 
visites,  et  se  le  rendit  trez  redebvable,  et  fit  voir  à  la  Compagnie  une 
discrétion  si  contraire  à  la  mauvaise  impression  qu'aulcuns  avoient  con- 
çeue  de  sa  légèreté  et  présomption  qu'ils  en  demeurèrent  tout  ravis,  et 
touchez  en  mesme  temps  d'une  affection  et  vénération  nécessaire.  Et  la 
conclusion  fut  que  la  Compagnie  luy  fit  prononcer  aprez  deûe  délibé- 
ration, qu'elle  avoit  vcu  par  ses  actions  qu'il  n'y  avoit  aulcune  place 
dans  la  Compagnie  digne  de  luy  que  la  première,  ce  qui  luy  fut  plus 
glorieux  que  la  réception  pure  et  simple,  laquelle  l'envie  eust  peu  im- 
puter à  brigues.  Le  lendemain  je  le  menay  au  Palais,  oill  il  receut  un 

'  jEmilius  Papininnus  (Papinien)  vivait  au  m'  siècle  (I3  l'ère  chrétienne.  C'est  un  des  plus 
grands  jurisconsultes  romains. 


[1625]  À  SA  FAMFLLF.  2»3 

gentilhoiniue  à  l'hominage  deub  au  Hoy,  et  (it  liez  dignement  cette  ac- 
tion, et  en  chanceUier,  le  prochain  jour  de  palais,  il  fit  la  repartie  à 
une  semonce  pour  le  decez  de  l'auditeur  Buisson  '  et  s'en  acquitta  fort 
dignement.  Le  jour  suyvant  le  P.  de  Bus^  luy  fit  desdier  des  Thèses, 
où  il  se  fit  rages  de  tous  costez  et  mille  beaux  éloges  d'honneur  pour 
luy,  et  puis  le  mecredy  il  tint  sa  première  audiancc,  où  il  prononcea 
un  arrest  de  plusieurs  chefs  le  plus  excellemeiit  du  monde  et  dix  ou 
douze  aultres  à  la  queue  au  grand  applaudissement  de  l'auditoire  qui 
estoit  remply  jusques  à  demy  de  la  galerie  de  dehors.  A  ce  matin  il  a 
tenu  sa  seconde  audiance,  et  y  a  interrogé  une  partie  et  parfaict  un 
procez  criminel  sur  le  champ,  et  prononcé  un  arrest  de  grand  exemple 
contre  des  commis  où  il  s'est  faict  admirer  et  me  vient  de  dire  qu'il 
se  joiie  de  toutes  cez  audiences.  Dieu  bénisse  son  travail  de  bien  en 
mieux. 

Au  surplus  je  suis  en  grande  peine  de  mon  père,  qui  eut  hier  au 
soir  un  accidant,  qui  nous  fit  a[>prelieiider  que  le  rume  ne  l'cstouffast, 
et  nous  conslraignit  de  luy  faire  donner  l'extrême  onction;  il  avoit  sou- 
vent faict  son  bon  jour  '  et  l'avoit  réitéré  mardy  dernier,  11  a  eu  bonne 
nuict,  mais  à  cette  heure  l'accidant  luy  revient  donner  de  l'inquiétude 
avec  un  mauvais  rallement,  qui  me  faict  craindre  le  coup  que  nous 
avons  tant  appréhendé.  Tout  est  entre  les  mains  de  Dieu,  Plaise  à  sa 
divine  bonté  de  l'assister,  et  nous  aussy  *,  et  sur  ce  je  demeure. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 

Je  vous  envoyé  une  lettre  de  M'  Aleandro.  Et  si  vous  pouviez  achepter 
l'imperfection  cyjoincte  de  l'Histoire  des  pais  bas*,  vous  me  parfairiez 

'  Henri  Buisson,  avocat,  fut  reçu  midileur  '  Sa  communion, 

à  la  Cour  des  comptes  en  la  charge  de  Claude,  *  Vnlave/.,  dans  le  sommaire  mis  au  dos 

son  père  (i6a5).  de  la  lettre,  rJsume  en  ces  mots  le  para- 

'  Balthazar  de  Bus,  jésuite,  était  le  neveu  graphe  que  l'on  vient  de  lire  :  La  maladie 

de  (ii'sar  de  Bus,  fondateur  de  la  Congré-  de  mon  pauvre  père. 

gation  de  la  doctrine  chrétienne.  '  Histoire  des  Pays-Bas,  depuis  tôCajus- 


294  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

un  beau  iibvre;  si  non  il  le  fauldra  achepter  tout  entier,  car  il  l'eut  de 
Pacar  qui  est  mort. 

D'Aix,  ce  vendredy  a 4  octobre  à  dix  henres  de  matin  i6a5  '. 


LXXXVIII 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE   VALLAVEZ, 

À  PAMS. 

Monsieur  mon  pauvre  frère. 
Enfin  aprez  tant  de  menasses,  Dieu  nous  a  voulu  oster  nostre  bon 
père  lequel  il  a  appelle  à  soy  ce  jourd'huy  fatal  vendredy  26  octobre 
entre  trois  et  quattre  beures.  Le  nous  ayant  ravy  dans  trois  jours,  du- 
rant lesquels  il  estoit  un  peu  incommodé  d'un  rume  sur  la  Tracbear- 
tere  (sic) ,  qui  lui  causoit  un  rallement  fort  fascbeux  sur  le  soir  et  sur 
le  matin,  la  minuict  et  le  midy  estants  plus  tranquilles.  Dieu  luy  a 
faictla  grâce  de  se  recognoistre  et  de  prendre  tous  ses  ordres  tant  de 
l'extrême  onction  que  confession  et  communion  en  bon  chrestien,  ne 
tesmoignant  aulcun  regret  Dieu  mercy  que  de  n'avoir  ordonné  par  es- 
cript  ce  qu'il  m'a  dict  de  bouche  qu'il  ne  vouloit  poinct  de  cérémonie 
à  ses  funérailles,  et  ne  vouloit  qu'une  croix  et  treize  flambeaux,  ce  que 
nous  ne  laisrons  pas  d'exécuter  Dieu  aydant  bien  que  son  ordonnance 
n'en  ayt  esté  que  verbale.  Et  pour  commancement,  à  ce  soir  mesmes, 
à  deux  heures  de  nuict,  nous  avons  faict  porter  le  corps  à  l'Eglise  dans 
nostre  chappelle  ^,  accompagné  seulement  parles  Jacopins  sans  chanter, 

qu'à  la  fin  de  160a.  Saint-Gcnais ,  i6o4,  fol.  2i5  un  duplicata  original,  que  Peiresc 

9  vol.  in-S".  D'après  le  Dictionnaire  des  Ano-  a  signé  et  en  tête  duquel  il  a  mis  :  n-Duppli- 

nymes  de  Barbier,  cet  ouvrage  aurait  élé  tire  cata  pour  demeurer  à  Lyon  à  vous  attendre 

par  S.  Goulart  (de  Senlis),  de  V Histoire  de  si  vous  estiez  ja  party.i 

J.-F.  I^  Petit.  '  La  chapelle  de  la  famille  de  Fabri ,  dont 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  on  s'occupe  tant  dans  toute  la  France  méri- 

sitions  françaises,  n°  Siyo,  fol.aiS.  Auto-  dionale  à  l'heure  oîi  j'écris  ces  lignes,  était 

graphe.  De  la  lettre  LXXXVII  il  existe  au  dans  l'église  des  Frères  prêcheurs,  aujour- 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  295 

psalniodians  à  basse  voix,  avec  leur  croix  et  treize  flambeaux  de  cire 
jaulne  selon  le  Concile,  n'y  ayant  que  M""  le  conseiller  Durand  et  moy 
avec  deux  ou  trois  de  noz  voisins  et  amys,  et  noz  domestiques.  Six  re- 
ligieux le  veilleront  toute  la  nuict  dans  la  chappelle,  et  à  cez  heures 
tout  le  reste  des  religieux  ne  tardera  pas  d'y  aller  dire  les  vigiles,  et 
puis  leurs  matines  ordinaires,  ce  qui  emportera  une  bonne  partie  de 
la  nuict,  et  demain  ils  le  mettront  dans  la  tombe.  M""  de  Reauville  pré- 
sidant faict  la  repartie ,  et  M''  de  la  Fare  la  semonce  à  cause  que  M""  le 
premier  présidant  Seguiran  et  M' le  doyen  Durand  se  trouvent  parents 
du  deffunct,  et  leur  service  ne  se  pourra  faire  que  lundy.  Je  n'ay  aultie 
apprebension  dans  ce  temps,  si  ce  n'est  du  passage  de  M''  le  Légat, 
qui  se  va  embarquer  à  Tollon  et  me  dict  qu'il  vouloit  passer  par  icy 
sans  cérémonie,  mais  non  pas  pourtant  incognito,  à  sçavoir  qu'il  iroit 
descendre  à  S'  Saulveur,  et  de  là  à  l'Evesché,  sans  entrée,  et  y  rece- 
voir les  visites  de  la  Cour  soit  en  gênerai  ou  en  particulier,  et  puis 
qu'il  viendroit  cbez  nous.  Je  ne  sçay  si  la  nouvelle  de  nostre  présente 
affliction  ne  l'en  destournera  pas.  Je  l'avois  esté  voir  en  Avignon,  et  le 
seigneur  Enea  m'y  avoit  accompagné  et  pensé  le  long  du  chemin.  Le 
voyage  avoit  succédé  le  plus  heureusement  du  monde,  mais  à  mon  re- 
tour, qui  fut  mecredy,  je  trouvay  mon  père  incommodé  de  ce  rume , 
qui  l'a  emporté  dans  3  jours.  Je  suis  si  hors  de  moy  que  je  ne  sçay  ce 
que  je  vous  escripts,  ne  ce  que  je  faicts.  Mon  cousin  de  Meaux  s'est 
trouvé  fort  à  propos  icy  pour  mon  soulagement  et  l'huissier  Artauld 
qui  est  devenu  nostre  voisin  chez  Aygosy  ',  lequel  m'accommodoit  du 
bas  de  sa  maison  pour  faire  cuisine ,  et  Mad^  de  Cogolin  ^  de  deux  trez 
belles  chambres  accompagnées  de  garde  robbe  à  plan  pied  de  nostre 

(l'hui  paroisse  Sainte-Madeleine.  Voir  deux  '  Sur  les  Aygosi ,  ancienne  fauiiiie  consu- 

brochures  qui  viennent  de  paraître  :  La  se-  laire  d'Aix ,  voir  l'ouvrage  de  Rdux-Alphoran 

pullure  de  Peiresc  dans  l'église  Sainte-Made-  (l,  i44). 

letne  d' Ai.T.  Notes  et  recherches  recueillies  [Mtr  '  La  terre  de  Gogoiin  (canton  de  Gri- 

Maurice  deDuranli  La  Galade  (Aix,  Achille  maud,  arrondissement  de  Draguignan)  aj)- 

Makaire,  juillet  1898,  gr.  in-8°).  —  Pour  partint,  pendant  plusieurs  siècles,  à  la  fa- 

Peiresc,  s.  v.  p.  par  le  présent  annotateur  mille  de  Cuers.  Les  seigneurs  de  ceU<*  terre 

(Paris,  octobre  1898,  gi-.  in-8°).  étaient  appelés  Cuers  Cogolin. 


296  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

Salle,  pour  y  loger  des  prélats  de  la  suitte  s'ils  fussent  venus,  car  le 
s'  Paniphilio  '  me  demanda  un  lict  sans  attendre  que  je  le  luy  oiïrisse. 
M''  du  Mas  me  baille  aussy  sa  salle  et  tout  son  estage  bas,  et  tout  estoit 
bien  meublé.  Mais  Dieu  nous  a  donné  d'autres  occupations,  puisqu'il 
luy  plaict,  dans  une  bien  extrême  affliction.  H  nous  consolera  quand  il 
luy  plairra,  et  je  demeureray, 
Monsieur  mon  frère, 

voslre  bien  bumble  frère  et  serviteur, 
DE  Peibesc. 

D'Aix,  ce  funeste  jour  de  ventlredy  a'i  octobre  à  ininiiicl  iGaô. 

J'ay  receu  voz  despesches  du  3,  6  et  lo  de  ce  moys.  Et  ne  vous 
sçaurois  respondre  précisément.  Vous  verrez  ce  que  M""  Aleandro  dict 
de  la  version  Du  Bartas'^,  et  des  poètes  qu'il  desiroit^. 


'  Gomme  je  l'ai  déjà  rappelé,  le  sieur 
Pamphilto  n'était  rien  moins  que  le  futur 
pape  Innocent  X.  Né  à  Rome  en  167 4,  il  avait 
alors  un  peu  plus  de  cinquante  ans.  Aurait-on 
pu  penser  que  le  cardinal  qu'il  accompagnait 
on  sa  légation,  et  qui  contribua  tant,  dix- 
neuf  ans  plus  tard,  à  son  élévation,  serait, 
avec  le  cardinal  Antoine  Barberini ,  frère  de 
François,  exilé  de  Rome  par  le  nouveau 
souverain  pontife? 

'  S"agil-il  là  d'une  version  latine  ?  Fau- 
drait-il supposer  que  Peiresc  veut  parler  du 


recueil  de  Gabriel  de  Lerm  {Guillelmi  Sa- 
liistii  Bartassvs  hebdomas,  opus  gallicum  a 
Gabrielo  Lenneo  Volca  lalinttale  donatum 
(Paris,  Mich.  GadouHeau,  1673  et  aussi 
i584,  petit  in-12)?  Ou  serait-il  question 
d'une  version  plus  récente?  En  ce  cas  je  ne 
trouve  à  citer  que  la  version  allemande  de 
l'Urania,  la  Judith,  la  Lepanthe,  la  victoire 
d'Ivry  (1693,  in-4°). 

^  Bibliotbèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  .'Jt70,  fol.  a  16.  Auto- 
graphe. 


[1625]  A   SA  FAMILLE.  297 


LXXXIX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

«ËMILIIOMMË  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Jamais  lioninie  ne  fut  plus  embarrassé  que  j'ay  esté  cez  jours  cy. 
Vous  aurez  apprins  par  mes  dernières  la  funeste  nouvelle  du  decez  de 
mon  père,  dont  les  funérailles  ne  se  pouvoient  faire  piustost  que 
lundy,  et  la  novene'  le  mardy.  Et  parmy  cela  j'ay  eu  sur  les  bras 
Mp'  le  Cardinal  Légat  et  tous  ses  gents,  mais  Dieu  a  conduict  toutes 
choses  assez  bien.  M'  de  la  Fare'^  désira  de  faire  la  semonce^  et  s'en 
acquitta  fort  dignement;  M""  de  Reauville  fit  la  repartie,  mais  il  fit  des 
merveilles  et  obligea  infiniment  la  mémoire  du  pauvre  defunct,  et 
toute  la  famille.  M"'  Aleaudro  estoit  desja  céans  avec  le  cavalier  Dony  ^ 
qui  voulut  ouyr  le  tout.  Hier  nous  fismes  la  novene  à  8  heures  de 
matin  par  une  grosse  pluye^  pour  avoir  loisir*^  de  destendre  le  dueil 
de  la  maison,  afin  d'y  recevoir  M'  le  Légat,  lequel  y  vint  disner,  avec 
la  pluspart  de  son  train.  Il  voulut  venir  mezzo  scognosciuto  ^  et  que 
personne  n'allast  au  devant  de  luy,  si  ce  n'est  moy  qui  au  retour  du 
service  m'y  en  allay  en  carrosse  jusques  à  la  descente  de  la  montagne, 
où  il  apprint  seulement  le  decez  de  mon  père  en  voyant  mes  habits, 

'  Fauris  de  Saint-Vincens,  qui  a  im-  '  Ln  mot  semonce  a  été.  transformd  en 

primé  la  présente  lettre  dans  le  Magasin  dlicouvs. 

encyclopédique  du  mois  d'août   i8o5   (le  *  J.-B.  Doni,  déjà  si  souvent  mentionné 

tirage  ii  part  porte  ia  date  de  i8i5,  Paris,  dans  nos  tomes  précédents,  surtout  dans  le 

J.-B.  Sajou,   in-8°    de    i3  p.)  a    rajeuni  tome  V.  Fauris  rappelle  (p.  3)  que  Doni, 

plusieurs  expressions  et  notamment  lex-  d'ime  famille  originaire  de  Florence,  était 

pression  novène  dont  il  a  fait  neuvnine.  Plût  frère  de  Louis  d'Atlichi,  évêque  de  Riez, 
au  ciel  que  le  document  n'eût  subi  entre  '  Mention  de  cette  givsse  pluie  a  été  sup- 

ses  mains  de  plus  graves  altérations  1  primée  par  Fauris. 

'  On  lit  dans  la  copie  Fauris  (p.  4)  :  *  Famis  a  remplacé  fois/rpar  temps. 

itM.  de  F'orbin  la  Kiue.»  '  À  demi  incognito. 

"•  38 

MmiMCRIl     IIITIOHALI. 


298  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

et  faisoit  difficulté  de  venir  disner  chez  nous  à  cause  de  ce,  disant  qu'il 
disneroit  à  l'Evesché,  et  puis  viendroit  faire  chez  nous  un  compliment 
de  condoléance,  et  voir  mon  cabinet.  Je  luy  dis  que  puisque  il  vouloit 
prendre  la  peine  d'y  aller  pour  une  chose  il  pouvoit  bien  nous  favo- 
riser d'y  prendre  la  collation  en  passant,  ce  qu'il  accorda,  et  voulut 
aller  descendre  de  carrosse  à  l'Eglise,  où  il  fut  receu  par  le  clergé  en 
chappes,  et  y  célébra  la  messe  basse,  accompagnée  toutefoys  de  Mu- 
sique et  de  beaucoup  de  solemnitez;  il  y  donna  indulgence  et  puis  nous 
le  menasmes  dans  des  carrosses  de  la  ville  jusques^  chez  nous,  oà  il 
fut  visité  par  Messieurs  du  Parlement  et  des  Comptes,  en  nombre  pro- 
portionné à  celuy  de  l'entrée  du  Parlement  de  Paris,  les  deux  premiers 
présidants  ayants  porté  la  parolle  en  latin,  11  vint  en  rochet  et  camail 
au  devant  d'eux  jusques  à  l'antichambre  plus  prochaine  de  la  salle, 
où  il  les  receut  et  escoutta  tousjours  debout  et  nud  teste  et  leur  fit  sa 
repartie  demesmes  en  latin  et  nud  teste  et  debout,  puis  les  reconduisit 
jusques  dans  la  salle,  ayant  prins  le  devant.  M'  d'Oppede  fit  bien,  mais 
mon  frère  de  Seguiran  fit  des  merveilles ,  ne  se  contentant  pas  de  termes 
communs  de  compliment,  mais  y  entrelassa  mention  des  affaires  de  sa 
négociation  et  de  la  paix  et  de  la  guerre  le  plus  gentilment  du  monde 
et  termes  trez  elegans,  ce  qui  obligea  M' le  Légat  en  sa  repartie  de  luy 
rendre  aussy  une  espèce  de  conte  de  sa  négociation,  ce  qui  eust  trez 
bonne  grâce. 

Aprez  il  disna  et  fit  asseoir  avec  luy  M'  Pamphilio,  M""  Assolino^, 
M"'  le  gênerai  d'Avignon,  le  s'  Sacqueti^,  le  cavalier  Nari ,  le  colonel  Maga 
lolti  et  M'Paraphilo  Persico  et  voulut  à  toute  force  que  j'en  fusse  aussy. 
Enmesme  temps  qu'il  disnoit,  on  fit  disner  les  gentilshommes  de  sa  suitte 
en  bon  nombre,  lesquels  furent  assez  bien  servis.  A  l'issiie  de  son  disner* 
il  voulut  aller  voir  mon  estude  et  s'y  entretint  assez  long  temps;  ilprint 
plaisir  de  voir  un  bas  relief  d'ivoire  antique,  lequel'^  j'avois  recouvré 

'  Le  mot  jusques  n'a  pas  ëté  reproduit  *  Variante  de  la  copie  Fauiis  :  à  l'issue 

par  Fauris.  du  disner. 

'  Fauris  a  imprimé  :  Azzojino.  ^  La  même  copie  remplace  le  mot  lequel 

'  Fam-is  a  préféré  la  forme  Saccheti.  par  le  mot  que. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  299 

depuis  pou,  où  estoit  représenté  l'empereur  Heraclius  à  cheval  avec  des 
contours  où  il  estoit  portant  une  croix ,  et  son  filz  Constantin  '  portant  une 
victoire  et  plusieurs  provinces  captives  au  dessoubs,  quasi  comme  celles 
du  grand  camayeul  de  Tibère.  Je  le  luy  donnay  en  partant;  il  fict  grande 
difficulté  de  l'accepter,  et  puis  M"^  Aleandre^  se  chargea  de  luy  porter' 


'  Le  nom  Constantin  a  été  ajouté  par  mon 
devancier. 

'  Peiresc  écrit  halntueilement  Akandro, 
par  exemple  six  lignes  plus  loin. 

'  Dans  les  Petits  mémoires  de  Peiresc 
(p.  4i)  on  trouve  cette  mention  :  rr  29  oc- 
tobre. A  mon  frère,  sur  le  passage  du  légat  en 
celte  villcTi,  et  au-dessous,  la  note  que  voici  : 
tr Relation  publiée  par  Fam'is  de  Saint-Vin- 
cens  dans  le  Magasin  encyclopédique  du  mois 
d'août  i8o5  sous  ce  titre  :  Lettre  de  M.  de 
Peiresc ,  écrite  d'Aix  à  son  frère  alors  à  Paris, 
dans  laquelle  il  lui  donne  des  détails  sur  une 
visite  que  lui  avait  faite  le  cardinal  Barberin, 
neveu  du  pape  Urbain  VIII,  légat  en  France. 
Comment  F.  de  Saint-Vincens  a-t-il  pu 
donner  à  la  relation  la  date  du  97  octobre? 
Comment  surtout  a-t-il  pu  ajouter  de  son 
propre  cru  beaucoup  de  détails  à  ceux  qui 
avaient  été  donnés  par  Peiresc?  Je  publierai, 
plus  tard,  la  lettre  autographe  de  ce  der- 
nier en  regard  de  la  lettre  très  développée 
écrite  par  son  trop  peu  scrupuleux  collabo- 
rateur et  amplificateur.  »  Je  tiens  aujourd'hui 
la  promesse  ainsi  formulée  il  y  a  cinq  ans. 
Mais  avant  de  reproduire  tout  ce  que  l'ima- 
gination ultra-méridionale  de  mon  prédé- 
cesseur ajouta  avec  tant  d'invraisemblance 
à  cette  simple  indication  :  il  voulut  aller  voir 
mon  eslude,  je  ferai  remarquer  combien  le 
mystificateur  a  été  maladroit  en  attribuant 
à  Peiresc  s'adressant  à  Valavez,  lequel  con- 
naissait les  collections  de  son  frère  aussi  bien 
que  ce  dernier  lui-même,  une  description 


qui  n'eût  été  bonne  que  pour  un  étranger 
n'ayant  jamais  visité  le  cabinet  du  fervent 
archéologue.  Lnumérer  les  richesses  de  ce 
cabinet  devant  un  homme  qui  les  voyait  tous 
les  jours,  c'était  d'une  ridicule  inutilité.  Tant 
il  est  vrai  que  toujours  quelque  maladresse 
it découvre  la  fourbe  et  l'erreur».  Ces  ob- 
servations présentées,  voici  les  variations 
exécutées  (p.  7-11)  par  F.  de  Saint-Virtcens 
sur  ce  thème  si  simple  :  il  voulut  aller  voir 
mon  eslude  :  rrll  vit  mes  médailles  et  pièces 
antiques;  il  fut  esbalii  de  trouver  six  mé- 
dailles de  bronze  de  l'empereur  Olhon,  mais 
je  lui  fls  bientôt  apercevoir  que  de  ces  six 
pièces  y  en  avoit  deux  latines  à  la  vérité, 
mais  d'Alexandrie,  deux  de  colonies  grecques 
avec  les  lettres  grecques  et  deux  véri- 
tablement fausses.  Ez  impériales  M.  le  I^gat 
n'en  trouvât  aucunes  fausses  quoique  j'en 
aye  plus  de  trois  mille,  or,  argent,  bronze, 
de  toutes  grandeurs.  La  suite  d'Adrien  et 
particulièrement  les  égyptiennes  lui  plurent 
beaucoup.  Commeilsçavoitqueje  m'adonne 
h  la  recherche  des  monnaies  modernes,  il 
visita  ce  que  j'ai  recueilli  des  roix  de 
France,  des  papes  et  particulièrement  de  ceux 
d'Avignon  etdes  seigneurs  de  France.  Un  pied 
fort  du  bou  roi  défunt  [Henri  IV]  lui  donna 
dans  la  visière  si  parfaitement  étoit  gravé. 
En  ayant  deux  je  luy  en  remis  un.  Je  le  fis 
aviser  que  les  monnaies  de  Charles  magne 
portoient  les  mêmes  lettres  que  les  carac- 
tères de  son  seing  que  l'on  voit  souvent  sur 
les  chartes  doimées  par  cet  empereur  que 

38. 


300  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

dans  sa  litliere;  il  a  plusieurs  pièces  semblables  en  mesme  matière 
d'ivoire,  qui  seront  bien  avec  celle  la.  H  partit  aprez  pour  aller  à  Roque- 


l'on  a  dit  ne  sçavoir  lire  ni  écrire,  ce  qui 
esl  un  peu  trop  dire.  Car  je  passe  l'écriture , 
et  non  le  sçavoir  lire,  pensant  que  ledit  em- 
pereur avoit  sa  signature  gravée  sur  métal. 
Nous  regardâmes  mes  manuscrits;  parmi  il 
se  trouvoit  trois  divers  exemplaiies  du  Pen- 
tateuque  hébraïque  des  Samaritains,  dont 
je  lui  fis  voir  que  le  plus  ancien  qui  est  in 
quarto  est  défectueux  de  plusieiu-s  cayei-s 
tant  du  commencement  que  de  la  Qn,  et  le 
|)lus  récent  (qui  est  in-fol.)  et  qui  n'est  pas 
de  soixante  dix  à  douze  ans  d'antiquité  n'est 
imparfait  que  d'une  seule  page  de  son  com- 
mencement. L'autre,  le  ])lus  important  de 
tous ,  fit  venir  l'eau  en  bouche  de  M.  le  l^égat , 
parce  que  comme  les  triptaples  il  est  escril 
par  triples  colonnes  en  chaque  page  qui 
contiennent  non  seulement  le  texte  hébraïque 
primitif,  mais  aussi  l'ancienne  version  ara- 
bique et  une  troisième  vulgaire  que  j'ap- 
pelle syriaque  et  non  samaritaine  (sans  dé- 
plaire h  un  sçavant  hébreu  qui  vint  un  jour 
en  mon  logis),  mais  imparfait  en  tant  de 
divers  endroits  qu'il  y  a  bien  de  quoi  dé- 
plorer qu'une  si  digne  pièce  soit  passée  en 
mains  indignes  qui  l'ont  mutilée.  Nous  re- 
grettâmes principalement  le  commencement 
h  cause  de  la  conformité  des  nombres  des 
années  de  l'âge  de  ces  anciens  patriarches 
qui  eût  été  bonne  à  examiner  en  ces  deux 
versions  aussi  bien  qu'au  texte  hébraïque, 
et  le  livre  est  de  si  bonne  marque  selon  ce 
qui  s'y  trouve  cotlé  tant  h  la  fin  de  l'Exode 
que  tout  à  la  fin  du  volume  depuis  plus  de 
4oo  ans  d'un  côté  et  de  aoo  de  l'autre, 
qu'il  méritoit  d'être  tenu  en  grande  considé- 
ration. M.  le  Légat  vit  un  petit  Lexicon  des 
Samaritains  pour  ces  mêmes  trois  langues. 


mais  imparfait;  encore,  me  dit  M.  le  Lé- 
gat, vaut-il  mieux  avoir  ces  fragments  de 
lexicon  qui  ne  sont  si  modernes  qui  ne  soient 
de  plus  de  i5o  ans.  Un  petit  supplément 
collé  en  teste  du  plus  moderne  Psnlateu(|ue 
où  il  n'y  avoit  que  la  version  arabique 
e  regione  de  l'hébraïque  frappât  les  yeux  de 
M.  le  Légat,  car  vaut  mieux  ce  fragment 
(|ue  tout  le  reste.  Je  lui  fis  voir  qu'un  bon 
homme  de  qui  on  avoit  recouvré  les  grands 
Iriptaples  avoit  pensé  en  suppléer  les  défec- 
tuosités en  faisant  transcrire  en  cliaractere 
syriaque  touts  les  cayers  du  commencement 
<iu  texte  hébraïque  et  en  deschirant  un  autre 
vieux  Pentateuque  hébraïque  escrit  en  pa- 
pier de  Damas  près  de  1 80  ans  y  a ,  pour 
en  entrelasser  quelques  cayers  et  quelques 
feuillets  aux  endroits  où  l'on  en  avoit  arraché 
aucuns  dans  cet  exemplaire  des  triptables. 
M.  le  Légat  me  trouvât  bien  riche  en 
manuscrits  vieux  et  modernes.  Je  lui  lis 
voir  deux  autographes  originaux  des  lettres 
escrites  à  M.  Joseph  Délia  Scala,  tant  par 
la  synagogue  des  Samaritains  d'Egypte,  que 
par  un  Zacharie  lors  grand  prestre  de 
la  synagogue  des  Samaritains  au  lieu  de 
Sichein,  lesquelles  n'ont  jamais  été  portées 
à  leur  adresse ,  estant  tombées  ez  mains  de 
feu  M.  de  Genebrard,  lors  archevêque  d'Aix. 
Ce  que  je  vous  mande  de  tous  ces  détails 
est  pour  que  vous  en  avisiés  nos  amis  qui 
s'intéressoient  à  la  visite  de  M.  le  Légal. 
Quand  nous  vimes  les  manuscrits  grecs ,  le 
temps  nous  manquoit.  Je  me  contentai  de 
montrer  quelques  petites  éclogues  manu- 
scrites tirées  du  temps  de  Constantin  Por- 
phyrogénètes  ;  deux  ou  trois  clironologistes 
grecs  qui  ne  sont  pas  des  jilus  connus,  à 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  301 

vaire  ';  jo  l'allay  encores  reconduire  jusques  à  S'  Marc,  et  il  me  fit 
engager  d'aller  jusques  à  Tollon.  Je  revins  donc  icy  ^  pour  prendre 
le  8'  Aleandre,  le  s""  Persico  et  le  s""  Dony  qui  y  estoient  demeurez 
à  cause  que  M'  Aleandro  s'estoit  donné  une  entorse.  Ils  sont  desja 
partis  pour  aller  à  Roquevaire,  et  je  suis  demeuré  derrière  pour 
les  suivre^  et  mettre  ordre  un  peu  au  logis  avant  que  partir  et  pour 


sçavoir  le  Joannes  Antiochenus,  le  Joannes 
Mallala ,  le  Georgius  et  autres ,  parmi  d'au- 
tres recueils  des  histoires  grecques  profanes. 
M.  le  Légat  nie  fit  promettre  de  lui  expédier 
un  précis  de  l'histoire  de  notre  ville  d'Aix 
(ce  qu'il  demande  partout  où  il  passe);  je 
lui  indiquai  deux  ou  trois  curiosités  en  notre 
métropole,  dont  le  bas-relief  votif  est  des 
plus  remarquables  [Celui  que  l'on  n  cru  re- 
présenter l'accouchement  de  Léda ,  aujour- 
d'hui incrusté  dans  le  mur  d'une  salle  de  la 
Maison  commune.  Note  signée  F.  S.  V.].  Je 
pris  note  pour  lui  des  restes  d'un  théâtre  ou 
d'un  amphithéâtre  par  de  là  les  Minimes  où 
étoit  l'ancienne  ville  [Il  n'y  en  a  plus  aucune 
trace  depuis  long-temps.  F.  S.  V.] ,  et  de  la 
tour  de  notre  horloge  du  palais  [Démolie  en 
1785.  Peiresc  pensoit  que  c'étoit  un  mau- 
solée, ce  qui  s'est  vérifié.  F.  S.  V.]  J'oubliai 
de  dire  que  M.  le  Légat  a  été  fort  réjoui  de 
voir  plusieurs  médailles  que  j'ai  de  divers 
cliapitres  de  chaledralcs,  et  il  senibloit  croire 
que  lesdits  chapitres  faisoient  battre  mon- 
noie;  mais  je  lui  fis  remarquer  de  vieilles 
notes  du  prevost  de  N.  D.  d'Avignon,  ap- 
puyées de  délibérations  anciennes  qui  disent 
que  ces  médailles  étoient  des  mai-ques  que 
le  capiscol  donnoit  aux  pretres  qui  assis- 
toient  à  l'office  pour  tirer  leurs  prébendes 
à  proportion  de  leurs  Services;  l'une  servoit 
pour  matines,  l'autre  pour  la  messe  et  vê- 
pres, et  au  bout  du  mois  chacun  ra|)ortoit 
ces  marques ,  et  ou  donnoit  autant  d'argent 


comptant  qu'on  avoit  de  marques,  et  quand 
ils  avoient  besoin  de  chose  sur  mois,  ils 
portoient  les  dittes  marques  aux  marchands, 
qui  les  prenoient  pour  autant  d'argent 
comptant,  parceque  au  bout  du  mois  le 
capiscol  les  reprenoit  ot  leur  donnoit  autant 
qu'aux  dits  pretres;  de  cela  apert  qu'on  ne 
marfjuoit  pas  les  absents  sur  le  livre  comme 
maintenant.  Or  les  armoiries,  par  exemple, 
du  chapitre  d'Avignon,  ainsi  qu'est  prouvé 
par  deux  des  médailles  ci-dessus  mention- 
nées ,  étoient  la  figure  du  vieux  clocher  de 
leur  église ,  qui  étoit  de  la  même  façon  avant 
qu'il  eut  été  abbalu  au  temps  que  Pierre  de 
Lune  [ Benoît  Xlll,  anti-pape.  F.  S.V.]  étoit 
assiégé  dans  son  palais.  Je  me  suis  entraîné 
ù  vous  parler  de  ceci ,  parce  que  vous  devès 
montrer  cette  lettre  à  M.  l'Evesque  d'Or- 
léans [Gabr.  de  l'Aubespine.  F.  S.  V.].  qui 
en  prendra  notte ,  étant  très  friand  de  tout 
ce  qui  a  raport  aux  antiquités  ecclésiasti- 
ques, ainsi  que  nous  le  dimes  avec  M.  le 
Légat;  et  pour  en  revenir  à  M.  le  Légat,  il 
partit  après  pour  aller  à  Roquevaire. .  .  « 

'  Chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement 
de  Marseille. 

'  Fauris  a  ainsi  abrégé  la  fin  d'une  phrase 
et  le  commencement  de  l'autre  (p.  i3)  : 
ffJe  le  reconduisis  jusqu'à  S.  Marc,  et  je  re- 
vins ici  pour  prendre ..." 

'  Mon  devancier  n'a  pris  dans  tout  le  reste 
de  la  lettre  que  ces  deux  lignes  :  irlls  sont 
partis  aujourd'huy,  et  je  suis  demeuré  der- 


302  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

vous  donner  cet  advis.  Je  laisse  icy  mon  cousin  de  Meaux,  et  au  re- 
tour je  passeray  à  Beaugentier,  à  Bians,  Dieu  aydant,  pour  y  faire 
prier  Dieu  pour  le  deffunct,  et  pour  voir  le  mesnafje  de  Lange  qui  m'a 
apporté  un  conte,  oii  de  299  charges  de  bled  il  a  donné  chemin  de- 
puis la  récolte  à  plus  de  200  charges,  et  je  n'ay  veu  paroistre  céans 
que  70  escus  du  sallin  oultre  la  despance  de  la  vendange  et  l'ordi- 
naire sans  comprendre  la  bouche  de  mon  père  à  quoy  je  pourvoy  d'ail- 
leurs. Je  crois  que  cet  homme  nous  donnera  bien  de  la  peine.  Et  sur 
ce  je  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 

D'Aix,  ce  Qg  octobre  1695. 

Je  receus  hier  vostre  despesche  du  17  et  avois  receu  auparavant 
celle  du  lû  qui  m'a  bien  donné  de  l'exercice,  et  en  Avignon  celles 
du  6  et  du  1 0.  Et  hier  celles  d'André  avec  la  boitte  et  le  livre.  La  boitte 
estoitmal  conservée  parce  qu'elle  fut  mouillée,  mais  encores  s'en  saul- 
vera  il  quelque  chose.  M*"  de  Meaux  ira  planter  le  tout  aprez  disner  au 
jardin  avec  le  sire  Boux  et  je  planteray  à  Beaugentier  les  bulbes  de  la 
grosse  boitte'. 

rière  pour  les  suivre  dans  quelques  jours,  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

et  sur  ce  je  suis,  M.  mon  frère,  votre. . .  de  sitions  françaises,  n°  0170,  fol.  qi8.  Auto- 
Peiresc.  »  graphe. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  303 

XG 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLÂVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  L\  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  PARIS, 

ET,  EN  SON  ABSANCE, 

À  MONSIEUR  DE  LOMENIE. 

Monsieur  mon  frère, 
Me  trouvant  icy  à  Roquevaire  à  ce  soir  où  est  venu  le  s""  Martin  qui 
est  à  M''  le  General  des  galères,  qui  m'a  semond  d'escrire  à  Paris,  je 
n'ay  pas  voulu  manquer  de  vous  faire  ce  mot  pour  vous  dire  que 
je  vous  ay  escript  tantost  avant  que  partir  d'Aix,  par  la  voye  ordinaire 
delà  poste,  et  que  je  suis  depuis  venu  fort  doulcement  jusques  icy, 
espérant  d'estre  demain  de  bonne  heure  à  Tollon  pour  salliier  encore 
M'  le  Légat  que  je  crois  s'estre  embarqué  à  ce  soir  sans  passer  par 
Tollon  ou  du  moins  sans  s'y  arrester.  Car  il  me  dict  hier  qu'il  s'em- 
barqueroit  d'abbord,  et  me  demanda  si  on  ne  pouvoit  pas  aller  à  Six- 
fours  par  ce  chemin  cy  sans  passer  par  Tollon.  Et  maintenant  on  me 
vient  de  dire  que  les  galères  du  Pape  sont  à  la  Seine  '  sans  avoir  voulu 
prendre  port  à  Tollon  parce  qu'elles  vouloient  estre  salliiées,  et  M""  le 
General  ne  fut  pas  conseillé  de  le  faire,  à  cause  que  le  General  n'y 
estoit  pas  ne  son  lieutenant,  ains  seulement  un  soubs  lieutenant  et  que 
le  grand  estendard  du  crucifix  n'y  estoit  poinct.  M"'  le  General  des  ga- 
lères aura  esté  surprins,  car  il  ne  sçavoit  pas  encores  la  venue  de  M""  le 
Légat  lorsqu'il  estoit  desja  tout  contre  Olliolles^.  Il  semble  que  le  temps 
se  tourne  au  vent  droict,  ce  qui  gastera  son  partement,  si  son  train  est 
achevé  d'arriver,  car  il  me  dict  qu'il  l'attendroit,  et  ce  fut  ce  qui  me 

'  La  Seoune,  dit  Valavez  dans  ie  som-  '  Cette  localité  porte  aujourd'hui  le  nom 

maire  mis  au  dos  de  la  lettre.  C'est  aujour-  lïOllioules.  C'est  un  chef-lieu  de  canton  du 

d'iiui  La  Seyne,  commune  du  canton  d'Ol-  dëpartement  du  Var,   à    9   kilomètres  de 

lioules,  aux  portes  de  Toulon,  à  l'ouest.  Toulon. 


304  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

fit  engager  de  parolle  d'y  venir.  De  là  je  m'en  reviendray.  Dieu  aydant, 
par  Beaugentier  et  par  Rians.  Je  ne  vous  reitereray  pas  ce  que  vous 
pourrez  apprendre  par  mes  lettres  de  tantost,  que  M'  le  Cardinal  est 
party  fort  satisfaict  de  nostre  Parlement  et  Chambre  des  Comptes,  et 
de  toute  la  ville  où  il  a  recogneu  une  grande  dévotion  au  S'  Siège.  11 
y  dict  hier  la  messe  dans  S'  Saulveur  et  donna  indulgence;  et  puis  alla 
disner  chez  nous  oii  il  fut  passablement  bien;  il  voulut  voir  mes  livres 
et  passer  oultre  jusques  ici  d'oii  il  est  party  si  matin ,  qu'on  l'a  rencontre 
sur  les  onze  heures  prez  d'OUiolles. 

Nous  avons  gouverné  M""  Aleandro  durant  quattre  jours  ensemble  le 
chevalier  Dony  et  le  s''  Pamphilo  Persico.  Mais  pour  M''  de  Bonnaire 
et  M'  Barclay,  je  ne  les  eus  qu'un  soir  avec  le  frère  du  Chevalier  del 
Pozzo,  lequel  m'eschappa  hier  dans  la  confusion  du  départ  de  M''  le 
Légat,  à  mon  grand  regret.  Nous  suppléerons  à  Tollon,  si  nous  arrivons 
à  temps  comme  j'espère,  à  cause  que  de  5  galères  du  Pape  les  deux 
esloient  retournées  à  Mourgues',  oii  l'on  a  envoyé  courrier  exprez  pour 
les  faire  revenir  en  diligence.  M''  le  General  des  galères  faict  estât  de 
l'accompagner  jusques  au  delà  de  Nice  au  moins. 

Je  finis  pour  estre  tard  et  demeure. 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 

Du  Paroir'  de  Roquevaire,  ce  mecredy  au  soir  99  octobre  i6a5. 

Je  VOUS  envoyé  coppie  d'une  lettre  de  Venize  sur  l'ambassade  d'Es- 
pagne en  Constantinople  que  j'avois  oublié  de  mettre  à  mon  pacquet 
de  tantost. 

M''  Aleandro  m'a  dict  que  le  livre  contre  lequel  a  escript  le  P.  Capel' 

"  C'est-à-dire  à  Monaco,  comme  nous  '  Marci  Antonii  Cappelli ,  Miiiortlse,  dis- 

l'avons  déjà  vu.  sertatio    de  cœna    Christi   suprema,    conlra 

'  Traduction  du  mot  provençal  poratre  ou  Hieromjmum  Vecchieti.  Paris,  in-4°. 
paradou  qui  signifie  »  moulin  à  foulon». 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  305 

est  d'un  nommé  Vecchietli'  gentilhomme  Florentin,  qui  se  qualifie  ab 
vEgypto,  de  la  Chronologie,  et  qu'il  est  imprimé  à  Cologne  in  f"*  et 
s'en  vendoit  à  Paris.  Si  vous  avez  moyen  d'en  voir  un,  encores  qu'il  ne 
vaille  guieres,  je  serois  bien  aise  de  l'avoir. 

Ce  3o  oclobre  du  matin  \ 


XCI 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS'. 

Monsieur  mon  Irere, 
J'ay  enfin  receu  voz  despesches  du  «îi  du  passé,  aprcz  que  la  Du- 
rance  a  demeuré  quelques  jours  inondant  beaucoup  de  terroir  sans 
estre  navigable.  Et  avois  auparavant  receu  celles  du  1 7°"'  et  1  S""".  J'ay 
aussy  receu  par  le  messager  d'Avignon  celle  du  h""'  avec  la  caisse  de 
[liantes  toute  mouillée.  Je  ne  sçay  si  ce  n'avoit  pas  esté  dans  le  batteau 
du  Rosne  ou  dans  la  Durance,  dont  les  Tulipes  estoient  un  peu  mal 
traictées  et  aulcunes  pourries.  Mais  les  arbres  estoient  en  assez  bon 
estât  si  ce  n'est  le  Rosier  de  Canelle  qui  estoit  presque  mort.  Il  s'y  en 
Irouva  sept  pieds,  au  lieu  que  vous  ne  parliez  que  de  six.  De  sorte 
que  vous  estes  plus  riche  que  vous  ne  pensiez.  Mais  hors  de  ce  Glantier, 
qui  estoit  aisé  à  cognoistre  et  celuy  de  Canele,je  n'ay  pas  sceu  distin- 
guer les  aultres  pour  les  recognoistre  précisément.  Je  les  ay  envoyez 
à  ce  matin  à  Beaugentier,  ayant  retenu  icy  un  des  pescliers  à  fleur 
double,  et  deux  marcottes  desdicts  Rosiers,  qui  sembloient  bien  sepa- 


'  Uierot»jmiVecehieti,FlorenùiiiahjEg\lplo  chant  le  Heu  d'impression.  On  ne  connaît 

5S.  Theol.  Doct.  de  anno  primilivo  ab  orbe  pas  d'édition  faite  à  Cologne. 
coiulilo  ad  nnniim  JuUanum  accommodnlo,  et  '  Bii)liolliè(juc nationale, nouvelles acqm'- 

dv  Sacrorum  Tempormn  ralione  libri  Vlll.  sitions  françaises,  u'Siyo.fol.  qqo.  Aulo- 

{Augustw  Vindelicorum ,  i6a5,  in-fol.)  graphe. 

*  Peiresc  avait  été  induit  en  erreur  tou-  *  L'adresse  manque. 

"•  39 

mrllllltllll    lATIOSALK. 


306  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

râbles,  ensemble  le  Nasturcium  Aquaticum  que  j'ay  faict  mettre  en 
nostre  jardin  de  dehors  où  plusieurs  des  plantes  de  la  grosse  caisse 
commancent  à  poulcer.  Les  Cardinales  sont  despeschées;  des  Jacynthes, 
l'un  semble  bourgeonner.  Si  vous  n'en  faictes  apporter  vous  mesmes 
quant  et  vous  pour  en  avoir  le  soing,  nous  ne  les  esleverons  jamais. 
Quant  aux  Tulipes  de  semance,  j'en  ay  envoyé  /loo  à  M'  Bartolomé,  et 
il  en  est  demeuré  environ  aultant,  mais  il  y  en  avoit  oultre  cela  prez 
de  9  00,  qui  cstoicnl  pourries  ou  bien  mal  traictées  de  l'humidité  de 
la  caisse. 

Voila  ce  que  je  vous  pouvois  dire  de  voz  plantes,  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  6  novembre  lôaô. 

Je  prins  du  froid  en  mon  espaule  gauche,  m'estant  endormy  avec 
les  remèdes  que  m'appliquoit  le  s"'  ^nea  sans  estre  bien  couvert,  ce 
qui  m'attira  une  defluxion  si  violante  en  cette  espaule,  que  j'ay  esté 
10  ou  12  jours  sans  pouvoir  remuer  ce  bras,  et  qui  pix  est  cinq  ou 
six  nuicts  sans  pouvoir  me  coucher;  il  me  falloit  dormir  quelque  demy 
heure  à  la  desrobée  tout  de  bout  ou  assis  avec  une  extrême  inquiétude, 
mais  le  s""  Enee  avec  un  emplastre  m'a  guary  Dieu  mercy  heureuse- 
ment, les  effects  s'en  estants  ensuivys  dans  le  4°"'  jour,  ayant  dormy 
2  heures  couché  devant  hier,  et  la  nuict  dernière  toute  entière  et  je 
remue  mon  bras  quasi  comme  de  coustume.  Cela  m'empeschera  d'es- 
crire  à  noz  amiz  pour  ce  coup;  vous  ferez,  s'il  vous  plaict,  mes  excuses 
et  mes  remerciments  au  cousin  Aguillenqui,  au  prieur  de  Roumoules 
et  aultres,  auxquels  je  respondray  par  le  premier. 

On  avoit  faict  courir  icy  un  mauvais  bruict  que  M'  de  Sisteron  estoit 
mort.  Madame  de  Cujes  m'en  vint  demander  des  nouvelles;  je  l'asseuray 
du  contraire  sur  ce  que  vous  ne  me  mandiez  rien  qu'il  fust  seulement 
malade,  mais  parce  que  voz  lettres  n'estoient  que  du  17""',  elle  de- 
meuroit  encor  en  peine.  Enfin  voz  dernières  du  2 1  Testèrent  absolu- 


[1625J  À  SA  FAMILLE.  307 

ment  de  peine,  et  je  les  luy  allay  porter  chez  eile,  pour  l'oster  de  tout 
regret.  Quelqu'un  avoit  escript  qu'il  estoit  mort  un  Evesque  de  Glan- 
deves  S  qui  avoit  faict  l'équivoque  du  nom  de  l'Evesché  pour  celuy  de 
la  famille. 

J'ay  hien  besoin  de  cez  garnitures  de  lunettes  de  corne,  mais  il  en 
fault  de  diverses  grandeurs,  et  principalement  des  petites  sortes,  car 
des  grandes  vous  en  aviez  assez  envoyé,  et  les  meilleurs  verres  que 
j'aye  pour  mes  ieulx  se  trouvent  de  la  petite  sorte;  j'en  porte  depuis  un 
an  une  paire  recousue  en  deux  endroicts,  pour  ne  la  pouvoir  regarnir 
de  neuf.  Mais  n'oubliez  pas,  je  vous  prie,  le  bonnet  à  oreille;  nous  voicy 
à  l'hiver. 

Vous  sçavez  comme  mon  cousin  de  Meaux  nous  a  obligez  et  tout 
fraischement.  Le  médecin  qui  a  servy  son  delTunct  père  en  sa  maladie 
et  qui  sert  sa  femme  à  présent  n'a  poinct  voulu  d'argent;  il  désire  les 
œuvres  de  Mercurialis*,  et  celles  de  M''  Laurens^  et  HoUerius*.  Moyennez, 
je  vous  prie,  que  M""  Buon  me  les  fournisse,  s'il  est  possible.  M''  Fagoûe 
me  demande  tousjours  son  Histoire  Romaine  ^  et  M""  Antelmy  les  Am- 


'  C'était  Octave  Isnard,  qui  avait  succédé 
h  son  parcQt  Clément  Isnard ,  mort  eu  mai 
1619.  L'époque  du  décès  d'Octave  Isnnrd 
était  incertaine  et  on  disait  que  ce  prélat 
mourut  vers  i6ù5.  On  saura  désonnais  qu'il 
n'était  déjà  plus  de  ce  monde  au  commence- 
ment de  novembre  de  cette  année-là. 

'  Le  médecin  Jérôme  Mercurialis,  né  à 
Forli  en  i53o,  mort  en  1606,  exerça  son 
art  à  Padoue,  h  Bologne,  à  Pise,  enfin  à 
Vienne,  où  il  donna  ses  soins  h  l'empereur 
Maximilien  II.  Voir  la  liste  de  diverses  édi- 
tions des  œuvres  de  Mercurialis  dans  le  Ma- 
nuel du  libraire  {lll,  i646). 

'  Sur  André  du  Laurens,  qui  fut  pre- 
mier médecin  de  Henri  IV,  voir  le  i-ecueil 
Poircsc-Dupuy  (I,  107).  Ses  œuvres  pa- 
rurent à  Paris,  chez  P.  Mettayer,  en  i()i3, 
in-fol.,  et  h  Rouen,  chez  du  Petit  Val,  en 


1G91,  in-fol.  Gui  Patin  allait  en  donner 
une  édition  plus  complète  en  1698  (Paris, 
A.  Taupinart,  a  tomes  in- 4°). 

*  Jacques  HouUier  ou  Hollier  était  un 
célèbre  médecin  de  Paris,  mort  en  i56a. 
Son  meilleur  ouvrage  est  son  traité  de 
chirurgie  publié  en  langue  latine  (Paris, 
Chr.  Wechel,  i543,  in-4°),  réimprimé  par 
Gcsner  dans  les  Scriptores  de  Chintrgia  (Zu- 
rich, i555)  et  traduit  deux  fois  en  français 
(Paris,  i5/i4,  in-4°;  même  ville,  1576, 
in- 16). 

'  Il  s'agit  évidemment  de  ïHistoire  ro- 
maine de  Nicolas  Coeffeteau  (Paris,  Séb. 
Gramoisy,  1  (isi  1 ,  in-fol.).  Voir  sur  l'auteur  et 
sur  l'ouvrage  l'excellente  thèse  pour  le  doc- 
torat es  lettres  de  M.  l'abbé  Charles  Urbain  : 
Nicolas  Coeffhleau,  dominicain,  cvèque  de 
Marseille,  un  des  fondateurs  de  la  prose  fran- 

39. 


308  LETTRES  DE  PEIIIESC  [1625] 

bassades  du  cardinal  du  Perron.  Si  la  balle  peull  les  contenir,  vous 
obligerez  bien  du  mondée 


XCIl 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

ET,    KN    SON   AnSAXCE, 

k   M'  GUILLEMIN,    PRIEUR   DE    ROUMOLLES, 

CHEZ  m'  1,'KVESQIE  DE  SISTERON  , 

À  PARIS. 
RECOMMANDÉ. 

Monsieur  mon  frère , 
Je  fis  assez  heureusement  mon  voyage  de  ToUon,  où  j'arrivay  le 
lendemain  du  jour  que  M' le  Cardinal  Légat  y  estoit  arrivé.  Et  m'en 
allay  droict  à  la  Seine  S  oii  je  laissay  mes  chevaulx,  et  eus  encores 
loisir  d'aller  faire  ma  cour  aux  galères,  comme  si  j'eusse  esté  tout  le 
jour  à  Tollon,  où  le  s'  AUeandro  (sic)  arriva  le  mesme  jour  dans  nostre 
littierre,  ensemble  les  sieurs  Pampliilo  Persico  et  Cavalier  Dony.  Lequel 
Persico  par  parenthèse  a  esté  faict  evesque  de  Belluno  sa  patrie  ',  et 
quitte  sa  charge  de  secrétaire  ordinaire  au  s"'  Aleandro,  dez  qu'ils  se- 
ront de  retour  à  Rome.  Le  lendemain  veille  de  la  Toussains,  et  la  feste 
mesmes  de  la  Toussains,  je  sesjournay  dans  Tollon,  pour  gouverner 
tous  cez  messieurs  lesquelz  y  estoient  tous  logez,  fors  le  Cardinal  qui 
avoit  prins  son  logement  dans  sa  galère,  lequel  j'allay  voir  tous  les 
jours,  et  l'entretins  fort  familiairement,  dont  je  demeuray  tousjours 
plus  satisfaict.  Et  me  trouvay  là  assez  à  propos  pour  m'ayder  à  Iraicter 
avec  luy  et  avec  M'  le  General  des  galères  le  moyen  de  rhabiller  ce 
qu'il  y  avoit  de  malentendu  sur  le  subject  du  sallut  réciproque  des- 

pawc  (Paris,  1898).  I^  chapitre  sur  VHis-  '  C'est-à-dire  La  Seyne,  au  fond  de  la 

toire  romaine  occupe  les  pages  aôS-aSg.  rade  de  Toulon. 

'  Bibl.  nat. ,  nouvelles  acquisitions  fran-  '  Bellune  est  une  ville  forte  delà  Vénétie, 

çaises,  n°  6170,  fol.  aaa.  Autographe.  k  80  kilomètres  de  Venise. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  309 

dites  galères,  car  celles  du  Pape  estoient  venues  avec  l'esteudard ,  et  n'es- 
toient  pas  entrées  au  port,  ains  avoient  prins  poste  vers  la  Seine,  et 
par  consequant hors  de  port  de  canon,  qu'on  appelle  hors  deveiie  en 
termes  de  Marine,  pour  n'estre  obligées  de  salliier  les  premières  puis- 
qu'on ne  les  vouloit  pas  commancer  de  salliier.  Cela  avoit  esté  cause 
que  le  Cardinal,  qui  en  avoit  eu  l'advis  en  Avignon,  n'estoit  pas  voulu 
aller  descendre  ne  loger  à  Toullon,  ains  estoit  allé  descendre  à  la 
Gonbran  entre  Toullon  et  Sixfours  où  ses  galères  s'approchèrent  et  en- 
voyèrent leur  caïque  pour  l'aller  lever,  et  puis  revindrent  prendre  poste 
entre  la  Gonbran  et  Sixfours.  Le  tout  si  inopinément  qu'avant  que 
M' le  General  des  galères  eusl  le  loisir  de  monter  à  cheval  avec  M'  de 
Solliers  pour  aller  au  devant,  jusques  à  Ollioules,  il  se  trouva  desja 
passé  oultre  et  embarqué,  sans  que  ledict  seigneur  General  l'eust  ren- 
contré, de  sorte  qu'il  fut  constrainct  de  tourner  du  costé  de  la  Seine, 
et  de  là  avec  un  squif  il  l'alla  salluer  en  galère  tout  botté  où  il  fut  fort 
honorablement  receu,  et  puis  s'en  alla  chez  luy  à  Tollon.  Le  lende- 
main, j'estois  dans  la  galère  quand  M"^  le  General  y  retourna  avec  son 
caïque  de  galère  couvert  de  rouge  et  le  petit  estendard  rouge  fleurdelisé. 
Il  fut  receu  par  le  Cardinal  sur  le  hault  de  l'escalle  et  sallûé  de  3  ou 
U  canonades  à  l'entrée,  et  aultant  à  la  sortie,  ayant  entretenu  une  heure 
M' le  Cardinal.  Les  deux  jours  suyvants,  il  ne  le  revid  poinct,  encores 
que  le  temps  se  gastast  fort  et  que  les  galères  ne  fussent  pas  bien  à 
l'abry  du  Levant  au  lieu  où  elles  estoient.  Enfin  cela  fut  composé  par 
l'entremise  du  gênerai  d'Avignon  Malatesta,  le  s''  Bernard  Nari  et  moy. 
Mais  M''  le  General  désire  qu'il  ne  se  sçaiche  pas  qu'il  y  ayt  eu  aulcun 
concert,  ains  plustost  qu'il  paroisse  que  le  tout  s'est  faict  sans  marchan- 
der. Et  m'a  prié  de  le  tesmoigner  ainsin ,  pour  sa  plus  grande  descharge. 
Vous  le  pourrez  faire  ainsin  de  vostre  part.  La  dilliculté  estoit  sur 
ce  que  les  officiers  des  galères  du  Pape  pretendoient  que  l'esteu- 
dard de  France  deubst  salluer  l'estendard  du  Pape  comme  il  avoit  faict 
à  Naples,  et  à  Civita  Vecchia,  dont  M' le  General  s'excusoit,  disant  que 
le  General  des  galères  du  Pape  n'y  estoit  pas  maintenant,  ne  mesmes 
ie  lieutenant  gênerai,  ains  seulement  le  sonbs-lieutenant,  que  les  ga- 


310  LETTRES  DE  PEIRESG  [1635] 

leres  d'Espagne  n'avoient  pas  de  coustume  de  déférer  le  salut  à  celles 
du  Pape.  Que  si  biea  luy  l'avoit  faict  à  Naples,  ç'avoit  esté  parceque 
c'estoit  la  première  foys  que  l'estendard  de  France  avoit  rencontré  celuy 
du  Pape,  et  que  quand  on  l'avoit  voulu  tirer  à  consequance,  il  l'avoit 
refusé.  Et  que  le  feu  Roy  luy  en  avoit  faict  des  reproches.  Qu'il  avoit 
des  surveillans  en  cour,  qui  luy  chargeroient  bien  la  main  sur  cela  s'il 
y  avoit  manqué.  Qu'il  eust  bien  désiré  de  s'estre  trouvé  absant  en  cette 
occasion  pour  l'inclination  qu'il  avoit  de  servir  M""  le  Légat  et  N.  S.  P. 
et  offroit  tousjours  de  rendre  toute  sorte  d'honneur  à  la  persone  dudit 
seigneur  Légat,  soit  qu'il  fust  sur  les  galères,  ou  sur  un  caïque,  ou  à 
terre  mesmes.  Mais  les  officiers  des  galères  du  Pape  demandoient  un 
sallut  h  part  pour  leur  estendard  sans  que  le  Cardinal  fust  sur  les  ga- 
lères pour  reparer  ce  qu'on  leur  avoit  refusé  à  leur  premier  abbord. 
Et  disoient  que  leur  General  ne  paroit  guieres  sur  la  mer,  que  le  soubs 
gênerai  estoit  de  grande  considération ,  et  qu'on  ne  regardoit  que  la 
presance  de  l'estendard,  et  non  de  celuy  qui  commandoit.  Que  si  bien 
les  galères  d'Espagne  ne  rendoient  pas  cet  honneur,  on  ne  leur  faisoit 
pas  cet  honneur  de  leur  faire  voir  l'estendard  de  Sa  Sainteté  et  qu'ils 
prenoient  prétexte  sur  ce  que  le  Pape  avoit  jugé  la  préséance  en  fa- 
veur de  la  France  sur  l'Espagne,  et  que  cela  mesmes  debvoit  obliger 
la  France  à  continuer  l'honneur  de  l'estendard.  Que  si  on  eust  preveu 
cela,  les  galères  eussent  pris  port  ailleurs.  EnGn  il  fut  accordé  de  part 
et  d'aultre  qu'un  jour  de  Feste  M''  le  Cardinal  viendroit  dire  la  messe 
à  la  ville  avec  toutes  ses  galères  et  l'estendard  sur  sa  cappitaine  et 
qu'estant  en  veiie  il  donneroit  sonde,  et  aussytost  la  Reale  salliieroit 
de  quattre  canonades  et  que  celle  de  l'estendard  du  Pape  [où  estoit  le 
Cardinal)  rendroitle  sallut  d'aultres  quattre  canonades,  puis  le  Cardinal 
se  mettroit  dans  un  caïque  pour  venir  à  la  ville.  Dez  qu'il  paroistroit 
toutes  noz  galères  le  sallûeroient  en  un  coup,  et  toutes  les  aultres  ren- 
droient  le  mesme  sallut  en  mesme  temps.  Et  ainsin  fut  faict  le  dimanche 
9  novembre,  le  Cardinal  estant  allé  dire  la  messe  aux  Cappucins.  Le- 
quel revint  encor  à  la  ville  le  mardy  ensuyvant  jour  de  S'  Charles,  oii 
il  communia  de  sa  main  toute  sa  famille  dans  les  Cappucins.  Pour 


[1G25]  À  SA  FAMILLE.  311 

raoy,  je  prins  congé  dez  le  sammedy  aprez  les  choses  accordées,  et 
partis  de  Tollon  le  dimanche,  laissant  les  uns  et  les  aultres  contants  en 
ce  que  M''  le  General  pouvoit  tousjours  dire  qu'il  n'avoit  salliié  que 
M''  le  Légat,  où  il  ne  pouvoit  escheoir  aulcune  difficulté,  bien  qu'il  fust 
sur  la  galère  qui  portoit  l'estendard  du  Pape.  Et  au  contraire  les 
aultres  pouvoient  prétendre  qu'ils  n'avoient  rcceu  le  sallut  que  pour 
l'estendard,  et  que  le  seul  estendard  l'avoit  rendu.  Et  que  puis  quand  le 
Légat  s'esloit  monstre,  on  l'avoit  sallûé  généralement  comme  il  falloit 
pour  sa  persone.  Il  passa  hier  un  sien  courrier  qui  passoit  en  Espagne, 
lequel  dict  qu'il  avoit  faict  voille  et  estoit  party  de  Tollon  le  jour  pré- 
cédant sur  les  huict  heures  du  soir  avec  un  temps  fort  doulx,  bien  que 
non  guieres  seur  pour  la  durée.  J'oubliois  que  le  lendemain  de  l'em- 
barquement du  Cardinal,  comme  M"'  le  General  de  noz  galères  estoit 
dans  la  sienne,  trois  galères  de  Florence  entrèrent  dans  le  port,  sal- 
liierent  la  Tour  en  entrant,  laquelle  leur  rendit  le  sallut,  puis  vindrent 
droit  salliier  l'estendard  du  Pape  et  aprez  allèrent  vers  la  ville  salliier 
l'estendard  de  France  qui  les  resalliia  aussy  et  finalement  revindrent 
vers  celuy  du  Pape,  et  aprez  un  second  sallut  réciproque  prindrent 
poste  autour  de  luy.  Et  durant  tout  le  mauvais  temps  qui  a  esté  bien 
long  et  fascheux,  le  Cardinal  ne  bougea  poinct  de  sa  galère  et  l'endura 
tout  sans  vouloir  prendre  logis  à  terre ,  bien  que  tous  les  siens  fussent 
logez  à  la  ville. 

Voilà  le  principal  de  ce  qui  s'est  passé  en  cette  occasion,  que  je 
vous  prie  de  ne  pas  divulguer  pour  ne  faire  tort  à  M""  le  General,  et 
sur  ce  je  demeure,  Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  j5  novembre  iGaS'. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  iicquisilions  françaises,  n°  5 170,  fol.  aaS.  Autographe. 


312  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 


XCfll 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

ET,   Et  S0^   ABSiJICK, 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  LA  VILLE  AUX  CLERCS, 

C0>'SE1LLER    DU    ROV    E>   SES   CONSEILS   ET   SECRETAIRE   DE   SES   COMMANDEMENTS, 

EN  COUR. 

Monsieui-  mon  frère, 

Si  cette  despesche  vous  trouve  encores  là,  elle  vous  retardera  en- 
cores  pour  quelques  jours,  et  par  niesme  moyen  je  vous  supplieray  de 
poursuyvre  des  lettres  de  iiaturalitc  ea  faveur  du  seigneur  JEnea  Ba- 
rati  Vénitien,  et  de  sa  femme  Piemontoise  et  enfans.  Vous  sçavez  que 
je  suis  entre  ses  mains,  et  quelle  est  mon  obligation  en  son  endroict. 
C'est  pourquoy  je  vous  supplie  d'y  faire  tout  ce  qui  sera  en  vostre  pou- 
voir, non  seulement  pour  en  obtenir  les  lettres,  à  quoy  je  ne  voids  pas 
qu'il  y  puisse  avoir  de  difficulté,  mais  pour  les  obtenir  promptement, 
afin  que  je  les  luy  puisse  donner  si  je  puis  toutes  vérifiées  en  la  chambre 
des  comptes  de  ce  païs  avant  la  fin  de  ma  cure,  que  j'ay  esté  consti-ainct 
d'interrompre  sinon  du  tout,  au  moins  une  bonne  partie  durant 
prez  de  six  semaines  à  mon  trez  grand  regret,  pour  n'abandonner 
l'affaire  de  Mons'  le  premier  présidant  Seguiran,  oii  ma  presance  à 
toutes  heures  n'estoit  pas  inutile,  et  pour  n'obmettre  mes  derniers  deb- 
voirs  envers  feu  mon  père,  et  ceux  dont  j'estois  encores  redevable  en- 
vers M' le  Cardinal  Légat,  qui  m'ont  embarqué  aux  voyages  d'Avignon 
et  de  Toullon,  sans  qu'il  fust  possible  de  m'en  desdire  que  par  une 
amande  honorable.  Car  en  toute  façon  seroit  il  passé  par  icy  et  il  m'eust 
fallu  subroger  d'aultres  en  ma  place  auxdicts  voyages  de  la  gestion  des- 
quels je  serois  demeuré  trop  en  peine. 

Dieu  soit  loiic  que  nous  voila  dehors  honorablement  de  cette  grosse 
courvée.  Il  me  fault  maintenant  remettre  entre  les  mains  dudict 
s''  vËnea,  pour  ne  m'en  plus  tirer  que  nous  ne  soyons  au  bout.  J'attends 
icy  M''  de  Mondevergues  qui  s'en  vient  pour  se  faire  penser  quant  et 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  313 

moy,  et  j'espère  qu'il  giiarii-a  comme  iiioy  Dieu  aydant.  Je  luy  ay 
faicl  accommoder  son  petit  quartier,  ainsin  qu'il  l'a  désiré,  céans.  Ma- 
dame Bourgoigne  y  est  depuis  quelques  jours,  et  me  promet  d'y  tenir 
pied  un  peu  de  temps  pour  me  soulager  au  lieu  du  cousin  de  Meaux,  qui 
.  a  esté  constrainct  d'aller  chez  luy  depuis  mon  retour  de  Tollon  et  de 
Rians  à  cause  que  Mad*  de  Meaux  est  malade.  Dieu  la  veuille  bien 
conserver. 

Au  surplus,  si  pour  la  taxe  desdictes  lettres  de  naturalité  on  pensoit 
que  l'impétrant  eust  de  grands  moyens,  on  se  tromperoit,  car  il  n'a 
que  ce  qu'il  gaigne  du  jour  à  la  journée  pour  son  entretien.  Et  tant 
meilleur  marché  vous  en  aurez,  tant  plus  y  en  aura  il  d'espargné  pour 
nous,  car  je  ne  vouldrois  pas  souffrir  qu'il  en  payast  ne  remboursast 
un  denier.  Si  vous  avez  ma  santé  à  cœur,  il  fault  que  vous  ayez  à 
cœur  aussy  cette  expédition,  car  le  contentement  que  ce  sera  à  mon 
médecin  rejalira  sur  ma  persone,  pour  le  faire  agir  plus  soigneuse- 
ment. C'est  tout  ce  que  j'ay  à  vous  dire  pour  ce  regard,  et  sur  ce  je 
demeure. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

D'Aix,  ce  i5  novembre  1626  '. 


DE     PeIRESC. 


[Post-scriptum  au  dos  de  la  lellre.]  Je  vous  l'ecommande  instament  le 
pacquet  adressé  au  s''  Thoron  advocat  au  Conseil. 

'   Uibliolhèqiie  ualionale,  nouvelles  acquisitions  fraïu-aises,  u°5i7<),fol.  aaô.  Autographe. 


ào 

m PHI M LUI E     KAIIO^ILI. 


3U  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

XCIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS, 

ET,    EN   son   ABSASCE, 

À    M'   GUILLEMIN,    PRIEUR   DE    ROL MOLLES. 

DEPUTA  DO  CLERGÉ  CHEZ  %'   DE  SISTERON. 

Monsieur  mon  frère, 

Avant  que  partir  d'icy  pour  le  voyage  de  Tollon,  j'avois  receu  voz 
despesches,  du  16  et  17,  et  estant  à  Beaugeniier  je  receus  celle  du  21 
et  à  Rians  celle  du  9 4  et  icy  celle  du  Si"»*  du  passé.  M"'  Aleandro  a 
receu  le  cavalerato  '  dans  la  maison  de  céans,  avec  des  compliments 
nompareils,  le  soir  du  départ  de  M»""  le  Cardinal  Légat;  il  s'en  alla 
à  Tollon  dans  nostre  litière  fort  doulcement.  Là  je  luy  envoyay  le 
pacquet  de  M""  d'Aubray,  qui  luy  fut  rendu  encor  à  temps,  mais  je  ne 
pense  pas  qu'il  y  ayt  peu  recevoir  la  Version  du  Bartas,  parcequ'elle 
ne  me  fut  rendue  par  cet  hypocondriaque  qui  l'avoit,  que  huict  jours 
aprez  sa  venue,  et  je  ne  le  peus  envoyer  à  Tollon  que  jeudy,  et  le  soir 
mesme  ils  partirent,  de  sorte  que  je  ne  pense  pas  qu'il  l'ayt  peu  rece- 
voir à  temps.  Il  le  fauldra  recouvrer  et  envoyer  par  aultre  voye.  En- 
semble la  lettre  de  M"'  du  Puy  et  la  vostre  du  h  du  présent  que  je  viens 
de  recevoir  tout  présentement,  et  sans  moyen  de  voir  voz  despesches 
pour  ne  retarder  le  pacquet  de  M'  d'Oppede. 

La  grosse  Cardinale  est  encore  fort  belle;  pour  l'aultre  je  pense  que 
c'en  est  faict,  et  les  Jacynthes  sont  bien  gastées.  Je  fis  bailler  deux 
Myrthes  doubles  à  M'  de  Bonnaire ,  dont  il  fut  bien  glorieux.  J'ay  de- 
puis cave  la  source  de  celuy  de  la  petite  feuille,  qui  n'est  pas  si  double 
que  celui  de  la  grosse  feuille,  mais  il  n'est  pas  moings  excellent,  car  il 
faict  comme  une  Fraise  double  à  l'entour,  et  le  centre  est  différant, 
comme  les  Marguerites.  Nous  n'en  sçaurions  avoir  que  l'année  qui  vient 

'  C'est-à-dire  les  insigaes  de  l'ordre  de  Saial-Micbel. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  315 

de  bien  asseuré  de  cette  sorle.  Les  plantes  de  nostre  jardin  viennent 
'fort bien,  Dieu  mercy,  à  ce  qu'on  m'a  dict,  car  je  n'ay  peu  y  aller.  Je 
feray  rechercher  le  Jeraniuni  prez  de  la  Juced,  bien  que  je  n'espère  pas 
le  retrouver.  J'ay  mande  couvrir  de  la  terre  à  Beaugentier  mais  bien 
tard,  car  il  a  grandement  pieu  tout  ce  moys. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  j'avois  recouvré  deux  Chèvres  de  Perse 
masle  et  femelle,  dont  la  femelle  a  des  cornes,  et  le  masle  poinct, 
mais  qui  ont  les  oreilles  larges  bien  arrondies,  pendantes  et  si  longues 
que  quand  elles  mangent  à  terre  leurs  oreilles  traisnent  plus  de  quattre 
doigts;  elles  estoient  venues  de  Levant  sur  un  navire  fort  apprivoisées. 
J'en  parlay  à  M""  Aleandro,  et  de  son  advis,  je  les  envoyay  présenter 
dans  la  galère  à  M""  le  Légat  qui  les  receut  avec  tant  de  tesmoignage  de 
plaisir  que  rien  plus. 

Si  je  pouvois  retrouver  voz  dernières  lettres,  j'aurois  prou  de  choses 
à  vous  dire,  je  m'asseure,  mais  je  suis  trop  pressé  maintenant,  et  me 
contenteray  de  vous  dire  que  j'envoyay  de  Rians  à  M""  le  présidant  Se- 
guiran  vostre  despesche  du  ai,  afin  qu'il  vous  fit  responce,  mais  il  ne 
l'a  pas  faict;  vous  l'aurez  maintenant.  Son  frère  n'a  jamais  peu  se  re- 
souldre  de  prendre  cet  office,  pour  des  considérations  domestiques, 
lesquelles  il  dcbvoit  avoir  pesées  avant  que  donner  la  peine  et  le  tour- 
ment de  cette  poursuitte.  Leur  damn ,  ils  s'en  repentiront  à  leur  aize 
trez  touts.  Et  je  demeureray  à  jamais, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  16  novembre  au  matin  1696  '. 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  927.  On 
trouve  à  la  suite  (fol.  398-939)  des  nou- 
velles, d'une  autre  ik;riture  que  celle  de 
Peii-esc,  datdes  (rd'iVix,  lei  8  novembrei  6a5  ■». 
Voici  les  premières  lignes  :  tf  Monseigneur 
le  duc  de  Guise  est  arrivé  à  Marseille  d'où 
il  a  envoyé  Phelix  à  Aix  pour  dire  couune 


de  soy  et  sans  avoir  charge  comme  il  eust 
bien  desirë  que  M"  du  Parlement  eussent 
député  vers  luy  quelques  uns  de  leur  corps 
pour  l'aller  salluer,  à  quoy  il  fust  respondu 
que  c'estoit  chose  qui  n'avoit  jamais  est»' 
faicte  cl  qui  s'obtiendroil  difficilement ,  mais 
que  si  mondict  seigneur  venoit  h  Aix  on 
feroit  comme  de  coustunie .  . .  n  Au  récit 


liO. 


316 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1625] 


XCV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  L\  CIKMBRE  DL  ROY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Je  receus  devant  hier  vostre  despesche  du  xi,  laquelle  me  rouvrit  ia 
playe  que  j'avois  reçeu  en  la  perte  de  feu  mon  père  que  Dieu  aye  receu 
en  son  sainct  Paradis.  Et  me  mit  en  un  estât  déplorable  dans  le  mal 
que  j'avois  ressenty  le  mesme  jour  de  ma  suppression  d'urine,  ressen- 
tant en  moy  mesmes  vostre  douleur,  dont  les  marques  et  les  senti- 
ments esioient  si  apparents  en  vostre  lettre.  Et  comme  j'estois  tout  en 
larmes,  à  deux  heures  de  nuict,  on  me  vint  dire  que  le  gênerai  d'Avi- 
gnon Malatesta  venoit  d'arriver  au  logis  de  Paris,  lequel  demandoit  un 
carrosse  pour  me  venir  voir  et  me  faire  des  compliments  de  la  part  de 
M'  le  Légat,  dont  il  s'estoit  chargé;  il  me  fallut  faire  comme  lors  des 


ainsi  commencé  succèdent  des  nonvelles  ma- 
rilimes  :  irLes  galieres  partirent  de  Toullon 
le  jndy  au  soir  à  8  Iienres  au  clair  de  la 
lune  avec  bonasse  qui  a  dure  trois  jours  et 
a  cette  heure  le  mistral  s'est  mis  sus  qui  les 
portera  bientosl  à  Givita  Vechia.  Il  y  avoit 
les  cinq  galieres  du  Pape ,  les  trois  de  Flo- 
rence, et  les  trois  que  M'  le  General  y  a 
mendes  pour  l'accompagner  jusques  à  An- 
tibo. . .  »  Suit  (fol.  a3o)  cette  note  auto- 
graphe de  Peiresc  relative  à  son  abbaye  de 
Guîlres  :  wJ'ay  faict  expédier  un  j)erquiratz 
il  Rome  par  lequel  il  appert  que  cet  Aymar 
Valette  confidentiaire  de  Bouniard  n'a  poinci 
faict  expédier  son  inipetration ,  ne  résigna- 
tion de  Lugon,  ne  de  Porchères,  comme 
il  se  vantoit  durant  un  an  et  demy,  h  compter 
du  moys  d'avril  lôaS,  jusques  au  moys  de 
septembre  lôsS  inclusivement.  Et  n'y  a  pas 


d'apparance  qu'il  l'ait  faict  avant  cela.  Mais 
je  n'ay  pas  laissé  de  l'envoyer  chercher  aussy 
un  demy  an  plus  hauit  pour  m'en  asseurer 
mieux.  Cependant  le  devolat  n'a  pas  laissé 
d'estre  expédié  sur  ledict  Valette  en  faveur 
du  P.  Chabert  qui  a  eu  enfin  sa  translation 
du  Pape,  et  s'en  va  aujourd'huy  mesmes  à 
Frejus  pour  la  faire  fulminer  et  partir  le 
plus  tost  qu'il  pourra  pour  Bordeaux,  où  il 
aura  à  recevoir  l'habit  et  aussy  tost  se  fera 
mettre  en  possession  de  Porchères,  et  en- 
voyera  lever  commission  du  Grand  Conseil , 
comme  frère  Gabrier.  —  J'oubliois  que  l'es- 
tropiât d'Ieres  est  encore  vivant;  je  l'ay  en- 
voyé quérir.  Il  sçait  le  chemin  de  Paris ,  d'où 
il  n'y  a  pas  long  temps  qu'il  est  revenu, 
avec  six  enfans,  qu'il  avoit  menez  à  M°  de 
Guise." 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  317 

funérailles,  essuyer  mes  larmes  comme  je  peus,  et  y  accourir  et  l'ac- 
compagner tout  le  soir,  aux  visites  qu'il  fit  chez  M""  d'Oppede  et  chez 
M""  Seguiran  qui  luy  bailla  son  carrosse.  Et  puis  il  partit  de  grand 
matin,  et  faillit  de  venir  coucher  céans,  où  Madame  de  Bourgogne  luy 
avoit  appresté  un  fort  bon  lict,  durant  le  temps  que  nous  faisions  cez 
visites.  Mais  il  fut  retenu  pour  partir  plus  matin  et  j'eus  plus  de  re- 
lasche,  pour  laisser  esvaporer  ma  doulleur  durant  la  nuict,  laquelle 
me  donna  une  aultre  bien  rude  secousse  de  ma  suppression  d'urine, 
mais  Dieu  mercy  je  m'en  suis  assez  bien  remis.  Et  ay  reprins  le  train  de 
ma  cure  soubs  le  s''  Enee  qui  faict  tousjours  de  bien  en  mieulx.  A  celte 
heure  que  je  seray  possible  en  repos  du  costé  de  Rians,  j'y  pourray 
mieux  vacquer,  et  songer  à  ma  guerison,  entre  cy  et  fesles,  s'il  plaict 
à  Dieu,  à  ce  que  me  promet  M""  Enee  pour  le  plus  tard.  Je  ne  sçay 
comme  j'oubliay  de  vous  parler  de  Mess"  de  Bonnaire  et  Barclay,  qui 
arrivèrent  icy  avec  M''  Aleandro,  dez  le  dimanche  au  soir,  et  y  couchè- 
rent avec  le  neveu  du  cavalier  del  Pozzo,  mais  ils  voulurent  passer 
oultre  le  lendemain  vers  Toullon  tous  trois,  et  laissèrent  icy  M'  Aleandro 
et  le  cavalier  Dony.  Le  cavalier  del  Pozzo  ne  vint  que  le  mardy  avec  le 
Cardinal,  lequel  il  servit  à  table  une  partie  du  temps,  puis  voulut  aller 
disner  à  la  seconde  table,  laquelle  fut  servie  à  la  salle,  en  mesme  temps 
que  celle  du  Cardinal  dans  la  chambre,  le  tout  assez  honorablement. 
Sans  la  fouUe  des  dames  et  cadets  qui  se  jetterent  céans  nonobstant 
les  archers  du  Prévost  tout  fust  allé  trez  bien.  Je  n'y  trouvay  que  cela 
à  redire.  Je  portay  à  Tollon  au  cavalier  del  Pozzo  le  dessain  du  can- 
tharus  de  S'  Denys,  et  du  Phoenicopterus  qu'il  desiroit  fort,  et  lui  fis 
envoyer  de  Beaugentier  certaine  graine  de  Genevre  qu'il  desiroit  pour 
faire  de  l'huille  en  grosse  quantité,  dont  il  m'envoya  de  grands  remer- 
ciments  avant  que  partir  de  Tollon.  Ils  s'embarquèrent  le  i  3"°*  au 
soir  et  allèrent  à  Bregançon  ';  le  mauvais  temps  les  acculla  aux  isles, 
et  la  nuict  du  vendredy  au  sammedy  les  galères  y  coururent  fortune, 
et  s'en  retournoient  le  lendemain  ;\  Toullon ,  quand  le  vent  droict  se 

'  L'He  et  le  fort  de  Bréganson  comtnandenl  la  rade  d'Hyèrcs,  en  face  du  grand  |>assage 
des  îles  d'Or,  non  loin  du  cap  di'  Lëoube. 


318  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

mit  sus,  et  M'  le  Cardinal  fit  voille,  ayant  à  toute  force  faict  demeurer 
M'  le  General  des  galères,  et  ses  trois  galères,  sur  lesquelles  le  General 
d'Avignon  s'en  revint  à  Tollon  (sic),  et  de  là  s'en  alla  passer  par  INostre- 
Dame  de  Grâce,  la  S'*  Baulme  et  S'  Maximin.  Je  luy  baillay  icy  la  ver- 
sion du  Bartas,  et  les  lettres  de  M'  du  Puy  pour  M'  Aleandro  qu'on 
m'avoit  renvoyé  de  Toullon  [sic)  ^  pour  y  estre  arrivez  trop  tard  d'un 
jour.  Il  me  promit  de  les  envoyer  incontinant  qu'il  arriveroit  en  Avi- 
gnon, croyant  qu'ils  soient  desja  tous  à  Rome  avec  le  bon  temps  qui  a 
régné.  Noz  religieuses  de  S"  Marie  sont  bien  glorieuses  de  leur  indul- 
gence, que  les  Jesuistes  ne  peuvent  obtenir,  et  toute  la  ville  s'appresle 
à  les  gaigner  le  jour  de  la  conception  Nostre  Dame.  Nos  gents  de  Rians 
en  ont  eu  leur  part  pour  le  niesme  jour,  dont  le  contraire  party  crevé 
de  rage,  car  les  villages  circonvoisins  s'apprestent  à  y  aller  en  proces- 
sion le  mesme  jour. 

Quant  aux  plantes,  quand  je  fus  à  Beaugentier,  la  grosse  bulbe  que 
vous  aviez  envoyée  la  première  foys  monstroit  un  gros  bouquet  de 
feuUes  à  fleur  de  terre.  Le  prieur  m'escript  que  depuis  mon  despart 
elle  s'est  haulsée  d'un  grand  tour.  Je  crois  que  la  dernière  viendra  en- 
cores  mieux,  car  il  me  semble  de  l'avoir  mieux  logée,  et  l'ay  accom- 
pagnée de  sable  et  petits  cailloux  de  la  mer,  qui  debvroient  opérer 
quelque  chose.  Je  viens  de  recevoir  tout  présentement  de  la  part  de  M' de 
Cambolas^  trois  rosiers  qu'il  appelle  Galendules,  parce  qu'ils  portent, 
dict  il ,  des  roses  tous  les  moys  principalement  aux  champs.  J'en  retien- 
dray  un  icy  au  jardin  ',  et  envoyeray  les  aultres  deux  à  Beaugentier, 
attendant  impatiemment  ceux  que  vous  me  promettez  par  le  messager 
d'Avignon,  où  je  faicts  estât  d'envoyer  la  littiere  pour  M'  de  Monde- 
vergues,  à  son  premier  advis,  et  ils  pourroient  venir  dedans.  Et  par 
mesme  moyen  m'en  envoyé  (sic)  une  boitte  pleine  de  pommes  de  quattre 

'  Notons  qu'en  quatre  lignes  deux  formes  parlement  de  Toulouse,  et  de  son  fils,  le 

différentes  sont  données  au  nom  de  Toulon  :  chanoine. 
Tollon,  Toullon.  '  Les  Fabri  possédaient  donc  deux  jar- 

'  Nous  avons  déjà  trouvé  mention,  t.  V,  dins,  un  en  ville,  l'autre,  beaucoup  plus 

p.  270,  do  Jean  de  Cambolas,  président  au  beau,  à  la  campagne. 


[1625]  X  SA  FAMILLK.  319 

sortes  que  nous  allons  tasler  à  soupper,  lesquelles  il  nomme  Pomme 
violette  de  Mars  muscade,  Lugelé,  Anis,  Garmaignole.  Des  rosiers  de 
l'année  passée  je  n'en  trouvay  que  quattre  de  vivants  à  Beaugentier, 
de  sorte  qu'il  en  manque  deux  que  je  ne  sçay  pas  lesquels,  bien  re- 
cogneus  je  le  jaulne  double  et  le  prieur  m'asseura  que  ce  blanc  si  rare 
estoit  du  nombre  des  eschappez.  Sur  ce  je  finis  demeurant. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  ail  novembre  i6a5. 

J'ay  trouvé  de  cinq  sortes  de  pommes.  L'Anis  qui  semble  de  cou- 
leur et  de  goust  la  poire  de  raessire  Jean,  la  Carmagnole  qui  est  de 
mesme  couleur,  mais  plus  ferme  et  plus  doulce  et  plus  petite,  la  Lu- 
geelé  qui  est  aussy  fort  doulce  et  blanche,  et  la  Pomme  violette  qui  est 
rouge  et  doulce  plus  ferme.  Il  y  a  encores  la  Muscade,  mais  parccqu'il 
mande  qu'elle  n'est  bonne  que  de  Noël  en  bas,  je  ne  l'ay  pas  entamée. 

Si  vous  vous  arrestez  davantage  de  par  delà,  il  seroit  bon  d'envoyer 
la  balle  des  livres,  spécialement  de  M'  du,  Vair,  parce  que  j'en  suis  fort 
persécuté,  tant  de  M'  de  Maussac  que  aultres. 

\En  chiffres  avec  traduction  inlerlinéaire.^  L'on  avoit  faict  brigues  aux 
Enquestes  pour  faire  délibérer  une  deputation  à  Marseille.  La  Ro- 
quette y  avoit  esté  employé  et  le  lieutenant  Félix  qui  logeoit  le  père 
de  Blanche  et  se  vantoit  le  soir  que  le  lendemain  la  deputation  seroit 
faicte,  mais  ils  avoient  conté  sans  l'hoste  et  n'avoient  pas  preveu  que 
les  Enquestes  n'y  seroient  pas  appellées  ne  la  Tournelle  mesmes.  M' de 
Guise  en  a  esté  si  piqué,  car  il  avoit  dit  qu'il  vouloit  que  cela  fust, 
qu'il  a  aussytost  commencé  à  dire  pix  que  devant  et  de  la  Cour  et  de 
M''  d'Oppede  touthault  en  plaine  salle,  disant  qu'il  s'en  venoit  loger  au 
palais,  que  le  Roy  le  luy  avoit  commandé  et  qu'il  vouloit  ravoir  la 
salle  des  cameaux  et  celle  des  archives,  ne  voulant  pas  estre  pesle  mesle 
avec  ses  gardes;  que  le  Roy  entendoit  qu'il  jouit  et  recouvrasl  tout 
ce  dont  jouissoil  feu  M"'  le  Grand  Prieur  sans  s'arrester  aux  usurpa- 


320  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

lions  du  Parlement  ne  des  Contes;  que  M'  d'Oppede  est  le  plus  grand 
ingrat  du  monde;  qu'il  ne  sçait  pas  sa  charge.  La  lettre  du  Roy  à 
M""  d'Oppede  ne  portoit  pas  d'aller  voir  M"'  de  Guise,  ains  estoit  en 
niesmes  termes  que  celle  de  la  Cour.  Il  a  envoyé  demander  extraict  des 
arrêts  concernants  les  lieutenants  de  l'Admiraulté  et  dit  qu'il  a  évoca- 
tion de  toutes  les  causes  de  ceux  de  sa  suitte  devant  le  lieutenant 
Bausset  et  que  le  Parlement  ne  mettra  plus  en  possession  des  viguiers 
de  Marseille,  que  le  conseiller  Plotte  couchant  avec  sa  femme  luy  dit 
qu'elle  couche  avec  le  io""^  gouverneur  de  Provence;  qu'il  veut  faire 
ordonner  par  arrest  du  Conseil  que  les  femmes  des  conseillers  du  Par- 
lement céderont  à  celles  de  touts  les  gouverneurs  de  villes  et  forte- 
resses à  cause  de  la  contention  de  la  femme  de  Galiscan  avec  la  con- 
seilliere  de  Callissane  qui  se  battirent  et  y  eut  information,  mais  cela 
s'accorda  et  par  l'accord  celle  de  Galiscan  déclara  vouloir  céder  à  l'ad- 
venir. 

M''  d'Oppede  ne  me  voulut  point  monstrer  vostre  lettre,  quelque 
attainte  que  je  luy  en  sceusse  donner.  C'est  un  mange  seulet  '. 


XCVI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROT, 
À  PARIS. 

tS   SOS   ABSA.VCE 

AU  PROCUREUR  BONNET, 

RUE  DD  COLOMBIER,  PREZ  LA  RUE  DE  SEINE. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  enfin  eu  mon  arrest  de  r'envoy  au  Parlement  de  Paris,  avec  la 
surceance  de  la  vente  des  gaigeries  et  auitres  exécutions,  et  les  def- 

'  C'est-à-dire  un  homme  peu  commu-  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisi- 
nicatif.  L'expression  est  très  jolie.  A-t-elle  tions  françaises,  n°  6170,  fol.  281.  .Auto- 
ëté  employée  par  d'autres  écrivains?   —        graphe. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  321 

fences  générales  et  particulières,  ensemble  la  saulvegarde,  ainsin  que 
vous  verrez  par  i'extraict  que  vous  recevrez  cy  joinct.  Ensemble  toute 
la  procédure  criminelle  que  vous  ferez  remettre  au  grefle  civil  du  Par- 
lement de  Paris  (comme  cbose  dépendante  du  procez  civil  de  l'opposi- 
tion) et  y  pourrez  employer  le  nom  de  M"  Astier,  ou  tel  aultre  qui  se 
chargera  demain  de  ladicte  procédure.  Il  y  a  eu  une  difficulté  sur  ce 
que  j'avois  retiré  tous  les  originaulx  des  coppies  d'exploicts  faicts  tant 
contre  noz  fermiers  que  les  consuls  et  aultres,afia  de  les  vous  envoyer 
comme  je  fis  par  mes  despesches  du  xv  et  du  xvij  Et  n'avois  retenu  icy  que 
(les  coppies,  dont  nous  nous  sommes  servis  comme  nous  avons  peu. 
Mais  parce  que  Mess"  avoient  desja  veu  les  originaulx,  ils  ont  dressé  le 
veu  comme  sur  lesdicts  originaulx  et  il  a  fallu  dresser  le  chargement 
des  pièces  du  greffe,  comme  si  toutes  cesdictes  coppies  originelles  y  es- 
toient.  11  fauldra  que  vous  remplissiez  de  par  de  là  le  déficit  selon 
l'ordre  de  l'inventaire  de  chargement  en  y  r'emplassant  lesdicts  exploicts 
originaulx  que  je  vous  ay  desja  envoyez  cy  devant,  et  aprez  vous  ferez 
remettre  les  pièces  criminelles  audict  gred'e.  Que  si  vous  avez  desja 
employé  et  produict  lesdictes  coppies  originelles  de  par  de  là,  il  fauldra 
que  nostre  procureur  les  retire  comme  pièces  civiles,  et  que  vous  les 
remplaciez  dans  ce  sac  icy,  pour  le  faire  recevoir  au  greffe,  et  puis  vous 
ne  laisrez  pas  de  les  induire  comme  vous  vouldrez  plus  tost  en  remet- 
tant des  coppies  ou  d'un  costé  ou  d'aultre,  car  j'entends  que  quand  ce 
sac  icy  aura  esté  receu  au  greffe  de  delà,  nostre  procureur  pourra  re- 
tirer toutes  lesdictes  pièces  comme  pièces  civiles,  et  les  reproduire  en 
la  sorte  qu'il  luy  plaiera.  Cependant  pour  la  formalité  et  soubstien  de 
nostre  arrest  il  fault  qu'elles  accompagnent  les  cahiers  originaulx  des 
informations  et  les  responces  de  Genicis  qui  chargent  encor  aulcunement 
l'huissier  Jourdan  sur  la  violance.  Et  il  importoit  que  le  tout  fust  arrai- 
sonné comme  il  est  dans  nostre  arrest,  pour  mieux  justifier  qu'il  avoit 
apparu  à  ce  Parlement  icy,  de  la  supposition  des  commissions  levées 
sur  l'arrest  de  i()9o  et  de  l'abbus  et  contreventions  aux  règlements, 
afin  de  faire  voir  qu'ilz  ne  pouvoient  pas  riier  de  maulvais  coup  contre 
cez  canailles  d'ofliciers,  et  de  couvrir  le  décret  de  prinse  de  corps  que 

n.  4 1 


{«PRIVE  KIE     3IATIOSAI.C. 


322  LETTRES  DE  PRIRESC  [1625] 

j'eusse  bien  voulu  avoir  retenu,  de  crainte  que  ce  ne  soit  un  moyen  de 
fonder  un  règlement  de  juges,  et  une  entreprinse  contre  l'évocation, 
car  en  effect  par  l'ordinaire  il  ne  se  pouvoit  faire  guieres  plus  que  l'in- 
formation et  inhibitions  générales. 

La  requeste  de  M"'  de  Grequi  pour  avoir  surceance  des  exécutions 
de  nostre  part  est  veniie  assez  à  propos,  pour  mieux  fonder  l;i  sur- 
ceance que  nous  demandions  afin  de  la  faire  réciproque.  Mess'"  de  la 
ïournelle  nous  y  ont  rendu  bonne  justice,  et  spécialement  M''  de  Paule 
qui  en  a  esté  le  rapporteur  et  Mess"  de  S'  Jean  et  de  la  Roque  lesquels 
y  ont  respectivement  présidez ,  l'un  au  commancement,  l'aultre  à  la  fin. 
L'exemple  du  feu  doyen  Aymar  qui  avoit  tenu  prisonnier  Roux  de  Per- 
tuis,  me  faisoit  craindre  quelque  mauvais  événement  si  on  fut  passé 
plus  oultre  en  la  poursuitte  de  celte  prinse  de  corps,  dont  le  seul  bruict 
fit  plus  d'esclat  et  d'eflect  que  n'eust  sceu  faire  l'exécution,  car  ces  ca- 
nailles s'enfouyrent  tous  dans  le  Chasteau  de  la  Tour  d'Aiguez  \  dont 
ils  ne  se  sont  retirez  que  peu  à  peu  les  uns  aprez  les  aultres  avec  grande 
allarme,  et  Jourdan  y  est  encores  qui  maudit  le  jour  et  l'heure  qu'il 
accepta  cet  employ,  ayant  perdu  une  quinzaine  de  jours  sans  oser  pa- 
roistre,  ne  faire  aucun  exploict  pour  gaigner  sa  vie  et  de  sa  famille.  Et 
Uppays  mesme  maugrée  à  toute  heure  Court  et  Fabre^  qui  l'ont  si  im- 
pertinemraent  embarqué  à  cette  sottise.  Voilà  tout  ce  que  je  vous  puis 
dire  pour  ce  regard,  et  ne  faisant  la  presante  à  aultres  fins,  je  demeu- 
reray  à  jamais. 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peikesc. 

D'Aix,  ce  9  4  novembre  au  soir  162 5. 

Si  en  demandant  surceance  des  nouveaux  troubles  du  s'  de  Crequy 
vous  alléguiez  les  lettres  qu'il  avoit  faict  tenter  au  seau  pour  renverser 
les  règlements  de  cette  Cour  en  ce  qui  est  de  la  création  du  nouvel 

'  Département  de  Vaucliise.  Voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (t.  I,  p.  646,  et  I.  III,  pas- 
sim).  —  '  Nous  ne  disons  pins  maugréer  quelqu'un,  mais  bien  maugréer  contre  quelqu'un. 


[1625]  À  SA  FAMILLK.  323 

estât  et  produisiez  vostre  acte  d'opposition  au  seau,  je  pense  qu'il  seroit 
bien  à  j)ropos,  afin  d'obtenir  quelque  provision  aussy  pour  cela,  en 
conséquence  de  celle  qu'il  fauldra  pour  cez  attentapts  icy,  car  ils  pour- 
roient  bien  par  surprinse  obtenir  quelque  aultre  drogue,  et  faire 
quelque  nouvel  effort  au  chef  de  l'an  prochain  auquel  il  fauldra  bien 
que  vous  soyiez  icy,  pour  nous  ayder  à  la  création  du  nouvel  estât. 

Il  fauldra  soubs  le  chargement  de  M'  Lombard  faire  mettre  le  des- 
cliargement  du  greffe  du  parlement  de  Paris  et  le  nous  renvoyer. 

La  requeste  originelle  du  s'"  de  Crequy  y  est  demeurée;  s'il  la  veult 
recouvrer,  il  sera  permis  à  son  procureur  de  la  retirer,  s'il  veult,  du 
greffe.  Je  vous  envoyé  en  tout  cas  la  coppie  qui  nous  en  avoit  esté  del- 
livrée  '. 


XGVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
En  response  de  voz  despesches  du  i3,  17  et  21  du  passé,  j'ay  à 
vous  dire  que  j'ay  esté  fort  aise  de  voir  qu'on  vous  ayt  intimé  des  nou- 
velles lettres  d'Estat  pour  mieux  faire  voir  l'iniquité  des  exécutions 
qu'on  nous  vouloit  faire  en  mesme  temps  à  Rians.  .T'ay  veu  la  lettre  du 
cardinal  de  Sourdis,  et  crois  que  c'est  encorcs  beaucoup  d'avoir  ex- 
torqué de  luy  tant  bonnes  paroles.  Je  luy  respondray  par  le  premier 
Dieu  aydant,  et  possible  par  le  moyne  Ghabert  qui  a  esté  enfin  expédié. 
C'est  à  dire  il  a  eu  sa  signature  d'absolution  et  translation  de  ordine 
in  ordinera  que  j'ay  faict  annexer  icy  au  Parlement  et  fulminer  et  exé- 
cuter par  M''  l'Evesque  de  Frejus  '^  et  puis  avec  de  nouveaux  consente- 
ments de  ses  supérieurs  du  Thoronet,  il  s'en  va  prendre  l'habit  en  mon 
abbayie.  Il  avoit  impetré  comme  vous  sçavez  le  prioré  de  Porchers  sur 

Bibliolliè(juo  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n"  ôiyo.  fol.    -335.  Auto- 
graphe.—  ^  Barthélémy  de  Canielin,  déjà  souvent  nommé. 

Al. 


324  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

le  moyne  Boumai',  et  à  cause  qu'on  disoit  que  Bouinard  l'avoit  resigné 
à  Aymar  Valette,  il  a  obtenu  un  nouveau  devolut  sur  ledict  Valette, 
avec  pareille  clause  de  transaction  de  ordine  in  ordinem.  Mais  j'ay  faict 
chercher  la  résignation  dudict  Boumard  à  Rome  et  par  le  perquiratur 
il  ne  s'est  rien  trouvé  que  la  seule  impetration  dudict  frère  Chabert, 
de  sorte  qu'il  pourra  se  faire  mettre  en  possession  estant  sur  les  lieux, 
sitost  qu'il  aura  prins  l'habit  de  mon  abbaye,  et  envoyer  ses  actes  là  où 
vous  estes,  pour  lever  sa  commission  du  grand  conseil,  comme  a  faict 
le  P.  Gabrier.  Vous  en  pourrez  laisser  l'ordre  avant  que  vous  en  venir. 
S'il  se  trouvoit  que  cet  Aymar  Valette  jouist  du  prioré  sans  provisions 
du  pape,  ce  ne  seroit  pas  un  maulvais  moyen  pour  ledict  frère  Chabert, 
lequel  est  sur  son  départ  pour  le  voyage  de  Guyenne  avec  le  s'  Aula- 
gnier  prebstre,  tous  deux  cappables  de  bien  servir  Dieu  aydant,  s'ils 
peuvent  arriver  sains  et  sauves,  dont  j'ay  bien  de  l'appréhension  avec 
cez  nouveaux  mouvements  de  guerre.  Gar  M' de  Perault  a  ravagé  toutes 
les  marchandises  des  Huguenots  venus  à  la  foire  de  S'  André  de  Ville- 
neufve  lez  Avignon  ',  ce  qui  ne  sera  pas  sans  represaille. 

Puisque  vous  n'estiez  expédié  au  2  1 ,  pour  peu  de  temps  que  vous 
tardiez,  vous  recevrez  mes  despesches  du  1 6  qui  vous  donneront  un  peu 
de  nouvelle  occupation  pour  nostre  maintenue  provisionnelle  et  de  nos 
fermiers  et  tenanciers  durant  les  lettres  d'Eslat. 

Vous  serez  par  mesme  moyen  résolu  de  l'affaire  de  M' l'esciiyer  de 
Seguiran,  dont  j'ay  esté  bien  fasché  de  voir  que  cez  Messieurs  n'ayent 
pas  peu  se  prévaloir,  et  suis  bien  marry  que  je  ne  m'advisay  d'en  parler 
à  mon  cousin  Gras^,  pour  lier  la  partie  pour  luy,  puisque  les  aultres 
s'en  despartoient.  Que  si  l'affaire  estoit  encores  en  son  entier  à  l'ar- 
rivée de  ce  pacquet,  je  vous  prie  de  vous  y  employer  pour  tascher  de 
clorre  le  traicté  pour  ledict  s'  Gras,  qui  s'en  remet  à  vous  jusques  à 

'  Villeneuve-lès-Avignon  (en  face  de  celte  était  cousin  issu  de  germain  de  Peiresc  par 

dernière  ville ,  sur  la  rive  droite  du  Rhône)  sa  mère  Melchionne  Guiran  du  Castcllel, 

était  célèbre  par  son  monastère  bénédictin  dont  la  mère,  Marthe  Bompar,  était  sœur 

de  Saint-André.  de  Jean-Gaspar  Bompar,  sieur  de  Peiresc, 

'  Honoré  Gras  (des  seigneurs  de  Roussel)  aïeul  maternel  de  Nicolas-Claude  F'abri. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  886 

5o  mille  libvres  les  lettres  au  poinct,  payables  dans  3  moys,  pour 
vendre  ses  pensions  ou  rentes  constituées.  11  vous  en  escript  luy  mesmes. 
11  mérite  d'estre  servy. 

Quant  à  l'Estropiât,  je  l'envoyay  quérir  à  leres,  et  il  m'apporta  les 
deux  pièces  dont  les  coppies  seront  cy  joinctes.  On  luy  avoit  conféré 
une  place  à  l'abbayie  S'  Michel  en  concurrance  d'un  aultre,  et  il  me 
dict  qu'on  les  avoit  faict  transiger  pour  se  contenter  cliascun  de  la 
moitié  des  ao  escus  de  pension  annuelle  avec  la  future  succession  du 
plus  vivant.  Je  crains  que  cela  ne  luy  oste  le  moyen  d'impetrer  celle 
de  mon  abbayie.  Il  m'avoit  promis  de  m'envoyer  coppie  de  sa  transac- 
tion, mais  je  ne  l'ay  pas  encor  receiie.  Le  secrétaire  de  M'  de  Joinville 
en  faisoit  la  poursuicte  de  par  de  là  et  en  escrivoit  à  M'  de  Bourdaloùe. 
Possible  en  apprendriez  vous  des  aultres  plus  certaines  nouvelles  de 
par  de  là  par  leur  moyen;  tousjours  pourrez  vous  fere  consulter  l'af- 
faire sur  cette  proposition.  11  a  fenmie  et  enfans,  et  vouldroit  tout 
traisner  sur  les  lieux,  pour  habiter  luy  seul  en  l'abbayie  et  tenir  sa 
femme  en  maison  au  village. 

M"'  Guerin  pressoit  fort  le  procez  de  Tulle,  mais  enfin  il  a  promis  de 
vous  attendre.  M"'  de  Boyer  y  a  esté  commis. 

La  vefve  de  l'auditeur  Buysson  presse  grandement  la  provision  tu- 
tellaire  de  la  petite  d'Orves,  oii  vous  estes  assigné  comme  moy,  et  plu- 
sieurs aultres.  Si  vous  pouviez  faire  quelque  traicté  comme  S'  Aubin, 
pour  vous  munir  d'un  moyen  de  descharge  de  pareilles  courvées,  vous 
feriez  un  bon  coup.  Quelqu'un  de  cez  gentilshommes  elTectuellement 
servants  vous  presteroit  bien  le  collet  en  un  besoing  plustost  moyen- 
nant quelque  recognoisçance. 

M'  La  Fagoûe  désire  avoir  une  retenue  de  secrétaire  de  la  Chambre, 
à  cause  qu'on  luy  adresse  quelques  petites  commissions  en  cette  qua- 
lité. Je  vous  prie  de  luy  procurer  ce  contentement;  il  a  nom  Luc 
Fagoûe. 

Au  surplus  je  ne  sçay  ce  que  vous  trouverez  bon  que  nous  fassions 
pour  noz  principales  alfaires  domestiques.  M'  le  présidant  Seguiran 
presante  une  requeste  au  lieutenant  gênerai  pour  faire  enjoindre  à  ses 


326  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

frères,  sœurs  et  aultres  prétendants,  à  luy  faire  leurs  demandes  pour 
nettoyer  la  succession  de  feu  M'  son  père,  et  Madame  ne  le  trouve  pas 
maulvais  afin  de  liquider  les  prétentions  tant  de  la  Vaulvenargues,  que 
des  deux  frères  ou  aultres. 

Cela  me  faict  songer  à  nous.  Et  j'estime,  aprez  y  avoir  bien  pensé, 
qu'il  nous  fauldra  prendre  la  qualité  d'héritiers  par  bénéfice  d'inven- 
taire, et  faire  un  petit  inventaire  pour  donner  satisfaction  à  ma  sœur, 
bien  qu'elle  parle  fort  honnestement  à  cette  heure,  et  M'  son  mary 
aussy,  comme  de  ma  part  je  luy  ay  faict  toutes  les  protestations  néces- 
saires et  de  mon  debvoir.  Mais  nous  ne  sçaurions  rien  faii'e  sans  vous. 
Cependant  parceque  les  Uo  jours  expirent,  je  feray  dresser  des  lettres 
royaulx  pour  y  estre  receus,  au  nom  commun  de  vous  et  de  moy.  Elles 
serviront  par  aprez  aultant  et  si  peu  que  nous  vouldrons.  Et  pour 
cet  effect  il  importe  grandement  que  vous  reveniez  le  plus  tost  que  vous 
pourrez. 

Je  sçay  bien  qu'il  vous  fauldroit  de  l'argent,  pour  mieux  donner 
ordre  à  vostre  despart,  mais  il  m'a  esté  impossible  du  tout  en  lestât 
qu'est  la  maison  '.  Vous  aurez  plus  de  crédit  là  que  je  n'en  aurois  icy, 
et  nous  verrons  d'y  satisfaire  aprez  le  mieux  qu'il  nous  sera  possible. 

M''  le  conseiller  Thoron  est  enfin  revenu;  j'ay  tant  presché  cez  Pères 
de  l'Oratoire,  et  luy,  et  son  filz ,  que  je  l'ay  arraché  de  là  où  il  estoit  et 
il  est  retourné  chez  luy,  et  sera  au  palais  les  matinées  et  quelquesfoys 
les  aprez  disnées  de  l'ordinaire  et  les  festes  il  est  aux  pères  de  l'Ora- 
toire, dont  je  suis  infiniment  aise,  et  toute  nostre  Gompagm'e,  excepté 
possible  M''  le  conseiller  Ballon,  qui,  par  le  moyen  de  M"'  le  présidant 
Frère  et  d'un  conseiller  d'Estat  son  parent,  avoit  obtenu  des  lettres 
du  Roy  pour  estre  subrogé  audict  s'  Thoron  en  la  commission  de  la 
chambre  des  communnautez  impuissantes.  Lesquelles  lettres  avoient 
esté  subreptissement  enregistrées  sans  que  presque  persone  en  eut  ouy 
parler  dans  la  chambre.  Mais  sur  la  plainte  du  filz  de  M""  Thoron  (qui 
n'estoit  pas  encor  icy)  il  fit  déclaration  qu'il  n'entendoit  se  servir  de 

'  Ce  passage,  comme  du  reste  divers  autres  passages  de  la  correspondance  de  Peiresc,  té- 
moigne qu'il  était  loin  de  posséder  la  fortune  considérable  qui  lui  a  été  souvent  attribuée. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  327 

ses  lettres  qu'aproz  la  riioii  ou  dcsmission  effectuelle  dudict  s''  Thoroii 
père.  Mais.nonohslant  cela,  le  monde  en  est  demeuré  aulcunement 
oU'encé.  Et  puis  il  a  remis  ses  lettres  originelles  à  M'  d'Oppede,  pen- 
sant satisfaire  au  monde,  mais  cela  ne  soulde  pas  la  playe  puisque  le 
registre  y  est.  M'  d'Oppede  se  laissa  grandement  surprendre  en  cela, 
car  c'estoit  à  luy  à  remplir  le  blanc  de  cez  lettres,  qu'il  debvoit  de- 
mander comme  avoit  faict  M»'  du  Vair.  Tant  y  a  que  si  on  obtenoit 
des  lettres  en  revocation  de  celles  là  en  faveur  de  M'  Thoron  et  en  con- 
sequance  de  ses  lettres  de  continuation,  il  ne  seroit  pas  hors  de  propos. 
Si  je  puis  avoir  coppie  de  celles  de  M''  Ballon,  je  les  vous  envoyeray, 
mais  il  fauldroit  parler  honnorablement  du  s""  Ballon,  pour  luy  faire 
trouver  moings  dure  ladicte  revocation.  C'est  à  dire  que  le  Roy  tesmoi- 
gnast  vouloir  faire  pour  luy  en  aultre  occasion ,  etc. 

J'ay  eu  ladicte  coppie  que  je  vous  envoyé,  oii  vous  verrez  que  cez 
lettres  sont  obtenues  soubs  faulx  donné  à  entendre,  ayant  dict  que  le 
s"^  Thoron  s'estoit  desparty  de  l'exercice  de  sa  charge  (ce  qu'il  n'a  ja- 
mais faict)  pour  s'appliquer  entièrement  au  service  de  Dieu  dans  la 
compagnie  des  Pères  de  l'Oratoire,  où  il  n'estoit  allé  que  pour  changer 
d'air  durant  un  moys  ou  six  semaines  de  l'automne  et  adjousté  que 
ledict  Ballon  estoit  des  plus  anciens  et  cappables  conseillers  de  la  Cour, 
et  qu'il  ne  se  pouvoit  faire  de  plus  digne  choix  que  de  luy.  Et  toutefoys 
vous  sçavez  qu'il  ne  faict  que  de  sortir  des  Enquestes,  et  qu'il  a  les 
deux  tiers  de  la  Compagnie  au  dessus  de  luy.  11  est  certainement  cap- 
pable,  mais  il  n'y  a  rien  de  trop  ne  qui  soit  préférable  à  la  plus  part  de 
ceux  qui  sont  au  dessus  de  luy.  Et  il  fit  mettre  un  décret  comme  d'une 
espèce  de  pareatis  sans  qu'on  sçeut  que  c'estoit.  En  quoy  M"'  Venel 
qui  estoit  le  rapporteur  se  laissa  fort  surprendre,  et  en  a  eu  de  grands 
reproches  de  la  Compagnie,  à  laquelle  on  a  imposé,  car  elle  sçavoit 
bien  que  M'  Thoron  ne  s'estoit  jamais  desmis,  et  qu'il  debvoit  venir 
bientost,  ayant  promis  d'estre  icy  à  la  Toussaints,  comme  il  eust  faict 
sans  le  maulvais  temps  qui  regnoit  lors,  et  de  faict  il  ne  tarda  pas  de 
venir  sitost  que  le  temps  se  fut  addoucy.  Le  dict  s'  Ballon  escrivit  audict 
s'  Thoron  qu'il  avoit  obtenu  la  dicte  subrogation,  lequel  luy  respondit 


328  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

qu'il  le  trouvoit  bien  estrange  et  qu'il  ne  le  souffriroit  pas,  mais  sans 
attendre  la  responce,  ou  sans  faire  semblant  de  l'avoir  eue,  poursuyvit 
son  enregistration  precipi.ament.  Enfin  on  présentera  au  premier  jour 
lés  lettres  de  continua' ion  de  M"'  Thoron  père  pour  l'exercice  de  sa 
charge.  Laquelle  il  veult  continuer  encore  quelque  temps  Dieu  aydant, 
dont  toute  nostre  Compagnie  est  grandement  aise,  pour  la  grande 
créance  qu'il  y  a  acquise,  et  pour  le  bien  qui  en  peult  reuscir  au  pu- 
blic. Comme  au  contraire  la  Compagnie  est  comme  scandalisée  que  ce 
jeune  leuron  ayt  esté  choisy  en  qualité  de  plus  ancien  et  cappable,  et 
subrogé  à  l'exercice  d'un  officier  vivant  qui  ne  vacquoit  nullement,  ce 
qui  est  de  trez  maulvaise  odeur  et  de  trez  mauvaise  consequance.  Je 
crois  qu'il  ne  sera  pas  malaisé  d'en  obtenir  la  re vocation,  mais  on  de- 
sire  que  ce  soit  en  termes  honorables  pour  ledict  sieur  Ballon,  et  en 
luy  reservant  quelque  faveur  du  Roy  en  aultre  occasion  que  celle  là. 

Du  septiesme  décembre  '. 

[jEn  chiffres  avec  traduction  interlinéaire.^  Félix  a  faict  une  infinité 
de  voyages  de  Marseille  icy  pour  se  fere  de  feste  et  traiter  une  depur 
tation  de  parlement  à  Marseille,  afin  d'accorder  les  différents  ou  mal 
entendu  qu'il  disoit  y  avoir  avec  M'  de  Guise.  On  luy  dit  qu'on  ne 
sçavoit  point  aulcun  différent  ne  mal  entendu,  que  la  Cour  luy  porte- 
roit  tousjours  tout  respect  et  honneur  sans  aultre  conferance.  11  vouloit 
puys  que  la  deputation  fut  pour  traiter  en  ceste  ville.  On  luy  répliqua 
q  u'il  n'y  avoit  rien  à  traiter.  Enfin  il  dit  que  les  lettres  d'abolition  de 
son  gendre  estoient  remplies  de  parolles  sales  et  desadvantageuses  pour 
le  Parlement  qui  avoit  interest  de  la  vérifier  plustost  que  de  la  laisser 
aller  au  Parlement  de  Grenoble;  que  si  on  luy  promettoit  de  la  verif- 
fier,  il  feroit reformer  l'addresse  et  lesdictes  parolles;  sinon  il poursuivroit 
à  Grenoble.  La  Cour,  sur  l'advis  que  Soutournon  avoit  célébré  son  ma- 
riage publiquement  à  Marseille  devant  deux  notaires  en  presance  d'un 

'  Cette  date  se  rapporte  au  post-scriptutn  chiffré. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  329 

juge  et  que  ledict  Sateurnon  (stc),Beissaii,  Doria,  Moiitolioii  et  Giiiran- 
man  se  proiiieiioient  publiquement  par  Marseille,  fit  adjourner  en  per- 
sonne touts  les  olficiers  de  la  ville  pour  leur  connivence  et  lesdicts  no- 
taires mesmes  et  y  envoya  les  prevosls  pour  se  saisir  des  coulpables 
avec  un  huissier  pour  les  adjournements  et  pour  apporter  les  proto- 
colles du  notaire  afin  de  vérifier  l'autorisation  du  juge  où.  l'on  trouva 
aussy  une  procuration  des  gouverneurs  de  villes  en  faveur  du  sieur  de 
la  Verdiere  pour  le  rang  sur  les  conseillers  et  leurs  femmes.  Les  prc- 
vosts  firent  leur  perquisition  chez  Beissan  où  ils  furent  mandez  de  la 
part  de  M""  de  Guise  qui  les  fit  ammener  chez  Félix  et  leur  ayant  de- 
mandé le  subject  de  leur  commission  leur  dit  que  Beissan  et  Satournon 
estoient  là  dedans,  et  les  leur  fit  amener  devant,  mais  qu'il  les  avoit 
en  sa  protection  par  commandement  du  Roy,  qu'ils  avoient  abolition 
renvoyée  au  Parlement  de  Grenoble,  qu'il  leur  deftendoit  de  les  tou- 
cher et  leur  commandoit  de  s'en  retourner  le  lendemain  à  Aix,  que 
tout  ce  qu'il  feroit  pour  l'amour  du  Parlement  seroit  de  commander 
auxdicts  delats  de  ne  bouger  du  logis  pour  se  voir  là  seulement.  Les 
prevosts  viridrent  avec  leurs  procez  verbaulx  qui  portoient  que  M'  de 
Guise  leur  dit  que  lesdicts  Satournon  et  Beissan  avoient  leur  abolition 
et  qu'il  en  parleroit  à  la  Cour  en  venant  pour  les  estats,  mais  que  pour 
Guiraraan  il  feroit  voir  qu'il  n'avoit  rien  faict  que  bien.  Et  toutesfois  il 
avoit  luy  mesme  ditr  à  M'  d'Herbault  et  au  Roy  qu'il  le  feroit  punir  icy. 
H  a  depuys  exploitté  luy  mesmes  l'interdiction  pour  ledict  Beissan  au 
lieu  de  sergent.  Vous  en  verrez  l'exploict.  Au  reste  il  reparle  du  Par- 
lement pix  que  jamais  et  dit  qu'il  veut  reprendre  la  salle  dez  rameaux 
où  la  Cour  a  résolu  de  le  recevoir  quand  il  la  viendra  visiter.  Il  dit  que 
le  Roy  le  luy  a  ainsin  commandé  et  de  prendre  aussy  la  salle  des  ar- 
chifs  de  Messieurs  des  Comptes  parceque  feu  M' le  Grand  Prieur  •  avoit 
l'une  et  l'aultre  et  qu'il  ne  veult  pas  estre  logé  qu'en  Gouverneur.  Pour 
M'd'Oppede,  qu'il  tient  sa  mine,  mais  qu'il  la  luy  peult  faire  construire. 
Le  jour  du  mariage  il  s'en  repentoit  et  le  voulut  rompre.  La  fille  le 

'  I/î  grand  prieur  de  France,  Henri  d'Angoulérae ,  mort  tragiquement  à  Aix  en  i586. 
"•  à  a 


330  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

voulut  rompre  aussy,  disant  qu'on  luy,  avoit  prédit  qu'elle  seroit  empoi- 
sonnée, ce  qu'elle  vouloit  esviter.  Que  ne  se  mariant  pas  tant  que 
l'homme  seroit  en  humeur,  elle  seroit  bien,  et  luy  chano;eant,  elle  pour- 
roit  se  fere  religieuse;  au  contraire  qu'elle  seroit  misérable  le  reste  de 
ses  jours  avec  ce  mary  qui  disoit,  quand  on  cherchoit  des  pislolles  pour 
son  payement,  qu'on  ne  s'amusast  pas  à  cela,  qu'on  luy  baillast  har- 
diment les  realies,  qu'aussy  bien  sçavoit  il  assez  dont  elles  venoient.  On 
luy  fit  jurer  qu'il  ne  traiteroit  point  mal  sa  femme  et  enfin  la  mère  se 
mit  à  genoux  devant  M"'',  disant  qu'il  avoit  dexhonoré  sa  maison  et  que 
le  remède  estoit  trouvé.  11  l'empeschoit  de  sortir  à  effet,  enfin  elle  ex- 
torqua un  nouveau  consentement  et  aussytost  le  fit  exécuter  et  con- 
sumer dont  luy  se  repentit  de  rechef  et  passa  la  plus  inquiète  nuict  de 
sa  vie. 

Le  General  des  galères  passa  icy  dernièrement  et  tout  botté  fit 
prendre  la  fille  de  M''  de  Paule  et  icelle  porter  à  S'  Sauveur  pour  la 
tenir  à  baptesme  et  print  en  passant  M"*^  d'Oppede  inopinément  pour 
sa  commère  et  donna  une  croix  de  diamants  à  Madame  de  Paule  et  le 
lendemain  passa  oultre  en  Avignon ,  disant  qu'il  alloit  voir  le  gênera  1 
Malatesta,  attendant  des  nouvelles  de  la  Cour. 

Du  7  décembre  i6a5  '. 

[Note  autographe  et  non  chijfrée.^  Monseigneur  le  duc  de  Guise  avoit 
dict  qu'il  viendroit  aujourd'huy  en  cette  ville  d'Aix,  et  avoit  donné 
assignation  à  la  plus  part  de  la  noblesse  du  pais  pour  se  trouver  prez 
de  sa  personne  et  l'accompagner  en  cette  ville  à  ce  jourd'huy.  Mais  hier 
il  courut  un  bruict  qu'il  se  trouvoit  un  peu  mal,  et  que  sa  venue  estoit 
différée  à  mardy,  sans  toutefoys  qu'on  en  ayt  rien  d'asseuré.  On  ad- 
joustoit  de  plus  qu'il  se  pourroit  bien  faire  que  cette  indisposition  fit 
mander  à  Marseille  la  tenue  des  estats. 

La  Cour  de  Parlement  avoit  député  comme  de  coustume  quelques 

'  L'abréviation  M'  remplace  un  mot  chiffré  qui  a  été  raturé  et  qui  signifiait  :  la  fille.  — 
'  Celle  date  se  rapporte  au  posl-scriptum  non  chiffré. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  331 

uns  (le  Mess"  de  la  Compagnie  pour  aller  au  devant  de  luy  comme  ils 
ont  de  coustume  de  faire,  quand  il  revient  de  la  Cour.  Et  d'aultant  qu'il 
avoit  commandé  au  Prévost  des  mareschaux  et  à  tous  ses  lieutenants 
de  se  trouver  prez  de  sa  persone  lors  de  sa  venue  en  cette  ville,  et  que 
les  députez  de  la  Cour  ne  vont  poinct  en  semblables  occasions  sans 
estre  accompagnez,  ou  dudict  Prévost,  ou  de  l'un  de  ses  lieutenants, 
ledict  Prévost  en  ayant  adverty  ledict  seigneur,  il  commanda  audict 
Prévost  de  demeurer  auprez  de  la  Cour  à  Aix  pour  suyvre  ses  com- 
mandements, ou  des  députez  d'icelle,  et  de  luy  envoyer  à  luy  ses  lieu- 
tenants. 

M''  le  Connestable  envoya  à  M""  d'Oppede  la  relation  du  levement  du 
siège  de  Verrue,  que  l'on  fit  imprimer,  et  qui  sera  cy  joincte'.  Il  court 
un  bruict  que  l'armée  angloise  a  prins  et  pillé  Calés  ^,  mais  je  n'en  sçay 
rien  de  bien  asseuré  '. 


XCVIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 

À  PARIS. 

LOGÉ  À  L'ESCOLLE  8*  GEBMAIN,  CUEZ  h'  GAIGHY. 

Monsieur  mon  frère, 

Ce  mot  n'est  que  pour  vous  prier  de  rechercher  et  embrasser  toutes 

les  occasions  que  vous  pourrez  avoir  pour  servir  Monsieur  le  Prieur 

de  Moustiers,  presant  porteur,  que  j'estime  et  honore  infiniment,  que 

je  vouldrois  bien  pouvoir  utilement  servir.  11  vous  dira  le  subject  de  son 

'  Le  catalogue  de  la  Bibliothèque  na-  1696.   Les  trois   autres  portent   la    date 

tionale  (Histoire  de  France)  indique  plu-  de  i6a5. 

sieurs  pièces  sur  ce8ujet(n"  aBgS,  3896,  *  C'est-à-dire  Calais.  11  est,  je  pense, 

3897,  a-'igS).  Les  trois  promières  pièces  inutile  de  dire  que  c'i?tait  un  faux  bruit, 

parurent    h    Paris    (chez    V    du    Carroy,  '  Bibl.  nat. ,  nouvelles  acquisitions  fian- 

P.    Rocolel,    H.   Sara);    la  dernière   pa-  çaises,  n"  5 170, fol.  aSy-aii.  Autographe, 

rut  à  Lyon,  chez  Roussin,  avec  la  date  de  L'adresse  manque. 

h*. 


332  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

voyage,  et  vous  donrra  des  nouvelles  du  s'  Prieur  de  RoumouUes  qu'il 
ayme  et  affectionne  grandement,  et  ce  qui  vous  obligera  encores  da- 
vantage à  son  service. 

Je  vous  escrivis  vendredy  par  la  voye  ordinaire  et  vous  envoyay  le 
sac  d'IeresS  que  j'eusse  gardé  volontiers  pour  cette  commodité  si  je 
n'eusse  crainct  que  M""  le  Prieur,  presant  porteur,  fust  arresté  davantage 
à  Marseille;  s'il  arrive  plus  tost,  je  pense  que  cez  papiers  le  suyvronl 
de  bien  prez,  et  sur  ce  je  demeureray. 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix ,  cp  3  9.  décembre  au  soir  1 6a5  '. 


XGIX 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  depuis  devant  hier  voz  deux  despesches  du  5  et  9  de  ce 
moys,  et  attends  impatiemment  que  vous  ayez  eu  la  mienne  du  28°"^ 
du  passé,  pour  mieux  former  une  action  sur  les  dernières  violances  de 
M'  de  Crequy.  J'avoys  auparavant  receu  celles  du  a""*  le  mesme  jour 
que  La  Burte  et  Ghasteauredon  en  apportèrent  à  d'aultres  du  4™, 
dont  je  pense  que  je  vous  donnay  advis  par  le  filz  aisné  de  M'  de  Mont- 
nieyan^,  qui  partit  d'icy  le  18°"^.  J'ay  rendu  à  leur  adresse  toutes  les 
lettres  y  contenues,  mesmes  celles  de  M"^  de  Riez  qui  m'a  dict  qu'il 
m'envoyeroit  la  responce,  mais  possible  aymera  il  mieux  la  bailler  à 
M''  le  conseiller  Gaillard,  qu'on  dict  debvoir  partir  demain,  et  à  qui  je 

'  Le  sac  des  papiers  relatifs  au  procès  silions  françaises,  n'Siyo,  foJ.  aia.  Auto- 

dont  il  a  éXé  déjà  si  souvent  fait  mon-  graphe, 
tion.  '  Roland  de  Caslellane  Montnieyan  fut 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  élu  premier  consul  d'Aix  en  i632. 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  333 

ne  donrieray  poinct  la  mienne  crainte  qu'il  ne  la  garde  aultanl  en  che- 
min comme  il  lit  celle  de  Madame  de  Sejjuiran  cet  esté.  Mons''  de  Mon- 
devergues  est  céans  depuis  veiidredy  dernier;  le  s''  Enee  se  promet  de 
le  guarir  bieiitost  et  certainement  et  ne  commancera  de  le  penser  que 
sur  la  fin  de  cette  semaine  icy.  Ses  lettres  de  naturalité  furent  hier 
vérifiées  à  la  Chambre  des  Comtes  et  n'y  eut  que  8  libvres  de  finance 
taxée  à  6o  sols  pour  teste.  Je  suis  bien  glorieux  de  luy  avoir  procuré 
ce  contentement  et  si  à  poinct  nommé. 

Nous  n'avons  pas  encore  des  nouvelles  de  la  malle  que  vous  avez 
commise  aux  gents  de  M"^  de  Berton',  mais  je  ne  pense  pas  qu'elle 
tarde  d'arriver  en  Avignon,  où  Mad°  de  Mondcvergues  en  prendra  le 
soing.  J'ay  veu  les  roolles  des  plantes  y  contenues,  et  suis  ravy  de  voir 
un  si  grand  recueil  de  plantes  si  exquises,  car  hors  du  Bosvveld,  il  me 
semble  que  vous  y  avez  de  tout  le  plus  rare  qui  soit  de  ma  cognoisçance , 
et  une  infinité  de  choses  qui  m'estoient  incogneiies.  Je  ne  plains  que 
vostre  absance  en  cela,  pour  les  faire  mettre  en  terre,  car  nous  n'y 
entendons  rien,  et  encores  que  nous  suyvions  voz  mémoires  pour  le 
planter,  nous  ne  les  sçavons  pas  conserver  par  aprez.  Comme  il  nous 
est  arrivé  de  ces  Cardinales ,  dont  la  grosse  estoit  encores  trez  belle  à 
mon  retour  de  TouUon,  et  fut  perdue  dans  sept  ou  huict  jours.  Comme 
aussy  la  lucca  laquelle  sembloit  avoir  les  feuilles  trez  belles  et  tout  le 
dedans  estoit  pourry,  et  par  mesme  moyen  vostre  pauvre  Géranium. 
Les  Jacinthes  des  parterres ^sembloient  vouloir  poulcer  cez  jours  passez, 
mais  je  pense  que  tout  soit  pery  à  mon  grand  regret.  Je  n'y  sçaurois 
vacquer  et  n'ay  personne  qui  y  entende  rien.  C'est  pourquoy  j'ay  grand 
regret  à  celles  qui  sont  en  chemin,  car  ma  consolation  estoit  en  vostre 
veniie,  pour  dresser  quelqu'un  à  ce  qui  y  est  nécessaire  tant  icy  qu'à 
Beaugentier,  oij  le  Prieur  est  tant  attaché  aux  réparations  de  son  bien, 
qu'il  ne  songe  à  aultre  chose  qu'à  l'extrémité.  J'y  envoyeray  toutes  les 
bulbes  sitost  que  la  malle  sera  arrivée,  et  reserveray  les  Anémones, 

'  C'est  le  nom  de  faniille  des  seigneurs  interligne  qui  ne  sont  pas  très  nettement 
de  Grillon.  écrits  et  où  on  ne  trouve  en  réalité  que  des 

'  Je  crois  devoir  lire  ainsi  deux  mots  en        partes. 


334  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

attendant  la  Lune  de  febvrier,  et  si  vous  ne  pourriez  pas  venir  pour 
les  planter  vous  mesmes.  Les  gelées  sont  venues  depuis  trois  jours  si 
fortes  que  la  terre  estoit  gelée  plus  d'un  demy  pied  en  beaucoup  d'en- 
droicts,  à  cause  qu'il  avoit  fort  pieu  durant  ung  moys  ou  bien  prez  sans 
quasi  rien  cesser.  En  sorte  que  la  plaine  de  Vallavez  '  se  cominançoit 
à  couvrir  d'eau;  touls  les  rentiers  s'y  sont  mis  vigoureusement  au  se- 
cours; je  ne  sçay  s'ils  en  pourront  venir  à  bout,  et  crains  bien  que 
cette  gelée  sur  l'eau  ne  tue  les  bleds.  Dieu  les  nous  veuille  garentir. 
Les  inondations  ont  esté  si  grandes  par  toute  la  province,  que  c'estoil 
merveille  que  nous  eussions  esté  conservez  jusques  à  cette  heure. 

J'ay  escrit  à  Marseille  pour  avoir  de  ce  raisin  de  Pichenat  que  vous 
dictes^,  mais  je  doubte  s'il  est  tel  qu'on  le  vous  a  dict.  M'  Lange  Vento' 
m'en  avoit  promis  d'une  sorte  veniie  depuis  peu;  je  l'ay  envoyé  som- 
mer de  sa  promesse,  et  pour  les  aultres  sortes  plus  curieuses  nous  en 
ferons  faire  des  marcottes,  que  je  vous  envoyeray  par  Lyon,  comme 
vous  voulez.  Mais  les  pluyes  ont  empesché  le  monde  de  tailler  encores 
leurs  vignes,  pour  ne  pouvoir  entrer  dedans. 

J'ay  faict  voir  à  M'  d'Oppede  ce  que  vous  m'aviez  escript,  il  vous  faict 
responce,  et  ne  vous  avois  poinct  escript  sur  ce  subject,  croyant  que  vous 
fussiez  desja  en  chemin  pour  vous  en  venir.  Et  pour  moy  j'avois  esté  tant 
diverty  de  mes  mauix ,  que  je  n'avois  peu  y  satisfaire  moy  mesmes.  Vous 
auriez  bien  veu  aultre  chose  que  ce  qu'on  vous  en  a  voulu  faire  à  croire. 

Je  n'ay  jamais  veu  ce  Testament  de  René,  et  crois  qu'il  ne  le  fault 
pas  chercher  ailleurs,  puisque  celuy  qui  escript  la  lettre  que  vous 
avez  veûe,  dict  qu'il  ne  s'est  trouvé  nulle  part  quau  Thresor  allégué. 
Pour  le  surplus,  c'est  à  M'  du  Puy  et  à  M'  Godefroy  ou  à  M'  du  Ghesne 
de  fournir  les  preuves  des  exemples  des  changements  de  cez  familles  là. 
Car  je  n'ay  apprins  que  d'eux  ce  que  j'en  ay  seu  de  meilleur. 

'  Cette  plaine  se  trouvait  dans  la  n;-  '  La  famille  Pigenat  donna,  en  i66/(, 

gion  de  Rians.  Les  Fabri  en  étaient  ddjà  h  la  ville  d'Aix  un  lieutenant  criminel  et 

seigneurs  par  les  Bompar,  avant  d'acquë-  juge  royal. 

rir  de  la  famille  de  Brcssieux  la  terre  de  '  Le  prénom  Ange  se  dit  l'Ange  en  pro- 

Rians.  vençai. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  335 

Je  seray  infiniment  aise  que  le  cousin  Aguilenqui  puisse  acquérir 
les  bonnes  grâces  de  Doni  Alfonse',  pour  recompancer  la  perle  qu'il 
a  faicte,  que  j'ay  bien  regrettée  pour  l'amour  de  luy  principalement. 
M'  de  Riez  ^,  de  qui  je  vous  recommande  les  lettres  cy  joinctes ,  me  di- 
soit  tantost  avoir  apprins  que  ce  bon  père  se  contentoit  de  l'honneur 
que  le  Roy  luy  avoit  voulu  faire,  et  s'en  desmettoit  soubs  la  reserve 
d'une  pension  de  2000  libvres  en  faveur  des  Chartreux  de  cette  ville, 
moyennant  l'eschange  de  l'Abbayie  de  Royaumont'  que  M"'  de  Sisteron 
acqueroit  et  bailloit  à  M"^  le  cardinal  de  Richelieu.  Ce  seroit  bien  un 
beau  traicté. 

C'est  tout  ce  que  je  vous  puis  dire  pour  le  présent,  finissant,  pour 
escrire,  si  je  puis,  les  lettres  que  vous  me  demandez  pour  Mess"  de 
Verdun,  de  Bellievre,  procureur  gênerai*,  Tronchet  et  aultres  que  je 
pourray  escrire,  car  le  s''  Enee  vient  de  me  mander  de  m'apprester 
pour  des  remèdes  qu'il  me  veult  appliquer  à  ce  soir,  et  sur  ce  je  de- 
meure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

Peibesc. 
D'Aix,  ce  9  3  décembre  au  soir  i6a5. 

Je  vous  envoyé  les  délibérations  des  derniers  estats  ,  où  vous  verrez 
que  noz  gents  de  Rians  avoient  mal  prins  leur  temps  de  proposer  leur 
prétention  sans  que  vous  y  fussiez. 

J'ay  veu  la  coppie  des  nouvelles  que  vostre  homme  a  transcritte  de 
la  lettre  de  M""  Rubens  du  28  novembre,  mais  non  pas  de  ce  qui  tou- 
choit  le  bas  relief  de  l'Empereur  Heraclius  qui  est  demeuré  au  bout  de 
la  plume. 

Marroc  a  esté  contrainct  de  rendre  sa  communication  et  l'on  a  ac- 

'  Dom  Alfonse,  le  prince  de  Portugal.  *  Mathieu  Mole.  Voir  sur  tous  ces  per- 

'  François  de  la  l^^are  Lopis,  déjà  cité.  sonnages  le  recueil  des  Lettres  de  Peiresc  aux 

'  Ahhaje  de  l'ordre  de  Cîteaux ,  au  dio-  frères  Dupuy. 
cèse  de  Beauvais. 


33G  LETTRES  DE  PEIRESG  [1625] 

cusé  la  première  forclusion  contre  Gazel.  Gela  courra  aprez  festes  dans 
fort  peu  de  jours.  Blanc  dict  que  sa  partie  s'en  vient  indubitablement. 
Donnez  en  advis. 

Je  me  suis  enquis  de  l'allaire  de  M"  Passard,  et  ay  apprins  que  c'est 
chose  inoùye  en  ce  pais  que  des  provisions  pareilles  se  soient  présen- 
tées sans  que  l'impétrant  y  fust  en  persone.  Pour  1  information  on  la 
fera  icy  dans  deux  heures,  ofi  il  se  trouvera  assez  de  tesmoings  pour 
déposer  de  ce  qu'il  luy  fault.  11  pourra  venir  quand  il  luy  plairra,  et 
croire  que,  sa  visite  estant  faicte,  il  sera  expédié  sur  le  champ,  sans 
chaumer.  S'il  veult  apporter  son  baptistère,  et  un  certificat  de  son  curé 
sur  sa  profession  en  la  religion  catholique,  cela  servira  pour  l'instruc- 
tion des  tesmoings,  qui  en  déposeront  aprez.  Mais  sans  cela  mesmes  on 
ne  laisroit  pas  de  suppléer. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  sammedy  au  soir  un  païsan  de  Draguignan , 
que  mon  cousin  de  Meaux  avoit  envoyé  quérir,  me  remit  en  place  mon 
espaule  gauche,  qui  s'estoit  desmise,  depuis  trois  semaines,  sans  que 
je  m'en  feusse  apperceu ,  ne  que  j'eusse  faict  de  plus  grand  effort  que 
de  haulser  la  main  pour  prendre  un  livre  sans^avoir  senty  lors  de 
grande  douleur,  mais  la  nuict  dormant  dessus,  je  m'esveillay  avec  une 
douleur  comme  si  on  m'eust  arraché  l'espaulle,  ce  que  j'impulois  à 
froideur  et  defïluxion,  et  enduray  durant  trois  semaines  des  douleurs 
insupportables  principalement  la  nuict,  quej'estoisconstrainct  de  dormir 
dans  une  chaire  pour  ne  me  pouvoir  coucher,  et  cela  interrompoit  bien 
ma  cure  du  fie.  Mon  cousin  de  Meaux  opiniastroit  tousjours  qu'il  y 
avoit  quelque  luxation,  et  si  tost  que  son  païsan  me  vid,  il  fut  de  son 
advis,  et  monstra  une  fossette  sur  le  moignon  de  l' espaule,  laquelle 
fossette  ne  parut  plus  sitost  qu'il  m'eut  remis  l'os  ou  le  muscle  en  place, 
ains  le  moignon  parut  tout  rond.  Tant  y  a  qu'en  mesme  temps  je  com- 
mançay  à  me  servir  du  bras  gauche  comme  devant,  ce  que  je  n'avois 
peu  faire  de  long  temps,  et  suis  tousjours  allé  de  bien  en  mieux  depuis 
lors  Dieu  mercy,  et  ay  dormy  couché,  comme  de  coustume.  Ma- 
dame Bourgoigne,  laquelle  se  plaignoit  d'un  genouil  depuis  5  ou  6  ans, 
fut  traictée  par  ce  païsan ,  aussy  heureusement  que  moy,  et  son  genouil 


[1625]  À  SA  FAMILLE.  337 

r'emboilté,  qui  luy  lit  recouvrer  en  mesme  temps  la  plaine  fonction  de 
sa  jambe,  dont  elle  ne  se  servoit  qu'avec  bien  de  l'incommodité.  Ce 
fut  dimanche  passé. 

J'aurois  bien  à  vous  entretenir,  mais  le  temps  m'a  esté  desrobbé  et 
je  suis  desja  bien  las.  Si  ce  ne  peut  estre  à  ce  coup  cy,  ce  sera  par  le 
premier.  L'assemblée  de  la  noblesse  a  imposé  une  cotte  de  sorte  que 
j'espère  il  y  aura  remplacement  du  fonds  cy  devant  diverty  pour  le 
voyage  du  s'  de  Reauville  à  Mompelier,  et  mon  cousin  de  Voloime 
est  scyndic.  Je  feray  raffraichir  le  mandement  de  M*"  Tavernier  pour  le 
faire  payer. 

Du  3  4  décembre  i6q5  '. 

L'arrest  du  Parlement  n'est  que  contre  les  gouverneurs  de  villes  tant 
seulement,  et  non  contre  leurs  femmes,  ne  contre  la  noblesse.  Au  con- 
traire, la  noblesse  qui  estoit  poulsée  à  division  en  ayant  désiré  esclair- 
cissement,  la  Cour,  sur  la  requeste  du  Procureur  gênerai  du  Roy,  dé- 
clara n'avoir  poinct  entendu  toucher  la  noblesse  par  son  dict  arrest, 
dont  il  y  eut  des  gents  bien  faschez  qui  avoient  faict  capital  de  cette 
occasion  pour  nous  faire  heurter,  et  qui  ont  esté  bien  marrys  de  se  la 
voir  eschapper  des  mains. 

M^'^  partit  d'icy  le  jour  mesmes  de  la  closture  des  Estais  sans  avoir 
rendu  la  visite  à  aulcun  des  présidants  du  Parlement  ne  des  Comptes, 
comme  il  avoit  accoustumé  de  faire  les  aultres  foys,  dont  la  Compagnie 
est  demeurée  fort  mal  satisfaicte  [à  partir  d'ici  jusqu'à  la  fin  caraclèren 
chiffrés\  et  possible  une  aultre  foys  on  ne  députera  pas  au  devant  de 
luy.  M"^  d'Oppede  lui  avoit  mené  la  Compaignie  à  son  arrivée  et  puis 
l'avoit  esté  visiter  une  seconde  foys  à  part.  M'  de  Guise  luy  fit  dire  par 
des  gents  qui  disoient  pourtant  n'en  avoir  point  de  charge  qu'il  vouloit 
estre  visité  encor  une  fois  par  M'  d'Oppede,  lequel  respondit  qu'il 
avoit  faict  son  debvoir.  Que  si  M'  de  Guise  avoit  rien  à  luy  commander 

'  Cette  date  s'applique  h  la  partie  suivante  jusqu'aux  mots  :  que  je  n'ay  pas  vetui. —  '  Le 
duc  de  Guise. 

VI.  &3 


338  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

H  y  iroit.  On  luy  voulut  faire  à  croire  qu'il  y  avoit  quelque  differand 
entre  eux.  M'  d'Oppedo  dit  qu'il  n'en  sçavoit  point,  que  pour  les  choses 
que  faisoit  la  Cour  il  n'en  pouvoit  pas  respondre.  Enfin  il  partit  sans 
rendre  la  visite  ne  faire  aulcune  excuse.  Seulement  Bourdaloue  luy  vint 
dire  adieu  en  son  particulier  et  toutefoys  le  mesme  Bourdaloue  alla  de 
la  part  de  son  maistre  faire  des  excuses  au  présidant  Seguiran  de  ce 
qu'il  ne  l'avoit  veu  chez  luy,  qu'il  s'estoit  mis  en  chemin  2  ou  3  foys 
pour  y  aller,  mais  qu'il  reviendroit  dans  1 5  jours  et  iroit  descendre  et 
soupper  chez  luy,  ce  qui  fut  cause  que  le  s'  Seguiran  l'alla  voir  sur  son 
départ,  La  Gompaignie  debvoit  s'assembler  mardy  aprez  disner  pour  en 
délibérer,  mais  il  fut  dit  à  quelqu'un  de  la  part  de  M'  de  Guise  qu'à 
la  seconde  visite  de  M'  d'Oppede  il  luy  avoit  dit  qu'il  estoit  son  servi- 
teur et  qu'il  l'alloit  voir  pour  l'en  asseurer  de  nouveau,  mais  qu'il  ad- 
jousta  une  aultre  chose  qui  gasta  tout,  à  sçavoir  qu'il  seroit  son  servi- 
teur tant  qu'il  luy  plairroit,  ce  qu'il  print  en  mauvaise  part  comme  de 
ceux  qui  veulent  faire  querelle,  à  quoy  le  pauvre  M'  d'Oppede  ne  son- 
geoit  pas.  Tant  y  a  que  cela  arresta  l'assemblée  des  Chambres,  le  pré- 
sidant Garriolis  ayant  désiré  d'en  conférer  à  loysir  cez  festes  avec  ses 
amis.  Tant  y  a  que  la  déclaration  pour  la  noblesse  avoit  mis  au  deses-. 
poir  M""  de  Guise  qui  ne  s'en  pouvoit  taire  et  dit  qu'il  soubstiendroit 
pourtant  les  gouverneurs  jusques  au  bout.  On  accuse  la  Barbentane 
d'avoir  composé  les  vers  contre  Satournon  qui  seront  cy  joincts  '.  D'aul- 
tres  disent  que  c'est  Barberoux  qui  en  est  l'auteur,  d'aultres  Estoblon. 
On  dit  qu'il  y  en  a  beaucoup  d'aultres  que  je  n'ay  pas  veus^. 

Je  seray  bien  aise  que  les  balles  de  livres  soient  parties  la  semaine 
devant  festes  comme  vous  dictes  par  la  vostre  du  1  a  ;  et  si  ce  retarde- 
ment a  nuy  à  quelque  chose,  il  aura  esté  bon  en  quelque  aultre,  prin- 
cipalement pour  ne  me  pas  presser  de  payer  le  prix  des  livres  dont  je 
serois  en  arrérage  de  long  temps,  qui  ne  semble  pas  me  debvoir  estre 
imputé  tandis  qu'elles  n'estoient  sorties  de  la  boutique  du  libraire. 

'  On  ne  les  trouve  pas  dans  le  ms.  6170.  —  '  Ici  s'arrête  le  passage  en  chiffres.  Ce 
qui  suit  est  un  supplément  écrit  le  3i  décembre. 


[1625]  A  SA  FAMILLE.  339 

Mais  j'eusse  prins  un  {jrand  plaisir  d'en  voii-  la  facture  à  l'advance,  pour 
recognoistre  en  quoy  mes  mémoires  avoient  esté  accomplis  et  en  «{uoy  non. 

Ce  que  vous  n'entendiez  pas  des  Bulbes  d'ieres,  estoit  que  j'en  fls 
apporter  un  plein  sac  de  cez  Pancratium  qui  vient  au  bord  de  la  mer 
parce  que  la  fleur  en  est  belle,  et  les  fit  planter  autour  du  lieu  où  sont 
vos  Tulipes  à  Beaugentier;  S*  Julian  en  fis  la  recherche  et  m'asseura  y 
en  avoir  de  deux  différantes  espèces,  dont  je  ne  m'estois  jamais  advisé; 
si  nous  en  voyons  les  fleurs,  nous  tascherons  de  les  distinguer.  Il  m'en 
a  esté  envoyé  icy  quelques  unes  que  j'ay  faict  mettre  en  nostre  jardin 
de  dehors,  et  des  restes  possible  vous  en  envoyeray  je  une  douseine, 
avec  les  marcottes  dont  vous  aurez  le  roole  cy  joinct.  Je  les  a  y  receiies 
de  Marseille  depuis  hier  et  les  feray  partir  par  la  première  commodité, 
bien  marry  de  n'y  avoir  peu  mettre  de  nostre  Gorinthe,  mais  la  Lune 
ne  vault  rien  maintenant;  je  le  feray  à  la  prochaine  Lune  et  possible 
en  auray  je  d'aultres  aussy  rares  d'ailleurs  entre  cy  et  là.  Quant  aux 
raisins  bouteille  (ainsin  les  appelle  on)  le  s'  Pichenat  n'en  a  jamais  eu 
ne  veu;  il  dit  que  le  feu  marquis  des  Arcs  père  luy  en  avoit  faict  fesle 
et  luy  en  avoit  promis.  Je  m'en  suis  enquis  de  Madame  des  Arcs  la 
bonne  femme,  laquelle  me  dict  hier  qu'elle  n'en  avoit  jamais  veu  ne 
ouy  parler,  mais  Lautier  me  dict  hier  avoir  veu  au  terroir  de  Marseille 
une  bastide  oii  il  y  avoit  des  raisins  dont  les  grains  estoient  comme  les 
coui-ges  de  pellerin  à  double  estage.  J'ay  envoyé  voir  s'il  y  en  auroit 
plus.  Et  un  aultre  me  promettoit  des  raisins  riollez  comme  les  grau- 
selles  le  long  des  grains  comme  les  mêlions.  Nous  verrons  aussy  s'il 
s'en  pourra  avoir.  Le  s'  Pichenat  m'envoya  une  seule  marcotte  de  Bar- 
beroux  muscat  que  j'envoye  à  Beaugentier  pour  en  anter,  car  elle  est 
bien  chetive  pour  planter,  afin  d'eu  hériter  en  quelque  façon,  et  puis 
nous  en  ferons  part  à  noz  amys. 

Je  trouve  fort  bien  faictes  les  empreintes  du  grand  cachet  de  la  maison 
et  crois  qu'elles  vauldront  mieux  que  l'original  ainsin  disproportionné 
comme  il  estoit.  Vous  ne  m'avez  jamais  mandé  si  M' le  chanoine  Maran 
est  encore  là  ou  non. 

Le  sire  Jean  Cesary  de  Marseille,  grand  amy  de  M'  Lombard,  voul- 

43. 


3ù0  LETTRES  DE  PEIRESC  [1625] 

droit  une  qualité  de  Courra tier  juré,  pour  se  deffendre  des  aultres 
courratiers  qui  le  veulent  empescher  de  se  mesler  d'aulcun  marché  ou 
troq  de  marchandises.  C'est  un  fort  bon  homme  et  fort  loyal.  C'est 
pourquoy  les  marchands  ayment  bien  mieux  avoir  à  faire  à  luy  qu'à 
d'aultres  qui  sont  de  mauvaise  foy  la  pluspart.  Il  me  semble  qu'il  y 
avoit  certain  Ëdictde  Courratiers  jurez;  si  pour  peu  de  chose  vous  luy 
en  pouviez  faire  lever  un  office,  vous  luy  feriez  un  fort  bon  office  à  luy 
et  à  ses  amys;  traictez  en  un  peu  avec  M'  de  Chalanges,  ou  aux  par- 
ties casuelles  raesmes.  Et  possible  que  de  la  dépendance  de  M*"  de  la 
Ville  aux  Clers,  à  la  suitte  des  consulats  et  courratiers,  ou  consuls  de 
Levant,  il  se  trouveroit  bien  quelque  place,  auquel  cas  il  la  payeroil 
bien  plus  volontiers.  Vous  vous  en  enquerrez,  s'il  vous  plaict,  et  je 
finiray  demeurant. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  dernier  de  l'an  iGaS.veille  du  premier  de  l'an  1626,  que  je  vous  souliaicle 
plus  lieureux  que  vous  ne  le  sçauiiez  désirer,  avec  une  longue  suilled'aullres  prospères. 

J'ay  un  relieur  si  gentil  garçon,  qu'il  se  rend  grandement  aymable; 
il  a  nom  Corberan,  et  dore  aussy  proprement  comme  il  relie,  fort  as- 
sidûment '  ;  je  luy  ay  faict  voir  la  relieure  des  livres  et  bréviaire  du 
s'  Aleandro,  et  auroit  bien  courage  d'en  faire  aultant  s'il  avoit  de  beaux 
fers.  Allez  un  jour  voir  cez  doreurs,  et  voyez  s'il  se  pourroit  avoir  quel- 
ques jolis  fers,  principalement  pour  des  dentelés,  et  vignetes,  car  je 
n'en  ay  que  de  vieille  mode,  et  des  fleurons  à  mettre  sur  les  dos  des 
livres.  Le  triple  filet  que  m'envoya  ïavernier  faict  trez  bel  effecf-. 

J'oubiiois  de  vous  remercier,  comme  je  faicls  de  trez  bon  cœur,  des 
bas  et  du  bonnet,  lequel  est  comme  il  me  le  fault,  pour  le  printemps 

'  Ce  triple  éloge  de  Corberan  est  à  rap-  '  Ce    paragraplie   a  élé  i-ejiroduit  par 

procher  de  tous  les  autres  éloges  donnés  par  M.  Léopold  Delisle  dans  lin  grand  amateur 

Peiresc  à  ce  dévoué  auxiliaire  qui  fut  près-  français  du  lyn'  siècle,  |).  i5-it). 
que  un  ami  pour  lui. 


|1626]  À  SA  FAMILLK.  341 

et  automne,  mais  pour  l'hiver  il  me  le  fault  double  et  celluy  que  vous 
m'envoyastes  raniiée  dernière  n'est  pas  si  commode  comme  ceux  qui 
sont  à  oreille;  il  n'est  que  trop  estroict,  et  cependant  il  m'eschappe  la 
nuict  et  laisse  mes  oreilles  descouvertes,  et  me  faict  enrumer.  Les  bas 
de  cotton  sont  excellents,  mais  ceux  de  laine  sont  trop  mignons  pour 
moy;  je  les  vous  garderay  à  vous,  car  je  les  veux  à  estrieu,  et  bien 
espois  comme  ceux  que  vous  m'envoyastes  l'année  passée  avec  la  pointe 
qui  couvre  le  costé  de  la  cuisse.  J'en  aurois  volontiers  encore  une  paire , 
])our  changer  alternativement  avec  celle  de  l'année  passée. 

Du  i"  janvier  iCaC. 

J'ay  parlé  à  M'  Seguiran  s'il  ne  se  repentiroit  poincl,  mais  il  m'a 
dict  qu'il  n'y  songe  plus  du  tout. 

M'  de  S'  Aubin  avoit  désiré  une  lettre  de  M'  le  Présidant  au  P.  Se- 
guiran, à  cause  qu'il  appréhende  qu'un  Gardenc  de  Draguignan,  qui 
entreprend  la  poursuitte  de  son  aiïaire  pour  sa  partie  adverse,  et  qui 
se  dict  parent  de  M""  Seguiran,  ne  se  prevalust  de  cette  alliance  contre 
luy.  Mais  M"^  le  Présidant  m'a  dict  qu'il  est  si  souvent  importuné  d'escrire 
qu'il  se  resoult  de  n'escrire  plus  pour  persone,  ce  que  je  n'improuve 
pas.  Je  m'asseure  que  vous  en  parlerez  plus  librement  au  P.  Seguiran, 
si  besoing  est,  que  M"^  le  Présidant  pour  l'amour  du  cousin  de  Meaux. 

Si  S'  Aubin  ne  part  à  ce  matin,  je  va  bailler  mon  paquet  au  s'  Gas- 
quct  de  S'  Maximin  qui  ira  possible  plus  vitte. 

M''  le  président  Seguiran  vient  de  me  dire  que  M'  de  Guise  envoya 
deux  jours  y  a  le  conseiller  Oraison  de  Marseille  vers  Gotron  pour 
luy  porter  la  lettre  qu'il  avoit  du  P.  Seguiran,  et  luy  dire  que  son 
argent  estoit  prest,  et  qu'il  fit  sa  desmission,  ou  qu'il  luy  vint  apporter 
ses  provisions.  Gotron  ne  se  laissa  pas  trouver  et  courut  icy  au  conseil, 
mais  M'  le  Présidant  ne  luy  sceut  dire  aultre  chose,  pour  ne  desdire 
le  P.  Seguiran;  il  en  est  encores  là  '. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5170,  fol.  aûS-aiy. 


3/i2  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

G 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ '. 

Monsieur  mon  frère, 

Vous  aurez  icy  la  responce  de  mon  cousin  Gras,  qui  a  faict  ung  aultre 
tour  de  Provençal  comme  M'  de  Segu^.  Sa  mère  s'estant  desdicte  de 
Aooo  escus  qu'elle  iuy  avoit  promis,  il  va  pourtant  voir  à  Marseille  s'il 
pourroit  vendre  deux  maisons  qu'il  y  a,  auquel  cas  il  y  entendroit  en- 
cores,  si  cez  messieurs  n'avoient  prins  party  ailleurs  quand  il  aura  faict 
son  argent,  lequel  il  faict  estât  de  loger  sur  des  communautez  si  l'office 
n'est  plus  à  vendre  allors.  J'en  ay  eu  grand  regret  pour  l'amour  de  Iuy, 
qui  en  estoit  au  desespoir. 

Voz  despesches  du  19  et  du  a 3  vindrent  ensemble  hier  au  matin, 
et  aujourd'hui  par  Arbaud,  celle  du  2 5.  M'  Flotte  avoit  esté  à  Marseille 
et  en  apporta  le  jour  de  l'an  la  nouvelle  du  changement  advenu  en 
la  personne  du  pauvre  père  Seguiran,  que  Castanet  y  avoit  portée  le 
jour  précédant.  Ce  nous  fut  une  bien  fascheuse  estreine,  mais  M'  le. 
présidant  Seguiran  a  bien  couvert  son  deuil  et  tesmogné  qu'il  sçavoit 
bien  que  M'  sou  oncle  souhaictoit  grandement  le  repos,  et  qu'il  se  con- 
soloit  de  son  contentement^;  les  dames  se  sont  tenues  dans  la  modestie. 
Il  y  eust  pourtant  une  gi'osse  prinse  chez  M""  Guerin  oii  il  y  a  une  ac- 
couchée, où  ce  qu'estoit  la  conseillère  de  Laurens,  et  y  estant  survenue 
la  conseillère  de  Foresta  Colongue  dict  en  entrant  :  Et  bien  vous  ne 
me  félicitez  pas  de  ce  que  le  père  Suffren ,  oncle  de  mon  beau  frère  de 
Sallon,  et  de  mon  cousin  le  conseiller  Suffren,  est  auprez  du  Roy;  mon- 
dict  cousin  le  conseiller  appreste  des  bottes  pour  aller  quérir  ung 

'  L'adresse  manque.  Valavez  a  inscrit  au  *  Avec  un  signe  final  abrévialif;  peut-être 
dos  de  la  lettre  les  lignes  suivantes  :  Aùc.  l'aut-il  lire  Seguran,  c'est-à-dire  Seguiran. 
Mon  frère.  i6a6.  4  janvier.  Surin  destitution  '  C'est-à-dire  qu'il  se  consolait  de  n'être 
du  P.  Segu{ran.  Sur  des  décrets  du  Parlement  ])lus  le  confesseur  dn  roi  par  le  contente- 
sur  des  livres.  ment  qu'il  éprouvait  de  se  reposer. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  343 

office  de  présidant,  et  puis  se  tournant  vers  la  conseillère  de  Laurens, 
luy  dit  :  Vous  n'auriez  pas  eu  7000  escus  de  dol,  et  ne  seriez  pas  con- 
seillère si  vostre  oncle  n'eust  esté  en  cette  place,  ains  seriez  mariée 
comme  vostre  sœur  de  Vaulvenargues.  Elle  respondit  qu'elle  n'avoit  eu 
que  5ooo  escus  de  dot,  mais  qu'elle  n'eust  pas  moings  esté  conseillère, 
et  qu'elle  parloit  comme  une  sotte.  On  se  mit  entre  deux,  et  n'en  fut 
aultre  chose. 

J'ay  esté  voir  M'  le  présidant  Seguiran  pour  luy  rendre  ses  lettres 
et  luy  faire  part  de  ce  que  j'avois  apprins,  mais  il  m'a  prié  de  différer, 
pour  luy  laisser  esvaporer  son  sentiment  premier,  et  m'avoit  promis  de 
se  venir  jetter  céans  à  ce  soir,  mais  il  s'est  laissé  retenir  en  compagnie, 
et  l'heure  passe  pour  avoir  sa  responce  à  temps,  dont  je  serois  bien 
marry,  car  ceste  despesche  ira  viste  à  ce  qu'on  m'a  envoyé  dire.  L'une 
de  mes  plus  grandes  consolations  est  de  ne  pas  avoir  veu  que  la  chose 
soit  passée  jusques  à  faire  sortir  le  bon  père  de  la  ville  de  Paris  comme 
on  avoit  faict  aux  aultres,  car  cela  me  feroit  plus  de  regret,  pour 
l'amour  de  luy  et  de  tant  de  bons  amys  qu'il  y  a. 

J'ay  admiré  l'opposition  du  pauvre  M'  de  Beausemblant',  les  finan- 
ciers la  luy  ont  bien  rendue.  L'économe  de  nostre  nouveau  archevesque\ 
nommé  M''  de  Marché  ',  est  arrivé  icy,  et  présente  demain  son  éco- 
nomat au  Parlement  pour  le  pareatis.  On  avoit  accousturaé  de  les 
adresser  au  Parlement  et  Chambre  des  Contes,  et  celuy  cy  n'a  l'adresse 
qu'au  lieutenant,  mais  il  fauldra  trouver  quelque  escart.  Il  m'est  venu 
voir,  cette  aprez  disnée,  comme  l'un  des  juges,  avec  de  belles  protes- 
tations de  la  part  de  son  maislre.  Je  l'ay  receu  comme  il  appartenoit  et 
à  son  maistre  et  à  luy,  car  c'est  un  homme  de  bonne  façon,  que  M'  de 
Mondevergues  dict  estre  trez  gala"t  homme.  Je  loiie  Dieu  que  l'affaire 
des  propriétaires  se  soit  enfin  jugée.  Dieu  la  veuille  un  jour  achever. 

'  Isaac  de  Laiïemas,  di^jà  noninid  plus  '  Peiresc  n'écrivait  pas  encore  très  bien 

haut.  Son  père,  né  h  Beausemblant  (Drôme),  le  nom  de  son  futur  ami,  l'abbë  de  Mw- 

avait  ajouté  ce  nom  de  lieu  à  son  propre  chier,  qui  figure  si  souvent  dans  le  recueil 

nom.  Peiresc-Dupuy  comme  prévôt  du  chapitre 

'  Alphonse  de  Richelieu.  de  Saint-Sauveur  d'Aix. 


m  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Et  suis  bien  aise  qu'ayez  accommodé  l'affaire  de  Logan',  et  que  cela 
vous  puisse  servir  à  aultre  chose,  et  à  mon  abbayie  aussy,  laquelle  en 
avoit  bon  besoing.  J'avois  tousjours  creu  qu'il  fallust  une  requeste  ci- 
vile au  Grand  Conseil  pour  y  noiier  l'affaire  plus  asseurement.  Et  suis 
bien  raarry  de  voir  que  la  sévérité  du  Parlement  de  Bordeaux  y  face 
tant  d'obstacle.  Je  ne  vous  sçauroys  pour  le  présent  respondre  sur  tout 
cela ,  car  je  n'ay  pas  moyen  de  lire  les  papiers  que  vous  m'avez  en- 
voyé sur  ce  subject.  Et  plains  bien  que  cet  arrest  couste  8  escus,  puis- 
qu'en  toute  façon  ne  peult  il  servir  de  guieres. 

On  nous  dit  icy  que  M''  de  Crequy,  lequel  estoit  prest  de  partir  pour 
la  Cour  et  avoit  envoyé  son  train  à  l'advance ,  a  esté  contremandé.  Les 
lettres  d'Estat  ne  conviennent  pas  mal  à  cela.  Je  seray  bien  aise  qu'il 
n'y  soit  pas  durant  le  jujjement  de  cez  incidants.  J'ay  bien  de  l'obligation 
à  M''  le  Procureur  gênerai  de  son  favorable  souvenir. 

Je  vous  envoyé  l'extraict  du  livre  mortuorum  des  frères  Prescheurs 
de  cette  ville  d'Aix,  pour  l'enterrement  de  feu  mon  père  que  Dieu  ab- 
solve. M'  de  Colonia  retourna  hier  à  Rians,  et  je  le  chargeay  d'apporter 
le  certificat  du  service  que  nous  y  avions  faict  faire  et  de  la  blesseure 
de  la  femme  de  Grossy,  avec  procuration  de  son  mary  et  d'elle  pour, 
en  former  plainte.  On  ne  la  luy  avoit  pas  faict  former  pour  les  laisser 
bons  tesmoins  en  l'information,  et  parce  que  cez  pauvres  gents  sont  en 
grande  desfiance. 

Je  suis  bien  raarry  de  la  difficulté  qu'on  faict  à  la  sauvegarde.  Si  la 
Cour  nous  eust  mis  soubs  la  sauvegarde  de  M"'  de  Crequy,  ils  s'en  pour- 
roient  plaindre,  mais  n'estant  que  la  sauvegarde  du  Roy  et  de  la  Cour, 
ils  se  plaignent  à  tort  soubs  correction.  Car  par  l'information,  résultant 
que  cez  huissiers  se  jactoient  de  ne  vouloir  bouger  de  Rians  qu'ils 
n'eussent  l'argent  des  choses  saisies  à  quel  prix  que  ce  fust,  et  la  rupture 
des  portes  sans  commission  estant  notoire  et  advouée,  il  apparoissoit 
bien  evidement  de  l'oppression ,  et  si  les  tesmoins  n'eussent  eu  peur, 
ils  eussent  bien  peu  parler  des  jactances  d'y  faire  venir  main  armée, 

'  Sic  pour  Lugon,  qui  est  le  nom  d'une  commune  du  dt^partement  de  la  Gironde,  arron- 
dissement de  Libourne,  canton  de  Fronsac. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  Ub 

lesquelles  estoient  vrayes,  mais  ceux  qui  le  sçavoient  ne  le  voulurent 
pas  déposer.  Je  trouve  fort  bonne  la  responce  faicte  aux  dernières 
lettres  d'Estat,  puisqu'ils  ont  postérieurement  présenté  des  requestes  de 
leur  part  en  cassation  des  procédures  de  ce  Parlement;  ils  n'entendent 
pas  que  les  lettres  d'Estat  puissent  arrester  le  jugement  de  cet  incidant. 
Quant  à  la  qualité  de  bénéfice  d'inventaire,  je  vous  attendois  pour  en 
délibérer  ensemble,  mais  puisqu'ainsin  est,  je  feray  minutter  et  lever 
les  lettres  en  vostre  nom  et  au  mien,  et  baiileray  caution  comme  vous 
mandez  pour  la  forme. 

Cotron  partit  hier  d'icy,  avec  ordre  de  M"'  le  présidant  Seguiran 
d'aller  remettre  ses  provisions,  en  recevant  son  argent. 

L'Auctarium  de  Golsius  ^  n'est  aultre  chose  si  ce  n'est  qu'on  a  reim- 
primé depuis  peu  d'années  toutes  les  œuvres  de  Golsius  ensemble  comme 
elles  estoient  anciennement  et  de  plus  on  y  a  adjousté  un  volume  de  la 
Magna  Grecia  ^,  quelques  fragments  des  images  des  médailles  des  isles 
de  la  Grèce  ^,  qui  est  en  un  petit  volume  à  part,  qui  se  vend  ensemble 
avec  celuy  de  la  Sicilia  et  Magna  Grecia.  Mais  parcequ'il  est  fascheux 
de  r'achepter  de  rechef  toutes  les  dictes  œuvres  pour  ce  peu  d'augment, 
on  avoit  faict  quelque  nombre  d'exemplaires  de  cet  auctarium  à  part, 
qui  se  vendoit  à  part,  et  M'  Rubens  m'avoit  promis  de  m'en  envoyer 
un  dont  je  luy  avois  laissé  bons  mémoires  quand  il  s'en  retourna  chez 
luy,  mais  il  n'a  plus  voulu  se  souvenir  de  ce  mémoire,  pour  ne  se  re- 
souvenir du  reste  qui  y  estoit  dedans.  Mandez  luy  qu'il  le  demande  à 
M"'  Roccox,  qui  a  esté  le  promoteur  de  cette  dernière  édition*,  et  qui 
sçait  bien  que  ce  fut  moy  qui  luy  en  fis  venir  l'envie ,  car  celuy  là  en  aura 
quelqu'un  à  part  et  l'envoyera  volontiers  pour  l'amour  de  moy. 

Je  vous  remercie  de  la  sentence  contre  Drouard.  Je  vouldrois  bien 
que  cela  fit  revenir  la  discrétion  à  M"'  de  Chappelaines  '. 

'  Sur  Hubert  Goitzius  voir  le  tome  II  du  '  Sur  Nicolfjs  Rockox  voir  le  recueil  Pei- 

recueii  Peiresc-Dupuy  (p.  i35  et  passim).  resc-Dupuy  (t.  I,  p.  78,  364). 

'  Sicilia  et  Magna  Grœcia{Jiruges,  ib'jù,  '  Voir,  au  sujet  de  l'afTairc  du  libraire 

in-fol.).  Drouard  et  du   baron  de  Ghappelaine,  le 

"  Grœciœ  ejusque  insularum  et  Asiœ  mi-  recueil  Peiresc-Dupuy  (t.  I,  p.  aa8,  aag^ 

itoris  numismata ,  1618.  84o). 

VI.  hU 


larilMEtll    RATIOUALC. 


346  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

M'  Gasel  a  receu  de  M"'  de  la  Lane  les  papiers  qu'il  attendoit. 

M' Astier  et  M' de  Colonia  vous  escrivent.  Les  consulz  de  Rians  [aussi]. 
Aprez  les  avoir  publiez  et  estre  sortis  du  Conseil,  ils  apprindrent 
que  la  femme  de  Biscarron  estoit  germaine  de  Laurens,  premier 
consul,  lequel  esloit  desja  proche  allié  de  Jaubert  qui  l'avoit  nommé, 
de  sorte  que  puisque  Biscarron  avoit  regret  de  quitter  sa  bastide  de 
Ginacernis,  j'ay  trouvé  bon  que  sur  sa  réquisition  on  le  deschargeast 
et  qu'on  en  mist  un  aultre,  et  M'  de  Colonia  y  est  allé  pour  cela.  Si 
nous  avons  demain  de  bonne  heure  son  verbal,  et  les  certificats  de- 
mandez, et  que  cette  despesche  soit  partie,  je  feray  dire  à  M''  d'Oppede 
d'en  faire  partir  une  aultre  pour  M'  de  Marché,  ce  qu'il  n'oseroit  re- 
fuser; sinon  j'en  hazarderay  une  moy  raesmes,  comme  j'en  ay  envoyé 
d'aultres.  Sur  ce  je  finis  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  dimanche  au  soir  4  janvier  i6a()  '. 


CI' 

Du  septiesme  janvier  1626. 

M''  de  Guise  a  escrit  à  M'  de  Cormis  l'advocat  gênerai  et  luy  a  envoyé 
coppie  de  la  lettre  que  nostre  Compagnie  avoit  escrite  au  Roy  dernière- 
ment, que  M"'  d'Herbault  luy  avoit  communiquée,  se  plaignant  de  ce  que 
la  Cour  parlant  au  Roy  dudict  s'  duc  de  Guise  a  usé  du  terme  de  sieur, 
prétendant  qu'elle  debvoit  user  du  terme  de  Monsieur  ou  de  Seigneur, 
accordant  que  dans  les  arretz  il  se  contante  qu'elle  uze  du  terme  de  sieur 
seulement  parce  qu'il  semble  que  ce  soit  le  Roy  qui  parle  par  leur  organe , 
mais  qu'aux  lettres  missives  ce  n'est  que  la  Cour  qui  parle.  M""  de  Cor- 
mis a  incontinent  porté  ceste  despesche  à  M''  d'Oppede,  lequel  à  sa 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n"  6170,  fol.  80.  —  *  Cette 
lettre  est  en  chiffres. 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  347 

bonne  accoustumée  pour  se  descharger  luy  a  dit  que  c'estoit  moy  rjui 
avois  minuté  ceste  lettre  et  n'a  pas  dit  que  j'y  a  vois  faict  un  peu  de 
scrupule  et  l'en  avois  consulté  luy  et  quelques  uns  des  anciens  pour 
m'infonner  de  leur  uzage,  dez  une  aultre  foys  précédante,  et  que  per- 
sonne n'ayant  sceu  m'en  resouldre  j'avoys  suivy  mon  sentiment  et  le 
sien,  me  souvenant  que  la  Cour  de  parlement  de  Paris  uze  souvent 
pour  le  Roy  mesmes  du  terme  de  seigneur  Roy  qui  eut  semblé  profané 
en  seigneur  duc,  et  me  semblant  avoir  veu  chez  feu  M'Gillot'  quelques 
lettres  dudict  Parlement  de  Paris  où  il  y  avoit  quelque  chose  de  sem- 
blable dont  je  vous  prie  de  vous  enquérir  à  M'  du  Puy  et  à  M''  de  Lo- 
menie.  Enfin  on  luy  a  faict  responce  que  c'estoit  du  style  des  greffiers 
qui  suy voient  les  vieux  formulaires,  qu'on  feroit  visiter  les  registres 
pour  en  trouver  la  vérification,  et  que  s'il  se  trouvoit  qu'il  en  eut  esté 
usé  aultrement  on  luy  donneroit  satisfaction  en  cela. 

Dernièrement  en  la  Chambre  des  Comtes  M'  de  Guise  presentoit  une 
requeste  où  il  disoit  seulement  supplie,  sans  adjouster  humblement. 
Cez  Messieurs  généreusement  ordonnèrent  qu'il  la  refairoit.  Il  avoit 
prins  pied  sur  ce  que  y  presantant  des  requestes  en  qualité  de  gouver- 
neur de  la  Province,  on  luy  avoit  souffert  qu'il  uzast  du  privilège  du 
procureur  gênerai  et  qu'il  dit  seulement  supplie  et  à  ce  coup  là  il  re- 
queroit  en  qualité  d'admiral  et  pretendoit  la  mesme  prérogative,  mais 
cez  Messieurs  s'en  firent  à  croire,  et  ne  voulurent  pas  décréter,  qu'il 
n'eust  adjousté  l'humblement.  M'  de  Lomenie  peut  mieux  décider  cez 
difficultez  qu'aucun  aultre,  car  il  a  observé  toutes  cez  cérémonies. 

Tant  y  a  que  la  deputation  du  Parlement  n'est  point  trop  à  son  goust, 
ce  dict  il,  et  il  vouldroit  encores  qu'on  deputast  vers  luy.  Il  ne  veut 
pas  qu'on  die  delà  au  Conseil  du  Roy  que  ce  qui  le  rend  si  jaloux  de 
son  admiraulté,  et  qu'il  ne  veut  pas  que  la  Cour  en  évoque  rien,  ne 
qu'elle  envoyé  quérir  les  registres,  est  afin  qu'on  ne  voye  que  dans  un 
an  il  en  a  retiré  200  mille  francs  et  que  des  marchandises  saisies  il  s'en 
faitdelivrerjusques  à  des  20  mille  francs  à  la  fois  sur  des  simples  billets, 

'  Jacques  Giliot,  conseiller  au  pariement  de  Paris,  mort  en  1619.  Voir  recueil  Peiresc- 
Dupuy  (1,  10a,  757). 


348 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1626] 

saus  jugement  des  prises  ne  aultre  formalité,  et  s'il  se  faict  des  adjudi- 
cations, on  donne  des  bastonades  à  ceux  qui  vouldroient  appeller  et  faici 
on  exécuter  la  sentence  sans  en  advertir  le  procureur  du  Roy  crainte 
qu'il  n'interjette  appel.  Il  a  faict  intimer  un  arrest  du  Conseil  donné  à 
sa  requeste  pour  donner  les  motifs  de  l'arrest  de  Guiraman,  et  cepen- 
dant deflenses  de  l'exécuter'. 


Cil 
Du  9  janvier. 

Les  sieurs  de  Boyer  et  de  Gormis  parlent  de  partir  dans  8  ou  i  o  jours 
si  les  chemins  sont  asseurez  et  veullent  passer  par  Grenoble  pour 
voir  le  Connestable  bien  que  soubs  le  prétexte  du  Pousin^  M""  d'Oppede 
commence  fort  à  s'en  deffier  ayant  aprins  des  habitudes  et  privaultez  ou 
conlidences  qu'ils  ont  avec  M"'  de  Guise,  lesquelles  il  n'avoit  pas  sceues. 
C'est  pourquoy  il  ne  désire  pas  que  M'  de  Gordes  s'ouvre  aulcunement 
avec  eux  de  ce  qui  s'est  passé  entre  luy  et  ledict  M'  d'Oppede  ne  de  ce 
qu'il  pourroit  avoir  à  luy  faire  communiquer  à  luy  confidamment  soit 
pour  l'interest  du  Roy  et  du  public  ou  pour  ses  interests  particuliers. 

Bien  vouldroit  il  que  si  sans  faire  semblant  de  rien  et  sans  se  des- 
couvrir à  eux  il  peult  les  sonder  et  pressentir  leurs  inclinations,  il  le  fit 
avec  sa  prudence  accoustumée.  Voire  quand  on  les  veilleroit  un  petit  il 
n'y  auroit  pas  de  mal.  Ains  cela  pourroit  servir  à  vérifier  si  ce  dont  on 
les  accuse  est  vray  ou  non^. 


'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  2 AS.  Auto- 
graphe en  chiffres  avec  traduction  inter- 
linéaire. 

'  Sur  cette  petite  ville  du  Vivarais  si 
souvent  prise  et  reprise  par  catholiques  et 
protestants  pendant  les  guerres  de  religion 
du  xvi*  et  du  xvn"  siècle,  voir  le  recueil 
Peiresc-Dupuy  (I,  Sgo). 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  aig.  Auto- 
graphe en  chiffres.  On  trouve  à  la  suite 
(fol.  260  et  25i)  deux  copies  chiffrées, 
faites  de  la  main  de  Peiresc ,  de  deux  lettres 
du  premier  président  du  parlement  d'Aix, 
l'une  à  M.  de  Gordes,  l'autre  à  un  person- 
nage non  nommé.  Les  voici  : 

(T  Monsieur,  depuys  vous  avoir  escript  la 


[1626] 


A  SA  FAMILLE. 


341» 


cni 


Les  députez  doibvent  porter  dans  leurs  mémoires  plusieurs  articles 
dont  les  principaux  dépendent  de  ce  que  la  Cour  doibt  estre  conservée 


Cour  ayant  veu  les  conlinuelles  plaintes  que 
faict  M'  do  Guise  au  Roy  contre  elle,  pour 
ne  laisser  à  Sa  Majestd  aulcune  mauvaise 
impression  de  ses  deportementz ,  elle  luy  a 
député  M""  de  Boyer  et  de  Corrais  pour 
justifier  sps  actions  et  les  miennes.  Je  vous 
escri])ray  par  eux.  Cepandantj'ay  creu  qu'il 
estoit  bon  que  vous  le  sceussiez  à  l'advance; 
ils  partiront  le  plustost  qu'ils  pourront.  M' de 
Guise  vouidroit  bien  que  cela  ne  fust  pas. 
D'ailleurs  nous  avons  terminé  le  différend 
que  nous  avions  avec  ceste  ville.  Les  uns  et 
les  aultres  sont  contentz.  Je  vous  supplie  de 
croire,  Monsieur,  que  je  n'auray  jamais  de 
plus  forte  passion  que  lorsque  j'auray  moyen 
de  vous  servir.  Faictes  m'en  naistre,  s'il 
vous  plaict,  les  occasions  et  croyez  moy  tous- 
jours,  s'il  vous  plaict.  Monsieur,  vostre  trez 
humble  et  trez  affectionné  serviteur.  Oppede. 
D'Aix,  ce  «janvier  1626.» 

irMonsieur,  je  responds  maintenant  à  ce 
que  vous  m'avez  escrit  par  vostre  lettre  du 
1 7  du  passé  tant  de  la  part  de  M'  de  Gordes 
que  de  la  vostre  sur  ce  que  vous  me  dictes 
que  vostre  advis  n'estoit  pas  que  nos  dépu- 
tez partissent.  Je  vous  diray  que  vous  vous 
souviendrez,  s'il  vous  plaict,  Monsieur,  que 
vous  m'aviez  escrit  que  le  Roy  avoit  trouvé 
bonne  noslre  deputation  et  qu'il  avoit  quel- 
que appréhension  que  nostre  reconciliation 
ne  l'eust  destournée  et  m'avez  mandé  que  le 
désir  de  Sa  Majesté  estoit  de  voir  et  ouyr  les 
députez.  Ënsuitte  de  cej'ay  faict  cognoislre 
tout  doucement  auxdicls  députez  sans  leur 
descouvrir  les  tenants  et  aboutissants  qu'en 


partant  ils  feroient  chose  qui  plairoit  au 
Roy,  de  sorte  qu'ils  sont  aprez  h  disposer 
leur  voyage.  J'ay  esté  estonné  que  tout  h  un 
coup  vous  ayez  changé  d'advis.  Car  quand 
je  n'en  aurois  jamais  eu  d'enWe,  puistjue 
vous  me  mandiez  que  c'estoit  le  désir  du 
Roy  il  n'en  falloit  plus  doubler,  attendu  que 
j'ay  bien  estimé  que  vous  ne  me  manderiez 
pas  cela  que  vous  ne  fussiez  bien  certain  de 
la  voulonté  du  Roy,  comme  il  ne  le  fault  pas 
faire.  Aussy  maintenant  je  n'ozerois  leur 
proposer  de  ne  partir  pas,  et  pour  vous  dire 
les  raisons  que  nous  avons  de  le  faire ,  il  est 
vray  que  M'  de  Guise  par  ceste  protestation 
ou  déclaration  qu'il  a  faict  dans  la  chambre 
qu'il  se  despartoit  de  tous  ses  intérêts  et 
nous  en  faisoit  juges,  il  avoit  porté  la  Com- 
paignie  à  décider  ensemblement  et  à  l'a- 
miable toutz  nos  defferans,  mais  non  pas 
rompu  la  resolution  de  depputer  au  Roy  et 
l'ay  dit  ainsin  moy  mesmes  h  M'  de  Guise 
qui  me  demanda  seulement  s'ils  y  iroient  et 
quand.  Or  le  subject  de  nostre  deputation 
n'estoit  plus  pour  demander  règlement  au 
Roy  contre  M'  de  Guise  et  nous  plaindre 
publiquement  comme  auparavant ,  mais  pour 
justifier  noz  actions  au  Roy  et  pour  l'infor- 
mer et  Messieurs  du  Conseil  en  particulier  et 
faire  voir  que  la  Cour  n'estoit  pas  sortie  des 
termes  de  la  jurisdiclion  et  rabbattre  les 
mauvais  offices  qu'on  avoit  rendus  à  la  Com- 
paignie  et  aux  particuliers  pour  les  mettre 
en  mauvais  predicament ,  et  pour  informer 
particulièrement  le  Roy  et  Messieurs  du  Con- 
seil des  affaires  de  l'Admiraulté,  en  sorte 


350  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

en  la  faculté  qu'elle  a  de  pouvoir  evocquer  quand  bon  luy  semble  les 
causes  qui  s'introduisent  par  devant  les  lieutenantz  de  l'Admiraulté. 
Le  subject  qu'elle  en  a  est  que  depuis  quelques  années  M'  de  Guiser 
faict  armer  par  mer,  saisir  et  prendre  les  barques  de  Ligourne  qui  vont 
charger  en  Argers^  soubs  prétexte  qu'elles  vont  charger  des  marchan- 
dises depredées'^  aux  Chrestiens,  en  quoy  il  est  besoing  d'une  déclara- 
tion de  Sa  Majesté  et  cependant  ces  prinses  vont  fort  loing. 

M' de  Guise  faict  des  ordoimances  par  lesquelles  il  enjoinct  aux  lieu- 
tenantz de  l'Admiraulté  de  confisquer  telles  barques  et  marchandises 


qu'il  ne  feust  pins  an  pouvoir  de  M' de  Guise 
de  leur  faire  passer  une  chose  pour  aultre. 
Oultre  ce  nous  avons  à  parler  de  tout  plain 
d'aultres  choses  qui  regardent  la  justice  et 
le  service  du  Roi  qui  nous  obligent  à  con- 
tinuer, et  si  nous  ne  députons,  M'  de  Guise 
croira  nous  avoir  appaisez  avec  une  pomme 
et  d'à  voir  trouvé  le  moyen  de  se  desbarrasser 
à  noz  dépens.  Car  au  partir  de  là  il  sera 
homme  pour  faire  croire  que  nous  avions 
tort  et  qu'il  nous  a  prins  à  mercy  de  sorte 
que  nous  luy  en  debvions  de  reste.  Mais  il 
y  a  bien  mieux  :  c'est  que  nonobstant  toutes 
ses  belles  paroles  il  n'ait  jamais  voulu  venir 
à  l'effect  et  pour  son  regard  nous  sommes 
comme  auparavant.  J'entends  pour  les  diffé- 
rents et  contraventions,  car  il  n'y  a  rien  de 
terminé  avec  asseurance.  Cela  est  encore 
dans  les  termes  généraux  qu'il  tint  dans  la 
Compaignie.  Or  la  Cour  est  toute  dans  cette 
volonté  de  faire  sortir  à  effect  la  deputation 
et  pense  quand  vous  aurez  sceu  toutes  noz 
raisons  que  vous  serez  de  vostre  premier 
advis.  Ceux  qui  y  doibvent  aller  sont  assez 
sages  pour  faire  les  choses  avec  prudance. 
Je  vous  prie  de  peser  toutes  cez  raisons  et 
m'en  dire  vostre  advis.  Les  deppulez  ne  par- 
tiront pas  que  nous  ne  soyons  bien  esclaircis 
de  la  seui-té   des  chemins.  Je  vous  prie, 


bruslez  ma  lettre  aprez  l'avoir  veue  et  n'en 
parlez  qu'à  M'  de  Gordes.  Je  ne  suis  pas  en 
l'appréhension  de  ce  qui  en  arrivera  ;  je  me 
contente  de  servir  le  Roy  et  quand  il  sera 
content,  c'est  tout  ce  que  j'ay  à  regarder. 
Ce  n'est  pas  que  je  veuille  rien  gaster  ni 
désespérer,  mais  c'est  que  j'ayme  mieux 
bien  demeurer  dans  l'esprit  du  Roy  qu'en 
toute  aullre  part.  Je  vous  envoyé  un  petit 
mémoire  d'une  partie  de  ce  que  les  depputez 
doibvent  porter  afin  que  vous  le  puissiez 
faire  voir  à  M'  de  Gordes  pour  en  entretenir 
le  Roy  si  cela  est  jugé  à  propos.  Mais,  je  vous 
prie,  que  mon  nom  ne  soit  pas  publié,  en 
sorte  que  la  chose  ne  soit  esventée ,  et  atten- 
dant de  voz  nouvelles ,  je  vous  supplie  d'as- 
seurer  M'  de  Gordes  de  mon  trez  humble 
service  et  de  croire  que  je  suis.  Monsieur, 
vostre  trez  affectionné  serviteur.  » 

'  On  sait  qu'Alger  s'appelait  Argers  pour 
beaucoup  de  monde  au  xvu'  siècle.  On  trouve 
notamment  la  même  forme  dans  les  lellres 
de  Gutllautne  du  Voir  déjà  souvent  citées. 

'  D'après  le  Dictionnaire  général  de  la 
langue  française,  le  mot  dépréder,  qui  a  ét^ 
admis  par  l'Académie  dans  l'édition  de  j  762, 
avait  été  employé  par  le  cardinal  d'Ossat  en 
1696  et  par  Nie.  Oresme  au  xiv*  siècle. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  351 

au  lieu  de  laisser  juger  Icsdicts  lieutenantz  et  aprez  il  prend  luy  niesmes 
les  confisquations  du  greffe  et  en  sorte  au  lieu  que  cela  doibt  entrer  dans 
les  mains  du  receveur  et  de  ses  mains  le  prendre  [sic).  Maintenant  il 
en  vouloit  faire  de  mesmes  pour  les  prinses  et  saisies  faictes  sur  les  Ge- 
neuois,  pour  à  quoy  parvenir  il  avoit  faict  armer  plusieurs  barques  et 
tartanes.  Il  seroit  nécessaire  que  nul  ne  peut  armer  ne  par  mer  ne  par 
terre  sans  avoir  la  permission  du  Roy  par  lettres  patantes  scellées  du 
grand  sceau.  Soubs  couleur  d'armer  contre  les  Geneuois  on  prend  ce 
qu'on  rencontre  soubs  des  prétextes  imaginaires,  tesmoing  Guiramand 
qui  avoit  prins  une  barque  de  Ligourne  qui  alloit  en  Alliquand'  soubs 
prétexte  qu'elle  n'avoit  pas  voullu  salliier  ne  amener,  ce  qui  estoit 
faulx. 

La  cause  de  touts  cez  desordres  procède  de  ce  que  M""  de  Guise  s'est 
faict  expédier  par  le  Roy  un  don  de  toutes  les  confiscations,  naufrages 
et  desbris,  qui  se  font  sur  mer  et  qui  s'adjugent  par  les  officiers  de 
l'Admiraulté  par  ce  que  de  là  vient  qu'on  veut  armer  sur  la  mer, 
qu'on  peut  prendre  ce  qu'on  trouve,  qu'on  veult  que  les  officiers  de 
l'Admiraulté  confiscassent  tout,  d'aultant  que  cela  doibt  estre  pour 
Monsieur  l'Admirai  et  pour  cela  on  ne  veult  pas  souffrir  que  la  Cour  y 
mette  la  main.  Quant  aux  officiers  de  l'Admiraulté,  ils  sont  menassez  et 
forcez  de  juger  ce  qu'on  veult  et  non  pas  ce  qu'ils  doibvent  et  aprez 
quand  les  parties  veulent  appeler,  elles  sont  battues  et  menassées,  de 
sorte  qu'il  fault  qu'elles  souffrent  leur  perte.  C'est  pourquoy  M"'  de  Guise 
dit  que  le  Parlement  n'en  doibt  cognoistre  que  par  voye  d'appel ,  mais 
on  a  beau  l'attendre.  Il  est  certain  que  plusieurs  ont  eu  des  passeportz , 
l'esté  dernier,  pour  porter  des  blez  à  Gènes,  et  aller  en  Espaigne  au 
préjudice  des  deffences  du  Roy.  Mais  il  n'y  a  pas  eu  moyen  d'en  avoir 
aulcun,  car  on  y  a  pourveu  et  les  a  t'on  retirez  et  toutesfois  cela  est 
trez  certain.  Voire  la  semaine  passée  Félix  avoit  accordé  moyennant 
i5o  pistoUes  d'expédier  un  passeport  pour  600  charges  bled  et  tout 
estoit  prest,  mais  ils  se  rad visèrent  quand  ce  vint  à  le  délivrer  et 

'  Ainsi  portent  et  le  chiffre  et  le  dëcliillremeiil. 


352  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

dirent  que  cela  ne  s'estoit  pu  obtenir,  ce  qu'ils  firent  parce  qu'ils 
estoient  entrez  en  quelque  ombrage  que  ce  ne  fust  pour  le  divulguer 
et  les  surprendre. 

Il  y  a  de  plus  que  soubs  prétexte  de  l'armement  de  mer  Tollon  et 
lesaultres  places  de  la  coste  sont  despourvues  de  canons  et  n'y  a  moyen 
de  les  y  faire  remettre.  Le  vray  moyen  de  faire  cesser  toutes  cez  plaintes 
de  la  mer  seroit  qu'au  lieu  du  don  des  confiscations  que  le  Roy  donna 
à  M""  de  Guise  il  le  recompenceast  d'aillieurs.  Restent  maintenant  les 
affaires  de  Marseille  oii  personne  ne  peult  plus  vivre  avec  la  liberté  ac- 
coustumée  parceque  M'  de  Guise  veuit  qu'ils  facent  ce  qui  luy  plaict 
et  non  aultre  chose  et  si  quelqu'un  contredict  il  est  menasse  et  jusques 
aux  consuls  mesmes.  Il  affecte  visiblement  de  faire  les  consuls  tels  qu'il 
luy  plaist,  lesquels  il  dispose  aprez  à  nommer  les  trois  gentilshommes 
dont  le  Roy  en  choisit  un  pour  viguier.  On  a  [besoin]  de  prendre  garde 
à  ceste  ville  principalement. 

Voilà  sommairement  les  principaulx  points  auxquels  on  peult 
trouver  à  redire  à  M''  de  Guise,  mais  je  vous  prie  de  conduire  cela 
avec  prudance  et  que  je  ne  soys  pas  allégué  et  le  tout  bruslé  à  l'instant. 

Les  depputez  m'ont  asseuré  que  si  le  Roy  a  agréable  en  particulier 
qu'ils  luy  disent  tout,  ils  le  feront  et  par  ce  que  vous  avez  trouvé  bon 
qu'à  l'advance  je  le  vous  envoyasse  de  peur  qu'ils  n'oubliassent  rien  du 
plus  essentiel,  je  vous  l'envoyée 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  aultre  qu'il  eust  le  mieux  aymë.i  On  trouve 

silions  françaises,  n°  5 170,  fol.  255.  Auto-  (fol.  a54)  un  billet  de  Peiresc,  autographe 

graphe  en  chiffres.  Cette  lettre  est  pré-  et  chiffi-é,  adressé  «A  Monsieur  Berger,  à 

cédée  (fol.  a53)  de  ces  six  lignes  delà  main  Paris »!oii  l'on  voit  que  itM' de  Guise  a  sceu 

de  Peiresc  (non  chifirées)  :  trM'  l'Evesque  cpie  M'  de  la  Barben  a  veu  le  Roy  en  parti- 

de  Riez  a  esté  bien  malade",  et  le  bruict  culier  et  m  est  demeuré  en  grande  peine», 

estoit  qu'il  estoit  en  grand  danger,  mais  son  qu'ail  est  tout  troublé  du  changement  de 

mal  n'est  pas  passé  plus  avant.  S'il  y  eust  eu  ces  secrétaires  d'Estatii,  qu'wil  a  porté  fort 

aultre  chose,  j'eusse  trouvé  bon  que  vous  en  impatiemment  l'ordonnance  du  General  des 

eussiez  donné  l'advis  à  M' de  Gordes  pour  en  galères  pour  la  préférence  du  payement  des 

pouvoir  gratiCer  M'  d'Aguillenqui,  ou  tel  galères  n,  etc. 

François  de  la  Fare-Lopis,  qui  allait  mourir  deux  ans  plus  tard  (a8  septembre  iCaS)  et  sur  lequel  Pei- 
resc va  donner,  un  peu  plus  loin ,  dei  renseignements  làehexix. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  353 

CIV 
À  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

À  PARIS. 
Monsieur  mon  frère, 
Je  receus  hier  au  soir  voslre  despesche  du  16"  et  par  raesme  moyen 
la  sentence  des  requestes  du  palais  que  je  trouvay  fort  à  propos.  Je  la 
vouloys  une  foys  envoyer  aujourd'huy  mesmes  à  Rians,  pour  la  faire 
exploicter,  mais  voyant  qu'il  n'y  avoit  rien  qui  pressast,  j'ay  r.reu  qu'il 
vauldroit  mieux  attendre  à  vendredy,  aprez  avoir  obtenu  un  pareatis 
de  cette  Cour,  pour  n'obmettre  les  formalitez  requises,  oultre  que 
puisque  le  monde  est  sur  cette  bonne  bouche  que  le  dicton  de  ladicte 
sentence  qui  y  a  couru  soit  de  la  Cour  de  Parlement,  il  vault  mieux 
que  le  nouvel  estât  soit  faict,  avant  qu'on  sçaiche  que  ce  ne  soit  qu'une 
sentence.  J'ay  veu  fort  volontiers  la  coppie  de  la  requeste  sur  laquelle 
est  apposé  le  décret:  cr  viennent  les  parties  n,  car  je  Fay  trouv»^  fort  bien 
dressée,  l'aultre  n'est  pas  de  mesmes,  il  s'en  fault  beaucoup.  M''  Astier 
et  M"'  de  Golonia  sont  allez  à  Rians  depuis  hier  pour  faire  les 
consuls  demain,  et  estoient  fort  en  peine  de  trouver  des  subjectz  bien 
cappables;  les  parentez  les  empeschoient  un  peu,  mais  ils  craignoienl 
(jue  le  règlement  ne  fust  en  plus  forts  termes  qu'il  ne  se  trouve  conceu. 
Car  les  beaux  frères  n'y  sont  pas  dans  l'exclusive,  ne  par  conséquent 
les  cousins  germains  d'alliance,  ne  ceux  qui  sont  un  degré,  ou  un 
demy  degré  au  dessoubs  des  cousins  germains.  Ils  pensoient  aussy 
([ue  les  parents  des  comptables  deussent  estre  exclus,  mais  il  n'y  a 
que  les  comptables  mesmes,  de  sorte  qu'ils  pourront  faire  leur  élection 
avec  moings  de  regret.  Si  M''  de  S'  Aubin  qui  vient  de  m'inviter  d'es- 
crire  ne  partoit  demain,  il  en  porteroit  les  nouvelles  à  Lyon,  mais  je 
serois  mary  d'ailleurs  qu'il  diflerast  son  parlement,  parceque  s'il  arrive 
àLyondansmardy  au  matin,  mon  pacquet  pourroit  aller  par  l'ordinaire 
et  arriver  le  samedy  en  suyvant  à  Paris.  J'ay  veu  ce  procez  verbal  de 
Jourdan,  et  ne  trouve  pas  qu'il  responde  à  l'aigreur  de  la  requeste  où 


(iirtttULlilK    llTtOYili:. 


35i  LETTRES  DE  PEIHESC  [1626] 

l'on  m'en  veull  à  inoy  aussy  bien  qu'aux  aultres,  si  ce  n'est  que  vous 
ayez  oublié  quelque  chose  du  procès  verbal.  Tout  cela  ne  sont  que  des 
imaginations  où  je  ne  trouve  rien  de  plus  estrange  que  l'effronterie  de 
Court  et  Fabre  qui  ont  voulu  attester  ce  procez-verbal.  Mais  je  crois 
que  cela  servira  à  fortifier  la  preuve  de  l'information  et  du  faict  que 
nous  avions  posé,  qu'ils  estoient  les  autheurs  et  qu'il  ne  se  faisoil  rien 
sans  eux.  Je  ne  suis  marry  que  des  prétendues  parolles  de  Giraudent, 
et  du  filz  de  Lange  qui  sont  assez  fols  pour  les  avoir  profferées,  combien 
que  je  n'en  sçaiche  rien  de  certain  et  que  je  ne  voye  pas  que  cela  soit 
cappable  d'arrester  le  cours  de  nostre  querelle  par  une  si  chetive 
récrimination  qui  ne  nous  regarde  poinct  nous,  ne  noz  gents. 

Quant  à  la  qualité  d'héritiers  par  inventaire,  vous  aurez  veu  par  les 
premières  lettres  que  vous  aurez  eiies  de  moy  comme  j'inclinoys  à  m'y 
tenir  et  par  la  procuration  que  je  vous  envoyay  la  semaine  passée, 
mais  je  serois  bien  marry  que  cela  eust  empesché  l'expédition  de  nostre 
affaire ,  car  j'estime  que  nous  en  pourrons  estre  relevez.  Je  vous  attendois 
pour  en  prendre  la  resolution  absolue  avec  vous,  mais  si  vous  différez 
davantage  d  y  fauldra  procéder  icy.  Car  certainement  plus  j'y  songe, 
plus  je  vois  de  subject  de  ne  poinct  obmettre  cette  formalité,  pour 
tenir  en  debvoir  ceux  qui  nous  en  veullent.  • 

J'avois  receu  vostre  précédante  despesche  du  i  a"""  lors  que  je  fermoys 
la  mienne  dernière  du  2  5°"=,  comme  je  vous  en  accusay  la  réception,  et 
avois  laissé  courir  coppie  du  dicton  de  la  sentence  des  requestes  dont 
nostre  monde  a  esté  fort  resjouy,  et  au  contraire  les  aultres  fort  estoimez; 
je  ne  pense  pas  qu'ils  ayent  rien  à  dire  à  ce  nouvel  estât.  Pour  le  moings 
il  n'en  avoit  encores  rien  paru  à  ce  matin ,  quand  on  m'a  despesche  le 
filz  de  Lange  pour  m'apporter  un  peu  de  gibbier  pour  carresser  M'"  de 
Mondevergues',  qui  a  commancé  sa  cure  depuis  dimanche  bien  heu- 
reusement Dieu  mercy.  Je  l'avois  logé  à  la  chambre  neufve  bien  tapissée 
joignant  vostre  estude,  mais  quand  M"''  de  Bourgoigne  a  esté  partie, 
d  a  voulu  prendre  le  logement  qu'elle  avoit  en  la  chambre  de  feu  mon 

~  '  G'est-à-diro  pour  faire  plaisir  à  M.  de  Mondevcrgues  qui ,  en  sa  qualité  de  conva- 
lescent, devait  rechercher  les  morceaux  délicats. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  355 

père,  qui  est  aussy  fort  bien  tapissée  et  garnie  de  bons  châssis  et  en 
trez  bon  estât.  Il  disne  et  souppe  à  ses  lieures  sans  cérémonie  et 
monstre  d'estre  fort  contant. 

Je  receiis  lundy  vostre  malle  fort  bien  conditionnée,  et  hier  je  visitay 
avec  M"  Roux  et  Lautier  voz  trois  boittes  cottées  N°  2 ,  3  et  7  oh  sont 
les  bulbes  qui  s'en  iront  Dieu  aydant  à  Beaugentier  vendredy,  par  noz 
muHets  que  j'envoye  à  lères  pour  le  sel.  M'  de  Rua  m' ayant  enfin  en- 
voyé le  billet  pour  10  oulles,  5  pour  vous  et  5  pour  moy,  se  dict  il, 
afin  que  les  aultres  propriétaires  qui  neprennent  que  5  oulles  le  trouvent 
moins  mauvais.  Je  trouvay  voz  bulbes  en  trez  bon  estât,  mais  je  crains 
bien  que  la  saison  si  reculée  ne  leur  nuise  grandement,  combien  que 
j'escripts  au  prieur  d'observer  ponctuellement  ce  que  vous  en  ordonne- 
rez. J'y  ay  adjousté  le  cahieu  de  la  passe  Carmille  qui  arriva  hier  au 
soir  dans  vostre  despesche  fort  bien  conditionnée.  Je  reserve  la  graine  de 
Suisse  avec  voz  aultres  graines  et  Anémones  pour  voir  si  vous  pourriez 
venir  entre  cy  et  la  lune  de  febvrier  pour  les  mettre  en  terre,  ou  bien  si 
je  suis  lors  en  santé  et  que  M""^  Bourgoigne  ne  tienne  parolle  de  revenir 
à  ce  caresme  prenant,  je  pourrois  bien  aller  faire  un  tour  jusques  là 
pour  les  mettre  en  terre  selon  voz  instructions.  Si  la  malle  fut  arrivée 
un  jour  plustost,  car  M''  de  Breton  l'avoit  baillée  au  muletier  dez  le 
20  décembre,  mon  cousin  de  MeauX  seroit  allé  planter  les  bulbes  à 
Beaugentier,  car  il  n'estoit  party  d'icy  que  le  lundy  au  matin.  Je  l'avois 
envoyé  à  Marseille  vers  M'  de  Rua  (en  deffault  de  M'  Astier  qui 
n'avoit  pas  eu  courage),  mais  il  ne  sceut  rien  gaigner  sur  son  opinias- 
trcté.  Ce  sont  d'eslranges  gents.  J'ay  faict  rendre  le  sachet  au  neveu 
de  M"^  Lange,  les  laines  de  M"*"  d'Oppede,  le  cachet  de  M""  de  Mon- 
de vergues,  qui  le  trouve  beau  et  les  aultres  pacquets  et  la  malle  à 
M'  Fagoiie. 

J'envoyeray  les  livrets  de  M'  Aleandro  par  l'ordinaire  prochain  dans 
une  boitte  exprez;  je  les  ay  trouvez  bien  gentils,  et  y  a  des  choses  que 
je  n'avois  pas.  S'il  s'en  trouve  à  marché  honneste  j'en  prendrois  vo- 
lontiers. M'  de  Mondcvcrgues  a  grande  envie  d'un  Thésaurus  precum, 
et  quand  il  viendroit  accompagné  il  n'y  auroit  gueres  de  mal,  car  je 

AS. 


356  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626J 

n'eo  ay  plus'.  J'cnvoyeray  au  cousin  de  Meaux  sa  layne  par  le  premier 
et  tascheray  de  satisfaire  à  tout  le  reste  le  mieux  que  nous  pourrons. 
Vous  avez  bien  deviné  que  dans  les  médailles  de  M"^  de  Malerbe  il  n'y 
avoit  rien.  Si  tost  que  ce  ne  sont  choses  récemment  trouvées  en  terre, 
mesmes  quand  il  y  a  meslange  de  pièces  modernes,  ce  sont  choses 
triées  et  par  conséquent  mal  cuiieuses. 

Le  sceau  antique  de  Simon  de  Montfort^  est  bien  gentil  à  mon  gré. 
J'en  ay  de  l'obligation  à  M'  du  Puy,  mais  pour  la  faire  toute  entière, 
il  faudroit  coppie  de  la  charthe  oh  il  pouvoit  estre  attaché,  si  tant 
est  qu'il  en  puisse  avoir  quelque  conjecture  afin  de  juger  du  temps. 
Il  ne  cesse  jamais  de  m'obliger.  J'oubliois  de  vous  dire  que  j'ay  en- 
voyé au  s""  Bartolomé  son  Narcisse  dans  une  boitte  et  du  cotton  hors 
d'atteinte  à  la  gelée.  Vous  en  pourrez  asseurer  W  Robin.  J'escriray  à 
M''  Cardon  pour  cez  Vies  des  PP.,  de  Petrarca  et  Relatione  '  alléguée, 
mais  si  vous  n'estes  bien  asseuré  que  fedition  soit  de  Genève,  ce  sera 
en  vain. 

Au  surplus  M'  Seguiran  ne  s'est  pas  repenty  de  son  desdit,  car  sur 
la  lettre  de  M''  Passart,  que  je  luy  rendis  cez  jours  passez,  il  me  dit 
que  son  frère  n'y  pensoit  en  façon  du  monde,  et  qu'il  ne  le  valloit  pas, . 
de  sorte  que  vous  pourrez  traicter  pour  le  cousin  Gras  à  qui  \P  de  Serre 
a  faict  offrir  celuy  du  feu  présidant  Serre,  avec  l'annexe  de  prcsidance, 
aprez  l'avoir  offert  à  tout  le  monde,  mais  il  n'a  trouvé  personne  qui 
luy  en  ayt  quasi  voulu  donner  de  l'argent,  et  s'il  en  pouvoit  avoir 
Ub  mille  libvres,  je  crois  qu'il  les  prendroit,  tant  il  est  las  de  despendre 
icy  son  argent  à  l'hostellerie  dans  cez  incertitudes.  Vous  cognoissez 
son  humeur;  il  se  repent  quelquefoys  d'avoir  accepté  l'héritage  de  feu 
son  frère  et  ne  sçauroit  dire  pourquoy.  Gela  vous  servira  d'advis  pour 

'  li  y  a  eu  au  xvi"  et  au  ivii*  siècle  dVlé-  t65a,in-94. (Communication  de  M.  Lëopold 

gants  livres  de  prières  imprimés  sous  le  Delisle.) 

litre  de  Thésaurus  precuin.  Nous  avons  no-  ^  Rappelons  que  ie  comte  deMonlforl, 

tamment  à  la  Bibliothèque  nationale  :  The-  chef  militaire  de  la  croisade  contre  les  Albi- 

saunis  precum,    Paris,   1687,  petit  in-8\  jjeois,  né  vers  le  milieu  du  xii'  siècle,  fut 

exemplaire  relié  pour  le  cardinal  de  Bour-  tué  devant  Toulouse  le  9.t  juin  1?.  18. 
bon;  Thésaurus piarum precalionum. ..,  Paris,  '  Peut-être  Relazioue. 


|I62G|  À  SA  FAMILLK.  357 

le  traiclé  que  vous  faictes  pour  ledict  s""  Gras  avec  M"'  Bordier,  et  je 
seray  bien  aise  que  vous  me  mandiez  en  diligence  ce  que  vous  en 
pourrez  avoir  concerté  de  par  delà,  car  s'il  se  l'aict  tenir.  M'  Gras 
prendra  celuy  de  deçà,  et  si  bien  la  presidaiice  ne  luy  est  pasasseurée, 
tousjours  le  faudra  il  non  seulement  rembourcer,  mais  payer  ce  qu'elle 
vault  de  plus  pour  l'en  faire  desparlir. 

J'advertiray  mon  cousin  d'Orves  du  delfault  de  Pelgros  contre  Bonnet 
et  le  frère  de  Bonys  et  m'estonne  bien  qu'il  n'eust  pourveu  à  cela.  J'ay 
un  extrême  regret  du  mauvais  tour  qui  a  esté  faict  au  pauvre  Brianson, 
et  crains  bien  f[ue  cela  ne  descourage  le  P.  du  Val  et  les  aultres'.  car 
pour  ledict  Brianson  je  crois  pi'ou  ce  ([u'il  dict,  qu'il  en  sera  tant  plus 
animé  contre  cez  canaille-.  Doimez  leur  courage  tant  que  vous  pourrez 
de  vostre  costé  comme  je  feray  du  mien.  C'est  une  estrange  practique 
que  celle  de  ce  parlement  de  Bordeaux  sur  les  assignations  qu'ils  cassent; 
ils  m'en  firent  aultant  une  aultre  foys.  Il  fauldra  que  le  privé  conseil 
le  décide.  Mais  je  plains  les  tergiversations  et  les  divertissements  qui 
vous  survieinient.  J'eus  encore  céans  le  soir  de  Noël  le  frère  du  ca- 
valier Dony  avec  M"'  de  Sainte  Foy,  lils  du  présidant  des  Loges,  de 
Bretagne,  qui  m'apportèrent  des  lettres  de  Ligourne  de  cez  Messieurs, 
et  m'asseurerenl  du  despart  de  M'  le  Légat  par  terre  depuis  le  12  de 
ce  moys  pour  Rome.  M'  de  Bonnaire  m'escrivoit  que  la  plupart  de  ses 
bardes  s'esloient  gastées  en  chemin.  Voz  plantes  auront  couru  fortune, 
s'il  ne  les  avoit  envoyées  à  Rome  d'Avignon  où  il  les  avoit  reçeues.  J'avois 
oublié  de  vous  en  advertir.  M"  d'Oppede  s'en  alla  le  jour  S'  Estienne 
à  Cavaillon  en  carrosse,  et,  à  ma  prière,  il  mena  dans  son  carrosse  ces 
deux  gentilsbommcs  qui  en  avoient  bon  besoing,  car  ils  estoient  bien 
tracassez  de  la  mer  et  des  maulvais  chevaulx.  Ils  s'en  allèrent  fort  con- 
tents, et  si  M''  des  Loges  pouvoit  rendre  quelque  revanche  au  prieur 
de  Romoules,  s'il  va  en  Bretagne,  il  le  feroit  volontiers.  C'est  un  galant 
gentilhomme.  Ils  s'en  vindrent  privement  loger  céans  sans  cérémonie 

'  Tout    cela   se  rapporlc   aux   li'oiibles  ^  Celte  dure  qualilication  s'applique  au 

causés  en  l'abbayn  île  Gutlres  par  le  moine  uioiiie  et  h  l'avocat  hostiles  à  Itrianson,  au 
Bouniard  et  son  frère  l'avocat.  P.  du  Val  et  à  Peiresc  iui-m<*nie. 


358  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626| 

sur  l'adresse  et  ordre  du  cavalier  Dony  et  du  s"'  de  Boniiaire  et  y  furent 
bien  traictez^ 


CV 
À  MONSIKUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 

Ce  mot  en  grande  haste  n'est  que  pour  accompagner  les  extraicts 
des  quittances  que  vous  nous  avez  demandées,  au  moings  de  celles 
que  nous  avons  peu  recouvrer  avec  prou  de  peine,  car  nous  n'avons 
sceu  avoir  celle  de  1620  ne  celle  de  162/1.  Mais  si  vous  cherchez  bien 
dans  la  production  du  Conseil  il  me  semble  que  nous  y  avions  produict 
celle  de  1 620 ,  et  quelqu'une  des  aultres.  Pour  l'arrest  de  M'  de  Pierre- 
feu,  je  vous  en  envoyé  une  coppie  oii  elle  est  dattée,  mais  je  ne  pense 
pas  qu'il  vous  serve.  Je  vous  envoyé  par  mesme  moyen  les  exploicts  de 
signification  de  la  sentence  des  requestes  du  palais  et  l'exploict  de  saisie 
sur  Laurens  dont  je  n'avois  pas  ouy  parler  qui  pourroit  bien  y  estre 
comprins  si  l'affaire  est  bien  entendue.  Il  y  a  aussy  un  certificat  de  la 
blessure  de  la  femme  de  Grossi. 

Au  surplus  je  receus  hier  vostre  despesche  du  6  et  avois  eu  la  pré- 
cédante du  2"",  vous  ayant  cy  devant  respondu  aux  aultres.  Je  vous 
envoyé  la  responce  de  Laget.  Celle  de  Blanc  ne  s'est  encores  peu  recou- 
vrer. M''  d'Agut  a  promis  de  faire  subroger  sur  les  lieux  comme  désire 
M'  Martin  le  lieutenant.  J'ay  dict  à  M""  du  Puget  que  M'  d'Aiglun  ne 
vous  avoit  pas  faict  l'honneur  de  vous  monstrer  son  arrest;  il  monstre 
d'en  estre  bien  fasché.  Je  n'ay  pas  veu  M'  Ferron.  M' Faguon  et  M""  Astier 
vous  remercient  de  leurs  brevets.  Je  m'estonne  que  M'  de  Montmeyan 
ayt  esté  si  long  temps  en  chemin;  je  fis  rendre  le  pacquet  de  M'  Molini 
à  ma  cousine  laquelle  envoya  aussytost  un  homme  exprez  à  Tourves^, 

'  Bibliolhècjiie  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°5i70,fol.  967.  Autographe 
sai)s  date,  sans  signature  et  sans  adi-esse.  —  '  Commune  de  l'arrondissement  et  du  canton 
de  Brignoies  (Var). 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  359 

et  en  attencloil  le  retour  avant  que  respondre.  J'ai  faict  rendre  aussy 
les  despcsclics  de  ma  cousine  de  Gourmes. 

M'  de  Guise  arriva  hier  au  soir  en  cette  ville;  M'  d'Oppede  l'alla 
incontinent  salliicr  accompagné  de  la  plus  part  de  la  Grande  Chambre. 
Il  nous  dict  que  le  Roy  luy  avoit  envoyé  le  commandement  pour  ses 
armées  du  Languedoc.  On  nous  dict  qu'il  désire  voir  la  Compagnie 
cette  aprez  disnée,  de  sorte  qu'il  nous  fauldra  assembler  au  palais 
extraordinairement.  C'est  pour  parler  de  l'ordre  qu'il  désire  laisser  en 
la  province  durant  son  absance,  à  ce  qu'il  nous  disoit  hier. 

Je  vous  escripts  cecy  au  hazard  en  cas  que  je  puisse  envoyer  ce 
pacquet  par  le  courrier  du  Roy  qu'il  renvoyé  présentement.  J'ay  receu 
l'original  de  mon  induit  ',  mais  je  ne  l'ay  pas  osé  envoyer  par  cette 
voye.  J'ay  receu  advis  de  M''  Âleandro  de  Rome  du  12  du  passé, 
qu'il  y  estoit  arrivé  sain  et  saulve  dez  le  h^".  Il  me  charge  de  recom- 
mandations c\  M"'  du  Puy  et  à  vous.  Et  sur  ce  je  demeure , 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectioimé  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 
D'Aix,  ce  jour  S'  Antoine  17  janvier  i6a6. 

Si  vous  pouviez  avoir  un  certificat  de  la  taxe  des  lettres  de  natu- 
ralité  du  s'  ;Enee,  ou  de  ce  que  l'on  taxe  pour  chasque  teste,  vous 
me  feriez  plaisir  de  me  l'envoyer  en  forme  probante,  ou  des  coppies 
de  quelque  aultre  taxe  pareille.  M''  de  Mondevergues  n'a  pas  eu  cou- 
rage de  continuer  sa  cure;  je  le  plains  grandement^. 

'  L'induit  (lu  9  décembre  lôaS,  qui,  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqni- 

couune  nous  l'avons  vu  plus  haut,  est  la  se-  sitions  françaises,  n°  6170,  foi.  369.  Auto- 

conde  édition  un  peu  augmentée  de  l'induit  graphe, 
du  a  a  février  de  la  même  année. 


360  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 


CVl 

Du  3 1  janvier. 

M"*  Blanche,  dit  on,  laisse  dire  qu'elle  est  grosse;  elle  a  bien  faicl 
la  malade  ccz  jours  passez  depuys  le  retour  des  gardes  qui  avoient  ac- 
compaigné  son  mary  ',  ayant  apprins  les  pouilles  que  Beissan  luy  avoit 
dictes,  car  le  volontaire  cocuage  n'avoit  pas  esté  oublié  dont  elle  vou- 
loit  mourir  sans  manger  jusques  à  ce  que  son  serviteur  l'alla  visiter 
pour  la  faire  manger  et  la  persuada  en  jurant  qu'il  en  cousteroit  la  vie 
à  Beissan  irremissiblement.  Aultres  loys  ou  estoit  en  peine  de  dire  à 
ce  serviteur  qu'il  ostat  ce  doigt  peur  de  devenir  grosse  et  une  foys  pour 
n'avoir  esté  assez  prompt  d'obéir  elle  le  pinça  si  fort  au  bras  qu'il  fut 
constrainct  d'y  mettre  des  emplastres  le  lendemain.  A  ceste  heure  ceste 
subjection  cesse  et  la  furie  d'amour  augmente  en  sorte  qu'il  est  en  pire 
estât  que  jamais  et  la  suit  par  toutes  les  églises,  ayant  quitté  son  con- 
fesseur ordinaire  qui  estoit  le  père  Michaelis,  Jésuite-,  depuys  avant 
les  festes.  11  avoit  depuys  le  changement  du  père  Seguiran^  faict  dire  à 
Cotron  qu'il  vouloit  l'office  sans  payer  les  3ooo  escus.  Et  ayant  fait 
tout  plain  de  belles  parolles  à  M""  de  Bouc  il  voulut  en  parler  à  luy 
et  luy  fit  demander  par  La  Verdiere  s'il  n'auroit  pas  agréable  qu'il  luy 
en  dit  un  mot  pour  prendre  de  luy  l'ordre  qu'il  y  vouldroit  prescrire. 
il  le  permit,  mais  il  s'en  repentit  bien,  car  M"'  de  Bouc  le  tint  quattre 
heures  et  le  relancea  où  il  voulut,  ayant  reprins  l'ascendant  qu'il  sou- 
loit  avoir  sur  luy  et  sur  son  génie,  11  le  fit  jurer,  renier  too  fois  et  se 
donner  à  touts  les  diables  que  ce  n'estoit  pas  luy  qui  avoit  faict  cela  et 
luy  en  demander  mille  pardons.  Ce  seroit  un  trop  long  discours  pour 
le  mettre  par  escrit.  11  le  fauldra  dire  un  jour.  Tant  y  a  qu'il  le  des- 

'  Le  mari  de  M"'  Blanche  était  le  lieu-  dans  la  Bibliolhèque  de  la  Compagnie  de  Jésus 

tenant  Félix.  pai-  le  P.  G.  Sommervogel  (t.  V,  in-4°,  1 894, 

'  Antoine  Michaelis,  né  à  Avignon  en  p.  1073-1074). 
août  1 595 ,  entra  au  noviciat  en  juin  1 6 1 3,  '  C'est-à-dire  le  remplacement  de  ce  con- 

fut  professeur  à  Aix  et  mourut  à  Avignon  fesseur  du  roi. 
en  juillet  1671.  Voir  la  liste  de  ses  œuvres 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  361 

contenença  et,  le  fit  revenir  à  la  recompaiise  sans  toutesfois  rien  re- 
souldre  pour  ce  coup.  Quant  à  l'action  qu'il  fit  les  cliambres  assemblées, 
vous  (levez  vous  imaginer  qu'il  ne  fut  jamais  une  amende  honorable 
plus  ravallée  et  plus  honteuse  à  un  homme  de  celte  condition.  Le  soir 
M'  d'Agut  l'alla  voir  à  cause  de  ce  qu'il  luy  avoit  voulu  reprocher,  mais 
dez  qu'il  ie  vit  venir  il  se  mit  devant  et  luy  fit  mille  excuses  et  puys  à 
Marseille  il  en  a  parlé  publiquement  en  aussy  bonne  bouche  que  d'aul- 
cun  de  la  Compaignie. 

Du  25  janvier. 
Ne  monstrez  cecy  à  personne. 

Aprez  le  despart  du  dernier  courrier  M'  d'Oppede  me  demanda  si 
je  ne  vous  avois  pas  escrit  le  destail  de  tout  ce  qui  s'estoit  passé,  qu'il 
s'en  estoit  remis  à  moy.  Je  luy  dis  que  non  parce  qu'il  ne  m'avoit  pas 
faict  advertir  du  retardement  d'iceluy.  Il  me  pria  de  le  vous  escrire  en 
chillre  et  de  vous  mander  que  vous  le  fissiez  voir  à  M"'  de  Gordes  et  à 
M''  de  la  Barben.  Je  luy  respondis  que  pour  le  premier  je  m'en  fierois 
bien,  mais  non  pas  de  l'aultre,  ce  qu'il  monstra  de  trouver  bon  et  me 
dit  qu'il  suflîroit  donc  que  vous  fissiez  sçavoir  au  dict  s'  de  la  Barben 
seulement  ce  que  vous  vouldriez.  Tant  y  a  que  j'apprins  par  là  que  non 
sans  cause  M''  de  Guise  s'estoit  plaint  de  ce  qu'il  s'estoit  ligué  avec  ses 
ennemis  et  toutesfois  luy  m'avoit  dit  peu  de  temps  y  a  que  La  Barben 
l'avoit  seulement  visité  par  manière  d'acquit.  Bien  ay  je  sceu  que  La 
Vcrdiere  le  voyant  luy  fit  de  grands  reproches  de  cette  ligue  avec  La 
Barben  et  qu'il  respondit  que  puysque  luy  l'avoit  laissé  à  l'abandon,  il 
s'estoit  appuyé  là  où  il  avoit  peu.  Quelqu'un  m'a  voulu  dire  que  le 
conte  de  Grigaan  '  estoit  de  la  partie,  mais  je  n'en  sçay  rien  d'asseuré. 
Bien  sçay  je  que  M''  d'Oppede  lui  avoit  escrit  une  lettre  pour  le  prier 
de  tenir  preste  sa  compagnie  ou  une  troupe  de  ses  amys  pour  au  pas- 
sage de  nos  députez  leur  faire  scorte  jusques  à  Valance  et  ceste  lettre 
a  esté  monstrée  et  a  faict  rire  quelqu'un.  Il  s'opiniastre  encores  à  faire 

'  \,e  père  sans  doute  du  futur  lieutenant  ge'néral  de  Provence,  du  futur  gendre  de  M'"'  de 

Sëvignô. 

VI.  A6 


(VmiHFPIK    BATIO^t.MC. 


362  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

partir  nos  députez  pour  la  Cour  nonobstant  les  reconciliations  de  M'  de 
Guise,  disant  que  c'est  pour  les  aultres  affaires  de  la  Compaignie,  et  a 
continué  de  faire  travailler  aux  instructions  et  entre  aultres  à  un  cayer 
d'une  soixantaine  d'articles  dont  il  veut  communiquer  aucuns  à  M'  de 
Guise  et  pour  raison  desquels  Bourdaloue  debvoit  venir  icy  exprez  afin 
de  les  voir  et  de  dire  à  son  maistre  ce  que  c'est.  Mais  M'  d'Oppede  ne 
m'en  a  rien  dit  à  moy.  Je  l'ay  appiins  d'un  de  ceux  qui  travaillent  aux 
instructions.  Le  pix  est  que  ce  n'est  pas  le  voeu  de  la  Gompaignie  que 
les  députez  continuent  leur  voyage  puysque  M'  de  Guise  s'est  recon- 
cilié et  toutesfoys  il  dispose  toutes  choses  à  cela  de  son  autorité  privée , 
dont  il  se  pourroit  trouver  en  peine. 

Je  viens  d'apprendre  que  M'  de  Guise  a  escrit  à  M""  d'Oppede  que 
sur  le  gros  de  ses  affaires  il  avoit  eu  tant  de  besoing  de  Bourdaloue 
qu'il  ne  luy  avoit  peu  envoyer,  oultre  qu'il  s'estoit  un  peu  trouvé  mal 
du  mauvais  temps  qu'il  eut  allante  Marseille,  mais  qu'il  passeroit  icy 
dans  10  ou  12  jours,  car  on  dit  qu'il  s'en  va  en  Cour.  Au  reste  Bour- 
daloue dit  à  quelqu'un  qu'il  ne  pouvoit  plus  durer  icy  tant  ce  Félix 
estoit  insupportable  et  qu'il  avoit  escrit  à  Bigot  qu'il  s'en  revint  icy 
quand  M'  de  Guise  reviendra  de  la  Cour  à  ce  coup  icy,  qu'il  y  feroit. 
mieux  ses  affaires  que  luy.  M'  de  Guise  dit  encores  depuys  peu  à  un 
gentilhomme  parlant  du  père  Seguiran  que  vous  aviez  escrit  certaine 
lettre  pour  le  préférer  à  luy.  Je  pense  que  ce  n'est  que  celle  de  Puget, 
laquelle  il  ne  peut  oublier.  M'  d'Oppede  m'en  advertit  sans  me  vouloir 
nommer  le  gentilhomme.  On  a  attribué  à  la  reconciliation  de  M'  de  la 
Barben  avec  M""  d'Oppede  l'accommodement  de  la  ville  avec  le  Par- 
lement, ce  qui  joint  à  celuy  de  la  noblesse  on  dit  que  ce  a  esté  un 
grand  motif  à  M""  de  Guise  pour  le  faire  resouldre  à  s'accommoder 
aussy  ^ 

'  Bibliotlièque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n*  6170,  loi.  960-961.  Auto- 
graphe et  en  chiffres. 


[1626] 


A  SA  FAMILLK. 


363 


CVII 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLWEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
Nous  avions  esté  fort  long  temps  en  peine  de  ne  voir  poinct  de  voz 
lettres  depuis  celles  du  6™"  lesquelles  estoienl  venues  assez  viste;  enfin 
nous  eusmes  hier  celles  du  28""^  qui  nous  osterent  le  regret  que  nous 
avions,  que  le  danger  des  chemins  n'eust  faict  esgarer  quelque  pacquet. 
J'avois  eu  deux  jours  devant  les  3  livrets'  que  Ghaudi  m'avoit  ren- 
voyez des  Martigues  fort  bien  conditionnez.  Je  les  feray  tenir  à  Rome 
avec  les  aultres  qui  ne  sont  pas  encor  allez  et  les  ay  trouvez  fort 
gentils.  Si  c'estoit  chose  de  bon  marché  (parce  qu'il  y  a  niesmes  des 
petites  pièces  non  contenues  aux  précédantes  éditions),  je  trouverois 
bon  que  vous  me  les  fissiez  envoyer  par  M''  Buon,  quand  ce  ne  seroit 
que  pour  mon  neveu,  qui  les  porteroit  en  sa  pochette  en  les  lisant,  et 
les  feroil  relier  icy  à  sa  fantaisie  par  mon  relieur  qui  vault  son  pesant 
d'or*,  et  qui  feroit  aussy  bien  que  le  Gascon^  ou  son  doreur,  s'il  avoit 
des  petits  fers  aussy  gentils.  J'avois  tousjours  oublié  de  vous  escrire  une 
chose  que  j'oubliay  aussy  en  partant  de  Paris,  et  puisqu'il  m'en  sou- 
vient, il  fault  que  je  la  vous  dise;  c'est  que  M""  Godefroy  print  la  peine 
pour  M' le  Procureur  gênerai  de  dresser  un  répertoire  par  ordre  alpha- 
bétique de  toutes  les  ordonnances  Royaulx  qui  sont  au  Parlement  de 
Paris,  et  puis  remit  à  M"'  du  Puy  la  minute  dudict  répertoire,  que 


'  Les  livrets  d'Aleaiidro  dont  il  vient  d'elle 
(juestion  un  peu  plus  haut. 

'  Le  magnifique  t'Ioge  donne  à  Corberan 
par  un  bibliophile  tel  que  Peiresc  mëriterail 
d'dtre  reproduit  dans  la  nouvelle  «édition  du 
bel  ouvrag,^  de  M.  Ernest  Thoinan  sur  Les 
relieur» franc aig,  i5oo-i8oo  (Paris,  1898, 
gr.  in-8°).  M.  Tlioinan  a  cité  sur  (^.orberan 
(p.  a3a)  un  passage  d'une  lettre  de  Peiresc 


à  Gassendi  (du  ii  juin  i633)  ronnnuni- 
qudc  par  M.  Lidopold  Delisle  et  imprimée, 
depuis  cette  communication,  dans  notre 
tome  IV  (p.  3o6). 

Sur  le  Gascon  et  sur  Corberan ,  ici  rap- 
proché du  grand  artiste  en  reliures,  comme 
aussi  sur  Théodore  Godefroy,  qui  va  ôtre 
nonuné,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  {pa»- 
sim  ). 

i6. 


364  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

M'  du  Puy  me  voulut  prester  pour  la  faire  transcrire,  en  un  temps 
que  mes  coppistes  estoit  [sic)  trop  occupez  ailleurs,  et  puis  j'oubliay  cela, 
dont  je  me  suis  desjà  repenty  plusieurs  foys.  Je  vous  prie  donc  de  le 
vous  faire  prester  et  me  le  faire  transcrire,  s'il  est  possible,  par  quelque 
garçon  au  meilleur  compte  qui  se  pourra.  Et  puisque  nous  sommes  sur 
les  livres,  j'ay  encor  oublia  de  retenir,  quand  j'estois  à  Paris,  un  exem- 
plaire d'un  livre  du  Campanella  de  philosophie,  où  il  faict  comme  une 
apologie  pour  Copernicus,  à  ce  qu'on  m'a  dict,  et  pour  Galilée'.  Le 
P.  Mercene  vous  dira  que  c'est.  Je  pense  qu'il  est  in  U"  assez  gros^  et 
s'il  s'en  trouve  je  seray  bien  aise  d'en  avoir  un.  Aussy  bien  ne  me  dictes 
vous  pas  que  la  balle  soit  effectuellement  partie,  dont  je  ne  suis  pas 
trop  marry,  avec  cez  mouvements  du  Poulsin,  où  quelques  mullets  ont 
esté  arrestez.  M""  de  Montauban  ^  en  a  faict  prendre  d'aultres  de  Riez 
qui  venoient  du  costé  de  la  Croix  haulte,  ce  qui  a  mis  une  grande 
allarme  à  noz  mulletiers  et  aux  marchands,  qui  ne  les  font  pas  mar- 
cher à  Lyon  comme  de  coustume,  et  c'est  ce  qui  m'a  empesché  de  vous 
pouvoir  envoyer  les  Marcottes.  Il  est  vray  que  cependant  j'en  ay  re- 
couvré d'aultres  fort  belles,  et  en  attends  encores  de  plus  rares.  On 
m'en  promet  qui  ont  le  bas  du  Grain  (je  veux  dire  de  l'Age)  fourchu,  . 
ou  refendu,  mais  tous  les  grains  du  raisin  ne  sont  pas  ainsin  fourchuts, 
ains  seulement  quelques  uns  sur  un  raisin.  Mais  que  je  ne  le  tienne  en 
main  je  ne  suis  pas  d'advis  de  nous  en  vanter.  M'  d'Aiglun  me  vint  voir 
hier  et  me  Gt  voz  recommandations.  Je  luy  dis  qu'elles  dévoient  estre 
bien  vieilles,  puisque  vous  n'aviez  pas  eu  l'honneur  de  le  voir,  ne  son 
arrest;  il  s'en  excusa  fort,  et  dict  qu'il  l'avoit  porté  chez  vous  sans  vous 
trouver,  et  puis  vous  en  avoit  voulu  monstrer  la  coppie.  Aujourd'huy 
il  me  l'a  apporté  céans  originellement,  ensemble  le  pacquet  et  fagot 

V, 

'  Apologia pro  Galilœo ,  mathematico  Flo-  '  Peiresc  avait  raison  quant  au  format, 

rentino,  ubi  disquirilur,  utrum  ratio philoso-  mais  non  quanta  la  grosseur,  car  l'Apologie 

phandi,  quant  Galilœiis  célébrât ,  faveal  sacris  ne  constitue  qu'une  plaquette  de  58  pages. 

scripturis,  an  iiilversetiir  [Frandovl,  i6-2^).  '  Sur  Hector  «le  la   Tour,   seigneur  de 

D'après  le  Manuel  du  libraire,   ï Apologie  Montauhan,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy 

est  pare.  (I,  SgS). 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  365 

du  Prieur  de  Rouinoules  pour  M''  l'Evesque  de  Riez,  à  qui  je  l'ay  iii- 
continant  envoyé  par  commodité  asseurée.  Il  a  esté  fort  malade  '  et 
disoit  on  qu'il  avoit  un  peu  de  peur,  mais  ce  n'est  rien  Dieu  mercy. 
Feauitrier  son  grefïier  ou  procureur  jurisdiclionnel  se  meurt.  Il  a  sa 
mère  auprez  de  luy  laquelle  gouverne. 

Au  surplus  je  vous  remercie  des  garnitures  de  lunettes;  je  n'en  ay 
jamais  essayé  de  cette  sorte.  Les  miennes  estoient  tousjours  garnies  de 
corne,  les  unes  fort  délicates,  et  les  autres  plus  grossières;  il  fauldra 
essayer  celles  cy.  J'ay  faict  rendre  seuremeni  toutes  les  lettres,  mesmes 
celles  de  M""  la  Comtesse '^  et  celles  de  M'  le  p''  présidant  Seguiran, 
lesquelles  je  rendis  en  main  propre  et  luy  baillay  la  lettre  de  M'  Gas- 
pard pour  l'envoyer  à  Bouc  à  Mad'^  sa  mère;  celles  aussy  du  P.  Suffren. 
Je  vous  remercie  de  l'adresse  de  celles  de  Cologne.  Je  vous  ay  adverty 
long  temps  y  a  de  l'arrivée  de  vostre  malle  par  M"'  de  Berton  saine 
et  saulve.  Et  vous  escrivis  amplement  par  le  courrier  que  M'  d'Her- 
bault  avoit  envoyé  à  M"' de  Guise  du  9'"%  lequel  M"' de  Guise  despescha 
d'icv  le  1  f)"".  11  vous  poi'te  l'original  de  mon  induit  et  alTorce  papiers 
du  faict  de  Rians. 

M'  de  Perussis  vouloit  prendre  600  livres  sur  M""  de  Riia'.  Je  luy  ay 
faict  la  responce  dont  vous  verrez  la  coppie,  et  ay  eu  crainte  que  pre- 
nant ce  chemin  là,  il  ne  vous  embarrassast  l'acquittement  de  tout  ce 
que  de  Riia  auroit  à  nous  payer  à  l'advenir.  Roche  me  rendit  la  lettre 
de  M"'  de  Perussis  sans  me  faire  voir  le  messager  y  mentionné.  Je  crois 
que  de  Riia  mesmes  l'avoit  receiie  à  Marseille  et  me  l'avoit  envoyée 
par  Roche,  car  de  Riia  faict  le  joly  et  le  compagnon  avec  cez  Messieurs 
d'Avignon,  à  ce  que  m'a  dict  M'  de  Mondevergues  et  avoit  oflert  et 
invité  Perussis  à  prendre  rescriplion  de  vous. 

'  C'est  ce  que  nous  avions  di^à  vu  dans  de  Barles,  avec  Marguerite  de  Rua,  ûlie  de 

\»  lettre  OUI.  Louis  de  Rua.   Voir,  sur  les  relations  des 

'  C'est  toujours  la  comtesse  de  Carcos.  l'^abri  avec  les  Perussis,  le  fascicule  VIII  des 

'  Soit  Gaspar  de  Perussis ,  plus  tard  vi-  CoirespondanU  de  Peiresc ,  Le  cardinal  Bichi 

guier  d'Avignon,  soit  son  l'rère  Pierre,  qui  (p.  a8),  et  les  Pelitii  mémoires  de  Peiresc 

maria,  en  i64o,  son  lils  François,  baron  (p.  aG.ya,  etc.). 


366 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1626J 


M'  de  Mondevergues  est  encor  icy,  sans  s'estre  voulu  laisser  penser 
au  s''  Enee,  dont  j'ay  bien  du  regret.  Pour  moy  je  vais  un  peu  lente- 
ment en  cela,  mais  tousjours  en  amandant,  Dieu  mercy.  11  me  promet 
d'avoir  achevé  à  ce  caresme  prenant.  Pour  mon  espaule  elle  est  fort 
bien  remise  et  je  m'ayde  fort  bien  de  mon  bras;  il  y  reste  pourtant 
encores  quelquefoys  un  peu  de  douleur,  la  nuict  principalement. 

La  plaine  de  Vallavez  est  fort  bien  vuidée  du  grand  costé  \  mais  de 
l'aultre  il  y  a  bien  encores  à  craindre  bien  que  le  bled  y  soit  encores 
fort  verd.  Cez  canaille  n'ont  pas  faict  leur  debvoir.  M"^  de  Mondever- 
gues attend  bien  impatiemment  la  responce  de  M'  notre  Archevesque; 
je  vouldrois  bien  qu'il  eust  ce  contentement  avant  que  partir  d'icy. 


'  Valavez  est  un  quartier  du  terroir  de 
Rians,  mais  dont  le  nom  n'a  jamais  reposé 
ni  sur  un  château ,  ni  sur  une  aggloinératiou. 
la  plaine  seule  se  nomme  ainsi.  M.  de  Bresc, 
propriétaire  d'une  grande  partie  de  celte 
plaine,  absolument  plate  et  facilement  sub- 
jnersible ,  pour  peu  que  le  ruisseau  voisin  soit 
gonflé  par  les  pluies,  a  bien  voulu  me  commu- 
niquer le  plan  des  lieux  dressé  de  sa  pmpre 
main  et  qui  est  reproduit  sous  ces  lignes. 


Les  terres  désignées  dans  ce  plan  sous  les 
noms  de  l'Adrech  et  de  la  Chotle  lui  appar- 
tiennent; les  terres  désignées  sous  les  noms 
de  la  Bianque,  la  Fabresse  et  la  Neuve  ap- 
partiennent à  son  beau-frère,  M.  de  Gassier. 
Ces  diverses  terres  ont  eu ,  avant  eux ,  pour 
possesseurs  successifs ,  les  Fabri ,  les  Valbelle 
et  les  Castellanc.  Les  Fabri  étaient  déjà  sei- 
gneurs de  Valavez  par  les  Bompar,  avant 
d'acquérir  des  Bressieux  la  terre  de  Rians.  • 


[1626]  \  SA  FAMILLE.  367 

Mon  cousin  de  Volennc  me  promet  de  tirer  M'  Tavernier  de  son  al- 
faire,  et  M'  de  Frcneaii  se  restrainct  au  moys  de  iebvrier  au  plus 
tard;  je  le  feray  fort  presser.  Je  l'avoys  prié  de  petits  fers  pour  mon  do- 
reur, dont  il  ne  m'a  rien  mandé,  et  M'  d'Agut  attend  bien  impatiem- 
ment son  fagot. 

M'  le  conseiller  de  Valbelle  s'en  est  allé  de  par  de  là;  s'il  y  est  ar- 
rivé, dictes  luy  que  nous  receusmes  hier  M'  son  frère  en  la  cbarge  de 
lieutenant  de  l'admiraulté  purement  et  simplement,  et  qu'il  s'acquitta 
fort  bien  de  sa  loy,  de  ses  fortuites  et  de  son  Action.  Asseurez  le  de 
mon  humble  service,  et  le  servez  en  tout  ce  que  vous  pourrez. 

Je  suis  encores  si  accablé  que  je  ne  sçaurois  donner  ordre  aux  af- 
faires de  Guistres,  ne  pas  mesmes  à  nostre  inventaire.  Mais  si  fauldra 
il  en  sortir;  je  m'y  vay  mettre  à  cette  heure  que  j'ay  un  peu  plus  de 
santé  Dieu  aydant  et  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  serviteur, 
DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  mercredy  au  soir  a  8  janvier. 

Je  remerciray  Mess"^*  les  gents  du  Roy  si  j'ay  assez  de  temps,  mais  je 
suis  bien  las. 

Vous  aurez  ce  vénérable  arrest  que  vous  demandez  et  la  déclaration 
sur  ce  ensuyvie.  Nous  n'avions  pas  ouy  parler  icy  de  l'ordonnance  que 
vous  dictes  avoir  esté  faicte  sur  ce  subject,  et  la  verrions  bien  vo- 
lontiers. 

Noz  nouvelles  se  réduisent  à  l'arrivée  de  M' de  Stissac'  qui  fut  couru 
au  chemin  de  la  Croix  haulte  et  se  garentyt  heureusement.  M*"  le  M[ar- 
quis]  des  Portes*  envoya  ces  jours  cy  La  Visclede*  à  M""  de  Guise  pour 
prendre  assignation  de  se  voir  en  Arles  oii  on  nous  dict  que  M''  de  Guise 

'  Benjamin  de  la  Uochefoucauld ,  baron  '  La  Visclède  est  une  terre  des  environs 

d'Ëstissac.  de   Tarascon    à    laquelle    se    rattache    le 

'  Antoine-Hercule  de  Budos ,  iiianiuis  des  souvenir    de    IVcrivain    Chalamonl    de    la 

Portes.  Voir  recueil  Peires(-l)u|iuy  (1,  39a).  Visclède. 


368  LETTRES  DE   PEIRESC  [1626] 

s'en  va.  M'  de  S'  Ivers'  fit  rançonner  ceux  de  Digne  de  3o  pistoles, 
pour  les  passevolans  de  sa  compagnie,  pour  lesquels  on  ne  luy  vouloit 
rien  fournir,  et  disoit  qu'il  ne  recognoissoit  en  Provence  que  le  Roy  et 
M'  le  Connestable.  Et  eut  de  grandes  conferances  avec  le  cappitaine 
Antoine  Mallet  de  Thoard,  qui  fit  tout  plein  d'allées  et  venues  à  Nismes 
ces  jours  passez.  Le  pix  est  que  le  s'  de  Canjuers,  son  lieutenant,  s'est 
logé  à  S'  Pons  prez  de  Seine  qui  est  un  lieu  qui  se  rendroit  facilement 
imprenable*.  Vous  verrez  l'arrest  que  nous  en  avons  faict,  mais  ne  le 
divulguez  pas,  je  vous  prie,  et  pour  cause.  On  dit  qu'il  y  a  de  grandes 
divisions  dans  Nismes,  et  que  les  partisans  ont  mis  la  main  à  fespée  les 
uns  contre  les  aultres. 

[Post-scriptum  siii-  renvelo])pe.l^  Je  vous  envoyé  le  plan  du  jardin  de 
l'Archevesché  de  cette  ville  affîn  que  si  M""  de  la  Baroderie  veult  prendre 
la  peine  de  dresser  un  peu  de  dessein  pour  un  parterre  il  le  puisse 
faire,  et  que  si  M'  nostre  Archevesque  ne  le  trouve  mauvais,  on  puisse 
gaigner  cette  année  pour  le  taire  planter  à  ce  moys  de  mars.  11  y  a  si 
peu  de  soleil  depuis  le  bastiment  du  lieutenant  Coste',  que  malaisé- 
ment s'y  logera  il  des  plantes  bien  rares.  Mais  le  Bouys  y  viendra  fort 
bien  à  mon  advis,  et  si  cela  se  faict  il  fauldroit  que  le  dessain  fust 
faict  pour  estre  regardé  par  le  bout  qui  est  du  costé  du  Levant  où  est 
la  gallerie.  Et  si  bien  il  y  a  quelque  peu  d'irrégularité,  elle  ne  paroist 
presque  poinct  sur  une  si  grande  longueur,  car  la  largeur  est  fort  pa- 
reille. 

Mon  cousin  d'Orves  vous  recommande  fort  son  pacquet,  et  M'  l'ad- 
vocat  gênerai  Thomassin  le  sien  adressé  à  M'  Icard,  lesquels  je  vous 
recommande  aussy,  avec  tous  les  aultres. 

Ce  3o  janvier  1626,  nu  matin. 

'   M.  de  Saint- Ivers  était  François  de  simple  village  du  département  du  Gard, 

(Jasleilane.  Voir  notre  tome  V,  p.  171.  Sainl-Pons-la-Calm    (canton   de    Bagnols. 

^  S'agit-il  là  do  Saint-Pons  de  Thomières,  ai-rondissenient  d'IJzès)  ? 
chef- lieu   d'arrondissement   de    l'Hérault,  '  C'était  Honore' Goste,  lieutenant  parli- 

011   d'une  localité   moins  importante,   un  culier  au  siège  d'Aix. 


[1626]  À  SA  FAMILLK.  369 

Mess""*  les  contes  de  Carces,  de  Bnons,  de  Manc  et  VI''  des  Arcs  ont 
touche'!  argent,  se  dict  on,  'jooo  escus  chascuii  pour  leurs  régiments; 
M' d'Angles  prend  une  compagnie  soubs  celny  de  M' le  conte  de  Garces. 
M'  de  Guise  est  allé  en  Arles,  se  dict  on. 

[Note  marginale  en  regard  du  passage  relatif  aux  raisins.]  Ge  n'est 
cju'une  aigrassiere  [sorte  de  groseille  appelée  en  langue  gas- 
conne agrassoun].  On  me  l'aict  feste  d'un  aultre  qui  est  comme 
un  double  roignon,  qui  reviendroit  à  celuy  qu'on  vous  avoit 
dict,  mais  je  n'en  croiray  rien  que  je  ne  le  tienne'. 


^ 


CVIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME    ORDINAIRE   DE   LA    CHAMRRE   DU   ROY, 
À   PARIS, 

CHEZ    >r    GAGNV,    A    l/KSCOLLE    s'    GERMAIN,    AD    BOUT    DU    l'OXT    NEUF. 

Avec  lin  ballot  luarqut,'. 

Monsieur  mon  l'rere. 

Je  vous  envoyé  par  le  fils  de  feu  i^aurens,  nommé  Antoine  Ghauvet, 

un  ballot  de  marcottes  en  nombre  de  3oo  couvert  de  serpillière  et 

marqué  de  la  marque  représentée  cy  dessoubs  pesant  quatre  vingts 

livres  de  ce  pais  icy,  lequel  vous  estant  rendu  bien  conditionné,  vous 

luy  payerez  ce  que  vous  trouverez  par  mes  lettres  envoyées  par  aultre 

voye,  et  sur  ce  je  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  1  lebviier  iCaG. 

Il  VOUS  porte  aussy  un  petit  panier  couvert  de  serpillière  marqué  de 
la  mesme  marque. 

Bibiiolliè([uenalioiKilr,  iiiiuvoHosacqiiisilionsfranroises,  n"  .Ï170,  fol.  a6a.  Autographe 
ïi.  47 


l«r»llftlltt    liTIOIIAlB. 


370  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

[Post-scriptum  au  dos  de  la  lettre.]  Ce  garçon  veult  quattre  escus  de 
son  port  et  voiture  d'icy  à  Paris  ;  je  ne  luy  en  voulois  donner  que  trois, 
mais  s'il  rend  le  tout  bien  conditionné,  vous  le  contenterez  prou,  ou  je 
le  feray  icy  à  son  retour  '. 


À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  WLWEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Je  receus  vostre  pacquet  du  1 6  le  dernier  de  janvier  ou  le  lende- 
main, et  depuis  deux  jours  j'ay  receu  un  aultre  pacquet  de  vostre  part 
sans  datte  venu  conjoinctemeiit  avec  une  despesche  de  M"^  d'Herbault 
du  2 S"*,  ce  qui  me  faict  présumer  que  vous  l'avez  envoyé  faire  par 
vostre  homme,  le  mesme  jour  2 3""*  qui  est  l'ordinaire  du  vendredy. 
Mais  j'en  suis  demeuré  un  peu  en  peine  pour  n'y  voir  aulcune  lettre 
vostre,  ne  aulcun  billet  de  vostre  homme  (comme  il  eust  esté  requis) 
afin  de  me  mander  l'occasion  pour  laquelle  vous  ne  m'escriviez  poinci, . 
n'y  ayant  trouvé  que  le  livre  de  ce  vénérable  Abbate  Collini,  dans  une 
enveloppe  cachettée  de  vostre  cachet  et  surescripte  de  la  main  do  vostre 
homme.  Or  ce  qui  augmente  ma  peine  et  inquiétude  est  de  n'avoir 
poinct  receu  de  voz  lettres  de  l'ordinaire  du  2  0"%  ce  que  je  ne  trou- 
vcrois  pas  estrange,  sans  que  je  vois  que  vous  n'avez  non  plus  escript 
du  2  3™'',  Je  prie  à  Dieu  de  bon  cœur  qu'il  vous  tienne  en  sa  saincte 
garde,  et  qu'il  me  deslivre  bientost  de  cette  anxiété  par  la  réception 
de  voz  lettres  du  27"""  que  je  n'attendz  que  dans  a  ou  3  jours,  par  les- 
quelles je  me  promets  que  vous  m'accuserez  la  réception  des  miennes 
du  1 8"*^  que  jenvoyay  par  le  courrier  de  M""  d'Herbault,  soubs  l'adresse 
de  M""  de  Lomenie,  où  j'avois  inséré  l'original  de  mon  induit  et  lettre 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui-  montrer  par  l'envoi  des.'Joo  niarrotles  coni- 
sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  aC5.  Auto-  bien  Peiresc  enrichit  île  ses  lions  les  jardins 
graphe.  Je  ne  reproduis  ce  billet  que  pour        et  vergers  de  Paris  et  d'autour  de  Paris. 


[162G]  À  SA  FAMILLE.  371 

à  Moiisci|jneiir  le  Chaiicellier  sur  ce  subject.  Vous  m'aviez  promis  par 
voz  lettres  du  16  que  le  prochain  ordinaire  m'apporteroit  la  version 
des  articles  de  M'  Rubens,  de  sorte  que  n'ayant  poinct  receu  de  des- 
pesche  de  cette  datte  ne  lesdicts  articles,  je  suis  en  appréhension  qu'il 
ne  se  soit  perdu  quelque  pacquet  avec  cez  troubles,  ou  que  vous  ne 
soyez  indisposé,  ce  qui  me  tient  en  grande  allarme.  Et  pour  n'y  re- 
tomber, je  vous  supplie  dezhormais,  quand  vous  ne  pourrez  escrire,  de 
l'aire  escrire  un  mot  par  vostre  homme  seulement  pour  nous  advertir 
de  Testât  de  vostre  santé. 

Nous  receusmes  par  Arbaud  la  despesche  que  vous  aviez  prié  M' Jac- 
quet de  luy  bailler,  comme  vous  aurez  veu  par  noz  responces.  J'ay  esté 
ravy  de  voir  la  resolution  inconsidérée  de  Boumard,  de  se  despartir  de 
son  arrest  du  Grand  Conseil,  et  ne  pense  pas  que  cela  le  puisse  tirer 
hors  de  la  jurisdiction  dudict  Grand  Conseil.  Je  pense  qu'il  compte  ses 
trois  années  de  possession  paisible  du  jour  du  concordat  dont  est  ques- 
tion, mais  jusques  à  l'arrest  il  ne  se  pouvoit  pas  dire  paisible,  puisque 
l'indultaire  estoit  oucores  sur  pied.  Or  de  la  datte  de  l'arrest  à  l'impe- 
tration,  il  ne  peult  pas,  ce  me  semble,  trouver  son  trienne,  et  s'en  des- 
partant l'indultaire  demeureroit  encores  sur  pied ,  pour  rompre  la  pai- 
sible possession.  Or  pour  les  aultres  droicts  qu'il  avoit  auparavant  hors 
de  celluy  de  ma  collation  per  obitum  en  vertu  de  laquelle  il  a  eu  son 
arrest,  ce  n'estoit  que  billevesées.  Je  veux  dire  que  cela  sembleroit  suf- 
fisant pour  fonder  le  Grand  Conseil,  sans  l'intervention  d'un  impetranl 
pourveu  par  le  cardinal  de  Sourdys,  qui  ne  le  vouldra  possible  pas 
faire,  et  encores  moins  par  le  Roy,  à  quoy  je  ne  trouve  apparance 
quelconque,  et  ne  pense  pas  que  M' le  Chancellier  y  voulust  mettre  le 
seau.  Mais  je  laisse  le  tout  à  vostre  prudante  conduitte,  bien  marry  de 
l'empeschement  que  cela  vous  donne.  Tant  y  a  que  je  vouldrois  bien 
esviter  aussy,  s'il  est  possible,  d'employer  les  alliances  de  Mess"  de 
Gaulreteau  '  pour  evocquer  de  Bordeaux,  par  ce  que  j'honnore  infini- 

J'ni  ddjà  cM,  au  sujet  de  ces  pei-son-  h  la  suite  de  la  Chronique  Bourdeloise  de 
nages,  l'ample  Essai  généalogique  sur  la  J.  de  Gaufreleau  (t.  Il,  Bordeaux,  1876, 
fukille  Gau/reteau  publie  par  Jules  Delpil        p.  aSy-iSa). 

47. 


372  LKTTHES  DE  PEJRESC  [1626] 

aient  cez  Messieurs  el  crains  qu'ils  ne  le  praignent  en  niaulvaise  part. 
Mais,  s'il  n'y  a  poinct  d'aultre  moyen,  il  leur  en  i'auldra  faire  faire  des 
excuses  à  l'advance  et  plustost  quelque  déclaration  ù  leur  proffict  pour 
leur  descharge  et  exemption  des  fraiz. 

Antoine  Chaulvet,  fils  de  feu  Laurens,  partit  lundy  avec  grand 
nombre  de  mullets,  et  vous  porte  un  ballot  de  3oo  marcottes  bien  en- 
serpillées,  pour  esviter  qu'on  n'en  retienne  par  les  chemins,  ensemble 
un  petit  panier,  où  il  y  a  une  demi  douzaine  du  gros  Pancratium 
d'Ières',  et  une  douzaine  des  petits,  entre  lesquels  S'  Julian  m'asseure 
qu'il  y  en  a  d'une  espèce  différante  des  gros,  mais  je  ne  les  scav  pas 
distinguer.  Vous  aurez  le  bordereau  des  marcottes  entre  lesquelles  y  en 
a  trois  des  raisins  bouteille,  et  d'aultres  bien  rares. 

Au  surplus  M""  de  Bonnaire  m'escript  de  Rome  du  .'{o  décembre  son 
arrivée  dez  la  veille  de  Noël,  ensemble  du  P.  Eudemon  Joannes  qui  y 
rendit  lame  trois  heures  aprez-,  encores  qu'il  fust  allé  bien  à  son  aise 
de  Ligourne  à  Rome  dans  la  littiere  de  Ms''  le  Légat.  Il  adjouste  que  le 
pauvre  s""  Pamphilo  Persico  estoit  mort  à  Savone,  et  Guidetti  à  Pise,  et 
(ju'il  y  avoit  bien  eu  des  malades  en  ce  voyage.  Mais  que  ce  nonobstant 
on  disoit  que  M"^  le  Légat  feroit  encores  le  voyage  d'Hespagne  et  de  faict 
le  Vice  Légat  d'Avignon  s'appreste  pour  aller  l'attendre  au  Martigues, 
et  le  reconduire  en  Avignon  s'il  y  veult  revenir  et  s'il  ne  passe  oultre 
par  mer  en  Hespagne,  ce  qu'il  ne  feroit  pas  sans  grand  hazard  par  les 
Tignes  en  cette  saison. 

M'  Desplans  passa  par  icy  l'aultre  jour  s'en  allant  voir  M""  de  Guiso 
pour  le  haster  de  passer  le  Rhosne;  il  visita  M'  d'Oppede  et  M'  Se- 
guiran,  auxquels  il  fit  tout  plein  de  compliments  honestes.  Il  confirma 

'  Ce»l  le  Pancratium  maritimum ,  liWacée  doue.  Il  avait  accompagné,  en  qualité  do 

qui  croît  sur  les  côtes  de  Provence  el  qui  a  théologien,  le  cardinal  F.  Barberini,  légat 

d'énormes  oignons.  en  France.  11  mourut  le  si  décembre  iCaS. 

^  André  Eudsemon-Joannes,néàlaCanée,  Yoirlst  Bibliothèque  de  In  Compagnie  de  Jésus , 

lie  de  Candie,  de  parents  issus  des  Paléo-  par  le  P.  C.  Sommervogel  (t.  111,  189a, 

logues,  entra  dans  la  Compagnie  de  Jésus  en  col.  /iSa).  La  liste  des  ouvrages  du  P.  £u- 

i58i,  professa  avec  une  grande  réputation  daenion-Joannes  remplit  les  colonnes  /ji83  à 

la  philosophie  à  Rome  et  la  théologie  à  Pn-  486. 


|1626|  A  SA  FAMILLE.  373 

la  nouvelle  de  la  Banqueroutte  de  Faidcaii,  que  M'  de  Soucarriere 

in'avoil  escrilte  de  Lyon  du  20'"%  laquelle  a  esté  trouvée  fort  estrange 

en  ce  pais  icy.  M""  de  Guise  dict  qu'il  viendra  dans  fort  peu  de  jours  en 

ceste  ville  pour  y  tenir  une  petite  assemblée  et  puis  s'en  aller  en  Arles. 

M""  le  comte  de  Garces  s'en  va  en  Gour  au  premier  jour;  il  a  renoncé 

au  Régiment  qui  luy  avoit  esté  baillé,  et  a  remis  ses  officiers  et  soldais 

la  pluspart  à  M''  de  Vins,  lieutenant  de  M""  de  Joinville'.  M""  de  Monta- 

vegues  a  succédé  audict  regimant  de  M""  le  comte  de  Garces^  qui  s'en 

est  retiré  pour  quelque  différant  des  préséances,  sur  ce  qu'on  le  vouloil 

mettre  au  sort  encores  que  la  primaulté  luy  eust  esté  promise  comme 

il  présuppose  et  qu'elle  ne  luy  fusse  pas  contestée  par  aulcun  des  aultres 

trois,  qui  la  luy  vouloient  céder.  G'est  tout  ce  que  nous  avons  pour 

le  présent  et  je  suis  tousjours. 

Monsieur  mon  frerc, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  jeudy  au  soir  5  iebvriei'  i6aG. 

Nous  n'avons  plus  de  cire  d'Espagne  ^ 


ex 

Du  8  febvrier  1626. 

F^a  Verdiere  vint  hier  an  soir  de  Marseille  et  visita  M'  d'Agut  de  la 
part  de  son  maistre',  disant  ({u'il  estoit  fort  son  serviteur;  il  luy  fit 
plainte  de  la  deputation  du  Parlement,  en  cette  conjoncture  de  guerre 
civile,  que  l'on  ne  les  pourroit  pas  ouyr  en  Gour.  M'  d'Agut  luy  parla 

'  C'était  François  Garde  de  Vins  d'Agoult  en  1610,  qu'il  devint  iieuteiiant  du  roi  eu 

(1578-1648),  fds  du  fameux  %ueur  Hu-  i635,  et  que  son  père  et  son  aïeul  avaient 

berl  de  Vins  et  d'une  d'Agoult;  en  i64i,  occupé  les  mêmes  rliarjjes. 
il  obtint  l'érection  de  la  terre  de  Vins  en  ^  Bibliothèque  nationale,  nouvellcsacqui- 

niarquisal.  sitions  françaises,  n"  6170,  fol.  aG5.  Auto- 

'  Rappelons  que  Jean  (le  l'ontcvès,  conile  j(rapbp. 
(le  (jarccs,  avait  été  nommé  grand  sénécbal  *  Le  duc  do  Guise. 


374  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

dignement  que  puysque  M""  de  Guise  aprez  avoir  esté  3o  ans  en  ceste 
province  faignoit  de  ne  sçavoir  pas  encores  comme  il  y  avoit  à  vivre  avec 
le  Parlement,  il  falloit  qu'on  le  fit  régler  par  le  Roy.  L'aultre  revint  à 
dire  qu'il  vauldroit  mieux  accommoder  icy  les  affaires.  On  luy  répliqua 
qu'on  avoit  contribué  ce  qu'on  avoit  peu,  que  les  gents  du  Roy  luy 
avoient  remonstré  touttes  choses  et  luy  avoient  faict  advouer  son  tort 
et  puys  il  ne  s'en  estoit  plus  souvenu,  qu'on  avoit  député  vers  luy  le 
présidant  Garriolis  et  deux  des  anciens  pour  conférer  avec  luy;  qu'ils 
estoient  demeurez  satisfaicts  les  uns  des  aultres  et  puys  luy  avoyt  tout 
desadvoué,  que  la  veille  de  son  despart  ledict  présidant  Garriolis  avoit 
esté  enfermé  û  heures  avec  luy  pour  le  ramener.  A  cela  La  \erdiere 
dit  que  ledit  Garriolis  avoit  plus  parlé  contre  le  Parlement  que  pour 
icelluy. 

Aujourd'huy  La  Verdiere  est  allé  voir  le  présidant  Seguiran  luy  dire 
que  M""  de  Guise  le  prioit  de  croire  qu'il  estoit  l'officier  à  qui  il  se  tenoit 
le  plus  obligé  dans  celte  province,  que  touts  les  aultres  estoient  des 
pedans  enbarbaris  dans  la  pouldre  de  leurs  estudes  '  qui  ne  sçavoient 
ne  leur  debvoir  ne  l'honeste  ne  le  vivre  du  monde,  que  luy  seul  qui 
avoit  eu  le  plus  de  subject  de  se  tenir  pour  offencé  l'avoit  traicté  plus 
courtoisement,  mais  aussy  qu'il  estoit  son  serviteur  absolument  et  qu'il 
en  fit  estât.  Vous  suppléerez  les  responces.  Cependant  le  pauvre  Co- 
tron,  qui  trouvoit  5ooo  escus  de  sa  charge,  est  constrainct  de  la  laisser 
pour  3ooo.  M''  Seguiran  luy  demanda  s'il  n'avoit  pas  veu  son  gendre;  il 
dit  que  non  et  qu'il  l'en  estimoit  indigne.  Il  parla  de  la  deputation  s'ils 
ne  faisoient  pas  comme  le  Pai'lement.  11  respondit  que  non ,  mais  que  les 
députez  du  Parlement  tiroient  le  cul  en  arrière  depuys  la  prise  du 
Pousin  et  n'ozoient  se  bazarder  en  chemin.  Il  m'expliqua  que  M""  de 
Guise  disoit  qu'il  leur  bailleroit  sa  compagnie  pour  leur  aller  faire  scorte 
jusques  à  Lyon  plustost  qu'ils  deussent  demeurer  en  arrière.  De  Bella- 
faire,  qui  est  fort  avant  aux  bonnes  grâces  de  M""  de  Guise  lequel  le 
vouloit  tousjours  dans  son  carrosse  et  par  tout  prez  de  luy,  estoit  venu, 

'  A  rapprocher  do  th  poudre  du  greffe d  de  IMpître  de  Boileau. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  375 

deux  jours  devant,  trouver  M''  d'Agut  exprez  pour  luy  faire  quasi  la 
mcsnic  liarangue  et  s'en  retourna  tout  court  à  Marseille  d'où  il  luy  a 
envoyé  dire  qu'il  avoit  parlé,  et  que  le  Perier  luy  veviendroit  dire  la 
responce  de  M''  de  Guise,  luy  ayant  eu  commandement  d'accourir  à  sa 
maison  à  cause  des  bruicts  qui  ont  couru  qu'on  vouloit  faire  quelque 
surprinsc  en  cez  cartiers  là.  On  dit  que  Barret  et  Reillanette  '  ont  esté 
surprins  par  les  Huguenotz,  mais  cela  n'est  pas  tisseuré  et  n'est  qu'un 
avant  bruit  ou  avant  coureur  de  ce  qui  se  debvra  faire  possible  sur 
Bellaffaire  mesmes  le  premier,  si  besoing  est,  à  faulte  d'aultres,  à  ce 
que  disent  les  meschants. 

Il  y  a  des  meschants  qui  asseurent  que  c'est  icy  un  jeu  joué,  que  La 
Verdiere  a  veu  son  gendre ,  un  soir,  à  une  heure  aprez  minuict ,  quelque 
mine  qu'ils  tiennent  le  jour.  Pour  moy  j'en  ay  quelque  ombraige;  cela 
vous  servira  d'advis  *, 


CXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Enfin,  aprez  avoir  esté  quelques  jours  en  grande  peine,  Rusque  m'ap- 
porta sammedy  au  soir  voz  despesches  du  20  et  28  du  passé,  en  com- 
pagnie de  cez  Percs  Bénédictins  qui  n'estoient  pas  venus  en  poste.  Et 
dimanche  à  disner,  jereceusl'aultre  du  sy"""  suyvant  laquelle  j'envoyay 
demander  à  M'  Simeonis  s'il  avoit  receu  la  despesche  de  M' de  Gomer- 
ville,  que  vostre  homme  avoit  laissée  hors  de  mon  enveloppe,  lequel 
me  dit  l'avoir  receiic,  et  vient  de  m'en  apporter  maintenant  la  responce, 
qui  sera  cy  joincte  avec  des  lettres  que  je  vous  recommande  tant  de 
M""  Seguiran  que  de  plusieurs  aultres. 

'  Dans  l'arrondissement  de  Nyons  (dépar-  '  Bihiiolhètjiie  nationale ,  nouveHes  acqui- 

temenl  de  la  DrAmc),  sur  les  limites  du        sitions  françaises,  n°  5170,  fol.  967-968. 
Dauphind  et  de  la  Piovence.  Autog^raphe  en  chiffres. 


376  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Simeonis  m'a  dict  que  M'  de  Goraerville  luy  mande  qu'il  sera  icy 
dans  la  première  semaine  de  Caresme,  et  qu'il  a  visité  cez  jours  cy  touts 
cez  livres  avec  M''  de  Marchez,  mais  qu'il  ne  s'y  est  pas  trouvé  tout  ce 
qui  y  estoit  aultresfoys,  feu  M""  de  Barjamon'  en  ayant  dissipé  une 
grande  partie.  iNous  les  irons  voir  à  la  première  commodité,  mais  je 
n'espère  plus  d'y  trouver  ce  que  j'avois  veu,  et  spécialement  le  recueil 
des  actes  et  harangues  du  Concile  de  Trente  in-fol°  d'édition  d'Anvers, 
qui  estoit  une  jolie  pièce,  que  je  vouldrois  bien  avoir  d'ailleurs,  et  vous 
avois  une  foys  escript  de  le  demander  à  M'  Rubens.  Tant  y  a  que  je  suis 
tousjours  bien  obligé  à  M'  de  Gomerville  et  vous  prie  de  l'en  remercier 
bien  humblement  de  ma  part. 

Voz  lettres  de  M""  du  Soûl  ont  esté  rendues  icy  à  noz  consuls  de 
Rians  venus  pour  esviter  le  despartement  des  régiments  que  l'on  va 
mettre  sus  et  pour  raison  de  quoy  M'  de  Guise  a  mandé  une  assemblée 
au  XH  où  il  se  veult  trouver.  Je  feray  ce  que  je  pourray  pour  les  en 
faire  exempter,  s'il  est  possible,  mais  je  crains  bien  qu'il  n'y  ayt 
prou  de  peine  en  cette  conjoncture.  Leur  greffier  s'en  rêva  demain  et 
m'a  promis  de  travailler  aux  certificats  des  despances  faictes  en  leurs 
procez,  tant  depuis  la  reformation  de  l'hostel  de  ville  comme  au- • 
paravant. 

Je  n'ay  pas  encore  envoyé  vostre  lettre  à  M'  de  Riia,  parceque  j'at- 
tendois  lestât  de  noz  sels  que  Besut  ne  m'avoit  jamais  voulu  envoyer 
jusques  à  ce  que  je  luy  escrivis  une  lettre  un  peu  sensible^,  et  je  le 
viens  de  recevoir  tout  présentement,  et  en  faicts  faire  une  coppie,  afin 
que  vous  voyiez  comme  nous  avons  esté  traictez,  et  que  faulte  de  vou- 
loir faire  lever  nos  sels,  si  sa  dernière  estime  est  véritable,  nous  en  au- 
rons perdu  prez  de  la  moittié  sur  le  gravier.  Il  fauldra  voir  si  M""  As- 
tier  y  vouldra  retourner  ou  sinon  j'attends  mon  cousin  de  Meaux  qui 
pourra  faire  le  voyage.  M'  de  Funeau,  voyant  revenir  une  assemblée  où 
je  me  plaindrois  du  peu  de  soing  qu'il  avoit  eu  de  faire  payer  M"'  Ta- 
vernier,  me  dit  hier  à  l'issue  de  l'audiance  que  l'argent  estoit  prest. 

'  Arbaut  Bargemont,  oncle  sans  doute  et  prédëcesseur  d'Antoine  d'Arbaut  Bargemont, 
prévôt  du  chapitre  d'Aix ,  et  plus  tard  (i  648)  évêque  de  Sisteron.  —  *  Pour  :  (tun  peu  vive». 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  377 

J'en  fis  adveiiir  M'  Astier,  qui  s'y  en  alla  et  récent  la  partie,  mais  il 
fallut  qu'il  y  preconitast  18  libvros  pour  la  cotte  de  l^ians,  Peiresc  et 
Callas,  encores  que  le  terme  n'en  i'nst  pas  escheu.  J'approuvay  tout  ce 
qu'il  voulut,  et  aussytost  me  résolus  d'envoyer  prendre  lettre  de  change 
de  M'  Gaillard  pour  la  faire  remettre  audict  s"^  Tavernier.  Ce  qui  ne 
fut  pas  sans  ])eine,  car  M""  Astier  de  sa  grâce  vouloit  employer  cela  au 
payement  des  pensions  de  Merillon  et  Roux,  sauf  à  moy  de  chercher 
le  remplacement  oii  je  pourrois,  comme  il  avoit  faict  des  100  escus  de 
ma  cousine  de  Casencufve  pour  lesquelz  il  me  fallut  aprez  faire  amende 
honnorable  dans  l'extrémité.  Je  luy  dis  resolutivement  que  je  ne  pou- 
vois  disposer  du  bien  d'aultruy  ne  consentir  à  ce  divertissement',  et 
luy  ollVis  s'il  vouloit  la  vaisselle  d'argent  pour  l'engager,  que  trez  vo- 
lontiers je  la  luy  baillerois  pour  s'en  ayder;  il  s'en  alla  un  peu  picqué, 
dont  je  fus  bien  marry.  Mais  je  ne  me  puis  pas  trop  bien  accommoder 
à  cez  petites  intrigues  et  entrelasseures  d'affaires  si  différantes  les  unes 
dans  les  aullres.  Je  me  trouve  si  empesché  à  parer  de  tant  de  costez, 
que  je  ne  sçay  où  donner  de  la  teste.  Vous  trouvez  estranges  les  arré- 
rages des  tailles  de  Meirargues'^  que  j'ay  payez,  et  à  Rians  il  en  est 
deub  90  escus  de  l'année  dernière,  et  M""  Astier  mesmes  me  demande 
ceux  de  l'année  précédante,  tant  mon  pauvre  père  laissoit  accumuler 
les  choses  les  unes  sur  les  aultres. 

Vostre  absance  me  donne  un  peu  de  prétexte  de  respirer,  tandis  que 
je  renvoyé  touts  ceulx  que  je  puis  à  vostre  venue;  sans  cela  j'aurois 
desja  cent  demandeurs  tout  à  coup  sur  les  bras,  que  j'ay  bien  de  la 
peine  à  tenir  en  haleine.  Si  vous  en  voyiez  le  roolle,  vous  le  trouveriez 
bien  estrange,  mais  vous  ne  le  verrez  que  trop  tost  à  vostre  retour.  Je 
vous  asseure  que  j'ay  un  grand  regret  d'avoir  laissé  passer  et  les 
lio  jours  et  tant  de  temps  aprez  sans  faire  procéder  à  ce  bénéfice  d'in- 
ventaire, n'ayant  pas  loisir  de  me  souvenir  de  mon  nom,  parmy  mes 
incommoditez  nocturnes  et  surcharges  journalières.  Mais  grâces  à  Dieu 
ma  santé  semble  s'accommoder  un  peu,  et  Dieu  aura  un  jour  pitié  de 

'  (l'est-à-dire  ddlournemeiif.  —  '  AriondisEeinent  d'Aix,  canton  de  Peyrolles. 
»i.  48 


378  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

nous.  Si  vous  m'eussiez  envoyé  coppie  des  lettres  de  bénéfice  d'inven- 
taire de  M'  de  Grequy,  et  de  la  procédure  qu'il  y  a  tenue,  ce  m'eust 
esté  un  grand  eoulagement,  car  vous  sçavez  que  nous  n'avons  icy  que 
des  gents  tels  que  vous  cognoissez. 

J'ay  veu  cet  appoincté  rendu  par  M""  de  la  Glergerie,  et  n'y  trouve 
point  tant  à  redire.  Je  ne  crains  si  ne  n'est  que  cet  appoinctement  à 
escrire  sur  la  cassation  des  attentats,  sans  expresse  jonction  à  l'instance 
pendante  par  devant  M"^  Durand  (ainsin  qu'on  avoit  faict  pour  les  re- 
questes  d'information),  ne  soit  un  piège  pour  tomber  en  aultres  mains 
que  de  M""  Durand;  si  ce  M""  de  la  Glergerie  pouvoit  faire  accommoder 
cette  affaire,  ce  seroit  un  grand  coup  du  ciel.  Si  je  puis  j'escriray  à 
M'Hemon.  Et  lotie  fort  vostre  resolution  d'esviter  l'audiance  et  les  con- 
sidérations par  vous  touchées.  Je  vouldrois  bien  aussy  que  l'aultre  ac- 
comodement  entreprins  par  M'  Tenin  peust  sortir  à  effect.  Je  crois 
que  je  me  rançonnerois  voulontiers  d'une  bonne  quantité  de  mon  sang 
pour  en  achepter  l'accomplissement,  aussy  bien  que  du  nostre.  Les 
procez  de  Cuistres  me  pèsent  bien  aussy.  Dieu  nous  veult  mortifller  de 
tous  costez.  Si  vous  pouviez  prendre  occasion  d'en  donner  quelque  co- 
gnoissance  à  M''  Guittard,  petit  à  petit,  possible  s'y  employeroit  il  bien 
volontiers  en  cas  que  vostre  retour  prévienne  le  temps  de  les  mettre 
en  estât.  Je  suis  si  lassé  de  toutes  choses  que  j'ay  bien  de  la  peine  à 
prendre  la  patiance  nécessaire  parmy  tant  d'inquiétudes. 

Ge  coquin  de  Gugis  d'Ieres^  par  attentat  a  tout  d'un  coup  basty 
quasi  toute  la  maison  conventicule  et  aultres  voisines,  sans  que  noz 
gentz  ayent  eu  le  sens  de  nous  en  advertir  en  temps  et  lieu  pour  l'ar- 
rester.  Je  viens  de  l'apprendre  tout  présentement  et  Dieu  sçait  comme 
nous  l'arresterons.  Je  ne  sçay  où  sont  les  tiltres  que  vous  vouliez  pro- 
duire contre  luy. 

J'ay  veu  la  requeste  du  baron  de  Ghappelaines.  G'est  une  impos- 
ture de  vouloir  présupposer  que  l'édition  se  dcubst  faire  à  condition  de 
luy  communiquer  le  ms.  et  encores  moins  de  prendre  de  luy  aulcun 

'  On  voit  par  cette  appellation  injurieuse  qu'en  effet  Peiresc  réussissait  peu  à  prendre  pa- 
tience. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  379 

pouvoir  de  l'imprimer.  Si  cehi  cust  esté,  ou  u'eust  pas  manqué  de  le 
faire  meutiouner  eu  l'escritte  passée  entre  Drouard  '  et  le  s''  Marescotli. 

Quant  à  l'allaire  de  Lyrins'^,  noz  gents  du  Roy  et  noz  Messieurs 
n'ont  pas  estimé  qu'elle  se  peust  exécuter  si  niiement  et  si  sommaire- 
ment et  ont  désiré  pour  la  forme  que  les  lettres  fussent  monslrées,  tant 
à  l'économe  du  Monastère  qu'à  D.  Ange  de  Grasse  nommé  en  icelles, 
mais  avec  un  in  mente  retentum  de  ne  solenniser  pas  trop  l'affaire.  Sur 
quoy  je  vous  diray  que  j'ay  admiré  comment  M''  le  Ghancellier  a  peu 
les  seeller,  car  pour  le  secrétaire  d'Estat  je  ne  trouverois  rien  d'estrangc, 
attendu  que  par  icelles  le  lioy  crée  formellement  un  abbé  contre  toute 
la  disposition  des  saincts  Canons,  un  abbé  ne  se  pouvant  faire  que  par 
élection  ou  par  nostre  Saint  Père.  Il  falloit  une  commission  à  un  olTi- 
cier  Royal  ou  evesque  bon  Françoys  pour  y  aller  faire  assembler  les 
religieux,  et  faire  procéder  à  l'élection  d'un  abbé.  Mais  de  le  créer 
cela  est  fort  extraordinaire.  Le  pis  que  j'y  vois  est  que  les  gents  de 
M""  l'Archevesque  d'Aix  nouveau'  avoient  faict  quelque  dessaiu  sur  cette 
pièce,  et  d'y  faire  introduire  la  refoime  de  S'  Maur,  par  commission  de 
N.  S.  P.  et  du  Roy,  adressante  audict  prélat.  Mais  les  instructions  ne 
sont  pas  arrivées  assez  à  temps  de  par  de  là  à  ce  que  je  vois  et  je  pense 
que  vous  auriez  eu  grand  moyen  de  le  servir  en  cela  avec  le  crédit 
que  vous  avez  sur  le  père  Venant*  qui  se  seroit  facilement  contenté 
de  peu  de  chose  et  possible  s'y  resouldroit  il  encores.  M"^  de  Marchez 
en  escrit  et  crainte  d'absance  s'adresse  à  un  aultre  avec  qui  vous  en 
pourriez  conférer*. 

J'ay  esté  bien  aise  d'entendre  le  bon  accueil  que  vous  a  faict 
M' l'Archevesque'  et  luy  escriray  parM"^  de  Marchez  dans  deux  ou  trois 
jours,  lequel  le  va  trouver  à  la  grande  Chartreuse,  où  il  luy  escript  qu'il  se 
debvoit  rendre  au  premier  jour.  M"'  de  Mondevergues  esloit  party  pour 

'  Le  libraire  parisien  déjà  souvent  men-  '  Ces  trois  mots  en  chiffr.'s. 

tionm',  nolniDinenl  dans  les  doux  preiniei-s  '  Ces  deux  mots  en  diift'ies. 

tomes  du  recueil  l'oirosc-Du[)iiy.  ^  Celle  dernière  plirasc  en  clu'iïres. 

'  C'est-îi-dire  Li'rins,  comme  on  l'a  vu  '  Alphonse  de  Richelieu,  alors  h  Paris, 
plusieurs  fois. 

A8. 


380  LETTRES   DE   PEIRESG  [1626] 

s'en  retourner  en  Avignon  dez  le  lendemain  de  la  Chandeleur,  mais  il 
avoit  laissé  charge  audict  s''  de  Marchez  d'ouvrir  son  pacquet,  ce  qu'il 
fit,  et  y  trouva  une  lettre  de  son  raaistre  pour  luy,  et  une  pour  le  dict 
sieur  de  Mondevergues  que  l'ordinaire  de  Rome  luy  a  portée  à  ce  jour 
d'huy.  De  sorte  que  je  crains  bien  que  le  plan  de  son  jardin  ne  sera 
pas  arrivé  à  tenqîs  pour  luy  faire  choisir  un  dessein  de  la  main  de 
M''  de  la  Baroderie.  Pour  les  mesures  de  nostre  terrasse  il  y  a  bien 
du  temps  à  perdre  à  les  attendre  de  Beaugentier, 

Au  surplus  je  suis  en  peine  si  j'oseray  envoyer  voz  Anémones  à  Beau- 
gentier pour  les  mettre  en  terre  à  cette  Lune,  parceque  les  mesnagers 
disent  que  la  Lune  de  febvrier  ne  sera  que  la  prochaine.  Il  fauldra  que 
je  consulte  quelque  curieux,  et  si  le  cousin  de  Meaux  vient,  je  luy 
donneray  la  courvée,  ne  la  pouvant  faire  moy  mesme,  quelque  larrecin 
qu  il  y  puisse  commettre,  et  l'advertiray  de  bien  considérer  la  situation 
de  l'œuil. 

Je  m'enquerray  de  Maistre  Claude  pour  les  marcottes  du  raisin  que 
vous  dictes  blanc  et  noir.  Je  seray  en  peine  de  celles  que  je  vous  ay 
envoyées  par  le  filz  de  Laurens  jusques  à  ce  que  je  voye  ses  mullets 
de  retour  de  Lyon.  Ce  seroit  grand  dommage  qu'ils  fussent  perdus. 

Je  vous  remercie  bien  fort  du  soing  que  vous  prenez  pour  le  sire 
Jean  Cesari  par  qui  j'espère  avoir  des  marcottes  des  raisins  violiez. 

M'  d'Agut  attend  en  si  giande  impatiance  son  fagot  de  livres  de 
M'  Tavernier,  que  si  vous  le  pouvez  oster  d'avec  voz  balles  et  le  faire 
tenir  à  Lyon  selon  les  adresses  qu'il  envoyé,  vous  l'obligerez  fort;  il 
envoyé  une  lettre  de  change  de  5o  libvres  audict  s""  Tavernier,  que 
vous  luy  rendrez,  s'il  vous  plaict,  avec  celle  des  3oo  libvres  de  la  no- 
blesse qui  sera  cy  joincte. 

Je  vous  avois  cy  devant  demandé  une  grosse  imperfection  des  œu- 
vres de  M'  du  Vair,  parce  que  le  libraire  que  j'avois  l'année  passée  en 
avoit  laissé  esgarer  une  battée  toute  entière,  que  j'ay  retrouvée  mira- 
culeusement, de  sorte  que  j'ay  trouvé  de  quoy  parfaire  un  exemplaire, 
excepté  seulement  une  feuille,  car  on  a  recouvré  les  cahiers  cottez 
depuis  RRRR  jusques  à  MMMMM  inclusivement,  et  ne  manque  plus  en 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  381 

cel  exemplaire  là  que  la  seconde  feuille  du  dedans  du  cahier  cotté 
QQQii  dont  le  premier  chillre  doibt  estre  Go3  et  le  premier  mot  de  la 
page  suyvant  la  reclame  [stant]  et  le  dernier  chillre  610  avec  la  re- 
clame [ne  vous].  Mais  de  l'aultre  exemplaire,  je  n'ay  que  le  texte  des 
œuvres  pies  et  manque  tout  le  derrière  et  les  feuilles  du  devant.  Si 
celle  cy  ne  se  peult  avoir,  patiance,  au  moins  voyez  que  nous  ayion's 
celte  feuille  QQQii  et  en  parfaire  un,  laquelle  vous  me  pourrez  en- 
voyer par  la  poste  pour  contenter  M""  d'Agut  qui  ne  void  l'heure  d'en 
avoir  un  chez  luy. 

Si  vous  me  pouvez  envoyer  le  roolle  des  livres  de  voz  balles  vous 
me  ferez  un  grand  plaisir,  et  ne  pouvant  mieux,  je  verrois  volontiers 
le  roolle  de  ceux  qu'a  fourny  M'  Buon.  Auxquels  je  vouldrois  bien  ad- 
jouster  un  Gassianus  de  Institutis  Cœnobiorum  de  la  meilleure  édition 
que  vous  le  pourrez  trouver',  pour  le  conférer  sur  un  ms.  fort  ancien 
que  l'on  a  desterr(^  depuis  peu,  où  il  y  a  en  teste  une  epistre  de  sainct 
Castor,  evcsque  d'Apt-,  laquelle  n'est  pas  en  l'édition  que  j'ay  veue. 
Et  est  bien  impoi'tante.  Voire  je  serois  bien  aise  que  me  l'envoyassiez  à 
(livtM'ses  foys  par  la  ])osle  si  le  volume  n'est  trop  gros,  pour  n'attendre 
si  long  temps  voz  balles. 

Je  n'ay  poinct  veu  cette  relation  di  stato,  ne  cez  vies  des  Papes  de 
Pétrarque,  et  ay  esté  bien  aise  d'en  apprendre  ce  que  m'en  avez  mandé. 
11  en  fanldra  demander  à  Mess"  Gardon,  mais  je  ne  sçay  si  ce  sera 
assez  à  temps,  car  je  l'avois  oublié  l'aultre  foys. 

Je  vous  ay  mandé  que  j'avois  retrouvé  cette  vieille  généalogie  des 
Princes  d'Allemagne;  je  l'ay  faicte  apprester  à  relier  en  livre,  par  mon 
relieur^  qui  l'a  accommodée  si  proprement,  que  rien  plus,  et  cela  m'a 
incité  d'y  joindre  toutes  les  aultres  généalogies  que  j'avois  de  la  maison 

'  Voir   dans   le  Manuel  du   libraire  (I,  .sianiopern  oinniacumcomineiUariis  U.AInrdi 

1617)  divers  renspigiiciiienU  sur  l'ouvrage  Gaza-i  (Alrebiili,  i6a8,  3  tomes  en  1  vol. 

(le  Jean  Caasien  :  De  institutis  cœnobiorum,  in-fol.  de  plus  do  tu  00  pages). 
origine,  causis  et  remediis,  etc.  La  meilleure  '  Saint  Castor  est  plact!  dans  la  liste  des 

tîdilion  était  alors  celle  de  Douai  (itiiG,  tîvéquesd'Aptaucommencementduv'siècle, 

a  vol.  io-8°).  Une  édition  plus  complète  fut  vers  4to. 
donnée  quelques  années  après  : /ofl»»/«  Cas-  '  C'est  toujours  de  Corberan  qu'il  s'agil. 


382  LETTRES  DE  PEIRKSC  [1620] 

d'x^ustriche  tant  de  Piespordius'  que  aultres,  lesquelles  il  a  assemblées 
fort  gentiment,  et  puis  pour  faire  un  plus  juste  volume,  j'y  ay  faict 
mettre  toutes  les  aultres  généalogies  que  j'avois  à  part  tant  de  la  maison 
de  France  que  aultres,  à  sçavoir,  celles  de  Valois,  de  Bourbon  Gour- 
tenay,  de  Portugal,  de  Lorraine,  de  Jérusalem,  de  la  Rochefoucault, 
celle  de  Poitou  de  M'  Besly,  celles  de  Champagne  de  M''  Pitou  [sic)-. 
celles  de  Savoye  et  enfin  toutes  celles  que  je  me  suis  trouvées  en  plan- 
ches tant  de  boys  que  de  cuivre,  dont  il  est  reuscy  un  fort  curieux  vo- 
lume, dont  je  vous  feray  envoyer  l'inventaire.  Mais  comme  l'appétit 
vient  en  mangeant,  cela  m'a  faict  désirer  de  l'assortir  de  tout  ce  que 
je  pourray  avant  que  le  couldre,  et  pour  cet  effect,  je  desirerois  d'y 
mettre  jusques  à  ce  grand  arbre  de  la  généalogie  des  Roys  de  France 
en  taille  de  bois,  imprimé  à  Paris  chez  Jean  le  Clerc  i  BgS  qui  faict  un 
fort  long  rouUeau.  Nous  en  avions  un  céans,  mais  il  s'est  gasté.  J'en 
vouldrois  un  entier,  ensemble  toutes  cez  suittes  de  Roys,  Princes  et 
potentats,  imprimées  par  ledict  Le  Clerc,  dont  M'  du  Lys''  a  faict  faire 
des  livres  qui  ont  tant  cousté  à  coller  et  relier,  mais  je  mettray  les 
feuilles  entières,  J'ay  cherché  de  semblables  généalogies  que  j'avoys 
apportées  des  Roys  d'Angleterre,  mais  je  ne  les  ay  plus  retrouvées.. 
M'  Tavernier  fera  bien  toute  ceste  empleste,  au  plus  honneste  marché 
qu'il  pourra,  et  possible  en  aura  il  la  pluspart  chez  luy. 

On  a  mis  en  cherche  les  auditeurs  arcliivaires  de  la  Gliambre  des 
Comptes  pour  le  testament  allégué.  Mais  je  ne  pense  pas  qu'il  y  en 
ayt  d'aultre  que  le  premier  de  l'an  1676,  celuy  de  l'an  i48i  estant, 
ce  me  semble,  du  Roy  Charles  III  du  May  ne,  mais  nous  en  serons 
bientost  esclaircis. 

Je  feray  chercher  la  Relation  de  Los  Alombrados  et  vous  l'envoyeray 
par  le  premier". 

'  Sur   Thierry   Piesport   voir  le  recueil  '  Voir  recueil  Peiresc-Dupuy,   passim, 

Peiresc-Dupuy  (1,  6).  ainsi  que  pour  divers  autres  personnages 

'  Les  (Iodes  Besly  et  Pilliou  ligurent  à  nommes  en  cette  page,   Le  Pelletier,   Ta- 

plusieurs  repi-ises  dans  le  recueil  Peiresc-  vernier,  etc. 

Dupuy.  *  Relation  envoyée  d'Espagne  à  Peiresc 


[1G2C]  À  SA  FAMILLE.  383 

Je  me  conjoiiys  du  mariage  de  M""  le  Pelletier,  et  désire  qu'il  ayt 
bieutost  raccomplissement  de  ses  désirs,  et  que  la  succession  de 
60  m[ille]  libvres  luy  soit  bien  asseurée. 

J'avois  apprins  la  mort  du  pauvre  s'  Pamphilo  Persico  et  d'Eudemon 
Joannes  et  loue  bien  Dieu  que  le  s'  Aleandro  et  le  s"'  Barclay  s'en  soient 
garentis  avec  cez  aultres  Messieurs  de  nostre  cognoisçance.  Je  prie  à 
Dieu  qu'il  les  conserve  en  plaine  santé.  L'ordinaire  d'Avignon  qui  re- 
venoit  de  Gènes  est  passé  aujourd'huy  et  a  apporté  lettres  de  Gènes  du 
3i  janvier  portant  que  le  (Cardinal  Légat  y  estoit  attendu  d'heure  h 
aultre.  Si  le  temps  l'arreste  en  cez  costes,  il  nous  le  fauldra  eucores 
aller  sali  lier  en  passant.  Gela  m'a  empesché  d'envoyer  les  livres  de 
M"'  Aleandro ,  attendant  s'il  en  sera  ou  non. 

J'avois  oublié  de  vous  dire  que  les  Chartreux  avoient  faict  un  peu 
de  chappelle  à  la  bastide  de  Cabanes,  prez  S'  Laurens',  où  il  y  a  2  ou 
3  bons  religieux  qui  font  bien. 

Je  finis  parcequ'il  est  bien  tard  et  que  me  voicy  au  bout  de  mon 
papier,  demeurant, 

Monsieur  mon  IVere, 

vostre  bien  humble  et  allectioiiné  frère  et  serviteur, 

DK  Peiresc. 

Le  bonnet  est  un  peu  large,  mais  il  me  sert  mieux  que  l'aultre,  je 
vous  en  remercie. 

M'  d'Agut  vous  prie  de  vous  souvenir  de  la  lettre  de  M'  de  la  Ville 
aux  Clercs  pour  son  gendre^. 


pnr  le  D'  Ant.  Novel  cl  donl  il  est  question 
dons  les  lettres  dr  ce  dernier  (fascicule  XX 
des  Coirespondnnls  de  Peiresc). 

'  On  connail  deux  communes  de  ce  nom 
en  Provence  :  l'une ,  Saint-Laurent  du  Var 
(Al pes-Marilinies ,  arrondissement  dp  Grasse , 
canlon  de  Vence)  ;  l'autre,  Sainl-Lnurent  du 
Verdon  (  Basses-Alpes ,  arrondissement  de 
Digne,  canlon  de  Riez). 


'  Honoré  d'Agut  (né  le  a 5  novembre 
i565,  mort  en  t643)  avait  épouse,  sui- 
vant contrat  du  1"  juillet  i5()0,  Marguerite 
Blegiers,  fille  de  Jean  et  de  Madeleine  Rei- 
raonenc  ou  Reimondenc.  U  en  eut  une  fille, 
Catherine,  qui  épousa,  suivant  contrat  du 
g  octobre  i6a3  (Minutes  de  Barthélémy 
Maurel ,  notaire  à  Aix),  Jean-Baptiste  Thoron 
{alias  Toron),  originaire  de  Brignoles,  cou- 


384i  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626J 

J'ay  trouvé  fort  beaux  les  arrêts  que  m'avez  envoyez.  J'avois  ceux 
de  Mad"  la  Princesse',  mais  non  pas  ceux  de  M'  du  Mayne-  qui  m'ont 
bien  faict  désirer  de  voir  les  articles  secrets  y  mentionnez,  spécialement 
pour  l'abolition  du  parricide  du  Roy  Henry  III. 

J'ay  trouvé  dans  des  exlraicts  d'un  vieil  registre  du  Parlement  de 
Paris  du  temps  de  la  mort  du  duc  d'Orléans^  que  le  greffier  ne  donne 
jamais  la  qualité  de  Monsieur,  que  quand  il  parle  du  frère  du  Roy,  et 
pour  les  aultres  princes  et  seigneurs,  il  ne  dict  que  le  conte  ou  sieur 
de  tel  lieu.  Et  l'avois  en  main  lors  de  la  visite  de  M'  en  cas  qu'il  m  en 
eust  parlé. 

Faictes,  je  vous  supplie,  mes  excuses  à  M""  de  Lomenie  dont  je  plains 
bien  le  mal  de  jambe;  il  ne  le  doibt  pas  négliger.  On  m'a  voit  dict  que 
M""  Maran  estoit  malade*,  mais  puisque  vous  ne  le  dictes  pas,  il  doibt 
se  porter  mieux;  recommandez  moy  bien  à  luy  et  au  R.  P.  Seguiran  à 
qui  je  crains  bien  ne  pouvoir  pas  escrire  de  ce  coup. 

On  n'a  peu  encor  achever  l'affaire  du  lieutenant  Martin,  à  cause  du 
concours  des  créanciers,  qui  s'accordent  comme  chiens  et  chats,  mais 
je  crois  qu'il  en  viendra  à  bout.  M""  d'Agut  s'en  desraet  volontairement, 
mais  entre  autres  M""  Pichon  y  a  de  l'interest  et  n'est  pas  encores  rangé;  . 
il  l'en  fauldroit  advertir  ^. 

seiller  en  la  sénéclMussôe  au  siège  d'Aix,  Ix)uis XII,  soit  Charles,  duc  fl'OHéans, père 

qui  mourut  à  Aix  le  20  février  i63i  et  de  François  1*'.   La  mort  du  premier  est 

qui  était  fds    d'Antoine  et   d'Isabeau   de  du  4  janvier  1 465;  la  mort  du  second  est  du 

Caissan.  (Communication  du  marquis  de  1"  janvier  1/196. 
Boisgelin).  '  Duquel  des  frères  Maran  (  voir  recueil 

'  Princesse  de  Condé.  Peiresc-Dupuy)  s'agit-il  ici  ? 

'  Duc  de  Mayenne,  l'adversaire  du  roi  '  Bibliothèque  nationale, nouvelles acqui- 

Henri  IV  pendant  la  Ligue.  silions  françaises,  n°  6170,  fol.  aôg.  Aulo- 

'  Soit  Chai'Ies,  duc  d'Orléans,  père  de  graphe. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  385 


CXI[ 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieui'  mon  frerc , 

La  despesche  n'estant  pas  encore  partie,  j'ay  receu  à  ce  soir  la  vostrc- 
du  3o  et  ay  aussytost  envoyé  à  M'  d'Oppede  celles  qui  luy  estoient 
adressées,  à  M""  le  présidant  Se{»uiran  et  à  M'  son  frère,  les  leurs,  avec 
la  coppie  du  brevet  dont  la  datte  postérieure  au  a  3  décembre  m'a  faict 
bien  <;lorieux,  et  à  M'  Simeonis  les  siennes  avec  sa  procuration,  lequel 
vient  de  m'en  envoyer  la  responce. 

L'on  nous  avoit  dict  à  ce  soir  au  palais  que  Grandpré  estoit  arrivé 
en  poste  et  avoit  dict  que  le  Mareschal  de  Praslin  estoit  mort  de  des- 
plaisir de  ce  que  le  Roy  ne  l'avoit  pas  voulu  voir  S  et  que  M''  le  Grand 
Prieur  et  M''de  Vendosme  s'estoient  battus-.  Nous  verrons  ce  qui  en  sera. 

.l'avois  receu  vostre  pacquet  du  3o  decen)bre;  si  j'ay  obmis  de  vous 
en  accuser  la  réception,  c'est  par  inadvertance.  Pour  le  moings,  s'il  ne 
me  souvient  fort  bien  de  celte  datte,  bien  suis  je  asseuré  d'avoir  receu 
et  rendu  le  pacquet  et  lettres  de  seau  adressé  à  Ghaselles  dont  je  parlay 
despuis  au  dict  s'  de  Moncal  qui  m'en  remercia,  comme  aussy  les 
lettres  de  M'  de  Gourmes,  de  M""  de  Riez  et  de  M""  de  Malerbe  et  eus 
par  mesme  moyen  les  plaintes  faictes  au  cardinal  de  Sourdys,  et  les 
coppies  des  despescbes  du  P.  Peyrot,  mais  je  n'eus  pas  le  loisir  de 
vous  eu  faire  responce  par  le  menu,  car  sans  mentir  je  faicts  ce  que 
je  puis  et  ay  prou  peine  d'arriver  au  point  où  vous  me  voyez  arriver. 

J'ay  veu  l'appoinctement  que  vous  avez  faict  signer,  et  le  trouve  en 
assez  bons  termes,  cez  inhibitions  expresses  d'exécuter  noz  décrets  ne 

'  Cliai-lcsdoClioiseul,iiiarquisdePraslin,  d^iiie,  grand  prieur  de  France,  et  Gësar, 

maroclial  de  France  depuis  1619,  mourut  duc  de  Vendôme,  lequel,  quelques  mois 

le    1"  l'ëvrier  1626,  à   l'Age  de  soixante-  plus  tard  (août  16 aC),  allait  être  enfermé  à 

treize  ans.  Vincennes  pour  avoir  pris  part  h  la  conspi- 


Alexandre,   dit   le  chevalier  de  Ven-        ration  de  (-lialais. 


49 

UiPfttlIlUB    >«TI0«11.B. 


386  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626J 

me  faisant  pas  de  regret,  et  trouve  bonne  la  confusion  de  toutes  les 
dictes  requestes,  car  la  distinction  des  criminelles  d'avec  les  aullres  me 
faisoit  ombrage,  comme  je  vous  avois  escript  cy  devant. 

J'ay  veu  la  lettre  de  M' de  la  Ville  aux  Clercs,  mais  je  vous  confesse 
que  je  n'en  ay  pas  sceu  lire  la  moitié,  de  sorte  que  s'il  me  fault  estre 
l'interprète  des  aultres,  je  seray  possible  bien  empesché  de  mes  con- 
tenances. Il  est  desjà  si  tard  que  je  ne  sçay  si  j'auray  moyen  de  luy 
escrire  de  ce  coup.  Aussy  bien  luy  fauldroit  il  rendre  compte  de  ses 
aultres  lettres  par  le  premier.  Faictes  cependant  mes  excuses. 

J'ayme  M'  du  Soûl  de  tout  mon  cœur,  et  ne  puis  assez  admirer  sa 
sagacité.  Il  le  fault  bien  recognoistre  de  bonne  sorte.  Le  traict  de  Che- 
vallier me  contente  extrêmement,  et  maintenant  que  je  vois  cela,  je 
pense  véritablement  que  c'est  pour  l'amour  de  luy  et  de  M'  de  Perussis 
qu'il  n'a  pas  voulu  arrester  ses  comptes  avec  nous,  et  qu'il  a  faict  tant 
de  difficulté  de  nous  rien  donner.  Vous  verrez  ce  que  m'en  escript 
M'  de  Mondevergues  tout  fraischement.  M'  Astier  l'a  rencontré  aujour- 
d'huy  par  hazard  et  luy  est  allé  porter  vostre  lettre;  il  en  a  leu  seule- 
ment le  premier  mot,  et  puis  l'a  jettée  dans  sa  pochette  sans  la  vouloir 
achever,  avec  mille  l'eniements  et  parolles  les  plus  insolentes  du  monde, 
tout  au  contraire  de  ce  qu'escript  M'  de  Mondevergues,  et  a  dit  tout  net 
qu'il  ne  nous  debvoit  rien,  que  noz  sels  estoient  encores  sur  le  gravier 
et  y  seroienl.  Vous  avez  bien  de  quoy  vous  en  plaindre  à  M'  Ferron. 

J'ay  adverty  M''  de  Marchez  que  sa  despesche  adressée  à  M'  Bigot 
avoit  esté  par  vous  envoyée  à  M""  l'Archevesque. 

L'exploict  de  signification  à  Honoré  Laurens  fut  faict  sans  que  je  le 
sceusse,  et  sans  que  je  sceusse  seulement  qu'il  y  eust  aulcune  saisie 
entre  ses  mains,  et  qui  pix  est  on  l'avoit  compris  au  mesme  exploicl 
que  les  Cabrols,  mais  je  fis  refaire  et  diviser  l'exploict  comme  vous  avez 
veu.  On  n'a  que  faire  de  s'en  servir,  s'il  n'est  à  propos. 

Je  verrois  bien  volontiers  cette  responce  de  M'  Gaulmin  ^  à  l'Admo- 

'  Sur  Gilbert  Gaulmin  voir  les  trois  tomes  de  la  Bibliothèque  nationale  (t.  I,  p.  554, 
(lu  recueil  Peiresc-Dupuy  ,/>«s«»»i.  Sur  \Ad-  n°  2857  ).  Le  rédacteur  du  Catalogue  ajoute 
monitio  ad  Ludovicum  XIII,  voir  le  Catalogue        à  la  description  de  la  fameuse  pièce  cette 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  387 

nitio  p.  [per]  le  Rime  à  l'italieniie,  car  c'est  son  vray  talent,  si  je  ne  me 
trompe. 

On  a  faict  dans  les  archives,  cette  aprez  disnée,  la  recherche  du 
testament  dont  est  question;  il  n'y  en  a  poinct  d'aultre  de  René  d'Anjou 
que  celuy  de  l'an  ih']k,  qui  est  commun;  celuy  de  son  successeur,  à 
sçavoir  nostre  Roy  Charles  III,  est  de  l'an  1681  en  décembre  et  y  a 
deux  codicilles  à  la  suitte  du  mesme  Charles.  Mais  on  a  trouvé  d'aul- 
tres  pièces  qui  seront  possible  bonnes  en  ce  temps  dont  je  vous  en- 
voyeray  les  extraicts  au  premier  jour,  sitost  que  j'auray  veu  ce  que  c'est. 
Je  vouldrois  bien  servir  cez  Messieurs  eu  meilleure  occasion. 

M'  Borrily  languit  bien  aprez  son  brevet;  vous  feriez  grande  charité 
de  le  luy  envoyer'. 

Mon  cousin  Gras  vous  remercie ,  et  s'il  eust  sceu  la  commodité  que 
vous  dictes,  il  eust  possible  l'rancliy  le  sault  dez  le  commancement. 
Il  a  porté  vostre  lettre  à  sa  mère  pour  voir  de  la  vaincre.  Mais  je  ne 
pense  pas  avoir  sa  responce  à  temps  pour  cette  despesche.  On  ne 
tardera  pas  d'en  faire  une  aultre  à  ce  que  m'a  dict  M'  d'Oppede. 

M'  de  Guise  a  mandé  icy  une  assemblée  à  demain,  et  y  debvoit 
venir  aujourd'huy,  mais  il  mande  qu'il  attendroit  des  nouvelles  d'Arles 
avant  que  venir,  pour  ne  resouldre  rien  sans  bon  fondement. 

Il  est  si  tard  que  je  finis  par  force  demeurant, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  serviteur, 
DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  mecredy  au  soir  xi  febvrier  i6a6. 

note  :  ft Attribué  au  jësuite  Jacques  Keller,  le    Manuel    du    libraire,    le    Dictionnaire 

et  plus  communément  h  André  Eudemon-  des  anonymes  de  Barbier,  le  Dictionnaire  des 

Johannes,  d'après  le  P.  Leiong.  1  Voir  sur  anonymes  de  la  Compagnie  de  Jésus,  parie 

ces  deux  très  contestables  attributions ,  el  sur  P.  C.  Sommcrvogel ,  etc. 
quelques  autres  attributions  également  in-  '  Le  brevet  de  secrétaire  ordinaire  de  la 

ceria}nes,\a  Bibliothèque  di;  la  Compagnie  de  chambre  du  Koi.  IVircsc  donne  ce  titre  à 

Jésus,  par  le  P.  C.  Somniervogel  (t.  IV,  Bonilly   dans   toutes   les   lettres  qu'il    lui 

1898,  article  Keller,  col.  995-994).   On  adressa  de  i63o à  1 633  (voirnotre  tome  IV, 

s'est  beaucoup  occupé  de  la  reclierehe  de  la  p.  i-58). 
paternité  de  VAdmonitio.  Voir  notamment 


388  LETTRES  DE   PEIRESC  [1626] 

J'ay  retrouvé  par  grand  hazard  un  petit  mémoire  (|ue  vous  aviez 
faict  des  mesures  du  jardin  de  Beaugentier  où.  vous  avez  marqué  que 
la  terrasse  (à  laisser  la  porte  du  logis  au  mitan)  n'a  de  long  que  vingt 
et  trois  cannes',  et  huict  cannes  de  large  depuis  le  mur  du  canal  jus- 
ques  au  mur  du  jardin  bas,  de  sorte  qu'il  ne  vous  fault  pas  d'aultres 
mesures  que  cela,  et  suffit  d'y  reserver  une  allée  à  l'entour,  et  quel({ue 
passage  de  ça  et  de  là,  du  mitan,  pour  n'avoir  pas  à  faire  le  tour  de  la 
terrasse,  quand  on  vouldra  descendre  de  la  maison  au  jardin  bas.  Tout 
le  restant  se  doibt  mettre  en  parterre  ou  parquettages.  Mais  parceque 
les  degrez  du  logis  mordent  un  peu  dans  l'allée  plus  prochaine  dt;  la 
maison,  et  que  la  vuidange  des  aultres  degrez  qui  descendent  de  la 
terrasse  dans  le  bas  jardin  mordent  bien  avant  dans  l'aultre  allée  qui 
borne  la  terrasse,  je  pense  que  si  ou  laissoit  tout  autour  de  la  dicte 
terrasse  une  i'aulce  bordeure,  escliiquettée  ou  divisée  en  compartiments, 
cela  ne  seroit  pas  trop  de  defformité,  et  seroit  fort  commode  pour  y 
planter  des  plantes,  tant  contre  le  mur  du  fossé  que  contre  celuy  de 
la  ten-asse,  et  puis  on  garderoit  une  petite  allée  entre  cette  faulce 
bordure  et  les  broderies  ou  parquetages  qui  occuperont  le  champ  de 
la  dicte  terrasse  de  long  en  long.  Pour  la  proportion  des  cannes  vous 
l'aurez  sur  le  plan  du  jardin  de  M''  d'Aix.  Le  surplus  de  la  longueur  de 
la  terrasse  qui  est  au  delà  des  28  cannes,  et  qui  sera  par  consequand 
au  delà  du  retour  de  la  faulce  bordeure,  se  pourra  mettre  en  parque- 
tage  dill'erant  pour  d'aultres  plantes,  afin  de  ne  blesser  la  veiie.  Plus- 
tost  on  le  pourroit  diviser  par  le  travers  de  la  terrasse  avec  une  petite 
haye  d'appuy  afin  de  ne  rien  confondre  en  la  veiie  du  lieu,  laissant 
seulement  ])asser  oultre  l'allée  du  canal  au  delà  de  la  dicte  haye  ou 
pallissade  qui  se  pourroit  faire  de  myrthe  à  fleur  double. 

Vous  mettrez  le  dessus  à  la  lettre  de  M'  Hemon,  car  j'ay  oublié  ses 
qualitez. 

M'  Astier  vient  de  me  faire  voir  la  lettre  que  vous  luy  avez  escripte, 
mais  je  ne  sçay  s'il  aura  loisir  de  vous  escrire.  Je  l'ay  chargé  d'aller 

'  Peiresc  a  tracé  à  la  marge  une  ligne  longue  de  36  centimètres  terminée  par  deux  traits 
verticaux  | 1  et  a  mis  ces  moLs  au-dessus  :  la  mesure  d'un  pan  dont  les  huict  font  la  canne. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  389 

demain  rendre  à  M'  le  Doyen  la  lettre  de  M'  de  la  Ville  aux  Clercs, 
pour  tascher  de  l'ayder  à  la  descliifîrer.  M""  de  Marchez  luy  a  baillé  la 
prelerance  de  l'arrentemcnt  de  l'Archevcsché,  seulement,  dict  il,  à 
cause  de  l'acccz  qu'il  a  chez  nous,  «ans  avoir  voulu  attendre  que  je 
l'en  priasse  et  le  luy  a  baillé  à  quehjue  chose  moins  que  d'aultres  n'en 
olTroient. 

[Post-scriptum  au  dos  de  la  lettre.]  Depuis  estant  moy  encores  dans  le  lict 
M""  de  Rua  m'est  venu  trouver  à  ce  matin  xn"  le  plus  doulx  du  monde, 
et  m'a  asseuré  que  dans  la  fin  de  mars,  il  souldera  voz  contes,  et 
payera  tout  le  reliqua,  et  le  premier  quartier  de  l'année  suy vante,  mais 
qu'il  vouloit  que  je  le  laissasse  en  paix  de  ce  costé  là,  disant  estre  bien 
marry  que  vous  eussiez  eu  du  subject  de  luy  faire  les  plaintes  que  vous 
luy  faictes  par  voslre  lettre;  je  luy  ay  faict  reproche  de  ce  qu'il  n'avoit 
pas  seulement  faict  achever  de  lever  noz  sels  de  1628,  tant  s'en  fault 
qu'il  eust  levé  celles  de  iGai  comme  il  eust  peu  s'il  eust  voulu  aussy 
bien  qu'il  avoit  faict  lever  celles  des  aultres.  Il  m'a  dict  que  cela  n'avoit 
tenu  qu'à  Besut,  qu'il  croyoit  que  nostre  respect  deubst  assez  porter 
Besut  à  le  faire  sans  qu'il  s'en  meslast,  et  m'a  prié  de  luy  en  escrire 
moy  mesme  pour  ne  le  charger  luy  de  cette  envie.  Quant  au  transport 
de  M'  de  Perussis,  qu'il  ne  l'avoit  poinct  affecté,  ains  s'en  estoit  fort  def- 
fendu  et  ne  l'accepteroit  poinct  si  je  ne  voulois.  Et  qu'il  ne  pensoit 
pas  nous  debvoir  600  libvres  de  reste  de  l'an  1 626.  Il  estoit  fort  pressé 
de  partir,  disoit  il.  Il  m'a  donné  un  billet  pour  convertir  ma  pension 
de  sel  de  Berre,  de  la  mesure  de  Provence  en  celle  d'Avignon,  pour 
la  faire  payer  à  M''  de  Mondevergues  qui  m'avoit  tesmoigné  d'en  avoir 
envie,  mais  il  a  prins  mon  mandat  et  l'a  reduict  au  prix  que  le  sel  se 
vend  icy,  et  puis  a  faict  un  billet  pour  prendre  du  sel  en  Avignon  jus- 
ques  à  la  mesme  valleur,  de  sorte  qu'il  en  retient  plus  d'un  tiers  de  la 
quantité.  Encores  crois  je  qu'il  s'advantage  à  ce  prix,  comme  il  fit  au 
dernier  payement,  où  il  voulut  gagner  sur  toutes  les  espèces  qu'il 
bailla.  Enfin  il  n'y  a  non  plus  de  courtoisie  à  luy  qu'en  un  Turc  ou 
More. 


390  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

M'  de  la  Motte  m'est  venu  voir  et  m'a  dict  que  l'on  tenoit  que  de 
Rua  ou  ses  consorts  avoient  esté  despossedez  du  Daulphiné,  et  que 
cela  estant  ils  seroient  constrainctz  de  céder  leur  bail  à  ceux  qui  au- 
roient  le  Daulphiné;  vous  l'auriez  bien  sceu  si  cela  estoit. 

Je  remercie  bien  fort  M"'  le  Prieur  de  Roumoulles  de  ses  bonnes  re- 
lations ^ 


CXIII 
Du  19  febvrier. 

J'ay  faict  voir  à  l'homme^  les  trois  despesches  vostres  du  ai,  27  et 
3o  du  moys  passé  venues  quasi  en  mesme  temps;  il  a  esté  infiniment 
aise  d'y  apprendre  ce  qui  estoil  contenu  et  s'en  tient  grandement  obligé 
à  celluy  qui  luy  a  daigné  rendre  cez  bons  ofTices  et  m'avoit  chargé  de 
l'en  remercier  de  sa  part  et  de  vous  dire  que  vous  luy  fissiez  cez  com- 
pliments et  que  vous  l'asseurassiez  que  touts  cez  appointementz  et  re- 
conciliations en  apparence  ne  changeroient  rien  en  la  parolle  qu'il  luy 
avoit  donnée  et  la  resolution  qu'il  avoit  prinse  de  bien  faire,  mais  il  me 
vient  d'envoyer  une  lettre  pour  la  mettre  en  tablature  qui  sera  cy 
joincte  et  qui  m'empeschera  de  vous  entretenir  plus  longuement.  Arpin 
partit  devant  hier  avec  Guiraman  en  poste  de  Marseille.  Icard  a  escript 
du  XIX  aux  gentz  du  Roy  que  M""  Favier  avoit  courageusement  rapporté 
au  Conseil  une  requeste  pour  faire  surceoir  le  jugement  de  la  prétendue 
abolition  de  Satournon  jusques  à  ce  que  noz  depputez  eussent  esté 
ouys  en  leurs  remonstrances ,  sur  quoy  y  eust  arrest  du  Conseil  por- 
tant surceoy  pour  deux  moys,  mais  que  M^'  le  Chancellier  ne  le  voulut 
pas  signer,  attendant  d'en  parler  au  Roy,  par  ce,  disoit  il ,  que  ce  n'avoit 
esté  que  de  l'exprez  commandement  du  Roy  qu'il  l'avoit  seellée  à 
son  grand  regret.  Un  huissier  du  Parlement  de  Grenoble  estoit  venu 
demander  pareatis  sur  une  commission  pour  commander  au  greffier  de 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acquisitions  françaises ,  n"  5 1 70,  fol.  278.  Autographe. 
—  ^  Sans  doute  le  premier  président  d'Oppède. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  391 

porter  les  procédures  dudict  Satournon,  mais  on  luy  avoit  respondu, 
cez  jours  passez,  que  dans  trois  jours  les  depputez  de  la  Cour  fcroient 
leurs  trez  humbles  remonstrances  au  Roy  sur  ce  subject  pour  aprez 
estre  prouveu  à  la  requeste  du  dict huissier*. 


CXIV 

À  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Sammedy  au  malin  M"^  de  Guise,  qui  estoit  venu  pour  l'assemblée 
des  communaultez  qu'il  avoit  mandées,  voulut  venir  voir  nostre  Com- 
pagnie, et  y  apporta  les  despesches  que  Gastanet  luy  avoit  apportées 
tant  du  Roy  que  de  Madame  de  Guise,  de  M''  de  Schoraberg,  et  de 
l'Abbé  de  Foix-  sur  le  subject  de  la  paix  des  Huguenotz,  dont  le  bruict 


'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises ,  n°  6170,  fol.  976.  Auto- 
graphe en  chiffres.  Voici  la  lettre  également 
en  chiffres  (foi.  276),  copiée  de  la  main  de 
Peiresc ,  que  ce  dernier  annonce  à  son  frère  : 
irMonsieur,  je  ne  sçaurois  jamais  assez  vous 
remercier  de  la  peine  que  vous  avez  prinse 
pour  moy.  J'en  conserveray  la  mémoire  pour 
m'acquitter,  selon  les  occasions,  de  l'obli- 
gation que  je  vous  en  ay.  Vous  avez  veu  ce 
qui  s'est  passé.  M'  de  Guise  a  eu  une  es- 
trange  appréhension  de  nostre  deputation 
qui  l'a  obligé  de  venir  se  despartir  de  tout 
ce  qu'il  avoit  entreprins  contre  nous ,  et  nous 
a  asseuré  qu'il  nous  laschera  tout  ce  qui! 
nous  mettoit  en  controverse.  Mais  pour  cela 
les  depputez  ne  partiront  pas  moins  tant 
pour  rendre  comte  au  Roy  de  nos  desportc- 
mentz  que  pour  tout  plain  d'aultres  af- 
faires importantes  pour  la  dignité  de  la  jus- 
tice et  bien  du  service  de  Sa  Majesté.  Et 


([uelle  reconciliation  qu'il  y  ayt  eu  je  suis 
touBJoiu-s  en  la  niesme  volonté  de  faire  en 
homme  de  bien  ma  charge  et  servircoiistam- 
raent  et  fidèlement  le  Roy.  Je  vous  supplie 
m'obliger  de  tant  que  de  faire  part  de  cette 
lettre  à  M'  de  la  Barben  à  qui  je  suis  servi- 
teur. La  difficulté  des  chemins  arreste  icy 
noz  depputez,  mais  comme  ils  pourront  se 
mettre  en  chemin  ils  partiront.  Je  vous  en- 
voyeray  un  petit  mémoire  des  principaulx 
points  de  leurs  instructions  et  articles,  mais 
il  fault ,  s'il  vous  plaict ,  que  je  ne  sois  pas 
allégué.  Cependant  il  est  bon  de  tenir  la 
main  que  l'adresse  des  lettres  de  Viguier  de 
Mareeille  soit  tousjoure  à  la  Cour.  Je  seray 
tousjoui-s  prest  cependant  à  vous  servir 
quand  il  vous  plairra  de  m'hounorer  de  voz 
conunandementz  et  suis.  Monsieur,  vostre 
trez  humble  et  trez  affectionné  serviteur.  — 
A  Aix ,  ce  1 9  febvrier.  n 

'  Tous  pei-snnnages  déjà  mentionnés  soit 


392  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

servit  d'un  grand  prétexte  à  l'assemblée  des  dictes  commvinaultez  pour 
s'excuser  des  advances  et  impositions  qu'il  leur  avoit  demandées  dez  le 
jour  précédant  pour  les  U  régiments  qu'il  mettoit  sur  pied. 

Le  soir  aprez  soupper  M"^  d'Oppede  receut  une  pareille  despesche 
de  M'  d'Herbault  du  6"%  avec  laquelle  M'  Jacquet  joignit  les  vostres 
du  3  et  6""'  qui  nous  viendront  bien  à  propos  pour  concilier  les  escrit- 
tures. 

J'ay  esté  infiniment  aise  d'entendre  les  courtoisies  de  M'  nostre  Ar- 
chevesque  à  qui  j'escriray  Dieu  aydant  demain  par  M''  de  Marché  qui 
s'en  va  le  trouver  en  Daulphiné.  M'"  le  présidant  Seguiran  es'crira  par 
mesme  voye  et  possible  M'  d'Oppede  aussy,  à  qui  je  fis  voir  vostre 
lettre.  Il  me  dict  qu'il  en  avoit  escript  à  M''  le  cardinal  de  Richelieu, 
croyant  que  cela  suiliroit,  et  rougit  un  peu  quand  il  vid  que  ce  pauvre 
aveugle  l'avoit  prévenu.  Je  vous  envoyay  depuis  le  plan  de  son  parterre 
dans  la  despesche  du  3o  janvier  de  sorte  que  s'il  s'est  arresté  là  encores 
5  ou  6  jours,  il  y  pourra  estre  arrivé  encor  à  temps. 

Nous  allasmes  dimanche  avec  M'  de  Marché  '  voir  les  Archives  de 
l' Arche vesché,  où  nous  trouvasmes  quelques  liasses  de  minutes  des  ser- 
mons de  feu  M'  de  Genebrar'^  lesquelles  il  voulut  à  toute  force  que 
j'emportasse  pour  les  voir  plus  à  loisir.  Je  pense  qu'il  s'en  feroit  un  joli 
volume,  et  que  Buon  seroit  bien  aise  de  les  imprimer'. 

Nous  allasmes  avec  Simeonis'  voir  le  cabinet  de  feu  M''  d'Aix^  oii  je 
ne  trouvay  pas  la  qualtriesme  partie  ^es  livres  que  j'y  avois  veus  aultres 
foys.  J'en  choisis  seulement  une  douzaine  de  pièces,  que  vous  trou- 
verez cottez  dans  deux  billets  cy  joincts,  en  l'un  desquels  cotté  il  n'y 
en  a  que  quattre  volumes  in  fol°  et  cinq  in  li°  que  je  serois  bien  aise 

<lans  ce  tome,  soit  dans  les  tomes  précë-  '  L'archevêque  d'Aix  mentionne  dans  le 

dents.  recueil  Peiresc-Dupuy  (II,  620). 

'  Dans  la  copie  de  la  Méjancs  (registre  III ,  '  Plût  au  ciel  que  Buon  eût  imprimé  un 
fol.  i5o),  où  les  deux  premiers  paragraphes  recueil  qui  semble  malheureusement  h  ja- 
de cette  lettre  ont  été  supprimés ,  on  a  sub-  mais  perdu  ! 

stilué  de  Bernet  à  M'  de  Marché  et  on  a  fait  *  Les  mots  avec  Simeonis  n'ont  pas  été 

suivre  le  nom  Bernet  de  celte  indication  :  reproduits  dans  la  copie  de  la  Méjanes. 
qui  est  à  nostre  nouveau  Archevesque.  '  Gui  Hurault  de  i'Hospital. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  393 

d'avoir'.  Jay  mis  en  un  second  et  plus  petit  billet  ciii<{  ou  six  aultres 
pièces  que  je  n'affecte  pas  tant,  et  dont  je  nie  passeray  fort  aiseement, 
mais  en  cas  que  l'on  y  mit  prix,  je  les  achepterois  volontiers'^,  selon  la 
taxe  qu'on  y  feroit.  Il  n'y  a  que  deux  volumes  de  Vignier,  mais  on  m'a 
donné  quelque  espérance  de  recouvrer  l'aultre  qui  y  manque,  ils  sont 
en  assez  bon  estât,  et  si  j'avois  ceux  la ,  vous  pourriez  trocquer  celuy  que 
vous  avez  de  par  de  là\  11  y  a  une  grosse  Bible  ms.  en  parchemin, 
laquelle  j'achepteray  volontiers,  mais  s'ils  la  pensoient  fort  taxer,  je 
m'en  passeray,  car  je  n'y  vois  rien  d'extraordinaire  non  plus  qu'en  un 
autre  ms.  in  lx°  de  l'Aurora,  qui  n'est  pas  grande  cliose,  mais  puisqu'il 
estoit  là  je  ne  le  laisrois  pas  aller  à  prix  honneste.  Enfin  je  suis  d'advis 
que  vous  ne  monstriez  d'abbord  à  M"^  de  Gomerville  que  le  premier 
billet,  afin  qu'il  fasse  raoings  de  difficulté  de  m'en  faire  accommoder, 
et  selon  la  disposition  que  vous  y  trouverez,  vous  parlerez  du  second, 
ou  non.  Vous  aurez  oultre  cela  un  aultre  grand  volume  de  plusieurs 
aultres  livres  que  je  n'ay  faict  que  pour  y  avoir  recours  en  cas  que  cela 
se  vendit  à  bon  marché,  car  j'y  fairois  intervenir  quelque  aultre  qui 
me  presleroit  le  nom.  Je  ne  vouldrois  pas  le  poursuivre  à  mon  nom, 
ne  y  songer  tant  soit  peu  qu'il  y  eust  de  cherté,  comme  m'en  pou- 
vant bien  passer.  Et  n'y  songeant  que  pour  la  commodité  de  trouver 
cela  tout  porté  icy,  les  aultres  livres  de  S'  Augustin,  S'  Hierosme, 
S'  Ambroise,  et  aultres  de  plusieui"s  volumes  estants  touts  imperfects, 
à  cause  des  divers  volumes  qui  ont  esté  prins  et  retenus  par  le 
tiers  et  le  quart.  Voyez  seulement  d'avoir  mandement  pour  i-etirer 
ceux  du  premier  billet,  car  Simeonis  ne  me  les  a  poinct  offerts, 
ains  m'a  dict  qu'il  les  garderoit  là  à  part  jusques  à  la  veniie  de 
M""  de  Gomerville;  que  s'il  les  vouloit  faire  taxer  de  par  delà  vous 


'  Plirase  ainsi  abri'gëe  dans  la  copie  de  irSi  ou  y  met  prix  raisonnable ,  je  les  pren- 

la  Mi'janes  :   irj'en  clioisis  seulement  tuie  dray.n 

douzaine  de  pièces,  quatre  in  folio,  cinq  '  La  phrase  sur  les  volumes  de  Vignier 

in  quarto.»  [liibliotlièque  hiMorique,  Paris,  i588,  in-f") 

'  Toute  la  phrase  a  dlé  rt^duite  dans  la  n'a  pas  ëté  consorvi'c  par  l'auteur  de   la 

copie  (le  la  Méjanes  à  ces  quelques  mots  :  copie  do  la  Mëjanes. 

VI.  .  3o 


39^  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

pourriez  prendre  le  mandement  pour  retirer  ceux  du  premier  et  du 
second  biilet  en  payant  la  taxe  que  vous  pourriez  faire  faire  à  l'advance 
par  quelque  libraire  de  voz  amys.  Mais  pour  le  troisième  billet  vous 
n'avez  que  faire  d'en  parler  à  M'  de  Goniervilie;  il  sufliroit  de  le  faire 
taxer  à  part  par  quelque  libraire  de  voz  amys  et  selon  qu'ils  feront, 
vous  adviseriez  si  vous  le  pourriez  proposer  ou  non  plustost  au  nom 
de  quelque  amy  qui  m'en  eust  prié,  selon  la  facilité  que  vous  y  trou- 
verez et  l'estime  que  cez  gents  en  vouldront  faire  ^  Tant  y  a  que  j'y  ay 
trouvé  l'un  des  volumes  du  recueil  du  concile  de  Trente,  mais  l'aultre, 
qui  estoit  plus  gros  et  plus  ample,  il  me  semble,  s'est  esgaré.  C'est 
pourquoy  je  vous  prie  de  voir  chez  M'  du  Puy  ce  qu'il  y  a  sur  ce  sub- 
ject,  oultre  un  volume  in  li°  de  pièces  ramassées  imprimées  à  Trente 
mesmes,  lors  du  Concile.  Et  prenez  en  un  mémoire  exacte,  si  faire  se 
peult. 

Je  vous  envoyé  le  mémoire  de  noz  auditeurs  qui  ne  sçavent  ce  qu'ilz 
font.  Si  je  puis  aller  aux  archifs,  je  verray  ce  qui  s'y  pourra  trouver  du 
goust  de  cez  Messieurs  ^.  J'ay  veu  fort  volontiers  l'extraict  du  Parlement 
sur  la  réquisition  du  Concile  de  la  province  de  Sens.  Leur  procédure 
est  fort  à  mon  gré.  Mon  homme  oublia  dernièrement  de  cotter  une  gé- 
néalogie que  j'ay  de  M"' le  prince  de  Coudé,  tant  du  costé  paternel  de- 
puis S'  Louys  et  du  maternel  de  la  maison  de  la  Trimouille  imprimée 
en  placard  en  deux  feuilles  et  taille  de  boys  chez  Perier,  1695^.  Ce 
que  je  vous  ay  voulu  cotter  de  peur  que  M"'  Tavernier  ne  se  mette  en 
peine  de  m'en  achepter  une  semblable  pour  l'assortiment  que  je  luy 
ay  demandé. 

Puisque  nous  voicy  encores  sur  les  libvres  je  ne  serois  pas  marry 
que  M''Buon  m'accommodast  des  conciles  Latins  de  la  dernière  édition 

'  Tout  ce  paragraphe,  depuis  les  mots  :  Joannis  Guigard  (p.  353,  n°  Sy/ig)  :  Expli- 

Enjin  je  suis  d'advis  a  été  dcarté  de  la  copie  cation  de  la  généalogie  de  très  hault  et  très 

de  la  Méjanes.  puissant  Henri,  prime  de  Coudé.  .  .  descen- 

*  Phrase  qui  ne  se  retrouve  pas  dans  la  dantenlignelégilimemasculinedeS. Louys, etc. 

copie  de  la  Mt'janes.  Paris,  lôgG,  in-8".  Avec  une  table  géi^alo- 

'  C'est  l'ouvrage  ainsi  mentionné  dans  la  g'que»  in-fol.  piano. 
liiblioihèque  héraldique  de  la  France,   par 


[16-26|  À  SA  FAMILLE.  395 

qui  sera  la  plus  ample  et  eu  meilleurs  caractères  soit  de  Paris  ou 
(l'Anvers  ou  de  Cologne,  pourveu  que  le  prix  en  soit  moder*';  et  non 
aultrement '. 

11  me  reste  encores  sur  cette  matière  -  un  article  touchant  un  exem- 
plaire de  la  Table  Hiéroglyphique  du  s'  Piguoria,  de  l'édition  de 
Francfort  in  U°  petit,  1608,  soubs  le  tiltre  de  Caractères  yEgyptii  sive 
sacrorum  simulacrorum,  etc.,  delineatio,  etc.,  per  Joan.  et  Israelem  de 
Bry  fratres.  J'avois  prié  M'"  du  Chesne  de  me  le  laire  achepter;  il  ne 
me  souvient  plus  où  il  disoit  qu'il  lut  achepté  pour  deux  quarts  d'escu, 
et  Tavernier  me  l'envoya  de  sa  part,  peu  de  temps  aprez  mon  retour 
eu  ce  ])aïs.  Je  ne  l'avois  faict  achepter  que  pour  en  tirer  les  planches 
en  taille  doulce^  qui  y  sont,  et  qui  représentent  en  petit  volume  toutes 
les  grandes  planches  que  l'^Eneas  Viens  avoit  imprimées  en  grand  vo- 
lume. Or  par  malheur  il  se  trouve  imperfect  en  ce  qui  est  des  dictes 
planches  dont  il  en  manque  une  qui  est  la  première  du  rang  du  milieu, 
et  parceque  cela  ne  se  comprendroit  pas  facilement  sans  le  voir\  je 
vous  envoyé  toutes  les  dictes  planchettes  oii  vous  verrez  aiseement 
celle  qui  y  manque,  et  si  elle  se  pouvoit  parfaire  j'en  serois  bien  aise; 
si  non,  plustost  que  d'en  demeurer  en  arrière,  j'ayme  mieux  en  payer 
encor  un  exemplaire,  mais  il  fault  bien  prendre  garde  qu'il  ne  soit  im- 
perfect en  ce  qui  est  des  dictes  planchettes  qui  se  peuvent  toutes  assem- 
bler sur  une  table  pour  les  recognoistre.  Or  pour  ne  les  laisser  gaster 
on  chemin,  je  les  ay  encloses  entre  deux  livrets  que  Simeonis  me  voulut 
doimer  à  toute  force,  à  cause  que  dans  le  cabinet  de  M""  d'Aix  il  y  en 
a  quelques  centaines  d'exemplaires.  Si  M""  du  Puy  n'en  a  poiuct,  il  ne 
sera  possible  pas  marry  de  le  joindre  aux  aultres  pareils  des  aultres 

'  Encore  une  phrase  sacrifiée  par  l'auteur  *  Toutes    les   explications    qui    suivent 

lie  la  susdite  copie.  sont  résumées,  dans   la  copie  de  la   Mé- 

'  Variante  de  la  Méjanes:  «11  me  reste  sur  janes,  en  ces  deux  mots  :  toi  par  ainsi  il 

celle  matière  de  livres.  ..  5!  m'en  faut   un  autre  exemplaire    (pii    soit 

'  Phrase  ainsi  abrégée  dans  la  copie  de  complet,   je   vous   prie.  1   Après  cela,  on 

la  M(*jane8  :  frJ'avois  prié  M'  Duchesne  de  ne  trouve  que  la  salutation  finale ,  le  post- 

iiic  l'acheter  pour  en  tirer  les  planches  en  scriptum  étant  laissé  de  côté, 
taille  douce.!) 

3o. 


396  LETTRES  DE  PEIRESC  [16-26] 

diocèses  de  ce  Royaulmebien  que  ce  ne  soit  pas  grande  chose  qui  vaille, 
et  sur  ce  je  finis  demeurant, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  17  febvrier  1626. 

Le  présidant  Mounyer  m'a  aujourd'huy  envoyé  un  vieillard  véné- 
rable nouvellement  revenu  d'Alep  avec  des  semances  de  Perse,  dont  je 
vous  ay  creu  devoir  faire  part,  en  ayant  retenu  icy  un  peu  de  chasque 
sorte  pour  les  essayer  à  Beaugentier,  mais  je  n'y  cognois  rien.  Il  dict 
que  les  melons  sont  furieusement  grands  et  excellents,  et  que  les  pas- 
tèques sont  dilferantes  des  communes  et  de  Irez  bon  goust,  et  que  la 
differance  se  cognoit  en  ce  que  la  graine  de  celles  icy  est  amere,  et  celle 
des  aultres  est  doulce  '. 


GXV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

J'oubliois  de  vous  dire  que  le  cousin  Gras  n'a  point  sceu  vaincre 
l'esprit  de  sa  mère  et  a  esté  constrainct  de  se  despartir  absolument  de 
ce  dessain,  encores  qu'il  eust  desja  mis  cinq  mille  escus  comptants  dans 
sa  maison  et  que  le  reste  de  son  faict  fust  quasi  prest.  Mais  sa  mère  se 
vouloit  séparer  d'avec  luy,  et  abandonner  sa  maison ,  de  sorte  qu'il  a  esté 
constrainct  de  tout  quitter,  dont  j'ay  esté  bien  marry. 

Faictes  ressouvenir  M"  Tlioron  que  le  s'  de  Peilla  attend  de  ses  nou- 
velles pour  luy  envoyer  l'argent  qu'il  ordonnera;  il  luy  avoit  faict  res- 
ponce  de  la  réception  de  ses  papiers,  disant  n'avoir  encor  eu  loisir  de 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  Siyo,  fol.  977.  Autographe 
sans  adresse. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  397 

les  voir,  mais  qu'il  les  verroit  et  luy  en  donneroit  son  advis,  qui  est  ce 
que  l'on  attend. 

Vous  verrez  ce  que  j'escris  à  M'  de  Malerbe.  Je  n'y  sçaurois  qu'ad- 
jouster  qui  vaille  et  il  est  si  tard  qu'il  fault  que  je  me  couche  et  que  je 
ferme  ma  despesche  pour  l'envoyer,  et  laisser  opérer  le  s""  yEnea.  Vous 
m'excuserez  pour  ce  coup,  et  je  finiray  demeurant. 
Monsieur  mon  Irere, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peidesc. 

D'Aix,  ce  17  febvrier  au  soir  1626. 

Faictes  mes  remercinients  au  Prieur  de  Rouinoules  de  qui  j'attends 
impatiemment  l'Advis  pour  les  prélats.  M'  de  Hiez  me  disoit  hier  que 
cela  ne  touchoit  que  le  Rabat  et  aultres  semblables  choses  sans  loucher 
au  jeu  ne  à  la  chasse'. 


CXVI 
Du  dernier  febvrier. 

Je  dis  au  Cardinal  les  nouvelles  de  la  paix  des  Huguenotzs-  dont  il  ne 
sçavoit  pas  le  destail,  ensemble  ce  que  M'  de  Bassompierre  avoit  faict 
resouldre  aux  Suisses  et  adjoustay  qu'on  esperoit  que  cela  faciliteroit 
la  paix  d'Espaigne  laquelle  sembloit  estre  désirée  en  Espaigne  puisque 
le  Hoy  d'Espaigne  avoit  faict  dire  à  la  Hoyne  par  son  ambassadeur  qu'il 
ne  tiendroit  qu'au  Roy  son  frère  qu'ils  ne  vescussent  en  aussy  bonne 
intelligence  à  l'advenir  comme  ils  avoient  faict  auparavant.  G'estoit 
Malerbe  qui  me  l'avoit  escript'.  Il  tesmoigna  d'agréer  ce  discours  et  de 

'   Bibliof hèque nationale, nouvelles  acqui-  tome  III  des  Œuvres  publiées  par  M.  Lud. 

sitions  françaises,  n°  6170,  foi.  979.  Auto-  Lalanne   ime  grande  lacune  est  mailieu- 

g'apl'e-  reuseinent  à  signaler  entre  une  lettre  du 

Ce  morceau  a  M  reproduit  dans  les  a3  novombre  i6aa  (p.  671)  et  une  lettre 

copies  de  la  Méjanes  (registre  III ,  fol.  1 5a).  du  1 9  décembre  1 6a6  (p.  679  ). 

'  Nous  n'avons  pas  cette  lettre.  Dans  le 


398  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

désirer  infiniment  que  la  paix  se  peust  faire  et  se  iasclia  jusques  là  avec 
prière  toutesfois  de  n'en  pas  parler,  que  tout  le  desordre  estoit  venu  de 
l'impatiance  d'attendre  un  courrier  que  le  Pape  vouloit  envoyer  en  Es- 
paigne  par  manière  d'acquit,  au  retour  duquel  il  vouloit  délaisser  la 
Valteline  en  estât  que  facilement  on  l'eust  reprise  sans  l'engager  luy, 
qu'il  esperoit  neantmoins  qu'il  s'y  trouveroit  encores  quelque  expédiant. 
Je  luy  dis  qu'il  avoit  couru  des  bruictz  que  son  retour  à  Rome  avoit 
esté  pour  l'amour  de  l'Archiduc  Leopolde  et  pour  lier  la  partie  avec  luy 
et  engager  le  Pape  du  costé  de  l'Espaignol,  il  me  respondit  que  les 
bruictz  estoient  appuyez  sur  de  bien  foibles  et  faulces  conjectures,  que 
l'Archiduc  Leopolde  estoit  desja  sur  son  despart  de  la  Cour  de  Rome 
quand  luy  y  arriva,  et  qu'il  y  eut  grande  peine  à  faire  qu'ils  se  peus- 
sent  entrevoir  parce  qu'il  n'avoit  pas  voulu  cedei'  la  préséance  aux  Gar- 
dinaulx  et  qu'enfin  il  fallut  qu'ils  se  vissent  comme  incogneus  l'un  et 
l'aultre  et  ainsin  en  liabit  d'incognito  l'Archiduc  Leopold  ne  fit  pas 
difficulté  de  luy  céder  et  luy  ne  se  soussia  pas  en  quel  habit  ce  fusl 
pourveu  qu'il  eut  ce  que  d'aultres  plus  grands  n'avoient  pas  faict  diffi- 
culté de  defferer  aux  cardinaulx.  Que  leurs  discours  ne  furent  pas  bien 
grands  ne  guieres  d'aultre  chose  que  de  complimentz,  que  l'Archiduc 
luy  voulut  faire  presant  d'une  horologe  et  luy  en  revanche  luy  fit  pre- 
sant  d'ung  chappelletet  d'un  cheval  de  pareille  vallour  pour  le  moins. 
Au  surplus  que  tant  s'en  fault  que  ledit  Leopolde  feust  là  pour  lEs- 
paigne,  qu'au  contraire  il  estoit  fort  mal  avec  le  Roy  d'Espaigne  et  s'en 
plaignoit  fort  haultement  à  cause  qu'il  s'estoit  mis  en  grande  despance 
pour  le  faict  de  la  Valteline  et  puys  quand  il  demandoit  son  rembour- 
cement  on  se  mocquoit  de  luy  et  qui  pix  est  on  avoit  appelle  l'Archiduc 
Charles  pour  l'employer  et  l'avoit  on  laissé  luy  dans  le  mespris.  Qu'il 
estoit  encores  assez  bien  avec  l'Empereur,  mais  qu'il  y  restoit  pourtant 
de  grands  desgoutz  à  cause  qu'il  luy  avoit  voulu  révoquer  en  double  la 
perpétuité  des  Gouvernements  du  Tyrol  et  de  l'Alzace  qu'il  avoit  pour 
luy  et  pour  ses  successeurs  masles,  en  quoy  consisloit  tout  son  patri- 
moine, qui  luy  donnoit  aultant  de  païs  et  de  subjectz  comme  en  avoit  le 
Grand  Duc  de  Toscane,  mais  non  pas  aultant  de  revenu,  et  qu'enfin 


[1626]  À  SA  FAMILLK.  399 

l'Empereur  s'estoil  laissé  persuader  de  luy  en  donner  les  asseurances 
pour  le  faire  marier,  car  sans  cela  il  n'auroit  pas  trouvé  de  parti  sor- 
table,  et  que  cela  s'estoit  tant  barguigné  qu'il  n'en  sçavoit  guieres  de 
gré  à  l'Empereur.  Qu'au  reste  il  s'estoit  rendu  si  amoureux  de  ceste 
vefve  princesse  d'Urbin  qu'il  en  perdoit  le  dormir  et  le  manger  et  boire; 
qu'il  avoit  concerté  et  conclu  son  mariage  et  avoit  faict  de  grandes  in- 
stances au  Pape  pour  le  pouvoir  signer  sans  le  publier  et  sans  le  con- 
sumer, attendant  qu'il  eust  mis  ordre  à  son  evesché  qu'il  eust  bien  voulu 
pouvoir  retenir  comme  estant  d'un  grand  revenu,  sinon  en  tiltre,  au 
moins  en  la  reserve  de  la  plus  part  des  revenus  et  qu'il  avoit  presanté 
au  Pape  un  mémorial  des  grâces  qu'il  demandoit,  lequel  estoit  si  long 
et  si  esloigné  des  termes  ordinaires  qu'on  s'en  estoit  esmerveillé  et  qu'il 
avoit  fallu  excuser  la  profession  militaire  de  ce  prince,  laquelle  ne  l'as- 
Iraignoit  pas  de  sçavoir  les  formes  du  droit  et  de  la  raison  de  justice 
et  de  consciance,  qu'il  ne  s'estoit  pas  trouvé  à  la  congrégation  où  fut 
re  presanté  ledit  mémorial  ^ 

11^  dit  de  plus  que  l'on  avoit  tellement  mesnagé  le  desgoust  de  Leo- 
polde  contre  l'Espaigne  qu'on  luy  avoit  proposé  le  mariage  de  Mada- 
moiselle  de  Montpensier  et  que  cela  estoit  allé  si  avant  qu'on  entra 
enfin  en  ombraige  que  les  entremetteurs  tant  d'une  part  que  d'aultre 
ne  se  dispenceassent  de  promettre  et  faire  espérer  plus  qu'on  ne  pou- 
voit  tenir;  qu'on  avoit  creu  à  Rome  que  le  cardinal  de  Richelieu  estoit 
si  mal  avec  M' le  Prince  que  par  force  ledict  Cardinal  pour  avoir  quelque 
prince  ù  sa  cordelle  s'attaclioit  à  M'  de  Guise  et  que  les  meilleurs  amis 
de  la  maison  de-  Guise  s'en  vantoient  ainsin  et  le  croyoient.  Au  surplus 
contentez  vous  de  l'advis  pour  vous  et  ne  vous  en  vantez  pas,  je  vous 
prie,  à  personne,  car  aujourd'huy  il  n'y  a  guieres  de  Gdelité  au  monde. 
Je  dis  cela  à  cause  du  discours  que  vous  eustes  avec  M'  d'Aix.  Tant  de 
gentz  s'intéressent  en  leur  particulier  et  trainent  les  interestz  de  nostre 
bon  Roy  que  leurs  services  ont  plus  de  faintise  que  de  foy.  Mais  qu'il 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  aa|uisitions  françaises,  n°  5 170,  fol.  288.  Autogiaplie 
en  cliillVes  avec  traduction.  —  '  Le  caitlinal  Fr.  Barberini. 


ftOO  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

en  avoit  ainsin  ouy  parler  quelques  uns  de  ceux  qui  y  estoient.  Que  le 
Pape  lui  avoit  accordé  ce  qu'il  avoit  peu  pour  ses  aultres  bénéfices, 
mais  que  c'estoit  peu  de  chose.  Qu'il  s'esloit  laissé  persuader  aux 
ageants  de  l'Empereur  de  trouver  bon  qu'on  vit  de  faire  succéder  à 
cette  evesché  l'un  des  fils  de  l'Empereur  si  les  chanoines  le  vouloient 
eslire,  à  quoy  il  se  rencontreroit  de  grandes  difiicultez.  Il  adjousta  par 
aprez  qu'il  avoit  eu  grande  peine  à  trouver  bon  ce  voyage  d'Espaigne; 
qu'il  ne  pouvoit  supporter  que  pour  un  baptesme  il  fallust  tant  de  cé- 
rémonie; qu'enfin  le  Roi  d'Espaigne  en  ayant  tant  faict  d'instance  et  le 
Pape  s'y  estant  laissé  porter,  il  avoit  fallu  se  resouldre,  mais  que  tous- 
jours  n'avoit  il  pas  voulu  en  partant  de  la  France  jugeant  qu'on  eust 
possible  dit  qu'en  suitte  des  mescontentements  dont  on  faisoit  tant  de 
bruit  il  s'en  alloit  aussytost  jetter  entre  les  mains  des  Espaignols,  ce  qui 
luy  seroit  en  horreur.  Il  est  fort  fasché  de  toufz  cez  meschanfz  livres  et 
les  blasme  fort.  Pour  ce  faict  de  Loislre ,  il  se  repentoit  de  n'avoir  osté  luy 
mesmes  l'interdiction  sans  attendre  qu'on  l'en  requist,  qu'il  n'estoit  pas 
vray  que  le  Pape  eust  faict  à  Rome  sur  cette  affaire  ce  qu'on  endisoit. 
Quant  aux  Cardinaux,  qu'assurément  Eudemon  Joannes  n'en  estoit 
nullement  et  le  Pape  n'y  avoit  nullement  pencé  non  pas  raesme,  se  dit  il 
(avec  prière  de  n'en  rien  dire),  en  faveur  d'aulcun  religieux  ne  de  cet 
ordre  là  ne  d'aultre,  au  moins  de  quelque  temps  ^ 


CXVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  en  ce  lieu  du  Martigues  voz  despesches  du  lo  et  i3  ve- 
nues ensemble,  et  du  17°"^  oh  j'ay  trouvé  l'advis  de  l'assemblée  du 
clergé  aux  Evesques,  et  la  responce  de  M""  Rigault,  qui  me  sont  venues 

'  Bibliothètpie  nationale ,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n"  6170,  fol.  28a.  Autographe 
en  chiffres. 


[1626]  À  SA  FAMILLR.  âOl 

bien  à  jjropos,  poiii-  l'entrelien  de  M""  le  Cardinal  sur  ses  galères '.Cela 
vous  servira  d'advis  pour  m'en  recouvrer  un  aultre  exemplaire  de 
clia^cun.  Je  me  trouvay  par  hasard  dans  mes  pochettes  la  coppie  de  la 
dernière  censure  non  dattée,  et  de  celle  tirée  des  registres  du  Parle- 
ment de  l'an  i52i  faicte  par  le  concile  de  la  Province  de  Sens;  il  me 
les  retint,  et  je  creuz  qu'il  valloit  mieux  vous  donner  la  peine  de  les 
recouvrer  de  rechef,  que  de  les  luy  redemander.  Il  n'abborda  icy  que 
jeudy  matin,  lequel  jour  il  estoit  party  des  isles  de  Marseille  à  niinuict 
pour  faire  canal  vers  l'Espagne  sans  passer  par  icy.  Mais  à  faulte  d'estre 
party  à  l'entrée  de  la  nuict  pour  anticiper  son  passage  de  4  ou  5  heures, 
il  fut  constrainct  de  revenir  au  port  de  Bouc,  où  le  mauvais  temps  l'a 
iucontinant  surprins,  et  craint  on  que  ce  soit  pour  beaucoup  plus  qu'il 
ne  pense.  Je  me  trouvois  fort  engagé^  à  luy  tenir  un  peu  de  compagnie 
pourlayderà  ne  pas  tant  languir,  maisladespesche  de  M 'delà  V.  [Vil  le- 
aux-Clercs]  et  l'arrivée  de  sa  partie  me  constraindront  de  prendre  congé 
et  de  me  retirer,  s'il  est  possible,  demain  ou  lundy  au  plus  tard.  Ce- 
pendant j'ay  envoyé  ses  lettres  à  Aix  pour  gaigner  aultant  de  temps  ^. 
M'  de  Honnaire  ne  M''  Barclay  ne  sont  pas  du  voyage,  non  plus  (jue 
M''  Durand  qui  a  eu  à  Bonie  l'oniploy  des  expéditions  per  obitum 
que  l'on  estime  bien.  M""  Aleandro  est  demeuré  malade  et  avoit  eu  une 
fascheuse  (iebvrc  tierce,  mais  il  en  estoit  desja  nettoyé  Dieu  mercy  avant 
le  despart  de  M' le  Cardinal. 

J'aurois  mille  choses  à  vous  escrire,  mais  je  suis  constrainct  de  clorre, 
pour  taschér  de  l'aller  voir  au  bon  du  jour;  aultrement  les  galères  ne 
seroicnt  pas  abordables,  avec  le  mauvais  temps  qu'il  faict.  Je  me  conten- 
teray  de  vous  faire  des  recommandations  dont  j'ay  esté  chargé,  et  par 
M*'''"  le  Cardinal  et  par  le  cavalier  del  Pozzo,  le  cavalier  Dony,  le  jeune 
Persico,  le  bon  homme  Agnelle,  et  M''d'Aubery  de  qui  je  vous  reconi- 

'  l/!  cardinal  Fr.  Barberiiii,  que  Peiresc  '  On  lit  (Idus  la  copie  de  la  Mi'janes  (col- 
allail  visiter  sur  le  vaisseau  qui  portail  ce  ieclion  Peiresc,  registre  III,  fol.  i5a)  :  "Je 
\ég!\l  eu  Espague  et  que  reteuaieut  les  vents  nie  liviive  fort  cn{{a(jt'.  .  .  i 
contraires.    (Jassendi  donne  d'inidressaiils            '  Ces  deux  phrases  inan(|uent  h  la  sus- 
détails  il  en  sujet  (1.  IV,  p.  .Too-3oi).  dite  copie. 

Tl.  5« 

l«rill1ll«tK    fliTIOlJtil. 


402  .  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

mande  les  lettres  cy  joinctes,  attendant  de  vous  pouvoir  entretenir  plus 

à  plain  par  la  première  commodité  \  et  demeure, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
Du  Martigiies,  ce  sanimedy  q8  febvrier  1696. 

Le  S'  Aleandro  refusa  l'esvesché  de  Civita  de  Belluno^,  mais  on  luy 
a  réservé  dessus  une  pension.  Il  refusoit  aussy  le  secrétariat  du  s"'  Per- 
sico,  mais  on  croid  qu'il  sera  constrainct  de  l'accepler  au  retour  du 
Cardinal.  Cependant  il  y  a  un  aultre  par  provision,  comme  aussy  au 
secrétariat  des  lettres  latines,  on  a  subrogé  un  célèbre  poète  nommé 
Girol°-Preti^ 

On  avoit  subrogé  au  P.  Eudemon  Joannes  le  P.  Tarquinio  Galluci*, 
mais  il  est  demeuré  à  Marseille  avec  son  compagnon,  tous  deux  malades, 
et  est  demeuré  un  aullre  malade  à  Tollon.  Je  parlay  au  Cardinal  du 
bruict  du  chappeau  destiné  au  P.  Eudemon  Joannes;  il  me  dit  qu'asseu- 
rement  il  n'en  estoit  rien  et  que  il  estoit  arrivé  à  Rome  pour  la  promo- 
tion assez  long  temps  devant  qu 'Eudemon  Joannes  y  fut  et  la  promotion- 
y  estoit  resoliie  sans  qu'il  se  fust  parlé  de  luy  ne  songé  seulement. 

Sur  voz  rolles  j'ay  veu  que  M'  Buon  a  oublié  le  Mercure  françois 
complet.  Et  je  ne  trouve  plus  mon  amphitheati-um  honoris  de  Bonar- 
sius  in  lt°'^.  J'en  vouldrois  bien  un  maintenant,  mais  des  plus  récents 
qui  sont  plus  amples  que  les  premiers*^. 

'  Tout  le  paragraphe  depuis /'««rots  in«7/e  aS  juillet  16^9,  voir  la  Bibliothèque  delà 

choses  à  vous  escrire  a  été  rejeté  de  la  copie.  Compagnie  de  Jésus,  par  le  P.  G.  Sommer- 

'  Bellune,  à  80  kilomètres  de  Venise.  Le  vogel,  t.  III,  189a,  col.  ii4i-iii4. 

T^résewt  post-scriptum  a  e'té,  dans  la  copie,  '  Voir  l'article  Scribani  dans  le  tome  III 

incorporé  à  la  lettre  même.  du  recueil  Backer-Sommervogel ,  ou,  dans 

'  Ce  célèbre  poète  est,  de  nos  jours,  un  le  Dictionnaire  des  anonymes  de  ce  dernier 

inconnu  pour  tout  le  monde.  bibliographe,  l'article  Amphitheatrum  clari 

*  Sur  Tarquiu  Galluzzi,  né  à  Montebone  Bonarscii,  col.  i33. 

en  1674,  reçu  dans  la  Compagnie  de  Jésus  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles acqui- 

en  novembre  1590,  professeur  à   Rome,  sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  180.  Auto- 

puis  recteur  du  collège  des  Grecs,  mort  le  graphe. 


I1626J  À  SA  FAMILLE.  403 

CXVIII 

À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

A  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  vous  escrivis  sammedy  du  Martigues  et  en  revins  lundy,  ettrouvay 

qu'on  m'avoit  le  mesme  jour  envoyé  au  Martigues  vostre  despesche 

du  2  0"""  laquelle  me  fut  renvoyée  hier,  et  aussytost  je  despescliay  au 

Martigues  pour  faire  part  à  M''  le  Légat  d'une  partie  de  ce  que  vous 

rae  mandiez.  Et  parceque  le  temps  a  esté  un  peu  doulx  la  nuict  passée, 

je  crains  un  peu  qu'il  ne  soit  party  avant  que  nos  lettres  luy  ayent  peu 

estre  rendues,  mais  parceque  le  temps  s'est  un  peu  regaslé  cette  aprez 

disnée,  il  se  pourroit  bien  faire  qu'il  ne  soit  pas  party.  Nous  en  serons 

esclaircis  demain  au  matin  Dieu  aydant.  Cependant  j'ay  escript  à  M'  de 

Lauson;  vous  y  mettrez  la  superscription,  car  je  ne  sçay  pas  encores 

bien  les  tiltres  qu'il  aura  prins,  et  par  mesme  moyen  à  M'"  le  Pelletier 

et  à  M'^  de  la  Ville  aux  Clercs. 

Nous  n'avons  aultres  nouvelles  que  le  passage  du  regimant  de  M"  de 
Stissac,  que  M'  de  la  Bastide  Jourdans^  est  allé  recevoir  à  Barbentane- 
el  l'a  conduict  en  Arles,  où  je  pense  qu'on  l'a  faict  rembarquer  pour 
passer  aux  isies  d'Ieres.  Je  pensois  vous  pouvoir  bien  entretenir,  mais 
le  s'  Enee  est  desja  arrivé  pour  me  penser.  Il  lault  que  je  me  couche 
pour  luy  laisser  faire,  et  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  alTectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
U'Aix,  ce  4  mars  au  soir  i6s(j. 

J'envoye  demain  à  Marseille  uion  cousin  de  Meaux  vers  M"'  de  Rua 
à  qui  j'ay  escript  la  plus  honneste  lettre  que  j'ay  peu.  Nous  verrons 

'  Jean-Louis  de  (joriolis  La  Baslitle  qui,  en  i()46,  fit  (îriger  en  baronnie  sa  terre  de  Li- 
inaye. —  '^  Sur  cette  localité  des  Bouches-du-Rhône,  voir  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  458). 

5i. 


hOh  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

ce  qu'il  vouidra  dire  ou  faire.  M"  Aslier  uie  remettoit  à  la  fin  de  ce 
nioys. 

Au  retour  de  Marseille  mon  cousin  m'a  promis  d'aller  à  Beaugentier 
planter  voz  anémones  et  graines.  Cependant  Bresson  pourroit  ar- 
river. 

La  neige  de  sammedy  couvre  toutes  noz  montagnes  de  la  S'''Baulme 
et  aultres  voisines  jusques  à  Ponlcioulx'. 


CXIX 

M""  de  Luxembourg-  alla  voir  pendant  mon  absence  M"'  le  présidant 
Seguiran,  et  luy  fit  de  grandes  plaintes  et  querimonies  de  ce  que,  di- 
soit  il,  j'espousois  les  aft'aires  de  M'  de  la  Ville  aux  Clers  contre  luy  de 
gayetté  de  cœur  et  avec  grande  passion,  voulant  luy  faire  cognoistre 
que  ce  luy  estoit  chose  bien  griefve  en  nn  dilferant  de  telle  importance, 
et  si  jaloux  que  dans  son  païs  natal  il  se  trouvast  des  persones  qui  le 
voulussent  traverser  et  l'empescher  d'avoir  justice.  11  le  tint  une  heure 
sur  ce  discours  avec  mille  disparates,  que  je  serois  trop  long  à  vous  es-' 
crire.  Vous  pouvez  penser  si  M'  de  Bouc  demeura  sans  reparties;  il 
luy  en  fit  tant  et  de  si  braves  et  si  généreuses  que  je  luy  en  seray  à  ja- 
mais redevable,  et  enfin  le  desferra  tout  h  plat  jusques  là  que  parlant 
du  traicté  d'accommodement  (que  le  dict  s""  dict  luy  avoir  esté  proposé, 
et  n'y  avoir  jamais  voulu  entendre)  M""  de  Bouc  luy  dit  que  nous  l'eus- 
sions tellement  désiré,  que  quand  il  n'eust  tenu  qu'à  mille  pistoles  pour 
l'adjuster,  nous  les  eussions  voulontiers  données  soubs  main,  pour  ac- 
cellerer  l'accommodement,  et  esviter  les   inconveniants  qui  peuvent 

'  Le  mot  très  dislinclement  écrit  Pont-  "  C'était  le  frère  du  connétable  de  Luynes, 

ciouLv  ne  doit-il  passe  lire  Ponrcieux?  En  Léon  d'Albert,  d'abord  seigneur  de  Branles, 

ce  cas  il  s'atfirait  d'un  village  du  canton  de  puis   duc    de   Piiiey- Luxembourg,   s'élant 

Saint-Maximin,    arrondissement    de    Bri-  marié,   en  1690,    à    Marguerite -Charlotte 

gnôles,   Var.   —   Bibliollièque    nationale,  de  Luxembourg,  ducbesse  de  Piney,  prin- 

nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  S 170,  cesse  de  Tingry  et  de  Ligny.  Léon  d'Albert 

fol.  98/i.  Autographe.  mourut  en  1600. 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  405 

venir  si  l'affaire  se  juge  rie  à  rie,  de  quelque  costé  que  la  balance 
deubst  tomber. 

M''  de  Lux[emi)ourg]  dict  à  un  aultre  que  prenant  congé  de  la 
Hoyne,  presant  M'  de  la  Ville  aux  Clercs,  Sa  Majesté  ayant  demandé 
pourquoy  ledict  s'  de  la  Ville  aux  Clercs  n'a  voit  pas  la  botte,  il  avoit 
respondu  qu'on  pouvoit  partir  quand  on  vouldroit,  mais  qu'il  y  arri- 
veroit  bien  à  temps.  D'où  il  vouloit  inférer  que  l'on  s'asseuroit  de  le 
pouvoir  empescher  d'avoir  icy  aulcune  expédition,  ce  qu'il  n'imputoit 
qu'à  moy  seul.  Il  a  faict  venir  icy  Thomas  de  Breton,  qui  me  vint  voir 
comme  j'arrivois  du  Martigues,  et  print  noz  chevaux  hier  au  matin 
pour  aller  disner  à  Marseille  avec  luy  et  avec  M"'  de  Guise,  et  puis  re- 
vindrent  tous  deux  hier  au  soir  dans  le  carrosse  dudicl  seigneur  de 
Guise,  et  allèrent  descendre  droict  au  palais  au  logement  dudict  sei- 
gneur de  Guise.  Noz  chevaux  ne  sont  revenus  qu'à  ce  mathi.  Je  m'ima- 
gine qu'il  ne  tardera  pas  de  me  venir  presser  et  possible  l'aultre  aussy, 
mais  je  les  recevray  comme  je  doibs.  Et  feray  tousjours  ce  qui  sera  de 
mon  debvoir.  Tant  y  a  que  cez  Messieurs  là  ne  doivent  plus  s'endormir, 
ains  venir  ou  envoyer  persones  cappables  de  faire  ce  qu'il  appartient 
en  une  si  importante  all'aire'. 


cxx 

M'  d'Oppede  ne  désire  pas  que  je  vous  escrive  les  discours  de  M'  de 
Luxembourg  à  luy,  mais  vous  ne  les  redirez  pas  parce  qu'il  craint  que 
M'  de  la  Ville  aux  Clercs  ne  se  puisse  pas  tenir  par  aprez  de  les  redire 
et  de  s'en  vanter.  G'estoit  à  luy  que  le  s""  de  Luxembourg  dit  par  re- 
proche que  le  dict  sieur  de  la  Ville  aux  Clercs  luy  avoit  dit  devant  la 
Uoyne  qu'il  pouvoit  bien  venir  si  viste  qu'il  vouldroit,  car  il  le  suivroit 
(juand  il  seroit  temps  et  sçavoit  bien  qu'il  y  arriveroit  tousjours  à  temps, 
ce  qu'il  disoit  à  la  suitte  de  certaines  plaintes  faictes  en  gênerai  contre 

'  liibliolhèque  nnlionole,  nouvelles acquisilions  françaises,  n°  5t  70,  fol.  585.  Aulogrophe. 


406  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

quelqu'un  de  la  Compaiguie  sans  me  noiumer,  me  désignant  neant- 
moins  et  voulant  inférer  que  ce  fust  moy  et  par  mon  moyen  ledict 
s'  d'Oppede,  ce  que  le  dict  s'  d'Oppede  me  dit  à  mon  arrivée  du  Mar- 
tigues  avec  quelque  desplaisir  que  M*  de  la  Ville  aux  Clercs  ne  s'abs- 
tienne plus  religieusement  de  tels  discours  et  jactances  qui  ne  peuvent 
jamais  servir  de  rien  et  peuvent  donner  de  grands  ombraiges  et  faire 
plus  de  tort  qu'on  ne  croiroit  d'abbord.  Il  dict  encor  audict  s""  d'Oppede 
qu'il  estoit  venu  en  intention  de  n'en  bouger  qu'il  n'eust  un  arrest  et 
qu'il  luy  demandoit  expédition ,  laquelle  ne  pouvoit  estre  refusée  à  des 
gentz  de  telle  sorte  et  condition,  à  quoy  M'  d'Oppede  luy  respondit 
qu'il  devroit  attendre  toute  expédition  en  justice  en  faisant  de  son  coslé 
ce  qu'il  falloit  pour  l'obtenir,  mais  qu'il  consideroit  bien  l'inqjortance 
de  son  affaire  et  de  combien  peu  sei-voient  des  arretz  donnez  par  for- 
clusion, lesquels  n'empescboient  jamais  de  revoir  le  fonds  en  refon- 
dant les  despens  des  forclusions,  qu'il  ne  sçavoit  encores  rien  des  mé- 
rites de  l'affaire  ne  où  elle  pourroit  tomber,  mais  qu'un  procez  de  cette 
nature  meritoit  bien  d'estre  jugé  en  contradictoire  jugement  et  qu'on 
donnast  quelque  temps  de  plus  de  l'ordinaire  aux  parties  pour  les  laisser 
produire.  Et  sur  ce  qu'il  insista  à  avoir  le  bureau,  attendu  que  se» 
parties  estoient  forcloses  et  que  son  rapporteur  estoit  prest,  on  luy  res- 
pondit que  le  bureau  estoit  embarrassé  d'un  procez  de  Thoulouse  pour 
toute  la  semaine  où  nous  sommes  et  quelques  jours  de  l'aultre. 

Dez  qu'il  fut  arrivé  en  ceste  ville  on  fit  revoir  le  registre  qui  porte 
deffences  aux  juges  de  l'aller  visiter,  ce  qui  fut  dit  à  toutes  les  cham- 
bres. M''  Thoron  dict  qu'il  pourroit  donc  bien  l'aller  visiter,  puisqu'il 
n'estoit  pas  juge  nécessaire,  mais  M""  d'Oppede  luy  dit  que  non,  attendu 
qu'il  debvoit  estre  des  juges  luy  aussy  bien  que  supernumeraire  et 
que  puisqu'il  entroit  quelque  foys  il  debvoit  principalement  entrer 
pour  une  si  grande  affaire  que  celle  là,  de  sorte  qu'il  se  teut  et  je 
ne  panse  pas  qu'il  fait  visité  non  plus  que  les  aultres  de  nostre 
chambre. 

Tant  y  a  que  je  prends  à  quelque  bon  augure  que  M"' d'Oppede  se  soit 
ouvert  comme  il  a  faict  avec  moy  sur  ce  subject  de  son  propre  niouve- 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  407 

meut  et,  passé  cette  semaine,  si  l'on  presse,  le  Procureur  demandera 
la  vision,  avec  quoy  on  verra  de  gaigner  encore  l'aultre.  Cependant 
quelqu'un  pourroit  estre  venu  de  cez  Messieurs. 

Mon  frère  de  Bouc  croit  véritablement  comme  moy  que  M"'  de 
Grequy  ne  s'estoit  pas  voulu  servir  de  ses  lettres  d'Estat,  l'année  passée, 
et  qu'il  en  sera  de  mesraes  celle  cy  pour  nous  tenir  là  afin  de  faire 
plaisir  à  M''  de  Luxembourg  ^ 

[Posl-scrtptum.]  A  vous  seul. 

M''  de  Bouc  dit  qu'il  ne  seroit  pas  marry  que  vous  ne  fussiez  point  icy 
lorsqu'il  se  parlera  de  l'affaire  de  M''  de  Luxembourg  de  crainte  de 
quelque  malheur  dans  la  rage  et  manie  où  entre  cet  homme  contre 
nous,  mais  je  m'en  mocque  et  crois  que  ne  faisants  rien  d'indigne  de 
gents  d'honneur.  Dieu  nous  assistera,  s'il  luy  plaict,  et  noz  amis. 

Vous  aurez  coppie  de  la  despesche  de  noz  cocquettes  où  vous  verrez 
que  vous  avez  deviné  et  que  parmy  le  bordel  ce  compaignon  a  faict 
de  belles  affaires,  mais  vous  avez  mal  tenu  vostre  langue  et  le  Prieur 
de  Roumoulles  encore  pix.  Je  ne  crois  pas  qu'elles  nous  fassent  plus 
donner  de  pacquetz  puisqu'elles  ont  conceu  une  telle  desfiance. 

Je  n'ay  plus  de  la  matière  des  cachetz;  il  en  fauldra  faire.  J'en  avois 
donné  une  plaine  boitte  à  feu  M""  du  Vair  avec  ce  filtre  pour  le  mal  de 
cachadhre^.  Si  vous  alliez  un  peu  cajoller  M""*  Alleaume^  elle  la  vous 
rendroit.  L'usaige  en  est  un  peu  incertain  pour  gents  qui  n'ont  prac- 
tique  de  fondre  *. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  '  C'était    la    sœur    de    Guillaume    du 

sitions  françaises ,  n°  8170,  fol.  a86.  Auto-  Vair. 
graphe  eu  chiffres.  *  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

'  Meurtrissure,  du  verbe  provençal  ca-  sitions  françaises,  n°  0170,  fol.  387.  Auto- 

char,  dcraser.  graphe  en  chiffres. 


iOS  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

C\XI 

Du  h  mars  au  soir. 

En  venant  du  Martigues  je  troiivay  M''  d'Oppede  bien  empesché  de 
ce  qu'il  n'entendoit  point  vos  lettres,  niesmes  certaines  lignes  en  chiffre, 
dont  il  estoit  un  peu  mortifié,  mais  je  l'esclaircis  bientost  de  tout,  et 
quand  j'en  fus  sur  M'  de  la  Barben  il  [fit]  de  grandes  excuses  de  ne 
vous  en  avoir  escrit  le  destail.  Ce  qu'il  luy  a,  se  dit  il,  escrit  quel- 
ques billetz  en  chiffre,  mais  fort  succinctz  et  obscurs  dont  il  en  inter- 
préta l'un  par  ce  que  vous  mandiez  du  tiers  party,  à  quoy  celuy  là 
adjoustoit  que  l'on  y  avoit  voulu  embarrasser  trois  parlementz,  Bor- 
deaux, Thoulouse  et  un  aultre  que  IVI"'  de  Guise  disoit  estre  celuy 
de  Provance.  Si  tout  le  reste  est  aussy  vray  que  cela,  il  y  aura  bien 
des  bourdes. 

JVi""  d'Oppede  ne  peult  gouster  que  les  députez  ne  passent  oultre 
vers  le  Roy  et  dit  afforce  raisons  que  je  [ne]  vous  puis  escrire  à  pre- 
sant,  estant  trop  pressé,  et  y  eu  a  de  bonnes.  Vous  aurez  sceu  l'arrest 
donné  au  rapport  de  M""  Favier  portant  interdiction  au  Parlement  de. 
Grenoble  sur  le  faict  de  Satournon,  alendant  que  dans  deux  mois  le 
Procureur  gênerai  envoyé  les  motifs  de  leur  condamnation.  M"^  de  Guise 
en  faict  le  sien  et  Félix  dit  que  ce  n'est  pas  sa  cause,  ains  celle  de  M'  de 
Guise. 

Icart  escrit  que  M'  le  Ghancellier  avoit  arresté  la  signature  de  l'ar- 
rest, mais  si  tost  qu'on  en  eust  parlé  au  Roy,  l'arrest  fut  signé.  IVIes- 
sieurs  de  Grenoble  se  repantoient  desja  d'avoir  faict  ce  qu'ils  avoient 
faict'. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises ,  n°  5 1 70,  fol.  q88.  Autographe 
en  chiffres. 


[1626J  À  SA  FAMILLE.  i09 


CXXII 
Du  1 1  mars. 

Vous  aurez  sceu  l'arrest  du  Conseil  contre  Salournon  lequel  a  pro- 
duit de  grands  reproches  domestiques  qui  ont  rejally  au  dehors  bien 
avant.  Le  commencement  fut  entre  la  fille  et  la  mère  lesquelles  en 
vindrent  aux  coups,  mais  l'advantaige  en  demeura  à  la  fille,  laquelle 
aprez  avoir  reproché  à  sa  mère  qu'elle  l'avoit  prostituée,  et  avoit  vendu 
sa  pudicité,  sur  le  premier  semblant  que  fit  la  mère  de  haulser  la  main 
pour  la  frapper,  la  fille  la  prévint  et  la  battit  en  enragée,  dont  le  père 
estant  adverty  et  voulant  vanger  sa  femme  se  rua  sur  la  fille  et  la  battit 
bien,  ce  qui  ne  tarda  pas  d'arriver  aux  oreilles  du  serviteur'  qui  l'eust 
volontiers  envoyé  ramer  en  gallere  sans  l'appréhension  qu'il  eust  de 
faire  rire  le  monde.  Enfin  le  père  demanda  pardon  h  sa  fille  et  moye- 
nant  ce  elle  luy  impetra  sa  grâce  et  pour  souldure  de  la  pacification  le 
serviteur  voulant  rendre  quelque  service  extraordinaire  à  sa  maistresse 
s'esforcea  un  peu  trop  et  y  gaigna  la  fiebvre  qui  l'a  un  peu  incommodé 
durant  trois  ou  quatre  jours,  en  sorte  que  les  médecins  luy  ont  dict 
que  s'il  jouoit  guieres  à  ce  jeu  là  il  courroit  fortune  d'y  laisser  le  moulle 
du  pourpoinct.  Cependant  l'interdiction  exploittée  à  Grenoble  ,  aussy- 
tost  Clarissime  s'en  est  venu  et  a  faict  envoyer  deux  des  soldatz  des 
gardes  au  devant  de  Satournon,  lesquels  l'allerent  recevoir  sur  la  fron- 
tière et  le  recondin'sirent  à  sa  maison  où  il  n'a  pas  manqué  d'eschaulfer 
les  fers  et  de  faict  le  conseiller  d'Antelmy  qui  en  est  revenu  fraische- 
ment  dit  que  M''  de  Guise  recommance  les  reproches  plus  que  jamais 
contre  la  Compaignie,  mais  surtout  contre  M'  d'Oppede,  et  enquis  si 
c'estoit  du  passé  qu'il  se  plaignoit  ou  bien  qu'il  y  eust  rien  de  nouveau 
despuis  peu  et  despuis  la  reconciliation  publique,  respondit  qu'il  se 
plaignoit  et  du  récent  et  de  l'ancien  aussy,  qu'il  ne  sçavoit  comme 
entendre  M'  d'Oppedè.  qu'il  ne  luy  avoit  jamais  parlé  à  cœur  ouvert, 

'  L(î  duc  (It!  (îiiise. 

VI.  5:1 

tarkiiftmii   «atioyali. 


AlO  LETTRES  DE  PEIRESC  [162GJ 

despuis  leur  reconciliation,  qu'il  ne  s' estoit  mis  de  son  costé  en  aulcun 
debvoir  de  renouer  la  bonne  intelligence  que  le  Roy  luy  avoit  com- 
mandée, qu'il  traversoit  louts  ses  interetz  et  qu'enfin  il  faisoit  assez 
cognoistre  qu'il  n'estoit  pas  de  ses  amis.  Sur  quoy  M"'  d'Oppede  dit 
qu'il  a  faict  de  sa  part  tout  ce  qu'il  a  pensé  debvoir  laire;  qu'aprez  cette 
prétendue  reconciliation  si  inopinée,  quand  ii  alla  voir  M"'  de  Guise 
en  son  particulier,  lorsqu'il  voulut  prendre  occasion  d'entrer  en  quelque 
discours  des  choses  passées  et  parler  avec  un  peu  de  liberté,  M""  de 
Guise  l'interrompit  et  ne  voulut  point  qu'il  se  parlast  plus  de  rien  pour 
ce  regard  et  aussytost  tourna  la  truye  au  foin  et  se  mit  sur  les  galan- 
teries qu'on  luy  escrivoit  de  la  Cour,  que  despuis  ils  sentr'escripvoient 
souvent  c\  toutes  occasions  sans  que  M'  de  Guise  eut  jamais  laissé  pa- 
roistre  aulcun  mescontentement.  Quant  aux  traverses  prétendues  de  ses 
desseins,  que  s'il  entendoit  l'arrest  du  Conseil  il  ne  falloit  pas  l'en  ac- 
cuser luy,  car  il  n'en  estoit  pas  l'aulteur,  la  chose  ayant  esté  poursuy vie 
du  commun  voeu  de  la  Compaignie,  et  pour  le  deffault  d'amitié,  qu'il 
estoit  son  trez  humble  serviteur,  comme  il  debvoit.  Tant  y  a  que  pen- 
dant cez  chaleurs  domestiques  se  rencontra  l'affaire  du  passeport  pour 
les  600  charges  bled  qui  avoit  esté  accordé  auparadvant  et  lors  fut  re-. 
fusé  par  despit,  mais  il  avoit  esté  bientost  remis  sus  et  de  reclief  ac- 
cordé sans  qu'ils  entrèrent  en  desfiance  de  celuy  qui  y  estoit  intéressé 
qui  estoit  Beauchamps  et  rompirent. 

Vous  aurez  possible  sceu  que  deux  galleres  de  Florance  de  la  suitte 
de  M"^  le  Légat  durant  son  sesjour  des  isles  voulurent  aller  à  Marseille 
pour  faire  rabiller  quelque  pièce  et  lever  quelques  rafl'raischissements. 
Quand  elles  abordèrent  la  ville,  elles  commencèrent  le  sallut  qui  leur 
fut  rendu  respectueusement  et  passants  oultre  dans  le  port,  M'  de  Guise 
les  regardoit  entrer  et  disoit  quelles  ne  manqueroient  pas  de  salluer 
l'estendard  de  son  gallion,  mais  voyant  qu'elles  n'en  faisoient  rien,  ains 
qu'elles  avoient  prins  leur  poste  à  costé  de  sa  galère,  il  leur  envoya  un 
gentilhomme  par  lequel  il  manda  à  celuy  qui  y  commandoit  que  s'il 
ne  salluoit  l'estendard  de  son  gallion,  il  feroit  tirer  sur  luy,  à  quoy  le 
cappitaine  desdictes  galères  respondit  qu'il  estoit  trez  humble  serviteur 


[1626]  '  À  SA  FAMILLE.  fr\l 

du  Roy  de  France,  que  c'estoit  l'intenlion  du  Grand  Duc,  son  maistre, 
qu'il  révérât  le  nom  et  les  armes  de  France  comme  il  debvoit  et  seroit 
bien  marry  d'avoir  manqué  à  luy  rendre  toute  sorte  d'honneur,  de  res- 
pect, et  qu'il  cognoissoit  bien  les  fleurs  de  lys  et  les  couleurs  des  armes 
de  France,  mais  que  oultre  qu'à  ce  galion  il  ne  voyoil  qu'une  simple  ba- 
niere  blanche  où  il  ne  paroissoit  vestige  quelquonque  ne  de  l'azur  du 
champ  ne  de  l'or  des  fleurs  de  lys,  ne  pas  mesmes  d'aulcun  escusson 
d'armoirie,  tout  cela  a  esté  efl'acé  par  les  pluyes  et  les  vents,  ne  diffé- 
rant du  tout  rien  d'un  simple  linceul,  il  avoit  souvent  couru  toute  la 
mer  medilerranée  et  n'avoit  jamais  veu  que  les  vaisseaux  longs  eussent 
commancé  de  salluer  les  vaisseaux  ronds,  ains  lousjours  le  contraire. 
Que  s'il  s'en  informoit  des  moindres  gents  de  marine  il  en  apprendroit 
incontinent  la  vérité,  à  quoy  on  ne  sceut  que  répliquer,  et  n'en  fut 
aullre  chose,  si  ce  n'est  que  M'  de  Guise  qui  lors  estoit  tout  prest  à 
entrer  en  sa  galère  pour  aller  revoir  une  seconde  fois  M""  le  Légat  aux 
isles,  ayant  invité  pour  cet  effect  les  mieux  parez  de  la  ville,  rompit 
son  voyage  et  n'y  alla  plus.  Neantmoings  ce  cappitaine,  ayant  en  dili- 
gence envoyé  un  caic  vers  M''  le  Légat  pour  l'advertir  de  cela,  M'  le 
Légat  luy  manda  qu'il  salluast  en  revenant,  ce  qu'il  fit  en  sortant',  mais 
ce  lut  en  tournant  ses  galères  en  sorte  qu'on  pouvoit  interpréter  ce 
salut  aussy  bien  à  la  ville  et  aux  forteresses  et  quasi  plus  tost  qu'au 
gallion.  Les  consuls  vouloient  encor  aller  revoir  M' le  Légat  et  luy  offrir 
un  petit  presant,  mais  M''  de  Guise  le  leur  deffendit,  disant  qu'il  y 
vouloit  aller,  mais  il  le  laissa  partir  sans  y  i-etourner-. 


CXXIII 

Du  MI  mars. 

J'avois  obmis  de  vous  dire  que  sur  le  jugement  de  la  requeste  de  vi- 
sion touts  furent  d'accord  de  la  donner  pour  huictaiue,  mais  que  sur 

'  Peicesc  a  écrit  par  inadvertance  itet  sortante.  —  '  Bibliothèque  natiouaic,  nouvelle» 
acquisitions  françaises,  n"  Siyo,  fol.  989.  Autographe  en  chiffres. 


412 


LETTRES  DE  PEIRESC 


:i626] 


l'ouverture  qui  fut  laicte  parle  présidant  Mounier  d'adjousterque  Marroc 
la  preudroit  de  Gazel  dans  ledict  temps  à  cause  que  aulcuns  de  Mes- 
sieurs disoient  qu'il  ne  la  fauldroit  pas  bailler  par  aprez  à  Marroc 
comme  estant  d'intelligence  avez  Gazel,  il  y  eut  partage,  estanlz  de- 
meurez au  premier  advis  Messieurs  le  rapporteur  Ollivier,  Toron, 
d'Agut,  de  Lambert'  et  Albert^,  et  se  rangèrent  au  contraire  Messieurs 
Boyer^,  Venel*  (qui  nevouloit  donner  que  cinq  jours).  Flotte^  (qui  n'en 
eut  voulu  donner  que  trois  et  qui  eust  voulu  un  in  mente  retentum 
d'entamer  le  procez  le  lendemain  de  la  huictaine),  Antelmy'',  Chaylan, 
présidants  Mounier,  Chaîne'',  d'Oppede,  toutz  lesquelz  ensemble  à 
cause  des  trois  beaux  frères  qui  ne  faisoient  qu'une  voix  ne  faisoient  en 
tout  que  six  opinions  et  les  aultres  à  cause  que  M""  de  Lambert  et  Olli- 
vier ne  font  qu'une  voix  n'en  faisoient  que  cinq,  de  sorte  qu'il  y  eut 
partage  jusques  à  ce  que  M""  le  Doyen  se  réduisit  à  l'aultre  advis.  Je 
pense  que  le  Premier  Présidant  se  tint  à  cet  advis  par  raison  d'estat 
pour  ne  sembler  relarder  l'expédition  dont  en  le  pressentant  il  me  dit 
qu'il  feroit  filer  tant  qu'il  pourroit  les  autres  procez  qui  sont  sur  le  bu- 
reau et  tascheroit  d'y  introduire  tout  ce  qui  pourroit  avoir  tant  soit  peu 
de  privilège  et  aprez  qu'il  ne  seroit  pas  possible  d'esviter  que  l'alTaire 
ne  se  mit  sur  le  bureau,  car  il  se  chargeroit  de  toute  l'envie,  mais 
qu'on  la  feroit  interrompre  et  filer  tant  qu'il  seroit  possible.  Cependant 
quelqu'un  pourroit  venir,  car  quoyque  puissent  faire  les  advocatz,  il  se- 
roit un  peu  dangereux  de  rien  produire  que  cez  Messieurs  ne  l'ayent  veu. 


'  Raiinond  Mainier,  sieur  de  Lambert, 
reçu  le  3o  aviil  1607,  mort  en  i63a. 

'  Jacques  Albert ,  seigneur  de  Roquevaux , 
reçu  en  1600,  mort  en  i633. 

'  Jean-Baptiste  Boyer  (des  seigneurs 
d'Eguilles),  reçu  en  iGo4,  résignataire  en 
i638. 

*  Jean  Venel,  reçu  en  1699,  re'signataire 
en  1 633.  Nous  avons  déjà  eu  à  nous  occuper 
de  ce  doyen  du  parlement,  ainsi  que  de 
plusicui-s  des  confrères  compris  dans  la  pré- 
sente énumération.  mais  il  nous  a  paru  bon 


de  rappeler  rapidement  l'état  civil  de  ceux 
de  ces  magistrats  qui  ne  sont  pas  aussi 
connus  de  nos  lecteurs  que  d'Agut,  Olli- 
vier, etc. 

'  Jean-Augustin  Flotte,  sieur  de  Saint- 
Joseph  (de  la  branche  de  Roquevaire),  reçu 
en  i6o5,  résignalaire  en  i633. 

'  Jean  Antelmy,  reçu  en  iSgC,  résigna- 
taire en  1636. 

'  Jean  -  Baptiste  Chaine,  conseiller  en 
1609,  pi^sident  en  1617. 


[1626J  À  SA  FAMILLE.  /j13 

J'oubliois  (jue  quand  M""  de  Luxeinbourji;  vint  voir  il  commença  sa 
harangue  par  des  regretz  de  n'y  venir  à  aultres  fins  que  celles  qui  l'y 
amenoient  et  que  tout  son  conseil  estoit  d'advis  qu'il  rae  recusast,  ce 
qui  ne  se  pouvoit  faire  sans  vomir  et  puis  s'arresta  là  sans  passer  plus 
oultre  en  ce  discours,  s'estant  embarrassé  à  d'aultres  fort  long  temps 
qui  me  servirent  de  prétexte  passable  pour  luy  repartir  à  tout  le  reste 
et  feindre  d'avoir  oublié  de  relever  cette  parolle  de  vomissement  pré- 
tendu, laquelle  estoit  bien  incivile'  et  m'eust  obligé  à  des  reparties 
plus  aigres  que  ne  pouvoit  comporter  la  rencontre  de  me  trouver  dans 
nostre  maison. 

Au  surplus  les  advocatz  s'assemblent  encor  aujourd'huy  comme  iis 
avoient  desja  faict;  j'y  serois  allé  volontiers,  mais  vous  sçavez  la  mau- 
vaise volonté  que  nous  portent  et  de  Cormis  et  Reauville.  Je  les 
eusse  descontenancez  au  lieu  d'y  servir.  M"  de  la  Faye  m'a  demandé 
XV  pistoUes  pour  cela  et  pour  aultres  frais  nécessaires;  je  les  luy  ay 
baillées  incontinant  et  vouldrois  bien  y  pouvoir  contribuer  quelque 
chose  de  bon. 

Je  suis  encores  si  enrumé  que  je  ne  puis  durer  et  cependant  il  m'a 
fallu  faire  celte  courvée  de  vous  escrire  toutz  cez  mémoires  non  sans 
grande  violance  à  mes  yeux,  mais  je  ne  le  pouvois  pas  dicter  comme 
ma  lettre^. 


CXXIV 
Du  même  jour. 

Mad'"^  d'Allemaigiie  est  entrée  dans  le  monastère  de  la  Visitation 
S'''  Marie  de  Marseille  depuis  vendrody  passé  comme  pour  changer 
d'air  et  se  recolliger'  un  peu,  mais  je  crois  qu'elle  n'en  vouldra  plus 

'  L'expression,    ([uoique   incivile,    était  '  liibliolhèquc n<itiuu<ile, nouvelles ncqui- 

alors  fort  employée  et  l'on  sait  que  Louis  Xlli  sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  991.  Aulo- 

(lit  de  son  ancien  favori  Cinq-Mars  :  Je  le  jfraphe  en  cln'flTres. 
vomis.                             ,  "  Se  recueillir. 


àlà  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

bouger,  car  les  Capucins  l'ont  fort  indignement  traictée,  ayant  publié 
qu'elle  estoit  venue  folle  bien  qu'elle  soit  en  fort  bon  estât,  à  cause 
qu'elle  leur  faisoit  de  grands  reproches  des  longueurs  qu'ils  apportoient 
à  luy  faire  venir  des  religieuses  de  Paris  despuis  2  ou  3  ans,  ce  qui 
les  occasionna  d'user  de  fort  grandes  rigueurs  envers  elle  comme  par 
mortification  et  de  la  tenir  plus  resserrée  sans  la  laisser  parler  à  per- 
sonne, ce  qui  la  mit  en  mauvaise  humeur  et  luy  fit  dire  quelques  pa- 
rolles  rudes  que  cez  gentz  interpretarent  à  foHie  et  ainsin  le  dirent  ils 
un  jour  à  M"'  de  Guise  qui  oyoit  messe  dans  cette  église,  mais  si  hault 
que  cela  fut  entendu  par  quelqu'une  des  filles  de  ce  monastère  qui  le 
redirent  à  ladicte  dame,  laquelle  en  l'ut  si  oultrée  qu'elle  sortit  un 
matin  et  s'alla  jetter  à  Nostre  Dame  de  la  Garde  pour  se  tirer  des  mains 
desdicts  Gappucins  et  y  pouvoir  envoyer  quérir  ceux  qui  luy  feroient 
de  besoing  pour  mettre  ordre  à  ses  alfaires,  mais  elle  fut  suyvie  de 
prez  par  trois  Gappucins  qui  la  ramenèrent  avec  viollance  et  la  resseir- 
rerent  encores  plus,  dont  elle  fut  si  picquée  qu'elle  ne  voullut  plus  se 
confesser  à  eux,  de  façon  qu'ils  allèrent  prier  le  père  Michaellis,  je- 
suisteS  pour  la  venir  confesser,  ce  qu'il  fit  de  cela  il  y  a  environ  deux 
moys,  depuis  lequel  temps  M'  de  Guise  en  ayant  donné  advis  aux 
marquis  d'Oraison'^  et  des  Arcs',  le  m[arquis]  des  Arcs  fit  dessein  de 
l'enlever  et  la  faire  conduire  aux  Arcs  pour  l'esloigner  du  monde  et  la 
tenir  soubs  bonne  et  seure  garde,  attendant  la  succession  du  marquis 
d'Oraison  et  s'en  déclara  un  peu  inconsidereement  aux  Gappucins  et  y 
voulut  employer  ledict  père  Michaelis  pour  la  disposer  de  sortir  du 
monastère.  Cependant  le  grand  vicaire  de  l'Evesque  de  Marseille,  en 
ayant  eu  vent,  par  délibération  du  chapitre  s'en  alla  visiter  cette  dame; 
il  eut  peine  d'avoir  les  clefs  pour  y  entrer;  enfin  les  Gappucins  les  luy 

'  Nous  avons  trouvé  mention  de  ce  père  '  La  baroniiie  des  Arcs  (arrondissement 

un  peu  plus  haut.  de  Drnguignan,  canton  de  Lorgnes)  fut  éri- 

'  La  terre  d'Oraison  fut  érigée  en  niar-  gée  en  marquisat  (1619)  en  faveur  d'Ar- 

(juisat(i588)  au  profit  de  François  d'Orai-  naud  de  Villeneuve,  dont  le  fils  Antoine  fut, 

son ,  vicomte  de  Gadenet.  Il  s'agit  sans  doute  en  outre ,  marquis  de  Trans  (  1  Ga6  )  par  tes- 

ici  de  son  fils  André.  tament  de  Jean  de  Villeneuve. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  A15 

baillèrent,  disants  qu'il  pourroil  bien  la  trouver  en  bonne  assiette, 
mais  que  dans  les  xxiv  heures  elle  changeroit.  Il  la  trouva  fort  rassise; 
elle  luy  fit  ses  plaintes  toutes  trez  justes  et  aisées  à  vérifier,  luy  dit 
qu'elle  desiroit  sortir  et  se  mettre  chez  quelque  dame  d'honneur  où 
elle  peut  voir  quelques  personnes  pour  donner  ordre  à  ses  affaires.  Le 
vicaire  luy  remonstra  que  cela  ne  seroit  pas  bienséant,  qu'il  falloit 
plus  tost  qu'elle  entrast  dans  quelque  aultre  monastère  par  emprunt; 
luy  proposa  celuy  de  la  Visitation;  elle  luy  dit  que  s'il  le  luy  conseilloit 
elle  y  iroit  volontiers;  il  se  chargea  de  les  aller  disposer  à  y  consentir 
et  la  laissa  en  cez  termes.  Le  vicaire  en  alla  parler  aux  dames  de 
S'"  Marie,  lesquelles  y  itiisoient  grande  difficulté  et  en  voulurent  con- 
sulter, enfin  presterent  leur  consentement  à  condition  que  les  Gappu- 
cins  l'agréassent,  lesquels  estoient  en  grande  perplexité  d'appréhension 
qu'elle  ne  changeast  de  volonté  et  qu'on  ne  voulut  introduire  les  Je- 
suistes  ou  les  dames  de  la  Visitation  dans  le  monastère  qu'elle  avoit 
fondé.  Mais  on  les  asseura  que  la  maison  n'estoit  nullement  duisable 
aux  dames  de  la  Visitation  et  encores  moins  aux  .Tesuistes.  Enfin,  de 
crainte  que  le  voyage  des  Arcs  ne  fit  aller  à  vau  l'eau  leur  fondation, 
ils  aymerent  mieux  consentir  qu'elle  allast  à  la  Visitation.  Et  n'ayants 
plus  de  crédit  sur  elle,  dirent  au  marquis  des  Arcs  qu'il  employast  le 
père  Michaellis  jesuiste  pour  la  disposer  à  sortir,  ce  qu'il  fit,  et  il  fit 
amener  une  litière  pour  la  conduire  dans  laquelle  elle  se  mit  et  se 
laissa  conduire  jusques  aux  Arcs  qui  sont  hors  la  ville  de  Marseille  où 
estant  elle  commanda  aux  mulletiers  de  rentrer  dans  la  ville  par  la 
porte  d'Aix  et  la  conduire  au  monastère  de  S'"  Marie,  et  sur  la  difficulté 
qu'ils  en  faisoient  ou  ceux  qu'on  luy  avoit  donnez  pour  la  conduire, 
elle  dit  qu'elle  sortiroit  donc  et  s'y  en  iroit  à  pied,  de  sorte  que  pour 
esviter  que  le  monde  ne  s'en  scandalisast,  ils  consentirent  de  la  mener 
à  la  Visitation  où  les  dames  la  receurent  entre  deux  portes  sans  l'ozer 
introduire  du  tout  qu'elles  n'eussent  un  mandement  plus  exprez  par 
escrit  de  la  main  du  grand  vicaire,  lequel  arrivé  elles  la  receurent  cha- 
ritablement, et  despuis  elle  y  est  demeurée  fort  consolée  et  sans  aul- 
cune  apparence  de  follie,  ayant  prins  grand  plaisir  de  voir  la  beaulté 


416  LETTRES  DE  PEIRESG  [1026] 

de  leurs  exercices  spirituels  et  la  grande  cliarité  et  amitié  réciproque 
qui  est  entre  elles,  dont  elle  est  si  bien  édifiée  que  je  ne  pense  pas  que 
(si  elle  demeure  en  bonne  assiette  d'esprit)  elle  en  vueille  jamais  sortir. 
Le  marquis  des  Arcs,  se  voyant  befllé,  voulut  s'en  prendre  aux  Je- 
suistes  qu'il  avoit  luy  mesme  introduicts,  et  fit  courir  bruict  qu'ils 
avoient  non  seulement  enlevé  cette  dame,  mais  qu'ils  avoient  expilé 
touts  les  calices,  ciboires,  et  aultres  ornements  de  l'église,  et  toutefoys 
ils  n'y  avoient  pas  songé.  Et  d'aultant  qu'il  en  a  couru  divers  bruicts,  je 
vous  en  ay  voulu  mander  toute  la  vérité  '. 


CXXV 
Du  i5  mars. 

M'  de  Mane  commence  à  se  cabrer  contre  M"'  de  Guise,  recognois- 
sant  qu'il  l'a  befllé,  car  pour  le  Viguerat^  on  a  dit  qu'il  estoit  trop  ha- 
bille homme  et  qu'il  a  trop  à  perdre,  qu'il  en  valloit  mieux  un  qui 
n'ozast  souffler  tel  que  pourroit  estre  Dardene  à  qui  d'allieurs  on  est 
engaigé  de  parolle  en  faveur  de  Blanche,  sa  belle  sœur^,  laquelle  le 
veut  viguier  absolument.  D'aultres  plus  meschans  disent  que  M"'  de 
Mane  a  peur  que  sa  bonne  intelligence  avec  M''  de  Guise  ne  luy  nuise 
auprez  du  Roy  et  qu'elle  ne  le  rende  suspect  et  qu'il  publie  son  mes- 
contentement  pour  guarir  ce  soubçon  de  sorte  que  de  Beaudirnar  pour- 
roit bien  courir  la  fortune  aussy  bien  que  tout  aultre*. 


'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  sitions  françaises,  n*  Siyo,  fol.  994.  Aulo- 

silions  françaises,  n"  8170,  fol.  aga.  Auto-  graphe  en  chiffres.  Celte  note  est  adresse'e 

graphe  chiffré.  à  un  prétendu  «Monsieur  Berger,   pratti- 

'  La  fonction  de  viguier.  cien,  k  Paris  1,  lequel  n'est  autre  que  Va- 

'  La  trop  fameuse  Madame  Félix.  lavez. 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  417 

CXXVI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Comme  je  VQuIoi.s  tantost  clorre  une  despesclie  pour  vous  l'en- 
voyer, on  m'a  apporté  les  vostres  du  26  et  27  du  passé  lesquelles 
m'ont  osté  d'une  {grandissime  peine,  ayant  trouvé  bien  estrange  leur 
retardement  si  extraordinaire.  J'ay  aussylost  envoyé  à  Simeonis  la  lettre 
de  M""  do  Gomervillc  qui  vient  de  m'en  envoyer  la  responce,  et  ay  porté 
moy  mesmes  au  palais  à  M""  d'Oppede  celle  qui  luy  estoit  adressée,  avec 
les  deux  gazettes  du  26  et  27,  et  au  retour  du  palais  j'ay  passé  le 
temps  à  lisre  voz  lettres,  et  au  lieu  d'en  empirer  le  mal  de  mes  yeux, 
il  semble  qu'il  se  soit  tempéré.  Mais  parce  que  M""  d'Oppede  presse 
d'envoyer  la  despesche,  je  ne  vous  sçaurois  faire  de  response  par  le 
menu,  ne  escrire  à  personne.  J'avois  oublié  de  vous  adverlir  que 
Bresson  estoit  arrivé  et  que  je  me  contentay  d'ouvrir  le  couvercle  de 
la  cassette,  et  voyant  que  les  plantes  scmbloient  estre  bien,  je  la  re- 
lermay,  à  cause  des  grands  vents  qu'il  faisoit  lors,  pour  ne  les  esventer, 
et  pour  les  faire  porter  ainsin  toutes  closes  à  Beaugentier  dont  je 
chargeay  nostre  jardinier  qui  estoit  venu  pour  M""  d'Oppede.  Je  l'avois 
retenu  deux  jours  aprez  attendant  si  le  plan  du  parterre  de  M'  d'Aix 
ne  viendroit  poinct.  Mais  le  fruittier  est  arrivé  icy  aujourd'huy  par 
lequel  j'escriray  à  Beaugentier  pour  faire  revenir  nostre  jardinier,  et 
luy  faire  planter  ce  parterre.  Je  n'ay  regret  si  ce  n'est  qu'au  delTault 
de  lune  dont  le  croissant  est  passé  seulement  dé  sorte  qu'il  fauldra  at- 
tendre la  prochaine  lune.  Cependant  le  gros  froid  sera  passé.  Je  feray 
travailler  au  plan  de  la  maison  cloistre  et  entre-deux,  sitost  que 
M'"  Lombard  qui  est  allé  à  Marseille  sera  revenu. 

Tout  présentement  Bresson  vient  de  revenir  de  Marseille  et  passe 
oultre  en  Cour.  Je  luy  bailleray  des  greffes  de  M""  d'Espinouse  et  des 
pommes  sans  fleur,  et  de  celles  d'oultre  mer  qui  sont  trez  bonnes  dont 
Ti.  5;i 

IHPkimua    lATlONALS. 


âl8  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

j'ay  vescu  tout  cet  hyver.  Quant  aux  raisins  de  Maislre  Claude,  ia 
souche  en  est  morte  l'année  dernière,  mais  j'ay  apprins  que  la  mar- 
cotte en  estoit  venue  de  Barjols  \  et  pense  que  nous  en  pourrons  avoir 
de  là.  Il  sera  bon  pour  le  Cassianus  d'attendre  la  dernière  édition  de 
Douay.  Cependant  je  vouldrois  bien  que  vous  eussiez  mémoire  de  M''  du 
Puy,  de  toutes  les  éditions  qu'ils  en  ont  et  si  en  aulcune  d'icelles  l'epistre 
de  Sainct  Castor  n'y  est  poinct  au  commancement.  Pour  le  Campa- 
nella  je  seray  bien  aise  d'avoir  tout  ce  que  vous  en  trouverez. 

Je  viens  de  recevoir  du  Martigues  une  lettre  de  M"'  d'Aubery  que 
je  vous  envoyé,  avec  une  de  Chaudy  qui  me  mande  que  le  Cardinal'^ 
commance  à  songer  de  mettre  pied  à  terre.  Le  temps  s'est  fort  adoulcy 
à  ce  soir  et  possible  partira  il  cette  nuict.  J'en  auray  lettre  demain  au 
matin  Dieu  aydant  par  les  poissonniers,  et  possible  luy  despescheray  je 
un  laquay,  sur  le  subject  de  cez  maladies  dont  j'ay  grand  regret,  bien 
que  grâces  à  Dieu  pour  encores  il  n'y  ayt  personne  de  nos  amys  qui 
soit  attaqué,  J'ay  tousjours  retenu  M'  Astier  dans  des  termes  que 
je  luy  ay  osté  tout  subject  de  rompre.  Seulement  j'ay  refusé  de  faire 
certaines  choses  qu'il  vouloit,  et  il  est  si  entier  en  ses  volontez  qu'il  ne 
veult  estre  desdict  de  rien  que  ce  soit.  Je  le  respecte  comme  un  seigneur  . 
et  ne  vouldrois  pas  le  perdre;  n'en  ayez  pas  de  regret.  Je  le  laisray 
tousjours  sur  son  tort  et  ne  me  laisray  pas  seulement  emporter  jamais 
aux  seuls  reproches. 

Encor  oubliois  je  de  vous  dire  qu'à  son  reffus  j'envoyay  le  cousin  de 
Meaux  porter  vostre  lettre  à  M"'  de  Rua  à  Marseille  avec  celle  de  Ferron. 
11  fit  le  fou  et  l'enragé  à  l'abbord.  Mon  cousin,  à  qui  j'avois  donné  le 
mot  du  guet  pour  cela,  luy  dit  qu'il  le  vouloit  laisser  dormir  dessus, 
et  qu'il  l'iroit  revoir  le  lendemain,  ce  qu'il  fit  et  le  trouva  bien  plus 
acostable  sans  toutesfoys  en  pouvoir  tirer  une  chose  qu'une  lettre  à 
moy,  par  laquelle  il  m'escripvoit  que  la  diversité  de  noz  comptes  ne  se 
pouvoit  concilier  que  par  la  levée  de  nos  sels,  qu'il  y  avoit  six  navires 
à  leres  pour  en  charger,  lesquels  dans  la  fin  de  ce  moys  pourroient 

'  Sur  cette  localité  du  Var,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (III,  ia5,  733). —  '  Fr.  Bar- 
berini. 


[I62G]  À  SA  FAMILLE.  419 

avoir  chargé  tout  ce  qui  nous  restoit  de  1628  et  ceux  de  lôai  et  lors 
il  nous  payeroit  un  conte  juste.  Mais  il  dict  de  bouche  à  mon  cousin 
que  si  nous  voulions  que  noz  rigordes  fussent  enlevées,  il  se  falloit  re- 
souldre  de  donner  quelque  pot  de  vin  aux  commis  qui  faisoient  faire 
le  chargement,  et  que  pour  faire  charger  les  aultres,  c'estoit  à  nous  à 
prier  Besut,  car  luy  n'eust  osé  luy  escrire  de  nous  préférer  pour  n'oi- 
fencer  les  aultres  propriétaires.  Mon  cousin  m'offrit  puisqu'il  alloit  à 
Beaugentier  de  passer  oultre  à  leres  aprez  avoir  planté  noz  fleurs,  et 
je  luy  baillay  la  lettre  que  Rua  m'escrivoit  pour  la  monstrer  à  Besut  à 
qui  j'escrivis  le  mieux  que  je  peus  et  luy  baillay  ordre  de  payer  ce  qui 
seroit  nécessaire  pour  le  chargement  de  nos  sels,  avec  la  créance  à  mon 
cousin  de  faire  payer  ce  rançonnement  ou  paraguantes  pour  sortir  de 
cez  volleurs. 

J'envoyeray  la  lettre  du  P.  André  en  Avignon  par  voye  asseurée  et 
en  feray  retirer  la  responce,  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  afl"ectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  jeudi  à  10  heures  du  soir,  xii  mars  1626. 

J'ay  envoyé  iidiiber  de  Cujes  de  l'aulhorité  du  lieutenant  et  informer 
de  son  attemptat.  Faictes  féliciter  M''  Toron  de  l'affaire  du  s'  de  Peiiha 
qui  nous  a  bien  servy  envers  le  Lineager  à  qui  M""  Toron  avoil  promis 
de  voir  ses  pièces  et  luy  en  escrire  sans  qu'il  en  aye  rien  faict,  dont  je 
suis  prins  à  garent.  Je  vouldrois  bien  avoir  payé  quelque  chose  et  que 
vous  eussiez  attrappé  ce  livre  chez  S'  Clair  qui  est  un  vray  imposteur, 
je  crois,  et  ay  tousjours  creu  qu'il  avoit  ce  lihvre. 

Je  rendray  demain  les  expéditions  de  M""  Borrilly. 

Sur  la  présentation  des  lettres  de  Lyrins,  aprez  avoir  faict  appeller 
les  parties,  il  y  a  eu  expédiant  passé  de  leur  consentement  portant 
qu'elles  sont  renvoyées  au  Roy,  et  cependant  (à  cause  de  l'allribulion  à 
la  Cour)  que  les  lettres  seront  enregistrées  sans  préjudice  des  droicts 
des  parties  en  attribution  d'aulcun  nouveau  droict. 

53. 


/i20  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Je  vous  remercie  de  la  minutte  des  lettres.  Cela  esveillera  ma  négli- 
gence pour  en  sortir  avec  moins  de  regret.  Et  quant  à  la  visite  du 
procez  principal  du  Marquis  d'Oraison,  je  loiie  fort  vostre  proposition 
de  vous  aller  loger  pour  quelques  jours  chez  le  procureur  qui  s'en  sera 
chargé,  car  vous  aurez  plus  de  liberté  d'y  travailler  et  leur  osterez  les 
ombrages  qu'ils  peuvent  prendre.  Il  est  trop  tard  pour  voir  d'aujour- 
d'huy  la  requeste  de  M""  de  Crequy,  mais  sur  ce  que  vous  m'en  escrivez, 
je  trouve  qu'il  faict  ce  qu'il  nous  fault,  pour  mettre  toute  cette  affaire 
au  croc.  Je  va  chercher  la  commission  pour  faire  appeller  M""  le  Con- 
nestable  et  si  je  la  trouve  d'abbord,  vous  l'aurez  par  cette  voye.  Sinon 
ce  sera  par  le  premier.  Je  pense  qu'il  ne  nuira  pas  de  l'esnoncer  à  la 
nouvelle  commission  que  vous  lèverez  et  de  dire  que  le  dict  s'  Con- 
nestable  estoit  lors  au  siège  de  Montaubàn,  ce  me  semble,  et  que  les 
guerres  qui  ont  esté  depuis,  ont  faict  reculer  l'exécution  d'icelle. 

Je  feray  cependant  fossoyer  la  terre  du  parterre  de  l'Archevesché 
pour  la  bien  préparer,  attendant  que  la  lune  soit  bonne  pour  le  planter. 
Mais  je  suis  en  peine  du  plan  des  cabinets  qui  sont  au  bout.  Si  le  lieu 
n'estoit  si  sec,  j'y  eusse  voulu  des  ormeaux.  Mais  la  sécheresse  les  lais- 
roit  trop  tarder  à  venir.  Il  y  a  là  une  allée  de  meuriers  blancs  desja 
accoustumez  à  cet  air  et  à  ce  terrain,  lesquels  il  fault  arracher  pour 
faire  place  au  parterre.  Possible  les  feray  je  replanter  à  ce  bout  pour 
les  cabinets,  avant  la  fin  de  la  presante  lune'. 


CXXVII 

À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Il  partit  hier  au  matin  un  gros  pacquet  mien  que  je  vouldrois  bien 
avoir  baillé  au  s"'  Artauld,  presant  porteur,  qui  a  de  coustume  de  faire 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  Siyo,  foi.  agS.  Autographe. 


[162G]  À  SA  FAMILLE.  /r2\ 

dilijjcnce,  mais  je  verray  si  M'  d'Oppede  luy  vouldra  hailler  un  billet 
pour  le  prendre  en  chemin  s'il  le  liouve.  Je  viens  de  recevoir  presan- 
teuient  les  deux  fagots  que  vous  aviez  baillez  à  M'  d'Aunan  qui  passa 
hier  au  soir.  J'envoycray  à  M"'  d'Espinouse  demain  celuy  des  greffes 
sans  le  despaquettcr  afin  qu'il  fasse  luy  mesmes  les  antes  qu'il  vouldra, 
et  puis  nous  renvoyé  quelqu'un  pour  Beaugentier.  Il  les  fera  mieux 
que  noz  gentz,  et  sur  de  beau  plan,  et  nous  donnera  des  arbres  touts 
antez  si  lost  qu'ils  se  pourront  lever,  tant  que  nous  en  vouldrons.  Pleut 
à  Dieu  que  ceux  de  M"'  de  la  Baroderie  fussent  venus  par  mesme 
moyen,  car  je  crains  que  M''  d'Espinouse  ne  s'en  vienne  ça  bas  lors- 
qu'ils viendront.  Un  conseiller  de  Grenoble  a  envoyé  des  pommes  à 
M"^  Flotte,  qui  m'en  envoya  un  peu  entre  lesquelles  j'en  trouvay  d'une 
sorte  que  je  n'avois  jamais  veiie  qui  sont  avec  l'escorce  rouge  fort  brune, 
mais  connue  couverte  de  terre  aspre  en  maniant  et  le  goust  est  en- 
tièrement de  la  poire  Camousine,  et  aulcunes  sont  un  peu  rouges  par 
dedans  et  tiennent  de  la  flamboise  (sic),  de  la  pomme  calleville;  j'en 
ay  envoyé  demander  des  greffes. 

Je  vous  envoyé  la  relation  de  los  Alombrados,  c'est  à  dire  celle  du 
s""  Ant.  Novel,  car  je  n'ay  pas  encores  peu  trouver  la  vostre,  mais  je  la 
cbercheray  tantost  et  la  feray  transcrire  de  mesme  main.  Vous  verrez 
parles  lettres  de  M"^  d'Aubery  le  piteux  estât  des  gents  de  la  suitte  de 
Ms""  le  Cardinal  Légat  que  je  plains  infiniment  dans  sa  resolution  de 
ne  pas  bouger  de  sa  gallere.  J'y  envoyay  hier  un  de  mes  gents,  qui  sera 
icy  à  ce  soir  ou  demain  au  matin;  nous  verrons  ce  qu'il  pourra  dire. 
11  faict  aujourd'huy  fort  beau  temps;  s'il  continuoit  demain,  il  pourroit 
s'en  aller. 

Simeonis  me  vint  voir  hier  et  me  dict  que  M'  de  Gomerville  luy 
mandoit  de  me  remercier  et  qu'il  m'avoit  escript,  mais  ne  me  disoit 
rien  de  l'offre  des  livres'.  Je  crois  qu'il  avoit  quelque  dessein  de  les 
retenir, pour  quelque  sien  parent,  à  ce  qu'on  m'a  souflUé  aux  oreilles, 
qui  fut  cause  que  je  luy  dis  qu'il  estoit  vray  que  le  dict  s' m'avoit  escript 

'  Les  livres  de  l'ancien  arciievêque  d'Aix ,  Gui  Hurault  de  l'Hospilal. 


422  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

une  fort  honneste  lettre,  par  laquelle  il  me  mandoit  qu'il  seroit  bien 
aise  que  je  disposasse  de  quelques  uns  de  ses  libvres;  il  me  dict  lors 
qu'il  le  luy  mandoit  aussy  à  luy;  je  luy  dis  que  j'en  avois  faict  faire  un 
mémoire  extraict  sur  celuy  qui  s'estoit  faict  en  sa  presance,  dont  j'en 
avois  retranché  la  plus  grande  part  et  que  je  me  contenterois  d'en 
prendre  quelques  uns  pour  m'entretenir,  attendant  que  M'  de  Gomer- 
ville  s'en  vinst  et  que  nous  vissions  quel  prix  on  vouldroit  mettre  au 
reste,  suyvant  lequel  nous  pourrions  voir  s'il  y  auroit  lieu  d'y  entendre, 
et  que  pour  cet  eflect  nous  pourrions  retourner  demain  à  l'Archevesché 
pour  les  faire  choisir,  ce  qu'il  trouva  bon,  se  dict  il;  je  vous  donneray 
advis  du  succez  et  escriray  aussytost  à  M""  de  Gomerville,  dont  la  cour- 
toisie est  nompareille. 

Nous  n'avons  pas  d'aultre  nouveaulté  à  vous  dire  pour  le  presant  et 
finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  bien  humble  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  i/i  mars  i6aG. 

Madame  la  présidante  de  Seguiran  me  dict  hier  qu'elle  eust  bien 
désiré  d'avoir  le  nouveau  Brevet  de  son  filz  Gaspard,  pour  le  notifier 
au  chappittre,  à  cause  d'un  chanoine  qui  estoit  malade,  ensemble  les 
aultres  papiers  sur  la  précédante  nomination  du  Roy  qui  furent  portez 
au  grand  Conseil  et  où  ils  ne  servent  plus  de  rien,  et  finalement  une 
procuration  de  son  dict  filz  pour  l'administration  de  ses  affaires  de  deçà, 
attendu  qu'il  est  arrivé  quelque  diflerant  avec  les  prebstres  de  Bouc 
qui  n'eust  pas  esté  si  elle  eust  eu  cette  procuration.  Pour  le  nouveau 
Brevet,  je  luy  dis  qu'il  falloit  attendre  que  M"'  l'Archevesque  prestast  son 
serment  de  fidélité  pour  lever  les  lettres  patentes,  et  pour  le  restant 
que  je  vous  en  escrirois.  Cependant  sur  l'occasion  de  cette  maladie  on 
envoya  prier  le  Vice  Légat  de  ne  poinct  bailler  de  dispance  de  la  règle 
de  Viginti  pour  les  prébendes  de  cette  Eglise  icy  jusques  à  ce  que 
M'  Seguiran  fut  remply,  ce  qu'il  nous  a  promis  de  faire,  comme  n'es- 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  d23 

tant  pas  tenu  de  dispencer,  s'il  ne  veult,  encores  qu'il  soit  tenu  d'ad- 
mettre les  résignations.  II  n'y  aura  pas  de  mal  que  vous  en  consultiez 
quelqu'un  de  par  de  là,  pour  voir  si  on  pourroit  fournir  quelque  aultre 
meilleur  expédiant  ou  faciliter  celuy  la. 

Vostre  bien  humble  frère  et  serviteur  '. 


CXXVIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Depuis  nostre  dernière  dospesche  d'hier  sur  le  tard  par  le  receveur 
Artaud,  nous  rcceusmes  la  vostre  du  3"*  avec  l'advis  d'une  précédante 
du  1  par  le  prieur  de  Moustiers  qui  a  faict  comme  les  aultres  cou- 
reurs de  postes  de  ce  pais.  J'ay  envoyé  sçavoir  chez  Goculat  si  on  avoit 
de  ses  nouvelles,  et  on  m'a  mandé  qu'il  n'estoit  venu  qu'en  carrosse 
et  qu'il  estoit  à  Grenoble,  de  sorte  que  nous  sçaurons  quand  Dieu 
vouldra  les  nouvelles  qu'il  apportoit  sur  l'arrest  de  cez  despartementz 
que  nous  ignorons  encores;  vous  pouvez  penser  si  c'est  bien  patiem- 
ment. 

Vous  verrez  dans  la  lettre  cy  joincte  que  vous  rendrez  close  aprez 
l'avoir  leiie  le  départ  de  M^''  le  Légat  advenu  seulement  à  ce  matin;  je 
crois  fermement  avec  le  beau  temps  qu'il  faict ,  qu'ils  seront  heureu- 
sement passez  à  travers  tout  ce  goulfe.  J'estois  en  grande  appréhension 
de  leurs  maladies. 

On  travaillera  dez  demain  à  transcrire  les  U  actes  de  la  Chambre  des 
Comptes,  auxquels  j'en  feray  joindre  quelques  aultres,  et  si  j'y  puis 
aller,  nous  multiplierons  bien  mieux  le  nombre. 

M'  du  Boulay  m'escripl  de  Venize  du  1 2  febvrier  qu'il  y  avoit  un 
Ambassadeur  de  Gabor,  pour  oiïrir  ligue  à  la  segneurie. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  6170,  fol.  297.  Autogi'aphe. 


A24  LETTRES  DE  PEIRESC  [1020] 

Je  feray  faire  recherche  des  Marcottes  de  Pau,  et  ay  fait  aboucher 
Maistre  Claude  avec  M""  Aguillenqui  sur  celles  de  Barjols,  mais  ils  ne 
se  sont  pas  trop  bien  accordez.  Il  fauldra  envoyer  sur  les  lieux.  On  me 
faict  feste  d'un  raisin  de  Damas  qui  n'a  du  tout  poinct  de  pépin  non 
plus  que  la  Gorinthe.  J'envoyeray  voir  que  c'est  par  raesme  moyen,  et 
ay  envoyé  chercher  les  bulbes  du  jardin  de  Napolon  ',  niais  on  a  res- 
pondu  que  tout  avoit  esté  desrobbé.  Pour  l'homme  de  Perse,  il  me 
dit  qu'il  n'avoit  peu  se  charger  de  Bulbes  venant  de  si  loing,  mais  qu'il 
en  feroit  venir;  je  l'en  ay  fort  prié.  Et  un  autre  de  mes  amys  m'a  en- 
cores  prorais  d'y  en  faire  exacte  recherche  pour  l'amour  de  moy.  J'ay 
faict  escrire  tous  noz  plus  curieux  apoticaires,  de  tous  costez,  pour  en- 
voyer chercher  de  la  Prevanche  blanche.  Les  grands  vents  qu'il  fit  cez 
jours  passez  avoient  bruslé  toute  sorte  de  fleurs. 

Le  s'  ^nea  conliime  tousjours  ses  opérations  lesquelles  vont  fort 
lentement,  mais  tousjours  y  a  il  de  l'amendement  peu  ou  prou  du  jour 
à  aultre.  Il  n'a  pas  voulu  bazarder  de  me  rien  coupper,  et  va  consumant 
et  faisant  fondre  mon  fie  peu  à  peu,  quasi  insensiblement.  Mons''  Lom- 
bard est  revenu;  je  luy  ay  parlé  du  plan  de  l'Archevcsché.  Il  y  mettra 
la  main  dez  demain,  toutes  choses  laissées,  et  y  adjoustera  tout  ce  que 
vous  desirez  des  environs.  Il  a  fort  approuvé  le  dessein  du  parterre, 
mais  nous  sommes  bien  en  peine  du  choix  des  arbres  des  cabinets  et 
arbrisseaux  des  palissades.  Vous  debvriez  bien  resouldre  cette  difll- 
cullé,  car  pour  les  broderies^  le  Bouys  les  fera. 

Nous  n'avons  pas  entendu  le  nom  de  Merisier  sur  lequel  vous  voulez 
greffer  les  cerisiers  de  M"^  Robin.  A  propos  de  mots,  on  nommoit  cez 
jours  cy  l'Astragalus  ou  ossellet  du  talion,  un  garignon.  Vérifiez,  je 
vous  prie,  si  on  le  nomme  ainsin  en  bon  langage,  et  comment  on  ap- 
pelleroit  ce  que  nous  appelions  desfaire  noz  olives.  Si  on  ne  dict  poinct 
pressurer  les  noix  et  la  graine  du  lin  pour  en  tirer  l'huille. 

Le  s'  Enea  m'a  faict  rompre  le  caresme,  au  moings  pour  des  oeufs, 
au  lieu  de  poisson,  n'en  soyez  plus  en  peine. 

'  Le  jardin  de  Sanson  Napollon  à  Marseille.  Voir  sur  S.  Napollon  les  trois  tomes  (passim) 
(lu  recueil  Peiresc-Dupuy.  —  ^  rtBroderies»  pour  ftbordin-es». 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  425 

Je  vous  avois  envoyé  des  pacquetz  pour  le  s"'  Moliny;  s'il  est  paity, 
il  les  nous  fauldra  r'envoyer,  si  ce  n'est  qu'il  eust  laissé  charge  là  à 
quelqu'un  pour  les  ouvrir  et  exécuter. 

Je  ne  sçay  comment  j'avois  oublié  de  vous  remercier  du  cachet  que 
je  trouvay  excellent  tout  à  fait,  et  seray  bien  aise  de  l'avoir.  Quand  je 
vis  vostre  lettre  du  3  et  que  j'apprins  que  vous  n'aviez  pas  encores 
monstre  mon  roollet  à  M"'  de  Gomerville,  comme  j'avois  pensé  en 
voyant  sa  lettre,  j'envoyay  différer  l'assignation  de  rentrer  au  cabinet 
pour  attendre  voz  prochaines  despesches,  croyant  qu'il  y  doive  avoir 
quelque  ordre  plus  précis. 

Au  surplus,  estant  quasi  quitte  de  mon  Rhume,  je  suis  allé  à  ce 
matin  à  S'  Saulveur  pour  ouyr  le  sermon,  et  ayant  rencontré  M'  de 
Luxembourg  je  luy  ay  faict  mes  excuses  du  retardement  de  ma  visite 
à  cause  du  rume  [sic)  qui  me  debtenoit  à  la  chambre;  il  les  a  acceptées 
fort  courtoisement,  et  aprez  le  disner  je  luy  suis  allé  rendre  sa  visite, 
puisque  je  n'estois  plus  de  ses  juges.  Il  y  avoit  grande  compagnie  de 
Mess"  des  Contes,  et  M""  le  conte  de  Garces  y  estoit  aussy;  je  luy  ay 
renouvelé  mon  excuse,  qu'il  a  receue  comme  le  matin,  et  m'a  réitéré 
la  prière  de  faire  accellerer  le  jugement  de  son  affaire.  Je  luy  ay  redit 
que  cela  ne  pouvoit  pas  dépendre  de  moy,  et  luy  ay  demandé  s'il  pren- 
droit  plaisir  qu'au  cas  que  ses  affaires  le  retinssent  en  Cour,  on  ne  lais- 
sas! pas  de  le  poursuyvre  icy  avec  la  précipitation  avec  laquelle  il 
poursuyvoit  ses  parties;  il  a  esté  bien  empesché  et  s'en  est  excusé  sur 
l'assignation  précise  au  commancement  du  caresme.  Je  luy  ay  dit  entre 
aultres  choses,  que  m'ayant  luy  dit  Testât  qu'il  faisoit  de  l'amitié  de 
M"'  de  la  Ville  aux  Clercs,  c' estoit  une  des  plus  fortes  considérations  qui 
m'amenoient  chez  luy  pour  luy  tesmoigner  le  bon  gré  que  je  iuy  en 
sçavois,  sur  quoy  il  a  réitéré  qu'aprez  le  procez  M'  de  la  Ville  aux  Clercs 
n'auroit  pas  de  meilleur  amy  que  luy.  On  le  vouloit  faire  mettre  au 
jeu,  ce  qui  m'a  servy  d'honneste  prétexte  pour  le  retenir  moins  et  me 
suis  retiré.  Il  a  voulu  me  reconduire  jusques  au  bas  du  degré  à  toute 
force,  disant  qu'il  me  vouloit  venir  remercier  de  rechef  chez  moy  de 
l'honneur  que  je  luy  faisois.  Je  m'attends  à  l'aller  conjurer  à  l'extrémité , 


5& 

tMPKINKUS    BITIOIIAU. 


426  LETTRES  DE  PEIRESC  [1G26] 

de  se  donner  encores  un  peu  de  patiance,  au  cas  que  personne  ne  soit 
lors  venu.  On  a  bien  un  peu  de  tort  de  négliger  de  si  importantes  af- 
faires de  la  sorte.  Il  est  fort  tard.  Je  finis  en  remettant  le  faict  de  M-"  de 
Colonia  à  vostre  retour  et  demeurant, 
Monsieur  mon  frère , 

vostre  trez  humble  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  dimanche  au  soir  i5  mai-s  1626  à  xi  heures. 

Je  donneray  cette  lettre  à  M'  d'Angles  ou  à  La  Fille  qui  est  à  M*^  le 
conte  de  Garces,  qui  m'en  ont  faict  si  grande  instance.  Et  ce  seroit  les 
desobliger  que  de  ne  leur  donner  des  lettres  ^ 


CXXIX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Je  vous  escrivis  amplement  vendredy  dernier  par  la  voye  ordinaire 
et  fis  deux  recharges,  une  du  sammedy  par  le  receveur  Artaud,  et 
l'aultre  du  dimanche  au  soir  par  M'  d'Angles  qui  est  allé  à  la  suitte 
de  M' le  comte  de  Garces,  lequel  partit  lundy  au  matin.  Lequel  jour 
à  l'issiie  le  prieur  de  Moustiers  m'apporta  voz  despesches  du  28  du 
passé  avec  un  cachet  bien  conditionné.  Le  jour  d'aprez  je  receus  l'aultre 
du  6""=  de  ce  moys  et  en  mesme  temps  j'envoyay  rendre  toutes  les  let- 
tres y  joinctes,  et  mesmes  celles  des  Gappucins,  de  toutes  lesquelles  le 
gardien  de  cette  ville  voulut  se  charger  et  promit  d'envoyer  celles  qui 
estoient  adressées  tant  à  Marseille  et  au  Martigues  qu'à  Forcalquier, 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acquisitions  françaises ,  n°  5 1 70 ,  fol.  a  98.  Autographe. 


[1026]  À  SA  FAMILLE.  427 

et  de  m'en  apporter  toutes  les  responces  au  premier  jour.  J'ay  escript 
à  ce  matin  au  consul  Durand  et  à  Mess"  Viaz  et  Signier  du  voyage  de 
M""  des  Hayes  Cormesmin  ^  selon  les  termes  que  vous  me  mandiez; 
sitost  que  j'en  auray  la  responce  je  vous  en  feray  part. 

Quant  aux  livres  de  M""  de  Gomerville^,  puisque  j'ay  tant  attendu, 
j'attendray  encores  quelques  jours,  pour  voir  s'il  envoyeroit  quelque 
nouvel  ordre  à  Simeonis,  depuis  qu'il  a  veu  mes  billets,  et  differeray 
par  mesme  moyen  de  luy  respondre.  J'avois  oublié  de  vous  advertir  que 
nonobstant  les  inhibitions  que  je  fis  exploicter  à  de  Cujis',  il  a  voulu 
passer  oultre.  Je  faicts  décréter  l'information  des  contreventions,  et 
envoyeray  des  itératives  inhibitions. 

M""  Guerin  presse  tousjours  de  plus  en  plus,  et  je  ne  sçay  quelles 
dcffances  apporter  au  contredict  de  sa  pretendiie  parcelle  de  biens. 
Dieu  vous  veuille  ramener  bientost  sain  et  sauve  pour  soubstenir  le 
fardeau  de  la  maison,  car  j'y  succoniberois.  J'ay  prins  plaisir  de  voir  ce 
que  vous  me  mandez  de  la  consultation  sur  la  dernière  requeste  du 
s""  de  (jrequy  et  crois  de  faicl  qu'en  nous  deffcndant,  nous  obtiendrons 
plustost  les  inhibitions  particulières  de  nous  troubler  et  plus  prompte 
expédition  que  si  nous  consentions  simplement  à  la  jonction,  auquel 
cas  les  Advocats  nous  feroient  nacqueter  comme  de  coustume  à  con- 
tester sur  chaque  syllabe  et  sur  la  préséance  des  signatures. 

Au  surplus  M'  de  Mondevergues  est  bien  erapesché  de  ses  conte- 
nances pour  raison  de  sa  chappelle  des  Celcstins,  comme  vous  verrez 
par  les  pièces  cy  joinctes  qu'il  m'a  envoyées.  Vous  ferez  ce  que  vous 
pourrez,  mais  je  crains  bien  que  vous  n'y  ayicz  de  la  peine.  A  ce  soir 
on  m'est  venu  dire  qu'un  Barre  qui  venoit  de  Grenoble  a  esté  prins 
par  les  gents  de  M"'  de  Montauban  avec  tous  les  mulletz  qu'il  accompa- 
gnoit,  oi!i  estoient  les  hardes  du  conseiller  Ballon  revenu  de  Grenoble 
depuis  3  ou  ^i  jours.  Et  on  me  vient  d'adjouster  que  Billon  disoit  avoir 

'  PeirescalrèsneUemcntt^critCon/iesmm.  *  Les  livresdela  bibliothèque  de  feu  Tar- 

Sur  le  voyageur  Des  Hayes,  baron  de  Cor-  chevêcjue  d'Aix,  Gui  Huraull  de  l'Hospilal. 

nienin  .voir  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  Sag  '  Sic.  Mais  dans  les   lettres   chiffit'es, 

et  suiv.;  H,  a  1 9).  comme  en  d'autres  passages,  on  lit  Cujes. 

5&. 


428  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

apprins  qu'entre  aultres  choses  on  avoit  prins  un  muliet  chargé  de 
fruicts,  que  M'  de  Marchier  envoyoit  en  celte  ville,  dont  je  serois  bien 
marry  pour  l'amour  de  luy.  Gela  me  tient  en  grande  peine  des  caisses 
de  mes  livres  dont  je  ne  sçay  poinct  l'adresse  que  vous  avez  faicte  à 
Lyon,  ou  bien  le  s' Buon,  car  les  courses  etpilleries  sont  fort  fréquentes. 
Un  huissier  que  la  Cour  avoit  envoyé  à  Grenoble  pour  l'intimation  de 
l'interdiction  du  faict  de  Satournon  est  revenu  par  Valance,  et  m'a  dict 
que  vendredy  M""  le  Connestable  fit  publier  l'assault  gênerai  qu'il  vou- 
loit  donner  le  lendemain  à  midy  à  Soyon  '  aprez  l'avoir  battu  quelques 
jours,  et  que  le  lendemain  M'  de  Bressieux^  s'advanceant  ne  trouva 
aulcune  résistance,  toute  la  garnison  s'estant  enfouye  la  nuict  et  n'ayant 
laissé  qu'une  sentinelle  endormie  toute  seulle.  Cependant  il  adjouste 
qu'estant  à  Chabueil  pour  continuer  quelques  exécutions  contre  le  filz 
de  Gouverne,  ceux  du  Poulsin  vindrent  ravager  tout  le  bestail  du  ter- 
roir dudict  Chabueil  ayants  passé  le  Rosne  et  pénétré  deux  lieux  dans 
le  Daulphiné  et  ammené  tout  ce  qu'ils  eurent  eu  rencontré  à  leur 
chemin. 

Tout  maintenant  le  jardinier  vient  d'arriver  de  Baugentier  pour  tra- 
vailler au  parterre  de  M""  d'Aix,  et  m'a  apporté  une  boitte  de  Tulipes 
et  Anémones  assez  jolies,  mais  rien  d'exquis.  Ensemble  cinq  fleurs  de 
Narcisses  jaulnes  doubles  trez  beaux  de  ceux  qui  furent  planiez  en  jan- 
vier. Je  n'en  ay  jamais  veu  de  plus  beaux.  Il  y  en  avoit  un  plus  large 
qu'un  ducalon  merveilleusement  double  et  bien  doré.  Les  aultres  es- 
loient  moindres,  mais  touts  fort  beaux,  entr'aultres  un  jaune  pasle  fort 
bigearre  dont  ce  qui  estoit  double  estoit  enfermé  dans  des  feuilles  sim- 
ples qui  l'enveloppoient  comme  les  roses  jaulnes.  Mais  le  Prieur  a  esté 
si  mal  advisé  de  les  cueillir,  sans  vérifier  sur  ses  mémoires  et  reco- 
gnoistre  quels  estoient  leui's  vrays  noms  et  de  quelle  main  ils  venoient. 
11  est  grandement  nonchalant  et  a  laissé  tout  faire  à  mon  cousin  de 
Meaux,  de  qui  il  m'a  envoyé  les  roolles  des  Anémones  et  aultres  plantes, 

'  Sur  celte  localité  de  la  Drôme  voir  (pas-  '  Louis  de  Grolée  de  Meuillon ,  marquis 

siin)  les  trois  tomes  du  recueil  Peiresc-  de  Bressieu.  Voir  sur  ce  capitaine  les  Mé- 
Diipuy.  moires  de  Bassompierre  (II,  58). 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  429 

sans  me  dire  s'il  en  a  réservé  aulcune  coppic  par  devers  luy  ou  non. 
De  sorte  que  je  le  tiens  assez  simple  pour  n'en  avoir  poinct  [;ardé,  ce 
qui  m'einpeschera  de  les  vous  envoyer  pour  le  presant,  comme  j'eusse 
faict,  en  attendant  de  les  faire  transcrire,  pour  en  retenir  aultant, 
crainte  que  si  la  despesche  se  perdoit  en  chemin,  nous  n'eussions  perdu 
toute  ressource  de  les  recognoistre.  Il  mande  que  les  Cardinales  estoient 
en  trez  bon  estât,  comme  aussy  les  fleurs  de  la  Passion,  l'Oreille  d'ours 
et  l'Hiacynthe  des  poètes,  qu'il  dict  avoir  poulsé  dans  la  caissette.  Les 
OEuillets  estoient  un  peu  mal  traiclez. 

Je  vous  envoyé  afTorce  lettres  de  celles  du  Roy  et  des  secrétaires 
d'Estat  ou  leurs  commis  que  vous  m'avez  demandées,  tant  au  Parle- 
ment et  Chambre  des  Comptes  qu'aux  premiers  présidants,  gents 
du  païs  et  consuls  d'Aix.  J'ay  mandé  à  Marseille  et  en  Arles  pour  en 
avoir  de  ce  costé  là  aussy,  et  les  vous  envoyeray  incontinant,  mais  ce 
n'est  pas  chose  qui  presse,  car  on  escript  Tort  rarement  à  cez  gents  là. 
M'  d'Oppede  désire  fort  que  vous  luy  fassiez  r'envoyer  les  siennes, 
parce  que  ce  sont  des  tiltres  d'honneur  dans  une  maison,  et  désire 
bien  que  les  plus  fraisches  soient  leiies  pour  servir  d'instruction  des  af- 
faires presantes.  Nostre  greffier  a  besoing  semblablement  de  r'avoir 
les  siennes  parce  qu'il  en  est  chargé,  et  j'y  en  ay  mis  une  de  la  légation 
d'Avignon,  que  M'  du  Puy  sera  possible  bien  aise  de  joindre  à  l'arrest 
de  vérification  des  facultez  que  je  luy  avois  envoyé,  comme  aussy  j'en 
ay  laissé  une  aultre  concernant  un  règlement  des  taxes  d'un  commis- 
saire qui  avoit  présidé  à  une  assemblée  de  ceux  de  la  religion  pour  y 
prester  le  serment  de  fidélité  et  desadveu  des  procédures  des  Rochelois. 
Laquelle  M""  de  Lomenie  ne  vouldra  pas  obmettre  en  ses  recueils,  parce 
que  cela  porte  règlement,  suyvant  quoy  nous  n'avons  pas  voulu  laisser 
donner  aulcune  force  à  personne  en  cas  semblable.  Le  greffier  du 
païs  dict  que  quand  le  Roy  escript  soit  au  corps  des  Estatz  de  la  Pro- 
vince, soit  aux  procureurs  du  païs  en  particulier,  il  ne  distingue  poinct 
l'adresse  et  met  tousjours  :  aux  gents  des  trois  Estats,  sans  dire  jamais 
aux  procureurs  du  païs.  Il  fauldra  pareillement  renvoyer  celles  de 
Mess"  des  Comptes. 


430  LETTRES  DE  PEIRESC  [162G] 

C'est  tout  ce  que  je  vous  puis  dire  et  qu'il  vous  plaise  accompagner 
de  bouche  cez  lettres  de  '  M"^  Le  Beauclerc,  Pelletier  et  cardinal  Spada^ 
des  compliments  convenables.  Je  voulois  escrire  à  Mess"  de  Lomenie 
et  de  la  Ville  aux  Clercs,  mais  je  suis  constrainct  de  remettre  à  la  pre- 
mière occasion  malgré  moy.  Cependant  je  vous  envoyé  tous  les  papiers 
qui  se  sont  trouvez  en  l'un  et  l'aultre  sac  des  deux  parties  sur  ce  que 
vous  m'aviez  proposé.  Et  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Ah,  ce  19  mars  i6a6. 

On  dict  que  M"'  de  Guize  s'en  va  en  Cour  dans  7  ou  8  jours. 

J'ay  puis  eu  plus  de  loisir  que  je  ne  pensois  de  vous  faire  transcrire 
la  lettre  du  cousin  de  Meaux  et  son  mémoire  des  graines,  où  j'ay  trouvé 
le  Géranium  mentionné  entre  les  graines,  ce  qui  m'a  faict  doubler  que 
nous  ne  l'ayions  cherché  en  vain  avec  le  pauvre  lucca,  quand  nous 
les  cherchions,  et  si  cela  est  il  aura  bien  eu  loisir  de  mourir  de  séche- 
resse entre  les  graines  dont  je  n'avois  pas  ouvert  les  sachets.  Et  il  ne . 
me  souvient  pas  que  vous  en  ayez  envoyé  de  rechef,  pour  le  moings 
que  vous  l'ayez  mentionné  au  roolle  du  contenu  de  cette  dernière  cas- 
sette ^. 


GXXX 

Du  26  avril  i6a6. 

J'ay  faict  chercher  les  requestes  d'évocation  que  vous  demande 
M""  Galand ,  mais  il  ne  s'en  est  du  tout  rien  trouvé  dans  le  sac  de  M''  de 
Pleurs  que  le  seul  arrest  d'évocation  et  renvoy  à  Dijon  dont  je  vous 

'  G esi-a.-d\TC  destinées  à.  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

'  Cespersonnages  ont  été  ddjà  mentionnés        sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  3o3.  Auto- 
dans ce  volume  et  dans  les  trois  premiers.  graphe. 


[162G]  À  SA  FAMILLE.  A31 

envoyé  coppie  à  toute  advanture  pour  vous  espargner  la  peine  de  l'en- 
voyer chercher,  s'il  pouvoit  servir.  Mais  dans  le  sac  de  M'  de  Brante, 
qui  estoit  encores  en  vision  entre  les  mains  de  Gazel,  j'ay  faict  transcrire 
les  requestes  d'évocation  avec  sa  demande  et  une  coppie  de  requeste 
contraire  de  M""  de  Pleurs  qui  s'y  est  trouvée  joincte  par  hazard,  la- 
quelle est  de  febvrier  1628.  Il  faict  mention  d'une  aultre  de  mars 
mesme  année,  mais  elle  ne  s'y  est  pas  trouvée.  Il  fault  que  les  origi- 
naulx  soient  demeurez  à  Paris  quoyque  nous  aye  dit  M"'  de  la  Ville  aux 
Clercs,  car  M''  de  l'Estang  n'a  pas  mesme  laissé  aulcune  des  procé- 
dures faictes  icy  et  l'on  avoit  envoyé  si  précipitamment  à  Paris  la  coppie 
de  l'inventaire  de  production  du  s'  de  Brantes,  qu'on  n'en  retint  poinct 
de  coppie  et  qu'on  a  prins  la  vision.  Il  a  fallu  payer  le  clerc  du  rap- 
porteur pour  le  luy  faire  coppier  à  luy  mesmes,  attendu  qu'il  demeu- 
roit  par  devers  le  rapporteur  avec  le  chargement  de  Gazel  mis  au 
bas,  ce  qui  a  faict  perdre  quelques  jours  aux  advocats,  et  dez  qu'ils 
le  peurent  avoir  ils  s'assemblèrent  et  y  ont  travaillé  quelques  séances 
et  dressé  leurs  écritures,  mais  elles  ne  peuvent  pas  estre  au  net  de  ce 
coup. 

Quant  aux  alliances,  je  vouldrois  bien  trouver  quelque  chose  qui 
eut  bon  fondement,  principalement  du  chef  que  vous  dictes  de  la 
maison  de  Rodulf  '.  Et  si  les  mémoires  que  M"'  de  la  Verdiere  m'avoit 
données  aultrefoys  estoient  vrayes,  il  y  en  auroit  prou,  car  il  disoit  que 
l'ayeul  du  conte  de  Garces,  à  presant  vivant,  avoit  quatlre  sœurs  ma- 
riées l'une  au  s'  de  Vins,  l'aultre  au  s""  de  la  Molle,  l'aultre  au  s'  d'Eu- 
trevaux  et  l'aultre  au  s'  de  Limans  Rodulfe,  auquel  cas  M''  de  la  Ver- 
diere se  trouveroit  cousin  remué  de  germain  avec  M""  de  Luxembourg 
et  plusieurs  aultres.  Mais  j'ay  vérifié  que  c'est  une  billevesée  tant  pour 
celle  mariée  à  Entrevaux  que  pour  celle  de  Limans  au  lieu  duquel 
mary  elle  feut  abbesse  d'Ieres.  Bien  est  il  vray  qu'une  sienne  sœur  fut 
mariée  au  s""  de  la  Molle  dont  une  fille  fut  mariée  au  s'  de  Gaubert 

'  Voir  à  l'Appendice  iin  loblcau  gdnéa-  que  peuvent  présenter  les  indications  four- 
logique  dressd  par  M.  le  marquis  do  Bois-  nies  par  Peiresc.  Ce  tableau  me  dispense 
gelin ,  où  sont  éclaircies  toutes  les  dilEcultés        de  mettre  ici  la  moindre  annotation. 


/j32  lettres  de  PEIRESC  [1626] 

comme  vous  aviez  escript  sur  le  mémoire  du  s""  de  la  Verdiere  de  vostre 
main.  Quant  à  M'  de  Cujes,  M'  de  la  Faye  s'est  trouvé  en  main  la  re- 
queste  de  récusation  préparée  contre  luy,  dont  je  vous  envoyé  la  coppie, 
où  vous  verrez  qu'il  estoit  cousin  germain  de  la  femme  du  s''  de  Ma- 
ligay,  qui  fut  par  le  mariage  de  Madeleine  de  Glandeves  (sœur  de 
François,  seigneur  de  Cujes,  père  du  conseiller)  avec  le  s"'  de  Limans 
llodulf,  et  la  dame  de  Maligay  est  cousine  germaine  de  M'  de  Luxem- 
bourg par  le  moyen  d'une  fille  dudict  s'  de  Limans  d'un  second  ma- 
riage avec  une  de  Cubieres,  laquelle  fille  du  s''  de  Limans  estoit  mère 
du  s'  de  Luxembourg  qui  pourroit  avoir  les  noms  des  mères  et  ayeulles 
du  dict  s''  de  Limans.  Je  crois  qu'il  se  trovueroit  des  alliances,  mais  en 
degrez  esloignez. 

D'alliance  avec  le  présidant  Garriolis,  avec  M'  de  Monts,  je  n'en  ay 
peu  apprendre  aulcune.  Celle  de  Mazarques  est  notoire,  car  le  con- 
seiller de  Montz  en  a  espousé  la  fille,  ce  qui  lie  le  père  et  le  fils. 
M'  d'Antelmy  est  père  de  celui  qui  a  espousé  la  sœur  de  la  conseillère 
de  Monts.  M'  de  Mouriez  est  neveu  dudict  s""  de  Mazargues.  M"'  de  Ver- 
gons  est  frère  utérin  d'un  aultre  neveu  dudict  s'  de  Mazargues.  Je 
fouilleray  tant  que  je  pourray,  mais  je  n'en  espère  pas  grande  chose 
qui  vaille  de  plus.  Bien  vous  ay  je  mandé  que  M"  de  Monts  frères 
accompaignoient  M"^  de  Luxembourg  à  la  sollicitation  de  leur  chef.  Il 
y  auroit  tousjours  quattre  parentz  au  degré,  ce  qui  suffit  en  ce  Parle- 
ment icy,  et  si  bien  les  deux  pères  tant  de  Montz  que  de  Mazargues  se 
sont  desmis  de  leurs  charges,  si  est  ce  qu'ils  entrent  toutz  les  jours 
quand  bon  leur  semble  et  M''  de  Montz  père  a  encore  le  rapport  de 
quelques  petites  requestes. 

Quant  au  sentiment  des  juges,  ils  se  sont  tousjours  tenuz  fort  cou- 
vertz  et  les  uns  et  les  aultres.  Je  crois  que  si  les  principaulx  y  trouvent 
fondement,  ils  n'abandonneront  pas  le  droict  de  M'  de  Massez,  entre 
aultres  M""  Toron,  M'"  Ollivier,  M"^  Mainier  et  possible  M-^  d'Oppede, 
selon  ce  que  je  vous  en  ay  mandé  cy  devant,  à  quoy  je  pense  qu'Albert 
se  portera  et  M"'  d'Agut  infailliblement.  Aultres  foys  j'en  eust  dit  aultant 
du  présidant  Mounier  et  de  Moriez,  mais  si  ce  n'est  pour  mieux  couvrir 


[1626]  À  SA  FAMILLK.  433 

l'enjeu  ils  se  sont  un  peu  laissez  aller  à  celte  vision  et  M'  de  Lestang  a 
tant  neglij]é  les  propositions  faiclcs  à  Moriez  qu'il  ne  luy  a  pas  seule- 
ment jamais  escrit,  dont  il  a  tcsnioigné  du  sentiment;  pour  Venel,Boyer, 
Antelmy,  Flotte,  cela  va  de  longue  au  contraire,  et  crains  bien  Cliaine. 
Le  doyen  ira  oh  Dieu  le  portera  sans  guieres  de  choix.  Enfin  tout  cela 
est  bien  incertain  et  a  esté  si  négligé  que  je  ne  sçaurois  que  m'en  pro- 
mettre ,  mon  intervention  estant  non  seulement  inutile ,  mais  nuysible  en- 
vers aulcuns  qui  me  portent  de  l'envie  et  rancune,  lesquels  ne  s'ouvri- 
ront pas  à  moy  et  ne  prendront  pas  en  bonne  part  ce  qui  viendra  de 
moy  comme  ils  feroient  de  la  partie  intéressée.  Je  crains  encores  que 
cez  changementz  pour  le  despartement  du  Levant  ne  laissent  ouvrir 
l'oreille  à  Albert,  s'il  n'espère  plus  ce  qu'il  esperoit  devant.  Enfin  une 
évocation  dans  cette  conjoncture  de  temps  semble  grandement  propice, 
sauf  en  cas  de  besoing  de  s'en  despartir  en  aultre  temps.  Mais  il  n'y  a 
pas  un  moment  à  perdre,  car  les  chicanes  ne  peuvent  pas  tant  durer 
icy  comme  ailleurs  et  sera  peut  estre  impossible  d'empescher  que  le 
procez  ne  soit  entamé  bien  tost.  On  presante  une  requeste  de  dellay  à 
tout  bazard.  M"^  le  Rapporteur  s'en  va  faire  à  Marseille  l'audition  de 
M"""  d'Ailemaigne  et  informer  de  la  vérité  du  faict  de  sa  translation 
à  la  Visitation  S'"  Marie.  Gela  nous  donnera  encores  quelques  jours  de 
relasche,  mais  sans  mentir  M'  de  Lestang  a  grand  tort  de  tant  se  faire 
prier  h  venir.  Son  absance  est  grandement  préjudiciable'. 


CXXXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Vous  verrez  par  les  lettres  que  je  vous  envoya  de  M'  Durand,  de 
M""  Viaz  et  de  M''  Signier,  comme  celte  entreprinse  du  commerce  de 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  u°  5170,  fol.  3o5.  Autographe 
eu  chilFres. 

VI.  55 


UZU  LETTRES  DE  PEIRESC  [16'i6] 

Perse  est  venue  en  mauvaise  conjoncture  pour  les  Marseillois,  et  qu'elle 
n'est  nullement  faisable  pour  leur  regard.  Il  fauldroit  que  ce  fussent 
les  grosses  bources  de  Paris  et  par  les  lettres  de  mon  cousin  de  Meaux 
vous  verrez  le  supplément  de  ce  qu'il  mandoit  par  ses  précédantes 
d'avoir  faict  ;\  Beaugentier  pour  voz  plantes.  El  que  l'on  levé  noz  sels  de 
l'an  iGaB,  y  en  ayant  desja  2200  ouUes  de  levées  à  ce  que  me  mandoit 
mon  cousin  d'Orves.  De  Riia  m'avoit  remis  à  cette  levée  pour  clorre 
ses  comptes.  Je  pense  que  tout  sera  bientost  achevé  de  lever,  et  par 
ce  moyen  il  y  pourroit  avoir  de  quoy  vous  secourir.  De  Cujes  est  icy 
adjourné  en  persone  pour  avoir  contrevenu  aux  inhibitions  de  bastir. 
Je  n'ay  encores  peu  aller  chercher  le  sac  de  cez  vieux  papiers  d'Ieres. 
Il  m'a  faict  assigner  aujourd'huy  en  reprinse  de  procez ,  de  sorte  qu'il 
n'y  a  plus  moyen  de  reculer.  Je  tascheray  de  les  aller  chercher  demain 
mesmes  Dieu  aydant  en  vostre  estude. 

M'  le  présidant  Seguiran  a  enfin  retiré  les  extraicts  qui  seront  cy 
joincts  des  quattre  pièces  contenues  au  billet  de  Mess"  du  Puy  et  Go- 
defroy  qui  luy  ont  donné  de  la  peine  comme  si  c'estoit  quelque  grande 
chose,  tant  l'ignorance  et  la  desfiance  de  cez  auditeurs  est  grande.  J'y 
en  ay  joinct  une  aultre  que  je  rencontray  par  hazard,  ces  jours  passez, 
dans  ma  vieille  estude,  du  mariage  de  la  femme  de  nostre  dernier 
Comte  avec  une  fille  de  Lorraine  soubs  des  renonciations  de  droicts  et 
reserves  notables  en  deffault  d'hoirs  légitimes  (sans  dire  masles)  de 
René  de  Lorraine  son  frère. 

L'auditeur  Buisson  filz  avoit  un  petit  procez  devant  le  Seneschal 
contre  un  marchand  pour  des  fournitures  qu'il  fut  condamné  de  payer 
en  jurant  par  le  marchand.  Il  rencontra  à  la  place  le  procureur  Arbaud 
et  luy  fit  des  reproches  de  ce  jugement,  disant  qu'il  luy  estoit  suspect 
et  récusé,  lequel  respondit  qu'il  n'avoit  jamais  esté  récusé,  et  l'aultre 
fut  si  fou  qu'il  luy  dit  en  pleine  place  qu'il  en  avoit  menty.  Arbaud  en 
fit  plainte,  sur  laquelle  il  fut  ordonné  que  Buisson  s'en  plaignit  à  la 
Chambre  des  Comtes,  où  y  eust  arrest  portant  descharge  à  Buisson  de 
la  dicte  assignation,  et  adjournement  personnel  au  lieutenant  gênerai 
et  audict  Arbaud,  substitut  du  procureur  gênerai  du  Roy  au  siège 


[16201  À  SA  FAMILLE.  435 

dudict  Seneschal,  exploicté  par  un  huissier  des  Comptes  qui  ne  voulut 
pas  donner  de  coppie,  de  sorte  que  ledict  lieutenant  s'en  estant  venu 
plaindre  au  Parlement,  l'iiuissier  fut  mandé  et  luy  lut  enjoinct  d'expé- 
dier la  coppie  par  tout  le  jour,  et  neantmoins  à  la  requeste  du  Procu- 
reur gênerai  fut  ordonné  qu'il  seroit  infoi'mé  de  l'excez.  A  ce  matin 
l'information  a  esté  rapportée  avec  la  coppie  de  l'arrest  de  Mess"  des 
Comptes,  et  a  esté  décrété  adjournement  personnel  contre  l'auditeur 
Buisson,  et  le  lieutenant  et  substitut  ont  esté  deschargez  de  l'adjourne- 
ment  personnel  à  eux  donné  devant  la  Chambre  des  Comptes,  et  déf- 
iances faictes  à  Buisson  et  Ai'baud  de  se  prouvoir  ailleurs  qu'au  ]\Trle- 
ment  sur  ce  subject.  Vous  ouyrez  possible  parler  de  cette  contention. 
En  voila  le  destail.  Mess"  des  Comptes  avoient  faict  un  in  mente  re- 
tentum  que  leur  arrest  ne  seroit  pas  exploicté,  attendant  de  terminer 
l'affaire  amiablement.  Mais  la  violance  de  tous  les  auditeurs  fut  telle 
qu'ils  passèrent  par  dessus  l'in  mente  retentum,  dont  il  y  a  bien  eu  du 
bruict  cntr'eux. 

Je  suis  bien  marri  du  retardement  de  ce  messager  d'Avignon,  car 
malaisément  arrivera  il  à  temps  que  les  arbres  ne  soient  trop  advancez, 
et  s'Hs  sontaussy  mal  accommodez  que  ceux  de  M''  Robin,  ce  sera  en- 
cores  pix,  avec  les  challeurs,  car  les  aultres  se  trouvèrent  si  secs  que 
M'  d'Espinouse  n'eut  pas  courage  de  les  greffer  à  mesure  qu'ils  arrivè- 
rent, ains  les  fit  jetter  dans  l'eau  pour  tascher  de  les  r'avigourer  un 
peu,  et  me  manda  que  si  j'en  recevois  d'aultres  je  les  fisse  inconti- 
nent jetter  dans  l'eau.  Toutefoys  il  mandoit  qu'il  tenteroit  fortune.  Je 
plains  surtout  cette  poire  de  Suisse.  J'ay  envoyé  alTorce  greffes  à  M''  de 
Cambolas  de  pommes  qu'il  m'avoit  marquées,  et  d'aultres  espèces  et 
afforce  poires.  Et  crains  un  peu  qu'ils  n'arrivent  tard.  J'en  a  vois  ré- 
servé encores  quelques-uns  pour  les  vous  envoyer  qui  n'avoient  pas 
esté  icy  à  temps  pour  Bresson,  mais  ne  se  presantant  pas  de  commo- 
dité et  la  saison  commançant  à  passer,  possible  ne  les  vous  envoyeray 
je  pas. 

Je  reeeus  hier  de  Venize  une  cassette  de  livres  qui  n'avoit  peu  venir 
depuis  plus  d'un  an  à  cause  des  troubles,  où  j  eus  les  œuvres  dAldro- 

55. 


-430  LETTRES  DE  PEIRESG  |1C26] 

vandus  en  8  volumes  fort  beaux',  les  voyages  del  Ramnusio^,  et  quel- 
ques aultres  assez  curieux,  mesmes  quelques  généalogies  que  je  n'a  vois 
pas  bonnes  pour  mon  recueil,  mais  le  Pomponatius  de  anima  n'y 
fut  pas^.  11  y  a  un  exemplaire  des  Origines  Patavinœ  de  M""  Pignoria", 
de  sorte  qu'il  y  en  aura  un  pour  M''  du  Puy,  et  si  le  pacquet  n'est  trop 
gros,  je  le  vous  envoyeray  présentement.  Cela  me  faict  souvenir  que 
M'  Tavernier  s'est  equivocqué  de  dire  à  M'  du  Cliesne  que  je  de- 
mandois  les  armoiries  de  son  livre  de  Montmorency;  je  ne  demandois 
que  des  généalogies,  s'il  y  en  avoit  qui  se  peussent  desmembrer  en 
feuilles  séparées^.  Faittes  que  ledict  Tavernier  exhibe  mes  mémoires, 
et  ne  fault  que  les  suyvre. 

Au  surplus  M""  d'Agut  attend  avec  une  merveilleuse  impaliance  ses 
livres,  et  à  celte  heure  que  la  paix  est  publiée  à  Nismes,  il  croid  que 
les  chemins  n'ont  plus  de  danger.  Si  j'eusse  sceu  à  qui  l'adresse  en  avoit 
esté  faicte  à  Lyon,  j'eusse  escript  à  quelqu'un  pour  en  prendre  un  peu 
de  soing.  Vous  nous  debviez  bien  mander  quel  estoit  le  tiltre  de  ce 
libvre  de  Santarelli  et  la  forme  *^.  Vous  verrez  les  coppies  des  lettres  de 
M'  de  Rohan  tant  à  M''  de  Montauban  pour  le  comprendre  en  la  paix, 
qu'à  M'  Desportes  qui  avoit  à  ce  soir  avec  luy  un  gentilhomme  qui  de 
sa  part  a  esté  dans  Nismes  faire  publier  la  paix,  avec  des  grandes  et 
universelles  acclamations.  Je  prendray  la  première  commodité  de  Rome 
pour  escrire  en  faveur  de  Dom  du  Puy  à  tous  mes  amys;  j'y  ay  envoyé 


'  Nous  avons  déjà  renconlrd  ie  nom 
d'Ulysse  Aldrovandi ,  le  célèbre  naturaliste  de 
Bologne.  Aux  huit  volumes  de  V Histoire  na- 
turelle dont  parle  Peiresc  ont  été'  ajoutés, 
plus  lard,  d'autres  volumes  publiés  d'après 
les  manuscrits  de  l'auteur.  L'ensemble  forme 
treize  volumes  in-fol.  (1599-1668).  Voir  la 
description  des  onze  parties  du  recueil  dans 
le  Manuel  du  libraire  (1,  i55-i56). 

*  Navigationi  e  viaggi  raccolti  già  da  Gio. 
Bal.  Ramuxio  (Venise,  Giunti,  3  volumes, 
in-fol., de  i55oà  iSSg).  Voir  divers  détails 
sur  les  nombreuses  réimpressions  de  ces 


trois  volumes  dans  le  Manuel  du  libraire 
(IV,  noo). 

'  S'agit-il  là  des  œuvres  de  Pierre  Pom- 
ponace  {P.  Pomponatii  opéra,  Bâle,  1667) 
ou  de  quelque  traité  particulier,  comme  le 
Tractaius  de  immorltilitate  animœ  (Bologne, 
i5i6,  in-fol.;  Venise,  iSaS,  in-fol.,  etc.)? 

*  Le  origini  di  Padova,  scritte  da  Lorenzo 
Pignoria  (Padoue,  i6a5,  in-/i°). 

'  Histoire  généalogique  de  la  maison  de 
Montmorency  et  de  Laval  (Paris ,  1 6 a  4 ,  in-P). 

"  Sur  le  P.  Anl.  Sautarelli,  voirie  recueil 
Peiresc-Dupuy  (1,  lia  et  suiv.) 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  •  437 

par  frerc  Bcrtran  le  bréviaire  et  aultres  livrets  de  M''  Aleandro.  Cez 
feriats  me  viendront  bien  à  propos  Dieu  uydant.  Le  s'  ^Enea  n'a  pas 
encor  aclievé  sa  cure  et  me  change  ast  Jieure  de  remèdes  plus  doulx; 
elle  va  fort  lentement  sur  cette  fin,  parcequ'il  n'a  osé  rien  coupper  sur 
moy  comme  il  faisoit  aux  aultres.  Dieu  me  guarira  quand  il  luy  plairra 
et  je  seray  tousjours, 
Monsieur  mon  frère , 

vostrc  bien  humble  et  ad'eclionné  h'ere  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  3o  mars  i6a6. 

Je  plains  le  pauvre  père  Coton  '. 

Nous  decretasmes  sammedy  l'information  que  M'  de  Bagarris  estoit 
allé  faire  à  Marseille,  et  ordonnasraes  que  les  pères  Michaelis  et 
Riqueti^  Jesuistes  seroient  assignez  pour  venir  respondre  sur  les 
faicts  résultants  de  l'information;  ils  ont  prévenu  l'assignation  et  se 
sont  prcsantez  aujourd'liuy.  M'  de  Bagarris  les  ouyra  demain  matin. 
Aussytost  nous  jugerons  ses  responses;  ils  ont  rapporté  quelques  or- 
nements d'Eglise  que  la  dame  d'Allemagne  leur  avoit  faict  remettre 
en  main. 

Le  mémoire  des  additions  au  Golzius  est  fort  exacte.  Je  ne  sçay  si 
tout  cela  se  pourra  recouvrer. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  je  receus  de  Beaugenlier  sammedy  une 
boitte  de  Tulipes  priiitanieres  bien  jolies  entre  lesquelles  il  y  avoit  un 
de  cez  S'-Pierre  qui  estoit  assez  beau  et  un  bouquet  de  cez  Tulipes 
Robin,  selon  le  billet  que  le  Prieur  y  avoit  mis,  lesquelles  semblent  les 
carmilles,  mais  au  lieu  du  blanc  yl  y  avoit  du  jaulne  paille  avec  une 
large  bordeure  incarnate  fort  gentile  à  mon  gré.  Voz  Violiers  ne  se  sont 

'  Pierre   Colton   était    mort  h   Paris  le  à  Grenoble  (i  6a  9),  qui  fut  ensuite  pendant 

ig  mars.  trois    nu'i    supérieur   de   ia   résidence  de 

'  C'est  le  P.  Thomas  Riquety,  né  à  Mer-  Marseille  et  qui  mourut  eu  celte  ville  le 

seille  le  1"  août  i584,  que  l'on  trouve  en  1"  décembre  i638.  (Communication  du 

i6a6  dans  sa  ville  natale,  qui  alla  plus  tard  R.  P.  C.  Sominervogel.) 


/i38  •  LETTRES  DE  PEIRESG  [IG26] 

trouvez  que  touts  simples,  poinct  de  doubles.  Je  fis  voir  le  tout  à  M' le 
premier  consul  de  La  Bastide  qui  les  trouva  excellentz,  et  puis  je  les 
envoyay  à  ma  niepce  aux  Sainctes  Maries  laquelle  a  faict  que  son  église 
a  aultant  eu  de  veûes  pour  les  fleurs  que  pour  des  pardons,  les  dames 
y  accourants  à  foulle  pour  cette  curiosité  '.  Elle  vous  escript.  Vous 
aurez  la  responce  des  lettres  de  voz  Pères  Capucins.  Je  n'ay  pas  encor 
eu  celle  du  P.  André  d'Avignon.  Corberan  escript  à  son  père  et  a  esté 
bien  aise  d'en  apprendre  des  nouvelles  ^. 

Je  vous  prie  de  sallûer  M'  du  Puy  et  M'  Godefroy  si  je  ne  leur 
puis  escrire  de  ce  coup,  car  il  est  bien  tard  et  je  suis  bien  las'. 


CXXXII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  vostre  despesche  du  20  et  auparavant  celle  du  1 7  et 
pense  vous  avoir  accusé  si  je  ne  me  trompe  la  réception  précédante  de 
celles  du  10  et  du  i3  qui  vindrent  ensemble.  Et  ay  rendu  ou  envoyé 
par  voyes  asseurées  toutes  les  lettres  y  contenues  mesmes  celles  de 
Mad'=  la  Comtesse*,  et  le  pacquct  de  M'  d'Andrault  à  qui  son  procureur 
en  accuse  la  réception,  comme  je  feray  aussy  en  cas  que  j'aye  assez  de 
temps;  sinon  il  m'excusera  pour  ce  coup. 

•  M'  Lombard  a  faict  le  plan  de  l'archevesché  que  je  vous  envoyé 
assez  exactement,  oij  vous  pourrez  voir  l'estage  qui  est  à  plan  pied  de 
la  terre,  et  celuy  qui  est  au  dessus,  avec  toutes  leurs  dimensions  et  cap- 

'  11  s'agit  là  de  Claire  de  Fabri  et  c'est  le  prénom  de  Guillaume,  dans  une  liste  de 

un  renseignement  h  joindre  à  ceux  qui  ont  la  Gonfri^rie  de  1627.  Voiries  relieurs fran- 

éié  réunis  dfins  la  brochure  consacrée  à  une  çais,  par  E.  Thoinan,  p.  aSa. 

nièce  de  Peiresc.  '  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 

'  Simon  Corberan  avait  pour  père  un  sitions  françaises,  n°  Siyo,  fol.  807.  Auto- 
Parisien,  qui  devait  être  aussi  relieur,  si,  graphe, 
comme  je  le  crois,  c'est  lui  qui  figure,  avec  *  La  comtesse  de  Garces. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  â39 

pacitez,  et  pour  les  caves  soubterraines,  elles  y  sont  cottées  en  sorte 
qu'elles  se  peuvent  aiseement  imajjincr  sans  en  faire  un  dessain  à  part, 
comme  aussy  la  troisiesme  estagc  qui  n'est  qu'en  galletas. 

Mais  par  malleur  M''  Lombard  s'en  est  retourné  à  Marseille  sans  que 
j'eusse  veu  ses  dessains,  et  a  oublié  d'y  cotter  les  mesures  des  exhaul- 
sements  des  planchers  pour  la  tapisserie,  encores  que  je  l'en  eusse  fort 
prié.  Il  est  bien  vray  que  quand  je  luy  dis  qu'il  les  prinst,  il  me  res- 
pondit  qu'il  les  avoit  desja  toutes  prinses  et  baillées  à  M'  Marcbier  qui 
l'avoit  asseuré  de  les  avoir  envoyées  à  M' l'Archevesque,  de  sorte  qu'il 
se  sera  arresté  à  cela  pour  ne  refaire  une  seconde  foys  une  chose  ja 
faicte,  et  toutefoys  nonobstant  tout  cela,  je  luy  avois  fort  recommandé 
qu'il  les  prinst  de  rechef  et  qu'il  les  cottast  sur  son  dessain.  Mais  si  tost 
qu'il  sera  de  retour  je  les  luy  feray  reprendre  et  les  vous  envoyeray  en 
un  mémoire  à  part. 

Tant  y  a  que  vous  y  verrez  la  proximité  de  la  salle  du  billard  cottée  X 
et  de  la  chambre  qui  est  joignante  cottée  Y  laquelle  touche  la  chap- 
pelle  8'*=  Anne  par  où  l'on  peult  fort  facillement  descendre  dans 
l'église,  voire  si  on  veult  par  un  escallier  qui  est  dans  la  Tour  de  la  Pre- 
voslé,  lequel  descendoitjusques  à  plan  pied  de  l'église  anciennement, 
et  servoit  à  l'usage  des  chanoines  quand  ils  descendoient  du  dortoir 
droict  à  l'église  sans  faire  le  tour  du  cloistre,  n'y  ayant  qu'un  douzaine 
de  degrez  à  reslablir  qui  avoient  esté  couppez  pour  aggrandir  le  pas- 
sage qui  va  à  8'°  Anne.  Et  il  n'y  a  qu'à  tirer  une  petite  galerie  de  la 
chambre  Y  à  la  dicte  Tour,  laquelle  n'aura  pas  une  toise  de  long. 
Quant  à  la  basse  court, je  ne  pense  pas  qu'il  fust  malaisé  d'obtenir  du 
chappilre  ce  coing  du  ciuveticre  qui  est  derrière  le  pi-esbytere  de 
l'église  où  il  se  feroit  une  belle  basse  court  avec  sa  porte  cochere,  et  là 
on  pourroit  prendre  un  grand  escallier  à  double  pallier  sur  le  bout  de 
la  salle  qui  touche  la  chambre  K  attendu  que  la  longueur  de  la  dicte 
salle  est  disproportionnée  et  elle  en  seroit  beaucoup  plus  belle  et  plus 
habitable  et  en  ce  cas  il  fauldroit  raser  la  vieille  montée  qui  est  prinse 
dans  la  basse  court,  pour  y  r'emplacer  la  croisée  de  fenestres  qu'on 
prendroit  ])our  la  nouvelle  montée.  Et  au  lieu  de  la  vieille  moulée  je 


/1/40  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

tirerois  une  terrasse  pour  aller  à  la  galerie  sans  passer  dans  les  cham- 
bres, affin  d'escarrir  et  alligiier  la  basse  court  avec  le  jardin.  Enfin  il 
se  trouvera  assez  d'expédients  pour  se  bien  accommoder  pour  peu 
[que]  M''  l'Archevesqiie  y  veuille  despendre. 

Quant  à  l'eau,  j'ay  veu  le  puis  de  la  maison  d'Orcel  qui  est  à  l'un 
des  bouts  du  cimetière,  dont  l'usage  est  i-eservé  à  l'Archevesché  et 
dont  les  fonteniers  disent  qu'il  se  peult  faire  une  fontaine  dans  le 
jardin.  Au  reste  c'est  une  eau  trez  bonne  et  courante  visiblement 
dans  le  puis,  ce  qui  ne  coustera  pas  grand' chose  à  cause  de  la  pro- 
ximité. 

Oultre  cela  j'ay  apprins  que  l'eau  de  la  fontaine  d'Espelug  souloit 
couler  à  l'Archevesché  et  dans  le  chappitre,  et  que  le  chappitre  la 
remit  à  la  ville  sans  consentement  de  lEvesque  qui  estoil  absant,  de 
sorte  que  la  crainte  de  la  voir  revandiquer  fera  que  la  ville  consentira 
facilement  d'en  desparlir  quelque  portion  à  M'  l'Archevesque. 

Pour  le  parterre  vous  aurez  sceu  que  le  jardinier  vient  de  Beaugen- 
tier  afin  d'y  travailler.  Les  pluies  rabieuses  de  cez  jours  passez  l'ont 
empesché  quelques  jours  d'y  travailler,  et  de  pouvoir  avoir  achevé  les 
cabinets  avant  la  fin  de  la  lune,  mais  le  plan  estoit  arraché  en  bonne 
saison,  et  j'espère  qu'il  achèvera  demain.  11  a  planté  lesdictz  cabinetz 
d'Ormeaux  aux  encoigneures,  et  l'entre  deux  garny  d'Aubespin  et  de 
Couldrier.  Et  j'y  ay  faict  entrelasser  une  vingtaine  de  petits  Platanes 
de  nostre  jardin ,  qui  grossissent  vistement  et  font  un  bel  ombrage.  Il 
ne  s'en  est  poinct  mal  acquitté,  car  les  dimensions  y  sont  bien  observées 
dans  les  proportions  du  dessain  de  Froncino.  J'y  pensois  une  foys  mettre 
les  Meuriers  blancs  qui  estoient  desjà  dans  le  jardin,  mais  je  changeay 
d'advis  quand  il  me  souvint  que  les  meures  quoyque  petites  importu- 
nent en  leui-  saison  ceux  qui  veulent  prendre  le  frais  dans  cez  cabinets, 
oultre  que  la  friandise  de  la  feuille  pourroit  faire  dispenser  quelque 
femme  de  consierge  de  faire  de  la  soye,  ce  qui  feroit  rabougrir  les  ar- 
bres, et  les  empescheroit  de  couvrir.  Oultre  aussy  que  cet  arbre  se 
revestit  fort  tard  de  verdure,  et  se  despouilie  plus  tost  que  tout  aultre. 
Nous  avons  eu  peine  de  trouver  des  Ormeaux  bien  propres,  et  en 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  ààl 

avons  prins  non  seulement  dans  le  terroir,  mais  aussy  à  Merar- 
gues,  à  S'  Cannai  et  à  Jouques^  car  la  lune  et  la  saison  nous  pres- 
soient  trop. 

Dans  le  croissant  de  la  présente  lune  nous  tascliei'ons  de  planter  le 
Bouys  du  parterre,  aprez  avoir  garny  le  bas  du  mur  de  la  Gallerie,  de 
Lillac-  et  du  Genest,  à  faulle  d'aultre  plan  qui  vaille.  Nous  sèmerons 
du  Laurier  au  costé  qui  regarde  le  Septentrion,  et  pour  celuy  du  Midy, 
nous  verrons  d'y  mettre  du  Jassemin,  attendant  si  M"'  l'Archevesque  y 
vouldra  mettre  aultre  chose.  Si  cez  Ormeaux  icy  ne  luy  agréent  pour 
n'estre  que  de  petite  feuille,  on  pourra  faire  apporter  des  greffes  de 
ceux  d'Orléans  de  la  grande  feuille  et  les  faire  anter  dans  un  an  ou 
deux. 

Simeonis  m'est  venu  faire  un  fort  honorable  compliment  de  la  part 
de  M''  de  Gomerville  touchant  ses  livres,  mais  je  n'ay  peu  prendre  le 
temps  de  retourner  là  hault  quant  et  luy  pour  les  revoir,  et  en  faire 
prendre  ceux  du  billet.  Ce  sera  plus  commodément  durant  que  le  jar- 
dinier trasscra  sa  broderie,  car  je  tascheray  de  m'y  trouver,  comme  je 
lis  quand  il  trassa  les  cabinets ,  oii  il  est  allé  si  exactement  qu'il  ne  s'y 
est  pas  perdu  un  poulce  de  terre. 

Je  pense  vous  avoir  escript  que  M'"  Marchier  envoyoit  icy  un  mullet 
chargé  de  fruicts  de  Grenoble,  qui  m'apportoit  des  greffes  de  pommes, 
lequel  fut  prins  par  les  gents  de  M"'  de  Moniauban,  qui  ne  nous 
ont  pas  seulement  renvoyé  noz  lettres.  J'en  escrips  demain  à  M'  de 
Montauban  par  un  homme  que  Barre  de  Meyrargues  y  envoyé  pour 
y  porter  le  reste  de  sa  rançon,  et  me  plaindray  bien  à  luy  de  cette 
discourtoisie.  Vous  en  devez  bien  faire  aultant  de  vostre  costé.  Je  n'ay 
pas  pu  voir  le  muUetier  qui  n'arriva  que  depuis  trois  jours,  parce  qu'il 
passa  oultrc  à  Marseille,  à  ce  qu'on  m'a  dict.  J'eusse  bien  voulu  sçavoir 
le  destail  de  sa  prinse,  et  à  qui  il  remit  noz  lettres. 

M''  le  marquis  des  Portes  vient  d'arriver  icy  de  Marseille  oii  il  est 
allé  visiter  M''  de  Guise  accompagné  d'une  douzaine  de  ses  cappitaines 

'  Toutes  ces  localités  ont  été  déjà  mentionnées.  —  '  On  remarquera  celte  forme  du 
mol  nias. 

vr.  56 


442  LETTRES  DE  PEIRESG  [162G] 

et  s'en  va  demain  au  matin.  Je  m'en  vay  le  voir  et  pour  cet  effect  je 
finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  lundy  an  soir  3o  mare  1696'. 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  809.  Auto- 
graphe. Au  folio  3 1 1  on  trouve  une  lettre  on 
chiffres  (avec  traduction)  écrite  le  m^ine 
jour  par  le  premier  président  à  Vaiavez.  La 
voici  :  irMonsieur,  je  suis  oblige'  de  vous  faire 
sçavoir  ce  qui  est  venu  à  ma  notice  aflin  que 
selon  vostre  prudence  vous  voyez,  s'il  vous 
plaict,  ce  qui  sera  nécessaire  de  faire.  J'ay 
appiins  que  M'  de  Guise  se  remet  en  mau- 
vaise humeur  contre  moy  sur  le  subjecl  de 
nostre  deputation   et  m'a  faict  pressentir 
soubs  main  sans  vouloir  estre  nommé  neant- 
moins  de  l'interrompre  et  ne  la  faire  pas 
passer  avant,  niais  de  me  bien  rejoindre 
avec  luy.  Je  n'ay  point  voulu  desmordre  ny 
entendre  à  touts  ses  discours.  On  m'a  faict 
cognoistre  que  son  dessein  est  de  renverser 
tout  sur  moy  qui  le  faicts  faire  ou  par  ven- 
geance ou  par  interest;  le  premier  en  haine 
de  ce  que  mon  dit  seigneur  assiste  cez  gentz 
de  Mareeille  et  leur  a  faict  avoir  leurs  lettres 
de  grâce;  le  second  parce  que  je  me  veux 
mettre  en  considération  auprez  du  Roy  pour 
tirer  la  finance  de  mon  office.  J'ay  repondu 
à  celuy  qui  m'a  dict  cela  que  tout  cela  estoit 
fort  esloigné  de  la  vérité.  Quant  au  premier, 
que  tant  s'en  fault  que  l'assistance  que  M' de 
Guise  faict  à  cez  gents  là  soit  cause  de  ce 
qui  est  arrivé,  que  au  contraire  il  auroit 
rompu  avec  nous ,  et  estoit  entré  en  conten- 
tion avant  que  leur  avoir  procuré  leur  grâce , 
ce  qu'il  a  faict  en  haine  de  ce  que  nous  nous 


estions  employez  en  la  conservation  des 
droicts  du  Roy  ou  de  l'aultorité  de  la  Com- 
paignie  et  que  j'estois  en  cela  demeuré  uny 
avec  la  Cour  et  que  j'avois  fuict  ce  que  je 
debvois,  oultre  que  je  n'ay  point  d'interest 
particulier  en  cette  affaire,  que  c'est  l'aul- 
torité du  Roy  et  de  sa  justice  qui  y  est  of- 
fencée ,  mais  qu'on  se  veult  imaginer  que 
j'en  faicts  ma  cause  propre ,  ce  qui  n'a  ja- 
mais esté,  et  les  députez  de  la  Cour  feront 
bien  voir  où  gist  l'interest.  Quand  au  second, 
je  repondis  que  je  ne  pensois  pas  h  deman- 
der aulcune  recompence  au  Roy  de  vingt 
ans  que  j'avois  cesle  consolation,  que  le  Roy 
estoit  pour  vivre  long  temps  et  que  je  n'estois 
pas  si  vieil  que  si  Dieu  le  permettoit,  je  ne 
peusse  servir  longuement  Sa  Majesté ,  et  par 
ainsin  il  n'y  avoit  rien  qui  me  pressast  joint 
que  mes  enfans  sont  en  fort  bas  aage  et  que 
je  croyois  en  bien  et  fidèlement  servant  de 
pouvoir  espérer  ce  que  les  aultres  qui  ont 
esté  devant  moy  avoient  eu.  Joint  que  la 
deputation  n'estoit  pas  faicte  pour  moy  seul , 
mais  que  c'estoit  la  Gompaignie  qui  l'avoit 
faicte,  à  quoy  je  ne  pouvois  rien,  et  que 
c'estoit  un  artifice  dont  on  usoit  de  me 
prendre  à  partie  de  tout  ce  qui  arriveroit,  ce 
qui  n'estoit  pas  juste.  J'ay  creu  (ju'il  estoit  ex- 
pédiant que  vous  le  sceussiez  à  jjonnc  heure, 
car  infailliblement  on  ne  manquera  pas 
d'user  de  cez  belles  inventions  et  cependant 
il  est  expédiant  d'y  remédier  et  prévenir  ce 
dessain.  Je  vous  supplie  donc  d'y  faire  ce  que 


[1626]  À   SA  FAMILLE.  W3 

cxxxm 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Suyvant  ce  que  je  vous  avois  mandé  par  mes  dernières,  les  cabinets 
furent  complantez  sur  la  fin  de  la  dernière  lune  dans  le  jardin  de 
M""  l'Arclievesque  d'Aix,  tant  d'Ormeaux  pour  les  principales  encoi- 
gneures  et  l'entre  deux  de  Coudriers  et  d'Aubespin.  Jetrouvay  paraprez 
dans  nostrc  jardin  des  Sicomores  à  grande  feuille  qu'on  tenoit  pour 
Platanes,  venus  de  graine,  et  en  fis  ranger  une  quinzaine  dans  quelques 
encogneures  desdictz  cabinets  par  le  derrière  de  l'aultre  plan,  ce  qui 
a  si  bien  succédé,  avec  la  pluye  qui  y  est  survenue,  qu'ils  ont  desja 
poulsé  non  seulement  des  bourgeons,  mais  de  fort  larges  feuilles  dans 
1  5  jours  qui  se  sont  escoulez  depuis  qu'ils  furent  mis  en  terre,  ce  qui 
me  faict  es])erer  que  cela  fera  plustost  le  couvert  nécessaire  que  tout 
le  reste,  et  plus  agréable  que  celuy  des  aultres  arbres.  Nous  ne  sceusmes 
avoir  en  ceste  ville  aulcuns  Lauriers.  M''  le  conseiller  Antelmy  '  (qui  est 
bien  glorieux  des  Tulipes  que  je  luy  ay  données)  m'en  a  faict  venir 
d'Agalades^  quelque  centaine,  dont  nous  avons  planté  la  palissade  du 
jardin  qui  est  à  l'aspect  du  Septentrion  et  nous  n'avons  pas  laissé  d'y 
en  semer  de  la  graine,  à  tout  hazard,  et  en  resemerons  à  la  S'  Michel 
et  puis  viendra  ce  qui  pourra.  La  muraille  de  la  gallerie  a  esté  garnie 
de  Lilac  et  de  Genest  qui  poulsent  desja  à  foison.  Le  parterre  est  desja 
tout  planté  de  Bouys  pour  les  compartiments  et  le  collier  du  mitan;  la 
broderie  n'a  encores  peu  estre  achevée,  mais  j'ay  faict  arracher  du  Bouys 
en  bonne  lune,  pour  continuer  incontinant  aprez  festes.  Vous  sçavez 

vous  Irouverex  h  propos  v.l  me  croire  tous-  '  Les  Aygalades.  C'est  un  quartier  rural 

jours,  Monsieur,  voslre  trez  ImmWe  ser-  au  nord  de  Marseille,  qui  tire  son  nom  de 

vikmr.  Ce  3o  mars. —  Du  sieur  d'OppEDE.n  ses  fraiclies  eaux.  Le  marëchal  de  Villnrs  y 

'  Louis  d'Antehny  avait  été  reçu  con-  avait  établi  sa  résidence  d'été, 
seillcr  au  parlement  d'Aix  en  i6a6. 

56. 


liMi  LETTRES  DE  PEIRESC  [162G] 

que  nostre  jardinier  est  un  peu  mol,  et  personne  ne  le  pouvoit  guieres 
soulager.  On  asseure  que  le  plan  n'en  vauldra  pas  moins.  Il  ne  s'est 
peu  faire  mieux,  ne  plus  de  diligence  à  faulte  d'avoir  eu  le  dessain 
aussytost  qu'il  fut  faict,  et  que  le  jardinier  estoit  icy  porté  sur  les  lieux 
quand  vous  m'en  escrivistes  la  première  foys. 

J'ay  faict  niveller  l'eau  du  puys  d'Orcel,  mais  il  s'en  fault  plus  d'une 
toise  qu'il  n'y  ayt  assez  de  pente  pour  couler  au  jardin  de  l'Archevesché. 
A  la  place  de  cela,  j'ay  commancé  à  parler  aux  Consuls',  et  au  pre- 
mier bureau^  j'espère  de  faire  restablir  l'eau  dans  la  cuisine  de  l'Arche- 
vesché, d'où  il  la  fauldra  faire  venir  au  jardin,  pour  l'arrousage  de 
cet  esté  et  du  prochain  afin  de  sauver  le  plan,  qui  se  conservera  assez 
par  aprez  de  luy  mesmes,  s'il  est  une  foys  bien  reprins  et  bien  enra- 
ciné. Il  fauldra  y  faire  une  espèce  de  bassin  en  un  coin  pour  y  puiser 
l'eau  de  la  fontaine,  car  elle  n'y  sçauroit  pas  couller,  estant  basse  comme 
elle  est,  à  plain  pied  de  l'acqueduc  de  la  ville  qui  passe  par  la  grande 
riie,  et  dont  l'eau  est  libre  sans  tuyeau.  Que  si  M'  d'Aix  vouloit  faire 
la  despance  de  la  faire  conduire  par  tuyeau  depuis  la  prinse  qui  est 
hors  la  ville  entre  Bellegarde  et  les  Cappucins^,  elle  pourroit  couler 
au  mitan  du  parterre  de  la  haulteur  de  deux  toises  si  on  vouloit,  à  ce 
que  m'ont  asseuré  les  maistres,  mais  la  despance  de  la  conduicte  seroit 
de  deux  à  trois  cents  escus,  sans  le  bassin  qui  est  aprez  de  tel  prix  qu'on 
vouidroit  selon  la  façon  des  bords  plus  ou  moins  grande.  M'  l'Arciie- 
vesque  aura  loisir  d'y  penser.  Cepandant  on  fera  du  mieux  qu'on 
pourra  pour  saulver  le  plan. 

M'"  Marchier  a  escript  à  M""  de  Mondevergues  qu'il  attend  encores  là 


'  Les  consuls  d'Aix  (de  novembre  lôaô 
à  octobre  1626)  étaient  :  Jean-Louis  de  Co- 
riolis  la  Bastide,  sieur  de  Limaye,  premier 
consul ,  Pierre  de  Fauris  Saint-Vincens ,  asses- 
seur, Philippe  de  Rapelin,  sieur  d'Upio, 
deuxième  consul,  Cyprien  de  Bosco,  tiers. 

'  A  la  première  réunion ,  à  la  première 
séance. 

'  C'est-à-dire,  comme  me    l'explique 


M.  L.  de  Berluc-Perussis,  qui  connaît  aussi 
bien  dans  Aix  l'ancienne  ville  que  la  ville 
actuelle,  entre  la  fontaine  Granet  d'aujour- 
d'hui ,  voisine  de  l'ancienne  porte  Bellegarde , 
et  l'hôpital  Saint-Jaa[ues ,  qui  était  contigu 
au  monastère  des  Capucins.  Cet  emplace- 
ment est  occupé  par  le  boulevard  Notre- 
Dame,  oîi  s'élève  l'orphelinat  du  niêaie 
nom. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  ààb 

M'  l'Archevesque,  de  sorte  que  je  crains  qu'il  n'ayt  encores  retenu  ma 
lettre,  dont  je  serois  bien  niarry. 

M''  de  Bedcjun  est  arrivé  avec  M''  de  Gallice  '  du  voyage  de  Grenoble 
où  ils  ont  eu  arrest  fort  favorable  contre  Cabanes  de  Marseille;  ils  ont 
des  lettres  pour  moy  dudict  s""  Marchier,  à  ce  qu'ils  ont  dict,  mais  je  ne 
les  ay  encores  peu  avoir.  Billon  me  dit  hier  avoir  aprins  d'un  de  cette 
trouppe  là,  qu'on  lenoit  à  Grenoble  que  M'  nostre  Archevesque  traictqit 
l'eschan^'c  de  cette  archevesché  avec  la  Primatie  de  Lyon.  Je  faicts  un 
peu  de  difficulté  de  le  croire,  sçachant  bien  que  M"'  d'Allincourt  laisra 
difficilenient  eschapper  cette  pièce  là  de  sa  maison,  estant  à  sa  bien- 
séance comme  elle  est-.  Encores  que  la  valleur  n'en  soit  pas  peult 
estre  considérable,  ne  possible  esgale  aux  revenus  de  celle  cy.  A  quoy 
j'aurois  bien  du  regret,  car  ce  seroit  aultant  que  de  n'avoir  poinct 
d'archevesque ,  s'il  failoit  n'avoir  que  le  cardinal  de  Marcomont ,  qui  n'est 
pas  pour  bouger  de  Rome  de  long  temps  ^.  Aussy  dict  on  qu'il  avoit  mis 
un  sufTragan  à  Lyon,  et  je  crois  qu'il  fauldroit  qu'il  en  fit  aultant  icy, 
et  Dieu  sçaict  qui  il  clioisiroit. 

Au  surplus  nous  avons  eu  icy  M'  d'Espinouse  qui  disna  devant  hier 
céans  avec  moy,  et  me  dict  que  si  tost  qu'il  eust  les  greffes  que  je  luy 
avois  envoyez  du  s""  d'Aunan  il  les  mit  dans  le  fonds  d'une  source 
de  fontaine  vive,  une  toise  dans  l'eau,  pour  les  r'avigourer  comme  il  a 
souvent  faict  en  semblables  occasions,  à  cause  que  tout  sembloit  sec  et 
perdu;  il  les  a  par  aprez  faict  greffer  et  espère  qu'il  y  en  aura  de  bons 
de  toutes  sortes,  exceptée  celle  que  j'avois  le  plus  à  cœur,  qui  estoit 
cette  poire  de  Suisse  qui  estoit  hors  d'espérance  de  vie,  mais  neant- 
moins  il  n'a  pas  voulu  laisser  d'en  essayer  des  greffes  à  tout  hazard.  Il 


'  Bednjiiii  cal  une  toute  petite  commune 
(moins  d'une  centaine  d"hiil)itants)  de  l'ar- 
rondissement de  Digne ,  canton  de  Barrème ,  h 
1 3  kilomètres  de  Digne.  La  terre  de  liedejun 
fjppartenait  alors  auxGallice.  M.  deOedejunet 
M.  de  Gallice  sont  donc  de  la  m(5me  famille. 
Claude  de  Gallice  avait  étii  reçu  conseiller 
aux  Comptes  en  1G07.  Son  fils  François, 


seigneur  de  Bedejnn,  lui  succéda  en  i638. 

'  Sur  Charles  de  Neufville,  nianjuis  de 
Villeroy  et  d'Halincourt,  voir  le  recueil  Pei- 
resc-Dupuy  (I,  751;  II,  168). 

'  Sur  Denis  Simon ,  cardinal  de  Marque- 
mont,  archevêque  de  Lyon,  qui  allait  mourir 
cinq  mois  plus  tard ,  voir  le  recueil  Peii-esc- 
Dupuy  (I,  76  et  suiv.). 


M6  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

espère  aussy  que  ceux  de  M''  de  Cambolas  auront  eschappé,  excepté  un 
de  la  pomme  Apie,  H  me  promet  l'année  prochaine  deux  cents  pieds 
d'arbres  antez  de  voz  grefl'es,  qui  seront  prests  à  lever;  si  nous  pou- 
vions acquérir  ce  qui  est  entre  nostre  jardin  et  Pompeirent,  ce  seroit 
une  belle  place  pour  les  mettre.  Ceux  qui  la  possèdent  sont  d'accord 
d'eschanger,  mais  ils  voudroient  du  bout  du  Goulet  ^  ce  que  je  voul- 
drois  bien  esviter.  Nous  restablissons  l'arrousage  de  Camplong^;  si  je 
lespouvoisrejecter  sur  ce  bout  là,  ce  seroit  un  bon  coup.  Si  vous  estiez 
sur  les  lieux,  je  m'asseure  que  vous  en  viendriez  bien  à  bout;  sinon  il 
fauldra  planter  de  cez  arbres  à  Camplong  mesmes. 

Le  Prieur'  m'envoya  deux  grandes  boittes  de  fleurs  de  Tulipes  et 
llanoncules,  et  quelques  Anémones,  dont  ma  nièce  s'est  bien  parée  le 
jour  d'hier  en  son  église,  où  elle  fit  des  merveilles,  et  remporta  le  prix 
sur  tout  ce  qui  s'estoit  faict  de  plus  beau  par  toute  la  ville.  Il  y  avoit 
grandes  quantitez  de  cez  Tulipes  printanieres,  bordées  de  jaune  et  de 
blanc  et  de  cez  Olias  à  fonds  violet  bien  beaux  et  bien  grands  jusques  à 
huict,  des  draps  d'or  5  ou  6,  mais  que  je  netrouvois  guieres  bien  mar- 
quez de  ceux  de  M'  de  la  Marche.  Il  y  avoit  une  espèce  de  S'  Pierre 
qui  estoit  passable.  Tout  le  reste  estoit  du  commun.  Mon  cousin  de- 
Meaux  m'envoya  des  siens,  pour  justifier  qu'il  n'a  voit  pas  prins  des 
beaux,  et  par  mesme  moyen  m'envoya  deux  Marguerites  doubles,  qui 
font  des  petits  boutions  à  l'entour  de  la  grosse  fleur,  comme  les  Soulcis, 
et  me  promet  de  la  race,  que  je  ne  refuseray  pas. 

M'  Signier  de  Marseille  a  esté  fort  malade ,  et  luy  est  demeuré  une 
fiebvre  lente,  avec  un  peu  de  toux  bien  fascheuse,  qui  a  induict  les 
médecins  de  luy  conseiller  de  quitter  l'air  de  Marseille;  il  est  venu  en 
ceste  ville  depuis  lundy,  et  s'est  voulu  loger  en  chambre  garnie  prez 
la  maison  de  M""  l'advocat  gênerai  de  Gormis,  d'où  je  ne  l'ay  sceu  ar- 
i-acher,  pour  le  mettre  céans.  Il  semble  un  squelette,  et  m'a  faict  grande 
pitié;  l'afiliclion  de  la  mort  de  sa  femme  l'a  porté  dans  ce  malheur. 
Mais  l'air  d'icy  commance  à  faire  effect  pour  le  remettre.  Il  foict  estât 

'  En  tangue  provençale  coMfet  signifie  rrnionticule»;  c'est  un  diminutif  de  collo,  tcol- 
lineji. —  '  Domaine  situé  au  nord  de  Beigentier.  —  '  Le  prieur  de  Belgeutier. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  4i7 

de  s'y  tenir  tout  cet  esté,  si  les  chaleurs  ne  le  font  chercher  quelque 
aultrc  divertissement  icy  à  l'entour;  je  luy  offriray  Rians  et  Trebeillane 
s'il  veult.  En  un  besoing  M'  de  Bouc  luy  bailleroit  Bouc',  si  ce  n'est 
qu'il  voulust  aller  à  Beaugenlier  ou  Montrieu  que  je  luy  ay  encore 
oflert,  et  qu'il  n'a  pas  rejecté  bien  loing  à  l'abbord. 

M'  du  Lac  de  sa  grâce  s'en  alla  sans  prendre  le  boucquct  de  greffes  et 
je  ne  sçache  personne  qui  s'en  puisse  charger,  à  mon  trez  grand  regret, 
car  je  voids  bien  que  la  saison  se  passe  peu  à  peu.  Je  m'en  vay  faire 
chercher  quelque  muletier  de  Lyon  pour  les  bazarder  soubz  l'adresse 
de  M''  Cardon.  Et  sur  ce  je  demeure. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Pëiresc. 

D'Aix,  ce  10  avril  i6a6. 

Je  viens  d'avoir  la  lettre  de  M'  Marcliier  du  i.  Il  me  mande  qu'il 
s'en  va  en  Cour,  M''  l'Archevesque  n'ayant  peu  obtenir  son  congé 
d'aller  en  Daulphiné.  11  me  confirme  la  nouvelle  de  la  perte  d'une 
charge  de  pommes  qu'il  ni'avoit  envoyée,  dont  j'ay  desja  faict  des  re- 
proches à  M'  de  Montauban,  et  suis  bien  d'advis  que  vous  luy  en  fassiez 
aussy. 

M""  de  Galice  m'a  dict  pourtant  que  le  s'"  Marchier  ne  faisoit  pas  estât 
de  partir  plustost  qu'à  la  seconde  feste  de  Pasques. 

J'ay  veu  l'appoinctement  de  jonction  et  n'y  trouve  pas  à  redire  chose 
qui  soit  considérable ,  estant  bien  aise  que  vous  visitiez  ccz  papiers  du 
londs.  Je  n'ay  peu  vacquer  à  ce  bénéfice  d'inventaire;  il  fault  que  cez 
feriatz  je  despesche  ce  moyne,  et  aussytost  je  feray  l'inventaire  aussy 
Dieu  aydant.  Cez  2  ou  3  jours  de  celte  Semaine  S""  m'ont  esté  desrobez 

Aujoiu-d'hui  Bouc-Albertas,  commune  xvn*  siècle,  en  faveur  de  Henri  d'Albertas. 

de  l'arrondissement  d'Ai\ ,  canton  de  Gai--  premier  pre'sident  en  la  Cour  des  comptes 

dane.  M.  de  Bresc  {Armoriai  des  communes  de  Provence,  et  il  ajoute  que  la  famille  d'Al- 

(le  Provence,  1866,  p.  4a)  rappelle  que  la  berlas  possède ,  depuis  l'année  1678,  cette 

terre  de  Bouc  fut  iWigée  en  moi-quissl  an  terre  qu'elle  tient  des  Soguiran. 


/i48 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1626] 


par  l'accord  que  j'ay  faict  de  ia  présidante  d'Aymar  avec  la  vefve  de 
Bresc  assez  heureusement,  les  ayant  faict  transiger  de  dix  ou  douze 
procez  en  un  coup,  et  venir  à  une  entière  reconciliation  que  personne 
ne  vouloit  croire  ^  Hz  me  veulent  embarquer  à  l'accord  du  présidant 
Aymar  avec  le  viguier  de  S'  Jean,  mais  je  tascheray  de  différer,  pour 
sortir  de  noz  plus  pressantes  affaires  au  préalable. 

Le  s'  Mnee  me  tient  tousjours  comme  de  coustume  dans  une  cure 
lente;  il  me  commencea  hier  au  soir  des  parfums  qui  me  donnèrent  un 
peu  d'inquiétude,  mais  il  semble  qu'ils  facent  grande  opération  et  di- 
minution de  ce  qui  me  reste;  nous  les  prendrons  le  plus  à  l'aise  que 
nous  pourrons.  Il  avoit  un  villain  chien  blanc  extrêmement  laid;  il 
s'advisa  de  le  paindre  à  grosses  tasches  noirastres,  et  l'a  rendu  si  ex- 
cellemment beau  avec  cez  macules  qu'un  chascun  le  va  voir  par  mi- 
racle, et  plus  on  le  lave,  plus  les  macules  deviennent  belles.  Il  me  dit 
que  s'il  se  fust  advisé  de  peindre  Patau^,  il  en  eust  faict  un  Léopard. 
Si  vous  pouviez  avoir  de  la  race  de  cez  gros  griffons  blancs,  il  feroit  des 
merveilles  dessus  et  me  promet  le  secret',  qui  est  fort  facile,  se  dict  il. 
Les  gents  de  M""  de  Guise  vous  en  feroient  possible  recouvrer  quelqu'un. 

Je  n'oublieray  pas  de  prendre  garde  à  la  vigne  d'Austriche  si  le 
messager  d'Avignon  apporte  les  greffes;  il  n'estoit  pas  encores  en  Avi- 
gnon, quand  M''  de  Mondevergues  m'a  escript  du  7  de  ce  moys;  il 
y  sera  receu  comme  il  mérite.  Il  fauldra  bien  sçavoir  d'oij  vient  cette 
Reynette  noire,  pour  en  recouvrer  des  greffes,  s'il  est  possible.  Si  vous 
envoyez  coppie  de  ce  mémoire  de  plantes  de  Perse,  j'ay  divers  amys  qui 


'  François  d'Albi,  conseiller  à  la  Cour 
des  comptes,  laissa  pour  héritière  sa  fille 
unique,  Anne  d"Albi,  daiue  de  Brès  près 
Rognes  (que  l'on  a  souvent  confondu  avec 
Bresc,  près  Sillans).  Anne  épousa  François 
d'Aimar,  reçu  président  h  mortier  en  iCai. 
C'est  sans  doute  avec  une  seconde  femme  de 
son  père  que  Peircsc  l'accommoda.  Œuvre 
méritoire!  (Communication  de  M.  L.  de 
Berluc-Perussis.) 


'  Voilà  donc  le  nom  d'un  des  chiens  de 
Peiresc!  Quel  dommage  que  nous  ne  sacliions 
le  nom  d'aucun  de  ses  chats  dont  il  avait 
fait,  selon  le  joli  mot  souvent  rappelé  de 
M.  Bonnaflfé  [Dictionnaire  des  amateurs  fran- 
çais, p.  245),  les  conservateurs  de  sa  biblio- 
thèque ! 

■'  Peiresc  a  sans  doute  oublié  un  mot 
après  secret  et  a  voulu  dire  :  le  secret  de 
l'opération ,  qui  est  fort  facile. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  U<) 

tascheront  de  nous  en  recouvrer  aussy  bien  que  Napolon.  On  cherche 
\»  Prevanche  blanche  de  tous  costez  dans  cette  Province.  Je  crois  que 
nous  en  aurons,  s'il  s'en  trouve. 

M''  Lombard  est  enfin  revenu  de  Marseille.  Aussytost  je  le  chargeay 
d'aller  reprendre  les  mesures  de  i'exhaulsement  des  planchers  qui  avoit 
esté  faict  d'aprez  ses  plans;  il  me  vient  d'envoyer  le  billet  qui  sera  cy 
joinct  et  qui  pourra  suppléer  ses  dessains  ^ 


CXXXIV 
10  apvril. 

Sur  vostre  despesche  du  27  je  vous  diray  que  M'  d'Oppede  et  raoy 
ne  sçaurions  approuver  non  plus  que  vous  qu'il  sorte  de  noz  mains  aul- 
cune  coppie  des  articles  qui  nous  ont  esté  envoyez  pour  la  bailler  à 
persoinie  à  cause  du  danger  qu'il  y  a  que  le  tout  ne  s'csgare  et  ne 
tombe  en  mauvaises  mains.  Vouz  avez  fort  bien  jugé  que  le  Roy  est 
constrainct  de  se  confier  à  des  personnes  qui  par  mesgarde  la  pour- 
roient  laisser  à  la  discrétion  d'aultres  qui  ne  seroient  pas  peult  cstre  si 
soigneux  comme  il  fauldroit  de  la  supprimer  et  tost  ou  tard  cela  pour- 
roitbien  porter  du  préjudice  aux  entremetteurs,  s'agissant  de  l'interest 
de  celuy  dont  il  s'agit  qui  tient  ire  à  cœur  si  longuement  comme  vous 
avez  esprouvé  de  la  lettre  de  Puget  qui  n'estoit  rien  et  qui  luy  sert  en- 
cores  de  prétexte  de  nous  mesfaire  tous  les  jours.  Il  fault  que  M"'  de 
Gordes  se  résolve  de  prendre  un  ou  deux  articles  à  la  foys  afin  de  ne 
les  pas  oublier  si  facilement  ou  bien  qu'il  trouve  bon  que  M""  Le  Beau- 
clerc  face  l'office;  car  il  a  assez  bonne  mémoire  pour  en  parler  tout 
d'une  halaine  du  tout  et  pour  le  ramentevoir  encores  au  besoing  à 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui-  depuis  Le  sieur  Mnée  jusqu'à  recouvrer  quel- 

sitions  françaises,  n"  Siyo,  fol.  3ia.   On  qu'un,  est  tiré  de  la  prt^sente  lettre.  Api-ès 

trouve  à  la  Mi'janes  (registre  III,  fol.  1 5  8)  une  le  nom  d'iEuëc  on  lit  dans  la  copie  de  la 

copie  dati'e  du  10 avril  1696,  formée  de  plu-  Méjanes  cette  addition  :  qui  vie  traite  de 

sieurs  morceaux.  Un  seul  de  ces  morceaux,  mon  fie. 

Ti.  57 


MFItlVEKIK    SiTIOUàLK. 


^50  LETTRES  DE  PEIRESC  [1620] 

Sa  Majesté,  sans  qu'il  en  demeure  rien  par  escrit.  Et  c'est  un  homme 
à  qui  on  s'en  peult  bien  fier  jusques  là  de  touts  costez.  Vous  aurez  sceu 
l'algarade  que  fit  M''  de  G[uise]  à  M'  l'advocat  gênerai  de  Cormis  de- 
vant M'' d'Oppede  et  lo  ou  12  du  Parlement  chez  M'  de  Luxembourg 
et  la  response  creue  qu'il  luy  fit  et  laquelle  le  fit  quasi  desdire  de  ce 
qu'il  venoit  d'affirmer.  M'  de  Cormis  eust  bien  peu  parler  plus  civile- 
ment s'il  eust  voulu  et  se  mit  au  hazard  de  recevoir  quelque  affront. 
Plusieurs  de  Messieurs  en  furent  scandalisez  et  dirent  que  s'il  faisoit 
ainsin  auprez  du  Roy,  il  pourroit  bien  faire  mesdire  de  la  nation  et  de 
la  Gompaignie  et  mettre  du  monde  en  peine.  Aussy  désire  on  qui  ne  se 
fasse  rien  sans  le  concerter  au  préalable.  M"^  d'Antelmy  avoit  veu  M"'  de 
Guise  avant  que  nous  toutz  et  avoit  esté  fort  caressé  et  avoit  receu  les 
premières  plaintes  de  ce  qu'on  n'assembloit  les  chambres  oii  l'on  vou- 
loit  desbarquer  encores  plus  avant  et  enfoncer  l'affaire  de  la  deputa- 
tion.  Mais  la  vacance  du  Parlement  vint  fort  à  propos  pour  destourner 
ce  coup  de  colère.  J'aurois  mille  choses  de  plus  à  vous  dire,  mais  je 
suis  las  et  recreu.  Il  fault  qu'il  en  demeure  en  arrière  par  mon  im- 
puissance '. 


GXXXV 

J'ay  repceu  voz  despesches  du  20  et  24,  Depuis  il  est  arrivé  que  les 
articles  et  mémoires  que  Messieurs  les  députez  doivent  porter  à  la 
Cour  ayant  esté  levés  les  chambres  assemblées  il  n'y  eust  aulcun  con- 
tredict,  mais  par  un  silence  gênerai  le  tout  fut  approuvé.  C'estoit  le 
vendredy  aprez  disner  l'avant  veille  des  Rameaux  qui  est  le  dernier  jour 
que  nous  entrons  au  palais.  Le  lundy  aprez  suyvant,  M'  de  Guise  fut 
en  cette  ville  et  me  manda  d'assembler  les  chambres,  qu'il  desiroit  de 
parler  à  la  Cour.  Je  respondis  à  ceux  qui  me  le  dirent  que  cela  ne  se 
pouvoit,  que  la  Cour  n'entroit  plus  et  que  s'il  y  avoit  quelque  chose 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5170,  fol.  3ii.  Autographe 
en  chiffres. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  451 

qui  importast  au  service  du  Roy,  que  j'asserabierois  liors  du  palais  quel- 
ques uns  des  principaulx  de  la  Gompaignie  pour  voir  ce  qu'il  y  auroit 
à  faire  et  que  l'aprez  disnée  j'aurois  l'honneur  de  voir  mon  dit  seigneur 
pour  sçavoir  ce  qu'il  desiroit  de  nous.  J'y  fus  donc  en  corapaignie  de 
quelques  uns  de  Messieurs,  et  aprez  avoir  i'aict  noz  compliraenlz.  M'  de 
Guise  nous  dit  :  trJe  pensois  voir  la  Gompaignie,  mais  on  m'a  dit  que 
vous  ne  vous  assembliez  plus,  -n  Je  luy  respondis  ce  que  dessus  et  lors  il 
replicqua  :  k  Je  diray  bien  en  ceste  compaignie  ce  que  j'avois  k  dire  à  la 
Gour.  G'estoit  pour  me  plaindre  de  ce  qu'on  m'a  escrit  que  M''  d'Her- 
bault  a  dit  qu'un  de  ce  parlement  cy  luy  avoit  escrit  que  je  n'avois  point 
mis  de  gents  sur  pied.  Vous  sçavez,  M",  que  c'est  une  calomnie,  car  j'ay 
baillé  de  l'argent  pour  cez  levées  n  et  plusieurs  discours  là  dessus.  Je  luy 
dis  :  a  M%  la  Gompaignie  eust  esté  bien  en  peine  de  vous  respondre  là 
dessus,  car  elle  ne  sçait  ce  que  c'est,  et  n'a  jamais  ouy  parier  de  cela,  n 
Il  répliqua  :  «Je  sçay  bien  que  ce  n'est  pas  le  corps,  mais  c'est  quel- 
qu'un du  corps.  On  m'a  escrit  que  c'est  M""  de  Gormis.  n  A  l'instant  M""  de 
Gorrais  qui  estoil  là  présent  repartit  :  «  M%  cela  n'est  point;  je  n'ay  point 
escrit  de  cela,  -n  —  a  On  me  l'a  ainsin  escrit,  n  dit  M''  de  Guise.  —  L'aultre 
repartit  :  «Je  ne  l'ay  pas  faict  et  auray  l'honneur,  au  premier  jour,  de 
porter  ma  teste  au  Roy  '.  n  Lors  M""  de  Guise  dit  :  et  Je  vous  crois,  mais  je 
vous  asseure  qu'on  m'a  escrit  qu'un  des  principaulx  membres  de  vostre 
Gompaignie  l'a  escrit.  Vous  sçavez  toutz  le  contraire ■»  et  appelia  à  tes- 
moing  le  marquis  des  Arcs  et  les  procureurs  du  païs.  Je  luy  respondis  : 
«M",  vous  ne  debvez  pas  estre  en  peine  de  cela;  vous  debvez  eslre  satis- 
faict  en  ce  que  cela  est  chose  qui  est  assez  publique  et  qu'il  est  bien 
malaisé  que  la  vérité  se  puisse  desguiser  parceque  les  levées  ne  se  font 
pas  à  cachettes,  n  II  y  eut  plusieurs  discours.  Aprez  cela  nous  prinsmes 
congé  de  luy  et  quand  nous  sortions,  comme  ce  vint  au  l'ang  de  M"'  de 
Gormis,  il  dit  à  M'  de  Guise  :  «  M',  je  vous  supplie  de  ne  rien  croire  de 
ce  qu'on  vous  a  dit,  car  cela  n'est  pas.  n  —  Il  luy  rephqua  :  c  Je  le  crois, 
mais  on  m'a  bien  dit  encores  plus,  que  vous  faictes  des  enquestes  et 

'  Esl-ce  de  celte  façon  de  parler  que  provient  notre  mot  familier  :  prenez  ma  télef 

57. 


452  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

informez  de  la  vie. ii  —  L'aultre  luy  répliqua  :  «Cet  advis  est  aussy  peu 
vray  que  l'aultre.  Et  puis  ce  n'est  pas  ma  charge  d'informer  ne  d'eslre 
des  commissaires.  11 — Voylà  comme  nous  nous  sommes  séparez.  —  Au 
reste  noz  députez  partiront  la  semaine  des  festes;  ils  croyent  qu'ils  ont 
esté  guettez  et  qu'on  avoit  mandé  à  M'  de  Montaulban  pour  les  at- 
trapper  en  chemin.  Cependant  je  vous  ay  voulu  advertir  à  l'advance 
affin  que  vous  ne  soyez  pas  surprins.  Nous  avons  arresté  ensemble 
qu'ils  ne  s'adresseront  qu'à  M"^  de  Cordes  pour  estre  introduictz  au  Roy 
secrètement  et  je  leur  ay  faict  sçavoir  que  M'  de  Cordes  m'avoit  donné 
advis  que  le  Roy  desiroit  qu'ils  partissent,  mais  je  ne  leur  ay  pas  des- 
couvert plus  avant.  Jusques  là  on  se  peult  ouvrir  à  eux.  Et  cela  a  esté 
nécessaire,  aultrement  ils  n'eussent  pas  prins  confiance  audict  seigneur. 
Je  vous  supplie  que  cela  soit  mesnagé  avec  prudance  et  avec  le  secret, 
car  vous  voyez  aprez  qu'on  descouvre  tout.  Que  cela  vous  serve,  s'il 
vous  plaict,  pour  faire  que  touts  les  advis  que  je  vous  ay  donnez  soient 
ensevelis  et  que  l'homme  ^  procure  que  le  Roy  n'en  face  pas  bruict,  car 
ce  seroit  nous  mettre  icy  en  de  grandes  extremitez.  Je  n'ay  rien  des- 
couvert de  vous  à  cez  Messieurs  et  ne  vous  escriray  pas  possible  par  eux. 
Vous  ferez,  s'il  vous  plaict,  la  guerre  à  l'œil.  Vous  tascherez  de  des- 
couvrir d'eux  ce  que  vous  pourrez  et,  selon  cela,  nous  iascher  à  me- 
sure que  vous  le  jugerez  à  propos.  Neantmoins  que  nous  soyons  ad- 
vertis,  s'il  vous  plaict,  de  toutes  choses  de  leurs  desportementz  et  de 
prendre  garde  quand  ils  vouldront  faire  quelque  chose  que  cela  soit 
concerté  affin  qu'ils  ne  fassent  rien  dont  nous  et  eux  peussions  avoir  du 
desplaisir.  Il  sera  nécessaire  qu'ils  ne  se  bazardent  pas  de  parler  en 
particulier  au  Roy  que  premièrement  M""  de  Cordes  n'aye  sceu  l'intention 
du  Roy  s'il  le  trouvera  bon  ou  non  et  aprez  que  cela  soit  en  façon  qu'il 
n'y  ayt  personne  qui  l'entende  et  sans  bruict,  car  vous  sçavez  bien  que 
cez  Messieurs  ont  des  espies  partout.  11  est  superflu  de  vous  en  dire 
davantage  :  vous  sçaurez  mieux  mesnager  que  je  ne  vous  sçaurois  dire, 
et  je  suis  tousjours,  etc. 

'  Le  premier  président. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  453 

Ce  IX  apvril. 

Je  suys  en  peine  d'une  aultre  chose  qu'est  ce  que  deviendront  toutes 
les  despesches  que  j'ay  escrites  et  à  feu  M''  de  Pontchartrain  '  et  à 
M'  d'Herbault,  car  maintenant  qu'il  n'a  plus  ce  despartement,  il  y 
auroit  bien  de  quoy  me  faire  des  ennemis.  D'ailleurs  il  y  auroit  beau- 
coup de  choses  qui  serviroient  d'instruction  à  M'  Le  Beauclerc  pour  les 
affaires  de  ceste  province  et  aprez  en  avoir  tiré  ce  qu'il  jugeroit  de  bon 
on  les  pourroit  brusler.  Je  vous  supplie  de  penser  un  peu  à  cela  et 
d'adviser  s'il  seroit  à  propos  que  M'"  de  Gordes  fit  cognoistre  au  Roy 
qu'il  seroit  à  propos  de  commander  à  M"'  d'Herbault  de  remettre  toutes 
les  despesches  qu'il  a  pour  le  Lionnoys,  Daulfiné  et  Provence  à  M""  Le 
Beauclerc,  je  dis  de  toutes  cez  provinces  parce  qu'il  y  a  niesme  raison 
et  pour  couvrir  mon  appréhension.  Mais  obligez  moy  de  mesnager  cela 
en  sorte  que  je  ne  sois  pas  allégué,  non  pas  mesmes  soubsçonné.  Je  ne 
vouldrois  pas  perdre  l'amitié  de  M'  d'Herbault.  Vous  en  pourrez  aussy 
conférer  avec  M'  Pelletier  et  vous  supplie  de  mesnager  cela  pru- 
demment^. 


CXXXVI 

J'ay  veu  ce  que  vous  mandez  traictant  l'opinion  qu'on  avoit  prinse  là 
que  M''  de  Luxembourg  eust  capitulé  avec  ses  juges  et  faict  des  distri- 
butions et  qu'il  eust  ozé  s'asseurer  par  ce  moyen  d'un  arrest  tel  qu'il 
eust  désiré,  mais  vous  cognoissez  ses  juges  comme  moy,  et  avez  fort 
bien  jugé  qu'ils  y  eussent  esté  trompez.  Vous  en  avez  le  roolle  entre 

'  Le    secrdtaire    d'Etat    Paul     Phély-  LcUrcs  de  Peiresc  aux  frères  Dupuy,  t.  I, 

peaux,    seigneur   de   Pontchartrain ,    était  p.  906. 

mort   à    Gaslelsarrasin   (Tarn-et-Garonne)  '  Bibl.  nat. ,  nouv.  acq.  fr. ,  n°  6170, 

le   ai   octobre  i6ai.  Voir  le  recueil  des  fol.  3i5.  En  chiflres. 


^54  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

touts  lesquels  je  ne  scaiche  que  Mouriers,  Antelmy,  Venel  et  Flotte  qui 
eussent  esté  capables  de  se  laisser  aller,  et  pour  Mouriers  et  Antelmy  il 
estoit  fort  aise  de  les  faire  abstenir  par  récusation  sur  la  sollicitation  du 
conseiller  de  Monts  et  du  jeune  Antelmy,  bien  que  celuy  cy  suivit 
M""  de  Luxembourg  sans  avoir  jamais  voulu  manger  chez  luy  pour  ne 
passer  pour  escornifleur  de  table,  comme  d'aultres  cadets.  Oultre  que 
pour  le  conseiller  Antelmy,  une  lettre  de  M'  d'Espernon  l'eust  fait  jetter 
au  feu,  et  mesnageant  Mouriers  comme  avoit  commancé  M'deLestang, 
possible  l'auroit  on  regaigné.  Albert  auroit  eu  tant  d'appréhension  de 
l'Evesque  de  Marseille  '  qu'il  n'eust  pas  facilement  ozé  se  déclarer  au 
contraire.  Boyer  estoit  prou  gainé  avec  Flotte,  mais  cela  n'estoit  pas 
pour  faire  un  arrest,  quand  mesme  Chaine  en  eust  esté,  bien  que  j'es- 
time qu'il  aye  esté  aussy  rude  et  rébarbatif  [tant]  contre  M'  de  Luxem- 
bourg que  contre  M""  de  Lestang.  Le  président  Monnier  s'intéresse  trop 
à  la  Cour  pour  avoir  ozé  franchir  ce  sault  et  si  bien  ils  se  sont  relaschez 
aulcuns  sur  cez  formalitez  des  déliais,  c'estoit  de  peur  de  se  descou- 
vrir. Il  me  dit  qu'il  craignoit  fort  qu'on  ne  iuy  eust  rendu  des  mauvais 
offices  auprez  de  M''  de  Lomenie,  puis  qu'il  ne  luy  avoit  rien  escritsur 
le  coup  de  cette  affaire.  Je  luy  dis  que  je  ne  pensois  pas  qu'il  eust  es- 
cript  à  personne  et  qu'il  n'eust  pas  ce  regret.  M"'  le  rapporteur.  M"  To- 
ron, Ollivier,  d'x\gut  et  de  Lambert  estoienthors  d'escallade  et  M'"d"Op- 
pede  aussy  qui  se  declaroit  assez  à  moy  depuis  peu,  de  sorte  que  pour 
peu  qu'on  se  feustaydé  de  la  part  de  M"^  de  la  Ville  aux  Clercs,  quand 
il  n'y  eust  quasi  eu  icy  que  M''  de  l'Estang,  je  crois  que  M'  de  Brante^ 
eust  eu  bien  de  la  peine  de  faire  valloir  sa  brigue  jusques  à  l'effect 
qu'il  desiroit.  Et  pour  vous  monstrer  qu'il  n'y  debvoit  pas  trouver  son 
compte  si  juste,  si  tost  que  l'évocation  fust  icy,  au  lieu  qu'il  pouvoit 
la  disputer  sur  ce  que  l'enonciation  des  parentez  est  faulce,  il  dict 
d'abbord  qu'il  l'accorderoit  volontiers  et  qu'il  ne  plaignoit  que  son 
voyage  et  se  laissa  porter  à  de  fort  aigres  discours  contre  M''  d'Oppede, 
croyant  qu'il  n'eust  tenu  qu'à  luy  qu'il  n'eust  eu  un  arrest  avant  festes. 

'  François  de  Loménie.  —  *  On  sait  que  M.  de  Branles  est  le  même  que  M.  de  Luxem- 
bourg. 


[10-26|  A  SA  FAMILLE.  455 

11  est  prou  vray  que  j'avois  tiré  parollc  de  M'  d'Oppede  qu'il  ne  se  fe- 
roit  que  tenir  le  procez  pour  enlann';  et  qu'il  l'eroit  filler  ensuite,  de 
quoy  il  ailecta  d'agréer  la  nomination  qui  feut  l'aicte  par  aulcuns  de 
Messieurs  de  la  personne  de  M''  de  Bagarris  pour  aller  ouyr  Mad"  d'Alle- 
maigne  à  Marseille  affin  d'avoir  aultant  de  relasche  de  ce  costé  là  et 
est  prou  vray  que  s'il  eust  voulu  il  eust  remis  l'audiance  des  pauvres  à 
l'aprez  disnée  du  dernier  jour  pour  laisser  la  matinée  à  M""  de  Bagarris 
ou  eu  tout  cas  auroit  encores  peu  continuer  le  procez  de  M''  de  Ba- 
garris au  vendredy  aprez  disner  parce  qu'il  estoit  ordinaire,  mais  en  ce 
cas  aussy  la  production  estoit  toute  preste.  Nous  faisions  la  guerre  à 
l'œil  et  si  j'eusse  veu  du  danger  d'un  arrest  j'eusse  faict  produire  pour 
arrester  le  cours  du  jugement  du  procez,  mais  puis  qu'il  ne  se  pouvoit 
craindre  pins  grand  mal  que  l'entamer,  je  creus  qu'il  valloit  beaucoup 
mieux  ne  produire  pas  de  peur  de  nous  rendre  garents  d'aulcune  chose, 
h  quoy  M"'  de  Lestang  on  anltrcs  poussent  par  aprez  trouver  à  redire, 
l'affaire  estant  si  importante  qu'elle  mérite  bien  de  n'y  rien  lascher 
qui  ne  soit  concerté  et  aggrcé  par  les  parties  intéressées  et  par  touts  ceux 
qui  en  ont  la  direction  aflin  de  n'y  point  avoir  de  regret. 

Quant  aux  alliances,  un  de  mes  amys  qui  est  allé  au  S'  Esprit  ',  m'a 
promis  de  s'enquérir  soigneusement  de  la  parenté  du  s'  de  Piolenc 
pour  voir  si  elle  ne  toucheroit  pas  la  présidente  de  Carriolis  par  aullre 
moyen  que  du  mariage  de  Montagu  avec  la  fdle  de  S'  Paul  et,  car  cela 
n'est  que  parent  de  parent.  Sur  la  maison  du  feu  président  Piolenc  de 
ceste  ville ,  il  y  a  des  vielles  armes  en  bosse  de  la  maison  de  Rodulf  qui 
présupposent  alliance  antérieure  à  celle  de  ce  Montaigu.  Mais  je  n'ay 
encores  peu  pénétrer  où  il  lault  pour  ce  regard.  Je  n'y  perdray  point 
de  temps  ^. 

'  Pont-Saint-Esprit,  clief-liou  do  canton  de  Briançon,  l'auteur  de  L'Etat  de  la  Pro- 

du  Gard. Voir recupiiPeiresc-Dnpiiy  (1,899).  vence,  il  résulte  que  M"'  de  Valavoire  et 

Cf.  la  Table  du  tome  III.  la    présidente    de    Piolenc    étaient    deux 

*  Du  tableau  généalojjicjun  reproduit  à  la  François-CJiâteauneuf,    tandis  que  le  mari 

page  suivante,  et  dont  les  éléments  sont  em-  de  la  première  était  petit-lils  d'une  Ro- 

pruntés  aux  meilleurs  {généalogistes  proven-  diilph  VÀàteauneuf.  Il  y  avait  donc  là  deux 

çanx,  notanunentà  l'ahhé  Dominique  Uohert  l'aniilles  distinctes,  et  leurs  (iefs,  eiu  aussi, 


456  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Au  reste  M""  de  Branle  a  joué,  cez  jours  passez,  avec  une  si  honteuse 
avarice  que  c'estoit  un  opprobre.  Un  coup  qui  alioit  à  M"'  de  la  Fare  de 
80  pistoles  il  voulut  faire  acroire  qu'il  le  gaignoit  de  la  priniaulté  de 
la  main.  M''  de  Bouc  et  M'  du  Muy  le  condamnèrent.  11  voulut  aprez  en 
consulter  ses  domestiques  et  les  faire  parler  à  son  advantage.  M"'  de 
Bouc  le  print  au  point  d'honnçur,  comme  leur  tesmoignage  n'estant  pas 
comparable  au  sien  et  de  M''  du  Muy.  L'aultre  s'y  acharnoit  comme  s'il 
y  feust  allé  de  toute  sa  fortune,  ce  qui  fut  cause  que  M'  de  Bouc  rompit 
le  jeu  bien  qu'il  fust  en  grosse  perte  de  1000  escus  avec  ledit  s''  de 
Brante  dont  je  n'estois  pas  trop  marry  et  pleut  à  Dieu  que  ce  fust 
pour  tout  jeu  en  gênerai  qu'il  entrast  en  fouignerie.  Tant  y  a  qu'allant 
ledict  s""  de  Bouc  voir  M'  de  Guise,  lorsqu'il  vouloit  se  mettre  à  table 
chez  ledit  s'  de  Brante  avec  Madame  de  Luxembourg,  sa  femme,  M""  de 
Guise  s'estant  advancé  pour  le  venir  recevoir  et  M""  de  Brante  l'ayant 
suyvy,  sur  je  ne  sçay  quel  discours  dudicts'  de  Branle  audict  s""  de  Bouc, 
iceluy  s'  de  Bouc  luy  fit  généreusement  le  reproche  en  presance  de 
M'  de  Guise,  disant  que  tout  le  monde  se  louoit  de  ses  jugemenlz  aux 


étaient  différents.  Les  François  étaient  sei- 
gneurs de  Cliâteauneuf-iès-Martigues  (com- 
mune du  canton  de  Marligues,  arrondisse- 


Jean  de  François,  sieur  de  Châteauneuf, 

conseiller  à  la  Cour  des  comptes , 

marié  à  Hélione  de  Brunély. 

! 


ment  d'Aix),  et  les  Rodulph,  de  Châteauneuf- 
le-Roug-e  (commune  du  canton  de  Trels, 
même  arrondissement). 

EIzéar  de  Valatoiu, 

marié 

à  Anne  de  Rodulph-Chdteauneuf. 

1 

Antoioe  de  Vilavoiki, 

marié 

à  Marguerite  de  Forbiii. 


Marguerite  de  François- Chdteaunmf, 

épouse,  en   1567,  Raimond  de  Piotenc, 

pi-ocureur  général  ea  |555, 

président  en  1687. 


MtDELEIKE, 

mariée,  en  1576, 

à  Palamède 
de  Valavoire-Volx, 


Pauhède, 

viguier  de  Marseille  en  i6o3, 

marié  ci-contre. 


Reïi(\ijo 


J. -Antoine  de  Piolenc,      Hélène  de  Valavoihe-Vou , 


continue  les  Piolenc         sieur  de  Montaigu, 


en  Provence 

où 

'il  acquiert  les  biens 

qui 

avaient  appartenu 

à  Guillaume  du  Vair. 


à  Antoine  d'Agonlt, 
baron  d'OUiere». 


épouse, en  1607, 

Jeanne  de  Rodulph, 

dame  de  Gaujac, 

et  fait  branctie 

au 

Pon  t-Sain  t-Esprit. 


Suzanne  d'AcocLT-OLLiEEEs,  mariée  à  Scipion  de  Cbailan-Moriez, 
reçu  conseiller  au  Parlement  en  1637. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  457 

affaires  les  plus  importantes  et  que  luy  seul  n'y  defferoit  pas  ce  qu'il 
lalloit,  dont  M"^  de  Guise  se  print  fort  à  rire  et  dit  audict  s'  de  Brante 
qu'il  ne  se  jouast  point  à  M'  de  Bouc,  car  il  ne  la  portoit  cachée  à  per- 
sonne. Il  pouvoit  dire  experto  crede  Roberto.  Il  s'en  est  bien  laict  de 
bons  contes  ^ 


CXXXVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  receus  devant  hier  vostre  despesche  du  27°"=  et  envoyay  en 
mesme  temps  au  procureur  Ghais  le  pacquet  qui  y  estoit  pour  Mad*  la 
comtesse  de  Garces,  lequel  m'envoya  dire  qu'il  en  seroit  aujourd'liuy 
le  porteur.  J'avois  auparavant  receu  celuy  du  26™^  etavois  pareillement 
faict  tenir  seurement  toutes  lettres  y  contenues  selon  leur  adresse, 
mesmes  celles  de  Fr.  André  pour  le  s''  Florens,  que  M""  de  Mondever- 
gues  m'escript  avoir  rendu  en  main  propre,  et  qu'il  avoit  trouvé  com- 
modité pour  envoyer  sa  responce  de  là  droict  à  Paris;  sur  une  précé- 
dante lettre  dudict  Fr.  André,  ledict  Florens  avoit  faict  responce,  et 
M'  de  Mondevergues  me  l'avoit  envoyée  longtemps  y  a  par  le  s"^  Syl- 
vestre, lequel  retint  le  pacquet  3  semaines,  pensant  que  ce  ne  fussent 
que  des  lettres  de  recommandations  pour  luy,  et  maintenant  il  me  l'a 
renvoyé,  de  sorte  (pi'elle  sera  bien  veille  [sic),  dont  je  suis  bien  marry 
pour  l'amour  dudict  Fr.  André.  Mons'  de  Mondevergues  a  tousjours 
fort  en  teste  sa  chappelle  de  Foix.  Le  s''  Emeric  sa  partie  est  mort, 
et  son  corps  y  a  esté  laissé  en  depos,  attendant  que  leur  différent  se 
puisse  terminer. 

M"'  le  présidant  Seguiran  m'a  dict  qu'il  a  reçeu  les  papiers  du  Grand 
Conseil  qui  estoient  entre  les  mains  du  procureur  Ghauvin,  de  sorte 

'  Bibliotliè([iie  nalioiialc,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5 170, fol.  317.  En  chiffres. 


3B 

nnilItltlK    lATIOXlLI. 


458  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

(juo  vous  n'en  debvez  plus  estre  en  peine.  H  ine  vient  de  mander  qu'il 
veult  escrire  des  remerciments  k  M""  de  jMarillac  et  à  M'  Marion,  qui 
luy  ont  envoyé  sa  pension  de  Conseiller  d'Estat.  M''  de  Marillac'  luy  a 
escript  la  plus  belle  lettre  qui  fut  onques.  Il  s'estoit  mis  au  jeu,  cez 
jours  passez,  avec  M"'  de  Luxembourg,  et  perdit  mille  escus  pour  un 
soir,  et  rompit  jeu  là  dessus  sans  demander  sa  revanche.  S'il  se  pouvoit 
tempérer  de  cela,  il  ne  se  pourroit  assez  estimer,  car  il  faict  tousjoui's 
de  bien  en  mieux. 

L'arrest  qui  avoit  esté  accordé  entre  cez  prétendants  à  l'abbayie  de 
Lyrins  ne  sortit  pas  son  effect  et  ne  fut  pas  mis  au  greffe,  encor  qu'il 
eust  esté  accordé  et  signé  par  la  pluspart  des  parties,  à  cause  de  l'in- 
tervention de  l'économe,  qui  s'opposa  à  tous  pour  soubstenir  l'union  du 
Mont  Cassin.  L'affaire  fut  playdée  à  huys  clos,  et  y  eut  arrest  dont 
vous  aurez  la  coppie,  portant  que  les  parties  se  pourvoiroient  par  de- 
vers le  Roy,  et  cependant  que  D.  Angelico  de  Sylva  moderne  abbé  exer- 
ceroit.  Les  lettres  patentes  de  collation  au  P.  Rusque  ne  semblèrent 
pas  soubstenables  en  aulcune  façon,  le  Roy  le  pouvant  bien  nommer, 
mais  non  pas  prouvoir  en  tiltre  d'Abbé.  S'il  y  eust  eu  un  peu  de  prise 
pour  l'introduire,  je  pense  que  la  Cour  l'eust  faict  volontiers. 

Vous  aurez  sceu  la  sentence  que  j'eus  contre  de  Cujis,  par  laquelle, 
parcequ'il  m'avoit  faict  appeller  en  reprinse  de  procez,  le  procez  fut 
tenu  pour  reprins,  et  ordonné  qu'il  seroit  poursuyvy  aprez  Quasimodo 
selon  les  derniers  errements,  et  cependant  il  fut  eslargy  de  l'arrest  de 
la  Ville,  et  deffences  luy  furent  faictes  de  continuer  son  bastiment  en- 
cores  qu'il  eust  offert  caution  de  le  desmolir,  si  ainsin  estoit  dict.  Il 
s'en  alla  fort  penault  et  tant  plus  que  je  luy  avois  communiqué  le  jour 
précédant  les  trois  recognoissances  que  vous  aviez  mises  à  part,  avec 
l'acquisition  des  droits  de  Portanier,  que  j'avois  trouvées  en  vostre  Es- 
tude,  n'ayant  pas  voulu  communiquer  aultres  tdtres,  pour  à  cette 
heure.  11  fit  une  consultation  sur  la  prescription,  mais  je  ne  pense  pas 
qu'il  s'y  trouve  bien  fondé. 

'  Michel  de  Marillac  était  directeur  des  finances  depuis  lôai;  il  allait  devenir  garde  des 
sceaux  quelques  semaines  plus  tard  (i"  juin  1C26). 


[1G26]  À  SA  FAMILLE.  459 

M""  de  Montcal  se  trouva  en  cette  ville  lors  de  la  réception  de  vostre 
despesche.  Le  procureur  Augier,  qui  a  soing  de  ses  affaires,  se  chargea 
de  luy  en  parler,  ce  que  M"'  Astier  trouva  bon.  11  respondit  que  cette 
partie  estoit  destinée  à  un  usage  qui  ne  comportoit  pas  la  création 
d'une  pension  perpétuelle,  de  sorte  que  je  pense  que  son  argent  sera 
possible  bien  encores  aultant  au  greffe  de  Paris  comme  il  a  esté. 

On  a  chargé  2800  oulles  de  nostre  sel  de  1 69 5  sans  toucher  à  celuy 
de  1624,  ne  aux  rigordes,  dont  j'ay  bien  faict  des  reproches  à  Icres. 
Besut  dit  que  s'il  vient  des  navires  tout  se  chargera,  et  que  la  beaulté 
de  nostre  sel  de  1 6  a  5  a  esté  cause  que  cez  Flaments  l'ont  voulu  choisir. 
Je  pense  qu'il  a  laissé  tout  cela  imperfect,  pour  nous  oster  le  moyen 
de  venir  à  compte  avec  de  Rua,  où  il  fault  que  j'envoye.  Mais  j'esvi- 
teray  d'envoyer  M'"  Astier,  parce  qu'il  se  laisse  entendre  de  vouloir 
prendre  3oo  escus  sur  cela,  qui  absorberoit  la  meilleure  partie,  s'il  ne 
se  faict  autre  levée. 

Enfin  Saiidin  est  arrivé  tout  résolu  de  prendre  noz  affaires  et  de 
bien  soigner  de  touts  costez  au  mesnage  de  nostre  maison,  et  à  tout  le 
plus  important.  Mon  cousin  de  Meaux  a  laict  là  un  chef  d'œuvre,  et 
j'espère  que  ce  sera  la  restauration  de  cette  maison,  et  que  cela  me 
sera  un  grand  soulagement  à  moy,  qui  ne  pou  vois  suffire  à  tant  de 
choses  avec  mes  incommoditez.  Il  n'arriva  qu'hier  et  dez  le  soir  il  com- 
mancea  de  suyvre  ceux  qui  m'estoient  venus  trouver  aprez  soupper  et 
de  fermer  la  porte  de  la  maison.  A  ce  matin  il  est  voulu  aller  à  Pied- 
blanc  avec  Laurens,  pour  voir  le  mesnage  des  fossoyeurs.  Je  pour- 
rois  bien  l'envoyer  à  Marseille  et  à  Beaugentier  et  Souliers  '  où  l'on 
nous  veult  achepter  nos  juments.  J'ay  pcult  estre  oublié  de  vous  escrire 
que  le  s'  de  Mauvans  d'Ieres  a  espousé  la  fille  de  M""  de  l'Escalle,  sœur 
de  la  femme  de  M'"  de  Puymichel^.  11  me  pressoit,  mais  je  le  r'envoyay 

'  Aujourd'hui    Solliès,   dcparlement  du  de  l'histoire  de  sa  paroisse,  je  puis  dire 

Var,  arroudissement  de  Toulon.  qu'eu  j6aG  le  seigneur  de  l'Escale  était 

'  D'après  une  obligeante  communication  Claude  I"  de  Matheron-Amalric ,  lequel  était 

de  M.  l'ahbé  Maurel,  curé  de  Puymisson  né  en  i548,  avait  succé<lé  h  Louis  Anialric 

(Basses- Alpes),  qui  s'est  beaucoup  occupé  dans  la  seigneurie  de  l'Escale, testa  cl  codi- 

58. 


460  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

au  conte  que  nous  avions  à  faire  avec  de  Rua.  11  fauldra  voir  de  con- 
tenter Anibrun  en  quelque  façon.  J'escriray  au  prieur  de  Beaugentier, 
ou  au  cousin  d'Orves  de  luy  bailler  bonne  espérance  à  vostre  retour 
ou  pour  sçavoir  ce  que  cela  se  monte  pour  le  faire  payer.  Vous  verrez 
la  lettre  que  j'ay  receu  de  Lange  sur  l'artifice  de  ce  prédicateur.  Je 
suis  résolu  de  prendre  garde  dezhorsmais  à  y  en  faire  envoyer  de 
nostre  main  tant  que  faire  se  pourra.  Pourveu  qu'il  ne  s'introduise  de 
nouveaulté  dans  l'hostel  de  ville  comme  ils  ne  le  peuvent  faire  devant 
Noël  prochain;  le  reste  n'est  pas  si  grande  chose.  J'en  parleray  au- 
jourd'huy  à  M""  le  Prévost  S  et  à  M""  Chartras,  qui  est  maintenant  un 
des  prebandaires,  et  à  M''  de  Bagarris  pour  leur  faire  voir  l'elîronterie 
de  ce  prédicateur  qui  oultre  passe  de  la  sorte  ce  qui  est  de  sa  fonction 
pour  flatter  cez  rongeurs  de  commune.  Si  je  n'eusse  eu  icy  tant  de 
choses  sur  les  bras,  j'y  serois  volontiers  allé. 

J'escrips  à  M''  de  Gomerville  et  ay  retiré  de  Simeonis  les  livres  que 
vous  verrez  au  mémoire  cy  joinct,  qui  sont  ceux  des  deux  premiers 
billets,  et  au  lieu  de  Vignier  j'y  ay  substitué  le  Burcardus^  le  Gala- 
tinus^,  le  Leonicus\  et  la  vie  du  Cardinal  Borromée*,  et  un  vieil  bou- 
quin intitulé  Regimen  Castitatis  qui  est  bien  extravagant ''.  Nous  ver- 
rons cez  feriats  ce  que  c'est  avec  M''  Simeonis  et  quelque  libraire.  Je 

cilla  le  h  mars  et  le  lo  avril  1698,  insli-  '  Probablement   Pierre  Goliimna  Gala- 

tuant  pour  son  héritier  Charles  de  Malheron-  timcs,  franciscain,  néàCajazzo,  professeur 

Amalric,  son  fils.  Le  nom  de  famille  du  de  philosophie  et  de  théologie  à  Rome,  pé- 

sieiu-  de  Puymichel  étail  Berialis.  On  con-  nilencier  de  Léon  X.  On  a  de  lui  plusieurs 

serve  aux  Archives  des  Basses-Alpes(B ,  1  a  60,  ouvrages  théologiques, 
fol.  3o5  v°)  un  acte  par  lequel  André  de  Ber-  *  Nicolaus  Leonicus  Thomœns ,  professeur 

taUs,  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  de  philosophie  à  Padoue,  mourut  en  cette 

fils  de  Claude,  sieur  de  Puymichel  et  de  villc(i533)à  l'âge  de  soixante-seize  ans.  Il 

Mauvans,  donne  tous  ses  biens,  le  6  juin  a  laissé  quelques  ouvrages. 
1695,  à  Joseph,  Auguste  et  Gatin  de  Chailan,  '■   Vita,    miracula  et    canonizatio    cardt- 

ses  neveux  et  nièce.  nalis   Borromœi,    auctore    Emesto    Cholino 

L'abbéMarchier, déjàsisouventnommé.  Wirthio  (Cologne,    1611,    in-12;    lôaS, 

■  La  mention  de  Burcardus  ayant  éveillé  in-lt°). 
chez  Peiresc  l'idée  du  Decretiim  Ivoiiis,  il  *  Je  ne  trouve  et  ou  n'a  trouvé  pour  moi 

est  évident  qu'il  s'agit  de  l'ouvrage  de  Bur-  aucun  renseignement  sur  cet  ouvrage  sin- 

chard  de  Worms  :  Decretormn  libri  XX.  gulier,  bizarre,  extraordinaire. 


[1G26]  À  SA  FAMILLE.  A61 

lis  faire  le  roolle  des  aultres  restants  que  je  vous  envoyé  aussy  afin 
que  cez  Messieurs  voyent  s'il  y  auroit  rien  qui  vaille.  Le  S'  Hierosme 
de  Basic  est  bien  complet,  mais  je  ne  pense  pas  que  le  reste  soit  grand 
chose.  Ce  Leonicus  est  tout  maculé  d'ancre,  ce  Galatinus  est  imper- 
fect  de  tout  le  Reuclin  qui  en  a  esté  arraché  et  contenoit  18  ou 
20  cahiers'.  Ce  Burcardus  m'a  faict  appercevoir  qu'entre  les  livres 
que  vous  m'envoyez  vous  avez  oublié  le  Decretum  Ivonis'^  que  j'avois 
demandé  à  M'"  Buon. 

J'apprins  de  quelqu'un  que  le  lieutenant  qui  avoit  procédé  à  la  saisie 
avoit  emporté  quelques  belles  pièces.  Je  voulus  m'en  enquérir  de  Si- 
meonis  qui  me  dict  qu'il  n'avoit  prins  que  le  S'  Ambroise  fort  beau, 
pour  ses  salaires,  mais  ce  n'est  pas  ce  que  ra'avoit  dict  un  auitre,  qui 
me  parloit  de  livres  figurez.  J'ay  prins  cette  grosse  Bible  MS.  à  tout 
iiazard  pour  la  voir,  et  selon  l'estime,  ou  je  la  retiendray,  ou  je  la 
rendray.  J'oubliay  la  petite  Bible  d'Anvers  que  M'  du  Puy  fient  en  es- 
time, mais  elle  est  bien  gastée  des  gloses  de  feu  M'  d'Aix'  qui  ne  sont 
pas  si  précieuses  que  celles  de  Genebrard  *  seroient.  Il  y  en  a  tout 
plain  qui  ne  vont  qu'à  ses  amours  et  aux  allégations  qu'il  eust  peu  faire 
à  sa  maistresse  =*  pareilles  à  celles  de  S'  Pol**  dont  vous  avez  ouy  parler, 
mais  principalement  dans  la  grande  Bible  in  fol°  de  Paris  plus  qu'en 
la  petite.  Go  qui  me  les  pourroit  bien  faire  retenir  si  le  prix  en  est 
modéré,  comme  cez  marques  le  doivent  diminuer,  car  il  n'esfoit  pas 
bien  net  ne  bien  propre.  Cela  a  tout  esté  si  mal  tenu,  qu'il  n'y  a  qu'un 
volume  du  cours  canon,  qu'un  volume  du  S^  Augustin  de  la  plus  ré- 
cente édition''  et  mieux  reliée  que  la  plus  vieille,  qu'un  volume  du 

'  Galatinus  était  très  lié  avec  J.  Reuchlin.  *  On    sait  quel  docle   hébraîsant  était 

De  môme  qu'on  trouve  une  lettre  du  pre-  Genebrard. 

mier  au  second  dans  les  Epistolœ  Reuchlini,  '  I>a  conduite  du  prélat  fiit  notoirement 

on  trouve  diverses  pages  de  ce  dernier  dans  licencieuse  et  alla  jusqu'aux  dernières  bornes 

les  œuvres  de  son  ami.  du  scfiudale. 

'  Le  Decretum  Ivonis ,   episcopi  Carnu-  '  Tonte  la  phrase  jusqu'à  S' Po/ est  en 

tensis,  a  été  inséré  dans  les  Opéra  de  ce  chiffres, 

prélat  (Louvain,  iSyy,  in-S").  '  La  plus  récente  édition  des  œuvres  de 

'  Gui  Hurault  de  l'IIospital.  saint  Augustin  était  alors  celle  de  Cologne 


462  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Menochius^  et  ainsin  de  piusieuis  aultres  qui  ont  esté  sans  doubte 
desrobbez.  On  accuse  feu  M""  de  Barjamon,  parcequ'il  est  mort,  et 
M''  Raphaelis^;  je  m'en  rapporte.  H  y  a  des  livres  d'Espagne  pour  la 
prédication  qui  sont  à  mon  advis  considérables. 

Pour  le  Gassianus,  je  trouveray  bien  bonne  la  dernière  édition  qui  est 
sur  la  presse,  mais  puisque  la  précédante  de  Doiiay  contient  l'epistre 
de  S'  Castor,  s'il  y  en  avoit  un  exemplaire  à  Paris,  vous  me  feriez 
plaisir  de  me  l'envoyer,  pour  monstrer  à  celuy  de  qui  je  tiens  le 
MS.  que  cela  estoit  imprimé  dez  l'an  1616.  Aussy  bien  fauldra  il 
que  je  luy  en  donne  un,  et  je  choisiray  des  deux  le  meilleur,  puisque 
c'est  in  8°.  Ils  pourront  bien  venir  par  la  poste,  et  le  plus  tost  sera  le 
meilleur. 

Je  finis  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  10  avril  1696. 

Le  mémoire  que  vous  avez  faict  de  l'Auctarium  de  Golzius  est  bien 
à  mon  gré;  pourveu  que  M""  Rubens  envoyé  tout  cela,  tout  ira  bien; 
mais  dans  sa  lettre  il  exprime  cez  commentaires  de  ce  Nonnius  tant  sur 
le  Jules  Auguste  et  Tibère  que  sur  la  Grèce,  Asie  Mineure  et  Isles^ 
mais  il  ne  parle  pas  des  portraits  des  médailles  tant  de  Tibère  que  de 
la  Grèce,  Asie  et  Isles,  qu'il  fault  principalement  avoir,  car  celles  de 
Jules  César  et  Auguste  on  les  a  desja. 

M"^  Cardon  m'a  envoyé  la  Relation  Italienne,  mais  je  nay  encore 

(1616,  en  10  vol.)  En  l'année  même  où  '  Personnage   d(^jà  mentionné  dans   la 

celte  lettre  fut  écrite,  une  autre  édition  des  Correspondance  avec  Gassendi  (IV,  55i, 

œuvres  de  l'éloquent  évêque  était  donnée  à  553)  et  aussi  dans  le  tome  V,  p.  178. 
Paris.  '  Ludovici  Nomiii  Commentarius  in  Hu- 

'  Voirsur  le  P.  Jean-Étienne  Menochius,  berti   Goltiii  Grœciam,  Iiisulas   et   Asiam 

un  des  plus  célèbres  commentateurs  de  la  minorem    (Anvers,     pour    Leyde,     1620, 

Bible  (1532-1607),  le  recueil  du  P.  G.  Som-  in-fol.).  Le  volume  fut  imprimé  par  Isaac 

mervogel  (t.  111,  in-fol.,  col.  9^8).  Elzevier. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  463 

peu  lirre.  Il  m'en  promet  un  second  exemplaire  que  j'envoyeray  à 
M'  Pignoria.  J'avois  eu  un  exemplaire  du  Licetus  de  Lucernis ',  mais 
j'en  demanderay  un  aultre  pour  M''  du  Puy,  ensemble  cette  aultre  pièce 
du  mesme  autheur,  de  Novis  Astris'*,  cette  vie  de  Maurocenus  ',  et  cez 
considérations  de  Molina*. 

J'oubliois  de  vous  demander  une  Histoire  de  Froissard  qui  me  manque 
et  m'a  esté  desrobée,  ou  retenue,  mais  possible  qu'il  y  aura  quelque 
bonne  édition  plus  récente^. 

S'il  vous  semble  à  propos  de  demander  h  M'  Rubens  une  espreuve 
de  la  planche  des  deux  camayeuls,  il  n'y  a  peult  estre  pas  de  danger 
et  de  luy  dire  qu'il  en  fasse  faire  une  espreuve  partorita  '',  comme  on 
dict  en  Italie,  c'est  à  dire  que  si  tost  que  la  feuille  est  tirée,  tandis 
qu'elle  est  encores  toute  moitte,  il  la  fault  repasser  soubs  la  presse 
avec  une  aultre  feuille  blanche,  car  elle  s'imprime  de  rechef  dessus, 
et  redresse  les  figures  qui  seroient  renversées.  Et  est  tousjours  bien 
apparante,  et  quasi  aultant  que  celle  qui  vient  de  la  planche  mesmes. 
L'occasion  de  la  part  qu'il  en  veult  faire  à  M''  de  S'  Ambroise  ''  vous 
fournira  le  prétexte  de  luy  en  demander  pour  moy  de  cette  sorte  par 
prérogative  et  privilège*. 


'  Forlunali  Liceti  de  Lucemis  antiquorum 
reconduis  lih.  VI  (Venise,  1691,  in-4°). 

'  De  novis  astris  et  comelis  (Venise,  1 628, 
in-i"). 

'  Je  ne  supposo  pas  qu'il  s'agisse  ici  de 
la  plaquette  de  LoUini  [Lacrymœ  in  funere 
A.  Mauroceni,  s.l.  [Venise],  i6i9,in-4°), 
mais  bien  de  l'ouvrage  consid('rable  inti- 
tula :  Mauroceni,  Veneli  Scnaloris,  prœ- 
stantissimi  acriptoris  hislorite  Venelœ  ah  anno 
i5ai  ad  i6i5 ,  vita,  a  Nicolao  Crasso  (Ve- 
nise, 1621,  in-fol.  et  tiiV/(;m,  iCaa.in-Zr). 

'  Molina  désigne  ici  le  controversiste  pro- 
testant Ou  Moulin  que  nous  trouvons  ailleurs 
appelé  Molinée  (de  Molinœus). 


'  Je  ne  trouve  aucune  édition  des  Chro- 
niques de  Froissart  qui  fût  récent*  en  1626. 
La  plus  rapprochée  de  cette  date  est  celle 
de  Paris ,  1 67 4 ,  a  volumes  in-fol.  Elle  avait 
été  précédée  de  la  fameuse  édition  de  Denis 
Sauvage  (Lyon,  Jean  de  Tournes,  lôSg- 
i56i,  a  vol.  in-fol.). 

°  Le  mot  italien  partorito  signifie  irac- 
couché". 

'  Claude  Maugis ,  abbé  de  Saint-Ambroise 
de  Bourges ,  déjh  nommé  dans  ce  volume  et 
dans  les  deux  première. 

"  Bibliotliè<iue  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises.  n°  6170,  fol.  319.  Auto- 
graphe. 


464  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

CXXXVIII 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LV  CHAMBRE  DU  ROY, 
À    PARIS, 

CHEZ   m'  GAICNY,  à  L'ESCOLLE  s'  GERMAIN  DE  L'AU\ERROIS,  PREZ  LE  PONT  NEUF. 

Monsieur  mon  frère, 

La  commodité  du  voyage  de  M'  du  Lac  m'a  faict  prendre  la  liberté 
de  luy  faire  bailler  le  fagot  des  greffes  de  pommes  et  poires  dont  je 
vous  avois  parlé,  et  que  je  n'a  vois  pas  eu  à  temps  pour  les  bailler  à 
Bresson.  Il  y  a  de  cez  pommes  sauvages  d'Outremer,  en  bonne  pro- 
vision pour  tous  voz  amys,  lesquelles  je  trouve  tousjours  meilleures, 
n'en  ayant  presque  pas  mangé  d'aultre  espèce  depuis  six  moys  en  ça, 
et  se  conservent  trez  bien,  et  deviennent  en  meurissant  tousjours 
plus  aromatiques  et  succrées,  bien  que  non  sans  aigreur,  qui  faict  une 
bien  agréable  meslange  de  goust.  Quand  elles  s'amollissent  un  peu, 
c'est  lors  qu'elles  sont  plus  succrées,  et  que  l'aspretté  du  sauvageon  est 
mieux  corrigée.  Je  crains  que  la  saison  ne  soit  un  peu  trop  advancée, 
mais  je  n'ay  peu  m'en  acquitter  plus  tost,  et  pense  que  la  saison  ne 
sera  pas  si  advancée  de  par  de  là,  comme  en  ce  païs  icy.  Il  y  a  de 
tout  plein  d'aultres  fruicts  entre  lesquels  il  y  en  aura  bien  quelqu'un 
qui  méritera  d'estre  anté  dans  les  vergers  des  plus  curieux.  Mesmes 
celte  pomme  de  cittron  S  c'est  daumage  qu'elle  n'est  aussy  friande  au 
goust  comme  sa  figure  est  bigearre,  avec  un  mouignon,  ou  mammeau 
comme  les  cittrons,  mais  avec  du  sucre  elle  n'est  poinct  désagréable  au 
goust,  et  ne  se  garde  pas,  comme  la  sauvage  d'oultre  mer. 

J'ay  tasté  vostre  pomme  Renette  noire,  et  bien  qu'elle  eust  esté  es- 

'  [Note  marginale  de  Peiresc]  trU  fani-  dousceur.  Et  fauldroit  aussi  greffer  de  la 

droit  essayer  de  ia  greffer  sui-  de  la  Calville  pomme  d'Oultreraer  sur  la  Calville  pour 

de  la   plus  excellante   pour  luy  acquérir  adoucir  un  peu  l'aspretd,  car  elle  seroit 

un  peu  de  cette  Framboyse  et  de   cette  admirable.» 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  /i(î5 

crasée  dans  voslre  pacquet  et  que  par  conscquant  on  luy  eust  faict 

changer  de   couleur,   elle   estoit  neantnioins   fort  excellente  à    mon 

goust,  et  seroit  un  peu  du  goust  des  sorbes,  niais  bien  plus  agréable. 

J'estime  que  ce  soit  un  trez  bon  fruict;  il  seroit  bon  d'en  recouvrer 

des  greffes.  M""  du  Lac  m'a  invité  et  par  consequant  obligé  d'escrire  à 

M""  de  la  Marche  à  qui  je  mande  qu'il  ne  tiendra  qu'à  luy  d'avoir  sa 

part  des  greffes  que  porte  M''  du  Lac  s'il  en  veult.  Mandez  luy  eu  offrir, 

et  n'estant  la  presante  à  aultres  fins,  je  demeureray, 

Monsieur  monfrerc, 

vosti-e  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 
D'Aix,  ce  6  avril  1696. 

M'  du  Lac  s'en  est  allé  de  sa  grâce  un  jour  devant  le  terme  qu'il 
avoit  prins  avec  moy  pour  partir  sans  prendre  vos  greffes  et  je  ne 
vous  sçaurois  envoyer  plus  tost  que  par  le  Receveur  Rossignoly  qui 
partira  le  lendemain  des  festes  si  entre  cy  et  là  je  ne  trouve  quelque 
mulletier  de  Lyon.  Cependant  je  ne  fus  pas  adverty  à  temps  d'une  des- 
pesche  que  M''  d'Oppede  envoya  jeudy.  J'eslois  à  l'Eglise  quand  il 
manda  pour  mes  lettres.  Hier  au  soir  un  mulletier  d'Avignon  m'ap- 
porta les  greffes  dont  s'estoit  chargé  le  messager,  avec  vostre  lettre  du 
16  du  passé.  Je  les  ouvris  et  les  trouvay  bien  secs,  car  la  mousse  se 
seiche  fort  en  chemin ,  mais  ils  ne  me  semblèrent  pas  mortz  tout  à  faict. 
Je  fis  ce  que  M""  d'Espinouse  avoit  ordonné;  je  les  jettay  dans  un  bassin 
d'eau  fraische,  où  ils  ont  demeuré  toute  la  nuict  et  à  ce  matin  j'en  ay 
tiré  un  de  la  poire  musquée  d'hyver,  un  de  celle  d'oignon,  deux  des 
cerises  de  M""  Pichery,  deux  de  celles  de  Beorin,  trois  des  pommes 
Franc  laynelte  de  M'^  de  la  Marche  et  la  Vigne  d'Austriche,  et  ay  en- 
voyé cela  à  Beaugcntier,  et  le  reste  à  Spinouse ',  m'estant  trouvé  de 
bonne  fortune  icy  des  hommes  qui  alloient  de  cez  costez  là.  Et  par  l'or- 
dinaire d'Avignon  qui  revenoit  d'auprfe  de  Gènes,  où  il  avoit  esté  voilé 

'  Nous  avons  vu  que  Spinouse  est  aujouid'hui  une  coMitnune  des  iîiisses-Alpes. 


lUPtlHKIIIK    llTIOaiLI, 


/i66  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626J 

et  blessé  à  mort  par  de^  Savoyards,  j'ay  escript  à  M"'  de  Monde  vergues 
et  luy  ay  renvoyé  ses  deux  seisains. 

On  a  ouy  aujourd'huy  afforce  canonades  du  costé  de  la  mer;  aul- 
cuns  doublent  que  ce  ne  soit  M""  le  Légat  de  retour,  mais  je  ne  pense 
pas  qu'il  peust  avoir  si  tost  faict. 

Messieurs  Gardon  de  Lyon  m'ont  envoyé  aujourd'huy  un  ballot  de 
papier  blanc  et  deux  ou  trois  pièces  de  livres,  entre  aultres  la  relation 
de  Sandis  italienne  in  li°  et  Françoise  in  8°.  Si  le  Légat  '  ne  l'a  veiie  il 
y  en  aura  un  exemplaire  pour  luy,  car  j'en  ay  deux,  si  ce  n'est  que 
j'en  envoyé  un  à  M'  Pignoria.  Le  Vice  Légat  m'a  envoyé  demander  ap- 
prester  l'admonitio^,  le  catolique  d'Estat^  et  aultres.  Je  me  suis  ex- 
cusé jusques  à  cette  heure,  mais  je  suis  bien  tenté  de  luy  envoyer  ce 
que  j'ay". 

A  ce  soir  M''  et  M""  de  Luxembourg  sont  arrivez  de  leur  pérégrination 
de  la  S"'  Baulme  en  ceste  ville. 

Ce  saminedy  xi  avril  i6a6. 

Vous  verrez  coppie  des  lettres  de  Lange  sur  la  folle  action  du  pré- 
dicateur de  Rians.  Il  avoit  escript  à  M""  de  Vergons  et  luy  avoit  envoyé 
du  gibbier  pour  cez  Testes  comme  à  son  bienfacteur  et  créateur;  en 
ayant  esté  adverty  je  luy  ay  envoyé  lesdictes  lettres  et  aussy  tost  M''  de 
Vergons  luy  a  escript  une  remonstrance  bien  severe,  pour  l'empescher 
de  parler  plus  de  toucher  aux  ordres  et  establissements  de  l'hostel  de 
ville.  J'eusse  voulu  que  M""  Astier  y  fust  allé,  mais  il  commance  à  de- 
venir mal  portatif.  Et  peu  s'en  est  fallu  que  je  n'y  sois  allé  moy  mesmes. 
Cez  Canaille  sont  bien  descontenancez;  ils  ont  des  lettres  du  Parlement 
de  Paris,  se  disent  ils,  pour  pouvoir  s'assembler,  et  cherchoient  ce  pré- 
texte pour  se  les  rendre  plus  utiles  qu'ils  ne  sçauroient  sans  cette  nou- 

'  Ce  mot  est  eu  chiffres.  tien   contre    les   calomnies   des    ennemis   de 

*  H  a  été  déjà  fait  mention  de  i'jlrf/ftomtio  son    Estai...    par   le    sieur    Du    Fbbmeb 

un  peu  plus  haut.  (Paris,  i6a5.  in-8°;   Paris,  162G,  in-8°, 

'  Le    Catholique    d' Estât,    ou    Discours  3*  édition). 

politique  des  alliances  du  Roy   Très  CItres-  ''  Toute  la  phrase  est  en  chiffres. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  467 

velle  introduction  qu'ils  vouloient  faire.  Je  pense  que  nous  les  arreste- 
rons,  Dieu  aydant. 

Messieurs  noz  députez  s'en  vont  à  Marseille  voir  M'  de  Guise  le  len- 
demain do  Fcstes,  pour  luy  dire  adieu  avant  que  partir,  s'il  l'a  agréable, 
et  puis  font  estât  de  partir  bientost.  Un  certain  cappilaiue  Pierre, 
des  suites  de  M""  de  Montauban,  les  attendoit  en  bonne  dévotion,  et 
disoit  qu'il  leur  avoit  préparé  afîorce  bons  raffraischissements  pour  leur 
passage. 

M'  Marchier  devoit  partir  de  Grenoble  le  lendemain  de  Pasques 
pour  aller  en  Cour  voir  M"  l'Archevesquc. 

Il  me  tarde  bien  d'avoir  la  prochaine  despesclie  du  dernier  du  passé 
et  celle  de  Lyon  de  suitte  pour  sçavoir  si  voz  balles  y  sont,  car  tout 
passe  maintenant  et  je  ne  sçay  si  Brison  ^  durera  en  cette  tollerance 
de  libre  passage,  car  on  dict  qu'il  en  parloit  doubteusement. 

On  m'a  faict  aujourd'huy  feste  d'un  aultre  lieu  oi!i  il  y  a  des  raisins 
bouteille  bien  formez,  et  d'aultres  dont  chasque  grain  est  my  party  de 
blanc  et  de  noir,  et  d'une  figue  qui  faict  /i  ou  5  figues  sur  une  queue, 
et  d'une  ollive  cannelée  comme  les  niellons;  nous  en  sçaurons  la  vérité 
bien  tost. 

J'ay  prins  grand  plaisir  à  voir  ce  qui  se  dict  de  cette  guerre  des  fa- 
voris entre  le  comte  d'Ollivares  et  le  duc  de  Bukingam^,  et  vouldrois 
bien  sçavoir  au  vray  quelles  sont  les  picques  d'entr'eux  qui  ont  pro- 
duict  une  telle  guerre*. 


'  Joachitn  de  Beauvoir  du  Roure  de  Boau- 
mont,  seigaeur  de  Brison.  Voir  le  recueil 
Peiresc-Dupuy  (I,  Sga  et  suiv.). 

'  Le  premier  ministre  d'Espagne  et  le  pre- 
mier ministre  d'Angleterre  sont  mentionnes 
dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  {passim). 

'^  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  nc([ui- 
sitions  françaises,  n"  6170,  fol.  3a  1.  Auto- 
graphe. Reproduisons  une  letti-e  à  Valavez 
du  premier  président  (fol.  3a5,  en  chiffres): 
tDu  mecredy  i,')  apvril.  Monsieur,  M"  noz 
députez  partent  sammedy  prochain  veille 


de  quasimodo.  Lundy  dernier  ils  furent  & 
Marseille  prendre  congé  de  M'  de  Guise  qui 
se  résolut  à  l'instant  de  partir  en  poste  pour 
la  (lour.  Il  doibt  estre  demain  jeudy  icy 
pour  prendre  congé  de  nous  et  m'a  mandé 
(ju'il  vient  descendre  chez  moy.  C'est  |)our 
faire  acroii-e  à  un  chascun  à  mon  advis  que 
toutes  choses  sont  bien  rabillées.  Au  reste  je 
vous  donne  advis  de  son  despart  qui  n'est 
que  pour  prévenir  les  esprits  afin  que  vous 
preniez  garde  qu'il  ne  puisse  rien  descou- 
vrir de  tout  ce  qui  s'est  dict  et  faict ,  car  ne 

59. 


/i68  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 


CXXXIX 
À   MONSIEUR  DK  VALAVËZ. 

Adjoustant  à  la  lettre  de  M'  d'Oppede  ^  je  vous  diray  que  sur  le  dis- 
cours qu'il  me  fit  des  reproches  que  luy  avoit  faict  le  dict  s'  de  Luxem- 
bourg, je  luy  respondis  que  je  ne  croyois  pas  que  vous  eussiez  jamais 
peu  parler  de  la  sorte  à  ame  qui  vive  tant  parce  qu'il  n'estoit  pas  vray 
que  vous  eussiez  toulz  ses  interetz  en  main  ne  que  vous  creussiez  avoir 
tant  de  crédit  sur  luy,  que  pour  ce  que  quand  cela  seroit,  je  sçay  bien 
que  n'eussiez  pas  voulu  vous  en  vanter  non  pas  mesmes  au  s'  de  la 
Ville  aux  Clercs  mesmes  quelque  envie  que  vous  eussiez  de  le  servir  tant 
s'en  fault  que  vous  l'eussiez  peu  dire  à  aultre  quelconque.  Il  monstra 
d'en  demeurer  satislaict  plainement,  mais  comme  vous  cognoissez  son 
humeur  il  vouldroit  bien  pénétrer  d'où  cela  peult  venir.  Je  luy  dis  que 
nous  ne  manquions  pas  d'envieux  trez  toutz  en  ce  pais  où  les  moindres 
conjectures  estoient  non  seulement  prinses  pour  vérifications  des  soub- 
ceons  qu'on  pouvoit  avoir,  mais  amplifiées  et  augmentées  à  l'appelit 
de  la  passion  d'un  chascun  ;  que  cela  m'avoit  faict  prester  mille  charitez 

doublez  pas  qu'il  n'uze  de  toute  sorte  d'arti-  M'  de  la  Ville  aux  Clercs  m'avoit  obligé  et 

fices.  Il  sera  à  propos  dp  le  faire  sçavoir  à  assisté.  Je  ne  crois  pas  si  mal  de  vous ,  mais 

rbomme  afin  qu'il  ne  feust  pas  descouvert  il  est  bien  que  vous  le  sçachiez  aflin  que 

nomplus  et  qu'il  s'asseure  bien  s'il  a  peu  vous  preniez  garde  de  ne  vous  laisser  pas 

parler  avec  confiance.  Tout  gist  au  secret ,  sonder  comme  vous  voyez  qu'on  se  déclare , 

car  ce  seroit  osier  le  moyen  de  faire  quelque  qu'on  nous  jette  des  genlz  iucogneus  sur  les 

chose  de  bon  et  de  bien  utile.  Neantmoins  bras  et  surtout  qu'on  ne  peuil  pas  pénétrer 

je  vous  donrray  advis  d'aultres  discours  qui  nostre  menée ,  car  c'est  là  où  est  toute  mon 

m'ont  esté  tenus  par  M'  de  Luxembourg.  appréhension,  et  bien  que  je  me  moque  de 

Je  ne  vous  dictz  rien  de  ses  interetz  particu-  ce  discours,  sçachant  combien  vous  estes 

liers.  Je  laisse  cela  à  M'  vostre  fi-ere,  mais  retenu,  neantmoins  il  faict  bon  tout  sçavoii'. 

je  ne  vous  puis  taisre  qu'il  m'a  dict  que  M'  vostre  frère  vous  dira  le  surplus.  C'est 

vous  aviez  dict  à  quelqu'un  que  vous  n'aviez  maintenant  qu'il  fault  avoir  l'œuil  au  bois  e 

pas  creuestrede  ses  amys,  que  vous  teniez  se  couvrir.  Vostre  serviteiu"  trez  humble.» 
toutz  mes  interetz  entre  voz  mains ,  que  je  '  La  lettre  reproduite  au  bas  de  la  pré- 

ne  ferois  que  ce  que  vous  vouldriez,  et  que  cédeute  (p.  ^67,  note  3). 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  469 

quand  j'estois  en  Cour  par  les  Provenceaux  qui  me  voyoient  seulement 
entrer  chez  un  de  leurs  juges,  qui  s'imaginoient  que  puysque  je  n'y 
allois  pas  pour  eux,  j'y  allois  donc  contre  eux.  Je  luy  dis  aussy  que 
mon  Irere  de  Bouc  me  venoit  de  dire  que  le  dicl  s"'  de  Luxembourg 
se  plaignoit  furieusement  de  moy,  comme  si  j'avois  agy  et  faict  tout 
le  mal  qu'il  croit  avoir  receu  et  pour  le  luy  faire  toucher  au  doigt 
disoit  il  que  j'avois  esté  au  greffe  pour  arracher  avec  toute  violance 
l'extrait  d'un  de  ses  arrestz  afin  de  l'envoyer  à  ses  parties.  Or  il  n'es- 
toit  rien  de  tout  cela,  car  quand  il  estoit  intervenu  quelque  délibé- 
ration le  concernant,  ses  parties  ou  au  moins  leurs  procureurs  avoient 
assez  d'habitude  au  greffe  et  au  Cabinet  pour  y  aller  demander  et  faire 
expédier  des  extraicts  sans  qu'il  foust  de  besoing  que  je  m'en  meslasse; 
que  quand  j'en  eusse  esté  requis,  je  l'eusse  faict  sans  doubte  quand 
mcsmes  je  feusse  demeuré  juge  comme  chose  qui  ne  se  peut  refuser  à 
aulcune  des  parties,  ausquels  les  toutz  actes  doibvent  estre  communs 
et  communiquez,  mais  que  je  n'y  avois  pas  seulement  pensé  et  n'en 
avois  parlé  à  personne  et  que  cette  conjecture  pouvoit  neantmoins  estre 
fondée  sur  ce  que  j'envoye  souvent  mon  clerc  au  greffe  et  au  Cabinet 
pour  y  transcrire  des  arrelz  et  délibérations  notables  et  principalement 
de  celles  qui  concernent  les  matières  ecclésiastiques  dont  je  faictz  re- 
cueil et  que  de  faict  cez  jours  passez  en  voulant  faire  conférer  un  ex- 
traict  d'un  de  l'Eglise  d'Arles  de  l'an  i56o  oii  j'estimois  qu'on  eust 
obmis  quelques  paroles  décisives,  le  clerc  du  greffe  dilayant  trop  de 
chercher  le  registre  de  l'an  60,  je  luy  envoyay  dire  quelques  paroles 
un  peu  rudes  parcequ'il  sembloit  qu'il  se  mocquat  de  moy  et  qu'il  ne 
talloit  qu'un  procureur  ou  un  clerc  à  qui  on  eust  ouy  quelque  chose 
pour  s'imaginer  que  c'esloit  pour  affaire  touchant  ledict  s"^  de  Luxem- 
bourg et  pour  l'aller  aussytost  révéler  pour  un  grand  secret,  que  j'es- 
timois que  c'en  eust  esté  de  mesme  en  cecy  et  songeant  à  part  moy  qui 
nous  pouvoit  avoir  fréquenté,  je  m'advisay  de  Scraignolle  qui  soulloit 
estre  fort  familier  ciiez  nous  et  chez  M""  de  la  Verdiere  et  qui  sçait  bien 
les  habitudes  que  vous  avez  avec  M"^  d'Oppede  lequel  me  souloit  venir 
voir  souvent  icy,  et  despuis  que  M"'  de  Luxembourg  est  icy  il  n'y  est 


470  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

venu  qu'une  seule  fois  pour  un  simple  salut  et  a  suyvi  M''  de  Luxem- 
bourg comme  quasi  domestique  jusques  à  ce  voyage  de  la  S'"  Baulme. 
Il  pourroit  bien  avoir  tenu  quelque  discours  par  conjecture  mal  digérée. 
Si  ce  n'est  celuy  là  je  ne  sache  aulcun  aultre,  car  Berthon  et  mon  frère 
de  Bouc  vous  ont  tousjours  esté  suspeotz  comme  à  moy  en  ce  faict  là. 
M"'  de  Guise  pourroit  bien  avoir  dict  ou  faict  dire  quelque  chose 
à  travers  païs.  Vous  y  songerez  et  m'en  direz  vostre  sentiment. 
Tant  y  a  que  je  verray  si  à  quelque  rencontre  je  pourray  dire  un 
mot  audict  s"^  de  Luxembourg  sur  ce  que  m'a  dict  M""  de  Bouc  pour  le 
dezabuser  ^ 


GXL 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

J'ai  receu  en  mesme  temps  voz  deux  despesches  du  dernier  du  passé 
et  3  du  présent  moys,  et  ay  faict  rendre  sûrement  toutes  les  lettres  y 
joinctes,  et  envoyé  à  Mad®  la  Comtesse  les  siennes,  comme  aussy  les 
aultres  qui  alloient  ailleurs,  mesraes  celles  de  M'  de  Biez^.  Celle  du 
s'  Simeonis  luy  fut  baillée  en  main  propre,  mais  il  partoit  pour  sa  bas- 
tide; je  rendis  moy  mesmes  toutes  celles  de  M'  Seguiran.  Madame  dés 
Arcs  faict  response  du  sien. 

Je  suis  bien  aise  que  vous  soyez  venu  à  bout  avec  satisfaction,  de  l'ap- 
poinctement  de  l'affaire  de  Bians,  et  que  vous  voyiez  les  papiers  du  fonds; 
je  pense  que  Mad*  des  Arcs  mande  à  son  homme  de  vous  mener  chez  ce- 
luy qui  a  ses  papiers,  et  m'a  promis  de  faire  venir  ceux  qu'elle  a  aux 
Arcs'  pour  ceste  affaire ,  se  resolvant  d'y  contribuer  tout  ce  qu'elle  pourra. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  remplace  (5  octobre  i6a8)  par  Louis  Doni 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  3a6.  Auto-  d'Altichy. 
graphe  en  chiffres.  '  Nous  avions  d^jà  vu  que  c'est  aujour- 

'  François  de  la  Fare  Lopis  qui  allait  être  d'hui  une  commune  de  l'arrondissement  de 


[16201  À  SA  FAMILLE.  471 

Je  domieray  à  M''  de  Mondeverijues  la  bonne  nouvelle  de  vostre  arrest 
de  la  Chambre  des  comptes;  cez  Messieurs  là  sont  bien  plus  braves  que 
les  nostres  d'icy,  qui  chicannent  ceux  mesmes  de  leur  corps  fort  insi- 
dieusement. 

Pour  voz  caisses  de  livres,  je  n'en  suis  plus  tant  en  peine  que  j'estois, 
ayant  eu  advis  de  Mess"  Cardon  et  Cavellat,  qu'ils  se  sont  enquis  de 
Pillehotte'  et  aultres  respondants  du  s'  Buon  pas  un  desquels  n'en  ont 
ouy  parler.  Pour  moy  je  crois  que  tout  est  encor  à  Paris,  car  vous  ne 
m'avez  jamais  escript  formellement,  comme  vous  promettiez,  ils  sont 
partis  un  tel  jour. 

Le  parterre  de  M'"  d'Aix  est  tout  planté  excepté  la  broderie  des  deux 
vuides  qui  sont  aux  deux  bouts  au  mitan  des  compartiments;  le  jardi- 
nier espère  achever  cette  semaine.  Ce  qu'il  a  faict  ne  va  poinct  mal, 
Dieu  mercy,  et  si  bien  le  croissant  de  la  lune  est  passé,  le  plan  est 
arraché  de  bonne  lune,  et  les  cxpers  disent  que  pour  la  broderie,  elle 
est  meilleure  plantée  hors  de  lune  croissante,  pour  demeurer  plus 
basse  sur  terre,  de  quoy  j'ay  esté  bien  aise,  car  j'en  avois  du  regret. 

Messieurs  les  Consuls'^  m'ont  enfin  accordé  le  restablissement  de  l'eau 
de  la  fontaine,  et  de  la  prendre  un  peu  plus  hault  que  la  prinse  qui 
n'alloit  qu'à  la  cuisine,  afin  qu'elle  puisse  monter  au  jardin.  J'attends 
M'  Lombar  pour  tascher  d'y  faire  le  meilleur  mesnage  qui  se  pourra. 
Mais  si  j'estois  du  Conseil  de  M' d'Aix ,  tandis  que  le  monde  est  en  cette 
boime  volonté,  et  que  sans  bruict  on  peult  faire  l'affaire  à  demeurer, 
j'en  ferois  faire  la  conduilte  par  tuyeaux  de  plomb,  car  elle  se  feroit 
avec  moings  d'esclat,  et  seroit  moings  contredicte  de  l'envie;  elle  se 
pourroit  prendre  hors  la  ville,  et  couUeroit  au  mitan  du  parterre  de 
la  haulteur  de  deux  toises  si  on  vouloit,  ne  pensant  pas  que  cela  cous- 
last  cent  pistoles  tout  au  plus.  Vous  en  pourrez  sentir  un  mot,  et  si 

Dragiiignan ,  canton  de  Lorgnes,  et  que,  sur  l'imprimeur  Jean  PillelioUe,  voir  le  re- 

comme  M.  do  Bresc  {Armoriai  des  communes  eucil  Peircsc-Diipuy  [pas-iim). 
de  Provence,  p.  ii)  le  rappelle,  Les  Arcs  "  Note  marffiiiale  de  Peiresc  :  «Ce  sont 

furent  érigés  en  marquisat  parlettres  de  mars  M"  de  la  Bastide,  p'  Consul,  et  de  Fauris, 

1612,  en  faveur  de  la  famille  de  Villeneuve.  assesseur,  qui  ont  faict  raffaire  avec  grande 

'  Sur  les  libraires  Caiilon  et  Cavellat  et  affection. ti 


/i72  LETTRES  DE  PEIRESC  [1026] 

M''  Marchier  est  là,  vous  en  pourrez  parler  plus  hardiment.  Vous  co- 
gnoissez  l'humeur  envieuse  des  gentz  du  païs  et  jugerez  bien  comme 
raoy  les  diffîcultez  qui  pourroient  survenir  entre  cy  et  la  veniie  de 
M"'  l'Archevesque,  si  on  tombe  en  aultres  mains  moins  bien  inten- 
tionnées. 

M""  le  procureur  gênerai  Guerin  s'en  va,  se  dicton,  en  Cour  sans  de- 
putationet  s'en  est  allé  [à]Brignole  pour  partir  bicntostaprez;  il  presse 
tousjours  et  me  dict  dernièrement  qu'on  l'avoit  asseuré  que  vous  vouliez 
evocquer.  Je  iuy  dis  que  je  ne  le  croyois  pas  et  que  je  n'en  avois  poinct 
ouy  parler,  et  que  s'il  se  donnoit  la  patiance  de  vous  attandre  nous  en 
sortirions  amiablement. 

De  Cujis  en  s'en  retournant  d'icy  passa  à  Guers  '  pour  voir  si  par 
argent  il  pourroit  gaigner  Fournyer,  s'estanl  imaginé  que  nostre  di- 
recte pouvoit  estre  prescrite,  et  que  noz  tiltres  estoient  trop  vieux,  en 
quoy  il  se  flatte  bien  fort.  Il  n'ose  plus  bastir,  mais  il  a  faict  faire  une 
belle  place  devant  son  prétendu  logis,  et  a  poursuivy  un  monitoire 
pour  vérifier  la  collusion  prelendiie  du  Lineager;  nous  le  verrons 
venir. 

On  a  levé  de  nos  sels  nouvelles  SagS  oulles.  Restent  les  vieilles,  les 
rigordes,  et  d'aultrcs  nouvelles,  pour  800  oulles  queBesut  me  promet 
de  faire  lever  par  le  premier  navire  et  à  faulte  de  ce  de  les  faire 
prendre  pour  la  provision  des  Greniers.  Dieu  le  veuille.  Gette  levée 
couste  prez  de  deux  cents  francs.  S'  JuUian  demande  600  francs  pour 
la  despence  de  l'année  presante,  et  7  ou  8  chevaulx  des  meilleurs.  Je 
ne  sçay  pas  quel  bon  mesnage  ce  seroit,  car  la  saison  court  grande 
fortune  d'estre  bien  pluvieuse.  J'ay  eu  le  conteroolle  de  la  levée  des- 
dicts  sels  dont  je  vous  envoyé  coppie  et  si  je  puis  je  feray  partir  de- 
main Saudin,  pour  aller  trouver  de  Rua  à  Marseille,  et  voir  ce  qui  s'en 
pourra  arracher  pour  vostre  secours.  Par  raesme  moyen  Saudin  reti- 
rera ce  qu'il  pourra  de  la  lettre  de  change  de  Bordeaux  sur  laquelle 
M""  Fraissé  avoit  advancé  cent  escus,  tant  pour  les  fraiz  de  mon  induit 

'  Sur  cette  localitë  tlu  dëpartemeat  du  Var,  voir  i-ecueil  Peiresc-Dupuy  (III,  5 17). 


[162C]  \  SA  FAMILLE.  473 

et  l'aiiinement  de  mon  compte  avec  le  s'  EschinanI  de  Rome  que  pour 
aultres  fournitures,  pensant  que  je  deusse  avoir  cette  paye  à  l'entrée 
de  Garesme  comme  de  coustume. 

Cela  viendra  bien  à  poinct  pour  les  nécessitez  urgentes,  car  j  avois 
mangé  ma  communion  en  herbe,  et  mes  gages  jusques  à  la  fin  de  juin 
prochain.  Il  nous  falloit  à  cette  heure  les  5o  escus  de  la  pension  de  ma 
nièce  la  religieuse,  une  vingtaine  d'escus  pour  les  frais  de  la  cérémonie 
et  aultres  menues  nécessitez  du  jour  qu'elle  prendra  le  voille  noir,  les 
2  0  escus  que  nous  devons  à  l'hospital  que  je  n'avois  encores  peu  ac- 
quitter, aultres  9.0  escus  qu'il  m'a  fallu  promettre  pour  une  bague  que 
je  donnay  à  la  fdle  de  M''  Lombar  à  son  mariage  avec  un  cousin  d'Ar- 
taud, en  considération  de  la  peine  que  nous  donnons  à  son  père  et  à 
sa  tante,  laquelle  n'a  jamais  abandonné  feu  mon  père  durant  sa  ma- 
ladie, a 3  et  tant  d'escus  que  je  debvois  à  Burgues  des  Orangers,  qui 
me  les  envoya  demander  avec  bien  des  reproches ,  et  Dieu  veuille  que 
le  reste  puisse  suffire  pour  acquitter  les  gaiges  des  vallets  ou  ser- 
vantes qu'il  nous  fault  congédier,  et  pour  les  plus  pressez  des  fournis- 
seurs des  funérailles  de  feu  mon  père,  qui  me  rongent  tout  vif  '.  Si  je 
croyois  M''  Astier,  il  prendroit  tout  l'argent  de  de  Rua,  et  l'employe- 
roit  à  ses  affaires;  il  s'embarrasse  en  tant  de  divers  costez  qu'il  veull 
tout  entreprendre  et  tout  englouttir.  Je  vouldrois  bien  que  vous  n'eus- 
siez jamais  songé  à  luy  toucher  de  son  argent,  car  en  payant  de  l'in- 
terest  à  un  aultre  nous  en  serions  quittes.  La  friandise  du  loz  de  la 
vente  d'une  bastide  de  Bailo  au  terroir  de  Rians  luy  fit  prendre  l'ar- 
rentement  sur  soy.  Et  maintenant  la  mesme  friandise  luy  a  faict  faire 
un  aultre  tour  bien  mal  digéré;  il  s'alla  frotter  avec  Berard  de  Jonc- 
ques,  qui  a  achepté  cette  bastide  à  condition  de  ne  payer  du  loz  que 
ce  qu'il  veult,  et  qui  pix  est  à  condition  que  pour  l'accommoder  nous 
luy  laisserions  en  eschange  une  terre  et  bastide  que  nous  avions  en 
Paliierc  jognant  la  sienne,  pour  de  l'aullre  terre  du  vieil  tellement 

'  Par  ces  détails  si  prdcis  on  voit  une  fois  de  plus  et  mieux  que  jamais,  combien  Pei- 
l'esc,  loin  de  posséder  la  grande  et  princière  fortune  qui  lui  a  été  si  souvent  prétëé,  était  par- 
fois gêné,  besogneux. 

'I.  60 


IHFVIliBKlt    liT1«*lLB. 


lilk  LETTRES  DE  PEIRESC  [1G-2G] 

dudict  Baille.  M"^  Astier  me  vint  proposer  cet  eschange.  Je  luy  dis  qu'il 
advisast  bien  à  ce  qu'il  feroit  avec  ce  Berard  que  je  cognoissois  pour 
un  scélérat  qui  le  tromperoit;  il  me  dict  que  feu  mon  père  avoit  ar- 
demment désiré  aultres  foys  cet  eschange,  que  la  terre  qu'on  luy  de- 
mandoit  estoit  fort  esloignée  de  nostre  bastide,  et  au  contraire  celle 
qu'on  nous  oflVoit  fort  proche  de  la  nostre  et  à  nostre  bienséance,  que 
le  bastiment  qui  estoit  en  la  nostre  n'estoit  qu'une  mazure  ruinée,  que 
nous  y  profiittions  grandement,  qu'il  se  contenteroit  d'une  sienne  pro- 
messe qu'il  procureroit  cet  eschange.  Je  luy  dis  que  sur  son  simple  con- 
seil ,  je  le  voulois  bien;  le  lendemain  il  me  vint  trouver  avec  le  contract 
tout  dressé  pour  le  signer  accompagné  des  parties,  ce  que  je  fis  pour 
luy  tesmoigner  la  confiance  que  j'avois  à  luy,  sans  m'en  vouloir  en- 
quérir plus  avant.  Or  si  tost  que  cela  a  esté  faict,  nostre  pauvre  rentier 
a  commancé  à  crier  et  protester  qu'il  luy  falloit  quitter  l'arrentement, 
que  ce  qu'on  nous  ostoit  estoit  une  ferraye  fermée  de  muraille,  la- 
quelle ils  semoient  annuellement  et  laquelle  seule  souloit  quasi  payer 
toute  nostre  rente,  tant  elle  est  bonne,  et  faict  de  beau  bled,  bien 
qu'elle  ne  soit  que  de  i  2  panaulx  en  semance,  que  la  bastidonne'  qui 
y  est  vault  mieux  et  est  plus  habitable  que  nostre  aultre  bastide  (la- 
quelle tombe  en  ruine  et  cet  hiver  en  est  tombé  un  quartier).  Et  est 
aussy  mieux  fermée  de  portes  et  fenêtres.  Qu'elle  est  fort  proche  de 
nous  et  du  puis  de  l'abrevage  qui  est  tout  contre.  Au  contraire  (|ue  la 
terre  qu'on  nous  offre  n'est  qu'une  grounelliere^,  dont  dix  charges  en 
semance  ne  vallent  pas  noz  t  9  panaulx,  qu'elle  est  à  prez  d'une  lieûe 
de  nostre  bastide,  et  si  loing  que  le  rentier  la  laisra  plustost  inculte 
que  de  prendre  la  peine  de  la  cultiver,  tant  elle  est  chettive  et  incom- 
mode par  l'esloignement,  à  cause  des  repas  des  laboureurs.  Sur  quoy 
enquis  Lange,  il  s'est  trouvé  saisy  d'un  l'apport  qu'avoit  faict  deffunct 
Honorât  Laurens  (ou  Auferan),  qui  porte  que  noz  dix  panaulx  val- 
loient  mieux  que  dix  charges  de  ce  qu'on  offroit  lors  à  mon  père,  qui 
refusa  absolument  toutes  propositions,  comme  grandement  prejudi- 

'  Est-ce  un  diminutif  du  mol  bastide? —  ^  Sic  \>om  grenouillère . 


[162G]  À  SA  FAMILLE.  /i75 

ciahles,  et  qui  pix  est  il  eii  avoit  adverty  Gaspard  Nègre,  qui  s'en  ve- 
noit  icy  pour  le  dire  à  M'  Astier,  et  au  lieu  de  mo  faire  la  difficulté,  il 
précipita  de  lu'apporter  à  sijjiier  l'acte  d'eschan^jo  avant  que  le  rentier 
de  Lange  me  peusse  parler.  J)ont  je  n'ay  pas  voulu  l'aire  de  sem- 
blant, pour  le  laisser  sur  son  fort,  car  la  rentière  et  Lange  en  sont 
venuz  crier  aprez  luy,  sans  qu'il  m'en  ayt  rien  dict.  Au  reste  ce  pauvre 
homme  ne  me  sçait  jamais  dire  une  vérité,  de  sorte  que  je  ne  crois  du 
tout  rien  de  ce  qu'il  me  dict,  mais  je  tiens  la  meilleure  mine  du  monde, 
pour  les  aultres  respects  que  vous  sçavez. 

Au  reste  cez  canaille  de  Rians  s'estoient  laissez  intimider  de  la  sorte 
et  enjoller  à  Gaspard  Court,  qu'ils  consentoient  à  transiger,  et  l'ad- 
mettre avec  10  ou  la  dans  l'hostel  de  ville  suyvant  les  propositions 
et  prédications  dont  vous  aurez  ouy  parler,  sans  la  lettre  de  M""  de 
Vergons  qui  rompit  l'affaire,  et  puis  il  se  descouvrit  que  Court  vouloit 
faire  payer  par  le  corps  de  la  Communauté  les  ûoo  escus  que  cez  in- 
tervenantz  ont  emprunté,  et  faire  exécuter  une  commission  du  Parle- 
ment de  Paris  ])our  s'assembler  et  délibérer  de  leur  procez.  Je  verray 
ce  prédicateur  Dieu  aydant. 

Pour  l'original  de  ce  chargement  des  tiltres  de  Bordeaux,  depuis 
que  vous  me  l'avez  demandé  je  l'ay  cherché  plusieurs  foys  sans  le  pou- 
voir retrouver,  et  qui  pix  est  il  fault  qu'il  soit  avec  une  fort  grosse 
masse  de  papiers  que  je  n'ay  nomplus  peu  retrouver  en  fasson  du 
monde.  Et  maintenant  je  m'y  voulois  mettre,  mais  M'  d'Oppede  me 
presse  tant,  que  j'ay  peur  de  n'y  pouvoir  pas  vacquer  de  ce  coup. 
Dont  j'ay  un  grand  regret  à  cause  des  termes  oîi  vous  estes  pour  l'évo- 
cation, laquelle  je  tiens  véritablement  estre  nécessaire,  puisque  cez 
canaille  trouvent  tant  de  support  sur  leur  fumier,  et  que  M'  Soullier 
nous  a  faict  si  beau  jeu  par  sa  requeste  d'intervention,  et  récusation. 

Potonier  escript  à  iM'  d'Andrault',  et  Brianson  aura  une  lettre  de 
son  frère. 

Pour  cez  moynes  laizs,  il  en  fauldroit  trouver  un  de  cez  païs  là,  car 

'  Le  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux  dffjà  mentionné  dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy 
(1,336). 

60. 


^76  LETTRES  DE  PEIKESC  [1026] 

je  vouldrois  bien  me  desvelopper'  de  ce  Valette  en  toute  façon.  Mon 
cousin  de  Meaux  m'a  enfin  desbausché  le  frere  de  Constans  qui  cuisine 
bien  et  est  fort  laborieux  pour  aller  servir  à  Cuistres  dont  je  suis  bien 
glorieux  ;  je  l'attends  cette  semaine  et  veux  le  faire  partir  avec  le  moyne 
Ghabert  et  M"'  Aulaguier  lundy,  s'il  plaict  à  Dieu,  à  quelque  prix  que 
ce  soit,  quand  ils  debvroient  aller  sans  lettres  miennes,  ne  aultres 
instructions. 

J'ay  arresté  des  chevaux  de  retour  de  ce  pais  là,  dont  je  me  pre- 
vauldray  pour  cela,  pour  me  violenter  moy  mesmes,  bien  marry  de 
n'avoir  plustost  eu  le  moyen  d'y  satisfaire. 

Je  vous  envoyé  une  lettre  pour  le  P.  Gabrier,  de  la  part  de  M"'  de 
Cannes^;  son  intention  estoit  qu'elle  luy  lust  rendue  par  aultre  main 
que  du  P.  du  Val,  ne  de  Brianson;  mandez  leur,  je  vous  prie,  de  sup- 
poser quelque  aultre  qui  la  luy  baille.  J  en  ay  veu  la  teneur,  il  n'y  a 
rien  que  bien. 

Je  pense  que  M"'  le  cardinal  Spada  aura  depuis  sceu  que  tous  les 
malades  qui  estoient  demeurez  au  Martigues,  à  Marseille,  et  Toullon, 
sont  tous  guaris  Dieu  mercy,  et  se  sont  retirez  en  Avignon  où  ils  atten- 
dent l'ordre  qui  leur  sera  donné  par  M'  le  Légat. 

Je  verray  bien  volontiers  cette  relation  de  M"'  de  Chartres'  sur  ce 
qui  se  passa  au  Louvre,  et  la  modification  que  M'  de  Malerbe  m'es- 
cripf  estre  en  la  soubscription  de  la  censure  du  Dec.  [sic  sans  doute 
pour  décret^  que  la  doctrine  ou  le  livre  de  l'Admonitio  est  factieux  et 
scandaleux  pro  loco. 

Je  me  serviray  de  la  coppie  du  mémoire  des  Plantes  du  Levant.  Les 
Tulipes  printanieres  que  vous  m'aviez  envoyées  en  dernier  lieu  dans  la 
grosse  boitte  ont  faict  des  merveilles  dans  le  jardin  de  céans,  encore» 
que  je  ne  les  eusse  mises  en  terre,  par  oubliance,  que  sur  la  fin  de 
janvier,  et  ont  produict  de  fort  jolies  couleurs  de  fleurs.  Je  les  ay  faict 

'  Me  débarrasser.  i64i).  Voir  sur  ce  prélat  le  recueil  Peii-esc- 

'  Nous  avons  trouvé  plus  haut  inenlion  Dupuy  (I,  iZo  cl  passim). 

de  cet  abbé ,  qui  s'appelait  Alibert.  '  Encore  une  lettre  de  Malherbe  à  Peiresc 

Ijéonard  d'Etampes-Valençay  (i6ai-  qui  nous  manque  ! 


11626J  À  SA  FAMILLE.  477 

couvrir  et  en  ay  un  grand  passetemps  tous  les  jours.  J'ay  veu  celles  de 
M''  d'Oppede  depuis  hier  au  malin  parce(|ue  il  me  reprochoit  que  je 
ne  iuy  avois  pas  baillé  des  belles.  Et  y  trouvay  de  Irez  belles  couleurs, 
et  des  variées  bien  gentilles,  mais  j'y  en  vis  une  blanclie  pannachée  de 
rouge  vermeil,  qui  est  trez  belle,  et  laquelle  sera  des  plus  excellentes, 
si  elle  persiste  en  celte  sorte.  11  y  en  avoil  plusieurs  qui  n'avoienl  pas 
(leury  l'année  passée  du  nombre  desquelles  celle  là  estoit.  Je  les  Iuy  fis 
couvrir  comme  les  miennes,  et  bien  à  propos,  car  aujourd'liuy  les  du- 
chesses de  Luxembourg  et  de  Ventadour'  en  voulant  aller  prendre, 
on  a  mandé  au  suisse  d'en  cueillir  les  plus  belles,  avec  loule  lovs  le 
mot  du  guet  de  ne  poinct  toucher  à  celles  qui  estoient  couvertes,  ce 
qui  les  a  sauvées.  De  celles  de  Hcaugentier  je  n'ay  encores  rien  veu  de 
bien  beau;  entre  celles  de  M''  de  la  Marche  s'est  trouvé  une  rouge  un 
peu  rayée  d'Isabelle  par  dehors,  comme  le  S'  Pierre,  afl'orce  beau^  01- 
lias,  beaux  Ducs  et  Duchesses,  tout  le  reste  commun,  si  ce  n'est  le 
Uobin,  qui  est  jaulne  paille  à  bord  incarnat,  et  y  en  avoil  six  toutes 
conformes,  fort  agréables  à  mon  gré.  Ce  sont  comme  des  carmilles. 
M''  de  la  Bastide  en  estoit  fort  cspris;  je  Iuy  en  promis  une  bulbe.  Et 
Dieu  sçaict  si  le  Prieur  les  sçaura  plus  distinguer,  non  plus  que  les 
Narcisses  doubles,  dont  je  Iuy  ay  bien  faict  des  reproches. 

Pour  la  bassesse  des  Tulipes  printannieres,  j'avois  bien  mandé  au 
Prieur  et  à  mon  cousin  de  Meaux  que  c'estoit  leur  nature,  quand  elles 
sont  en  plain  air  comme  là,  car  céans  elles  sont  fort  haultes  et  bien 
feuillées,  et  de  grosses  fleurs.  Vray  est  que  les  bulbes  estoient  fort 
grosses  au  prix  de  l'ordinaire.  11  s'en  trouva  deux  variées,  une  jaune 
et  une  rouge  tanellées,  de  l'un  en  l'aultre,  lesquelles  au  dessoubs  de 
la  fleur  bien  complette,  à  deux  ou  trois  doigts  plus  bas,  sur  la  lige, 
avoient  une  portion  d'aultre  fleur  pareille  à  celle  qui  esloil  en  son  lieu 
ordinaire,  à  sçavoir  une  ou  deux  feuilles  jaulne  tanellée  de  rouge  et  au 
contraire  ce  que  je  n'avois  jamais  veu.  S'il  eust  marqué  la  plante,  pos- 
sible y  eust  il  eu  à  recognoistre  quel(|uc  aullre  galanterie  les  années 

'  Sur  le  (kic  et  la  duchesse  de  Ventadour,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (1,5  gS,  645,  etc.).  — 
^  Peiresc  a  écrit  beau  pour  beaux. 


478  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

suyvantes.  Vous  verrez  par  la  lettre  du  Prieur  que  M'  de  Venladour  ^ 
alla  coucher  le  Vendredy  Saint  en  nostre  maison  de  Beaugentier,  con- 
duict  par  M''  de  Paule,  et  que  le  Prieur  les  traicla  gentilment;  pour  le 
moins  ils  s'en  louent  fort,  et  M'  de  Ventadour  m'en  a  fort  remercié.  Il 
alla  voir  lez  Tulipes  avec  des  llambeaux;  il  y  en  avoit  une  centaine  en 
fleurs  et  davantage,  mais  les  Orangers  estoient  fort  à  son  gré. 

Les  deux  premiers  Hiacynthes  des  poètes  que  j'avois  retenus  icy 
moururent  aussy  bien  que  les  Cardinales,  et  je  crois  que  ce  fut  la  faulte 
de  l'homme  de  mon  père  qui  en  avoit  la  charge,  lequel  n'en  eust  pas 
le  soing  qu'il  avoit  eu  de  l'Ethernelle.  Pour  les  aultres  Cardinales, 
fleurs  de  Passion  et  Hyacinthe,  le  Prieur  sans  les  entre  distinguer  m'es- 
cripvit  dernièrement  qu'efles  poulsoient  une  belle  tige.  Vous  aurez  sa 
lettre  si  ne  l'avez  ja  receue.  L'Oreille  d'Ours  ne  fleurit  poincl  de  cette 
année,  se  dict  il,  bien  qu'elle  soit  en  bon  estât. 

Voilà  pour  vostre  lettre  du  dernier  du  passé.  Quant  à  celle  du  3  de 
celuy  cy,  j'ay  prins  grand  plaisir  à  ce  que  APRubens  vous  mande,  bien 
qu'il  ne  s'explique  pas  plus  avant.  Ne  luy  espargnez  pas  le  Santarellus, 
car  nous  en  aurons  plustost  de  Rome  mesmes.  J'en  avois  demandé  à 
Lyon,  mais  cez  Messieurs  ne  m'ont  poinct  faict  de  responce  sur  cela.  . 
Entre  cez  nouveaux  livres  fascheux  j'avois  receu  dez  l'année  passée  ce 
livre  de  N.  Alemanni,  de  Lateranensibus  Parietinis*,  et  trouvay  si  mau- 
vaise l'interprétation  qu'il  donnoit  comme  indubitable  aux  trois  clefz 
de  S'  Pierre  que  je  ne  m'en  peus  taire  au  Cardinal  Légat,  lequel  de- 
meura d'accord  avec  moy,  que  cez  trois  clefz  n'estoient  que  les  clefs  de 
ce  lieu  de  l'Eglise  du  Vatican  que  l'on  appelloitCONFESSIO  SCI  PETRI, 
et  se  mocquoit  de  la  cajollerie  de  cet  Alemanni.  Mais  je  ne  m'en 
voulus  pas  vanter,  de  tant  plus  qu'on  disoit  qu'il  n'en  avoit  esté  im- 
primé que  fort  peu  d'exemplaires,  qui  ne  se  distribuoient  poinct,  et 
sembloit  que  le  dict  s'  Cardinal  Légat  eust  envie  de  le  faire  supprimer 
ou  reformer,  et  oster  les  chappitres  concernants  cette  assertion.  Mais 
M'  de  Malerbe  m'escript  qu'on  met  ce  livre  entre  les  criminels  et  brus- 
Henri  de  Le\is ,  duc  de  Ventadour,  était  '  Sur  i'archéologue  Nieolo  Alemanni ,  voir 
alors  lieutenant  général  de  Languedoc.              le  recueil  Peiresc-Dupuy  (  I ,  i  o  i ,  i  o5,  etc.). 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  479 

labiés,  ce  qui  m'a  faict  regretter  qu'il  ayt  esté  divulgué  avant  que 
M' le  Légat  eust  moyen  de  sesjourner  h  Rome,  et  d'y  mettre  remède. 
Je  vous  prie,  ne  dictes  pas  cecy  à  des  gents  qui  le  peussent  publier, 
car  vous  sçavez  que  je  n'ayme  pas  d'estre  allégué,  ne  de  faire  parler 
de  moy. 

Nous  attendrons  la  version  de  cette  Apocalypse,  et  cette  veritas 
odiosa,  et  ce  Mons  Sionis,  s'ils  se  peuvent  voir.  Et  je  tiendray  la  main 
au  recouvrement  des  livres  que  M''  du  Puy  désire  d'Espagne  et  de  Por- 
tugal; si  j'eusse  eu  le  mémoire  avant  le  parlement  du  Légat,  la  com- 
modité en  eust  esté  bien  belle. 

Au  reste  ce  mémoire  de  M'  le  Prince  et  cez  interrogatoires  sont  de 
bien  grande  importance.  Dieu  inspire  le  Roy  et  les  grands,  et  nous 
garde  de  nouveaux  prétextes  de  mouvements  I  Vous  verrez  cez  lettres 
cy  joinctes  dont  je  ne  repeteray  pas  la  teneur,  et  je  finiray  de- 
meurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  jeudy  au  soir  16  avril  i6a6. 

J'ay  depuis  par  grand  hazard  et  bonne  fortune  retrouvé  la  liasse  de 
Cuistres  que  je  ne  trouvois  pas,  et  ay  prins  le  rooUe  original  de  mes 
terriers  escript  de  la  main  de  l'advocat  Boumard,  lequel  je  vous  envoyé, 
bien  marry  de  n'y  pouvoir  escrire  de  ce  coup.  Mais  ce  sera  par  le  pre- 
mier Dieu  aydant. 

Au  reste  je  vous  prie  de  me  faire  faire  une  douzaine  de  rabbats 
comme  celuy  que  je  vous  envoyé,  car  ils  m'ont  laissé  tout  d'un  coup. 

Du  17  à  midy. 

On  me  vient  de  dire  que  M"' de  la  Barben  a  esté  céans  me  demander: 
je  suis  marry  de  ne  m'y  estre  trouvé  '. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  u°  6170,  fol.  897. 


/j80  lettres  de  PEIRESC  [1626] 


GXLI 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Du  vendredy  17  avril. 

M'  de  Guise  passa  hier  icy  et  n'alla  pas  descendre  chez  M''  d'Oppede 
comme  il  avoit  mandé  lequel  luy  avoit  faict  apprester  à  disner,  ains 
chez  M""  de  Luxembourg  où  il  a  logé  en  sa  maison.  De  là  il  alla  chez 
M''  d'Oppede  où  il  ne  trouva  encore  que  fort  peu  de  M"  de  la  Cour  et 
y  mena  M""  de  Luxembourg,  toutz  lesquels  prindrent  des  sièges  dans  la 
chambre.  M'  de  Guise  dict  qu'il  s'en  alloit  en  k  jours  en  Cour,  qu'il 
seroit  de  retour  le  premier  may  et  puys  se  mit  sur  la  deputation,  que 
le  bruit  esloit  dans  le  pais  qu'elle  n'estoit  faicte  que  contre  luy,  qu'il 
n'avoit  jamais  mal  parlé  du  Parlement  et  ne  luy  avoit  jamais  voulu  faire 
du  mal  ne  à  luy  en  son  particulier,  qu'il  ne  s'estoit  meslé  de  l'affaire 
de  Soutournon  que  par  commandement  du  Hoy  et  à  la  prière  de  la 
Verdlere  et  de  M'  d'Erbault,  à  qui  ledict  s'"  d'Oppede  en  avoit  escrit  et 
au  Roy  qui  avoit  ses  lettres  (Nota  le  soing  qu'il  a  de  i-etirer  des  lettres 
de  particuliers  escrites  au  Roy  ou  aux  Secrétaires  d'Estat),  qu'il  ne  les 
protegeoit  qu'aultant  qu'il  plaisoit  au  Roy,  que  s'il  y  avoit  de  la  faulte 
en  l'addresse  de  leurs  lettres  d'abolition  il  la  feroit  changer  et  refor- 
mer; pour  le  reste,  qu'il  se  vouloit  tenir  dans  les  termes  des  ordon- 
nances, ne  vouloit  aultre  prérogative  que  ce  que  les  Gouverneurs  ses 
devanciers  avoient  eu  et  rien  plus,  comme  aussy  pour  le  faict  de  l'ad- 
miraulté,  qu'il  n'avoit  que  cela  à  dire  au  Roy  et  puys  s'en  retourneroit 
et  laisseroit  poursuivre  noz  députez,  et  enfin  des  discours  d'une  grande 
heure  qui  seroient  trop  longs  à  escrire  en  tablature,  et  puys  je  suis  las. 
11  parloit  tousjours  sans  laisser  prendre  la  parolle  à  personne  et  M""  de 
Cormis  survenant  avec  d'aultres  de  M"  à  la  file,  il  s'adressa  à  luy  pour 
luy  dire  :  Je  vous  trouveray  encor  à  Lyon  à  mon  retour.  On  vint  dire 
que  M'  de  Ventadour  entroit.  M""  d'Oppede  luy  demanda  s'il  auroit 
iigreable  qu'il  l'allast  recevoir;  il  luy  dit  qu'il  vouloit  bien  qu'il  allast 


[1626]  \  SA  FAMILLE.  481 

faire  rhoiineur  du  logis,  et  estant  parvenu  à  la  Chambre,  M^  de  Guise 
dit  qu'il  ne  se  lalloit  plus  rasseoir  et  comme  il  faisoit  les  compliments 
à  M'  de  Vonladour,  M'  d'Oppede  dit  j^i  M'  de  Luxembourg  (lequel  luy 
avoit  aultres  foys  faict  reproche  de  la  part  de  M"^  de  Guise  de  ce  qu'il 
ne  s'estoit  pas  ouvert  à  luy)  :  Vous  voyez,  Monsieur,  que  M'  de  Guise 
part  tout  seul  et  ne  laisse  pas  seulement  faire  la  moindre  repartie, 
dont  il  se  print  à  rire  et  prenant  la  parolle  aprez  M''  de  Ventadour  dit 
à  M"'  de  Guise  :  Mais  vous  tenez  tousjours  le  day  et  ne  laissez  pas  res- 
pondre  un  mot.  Vous  avez  raison,  se  dict  il,  et  lors  M""  d'Oppede  luy 
lit  les  complimentz  nécessaires  tant  au  nom  de  la  Compaignie  qu'en 
son  particulier,  principalement  par  lettre  de  se  tenir  aux  termes  des 
Ordonnances,  laquelle  il  accepta  solennellement,  et  sur  ce  qu'il  disoit 
que  la  depulation  n'estoit  que  contre  luy,  qu'il  sçavoit  bien  les  occa- 
sions qui  peuvent  concerner  les  intérêts  de  la  Compaignie  en  tout  plain 
♦  d'aullres  choses  qui  sont  les  principalles  pour  lesquelles  s'est  faicle  la 
deputation;  enfin  il  sortit  avec  les  plus  belles  parolles  du  monde  et 
M'"  d'Oppede  l'alla  revoir  à  sa  maison  du  palais  et  aprez  qu'il  y  eust 
disné  et  qu'il  eust  faict  cez  bablesmes  (sic),  il  monta  à  cheval  pour  re- 
prendre la  porte.  Je  m'y  trouvay,  car  je  n'estois  pas  arrivé  à  temps 
pour  faire  mon  compliment  avec  les  aultres.  Comme  il  m'aperceul,  il 
me  tendit  les  bras  et  m'arresta  au  passage  d'une  porte  pour  me  dire 
que  j'allasse  voir  de,  sa  part  M'  d'Oppede  et  luy  dire  qu'il  estoit  son 
serviteur  et  qu'il  vouloit  qu'un  chascun  le  sceusse  et  vouloit  vivre  eu 
toute  sorte  de  bonne  intelligence  avec  luy;  qu'il  le  prioit  d'en  faire  de 
mesmes  de  son  costé,  et  qu'il  luy  dit  qu'il  renvoyeroit  son  carrosse  (je 
ne  distinguay  ])as  trop  bien  dans  cette  foule  s'il  dit  pour  venir  prendre 
La  Verdiere  adin  qu'il  le  suivit  en  Cour  ou  pour  ramener  icy  La  Ver- 
diere  qui  l'a  possible  suivi  en  poste  jusques  en  Dauphiné)  et  que  La 
Verdiere  luy  diroit  plus  particulièrement  comment  il  vouloit  vivre  avec 
luy  et  ce  qu'il  vorroit  qu'il  feroit  pour  luy  auprez  du  Hoy,  ce  que  j'allay 
incontinent  dire  à  M""  d'Oppede. 

J'avois  cy  devant  oublié  de  vous  dire  que  sur  la  nouvelle  du  change- 
ment de  la  personne  de  M'  d'Herbault  pour  le  despartement  de  ce 


61 


/»82  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

pais,  il  disoit  tout  iiault  qu'il  estoit  cause  de  cela  et  que  les  plaintes 
fréquentes  qu'il  avoit  faictes  de  luy  au  Roy  avoit  enfin  opéré  et  produit 
ce  changement  et  puis  se  mettoit  à  drapper  cruellement  le  pauvre 
M"'  d'Herbault  sur  l'inexperiance  en  ceste  charge,  mais  avec  une  affec- 
tation qui  faisoit  soubçonner  les  malins  que  ce  ne  feut  un  artifice 
pour  cacher  la  bonne  intelligence  où  il  avoit  esté  avec  ledict  s"^  d'Her- 
bault de  qui  il  se  vantoit  aultres  fois  d'estre  protecteur  et  pensionnaire. 
Mais  les  menteurs  ne  se  souviennent  pas  bien  à  poinct  nommé  de  ce 
qu'ils  ont  aultres  fois  dit  ou  vray  ou  inventé  comme  cecy  pourroit  estre. 
Au  contraire  parlant  du  choix  de  de  Beauclerc  il  ne  se  peut  tenir  de 
dire  que  c'estoit  un  trez  habille  homme  que  le  feu  Roy  connoissoit  qui 
estoit  parent  de  feu  M"'  de  Beaulieu^  et  que  le  Roy  aymoit  et  qu'il  estoit 
de  ses  amys  de  luy  de  longue  main^. 


'  Martin  Ruzë ,  seigneur  de  Beaulieu ,  se- 
crétaire d'État ,  mort  le  16  novembre  1616, 
grand-oncle  d'Antoine  Goeflier,  marquis 
d'Effiat,  maréchal  de  France.  Malherbe,  an- 
nonçant àj'eiresc  la  mort  de  irM.  de  Beau- 
lieii-Ruzéi,  le  met  au  nombre  de  ses  irmeil- 
leui's  seigneurs  et  amisn  {Œuvres,  III, 
363). 

^  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  332.  Auto- 
graphe chiffré,  cachet  de  Peiresc.  —  Au 
double  feuillet  contenant  la  dépèche  chiffrée 
du  17  avril  est  annexé  un  bout  de  papier 
portant  ce  qui  suit  en  chiffres  : 

ff  Je  vouldrois  bien  sçavoirqui  estoit  celuy 
qui  me  proposa  à  M'  de  Beauclerc  entre 
ceux  auxquels  il  se  pouvoit  confier  en  ce 
pais,  pour  juger  si  c'estoit  artifice  ou  bonne 


foy.  J'ay  ouvert  la  despesche  de  cez  folles,  , 
qu'on  vous  avoit  si  estroitement  recom- 
mandé. Vous  en  verrez  la  coppie ,  et  y  verrez 
tousjours  de  la  forfanterie;  si  vous  en  avez 
d' aultres  que  ayez  envie  de  voir,  il  ne  fault 
que  les  ouvrir  et  me  les  envoyer  ouvertes 
sous  couverture  bien  cachettée  et  adressée 
à  Berger,  car  j'ay  icy  les  cachetz  pour  les 
refermer,  et  j'espargneray  la  peine  de  les 
faire  transcrire.»  —  Le  feuillet  33 1  est  le 
papier  qui  avait  servi  d'enveloppe  à  une 
lettre  adressée  :  tk  Monsieur  Monsieur  de 
Peiresc ,  s' de  Calas ,  abbé  de  Cuistres ,  Baron 
de  Bians,  conseiller  du  Boy  en  sa  cour  de 
Parlement  à  Aix  » ,  papier  que  Peiresc  a  em- 
ployé pour  y  écrire,  sur  le  revers,  l'adresse 
de  sa  lettre  du  17  avril  :  irA  Monsieur  Mon- 
sieur de  Vallavez  à  Paris,  n 


[1626]  \  SA  FAMILLE.  483 


CXLII 
RELATION   \  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Le  discours  de  M'  de  Luxeinboiirfî  à  M''  d'Oppede  alla  à  de  grandes 
reproches  de  ce  qu'il  n'avoit  tenu  qu'à  luy  de  le  faire  despescher  dans 
le  caresme,  que  son  rapporteur  estoit  prest  d'en  faire  le  rapport  les 
premiers  jours  et  que  luy  seul  l'avoit  remis  à  la  my  caresme,  que  lors 
il  avoit  faicl  accorder  la  vision  et  puis  encores  3  jours  apr^z  icelle  et 
aprez  avoit  commis  son  rapporteur  pour  aller  à  Marseille  où  il  me 
debvoit  envoyer  moy  qui  estois  ecclésiastique  comme  l'aultre  el  qui 
n'estois  pas  de  son  proccz;  qu'à  son  retour,  au  lieu  de  faire  commander 
toutes  choses  laissées  sur  les  requestes  et  chicanes  de  ses  parties,  il 
avoit  temporizé  au  lieu  de  les  trancher  hardiment,  que  le  jeudy  36""* 
au  soir  luy  l'estant  allé  voir  et  luy  ayant  confidemment  dit  l'advis  qu'il 
avoit  des  poursuites  qu'on  faisoit  d'une  évocation  et  qu'elle  s'en  alloit 
estre  accordée,  au  lieu  de  faire  commancer  le  vendredv  ensuivant,  il 
avoit  esté  l'aulteur  de  l'opinion  qui  passa  de  mander  les  procureurs 
dans  la  chambre  et  de  leur  donner  encores  un  delay  jusques  au  me- 
credy  pour  produire;  que  si  bien  audit  jour  il  avoit  faict  entamer  l'af- 
faire, ce  n'estoit  rien  puisqu'il  n'avoit  continué  les  deux  jours  suyvants 
et  que  tout  cela  avoit  esté  un  concert  entre  luy  et  moy  pour  l'amuser 
et  gratifier  ses  parties,  et  sans  attendre  de  responce  se  jetta  sur  M'  le 
Ghancellier  et  dit  des  choses  scandaleuses  sur  cette  évocation  et  ad- 
jousta  la  considération  de  la  mauvaise  intelligence  de  M"'  de  Guise  avec 
luy  dont  il  ne  debvoit  pas  porter  la  folle  enchère;  de  là  il  passa  au  dis- 
cours qui  nous  touche  nous,  qu'il  disoit  avoir  obligé  ledict  s'  d'Op- 
pede, lequel  luy  respondit  un  article  aprez  l'aultre  comme  vous 
pourrez  bien  imaginer  sans  que  je  me  donne  ceste  torture  de  le  vous 
particulariser,  si  ce  n'est  que  pour  ce  qui  me  touche  qu'il  ne  sçavoit 
pas  si  j'avois  parlé  à  aulcun  de  ses  aultres  juges,  ce  qui  ne  seroit  j)as 
reprochable  quand  je  l'aurois  faict,  puysque  je  n'estois  pas  de  ses  juges, 
les  volontez  et  inclinations  estants  libres,  mais  qu'il  le  pouvoit  bien  as- 

61. 


USi  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

seurer  que  non  seulement  je  ne  luy  avois  poinct  parlé  des  mérites  de 
ce  procez,  mais  que  luy  mesmes  ne  s'en  estoit  pas  encores  instruict  ne 
résolu,  qu'il  ne  prenoit  jamais  de  resolution  en  aulcun  jugement  que 
dans  le  palais  quelque  estude  qu'il  y  eust  peu  faire  chez  soy,  qu'il  avoit 
eu  des  habitudes  avec  nous  et  avec  d'aullres,  mais  qu'en  matière  de 
justice  il  n'y  avoit  habitude  quelconque  ne  parenté  ne  aultre  considé- 
ration humaine  qui  feust  cappable  de  le  faire  pencher  ne  d'un  costé  ne 
d'aultre  en  quelque  affaire  que  ce  fust,  qu'il  pensoit  estre  recogneu  pour 
tel  dans  la  province  et  que  si  on  le  luy  avoit  figuré  d'aultre  heumeur, 
on  l'a  voit  abusé  et  il  le  trouveroit  tel  au  bout  du  conte.  Au  reste  que, 
quand  l'affaire  eust  esté  achevée  de  voir  avant  la  fin  du  parlement,  elle 
n'estoit  pas  de  si  peu  d'importance  que  Messieurs  ses  juges  l'eussent 
voulue  juger  sans  y  estudier  et  que  tousjours  eussent  ils  remis  d'y 
opiner  aprez  festes  et  qu'on  le  llattoitsi  on  luy  vouloit  persuader  qu'on 
eust  peu  juger  ceste  affaire  sur  l'eticjuette'  du  sac,  que  hors  des  termes 
de  la  justice  il  estoit  son  serviteur  et  en  faisoit  la  profession  telle  et 
s'advoueroit  obligé  de  le  servir  luy  plustost  que  ses  parties,  n'ayant 
point  eu  d'habitude  particulière  avec  M"^  de  la  Ville  aux  Clercs  ne  luy 
avoit  jamais  escrit  que  pour  affaires  du  Roy  comme  ils  sont  obligez  de 
faire  une  foys  de  l'an  à  toutz  Mess"  les  Secrétaires  d'Estat,  mais  <|ue 
quand  il  le  prendroit  pour  juge  il  se  despouilleroit  de  tout  sentiment 
et  d'obligation  et  d'affection  particulière  et  luy  disoit  à  l'advance  que 
s'il  ne  trouvoit  son  droit  ou  prétention  mieux  fondées  que  celles  de  sa 
partie,  il  seroit  indubitablement  contre  luy,  et  au  contraire  s'il  en  alloit 
aultrement,  pour  le  faict  de  M""  de  Guise,  qu'il  n'y  avoit  rien  à  des- 
mesler  en  son  particulier,  que  ce  n'estoient  que  contentions  regardants 
les  inleretz  du  Roy  ou  de  la  Cour  dont  il  ne  se  pouvoit  despartir,  qu'hors 
de  cela  il  estoit  son  serviteur  trez  humble  absolument  en  quelque  mau- 
vaise humeur  qu'il  sceut  estre.  Or  cela  se  passa  un  jour  de  cez  festes 
qu'on  disoit  que  le  dict  s""  de  Luxembourg  s'en  retournoit  en  Cour  et 
parloit  de  partir  le  lendemain  des  festes  et  parloit  on  de  l'aller  visiter 

'  On  lil  (lislinclement  Vattiqiielte. 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  485 

[)iiis(|ue  la  Cour  estoit  interditte,  de  sorte  que  M' d'Oppede  luy  dit  qu'il 
ostoit  survenu  comme  il  parloit  avec  cez  Messieurs  qu'il  avoit  trouvez 
chez  luy  do  l'aller  visiter,  sur  quoy  ledict  s'  de  Luxeiubourjj  respondil 
qu'il  le  prioit  instamment  de  ue  le  faire  pas,  puisque  ce  n'esloit  pas  la 
coustume  des  lieux.  Et  adjousta  que  sur  les  ombraiges  dont  il  venoit 
de  luy  parler  il  avoit  prins  resolution  d'accorder  à  ses  parties  le  renvoy 
au  Parlement  de  Paris,  mais  que  la  satisfaction  qu'il  venoit  de  luy 
donner  pourroit  bien  le  faire  possible  changer  d'advis  et  luy  faire 
soubstenir  le  renvoy  en  ce  Parlement,  à  quoy  M'  d'Oppede  respondit 
que  puisqu'il  ne  vouloit  pas  de  visite  et  qu'il  craignoit  qu'elle  luy  peusl 
nuire,  il  luy  obciroit  en  cela,  mais  quant  au  renvoy  icy  (ju'il  ne  luy 
])ouvoit  rien  dire,  qu'il  estoit  au  jugement  des  hommes  et  ne  luy  pou- 
voit  rien  promettre  ne  de  luy  ne  des  aullres  juges  et  ainsin  se  sépa- 
rèrent. 

Je  dicts  au  contraire  à  M'  d'Oppede  qu'on  avoit  bien  j\  se  plaindre 
de  luy  d'avoir  faict  ce  passedroict  de  mettre  au  sac  tant  de  requestes 
au\([uelles  il  l'alloit  faire  droict  avant  qu'entrer  plus  avant  en  besoigne 
pour  ne  rendre  l'arrest  nul  qui  s'en  onsuivroit  à  faulle  de  légitime 
partie.  11  me  dit  qu'on  se  réserva,  aprez  avoir  veu  le  fonds  et  s'estre 
instruict  des  mérites  de  l'alfaire,  d'examiner  les  dictes  requestes  et  y 
faire  droict  par  arrest  interlocutoire  si  besoing  estoit,  mais  je  luy  re- 
plicquay  qu'ils  dévoient  donc  commancer  par  la  visite  de  la  production 
de  la  dame  de  Massez  sur  cet  incidant  où  ils  eussent  veu  la  nécessité 
de  cest  avant  passer  oultre  sans  perdre  plus  de  temps. 

Il  ue  m'y  seut  (juasi  que  respondre,  mais  il  me  dict  bien  que  con- 
formément à  ce  qu'il  m'avoit  dict  dez  mon  retour  de  Martigues  son  in- 
tention avoit  tousjours  esté  de  faire  fdier  l'alfaire  et  donner  tout  le  ca- 
resme  pour  fournir  des  dellances  et  contredicts  necess<iires. 

J'oul)liois  qu'il  avoit  faict  commancer  cez  reproches  par  La  Ver- 
diere,  puys  par  Madame  de  Luxembourg  à  Madame  d'Oppede  et  enlin 
aj)roz  s'en  estre  plaint  à  prou  de  gents,  il  alla  luy  mesme  porter  sa 
plainte. 

Et  qu'à  faulte  de  ce  j'estimois  qu'au  conseil  du  Roy  caste  rigueur 


/i86  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

seroit  trouvée  fort  mauvaise  et  justifieioit  le  soupçon  contre  le  Parle- 
ment plus  que  lez  parentez  ^ 


CXLIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  depuis  sammedy  voz  deux  despesches  du  7  et  20  de  ce 
moys,  et  ay  faict  tenir  toutes  les  lettres  que  vous  me  recommandiez, 
mesmes  celles  de  M""  Guitlard  dont  je  vous  envoyé  la  response  de 
Samson  Napolon.  Pour  celle  du  présidant  Monnyer,  je  la  luy  baillay  en 
main  propre.  J'ay  envoyé  au  s''  de  Peilha  celles  de  M"'  Thoron.  11  m'avoit 
envoyé  huict  pistoles,  que  je  tasclieray  de  mettre  dans  ce  pacquet.  Je 
pense  qu'il  envoyera  sans  difficulté  tout  ce  qu'il  fauldra  de  plus.  J'ay 
envoyé  à  M'  de  Mondevergues  la  coppie  de  vostre  arrest,  et  ay  rendu 
à  M''  le  pr[esident]  Seguiran  son  pacquet;  Madame  la  Présidante  sa 
mère  est  demeurée  bien  satisfaicte  de  la  procuration  de  M'  Gaspart,  et 
me  dict  qu'elle  laissoit  icy  aux  Jesuistes  1000  libvres,  lesquels  les  fe- 
roient  payer  à  la  Flesche^  audict  s'  Gaspart;  je  la  priay  d'en  escrire 
un  mot;  elle  me  dit  qu'elle  l'avoit  faict  depuis  quelques  jours;  je  la 
pressay  nonobstant  ce  d'en  faire  un  peu  de  recharge,  pour  accuser  la 
réception  de  la  procuration,  et  donner  tant  plus  de  contentement  à  ce 
jeune  homme;  elle  me  promit  de  le  faire.  Je  plains  bien  M'  de  l'Effre- 
tiere^  en  la  perte  d'un  tel  filz,  et  tasclieray  de  luy  escrire  un  mot  de 
condoléance,  si  je  puis.  J'estois  aprez  la  despesche  de  Bordeaux,  et  me 
destourne  bien  malgré  moy. 

'  BibJiotlièquenationale ,  nouvelles  acqui-  rhis(oire  a  été  écrite  par  le  P.  de  Roclieraon- 

silions  françaises,  n°  5 170,  foi.  386.  Auto-  teix  (4  vol.  in-8°). 

graphe  chifTi'é.  Au  dos  de  cette  pièce  le  des-  '  Au  sujet  de  ce  personnage ,  qui  était 

tinataire  a  mis  la  date  :  ly  avril  i6afi.  doyen  du  grand  conseil,  voir  le  recueil  des 

'  Ville  oii  la  Compagnie  de  Jésus  possé-  Lettres  de  Peiresc  aux  frères  Diipuy  (t.  I, 

.  dait  un  si  florissanletsi  célèbre  collège,  dont  p.  aig). 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  /i87 

Je  suis  bien  glorieux  de  ce  que  vous  promet  M""  Rubens,  et  dez  que 
vous  aurez  la  peinture,  ou  que  vous  sçaurez  qu'elle  soit  en  chemin,  je 
suis  bien  d'advis  que  vous  ne  laissiez  pas  de  demander  l'espreuve  de  la 
taille  doulce  tant  de  ce  Gamayeul  que  de  l'aultre  de  l'Empereur,  avec 
le  Partorita,  pour  les  voir  au  droict  aspect.  Je  crains  que  l'\uctarium  de 
Golzius  ne  soit  pas  accomply,  car  il  exprime  les  commentaires  de  Non- 
nius  sur  les  médailles  universae  Graiciae,  Asiae  minoris  et  Insularum,  et 
n'exprime  pas  les  planches  des  médailles  grecques  sur  lesquelles  sont 
faicts  cez  commentaires.  Il  ne  faict  pas  ainsin  de  l'aultre  partie,  où  il 
exprime  séparément  les  médailles  et  puis  les  commentaires  du  mesme 
autheur  sur  icelles.  En  quoy  je  crains  aussi  qu'il  ne  fasse  un  equivocque, 
et  qu'il  n'envoyé  plus  qu'il  ne  fault,  car  il  exprime  non  seulement  les 
planches  des  médailles  de  Tibère,  qui  sont  de  cette  nouvelle  édition, 
mais  aussy  les  médailles  de  Jules  et  d'Auguste,  lesquelles  sont  dans  la 
vieille  édition,  à  laquelle  se  peuvent  aussy  bien  rapporter  les  commen- 
taires nouveaux  de  Nonnius,  comme  à  cette  dernière  édition  d'icelles. 
C'est  pourquoy  je  vous  renvoyé  le  mémoire  que  vous  m'en  aviez  en- 
voyé, afin  que  vous  le  puissiez  vérifier  et  en  un  besoing  luy  r'en- 
voyer  ce  qu'il  y  auroit  de  trop. 

Au  surplus  je  ne  sçay  pas  comme  il  entend  ce  qu'il  dict  d'avoir  faict 
imparlaire  un  exem])laire  des  œuvres  entières  de  5o  francs,  car  ce  n'a 
jamais  esté  mon  intention,  et  j'ayraerois  mieux  avoir  payé  les  5o  francs 
que  de  luy  avoir  donné  ce  préjudice  et  interetz.  Je  sçay  bien  qu'il  s'en 
estoit  imprimé  quelques  exemplaires  de  tout  cet  auctarium  touts  sé- 
parez, pour  en  accommoder  ceux  qui  avoient  tous  les  volumes  de  l'an- 
cienne édition,  et  il  en  vint  à  Paris,  mais  j'estois  lors  si  embarrassé 
(|ue  je  negligeay  d'en  retenir  un  pour  moy,  comme  M"'  Tavernier  vous 
pourroit  dire,  lequel  en  a  vendu  quelques  uns.  Et  ce  fut  ce  qui  me 
fit  les  prier  de  m'en  faire  avoir  un,  et  ay  bien  de  la  peine  de  croire 
qu'il  n'en  soit  demeuré  quelqu'un  aux  libraires,  ou  au  moings  à  ce 
Nonnius  commentateur,  ou  à  tout  événement  à  M''  Uouox',  à  qui  je  di- 

'  Sic.  Je  me  demande  s'il  ne  faut  pas  lire  Boccor,  nom  d'un  érudit  des  Pays-Bas  fort  lié 
avec  Peiresc  et  souvent  mentionne  dt'jh  en  celte  correspondance. 


488  LETTRES  DE  PEIRESG  [1G26] 

sois  qu'on  s'adressast  en  cas  de  besoing.  11  n'y  aura  pas  de  mal  de  luy 
en  esci'ire  un  mot,  pour  esclaircir  cela ,  car  aultrement  il  fauldroit  payer 
les  5o  francs.  Gela  me  faict  ressouvenir  que  je  n'ay  pas  aussy  le  Tlie- 
saunis  Golzii,  qui  a  esté  imprimé  in  fol"  et  se  vend  à  part  asseure- 
ment.  Je  l'ay  bien  in  /i°,  mais  je  seray  bien  aise  de  l'avoir  in  fol°.  11 
n'y  a  poinct  de  figures,  et  est  tort  menu.  Vous  en  trouverez  dans 
Paris  sans  double  •. 

J'ay  receu  des  lettres  de  Mess"  Cardon  du  xi  portant  qu'ils  n'ont  peu 
avoir  aulcun  aultre  exemplaire  du  livre  de  Sanclarellus,  queceluy  que 
vous  avez  eu  de  leur  part.  J'en  ay  demandé  un  à  Rome,  et  suis  bien  aise 
<jue  vous  employiez  si  bien  celuy  la. 

Quant  à  de  Rua,  j'ay  veu  la  lettre  qu'il  vous  avoit  escripte,  et  le 
compte  qu'il  avoit  mis  avec.  J'avois  deux  jours  devant  envoyé  vers  luy 
le  sire  Aut.  Sandin  nostre  intendant,  qui  s'est  fort  bien  acquitté  de  son 
ambassade,  et  m'a  rapporté  la  lettre  dont  vous  aurez  la  coppie,  et, 
5 00  escus  que  je  viens  d'envoyer  à  M''  Gaillard  pour  me  bailler  lettre 
de  change  moyennant  un  et  demy  pour  cent.  J'ay  mieux  aymé  perdre 
<le  cela,  que  de  bazarder  la  partie  en  chemin,  et  vous  envoyant  des  pis- 
toles  en  espèces,  j'ay  eu  crainte  que  l'arrest  du  descry  de  la  chambre 
des  monoyes  que  vous  m'avez  envoyé  ne  vous  y  fit  perdre  plus  que 
cela.  11  nous  debvoit  à  nostre  compte  du  sel  levé  2355  libvres,  mais  il 
n'a  poinct  voulu  clorre  de  compte,  tant  pour  ne  franchir  le  sault  des 
65  libvres  pour  cent  dont  il  a  faict  grande  rumeur  audicl  Sandin,  que 
pour  retenir  de  quoy  payer  la  cession  pretendiie  du  s"^  de  Perussis  et 
nous  a  debtenu  855  libvres.  Mais  d'un  mauvais  payeur,  il  fault  prendre 
ce  qu'on  peult.  11  doibt  de  plus  le  premier  quartier  de  l'année  cou- 
inante, mais  il  a  prins  prétexte  sur  l'équivoque  de  la  levée  des  sels  de 
i6'i5,  au  lieu  de  ceux  de  162/i,  qu'il  ne  veult  pas  confondre  dans  ses 
comptes.  G'est  pourquoy  il  dict  qu'il  veult  faire  tout  lever  ce  qui  reste, 
en  quoy  il  me  fera  grande  faveur,  mais  il  nous  rançonnera  encores  sur 
ce  peu  de  rigordes.  Tant  y  a  que  nostre  homme  luy  a  bravement  ar- 

Thesaurus  rei  antiquariœ ,  ex  aiiliqiiis  numismatibus  (Anvers,   1679,  in-4°).  La  rc'im- 
pression  de  16 1 8  (Anvers)  est  in-fol.  Huber  GolU  a  été  déjà  mentionné  plus  liant. 


[162C]  \  SA  FAMILLE.  489 

raché  cela  des  mains,  et  j'ay  monstre  à  M""  Astier  ce  que  vous  m'escri- 
viez  de  vostre  nécessité  présente,  afin  qu'il  eust  honte  de  me  presser 
davantage  de  luy  rien  laisser  en  main  de  cette  chetive  partie.  Je  ne  liiy 
ay  rien  voulu  dire  de  la  lettre  de  change  de  Bordeaux,  dont  ledict 
Sandiii  m'a  aussy  apporté  le  payement  sans  attendre  les  huict  jours  de 
veiie,  c'est  à  dire  des  3oo  escus  restants,  oultre  les  loo  que  cez  Mes- 
sieurs avoient  fournis  pour  moy,  dont  j'ay  aussy  tost  envoyé  payer 
l'hospital,  les  Jacobins,  qui  n'avoient  pas  encor  eu  leur  droict  des  fu- 
nérailles, quelques  aultres  fournitures  de  funérailles,  et  plus  pressantes 
parties  des  artisans  qui  travaillent  pour  céans,  et  la  bague  du  sire 
Avril,  et  ay  réservé  les  5o  escus  de  lapension  de  ma  nièce',  laquelle 
attend  responce  de  la  lettre  qu'elle  vous  a  escripte,  et  se  purge  à 
cause  d'un  peu  de  rume  qu'elle  avoit,  ce  qui  retardera  un  peu  sa  pro- 
fession. 

Je  verray  de  laisser  encores  5o  escus  à  M''  Fabrot  pour  la  peine  qu'il 
prend  autour  de  mon  neveu  ^,  et  céans  et  chez  luy,  à  qui  je  n'avois 
rien  peu  bailler  plus  d'un  an  y  a.  Et  si  j'en  puis  avoir  pour  payer  Si- 
meonis  de  ce  que  j'ay  prins  sans  comprendre  la  bible  manuscripte,  je 
le  payerai. 

11  fault  que  les  entrées  du  palais  portent  le  reste  de  la  menue  despence 
comme  nous  pourrons. 

M'  Ambrun  demande  69  escus  comme  vous  verrez  par  sa  lettre.  Je 
luy  ay  escript  en  termes  generaulx,  et  l'ay  prié  de  vous  attendre,  si  faire 
se  peult,  l'asseurant  qu'il  auroit  contentement,  sinon  en  la  mesme  forme 
qu'il  desiroit,  au  moins  en  une  aultre,  car  de  l'assigner  sur  de  Rua,  il 
sera  meilleur  de  ne  le  faire  pas,  pour  ne  porter  consequance  à  d'aultres 
vieilles  bribes  comme  la  sienne. 

Au  reste  ledict  Sandin  a  desja  voulu  donner  preuve  de  sa  bonne  foy, 
en  m'apportant  de  l'argent  de  Bordeaux,  un  seizain  qu'il  avoit  receu 
de  trop  lequel  j'ay  renvoyé  à  Marseille  î\  cez  Messieurs  qui  luy  avoient 
faict  le  payement.  On  me  vient  de  dire  que  M''  de  Sisteron  '  est  ar- 

'  Claire  de  Fabri.  —  '  Aiinibal  Fabrot  t'Uiil,  ù  l'Universitë  d'Aix,  le  très  excellent  pro- 
fesseur d'un  très  mauvais  étudiant.  —  '  Toussaint  de  Glandevès  de  Cujes. 

Tl.  6-1 


490  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

rivé;  je  ne  l'ay  encores  peu  aller  voir  et  suis  constrainct  de  finir,  de- 
meurant, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  91  avril  1626, 

Mons'  de  Vergons  m'envoya  hier  de  belles  fleurs  de  Tulipes  cueillies 
au  jardin  de  l'Empereur  à  Marseille,  entre  lesquelles  y  avoit  de  fort 
beaux  Suisses,  Grainsecs,  S'  Pierre  et  aultres  qui  approchoient  fort  des 
pannachées  blanches  et  rouges,  en  assez  bon  nombre.  Si  je  le  voids,  je 
luy  veux  demander  s'il  les  a  de  Paris  ou  de  Levant. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  ce  drogue  prédicateur  me  vint  voir  et  fut 
bien  estonné  quand  il  ouyt  ce  que  je  luy  dis,  et  qu'il  eust  cogiieu  l'ar- 
tifice de  cez  canaille,  qu'il  m'advoûa  ingénument,  alléguant  pour 
preuve  de  ce  qu'ayant  désiré  un  certificat  des  ofliciers  et  consuls, 
comme  il  avoit  presché  en  homme  de  bien  et  procuré  la  réconciliation 
de  ceux  qui  se  vouloient  mal,  les  nostres  avoient  signé  son  certificat 
sans  difficulté,  mais  les  aultres  l'avoient  refusé.  Je  crois  qu'ils  vou- 
loient qu'il  fit  signer  leur  prétendue  transaction  à  coups  de  croix  ou  de 
ciboires. 

^Dm'nier  post-scriptum  mis  sur  le  dos  de  la  lettre.^  J'oubliois  que  tous 
les  Ormeaux  des  cabinets  bourgeonnent  à  grande  force,  comme  les 
aultres  arbrisseaux,  mais  les  Platanes  ou  Sycomores  sont  desja  louts 
vestus;  les  pluyes  leur  sont  venues  fort  à  propos,  et  au  parterre  aussy, 
dont  la  broderie  réussit  assez  bien  ^ 

L'eau  a  esté  restablie  à  la  cuisine.  Nous  verrons  de  la  conduire  au 
parterre  à  un  pied  sur  terre  attendant  aultre  ordres 

'  Il  s'agit  là  du  jai'din  de  l'archevêché  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

d'Aix  oii  Peiresc  faisait  faire  des  merveilles,        sitions  françaises,  n"  6170,  fol.  338.  Auto- 
comme  en  son  propre  jardin  de  Belgentier.        graphe. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  -491 


'    CXLIV 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  PERROUYER 

[nom  de  guerre  de  valavez], 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
M''  de  Luxembourg  et  Mad"  sa  femme  sont  partis  à  ce  matin  en- 
semble pour  s'en  retourner  en  Cour,  ayants  donné  au  juge  Perier  leur 
consierge  une  horologe  de  cent  pistoles,  et  un  poinceon  à  sa  fille  de 
3o  pisloUes,  et  prins  un  sien  filz  à  son  service.  M""  de  Ventadour  est 
encor  icy  attendant  que  les  dames  ayent  achevé  leur  pèlerinage  de  la 
S'"-'  Baulme  d'où  l'on  les  attendoit  à  ce  soir;  je  ne  sçay  si  elles  seront 
venues,  car  la  pluye  d'hier  pourroit  bien  avoir  rompu  une  de  leurs 
journées.  Nous  avons  encor  icy  M"'  de  la  Goste,  conseiller  au  Parlement 
de  Grenoble,  qui  vient  faire  je  ne  sçay  quelle  commission,  et  qui  a  fort 
grande  cour,  de  touts  ceux  qui  ont  des  affaires  à  Grenoble.  Vous  verrez 
par  les  papiers  ci  joincts  le  nouveau  style  que  cez  Messieurs  ont  tenu 
pour  leur  prétendue  vérification,  et  les  responses  qu'on  leur  a  faictes 
tant  en  cette  ville  que  dehors,  nonobstant  lesquelles  ils  ont  passé  oultre, 
et  hier  on  menoit  les  tesmoings  à  plaines  carrossées*  chez  ce  prétendu 
commissaire,  pour  déposer  des  faulses  parentez,  afin  de  porter  de 
quoy  jetter  de  la  pouldre  aux  yeulx  de  Mess"  du  Gonseil  en  y  arrivant. 
Gela  n'empeschera  pas  que  les  aultres  ne  fassent  leur  preuve  de  leur 
part,  si  bon  leur  semble,  entre  cy  et  le  20  may  auquel  temps  le  terme 
expirera.  Il  ne  manquera  pas  des  ofiiciers  tant  qu'on  en  vouldra  pour 
cotte  commission.  On  a  fort  opiniastrement  faict  courir  bruict  que 
M''  de  Grequy  estoit  à  la  Bastille,  mais  je  n'en  ay  rien  creu  ayant  voz 
lettres  du  7  et  10  pour  garantes,  car  l'advis  estoit  icy  dez  la  dernière 
feste  de  Pasques.  Et  adjoustoit  on  que  c'estoit  pour  avoir  faict  appeller 

'  A  rapprocher  de  la  pittoresque  phrase  d'une  lettre  de  M""  de  S($vigné  :  irMonseigneur 
embrassa  toute  la  carrossëe.» 

6*. 


492  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

le  Prince  de  Piémont,  ce  qui  nous  confirmoit  tant  plus  dans  l'opinion 
qu'il  n'en  estoit  rien  puisqu'il  s'en  est  retourné  si  longtemps  y  a  en 
Italie.  Ce  neantmoings  encor  aujourdhuy  on  le  vouloit  affirmer,  et 
que  M"'  le  Connestable  avoit  desarmé  les  catholiques  à  Grenoble.  Et  di- 
soit  on  que  M''  de  Luxembourg  en  avoit  nouvelles.  Mais  je  n'en  ay  rien 
creu.  Bien  est  il  vray  que  M'  de  Guise  s'est  arresté  à  Valence  pour 
un  jour  ou  deux,  attendant  possible  d'y  voir  M'  le  Connestable,  ou 
quelque  aultre  de  sa  part.  Vous  recevrez  cette  despesche  par  le  s''  As- 
truc.  Il  est  desja  si  tard  que  je  suis  constrainct  de  finir,  demeurant. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

X. 

Ce  31  avril  à  minuict,  i6a6  '. 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  34o.  Auto- 
graphe. Voici  des  Nouvelles  envoyées  de 
Venise  le  même  jour  (21  avril)  à  Peiresc  et 
transmises  par  ce  dernier  à  son  frère  :  «  Par 
les  deux  dernières  depesches  de  Constanti- 
nople  Mons'  l'Ambassadeur  escript  que  les 
Turcs  ont  esté  constrainctz  de  lever  le  siège 
de  Babilone  où  ils  estoient  dès  l'année  passée 
avec  perte  de  beaucoup  de  gens,  que  les 
Géorgiens  s'estoient  déclarés  pour  le  Roy  de 
Perse,  et  pour  un  coup  avoient  deffaict 
quinze  mil  Turcs;  que  les  Roys  et  princes 
de  l'Arabie  se  declaroient  aussy  pour  le  Per- 
sien,  et  que  de  tout  temps  ils  ne  veulent 
recognoistre  pour  seigneur  sinon  celuy  qui 
est  maistre  de  Babilone  ;  mais  l'empire  des 
Turcs  est  si  grand  et  si  puissant,  et  si  rempli 
d'hommes,  que  les  nouvelles  de  Perse  ne 
les  estonne  point,  ains  font  estât  de  renvoier 
au  printemps  une  armée  de  deux  cents  mil 
hommes  ;  les  Tartares  sont  en  mauvaise  in- 
telligence avec  i'Ottonian ,  et  ne  luy  ont  voleu 


envoyer  dix  mil  des  leurs ,  qu'il  avoit  de- 
mandés pour  accompagner  les  siens  en  Ba- 
bilone. Cependant  ils  sont  entrez  trente  mil 
dedans  la  Pologne  oîiils  font  de  cruautcz  in- 
croyables, et  avec  quelque  artillerie  qu'ils 
mènent  avec  eulx ,  rien  ne  peut  arrester  le 
com"s  de  ce  furieux  torrent.  Ces  seigneurs 
sont  en  grand  trouble  sur  la  nouvelle  de  la 
paix  entre  la  France  et  Hespagne ,  et  croient 
que  le  Roy  a  faict  tout  seul  ce  qu'il  desiroit 
sans  se  soucier  de  ses  confédérés.  L'on  at- 
tend nouvelles  plus  certaines.  11  y  a  beau- 
coup de  souverains  à  contenter  en  ce  théâtre 
de  l'Europe.  L'espagnol  y  tient  le  hault  bout 
et  donne  la  leçon  à  tous  les  aultres ,  il  y  a 
desja  long  temps,  et  continuera  si  le  temps 
dure,  puisqu'il  y  a  tant  de  lascheté  parmi 
nous.  L'on  a  icy  nouvelles  que  le  Bâcha  de 
Jérusalem  s'estanl  rebellé ,  il  a  tué  celuy  que 
l'on  luy  envoioit  pour  successeur,  et  qu'il  a 
volé  de  grandes  richesses  dedans  le  S'  Sé- 
pulclire.  » 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  A93 


CXLV 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

(sous   UN  FAUX  nom). 

[Avril  1636.] 

Je  pense  qu'il  se  trouvera  afforce  tesmoins  qui  auront  veu  M"'  de 
Luxembourg  en  soliicitation  accompagné  du  conseiller  de  Monts  fils  et 
du  jeune  Antelmy  et  qui  ne  bougcoient  de  chez  luy,  mais  pour  les  avoir 
veus  parler  de  l'aiïaire  aux  juges,  il  seroit  malaisé.  Tant  y  a  que  cela 
sera  tousjours  prou.  Peucli  fora  fort  bien  la  commission  si  on  veult. 
J'av  veu  Montagu  qui  soubstient  n'y  avoir  aultre  parenté  que  de  par  sa 
femme  de  luy,  de  sorte  que  ce  ne  seroit  que  parent  de  parent,  et  toutes 
fois  il  y  avoit  sans  double  quelque  chose  de  plus,  puisque  les  armes 
deRodulf  anciennes  sont  encor  sur  la  porte  de  la  maison  de  Piolenc' 
dez  long  temps  avant  l'alliance  de  Montagu  ^  en  la  maison  de  S'  Paulet. 
Je  n'en  ay  encores  peu  pénétrer  la  vérité. 

Vous  verrez  le  maria{;e  du  père  du  connestable  que  j'ay  enfin  eu, 
au  moyen  duquel  vous  verrez  la  faulceté  qu'il  y  avoit  aux  preuves  de 
la  chevallerie,  car  le  s'  de  la  Molle  n'y  est  nommé  ne  comprins,  comme 
on  disoit,  ce  qui  faisoit  tirer  en  conséquence  l'alliance  de  la  maison 
de  Garces,  laquelle  oultre  les  alliances  ja  cy  devant  cottées  en  tire 
beaucoup  d'aultres  du  costé  de  Flassans  et  d'Hornano  qui  sont  bien 
inq)ortantes,  comme  vous  verrez  par  le  mémoire  cy  joinct  que  la  com- 
tesse de  Garces  m'a  envoyé. 

La  mère  de  ceste  Anne  de  Rodulfestoit  Françoise  de  BenaultLubieres, 
fille  de  Jean  qui  se  disoit  sieui"  du  Castellar  et  de  Villeneufve.  Je  n'ay 
peu  parler  à  ce  M""  de  Luxembourg  avant  son  despart  sur  le  subjet  des 
faulces  plaintes  qu'il  faisoit  de  moy,  dont  je  suis  bien  marry,  mais  je  ne 

'  Raimond  dn  Piolenc ,  qui  avait  été  reçu  fille  do  Louis ,  seigneur  de  Limans  cl  de 

président  au  Parlement  le  16  avril  i58i,  Saint-Paulet. 

enl  pour  (ils  Jean-Antoine  qui,  en  1607,  '  .Montagu  dtait  le  nom  de  terre  du  fils 

ëpousa  Jeanne  de  Rodulf ,  dame  de  Gaujnc ,  du  pn'sident  Raimond  de  Piolenc. 


/j94  lettres  de  PEIRESC  [1626] 

sçaurois  qu'y  faire.  Je  n'en  ay  peu  trouver  l'occasion;  s'il  continue  de 
par  de  là,  vous  sçavez  la  vérité  pour  en  respondre,  en  bien  faisant,  je 
ne  me  soussie  gueres  des  calomnies.  Quand  j'aurois  faict  ce  qu'il  dit, 
il  n'y  auroit  rien  à  désirer  ne  d'incompatible  à  ma  qualité  ^ 


CXLVI 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Du  ag  avril  i6a6. 
J'ay  esté  bien  aise  que  vous  ayez  trouvé  l'article  des  informations  de 
Ghevallerie  conforme  à  ce  que  je  vous  mandois.  C'est  la  vérité  que  j'ay 
coppie  des  articles  sur  ce  dressez,  mais  celuy  là  estoit  deffectueux  aux 
mots  principaulx,  qui  estoit  le  nom  de  la  grand  mère  maternelle  du 
chevallier  présenté;  c'est  pourquoy  j'estois  plus  en  double  si  cela  vous 
serviroit  ou  non;  je  verray  volontiers  la  copie  que  vous  en  avez  rete- 
nue, pour  mieux  juger  de  ma  conjecture.  Vous  avez  depuis  veu  l'acte 
de  mariage  de  cette  Anne  de  Rodulf,  qui  destruict  toute  cette  parenté; 
je  jugeay  à  le  voir  qu'il  y  pouvoit  encor  avoir  quelque  obmission,  et 
de  faict,  j'en  retins  une  coppie  que  je  r'envoyay  à  leres,  pour  la  recol- 
lationner  sur  l'original,  et  leur  manday  que  je  croyois  qu'ils  trouve- 
roient  qu'ils  avoient  obmis  la  mention  d'Antoine  s'  de  la  Molle,  laquelle 
debvoit  estre  ou  dans  le  texte  ou  par  amende  ^,  et  de  faict  ils  trouvèrent 
qu'il  y  estoit  adjousté  par  amende,  sans  toutefoys  qu'il  ayt  signé  le 
contract,  et  en  ay  envoyé  demander  un  aultre  extraict  à  toute  advan- 
ture  bien  que  je  ne  pense  pas  que  l'acte  doibve  estre  produict  de  la 
part  de  cez  Messieurs  les  evocants,  mais  seulement  pour  la  curiosité 
de  M""  de  Lomenie,  ou  de  Mess"  du  Puy,  afin  de  le  mettre  en  leurs  re- 
cueils, puisqu'il  en  est  venu  un  connestable  et  tant  de  Ducs  et  Pairs. 
L'alliance  du  présidant  Carriolis  ne  revient  pas  aux  termes  que  vous 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui-        «A  Monsieur  Monsieur  Bougor,  praticien, 
sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  344.  Auto-        rue  des  Lavandières,  à  Paris. t> 
graphe  chiffré,  avec  cette  fausse  adresse  :  "  Pour  amendement. 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  495 

pensiez,  car  Montagiit  a  esté  recogneu  pour  parent  à  ce  qu'il  m'a  dict 
icy  (où  M'  de  Vcntadour  l'avoit  ammené)  j)arce  qu'il  a  espousé  une  fille 
de  M'  de  S'  Paulet  qui  est  du  surnom  de  Rodulf  et  qui  avoit  disputé  le 
fidei  commis  de  Limans.  Il  est  bien  véritable  que  la  maison  où  habiloit 
le  feu  présidant  de  Piolonc  en  cette  ville  a  esté  de  la  maison  de  Ro- 
dulfe,  car  les  armoiries  timbrées  sont  encores  sur  la  porte  en  la  riie  de 
S'  Jean,  ce  qui  présuppose  quelque  alliance  de  cez  deux  maisons  là. 
Mais  si  ce  n'est  pas  achept,  il  fault  que  l'alliance  vienne  de  loing.  Tant 
y  a  que  si  ceux  de  Piolenc  n'avoient  cette  maison  là  que  par  achept, 
vraysemblablement  ils  n'y  auroient  pas  laissé  demeurer  les  armoiries 
en  lieu  si  honorable  et  si  eminant;  ils  les  auroient  faict  effacer,  comme 
il  se  practique  en  cas  pareil.  C'est  pour  qnoy  il  y  a  de  l'apparance  que 
le  respect  de  l'alliance  les  aye  faict  conserver.  Je  faicts  ce  que  je  puis 
pour  en  descouvrir  quelque  chose,  mais  je  n'en  puis  venir  à  bout,  et  sans 
cela  le  présidant  Carriolis  n'est  que  beau  frère  dudict  s'  de  Montagut 
qui  est  mary  d'une  de  Rodulfc  parente  du  defl'endeur,  sans  que  j'en 
sçaiche  le  vray  degré,  qui  ne  peult  estrc  guieres  prochain,  puisque  le 
s'  de  S'  Paulet  s'est  trouvé  exclus  du  fidei  commis.  Enfin  il  ne  reste 
rien  de  plus  solide  et  véritable,  que  la  sollicitation  du  jeune  conseiller 
de  Monts,  du  cadet  d'Antelmy,  et  s'y  peult  eiicor  adjouster  le  conseiller 
de  Paule,  touts  lesquels  si  bien  ils  n'ont  pas  en  propre  personne  re- 
commandé le  procez  aux  juges  (au  moings  si  publiquement  qu'il  s'en 
peult  avoir  des  tesmoings) ,  tousjours  ont  ils  accompagné  quasi  insépa- 
rablement cez  parties  quand  elles  alloient  solliciter,  à  sçavoir  M""  de 
Paule  alloit  en  court  manteau  accompagner  Madame  de  Ventadour  et 
M'"  de  Ventadour  chez  tous  les  juges,  lesquels  s""  et  dame  de  Ventadour 
parties  logeoient  chez  ledict  s'  de  Paule,  qui  les  y  a  desfrayez  quelques 
jours,  Madame  la  Douairière  ayant  voulu  loger  chez  le  receveur  Gail- 
lard. Et  le  jeune  conseiller  de  Monts  alloit  aussy  en  court  manteau  bien 
souvent  et  parfoys  en  robbe  avec  M"'  et  Mad*"  de  Luxembourg  chez  tous 
les  juges  par  une  infinité  de  foys,  comme  aussy  le  jeune  Antelmy. 

Or  M'  de  Paule  est  cousin  germain  de  M'  le  conseiller  Ollivier  de 
par  la  maison  de  Puget  de  Bouc  dont  estoit  la  mère  de  M''  de  Paule, 


/i9G  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

et  celle  de  M™"  d'OHivier^  M""  de  Paule  est  encores  de  par  sa  feiie 
l'erame  (dont  y  a  des  enfans)  cousin  germain  du  jeune  conseiller  Ma- 
zargues  et  de  la  femme  du  jeune  conseiller  de  Monts,  et  de  celle  de 
l'ainé  Antelmy,  filz  du  conseiller,  et  un  degré  plus  bas  avec  la  femme 
du  conseiller  de  Mouriez,  et  le  greffier  Estienne.  Vous  sçavez  bien  tous 
les  aultres. 

Tant  y  a  que  l'enqueste  ou  information  faicte  de  la  part  de  M""  de 
Luxembourg  a  esté  fort  solennelle  à  ce  que  j'ay  peu  entendre,  car  il  a 
faict  ouyr  le  prevost  de  S'  Saulveur,  avec  quelques  chanoines,  entr'aul- 
tres  M'  Raphaelis  Théologal,  ensemble  les  consuls  de  la  ville,  et  de 
personages  apperents  [sic) ,  comme  vous  pourriez  dire  M"^  d'Esparron 
le  Vieil  ^.  Je  pense  que  Montagut  mesmes  a  déposé  de  son  alliance 
propre  et  le  tout  a  esté  pour  prouver  que  les  parentez  énoncées  dans 
l'arrest  n'estoient  pas  véritables. 

II  voulut  faire  ouyr  le  fdz  de  Vivault  l'audiencier,  mais  il  s'en  excusa 
absolument,  et  n'avoit  garde  de  le  faire;  son  père  s'est  tousjours  fort 
bien  porté  pour  M''  de  la  V.  en  mille  occasions,  et  luy  a  rendu  de  fort 
bons  olHces,  selon  qu'd  pouvoit  faire. 

On  m'a  voulu  asseurer  qu'ils  avoient  faict  ouyr  le  conseiller  Venel,. 
et  le  présidant  Carriolis,  mais  je  ne  l'ay  pas  sceu  bien  vérifier  asseu- 
rement  au  moins  la  mode,  et  adjoustoit  on  que  le  présidant  Carriolis 
dict  qu'il  n'avoit  jamais  ouy  parler  d'aultre  alliance  que  celle  du  ma- 
riage de  M"^  de  Montagut. 

Au  reste  Gabassut,  en  dellivrant  sa  commission  pour  assigner  partie 

'  M.  le  marquis  de  Boisgelin  me  communitjue  ce  petit  tableau  généalogique  qui  éclaire 
les  renseignements  fournis  par  Pe'u'esc  : 

Jean  PtoET,  seigneur  de  Bodc. 


I  I 

Jeanne  Pcgbt  Honorade  PnoET 

épouse  Fr.  de  Pacle.  épouse  Michel  Vitalis. 

I  I 

Louis  DE  Padle  Catherine  Titaus 

reçu  conseiller  en  161 4.  épouse  Jean-Pierre  Ollitier,  conseiller. 

'  Voir  sur  Charles  d'Arcussia,  sieur  d'Esparron  de  Pallières,  le  recueil  Peiresc-Dupuy 
[1,  /190,  igi;  111,  721). 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  /i97 

et  tesmoins,  avoit  choisy  pour  son  greffier  Trouilles,  procureur  au  Se- 
neschal,  son  gendre,  de  qui  il  se  sert  en  toutes  ses  meilleures  commis- 
sions. Mais  quand  ce  vint  à  travailler,  le  jeune  Monts  l'envoya  quérir, 
et  luy  dict  qu'il  luy  vouloit  donner  un  greffier  de  sa  main.  Cabassul 
s'en  excusa  longuement  et  opiniastrement,  disant  qu'on  se  pouvoit 
bien  fier  de  son  gendre,  puisqu'on  se  fioit  de  luy.  Mais  ccz  gents 
n'en  voulurent  jamais  desmordre,  et  Cabassut  fut  constrainct  d'em- 
ployer celuy  qu'on  luy  bailla,  qui  est  un  vieux  pennart  qui  a  faict  ces- 
sion de  biens,  qui  est  tesmoing  en  filtre  d'office  pour  tous  mesliers,  en 
toutes  les  évocations  de  parentez;  il  a  esté  Trésorier  du  Pais,  et  pré- 
venu de  je  ne  sçay  combien  de  faulcetez.  Je  pense  qu'il  a  nom  Vincens 
Roux.  Ce  ne  peult  pas  estre  i\  bon  dessein  qu'on  a  afTecté  la  plume  de 
cet  homme  si  descrié.  Je  ne  sçay  s'il  n'y  pourroit  poinct  avoir  eu  quel- 
que faulseté  à  faire.  C'est  un  des  Apostres  du  Conseiller  de  Monts  le 

jeune  pour  ses  maquerellages  ^ 

Du  3o  avril. 

J'ay  esté  visiter  M"'  de  Montagu  qui  est  demeuré  icy  sans  resuyvre 
M'  de  Ventadour  lequel  s'cstant  mis  de  son  mouvement  dans  les  al- 
liances m'a  dict  que  sa  femme  est  fille  du  .s""  de  S'  Paullet,  qui  a  nom 
de  Rodulf ,  lequel  estoit  cousin  germain  de  feu  Anne  de  Rodulf  de  Li- 
mans,  mère  du  connestable,  à  cause  que  le  perc  dudict  s'  de  S'  Paulet 
estoit  propre  frère  du  s'  de  Limans,  père  de  la  dame  de  Luynes.  Mais 
je  me  doute  qu'il  se  trompe  et  qu'il  y  a  quelque  degré  de  plus,  et  qu'il 
allecte  d'approcher  le  degré  de  sa  parenté  avec  cez  Messieurs  avec 
lesquels,  à  son  compte,  il  se  trouve  remué  de  germain  de  par  sa 
femme.  Il  m'a  dict  que  le  feu  présidant  de  Piolenc  son  père  (qui  avoit 
espousé,  comme  vous  sçavez,  une  du  surnom  de  François,  nostre  voi- 
sin) estoit  filz  de  Thomas  de  Piolenc,  procureur  gênerai  en  ce  Parle- 
ment, qui  avoit  espousé  une  de  la  maison  de  Gênas  de  Valance, 
parents  de  cez  Messieurs  de  Gênas,  s"  d'Esguillos,  de  ce  pais  dont 
il  y  avoit  un  conseiller  en  ce  Parlement  qui  fut  de  la  Religion,  d'où 

'  Ce  mol  cliiflriî. 

ti.  63 


tK^BIVEIII     SAriO^JlC. 


/i98  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

viennent  cez  Mess"  d'Esguilles.  11  m'a  dict  encores,  et  je  tascheray  de 
le  faire  entendre  à  quelqu'un  de  ceux  qui  déposeront,  qu'à  son  mariage 
M""  le  présidant  Carriolis  print  la  peine  d'aller  en  Languedoc  pour  s'y 
trouver,  et  que  Mess"  de  Luynes,  tous  les  trois  frères',  voulurent  lors 
prendre  la  peine  d'en  aller  faire  le  mandat  et  convoy  par  touts  les 
lieux  et  maisons  de  gentilshommes  des  environs  de  S'  Paullet  oià  les 
nopces  furent  fort  célèbres,  Ensuitte  de  quoy  M''  de  Luynes  au  com- 
mancement  de  sa  faveur  voulut  tenir  un  de  ses  enfans  à  baptesme, 
dont  il  donna  la  commission  par  une  lettre  de  sa  main  au  feu  s'  de 
Maligeay.  Et  que  ])eu  avant  la  fin  de  ses  jours,  il  avoit  mandé  feu  M"^  de 
S'  Paullet  et  luy  pour  aller  en  Cour,  où  il  les  vouloit  faire  mettre  en 
employ,  et  qu'ils  estoient  desja  partis  et  en  chemin  quand  ils  eurent 
les  nouvelles  de  son  decez,  lesquelles  leur  firent  rebrousser  chemin. 
Quand  M""  de  Ventadour  me  vint  voir,  et  qu'il  disoit  me  venir  voir 
comme  juge,  ledict  s"'  de  Montagut  l'accompagna  et  me  dit  que  le  dict 
seigneur  l'avoit  prins  en  passant  et  l'a  voit  emmené  en  cette  ville,  pour 
l'adsister  à  ce  voyage.  Je  feray  articuler  quelque  cliose  de  semblable, 
pour  de  son  chef  embrasser  plus  à  propos  le  présidant  Carriolis  et 
toute  sa  parenté,  et  M""  de  Mouriez  dont  le  fds  a  espousé  la  nièce  de 
Montagu,  fille  de  la  baronne  d'Ollieres,  sa  cousine  germaine. 

Du  1  may. 

J'ay  depuis  attrappé  quelques  mémoires  de  la  maison  de  Rodulf  de 
la  branche  de  Limans  et  S'  Paulet,  mais  je  n'y  ay  rien  proffitté  pour 
l'alliance  précédante  du  pres.[ident]  Carriolis.  Bien  ay  je  apprins  que 
la  maison  du  présidant  Piolenc  luy  est  veniie  de  celle  de  Rodulf  asseu- 
rement,  mais  c'est  de  la  branche  de  Chasteauneuf  le  Rouge,  dont  je 
ne  sçay  pas  encores  le  degré  de  parenté  avec  celle  de  Limans,  encores 
que  les  armoiries  soient  pareilles.  Bien  me  souvient  il  d'avoir  veu  feu 
Mad*"  de  Châïïneuf  la  bonne  femme  nostre  voisine,  mère  de  Mad*"  de 

'  Le  connétable  Charles  d'Albert,  duc  de  Luynes,  et  ses  deux  frères.  Honoré  d'Albert, 
seigneur  do  Cadennt,  maréchal  de  France,  et  Léon  d'Albert,  seigneur  de  Brantes,  duc  de 
Piiiry-Luxpmbourg. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  499 

Valavoire  et  de  la  présidante  Piolenc,  laquelle  estoit  petite  et  aussy 
vieille  que  feu  Mad"  de  l'Eslat  d'Avignon,  Je  suis  aprez  à  descouvrir 
si  elle  seroit  poiucl  fille  ou  petite  fille  de  cez  RoduHs  de  Ghasteauneuf '. 
Mais  sans  cela  nous  ne  laisrons  pas  Dieu  aydant  d'avoir  de  quoy  appro- 
cher de  ce  qu'on  desiroit  ^. 


CXLVII 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère, 
Je  suis  en  arrérage  de  responce  !\  voz  despesches  du  16,  17  et  21 
d'avril,  à  mon  trez  grand  regret,  mais  un  rhume  qui  m'a  prins  sur 
l'œuil  droict^  m'emharrasse  si  fort,  que  je  ne  sçay  si  je  vous  pourray 
donner  aulcune  satisfaction  qui  vaille.  Je  sçay  bien  que  vous  m'en  ex- 
cuserez. Je  n'ay  pas  laissé  de  mander  le  s''  de  la  Faye,  pour  la  pour- 
suitte  dont  estoit  question.  J'ay  prins  plaisir  de  voir  les  termes  aux- 
quels estoit  conceu  l'article  cotté  G  et  le  supplément  des  paroles  qui 
manquoient  en  ma  coppie,  car  ils  ne  destruiseut  rien  de  ce  qui  est  le 
plus  nécessaire  et  le  plus  honnorable  respectivement  aux  uns  et  aux 
aultres.  J'ay  soigneusement  faict  rendre  toutes  les  lettres  qu'on  vous 
avoit  recommandées.  Vous  aurez  la  responce  de  M""  de  Riez,  et  celle 
qu'il  m'escript  pour  en  accuser  la  réception  laquelle  je  vous  envoyé 
pour  en  faire  apparoir  à  ceux  qui  vous  avoient  tant  recommandé  les 
leurs.  G'est  un  bien  honneste  prélat,  et  bien  obligeant,  et  je  suis  bien 
son  serviteur  ".  Vous  verrez  tout  plain  d'aultres  lettres  que  j'ay  recettes 


'  Li  honne  femme  voisine  de  Peircsc  était 
Hëlione  de  Brunely,  fcinine  de  Jean  de 
François,  seigneur  de  Châteauneuf,  con- 
seiller aux  Comptes. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  5170,  fol.  3/i4  liis.  — 
Autographe.  Sans  adresse. 

'  lihume  dtait  alors  synonyme  Ae  fluxion. 


*  Ce  prélat  (François  de  la  Fare-Lopis), 
qui  allait  mourir  deux  ans  plus  tard,  et 
qui  a  été  déjà  souvent  mentionné  en  ces 
pages,  ne  l'avait  jamais  été  en  termes 
aussi  honorahles.  Mais,  un  peu  plus  loin, 
les  choses  vont  bien  changer,  et  Peircsc, 
mieux  informé,  le  jugera  très  défavorable- 
ment. 

63. 


500 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1626] 

de  divers  endroicts,  où  vous  trouverez  des  nouvelles  de  voz  plantes,  et 
que  les  antes  de  M''  d'Espinouse  ne  sont  pas  désespérez  nonobstant  la 
mouilleure,  qu'il  soubstient  fort  utile  en  ce  païs  icy,  où  nous  n'avons  pas 
les  humiditez  de  la  France.  Tant  y  a  que  de  5oo  hantes  [sic)  de  l'année 
passée  il  n'y  en  a  que  deux  ou  trois  de  morts.  J'escriray  à  M""  Riche  de 
IVlompelier  '  pour  avoir  de  la  Prevanche  blanche.  Et  ay  demandé  au 
s'  Laugier^  de  ses  Fritillaires  et  Ciclamens  Rouges,  le  reste  de  ce  qu'il 
m'offroit  ne  m'ayantpas  semblé  hors  du  commun.  Vous  le  recognoistrez 
mieux  que  moy  sur  la  lettre  que  je  vous  envoyé. 


'  M.  Léon-G.  Pélissier,  professeur  h  la 
Faculté  des  lettres  de  Montpellier,  a  bien 
voulu  me  communiquer  les  renseignements 
que  voici  sur  ce  fondateur  du  Jardin  des 
plantes  de  Montpellier  :  Pierre  Richer  de 
Ijelleval,  originaire  de  Châlons-sur-Marne , 
étudia  la  médecine  à  Montpellier,  alla 
prendre  ses  grades  à  Avignon ,  obtint  du  roi 
Henri  IV,  parla  faveur  d'André  duLaurens, 
médecin  de  Sa  Majesté,  la  création  d'une 
cinquième  régence  dans  la  Faculté  de  Mont- 
pellier ffpour  démontrer  l'analomie  en  hyver 
et  la  botanique  dans  le  printemps  et  l'étén. 
L'édit  tut  donné  h  Vernon  en  décembre 
iSgS,  mais  enregistré  seulement  en  lôgô 
par  le  parlement  de  Languedoc  séant  alors 
a  Béziers.  Richer  fut  reçu  docteur  en  méde- 
cine le  30  avril  1696.  Son  installation  dans 
la  nouvelle  chaire  suivit  de  près  sa  récep- 
tion au  doctorat.  Il  fut  chargé  bientôt  après 
de  faii-e  établir  un  jardin  royal  froù  l'on 
pût  cultiver  et  élever  les  plantes  pour  les 
démonstrations  publiques d.  La  construction 
fut  commencée  en  iSgS.  Richer  deBelleval 
mourut  en  iGSa.  Voir  :  Reclicrches  sur  la 
vie  et  les  ouvrages  de  Pierre  Richer  de  Belle- 
val ,  fondateur  du  jardin  botanique  donné  par 
Henri  IV  à  la  Faculté  de  Montpellier,  pour 
servir  à  l'histoire  de  cette  Faculté  et  à  celle  de 


la  botanique,  par  Ahoredx  (Avignon,  1786, 
in-8;); 

Lloge  historique  de  Pierre  Richer  de  Belle- 
val,  instituteur  du  Jardin  Royal  de  botanique 
de  Montpellier,  par  M.  Dorthes,  docteur- 
médecin  de  la  Faculté  de  Montpellier, 
membre  de  la  Société  royale  des  sciences ,  etc. 
(Montpellier,  1788,  in-4''); 

Le  Jardin  des  Plantes  de  Montpellier. 
Essai  historique  et  descriptif,  par  Charles 
Martin,  professeur  de  botanique  à  la  Fa- 
culté de  médecine  de  Montpellier  et  di- 
recteur de  ce  Jardin  (Montpellier,  i854, 
m-h°). 

'  Laugier  était  un  médecin,  grand  ama- 
teur de  fleurs,  demeurant  à  Seyne  (Basses- 
Alpes).  J'ai  publié  dans  la  Provence  illustrée, 
d'après  une  copie  de  laMéjanes  (registre  VI, 
fol.  117),  «ne  curieuse  lettre  écrite  le 
20  avril  1626  par  ce  botaniste  à  Peiresc  sur 
tria  Prevanche  à  fleur  double  vue  par  lui, 
dit-il,  fr seulement  à  Basie  en  Suisse  il  y  a 
desja  assez  long  temps,  dans  le  jardin  du 
feu  D'  Gaspard  Bauhinus ,  laquelle  il  avoit 
recouvrée  de  Flandres ,  la  fleur  estant  plus- 
tost  purpurine  que  violette.  Pour  la  blanche 
simple,  il  s'en  trouve  quantité  à  l'entour  de 
Montpelier,  ayant  la  fleur  plus  petite  que  la 
vulgaire  à  fleur  violette.  « 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  501 

J'ay  enfin  desrobo  un  peu  de  temps  pour  escrire  à  M»'  le  Chancelier 
et  à  M''  de  Melle ville  touchant  mon  induit,  et  à  M"'  nostre  Archevesque 
louchant  ce  que  vous  m'en  escriviez  de  peur  qu'il  ne  me  prévint.  Aussy 
bien  luy  falloit  il  rendre  compte  de  son  jardin  puisqu'il  est  achevé,  et 
qu'il  semble  vouloir  bien  reuscir.  Vous  suppléerez  au  surplus.  Je  suis 
bien  marry  de  ne  pouvoir  présentement  satisfaire  à  ce  que  M""  Poulain  ' 
me  demande,  mais  je  le  feray  tant  mieux  Dieu  aydant  à  cez  prochains 
feriats.  Cependant  tenez  moy  en  ses  bonnes  grâces.  Et  dictes  luy  que 
le  résultat  de  sou  experiance  des  poids  des  meltaux  dans  l'eau  et  en 
l'air  seroit  tousjours  bonne  à  voir,  s'il  avoil  agréable  de  nous  en 
faire  part. 

Au  reste  le  s"'  l'Empereur  de  Marseille  a  envoyé  en  cette  ville  à  M''  de 
Vergons  trois  ou  qualtre  gros  boucquetz  de  Tulipes,  que  j'ay  trouvées 
trez  belles,  y  ayant  de  cez  suisses  les  plus  excellents  que  j'aye  veus  qui 
semblent  la  flambante  de  M'  Tudard,  et  un  entre  aultres  qui  est  jaulne 
à  la  grande  bordeure  rouge  enrayée  à  gros  rayons  comme  les  armoy- 
ries  du  pape  Urbain  V.  Je  n'en  ay  poinct  veu  de  si  belle  à  mon  gré 
dans  Paris;  elle  luy  est  veniie  de  graine;  il  en  a  donné  un  beau  cahieu 
portant  fleur  à  M'  de  Vergons,  avec  une  douzaine  d'aultres  tant  de 
S'  Pierre  que  de  Grainsecs,  et  comme  pannachées  de  bJauc  sur  l'in- 
carnat et  sur  la  couleur  de  rose,  que  je  trouve  excellentes;  il  m'en  a 
envoyé  ofl"rir  que  je  n'ay  poinct  refusées.  Le  prieur  de  Beaugentier  m'en 
envoyé  sept  ou  huict  boittes  de  voz  Tulipes  de  Beaugentier,  mais  je  n'y 
ay  rien  trouvé  de  parfaict  en  son  espèce.  Les  drap  d'or  et  les  drap  ou 
toille  d'argent  avoient  tant  de  rouge  que  le  reste  ne  paroissoit  rien  qui 
vaille.  Nous  verrons  ce  que  fera  l'Empereur. 

J'ay  desja  baillé  vostre  mémoire  de  plantes  du  Levant  à  de  mes 
amys,  qui  me  promettent  merveilles. 

Besut  promet  de  faire  charger  tout  nostre  vieil  sel  la  semaine  que 
nous  entrons;  Dieu  le  veuille.  De  Rua  insiste  tousjours  pour  M'  de  Pe- 
russis;  je  crois  que  Ferron  d'Avignon  aye  desja  faict  l'advance.  M'  de 

'  Sur  ce  {jënëral  des  monnaies,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupny  (Il  et  ll\ ,  passim). 


502  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Mauvans  pressoit,  mais  je  l'ay  remis  à  la  levée  de  noz  vieulx  sels.  Em- 
brun se  contente  de  vous  attendre.  S'  JuUian  s'en  est  retourné  avec 
quattre  juments,  assez  content  en  apparance.  Ma  nièce  s'est  purgée;  je 
luy  envoyay  hier  vostre  lettre  sans  y  pouvoir  aller  à  mon  grand  regret. 
Elle  entre  demain  en  solitude  pour  i  o  jours.  Et  puis  elle  prendra  son 
voille  noir  si  entre  cy  et  là  nous  n'avons  d'aultres  asseurances  de  vostre 
veniie.  De  Cuijs  ^  est  icy,  et  fiie  bien  plus  doulx  que  de  coustume.  H 
se  flatte  de  pouvoir  disputter  la  prescription  de  noz  recognoissances. 
Et  offre  desamparer  en  payant  3oo  escus  de  fraiz;  s'il  se  mettoit 
bien  à  la  raison,  je  pense  que  je  le  prendrois  au  mot.  Nous  le  verrons 
venir. 

L'huissier  Artaud  est  bien  en  peine  de  son  affaire  dont  il  n'a  nou- 
velles quelconques.  M"^  de  Lauson  estoit  son  rapporteur.  Voyez  de  vous 
enquérir  de  Testât  et  d'en  escrire  un  mot. 

Envoyez  nous  des  Poids  Gouluz  sans  parchemin,  pour  en  introduire 
la  race  à  Beaugentier  et  icy.  M""  Astier  vous  a  vendu  vostre  bled  de 
Trebeillaneet  en  a  eu  200  escus  ou  environ;  il  me  les  vint  offrir  deux 
jours  aprez,  adjoustant  milles  remonstrances  de  sa  nécessité;  je  luy  dis 
qu'il  en  fit  ce  qu'il  luy  plairroit. 

J'ay  aujourd'huy  rompu  une  garniture  de  corne  de  mes  lunettes, 
que  je  plains  bien  ;  pour  l'honneur  de  Dieu  envoyez  nous  en  de 
toutes  sortes  afin  que  nous  les  puissions  r'emplasser  au  besoing,  et 
ne  vous  amusez  pas  à  chercher  les  plus  délicates,  mais  que  nous  en 
ayions,  je  vous  prie,  d'une  sorte  et  d'aultre.  J'ay  envoyé  à  Beaugen- 
tier les  graines  du  s""  Gedoin  et  vous  remercie  de  la  Généalogie  de 
Bretagne  et  aultres  papiers  y  joincts,  estant  constrainct  de  finir,  et  de- 
meurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
3  may  1626.  D'Aix,  ce  dimanche  au  soir. 

'  Sic  pour  Cujes. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  503 

[iSwr  le  dos  de  la  lettre  ;] 

M""  du  Mas  désire  avoir  pour  son  filz  les  livres  contenuz  au  rooHe  cy 
joincl'  et  en  beau  ])apier  tout  ce  qui  se  pourra  trouver  en  beau  papier. 
Je  vous  prie  de  ncgotier  cela  pour  luy  comme  si  c'estoit  pour  moy  avec 
M"'  Buon.  Gela  me  faict  souvenir  que  si  en  cette  dernière  édition  du 
Moiinee^  on  a  rien  adjousté  à  la  précédante,  et  que  l'augment  se  peult 
avoir,  je  l'achetterois  volontiers.  L'advocat  Court  faisoit  icy  une  pour- 
suitte  chez  l'auditeur  Beaumont  pour  avoir  extraicts  du  payement  des 
lods  de  Rians  à  l'indication  du  feu  auditeur  Beaumont  et  laissa  divers 
billets  et  mémoires  dont  vous  aurez  icy  la  coppie.  J'en  parlay  à  quel- 
ques uns  des  Comptes,  trezorier  du  Palais  et  gents  du  Roy  dont  Tho- 
messin  m'advoua  leur  avoir  preste  200  escus  seulement  sans  avoir  leu 
l'acte,  pensant  prester  à  la  communauté  de  Rians,  mais  qu'il  vouloit 
retirer  son  capital.  Je  leur  couppeay  l'herbe  soubz  le  pied.  Vous  trou- 
verez estrange  la  malignité  dudict  Boisson. 

Je  pensois  pouvoir  escrire  à  M''  Thoron,  mais  vous  supplerez,  s'il 
vous  plaict,  selon  l'intention  du  s""  de  Peilha  et  ferez  mes  excuses  en 
luy  baillant  les  20  pistoles  cy  joinctes. 

^Post-scripla  aux  marges:^ 

J'ay  esté  infiniment  aise  de  la  belle  ouverture  du  Parlement  faicte 
par  M''  Bignon,  et  l'en  feliciteray  par  le  premier  estant  trop  las  à  pré- 
sent. Il  me  tarde  bien  que  vous  me  mandiez.  J'ay  receu  le  quadre  de 
M'  Rubens  dont  je  seray  bien  glorieux.  Je  vous  rends  mille  grâces  de 
l'acquisition  de  ce  grand  libvre  de  dessains  pour  3  pistoles,  que  je 
trouve  à  bien  grand  marché.  Ce  sera  bien  mon  faict.  Larchiprete  (sic) 
Nardi,  quand  il  vint  avec  ou  avant  M'  Rubens,  m'en  fit  voir  un  tout  de 
mesme  mais  couvert  de  velours  verd,  contenant  des  médailles  consu- 
laires en  aussy  grande  forme  que  celles  que  vous  dictes  avec  une 
epislre  liminaire  escripte  à  la  main  adressée  à  la  Royne  Catherine  de 

'  Ce  rôle  n'existe  pas  au  registre  6170.        tenue  au  livre  du  roy  Jacques  I  contre  la  re- 
'  G'esl-à-dire  de  Joachiin   du  Moidin,        ponse  de  Coejjfeleau  (nouvelle  édition,  Ge- 
auleur  de  :  Défense  de  lafoij  calholique  con-        nève,  i6a4,  in-8*). 


r.o/i 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1626] 

Medicis.  Il  apparlenoit  à  un  originaire  de  Florence,  bastard  de  l'abbé 
qui  gardoit  la  bibliothèque  de  cette  Princesse,  et  en  demanda  5o  escus; 
je  crois  que  je  luy  en  offris  12  ou  i5. 

Corberan  est  bien  joyeux  du  bon  portement  de  son  père.  Il  me 
rendit  cez  jours  cy  quantitté  de  besoigne  si  gentille  et  me  print  à  pied 
levé  une  mattinée  si  à  propos,  qu'il  me  desbaucha  pour  les  mettre  en 
ordre^  dans  mon  estude  où  il  m'assista  si  bien  que  je  la  rangeay  beau- 
coup plus  aiseement  en  une  matinée  que  je  n'eusse  osé  me  promettre 
de  le  pouvoir  faire  en  trois  jours.  Et  trouvay  mes  assortiments  fort 
gentils.  Mais  j'y  trouvay  à  dire  en  mon  Histoire  de  France,  celle  de 
Guaguin,  qui  est  un  vieil  bouquin  que  j'ay  aultresfoys  veu  céans  ^.  Mais 
je  ne  sçay  oîi  il  s'est  esgaré;  je  pense  qu'il  s'en  trouve  assez  là  par  les 
frippiers.  Il  me  manque  aussy  le  Zonare  Grec\  mais  ce  Biaise  qui  en 
avoit  est  un  vray  Arabe*;  je  ne  sçay  s'il  n'a  pas  esté  reimprimé  à 
Genève. 

S^  Julian  de  Meaux*  avoit  eu  quelque  volonté  de  se  faire  Cappucin , 
induict  par  un  Pasqueti,  mon  cousin.  Son  père  se  trouva  icy  opportu- 
nément, accourut  en  Avignon,  et  l'arresta  à  l'entrée  de  la  ville,  et  le 
ramena  chez  luy  avec  ledict  Pasqueti,  qui  est  cousin  du  mary  de  noslre 
nièce.  Onafaict  Prince  d'Amour  un  de  Pontevez  de  Cadenet.  M'"d'Agut 
ne  peut  prendre  patiance,  à  présent  qu'il  entend  reparler  d'assiéger  le 
Poulsin,  s'imaginant  des  années  à  attendre  en  langueur.  Le  Puys  d'Orcel 
fut  oubliez  (sic),  et  par  nostre  nivellement  il  se  trouve  plus  d'une  toise 
trop  bas  pour  pouvoir  monter  au  jardin  de  l'Archevesché,  comme  vous 
aurez  depuis  veu  par  mes  précédantes  lettres*. 


'  Peiresc  a  oublié  d'écrire  le  mot  livres. 

'  Voir  dans  le  Manuel  du  libraire  (II, 
1 438-1 439)  divei-s  détails  sur  les  diverses 
éditions  du  Compendium  super  Francorum 
gestis  (Paris,  i5oo,  i5o4,  in-fol.)  et  de  la 
traduction  de  ce  recueil  par  Pierre  Desrey 
(Paris,  i5i/i,  i5i5,  i5 16,  in-fol.). 

'  Les  Histoires  et  Chroniques  du  monde, 
tirées  tant  du  gros  volume  de  Jean  Zonaras, 


aucteur  byzantin,  que  de  plusieurs  autres 
scripteiirs  hebrieus  et  grecs ,  et  mises  en  fran- 
çais par  Jean  de  Maumont  (Paris,  Michel  de 
Vascosan,  i56i,  gr.  in-fol.). 

'  Voir  sur  le  libraire  Biaise  le  recueil 
Peiresc-Dupuy  (1,  1 85,  845,  880). 

'  C'était  un  parent  de  Peiresc;  il  était 
sieur  de  Saint-Julian. 

°  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 


[1626| 


A  SA  FAMILLE. 


505 


GXLVIII 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 


9  may. 


Le  S'  de  Beaudisnar  eut  ses  provisions  de  viguier  de  la  main  de 
M""  d'Oppede  qui  le  manda  poxir  cet  effect  et  aussy  tost  ils  les  furent 


silions  françaises,  n°  5 170,  fol.  3^6.  Auto- 
graphe. Au  folio  348  est  une  noie  (d'une 
belle  écriture)  oîi  l'on  rappelle  qu'en  l'année 
1607,  le  3  juin,  rM.  le  conseiller  de  Galias 
paya  ez  mains  du  trésorier  du  palais  la 
somme  de  douze  centz  libvres  pour  le  lodz 
de  l'acquisition  par  luy  faicte  de  la  place  de 
Riaiis  de  M'  le  Baron  de  BressicuxTi  et 
rt  qu'en  l'année  1611  il  fut  remboursé  par 
ledicf  trésorier  de  trois  centz  libvres,  en 
l'année  1619  de  neuf  centz  libvres,  le  tout 
en  vertu  d'un  arrcst  de  la  Cour  des  Aydcs 
deMontpellierdudixbuiclicsmcmay  161 1  n. 
On  rappelle  encore  dans  cette  note  qu'en 
i()i3  tries  consuls  de  Rians  ont  passé  ez 
mains  du  s'  Galquiei-,  trésorier,  la  somme 
dedcux  mille  libvres  pourledroictde  lodzde 
l'acquisition  par  eux  faicte  des  directes ,  lodz , 
[)assagcs ,  pidverages ,  et  aultres  droictz  sei- 
gneuriaux de  Mons'le  Marquis  d'Oraison. . .  n. 
Les  feuillets  suivants  (3^9  et  35o)  sont  oc- 
cupés par  une  très  longue  lettre  chiffrée  du 
premier  président  à  Valavez.  Je  me  contente 
d'en  reproduire  les  premières  lignes  en  lôtc 
desquelles  on  trouve  cette  indication  :  <fa«/- 
truy  : 

itMonsieur,  J'ay  veu  ce  qu'il  vous  a  pieu 
d'cscrirc  du  a8  du  passé  et  du  1  du  cou- 
rant. Il  ne  fault  pas  qu'on  se  mette  en  peine 
de  moy.  Je  ne  relasclieray  jamais  (juand  il 
ira  du  service  du  lloy  ou  du  bien  de  la  Pro- 
vince parceque  ce  sont  les  deux  considéra- 


tions qui  m'ont  obligé  à  faire  ce  que  j'ay 
faict.  Si  cez  Messieurs  de  delà  se  veulent  re- 
aoaldre  d'appuyer  ce  que  nous  ferons  icy  à 
cez  deux  lins,  il  n'y  anni  rien  à  dire,  car 
sans  cela  nous  ne  pouvons  rien.  Je  feray 
mon  protnt  du  discours  que  vous  me  fêles 
sur  le  subject  du  viguier  de  Marseille  et  ne 
serez  poinct  allégué.  Au  reste  vous  ne  sçau- 
riez  croire  le  coup  que  ce  changement  a 
frap[)é.  On  croit  ([ue  le  Roy  n'a  pas  faict  cela 
sans  y  vouloir  faire  d'aultros  choses.  Il  seroit 
bien  à  propos  que  j'eusse  les  intentions  du 
Roy  pour  les  mesnager  d'heure  et  conduire 
les  choses  doulcemeut,  et  selon  son  bon 
])laisir.  Au  reste  je  suis  obligé  de  vous  faire 
sçavoir  un  advis  qu'on  m'a  donné  qui  est 
que  M'  de  Guise,  8  jours  avant  son  despart 
de  Marstnile,  dict  à  un  gentilhomme  qu'on 
ne  m'a  sceu  nommer  :  Le  président  d'Op- 
pede est  un  ingrat;  je  m'en  vay  à  la  t^our 
parce  qu'il  m'y  oblige,  mais  il  fault  qu'il 
s'asseure  que  ou  je  quitleray  ma  charge,  ou 
je  le  feray  démettre  de  la  sieime.  Et  quand 
ny  l'un  ny  l'aullre  ne  se  pourroit  pas,  il  ne 
luy  peut  pas  manquer  un  coup  de  pistolet 
dans  la  leste.  On  m'a  asseui"é  (pie  cela  est 
trez  véritable.  Vous  voyez  oà  l'on  est  réduit , 
et  qu'il  fault  courir  fortune  de  sa  vie  pour 
faire  ce  (pi'on  doibl.  (lela  ne  me  fairt  pas 
peur  et  ne  me  fera  pas  rclnschcr  d'un  pas, 
mais  il  est  bien  raisonnable  que  cez  Messieiu^ 
soient  resoluz  que  si  cet  homme  fais  lit  non 

6i 


tUfCIMKKIK    lATIOHALK. 


506  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

presanter  à  nostre  Compaignie  sellon  l'adresse  qui  y  estoit  à  la  Cour 
et  furent  vérifiées  et  luy  receu  au  serment  ^  et  l'aprez  disnée  mesmes 
M""  d'Agut  l'alla  accompaigner  à  Marseille  pour  le  mettre  en  pos- 
session aujourd'huy  aflin  que  demain  il  assiste  les  consuls  à  l'entrée  de 
M""  l'Evesque. 

M'  de  Guise  avant  son  partement  dit  à  quelqu'un  en  colère  :  et  Je  bravay 
dernièrement  de  Cormis  en  presance  du  Premier  Présidant  comme  s'il 
avoit  escrit  chose  que  je  sçavois  bien  avoir  esté  escritte  par  ledit  Pre- 
mier Présidant.  Je  voulus  battre  le  chien  devant  le  loup  afin  qu'il 
m'entendit.  C'est  luy  qui  me  constraint  de  faire  un  voyage  en  Cour, 
mais  (en  jurant)  il  me  la  payera,  car  je  luy  chausseray  les  espérons 
comme  il  fault  et  i'ault  qu'il  se  résolve  que  je  quitteray  ma  charge  ou 
que  je  luy  feray  quitter  la  sienne.  Et  si  je  ne  le  puys,  un  coup  de  pis- 
tolet ne  luy  peut  pas  manquer  par  la  teste'-. ii 


CXLIX 

À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

gmay. 

Veu  l'absancc  de  Fauris  et  la  mollesse  de  Crose  il  me  fallut  dresser 
cez  articles  en  presance  dudict  Crose  et  du  s''  de  la  Faye,  comme  je 
peus,  et  dressay  encores  la  minute  de  ce  qu'il  auroit  à  changer  dans 
la  requeste  dont  vous  aurez  les  coppies.  Je  suis  homme  pour  les  en- 
voyer raonstrer  au  présidant  Mounier  par  M'=  de  la  Faye  avant  que 
d'en  laisser  bailler  copie  aux  parties  pour  en  prendre  son  advis  puisque 
nous  n'avons  icy  le  s''  de  Lestang  ne  aultre  sur  qui  on  s'en  puisse  bien 

pas  ce  qu'il  (lit,  car  je  nn  1c  crois  pas,  mais  de  Sabran,  continués  aujourd'hui  par  les 

la  moindre  violance  à  qui  que  ce  fust,  d'en  Pontevès-Sabran. 

avoir  le  ressentiment  tel  qu'il  fault.  .  .  ti  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

'  Jean  de  Sabran,  baron  de  Beaudinar,  sitions  françaises,  n°  5 170,  fol.  35 1.  Auto- 

fds  d'Antoine,  avait  épousé,  en  1G20,  Marie  graphe  chilTré. 
de  Grasse  du  Bar.  Jean  fut  l'auteur  des  ducs 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  507 

reposer,  attendu  que  ledict  s'"  Mounier  monstre  de  porter  fort  impa- 
tiemment qu'on  l'ait  comprins  entre  les  suspectz  luy  qui  estoit  des 
plus  confidantz,  car  il  s'imagine  qu'on  luy  ayt  rendu  quelque  mauvais 
oHice  envers  M"^  de  la  Ville  aux  Clercs  et  cela  reparera  tout,  mais  je  ne 
le  feray  que  la  veille  des  assijjnations  afin  de  ne  luy  laisser  pas  le  loisir 
d'en  advertir  les  parties  adverses  si  par  hazard  il  avoit  aulcune  incli- 
nation de  leur  costé;  ce  me  sera  tousjours  un  peu  de  descharge  qui  me 
sera  bien  agréable,  car  certainement  j'endosse  mal  volontiers  des  choses 
subjettes  à  tant  de  garentie  envers  tant  de  difl'erentes  personnes  et 
eusse  bien  désiré  d'avoir  eu  du  loisir  pour  en  envoyer  les  minuttes 
de  par  de  là  et  en  attendre  les  responces,  mais  cela  est  trop  précipité. 
Je  n'ay  pas  trouv»;  à  propos  d'employer  le  cousin  Isnard  à  ceste  enquesle 
parce  que  possible  l'eust  on  récusé.  Nous  employerons  Pueich  qui  est 
prou  habile  homme. 

i3  may. 

On  a  choisy  le  s'  Puech  pour  commissaire  et  Chaisan,  commis  du 
grefîc,  pour  greffier  de  la  commission,  et  avant  que  rien  arrester,  je 
conseillay  au  s''  de  la  Faye  d'aller  voir  le  présidant  Mounier  et  luy 
montrer  les  requestes  et  articles  pour  prendre  son  advis  de  ce  qu'il 
trouveroit  bon  de  faire  ou  de  laisser;  il  print  cela  à  grand  honneur,  et 
luy  dit  qu'il  le  trouvoit  trez  bien,  et  fut  d'advis  de  se  tenir  à  la  der- 
nière requeste.  Le  s'  de  Fauris  en  dit  auttant,  de  sorte  qu'aujourd'huy 
mesmes  on  commencera  d'assigner  pour  demain,  pour  convenir  d'un 
adjoint  et  voir  bailler  le  serment  aux  tesmoings  '. 

'   Ce  post-scrtptum  est  (5crit  au  dos  de  la  lettre.  —  Bil)liothè(iue  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n"  5 170,  fol.  35a.  Autographe  chiffre. 


6A. 


508  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

CL 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  receus  devant  hier  au  soir  par  le  s'  Moiini  le  fagot  de  Golzius', 
avec  celuy  de  M''  Aguillenquy,  à  qui  je  l'ay  envoyé,  et  hier  au  soir  je 
i-eceus  par  la  voye  ordinaire  vostre  despesche  du  i  'de  ce  moys,  avec 
la  précédante  du  28  du  passé  laquelle  n'avoit  garde  de  venir  plus  tost 
que  celle  du  1  puisque  midy  vous  avoit  attrappé  avant  que  vous  eus- 
siez clos  vostre  pacquet.  J'avois  eu  celuy  du  a/i,  dans  son  terme  accous- 
tumé,  avec  toutes  les  lettres  y  jointes  que  j'ay  soigneusement  faict 
rendre,  mesmes  celle  du  s"'  Ferron  à  do  Rua,  mais  je  ne  luy  ay  pas 
envoyé  celle  que  vous  luy  escriviez,  attendant  si  on  aura  recommencé  la 
levée  de  noz  vieux  sels  durant  la  semaine  passée  comme  on  m'avoit  pro- 
mis ,  pour  audict  cas  l'envoyer  et  tascher  d'en  retirer  quelque  aultre  chose 
de  plus,  s'il  est  possible,  employant  vostre  rethorique  avec  la  mienne. 

J'ay  esté  voir  à  ce  matin  M'  d'Oppede  pour  luy  faire  part  de  ce  que 
j'avois  receu;  il  m'a  dict  qu'il  escriroit  à  ce  soir. 

J'ay  prins  un  grand  plaisir  de  voir^  par  vostre  dernière  du  1  de  ce 
moys^  que  vous  ayez  receu  le  tableau  du  camayeul,  et  qu'il  vous  semble 
fort  beau,  car  ce  ne  peult  estre  qu'un  grand  ornement  de  Cabinet.  La 
question  sera  maintenant  de  le  faire  conduire  icy  sain  et  sauve,  à  quoy 
la  veniie  du  Prieur  de  Roumoules  vous  fournira  une  commodité  bien 
propice,  pourveu  que  vous  le  puissiez  lascher  à  temps \  car  je  crains 
que  si  vous  vous  vantez  de  ceste  pièce  et  que.  noz  arays  de  de  là  en 

'  C'est-à-dire  Je  paquet  de  livres  publiés  '  Les  mots  (rdu  1  de  ce  moysi  ne  se 

|)ar  Golzius  dont  il  va  être  parlé.  retrouvent  pas  dans  la  copie  ci-dessus  meii- 

'  Ici  commence,  dans  la  copie  de  la  Më-  tionnée. 
janes  (registre  III,  fol.  162),  la  lettre  du  *  Cette   pbrase  incidente  manque  à  la 

1  o  mai  1626.  copie. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  509 

ayent  la  veiie,  vous  n'ayez  peine  d'en  demeurer  le  maistre,  et  qu'il  ne 
vous  en  faille  laisser  prendre  des  coppies.  Tant  y  a  que  je  suis  infini- 
ment aise  que  vous  ayiez  iaicl  les  premiers  compliments  pour  ce  refjard; 
puisque  j'ay  tant  allendu,  j'attendray  encorcs  si  nous  en  pourrons  avoir 
la  veuo  pour  faire  les  miens',  et  fauldra  tascher  de  trouver  quelque 
galanterie  à  luy  envoyer,  s'il  plaict  à  Dieu  ^,  pour  ne  demeurer  tout  à 
faict  hors  de  revanche  de  sa  courtoisie. 

Quant  aux  suppléments  de  Golzius  nous  nous  serions  prou  passez 
des  planches  des  médailles  de  Jules  et  d'Auguste,  car  elles  sont  desja 
dans  la  précédante  édition.  Mais  je  pense  qu'on  a  affecté  de  les  mettre 
en  ce  fagot  à  cause  que  ce  Nonnius^  a  changé  les  nombres*  des  plan- 
ches, et  a  réglé  ses  notes  et  commentaires  sur  les  nouveaux  nombres, 
au  lieu  de  suyvre  les  anciens  que  Golzius  avoit  coltcz  sur  chascune 
médaille  à  part,  de  sorte  qu'on  se  consoleroit  bien  aiseement  de  cette 
superfluité  là,  mais  le  pix  est  que  ma  joye  a  esté  bien  courte,  et  seu- 
lement jusques  à  ce  que  j'aye  eu  le  loisir  de  jetter  les  yeux  sur  ce 
fagot,  attendu  que  je  n'avois  demandé  ce  supplément  que  principale- 
ment pour  les  medaglies^  grecques.  Car  en  un  besoing  je  me  serois 
encores  passé  non  seulement  de  celles  de  Jules  et  d'Auguste,  mais 
aussy  de  celles  de  Tibère  et  des  commentaires  mesmes  de  ce  Non- 
nius  sur  les  unes  et  les  aultres.  Et  ne  faisois  tant  d'instance  que  pour 
les  Grecques,  desquelles  seules  j'avois  voulu  donner  20  escus  d'une 
espreuve  quand  je  passay  ez*  païs  bas.  Or  le  cœur  me  le  disoit  bien 
quand  je  vous  escrivis  dernièrement  que  M""  Rubens  exprimoit  dans  sa 
lettre  les  médailles  de  Jules,  d'Auguste  et  de  Tibère  et  obmettoit  d'ex- 
primer les  Médailles  grecques.  Car  j'ay  trouvé  que  l'obmission  estoit 
véritable  selon  ma  conjecture  et  suis  bien  marry  que  vous  ne  l'ayez  faict 
recognoislre  avant  que  faire  passer  le  pacquet  plus  onitre.  Vous  eussiez 
trouvé  qu'il  n'y  a  rien  de  toutes  les  planches  de  la  Graecia,  à  com- 

'  Autre  phrase  incidente  supprimée.  *  Variante  de  la  copie  :  'le  nombre  des 

Variante  de  la  fopie  :  itpour  envoyer  plancliesi. 
à  M'  Rubenso.  "  ^onv■elle  variante  :  nMednilksy>. 

'  Nunez,  déjà  souvent  mentionné.  *  Nouvelle  variante  :  taujc  Païs  bas». 


510  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

mancer  depuis  Dirrachium\  jusques  aux  derniers  Roys  de  Macédoine, 
qui  estoit  le  principal,  ainsin  qu'il  se  recognoit  par  l'indice  qui  est  au 
commancement  du  livre.  Il  y  a  seulement  une  quinzaine  de  planches^ 
Insularum,  Graeciœ  et  Asiœ;  encores  sont  elles  si  mal  imprimées 
qu'elles  sont  toutes  ou  la  plus  part  pochées  et  maculées  de  la  con- 
fusion de  l'ancre  de  l'imprimerie,  mais  quand  il  n'y  auroit  que  cet 
inconveniant  nous  prendrions  paliance,  et  tascherions  d'y  remédier  en 
faisant  enluminer  le  champ,  pour  diminuer  la  confusion  et  macules  qui 
le  couvrent  aussy  bien  que  les  médailles.  Enfin  nous  voilà  à  recom- 
mancer  et  cela  me  faict  bien  repentir  d'avoir  causé  tant  de  peine  à 
M''  Rubens  pour  celte  vétille.  Il  eust  bien  mieux  vallu  r'achepter  la  der- 
nière édition  entière  et  en  estre  quitte  pour  5o  francs,  que  d'y  languir 
tant  en  l'attente,  et  puis  y  trouver  si  peu  de  satisfaction.  Je  n'ay  pas 
eu  la  patiance  de  vérifier  depuis  les  aultres  choses,  tant  cela  m'a  faict 
de  desplaisir;  si  tascheray  je  de  le  faire  vérifier  avant  que  cette  des- 
pesche  parte,  s'il  est  possible,  pour  vous  en  donner  advis  \  car  je  me 
suis  encor  apperceu  inopinément  qu'après  le  commentaire  de  Nonnius 
sur  lesdictes  Tables  de  la  Grèce  et  des  isles,  qui  contient  l'alphabet 
entier  et  jusques  au  double  Ee.  de  la  seconde  signature*,  il  suit  un  • 
index  Geographicus,  avec  un  advertissement  au  lecteur  en  teste  soubs 
le  nom  de  Bieus,  qui  n'est  cotté  que  par  un  b  d'une  aultre  différente 
signature  de  petit  alphabeth  qui  continue  jusques  à  b.  c.  d.  e.  et  fault 
que  le  cahier  a.  soit  encor  oublié.  Il  fauldroit  voir  ce  que  ce  peult 
estre,  sur  ceux  qui  en  ont.  M'  Tavernier  en  un  besoing  vous  vérifiera 
bien  cela  plus  facilement  que  tout  aultre.  Pour  le  commancement,  il  y 
a  le  cahier  du  filtre  cotté  à  suivy  de  deux  aultres  cotiez  é  et  ï.  Tandis 
que  j'escrivois  cecy,  Corberan  m'a  collationné  tout  le  restant  et  n'a  poinct 

'  Dyrrachium ,  qui  porle  aujourd'hui  le  vingt  et  six.  Il  a  oublié  d'effacer  les  mots  :  il 

nom  de  Durazzo ,  était  une  ville  d'illyrie ,  sur  y  a  seulement. 

l'Adriatique, vis-à-vis /^^(((/«««««(Brindes).  '  Suppression  dans  la  copie  de  tout  ce 

C'était  le  port  le  plus  fréquenté  pour  passer  qui  suit  les  mots  desplaisir  jasqu  a  je  me  suis 

de  Grèce  en  Italie.  aperceu. 

'  Peiresc  a  effacé  les  mots  )/««  ^«mi«mff  '  Ijji  phrase  incidente  jmi' confient,  etc.,  a 

de  planches  et  a  écrit  au-dessus  :  il  y  en  a  été  sacrifiée  dans  la  copie. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  511 

trouvé  d'aultre  imperfection  que  ce  que  j'ay  colté  cy  dessus.  Et  je  fnii- 

ray  pour  à  cette  heure  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionne''  frère  et  serviteur, 

DE  Peuiesc. 
D'Aix,  ce  10  inay  i6a6. 

J'ay  receu  une  lettre  de  M»''  le  Lefjal',  qui  m'avoit  esté  retenue  six 
semaines  par  Jean  Bouteau;  vous  la  trouverez  bien  plaine  d'honnesteté, 
dattée  deux  jours  aprez  son  arrivée  à  Barcellone,  et  il  avoit  desja  faict 
travailler  à  une  curiozité  de  noz  Contes  de  Barcellone  dont  je  luy  avois 
parlé  par  hazaid  quand  il  me  demandoit  si  je  n'avois  poinct  veu  ou  eu 
envie  de  voir  l'Espagne,  à  quoy  je  rcspondis  que  je  n'en  eusse  eu  en- 
vie que  pour  voir  Barcellone,  et  spécialement  l'abbaye  de  Pobleto  où 
estoient  enseveliz  noz  contes  de  Provence,  dont  j'eusse  volontiers  prins 
les  epitaphes  et  portraicts.  Mais  il  me  dict  qu'il  les  verroit  luy  mesmes 
en  passant  volontiers,  et  me  les  feroit  coppier,  comme  vous  verrez  qu'il 
avoit  commancé  de  faire  desja.  Il  estoit  party  de  Bouc  sans  respondre 
à  la  dernière  lettre  que  je  luy  avois  escripte  le  jour  précédant  avec  la- 
quelle je  luy  avois  envoyé  deux  livretz,  à  sçavoir  les  Origines  Murenses 
qu'il  m'avoit  demandées^  et  l'Oraison  funèbre  de  Ileinsius  pour  le  Prince 
d'Orange'  qui  est  ce  dont  il  me  remercie  au  commancement  et  qui 
vous  servira  d'advis,  pour  m'en  recouvrer  un  aultre  excnjplairc,  s'il 
s'en  trouve. 

Au  surplus  si  avec  les  livres  de  M'  du  Mas,  j'en  pouvois  avoir  quel- 
ques uns  que  j'ay  eus  quand  j'estois  de  delà,  et  que  j'ay  donnez,  sans 
en  retenir  un  de  cliasque  sorte  pour  moy,  j'en  serois  bien  aise  pour 

'   Fr.  Barberini.  j6-25,  in-lbl.).  llarani;ue  funèbre  faite  k  ta 

'   Origines  Mureiuses   monaxicrii  (1618).  mémoire  du  très  illustre  et  invincible  Prince 

Voir  une  longue  note  sur  cet  ouvrage  dans  Maurice  de  Nassau,  par  la  grâce  de  Dieu 

le  recueil  l'eiresc-Diipiiy  (I,  6).  prince  d'Orange,  etc.,  e»  l'Université  de  Lei- 

'  Daniclis  lleinsii  laudnliofunebris,inviclo  deu  en  Hollande,  le  xil' jour  de  septembre 

et  excclsm  mémorial  Principi  Mauritio,  etc.  iS-iâ.  Du  latin  de  Dan.  Ileinsius.  (Leiilen, 

{Lugduni Balavorum ,  ex ojfficina  Eheiiriana ,  Isaac  Ëlzevir,  iGa5,  in-i*.) 


51-2  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

achever  mes  assortiments  que  je  trouve  deffectueux  à  présent,  et  dont 
je  m'apperçois  mieux  depuis  avoir  rangé  mes  livres.  Entr'aultres  il  me 
fault  cette  histoire  de  la  Maison  de  Luxembourg,  que  M'' Galland  '  fit 
imprimer  in  ti°  par  Biaise,  avec  des  notes  de  M""  Pavillon,  bien  qu'il  y 
ayt  de  grandes  erreurs.  Une  Histoire  grecque  in  lx°  des  Guerres  des 
bandes  sacrées,  escripte  par  un  de  cez  bons  régents  de  Paris  dont  j'ay 
oublié  le  nom,  qui  sert  d'assortiment  à  l'Histoire  Grecque,  pour  contre- 
carrer les  mesdisances  que  les  Grecs  ont  escrittes  des  François.  Elle 
fut  imprimée  quand  j'estois  là,  et  j'en  envoyay  quelques  exemplaires 
en  Italie.  11  s'imprima  aussy  un  libvre  in  fol"  des  Généalogies  des  Mai- 
sons Nobles  de  Bretagne,  par  un  certain  Moine  que  M'  du  Chesne 
vous  indiquera^.  Si  le  Tacite  d'Orléans  f°  de  Biaise  n'est  plus  si  cher 
que  de  coustume,  il  s'en  pourroit  prendre  un'.  J'attendois  tousjours 
qu'on  imprimast  in  f°  le  Du  Tillet  avec  les  dernières  additions,  mais  si 
cela  ne  se  faict,  il  en  fault  plustost  un  in  U"''.  Et  pour  voz  plantes  j'ay 
presque  tout  excepté  le  Daleschamp*.  Si  M'  Buon  veult  faire  l'office, 
il  me  fera  plaisir. 

.  M'd'Oppede  a  faict  mettre  une  figure  du  Roy  avec  le  buste  à  la  Fare®, 
et  y  vouldroit  quattre  beaux  vers  dessoubs.  Si  M""  Grottius  se  rencon- 


'  Auguste  Galland,  déjà  plusieurs  fois 
mentionné. 

^  Histoire  généalogique  de  plusieurs  mai- 
sons illustres  de  Bretagne .  .  .  par  Augustin 
du  Paz,  dominicaio.  (Paris,  Buon,  lôao, 
in-fol.) 

'  /.  Corn.  Taciti  Annales,  cum  castiga- 
ttonibus  Ludovici  d'Orléans  (Paris,  1623, 
in-f").  Louis  d'Orléans  et  mieux  Dorléans  est 
le  violent  ligueur  qui  se  rendit  célèbre  par  ses 
pamphlets  contre  Henri  IV.  C'est  un  poly- 
graplie  qui  fut  à  la  fois  poète  et  prosateur, 
qui  s'occupa  de  l'Arioste  aussi  bien  que  de 
Tacite,  et  qui  mériterait  d'être  l'objet  d'une 
monographie  très  fouillée. 

'  11  s'agit  là  du  recueil  des  œuvres  de 
Jean  du  Tillet,  sieur  de  la  Bassière,  greffier 


au  parlement  de  Paris,  mort  en  celte  ville 
le  2  octobre  iSyo.  Ces  œu>Tes ,  publiées  sé- 
parément en  i56o,  en  1877,  '"^  i58o,  en 
1690,  en  1602,  furent  réunies  pour  la  der- 
nière fois  en  1618  (Paris,  2  tomes  in-i°). 
L'édition  in-fol.  réclamée  par  Peiresc  n'existe 
pas  et  le  grand  bibliophile  dut  se  contenter 
de  l'édition  in-i". 

'  Histoire  générale  des  plantes  contenant 
xriu  livres.  Sortie  en  latin  de  la  hibliothhque 
de  M.  Jacques  Dalechamps  [Lyon,  iSSC], 
puis  faite  française  par  J.  des  Moulins  (  Lyon , 
iGi5,  2  vol.  in-fol.). 

'  Le  premier  président  possédait  la  terre 
de  La  Fare  ou  Lafare,  aujourd'hui  com- 
mune de  l'arrondissement  d'Aix ,  canton  de 
Berre. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  513 

troit  en  humeur,  il  les  feroit  plus  facilement  que  tout  aultre.  Le  pauvre 
Boi-rilly  en  a  faict  placer  un  aultre  à  sa  chapelle  des  Cordeliers,  et  y 
en  vouldroit  bien  aussy  aultres  quattres;  quand  bien  il  ne  s'y  parlera 
pas  de  son  baudrier  il  ne  s'en  soussicroit  pas,  mais  s'il  y  en  estoit  parlé 
il  seroil  bien  plus  béatifié'.  Si  vous  luy  faisiez  cette  charité  de  les 
luy  procurer,  vous  l'obligeriez  merveilleusement.  M""  du  Chesne  vous 
donnera  quelque  adresse  pour  trouver  le  Froissard  et  le  Guaguin.  Il  me 
vient  encores  de  souvenir  de  l'Antoninus  Florentinus"^  que  je  pensois 
avoir,  et  que  j'ay  esté  estonné  de  ne  poinct  trouver  entre  mes  livres. 
M'  Buon  l'aura  sans  doubte  pour  celuy  là,  et  en  envoyant  le  payement 
des  livres  de  M'  du  Mas,  on  envoyera  celuy  là.  J'ay  oublié  et  laissé 
confondre  le  tiltre  que  vous  m'aviez  envoyé  du  livre  del  Vecchietti  Fio- 
rentino  '  contre  qui  a  escript  le  P.  Gapellus  *  que  vous  dictes  estre  unique 
à  Paris  et  taxé  à  dix  escus.  Je  vous  prie  de  l'escrire  à  M''  Cardon ,  car 
s'il  y  en  avoit  à  Lyon,  ou  à  Genève,  à  marché  honneste,  ils  me  le 
pourroient  faire  avoir,  comme  ils  m'ont  enfin  procuré  le  Santarelli, 
vray  est  qu'ils  ne  me  l'ont  pas  encor  envoyé.  M'  Buon  a  aussy  oublié 
le  Mercure  François  bien  complet  et  vous  et  luy  et  M''  Tavernier  aussy 
avez  oublié  un  livre  in  f"  De  vilis  Impp.  et  Gîbs.  cum  imagiuibus  e  nu- 
mismatibusOctavii  de  Slrada  Francofurti  i  6i5,  lequel  me  faict  grande 
faulte  ^ 


'  Peiresc  parle  avec  une  douce  malice  du 
culte  voue  par  son  confrère  Bonifacc  Bor- 
rlily  au  baudrier  que  lui  avait  donné  le  roi 
Louis  XIII  et  pour  lequel  il  cherchait  h  ré- 
colter partout  des  vers  laudatifs.  Voir  sur 
l'affaire  du  baudrier  le  fascicule  XVII  des 
Corrcspondantu  de  Peiresc,  p.  6-10,  33, 
95-70. 

'  Voir  dans  le  Manuel  du  libraire  l'ar- 
licle/lnto/jiHu.s'  archiep.Jîorent.  (t.  1 ,  col.  33o- 
33  /i  ).  En  ce  qui  regarde  les  diverses  éditions , 
au  xv°  siècle,  du  CItrnnicon,  l'ouvrage  visé 
par  Peiresc  (l'édition  ;>nncg>s  est  de  i48i, 


Nuremberg,  3  vol.  inf*),  Brunet  renvoie  h 
Ilain  (n"'  1 169  h  iVL-jlt). 

'  Hicronymi  Vecchietti,  Florrntlni  ah 
/Egypto,  ss.  Tlieol.  Doct.  de  anno  primilivo  ah 
orbe  condito  ad  annum  Juliamim  accommodato , 
et  de  sacrorum  Temporum  ratione  libri  VIIJ 
(Vienne,  t Gai,  f".)  Je  ne  vois  |)as  que  l'on 
indique  ailleurs  l'édition  de  Cologne. 

'  Marci  Autonii  CappelU,  minoritœ,  dis- 
scrtatio  de  corna  Chrisli  suprema,  contra 
Uiei-omjmum  Vecchietti  [Van» ,  \n-h°). 

''  Bibl.  not. ,  nouvelles  acquisitions  fran- 
çaises, n°  5170,  fol.  353.  Autographe. 


63 

nrniiiKMt   «ATI***». 


5U  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

CLI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Le  monde  a  esté  fort  surprins  à  la  nouvelle  de  l'arrestement  de 
M'IeMareschald'Hornano,  laquelle  a  esté  apportée  de  divers  endroicls', 
mais  avec  d'aultres  suittes  qui  mettoient  bien  le  monde  en  peine,  et 
que  nous  louons  Dieu  n'avoir  pas  esté  véritables.  Dieu  veuille  dissiper 
toute  sorte  de  mauvais  dessains,  qui  pourroient  aller  à  rejetter  en 
trouble  cet  estât,  et  diriger  les  actions  du  Roy  et  de  Monseigneur  son 
frère  ^  à  ce  qui  peult  estre  du  bien  et  du  repos  de  ce  Royaulme.  Cette 
nouvelle  fut  apportée  fort  criie  du  costé  d'Aurange  et  d'Arles,  et  puis 
de  Lyon,  dez  hier  aprez  disner,  mais  aujourd'liuy  M''  de  Breton  a  cora- 
mancé  de  la  faire  croire  disant  que  M'  d'Autemarie  avoit  eu  comman- 
dement du  Roy  de  refuser  l'entrée  du  S'  Esprit  aux  frères  dudict  sei- 
gneur Mareschal,  et  de  luy  respondre  de  celte  place.  Et  en  mesme 
temps  le  procureur  Mené  est  arrivé  qui  en  a  raconté  les  tenants  et 
aboutissants,  et  qui  a  apporté  des  lettres  de  Mess"  noz  députez  du  ¥"% 
lesquels  en  avoient  touché  un  mot,  en  donnant  l'advis  de  leur  arrivée 
en  bonne  santé  depuis  le  2""  de  ce  moys.  Ce  que  j'y  trouve  de  meilleur 
est  que  Monseigneur  fiere  du  Roy  estoit  desja  satisfaict.  Ce  dict  Mené 
est  en  trez  bonne  disposition  de  s'accommoder  aux  intentions  du  Roy. 
Je  prie  à  Dieu  qu'ainsin  soit. 

M""  de  Breton  m'a  dict  qu'il  a  veu  Brison  et  M"'  de  Montauban  depuis 
peu  de  jours  ^  qu'il  les  trouva  comme  des  loups  garons  et  des  sauvages 
avec  des  cheveux  affreux.  Et  qu'ils  ne  vouloient  tenir  aulcun  traicté 
s'ils  n'avoient  leurs  recompances,  tant  anciennes  que  modernes,  entre 
aultres  12000  escus  qui  avoient  esté  promis  pour  le  Monteyilmar  {sicj 

'  Sur  l'arrestation  de  Jean-Baptiste  d'Ornano,  maréchal  de  France,  voir  les  Mémoires  de 
Bassonipierre  (III,  945).  —  "  Ou  sait  que  le  maréchal  d'Ornano  avait  été  gouverneur  de 
Monsieur.  —  '  Ces  deux  personnages  ont  été  mentionnés  plus  haut. 


[1626]  \  SA  FAMILLE.  515 

au  dict  s''  de  Montauban.  Et  adjouste  que  leur  intelligence  estoit  fort 
grande  avec  cez  Mess"  de  Montbrun  '  qui  sont  les  plus  puissants  à 
Nismes,  et  qu'ils  se  promettent  secours  et  adsistance  puissante  de  ce 
costé  là.  Ce  qui  empcsche  que  M'  du  Ghailar  qui  y  a  esté  souvent 
n'a  pas  eu  le  crédit  qu'il  esperoit  sur  son  gendre.  Dont  je  serois  bien 
marry  et  crains  bien  que  voz  caisses  n'ayent  attendu  si  long  temps, 
qu'elles  ne  tombent  encorcs  en  quelque  mauvaise  conjoncture. 

M""  l'Evesque  de  Marseille  '^  y  fit  son  entrée  dimancbe  aprez  disner 
en  grand  apparat,  et  receut  beaucoup  d'iionneur  et  de  satisfaction  de 
tout  ce  monde  là,  qui  demeura  fort  bien  édifié  de  son  prélat.  Il  vint 
d'Aubagne^  accompagné  de  80  clievaulx  de  ses  subjects,  sans  sa  fa- 
mille, et  ses  amys  de  Marseille  qui  allèrent  au  devant  de  luy;  il  mit 
pied  à  terre  aux  Cappucins*,  où  les  consuls^  l'allerent  salluer  et  faire 
leur  harangue  parla  bouche  du  filz  du  lieutenant  Granier  qui  est  asses- 
seur, et  qui  fil  bien,  se  dict  on,  à  qui  M"'  de  Marseille  repartit  en  si 
bons  termes  et  de  si  bonne  grâce  qu'on  en  fut  infiniment  bien  satisfaict. 
Il  s'advancea  jusques  à  la  porte  realle^  où  l'on  avoit  dressé  un  théâtre 
sur  le(jucl  il  se  mit  dans  sa  chaire  vestu  pontificaleraent,  adsisté  des 
consuls  et  capitaines,  et  là  tout  le  Clergé  l'alla  salluer,  ensemble  les 


'  S'agit-ii  là  (les  Monlbruii  dont  il  a  élé 
question  dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy 
(1,390)? 

'  Rappelons  que  c'était  François  de  Lo- 
ménie  si  souvent  mentionne  dans  le  recueil 
Peiresc-Dupuy.  M.  le  chanoine  Albanès  veut 
bien  m'apprendre  que  Fr.  de  Lomdnie  dtait 
déjà  nommé  le  8  mai  i6a3,  jour  où  il  écri- 
vait aux  consuls  de  Marseille,  mais  qu'il  ne 
reçut  ses  bulles  que  le  i3  mai  i6a4,  deux 
ans  moins  un  jour  avant  son  entrée  so- 
lennelle dans  sa  ville  épiscopale.  Je  dois  à 
l'obligeance  du  savant  archiviste  et  historio- 
graphe du  diocèse  de  Marseille  toutes  les 
notes  qui,  en  la  présente  lettre,  suivent 
celle-ci. 

°  L'évé(jue  de  Marseille  était   seigneur 


d'Aubagne  et  de  toute  la  baronnie  que  le 
roi  René  lui  avait  remise  le  ao  février 
1^73  (yi),  en  échange  de  Saint-Cannat, 
Allcins  et  Valbonnette.  La  baronnie  compre- 
nait (Jassis ,  Roquefort ,  Saint-Marcel ,  Jus- 
sans,  Cuges  et  le  Castellet. 

*  Le  couvent  des  Capucins  de  Marseille 
était  situé  hors  des  mui-s  de  la  ville;  l'église 
se  trouvait  à  l'endroit  où  est  actuellement 
la  Bourse  du  travail. 

'  Pierre  de  Salomon ,  Antoine  Durand , 
Antoine  Roquette,  et  BalUiazar  de  (îranier. 
assesseur. 

"  La  porte  réale  était  à  a  00  ou  3oo  mè- 
tres des  Capucins ,  en  façade  sui-  le  cours 
Beisunce  actuel,  à  l'entrée  de  la  rue  des 
Fabres. 


C5. 


.10 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1626] 


treize  compagnies  de  Penitens',  en  nombre,  se  disent  ils,  de  18000  peni- 
tens  de  compte  faict  ^  avec  afforce  cœurs  (sic)  de  musique ,  qui  fut  une 
procession  de  trois  grosses  heures  avant  que  tout  fust  passé,  et  à  la 
fin  il  se  mit  à  la  queue  de  son  église  de  la  Majeur  ^  estant  monté  sur 
une  hacquenée  blanche  enharnachée  de  taffetas  blanc  revestu  de  ses 
habillements  pontificaulx,  ayant  le  Dais  esté  porté  par  le  Viguier'  et 
consuls  depuis  la  porte  realie  jusques  bien  avant  dans  la  ville  ^,  oià  ils 
le  remirent  aux  cappitaines  de  ville,  et  puis  le  reprindrent  auprez  de 
la  Majour  où  l'on  alla  chanter  le  Te  Deum  en  musique,  et  puis  M"'  de 
Marseille  se  retira  chez  luy,  ayant  receu  des  Bénédictions  de  tout  ce 
peuple  au  centuple  de  toutes  celles  qu'il  pouvoit  donner,  car  l'affluance 
du  monde  estoit  merveilleusement  grande  à  touts  les  coings  de  riie, 
par  toute  la  ville.  Il  y  eust  des  bonnes  femmes  si  simples  qu'elles 
croyoient  que  ce  fust  un  sainct  que  l'on  portas!  soubs  le  days,  lesquelles 
s'estonnerent  de  luy  voir  remuer  les  mains  pour  donner  la  bénédiction , 
comme  si  c'eust  esté  un  miracle  faict  par  quelque  figure  de  boys  ou  de 
pierre,  lesquelles  eurent  de  la  peine  à  se  laisser  persuader  que  ce  fust 
un  homme  vivant. 

Le  soir  il  donna  à  soupper  fort  magnifiquement  au  Viguier,  consuls 
et  cappitaines  et  aujourd'huy  il  traicte  tout  son  chappitre  en  corps.  Et 
pense  qu'il  vouldra  laisser  passer  les  festes  de  la  Pentecoste  et  de  la 
Feste  Dieu  avant  que  s'en  venir  en  cette  ville,  à  ce  que  M""  de  la  Faye 
m'a  dict,  pour  faire  les  ordres '',  et  esviter  que  ce  peuple  ne  creut  qu'il 


'  Dans  son  Histoire  de  Marseille  (1696, 
t.  II,  p.  84),  Rufli  donne  la  liste  des  treize 
chapelles  des  pënitent<  de  Marseille. 

'  Je  n'oserais  pas  garantir  le  chiffre  de 
18,000  pénitents,  qui  me  semble  exorbi- 
tant, comparé  h  la  population  de  Marseille 
à  cette  époque. 

'  Notre-Dame  de  la  Major,  ou  Sainte- 
Marie  Majeure ,  église  cathédrale  de  Marseille. 

*  Ce  viguier  était  Jean  de  Sabran ,  sieur 
de  Beaudinard  (  Rufîi ,  Histoire  de  Marseille , 
l.  Il,  p.  227). 


'  La  porte  réale  et  la  Major  sont  aux 
deux  bouts  de  l'ancienne  ville ,  qu'il  fallait 
parcourir  tout  entière  pour  aller  de  l'une  à 
l'autre. 

"  Il  fit  en  effet  l'ordination  des  Quatre- 
Tenips  de  Pentecôte,  quoique  M''  de  Bel- 
sunce  (  L'antiquité  de  l'église  de  Marseille  et  la 
succession  de  ses  évêques,  t.  111,  p.  SSg),  se 
trompant  une  fois  de  plus,  date  cela  de  1627. 
Mais  le  pieux  historien  est  en  contradiction 
avec  lui-même,  puisqu'il  assigne  l'événe- 
ment au  retour  du  prélat  de  l'assemblée, 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  517 

s'en  retournast  en  Cour,  s'il  partoit  de  là  avant  qu'avoir  faicl  les  fonc- 
tions episcopales.  Tant  y  a  qu'il  y  a  bien  du  contentement  de  part  et 
d'aultre,  dont  je  suis  fort  aise  et  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  aflectionné  frère  et  serviteur, 
DE  Peirksc. 
D'Aix.ce  la  may  i6a6. 


J'ay  esté  infiniment  aise  d'entendre  que  M'  Marchier  soit  arrivé  en 
Lonne  santé,  et  qu'il  vous  ayt  donné  tant  de  tesmoignages  de  la  con- 
tinuation de  sa  bienveillance  en  nostre  endroict.  Dieu  veuille  que  nous 
ayions  un  jour  quelques  moyens  de  luy  rendre  quelque  digne  revanche. 
Mais  j'ay  esté  encores  plus  consolé  d'entendre  ce  qu'il  vous  a  dict  de 
la  resolution  de  M"'  l'Archevesque,  à  sçavoir  qu'il  ne  vouloit  poinct 
changer  de  femme  puisqu'il  en  avoit  fiancé  une,  quand  il  a  accepté 
la  nomination  du  Roy  '.  Je  prie  à  Dieu  qu'il  le  benye  et  le  tienne  en 
cette  s'"'  et  charitable  résolution.  Et  que  nous  luy  puissions  rendre 
quelque  service,  qui  ne  soit  poinct  du  tout  indigne  de  son  advenu 


dont  il  le  fait  revenir  aux  premiers  mois  de 
i6a6.  Il  a,  du  reste,  complètement  manqué 
d'exactitude  dans  son  rdcit  de  l'entrée  de 
M*'  de  Lotnénie.  Il  le  fait  arriver  h  Marseille 
au  commencement  de  l'an  1625,  et  le  fait 
partir  presque  immédiatement  pour  l'assem- 
blée du  clergé  de  France,  où  il  paraît  déjh 
le  a 3  mai  16a 5  ,  et  jusqu'au  mois  de  février 
i6a6.  Il  semble  évident  qu'il  dut  rester  h 
Paris ,  après  son  sacre ,  durant  toute  l'année 
i6a5,  puisqu'il  n'entra  pour  la  première 
fois  h  Marseille  qu'en  iGa6.  Beisunce  a  co- 
])ié  Rutli ,  h  qui  il  a  pris  même  son  éiis  de 


velours  bleu  ffaloné  d'argent.  Mais  il  l'a  ?A\iéré 
en  transportant  en  i6a5  ce  que  celui-ci  a 
mis  au  irio  de  mai  de  l'année  suivante» 
(t.  H,  p.  37). 

'  Cette  plaisanterie  sur  le  mariage  d'un 
évêque  avec  son  église  a  été  souvent  refaite , 
même  de  nos  jours. 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6170,  fol.  355.  Auto- 
gra[)he.  En  face  du  paragraphe  sur  Fr.  de 
Loménie,  Valavez  a  mis  ces  mots  en  marge: 
Entrée  de  t'évêque  de  Marseille,  Pareille  men- 
tion a  été  inscrite  au  dos  de  la  lettre. 


518  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 


CLII 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère, 

En  responce  de  vostre  lettre  du  28""  du  passé,  je  vous  diray  que 
pour  voz  antes  j'espère  qu'ils  ne  seront  pas  si  perdus  comme  on  vous 
a  faict  appréhender  à  ce  que  l'on  m'en  a  tesmoigné;  j'en  attends  bien- 
tost  la  resolution  entière.  Le  Pescher  double  planté  icy  a  des  rejetions 
d'un  pied  de  hault  sur  le  vieil,  et  est  fort  beau,  mais  les  fleurs  furent 
bruslées  par  un  vent  de  bise  qui  les  surprint  en  bouton.  Celuy  de 
Beaugentier  en  est  de  mesnies.  J'approuve  fort  vostre  dessain  de  Pom- 
peirenc  S  mais  je  crains  bien  que  nous  ne  puissions  pas  espargner  le 
Caullet,  à  ce  que  m'a  dict  le  s'  Rentier,  qui  est  icy,  et  qui  dict  qu'on 
n'en  entamera  pas  si  grand  quartier  comme  nous  pourrions  craindre. 
S'il  faisoit  son  marché  des  paroirs'-'  à  papier  avec  M'  le  Prieur,  qui  luy 
rend  en  ce  cas  la  maison  et  jardin,  il  m'a  dict  qu'il  nous  vendroit  le 
jardin,  pour  bailler  en  eschange;  sinon  il  fauldra  faire  le  meilleur  mes- 
nage  que  nous  pourrons. 

Mon  cousin  de  Meaux  nous  fera  avoir  des  Marguerites  prolifères  et 
les  figues  et  olives  ne  nous  manqueront  poinct.  Dieu  aydant. 

Nostre  jardinier,  aprez  avoir  achevé  le  jardin  de  M''  l'Archevesque, 
fut  icy  exposé  à  la  discrétion  de  M''  le  P'  Présidant  qui  luy  a  faict 
tondre  son  parterre  à  demeurer,  comme  on  dict,  ce  qui  l'a  tenu  bien 
long  temps  et  puis  l'envoya  à  La  Fare,  d'oii  il  ne  revint  qu'hier,  de 
sorte  qu'il  n'est  party  qu'à  ce  jourd'huy  pour  s'en  retourner  à  Beau- 
gentier. Si  j'eusse  preveu  sa  grande  longueur  et  mollesse,  j'eusse  envoyé 
prier  M''  de  Cenas  de  nous  prester  le  sien,  et  tous  deux  ensemble  eus- 
sent faict  en  1 5  jours  ce  qui  a  cousté  à  celuy  cy  prez  de  deux  moys.  11 
alla  tondre  un  petit  compartiment  de  M""  d'Antelmy,  lequel  m'a  dict 

'  Pièce  de  terre  aux  environs  de  Belgentier.  —  '  Moulins  à  papier. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  519 

qu'il  luy  a  voit  dict  qu'il  s'en  vouloit  retourner  à  Paris,  ce  qui  a  esté 
cause  que  j'ay  escript  au  Prieur  de  le  choyer  le  plus  qu'il  pourra,  et 
de  le  soulager  de  tout  ce  qui  se  pourra,  pour  le  retenir,  au  moins  jus- 
ques  à  ce  qu'A  cette  automne  il  nous  aye  planté  nostre  parterre  de 
Beaugentier,  combien  que  les  dessains  que  vous  m'en  avez  envoyez 
ne  sont  guieres  à  mon  goust.  Ce  n'est  que  de  ia  grande  Prevanche 
blanche  que  j'ay  demandé,  mais  j'ay  grande  peur  que  nous  n'en  trou- 
vions poinct;  il  y  a  des  gents  en  cherche  en  tous  les  quartiers  de  la 
province,  et  j'en  ay  mesmes  escript  à  M'  Riche  de  Mompelier. 

Nous  debvons  faire  l'experiance  de  la  teinture  d'un  chien  blanc  et 
d'un  petit  chat  dans  peu  de  jours;  nous  attendons  qu'il  ayt  achevé  de 
muer  le  poil.  J'auray  la  receptc  et  le  fcray  moy  mesmes. 

J'ay  esté  bien  esbahy  de  voir  que  la  voilture  '  fut  si  chère  par  les 
roulliers  de  Lyon,  qui  ne  souloient  faire  payer  que  six  libvres  le  cent 
et  au  plus  cher  9  libvres.  Et  ne  sçay  comme  sept  caisses  peuvent 
arriver  à  100  escuz;  il  fauldroit  qu'elles  pesassent  à  vostre  compte 
î«5  Quintaulx,  et  par  consequant  plus  de  trois  quintaulx  et  demy  chas- 
cune,  ce  qui  seroit  bien  mal  commode  pour  des  mullets.  Si  cela  est,  il 
aura  esté  bien  à  propos  de  se  servir  de  la  commodité  de  la  Myrée  pour- 
veu  que  la  vigilance  de  M' le  Prieur  de  Roumoules  puisse  empescher 
([u'elles  ne  se  mouillent  dans  les  bateaux.  Je  n'ay  regret  si  ce  n'est  que 
vous  n'ayez  envoyé  celle  où  estoit  le  fagot  de  M'  d'Agut,  et  les  livres 
de  M''  La  Fagoiie  et  aultres,  qui  ne  me  laissent  pas  en  paix,  mesmes 
M''  de  Maussac,  à  qui  j'ay  promis  un  exemplaire  de  M' du  Vair  en  grand 
jiapier,  et  si  ])ar  disgrâce  les  caisses  n'estoient  pas  encores  parties,  je 
vous  prie  de  lascher  d'avoir  un  exemplaire  desdictes  œuvres  de  M'  du 
Vair,  en  grand  papier  et  l'envoyer  à  droicture  à  Thoulouse  audict  s"  de 
Maussac  de  ma  part. 

M*"  de  la  Fagoiie  a  faict  escrire  M""  d'Oppede  à  Mad*  la  Piesidante 
Odoyer,  ou  de  Druy;  il  mérite  bien  cet  employ,  et  ceux  qui  le  luy 
envient  ne  le  font  que  parce  qu'il  est  trop  homme  de  bien,  et  qu'aprez 

'  Le  transport. 


520  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

le  temps  de  l'anniiel  finy,  il  ferme  ses  regisires,  sans  y  admettre  plus 
persone,  ce  que  les  aultres  n'eussent  pas  voulu  faire. 

Au  surplus  je  ne  vous  avois  pas  mandé  que  pendant  l'absance  des 
consuls  qui  estoient  allez  en  divers  lieux  de  la  Province,  Le  Revest 
s'estant  imaginé  que  je  poursuyvois  le  restablissemeiit  de  l'eau  de  l'Ar- 
chevesché,  pour  flatter  M"'  du  Loubet,  de  qui  il  disoit  que  je  voulois 
recueillir  les  descharges  et  versures,  il  briga  extraordinairement  son 
Bureau,  où  il  fit  délibérer  d'oster  de  rechef  les  eaux  qui  avoient  esté 
restablies  conjoinctement  à  l'Archevesché  et  audict  s''  du  Loubet.  Et  fit 
commander  au  Fontainier  de  les  aller  oster,  ce  qu'il  fonda  soubstenant 
au  Bureau  que  cela  diminuoit  la  fontaine  qu'il  a  faict  faire  aux  trois 
Ormes  ^  Mais  sur  ce  qui  luy  fut  remonstré  que  la  prinse  de  la  fontaine 
des  trois  Ormes  estoit  beaucoup  plus  haulte,  et  que  celle  de  l'Arche- 
vesché n'estoit  que  des  versures  et  des  restes,  qui  coulent  par  aprez 
emmy  les  rues,  il  dict  qu'il  ne  l'a  voit  pas  ainsin  creu,  et  qu'd  chan- 
geroit  d'advis  et  n'empescheroit  pas  qu'on  la  restablit,  le  s''  Fabre, 
cousin  du  Loubet,  me  dit  qu'il  en  avoit  tiré  parole,  et  qu'il  la  feroit 
restablir.  J'attends  le  retour  du  premier  consul,  et  puis  je  veux  faire 
rassembler  un  bureau,  où  j'ay  assez  d'amis,  pour  revocquer  ce  que 
l'aultre  avoit  faict  et  en  un  besoing ,  je  le  feray  proposer  à  un  conseil 
de  ville  oii  nous  verrons  qui  aura  plus  d'amys.  C'est  une  envie  bien 
enragée  d'aymer  mieux  que  le  ruisseau  qui  coulle  par  les  riies  soit 
plus  gros  d'un  poulce  d'eau  qu'il  ne  seroit,  si  la  fontaine  de  l'Arche- 
vesché couloit.  Mais  j'ay  de  quoy  les  faire  condamner,  si  besoing  estoit, 
au  restablissement  de  l'eau.  Il  ne  sera  pas  besoing  d'en  venir  à  cela. 
Cependant  jusques  à  cette  heure  les  pluyes  ont  suppléé  l'arrousage,  et 
le  plan  des  cabinets  du  jardin  est  desja  toutrevestu  de  verdure,  comme 
le  Bouys  du  parterre  est  tout  reverdy,  au  prix  de  la  couleur  qu'il  aVoit 
quand  il  fut  planté. 

Nos  canailles  de  Rians  n'ont  pas  depuis  faict  d'aultre  poursuitte;  s'ils 
vouloient  rien  entreprendre,  nous  nous  servirons  de  l'arrest  que  vous 

'  Les  ormes  de  Peiresc  sont  actuellement  des  ormeaux.  Ou  trouve  la  fontaine  et  la  rue  des 
Trots-Ormeaux  entre  la  place  des  Prêcheurs  et  la  rue  des  Épinaux. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  521 

nous  avez  envoyé.  Fabre  est  fort  malade  de  melaiicliolie,  et  a  luesines 
esté  en  quelque  danger  de  sa  vie.  Les  aullres  sont  fort  matiez  et  morti- 
fiez. J'ay  grand  regret  de  n'avoir  peu  vacquer  à  cet  inventaire,  mais 
je  faicts  encore  beaucoup  plus  que  je  n'oserois  espérer  eu  esgard  à  ma 
foiblesse.  Et  pour  comble  de  mon  malbeur,  M'  Fiobé  de  Tboulouse, 
advocat  gênerai  ^  est  venu  pour  faire  juger  le  procez  de  S'  Pol,  où  il 
n'y  a  que  16  sàcs^,  qu'il  faull  que  j'expédie  ou  que  je  crève.  Dieu  me 
veuille  bien  assister!  Les  promesses  que  m'avoit  faictes  le  s'Enee,  que 
je  serois  guary  avant  Noël,  me  firent  promettre  que  je  despescherois 
à  Pasques  ce  procez.  On  me  vient  prendre  au  mot,  et  je  suis  bien  mal 
en  estai  de  le  faire.  Dieu  le  pardoiut  à  cez  Mess"  qui  sçavoient  bien 
la  continuation  de  mon  infirmité,  avant  qu'ils  le  fissent  partir  de  Tbou- 
louse. Dieu  nous  assistera  et  je  finiray,  demeurant, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  i3  may  1696'. 


CLIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  trouvé  bien  estranges  les  difficultez  que  vous  avez  trouvées  pour 
mon  induit,  en  l'esprit  de  cez  Messieurs  et  sur  tout  de  M'  le  président 
de  Lausoti  et  de  M'  de  l'Estrettière.  Ils  eussent  bien  peu  apposer  des 
clauses  exclusives  de  la  consequance  s'ils  eussent  voulu  sans  m'aueantir 
ma  grâce.  11  fault  prendre  patiance,  et  nous  en  .servir  au  moins  mal 

Sur  l'avocat  {fdnëral  de  Fieubet,  plus  rasses  écrites  par  les  pi-ocureurs  et  greÛioi-s  ! 

tard  procureur  jjéndral ,  voir  le  recueil  Pei-  L'ironie  de  Peiresc  est  plaisante. 

resc-Dupuy  (11,  /'117),  et  une  petite  notice  '  Bibliolliètpie nationale, nouvelles accjui- 

dans  la  Bioiriaphie  loulousaine  (1,  qqS).  sitions  françaises,  n°  oi-jo,  fol.  358.  .4uto- 


'  Rien  que  sciic  sjics  remplis  de  pape-        {jra[>he. 


66 


522  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

que  nous  pourrons.  Ce  qu'ils  ont  faict  est  bien  contre  les  originaires 
privilèges  de  l'Eglise  gallicane,  où  l'interest  des  élections,  et  des  corps 
des  Chappitres  et  monastères,  estoient  bien  plus  considérez  et  plus  pri- 
vilégiez que  les  résignations,  collations  et  interests  des  persones  parti- 
culières dont  cez  corps  estoient  composez.  Je  ne  pense  pas  que  vous 
poussiez  avoir  une  Jussion,  avec  des  clauses  tant  restrictives  qu'on 
vouldroit  pour  n'induire  consequance;  si  cela  se  pouvoit  je  le  vouldrois 
tenter,  sinon  il  fauldra  recourir  au  «nil  transeatu,  bien  qu'en  ce  cas  je  ne 
sçay  si  apparoissant  du  refus,  cez  gents  ne  se  dispenseroient  pas  de 
tenir  pour  expédiées  les  provisions  refusées,  puisqu'ils  sont  si  hardis 
en  chose  qui  sembloit  si  favorable.  J'eusse  esté  bien  consolé  si  j'eusse 
peu  avoir  le  roolle  des  juges,  et  la  distribution  d'iceulx  selon  la  diver- 
sité des  advis.  J'escriray  à  M""  le  procureur  gênerai  Pasquier  '  pour  le 
remercier,  et  ne  sçay  comme  j'avois  oublié  de  luy  escrire  à  l'advance, 
car  il  estoit  véritablement  de  mes  bons  amys  et  j'avois  oublié  son  nom. 
Dieu  veuille  qu'ils  ne  vous  fassent  encores  quelque  aultre  galanterie 
sur  louts  cez  raoynes  lays,  et  sur  l'affaire  de  Chauvin  que  je  trouve 
bon  que  vous  terminiez  si  vous  pouvez  d'une  façon  ou  d'aultre  ou  avec 
mon  intervention  ou  aultrement.  Je  ne  pense  pas  qu'ils  ayent  des 
lettres  miennes  portant  que  j'aye  payé,  si  ce  n'est  quelque  chose  des 
premières  fournitures.  Ils  m'avoient  envoyé  5o  escus  que  j'avois  em- 
ployez à  d'aultres  affaires  les  concernants.  Il  ne  faut  que  voir  les  mé- 
moires que  j'avois  dressez  sur  cela,  et  envoyez  au  P.  du  Val  par 
Brianson,  qui  vous  les  aura,  je  m'asseure,  envoyez;  en  tout  cas  j'en 
chercheray  la  minulte  pour  la  vous  envoyer  par  la  première  commo- 
dité Dieu  aydant.  Quant  au  chargement  des  terriers,  vous  avez  eu  tort 
de  me  le  renvoyer  encores  qu'il  ne  soit  pas  signé,  car  il  est  tout  escript 
et  appostillé  de  la  propre  main  de  Boumard  et  c'est  l'original  d'une 
coppie  que  Brianson  en  a  communiquée  audict  Boumard.  C'est  pour- 
quoy  je  le  vous  renvove.  Quant  à  larrentement,  vous  avez  fort  bien 
faict  de  l'agréer  sans  attendre  sur  ce  ma  responce,  car  la  diminution 

'   C'était  le  procureur  général  à  la  Cour  des  comptes.  Ou  sait  que  le  procureur  général 
au  parlement  de  Paris  était  alors  Mathieu  Mole. 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  523 

n'est  que  de  3o  escus  qui  ne  vallcnt  pas  le  disputer.  Pour  le  voyage 
de  ceux  que  j'envoyois,  le  s'  Aulaguier  m'a  manqué  au  besoing  et  j'ay 
recouvré  un  Messire  Joseph  Fauchier',  qui  sera  plus  portatifs  et  plus 
gaillard,  mais  il  ne  peuit  partir  de  i5  jours;  je  me  resouldray  d'en- 
voyer cependant  le  Moyne  sans  plus  attendre  si  faire  se  peult.  Quant  à 
l'évocation,  il  me  semble  que  vous  me  disiez  qu'il  y  avoit  assez  de  pa- 
rents puisque  ce  conseiller  en  avoit  faict  sa  cause  propre,  lequel  a  tant 
de  parents  de  son  chef.  Je  vouldrois  bien  que  cela  se  fit  s'il  estoit  pos- 
sible sans  embarrasser  Gaufreteau.  Je  pense  qu'il  seroit  assez  à  temps 
de  l'employer  sur  le  coust  du  jugement  au  cas  qu'on  vid  que  le  reste 
ne  fust  pas  suffisant  pour  evocquer.  Et  pour  le  choix  du  Parlement  si 
nous  ne  pouvons  avoir  le  grand  conseil,  comme  il  fault  tascher  de  faire 
en  consequance  des  aultres  aiïaires  et  de  mon  induit  si  faire  se  peult, 
il  fauldra  prendre  patience,  car  à  Thoulouse  possible  y  aurons  nous 
encores  quelque  amy,  et  à  Grenoble  niesmes  possible  y  en  aurions  nous 
encores  quelqu'un.  Combien  qu'il  ne  nous  manquera  pas  aussy  des 
traverses  à  Thoulouse  de  la  part  du  conseiller  d'Auterive  et  de  la  da- 
moiselle  de  S^  Pol,  fille  du  feu  s""  de  S'  Pol,  femme  d'un  conseiller 
partie  de  M""  de  Fiobé. 

Pour  la  procuration  que  demande  Briansou  sur  le  faict  d'Arveyres', 
le  P.  du  Val  la  luy  peult  renouveller  tant  qu'il  vouldra;  son  vicariat 
est  assez  ample  pour  cela,  et  je  luy  en  envoyeray  un  nouveau  en  suilte 
de  mon  induit,  si  tost  que  vous  m'aurez  envoyé  l'arrest  de  vérification. 

Il  est  XI  heures  sonnées,  et  il  me  fault  exposer  aux  pouldres  du 
s""  Enee.  Il  me  fauldra  différer  à  une  aultre  foysd'escrire  au  card.  Spada, 
à  M""  Pasquier  et  à  Mess"  de  Lauson  et  l'Eslrettière,  demeurant  vostre 
bien  humble  frère  et  serviteur. 


DE  Peiresc. 


Ce  i3  may  i6a6. 


'  Nous  retrouverons  ce  prêtre  un  peu  '  Commune  du  di^partement  de  la  Gi- 

plus  loin  et  Peiresc  lui  donnera  encore  du  ronde,  canton  de  Libourne,  h  5  kilomètres 

mcsslre,  de  cette  ville  et  à  aa  kilomètres  de  llor- 

^  C'est-à-dire  plus  actif,  plus  allant.  deaux. 

66. 


524 


LETTRES  DE  PEIRESC 


[1626] 

Ma  nièce  prend  le  voiHe  la  seconde  feste  de  la  Pentecoste.  On  tra- 
vaille aux  habits  et  aultres  prevoyenients  que  je  luy  faicts  faire'. 


CLIV 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Je  ne  voulois  pas  voir  plus  de  sottises  de  cez  coquettes,  mais  la  com- 
modité d'avoir  les  cachets  fut  la  tentation  dont  je  ne  fus  pas  marry  par 
aprez,  car  c'est  tout  le  fonds  de  leur  négociation  et  follie. 

M'  de  Bouc  est  allé  faire  une  de  ses  pérégrinations  d'amour  soubs 
prétexte  d'aller  à  Ansouys^  et  à  Cereste'  féliciter  le  mariage  du  baron 
de  Bras  avec  la  fdle  du  s""  de  Cereste*  et  s'en  est  allé  en  poste,  et  daul- 
tant  que  j'ay  apprins  que  ce  n'estoit  qu'un  leurre  et  que  c'estoit  pour 
passer  ailleurs,  j'ay  bien  deviné  pourquoy  il  n'avoit  pas  ramené  ce 
pauvre  Patau  de  l'aultre  voyage  et  croy  qu'il  le  fit  tuer  de  peur  qu'il 
ne  le  descouvrit  en  s'opiniatrant  à  suivre  nos  chevaulx.  Charles,  son 
valet  de  chambre ,  ne  me  le  voulut  pas  confesser,  mais  à  ceste  heure 
qu'il  s'en  est  retourné  là  et  qu'il  est  mal  contant,  si  vous  le  voyez,  il  le 
vous  confessera  plus  librement.  Il  avoit  desrobé  too  escus  au  cocher  et 
eust  esté  pendu  si  on  eust  laissé  faire  le  cours  de  la  justice,  car  tout 
estoit  quasi  vérifié,  mais  il  menassa  de  reveller  de  cez  sottises  d'amour 
qui  firent  qu'on  déclara  ce  qu'il  falloit  pour  sa  décharge  et  pour  le  tirer 
de  prison. 

Je  vous  envoyé  coppie  de  la  relation  de  Camredon',  mais  ne  la 


'  JJibliotlièque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  5i  70,  fol.  36o.  Auto- 
graphe. 

'  Aujourd'hui  Ansouis,  commune  du  dé- 
partement de  Vauciuse,  arrondissement 
d'Apt,  canlou  de  Pertuis. 

'  Aujourd'hui  Céreste,  commune  du  dé- 
partement des  Basses-Alpes ,  an'ondissemenl 
de  Forcalquier,  canton  de  Reillane. 


'  Sextius  d'Escalis-Sabran,  baron  de 
Bras-d'Asse  et  d'Ansouis,  n'eut  pas  d'enfants 
de  ce  mariage  avec  Marguerite  de  Brancas- 
Céreste,  fdle  de  Henri.  11  se  remaria  plus 
tard  avec  une  Gérante,  dame  de  Bras-sur- 
Argens.  Sa  postérité  tomba,  au  moins  en 
partie,  dans  une  très  médiocre  situation. 

'  Le  traître  dont  il  a  été  déjà  question 
et  qui  fut  condamné  à  mort  h  Toulouse. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  525 

laissez  voir  à  personne,  car  elle  est  de  l'advocat  gênerai  Fiobet  qui  y 
avoit  conclud  et  qui  ne  vouldroit  pour  rien  du  monde  qu'elle  eust 
esté  veue. 

M'  d'Oppede  m'avoit  faict  mettre  en  musique  une  lettre  qu'il  es- 
cripvolt  à  M''  de  Gordes.  S'il  est  au  S'  Esprit',  elle  ne  lui  pourra  pas 
servir,  mais  tousjours  nous  servira  elle  d'instruction  et  pour  eu  com- 
muniquer à  M' le  Beauclerc,  si  besoing  est*. 


'  Pont-Saint-Esprit  (Gard). 

'  Bibiiolhèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises ,  n°  5 1 70,  fol.  869.  Chiffrt?. 
On  trouve  (fol.  363)  cette  lettre  en  cliiffres 
écrite  par  le  premier  président  à  Valavez  : 

tf  Monsieur,  J'eusse  bien  désiré  d'avoir 
l'honneur  de  vous  voir  icy,  mais  je  ne  suys 
pas  marry  de  vostre  reculade  et  croys  que 
c'est  un  trez  grand  coup  pour  nous.  Je  ne 
doubte  pas  que  M'  de  Guize  n'aye  receu  le 
coup  du  Viguerat  fort  à  contre-cœui',  mais 
je  suis  estonné  qu'il  allègue  tant  de  gonts. 
Il  cognoistra  h  la  fin  qu'il  s'est  trompé. 
Tant  y  a  que  toutz  les  genlz  de  bien  en  sont 
bien  aises.  J'ay  faict  l'ollice  que  vous  desi- 
riez pour  le  s'  de  Beaudisnar,  avant  avoir 
receu  la  vostre,car  je  jugeay  bien  qu'on  en 
viendroit  là.  Au  reste  je  ne  sçay  pas  qui 
vous  a  dict  que  j'eusse  pencé  à  retirer  re- 
com[)ancc  de  ma  charge  pour  me  retirer. 
C'est  chose  à  quoy  je  n'ay  jamais  pencé. 
C'est  un  artifice  du  seigneur  (jue  vous  sçavez 
[le  duc  de  Guise].  Je  vous  supplie  d'appro- 


fondir cela.  Je  crois  que  M'  de  Vallavez 
[sic.  D'Oppède  a  mis  par  inadvertance  Val- 
lavez pour  Peiresc]  vous  aura  faict  voir 
comme  on  m'avoit  asseuré  qu'on  me  vouloit 
faire  desmeltre  de  ma  charge,  mais  de  m'y 
faire  condescendre  ce  n'est  qu'au  seul  pou- 
voir du  Roy  à  qui  telle  chose  est  réservée  et 
tant  qu'il  luy  plairra  que  je  le  sene,  je  le 
feray  trez  volontiers  sans  désirer  d'estre  plus 
que  ce  que  je  suys ,  ouy  bien  des  recom- 
pences  quand  il  plairra  au  Roy  et  c'est  ainsin 
que  j'entendois  de  tirer  mon  rembourcement 
et  servir  neantmoins  comme  je  faictz.  Je 
vous  sxiys  trop  obligé ,  Monsieur,  de  l'hon- 
neur de  vostre  bienveillance.  Je  tascheray 
d'en  mériter  la  continuation  et  vous  tes- 
moigner  que  je  suis  véritablement,  Mon- 
sieur, etc.» 

itOn  faict  courir  bmict  icy  que  le  Roy 
doibt  venir  à  Lion.  Je  serois  bien  aise  de 
sçavoir  si  cela  est  asseuré. 

(tDu  XIX  niay.n 


526  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

CLV 

À  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ. 

Du  ai  may  i6q6. 

L'on  nous  asseura  hier  que  M"'  de  Gordes  estoit  arrivé  au  S'  Esprit 
et  y  avoit  esté  receu,  et  que  de  là  il  avoit  envoyé  un  des  siens  icy,  avec 
des  lettres  à  de  ses  amys  pour  l'aller  trouver  là. 

Deux  fols,  ayants  semé  de  mauvais  bruicts,  furent  hier,  nonobstant 
le  feriat,  condamnez  à  la  question,  et  puis  au  foict  et  à  la  galère,  et  un 
troisiesme  au  ponton.  Cela  en  fera  d'aultres  sages.  Ils  disoient  d'avoir 
aprins  les  dicts  bruicts  à  Marseille  au  marché,  et  s'en  rioient,  mais  il  n'y 
aura  pas  trop  à  rire  pour  eux. 

Mess"  noz  députez  escripvirent  au  Parlement  du  1 3°"^  par  un  courrier 
despesche,  pour  la  mainlevée  de  quelques  bleds  arrestez  à  un  Lucquet, 
dont  la  Cour  luy  fit  mainlevée  sur  ce  que  M'  le  Beauclerc  escrivoit, 
que  le  passeport  dudict  Luquet  n'avoit  poinct  esté  expédié  par  sur- 
prinse,  ains  par  l'exprez  commandement  du  Roy,  bien  que  l'adresse 
n'y  fust  poinct  au  Parlement,  ce  que  nos  dicts  depputez  attestoient. 

Ils  mandent  que  leur  premier  cahier  avoit  esté  examiné  et  qu'ils  es- 
peroient  leur  expédition  bien  prompte.  Que  desja  Guiramand  avoit  eu 
sa  grâce  avec  adresse  à  la  Cour  et  que  Satournon  se  deffendoit  tant 
qu'il  pouvoit  de  pareille  adresse,  mais  qu'il  sembloit  que  ce  fut  l'incli- 
nation de  Mess"  du  Conseil. 

Avant  que  clorre  on  m'est  venu  dire  que  M""  de  la  Molle  a  receu 
lettre  de  M''  de  Gordes  escripte  le  ao  may  au  S'  Esprit,  portant  que  le 
Roy  l'avoit  remandé  de  Montargis  pour  luy  donner  le  gouvernement  du 
S'  Esprit,  oij  il  avoit  esté  receu  favorablement,  le  s""  d'Autemarie  ayant 
tesraoigné  toute  sorte  d'obeyssance  au  Roy  et  toute  la  garnison,  lors  de 
sa  prinse  de  possession'. 

'  Bibliothèque  nationale, nouvellesacquisilions  françaises, 11°  0170,  foi.  364.  Autographe. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  527 

CLVI 

À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Da  31  may  1636. 

Gez  fols  qui  furent  condamnez  hier  avoient  dit  au  Martigues  qu'ils 
venoienl  de  Marseille  où  ils  avoient  aprins  que  M''  de  Vendosrae  avoit 
esté  tué  et  qu'un  enfant  de  12  ans  avoit  blessé  le  Roy  à  la  joue,  ayant 
failly  de  le  tuer.  On  quitta  tout  pour  y  travailler  nonobstant  les  ferialz 
à  l'exemple  de  M"  de  Thoulouse. 

J'ay  une  relation  fort  exacte  de  ce  qui  resuite  du  procez  de  Cani- 
redon,  mais  avec  grandes  deffences  de  la  laisser  voir.  Gez  hugue- 
notz  sont  bien  plus  espaignols  qu'on  ne  croiroit  et  plus  favorisez  en 
Espaigne. 

Noz  depputez  ont  escrit  les  boutades  de  M""  nostre  Gouverneur  en 
plain  Gonseil  contre  les  gentz  du  Parlement  comme  gents  de  peu  qui 
ont  aciiepté  leurs  ofiices,  que  luy  n'avoit  pas  achepté  le  sien,  et  contre 
M''  de  Cormis,  ci  qui  il  dict  qu'il  avoit  dressé  cez  articles,  qu'il  estoit 
son  ennemy  de  tout  temps  parce  qu'il  estoit  huguenot  et  que  luy  estoit 
catholique,  lequel  respondit  qu'il  estoit  fort  bon  catholique  et  fort  bon 
serviteur  du  Roy.  Il  avoit  interrompu  le  Conseil,  disant  qu'il  vouloit 
communiquer  nostre  cayer  aux  aultres  gouverneurs  des  provinces, 
encores  que  M''  le  Chancellier  luy  eust  dit  que  le  Roy  ne  trouveroit  pas 
cela  bon.  M''  le  Beauclerc  dit  à  Beauvilliers  que  si  M'  de  Guize  avoit 
prins  ce  conseil  de  luy  mesmes,  c'cstoit  un  mauvais  conseil,  mais  que 
si  luy  le  luy  avoit  donné,  sa  teste  en  respondroit.  Gez  Messieurs  ne  se 
peuvent  tenir  de  dire  qu'il  faisoit  de  lois  tours  devanl  M"  du  Gonseil 
et  prez  du  Roy,  qu'il  debvoit  bien  pix  faire  à  i5o  lieues  loing.  M'  de 
Gormis  requit  que  le  Gonseil  pourveut  à  leur  seureté  par  quelque 
exempt  ou  des  gardes,  mais  on  les  asseura  qu'ils  ne  debvoienl  rien 
craindre,  que  la  teste  de  M'"  de  Guize  en  respondroit.  M'  le  Beauclerc 
fut  député  pour  en  aller  advcrtir  Sa  Majesté  et  deux  heures  aprez 
M''  de  Guize  ralîroidy  s'en  alla  luy  mesmes  demander  pardon  au  Roy 


528  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

qui  luy  en  tesraoigna  grand  ressentiment  et  déclara  qu'il  vouloit  que 
l'on  concertast  les  parolles  qu'il  debvoit  dire  au  premier  conseil  pour 
réparation.  Je  crois  bien  que  vous  aurez  sceu  tout  cela  dont  il  a  esté 
faict  part  à  toutes  les  chambres  du  Parlement;  ils  mandoient  en  chiffre 
que  dez  leur  arrivée  le  Roy  leur  avoit  faict  dire  par  M'  de  Beauclerc 
qu'ils  ne  craignissent  rien  et  qu'ils  ne  s'estonnassent  pas  des  boutades 
qu'ils  pourroient  ouir  et  qu'ils  ne  relaschassent  point.  Je  vous  mande 
cela  pour  voir  si  de  leur  part  il  ne  vous  en  aura  rien  esté  faict  sçavoir  '. 


CLVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Vous  verrez  par  les  exploits  cy  joincts  le  nouvel  attentast  de  cez  ca- 
naille de  Rians,  qui  sera  possible  cause  que  sur  requeste  joignant  noz 
arrentementz  vous  pourriez  obtenir  jonction  encores  de  la  cassation  de 
ce  dernier  attentast,  et  cependant  delTences  de  nous  troubler  eu  la 
possession  où  nous  sommes.  Vous  adviserez  si  vous  trouverez  à  propos 
de  le  tenter.  L'huissier  qui  me  vint  faire  la  signification  à  moy,  avoit 
bien  envie  de  faire  comme  celuy  de  Rians,  mais  sur  ce  que  je  luy  dicts 
qu'il  avisast  bien  à  son  debvoir,  et  que  je  le  voulois  faire  casser,  comme 
hors  des  termes  de  la  commission,  il  s'en  desporta  et  se  contenta  de 
demeurer  dans  les  simples  deffances  générales  portées  par  l'arrest, 
dont  je  fus  bien  aise  afin  que  ce  fust  une  espèce  de  préjugé  contre  le 
sergent  de  Rians  de  qui  il  sera  plus  aisé  d'avoir  la  raison  que  de 
celiuy  cy.  Je  voulus  consulter  M"'  du  Perier^  s'il  estimoit  à  propos  d'en 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  '  Scipion  du  Parier,  le  grand  jurisconsulte 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  365.  Auto-  et  grand  avocat  déjà  nommé,  dont  la  vie  a  été 

graphe  chiffré.  Suit  (fol.  867)  une  autre  écrite  par  le  P.Bougerel.Néeni588  à  Aix, 

courte  note  chiffrée  que  j'abandonne  à  cause  il  y  mourut  en  juillet  1 667.  On  l'a  surnommé 

de  sa  parfaite  insignifiance.  (dans  le  Midi)  le  Papinien  moderne. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  529 

faire  informer,  et  nie  conformay  à  son  advis  que  cez  exploicts  et  pla- 
cards servoient  de  complétante  preuve  pour  le  convaincre  de  l'attentat 
et  que  si  pour  cela  on  pouvoit  décréter  un  adjournernent  personel  on 
le  feroit  aussy  bien  sur  les  exploicls  (|ue  sur  une  information,  J'ay  en- 
voyé faire  exploicter  nostre  arrest  à  nostre  nom  avec  le  pareatis  et 
aprez  nostre  exposition  de  leur  attentast,  et  de  nostre  possession,  faire 
les  dcifences  portées  par  l'arrest  sans  rien  particulariser  oultre  la  com- 
mission. Us  n'avoient  rien  faict  qui  vaille,  si  bien  que  je  le  leur  ay  ren- 
voyé pour  le  refaire,  et  crains  qu'il  n'arrive  pas  à  temps  pour  l'envoyer 
par  cette  commodité.  Mais  ceux  cy  de  partie  adverse  sutBront  assez 
pour  fonder  vostre  requesle.  Pour  cez  aultres  papiers,  il  fauklra  bien 
aussy  que  vous  voyiez  de  faire  présenter  et  rejjarder  ce  qui  se  debvra 
faire.  Je  voulois  faire  dresser  un  verbal  ou  exploict  de  l'enlèvement 
des  placards  de  nos  canaille  à  tout  bazard;  vous  l'aurez  avec  nostre 
exploict  de  signification  des  delfences  faictes  à  nostre  nom  aux  consuls 
et  exacteur. 

J'cscripls  à  M'  d'Aix  et  à  M''  Marchier,  comme  aussy  au  cardinal 
Spada.  Vous  verrez  par  mes  lettres  ce  que  je  pourrois  avoir  à  vous  en 
dire.  J'ay  escript  pour  vos  caisses  à  M''  Gardon  et  à  M''  de  Sève  à  qui 
j'envoye  i  U  pistoles  qui  est  à  peu  prez  le  compte.  Dieu  les  veuille  bien 
laisser  passer  de  là  icy.  M''  le  procureur  gênerai  Guerin  est  party  pour 
aller  en  Cour,  mais  il  s'arreste  un  peu  à  Grenoble,  ou  à  Dijon;  je  luy 
ay  donné  une  lettre  pour  M"'  Dieu,  chanoine  de  N"  Dame,  voisin  de 
M''  Pidoux,  son  rapporteur.  Si  vous  le  pouvez  servir,  faictes  le,  car  l'af- 
faire est  de  consequanco  pour  toute  nostre  Compagnie  et  il  vauldra 
mieux  tenir  cez  gents  là  dans  l'obligation  que  dans  les  ressentiments 
de  mespris  ou  mauvais  traictemcnt.  Ce  M''  Dieu  est  fort  lionnesle 
homme,  il  se  tient  à  l'entrée  du  cloistre  à  main  gauche  en  entrant  par 
la  riie  des  Marmousets  et  gouverne  fort  M'  Pidoux,  son  voisin.  J'eus 
sa  cognoiscance  par  le  moyen  d'un  M"  Chenard,  advocat  au  parlement, 
qui  se  tient  prez  la  Grève  en  une  riie  Traversiere  qui  monte  de  la 
Coutellerie  à  la  Macque,  chez  un  procureur  à  main  gauche  en  entrant 
dans  ladicte  riie  Traversiere;  il  y  a,  ce  me  semble,  l'ensciguc  d  un 


67 


530  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

Sainct  que  j'ay  oubliée.  Ce  M""  Ghesnard  est  continuellement  dans  les 
boutiques  des  frippiers  ou  aultres  libraires,  et  me  faisoit  trouver  plus 
aisément  que  tout  aultre  les  vieux  livres  dont  j 'avois  de  besoing  et  à 
bon  marché.  H  est  fort  bon  homme;  visitez  le  un  jour,  si  vous  pouvez; 
il  a  de  fort  curieux  livres  d'Estat  et  de  figures  ^  Et  salluez  le  de  ma 
part  et  l'employez  pour  cez  restes  de  livres  que  je  vous  avois  demandez, 
car  il  les  vous  fera  plustost  trouver  que  tout  aultre. 

M"  de  Rua  estoit  à  leres;  je  ne  sçay  s'il  aura  accéléré  ou  retardé 
l'enlèvement  de  nos  sels  vieux  qu'on  debvoit  lever  la  semaine  passée. 
Je  n'en  ay  poinct  de  nouvelles.  J'ay  enfin  mangé  des  fraises  de  Canada 
et  les  ay  trouvées  excellentes,  et,  ce  semble,  plus  aromatiques  que 
les  communes,  voire  quasi  musquées.  Il  y  çn  a,  ce  semble,  de  deux 
espèces,  l'une  en  forme  de  figue  poinctiie  vers  la  queue  et  ronde  à 
l'extrémité,  et  l'aultre  au  contraire  en  forme  de  cœur  ronde  vers  la 
queiie  et  poinctiie  vers  le  bout.  Il  y  en  avoit  d'assez  grosses,  mais 
aussy  de  bien  petites.  Et  toutes  fort  tenantes  à  la  queue  beaucoup  plus 
que  celles  de  France.  Car  elles  se  rompoient  plus  tost  que  de  se  des- 
tacher, tant  meures  que  vertes.  J'en  ay  mis  trois  ou  quatre  des  plus 
vertes  dans  une  petite  boitte  qui  sera  cy  joincte,  afin  que  vous  jugiez 
de  la  figure,  car  je  ne  pense  pas  qu'elles  se  puissent  sauver  d'icy  là. 
Pour  les  taster  vous  verrez  cez  lettres  du  prieur,  et  celle  de  Manosque, 
qui  me  faict  espérer  la  Prevanche.  J'attends  tousjours  la  responce  de 
M''  Richer  de  Montpelier. 

Mandez  nous  ce  que  vous  apprendrez  du  progrez  de  l'Evesché  de 
ThoUon.  M'  de  Sisteron  passa  par  Grenoble  en  revenant  de  la  Cour 
aussy  bien  qu'en  allant,  si  bien  qu'il  ne  vidpersone  en  Avignon.  Je  l'ay 
visité  icy;  il  ne  m'a  pas  rendu  la  visite.  Possible  ne  m'a  il  pas  trouvé 
céans,  car  il  me  fit  de  grands  compliments.  Quant  aux  afl'aires  de  Bor- 
deaux, je  ne  pense  pas  que  cette  pièce  ne  m'aye  esté  baillée  pour  sup- 
pléée et  pour  m'oster  mon  repos.  Si  fault  il  résister  tant  que  nous 
pourrons,  et  prendre  le  tout  de  la  main  de  Dieu,  comme  le  faict  de 

'  Ce  coHeclionneur  a  élé  omis  par  M.  Edmond  Bonnaffé  dans  son  Dictiotmaire  des  ama- 
teurs français  au  zrii'  siècle. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  5»t 

Rians;  il  aura  pitié  de  nous  quand  il  luy  plairra.  Je  faicts  ce  que  je  puis 

pour  faire  partir  mon  moyne  avec  mon  nouveau  prebstre',  à  lundv 

prochain  si  je  puis,  et  suis  constrainct  de  finir  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

voslre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  21  may  1C26. 

Je  viens  de  recevoir  le  Santarellus  de  Lyon  avec  nouvelles  qu'il 
n'y  a  pas  de  danger  sur  les  chemins.  Dieu  mercy,  dont  je  suis  bien 
aise. 

Si  vostre  faiseur  de  cachets  faisoit  un  bon  cachet  en  assyer  (gi'c)  pour 
frapper  sur  la  vaisselle  d'estaing,  il  ne  seroit  que  bon,  car  les  nostres 
sont  bien  chetifs. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  Charles,  homme  de  chambre  de  M'  de 
Bouc,  avoit  voilé  son  pauvre  cocher  et  luy  a  voit  crevé  sa  cassette  et 
desrobbé  une  centaine  d'escus  soubs  l'intelligence  qu'il  avoit  avec  une 
servante,  laquelle  gouvernoit  les  enfans  et  quasi  toute  la  maison.  On 
fit  mettre  en  prison  un  soir  tous  les  valets  et  servantes  et  au  bout  de 
8  jours  on  descouvrit  des  fagots  que  cette  gouvernante  avoit  portez  en 
ville,  appartenants  à  Charles,  où  il  se  trouva  80  escus  et  mille  choses 
desrobées  à  son  maistre  jusques  à  des  bas  de  soye  et  des  livres,  et  de 
ses  lettres.  Et  un  Mareschal  luy  soubstint  qu'il  l'avoit  prié  de  luy  achepter 
un  cheval  de  20  escus  sans  en  rien  dire  au  cocher.  Il  s'en  alloit  com- 
danné  à  mort  sans  qu'on  déclara  qu'on  avoit  trouvé  le  vol  -  à  la  maison 
qu'il  n'en  fust  rien,  pour  luy  saulver  la  vie,  et  à  la  servante.  11  s'en  est 
allé,  que  je  pense. 

M"'  Astier  me  persecutoit  d'alliener  Yalbarelle  à  un  qui  veult  bailler 
à  tant  moins  du  prix  une  terre  de  Bellanger  à  Uians  pour  3oo  escus 
et  le  reste  contant  jusques  à  1900  livres,  disant  que  nous  pensions 
avoir  i3  carteyrades  et  que  nous  n'en  avons  que  8.  J'ay  différé  pour 

'  liC  r.  Cluibert  et  i'abbé  F'ruchier  dont  il  a  été  question  plus  haut  et  qui  ëlaieut  des- 
tinés à  labbaye  de  Guilres.  —  '  C'esl-h-dire  les  objets  volés. 

67. 


532  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

vous  attendre,  et  ne  pouvant  me  desfaire  de  son  importunité,  je  Iny  ay 
dict  qu'il  failoit  voir  ce  que  c'cstoit,  et  que  j'y  envoyerois  Sandin;  enfin 
il  ne  m'a  laissé  en  repos  que  je  ne  l'ay  envoyé  à  ce  matin,  pour  la  vi- 
siter et  faire  arpanter  et  voir  ce  que  se  vendent  celles  du  voisinage. 
Le  pix  que  j'y  trouve  est  que  Giraudenc  veult  achepter  la  terre  dudict 
Bélanger  à  Rians  pour  les  dicts  3oo  escus,  mais  ne  la  veult  pas  tenir 
ne  dudict  Belenger,  ne  de  son  creantier,  ouy  bien  de  nous,  de  sorte 
que  j'y  crains  un  procez.  M""  Astier  me  réplique  que  Valbarelle  nous 
sera  tenue  d'éviction,  et  par  consequant  la  plus  valliie  du  prix,  qui 
double  la  valleur  de  la  terre  de  Rians.  Gela  est  bon,  mais  c'est  tous- 
jours  un  procez  et  Dieu  mercy  nous  n'en  avons  pas  faulte.  La  friandise 
de  ce  lods  faict  tout  cela,  comme  l'affaire  de  Pallieres'. 


CLVIII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Sur  ce  que  M'  de  Bouc  m'a  dict  que  M''  d'Estissac  s'en  alloit  en 
poste  à  la  Cour  et  qu'il  luy  donnoit  une  despesche,  laquelle  il  croyoit 
debvoir  estre  en  six  jours  à  la  Cour,  j'ay  creu  qu'il  ne  seroit  possible 
pas  mal  à  propos  de  bazarder  une  lettre,  avec  les  èxploicts  que  nous 
avons  faict  faire  à  Rians  en  vertu  de  nostre  arrest  contre  les  attentats 
de  noz  parties,  afin  que  vous  les  puissiez  joindre  aux  aultres  en  bail- 
lant vostre  requeste  pour  les  faire  reparer.  Vous  verrez  par  mesme 
moyen  une  lettre  de  Gaseneufve  sur  les  jactances  de  cez  canaille  que  je 
crois  n'eslre  que  vanité  et  n'estime  pas  que  ce  soit  aultre  arrest  que  le 
second  expédiant  de  jonction ,  qui  porte  surceance  jusques  à  la  S' Martin , 
laquelle  ils  pensent  pouvoir  estendre  à  la  continuation  des  payements 
de  noz  droicts  accoustumez.  Car  d'aultre  plus  précise  je  ne  pense  pas 

'  Bibliothèque  nationale, nouvellesacquisitions  françaises, n°5i70, fol.  867.  Autographe. 


[1G26]  X  SA  FAMILLE.  533 

qu'ils  en  puissent  avoir  obtenu  sur  requestc  sans  ouyr  partie.  Tant  y 
a  que  j'ay  creu  vous  en  debvoir  donner  ad  vis  en  diligence  pour  en 
alléguer  de  par  de  là  ce  que  vous  trouverez  à  propos,  et  pour  adviser 
aux  remèdes  nécessaires. 

Mad"  de  Grequy  est  arrivée  en  ce  pais;  elle  debvoit  estre  hier  au 
soir  à  la  Tour  d'Aiguez.  Et  je  ne  doubte  poinct  que  cez  canaille  ne  se 
prevaillent  de  sa  venue  pour  redonner  du  courage  à  ceux  qui  n'en 
àvoient  plus  guieres,  mais  j'espère  que  ce  ne  sera  qu'un  peu  de  fumée, 
et  tiens  que  leurs  attentats  ne  sont  que  pour  leurrer  ceux  qui  croyoient 
comme  il  y  avoient  (sic)  apparence  que  cez  arrêts  de  jonction  estoienf 
à  leur  desadvantage. 

Je  vous  ay  escript  par  Pichenat  qui  partit  devant  hier  au  matin  et 
vous  accusay  la  réception  de  voz  lettres  du  12,  et  celles  du  i5  sont 
'depuis  venues.  Aujourd'huy  j'en  ay  eu  du  P.  Gabriel  qui  me  dict  qu»- 
les  exemplaires  du  Santarellus  ont  esté  touts  retirez,  et  que  N.  S.  P.  a 
commis  cinq  cardinaulx  l'examiner  plus  exactement  qu'on  n'avoit  faict , 
et  ensemble  les  censures'. 

Avec  voz  lettres  du  1 5  j'en  eus  de  M'  de  Bonnaire  du  5  et  8  du 
procédant  avec  le  Notariat  Apostolique  de  M"  Asiier  escript  en  lettre 
d'or.  Je  ne  vis  jamais  une  plus  magnifique  bulle.  11  en  est  bien  glorieux. 
Je  suis  bien  en  peine  de  noz  caisses  à  cause  de  l'opiniastreté  de  ce 
Brison,  et  que  M''  d'Esplans  escript  du  26""=  de  ce  moys  de  Le^s^  qu'il 
s'en  alloit  recevoir  les  dernières  resolutions  dudict  Brison  et  qu'il  croid 
qu'il  le  fauldra  avoir  par  la  force.  C'est  frère  Bcrtran  qui  m'a  apporté 
les  lettres  du  P.  Le  Febvre,   lequel  avoit  porté  à  M"' Aleandro  son 


'  Ce  paragraphe  a  été ,  dans  la  copie  de 
la  Méjaues  (registre  III,  foi.  167),  mis  en 
têlc  d'une  lettro  datde  du  97  mai  iCaG  et 
compos($e  de  pièces  et  morceaux. 

*  Peiresc  a  très  lisibletuent  écrit  Lcm, 
mai-:  il  n'existe  aucune  localilf^  de  ce  nom 
en  Dau[)l)iné  et  en  Provence ,  tandis  ijue  Lens 
est  une  commune  provençale  enclavée ,  avec 
la  vallée  de  Gornillon,  en  plein  Daupliiné 


(arrondissement  de  Nyons,  canton  de  Ké- 
musat) ,  et  que  le  département  de  la  Drûnie 
possède  une  commune  ap()clée  Lats-Let- 
tanff,  arrondissement  de  Valence,  à  58  kilo- 
nièti-es  de  cette  ville.  On  peut  hésiter  eutn- 
les  deux  Leii.t,  [iuisf|up  i'nne  et  i'aulre  de 
ces  loc{ilités  étaient  situées  on  Dauphiné.  oii 
Brison  opérait  alor,-. 


534  LETTRES  DE  PEIRESC  [162G] 

Bréviaire  et  aultres  livretz.  Il  m'a  dict  qu'il  a  un  rouHeau  dudict 
s'  Aleandro  qui  est  demeuré  à  Marseille,  mais  nous  l'aurons  demain 
Dieu  aydant. 

Nous  n'avons  aultres  nouvelles  que  le  passage  de  M"'  de  Guise  cette 
nuict  à  2  heures  aprez  minuict.  Il  a  esté  rencontré  au  poinct  du  jour 
à  la  Vigne  Blanche.  11  a  commandé  au  Maistre  de  la  poste,  en  passant, 
d'aller  trouver  de  sa  part  M''  d'Oppede  et  luy  dire  qu'il  luy  mandoit 
d'avoir  laissé  le  Roy  fort  gaillard,  et  qu'il  seroit  icy  dans  un  jour  ou 
deux.  Il  a  six  gallions  et  un  patlache  en  estât  de  faction,  dont  les  k  sont 
desja  sortis  hors  du  port,  et  les  trois  aultres  sont  à  la  chaine  prests  à 
sortir;  ils  despendent  tous  les  jours  i  ooo  livres  pour  le  moiugs. 

On  dict  que  cez  Turcs  d'Argers  et  de  Tunis  se  sont  enfin  accordez 
entr'eux.  Le  pauvre  commandeur  de  Montmeyan  y  est  mort^ 

M""  d'Agut  est  aussy  en  peine  que  moy.  Il  a  esté  fort  malade  durant- 
2^1  heures,  mais  il  se  porte  bien;  il  se  tiie  de  travailler. 

Pour  cez  petits  fers  de  libraire,  il  n'est  poinct  nécessaire  de  prendre 
de  si  grand  assortiment;  il  suffit  de  petits  fleurons  pour  le  doz,  des 
vignettes  et  dentelles,  et  de  cez  triples  fillets.  Il  fauldroit  aussy  un 
chiffre  d'arithmétique,  mais  fort  petit  et  de  cez  roulettes. 

J'ayme  mieux  n'avoir  poinct  de  Froissard  que  de  le  payer  8  escus. 
J'en  ay  un  MS.  qui  supplera;  cependant  s'il  se  trouvoit  par  hazard  un 
de  cez  volumes  où  sont  les  anciens  autheurs  de  Médecine  in  f"  toutz 
compilez  ensemble,  il  seroit  fort  bon  à  avoir-.  Les  relations  de  M''  d'An- 
gers et  de  M"'  de  Chartres  sont  excellantes.  L'advis  du  bref  d'excom- 
munication de  Sisteron  ^  est  faulx.  Celuy  qu'on  disoit  l'avoir  exhibé 
dict  n'en  avoir  jamais  veu  ne  ouy  parler.  M'  de  Marseille  avoit  esté 
pressé  d'entreprendre  à  visiter  cez  Carmelines\  moines  de  S'  Victor 
et  autres  exempts  et  desja  parloit  on  de  1 5  appellations  comme 
d'abbus  [sic).  Je  luy  en  escripvis;  il  me  dict  qu'il  ne  feroit  rien,  dont 

'  C'était  un  Castellane.  '  En  chiffres. 

'   Ce  paragraphe  devient  le  second  dans  '  Tioisièine  paragraphe  de  la  copie  plus 

la  copie  de  la  Méjanes  qui  a  élé  citde  prëcé-  haut  citée.  Ou  y  a  changé  le  mot  Carmeliries 

demraent.  en  Cannelilcs. 


|lfi26]  À  SA  FAMILLE.  535 

j'ay  esté  fort  aise  afin  qu'il  ne  trouve  pas  cez  obstacles  à  son  advene- 
jîicnt.  Il  vault  mieux  que  ce  soient  d'aultres  qui  rompent  la  glace,  et 
qui  fassent  juger  cez  contentions. 

Mon  frère  de  Bouc  est  revenu  de  son  voyage  et  m'a  ramené  Patau 
gras  à  lard;  je  crois  qu'on  l'avoit  norry  au  sucre  et  à  l'eau  rose.  Les 
conjectures  humaines  sont  bien  souvent  trompeuses.  Je  luy  en  advouay 
ma  coulpe  et  luy  m'advoua  la  sienne.  Je  luy  vay  faire  faire  les  macules 
au  premier  loisir',  et  finis  en  haste,  demeurant. 
Monsieur  mon  frerc, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur. 
[Pas  de  signature.] 
A  Aix,  ce  mecredy  au  soir  27  may  1696  '. 


CLIX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère  ^ 
Ma  niecc  Clere  Marie,  vostre  fille,  à  ce  matin,  a  receu  le  voille  noir 
de  la  main  de  M'  l'Evesque  de  Senez*,  tenant  la  place  de  M'  nostre 
Archevesque*,  avec  tant  de  bonne  édification  de  toute  l'adsistance 
qu'on  ne  sçauroit  rien  voir  de  pareil.  M'  de  Bouc  en  a  voulu  estre  et 
en  est  demeuré  tout  ravy  aussy  bien  que  les  autres.  Nous  n'avions  prié 


'  C'est-à-dire  faire  peindre  des  taches  sur 
sa  robe. 

'  Biljjiothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  5 170,  fol.  869.  Auto- 
{fraphe. 

'  Celte  lettre  a  été  reproduite  dans  l'opus- 
cule déjh  souvent  cité  :  Une  nièce  de  Pei- 
resc  (p.  1 1-1/1).  L'auteur  de  la  petite  notice 
n  dit  de  cette  lettre  :  tr  Voici  enfui  le  compte 
rendu  de  la   f^te  à  la    suite    de   laquelle 


M"'  de  P'abri  fut  définitivement  séparée  du 
monde,  compte  rendu  où  s'épanche  cette 
éloquence  du  coeur  k  laquelle  il  ne  faut  rien 
comparer.  i> 

'  Louis  Ducliaine  (1698-1671). 

*  Ou  a  vu  par  les  lettres  précédentes 
qu'Alphonse  de  Richelieu  n'avait  pas  encore 
pris  possession  du  siège  aucpiel  il  avait  été 
nommé  quelques  mois  auparavant. 


536  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

persone  que  ma  sœur  de  Bouc  et  ma  tante  d'Orves,  mais  il  y  a  pour- 
tant eu  fort  bonne  compajjnie.  J'avois  mis  deux  archers  du  prevost  à 
la  porte  pour  nous  garentir  de  la  foulle,  ce  qui  a  fort  bien  reussy,  car 
nonobstant  la  challeur  nous  n'y  avons  poinct  receu  d'incommodité 
Dieu  mercy.  Celte  fille  a  tousjours  esté,  durant  l'exhortation  du  P.  Paul 
de  l'Oratoire,  durant  la  cérémonie  et  la  grande  messe  tousjours  des- 
couverte le  visage,  et  exposée  à  la  veiie  de  tout  le  monde,  mais  avec 
une  constance,  une  gravité,  et  une  joye  apparente,  qui  faisoit  estonner 
un  chascun;  quand  elle  a  prononcé  les  réquisitions  et  parolles  sacra- 
mentales  de  ses  vœux,  elle  a  touché  tout  ce  monde  là,  qui  s'est  mis 
en  larmes,  exceptée  elle  seule.  M"'  de  Senez  m'a  advoué  qu'il  ne  se 
trouva  de  sa  vie  touché  si  avant  en  l'ame,  recognoissant  la  manifeste 
ferveur  de  l'amour  divin  en  cette  pauvre  fille,  laquelle  est  la  directrice 
de  toutes  les  autres  ses  compagnes,  et  leur  faict  des  exhortations  nom- 
pareilles.  Aussy  s'en  louent  elles  infiniment  aussy  bien  que  leur  con- 
fesseur ordinaire  qui  ne  se  peust  taire  de  m'advoiier  qu'elle  avoit  res- 
senty  des  efl'ecls  tout  apparents  d'une  particulière  grâce  divine  toute 
extraordinaire  en  sa  persone  par  dessus  toutes  les  autres.  M'  de  Bouc 
m'a  dit  qu'il  s'est  luy  mesme  trouvé  si  descontenancé,  et  si  surprins, 
qu'il  n'eust  jamais  rien  creu  ne  imaginé  rien  de  pareil  sans  le  voir. 
Pour  moy  j'estois  tout  hors  de  moy  mesmes. 

Au  reste  un  chascun  lisoit  apparemment'  dans  son  visage  un  si  grand 

contentement  qu'il  ne  falloit  poinct  de  meilleure  consolation  que  cela. 

J'ay  bien  du  regret  que  vous  n'ayez  peu  estre  de  la  partie,  mais  si 

aulcune  chose  m'en  doibt  consoler,  je  pense  que  ce  soit  l'appréhension 

que  le  trop  grand  contentement  survenant  à  une  tendresse  précédante 

de  nature  qui  vous  estoit  inesvitable,  ne  fust  cappable  de  nuire  à  vostre 

?        santé.  C'est  pourquoy  je  loue  Dieu  de  vostre  absance,  comme  des 

\        autres  événements  qui  nous  viennent  de  sa  main.  M""  de  Bouc  m'a  dict 

.         que  ses  vœux  soroient  d'y  loger  une  coupple  de  ses  filles,  mais  qu'il  se 

*         gardera  bien  d'y  assister  jamais  en  persone,  pour  ne  se  retrouver  en 

'  Ea  toule  apparence,  très  dislinctemeut. 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  537 

la  peine  où  il  s'est  veu.  Et  m'a  dict  qu'il  se  sentoit  bien  empesché  à 
trouver  de  la  Rhétorique  competante,  pour  vous  en  dire  ce  qu'il  voul- 
droit  par  une  lettre  qu'il  vous  fera  possible  par  cette  voye.  Le  Prieur 
de  Beaugentier  m'avoit  envoyé  alTorces  (leurs  dont  on  luy  avoit  faict 
un  chappellet  '  sur  la  teste  et  dont  on  avoit  ornd  son  cierge  fort  riciie- 
ment.  Il  y  avoit  de  cez  Roses  jaulnes  larges  comme  la  paulme  de  la 
main,  de  cez  Anémones  incarnades  de  M'  de  Bonnaire,  et  de  cez  Pou- 
letrin  du  P.  André,  avec  de  cez  Oeilletons  Colombins  non  ordinaires 
en  ce  pais,  qui  [sic  pour  qu'il]  faisoient  beau  voir  parmy  les  fleurs  d'oran- 
ger et  aultres  œuillets  du  pais;  nous  y  avions  adjousté  du  jardin  de 
cette  ville  des  Ranoncules  jaulnes  doubles  fort  gentils,  et  d'une  fleur 
violette  que  Lautier-  n'a  sceu  cognoistre  et  qui  reussissoit  bien  gentille. 
Je  n'ay  pas  eu  le  loisir  de  vérifier  sur  voz  rolles  ce  que  ce  pouvoit  estre. 
Elle  est  quasi  comme  la  Lacryma  Job.  Il  y  avoit  aussy  de  cez  Capucines 
de  couleur  jaulne  dorée  qui  n'y  sieoit  pas  mal;  cez  dames  s'estoient 
délectées  à  bastir  je  ne  sçay  combien  de  petits  festons,  fort  gentils'. 
Elles  viennent  loger  à  la  S'  Michel  en  la  maison  du  présidant  de  Trez, 
dont  je  suis  infiniment  aise  pour  les  pouvoir  aller  visiter  souvent  sans 
m'incommoder.  Enfin  vous  avez  à  loiier  Dieu  grandement  de  l'heureux 
succez  et  progrez  de  cette  vocation,  et  croire  comme  moy  que  c'est  le 
plus  grand  heur  qui  sceut  jamais  advenir  à  nostre  maison.  Je  prie  à 
Dieu  qu'il  la  comble  tousjours  de  plus  en  plus  de  ses  saintes  Bénédic- 
tions et  qu'il  luy  continue  le  don  de  persévérance,  ne  doubtant  poinct 
que  ses  prières  ne  se  rendent  un  jour  bien  eflicaces  devant  Dieu  pour 
en  obtenir  ce  de  quoy  nous  pourrons  avoir  de  besoing,  pour  noslre 


'  C'est-à-dirn  une  couronne. 

'  L'apotliicaire  déjà  nouuné ,  {jrand  con- 
naisseur en  botanique. 

'  L'auteur  de  la  notice  sur  Claire  de 
Faftn, citant,  dans  une  note  de  la  page  i3, 
saint  François  de  Sales ,  au  sujet  du  mol 
chnppcllct,  synonyme  de  couronne,  ajoute  : 
rrFit,  à  ce  propos,  me  perniettra-t-on  de 
dii'e  ([u'il  y  a,  ce  me  semble,  quelque  chose 


de  la  suavité'  du  langage  de  Ttivèque  de 
Genève  dans  le  tableau  que  Peiresc  nous  re- 
trace d'une  cdrdmonic  embellie  par  toutes 
ces  exquises  fleurs  venues  des  janlins  d'Aix 
et  de  Belgenlier,  et  plus  encore  embellie  par 
toutes  les  souriantes  vertus  de  la  jeune  reli- 
gieuse, vertus  que  l'on  peut  appeler  les 
fleurs  de  l'âme  ?i 

68 


538  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

salut  et  de  tous  les  nostres.  Je  prie  sa  divine  bonté  de  le  vouloir  ainsin 

ordonner,  et  sur  ce  souhaict  je  finiray  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  afTeclionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  i"jum  i6a6. 

Les  prieurs  de  la  Miséricorde  de  cette  ville  qui  pourvoyent  aux  pau- 
vres honteux  (vous  sçavez  ce  que  c'est)  m'ont  fort  prié  de  leur  faire 
avoir  des  indulgences  de  Rome.  Et  daultant  qu'ils  les  vouldroient  per- 
pétuelles et  qu'on  n'en  donne  guieres  que  pour  sept  ans  seulement, 
j'ay  creu  qu'avec  l'intercession  du  Roy  cela  se  pourroit  avoir  plus  aisé- 
ment. Ils  ont  de  belles  attestations  du  fruict  que  faicl  leur  confrairie  en 
cette  ville  et  aultres  de  la  Provence.  Le  Roy  en  pourroit  faire  escrire 
un  mot  de  lettre  de  cachet  sinon  au  Pape  au  moings  à  son  Ambassa- 
deur. Je  vous  prie  de  la  solliciter  et  me  la  faire  tenir  incontinant  afin 
que  je  l'envoyé  à  Rome  avec  les  dictes  attestations. 

Mons"'  de  Gressy  est  un  des  plus  galants  hommes  qui  se  puisse  voir 
et  gouverne  desja  toute  la  ville;  il  aura  sans  doubte  toute  la  faveur 
qui  se  pourra  avoir  en  son  affaire.  Je  suis  marry  de  n'avoir  assez  de 
moyens  pour  le  dignement  et  efficacement  servir,  mais  je  n'y  espar- 
gneray  rien  que  je  pense  luy  pouvoir  estre  utile  et  le  serviray  de  toute 
mon  affection,  me  sentant  infiniment  obligé  à  Monsieur  du  Liz  de 
m'a  voir  procuré  la  cognoiscance  de  persones  de  tel  mérite.  Sa  partie  a 
e^u  une  remission  du  grand  seau  laquelle  sera  présentée  jeudy,  ne 
l'ayant  peu  estre  jeudy  passé,  à  cause  que  l'audiance  ne  fut  pas  tenue 
pour  n'interrompre  le  jugement  d'une  question  de  droict  qui  fut  faict 
les  Chambres  assemblées  par  un  arrest  gênerai,  ce  qui  tint  presque 
toute  la  semaine  passée.  J'en  ay  bien  eu  du  regret  pour  l'amour  de 
M"'  de  Gressy.  Mais  sa  cause  n'ayant  poinct  encor  esté  reteniie  à  l'au- 
diance, on  ne  pouvoit  pas  procéder  à  la  présentation  des  lettres,  ce 
qu'on  eust  possible  faict  faire  dans  la  Chambre  pour  gaigner  temps. 
On  ne  songea  poinct  à  cela  le  jour  de  la  veille  de  l'audiance  lors- 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  539 

qu'on  la  remit,  car  on  eust  sans  double  réservé  de  l'ouvrir  seule- 
ment pour  cela,  et  puis  la  Cour  l'eust  rompue  pour  continuer  l'as- 
semblée des  Chambres.  Et  M''  de  Gressy  ne  s'en  advisii  que  le  soir 
seulement'. 


CLX 
À  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
Je  vous  ay  escript  par  voyes  extraordinaires  de  Pichenal  du  2  5  du 
passé,  et  du  Baron  d'Estissac  soubs  couverture  de  M""  Pelletier  et  de 
mon  frère  de  Bouc  du  9  8'"^  J'ay  depuis  receu  voz  lettres  du  ig"*  et 
faict  rendre  seurement  celles  que  vous  m'y  recommandiez,  ayant  escript 
à  M""  Beruyer  pour  accompaf;ner  la  sienne,  attendant  l'arrivée  de 
M'  Passard  à  qui  je  tascheray  de  rendre  tout  le  service  que  je  pourray  ; 
son  affaire  estant  sans  difliculté  comme  elle  est,  il  ne  peult  pas  avoir 
besoing  de  persone.  M"^  Trouillas  arriva  le  mesrac  jour  que  ladiclc  de- 
pesclie  du  19""'  et  le  lendemain  m'apporta  voz  petits  fers,  que  j'ay 
trouvé  fort  gentils,  et  avec  lesquels  Corberan  veult  faire  des  merveilles. 
Je  vous  en  feray  le  desnombrement,  puisque  vous  les  aviez  envoyez 
sans  y  avoir  prins  gai'dc.  11  y  avoit  donc  27  pièces,  à  sçavoir  deux  Roul- 
lettes,  trois  ovales,  seize  petits  fera  à  orner  Icsdicts  ovales,  et  ce  qui 
m'est  quasi  le  plus  cher,  six  dentelles.  11  ne  manque  que  des  boutions, 
ou  fleurons,  pour  mettre  sur  les  dos  des  livres  entre  les  nerveures, 
car  ceux  que  j'avois  sont  touts  usez,  et  quelques  petits  coings  à  niellre 
tant  au  dehors  (picii  dedans  des  quarreures  qui  se  font  en  champ  des 
plus  curieux  livres.  Car  des  aultres  mentionnez  au  roolle  d'Augustin 
Orry,  je  ne  m'en  sçaurois  quasi  servir  quand  j'en  aurois,  parceque  ce 
n'est  que  pour  des  usaiges  à  parement'^  comme  faict  Corberan,  et  je 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n'  6170,  fol.  Syi.  Auto- 
graphe. —  '  La  lecture  de  ce  mot  est  fort  douteuse. 

68. 


540  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

n'ay  quasi  besoing  que  des  ornements  propres  à  enrichir  le  dos  des 
livres  qui  est  ce  qui  pare  le  plus  une  bibliothèque,  mesmes  que  vous 
sçavez  que  je  ne  faicts  poulser  que  mon  chiffre  sur  le  mitan  du  champ. 
De  sorte  que  nous  nous  serions  bien  passez  aussy  de  cez  ovales  et  petits 
fers  à  les  enrichir,  mais  puisque  nous  les  avons  je  ne  vouldrois  pas  ne 
les  point  avoir.  Cela  sera  cause  que  je  me  delecteray  à  faire  relier 
quelque  petite  pièce  un  peu  plus  noblement  que  je  ne  soullois,  prin- 
cipalement de  celles  de  dévotion  et  aultres  qui  sont  portatives,  et  que 
je  deviendray  possible  plus  friand  que  je  n'estois  de  cette  marchandise. 
Corberan  a  voulu  poulcer  sur  un  cartoncin  tous  les  fers  qu'il  avoit  tant 
vieux  que  nouveaux,  et  par  mesme  moyen  il  a  cotté  ceux  qui  luy  man- 
quent tant  dans  les  Alphabeths  que  dans  les  nombres;  il  est  bien  né- 
cessaire de  suppléer  ceux  là,  et  du  reste  l'on  en  pourra  prendre  ce  qui 
se  trouvera  à  commodité. 

j'ay  veu  le  pacquet  de  Bordeaux  de  M'  d'Andrault,  et  en  ay  receu 
aujourd'huy  un  aultre  de  M"^  de  Monts  du  i5  may,  bien  plus  assorly, 
'  où  j'ay  trouvé  les  arrests  ad  iongum  avec  tout  le  veu,  avec  une  se- 
conde ordonnance  imprimée  bien  pire  que  celle  que  vous  avez  veiie 
en  datte  du  [en  blanc]  et  un  aultre  arrest  postérieur  du  1 2  qui  semble 
donné  par  des  gents  reduicts  à  la  mercy  de  leur  partie  adverse,  dont 
j'ay  esté  fort  scandalisé.  Et  prie  à  Dieu  qu'il  y  mette  la  main.  Car  je  ne 
pense  pas  qu'il  se  puisse  voir  des  choses  en  guieres  pire  estât.  Je  vous 
envoyé  encor  un  autre  exploict  que  j'ay  faict  faire  par  dupplicata  à 
Rians,  pour  y  insérer  l'arrest  dont  nous  avons  retenu  l'original,  pour 
s'opposer  en  cas  de  besoing. 

Dom  Théodore  est  venu  avec  un  pouvoir  du  chappitre  de  Mont 
Cassin,  pour  l'abbayie  de  Lyrins.  Dom  Venans  y  est  aussy  accouru  et 
s'est  opposé,  la  Cour  les  a  renvoyez  au  Roy,  et  cependant  a  faict  dif- 
ficulté à  la  provision.  Je  ne  sçay  si  sur  la  nouvelle  instance  il  s'y  fera 
rien  de  plus'.  J'ay  envoyé  cejourd'huy  au  Prieur  de  Beaugentier 
voz  graines  des  Indes,  de  M'  Robin,   par  le  retour  du  porteur  des 

'  Ce  paragraphe  (depuis  Dom  Théodore)  a  été  reproduit  dans  la  lettre  qui  fait  partie  des 
copies  de  la  Méjanes  et  qui  porte  la  date  du  ay  mai. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  541 

fleurs  de  ma  niepce,  et  luy  ay  mandé  suyvant  vostre  ordre  qu'il  les 
semast,  excepté  les  melons.  Mais  je  crois  pourtant  que  la  saison  soit 
trop  advancée. 

M''  d'Espinouse  m'escrivit,  cez  jours  passez,  la  lettre  que  vous  verrez. 
11  est  depuis  venu  luy  niesmes  et  m'a  dict  de  bouche  que  nos  antes  fout 
des  merveilles,  vous  en  aurez  le  dcsnombrement  qu'il  m'a  donné,  et 
trouverez  qu'il  est  eschappé  un  de  la  poire  de  Suisse,  et  un  de  celle 
d'oignon,  qui  ont,  se  dict  il,  poulcé  desja  plus  d'un  demy  pied  de  long. 
Il  me  promet  de  me  les  conserver  fidèlement  et  s'asseure  de  les  pou- 
voir bien  tost  multiplier  par  des  inventions  qu'il  a  toutes  particulières, 
il  ne  plainct  surtout  que  la  poire  musquée  d'hyver  de  M'  de  la  Baro- 
derie,  ensemble  la  prune  S^"  Catherine,  et  toutes  les'  cerises,  principa- 
lement celle  des  Boucquets.  N'en  estant  eschappé  que  celle  seulle  de 
M''  l'Amy,  dont  il  en  a  trois  beaux  arbres.  La  saison  trop  advancée  a 
faict  ce  desordre  pour  les  fruicts  à  pépin,  et  pour  les  autres  greffes  de 
M'  de  la  Baroderie  ils  estoient  fort  petits  et  fort  secs  à  leur  veniie. 
Tant  y  a  que  le  nombre  de  ceux  qui  restent  sont  cappables  de  consoler 
le  monde  pour  la  perte  de  ce  qui  est  pery.  Il  en  fauldra  ravoir,  s'il  se 
peult,  une  seconde  foys,  quelqu'un  en  prendra  le  soing.  Je  luy  voulus, 
l'autre  jour,  monstrer  un  livre  que  j'ay  de  Bauhinus'  de  Fonte  Bol- 
lensi^  imprimé  iSgS  in  U"  à  Mombeliard  ofi  sont  représentées  des 
pommes  de  5o  ou  6o  sortes,  et  quasi  aultant  de  poires  diflérantes, 
entre  lesquelles  nous  trouvasmes  une  pomme  de  crouste  ou  d'escaille, 
qui  dure  et  se  conserve  deux  et  trois  ans,  et  est  fort  agréable  au  goust 
comme  estant  aigre  doulce,  dont  nous  fusmes  tous  deux  prins  par  le 

'   Il  s'iiffit  Ih  du  célùbro  holanisle  Jean  '  Cet  ouvrage,  <jui  pourtant  doit  (ître 

Bauhiii,  liis  aiué  d'autre  Jean,  lequel  était  bien  rare,  n'est  pas  indiqué  dans  le  Manuel 

médecin,  né  à  Bâle  en  février  i5ii.  Le  se-  du  libraire  où  l'on  mentionne  deux  autres 

coud  Jean  Bauhiii  mourut  (ifiia  ou  i6i3)  ouvrages    de   Jean    Bauliin,    imprimés   h 

à  Monllx'liard,  où  il  avait  fondé  en  lôyS  un  Moutbéiianl  :  VHistoire  notable  de  la  rage 

jardindebotanique,lctroisième, assure-ton,  des  loups  advenue  l'an   i5()0  (petit  in-8*, 

qui  ait  été  établi  en  Euro])e.  C'est  l'auteur  '^ç)!)  et  le  Traictc  des  animauljc  aians  aùles 

de  YHistoria  plantarum  universalis,  publi-  (petit  iu-S",  iSgS). 
cation  postliume  (i 65o-i  65 1 , 3  voL ,  iii-f"). 


542  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

nez  incontinant,  et  il  me  fit  des  conjurations  nompareilles  pour  em- 
ployer toutes  correspondances  afin  d'en  recouvrer.  Je  crois  que  M""  Robin 
peult  faire  cela,  ou  plus  lost  M'  de  Lomenie  par  les  Ambassadeurs; 
M'  d'Herbault  ne  luy  refusera  pas  cela,  et  par  mesme  moyen  il  en 
pourra  avoir  pour  S'  Oing^  et  pour  nous  non  seulement  de  cette  sorte, 
mais  de  plusieurs  autres  qui  y  sont  descrittes  et  baptisées  en  Allemand 
avec  l'expression  des  villes  ou  lieux  oii  elles  viennent,  qui  semblent 
debvoir  estre  excellentes  et  bien  curieuses,  mesmes  cez  pommes  vi- 
neuses qui  doivent  estre  toutes  espèces  de  Calleville  différantes.  Ce 
livre  est  assez  commun  à  Paris,  ce  me  semble;  il  s'en  pourroit  colliger 
un  roolle  des  plus  belles,  ensemble  des  poires,  et  tascher  d'en  tirer  ce 
qui  se  pourroit,  surtout  de  cette  pomme  HARTLING  de  deux  ans,  et 
de  celle  de  SGHARHARTLING  qui  dure  trois  ans  et  du  SCHALAPFFEL 
quasi  testaceum  dicas,  se  dict  l'autlieur  en  la  page  loo™".  Gela  vaul- 
droit  bien  la  peine  d'en  demander  et  sur  ce  je  faicts  fin  estant 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  PEinESC. 

M'  d'Espinouse  m'ayant  dict  que  c'estoit  maintenant  le  temps  de- 
greffer  les  Olliviers  au  canon,  j'ay  envoyé  prendre  de  celuy  qui  faict 
l'ollive  cannellée,  venu  de  S'.Iacques  de  Gallice,  où  l'on  l'avoit  fraische- 
ment  apporté  des  isles  Ganaries,  à  ce  qu'on  m'a  dict,  et  hazarderay 
de  vous  en  envoyer  quelque  greffe  possible  dans  le  pacquet  icy  par  la 
poste,  mais  j'en  feray  greffer,  pour  en  envoyer  aprez  quelque  pied  tout 
greffé  à  noz  amys  de  delà.  Il  m'a  dict  qu'il  a  de  la  poire  à  fleur  double 
qui  ne  laisse  pas  de  porter  fruict  assez  bon.  Nous  en  aurons  des  autres 
touts  greffez  avec  les  autres. 

J'avois  envoyé  le  mémoire  des  livres  d'Espagne  à  M'  Aubry,  attendu 
que  le  commerce  n'est  poinct  encores  restably.  Je  tascheray  d'envoyer 
encore  ce  dernier,  dont  vous  m'avez  envoyé  le  liltre,  si  je  vois  qu'il  y 
ayt  apparance  que  mes  lettres  le  trouvent  encore  là;  sinon  il  fauldra 

'  Saio(-Ouen,  sur  la  rive  droite  de  la  Seine,  entre  Paris  et  Saiut-Denis. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  543 

attendre  le  restablissement  de  nostre  commerce,  et  lors  il  n'en  man- 
quera pas  de  commodité. 

Il  ne  s'est  trouvé  en  toute  la  ville  de  Marseille  nomplus  qu'en 
celle  cy  aulcune  peau  de  marroquin  de  Levant  verd,  et  si  '  j'en  avois 
commis  la  recherche  à  des  {jents  du  mestier  qui  sont  fort  de  mes  amys; 
il  y  en  a  bien  de  celles  qui  se  font  à  Marseille,  mais  non  pas  de  celles 
de  Levant;  il  est  vray  qu'on  attend  plusieurs  navires  dans  le  présent 
moys  où  l'on  estime  qu'il  aura  esté  chargé  grande  quantité  de  marro- 
quins;  j'y  tiendray  la  main  pour  en  faire  tenir  au  s""  Brancha  ce  qu'il 
demande. 

M""  Signier  me  vient  de  mander  qu'il  s'en  retourne  aujourd'huy  en 
cette  ville,  n'ayant  trouvé  aulcun  amendement  de  sa  fiebvre  quoti- 
dienne à  Fenouilliere,  et  se  resoull  de  s'en  retournera  Marseille,  dont 
je  le  plains  bien,  car  le  seul  air  de  Marseille  est  cappable  de  le  tiier. 
Il  n'a  jamais  voulu  prendre  de  médecine,  et  quand  il  consentira  il  ne 
sera  plus  temps.  Je  luy  diray  ce  que  vous  me  mandez  de  sa  vaisselle. 
J'oubliois  de  vous  dire  qu'enfin  noz  sels  ont  esté  levez  excepté  3  ou 
4oo  oulles  des  rigordes;  j'en  attends  Testât  que  mon  cousin  d'Orves 
me  promet.  Il  se  fauldra  enfin  resouldre  de  ne  plus  faire  de  rigordes 
puisqu'elles  donnent  tant  de  peine.  Il  s'en  est  poui'tant  levé  une 
partie,  au  moins  des  récentes,  qui  est  passée  parmy  le  bon  sel.  De 
Rua  disoit  qu'il  feroii  tout  lever  excepté  cela,  et  je  crois  que  son  voyage 
a  opéré  à  faire  que  cela  soit  demeuré,  pour  nous  desgouster  d'en  plus 
faire '^ 

'  El  cependant,  et  pourtant. —  *  Bibliothèque  nalionalc,  nouvelles  acquisitions  françaioes, 
n"  5170,  fol.  87^.  Autographe. 


5/1/4  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

CLXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère , 
Il  me  reste  l'affaire  de  Bordeaux  et  ay  esté  fort  fasché  de  voir  le 
mauvais  traictement  de  ce  pauvre  Brianson,  et  la  foiblesse  du  bon 
P.  Du  Val.  Je  loiie  l'évocation  et  crois  qu'elle  est  infaillible,  et  si 
Brianson  vous  envoyoit  l'extraict  de  l'enqueste  qu'il  vous  promet,  je 
crois  que  cela  serviroit  fort.  Tousjours  pourra  on  ouyr  les  mesmes  tes- 
moings.  Pour  moy  je  n'y  sçaurois  faire  davantage  que  ce  que  j'ay  faict. 
Et  trouve  que  vous  y  avez  pourveu  aultant  que  j'eusse  peu  faire.  Mes 
gents  n'ont  peu  partir  plus  tost  que  cette  semaine.  Mais  ce  ne  sont  pas 
gents  à  vacquer  à  la  cbiquane  comme  semble  demander  le  P.  du  Val. 
Si  fault  il  qu'il  ayt  quelque  patiance  au  monde,  et  qu'il  se  résolve, 
une  foys  pour  toutes,  à  ne  pas  tant  attendre  de  moy,  puisqu'il  a  tout 
pouvoir,  qu'il  a  bon  conseil,  et  qu'il  a  l'argent  pour  le  payer.  Je  vous 
prie  de  le  luy  escrire,  car  je  me  mettrois  en  colère  maintenant  que  la 
veûe  de  ses  lettres  m'a  touché.  Je  n'en  vois  jamais  que  ma  santé  ne 
s'en  altère  et  seroit  nécessaire  pour  ma  santé  que  je  n'en  visse  jamais'. 
C'est  une  estrange  nation,  mais  c'est  comme  une  femme  espousée. 
Dieu  la  nous  a  donnée  telle;  il  la  faut  passer  au  moings  mal  que 
nous  pourrons.  Vous  me  faictes  un  singulier  soulagement  d'en  prendre 

'  Avais-je  tort  de  diro  [Supplément  à  la  pétuelle:il  passa  ses  vingt  dernières  annëes 

notice  de  M.  Lantenay  sur  Peiresc,  abbé  de  dans  une  atmosphère  remplie  de  troubles  et 

'Guitres,  p.  53)  :  fie  me  suis  souvent  de-  d'orages.  J'ai  devant  les  yeux  le  beau  etmé- 

mandé,  en  lisant  les  lettres  oii  il  parle  avec  lancolique  portrait  gravé  |)ar  Claude  Mel- 

lune  touchante  tendresse  de  sa  pauvre  abbaye  lan;  ce  n'est  pas  sans  (îmotion  que  je  lis 
désolée,  si  les  douloureuses  préoccupations    •    dans   ce   front  assombri,  dans  ce  visage 

du  gouvernement  de  celte  abbaye  ne  con-  émacié,  les  traces,  mei-veilleusenient  saisies 

tribuèrent  pas  à  abre'ger  le  cours  de  sa  pré-  par  le  grand  artiste ,   des  fatigues  et  des 

•cieuse  existence.  Faible,  nerveux,  impres-  souffrances  accumulées  qui  ont  tué  Peiresc 

sionnable,  mala:lif,  Peiresc  aurait  eu  besoin  presque  en  pleine  maturité." 
de  vivre  au  milieu  d'une  tranquillité  per- 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  545 

le  soing  que  vous  prenez  pour  m'en  descharger  cJaultant,  et  sur  ce  je 
finis,  demeurant, 
Monsieur  mon  frère, 

voslre  trez  liumble  et  all'ectionné  Irere  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  9  juin  au  matin  1 636. 

Gez  lettres  me  mirent  hier  au  soir  en  tel  sentiment  de  colère  que 
j'en  ay  eu  bien  mauvaise  nuict  tant  de  mon  mal  du  fie  que  de  la  sup- 
pression d'urine.  Mais  Dieu  niercy  je  suis  bien  à  présent. 

Tout  maintenant  M"'  le  lieutenant  de  Malemayson  m'est  venu  voir 
et  remercier  de  ses  provisions,  lesquelles  j'avois  baillées  à  M'  le  con- 
seiller Perier,  et  avois  oublié  de  vous  dire  qu'il  m'en  moiistra  la  datte, 
laquelle  estoit  vieille  de  deux  moys  ou  environ  et  les  lettres  de  son 
homme  à  peu  prez  de  datte  quasi  aussy  vieille  dont  il  fault  que  vous 
fassiez  des  l'eproches  à  ce  Martin,  car  il  devoit  ralTraischir  sa  datte  afin 
de  ne  nous  charger  nous  du  retardement,  car  ce  pacquet  là  estoit  venu 
assez  visic.  H  m'a  dict  que  Martin  luy  a  mangé  ou  joué  3  ou  /loo  pis- 
tolcs  pour  cela'. 


GLXII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  V4LLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
Ce  mot  à  la  desrobbéc  par  le  courrier  de  M'  de  Gressy  ne  sera  que 
pour  vous  accuser  la  réception  de  voz  despesches  du  29  et  26  venues 
ensemble  hier  au  soir,  et  l'arrivée  des  balles  à  ce  soir,  au  moings  de  xi, 
car  mou  coiïre  pour  sa  pesanteur  ne  doibt  estre  icy  que  demain  au 
matin,  estant  venu  sur  un  muleta  travers  le  hast,  aussy  bien  que  l'une 

'  Bibliothè([uc  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5170,  fol.  876. 
VI.  69 


5/16  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

des  balles  du  Prieur  de  Roumoules.  Je  ne  les  ay  pas  encor  ouvertes, 
parceque  ce  courrier  veult  monter  à  cheval,  et  ne  puis  vous  rien  dire 
si  ce  n'est  que  j'attends  en  bonne  dévotion  M''  Passa rd,  et  M""  le  prési- 
dent Seguiran  aussy  bien  que  moy,  et  que  nous  ne  manquerons  pas  de 
le  servir  en  tout  ce  que  nous  pourrons.  Comme  je  vouldrois  bien  aussy 
pouvoir  servir  M""  de  Gressy,  et  n'y  espargneray  rien  qui  dépende  de 
moy  ne  de  mes  amys'. 

Si  ce  courrier  se  veult  charger  d'un  bouquet  de  greffes  d'ollivier, 
vous  y  en  trouverez  deux  de  l'ollive  cannellée  comme  les  mêlions,  un 
de  la  crochue,  et  8  de  la  grosse  à  chair  ferme  bien  meilleure  que  la 
grosse  d'Espagne  commune,  laquelle  est  molle.  On  me  fit  hier  feste 
d'un  raisin  noir  venu  de  Babylone,  cette  année,  dont  la  marcotte 
poulce  desja,  et  dont  le  grain  est  plus  long  que  les  dattes  et  est  excel- 
lent au  goust.  On  m'en  doibt  anter  l'année  prochaine  pour  gaigner 
temps  ^. 

J'ay  jette  les  ieux  en  courant  sur  le  cahier  qui  estoit  dans  vostre  der- 
nière despesche  concernant  les  monnoyes;  si  les  dattes  des  Chartres  y 
estoient  exprimez,  cela  seroit  de  fort  bon  usage  à  ma  curiosité',  et  en- 
cores  meilleur  s'il  estoit  loisible  d'avoir  coppie  des  articles  de  l'Inven- 
taire auxquels  se  renvoyent  les  nombres  de  cet  indice.  Mais  je  crain- 
drois  d'abuser  de  la  courtoisie  de  cez  Messieurs  et  me  contenteray  bien 
des  dattes  des  années,  si  faire  se  peult.  Qui  auroit  pareillement  coppie 
seulement  des  indices  des  sept  volumes  de  cet  inventaire,  ce  seroit  un 
grand  thresor  pour  mon  humeur,  mais  gardez  bien  de  vous  en  laisser 
entendre  si  vous  trouvez  tant  soit  peu  de  difficulté  au  reste,  car  cer- 
tainement ce  sont  choses  sacrées  et  qui  ne  doivent  pas  estre  profanées; 
aussy  n'en  vouldrois  je  pas  abuser. 

Au  surplus,  il  m'est  tombé  en  main  une  pièce  bien  curieuse  :  c'est 

'  Tout  ce  paragraphe  a  ëté  ainsi  abrégé  *  Ce  paragraphe  a  été  exactement  re- 
dans ia  copie  de  la  Méjanes  (registre  III,  produit  dans  la  copie  ci-dessus  mentionnée, 
foi.  169):  «C'est  pour  vous  accuser  la  recep-  11  en  est  de  môme  des  deux  paragraphes 
tion  des  balles  des  livres ,  au  moins  de  onze ,  suivants. 

car  |)our  le  gros  coffre  ne  doibt  estre  icy  '  Variante  de  la  Méjanes  :  povr  ma  cu- 

que  demain.  «  riosité. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  547 

roriginale  sentence  prononcée  par  le  pape  Pie  1111  contre  le  cardinal 
Charles  Caraffe ',  lequel  il  condamne  en  plain  consistoire,  comme  cri- 
minel de  lese-majesté  divine  et  humaine  pour  une  infinité  de  crimes 
et  impietez,  et  le  déclare  descheu  de  tout  privilège,  le  renvoyant  au 
Gouverneur  pour  le  punir  sans  craindre  irrégularité  bien  qu'il  fust 
Evesque.  Et  c'est  le  propre  original  signé  de  la  propre  main  du  Pape 
par  cez  motz  :  ita  pronunciavimus,  contresigné  au  dos,  comme  les  si- 
gnatures de  justice  ou  des  bénéfices.  Gela  s'est  trouvé  dans  les  papiers 
d'un  cardinal  qui  avoit  esté  emplayé  à  ce  procez,  ou  au  contraire,  et 
m'a  esté  apporté  de  Rome.  J'en  feray  faire  un  extraict  pour  Mess"  du 
Puy  à  la  charge  qu'ils  en  feront  part  à  M''  de  Lomenie,  et  qu'ils  n'en 
feront  pas  de  bruict,  car  on  me  donne  espérance  que  j'auray  le  cahier 
de  ses  examens  et  responces,  et  quelque  aultre  chose  de  ce  qui  est 
eschappé  des  dents  des  rats  ^. 

J'ay  parlé  à  Madame  Seguiran  de  ce  que  vous  m'escriviez.  Le  P.  Suf- 
fren  m'est  venu  dire  qu'il  avoit  donné  advis  au  P.  Seguiran  du  paye- 
ment qu'il  avoit  receu,  par  des  lettres  que  je  vous  ay  adressées  à  vous 
niesmes,  de  sorte  que  le  P.  les  aura  depuis  receues  puisqu'il  ne  s'est 
rien  perdu  Dieu  mercy.  11  m'a  donné  un  pacquet  qui  sera  cy  joinct.  Ne 
vous  mettez  poinct  en  peine  de  cette  armoirie  pour  mettre  sur  des 
livres,  car  je  trouve  mon  chiffre  plus  convenable  à  cause  que  les  livres 
passent  aprez  par  trop  de  diverses  mains  et  cez  armes  imysent  plus 
qu'elles  ne  servent,  et  puis  le  prix  en  est  bien  excessif,  sur  quoy  je  finis, 
demeurant,  Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peihesc. 
D'Aix,  cfl  4  juin  au  soir  i6a6. 

La  grosse  balle  de  vostre  coffre  est  depuis  arrivée  encor  à  ce  soir 
comme  je  ferniois  ce  pacquet.  Gez  greffes  d'ollivier  se  greffent  à  cette 
heure  à  l'escusson  ou  au  cannon  plus  seurement  qu'en  toute  aultre 

'  Sur  le  cardinal  CarafTa,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (1,  558).  —  'La  copie  de  la 
M^janes  s'arréle  ici. 


548  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

saison.  Je  vous  en  avois  envoyé  7  de  cannellées  dans  une  boitte  dans  un 
pacquet  par  la  poste,  mais  ceux  cy  iront  plus  viste^ 


CLXIII 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 
Monsieur  mon  frère, 
Je  suis  si  las  que  je  n'en  puis  plus  parceque  je  viens  par  la  grâce 
de  Dieu  d'achever  la  despesche  du  P.  Ghabert  qui  partira  indubita- 
blement demain  Dieu  aydantavec  Messire  Joseph  Faucliier  prebstre  et 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n'  6170,  fol.  877.  Aulo- 
{fraphe.  On  trouve  (fol.  879)  une  relation  de 
Peiresc  trop  peu  importante  pour  être  pu- 
bliée in  extenso  et  dont  je  donnerai  seulement 
les  premières  lignes  : 

i»9  heures ,  4  juin  au  soir. 

«M' de  Beaudisnar  estoit  à  sa  maison  lors 
de  l'arrivée  de  M'  de  Guise;  il  se  rendit 
aussytost  à  Marseille  pour  l'aller  saluer  et  le 
trouva  sur  le  cay  oij  il  le  receut  si  froide- 
ment qu'il  ne  luy  dit  si  ce  n'est  :  vous  voila, 
et  aussy  tost  luy  tourna  le  dos  et  continua 
de  se  promener  avec  Montanegues.  M'  de 
Beaudisnar  ne  laissa  pas  de  suyvre  et  toutes 
les  foys  que  l'occasion  se  presentoit  que  les 
consuls  deussent  aller  chez  M'  de  Guise,  il 
les  y  menoit  et  puis  sortoit  avec  eux  sans  s'y 
arrester.  Un  jour  Blacas  abborda  Beau- 
disnar et  luy  dit  :  «Mon  cousin,  je  me  suis 
iraperceu  de  la  froideur  de  M'  de  Guise  en 
"  vostre  endroit.  J'estime  plus  vostre  amitié 
ttque  tout  ce  que  je  sçaurois  jamais  attendre 
nde  luy  ;  s'il  ne  vous  rend  ce  qui  est  deub  à 


(r  vostre  qualité ,  je  suis  résolu  de  rompre  avec 
(tluy.  B  Beaudisnar  luy  respondit  qu'il  ne  se 
plaignoit  point  de  M'  de  Guise,  qu'il  estoit 
son  serviteur  rt  en  demeuroit  satisfaict. 
Blacas  ne  laissa  pas  d'en  parler  à  M'  de 
Guise  le  soir,  qui  luy  dit  de  le  luy  ame- 
ner le  lendemain  à  l'issue  de  son  disner  et 
aussytost  en  alla  advertirle  s' de  Beaudisnar, 
lequel  luy  dit  qu'il  avoit  grand  tort  d'avoir 
promis  cela  pour  luy  parcetju'il  estoit  résolu 
de  n'y  aller  poinct,  n'ayant  poinct  de  sub- 
ject  de  se  plaindre  de  M'  de  Guise,  et  en 
demeura  là  ferme  ;  1  e  lendemain  M'de  Mont- 
mejan  disnoit  avec  luy.  Blacas  s'invita  luy 
mesmes  et  avec  les  aultres  qui  s'y  rencon- 
trèrent tous  menèrent  comme  de  vive  force 
ledit  Beaudisnar  chez  M'  de  Guise  à  l'heure 
assignée  oti  estantz ,  M'  de  Montniejan  entra 
le  premier.  M'  de  Guise  leur  dit  d'attendre 
uti  peu  et  s'estant  destrappé  de  celuy  qui 
l'entretenoit  fit  signe  à  Beaudisnar  de  s'ap- 
procher, ce  qu'il  fit  et  demeurèrent  un  grand 
quart  d'heure  h  s'entreregarder  sans  rien 
dire,  car  Beaudisnar  avoit  dit  qu'il  n'avoit 
rien  à  dire  et  qu'il  ne  parleroit  que  de  ce 
que  M'  de  Guise  luy  voudroit  dira.i 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  649 

André  Fabre,  vallet  de  pied  et  de  cuisine.  J'ay  escript  au  cardinal  de 
Sourdis  et  à  tous  cez  Messieurs  et  envoyé  tout  plein  de  provisions  né- 
cessaires, mesmes  un  nouveau  vicariat  au  P.  du  Val  en  vertu  de  mon 
induit,  qui  me  servira  bien  à  ((uelque  chose  de  plus  que  la  simple  attri- 
bution du  Grand  Conseil,  car  je  pourray  lousjours  conférer  j)arincap- 
pacité  et  incompatibilité  et  autres  cas  pour  lesquels  il  falloit  recourir 
au  Pape.  Je  vous  feray  envoyer  coppie  de  quelques  lettres  et  instruc- 
tions principales  par  le  premier.  J'ay  receu  voz  lettres  par  M'  Estienne, 
et  depuis  par  Pillet  qui  partit  le  lendemain.  M'  de  la  Verdiere  escrivit 
à  M"'  son  gendre  le  changement  des  seaulx',  sur  quoy  j'altendois  au- 
jourd'huy  voz  lettres,  mais  elles  viendront  denjain. 

Mous'  Passard  arriva  le  mesme  soir  que  le  s'  Estienne;  je  luy  allay 
incontinant  porter  chez  luy  sa  grosse  despesche  et  luy  ollVis  la  maison. 
C'estoit  le  sammedy;  le  dimanche,  je  l'accompagnay  chez  M'  d'Oppede 
et  chez  M' de  Bouc  oij  nous  disnasmes.  Il  présenta  ses  lettres  deux  jours 
après  et  à  ce  matin  a  esté  receu  avec  éloge  que  M""  de  Bouc  luy  a  pro- 
noncé dignement  dont  il  estoit  fort  surprins  d'aise  et  de  contentement. 

Mes  gents  passent  à  Cannes  où  j'envoye  un  vicariat  à  M'  de  Caunes^ 
pour  donner  l'habit  à  frère  Chabert  en  présence  du  P.  Cabricr  s'il  y 
est  desja,  et  le  prie  de  le  faire  retourner  avec  eux  ou  bien  d'en  subro- 
ger quelque  aultre  afin  qu'ils  soient  tousjours  trois.  Je  vous  manday 
que  les  balles  estoient  bien  venues  Dieu  mercy.  La  première  chose 
que  je  voulus  i-endre  aprez  le  fagot  de  M"^  d'Agut  fut  l'assortiment  de 
ma  nièce,  etd'àbbordje  trouvay l'imperfection  delà  feuille  cyjoincte, 
qui  est  un  grand  reproche  à  M"^  Buon,  puisque  c'est  de  son  édition. 
Dieu  sçaict  s'il  y  en  aura  d'aultres  !  J'y  trouvay  les  3  tomes  de  l'Arcadie 
de  Sydnay  ',  mais  il  falloit  à  part  le  troisiesme  pour  parfaire  les  deux 


'  A  l'itienne  d'Aligrc  venait  de  succdilor  '  Pliilippe  Sidney,  nt'  en  i55i,  dt^cAlë 

(r'juin)  Michel  de  Marillac  qui  devait  être  en  i58(),  ayant  ëté  mortrllemenl  blessé  à 

dcstiliu'  (i  2  novembre  i  63o),  le  lendemain  la  bataille  de  Gravelines,  lui  célèbre  comme 

di!  la  Journée  (les  Dupes.  di{>luina(e  (il  avait  élé  ambassadeur  à  l'âge 

'  L'abbé  Aliberl, déjà  souvent  meutionuiS  de   vingt-deux  ans),  comme  cajutainc  et 

eu  ce  volume.  comme  romancier.  Son  Arcadie  (Londres. 


550  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

premiers  que  M'  Astier  avoit  desja.  Il  est  vray  que  je  n  ay  pas  achevé 
de  desployer  ce  qui  estoit  dans  le  coffre  pour  n'en  avoir  eu  le  loisir  de 
craincte  d'interrompre  mon  travail  pour  Cuistres.  M'  Astier  dict  que 
vous  luy  promettiez  aussy  je  ne  sçay  quoy  de  l'Astrée. 

Je  tiray  le  Tableau  qui  nous  ravit  à  l'abbord  et  certainement  il 
excelle;  je  n'y  regrette  que  la  semblance  de  3  ou  i  visages  seulement, 
car  les  aultres  ressemblent  trez  bien.  Mais  le  boutehors  est  admirable. 
L'aultre,  que  j'avois  eu  de  Fontainebleau,  n'est  plus  que  de  la  boue  au 
prix  de  cela.  Cette  pièce  tiie  toutes  autres  peintures  qui  en  approchent. 
M'  Borrilly  se  veult  pendre  et  jetler  son  cabinet  par  la  fenestre  '. 

M'  Rubens  m'a  bien  obligé,  et  si  le  bruict  qui  courut  quasi  en  mesme 
temps  eust  esté  vray,  à  sçavoir  que  M""  de  Bagarris  estoit  mort,  je 
n'eusse  peult  estre  pas  tardé  d'avoir  de  quoy  entrer  en  revanche  avec 
M''  Rubens,  car  j'avois  quelque  espérance  de  recouvrer  des  pièces  qu'il 
désire  ardemment,  le  Solon,  le  Marcellus  et  autres.  Mais  M'  de  Ba- 
garris en  fut  quitte  pour  la  peur*;  il  tomba  de  cheval;  le  cheval  luy 
passa  sur  le  ventre,  un  mullet  voisin  luy  riia  des  coups  de  pieds,  on  le 
porta  tout  mort  à  la  plus  prochaine  bastide,  et  tout  cela  n'a  pas  em- 
pesché  qu'il  n'allast  hier  à  la  procession  de  la  feste  Dieu  en  robbe  rouge 
avec  sa  chappe  par  dessus^. 

Les  armoiries  de  M"'  d'Aix  furent  portées  devant  le  S'  Sacrement  par 
quattre  prebstres,  entre  aultres  Mons'  Ollivier  que  j'ay  rencontré  par 


1690,  in-4°)  eut  un  succès  prodigieux.  Le 
futur  académicien  J.  Baudouin  la  traduisit  en 
français  (i6ai,  3  vol.  in-8°).  C'est  proba- 
blement de  cette  traduction  du  fameux  roman 
pastoral  qu'il  est  question  dans  la  phrase  de 
Peiresc.  M.  Ldopold  Delisle  veut  bien  m'ap- 
prendre  que  la  Bibliothèque  nationale  pos- 
sède (Réserve  Y'  37 a)  un  exemplaire  de 
The  Counless  of  Pemhrolces  Arcadia,  written 
by  sir  Philip  Sidney  ( I^ondon ,  1 6o5 ,  in-fol.) 
avec  reliure  anglaise  en  veau,  sur  les  plats 
de  laquelle  a  été  frappé  le  chiffre  de  Pei- 
resc. 


'  On  voit  que  Peiresc  plaisante  agréable- 
ment an  sujet  du  prétendu  désespoir  de  son 
confrère  et  émule  le  notaire  collectionneur. 

*  Nous  apprenons  par  là  que  Jean  de 
Hascas,  doyen  du  parlement  d'Aix,  mort  à 
Aix  le  91  septembre  lôag,  oncle  du  col- 
lectionneur Pierre-Antoine  de  Rascas,  avait, 
lui  aussi,  de  précieuses  curiosités  qui  lui 
venaient  peut-être  de  son  neveu  mort  en 
1610. 

'  Historiette  bien  vivement  contée  et  qui 
montre  une  fois  de  plus  en  Peiresc  un  spi- 
rituel niirrateur. 


[1626]  \  SA  FAMILLE.  551 

les  riies  ',  mais  il  ne  m'est  pas  venu  voir.  Je  vous  envoyé  une  lettre  du 
cliappitre,  où  cez  Messieurs  ont  grand  regret  du  laict  de  P.  George,  à 
quoy  ils  lurent  portez  par  des  sollicitations  de  gents  de  noslre  Compa- 
gnie; ils  n'ont  garde  d'y  retourner  une  aultre  l'oys. 

Aujourd'liuy  de  Rua  revenoit  d'Avignon;  M'  Sandin  l'a  rencontré  par 
hazard,  et  l'a  honnestement  adjourné.  Il  m'est  venu  voir.  Je  luy  ay 
rendu  vostre  lettre  et  luy  ay  faict  faire  le  conte  à  55  livres  en  luy  pro- 
mettant de  luy  faire  bon  la  plus  value  si  M''  Ferron  le  luy  rayoit  en 
ses  comptes,  mais  quand  il  a  esté  question  de  dresser  les  quittances 
qu'il  veut  pour  les  années  1628  et  162/1,  il  s'est  r'advisé  et  n'a  plus 
voulu  s'y  tenir  par  le  conte,  oultre  les  armées  162.5  et  1G2/1,  comptant 
la  demye  année  de  1625  escheiie  à  la  fin  de  ce  moys,  il  se  trouve  re- 
licateur  de  2og4  livres.  11  m'a  enfin  prorais  que  j'auray  dans  le 
8  juillet  les  2000  livres,  mais  il  ne  veult  pas  soulder  les  gù  livres, 
soit  qu'il  les  veuille  pour  son  pot  de  vin,  ou  qu'il  veuille  aultre  ran- 
çonnement.  Tant  y  a  qu'il  a  dict  que  M""  Ferron  ne  luy  avoit  jamais 
parlé  clair  et  (ju'il  ne  feroit  rien  dudil  compte,  s'il  n'avoit  un  billet 
de  M"^  Ferron.  Il  fauldra  enfin  qu'il  le  fasse,  car  cela  n'estoit  qu'entre 
eux.  Il  ne  doibt  pas  craindre  davantage  que  d'en  insérer  le  calcul  en 
son  dit  compte. 

Au  reste  j'ay  retrouvé  une  lettre  vostre  où  vous  faisiez  le  calcul  de 
la  cession  des  propriétaires  et  comptiez  les  338 1  livres  12  sols  sans  y 
comprendre  nostre  cotte,  ne  celle  de  M"  Ambrun;  luy  au  contraire 
dict  que  celle  d'Ambrun  se  doibt  desfalquer  des  338 1  livres  12  sols. 
Il  fauldra  chercher  cez  papiers. 

Je  suis  fort  avant  en  marché  des  Rosses  et  encor  de  Valbarelle,  pour 
celuy  cy  à  2000  livres,  prenant  la  pièce  de  Belenger  pour  900  livres 

'  C'était  Louis  d'Olivnii,    né   à  Aix  ie  beridniepripurd  de  Sainte-Madeleine,  au  lieu 

99  juillet  1.573,  frère  cadet  du  conseiller  d'Espi'rel.  Il  mourut  de  la  pcsl<^,  aux  envi- 

au  parlement,  qui  fut  le  si  grand  ami  de  rons  de  l;i  ville  d'Aix,  dans  une  maison  de 

Peiresc.  Louis  d'Olivari  obtint  directement  campagne  de  son  frtireainé,  en  la  première 

du  roi  un  canonicat  dans  l'église  de  Frt'jus.  quinzaine  de  novembre  1639.  (C-ouununi- 

Le  premier  qui  vint  à  vaquer  fut,  en  1600,  cation  de  M.  Paul  de  Faucher.) 
celui  du  sieur  Clëmenlis,  qui  avait  en  pré- 


552  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

et  les  Rosses  à  17  escus  3o  sols  pièce  en  perdant  2  ou  3  bestes,  à  quoy 
j'avois  grand  regret,  mais  cela  va  tousjours  de  mal  en  pix. 

On  m'a  rendu  une  lettre  de  M"'  de  Malerbe  du  dernier  may  laquelle 
avoit  esté  ouverte  et  recachettée  d'un  aultre  cachet  que  le  sien  ';  je  luy 
eusse  volontiers  escript,  mais  je  suis  hors  d'haleine,  et  les  gents  de 
M"'  le  P'  Présidant  me  pressent. 

A  10  du  soir  sonnées,  ce  vendredy  xii  juin  1626. 

Vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

[Post-scriplum  au  dos  de  la  lettre.]  Je  vis  hier  des  Dames  Capucines 
dans  la  chambre  de  Madame  d'Oppede  et  les  entretins  à  visage  descou- 
vert une  demy  heure  dont  je  partis  fort  édifié.  Ce  fut  Madame  Chape- 
lain que  je  cognoissois  et  le  père  Celse  qui  me  procurèrent  cette  la- 
veur. Je  les  voulois  persuader  d'aller  ouyr  messe  aux  S''''  Maries  pour 
les  faire  voir  à  ma  nièce,  et  les  avois  quasi  gaignées,  mais  cela  fut 
rompu  de  peur  de  la  consequance  des  Carmelines  pour  Mad'=  d'Oppede 
et  de  celles  de  S'®  Claire  pour  M'°'=  de  la  Coste.  Elles  dévoient  partir 
aujourd'huy  pour  aller  à  my  chemin  de  Marseille. 

La  mère  Agnes  a  esté  un  moys  à  S'  Remy  malade  à  l'extrémité. 
La  despance  de  leur  sesjour  a  esté  de  600  escus  aux  dépens  de  Ma- 
dame de  Guise  ^. 

'  Celteiettre  nous  manque; nous  n'avons,  '  Bibiiothèquenalionale.nouvellesacqui- 

parmi  toutes  les  leUres  de  l'année  1696,  que        sitions  françaises,  n"  6170,  fol. 383.  Auto- 
celie  du  19  décembre  i6a6  déjà  signalée.        graphe. 


[1626J  À  SA  FAMILLE.  553 

■  I  I  I-  I.         ,  I    I    I  I  I  I  I  '  =rc=. 

CLXIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVKZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  suis  si  attaché  à  la  visite  du  procez  de  M"^  Fiobet',  que  je  ne 
m'oserois  destourner  pour  escrire  à  noz  amys;  nous  y  satisferons  Dieu 
aydant  à  la  fin  de  ce  nioys  que  nous  pourrons  avoir  un  peu  de  relasche. 
Je  receuz  hier  au  matin  voz  deux  despesclies  du  29  may  et  2  juin  ve- 
nues ensen)ble,  et  fis  rendre  à  M''  Fiobé  ce  qu'il  y  avoit  pour  luy,  lequel 
me  vint  inconlinant  apporter  celle  (|ue  vous  m'escriviez  pour  luy.  J'es- 
père que  nous  l'expédierons  favorablement  Dieu  aydant  à  ce  que  je 
puis  juger  de  ce  que  j'ay  vcu  du  procez. 

Le  P.  Cbabert  partit  hier  avec  Mcssire  Fauchier  et  un  bon  vallet  de 
pied;  ils  reprendront  à  Caunes  le  P.  Cabrier  s'ils  l'y  trouvent  ou  quelque 
aultre  en  sa  place  s'ils  en  peuvent  venir  à  bout.  Dieu  les  veuille  bien 
conduire  et  diriger  leurs  bonnes  intentions;  ils  allèrent  coucher  à 
Sallon.  Et  font  estât  d'cstre  à  Bordeaux  avant  la  fin  de  ce  moys.  J'en- 
voyay  un  vicariat  à  M""  de  Caunes  pour  visiter  mon  abbaye*  en  allant 
au  chappittre,  et  pour  cependant  donner  l'habit  au  P.  Chabert,  de 
sorte  qu  il  arrivera  tout  Bénédictin.  Sitost  que  j'auray  advis  qu'il  ait 
esté  véritablement  receu  à  l'ordre  (je  l'eusse  bien  peu  faire  dez  à  celle 
heure,  mais  il  me  l'eust  fallu  qualifier  moyne  de  Cisteaux,  et  il  vauldra 
mieux  le  qu^ilifîer  Bénédictin  pour  les  raisons  que  vous  sçavez),  je  luy 
feray  une  nouvelle  collation  du  prioré  de  Porchers,  en  vertu  de  mon 
induit,  tant  pour  suppléer  le  deffanlt  de  la  signature  apostolique  qu'il 
en  avoit  parcequ'elle  est  surannée,  et  dattée  du  dernier  avril  iGaS.  et 
d'une  aullre  qu'il  avoit  levée  depuis  contre  Aymar  Valette .  croyant 

'  C'est-à-dire  :  si  occujjé  ii  faire  des  vi-  de  l'abbé  de  Giitli-ns  à  celui  qui  dcvnil  pro- 
sites ])niir  solliciter  les  jufjos  du  procès  de  visoirement  le  remphicer  dans  rins|iectioii 
iVl.  Fieubot.  de  l'abbaye,  qui  devait  être,  a  celle  occa- 

'  Un  lïcrtrw*,  c'est-h-dire  une  déh'galion  sion ,  son  t-ieturv. 


7" 


554  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

qu'il  en  fust  resignataire,  que  pour  fonder  la  jurisdiction  du  Grand 
Conseil  en  consequance  de  mon  induit  à  cause  duquel  j'ay  envoyé  nou- 
veau vicariat  au  P.  du  Val,  tant  de  mon  chef  que  comme  commissaire 
apostolique. 

J'ay  faict  tenir  toutes  les  lettres  que  vous  m'aviez  adressées,  mesmes 
j'envoyay  incontinant  à  M'' Napolon  ^  celles  qui  le  concernoient,  mais 
deux  heures  aprez  j'eus  une  sienne  lettre  par  laquelle  il  me  mandoit 
(|u'il  debvoit  embarquer  hier,  de  sorte  que  si  le  mauvais  temps  de 
cette  nuict  ne  l'a  faict  revenir  au  port,  ses  lettres  seront  arrivées  trop 
tard.  11  m'adressa  un  pacquet  pour  M''  de  la  Ville  aux  Clercs  qui  est 
cause  que  je  vous  faictz  celle  lettre  pour  l'accompagner,  car  je  vous 
avois  escript  assez  amplement  devant  hier  au  soir.  Et  M'  Fagoiie  m'a 
asseuré  que  la  despesche  esloit  partie  dez  hier  au  grand  matin.  Vous 
le  recognoistrez  à  la  réception  si  vous  l'avez  plustost  que  la  ])resente  et 
je  seray  bien  aise  que  vous  me  le  mandiez  pour  vérifier  s'il  m'a  dict 
mensonge  ou  vérité.  Je  luy  ay  faict  voz  excuses  pour  la  lettre  de  Mad*"  de 
Druy,  dont  il  vous  remercie  bien  fort. 

Je  monstray  hier  au  palais  à  M"'  d'Oppede  vostre  lettre  du  29"''  dont 
il  fut  bien  aise,  car  il  se  plaignoit  tousjours  à  moy  que  vous  aviez 
manqué  de  respondre  à  ce  qu'il  demandoit;  il  me  dict  qu'il  vouloit 
escrire  aujourd'huy,  dont  j'ay  esté  bien  aise,  pour  envoyer  ce  pacquet 
de  Napolon,  et  pour  vous  accuser  la  réception  de  voz  despesches  du  29 
du  passé  et  2  du  présent,  et  pour  vous  dire  aussy  le  départ  do  Fr.  Cha- 
bert  comme  chose  faicte  et  exécutée  irrévocablement. 

J'ay  esté  bien  aise  de  voir  ce  que  vous  escript  le  frère  du  Prieur  de 
Roumoules  louchant  cez  moynes,  et  vouldrois  bien  avoir  cez  arrests 
dont  il  parle  par  lesquels  les  Novices  non  proffez  furent  constraincts 
de  sortir,  et  les  prebslres  prouveux  de  bénéfices  furent  constraincts  de 
s'y  retirer.  Voyez  de  les  recouvrer,  car  cela  serviroit  bien  en  cas  qu'on 
ne  conseille  pas  de  controverser  Porchers^  à  ce  diable  de  Boumard. 

'  Sanson  Napollon ,  que  nous  avons  déjà  '  Nous  avons  ddjù  vu  que  Porchères  était 

si  souvent  trouvé  mentionné  précédemment  un  des  prieurés  ((ui,  en  Guyenne,  dépcn- 
çn  toute  cette  correspondance.  daient  de  l'nl)baye  de  Guîtres. 


[1620]  X  SA  FAMILLE.  555 

Je  vous  avois  desja  mandé  que  j'avois  rcceu  aultant  les  qnattre 
balles  dudict  Prieur  de  Rounioules,  que  j'ay  l'aict  serrer  soubs  bonne 
clef,  que  les  sept  caisses  de  livres  et  le  coffre.  Vous  le  pouvez  asseurer 
qu'elles  luy  seront  fidèlement  conservées,  sans  que  personne  y  touche. 
Pour  les  aulttes  elles  ont  esté  ouvertes  pour  en  tirer  les  livres  de 
M''  d'Afjut  et  de  ma  niepce  et  du  cousin  de  Meaux,  etc.  Mais  je  n'ay 
poinct  sceu  prendre  de  temps  pour  les  recoynoistre.  Bien  ay  je  veu 
une  chose  qui  m'a  un  peu  fasché,  c'est  que  nonobstant  que  j'eusse 
mandé  à  M'  Buon  en  termes  fort  exprez  que  je  voullois  le  supplément 
de  Baronius  tout  de  l'édition  d'Anvei-s,  laquelle  est  de  plus  belle  lettre 
que  celle  de  Cologne,  et  est  plus  conforme  à  l'édition  de  Kome  et  à 
l'intention  de  l'autheur,  il  n'y  a  mis  que  le  premier  volume  de  cette 
édition  là,  et  tous  les  aultres  sont  de  Cologne  en  fort  mauvais  papier 
et  en  bien  pire  lettre  '.  Ce  qui  me  desplaict  parceque  j'eusse  prins 
plaisir  d'en  lire  quelque  chose  dans  le  beau  caractère  d'Anvers. 

Je  ne  sçay  pourquoy  aussy  il  y  est  allé  mettre  un  de  cez  volumes 
d'Ant.  de  Dominis  ^  desassorty  des  aultres  deux.  Je  les  avois  desja  tous 
trois  long  temps  y  a.  Mais  que  nous  ayions  veu  le  reste  nous  y  trou- 
verons possible  d'aultres  choses  à  dire. 

Je  crains  que  le  port  du  livre  de  M""  du  Vair  en  grand  papier  à  M'  de 
Maussac  ne  couste  bien  cher  par  le  messager.  11  vauldroit  bien  mieux 
le  faire  mettre  dans  des  balles  de  marchandise  pour  ne  diminuer  le 
gré  qu'il  me  debvroit  sçavoir  de  ce  que  le  livre  me  coustera  d'achept. 

J'ay  esté  bien  aise  de  voir  le  Stampe  partorite  de  M"^  lUibens  et  eusse 
trouvé  bien  excellente  celle  du  Camayeul  de  Tibère  si  je  l'eusse  reçeue 
auparavant  la  peinture;  mais  aprez  avoir  veu  la  force  qui  paroit  eu  la 
peinture,  tout  le  reste  paroit  si  plat  et  si  niaiz  que  c'est  pitié.  Tant  y  a 
que  tousjours  j'ay  veu  fort  volontiers  et  desirerois  bien  que  vous  le 
peussiez  faire  caver  ou  enluminer  légèrement,  par  quelqu'un  qui  y 

'  Les  éditions  de  Cologne  sont  de  1 697,  '  De  Republiea  ecelesiastica  libri  X  (Lon- 

1609, 16a /i;  celles  d'Anvers  sont  de  i588>  dres,  1617,  a  vol.  in-fol.).  Une  réimpres- 

de  1897,  de  1  61a  ;  enfin  celles  de  Rome  sont  sion  fut  faite  à  Francfort  en  i6ao  (même 

de  i588  et  1607.  format). 

70. 


556  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626J 

rapportast  bien  fidèlement  les  diverses  couleurs  de  la  pierre.  Mais  il 
fauldroit  que  cela  se  list  sur  le  lieu  mesmes,  pour  ne  rien  suppléer  de 
teste  et  pour  cet  effect  je  vous  r'envoyeray  par  la  première  commodité 
de  pacquet  un:  peu  grosset  la  feuille  que  vous  m'avez  envoyée,  bien 
niarry  qu'elle  ne  soit  en  une  belle  feuille  de  papier  entière  avec  toutes 
ses  marges,  pour  la  pouvoir  plus  commodément  placer  dans  le  l'ecueil 
que  j'ay  des  desseins  de  l'Antiquité  plus  remarcables.  J'y  trouve  les 
ressemblances  des  visages  assez  bien  et  fidèlement  représentées. 

Pour  la  detfectuosité  des  planches  de  la  Grèce  de  Goltzius,  il  ne 
fault  pas  que  vous  en  doubliez,  car  j'avois  veu  aultres  fois  les  planches 
mesmes  en  cuivre  dans  Anvers,  et  en  avois  faict  des  recueils  sur  la  gra- 
veure  sans  qu'elles  fussent  imprimées  sur  du  papier  et  depuis  je  les 
ay  veûes  imprimées  toutes  souventefoys,  mesmes  chez  M'  Tristan  '.  11 
fault  que  le  livre  de  M'  de  Cordes*  vous  aye  trompé,  et  qu'il  soit  im- 
perfect  desdictes  planches,  ou  de  l'indice  d'icellcs,  et  que  cela  vous  aye 
faict  trop  exprimer,  chose  qui  se  pouvoit  comprendi-e  en  disant  seule- 
ment tout  ce  qui  n'avoil  esté  imprimé  dans  la  vieille  édition. 

J'ay  faict  voz  excuses  à  M""  d'Oppede  et  luy  ay  f;uct  voir  ce  f|ui  s'cstoit 
faict  pour  sa  taxe;  je  n'en  ay  pas  peu  faire  aultant  envers  M*^  de  Bouc 
parce  qu'on  m'a  dict  chez  luy  qu'il  avoit  prins  médecine,  et  qu'il  desi- 
roit  bien  qu'on  le  laissast  en  repos. 

J'ay  tousjours  oublié  une  chose  dont  il  me  souvient  à  presantetque 
je  vous  prie  de  tenter.  C'est  que  M""  Ferrier,  cy  devant  ministre  à 
Nismes^,  y  recouvra  quand  nous  estions  à  Mompelier  un  fort  beau  ca- 
mayeul  d'Agathe  lors  nouvellement  desterré,  de  la  largeur  d'un  teston. 
Je  vouldrois  que  vous  l'allassiez  voir  pour  le  prier  de  le  vous  faire  mons- 
tror,  et  si  vous  y  reconoissez  rien  de  curieux,  et  qu'il  eust  agréable 
qu'on  en  retirast  une  empreinte,  je  l'aurois  volontiers,  mais  en  ce  cas 

'  I/iirrliéologiiP  Jean  Tiist-m.  sieur  de  tomes  du  r.cueil  Peiresc-Dupuy.  Je  ne  sais 

Saijil-Amant,  mentionné  dans   le  recueil  pas  dire  de  quel  livre  du  docte  bibliophile 

Peiresc-Dupuy  (III ,  hoo  et  suiv.)  il  s'agit  ici. 

'  Sur  Jean  de  Cordes,  abbé  de  Maussic,  '  Sur  Jérémie   Ferrier,   voir  le  recueil 

voir  de  fréquentes  mentions  dans  les  trois  Peiresc-Dupuy  (I,  yS). 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  557 

il  y  i'auldroit  employer  celuy  qui  me  moulla  le  camaycul  de  la  S'-  Chap- 
pelle,  car  il  y  pipe'.  C'est  un  bon  vieillard  que  M'' Tavernier  cogiioit 
bien,  qui  a  nom  M''  Le  Bay,  père  d'un  escrivain  qui  se  lenoit  vers 
S'  Estieiine  des  Giees. 

D'Aix,  ce  dimaiiclie  au  suir  i/j  juin  1696. 

J'avois  faict  {jarnir  3  douzaines  de  marcottes  pour  envoyer  à  Bor- 
deaux lorsque  je  vous  envoyay  les  vostres;  elles  s'estoient  oubliées 
céans  à  la  cave  où  elles  se  sont  trouvées  encores  vives,  André  les  a  em- 
portées à  tout  liazard  pour  les  planter  dans  le  cloistre;  si  elles  eussent 
esté  en  meilleur  estât,  je  desirois  que  ce  fust  pour  M""  le  Cardinal  -  prin- 
cipalement, mais  il  les  iauldra  bazarder.  J'oubliay  d'en  donner  le  roolie 
qui  sera  cy  joinct.  Vous  le  leur  pourrez  envoyer  à  Bordeaux  par  la  poste. 

Si  de  Rua  tient  parole,  et  que  les  marchez  de  Valbarelle  et  des 
juments  se  fassent,  il  y  auroit  un  peu  de  fonds  sur  l'enjploy  duquel 
je  serois  bien  aise  d'avoir  vostre  advis.  M""  de  Mauvans  peste  pour  ses 
Goo  livres  qui  ne  se  peuvent  esviter.  M'' Astier  presse  pour  700  livres  des 
arres  de  Perronnyer  qu'il  fault  restitiier,  lesquelles  firent  le  rembour- 
sement de  Valbarelle,  se  dict  il.  Le  taillier^  de  Rians  me  persécute  pour 
prez  de  100  escus  de  la  taille  de  l'année  dernière,  qui  estoil  en  arré- 
rage dont  il  a  conté  à  la  Communauté  et  a  esté  condamné  aux  inlereslz, 
dont  il  le  faudroit  indamniser.  Gez  cessionnaires  de  M' de  Perussis  font 
le  diable  à  quattre.  Fontaine  et  les  autres  pensionnaires.  Le  voyage  de 
Fr.  Cliabert  m'a  emporté  ma  communion  du  présent  quartier.  Les 
gaiges  s'en  esloient  allez  aux  cultures  des  vignes.  Vous  sçavez  où  les 
/ioo  escus  de  Bordeaux  sont  allez.  Le  bled  ne  se  vend  poincl  du  tout 
bien  qu'on  ayt  lestably  le  commerce,  mais  si  fauldra  il  le  vendre  avant 
la  récolte  et  songer  à  vostre  despance  aussy. 

Reste  l'alïaire  dont  M""  Marcbier  m'escripl.  Je  ne  sçaurois  hiy  res- 
pondre  pour  aujourd'liuy,  mais  vous  luy  pourrez  bailler  la  coppie  qu'il 

'  Il  y  excelle. —  '  l/}  cardinni  Alphonse  de  Ricliclirii,  arclicviî<|ne  d'Aix.  —  '  \x  r«»- 
vourdai  tnilks. 


558  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

me  demande  de  i'union  de  l'an  1697,  attendant  que  je  luy  puisse  es- 
crire.  J'ay  prins  grand  plaisir  à  sa  relation  des  entreveiies  de  Liraours'. 
Gez  cérémonies  meritoient  d'avoir  place  dans  le  volume  de  M"'  de  Lo- 
menie  à  qui  vous  pourrez  bailler  la  coppie  de  la  sentence  papale  de 
condamnation  du  cardinal  Caraffa,  aprez  l'avoir  monstrée  à  M"'  du 
Puy  pour  en  retenir  une  coppie  à  sa  façon.  Le  procez  du  comte  de 
Bristol  et  du  duc  de  Bukingan  sont  bien  d'importance.  Il  fera  bon  voir 
ce  progrez  et  les  suittes.  Rendez  vous  en  un  peu  curieux.  Quant  à  l'ac- 
commodement de  M'  de  Grequy,  si  Dieu  l'a  permis,  il  sera;  sinon,  il 
fauldra  prendre  patiance  attendant  la  justice.  Et  pour  l'inventaire  je 
verray  à  la  fin  de  ce  parlement  ce  que  j'y  pourray  faire,  mais  certaine- 
ment vostre  présence  y  feroil  plus  en  un  jour  que  moy  en  une  semaine. 
Sur  ce  je  finis,  priant  Dieu  qu'd  illumine  nos  arbitres  et  vous  r'ameiue 
sain  et  sauve,  demeurant,  Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

l)K  Peiresc". 


CLXV 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 

J'ay  receu  vostre  despesche  du  1  2  et  y  ay  trouvé  le  Prodromus ,  et 

la  dernière  ordonnance  de  M''  d'Effiat,  mais  non  pas  la  coppie  que 

vous  disiez  de  son  escripture,  il  fault  que  vous  l'ayiez  oubliée  à  vostre 

malle,  J'ay  faict  rendre  toutes  les  vostres.  M''  Astier  s'est  chargé  de 

celle  de  Fresquiere,  car  mon  homme  ne  trouva  poinct  que  chez  M"  de 

S'  Jean  il  demeurast  aulcun  qui  eust  nom  Fresquiere,  et  croid  que  ce 

soit  le  Procureur  parce  qu'il  hante  familiairement  en  cette  maison  là. 

J'envoyay  à  Marseille  le  pacquet  de  Sanson  Napolon,  mais  il  est  party 

Voir  recueil  Peirest-Dupuy  (I,  76).  —  °  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions 
françaises,  n°  6170,  fol.  383.  Autographe. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  559 

pour  la  Barbei'ie  il  y  a  plus  de  huict  jours;  j  avois  donné  cliarfje  qu'on 
le  rendit  à  sa  maison.  Ce  fut  le  s"'  Estienne  qui  le  porta  dimanclie  passé, 
allant  accompagner  M'  le  baron  de  S'  Germain  à  TouUon,  à  qui  je 
conseillay  d'aller  passer  par  Marseille  pour  salliier  M*'  de  Guise,  par 
manière  d'acquit,  car  il  prend  fjarde  quehjue  foys  i\  cez  petites  obmis- 
sions.  Je  luy  baillay  des  lettres  pour  le  chevalier  de  Fourbin,  Burgues, 
le  frère  de  mon  moyne  Chabert,  à  Toullon',  et  pour  le  lieutenant 
Sacquy  et  le  cousin  d'Orves  à  leres,  et  manday  au  Prieur  de  Beaugeti- 
tier  de  luy  aller  offrir  nostre  maison.  Je  l'avois  faict  expédier  icy  au 
parlement  gratis,  et  le  procureur  Augier,  qui  poursuyvit  l'expédition, 
le  voulut  pareillement  faire  gratis,  car  il  est  fort  gentil  comme  vous 
sçavez.  Hier  au  matin  Mad""  de  Chappellain ,  vefve  de  feu  M"^  Chappellain 
(que  j'avois  veiic  aultrcs  foys  ù  Paris,  laquelle  estoit  veniie  conduire 
les  Dames  Cappucines),  partit  de  cette  ville  avec  M''  Vallée,  dans  le 
carrosse  qui  les  avoit  ammenées,  pour  s'en  retourner  à  Paris;  elle  se 
chargea  pour  l'amour  du  P.  Frère  André,  son  bon  voisin,  d'un  petit 
boucquet  des  plantes  de  la  Prevanche  blanche  que  M""  Richer  m'avoit 
envoyées,  de  deux  sortes  distinguées  par  la  grandeur  de  la  feuille,  en- 
semble d'un  mien  pacquet  de  lettres  adressé  audict  Fr.  André,  oii  je 
mis  la  lettre  que  m'escrivoit  ledict  s'  Richer.  Et  par  occasion ,  elle  se 
chargea  encores  d'une  chemisette  blanche  qui  estoit  la  plus  fine  et  la 
plus  belle  qui  se  fust  trouvée  à  Marseille  que  l'on  faisoit  pour  Mad"  de 
Cabriers,  et  que  l'on  m'avoit  envoyée  pour  monstre,  mais  trouvant  cette 
bonne  commodité  de  l'envoyer  dans  un  coffre,  j'aymay  mieux  m'en 
prévaloir  que  d'attendre  encores  une  quinsaine  de  jours  qui  se  passe- 
ront avant  qu'on  en  eust  peu  faire  d'aultres  pareilles,  au  bout  desquels 
je  ne  sçay  si  nous  trouverons  si  tost  de  commodité  de  les  vous  faire 
tenir.  Cependant  je  craignois  que  Mad'^de  la  Boulidiere  ne  se  trouvas! 
pressée  de  sa  couche.  On  ne  laisra  pas  de  travailler  à  laullre  pour  la- 
quelle on  me  demande  i5  jours  de  terme;  je  la  feray  tenir  un  peu 
plus  ample  d'estoffe  comme  vous  mandiez,  bien  que  comme  vous  sçavez 

'  Sur  l'avocat  Cliaberl,  voir  le  Supplément  à  la  notice  d'À.  de  Lantenay  sur  Pcimtc,  abbé 
de  Guttreu,  p.  5i,  nolo.  i. 


560  LETTRES  DE   PEIRESC  (162GJ 

Madame  de  Cabriers  ne  soit  pas  de  plus  petite  stature  que  Madame  de 
la  Boulidiere.  Et  je  la  vous  leray  tenir  le  plustost  qu'il  sei'a  possible, 
désirant  de  pouvoir  servir  en  meilleure  occasion  et  le  dict  s"'  de  la  Bou- 
lidiere et  Mad*"  sa  femme,  que  vous  les  asseuriez  de  mon  souvenir.  11  ne 
se  faict  poinct  à  Marseille  de  plus  jolies  façons  de  picqueure,car  ils  ne 
sçavent  pas  travailler  à  la  Turquesque,  ou  Moresque.  Hier  raesmes 
nous  travaillasmes  prez  de  trois  heures  du  matin  dans  le  palais,  auprez 
de  Mad'=  de  S'  Pol  et  enfin  l'achevasmes  assez  heureusement,  ce  me 
semble,  car  nous  desbouttames  la  dame  de  Grandval  de  ses  lettres  et 
lequestes,  par  lesquelles  elle  vouloit  débattre  de  nullité  et  faire  déclarer 
incestueux  le  mariage  de  feu  son  père  avec  la  dame  Isabeau  de  Ga- 
rant, et  la  condamnasmes  aux  despans  tant  envers  ledict  de  Garault 
qu'envers  ses  enfans,  et  ayant  esgard  aux  lettres  de  ladicte  dame  de 
Garault,  nous  declarasmes  ladicte  dame  de  Grand  Val  exclue  de  la  suc- 
cession des  biens  paternels  sitiiez  dans  la  ville  et  gardiage  '  de  Tou- 
louse suyvant  la  coustume  locale  en  condamnant  à  restituer  tout  ce 
qu'elle  en  avoit  exigé  avec  despans,  sauf  de  pouvoir  succéder  pour  sa 
neufviesme  part  et  portion  aux  aullres  biens  situez  hors  ledict  gar- 
diage  en  rapportant  au  comble  de  l'héritage  ce  qu'elle  avoit  receu  lors  ■ 
de  son  mariage,  et  pour  la  rescision  de  Transaction  et  requeste  civile 
ladicte  dame  de  Grand  Val  en  fut  desbouttée,  ensemble  le  s"'  de  S'  Pol 
son  frère,  despans  pour  ce  regard  compancez,  et  sur  les  instances  cri- 
minelles nous  mismes  les  parties  hors  de  Cour  et  de  procez.  De  sorte 
qu'il  ne  tiendra  qu'à  elles  de  demeurer  en  paix  à  l'advenir. 

Au  sortir  du  palais  je  m'en  vins  céans,  oii  M"^  de  Marseille  me  lit  la 
faveur  de  venir  prendre  un  mauvais  disner,  ensemble  M''  de  Gressy, 
et  M"^  Passard.  C'estoit  un  jour  de  poisson,  mais  il  ra'avoit  fallu  j)asser 
parla  à  cause  que  dimanche  et  lundy  Mess"  noz  Premiers  Présidants 
a  voient  voulu  user  de  leur  droict  de  preferance;  ils  ne  furent  pourtant 
pas  mal  salisfaicis  en  apparance.  Et  M'  de  Marseille  voulut  encore 
partir  l'aprez  disnée,  et  s'en  aller  allumer  le  feu  de  joye  devant  son 

'  A  propremeiit  dire,  pacage,  (^ela  sigriifie  ici  la  campagne  aux  environs  de  Toulouse. 


[1626]  X  SA  FAMILLE.  56t 

église.  Il  me  dict  que  ses  gents  de  Josaplia  '  luy  debvoient  envoyer 
1  ooo  escus;  je  luy  offris  de  les  luy  faire  payer  icy  pour  les  vous  laisser 
prendre  de  par  delà.  11  l'acccpla,  mais  je  ne  sçay  comme  sur  le  despart, 
dans  le  tracas  et  concurraiice  d'aullres  objects,  j'oubliay  de  luy  eu 
parler,  encores  que  je  l'allay  recomluire  jusques  au  pont  de  l'Arc-, 
dans  le  carrosse  de  M'  de  Bouc.  Je  luy  en  escriray,  mais  puisqu'ainsi 
est  j'attendray  voz  premières  lettres  pour  voir  ce  que  M'  de  la  Martil- 
liere  aura  respondu. 

Vous  verrez,  je  m'asseure,  dans  la  lettre  de  M""  de  Lomenie  ce  que  je 
luy  mande  tant  de  l'arrest  gênerai  où  M'  d'Oppede  fit  trez  bien  que  des 
compliments  de  M"'  de  Marseille  dans  nostre  Compagnie,  où  il  prononcea 
fort  gravement  une  fort  gentile  petite  harangue  tant  pour  excuser  son 
retardement,  que  pour  implorer  l'adsistance  du  Parlement  en  la  fonction 
de  sa  charge,  attendu,  disoit  il,  que  nous  estions  les  evesques  extérieurs, 
pour  faire  valloir  les  décrets  de  l'Eglise,  à  quoy  M'  d'Oppede  repartit 
aussytost  fort  gentilment,  et  respondit  per  le  rime  comme  on  dict  en 
Italie^,  sans  oublier  les  mérites  de  M'  de  Lomenie  et  de  toute  sa  mai- 
son. Auparavant  cela,  M'  de  Gressy  avoit  faict  sa  harangue  en  fort  peu 
de  motz,  et  avoit  eu  sa  repartie  fort  honorable  et  pour  le  Parlement  de 
Paris  et  pour  sa  personne.  Et  en  dernier  lieu  M"'  l'Evesque  de  Senez*  y 
vint  encores  faire  la  sienne  en  forme  de  sermon,  mais  M'  d'Oppede 
ne  luy  fit  pas  de  responce  qu'en  termes  généraux  et  en  peu  de  mots. 

On  mande  d'Avignon  que  M""  le  Légat*  devoit  partir  de  Madrid  le  i  a 
de  ce  nioys;  il  ne  me  falloit  plus  que  cela  pour  trouver  du  repos.  S'il 
faict  du  sesjour  à  Toullon,  il  m'y  fauldra  encores  une  petite  courvée. 
Sinon  il  fauldra  complire"  par  lettres. 

'  Josaphat,  abbaye  de  Bi^nëdictins,  dans  l'école  de  Lar.  (Communication  de  M.  L.  de 

In  diocèse   de   Chartres.  M»'  de  Lomdnie,  Berluc-Perussis.) 

comme  abbt'  de  Josaphat,  comptait  parmi  '  Sur  le  miîme  ton,  en  lui  faisant  écho, 

ses  prédécesseui-s  le  célèbre  poète  Philippe  '  Louis  Duchalne,  dont  le  très  iongépi- 

Dftsporlcs.  scopat  ne  devait  Unir  qu'en  1671. 

*•  Ce  pont  existe  encore,  à  un  kilomètre  ''  Le  cardinal  Fr.  Barberiui. 

de  la  ville,  enjambant  le  fleuve  minuscule  '  C'est  un  mot  italien  qui  signifie  roni- 

illustré  par  Marins  et  par  les  félibres  de  plimenter. 

VI.  71 

UirUMIU*    SATIDIltK, 


562  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Desidery,  en  haine  d'un  lods  qu'il  vouloit  de  M""  Astier,  encor  qu'il 
en  eust  eu  son  remboursement,  a  faict  ce  qu'il  a  peu  pour  tascher  de 
briguer  une  révocation,  du  syndicat  de  Rians,  mais  il  n'a  rien  peu  ad- 
vancer;  si  vostre traicté  passe  oultre,  il  sera  bien  penanit. 

Je  ne  sçay  si  Saviny  n'est  poinct  demeuré  à  M'  de  Grequy  par  l'ac- 
cord de  la  contesse  de  Monrevel  *,  ou  d'aultres  terres  non  subjettes  à 
fideicomrais.  Voyez  si  l'expression  de  l'hypothèque  d'icelles  ne  seroit 
poinct  inutile  en  ce  contract,  tant  par  luy  que  par  ses  enfants.  Et  sçai- 
chez  si  ses  enfants  ne  sont  poinct  émancipez  comme  je  pense  qu'ils  h- 
soient.  Je  suis  bien  aise  que  M'  d'Ëffretiere  ayt  encores  trouvé  quelque 
chose  à  y  adjouster.  Je  suis  bien  aise  qu'ayiez  envoyé  l'ordre-  au 
s'  Aleandro;  si  j'eusse  eu  vostre  lettre  un  jour  plus  lost,  je  le  luy  eusse 
escript  par  l'ordinaire  qui  passa  le  jour  précédant. 

11  me  tarde  bien  que  M"^  d'Aix  ayt  ses  bulles,  et  qu'il  soit  sacré,  et 
que  M""  Seguiran  ayt  peu  faire  expédier  des  lettres  sur  son  brevet  du 
serment.  Car  il  se  pourroit  perdre  de  bonnes  fortunes  pour  ce  jeune 
homme,  l'archediaconat  ayant  failly  à  vacquer  l'aultre  jour,  c'est  à  dire 
i5oo  escus  de  rente,  à  ce  qu'on  assure. 

.l'oubliois  de  vous  dire  qu'enfin  le  s'  Ollivier  m'est  venu  voir  et  ma 
apporté  son  roulleau  de  parchemin  qui  contient  une  généalogie  d'Adam 
jusques  à  Jésus  Christ  faicte  il  y  a  environ  200  ans.  Ce  n'est  pas  chose 
de  grande  importance,  mais  elle  n'est  pourtant  pas  à  négliger.  Il  est 
verament  (sic)  bien  bon  homme. 

Tout  maintenant  comme  j'escrivois  et  que  je  m'estois  informé,  on 
m'est  venu  dire  que  M'  le  conseiller  Perier  et  M'  le  conseiller  Gaul- 
thier  sont  venus  céans  pour  y  mener  le  s''  de  Corbieres  alTeublé  d'une 
sottanne  et  d'une  robbe,  et  les  a  on  renvoyez,  mais  ils  sont  incon- 
tinanl  revenus,  et  m'ont  dict  qu'il  presentoit  demain  ses  lettres  de  pro- 

'  Jeaniip  d' Agonit,    fille  de  Ghrélienne  inère,  elle  vit  les  biwis  des  d'Agoult  passer 

d'Agoult  et  de  son  second  mariage  avec  le  à  son  frère  utérin  Charles  de  Créqui. 
comte  de  Sault,  épousa    François    de   la  '  L'ordre,  c'est-à-dire  le  brevet  par  le 

Baume,  comte  de Montrevel.  Dépossédée  par  tfuel  Louis  \11I  l'avait  nommé  chevalier  de 

le  testament  de  son  frère  el  par  celui  de  sa  l'ordre. 


|I626|  A  SA  FAMILLE.  503 

vision  de  la  charge  de  présidant  seulement  pour  avoir  le  soit  monstre 
au  Procureur  gênerai  du  Roy  et  ses  conclusions,  pour  prévenir  la  suran- 
nation  et  attendre  encores  une  aultre  année  à  compter  de  ce  temps  cy. 

M"  Borrilly  m'a  dict  que  M""  Le  lîoux,  à  la  prière  de  M"^  Gaillard,  a 
laict  expédier  depuis  peu  une  judicature  royale  sans  finance  pour 
U  pistolles.  Il  vouldroit  Lien  pouvoii- obtenir  celle  de  son  gendre  Blacas, 
lequel  est  véritablement  gentil  garçon  '  et  tout  le  cœur  et  ame  du  con- 
seiller Gaillard.  Mais  parce  que  la  Court  est  hors  de  Paris  et  que  M'  Le 
Roux  suit,  je  serois  d'advis  que  vous  luy  fissiez  tenir  les  papiers  dudict 
Blacas,  pour  tenter  s'il  en  pourroit  venir  à  bout,  et  je  luy  ay  conseillé 
d'avoir  des  lettres  des  Carmélites  adressantes  à  M^'  le  garde  des  seaux 
de  Marillac,  pour  en  extorquer  le  seau,  en  cas  qu'il  y  eust  anltant  de 
difficulté  comme  en  faisoit  M?'  le  Ch'ancellier. 

Je  viens  de  recevoir  de  Mompelier  une  lettre  de  nostre  raoyne  Gha- 
bert  du  16  portant  qu'il  y  estoit  arrivé  en  bonne  santé  avec  M'  Fau- 
chier  et  André,  et  qu'ils  passoient  oultre,  de  sorte  qu'ils  seront  arrivez 
à  Cannes  le  18  et  auront  peu  l'aire  leurs  expéditions  le  19°"  et  passer 
oultre  le  20,  ou  au  plus  lard  le  lendemain,  au  pix  aller  lundy  der- 
nier aa"""  et  seront  à  Bordeaux  dans  le  1  ou  2  de  juillet. 

Au  reste  j'ay  veu  les  propositions  de  Briansson  sur  l'accommodement 
du  moyne  Boumard,  oij  il  faicl  de  beaux  comptes  sans  l'hoste.  Et  je 
crains  bien  que  cez  canaille  ne  le  fassent  pour  le  leurrer  et  tirer  de  luy 
quelque  chose  par  escript,  dont  ils  se  puissent  servir  au  procez,  car  ils 
en  usoient  ainsin  quand  ils  playdoient  contre  Mess"  de  GaulTreteau. 
C'est  pourquoy  je  vous  prie  de  luy  mander  qu'il  se  garde  bien  de  rien 
bailler  par  escript  de  sa  part  pour  recevoir  des  mémoires  de  leur  part 
tant  qu'il  leur  plairra,  mais  non  pas  d'en  bailler  de  la  sienne  et  en- 
cores moings  de  k  mienne.  Et  qu'il  ne  parle  jamais  devant  des  tes- 
nioings  parce  qu'ils  font  puis  adjouster  mille  calomnies.  Voire  qu'il  ne 
dise  rien  qui  ne  soit  concerté  avec  conseil,  car  sans  double  ils  le  sur- 
prendront s'ils  peuvent.  Les  propositions  dont  ils  luy  font  parler  de 

'  Le  fils  de  ce  Blacas,  Gis  portant  le  prénom  de  Boniface,  comme  son  graud-père  et  par- 
rain, fut  référendaire  en  la  clioncellerie  du  parlement  de  Provence. 


564  LETTRES   DE   PEIRESC  [1626J 

resigner  Porchei's,  est  [sic)  fort  suspecte,  à  cause  qu'ils  y  adjoustent  que 
c'est  pour  faciliter  la  permutation  avec  les  Jesuistes,  car  ils  vouldroient 
avoir  des  preuves  ou  literales  ou  par  tesmoings  apposiez,  pour  raous- 
trer  que  ce  n'est  pas  pour  le  P.  Gabrier,  ains  pour  mon  inlerest  que 
cez  procez  sont  intentez,  et  toutefoys  je  ne  pense  rien  moins  qu'à  m'y 
intéresser.  Ainsin  faisoient  ils  de  M''  le  conseilier  Gauflfreteau  '  pour  l'in- 
téresser avec  son  parent  et  faire  à  croire  que  son  parent  ne  luy  faisoit 
que  prester  le  nom.  Ils  ne  m'escrivoient  tous  les  jours  aultre  chose. 

Brianson  pouvoit  bien  nommer  ce  parent,  car  possible  est  il  de 
ma  cognoisçance,  et  possible  jugerois  je  bien  mieux  de  la  bonne  foy 
du  pellerin. 

H  fault  esviter  comme  le  feu  de  me  mesler  en  façon  quelquonque  dans 
tout  ce  traicté,  ou  pourparler  prétendu,  et  encores  pix  d'y  faire  men- 
tion quelquonque  de  permutation  qui  me  puisse  regarder  attendu  que 
ce  n'est  pas  à  eux  de  parler  de  cela;  possible  ne  serois  je  pas  jamais 
d'advis  d'y  songer  quand  bien  il  seroit  en  mon  pouvoir  de  le  faire.  Il 
ne  fault  parler  de  rien  du  monde  que  de  l'interest  du  P.  Gabrier,  et 
seulement  escoutter,  et  envoyer  les  ouvertures,  pour  les  examine)-,  car 
sans  double  ils  se  serviront  de  ce  traicté,  pour  surprendre;  ils  sont  trop 
grands  Iraislres. 

Peut  eslre  ont  ils  resigné  Porchers  à  cet  Aymar,  pour  aprez  laisser 
encores  de  l'exercice  derrière.  Vous  sçavez  bien  que  je  ne  respire  de 
mon  naturel  que  la  paix  non  seulement  pour  moy,  mais  aussy  pour 
ceux  que  j  ayme  comme  est  le  P.  Gabrier.  G'est  pourquoy  si  elle  se 
peult  faire  honorablement,  je  la  luy  conseillei-ay  volontiers.  Mais  bien 
(|ue  je  ne  veuille  guieres  me  l'ompre  la  teste  des  aultres  affaires  de 
l'abbayie,  ce  n'est  pas  de  mesmes  de  celle  là,  car  je  serois  bien  aise 
d'en  sçavoir  de  moment  à  aultre  tout  le  progrez,  pour  tascher  d'esviter 
([ue  le  bon  père  ne  se  laisse  surprendre  mal  à  propos. 

J'ay  veu  ce  qu'il  dict  des  plaintes  du  Provincial;  s'ils  eussent  faict 

'  Sur  li;  conseiller  Gaufreteau,  voir  \nl,  aiusii^ae  l'Essai gétiéalogique  sur  la  Ja- 
\ hitioduclion  à  la  Chronique  bordelaise  par  mille  Gaufreteau  (|(ii  est  h  la  suite  de  la 
Jean  de  Gaufreteau,  publiée  par  Jules  Uel-        Chronique. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  565 

ce  que  j'avois  ordonné  par  mes  instructions,  cela  ne  seroit  pas,  car 
je  voulois  qu'ils  luy  donnassent  plaine  satisfaction  de  ce  costé  là,  pour 
le  tirer  d'appréhension.  Mais  ils  sont  plus  sages  que  moy  en  ce  qui  leur 
plaict  et  le  tranchent  comme  bon  leur  semble,  et  en  aullres  choses  trez 
faciles,  ds  s'amusent  à  me  consulter  de  200  lieiies.  Le  mal  est  que  ce 
qui  estoit  bien  bon  en  un  temps  ne  l'est  pas  tant  en  un  aultre,  car  à 
celte  heure  je  pense  que  les  impetrations  qu'ils  luy  debvoient  remettre 
en  main  sont  surannées. 

H  ne  falloit  que  luy  l'aire  voir  l'extrémité  de  la  rage  de  ce  meschant 
hon)me,  et  comme  de  toute  nécessité  il  estoit  inesvilable  de  luy  donner 
de  l'exercice  sans  que  luy  y  courut  aulcune  fortune,  car  il  y  avoit  esté 
assez  bien  pourveu.  J'ay  un  grand  regret  qu'ils  ne  m'ayent  creu  en  cela, 
et  qu'ils  n'ayent  daigné  exécuter  mes  instructions.  Tant  y  a  qu'il  v  a 
encor  assez  de  remède. 

Ce  qu'il  dict  du  mesnage  prétendu  sur  les  pensions  ordonnées  par 
l'arrest  de  i6a/i,  c'est  une  billevesée,  car  oultre  que  c'est  du  debvoir, 
toutes  cez  veilloinieries  seroient  cappables  de  descrier  le  plus  honneste 
homme  du  monde,  et  tost  ou  tard  il  en  fauldroit  payer  les  arrérages. 
Et  puis  vous  sçavez  bien  le  dessein  que  j'ay  d'y  remplir  le  nombre  com- 
pétent de  bons  religieux. 

Ce  qu'il  discourt  de  cette  permutation  n'est  pas  si  faisable.  Cez  mes- 
sieui's  ne  se  chargeroient  pas  volontiers  de  ces  deux  pièces,  et  absolu- 
ment ne  vouidroient  poinct  Gercan,  ainsin  qu'ils  l'ont  tousjours  rejecté, 
et  l'aultre  ne  leur  suHîroit  pas  tout  seul.  Et  puisqu'il  vient  à  propos, 
je  vous  prie  de  consulter  un  peu  noz  amys,  sçavoir  si  cette  permutation 
se  pourra  faire  juridiquement,  d'un  dixmon  inféodé  à  une  persone 
ecclésiastique,  avec  un  prioré  d'aultre  mouvance.  Je  pense  que  vous 
sçavez  assez  le  faict  et  la  question,  car  j'en  ay  un  peu  doublé.  En 
somme  je  pense  que  le  Prieur  de  Uoumoules  traicteroit  bien  cela  plus 
dextrement  et  plus  accortement,  mais  je  ne  sçay  s'il  se  pourroit  donner 
ce  loisir  et  ce  destourbier.  Car  les  aullres  ne  se  sçauroient  pas  relascher 
où  il  fault,  et  se  laisroient  surprendre  indubitablement. 

J'ay  esté  plus  long  que  je  ne  pensois  sur  ce  subject  qui  m'esmeut 


566  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

incontinent  et  m'emporte,  et  finis  demeurant,  Monsieur  mon  frère, 
vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  a^  juin  1626. 

J'ay  esté  bien  aise  de  ce  qu'ils  n'escrivent  poinct  que  le  P.  Cabrier 
soit  encores  party.  Je  vouldrois  bien  que  noz  gents  le  trouvassent  en- 
cores  là. 

Je  suis  bien  marry  que  le  P.  du  Val  n'ayt  esté  adverty  de  tout  cela, 
car  il  ne  fault  rien  craindre  de  sa  part,  et  il  se  pourra  justement 
picquer  du  silence. 

J'escrips  à  Brianson  en  sorte  qu'il  luy  pourra,  s'il  veult,  monslrer 
ma  lettre,  sans  encourir  sa  mauvaise  grâce.  Vous  la  luy  ferez  tenir. 

Nous  avons  bien  veu  les  lettres  du  Roy  à  M"' le  P' Président  de  Verdun 
et  au  Recteur  de  l'Université  pour  arrester  le  cours  de  l'enregistration 
de  la  nouvelle  censure  de  la  dicte  Université,  et  de  son  décret  pour  la 
lettre  aux  Escolles.  Mais  nous  n'avons  pas  encores  veu  ne  la  dicte  cen- 
sure ne  le  dict  décret.  Je  pense  pourtant  qu'ils  n'auront  pas  manqué 
de  le  faire  courir,  soit  imprimé  ou  escript  à  la  main.  Aussy  n'avons . 
nous  pas  jamais  veu  la  dernière  déclaration  que  les  Jesuistes  firent  à 
Mess"  du  Parlement,  ne  ce  que  fit  le  Roy  pour  empescher  que  cela  ne 
passast  pas  plus  oultre,  ne  sceu  qu'ils  ayent  effectuellement  soubscript 
la  censure  de  la  Sorbonne  du  i''"'  avril  dernier.  11  faudroit  bien  voir  tout 
cela,  pour  avoir  l'assortiment  entier'. 

'  Bibliotlièquo  nationale ,  nouvelles  acqui-  tant  en  sa  maison ,  l'un  des  cappitaines  de 

sitions  françaises,  n°  6170,  fol.  385.  On  ses  navires  le  vient  voir,  lequel  a  nom  Ca- 

Irouve  (fol.  889)  des  Nouvelles  envoyées  «de  vaillon.  C'est  un  petit  homme  natif  de  Mar- 

Marseille,  ce  a3  juing  163671.  J'en  exlrais  seilledu  cartier  de  la  ville  nommé  le  cartier 

seulement  quelques  lignes  sur  Sanson  Na-  de  Cavaillon ,  de  bonne  extraction ,  mais 

potion  et  une  anecdote  sur  le  duc  de  Guise  :  fort  grave  et  valeureux ,  dont  M'  de  Mantin 

ffM'  de  Guise  dit  qu'il  s'embarquera  dans  s'est  tousjours  servy    et  a   faict  son  plus 

fort  peu  de  jours;  cependant  il  a  envoyé  grand  capital  ;  ce  fut  celuy  qui  estoit  au  na- 

Sanson  Napolon  à  l'advance  du  costé  de  la  vire  du  Commandeur  de  Cujes  devant  la 

Barbarie,  lequel  partit  avec  un  bon  navire  Rochelle,  où  il  fit  des  merveilles.  Si  tosi 

le  16  de  ce  moys.  . .  Le  jour  précédant  es-  que  Mons'  de  Guise  le  vit,  il  luy  dit  qu'il 


[1626] 


A  SA  FAMILLE. 


567 


CLXVI 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS, 

CHEZ  h'  OAIGNY,  à  L'ESCOLLE  s'  geruain. 

Monsieur  mon  frère, 
Depuis  vous  avoir  escript  et  envoyé  ma  despesche  à  M'  de  la  Fa- 
goiie,  j'ay  esté  adverty  que  M'  de  Rua  avoict  esté  constitué  prisonnier 
à  la  requeste  du  receveur  Estienne  pour  5o  mille  et  tant  de  livres, 
sauf  à  desduire  les  payements  et  que  neantmoins  ledict  s'  de  Hua  avoit 
payé  les  5o  mille  livres  et  davantage,  mais  qu'il  y  avoit  cinq  ou  six 
mille  livres  payées  sans  mandement  dudict  Estienne,  toutefoys  à  sa 
descliarge  et  pour  charges  ordinaires,  entre  autres  1200  livres  pour  les 
gaiges  du  gênerai  Liotaud.  Je  suis  donc  allé  voir  M""  de  Bouc,  M'  le 
présidant  Cappeau  et  ledict  Estienne,  et  aprez  y  avoir  travadlé  toute 
l'aprez  disnée,  enfin  j'ay  extorqué  le  consentement  dudict  Estienne 


l'avoil  mandé  j)our  liiy  dire  qu'il  vouloit 
partir  et  qu'il  tint  ses  geiils  tous  presls.  Il 
respondit  qu'il  esloil  hieii  malnist'  à  cause 
(ju'il  ii'avoit  ne  argent  ni  rien  de  tout  ce  qui 
luy  estoit  le  plus  necessair»;  et  qu'il  le  sup- 
plioit  (le  luy  en  faire  bailler.  M'  de  Guise 
luy  dit  qu'il  no  laissast  pas  de  faire  ce  qu'il 
falloit,  et  qu'il  n'y  eust  pas  de  regret.  Ca- 
vaillon  insista  disant  qu'il  ne  pouvoil  le 
faire  sans  moyens, et  aprez  qucl({ues  aidti-os 
reparties  d'un  costé  et  d'aullre,  Cavaillon 
s'estnnt  laisst'  porlei'  à  ([uehpies  |)arolles  un 
peu  libres  et  telles  que  les  gens  de  guerre 
tiennent  quelquesfois  {|uand  ils  s'estiment 
d'estre  mal  traictez,  M'  de  (îuise  voulant 
mettre  la  main  sur  son  cspée ,  et  luy  courir 
sus,  Cavailloii  voyant  (ju'il  ne  pouvoil  pas 
espérer  d'eschapper  des  mainn  des  Gardes 
s'il  prenoil  le  chemin  de  In  porle,  il  saulte 


siu-  une  feneslre,  et  comme  il  est  fort  disjHist, 
en  un  instant  se  coullant  par  le  pillier  de  la 
croixsée  et  se  laissant  coullei'  à  la  riie  si 
ilextremint  qu'il  ne  se  lit  pas  grand  mal,  il 
print  la  fuitte  vci-s  le  corps  de  la  ville  poui^ 
suy  vy  par  les  soldats  des  Gardes  de  mondicl 
seigneur  de  Guise.  Mais  le  peuple  cummeii- 
(•ant  à  gronder,  on  en  alla  adverlir  ledict 
seiguenr  de  Guise  qui  conlivmanda  ses 
Gardes  fort  opportunément, cor  il  y  pouvoil 
bien  arriver  du  désordre  si  ou  fut  passt?  plus 
oulli-e.  11  ne  s'estoit  pas  encore  laisse  porter 
à  une  telle  extrémité  puis  [pour  depuis  ] 
qu'il  est  en  ce  pois,  et  tient  on  (pi'il  eu  fui 
despuLs  un  peu  marry,  estant  certain  que 
cela  luy  pourroit  bien  nuyre  en  une  aullif 
occasion ,  car  les  genls  <le  œ  pais  iry  u>- 
sont  que  trop  mal  endurants,  r 


568 


LETTRES  DE  PEIRESG 


[1026] 


pour  luy  barrer  l'escroûe  et  l'ay  faict  sortir  à  ce  soir.  Attendant  demain 
de  les  r'adjuster  un  peu  pour  les  l'emettre  bien  ensemble  si  faire  se  peult. 
Car  cela  n'estoient  que  petites  animositez.  Gela  m'a  empesché  de  faire 
autre  chose.  Cependant  le  Parisien  nostre  voisin  m'a  apporté  à  ce  soir 
une  lettre  qu'il  dict  luy  estre  fort  importante,  laquelle  je  vous  recom- 
mande instamment,  espérant  que  mon  pacquet  ne  sera  pas  party  at- 
tendu que  La  Fagoùe  a  joijé  tout  le  jour,  à  ce  qu'on  me  vient  d'asseurer. 
Je  le  luy  envoyerav  donc  tout  présentement,  attendant  voz  lettres,  et 
demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectioimé  frère  et  serviteur, 

DE  Peuiesc. 
D'Aix,  ce  18  uu  soir  du  moys  de  juillet  1 696  '. 

[A  la  stnte  de  cette  lettre,  on  trouve  (fol.  3gi)  la  note  autographe  que 
voici  :  ] 

L'enqueste  a  esté  faicte  par  Puech,  sonbs  lequel  Martin,  commis  de 
M"^  Guidy,  fit  l'ofiice  de  greffier,  et  le  s'  de  Salignac  celuy  d'adjoinct. 
Le  procureur  Blanc  s'y  trouva  aux  premières  assignations  et  accorda, 
le  dict  sieur  de  Salignac  pour  adjoinct.  Il  print  roolle  des  tesmoings 
pour  tascher  de  les  objecter,  et  dict  qu'il  vouloit  enquester  au  con- 
traire. Mais  il  se  trouvera  bien  empesché,  car  on  a  plainement  vérifié 
toutes  cez  parentez  du  comte  de  Garces  avec  les  maisons  de  la  Vèr- 
diere^,  Solliers  Fos',  la  Barben  *,  Spinouse^  et  la  MoHe*^,  qui  com- 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  6171  ,  fol.  890. 

''  Lucrèce  de  Pontevès-Carces  avait  épousé 
Jean  de  Gastellane  de  la  Verdière. 

■'  Clarice  de  Ponlevès-Carces  avait  épousé 
Gaspar  Forbin  de  Solliers.  Robert  des  Por- 
cellets,  seigneur  de  Fos,  avait  épousé  en 
1687  Catherine  Forbin  de  Solliers,  fille  de 
Palamède  et  de  Jeanne  Garde  de  Vins  (dont 
une  fille  épousa  Louis  de  Paule,  procu- 


reur général,  puis  président  au  parlement 
d'Aix). 

*  Palamède  Forbin  de  la  Barben  avait 
épousé  Louise  Garde  de  Vins,  fille  de  Gas- 
par et  d'Honorée  de  Ponlevès-Carces. 

'  Piei-re  Villeneuve  d'Espinouse  avait 
épousé  Marguerite  de  Pontevès-Carces. 

'  Jacques-Boniface  de  la  Molle  avait  épousé 
Marguerite  de  Pontevès-Carces,  veuve  de 
P.  Villeneuve  d'Espinouse. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  569 

prenenl  les  alliances  de  Mad"  d'Oppode ',  Mad"  de  Paule'*,  la  fdle  de 
M'  de  Gannet\  M™"  de  Fombelon  *,  M"""  de  Courbieres*,  M'  de  Gau- 
berl"*,  ensemble  touts  cez  seijjiieurs  de  la  Province.  Comme  aussy  les 
parenlez  que  les  conseillers  de  VilloncMifve''  et  de  Paule*  et  les  s"  de 
S'  Canat",  Mojitafjut  et  Antelmy  oui  dans  le  parlement,  ensemble  lenr 
sollicitation,  pour  le  moins  qu'ils  suyvoient  les  parties  quand  elles  al- 
loient  solliciter.  Et  qui  plus  est,  le  conseiller  de  Villeneufve  alla  solli- 
citer le  commissaire  Puech  qui  faisoit  l'information  desdictes  parentez 
et  sollicitations,  dont  on  luy  a  faict  concéder  acte  qui  semble  meilleur 
que  toute  l'enquesle.  Et  qui  sufiiroit  joinct  à  des  extraicts  du  registre 
qu'on  fera  expédier  où  sont  les  déclarations  de  ses  parents  lors  de  sa 
réception.  Tant  y  a  que  l'enqnoste  fut  close  hier  9.0  qui  estoit  le  dernier 
jour  des  deux  moys  à  compter  de  la  datte  de  l'arrest  et  j'espère  qu'on 
l'envoyera  ce  jourd'huy  avec  la  commission,  assignation,  requeste,  ar- 
ticles et  acte  de  la  dicte  sollicitation,  avec  le  verbal  de  la  nomination 
de  l'adjoinct,  et  celuy  de  la  production  des  tesmoins  et  prestation  de 
leur  serment,  taicte  partie  appell»;e. 

'  Aimarrc  de  Gasteilaiip  éUnl  la  petite- 
fille  de  Jean  (le  Castellane  ci-dessiis  nommé. 

'  Louis  de  Paide  avait  dpousé  Victoire  de 
PorceUets,  fdie  de  Robert ,  seigneur  de  Fos, 
plus  haut  mentionne. 

■'  Par-dessus,  Peiresc  a  l'critS'  Canat.  f^es 
Forbin  de  Sol  liera  étaient  seigneurs  deSaint- 
Cannal. 


'  François- F.,ouis  Laidet,  seigneur  de 
Fombrton,  avait  épousé,  en  1699,  Margue- 
rite Forbin,  lîlle  de  Palamède,  seigneur  de 
la  Barbi'n,  et  de  Louise  Garde  de  Vins,  tille* 
de  Gaspar  et  d'Honorée  de  Ponlevès-Garces. 

'  Honoré  de  Goriolis,  seigneur  de  Gor- 
bièros,  avait  épousé,  en  iGaa,  Isabeau 
de  Villeneuve,  fille  de  Pierre,  relui-ci  j)etit- 
fils  d'autre  Pierre,  seigneur  d'Espinouse. 
marié  il  Marguerite  de  Poiitevès-Gorres. 

François  Blancard ,  seigneur  de  Neoules 
et   Gaubert,    était   l'époux   de    Marguerite 


Boniface,  fdIe  de  Jacques,  seigneur  de  la 
Molle  et  de  Marguerite  de  Pontevès-Carces. 
.M.  le  marquis  de  Boisgelin,  à  l'obligeance 
duquel  je  dois  toutes  les  notes  généalogiques 
qui  accompagnent  cette  lettre,  n'ose  pas 
affirmer  l'identité  de  M'  de  Gaubert  et  de 
Fr.  Blancard  et  se  contente  de  dire  :  pro- 
bablement. 

'  Louis  de  Villeneuve,  seigneur  de  Mous, 
reçu  en  16a 3,  mourut  en  1668;  il  était  fils 
de  Jean  et  de  Françoise  de  Mottet  et  mari 
de  Jeanne  de  Masargues.  C'est,  ajoute  le 
marquis  de  Boisgelin,  le  seul  conseiller  de 
Villeneuve  de  cette  époque,  mais  je  ne  lui 
connais  aucune  parenté  avec  les  Ponli'vès- 
Garces. 

'  Nous  avons  déjà  vu  que  Louis  de 
Paule,  reçu  en  iCaS,  devint  président  eu 
iG39. 

'  Les  Forbin  de  Solliers. 


7» 


570  LETTRES  DE  PEIRESC  [16-iOj 

CLXVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère, 
Les  galères  qui   avoient  paru  aux  costes  de  Six  fours  '  ne  s'es- 
tants  pas  trouvées  celles  de   M*"   le  Légat,    ains  celles  qui   avoient 
porté  en  Espagne  le  duc  de  Feria^,  je  m'en  retournay  le  plus  tost 
qu'il  me  fut  possible,   n'ayant  faict  que  passer  par  leres  où  j'allay 
voir  les  sallins,  et  le  desgast  qu'avoit  faict  la  rivière,  et  la  maison 
que  de  Gujes  baslissoit,  lequel  y  fit  venir  M' le  baron  de  Tournes  pour 
me  prier  d'accommoder,  à  qui  je  m'en  remis  absolument,  et  suis  atten- 
dant ce  qu'il  en  fera,  ne  croyant  pas  que  de  Gujes  luy  tienne  sa  pa- 
rolle.  Je  ne  fus  qu'un  seul  jour  à  Beaugentier,  tant  j'avois  de  peur  de 
me  trouver  absant  d'icy  à  l'arrivée  de  ce  vénérable  contract.  J'y  arrivay 
sammedy  matin,  et  y  trouvay  voz  lettres  du  3o  may,  lesquelles  m'avoient 
mis  en  grande  allarme  que  tout  ne  fust  rompu  ou  qu'on  n'eust  envie 
de  rompre,  puisqu'on  demandoit  de   nouvelles  angaries,  dont  il  ne. 
s'estoit  jamais  parlé  en  tout  vostre  traicté  et  en  ay  esté  en  grande  peine 
jusques  à  maintenant  pour  n'avoir  encores  eu  voz  lettres  du  3°'"  que 
j'attendois  dez  lundy,  ne  celles  du  7  qui  debvroient  estre  mesbuy  ar- 
rivées, ce  qui  me  faict  croire  que  vous  eustes  trop  d'affaires  pour 
pouvoir  escrire  du  3'"''ou  pour  le  pouvoir  faire  avant  midy.  Cependant 
M"^  Passard  me   vint   trouver  inecredy   et  m'apporta   une   lettre   du 
s""  Brunet,  qui  disoit  avoir  lettre  de  cbange  de  vous,  1578(3  libvres, 
payable  dans  un  an.  Ce  qui  me  fit  juger  que  l'affaire  debvoit  estre 
aciievée  puisque  vous  aviez  prins  les  deniers;  je  luy  escrivis  inconti- 
nent et  à  M"'  vSignier,  pour  n'attendre  pas  leurs  lettres,  et  si  j'avois 
receu  les  vostres  pour  sçavoir  l'ordre  que  vous  aurez  prins,  j'aurois 

'  Sur  Sixfours  (Var),  voir  Je  recueil  Pei-        Feria.   Sur  ce  gouverneur  du   duelu'   de 
i-esc-Dupuy  (I,  iio;  II,  33o;  III,  721).  Milan,  voir  le  recueil  Peiresc-IKipuy   (11, 

'  Gomez  de  Figueroa  et  Cordova,  ducde        ôgo,  C56). 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  671 

desja  envoyé  quelt[iu;  partie  de  l'argent  pouigaigiier  aultaiit  de  temps. 
Maintenant  je  viens  de  recevoir  ia  responce  de  M""  Brunet,  laquelle  je 
vous  envoyé  et  laquelle  in'esclaircit  absolument  du  doubte  ({ui  m'en 
])ouvoit  rester,  voyant  la  datte  du  2  de  ce  moys,  postérieure  à  vostre 
dernière  despesche.  Je  n'ay  pas  bien  sceu  deviner  le  pied  sur  lequel 
s'est  formée  la  somme  de  1789  libvres  par  dessus  les  16000  libvres, 
si  c'est  la  remise  ou  l'interesl  au  denier  xn  pour  un  an  ou  tous  les 
deux  ensemble,  ou  si  c'est  quelque  aultre  paraguades  qu'il  vous  ayl 
encores  fallu  bailler  aux  entremetteurs.  Mais  quoy  qu'il  en  soit,  si  cela 
nous  peult  estrc  asseuré,  je  pense  que  le  repos  de  la  maison  est  plus 
précieux  que  cette  rançon.  Et  prie  à  Dieu  qu'il  veuille  condaniier  et 
faire  cesser  par  ce  moyen  le  (leau  des  procez  qui  nous  alîligeoient.  Je 
n'ay  osé  prendre  de  de  Rua  les  2000  libvres  qu'il  nous  debvoit  à  cette 
heure  h  cause  que  vous  m'escrivez  d'en  avoir  prins  i5oo  de  par  delà. 
Je  luy  avois  seulement  faict  demander  200  escus  et  il  avoit  promis  de 
les  envoyer  dez  hier,  mais  il  n'en  a  rien  faict.  Nous  y  mettrons  (si  nous 
les  pouvons  avoir  et  s'il  y  a  moyen  de  relancer  M*"  de  Mauvans  au  der- 
nier carlier)  avec  les  200  escus  des  juments,  et  avec  les  xi  cents  libvres 
de  Valbarelle,  pour  avec  les  8000  libvres  empruntées  payei;  au  moings 
un  tiers  à  M''  Brunet,  s'il  est  possible.  Je  n'appréhende  que  M""  le 
conseiller  Gaillard  qui  est  arrivé  depuis  mecredy  au  soir,  lequel 
j'allay  voir  incontinant,  et  lequel  me  vint  revoir  dez  hier  et  m'apporta 
les  livres  et  petits  fers,  m'ayant  raconté  afforce  particularitez  au  bout 
desquelles  U  vint  à  sa  debte;  je  iuy  dis  qu'il  sçavoit  où  nous  en  estions 
par  sa  bonne  entremise,  que  j'avois  appresté  son  faict,  mais  que  nous 
estions  à  la  discrétion  de  persones,  qui  prenoient  de  grands  interestz; 
toutefoys  que  si  cela  estoit  sa  resolution,  nous  nous  lachepterions  de 
tout  ce  qui  seroit  de  nostre  crédit  pour  luy  donner  contentement,  et 
nous  tirer  de  reproche  en  son  endroit.  Il  se  mit  aux  belles  parolles, 
mais  non  pas  trop  cathegorique.  Il  fauldra  prouvoir  au  plus  pressé,  et 
pour  le  reste  Dieu  nous  aydera.  Mons'  de  Bouc  alla  faire  la  commission 
d'Ieres  pour  le  cadastre,  et  s'en  acquitta  fort  dignement;  il  en  revint 
mecredy  au  soir  aprez  les  avoir  acconnnodez  sur  les  lieux,  et  les  avoir 


572  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

portez  à  ce  qui  estoit  de  la  raison.  Je  luy  rendis  sa  lettre  à  son  arrivée 
avec  les  12  thèses  dont  il  m'en  donna  9  ou  3.  Avant  mon  arrivée 
M"'  Astier  avoit  ouvert  l'enveloppe  de  vostre  pacquet  et  rendu  toutes 
les  lettres  entre  aultres  celle  de  Madame  Seguiran,  sa  mère.  Pour 
celle  de  M'  de  Toullon  ',  M""  de  S'  Germain  s'en  estoit  retoui-né  chez  luy, 
mais  il  a  laissé  charge  icy  au  s'"  Etienne  qui  osta  l'enveloppe  du  Consul 
de  Toullon  et  y  en  fit  une  aultre  pour  Lyon  pour  la  luy  renvoyer 
chez  luy. 

M''  Astier  dict  qu'il  ne  fault  rien  craindre  des  antidattes  des  quit- 
tances de  droicts,  parce  qu'il  est  payé  de  tout  le  passé,  et  Cabrol  aussy, 
de  tout  ce  qu'il  a  voulu  exiger,  et  qu'il  n'y  a  que  le  payant  de  la  com- 
munauté qui  fut  alloué  par  arrest  de  la  Chambre  des  comptes,  qui 
pourra  estre  à  nostre  desadvantage.  Je  crois  que  cez  livres  de  Breda 
et  du  Legatus  doivent  estre  trez  beaux.  Pour  le  supplément  des  mé- 
dailles de  Golzius,  c'est  un  grand  heur,  mais  il  y  a  de  la  disgrâce  en 
ce  que  celles  que  je  n'avois  poinct  sont  de  petit  papier,  et  celles  que 
j'avois  desja  sont  du  grand  comme  les  miennes  et  ne  sont  pas  moings 
maculées  que  les  miennes  aux  mesmes  planclies  ;  il  fault  que  le  mal 
vienne  de  la  planche,  mais  nous  nous  en  servirons  pour  tant  en  bonne 
sorte. 


Jusqu'icy  du  17  juillet  1696, 


Du  18  juillet. 


Et  nous  pourrons  bien  passer  de  ce  premier  cahier  comme  je  vous 
ay  ja  mandé,  car  je  l'ay  tel  que  vous  le  descrivez,  et  je  pense  qu'il  y 
en  desfaille  quelque  aultre.  Je  ne  crains  qu'une  chose,  à  sçavoir  que 
l'on  ne  vous  envoyé  le  Thésaurus^  en  plus  petit  papier,  mais  il  fauldra 
prendre  patience.  Les  petits  fers  sont  bien  gentils,  mais  il  y  en  manque 
un  pour  rassortiment,  h  ce  que  dict  Corberan,  car  il  y  fault  le  droict 
et  le  gauche  de  chasque  grandeur.  Je  ne  plains  que  la  despance  de 

'  Gilles  de  Seplres  était  mort  le  2  mars  1626.  il  fut  remplacé  par  Auguste  de  Foibin. 
—  '  i^e  Thésaurus  de  Goltzius,  déjà  plusieurs  fois  mentionné. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  573 

cez  Lauriers,  lesquels  j'avois  desja  tous  semblables  à  ceux  là.  Et  ne 
sçay  comme  je  n«  le  vous  avois  poinct  cscript,  au  moins  suis  je  bien 
asseuré  que  je  ne  les  vous  demandois  pas.  Mais  Dieu  nous  garde  de 
plus  grande  équivoque. 

Le  dict  Gorbcran  a  poulcé  sur  un  cartonciu  lesdicts  petits  fers  aûn 
de  faire  recognoistre  la  proportion  et  façon  de  celuy  (|ui  manque  à 
l'endroict  oii  il  a  mis  une  petite  croix.  Il  avoit  essayé  de  dresser  une 
targe  de  cez  petits  rouUeaux  qu'il  me  vient  d'apporter,  mais  il  n'avoit 
pas  bien  observé  les  naisçances,  pour  imiter  aulcunement  la  nature 
en  la  production  des  brancliages,  et  quand  je  l'en  ay  adverty,  il  m'a 
promis  d'y  prendre  mieux  garde,  sans  y  faillir.  Il  dict  que  mon  petit 
chirt'r(!  qu'il  a  poulsé  au  inittan  est  si  usé  qu'il  ne  peult  plus  marquer; 
.il  n'y  auroit  pas  de  mal  d'en  faire  refaire  un  semblable;  surtout  il  de- 
sire  des  petits  roulleaux  de  poinct  qu'il  dict  ne  couster  pas  5  sols  pièce 
et  je  pense  qu'il  en  escript  à  son  père.  Il  me  vient  d'apporter  aussy  les 
imperfections  des  livres  de  ma  niepce  que  j'ay  trouvées  bien  grosses  et 
bien  lourdes,  .le  rn'estois  apperceu  de  cette  première  feuille  que  vous 
m'avez  refaicte,  tout  en  les  sortant  des  caisses,  et  ne  sçay  comme  je  ne 
les  fis  pas  achever  de  collationner  allors  [sic)  mesmes. 

Puisqu'il  Anvers  on  n'a  pas  reimprimé  le  Bsovius,  il  fault  se  con- 
tenter de  l'édition  de  Cologne  ',  mais  l'imperfection  du  volume  de 
S'  Chrysostome  que  je  vous  ay  cottée  m'importune  extrêmement,  car 
je  vouldrois  faire  achever  de  relier  toutes  les  œuvres  de  cet  autheur. 
J'ay  receu  des  lettres  de  Ms'  le  Légat  de  Madrid,  du"  3  juin,  fort  ho- 
nestes*,  et  par  mesme  moyen  du  cavalier  Doni,  qui  m'escript  que  l'on 
travaille  à  grande  force  à  me  transcrire  l'Histoire  de  Taxis  (jue  m'avoit 
promis  feu  M''  Schilder'  et  que  si  tout  ne  peult  estre  achevé,  au  moins 

'  CoHtiiiuatioAnnalium  Uaromi{(Mlogne,  prësent  autographe  concernant  Pignons  et 

1617-1631).  Ou  avait  réimprimé  le  Bsovius  Lorini  et  d 'auU'cs  fragments  relatifs  ou  jar- 

h  Anvers,  chez  Piantin,  en  1617.  din  de  Belgenlier  el  au  prieur  qui  était  un 

'  C'est  par  celte  phrase  (pie  commence,  si  mauvais  jardinier, 

dans  la  copie  de  la  Méjanes  (registre  111,  '  I^  chanoine   de  Camhrai  déjà   nien- 

fol.  171),  une  lettre  daléedu  1 8  juillet  i6a6,  lionne  au  tome  I  (p.  911),  ainsi  qu'en  ce 

et  qui  est  formée  des  doux  fragments  du  présent  volume. 


57â  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

nous  aurons  tout  ce  qui  rejjarde  la  Ligue  et  la  France.  Et  que  l'on 
transcript  aussi  ce  que  j'avois  aultres  foys  demandé  du  Syncellus  '  pour 
M''  Aufin^,  et  qu'ils  m'apporteront  tout  cela  en  venant,  M"^  Aubry  en 
faisant  la  fourniture,  lequel  m'escript  de  m'avoir  achepté  le  livre  que 
vous  demandiez  de  las  grandezas  de  Lisboa,  mais  que  celuy  de  los 
casamientos  d'Espaila  e  Francia  est  deffendu ,  toutefoys  que  le  s""  Torius^ 
luy  donnoit  quelque  espérance  d'en  recouvrer  un.  Je  leur  escriray  au- 
jourd'huy  Dieu  aydant  et  marqueray  la  Messa  Mozarabe  et  la  Cam- 
pana  de  Vililia  '  à  tout  hazard,  et  s'ils  sont  partis  quelqu'un  aultre  les 
taira  venir. 

Le  neveu  de  feu  M''  Pampliilo  Persico  s'est  advisé  de  m'escrire  et  de 
m'envoyer  une  relation  imprimée  de  l'entrée  de  Madrid  ^,  que  je  vous 
envoyé  avec  une  aultre  d'un  aultro  autheur  que  M'  Aubry  m'a  en-, 
voyée,  mais  il  faict  un  supplément  qui  vault  mieux  que  tout,  et  qui 
mérite  d'estre  joincl  aux  relations  du  voyage  de  M^'  le  Légat.  Vous  en 
pourrez  faire  part  à  M''  de  Loraenie  pour  son  cérémonial,  et  à  M"  du 
Puv  et  Godefroy*^,  et  retenir  ou  les  originaux  ou  une  coppie  par  quel- 
qu'un qui  entende  l'Espagnol,  car  je  n'ay  persone  icy  qui  l'aye  peu 
transcrire. 

J'ay  escript  despuis  hier  à  Venise  pour  les  livres  que  désirent  Mess" 
du  Puy,  lesquels  j'espère  que  nous  aurons  bientost  par  la  voye  que  j'ay 
prinse.  Si  vous  envoyez  h  M""  Pignoria  les  extraicts  que  vous  avez  faict 
faire  des  Chartres  pour  cette  famille  de  Moulin,  faictes  luy  mes  recom- 

'  Sur  Georges  le  Syncelle ,  voir  le  recueil  ieuse  qui,   suivant  la  tradition  du  pays, 

Peiresc-Dupuy    (passim)    et    aussi    notre  sonnait  d'elle-même  chaque  fois  que  TEs- 

tonie  V  (correspondance  avec  Holstcnius).  pagne  était  menacée  d'un  malbeur) ,  voir  le 

'  Sur  Aulin  ou  Haultin  nous  donnerons    •     Catalogue  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 

les  mêmes  indications  que  pour  Georges  le  de  Carpentras,  par  Lainbei-t  (11,  2a i),  le 

Syncelle.  fascicule  XX  des  Correspondtmts  de  Peiresc 

'  L'énidit   espagnol    Lucas   Torius   est  (A.  Novel,  Aix,  1894,  p.  6a-63). 
mentionné  dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  '  L'entrée  solennelle  du  légat  le  cardinal 

(111,  56).  Fr.  Barberin. 

'  Vililia  est  un  bourg  d'Espagne  situé  '  Peiresc  servait  ainsi  à  la  fois  trois  des 

sur  f  Ebre  (ancien  royaume  d'Aragon).  Sur  |)lus  célèbres  collectionneurs  de  manuscrits 

la  Campana  de    Vililia  (  la   cloche  merveil-  de  tout  Paris. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  575 

mandations,  et  luy  dictes  que  suyvant  ce  que  je  vous  ay  nmndé  vous 
iuy  envoyez  de  rechef  ceux  que  je  luy  avois  desja  envoyez,  lesquels 
vous  avez  faict  de  rechef  transcrire,  et  ceux  que  vous  avez  faict  extraire 
de  plus,  car  j'avois  tant  demeuré  de  luy  pouvoir  escrire,  que  sur  ce 
qu'il  s'est  excusé  à  moy  sur  un  sien  pacquet  perdu  par  les  courriers 
assassinez  durant  les  guerres,  je  luy  ay  rétorqué  la  mesme  excuse  et 
luy  ay  mandé  qu'il  se  doibt  estre  perdu  un  mien  pacquet  où  j'avois 
mis  les  premiers  extraicts  que  vous  aviez  faict  faire  de  cette  famille  de 
Moulin  qu'il  a  tant  en  l'esprit  et  que  je  vous  ay  mandé  de  les  faire  tran- 
scrire de  nouveau  pour  les  luy  faire  tenir  avec  ce  que  vous  aurez  peu 
trouver  despuis.  Je  ne  sçay  comme  satisfaire  de  tant  de  costez;  il  (au II 
que  (juelqu'un  demeure  en  arrière. 

Voilà  pour  vostre  despesche  du  3o.  Quant  à  celle  du  26 ,  j'ay  envoyé 
à  M"'  de  Mondevergues  vostre  procuration  et  coppie  de  transaction  par 
le  P.  Lorinus  que  je  gouvernay  icy  à  mon  retour  de  Toullon  (lequel 
m'a  promis  un  traicté  escript  de  la  main  du  feu  cardinal  Bellarmin, 
que  Christus  non  fuit  rex  temporalis,  que  l'on  ne  luy  voulut  pas  laisser 
imprimer  à  Rome,  et  un  aultre  traicté  de  luy  contra  Nepotismum) '. 
M''  de  Mondcvcrgues  m'a  faict  responce  qu'il  avojt  receu  vostre  piocu- 
ration,  et  qu'il  travailleroit  en  diligence  à  cette  all'aire  et  m'envoyeroit 
incontinant  ce  qu'il  auroit  faict. 

Pour  la  collation  du  Pi'ioré  S.  Vincentii  de  Picturis,  je  ne  sçaurois 
rien  faire  qui  vaille  sans  sçavoir  le  nom  du  possesseur,  et  la  qualité, 
car  ce  n'est  pas  de  mesmes  des  ordinaires  que  du  Pape;  il  fault  ex- 
primer modum  vacationis,  et  pour  recourir  au  Pape,  mon  induit  luy 
ferme  la  main.  J'ay  envoyé  un  vicariat  si  ample  au  P.  du  Val  qu  il 
pourra  le  conférer  luy  mesmes  sur  les  lieux  si  lost  qu'il  se  sera  esclaircy 
de  la  vérité  du  faict,  sans  attendre  que  j'y  pourvoye  moy  mesmes. 

'  Indicalions    précieuses  pour  l'histoire  fascicule  VIII  des  CoirespondaHls  de  Peiimc . 

lilti'i'uire  et  qui  iiianqiieut  ii  l'urticle  Bellar-  iotirc  du  P.  Loi-ini  h  Peirosc,  du  li  juillet 

miii  —  pourliiiil  si  di'vcloppé —  de  hi  Iti-  1O26,  à  la  suite  des  Lettres  du  amUital 

hliolhèqiie  de  la  Compagnie  de  Jésus,  par  le  Bichi,  p.  ai. 
W  G.  Sommervogel  (I,  1  ta  1-1 95/1}.  Cf.  le 


576  LETTRES   DE   PEIRESC  [1G26J 

Quant  à  ia  collation  du  Prioré  de  Lugon  à  un  tiers,  j'attends  la  responce 
de  Cannes'  pour  voir  s'il  y  aura  esté  envoyé  un  aultre  religieux  que 
j'avois  demandé,  auquel  cas  nous  pourvoirons  celuy  là,  pour  la  commo- 
dité de  ia  prinse  de  possession  et  du  visa;  sinon  il  fauldra .prendre 
quelqu'un  de  ce  païs  icy.  Pour  la  résignation  de  Porchers,  vous  sçavez 
ce  que  j'en  ay  escript  cy  devant  à  Briançon,  et  seray  tousjours  bien  aise 
de  la  paix,  bien  que  je  la  tienne  impossible  de  ce  costé  là. 

La  chasuble  du  Prieur  de  Rouuloules  est  arrivée  fort  bien  condi- 
tionnée comme  tout  le  contenu  de  vostre  coffre,  mais  je  ne  fis  qu'en 
tirer  le  tableau,  et  vos  habbits,  et  remis  proprement  tout  le  reste,  ne 
croyant  pas  que  rien  se  puisse  gaster;  toutefoys  je  la  feray  estandre 
comme  il  désire,  et  verray  par  mesme  moyen  le  surplus  que  je  n'avois 
jamais  eu  le  loisir  de  voir. 

J'avois  oublié  de  vous  accuser  la  réception  des  pois  goulus  par 
M'  Estienne,  qui  me  les  rendit,  avec  voz  lettres  de  la  fin  de  may,  ou 
commencement  de  juin.  J'en  ay  faict  part  à  quelques  amys  qui  en  ont 
eu  envie,  et  en  ay  faict  semer  à  Beaugentier  et  en  cette  ville;  nous  en 
verrons  la  production  Dieu  aydant. 

Je  vis  à  Beaugentier  voz  plantes  de  graine,  où  le  pauvre  prieur  n'en- 
tendoit  nom  plus  qu'au  hault  Alleman,  à  faulte  de  se  sçavoir  servir  de 
ses  mémoires.  Mais  je  les  verifiay  incontinant  la  plus  part,  et  prins 
plaisir  d'y  voir  entr'autres  des  Lupins  des  Indes  qu'estoient  en  fleur  et 
en  fruict,  ce  Pavot  Reas^  de  Constantinople  qui  estoit  encor  en  fleur, 
et  trez  beau,  ce  Nasturcium  tout  en  fleur  qui  estoit  bien  joly,  et  cet 
autre  Nasturcium  Crispum  principis  Mauritii.  11  y  avoit  de  cez  Choux 
marins  et  de  cez  Choux  fleur  de  Cio^,  je  ne  sçay  s'ils  deviendront  rien 
qui  vaille.  Les  Courges  de  Canada  estoient  bien  plaisantes  à  voir  avec 
tant  de  diverses  formes,  sans  s'estendre  comme  les  nostres,  n'estant 
produictes  que  du  centre  mesmes  de  la  plante,  en  sorte  qu'elles  s'amon- 

L'abbaye  de  Caunes  (Languedoc)  et  le  '  C'est  le  Papaver  Rheeas  de  Linné, 

prieuré  de  Lugon  (Guyenne)  ont  été  déjà  '  Pour  Chio,  l'Ile  de  la  mer  Egée,  au 

trop  souvent   mentionnés  pour  qu'il   soit  sud  de  Lesbos.  C'est  de  cette  île,  assure-t-on, 

utile  d'en  reparler  ici.  que  nous  est  venu  le  céleri. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  577 

cellcnt  parfois  trois  ou  h  l'une  sur  l'autre.  Il  y  a  quelques  uns  de  cez 
Mêlions,  mais  ils  n'estoient  pas  encor  en  perfection,  et  c'est  par  grand 
liazard  qu'il  en  est  venu  quelqu'un,  car  la  pluspart  avoient  esté  jetiez 
simplement  en  terre  parmy  les  autres  yraines,  pour  n'avoir  pas  l'esprit 
de  comprendre  que  cela  se  debvoit  semer  sur  couclie  comme  les 
Courges.  C'est  une  dapocaggine  '  inimaginable.  Ce  pauvre  homme  a 
tenu  conteroolle  des  antes,  et  neantmoings  il  ne  fut  pas  en  son  pouvoir 
de  me  sçavoir  dire,  quand  j'entray  dans  nostre  pré,  de  quel  fruictestoit 
seulement  un  de  tous  les  arbres  qui  y  ont  esté  antez,  et  en  trouvay  qui 
avoient  du  rejet  du  sauvageon  plus  long  que  le  bras,  qui  empeschoit 
les  greffes  de  prolliler,  iaulte  de  les  aller  voir  une  foys  le  inoys.  Je  luy 
avois  envoyé  des  greffes  de  cet  Ollivier  cannelle  et  crochu  et  d'Espagne, 
et  luy  avois  mandé  qu'il  les  fit  faire  au  canon,  ou  à  l'escusson,  parce 
que  la  saison  estoit  trop  advancée  pour  les  faire  à  la  broche,  et  y  avoit 
par  ce  moyen  de  quoy  en  faire  bonne  quantité.  Et  neantmoings  contre 
l'advis  de  celuy  qui  faisoit  les  antes  il  les  voulut  faire  à  la  broche 
hors  de  saison  et  n'en  fit  que  U  ou  5  en  tout,  et  Dieu  sçait  s'il  eu 
eschappera  poinct,  à  faulte  d'avoir  leu  ou  considéré  ma  lettre,  et  d'avoir 
songé  de  l'exécuter  ponctuellement.  Encores  ne  fit  il  pas  les  antes  dans 
nostre  bien,  ains  chez  des  voisins,  de  qui  on  aura  peine  de  tirer  les 
arbres,  de  paresse  de  faire  encores  5o  pas  pour  arriver  à  nostre  bien, 
ce  qui  me  mortifia  un  petit,  et  de  faict  je  ne  me  peus  tenir  de  luy  en 
parier  avec  un  peu  de  sentiment.  Par  là  vous  pouvez  juger  du  soing 
qu'il  peult  avoir  des  bulbes  oil  la  difliculté  est  bien  plus  grande.  Voz 
Anémones  estoient  sorties  en  feuille,  mais  il  les  tira  toutes  de  terre 
en  tirant  les  bulbes,  excepté  les  dernières  que  je  luy  avois  envoyées 
d'icy  que  j'avois  ce  me  semble  acheptées  d'un  passant  à  bien  petits 
fraiz.  Je  voulus  voir  ses  mémoires  et  les  plumettay  et  glossay  de  ma 
main,  pour  suppléer  le  deffault  de  l'ordre,  et  luy  faciliter  la  cognois- 
sance  et  la  mémoire  de  ce  qu'il  avoit  faict  principalement  pour  les 
antes,  mais  je  n'euz  pas  aprez  le  loisir  de  l'aller  vérifier  sur  les  arbres, 


Fainéantise ,  nonchalance. 


73 


578  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

parce  que  je  craignois  le  gros  du  chauld.  Et  ne  voulois  pas  manquer 
de  me  rendre  icy  ])our  donner  ordre  aux  affaires  en  cas  que  vous  tiras- 
siez ia  lettre  de  change,  oultre  que  j'estois  bien  aise  de  me  tirer  de 
là,  de  peur  que  ce  gênerai  d'Avignon  '  ne  print  fantaisie  de  m'y  venir 
surprendre  comme  il  en  avoit  jette  quelque  mot,  à  quoy  je  fis  la  sourde 
oreille. 

M' de  Marseille  estoit  aussy  à  Signe  ^  et  debvoit  venir  à  Montrieu' 
sans  que  la  goutte  le  surprint;  pour  celuy  là,  je  l'aurois  bien  plus  vo- 
lontiers aceuilly  et  traicté  comme  j'eusse  peu.  Je  vis  en  passant  M"'  le 
baron  de  Tourves  (qui  a  eu  un  filz)  pour  rendre  la  visite  qu'il  m'estoit 
allé  faire  à  leres  *.  Et  luy  dire  ce  que  m' avoit  dict  de  Cujes  depuis  que 
luy  en  fut  party,  qui  serabloit  revocquer  eu  doubte  la  parolie  qu'il  luy 
avoit  donnée.  Il  me  dict  qu'il  la  luy  feroit  bien  observer  et  que  s'il 
manquoit  de  subir  son  jugement,  il  luy  feroit  donner  des  bastonnades 
tout  son  saoul.  De  Cujes  a  depuis  dict  à  mon  cousin  d'Orves  qu'il  s'y 
tiendroit.  Au  reste  mon  cousin  d'Orves  a  eu  lettre  de  M"^  Le  Roux  por- 
tant qu'il  a  gaigné  son  procez  contre  Pelgros.  Le  Roux  est  bien  plaisant 
de  ne  vous  en  avoir  rien  dict,  car  je  crois  que  vous  m'en  eussiez  escript 
un  mot,  à  moy.  On  dit  à  cette  heure  que  le  dict  Pelgros  est  prisonnier, 
à  la  suitte  de  la  Cour  pour  vollerie.  11  ne  luy  falloit  que  cela  pour 
l'achever  de  punir. 

Comme  j'en  estois  en  cet  endroict  icy.  M"'  de  Rua  m'est  venu  voir  et 
m'a  dict  que  les  aoo  livres  estoient  prestes  à  Marseille,  et  que  s'il  eust 
creu  mon  retour  de  Toullon,  il  les  eut  apportées  quant  et  luy.  Il  m'a 
demandé  si  nos  sels  estoient  achevées  (sic)  de  lever,  je  luy  ay  dict  que 
non  et  que  s'il  envoyoit  un  billet,  elles  seroient  aussy  tost  levées,  qu'il 

'  Gênerai  des  finances.  '  Le  père  est  Lëon  de  Valbelle  qui  fut 

'  Aujourd'hui  Signes,  commune  du  dé-  député  de    la   noblesse  de  Provence  aux 

parlement  du  Var,  canton  du  Beausset,  ar-  États  généraux  de  i6i4.  Marié  en  1699 

rondissement  de  Toulon,  à  3a  kilomètres  h  une  Doria,  il  en  eut  Jean-Baptiste  qui 

de  cette  ville.  ,^  épousa    une   Vintimille   en    i64o   et  ob- 

"  Voir,  pour  cette  localité  et  pour  toutes  tint  en   1678  le  titre  de  manjuisat  pour 

celles  qui  ne  sont  pas  l'objet  d'une  note  en  son  Gef  de  Tourves. 
ce  volume,  la  Table  du  tome  Ul. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  579 

y  en  avoit  800  oullespour  le  moings  sans  les  rigordes.  H  m'a  promis 
de  les  faire  lever  toutes  les  premières.  M'  Astier  luy  a  dict  hors  ma  pré- 
sence que  M'  Ferron  avoit  ollerl  de  faire  advancer  quelque  chose  sur 
nostre  sel,  et  luy  a  demandé  si  au  cas  que  cela  succedast  il  ne  trou- 
veroit  pas  bon  que  cela  fust  rejecté  avec  les  600  livres  du  s""  de  Pe- 
russis  en  fin  d'année.  Il  a  respondu  qu'ouy,  et  puis  devant  moy  on  le 
luy  a  faict  repeter,  à  quoy  j'ay  adjousté  que  le  carlier  de  S'  Michel 
seroit  inconlinant  esclieu;  lequel  avec  le  sel  à  lever  pourroit  bien  suf- 
fire à  cela  en  un  besoinfj.  De  sorte  qu'il  a  promis  de  faire  expédier 
dans  Marseille  les  deux  railles  livres  dans  trois  jours  si  je  voulois;  je 
fay  accepté,  et  vouldrois  bien  avoir  de  voz  nouvelles  entre  cy  et  là, 
pour  y  satisfaire.  Car  la  lettre  de  M"'  de  Sève  en  un  besoing  attendra 
bien  h  la  S'  Michel,  veu  mesmes  que  ce  qui  sera  à  payer  lors,  seroit 
desja  deub  dez  à  cette  heure  puisque  de  Rua  a  tiré  le  prix  de  nos  sels, 
qu'il  nous  paye  par  quartiers,  et  que  quand  il  l'advanceroit  dez  ceste 
heure,  il  ne  l'advanceroit  que  du  fonds  qu'il  a  par  devers  luy  de  nostre 
bien,  et  ce  sera  parla  qu'il  vous  fauldra  dcITendre  envers  Ferron,  au 
cas  qu'il  vous  en  voulust  faire  du  reproche.  Car  il  importe  bien  de 
payer  plus  iost  7000  livres  que  5ooo  livres  si  tant  est  qu'il  en  faille 
venir  à  cela.  Kt  si  j'avois  peu  vendre  nostre  bled,  j'y  en  adjousterois 
encores  le  prix  et  en  envoyant  l'argent  à  M"^  Brunet,  j'ay  envie  de  luy 
faire  proposer  s'il  vouidroit  encores  cent  charges  de  bled,  pour  diminuer 
d'aultant  cette  grosse  et  furieuse  partie. 

J'oubliois  de  vous  dire  que  si  vous  pouvez  avoir  des  lettres  patentes 
pour  le  lods  et  rétention  des  places  de  regalle  d'autour  de  nostre 
maison  d'ieres  et  de  celle  de  Callas,  soit  que  nous  nous  en  acommo- 
dions  ou  non  avec  de  Gujes,  cela  nous  pourroit  tousjonrs  grandement 
servir  avec  le  temps,  ne  l'oubliez  pas,  et  plus  tost  que  plus  lard,  pour 
nous  en  prévaloir  au  cas  que  l'accord  ne  se  face. 

Il  me  reste  à  vous  dire  que  M' de  Marseille  a  eu  une  mauvaise  affaire 
sur  les  bras,  à  mon  trez  grand  regret;  il  fauldra  voir  d'y  mettre  remède 
au  moings  mal  qu'il  sera  possible,  touts  Mess"  de  la  Compagnie  estants 
portez  de  bonne  volonté  de  luy  tendre  la  main,  et  contribuer  à  ce  qu'on 

73. 


580  LETTRIÎS  DE  PEIRESC  [1626] 

îissoupice  le  mal  qui  est  arrivé.  C'est  cette  religieuse  d'AUeman',  qui  a 
voulu  faire  exécuter  son  arrest  du  grand  Conseil.  Le  lieutenant  cri- 
minel Bonfilz  en  avoit  la  commission,  et  la  voulut  mettre  en  possession 
de  l'abbayie  de  S'  Saulveur  de  Marseille,  et  voulut  procéder  par  frac- 
tion de  portes  sur  le  reffus  des  religieuses  opposantes,  bien  que  sa 
commission  ne  portast  pas  cela,  dont  il  fut  destourné  par  les  remons- 
trances  que  luy  en  firent  les  consuls  de  Marseille,  attendu  que  son 
])ouvoir  ne  s'eslendoit  pas  jusques  à  cette  violance,  et  de  faict  il  super- 
ceda.  Mais  le  lendemain  le  s'  Gantez,  grand  vicaire  de  M'  de  Marseille, 
fut  plus  hardy  et  sur  l'heure  du  midy  que  le  monde  est  retiré  s'y  en 
alla  avec  des  massons,  6t  enfoncer  une  porte  du  costé  de  l'église,  et 
un  petit  mur,  et  y  alla  mettre  en  possession  cette  Allemande,  nonob- 
stant l'effort  des  deux  tiers  des  autres  religieuses  opposantes,  lesquelles 
firent  tout  ce  qu'elles  peurent  pour  l'en  empescher  s'exposanls  aux 
coups  de  baston  dont  3  ou  /i  furent  griefvement  blessées  à  la  teste 
mesmes  et  au  visage,  à  tant  que  toutes  cez  opposantes  furent  mises 
dehors  ou  sortirent  par  ce  trou  de  mur  et  demeurèrent  quelque  temps 
toutes  esplorées  au  mitan  de  la  place  de  Lencho-,  jusques  à  ce  que  le 
monde  y  accourant  elles  furent  menées  dans  la  maison  de  la  portière, 
du  monastère.  Cependant  la  fouUe  s'y  augmenta  si  grande  principale- 
ment de  femmes  de  toute  qualité  et  de  beaucoup  d'hommes  parmy, 
qu'il  s'en  forma  une  sédition  toute  entière,  laquelle  dura  jusques  à 
j)rez  de  deux  heures  aprez  minuict.  Car  cez  opposantes  sont  en  nombre 
de  1  6  et  embrassent  les  meilleures  maisons  de  la  ville  et  font  les  deux 
tiers  du  nombre  qui  est  dans  l'abbayie. 

On  parloit  fort  mal  parmy  ce  desordre  de  cette  dame  d'Alleman  et 
du  moyne  Gerente  qu'on  disoit  l'avoir  entretenue  et  du  père  Pena  ja- 
cobin '  qu'on  disoit  avoir  succédé  aux  amours  dudict  Gerente  lequel 

'  Catherine  Allcman  était  fille  d'Esprit,  Marseille  ;  elle  est  ainsi  de'signée  du  nom  de 

seigneur  de  Châteauaeuf,  président  au  l'ancienne  famille  de  Lenche  qui  y  habitait, 
parlement  d'Orange,  etd'Orianede  Giraud.  '  Sur  le  P.  Pena,  auquel  notre  auteur  a 

Calherine  AUeman  mourut  en  i65/).  été  déjà  très  défavorable,  voir  le  recueil  Pei- 

'  La  place  de  Lenche  existe  encore  à  resc-Dupuy  (I,  109,  110,  119,  etc.). 


[1620]  À  SA  FAMILLE.  S81 

on  disoit  avoir  porté  M""  de  Marseille  à  entreprendre  celte  affaire,  hors 
des  termes  de  son  pouvoir,  puis  qu'il  failoit  que  les  officiers  du  Roy 
eussent  iaict  l'exécution  nécessaire  avant  que  luy  s'en  peust  mesler.  Et 
toutefoys  le  pauvre  M""  de  Marseille  estoit  à  Signe  avec  la  goutte  qui 
ne  songeoit  rien  moings  qu'<\  tout  cela.  La  chose  passa  à  telle  extrémité, 
que  ce  pauvre  vicaire  lit  murer  le  trou  du  mur  par  dedans  ayant  les 
massons  quant  et  luy,  pour  se  garentir  de  la  furie  du  peuple.  Le  lieu- 
tenant Bausset  y  accourut  et  eut  grande  peine  de  fendre  la  presse  et  de 
pouvoir  arriver  jusques  au  parloir,  où  il  fit  venir  ce  vicaire  lequel  al- 
leguoit  une  ordonnance  expresse  de  M'  de  Marseille  pour  sa  descharge, 
et  comminé  de  l'exhiber,  alleguoit  deux  lettres  missives,  lesquelles  il 
desnya  cncores  par  aprez,  ne  sçachant  oii  il  estoit;  enfin  quand  le 
peuple  se  fut  retiré  la  pluspart  on  luy  dit  qu'il  failoit  bien  qu'il  sortit 
de  ce  monastère  et  luy  et  les  prebstres  servants  et  massons  qui  s'y 
estoient  jettez  quant  et  luy,  et  sur  les  asseurances  que  luy  donnèrent 
les  consuls  et  cappitaines  de  ville  qui  y  estoient  avec  le  lieutenant 
Bausset  il  sortit,  et  ne  receut  autre  daumage  que  des  pouilles  des  femmes 
qui  estoient  encorcs  là,  entr'autres  de  Mad°  de  Libertat';  Mad*  de 
Sacco'^  qui  y  a  sa  fille  ctquehjues  autres.  Mais  tandis  qu'on  faisoit  effort 
pour  le  delfcndie  luy  des  mains  des  femmes  et  qu'on  ne  songeoit  pas 
tant  aux  prebstres  qui  le  suyvoient,  les  femmes  en  saisirent  un,  et  le 
tourmentèrent  de  telle  façon  qu'elles  luy  arrachèrent  presque  toute 
la  barbe  et  chevellure  sans  qu'on  le  peust  secourir  jusques  à  ce  que  le 
vicaire  fust  hors  de  danger  en  lieu  de  seurté,  que  toute  la  famille  du 
viguier  et  consuls  revint  au  secours  de  ce  pauvre  diable  que  cez  femmes 
alloient  estrangler  tant  elles  estoient  en  furie  et  enragées.  Cella  lit 
retirer  le  reste  du  peuple  et  lors  on  s'advisa  des  opposantes  qu'il  failoit 
bien  r'enclorre  dans  le  monastère,  mais  celle  d'Alleman  ne  les  vouloit 

'  Jeanne  de  Sacco  épousa,  en  1 698,  Bar-  et  M.irseille  de  Boisson ,  leur  belle-fille,  ma- 

tliéicmy  (le  Libertat.  Est-ce  d'elle  qu'il  est  riée  h  Pierre  de  Liberlat,  lequel  fut  aussi 

ici  question?  Il  y  aurait  encore  à  clioisir  capilniae  de  la  Porte, 
entre  ilciix  autres  dames  de  Liberlat,  Mar-  '  M'"*  do  Sacco  devait  ôlro.  la  belle-sœur 

guérite  de  Porte,  feuuned'Anloinc  de  Liber-  de  M"'  de  Liberlat,  si  celle  dernière  est 

lat.capitainpdelaPorteRoyaiedeMarseille,  bien  Jeanne  de  Sacco. 


582  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

])as  recevoir  ne  ouvrir  puisqu'elle  s'estoit  saisie  des  clefs,  de  sorte  qu'il 
fallut  faire  revenir  le  vicaire  et  luy  faire  commandement  d'ouvrir, 
lequel  ne  s'osoit  jamais  asseurer  de  venir;  enfin  aprez  [avoir]  envoyé 
voir  le  lieu  par  un  sien  neveu  il  s'y  en  vint  fort  accompagné,  et  fit 
commandement  à*  celle  d'Alleman  d'ouvrir  laquelle  aprez  beaucoup  de 
difficulté  ouvrit  enfin,  et  à  luy,  et  au  lieutenant  Bausset,  qui  furent 
long  temps  à  la  prier  de  laisser  rentrer  cez  religieuses,  ce  qu'elle 
ne  vouloit  pas,  ne  elles  aussy,  sans  quelque  estaWissement  de  règle 
entr'elles,  à  tant  qu'on  luy  fit  trouver  bon  que  des  clefs  l'une  fust  entre 
les  mains  d'icelles,  et  l'autre  ez  mains  de  l'une  desdictes  opposantes 
jusques  à  ce  qu'il  y  eust  esté  autrement  pourveu,  et  par  ce  moyen  on 
les  fit  rentrer,  et  cesser  le  scandale.  C'estoit  sammedy  dernier  xi  de  ce 
moys,  ou  au  matin  du  dimanche  suyvant  devant  jour.  Le  lundy  sur  le 
verbal  du  lieutenant  Bausset  les  gents  du  Roy  avoient  requis  une  prinse 
de  coi'ps  contre  le  vicaire  et  autres,  mais  la  Cqur  la  convertit  en  adjour- 
nement  personel,  en  intention  de  faire  ce  qui  se  pourra  pour  accom- 
moder cette  allaire  le  plus  doulcement  qui  se  pourra. 

L'une  de  cez  religieuses  nommée  de  Madalen  a  obtenu  brevet  du  Roy 
et  bulles  de  l'abbayie  en  concurrance  de  l'autre,  et  sur  icelles  annexe  de  • 
la  Cour.  Cela  sera  possible  un  moyen  pour  faire  relascher  quelque  chose 
à  celle  d'Alleman ,  et  pour  y  trouver  quelque  expédiant  à  l'amiable.  J'en 
ay  escript  à  M"'  de  Marseille  à  la  prière  de  quelques  parents  des  op- 
posantes, qui  luy  remettront  le  tout  à  luy,  s'il  veult  promettre  de  ne 
se  ])oinct  partialiser.  J'en  attondz  la  responce  et  sans  les  affaires  pres- 
santes que  j'ay  maintenant  sur  les  bras,  je  le  serois  allé  voir  exprez'. 

11  a  eu  une  autre  mauvaise  rencontre  de  contention  de  jurisdiction 
avec  les  moynes  S'  Victor  qui  présupposent  d'estre  comme  evesques  de 
là  le  port,  et  de  l'exclurre  en  toutes  ses  fonctions  episcopales,  non  seu- 
lement dans  l'enclos  de  leur  abbayie,  mais  aussy  dans  l'église  des  Cap- 
pucines,  qui  vient  d'estre  bastie,  laquelle  les  Capucins  ont  benitte  avec 
permission  expresse  de  ceux  de  S'  Victor  pendant  l'absence  de  M'  de 

'  La  très  curieuse  relation  de  Peiresc  fournirait  bon  nombre  de  particulariti^s  nouvelles  à 
VHistoire  de  l'abbaye  de  Saint-Sauveur,  par  M.  Fernand  André. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  583 

Marseille,  sans  luy  en  rien  dire  ne' à  son  vicaire,  voire  contre  la  parole 
qu'ils  liiy  en  avoient  donnée ,  dont  il  avoit  esté  si  faschc  qu'il  avoil 
({uelque  regret  de  se  trouver  en  ce  pais.  Je  luy  ay  conseillé  de  ne  j)oinct 
cil  venir  aux  censures,  ains  de  faire  traictcr  l'affaire  par  arbitrage  de 
Mess"  les  cardinaux  de  La  Rochefoucault  et  autres  suyvants  la  Cour,  à 
cause  de  la  qualité  de  sa  partie  principale  qui  est  M'  le  comte  de 
Moret.  Cependant  j'ay  mandé  en  Avignon  pour  voir  s'il  se  trouve  rien 
de  la  bulle  d'Urbain  V  qu'on  luy  oppose  et  des  oppositions  qui  y  pou- 
voient  avoir  esté  formées  dez  lors,  pour  préparer  les  meilleures  def- 
fances  que  l'on  pourra.  Madame  d'Allemagne  est  ressortie  de  S'"  Marie 
depuys  mardy  dernier  par  une  bresche  où  l'on  bastissoit  sans  dire  adieu 
à  la  Supérieure,  et  avec  son  habit  de  Cappucine  toute  seule  a  travereé 
la  ville,  suyvy  tout  le  long  du  port  et  s'en  est  retournée  aux  Cappu- 
cines,  oi\  l'on  luy  offre  de  la  tenir  comme  fondatrice  ainsin  qu'elle 
vouldra.  Elle  a  laissé  dans  la  Visitation  deux  filles  qu'elle  y  avoit  menées 
et  a  disposé  de  ce  qui  luy  restoit  de  biens,  et  entre  autres  choses,  a 
donné  deux  mille  escus  à  la  Visitation  pour  les  dictes  deux  filles.  Elle 
y  eus!  voulu  demeurer  avec  l'habit  de  cappucine,  et  eust  voulu  qu'on 
eust  donné  l'habit  de  la  Visitation  à  ses  deux  filles  tout  d'abbord  de 
leur  entrée,  sans  attendre  les  troys  moys  de  l'avant-probation  portée 
par  leur  Institut.  Je  plains  bien  celte  pauvre  dame  et  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

Je  pensois  pouvoir  escrire  à  M'  Marchier,  mais  M"  de  Rua  et  puis 
M''  Passard  viennent  de  me  lever  tout  le  temps  de  cette  matinée.  Je 
chercheray  cette  aprez  disnée  les  papiers  pour  luy  respondre  par  le 
premier.  Cependant  si  vous  le  voyez  vous  me  ferez  la  faveur  de  le  sal- 
ifier de  ma  part^ 

[Au  dos  de  la  lettre  on  a  écrit  :  i6a6,  18  juillet.] 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n*  5t  71 ,  fol.  Sga— ^96. 


584  LETTRES  DE  PEIRESC  [16L>(;j 

[A  la  suite  de  ia  lettre,  on  trouve  (fol.  899)  cette  note  récapitulative, 
ce  sommaire  de  nouvelles,  de  la  main  de  Valavez,  qui  se  rapportent, 
non  à  la  lettre  que  l'on  vient  de  lire,  mais  à  une  lettre  qui  manque  au 
registre  5 1 7 1  :  ] 

Commission  du  8  adressée  au  Garde  des  Sceaus  pour  ouir,  inter- 
roger et  décréter  contre  ceux  qu'il  verra  bon  estre  et  qui  se  trouveront 
complices  de  ceux  qui  ont  tramé  une  faction  sans  aultrement  les 
nommer  avec  pouvoir  de  subdeleguer  tels  juges  de  Cour  souveraine 
qu'il  voudra  pour  continuer  cette  procédure  aux  lieux  011  il  ne  pourra 
aller. 

M''  de  Beauclerc  joint  en  cest'  affaire. 

Mad"  de  Masargues  ne  verra  plus  son  mary. 

Veu  Modene  et  de  Agean  [sic  pour  Deageant]  se  pourmener. 

M"'  Le  Grand,  premier  gentilhomme  de  Monsieur,  tomba  à  la 
chasse. 

Bellisle,  à  l'isle  Rouet. 

Chalais  au  château  de  Nantes. 

Us  seront  un  mois  à  Nantes. 

On  parle  de  Boutheillier. 

Bouteville  et  la  Frète. 

La  requeste  de  la  Sorbonne  contre  les  Moines. 

La  lettre  du  Conn[étable]. 

Le  mariage. 

[Au  fol.  4oo  se  trouve  ce  posl-scriplum  :^  Vous  aviez  oublié  de  m'en- 
voyer  les  clefs  du  coffre;  il  fallut  rompre  les  serrures.  Je  trouve  fort 
beau  le  livre  de  dessains  et  fort  à  propos  de  ce  que  j'avois  desja.  Il  y  a 
mesmes  des  médailles  en  taille  doulce  que  je  n'ay  jamais  veues  en  livre 
et  que  j'estime  toutes  seules  quasi  aultant  que  ce  que  vous  en  avez 
donné,  bien  que  je  n'y  aye  rien  veu  qu'en  fuyant'. 

'  Ce  post-scriptum  est  attaché  h  une  lettre  du  a4  juillet  (fol.  4oi  ),  laquelle  est  omise  dans 
l'édition,  comme  on  l'explique  plus  loin  (p.  588,  note  1  ). 


[162GJ  A  SA  FAMILLE.  585 

CLXVIII 
À  MONSIKUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 
À  PARIS. 
Monsieur  mon  frère, 
Je  vous  donnay  advis  dernièrement  de  la  mauvaise  affaire  que  M'  de 
Marseille  s'estoit  trouvée  sur  les  bras  pour  raison  des  religieuses  du 
monastère  de  S'  Saulveur.  Depuis  son  grand  vicaire  se  vint  présenter, 
et  au  lieu  d'insister  à  la  declinatoire,  comme  il  vouloit,  sellon  ce  que 
je  luy  conseillay,  il  respondit,  et  en  fut  quitte  par  l'arresl  dont  je  vous 
envoyé  la  coppie,  qui  n'eust  sceu  estre  plus  doulx,  et  qui  tendoit  en 
effect  à  donner  temps  pour  terminer  l'aflaire  amiablement,  et  pour  ne 
la  plus  voir  retraicter  devant  la  Cour.  A  quoy  je  m'employay  comme 
je  debvois,  selon  mon  petit  pouvoir,  tant  envers  Mess"  qu'envers  Mess" 
les  gents  du  Roy  qui  frappèrent  le  premier  coup  par  leurs  conclusions. 
Aussy  tost  cez  gents  de  Marseille  vinrent  me  reprocher  ce  que  j'y  avois 
contribué.  Je  leur  dis  que  c'esloit  pour  leur  plus  grand  bien,  et  qu'ils 
eussent  bien  mieux  faict  de  ne  pas  poursuyvre  le  décret  de  leurs  infor- 
mations, et  exécution  d'iceluy,  au  contraire  d'en  rendre  juge  et  arbitre 
M'  de  Marseille  mesmes  entre  son  vicaire  et  eux  que  d'avoir  choisy  la 
voye  de  rigueur,  attendu  que  par  la  rigueur  il  falloit  que  leurs  parantes 
subissent  le  joue  et  l'obediance  de  leur  ennemie.  Ils  me  prièrent  de 
m'entremettre  d'accomodement,  ce  que  je  fis,  et  en  ay  desja  eu  3  lettres 
de  M"^  de  Marseille.  Mais  comme  il  a  grande  inclination  au  costé  de 
celle  d'Aleman  qui  est  maintenue  par  le  Roy,  il  a  peine  de  gousler  les 
droicts  des  autres,  bien  que  le  tiltre  apostolique,  le  plus  grand  nombre, 
la  plus  saine  partie,  et  toute  la  ville  de  Marseille  soit  de  leur  costé.  Il 
ne  m'a  pas  faict  de  responce  sur  cela  bien  catégorique.  Il  fauldra  qu'il 
parle  un  peu  plus  clair  sur  la  dernière  que  je  luy  ay  cscripte,  où  c'est 
que  sur  l'interprétation  ou  déclaration  des  intentions  de  la  Cour  en 
l'arrest,  qui  porte  qu'il  ira  sur  les  lieux  eu  persone  pour  y  restablir 
l'ordre,  m'ayant  luy  mandt^  qu'il  pensoit  estre  obligé  de  maintenir  celle 
TU  74 


uiruaiMS  RâTt«iitu. 


586  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

d'AHeman  et  toutefoys  qu'il  craignoit  une  autre  sédition  de  la  part  des 
opposantes,  je  luy  avois  repondu  qu'il  y  avoit  moyen  de  saulver  la 
chèvre  et  les  choux,  en  maintenant  celle  d'Alleman,  dans  un  pouvoir 
restrainct  selon  les  Règles  et  usages  du  monastère,  et  en  sorte  qu'il  ne 
fut  pas  prohibé  aux  autres  de  faire  poursuyvre  par  les  voyes  de  droict 
et  de  justice  les  nouveaux  droicts  qu'elles  presupposoient  avoir  ac- 
quis. El  m'offris  de  l'accompagner  sur  les  lieux  quand  il  y  vouldroit 
aller,  pour  gaigner  sur  l'esprit  des  opposantes,  par  la  créance  que  je 
pouvois  avoir  auprez  de  leurs  plus  proches  parants,  tout  ce  qui  seroit 
des  intentions  dudict  s'  de  Marseille,  sans  en  venir  aux  extremitez.  J'en 
attendois  la  responce  depuis  deux  jours,  mais  je  viens  d'apprendre  qu'il 
a  envoyé  interdire  les  opposantes  de  la  communion  et  confession,  ce 
que  j'ay  peine  de  croire,  ayant  beaucoup  d'appréhension  que  s'il  se 
laisse  conduire  par  le  conseil  du  P.  Pena,  il  ne  luy  fasse  faire  quelque 
chose  qui  le  jette  dans  la  haine  publique  de  cez  peuples,  dont  il  y 
ayt  bien  aprez  de  la  peine  de  se  tirer  et  dont  il  ayt  par  aprez  du  re- 
gret tout  le  reste  de  sa  vie.  Je  ne  vous  escriptz  pas  cecy  pour  le  divul- 
guer, ne  pour  en  dire  à  M'  de  Loraenie  que  ce  que  vous  trouverez  à 
propos,  car  je  serois  marry  que  M""  de  Marseille  creut  de  moy  que  je- 
fusse  autre  que  son  trez  humble  et  fidèle  serviteur  et  que  M'  de  Lomenie 
eust  aulcun  subject  de  mauvaise  édification  des  actions  de  M'  de  Mar- 
seille, qui  ne  pourroit  estre  sans  desplaisir,  ce  que  j'esviteray  tousjours 
trez  volontiers,  mais  je  vouldrois  bien  aussy  que  au  moins  en  termes 
generaulx  on  luy  fit  cognoistre  qu'aux  affaires  de  suitte  ',  il  seroit  bon 
qu'il  print  advis  quelquefoys  de  quelqu'un  des  plus  apparents  de  la 
ville,  s'il  y  en  a  quelqu'un  qu'il  estime  de  ses  amys.  Car  le  conseil  du 
P.  Pena  seul  n'est  pas  pour  suffire  en  toutes  occasions,  et  principale- 
ment en  celle  cy  doibt  estre  tenu  pour  un  peu  suspect,  pour  les  raisons 
cy  devant  touchées,  et  certainement  M"^  de  Marseille  avoit  esté  receu 
avec  tant  d'applaudissement  et  avoit  espendu  une  si  bonne  odeur  de 
luy  par  toute  la  province ,  que  j'ay  un  extrême  regret  de  la  luy  voir 

*  C'est-à-dire  de  conséquence. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  587 

perdre  pour  si  peu  de  chose,  et  de  voir  tourner  les  esprits  et  inclina- 
lions  de  la  vénération  à  la  haine  toute  formelle  qui  est  encores  pix  que 
le  mespris  '. 

Je  pense  que  je  vous  avois  mandé  dernièrement  que  le  P.  Lorini 
m'avoit  promis  un  sien  traicté  de  Népotisme  (le(juel  il  faict  transcrire 
en  Avignon)  et  quelque  chose  du  cardinal  Beliarmin  de  lieguo  ChrMÎ 
non  temporali  que  je  viens  de  recevoir  tout  présentement  et  le  viens  de 
bailler  à  transcrire  pour  vous  en  envoyer  une  coppie  que  vous  baille- 
rez, s'il  vous  plaict,  de  ma  part  à  M'  du  Puy,  avec  supplication  de 
n'en  pas  faire  du  bruict,  pour  ne  perdre  crédit  envers  co  bon  père 
qui  a  de  trez  belles  curiositez  et  tesmoigne  de  me  les  communiquer 
volontiers.  C'est  le  propre  autographe  du  feu  cardinal  Beliarmin  qu'il 
m'a  envoyé,  et  l'assemblage  de  touts  cez  beaux  passages  des  Pères, 
qui  destruisent  les  fondements  de  cette  temporalité  du  Pape,  est  bien 
notable,  venant  principalement  de  cette  main  là. 

Je  finis  cette  lettre  parce  qu'on  me  vient  arracher  d'icy  malgré  moy 
pour  aller  aux  thèses  du  troisiesme  filz  de  M''  de  Vergons,  le  pauvre 
père  estant  malade  des  fiebvres  tierces.  Le  procureur  du  Roy  au  siège, 
Mazargues,  son  frère  utérin,  est  mort,  pour  avoir  négligé  ou  trop  méde- 
cine des  fiebres  tierces.  Je  l'ay  regretté  parcequ'il  tesraoignoit  d'estre 
bien  de  noz  amys  et  non  autre. 

Je  demeure,  Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  2.5  juillet  i6a6. 

Je  pense  vous  avoir  mandé  que  Mad"  d'Allemagne  estoit  sortie  du 
monastère  de  la  Visitation  à  U  heures  du  matin  par  une  bresche  de 

'  L'dvêque  h  la  Wle  chaude  nVcouta  pas  que  je  luy  offre.  J'ay  peur  qu'il  n'ayt  lout 

lesbonsconseils  de  Peiresc  qui,  le  a7Juillet,  loisir  d'en  avoir  bien  du  rcf^ret  un  jour, 

écrivait  h  son  frère  en  ces  ternies  :  ir  Je  viens  Cette  affaire  luy  est  de  grandissime  conse- 

d'avoir  lettres  de  M' de  Marseille  du  a  5"'  qui  quence.  » 
fait  dilficulté  de  tendre  l'oreille  aux  partys 

,4. 


588  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

mur  où  des  massons  avoient  leur  astellier,  sans  prendre  congé  de  la 
supérieure.  Elle  print  l'habit  de  Cappucine  dimanche  passé  elle  sep- 
tiesme  de  la  main  de  la  Mère  supérieure  des  Cappucines.  Dieu  la 
veuille  bien  inspirer  de  persévérer.  Ma  cousine  d'Aguillenqui  fut  une 
des  sept^ 


'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  617!,  fol.  Ao3.  Auto- 
graphe. Cette  lettre  est  suivie  (fol.  io5)  de 
ce  billet  (en  chiffres  avec  traduction)  daté 
du  a6  juillet  : 

(T  Quand  je  dictz  h  M'  d'Oppede  ce  que 
vous  mandiez  du  parlement  de  Boyer,  il  en 
fut  fort  esbahy,  et  me  dit  que  la  bonne  opi- 
nion qu'il  avoit  eue  du  capitaine  Boyer  luy 
avoit  faict  négliger  un  advis  qu'il  jugeoit 
maintenant  esli-e  digne  de  considération  et 
qu'il  en  vouloit  escrire  h  la  Cour.  Pour  moy 
je  ne  croiois  pas  facilement  que  le  père  fut 
susceptible  de  se  despartir  jamais  du  service 
du  Roy,  mais  du  fds  je  n'en  dirois  pas  de 
mesmes,  car  cez  jeunes  fols  s'imaginent 
facilement  (jue  le  Roy  leur  doibve  tout  ce 
qu'ils  vouldroient  et  principalement  la  con- 
tinuation et  augmentation  de  la  faveur,  ce 
qui  n'a  pas  esté  faict,  je  m'asseure,  depnis 
que  la  Royne  Mère  est  rentrée  en  règne  ou 
dans  les  affaires  et  Dieu  sçait  si  le  refus  de 
l'evesché  de  Toulon  ne  pourroit  pas  avoir 
produit  et  le  mescontentement  etja  résolu- 
tion de  se  joindre  à  d'aultres  malcontentz. 
Je  serois  pourtant  marry  que  mon  soubçou 
se  trouvast  véritable  pour  l'amour  du  père 
et  de  l'amitié  que  luy  portoit  le  feu  Roy.  Je 
viens  d'apprendre  de  bon  lieu  que  M'  de 
Guise  se  voulant  embarquer  eut  advis  qu'il 
luy  venoit  un  corrier  de  M' le  Connestable 
pour  le  despartement  des  cartiers  qu'il  vou- 
loit donner  en  ceste  province  à  un  tiei's  des 
trouppes  du  Piémont.  R  se  mit  h  rire  et 
dict  qu'au  lieu  de  s'arrester  pour  l'attendre 


comme  on  l'en  prioit  il  vouloit  anticiper  son 
parlement  afin  de  n'estre  pas  trouvé  et  de 
laisser  ces  cagotz ,  désignant  ceux  du  Parle- 
ment, en  bredouille  et  voir  ce  qu'ils  sçau- 
roient  faire  et  s'ils  sçauroient  parer  à  ce 
coup;  le  monde  croit  que  c'est  luy  qui  a 
prié  M'  le  Connestable  d'envoyer  manger 
ce  pais.» 

Trois  des  lettres  qui  suivent ,  du  a  4  juillet , 
du  dimanche  matin  aC  juillet  et  du  27 
du  même  mois  (folios  4oi,  ioy,  iog) 
me  semblent  devoir  être  abandonnées ,  parce 
que  ce  sont  exclusivement  des  lettres  d'af- 
faires, toutes  remplies  de  chiffres.  D'ailleurs, 
le  présent  volume  menaçant  d'atteindre 
(avec  la  Table  et  les  autres  documents  qui 
en  occuperont  les  cent  dernières  pages)  de  • 
fort  honnêtes  proportions,  l'éditeur  doit 
s'imposer  plus  de  réserve  et  de  sévérité. 
Je  ne  puis  néanmoins  me  dispenser  de 
reproduire  ici  (car  elle  est  tristement  pi- 
quante) (me  note  du  folio  4o6  (en  chiffres 
avec  traduction),  (jui  nous  fournit  des  dé- 
tails h  la  Tallemant  des  Réaux ,  sur  un 
prélat  dont  nous  avons  déjà  rencontré  à 
diverses  reprises  le  nom  mentionné  dans 
cette  correspondance,  François  de  la  Fare- 
Lopis  : 

rrDu  .Txvi  juillet  i6a6.  —  J'ay  apprins 
que  l'Evesque  de  Riez  [mené]  une  mer- 
veilleuse vie  et  dont  le  monde  se  commance 
fort  de  scandaliser,  car  sa  maison  est  un 
bordel  publique  où  celle  de  Moresse  dont  le 
chevallier  de  Verignon  qui  l'entrelenoit  tua 
le  mary  tient  thèses  tous  les  jours  jusques 


[162G] 


k  SA  FAMILLE. 


589 


CLXIX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS, 

N 

CHEZ  MONSIEUR  DE  LOMENIE,  SECRETAIBE  D'ESTAT. 

Monsieur  mon  frère, 
Aprez  avoir  fermé  tous  mes  pacquels,  on  m'est  venu  advertir  que 
M''  de  Guise  estoit  arrivé  à  Antibo  avec  son  armement,  et  qu'il  s'en 
venoit  par  terre,  à  cause  que  le  temps  n'estoit  pas  propre  pour  la  mer. 
On  luy  avoitaujourd'huy  envoyé  son  carrosse  à  Aubagne  pour  aller  au 
devant  de  luy,  afin  qu'il  s'en  servit  demain  pour  arriver  à  Marseille  de 
bonne  lieure,  mais  je  crois  qu'il  y  sera  arrivé  à  ce  soir.  Nous  en 
sçaurons  demain  les  nouvelles  par  le  retour  de  l'homme  que  j'ay  en- 


h  onze  heures  ilu  soir  et  minuicl  avec  deux 
ou  trois  aultres  aussy  femmes  de  bien  que 
celle  là,  que  la  mère  de  TEvesque  les  re- 
çoit et  entretient  comme  des  poulettes  avec 
des  collations  et  dragëes  et  que  l'un  de  ses 
principaux  rentiers,  dont  j'ay  oublid  le  nom, 
lequel  est  des  plus  honnestes  hommes  de  la 
ville  et  des  mieux  meublez,  avoil  un  cartier 
dans  l'evesché  pour  son  logement  sans  rien 
incommoder  le  train  de  l'Evesque  et  soubs 
ce  prétexte  y  avoit  portd  touts  ses  meubles 
qui  paroient  tout  l'evesché  dont  l'Evesque 
recevoit  bien  de  la  commodité,  mais  neant- 
moins  il  n'a  pas  laissé  do  le  fiiive  sortir  de 
chez  luy  et  par  conséquent  de  voir  desnucr 
tout  l'Evcscbd  de  meubles  sans  qu'il  en  ait 
paru  aucun  subjeci,  de  sorte  que  tout  le 
monde  a  creu  (pie  c'cstoit  pour  pouvoir 
mieux  cacher  son  ordiu-e  effronldc,  car  c'es- 
toit  un  homme  intelligent.  Or  il  ne  se  con- 


tente pas  de  cela,  mais  souvent  il  s'en  va 
tout  seul  à  travers  la  place  chez  un  paisaa 
qui  lient  boutticpie  de  mafpierellage  ilonl 
tout  le  monde  est  desja  si  scandalizë  qu'on 
en  va  h  h»  moustarde  et  Dieu  veuille  qu'on 
ne  luy  fasse  quelque  affront,  car  il  a  là  des 
jaloux  comme  ailleurs.  Vous  verrez  ce  que 
luy  mandent  encore  à  ce  coup  ses  co- 
quettes de  Paris  et  leur  jargon  de  S'  Luc  et 
S'  François  et  la  mort  de  M"*  de  S'  Pierre, 
sa  patronne  principale.  Vous  verrez  aussy 
une  lettre  que  je  luy  escrivis  dernièrement 
sur  des  discours  qu'avoit  tenus  icy  un  sien 
vallet  chez  le  greflicr  Estiennc  comme  si 
j'avois  eu  des  desseins  sur  son  Eveschd  et 
qu'il  l'eust  creu  ainsin  et  ia  responce  que 
j'en  viens  de  recevoir  où  il  m'apprenl  que 
vous  aviez  encore  laisse  voir  de  mes  pré- 
cédentes lettres  touchant  sa  harangue  des 
Estais,  n 


590  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

voyé  à  M"^  Brunet  avec  les  800  escuz,  mais  je  crois  que  le  pacquet  sera 
party. 

Je  vous  donne  le  bonsoir  et  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  27  juill[et]  au  soir  i6a6'. 


CLXX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère. 
J'eus  hier  vostre  despesche  du  21  de  juillet  avec  une  lettre  du 
Prieur  de  Roumoules  de  Lyon  du  92  portant  qu'il  partoit  lors  et  faisoit 
estât  d'arriver  le  lendemain  à  Grenoble,  et  qu'on  l'asseuroit  que  M""  le 
comte  de  Sault  en  debvoit  partir  le  vendredy,  ce  qui  est  conforme  à 
ce  que  m'en  avoit  dict  M'"  le  conseiller  de  Lambert  qui  en  est  revenu 
depuis  peu.  Lequel  en  estoit  party  du  jeudy  2  S"®  aprez  disner,  ayant 
laissé  M^  le  Conseiller  en  volonté  de  partir  le  vendredy  pour  aller 
vers  le  Poulsin,  oii  il  est  depuis  entré,  et  où  l'on  tient  qu'il  faict  tra- 
vailler à  la  desmolition.  De  sorte  que  si  M"'  le  comte  de  Sault  a  deub 
suyvre,  comme  je  m'en  double,  ce  sera  un  grand  retardement  à  nostre 
affaire.  Car  je  ne  pense  pas  que  durant  le  voyage  il  ayt  facilement  la 
commodité  de  voir  ledict  contract,  ne  de  le  faire  consulter  par  ceux  de 
son  conseil,  qui  n'auroit  possible  pas  suivy.  Et  de  faict  le  Prieur  deb- 
vroit  meshuy  estre  arrivé,  car  il  y  a  xi  jours  de  son  arrivée  dans  Gre- 
noble, et  il  n'en  fault  que  U  et  demy  pour  venir  tout  à  son  aise  de  là 
en  cette  ville,  comme  a  faict  M""  de  Lambert.  Et  toutefoys  je  n'en  ay 
poinct  de  nouvelles,  ce  qui  me  faict  craindre  qu'il  n'ayt  suivy  à  Va- 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5 1 7 1 ,  fol.  4 1  o.  Autographe. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  591 

lence,  et  que  là  niesmes  H  n'ayt  bien  de  la  peine  d'en  venir  à  bout.  Je 
crains  encor  une  autre  incommodité,  du  passage  de  là  icy,  car  M'  de 
Montauban  s'est  remis  à  la  guerre  contre  M*^  le  Gonnestable  qui  l'a 
blocqué  à  Mevillon  '  despuis  peu,  si  tost  qu'il  a  esté  le  maistre  du 
Poulsin,  résolu  de  le  perdre  absolument  au  lieu  de  demeurer  dans 
le  traicté  qu'ils  avoient  faict  pour  de  l'argent.  El  Dieu  sçait  comme 
cez  trouppes  tiendront  le  chemin  mal  asseuré  de  ce  costé  là.  Je 
me  doubte  aussy  que  s'il  trouve  M'  de  Sistcron  à  Lurs  il  s'y  arrestera 
bien  un  jour  ou  deux,  de  sorte  que  tout  cela  me  faict  demeurer  en 
l'attente  de  sa  veniie  plus  patiemment. 

Au  surplus,  quand  j'escrivis  dernièrement  à  M'  de  Crequy  je  songeay 
prou  à  M"^  de  Gannaples^,  mais  j'estois  si  las  que  je  me  voyois  l'heure  de 
clorre,  et  m'imaginois  qu'il  seroit  allé  à  la  Cour,  mais  je  luy  escriplz 
à  cette  heure,  comme  vous  pourrez  voir,  par  la  coppie  qui  sera  cy 
joincte,  car  j'envoyeray  l'original  à  Paris  tout  droict,  comme  je  fis  celle 
de  M""  de  Crequy  et  vous  verrez  par  mesme  moyen  celle  que  j'avois 
escript  à  la  Marquise  d'Oraison,  mais  elle  s'est  trouvée  à  Mayne.  Et 
encores  verrez  vous  la  coppie  de  celle  que  m'a  escripte  Mad"  de  Crequy, 
laquelle  arriva  hier  à  la  Tour  d'Aiguez  où  je  l'iray  voir  si  tost  que  je 
seray  de  retour  de  Marseille  où  je  m'en  vais  mecredy  s'il  plaict  à  Dieu 
pour  voir  si  je  pourrois  ayder  à  l'accommodement  de  l'affaire  de  cez 
dames  religieuses  de  S'  Saulveur,  et  par  occasion  je  verray  ce  qui  se 
pourra  faire  pour  les  chappellets  de  corail,  car  il  ne  s'y  en  est  pas  trouvé 
qui  eussent  le  grain  plus  gros  que  des  poids,  à  cause  que  tous  les  ou- 
vriers et  marchands  de  cette  marchandise  sont  allez  à  la  foire  de  la 
Madeleine  débiter  tout  ce  qu'ils  avoient  de  prest,  et  le  pix  est  qu'on 
me  mande  de  Marseille  qu'ils  ont  espuysé  le  fonds  de  la  matière,  au 
moings  ce  qu'il  y  peult  avoir  de  plus  précieux  et  qu'il  fauldroit  attendre 
à  la  fin  de  ce  moys,  auquel  temps  reviennent  les  barques  de  la  pesche 
du  corail,  qui  apporteront  de  la  nouvelle  matière  sur  laquelle  on 
pourra  choisir  tout  ce  qui  sera  propre  à  quelque  ouvrage  tel  qu'on  le 

'  Sur  Mdvoiiillon  (Drônie),  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  SgS).  —  *  Sur  Charles  de 
Crequy,  seigneur  de  Canaples,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  58i  et  suiv.). 


592  LETTRES  DE  PEIRESC  [162G] 

vouldroit.  C'est  ce  que  j'ay  apprins  de  la  part  de  M'  Cassagne  •,  et  d'un 
homme  fort  practique  en  ce  négoce.  Si  je  trouve  quelque  persone  de 
qualité  et  de  créance  par  qui  je  puisse  escrire  à  M^  le  Connestabie 
et  au  comte  dç  Sault ,  je  le  feray  à  la  première  commodité,  ou  bien  j'en- 
voyeray  mes  lettres  soubs  les  enveloppes  de  Mad"  la  Mareschale  la- 
quelle est  passée  par  Sallon,  où  elle  a  esté  traictée  par  le  conseiller 
Suffren,  à  qui  il  a  mené  une  femme  qu'il  a  espousée  de  celles  de  sa 
suitte,  fdle  d'un  magistrat  de  Grenoble,  dont  j'ay  oublié  le  nom  et  la 
qualité  de  l'office. 

Je  faicts  responce  à  M'  de  la  Ville  aux  Clers,  à  M'  de  Malerbe  et  à 
Buon  à  qui  je  mande  que  sur  la  my  aoust  je  verray  de  faire  expédier 
les  100  escus  qu'il  désire  à  Lyon,  tandis  que  je  travaille  h  les  faire  s'il 
est  possible.  J'ay  veu  la  lettre  de  M''  Lucas,  et  vouldrois  bien  avoir 
receu  le  don  du  los  de  la  maison  d'Ieres,  car  je  m'imagine  que  deCujes 
ne  me  laisra  guieres  en  repos. 

J'ay  receu  la  coppie  de  la  lettre  de  Rome  du  s""  Siton^  que  vous  ne 
m'aviez  pas  encore  envoyée,  mais  je  n'ay  pas  eu  le  moyen  de  la  lisre, 
et  vouldroys  bien  avoir  la  datte  à  peu  prez  de  l'année  qu'est  escritte  la 
lettre  du  cardinal  du  Bellay  pour  faire  chercher  la  procédure  contre, 
l'evesque  de  Como',  Cesare  de  Trivulcis  aussy  evesque  d'Apt*  où  j'ay 
escript  pour  tascher  d'en  tirer  quelque  chose  de  ce  costé  là  encores  s'il 
se  peult,  pour  servir  cez  Messieurs  du  Puy  auxquels  nous  sommes  si  re- 
devables, et  je  pense  que  cela  pourra  estre  aussy  du  goust  de  Mons''  de 
Lomenie,  car  il  a  un  volume  de  choses  ecclésiastiques,  oh  tout  cela 
pourra  trouver  place.  Je  n'ay  encores  peu  vacquer  à  la  recherche  des 
papiers  que  je  desirois  visiter  à  mon  trez  grand  regret.  A  vostre  venue, 
j'en  auray  Dieu  aydant  plus  de  commodité. 

J'envoyay  hier  par  l'ordinaire  d'Avignon  qui  revenoit,  avec  les  lettres 

'  Le  médecin  marseillais  que  nous  avons  1626  qui  ne  contient  pas  même  le  quart 

déjà  souvent  trouvé  mentionné  précédera-  de  l'autographe, 
ment  en  ce  recueil.  '  Côme,  en  Lombardie,  à  Ao  kilomètres 

'  C'est  avec  ces  mots  que  commence,  de  Milan, 
dans  la  copie  de  la  bibliothèque  Méjanes  *  César  Trivulcc   fut   évêque  d'Apt,  de 

(registre  III,  fol.  1 78 )  une  lettre  du  a  août  i533  à  i5ii. 


[1G26]  À  SA  FAMILLE.  593 

de  Rome,  la  dernière  lettre  de  Fr.  André  à  M' de  Mondevergues  qui  aura 
soing  de  la  faire  rendre,  et  fis  bailler  aux  Cappucins  le  pacquet  de  la 
Mère  de  Marseille',  et  la  lettre  de  frère  Saulveur  comme  de  coustume. 
Je  n'ay  sceu  voir  la  despesche  de  Bordeaux,  et  me  resoulds  de  faire 
en  celle  cy  tout  ce  qui  est  nécessaire  de  peur  qu'elle  ne  demeure  en 
arrière  et  quand  j'auray  achevé,  si  le  pacquet  de  M' d'Oppede  ne  presse, 
je  pourvoiray  au  faict  de  Bordeaux;  sinon  il  fauldra  attendre  la  pre- 
mière commodité. 

Par  la  despesche  de  Rome'^,  j'apprins  de  M"'  Aleandro  qu'il  avoit 
receu  la  médaille  de  l'ordre  de  S' Michel,  dont  je  vous  remercie  bien 
fort,  mais  j'apprins  une  bien  mauvaise  nouvelle  à  sçavoir  la  mort  du 
pauvre  cardinal  Sainte  Susannc  decedé  le  jour  S' Pierre  1 9  juin^,  d'une 
gangrené  qui  se  mit  à  un  herisipelle  soubs  son  cautère,  dont  j'ay  bien 
esté  afiligé.  11  a  faict  héritiers  les  Jésuites  de  Viterbe  et  disposé  de  la 
transaction  "  de  quelques  pensions  par  des  gents  de  lettres  seulement 
jusques  à  5  ou  600  escus,  encores  que  le  Pape  luy  eut  envoyé  offrir 
la  faculté  d'en  transférer  jusques  à  trois  milles  escus  s'il  vouloit,  mais 
il  ne  le  voulut  pas  accepter  pour  davantage^. 

Il  me  reste  à  vous  dire  que  j'ay  vcu  cet  arrest  du  Conseil  pour  la 
restitution  des  papiers  du  Roy,  avec  la  lettre  concernant  ceux  de  feu 
M'  de  Villeroy.  Si  cela  peult  sortir  son  effect,  ce  sera  une  trez  bonne 
chose.  Mais  j'en  double  un  petit. 

Je  suis  encores  si  pressé,  que  je  ne  sçaurois  travailler  à  la  minutte 
de  cette  commission  que  je  ne  sois  de  retour  du  voyage  de  Marseille  et 
de  la  Tour  d'Aiguez.  Je  feray  pourtant  ce  que  je  pourray  pour  trouver 
mes  premiers  projects.  Sinon  je  recommenceray  Dieu  aydant  à  la  pre- 
mière commodité. 

'  La  supérieure  des  religieuses.  demmcnt  voulu  dcrire  ap/mn,  date  certaine 
*  Dans  la  copie  de  la  Méjanes,  où  d'or-  du  décbs  du  cardinal, 
dinairc  on  abrège  beaucoup,  on  a  allongé,  *  Peiresc  a  écrit  iramation.  C'est  un  Dou- 
cette fois,  le  commencement  de  la  phrase  :  veau  lapsus. 

ftPar   une   depesclic   que   j'ay    receu    de  '  Sur  le  cardinal  de  Sainte-Susanne,  qui 

Rome ...»  fut  un  des  correspondants  et  amis  de  notre  au- 

'  11  y  a  bien  tgjuin,  mais  Peiresc  a  évi-  teur,  voirlerecueil  Peiresc-DHpuy(;)(i.wi"«i). 

ïi.  70 

UlrftlMIUt    MTMSAU. 


594  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

Voilà  tout  ce  que  j'avois  à  vous  dire  en  responce  de  voz  deux  des- 
pesches  du  17  et  a  1  juillet.  Si  ce  n'est  que  j'ay  veu  les  deux  livretz 
que  vous  n'aviez  pas  veu ,  qui  sont  certainement  curieux.  Et  sur  ce  je 
finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  a  aoust  1696. 

Je  trouve  certainement  bien  impertinentes  la  plus  part  des  lettres 
dont  vous  m'avez  envoyé  la  coppie ,  mais  je  loue  vostre  discrétion  de 
n'en  pas  avoir  parlé  que  tout  ne  soit  achevé.  Je  vous  en  envoyé  une  où 
vous  verrez  comme  Court  à  son  accoustumée  forge  impudemment  des 
impostures  contre  M''  de  la  Martelliere.  Ainsin  faisoit  il  autres  foys 
contre  nous.  Je  vouldrois  que  M""  de  la  Marteliere  l'eust  veiie,  et  ce 
solliciteur,  et  cez  autres  qui  sçavent  bien  le  contraire,  afin  qu'ils  le 
cognoissent  mieux  qu'ils  ne  faisoient. 

Vous  verrez  aussy  la  lettre  de  M' Bernier,  à  qui  j'attendois  pareille- 
ment de  repondre  jusques  à  ce  que  Roche  aye  responce  de  de  Rua. 

David  a  imprimé  un  chetif  livre  qui  ne  semble  point  trop  mal  im- 
primé; c'est  pourquoy  je  le  vous  envoyé  pour  le  donner  à  Mess"  du 
Puy  tel  qu'il  est  seulement  pour  la  façon.  On  luy  veult  faire  imprimer 
une  pièce  qui  ne  seroit  poinct  mauvaise.  Je  vous  envoyé  aussy  un  petit 
traicté  ou  consultation  du  P.  Lorinus  de  Nepotismo,  où  je  n'ay  pas 
trouvé  ce  que  j'en  attendois,  mais  tousjours  se  peult  il  tenir  parmy 
d'autres  papiers.  Vous  le  leur  pourrez  aussy  bailler  s'il  vous  plaict 
en  les  priant  de  n'en  pas  faire  de  grand  bruict,  pour  conserver  le 
credict. 

J'oubliois  que  vous  verrez  la  responce  que  m'a  faicte  M'  Brunet  sur 
l'offre  de  faire  tenir  les  6000  libvres  à  Paris  moyennant  un  et  demy 
pour  cent.  Vous  verrez  aussy  que  M"  Fraisse  m'avoient  envoyé  de- 
mander six  vingts  escus  par  un  Constans,  consul  de  Marseille,  qui 
me  dict  estre  venu  icy  afin  de  prendre  i5ooo  libvres  du  s'  Gaillard, 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  595 

pour  les  remettre  à  Paris,  à  un  pour  cent  de  gain,  qui  est  bien  le 
contraire  des  trois  pour  cent  que  m'avoit  escript  Icdict  s""  Brunet.  Je 
le  luy  diray  un  jour  allant  à  Marseille  Dieu  aydant  et  à  M'  le  gênerai 
Passard. 

Vous  verrez  aussy  le  coc  à  l'asne  de  la  response  de  de  Rua,  à  qui 
Roche  a  voulu  escrire  une  lettre  des  grosses  dents  dont  j'attends  la 
responce  avant  que  luy  respondre  nioy  raesmes.  Je  luy  avois  desduict 
les  /ioo  libvres  de  Besut  sur  la  dernière  paye  de  juin  et  des  600  libvres 
de  Perussis.  Je  n'avois  jamais  voulu  accepter  la  cession  et  transport, 
jusques  à  maintenant  que  je  le  fis  à  condition  de  ne  les  desduire  que 
sur  la  dernière  paye. 

[Post-scriptum  sur  le  dos  tle  la  lellrc^  M'  Vento  frère  des  dames  de 
Vento  est  mort  en  Sion'  et  fut  apporté  et  enterré  devant  hier  à 
S' Saulveur.  Madame  de  Fabregues  ^  est  morte  aussy  en  mesme 
temps  ^. 


CLXXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOUMË  ORDINAIRE  DE  hk  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  l'AllIS  OU  À  LYON. 

Monsieur  mon  frère, 

J'ay,  depuis  avoir  envoyé  ma  despesche  chez  M'  d'Oppede,  veu  les 

lettres  de  Bordeaux,  et  escript  au  P.  du  Val,  à  frère  Cabrier,  à  frère 

Cliabert,  à  M""  Fauchier,  à  Brianson  et  à  M'  de  Bellisle,  et  mis  le  tout 

soiibs  l'enveloppe  de  M"'  de  Lomenie.  Et  M'  du  Ghaisne  vient  de  sortir 

'  Seon  est  un  quartier  rural  de  la  ville        i6oo,PierreDecormisouDe  Cormis.asses- 
d'Aix,  h  l'ouest  de  celte  ville.  seurd'Aix, puis  avocat  gëniValau  Parlement. 

'  M°"  de  Fabry-FabriNgues  ^tait  Louise  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

de  Joannis,  veuve  du  ligueur  côlèbre.  Leur        sitions  françaises ,  n°  Siyi,  fol.  4u.  Aulo- 
filie  unique,  Antoinette,  avait  ëpousë,  en        graphe. 

7.5. 


596  LETTRES  DE   PEIUESG  [1626] 

(le  céans  et  me  dire  qu'il  a  lettre  de  son  gendre  Montauban  portant 

que  c'est  luy  qui  avoit  faict  brusler  sa  grange  propre  et  quelques 

autres  d'autour  de  Menisson,  pour  n'en  acconunoder  les  assiegeans, 

qui  le  debvoient  bloquer  de  plus  prez  seulement  aujourd'huy.  Qu'il 

est  adsisté  du  s"'  de  Montbrun  filz,  qui  souloit  commander  à  Montauban, 

et  autres  de  ses  amys,  qu'il  ne  laisse  pas  de  joiier  tous  les  jours  à  la 

Paulme  avec  eux  attendant  le  siège,  et  qu'il  pense  avoir  assez  de  temps 

pour  remettre  la  place  au  Roy  quand  il  sera  en  Daulphiné,  et  non 

autre. 

Je  demeure.  Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 
D'Âix,  ce  3  aoustau  soir  i6a6  '.  • 


CLXXII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON   DE  BIANS,  GENTILHOMME  ORDINAIBE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROT, 

À  LYON, 

CHEZ  MONSIEUR  DE  FETAN. 

Monsieur  mon  frère. 
Je  viens  de  recevoir  de  Grenoble  la  coppie  de  la  ratification  du  cpnte 
de  Sault  du  26  juillet  avec  lettres  du  Prieur  qui  faulte  de  chevaux  s'est 

'  Bibiiolbèque  nationale, nouvelles acqui-  pour  estre  trop  au  Roy  et  de  faicl  il  envoya 

sitions  françaises,  n°  6171,  fol.  hili.  Auto-  à  luy  son  Iraicté.  Au  contraire  Montauban, 

graphe.  A  cette  lettre  est  jointe  une  note  tpii  avoit  accordé  son  traicté  pluslost  que 

autographe   et   chiffrée    adressée   trà  mon  l'aultre,  pour  avoir  envoyé  un  gentilhomme 

nepveu  Jean  Berger  praticien  à  Paris».  La  au  Roy  entra  en  disgrâce  et  en  envoya  un 

voici  :iT 9 heures,  3  aoust.Beauchamp parlant  second  qui  fut  retenu  et  enGn  en  a  envoyé 

à  Brison  luy  voulut  conseiller  d'envoyer  au  un  troisiesme  desguisé,  en  haine  de  quoy  il 

Roy  mesmes  les  olîi'es  qu'il  avoit  faictes  au  a  esté  incontinent  bloqué  et  luy  a  l'on  dit 

Connestable.  L'aultre  luy  dit  qu'il  n'oseroit  qu'on  ne  luy  pardonnera  jamais  et  qu'on  le 

à  cause  de  la  jalousie  du  Connestable  à  qui  ruinera  devant  qu'il  ait  des  nouvelles  du 

le  marquis  de  Bressieux  estoit  venu  suspet  Roy.  » 


[1G26]  À  SA  FAMILLE.  597 

embarqué  pour  venir  du  costé  d'Avignon.  J'ay  en  luesme  temps  receu 
vosLre  despesche  du  ai"  et  rendu  toutes  voz  lettres.  Et  communiqué  à 
M'  d'Oppede  ce  qu'il  luy  falloit,  lequel  envoya  maintenant  ses  lettres 
adressées  ou  cousin  Ajjuillenqui  lesquelles  j'envoye  à  M""  de  Lomenie. 
Le  Prieur  m'escript  qu'il  vous  a  adverti  de  la  ratification  par  le  lieu- 
tenant Arnaud  de  Forcalquier  '  de  sorte  que  je  crois  que  vous  serez 
party  le  jour  d'hier,  ou  que  vous  partirez  niardy  prochain,  Dieu 
aydant.  Toutefoys  en  cas  que  vous  eussiez  eu  occasion  de  retarder, 
tousjours  celle  cy  vous  y  pourra  trouver,  et  en  ce  cas  si  vous  faictes 
giste  ou  disnée  à  Bosny  ^,  enquerez  vous  un  peu  si  vous  y  pourriez  voir 
les  originaux  des  tiltres  et  pancarthes  qu'on  dict  y  estre  conservées 
avec  les  seaux  de  quelques  Roys  de  Jérusalem,  et  mesmcs  de  la  célèbre 
Mellusine,  qui  mcriteroient  bien  d'estre  veus  et  mouliez  si  faire  se 
pouvoit.  Ils  sont  en  la  commanderie  de  l'Iiospital  S'  Esprit.  Je  pensois 
bien  avoir  trouvé  la  fève  au  gasteau,  au  premier  aspect  de  l'extraict  de 
M'  du  Chesne  pour  nostre  Gilbert,  mais  j'y  ay  esté  deceu;  toutefoys  il 
le  fauldra  bien  examiner,  et  j'espère  qu'il  s'y  trouvera  encores  quelque 
chose  de  bon.  Je  ne  vous  puis  entretenir  comme  je  vouldrois  parceque 
je  m'en  vay  monter  à  cheval  pour  aller  h  Aubagne  voir  M''  de  Marseille 
et  travailler  à  l'accommodement  des  dames  de  S'  Saulvcur.  Nous  dirons 
bientost  de  vive  voix,  avec  l'ayde  de  Dieu,  ce  que  nous  pourrions  es- 
crire.  Cependant  je  demeureray, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiuesc. 
D'Aix,  ce  5  aoust,  h  4  heures  du  soir,  i6a6'. 

'  Sur  le  lieutenant  André  Arnaud,  voir  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles acqui- 

le  recueil  Peircsc-Dupuy  (1, 109;  111,717).  sitions  françaises,  n"  5171,  fol.  4i5.  Aulo- 

'  Aujourd'hui  Bonny,  sur  la  rive  droite  graphe.  Suit  (fol.  4 16)  un  duplicata  non 

de  la  Loire,  commune  (lu  canton  de  Briare,  signé  de  celte  lettre,  qui  porte  à  l'exté- 

arrondissement  de  Gien.  Celle  dornièro  moitié  rieur,  sur  l'adresse  :  r  Reroniniandé   chez 

de  la  présente  lettre  devient  un  jm.il-scriptum  M'  de  Loniénic.i  Dans  ce  dui>licata  Peiresc 

de  la  lettre  plus  haut  citée  qui  porte  la  date  a  écrit  en  interligne  ces  trois  mots  :  Bosny 

du  a  août  dans  la  copie  de  la  Mi?janes.  tur  l'Oire, 


598  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

CLXXllI 
À   MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

GENTILHOMME  OBDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  BOY, 
À  PARIS. 

Monsieur  mon  frère,  me  voicy  de  retour  d'Aubagne  où  j'ay  obtenu 
de  M''  de  Marseille  la  grâce  de  cez  pauvres  religieuses  de  S'  Saulveur, 
dont  nous  concertasmes  les  articles  de  concordat  par  provision,  et  les 
fismes  signer  aux  parents  des  parties,  soubs  le  bon  plaisir  des  reli- 
gieuses, lesquelles  ne  feront  pas  je  m'asseure  difficulté  de  les  accepter 
réciproquement,  de  sorte  que  je  m'en  revins  icy  incontinant  croyant 
bien  que  le  Prieur  de  Roumoules  seroit  arrivé.  Mais  je  trouvay  qu'il 
en  estoit  reparty  pour  courir  aprez  moy,  et  avoit  prins  le  chemin  de 
Marseille.  Il  est  vray  que  ne  m'y  trouvant  pas  il  s'en  est  revenu  icy,  et 
m'a  rendu  les  originaulx  en  forme  bien  authentique,  et  m'a  dict  que 
M' Jacquet  estoit  allé  en  poste  à  Paris  pour  une  affaire,  où  il  pensoit 
que  vous  luy  poussiez  rendre  quelque  service,  de  sorte  qu'il  pense  que 
cez  lettres  cy  vous  y  trouveront  encores.  Tousjours  les  adresserons  nous 
à  Lyon,  et  estant  trop  pressé  pour  vous  escrire  attendu  la  haste  du 
courrier  du  païs  qui  va  en  Cour  et  qui  laisra  nostre  pacquet  à  Lyon , 
je  finis  en  vous  accusant  seulement  la  réception  de  vostre  despesche 
du  28""  où  j'ay  esté  ravy  de  voir  d'abord  la  lettre  de  ce  traislre  Bou- 
raard.  En  mesme  temps  Roussignolz  m'a  apporté  un  autre  pacquet  de 
Brianson  du  28  juillet,  mais  je  n'ay  pas  encores  peu  lisre  ne  l'un  ne 
l'autre,  et  suis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  8  aoust  1626. 

Je  m'en  vay  demain  à  la  Tour  d'Aygues  Dieu  aydant  avec  le 
Prieur. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  599 

[Posl-scriptum  au  dos  de  la  lettre.^  J'oubliois  de  vous  accuser  la  récep- 
tion (l'un  pacfjuct  de  M''  Jacquet  avec  le  don  et  remise  du  loz  et 
prelalion  de  partie  de  maison  acquise  par  de  Cujis,  dattf';  du  dernier 
janvier  i  626  '. 


CLXXIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  L\  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  RIANS. 

Monsieur  mon  frère, 

J'ay  receu  la  vostre  d'à  ce  matin  et  loiie  Dieu  de  la  conversion  de 
tout  ce  peuple^,  priant  humblement  sa  divine  bonté  de  leur  toucher  le 
cœur  en  sorte  qu'ils  ne  songent  plus  qu'à  vivre  en  paix  et  repos  à  l'ad- 
venir  comme  nous  ferons  de  nostre  costé  Dieu  aydant.  Fabre  et  Gas- 
pard Court  me  sont  venus  voir  à  ce  soir  pour  m'apporter  voz  recom- 
mandations, et  m'ont  dict  qu'ils  ont  assisté  à  ce  matin  au  service  de 
l'anniversaire  de  feu  mon  père,  oiî  tout  le  peuple  estoit  assemblé, 
disoient  ils,  en  fort  grand  nombre.  Dieu  luy  veuille  avoir  faict  paix  et 
donné  place  en  son  sainct  paradis  d'où  je  me  promets  qu'il  aye  cognois- 
sance  et  contentement  de  tout  ce  qui  se  passe  là. 

Au  reste  j'ay  faict  partir  la  despesche  que  vous  sçavez,  et  ay  escript 
entr'autres  à  chascun  de  Mess"  du  Puy,  ayant  renvoyé  à  l'aisné  ses 
expéditions  et  au  puysné  le  Corrio  ^  et  ay  pareillement  escript  à 
Mess"  Gardon,  et  leuray  mandé  que  j'attendois  responce  de  M""  Dernier, 
pour  faire  voir  ce  que  je  debvois  à  M'  de  Sève,  et  que  vous  passeriez 
par  Marseille  en  vous  en  revenant  et  vérifieriez  le  tout  sur  ses  livres 
de  raison*,  pour  inconlinant  acquitter  tout  ce  qu'il  y  auroit  de  reste. 

'  Bibliothèque  nationale,  iiouv.  acq.  fr.,  '  Sur  l'historien  Bemaixlin  Corio,  voir 

n°  5 1 7 1 ,  fol.  417.  Autographe.  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (  1 ,  80  et  suiv.). 

'  Le  peuple,  c'est-à-dire  les  habitants  de  '  Dans   le   sens   primitif  de  livres   de 

Rians,  les  anciens  advei-saires  des  Fabri.  comptes,  libri  rationum. 


600  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Nous  sommes  tousjours  aprez  nostre  traicté  d'accommodement.  Nous 
en  sçaurons  Dieu  aydant  demain  le  faict  ou  le  faillir.  Je  viens  de  rece- 
voir une  lettre  de  M""  Fiobet  avec  le  résultat  du  procez  de  Terragon, 
qui  est  un  beau  supplément  à  celuy  de  Camredon.  Je  vous  envoyé 
l'un  et  l'autre,  afin  que  vous  les  voyiez  avant  que  de  passer  plus 
oultre,  y  ayant  une  particularité  de  la  négociation  de  M'  Galand,  qui 
me  semble  grandement  advantageuse  pour  luy,  mais  la  mort  du  pauvre 
M'  Catel  m'a  bien  affligé  et  crois  que  vous  la  sentirez  bien  aussy  ^ 

Le  mulletier  s'en  retourne  et  porte  ce  que  vous  avez  demandé,  en- 
semble ce  qu'a  demandé  mon  cousin  de  Meaux,  à  qui  je  baize  trez 
humblement  les  mains  comme  aussy  à  mon  cousin  de  Ghavery,  à  mon 
cousin  Duranty  le  cadet,  et  à  Monsieur  son  aisné,  mon  procureur 
spécial,  sans  oublier  M^  Pasqueti,  M'  de  Rians,  M"^  le  prieur  Coquillat 
et  Messieurs  ses  frères,  M"'  Astier  et  autres,  et  le  plus  gros  baisemains 
de  touts  au  plus  gros  de  la  trouppe^  que  tout  le  monde  est  venu  cher- 
cher cearis  aujourd'liuy  aussy  curieusement  que  s'il  eust  couru  fortune 
de  se  perdre  dans  la  paille  comme  une  esguille.  Il  m'entendra  bien  sans 
plus  grande  désignation  et  je  finiray  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  alTectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

D'Aix,  ce  IX  novembre  1626. 

M"'  d'Arène  de  Guers  m'a  envoyé  un  petit  fagot  de  ses  Anémones 
que  je  pourrois  bien  envoyer  à  M'  Robin  par  la  première  commodité. 
Si  je  l'eusse  eu  un  peu  plustost,  je  l'eusse  baillé  à  M"'  Passard,  Je  viens 
de  les  ouvrir  et  les  ay  trouvées  dans  leur  motte  de  terre,  ne  pensant 
pas  que  ce  soit  grand  chose.  La  feuille  en  est  fort  petite  ^. 

'  Sur  le  magistrat  historien  Guillaume  de  cette  fin  de  lettre  est  charmante  de  verve  et 

Catel,  qui  était  mort  à  Toulouse  le  5  oc-  de  gaîtd. 

tobre  1626,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  '  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 

(I,  io5  elpassim).  sitions  françaises ,  n°  6171,  fol.  iaa.  Auto- 

'  C'est-à-dire  Valavez  lui-même.  Toute  graphe. 


[102G]  A  SA  FAMILLE.  COI 


CLXXV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON   DE   niANS, 
À  MARSEILLE. 

Monsieur  mon  frère, 
Je  vous  ay  escript  en  responce  des  vostres  de  Beaugentier  et  ay 
adressé  mes  lettres  à  Toullon  chez  M''  Ghabert  pour  les  vous  faire  tenir 
en  passant  par  là,  où  ce  que  vous  aurez  trouvé  de  quoy  donner  de 
l'entretien  à  M'  le  commandeur  de  Fourbin  si  elles  y  sont  arrivées  à 
temps.  J'ay  depuis  eu  par  la  voy.e  d'un  voiluricr  un  autre  pacquet  de 
M"  d'Oppede  datte  à  Roane  du  7  de*  ce  mois  avec  diverses  lettres  ({ue 
j'ay  rendues.  Il  avoit  lors  dcsjà  appris  l'affaire  de  M'  Seguiran  et  nioDS- 
troit  grand  désir  qu'elle  se  peult  accomoder  au  contentement  des  uns 
et  des  autres.  11  en  fust  parlé  hier  dans  la  Compagnie  les  Chambres 
assemblées,  où  l'on  reffuza  des  expediantz  offertz  de  la  part  de  Mess" 
des  Comptes  pour  l'accommodement  des  deux  compagnies,  qui  sem- 
bloient  neantmoins  debvoir  estre  acceptez.  Mais  la  brigue  l'emporta,  de 
façon  que  je  n'y  vois  plus  guieres  de  responce  d'accommodement  à 
mon  grand  desplaisir.  Je  crains  bien  que  cela  n'oblige  M'  de  Bouc  à  un 
fâcheux  voyage.  Il  fauldra  voir  ce  que  Dieu  en  vouldra  ordonner.  Ce- 
pendant n'oubliez  pas  estant  à  Marseille  de  prendre  de  M''  de  Rua  le 
billet  de  nostre  provision  de  sel  à  raison  de  dix  oUes  comme  l'année 
passée  affin  de  la  pouvoir  envoyer  quérir  avant  le  plus  grand  hiver. 
Taschez  de  voir  en  passant  par  Marseille  ce  menuisier  flamand  qui  tra- 
vaille à  mon  cadre  en  façon  d'ebeniste  pour  le  tableau  du  Camayeul 
de  M''Rubens  pour  voir  s'il  sera  bien  advancé;  il  travaille  dans  S'  Victor. 
Le  sieur  Cesari  le  cognoit  bien.  Je  vous  prie  de  voir  aussi  le  sieur  Gilly, 
homme  de  M'"  Cassagnes^  qui  m'a  faict  feste  de  certaines  empreintes 
de  soulfrc  que  vous  me  pourrez  apporter  si  vous  jugez  qu'il  y  ayt  rien 
qui  vadle.  Et  si  Sandrin  vient  avec  vous,  voyez  de  luy  faire  achepter 

'  Domestique  (dans  le  sens  relevé)  du  docteur  Gassagoe,  son  secrétaire. 


76 

nritiaïui  iati»«ali. 


602  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

un  peu  de  provision  de  sucre  de  la  sorte  qu'il  sçaict  estre  ])ropre  pour 
noz  pommes  et  qu'il  ne  sente  poiuct  le  saflVan.  Madame  Bourgoigne 
m'en  avoit  achepté  l'année  passée  qui  s'estoit  trouvé  excellant  et  en 
un  besoing  le  sieur  Demmartin,  marchand  grossier',  qui  estoit  mon 
hoste,  feroit  bien  cela.  Il  est  fort  voisin  de  Dignoly.  Je  vous  ay  adverti 
que  M''  de  Goraerville  partit  lundy  ne  m'ayant  adverti  de  son  despart 
que  l'avant  veille  et  n'ayant  poinct  voulu  prendre  d'argent  de  ses  livres. 
De  sorte  qu'il  m'osta  le  loisir  d'envoyer  chercher  à  Marseille  quelque 
vane  ou  autre  chose  que  je  lui  eusse  volontiers  envoyée  jusques  à  la 
valieur  d'une  vingtaine  d'escus  et  que  je  voudrois  bien  envoyer  à 
Paris.  Simeonis  me  dict  que  Madame  de  Gomerville  avoit  eu  grande 
envie  de  recouvrer  quelque  petite  guenuche  et  quelque  bon  perroquet, 
mais  qu'il  n'en  avoit  poinct  sceu  trouver  à  Marseille.  Aussy  bien 
seroit  il  malaisé  de  les  envoyer  à  Paris  pendant  l'hiver.  Mais  on  pour- 
roit  mettre  ordre,  s'il  s'en  peult  recouvrer  entre  cy  et  le  bon  temps 
pour  luy  en  faire  passer  envie.  Je  suis  constraint  de  finir  pour  aller  au 
palais  et  demeure, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, . 

DE  Peibesc. 

D'Aix,  ce  18  novembre  i6a6. 

Faites,  je  vous  prie,  demander  si  tous  cez  vaisseaux  arrivez  de  Le- 
vant n'ont  poinct  apporté  de  Maroquin  rouge ^.  Serpoullier  de  Grenoble 
me  dict  hier  qu'il  avoit  lettres  de  ce  pais  là  portant  que  M'  l'Arche- 
vesque  d'Aix  y  estoit  arrivé  le  unziesme  et  s'en  estoit  allé  à  la  Char- 
treuse pour  n'y  estre  que  deux  jours  et  peu  aprez  s'en  revenir  en  ce 
pais  icy  aprez  fort  peu  de  sesjour  à  Grenoble;  j'estime  prou  qu'il  ne 
vouldra  pas  attendre  le  grand  hiver;  et  adjouste  que  Mons'  Marchier 

'  C'est-à-dire  très  probablement   mar-  Peiresc  pour  qui,  semble-t-ii,  un  volume 

chand  en  gros.  n'était  pas  convenablement  relié  s'il  n'était 

'  Le  maroquin  l'ouge  fut  toujours  l'objet  habillé  de  maroquin  rouge, 
des  préoccupations  et  des  préférences  de 


[1626]  À  SA  FAMILLE,  603 

debvoit  estre  icy  la  semaine  prochaine;  nous  en  aurons  à  mon  ad  vis 
bientost  de  nouvelles.  Il  est  venu  icy  un  homme  de  Carcassone  de  ma 
cognoissance  qui  n'en  est  parly  que  despuis  huict  jours,  lequel  m'a 
assuré  que  l'assemblée  de  Castres  tenoit  encoros  et  qu'elle  avoit  envové 
vers  le  Roy  pour  diverses  occasions  et  entre  autres  pour  avoir  per- 
mission de  nommer  à  la  charge  du  présidant  de  Vignolles'  dont  il 
attendoit  encores  responce  avant  que  rompre  leur  assemblée,  de  façon 
que  nous  ne  sommes  pas  encore  quictes  de  ce  costé  \h  si  ce  n'est  qu'd 
prinst  fantesie  à  M''  Galiant  de  se  contenter  de  prendre  la  charge  dudict 
feu  présidant  de  Vignolles  et  ((ue  sa  femme  y  voulust  consentir,  ce 
qui  luy  fairoit  différer  à  un  autre  temps  la  courvée  de  Provence.  On 
m'a  dit  que  Beyssan  est  venu  de  la  Cour  en  poste.  S'il  a  apporté 
quelque  chose  concernant  son  expédition,  je  pense  bien  que  vous  aurez 
moyen  de  l'apprendre.  Je  fais  estât  de  vous  envoyer  toutes  les  lellres 
que  j'ay  eues  pour  vous  de  la  Cour  ou  d'ailleurs,  mais  parceque  M'  le 
présidant  Carriolism'a  envoyé  dire  qu'il  veult  faire  courir  une  dépêche, 
je  les  ay  retenues  affin  d'essaier  de  respondre  moy  mesmes  à  vostre 
place  si  j'en  puis  trouver  le  temps.  Cependant  de  peur  que  si  vous 
n'avez  receu  mon  pacquct  de  Toullon  vous  ne  demeuriez  sans  nouvelles, 
je  vous  renvoyé  une  autre  coppie  de  la  Gasctte  qui  en  avoit  esté  tirée*. 


CLXXVI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DE  niANS, 

À  MARSEILLE. 

Monsieur  mon  frère,  je  vous  attcndois  aujourd'huy,  ne  pensant  pas 
que  vous  eussiez  faict  tant  de  sesjour  à  Beaugentier  et  croyant  que  vous 

'  Jacques  de  Vignolles  fut  d'abord  con-  dans  le    recueil   des    Lettre*   »imtre«  de 

seiller  (i  5ç)5),  puis  pn^sidciil  do  la  chambre  Henri  IV. 

de  l'Edil  de  Caslres.  Voir  son  article  dans  la  *  Bibliothèque  nationale,  nouvdiesacqui- 

France  protestante.  11  est  souvent  nomme  sitions  françaises,  n°  5171,  fol.  &•]&.  Copie. 

7G. 


GOA  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

eussiez  faict  dessein  de  vous  trouver  à  la  cérémonie  qui  se  faict  demain 
aux  religieuses  de  S'" Marie,  lesquelles  renouvellent  annuellement  tous 
leurs  vœux  solemnelz  ie  jour  de  la  présentation  Nostre  Dame  qui  est 
demain  où  nous  assisterons  Dieu  aydant  à  l'issue  du  palais.  Mais  j'ay 
aujourd'huy  receu  une  lettre  de  M'  d'Arenc'  dattée  du  18  portant  qu'il 
avoit  esté  quatre  jours  avec  vous  à  Beaugentier  et  que  vous  ne  faisiez 
que  partir  pour  aller  à  leres  de  façon  que  je  pense  que  les  lettres  que 
je  vous  avois  addressées  à  Toulon  auront  eu  loisir  de  vous  aller  cher- 
cher jusques  à  leres,  et  celles  que  je  vous  avois  envoyées  à  Marseille 
soubz  l'addresse  de  M''  Vias-  vous  y  attendront  plus  long  temps  que  je 
ne  pensois.  Et  pense  que  celle  cy  aura  encore  assez  de  temps  pour  vous 
y  attaindre  avec  une  petite  gasette  qui  sera  cy  joincte,  laquelle  j'ay 
faict  extraire  à  ce  soir  d'une  despeche  que  je  viens  de  recevoir  où  il  y 
avoit  de  lettres  de  M""  de  Lomenie  du  3"  et  5^,  de  M"^  Pelletier  du  k", 
du  cousin  Aguillenqui  du  6^  et  de  M"^  de  Fetan  du  1 1'.  Mons'  de  Lo- 
menie accuse  la  réception  de  voz  lettres  du  1  3"  et  2  3"  du  mois  passé 
et  dict  que  M''  du  Puy  s'estoit  trouvé  présent  et  avoit  pris  ce  qui  le  con- 
cernoit  et  qu'il  avoit  envoyé  le  pacquet  de  M''  Robin.  J'ay  encores  au- 
jourd'huy receu  de  lettres  de  Mons'  de  Mondevergue  portant  qu'il  atten- 
doit  M''  l'Archevesque  d'Aix  dimanche  ou  iundy  et  desja  son  carrosse  à 
six  chevaux  y  estoit  arrivé  avec  deux  hacquenées,  qu'il  y  attendoit  deux 
charretées  et  quelques  charges  de  mulet  de  ses  hardes  et  qu'il  vous 
attendoit  vous  en  bonne  dévotion. 

Au  reste  si  vous  passez  par  Marseille  n'oubliez  pas  de  voir  M"^  Dernier 
et  taschez  de  voir  par  son  livre  l'article  de  ce  que  je  luy  envoyay  der- 
nièrement pour  le  port  de  voz  dernières  balles  aiïin  qu'il  en  rem- 
boursast  M""  de  Sève,  comme  aussy  quelques  autres  articles  non  seule- 
ment du  remboursement,  mais  d'advanses  que  je  luy  avois  falotes  à 
mesmes  fins  pour  des  fournitures  dudict  sieur  de  Sève  de  l'année  i6u4 
affin  que  je  puisse  clorre  ce  compte  là  au  juste.  Si  vous  pouvez  aller 
à  S'  Victor  enquerez  vous,  je  vous  prie,  de  ce  que  m'a  dict  aujour- 

'  Sur  ie  sieur  d'Arène,  voir  le  recueil  Pei-  '  Ballliazar  de  Vias,  parent  et  anii  de 

resc-Diipuy  (passim)  et  aussi  notre  tome  V.        MM.  de  Fabri. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  60S 

d'Iiuy  le  filz  de  M''  le  conseiller  Ollivicr,  sçavoir  est  que  ccz  moines  ont 
faict  quelques  réparations  à  la  porte  de  l'église  qui  leur  ont  faict  dé- 
terrer diverses  pièces  antiques  et  fragmenta  de  tombeaux  fort  curieux, 
et  entre  autres  une  fort  helle  inscription  grecque,  laquelle  les  massons 
estoient  aprcz  de  gaster.  11  fauldroit  bien  voir  ce  que  c'est.  Si  c'estoit 
rien  qui  vaille  et  qui  ne  fust  pas  recouvrable,  rnoyenner  au  moins 
qu'elle  ne  fust  pas  rompue,  ains  applicquée  à  quelque  lieu  permanent  '. 
Si  vous  en  parlez  à  M''  Gerente,  il  est  homme  pour  en  venir  à  bout  fa- 
cilement. Et  si  en  revenant  de  Marseille  icy  le  temps  vous  permet  de 
passer  du  costé  delà  Floride^,  vous  pourriez  voir  la  bastide  de  M'  d'An- 
telmi  pour  prendre  l'inscription  d'une  pierre  antique  que  M'  d'Antelmi 
m'a  offerte  et  que  j'accepteray  si  je  trouve  qu'elle  vaille  la  peine  de 
la  faire  apporter.  Je  serois  bien  aysc  aussy  que  vous  puissiez  visiter 
M''  de  S'  Victour,  prieur  de  la  Celle  ^,  pour  le  salluer  de  ma  part  et 
luy  rendre  raison  de  ce  que  vous  avez  trouvé  dans  son  église  de 
S'  Pierre  et  à  la  Gayolle  *,  sur  quoy  je  finis,  demeurant.  Monsieur  mon 
frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  PsinESC. 
D'Aix,  ce  vendredy  au  soir  ao  novembre  i6a6'. 

'  On  reconnaît  là  le  fervent  archdologue  Victor  de  Marseille  et  qui  jMjrcevait  ia  dîme 

qui  chercha  toujours  ii  sauver  les  choses  de  Brignoles  et  lieux  voisins, 
antiques.  *  La  chapelle  de  Notre-Dame  de  la  Ga- 

'  La  Floride  dlait  la  retraite  champêtre  yolle,  qui  remonte  aux  premiers  temps  du 

du  premier  président  du  parlement  de  Pro-  christianisme ,    dtait   une    dépendance   du 

vence,  Guillaume   du  Vair,  au  terroir  de  prieuré  de  la  Celle. 
Marseille,  à  iiii-chcmin  des  Aygalades.  '  Bibliothèque  nationale , nouvelles acqui- 

'  1,8  Celle,  aux  portes  de  Brignoles,  était  sitions  françaises ,  n"  5 1 7 1 ,  fol.  4a 6.  Ori- 

un  très  ancien  prieuré,  dépeiulantde  S.ninl-  {final. 


606  LETTRES  DE  PEIRESC  [16i26j 

CLXXVII 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DE   RIANS, 
À  MARSEILLE, 

CHEZ  DIGNOSCI,   PREZ  LA  PLACB  NEDFVE. 

Monsieur  mon  frère, 
Si  vous  estes  à  Marseille,  vous  y  recevrez  cette  lettre  avec  deux  autres 
despesches  précédantes  adressées  à  M'"  Viaz.  Je  vous  ay  envoyé  homme 
exprez  sur  le  chemin  d'Aubagne  et  de  Signe  S  pour  vous  faire  la  mesme 
prière  que  je  vous  faicts  par  celle  cy,  de  vous  en  venir  le  plus  tost 
que  vous  pourrez,  tant  pour  vous  trouver  icy  à  l'arrivée  de  M'  d'Aix, 
qui  debvoit  estre  à  ce  soir  en  Avignon,  que  pour  vous  trouver  au  de- 
part  de  M""  de  Bouc  qui  s'en  va  mecredy  en  Cour.  Et  je  serois  bien  fasché 
que  vous  eussiez  manqué  de  le  voir  et  de  l'entretenir  au  préalable. 
J'ay  aujourdhuy  receu  afforce  nouvelles  de  la  Cour  du  i  o  que  je 
vous  garde  pour  ne  sçavoir  par  où  les  vous  [faire  tenir]  seurenient, 
ayant  résolu  de  bazarder  deux  autres  lettres  semblables  à  celle  cy, 
l'une  par  la  voye  de  S'  Maxemin ,  et  l'autre  par  le  droict  chemin  de 
TouHon,  afin  que  quelqu'une  vous  puisse  rencontrer.  Je  vous  attends 
donc  en  bonne  dévotion  et  demeure. 
Monsieur  mou  frère , 

vostre  bien  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Pëiakso. 
D'Aix,  ce  31  novembre  i6a6,  à  xi  heures  du  soir. 

J'envoye  à  M*"  Viaz  un  pacquet  de  frère  André  pour  la  Mère  Bonne 
Cappucine,  et  un  de  M''  de  la  Fayette''  pour  Malte  au  chevalier  de  la 
Fayette  son  frère  soubs  une  enveloppe  de  M''Guittard  à  Mad""''  Napolon'. 

'  Pour  Seyne.  —  '  Voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy,  passitn.  —  ^  I>a  foniine  de  Sanson  Na- 
pollon. 


[1620]  À  SA  FAMILLE.  607 

Si  vous  vous  trouvez  là,  vous  pourrez  vous  enquérir  des  conimoditez 
de  le  faire  seurement  tenir  à  Malte'. 


GLXXVIU 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

B\R0N  DE  niANS, 
EN  ARLES. 

Monsieur  mon  frère, 
Une  heure  aprez  que  vous  fustes  parti  la  fille  de  François  le  Long 
fit  apporter  céans  une  corbeille  dans  laquelle  y  avoit  une  demi  dou- 
zaine de  plantes  de  Jaussemin  dans  leur  terre  fort  mouillée  et  lesdictes 
plantes  neantmoins  fort  desséchées  et  fort  malades  pour  ne  dire  du 
tout  mortes  la  pluspart.  Et  de  faict  Mons''  Danmartin  escripvoit  que  le 
s""  Belenger  en  avoit  conceu  si  mauvaise  opinion  qu'il  n' avoit  pas  daifjné 
de  le  nous  envoyer  .et  n'en  eut  rien  faict  sans  que  luy  luy  donna  cou- 
rage de  les  nous  laisser  porter  affin  de  hazarder  s'il  en  pourroit  cscha- 
per  quelqu'une.  J'envoyay  à  mesme  temps  chercher  Mons*"  d'Arène  qui 
de  bonne  fortune  n'estoit  pas  encores  parti,  lequel  en  trouva  une 
bien  apparemment  vive  et  quelque  autre  qui  n'estoit  pas  du  tout  morte; 
il  fut  d'advis  de  les  envoyer  incontinent  à  Beaugentier  pour  voir  si  elles 
se  pourroient  ravigourer.  Je  fis  donc  incontinent  partir  nostre  muletier 
avec  un  de  ses  muletz  qui  s'en  alla  encores  coucher  à  Tourvez*  ou  à 
S'  Maximin  et  M""  d'Arène  me  promit  d'estre  aujourdhuy  à  Beaugentier 
pour  l'ayder  ù  les  mettre  en  terre.  Je  luy  recommanday  fort  de  les  faire 
bien  loger  à  l'abry,  et  neantmoins  de  les  faire  couvrir  du  grand  haie 
du  soleil  pour  quelques  semaines,  et  s'il  en  peult  eschaper  quelque 
pied,  il  fauldra  puis  voir  de  les  faire  loger  en  des  vases  pour  les  con- 
server. Aujourd'huy  j'ay  receu  une  lettre  dudict  sieur  Bcrengier  qui 
accuse  la  réception  de  la  vostre  et  de  celle  de  Mons'  d'Orléans'  et 

'  Bibliolhè(jue nationale, nouvelles ac([ui-  '  Pour  Tourvex. 

silions  françaises,  a°  5171,  fol.  haS.  Auto-  '  Gabriel  de  l'Auhespine ,  si  souvent  men- 

graplie.  lionne  en  toute  cette  correspondance. 


608  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

mande  que  les  Grenadiers  avoient  esté  rejectez  dans  la  mer  par  la 
tempeste,  et  promet  d'en  faire  revenir  d'autres  pour  l'année  prochaine, 
ensemble  d'autres  Jossemins.  Je  luy  fairay  responce,  et  escriray  à 
Mons''  d'Orléans  et  possible  luy  envoyeray  je  les  lettres  dudict  sieur 
Danmartin  et  dudict  s'  Berengier  affin  qu'il  voye  de  quoy  nous  luy 
sommes  redebvables,  mais  j'attandray  la  response  de  mes  lettres  de 
Rome  pour  luy  rendre  raison  par  mesme  moyen  de  ce  qu'il  attendoit 
delà  bibliothèque  Vaticane,  espérant  que  nous  les  aurons  dans  la  fin 
de  ceste  semaine  Dieu  aydant. 

Cependant  nous  pourrons  sçavoir  plus  particulièrement  en  quel  estât 
ont  esté  trouvées  lesdictes  plantes  lorsqu'on  les  aura  changées  de  terre, 
ce  que  j'ay  esté  d'advis  de  faire  de  crainte  que  la  terre  oii  elles  estoient 
n'eust  esté  mouillée  d'eau  de  mer.  Le  dict  sieur  Danmartin  mande 
que  les  siennes  ne  sepouvoient  encores  recouvrer  de  deux  ou  trois  jours, 
ce  qui  me  faict  avoir  grand  regret  qu'elles  ne  périssent  dans  leur  mouil- 
leure  d'eau  de  mer.  J'oubliay  de  vous  dire  à  vostre  despart  que  M''  du 
Puy  m'avoit  demandé  un  exemplaire  de  l'entrée  du  Roy  en  Arles \  Si 
vous  en  pouvez  recouvrer  un,  ce  sera  pour  luy.  Mais  il  fauldroit  tascher 
de  l'avoir  en  blanc  plustost  que  relié. 

Je  vouldrois  bien  aussi  que  vous  vous  fussiez  enquis  soigneusement 
si  despuis  l'an  cinq  centz  quatre  vingt  en  ça  il  n'a  pas  esté  tenu  quelque 
sinode  provincial  en  Arles  comme  il  a  esté  faict  en  toutes  les  autres 
métropoles  du  Royaulme  pour  la  refformation  de  la  discipline  ecclésias- 
tique, et  si  on  ne  l'a  pas  faict  imprimer  comme  fit  Mons'  de  Canigeani  ^ 
celluy  de  ceste  ville  et  comme  ont  faict  plusieurs  autres  ceux  de  leurs 
provinces,  auquel  cas  il  fauldroit  tasclier  d'en  avoir  un  couple  d'exem- 
plaires l'un  pour  Mons'  du  Puy  et  l'autre  pour  moy;  sinon,  en  cas  qu'il 
ne  soit  poinct  imprimé,  je  vous  prie  de  tascher  de  voir  l'original  dans 
les  Registres  et  le  prendre  extraict  au  moings  de  l'inventaire  des  cha- 

'  Entrée  du  roi  dans  la  ville  d'Arles,   le  '  Alexandre   Canigiani,  qui  fut  arclie- 

29  octobre  162a  (Avignon,  Bramereau,  vêque  d'Aix  depuis  l'année  1 576  jusqu'au 
1628,  in-fol.).  Voir  recueil  Peiresc-Dupuy        21  mars  iSgi. 

(I,  252). 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  609 

pitres  et  moyenner  la  permission  d'en  faire  tirer  coppie  au  long,  car 
j'y  employeray  par  aprez  le  s*"  Guillot  qui  travaille  maintenant  céans 
pour  moy  comme  vous  avez  veu,  lorsqu'il  sera  de  retour  chez  luy  en 
Arles.  Si  en  courant  les  liltres  des  chapitres  vous  rencontrez  celluy  de 
sacramento  matrimonii,  prenez,  je  vous  prie,  la  peine  de  le  lire  et  de 
prendre  garde  s'il  ne  porte  pas  la  délibération  de  faire  publier  le  décret 
des  mariages  clandestins  du  Concile  de  Trente  et  prenez  garde  tout  au 
commancement  des  actes  dudict  Sinode  en  quelz  termes  il  parle  de  la 
réception  du  Concile  de  Trente.  Mons'  le  chanoine  Saxi,  à  qui  je  vous 
prie  faire  mes  recommandations,  est  assez  vieil  pour  se  souvenir  de 
tout  ce  qui  y  aura  esté  faict  sur  ce  subject  '  et  pour  vous  indiquer  les 
lieux  où  pourra  estrc  l'original  ou  bien  les  coppics  imprimées  si  l'édi- 
tion en  a  esté  faicte,  et  sçaura  par  mesme  moyen  si  jamais  ledict  con- 
cile provincial  aura  esté  approuvé  en  Cour  de  Rome  comme  l'ont  esté 
tous  les  autres  semblables  où  ils  ont  esté  tous  examinez  à  la  Congré- 
gation des  Cardinaulx  et  corrigez. 

Mons""  Néron  revint  hier  d'Ieres  en  bonne  santé  Dieu  mercy  ayant 
laissé  sa  roiie  bien  achevée,  mais  les  grandes  eaux  empeschent  d'aller 
sur  les  lieux  et  de  pouvoir  cruser  le  puis  nécessaire,  de  sorte  que 
S'  Jullien  luy  conseilla  de  s'en  revenir  pour  donner  loisir  à  la  vuidange 
des  eaux,  et  l'homme  que  sa  femme  luy  avoit  envoyé  exprcz  a  encores 
servy  pour  hasler  son  retour.  Il  me  dict  que  noz  sels  avoient  esté  ache- 
vées de  lever  entièrement,  ce  que  mon  cousin  d'Orves  me  confirma, 
mais  j'eusse  voulu  sçavoir  la  quantité  précise  qu'il  s'y  en  estoit  trouvé. 
Il  vit  en  passant  le  Prieur  de  Beaugentier,  qui  le  chargea  de  deux  pe- 
tites boites  de  fleurs  entre  lesquelles  estoit  la  Rose  variée  et  la  Rose  ve- 
lutée  fort  brune,  mais  ce  n'estoit  pas  grand  chose.  Il  y  avoit  quelques 
Tulipes  qui  estoient  encores  moins  que  cela,  et  l'Yacintus  comosa  que 
je  trouve  jollie,  ensemble  l'Ornitogarum  Arabicum,  la  Renoncule  jaulne 
double  et  quelques  Encoulics^  meslées  de  blanc  et  de  violet  qui  estoit 

'  Sur  le  cliaiioino  Saxi ,  voir  le  rociifil  '  Pour  Ancolies.  I/>  Dielionnnirc  général 

Pcirosc-Diipin  (I,  sfja;  Il ,  3a4).  C'csl  l'jui-         de  la   langue  française  iiiili([uc  l'unciciine 
leur  de  VEnlri-e  du  roi  dans  la  tille  d'Arles.  forme  AnqueUe. 

n.  77 

OtrUIflBMI    lATtOWALI. 


610  LETTRES  DE  PEfRESC  [1626] 

ce  dont  je  ne  m'estois  poinct  encores  apperceu.  C'est  tout  ce  que  j'avois 
à  vous  dire  et  que  je  suis  tousjours, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  17  may  1637. 

Je  n'entray  pas  hier  au  matin;  on  fit  à  croire  à  M""  Flotte  que  j'estois 
allé  en  Arles  dans  le  carrosse  et  qu'il  dcbvoit  prendre  la  poste  pour  y 
accourir.  Il  pressa  fort  M"^  de  Paule  de  vouloir  esfre  de  la  partie  lequel 
se  faisoit  prier;  enfin  il  desfraya  longuement  la  compagnie  là  dessus, 
et  sur  ce  qu'aulcuns  dirent  que  la  visite  des  Maries  estoit  assignée  au 
lundy  de  la  Pentecoste,  il  se  résolut  de  partir  seulement  vendredy  pro- 
chain qui  est  ordinaire  et  où  il  n'y  a  rien  à  perdre  au  Palais.  Il  voulut 
faire  h  croire  qu'il  avoit  esté  fort  prié  d'aller  à  ce  voyage  dans  le  car- 
rosse, mais  qu'il  s'en  estoit  excusé,  pensant  despescher  le  procez  de 
M'  le  conseiller  Junius  de  Thoulouse,  à  quoy  on  ne  pense  pas.  Quel- 
qu'un luy  dict  que  Quaissani  disoit  que  les  places  du  carrosse  s'estoient 
trouvées  toutes  prinses  quand  il  avoit  désiré  de  s'y  loger.  On  s'en  donna  . 
bien  du  passe  temps,  se  dict  on.  Nous  allons  à  l'examen  de  M'  de 
Mourier. 

[Plus  ces  deux  lignes  qui  ne  sont  pas  autographes ,  mais  de  la  main  du 
sca'élaire  auquel  Peiresc  avait  dicté  la  lettre  ;]  Je  vous  prie  de  faire  mes 
recommandations  à  M"^  JVIarchier  et  à  M'  de  Chavary,  mon  cousin'. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5171,  fol.  iSg.  Original. 


[162(;]  À  SA  FAMILLE.  «1 

CLXXIX 
À   MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

BARON   DE   RIANS,    GENTILHOMME  ORDINAIHE   DE  LA  CHAMBRE   DU  ROY, 

À  YEHES. 

Monsieur  mon  frère, 

Ayant  apprins  par  M'  de  S'  Jullien  la  commodité  qui  se  presentoit 
de  vous  escripre  à  Yeres,  j'ay  esté  bien  aise  d'avoir  moien  de  vous  faire 
un  petit  mot  pour  vous  dire  que  j'attendz  icy  demain  le  bastard  de 
Moutredon^  qui  a  eu  toute  sorte  de  contentement  de  M' ie  commandeur 
de  Fourbin  et  luy  a  promis  de  prendre  icy  demain  au  soir  les  nou- 
velles de  l'ordinaire  pour  se  rendre  mercredy  au  soir  à  Tholon  par  qui 
je  luy  fei'ay  part  des  nouvelles  que  nous  aurons  demain  au  soir  et  le 
prieray  de  les  vous  envoler  par  aprez  soit  à  Yeres  ou  à  Beaugentier 
selon  le  lieu  où  vous  vous  trouverez.  C'est  pourquoy  il  sera  bon  que 
vous  faciez  sçavoir  à  luy  ou  à  M''  Chabert  en  quel  lieu  vous  serez.  Ce- 
pendant ce  jeune  homme  s'en  est  allé  porter  les  nouvelles  à  son  père 
du  favorable  traictement  qu'il  a  receu  de  M"^  le  Commandeur,  lequel  y 
a  proceddé  avec  tant  de  surabondante  courtoisie  qu'il  ne  se  peut  rien 
dire  de  plus. 

Au  reste  je  viens  présentement  de  dire  à  Dieu  à  M*"  le  mareschal  de 
Crequy  chez  M'"  de  Guise  à  l'issiie  de  son  soupper  où  il  m'a  faict  tant 
de  caresses  et  à  mon  nepvcu  qu'il  ne  se  peut  rien  dire  de  plus  jusques 
à  laisser  M'  de  Guise  pour  me  conduire  jusques  à  demy  de  la  montée, 
au([uel  endroict  j'ay  eu  grande  peine  de  le  faire  arrester.  11  n'a  poinct 
oublié  de  me  parler  de  Court  et  m'a  dict  qu'il  nous  diroit  ce  qu'il  luy 
avoit  dict  touchant  la  faulte  par  luy  commise  de  ne  nous  avoir  poinct 
veuz.  Hier  l'affaire  de  Mad"  la  Mareschalle  faillit  d'estre  rompue  de 
rechef  sur  ce  que  remettant  les  papiers  des  deniers  de  la  banque  de 

'  Montredon  est  une  looiiilé  des  environs  de  Marseille,  vers  Mazargnes. 

77- 


6t'2  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

Lyon  elle  avoit  déclaré  que  pendant  ce  procez  elle  en  avoit  exigé  trente 
mil  livres,  sur  quoy  M""  le  Maresclial  laisoit  de  grandes  exclamations  et 
reproches  de  mauvaise  foy  avec  tant  plus  d'ardeur  que  cela  joinct  aux 
douze  mil  livres  de  la  demye  année  assignée  là  dessus  en  exécution  de 
la  transaction  et  quatre  ou  cinq  mil  livres  à  quoy  s'estoient  obligez  icy 
le  s'  Aubier  et  Martin  depuis  l'introduction  du  procez  pour  le  delTraye- 
ment  du  train  de  Madame,  il  ne  restoit  pas  de  quoy  rembourser 
M''  Deagon'  pour  le  desgagement  de  la  terre  de  la  Tour  d'Aiguez.  L'on 
estoit  desja  bien  avant  dans  les  pleurs,  mais  enfin  M"'  de  Guyse  se  rendit 
l'entremetteur  et  partagea  le  dill'erend  en  sorte  que  de  ladicte  somme 
de  trente  mille  livres  Madame  de  Crequy  se  chargea  d'en  rembourser 
quinze  mille  et  M'  de  Crequy  s'est  departyt  des  autres  quinze  mille  et 
aprez  M'  de  Guyse  mena  M""  de  Crequy  chez  Mad"  sa  femme  où  les  ca- 
resses furent  plus  grandes  que  jamais  de  part  et  d'autre.  Aujourdhuy 
deux  de  ses  damoiselles  l'ont  quittée,  à  sçavoir  la  Vaulbonnet  et  l'An- 
gloise,  ce  qui  n'a  pas  esté  sans  de  grandz  pleurs  réciproques.  On  dict 
qu'elle  reigle  et  retranche  son  train,  mais  neantmoins  on  dict  qu'elle 
va  prendre  à  son  service  la  fille  d'Aygosi  qui  est  un  merveilleux  coni- 
mancement  de  reformation.  M'  de  Crequy  doibt  partir  demain  au  matin 
devant  le  jour  dans  le  carrosse  de  M'  de  Guyse  qui  le  doibt  mener  à 
Valence  dans  deux  jours. 

Il  s'est  descouvert  à  Montpellier  une  entreprinse  des  huguenotz  pour 
le  jour  de  la  feste  Dieu  lesquelz  pendant  la  procession  debvoient  sortir 
de  leur  temple  où  ils  avoient  faict  jetter  des  armes  insensiblement  pour 
se  riier  les  uns  sur  les  principaulx  qui  suivroient  la  procession  et  les 
autres  sur  une  des  portes  de  la  ville  où  M''  de  Rohan  se  debvoit  venir 
présenter  avec  8000  hommes.  Le  baron  de  Mesley*  estoit  à  une  des 
portes  de  la  ville  et  voyant  entrer  un  paysan  l'interrogea  si  à  propos 
et  si  artificieusement  qu'il  le  descontenança  elle  mit  en  telle  bredouille 
que  pensant  bien  faire  il  laissa  tomber  par  terre  un  pain  qu'il  portoit, 

Serait-ce  GuiscardDëageant,  mort  pre-  *  Audard   de    Fromenlières ,   baron   de 

mier  prdsident  de  la  Chambre  des  comptes  Meslay,  était  premier  capitaine  au  rëgiment 
de  Gienoble  eu  1 63 ç)  ?  de  Normandie. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  61S 

lequel  fut  recueilly;  inconliiiant  ouvert  on  y  trouva  une  lettre  addressée 
à  un  certain  Trésorier  qui  estoit  du  complot  qui  fut  saisy  en  niesnie 
temps  avec  dix  ou  douze  autres  accusez  tant  par  ce  paysan  desjjuisé 
que  par  le  dict  Thresorier  ausquelz  on  faict  le  procez  bien  vifve- 
.  ment. 

11  est  venu  un  courrier  de  la  Rochelle  party  le  16  qui  n'en  dict  rien 
de  nouveau  de  plus  que  ce  que  nous  sçavions  lequel  a  apporté  des 
lettres  patentes  pour  la  continuation  de  nostre  .Parlement  qui  ont  esté 
verifïiées  à  ce  matin  soubz  certaines  modifications  de  ne  travailler  que 
inter  volenles,  hors  des  affaires  du  Roy  et  des  matières  de  vaccalions.' 
M'  de  Guyse  m'a  dict  qu'il  vouloit  aller  dans  le  Parlement  et  porter 
une  protestation  par  escript  (|u'il  ne  pouvoit  mener  ses  navires  au  Roy 
s'il  n'avoit  le  fond  assigné  sur  les  Edilz  pour  lesquelz  on  dict  que  ladicte 
continuation  a  esté  faicte  et  dict  qu'il  a  receu  une  lettre  de  M''  le  Car- 
dinal portant  qu'il  n'y  a  rien  de  changé  depuis  le  dessein  qu'on  avoit 
faict  de  joindre  les  navires  du  Roy  avec  ceux  d'Espagne  et  de  Dun- 
querke  pour  aller  attaquer  les  Anglois  jusques  chez  eulx  si  besoing  est. 
Quelqu'un  m'a  voulu  dire  qu'il  y  a  une  déclaration  du  Roy  pour  revoc- 
quer  la  continuation  du  Parlement  si  tost  qu'on  aura  parlé  des  Edictz, 
à  laquelle  je  ne  pense  pas  qu'il  se  trouve  de  grande  difficulté,  attendu 
qu'on  eust  esté  bien  ayse  d'avoir  quelque  prétexte  de  ne  poinct  verif- 
fier  les  dictes  lettres  de  continuation,  mais  il  y  avoit  une  chose  qui 
fermoit  la  bouche  à  tous  ceux  qui  avoient  le  plus  d'envie  de  s'en 
excuser,  sçavoir  est  que  le  Roy  mandoit  aux  genz  tenantz  son  Parlement 
d'en  continuer  la  fonction  et  exercice,  avec  cez  termes  :  cotnme  nous 
vous  avons  continué  et  continuons  par  cez  présentes,  car  il  attribue  à  ses 
officiers  et  leur  interdit  la  jurisdiction  quand  bon  luy  semble  sans  que 
cela  soitsubject  à  aulcuiie  controverse. 

M'  de  Guyse  a  dict  aussy  d'avoir  lettres  de  M""  d'Alincourt'  portant 
que  l'affaire  de  M'  de  Mantoue  s'accommodoit  et  que  l'Espagnol  donnoit 
Crémone  et  le  Cremonois,  demeurant  le  Montferrat  en  partage  inoictié 

'  Sur  Charles  de  Neufville,  marquis  de  Villeroy  et  d'Aliiicourl,  gouverneur  du  Lyonnais, 
voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  ySi). 


6U  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

au  duc  de  Savoie  et  l'autre  moictié  à  l'Espagnol  à  condition  de  raser 
Cazal,  mais  cela  n'est  pas  encor  faict. 

Je  finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  irez  humble  et  Irez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  lundy  au  soir  ijô'juing-  1628. 

Mes  irez  humbles  recommandations  à  M'  et  Mad''  d'Orvcs,  à  ma 
nourrice  et  à  M"'  le  Prieur  de  Beaugentier'. 


CLXXX 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLWEZ, 

BARON  DE  RIANS,   GENTILHOMME  ORDINAIRE  DE  LA  CHAMBRE  DU  ROY, 
À  YERES  OU  À  BEAUGEMIER. 

Monsieur  mon  frère, 
Suyvant  ce  que  je  vous  escrivois  hier  au  soir,  le  s'  Michel  de  Mont- 
redon  s'en  va  porter  à  M'  le  Commandeur  ce  que  nous  avons  eu  par 
cet  ordinaire.  Je  luy  mande  qu'il  vous  en  fasse  part  aprez  l'avoir  veu, 
n'y  pouvant  adjouster  si  ce  n'est  que  l'escritteau  des  Rochellois  sur  la 
poitrine  de  leur  Anglois  chassé,  avoit  son  adresse  au  Cardinal  en  termes 
fort  injurieux^,  dont  ils  pourroient  bien  un  jour  porter  la  folle  enchère. 
M""  de  Crequy  est  party  à  ce  matin  sur  les  7  heures  dans  le  carrosse 
de  M'  de  Guyse  et  deux  heures  aprez  est  arrivé  un  gentilhomme  de 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui-  cpies,  depuis  Mervault  jusqu'à  Colin,  je  n'ai 

sitions  françaises,  n°  6171,  fol.  433.  Ori-  rien  trouvé  concernant  cette  curieuse  anec- 

ginal.  dote  de  l'Anglais  à  l'ëcriteau.  Il  y  eut  bien 

'  J'ai  interrogé  sur  ce  point  M.  Georges  aux  environs  de  cette  date  une  écbauffourée 

Musset, archiviste  paléographe,  conservateur  d'Anglais  dans  la  place  de  la  Rochelle,  mais 

de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  la  Rochelle,  aucun  d'eux  que  je  sache  ne  fut  conduit  hors 

et  voici  ce  qu'il  a  bien  voulu  me  répondre  :  des  mui-s.  » 
itj'ai  eu  beau  compulser  toutes  nos  chroni- 


[tf.'26J  À  SA  FAMILLE.  615 

M''  de  Montmorency  disant  qu'il  s'en  venoit  icy  voir  M'  de  Guise,  et 

croyoit  on  que  M""  de  Crequy  deubt  revenir.  Je  ne  sçay  ce  qu'ils  auront 

faict  en  chemin.  M'  de  Crequy  prenant  hier  au  soir  congé  de  Madame, 

comme  elle  pluroit  {nie),  luy  dit  pour  consolation  qu'elle  avoit  tort  de 

pleurer,  qu'elle  debvoit  estre  plus  contente  que  jamais,  qu'il  s'en  alloit 

de  son  costé  vivre  en  toute  liberté,  qu'il  ne  tiendroit  qu'à  elle  d'en 

faire  de  mesme  du  sien ,  et  qu'elle  n'y  entendroit  rien  si  elle  ne  le  faisoit. 

En  entrant  cez  jours  passez  à  la  Comédie,  il  trouva  un  peu  de  presse 

qui  l'empeschoit  de  passer  assez  avant,  il  dict  tout  hault  qu'il  s'cston- 

noit  qu'on  ne  luy  fit  place  estant  homme  de  marque  et  portant  des 

branches  cappables  de  heurter  bien  du  monde  de  toutz  costez.  Cez 

gents  se  mocqucnt  bien  de  tout  ce  qui  est  au  dessoubs  d'eux.  Et  sur  ce 

je  finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 
D'Aix,  ce  97  juin  1638. 

On  venoit  aujourdhuy  quérir  les  sacs  de  Cujes'. 


CLXXXI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DE  RIANS, 
À   BEAUGEiNTIER. 

Monsieur  mon  frère, 
J'altendois  à  ce  soir  de  voz  nouvelles,  et  à  faulte  de  laquay  pour 
vous  en  envoyer,  j'avois  stipulé  du  filz  du  messager  de  Toullon  qu'il 
passeroit  par  Beaugenticr  en  allant  pour  vous  rendre  ma  despesche. 
Mais  l'homme  de  mon  cousin  m'estant  venu  advertir  à  ce  soir  qu'il  s'en 
alloit  à  Yeres,  j'ay  mieux  aymé  luy  donner  mes  lettres  tant  de  l'ordi- 

'  Bibliothèque  nntionnle ,  nouvelles  acquisitions  français e< ,  n'  5 1 7 1 ,  fol.  435.  Aatographe. 


G16  LETTRES  DE   PEIRESG  [1626] 

naire  du  jourd'huy,  que  du  sieur  de  Grandpré  de  qui  j'en  eus  une  du 
ib"""-  du  Camp  escritle  de  la  main  de  M'  l'Archevesque \  oi!i  est  la  des- 
cription entière  de  l'estat  du  siège.  J'en  ay  faict  tirer  à  part  une  ga- 
zette de  la  mesme  datte,  afin  que  vous  la  puissiez  envoyer  à  M"'  le 
Commandeur^  avec  celle  de  Paris  du  iS""  et  en  cas  que  vous  fussiez 
venu  à  Rians  je  mande  à  M''  le  Prieur  de  vous  retenir  voz  lettres  pour 
les  vous  renvoyer  à  Yercs  et  d'envoyer  à  mondict  sieur  le  Commandeur 
sa  lettre  et  lesdictes  deux  gazettes.  Vous  trouverez  en  un  billet  à  part 
le  commancement  et  fin  de  la  lettre  de  M"'  l'Archevesque  où  il  est  faict 
mention  de  voz  Orangers.  Orfeuil  est  allé  à  ce  malin  en  poste  à  la  Cour 
et  soubz  l'enveloppe  de  M'  Marchier,  j'ay  faict  responce  par  luy,  et  ay 
escript  les  particularitez  de  la  vérification  pour  M'  de  Yillars^  ensemble 
de  celle  de  M"^  de  Guise  des  û  offices  de  thresoriers,  de  la  suppression 
des  harangues  funèbres  aux  semonces  et  du  gratis  du  droict  des  bonnets 
faict  audict  s'  de  Villars  avec  descharge  de  la  publication  à  l'audiance, 
à  cause  qu'il  estoit  pressé  d'accourir  à  son  gouvernement,  à  cette  heure 
que  les  Anglois  paroissent. 

M""  l'Empereur  a  esté  icy  et  m'a  demandé  des  greffes  du  Pécher  roze 
dont  je  me  suis  trouvé  bien  empesché.  Je  vouldrois  bien  que  vous  en 
eussiez  faict  faire  la  provision  pour  en  despartir  à  luy  et  à  quelque 
autre. 

Nous  avons  veu  icy  le  s'  Rossy  de  Lyon  qui  vous  a  apporté  une  bonne 
provision  d'Anémones  à  petite  feuille,  tant  la  Reggate,  que  la  Rlanche 
salle  que  violette,  incarnade,  colombine,  etc.,  ensemble  une  Jacynthe 
double  bleue,  et  une  Hyacinthe  double  verte.  Il  me  dict  qu'il  avoit  re- 
couvré la  Tubéreuse*.  11  alloit  à  Marseille  pour  passer  à  Florence  et 

'   Alphonse    (Je    Richelieu,    archevêque  Villars,    voir    le    recueil    Peiresc-Dupuy 

d'Aix.  Les  deux  frères  assistèrent  donc  pen-  (I,  gi,  etc.). 

dant  quelque  temps  au  mëinorable  siège  de  *  Voir  sur  la  tubéreuse,  propagée  par 

la  Rochelle.  Les  historiens  de  cette  ville  n'ont  l'illustre   horticulteur   do   Belgenlier,   une 

pas  mentionné  la  présence  de  l'archevêque  longue  note  dans  les  Petits  mémoires  de  Pei- 

d'Aix  au  camp  de  l'armée  royale.  resc  (p.  75-76).  Cf.  Fabrt  de  Peiresc  huma- 

'  Le  commandeur  de  Forhin.  niste ,  archéologue , naturaliste ,\\BT^\.Q\i&'Ae% 

^  Sur  Georges  de  Brancas,  marquis  de  Joret,  Aix,  1894,  p.  65-66. 


[1626]  •  À  SA  FAMILLE.  617 

revenir  dans  trois  moys.  II  ne  fit  que  disner  à  l'hoslellerie  et  passer 
oultre.  Il  est  grandement  honneste,  et  se  voulut  charger  d'un  mémoire 
de  livres  curieux  pour  l'amour  de  moy.  Il  estoit  un  peu  esbranlé  de 
passer  par  Tollon  et  par  Beaugentier  en  allant  reprendre  le  chemin 
d'Aiitibo;  je  ne  sçay  s'il  l'aura  peu  faire. 

Au  surplus  la  pauvre  petite  d'Orves,  fille  de  mon  cousin  le  viguier, 
estant  sortie  avec  la  fichvre  du  monastère  S'  Barthélémy,  a  esté  si 
opiniastre  à  ne  poiiict  prendre  de  médecine,  qu'elle  mourut  enfin  di- 
manche aprez  disner,  au  grand  regret  de  tous  ses  parenlz  et  spéciale- 
ment du  bon  homme  M"'  Olivier  et  de  Mad"  d'Orves  ma  tante  laquelle 
y  a  faict  tout  ce  qu'elle  a  peu  humainement  ^  On  l'a  enterrée  aux  Cor- 
deliers  à  cause  que  son  feu  oncle  y  estoit  inhumé^,  et  leur  tombe 
d'Ieres  est  en  ce  couvent.  Le  petit  d'Orves  se  porte  fort  bien  grâces  à 
Dieu^.  Je  prie  à  Dieu  qu'il  le  conserve*  et  tous  les  siens,  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  a 5  juillet  au  soir  i6a8'. 


'  M.  Paul  de  Faucher,  allié  à  la  famille 
Olivier  ou  mieux  d'Olivari,  m'apprend, 
d'après  les  papiers  de  cedo  famille,  que 
Charlotte  de  Gambe  d'Orves ,  tille  de  Charles , 
juge  et  viguier  de  Hyères  et  filleule  de  Char- 
lotte de  Fabri,  sou  aïeule,  tante  de  Peiresc, 
mourut,  le  23  juillet  iGa8,  dans  la  maison 
de  son  grand-père,  place  de  la  Miséricorde. 
La  mère  de  l'enfant  dlait  llonorade  d'Olivari. 
11  ne  faut  pas  confondre  cette  Charlotte  avec 
sa  cousine  germaine  du  même  nom,  fille  de 
Claude  de  Camhe  d'Orves,  conseiller  aux 
Comptes,  et  de   Claire   de    Boisson,    qui 


ëpousn  en  i63a  M.  de  Simiane  de  la 
Coste. 

'  Claude  allas  Madelon  de  Caralje  d'Orves , 
conseiller  aux  Comptes,  mort  avant  1638. 

'  Le  petit  d'Orves  était  Charles  qui  fut 
viguier  de  Hyères  et  qui  se  maria  en  i65i 
avec  Thérèse  de  Thomas. 

'  C'était  l'unique  rejeton  mâle  de  la  fa- 
mille. Aussi  Peiresc  fornie-t-il  des  vœux 
particuliers  pour  sa  durable  bonne  sant<^. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n*  6171,  foL  687.  Auto- 
graphe. 


78 


larMIiSMB    lAtlftlAU. 


618  LETTRES  DE  PEIRESC  •  [1626] 

CLXXXII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DE  RIANS, 
A  RIANS. 

Monsieur  mon  frère. 

L'ordinaire  n'arriva  hier  que  sur  les  quatre  heures  et  par  icelluy  je 
receuz  ce  que  vous  aurez  icy  de  nouvelles  où  les  meilleures  sont  les 
plus  vieilles  parce  qu'elles  viennent  de  meilleure  main.  Je  n'y  sçaurois 
rien  adjouster  si  ce  n'est  que  M""  Jacquet  m'escript  du  20"  que  les 
trouppes  du  marquis  d'Uxelles  '  sont  desja  la  plus  part  dissipées  par  la 
mezintelligence  des  chefe  excepté  la  cavallerie  et  qu'il  n'y  avoit  poinct 
de  peste  dans  Lyon  ny  aux  faulxbourgs  et  que  celle  qui  avoit  esté  en 
autres  lieux  allentour  n'avoit  poinct  faict  de  progrez  par  le  bon  ordre 
qui  y  avoit  esté  mis.  Il  ne  m'escript  rien  de  l'Archevesché,  mais  j'ay 
veu  une  lettre  de  M''  Boulezon  qui  porte  que  tous  les  courriers  qui 
avoient  esté  depeschez  en  Cour  pour  cette  vacance  y  estoient  encore 
sans  qu'aulcun  fust  revenu  et  qu'on  ne  sçavoit  rien  de  certain  de  cette 
affaire  là,  ains  seulement  qu'il  esloit  passé  un  courrier  venant  de  la 
Cour,  lequel  avoit  dict  que  M''  le  Cardinal  avoit  eu  l'Archevesché.  Si 
cela  est,  je  pense  que  c'est  pour  avoir  par  mesme  moyen  la  disposition 
plus  libre  de  l'Archevesché  d'Aix,  car  si  Mons'  d'Aix  eust  présentement 
obtenu  celle  de  Lyon  il  sembloit  estre  obligé  de  se  despartir  de  celle 
d'Aix  2  et  ainsy  entre  l'un  et  l'autre  ilz  les  retiendront  toutes  deux  et 
s'en  accommoderont  tout  à  leur  aise,  et  peut  estre  que  M'  le  Car- 
dinal se  prépare  là  une  retraitle  honorable  pour  lors  qu'il  sera  las 
des  affaires. 

L'homme  de  Martely  qui  avoit  esté  prisonnier  à  Nismes  m'apporta  hier 

'  Sur  Jacques  du  Blé,  marquis  d'Uxelles,  '  On  sait  que  le  cardinal  Alphonse  de 

'voir   le   recueil  Peiresc-Dupuy  (I,   688;        Richelieu  ne  larda  pas  à  passer  du  siège 
II,  8).  d'Aix  au  siège  de  Lyon. 


[1626]  À  SA  FAMILLE.  619 

une  lettre  ouverte  de  M' Le  Beaiiclerc  avec  celle  que  vous  aurez  icy  de 
M''  Darene,  disant  que  M''  de  Rohan  les  avoit  ouvertes  et  que  cez  hu- 
guenotz  là  avoient  retenu  celle  que  m'escripvoit  à  moy  ledict  s'  d'Arène 
pour  ce  qu'elle  coiitenoit  à  force  nouvelles.  Ce  marault  là  faisoit  hier 
voir  les  dictes  lettres  à  tout  le  monde,  de  sorte  que  sur  l'advis  que 
j'en  euz  il  fallut  que  je  les  envoyasse  quérir,  ce  qui  ne  fut  pas  sans  luy 
laver  la  teste. 

Sur  quoy  je  finis  demeurant, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  plus  humble  et  plus  affectionné  frère  et  serviteur, 

Peiresc. 
D'.Aix.ce  a3  aoust  i6a8'. 

Je  vous  envoyé  deux  melons  qui  sont  excellentz. 


axxxiii 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DE  RIANS, 
À  RI  AN  S. 

Monsieur  mon  frère, 
Enfin  nous  voicy  sains  et  saulves  à  Beaugentier  grâces  à  Dieu.  Je 
partis  vendredy  de  Marseille  à  trois  heures  aprez  midy  et  vins  coucher 
à  Aubagne,  où  je  trouvay  M'  de  Toullon-,  et  ne  laissasmes  pas  d'estre 
bien  logez  tous  deux  en  mesme  hostelerie.  A  ce  matin  je  suis  passé  au 
dessoubs  de  Cujes  trop  malin  pour  y  voir  persone,  suis  venu  disner  à 
Signe,  et  par  Montrieu  m'en  suis  venu  icy,  ayant  prins  grand  plaisir  à 
ce  voyage.  Mais  la  veue  de  la  mortalité  des  Orangers  m'a  cuidé  serrer 
tout  le  cœur.  La  Vigne  de  Pologne  m'a  bien  agréé,  encores  plus  celle 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  *  Nous  avons  dëjà  vu  que  c'dtait  Auguste 

sitions françaises ,  n°  5 1 7 1 ,  fol.  4 4 0. Original.        de  Forbin. 

78. 


620  LETTRES  DE  PEIRESG  [1626] 

de  Canada,  et  vostre  allignement  de  murailles  de  closlure.  Je  ne  suis 
raarry  que  de  ce  qu'il  les  fault  rehaulser  pour  les  alligner  au  niveau 
des  auti'es,  et  leur  donner  plus  de  moyen  de  rompre  un  peu  le  mauvais 
vent.  Il  fault  tracer  le  verger  pour  y  planter  les  arbres  fruictiers,  et  le 
plustost  est  le  meilleur.  C'est  pourquoy  je  pense  que  le  plustost  que 
vous  pourrez  venir,  si  vous  y  voulez  estre,  sera  meilleur.  Mais  vous  n'y 
trouverez  poinct  de  fleur  de  l'Hiacynthe  tubéreuse  non  plus  que  moy. 
Il  y  a  des  autres  tiges  qui  montent,  mais  je  ne  crois  pas  qu'elles  fleu- 
rissent de  cette  année.  La  fleur  de  la  passion  reuscit  bien.  Les  Lança 
Spada  des  vases  ne  sont  poinct  en  mauvais  estât  au  moings  l'un.  J'y 
ay  trouvé  une  Hiuca  que  je  ne  pensois  pas  avoir,  et  l'un  des  Josse- 
mins  d'Arabie  en  trez  bon  estât;  l'autre  est  en  trop  petit  vase  pour 
rien  valloir.  Le  Laurier  rose  blanc  est  bien  en  fleur.  Mais  ce  pauvre 
parterre  est  bien  clairsemé.  11  fault  louer  Dieu  du  tout,  et  je  finis  de- 
meurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  frère  et  serviteur, 
DE  Peiresc. 
A  Beaugfinlier,  ce  a  septembre  1628. 

Il  y  a  trois  ou  quatre  OEuiliets  excellents  en  bigarreure;  je  les  vous 
faicts  conserver. 

M''  de  TouHon  revient  de  Marseille  coucher  à  ce  soir  à  Aubagne, 
pour  repasser  demain  icy.  Je  ne  sçay  s'il  s'y  vouldra  arrester^ 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acquisitions  françaises ,  n°  5 1 7 1 ,  fol.  i  4 1 .  Autographe. 


[1626]  A  SA  FAMILLE.  621 


CLXXXIV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DE  RIANS, 
À  RIANS,  OU  BIEN  À  GREAULX. 

Monsieur  mon  frère, 
Estant  aujourd'huy  de  garde  à  la  porte',  aprez  estre  allé  dire  adieu 
à  M""  Ribier^  je  m'y  suis  heureusement  rencontré  à  l'arrivée  d'un  gen- 
tilhomme de  M'  de  Nevers  despesciié  par  le  Roy,  party  delà  Cour  ven- 
dredy  au  soir  i3  de  ce  moys,  aprez  tout  le  gros  d'eau  passé,  qui  a 
apporté  des  lettres  du  Hoy,  de  M''  d'Ilerhault  et  de  M'  le  Garde  des 
sceaux  à  M'  le  Premier  Président  pour  apprester  toutes  choses  néces- 
saires aux  affaires  d'Italie.  Il  porte  aussy  un  pacquet  à  M""  de  Guise  à 
mesmes  fins,  et  a  laissé  des  commissions  en  chemin  en  divers  endroicts. 
Il  m'a  dict  que  les  Anglois  n'ont  poinct  faict  d'aultre  attaque  que  celle 
dont  vous  avez  ouy  parler,  qu'on  les  est  allé  agasser  avec  des  esquiffes, 
sans  qu'ils  ayent  rien  faict  qui  vaille.  C'est  un  parent  de  feu  Bukingam 
qui  commande  l'armée  navale.  Le  Roy  va  tous  les  jours  à  la  chasse 
devant  eux  à  leur  barbe,  ils  n'ont  jamais  osé  depuis  la  première  foys 
se  venir  approcher  à  la  portée  du  canon.  Ils  ont  faict  demander  per- 
mission de  lever  Madame  de  Rohan,  et  les  Anglois  enfermez  dans  la 
Rochelle,  et  qu'ils  abandonneroient  tout  le  reste  et  se  retireroient,  mais 
on  s'en  est  mocqué.  Ceux  de  la  Rochelle  ont  voulu  parlementer,  mais 
on  n'y  a  pas  voulu  entendre,  ains  on  a  faict  pendre  tout  ce  qui  eu  est 
voulu  sortir,  jusques  aux  tambours.  Le  maire  avoit  faict  sortir  à  mesmes 
fins  un  sien  neveu,  qui  fut  pendu  sur  le  champ'';  on  ne  les  veult  plus 

'  Peiresc,  remplissant  ses  devoirs  civi-  douleiisos  à  M.  Georges  Musset  |)liis  haut 

ques,  montait  donc  la  garde  aux  portes  de  mentionne.  Ce  critique  si  comp«5lent  ni'ap- 

ia  ville d'Aix?  prend  qu'il  n'a  jamais  vu  nulle  part  laven- 

'  Sur  ce  conseiller  au  parlement  de  Paris,  lure  d'un  neveu  de  Guiton  pendu  à  la  veille 

voir  le  recueil  <les  Lettres  de  Peiresc  aux  de  la  reddition,  pour  âtre  sorti  de  la  Uo- 

frères  Dupuy,  t.  I,  passtm,  chelle.  Peiresc,  ajoule-t-il,  aura  élé  Irompti 

'  Ces  circonstances  paraissent  plus  que  par  un  nouvelliste  mal  informe. 


622  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626J 

ouyr  que  la  corde  au  col  et  à  discrétion.  Il  dict  qu'il  ne  se  parle  plus 

de  la  Rochelle  comme  d'une  chose  indubitablement  vuidée,  laquelle  à 

cez  heures  cy  ne  peult  qu'estre  rendue '.  Qu'il  y  estoit  accouru  au 

bruict  de  la  venue  des  Anglois  plus  de  dix  mille  gentilzhommes,  que 

le  Roy  avec  toute  cette  noblesse  s'en  vient  passer  sur  le  ventre  à  M"'  de 

Rohan  et  parler  à  M'  de  Savoye.  Voilà  en  substance  le  principal  de  sa 

relation.  M"'  le  Premier  Présidant  est  venu  parler  à  luy  à  la  poste,  d'où 

je  vous  escripts  ce  mot,  en  haste,  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  irez  humble  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
A  Aix,  ce  91  oct[obrp]  i6a8'. 


CLXXXV 

À   MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  à  ce  soir  receu  vostre  lettre  par  M'  Ourse  dattée  du  26*  de  ce 
mois  et  ay  esté  infiniment  ayse  d'apprendre  que  noz  pauvres  Orangers 
facent  encores  paroistre  de  la  vigueur,  mais  principalement  d'entendre 
que  ces  bulbes  des  Indes  donnent  maintenant  une  si  belle  espérance 
de  leurs  fleurs,  mesmes  celle  qui  avoit  esté  blessée  par  le  jardinier  et 
ay  esté  bien  estonné  de  voir  que  l'Hyacinthe  Tubéreuse  aprez  avoir 
fleury  en  esté  vueiile  encores  fleurir  en  automne.  Je  l'ay  escript  aujour- 
d'huy  à  M""  de  Bonnaire  en  respondant  à  la  lettre  que  vous  aviez  veue 
et  n'ay  pas  guieres  moings  admiré  d'entendre  que  les  raisins  de  la  Vigne 
de  Tartarie  soient  encores  aussy  beaux  sur  la  plante  comme  je  les  y 
avois  laissez  un  mois  y  a  et  serois  bien  d'advis  d'y  en  essaier  quelque 
grappe  aussy  long  temps  comme  elle  y  pourroit  durer  et  plustost  la 
faire  couvrir  en  quelque  façon  pour  esviter  les  rosées  froides  et  les 
pluyes  qui  les  peuvent  faire  pourrir  sur  le  pied.  Je  suis  bien  marry 

'  La  Rochelle  allait  capituler  sept  jours  après ,  le  2  9  octobre.  —  '  Bibliothèque  nationale , 
nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  5 171,  fol.  liltlt.  Autographe. 


[162G]  À  SA  FAMILLE.  623 

que  la  pluye  vous  aye  ainsy  prévenu  attendu  que  la  lune  vous  va  man- 
quer en  mesme  temps,  car  je  pense  que  la  vieille  soit  meilleure  que  la 
nouvelle  pour  mettre  cez  plantes  en  terre.  Toutesfois  je  m'en  rapporte 
à  ce  que  vous  trouverez  le  meilleur  et  à  ce  que  le  temps  vous  pourra 
permettre  de  faire.  Si  vous  ne  trouvez  assez  de  place  pour  voz  plantes 
dans  ce  bout  de  la  terrasse  je  trouve  fort  bon  que  vous  les  mettiez  de 
deçà,  mais  fauldroit  en  ce  cas  là,  s'il  estoit  possible,  faire  compartir 
toute  cette  grande  moictié  de  terrasse  par  bastons  rompus  avec  des 
faulses  brodures  ou  aultrement,  ainsy  que  j'avois  monstr»^  à  maistre 
Georges,  afin  de  pouvoir  par  aprez  remplir  les  planchettes  qui  ne  seront 
couppées  par  les  bulbes  ou  aultres  racines  de  cez  aultres  plantes  de 
semence  que  vous  jugerez  plus  propre. 

J'ay  esté  bien  ayse  que  les  vases  vous  ayent  aggreés.  M""  de  Vergon 
me  dist  qu'à  Thollon  il  estoit  arrivé  de  cez  jardiniers  de  rivières  de 
Gènes  qui  avoient  apporté  grande  quantité  de  Jassemins  d'Espagne  et 
d'effect  '  le  sire  Grange  en  veit  à  Marseille  que  l'on  ne  vendoit  qu'un 
sol  la  pièce.  Un  de  ceux  là  en  avoit  apporté  en  cette  ville  trente  deux 
plantes  que  j'ay  acheptées  à  six  liards  la  pièce  et  que  je  vous  faictz 
porter  par  les  muHes  pour  remplacer  parmy  ceux  que  nous  avons  au 
long  du  fossé  de  la  terrasse  qui  sont  trop  loing  l'un  de  l'autre  à  mon 
gré,  et  s'il  s'en  pouvoit  avoir  plus  grande  quantité  à  si  bon  marché, 
je  serois  d'advis  de  continuer  tout  le  long  dudict  fossé  tant  que  dure 
la  dicte  terrasse  jusques  à  l'endroict  que  vous  voulez  retrancher  pour  voï 
plantes  et  les  vouldrois  mettre  fort  prez  aprez  les  uns  des  aultres  afin 
de  mieux  tapisser  ce  petit  mur.  J'ay  esté  bien  joyeux  que  vous  n'ayez 
pas  trouvé  la  nouvelle  muraille  de  la  terrasse  si  poussée  comme  disoit 
M"'  le  Prieur  et  suis  neantmoiiis  trez  aise  qu'il  l'ayt  faicte  appuyer  pour 
faire  cesser  le  regret  que  j'avois  que  la  terre  ne  la  poussast,  mais  je 
suis  bien  marry  que  l'aullre  qui  poussoit  elfectuellement  aye  eu  besoing 
de  tant  d'appuis  qu'elle  vous  empesche  de  loger  voz  plantes  en  cet 
endroict  là.  Si  elle  eusteslé  bien  fondée  comme  je  voulois,  cela  ne  luy 

'  Pour  e«  effet. 


6U  LETTRES  DE  PEIRESC  [1626] 

seroit  peut  estre  pas  arrivé.  J'oubliois  de  vous  dire  que  si  l'on  pouvoit 
distinguer  de  quel  costé  l'Hyacinthe  Tubéreuse  a  poussé  aujourdhuy  sa 
dernière  tige  en  automne  pour  le  séparer  d'avec  les  autres  quand  les 
feuilles  seront  passées,  je  pense  qu'il  s'en  pourroit  faire  des  autumnales 
distinguées  des  eslincelles.  Je  puis  avoir  escript  jusques  icy  hier  au  soir. 
J'ay  à  ce  matin  envoyé  prendre  le  Coral  arbor  et  ay  esté  bien  eslonné 
de  voir  qu'il  avoit  perdu  toutes  ses  fueilles  et  que  le  plus  haull  bour- 
geon estoit  grandement  malade  et  les  aultres  l'estoient  encores  bien 
beaucoup.  Et  le  voyant  si  hault  qu'il  estoit  malaisé  de  le  porter  sans 
qu'il  heurtast  en  divers  endroictz,  considérant  d'ailleurs  que  c'estoit 
aujourd'huy  ie  jour  de  la  nouvelle  lune  et  qu'il  valloit  mieux  le  tailler 
aujourd'huy  que  d'un  à  deux  jours,  je  me  suis  résolu  de  le  faire  faire 
et  ay  trouvé  que  la  moelle  estoit  toute  perdue,  le  bois  mort  tout  à  faict 
jusques  .tout  contre  le  second  bourgeon  où  il  s'est  trouvé  une  araignée 
qui  s'estoit  engendrée  dans  le  cœur  de  l'arbre,  car  il  n'y  avoit  poinct 
de  trou  par  où  elle  eust  peu  entrer,  et  c'est  en  cet  endroit  là  que  nous 
avons  commencé  à  trouver  que  d'un  costé  l'escorce  estoit  verte  et  le 
bois  bien  blanc  et  bien  humecté,  mais  de  l'aultre  costé  le  bois  estoit 
encores  mort  et  grisastre  et  le  cœur  de  l'arbre  noir  comme  s'il  eust 
esté  teinct  avec  de  l'ancre,  ce  qui  m'a  occasionné  de  faire  couppcr  un 
peu  plus  bas  et  jusques  à  tant  que  nous  avons  trouvé  le  cœur  de  l'arbre 
bien  blanc  et  bien  vif  et  qu'il  n'y  avoit  plus  rien  de  malade  qu'un  peu 
d'escorce  en  dessoubz  de  laquelle  j'eusse  encores  voulontiers  couppé, 
mais  de  peur  d'estre  engagé  à  coupper  le  plus  [beau]  bourgeon,  j'ay 
mieux  aymé  supercedder  et  n'ayant  peu  trouver  de  vostre  gomme,  j'y 
ay  faict  mettre  de  la  cire  commune  attendant  que  vous  y  en  fassiez 
mettre  de  par  delà ,  auquel  cas,  de  peur  que  la  cire  ordinaire  n'y  peusse 
avoir  imprimé  aulcune  mauvaise  qualité,  on  pourroit  renettoyer  la 
tranche  avec  un  petit  canivet,  car  ce  n'est  qu'avec  un  simple  petit  ca- 
nivet  que  M''  Lombard  a  couppé  cet  arbre  comme  s'il  eust  couppé  une 
plume.  Si  je  n'eusse  veu  cette  opération,  je  n'eusse  plus  eu  d'espérance 
de  ce  pauvre  arbre,  mais  astheure  j'en  ay  meilleure  espérance  que 
jamais  et  espère  qu'il  repoussera  au  dessoubz  du  bourgeon  qui  y  est, 


[1628]  A   SA  FAMILLE.  635 

duquel  je  ne  faictz  pas  grand  estât,  mais  en  le  remettant  en  terre  je 
serois  d'advis  de  voir  par  le  cul  s'il  n'auroit  pas  besoing  de  la  mesme 
précaution  et  qu'on  y  retrancliast  ce  qui  s'y  pourroit  trouver  de  pourry 
comme  il  est  aisé  de  faire  avec  un  canivet,  et  alors  le  tronçon  estant 
tout  vif  dessus  et  dessoubz,  je  croy  qu'il  ne  pourra  pas  manquer 
d'eschapper  quand  on  leplanteroit  tout  de  nouveau.  On  m'envoye  qué- 
rir présentement  pour  aller  au  Palais,  ce  qui  m'empesche  de  vous  dire 
tout  plain  d'aultres  choses  que  je  viendray  escripre  à  l'issue  pour  donner 
ma  lettre  au  consul  Magus  auquel  enfin  on  a  donné  l'entrée  et  qui  doiht 
partir  aprez  disner. 

C'est  pourquoy  je  finis  demeurant. 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  97  oclobre  16a 8. 

Le  mulletier  porte  outre  la  caisse  du  Goral  Arbor  trente  pieds  de 
Jassemins  dans  un  coffiu,  les  deux  gros  robinetz  avec  une  petite  barre 
de  fer  pour  tourner  le  plus  petit  et  un  aullre  crampon  de  fer  pour 
bastir  dans  le  mur  et  soustenir  le  plus  gros  robinet  par  le  devant. 

Je  vous  prie  de  m'envoyer  du  Lierre  parceque  mon  homme  est  en 
peine  d'en  trouver  icy  K 


GLXXXVI 
À   MONSIEUR,   MONSIEUR  DE   VALLAVEZ, 

BAUON  DE  niANS , 
À   BEAUGENTIER. 

Monsieur  mou  frère. 
Quand  j'ay  commancé  do  voir  vostre  despesciie  dhier  au  soir,  veniie 
par  François,  j'cstois  marry  que  ledict  François  n'eust  prins  les  mullcs 

'  Rililiuthèi|iic  nalionale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  u*  5171,  fui.  448. 
V.  79 


626  LETTRES  DE  PEIRESC  [1628] 

dez  mains  d'André,  et  qu'il  ne  luy  eust  remis  vostre  boitte  et  voz 
lettres.  Mais  quand  j'ay  passé  oultre  et  que  j'ay  veu  que  vous  vouliez 
des  plantes  du  jardin  que  nous  n'avions  pas  songé  de  vous  envoyer,  je 
n'ay  pas  esté  marry  que  François  ayt  passé  oultre  pour  en  estre  le  por- 
teur. Et  pour  cet  effect,  je  m'en  iray  promener  moy  mesmes  au  jardin 
demain  au  matin,  pour  satisfaire  à  tout  ce  que  vous  ordonnez  punc- 
tuellement,  ne  croyant  pas  que  cela  puisse  tant  peser,  que  François  ne 
le  porte  librement  et  qu'il  n'arrive  là  dans  dimanche  de  bonne  heure 
s'il  n'y  peult  estre  demain  mesmes.  Cependant  le  s''  de  Seillans  vous 
portera  cette  despesche  icy,  faisant  estât  d'aller  demain  coucher  à  la 
f{oque  '  et  possible  à  Meaunes'. 

Vous  pourrez  voir  ce  que  j'escripts  à  M""  le  commandeur  de  Fourbin 
et  puis  clorre  sa  despesche  et  la  luy  envoyer. 

Nous  ne  vous  avons  pas  envoyé  l'Hiacynthe  tubéreuse  jugeant  qu'elle 
pourroit  bien  vivre  icy,  puisqu'elle  vit  à  Paris,  afin  d'en  voir  la  fleur 
plus  à  nostre  aise,  espérant  mesmes  que  celle  que  vous  avez  là  se 
pourra  bienlost  multiplier  quand  vous  la  changerez  en  un  plus  grand 
vase,  ou  si  tard  que  vous  vouldrcz.  Du  reste  nous  avons  envoyé  par  les 
muiles  ou  envoyerons  par  François  tout  ce  que  vous  vouliez.  Nous 
n'avons  pas  usé  de  tant  de  précaution  comme  vous  en  vouliez  pour  le 
Goral  Arbor,  mais  le  temps  est  assez  doulx  Dieu  mercy  pour  espérer 
qu'il  ira  bien  Dieu  aydant  comme  il  est. 

Je  suis  bien  aise  qu'ayez  faict  soubstenir  la  terre  de  la  basse  allée  à 
son  bout  de  Pompeirenc;  je  pense  que  la  pierre  seiche  eust  quasi  peu 
faire  cela,  mais  le  mur  n'y  sçauroit  que  bien  aller;  la  question  sera  d'y 
avoir  laissé  un  peu  d'espasse  hors  l'allée  pour  la  norriture  de  la  bor- 
deure  que  l'on  y  pourroit  faire  planter  avec  le  temps.  Nous  tasterons  à 
ce  soir  des  raisins  de  Tartarie  que  j'ay  trouvez  trez  beaux  à  l'ouverture 
de  la  boitte  et  bien  meilleurs  au  goust  d'un  grain  que  j'en  ay  mis  à  la 
bouche,  que  quand  nous  estions  là  bas.  C'est  une  grande  singularité 
qu'ils  se  conservent  si  long  temps  sur  la  mère  souche. 

'  La  Roquc-Brussane ,  arrondissement  de  '  Commune  du  Var,  canton  de  la  Roque- 

Bi-ignoles.  Brussane. 


[1G28]  À  SA  FAMILLE.  627 

Mon  cousin  a  logé  son  filz  S'  Julian  chez  un  régent  à  la  ville';  je  luy 
ay  monstre  vostre  lettre  dont  il  vous  sçait  bon  gré,  niais  je  trouve  qu'il 
a  raison  d'appréhender  la  desbauche  de  Mondevergues. 

Et  sur  ce  je  finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  bien  humble  et  adectionné  frère  et  serviteur, 

DK  Peiresc. 

A  Aix,  ce  27  ocl[obre]  au  soir  i(ia8'. 


CLXXXVII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BABON  DE  BIANS, 

À   BEAUGEiNCIER. 

(Avec  un  coffre  de  plante!».) 

Monsieur  mon  frère , 
Je  vous  escripvis  hier  au  soir  par  le  s' Cadet  de  Seillans  qui  remmené 
le  cheval  de  M"^  Ourse  et  oubliay  de  vous  escripre  que  le  gros  navire  de 
M"'  Napolon  est  arrivé  à  Marseille  avec  les  esclaves  chrestiens  qui  s'estoient 
trouvez  à  Algers,  le  dict  s' Napolon  estant  demeuré  sur  les  lieux  et  ayant 
esté  logé  dans  le  bastion  à  ce  qu'on  m'a  dict.  M""  de  Mondevergues  escript 
d'Avignon  qu'il  y  estoit  venu  un  bruict  portant  que  M''  l'Archevesque 
d'Aix  bailloit  son  Archevcsché  de  Lyon  à  M'  le  comte  de  Moret  qui 
luy  rendoit  l'Abbaie  de  S^  Victor.  M'Marchier  est  allé  faire  ung  voiage 
cez  jours  passez  sans  dire  à  Dieu  à  personne  avec  son  seul  vallet  de 
chambre  ayant  dict  à  son  laquay  qu'il  seroit  de  retour  dans  8  ou  1  0  jours 
sans  qu'on  sache  de  quel  costé  il  est  allé,  ayant,  ce  dict  on,  pris  bu- 
lette  pour  aller  à  Jouques^.  On  croit  qu'il  ayt  passé  en  Daulphiné. 

'  M.  (le  Meaux,  sioiir  de  Saiiil-Jiilian.  '  GeUe  l(>c;\lild  dos  Boiiclies-<lii-Rliûne  a 

'  Hibliothèqiie nationale,  nouvellcsacqiii-  éltî  diSjh  plusieurs  fois  mentionna;  prikt^em- 

silions  françaises,  n°  5 171,  fol.  Mid.  Aulo-  nient  dans  le  recueil  des  Lettres  de  Peiresc 

graphe.  nu-v  frères  Dupuij: 

79- 


628  LETTRES  DE  PEIRESG  [1628] 

Je  m'en  vais  présentement  au  jardin  prendre  le  Cleraatis  et  l'Epa- 
ticque  double  que  vous  demandez  pour  les  vous  envoyer  par  François 
qui  pourra  partir  de  là  niesraes  pour  vous  aller  trouver.  Nous  man- 
geasmes  hier  au  soir  à  nostre  collation  un  de  voz  raisins  de  Tartarie 
qui  fut  trouvé  excellent  et  nullement  desgoustant  comme  sont  la  plus- 
part  des  autres.  J'en  reservay  un  pour  ma  sœur  de  Boucq  qui  avoit 
cez  jours  passez  des  envies  de  raisins  extravagantz.  Mons""  d'Oppede  a 
demandé  à  M'  Lombard  quand  c'est  que  vous  reveniez  disant  qu'il 
vouloit  faire  son  voiage  d'Antibe  oii  il  eust  bien  voulu  vous  mener,  et 
sur  ce  je  finis  demeurant, 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
D'Aix,  ce  98  octobre  1628. 

François  est  venu  sans  apporter  des  fueilles  qui  me  seroient  venues 
bien  à  propos. 

Depuis  avoir  escript,  j'ay  esté  au  jardin  où  j'ay  faict  enlever  les  deux 
mottes  du  Glematis^  et  les  deux  moites  de  l'Hépatique  double,  de 
laquelle  je  n'ay  retenu  que  deux  petits  brins,  l'un  pour  M"'  de  Vergons, 
et  l'aultre  pour  moy,  que  je  feray  mettre  céans  dans  nostre  jardin, 
estimant  que  les  simples  y  viennent  bien,  les  doubles  n'y  viendront  pas 
mal.  A  tout  hazard  il  n'y  aura  pas  grande  perte,  car  ce  n'est  qu'un 
petit  œuil  en  la  séparation  duquel  jay  bien  recogneu  que  vous  trouverez 
de  quoy  en  faire  un  [sic)  jolie  rangée  de  cez  deux  mottes,  croyant 
que  vous  en  trouverez  plus  d'une  quinzaine  de  plantes.  Le  tout  a  esté 
mis  dans  un  couffin,  qui  ne  reuscira  pas  moings  commodément.  Je  n'ay 
pas  voulu  faire  tailler  le  Glematis;  vous  le  ferez  mieux  là  en  le  mettant 
en  terre. 

Si  les  moulins  à  papier  en  ont  de  bonnes  rames,  je  crois  qu'on  les 

'  Sous  le  mot  clématite  ie  Dictionnaire  ijoo  ,  dansLiger,  Nouvelle  viaison  rustique , 
général  de  la  langue  française  dit  :  trOn  d'après  le  latin  c/e»«fl(is,  variante  de  c/ema- 
trouve  clemalis  au  xvi°  siècle ,  et  encore  en         titis.  v 


[1629]  À   SA  FAMILLE.  629 

a  là  pour  deux  seizains.  Icy  elles  coustent  ho  6[ol8];  il  s'en  pouiroit 
apporter  deux  ou  trois  rames'. 


CLXXXVIII 
À  MONSIEUR,   MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DK   niANS,   GENTILHOMME  ORDIISAIRE  DE  LA  CUAMBRE  DU  ROY, 

À  AMIBE. 

Monsieur  mon  frère. 
Je  fus  irez  ayse  d'apprendre  par  ce  que  vous  aviez  endosst'  sur  un 
pacquet  du  s'  Meyronnet  l'heureux  succez  de  vostre  voyage  jusques  au 
Luc  nonobstant  le  mauvais  temps,  et  par  celle  que  vous  m'avez  escripte 
d'Antibe  le  bon  estât  auquel  vous  vous  trouviez  jusques  là,  attendant 
avec  {jrande  impatience  d'entendre  si  vous  aurez  rien  peu  opérer  au 
subject  de  vostre  commission  pour  le  soulagement  du  pauvre  pais  de 
ce  costé  là  tandis  (ju'il  court  loitune  d'une  aultre  bien  grande  foulle  à 
l'occasion  du  passage  de  quinze  mil  hommes  de  pied  et  deux  mil  che- 
vaux que  le  Roy  r'amene  du  costé  de  Sisteron  pour  s'aller  rendre  à 
Tarascon  par  les  routtes  que  Sa  Ma'''  leur  a  prescriptesde  là  la  Durauce, 
dont  les  estatz  ont  esté  apportez  par  le  s*"  Sanguin'*  depuis  hier,  ce  qui 
debvoit  bien  induire  cez  Mess"  de  pardelà  à  trouver  bon  l'embarque- 
ment des  trouppes  de  cette  armée  là;  les  lettres  du  Roy  sont  du  2 5""* 
et  sont  accompagnées  de  divers  estatz  arrestez  par  Sa  Ma'*  le  ah",  l'un 
du  nombre  des  gens  de  guerre,  l'aultre  des  estappes  et  fournitures 
qu'il  ordonne  leur  eslre  faictes,  et  le  troisiesme  des  routtes  qu'il  or- 
donne à  l'infanterie  du  costé  de  Valerne',  la  motte  du  Caire*,  Apt*  et 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvcllosacqui-  '  Valernes,  commune  des  Basses-Alpes, 

sitions  françaises,  n°  Sfjt,  fol.  45o.  Ori-  canton  de  la  Motte,  arrondissement  de  Si»- 

ginai.  teroii. 

'  Est-ce  Gliaiies  Sanguin,  maitre  d'hô-  *  Chef-lieu  de  canton  des  Basses-Alpes, 

tel  du  roi ,  menlionm!  dans  le  recueil  des  arrondissement  de  Sisteron. 
Lettres  de  Peiresc  aux  frères  Dupuy  (I,  goi  ;  '  Chef-lieu  d'arrondissement  du  di5parte- 

II,  ai,  129)?  ment  de  Vaucluse. 


630  LETTRES  DE  PEIRESG  [1629] 

MerindoP,  Orgon^,  Noves^  et  Tarascon*,  à  la  cavallerie  du  costé  de 
Seynes  ^,  Digne,  les  Mées  "^j  Yinon  ^,  S' Paul*,  Rougues°,  Orgon, 
S'Remy^",  Tarascon,  prenant  pour  sa  personne  les  routtes  entre  cez 
deux  là,  par  Ambrun  ^\  Sisteron^^,  Manosque  ",  Cadenet'*,  Cavaillon'^ 
ou  Orgon,  Avignon  ou  Tarascon  et  l'entrée  dans  la  province  doibt  estre 
au  ini"  d'apvril.  11  ne  parle  point  de  passer  en  ceste  ville,  mais  si  cez 
rebelles  du  Languedoc  ne  se  hastent  de  se  mettre  à  leur  debvoir,  je 
croy  bien  que  pour  peu  de  sesjour  que  Sa  Ma'"'  face  en  ce  païs,  malaisé- 
ment se  pourra  elle  empescher  de  venir  faire  un  tour  en  ceste  ville  et 
possible  à  Tollon  et  Marseille. 

Au  reste  le  messager  Italien  que  vous  rencontrastes  au  passage  de 
la  rivière  du  Var  m'apporta  de  voz  recommandations  et  je  voudrois 
bien  que  vous  eussiez  esté  en  lieu  oii  vous  eussiez  peu  ouvrir  à  tout 
le  moins  la  première  enveloppe  du  pacquet  qu'il  m'apportoit,  car  vous 
y  eussiez  trouvé  la  lettre  que  je  vous  envoie  du  s'  Girolamo  Spinola 
avec  un  rooUe  de  quelques  lettres  addressées  à  luy  et  à  aulcuns  de  ses 
amis  qu'il  auroit  bien  voulu  recouvrer,  et  si  tant  est  qu'elles  soient  en- 
cores  en  estât  et  qu'on  ne  face  pas  de  difficulté  de  les  rendre,  pour 
raison  de  quoy  vous  eussiez  peu  employer  l'intervention  du  s''  de  Fa- 
laise, qui  eust  possible  esté  bien  aise  de  se  prévaloir  de  cette  occasion 
pour  obliger  cez  Messieurs  de  Gènes,  et  eussiez  peu  en  toucher  un  mot 


'  Commune  de  Vaiicluse ,  canton  de  Ca- 
(lenet ,  arrondissement  d'Apt. 

'  Chef-lieu  de  canton  des  Bouches-du- 
Rliône,  arrondissement  d'Arles. 

"  Commune  du  canton  de  Cbâteaurenard , 
arrondissement  d'Arles. 

*  Chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement 
d'Arles. 

'  Chef-lieu  de  canton  des  Basses-Alpes, 
arrondissement  de  Digne. 

"  Chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement 
de  Digne. 

'  Commune  du  canton  de  Rians,  arron- 
dissement de  Brignoles. 


'  Saint-Paul-du-Var  appartient  aux  Alpes- 
Maritimes  ,  arrondissement  de  Grasse ,  canton 
de  Vence. 

'  Aujourd'hui  Rognes,  arrondissement 
d'Aix ,  canton  de  Lambesc. 

'"  Chef-lieu  de  canton  de  l'arrondisse- 
ment d'Arles. 

"""  jNous  avons  déjà  vu  qu'Embrun  est 
im  chef-heu  d'arrondissement  des  Hautes- 
Alpes,  ainsi  que  Sisteron;que  Manosque  est 
un  chef-liea  de  canton  de  l'arrondissement 
de  Forcalquier;  que  Cadenct  et  Cavaillon 
sont  deux  chefs-lieux  de  canton  du  dépar- 
tement de  Vauclusc. 


[1629]  À  SA  FAMILLE.  631 

à  M""  le  chevalier  de  la  Valette  h  qui  j'en  escriplz  un  mot  et  M""  le  con- 
seiller Anlelmy  aussy.  Si  cet  homme  arrive  encores  à  temps  de  par  de 
là  avant  que  vous  en  soyez  party,  je  vous  prie  de  vous  y  employer 
aultant  que  vous  jugerez  le  pouvoir  faire  et  s'il  s'en  peult  rien  recouvrer, 
voyez  de  le  faire  remettre  à  ce  messager  afin  qu'il  le  puisse  emporter 
à  celluy  qui  l'a  depesché;  sinon,  voyez  de  luy  faire  escripre  un  petit 
mot  pour  luy  donner  advis  de  ce  qui  s'y  sera  faict  ou  qui  s'en  peult 
attendre,  et  conserver  surtout  vostre  santé,  sur  quoy  je  finis,  de- 
meurant, 

Monsieur  mon  frère. 

vostre  trez  humble  et  Irez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  I'eiresc. 
A  Aix,  ce  dernier  mars  idag. 


Si  vous  pouvez  vous  entretenir  par  occasion  avec  quelqu'un  de  Nice 
ou  du  pais  d'alentour  qui  ayt  esté  h  la  Torble  '  qui  est  vis  à  vis  de  Mo- 
naco assez  proche  du  lieu  jusques  où  est  allé  l'armée  de  M'  le  duc  de 
Guise,  informez  vous  un  peu  de  lestât  auquel  est  une  grande  fabricque 
antique  qu'on  dict  avoir  esté  aultresfois  bastie  pour  trophée  à  l'honneur 
d'Auguste  lorsqu'il  eut  vaincu  les  peuples  des  Alpes  et  s'il  y  auroit  aul- 
cuues  vestiges  de  la  vieille  inscription  qui  y  avoit  esté  mise  laquelle  est 
rapportée  par  le  Pline  aux  termes  que  vous  trouverez  par  le  billet  cy 
joinct^. 


'  La  Turbie  est  un  village  des  Alpes- 
Mai'itiincs,  h  18  kiloinùtres  de  Nice. 

'  Bibliothèque  nationale ,  nouvelles  acqui- 
sitions françaises,  n°  617 1,  fol.  Itb'j.  Ori- 
ginal. Sur  le  second  feuillet  de  cette  lettre 
(fol.  /i58)  Peiresc  a  copld  deux  inscriptions 
qu'il  indique  (th  Anlibe,  sur  la  muraille  du 
quay  du  port;»  ce  sont  celles  que  M.  Edm. 
Blanc  a  publiées  dans  Y  Hpiffrapliie  antique  du 
département  des  Alpes-Maritimes  (  Nice  ,1878, 
in-8°),  p.  laa  et  jaS,  n"  96  et  96.  A  ce 
même  feuillet  458  est  attachd  un  billet  sur 


lequel  est  copiée  ir  l'inscription  des  Trophées 
d'Auguste  posez  sur  les  Alpes,  qu'on  dict 
avoii"  estd  à  la  Torbie  vis  h  vis  de  Monaco 
ou  ez  environs?).  Voir  Corpus  itucript,  taU, 
t.  V,  part.  Il,  p.  ao6,  n°  7817. 

Dans  le  registre  III  de  la  collection  Peiresc , 
h  la  Mf'janes,  on  trouve  (fol.  187)  cette  der- 
nière inscription  précAlde  du  posi-seriptum 
de  la  lettre  du  3i  mars  lôag.  Ainsi  la  copie 
de  la  Mt^janes  ne  contient  qu'une  vingtaine 
de  lignes ,  le  quart  à  peine  de  la  lettre  ori- 
ginale. 


632  LETTRES  DE  PEIRESC  [1629] 

CLXXXIX 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON   DE   BIANS, 
À  ANTIBE. 

Monsieur  mon  frère, 
A  ce  matin  en  allant  au  palais  j'ay  receu  voz  despesches  du  S""  avec 
la  lettre  de  M'  de  Vance;  hier  au  soir  j'avois  eu  celle  du  30"=  mars, 
et  le  soir  précédant  celle  du  Si'"'^  dont  j'ay  tousjours  faict  part  à  M' le 
Premier  Présidant  qui  commançoit  à  se  ])laindre  de  vostre  silence.  Il  a 
esté  infiniment  aise  d'apprendre  les  particularitez  que  vous  avez  es- 
crittes,  et  moy  aussy  qui  vous  en  remercie  bien  humblement,  comme 
aussy  delà  recherche  des  inscriptions^  et  médailles  grecques  dont  me 
faicles  feste ,  et  de  la  description  de  ce  petit  Amphithéâtre  et  du  Cirque  de 
Nostre-Dame  de  Cimiez ,  qui  souloit  estre  l'ancienne  ville  CEMELLENSIS 
où  estoit  l'Evesché  ou  citté  du  diocèse,  d'où  dependoit  Nice'-'.  J'oubliay 
de  vous  dire  de  voir  l'Abbayie  de  S^  Pons  de  hors  la  ville  de  Nice', 
où  il  y  a  alTorce  inscriptions,  et  de  demander  le  signorVlisse  Galeano 
que  nous  avons  cogneu  en  Avignon,  pour  renouer  correspondance  pour 
les  orangeries,  ayant  esté  bien  aise  qu'ayez  veu  la  forme  de  conserver  les 
spalieres  d'Orangers  dont  M'  le  baron  de  Vance  se  trouve  si  bien.  La 
description  que  m'avez  faicle  de  ce  tombeau  et  bas  relief  où  il  y  a  une 
barque  et  une  figure  couchée  m'a  fort  doimé  dans  la  visière,  principale- 
ment sur  ce  que  vous  dictes  que  l'ouvrage  est  de  bonne  main  et  par 
consequant  du  Paganisme  et  de  la  Grèce,  qui  faict  que  ce  ne  peult  estre 
que  chose  trez  curieuse.  Aultrement  si  n'eussiez  parlé  delà  bonne  ma- 
nière j'eusse  prins  cela  pour  un  Jonas  sorty  du  ventre  de  la  balleine 

'  Dans  la  copie  de  la  Méjanes  (registre  III,  de  la  colline  qui  domine  Nice,  du  côté  du 

fol.  189)  tout  le  commencement  de  la  pré-  nord.  On  y  voit  toujours  les  ruines  dont 

sente  lettre  a  élé  ainsi  résumé  :  trJ'ay  receu  parle  Peiresc.  Un  couvent  de  religieuses  oc- 

loules  vos  lettres;  je  vous  remercie  bien  de  cupe  l'ancien  siège  diocésain, 
la  recherche  des  inscriptions.»  '  Saint-Pons  est  en  amont  de  Nice,  sur 

'  Cimiez  est  aujourd'hui  encore  le  nom  les  bords  du  Paillon. 


[1629]  À  SA  FAMILLE.  6S9 

couché  soubz  une  plnnle  <1(!  Couqje  comme  il  se  void  en  plusieurs 
vieux  tombeaux,  uiais  en  ce  cas  la  balleitio  y  paroislroit,  de  laquelle 
estant  chose  payenne  ce  peult  estre  des  apparlenHiiccs  de  la  navifratiori 
d'Ulysse,  qui  meriteroil  bien  d'estre  acquise  si  c'est  chose  indifférente 
au  possesseur  et  qui  se  puisse  commodément  porter  par  mer  à  Mar- 
seille ^ 

Mardy  au  soir,  le  jour  mesme  de  voz  dernières,  je  crois  que  vous  avez 
eu  de  mes  lettres  par  Luca  Napoli,  messafjer  d'Avignon  à  Gènes,  et  le 
mesme  soir  arriveront  icy  Briançon  et  le  moine  Chabert,  avec  afforce 
lettres  pour  vous  du  Prieur  de  Roumoulles,  et  afforce  papiers  pour  vous 
et  pour  moy.  Il  envoya  deux  lettres  de  change  l'une  de  looo  libvres, 
de  vostre  chef,  adressée  par  Tallemant  à  Guez  à  Marseille,  et  l'aultre 
de  i5oo  libvres  par  Du  Pin  à  M""  Fraisse,  lesquelles  j'envoyay  hier 
au  sire  Maynard  pour  les  porter  et  faire  accepter  à  ceux  qui  les  doivent 
payer;  je  les  endossay  toutes  deux,  non  pas  comme  ayant  receu  le 
contenu,  mais  pour  prier  ccz  Messieurs,  à  sçavoir  ledict  Guez  qui  a 
quinze  jours  de  veue,  de  payer  les  looo  libvres  au  dict  s'  Maynard,  à 
qui  j'escrivis  de  les  retirer,  et  garder  jusques  à  ce  qu'il  en  eust  aullre 
ordre  de  vous.  Et  pour  M'  Fraisse  je  le  priay  de  se  payer  de  ce  qui  luy 
estoit  deub  de  vostre  dernier  compte,  et  d'acquitter  ce  que  je  debvois, 
et  me  mander  ce  qu'il  y  auroit  de  reste,  pour  en  suyvre  par  aprez 
l'ordre  qui  se  pourroit  prendre.  Le  Prieur  vous  mande  aussy  de  retirer 
/i5o  libvres  du  Prieur  de  Mousliers,  et  5o  libvres  de  l'hoste  de  la 
Pomme.  Je  luy  escrivis  encores  le  mesme  soir  pour  l'adverlir  de  l'ar- 
rivée de  cez  gents,  et  l'oster  de  la  peine  où  mes  précédantes  Ictlrcs  le 
pouvoient  mettre.  Je  ne  vous  envoyé  pas  ses  lettres  de  crainte  qu'elles 
ne  courent  fortune  de  vous  manquer  en  chemin  s'il  y  a  à  faire  quelque 
allée  ou  venue  sur  le  subject  de  vostre  dcputation. 

J'ay  eu  lettres  de  M"^  de  Tliou  d'Alexandrie,  qui  estoit  revenu  du 
Caire  et  du  Mont  Sinaï,  et  estoit  sur  le  poinct  de  faire  voill^  sur  un 
grand  navire  pour  s'en  revenir. 

'  Ici  s'arrêlo  la  copie  de  la  Mt'janes,  copie  qui  n'est,  comme  on  le  voit,  qu'un  simple 

extrait. 

vi.  80 


634  LETTRES  DE  PEIRESG  [1629] 

De  Paris  on  escript  du  1 8'"'=  que  la  princesse  Marie  avoil  esté  mise 
au  boys  de  Vincennes  pour  la  tenir  en  asseuranceS  et  qu'elle  avoit 
esté  prévenue  peu  de  jours  avant  son  partement  assigné  au  i^"  de 
mars. 

Au  reste  Beaufort  a  eu  tort  de  ne  m'advertir  des  commoditez  de 
vous  escrire.  Pour  le  coup  ce  sera  par  M"^  de  Meaux  mon  cousin  que 
vous  recevrez  la  présente,  avec  les  nouvelles  de  son  arrest  et  je  demeu- 
reray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peibesc. 
A  Aix,  ce  jeudy  au  soir  5  avril  1C29'. 


CXC 
À  MONSIECR  DE  VALAVEZ. 

Monsieur  mon  frère, 

Je  pense  qu'à  ce  soir*  vous  aurez  eu  par  M'  de  Meaulx*  mon  cousin 
celle  que  je  vous  escrivis  l'autre  jour  en  responce  de  voz  despesches 
du  3o,  3i  mars  et  3  avril.  A  ce  matin  j'en  ay  eu  une  autre  du  /i""" 
avec  plusieurs  inscriptions  et  autres  papiers  que  j'ay  veuz  trez  volon- 
tiers. Je  pense  que  puysque  le  messager  d'Italie  ne  vous  avoit  rendu  le 
jour  précédant  de  mes  lettres,  il  l'aura  faict  ce  jour  là  pour  le  moings 
qui  estoit  le  quattriesme  de  son  départ  d'icy. 

J'ay  tant  faict  de  reproches  au  sieur  Beaufort  de  ce  qu'il  ne  m'avoit 
faict  advertir  des  commoditez  de  vous  escrire,  qu'il  n'a  pas  voulu  laisser 

'  H  s'agit  de  la  princesse  Marie-Louise  '  15iblio(hèquenalionale,nouvellesacqui- 

rlo  Gonzague-Glèves ,  fille  du  duc  de  Man-  silions  françaises,  n°  6171,  fol.  i6o.  Auto- 

loue,  qui'avait  éié  arrêtée  par  ordre  de  la  graphe. 

reine-mère  à  Couloniiniers,   le   11   mars.  '  Dans  la  copie  de  la  Méjanes  (registre  III , 

Voir  tous  les  mémoires  du  temps,  surtout  fol.  191)  on  a  mis  :  que  ce  soir. 
ceux  de  Bassoiiipierre  (  IV,  35).  Cf.  le  recueil  *  Variante  de  la  copie  di  la  Méjanes  :  de 

Peiresc-Dupuy  (II,  2  85).  Meaux. 


[1629]  À  SA  FAMILLI-:.  G35 

escliopper  celle  cy  sans  m'en  donner  advis  dont  j'ay  esté  bien  ai«e,  pour 
vous  l'aire  part  de  ce  que  nous  avons  eu  ce  jourd'liuy  de  Paris  du  -^.o  du 
passé,  dont  vous  verrez  le  principal,  le  reste  n'eslant  (|ue  des  relations 
de  la  Cour  du  7  mars,  et  par  consequant  bien  surannf^es. 

J'ay  receu  un  second  exemplaire  de  l'ordonnance  du  Hoy  que  je  des- 
seignois  vous  envoyer  h  tout  Lazard,  mais  David  '  m'est  venu  conjurer 
à  mains  joinctes  de  luy  en  laisser  faire  l'édition,  pendant  cez  feriatz 
qu'ils  ont  vacance  des  Factunis,  ce  que  je  ne  luy  ay  peu  refuser.  Jujjeant 
bien  que  vous  en  aviez  assez  veii,  et  mon  cousin  de  Meaulx  aussy,  pour 
qui  en  partie  je  l'envoyois  de  par  delà,  pour  ne  vous  soussier  |)as  tant 
du  reste.  Madame  de  Breson  et  Mad"^  des  Essars  s'en  venant  demain 
en  Avignon,  je  me  suis  chargé  de  vous  faire  leurs  excuses. 

Le  Prieur  de  Beaugentier  m'a  envoyé  une  boitte  de  fleurs,  où  il  y 
avoit  un  bouquet  de  Pescher  double  beau  à  merveilles.  Et  de  cez  gros 
Narcisses  doubles  et  triples  de  prodigieuse  grosseur  au  prix  de  tout  ce 
que  j'en  avois  veu.  Entr'aulrcs  l'Anémone  HEGATA  de  M"' de  Bonnaire, 
fort  grosse,  fort  rouge  vermeille  avec  grosse  pelluche  au  mitan,  et 
les  grandes  feuilles  d'allentour  avoienl  de  grosses  rayeures  blanches, 
comme  les  Œuilletz  vermeils  rayez  de  blanc,  et  par  consequant  Irez 
belles,  mais  elle  commance  ù  passer,  à  mon  grand  regret,  car  j'eusse 
esté  bien  aise  de  la  vous  pouvoir  garder.  Il  y  a  plusieurs  autres  belles 
Anémones  à  peluche,  incarnate,  rouge,  brune,  amaranthe,  et  quelques 
Tulipes  rebordées. 

Le  sieur  Rostagni  s'est  plaint  à  M''  de  Mondevergues  de  n'avoir  j)as 
esté  advcrty  de  la  réception  des  plantes  qu'il  vous  avoit  envoyées  par 
le  laquay.  Je  pensois  que  vous  luy  eussiez  escript  le  jour  de  vostre 
partement,  et  luy  ay  escript  que  vous  l'aviez  faict,  et  que  je  pensois, 
comme  je  le  faicts  encore,  que  vostre  lettre  se  fust  esgarée.  Je  luy  ay 
faict  les  remerciments  réitérez  de  vostre  part  et  de  la  mienne  en  deue 
forme. 

Au  reste  j'ay  prins  un  trez  grand  plaisir  au  grifTonement  que  m'avez 

'   Le  célèbre  imprimeur  d'Aix  sur  leipiel  on  peut  voir  le  i-ocueil  Peiresc-Dupuy  (II,  670). 

80. 


636  LETTRES  DE  PEIRESC  [1629] 

faict  de  ce  bas  relief,  que  j'eslime  pouvoir  estre  rapporté,  selon  la  des- 
cription que  vous  en  l'aictes,  à  Circe  dans  soti  antre,  toutes  cezfgures  qui 
dansent  et  cornent  on  puent  du  tympanum  (comme  je  pense  que  faict  la 
plus  proche  de  l'autel  ou  base  que  vous  dictes)  pouvant  estre  de  cezper- 
sona{res  enchantez,  et  la  barque  propre  au  suhject.  C'est  grand  daumage 
qu'elle  n'ayl  esté  en  lieu  où  elle  se  lïist  mieux  conservée,  et  où  vous 
en  peussiez  mieux  disposer,  principalement  puisque  vous  en  trouvez  le 
dessein  de  bonne  main. 

J'avois  fort  souvent  eu  et  veu  la  coppie  de  l'inscription  PVERl 
SEPTENTRIONIS,  mais  je  n'avois  pas  sceu  les  ornemenlz  et  ouvrages 
que  vous  y  avez  remarquez  qui  sont  notables,  car  le  vase  d'em  bas 
représente  les  premes'  [sic)  que  l'on  donnoit  aux  vainqueurs  ez  jeux 
publiques,  et  les  sept  palmes  qui  sont  par  dessus  sont  aultant  d'essavs 
de  sa  gentilesse. 

Les  inscriptions  renversées  ou  autrement  employées  en  la  fabrique 
de  cez  grosses  tours  monstrent  que  lesdictes  tours  ne  peuvent  pas  estre 
si  antiques  que  vous  les  jugiez,  et  que  seulement  on  s'y  est  servy  de 
grands  quartiers  de  pierre  qui  avoient  autres  foys  esté  possible  em- 
ployées en  de  plus  anciens  bastimenz.  Ce  que  vous  avez  remarqué 
de  l'amphithéâtre  et  de  la  naumachie  est  fort  vraysemblable;  si  elle 
n'est  au  niveau  de  la  mer,  il  falloit  qu'on  y  fit  venir  l'eau  des  aque- 
ducs dont  vous  avez  Irouvé  des  fragmentz.  Il  seroit  bon  de  s'enquérir 
de  combien  loing  pouvoit  autres  foys  venir  l'eau  qu'on  y  conduisoit, 
et  quel  nom  a  le  lieu  de  la  source,  et  le  ruisseau  ou  rivière  qui  en 
découle. 

L'inscription  de  l'Ara  sepulchralis  que  vous  avez  trouvée  soubs 
l'autel  de  la  chapelle  de  Grimauld^  n'est  pas  à  négliger,  mais  je  crains 
que  n'ayez  obmis  quelques  lettres,  ou  allongements  de  jambages  de 
lettres  qui  peuvent  en  parfaire  le  sens  possible  comme  je  l'ay  mis 

'  Ou  lit  primes  dans  la  copie  de  la  Mé-  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de 

janes.  Dragciignan.  Son  éjjlise  paroissiale,  bâlie  en 

'  Le  golfe  de  Griniaud  est  entre  Saint-  granit  (est-ce  la  ciiapelle  mentionnée  par 

Tropez  et  Saintc-Maxitne.  Grimaud  est  un  Peiresc'?),  avait  appartenu  aux  Templiers. 


[1629J  À  SA  FAMILLE.  637 

au  papier  cy  joiiicl;  si  vous  avez  lo  loisir  de  l'aller  conférer,  ii  ne  sera 
que  bou. 

Si  vous  vous  arreslez  là  davantage,  il  n'y  aura  pas  de  danger  de 
m'envoyer  à  l'advance  les  inscriptions  que  vous  rencontrerez,  parceque, 
en  cas  qu'y  peussiez  avoir  mes  responces,  vous  y  pourriez  suppléer  les 
diflicultcz  de  la  première  lecture. 

M'  Lombard  debvoit  mettre  plus  tost  sur  le  compte  de  M'  Lange 
que  sur  le  mien  les  médailles  qu'il  a  ravagées  chez  le  pauvre 
M''  Vacon  '.  Si  je  sçavois  à  quoy  il  se  |)Iaict,  je  verrois  de  luy  préparer 
quebjue  revanche,  soit  en  libvres  ou  autres  curiositez,  n'estant  raiso- 
nable  qu'il  m'ayt  prévenu  de  tant  d'iioimesteté.  Je  seray  bien  aise  de  le 
cognoislre  et  d'aprcndre  les  moyens  de  le  servir. 

Le  sieur  Lombar,  juge  d'Anlibo,  est  de  mes  amys.  Il  n'y  aura  pas 
de  danger  quand  vous  i'employerez  de  par  delà,  si  laissez  quelque 
recberclie  à  faire. 

Je  voulois  faire  anter  ma  treille  avec  des  marcottes  qu'on  nous  a 
envoyées  de  Frejus  de  cez  raisins  muscatz  à  rangs  blancs  et  noirs,  mais 
je  ne  trouve  poinct  de  cette  gomme  que  vous  y  faisiez  mettre,  ce  qui 
m'a  faict  différer  pour  attendre  vostre  responce.  J'en  ay  envoyé  trois 
belles  marcottes  au  Prieur  de  Beaugcntier  par  le  laquay  du  sieur  du 
Puget,  qui  m'avoit  apporté  les  fleurs. 

Et  sur  ce  je  finis  estant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trcz  alTectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

Les  sieurs  Guez  et  Fraisse  ont  accepté  les  lettres  de  change.  Le  pre- 
mier prie  d'excuser  s'il  attend  le  terme,  et  le  second  me  mande  qu'il  luy 
estoit  deub  2i3  libvres  d'un  costé  et  aultres  choses  d'autre,  et  qu'il 
aura  de  bon  io53  libvres.  J'ay  mandé  au  sieur  Maynard  de  recevoir 
ce  qu'on  luy  payera,  et  de  le  garder.  Cependant  vous  pourrez  venir. 

'"  IjPS  Vacon,  qui  étaient  Marseillais,  ont  doiind  un  ëviVjne  au  siège  d'Apt.  Le  collection- 
neur Vacon  n'a  pas  Irouvd  place  dans  le  Dictionnaire  de  M.  UonuaQii. 


638  LETTRES  DE  PEIRESC  [1633] 

M""  le  Nonce  escript  du  99  mars  (\uc  falto  Pasqua  le  Roy  s'en  venoit 
de  par  deçà,  mais  que  cela  pou  voit  encore  changer. 

A  Aix,  ce  dimanche  au  soir  8  avril  1629  '. 


CXCI 
À   MONSIEUR,  MONSIEUR   DE  VALLAVEZ, 

À  MARSEILLE. 

Monsieur  mon  frère, 

.l'ay  reçeu  la  vostre  par  La  Vigne  avec  le  mémoire  du  s''  Lambert, 
que  j'ay  trouvé  merveilleusement  salle.  Je  luy  faicts  responce,  pour 
luy  demander  une  taxe  par  articles,  et  non  en  gros,  pour  voir  si  je 
pourroys  avoir  de  quoy  payer  quelque  pièce  particulière,  car  à  son 
compte  le  thresor  de  Venise  ne  luy  suffiroit  pas.  La  Vigne  m'a  dict  qu'en 
venant  il  a  veu  arriver  un  navire.  Si  c'esloit  celuy  du  S'  Esprit  de  Pa- 
tron Lombardon,  avec  ma  caisse  de  livres  mss. ,  je  serois  merveilleuse- 
ment consolé  et  possible  vangé  de  la  discourtoisie  et  desraisonable  cherté 
de  ce  marchand.  Car  si  le  P.  Théophile  a  receu  mes  lettres  de  Constan- 
tinople,  il  m'aura  possible  envoyé  pour  des  simples  pièces  de  5  sols, 
des  vases  dont  ce  marchand  demande  des  piastres  à  centaines. 

J'avoys  escript  au  Vice  Légat  d'Avignon  par  l'homme  de  madame  de 
Meaux  que  je  fis  passer  oultre,  mais  j'avoys  oublié  de  vous  en  donner 
advis  parce  qu'on  me  pressoit  et  de  l'expédier  luy  et  d'expédier  La 
Vigne  et  d'aller  au  palais  pour  l'affaii'e  de  la  ville  d'Arles  et  de  l'Arche- 
vesque^,  laquelle  lut  enfin  jugée. 

J'ay  esté  ravy  des  nouvelles  que  vous  me  dictes  des  galères  de  M""  de 

'  Autographe  de  la  collection  Moi-risou,  prescjue  inti'gralenient.   On   n'a  supprime 

h  Londres,  couiniuniqué  par  M.  Thibau-  qu'une  douzaine  de  hgnes,  au  comraence- 

deau.  Le  document  a  été  imprimé  dans  le  ment,  entre  trei  volontiers  et  j'ay  receu  un 

catalogue  de  la  collection  Morrison  (t.  V,  second  exemplaire,  ainsi  iinelejmst-scn'ptum. 
p.  100).  Dans  la  copie  de  la  Mdjanes  celle  "  L'archevêque  d'Arles  était  alors  Jean 

lettre    a,   par   exception,    été    reproduite  Jaubert  de  Barrault. 


[1633]  À  S\  FAMILLE.  639 

Cre({iiy.  Et  me  tardera  d'appreiHlre  qu'elles  soient  arrivées  à  bon  port. 
Je  ne  vous  avois  pas  demandé  le  cheval  pour  le  bon  père,  parce  que 
je  croyois  que  vous  deubsicz  revenir  vendredy  comme  vous  m'aviez 
dicl  et  que  je  n'estimoys  pas  que  vous  trouvassiez  là  des  affaires  plus 
.  importantes  ne  plus  pressantes  que  celles  que  vous  aviez  laissées  icy, 
qui  vont  tousjours  de  mal  en  pix,  et  auxquelles  il  l'ault  se  resouldre 
de  mettre  quelque  ordre,  avant  qu'elles  se  portent  à  des  extremitez 
trop  mal  réparables,  .l'entends  que  ma  nièce'  veult  congédier  demain 
sa  Cliaberte,  qui  fut  véritablement  mariée  le  i  may  à  S'  Saulveur  avec 
ce  fou  de  La  Vigne,  aprez  la  publication  de  deux  bans  et  la  dispence 
du  Iroisiesme,  et  neautnioings  pour  la  forme  ils  avoient  faict  semblant 
d'y  retourner  une  seconde  foys  et  de  feindre  que  le  prebstre  y  avoit 
trouvé  de  la  difficulté.  De  sorte  qu'il  nous  fault  sans  autre  dellay  pour- 
voir à  cela,  et  prendre  cette  occasion  des  remonstrances  convenables  à 
faire  sur  ce  subject  à  la  maistresse  de  celte  fdle. 

D'ailleurs  M"  du  Lieu^  est  icy  et  n'y  sera  qu'un  jour  ou  deux  pour 
le  différant  qu'il  a  avec  Moreau,  résolu  de  rompre  l'ordinaire  et  refuser 
les  postes  si  on  ne  luy  faict  raison  du  tradiment  que  Cappus  luy  a 
faict  soubz  main,  et  soubz  le  nom  emprunté  de  Moreau.  A  quoy  vous 
pouvez  vous  entremettre  pour  obliger  les  uns  ou  les  autres  à  se  mettre 
en  leur  debvoir.  C'est  pourquoy,  de  crainte  que  l'affaire  de  M'  Bour- 
gogne ne  vous  retienne,  je  vous  envoyé  ce  garçon  exprez  afin  qu'il  vous 
plaise  de  vous  rendre  icy  de  la  meilleure  heure  que  vous  pourrez  sauf 
d'achever  une  autre  foys  l'affaire  de  M'  Bourgoigne,  ce  qu'attendant  je 
demeurcray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  ettrez  obéissant  frère  et  serviteur, 

DE  Peihesc. 
A  Aix,  ce  a 9  may  i633. 

Vous  pourrez  voir  ma  lettre  à  M'  Lambert  avant  que  la  rendre.  Si 

'  La  femme  de  Claude  de  Fabri,  le  futur  '  L'ajjeiit  des  jwsles  si  souvent  menlionm^ 

marquis  de  Hians.  dans  le  recueil  l'ciresc-Dupuy. 


640  -  LETTRES  DE  PEIRESG  [1634] 

j'eusse  eu  mon  homme  céans,  j'eusse  volontiers  retenu  coppie  de  son 
mémoire  et  de  la  lettre  que  je  luy  escripts  pour  juger  de  sa  responce. 
Car  je  suis  un  peu  picqué  au  jeu  de  ce  costé  là.  S'il  avoit  retenu  coppie 
de  son  mémoire,  vous  n'auriez  que  faire  de  luy  rendre  celuy  qui  est 
cy  joinct,  et  suffiroit  de  luy  rendre  ma  lettre. 

[Post-scriplum  sur  l'enveloppe.^  J'avois  oublié  de  renvoyer  à  M'  de 
Gastines  un  imprimé  en  tafetas  que  je  vous  prie  de  luy  rendre  avec 
mes  trez  humbles  remerciments,  puisque  je  vois  qu'on  faict  article  de 
bien  moindres  choses.  J'envoye  aussy  à  M""  Gassaigne  une  feuille  que  je 
luy  avoys  promise  long  temps  y  a. 

Mon  homme  estant  arrivé  à  temps,  je  luy  ay  faict  retenir  aultant  de 
ma  lettre  au  s""  Lambert'. 


CXCII 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VAL  AVEZ, 

BARON  DE   niANS  ET   VIGUIEU   POUR  LE   ROY  EN  LA  VILLE   DE  MARSEILLE. 
(Avec  un  sac  pour  M' ie  prevost  Blanc  de  Tollon.) 

Monsieur  mon  frère, 

Mad''"''  de  Lombard  s'en  va  aujourd'huy  mesmes  à  vostre  secours  et 
vous  dira  les  résolutions  de  son  frère  qui  vint  hier  disner  céans  et  me 
dict  que  c'estoit  à  Lambesc  qu'il  cstoit  allé  et  non  à  Sallon  où  il  lal- 
loit  qu'il  allast  de  nécessité,  mais  que  mecredy  il  s'en  iroit  vous  voir. 
J'avoys  desja  parlé  à  sa  sœur,  en  sorte  qu'il  eust  esté  bien  sourd  s'il 
n'eust  entendu  qu'il  me  desobligeoit  de  se  faire  tant  tirer  la  manche, 
et  je  pense  que  ce  fut  ce  qui  le  fit  résoudre  de  venir,  et  de  me  dire  ce 
qu'il  me  dict,  à  quoyjele  confirmay  fort.  Jay  envoyé  la  lettre  de  Marroc 
qui  a  promis  responce  dans  deux  heures.  M"'  Magus  attend  l'ordinaire 
de  sammedy  pour  vous  porter  les  nouvelles,  et  par  luy  je  lascheray  de 
vous  envoyer  ce  qu'il  fault  pour  M'  Fredeau,  s'il  plaict  à  Dieu.  Vous 

'  Bibliolbèquc  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n'ôiyi,  fol.  606.  Autographe. 


[I63/iJ  À  SA  FAMILLE.  641 

remerciant  du  papier  et  de  la  cire  d'Espa{jiie.  Je  croys  que  vous  ayez 
là  M''  Rully  et  (|ue  s'il  se  resould  d'y  aller  travailler,  ce  pourroit  bien 
estre  un  moyen  à  Maistre  Denys  de  s'arrcsier  ceste  année  pour  y  aj>- 
prendre  quelque  chose  de  son  meslier.  Je  vous  remercie  de  la  lettre  de 
M""  de  Nismes^  On  mande  de  la  Cour  que  l'on  y  a  trouvé  fort  mauvaise 
l'introduction  tant  du  hault  days  que  du  Monseijjneur  au  sermon^,  et 
que  l'on  en  devoit  escrire  par  commandement  du  Roy,  tant  au  P.  Voi- 
sin' qu'à  M'  le  G[ouverneur] ,  qui  ne  sera  pas  une  petite  mortifica- 
tion à  mon  advis,  dont  il  pourroit  bien  faire  son  proflit,  s'il  escoutloit 
un  peu  plus  qu'il  ne  faict  le  conseil  de  ses  amys  et  serviteurs,  et 
s'il  mesprisoit  de  si  petits  advantages  que  sont  touts  ceux  qu'on  luy 
magnifie  tant  en  toutes  cez  nouveaultez  qui  n'ont  rien  de  si  solide  ne 
de  si  puissant  que  la  bonne  intelligence  avec  ceulx  qui  le  peuvent 
servir. 

Je  pense  que  mon  neveu  vous  avoit  escript  ce  qui  s'esloit  passé  à 
l'audiance  lundy  dernier,  où  toutes  les  Chambres  assemblées  en  robbe 
rouge  fut  publiée  la  déclaration  du  Roy  pour  Monsieur,  mais  je  ne  sçay 
si  cez  lettres  vous  auront  esté  rendiies  avant  vosire  départ  pour  Roys- 
gency.  M'  l'Archevesque  "  et  M'  de  Senez'^  s'y  trouvèrent  au  dessus 
du  Doyen  et  les  contes  de  Grignan"  et  de  Roulbon"'  aprez  les  gents  du 
Roy,  comme  les  ofllciers  du  Scneschal  et  les  consuls,  fort  solennelle- 
ment mandez.  Et  possible  que  M«'  le  Mareschal  y  seroit  venu  sans  une 
difiiculté  qu'il  avoit  cy  devant  l'aicte  de  monter  à  l'audiance  aprez  les 
Présidants,  à  quoy  il  se  seroit  peu  trouver  des  expédiants  pour  saulver 

'  Antliinie-Dcnis  Colion  occupait  le  siège  '  Louis  do  Brelel.  Voir  recueil  Peiresc- 

de    Mines   depuis    le    uiois  de    novembre  Dupuy  {passim). 
i63q.  '  Louis  Ducliaine. 

'  Dans  la  copie  de  la  Mtijanes  (reg.  III,  '  La  comt»'  de  (îrignan  avait  M  érigi'e 

fol.  i()5)on  trouve  cette  phrase  explicative:  en  io55»n  faveur  des  Casiellane  Adhcniar 

ffau  sermon  ou  faveur  du  mareschal  de  Vilry  <le  Monteil,  qui  s'i'leignirent  en  tyii  avec 

dans  la  cathi'drale. .  .  »  le  gendre  de  M°"  de  St'vigoé. 

'  Le  P.  Aiulrti  Voisin,  de  la  Compagnie  '  La  cnnitd  de  Boulbon  (près  Tarascon) 

de  Jésus,  est  mentionné  dans  les  Aniinles  du  fut  érigée  en  1G07  au  profil  des  Oraison  et 

collège  royal  Bourbon  d'Aix  publiées  par  devait  passer  plus  taixl  nu   président  de 

i'abbé  Méchin  (1 ,  84  à  çfh).  Uaousset,  ancêtre  du  héros  de  la  Sonora. 

»i.  81 


6^2  LETTRES  DE  PEIRESC  [1634] 

la  chefvre  et  le  choux,  mais  avec  tout  ce  mal  entendu,  il  estoit  plus 
difficile  de  faire  desmordre  persone.  Sur  quoy  je  finis  demeurant. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  oheyssant  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
A  Aix,  ce  a4  febvrier  i634. 


Je  vous  envoyé  enfin  le  sac  des  papiers  de  M' le  Prévost  de  Toullon 
puisque  le  neveu  de  M'  de  S'"  Croix  ne  les  est  pas  venu  prendre  coniMl 
avoit  dict;  vous  les  luy  pourrez  faire  tenir  par  voye  asseurée,  et  en 
sorte  qu'il  ne  se  puisse  pas  mouillera 


CXCIII 
À  MONSIEUR  DE  VALWEZ'. 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  receu  par  le  muletier  tout  ce  que  vous  m'avez  envoyé,  dont  je 
vous  remercie  et  vous  renvoie  la  lettre  de  M""  de  Spinouse  pour  servir 
de  mémoire  des  arbres,  bien  raarry  qu'il  n'aye  adjousté  ses  mulelz  aux 
nostres  pour  achever  de  porter  les  arbres  dont  il  nous  pouvoit  accom- 
moder. Si  M'  Lange  m'eusse  adverty  du  dessein  de  M"'  de  Vins,  je  luy 
eusse  bien  dict  ce  que  vous  me  mandez.  On  vous  reporte  vostre  malle 
de  cuir  aprez  avoir  mis  voz  papiers  en  vostre  chambre  et  Corberan  vous 
envoyé  les  meubles  que  vous  luy  avez  demandez.  Je  verray  de  faire 
chercher  aujourd'huy  le  porte  feuille  des  mémoires  du  jardin  puisque 
vous  ne  l'avez  pas  trouvé  là  comme  je  pensois.  M""  le  Mareschal^  partit 

* 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvellesacqui-  '  L'adresse  manque, 

sitions  françaises,  n°  5171,  fol.  58i.  Auto-  '  Il  s'agit  de  Nicolas  de  l'Hospilal,  ina- 

graplie.  La  copie  de  la  Méjanes  omet  le  rëchal  de  Vitry.  Voir  à  son  sujet  le  recueil 

post-scriptum  de  rautogra])he;  on  y  trouve,  des  Lettres  de  Peiresc  aux  frères  Dupuy  (t.  II 

cil  revanche,   un  paragraphe   initial   era-  et  lll ,  passiin). 
pruntd  h  la  lettre  du  39  mai  i633. 


[1634]  À  SA  FAMILLE.  ()43 

dimanche  pour  aller  h  la  tour  d'Aiguez  faire  un  baptesme  avec  la  mar- 
quise d'Oraison.  Madame  la  Maresclialle'  alla  donnera  disner  aux  pau- 
vres de  rilostel  Dieu  avant  que  partir  et  print  assignation  au  jour  de 
Noslre  Dame,  pour  y  réitérer  un  pareil  acte  de  charité.  On  disoit  hier 
que  Barenie  monstroit  une  lettre  de  M' l'Archevesque  suyvant  laquelle 
il  l'attendoil  à  soupper  chez  luy  du  costé  de  Jouques,  od  il  estoit  allé. 
Je  ne  sçay  comme  j'oubliay  de  vous  advertir  que  par  le  jugement  du 
procès  du  comte  de  Grignan,  bien  qu'il  aye  obtenu  une  bonne  partie  de 
ce  qu'il  demandoit,  ce  neantmoins  ça  esté  en  façon  et  en  des  termes 
qui  ont  tellement  satisfaictsa  partie  adverse,  qu'elle  n'a  pas  laissé  d'en 
aller  remercier  ses  juges,  attendu  que  les  detractions  et  séparations  de 
biens  favoriseront  fort  son  acquisition.  C'est  néanmoins  M'  le  comte 
de  Grignan  qui  a  levé  l'arrest.  Pour  M""  de  Vins,  je  ne  me  trouvay  pas  du 
jugement  par  disgrâce,  et  quoy  qu'il  ne  tesmoignasse  pas  d'en  eslre  trop 
contant  il  avoit  neantmoins  plus  d'occasion  qu'il  ne  s'imaginoit,  à  ce 
que  j'en  apprins  des  motifz  de  l'arrest,  et  luy  avois  offert  un  expédient 
pour  sortir  d'affaires  entièrement.  Je  ne  sçay  s'il  l'aura  clioisy  comme 
il  pouvoit  faire,  car  je  ne  l'ay  pas  depuis  reveu. 

Je  vous  envoyé  les  nouvelles  que  je  receuz  hier  du  coslé  de  Gènes 
avec  des  lettres  qui  me  furent  apportées  de  chez  M"'  le  Marcschal  aprez 
son  despart,  lesquelles  j'ouvris  ayant  rccongnu  la  lettre  do  M""  do  la 
Fayette,  pensant  y  trouver  des  nouvelles,  mais  je  n'y  en  trouvay  point 
et  n'ay  sceu  faire  tenir  la  lettre  qui  y  estoit  jointe  pour  M'  de  Torenc 
qui  s'en  est  allé  long  temps  y  a  sans  que  je  sçache  si  c'est  chez  luy 
ou  plus  loing.  Toutesfois  je  l'envoyeray  encores  demander  et  je  demeu- 
reray, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  Irez  humble  et  trez  affectionné  frère  et  serviteur, 

DE  Peuîesc. 
A  Aix,  ce  premier  de  mars  i634. 


'  Lucrèce-Marie  Bouhier,  femme  de  Nicolas  de  i'Hospital.  (Mêmes  indications  qae  pour 
le  maréchal.) 

8t. 


644  LETTRES  DE  PEIRESC  [1634] 

J'oubliois  de  vous  dire  comme  Beiioiste  ^  est  morte  depuis  lundy  et 
fut  enterrée  le  soir  du  mesme  jour;  je  m'en  vas  de  ce  pas  faire  prier 
Dieu  pour  elle  à  la  Magdelaine*. 


CXCIV 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ'. 

Monsieur  mon  frère, 
Je  n'ay  à  ce  coup  rien  receu  par  l'ordinaire  qui  vous  fusse  addressé, 
mais  à  ce  soir  M'  le  marquis  de  Narmoustier*  m'a  envoyé  par  un  des 
gardes  de  M""  le  Mareschal  un  pacquet  de  M''  de  la  Fayette  addressé  à 
vous  que  j'ay  ouvert  pour  voir  de  quelles  nouvelles  il  vous  faisoit  feste, 
et  ne  trouvant  pas  qu'il  s'enfonçast  en  matière  si  avant,  parce  que  le 
garde  m'a  demandé  responce  pour  sa  descliarge  de  vostre  pacquet,  j'ay 
creu  que  c'estoit  une  tacite  demande  des  nouvelles  que  nous  pouvions 
avoir,  dont  je  me  resoubz  de  luy  envoyer  un  extraict,  ne  trouvant  pas 
que  d'assez  long  temps  il  en  soit  venu  de  gueres  plus  importantes  qu'à 
ce  coup  cy.  A  quoy  se  peult  encores  adjouster  que  l'on  escript  à  Ma- 
dame la  comtesse  de  Garces  que  M"'  le  Cardinal,  estant  allé  voir  l'Am- 
bassadeur de  Venise,  avoit  dict  tout  hault  que  la  Roy  ne  Mcre  s'en  re- 
venoit  et  que  passant  devant  l'hostel  de  Luxembourg  il  avoit  dict  que 
l'on  pouvoit  apprester  le  logis  de  bonne  beure.  Je  n'ay  point  eu  de 
gazelle,  mais  je  n'ay  pas  laissé  de  la  voir  et  ay  trouvé  que  le  gazettier 
disoit  le  mariage  du  Cardinal  de  Lorraine  avec  la  princesse  Claude,  et 
qu'aprez  icelluy  il  esloit  venu  à  Nancy  avec  son  espouse  en  compagnie 
des  trouppes  françoises  lesquelles  s'estoient  emparées  de  Luneville 

'  Probablemenl  une  servante  de  la  famille  *  Bibliotbèquenationale,nouvellesacqai- 

de  Fabri.  Ce  qu'ajoute  Peiresc  au  sujet  des  sitions  françaises,  n"  6171,  fol.  583.  Ori- 

prièi-cs  qu'il  va  demander  pour  la  ddfimle  ginal. 
à  l'église  de  sa  paroisse,  rappelle  les  tou-  '  L'adresse  manque, 

cbautes  pages  des  livres  de  raison  oii  l'on  '  Sur  Louis  de  la  Trémoïlle,  duc  de 

voit  les  vieux  serviteurs   traités  par  lenre  ISoirmoustier,  voir  le  recueil  l'eiresc-Dupuy 

maitres  comme  de  vieux  amis.  (II  et  III,  passiin). 


A  SA  FAMILLE. 


6àb 


[1634] 

où  avoit  esté  faict  le  dict  mariage  dont,  le  inareschal  de  la  Force'  avoit 
envoyé  l'advis  au  Roy  par  le  s""  d'Espenan'^  J'ay  receu  des  lettres  du 
Prieur  de  Roumoules  avec  des  papiers  coiicerriantz  le  diiïerent  de  M'  de 
Bordeaux^  ensemble  une  lettre  poui'M""  le  Baillil".  Je  ne  sçay  si  vous 
aurez  sceu  une  nouvelle  contention  plus  grande  que  toutes  les  précé- 
dentes que  nous  avons  eu  cez  jours  passez  avec  M'  le  Mareschal  sur  ce 
que  la  Cour  avoit  ordonné  que  le  grelfier  de  Manosque  apporteroit  l'ex- 
traict  de  certaine  délibération  de  la  maison  commune  pour  raison  de 
laquelle  il  avoit  esté  ordonné  que  le  premier  Consul  viendroit  informer 
la  Cour  de  ce  dont  il  seroit  enquis  et  Mons'  le  Mareschal  par  une 
ordonnance  a  suspendu  l'exécution  de  l'arrest  avec  des  termes  si  oul- 
trageux  que  je  ne  sçay  plus  ce  qu'il  veult  qu'on  juge  du  conseil  qu'il 
prend,  car  il  veult  que  ses  adjournementz  ayent  esté  ordonnez  par 
la  Cour  contre  ce  greffier  et  ce  consul  en  liayne  de  ce  qu'ilz  sont  ser- 
viteurs du  Roy,  dont  la  Compagnie  s'est  tenue  pour  grandement  of- 
fensée [et]  a  délibéré  de  nouvelles  remonstrances,  sur  quoy  je  finis, 
demeurant, 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  trez  humble  et  trez  obéissant  frère  et  serviteur, 

i)£  Peu\ësc. 
A  Aix,  ce  4*  mars  i634. 

Je  suis  en  peine  des  lettres  de  M'  de  Thorenc,  car  on  disoit  qu'il  ve- 
noit  et  je  n'en  ay  point  de  nouvelles  et  vous  ne  m'en  avez  point  laissé 
d'ordre  particulier*. 


'  Le  maréchal  Jacques  Nompar  de  Gau- 
mont,  duc  de  la  i"'orcc,  est  menlioniié  dans 
le  recueil  Peiresc-Dupuy  {passim). 

'  Roger  de  Bossosl,  comte  d'Espenan, 
maréchal  de  camp. 


^  Le  dill'érend  de  Henri  de  Sourdis  avec 
le  duc  d'Épcriion. 

'  Le  bailli  de  Forbiii. 

'  Biblinthètpie  nationale ,  nouv.  acq.  fr. , 
n"  5171,  fol.  585.  Original. 


646  LETTRES  DE  PEIRESC  [1634] 


CXGV 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VAL.VVEZ, 

BARON  DE  RI  ANS  ET  VIGUIER  POUR   LE   nOY  EN  LA  VILLE   DE  MARSEILLE, 

À  BEAUGENTIER  ' 

Monsieur  mon  frère, 
J'ay  esté  bien  aise  d'apprendre  et  par  vostre  lettre  et  par  le  retour 
de  M"^  le  Prieur  de  Beaugenlier  le  bon  estât  de  nostre  jardin  et  l'ad- 
vancement  que  vous  avez  desjà  faict  à  la  besongne  et  que  vous  ayiez  tant 
de  contentement  de  cez  ouvriers  de  Marseille  dont  je  vous  félicite  de 
tout  mon  cœur  aussy  bien  que  de  l'arrivée  de  M'  Lombard  en  bonne 
santé  qui  trouvera  encore  assez  d'exercice  à  son  tour  à  ce  qui  reste  à 
faire  principalement  pour  la  conduicte  et  dérivation  des  eaux  tant  de 
la  fontaine  que  de  la  Sueiuile.  J'ay  esté  bien  ayse  aussy  que  vous  ayez 
esté  quitte  à  si  bon  marché  de  la  neige  du  jour  de  caresme  prenant 
que  nous  eusmes  bien  icy  pareillement,  mais  elle  n'y  dura  pas  deux 
heures,  dont  ma  suppression  d'urine  avoit  faict  le  pronostic  dez  le  jour 
précèdent.  Et  c'est  ce  mesme  pronostic  qui  m'a  esté  réitéré  plusieurs 
foys  depuis  ceste  Lune  et  mesmes  à  ce  matin  que  j'ay  peine  de  croire 
que  le  froid  ne  nous  fasse  encore  quelque  mauvais  tour.  C'est  pour 
quoy  si  les  Orangers  pouvoient  attendre  au  commencement  de  la  Lune 
suyvante  on  seroit  hors  d'une  grande  appréhension  qu'en  les  tondant 
plustost  ilz  ne  se  hastent  trop  de  pousser  des  bourgeons  qui  puissent 
estre  surpris  trop  tendres  par  le  froid,  car  c'est  ce  qui  tiie  plustost  les 
arbres  que  tout  aultre  inconveniant.  J'ay  appris  que  M'  Fredeau^  a  de 
la  besongne  pressante  à  Marseille  pour  huict  jours  avant  qu'il  vous 
puisse  aller  voir.  Je  serois  bien  marry  qu'il  manquast  d'y  estre  pendant 
vostre  sesjour.  Et  pour  le  mont  ^thna  je  trouve  fort  bonne  vostre  con- 

'  On  a  mis  au  dos  ce  sommaire  :  Leltre  *  Au  sujet  du  peintre  Fredeau,  voir  le 

de  M'  de  Peiresc  a  M'  de  Valavès  sur  des        recueil  des  Lettres  de  Peircsc  aux  frères  Dvr- 
desseins  de  peinture  poui"  Beaugencier,  etc.       puy  (t.  II,  p.  826). 


[163/i]  À  SA  FAMILLE.  647 

ception  d'en  représenter  rembrasement  en  son  commencement,  auquel 
temps  on  commence  à  fuyr,  mais  si  i'aultil  neantmoins  présupposer  que 
la  pluye  des  cendres  aye  précédé  le  grand  embrasement  et  par  con- 
séquent commencé  de  couvrir  comme  la  neige  la  surlace  de  la  terre  et 
les  fueilles  des  arbres.  Et  le  mal  est  que  l'ovale  est  si  petite  que  je  ne 
pense  pas  qu'on  y  en  puisse  représenter  grande  chose,  mais  pour  peu 
qu'il  y  en  aye  il  suflira. 

Quant  à  ceste  teste  de  Janus,  je  n'avois  pas  songé  de  la  faire  repré- 
senter en  la  forme  qu'elle  est  et  ne  l'avois  envoyée  que  pour  faire  assub- 
jettir  M'  Fredeau  à  prendre  quelque  chose  au  moins  de  la  barbe  ou  de 
la  ressemblance  des  visages  de  la  dicte  teste  de  Janus,  quand  il  fera  les 
visages  de  cez  deux  frères  qui  sauvèrent  leui-s  parenz  de  l'embrasement, 
mais  puisque  le  trouvez  bon  j'approuve  fort  aussy  de  mettre  en  quelque 
lieu  à  part  dans  la  mesme  cheminée  ceste  seule  teste  de  Janus  en  deux 
visages  en  forme  d'une  médaille  comme  elle  est,  mais  pour  l'inscription 
il  y  faudroit  un  peu  songer  avant  que  la  faire  escripre  afin  de  l'appro- 
prier au  subject  et  à  vostre  intention  le  plus  que  faire  se  pourra;  quand 
il  n'y  aura  que  cela  à  faire  nous  nous  passerons  bien  de  M'  Fredeau. 
J'ay  envoyé  voz  lettres  à  M"'  de  Thorents  et  pensons  avoir  à  disner 
demain  le  V.  Dom  Scribe  avec  le  Prieur  de  Meulau  '  son  collègue  et  les 
aullres,  mais  ils  se  sont  excusez  sur  un  grand  calarre  qui  avoit  surpris 
ce  pauvre  P.  Dom  Scribe.  Le  s"  Saurac  commence  à  se  vouloir  desdire 
et  à  les  vouloir  rançonner  quelque  parole  qu'il  en  eusse  donnée  à  M' le 
président  de  Paule  et  à  M'  de  Rongnac  tellement  qu'ilz  en  sont  bien 
en  peine;  il  a  achepté  un  olfice  de  trésorier  de  France  et  trouvé  du 
fondz  pour  le  payement  d'icelluy  sans  y  employer  le  prix  de  ceste  pièce 
là,  de  sorte  qu'il  n'a  plus  tant  de  nécessité  de  vendre  comme  il  avoit 
lors  auquel  temps  si  Dom  Polycarpo  m'eusse  creu  il  eusse  faict  signer 
les  articles  et  s'il  nie  croit  il  en  fera  aultant  pour  le  s''  de  Canaux  sur 
les  olfres  que  luy  a  faictes  de  ce  qu'ilz  voudront  de  sa  pièce  voysine. 


'  Eslce  MéoIaii8  (département  dos  Basses-Aliics,  arrondissement  de  Barcelounelte,  canton 
du  Lauzct)? 


6^8  LETTRES  DE  PEIRESC  [163iJ 

aultrement  il  les  rançonnera  à  son  tour  quand  il  les  verra  en  nécessité 

de  passer  par  ses  mains,  sur  quoy  je  finis  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  obéissant  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
A  Aix,  ce  7*  mars  i634  '. 


CXCVl 
À  MONSIEUR  DE  VALAVEZ^ 

Monsieur  mon  frère, 
Maistre  Denys*  est  arrivé,  et  m'a  apporté  la  poire  que  nous  taslerons 
Dieu  aydant  à  disner  ou  à  soupper.  Et  je  feray  tenir  à  Lyon  les  lettres 
de  M''  Le  Febvre  à  M""  de  Rossy,  à  cette  fin  que  s'ils  ont  là  de  ces  poires 
de  sang  de  bœuf,  qu  il  nous  en  puisse  envoyer  plustost  que  ne  sçau- 
roient  venir  celles  de  Langres,  craignant  que  la  saison  ne  s'en  trouve 
trop  advancée.  J'ay  dit  à  M""  de  Vergons  ce  que  je  vous  avoys  mandé  du 
Jambuquier  cerisier.  11  croid  qu'il  pourra  venir  de  boutteure;  c'est 
pourquoy  s'il  s'en  peult  coupper  des  branches  exprez  à  marcotter,  en- 
voyez m'en,  laissant  tousjours  à  chevelleure  celle  qui  est  proche  de 
terre,  pour  la  pouvoir  tirer  l'année  prochaine  bien  enracinée.  Si  vous 
allez  faire  les  Festes*  à  Marseille,  je  me  doubte  que  vous  ne  per- 
diez l'occasion  de  recevoir  à  Boysgency  M'  Maran^  qui  vous  vouloit 
aller  voir  sur  l'occasion  de  se  trouver  à  S'  Maxemin  le  vendredy  S'.  Je 
tascheray  de  le  persuader  d'anticiper  son  voyage  et  de  passer  par  Mar- 
seille en  allant,  pour  aller  par  TouUon  et  Boysgency  à  S'  Maximin, 
Mais  il  est  si  cérémonieux  qu'il  dict  qu'il  aymeroit  mieux  ne  vous  y  pas 
trouver,  que  si  vous  y  estes.  Le  rentier  m'avoit  dict  plus  de  deux  jours  y 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui-  *  Les  fêtes  de  Pâques, 

sitions  françaises , n"  5 1 7 1 ,  fol.  687.  Original.  '  Le  professeur  de  droit  à  l'université  de 

*  Sans  adresse.  Toulouse ,  déjà  mentionné  dans  le  recueil 

^  Le  jardinier  de  Belgentier.  Peiresc-Dupuy. 


[163A]  À  SA  FAMILLE.  649 

a  qu'il  vous  alloit  trouver.  Il  est  si  acharné  à  ses  procez  qu'il  ne  sçait 
où  il  en  est,  et  se  ruine  à  petit  feu  inutilement.  Les  nouvelles  de  Berre' 
vont  tousjours  de  bien  en  mieux  Dieu  raercy,  Roger  du  Martigues  as- 
seuraiit  qu'il  n'y  a  nulle  apparance  de  peste,  luy  qui  avoit  jugé  peste 
dez  le  commencement  celle  de  cette  ville  que  les  médecins  ne  vouUoient 
poinct  advoiier. 

Je  ne  sçauroys  envoyer  là  à  M'  Fredeau  les  deux  figures  que  je  voul- 
droys  de  luy,  parcequ'il  fault  que  je  me  face  entendre  à  luy  de  vive 
voix,  autrement  il  y  auroit  trop  facilement  de  l'équivoque. 

Je  suis  fort  aise  que  le  Jossemin  double  pouice,  et  encores  plus 
que  M'  d'Arène  en  aye  faict  une  ante.  La  question  sera  qu'elle  puisse 
eschappcr.  Et  qu'il  l'aye  mise  en  lieu  commode  et  facile  à  transporter 
en  hiver.  Le  voyage  que  va  faire  maistre  Denys  ne  nous  servira  pas 
pour  la  conservation  de  cette  plante.  Il  fault  prendre  paliance.  Ce  ne 
sera  de  guieres  bon  cœur  que  je  luy  signeray  son  attestatoire,  puisqu'il 
nous  laisse  si  mal  à  poinct  et  à  contre  temps.  L'année  prochaine  luy 
eust  esté  plus  commode  et  ne  nous  eust  pas  tant  incommodez.  C'est 
nostre  malleur. 

Puysque  les  allignementz  de  la  terrasse  ne  s'accordent  pas  avec  le 
bout  de  l'allée,  il  en  fauldra  corriger  le  deffault  avec  un  demy  rond  ou 
cabinet  au  fonds,  eji  attendant  autre  temps  plus  opportun,  estant  bien 
aise  que  la  muradle  de  cloison  se  soit  abbattue  avec  si  peu  de  daumage 
des  Orangers  de  la  spaliere. 

Corberan  vous  a  achepté  de  l'estain  que  M'  Suchet  a  choisy,  et  a 
trouvé  un  muletier  pour  Rians,  par  qui  je  vous  envoyeray  aussy  les 
nouvelles  de  l'ordinaire  que  nous  venons  de  recevoir.  Estant  bien  marry 
({ue  je  n'ouvris  dernièrement  le  pacquet  de  M""  de  la  Fayette,  puisqu'il 
y  avoit  pour  moy  des  lettres  si  curieuses  comme  sont  celles  de  ce 
P.  Gilles'^  à  qui  j'ay  depuis  escript.  Et  n'eusse  pas  faict  dilliculté  de 

'  Chef-lieu  (le  canton  de  l'arrondissement  le  recueil  Peiresc-Du|)uy  (pnssim)  et  le  i-e- 

d'Aix.  cueil,  déjà  cite  plusieui-s  fois,  du  P.  Apol- 

"  Sans  doute  le  P.  Gilles  de  Loches,  ca-  linaire,  complément  eu  divers  points  de  la 

pucin  missionnaire,  sur  lequel  on  peut  voir  [)rësenle  pubhcation. 

rr.  8i 


650  LETTRES  DE  PEIRESG  [1634] 

l'ouvrir,  si  j'eusse  creu  que  c'eust  esté  de  M"'  de  la  Fayette ,  mais  je  n'en 

cognoissoys  pas  l'escritture,  et  craignoys  de  me  mesprendre  comme  il 

m'estoit  advenu  une  autre  foys.  Le  mai  est  que  le  reproche  que  m'en 

aviez  faict  m'a  faict  dispencer  d'en  ouvrir  un  autre  adressé  à  ung  où. 

j'ay  rencontré  justement  ce  que  je  ne  voulois  pas  trouver,  mais  je  n'en 

ay  pas  leu  grand  chose  dez  que  j'ay  peu  cognoistre  la  part  d'où  il 

venoit,  et  cela  sera  cause  que  je  n'en  ouvriray  plus  que  je  ne  cognoisse 

mieux  ou  la  lettre  ou  le  cachet.  Vous  priant  d'excuser  cette  équivoque, 

et  demeurant. 

Monsieur  mon  frère , 

vostre  trez  humble  et  trez  obéissant  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
A  Aix,  ce  8  avril  i634. 

Je  vous  prie  de  faire  part  A  M'  Aycard  des  nouvelles,  mais  pour  le 
billet  de  la  Ligue  j'estime  qu'il  n'en  fault  poinct  rien  laisser  apprendre 
de  nostre  part,  ne  la  croyant  pas  trop,  et  si  cela  doibt  estre  on  ne  le 
sçaura  que  trop  tost.  M""  le  Prince  arriva  à  Bagnols  il  y  eut  hier  8  jours, 
et  en  partit  mecredy  pour  Nismes.  On  croid  qu'il  aye  ordre  de  se  tenir 
sur  la  frontière  de  Roussillon,  à  l'embarquement  des  trouppes  d'Italie 
à  Barcelone. 

L'ordinaire  de  Paris  a  esté  anticipée  en  la  datte  de  M'  du  Puy  du 
vendredy  au  mecredy.  Et  toutes  foys  les  Gazettes  du  i  avril  n'ont  pas 
laissé  d'y  venir  incontinent,  ce  qui  monstre  qu'on  les  doibt  imprimer 
plus  d'un  jour  à  l'advance.  Car  si  le  paquet  ne  s'estoit  clos  que  le  ven- 
dredy, je  pense  qu'ils  en  eussent  dict  un  mot,  et  que  noz  lettres  eussent 
esté  préalablement  rendues,  si  ce  n'est  qu'on  ne  les  ayt  envoyées  de 
Lyon  par  la  Bourgogne,  auquel  cas  elles  ne  pouvoient  estre  à  Paris  que 
le  sammedy^ 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisitions  françaises,  n°  Siyijfol.  SSg.Autogrfiphe. 


[1635]  À   SA  FAMILLE.  651 

CXGVII 
À  MONSIEUR  DE  VALAVE7/. 

Monsieur  mon  frère , 
L'ordinaire  nous  apporta  hier  vostre  lettre  du  aU  au  matin,  oii  nous 
fusraes  infiniment  aises  d'apprendre  le  favorable  accueil  que  vous  avoit 
faict  Monseigneur  le  Cardinal  de  Lyon,  dont  je  fis  part  à  noz  amys,  et 
en  envoyay  coppie  à  M' le  presid[ent]  Seguiran  à  Toullon,  avec  celle 
des  nouvelles  de  la  Cour.  Je  vouloys  vous  envoyer  incontinant  un 
homme  exprez,  mais  je  jugeay  qu'il  seroit  bon  d'attendre  un  peu  si  je 
pourroys  avoir  voz  lettres,  qui  me  furent  enfin  apportées  par  Moricau. 
Et  y  en  ayant  trouvé  une  pour  le  s'  d'Hemery*,  formée  d'une  seule 
queiie  sans  aulcun  cachet  soubz  l'enveloppe  de  M"'  le  Mareschal  adressée 
à  vous,  je  me  trouvay  obligé  de  la  faire  couvrir  et  d'y  joindre  un  mol 
de  compliment,  que  j'ay  adressé  à  M""  Seguiran,  de  qui  je  receus  en- 
cores  plus  tard  en  me  couchant  une  lettre  que  je  vous  envoyé,  où  vous 
trouverez  la  fantaisie  de  ce  personage  qui  a  mené  son  carrosse  jus(|ues 
au  Bausset^;  j'avoys  prévenu  cez  vœux  de  M'  Seguiran,  luy  ayant  faict 
part  des  nouvelles  de  la  Cour  et  d'Italie,  mais  non  pas  de  toutes,  ne 
particulièrement  des  chasses  des  Em[inen]ces  Barberines,  que  je  vous 
ay  réservées  au  cas  que  vous  les  vcuilliez  débiter,  comme  je  pense  qu'il 
n'y  aura  pas  de  danger;  bien  leur  ay  je  mandé  ce  qui  est  de  l'arme- 
ment de  Naples,  pour  ce  qu'ils  avoient  interest  d'en  estre  advertys.  J'ay 
pareillement  escript  à  M"'  de  Montmeyan,  et  luy  ay  envoyé  ce  matin  un 
paquet  de  M'  de  Sisteron  que  M""  de  Cabrios  m'avoit  envoyé  hier  au 
soir.  N'ayant  pas  voulu  user  de  la  privaulté  de  l'ouvrir,  qu'il  avoit  re- 
mise à  vostre  discrétion,  parceque  en  toute  façon  jay  bien  jugé  que  les 
nouvelles,  ne  pouvant  estre  que  vieilles,  ne  pouvoient  pas  nous  ap- 

'  L'adresso  manque.  '  Le  Beausset  est  un  clicf-Iieu  de  canton 

'  Micliel  Purticelli,  sieur  d'Emery,  le  ce-        du  dëpnrtenieut  du  Var,  arrondissement  de 
lèbre  financier,  mort  le  a3  mai  i65o.  Toulon. 

8a. 


652  LETTRES  DE  PEIRESC  [1635] 

prendre  chose  qui  vaille,  puisque  de  la  semaine  suy vante  il  n'y  avoit 
encore  rien  de  résolu  formellement.  Et  je  croysque  ce  qui  l'a  retardé, 
oultre  les  causes  plus  générales,  pourroil  bien  estre  l'attente  du  pro- 
cureur Gailhard  (à  qui  on  a  faict  prendre  la  poste  à  Lyon,  pour  sup- 
pléer le  deffault  des  propositions  de  l'Assemblée),  si  l'on  a  promis  le 
mesme  fonds  aux  Ministres  qu'ils  avoient  attendu  d'ailleurs. 

L'on  vous  a  envoyé  des  saulvegardes  tant  pour  Rians  que  pour  Boys- 
gency,  et  le  procureur  du  Soûl  vous  a  faict  r'alTraischir  la  vieille  com- 
mission du  Parlement  de  Paris,  et  adjouster  une  nouvelle  depuis  le 
decez  de  feu  Madame  de  Bressieux  '  pour  appeiler  son  héritier,  pour 
raison  de  quoy  il  a  fallu  que  le  jeune  Gailhard  luy  ayt  payé  une  pis- 
tole  ou  environ. 

Il  y  a  une  despesche  du  Roy  au  Parlement  qui  sera  ouverte  ce  matin 
avant  l'audience,  vraysemblablement  sur  le  faict  de  l'arrestement  de 
Puylaurens^,  et  nous  y  resouldrons  ce  que  nous  debvrons  faire,  pour 
aller  au  devant  de  S.  Em[inen]ce,  combien  que  je  croys  que  si  Sad[icte] 
Em[inen]ce  eust  faict  dessein  de  venir  si  tost,  vous  nous  eussiez  faict 
donner  quelque  advis  à  l'advance,  afin  que  nous  le  puissions  prendre 
au  giste  quelque  part,  pour  esviter  les  incommoditez  de  la  campagne, 
où  la  pluye,  le  soleil  et  le  vent  et  l'incommodité  des  boiies  ou  aultres, 
pourroient  oster  toute  la  grâce  à  cez  petits  devoirs,  et  de  l'attendre  long 
temps  en  un  lieu,  je  veux  dire  plus  d'un  jour,  il  y  auroit  aussy  quelque 
chose  à  dire. 

C'est  pourquoy  vous  nous  obligerez  bien  si  vous  pouvez  faire  ad- 
vancer  quelqu'un  pour  nous  advertir  de  la  resolution  que  vous  aurez 
apprinse  de  la  routte  et  du  temps  de  la  veniie,  afin  que  s'il  passe  en 
cette  ville  nous  le  puissions  salliier  dans  Lambesc,  et  s'il  passe  ailleurs, 
que  nous  le  puissions  prendre  à  Sallon,  ou  aux  Pênes',  ou  à  Aubaigne, 

'  Marguerite  de  Morgues,  nièce  et  veuve  '  Sur  Antoine  de  Lage,  duc  de  Puylau- 

de  Louis  de  Grolde  Mëvolhon,  marquis  de  rens,  voirlerecueilPeiresc-Dupuy  (II,  43'j; 

Bressieux,  baron  de  Rians  et  de  Lauris,  III,  12,  i3i,  etc.) 

lequel  avait  vendu  Rians  aux  Fabri  en  1 607  ;  '  Aujourd'hui  commune  du  canton  t!e 

elle  ne  laissa  pas  d'enfants,  et  les  La  Baume  Gardane,  arrondissement  d'Aix.  Le  nom  des 

Suze  héritèrent  des  Bressieux.  Pennes  a  été  porté  par  les  Vento.  Nicolas 


[1635]  \  SA  FAMILLE.  653 

ou  bien  à  Pertnys,  ou  à  Jouques,  s'il  passe  au  dessus  du  vent.  Auquel 
cas  Madatne  la  comtesse  de  Carces  luy  reservoit  sa  liltiere,  à  la  réqui- 
sition de  M''  de  S'  Chaumont,  pour  la  faire  advancer  du  costé  que 
S.  Eni[iiionJce  ordonnera. 

Corberan  a  envoyé  du  bled  à  Boysgency,  et  mis  ordre  de  faire  venir 
quelques  bestes  icy,  pour  servir  à  ce  qui  sera  le  plus  pressé  à  vostre 
passage'.  Lequel  attendant  en  bonne  dévotion,  je  finiray  demeurant, 

Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  obéissant  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 

A  Aix,  ce  a6  febv[rier]  iG35  '. 


CXCVIH 
À  MONSIEUR,  MOÎVSIKUR  DE  VALAVEZ, 

B\n0N  DE  niANS, 
À  AVIGNON  OU  EN  CHEMIN. 

Monsieur  mon  frère. 
Il  y  a  eu  tant  de  fatalité  pour  m'empescher  de  vous  faire  tenir  le 
pacquet  de  l'ordinaire,  que  je  ne  sçay  si  je  le  doibs  bazarder  une  troi- 
siesme  foys,  aprez  qu'un  homme  de  pied  despesché  exprez  l'a  rapporté 
de  deux  lieues  d'icy,  et  qu'un  courrier  despesché  par  la  Cour  a  esté  si 
sot  de  le  rapporter  encores  de  Noves,  disoit  il,  où  il  rencontra  le 
jeune  Mimata^.  Au  lieu  qu'il  avoit  ordre  d'aller  droict  à  vous  et  à  mon 
neveu  et  de  ne  partir  (pie  quand  vous  le  luy  diriez,  et  le  pix  est  que 
je  viens  de  voir  une  lettre  de  M""  de  S'  Chaumont*  d'hier  portant  que 

Vento,  baron  de  Peyiiiis, ancien  preniier  '  Bihiiolhèque nationale, Douvellesncqui- 

cnnsul  d'Aix,  fit  ëriger  ce  (ief  en  marquisat  silions  françaises,  n°  6171,  fol.  h-j/t.  Aiito- 

(1678).  (j^raphe. 

'   On  voit  que  Corberan  ne  se  contentait  '  S'agit-il  Ih  de  Joseph  de  Miniata  qui  fui 

pas  d'être  un  excellent  relieur  et  que  cet  assesseur  d'.\ix  en  i()5G? 
artiste  devenait  parfois  un  homme  d'affaires,  *  Voirie  recueil  Peiresc-Dupuy  (I,  48 1 

une  sorte  de  régisseur.  et  suiv.). 


654  LETTRES  DE  PEIRESC  [1635] 

M^  le  Cardinal^  vient  demain  coucher  à  Cenas^,  pour  eslre  icy  aprez 
demain  si  les  choses  ne  changent,  ce  qui  nous  tient  bien  encores  en 
bredouille,  à  cause  que  ce  nous  seroit  chose  bien  griefve  d'attendre  en 
chemin  bien  long  temps  com'il  fauldroit  si  l'on  ne  partoit  pas  de  quelques 
jours.  Ce  Mimata  disoit  que  vous  ou  mon  neveu  debviez  partir  dez  hier, 
et  j'appréhende  que  le  courrier  ordinaire  ne  vous  manque  en  chemin 
d'un  costé  ou  d'aultre.  Ce  qui  me  faict  resouldre  à  attendre  de  voz  nou- 
velles avant  que  le  bazarder,  de  crainte  que  vous  ne  le  regrettiez  trop 
par  aprez  s'il  vous  manquoit;  aussy  bien  ne  le  pouvez  vous  plus  avoir 
meshuy  à  temps  pour  escrire  par  l'ordinaire  où  j'ay  envoyé  exhor- 
ciser  *  le  Courrier  voir  s'il  s'en  vouldra  charger,  et  promettre  de  le  vous 
bailler  en  chemin,  auquel  cas  je  verray  si  je  le  hazarderay;  si  non  je 
le  garderay  et  ne  hazarderay  que  la  présente,  estant. 
Monsieur  mon  frère, 

vostre  trez  humble  et  trez  obéissant  frère  et  serviteur, 

DE  Peiresc. 
A  Aix ,  ce  97  febvr[ier]  i635*. 


CXCIX 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALLAVEZ, 

BARON  DE  BIANS, 
À  TOLLON. 

(recommandé  k  HONS'  AYCARD.) 

Monsieur  mon  frère, 
Aujourd'huy  sur  le  disner  M""  l'Assesseur  a  prins  la  peine  de  venir 
céans  pour  m'apporter  vostre  despesche  du  27  au  soir,  qu'il  m'eusse 
peu  envoyer  hier  au  soir  s'il  eust  voulu,  à  son  arrivée,  mais  ce  sont 

'  Alphonse  de  Richelieu ,  archevêque  de  '  Singulier  emploi  du  mot  exorciser. 

Lyon.  '  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acqui- 

'  5e«as,  commune  des  Bouches-du-Rhône,  sitions  françaises,  n°  5171,  fol.  577.  Ori- 

arrondissenient  d'Arles,  canton  d'Orgon.  ginal. 


[1635]  A  SA  FAMILLE.  655 

des  caresses  des  Fontetes';  il  n'a  pas  {jueres  mieux  traicté  M''  le  prési- 
dent du  Ghaine,  à  qui  il  a  porté  la  sienne  à  la  grande  messe  oi!l  il  estoit. 
Je  vous  l'emercie  bien  fort  de  voz  nouvelles  aussy  bien  que  de  celles 
de  M""  de  Sabran^;  elles  sont  venues  tout  à  poiiict  pour  aller  à  Paris 
par  l'ordinaire  d'à  ce  soir.  J'ay  envoyé  chercher  le  messager  de  TouUon 
pour  sçavoir  des  nouvelles  d'hier  de  cez  8  gailions.  11  m'a  asseuré 
qu'il  estoit  party  hier  au  soir  à  la  nuict,  et  qu'ils  n'avoient  poincl 
bougé  de  leur  poste,  dont  je  n'ay  pas  esté  si  marry  que  s'ils  avoient 
essayé  de  faire  descente  avant  que  les  fortifications  et  les  levées  soient 
en  estât.  Mais  Dieu  qui  est  juste  juge,  et  qui  leur  a  tant  donné  d'ad- 
vertissements,  et  en  dernier  lieu  par  la  tempcste  qui  a  suinmergé  troys 
galleres,  les  achèvera  de  confondre  s'il  luy  plaict  dans  leur  orgueil, 
ra'asseurant  que  cez  galleres  qui  sont  eschappées  sont  si  dellabrées 
qu'elles  ne  pourront  pas  si  tost  venir  se  joindre  aux  galbons.  Cepen- 
dant le  poste  que  cez  galbons  tiennent  me  faict  juger  que  c'est  le  rendez 
vous  de  toute  l'armée,  et  consequamment  que  c'est  de  ce  costé  là  plus 
tost  que  de  S'"  Marguerite  qu'ils  en  veullentquoy  qu'on  aye  dict  à  M'  de 
Sabran,  à  qui  je  respondray  par  le  prochain  ordinaire  de  vendredy. 

Vous  aurez  veu  ce  jour  d'huy  M""  du  Muy  qui  s'est  faict  porter  en 
littiere  et  s'en  alla  hier  coucher  à  Tourves.  J'avoys  à  l'advance  prié 
Mad*"^  Lombar  (sic)  de  luy  faire  apprester  un  bouillon  pour  son  disner 
en  passant  à  ce  jour  d'huy.  Et  luy  avoys  envoyé  l'homme  du  s'  Ruffe, 
qui  est  icy  attendant  encores  quelque  reste  de  ses  bardes.  Et  possible 
que  le  Jossemin  soit  mieux  en  fleur,  car  à  ce  que  je  puis  voir  il  ne 
songe  guieres  qu'à  cela  et  me  promet  de  la  vraye  essance  de  Jossemin, 
s'estant  chargé  de  troys  gros  morceaux  d'ambre  qu'il  estime  à  cent  pis- 
toles,  pour  y  employer,  et  à  dos  sachets  de  fleurs  seichées.  Cependant 
il  me  donna  bien  du  plaisir  l'aultre  jour,  à  me  faire  despescher  deux 

'  Y  aurait-il  là  quelque  allusion  h  des  rrfontaine»)  qui  jaillissaient  en  contre-bas 

personnes  qui  habiloienl  l;i  place  des  Fou-  du  sol. 

lêtes,  à  Aix?  —  On  sait  que  celte  place  '  L'ambassadeur  de  France  à  Gènes.  Voir 

doit  son  nom  h  d'anciennes  sources  {/oun-  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (tomes  II  et  III, 

teto,  en  provençal,  est  le  diminutif  de  foun  jmsxim). 


656  LETTRES  DE  PEIRESC  [1636] 

de  cez  gros  morceaux  d'ambre  dans  lesquels  je  trouvay  des  croustes 
d'animauix  insectes,  qui  me  donnent  bien  des  adresses  à  juger  du  lieu 
où  il  se  produict,  tout  aultre  que  ne  disoient  plusieurs  autheurs  qui 
vouloient  que  ce  fussent  des  excréments  de  baleine  '. 

J'ay  de  l'obligation  à  M"'  de  Torenc  de  l'honneur  de  son  souvenir  et 
vous  supplie  de  l'asseurer  que  je  suis  bien  son  sei'viteur  trez  humble 
et  très  obéissant 

et  le  vostre, 
DE  Pëiresc. 
A  Aix,  ce  a()  may  au  soir  i635  '. 


ce 


A  MONSIEUR  DE  VALAVEZ. 


Monsieur  mon  frère,  vous  aurez  eu  par  le  dernier  ordinaire  une 
lettre  du  sieur  Gela^  à  M"  de  Tliou  concernant  le  commandement  qu'il 
avoit  receu  de  la  part  du  Roy  pour  la  traduction*  de  l'animal  dédié  à 
Sa  Majesté^.  11  a  depuis  receu  d'autres  nouvelles  du  Cayre  outre  celles 
qu'il  avoit  concernant  l'arrivée  du  consul  Bermond  dont  il  vous  a  faict 
l'addresse  pour  rendre  à  M'  de  Thou  celles  qu'il  luy  escript  et  celles  du 
sieur  Sighezzi,  son  beau  frère '',  oïl  vous  pourrez  voir  à  quoy  se  trouve 


'  Peiresc,  celte  fois  encore,  est  en  avance 
sur  son  temps ,  se  montrant ,  en  cette  ques- 
tion de  l'origine  de  l'ambre,  aussi  attentif 
que  sagace  observateur.  On  trouvera  de 
nouvelles  preuves  de  l'heureuse  justesse  des 
aperçus  de  tout  genre  du  digne  ami  de  Gas- 
sendi, dans  un  petit  recueil  de  documents 
inédits  que  je  vais  publier  d'après  les  auto- 
graphes de  la  bibliothèque  de  Carpentras 
sous  le  titre  de  :  A'ote  inédites  de  Peiresc  sur 
quelques  points  d'histoire  naturelle. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouv.  acq.  fr. , 
11°  5171,  fol.  556.  Autographe. 


'  Le  sieur  Gela  a  élé  déjh  mentionné 
dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (111,  is6). 

*  Traduction  signifie  ici  :  action  d'em- 
mener, de  conduire. 

'  L'animal  destiné  à  Louis  XIII,  et  dont 
le  cardinal  F'r.  Barberini  devint  finalement 
le  possesseur,  était  l'alzaron  dont  il  a  été 
souvent  question  dans  les  précédents  vo- 
lumes. 

'  Ce  fut  un  correspondant  de  Peiresc. 
Voir  plusieurs  lettres  qui  lui  furent  adi-es- 
sées  par  ce  dernier  dans  le  registre  IV  des 
Minutes  de  l'Inguimbertine. 


[1636]  À  SA  FAMILLE.  657 

reduict  le  commerce  en  ce  pays  là,  si  on  en  demeuroit  aux  termes  du 
restabiissement  de  cet  homme  qui  s'est  si  mal  acquitté  de  son  deltvoir 
et  la  nécessité  qu'il  a  d'y  mieux  pourvoir  aprez  qu'il  aura  apparu  au 
Roy,  à  nos  seigneurs  ses  Ministres  de  la  pure  vérité  de  tout  ce  qui  leur 
a  esté  caché  jusque»  à  présent.  Et  cependant  si  quelqu'un  vouloit  faire 
délibérer  quelque  chose  de  plus  au  préjudice  dudict  sieur  Sighezzi,  il 
est  bien  raisonnable  de  poursuyvre  une  surseance  jusques  à  l'arrivée 
du  sieur  Attoviti,  député  de  touts  les  marchands  françois  résidants  sur 
les  lieux,  et  vous  ferez  acte  méritoire  de  vous  y  employer  pour  l'in- 
terest  du  public  et  de  porter  M'  de  Thou  et  cez  autres  Messieurs  qui 
vous  en  voudront  demander  quelque  instruction  particulière  et  que  vous 
jugerez  avoir  besoing  d'en  apprendre  des  nouvelles  pour  contribuer 
leur  authorité,  afin  que  la  nation  ne  soit  ruinée  en  ce  pays  là  si  faire 
se  peult.  Vous  verrez  ce  que  m'en  escript  le  bon  M'  Magy  avec  son 
patoys  et  son  franc  gauloys  '  et  je  pense  qu'on  y  peult  adjouster  foy. 
J'avoys  un  duplicata  des  informations  cy  devant  prises  des  mauvais 
desportements  et  mesnage  de  Bremond  que  je  vous  envoyé  aussy  à 
tout  hazard  pour  servir  au  besoing  en  attendant  l'arrivée  du  sieur  Atto- 
viti, qui  vient  sur  une  barque  attendre  d'heure  à  autre  et  apporte 
toutes  les  informations  et  instructions  nécessaires  pour  ce  regard.  Je 
vous  prie  et  conjure  de  vous  y  employer  vivement  pour  le  zeelle  que 
vous  avez  au  bien  public  et  pour  la  compassion  que  je  prendz  de  touts 
cez  pauvres  marchands  qui  sont  en  voye  de  perdition,  s'il  n'y  est  re- 
médié par  l'authorité  du  Roy  en  cognoissance  de  cause. 

Au  reste  je  dicts  à  M""  Gela  ce  que  vous  m'escripvez  avoir  appris  de 
la  bouche  de  M''  de  Thou  concernant  la  figure  de  marbre  qui  luy  cstoit 
destinée  et  le  désir  qu'd  auroit  de  sçavoir  ce  que  c'estoit,  et  en  vid  par 
hazard  sur  la  table  de  mon  estude  une  coupple  où  il  recogneut  la  mcsme 
figure  à  peu  prez  d'un  jeune  garçon  qui  a  sur  la  teste  un  meuflle  de 
iyon  et  en  ses  mains  des  serpens,  scorpions,  lyons  et  autres  animaux 
et  qui  a  deux  crocodiles  soubz  les  pieds  avec  des  lettres  et  characteres 

'  On  possède  diverses  lettres  de  Peircsc  à  Magy  dans  les  registres  III  et  IV  des  Minutre 
(le  ringuinibertine. 

»i.  83 


lATMSAU. 


658  LETTRES  DE  PEIRESG  [1636] 

hyerogliphiques.  Il  me  dict  aussytost  que  la  sienne  estoit  tout  de  mesme 
si  ce  n'est  qu'il  y  avoit  plus  d'escripture  ou  de  charactères  et  qu'elle 
estoit  plus  haulte  de  deux  doigts  que  les  miennes.  C'est,  à  ce  qu'il  dict, 
une  placque  de  marbre  noir  de  la  haulteur  et  largeur  de  la  main  d'un 
homme  faicte  comme  la  semelle  d'un  sabot  dez  vo .  .  .  de  l'espoisseur 
de  deux  doigts  ou  environ  contre  le  plat  ou  le  champ  de  laquelle  est 
espargnée  en  bas  relief  une  figure  selon  qu'elle  est  descripte  ci  dessus, 
mais  ce  sabot  ou  cette  semelle  de  sabot  ou  de  lœtton  est  fort  remply 
d'escripture  de  touts  costez;  enfin  j'ay  creu  qu'en  attendant  de  la  voir, 
je  ne  ferois  peut  estre  pas  mal  de  vous  envoyer  l'empreinte  des  miennes 
pour  la  monstrer  à  M''  de  Thou  et  luy  faire  comprendre  à  l'advance  à 
peu  prez  ce  que  ce  peult  estre,  le  sieur  Gela  m'ayant  asseuré  que  le 
sabot  de  M"'  de  Thou  n'est  pas  plus  large  que  le  mien,  ce  luy  semble, 
mais  qu'il  est  plus  hault  de  deux  doigts  ou  environ  et  consequemment 
la  figure  et  qu'il  y  a  recogneu  le  serpent,  le  scorpion  et  autres  ani- 
maulx  en  ses  mains.  Si  nous  en  avons  la  veue,  nous  en  dirons  possible 
un  jour  nostre  rastellée.  J'avoy  autres  foys  resvé  sur  la  petite  que  je  vis 
la  première  et  y  avois  rencontré,  ce  me  sembloit,  de  quoy  descouvrir 
possible  non  trop  hors  de  propos  voire  de  pénétrer  en  quelque  chosette 
des  charactères  du  derrière,  mais  la  concurrance  d'autres  particularitez 
aux  autres  de  mesme  sorte  m'a  apporté  de  la  difficulté  pour  laquelle 
souldre  j'aurois  besoing  de  plus  de  temps  et  de  quiétude  d'esprit  que 
je  n'en  ay  présentement,  combien  que  cez  divertissemens  ne  nuisent 
pas  à  ma  disposition  présente  pour  m'esloigner  un  peu  l'object  d'autres 
choses  fascheuses;  et  si  la  verve  me  peult  prendre  j'escriray  possible 
un  jour  pour  l'amour  de  M''  de  Thou  plustost  que  de  tout  autre  ce  qui 
m'en  estoit  venu  en  la  pensée,  si  je  trouve  qu'elle  puisse  quadrer  en 
la  sienne  comme  en  la  mienne.  L'on  me  faict  feste  de  deux  autres 
pareilles  qui  sont  à  Rome  chez  deux  curieux,  l'une  de  plus  d'un  pied  et 
demy  de  haulteur  et  l'autre  comme  la  mienne  plus  grande  dont  j'ay 
envoyé  demander  des  empreinctes  afin  d'essayer  de  concilier  toutes 
choses  et  de  n'y  rien  laisser  d'incompatible  dans  la  diversité  qui  s'y 
peut  rencontrer  des  appartenances  ou  dépendances  de  cette  figure.  Ce 


[1637]  \  SA  FAMILLE.  659 

que  j'ay  appris  de  plus  de  ce  sabot  de  marbre  est  que  la  durté  n'en 
est  pas  telle  qu'avec  un  coutteau  l'on  ne  l'entame  plus  facilement  qu'il 
ne  seroit  à  désirer  comme  touts  les  marbres  noirs  {généralement  tenant 
de  la  nature  et  de  la  graisse  du  bitume  sont  communément  plustosl 
tendres  que  durs.  Celle  que  j'ay  est  de  marbre  noir  aussy,  mais  il  y  a 
de  la  meslange  verdastre  aussy  bien  qu'en  la  petite  tout  de  mesmes 
comme  en  un  gros  poids  romain  en  forme  de  pommes  rondes  applalies 
et  dessus  comme  les  fromages  d'Auvergne  et  c'estoit  ce  que  les  anciens 
appelloient  marmor  lucuUonutn  qui  cstoit  spécialement  attribué  aux  poids 
et  aux  mesures.  Mais  je  ne  sçay  à  quoy  je  m'amuse  à  vous  charger  de 
la  lecture  d'un  si  importun  discours  que  je  finis,  demeurant,  Monsieur 
mon  frère,  vostre.  .  . 

A  Aix,  ce  a5  mars  i636  '. 


CCI 
À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  VALAVEZ, 

BARON   DE   BIANS, 
POUR  LDI  E8TRE  RENDDE  EN  MAIN  PROPRE. 

Monsieur  mon  frère. 
Voyant  que  je  me  meurs  et  que  je  ne  suis  plus  désormais  en  estât 
de  vous  entretenir  de  beaucoup  de  choses,  je  désire  pour  le  moins 
vous  descharger  encores  mon  cœur  d'une  qui  me  pesé  extrêmement; 
c'est  que  je  m'en  vais  mourir  avec  grand  regret  d'avoir  esté  si  malheu- 
reux que  tant  d'instantes  réitérées  j)rieres  que  j'ay  faictes  à  Monseig' 
le  card"'  Barberin  pour  l'alfairc  de  Mons'  Dupuy  S'  Sauveur  touchant 
le  prioré  de  S'  Leons  se  soient  trouvées  inutiles  jusques  à  ccste  heure 
quoyque  j'avois  eu  subject  de  croire  qu'il  ne  s'y  pouvoit  rencontrer  plus 
de  dillicullé  depuis  les  divers  exemples  que  j'avois  envoyé  de  pareille 
grâce  qui  avoit  esté  accordée  pour  le  mesme  bénéfice  et  que  l'espérance 

'  Bibliothèque  d"liijjiiinibert,  coileclion  Peirosc,  registre  VI  des  Minutes,  fol.  383  v*. 

8.3. 


660  LETTRES  DE  PEIRESC  [1637] 

que  mond.  seig'  m'en  avoit  donnée  ne  me  peusse  laisser  aulcun  lieu 
d'en  doubler,  ayant  tousjours  recongneu  que  sa  foy  el  sa  paroHe  sont  in- 
violables; mais  puisqu'il  plaist  à  Dieu  de  m'appeller  et  que  nous  n'avons 
jamais  eu  vous  et  moy  qu'une  mesme  volonté,  je  vous  conjure  par 
ceste  sainte  union  qui  a  tousjours  esté  entre  nous^  de  vouloir  continuer 
aprez  ma  mort  le  dessein  que  j'ay  eu  de  servir  cez  mess"  dont  vous 
congnoissez  le  mérite,  que  j'ay  tellement  honorez  et  estimez  que  comme 
j'ay  dict  je  meurs  avec  ce  seul  regret  de  ne  leur  avoir  peu  rendre  avec 
effect  le  tesmoignage  du  désir  que  j'avois  de  leur  rendre  ce  petit  ser- 
vice^. Si  vous  en  prenez  le  soing  comme  je  vous  prie,  je  me  prometz 
que  vous  obtiendrez  facilement  ceste  grâce  de  la  bonté  nompareille  de 
S.  Em'=*^  qui  ne  la  peut  despartir  à  personne  qui  la  mérite  mieux  que 
celluy  pour  qui  je  l'ay  demandée.  Et  que  je  vous  conjure  encores  de  ne 
cesser  de  demander  jusques  à  ce  que  vous  l'ayiez  obtenue,  si  vous 
avez  jamais  désiré  de  me  complairre,  et  aprez  vous  avoir  tout  doimé 
comme  j'ay  faict,  ne  me  restant  plus  rien,  je  prieray  Dieu  vous  vouloir 
bénir  et  conserver  pour  servir  celluy  que  je  vous  charge  d'importuner, 
comme  je  prieray  Dieu  sans  cesse  pour  sa  prospérité,  la  mort  ne  me 
pouvant  faire  perdre  la  volonté  que  j'ay  eu  de  le  servir.  Je  ne  vous 
diclz  rien  de  ce  dont  je  vous  ay  chargé  par  mon  testament  pour  ce  que 
je  suis  bien  asseuré  que  vous  n'y  manquerez  pas.  Et  vous  prie  de  con- 
tinuer le  dessein  que  j'avois  de  faire  imprimer  le  livre  d'Enoch',  et 
pour  cet  efl'ect  faire  venir  le  P.  Gilles  de  Loches  pour  le  traduire,  afin 


'  Phrase  bien  toucliante  et  qui  rësumo 
admirablement  l'histoire  des  relations  qui 
existèrent  pendant  un  demi-siècle  entre  les 
deux  frères. 

^  On  voit  que  dans  cette  sorte  de  testa- 
ment, Peiresc  reste  ce  (pi'il  fut  toute  sa  vie, 
le  plus  dévoué  des  amis. 

^  Sur  le  livre  d'Enoch ,  objet  de  la  con- 
stante préoccupation  de  Peiresc  en  ses  der- 
niers jours ,  voir  le  tome  111  des  Lettres  aux 
frères  Dupuy  (6oo  à  Ci 8,  passiin).  Cf.  la 
Coirespondance  de  Peiresc  avec  plusieurs  >/«'«- 


sionnnires  et  religieux  de  l'ordre  des  Capu- 
cins, publiée  par  le  P.  Apollinaù-e  de  Va- 
lence, p.  la  et  suiv.  Malgré  les  pressantes 
recommandations  du  mourant,  le  livre 
d'Enoch  ne  fut  pas  édité.  J'ajoute  qu'au  mo- 
ment où  ces  lignes  viennent  d'être  écrites ,  on 
annonce  la  publication  que  voici  :  Le  livre 
d'Hénoch.  Fragments  grecs  découverts  à 
Âkhmin  (Haute  Egypte)  avec  les  variantes 
du  texte  éthiopien,  traduits  et  annotés  par 
Adolphe  Lods.  (Paris,  E.  Leroux,  1898, 
in-8°.) 


[1637]  À  SA  FAMILLE.  661 

que  ce  livre  qui  a  est  éinconfjneu  jusques  à  cest'  heure  et  que  j'ay  eu 
avec  tant  de  peine  et  de  despeuce  ne  vienne  à  se  perdre  et  le  public  en 
demeure  frustré.  C'est  ce  que  ne  pouvant  escripre  j'ay  voulu  dicter  à 
mon  secret*^".  Adieu,  mon  clier  frère,  priez  Dieu  pour  moy. 

Vostre  trez  humble  et  trez  obéissant  frère  et  serviteur, 

DE  PeIRESC  *. 
Ce  a  3*  juin  lôSy'. 


On  sait  que  Peiresc  mourut  le  lende- 


main. 


'  Bibliothèque  Barberini,  XLIII,  i58. 
La  signature  est  probablement  autographe. 
La  lettre  garde  encore  son  cachet  de  cire 
rouge.  Une  copie  de  cet  original  se  trouve 


dans  la  collection  Dupuy  (registre  669, 
Col.  tlià).  La  dernière  des  lettres  de  Peiresc 
a  été  insérée  par  M.  Léou-G.  PéUssier  dans 
le  fascicule  II  des  Amli  de  Hoktenius  con- 
sacré aux  frères  Dupuy  (Rome.  1887, 
p.  loi). 


APPENDICE. 


I 

À  MO^SIEUR,  MONSIEUR  DE  CALLAS, 

CONSEILLER  DU  ROÏ  EN  SA  COUR  DES  COMTES, 
À  BEAUGENTIER.      ^ 

Monsieur  mon  perc, 
Nous  avons  esté  bien  en  peine  [depuis]  '  dimanche  au  soir  jusques  à  ce 
jourdhuy  à  quattre  heures  que  M"^  Fontaine  est  arrivé-.  Car  nous  n'avions  veu 
que  le  petit  billet  que  vous  escriviez  à  Denis  ^,  lequel  si  je  ne  l'eusse  veu  escrit 
de  vostre  main,  je  n'eusse  sceu  croire  que  ceste  triste  nouvelle  eust  esté  véri- 
table*. Dieu  soit  loué  de  tout  et  prie  à  Dieu  qu'il  luy  plaise  nous  faire  daul- 
tant  plus  de  grâce  à  l'advenir  qu'est  grand  le  chastiment  qu'il  luy  a  pieu  nous 
donner  à  ce  coup.  Une  de  mes  plus  fortes  consolations  est  qu'il  aye  eu  le 
loisir  de  se  recognoistre ,  et  qu'il  aye  eu  touts  ses  ordres.  Dieu  luy  face  mercy. 
Je  vous  ay  envoyé  la  littiere  dez  ce  matin  à  quattre  heures,  avec  les  deux  mul- 
lets  jugeant  qu'ils  vous  pourroient  faire  [besoin]  ^  pour  les  charger  des  meubles 
qui  seront  le  moins  nécessaires  de  par  deçà,  je  dis  le  moins  nécessaires,  car 
j'estime  bien  que  vous  ne  trouverez  pas  à  propos  de  r'cmporter  tout,  mesmes 
qu'il  est  certain  que  M"  le  Premier  Présidant  (qui  est  résolu  d'aller  à  leres  dans 
quelque  temps)  ira  prendre  son  gitte  à  Beaugentier  *.  Toutefois  vous  fairez 
comme  bon  vous  semblera.  J'avois  pensé  que  si  vous  n'aviez  de  quoy  les  charger 
tous ,  que  vous  pourriez  faire  passer  les  vuides  à  Montrieu ,  mais  depuis  le  Prieur 
de  Montrieu  est  arrivé  en  ceste  ville,  si  bien  qu'il  scroit  inutile  de  les  y  faire 
passer.  Dans  la  littiere  vous  trouverez  le  paly  de  Damas.  Je  ne  sçavois  pas  qu'il 

'  Déchirure  du  papier.  Le  premier  feuillet  est  '  La    nouvelle    de    la    mort   de  Claude  de 

en  très  mauvais  état.  Fabri,    conseiller    au    parlement    d'Aix,    oncle 

'  Le  docteur  Fontaine,  déjà  souvent  mentionné.  de  i'circsc,  arrivée  tout  au  commencement  de 

'  Sans  doute  Denis   Guillemin,   tout   jeune  l'année  1608. 
alors,  et  qui  était  déjà  allaclié  à  la  maison  de  '  Décliirure  du  papier. 

Fiibri.  *  Guillaume  du  Vair. 


66â  APPENDICE.  [1608] 

en  eust  esté  faict  de  velours  pour  nostre  maison;  je  le  sçauray  demain  comme 
aussy  s'il  sera  nécessaire  que  le  corps  demeure  à  S'  Jean,  ou  si  on  le  pourra 
porter  tout  droict  céans  comme  je  crois  qu'il  fauldra  faire.  Pour  raison  de 
quoy  nous  fairons  Lien  tapisser  nostre  basse  cour,  et  [dresser]  ^  un  petit  autel, 
et  ce  qui   sera  nécessaire.   [Ici  une  grande  déchirure  qui  ne  laisse  subsister 

que  peu  de  mots,  comme  l'indiquent  les  points  destinés  â  les  remplacer.] 

jusques  à  ce  que  nous  soyons  asseurez  de pourra  arriver.  Je  faicts  dou- 
bler   et  avois  desja  faict  changer  les  parements est  vray  que  les 

vieilles  crespes  que  je  trouvay estoient  si  usées  qu'elles  n'ont  peu  servir 

que et  en  a  fallu  prendre  de  neufves  pour  les  devants.  On  travaille  aux 

grands  dueils  *  (on  ne  trouvoit  pas  à  propos  que  j'y  assistasse  aultrement  qu'en 
grand  dueil  comme  vous,  comme  ayant  succédé  à  son  office  par  sa  libéralité). 

En  quoy le  meilleur  mesnage  que  nous  avons  peu,  car  .....  reprendra 

toute  la  rase  excepté  les  chaperons  qui  s'employeront  assez  Dieu  aydant 

les  tapis  noirs  et  la  sarge,  nous  sommes recouvrer  le  reste,  mais  pour 

la  quantitté puisque  vous  me  marquez  le  nombre  de  cinq et  flam- 
beaux, je  crois  bien  que  vous  vouldrez  que  [ceux]  qui  les  porteront  soient  vestus. 

On  ne face  comme  vous  fistes  de  ma  feue  mère n'est  pas  telle  en 

ceste  ville.  Nous  y  enverrons  la  quantité  tant  qu'il  se  pourra.  J'ay  faict  faire 
des  armoiries  d'honneur  (oultre  celles  du  mort)  pour  vous,  pour  moy,  pour 
mon  frère,  mes  tantes  d'Orves  et  de  Meaulx.  Vous  nous  advertirez  du  nombre 

que  vous  en  vouldrez,  s'il  vous  plaict Ma  tante  d'Orves,  et  le  voille  de 

mes  sœurs pas  estre  sitost  faicfz  pour  l'envoy vous  porte  vostre 

manteau  et  la à  vostre  estude  laquelle  est  des  comtes  de non  pas 

de  Junon,  toutefois  vous  la  verrez Sitost  que  j'eus  la  nouvelle  j'en  allay 

advertir  ]\P  le  Premier  Présidant  et  sçavoir  de  luy  qui  c'est  qu'il  trouveroit  bon 
qu'il  [fist]  la  semonce.  Il  trouva  bon  de  prendre  M'  Olivier  qui  l'a  eu  fort 
agréable  quand  nous  l'en  avons  faict  prier.  Il  demandoit  les  dattes  des  années 
que  mon  feu  bisayeul  alla  en  Cour  député  du  pays  pour  féliciter  le  roy  Fran- 
çois P''  à  son  advenemcnt  à  la  Couronne  et  de  sa  réception  en  Testât  de  con- 
seiller^; mais  je  n'ay  jamais  sceu  trouver  dans  vostre  estude  son  livre  de  raison 

'  Déchirure  du  papier.  Provence.  Voir  De  vita  Peireikii,  p.  5.  Le  bio- 

'  C'est-à-dire  aux  vêlements  de  grand  deuil.  graphe  rappelle  en  ces  termes  que  Foulquet  de 

'  Foulquet  de  Fabri  fut  ie  promier  (a4  dé-  Fabri  fut  député  en  coHr:«Destinalus  nonsemel 

cembre  1 5a  6)  des  cinq  conseillers  que  la  maison  fuit  ad  Ludovicum   duodecimum,   itemque   ad 

de  Fabri  fournit  successivement  au  parlement  de  Franciscum  primum.» 


[1G08]  APPENDICE.  665 

que  vous  me  fîtes  voir  c'est  (sic)  esté.  Il  est  nécessaire  que  vous  m'indiquiez  le 
lieu  où  il  est,  car  j'ay  cherché  ()artout,  excepté  dans  une  (juaisse  des  nostres 
d'Italie  dont  je  vous  hailiay  la  clef Je  n'ay  jamais  sceu  trouver  mainte- 
nant   [entretenez]  nous  à  l'avance,  je  vous  supplie,  des  resolutions  que 

vous  prendrez  de  par  de  là  tant  pour  vostre  venue  que  pour  l'arrivée  du  corps. 
Nous  croyions  que  s'il  estoit  icy  pour  tout  jeudy,  on  fairoit  commodément  les 
funérailles  le  vendredy  qui  est  jour  de  feriat  que  la  Cour  ne  seroit  point  oc- 
cupe (sic)  ailleurs.  Vous  y  adviseroz.  J'ay  bien  peur  (|ue  vous  n'ayiez  trop  peu  de 
temps  pour  ce  faire  si  vous  attendez  l'arrivée  de  ce  laquay.  Et  fauldra  possible 
attendre  à  lundy,  à  cause  du  dimanche.  Je  baise  très  humblement  les  mains 

à mon  frère,  à  Monsieur  et  Madame  d'Orvcs mon  père,  vostre 

très  humble  et  très  obéissant  fdz, 

DE  Peiresc. 
[D'Aix,]  ce  2 a  janvier  1608'. 

'  AiitojjTaplie  de  la  collection  de  M.  Lucas  de  Montigny  à  Aix  en  Provence. 


8& 


666  APPENDICE.  [1608] 

II 

À  MONSIEUR,  MONSIEUR  DE  C ALLAS, 

CONSEILLER  DU  ROY  EN  SA  COUR  DES  COMTES, 
À  RIANS. 

Monsieur  mon  père  ayant  dict  à  M' le  Premier  Présidant  qu'on  avoit  signifié 
à  mon  frère  les  lettres  obtenues  par  M'  de  S'  Canat  en  forme  de  constraincte 
portant  renvoy  au  parlement  de  Paris,  il  en  a  faict  plaincte  à  M'  de  S'  Canat 
lequel  l'avoit  asseuré  que  lesdictes  lettres  ne  viendroient  jamais  en  evidance. 
Sur  quoy  ledict  sieur  de  S'  Canat  a  respondu  fort  asseureement  que  lesdictes 
lettres  sont  encores  entre  les  mains  de  M''  de  Fabregues,  et  que  pour  certain 
s'il  a  esté  signifié  quelque  chose  à  mon  frère,  il  fault  que  ce  soit  quelque  faul- 
ceté,  ou  que  M"^  d'Aix  •  et  Splandous  qui  les  avoit  poursuivies,  voyants  qu'on 
ne  tenoit  comte  de  par  deçà  de  les  exécuter,  en  ayent  faict  expédier  des  se- 
condes par  surprinse,  sur  le  premier  placet,  car  ces  originalles  n'ont  jamais 
esté  monstrées  à  persone ,  depuis  avoir  esté  scellées.  Qu'au  contraire  tous  mes- 
sieurs du  Conseil  esquels  ils  en  avoient  parlé,  les  avoient  exhortez  de  laisser 
ceste  poursuilte  et  d'estre  de  bonne  intelligence  avec  les  ofliciers,  ce  qu'ils- 
avoient  résolu  de  suivre. 

J'en  escriray  à  mon  frère.  Je  vous  envoyé  le  Trie  et  trac ,  avec  du  fruict ,  de 
l'huille,  du  muscat,  et  un  morceau  de  lenliscle^  si  on  le  peult  porter.  Nous 
discuttasmes  tous  les  flascons  de  la  maison  pour  vous  envoyer  de  vostre  eau, 
et  vous  n'en  renvoyez  poinct.  Et  c'est  grand  daumage  d'en  mettre  dans  les 
flascons  de  la  canevette,  qui  en  seroient  gastez. 

Monsieur  de  Montauroux  estoit  allé  à  Esguilles  ^,  il  l'a  fallu  attendre  ce  jour- 
dhuy;  je  lui  parleray  des  asseurances  que  vous  desirez,  n'ayant  encor  peu 
jouyr  de  M'  de  Fabregues  pour  cest  effect,  envers  lequel  j'iray  neantmoins  un 
peu  retenu,  me  ressouvenant  que  c'est  luy  qui  me  porta  paroUe  durant  vostre 
absence,  de  la  vente  que  Madame  de  Sault  vouloit  faire  de  la  terre  de  Rians  à 
36  mille  et  tant  d'escus. 

'  Af  d'Aix  était  alors  Paul  Hurault  de  l'Hos-  '  Aujourd'hui  E{;uilles,  commune  du  dépar- 

pital,  archevêque  depuis  1698.  tement  des  Bouches-du-Rhône ,  canton  d'Aix, 

'  Sic  pour  lentitque.  39  kilomètres  do  cette  ville. 


[1608]  APPENDICE.  667 

Ayant  monstre  voz  contracts  à  celuy  à  qui  ils  sont  adressez,  il  m'a  respoixiu 
que  c'estoit  restal)lissement  de  noz  affaires,  et  que  tandis  que  Madame  de  Sault 
desmesleroit  les  siennes  nous  aurions  loisir  d';icliev(!r  Ifs  nostres,  et  qu'enfin 
elle  ne  seroit  que  trop  aise  de  pouvoir  faire  demeurer  les  choses  en  Testât 
qu'elles  sont. 

Quoy  que  c'en  soit,  c'est  bien  un  grand  manquement  en  matière  de  compromis 
de  n'y  avoir  poinct  constitué  de  peine  pour  celuy  qui  s'en  desdiroit.  A  quoy 
je  n'avois  pas  prins  garde  de  prim'abord.  Je  vous  remercie  des  perdrix,  et  des 
six  Escus,  estant  bien  marry  que  ne  m'ayiez  envoyé  jusques  à  i3,  comme  je 
vous  avois  marqué,  car  tous  mes  moyens  sont  affectez  au  payement  d'aultres 
debtes  que  je  ne  sçaurois  acquitter  d'ailleurs.  Sur  quoy  je  prie  à  Dieu  qu'il  vous 
conserve  en  sa  S'"  Garde  et  ensemble  M'  d'Orves,  mon  oncle,  à  qui  je  baise 
très  liuinblement  les  mains,  demeurant, 

Monsieur  mon  père, 

vostre  très  humble  et  très  obéissant  filz, 
Peirksc. 

A  Aix,  ce  27  doccrabrc  1608  '. 
'  Autographe  de  la  collection  de  M.  Lucas  de  Moiilijjiiy  à  Aix  eu  Provence. 


K4. 


668 


APPENDICE. 


[1608] 


III 

MEMOIRES  À  MON  FRERE  DE  VALLAVEZ'. 


\  LYON  SITOST  QU'IL  Y  SERA  ABRIVÉ. 

Mon  frerc,  je  vous  prie  d'aller  rendre  vous  mesme  la  lettre  à  M'  Vincent', 
marchand  libraire,  avecq  le  livre  de  Monsieur  Fontaine^  et  retirer  de  luy,  s'il 
se  peult,  ung  petit  mot  de  receu  dudict  livre  affin  que  cela  le  rende  plus  soi- 
gneux d'empescher  qu'il  ne  s'esgare,  de  luy  faire  sçavoir  vostre  logis  dans  Lion 
et  le  temps  que  vous  penserez  d'y  pouvoir  sesjourner  pour  voir  si  dans  ce  temps 
là  un  libraire  se  pourroit  estre  résolu  d'imprimer  un  livre  ou  de  n'y  toucher 
point,  et  au  cas  que  ce  libraire  die  de  ne  poinct  le  vouloir  imprimer,  vous 
pouvez  retirer  l'exemplaire  pour  le  porter  à  Paris  et  en  faire  ce  que  vous  trou- 
verez dans  voz  autres  mémoires.  Que  si  le  libraire  dict  qu'il  ne  peult  pas  se 
resouldre  si  tost  et  qu'il  vcult  davantaige  le  temps  pour  faire  voir  le  livre,  vous 
le  luy  laisserez  et  le  prierez  qu'en  cas  qu'il  praigne  resolution  de  ne  l'imprimer- 
poinct,  qu'il  le  vous  envoyé  à  Paris  par  ([uelque  voye  bien  asseurée  et  qu'il 
l'addresse  chez  Monsieur  Hadrian  Beys  *,  marchand  libraire  à  la  rue  S' Jacques, 
à  la  roze  blanche. 


'  Ces  mémoires  furent  rédigés  en  1608.  Gas- 
sendi nous  apprend  (liv.  II,  p.  i5ç))  que  V'alavez 
se  trouvant  à  Paris  pour  les  alTaircs  de  Rians  qui 
vinrent  à  lui  donner  quelques  mois  de  relâche, 
Peiresc  le  pria  d'aller  visiter  l'Angleterre  et  les 
Pays-Bas,  ne  fût-ce  que  pour  l'amour  de  lui, 
d'y  saluer  ses  amis,  de  leur  offrir  les  présents 
qu'il  leur  destinait,  et  d'y  chercher  pour  ses  col- 
lections quelques  objets  rares.  La  Bibliothèque 
Méjanes  possède  une  copie  des  instructions  de 
voyage  remises  par  Peiresc  à  son  frère  (manu- 
scrit 838  non  paginé),  mais  cette  copie  est  in- 
complète et  toute  la  première  partie  du  document 
a  été  omise. 

'  Le  hbrairc  Vincent,  de  Lyon,  a  été  déjà 


mentionné  dans  le  recueil  Peiresc-Dupuy  (Iv  I, 
p.  34o). 

'  Sur  le  docteur  Jacques  Fontaine ,  professeur 
à  l'université d'Aix,  voirie  recueil  Peiresc-Dupuy 
(III,  730).  Quel  était  ce  livre  qui,  comme  nous 
allons  le  voir,  n'était  pas  encore  imprimé  î  Le 
Manuel  du  libraire  énumère  quatre  ouvrages  du 
docteur,  dont  le  plus  célèbre  est  le  Diicourt  des 
marquet  de»  torciert  (Paris,  1611).  Deux  des 
autres  ouvrages  sont  aussi  de  1611.  Le  seul  qui 
soit  antérieur  à  l'époque  de  la  rédaction  des  in- 
structions est  le  Traité  de  la  Thériaque  (  Avignon , 
Bnimereau,  1601,  in-19). 

'  Adiien  Beys  figure  dans  le  recueil  Peiresc- 
Dupuy  (t.  I,  p.  i85). 


[1608]  APPENDICE.  669 

SI    vous    PASSEZ    EN    BOURGOIGNE    OU   POtH   LE    MOINGS 
JUSQUES  A   CIIALON. 

Je  VOUS  su()plie  sur  toutes  choses  de  prendre  vostre  temps  pour  vous  pouvoir 
destourner  d'une  lieue  pour  aller  pnsser  à  ung  petit  village  nommé  Couches  ' 
qui  est  à  une  petite  lieue  de  Chalon  et  là  d'aller  dans  le  cloz  d'ung  ancien 
prieuré  qui  y  est'^  où  c'est  que  sont  représentées  en  pierre  en  demy  bosse  les 
statues  de  Pépin  et  de  Berthe'.  Il  fault,  s'il  vous  plaict,  que  vous  y  remarquiez 
le  plus  exactement  qu'il  vous  sera  possible  tout  ce  qui  s'en  suit  et  première- 
ment : 

1.  S'il  est  vray  comme  on  dict  que  la  figure  de  Berthe  excède  de  beaucoup 
celle  de  son  mary  en  grandeur  corporelle; 

a.  Si  Pépin  a  les  cheveux  longs  et  nommément  s'il  ha  barbe  ou  non,  et  en 
cas  qu'il  l'aye,  si  elle  est  grande  ou  petite,  si  elle  est  de  forme  ronde  ou 
poinclue,  etc. 

3.  Si  l'ung  et  l'autre  ont  aulcune  coronne  en  teste  et  si  elle  est  de  laurier 
ou  bien  ung  rang  de  perles  ou  ung  simple  ruban  ou  bien  si  c'est  une  coronne 
à  gros  llcurons  comme  celles  des  Roys  d'aujourd'huy. 

U.  Si  Berthe  a  la  teste  veillée  ou  non  et  si  elle  porte  ung  manteau  ou  si 
elle  n'a  que  sa  robbe. 

5.  Si  Pépin  est  armé  ou  non,  s'il  porte  le  paludamentum*  ou  non,  s'il  porte 
le  manteau  sur  les  deux  espaules  ou  soubz  ung  bras. 

6.  Si  ce  que  Pépin  tient  en  sa  main  se  peult  bien  distinguer,  si  c'est  ung 
joyau  ou  bague  pendent  à  son  col,  ou  autre  chose,  et  s'il  y  a  aulcuns  chiffres 
gravez  en  icclle. 

7.  Si  leurs  noms  y  sont  escriptz  ou  non,  ou  en  long,  ou  en  chiffres. 

8.  S'il  y  a  poinct  de  fleurs  de  lis,  ou  sur  leurs  habbitz  ou  aultre  endroit 
de  la  pierre. 

g.  De  vous  informer  des  prcbstres  s'ilz  ne  sçavent  poinct  de  quelle  abbaye 
deppend  ce  prieuré  là,  et  qui  en  a  esté  le  fondateur  et  pourquoi  est  ce  qu'on 
croit  que  ce  soient  les  pourtraictz  de  Pépin  et  de  Berthe. 

'  C'est  CoucliPS-les-Mincs.chel-licu  de  ranlon  pied.  Une  notice  sur  Couches  par  M.  l'abW  Pe- 

de  l'arrondissernent  d'Autun ,  à  a5  kilomètres  de  (|uignot  { insérée  en  1 870  dans  les  Mémoim  dt 

celle  ville.  la   Sociélé  éduenne,  nouvelle  série,   t.  IV)   ne 

'  Ce  prieure  remoiilail  au  viii*  siècle.  mentionne  pas  les  sLituesde  Pépin  et  de  Berthe. 

'  Pépin,  aille  lire/,  et  Berllie,dile  nu  grand  *  Manteau  militaire. 


670  APPENDICE.  [1608] 

Et  du  tout  faictes  en  quantcjuand  ung  peu  de  mémoire  par  escript  que  vous 
m'envoyerez  par  la  première  commodité. 

SI  vous  ALLEZ  À  CLUNY  OU  BIEN  À  L'ABBAYE  OÙ  EST  MONS'  DE   CLUSY. 

Premièrement  regardez  dans  les  esgiises  s'il  y  a  poinct  d'inscriptions  antiques 
ou  des  tumbeaulx  de  princes  célèbres. 

Sçachez  des  chartriers  du  Monastaire  s'ilz  n'ont  point  de  privilèges  de  noz 
anciens  Roys  et  princes  de  France,  de  la  première  et  seconde  race,  et  faictes  en 
quelque  petite  remarque  pour  me  l'envoyer  par  apprez. 

À  PARIS. 

Je  vous  prie,  mon  frère  de  Vallavez,  d'aller,  dez  que  vous  serez  arrivé,  chez 
Monsieur  de  Malherbe  (rue  des  Petitz  Champs,  à  la  pomme  d'orange)  et  de 
iuy  rendre  mes  lettres  et  l'asseurer  de  mon  service  et  l'entretenir  des  nouvelles 
de  ce  pais  et  nommément  touchant  les  dames,  tant  en  gênerai  qu'en  particu- 
lier, avecq  toute  liberté'. 

De  sçavoir  de  Iuy  s'il  n'a  jamais  receu  ung  mien  pacquet  où  il  y  avoit  une 
lettre  pour  Mons'  de  Fontenay-Ollivier '^j  lequel  feust  baillé  dez  le  mois  de 
novembre  dernier  à  ung  cappitaine  Anthoine  Tassi  de  Thollon  et  le  maistre 
d'hostel  de  Mens"'  le  Premier  Président  3,  et  s'il  l'a  receu  sçavoir  s'il  fist  rendre 
ma  lettre  à  Mons'  de  Fontenay  en  personne  ou  à  quelqu'ung  des  siens. 

S'il  vous  vouloit  rendre  quelque  argent  pour  mon  regard,  dictes  que  vous 
n'avez  point  de  commission  d'en  recepvoir  de  ses  mains,  et  qu'il  n'est  pas  rai- 
sonnable qu'il  aye  desbourcé  de  l'argent  pour  m'envoyer  des  rabbatz  et  qu'il 
n'en  soit  rembourcé. 

De  sçavoir  de  iuy  s'il  n'a  pas  receu  des  mains  de  Mons'  Florence  la  lettre 
de  6o  escus  et  si  Beys  en  a  retiré  payement. 

ADBIAN  BEYS  LIBRAIRE  RUE  s'  JACQUES  À  LA   ROZE  BLANCHE. 

D'aller  le  plustost  que  vous  pourrez  chez  le  libraire  Hadrian  Beys  affin 
qu'il  ne  soit  party  pour  aller  à  Francfort  et  Iuy  rendre  celle  de  mes  lettres  qui 

'  Poiresc  savait  que  c'étaillà  un  sujet  qui  in-  '  Sur    Fonlenay-Ollivier,    voir   (pa$nm)    les 

léressail  vivement  le  poêle.  Les  relations  épisto-  tomes  I,  II  et  V  des  Lettres  de  l'eiretc. 
laires  de  Peiresc  avec  Malherbe  commencèrent  en  '  Le  premier  président  du   parlement  d'Aix 

février  1606;  ils  avaient  l'ait  connaissance  à  Aix  était  alors  Guillaume  du  Vair. 
d'où  ils  partirent  ensemble  pour  Paris  on  i6o5. 


[1608]  APPENDICE.  671 

est  cacheltée  et  luy  faire  sçavoir  vosire  logis  et  le  luy  faire  escriprc  à  sa  bou- 
ticque,  afin  qu'il  vous  puisse  envoyer  les  pacquetz  qui  lui  seront  addressez 
pour  moy  ou  pour  vous. 

Sçavoir  de  luy  s'il  a  esté  paye  de  la  lettre  de  60  escus  ou  non  et  h  qiioy  il 
tient.  Sçavoir  par  quelle  voye  il  me  veult  envoyer  mes  livres;  si  c'est  par  Franc- 
fort ou  de  Paris  mesmes,  auquel  cas  vous  en  pourrez  faire  faire  une  balle  et 
la  consigner  en  deube  forme  aux  M"  Roulliers  de  Lyon  et  là  en  faire  charge 
sur  leurs  livres  et  retenir  le  nom  de  celluy  qui  la  conduira  à  Lion  où  vous 
l'addresscrez  à  Mons'  Barthélémy  Vincent,  marchand  libraire,  avec  charge  d'en 
payer  le  port  et  de  me  le  faire  tenir  en  Provence. 

Que  si  le  libraire  de  Lyon  ne  veult  imprimer  le  livre  de  Mons'  Fontaine  et 
qu'il  le  vous  rende  pour  le  porter  à  Paris,  vous  le  pourrez  bailher  à  M'  Ha- 
drian  Beys  et  alors  tant  seulement  luy  rendre  l'autre  lettre  que  je  luy  estriplz 
sur  ce  subject,  laquelle  j'ay  laissé  ouverte  tout  exprez,  affin  que  vous  voyez  ce 
qu'il  y  fault  faire  et  qu'aprez  la  cachettiez. 

Que  si  le  libraire  de  Lyon  retient  ledict  livre,  vous  n'aurez  que  faire  de 
rendre  ladicte  lettre  audict  Beys  que  vous  n'ayez  receu  ledict  livre. 

Mais  si  Mons'  Beys  estoit  desja  party  pour  aller  à  Francfort,  vous  pourrez 
rendre  la  lettre  à  son  homme  et  reserver  l'afl'aire  du  susdict  livre  de  Wons'  Fon- 
layne  jusques  à  son  retour. 

Vous  pourriez  adjoustcr  chascune  des  lettres  qui  vont  en  Flandres,  l'une 
contre  la  petite  boette  verte,  et  l'aulre  contre  le  livre  qui  est  empaquette  et  y  faire 
une  couverte  bien  cachettée  pareille  à  la  subscripfion  de  chascune  lettre  et  par 
dessus  icclle  il  y  faudra  faire  sur  chasque  pacquet  une  faulse  couverte  addressëe 

Ou  à  Mess"  Jacques  et  Jean  de  Cambrai,  marchands  à  l'Isle  en  Flandres, 

Ou  à  Mess"  Jacques  Cappelle  ou  Jean  Conrard,  marchands, 

Celluy  que  le  commis  de  Mons'  Canamy  à  Vallencienncs  vous  dira  qu'il 
faudra  choisir  de  l'une  ou  de  l'autre  adresse,  suyvant  la  commodité  qu'il  trou- 
vera de  luy  envoyer  on  par  ung  chemin  ou  par  l'autre. 

Vous  irez  rendre  s'il  vous  plaict  en  main  propre  vous  mesme  toutes  les 
lettres  que  j'ay  escript  et  les  accompagnerez  de  parolles  d'honneur  k  mesure 
que  vous  pourrez  et  de  toutes  sortes  d'excuses  si  je  n'ay  escript  pluslost  et  nommé- 
ment à  MM"  du  Thou,  de  Vie,  de  Montmartin,  de  Saincte  Marthe,  du  Febvrc, 
Predeseigle,  Lestoille,  AUeaume,  llibier'. 

'  Voir  pour  tous  ces  noms  le  recueil  Pcircsc-Dupuy  (pastim).  J'en  dirai  autant  de  la  plupart  de* 
noms  qui  vont  suivre. 


672  APPENDICE.  [1608] 

Et  si  vous  trouvez  encore  le  fruictier  à  temps,  il  fault  que  vous  voyez  de 
prendre  ung  bassin  de  quelques  beaux  fruictz  pour  envoyer  à  Mons'  de  Vie. 

A  Mons"^  Le  Febvre  et  à  Mons'  Predeseigie  ^  vous  porterez  leurs  livres  et 
flacon  avecq  les  lettres  et  les  leur  ferez  accepter  quelle  difiiculté  qu'ils  y  vou- 
lussent former. 

En  voyant  Mons'  et  Madame  de  Bressieux  vous  leur  pourrez  dire  que  je  leur 
ay  escript,  car  je  le  feray  par  la  première  commodité  et  direz  que  vous  croyez 
que  ma  lettre  est  demeurée  en  arrière  par  mesgarde. 

POUB  AVIGNOIS. 

Et  surtout  ne  manquez  pas  de  lire  mes  mémoires  en  Avignon  afin  de  n'oblier 
les  commissions  de  Lyon  et  de  la  Bourgoigne. 

Par  la  première  commodité  je  vous  en  feray  moings  à  la  haste.  Cependant 
je  vous  prie  de  faire  de  mes  recommandations  à  ceste  honneste  femme  qui  se 
plaict  tant  aux  plainctes. 

Et  sur  ce  je  prie  Dieu  qu'il  vous  face  faire  aussy  bon  voyage  que  je  le  vous 
souhaitte  comme  vostre  plus  affectionné  et  plus  serviable  frère. 

Peybesc. 

Voyez  si  le  père  Sirmond  est  encor  arrivé  en  Avignon  et  saluez  le  de  ma  part. 

À  AMIENS^. 

De  voir  le  chef  de  S'  Jehan  Baptiste  et  faire  ouvrir  la  chasse  oti  il  est  pour 
voir  la  plus  antienne  chasse  qui  est  dedans  la  moderne,  et  prendre  les  lettres 
grœcques,  qui  y  sont  représentées  en  esmail  noir,  lesquelles  je  voudrois  avoir 
marquées  sur  du  papier  de  la  mesme  forme  qu'elles  sont,  comme  aussy  les 
noms  de  huit  ou  dix  sainctz  qui  sont  représentez  sur  un  tableau  d'argent  de 
pareille  antiquité,  qui  s'ouvre  en  deux  ou  trois  sens,  et  de  tous  costez  repré- 
sentant de  fort  antiennes  ymages  de  sainctz. 

À  LONDRES. 
D'aller  aussy  tost  faire  la  reverance  à  Mons'  de  la  Boderie  ^  à  qui  j'escris  et 

'  Le  nom  de  te  correspondant  de  Peiresc  est  ambassadeur  de  France  auprès  de  Jacques  I".  Le 

écrit  Pcâemgle.  C'est  un  lapêut  évident.  départ  de  ce  diplomate   pour  Londres,  cii   mai 

'  C'est  ici  que  commence  la  copie  de  la  Mé-  1606,   avait  été  pour  Peiresc,  qui  se  trouvait 

janes.  alors  à  Paris,  cl  qui  était  très  lié  avec  lui ,  l'occa- 

^  Antoine  Lefèvre  de  la  Boderie  était  alors  sion  de  faire  une  rapide  excursion  en  Angleterre. 


[1608]  APPENDICE.  673 

luy  baiser  trcz  humblement  les  mains  de  ma  part,  comme  aussy  à  Madame,  à 
Mademoiselle,  h  M'  de  Pomponc,  son  fdz,  à  M'  de  Bcrtaud  son  secrétaire  et 
aux  damoiselles  de  Bonaire  et  de  Monlaviile. 

Je  me  faisois  conseiller  sans  exercice  pour  avoir  plus  d'entrée;  si  le  dis- 
cours s'en  présente  vous  vous  garderez  d'y  contredire  '. 

KT  APRÈS. 

D'aller  à  Vestminster-  dans  le  cloistre  et  randre  mes  lettres  à  M.  Cam- 
denus  avecq  le  panier  de  médailles  qui  luy  est  adressé  et  après  qu'il  aura  veu 
mes  lettres  le  prier  de  ma  part  de  permettre  que  j'aye  son  portrait  au  naturel 
que  vous  ferez  faire  à  huille,  s'il  vous  plaist,  de  mesme  grandeur  de  ceulx  du 
Monstier,  sçavoir  est  de  plus  de  trois  pans  de  liaulteur  et  plus  de  deux  de  lar- 
geur. Secondement,  de  vous  indiquer  le  lieu  où  sont  ensevelis  Kleonor  et 
Samce,  filles  du  compte  Berengier,  femmes  de  Henri  111  et  Bichard,  empe- 
reur, desquelles  je  voudrois  bien  avoir  le  portraict,  s'il  est  possible.  En  troi- 
siesme  lieu,  qu'il  voye  de  faire  interpréter  par  son  moyen  l'inscription  de  Lates 
que  je  luy  envoyé.  En  quatriesme  lieu,  qu'il  s'informe  le  plus  curieusement  qu'il 
pourra  des  familles  de  Malerhe,  du  Vair  et  de  Forbin  dont  je  luy  envoie  les 
armoyries.  J'ay  laissé  sa  lettre  ouverte  alin  que  vous  voiez  ce  que  je  luy  en 
escris;  il  en  fault  apprendre  de  luy  ou  d'autres  tout  ce  qu'il  se  pourra.  En  der- 
nier lieu,  qu'il  vous  adresse  tous  les  plus  curieux  de  Londres^  afin  que  vous 
puissiez  voir  tout. 

Le  livre  (jue  vous  m'avez  envoyé  Paris  in  fol"  dudit  Gambdenus  "  est  im- 
parfait de  la  principalle  pièce  qui  y  soit,  sçavoir  est  de  la  carte  générale,  con- 
tenant tous  les  noms  anlicjues  du  païs,  sur  quoy  est  fondée  toute  l'œuvre,  laquelle 
doibt  estre  insérée  en  la  page  7 5'"°  comme  elle  y  est  promise,  et  comme  elle 
est  represantée  en  petit  volume  en  L'autre  édition.  Vous  la  pourriez  recouvrer 
de  l'imprimeur  ou  bien  dudict  sieur  Camdenus,  et  ensemble  une  pareille  de 
l'Escosse  s'il  en  a  esté  faict  à  part. 

'  Celte  plirnsc  a  élé  supprimée  dans  ia  copie  '  Il  s'ajjil  là  de  l'oiivra(;o  inlilidé  :  Rrilannia, 

susdite.  tive  JIm-eulinimorum  regnorum  Anglite,  Scolùr, 

*  On  Irouvc  ici,  à  la  marge,  ce  renvoi  :  Et  llibemim  el    imulnrum    adjacmlium   «r  intima 

après  Camdenus.  antiquitale    chorop-aphica  dttcriplin    (  Londres, 

'  Qu'il  vous  mliesse  tous  les  plus  curieux  de  iCioy,  in-f).   C'est   la   dernière  édition  qu'ait 

Lo«(/rc», c'ost-à-dire:qu"ilvousdoiiiie  iesadresses  donnée  l'auteur.  La  première,  beaucoup  moins 

de  tous  les  plus  curieux  de  Lciulies.  étendue,  est  de  i586,  in-8°. 

»i.  85 


67/1 


APPENDICE. 


[1608J 


ET  DANS  L'EGLISE  DE  WESTMI^STER. 

Voir  les  armoiries  qui  y  sont  represantées  du  comle  Raymond  Berengliier 
et  remarquer  sur  celles  de  Richard,  Roy  des  Romains,  combien  il  y  a  de  he- 
santz  d'or  sur  la  bordure  de  sable  qui  environne  le  lion  rampant  de  gueuUes 
en  champ  d'argent. 

\    BLACFRIEBS  '. 

Aller  voir  sir  Robert  Collon,  sieur  de  Conninclon,  chevalier-,  et  luy  rendra 
ma  lettre  avec  les  médailles  que  je  luy  envoie  et  le  prier  de  m'escrire,  et  voir 
si  par  son  moyen  vous  pourriez  recouvrer  trois  médailles  que  M'  Pascalin^  me 
demande,  mais  qu'elles  fussent  bien  nettes,  car  comme  vous  sçavez  celles  que 
je  luy  envo}  ay  par  Massier  ont  esté  perdues.  C'est  un  Carausius ,  un  Alectus  et 
un  Lselianus  ou  en  argent  ou  en  cuivre.  Vous  aurez  facilement  par  son  moyen 
une  empreinte  du  grand  seau  d'Angleterre  de  la  feue  Reyne,  ou  de  ce  Roy  à 
cheval  grand  comme  une  assiette  que  je  serois  bien  aise  d'avoir. 


'  Aujourd'hui  BUcLfriar». 

'  En  renvoi,  à  la  marge  :  Ciiiton.  Quoique 
cet  crudit  ait  été  déjà  l'objet  d'une  note  (I,  h-f), 
je  crois  devoir  reproduire  les  renseignements 
qu'a  bien  voulu  me  donner  M.  Léon  Dorez  et 
qui,  m'a-l-il  dit,  sont  lires,  pour  ia  plupart,  de 
l'important  recueil  biographique  de  Leslic  Stc- 
phen  : 

n  Sir  Robert  Bruce  Colton ,  fils  aîné  de  Thomas 
Cotlon  de  Connington  (comté  d'Huntingdon), 
né  à  Denton  le  a  a  janvier  1570-1,  ami  de 
Camdon  et  de  Selden,  membre  de  la  Société  des 
Antiquaires  (fondée  en  1672),  célèbre  surtout 
par  sa  bibliothèque  où  travaillèrent  souvent  Bacon 
et  Ben  Johnson,  collabora  à  l'Histoire  d'Angle- 
terre de  Speed  dont  les  gravures  de  médailles 
sont  exécutées  d'après  les  oiiginaux  de  Colton. 
En  1C26,  il  protesta,  en  faveur  des  marchands 
de  Londres,  contre  l'avilissement,  alors  pro- 
posé, de  la  monnaie  anglaise,  et  gagna  leur 
cause  par  les  arguments  qu'il  expose  dans  A  dis- 
course touching  altération  oj  Coyne. 


(t Meurt  en  i63i,  le  6  mai,  à  Connington.  En 
relations  avec  Duchcsne,  Bourdelot,  Du  Puj, 
Raleigh,  Savilc,  Sale,  etc.  Son  buste,  par  le 
sculpteur  d'origine  française  Roubiliac,  est  a 
Trinily  Collège,  Cambridge  (1760),  où  l'on 
conserve  aussi,  au  moins  en  partie,  sa  collection 
d'antiquités  romaines,  n 

C'est  le  2 3  octobre  1781  qu'une  partie  de  sa 
bibliothèque  Ail  détruite  par  un  incendie  ;  grâce  à 
Dieu,  le  fonds  cottonien  au  Musée  britannique 
est  encore  merveilleusement  riche.  J'ajoute  que 
M.  Henry  Omont  vient  de  donner  d'autres  in- 
téressants renseignements  sur  le  célèbre  collec- 
tionneur dans  une  brochure  intitulée  :  Fragments 
du  manuscrit  de  la  Cenèse  de  R.  Colton  comervès 
parmi  les  papiers  de  Peiresc  à  la  Bibliothèque 
nationale  (Paris,  1894,  in-8°  de  13  pages.  Ex- 
trait des  Mémoires  de  la  Société  nationale  des  An- 
tiquaires de  France,  I.  LUI). 

^  11  s'agit  là  du  docte  Italien  Pascalini.  qui 
a  été  souvent  mentionné  dans  nos  précédent-;  vo- 
lumes. 


[1608]  APPENDICE.  675 


A  LEIMSTnil) 


M'  Jems  Colz'^,  à  qui  vous  rendrez  mes  lettres  et  vous  ferez  monstrer  son 
cabinet,  et  par  son  moyen  celuy  de  Emmanuel  Demelrius  son  voisin,  tous  les- 
quelz  vous  aideront  à  trouver  ies  trois  médailles  que  Mons'  Pasqualin  désire. 
En  une  autre  rue  d'orfèvres  que  celle  de  Gipsay  ',  il  y  en  avoit  un  jeune  qui 
me  vendit  tout  plain  de  petites  monnoyes  d'or  de  la  Chine  pour  ao  sols  la 
pièce,  cognées  de  caractères  presque  l'arabique  dont  je  me  suis  bien  prévalu. 


À  KINSTRU)  PREZ  DE  WESTMINSTER  \ 


Ser  Jehan  Barclay  ^,  à  qui  vous  rendrez  mes  lettres  avec  les  vers  latins  de 
la  trefvc  de  Flandres  et  sçaurez  s'il  en  est  l'aulheur  et  s'il  a  rien  de  nouveau. 
Il  vous  introduira  par  toute  la  (leur  du  Roy.  Vous  luy  pourrez  monstrer  les 
autres  vers  latins  qui  sont  en  rcsponse  des  siens  (|u'il  avoit  fait  sur  l'entrée  de 
la  Royne  Marguerite  et  en  savoir  son  advis. 


À  FRANCESTRID  ^ 


Monsieur  le  doltor  Lobcl  ^,  qui  vous  fera  vcoir  de  belles  plantes  et  fascherez 
de  retirer  de  ses  lettres  et  s'il  se  peut  un  sien  portrait  au  naturel.  Je  le  desi- 
rerois  bien.  Vous  pourrez  faire  mes  recommandations  à  M'"'  sa  femme  et  à 
M"^  Loys  appothicaire,  son  gendre.  Duquel  j'acbaptay  un  exemplaire  de  sa  der- 
nière œuvre  Animadversionum  in  pharmaceuticam  Rondeletii  pour  W  Fontayne 
où  il  manque  trois  cayers  à  la  (in  de  balsamo  qui  sont  cottoz  xx,  yy,  zz,  dont  je 
pense  avoir  escrit  audict  sieur  Laubolius  (pii  m'en  avoit  donné  un  autre  exem- 
plaire où  ils  ne  manquent  point.  Mais  celuy  de  M'  Fontaine  est  imparfait.  Au 
surplus  je  voudrois  bien  avoir  son  tome  Observationum,  car  j'ay  Adversaria  et 
la  susdicte  dernière  œuvre  et  aurois  tout  entre  mes  mains,  s'il  m'en  peut  recou- 
vrer. Autrement,  je  serois  d'advis  que  vous  achaptassiez  les  œuvres  entières.  S'il 
estoit  dcceddé,  il  faudroit  s'adresser  à  son  lils  et  en  retirer  response. 

Il  y  a  encorcs  que  vous  debvezcognoistre  en  toute  façon  et  saluer  de  ma  part  : 

'  Sans  doiile /<imi>  Sireft,  rue  ëlroile  do  la  WhiU'hall.  Cos  idenlific.ilioiiii  pi  li's  stii\anto<  me 

Cilé,  toiil  près  de  la  Tour.  soni  iiidi(|MCes  par  M.Léon  Dorei  et  par  .M. Jules 

*  llL'Uvoi  à  la  marge  :  Coltius  Demelrius.  Dukas. 

■■■  C'est  Cheaptide.  De  grands   et  beaux  cta-  *  llenvoi  â  la  marge  :  liarclanu. 

lages  d'orfèvrerie  s'y  font  voir  encore  de  nos  "  Francis  Slrcel,  dans  le  quartier  de  Wesl- 


jours. 


niuister. 


'  Sans  doute  King  Street,  rue  qui  aboutit  â  '  Renvoi  i  la  marge  :  LoMitu. 

85. 


67G  APPENDICE.  [1608J 

Monsieur  de  Torval\  gentilhomme  françois  qui  se  lient  à  Strand^,  à  l'aigle 
noire,  devant  l'esquichier. 

IVr  Dottor  Thonit,  qui  fait  fort  bien  en  vers  latins  à  Misinglan'. 

M"^  Richard  Thomson,  de  qui  M' Casaubon  fait  beaucoup  d'eslat.  Vous  en  ap- 
prendrez des  nouvelles  chez  le  libraire  Ascanius,  lequel  avoit  les  œuvres  de 
Golzius  entières  avec  la  Grèce.  Je  ne  sçay  si  vous  les  pourriez  avoir  à  bon  compte. 

Le  dottor  Albericus  Gentilis  *,  à  Becepsgiier  Strid  ^. 

M'  Boduel,  son  voisin,  qui  est  fort  versé  en  la  langue  Arabique. 

M"'  Pory,  qui  se  tient  chez  ser  Water  Gop  à  Strand ,  où  vous  verrez  le  plus 
beau  cabinet  de  Londres. 

Charles  Witwel,  qui  a  fait  mes  règles  de  lotton. 

M"'  Roland  Locley,  peintre  excellent  si  vous  vous  en  voulez  servir  et  fort 
exacte,  à  Haraslrid,  contre  la  maison  de  Milor  Chancelier. 

Et  de  ceux  qui  sont  hors  de  Londres  : 

Ser  Henric  Savilie,  à  Vintzor,  20  milles  de  Londres. 

M'  Garisson,  à  Fotserais,  20  milles  de  Londres,  duquel  vous  sçaurez  possible 
des  nouvelles  à  Londres,  à  Reidcastrid,  ou  à  Holinaen.  En  a  un  riche  cabinet 
dont  je  liray  i'AETICON. 

Il  y  a  encor  Gilbertus  médecin,  qui  a  escril  de  Magnete,  de  qui  il  faudroit 
voir  la  preuve  des  paradoxes  qu'il  en  escrit'; 


'  Ronvoi  à  la  margo  :  Toirol.  On  conserve, 
dans  les  Minutes  de  flngiiimbcrline,  iinclques 
lellres  de  Peiresc  à  Torval.  J'en  donnerai  deux 
ou  trois  dans  le  tome  X  du  présent  recueil. 

-  Le  Slrand  est  une  des  grandes  voies  allant 
de  la  Cité  aux  quarliers  du  sud-ouest. 

'  Mincing  Laiie  est  devenu  le  grand  emporium 
des  denrées  coloniales. 

'  Albcn-lcus  Gentilis,  né  le  i  A  janvier  i5ia  à 
Sanginesio  (Marche  d'Ancône),  un  des  premiers 
théoriciens  du  droit  des  gens;  vint  en  Angleterre 
en  j58o;  son  père  Matteo,  mort  en  i6oa,  fui 
enterre  à  l'église  Sainte-Hélène,  Bishopsgale.  En 
1587,  il  est  nommé  Regius  profettor  de  droit 
civil  à  l'université  d'Oxford;  s'établit  à  Londres 
après  1590.  Les  manuscrits  de  ses  ouvrages, 
qu'il  avait  ordonné  de  brûler,  furent  achetés  par 
la  Bibliothèque  Bodléienne  d'Oxford  avec  la  col- 
lection d'Orvilie, d'Amsterdam,  en  1Ô71.  (Com- 
munication do  M.  Léon  Dorez.) 


'  Bisliopsjjale  Sirpet  est  une  grande  artère  de 
la  Cité  à  laquelle  aboutissent  plusieurs  des  rues 
ci-dessus  mentionnées. 

"  C'est  William  fiilbert,  né  à  Colchcstor  en 
j5'4o,  lequel  fut  médecin  de  la  reine  Klisabelh 
et  de  Jacques  I".  11  est  l'auteur  du  traité  :  De 
magnele  magnelicuque  corporibuf  et  de  tnagno 
magnete  tellure , phytiologia  noua  (Londres,  1 600, 
petit  inf),  le  premier  grand  ouvrage  de  physique 
publié  en  Angleterre,  où  il  eut  un  grand  succès; 
Bacon  le  cite  dans  le  Novum  organum.  .Après  la 
mort  de  VV.  Gilbert  (3o  novembre  i6o3),  on 
publia,  d'après  son  manuscrit,  l'ouvrage  suivant  : 
De  mundo  nosiro  tublunari,  pliilosophia  nora. 
Opus ptmlhumum ,  ab  authori$fratre collectum,  etc. 
(Amsterdam,  Louis  EIzevicr,  i65i,  in-ù").  Voir 
Manuel  du  Wn-aire  (II,  lâga);  voir  aussi  Let 
Elzei'ier,  par  Alphonse  Willems  (p.  a83,  ar- 
ticle 1 138). 


[1608]  APPENDICE.  677 

Thomas  Lydiad,  grand  niatliemalicien,  que  je  ne  sceuz  pas  cognoislre,  des 
livres  desquels  je  voudrois  bien  un  autre  exemplaire  parceque  l'on  me  prive 
des  miens  malgré  moy. 

Et  tous  ces  licraulds  d'armes,  mcsmes  l'aulheur  d'un  livre  que  j'ay,  intitullé 
The  accedencc  of  Armorie,  imprimé  in  /i°  à  Londres  1697  par  Henry  Ballard, 
qui  est  bien  gentil  depuis  que  mon  peintre  me  l'a  enluminé,  lesquels  je  désire 
que  vous  cognoissicz  afin  (|u'ils  vous  instruisent  bien  sur  les  trois  familles  de 
Malherbe,  du  Vnir  et  de  Fourbin  ou  Frouwik. 

Comme  aussy  Joliannes  l>lorden,  qui  a  mis  en  lumière  un  livre  in  U°  intitulé 
Spéculum  Britanniœ  dont  j'ay  seulement  la  première  partie  qui  est  du  comté 
de  Midlesex  oii  il  faict  mention  de  Thomas  Frouuik  grand  justicier  d'Angle- 
terre \  imprimé  iBgS.  Si  les  autres  parties  de  la  mesme  année  se  trouvent, 
je  les  verrois  bien  volontiers. 

Mon  peintre  m'a  dit  qu'il  s'y  estoit  imprimé  bientost  après  son  départ  un 
livre  ex  professe  des  familles  nobles  d'Angleterre  avec  leurs  armoyries  par 
un  vieux  heraud  qui  se  lient  devant  une  fontaine  chez  un  tailleur  hors  une  porte 
nommée  Ludgues  près  de  celle  de  Nudgues.  J'en  voudrois  bien  avoir  un  et 
qu'il  fust  tout  enluminé  de  couleurs  s'il  s'en  trouve.  Ensemble  (pielque  beau 
dictionnaire  Anglois  Latin  ou  Anglois  François,  Belisarius,  de  sumnio  et  îib- 
soluto  regni  imperio,  de  vera  difl'erentia  poteslatis  regias  et  ecdesie;  Stepbanus 
Gardinerus,  de  vera  obedientia,  les  harangues  du  Roy  d'Angleterre  depuis  celle 
de  la  grande  trahison,  laquelle  j'ay  desja. 

Pour  M'  du  Vair'^  :  Chrisostomi  ad  populum  Antiochenum,  en  grec,  in  8°, 
chez  Hizhorps,  à  la  Cloche,  pour  un  cheliii  et  demy. 

Si  trouvez  du  crédit,  je  voudrois  bien  avoir  quelques  douzaines  de  peaux  de 
Vellin  en  façon  de  parchemin  pour  couvrir  mes  livres,  car  ce  sont  les  plus 
belles  du  monde. 

Or  parce  que  j'ay  recouvré  un  mestier  pour  tourner  à  Ovalle  duquel  nous 
ne  nous  sçavons  pas  bien  entièrement  servir,  je  désire  que  vous  taschicz  de 
veoir  ceux  qui  en  travaillent  à  Londres  ou  ailleurs  pour  remarquer  leur  façon, 
laquelle  ils  ne  tiennent  pas  trop  secrette,  car  au  quartier  des  Flamands  qui  est 
à  Aldcrs({uel  y  en  a  deux  maistres  qui  travaillent  à  boutique  ouverte;  l'un  se 
nomme  Pierre  et  l'autre  Jacques. 

Et  là  auprès  en  une  ruo  des  Ogens  y  a  une  femme  vcfve  d'un  M'  Pierre  la- 

'  Sir  Thomas  Fiowyk,  né  vere  i/i6'i ,  niourul  '  Les  mois  Pmr  W  du  Vair  manquent  dar.» 

le  17  oclobrc  laoO.  la  copie  delà  Mcjanes. 


078  APPENDICE.  [1608J 

quelle  se  nomme  Mistresse  Poiters,  et  a  une  invention  de  faire  de  la  couleur 
verde  la  plus  belle  du  monde  pour  enluminer.  On  l'appelle  Schymingrin.  Si  elle 
a  changé  de  logis,  le  libraire  Bisop  l'enseignera.  Il  fault  tascher  si  par  la  faveur 
de  voz  amis  elle  vous  voudroit  enseigner  la  façon  de  faire  ce  verd;  sinon  il 
fauldra  en  achapler  quelques  petites  lioUes  pour  m'en  servir  tant  qu'elles 
pourront  durer.  Je  vous  envoyé  deux  billets  en  Anglois  qui  vous  serviront  de 
guide. 

Je  voudrois  bien  sçavoir  aussy  des  lapidaires  de  Londres  ou  d'ailleurs  avec- 
ques  quoy  se  peuvent  coller  ou  cimenter  les  pierreries  quand  elles  se  rompent, 
car  il  s'en  voit  d'aucunes  fois  de  plusieurs  pièces  merveilleusement  bien  assem- 
blées et  j'en  aurois  besoing  souvent  pour  rabiller  des  miennes. 

N'en  sortez  pas  non  plus  sans  vous  informer  soigneusement  de  ceste  nou- 
velle maladie  ou  charme  par  le  moyen  de  laquelle  les  femmes  enceintes  ne 
souffrent  aulcunc  douleur  et  les  hommes  leurs  maris  endurent  tous  les  maulx 
de  cœur  durant  toute  la  grossesse.  On  me  monstra  un  médecin  qui  en  cstoit 
atteint  en  sa  propre  personne.  11  est  bon  de  s'en  esclarcir  si  cela  a  continué 
ou  non. 

J'oubliois  de  vous  dire  qu'il  fault  aller  voir  M'  Bell  Cast,  marchand  à  Leiden 
Haal',  qui  est  le  plus  courtois  homme  du  monde,  car  il  me  présenta  de 
l'argent  à  prester  et  me  donna  des  lettres  de  recommandation  à  M'  Edmondz, 
ambassadeur  d'Angleterre  en  Flandres,  qui  m'offrit  aussy  de  l'argent.  C'estoit 
M'  de  Monmartin  qui  m'avoit  adressé  à  luy.  Le  sieur  Philippe  Burlamachy  à 
Lodbery  me  fournissoil  argent  sur  les  lettres  de  M'  Cenamy.  Il  faudroit  sçavoir 
de  luy  si  depuis  mon  départ  il  luy  a  jamais  esté  rien  adressé  pour  me  faire  tenir. 

MlDDELBOnCH. 

Il  faut  veoir  Melchior  Wintrens,  Maistre  de  la  Monnoye,  lequel  je  n'ay  pas 
peu  voir,  et  d'aultant  qu'il  a  un  nombre  infiny  de  diverses  monnoies,  il  y  en 
pourra  avoir  quantité  de  noz  françoises  tant  de  la  première  que  seconde  race, 
lesquelles  si  on  ne  peut  avoir  pour  le  moings  faudra  il  tascher  d'en  avoir  des 
empreintes.  Vous  les  recognoistrez  assez. 

Item  Johannes  Radermaker  ou  Rotarina,  marchand  et  homme  docte,  qui  a 
beaucoup  de  médailles,  lequel  je  n'ay  pas  veu  non  plus. 

'-  Leadenhall  Streel  est  une  très  grande  lue  où  l'ancienne  Compagnie  des  Indes  avait  son  siège. 


|1G08]  APPENDICE.  679 

À   LA   IIWK. 

11  l'ault  saluer  de  ma  part  M'  Cornel  Wandcr  Milen,  gendre  d'un  ronseiller 
d'Eslat,  et  M'  Hugo  Grottius,  advocat  en  la  cour  de  Hollande,  qui  fait  si  bien 
en  vers. 

DELF. 

Les  hoirs  d'Abrahamus  (îorlœus  qui  avoit  un  si  copieux  cabinet  qu'il  ne 
faisoit  pas  beaucoup  de  dilïicult(5  d'accoininoder  ses  amis  de  ce  qu'ils  dosi- 
roient  moyennant  le  rcmbourcement  de  ce  qu'il  en  avoit  payé  à  peu  prez.  Il 
m'avoit  promis  un  assortiment  de  médailles  consulaires  que  j'avois  demandé 
pour  iVr  Joanno  Mocenigo  de  Venize  et  luy  en  laissay  l'inventaire,  lequel  il  me 
debvoit  renvoyer  avecq  le  prix  des  médailles,  lecjuel  je  luy  debvois  faire  payer, 
ce  qu'il  n'a  jamais  faict  à  mon  grand  regret  et  je  plains  presque  plus  les  inven- 
taires que  le  reste,  car  suyvant  icebiy  j'eusse  trouvé  facilement  les  médailles 
ailleurs,  ce  que  je  ne  puis  faire  maintenant;  si  bien  qu'il  faudroit  voir  de  le 
recouvrer,  s'il  se  pouvoit. 

Il  m'avoit  promis  aussy  (juciques  médailles  grecques  pour  m'accommodcr 
mes  assortimens  et  ce  tandis  qu'il  estoit  en  Flandres  aveq  moy,  car  à  faulte  de 
le  bien  cognoistre  chez  luy  tandis  ([u'il  v  estoit  je  ne  les  avois  pas  veuos.  Un 
bon  homme  vieux  qui  l'accompagna  au  dict  voyage  de  Flandres  le  pourroit  tes- 
moigner.  S'il  s'en  peult  recouvrer  quelqu'une  de  ses  heritier[s],  vous  y  tascherez, 
et  à  cez  fins  je  vous  en  envoyé  les  empreintes  qu'il  m'en  avoit  'donné  chez  luy. 
Et  si  vous  ne  les  pouvez  avoir  toutes,  voyez  d'avoir  pour  le  moings  cez  trois  ou 
quatre  ([ue  j'ay  cotté  à  part,  et  principalement  celle  d'or  de  Constans  avec  le 
revers  d'un  Mars  et  l'inscription  Yirtus  exerckus  GalL,  et  celle  do  cuivre  moyen 
de  (]nracalla  avec  les  revers  d'un  soldai  à  genoulx  et  lettres  TTPOVCAESIN,  et 
une  d'argent  d'Alexandre  coronné  du  diadème,  et  au  revers  un  lyon  passant, 
et  les  lettres  AAEZAN|AP0Y.  J'en  avois  marqué  encores  quelques  unes  dont  il 
avoit  onblyé  de  me  donner  les  empreintes  lesquelles  je  voudrois  bien  sinon  en 
original ,  au  moings  en  empreinte ,  et  mesmes  des  deux  cy  l'une  d'argent  et  grosse 
ayant  d'un  costé  une  teste  coronnée  du  diadème  et  au  revers  une  aigle  avec  tes 
lettres  BAZIAE^S:  AHMHTPIOV  et  à  chllTrc  *  EZP.  L'autre  est  de  cuivre  assez 
grandelle  de  l'empereur  Valerian  jeune  coronné  de  rayons  et  au  revers 
Col.  TVROMETRO  avec  un  temple  tout  rond,  un  palmier  en  deux  figures.  Il  \ 
a  aussy  un  meschant  petit  camayeul  d'agate  où  sont  les  trois  grâces  qui  n'est 
pas  laid. 


680  APPENDICE.  [1608] 

À    LEINDEN. 

M'  Chisius  ',  à  qui  vous  pourrez  bailler  la  boyte  que  je  luy  adresse  avec  l'espy 
des  Indes  qui  y  est  enclos,  dont  je  luy  ay  cy  devant  envoyé  le  dessin.  Que  s'il 
offre  de  la  vous  randre  aprez  en  avoir  prins  ses  mémoires,  vous  la  pourrez  re- 
tirer. Sinon  ne  la  luy  reclamez  pas.  Il  vous  informera  du  succez-  de  la  maladie 
et  decez  du  pauvre  Scaliger  et  de  ce  qu'il  a  disposé  tant  pour  sa  bibliothèque 
et  ses  œuvres  manuscrites.  Le  dict  sieur  Scaliger  m'avoil  fait  donner  un  exem- 
plaire de  son  Eusebe,  lequel  j'avois  cmpatpietté  avec  quelque  autre  livre  et 
l'avois  consigné  à  Cardon,  libraire  de  Leiden,  lequel  en  a  imprimé  une  partie, 
pour  le  faire  tenir  à  Comelin  à  Amsterdam  qui  nj'avoit  promis  de  l'envoyer  à 
Francfort  et  le  faire  délivrer  à  M' Vincent  de  Lyon  à  qui  je  l'adressois.  Et  toutes- 
fois  je  ne  l'ay  jamais  reveu.  M'  Baudoin  estoit  présent  quand  je  le  baillay  audict 
Gardon,  et  que  je  le  cachetay  en  sa  boutique.  Je  ne  sçay  si  Monsieur  Scaliger 
le  retira  depuis  pour  y  adjouster  quelque  autre  chose,  car  M'  Clusius  m'escri- 
voit  d'avoir  baillé  quelques  vers  au  dict  sieur  Scaliger  pour  mémoires  avec 
son  dict  Eusebe.  Tant  y  a  que  je  n'ay  jamais  receu  ne  l'un  ne  l'autre.  J'avois 
plié  ensemble  une  figure  de  terre  cuitte  de  la  Chine.  Peut  estre  se  trouveroit  il 
encores  chez  ledict  sieur  Scaliger  ou  ses  exécuteurs  testamentaires.  Que  si  vous 
n'en  apprenez  rien  d'asseuré,  achaptez  moy  un  autre  exemplaire  dudict  Eusebe 
et  voyez  de  me  le  faire  adresser  à  Francfort  ou 'par  Paris,  à  quoy  cez  libraires 
vous  serviront  peut  estre  mieux  que  tous,  [par  exemple]  M'  Raphelenge  qui 
m'a  tousjours  fait  tenir  tout  ce  que  M'  Clusius  m'a  envoyé  en  diverses  fois. 

Vous  y  saluerez  de  ma  part  : 

M' Vulcanius^,  et  vous  informerez  de  sa  version  latine  de  Procope  en  quel 
estât  elle  est;  s'il  y  en  a  rien  d'imprimé,  ayez  en  une  couple  d'exemplaires  pour 
M' le  Président'  et  pour  moy,  car  nous  avons  le  texte  grec. 

M'  Baudius,  qui  fait  trez  bien  en  vers  latins. 

M'  Haniel  Heinsius.  Je  ne  le  sceus  jamais  voir;  j'en  ay  tous  les  regretz 
du  monde.  Ils  auront  tous  faict  quelque  chose  de  beau  pour  la  mémoire  de 
feu  M'  Scaliger,  qu'il  ne  fault  pas  laisser  en  arrière. 

Il  y  a  aussi  Mcol.  Wanvelius  que  je  n'ay  point  veu,  lequel  a  grand  nombre 

'  Le  célèbre  bolanisle  L'Ecluse.  '  Sur    Vulcanius,   voir    le    recueil   Peiresc- 

^  irDu  déroulement  de  In  maladie  et  décès.»  Dupuy  (I,  liig). 
Succez,  As  tucceisu»,  est  pris  dans  le  sens  de  *  C'est-à-dire  le  premier  président  Guillaume 

tuite,  «le  succession.  du  Vair. 


[1608]  APPENDICE.  681 

de  mémoires  antiques.  Il  fauldra  chercher  celles  de  la  première  et  seconde  race 
de  noz  Rois,  et  que  j'en  aye  les  empreintes,  s'il  se  peult;  s'il  m'oblige  de  tant 
n'en  seray  pas  ingrat  en  bon  endroict. 

À  AMSTERDAM. 

Vous  saluerez  un  marchand  nommé  Jehan  Nichet,  antiquaire,  et  un  autre 
marchand,  Jehan  Wan  Weli,  qui  me  vendit  les  diamans  naturels  en  pointe.  Il 
pourroit  bien  avoir  quelque  nouvelle  pierrerie  en  son  naturel,  car  tout  ce  qui 
arrive  des  Indes  tombe  entre  ses  mains.  Il  vous  fera  voir  des  diamans  à  bois- 
seaux. 

Petrus  Plancius,  l'autheur  des  Cartes',  qui  preparoit  une  grande  carte  des 
Pais  bas,  ce  qui  fut  cause  que  je  n'en  achaptay  point.  Il  en  faudroit  bien  une 
des  plus  grandes  toute  peinte  et  toute  vernye. 

Il  fault  faire  provision  de  ccz  petits  vases  de  noisette  avec  l'yvoire  et  de  cez 
quenouilles  d'yvoire  aussy,  lesquelles  sont  si  desliées.  N'oubliez  pas  des  petites 
boytes  pour  personnes  telles  que  vous  sçavez  garnies  et  divisées  couleur  de  cire 
et  en  quantité.  Mais  choisir  des  plus  grandes  et  plus  baultes,  s'il  se  peut,  en 
faire  faire  exprez.  M'  Wan  Wel  en  avoit  tout  plain. 

On  y  travaille  à  Ovalle  aussy  si  vous  le  voulez  voir. 

Et  vous  y  trouveriez  aussy  grande  quantité  de  fruictz  et  diverses  esloffes  des 
Indes  dont  il  faudroit  des  escbantillons  pour  la  rareté,  et  principalement  de  coz 
madras  de  verd,  de  rouge,  etc.,  en  si  vives  couleurs  à  façon  de  tapisserie. 

Que  si  en  Angleterre  ou  en  Flandres  vous  trouviez  quelques  livres  de  familles 
nobles  ou  d'armoiries  en  quelle  langue  que  seroient,  vous  me  ferez  un  sin- 
gulier plaisir  de  m'en  recouvrer,  et  s'il  est  possible  de  les  trouver  tous  enlu- 
minez, encores  mieux;  si  non  comme  ils  seront.  Vray  est  qu'afin  que  vous  ne 
preniez  ceulx  que  j'ay  desja  en  voicy  le  rooHe  : 

The  Accademie  of  Armorie,  in  k",  Londres,  »5e)7,chez  Henrie 

...       ,       Ballard. 

Anglois     {™iT.i»i  •»¥!  r  L 

'  ihe  Booke  of  honor  and  armes,  m  4°,  Londres,  logo,  che» 

Richard  Jhones,  etc.*. 

>  Ce  |;éogriiphe,  auteur  de  Glohut  ttxt  einen-  nalurc  of  inhiries,  witli  Iheir  repolses.  Aiso  tbo 

liatui  ti/pus  nrbis   lerrarum,    fut  pondant  qua-  menne»    of  safixfiartion   «nd   parifimlion;   *ilh 

rante  aimées  pasteur  à  Araslerdam  et  y  mourut  divers  olber  things  n««ssaric  lo  be  kiwwne  of  ail 

le  i5  mai  169  a.  genllomcn  and  others  profesàoy  armes  mkI 

'  «The  Booke  of  honor  and  armes,  whercin  lionor.-'  S.  I.  n.  a.  (iSgo),  8*.  (Anonyme,  par 

is  discourticd   ihc  causes  of  quarrell,   <ind  Ihc  sir  William  Segar.) 

fi.  86 


Anglois 

François 
Flamand 


Allemand 
et  Latin 


682  APPENDICE.  [1608] 

Honor  militari   and  civil  contained  in  fourc  Bookes,  in  fol", 

Londres,  chez  Robert  Barker,  i6oa  '. 
L'eslat  et  comportement  des  Armes  par  Jehan  Scohicr  beau- 
montois  chanoine  de  Berghes,  in  fol°,  i597^,  à  Brusselles, 
chez  Mommart. 
Libellas  scutorum  seu  signorum  publicorum  regnorum  ac  sta- 
tuum  sacri  Romani  imperii  per  Virgilium  Solis  pictorem  Norin- 
bergcnsem,  imprimé  en  petit  4°  en  taille  doulce  sans  date  de 
l'année  en  5o  petitz  feuilletz^.  Il  pourroit  estre  reimprimé  plus 
ample. 
Pandectaî  triumphales  de  Franciscus  Modius,  in  fol°,  Francfort, 
i586,  apud  Sigismundum  Feyrobendiuni *. 
S'il  s'en  trouve  d'autres  ou  que  ceulx  cy  soient  reimprimez  avec  quelque  no- 
table augment,  je  les  verray  trez  volonliers. 

Mais  sur  toutes  choses  que  je  desirerois  de  vous,  ce  seroit  que  des  pais  des 
Ebtalz,  au  lieu  de  veuir  droict  en  ceuk  de  l'Archiduc  comme  je  fis,  vous  prin- 
siez  le  droict  chemin  de  la  ville  de  Aqiiisgranum  *  qui  n'en  est  pas  loing  et 
d'icelle  vous  rentreriez  dans  les  terres  de  l'Archiduc  presque  sans  passeport.  Et 
crois  que  vous  ne  vous  destourneriez  pas  plus  de  trois  ou  quatre  journées  et 
neanlmoings  vous  m'obUgeriez  plus  en  cela  qu'en  toute  autre  chose  que  vous 
sçauricz  faire  pour  moi  en  tout  ce  voiage ,  car  j'ay  un  si  extrême  désir  de  sçavois 
que  c'est  qui  est  demeuré  en  estai  pour  le  jourd'huy  du  tombeau  de  Charles- 
magne  qui  y  est  ensevely,  de  la  statue  qui  y  estoit  et  des  portraictz  naturelz  de 
ce  prince  qui  y  peuvent  avoir  esté  gardez  desquelz  je  voudrois  bien  avoir  des 


'  «The  GentlejBans  académie.  Or  ihe  Bookc  of 
S.  Albans  :  containing  three  moste  exact  and 
excellent  bookes  :  llie  first  of  hawkiiig,  llie 
second  of  ail  Ihe  proper  termes  of  liuiiting,  and 
ihe  last  of  armorie  :  ail  compiled  by  Iuliana 
Bames,  in  tbe  yare  from  Ihe  incarnation  of 
Christ  i486.  And  now  redticed  inio  a  better 
method  hy  G.  M.  L,ondon,  iSgS,  4°. «(Anonyme, 
par  Gorvase  Markham.) 

-  Jean  Scohier,  né  à  Beaumont,  dans  le  Hai- 
naut,  fut  chanoine  de  Sainle-VVallrude  à  Jlons, 
puis  de  la  cathédrale  de  Tournai.  Voir  rariicle  du 
Manuel  du  libraire  (IV,  234)  tur  l'Estat  et  com- 
portement des  armes,   cmitenant  l'institution  des 


nrinoirie»  et  méthode  de  dresser  les  généalogies 
(i597,  petit  in-f). 

^  Sur  les  recueils  do  Virgile  Solis,  graveur  de 
Nuremijerg,  voirie  Manuel  du  libraire  (l\' ,  i-iÇ)). 

*  François  Modius,  né  à  Oudenhourg(  Flandre 
occidentale)  en  i546,  étudia  à  Douai  el  mourut 
chanoine  d'Aire  en  Artois  en  1.597.  ^^^  ^"''"■ 
dectœ  triumphales  sont  mentionnées  dans  le  Ma- 
nuel du  libraire  flll,  1784).  Peircsc,  grand 
amateur  de  gravures,  recherchait  ce  volume  à 
cause  des  Ogures  en  bois  dont  lavait  orné  Jost 
Amman. 

'  Aix-la-Chapelle  (Prusse  rhénane,  à  G6  kilo- 
mètres de  Cologne  ). 


[1608]  APPENDICIÎ.  683 

portraictz  et  coppics  qui  fussent  examinées  sur  le  lieu  avec  les  |)ro()rcs  origi- 
naulx  et  par  liommo  do  vostrc  sorte  qui  rocognoisl  mon  humeur'.  J'en  a\, 
dis  je,  un  si  extrême  désir  que  si  j'estois  jamais  en  liberté  d'entreprendre  un 
voiage  je  vous  rcspons  que  je  feroys  celuy  là  toutexprez  plustost  que  toutaulr*-. 
Je  serois  bien  marry  de  vous  apporter  de  l'incommodité  au  vostre  et  de  vous 
faire  perdre  possible  vostre  compagnie  pour  aller  hors  de  chemin  jusque»  là, 
mesmes  que  ce  soit  adjouster  à  vostre  dospence,  mais  si  vous  trouvez  crédit 
comme  je  n'en  double  point,  nous  nous  engagerons  plustost  que  nous  ne  trou- 
vions quelque  moyen  d'acquiter  cela.  Il  fault  r|ue  vous  excusiez  la  passion  qur- 
j'ay  à  cela,  et  si  vous  vous  y  résolvez  vous  pourrez  moyenner  d'avoir  quelque 
lettre  de  recommandation  des  personnes  curieuses  (|ue  vous  recognoistrez  en 
Flandres  à  quelque  personne  de  crédit  de  la  dicte  ville  d'Aquisgranuin  (fu'on 
appelle  Aken'-.  Et,  s'il  se  pouvoit,  à  quelque  religieux  de  l'abbave  où  est  ledirl 
tombeau,  afin  que  par  son  moyen  vous  puissiez  veoir  non  seulement  le  tombeau 
et  les  vieux  reliquaires  et  autres  mémoires  qui  y  peuvent  estre  demeurez  de 
ce  siècle  là,  mais  aussy  les  vieux  tiltres,  privilèges  originaulx  pour  voir  si  les 
seaux  dudict  |)rince  représentent  la  mesmo  yraage  que  celle  que  j'ay  retiré  dt; 
Sainct  Dcnys,  et  au  dit  cas,  aprez  les  avoir  veuz  il  faudroit  encores  procuier 
qu'il  vous  fust  permis  d'en  tirer  une  ciiq)reinte  en  souffre  par  le  moyen  de  l'ar- 
gille.  Je  pense  que  vous  m'en  avez  veu  faire  souvent. 

On  prend  de  l'argille  de  la  plus  délicate  qui  se  peut  trouver  qui  ne  soit  ne 
trop  molle  ne  trop  dure,  on  en  fait  des  petites  boulles  presque  rondes  qu'on 
esgalisc  en  sa  superficie  avecq  le  bout  du  doigt  et  un  peu  de  salive;  aprez  on 
oingt  le  seau  qui  est  de  cire  avec  un  petit  d'huisle  et  on  presse  l'argille  dessus 
le  plus  uniformément  que  faire  se  peut  afin  que  l'empreinte  ne  se  multiplie  el 
aprez  l'avoir  retirée  on  y  fait  un  bord  de  la  mesme  argille  et  y  jette  on  du  souffri' 
tout  fondu  au  dedans  encores  que  l'argille  soit  humide.  Et  qui  en  voult  fairf 
plus  d'un  sur  une  niesme  argille,  avant  qu'y  jellor  le  souffre,  il  la  fault  oindre 
de  huisie  le  plus  délicatement  (|ue  faire  se  peut  de  peur  de  rien  gastcr  el  apri'z 
y  avoir  jette  du  souffre  on  y  peut  rejettcr  jusques  h  trois  ou  (|uatre  fois.  Au  reste 
mettez  y  le  souffre  tout  pur  sans  aulcune  couleur,  car  11  reuscira  plus  net  et 
prenez  la  peine  de  faire  l'essay  premièrement  sur  quehpic  médaille. 

J'ay  des  empreintes  des  seaux  légitimes  de 

Pépin  le  bref 

Charles  maigne 

'  Nous  dirions  aujourd'hui  :  mon  ffoûl.  —  'La  forme  slt<"nisnde  vM  Aaehei. 

86. 


684  APPENDICE.  [1608] 

Loys  le  débonnaire 

Lhotaire  son  filz  aine. 

Il  me  manque  Loys  Roy  d'Allemagne  filz  du  Débonnaire. 

Pépin  Roy  d'Aquitaine 

Charles  le  Chauve 

Charles  le  Simple  et  d'autres. 

Mais  si  vous  en  rancontrez  des  privilèges  scellez,  j'en  aurois  volontiers  d'autres 
empreintes,  si  ce  n'est  de  Charles  le  Chauve  et  Charles  le  Simple  desquolz  j'en 
ay  eu  de  beaucoup  de  Chartres  si  bien  que  son  ymage  m'est  asseurée.  Il  y  a 
beaucoup  d'autres  princes  de  la  mesme  race  dont  les  empreintes  me  seroient 
merveilleusement  chères,  car  je  faictz  imprimer  tous  leurs  portraictz  légitimes, 
ce  qui  n'a  jamais  esté  faict  jusques  à  ceste  heure. 

J'ay  un  graveur  céans  en  taille  doulce. 

Et  sur  tout  prenez  bien  garde  s'il  y  a  point  de  mosaïque  en  l'église  dudict 
Aquisgranum  et  s'il  s'y  trouveroit  aulcun  portrait  représenté  dudict  Charles 
magne,  ou  autre  prince  de  sa  Race  dont  je  puisse  avoir  un  dessein,  car  vous  ne 
me  ferez  jamais  rien  de  si  agréable  que  de  m'en  aporter  quelque  chose. 

Là  chez  les  orfèvres  il  s'en  treuveroit  possible  bien  facilement  des  monnoyes. 

EN  BRABANT  ET  À  ANVERS. 

Il  fault  baiser  les  mains  de  ma  part  à 

M"'  Roccox,  chevalier,  qui  a  esté  bourguemestre,  lequel  a  un  beau  cabinet 

à  qui  j'ay  envoyé  la  boyte  et  les  pacquetz  que  vous  luy  avez  fait  tenir. 

M'  Donquer  marchand         )        .  ,      .     • 

,,    ,,,     ,    ,  .      /   qui  ont  des  Antiques. 

M'  Wanderberguc  notaire  )    '  ^ 

Le  P.  Andréas  Scotus,  Jesuiste  des  plus  célèbres. 

Le  P.  Scribanius,  Jesuiste,  auteur  de  l'Amphitheatrum  honoris. 

Le  P.  Jehan  Haius,  Jesuiste'. 

Le  P.  Henricus  Sedulus,  observantin^,  autheur  de  la  vie  de  S'  Elzear  de 

'  Nous  avons  déjà  rencontré  le  P.  André  de  Jesut,    par  le   P.  C.  Sommei-vogcl ,   t.  IV, 

Schott  (recueil  des  Lettres  de  Peiresc  aux  frère»  col.  167. 

Vupuy,  1. 1  et  II,  pastim)  et  le  P.  Charles  Scri-  '  Sic  pour  Seduliiu.  Henricus  Sedulius,  né  à 
bani  (ibid. ,  1 ,  335).  Haius  est  le  P.  Jean  de  la  Clèves,  mourut  septuagénaire  à  Anvers,  le  aS  fé- 
Haye,  né  dans  le  Hainaut  en  i56o,  professeur  vrier  jGai.  Il  fut  provincial  des  Mineurs  en  Bel- 
à  Louvain  et  à  Douai  (mort  en  cette  dernière  G'<iue,  dcfiniteurgéncral,  etc.  Il  a  composé  plu- 
ville  le  lû  janvier  iCi4).  Voir  la  liste  de  ses  sieurs  ouvrages  qui  sont  surtout  relatifs  à  l'histoire 
œuvres  dans  la   Bibliothèque  de  la  Compagnie  des  Fitinciscains. 


[1608]  APPENDICE.  68S 

Sabran  ',  à  qui  il  en  fauit  bailler  le  portrait  que  je  vous  envoyé  qui  est  au  na- 
turel'^. 

M"'  Swcrtius,  homme  docte  et  fort  curieux'. 

Moïse  et  Théodore  Galle,  imprimeurs,  et  voir  s'ilz  ont  rien  de  beau,  de 
nouveau. 

Gocgues,  célèbre  mathématicien,  qui  a  fait  de  beaux  instrumens. 

\    BRUXELLES. 

Mons'  le  comte  de  Brovay,  don  Gaston  Spinola,  qui  se  plaist  fort  aulx  ma- 
thématiques, à  qui  je  donnay  un  quadran  de  Ferrier". 

M'  Edmont,  ambassadeur  pour  le  Roy  d'Angleterre,  s'il  y  est  encores,  qui 
me  lit  tout  plain  de  caresses  sur  la  recommandation  de  MM"  Bol  de  Londres; 
il  est  grand  amy  de  M'  le  premier  président  du  Vair. 

Le  s'  Venseslas  Goberger,  peintre  excellent,  que  vous  avez  veu  à  Rome,  à 
qui  vous  pourrez  demander  responce  de  mes  lettres  précédantes,  s'il  ne  l'a 
envoyée. 

Le  s'  Francisco  Billod  le  Jeune,  gendre  d'un  Anglois  qui  avoit  tout  plain  de 
médailles. 

Le  s"^  GaroUus  Broumans,  ollicier  de  la  maison  de  ville  en  Gripstraete. 

M"^  Ridersolen,  gentilhomme  de  Gand,  parent  de  feu  M'  Laurinus,  de  qui  il 
faudroit  sçavoir  qu'est  ce  qu'il  se  trouve  plus  rien  des  œuvres  de  Golzius  ou 
plustost  du  dict  Laurinus  qui  n'ont  point  esté  imprimées,  lesquelles  je  ne  sceus 
point  veoir  à  Gand  parce  que  l'homme  qui  les  a  estoit  absent. 

Le  sieur  Ottavio  Pisani ,  gentilhomme  Napolitain ,  qui  faisoil  une  sphère  mou- 
vante avec  des  horloges  fort  excellente  *.  Il  me  demandoit  les  œuvres  proven- 


'  La  vie  de  Sainl-Elzéar  de  Sabran  n'est  men- 
liunnéc  par  aucun  des  Iroi»  excellents  biblio- 
graphes qui  s'appellent  Paquot,  UeUinger  et  le 
chanoine  Ulysse  Chevalier.  Un  autre  excellent 
bibliographe,  M.  le  chanoine  Albanès,  me  donne, 
à  son  tour,  ces  renseignenicnls  négatifs  :  «11 
n'est  point  du  tout  à  ma  connaissance  que  8edu- 
liu9  ait  jamais  composé  ou  publié  une  vie  de 
saint  EIzéar  de  Sabran;  m'élant  beaucoup  oc- 
cupé, dans  le  temps,  des  biographies  de  ce  saint, 
dont  je  possède  un  grand  nombre,  et  dont  je 
cherchai  à  connaître  toutes  les  autres,  je  n'ai 
trouvé   nulle   part   la    moindre   mention   d'un 


pareil  ouvrage.»  Enfin  je  constaterai  que  la  pré- 
tendue vie  de  saint  Elzcar  par  le  P.  Soduliiis  n'a 
pas  été  connue  des  Boliandisti^,  qui  ont  con- 
sacré un  très  considérable  article  à  saint  EIxéar 
dans  leur  recueil,  au  tome  VII  du  moLs  de  sep- 
tembre. 

'  Ce  périrait  au  naturel  est-il  connu  1 

'  François  Swertius,  né  en  1567  i  Anvers, 
y  mourut  on  1619. 

'  Sur  ce  célèbre  ouvrier  en  instruments  de 
maihémaliques,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy 
(I,  i78). 

'  J'ai  demandé  i  Naples  des  renseignements 


6èG 


APPENDICE. 


[1608] 


cales  d'Arnaud  Daniel  lesquelles  je  luy  envoyerois  fort  facilement  \  mais  voiez 
d'en  avoir  un  exemplaire  du  grand  livre  figuré  où  est  le  mouvement  de  la  dicte 
sphère  qu'il  n'avoit  pas  encore  publié  pour  lors. 

Il  y  avoit  un  prolonotaire,  HenricusCosterius,  quiavoit  de  beaux  pourlraictz 
do  Sainctz  fort  antiens;  j'entends  qu'il  est  prisonnier  pour  crime.  Il  faudroit 
bien  sçavoir  que  sont  devenus  ses  tableaux  et  mesraes  celuy  de  la  Véronique  de 
J\ome  et  s'il  ne  s'en  pourroit  pas  avoir  un  extraict. 

À    LOUVAIN. 

M'  Hopperius,  filz  du  président,  docte  personnage^. 

La  veUve  d'un  fameux  médecin  d'Alemaigne  dont  j'ay  oublié  le  nom,  il  me 
semble  qu'il  se  commençoit  par  D,  laquelle  me  donna  les  cornes  de  lièvre, 
laquelle  avoit  de  petilz  saphirs  et  jacinthes  tailler  de  la  nature  comme  les  dia- 
mans.  Je  mo  suis  repenty  mille  fois  de  n'en  avoir  achapté  quelque  peu  à  quel 
prix  que  ce  fut,  car  je  n'en  ay  jamais  trouvé  depuis.  Elle  avoit  un  beau  cabinet 
de  raretez  de  nature. 

Il  y  fault  veoir  le  sepulchre  de  Lipse  ^. 


sur  Gtlavio  Pisani.  Il  m'a  été  répondu  que  l'on 
ne  trouve  aucune  mention  de  ce  docte  nie'cani- 
cicn  dans  les  documents  napolitains.  Il  faut 
sans  doute  l'identifier  (conjecture  d'un  érudit 
de  Naples,  M.  Benedetio  Croce,  transmise  par 
M.  J.  d'Ovidio,  professeur  à  l'Univcrsilé  de  la 
même  ville)  avec  un  poète  et  un  astrologue  du 
même  nom  et  du  môme  temps,  dont  on  a  les 
ouvrages  suivants  :  Octavii  Pitam  poeiiia  pielatis 
Caroti  magni  ad  invictiiaimum  et  auguttistimum 
Galliarum  regem  chriitianù$imum  Henricum  IV 
(Rome,  i6o3);  Octavii  I^ani  attrotogia  «eu  mo- 
tvi  et  loea  tidfrum,  elc.  (Anvers,  161 3). 

'  Parmi  les  recueils  de  chaufons  provençales 
qui  nous  restent,  on  n'en  cite  que  deux  qui  aient 
appartenu  à  Peiresc  :  le  manuscrit  l'^lig  de  la 
Bibliotliè(iue  nationale  et  le  manuscrit  Douce  169 
de  la  Bibliothèque  Bodiéionne,  à  Oxford.  Le 
premier  contient  dix  pièces  d'Amaut  Daniel,  le 
second  trois  dont  une  seule  ne  se  trouve  pas  dans 
le  premier.  C'est  donc  onîe  chansons  d'Amaut 
(  sur  dix-hnit  que  l'on  connaît  de  ce  troubadour) 
dont  Peiresc  possédait  le  texte.  J'entends  onîc 
au  moins,  car  il  pouvait  fort  bien  s'être  procuré 


des  copies  des  autres,  soit  en  Italie,  par  ses  re- 
lations avec  Ubaldini ,  soit  même  en  Provence  oii 
se  trouvaient  certainement  encore  alors  plusieurs 
cbansoiuiicrs  provençaux,  depuis  disparus  ou 
transportés  ailleurs,  et  dont  Nosiredame  s'était 
servi,  comme  le  chansonnier  de  Sault,  le  chan- 
sonnier Perusiis,  et  celui  qui  appartint  plus  lard 
à  Caumont  (aujourd'hui  conservé  à  la  Biblio- 
thèque nationale  sous  le  n°  Liaii).  (Commu- 
nication de  M.  C.nmille  Chabaneau.) 

'  Le  chanoine  Antoine  Hopperus,  auteur 
d'une  Hitloir»  ecetésioêti^u»  de  la  Frite,  fut 
chancelier  de  l'université  de  Louvaiii  et  prévôt 
de  Saint-Pierre,  et  mourut  à  Louvaia  le  21  août 
l63&.  C'était  le  fils  de  Joachim  Hoppenn,  con- 
seiller d'État  de  Philippe  II  en  Belgique. 

'  Juste  Lipse  fut  enterré,  le  96  mars  i6o(i. 
dans  l'église  des  ftéfollets  de  lx>uvtin.  Son  tom- 
beau consistait  en  un  bloc  carré  de  marbre  noir 
surmonté  da  buste  en  albâtre.  Sur  le  marbre  on 
grava  une  pièce  de  onze  vers  lyrique-n  latins 
composés  par  Lipse  le  3  féïrierj6o4  etau-desgous 
de  ces  vers  on  inscrivit  cette  épilaphe  :  Justut 
L^ut  tiimt  onnfl»  iriii,  memet  r.  Obiit  anno 


[1608]  APPENDICE.  «87 

Et  ia  maison  de  Heure  avec  le  nouveau  chemin. 
Oublié  :  Hadrianus  Romanus  ',  célèbre  mathématicien  ^. 

\    GAISD. 

W  Laurens  Deebroot,  que  vous  avez  cogneu  à  Rome  chez  le  s'  Anl°  Gallo 
Salamanca. 

M'  le  chanoine  Triest,  parent  de  M'  Ridcrsolen,  lequel  a  les  restes  des 
œuvres  de  Goitzius  ou  de  M'  Laurinus,  dont  il  faudroit  bien  prandre  quelque 
petit  mémoire  si  vous  les  pouvez  voir. 

\  LISLE. 

M' le  chanoine  Van  Haal,  qui  a  fait  les  Antiquitez  liturgiques'. 

\    TOURNAY. 

M'  de  Villiers,  chanoine  etchancellierde  l'Université,  de  qui  je  voudrois  bien 
que  vous  pussiez  vous  esclorcir  subtilement  s'il  est  véritable  ce  qu'il  m'a  escripl 
qu'il  m'aie  envoyé  une  médaille  d'or  de  Trajan  avec  le  revers  d'une  cigogne 
qu'il  estime  un  phonnix  '. 

Si  vous  ne  vous  disiez  pas  provençal,  possible  en  vous  monstrant  ses  médailles 
il  vous  en  pourroit  faire  fesle,  et  audicl  cas  il  faudroit  luy  dire  que  vous  estes 
bien  ayse  qu'ill'aye  recouvré  du  messager  qui  l'avoit  retenue  et  trouver  quelque 
excuse  sur  ce  que  vous  vous  cachez  à  luy  de  peur  qu'il  ne  se  misl  en  peyne  et 
en  despcnce  pour  vous  recevoir. 


chriatiano  u.  DC.  Yl.  x  kal.  April.  Ce  lombeau 
fut  cnlevt',  le  6  raars  «795  ,  par  ordre  du  rnpré- 
sentant  du  peuple,  Laurent,  et  transporté  h  Bru- 
xelles, pour  èlre  envoyé  à  Paris,  ce  qui  ne  fut 
pas  fait.  H  est  acluellemenl  au  Musée  royal  de 
liclgique  (Extrait  de  Louvain  monnmental,  par 
Van  Evcn,  18G0,  p.  a5o). 

'  Adrianus  Douianus ,  né  à  Louvain  le  ag  sep- 
leuibre  i56i,  fut  médecin  de  l'oiiipcrcur.  En 
1693,  il  fut  ajipclé  de  Louvain  à  Wurlzbourj; 
par  le  princc-évéque  pour  y  professer  la  médecine 
et  les  mathématiques.  Apros  ia  mort  do  sa 
femme,  il  embrassa  l'état  occlésiasiique  et  devint 
chanoine  de  l'église  Saint-Jean.  Il  mourut  i 
Mayence,  le  h  mai  161 5. 

'  Cette  ligne  a  été  ajoutée  de  la  main  de  Pciresc. 


Les  instructions  ont  dû  être  écrites  sous  sa  dictée , 
ce  qui  explique  l'incorrection  de  quelques  noms. 

'  C'est  Florent  Van  der  Haer,  né  à  Louvain  en 
15/17,  qui  fut  chanoine  et  mourut  en  février  i63à. 
Le  livre  indiqué  par  Peircsc  est  intitulé  :  Antiquita- 
tum  Ulurjricantm  arcana  (  Duuai ,  1 6o5 ,  3  vol.  8°). 

'  Denis  de  Villers  fut  chanoine  et  cbancHier 
de  Notre-Dame  de  Tournai  (où  il  n'y  avait  point 
d'université).  11  mourut,  le  3o  novembre  1630, 
Agé  de  7/1  ans.  Ou  sait  qu'il  fut  Irt^  versé  dans 
la  numismati(|ua.  Ce  fut  le  très  xéU  poaiesseur 
d'une  très  belle  collection,  comme  l'atteste  Fop- 
pens  en  ces  termes  :  rlndicio  bnjus  rei  domus 
erat,  qiium  babilabat,  rimelionim  ac  llbrorum 
generis  omnis  locuples  tbosaiini» ,  ot  vi-bit  «pirani 
bibliolhcca.n 


688  APPENDICE.  [1608] 

M'  Winghc,  chanoine  aussy,  à  qui  j'ay  envoyé  les  plantes  qui  sont  pas- 
sées par  voz  mains  *. 


A  BEAUMONT   PBEZ  DE  MONTZ. 

M' le  duc  d'Arscot,  à  qui  vous  pouvez  presanter  la  médaille  d'or  de  Trajan 
du  Forum  et  luy  dire  que  je  luy  ay  envoyé  tout  plain  d'autres  choses  sans  res- 
ponce.  Il  a  le  plus  riche  cabinet  qui  se  puisse  voir  ^. 

À    CAMBRAY. 

M'  de  Fonguiserre,  que  vous  avez  veu  en  Italie. 

À    DOUAT. 

M'  Richardot ,  prevost  de  S'  Amé  et  chancellier  de  l'université. 
-M'  Andréas  Hozius,  professeur  grœc. 
Le  P.  Ginon,  grand  mathématicien. 

À   COMPIEGNE. 

M'  Loysel ,  lieutenant  du  Seneschal. 

M'  Alard  Adjoinct',  qui  m'avoit  promis  des  empreintes  de  Seaux  anciens  de 
Charlesraagnc  de  Soissons.  Je  ne  sçay  s'il  y  est  allé  depuis.  Je  luy  escrivis 
quelque  temps  y  a  sans  qu'il  m'aye  depuis  respondu. 

Il  avoit  une  médaille  d'argent  d'un  Vaala  qui  est  assez  curieuse. 

X  SENLIS  011  MOURUT  FED  H0>  ONCLE  LE  MEDECIN. 

M' le  lieutenant  du  Seneschal  Loysel,  cousin  de  l'autre. 

À    MEAULX. 

M'  Maupeau ,  religieux  de  S'  Faron ,  qui  m'a  fait  avoir  les  desseings  du  tom- 
beau d'Ogier  le  Danois. 

M'  Cloche,  autre  religieux,  qui  m'escripvit  sa  légende  pour  qui  je  me  suis  in- 
formé d'un  prebstre  comme  il  desiroit,  n'ayant  rien  peu  aprandre  si  ce  n'est  qu'il 

'  Le  chanoine  Winghe  fut  un  correspondant  des  compatriotes  de  ce  grand  seigneur  racntionnés 

de  Peiresc.   Quelques-unes  des  lettres  que  ce  en  ces  instructions,  voir  le  recueil  Peiresc-Dupuy 

dernier  lui  adressa  termineront  le  quatrième  et  et  aussi  les  volumes  suivants, 
dernier  volume  des  Le«re»  àdivers,  et,  par  con-  '  Plus  loin  (n°  IV)  nous  allons  trouver  un 

séquent,  le  dixième  volume  de  ce  recueil.  personnage  du  même  nom  et  de  la  même  ville 

'  Sur  le  duc  d'Arscot,  comme  sur  la  plupart  portant  le  litre  de  chanoine. 


[1008]  APPENDICE.  689 

estoit  maislre  d'cscoUe  h  Draguignan  .'5o  ans  y  a,  et  qu'un  abbd  I  emmena  sans 
qu'on  sçache  qu'il  est  devenu. 

Un  chanoine,  qui  entre  autres  médailles  avoit  un  fort  beau  ServiusSuipitius 
d'argent. 

Un  peintre  qui  me  fit  les  portraictz  de  S'  Faron  '. 


'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisi- 
tions françaises,  ii°  5171,  fol.  693-706.  Ori- 
ginal. A  la  suite  de  ces  instructions ,  on  trouve  cette 
note  écrite  de  la  main  de  Peiresc  (fol.  706)  : 
«Agenila.  Les  tiltres  re[;nanlo  prophela  Jesu, 
pour  Mons'  du  Puy.  —  Di  casa  Molini,  dans  la 
lettre  de  M'  de  Thon.  —  Dans  les  evesques  de 
Noyon  l'Iiilippus  de  Molinis,  soubs  le  roy  Jean. 

—  A  Thonlouse  et  Narbonne  les  synodes  et  de- 
frets  de  réception  du  Concile  de  Trente  et  arrêts 
du  Parlement.  — ■  De  nnufragiis.  —  Livre  du 
Consulat,  on  françois.  —  Livre  de  rAdmiraultë." 
Un  peu  plus  loin,  au  verso  du  feuillet  non  nu- 
méroté qui  précède  le  feuillet  708,  se  déroule 
cette  liste  de  livres  tracée  aussi  de  la  main  de 
Peiresc  :  rtDescriptio  nova  eiephanti  autlittre 
1*.  Gillio  Alliicnse  ex  bibliopolio  Herinyiano 
nnno  161 4  8°  Hamburgi. —  ^ïlianus  8  Lyon  do 
Gillius  où  est  le  Traicté  de  l'Eléphant  anatomisé. 

—  Adjouster  à  Dii  Tillet  in  f  les  notes  mss'". 
■ —  Le  Mercure  Jésuite,  ou  recueil  des  pièces 
concernants  le  progrez  des  Jesuisles,  leurs  es- 
rriptz  et  différant*  depuis  l'an  i6ao  jusqu'en 
jCaG.  A  Genève,  cheis  Pierre  Aubert,  imprimeur 


ordinaire  de  la  Republique  et  Académie,  8*,  1636. 

—  David!»  psalmi,  argumcntis,  oralionibus  et 
annotationibus  illustrati  studio  M.  P.  Vieil  prof- 
fessoro  Théologie  Parisiens.  Psalmis  arcesserunl 
cantira  et  hymni  et  proso;  ferc  omnes  quibus 
catholica  consuevit  uti  ecclcsia.  parisiis  apud 
J.  Ileuquevil  la ,  sub  rosa  rubea ,  1 57  3 ,  la  1 6 ,  ab- 
solutum  impensis  Nie.  Chesneau.  —  Diatriba  do 
jure  priccedenliiB  Jac.  Godefredi  T.  C.  Geneva;, 
Potr.  Aubertus  reip.  et  academi-T  lypographu». 
1637.  ti".  —   Libre  délia  casa  di  Linden,  gcn. 

—  Faidconerie  du  «'  d'Esparron,  en  Alleman  et 
en  Latin.  —  (Pour  M'  Ollivier.)  Promtuariiim 
Theologicum  seu  catéchèses  Malhci  Galciii  Theo- 
logi,  Weslcapeilii  in  Acadcmia  Duacensi  ha- 
bitœ  et  a  fra.  Andréa  Croquelio  Benediclimi 
llasnoniensi  excepta;  digestœ  et  roncinnata:  sr. 
subscribentc  Tho.  Stapletono  doclore  Theolog» 
cjusd.  Academia;  catéchiste  regio.  De  la  pre- 
mière et  pins  correcte  édition.  —  Prières  do 
Simon  Verrepius,  chei  la  Noue,  ta°,  en  latin, 
i6o4.  Precalionum  cnchiridium  Sjmonis  Ver- 
repœi.» 


87 


iMrtii&UK  «ftiittiait. 


690  APPENDICE.  [1608] 


IV 

LISTE  DES  PERSONNAGES  QUE  VAL  AVEZ  DEVAIT  VISITER, 

DE  LA  PART  DE  SON  FRERE, 
EN    SES  VOYAGES   DE   1608-1609. 


EN  ANGLETERRE. 

Ser  Robert  Cotlon  de  Connincton ,  à  Blacfviers. 
Ser  Joan  Barkii,  à  Kinstrid. 
\r  Willem  Camden  Ciarencieux ,  à  Westmiaster. 
M'  Jems  Cols,  à  Leimstrid. 
M'  Emmanuel  Demetrius,  à  Leimstrid. 
M'  Bel,  marchand,  à  Leidenhaal. 
Dottor  Lobel,  à  Franœstrid. 
Dotlor  Tboris,  à  iMinsinglan. 
M'  Luis,  marchand,  à  Simmerehil. 
M'  du  Laet,  chez  M'  Vanlor,  marchand,  à  Franceslrid. 
M''  Felippo  Burlamarchi,  à  Lodbery. 
M'  Baltazar  Mère,  marseillois.  à  BoJlen,  à  l'Arc  en  ciel. 
Ser  Watter  Cop,  à  Strand. 
M'  Pori,  chez  Water  Cop,  à  Strand. 

M'  du  Torval,  à  Strand,  à  l'Aigle  noire  devant  l'Echiquier, 
M'  de  Rodez,  médecin  d'Avignon,  à  VVappin. 
M'  Jems  Sons,  maîsfre  de  l'ordinaire,  à  Milfortlaen. 

M'  Harisson,  à  Reidcrastrid  ou  à  Honilaen  ou  à  Fotcrais,  qui  est  hors  la 
ville ,  1  o  milles. 

M'  Nesmet,  Escossois,  cirurgien,  à  Haineslrid. 

M'  Louys,  gendre  de  Lobel,  apoticaire,  à  Leimstrid. 

Dottor  Alberic  Genlili,  à  Becepsghet  strid. 

M'  Beduel,  à  Becepsghet  strid. 

M'  Charles  Witwel,  à.  .  .  [en  blanc]. 


[1608]  APPENDICE.  691 

M'  Holanfl  Locley,  peintre  excellent,  ;i  Hainestrid,  contre  la  maison  de  Mi- 
lord  Chancelier. 

Ser  Henric  Saville,  chez  Northon,  à  Wintzor,  ao  milles  de  Londres. 

M'  Richard  Thomson,  chez  le  libraire  Ascanius. 

Milord  Comberlan,  Milord  Hatton,  ambassadeur  en  France  et  Ks|iagne,  me 
feirent  entrer  au  Parlement. 

Milord  Burglé  me  fit  voir  tout  à  Wintzor. 

Messieurs  de  Pomponc,  de  Broussin,  de  Malassise,  Renouard,  du  Jardin, 
de  Vertaud,  Tonnellier,  etc.,  chez  M'  l'Ambassadeur  de  la  Bo<lerie  et  M'"*  de 
Bonnaire  et  de  Monlaville. 

EN    HOLLANDE. 

Monsieur  de  Buzenval,  Ambassadeur  pour  le  Roy,  à  La  Haye. 

M'  Cornélius  Wan  der  Mylen,  gendre  de.  .  .  [m  blanc],  à  La  Haye. 

M'  Hugo  Grottius,  advocat,  à  La  Haye. 

M'"  délia  Scgla,  à  Leyden. 

M'  Clusius,  à  Leyden. 

M'  VVuicanius,  à  Leyden. 

M'  Baudius,  à  Leyden 

(M'  Nicolas  Wanwclq  a  beaucoup  de  mouoyes  que  je  n'ay  pas  veues.) 

M'  Paludanus  (Bernardus),  médecin,  à  Enchusen. 

M' Jean  Nicbet,  marchand,  à  Amsterdam. 

M'  Jean  Wan  Wcli,  marchand,  à  Amsterdam. 

M'  Henric  Vanos,  à  Amsterdam. 

M'  Jacques  Wan  Wal,  à  Amsterdam. 

M' Plancius,  cosmographe  et  ministre,  à  Amsterdam.. 

M' Abraham  Gorlé,  h  Delf. 

M'  L'Hermite,  gentilhomme  llaniuiairt,  à  Roterdnm  <'t  Rnissidlcs. 

EN   BRABANT  ET  FLANDRES. 

M'  Nicolas  RoccoN,  bourguemestre  de  la  ville,  à  Anvers. 

M"^  Donquer,  marchand,  à  Anvers. 

M'  Wanderbergue,  à  Anvers. 

M'  Théodore  Galle,  graveur  à  l'imprimerie,  à  Anvers. 

M'  Moret,  libraire,  chez  Plantin,  à  Anvers. 

M'  Swertius,  à  Anvers. 

87- 


092  \  APPENDICE.  [1608J 

Le  P.  Andréas  Scoltus,  Jésuite,  à  Anvers. 

Le  P.  Henric  Seduilius,  gardien  des  Cordelliers,  à  Anvers. 

Signor  Antonio  Wan  Wecheli,  marchand,  à  Anvers. 

i\r  Thomas  Wallis,  marchand,  cousin  du  s"^  Gorlé,  à  Anvers. 

M'^ Lermans,  qui  n  tant  de  belles  peintures,  à  Anvers. 

P.  Jean  Hajus,  à  Anvers. 

P.  Scribanius,  à  Anvers. 

Coignet,  mathématicien,  à  Anvers. 

Le  comte  de  Brovay,  Don  Gaston  Spinola,  Sicilien,  gouverneur  de  Lem- 
boure,  chevalier  de  S'  Diago,  etc.,  qui  se  piait  fort  aux  mathématiques,  à 
Bruxelles. 

M'  Edmons,  Ambassadeur  pour  le  Roy  d'Angleterre,  qui  a  cognu  fort  par- 
ticulièrement M' le  premier  président  du  Vair  et  a  encores  des  remonstrance» 
par  escrit  qu'il  faisoit  à  la  feu  reine  pour  la  persuader  à  secourir  le  Roy,  à 
Bruxelles. 

Le  sieur  Venceslas  Goberger,  peinctre  de  Son  Altesse,  à  Bruxelles. 

M'  François  Billod  le  jeune,  gendre  d'un  Anglois,  à  Bruxelles. 

iM''  Gar.  Broumans,  olficier  en  la  maison  de  ville,  à  Bruxelles. 

M' Ridersolen,  gentilhomme  de  Gand,  parent  de  feu  iNPLaurinus,  à  Bruxelles. 

W  le  protonotaire  Henricus  Gosterius,  qui  a  mille  belles  observations  de  l'an- 
cien Ghristianisme  avec  un  monde  de  portraits  de  saints,  à  Bruxelles. 

Le  sieur  Ottavio  Pisani ,  gentilhomme  neapolitain ,  qui  fait  une  sphère  mou- 
vante de  la  plus  belle  invention  du  monde,  à  Bruxelles. 

Monsignor  Jean  Stephano Milanese,  musicien  de  S.  A.  qui  a  la  plus 

admirable  voix  en  taille  qui  se  puisse  ouyr.  11  chanta  i'Amarillis  en  Ecco  {sxc^ 
le  plus  merveilleusement  du  monde,  à  Bruxelles. 

Maistre  Ambroise,  nostre  hostc  de  l'escu  de  Hongrie,  à  Bruxelles. 

M"^  de  la  Motte,  filz  de  M'  du  Hamel,  advocat  de  Paris,  à  Bruxelles. 

M"^  Hopperius,  filz  du  présidant,  lequel  me  monstra  l'histoire  de  Frise  jfppt 
bien  continuée,  de  son  ouvrage,  à  Louvain. 

La  vefve  de  ce  fameux  médecin  d'Allemaigne  grand  minerahste  laquelle  me 
donna  les  cornes  de  lièvre,  laquelle  avoit  les  jacintes  façonnez  de  la  nature,  à 
Louvain. 

M'  L.  Deegbroot,  chez  M"^  Ant°  Gallo  Salamanca,  à  Gand. 

\r  le  chanoine  Triest,  parant  de  M'  Ridersonen,  lequel  doit  avoir  les  choses 
de  Golzius,  à  Gand. 


[1008]  APPENDICE.  693 

M' le  capitaine  l)et  Lorrain,  gouverneur  du  fort  pre2  de  Vau,  à  Gand. 
M' le  chanoine  Van  Haal,  qui  a  faict  les  Antiquitez  liturgiques,  à  L'Isle. 
M'  de  Villiers,  chanoine  et  chancellier  de  Tournov,  à  Tournay. 
M''  le  chanoine  Winghen,  à  qui  j'ay  laissé  36  florins  qui  sont  i  li  escus  à 
employer  en  desseins  d'un  livre  d'un  sien  frère,  à  Tournay. 

M'  de  Severy,  gouverneur  de  la  ville  et  chasteau  de  Namur,  à  Tournav. 
M'  Laurens  del  Pré,  anay  de  M'  de  Villiers,  à  Monts. 
M'"  François  Malapert,  amy  de  M'  Wallis,  à  Monts. 
M'  le  duc  de  Grouy  et  d'Arscot,  à  Bcaumont. 

M'  de  Louvygny,  hors  des  portes  de  Bavais,  lequel  a  fait  des  histoires  du 
païs  soubs  le  tiltre  de  Adversaria  Jo.  Aimerici  Landasii  Lovignii.  11  a  esté  page 
de  feu  iM''  d'Anjou,  et  a  cogncu  à  Venize  il  Giorgi,  Bibliothecario.  Il  tient  que 
HENAUT  soit  appelle  en  Flamment  quasi  PïlATA  HENE  fluvii,  etc.  Il  m'a  faict 
passer  par  les  ruines  du  cirque  du  Bavais  et  du  Pont  S'  Martin,  aujourd'hny 
nommé  Betressy,  terre  qui  lui  appartient,  d'où  est  natif  Jean  le  Mère,  qui  a  fait 
les  Illustrations  de  Gaule. 

Mons'  de  Fouquiserre  estoil  à  Gambray  si  je  me  fusse  souvenu  de  son  nom 
à  Douay. 

M'  G.  de  Ricliardot,  prevost  de  S'  Anié  et  chancelier  de  l'université  de 
Douay,  à  Douay. 

M'  Andréas. Hojus,  professeur  grec,  qui  me  fit  voir  la  chronique  de  S'  Berlin 
MS.,  à  Douay. 

M'  le  doyen  de  S*  Amé ,  à  Douay. 

Le  père  Ginon,  jcsuiste,  grand  mathématicien,  à  Douay. 
Les  abbés  d'Anciennes,  de  Marchienes  et  de  S'  Aman,  où  estoit  Dom  Pierre 
et  Don  Antoine  Brinbere,  bibliothécaire,  qui  a  descrit  tout  plein  de  petitz 
livretz  non  imprimez. 

Le  prieur  du  monastère  de  Flines,  à  Douay. 

Mons*'  l'Abbé  de  S'  Vaast  d'Arras,  et  Don  Pierre  Richardot,  soubz  prieur, 
qui  me  firent  voir  les  seaulx  d'or  de  Theodoric  et  Gharles  le  Ghauve  et  les  Go- 
lombres  de  cuivre  doré  qui  servoient  anciennement  à  porter  le  Saint  Sacrement 
de  l'autel  et  celuy  de  l'extrême  onction,  à  Arras. 

M'  le  Bailly,  chanoine,  qui  me  bailla  le  livre  des  Evesques,  à  Arras. 
M'  Ferreol  Locre,  pasteur  S'  Nicolas,  qui  a  faict  une  grosse  œuvre  intitulée 
Maria  Augusta  à  la  louange  de  Nostre  Dame  avec  tout  l'honneur  qui  luy  est 
rendu  par  toutes  les  églises  du  monde,  à  Arras. 


694  APPENDICE.  [1608J 

M'  Loisel ,  lieutenant  du  Seneschai ,  qui  a  faict  les  inscriptions  des  tombeaux 
du  cœur  de  Compiegne. 

M"^  Alard,  chanoine  à  Compiegne,  qui  me  fit  voir  les  archifz  de  S*"  Corneille, 
h  Compiegne. 

Le  lieutenant  L'Oysel,  cousin  de  l'autre,  à  Senlis. 

Un  chanoine  disciple  et  domestique  du  feu  présidant  Brisson,  à  Senlis. 

M'  le  président  de  Merly,  présidant  aux  Comtes  de  Paris,  qui  me  mena  par 
toute  sa  maison,  à  Merly. 

M'  Doublet,  Religieux  Cenier  h  S'  Denis,  qui  m'a  faict  voir  toutes  les 
Chartres,  à  S'  Denis. 

M'  Thibault,  frère  de  l'advocat,  à  Meaux. 

M'  Maupeau,  religieux  de  S'  Faron  de  Meaux,  à  Meaux. 

M' chanoine  de  l'église  cathédrale  de  Meaux,  qui  avoit  le  Sev.  Sulpi- 

tius  d'argent,  à  Meaux. 

M^ peindre,  qui  a  desseigné  le  sépulcre  d'Ogier  et  tous  les  portraiUs 

de  Thevet,  à  Meaux. 

PAnis. 

M' l'Ëvesquc  de  Beauvais  [René  Potier  de  Blancménil]. 

M'  rArciicvesquc  d'Aux  [Léonard  de  Trapes]. 

L'Evesque  de  Paris  [Henri,  cardinal  de  Gondij. 

L'abbé  de  Volcob. 

M'  de  Vie,  j 

M'  de  Roissy,  >   maistre^  des  Requostes. 

M'  de  Chnntecler,   ) 

M'  le  présidant  du  Tliou. 

M'  Meaume, 

M'  Phelippeaux, 

M' Halle,  qui  «  un  cabinet,    . 

,,,  r.1  •  conseillers  au  Parlement, 

M'  Ribier, 

M"^  PeUu,  l 

M"^  Riquouà,  / 

M'  de  Malherbe. 

M'  de  Bertaud,  evesque  de  Seez. 

M' l'Abbé  de  Tyron,  des  Portes  [Philippe]. 

M"^  Renier,  son  neveu  [MathurinJ. 


advocats. 


advocuts. 


[1608]  APPENDICE. 

M'  du  Mottin  [peul-être  le  poète  Pierre  Motin]. 

M'  Tout  Vent. 

Bertciot,  Colomby,  etc. 

M'  Casaiibon  [Isaac]. 

M' le  Fevre  [Nicolas]. 

M'  Loisel , 

M'  Rigault, 

M"  de  Sainte  Marthe, 

M"  du  Puy, 

iVr  Labbé. 

i\r  Florence. 

.\r  Gouttière , 

M"^  Le  Feron, 

M'  Masson , 

M'  de  l'Estoile ,  à  qui  il  fault  envoyer  la  Diane  de  Valentinois ,  advocat. 

M'  Salomon,  advocat. 

Le  P.  Fronton,  jésuite  [Fronton  du  Duc]. 

Le  P.  Dubreuil,  à  S'  Germain  des  Prés. 

Le  P.  Picjuouar,  à  S'  Victor. 

Le  P.  Portugaix,  aux  Gordeliers. 

M'  de  Villamenon,  en  la  rue  du  Batoir, 

M'  d'Ambourg,en  l'hostel  de  Luxembourg, 

M'  d'Aineux,  à  la  Verrie, 

M'  Guitlard,  au  couvent  des  Augustins, 

M'  Bagarris  [Pierre-Antoine  Rascas], 

M'  Pre  de  Segle,  à  la  place  Maubert, 

Doublet,  à  la  Mégisserie, 


695 


Le  Gautier  de  la  Madeleine, 

M'  Poulain. 

M'  de  la  Vallée  Breteuille. 

M'  de  la  Bourdesiere. 

M'  le  comté  de  Sagenne,  son  filz. 

Pena  le  médecin. 

Les  comtes  de  Gurson,  de  Sauit. 

Danfrie, 


qui  ont  cabinets. 


/ 


A.  Ferrier, 


1 


horlogers  et  mallieniaticiens. 


696  APPENDICE.  [1608] 

Dieu,  horloger  et  mathematicien^ 

L'Angelier,  ^ 

Hadrlan  Beys,        j 

Drouard,  (   ii     • 

,,      ,  /  libraires. 

Morel, 

Douceur, 

Perier, 

Herosme,  ) 

...  >  relieurs. 

Ambroise .  ) 

Du  Mouttier  (sic),  ) 

Bunel,  i   P^'""^^^- 

Du  Pré, 

„  \   graveurs, 

rontenay,  )   " 

M""  Ghoucar. 

Charlet,  à  gauche  en  entrant  au  Palais  par  la  porte  de  la  Pyramide,  qui  a 

la  bonne  cire  d'Hespagne. 

Durand,  pottier,  mouleur  à  la  porte  de  derrière  du  Grand  Cerf. 

Le  Feure,  tailleur,  mary  de  la  perruquiere  en  la  rue  S'  Honoré. 

M'  Filastre,  de  Rouan. 

M"  Gourant. 

M' le  Coq,  qui  promet  la  modération. 

M'  du  Boys,  chanoine  à  S'  Mor  [sic]  des  Fossez. 

ORLEANS. 

M'  Fomjeu  Abbe  de  S' Ivertre  et  de  S'  Severin  prez  Chastcau  Landon. 
M'  Damin,  advocat,  de  qui  j'eux  les  monoyes  de  R[aymond]  de  Toulouse. 

FONTAINEBLEAU. 

M'  de  la  Broisse,  ageant  de  Mantoue. 

MOULINS. 

Talion  l'apoticaire ,  frère  du  médecin  de  Nevers;  il  a  un  gladiateur  antique 
qui  tient  une  boulle. 

L'orfèvre  des  médailles  d'argent. 


|i<;08] 


APPENDICE. 


697 


LYON. 

M'  de  la  Baume,  scneschal. 

M''  le  président  de  Villars. 

M'  de  Chastdlon,  camerier  de  S'  Pol. 

Le  P.  Humblot,  minime. 

M'  Ottavio  Valfré,  piemontois,  prieur  de  l'Abbaye  d'Aynay. 

liC  Doyen. 

M"^  de  Masparaut,  parisien. 

Sire  Buet,  joelier. 

Vincent,  libraire. 

S'"  Horatio  Spada  ,1 

,v  n    ,•     •  \  marchands. 

>   bratiani,  ) 

Le  fdz  du  présidant  Bernard  de  Chalon. 

Tabouret,  son  beau  frère,  qui  a  un  cabinet. 

VIENNE. 

Le  Prieur  de  l'Abbaye  de  S'  Pierre. 

VALENCE. 

M' le  Frère ,  maistre  des  requestes. 
,  advocat. 


BAGNOLS. 


Le  prevost  Augier  '. 


'  Bibliothèque  d'Inguiinbert,  à  Caipentras. 
Liasses  rcndueti  à  la  bibliothèque,  à  la  suite  de 
la  condaninalion  de  Libri ,  et  qui  n'ont  pas  en- 
core été  reclassées.  Cette  liste,  qui  est  auto- 
graphe, complète  la  précédente  en  un  grand 
nombre  de  points. 

Sur  un  feuillet  détaché  on  trouve  les  adresses 
suivantes  qui  ne  sont  pas  de  la  main  de  Peiresc  : 
»E.  Pasquier,  à  la  Toumelle,  A.  Loysel,  au 
cloistre  Nostre-Dame,  Brodcau,  advocat,  rue 
S"  Denis,  le  jeune  Robi-rt,  advocat,  la  Tour- 
nelle,  Bonenfant,  advocat,  rue  des  Anglois,  preï 
a  rue  des  Noyers,  chez  Raguencau,  Bouchcl, 


advocat,  Richelet,  advoral.Turquel,  rue  Juifv^, 
derrière  S'  Antoine,  chez  Balbany,  Chastelin,  au 
collège  de  Navarre,  Federicus  Morellu».  le  |M>rp 
Coëffeleau,  aux  Ja(opins,  Marcilius,  derrière  I» 
rite  des  Amandiez  dans  un  collège,  Kerron,  » 
l'hostel  de  Longucville,  Bourbon,  (ialandius, 
mnlhomalicien,  riio  des  Amandiers.  Antoine,  ad- 
vocat, de  Bordeaux,  Rioland,  place  Maulierl . 
anatomiste,  Peleus,  advocat  au  Conseil,  nie  de 
Bicvrc,  Foucaut,  chez  un  trésorier,  le  s'  de  La- 
val, gouverneur  de  Mouhiis,  à  l'image  S'  Eus- 
tacho,  i  la  place  Mauberl." 

88 


69ê  APPENDICE.  [1635| 


INSTRUCTIONS  AU  SIEUR  DE  VALLAVEZ 

ALLANT  E.>  COUR. 

(8  juillet  i635.) 

Mon  frcre  vorra  s  il  luy  plaid  en  son  voyajje  de  la  Cour  : 

Monsieur  de  la  Ville  aux  Clercs  et  adjoustera  à  ma  lettre  les  cuiupliinenls 
qu'il  jugera  convenables  tant  pour  la  naturalité  du  pauvre  Jehan  Magy  ou  de 
sa  femme  et  son  (ils  que  pour  autre  chose. 

Il  fera  mes  excuses  à  Mons'  d'Hemery  que  j'allay  chercher  à  troys  heures 
du  malin  quand  on  m'apporta  de  sa  part  un  chetif  livre  qu'il  avoit  à  mov. 

Et  s'il  pouvoit  rendre  bon  oflicc  au  sieur  Suchet,  pour  le  faire  par  luy  em- 
ployer à  une  partye  de  la  fonte  des  canons  il  y  auroit  du  mérite  et  de  l'honneur. 

A  touts  cez  Messieurs  du  Conseil  et  de  la  Cour  qui  se  voudront  souvenir  de 
moy  les  plus  affectueuses  salutations  qu'il  pourra  de  ma  part. 

A  M''  le  Garde  des  sceaux  s'il  luy  en  parle,  car  de  luy  en  ouvrir  le  discours 
il  n'y  auroit  pas  d'apparence  et  en  ce  cas  il  fault  prolexter  [sic]  à  la  précipitation 
du  passage  le  deffault  de  mes  lettres,  ou  plustost  en  forger  une  du  soir  au 
matin,  car  je  ne  pense  pas  qu'il  cognoisse  mon  escripture. 

Autant  à  M'  Servian  et  à  M' de  l'Avrilliere  et  à  ceui  de  leur  suitte,  qui  pour- 
ront estre  de  ma  cognoissance.  comme  : 

Vr  de  Caune,  secrétaire  du  Iloy,  M''  Inibert.  M'  Orcel  et  autres,  et  aulx 
mesmes  de  M"'  de  la  Ville  aux  Clercs. 

Si  M'  de  Fieubet  et  M'  L'Aisn(5  y  sont,  il  y  en  faudra  faire  autant  et  aux 
leurs,  comme  les  fdz  de  M'  de  la  Marguerie  et  le  frère  de  M'  Fieubet. 

À  PARIS. 

Il  faudra  voir  Mess"  du  Puy  et  toute  l'Académie  et  M'  du  Mesnil  Aubery  et 
M'  Luillier  qui  loge  oii  csloit  le  président  Reboul  contre  l'hostel  de  Cluny  du 
Nonce,  et,  si  vous  pouvez.  M'  Deodali  pour  luy  rendre  le  petit  mouton  de 
bronze  antique;  A  loge  à  l'hostel  de  Venize  prez  la  rue  S'  Denys,  ce  me  semble. 

Si  en  avez  le  loisir  vous  pourrez  voir  M' le  Grand,  le  P.  Seguiran,  le  P.  Mer- 


|1635]  APPKNDICE.  M9 

cène  minime,  le  P.  Hnynaud  à  la  place  Hoyalc,  et  le  P.  (iampanfiia  aux  Ja- 
cobins des  faii.\l)our(js  de  S'  Honoré  avec  frère  André. 

Vous  mo  ferez  bien  plaisir  si  vous  voyez  M'  des  Nœuds  avec  des  compliments 
et  olfrcs  de  noz  planles,  cl  le  sieur  Givull  avec  asseurance  des  siennes  qui  n*- 
tiennent  qu'à  son  ordre  de  les  envoyer  parce  qu'il  les  vouloit  venir  prendre. 

Il  fauldra  voir  aussy  M'  de  Lomenie  et  Madame  de  la  Ville  aux  Clercs,  ol 
tascher  de  voir  si  dans  leur  cabinet  le  grand  vase  de  verre  antique  de  la  liault<-ur 
de  trois  piedz  n'y  est  plus,  ensemble  une  petite  figure  d'un  bœuf  de  bronzf 
antique,  avec  un  beau  vernix  verd  que  je  iuy  avois  donm'-.  S'ilz  se  trouvent  il 
fauldroit  faire  peser  le  bœuf  ;ui  poids  de  marc  et  m'envoyer  le  niemoiri'  di' 
son  conlrepoidz  et  s'il  iilloit  à  bien  prez  de  six  niarcz  je  le  recouvrerois  fort  vn- 
lontiers  s'il  y  avoit  jour  de  le  redemander  pour  le  voir  sauf  de  Iuy  renvoxer 
quelque  autre  pièce. 

Si  la  grande  urne  de  verre  qui  avoit  une  grande  anse  est  encore  en  estai  ol 
cappable  de  tenir  eau,  il  la  fault  faire  peser  toute  seirbe  à  poids  de  marc  et  puis 
la  faire  remplir  d'eau  de  la  rivière  et  la  repeser  à  poids  de  marc,  et  si  elle  estoit 
fesiée  ou  hors  d'eslat  de  tenir  de  l'eau  il  faudroit  voir  si  elle  pourroil  tenir  du 
millet  et  puis  faire  peser  le  dict  millet  et  le  mesurer  à  la  mesure  ordinaire  de 
Paris,  mais  si  elle  lient  l'eau,  je  serois  bien  aise  que  vous  feissicz  aprez  mesurer 
l'eau  (qui  sera  sortie  de  l'urne  antique)  avec  des  mesures  ordinaires  de  Paris 
dont  on  vend  le  vin,  et  faire  peser  une  ou  deux  desdictes  mesures  de  poidz  de 
marc  pour  sçavoir  combien  pèsera  l'eau  qui  les  aura  remplies. 

Si  AP  Gault  ou  autres  curieux  de  ma  congnoissance  comme  M'  du  Mesriil 
Auberv  ou  M'  des  Nœudz  avoient  de  cez  bœiifz  ou  moutons  ou  chèvres  d»' 
bronzes  antiques  de  bonne  asseurance  de  leur  rouille,  je  serois  bien  ayse  que 
les  feisiez  peser  à  poidz  de  marc  et  que  m'eussiez  envoie  le  mémoire  de  leur 
poidz  au  juste,  et  si  quelqu'un  approchoit  des  six  marcs  ou  de  la  moitié  ou  du 
quart  je  les  acquerrois  trez  volontiers,  mais  il  ne  fault  pas  faire  paroistre  reste 
curiosité  là  que  de  bien  loing  et  ne  faire  pas  semblant  d'y  affecter  aulcune  s<irte 
de  poidz. 

Si  vous  pouvez  voir  M'  Valoys  (pii  m'a  dédié  ses  Eclogues  de  Constantin  et 
M'  Tristan  S'  Amans,  son  grand  amy  et  le  mien,  vous  me  ferez  plaisir  et  cel- 
luy  cy  pourroit  bien  avoir  de  cez  antiques  et  le  sieur  Bonnard  que  ^P  Auberv 
indicquera  et  possible  M"^  Bourdelot,  médecin,  chez  M'  d'Ilerbault '. 

'   Bibliothèque  il"In(;uinil)ort,  h  Carpeiilras.  Collection  Pcircw,  rogisire  LUI,  fol.  678.  Copi». 

88. 


700 


jUPtBNDICE. 


TABLEAUX   GÉNÉALOGIQUES  DES   POMEVÈS, 

SEIGKEUnS  DE  GARCE», 

ET  DE   LEUB6   ALIJAIVGBS  ' 
DRESSÉ  PAR  M.  LE  MARQUIS  DE  BOISGELIN. 


HonoRB  DK  PONTEVÈS  ,  seigneur  de  Flassatis  et  tie  Carces,  épouse  Glermonde  Korliin  iIp  SoHivrt, 

d'où  : 


(         '  1 

°  Jkah,        a*  DuRAKD. 

1 

3"  FlAHÇOIS 

,               '4*  Mabcl'b»iti;  éiwuse, 

.')*  HaioRKE;  épouse,  avant  lôtut , 

ui  «it.          seigneur 
de  Prassans; 

chevalier 
de 

1 

Gaspanl 

Carde,   seigneur  de  Vins. 

1 

d*où  : 

^ponse 

Saint-Jean 

en  premières  noces 
Pierre 

1 
et 

Marguerite 

de 

on  deuxiènieK 

Bo!uriu 

Uramltm 

de  Yilleneutc. 

noces. 

de  Masargues. 
d'où: 

seigneur 

vers  i55o, 

d^Kspinonse , 

Jacques 

d*où  : 

I 

lloniface , 

i^eigneur 

1 

1 

MlBTBi; 

Pin»  H, 

dfLa  Molle. 

JtkMM; 

I/OLisi  ; 

MlBGVItlTB 

épouse, 

di*  VitleiKUve , 

d'où  : 

époase , 

l'pouse , 

•■pouse 

en  1676, 

d^où: 

en  i.'iSi, 

en  iSSq, 

Antoine 

Alphonse 

Palaniède 

Palamède 

de 

d'Ornano. 

Piiaa 

illl. 

Forbin 

it  Selliers . 

d'où: 

1 
CiTBniiti; 

Forhin 

de  la  Barben , 

d'où  : 

Mascdsiiti  ; 

Ca  «tel  la  ne 

Salerne». 

de  Villeneuve . 

épOOK, 

épouse 

d'où  ; 

en  1587, 

François- 

Kobert 

tonia 

dcsPorcellels, 

I.jidel 

seigueur 

de 

deFos, 

Fombetou. 

d'où: 
1 

IsiHAC  ï 

VicnMBi; 

épouse,  en  i6t* 
Honoré  Coriolia, 

épouse 
Louis 

seigneur 

de  Pau  le. 

deCorbicres, 

lige  des  Coriolit, 

seigneurs 

d'Kspinouse. 

" 

1           ,   i 

Amoijik  ,                   JOSIM  , 

■  1 

[ÏLAICBB  ; 

1 

MmcciBlTB;  épo 
Clauile  Roduif  de 

ise  ; 

SiRiLLs;  épouse 

Paul  BonîTAce 

leignrur                    dit 
de              ^f  beau  La  1. 

épouse                     a 

Limans; 

son  cousin 

germain. 

olle, 

Gaspard 

h.  François  Blancanl , 

lits  de  François 

Collobrière».           d'vwpité 

M 

ïardoqenc|îe, 

seigneur  de  Nw 

luletet  Ht  Taaubert. 

eL  d'Anne  Forbia  de  Sotlier<. 

APPENDICE. 


701 


Sun  Di  PONTEVÈS,  comle  de  Carcei ,  <pouie ,  en  i5i4,  Marguerite  île  BniDrai, 
d'oo  : 


1 

1 

9"  IstniÀUi 

3''  MiDGuiJSiTi; 

h'  CUeici 

j*  Lccaici ; 

G*  G  ABaULlB 

iju)  ml. 

épouKO , 

éftousc , 

(ou  CUirv); 

(•yoQêt,  en  t5^i , 
Jean  de  Castellane 

épeuM, 

cil  155^, 

en  prerairres  iioces , 

épOUM  , 

M  isaa. 

Louis 

en  i563. 

en  preniièreii  Doces , 
Pierre  Vnradier 

de  la  Vetdi^. 

JacoMa 

ileCasIellane- 

Clmide 

Leur  p«tit«-fiU«, 

di 

Adhémar, 

lie  VilleneuTO , 

de  Saint-Andéol , 

Aimarre  de  Castellaite , 

MunUubau 

comte 

marquis  de  Traos, 

et 

porta  r  héritage 
de  cette  branche  de  Ca«(ellaiie 

Atoull 

lie  Grignan. 

et 

en  deuxièmes  noces . 

.le  Saull. 

en  deuxîfineft  nocefi , 

en  )586, 

fc  son  mari , 

en    i58S, 

Gagpar  Forbin 

Vinceol-Anne 

Melchior  Forbin , 

de  Sol  Mers. 

Fortrin-Mafnier. 

marquis 
de  Janson. 

baron  d'Oppède, 
premier  président. 

Gi^pAito  DE  PONTEVkS,  comte  de  Carre»,  épouse,  en  i588,  Léonor  de  \jHlf»  det  Prei  d«  Montpriat, 

d^oà  : 


qui  suit. 


Gabrulls  ; 
,  en  1 6 1  a  , 


épouse ,  en  1 6 1  a  , 
Cuillaurae  de  Simiaae ,  nurquis  de  Gordea. 


Jkah  db  PONTF.VES,  comle  de  Oarces,  épouse,  en  i65i,  Marie  d'Aloignj.  Sans  poOérité. 


Lotis  FOneiN  DE  SOLLIERS, 
épouse  Marguerite  de  Grimaldy, 


FliXÇOlS  FOKBI!*  DR  SoLLIRRS  , 

épouse  Catherine  d'Anjou. 


Palamèpe  FoBBin  ok  Soluers, 

épouse  Jeanne  Garde  de  Vins, 

sa  nièce  à  la  inmie  de  Bretagne. 


Gaspar  Forbi:i  db  Soixiirs  , 

épouse 
Claire  ns  Ponlevès-Corces. 


Clbrhokdb  FoRBn  db  Sollibis  . 
épouse  Honoré  de  Pontevés-GareeB. 


Jbah  de  Pontbvbs-Caicbs  . 

épouse 
Marguerite  de  Hranras. 


HoNOBéa  db  Poutbvù-Cabcbs. 
épouse  Gaspar  Garde  de  Vins. 


Claibb  db  PonTBvès-CiaCBn .  Jbar^ib  , 

épouse  épou»e  François  Forbin  M  Solliers. 

Gaapar  Forbin  de  Solliera.       son  oncle  &  la  mode  de  BreUtgnf. 


tovisB.     Mabcoibits. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 
AUX  TOMES  IV,  V  ET  Vi. 


TOME  IV. 

Page  10 ,  note  6.  I-o  v^riUible  nom  de  Cirnillc  du  pajw  Jean  XX[i  élait  non  li'Euze,  mais 
bien  Dueza  ou  Dueie.  Jacqnos  Dueza  ne  fnt  uvé({ue  d'Avignon  (juf  jus<jH'ii  son  cardinalat. 
Ce  fut  son  ne\eu  JaC([ues  de  Via  qui  fut  alors  nonnné  à  sa  place  éM'qtio  d'Avignon,  le 
19  février  i3i3. 

Page  11,  ligne  u.  Ajoulei  :  Cette  Catherine  ëtait  une  Lombard  de  (^astellel.  Son  mari. 
Honoré  Guinui,  était  le  cousin  germain  de  Jean  Guiran,  assesseur  d'Aix  en  liyô,  dont  le 
pelit-lils,  Melchior  (iuiran,  sieur  de  Peii'esc,  épousa  en  iô3/i  Marthe  Itompar,  lille  du  tré- 
sorier de  Provence  Hugues  Rompar.  Celte  alliance  expli(|ue  l'intérêt  que  Feiresc  attachait  à 
la  généalogie  des  Guirau.  Voir,  dans  le  llullelin  de  la  Société  xcieitlifùiu"  cl  littéraire  de»  Basset- 
Alpes  de  novembre -décembre  iSgS,  un  mémoiiv  intitulé  :  Une  famille  provençiile  au 
xv'  siècle:  Les  Guiraii-la-BriUdiiiie ,  d'après  des  documents  inédits;  étude  d'histoire  sociale,  par 
Charles  de  tlibbe.  Il  en  a  été  fait  un  lii-age  à  part  (Digne,  in-8°  de  4i  pages). 

Page  1  -j  ,  ligne  a.  Ajouta  :  Miinault  était  un  peintre,  qui  habitait  alors  à  Aix  une  maison 
joignant  le  couvent  des  Frères  prêcheurs,  voisin,  par  conséquent,  de  Peiresc.  Voir  sur  cet 
artiste  :  Moticc  sur  le  peintre  François  Mimault,  par  M.  Mireur,  arehiviste  du  département 
du  Var  (^Revue  des  Sociétés  savantes,  tome  V  de  la  6'  série,  1877).  Outre  tous  Je»  ou- 
vrages de  Mimault  indiqués  dans  celte  notice,  nous  pouvons  citer  un  portrait  d'Antoine 
Seguirau,  alors  président  au  Parlement,  puis  premier  président  en  la  Cour  des  comptes, 
père  de  Henri  (qui  épousa  Suzanne  Fabri,  sœur  de  Peiresc)  et  de  Jeanne,  mariée  en  i6a3 
avec  Pierre  Liuirent,  marquis  de  Saint-Martin  de  Pallières.  Sur  ce  portrait,  actuellement 
aux  mains  de  M.  le  marquis  de  Boisgeliu,  descendant  par  les  femmes  de  cette  Jciumc  Se- 
guirau, on  lit  l'inscription  suivante  :  Anl.  Seguiramu  senaluê  provineia  prmtet  mtal.  LXlll. 
F.  MiinauU  camoc  (sic?)/.  16a 5. 

l'âge  t3 ,  note  1.  Au  lieu  de  irsieur  de  Monlsallonn ,  il  faut  (tsieur  de  Montsatier'. 

Page  16,  dernière  ligne.  Ajoutez,  :  M.  Charles  de  Hibbe,  dans  le  mémoire  plus  haut  cité 
sur  Les  Guiran-la-Brillanne ,  mentionne  (p.  287  des  Annales  des  Basses-Alpes)  wle  mariage 
de  Laugier  Guiran,  contracté,  le  la  avril  i443  (notaire  Jacques  Uaynaud,  ii  Aix),  avec 
noble  Catherine  Spifarae,  veuve  d'un  notable  commerçant  de  Valence,  lx)uis  de  Penas  (^Lm- 


704  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

dovicus  de  Peuasto),  lequel  lui  avait  lëgué  a,ioo  florin»,  qu'elle  se  constitua  en  dot.  Elle  lui 
survécut,  car  nous  la  voyons  faisant  son  testament  le  i3  juin  i486.  .  .  v  U.  de  Boisffelin 
veut  bien  me  communiquer  une  note  qui  complète  les  renseig;nements  déjà  consignés  ici  : 
ffToutes  les  i-echcrches  (généalogiques  provoquées  par  Peiresc  provenaient  de  son  désir  de 
connaître  les  famillps  de  sa  j)arenté.  Michel  Gastinel,  sccrélaire  du  roi  de  Provence  Louis  III, 
eut  pour  fds  Jean  Gaslincl,  époux  de  Madeleine  Boutin.  D'où  :  i"  Gaspard,  qui  testa,  le 
97  octobre  i5a7,  en  faveur  de  sa  (ilie  Raphelinc,  épouse  d'Antoine  Cariolis  (Coriolis),  sei- 
gneur d'Autane;  a"  Delphine,  qui  épousa  Jean  Ijévéque  (fils  de  Raymond  et  de  Catherine 
Vivaud),  dont  la  fdle,  Sylvestre,  épousa  en  iàijli  Foiiquet  Fabri,  bisaïeul  de  Peiresc.  Hugon 
Bompar,  l'aïeul  de  la  mère  de  Peiresc,  avait  épousé  Delphine  Rosier,  fille  de  Jaa]ues,  sei- 
gneur en  partie  de  Peiresc,  marié  le  96  septembre  i483  avec  Pierrette  Guiran,  d'où  : 
1°  Pierre,  conseiller  nu  Parlement;  épousa  Jeanne  Semmati,  sans  postérité;  a°  Vincent, 
seigneur  de  Magnan,  président  aux  Comptes;  épousa  Marguerite  Boniface,  fille  de  Vivaud,  sei- 
gneur de  Cabanes,  et  de  Catherine  Russan,  sa  première  femme;  3°  Jean  Gaspard, seigneur 
de  Peii'esc;  épousa  Lucrèce  de  Valavoii'e,  d'où  Marguerite,  dame  de  Peiresc,  qui  épousa 
Rainaud  Fabri;  4°  Claudine;  épousa,  en  lôiy,  Jejm-Baptiste  Cejiède,  fils  de  Pierre,  dit 

CttSsili.n 

Page  aa ,  noie  3.  Les  bulles  de  Jean  Jaubert  de  Barrault  sont  du  t  a  mai  i63i.  Le  prélat 
siégea  non  jusqu'en  juillet  1698,  mais  16 43.  Ces  indications,  et  les  indications  suivantes 
relatives  aux  archevêques  et  évikjues  provençaux,  me  sont  données  par  le  savant  auteur  du 
Gallia  chnsliana  iioiissima. 

Page  a  à ,  note  3.  Le  cardinal  Alphonse  de  Richelieu  occupa  le  siège  d'Aix  pendant  plus 
de  trois  années,  car  les  bulles  de  son  successeur  sont  du  6  octobre  i63«. 

Page  a6,  note  3.  Lise^  :  Rcfrmsc  et  non  Uaguise. 

Page  33,  note  i.  Àjoulet  :  U  s'agit  là  de  saint  Pierre  de  Vérone,  dominicain  assassiné 
en  195a. 

Page  35,  note  4.  Le  Volto  Santo  de  Lucques  est  un  crucifix  habillé. 

Page  39,  note  4,  dei-nière  ligne.  Remplacer  xvi'  siècle  par  .rr*. 

Page  46,  note  2.  Louis  de  Butel  ne  siégea  pas  à  Aix  dès  l'année  i63o,  car  ses  bulles 
sont  seulement  du  6  octobre  i63i.  D'autre  part,  il  ne  siégea  pas  jusqu'en  l'année  i645, 
car  ses  obsèques  furent  faites  le  1"  avril  i644. 

Page  5  a ,  note  5.  Ce  n'est  pas  par  inadvertance  que  Peiresc  a  dit  :  rfJe  pensois  vous  avoir 
veu  de  certains  petits  escuellons  de  jaspe  ou  d'agathe.n  C'est  là  un  provençalisme  pour:  irJe 
pensois  avoir  veu  chez  vout.-n 

Page  60,  ligne  8.  Ajoutez  :  Nicolas  Spinelii  était  sénéchal  de  Provence  dès  l'année  jSôg. 
Voir  Robert  de  Briansoo,  hjat  de  la  Provence,  I,  106. 

Page  91 ,  noie  1 .  Ajoutez  :  A  propos  d'Ange  Colocci  et  de  ses  recneils  conservés  à  la  Va- 
ticane,  je  m'aause  d'avoir  oublié  de  citer  l'important  ouvrage  de  M.  P.  de  Noihac  sur  La 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  705 

Bibliothèque  de  Fulvio  Orsiiii,  commo  mon  savant  ami  me  l'a  gracieuspment  rnproché  dans 
un  article  de  la  lievue  des  Questions  historiques  (livraison  du  j"  octobre  189/1  >  I'-  655),  où 
il  a  rendu  compte  des  tomes  III  et  IV  des  Lettres  de  Peiresc. 

Page  93 ,  note  1 .  Raphaël  de  Bologne  fut  fait  dvôque  de  Mdgare  et  coadjuteur  de  Digne  le 
17  avril  1617.  Il  n'est  pas  mort  en  i553.  puisque,  le  5  juillet  i655,  il  se  fit  donner  pour 
coadjuteur  Toussaint  de  Forbin-Janson. 

Page  128,  note  9.  Ajoutez  :  Au  sujet  de  i'identitd  de  l'iiistorien  Honore?  Bouche,  il  ne 
s'agit  point  de  conjecture,  mais  de  certitude.  C'est  ce  qu'a  bien  voulu  me  faire  remarquer 
en  ces  termes  M.  le  chanoine  Albanès  :  ^Pourquoi  supposer  ce  qui  est  sûr?  Bouche,  notre 
historien,  ('tait  alM  h  Home  avec  une  lettre  de  recommandation  de  Peiresc  pour  le  cardinal 
Barberini.  Cette  lettre  est  conservde  dans  les  collections  de  la  bibliothèque  Barb.^rine.  » 

Page  ia4,  continuation  de  la  note  3  de  la  page  précédente  :  baronnie  de  Barles  et  non  de 
Bardes. 

Page  197,  ligne  6.  Commandeur  de  Vireville  ou  Viriville  et  non  de  VidevUle.  Ajouttt  : 
César  de  Groiéc,  chevalier  de  Saint-Jean  do  Jérusalem,  commandeur  de  Villefranrhe,  puis 
grand  prieur  d'Auvergne ,  était  frère  puîné  de  Fi'ançois  de  Grolée  dont  le  comté  de  Vire- 
ville  fut  érigé  en  mai'quisat  en  avril  1689.  Ce  dernier  avait  épousé  en  i6i3  Jeanne  de 
Monteynard  et  fut  nommé,  en  1626,  gouverneur  de  Monlélimai-. 

Page  197,  ligne  8.  Ajoutez:  Louis  de  Grolée-Mévouillon ,  premier  écuyer  de  la  reine 
Marie  de  Médicis,  fit  ériger  en  mai-quisat  sa  terre  de  Bressieux  (août  1619);  il  mourut  sans 
enfants.  Il  avait  épousé  Marguerite  de  Morges,  sa  nièce,  fille  de  Bertrand  et  de  Madeleine 
de  Grolée. 

Page  1 5 a ,  ligne  99 .  Ajoutez  :  Le  nom  de  la  famille  Celloni  est  demeui-é  à  un  quartier  du 
territoire  d'Aix. 

Page  17/1,  ligne  19  et  note  3.  Lisez  non  Plassan,  mais  Flassan,  aujourd'hui  commune 
du  département  do  Vaucluse,  arrondissement  de  Carpentras,  canton  de  Morinoiron. 

Page  178,  ligne  6  et  note  1.  Ajoutez:  Nous  retrouvons  là  sans  aucun  doute  cet  Esprit 
Foulque  de  la  Garde  qui  a  été  déjà  mentionné  dans  notre  tome  III  (p.  35»  ).  Si  l'on  admet 
que  ce  La  Garde  est  le  même  que  celui  dont  Malherbe  s'est  occupé,  il  ne  peut  être  le  frère  du 
marquis  de  Villeneuve-les-Arcs ,  ainsi  que  l'ont  prétendu  les  généalogistes  en  se  copiant  tous 
les  uns  les  autres,  car,  selon  une  judicieuse  remarque  de  M.  le  niai-quis  de  Boisgelin,  Gas- 
sendi en  aurait  parlé  un  peu  plus  respectueusement  qu'il  ne  l'a  fait  dans  la  lettre  du  95  avril 
1626  (p.  181). 

Page  908,  note  3.  Voir  sur  Jehan  Payan,  chirurgien  anatomisie  à  l'Université  d'Aix,  di- 
vers renseignements  dans  {'Histoire  de  l'Université  de  Provence,  par  F.  Belin,  rccti'ur  de 
l'Académie  d'Aix,  t.  I,  Paris,  1896,  grand  in-8°,  p.  869,  879,  878,  476,  477,  678, 
/179,  48i. 

ïi.  89 


7«6  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Page  997,  note  1.  Supprimez  :  de  Pontcarré,  car  l'évêque  de  Bellay  s'appelail  Camus  tout 
court  :  c'était  son  cousin,  l'évêque  de  Sëez,  qui  portait  les  deux  noms  :  Camus  de  Pontcarré. 

Page  969,  note  3.  Le  titre  de  l'ouvrage  du  P.  Théophile  Raynaud  doit  être  ainsi  r(^(abli: 
Ajnbrosius  succus  cœlestis  uhi  Galliarum  expressus.  Lucubralio  Theophilt  Rayiiaudi,  societalis 
Jesu  Theologi,  de  Beati  Ambrosii  Mediolaneiisium  Antistttis  natali  in  Galliis  solo.  Le  volume 
est  un  petit  in-8°  de  10  feuillets  et  i33  pages. 

Page  979 ,  note  9.  Ajoutez  :  L'usage  d'ouïr  la  inesse  le  premier  jour  de  l'an  subsiste  en- 
core à  Aix,  coinnie,  du  reste,  dans  toute  la  région  méridionale. 

Page  98a,  note  3.  Ajoutez  :  v\\  y  a  toute  une  bibliographie  à  relever  au  sujet  de  cette 
inscription  célèbre.  Bouche,  dans  sa  Cliorographie  (1669,  I,  233),  nous  apprend,  comme 
le  tenant  de  Peiresc  lui-même,  que  l'illustre  curieux  accompagna,  un  jour,  à  Riez,  le  premier 
président  Guillaume  du  Vair,  qui  allait  visiter  l'évêque  G.  Alleaume,  son  neveu  (i6i5- 
lôai).  Ensemble  ils  explorèrent  les  ruines  de  l'église  Saint-Pierre  de  Gréoulx,  et  Peiresc, 
incité  par  sa  rare  intuition  d'archéologue ,  ayant  fait  fouiller  les  assises  du  maître-autel ,  y 
trouva  le  curieux  fragment  d'inscription  dont  il  donne  le  texte  dans  la  lettre  à  Gassendi.  Sa 
lecture  est  légèrement  fautive,  car  la  pierre  porte  assez  lisiblement  GRISELICIS  au  lieu  de 
CRYSELIGIS.  En  revanche,  Peiresc  eut  la  sagesse  de  négliger  quelques  li-aits  informes  rpii 
précédaient  ce  mot.  Moins  prudents,  Jean  de  Combe,  dans  son  Hydrologie  (lôlS,  p.  97), 
et  Esparron,  dans  son  Traité  sur  les  eaux  minérales  de  Gréoulx  (1783,  p.  36),  se  hasar- 
dèrent à  lire,  l'un  XI,  l'autre  VIVIS,  et  furent  tous  deux  démentis  par  la  trouvaille,  en 
1806,  du  texte  complémentaire.  On  peut  consulter  sur  cette  inscription  Spon ,  Papon ,  Achard , 
le  docteur  Robert,  et  surtout  l'étude  publiée  dans  le  Magasin  encyclopédique  et  à  part,  en 
1811,  pai'  Marcellin  de  Fonscoloinbe ,  sous  ce  titre  :  Notice  sur  une  inscription  découverte  à 
Gréoulx,  dans  le  département  du  Var  (^sic).  Paris,  chez  Sajou,  in-8°  de  28  pages.  Henry,  dans 
4es  deux  éditions  de  ses  Recherches  sur  les  antiquités  des  Basses-Alpes  (1818  et  i84a),  a 
donné,  de  notre  inscription,  un  fac-similé  inexact.  Par  contre,  on  consultera  utilement  celui 
qu'a  publié,  avec  une  bonne  notice,  le  docteur  Honnorat,  dans  les  Amiales  des  Basses- 
Alpes  (I,  i838,  p.  70).  Le  docteur  J.-B.  Zaubert  en  a  intercalé  um;  réduction  assez  fidèle 
dans  son  Guide  aux  eaux  de  Gréoulx  (Mai-seille,  1869,  p.  to).i  —  (Communication  de 
M.  L.  de  Berluc-Perussis.  ) 

Pages  989  et  989.  Au  sujet  du  muet  ■'M'  de  Roumoulles  de  Linoeauxn  et  de  la  Trelation 
exacte»  de  sa  vie  que  Peiresc  devait  demander  wà  M' de  Saint-Martin,  son  fils,  mon  cousin n , 
et  du  livre  de  raison  dudit  muet  r  qui  estoit  tout  en  peinture •)  et  dont  il  désirait  aussi  obtenir 
communication ,  je  renvoie  le  lecteur  à  une  brochure  récemment  publiée  par  mes  soins  sous 
ce  titre  :  Notice  inédite  sur  le  livre  de  raison  du  muet  de  Laincel  d'après  les  manuscrits  de  Pei- 
resc (Digne,  iSgS ,  in-8°  de  98  pages.  Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  scientijique  des  Basses- 
Alpes).  On  y  trouvera  la  description  du  livre  de  comptes  dessiné  par  Antoine  de  Laincel, 
seigneur  de  Saint-Martin  de  Renacas,  la  notice  rédigée  pour  Peiresc  par  le  fils  du  muet,  des 
notes  et  tableaux  généalogiques  relatifs  h  la  famille  de  Laincel  par  MM.  de  Boisgelin  et  Paul 
de  Faucher,  une  notice  sur  les  châteaux  de  Laincel  et  de  Saint-Martin  par  M.  de  Berluc- 
Perussis,  enfin  deux  photographies,  dues  à  M.  Maurice  Allégier,  de  deux  feuillets  du  Uvre  de 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  707 

raison  conscivd  en  ringuiinbertirio  (regislie  LUI  de  la  colleclioii  Peiresc),  un  de  ces  feuillets 
représentant  certains  objels  achètes  par  le  muet,  l'autre  représentant  les  châteaux  de  I^incel 
et  de  Saint-Martin.  Mes  quatre  aimables  collaborateurs  m'ont  le  mieux  du  monde  aidd  ainsi 
h  réparer  le  péché  d'oinission  que  j'avais  commis  quand  j'avais  négligé  de  donner  le  moindre 
renseignement  sur  le  muet,  sur  sa  famille  et  sur  son  très  original  et  très  curieux  livre  de 
raison. 

Page  3o5,  note  i.  Lisez:  d'Arbaud  de  Matheron,  et  non  d'Arbaut. 

Page  3ia,  note  i.  Barthélémy  Camelin  (sans  particule  et  sans  accent  sur  Ve)  n'occupa 
point  le  siège  de  Fréjus  on  1 5()6 ,  car  si  le  brevet  de  nomination  du  Roi  est  du  i  "  août  i  Bgi , 
les  bulles  du  Pape  ne  sont  que  du  i"  septembre  i5(j(j. 

Page  3ia,  note  3.  Lisez:  Tnnaron  et  non  Taneron.  Ajoutez  :  C'est  aujourd'hui  une  com- 
mune du  canton  de  la  Javie,  h  i5  kilomètres  de  Digne. 

Page  3a3,  ligne  i.  Ajoutez  :  M"*  d'Espinouse  était  Claudine  de  Castellane  de  Saint-lver». 
Elle  avait  épousé  Pierre  de  Villeneuve,  baron  d'Espinouse;  leur  fdie  Isabcau  porta  la  sei- 
gneurie d'Espinouse  à  la  fiunille  de  Coriolis. 

Page  393,  ligne  a.  Ajoutez  :  trCharles  Tabaret,  seigneur  du  ChafTaud,  Volonne,  Châ- 
teauneiif,  etc.,  d'abord  lieutenant  jirincipal  en  la  sénéchaussée  au  siège  de  Digne,  fiit  en- 
suite pourvu,  par  lettres  données  h  Paris  le  (J  juin  i  Gia  ,  de  l'office  de  troisième  président 
aux  Enquêtes  créé  en  iGSy  au  Parlement  de  Provence;  il  fut  reçu  le  7  mai  i644,  mourut 
à  Aixet  fut  enseveli  le  16  août  1669  aux  Grands  Carmes.  Il  avait  épousé  en  premières  noces, 
en  1618  ,  Jeanne-Joannis  de  Ghâteauneuf;  en  secondes  noces ,  Françoise  de  Villei)euve,  et  en 
troisièmes  noces,  N.  de  Morges.  La  seigneurie  du  Ghalfaud  (village  des  Basses-Alpes,  arron- 
dissement et  canton  de  Digne,  h  i3  kilomètres  de  cette  ville)  appartenait  h  la  communauté 
de  Digne  depuis  liag  et  lut  acquise  en  i5()3  par  Bernardin  Tabaret.  Charles,  ci-dessus, 
fds  de  Bernardin ,  l'cvendit  cette  leri'e  h  la  famille  Maurel,  d'où  elle  est  venue  aux  Amandric 
qui  la  possèdent  encore  aujourd'hui  et  en  portent  le  nom.»  (Communication  de  M.  le  mar- 
quis de  Boisgelin.) 

Page  SaS,  note  1.  En  juillet  i633,  Louis  de  Pontis  était  âgé  de  plus  de  cincpiante  ans; 
il  en  avait  cinquaule-cinq ,  éUuU  né  en  1678.  Voii'  h  ce  sujet  un  travail  intitulé  :  De  la  valeur 
historique  des  mémoires  de  Pontis,  par  J.  Roman,  correspondant  du  Ministère  de  l'instruction 
publicpie  (Grenoble,  1895,  brochure  grand  in-8"). 

Page  028,  ligne  6.  Ajoutez  :  L'église  du  |)iieuré  de  SaintJean  de  Malte  à  Aix  était  située 
au  midi  du  Palais ,  auprès  duquel  habitiiit  Peiresc.  Le  vent  du  sud  portait  donc  dans  celte 
direction  le  son  des  cloches  de  Saint-Jean. 

Page  333,  note  1.  Ajoutez  :  Joseph  Souchet  est  aussi  mentionné  dans  le  Tettament  de 
Peiresc. 

Page  337,  note  i.  A  remplacer  par  celle-ci  :  Courbon  est  une  section  de  la  conmmne  de 
Digne.  C'était  autrefois  une  petite  comnume  qu'une  loi  de  i86a  annexa  à  la  ville  de  Digne 
avec  deux  autres  |)elites  comnumes  appelées  les  Sieyes  et  Jauberl.  Le  nom  s'écrivait  Cour- 

89. 


708  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

bons,  comme  on  le  voit  dans  les  lettres  patentes  de  mai  i646  qui  érigent  cett«  seigneurie 
en  marquisat  en  faveur  des  Grimaldi ,  d'Antibes. 

Page  378,  noie  3.  Il  ne  s'agit  pas  là  de  Louis  le  Grand,  mais  bien  de  Piètre  le  Grand, 
originaire  du  bailliage  de  Bar-sur- Aube ,  lequel  Pierre  vint  professer  la  riiétorique  b  Apt;  il  y 
épousa  la  fdle  de  Simon  de  la  Fougère,  procureur  du  roi  en  la  judicature  de  cette  ville,  et 
il  obtint  la  survivance  de  la  charge  de  son  beau-père.  Son  Scpulchrc  de  Madame  S"  Anne  est 
aussi  rare  que  dénué  de  critique.  (Communication  de  M.  L.  de  Berluc-Perussis.  )  M.  le  cha- 
noine Albanès  me  donne  le  titre  d'un  autre  ouvrage  de  cet  auteur  :  Quelques  parlicularitez  de 
la  fondation  de  l'église  d'Apt,  par  Pierre  Le  Grand,  Champenois,  avocat  et  procureur  du  Roi 
ë  Apt  (Aix,  i6o5). 

Page  4a3,  note  1.  Ajoutei  (au  sujet  du  moi paperoUes)  :  Ce  mot  est  emprunté  à  la  langue 
d'oc  :  papeirei,  papieirol ,  petit  papier,  billet. 

Page  467,  ligne  2.  Remplacer  ij5a  par  157a. 

Page  Û71,  ligne  6.  Lisez  :  Mourgues  et  non  Morgues. 

Page  478 ,  note  1 ,  avant-dernière  ligne.  Lisez  :  Esmivy  de  Moissac  et  non  Esmilly. 

Page  477,  note  1,  ligne  1.  Agarrat  est  le  vrai  nom  qui  existe  encore  en  Provence. 

Page  487,  note  2.  Liset  :  Bessillon  au  lieu  de  Besseillon. 

Page  5o6,  note  i.  J'ai  reçu,  au  sujet  de  celte  note,  la  lettre  soivanle  que  je  reproduis 
avec  un  vif  sentiment  de  reconnaissance  :  (rVillefranche  (Rhône),  i5  octobre  1893.  — 
Monsieur,  je  viens  de  parcourir  avec  beaucoup  d'intérêt  le  tome  IV  des  Lettres  de  Peiresc, 
que  M.  le  Ministi-e  a  bien  voulu  adresser  à  notre  bibliothèque.  M'occupaiit  de  sciences  nalur 
relies  et  de  recherches  sur  le  vieux  langage,  je  prends  la  libei-té  de  vous  communiquer  une 
petite  rectiCcation  à  la  note  de  la  page  5o6.  Le  mot  cheles  signifie  pince,  du  grec  xvA')  qui 
entre  dans  la  composition  de  nombreux  termes  zoologiques.  Veuillez  excuser  ma  hardiesse, 
eu  égard  à  mon  zèle  pour  la  vérité,  et  agréez,  etc.D 

Page  5a6,  note  1.  C'est  par  inadvertance  que  l'on  a  présenté  comme  malade  le  neveu 
du  prieur  de  la  Valette  ;  il  s'agit  là  du  prieur  lui-même.  —  Les  Gautier  n'étaient  pas  sei- 
gneurs d'Arligues  en  i635  ;  ils  n'étaient  que  propriétaires  d'une  bastide  à  Ai-tigues.  Us  de- 
vinrent coseigneurs  dudit  lieu  en  1786  par  l'achat  qu'ils  firent  à  M.  de  Simiane  de  cette 
coseigneurie  :  l'autre  portion  d'Artigues  appartenait  à  M.  de  Valbeile. 

Page  529,  ligne  9.  Ajoutez:  Jean  Roux,  seigneur  de  Gauberl,  reçu  conseiller  au  Par- 
lement le  i5  avril  iCaS,  fils  d'Alexandre  et  de  Cassandre  de  Bardonncnche ,  mourut  à 
Gaubert  le  20  novembre  1678. 

Page  534,  note  1.  C'est  décidément  la  forme  Chaillan  qni  est  la  bonne. 

Page  55 1,  noie  1.  Ajoutez  :  Melchior  Raphaclis  était  docteur  en  théologie,  chanoine  théo- 
logal à  la  métropole,  professeur  à  l'Université  d'Aix.  Il  professait  déjà  en  161 3.  Voir  le 
Catalogue  général  des  manuscrits  des  bibliothèques  publiques  de  France,  tome  XV,  Marseille, 


ADDITIONS  ET  GOKRECTIONS.  709 

1899,  p.  108,  arlicle  986.  M.  le  chanoine  Aibanf'îs,  rf^dacteiir  du  Catalogue  du  la  bibliothèque 
de  Marseille,  mentionne,  en  cet  article,  deux  ouvrages  inédits  de  Huphaelis. 

Page  55G,  note  1.  Le  mot  illisible  a  été  devini!  par  M.'L.  de  Berluc-Perussis.  Voici  son 
ingénieuse  et  sûre  explication  :  ifNe  faut-il  pas  lire  :  toutes  choses  demeurent  en  Nlat?  C'est 
le  mot  de  palais  qui  a  dû  naturellement  venir  sous  la  plume  du  prévôt  procédurier.» 

Page  563,  ligne  6  en  parlant  don  bas.  Ajoulfz,  :  f.es  douze  plus  anciens  conseillers  du 
PaHenient  jouissaient,  en  vertu  d'une  Ij-ansaction  de  i58o,  passée  entre  les  cours  de  justice 
et  les  Etats  de  Provence,  de  l'exemption  des  tailles  sur  leurs  biens  roturiers,  exemption  <pii 
fut  limitée,  en  1G06,  à  i5o  livres  par  an.  Le  neveu  de  Peiresc,  reçu  conseiller  en  la  charge 
de  son  oncle,  en  1682,  éleva  la  prétention  de  jouir  à  sa  place  de  ce  dégrèvement,  encore 
que  Peiresc  eût  été  maintenu  dans  le  droit  de  siéger.  De  \h  les  plaintes  de  celui-ci  conln? 
son  impatient  héritier. 

Page  563 ,  note  1 .  Lisez  :  Trichaud  et  non  Trichard.  La  sœur  de  ce  magistrat  mentionnée 
dans  le  texte  (ligne  ai)  était  Lucrèce  qui,  en  i6i4.  avait  épousé  Alexandre  de  Gallifet. 

Page  56i,  ligne  3.  Ajoutez  .-.Charles  Lombard,  seigneur  de  Gourdon,  marquis  de 
Montauroux,  reçu  conseiller  au  Parlement  en  1683,  la  même  année  que  Claude  Fabri,  ce 
qui  explique  sacomplicitci  avec  l'ingrat  neveu  de  Peiresc,  mourut  doyen  à  Aix  et  fut  enseveli 
le  3i  janvier  169a  aux  Récollets. 

Page  568,  note  1.  Remplacez  le  nom  de  Peiresc  par  celui  de  Gassendi. 

Page  596.  Ajoutez  :  Ici  se  placerait  la  seule  lettre  de  Gassendi  h  Peiresc  qui  ait  été  re- 
cueillie dans  les  Pelri  Gassendi  epistolw ,  tome  VI  de  l'édition  in-folio  de  ses  œuvres  complètes 
(Lyon,  i658,  p.. 90).  Elle  est  en  latin,  et  relative  à  l'éclipsé  de  l'année  précédente.  Gassendi 
l'adresse  en  même  temps,  sauf  quelques  variantes,  à  Peiresc  et  a  Diodati,  et  y  détaille  les 
observations  faites  ù  Aix,  Digne,  Paris,  Rome,  Naples,  le  Caire,  Alep  et  Québec.  Elle  est 
dat^e  d'Aix,  le  6  des  ides  d'avril  iG36. 

Page  598,  ligne  a.  Ajoutez  :  Le  président  de  la  Roquette  était  Jean-Augustin  Foresta, 
reçu  président  au  Parlement  le  19  février  lôSa. 

Page  598,  note  a.  C'était  Raphaël  de  Bologne,  et  non  Lom'.s-  de  Bologne,  qui  siégeait 
comme  évêque  de  Digne  en  i636.  ,\  cette  époque,  Louis  était  mort  depuis  huit  ans. 

Page  601,  note  a.  Ajoutez  :  Voir  de  nouveaux  détails  sur  Charles  d'Arcussia,  vicomte 
d'Esparron-de-Pallières ,  dans  une  récente  publication  dé  M.  Mireur:  Département  du  Var. 
Archives  départementales.  Rapport  sur  la  situation  du  service  adressé  à  M.  le  Préfet  par  l'archi- 
viste du  département.  Année  i8()i  (Draguignan,  imprimerie  Olivier-Joulian ,  iSg'i,  grand 
in-8°,  p.  7-1  a).  M.  Miredr  analyse  là  deux  documents  inédits  (actes  passés  devant  M*  An- 
toine Montagnac,  notaire  de  Barjols,  testament  du  i3  juillet  1591  et  inventaire  général,  h 
la  même  date,  des  divers  objets  qui  garnissaient  le  château  d'Espnrron).  Le  savant  airhi- 
visle  du  Var  croit  que  Peiresc  (I,  ^90)  a  quelque  peu  rajeuni  l'auteur  de  la  Conférence  des 
fauconniers  en  ne  lui  donnant  que  soixante-quatorze  ans  à  l'époque  de  sa  mort  (janvier  «698). 


710  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Il  insiste  sur  le  propre  témoignage  de  d'Arcussia,  lequel,  deux  ans  auparavant,  c'est-à-dire 
en  i6a6,  se  plaignait  déjà  de  l'approche  des  frincoinmodite's  octogénaires i».  Citons  encore 
un  fort  intéressant  article  siu-  la  Fauconnerie  en  Provence;  Charles  d'Arcussia,  vicomte  d'Es- 
parron  et  son  œuvre,  par  M.  E.  de  Mougins-Roquefort,  conseiller  honoraire  à  la  cour  d'Aix 
{Revue  de  Provence  de  mai  iSgS,  p.  246-255). 

Page  607,  note  1.  Ajoutes  ;  Louis  Duchaine,  appelé  plus  souvent  Chaîne,  était  le  fils  du 
lameux  président  Louis  Chaîne,  qui  se  distingua  par  son  zèle  royaliste  au  temps  de  la  Ligue. 
II  élait  coadjuteur  de  Senez  et  évêque  d'Argos,  depuis  le  a  avril  1618. 

Page  611,  note  a.  C'est  à  tort  que  la  mention  de  Polycarpe  d«  la  Rivière,  dans  la  lettre 
du  II  mai  1687,  a  été  présentée  comme  la  dernière  qui  ait  été  faite,  dans  les  documents  de 
l'époque,  de  ce  savant  annaliste.  On  sait  qu'il  assista,  l'année  suivante,  au  chapitre  général 
à  la  Chartreuse  (mai?  i638). 

TOME  V. 

l'âge  a,  note  1.  Ajoutez  :  La  Floride  était  du  temps  de  Peiresc,  une  des  plus  agréables 
campagnes  de  la  banlieue  de  Marseille,  à  cause  des  eaux  dont  elle  jouit,  particularité  toute 
spéciale  à  cette  époque;  mais  elle  est  dans  un  vallon,  entouré  de  petites  collines  qui  lui  en- 
lèvent toute  pers[)ective.  Aujourd'hui  que  les  eaux  du  canal  de  Marseille  ont  permis  d'arroser 
les  hauteurs  et  d'y  créer  de  beaux  jardins  où  le  plaisir  de  la  vue  vient  s'ajouter  à  l'ombrage, 
aux  prairies  et  aux  parterres  fleuris,  ces  anciennes  propriétés  sont  fort  délaissées.  La  Floride 
appartient  maintenant  h  M"*  veuve  Aubin,  dont  le  père,  M.  Plantin,  l'avait  achetée  aux  en- 
chères il  y  a  environ  cinquante  ans.  (Communication  de  M.  le  marquis  de  Boisgelin.) 

Page  2 ,  note  3.  Ajoutez  :  Marc-Antoine  d'Espagnet  était  fils  de  Raymond  et  de  Françoise 
Milonis.  Il  avait  épousé  Violande  d'Albis,  et  son  iîls  Raymond  II  épousa  on  1611  Cécile  Ju- 
raniy,  de  la  ville  de  Pertuis.  La  famille  d'Espagnet  est  encore  représentée  aujourd'hui  à  Aix 
et  à  Nice. 

Page  à ,  note  6.  Peut-être,  au  lieu  de  prendre  le  mot  destrappé  dans  le  sens  de  desattrap- 
per,  faudrait-il  le  prendre  dans  le  sens  de  déraper,  terme  maritime  qui  se  dit  de  l'ancre 
qu'on  désaccroche. 

Page  8 ,  note  1 .  Les  bulles  de  Charles  de  Saint-Sixte  pour  l'évêché  de  Riez  sont  du  a  9  mars 
1599. 

Page  9,  note  1.  Pour  la  date  de  publication  du  Roman  des  chevaliers  de  la  Gloire,  par 
François  de  Rosset ,  remplacer  i5i2pari6ia. 

Page  1 6 ,  note  4.  Le  nom  du  prélat  doit  être  écrit  Toussaint  de  Glandevès  de  Cuges.  II 
eut  ses  bidles  le  16  janvier  1606;  sou  hommage  est  du  i3  juillet  1606. 

Page  i  7,  note  1 .  Barthélémy  Camelin  fut  nonmié  évêque  de  Fréjus  par  brevet  du  Roi 
le  1"  août  1694,  mais  les  bulles  ne  lui  furent  données  que  le  1"  septembre  1699.  Cf.  ce 


ADDITIONS  ET  CORRI^CTIO.NS.  711 

qui  a  été  déjk  dit  anx  Additions  et  correotions  du  tome  IV,  à  propos  de  la  noln  i  de  la 
page  3ia. 

Page  a3,  ligne  5  do  la  lettre  XX.  Le  nom  Fronlieimes ,  inconnu  eu  Provence,  doit  éli-e  la 
Fonlienncg,  seigneurie  de  la  famille  Levesque,  dans  la  commune  aclucile  de  Saint-Étienne, 
arrondissement  de  Forcalquier. 

Page  ai ,  ligne  i.  Ajoutez  :  Le  pauvre  M.  Gotelon  (|uc  plaignait  tant  Peiresc  était  le  prin- 
cipal du  collège  d'Aix.  J'ai  lu  une  liien  curieuse  lettre  de  lui  (lîibliolliè([ue  d'Inguiniliert) 
dans  le  premier  volume  des  Lettres  diverses  en  original  adressées  à  M.  de  Peiresc,  fol.  /i45. 

Page  87,  ligne  7.  Il  faut  lire  non  Cheneuilles ,  mais  Chénerilles.  Le  prieuré  de  Chénerilles 
était  situé  dans  la  commune  qui  porte  actuellement  le  même  nom  (Ba88es-AI|)e8,  arrondisse- 
ment de  Digne,  canton  des  Mées). 

Page  hn,  ligne  10.  On  a  oublié  de  dire  (en  note),  au  sujet  de  cette  phrase:  «ta  cause 
du  deccz  de  M'  son  perei,  que  P'erreol  Flotte,  seigneur  de  Meaux,  mourut  le  3  octobre 
1695. 

Page  49,  note  h.  Charlotte  Gambe  n'était  pas  la  nièce  directe  de  Peiresc;  c'était  seule- 
ment sa  nièce  à  la  mode  de  Bretagne,  Guillaume  Gambe,  aïeul  et  non  pire  de  Gbarlotic, 
n'étant  oncle  de  Peiresc  que  par  alliance. 

Page  5o,  avant-dernière  ligne  de  la  première  colomie  des  notes.  Lisez  :  Sybille  et  non 

Septilk. 

Page  61,  note  1.  Ajoutez.  :  Le  maréchal  d'Effiat  avait  épousé,  le  3o  septembre  1610, 
Marie  de  Fourcy,  qui  mourut  le  17  janvier  1670  et  qui  était  fdle  de  Jean,  seigneur  de 
Ghessy  et  de  Montevrain.  Voir  P.  Anselme,  VII,  /tgi  B. 

Page  ()2  ,  note  1 .  La  femme  du  premier  président  du  Parlement  de  Provence  n'était  pas, 
en  novembre  lôSa,  Marguerite  d'Oraison,  morte  à  cette  époque  depuis  un  grand  nombre 
d'années,  mais  bien  la  seconde  femme  du  magistrat,  Aimarre  de  Castellane-la-Verdière. 

Page  95,  note  a.  Remplacez  secrétaire  de  Vaubelle  par  sacristain  de  Valbelle. 

Page  111,  note  3.  Ajoutez  :  Le  prieur  de  Moustiers  était  Jean  Bertet,  seigoenr  de  la 
Glue,  fils  de  Guillaume  et  de  Melchionne  de  Perier;  il  fut  nommé  agent  général  du  clergé 
en  i639  ;  il  mourut  à  Mousliers  en  1  678  ,  ayant  institué  pour  héritier  son  neveu  Guillaume 
Bertet,  fils  de  Gaspard  et  de  Sybille  de  Roux. 

Page  lia,  note  1,  dernière  ligne.  Remplacez  tfomiiwse  par  Rotmafé. 

Page  i56,  note  1.  Reporter  cette  note  h  la  page  i58  et  la  rattacher  à  la  4*  ligne,  où  il 
est  fait  mention  de  M.  de  Monts.  11  faut  substituer  à  en  celte  note  à  par  et  reconstituer  ainsi 
la  première  ligne  de  la  seconde  colonne  :  Vingt  lettres  écrites  à  ce  magistrat  de  169  5  à 
1637. 


712  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Page  1 60 ,  avant-derilière  iigae.  Lire  Fagoue  el  non  Fagon. 

Pages  165-166.  Enire  la  lettre  n'LXXl,  du  11  juillet  1 633,  et  la  lettre  n"  LXX.II,  du 
10  octobre  i634,  doit  prendre  rang  cette  lettre  omise  : 

A  MONSIEUR  LE  PRIEUR  DE  ROUMOULES, 

"PROTHETOTAIRE  DH  s'  SIEGK  APOSTOLIQDE  , 
TA   BORDEAUX. 

rr  Monsieur, 
(rSuyvant  ce  que  vous  m'aviez  niandii,  Monsieur  le  Procureur  gênerai  de  la  Cour  des 
Aydes  de  Paris  a  prins  la  peine  de  lu'escrire  que  Monseigneur  rEra[ineatissi]me  Card[in]ai- 
Duc  seroit  bien  aise  d'acquérir  mon  abbaye  de  Cuistres  à  tillre  de  permutation.  Je  luy  faicts 
response  que  cela  el  tout  ce  qui  me  reste  de  biens  et  de  vie ,  est  tout  acquis  à  Son  Em[minen]cc 
el  qu'EUe  n'a  qu'à  user  de  son  droict  et  en  disposer  selon  son  bon  plaisir  et  volonté.  Et 
d'aultant  que  vous  estes  mieulx  instruict  des  affaires  de  cette  abbayie  qpie  tout  autre,  et  que 
vous  leur  en  pouvez  donner  plus  d'esclaircissement,  il  fauldra  voir  de  vous  rendre  s'il  est 
possible  à  tel  lieu  que  vous  assignera  Mons'  le  Procureur  gênerai  pour  travailler  h  ce  traicld 
au  temps  et  en  la  forme  qu'il  trouvera  la  meilleure  pour  la  satisfaction  entière  de  sadicte 
Era[inen]ce,  regrettant  un  peu  la  rigueur  de  la  saison  pour  voz  petites  infirmitez,  mais  pos- 
sible trouverez  vous  quelque  commodilë  de  carrosse,  principalement  si  Monseigneur  l'Ar- 
chevesque  de  Bordeaux  n'est  encores  party  pour  retourner  en  Cour.  Je  vous  envoyeray  tel 
pouvoir  qui  sera  advisé,  et  croys  bien  que  vous  contribuerez  de  bon  cœur  tout  ce  qui  pourra 
dépendre  de  vous  et  je  demeureray, 

irMonsieui', 

Tvosti-e  bien  humble  el  obligé  serviteur,  ' 

rtDE    PbIRESC. 

«A  Aix,  ce  21  novembre  i633'.i> 

Page  171,  ligne  16.  Lisez  :  Satnt-Jucrs  el  non  Saint-hers.  Même  observation  au  sujet  de 
la  note  a.  Ajoutez  à  cette  note  :  On  prononce  Sainl-Jurs  (corruption  de  Georgius).  Saint-Juers 
appartient  à  l'arrondissement  de  Digne ,  au  canton  de  Moustiers. 

Page  171,  note  4  et  page  174,  note  6.  Le  nom  de  l'évêque  de  Sisteron,  comme  nous 
l'avons  déjà  remarqué,  doit  s'écrire  Glandevès  de  Cuges. 

Page  174,  note  9.  Les  bulles  de  Modeste  de  Villeneuve  des  Arcs  sont  datées  du  ao  août 
1629. 

Page  176,  note  7.  Doni  d'Attichi  eut  ses  bulles  le  8  octobre  1629. 

-  Page  1 84,  ligne  4  de  la  lettre  LXXX.  Lisez  :  Parrot  et  non  Perrot. 

'  Bibliothèque  nationale,  nouvelles  acquisi-  chclieu  sur  le  même  sujet,  écrite  d'Ain,  le  len- 

lions  françaises,  vol.  5171,  fol.  6io.  Autographe.         demain ,  et  publiée  par  M.  Aiit.  de  Lanlenay  dans 
— A  rapprocher  d'une  lettre  au  cardinal  de  Ri-         son  Peiretc  abbé  de  Gmlrei  (p.  1 1 4  ). 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  713 

Pagp  194,  noie  1.  Ajoutez,  :  Saint-Gcrniaiii  de  (lercou  ou  mieux  Cercoux.  LUez  :  Sainl- 
Saturiiiu-Cercoux  esl  siluiS  dans  rarrondisscinenl  de  Jonzac,  dan»  le  canton  de  Monlguyou. 

Page  1  (jS,  ligne  9  en  partant  d'en  bas  :  Hubert  Garde,  seigneur  de  Vins  et  de  Forcal- 
queiret,  épousa  Marguerite  de  Montauban,  dite  d'Agoult  de  Sault.  D'où,  entre  autres: 
1°  François,  seigneur  de  Forcalcjueirel ,  puis  marquis  de  Vins,  qui  eut  de  nond)roux  enfants 
do  Madeleine  Forbin  de  Janson,  sa  cousine ,  qu'il  avait  épousée  en  iGoG;  a"  Marguerite,  qui 
épousa  en  iCoç)  Madelon  de  Vintimille,  seigneur  de  Luc,  auquel  elle  ne  donna  pas  moins 
de  quatorze  enfants. 

Page  209,  noie  a.  Ajoutet  :  Julien  Perier  ou  de  Perier  n'avait  aucun  rapp)rl  avec  Sci- 
pion  Dupérier,  dont  Poiresc  a  parlé  si  souvent.  Julien  Perier,  seigneur  de  Cluinanc  (canton 
de  Barrôrae,  arrondissement  de  Digne),  fds  de  Baltliasard  et  de  Lucrèce  Coriolis  (des  sei- 
gneurs d'Espinouse),  fut  reçu  conseiller  au  Parlement  do  Provence  le  16  mars  1899,  en 
l'office  de  son  père,  devint  doyen  et  mourut  en  1689.  Il  avait  épousé  Françoise  de  De- 
mandoIx-la-Palu. 

Page  •ji3,note  1.  Sur  Laurent  Catalan  ou  Gatelan,  on  peut  citer  encore  :  Félix  et 
Thomas  Plattcr  à  Montpellier;  notes  de  voyage  publiées  par  la  Société  des  bibliophiles  de 
Monlpellier,  189Q.  M.  Edmond  Bonnaffé  {Voyages  et  voyageurs  de  la  Renaissance,  Paris, 
1895,  in-8°)  a  reproduit  (p.  79  et  suiv.)  ce  que  Félix  Platter,  qui  devint  un  des  plus  cé- 
lèbres médecins  de  l'Europe,  a  raconté  de  son  séjour  d'étudiant  chez  Laurent  Catalan, 
l'apothicaire  le  plus  renommé  de  la  ville. 

Page  a5a ,  4"  ligne  de  la  note.  Liset  :  Guillaume  Le  Blanc  et  non  Guillaume  Blanc. 
Ajoutet:  Ce  secrétaire  du  cardinal  d'Armagnac  devint  évêque  de  Toulon  en  1671.  M.  le 
chanoine  Albanès  possède  dans  sa  riche  bibliothèque  deux  éditions  de  la  traduction  de  Xiphilin , 
dont  une  imprimée  par  Robert  Estienne  en  i^ili^.  Ces  deux  éditions  portent  le  nom  de  Guil- 
laume Le  Blanc. 

Page  269,  note  a.  On  peut  voir  encore  Quatre  lettres  inédites  d'Abraham  Remy,  le  futur 
professeur  au  Collège  de  France,  èetites  à  Peiresc  en  i6a8,  i6ag,  i63o  publiées  dans  la 
Revue  de  l'histoire  littéraire  de  la  France  (livraison  du  i5  avril  1895,  p.  aai-aa8). 

Page  3o8,  ligne  19.  Lisez  :  Quincunx  et  non  Quineux. 

Page  3i5,  note  5.  Cavailton  appartient,  non  à  l'arrondissement  d'Orange,  mais  à  l'ar- 
rondissement d'Avignon. 

Page  34o,  note  h,  ligne  4  de  la  seconde  colonne.  Lisez-  :  Saint-Ambroix  et  non  Saint- 
Ambroise. 

Pape  384.  Ajoutez  :  Il  y  a  bien  eu  un  Honoi-é  Gaullier,  prieur  de  Boquefeuil,  qui  était 
neveu  de  Joseph  Gaultier,  pi-ieur  de  la  Valette;  mais  il  ne  parait  pas  que  cet  Honoré  ait  ja- 
mais été  prieur  de  la  Valette.  11  aurait  été,  du  i-estc,  bien  jeune  pour  que  tout  ce  que  dit 
Peiresc  puisse  lui  être  appliqué. 

Page  389.  Le  n°  XXXVIII  doit  être  appliqué  à  la  lettre  suivante  (p.  393),  qui  est  da 

VI.  90 

UlrUlit»U    lATtOIAU. 


7U  ADD[TIONS  ET  CORRECTIONS. 

3  9  octobre  i63a,  tandis  que  le  n°  XXXIX  doit  être  inscrit  en  tête  de  ia  présente  lettre,  qui 
est  du  a  décembre  i63a. 

Page  4o5,  note  a.  Sur  Ange  Colocci,  évêque  de  Nocera,  je  me  suis  reproché  plus  liaul 
de  n'avoir  pas  cité  le  plus  compétent  des  ci'iliques  qui  ont  eu  à  s'occuper  de  ce  prélat, 
M.  P.  de  Nolhac ,  l'auteur  du  savant  livre  sur  la  bibliothèque  de  Fulvio  Oi-sini. 

Page  440,  ligne  7  en  partant  d'en  bas.  Le  «pauvre  ôerg-ern,  j'aurais  dû  le  rappeler, 
n'est  autre  que  Nicolas  Bergter. 

Page  470,  note  1,  dernière  ligne.  11  faut  lire  i8g3  et  non  t8y3. 

Page  544,  ligne  la.  Le  vicomte  de  Fourrières  était  Victor-Antoine  de  Glandevès,  fils 
d' Annibal ,  seigneur  de  Cuers ,  et  de  Lucrèce  Forbin  de  Janson  ;  il  épousa ,  en  1600,  Lucrèce 
Garde,  fille  de  feu  Hubert,  seigneur  de  Vins  et  Forcalqueiret ,  et  de  Marguerite  de  Montau- 
ban,  dite  d'Agoult. 

Page  571,  note  1.  Voir  plus  haut  l'explication  du  mot  chele  ou  chelle  due  à  un  de  mes 
doctes  correspondants. 

Page  710,  note  1,  Ugne  6  de  la  seconde  colonne.  Lisez  :  Ettguhio  et  non  Enguhio. 

TOME  VI. 

Page  1,  note  1.  Les  deux  frères  prêtèrent  hommage  ensemble,  pour  une  moitié  seule- 
ment, mais  leur  père,  mort  en  1578,  se  qualifiait  déjà  seigneur  de  Callas.  (Je  dois  cette 
note  rectificative,  ainsi  que  la  plupart  des  notes  suivantes,  à  la  parfaite  obligeance  de  M.  le 
marquis  de  Boisgelin.  ) 

Page  3 ,  note  a .  Peiresc  et  son  éditeur  ont  quelque  peu  erré  au  sujet  du  dernier  mot  de 
ce  membre  de  phrase  :  rtout  plein  de  petites  gobiltesn.  M.  de  Berluc-Perussis  a  bien  voulu 
me  communiquer  les  observations  suivantes  :  irLe  mot  gohille  {goubiho)  est  encore  très  usité 
en  Provence.  Il  signifie  hille  d'écolier  et  vient  du  latin  galbulm,  galle  de  cyprès.  Peii-esc 
aurait  appoi-té  Ih  un  singulier  joujou  pour  ses  j>etites  sœurs.  La  bille  est  le  jeu  garçonnier 
par  excellence.  Aussi  j'estime  qu'd  a  confondu  deux  mots  provençaux,  fort  semblables  pour 
l'oreille ,  mais  très  diflFérents  quant  au  sens ,  et  qu'il  a  voulu  écrire  agobille.  Cette  expres- 
sion, f[u'on  rencontre  sans  cesse  dans  les  contrats  de  mariage  de  nos  aïeules,  signifie  hardes . 
vêtements,  trousseau.  Voilà  très  certainement  ce  que  promettait  Peiresc  à  M""  de  Fabri.71 

Page  4 ,  dernière  hgne.  J'aurais  dû  rappeler  que  par  Madamoyselle  ma  mère  Peiresc  dé- 
signait sa  belle-mère,  Catherine  Caradet-Vassal ,  dite  de  Bourgogne. 

Page  17,  fin  de  la  note  a  de  la  page  16.  Non  seulement  la  lettre  n'appartient  pas  à 
l'année  1602,  mais  encore  la  date  eu  est  postérieure  au  1"  novembre  i6o3,  d'après  ce  qui 
est  dit  plus  loin  (p.  19)  sur  l'entrée  en  fonctions  des  consuls  élus  en  i6o3. 

Page  a7,  ligne  16  et  note  i.  Il  y  avait  à  Aix  vers  cette  époque  un  garde  pour  le  Roi,  à 
la  Monnaie,  qui  s'appelait  Pliilippe  de  Mayne  et  dont  la  fille  Diane  épousa  vers  1601  Jo- 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  715 

spph  (le  Farges  (frèro  d'Hononïe  dn  Farges,  citdo  plus  loin  comme  femme  de  Jean-Charles 
Bonnet  de  Malignon),  fils  d'autre  Joseph,  seiffneur  de  Mali(,mon,  conseiller  aux  Compte»,  et 
de  Marguerite  Joannis  de  Châteauneuf.  Ce  Philippe  de  Mayne  avait  dpous^  Jeanne d'Aguiihen- 
fpiy,  et  comme  Jean  d'Aguillienquy,  seigneur  de  Châteaufort,  avait  ëpousd  Arme  do  Pon- 
tevès,  fille  de  Pierre,  seigneur  d'Amirat,  et  de  Madeleine  Fubri,  tante  de  Peiresc,  c'est 
peut-être  k  cause  de  cela  que  Peiresc  nommait  le  sieur  de  Mayne  nostre  allié. 

Page  37,  ligne  5  et  note  g.  On  trouvera  d'abondants  et  curieux  dt'lails  sur  le  sieur  de 
Valkemhourg,  gouverneur  d'Orange,  dans  un  rdcenl  ti'avail  de  M.  Albfrt  Waildington  : 
Une  inlrigue  secrète  sous  Louis  XIV.  Visées  de  Richelieu  sur  la  principauté  d'Orange,  i6ù5- 
i63o  {Revue  historique,  livraison  de  juillet-août  1898,  p.  ayfi-agi).  M.  Waddington,  après 
avoir  citd  sur  In  trahison  du  gouverneur  d'Orange  les  brefs  récits  de  L.  Aubdry  {Mémoire* 
pour  servir  à  l'histoire  de  llollamle,  Paris,  1680,  in-i6,  p.  a66  et  suiv.)  et  du  comte  d'Es- 
trades {Lettres,  mémoires  et  négociations,  etc.,  Londres,  i'jkZ,  1. 1,  p.  5a),  met  complète- 
ment en  lumière,  h  l'aide  (\c  documents  ine'dits  trouvés  aux  Archives  ries  affaires  étrangères, 
notamment  diverses  lettres  adressées  par  Jean  de  Tulles,  évêque  d'Orange,  à  d'Hcrbault, 
cet  épisode  encore  mal  connu  des  relations  de  la  France  et  des  princes  d'Orange.  M.  Wad- 
dington trace  un  fort  noir  portrait  de  Jean  de  Hertoge  d'Osmale,  seigneur  de  Valkemlwurg, 
qui  exerçait  des  fonctions  à  Orange  depuis  octobre  i6ao,  et  non  depuis  lôaS,  coumie  on 
l'a  souvent  prétendu. 

Page  4a,  ligne  7  et  note  a.  M.  de  Boisgelin  se  demande  si  Peiresc  n'a  pas  voulu  écrire 
cumasclier  pour  cumaselier,  et  il  ajoute  fort  ingénieusement  :  wEn  provençal  cumnsclé  si- 
gnifie crémaillère.  Ne  pourrait-on  supposer  qu'en  faisant  un  néologisme,  Peiresr  voulait 
exprimer  qu'il  pardonnerait  h  son  adversaire  si  celui-ci  se  reconnaissiiit  conmie  son  vassal 
avec  promesse  de  s'y  tenir  comme  simple  habitant  de  son  fief,  y  pendant  sa  crémaillkrt?  ■« 

Page  43,  ligne  i3.  Jacques  Mourgues,  seigneur  de  Callian,  auquel  Achaiti  a  consacre 
un  article  dans  son  Dictionnaire  de  la  Provence  (III,  SgS),  était  né  à  Callas  vere  la  (in  du 
xvr  siècle;  il  était  fils  d'Honoré  Mourgues  et  d'Antoronne  Robert.  Il  devint  un  des  plus  cé- 
lèbres avocats  de  son  temps  et  fut  nommé  assesseur  d'Aix  en  i64i.  Vers  celte  même  époque 
il  acheta  do  Hubert  Puget,  seigneur  de  Chasteuil,  quelques  portions  de  la  terre  et  seigneurie 
de  Callian ,  acquisitions  pour  lesquelles  il  reçut  du  Roi  don  de  lods ,  rétention  par  préla- 
tion,  etc.,  suivant  lettres  de  mai  i643  (Archives  des  Bouches-du-Rhône,  B.  99,  fol.  3aa), 
juillet  môme  année  {ibid.,  fol.  4ia)  et  février  i644  {ibid.,  fol.  3).  Il  mounit  en  i656.  Son 
testament  donna  lieu  à  un  procès  célèbre  et  fut  cassé  par  arrêt  du  Parlement  de  Dijon  da 
13  août  1669  {Arrêts  de  Boniface,  II,  10),  sur  la  demande  de  Jacques  Mourgues,  un  des 
fils  qu'il  avait  eus  de  Louise  de  Mathieu ,  sa  femme.  11  avait  deux  frt>i-es  nommés  Antoine 
l'un  et  l'autre.  L'aîné,  dit  Antoine  le  majeur,  ne  se  maria  pas;  l'autre,  dit  Antoine  le  mineur, 
fut  aussi  avocat  et  mourut  en  1660,  ayant  eu  de  Douce  Sauvecane  plusieurs  enfants,  dont 
aucun  ne  laissa  de  postérité. 

Page  59,  dernière  ligne.  Les  dames  de  Sainte-Marie  (Visitandinos)  étaient  chez  M.  de 
(Villeneuve)  Saint-Gésaire  parce  qu'elles  ne  faisaient  que  d'arriver  h  Aix  en  i6a4  sous  la 

90. 


716  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

conduite  de  Perrone  du  Chatel ,  une  des  premières  compagnes  de  sainte  Fi-ançoise  de  Cliaatal. 
Leur  nombre  s'accrut  bientôt  tellement  qu'elles  fondèrent  deux  couvents,  l'un  à  la  rue  Belle- 
garde  (aclueiiement  occupe  par  les  Ursnlines),  i'auli-e  à  la  rue  du  Bœuf,  transfi're'  plus  tard 
à  la  Plate-Forme,  ai^tuellement  occupé  par  les  religieuses  de  la  Présentation  de  Sainte-Marie. 

Page  61,  ligne  9.  ÏjS  viguier  de  Marseille,  M.  de  Masau/ptes,  était  Henri  de  Casiellane, 
seigneur  d'Andon,  Auriac,  le  Bourguet  et  en  partie  du  Luc  et  de  Mazaugues,  fds  de  Jean- 
Bïiptiste  et  de  Lucrèce  île  Vinlimille.  il  avait  épousé  Jeanne  de  Glandevès  de  Cuges. 

Page  63,  note  1.  Louis  Monier  n'était  pas  seigneur  de  Chateaudême,  mais  de  Chdieau- 
deuil. 

Page  64 ,  note  a.  Il  ne  s'agit  pas  là  de  la  famille  hnard,  car  plusieurs  membres  de  la 
maison  A^Agouh  ont  porté  le  nom  A' hnard  d'Eiitrevenes.  hnard  est  un  prénom ,  et  Enlre- 
vennes  une  commune  des  Basses-Alpes,  au  canton  des  Mées. 

Page  69 ,  ligne  6  et  note  1 .  Cette  Madame  Bourgoigne  devait  être  une  tante  ou  grand'tante 
de  Claire  de  Fabri,  car  sa  grand-mère  réelle,  Marguerile-Calberine  Caradet-Vassal ,  dite  de 
Bourgogne  (sans  qu'on  en  sache  la  raison,  dit  Robert  dans  son  Etal  de  la  Provence,  à  l'ar- 
ticle Caradel),  était  morte  dès  160G.  Elle  portail  le  nom  de  Vass.il  paife  qu'elle  avait  été 
instituée  héritière  en  i588  de  Madeleine  de  Rondelin,  veuve  et  héritière  de  François  \assal 
et  sœur  de  Marquise  de  Rondelin,  épouse  de  Pierre  Caradel. 

Page  71,  Gn  de  la  note  h  de  la  page  70.  Je  m'accuse  d'avoir  calomnié  Peiresc  en  lui  attri- 
buant un  gros  mot  qu'il  n'a  jamais  écrit  et  qui  n'est  que  le  résultat  d'une  mauvaise  lecture. 
Une  nièce  de  Peiresc,  Claire  de  Fabri.  Ao/cs  et  documents  (Bordeaux,  1890,  p.  9). 

Page  78,  ligne  8.  Feinter  ou  mieux  Pejpiier  est  une  commune  des  Bouches-du-Rhône, 
arrondissement  d'Aix,  canton  de  TreLs,  h  lit  kilomètres  de  Marseille. 

Page  76 ,  note  1.  Rétablir  ainsi  la  première  phrase  :  ftCe  neveu  était  le  fils  de  Palamède  de 
Fabri  et  le  futur  marquis  de  Rians.» 

Page  lia,  note  9.  Lisez  :  canton  de  Lorgnes  et  non  canton  de  Lergues. 

Page  11 3,  note  1.  A  remplacer  par  celle-ci  :  Jean- Augustin  Flotte  avait  épousé,  en  pre- 
mières noces,  suivant  contrat  du  27  octobre  i6o4  (Louis  Gazel,  notaire  à  Aix),  Françoise 
Bermond,  fille  de  Boniface,  seigneur  de  Pennafort,  conseiller  doyen  au  Parlement  de  Pro- 
vence, et  de  Catherine  Garnier  de  Montfuron.  11  n'en  eut  jioint  d'enfant  et  épousa  en  se- 
condes noces,  suivant  contrat  du  i4  février  i63i  (Jaubert.  notaireà  Marseille),  Marguerite 
de  Bcaulieu,  fille  de  feu  Pierre  Paul,  seigneur  de  Bazac,  et  d'Honnorade  de  Saint-Martin. 
Ce  Pierre  Paul  était  lui-même  fds  de  Gaston  de  Beaulieu,  le  fameux  capitaine  gascon  établi 
à  Marseille,  qui,  après  avoir  servi  sous  six  rois,  mourut  à  l'Age  de  cent  (rois  ans,  ayant  eu 
trente-deux  enfants  de  la  même  femme,  Catherine  de  Bainaud. 

Page  lag.  Compléter  ainsi  la  note  a  :  Lazarin  Félix,  fds  de  Louis,  sieur  de  la  Grand'Bas- 
lide,  et  de  Blanche  Laurens,  avait  été  reçu  trésorier  général  de  France  en  la  généralité  de 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  717 

Provence  le  ao  décembre  1619  ;  il  mourut  le  ay  mai  ifiig;  il  avait  épousé  Lucrèce-Andrt'a 
de  Venelles.  Ses  enfants  n'eurent  pas  de  postc'i-ité. 

Page  1 44 ,  ligne  1  a.  Courbières  est  Honoré  Coriolis,  baron  de  Gorbières,  qui  avait  épousé 
Isabeau  de  Villeneuve,  fdie  de  Pierre,  seigneur  d'Espinouse. 

Page  i5o,  ligne  9.  Louise-Claire  Chavary,  ou,  comme  on  écrivit  plus  lard,  Cbiavary, 

■  fut  baptisée  h  Arles  le  99  avril  1 62 5.  Klle  était  fille  de  Robert  et  de  Madeleine  de  Constantin. 

Ce  Robert  était  lui-nidme  (ils  d'un  autre  Rol)ert  (et  de  Louise  de  Mayran  d'Ubaye),  lequel 

autre  Robert  était  frère  de  Catberine  Cliavary,  épouse  de  Nicolas  Fabri,  seigneur  de  Cailas, 

aïeul  de  Peiresc.  Le  parrain  était  donc  cousin  issu  de  germain  de  sa  filleule. 

Page  i64,  ligne  ilt.  L'avocat  général  des  Comptes  était  alors  Josepb  Thomassin,  sieur 
de  Taillas,  né  h  Aix,  baptisé  le  3ojuin  1671,  à  Saint-Sauveur,  fils  de  Jean-André  et  de  Ca- 
therine Esticnne  de  Saint-Jean.  11  avait  été  reçu,  le  a6  octobre  1607,  en  l'olFire  de  son 
frère  Alexandre,  sieur  d'Ainac;  il  mourut  h  Aix  et  fut  enseveli,  le  i5  octobre  t64o,  aux 
Cordelici's.  l\  avait  épousé  Jeanne  de  Latil.  Cet  avocat  général  ayant  fait  dos  poursuites  pour 
la  vérification  en  la  Cour  des  comptes  de  l'édit  de  création  de  cinq  trésoriers  généraux  de 
France,  en  Provence,  fut  assigné  au  Conseil  du  Roi  parai-rét  du  26  mars  i6a5,  pour  rendre 
compte  de  ces  poursuites,  et  cependant  des  fonctions  de  sa  charge.  I^a  Cour  des  comptes, 
réunie  le  17  avril,  arrêta  de  rendre  témoignage  au  Roi  fr comme  quoi  ledit  Thomassin  a  bien 
servi  Sa  Majesté  au  l'ait  dont  s'agit  et  que  la  Cour  ne  peut  qu'approuver  les  demandes  qu'il 
a  fuites  en  cette  circonstance  par  les  raisons  qui  seront  déduites  de  vive  voix  à  Sa  Majesté." 
(Analyse  de  ladite  délibération  dans  les  Mémoires  de  M.  de  Mazenod  fds,  président  aux 
Comptes,  actuellement  aux  archives  de  M.  de  Boisgelin.) 

Page  i65,  note  1.  Ce  Cariolis  est  évidemment  Honoré  Coriolis,  seigneur  de  Corbières, 
le  même  dont  il  est  parlé  page  i44,  où  il  est  dit  gendre  de  Villeneuve  d'Espinouse. 

Page  i66,  ligne  i5.  Mouillac  est  une  commune  du  département  de  la  Gironde,  arron- 
dissement deLibourne,  canton  de  Fronsac,  à  aô  kilomètres  de  Bordeaux. 

Page  1 66 ,  ligne  1 6.  Lisez  :  Dacquet  et  non  Dacquel. 

Page  176,  note  h.  Lisez,:  Mainier  et  non  Maitlier. 

Page  177,  note  1.  Scipion  Chailan  de  Moriès  (qu'on  prononce  en  provençal  Mouriit), 
pourvu  d'une  charge  de  conseiller  au  Parlement  le  29  mai  i6t8  en  l'office  et  sur  la  rési- 
gnation de  son  père  Paul,  ne  fut  reçu  que  le  18  mai  i6a7.  Son  père  n'étant  mort  qu'en 
février  1 637,  il  est  h  croire  que  celui-ci  s'était  réservé  la  survivance  de  sa  charge  et  que  c'esl 
de  lui  que  parle  Peù-esc. 

Page  1 83 ,  dernière  ligne.  Lisez  :  Mantegua  et  non  Manlegna. 

Page  198,  ligne  ai.  Cette  maison  avec  jardin  tenait  6  la  rue  Belleganle  où  les  Visilan- 
dines  bâtirent  le  couvent  et  l'église  appartenant  actuellement  aux  dames  Ursuiines  {Les  rue* 
d'Aix,  par  Roux  Alpbéran,  I,  5ti).  Elle  fut  vendue  par  Antoine  de  Foresta,  baron  de 


718  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Trets,  qui  mourut  en  mai  i638,  et  était  fils  de  François,  seigneur  de  Rougiers,  kquel 
mourut  en  lôyS. 

Page  ao3,  ligne  a8.  La  cure  de  Saint-Michel  était  la  paroisse  actuelle  de  Saint-Michel  de 
Rivière,  canlon  de  la  Roche-Chalais  (Dordogne). 

Page  21  i,  note  k.  Lisez  :  le  président  Monnyer  et  non  Mounyer,  et  rétablissez  ainsi  la 
dernière  ligne  :  crdontil  va  être  question  dans  les  notes  [et  non  dans  lesphrases]  suivanlesn. 

Page  917,  ligne  10.  Sur  les  rrOpuscules  de  M»'  Querengon,  voir  l'article  Querenghi  de 
la  Nouvelle  biographie  générale ,  t.  XLI,.coI.  3o6. 

Page  218,  note  1 .  Lisez  :  comte  et  comtesse  de  Carees  et  non  de  Saull. 

Page  226,  ligne  i3.  Pierre  Laurens,  marquis  de  Saint-Martin  de  Pallières,  coseigueur 
de  Tourlour,  né  h  Draguignan  en  1898,  conseiller  au  Parlement  de  Provence  par  lettres  du 
20  juUlet  1622,  reçu  le  7  janvier  1623,  résigna  sa  charge  vei-s  i654  en  faveur  de  son  fds 
Henri,  mais  en  conserva  la  survivance  pendant  trente  ans,  en  sorte  qu'ayant  acquis,  le 
3  août  i655,  de  Henri  d'Escalis  de  Sabran  la  terre  de  Saint-Martin  de  Pallières  (viguerie 
de  Saint-Maximin ,  actuellement  canton  de  Harjols,  Var)  pour  le  prix  de  io5,ooo  livres,  il 
en  obtint  du  roi  (1671)  l'érection  en  marquisat,  en  considération  de  ses  services  comme 
conseiller  pendant  cinquante  ans.  Il  mourut  vers  1 693 ,  ayant  vu  ,  comme  le  dit  l'abbé  Robert 
(11,  27^),  les  petits-enfanLs  des  enfants  de  son  (ils  atné.  Il  avait  épousé  à  Aix  (Sainte- 
Madeleine  ) ,  le  1  •'  février  1 62  3 ,  Jeanne  Séguiran ,  fille  d'A  ntoine ,  seigneur  de  Bouc ,  premier 
président  en  la  Cour  des  comptes ,  et  de  Marie  de  Gaufridy.  Pierre  Laurens  était  donc  beau- 
frère  de  Henri  Séguiran  qui  avait  épousé  Suzanne  Fabri,  sœur  consanguine  de  Peiresc,  et 
celte  alliance  explique  comment  le  portrait  d'Antoine  Séguii-an,  portrait  déjà  mentionné 
plus  haut  [Additions  au  tome  IV),  est  actuellement  encore  entre  les  mains  de  la  famille  de 
Boi'gelin  dans  laquelle  se  sont  fondues  les  deux  branches  des  Laurens,  celle  des  marquis 
de  Saint-Martin  et  celle  des  seigneurs  de  Peyrolles. 

Page  229,  ligne  5.  C'est  probablement  Claude  Dupérier,  fils  de  Laurent  et  de  Louise 
Alphéran ,  sa  seconde  femme ,  auteur  d'une  branche  qui  produisit  le  général  connu ,  pendant 
la  Révobition,  sous  le  nom  de  Dumouriez.  Son  neveu,  dont  il  est  parlé  plus  loin  (p.  23i), 
serait  le  fameux  jurisconsulte  Scipion  Dupérier. 


23o,  ligne  li.  Lisez  :  un  palais  et  non  mxpalaun. 

Page  246,  note  1.  Lisez  :  barons  de  Saint-Marc  et  non  de  Saint-Mars. 

Page  280,  note  1.  Lisez  :  non  Son  Tournon,  mais  bien  Santournon,  que  Peiresc  a  écrit 
plus  loin  (p.  328,  329)  Souloumon,  Sateurnon  elSatournon,  cette  dernière  orthographe 
paraissant  être  la  meilleure.  Lazarin  Doria,  seigneur  de  Satournon,  fds  de  Biaise,  premier 
consul  de  Marseille  en  i6oi,  et  de  Marguerite  de  Rizzo  (alias  Rizzi  ou  Rixi),  épousa  à 
Marseille  (Accoules),  le  a5  novembre  1625,  Blanche  de  Félix,  fille  de  Jean-Baptiste  et  de 
Marguerite  de  Montolieu  (présents  :  Cosme  de  Valbelle  et  Jean-Louis  de  Glandevès).  Peiresc 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  719 

racontera  plus  loin  tous  les  épisodes  auxquels  donna  lieu  le  mariage  de  celte  maltresAe  du 
duc  de  Guise. 

Pafje  905,  noie  3.  A  reniplaccr  par  celle-ci  :  Gaspard  de  Forbiii-Janson,  seigneur  de 
Mane,  épousa  en  premières  noces  Miirguerile-Foresla  de  Rougiers,  et  en  seconde»  noces 
(suivant  contrat  du  ai  août  1622)  Claire  Libertal.  Il  avait  eu  du  premier  lit,  entre  autres, 
Gaspard,  dit  le  marquis  de  Mane,  qui  épousa  Marguerite  de  Simianc-Gordes  (dont  il  ne 
laissa  point  postérité),  et  il  eut  du  second  lit  plusieurs  enfants,  entre  autres  :  Charles,  né  & 
Marseille  (la  Major),  baptisé  le  1 1  septembre  lôaS  (parrain  :  Charles  de  LoiTaine,  duc  de 
Guise;  marraine  :  Gabrielle  de  Pontevès,  marquise  de  Gordes),  Laurent,  (pii  continua  la  fa- 
mille, et  Toussaint,  devenu  évoque  de  Beauvais,  cardinal,  ambiissadcur  eu  Pologne  et  à 
Rome. 

Page  270 ,  note  a.  Les  consuls  mentionnés  dans  cette  note  ne  furent  nommés  qu'à  la 
fin  de  seplembre  et  n'entrèrent  en  fonctions  qu'au  i"  novembre.  Ceux  qui  firent  visite  au 
premier  président  Séguiran  étaient  leurs  prédécesseurs,  élus  en  se|)tembrc  16 a 4  :  Melchior 
de  Valavoire,  seigneur  dudit  lieu,  premier  consul;  Henri  des  Uollands,  seigneur  de  Reau- 
ville,  assesseur;  Balthasard  Veteris,  seigneur  du  Revest,  second  consul;  Jean- Antoine  An- 
gles, troisième  consul. 

Page  278,  note  2.  Lisez  :  La  paroisse  des  Accoules  était  et  non  est  la  troisième  paroisse 
de  Marseille,  l'église  de  ce  nom  ayant  été  démolie  |)endant  la  Révolution. 

Page  986,  ligne  16.  Lisez  :  Madame  de  Millau  et  non  de  Millaud. 

Page  987,  ligne  93.  L'Hisloire  généalogique  de  la  maison  de  Villeneuve,  dite  la  Chro- 
nique de  BargeniQn,  imprimée  à  Avignon  en  1789,  nous  apprend  (p.  66)  que  François  de 
Villeneuve,  seigneur  de  Flayosc,  fils  d'Ours,  baron  de  Barrêrae,  et  d'Isal)eau  de  Ponlevès- 
Bargème,  mourut  en  i6a6;  il  avait  épousé,  vers  i6o4,  Isabeau  de  Faucon,  fille  de  Guil- 
laume, seigneur  de  Saintc-Marguei'ito ,  et  de  Jeanne  de  Baschis,  sans  postérité. 

Page  998,  note  1.  Henri  Brisson,  dont  les  descendants  (seigneurs  de  la  Salle)  se  sont 
éteints  à  Aix  au  commencement  de  ce  siècle  ,  était  fils  de  Claude  et  de  Madeleine  Bionneau 
d'Eyrag'ucs.  Il  était  né  eu  1598,  fut  reçu  auditeur  archivaire  en  la  Cour  des  comptes,  le 
10  décembre  lôaS,  et  mourut  en  février  1668.  H  avait  épousé  Louise  de  Piolenc.  Leur 
fils  Honoré,  conseiller  aux  Comptes,  devint  seigneur  de  la  Salle  (arrière-tief  de  la  seigneurie 
de  Montmeyan),  par  suite  de  son  mariage  avec  Anne  de  Gaslellane,  Qlle  de  Pierre,  sei- 
gneur de  Montmeyan. 

Page  3i6,  ligne  n.  A  deux  heures  de  nuit  ne  veut  pas  dire  deux  heures  après  minuit. 
C'est  une  façon  de  parler  h  l'itidienne  oiî  l'on  compte  une  heure  à  partir  du  coucher  du  so- 
leil. En  novembre  cela  signifiait  environ  sept  heures  du  soir. 

Page  390,  ligne  8.  Lisez  :  le  conseiller  Flotte  et  non  Flotte. 

Page  33o,  ligne  i5.  Jeanne  Emmanuelle,  fille  de  Louis  de  Paule,  conseiller  au  Parle- 


720  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

ment,  et  de  Victoire  de  Porceliets  de  Fos,  ondoyée  antérieurement,  fut  baptisée  à  Aix,  Je 
ag  novembre  i6a5.  Parrain  :  Pbilippe-Eramanupl  de  Gondy,  chevalier  du  Saint-Esprit,  pé- 
nérai  des  galères;  marraine  :  Aynianv  de  Casteilane,  femme  du  premier  président  Forbin 
d'Oppède. 

Page  34a,  ligne  ai.  Anne  d'Arnaud,  épouse  deScipion  Foresta  de  Collongue,  conseiller 
au  Parlement,  était  sœur  de  Marguerite  (alias  Sibille)  d'Arnaud  qui  avait  épousé,  en  1610, 
Jean-Baptiste  SufTren,  juge  à  Salon,  tige  des  marquis  de  Saint-Tropez. 

Page  36 0,  note  a.  D'après  ce  qui  a  été  dit  ci-dessus  (pour  la  page  a5o),  le  mari  de 
Blanche  de  Félix  était  Lazarin  Doria  ,  sieur  de  Satournon. 

Page  364,  ligne  i4.  La  Croix  kaulle  (Hautes-Alpes,  arrondissement  d'Embrun,  canton 
d'Aiguilles)  est  un  passage  à  la  hauteur  de  a, 335  mètres  entre  la  vallée  de  Ristolas  et  celle 
de  Quinay. 

Page  367,  ligne  1 .  Lisez  :  mon  cousin  de  Yoloime  et  non  de  Volenne. 

Page  367,  lignes  6,  7,  8.  Léon  de  Valbf'lle,  seigneur  de  Meyrargues,  avait  été  reçu 
conseiller  au  Parlement  le  18  novembre  i6a5;  son  frère,  Antoine,  fut  reçu  lieutenant  de 
l'amirauté  de  Marseille  le  37  janvier  i6a8. 

Page  368,  note  a.  C'est  incontestablement  Saint-Poiu-hrCalm ,  près  de  Seyne,  déparle- 
ment du  Gard. 

Page  368,  note  3.  Honoré  Goste,  fils  de  François  et  d'Anne  de  DoUe,  reçu  lieutenant 
particuHer  en  la  sénéchaussée  au  siège  d'Aix  le  i5  juin  161 4,  mourut  à  Aix  et  fut  enseveli 
à  l'Oratoire  le  a5  mai  i65a.  Il  avait  épousé  Marguerite  d'Audibert. 

Page  369,  ligne  1.  Lisez  :  de  Buous  et  non  de  Buons.  On  écrit  aujourd'hui  Buoux.  C'est 
le  nom  d'une  commune  du  département  de  Vaucluse,  canton  de  Bonnieux,  à  6  kilomètres 
d'Apt. 

Page  37a,  ligne  a4.  Sur  M.  Desplans  voir  une  notice  du  comte  d'Allard  intitulée  :  Un 

Javori  de  Louis  XIU.  Esprit  Allard,  sieur  des  Plans,  marquis  de  Grimaud,  baron  d'Aramon 

et  de  Valahrkjpie  (Avignon,  François  Seguin,  1898,  grand  in-8°).  Esprit  AHard  (né  dans 

le  Comlat  le  ao  janvier  iSgS,  marié  en  1627  h  Marie  de  la  Baume  de  Montrevel,  mort  le 

1"  mai  i63o)  ne  figure  pas  dans  le  recueil  du  docteur  Barjavel. 

Page  4i3,  ligna  a 4.  M"  d'Alkmaigne  était  Marthe  d'Oraison,  la  fondatrice  des  Capu- 
cines à  Marseille,  veuve  d'Alexandre  Dumas,  baron  d'Allemagne,  et  mère  de  Gabrielle  Du- 
mas qui  avait  épousé,  en  i6a4,  Antoine  de  Villeneuve,  marquis  des  Arcs. 

Page  4i6,  ligne  i5.  Dardène  était  Melchior  Thomas,  seigneur  du  Val  Dardenne;  il  avait 
épousé,  le  a  a  février  1609,  Marguerite  Doria,  sœur  de  Lazarin  Doria,  époux  de  Blanche 
de  Félix. 

Page  4i6,  avant-dernière  ligne.  Liset  :  Beaudinar  et  non  Beaudirnar.  C'était  Jean  de 
Sabran,  seigneur  de  Beaudinar,  fils  d'Antoine  et  de  Marguerite  de  la  Garde,  nommé  viguier 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  721 

de  Marseille  en  1626.  11  avait  ëpousfl,  le  27  octobre  i6qo,  Marie  de  Grasse,  fille  d'An- 
toine, comte  du  Har,  et  de  Claire- A llagonia  de  Meyrargues. 

Page  4i6,  note  3.  Lisez  :  la  trop  fameuse  Blanche  Fëlix  et  non  Madame. 

Page  43q  ,  ligne  9.  Lisez,  :  Lubières  et  non  Cubtère». 

Page  433,  ligne  i4.  Lisez,  :  Mazargues  et  non  Mazarques. 

Page  433,  ligne  5.  Le  doyen  était  alors  Jean  Rascas,  seigneur  de  Bagarris,  né  en  1 545 , 
archidiacre  d'Aix,  fils  de  François  et  d'Anne  Rascas;  il  avait  ëtd  reçu  avec  dispense,  parce 
que  son  oflice  dtait  laïque,  le  1 1  mai  1670;  il  exerça  sa  charge  pendant  soixante  ans. 

Page  434,  ligne  24.  Sur  l'auditeur  Buisson  filz  voir  ce  qui  en  est  dit  ci-dessus,  sur 
la  page  agS. 

Page  438,  ligne  2.  C'était  Jean-Louis  Coriohs,  seigneur  de  la  Bastide. 

Page  459,  note  2.  Lisez  :  Puymoisson  et  non  Puijmisson.  Le  Puymichel  dont  parle  Pei- 
resc  n'est  pas  un  Bertalis,  mais  un  Glandevès.  Les  Bertalis  ne  sont  devenus  coseigneurs  de 
Puymichel  quh  la  génération  suivante.  Claude  Bertalis,  lils  de  Jean  et  de  Lucrèce  Matheron- 
Amalric,  devint  coseigneur  de  Puymichel  par  son  mariage,  le  19  mars  i66i,  avec  Ilono- 
rade  de  Glandevès,  fille  d'Honoré,  seigneur  de  Puymichel,  et  d'isabeau  de  Glandevès. 
Claude  Matheron-Amalric ,  seigneur  d'Escalle,  époux  de  Françoise  Barras  de  Miral)enu . 
eut,  entre  autres  enfants,  Honorade,  qui  épousa  en  1616  René  de  Glandevès,  coseigneur 
de  Puymichel,  et  Lucrèce,  qui  épousa  en  avril  i6a6  Jean-Baptiste  Bertidis,  coseigneur  de 
Mauvans. 

Page  473,  ligne  26.  Lisez  :  Berard  de  Joucques  et  non  de  Joncques. 

Page  488,  ligne  i4.  Lisez  :  Le  sire  Ant.  Sandin  et  non  Aut.  Sandin. 

Page  493,  ligne  1  o.  Le  président  Laurent  Coriolis,  seigneur  de  Corbières,  avait  épousé 
Louise  de  Piolenc,  sœur  de  Jean-Antoine  de  Piolenc,  seigneur  de  Montaigu,  qui  avait 
épousé  Jeanne  Roduif  de  Limans. 

Page  494,  ligne  28.  Le  sieur  de  Montaigu  se  trompe  dans  ce  qu'il  raconte  verbalement 
h  Peiresc  dos  alliances  de  sa  maison.  Thomas  de  Piolenc,  avocat  général ,  épousa  en  la-n) 
Parrinnette  Filholi,  nièce  et  petite-nièce  de  deux  archevêques  d'Aix.  C'est  son  père,  Guil- 
laume de  Piolenc,  qui  avait  épousé  Claudine  de  Gênas,  fille  de  François  et  de  Béalrix  de 
Galien. 

Page  498,  ligne  ao.  Voir  Tableau  généalogique,  p.  456. 

Page  498,  ligne  28.  Les  armoiries  n'étaient  pa& pareilles.  Peiresc  fait  erreur  en  cela.  Iass 
Roduif,  seigneurs  de  Limans,  portaient:  de  gueules  au  lion  d'or  coui-onné  de  même,  et 
les  Roduif  de  Châteauneuf  portaient  :  échiqueté  d'or  et  de  gueules ,  au  chef  de  gueules 
chargé  d'une  lice,  ou  pont  de  bois,  d'or  et  d'une  étoile  de  même. 

Page5o4,  ligne  16  et  note  5.  Il  y  avait  bien  une  branche  des  Fabri,  seigneurs  de  Saint- 
Ti.  gi 


722  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Jullien  d'Asse;  mais  il  s'agit  ici  des  Flotte,  seigneurs  de  Meaux  et  de  Saint-JuUien.  Boniface 
Flotte,  seigneur  de  Meaux,  fils  de  FeiTéol  Flotte,  dont  il  a  déjà  élé  parlé  plusieurs  fois,  avait 
épousé  Françoise  de  Grasse-Tanneron.  Jeanne  Flotte,  une  de  ses  filles,  épousa,  à  Dragui- 
gnan,  le  a 5  mars  i6a6,  Booiface  Pasquet,  seigneur  d'Espérel. 

Page  521,  ligne  a3.  Lisez  :  M.  de  l'Efretière  et  non  de  l'Estrettière. 

Page  5a3,  ligne  36.  Même  observation. 

Page  53 1,  note  1.  Liset  :  l'abbë  Fauckter  et  non  Fruchier. 

Page  534,  note  1.  Probablement  Gaspard,  reçu  chevalier  en  1606,  commandeur  de 
Pallières ,  fils  de  Rolland  de  Castellaiie ,  seigneur  de  Montmeyan ,  et  de  Marguerite  de  Cas- 
tellane  d'Esparron. 

Page  545,  ligne  10.  Lisez  :  lieutenant  de  Mallemoisson  et  non  de  Malemayson.  Charles 
Poitevin,  seigneur  de  Mallemoisson  (arrondissement  et  canton  de  Digne),  fils  d'Honoré, 
lieutenant  priticipal  en  la  sénéchaussée  de  Provence  au  siège  de  Draguignan,  et  de  Françoise 
Dominici,  fille  d'Honoré,  Ueutenant  principal  audit  siège,  né  à  Draguignan,  baptisé  le 
7  janvier  1601,  fut  reçu  lieutenant  principal  au  m(?me  siège,  suivant  lettres  du  a  a  avril 
1696,  en  l'olBce  de  son  père  et  de  son  aïeul  maternel,  et  mourut  à  Draguignan,  le  8  mars 
iG36.  Il  avait  épousé,  suivant  contrat  du  9  février  1695  (Boniface  Alphéran,  notaire  & 
Aix),  Madeleine  Perier,  fille  de  Jidien ,  seigneur  de  Clumanc,  conseiller  au  Parlement,  et  de 
Françoise  de  DemandoLx. 

Page  545,  ligne  la.  Julien  Perier,  seigneur  de  Clumanc  et  d'Auriolles,  fils  de  Baltba- 
sard  et  de  Lucrèce  Goriolis,  reçu  conseiller  au  Parlement  de  Provence,  le  16  mars  1599,  en 
la  charge  de  son  père  Balthasard,  mourut  doyen,  à  Paris,  en  juin  1639.  11  avait  épousé, 
suivant  contrat  du  la  décembre  «599  (Roihn,  notaire  à  Moustiers),  Françoise  de  Deman- 
dolx,  fille  de  Jean,  seigneur  de  la  Palud,  et  d'Esprite  de  Villeneuve-Thorenc. 

Page  549,  ligne  9.  M.  de  la  Verdière  était  Jean  de  Castellane,  beau-père  de  Vincent-Anne 
Forbin  d'Oppède,  premier  président  au  Parlement. 

Page  56a,  ligne  a 6.  Honoré  de  Coriolis,  baron  de  Corbières,  avait  été  pourvu,  le 
3o  juin  1695,  de  la  charge  de  président  au  Parlement  que  son  père,  Laurent,  lui  avait 
donnée  en  contrat  de  mariage,  mais  dont  ce  dernier  s'était  réservé  la  survivance.  Laurent 
ayant  été  plus  tard  condamné  pour  avoir  suivi  le  parti  de  Gaston  de  France,  frère  du  roi,  sa 
charge  fut  confisquée,  déclarée  vacante  et  remise  à  Louis  de  Paulc,  qui  fut  reçu  le  27  no- 
vembre i63a.  Mais  Honoré  CoriolLs,  s'étant  pourvu  devant  le  Conseil  du  Roi  pour  revendi- 
quer ladite  charge  h  raison  de  ce  qu'elle  lui  appartenait  dès  16a 5  et  n'avait  pu,  par  consé- 
quent, être  confisquée  plus  tard  sur  la  tête  de  son  père,  obtint,  le  17  décembre  i644, 
un  arrêt  du  Conseil  du  Roi,  reconnaissant  ses  droits,  et  se  fit  recevoir  le  a6  janvier  1 646. 
11  était  né  en  1600,  mourut  en  i65i  et  avait  épousé  Elisabeth  de  Villeneuve,  héritière  de 
la  branche  des  seigneurs  d'Espinouse,  par  laquelle  celte  seigneurie  entra  dans  la  famille 
de  CorioUs.  La  terre  d'Espinouse  fut  plus  tard  érigée  eu  marquisat,  et  les  CorioUs  d'Espi- 
nouse subsistent  encore  aujourd'hui. 


I 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  723 

Pago  5G3,  ligne  h.  Joseph  Gaillarfl,  (ils  de  Jean  et  de  Louise  Arbaud  de  Bargemon,  nd 
à  Aix,  baptisé  le  3o  novembre  1696,  fut  reçu ,  le  3  janvier  1 6a3 ,  conseiller  en  la  Cour  des 
comptes ,  puis ,  le  1  fi  mai  1 63 1 ,  conseiller  au  Parlement  et  enfin  pourvu ,  en  1 687,  d'une 
charge  de  président  en  la  même  cour,  mais  il  mourut  à  Aix ,  le  1 5  janvier  1 689 ,  avant 
d'être  reçu.  H  avait  épouse,  en  1696,  Anne  Grimaldy  de  Rdgasse. 

Page  5G9,  note  7.  I.e  conseiller  de  Villeneuve,  reçu  le  ai  octobre  1623,  ne  s'ap|)elait 
pas  Louis,  mais  Gaspard.  11  était  cousin  germain  (fils  de  frères)  d'Antoine  de  Villeneuve 
qui  mourut,  en  1682 ,  âgé  de  cent  huit  ans,  ayant  épousé  en  1616  Louise  .Albert  (sœur  du 
duc  de  Luynes),  fille  d'Honoré  et  d'Anne  de  Rodulf.  Voilà  la  parenté,  ou  plutôt  l'alliance, 
dont  pariait  Peiresc,  non  avec  les  Pontevès-Carces,  mais  directement  avec  les  Albert  de 
Luynes. 

Page  678,  noie  9.  Ajouter  que  les  évêques  de  Marseille  étaient  seigneurs  de  Signes. 

Page  587,  ligne  19.  l^ouis-André  Masargues  mourut  à  Aix  et  fut  enseveli  le  aS  juillet 
1696  aux  Observanlins.  11  étfiit  fils  de  Melcliior,  marchand  h  Aix,  puis  trésorier  du  Palais, 
et  de  Madeleine  Estienne,  laquelle  épousa  en  secondes  noces  Balthasard  Rabasse,  seigneur 
de  Vergons. 

Page  588,  ligne  4.  Françoise  d'Aguillenqui ,  fille  de  Jean,  seigneur  de  Châteaufort,  et 
d'Anne  de  Pontevès-la-Forest  (dont  la  mère  était  Fabri),  née  h  Aix  le  17  février  1609, 
mourut  h  Marseille,  en  odeur  de  sainteté,  le  18  juin  1679.  Voyez  la  Vie  de  la  rév.  mère 
Agnès  d'Aguillenqui,  par  le  rév.  père  Hyacinthe  de  Verclos  (Avignon,  1740.  in-8°)  et  la 
Vie  des  premières  religieuses  capucines  du  monastère  de  Marseille  (Marseille,  1764,  in-8*). 

Page  588,  note  1.  Le_^/.s  Boyer  eat  probablement  Chartes  Boyer,  abbé  de  Boutau,  lils 
d'Antoine,  seigneur  de  Bandol,  et  de  Marguerite  Sigaloux. 

Page  588,  note  1,  h  la  fin  de  la  seconde  colonne.  Hector  de  Lopis,  fils  de  Jérôme,  sei- 
gnpur  de  la  Fare,  et  d'Isabelle  de  Guiramand,  sa  seconde  femme,  né  h  Carpenlras,  baptisé 
le  19  mars  i584  (parrain  :  Jean  de  Guiramand,  seigneur  d'Entrechaux  ;  marrfiine  :  Made- 
leine de  Grignan),  entra  chez  les  pères  Minimes  sous  le  nom  de  père  François,  fut  désigné 
par  le  cardinal  Bentivoglio  pour  lui  succéder  sur  le  siège  de  Riez ,  reçut  ses  bidles  le  1 5  se|>- 
terabre  i6a5,  fut  sacré  à  Paris  le  a6  octobre  suivant  et  entra  h  Riez  le  4  janvier  1696. 
C'était  un  prédicateur  distingué.  La  province  d'Aix  le  députa ,  en  1 69  8 ,  h  l'assemblée  géné- 
rale du  clergé,  où  il  se  fit  remarquer.  Il  revenait  dans  son  diocèse,  lorsque,  tombé  malade 
en  route,  il  moui-ut  à  Estival,  le  28  septembre  1698.  Son  frère,  François,  avait  épousé,  en 
1609,  Françoise  Rabasse ,  nièce  germaine  de  Balthasard  Rabasse ,  seigneur  de  Vergons ,  dont 
il  est  parlé  ci-dessus  (sur  la  page  587). 

Page  599 ,  ligne  7.  Lisez.  :  h  qui  elle  a  mené,  et  non  :  à  qui  1/  a  mené.  Le  conseiller  La- 
zare Suffren  ne  se  maria  qu'en  lOag. 

Page  595,  ligne  1  a .  Marc-Antoine  Vento ,  seigneur  des  Pennes ,  premier  consal  de  Mar- 
seille en  ifioS,  avait  pour  sœurs  M™"  d'Hostagier,  de  Gandolle  et  de  Cabre. 

gi. 


724  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Page  596 ,  ligne  3.  Lisez  :  Mévouillon  et  non  Métiisson. 

Pages  607  à  6a6.  Changer  la  date  de  1 6a6 ,  mise  uniformément  en  tête  des  pages  (entre 
parenthèses),  et  rétablir  ainsi  la  véritable  date  des  lettres:  1697-16-38. 

Page  611,  ligne  8.  Les  Chiavari  se  qualifiaient  à  cette  époque  seigneurs  de  Montredon. 

Pfige  63o,  note  8.  Il  ne  s'agit  pas  là  de  Saint-Paul  du  Var,  mais  de  Saint-Paul-lez-Du- 
rance,  commune  du  canton  de  Peyrolles,  Bouches-du-Rliône.  Celte  seigneurie  fut  érigée  en 
marquisat,  le  3o  septembre  1696,  en  faveur  de  la  famille  Thomassin,  qui  la  possédait  en- 
core en  1 789. 

Page  644,  ligne  aa.  Nicolas-François  de  liOrraine,  troisième  fils  de  François  et  de  Ca- 
therine de  Salm,  né  le  6  décembre  1609,  créé  cardinal  en  1627,  quitta  l'état  ecclésiastique 
et  mourut  en  janvier  1670.  Il  avait  épousé,  le  11  février  i634,  Claude-Françoise  de  Lor- 
raine, sa  cousine  germaitie,  fille  de  Henri  et  de  Marguerite  de  Gonzague  de  Mantoue. 
A  l'extinction  de  la  branche  de  Vauilemont,  ses  enfants  devinrent  les  aînés  de  la  maison  de 
Lorraine,  et  leurs  descendants  sont  devenus  empereurs  d'Allemagne  et  actuellement  empe- 
reurs d'Autriche. 

Page  647,  hgne  aa.  Laurent  Saurat,  fils  de  Claude  et  de  Cibile  (sic)  Brigiiol,  né  à  Aix, 
baptisé  à  Sainte-Madeleine  le  ao  avril  1697,  d'abord  marchand,  fut  pourvu  d'un  fiffice  de 
secrétaire  du  Roi  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de  Provence,  par  suite  de  la  résigna- 
tion de  Boniface  de  Rians  et  par  lettres  du  1"  avril  iGai  ;  il  acquit  en  i634  un  office  de 
ti-ésorier  général  de  France,  garde  des  sceaux,  en  la  généralité  d'Aix,  de  la  crue  de  i633, 
y  fut  reçu  le  5  mai  1637,  mourut  et  fut  enseveli  le  3o  décembre  i64a  à  la  Tour  d'Aiguës. 
Il  avait  épousé  Françoise  de  Pontovès,  fille  de  François,  avocat  et  procureur  au  Parlement 
d'Aix,  et  de  Catherine  Foi-esta  de  Dian. 


TABLE  DES  TOMES  IV  A  VI. 


Aachen  '.  Voir  Aix-la-Chapelle. 
Abanatiuh  ,  viiie  ancienne  dans  la  Provence 

alpestre,  V,  3a o. 
Abassa  bascha,  VI,  1 15. 
Abbatu  (Guillaume),   avocat  h  Toulouse, 

V,  387,  aSg,  260; VI,  110,  111,  lao, 

171. 
Abdallah-ben-Ahmed,  médecin  de  Damas, 

^amommé  Ibn-lkîlhar,  IV,  i48,  674. 
Abuere,  Abdkra  (Tlu'ace),  V,  5o6. 
Abedlon.  Voir  Abesson. 
Abeille  (Victorin),  seigneur  de  Peyrolles, 

consul  de  Tarascoii,  V,  171,  173. 
Abesson  (Le  sieur),  IV,  879,  388,  46i. 
Abraham  Ecuellensis,  maronite,  V,  iig, 

457. 
Abruzzo  (Italie),  V,  3o8,  3a4. 

ACCERENZA  (Duc  d),  V,  898. 

Accooles  (Paroisse  des),  à  Marseille,  VI, 
978,  719. 

AcHARi)  (Claude-François),  auteur  du  Dic- 
tionnaire de  Provence,  VI,  jo6,  71 5. 

Achille,  IV,  584,  689. 

AciGNÉ  (Pierre  d'),  sénéchal  de  Provence, 
IV,  60. 

AçoBEs  '  (  Les) ,  îles  de  l'Atlantique ,  IV,  33 1 , 
345. 

Adam,  V,  995;  VI,  569. 

Adoee,  procureur  à  Aix,  VI,  3a. 


Admirât.  Voir  Auirat. 

Adrien  (Empereur),  V,  SaS,  388,  5oo, 
5o8,  5o6,  5i5-5i7,  Sai,  599, 565, 
570,  574,  576,  597,  638.  678,  681, 
691,  707,  708;  VI.  999. 

Adromète  ou  HADRDukTE,  Hadrdmetou  (Tu- 
nisie), V,  610. 

Advocat  (Le  sieur  L'),  de  Rians,  IV,  961  ; 
VI,  96,  97. 

Advocat  de  Meadx  (Le  sieur),  IV,  45. 

vËiSEA  ou  Mtir.R,  médecin  italien.  Voir  Ba- 

RATI. 

Afhicands,  V,  48 1. 

Afrique,  IV,  345,  894. 

AoALADEs,   Aygalades,    quai'ticr  rural    au 

nord  de  Marseille,  VI,  443. 
Agamehnon,  IV,  589. 
.^CARRAT  (Antoinf),  secrétaire  de  Peiresc, 

III,  94o,  477,  479,  48i,  544,  545, 
55o,  553,  554,  555,  571,  578,  583, 
598,  595,  598,  599 ,  600,  606,  708. 

Agathahcb  de  Vendôme  (Le  P.),  capucin, 

IV,  535,  566,  579. 

Agen  (Lot-et-Garonne),  V,  1 99 ,  a35 ,  699 , 

43o. 
—  (Evoques  d').  Voir  Daillox  (Gaspai-d 

de),  ëlbène  (Barthélémy  d'). 
Agenais,  Agknois,  \',  9o3. 
Agnelle  (Le  bon  homme),  VI,  4ot. 


Peiresc  écrit  Aken. 


Peiresc  éci-it  Azor». 


726 


TABLE  ALP 


Agnès  (La  mère),  VI,  559. 
Agocl  (Raymond  d') ,  sënëchal  de  Provence, 
IV,  60. 

—  (Foulques  d'),  sënéchal  de  Provence, 

IV,  60. 

Agodlt  (Maison  d'),  VI,  716. 

—  (Antoine  d'),  baron  d'Ollières,  VI, 
917,  456. 

—  (Éléonore  ou  Hélène  de  Valiavoire, 
femme  d' Antoine  d'),  VI,  917,  456,  498. 

—  (Suzanne  d'),  fille  des  précédents  et 
femme  de  Cliailan-Moriez.  Voir  Cbailan. 

—  (Chrétienne  d'),  femme  du  comte  de 
Sault,  VI,  569. 

—  (Jeanne),  fille  de  la  précédente,  femme 
de  François  de  la  Baume,  comte  de 
Montrevel,  VI,  569. 

Agrippa  (Marc),  V,  5oo,  507,  517,  599. 

Aguessead  (Antoine  d'),  premier  président 

du  Parlement  de  Bordeaux,  V,  ao6,  917. 

—  (Première  présidente  d'),  V,  917. 
Agcillenqdv,  protonotaire,  prévôt  de  Bar- 

jols,  V,  17,  i46,  lig,  i5i,  i54;  VI, 

75,  101,  io3,  199-195,  190,  335, 
35î!,  494,  5o8,  597,  6o4. 

—  (Jean),  seigneur  de  Ghâteaufort,  père 
du  précédent,  VI,  76,  715. 

—  (Anne  de  Ponlevès,  femme  de  Jean), 
VI,  75,  3o6,  715. 

—  (Françoise  d'),  fille  de  Jean  et  d'Anne, 
religieuse,  VI,  588,  793. 

—  (Jeanne  d'),  femme  de  Philippe  de 
Mayne,  VI,  716. 

Agot  (Honoré  d'),  conseiller  au  Parlement 
d'Aix,  IV,  181,  ao3,  935,  3o4,  6o5; 

V,  i33,  i5i,  i54;  VI,  49,  53,  69, 

76,  8i,     116,     190,    189,     191,    900, 

9o6,  94o,  358,  36i,  367,  873,  375, 
38o,  38i,  383,  384,  4i9,  439,  436, 
5o4,  5o5,  519,  534,  549,  555. 

—  (Marguerite  Blegiers,  femme  d'Honoré 
d'),  VI,  383. 


HABETIQUE 

Agdt  (Catherine  d'),  fille  des  précédents. 

Voir  Thoron. 
Aiglon,  Atglcn  (D'),  IV,  54o;  VI,  358, 

364. 

Puget(D'),  VI,  189. 

Aillant  (I^  P.),  IV,  3i4. 

AiNECx   (D'),  collectionneur  h  Paris,   VI. 

695. 
Ali  EN  Provence  ,  IV,  i ,  1  -6 1 1 ,  passim  et 

presque  à  toutes  les  pages;  V,  11,  1-819, 

passim  et  presque  à  toutes  les  pages  ;  VI , 

I ,  m ,  IV,  VI  et  passim  h  presque  toutes 

les  pages. 

—  (Bibliothèque  d'),  dite  Méjanes,  IV,  6; 
V,  97,  q8,  3a,  33, 4i,  56,  108,  110, 
119,  193,  198,  i3o,  i3i,  i35,  i4o, 
i45,  i46, i48,  149,  i59,  i54,  i55, 
i58,  159,  169,  i65,  981,  491,  533; 
VI, 1-1 3,  i5, 16, 19, 9  1-94,  98, 3o, 
64,  65,  88,  89,  ii5,  198,  i3o,  i3a, 
i46,  160,  169-164,  168,  169,  171, 
179,  176,  94i,  386,  399-897,  449, 
5o8-5io,  533-536,  54o,  546,  699, 
593,  631-634,  636,  638,  64i,  649, 
644,668. 

Aix-la-Chapelle  (Allemagne),  VI,  689- 
685. 

Alabaldis.  Voir  Demetriis. 

Alard,  chanoine  à  Gompiègne,  VI,  89, 
688,  694. 

Alazardi  (Huguet),  consul  d'Aix,  VI,  19. 

ALRAsks  (Abbé),  correspondant  du  Minis- 
tère à  Marseille,  VI,  5i5,  685,  704, 
705,  709,  718. 

Albategnids,  IV,  83o. 

Albebt  (Famille  d),  IV,  488. 

—  (Jacques  d'),  sieiu-  de  Roquevaux,  con- 
seiller au  Parlement  d'Aix ,  VI ,  1 8  a ,  4 1 9 , 
439,  483,  454. 

—  (Marc-Antoine  d'),  fils  et  successeur  du 
précédent,  VI,  189. 

Albebt  de  Lcynes  (Honobé-),  Vl;  701. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


727 


Albert  de  Luynes  (Anne  Rodulf,  fpmine 
(l'HoNOR^-),  VI,  701. 

—  (Charles,  marquis  d'),  connélabie  et 
duc  de  Luynes,  VI,  holt,  ^98. 

—  (Ldon  d'),  seigneur  de  Branles,  puis 
duc  de  Piney-Luxcrabourg,  VI,  vi,  hoti , 
4o5,  407,  4i3,  495,  43i,  iSa,  45o, 
453,  454,  456,  458,  466,  468,  470, 
48o,  48i,  483-485,  491,  492,  493, 
495,  496,  498,  701. 

—  (Marguerile-CharioUe  de  Luxembourg, 
duchesse  de  Piney,  etc. ,  femme  de  Léon 
d'),  VI,  4o4,  456,  466,  477,  485, 
491,  495. 

—  (Honordu),  seigneur  de  Cadenel ,  ma- 
réchal de  France,  VI,  498. 

—  (Louise  d'),  sœur  de  Charles,  Honoré 
ot  Léon,  VI,  7a3. 

Albeutas  (Famille),  VI,  447. 

—  (Henri  d'),  marquis,  premier  président 
en  la  Cour  des  comptes  de  Provence,  VI , 
447. 

ALRi(Tarn),  V,  169,  439,  43o. 

—  (Archevêques  d').  Voir  Daillon  (Gas- 
pard de),  Elbène  (Alphonse  d'). 

Albi  (François  d'),  conseiller  à  la  (]our  des 
comptes  de  Provence,  VI,  448. 

—  (Anne  d'),  fille  du  précédent,  dame  de 
Brès.  Voir  Aimak  (D'). 

Albis  (Violande  d'),  femme  de  Marc-An- 
toine d'Espagnet,  VI,  710. 
Ai.DERSQiiET,  quartier  de  Londres,  VI,  677. 
Au.mDs  (Thobias),  V,  483. 
Ai.dobrandim  (Famille),  à  Rome,  V,  291. 

—  (Villa),  V,  991. 

Aldrova>di  (Ulysse),  V,  3oo;  VI,  435, 
436. 

Ai.eandro  (Jérôme),  IV,  63;  V,  ni,  v,  16, 
99,  a48,  q58,  974,  981,  290,  293, 
294,  997,  3o3,  3o8-3ii,  3i8,  339, 


455,  489,  490,  499,  Soi,  546,  691, 
790,791;  VI,  III,  9,  83,  87,  88,  i33, 
147,  i54-i57,  i6o,  166,  168,  170, 

171,   173,  176,   179,  189,  199,  319, 

9i3,  9i5,  917,  989,  996,  997,  999, 
3oi,  3o4,  3o8,  3i4,  3i5,  317,  3i8, 
34o,  355,  359,  363,  383,  4oi.  4oa. 
437,  533,534,  593. 

Alemanni  (Nicole),  V,  457,  5oi;  VI,  478. 

Alençon  (Orne),  V,  484. 

-Alep (Syrie), IV,  39, 154,535,576,  594, 
597;' V,  963,  445;  VI,  396,709.  * 

Alexandre  le  Grand,  V,  ai 9,  445,  596; 
VI,  679. 

—  SivÈRE,  V,  5o3,  5o8,  617,  590,  59i, 
5a5,  538,  544,545,  708,  777. 

—  III,  pa])e,  VI,  9o3,  9o4. 
Alexandrie  (Egypte),  IV,  535,  579;  V, 

354,  395;  VI,  999,633. 
Alexis.  Voir  Saint  Alexis. 
Alger'  (Afrique),  VI,  35o,  534,  697. 
Alibert  (Le  sieur),  IV,  33i. 

—  (Dom  Jean  d'),  abbé  de  Caunes,  V, 

697;  VI,  185,476,549,553. 

Aligre  (Etienne  d'),  chancelier  de  France, 
IV,  9o4,  9.39;  VI,  35,  371,  379,  390, 
4o8,  483,  5oi,  597,  549. 

—  (N...  d'),  fils  du  précéilent,  IV,  9o3, 
9o4. 

Alincodrt  (D')  ou  d'Halincodrt.  Voir  Nedf- 

ville  (Gliarles  de). 
Allacios  ou  Allatio  ou  Allatids  ou  Allazzi 

(Leo),  IV,  90,  i3o,  i49,  147,  171, 

175,  473,  599,  566,  599;  V,  33i, 

363,  368,  377,459. 
Allard  (Esprit),  sieur  des  Plans,  niar(|ui$ 

de  Grimaud,  etc.,  VI,  372,  790. 

—  (Comte  d'),  VI,  790. 

Alleadhe  (Jacques),  mathématicien,  IV, 
435,  517;  VI,  99,  i39,  170,  671. 


'  Peiresc  écrit  Alger». 


728 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Alleaume  (M"*  du  Vair,  femme  de  Jacques), 
VI,  407. 

—  (Guillaume),  évoque  de  Riez,  puis  de 
Lisieux,  VI,  69,  iSa,  166,  706. 

Ai.LéGtER  (Maurice),  ancien  magistrat,  à 
Gaq)entras,  VI,  706. 

Allemagne,  IV,  66,  ao8,  ai8,  aûg,  aBg, 
a75,  a86,  3/i4,  367,  385,  65o;  V,  v, 
i85, i5i,  387,  348,  35i,  364,  4o4; 
VI,  n,  i5,  ao,  38i,  684,  686,  69a, 
7a4. 

Allemagne  ou  Ali.emaigne  (Marthe  d'Orai- 
son, dame  d),  V,  60;  VI,  28a,  4i3- 
4i6,433,  437,  455,730. 

—  (Alexandre  Dumas,  baron  d'),  VI,  aSa, 

780. 

Alleman  (Esprit),  seigneur  de  GhAteauneuf, 
président  au  Parlement  d'Orange ,  VI ,  v, 
58o. 

—  (Oriane  de  Giraud,  femme  d'Esprit), 
VI,58o. 

—  (Catherine),  (ille  des  précédents,  VI, 
V,  580-583,  585-588. 

Alliqdand,  locahté  indéterminée,  VI,  35 1. 
Allincourt  (D'),  d'Halixcocrt.  Voir  Nedf- 

VILLE. 

Allcye  (Marquis  d').  Voir  Sourdis. 
.\loignv  (Marie  d'),  femme  de  Jean  de  Pon- 

tevès,  comte  de  Garces,  VI,  701. 
Alpes  (Les),  IV,  ia5,  38a;  V,  3ao,  33o; 

Vl,63i. 

—  Maritimes  (Les),  V,33o. 

Alphéran  (Boniface),  notaire  à  Aix,   VI, 

7aa. 
Alphonse,  comte  de  Poitiers  et  de  Toulouse , 

V,  aia, 
Alphonse  ',  roi  en  Espagne,  IV,  33o. 

—  (Dom),  le  prince  de  Portugal,  VI,  335. 
Alpini  (Prosper),  IV,  a64. 

Alsace,  IV,  335;  VI,  898. 


Alvarez   (Henriquez),  joaillier  portugais, 

V,  16a. 
Alviset  (Antoine),  curé  de  Saint-Pierre  à 

Besançon,  V,  v,  618,  788,  798,  795. 
Amabile   (Luigi),   biographe    de    Gampa- 

neiia,  IV,  106. 
Amandric  dd  CnAFFAnT  (Famille),  VI,  707. 
Amant   (Abbaye    de  Saint-).   Voir  Saikt- 

Amast. 

—  (Sieur  de  Saint-).  Voir  Saint -Amant 
(M.-A.  de  Gérard,  sieur  de). 

Ambourg  (  D'  ),  collectionneur  à  Paris,  VI,  695 . 
Ambroise  (Saint).  Voir  Saint  Ambroise. 

—  de  Bourges  (  Abbé  de  Saint-).  Voir  Macois 
(Abbé  de). 

Ambroise,    inaitre  d'hdtel   de    Peiresc,    k 
Bruxelles,  VI,  69a. 

—  relieur  à  Paris,  VI,  696. 
Ambroix  (Saint-).  Voir  Saint-Ambroix. 
Ahbrosienne  (Bibliothèque),  à  Milan,  IV, 

34o;V,  457. 
Ambbl'c  (Le  P.  d"),  V,  8,  10,  aa,  a6,  37, 

33,563,564;  VI,  38,  67. 
Ambrln.  Voir  Ehbrdn. 

—  (Le  sieur),  VI,  46o,  489,  55i. 
Ahériqde,  V,  a8i,  a8a. 

Amiel  (Capitaine),  IV,  63. 
Amiens  (Somme),  VI,  672. 
Amirat  (Le  cadet  d').  Voir  Lombard  (Fré- 
déric). 

—  (Seigneur  d').  Voir  Pontkvès. 
Amman  (Jost),  graveur,  VI,  683. 
Ammien*  Marcellin,  IV,   isi,   i4i,   i46, 

i5j,i54,i56;V,44i,46a,  48o, 6o4. 
Amorkux,   biographe  de  Pierre  Richer  de 

Belleval,  VI,  5oo. 
Ahol'r  (Saint-).  Voir  Saint-Amodr. 

—  (Guillaume  de).  Voir  Guillaume. 
Ampus  (Henri  de  Gastellane,   marquis  d'), 

IV,  47,  101. 


Peiresc  écrit  Al/ome.  —  '  Peiresc  écrit  Ammian. 


Ampus  (Marie  lie  Braiicas-Villars ,  ffiriini<î  du 

marquis  d'),  IV,  iy. 
Amsterdam  (Hollande),  IV.aoo,  ai5,  aai, 

387,  g /il,  2  43,  4  90,  695,  i5i  ;V,  079, 

443,  689,  f)/i8;  VI,  a/io,  080,  681, 

691. 
Amy  (Le  sieur  L'),  VI,  54 1. 
Anastase,  empereur,  V,  a5a,  295. 

—  le  bibliothécaire,  V,  287,  292  ,  kUi. 
Anatole,  évêqiie  de  Laodicie,  en  Syrie,  IV, 

37/1. 
Anatolics,  V,  877. 
Anaxagore,  le  philosophe,  IV,  ig5. 
Amchin  '  (Abbaye  d'),  au  diocèse d'Arras,  VI , 

693. 
Akcône  (Italie),  IV,  ôga. 
AsoRAtiiT  (D')',  conseiller  au  Parlement  de 

Bordeaux,   V,   i64,    i65,   2o5,  aoC, 

007,  210,  235,  438;  VI,  476,  54o. 
André  de  Hongrie,  mari  de  Jcîmiie,  reine 

deNaples,  IV,  69. 

—  (Le  sieur),  procureur,  VI,  i4i,  i.'ja, 
369,  3o2,  G26. 

—  (Le  frère),  VI,    419,    438,    457, 
687,  559,  563,  598,  699. 

—  (Feriiand),   auteur   d'une   Histoire  de 
l'abbaye  de  Saint-Sauveur,  VI,  58q. 

André  (Saint-).  Voir  Saint-André. 
Andbews  (Saint-).  Voir  Sai.nt-Andrews. 
Ange  ou  L'ANGE(Lesieur),IV,  35;  VI,  35 1. 
Voir  aussi  Lange. 

—  DE  Grasse  (Dom),  VI,  879. 
Angelier  (Abel  L'  ) ,  libraire  h  Paris ,  VI ,  1 76, 

696. 
Angelone,  Angelosi  (Le  sieurFr.),  V,  669, 

678,  684,  690,  699,  710,  718,  715, 

798,  801. 
Angers  (Maine-et-Loire),  V,  4,  i55,  aSi, 

aSa. 


DES  TOMES  IV  A  VL  729 

Angers  (Évéque  d').  Voir  Miro^  ( Chartes ). 

Angles  (D"),  VI,  869,  426. 

AnglIîs  (Jean- Antoine),  consul  d'Aix ,  VI,  7 1 9. 

Anolesi  (Le  sieur),  d'Avignon,  Vf,  13a, 
.    1  ia  ,  i5i. 

Angleterre,  IV,  6,  199,  287,  335,  889 , 
345,  38a,  45o,  602;  V,  186.  207, 
212,  282,  277,  287,  3o6,  818,  8a5, 
336,  469,  478,  479;  VI,  i,  3a,  77, 
90,  96,  iSa,  166,  167,  176,  38a, 
668,  67a,  674,  676,  678,  681.  685, 
69a. 

Angoiilême  (Charente),  V,  i65,  3o4. 

—  (  Henri  d'  ) ,  grand  prieur  de  France ,  VI , 
819, 3a9. 

Angodmois',  IV,  394;  V,  ai 3. 

Anguier  (François),  sculpteur,  IV,  aQ7. 

Anjou  (Province  d'),  V,  11,  981,  a3a,  53i. 

—  (Ducs  d').  Voir  Louia,  René. 

—  (François,  duc  d'),  frère  de  Charles  IX 
et  de  Henri  ni,  VI,  693. 

—  (Catherine  d'),  femme  de  François 
Forbin  de  SoUiere,  VI,  701. 

—  (René,  duc  d'),  IV,  3o;VI,  334,387. 
5i5. 

Anne  (Sainte).  Voir  Sainte  Anne. 

—  d'Autriche,  reine  de  France,  VI,  897, 
4o5. 

Ahnot*  (Basses-Alpes),  V,  820. 

Anselme  (  Le  P.  ) ,  VI ,  711. 

Ansodis,  commune  du  dé|)ai't<>nienl  de  Vau- 

ciuse,  VI,  524. 
Antelmi  ou  Antelmv,  chanoine  de  Fréjus, 

IV,  494;  VI,  807. 

—  (Jean),  conseiller  au  Parlement  de  Pro- 
vence, VI,  409,  4i9,  432,  433,  443, 
45o,  454,  5i8,  519,  569,  6o5,  63i. 

—  .fils  du  précédent,  VI,  489.493,495. 
496. 


'  Peircsc  écrit  Anciennes.  — 
*  Peiresc  écrit  parfois  Annaut. 


Peiresc  écrit  parfois  Daiuirault.  —  ^  Peiresc  écrit  Angoulmoys.  — 


9» 

IVrMIlKBia    lÂTMULC 


730 


Antelmi  (M"'  de  Mazar{jues ,  femme  du  fils 

de  Jean  d'),  VI,  43a. 
Anthoine  (Le  sieur),  V,  4 9. 
Antibes  (Alpes-Maritimes),  IV,  3i8,  486, 

ûgS;  V,  433;  VI,  96,  187,  199,  aoo, 

948,  3i6,  589,  698,  699,  63i,  632, 

687. 
Antidore,  V,  335. 
ANTiNoiis,  V,  5oo,  670,  678,  635. 
Antioche  (Syrie), V, 388,  5o6,  599,  593, 

795- 
Antiochenos  (Joannes),  V,  95i,  969,  295; 

VI,  307. 
Antowb ,  avocat  à  Bordeaux,  VI,  697. 
Antonin  (Saint-).  Voir  Saint-.Aktonin. 

—  (Empereur),  IV,    90;  V,   970,   33i. 
456,  5o6,  535,  599,  54i,  565. 

—  (Itinéraire  d'),  V,  409. 
Antoninus  ,  archevêque  de  Florence ,  VI ,  5 1 3. 
Antonio  (Nicolas),  bibliographe  espagnol, 

V,  543. 
Anobis,  V,  5o5. 
Anvers  (Belgique),  IV,  8,  91 1,  994,  987, 

990,  374,  379;  VI,  63,   197,  376. 

395,  46i,  469,  555,  556,  573,  691, 

699. 
Apollinaire  de  Valence  (Le  P.),  Gapncin, 

IV,  519,  535;  VI,  649,660. 
Apollodore,  IV,  81. 
Apollon,  V,  307,  817,  348,  44 1,  607, 

608,  701,  775. 
Apollonids  de  Bhodes  (Rhodids),  V,  989, 
985. 

DE  TvANE,  TïANiEDS,  V,   498,  496. 

Appien',  IV,  i33;V,  24 1,  95 1,  439,  761, 

763,  771. 
Appienne  (Voie),  Appia,V,  438,  439,456. 
Apt  (Basses- Alpes),  IV,   983,  878,  889; 

V,  174;  VI,  194,  195,  881,629,  687, 
708. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

Apt  (Évêques  d').  Voir  Castor  (Saint), 
Pélissier  (Jean  ),  Tbivulce  (  César),  Ville- 
neuve DES  Arcs  (Modeste). 

Apdlke,  IV,  6o3. 

Aqua  Cladou,  près  de  Tivoli  (Italie),  V, 
800. 

Aqoa  Spahta  (Italie),  IV,  5o9  ;  V,  784, 
788. 

Aquaviva  (Cardinal  d'),  V,  965,  536. 

—  (AbbéD'),  V,  265. 
Aqd£  Gbandm'.  Voir  Aii-la-Chapelle. 
Aqoicilly  (D'),  V,  199. 
Aqcila,  juif  de  Sinope,  V,  449. 
Aquila,  Aquilée  (Italie) ,  V,  71 9 ,  749 ,  747. 
Aqdin  (Philippe  d'),  philologue,  IV,  9o4 , 

934. 
Arabie  (Asie),  VI,  492,  620. 
Aragon  (Espagne),  IV,  Sg;  VI,  574. 

—  (Yolande  d'),  femme  de  Louis  II,  duc 
d'Anjou.  Voir  Loiis  11. 

Aratds,  V,  358. 

Arbaud  (Antoine  d').  Voir  Bargemon. 

—  (IjC  sieur),  procureur,  VI,  349,  871, 
434,  435. 

—  (Paul),  bibliophile,  à  Aix,  IV,  54o; 
VI,  IV. 

Arc  (Pont-de-l'),  près  d'Aix  en  Provence, 

VI,56i. 
Arcadids  (Le  sieur),  V,  463. 
Arcbtri  (Italie),  IV,  890,  891,  898. 
Archimîîde,  IV.  290,  485. 
Arcos  (Thomas  d),  IV,  86;  V,  495. 
Arcs  (Cascade  des)    [Basses -Alpes],   IV, 

5o4. 

—  (Château  des),  dépai-tement  du  Var, 
VI,  198,  470. 

—  (Les),  près  de  la  ville  de  Marseille, 
VI,4i5. 

—  (Marquis  des),  VI,  889,  4i4-4t6. 
Voir  Villeneove. 


Peiresc  écrit  Appian.  —  '  Peiresc  écrit  Aquugranum. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


731 


Arcs  (M""  des),  VI,  i/io,  389,  /i70. 

—  (Comte  DKs),  VI,  869. 

Arcossia  (Ghwles  d'),  sieur  (l'Esparron  de 
Pallièi-es,  IV,  601  ;  VI,  /196,  689,  709, 
710. 

Arène  (D'),  correspondant  de  Peiresc,  IV, 
•  71,  73,77;  V,  52, 63,  69,  70,  386, 
395,  594,  595,  6o5,  609. 

—  (Jean  d'),  VI,  478. 

—  (None  Roux,  femme  de  Jean  d'),  IV, 
^78. 

—  (Anne  d'),  fiUe  des  précédents,  pre- 
mière femme  d'Anloine  Emenjaud,  sei- 
{fiieur  de  Barras,  IV,  ^78. 

—  (J.-B.),  magistrat  à  Marseille,  VI,  65. 

—  DE  Cders  (D'),  VI,  600. 

—  (Le  sieur  d'),  VI,  6o4,  607,  619, 
649. 

Argens,  petit  fleuve  qui  se  jette  dans  le 
golfe  de  Frdjus,  IV,  5o4. 

—  (Commune  d'),  IV,  5 0/1. 

—  (J.-B.  de  Boyer,  marquis  d'),  IV,  5o4; 
VI,  174,  290. 

Argoli,  IV,  539,  56i,  566,  679,  583, 
59a. 

Aristarqce  de  Samos,  V,  42  4. 

Aristée,  V,  573. 

Aristobolus,  frère  d'Épicure,  IV,  446. 

Aristote,  IV,  354,  879,  389;  V,  2i4. 

Arles  (Bouches-du-Rhône),  IV,  22,  270, 
289,  6o3,  6o4,  607;  V,  11,  12,  17a, 
.2o4,  2i5,  216,  339,  34a,  344,  438 , 
58 1,  787;  VI,  10,  Sa, 147,  i5o,  200, 
367,  369,  387,  4o3,  439, 469,  5i4, 
608,  610,  638. 

—  (Archevêque  d').  Voir  Jaliiert  de  Bab- 

RAULT. 

Armagnac  (Cardinal  Georges  d'),  V,  a4o, 
253,962,  9  63,  264,  4i2,  439, 43i; 
VI,  713. 

Armand  (Le  sieur),  de  Marseille,  V,  189, 
i4o,  i48,  i5i;  VI,  a4. 


Armand,  frère  du  précédent.  V,  189, 
i4o. 

—  le  jeune,  VI,  76,  77. 

Arnaud  ou  d'Arnaud  (André),  lieutenant  de 
Forcalquier,  IV,  55o;  VI,  697. 

Arnaud  (Anne  d'),  épouse  de  Scipion  Fo- 
resta  de  CoHongue,  VI,  730. 

—  (Marguerite  ou  Sibille  d'),  sœur  de  la 
précédente,  épouse  de  Jean-Baptiste 
Suffren,  VI,  730. 

—  ou  Arnaut  (Daniel),  troubadour,  VI, 
686. 

Arnoldus  van  Langren  ,  mathématicien  hol- 
landais, IV,  ail. 

Arnoul  (Le  P.),  jésuite,  VI,  ii4,  11 5. 

Arpin  (Le  sieur),  VI,  373,  978,  890. 

Arras  (Pas-de-Calais),  IV,  199,  967;  VI, 
43,  84,  88,  698. 

Arrien,  V,  361,  a5a,  a6o,  485. 

Arschot  (Charles  de  Croy,  duc  d'),  VI,  87, 
88,688,698. 

—  (Geneviève  d'Urfé,  femme  du  duc  d'), 

VI,   300. 

ARsiNOhS,  V,  a 4 a. 

Art  de  vérifier  les  dates  (Les  auteurs  de 

1'),  IV,  69;V,  178;  VI,  189. 
Artadd  OU  Artadlt ,  huissier  à  Aix,  VI,  9a , 

98,  195,  909,  atS,  916,  3(8,  376, 

295,  423,  426,  478,  5o9. 
Artigues,  village  situé  près  de  Rians  (  Var), 

IV,  596;  VI,  708. 

—  (Seigneurs d').  Voir  Gautier. 
Ardndel  (Thomas  Howard,  comte  d'),  V, 

387,  806,817,  818,  838. 
Arveybes,  commune  du  département  de  la 

Gironde,  V^I,  593. 
AscANios,  libraire  de  Londres,  VI,  676. 
Asclopiodotus,  V,  485. 
AscoLi  (Italie),  V,  64 1. 
Aselli,   AsELLios  (Gaspard),   anatomiste, 

professeur  à  Paris,  IV,  187,  188. 
Asie,  V,  913;  VI,  46a. 


9«- 


732 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


A8iEMwEnRr.,V,  987,  817,  35 1,  388;  VI, 
/i6a. 

AssoLiNO  (Le  sieur),  de  la  suite  du  cardinal 
Fr.  Barberini,  VI,  998. 

AsTERics,  évéque  d'Amasie,  IV,  3o6;  V, 
409. 

AsTiER  (Le  sieur),  V,  34,  36;  VI,  87,  44, 
69,  53-55,  59,74,  76,  80,  81,  86. 
106,  110,  119,  191,  199,  i35,  i36, 
i38,  i4i,  i49,  i5i,  iSa,  161,  i65, 
166,  917,  984,  391,  346,  353, 355, 
358,  376,  377,  388,  4o4,  4i8,  446, 
459,  466,  478,  475,  489,  5o9,  53i, 
533,  55o,  557,  558,  56a,  679,  679, 
600. 
—  (M"'),femmeduprécédeiil,VI,44, 

»79. '98. 
Athanase  (Saint).  Voir  Saint  Athanase. 
Athénée,  IV,  44i,  459,  457;  V,  34o,  34i. 
Athènes  (Grèce),  IV,  447;  V,  197,  198, 

35i,  597,  773. 
Atuexosi,  magistrat  à  Marseille,  VI,  65. 
Athos  (Mont),  en  Roumélie ,  IV,  65,  89; 

V,  3t8,35i. 
Attichy  (D'),  ëvêque  de  Riez.  Voir  DoNi 

(Louis). 
Attoviti  (Le  sieur),  VI,  657. 
AuBAGNE ,  chef-lieu  de  canton  des  Bouches- 

du-Rhône,  VI,  5i5,  589,  597,  598, 

606,  619, 690. 
AuBEBT  (Jean),  professeur  au  Collège  de 

France,  IV,  i45;  V,   i4o,  4ii,  4i4, 

4i8,  499, 499. 
—  (Pierre),    imprimeur   à    Genève,   VI, 

689. 
Aobert  (D'),  sieur  du  Mesnil,  avocat  au 

Conseil,  V,  46,  48,  57,  58,  69,  64, 

89,  85,  90,  g4,  107,  109,  110,  116, 

117,  194,  147,  i55,  175,  176,  177. 
Aobery    (Louis),    inscripteur    des    bulles 

apostoliques,  V,  95o,  968,  978,  977, 

981,  984,  990,  997,  8o3,  3i8,  819, 


491,  5o9-5o4,  507-509,  590,  595- 
598,  53i,  583,  535,  536,  588, o4i, 
543-545,  547,  55o,  559,  553,  559, 
569, 568, 567,  568,  670, 579, 578, 
600,  6o3,  6o4,  689,  664,  679,  709, 
786,  742,  744,  745;  VI,  147,  171, 
179,  4oi,  4i8,  431,  574,  699. 

Adberv  (  Louis) ,  seigneur  du  Maurier,  auteur 
des  Mémoires  pour  l'histoire  de  Hollande , 
VI,  7.5. 

Adbespine  (Charles  de  l"),  marquis  de  Châ- 
leauneuf,  V,  iSg,  899. 

—  (Gabriel  de  l'),  évéque  d'Orléans,  frère 
du  précédent,  VI,  vi,  3oi,  607,  608. 

Aubier  (Le  sieur),  VI,  619. 

Acbignan  (département  de  Vaucluse),  VI,  9. 

—  (M°'d'),  VI,i46. 

Adbix  (M"* veuve),  propriétaire  actuelle  de 
la  Floride ,  VI ,  710. 

—  (Saint-)  [.4hbayede].  Voir  Saint-Acbin. 

—  (Sieui-  DE  Saint-).  Voir  Saint-Adbin. 
Aubray  (D'),  maître  des  requêtes,  V,  161, 

195,  490;  VI,  3i4. 

—  (Le  sieur),  VI,  54a. 
Aubry.  Voir  Adbery. 

Adch  (Gei-s),  IV,  591.  59a,  596;  V.  199, 
938. 

—  (  Arehevôqued').  VoirLéonardDETRAPES. 
Addiat  (Louis),  biographe  de  Nicolas  Pas- 

quier,  V,  553. 

Addibert  (Marguerite  d'),  femme  d'Honoré 
Coste,  VI,  790. 

AcDioniER  (Vital  d'),  sieur  de  la  Menor,  ro- 
mancier, IV,  109. 

—  (Pierre  d'),  neveu  du  précédent,  IV, 
102. 

Ader  ou    a  VER  (Christophe),   calligraphe 

allemand,  V,  48 1. 
AuFERAN  (Le  sieur),  VI,  474. 
AuGiER,  procureui-,  V,  95,  29;  VI,   178, 

181,  459,  559. 

—  prévôt,  à  Bagnols,  VI,  697. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


733 


AcGsnouRG   (Allemagne),    V,    hiU,    619, 

66A, 690. 
Adgoste,  empereur,  IV,  an,  382  ;  V,  aSa, 

269,  3ai,  33o,  33i,  5o4,  5o6,  5i5- 

517.  545,  58/»,  66a,  673,  687,  708, 

716;  VI,  173,  402,  487,  509, 63 1. 
AuGCSTiN  (Saint).  Voir  Saint  Adgustin. 
—  (Ordre  de  Saint-).  Voir  Sa[Nt-Augo8tin. 
Algdstin,   AnGUSTiNHS   (Ant.),   évêque   de 

Lérida,  archevêque   de  Tarragone,   V, 

617,  5i8,  531,  5a9, 687,  772, 778. 
AnLAGNiER  ou  AuLAGuiEB,  prêlrc,  VI,  3a4, 

Û76, 5a3. 
AuLTiN.  Voir  AOTIN. 
Adlu-Gei.le,  IV,  63,  180;  V,  3oi. 
Adnan  (Le  sieur  d'),  VI,  /lai,  445. 
Aups(Var),  V,  39;  VI,  i65,  191. 
Adranges.  Voii-  Orange. 
AuRELiAN,  Adrelius,  empereur,  IV,  43;V, 

34i,  5o2,  5o3,  5o8,  5i8. 
Ahriîlienne  (Voie),  Vu  Aurelu,  V,  4o4 , 

4o5,  438. 
Adrelius  (Petrus),  pseudonyme  de   Jean 

DtivERGiER  de  IIaoranne.  Voir  Ddvergier 

DE  Haoranne. 
AnniA  (Joseph  d')  ,  mathdmaticien  napolitain, 

V,377. 
Adribeau  (M""  d'),  VI,  5a. 
Adsskt  (Biaise),  IV,  a  19. 
Adteman,  procureur,  V,  161. 
Adtemarie  (D'),  VI,  5i4,  5a6. 
Aoterive  (D'),  conseiller  au  Parlement  de 

Toulouse,  VI,  91,  i36,  5a3. 
Actheribe  (D').  Voir  Adterive  (D'). 
Autin  ou  Ha dlti», conseiller  au  GhAtelet  de 

Paris,  IV,  116,  117,  149,  i5i,  169; 

VI,  574. 

— ,  fils  du  précédent,  IV,  i53. 

AcToucus,  V,  397. 

A0TOLL  (Le  P.  Estienne),  Minime,  IV,  574. 

Autriche,  VI,  882,  734. 

AoTRT  (Seigneur  d').  Voir  Segoier  {Pierre). 


AoTUN  (Saôn(M>l-Ix)ire),  V,  89,  106,  1  iG, 

194,  733,  734. 
Auvergne  (L'),  VI,  659. 
AuziAs,  auxiliaire  de  l'astronome  Valois, 

IV,  317. 

Avantici  (Les),  population  des  Alpes,  IV, 
989. 

A  VAUX  (Claude  de  Mesraes,  comte  d'),  am- 
bassadeur à  Venise,  V,  85,  ii3,  laa, 
i3o,  i3a. 

AvENEL  (Martial),  IV,  367;  V,  167. 

Aventure  (Montagne  de  Sainte-;.  Voir  Vic- 
toire (Sainte-). 

AvicENNE,  IV,  44 1,  45 1,  46 1,  466. 

AviENus  (Festus),  V,  3i5,  3 16. 

Avignon  (Vaucluse),  IV,  9,  3,  lo,  18,  43, 
63, 67,  70,  101, io5,  106,  107, 108, 
ii5,  117,  118,  ia3,  134,  i55,  9i3, 
919,  965,  973,  980,  996,  3oo,  3o8, 
339,  346,  358,  396,  399,  4i8,  545, 
557,  558,  579,  589,  6o3,  606,  610; 

V,  91,  97,  3o,  4i,  49, 11 4, 189,  947, 
i64,  905,  968,  977,979,  981,  3o5, 
3i5,  3i6, 3a3,  334,  375,  4o9, 4a3, 
433,  473,  479,  484,  509,  593,  538, 
54o,  54i,  544,  563,  566.  586,  588, 
589,  600,  6o5,  697,  644,  647,  65o, 
655,  693,  698,  705,  709,  711,  718, 
799,  796,  797,  799,  780,  731,  787, 
744,  748,  760,  769,  775,  789,  809, 
8i3;  VI,  i,  9,  56,  57,  64,  74,  80, 
86,  98,  99, 190,  19  9, 1 33, 137, i45, 
i5o,  i5i, i55,  157,  i58,  160,  i64, 
171,  i83,  186,  187,  197,  900,  9o5, 
919,  ai4,  959,  983,  985,  989,  991, 
999,  995,  998,  999,  3oi,  3o9,  3o5 , 
809,  3ia,  3i6,  818,  33o,  333,  357. 
36o,  365,  379,  38o,  889,  419,  499, 
438,  448,  465,  476,  499,  5oi,  58o, 
55i,  56i,  578,  587,  099,  597,  606, 
63o,  689,  683,  685.  638,  668,  67a. 
689,  690,703,719. 


73/1 


TABLE  ALPHABETIQUE 


AvBii.  (Le  sieur),  VI,  489. 

Aycard,  de  Toulon,  V,  698 ,  636,  689, 

64i,  6/I7,  66a,  764;Vl,65o. 
A1GOSI  ou  Aygosi  (Famille),  à  Aix,  VI,  995. 

—  (Le  sieur),  VI,  619. 

—  (La  fille  d'),  VI,  619. 
Aygosi.  Voir  Aigosi. 

Aymar  (François  d'),  baron  de  Château- 
Renard  ,  président  en  la  Cour  des  coniplos 
de  Provence ,  IV,  i3;VI,  48,9i3,2i6, 
917,  966,  968,  970,  971,  974,  978, 
3a9. 


Aymar  (Anne  d'Albi,  dame  de  Brès,  femme 
deFr.  d'),IV,  i3;  VI,  9i3,  4/18. 

—  (Honoré  d'),  sieur  de  Montsailier,  pré- 
sident au  Pailement  d'Aix,  frère  du 
précédent,  IV,  i3. 

Ayhocr  (De  Saint-).  Voir  Saint-Aymodr. 

AzoLiNi,  AzoLiNDs  (Laurent),  secrétnire  du 
pape  Urbain  VIU,V,  33 1. 

AzcBi'  (Salomon),  rabbin  de  Carpentras, 
IV,  968,  394,  33o,  335,  887,  396, 
4o3,  4o3,  4i  1,  463. 


B 


Babyloke  (Asie),  IV,  3oi  ;  VI,  499,  546. 

Bacchis,V,  447,  5o5,688. 

Bachelet  et  Dezobry  [Dictionnaire  de  bio- 
graphie, géographie  et  histoire,  par),  IV, 
177. 

Bachbt  (Claude-Gaspard) ,  sieur  de  Méziriac 
ou  Meyzeria.  Voir  Mézibuc. 

Backer-Sommervogbl  (Recueil),  IV,  i33, 
i55,  170,  174,  175,  189,  197,  34o; 
V,  358;  VI,  ii4,  196,  4o9. 

Bacon  (François),  baron  de Vénilam,  chan- 
celier, IV,  577;  VI,  vu,  109. 

Baderon,  (Jacques- Philippe  de),  sieur  de 
Madssac.  Voir  Madssac' 

Badet  de  Monts  (Le  sieur),  VI,  82. 

Bagarris  (Pierre -Antoine  de  Rascas,  sieur 
de),  IV,  588;  V,  171;  VI,  194,455, 
46o,  695. 

—  (M-  de),  VI,  974;  VI,  437,  55o. 

—  (Jean  de  Rascas,  sieur  de),  archidiacre 
d'Aix,  oncle  du  précédent  et  doyen  du 
Parlement  d'Aix,  VI,  55o,  791. 

—  (François  de),  père  du  précédent,  VI, 
791. 


Bagarris  (Anne  Rascas  de  ) ,  femme  de  Fi-aii- 
çois,  VI,  72t. 

BiGNkRES*  (Hautes-Pyrénées),  IV,  5i3. 

Bagni  (Cardinal  Jean-François),  IV,  90 ,  94 , 
95,  43,  65,  66,  69,  70,  i95,  i3o, 
189,  189,  i5o,  3o8, 84t,  587,  545, 
55i,  56o,  570,  579,  599;  V,  i45, 
966,  967,  970,  3i4,  354,  869,  364, 
365,  867,  869,  870,  871,  878,  874, 
875,  38i,  383.  463,  587,  589,  6o5, 
775,788. 

Bagnols-sur-Cèze  (Gard),  VI,  65o,  697. 

Baile  ,  bastide ,  au  teiToir  de  Rians,  VI ,  478 , 
474. 

Baillet  (Adrien),  IV,  248;  V,  398. 

—  (  René),  président  au  Parlement  de  Paris, 
VI,  109. 

—  (Isabeau),  Cile  du  précédent  et  femme 
de  N.  Potier  de  Blaucmesnil.  —  Voir 
Blancmesnil. 

Bain  (Etienne),  de  Digne,  IV,  608. 
Balagny  (Château  et  terre  de),  IV,  807, 

3o8. 
Balbant  (Le  sieur),  à  Paris,  VI,  697. 


On  trouve  parfois  la  forme  Azobi.  —  '  Peiresc  écrit  Banniè-et. 


DES  TOMES  IV  A  Vf." 


735 


Balbany  (La),  VI,  961. 

—  (La  fille  (le  la),  VI,  a6i. 

Bai.di   (Bernardin),  abbd  de  Guaslalla,  V, 

710. 
BÂLK  (Suisse),  IV,  5(j4;  V,  390,  477;  VI, 

i6i,  5oo,  54i. 
■ —  (Concile  de),  IV,  5 ho. 
Balfour  (Robert),   Balforeus,  professeur 

au  collège  de  Guyenne,  V,   ai3,  ai 4, 

222. 
Ballard  (Henry),  imprimeur  h  Londres, 

VI,677,  C81. 
Ballon,  conseiller  au  Parlement  d'Aix,  VI, 

826, 828, 497. 
Bali.ou  ,  conseiller  au  Parlement  d'Aix.  Voir 

Ballon. 
Balsamon,  V,  334,  33.5. 
Baltique  (Mer),  V,  758. 
Baluze  (Etienne),  IV,  453. 
Balzac  (Jean-Louis  Guez  de),  IV,  870;  VI , 

i83. 
Bandol  ou  Bendol  (De).  Voir  Boyer. 
Bandolle  (Db),  IV,  59. 
Barachias    Nepui,    rabbin   de    Babylone, 

IV,   3oo,    3oi,  421,    5ii;    V,   44i, 

4G3. 
Baradat  (François  de),  VI,  901. 
Barat  (Le  sieur),  VI,  191. 
Barati  (yEnea),  médecin  vénitien,  VI,  279, 

3o6,  3i9,  3i3,  817,  333,  335,  359, 

366,  397,  4o3,  424,  487,  448,  449, 

521,  593. 

—  ( .  . . ,  femme  d'/Ënea  ) ,  Piiîmontaise ,  VI , 

3l9. 

Barbën.  Voir  La  Barben. 
Barbarie'  (Afrique),  VI,  559,  566. 
BarbentaneS  commune  des  Bouches-du- 
Rhône,  VI,  4o3. 

—  (M-),  VI,  265,338. 
Barberines  (Éminences),  VI,  661. 


Barberini  (Bibliothèque  et  palais),  IV.  11, 

68,  i52,  175,  284;  V,  V,  700. 

—  (Maffeo).  Voir  Urbain  VIII. 

—  (Cardinal  François),  IV,  4,  43,  55, 
61-176,  942,  2^7,  957,  267,  970, 
391,  3oo,  3o8,  818,  34o,  34i,  349, 
348,  367,  869,  870,  889,  419,  491, 
478,  5oa,  687,  549,  56o;  V,  i,  v,  94, 
25, 27,34,  4i,  42,  75,80,  90,  i53, 
162,  245-488  et  489-819;  VI,  vi, 
i33, i36,  i4o, i45,  i46, i54,  i55, 

175,   176,   189,    195,   196,207,  9l5, 

285,  289,  291,  995-804,  808,  809- 
3i2,  3i4-3i8,  872,  397-401,  4o3, 
4io,  4ii,  4i8,  491,  493,  466.  476, 
478,  479,511,574,656.  659. 

—  (Cardinal  Antoine),  frèredupnïcédent, 

IV,  96,  97,  128,  3oo;  VI,  296. 

—  (Francesco),  poète,  V,  454,  46o. 
Bauberoiix  (Le  sieur),  VI,  338. 
Barbier(A.-A.), bibliographe,  IV,  102;  VI, 

994,  887. 
Barcelone  (Espagne),  IV,  59  ;  VI ,  5 1 1 ,  65o. 
Barcilon  (Jean),  sieur  de  Mauvans ,  IV,  i4, 

69,  60. 

—  (Gosme),  sieur  de  Mauvans ,  conseiller  h 
la  Cour  des  comptes  d'Aix ,  VI ,  78 ,  1 65 , 
180,  182,  975,  289,  5o2,  557,  571. 

—  (Joseph-Simon,  dit  l'abbé  de),  auteur 
présumé  de  la  Critique  du  Nobiliaire  de 
Provence,  IV,  1 5. 

Barclay  (Jean),  romancier  poète,  IV,  166, 
249;  V,  819,  895,  888,  552;  VI,  VI, 
78,  79,  ii5,  187,  675. 

—  (Louise  de  Bonnaire,  femme  de  Jean), 

V,  338,  498.  58o,  598;  VI.  ii5,  286. 

—  (L'abbé  Guillaume),  fils  des  précédents , 
IV.  166;  V,  388.  589,  557.  598;  VI. 
187,  147,  168,  257.  8o4,  817. 

Barègbs'  (Haut^-Pyrénées),  IV,  5i3. 


'  Peiresc  écrit  Barberic.  —  •  Peirese  l'appelle  La  Barbentane.  —  '  Peiresc  écril  Variegu. 


736 


Barème  (Le  sieur),  VI,  6à'è. 

Bargemon  (Antoine  d'Arbaud  de  Matheron, 
sieur  de),  chanoine  d'Aix,  puis  évêque 
de  Sisteron,  IV,  63,  365,  535,  549, 
6o6,  6ii;  IV,  376,  /462. 

—  (N. . .  d'Arbaud  de),  oncle  du  précé- 
dent, VI,  376. 

Bargehon  (Louise  Arbaud   de).    Voir  Ar- 

BàlJD. 

Barjavbl  (D'),  IV,  3,  4,  9o4,  396. 
Barjols  (Var),  Vi,  4i8,  hait,  709. 
Barker  (Robert),  libraire  à  Londres,  VI, 

682. 
Barkli  (Jean),  Anglais,  VI,  690. 
Barlxcs  (Gaspard),  Van  Baerle,  IV,  869. 
Barles  (Baronnie  de),  en  Provence,  IV, 

ia4;VI,7o5. 

—  (Baron  et  baronne  de).  Voir  Perussis. 
Baronids  (Cardinal),  IV,    539;  VI,   555, 

573. 
Barras  (Antoine  Emenjaud,  seigneur  de), 
conseiller  au  Parlement  de  Provence,  IV, 
477,  478. 

—  (Anne  d'Arène,  première  femme  d'An- 
toine Emenjaud,  seigneur  de),  IV,  478. 

—  (Diane  de  Pontevès,  seconde  femme 
d'Antoine  Emenjaud,  seigneur  de),  IV, 
478. 

—  (Nicolas  Emenjaud,  seigneur  de),  con- 
seiller au  Parlement,  père  du  précédent, 
IV,  478. 

—  (Françoise  de  Bachis,  seconde  femme 
de  Nicolas  Emenjaud,  seigneur  de),  IV, 
478. 

Barrault  (Jean  Jaubert  de),  archevêque 
d'Aries,  IV,  99,  990,  6o5;  VI,  638, 
7o4. 

—  (LeP.),IV,  4o8. 
Barre  (Le  sieur),  de  Meyrargues,  VI,  497, 

44i. 
Barret,  commune  des  Hautes- Alpes ,  VI, 
375. 


TABLE  ALPHABETIQUE 

Barrière-Flavy  (C),  archéologue  langue- 
docien, V,  4i  9. 

Barroux  (Prieuré  et  commune  du),  Vau- 
cluse),  IV,  61  ;  V,  600. 

—  (Le  sieur  do),  VI,  io4. 
Bar-sur-Aube  (Aube),  VI,  708. 
Bartas  (Guillaume  de  Salluste,  sieur  do). 

Voir  Du  Bartas. 
Bartelemv,   notaire  à  Martigues,  V,  795. 
Barthélemv  (Couvent  de  Saist-).  Voir  Saint- 

BARTHÉr.EMY. 

—  (  Rolin  de)  ,  sieur  de  Sainte-Croix ,  consul 
d'Aix,  VI,  19,  90. 

—  (Madeleine  de  Clapiers  Vauvenargues , 
femme  de  Rolin  de),  VI,  90. 

—  (L'abbé),  VI,  90. 

—  (Marquis  de),  VI,  90. 

—  (Les),  barons  de  Saizien,  VI,  90. 

—  L'Anulais,  V,  10. 

—  (Le  sieur),  V,  69. 
Barthez  (Le  sieur),  VI,  i35,  i46. 
Bartholohé  ou  Bartolomeo  (Le  sieur),  VI, 

56, 137, 1 46, 1 58, 199, 198,909,806. 

Bartholohé  (Le  sieur),  VI,  356. 

Basile  (Saint).  Voir  Saint  Basile. 

Basiliqdes  (Les),  V,  466,  468,  476,  48i- 
483,486,487. 

Bassac  (Pierre),  muletier,  neveu  du  chanoine 
Taxil,  IV,  991. 

Bassompierre  (Maréchal  de),  IV,  994,946; 
VI,  96,  33,  5i,  53,  397,  634. 

Bastille  (La),  à  Paris,  V,  179;  VI,  49». 

Batignler  (Tour  de),  en  l'Ile  Sainte-Mar- 
guerite (Lérins),  V,  997. 

Battas  (Pays  des),  dans  l'Ile  de  Sumatra, 

IV,  394. 

Bauoeron  (Gratien),  sieur  de  Senecé,  VI, 
90,  93. 

—  (Brice),  sieur  de  Senecé,  fils  du  précé- 
dent, VI,  90. 

—  (Brice),  père  et  grand-père  des  précé- 
dents, VI,  90. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


737 


Baldikh  (Michel),  IV,  346;  V,  hoo,  4o6. 
BAtDius  (Dominique),  Vi,  680,  6tji. 
Baudoin  (Le  sieur),  VI,  106,  680. 

—  (Jean),  de  l'Aradémie  Française,  VI, 
55o. 

BiiiGV  (De),  résident  de  France  à  la  Haye, 
en  Hollande,  IV,  i^g,  aoa,  aa8. 

Balhin,  Bauuinls  (Gaspard),  mtîdecin  à 
Bâie,  en  Suisse,  VI,  5oo,54i. 

—  (Jean  ) ,  fds  aîné  du  précédent,  botaniste 
à  Monibéliard,  VI,  vi,  ."S/u. 

Baume  (Saijite-).  Voir  Sainte-Baume. 
Baussbt  (Domaine  de),  en  Provence,  VI, 
37,  98. 

—  (Cardinal  de),  VI,  27. 

—  (Nicolas  DE  ),  lieutenant  civil  et  criminel 
au  siège  de  Marseille,  VI,  65,  81,  aig, 
aSi,  Sac, 589. 

—  (Isabeau  de  Félix  la  Beinanle,  femme 
de  N.  de),  VI,  aig. 

—  (Antoine  de),  fds  de  INicolas  et  sou 
successeur   au   siège  de  Marseille,  VI, 

Bavais  (Belgique),  VI,  698. 

IJAViiiRE  (La)  [Allemagnft],  V,  ,S65,  664. 
665;  VI,  83,  a86. 

Bay.  Voir  Le  Bay. 

Bayahd  (Le  chevalier),  IV,  28/1. 

Bayle  (Pierre),  auleiu-  du  Dictionnaire  cri- 
tique, V,  3o. 

Bayoxniî( Basses-Pyrénées),  IV,  5o9-,  V,  iga, 
a28;VI,iii. 

—  (Évoque  de).  Voir  Rueil  (Claude  de). 
Beauued  (Gaston  de),  VI,  11 3,  716. 

—  (Catherine  de  Rainaud,  femme  do 
Gaston  de),  VI,  716. 

—  (Marliu-Ruzé,  seigneur  de).  Voir  Ruzk. 

—  (Pierre-Paul  de),  seigneur  de  Nazac, 
VI,  716. 

—  (  Honnorade  do  Saint-Marlin ,  femme  do 
Pieire-Paul  de),  VI,  716. 

—  (Marguerite  de),  fille  de  Pierre-Paul  et 


d'IIonnorade,  seconde  femme  de  Jean- 
Augustin  Flolle,  VI,  71O.  Voir  Flotte. 
Beaumont,  dans  le  Hainaul,  VI,  68a,  688. 

—  (Le  sieur  François),  d'Aix,  auditeur, 
VI,  i6/i,a87,  5o3. 

B^ARN,  IV,  5l2;  V,  9t8;  VI,  3. 

Beaucaibe  (Gard),  IV,  71. 

Beaucairb  (Comte  Ilorric  de),  édilonr  des 

Mémoires   de    Du    Pleuis  liemncon ,   V, 

17a. 
Beadchamp  ou  Beadciiamps  (I/î  sieur  de), 

VI,    67,    76,    g3,    i4/i,    16.'),    4io, 

5g6. 
Beauclerc  (Charles),  secrétaire  d'État.  Voir 

Le  Beauclerc. 
Beauui>ar  (Baron  de).  Voir  Sarrak  (Jean 

DS). 

Beadfort  (Le  sieur),  VI,  634. 

Beaone  (De)  ou  Bonne  (De),  V,  71,  i33. 

i35,  i44, i45,  147,  i58. 
Beacsehblant  (Drôine),  VI,  343. 

—  (Sieur  de).  Voir  Laffemas. 
Beautenc  (Le  sieur),  messager  de  Grasse. 

VI,  58, 167, 169,  i65,  aog. 
Beauvais  (Oise)  (Evoque  de).  Voir  Potier 

de  Bla>'che8Nil  (René). 
Reauvad  de  Rivarenne  (Gabriel),  ëvêque  de 

Nantes,  V,  igS,  198. 
Beautilliers  (De),  VI,   aoi,  347,    j53, 

955,  373,  283,  597. 
Beau  VOIS   (E.),    érudil    bourgin'gnon ,    V. 

ai3. 
Bec  (Le  sieur  DE  ou  or),  VI,  it5,  i58. 
Becdejcn  (De).  Voir  Bkdejln. 
Becrpsgiiet  Strid,  à  I^ndres,  VI,  6go. 
Bkdarrides  (Vaucluse),  V,  683. 

Bi';DK  LE  VÉNÉRABLE.  V,    10,    4o5. 

Bkdejun,  commune  des  Basses-Alpes,  VI, 
94i,  445. 

—  (Le  sieur  de),   VI,   9i9-ai5,    a'd, 
•i65.  445. 

Brdoin  (M"'  de),  VI,  91 5. 


raVMBSKIt    aATI*lâU. 


738 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Beduel,  Anglais ,  VI,  690. 

Bbeckman  (Isaac),  philosophe  hollandais, 
IV,  3  01,  Qo3  (oîi  il  est  par  erreur  appelé 
Bukman). 

—  (  Abraham), ffat^ologien  hollandais,  père 
du  précëdent,  IV,  201. 

Bbissan  (Le  sieur),  VI,  829,  36o. 

Bbi.anger  on  Belenger  ou  Bellanger.  pro- 
priétaire à  Rians,  VI,  53 1,  539,  55 1, 
607. 

Belgentier'  (Var),  IV,  i,  11,  m,  Q-60 
(paisim),  61,  63,  i65,  228,  228,  C18, 
343,  35a ,  36i,  398,  436,  438,  483, 
484,  487,  488,  539,  609;  V,  i,  11,  6, 
19,  ha,  44,  5i,  63,  85,  119,  i34, 
162,  173,  sn,  375,  383,  386,  889, 
394,  58i,  586,  594,  60a,  6i3,  682, 
683,  698,  ^25,  788,  746,  767;  VI, 
iT,  79, i35,  i45, 157, i83, i85, 186, 
196,  284,  3o2,  3o4,  3o5,  3i4,  3i5, 
818,  819,  333,  889,  855,  38o,  388. 
896,  4o4,  417,  419,  42t,  498,  434, 
437,  44o,  446,  447,  459,  46o,  477, 
478,  490,  5oi,  5oa,  5i8,  519,  587, 
54o,  559,  576,  601,  6o3,  6o4,  607. 
609,  611,  6i4,  6i5,  617,  619,  695. 
697,  635,646,  648,653,  668. 

Belin  (F.),  recteur  de  l'Académie  d'Ai.\, 
VI,  705. 

Belisarids,  auteur  anglais,  VI,  677. 

Bellafaire  (De),  VI,  874. 

Bellarjun  (Cardinal),  VI,  vi,  575,  587. 

Bellav  (Du).  Voir  Dd  Bellay. 

Bellavalle  (Pierre  de),  sénéchal  de  Pro- 
vence, IV,  Go. 

Bel  ou  Bell  Cast,  marchand  à  Londres, 
VI,  678,  690. 

Belleforiè:re  (Maximilien  de),  seigneur  de 
Soyecourt,  IV,  26. 

Bei-legarde  (Porte  de),  à  Aix,  VI,  444. 


Belle  Isle  ou  Bellisle  (Le  sieur  de),  V, 
234,  235;  VI,  584.  SgS. 

—  (M-de),  V,  934. 
Bellérophon,  V,  5 06. 

BELLikvRE  (De),  président  au  Parlement  de 

Paris,  VI,  835. 
Bellièvrb  (Nicolas   de),  ambassadeur  de 

France  en  Italie,  IV,  5o3;  VI,  267. 
Bellori  (Jean-Pierre),  antiquaire,  V,  vi. 
Bellunb  (Italie),  VI,  808,  4o9. 

—  (Évêquede).  Voir  Perdico  (Pamphile). 
Belon  ou  Bellor  (Pierre),  du  Mans,  V, 

24l. 

Bblsdnce  (H.-F.-X.  de),  évêque  de  Mar- 
seille, VI,  5i6,  517. 

Bembine  (Table),  table  de  Bembo,  IV,  49 1, 
426;  VI,  987. 

Behadlt  Ldbieres  (Jean  de),  .sieur  du  Cas- 
tellar  et  de  Villeneuve,  VI,  498. 

—  (Anne), fille  du  précédent,  femme  d'un 
Rodulf,  VI,  498. 

Benedetti  (Matatilius),  V,  587,  559,  564, 

569, 574, 754. 
Besedicti,  IV,  419. 
Beneton   (M'),   procureur   à   Digne.    IV, 

210,  219,  993,  94o,   439,   471;  V, 

3l4. 

Be.mcso  (Saint-),  fort  près  de  Gênes  (Ita- 
lie), VI,  193. 

Benoiste,  servante  de  la  famille  de  Fabri, 
VI,  644. 

Benoît  (Saint-).  Voir  Saint-Benoît. 

—  XIII  (prince  de  Lune),  antipape,  VI, 
8oi. 

Bentivoglio  (Cardinal),  IV,  61:  V,  99  ,  jg , 

87,  38. 
Beoli  (Gasparo),  IV.  586. 
Beorin  (Le  sieur),  VI,  465. 
Berard,  de  Joucques,  VI,  478,  474. 
Bebencier  (Le  sieur),  VI,  607,  608. 


Peiresc  écrit  parfois  Boisgency,  plus  souvent  Beatigenlifr. 


DES  TOMES  IV. A  \  1. 


739 


Berger  (Jean),  nom  de  guerre  de  Valavez, 
ilans  sa  coi-respondanco  avec  son  frère, 
VI,  123,  ilift,  353, /iiG,  596. 

Beiighe  (Heni-y  de),  IV,  aatt. 

Bergier  (Nicolas),  V,  lilio;  VI,  71/1. 

Berginen,  nom  ancien  d'une  ville  de  Pro- 
vence, V,  3i5. 

Bekigahd  (Claude  Guillennet,  seigneur  de), 
IV,  364. 

Berlingo  (Le  sieur),  de  Gênes,  VI,  199. 

Berluc  Pehussis  (Lion  de),  IV,  i5,  laS, 
344,  488,  547,  596;  V,  II,  766;  VF, 
VI,  ao,  174,  177,  i83,  444,  448, 
56i,  706,  709,  7i4. 

Bermond  (Boniface),  seigneur  de  Peniia- 
fort,  VI,  716. 

—  (Catherine  Garnier  de  Montfuron, 
femme  de  Boniface),  VI,  716. 

—  (  Françoise),  Glle  des  précédents,  femme 
de  Jean-Augustin  Flotte,  VI,  716. 

—  consul  au  Caire,  VI,  656. 
Bernard  (Saint-).  Voir  Saint-Bernabd. 
Bernard  de  Berry  (Louise),  VI,  8a. 
Bernegger  (Mathieu),  IV,  4o6,  4to,  458, 

5i8. 

Bernier  (Le  sieur),  VI,  699,  6o4. 

Berr  (Henri),  ancien  professeur  au  lycée 
Buffon ,  aujourd'hui  professeur  de  rhéto- 
rique au  lycée  Louis-Ie-Grand,  IV,  543. 

Berre  (Bouches-du-Ilhône),  V,  166;  VI, 
389,649. 

Bkktaus  (Les),  sieurs  de  Puymichel,  VI, 
yai. 

—  (Claude),  sieur  de  Puymichel,  VI,  731. 

—  (Honorade  de  Glandevès,  femme  de 
Claude),  VI,  7a  1. 

—  (Jean),  père  de  Claude,  VI,  731. 

—  (Lucrèce  Matlieron-Amalric ,  femme  de 
Jean),  VI,  731. 

Bertaud  (De),  secrétaire  de  l'ambassadeur 
il  Londres,  A.  Lefôvre  de  la  Boderie,  VI, 
673. 


Bertadt  (Jean),  évéque  de  Séeï,  VI,  694. 

Bertkt  (Jean),  prieur  de  Moustier»,  sei- 
gneur de  la  Clue,  V,  64,  111,  ia5. 
i5i,  i58,  194;  VI,  96,  100,  134. 
33i,  33a,  4a3, 4a6, 711. 

—  (Guillaume),  père  du  pi-écëdenl,  VI, 
711. 

—  (  Melchionne  de  Perler,  femme  de  Guil- 
laume), VI,  711. 

—  (Gaspard  de),  VI,  711. 

—  (Sybille  de  Roux,  femme  de  Gaspard), 
VI,  711. 

—  (Guillaume,  fils  de  Gaspard  et  de  Sy- 
bille et  neveu  du  prieur) ,  VI ,  7 1 1 . 

Bëktue,  reine  de  France,  femme  de  Pépin, 

IV,  ai5;VI,  669. 
Bertuelot,  VI,  695. 
Berti  (Gasparo),  IV,  58a,  586;  V,  443. 

444. 
Bertin  (Saint).  Voir  SAmT-BEBTiiN  (Le  P.), 

IV,  94,398. 

Bertius  (Pierre),  géographe,  IV,  a34, 
a35;  V,  a6o,  364,  873,  878;  VI, 
34o. 

Berton  (De),  seigneur  de  Grillon,  Vi,  333 , 
365. 

Bertrand  (Frère),  VI,  aoi,  437,  533. 

—  (Abbé  Louis),  prêtre  de  SainIrSulpice, 

V,  i6,3i,35. 

Bérblle   (Cardinal   de),  IV,   3a6,   937, 

aa8;  V,  546. 
Beriïer  (Le  sieur),  VI,  ôSg. 
Besançon  (Doubs),  IV,  55,  276;  V,  iv,  v, 

VI,  398,  607,  608,  610,  618,  779, 

793- 

—  (Bernard  de),  seigneur  du  Piessis,  in- 
génieur, V,  173. 

Besler  (Basile),  pharmacien  k  .Nuremberg . 

V.731. 
BESLT(Jcan),VI,383. 
Besoldis  (Chrisloforus).  IV,  407. 
Bessarios,  V,  438. 

o3. 


740 


TABLE  ALP 


Besseillon.  Voir  Bessillon. 

Bessel  (W.),  IV,  179. 

Bessillon  (et  non  Besseillon),  montagne 
de  Provence,  IV,  /187. 

Besson  (Le  sieur),  IV,  Saa,  3a5,  899, 
33o,  34i,  349,  354,  358,  36i,  466, 
5o3,  557,  574,  577;  VI,  61. 

—  frère  du  précédent,  IV,  574. 

Besdt  (Le  sieur),  VI,   876,   889,  419, 

459,  47a , 5oi,  595. 
Beterra  ,  nom  ancien  de  la  ville  de  Bé/.iers , 

V,  3i5. 
Bétudne  (Pas-de-Calais),  IV,  199,  a  16. 

—  (Maximilien  de),  duc  de  Sully,  VI,  i4. 

—  (Philippe  de),  ambassadeur  à  Borne,  V, 
a9,58o;VI,38,  i48. 

Betressy  (Belgique),  VI,  698. 

Betoe  ou  Beines  (Famille  de),  IV,  981. 

Beïs  (Adrien),  libraire  à  Paris  (rue  Saint- 
Jacques),  VI,  668,  670,  671,  696. 

Betssan  (Le  sieur),  VI,  6o3. 

Béziat  (Louis),  historien  de  l'abbaye  de 
Caunes,  VI,  i85. 

BùiERs  (Hérault),  V,  94i,  807,  3i5. 

Bible  polyglotte,  publiée  par  Lejay,  IV, 
81. 

BiBLUNDER  (Théodore),  IV,  375. 

BiBLIOTIlÈQl'E   DES  icRlVAINS  DE  LA  CoHPAGME 

DE  Jésis.  Voir  Backer,  Sommervogel. 

BlBLIOTIlÈQOE   HISTORIQUE    DE    LA    FrANCE  ,    V, 

179' VI,  79'  387. 

BlBLIOTIlÈQL^E   NATIONALE,    IV,    3    à   58,    76, 

177  à  611;  V,  a  à  a43,  a66,  49a, 
498,  496,  499,  5oi,  5o3,  5o8, 5ao. 
5a8.  58i,  566,  575, 676,  63i,  655, 
663,  670,  674,  81a,  818,  817;  VI, 
a4,  25,  a 8,  2o  (.1  paxsitn  jusqu'à  la  fin 
du  volume. 
Bicm  (Cardinal),  évêque  de  Carpenlras, 
IV,  ia3,  169,  386;  V,  386,  58a. 


HABETIQUE 

BiDELLius  (J.-B.),librairede  Milan,  iV,  187. 
BiK  (Jacques  de),  IV,  465;  V,  91. 
BiEis,  VI,  5 10. 
Bigot  (Jean),  sieur  de  Sommenil  et  de  Cieu- 

ville,  con8:'iIier  de  la  Cour  des  comptes, 

V,ii7. 

—  (Emery),  fils  du  précédent,  V,   111, 
118;  VI,  io4,  373,  36a,  386. 

BiGNON  (Jérôme),  avocat  général,  IV,  873; 

VI,  VI,  38,  5o,  109,  i33,  147,  170, 

171,  176,  19a,  967,  380,  387,  5o3. 
BiLLOD  (Francisco),  le  Jeune,  VI,  685. 
BiLi.oN  (Thomas  de),  avocat  et  poète,  IV, 

1,  38;  VI,  46,  427,  4a8,  445. 
BiNBT  (Le  P.  Etienne),  Jésuite,  VI,  78. 
Biographie  universelle  (Michaud),  IV,  91, 

aoo;  V,  IV,  ai3. 
Biographie  toulousaine,  VI,  5i. 
BiscANTiN,  muletier  provençal,  IV,  376. 
Biscarron  (Le  sieur),  VI,  846. 

—  (La  femme  du  sieur),  VI,  346. 
BisHOPSGATE  Street  ',  grande  artère  de  la 

Cité,  à  Londres,  VI,  676. 
Bisop  ou  B1ZHORP8,  libraire  à  Londres,  VI, 

677. 
BiTHYME  (Asie  Mineure),  V,  570. 
Blacas(M"'de),IV,  1. 

—  (Le  sieur),  gendre  du  notaire-archéo- 
logue Boniface  Borrilly,  VI,  548,  563. 

—  (Boniface),  fils  du  précédent  et  petit- 
fils  et  filleul  de  Boniface  Borrilly,  VI,  563. 

Blacon,  VI,  90,  91. 

Blackfriars  \  quartier  de  Londres ,  VI ,  679 , 

690. 
Blaeu,  libraire  d'Amsterdam,  IV,  45 1. 
Blain  (  Le  sieur) ,  procureur  à  Aix ,  VI ,  1 35 , 

i46. 
Blaise,  libraire  parisien,  VI,  5o4,  5i3. 
Blanc  (Le  sieur),  procureur,  V,  i58;  VI, 

91,  386,  358,  568. 


On  lit  dans  le  texte  :  Bccepightn-  Sirid.  —  '  l'eiresc  écrit  lUacfnert  et  lllac/vtert. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


741 


Blanc,  prévôt  h  Toulon,  VI,  64o,  64a. 

—  (M.  Edmond),  aulcur  de  V h^pi/rraphte 
anlùfue  du  département  des  Alpes- Mari- 
times, VI,  63 1 . 

Blancard  (Fi-nnçois),  seifjneur  de  Neoules 
et  de  Gaiiberl,  VI,  43i,  669,  700. 

—  (Marguerite  Boniface,  femme  de  Fran- 
çois), VI,  43 1,  569,  700. 

Blanche,   amie    du    duc   de  Guise.   Voir 

Yiux. 
Blancmesnil  (Nicolas  Potier  de),  président 

au  Parlement  de  Paris,  VI,  109. 

—  (Isabeau  Baillet,  femme  de  N.  Potier  de 
Blancmesnil),  VI,  109. 

—  (René  Potier  de),  évê'jue  de  Beauvais, 
VI,  694. 

Blavet  (Le  sieur),  V,  706. 

Bla>e  (Gironde),  IV,  887. 

Blé  (Jacques  du),  marquis  d'UxelIes,  VI, 

618. 
Blegirrs  (Jean),  VI,  383. 

—  (  Madeleine  Beimonenc  ou  Reimondenc , 
femme  de  Jean),  VI,  383. 

—  (Madeleine),  fillo  des  précédents.  Voir 
Agut  (D'). 

Bléoiers  (Basses-Alpes),  IV,  496. 
Blois  (Loir-et-Cher),  IV,  5o3. 
BoccALD  (Le  président),  VI,  a4. 
Bochart  (Jean),  seigneur  de  Champigni, 

premier  président  du  Parlement  de  Paris, 

IV,  a3o,  a34,  q35,  a38,  606,  607, 

609,  610,  61 1. 
BociiAiiT  (François),  seigneur   de   Saron , 

(ils  du  précédent,  IV,  a3o,  a35,  363. 

—  (Marie  Luillier,  femme  de  François), 
IV,  a3o,  aSS. 

Bodikr.  Voir  Baudier  (Michel). 
B0DIIEL,  arabisanl  anglais,  VI,  676. 
BoÈce  (Le  philosophe),  IV,  45. 

BoKTTIGEH,   V,   ai)!  . 


BoiiiKR,  BovER  ou  mieux  BoiirER  (Nicolas), 
BoERiLs,  premier  [irésident  du  Parlement 
de  Bordeaux,  V,  170,  177,  179. 

BoicEAu  (Jacques),  sieur  de  la  Baroderie. 
Voir  Bakoderie  (De  la). 

Bahdonenche  (Gaspard  de),  VI,  700. 

—  (  Blanc!  le  de  Pontevès,  femme  de  Gas- 
pard de),  VI ,  700. 

—  (Gassandre  de),  femme  d'Alexandre 
Roux,  VI,  708. 

B01SGELIN  (Marquis  de),  IV,  4oi,  478, 
478,  5ii,  53o;  V,  49, 5o,  $71, 17a, 
174;  VI,  IV,  VI,  18,  37,  60,  76,  to5, 
i45,  384,  43i,  496,  569,  700,  708- 
707,  710,  7i4,  715, 717, 718. 

Bois-lb-Dlc  (Hollande),  IV,  aoa,  aa4. 

BoissELY  (Famille),  à  Aix  et  à  Marseille,  VI , 
174. 

—  (Le  sieur),  VI,  174. 

—  (Jean),  (ils  du  précédent,  VI,  176. 

BoissiEu  '  (Denys  Salvaing  de),  premier  pré- 
sident de  la  Chambre  àes  comptes  du 
Dauphiné,  IV,  83,  90,  a84,  aSg,  3oo, 
34o,  34a,  356,  369.  870,  878.  38i, 
383,  385;  V,  898,  899,  487,  438. 

—  (Le  P.  de).  Jésuite,  frère  du  précédent, 
IV,  886. 

Boisson  (Le  sieur),  VI,  5o8. 

—  (Marseille de),  femme  de Libertat( Pierre 
de).  Voir  Libertat. 

Boissonade  (Jean-François),  de  l'Académie 
des  iuscriplions  et  belles-lettreu,  V,  m, 
IV,  a45,  a48,  a5a,  a58,  aôg,  a6i, 
a66,  a68,  370,  a84,  a87,  390,  a9a, 
801,  8o4,  3o6,  811,  81a,  3i4,  3a8, 
3a6,  3a8,  33i,  334,  353,  860.  863, 
867,  868,  877,  88a.  885,  386,  898, 
395,  4oo,  4o4,  4o5,  4«i,  4i4,  437. 
435,  436,  44a,  443,  454,  463,  670, 
473,  475,  48 1,  488. 


'   Peiresc  ociil  parfois  lloeisisu  ol  BoUmu. 


7.Vi 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Bol  (M"),  de  Londres,  VI,  685. 

BoLDONi  (Le  sieur),  V,  iïyy. 

BoLLEN,  en  Angleterre,  VI,  690. 

Bologne  (Italie),  IV,  iBj,  436,  545;  V, 
956,  3oo,  356.  Voir  Jean  dit  de  Bo- 
logne. 

—  (Rapbaël  Capissuchi  de),  ëvêque  de 
Digne,  IV,  98,  160,  173,  174,  198, 
ao8,  209,  ai4,  019,  aao,  aai,  aa3, 
aa5,  a44,  a45,  aig,  370,  380,  a88, 
391,  398,  809,  3ii,  3ai,  3aa,  838, 
8a5,  833,  335,  836,  346,  847,  353, 
858,  365,  368,  887,  891,  893,  4o4, 
464,  476,  485,  598;  VI,  705,  709. 

—  (Antoine  Capissuchi  de),  évéque  de 
Digne,  IV,  598. 

—  (  Louis  Capissuchi  de  ) ,  ëvêque  de  Digne , 
IV,  598;  VI,  709. 

—  (MM.  de),  oncles  de  i'ëvêque  Rapbaël, 

IV,  368'. 

Bologneti  OU  Boi.ocnetti,  nonce,  IV,  5oa; 

V,  430,  706. 

Bohhard'  (Raymond),  moine,  puis  prieur 
de  Gultres,  V,  180,  3o5;  VI,  118,387, 
3i6,  834,  357,  371,  554,  568, 698. 

—  (Jean), avocat,  juge  à  Guîtres,  frère  du 
précédent,  V,  180,  857;  VI,  119,  479, 

533. 

BoMPAR  (Famille  de),  VI,  834,  366. 

—  (Sieur  de),  VI,  373. 

—  (Marguerite  de)  ,  femme  de  B.  de  Fabri 
et  mère  de  Peiresc.  Voir  Fabri. 

—  (Jean-Gaspar  de),  sieur  de  Peiresc, 
aïeul  maternel  de  Nicolas-Claude  Fabri, 

VI,  834. 

—  (Marthe  de),  sœur  du  précédent,  VI, 
3a4, 708. 

—  (Hugon  ou  Hugues),  trésorier  de  Pro- 
vence ,  père  de  Jean-Gaspar  et  de  Marthe , 
VI,  708,  7o4. 


BoHPAs  (Chartreuse  de),  dans  la  commune 
de  Caumont  (Vaucluse),  IV,  ia4. 

BoNARDï,  procureur,  V,  167. 

BoNARSics,  pseudonyme  de  l'auteur  de 
V Amphilhealruin  honoris.  Voir  Sribam. 

BoNCOMPAGNi,  B0NCOMPAGN0  (Cardinal),  V, 
493,  499,  5o4,  5i8,  587,  589,  591, 
638,  681,  645,  65o,  668,  687,  693, 
701,  719,  730,  8i4. 

BosENFANT,  avocat  à  Paris  (rue  des  Anglois, 
près  la  rue  des  .Noyers),  VI,  697. 

BoNFiLs  (Maison),  à  Aix,  V,  301. 

—  (Le  lieutenant  criminel),  V,  aoi;  VI, 
i34,  58o. 

BoNiFACE  (Jacques),  seigneur  de  la  Molle, 
VI,  569,  700. 

—  (  Marguerite  de  Pontevès-Carces,  femme 
de  Jacques),  VI,  43i,  569,  700. 

—  (Blanche),  fille  des  précédents.  Voir 
Bardonencbe. 

—  (Marguerite),  fille  des  précédents.  Voir 
RoDULF  DE  LiMANs  (Claude)  et  Blancard 
(François). 

—  de  Masargues  (Marguerite),  femme  de 
Durand  de  Pontevès,  seigneur  de  Fids- 
sans.  Voir  Pomevès. 

—  (François),  VI,  700. 

—  (Anne  Forbin  de  Solliers,  femme  de 
François),  VI,  700. 

—  (Paul),  fds  des  précédents,  VI,  700. 

—  (Sibille  Boniface,  cousine  germaine  et 
femme  de  Paul),  VI,  700. 

—  (Antoine),  seigneur  de  Collebrières,  VI, 
700. 

—  (Joseph),  dit  le  beau  La  Molle,  VI, 
700. 

—  (Marguerite),  épouse  de  Vincent  Bom- 
par,  seigneur  de  Magnan,  VI,  704. 

—  (  Vivaud) ,  seigneur  de  Cabauel ,  père  de 
Marguerite,  VI,  7o'4. 


Peiresc  ies  appelle  Mets"  <ie  Boulogne.  —  '  Peiresc  écrit  Boumard. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


743 


BoNiFACE  (Catherine  Russan,  première  femme 
de  Vivaud),  mère  de  Marfifuerite ,  VI, 
70/1. 

— ,  le  jurisconsulte  provençal,  VI,  716. 

BoNNAFFÉ  (Edmond),  IV,  4a,  68,  aïo; 
V,  i6,  Gi,  6q,  77,  117,  i35,  162, 
187,  490,  600,  6i5,  664,  7o3;  VI. 
87,  88,  ia3,  ia4,  i83,  448,  53o, 
637,  71 1,  7i3. 

BoNNAiBB  (De),  IV,  Gi,  Ga,  03,  04,  78, 
86,  91,  98,  107, 108,  Jii,  191,  134, 
i3o,  i4o,  i46,  35a;  V,  194,  819, 
33i,  336,  338,  874,  38a,  386,  4aa, 
494,  495,  433,447,  459,  464,  478, 
498,  499,  559,  557,  570,  573,  574, 
576,  58o,  589,  583,  584,  687,  699, 
593,  610,  6i6,  663,  678,  679,  683, 
685,  698,  711,  717,  718,  791,  736, 
739,  755,  786,  791,  794,  798,  807- 
809;  VI,  8g,  118,  i36,  147,  i5i, 
i58,  168,  171,  984, a85,  3o4,3i4. 
357,  358,  37a,  533,  537,  69a,  635. 

—  (M'"  de),  VI,  673,  691. 
BoNNARD  (Le  sieur),  à  Paris,  VI,  699. 
Bonnet,  procureur  à  Aix,  IV,  4i3;  VI,  46, 

5i,  54,  i5o. 

—  (Jean- Charles),  sieur  de  Malignon, 
avocat  h  Aix,  VI,  4o,  43,  44. 

—  (Honorade  Farges,  femme  de  Jean- 
Charles),  VI,  43. 

— ,  procureur,  VI,  3ao,  357. 

BoNNiN  (Le  sieur),  VI,  58i. 

BoNNi',  commune  du  Loiret,  VI,  597. 

BoNTEMPs  (Le  sieur),  IV,  53. 

BoNYs  (Le  sieur),  VI,  357. 

Bordeaux  (Gironde),  IV,  a8,  394,  34i, 
557;  V,  45,  63,  i43,  i46,  164-167, 
169-170,  178,  175-177,  179,  18a, 
i85-i88,  191-194,  196,  197,  199. 
909-9o5,  ao8,  910,  9i3-9i4,  ai6- 


a35;  VI,  Sa,  64,  98.  io3,  116,  i45, 
199,  909,  ao4,  aia,  916, 967,  987, 
3i6,  344,  357,  371,  4o8,  475,486, 
489.  54o,  544,  553,  557,  693,  696 , 
697,  719. 

Bordeaux  (Archevêques  de).  Voir  Socrdis 
(François  de),  Sodrdis  (Henri  di). 

Bokdier  (Le  sieur),  VI,  357. 

BoRGHiisE  (Cardinal  Scipiou  Ciffabrlli-), 
neveu  du  pape  Paul  V,  IV,  96;  V,  367, 
599,  695,  634. 

—  (Prince),  V,  700,  710,  784,  785, 
749,  786. 

BonGiANNi  (Alexandre),  V,  708. 

BoRRELLi.  Voir  B0RRILI.r. 

BoRRiENE (De),  IV,  609. 

BoRRiLLY  (Boniface),  notaire  à  Aix.  IV, 
I,  11,  m,  1-60,  844,  6i3,  6i4;  V, 
496,  497,  5c8,  6o4;  VI,  19,  38,  89, 
45,  i38,  179,  887,  419,  5i3,  55o, 
568. 

—  (Honorade  de  Blanc,  femme  de),  IV, 
10,  3a. 

—  (Michel),  prieur  de  Venlabrru,  fds  des 
préce'dents,  IV,  5,  ao,  a5,  37,  81,89, 
33,37,38.  4i;V,  766;VI.  179. 

—  (Isabeau),  VI,  19. 

—  (Le  sieur),  VI,  110. 
BoRROM^E  (Cardinal),  VI,  46o. 
BoRvsTiiÈNE,  cheval  de  rempereui-  Adrien, 

V,  3a5.  6.38. 

Bosco  (Cyprien  db),  consul  d'Aix,  VI,  35, 
89,40,  49,  970.  988,444. 

Bosio(Ant.),  IV,  iSa;  V,  464,817. 

Bosquet  (François  de),  f^véque  de  Lodève, 
puis  de  Montj)ellier,  IV,  i55,  33 1. 

BossosT  (Roger  de),  comte  d'Espenan,  ma- 
réchal de  camp,  VI,  645. 

BoswEL,  secrétaire  du  chancelier  d'Angle- 
terre, V.  839;  VI,  90. 


'  Peiresc  écrit  Boiny. 


744 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Bot  (Le  P.  Toussaint),  Minime,  V,  869, 

369. 
Bottine  (Madelaine),  IV,  17. 
Botc-ALBERTAS   (Bouchcs-du-Rhône),   VI, 

186,  a35,  aliù,  943,  365,  4oi,  5j  1. 

—  (Dr).  Voir  Segdiran. 

—  PuGET  (Le  sieur  de),  VI,  65. 
BoDCAULT  (Prësidenl),  VI,  966,  967. 
BoncHARD  (Jean-Jacques),  IV,  i,  11,  m,  61 

8176,  aiS, 973, 979,391,414,^97, 
498,  599,  549,  569;  V,  VI,  VII,  945, 
36o, 363,  368,  874,  393,  897,  898, 
399,  4o5,  4i6,  459,  409,  471,  478, 
475. 

—  (Jp^n),  père  du  précédent,  IV,  88, 109. 

—  (  Henriette) ,  sœur  de  Jean-Jacques ,  IV, 
88. 

BoLciiE  (Honoré),  prévôt  de  Saint-Jaume, 
IV,  193,  i44,  345,  35i;  V.  499-43i. 
74o,  741,  743,  744,  746;  VI,  705, 
706. 

—  (  Balthazar) ,  jurisconsulte ,  frère  du  pré- 
cédent, IV.  35 1. 

BoucHBL,  avocat  à  Paris,  VI,  697. 

BoiciiiER  (Le  P.  Gilles),  jËgidids  Bdcherds, 
IV,  374,379,381. 

Bougainville  (J.-P.),  membre  de  TAcadéinie 
des  inscriptions,  IV,  179. 

B00GEREL  (Le  P.),  de  rOratoire,  IV,  181, 
i85,  »86,  187,  188,  189,  191,  193, 
194,  195,  900,  901,  3o5,  906,  908, 
916,  917,  993,  998,  999,  936,  937, 
94i,  943,  345,  348,  95o,  955,  3o5, 
3i9,  3i6,  318,339,  389,  896, 4o3, 
4o4,  4o6,  407,  4i3,  4i4,  459,  453. 
456,  457,  458,  459,  46o,  464,  468, 
477,  485,  486,  488,  489,  494,  5oo, 
5oi,  570,  577,  597,  601  ;  V,  444;  VI, 
598. 

Boi'iLLAUD.  Voir  BoDLLun. 

Bouis  (Le  sieur),  IV,  594,  598,  598, 
595. 


BoDLBON  (Comté  de),  près  Tarascon,  VI, 
691. 

—  (Comtes  de).  Voir  Oraison  et  Raods- 

8ET. 

Bodi.enger  (Le  sieur),  IV,  566. 

BoDLEZON  (Le  sieur),  VI,  618. 

BoDLLiAo   (Ismaël),  astronome,  IV,  458, 

46o,  598,  548,  558,  559,  578,  576. 

58o,  585. 
BocNiAiNE  (De),  IV,  347. 
BooRBON  (Collège),  à  Aix  en  Provence,  VI, 

197. 

—  (Cardinal  de),  VI,  356. 

—  Nicolas,  le  poète  professeur,  VI,  697. 
BocRnox-VERNEDiL  (Henri  de),  évoque  de 

Metz,  VI,  169. 

BouRDALODB  (De),  attaché  à  la  maison  du 
duc  de  Guise,  à  Marsedie,  VI,  99,  i5o, 
998,  981,  244,  945,  947,  95o,  953, 
955,  963,  895.  338,  869. 

B0URDEL0T  (Pierre- M iclion,  dit  l'abbé),  mé- 
decin, IV,  108,  io4,  106,  109,  ii4, 
118,  i59,  171,  3i3,  817,  390,  895, 
836,  859,  36o,  36i,  476,  507,  595, 
585,  588;  V,  775,  780,  781,  787, 
809;  VI,  699. 

—  (Jean),  oncle  du  précédent,  IV,  io4, 
359;  VI,  674. 

— ,  père  de  Jean  et  grand-père  de  Pierre , 

chirurgien  èi  Sens,  IV,  859. 
BuuRDiGNÉ  (Jean  de),   auteur  des  Annales 

d'Anjou,  V,  989. 
Bourdon  (Le  sieur),  VI,  9  49. 
Bourg  ex  Bresse  (Ain),  IV,  4o8,  4 19. 
Bocrgeois,  secrétaire  de  Peiresc.  VI,  982, 

983. 
Bourges  (Cher),  V,  988. 
Bourgogne,  IV,  i5i;  V,  199.  i43,  977, 

588;  VI,  65o,  669,  679. 

—  (Lo  sieur  de),  de  Marseille,  VI,  100, 
689. 

—  (  M"'  DE  ) ,  femme  du  précédent ,  VI ,  60 , 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


745 


C3,  66,  69-71,  107,  laf),  i/(o,  3i3, 
317,  ."536,  35/1,  35.Ï.71G. 

Bourgogne  (De).  Voir  (Iahadat- Vassal  (Ca- 
therine). 

BocRLEMON  011  BouRLEMONT  (Clievallpr  de)  , 

V,  302,367. 

BooBRiLLY  (lioniface),  consul  d'Aix,  VI,  19. 

Voir  lioniiiLi.v. 
BoiTEAu  (Ji'nn),  VI,  011. 
BooTEvir.LE  (Dk),  VI,  584. 
BouTiiiu.iEn,  IV,  .Ço3;  VI,  58/i. 
BoDTiN  (Madeleine),  é|)0Hsc  do  Jean  Gas- 

tinel,  VI,  yoi. 
BoYER    (Le   sieur  Antoine),   de  Riez,    V, 

—  (Capitaine),  VI,  588. 

—  (Jean-Baptiste  de),  conseiller  au  Parle- 
ment d'Aix,  V,  168;  VI,  91,  99,  111, 
120,  i3o,  208,  290,  395,  3^18,  3^9, 
4i2, /i33,  i5/i,588. 

—  (Antoine  de),  sieur  de  Bandol,  V,  171; 
VI,  a6,66. 

—  (Jules  de),  sieur  de  Bandol,  (ils  d'An- 
toine, V,  171. 

—  (Charles),  abW  de  Boulau,  autre  lils 
d'Antoine,  VI,  588,  733. 

—  (Jean-Bapliste  de),  m.arquis  d'Argens, 
VI,  17/1,  990. 

Boyso.N  (Famille),  IV,  17. 
Brabant  (Belgique),  VI,  689,  691. 
IJrancas  (Georges  de),  marquis  de  Villars. 

VI,  61  fi. 
Brancas-Céreste  (Henri  de),  baron  de  Bras- 

d'Asse  et  d'Ansouis,  VI,  5a  4,  701. 

—  (Marguerite  de),  fille  du  préct'dent, 
femme  de  Sexlius  d'Escalit-Sabran,  VI, 
52^,  701. 

Branchi  (Le  sieur),  VI,  543. 
Branges  (De),  V,  7;  VI,  177. 
Brantes.  Voir  Albert. 


Bras  (Biron  de).  Voir  Escalis-Sabbo. 
Brkal  (Miciifl),  de  l'Institul.  V,  710. 
Breda  (Hollande),  IV,  9q5;  VI,  57a. 
Bb^oavso!*'  (Var),  VI,  817. 
Bréoodx  (I>e),  petite  rivière  du  dëparicincnt 

de  Vaurluse,  VI,  9. 
Brème,  Bremem  (Allemagne),  V,  975,973, 

BRéQDiCNY  (E.  de),  de  l'Académie  des  in- 
scriptions, V,  473. 

BrIîs,  près  Rognes  (Bouches-du-Rhâne), 
VI,  448. 

—  ou  Brez  (M"'  de).  —  Voir  Albi 
(Anne  d'). 

Bresc  ou  Bresqoe  (Terre  et  cnscade  de), 
prèsSillaiis,  IV,  5o4;  VI,  448. 

—  (Louis  de),  auteur  de  V Armoriai  des 
communes  do.  Provence,  IV,  488;  V,  7; 
VI,  366,  447. /.71. 

Bresciaxo  (Prospero),  sculpteur,  IV,  10. 
Bresox  (M'"'  de),  VI,  635. 
Bresse  (La),  IV,  81. 

Bressieuxou  Bossied  (Famille  de),  VI,  334, 
366. 

—  (Baron  de),  VI,  5o5. 

—  (Terre  de),  VI,  705. 

—  (liOuis  de  (irolée-M^vouillon,  mar(|nis 
de),  IV,  137;  VI,  498,  596,  679. 

—  (Marguerite  de  Morgues,  femme  de 
Louis  de  Grolëe,  marquis  de),  VI,  659 , 
672. 

Bresson  (Le  sieur),  VI,  4o4,  417,  435. 
Bretagne',  IV,  196,  149;  V,  981,  989, 
539;  VI,  89,  357,  5oa,  5i9. 

—  (Marie  de),  femme  de  Ix)uis  I",  duc 
d'Anjou.  Voir  Ix>dis. 

—  (Marquis  de  Monferran ,  de).  Voir  Mon- 

FERRAM. 

Bretel  (liOuis  de),  archevêque  d'Aix,  IV, 
46,  6o5;  V,    147,    174,    197,    919; 


'  Pciresc  écrit  Bregaiiçon.  —  '  Peircsc  écrit  Bretaigne. 


9» 


ivrtiaKftit  tktraviis. 


7/»  G 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


VI,  64i,  7o4  (appelé  là  par  erreur  Bu- 

tel). 
Breton  (Thomas  de),  V,  36-j,  368,  087; 

VI,  355,4o5,5t4. 
Bbèves  (François  Savary,  comte  de),  VI, 

77- 

Briançoîs,  greffier  de  la  sénéchaussée  de 
Dijfne,  IV,  iv,  a6(). 

Brianson  ou  BarANssoN  (Le  sieur),  V,  a33. 
q35;  VI,  ao9,  aia,  807,  ^75,  47G, 
5aa,  5a3,  544,  563,  566,  576,  hc^h. 
598,  633. 

—  (le  frère  du  précédent),  VI,  475. 

Brure  (Loiret),  VI,  34. 

Briggs  (Henri),  Briggins,  IV.  874,  37<|, 
38q,388. 

Brionoles'  (Var),  V,  70,  71,  74,  i55. 
189,  36a,  633;  VI,  53,  117,  139, 
187,  193,  35o,  383,  47a. 

Brinbere  (Dom  Antoine),  VI,  698. 

Briséis,  amie  d'Achille,  IV,  589. 

Brison  (Joacliim  de  Beauvoir  du  Boure  de 
Beauniont,  seigneur  de),  VI,  91.  467, 
514,533,596. 

IÎRi8so\  (Président),  VI.  694. 

Bristol  (Comte  de),  VI,  5,t8> 

British  Musedh  (Angleterre),  V,  3oi. 

Broc  (Communauté  de).  Voir  Le  Broc. 

Brodead,  avocat  à  Paris  (rue  Saint-Denis'i, 
VI,  697. 

Brohians  l'Carollus),  officier  de  la  maison 
de  ville,  à  Bruxellos,  VI,  685.  69a. 

Brodssin  (De),  VI,  691. 

Brovay  (Comte  de).  Voir  Spinola  (Gas- 
ton). 

Bruis,  nolairr  à  Aix,  VI,  63. 

Brijlart  (Charles),  seigneur  de  Léon,  con- 
seiller d'Élat,  V,  74,  84,  85;  VI,  a85. 

Brcnel  (Chanoine),  prévôt  de  Digne,  IV, 
319. 


Brunely  (Hélione  de),  femme  de  Jean  de 
François ,  seigneur  de  Châteauneuf.  Voir 
François  (De). 

Brdnet,  procureur,  V,  a33;  VI,  i4i,  i5a, 
ai  a,  571,  090,  594,  595. 

Brqnet  (Jacques-Charles) ,  auteur  du  Ma- 
tiuel  du  libraire,  iV,  10,  45,  80,  96, 
97,  118,  364,  375,  385,  3o8,  309. 
396,  378,  45i,  467,  537,  577;  V,  4, 
3i,  9i4,  933,  35i,  366,  4o5,  437, 
449,  45o,  475,  476,  670;  VI,  35, 
78,  79,  89,  90,  19a,  389,  a4o,  807, 
.364,  38i,  387,  436,  5o4,  5i3,  54i, 
676,  683. 

Brixellks  (Belgique).  IV.  196.  198,  199, 
aoa ,  9o4,  908,  994.  889:  VI,  683, 
685,  691,  69a. 

Bry  (Les  de),  lii)raires  à  Francfort-sur-ie- 
Mein,  VI,  94o,  390. 

Bûcher  (I^  P.).  Voir  Boi.chier  (I^e  P.). 

BtcKiNGAM  (Duc  de),  IV,  Sag;  V,  467;  VI, 
558,  6a  1. 

—  (homonyme  du  précédent),  V,  899. 
Bddos  (Antoine-Hercule  de),  marquis  Des 

Portes,  VI.  867. 
BtET   (Le   sieur),  joaillier  à    Lyon,    VI, 

<>97- 
Buisson  (Claude),  auditeur  à  la  Cour  des 

comptes  d'Aix,  VI,   298,   434,  435, 

719, 791. 

—  (Madeleine  Bioimeau  d'Eyragues .  femme 
de  Claude),  VI,  719. 

—  (Henri),  auditeur  archivaire  en  la  Cour 
lies  comptes  d'Aix,  VI,  998,  719. 

—  (I^uise  de  Piolenc,  femme  de  Henri), 

VI,7'9- 

—  (Honoré),  lils  de  Henri  et  de  Louise, 

seigneur  de  la  Salle,  VI,  719. 

—  (Anne  de  Castellane,  femme  d'Honoré), 
'Vl,7i9. 


Pciresc  écrit  parfois  RrignoUe. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


7'i7 


Boisson  (Les) ,  soigneurs  xle  la  Salle,  descen- 
dant de  Henri  et  d'Anne,  VI,  719. 

IJULLION   (Dk),  VI,    990. 
BuNEL,  VI,  696. 

Bdon  (Nicolas),  libraire  à  Paris,  IV,  166; 
V,  i46,  2.37;  VI,  VI,  00,  78,  79,  89, 
90,  io3,  io5,  11  G,  i83,  919,  990, 
989,  307, 363,  38i,  399,  896,  4o9, 
/taS,  46i,  /171,  5o3,  5i9,  ôi3,  Sig, 
555 ,  599. 

Bdoncompagni    (Cardinal).    Voir    Boncom- 

PAGNI. 

Bdons  (Comte  de),  VI,  3{)9. 

Bdocs,  Biiodx  et  non  Bco^s,  commune  de 

Vaucluse,  VI,  790. 
BoRCHARD,  deVVorins,  Bdrcardus,  VI,  /iCo, 

46i. 
BcRGi.É  (Lord),  VI,  691. 


BuRGog  (Château  de),  Espagne,  IV,  09. 

Bi'RGUK8(Le  sieur),  VI,  ff]'i,  559. 

BDRi.AMAciir( Philippe),  Imnijuierà  i/jndres, 
VI,  678,690. 

BuRi.B  (Balthazar),  V,  98. 

BuRMANN  (Pierre),  V,  968,  897,  898. 

Bus  (César  dk),  fondateur  de  la  Congréga- 
tion de  la  doctrine  chri'tienne,  VI,  998. 

—  (Balthazar  de),  Jésuite,  neveu  du  pré- 
cédent, VI,  998. 

BiscA  (Le  sieur),  odicier,  V,  aaô. 
BovssoM,  l'auditeur,  VI,  39  5. 

—  (Ija  veuve  de  l'auditeur),  VI,  SaS. 
BnzEiifVAi.   (De),  amhassadeur  du    roi   de 

France  à  La  Haye,  VI,  69 1. 
BzoviL's',  continuateur  des  Annales  de  Baro- 

nius,  VI,  578. 
ByzANCB  (Thrace),  768. 


r 


Cahanes  (Bastide  de),  près  Saint-Laurens , 
VI,  883. 

—  (FamiUeDE),VI,5. 

—  (Seigneurs  de).  Voir  Rolland. 

—  (Le  sieur),  de  Marseille,  VI,  W5. 

—  Voir  Les  Cabanes. 

Cabassot  (Le  siem-),  VI,  496,  497. 
(Iarre   (M""'  de),  sœur  de  Marc -Antoine 

Vento,  VI,  798. 
Carrier  (Le  père),  moine  de  Guîti-es,  VI, 

3i6,  394,  476,  5/19,  558,  564,  566, 

595. 
Carriers  (M"'  de),  VI,  974,  559,  56o. 
Cahrios  (Le  sieur  db),  VI,  65 1. 
Cadrols  (Famille),  VI,  886. 
Cadenet   (Vaucluse),  VI,  80,  89,    5o4, 

63o. 
Caffaro,  chroniqueur  italien ,  V,  670. 


Cahors  (Lot),  IV,  169;  V,  94i. 
Caillom  (Le  sieur),  VI,  88. 
Caix  de  Saint-Aymour  (Vicomte),  V,  78a. 
Calabre,  province  d'Italie,  V,  817,  654. 
Calais    (Pas-de-Calais),    IV,    199;    VI, 

33i. 
Galioola  (Empereur),  V,  669. 
Calissane  (Li  conseillère  dk),  VI,  870. 
Callas  (Sieui-s  de).  Voir  Fabri. 

—  (Terrede)[Var],  V,  7;VI,i,  4i,  43, 
49,  877,  379,  7i4,  715. 

Calliars  (Seigneur  de).  Voir  Mocrgubs 
(Jacques). 

Calbont  (Commune  et  prieuré  de)  [Haute- 
Garonne],  V,  4ii,  4 19. 

Calquibr,  receveur  du  Palais,  k  Ah,  VI, 
976,  5o5. 

—  lilsdu  précédent,  VI,  976. 


Peiresc  écrit  Bsoviiia. 


94. 


748 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Camargue   (La)   [Bouches-dii-Rliône],   V, 

3i5. 
Cambk    (Claude    ou   Madeion),    seigneur 

d'Orves,  conseiller  aux  Comptes,  V,  ig; 

VI,  357,  617. 

—  (Charlolte  ou  Claire  de  Boisson,  fenune 
de  Madeion),  V,  ig;  VI,  lia ,  617. 

—  (Guillaume),  seigneur  d'Orves,  viguier 
dHyères,  V,  Ag;  VI,  H,  53,  64,  70, 
76,  gg,  io3,  io4,  lai,  laa,  i3a, 
i35,  i4j,  i65,  175,  ig5,  376,  3C8, 
434,  46o,  543,  55g,  578,  Gog,  6i4, 
617,  CC5,  667,  711. 

—  (Catherine  ou  Charlotte  Fabri,  femme 
de  Guillaume),  V,  4g;  VI,  44,  53.  gy, 
536,614,617,  664,  665. 

—  (Charles),  juge  et  viguier  d'Hyères,  V, 
5o;  VI,  617. 

—  (Honorade  Olivier  ou  d'Olivari,  femme 
de  Charles),  V,  5o;  ¥1,617. 

—  (Charlotte),  fille  des  préeëdenU,  VI, 
617,  711. 

—  (Charlotte),  fille  de  Claude  de), mariée 
avec  M.  Simiane  de  la  Coste,  VI,  617. 
Voir  Simiane. 

—  (Charles  ue),  viguier  d'Hyères,  fils 
d'auli-e  Charles  et  de  Fernande  Olivier, 
VI,  617. 

—  (Thërèse  de  Thomas,  femme  deCliarles 
de),  VI,  617. 

Cambolas  ( Prés- ident  Jean  de),  i»  Toulouse, 

V,  237,  a3g,  94o,  370;  VI,  gi,  i3a, 
17g,  3i8,  435,446. 

—  (François  de),  chanoine  h  Toulouse, 
fils  du  pi-^ci'dent,  V,  970:  \  1,  3 18. 

Cambrai  (Nord),  VI,  83,  073,  6g3. 

—  (Jacques  et  Jean  de),  niarcliandsà  Lille, 

VI,  671. 

Cambridge  (Angleterre),  VI.  674. 
Camdes'  (Guillaume),  VI,  673,  674,  6go. 


Camelin  (Barthélémy),  évêque  de  Fréjus, 

IV,  3ia;  V,   17^  174;  VI,    iQ3-ia5, 

333,  707,  710, 711. 
Camerariis  (Thomas),  V,  483,  484. 
Camilli.  Voir  Glorioso  (Jean-Camille). 
Cahpanëlla  (Thomas),  IV,  106,  ia6, 137, 

aig,  366,  367,  3go, 3gi,  3ga, 48a, 

5oa,  507,  5a5,  56g,  670;  VI,  364, 

4i8,6gg. 
Cahpanie  (La),  en  Italie,  V,  45o. 
Cahplong,  domaine  situé  au  nord  de  Bel- 

gentier  (Var),  VI,  446. 
Cahredon  ou  Campredo!»,  traître  condamné 

par  le  Parlement  de  Toulouse,  VI,  5a4, 

537,  600. 
Cahcs  (Jean-Pierre),  évéque  de  Bellay,  IV, 

937,  349,  36g,  373,  377,  383;  VI, 

706. 
Canada   (Amérique),    V,    907,    463;   VI, 

53o,  576,  690. 
Ganamy   (Le  sieur),  n  Valenciennes,   VI, 

671. 
Ganaples  (Seigneur  de).  Voir  CRÉQtiï. 
Canaries  (ties),  VI,  54. 
CAHAix(SipurDE),  VI,  647. 
Canaye  (Philippe  de),  sieur  de  Fresae,  IV, 

901. 

Candie,  V,3o8,  3 16,  445. 
Candiot,  habitant  de  Candie,  V,  3 19. 
Ganiguni*  (Alexandre),  archevêque  d'Aix, 

VI,  608. 
Camllac  (Jac^iues-Timoléon  de  Beaufort- 

Montboissier,  inarrjuis  de),  IV,  39,  ig. 
CiNJLKRs    (De),    lieutenant    du    capitaine 

MalletdeThoard,  VI,  368. 
Cannât  (Saint-).  Voir  Saint-€annat. 
Cannes  (Alpes-Maritimes),  IV,  3i8,  487, 

60g;  V,   181,    igô,   909,  990,  690; 

VI.  948. 
—  (Le  sieur  de),  VI,  i58. 


Peiresc  écrit  Catndenus.  —  -   IVirofC  écrit  Mous'  de  Cnnigeam. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


749 


Cannet  (De  ).  Voir  Forbin  de  Solliebs,  sei- 
gneur (le  Sai.nt-Cannat. 
Capaccio  ou  Cappacio  (Guillaume-César), 

V,  /i/io,  70/1. 

Capel  (LeP.  Marc-Anloine),  Gapellus,  VI, 

3o4,  01 3. 
Capella  (Félix),  IV,  599. 
Capet  ou  Cappet  (Hugiios),  V,  192,  aSa. 
Capissichi  be  Bor.o(i>E.  Voir  Holocnk. 
Capitole  (Le),  à  Rome,  V,  7 '11,  761,  762, 

771. 
Cappeau  (Président),  VI,  067. 
Cappelle  (Jacques),  marcband,  VI,  671. 
Cappis  (Le  sieur),  VI,  G3(). 
Cahac\[.la  (Euipercur),  V,  887,  5o(J,  ôiy, 

525,555;  VI,  679. 
(Iaradet  (Pierre),  VI,  716. 

—  (Marquise    de    Rondelin,    femme    de 
Pierre),  VI,  716. 

Cahadet-Vassal  (Catherine  de).  Voir  Fabri 

et  TtLLES. 

Caraffa  (Cardinal  Chai-Ies),  VI,  5/I7,  558. 
Garaisios,  VI,  676. 
Garcassonne  (Aude),  VI,  i36,  6o3. 
Garces   (département  du   Var),  VI,   20, 
700. 

—  (Maison  de),  VI,  Ik^S,  700. 

—  (Comte  et  comtesse  de).  Voir  PoiSTE- 
vks. 

Cardan  (Jérôme),  IV,  i83;  V,  298. 
Cardinal   intaxt'  (Ferdinand,  archevêque 

de  Tolède),  iV,  3ii,3i2,3a6. 
Cabdon,  imprimeur-libraire  à  Lyon,    Vi. 

90,  àh'],  462. 

—  (Jacques),  libraire  à  Lyon,  V,  58o; 

VI,  191,  286,  356,  5i3. 

—  (MM.),  libraires  à  Lyon,  VI,  179,  38i. 
406,  ^71,  /188,  599,  599. 

—  libraire-imprimeur,    à    Leyde(?),    VI, 
680. 


Cariolis  ou  Carbiolis  (Président).  Voir  Co- 

n  10 LIS. 
Carpextras  (Vaucluse),  IV,  3,  aoi,  SgS; 

V,  45;  VI,  10,793. 

—  (Bibliothèque  de),ditc)'Infruimbertine, 
IV,  3,  7,  11,  60,  7G,  117,  190,  989, 
3o5,  820,  339,  348,  359,  495,  Soi, 
5i4,  5i5, 55»,  599 ;V,  88,118,499, 
490,  583, 620, 697,  740,784:  VI,  5, 
8,  10,  i3,  16,19,  ^*>  ^^<  6à(>.  659, 
707,  71 1. 

—  (Év(5que  de).  Voir  Bicai  (Alexandre). 
Cartëro»  (Le  sieur),  V,  546. 
Garthage  (Afrique)',  V,  53i. 
(ÎARTHAoiîNE  (Fspajjnc),  IV,  91 4. 

Gasal  (Piémont),  V.  748;  VI,  6i4. 
Gasaneofve  ou  Casekel'fvb  (Le  sieur),  VI, 

i3o,  i53,  532. 
CASKNEnvK  (M""  de),  cousine  de  Peiresc, 

VI,  877. 

Casaibon  (Isiiac),  V,  277,  395;  VI,  676, 

695. 
Casault  (Charles  de),  consul  de  Marseille, 

IV.  47. 

Cassagxe  ou  Gassagnes  (Docteur),  médecin 
de  Marseille,  IV,  490,  4a5,  4q6,  487, 
58i;  VI,  44,  980,  099,  601,  64o. 

Gassander,  nom  donné  à  Gassendi  par  1^ 
Mothe-le-Voyer,  IV,  479. 

Cassa.xdre,   Kassander,  roi  de  Macédoine, 

V,  919. 

Gassien  (Jean),  Cassiaîcls,  VI,  38i,  4i8, 
40-!. 

Cassiî*  (Congrégation du  Mont-)[llalie],  V, 
718. 

Castacm  ou  Castagny,  lieutenant  particu- 
lier ii  Digne,  IV,  i84,  919,  998,  975, 
356,  358,  379,  375,  385,  388,  389, 
4oo,  4oi,  474. 

Gastaigne  (Le  sieur),  IV,  5n. 


Peiresc  ëcrit  infanle.  —  '  Peiresc  écrit  Kartago. 


750 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Castan  (A.),    eorespondani  de  l'Institul. 

bibliothécaire  de  la  ville  de  Besançon,  V, 

IV,  598,  618,  7A9. 
Castanet  (Le  sieur),  VI,  342,  891. 
Castel  Gandolfo  (llalie),  IV,  107. 
Gastellaxe  (Basses- Alpes),  IV,  ItSo,  486, 

494. 

—  (Maison  de),  IV,  26;  VI,  366. 

—  (François  dk),  seigneur  de  Saint-Ivers, 
VI,  93,  171,368. 

—  (Claudine  de),  de  Saint-Ivers,  femme 
de  Pierre  de  Villeneuve,  baron  d'Espi- 
nouse,  VI,  707.  —  Voir  Vii.lknelve. 

Castellaise  (Jean-Baptiste  de),  seigneur  de 
la  Verdière,  premier  consul  d'ALx,  VI, 
121,  228,  235,  242,  944,  953,  278, 
549,  568, 792. 

—  (Lucrèce  de  Pontevès-Cai-ces,  femme  de 
Jean  de),  VI,  568. 

—  (Aimarre  de),  Glle  des  précédents, 
fcnune  du  baron  d'Oppède.  Voir  Oppède. 

—  (Henri  de),  seigneur  d'Andon,  Auriac, 
le  Bourguet,  et  (en  partie)  du  Luc  et  de 
Mazaugues,  VI,  716. 

—  (Jeanne  de  Glandevès  de  Cuges,  femme 
de  Henri  de),  VI,  716. 

—  (Jean-Baptiste  de),  père  de  Henri,  VI, 
716. 

—  (Lucrèce  de  Vintimiile,  femme  de  Jean- 
Baptiste),  VI,  716. 

—  (Pierre  de),  sieur  de  Montmeyan,  V, 
174;  VI,  534,  548. 

—  (Bolland  de),  sieur  de  Montmeyan,  VI, 
822,  358, 729. 

—  (Marguerite  de  Castellane  d'Esparron), 
femme  du  précédent,  VI,  729. 

—  (Henri  Gaspard  de),  grand  prieur  de 
Toulouse,  fils  du  précédent,  V,  174  ;  V! , 
534, 722. 

—  -Salernes  (Antoine  de),  VI,  700. 

—  (Mai^erite  Garde,  femme  de),  VI, 
700. 


Castellame-Adhëmar  (Louis  de),  comte  de 
Grignan,  VI,  70t. 

—  (Lsabeau  de  Poutevès,  femme  de  Louis 
de),  VI,  701. 

Gastellane  d'Ampcs.  Voir  Ampus. 

Gastellet  (Catherine-Lombard  de),  VI, 
708. 

GASTEi,i.i(LeP.),  IV,  393. 

Castelli  (Le  sieur),  IV,  279. 

Castor  et  Pollcx,  V,  817. 

Castor,  évêque  d'Apt,  VI,  38i,  4i8,  462. 

Castres  (Tara),  VI,  61,  6o3. 

Castrevieil,  VI,  177,  778. 

Catalan  ou  Catelan  (Laurent),  collection- 
neur de  Montpellier,  V,  943;  VI,  718. 

Catalogoe  de  la  BiBLmTHÈQiB  nationale. 
Histoire  de  France,  VI,  386,  887. 

Catank  (Sirile),  V,  788. 

Catel  (Guillaume  de),  conseiller  au  Parle- 
ment de  Toulouse,  V,  087-939;  VI, 
600. 

Catherine  (Domaine  de  Sainte-).  Voir  Sainte- 
Catherine. 

Cattav  (Le),  V,  989. 

Catcsse,  V,  3i4. 

Cadllet  (Le),  pièce  de  terre  aux  environs 
de  Belgentier  (Var),  VI,  5 18. 

Gaimont  (Jacques  Nompar  de),  duc  de  la 
Force.  Voir  La  Force. 

—  (Marquis  de),  le  provençaliste,  VI, 
686. 

Gaune   (I^e   sieur  de),    secrétaire  du  roi 
,      Louis  XIII,  VI,  698. 
Gacnes  (Abbaye  de),  près  de  Garcassonne 

(Aude),  V,  697;  VI,  i85,  549;  VI, 

558,  576. 
GtOBOux.  Voir  La  Garoupb. 
GAcssiN(LeP.),  IV,  174. 
Gacvet  (De),  baron  de  Tretz,  conseiller  au 

Pai-lement  d'Aix,  VI,  97,  98,  100. 

—  (De),  fils  du  précédent,  VI,  98,  100, 
169. 


Gauvigny  (François  db),  siour  do  Coloinlti. 
Voir  CoLOMBr. 

Gava  (Mtîhastère  bénédictin  de  La),  près 
de  Saleme  (Italie),  IV,  laS. 

Gavaili.on  (Vanduse,  arrondissement  d'Avi- 
gnon), IV,  i;  V,  3i5,  589:  VI,  53, 
904,  974,  975,  978,  980,  357,  63o. 
7,3. 

—  (quartier  de  la  ville  de  Mai-seille),  VI. 
566. 

—  (Le  sieur),  capitaine  de  navire.  VI. 
56C,  567. 

—  (Kvt^quo  (le).  Voir  Bourdaisièbe  (Fa- 
lirice  DE  la). 

Gavaliku  (Pierre),   patron  dp  harcjii»»,  \. 

739- 
Gavellat,    libraire   de    Lyon,    VI,    936, 

/171. 
Cayet  (Victor-Palrna),  IV,  166. 
Gazal.  Voir  G.asal. 
Gedrenus,  IV,  ii3,  963. 
Gélestin  de  Sainte-Lidwixe  (Le  P.),   IV, 

535,  566  ,  571,  579,  579. 
Gei.i.om  (Fainille),  VI,  706. 

—  (Le  prieur),  iV.  i59. 
Gelse,  Cornélius  Gelsis,  IV,  973,  27/1. 

—  (Le  père),  VI,  559. 
Gemellensis  ,  nom  ancien  de  Gimiez,  VI. 

639. 
Gênas  (De),  VI,  i4/i,  5i8. 
Gentule,  Gentullls,  comte  de  Béarn,  \, 

aia. 
GEi'koE  (Pierre),  dit  Cassin,  VI,  70/i. 

—  (Jean-Baptiste),  (ils  du  précédent.  M, 
704. 

—  (Glaiidine  de  Bompar,  femme  deJ.-B.). 
M,  704. 

Geppede  (Berengne),  IV,  16,  17. 

—  (AndrèsGairia  de).  Voir  Gespedes. 
Gerçai,  tcire   appartenant  à   l'abbaye  de 


DES  TOMES  IV  A  VI.  751 

Gultre»,  VI,  665;  [wut-éire  Chcoux. 
Voir  ce  nom. 

Gercoix,  comnuiiie  de  la  (îliarente- Infé- 
rieure (aiTondissement  de  Joiizac,  rnnioii 
de  Moniguyon),  V,  9/1;  VI,  565,  718. 

GÉRiis,  V,  5oo. 

Gérehte,  commune  du  déparlement  dex 
Basses- Alpes,  VI,  5 9 4. 

—  (Le  sieur  de).  Voir  Brakcar. 
Gervia  (Italie),  IV,  iSa. 
GilsAR  (Jules),  V,  959,  977,  34i,  5oo , 

5o6,  555;  VI,  46a,  487,  609. 
Gesariou  Gesary  (Saint-).  VoirSAiNT-GMAiii. 

—  (Jean),  de  Marseille,  VI,  SSg,  34o, 
38o, 601. 

Gesena  (Italie),  IV,  545. 

Gesi  (Palais  de),  à  Rome,  IV,  73. 

Gesi   ou   Gezy  (Gomle   de).  Voir   Harlay 

(Philip])e  de). 
Gesis  ou  Gesy  (Prince  Frédéric),  président 

de  l'Académie  des  Lincei,  V,  780,  740, 

Gespedbs  (Andrès  Garcia  de ),"cDsmof;raphe, 

V,  9i3. 
Gharanëac    (Gamille),    correspondant    de 

l'Institut,  IV,  343,  344;  VI,  686. 
Ghabert,  juge  à  Toulon ,  IV  ,  63 ,  1 80 ,  1 89  ; 

V,  971,  979,  989;  VI,  559,  601,  61 1. 

—  (Doni  Louis),  moine  de  Gutires,  V, 
i6'i,  t65,  i7<),  i8o-i83;  VI,  3i6, 
3a3,  3a4,  476,  53 1,  548,  549,  553. 
554,557,559,563,633. 

Gharerte,  femme  au  service  de  M"*  de  Fa- 

bri,  la  uièce  de  Peiresc,  VI,  689. 
Ghabecil',  chef-lieu  de  canton  de  larron- 

dissement  de  Valence  (Dr-ôme) ,  VI ,  â»8. 
Gii «REDEMIS,  frère  d'Épirure,  IV,  446. 
Ghafkadd,  ancienne  seigneurie,  aujourd'hui 

village  des  Bas3es-AI|»e8,  dans  le  canton 

de  Digne.  VI,  707. 


'   l'ciresr  éiril  Chnhueil. 


752 


TABLE  ALPHABETIQUK 


Chailan  ou  Chaylas-Mobiez'  (Scipion  dk), 
conseiller  au  Parlement  d'Aix,  VI,  177, 
317,  Itifi,  hd'i,  /i33,  45i,  /i5G,  4(j6, 
Û98,  610,  717. 

—  (N.  de),  fils  (lu  j)réré(lent,  VI,  li()S. 

—  (Suzanne  d'AgouIt-Oliières,  femme  de 
Scipion  de),  VI,  917,  698. 

—  (Paul),  conseiller  au  Parlement,  père 
de  Scipion,  VI,  717. 

Chailan  ou  mieux  Ciiailla>  (Famille).  d'Aix, 
IV,  i5. 

—  (Fortuné),  poète  provençal,  IV,  i5. 
CuAiLAR  (Pierre  Savin,  sieur  de).  Voir  Sa- 

VIH. 

Ghaillan,  prieur  de  Chenerilles,  V,  87. 

—  ou  Cheylaji  (Le  sieur),  IV,  177,  179. 
53/1. 

—  (ils  (lu  précf'dent,  clerc  du  greffe,  IV. 
534. 

Chaillar  ou  Cheillab.  Voir  Savin. 
Chaîne,  Chaisne.  Voir  Dn  Chaîne. 
Chais,  procureur,  VI,  li^-j. 
CuAisAN,  commis  du  gi-effe  à  Aix,  VI,  607. 
Chaix,  procureur  à  Aix,  VI,  6a. 
Chalais,  VI,  584. 

—  ( Henri  de  Talleyrand ,  marquis  de)  ,  VI , 
i33. 

—  (Les  jeunes),  fils  du  pidctfdent,  VI, 
i33. 

Chalances  (De),  VI,  345.- 
Chalcédoine  (Le  concile  de),  IV,  69:  V, 
249. 

—  (Évêque  de),  IV,  877. 
Chalcondyle,  riiistorien,  V,  334. 
Ghalon-sdr-Saône    ( Saône- et -I>oire),    VI, 

669. 
Champagne  (Maison  de),  VI,  882. 
Champigxi  ou  Champion  y  (Seigneur  de).  Voir 

BOCHART. 

Chantal  (Saiiite  Françoise  de),  M ,  716. 


Cbantecler  (De),  niaitre  des  requêtes,  VI, 
694. 

Chante-perdrix,  rocher  (Basses-Alpes),  IV, 
496. 

Chantérac  (Marquis  de),  (^dileur  des  Mé- 
moires de  Bassompierre ,  IV,  246. 

Chantilly  (Oise),  IV,  5o3. 

Chapelain  (Jean  ) ,  de  l'Académie  française , 
IV,  84,  i58,  349,  346,  368,  869, 
870,  874,  476,  599;  V,  906. 

Chapellain  (Le  sieur  de),  VI,  589. 

—  (M^de),  veuve  du  précédent,  \  I,  559 . 
559. 

Chapelle  (Sainte-).  Voir  Sainte -Chapelle. 

(jHappelaine  (Baron  de),  VI,  845,  878. 

Charbnton-Saint-Maibice,  près  Paris,  V, 
ttth. 

Charlemagxe  (Empereur).  I\,  97, 1 1 6, 34 8, 
344,  383,  591,  599,  596;  V,  939, 
479;  VI,  999,  689-684,  688. 

Charles  le  Chauve,  V,  109;  VI,  684,  693. 

—  LE  Gros,  V,  65,  91. 

—  LE  Simple,  VI,  684. 

—  Mahtbl,IV,  344. 

—  I",  roi  d'Angleterre,  M,  189,  911.' 

—  I",  roi  do  Provence,  IV,  3i. 

—  II,  roi  de  Provence,  IV,  99,  3o. 

—  III,  roi  de  Provence,  I\ ,  36:  VI.  389. 
887. 

—  (Archiduc),  VI,  898. 

—  valet  de  chambre  de  Henri  de  Scguiran , 
seigneur  de  Bouc,  \I,  5a 4,  58 1. 

Charlet,  marchand  h  Paris,  VI,  696. 

Chablois  (  Le  P.  ) ,  V ,  '1 9 ,  1 3. 

Chablot  (Le  sieur),  V,  6o3. 

Chartras  (Le  siour),  VI,  46o. 

Chartres (I.«  sieur),  dit  l'Angloys,\,  6o5, 
629,  65o,  65i,  653,  654,  656,  660, 
669,  663,  665,  666,  670,  679,  756, 
758. 


'  Peiresc  écrit  Mouriers.  C'est  la  prononcialion  provençale. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


753 


Chartres  (Eure-et-Loir),  VI,  &Sli. 

—  (Evoque  (Je).  Voir  Ktampes-Valençay. 
Chartreuse  (La  grande),  près  de  Grenoble, 

IV,  611;  VI,  Goa. 

CiiASEixES  (L(i  sieur),  VI,  385. 

Chassaing  ,  magistrat  au  Puy,  V,  iv. 

Chasteaurf.don  (Le  sieur),  VI,  33a. 

Chastelin  (Le  sieur),  au  Collège  de  Na- 
varre, à  Paris,  VI,  697. 

C11ASTEL1.1ERS  ou  Chastelliez  (Abbé  de),  V, 
639,  58i,  583,  590. 

(]iiA8TE\Av,  lieutenant  des  gardes  du  duc  de 
Guise,  VI,  a 65. 

CiiASTEUiL  (Seigneur  de).  Voir  Puget  (Hu- 
bert). 

—  (François  de  Galaup-),  le  solitaire  du 
mont  Liban,  IV,  80,  igS,  ao-j,  535; 
VI,  221. 

—  (Jean  de  Galaop-),  procureur  général 
en  la  Cour  des  comptes  de  Provence, 
frère  du  précédent,  IV,  80,  344;  VI, 
12a,  i44. 

—  (Femme  de  Jean  de  Galadp-),  VI, 
i5o. 

—  (Louis  DE  Galaop-),  père  des  précé- 
dents, VI,  io5. 

—  (  Françoise  Cadenet  de  Lamanin ,  femme 
de  Louis  de  Galaop-),  VI,  io5. 

Chasth.lon  (De),  caraérior  de  Saint-Paul ,  à 
Lyon,  VI,  697. 

Chastueil.  Voir  Chastedii.. 

CiiÀTEAnoEUiL  etnonCiiATEACDÎîME  (Seigneur 
de).  Voir  MoMER  (Jean-Louis). 

Chàtead-Landon  (Seine-et-Manie),  VI, 
696. 

Chàtealneuf-le-Rouge,  coniMume  du  can- 
ton de  Trets  (arrondissement  d'Aix) ,  VI, 
456. 

—  -lès-Martigdes  (Boaciios- du -Rhône), 
VI,  456. 

—  (Seigneurs  de).  Voir  D'Alleman,  De 
Frajjcois,  De  Rodui.pii. 


CiiÂTEAUXEOF  ((Jharles  de  l'Aubépine,  mar- 
quis de),  IV,  199. 
CnÂTEAD-ViLLAi:^  (Maison  de),  IV,  87. 

—  (François-Louis,  comie  de),  IV,  87. 

—  (Anne  d'Aqnaviva,  lille  du  duc  d'Atrie, 
femme  de  Fi'ancoi»-Loui8,comleDB),IV, 

Chàtel  (Perrone  du),  religieuse  cle  l'ordre 

des  Visitandines,  VI,  716. 
Chaody,  VI,  918. 

—  (Lesieur),  IV,  63;  VI,  363. 
Chaullan,    peut-ôti'c    Cuaila>,  non   loin 

d'Aix,  IV,  i5. 
Chacmont  (De  Saint-).  Voir  Saint-Chad)io>t 

(De). 
Chauvet  ou  Cuaulvet  (Antoine),   Ois  de 

Laurens,  VI,  36(),  37a,  38o. 

—  procureur  au  Grand  Conseil,  VI,  118, 
119,  167,  437,  5a9. 

(Jhavary  ou  CiiiAVARv  (Famille  de),  VI,  «o, 
7a4. 

—  (Robert),  VI,  717. 

—  (Louise  de  Mayran  d'Libaye,  femme  de 
Robert),  VI,  717. 

—  (Catherine),  femme  de  Nicolas  Fabri, 
VI,  10,  38,  717.  Voir  Fabri. 

—  (Robert  de),  cousin  de  Peiresc,  (ils 
d'autre  Robert,  VI,  10,  io3,  lôo,  600, 
610,  717. 

—  (Madeleine  de  Constantin,  femme  de 
Robert  de),  VI,  717. 

—  (Louise-Claire),  lille  de  Robert  et  de 
Madeleine,  VI,  717. 

Cheapside,  rue  de  IjOndres,  VI,  676, 
CiiEMEROLLEs  (Gaspard  do  Lac  dk),  sieur  de 
Courbanton,  IV,  88. 

—  Henriette  Bouchard,  femme  de  G.  Dt 
Lac  de),  IV,  88. 

Chenard  ou  Chesnard  (Le  sieur),  avo- 
cat au  Parlement  de  Paris,  VI,  Sag, 
53o. 

CiiiÎNERii.LEs  (Prieuré  de),  dans   la  coni- 

95 


754 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


mune  du  mtime  nom  (Basses- Alpes),  V, 

37;  VI,  71.. 
Cbenedili.es  (Prieuré de).  Voir  Ch^nerilles. 
Chesne  (  André  du).  Voir  Ddchesne. 

—  (Le  R.  P.  dd),  de  l'Oratoire.  Voir  Do- 

CHESNE. 

Ghesneaii  (Jean),  V,  a64. 
Chevalier  (Chanoine  Ulysse),  V,  10;  VI, 
685. 

—  (Président),  à  Paris,  VI,  56. 
Chevallier  (Le  sieur),  VI,  i53,  386. 
Chiarahonti.  Voir  Claramontids. 
Chifflet  (Famille),  V,  608. 

—  (Jean -Jacques),  médecin-antiquaire. 
IV,  ao5,  aa5;  V,  v,  vi,  398,  /19a,  AgS. 
58a,  608. 

—  (Philippe),  V,  T,  VI. 

—  (Claude-Nicolas),  V,  608. 
Childéric,  roi  de  France,  IV,  307. 
GHmB(La)  [Asie],  V,  69,  ^5,  85,  118. 

307,  389,  458;  VI,  675,  680. 
Chio',  Uedela  mer  Egée,  VI,  576. 
Cboisedl  (Charles  de),  marquis  de  Praslin, 

maréchal  de  France,  VI,  385. 
Cborier  (Nicolas),  IV,  5o. 
Chodcab  (M""),  graveur,  VI,  696. 
Christolet,  VI,  Il  II. 

ClACON,     ClACONE,     CuCCONIUS     (AlphoUSc), 

Dominicain   espagnol,    V,    591,    59a. 
595,  645,  699. 

—  (Pierre),  chanoine  de  Sëville,  V,  59a. 
CicÉRON.lV,  180,  448:  V,  680. 
CiGONGNE  (Armand),  bibliophile,  V,  43 1. 
CiMiEz,  colline  qui  domine  Nice,  VI,  63a. 

—  (Notre-Dame  de),  VI,  632. 

CioTAT  (La)  [Bouches-du-Rhône],  IV.  a6, 

a8. 
CiRON  ouCybon  (Innocent  de),  chancelier  de 

l'Université  de  Toulouse,  V,  127.  128, 

i52, 160. 


CiRON  (De),  avocat  généi-al  au  Parlement 
de  Toulouse ,  frère  du  précédent,  V,  i5a. 

Givita-Vecchia  (Italie),  IV,  62,  67,  ti5; 
V,  173,  873,  698,  7o5,  716,  720, 
721,  723,  736,  767;  VI,  i33,  309, 
3i6. 

Clair  (Saint-).  Voir  Saint^lair. 

Claire  (Sainte-).  Voir  Sainte-Ci.aire. 

Clapiers  (Jean-François),  seigneui- de Vau- 
venargues,  VI,  329. 

—  (  Anne-Seguiran ,  femme  de  Jean-Fran- 
çois), VI,  239-231,  a4y,  261,  265, 
326,343. 

Clappier,  juge  d'Aups,  VI,  i65,  191. 
Clarahoktiijs    (Scipio),    IV,    388,    4o3, 

470,  545. 
Clarbt  (Balthazac),  apothicaire  d'Aix,  IV, 

571. 

—  (François  de),  archidiacre  d'Arles,  V, 
438. 

—  (De),  de  Toulouse,  VI,  91. 
Claude,   Claudils  (Empereur),    V,   5o6, 

539,  584,  663,  673,  681,  688,  700, 
71 4. 

—  (Princesse),  de  la  maison  de  Lorraine. 
Voir  Lorraine. 

—  valet  de  PeirescV,  30;  VI,  38o,  4i8, 
424. 

Gladsel  (M"*  de),  fille  du  jurisconsulte  Pa- 
cins,  V,  a4a,  243. 

Clave(De),IV,  479. 

CLAviDs(LeP.),  IV,  354. 

Clémeut  (Saint),  pape.  Voir  Saint  Cla- 
ment. 

—  d'Aleïandrie,  V,  3j6,  4o8. 

—  VII,  pape,  V,  357. 

Cleohedes,    mathématicien   et   astronome 
grec,  IV,  177,  178,  179.  180;  V,  21 4. 
Cleopatras,  IV,  79;  V,  393. 
Clerac  ou  Cletbac  (De),  saa.  aa3,  aa6. 


'  Peiresc  écrit  Cio. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


755 


(]lebmont  (doUège  (k),  h  Paris,  VI,  i33, 

—  (Hardouin  de),  seigneur  de  Saint- 
Georges,  V,  53 1. 

Glermont-Ganneao,  membre  de  i'inslitul, 

V,  395. 

Glihachds,  Climaqoe,  Clihax  (Saint),  V, 

566,  570, 577. 
Cloche,  religieux  de  l'abbaye    de  Sainl- 

Faron,Vl,688. 
Clôt  (François),  appelé  aussi  Merindol, 

messager  d'Avignon,  V,  718. 
Gloyseault  (de  l'Oratoire),  IV,  a  a  6. 
Clomanc,    seigneurie,   arrondissement    de 

Digne,  VI,  713. 

—  (Seigneur  de).  Voir  Perier  (Julien). 
CLUîiY  (Hôtel  de),  à  Paris,  IV,  48o;  VI, 

698. 

—  (Ordre  de),  VI,  77. 

—  (Abbaye  de),  VI,  670. 
Closids.  Voir  L'Ecldse. 

Cluverius,  Gluvier  (Philippe),  V,  aôg, 
33o,  377,  4o4,  liio. 

Goberger  (Venceslas),  peintre  flamand,  V, 
685,  693. 

GocYNEs,  mathématicien  anglais,  VI,  685. 

GocDLA  (Le  sieur),  VI,  4a3. 

GoDiNns,  V,  376,  377. 

GoDDB,  receveur,  IV,  htio,  5 18. 

GoËFFETEAD  (Nicolas),  VI,  78,  307,  697. 

GoEFFiER  OU  CoiFFiER.  Voir  Effiat  (Mar- 
quis d'). 

C0ELID8,  IV,  180. 

GoGOLiN  (Terre  de),  département  du  Var, 
VI,  995. 

—  (M"°  de),  VI,  395. 

—  (Seigneur  DE  Cders-),  VI,  agS. 
GoHON  (Anthime-Denis),  évêque  deiNimes, 

VI,  6/11. 
GoiFFiKR  (La),  traiteusn  h  Paris,  VI,  170. 
CoiGNET,  mathématicien  d'Anvers,  VI,  69a. 


GoLLETEi  (Dom),  moine  à  Saint-fknoll,  V. 
58,  9a,  94,  96,  106,  laS;  VI,  «71. 

—  (Guillaume),  IV,  toa. 
GoLLn«i(Abbé),  VI,  370. 
C0LLOBR1ÈRE8  (Seigneur  de).  Voir  BotimcE 

(Antoine). 
CoLLONGUB  (Scipion  de  Foiesta),  conseiller 
au  Parlement  d'Aix,  VI,  97. 

—  (La  conseillère  de  Foresta-),  VI,  3àa. 
GoLMARS  (Basses-Alpes),   VI,  486,    494, 

496,  497,  5oo,  609. 

—  (Prieur  de),  IV,  3oa. 

GoLocci  (Ange)',évé(iuedeNocera,  IV.  91, 

110,  lag,  i3i,  i4o,  147;  V,  4o5;  VI, 

704,  714. 
Cologne  (Allemagne),  IV,  aa4;  V,  399, 

3i4;  VI,  a8,  3o5,  365,  896,  46i. 

555, 573. 
CoLOHBi  OU  CoLOMBT  (  Frauçoig  de  Cauvigiiy, 

sieur  de),  VI,  90. 
GoLOMiiis  (Paul),  V,  3 18. 
CoLOHiEz  (Raymond),  libraire  h  Toulouse, 

V,  a35,  a37. 

CoLOMA  (Famille  de),  à  Aix,  VI,  4o, 
4i. 

—  (Jean  de),  greffier  des  insinuations  ec- 
clésiastiques, VI,  4o. 

—  (  Louise  de  Pontevès ,  femme  de  Jean  de), 

VI,  90. 

—  (François  de),  avocat  h  Aix,  fils  des 
précédents,  VI,  4o,  4i,  43,  54,  09, 
179,  195,  387,  389,  344,  346,  353. 

—  (Catherine  de  Riilfi,  femme  de  Fran- 
çois de),  VI,  4o. 

—  (Pierre- Joseph  de),  avocat  général  au 
Parlement  de  Provence,  VI,  4i. 

—  (Un  sieur  de),  indéterminé,  VI,  4 a 6. 
CoLONNA  (Jérôme),  cardinal,  V,  367. 
CoLT  OU  GoLZ  (Jems),  collectionneur  ar»- 

glais,  VI,  675,  O90. 


Peiresc  l'appelle  Angelut  Colotiut, 


90. 


756 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


CoLDMSA  (Pierre).  Voir  Galatinds. 
CoLVENER  (Georges),  de  Louvain,  IV,  198. 
CoLviLLE    (David),    Coi-viLLcs,    V,    983. 

28i. 
Combe  (Jean  de),  auteur  de  l'Hydrologie , 

VI,  706. 
CoMBEFis  (François),  Dominicain,  IV,  3o6. 
CoMBBBLAN  (Lord),  ambassadeur  d'Angle- 
terre en  France,  VI,  696. 
GouBiÈREs(Le  sieur),  VI,  ihù. 
Côme',  en  Lombardie,  VI,  699. 
CoMMANDii»,  CoMMANDiNDs  (  Frédéric) ,  d' Ur- 

bin,  VI,/i67;  V,  i9/l. 
CoHMBLiN  ou  CoHBLiN  ,  à  Amsterdam ,  VI , 

680. 
CoHUODE,  CoMHODCs  (Empereur),  V,  5o3, 

5o6,  5o6,  5i5,  519,  590,  593,  595, 

533,  536,  541. 
CoMNÈN'E  (Anne),  V,  Wy,  /i53,  /i63. 

CoMPAOSI  ou  COMPAGNO  (Ludovico),    ColicC- 

lionneur,  V,  5oo,  519,  59i,  594, 596. 

598,530,539-534,536,679,689. 

701,  754. 
CoMPAi.ii  (Le  sieur),  V,  611,  619.  709. 

7/18,775,785,795. 
CoMPiiiGNE    (Oise),   V,    94:  VI,  Sg,  49, 

694. 
CoMTAT  Venaissin,  IV,  3;  V,  45:  VI,  m. 
CoNBÉ  (Henri  II  de  Bourbon,  prince  de), 

IV,  19,  90,  66,  359:  VI,  894,  65o. 

—  (Princesse  de),  VI,  384. 
CoNDOM  (Gers),  V,  i86,  199. 

CoNECA  (Giorgio),  de  la  maison  du  cardi- 
nal Fr.  Bai'berini,  VI,  147. 

CoNNiNGTON  (Angleterre,  comté  d'IIunling- 
don),  VI,  674. 

—  (Sieur  de).  Voir  Cotton. 
CosQi'ES  (Aveyron),  V,  94o. 

—  (Jean  de),  archidiacre  de  Bodez,  \, 
964. 


CoNQDES  (Le  p.  Gabriel  de),  frère  du  précé- 
dent, V,  904. 

CoNRARD  (Jean),  marchand,  VI,  671. 

GossTA>s  (Le  sieur),  V,  910;  VI,  476. 

— ,  frère  du  précédent,  VI,  476. 

— ,  consul  de  Marseille,  peut-élre  un  des 
deux  précédents,  VI,  094. 

— ,  CoNSTAMTiDs ,  fils  dc  Constantin  le  Gi-and , 

IV,  68:  V,  967,  455;  VI,  679. 
C0H8TANIIN  LE  Grand  (Empereur),  IV,  68: 

V,  3lO;  VI,  999. 

—  PoRPHïHOGÉFciîTE  (Emj>ereur),  I\  ,  SgS: 
V,  95 1,  a53,954,  956,  957,  371,  290, 
996,  4o3,  790:  VI.  3oo,  699. 

—  (Antoine),  médecin  provençal,  IV,  191. 
194,  910,  359,  36o,  36i. 

—  (Michel),  IV,  3i6,  39o,  395,  396. 
CoNSTAJiTiNOPLE  (Turquie), IV,  34,  70,80, 

89,947,  949,  383:  V,  964,  971,  3o9, 
3i8,  35o,  35i,  359-361,  364,  374, 
38o,  4o6.  599,  595;  VI,  ii5,  499, 
576. 

CoBSTAXTiNOPOLiTAnos  (Joannes),  V,  594. 

CoNTiM  (Francesco),  mécanicien,  V,  487. 

CoNTv  (Princesse  de),  VI,  934. 

Gop  (Wattere),  à  Londres,  VI,  676, 
690. 

Copernic  (Nicolas),  1\,  188,  901,  959, 
354;  V,  394,  443:  VI,  364. 

GoQCiLLAT,  avocat  à  Aix,  VI,  i53. 

Corberan  (Simon),  relieur  de  Peiresc,  IV, 
9,  3,  99,  3o6,  307,  3io,  3i3,  3i6, 
317,  390.  397,  333,  349,343,  354, 
379,389,  388,  389,  394,  390,  397, 
3()9,  407,  409,  4io,  4i6,  417,  490, 
499,  493,  494, 495,  499,  43o,  43t. 
439,  45i,  459, 46o.  463,  475,  569, 
6o4,  6o5:  V,  70,  71.  790;  VI,  vi, 
34o,  363,  38i,  438,  5o4,  539,  54o, 
579,  573.  649,  653. 


Pcircsc  écrit  Como. 


DES  TOMES  IV  A  VI 

GoRBERAN  (Guillaume),  relieur  parisien ,  [)ère 

du  précédent,  VI,  /i38,  5o/i. 
GoRBiÈREs  '  (Terre  de),  en  Provence,  VI, 
1 65,  700. 

—  (  Honoré  de  (]orioi,is-).  — Voir  Goriolis. 

—  (Baron  de).  —  Voir  Gomolis  (Lau- 
rent). 

Gordes  (Jean  de),  abbé  de  Mausnc^  IV, 

33i,  373,377,389,  562;  VI,  556. 
GoRDiER   (Le    p.   Balthasar),   Jésuite,   V, 

35i. 
GoRi,  près  de  Velletri  (Italie),  IV,  i33, 

i4a;  V,  439,  It&o,  761,  763,  771. 
GoROTHE  (Grèce),  V,  555,  56i. 
CoHio'  (Bernardin),  historien,  VI,  599. 
GoRioLis  ou  CoRRioLis   (Faniillc  de),   VI, 

707. 

—  (Laurent),  président  au  Parlement  de 
Provence,  VI,  76,  i34,  338,  876, 
49/1-/496, /198,  569,  563. 

—  (Honoré  de),  seigneur  de  Gorbières, 
.  VI,  i65,  569,  700,  792. 

—  Elisabeth  ou  Isabeau  de  Villeneuve- 
Espinousc,  femme  d'Honoré  de),  V 1 , 1 65. 
569,  799. 

fiiMAYE  (Famille  de),  VI,  i65. 

—  (Honoré  de),  VI,  i65. 

—  (Dr),  sieur  de  Limaye,  premier  consul 
d'Aix,   père   du   précédent,   VI,    i65. 

.  /thli. 

—  (Antoine),  seigneur  d'Autane,  VI, 
706. 

—  (  Rapheline  Gastinel ,  femme  d'Antoine  ) , 
VI,  706. 

—  (Madeleine  de).  —  Voii-  MiLUERBi: 
(M-  de). 

—  (Pierre  de),  marquis  d'Espinouse),  IV, 
4oi. 

-1 — EspiNousE  (Famille aciuelle  de), h  Mar- 
seille, IV,  4oi;  VI,  729. 


757 

CoRiOLis(  Laurent),  baron  de  Gorbières,  pré- 
sident au  Parlement  d'Ain,  VI,  970, 
971,  43a,  493,  791. 

—  (Louise  de  Piolenc,  présidente  Dg), 
femme  du  |)récédcnl,  VI,  455,  791. 

—  (Jean-Louis  de),  seigneur  de  la  Bas- 
tide dos  Jomdans  et  de  Limaye,  premier 
consul  d'Aix,  VI,  970,  987,  791. 

—  (  Honoré) ,  baron  de  Corbière» ,  VI ,  7 1 7. 

—  (Isabeau  de  Villeneuve,  femme  d'Ho- 
noré), VI,  717. 

(ioRMis  (De).  Voir  Decormis. 

GoRNARius  (Janus),  médecin  allemand,  V, 

955,  390. 
GoRNEiLUAN    (Bcroardin    de),    évéque    de 

Rodez,  V,  937,  94o,  969,  965,  970, 

989,  4o8,  4i9,  417,  499,  43 1  ;  VI, 

190. 

—  (François  de),  évêque  de  Rodez,  V, 
969. 

—  (Jacques  de),  évé<pie  de  Rodez,  V, 
969. 

GoRM  (Le  sieur),  bourgeois  de  Bordeaux 
eu  la  paroisse  de  Saint-Pierre,  V,  91 4. 
GoRREGiA  (Le  sieur),  VI,  199,  199. 
GoRSE,  VI,  199,  999. 
GoRSÈGOE.  Voir  Gorse. 

GOSMUS  INDICOPLEUSTE,  V,  368. 

(^osTE  (François),  VI,  790. 

—  (Anne  de  Dolle,  femme  de  François), 
VI,  790. 

—  (Honoré),  (ils  des  précédents,  lieute- 
nant pai'ticulier  en  la  sénéchaussée  au 
siège  d'Aix,  VI,  368,  720. 

—  (Marguerite  d'Audibert,  femme  d'Ho- 
noré), VI,  790. 

GosTBRUiS  (Henricus),  protonolaire ,  collec- 
tionneur flamand,  VI,  686,  699. 

GoTKi.oN  (Le  sieur),  principal  du  Collège 
d'Aix,V,  94;  Vl,7ii. 


'   Pciresc  étril  CoarbiénM.  —  '  Peiresc  l'appelle  parfois  Des  Cordet.  —  '  Pclresc  écrit  /«  Como, 


758 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


CoTicMc(Var),lV,  486,/i87. 
CoTiGNON,  père  et  fils,  IV,  476. 
CoTRON  (Le  sieur),  avocat  à  Marseille,  VI, 

61,  65,  75, a4i,  9^7,  a6o,  967,  289, 

341,345,374. 
Cotte   (Gnillem),  prieur  des  Cannes  de 

Nice,  V,  611,  6i5,63a. 
— ,  messager  de  Grasse,  Vt,  49. 
GoTTON  (Robert),  sieur  de  Connincton,  V, 

969,  469;  VI,  674,  690. 

—  (Thomas),    père   du    précëdent,    VI, 
674. 

—  (LeP.  Pierre),  VI,  140,437. 
CoocHEs-LKs-MiNES  (chef-lieu  de  canton  de 

Saône-et-Loire),  VI,  669. 
CoDLONGUB  (Conseiller  de),  IV,  875. 
CoDRANT  (M"),  li  Paris,  VI,  696. 

CoDRBlÈBES.  Voir  GoRBlèRRS. 

Courbons  (Basses-Alpes),  section  de  la  com- 
mune de  Digne,  IV,  337;  VI,  707. 
CoDBMEs  (Le  siem*  de),  IV,  79;  VI,  385. 

—  (Le  neveu  du  sieur  de),  IV,  79,  73. 

—  (M"'    de),    cousine  de    Peiresc,    VI, 
359 

CouRNEs  Sairt-Martiji  (I>^   sieur  J)e),  VI, 

934. 
CocRSAN  (Abbé  de),  V,  167,  168. 
Godht  (Le  sieur),  VI,  3i,  35,  5i,  899, 

594. 

—  (Gaspard),    frère   du    précédent,  VI, 
35,  475, 599. 

Courtenay  (Maison  de  Bourbon-),  VI,  389. 
GoDsm  (Victor).  Sa  bibliothèque,  h  la  Sor- 

bonne,  IV,  9  44,  3o9. 
CoDSTANCES  (Abbé  de),  V,  58i. 
CocTRAs  (Gironde),  IV,  596. 
Cramoisy  (Sébastien),  libraii-e  à  Paris,  IV, 

159,  189,  238,  957;  V,  a88,  3oo; 

VI,  VI,  38,  5o,  io3,  166,  911. 
Cbasso  (Nicolas),  VI,  463. 


Cr^onb  (Italie),  VI,  61 4. 

Cremonim  (César),  IV,  90. 

Cremonois  (Le)  [Italie],  VI,  6i3. 

Cbepdsu  (Famille),  V,  761. 

Cr^ODY  (Charles,  maréchal  de  Blaucheibrt 
de)  ,  prince  de  Poix ,  duc  de  Lesdigiiières , 
IV,  89,  84,  9a,  ao8,  389,  3i9,  317, 
3i8,  356,  391,  398,  399,  4io;  V, 
i56,  397,  899,  4ii,  64o,  643,  645, 
660,  674,  676,  698,  7o5;  VI,  3i, 
4o-43,  49,  5o,  63,  64,  80,  9a,  i3o, 
3a9,  898,  389 ,  344,  878,  407,  490, 
491,  499,  558,  069,  591,  619,  6i4, 
6i5,  689. 

—  (Françoise,  Bonne  de  Lesdiguières , 
femme  de  Charles  de),  IV,  i84:  V,  9  35; 
VI,  VI,  68,  66,  91,  98, 190,  i3o,  i4o, 
i43, 16a,  a6i,  990,  583,  591, 619, 
6i5. 

—  (Charles  de),  seigneur  de  Canaples, 
VI,  591. 

Croce  (Benedetto),.érudit  napoUtain,  VI, 

686. 
Cboiï  (Abbaye,  terre,  sieurs  de  Sainte-). 

Voir  Sainte-(^roiï. 
Chose  (Le  sieur),  VI,  5o6. 
Crotone  (Grande-Grèce),  V,  519. 
Cboy  (Prince  de).  Voir  Abschot. 
CcBitBEs(M-DE),VI,48a. 
Cdebs  (Var),  IV,  7,  18,  697;  VI.  479, 

600. 

—  (Famille  de),  VI,  996. 

Ci'GES,  ou  Cdjes,  ou  Cdjis  (Le  sieui'  de), 
VI,  419,  497',  439,434,  458,  479, 
5o9,  570,  578, 599. 

Cdgis  (Le  sieur),  d'Ières,  VI,  878. 

CcjAs,  V,  467,  468. 

CcjES,  commune  des  Bouches -du -Rhône 
(canton  d'Aubagne),  V,  6o3;  VI,  619. 

—  (Commandeur  de),  VI,  566. 


Appelé  là  de  Cujiù. 


DES  TOMES  IV  A  VI 

CuNDiER  (Louis),  graveur,  IV,  'dttb. 

—  (Madeleine  MareU,  femme  de  Louis), 
IV,  3/i5. 

—  (Jean-Claude),  graveur,  fils  des  précé- 
dents, IV,  345. 

—  (Jacques),  graveur,  fils  des  précédents, 
IV,  345. 

—  (B.),  graveui-,  fils  des  précédents,  IV, 
345. 

—  (Jacques  II),  fils  de  Jean-Claude,  IV, 
345. 


759 


CUPIDON.V,  505,516,796,737,  736,761. 

CuYNET(Piprre),  V,  588,  589. 

CïBBLB,  V,  500,  519. 
CvNKAS,  IV,  180. 

CïPRK(îlede),  V,  445. 

—  (Roi  de).  Voir  Savoie  (Duc  de). 

Ctriacos  (Le  P.).  Voir  Sciotto. 

Cyrille   Lucar,  patiiarche  rie  Constanti- 

nople,  IV,  89. 
Cyrille  (Saint).  Voir  Saint  Cyrille. 
CYziQOE(Asie  Mineure),  V,  768. 


D 


Dacan  ou  Dealcan  (Pays  de)  [ Inde] ,  V,  1 63. 
Dacia,  Dacie,  province  romaine,  aujour- 
d'hui Hongrie,  Roumauie,  V,  5 00, 5 06. 
Dacquet  (Le  sieur),  et  non  Dacqdel,VI, 

i33, 166, ao5. 
Daffis  (Guillaume),  premier  président  au 

Parlement  de  Bordeaux,  V,  an. 
—  (Jean),  second  président  du  Parlement 

de  Bordeaux,  fils  du  précédent,  V,  au. 
Oaillon  (Gaspard  de  ) ,  évêque  d'Agen ,  puis 

archevêque  d'Albi,  V,  169,  429. 
Dalechamp  (Jacques),  VI,  5i9. 
Dalle,  patron  de  barque,  V,  720,  727. 
Damas  (Syrie),  IV,  i48;  V,  88,5o6,633. 
Damascencs    (Nicolaus).  Voir   Nicolas    de 

Damas. 
Dambron  (Le  sieur),  VI,  189. 
Damien  de  Larisse,  V,  4oo. 
Damin,  avociit  à  Orléans,  VI,  696. 
Daneau  (Lambert),  Lambertos  Dan«os,  V, 

977. 
Danemarck,  IV,  a45;  V,  989. 
Danfrie,  horioger  et  mathématicien  à  Paris, 

VI,  695. 
Daniel  (Arnaud),  troubadour,  VI,  686. 


Danmabtin  ou  Demmartin,  marchand,  VI, 

609 ,  607,  608. 
Dantel  (Le  sieur),  VI,  89. 
Dardène  (Le  sieur),  VI,  4j6. 
Darmarius'  (Andréas),  IV,  u3, 167,  178. 
Darnal  (Jean),  continuateur  de  la  Ckro- 

nique  bourdeloise,  V,  91 3. 
Dasipodids  (Conrad),  V,  47». 
Dadnol'  (Pierre-Claude-François),  membriî 

de  l'Institut,  IV,  179. 
Daophiné,  IV,  66,  67,  83,  984,  996, 

397;  V,  333,  35o,  758:  VI,  81,  lao. 

a86,  390,  39a,  498,  447,  48i,  533, 

697. 
Dadriac  père,  VI,  901. 

—  fils,  VI,  90  1. 

Dadsqdb  (Le  chanoine  Claude),  IV,  349, 

35o. 
David  (Le  roi),  IV,  94;  VI,  689. 

—  (Ktienne),  imprimeur  d'Aix,  IV,  16: 
VI,  594,  635. 

Dax'  (landes),  IV,  10,  5i9,  5i3. 
Deaoeant  (Guiscai'd),  premier  président  de 

la  Chambre  des  comptes  de  Grenoble, 

VI,  584,  619. 


Peiresc  l'appelle  uoe  foi»  Darmarin.  —  '  Peiresc  écrit  Aqt. 


7G0 


TABLE  ALP 


Deagon,  pi-obablement  le  même  que  Dea- 

GEANT. 

Decormis  (Pierre),  seigneur  de  Beaurecueii, 
Roqueshanles,  etc.,  avocat  génëral  an 
Parlement  de  Provence,  IV,  53o;  VI, 
3/16,3/18,  4i3,  446,  450,  451,  48o, 
5o6,  537,  594. 

—  (Antoinette  Fabry  de  Fabrègues ,  femme 
de  Pierre),  IV,  53o;  VI,  595. 

—  (Louis),  seigneur  de  Beaurecueii,  Ro- 
queshanles, marquis  de  Brabançon ,  avo- 
cat général,  puis  président  au  Parlement 
de  Provence,  fils  des  précédents,  IV, 
53o. 

—  (Maiùe  Cadenet  de  I^amanon,  femme  de 
Louis),  IV,  53o. 

Dedoxs  (Pierre),  coseigneur  d'Islres,  IV, 
5io. 

—  (Diane  Arbaud  de  Rognac,  femme  de), 
IV,  5io. 

—  (  Madeleine) ,  fille  des  précédents ,  épouse 
de  François  Saint-Marc.  Voir  Sai\t-Mabc. 

Deegbroot  (Laurens),  à  Gand,  VI,  687, 
699. 

Delft'  (Hollande),  IV,  ai5,  aa4,  4t3. 

Delisle  (Lëopold),  membre  de  l'Institut, 
IV,  16,  lag,  556,  Sga  ;  V,  m,  iv,  1, 
10,  48,  69,  64,  88,  118,  a3i,  a66, 
43i,  449;  VI,  49,  71,  7a,  76,  89, 
34o,  356,  363,  55o. 

Delphes  (Grèce),  V,  379,  590. 

Delpit  (Jules),  VI,  190,  371,564. 

Del  Pré  (Laurens),  à  Mons  (Pays-Bas), 
VI,  693. 

DELRio(LeP.  A.),  V,  4. 

Dembadlt  (Le  sieur),  VI,  io4. 

Demetrics  Alabaldds,  V,  4o5. 

—  (Emmanuel),  collectionneui"  anglais, 
VI,  675,  690. 

Démosthème  ,  IV,  465. 


HABETIQUE 

DESENNE(LeP.),  IV,  958. 

Denis  (Saint-).  Voir  Saixt-Dems. 

DeSYS  de  BrZANCE,   DiONYSIOS   BrZAXTIUS,  V, 

987,  94o,  94i,  961,  965,  a66,967, 
970,  977,  989,  983,  985,  377,  402, 
4o8,  4i9,  499,  43o. 

—  d'Halicarnasse,  V,  a4i,  aSi,  aoa. 

—  LE  Petit,  V,  a9o. 

Deodati  (Elle),  avocat  et  collectionneur  à 

Paris,  VI,  698. 
Descartes  (René),  IV,  a43. 
Descrignolle.  Voir  Scragnole. 
Desdiguières  (Hôtel).  Voir  Lesdigcièbes. 

—  (Connétable).  Voir  Lesdigoières. 

Des  Essarts  (Charlotte),  comtesse  de  Ro- 

morantin,  VI,  a 47,  635. 
Des  Haïes,  baron  de  Gormenin',  V,  974; 

VI,  497. 
Desidery  (Le  sieur),  VI,  569. 
Des  Landes  ou  Deslanoes  (Le  P.),  IV,  160, 

161. 
Des  Loges  (Le  président),  VI,  357. 
Des  Noedds', collectionneui-  parisien,  V,  77, 

79,  109,  195,  199,  i49,  147,  i48, 

i54,  157,  61 3;  VI,  i58,  910,  69g.- 
Despiote.  Voir  Espiotz  (D'). 
Desplans  (Esprit  .\llard,  sieur),  VI,  379, 

533,  790. 
Des  Portes  (Marquis),  VI,  44 1.  Voir  Bd- 

DOS. 

Desportes  (I>e  sieur),  VI,  436. 

—  (Philippe),  abbé  de  Josaphat,  VI,  56 1, 
694. 

Desrey  (Pierre),  traducteur  de  Robert  Ga- 

gHin,VI,  5o4. 
Dexippe,  \,  356. 
Dezeijieris  (  R.  ) ,  correspondant  de  l'Institut , 

V,  187,  9i3,  9i4. 
Diane  chasseresse,  V,  33 1,  798. 

—  d'Éphèse,  V,  V,  4oo,  519,  707,  749. 


'  Gassendi  l'appelle  DelpLe.  —  '  Peiresc  écrit  Cormetmia.  —  ^  Peiresc  ëcril  parfois  d'E$neux. 


DES  TOMES 

Diane  Mammosa,  V,  hh-]. 

Dictionnaire     des    amateiks    kraxçais    dd 

Wll'  SIÈCLE.  Voir  lîONNAFFÉ  (  IvIlIlOlul). 

DES  ANONVMES  ET  PSEUDONYMES  DE  LA  COM- 
PAGNIE DE  Jiisus,  ])ar  le  père  C.  Somrnei- 
vogel,  IV,  197;  VI,  387. 

GÉNÉRAL     DE    LA    LANGUE    FRANÇAISE,    par 

MM.  Ilatzfeld,  Darniesleler  et  Thomas, 

IV,  570;  V,  438,  /i78;  VI,  n,  973, 

35o,  60g,  698. 
DiDYME,  DiDïMus,  IV,  3o8;  V,  376. 
DiEii  (li'abhé),  chanoine  de  Notre-Dame  de 

Paris,  VI,  Sag. 
— ,  horloger  et  malhdmaticicii ,  h   Paris, 

VI,  6g6. 
Digne  (Basses- Alpes),  IV,  8),  177  à  la  fin 

du  volume;   V,   i54,    160,   97^;   VI, 

368,  63o,  707,  709. 

—  (Evoque  de).  Voir  Bologne  (De). 
DiGNOLY  (Le  sieur),  VI,  609. 

Dijon  (Gôle-d'Or),  IV,  i5/),  i56,  167, 
966;  V,  89,  116;  VI,  116,  908,  ago, 
43o,  599. 

Diw  (P.),  IV,  393. 

DioDATi  '  (Élie),  IV,  i8(5,  aaa,  9  3/i, 
aSg,  337,  338,  3i3,  3i6,  366,  367, 
399,  /lo6,/iig, /45i,  .'i58,  46i,  466, 
477,  .5o9,  5o6,  507,  5o8,  5i8,  56g, 
576;  VI,  698,  709. 

DioDORE  de  Sicile,  V,  aSi,  969,  394. 

—  DE  Tarse,  Tarsensis,  V,  986,  3o6. 
Diogène  de  Laërce,  IV,  917,  918,  964, 

965,  968,  969,  448,  456,  457;  V, 

970. 
Dion  Gassius,  V,    a4i,  95 1,  9g5,  3a4, 

395, 33o. 
Dion  Ciirysostojie,  IV,  385. 
DioscoRiDE,  IV,  79,  i48,  574. 
Dise  (Le  sieur),  VI,  3. 
DoMiMs    (Marc- Antoine    de),  t!vêquc   de 


IV  A  VI. 


761 


Segni,  jiuis  archevêque  de  Spalalro,  VJ, 

VI.  8g,  555. 
Domitia,  V,  Sig,  598. 
DoMiTiEX,  empereur,  V,  5o6,  533,  536, 

707. 

DONAME  (M""   de),   VI,   976. 

Dom  ou  DoNY  (J.-B.),  IV,  61,  ii4.  i9i, 
i34,  i43,  149,  171;  V.  375.  485, 
593,  710,  770,  778,  780,  810;  V, 
V,  988,  375,  43i,  485,  710,  715, 
770,  778,  780,  810:  VI,  VI,  147, 
997,  3oi,  3o4,  3o8,  317,  347,  358, 
4oi,  56g. 

—  (Alessandro),  V,  588. 

—  (Sylvio),  V,  689. 

—  (Frère  iiuh-lcrminé  du  cavalier  J.-B.), 

VI.  357. 

—  d'Attichv  (Louis,  évéque  de  Riez),  V, 
«74,  997;  VT,  997,  719. 

DoNQDER,  marchand  et  collectionneur  h  An- 
vers, VI,  684,  691. 

DoRDOGNA  (Dom  Stepliano  m).  V,  997. 

Dordreciit  (Hollande),  IV,  901. 

Dorez  (Léon),  archivisic  iwlwgraphe, 
iiionibi'e  de  l'Ecole  française  de  lloine, 

V,  3oi:  VT,674,676. 
DoRiA  (Le  prince),  IV,  335. 

—  (Lazarin),  seigneur  de  Satournon,  VI, 
.399,  338,  390,  3gi,  4o8,  409,  ia8, 
48o,  5a6,  718,  790. 

—  (Blanche  de  Félix,  femme  de  Lazarin), 

VI,  95o,  95i,  319,  36o,  4i6,  718, 
790,  791. 

—  (Biaise),  premier  consul  de  Marseille, 
père  de  Lazarin ,  Vi ,  718. 

—  (Marguerite  de  Rizzo  [ou  Rizzi,  ou 
Rixi],  femme  de  Biaise),  VI,  718. 

—  (Marguerite),  sœur  de  Lazarin,  femme 
de  Melchior  Thomas,  seigneur  du  Val 
Dardenne,  VI,  718. 


Appelé  parfois  Deodati. 


«.>6 


762 


TABLE  ALPHABETIQUE 


DoBU  (indéterminé),  VI,  829. 

—  (Joseph).  Voir  Annu. 

DoRLEANs  (Louis),  VI,  5 12. 

DoRHALius'  (Henri),  chanoine   de  Liège, 

IV,   i43,  1^7,  171,  172,  5o8,  5i6, 

817,  5a3;  V,  993  à  299,  3o3,  3o6, 

307,  3t3,  3ti,  829,  34i,  i32,  i33, 

iU,  hh&,  A52,  &53,  âSâ,  AGo,  462, 

47t. 
DoRTHKs,  docteur  en  médecine,  VI,  5oo. 
DoDAi  (Nord),  IV,  198,  202;  VI,  4i8, 

68/1,687,688,  693. 
DooAiLLE  (Le  sieur),  V,  2^0. 
DoDBLET,   religieuse  à  l'abjjaye  de  Saint- 
Denis,  VI,  694. 
— ,  collectionneur  à  Paris,  à  la  Mégisserie, 

VI,  695. 
Doi'CEOR,  libraire  à  Paris,  VI,  696. 
DoDRBEs  (Montagne  des)  [  Basses  -  Aljws  ] , 

IV.  496. 
DoDRDAN  (Seine-el-Oise),  IV,  193. 
Dragdig>an  (Var),  IV.  486,  49a;  V,  i4; 

VI,  243,  336,  34i,  689,  729. 
Drais  ou  Draix,  commune  des  Basses-Alpes, 

IV,  496. 
Drebels   (Cornélius),  IV,   495,  479;  V, 

32i;VI,  117,  i56. 
Dreix  (Le  sieur  de),  VI,  64. 
— ,  avocat  du  roi  à  la  Chambre  des  comptes , 

à  Paris,  VI,  77,  i56. 
Drouart,  libraire   à    Paris,  VI,  vi,  345, 

379,  696. 
Dbdv  ( Présidente  de),  VI,  619,  554. 
Di  Balzac  (Le  sieur),  VI,  190. 
Du  Bartas (Guillaume de Saluste ,  seigneur) , 

IV,  43;  VI,  996,  3i4,  3i8. 
Di  Bellay  (Cardinal  Jean) ,  évêque  de  Paris , 

VI,  56,  599. 
Du  Bernkt  (Joseph),  premier  président  du 

Parlement  de  Provence,  IV,  6o3,  6o4; 


V,  194-196,  198-911.  9l4,2l5,  9l6, 
917,    218,    920,    291-994,    227,    999, 

469. 
Dn  Bernet  (Mai^erite  de  Sevin,  première 
présidente),IV,  6o4;V,  901,  2o3,  9o5, 

908-910,    9l5,    917,   918,    990,    991- 
993, 996-999. 

Do  Bois.  Voir  Bosco  (Cyprien  de). 

De  BoDLAY  (Le  sieur),  VI,  493. 

Du   BoYS,  chanoine  de  Saint -Maur- des- 

Fossés,  VI,  696. 
Dd  Bray  (Toussaint),  libraire  à  Paris,  Vi, 

i83. 
Ddbreil  (Le  P.),  à  l'abbaye  de  Saint-Ger- 

main-des-Prés ,  à  Paris,  VI,  698. 
Du  Buisson  (Le  sieur),  V,  679. 
Du  Gandal  (Le  sieur),  V,  i44. 
Do  Ca>gk  (Charles  du  Fresne),  IV,  485; 

V,8i9. 
Do  Chaffadt   (Le   sieur),  de  Digne,  IV, 

928,  94o,  994,  323,  33i,  332,  333, 

335,.38o,5i4,5i8,  5a;). 
Do    Ghaillar    ou    Chrillar.    Voir    Savin 

(Pien-e). 
Dd  Chaijce  ou  Do  Chaisne  (Ix)uis),  prési- 
dent au  Parlement  de  Provence,  IV^  8; 

V,  201;  VI,  36,  53,  63,  976,  4i2. 

—  (Anne  de  Bausset,  femme  de  I^nis), 
IV,  8. 

—  (Jean-Baptiste) ,  président  au  Parlement 
de  Provence ,  fds  des  précédents ,  IV,  8 , 
48o:  V,  901;  VI,  36,  63,  4i9,  433, 
454,655. 

—  (I.azare),  président  au  Parlement  de 
Provence,  fds  de  Jean-Baptiste,  VI,  36. 

—  (Claire  de  Foresla,  femme  de  Jean- 
Baptiste),  IV,  8. 

—  (Le  sieur),  IV^  697. 

DocHAisE  (Louis),  évéque  de  Seaez,  IV, 
6o7;VI,i64, 165,535,536, 561,710. 


'•  Parfois  Dormale  et  d'Urmalc. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


763 


Dn  Chastelet  (Paul  Hay),  IV,  385,  386. 
Du  Chat,  Iraducleur  de  Galien,  IV,  8o, 

a63. 
Du  Chesne  (André),  IV,  87,  97,  111,116, 

3o8,  59a;  V,  A,  197,  155,  /i63;  VI, 

i4i,  167,  17G,  334,  395,  /i36,  5i2, 

5i3,  597,  674. 

—  (Le  r!  P.),  de  l'Oratoire,  IV,  55 1. 
Du  Coudrai  (Le  sieur),  IV,  589. 

Dd  CoDDRAY-MofiTPENsiER  (Le  marquis) ,  V, 

QOl. 

Du  Doc  (Le  P.  Fronton),  V,  969,  354, 

449,  469;  VI,  38,  939,  695. 
DuEZA  OU  DuKZK  (Jacqucs),  et  non  d'Eoze, 

nom  de  famille  du  pape  Jean  XXII ,  VI , 

708. 
Du  Fkbvre  (Le  sieur),  VI. 
Du  Ferbier,  auteur  du  (Mtholùjue  d'Estnt, 

VI,  466. 
DoHallier(M'"''),  VI,  i46. 
Dd  Hamel,  avocat  h  Paris,  VI,  699. 
DuiLLius,  IV,  i33,  i4o,  i46;  V,  46o, 

741,  761,  769,  776,  778,  779,  794, 

797- 
Du  Jardin  (Le  siéur),  VI,  691. 
DuKAS  (Jules),  VI,  695. 
Du  Lac  (Le  sieur),  VI,  447,  464,  465. 
Do  Laurens  (Andrd),  premier  médecin  de 

Henri  IV,  VI,  307. 
Do  Lieu,  agent  des  postes,  IV,  a45;  VI, 

689. 
Do  Lis  (Charles),  VI,  57,  980,  38a,  538. 
Do  Loubet  (Le  sieur),  VI,  ôao. 
Do  Loc,  officier  de  marine,  V,  198. 
Du  Mas  (Le  sieur),  VI,  67,  79,  lao,  i35, 

i59,  174,  996,  5o3,  5n,  5i3. 
— ,  fils  du  précédent,  VI,  5o3. 
DoMAY,  secrétaire  de  Peiresc,  IV,  a66. 

—  (L'ahbé),  chanoine  de  Sainte-Madeleine, 
à  Besançon,  V,  v,  696,  697,  633,  687, 
689,699,  788. 

Do  Mesnil-Aobery.  Voir  Aoberv. 


Du  MoTTBi»  (Le  sieur),  VI,  ôgS. 

Du  Moulin  (Joachim),  controversiste  |)i-o- 
lestanl,  VI,  463,  5o3. 

DoMouRiKZ  (Général),  VI,  718. 

Do  MoosTiER  (Daniel),  peintre,  V,  137: 
VI,  VI,  166,  170,  17a,  199,  983, 
678,  696. 

Du  Moï  (Le  sieur),  VI,  456,  655. 

DuNKERQDE  (Nord),  VI,  6l3. 

Do  Paz  (Le  P.  Augustin),  généalogiste  bre- 
ton, VI,  5 1  a. 

Do  PÉBiER  (Famille),  h  Aix,  IV,  10;  V, 
708. 

—  (François),  archéologue,  IV,  10,  19a; 

V,  708;  VI,  907. 

—  (Laurent),  VI,  718. 

—  (Louise  Ai|)héran,  seconde  femme  de 
Laurent),  VI,  718. 

—  (Claude),  iHs  de  Laurent  et  de  Louise, 

VI,  718. 

—  (Scipion),  avocat,  puis  conseiller  au 
Parlement  de  Provence,  fils  du  précé- 
dent, IV,  10,  193,  471;  V,  aog;  VI, 
907,  5a8,599,  545,  668,718. 

—  (Julien),  seigneur  de  Clumant,  con- 
seiller au  Parlement  d'Aix ,  puis  doyen , 
VI,  97,  907,  545,  569. 

—  (N...),  juge  de  Lambesc,  VI,  9a7, 
a99-a83,  335,  986,  a4a-944,  347, 
aôa,  954-a56,  36a,  491. 

— ,  neveu  du  précédent,  avocat,  VI,  aSi, 
98a. 

—  (indétei-miné),  VI,  37,  179,  397, 
875. 

Du  Perron  (Cardinal  Jacques  Davy),  V, 
361;  VI,   116,   i83,  i34,  167,  808. 

—  (Jacques),  évoque  d'Angoulême,  neveu 
du  précédent,  V,  361;  M,  116. 

Du  Pin  (Le  sieur).  VI,  688. 

Du  Plessis,  soigneur  de  Richelieu,  IV,  187. 

—  (Philippe  de  Moriiay,  seigneur),  IV, 
187. 

96. 


lOi 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Du  Phé,  graveur  h  Paris,  VI,  696. 
Do  Pdget  (Jacques),  seigneur  de  Fuveau, 
VI,  180. 

—  (Catherine  de  Rochas  d'Aigiun ,  femme 
de  Jacques),  VI,  180. 

—  (  N . . .  ) ,  conseiller  au  Parlement  d' Aix , 
descendant  des  précëdenls,  VI,  180, 
358,  36a. 

Du  PoY  (Dom  Clirislophe),  IV,  65,  92, 
107,  ait,  121,  i5q,  168,  171,  204; 
V,  16a,  i64,  25îi,  322,  349,  36o. 
375,  382,  iaa,  495. 

—  (Messieurs),  c'est-à-dire  Pierre  et  Jac- 
ques, IV,  86,  88,  99,  127,  9o4,  21 4, 
233,  a34,  238;  V,  48,  60,  89,  ii4, 
i39, 139,  949,  963,  3i4,  36o, 422, 
475,  6o5;  VI,  110,  660,  698. 

—  (Pierre),   seul,  IV,   128,    199,  i3i, 

169,   l85,    193,    208,  909,  920,    23l, 

939,  935-237,  245,  966-968,  973, 
987,  3i8,  363,  379,  896,  397,  491  ; 

V,  48, 1 14,  1 15,  117, 122,  197,  i33, 
i43,  i44,  160,  245,  946,  349,  359, 
4i8,  422,  453;  VI,  63,  77,  93,  96, 
i64,  169,  191,  985,  3i8,  334,  359, 
363,  364,  394,  429,  434,  436,  438, 
46i,463,  479,  608,  689. 

—  (Jacques),  prieur  de  Saint-Sauveur, 
seul,  IV,  128.  iSg,  161,  169,  173; 

VI,  659. 

—  (Collection),  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, IV,  938. 

—  (Le  sieur),  intendant  de  la  maison  de 
M.  deCréqui,  IV,  398. 

—  (Ernest),  inspecteur  gënëral  de  l'in- 
struction publique,  IV,  190. 

DoRANCE  (La),  VI,  3o5. 

Durand,  expéditionnaire  à  Rome,  VI,  4oi. 

— ,  potier  et  mouleur,  à  Paris,  M,  696. 

—  .ouDuR*ST,  ou  Duba:«ti(J.-B.),  seigneur 


de  Bonrecueil  et  MontplaisanI ,  conseiller- 
doyen  à  la  Cour  des  comptes  d'Aix,  VI, 
95.  111,  9i3,  903,  904,  966,  974, 
995. 
DoRANDOU  Dorant  (père  du  précédent),  con- 
seiller-doyen à  la  même  cour,  VI,  91 3. 

—  (Fils  de  J.-B.),  conseiller-doyen  à  la 
même  cour,  Vf,  21 3,  296. 

Durami-h-Calade  (Les),  descendants  des 
précédents  et ,  connue  eux ,  conseillers  k 
la  Cour  des  aides  jusqu'à  la  Révolution, 
VI.  9i3. 

—  (Maurice  de),  ancien  conseiller  à  la 
Cour  d'appel  d'Aix,  VI,  995. 

DuRAzzo,  autrefois    Dyrrachiom    (Ulyrie), 

VI,5io. 
Du  Serbe   (Gharles-Salomon),   évéque  de 

Gap,  V,  174;  VI,  199,  123,  195. 
DoSoDi,  VI,  376,386. 
Do  TiL ,  |)résident  en  la  Chambre  des  comptes 

de  Paris,  IV,  85. 

—  (L'abbé),  fds  du  précédent,  IV,   85; 

V.  i64. 

Dr  TiLLBT  (Jean),  greffier  au  Parlement  de 
Paris.  V,  149;  VI,  5i9,  689. 

Do  Vair  (Guillaume),  premier  président  du 
Parlement  de  Provence,  puis  garde  des 
sceaux,  IV,  47;  V,  vi,  9,  9i5,  987; 

VI,  VI,  59,  io3,  i63,  166,  176,  211, 
919,  917,  94o,  904,  319,  397,  407, 
519,  555,  6o5,  663,  666,  670,  678, 
677,  680. 

Do  Val  (Le  P.),  prieur  de  Gultres,   V, 

166,  179,  i8d,    189,   l83,  202,  922, 

923;  VI,  118,  119,  190,  191,  9o3, 

987,  357,  476,544,  .^54,  566. 
D0VERCIEB  DE  Haoranse   (Jean),  abbé  de 

Saint-Cyran,  IV,  33i,  357,  36o,362. 
Dyrrachiou,  ville  d'Illyrie,  aujourd'hui  Do- 

razzo.  VI,  5 10. 


DES  TOMES  IV   A  VI. 


765 


Eadmëk,  Eadmeris  (Le  moine),  VI,  109, 

1 10. 
Ebenbitar.  Voir  Abdallah-Bbn-Ahmed. 
EcHARi)  (Le  1*.  Jacques),  Dominicain,  V, 

EcHELLKNSis  (Abraham),  V,  iig,  iSy. 
Edmonds,     ambassadeur    d'Angleterre    en 

Flandre,  VI,  678,  68.5,  «qq. 
Edouard  ,  roi  d'Angleterre  et  duc  de  Guyenne, 

V,  91  9. 

Edrisi,  le  géographe  de  Nubie,  ISibiensis, 

V,  378. 

Effiat  (Antoine  Coidier-Ruzé,  marquis  d'), 
maréchal  de  France,  IV,  43;  V,  6i, 
148,  341,  6i3,  7^5;  VI,  489,  558. 

—  (Marie  de  Fourcy,  maréchale  d'),V,  61; 

VI,  711. 

EfFRETIÎîRE     (U')     ou     EFFRETliiRE    (De     l' ) , 

doyen  du  grand  conseil,  VI,  486,  59 1, 
593,  569 ,  799. 

—  (De  i.'),  lils  du  précédent,  VI,  486. 
Egnatiis,  V,  376,  4oo. 

Egiii.i.es',  commune  des  Bouches-du-Rhône 
(ranlon  d'Aix  ),  VI,  666. 

—  (J.-B.  Boyero').  Voir  Bover  (J.-B. db). 
Egvpte,  IV,  i55,  960,  964,  9()5,  399, 

393,  46i,  5i9,  539;  V,  979,  4oo, 
4i3,4i5,  4i6,  436,  444.  505.574, 
606;  VI,  3oo. 

EiiiNGER  (Élie),  Elias  Eiiingerls,  bibliothé- 
caire d'Augsbourg,  V,  4i4. 

Elbe  (L'Ile  (r),EuiA,V,  78t. 

Elbene  (Alphonse   d'),  évéque  d'AIbi,  \, 

94  1,  491). 

—  (Alphonse  11  d'),  évoque  d'AIbi,  V,  43o. 


Elbene   (Barthélémy  d'),  évdquc  d'Agen, 

neveu  du  j)i-écédent,  V,  43o. 
Elbelf  (Oharles  de  Lorraine,  duc  d'),  V, 

39(). 

Eléonor,  fille  du  comte  Berengier,  VI,  678. 

Élieiv,  VI,  689. 

Eliogabale,  V,  5o6,  .">.ï5. 

Flzevier  (Les),  IV,  aoo,  901.    4a8;  V, 

4o4,  478,  474;  VI,  676. 
Emby  (Comte  d'), ambassadeur  d'Angletern-, 

V,  399. 

Embrun'  (Hautes-Alpes),  IV,  i83,  i84,- 

—  (Archevêque  d').  Voir  Hugies. 
Emenjalo.  Voir  Barras  (De). 
Emeric  (Le  sieur),  VI,  457. 

Emeby^  (Sieur  d').  Voir  Particeili  (Mi- 
chel). 

Ehmanl'el*  (Le  rabbin),  fils  de  Jacob,  IV, 
33o,  35a,  SgS,  4o9,  4ii,  4i8. 

Emhai's  (Judée),  V,  3i3. 

EMMfLs(Ubbo),  V,  989. 

Empereur  (L'),  Marseillais,  VI,  5oi,  61C. 

Encaisse  (Haute-Garonne),  V,  708. 

Enea,  Émîe.  Voir  Barati. 

Enoobert.  Voir  Gobert. 

Enoch,  IV,  396;  V,  468,  484;  VI,  660. 

Entrevaux  (Le  sieur  d'),  VI,  43 1. 

Entretenues  (Basses-Alpes),  V,  89;  VI, 
716. 

—  (Isnard  d"),  nom  porté  par  plusieurs 
membres  de  la  inaisond'Agoult,VI,7t6. 

Fpernon'  (Jean-Louis  de  Nogaret,  duc  0'), 

VI,  454. 

Ephèse  (Asie  Mineure),  V,  387,  4oo. 

—  (Diane  d').  Voir  Diane. 


'   Peircsc  écrit  Eigiiillet.  —  '  Peiresc  écrit  Ambrun.  — 
Emaniiel  et  àiis»!  Manuel.  —  '  Pciresc  écrit  A'Etperno». 


Peiresc  écrit  Utmery.  —  *  Peiresc  écrit 


7C6 


TABLE  ALPHABËTIOUE 


Épiccre,  IV,  81,  17a,  179,  180, 2o3, 217, 
228,  249-262,  287,  292,  4oa,  4o6, 
4i4,  Zti5,  417,  442,  444,  445,446, 
448,  449,  45o,  456,  457,  459,  46i, 
465,  470,  471,  507,  60.3 ;  V,  419. 

ÉpipjuNE,  Epiphami's,  IV,  79;  VI,  90,  io5. 

Eracliis.  Voir  HERArxius. 

Erashi's  Oricics,  IV,  149,  598. 

Erastus  (M.  Ulpius),  V,  709. 

Eratosthenes,  IV,  599. 

Ebfurt  (Allemagne),  V,  279. 

Ericicus,  auteur  d'un  IrailiS  d'astronomie, 
IV,  592. 

ERNAGHiDii,  V,  3t5.  Voir  Obgon. 

Erpeniis  (Thomas),  professeur  en  langue 
ai'abe  à  l'Universit*^  de  Leyde,  IV, 
287. 

Erycics  Pdteams.  Voir  Van  de  Pdttk. 

Erzerouh  '  (Turquie  d'Asie),  Vi ,  11 5. 

Erythrée  (Mer),  IV,  78. 

Escale  (Seigneur  de  l').  Voir  Matheron- 
Amalric. 

EscALis,  VI,  207. 

Ebcalis-Sabran  (Sextius  d'),  baron  de  Bras- 
d'Asse  et  d'Ansouis,  VI,  92,  245. 

—  (Marguerite de  Brancas-Céreste ,  femme 
de  Sextius  d'),  VI,  92 ,  5a4. 

—  (...  de  Gerente,  dame  de  Bras-sur- 
Argens,  seconde  femme  de  Sextius  d'), 
VI,  524. 

—  (Marc -Antoine  d'),  premier  président 
du  Parlement  de  Provence ,  père  de  Sex- 
tius, VI,  92,  264. 

Escanard  ou  Escavard  (Antoine),  V,  167; 

VI,  307. 
EscuiNARD  (Pierre),  expéditionnaire  du  roi 

de  France  en  cour  de  Rome,  V,  igo, 

494;  VI,  118,  149,  473. 
EscLAjiGON  (Le  sieur  d'),  IV,  809. 
EscLusB  (L').  Voir  Cldsius. 


EscoFFiER,  chanoine  de  Digne,  IV,  4-26, 
427,  44o,  45o. 

EscracnolleS  commune  des  Alpes-Mari- 
times, VI,  280. 

—  (Honoré -Robert,  seigneur  d'),  major 
d'Autibes,  VI,  280,  981,  a85,  469. 

—  (M"'  de  Villeneuve,  femme  de  H.  Ro- 
bert, seigneur  d'),  VI,  280. 

ESCRAIGNOLE.  Voir  ËSCBAGNOLLE. 

EscDRiAL  (Bibliothèque  de  1' )  [  Espagne  | ,  IV, 
ii3,  116;  V,  371,988,  288. 

EsGtiLi.Es  (Sieurs  d').  Voir  Gênas  (De). 

EsMivr  et  non  Esmilly  de  Moissac,  histoiien 
du  Parlement  de  Provence,  IV,  478;  VI, 
708. 

Esope,  IV,  268,  278,  274,  3oo. 

Espagne,  IV,  47,  69,  67,  70,  i4o,  198, 
ai4,  267,  288,'835,  345,  899,  478, 
519,  52  5;  V,  y,  196,  198,  2 1 6,  218, 
268,  271,  277,  812,  845,  58o,  543. 
781;  VI,  26,  80,  81,  84,  86,  99, 
ii4,  187,  198,  aoo,  901,  3io,  35i, 
879,  882,  897,  898-401,  469,  479, 
499,  5i  I,  597,  549,  546,  570,  574, 
618,625. 

Espagset  (Famille  d'),  V,  9;  VI ,  710. 

—  (Marc-Antoine  d'),  conseiller  au  Parle- 
ment d'Aix,  V,  a;  VI,  710. 

—  (Violande  d'Albis,  femme  de  Marc-An- 
toine d'),  VI,  710. 

—  (  Raymond  I",  père  de  Marc-Antoine  d'  ) , 
VI,  710. 

—  (Françoise  Milonis,  femme  de  Ray- 
mond I"  d'),  VI,  710. 

—  (Raymond  II,  fds  de  Marc- Antoine), 
VI,  710. 

—  (  Cécile  Juramy ,  femme  de  Raymond  II  ) , 
VI,  710. 

Esparba  (Le  lieutenant  d'),  VI,  187. 
EsPABRON  (Château  d')  [Var],  VI,  709. 


Peiresc  écrit  Enero».  —  '  Peiresc  écrit  aussi  Deicrignotle  et  Scragnole. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


767 


EsPARRON  (Le  seigneur  d').  Voir  Arcussia. 

—  auteur  d'un  Trniié  sur  ks  eaux  minérales 
de  Gréoulx,  Vi,  706. 

EsPBLuo  (Fontaine  d'),  à  Aix,  VI,  440. 
EsPENAN  (Gointc  d').  Voir  Bossost  ( Ro(][er du). 
EspiNoiJSE,  commune  des  Basses-Aipes ,  IV. 

3a8,  ici,  lilio,  46i;  V,  89;  VI,  465, 

707,  ji»)).. 

—  (Seigneurs  d').  Voir  Cowotrs,  Ville- 
neuve. 

EspioTs  (Guillaume  d'),  appelé  parfois  Des- 
piOTS  et  Des  Piots,  IV,  86,  91,98, 1 1 1. 
i3o;  V,  407,  478,  698,  896,  609, 
6a4,  626,  697,  629,  63i,  634,  636, 
638,  647,  648,  653,  654,  674-676. 
■679,  685,  6g8,  703, 705,  714,  717, 
791,  754,  791,  809,  810. 

EsPLAN's.  Voir  Desplans. 

Esprit  (Saint-).  Voir  Pont-Saint-Espbit. 

EssARTs  (Charlotte  des).  Voir  Des  Essarts. 

EsTANG  (De  l').  Voir  Lestang. 

EsTEREL  (L'),  montagne  de  Provence,  IV, 
487;  V,  3o8. 

Estienne  (François),  seigneur  de  Saint- 
Jean,  jurisconsulte,  VI,  60. 

—  (Charles),  seigneur  de  Montfuron  et 
d' Aurons ,  président  au  Parlement  de  Pro- 
vence, fils  du  précédent,  IV,  5 10;  VI,  60. 

—  (Gabriel),  seigneur  de  Montfuron,  pré- 
sident au  Parlement,  fils  du  précédent, 
IV,  5 10. 

—  (Phihppe  de  Roussel,  dame  de  Pru- 
nières,  femme  de  Gabriel),  IV,  5 10. 

—  (Honorée),  fille  de  Gabriel  et  femme 
de  Louis  Saint-Marc.  Voir  Sai\t-Marc. 

—  le  greffier,  VI,  496. 

—  DE  PiiuMÈREs  (Famille).  Voir  Prumères. 

—  (Charles),  imprimeur,   IV,  486. 

—  (Robert),  iinprimenr,  IV,  670;  VI, 718. 


EsTiENKE  (Henri),  imprimeur,  IV,  Stg, 
385, 4ii,  4i9, 593, 094. 

—  (Antoine),  imprimeur,  VI,  167. 

—  (Le  sieur),  V,  aS;  VI,  46.  549,  559. 
567,  579,  576, 589. 

—  (De  Saint-).  Voir  Saint-Estik^w. 
Estissac'.  Voir  La  RocHEroicAiLo. 

EsTOBLON   ou  EsTOlBLOX   (Lc  sicUF  o').  VI, 

338. 
EsToiLE  (Pierre  de  l'),  IV,  187,  569;  V, 
179;  VI,  67!,  695. 

—  (Claude  de).  Gis  dn  précédent,  avocat 
à  Paris,  IV,  961;  V,  179;   VI,  671, 

«95. 
KsTRADES  '  (François  u),  gouverneur  des 
princes  de  Vendôme,  V,  64 1. 

—  (Godefroy  0),  maréchal  de  France,  fils 
du  précédent,  V,  64 1. 

Estropiât  (L'),  protégé  de  Peircsc,  VI,  3 16, 

395. 
Ktampes-Valbnçay  (Léonard  d'),  évêquc  de 

Chartres,  VI,  476,534. 
Ethiopie'   (Afrique),    IV,    86,    3ai:    V. 

784. 
Etienne  (Saint-).  Voir  Saist-Étiknnb. 

—  DE  Byzance,  V,  960,  989,  986,  898. 
Etna'  (Mont),  en  Sicile,  \l.  696. 
EuciiBBiis  (Saint).  Voir  Saixt  Eiiciieriijs. 
EucLiDE,  V,  897. 

Eldemon  Joannes  (Le  P.André),  delà  Com- 
pagnie de  Jésus,  VI,  379,  383,  887, 
4oo,  4oa. 

EiiGi!Bio,"EiJGiiBiiM  (Italie),  V,  710. 

Europe  (mythologie),  V,  i43. 

—  (géi)graphie),  V,  974,  977,  3t8,  474; 
VI,  i5,  98,  499. 

Edsèbe,  IV,  ii3,  199,  147,  969.  903, 
819,  897,  889,  4o8,  4ii,  4i9,  469; 
V,  986,400,  4o8;  VI,  680. 


'   l'eiresc  écrit  Sliatiic.  —  '  l'eiresc  rappelle  i(e  l'Kiliade. 
écrit  /Ethna. 


'  Pciresc  écrit  iKthinpit. 


l'cirvK 


768  TABLE  ALPHABÉÏIOUE 

EcsTATHB ,  EosTATHics ,  tiTcheviVjue  (le  ïhes- 

salonique.IV, 3o8,  3ao, 677, 583,589, 

590,  596;  V,  377,  4o3. 
EvERTRE  (Saint-).  Voir  Saint-Evkrtre. 
EvESQiJE  (Jean  de  l),  seigneur  tle  Saint- 

Estienne,  IV,  i4;  VI,  ai. 


EvesouE  (Delphine  Gaslinel,  femme  de  Jean 
DE  l'),  IV,  i4. 

—  (Sylvestre  L'),  parente  de  Jean ,  femme 
de  Fouquet  Fahri .  VI ,  21. 

—  (N...  L').  fdsdeJean.VI,  ru. 
ETRAGi'Bs(Boucties-du-Rhijnc),  V,3i5, 3if). 


Fabiis  Paounus,  IV,  46 1. 

Fabre  (Le  sieur),  VI,  69,  3aa,  .")9i,  099. 

—  (André),  valet  en  l'abbaye  de  Guitres, 

VI,  549. 

Fabrègues  (Ixmis  de  Fabrv-),  M,  q83. 

—  (Louise  de  Joannis,  femme  de  Fabry-). 
Ic'ligueur,  VI,  695. 

—  (Antoinette  de  Fabrv-)  ,  (illc  du  ligueur. 
Voir  Dbcormis. 

—  (r)E),Vl,C66. 

Fabri  (Famille  de),  V,  u,  5,  6;  VI,  vi,  37, 
3i,  4o,  10a,  161,  -içffi ,  3i8,  334, 
365,  366, 659. 

—  (Reynaud  de),  père  de  Peiresc,  IV,  1. 
a8i,  a89,  485;  V,  0-9,  i4,  19,  20, 
25,  85;  VI,  I,  m,  1-94,  3437,  4o-4a, 
44,  46,  47,  5i-53,  57,  60,  66,  69, 
70, 98, 106-108, 19  2, 189,  i49, i56, 
179,  189,  190,  266,  a83,  993-995, 
997,  298,  3o2,  3i6,  354,  474,  663- 
665,  704. 

—  (  Marguerite  de  Bompar,  première  femme 
de  Reynaud  de),  IV,  485;  VI,  704. 

—  (Catherine  de  Caradel,  seconde  femme 
de  Reynaud  de),  VI,  4,  5,  )5,  53, 
663-667. 

—  (Claude  de),  oncle  de  Peii-esc,  IV,  i;  V, 
5;  VI,  I,  II,  III,  1,  a,  5,  8,  t3,  l'i, 
18-90,  29,  53,  99,  663-665. 

—  (Catherine  ou  Charlotte,  sœur  de  Rey- 
naud DE  ) ,  femme  de  Guillaume  de  Cambe , 
sagnenr  d'Orves.  Voir  Cambe. 


Fabbi  (Madeleine,  sœur  de  Reynaud  de), 
femme  de  Pierre  de  Pon levés,  seigneur 
d'Amirat.  Voir  Pontevès. 

—  (Françoise,  sœur  do  Reynaud  de), 
femme  de  Ferréol  Flotte,  seigneui'  de 
Mcaux.  Voir  Flotte. 

—  (Suzanne  de),  sœur  de  Peiresc  (du  se- 
cond lit).  Voir  Segdiran  (Henri). 

—  (Palamède  de),  sieui-  de  Valavex,  frère 
de   Peiresc,    IV,    i,    17,    18,    5i,    71, 

100,    101,   169,  174,   193,   190,    919, 

ai8,  997,  933,  936,  938,  945,  946, 
a48,  a56,  260,  281,  3oo,  348,  356, 
420,  48i,  495,  537,  538,  609;  V,  5, 
90,  23,  a4,  4i,  43,  70,  71,  92,  1A8, 
i54,  189,  195,  198,  900,  908,  209, 
211,  968,  978,  338,  348,  349,  895, 
483,  578,  600,  601;  VI,  I,  II,  III, 
IV,  V  et  de  la  page  1  à  la  fia  du  vo- 
lume. 

—  (Marquise  de  Tnlle,  femme  de  Palamède 
de),  IV,  348,  356,  38o,  554;  V,  i34, 
161;  VI,  37,38,  59,60,  66,  71,  79, 
196, i34,  161. 

—  (Claude  de),  fils  de  Palamède,  baron, 
puis  marquis  de  Rinns,  IV,  17,  aia, 
933,  936,  938,  946,  248,  956,  260, 
349,  348,  356,  38o,  38i,  490,  54o. 
557,563,  567,  595;  V,  49,  188,  190, 
994;  VI,  76,  89,  96,  109,  998,  291, 
489,  639.  709,  716. 

—  (MargueritedesAIrics,  feiuuie  de  Claude 


DES  TOMES  IV  À  VI. 

de),  IV,  356,  38o,  ^oS,  55/i,  563;  V,        Fauges  (Joseph  de),  VI,  715. 


769 


188,  190,  aoi;  VI,  5o/i,  639. 
Fabri  (Catherine  de),  fille  de  Paianiède,  IV, 

'7- 

—  (Claire  de),  fille  du  môme,  IV,  17;  VI, 
VI,  59,  60,  63,  66,  69-79,  73,  76, 
io3,  111,  135-127,  i34,  i4o,  i4a, 
i5o-i59,  160,  161,  179,  198,  3i5, 
438,  i89,  5o2,  52i,  535,  538,  54i, 
553. 

—  (Suzanne  de),  fille  du  même,  IV,  17; 
VI,  7G. 

—  (Louise  de),  fille  du  môme,  IV,  17. 

—  (Isal)pau  de),  fille  de  Claude  de  Fabri, 
baron  de  Rians  et  petite-nièce  de  Peiresc, 
IV,  356. 

—  (Foulquet  ou  Fouquet),  bisaïeul  de 
Peiresc,  conseiller  au  Parlement  d'Aix, 
VI,  91,664,70-1. 

—  (Sylvestre  l'Evesque,  femme  de  Fou- 
(juel),  VI,  9  1. 

Fabiu-Borrilly  (Famille),  IV,  35. 

—  (Le  sieur),  neveu  et  héritier  de  Boni- 
face  Bonilly,  IV,  35. 

Fabrice,  Fabricios,  IV,  180. 

Faericius  (Albert),  auteur  de  la  Bibliothèque 

grecque,  V,  299,  4oo. 
Fabrot  (Annibal),  IV,  1,  899,  4o6,  4i9, 

431,  439;  V,  91,  3oi,  467,  468;  VI, 

489. 
Faerne  (Gabriel),  VI,  vi,  94,  95. 
Facoûe  (Luc  de).  Voir   La   Fagoue  (Luc 

de). 
Faguon  (Le  sieur),  VI,  358. 
Faidead  (Le  sieur),  VI,  378. 
Falaise  (Le  sieur  de),  VI,  63o. 
Faler.ne  (Italie),  V,  456. 
Fannius  (Remius),  IV,  78,  79;  V,  SgS, 

396,  397. 
Faraudi  (Willelmus),  sieur  de  Toràmene, 

IV,  34i. 
Farfa  (Italie),  IV,  107,  110,  116,  135. 


—  (Diane  de  Mayne,  femme  de  Joiepli 
de),  VI,  715. 

—  (Honorée  de)  ,  soeur  de  Joseph  et  femme 
de  Jean-Charles  Bonnet  de  Malignoa,  VI, 
7i5. 

Farvèse  (Octave),  V,  983. 

—  (Cardinal),  V,  5oo,  699,  699. 

—  (Palais),  V,  668,699,741. 

—  (Vigne),  V.  783. 

Farnosi  ou  Farnosv  (Le  sieur),  VI,  78, 
191,  199,  i4i,  i53,  189. 

—  ,  fils  du  précédent,  VI,  i53. 
Faucher  (Paul  de),  VI,  55 1,  617,  706. 
Faccmier  ou  Fadlciiier  (Le  siear),  V,  290; 

VI,  io3,  595. 

—  (Joseph),  pi-êlrc,  VI,  698,  63i,  548, 
553, 563. 

—  DE  Pl'imiciiel,  curé  de  Coutras,  IV, 
596. 

— ,  frère  du  curé  de  Coutras,  IV,  Sgô. 

—  (1^1  lieutonante),  VI,  i5o. 
Fauchiere  (Jannote),  garde-malade  du  père 

de  Peiivsc,  VI,  107,  108. 
Fadcon'  (Isabeau  de),  femme:  1°  de  François 
de  Villeneuvo-Flayosc;  9°  de  François  de 
Villeneuve   d'Espinous,    IV,    4oi;   VI, 

7»9- 

—  (Guillaume  de),  seigneur  de  Sainte- 
Marguerite,  père  de  la  précédente,  IV, 
4oi;  VI,  719. 

—  (Françoise  de  Baschis,  femme  de  Guil- 
laume de),  IV,  4oi;  VI,  719. 

Faulcomera,  de  Rome,  V,  705. 

Fadlconnier  (Guillem),  patrond'unc  barque 
à  Marseille,  V,  685,  711,  735,  787, 
744,  774,  799,  794,  796-798,  807. 

Faure,  procureur  à  Bordeaux,  VI,  987. 

Fauris  de  Saint- Viucens  (Président  Alexau- 
dre-Jules-.\ntoine),  IV,  11,  4,  5,  6,  9, 
19,  i3,  i4,  16,  99,  93,  a4,  s6,  99, 
3o,  3i,  34.39,45.  46,  47.  48.  49. 


97 


770 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


5o,  52,  53,  57,  58;  V,  99,  948,  afto, 
96a,  3io,  408;  VI,  65,  997-301. 
Faoris  de  Saint -Vincess  (Président  Jules- 
François-Paul),  père  du  précédent,  VI, 
116. 

—  (Pierre  de),  seigneur  de  Mioules,  Sainl- 
Vincens  et  Saint-Clément,  aïeul  des  pré- 
cédents, VI,  116,  987,  444,  471,  5o6, 
507. 

Fadstine,  impératrice,  V,  793. 

Favaro  (Antonio),  professeur  à  l'Université 

de  Padoue,  IV,  i83,  354,  891,  399, 

393. 
Favier  (Le  sieur),  VI,  390,  4o8. 
Fayard  (De),  VI ,  179. 
Félix  (Hemi),  d'Avignon,  V,  980,  381, 

393,  394. 

—  (Melchior),  des  seigneurs  de  la  Ferra- 
tière,  conseiller  aux  Comptes,  VI,  997. 

—  (Lazarin),  trésorier  général  de  France 
en  Provence,  VI,  75,  199,  939,  961, 
3iD,  319,  398,  399,  35i,  309,  4o8, 
716, 717. 

—  (Lucrèce  Andréa  de  Venelles,  femme  de 
Lazarin),  VI,  717. 

—  (Louis),  sieur  de  la  Grand'Bastide, 
père  de  Lazarin ,  VI ,  716. 

—  (Blanche  Lanrens,  femme  de  Louis),  VI , 
716. 

—  (Jean-Baptiste  de),  VI,  718. 

—  (Marguerite  de  Montelieu,  femme  de 
J.-B.  de),VI,7i8. 

—  (Blanche  de),  fille  de  Jean-Baptiste, 
femme  de  Lazarin  Doria.  Voir  Doria. 

Fenooillère,  quartier  rural  d'Aix  (où  le 
roi  Bené  avait  sa  bastide  légendaire, 
entre  la  ville  et  la  rivière  de  l'Arc),  VI, 
543. 

Fente  (Don  Juan  de),  capitaine  espagnol, 
V,  996. 


Ferand  (Le  sieur),  V,  36. 
Feradd,  notaire,  IV,  600. 

—  (Chanoine),  IV,  989,  983,  34i,  485, 
5o5,  547,  609;  V,  III,  390. 

Ferdinand  II,  empereur,  V,  359;  VI,  898- 

4oo. 
— ,  duc  de  Mckelboui^,  IV,  999. 
Ferdinand,  archevêque  de  Tolède,  cardinal 

infant,  IV,  3l  1,  3l9,  896. 
Feria  ((jomez  de  Figueroa  et  Cordova,  duc 

de),  IV,  396;  VI,  81,  570. 
FKRRAND(LeP.),  IV,  354. 
Fkrrarin  (Le)  (Italie],  VI,  5o. 
Fermet  (Noël),  muletier,  VI,  179. 
Ferrier  (Jérémie),  ministre  protestant  et 

collectionneur,  V,  1 13,  1 15,  i49,  i48; 

VI,  556. 
— ,  fils  du  précédent,  officier  d'artillerie, 

V,  i49. 

—  (M"'),  fille  de  Jérémie  et  femme  du 
lieutenant  criminel  Tardieu,  V,  1 49. 

—  (A.),  ouvrier  en  instruments  de  mathé- 
matiques, VI,  685,  695. 

Ferrière  (De  la).  Voir  La  Ferhière. 
Ferron    (Le  sieur),  d'Avignon,   \I,  74, 
180,  380,  4i8,  5oi,  008, 551,579. 

—  (Le  sieur) ,  à  l'hôtel  de  Lougueville ,  à 
Paris,  VI,  697. 

Ferté  (Emery  Marc  de  la),  évêque  du 

Mans,  IV,  i34,  i35,  i49. 
Fetan.  Voir  Jacqcet,  sieur  de  Fetan. 
Fetrabendius    (Sigismundus),    libraire    à 

Francfort,  VI,  689. 
Fezave   (Le  P.),  provincial  des  Carmes 

d'Aix,  V,  639. 
FiCHET  (Le  P.Alexandre),  Jésuite,  VI,  197, 

198,  i49-i45,  169. 
FiESQDE  (Maison  de),  Fiesco,  V,  647. 
Fieobet'  (De),  avocat  général  à  Toulouse, 

VI,  591,  593,  595,  553,  600,  698. 


'  Peiresc  écrit  FiM  et  Fiobet. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


FiEUBET  (De),  frère  du  prdcëdent,  VI,  698. 
FiGiiEs  (Les),  fliir  Ips  côtes  provençales  de 

la  Médilerrande,  VI,  186. 
Fii.astre  (Le  sieur),  de  Rouen,  VI,  696. 
FiLLASTRE  (Le  sieur),  V,  iS^i. 
FiLLiOLi    (oncle    et    neveu),    archevêques 

d'Aix,VI,7ai. 
Flandre',  IV,  9i4,  9i5;  V,  /199,  7^6; 

VI,    84,   901,  671,   676,   679,   681, 

683. 
Flassax  (Vnucluse),  IV,  887. 

—  (l'rieurd  et  prieur  de),  IV,  17'i;  VI, 
706. 

Flassans  (Maison  de),  VI,  ^9.3,  700. 

—  Voir  l'oNTEviîs,  Forbin  de  Solliers. 
Flayolz  ou  Flayosc  (Var),  IV,  49a. 

—  (De).  Voir  Villenecve-Flaïosc  (Fran- 
çois de). 

Flèche.  Voir  La  Flèche. 

Flescue  (Le  sieur),  V,   190,192,  laS, 

i34,  i38,  i4i. 
Flines  (Monastère  de),  à  Douai,  VI,  698. 
Florence  (Italie),  IV,  69,  79,  78,  3i2, 

398;  V,   957,  376,  470,  48o,  48i, 

485,  717,  736;  VI,  3ii,  3i6,  4io, 

4i  1,  5o4,  G16. 

—  ou  Florens  (Le  sieur),  VI,  487,  670, 
695. 

Floride  (La),  maison  de  campagne,  près 
de  Marseille,  V,  9,  9i5;  VI,  6o5, 
710. 

Flotte  (Jean-Augustin),  sieur  de  Saint- 
Joseph,  conseiller  au  Parlement  d'Aix, 
VI,  97,  118,  199,  186,  958,  890, 
849,  4i9,  491,  433,  454,  610,  716, 

7'!)- 

—  (Françoise  Berinond,  première  feinme 
de  Jean-Augustin),  VI,  716. 

—  ( Marguerite  de  Bcaulieu-Nazac ,  seconde 
femme  de  J.-A.  de),  VI,  11 3,  716. 


771 

Flotte-Sai>t-Joseph  (Famille  db),  VI,  1  i3. 
Flotte  (Ferrdol),  seigneur  de  Meaux,  VI, 
49,  711,  799. 

—  (Boiiiface),  sieur  de  Meaux,  fils  de 
Ferrëol,  IV,  3o;  V,  i4,  90,  89,  4a, 
44; VI,  06,  106, i46, 179, 95 1,  979, 
980,  989,  3o9,  807,  3i9,  336,  34i, 
355,  356,  .359,  376,  38o,  4o3,  4o4, 
4i8,  419,  498,  43o,  434.  446,  459, 
476,  477,  5i8,  555,  634,  635,711. 
799. 

—  (Françoise  de  Grasse-Tanneron ,  femme 
de  Boniface),  VI,  3i8,  638,  664,  799. 

—  (Louis  de),  seigneur  de  Saint- Julian , 
(ils  des  précédents,  V,  ii3,  i53,  i56, 

159;  VI,  74,  980,  995,  339,  37a, 

479, 5o9 , 5o4. 

—  (Jeanne),  fille  de  Boniface,  femme  de 
Boniface  Pasquet,  seigneur  d'Esperel, 
VI,  799. 

Flddd  (Robert),  médecin  et  philosophe  an- 
glais, IV,  191,  199,  988,  944,  953, 
970,  978,  977,  978,  999,  869. 

FoEsiDs,  IV,  985. 

Foix  (Abbé  de).  Voir  Lafon. 

FoLiGNO  (Italie),  V,  715,  754. 

FoMBETON  (M°"  de).  Voir  Laidet. 

FoMJEU,  abbé  de  Saint-Ivertrè  et  de  Sainl- 
Séverin,  VI,  696. 

FoNGursERRE  OU  FoDQKisBRBK  (Db),  à  Cam- 
brai, VI,  C88,  698. 

FoNscoLOMBE  (MarcelHu  de),  VI,  706. 

FoNSEGBivE  (G.-L.),  professeur  de  philoso- 
phie au  lycée  Buflbn ,  VI ,  1 09. 

Fontaine  (Jacques) ,  médecin  d'Aix ,  profes- 
seur h  l'Université  de  celte  ville,  IV,  964  ; 
VI,  80,86,663,668,671,675. 

Fontainebleau  (Seine-et-Marne),  IV,  980; 
V,  74;  VI,  178,  919,  9i5,  916,  55o. 

FoNTANA(Cavalier),V,  688,689. 


'  Pciresc  écrit  Flandres. 


97- 


77'i 


TABLE  ALPHABETIQUE 


FoNTENAT,  graveur  &  Paris,  VI,  696. 

—  (François-Olivier  de),  collectionneur, 
abbé  de  Saint-Quentin  de  Beauvais,  V, 
ii3,  igo,  6i3,  745,  755;  VI,  670. 

—  (De)-  Voir  Bodcuabd. 

FoNTiENMEs,  seigneurie  de  la  famille  Le- 
vesque,  dans  la  commune  de  Saint- 
Klienne,  arrondissement  de  Forcalquier, 
VI,  711. 

FoNvivE  (De),  précepteur  de  Peiresc  et  de 
Valavez,  VI,ii,3,4,6. 

FoppENs,  VI,687. 

FoRBiî»  (Maison  db),  VI,  678,  677. 

—  (Paul-Albert  de'),  V,  i56.  158,196, 
198,  199,  917,  971,  973,  275,  989, 
699,  667,  705,  76C,  767,  779;  VI, 
559,  601,  611,  616,  696,  645. 

—  (Auguste  de),  évêque  de  Toulon,  VI, 
597,  619,  690. 

—  (Jean-Baptiste  de).  Voir  La  Boqde. 

—  (Melchior  de).  Voir  La  RogiE. 

—  (Comte  de),  membre  de  l'Institut,  V, 
168. 

—  D'OppiiDE  ( J.-B.  de)  ,  président  b  mortier, 
seigneur  de  la  Verdière ,  VI ,  1  a  1 . 

—  (Gaspard),  marquis  de  Janson,  VI, 
a65,  719. 

—  (Marguerite  Foresta  de  Rougiers,  pre- 
mière femme  de  Gaspard),  VI,  905. 

—  (Claire  Libertat,  seconde  femme  de 
Gaspard,  VI,  719. 

—  (Gaspard),  marquis  de  Mane,  fils  de 
Gaspard ,  marquis  de  Janson ,  et  de  Mar- 
guerite Foresta  de  Rougiers,  sa  première 
femme,  VI,  a65,  973. 

—  (Marguerite  de  Simiane-Gordes,  femme 
de  Gaspard  II  de),  VI,  965. 

—  DE  SoLLiERs  (Gaspard),  VI,  568. 

^  (Clarice  de  Pontevès-Carces ,  femme  de 
Gaspard  de),  VI,  568. 


FoBBiJi  (Palamède  de),  VI,  568, 

—  (Jeanne  Garde  de  Vins,  femme  de  Pala- 
mède de),  VI,  568. 

—  (Catherine) ,  fille  des  précédents ,  femme 
de  Robert  des  Poi-cellets.  Voir  Pobcel- 

i.ETS. 

—  DE  LA  Barben  (Palamède  de),  VI, 
568. 

Jassoi»  (Toussaint  de),  coadjuleur  de 

l'évêque  de  Digne,  Raphaël  de  Bologne, 
puis  évêque  de  Beauvais  et  cardinal ,  VI , 
705,719. 

—  (Chartes),  fils  de  Gaspard  et  de  Claire 
Libertat,  VI,  719. 

—  (I^urent),  autre  fils  de  Gaspard  et  de 
Claire  Libertat,  VI.  719. 

FoRCALQDEiRET  (De),  officicr  de  marine ,  V, 
198,  996. 

FoRCALQiiER  (Basscs-Alpcs) ,  IV,  55o;  VI, 
496,  597. 

Foresta  (Le  sieur  de),  faiseur  d'ana- 
grammes, IV,  7. 

—  (François  de),  sieur  de  Rougiers,  con- 
seiller au  Parlement  d'Aix,  VI,  198. 

—  (Gaspard  de),  frère  du  précédent,  tige 
des  marquis  de  la  Roquette,  VI,  198. 

—  (Jean-Augustin  de),  baron  de  Trets, 
président  du  Parlement  d'Aix ,  frère  des 
deux  précédents,  VI,  198,  537. 

—  (Antoine    de),    baron   de  Trets,   \I, 

7»5. 

—  CoLLONGOE  (Scipiou  de),  conseiller  au 
Pariemenl  d'Aix,  VI,  97,  790. 

—  (Anne  d'Arnaud,  femme  de  Scipion), 
VL  790. 

FoRNARi  (Bartholomeo),  général  de  la  poste 

de  Gènes,  IV,  169. 
FoscARiM  (Le  P.),  IV.   399,  45i,  458, 

459. 
FoncAOT  (Le  sieur),  à  Paris.  VI,  697. 


'  Peiresc  écrit  parfois  Fourbm. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


773 


FooQUET,  membre   du  conseil   de  Gaston 

d'Orléans,  VI,  179. 
FoiJRCY  (Jean  de),  seigneur  de  Chessy  et  de 

Monlevrain,  VI,  711. 

—  (Marie  de),  fille  du  précédent,  femme 
du  raai'échal  d'Efliat.  Voir  Effiat. 

FouRNiER  ou  FouRNïEB  (Le  sicur) ,  VI,  10, 

38,  196,  472. 
— ,  marbrier  de  la  reine,  VI,  i85. 
FoY   (Le   sieur  de  Sainte-).  Voir  Sainte- 

Fov. 
Fracuino  ou  Franciiiso  (Francisco),  V,  678, 

691. 
Fraisse  (Le  sieur),  Vf,  47a,  633,  637. 

—  (Les sieurs),  V,  aie;  VI,  544. 
Fraissinetz  (Les  frères),  capitaines  au  régi- 
ment do  Vaillac,  V,  936. 

Francfort  (Allemagne),  IV,  986,  388;  V, 

99a;  VI,  aio,  395,  5i3,  670,  671, 

680, 689. 
Franche-Comté,  V,  298,  307,  608. 
Francis  Street,  à  Londres ,  dans  le  quartier 

de  Westminster,  VI,  676. 
François  I",  roi  de  France,  V,  88,  187; 

VI,  664. 

—  (Les),   seigneurs  de  Châteauneuf-lès- 
Martigues,  VI,  456. 

—  (Jean  de),  sieur  de  Châteauneuf,  VI, 
456. 

—  (Héliane  de  Brunély,  femme  de  Jean 
de),  VI,  456,  498,  499. 

—  (Marguerite  de).  Voir  PIOLE^•c. 

—  (Madeleine  de).  Voir  Valavoire-Volx. 

—  LE  Long  (Le  sieur),  VI,  607. 

—  (La  fille  de),  VI,  607. 

— ,  messager,  VI,  vi,  6i5,  6-j6,  6a8. 


Frangipam  (Le  sieur),  VI,  it5. 
Fredbau,  peintre,  IV,  8,  a3,  a4,  96,  a8; 
V,i34,i4i,i53;  VI,  640.646,  647. 

FRÉoiRic,  landgrave  de  Hesse,  V,  465. 

—  Barberodsse  (L'empereur),  VI,  aoa. 
Fhedy  (Horatio),  V,  407. 

FaijDs  (Var),  IV,  10,  48,  486,  493;  V. 
199;  VI,  laa,  ia3,  laS,  637. 

—  (Évéque  de).  Voir  Cambli.i  (Barthélémy 
de). 

Fremiiires  (l'aul),  V,  4i. 

Fremond  (Le  sieur),  IV,  878. 

Frenead  (De),  VI,  367. 

FrJîre,  président  au  Parlement  d'Âix,  VI, 

3a6. 
Fresne-Canaye.  Voir  G&naye  (Ph.  de),  sieur 

de  Fresne. 
Fressière  (liC  sieur),  de  Reiras,  IV,  8. 
Frey  (Jean-Cécile),  médecin  et  philosophe, 

IV,  909,  910. 

Frizon,  sergent,  IV,  496. 

Froben  (Jean),  V,  890,  477. 

Froissart,  VI,  463,  5i3,  534. 

Fromentières  (  Audard  de)  ,  baron  de  Meslay, 
capitaine,  VI,  619. 

Froncino,  dessinateur,  VI,  44o. 

Fronsac (Gironde),  IV,  696;  V,  175,  187. 
190, aa8, a34. 

Frontienes.  Voir  Fontibunbs. 

Frontignan,  V,  3i5. 

Fronton  (Le  P,).  Voir  Do  Duc. 

Frowyk'  (Thomas),  grand  justicier  d'An- 
gleterre, \  I,  677. 

Fdlconis  (Le  sieur),  IV,  609. 

FcNEAD  (De),  VI,  a4o,  876. 


'  Pciresc  écrit  Frouwik. 


77/i 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Gabob  (Le),  VI,  Itvi'd. 

Gabriel  (Le  P.  D.),  IV,  697;  VI,  533. 

Gabrieli  (Le  sieur),  h  Rome,  V,  55o. 

Gades (Espagne),  V,  543. 

Gaeta  (Italie),  IV,  i33;V,  439. 

Gaffarel  (Jacques),  IV,  210,  ai6,  317, 
330, a3a,  373,  307,  3ti,  3i4,  3i5, 
3i6,  3i8,  3ai,  3a6,  332,  338,  34o, 
35o,  356,  368,  389, hao,  iaô, 433, 
433,  595. 

Gagny  ou  Gaigny  (Le  sieur),  chez  qui  lo- 
geait Valavez  à  Paris,  VI,  i35  (corrigez 
Baigni  en  Gaigni),  139,  208,  369, 
464. 

Gagdin'  (Robert),  VI,  5o4,  5i3. 

Gaillard  ou  Gailhard  (Le  sieur),  IV,  335, 
5i4,  597,  6o3;  VI,  55,  175,  488, 
495, 594. 

— ,  procureur,  V,  157,  306;  VI,  65a. 

— ,  fils  du  procureur,  le  même  sans  doute 
qui  est  appelé  le  jedne  Gailhard,  V,  1 57, 
197;  VI,  602. 

—  (Joseph),  conseiller,  puis  président  au 
Parlement  d'Aix,  VI,  ai4,  2i5,  33a, 
333,  377,  563,  571,  733. 

—  (Anne  Griraaldy  de  Régusse,  femme  de 
Joseph),  VI,  723. 

—  (Jean),  père  du  précédent,  VI,  733. 

—  (Louise  Aibaud  de  Bargeraon,  femme 
de  Jean),  VI,  723. 

Galand  (Le  sieur),  VI,  43o,  600. 
Galandius,   mathématicien,    h    Paris,   VI, 

697- 
Galands  (Les  sieurs),  VI,  5i. 

Galatinls   (Pierre    Columna),    théologien 

franciscain,  VI,  46o,  46 1. 


Galaip.  Voir  Cbastecil. 

Galba  (Empereur),  V,  5oo,  5o6,  529. 

Galeano  (Ulysse),  VI,  682. 

Galice.  Voir  Bedejl'n  (Sieur  de). 

—  ou  Gallice  (Claude  de),  conseiller  à  la 
Cour  des  comptes  d'Aix ,  VI,  445. 

—  (François  de),  seigneur  de  Bedejun, 
fils  et  successeur  du  précédent,  VI,  445 , 
447. 

Galicean  (Le  sieur),  VI,  Sac. 

—  (La  femme  du  sieur),  VI,  820. 
Galien  (Empereur),  IV,  333,  334,  335; 

V,  388,5oo,5qi,  638,  664. 

— ,  mélecin,  IV,  79,  80,  263;  V,  899. 

Galilée  (Galileo  Galilei),  IV,  62,  72,  98, 
109,  186,  956,  259,  994,  3i8,  337, 
343,  343,  353,  354,  357,  Sgo,  891, 
899,  898,  4oo,  4o4,  4o6,  4io,  4i3, 
4i4, 419,  4ao,  425,  Aaô,  427,  498, 
43i,  45i,  459,  477,  5o2,  5o3,  5o8, 
556;  V,  374,  894,  4o6,  407;  VI, 
864. 

—  (Virginie,  fille  naturelle  de),  religieuse 
au  couvent  de  Sainl-Matteo  d'Arcetri,  IV, 
890,  391,  393. 

Galiley  (Le  sieur),  de  Lyon,  V,  134. 
Gall  (Saint-).  Voir  Saist-Gall. 
Galland   (Auguste),   conseiller  d'État,  V, 
197,   i44,    i53,   342;  VI,  35,  106, 

5l9. 

Gallant,  VI,  6o3. 

—  (M-),VI,  6o3. 

Galle  ou  Gallée  (Moïse),  imprimeur  k 
Anvers,  VI,  685. 

—  (Théodore),  imprimeur  à  Anvers,  VI, 
685,  691. 


'  Peireïc  écrit  Guaguin. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


775 


Galle  (Jean),  mathëmalicion  liégeois,  IV, 

5o8. 
Gallu  christiana,  IV,  k,  5o ,  98,  i34, 

34i;  VI,  i85. 
Gallten.  Voir  Galien. 
Gallifet  ( Arlus-Alexandre  de),  IV,  20. 

—  (Madeleine  Ferret,  femme  d'A.-A.  de), 

IV,  20. 

—  (Alexandre  de),  sieur  du  Tholonet, 
président  au  Parlement  d'Aix ,  (ils  des  pré- 
cédents, IV,  90;  V,  i,3i,  i68;VI,i3o, 
i3a,  i34,  i36,  709. 

—  (Lucrèce  de  Trichaud,  femme  d'A.  de), 

IV,  90,  21  ;  VI,  709. 

Gallo  Salamanca  (Antonio),  à  Rome,  VI, 
687,  692. 

Galluci  (Le  P.  Tarquinio),  VI,  /102. 

Gand  (Belgique),  VI,  685,  687,  699, 
693. 

Gandolle  (M""  de),  sœur  de  Marc-Antoine 
Vento,  VI,  793. 

Gantez,  grand  vicaire  de  i'évêque  de  Mar- 
seille, VI,  5 80. 

Gap  (Hautes-Alpes),  IV,  283;VI,  98,  i23- 

195. 

—  (Évêque  de).  Voir  Ddserrb. 

Gapeau  (Le),  rivière  de  Provence,  IV,  488; 

V,  74/j;  VI,  IV. 

GAPENi;ois  (Le),  pays  de  Gap;  Vapikcdm, 

IV,  i85. 
Gahaolt  (Dame  de),  VI,  56o. 
Gard  (Pont  du),  VI,  9. 
Gabdane  (Bouches-du-Rhône),  VI,  948. 

—  (Le  sieur),  VI,  i53. 

Garde  (Gaspard),  seigneur  de  Vins,  VI, 
700. 

—  (Honoré  de  Pontevès,  femme  de  Gas- 
pard), VI,  700. 

—  (Jeanne),  fdle  des  précédents,  femme 
de  Palamède  Forbin  de  Solliers ,  VI ,  700 , 
701. 

—  (Louise),  autre  fille  des   précédents. 


femme  de  Palamède  Forbin  de  la  Barben , 
VI,  700. 
Garde  (Marguerite),  autre  fille  de»  précé- 
dents, femme  d'Antoine  de  Castellano- 
Salernes,  VI,  700. 

—  (Hubert),  seigneur  de  Vin»  et  de 
Forcalqueiret,  VI,  718. 

—  (Marguerite  de  Montauban,  dite  d'A- 
goult  de  Sault,  femme  de  Hubert),  VI, 
7,3. 

—  (François),  seigneur  de  Forcakjueiret, 
puis  marquis  de  Vin»,  fils  des  précé- 
dent», VI,  713. 

—  (Madeleine  Forbin  de  Janson,  femme 
de  François),  VI,  718. 

—  (Marguerite),  fille  de  François,  femme 
de  Madelon  de  Vinlimille,  seigneur  de 
Luc,  VI,  718. 

—  (Lucrèce),  fille  de  Hubert,  femme  de 
Victor-Antoine  de  Glandevès,  VI,  71 4. 

Gardeivg  (Le  sieur),  de  Draguignan,  VI, 

3/»i. 
Gardère  (Joseph),  archiviste  bibhothécaire 

de  la  ville  de  Condom,  V,  186. 
Gardinekus  (Stephanus),  écrivain  anglais, 

VI,  677. 
Garisson,  collectionneur  dans  le  voisinage 

de  Londres,  VI,  676. 
Garnier  (L.),   magistrat  à   Marseille,  VI, 

65. 

—  (Le  théologal  de),  IV,  tic. 

—  DE  Montfuron  (Jean-Baptiste) ,  conseiller 
à  la  Chambre  des  comptes  d'Aix,  VI, 
9a6,  997,  979,  978. 

—  (Jean),  fils  du  précédent  et  son  suc- 
cesseur à  la  Chambre  des  comptes  ,  VI . 
996. 

GABRAiti  (Chevalier  di  Lopp^-),  V,  375. 
Garraset  (Chevalier  dc).  —  Voir  Garrar^. 
Garrat,  secrétaire  de  Peiresc. —  Voir  Aoar- 

RAT. 

—  (Le  P.),  V,  8. 


776 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Gascogkb',  IV,  591,  59a;  V,  906. 

Gascon.  Voir  Le  Gascon. 

Gasqiet  (Le  sieur),  de  Saint-Maximin,  VI, 
34i. 

Gassendi'  (Pierre),  IV,  i,  m,  aa,  7a,  81, 
90,  98,  9/),  98,  118,  ia3,  196,  199, 
189,  lis, 144,179, 174.  177  à  611; 
V,  II,  19,  5o,  aaô,  aà5,  969,  974, 
999,  3oo,  3i9,  390,  397,  33i,  354, 
355,  36o,  370,  38o,  898,  4o4,  4o5, 
4o6,  419,  490,  4a4, 435,  444,  446, 
447,  459,  453,455,  475,  478,  491, 
497,  559,  710,  784,  758;  VI,  9,  3, 
6,  8,  9,  91,  99,  179,  363,  4oi,  46a, 
G56,  664 ,  70.1,  706. 

—  (Jean),  frère  du  pi-ëcédent,  IV,  1 93, 9 1 9. 

—  (Le  sieur),  V,  197. 

GtssiER  (De),  propriélaire  d'une  partie  de 
la  plaine  de  VaJaver,  VI,  366. 

Gassin  (Le  sieur),  IV,  484. 

Gastinel  (Michel),  secrétaire  du  roi  de 
Provence  Louis  III,  VI,  704. 

—  (Jean),  fils  de  Michel,  IV,  1 1,  i4;  VI, 
7o4. 

—  (.Madeleine  Boulin,  femme  de  Jean), 
IV,  11,  i4,7o4. 

—  (Gaspard),  fils  des  précédents,  IV,  i4, 
7o4. 

—  (  Delphine) ,  fîHe  des  précédents  et  femme 
de  Jean  Lévêque,  IV,  i4;  VI,  704. 

—  (  Raplieline) ,  sœur  de  Gaspard  et  de  Del- 
phine, femme  dWntoiae  Gorioies,  VI, 
704. 

— ,  procureur,  IV,  600. 

Gastines  (De),  négociant  de  Marseille,  IV, 
6a, 98,  988,  507,  533;  V,  69,  laa, 
i3i,  i44,  161,  997,  600,  6o3,  609, 
696,  699,  634,  687,  638,  64a,  648, 
674,  670,  717,  799,  787,  756,  774, 
810;  VI,64o. 


GisTiNBs  (De),  frère  du  précédent,  V,  1 44. 
Gacbert  (localité  des  Basses-Alpes,  dans  la 
commune  de  Digne),  VI,  708. 

—  (I^  conseiller  de),  IV,  595,  699,  554; 
VI,  48,  i36. 

—  (Seigneur  de).  VoirRoox. 

—  (Seigneur  et  dame  de).  Voir  Blancabd 
(François). 

Gacchier  (Le  sieur),  d'Aix,  IV,  i5. 

Gacdin  (Le  sieur),  IV,  999;  VI,  81. 

Gaufreteai-  (Dom  de),  abbé  de  la  Situve  et 
général  des  Bénédictins  en  France,  V, 
180,  189,  a84,  a36:  VI,  593. 

—  (De),  conseiller  au  Parlement  de  Bor- 
deaux, VI,  564. 

—  (M.-M.  de),  VI,  lao,  871,  879,  563. 
Gadfridi  (Famille),  IV,  17;  VI,  994. 

—  (Le  sieur),  VI,  77,  994. 
Gaoles  (Les),  V,  395. 

Galllieur  (Ernest),  archiviste  de  la  ville 
de  Bordeaux ,  V,  ai  8. 

Gallmin  (Gilbert),  VI,  vi,  886.  887. 

Gaclt  (Jean-Baptiste),  évêque  de  Marseille, 
VI,  97a. 

— ,  collectionneur  parisien,  V,  58,  61, 
69,  63-66,  75,  79,  86,  87,  90,  98- 
95,  io3,  106,  107,  ii9-ii4,  117- 
190,  194,  196,  ia8.  199,  189,  157, 
i58,  168,  61 1,  61 3,  685;  VI,  699. 

Gaultier  ou  Gauthier  ou  Gautier  (Les), 
coseigneurs  d'Artigues,  VI,  708. 

—  (Joseph),  prieur  de  la  Valette,  IV,  68, 

79,    19a,    198,    194,  908,    309,   313, 

9i3,  319,  aai,  999,  387,  a48, a49, 
954,  955,  a56,  958,  960,  a6a,  965, 
967,  968,  379,  980,  988,  990,  991, 
998, 994,  3o8, 8o4,  8o5, 8i4,  890, 
399,  898,  888,  343,  345,  348,869, 
35o,35i,359,  .354,  356.  36o,  .368, 
389,  894,  895,  4o5,  407,  409,  4io, 


Peiresc  écrit  Gatcongne.  —  *  Peiresc  écrit  Gattend. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


777 


4i4,  4i5,4i6,  417,  4i8,  iaa,  livth, 
h9.b,  A-ig,  /i3i,  /.39,  /)4i,  /i44,  458, 
459,  4G7,  468,  471,475,  477,  48a, 
5o5, 5o6,  5o8, 5i5,  Saô,  697,  BaB. 
53o,  535,  530,  53?,  542,  555,  599, 
602,  610;  V,  59,  974,  384,  385, 
398. 
Gacltieb  (Honon!  de),  conseiller  au  Parle- 
ment d'Aix,  frère  du  prt^cédent,  IV,  ôaô. 

—  (Antoine  de),  sei}jneur  de  Mimet,  Gar- 
dane  et  Saint-Pierre,  fils  du  prdcédent, 
conseiller  au  Parlement  d'Aix,  IV,  468, 
471,  5a6,  527;  VI,  3o,  569. 

—  (Honoi'é),  prieur  de  Roquefeuil ,  neveu 
de  Joseph,  VI,  713. 

—  (Guillaume  ou  Guillem),  patron  d'une 
barque,  IV,  i4o,  i46;  V,  479,  596. 
794, 796,799, 8i3. 

—  (Le  sieur),  notaire,  IV,  497,  498, 
5oo. 

Gavarnie  (Pyr(5n(?es),  IV,  5i3. 

Gavb',  rivière  des  Pyrénées,  IV,  5i3, 

Gavy  (Italie),  VI,  aoa,  990. 

Gaza  (Théodore),  V,  358. 

Gazel  (Le  sieur),  VI,   i46,  i59,   9i3, 

336,346,412,  43i. 
Gazette  (La),  dite  Gazette  de  France,  IV, 

79- 

Gedoin  (Le  sieur),  VI,  aoa. 

Geffroy  (Auguste),  membre  de  l'Institut, 
directeur  de  l'École  française  d'archéo- 
logie de  Rome,  IV,  175. 

Gela  (Le  sieur),  VI,  656,  667. 

Gelas  de  Leberon  (Charles-Jacques  de), 
évêque  de  Valence,  V,  45 1. 

Geminis,  V,  327,  358,  359. 

Gênas  (Maison  de),  de  Valence,  VI,  497. 

—  (MM.  de),  sieurs  d'Esguilles ,  VI ,  497, 
498. 

—  (M'"  de),  femme  de  Thomas  de  Pio- 


lenc,  procureur  général  au  Parlement 
d'Aix,  VI,  497. 

Gk>ebrard  (Gilbert),  archev<^que  d'Aix,  IV, 
3i9;  VI,  300,399,  46i. 

Gènes  (Italie),  IV,  90,  87.  4i,  63.  67, 
87,  io5,  107,  108,  111,  ii5,  194, 
189,  i4o,  i49,  i44, 146,  i5o,  iBa, 
1 58,  1 56,  159,  1 63, 1 60,  169, 978. 
335,  343,  385,  479,  589,  599;  V, 
965,  976,  981,  997,  3o8,  3o5,  896, 
348.  357,  369,  407,  4o8,  499,  493, 
4a5,  428,  433.  448,  478.  479.  497. 
509,  576,  585,  5j3,  596,  699.  63i. 
035,  649,  647,  C5i,  669,  066, 669, 
O70,  679,  674,  694,  698,  7o5,  709, 
711,  716,  717,  790,  799,  795,  796, 
781,  786,  748,  755,  7O9,  780,  789, 
788,  785,  788,  789,  794,  79O,  809, 
810;  VI,  3o,  80,  90,  100,  io3,  1 15 , 
i4o,  149,  i54,  i84,  187,  199,  900, 
q48, 35i,  383,  628,  63o,  633,  643. 

Genîjve,  Genevois  (Los)  [Suisse],  IV,  191, 
335,  4o$,  4i9;  V,  34o;  VI.  4.  93, 
96,  356,  5o4,  513,689. 

Geniers  (Le  sieur),  VI.  891. 

Genoh  (Le  sieur),  IV,  978. 

Gentili  ou  Gentilis  (Albericus),  professeur 
de  droit  à  Oxfoi-d,  VI,  676,  690. 

—  (Matleo),  i)ère  du  pi-écédent,  VI,  676. 
George  (Père),  VI,  55i. 

Georges  (Saint-).  Voir  Saint-Gkoroes. 
Georgius  Monacods,  V,    a5i.   aSa,  987. 

988,  999,  994,  3o6,  84i,  409;  VI. 

3oi. 

—  Syncellus,  IV,  >i3.  116,  117,  118, 
laa,  196,  197,  198,  i3i,  i4i.  lis, 
i44,  i46,  147,  i5t,  i54,  i56,  160, 
161,  168, i64,  166,  167,  17a, a63: 
V,  988,  3o6,  34i,484;  VI,  576. 

GiBARD  (Le  sieur),  IV,  826,  33 1.  4 16. 


'  Peiresc  écrit  Gabe. 

Tl. 


98 


778 

Gf.rbnte  (De),  moine,  VI,  9/17,  948,  955, 
58o,  58i,  6o5. 

—  (Le  sieur),  VI,  6o5. 
Germain    (A.),    membre  de   Tlnstitut,  V, 

q43. 

—  (Le  P.),  Mitiimc,  V,  Sya,  Syi. 

—  (Saisit-).  Voir  Saint-Gebmain. 
Gkrmanicus,  V,  3i4. 
Germon  (Le  sieur),  VI,  i94,  i95. 
Gesner  (Conrad),  IV,   809;  V,  609  VI, 

807. 
Geta,  V,  5o6,  5iû. 
Gheritses  ou  GiERiTEN,  îirtisle  hollandais, 

IV,  901,  909. 

GiBiEiF  (Le  P.),  de  l'Oratoire,  IV,  996. 
Gibraltar  (Espagne),  IV,  9i5;  V,  708. 
GiEN  (Loiret),  VI,  98. 
GiGNAC  (Vaucluse,  canton  d'Apt),  VI,  194. 
Gilbert  (Le  sieur),  VI,  597. 

—  (William),  médecin  de  la  reine  d'An- 
gleterre Elisabeth,  VI,  676. 

Gilles  (Pierre),  Petbds  Gilliis,  V,  94i, 
959,  961,  968-967,  4i9,  43o;  VI, 
689. 

—  (Saint-).  Voir  Saint-Gilles. 
Gilles  de  Loches  (Le  P.),  Capucin,  IV, 

519,  59o;VI,6Û9,  660. 
Gillier  (Le  sieur),  IV,  908. 
Gillids  (Johannes),  promoteur  de  Tours, 

V,  499. 
Gillot  (Jacques),  conseiller  au  Pariement 

de  Paris,  VI,  8/17. 
GiLLY  (Bernardin),  VI,  980. 

—  (Le  sieur),  secrétaire  du  docteur  Cas- 
sagne,  VI,  601. 

GmicERMs  (Bastide  de),  dans  la  région  de 

Rian8(Var),  VI,  346. 
Ginetti  (Cardinal),  V,  684. 
GisGDENÉ  (Pierro-Louis),  IV,  91. 
GisoN  (Le  P.),  mathématicien  à  Douai,  VI, 

688,  698. 
Girard  (Albert),  mathématicien  hollandais. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

IV,  901,  2o3  (où  il  est  par  erreur  appelé 

G^babd). 
GiiABD  (L'abbé),  VI,  4o6,  44i. 
— ,  professeur  à  l'École  de  droit  de  Paris, 

VI.  173. 
GiRAUDENC  ou  Giraudent  (Le  sieur),  VI, 

354,589. 
Gibaudi,  médecin  de  Toulon,  V,  976,  977, 

«79- 

Gibacdon,  notaire  de  Marseille,  VI,  97. 

GiBAi'T  ou  GiBouT  (Le  sieur),  VI,  3o5, 
4o9. 

GLAJîoiîVEs,  ancienne  ville  de  Provence,  au- 
jourd'hui dans  la  commune  d'Entrevaux 
(Basses-Alpes),  VI,  807. 

—  (Évêque  de).  Voir  Isnard  (Clément), 
Ishabo  (Octave). 

— ,  consul  de  Marseille,  VI,  61. 

—  (Maison  de),  IV,  34i. 

—  DE  CcGES  (Toussaint  de),  évéqae  de 
Sisteron,  V,  16,  35,  171,  174;  VI,  94, 
95,  io4,  116,  199-195,  i34,  976, 
3o6,  808,  3i4,  335,  489,  53o,  091. 

—  (Gaspard  de)  ,  sieur  de  Guges ,  conseiller 
au  Parlement  d'.Ak,  VI ,  94 ,  116,  43'9 , 
701,  710. 

—  (Véronique  Russan,  veuve  de  Gas|)ard 
de),  VI,  94,  116,  3o6. 

—  (Tbéocrène  ou  Théodule  de),  frère  de 
l'évoque,  VI,  94. 

—  (Jean-Louis-Antoine),  chanoine  de 
Saint-Victor,  à  Marseille,  VI,  94. 

—  (  Marguerile-Félix  de  la  Reyarde ,  femme 
de  Jean-Louis-Anloine  de),  VI,  94. 

—  (Charles  de),  filsde  Jean-Louis-Antoine, 
VI,  94. 

—  (Madeleine  de).  Voir  Limans-Rodulf. 

—  (François  de),  seigneur  de  Cuges,  père 
du  conseiller,  VI,  439. 

—  (Antoine  de),  VI,  701. 

—  (François  de),  fils  du  précédent,  VI, 
701. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 

Glandkves  (Madeleine  de),  fille  d'Antoine, 
femme  d'Honoré  Rodulf  de  Limans,  VI, 
701. 

—  (Victor- Antoine  un),  vicomte  de  Pour- 
rières,  VI,  714. 

.  —  (Annibai  de),  seigneur  de  Guère,  père 
du  précédent,  VI,  714. 

—  (Lucrèce  Forbin  de  Janson,  femme  de 
Victor-Antoine  de),  VI,  714. 

—  (Lucrèce  Garde,  femme  de  Victor-An- 
toine de),  VI,  714. 

—  (Honoré  de),  seigneur  de  Puymichel, 
VI,  721. 

—  (Isabeau  de),  femme  d'Honoré,  VI, 
791. 

—  (Honorade  de),  fille  des  deux  précé- 
dents, femme  de  Claude  Berlalis,  VI, 
791. 

—  (René  de),  coseigneur  de  Puymichel, 
VI,  791. 

Glorioso    (Jean-Camille),    mathématicien 

astronome,    IV,    90,  i53,    167,    167, 

599,  56o,  566,  579. 
Gnieco  (Benedetto),  V,  106;  VI,  i85. 
Gobert,    peintre,   valet   de    chambre    de 

Louis  XIII,  V,  74,  81,  89,  94,  129. 
GoDEAH  (Antoine),  évêque  de  Grasse,  IV, 

161,  179, 174. 
GoDEFROv  (Théodore),   à  Paris,   V,  967, 

978,  980,  435;  VI,  334,  363,  434, 

438,574. 

—  (Jacques),  à  Genève,  V,  998,  45i; 
VI,  689. 

GoDiFREDi  OU  GoTiFRBDi  (Les),  collectlon- 

neurs  romains,  V,  519,690,  599,  696, 

539,  536,  7i5  ,  764. 
GoDiN  (A.),  historien  de  Guîtres,  V,  193. 
Goiins  (Jacques),  orientaliste  de  la  Haye, 

IV,  i49,  337,  948,574,  593;  V,  369; 

VI,  487. 


779 

GoLTzii;s(IIuljcrl),V,  160,  747;  VI,  346, 
437,  469,  487,  488,  5o8,  609,  556, 
685,699. 

G0MERVILLE(Dg),lV,  384,375,376,398, 

394,  417,  491,  499,  495,  497,  44i, 
46o,  609. 

—  (M-  de),  VI,  609. 
GoNBRAN.  Voir  La  Gonbuan. 
G0NÇA1.ES  (U.  Gio),  médecin  espagnol,  V, 

478. 
GoMDi  (Jean-François  de),  archevêque  de 
Paris,  IV,  997. 

—  (Henri,  cardinal  de),  évéque  de  Paris, 
IV,  694. 

—  (Philippe-Emmanuel  de),  général  des 
galères,  VI,  369,304,  Sog,  3ii,  33o, 
790. 

Gonzaode  (Charles  de),  duc  de  Nevers,  puis 
de  Mantoue,  VI,  96. 

—  (Catiieiine  de  Lorraine,  femme  de 
Charles  de),  VI,  96. 

—  (Louis  de),  père  de  Charles,  VI,  96. 

—  (Henriette  de  Clèves,  femme  de  Louis 
de),  VI,  95. 

GoRCKox  (Hollande),  IV,  901. 
GoRDEs  (arrondissement  d'Api,  Vaucluse), 
IV,  983;  VI,  951,595,596. 

—  (Barons,  puis   martjuis  de).  Voir  Si- 

HIANE. 

DE  hk  COSTE,  VI,  617. 

—  (  Claire  de  Boisson ,  femme  de  ) ,  VI ,  6 1 7 . 
Gordien  '   (Empereur),  IV,   34;  V,  887, 

388,  5oo,  5o6,  55o,  667,  678,  633, 
643,  648. 
Gordon  (De),  conseiller  au  Parlement  d'.4ix, 
IV,  564,567. 

—  (1.6  P.  Jacques),  IV,  170,  174. 
GoRLSOs,  GoRL^  (Abraham),  V,  7&t;  VI, 

679,  691. 
GoRRY  (Mathieu).  VI,  66. 


'  Peiresc  écrit  Gordian. 


98. 


780 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


GoTHs(Leg),  V,  3i5,  344. 
GoujAN.  Voir  JoAN  (Golfe). 
GoiJET  (Abbé),  IV,  998;  V,  960. 
Goi'i.ART  (Simon),  de  Senlis,  VI,  996. 
GoLBGEiN  (Le),  sur  la  cAle  de  Provence, 

V,  9  10. 

GoDRGi'E  (Marc-Antoine  de),  premier  pré- 
sident du  Parlement  de  Bordeaux,  V, 
170,  933,  934. 

—  (Olive  de  Lestonnac,  seconde  femme  de 
Marc-Antoine  Dg),  V,  170. 

—  (Pierre  de),  trésorier  général  de  France 
en  Guyenne,  frère  de  Marc-Antoine,  V, 
170. 

—  (Catherine  de),  sœur  de  Marc-Antoine 
et  de  Pierre.  Voir  Le  Comte. 

—  (Messieurs  de),  V,  193,  a  a  4. 
GocRNAY  (H.  de).  Voir  Marcoeville  (Comte 

de). 
GoLTTiÈRB  (I>e  sieur),  avocat  h  Paris,  VI, 

695. 
GoivRRNo  (Le  sieur),  le  fils,  VI,  498. 
Grâce  (Notre-Dame  de),  près  de  Colignac 

(Var),  IV,  486,  48?;  V,  198;  VI,  3i8. 
Grammont  (Scipion  de),  IV,  i39,  i33. 
Grandis  (Jérôme  de),  V,  368,  555. 
Grand-Pbé  (Le  sieur),  V,  44;  VI,  385, 

616. 
Grandval  (Dame  de),  VI,  56o. 
Grange  (Le  sieur),  IV,  7;  VI,  ôaS. 
Gramer  (Frère  Joseph),  V,  934. 

—  (Balthazar  de),  assesseur  à  Marseille, 
VI,5i5. 

—  (De),  père  du  précédent,  lieutenant, 
VI,  5>5. 

Gras  (Honoré),  des  seigneurs  de  Rousset, 
cousin  de  Peiresc,  VI,  394,  349,  356, 
357,  387,  396. 

—  (M"'),  mère  du  précédent,  VI,  396. 


Grasse'  (Alpes-Maritimes),  I\,  iGi,  169, 
486,  493;  VI,  49, 107, 169,  i65,  943. 

—  (Ev(*que  de).  Voir  \illeneive  (Sci- 
])ion  de). 

—  (Antoine  de),  comte  du  Bar,  VI,  731. 

—  (  Claire-Allagouia  de  .Meyrai'gues ,  femme 
d'Antoine),  \'[,  791. 

—  (Marie  de),  fille  des  deux  précédents, 
femme  de  Jean  de  Sabran,  VI,  791. 

Gratiani  (Le  sieur),  marchand  à  Lyon,  VI, 

Gravina,  IV,  90. 

GrIîce,  V,  88,  919,  977,  989,  3i9,  3i4, 
3i8,  35i,  369,  387,  4i9,  456,  555, 
597,700;  VI,  345, 469, 510,639,676. 

Grégoire  de  NAZiANZE(SAiNT).VoirSAi>TGRÉ- 

GOIBB  D8  NaZIANZE. 

—  DE  Tocrs,  V,  3i5;  VI,  9  48. 

—  XIII,  ppe,  V,  591;  VI,  110. 

—  (Pierre),  jurisconsulte,  VI,  17. 
Gremicourt'  (De),  gouverneur  de  Béthune, 

IV,   199,  909,  916. 

Grenoble  (Isère),  IV,  5o,  89,  186,  a6o, 
966,  984,  989,  997,  34o,  348,  398, 
469,  5o3;  V,  998,  7o5;  VI,ii6,i48, 
958,  398,  399,  348,  390,  4o8,  4oy, 
491,  493,  497,  498,  44i,  445,  491, 
499,  593,  599,  53o,  590,  599,  596, 
609. 

Gbéoclx'  (Basses -Alpes),  IV,  989,  983; 
VI,  706. 

Gressï  (De),  VI,  538,  539,  545,  546, 
56o, 56i. 

Gretzer  (Le  P.),  V,  376. 

Grignan  (Comte  de),  VI,  36i,  64i,  643. 

—  (Comte  de),  fils  du  précédent  et  gendre 
deM-deSévigné,  VI,  36i. 

—  (M"'  de),  VI,  793.  Voir  Castellane- 
Adbémar. 


•  Peiresc  écrit  parfois  Grâce. —  •  On  le  trouve  aussi  appelé  Goemiccurt,  mais  par  erreur.  —  '  Pei- 
resc écrit  Greoux. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


781 


Grigny  (Seine-et-Oise),  IV,  157. 

—  (Sieur  de).  Voir  Sabmaisb  (Glaudo  de). 
Grille  ,  général  des  finances  à  Monlpeilier, 

V,  9/12. 
Grimaldi  ou  Grimaldy  (Dominique),  arche- 
vêque d'Avignon,  V,  s65,  966. 

—  (Famille),  d'Antibes,  VI,  707. 
Grimaud',  chef- lieu  de  canton  du  Var,  VI, 

636. 

—  (Gaspard  de),  marquis  de  Regusse,  IV, 
a6. 

—  (François  de  Gastellane,  marquis  de) 

V,  171. 

Grimberger  (Le  P.),  IV,  5 60. 
Grisolles  (Le  sieur),  VI,  io5. 
Grobbendom,  gouverneur  de  Bois-le-Duc,  IV, 

39^. 
Grol^e  (Gc'sar  de),  chevaher  de  Saint-Jean 

de  Jérusalem,  VI,  706. 

—  (François    de),    frère    du    précédent, 
comte ,  puis  marquis  de  Vireviiie ,  VI ,  706 . 

—  (Jeanne   de    Monteynard,    femme    de 
François  de),  VI,  706. 

Mévol'illon  (Louis  de),    marquis  de 

Bressieux,  VI,  706. 

—  (Marguerite    de    Morges,    femme   de 
Louis  de),  VI,  705. 

—  (Madeleine  de),  femme  de  Bertrand  de 
Morges, VI,  706. 

Gronovius  (Jean-Frédéric),  V,  vi.  - 
Grossï  (Le  sieur),  VI,  Stih. 

—  (La  femme  de),  VI,  34/i,  358. 
Grotids  (Hugo),  IV,  i38,  189,  1^9,  i5o, 

i5i,  9i4,  498,  ^99,  liho,  /i59;  V, 
990,  996,  395,  359,  /168,  48A,  687; 

VI,  VI,  80,  168,  919,  99  0,  939,  5l9, 
679,  691. 

Grotta  Ferrata  (Italie),  V,  ^17,  793. 
GuuTER  (Jean),  Grutercs,  Gbutberis,  V, 
439,  hC)o,  5io,  598,  690,  783. 


Gdaldi  ou  GuALDO  (Franccsco) ,  archéologue 
et  collectionneur,  V,  367, 878 ,  /i5 1 ,  499, 
55i,  579,  583,  584,  590,  64o,  ùtn, 
646,  669,  786,  764,  770,  773,  777, 
779,  786,  789,  799,  794,  797,  799. 
801,  815-817. 

Gu^RARD  (Benjamin),  membre  de  l'Institut, 

IV,   209. 

GuiÉRiîi  (Pierre),  sieur  du  Castelet,  procu- 
reur général ,  puis  président  en  la  Cour 
des  comptes  d'Aix,  IV,  694,  596;  VI, 
37,  47,  58,  97,  119,  ii3,395,  34a, 
497,  479,  699. 

—  (Charles),  frère  du  précédent,  87,  97, 
1 13,  199,  i3G. 

—  (Alexandre),  sieur  du  Castelet,  con- 
seiller en  la  Cour  des  comptes  d'Aix, 
père  des  précédents,  VI,  97,  119,  11 3. 

Guerre  (De),  procureur,  VI,  984. 
GuEVARA,  évéque  de  Teano,  V,  45o,  456. 

—  (Le  P.),  général  des  Pères  mineurs, 
VI,  147,  i48,  i58. 

Guez,  médecin,  IV,  353. 

— ,  négociant  marseillais,  V,  3o2,  357; 

VI,  633,  637. 
Gui  (Bernard),  Bernardus  Gdibosis,  V,  i5a, 

160. 
GciBAL  (Georges),  doyen  honoraire  de  la 

Faculté  des  lettres  d'Aix,  président  du 

Comité  du  monument  de  Peiresc,  VI, 

VI. 

Gdibact  (Le  sieur),  V,  58i. 

Guiberti  (Pietro- Antonio),  vicaire  général 

du   cardinal   Aquaviva,  archevêque  de 

Naples,  V,  536. 
GuiDETTi  (Jacomo),  VI,  147,  879. 
GoiDY  (Le  sieur),  V,  179,  180,  189;  VI. 

119,  987,  568. 
— ,  fils  du  précédent,  V,  189. 
Guienne  ou  Guyenne  (La),  IV.  55i;  V,  i5. 


Peiresc  écrit  Grimaiild. 


782 


TABLE  ALPHABETIQUE 


56,  i5o,  i54,  i85,  187,  aia,  a33; 

VI,  111,  i52,  989,  3a4,55/i. 
Gdiet  (François),  IV,  aôg. 
GiuGARD  (Joannis),  auteur  delà  Bibliothèque 

héraldique  de  la  France,  \i,  894. 
GciLLAiN,  patron  d'une  barque,  V,  81a. 

GuiLLAB  ou  Ql'ILLAB,  VI,  3a. 

GciLLACMB,  patron  d'une  barque,  V,  596. 

—  DE  Saint-Amodr,  IV,  367,  873. 
GciLLEMiN  (Denis),  prieur  de  Roumoules, 

IV,  I,  44,  54,  55, a45, 363, 376,341, 
596,  61 3;  V,  I,  II,  III,  VI,  VII,  1  h  a43, 
6i4;  VI,  76,  101,  io3,  ia4,  180, 
3o6,  3o8,  3i4,  357,  365,  890,  897, 
407,  5o8,  519,  546,  554,  555,  576, 
590,  598,  633,  64i,  648,  649,  663, 
719. 

— ,  frère  du  prieur,  VI,  554. 

GniLLKMOT,  libraire  de  Paris,  VI,  137. 

GuiLLBT  ou  Gdilliet  (Scipion),  IV,  a84, 

297- 
GciLLOT  (Le  sieur),  VI,  609. 

GuioN  ou  GcYON  (Le  sieur),  IV,  491,  5o4, 

5o5. 
GiiiBAMAND  (Le  sieur),  VI,  899,  348,  35i, 

890,  5a6. 

—  (Jean  de),  seigneur  d'Entrechaux,  VI, 
738. 

—  (Isabelle  de),  seconde  femme  de  Hector 
de  Lopis,  seigneur  de  la  Fare,  VI,  738. 

Gcira>"-la-Brillanne   (Famille),    et    non 
GdébA5,  IV,  17;  VI,  708. 

—  (Honoré),  VI,  708. 

—  (  Catherine  Lombart  de  Castellet ,  femme 
d'Honoré),  VI,  708. 

—  (Jean),  assesseur  d'Aix,  cousin  germain 
d'Honoré,  VI,  708. 

—  (Melcbior),  sieur  de  Peiresc,  VI,  708. 

—  (Marthe  Bompar,  femme  de),  VI,  708. 

—  (Laugier),  VI,  708. 


GinRAN-LA-BRiLLAHNE  (Catherine  Spifame, 
première  femme  de  Louis  de  Penas,  se- 
conde femme  de  Laugier),  VI,  708. 

—  (Pierrette),  femme  de  Jacques  Rosier, 
VI,  704. 

Gl'iban  (Honoré),  IV,  11. 

—  (Catherine,  femme  d'Honoré),  IV,  11. 

—  (Pierrette),  fdle  des  précédents,  IV,  1 1. 

—  DU  Castei.let  (Melchionne),  fdle  de 
Marthe  Bompar  et  nièce  d'Honoré  Gras, 
VI,  8a4. 

GmsE  (Hôtel  de),  à  Paris,  VI,  64. 

—  (Maison  de),  VI,  899. 

—  (Charles  de  Lorraine,  duc  de),  gouver- 
neur de  Provence,  V,  44,  45;  VI,  11,  v, 
39,  87,  58,  61,  63,  75,  89,  9a,  98, 
95,  100,  ii5,  i33,  189,  i43,  i45, 
i54,  169,  i64,  173-174,  177,  178, 
180-187,  198,  199,  309,  9o5,  938- 
335,  343,  948,  946,  347,  349,  35i- 
956,  969,  965,  967,  969,  971,  979, 
378,  988,  387,  8i5,  816,  819,  830, 
338-831,  387,338,341, 346-348,351, 
353,  36i,  363,  365,  867,  869,  879- 
876,  887,  891,  4o5,  4o8-4ii,  4i6, 
43o,  44i,  449,  448,  45o,  45i,  45?, 
467,  470,  48o,  48i,  488,  484,  499, 
5o5,  5o6,  535,  597,  598,  548,  559, 
566,567,  588,  589,  611,  618,  616, 
681,  719. 

—  (Duchesse  de),  femme  du  précédent, 
VI,  984,  947,  891,  559. 

—  (Louis  de  LoiTaine,  cardinal  di),  ar- 
chevêque de  Reims ,  frère  du  duc  Charles , 
VI,  946,  947. 

Gditon  (  Jean) ,  mairedela  Rochelle ,  VI  ,691. 

—  (Un  neveu  de  Jean),  VI,  031. 
Gci'tres '  (Gironde),  IV,  676,  591,  596; 

V,  VI,   16,  44,  69,   183,   i65,  166, 
176,  177,  179,  t8o,  198,  909,  983- 


Peiresc  écrit  Gwttret. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


783 


a36;  VI,  lia,  118,  119,  166,  171, 
902-ao4,  3i6,  344,  357,  368,  378, 
476,  479,  53i,  544,  55o,  553,  554, 
719. 
GoiTTAHD  (Le  sieur),  VI,  4o,  49,  96 ,  106, 
195,  ao6,  aga,  378,  486,  606. 


GoiTTARD,  collectionneur  k  Paris,  VI,  696. 
GoRos  (Jean  de  Rechignevoisin ,  chevalier 

de),  V,  aa5. 
GoRsofi  (Comte  de),  VI,  696. 
Gtissijf  (Le  consul),  IV,  49. 
—  (La  femme  du  consul),  IV,  49. 


H 


Hadriai^,  Hadrirn.  Voir  Adrien. 

Hadrumete,  Hadrdmetum  (Afrique). 

Haitze  (P.  J.  de),  historien  d'Aix,  V, 
169,  ao6. 

Haics  ou  Hajds  (Jean).  Voir  La  Haye  (Jean 
de). 

Haligre.  Voir  Aligre. 

Halle,  conseiller  au  Parlement  de  Paris, 
collectionneur,  VI,  694. 

Hambourg  (Allemagne),  IV,  a45;  V,  m, 
3it. 

HAMKicYns  (Jean),  IV,  407. 

Harcodrt  (Comte  d'),  IV,  611;  V,  198, 
ai6,  219,  920,  295,  996,  aag. 

Hardouin  de  Clermont,  seigneur  de  Saint- 
Georges,  V,  53i. 

—  (Jeanne  de  Harlai,  femme  de),  V, 
53i. 

Harisson,  collectionneur  anglais,  VI,  690. 
Harlai  (Robert  de).  Voir  Montgus. 

—  (Jeanne  de).  Voir  Hardodin  de  Cler- 
mont. 

Harlay  (Achille  de),  évêque  de Saint-Malo , 
IV,  990. 

—  (Philippe  de),  comte  de  Cdzy,  ambas- 
sadeur de  France  h  Constantinople,  V, 
36i,  363. 

Harpocratb,  V,  5o5,  5i8,  Saa,  797. 
Hartwic  (Pierre),  de  Hambourg,  V,  38 1. 
Harvey  (William),  anatomiste,  IV,    ao8. 


Hattoiv  (Lord),  ambassadeur  d'Angleterre 

en  Espagne,  VI,  694. 
Hacltin,  conseiller  au  Châtelet  de  Paris. 

Voir  AuLTiN. 
Hauréad  (B.),  membre  de  l'Institut,  FV, 

179,  409, 463. 
IIeehsicerck,  amiral  hollandais,  IV,   91 5. 
Heidelberg  (Allemagne),  V,  118;  VI,  91. 
Hel^sius  (Daniel),  bibliothécaire  de  la  ville 

de  Leyde,  IV,  900;  V,  989,  457;  VI, 

5ii,  680. 
Héliogabale.  Voir  Éliooabalb. 
Héliodore  Larissen,  pseudonyme  de  Etha- 

TiDS.  Voir  ce  dernier  nom. 
Helmont.  Voir  Van  Helmont. 
Hebiery(D'),  VI,  698. 
Hemon   (Le   sieur),  VI,  5o,  i58,   878, 

388. 
Henocii.  Voir  Enoch. 
Henri  III,  roi  de  France,  IV,  43;  VI,  384. 

—  IV,    roi   de    France,   VI,   947,   953, 

299- 

—  111,  roi  d'Angleterre,  VI,  678. 

Henriette  Marie  de  France,  reine  d'An- 
gleterre, VI,  77,  90,  189,  911. 

Henry,  autour  de  Recherches  sur  les  anti- 
quités des  Basses-Alpes ,  VI,  706. 

HiÉRACLios,  empereur,  V,  546,  56o;  VI, 
999,335. 

Herballt  '  (Seigneur  d').  Voir  Phelipeadi. 


Peiresc  écrit  parfois  d'Erbault. 


784  TABLE  ALPHABETIQUE 

Herbert  de  CuERerRr  (Edouard),  ambas- 
sadeur d'Angleterre  en  France,  IV,  889 , 
345,  354,  366. 

Herchehpertos,  moine  da  mont  Cassin,  V, 

Herck  *  (Belgique),  IV,  593. 

Hercule,  V,  aSa,  817,  887,  5oo,  5o6, 

529,  598,  708,  7^7,  76a. 
Herhacbus,   disciple   d'Kpicure,   IV,  446. 
Hermus,  V,  835. 
Herhippds,  V,  800. 
Hermite  (L'abW),  V,  6,  7,  la. 

—  (L'),  gentilhomme  flamand,  VI,  691. 
Herhophilcs  (Julius   Suipitins),  V,    887, 

388. 
Héroard  '   ou    HiRODARD  (Jean),  premier 

médecin  de  Louis  XIII,  VI,  169,  aoa. 
Hérode,  V,  95a,  741,  776,  788. 
Hérodote,  IV,  4ii;  V,  a5i,  a59. 
Héron  d'Alexandrie,  V,  897,  366,   877, 

895,  897,  4o3,  4o8,  4io,  4i4,  435, 

471. 
Héron  de  Villefosse,  membre  de  l'Institut, 

V,  98,  99. 
Herodf  (Le  sieur),  VI,  199. 
Herwart  de  Hohenbourg  (Jean-Georges), 

chancelier  de  Bavière,  VI,  83. 

—  (J.-Fréd.),  Herwartics,  fds  du  précé- 
dent, V,  365. 

Hésiode,  IV,  4i  1,  587. 
Hesichils,  IV,  447. 

Hedre  (La  maison  de),  à  Louvain,  VI,  687. 
Hecrnics  (Othon),  ou  Vit  Hedrk,  proies- 
seur  il  Leyde,  IV,  200. 

—  (Jean),  médecin  de  Maurice  de  Nassau 
et  père  du  précédent,  IV,  900. 

Heyn  (Pierre),  amiral  hollandais,  Petrds 

Haini's,  IV,  21 4,  21 5. 
HiERONYMO,  Hierosme  (Le  sieur),  nettoyeur 
.  de  médailles,  V,  52i,  526. 


HiLAiRE  (Dom  Paul  d'),  supérieur  du  novi- 
ciat des  Bénédictins  de  Toulouse,  V,  a86 , 
387. 

HippARQUE,  V,  a86,  358. 

HippocRATE,  IV,  a85,  287,  988,  998;  V, 
889. 

HippoLYTE,  évêque  d'Ostie,  IV,  874. 

HiRSCHFELD  (Otto),  éditeur  du  Corpus,  V, 
28,  99. 

Histoire  littéraire  de  la  Frakce,1V,  179. 

HoBFER  (Docteur),  directeur  de  la  Nouvelle 
biographie  générale,  IV,  177,  179. 

HoEscHEL  (David),  HoescnELiiis,  V,  949, 
a53,  954,  447. 

Hollande,  IV,  149,  i56,  198,  199,  ao4, 
2i4,  aa5,  aa8,  336,  a4a,  945,  807, 
865,  396,566;  V,  196;  VI.  33,  98, 

Ô79- 
HoLLiER  OU  Hocllier,  Hollierus,  médecin 

parisien,  VI,  807. 

Holstenids  (Luc),  IV,  1,  ni,  61,  64,  65, 
68,  78,  85,  86,  87,  95,  107,  108, 
109,  ii4,  191,  195,  199,  i3o,  i43, 
i45,  147,  167,  175,  969,  967,  469, 
5i6,  6o3;  V,  I,  ni,  ti,  vu,  aa,  a45- 
488,749. 

HoLYwooD  (Jean  n'),  plus  connu  sous  le 
nom  de  Joannes  de  Sacrobosco,  IV,  179. 

HoHkBE,  IV,  968,  985,  3o8,  809,  319. 
4o8,  4ii,4i9,  458,  469,58"3,58£ 
587,  589,  590,  598,  594;  V,  409, 
447,  494 ,  495. 

HoNDiDs  (Josse),  géographe  hollandais,  IV, 

901. 

Hongrie,  IV,  949;  V,  35a. 
HoNNORAT  (Saint-).  Voir  Saikt-Honsorat. 
—  (Ed.-F.),  IV,  497;  VI,  706. 
Honorids,  empereur,  IV,  34. 
Hoppercs'  (Joachim),  conseiller  d'État  de 
Philippe  II  aux  Pays-Bas,  VI,  686. 


'  Peiresc  éciil  Ileca.  —  '  Peiresc  écrit  Ërotiard.  —  ^  Peiresc  écrit  Hopptriut. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


785 


HoppERLs  (Antoine),  chanoine,  iils  du  pi-é- 
cédenl,  à  I^ouvain,  VI,  686. 

Horace,  V,  3i/i,  680. 

HoBTENsius  (Martin),  mathématicien  hol- 
landais, rv,  347,  348,  349,  35i,  35a, 
357,  35(j,  373,  379,  399,  4i3,  liilt, 
4i6,4i9,4ao,  4a4,  495,  426,437, 
4a8,  463,474,557,565,  569. 

Hospice  (Saint-).  Voir  Saint-Hospice. 

HospiTAi,  (Le  chancelier  de  l'),  V,  475. 

—  (Gui  Hurault  de  l'),  archevêque  d'Aix, 

V,  35;  VI,  uo,  39a,  4ai,  à-i'j,  46i. 

—  (Paul  Hurault  de),  archevêque  d'Aix, 

VI,  666. 

—  (Nicolas  DE  l'),  maréchal  de  Vitry. 
Voir  ViTBY. 

HospiTiBs  (Saint).  Voir  Saint  Hospitius. 
HosTAGiER  (M""   d'),  sœur  de  Marc-Aiil. 

Vento,  VI,  7a 3. 
IlosTiTiAN,  V,  5oo,  5o6. 
Houriard  (Augustin),  V,  i63. 
Hovyn   de   Tranchère    (J.),    historien    de 

Gultres,  V,  193. 
Hoï  (André),  Hoius,  professeur  h  Douai, 

IV,  198.  199,  aoa;  VI.  688',  693. 


IIuguleni,  consul  d'Aix,  VI,  aSo. 

HuGON  ( L'ahbé  ) ,  premier  aumAnier  de  l'am- 
bassade  du  duc  de  Gréqui,  IV,  Sa,  83, 
90;  V,  397,  398. 

HuGDEs  (Guillaume  u'),  archevè(|ue  d'Em- 
brun, IV,  387;  Vl.aoo. 

HoLLOif,  prieur  de  Cassan  en  Laoguctioc, 
IV,  i3i. 

HuMBLOT  (Le  p.).  Minime,  VI,  697. 

Humoristes  (Académie  des),  à  Rome,  IV, 
69. 

Horadlt.  Voir  Hospital  (De  l'). 

HuBY  (Le  sieur),  V,  44. 

HvEN,  ile  du  Sund  où  est  l'observatoire 
d'Uranienbourg,  IV,  4 a 4. 

Hyacinthe  (Le  P.),  Capucin,  IV,  89, 
108. 

IhiiBEs'  (Ville  et  lies  d')  [Var],  IV,  18, 
181  ;  V,  177,  197,  aao,  6i5;  VI,  63, 
80,  100,  i4i,  18a,  195,  199,  389, 
3j6,  3a5,  33a,  339.  37a,  878,  4o3, 
4i9,  43»,  434.  459,  53o,  SSg,  878, 
6o4,  609,  611,  615-617,  663. 

—  (  Abbesse  d'  ) ,  de  la  famille  de  Pontevès . 
VI,43i. 


Ibn-Beïtuar  ',  surnom  du  médecin  botaniste 
Abdai.lah-ben-Aiimed.  Voir  ce  nom. 

Icard  ou  Icart  (Le  sieur),  VI,  37,  3a, 
368,  390,  4o8. 

Icare.  V,  87,  g4,  126. 

lÉNA  (^Allemagne).  IV,  45 1. 

Ignace  (Saint).  Voir  Saint  Ignace. 

Îles  flottantes,  à  Saint-Omer,  IV,  199, 
3o3,  3o4-3o6,  316. 

IiLE  (Charles  de  Ganlelmi  d'),  V,  11. 


lïiBERT,  premier  commis  de  Servicul,  V, 

147;  VI,  698. 
Incofer  (Le  P.),  Jésuite,  IV.  Sag.  56o. 
Indes ( Les).  IV.  4 1.345, 394 ;V.  163.635. 
lNGoi.D(L"abbé).  IV,  336.  337. 
Innocent  III,  paix;,  IV.  i55. 
—  X.  pajw.  VI,  vn,  396. 
Ion,  V,  317. 
loiiiB,  V,  317. 
iBèNE  (Sainte).  Voir  Sainte  lakNB. 


'  Appelé  là  par  erreur  Andréa»  Hozius.  —  »  Peiresc  écrit  Ière$.  —  '  Appelé  par  Pciresc  Ebtn- 
bytar. 


786  TABLE  ALPHABETIQUE 

Ib^née  (Saint).  Voir  Saint  Ibén^e. 

Isis,  V,  5o5,  578,  760,  777. 

Islande,  IV,  179. 

IstB-sDR-SoBGDE  (Vauclusc)  ',  VI,  34,  i55, 

985. 
IsNARD  (Le  sieur),  VI,  38,  6i,  607. 

—  (Clément),  évêque  de  Giandèves,  VI, 
307. 

—  (Octave),  ëvêque  de  Giandèves,  parent 
et  successeui-  de  Clëment,  VI,  807. 

Isoard-Vadvknaroces  (Marquis  d'),  neveu 
du  cardinal  de  ce  nom,  IV,  547. 


ISOCRATB,  VI,  96. 

Italie,  IV,  11,  m,  96,  3o,  3i,  39,  34, 
61-176,  i85,  187,  197,  909,  996, 
969,  987,  3o8,  3ii,  335,  373,  479, 
5o9,  5o3,  555,  557,  56o,  579  ,  609; 
V,  V,  m,  vm,  85,  88,  i93,  169,  175, 
i84, 917,  946,  963, 974,  977,  995, 
3i9,  3i4,  317,  362,  364,  376, 4o4, 
439,  434,  498,  499,  509,  690,  63o, 
648,  797,  791;  VI,  III,  9,  3,  8,  i5, 
94.  81,  190.  463,  499,  65i,  665, 
688. 


Jacob  (Rabbi),  le  rabbin,  auteur  de  l'exa- 
men du  monde,  IV,  934. 

—  (LeP.  Louis),  V,  46. 

Jacques  (Saint-).  Voir  Saint-Jacques. 

—  ,  infant  de  Majorque ,  mari  de  Jeanne  de 
Naples,  IV,  69. 

Jacquet,  sieur  de  Fetan,  intendant  des 
postes,  IV,  185,  186,  999;  V,  339; 
VI,  46,  48,  49,  79,  118,  199,  9i5, 
918,  961,  984,  371,  399,  599,  6o4, 
618. 

Jal  (A.),  auteur  du  Dictionnaire  critique, 
IV,  187. 

JiiiBUQnB,  V,  983,  398,  436,  474. 

Janon  (Le  sieur),  IV,  49. 

Janquiz  (Le  roi),  aux  Indes,  V,  i63. 

Janson  (Marquis  de),  V,  195. 

—  (Henry),  capitaine  de  navire,  VI,  186. 
Janssoom  (  Guillaume),  à  Amsterdam,  VI,  94  o. 
Janssonius,  mathématicien  hollandais,  FV, 

901,  909,   911. 

Janus,  V,  569,  565,  660,  769;  VI,  647. 
Jaubert  (Maixe),  premier  consul  de  Rians, 
VI,  96,  346. 


Jacbebt,  fils  du  précédent,  VF,  96. 

—  DE  Barrault.  Voir  Barbauit. 

Java  (Ile  de),  mer  de  la  Sonde,  IV,  894. 
Jean  (Sadit).  Voir  Saint  Jean. 

—  XXII,  pape,  IV,  9,  10;  VI,  768. 

—  ,  roi  de  France,  IV,  8. 

Jean  dit  de  Bologne,  sculpteur,  IV,  38. 

—  (Le  R.  P.),  IV,  1. 
Jeanbarre  (Le  sieur),  VI,  56. 
Jeanne  d'Arc,  IV,  89. 

—  ,  reine  de  Naples,  IV,  69. 
Jeanmn  (Président),  VI,  io4. 

Jehan  le  Tailleur  (Mattre),  V,  676,  760. 
J^rAme  (Saint).  Voir  Saint  J^rôhb. 
JiéRDSALEM  (Syrie),  IV,  697;  VI,  499,597. 

—  (Maison  de),  VI,  889. 

Jhones  (Richard),  libraire  à  Londres,  VU, 

681. 
JoiNviLLE  (De),  VI,  895,  873. 
JoLY  ou  JoLLT,  coUectionneur  parisien,  V, 

490,  607,  6i3, 745. 
JONAS,  VI,  689. 
Jonston  (Jean),  Jonstonus,   médecin,  IV, 

388,  879,  878,  389. 


Peiresc  écrit  Lille. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


787 


JoRDANY,  avocat,  filleul  de  Peiresc,  V,  71. 

JoRKT  (Chai'les),  correspondant  de  l'In- 
stitut, professeur  à  la  Faculté  des  lettres 
d'Aix  en  Provence,  VI,  616. 

JoRY  (Saint-).  Voir  Saint-Jobry. 

Josaphat',  abbaye  de  Bdnédictins  dans  le 
diocèse  de  Chartres,  VI,  56i. 

Joseph,  V,  99. 

DE  RlANS  ,  VI ,  5 1 . 

JosÈPiie  (L'historien  juif),  IV,  i26;V,a5i, 
a52,  1277,  '469,  478,  476,  477,  484. 

—  ,  servante  de  la  maison  de  Peiresc,  IV, 
533. 

JossE  (L'abbé),  VI,  79. 

JosuÉ,  IV,  277. 

JoDQUEs  (Commune  de)  [Bouches-du-Rhône] , 

VI,  473. 

—  ,  maison  de  campagne  des  archevêques 
d'Aix,  V,  aig;  VI,  44i,  637,  643, 
653, 791. 

—  (BdrardDE),etnonDEJoNCQDEs,VI,473. 
JoORDAN  (Le  sieur),  VI,  54. 

—  ,  huissier,  VI,  3a  1. 
Journal  des  Savants,  IV,  177. 
Joyeuse  (Cardinal  de),  V,  287,  389. 

Juan  (Golfe)  [Alpes-Maritimes],  V,  325; 
VI,  193. 


Jdglaris  (Le  P.),  Jësaite  h  Turin,  IV,  175. 
Jdlia  Dohna,  V,  619,  5q3,  761. 
Jdlien,  empereur,  IV,  189,  190. 
Jdlios  Capitolindb,  IV,  90. 
JcLLiAN  (IvC  sieur),  V,  91 4. 

—  (Saint-).  Voir  Saint-Jlluan. 

—  ou  Jollien  (Le  sieur),  VI,  197 
JuLLioT  (François),  VI,  77, 

Jdnids  (Patricius),  V,    3t8,   3a8,    607, 
469. 

—  ,  conseiller  au  Parlement  de  ToulouM, 
VI,  610. 

Junte  (Les)*,  imprimeurs  à  Venise ,  IV,  46 1. 
Jupiter,  V,  3i6,  33o,  33i,  5a5.  54 1, 

569. 
JuRiEN  DE  LA  Gravi^re  (Amiral),  IV,  174, 

175. 
JusBERT,  Jdsberty  (Famille),  IV,  11. 

—  (Le  sieur)  ,1V,  11,  19,  1 4 ,  17. 
Juste  (Le  sieur),  V,  189. 

JusTEL  (Christophe),  V,  409. 
Justin,  historien,  V,  977. 
JuSTMA,  V,  696. 

JusTiNiAN,  JusTiNiANOS  (Horatius),  le  biblio- 
thécaire du  Vatican,  V,  479,  h-jS,  479. 

—  (Marquis),  V,  479,  7o5. 
JusTiNiEN,  empereur,  V,  954. 


Kartago.  Voir  Carthage. 

Keller  (Le  P.  Jacques),  de  la  Compagnie 

deJésus,  VI,387. 
KEPLER(Jean),IV,  193, 999,948,953-956, 

959, 390, 33o,  345,388,397, 417,493, 

5oi,  549;  V,  986,  394,  49o;  VI,  985. 
Kerviler  (René),  IV,  987. 
KiNG  Street,  rue  de  Londres  qui  aboutit  à 

Whitehall. 


KiRCHER  (Le  P.  Athanase),  IV,  i55,  171, 
995,  996,  3oo,  3oi,  898,  338, 
889,  34o,  349,  343,  346,  354. 
356,  36i,  364,  365,  385,  890,  899, 
4io,  491,  4a4,  44o,  5ii,  545,  555, 
56o;  V.  44i,  454,  458,  463,  746, 

749- 
KuFFLKR  (Le  sieur),  VI,  98,  3o,  55. 


Peiresc  écrit  Jotapha.  —  '  Peiresc  écrit  Junctti. 


99. 


788 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


La  BiBBEN  (Maison  db),  VI,  568. 

—  (Le  sieur  de),  VI,  359 ,  36i,  36îj  ,391, 
4o8,  568.  Voir  Forbin  de  la  Barben. 

La  Baboderie  (Jacques  Briceau,  sieur  de), 
intendant  des  jardins  du  Roi,  V,  48, 
49,62;VI,io5,  117,  i85,368,38o, 
Aat,  5^1. 

La  Bastide  (en  Provence),  VI,  438. 

—  des  Jodrdahs  (Jean-Louis  de  Coriolis), 
VI,  61,  403,471,  477. 

La  Badme  (François  de),  comte  de  Mon- 
trevel,  VI,  56a. 

—  (Jeanne  d'Agout,  femme  de  François 
dk).  VI,  56q. 

—  (Db),  sënëchal,  à  Lyon,  VI,  697. 

—  SozE  (Les),  VI,65a. 
Labb^,  avocat  &  Paris,  VI,  696. 

La  BERcnfeRE  (L'abbë  de),  IV,  61,  7a,  77, 
121. 

—  (J.-B.  Le  Goux,  seigneur  de),  premier 
président  au  Parlement  de  Bourgogne, 
IV,  7.. 

—  (  Marguerite  Brulart ,  femme  de  J  .-B.  I-e 
Goux,  seigneur  de),  IV,  7a. 

—  (Charles  Le  Goux  de),  ëvêque  de  La- 
vaur,  archevêque  d'Aix,  d'Albi,  de  Nar- 
bonne,  IV,  7a. 

La  Bodebie  (De).  Voir  Le  Fèvre  de  la  Bo- 

DKRIE. 

La  Boi'DEsiÈRE  (De), collectionneur  à  Paris, 

VI,  695. 
La  Boclidière  (M™  de),  VI,  559,  56o. 
La  B00BDAISIF.RE  (Fabrice  de),  ëvéque  de 

Gavaillon,  V,  588,  589;  IV,  4,  26,  4 1. 
La  Broisse  (De),  agent  de  Mantoue,  VI, 

696. 
La  Borte  (Le  sieur),  VI,  33a. 
La  Celle,  couvent  de  Bénédictins  près  de 


Brignoles  (Ver),  transYéré  ensuite  à  Aix, 
VI,  a6o,  6o5. 

La  Celle  (Prieur de).  VoirSECDiRA»  (Antoi- 
nette). 

l.A  Ceppede  (De),  pi-emier  président  de  la 
Chambre  des  comptes  de  Provence,  VI, 
aSi,  960,  983. 

La  Chapelle  Saint- Desls  (Seine).  IV,  9  3a. 

La  Chesnaïe  (Le  sieur),  V,  595. 

La  Chessék,  épigraphiste,  IV,  68. 

La  Clape  (Basses-Alpes),  IV,  546. 

LaClerobrie  (De),  VI,  378. 

La  Coste  (De),  professeur  de  droit  à  Tou- 
louse, V,  468. 

—  ,  conseiller  au  Parlement  de  Grenoble, 
VI,  491. 

—  (M- de),  à  Aix,  VI,  559. 

La  Croix  Haulte,  canton d'Aiguilles(Hautes- 
Alpes),  VI,  790. 

I^ACTASCB,  IV,  180. 

La  Cueva  (Cardinal  de),  V,  v. 
La  CiBNE  de  Sainte-Palaye  (Glossaire  de), 
IV,  180. 

L.ELIANCS,  VI,  674. 

Laërce,  Laertids.  Voir  Diocènb. 

Laet  (Do),  à  Francestrid  (Angleterre). 

La  Faoode  (Luc  de),  V,  i48,  160;  VI, 
55,  91,  i59,  i53,  174,  187,  983, 
307,  395,  355,  519,  554,  567,  568, 
719. 

—  (M""  de),  mère  de  Joseph  de  Pitton. 
seigiieiu-  de  Tournefort,  VI,  174. 

—  (M""  de),  grand'mère  de  Ripert  de 
Monclar,  VI,  174. 

—  (M"'  de),  bisaïeule  de  J.-B.  de  Boyei-, 
marquis  d'Argens,  VI,  174. 

La  Faille  (Le  P.  Jean  de),  IV,  987,  988, 
990,291.993. 


DES  TOMES  IV  \  Vf. 


789 


La  Fabe,  commune  de  l'aiTondissemenl 
d'Aix,  VI,5ia,5i8. 

—  (De)  ou  De  Forbin  La  Fabe,  conseiller 
à  la  Cour  des  compies  de  Provence,  VI, 
978,  995, 997, 456. 

.LaFare  (François  de  Lopis-),  Minime,  plus 
tard  dvàjue  de  Riez,  VI,  vi,  57,  178, 
18a,  339,  335,  359,  365,  385,  393, 
470,  499,  588,  589,  793.  Voir  Lo- 
pis. 

La  Favebgne  (Le  sieur  de),  h  Montpellier, 

V,  943. 

La  Faïb   (Le  sieur  de),  VI,  io4,  4i3, 

439,  499,  5o6,  507,  5i6. 
La  Fayette  (De),  IV,  36o;  VI,  606,  643, 

644,  649,  65o. 

—  (Le  chevalier  de),  frère  du  précédent, 

VI,  606. 

La  Ferrière  (Jacques  de),  médecin,  IV, 
473,  479,  5o9,  5o8,  55i,  553,  554, 
569,  599,  601;  V,  767,  768,  771, 
775,781,784,785,787,788. 

Laffemas  '  (Barthélémy  de),  sieur  de  Beau- 
semblant,  valet  de  chambre  de  Henri  IV, 
contrôleur  géaéral  du  commerce  de 
France,  VI,  i48,  343. 

—  (Isaac  de),  sieur  de  Beausemblant , 
lieutenant  civil  h  Paris,  fils  du  précédent, 
VI,  i48,  171,  343. 

Laffretiiîre  (Le  sieur  de),  VI,  137. 

La  Fii.le  (Le  sieur),  VI,  496. 

La  Flèche  (Sarthe),  VI,  486. 

Lafon (N.  de) ,  abbé  de  Foix,  V,  94o,  aii, 

9  4g,  391. 
La  Fontaine  (Jean  de),  VI,  9o4. 
La  Force  (Jacques  Nonipar  de  Caumont, 

duc  de),  VI,  645. 
La  Forest  (Le  sieur  de),  V,  i46,  147. 
LaFretk(Dk),  VI,  584. 


La  Garde  (Monastère  de  Notre-Dame  DE),i 
Marseille,  VI,  4i4. 

—  (Famille  provençale  de),  IV,  178. 

—  (André  de),  procureur  général  au  Par- 
lement d'Aix,  IV,  178. 

—  (Ix  sieur  de),  IV,  178,  181;  V, 
375. 

—  (Esprit  Foulque  de),  VI,  705. 
La  Gabolpe,  près  d'Antibes,  VI,  9  48. 

La  Gayolle  (Notbe-Dame  de),  cha|>elle  près 

de  Brignoles  (Var),  VI,  6o5. 
Lage  (Antoine   de),   duc    de    Puylaurens. 

Voir  Pdyladbens. 
Laget  (Le  sieur),  VI,  358. 
Lagmead  ou  Laigneau  '  (Le  sieur),  IV,  985, 

348,349,  369. 
La  Gonbran,  sur   la  Méditerranée,  entre 

Toulon  et  Sixfours,  VI,  309. 
La  GoiLLikBB  (De),  VI,  379. 
La  Haye  (Hollande),  IV,  189,  lig,  199; 

VI,  670,  691. 

—  (Jean  de),  Jésuite,  VI,  684. 

La  H06DETTE  (Pbilip|>c  Fortin  db),  36o, 

387,  390,  471,  473. 
Laincel  ou  LiNCEL  (Château  de),  dans  les 

Basses-Alpes,  près  de  Forcalquier,  Vi, 

706,  707. 

—  (Famille  de),  VI,  706. 

—  (Antoine  de),  seigneur  de  Roumoules' 
et  de  Saint-Martin  de  Itenaras,  le  Muet 
de  Laincel,    IV,  989,   989;   VI,   706, 

707- 

—  (Hubert  de),  seigneur  de  Saint-Martin 

de  Renacas,  fils  d'Antoine,  IV,  989;  \  I , 
706, 707. 
Lainiî  '  de  la  Margdebie,  premier  pi-ésident 
du  Parlement  de  Provence,  I\,  97S, 
979,  996,  3oi,  3o4,  3i4,  3t5,  394. 
399,  339;  V,  i65,  900;  VI,  698. 


'  Pciresc  écrit  l.'AJJenuu.  —  '  Peiresc  écrit  aussi  L'Agneau, 
de  Linceaux.  —  '  Poirjsc  écrit  parfois  L'Aitni  ou  L'Ayné. 


Peiresc  l'appelle  W  de  Ruumoullt* 


790 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Lainf,  de  la  Mabgi]erie(M"*), première  pré- 
sidente, IV,  339,  6o4;  V,  aoi. 

—  (  N . . .  ),  fils  des  précédents,  IV ,  3 1 4 , 3 1 5. 
Laïus.  Voir  La  Haye  (Jean  de). 

Lalannk  (Emile),  directeur  du  poids  public 
à  Bordeaux,  V,  iga. 

—  (Ludovic),  bibliothécaire  de  l'Institut, 
VI,  176,  397. 

La  Lasse  (De),  VI,  346. 
La  Marche  (De),  VI,  446,  465,  477. 
La  Mabgdebie  (Maison  de),  en  Angoumois, 
IV,  3a4;V,  i65. 

—  Voir  Laiké. 

La  Marte  ou  la  Marthe  (De),  officier  de 
marine,  V,  196. 

—  (M- de),  VI,  274. 

La  Martillière  (Le  sieur  de),  VI,  Sgd. 

—  (M-'de),  VI,  56i. 
Lambert  (De),  IV,  i3o. 

—  (D«),  jeune  frère  du  précédent,  IV, 
43o,  43i. 

—  (Raimond  de  Mainier-),  conseiller  au 
Parlement  d'Aix,  VI,  97,  176,  177, 
4ia,  454,  590. 

—  (Le  sieur),  VI,  638,  64o. 

—  ,  conservateur  de  la  bibliolbè<|ue  de  Car- 
pentras,  IV,  76,  5 15,598;  V,  88,  740; 
VI,  10,  917,  574. 

Lahbesc  (Bouclies-du-Rhône),  VI,  n,  i55, 

197,  a47,  a65,  a66,64o,65a. 
La  Mecque  (Arabie),  IV,  3ai,  5i5. 
La  Molle  (Maison  db),  VI,  568. 

—  (Sieurs  et  dames  de).  Voir  Bohipace. 
La  Mothe-le-Vaver  (François  de),  IV,  94, 

a37,a59,  384, 479, 476. 
La  Motte  (Le  sieur  de),  V,  909,  aie;  VI, 

i38, 390, 69a. 
La  Mvrée  (l>e sieur),  VI,  519. 
Lange  (Le  sieur),  VI,  5 1,  3o9,  354,  355, 

460,466,  474,  475,637,  64a. 


Lasgb,  fils  du  précédent,  VI,  354. 
Langelieb  '  (Abel),  libraire  à  Paris,  VI, 

696. 
Lahgres  (Haute-Marne),  V,  65,  91,  109, 

ia4,  5o9,  5o8,  699;  VI,  648. 
Ladgdedoc,  IV,  66,  67,  197,  907,  346; 

V,  178,  aag,  a38,  307,  686,  766; 

VI, 61, 81.  111,  185,186,  910,869, 

498. 
Lanibly  (Marcel),  VI,  147. 
LaNooe  (De),  V,  149,  i5i. 
Lansbergios    (Philippus),   IV,    aoi,   a70, 

333,  336,  359,  373,  874,  879,  397, 

407,  4i4,  4ao,  4a6,  4a9;  V,  893. 
Lansselios  (I>e  P.  Pierre),  V,  470. 
Lantelhe  ,  évêque  de  Digne ,  IV,  34 1 . 
LAifTENAY  (Antoine  de),  V,  ii  ,  vu ,  16,  111, 

i64,  166,   167,  171,  180,  194;  VI, 

118-iao,  187,  i85,  9o5,  713. 

—  Voir  Bertrand  (Abl)é  Louis). 

La  Poterie  (Le  sieur  de),  secrétaire  de  Gas- 
sendi, IV,  546. 
La  Réole  (Gironde),  V,  a35,  986. 
La  Reolle  (Baron  de),  VI,  lao. 

—  ( L'abbé  de),  fils  du  précédent,  VI,  190. 
La  Rivière  (Le  P.  Polycarpe  de),  Gliarlreux , 

IV,  3i9,   898,  357,  599,  597,  598, 
610,  61 1  ;  V,  i3i  ;  VI,  647,  710. 

La  Rociiefoccadld  (Maison  de),  VI,  38a. 

—  (Cardinal  François  de),  V,  44a,  469; 
VI, 77,  110,111,  lia,  189, 583. 

—  (Benjamin  de),  baron  d'Estissac,  VI, 
867,  4o3,  53a,  589. 

La  Rochelle  (Charente-Inférieure) ,  V,  979 , 
585,  54o;  VI,  33,  566,  6i3,  6i4, 
6ai,  699. 

La  Roqob  d'.4nthbron  (Bouches-du-Rhône), 

V,  168. 

La  Roqce-Bbcssane,  chef-Iiea  de  canton  du 
Var,  VI,  696. 


'  Peiresc  écrit  L'Angelier. 


DES  TOMES  IV  X  VI. 


L\  RoQDE  (Jean-Baptiste  de  Foibin,  sieur 
de)  ,  conseiller,  puis  prdsidenl  au  Parle- 
ment d'Aix,  V,  168. 

—  (Melchior  de  Forbiii,  marquis  de),  fils 
du  précédent,  président  au  Parlement 
d'Aix,  V,  168. 

—  (De),  VI,  389,399. 

La  Roqdettk  (Jean-Augustin  Foresta ,  pré- 
sident de),  IV,  598;  VI,  709. 

—  (Le  sieur),  VI,  819. 

La  Saigne  (Jean  de),  marchand  français  à 

Rome,  V,  705. 
La  Sauve  (Abbaye  de)  [Gironde],  V,  936. 
Lascaris  (Famille  de),  IV,  Uq. 
Lasena   (Pierre'),    IV,    i53,    157,   174, 

529;  V,  398,445,455,484. 
La  Serre  (André  de),  archéologue  gascon, 

IV,  5 19. 
La  Seynb,  commune  du  canton  d'OlIioules 

(Var),VI,  3o3,3o9,  368. 
Lasset  (De),  VI,  95. 
La  Soze  (Louis  de  Champagne,  comte  de), 

IV,  994. 
La  Toor  (Le  sieur),  V,  375. 

—  (Hector  de),  seigneur  de  Montai^an, 
VI,  364,  497,  436,  44i,  447,  459,' 
467,  5i4,  5i5,  591,  596. 

—  d'Aiooes  (Vaucluse),  V,  995;  VI,  392, 
533. 

La  Trémolière  (Le  sieur  de),  VI,  i56. 

La  Thimouille  (Maison  de),  VI,  894. 

La  Tdreie',  village  des   Alpes-Maritimes, 

VI,63i. 
Lambelius.  Voir  Lobel. 
Laugier,  médecin  provençal,  correspondant 

de  Peiresc,  VI,  5oo. 
Laure,  l'amie  de  Pétrarque,  VI,  9. 

—  (Le  sieur),  VI,  49. 

Laorens  (  Le  sieur),  premier  consul  de  Rians , 


791 

VI,  38,58.73,  181,194,346,  358. 
386,  459. 
Laurens  (Le  siem-),  fils  du  précé<lent,  VI, 
181.  194,  996. 

—  (Honorât),  VI,  474. 

—  (La  conseillère  de),  née  Segniran,  VI. 
349. 

—  (Pierre),  marquis  de  Saint- Martin  de 
Pallières,  coseigneur  de  Tourtour,  VI, 
718. 

—  (Jeanne  Seguiran,  femme  de  Pierre), 
VI,  718. 

—  Henri,  fils  des  précédents,  conseiller 
au  Parlement  d'Aix,  comme  son  père, 
VI ,  718.  Voir  Dd  Laubïns. 

Ladrent  (Saint).  Voir  Saint  Laorent. 

—  ,  représentant  du  peuple,  VI,  687. 
Lalrinos,  VI,  685,  687,  699. 

Lacson  ou  Lauzon  (Président  dc),  IV,  61 1  ; 
V,  917;  VI,  87,  88,  108,  ii5,  191, 
i4i,  147,  4o3,  5o9,  591,  5-j3. 

Ladtaret  (David  Tavan  db),  docteur  eu 
médecine,  IV,  466,  539,  533. 

Lautibr  (Toussaint),  apothicaire  et  collec- 
tionneur à  Aix,  VI,  laS,  ia4,  389, 
355,537. 

Laval  (De),  gouverneur  de  Moulins,  VI,  697. 

La  Valette  (Louis  de  Nogaret,  cardinal  de), 
V,  i58,  159,  616;  VI.  VI,  ni,  ii5, 
i33,  i36, 171. 

—  (Chevalier  de),  IV,  366;  V,  706;  VI. 
63 1. 

La  Vallée  Breteulle  (Db),  collectionneur  à 
Paris,  VI,  696. 

La  Verdière  (Fief  et  maisQn  de),  en  Pro- 
vence, VI,  191,  568. 

—  (Sieurs  de),  VI,  935,  «49,  944,  s53, 
973,  399.  36o,  36i,  373,  375,  431. 
439,  469,  48o,48i,  485,  549. 


'  Peiresc  l'appelle  La  Senne  ou  le  aieur  de  Senne  ou  de  Sena  et  aussi ,  une  fois ,  le  maifint  Pietro 

Seinu.  —  '  Peiresc  écrit  la  Torbie. 


793 


TABLE  ALPH 


La  Verdièrb.  Voir  Castellanb  (J.-6.  de), 

FORBIN  d'OpPÈDE  (J.-B.  de). 

La  Vigne  (Le  sieur),  VI,  638,  tiSg. 

La  Ville-adx-Clercs  (Antoine  de  Loménie, 

seigneur  de).  Voir  Lohënie. 
La  VrscLÈDE,  terre   des  environs  de  Ta- 

rascon,  VI,  367. 

—  (Ghalamont  db),  homme  de  lettres,  VI, 
367. 

La  Vrillière  '  (Louis  Phelypeaux ,  seigneur 
de),  V,  1/17;  VI,  698. 

Leadenhall  Street  ',  grande  rue  de  Lon- 
dres, VI,  678. 

Le  Bailly,  chanoine  à  Arras,  VI,  693. 

Le  Bav  (Le  sieur),  à  Paris,  V,  116,  117, 
120, i34,  i4i ;  VI,  557. 

—  ,  fds  du  précédent,  écrivain  public  à 
Paris,  VI,  .557. 

Le  Beadclerc  (Charles),  secrétaire  d'Etal, 
VI,  43o,  449,  453,  48a,  5a5,  696, 
097,  584. 

Le  Beadssbt,  chef-lieu  du  canton  da  Var, 
VI,65i. 

Le  Blanc  (Guillaume)  et  non  Blanc,  secré- 
taire du  cardinal  d" Armagnac,  V,  uba\ 
VI.  713. 

—  (  P-  )  •  magistrat  à  Marseille ,  VI ,  65 . 

Le  Bodchet,  bénéfice  dépendant  de  l'abbaye 
deGuîtres,V,  9  34. 

Le  Boutheillier  '  (Victor),  évêque  de  Bou- 
logne, puis  archevêque  de  Tours,  IV,  990. 

Le  Bret  (Le  sieur),  V,  997. 

Le  Broc,  commune  des  Alpes-Maritimes, 
VI,  943. 

Le  Caire,  en  Egypte,  IV,  99,  i54,  Sai, 
396,  566,  579,  583,  586,  594;  V, 
4i5,444,445;VI,  709. 

Le  Camos  (iNicoIas),  procureur  général  de 
la  Cour  des  aides  de  Paris ,  V,  1 67,  171. 


ABETIQUE 

Lecapends  (Romanus),  V,  a55. 

Le  Clerc  (Jean),  imprimeur  à  Paris,  VI, 
389. 

LecoiNTB  (Charles),  de  l'Oratoire,  IV,  996. 

Le  Comte  (Jacques),  président  au  Parle- 
ment de  Bordeaux,  V,  170,  191,  198. 

—  (Catherine  de  Gourgue,  femme  de 
Jacques),  V,  170. 

Le  Coq,  à  Paris,  VI,  696. 
Léda,  VI,  3oi. 

Le  Febvre  ou  Le  Fbvre  (Le  P.),  provincial 
des  Cordeliers,  IV,  387;  VI,  3o,  533. 

—  (Le  sieur),  VI,  648. 

—  ,  professeur  de  droit  à  OHéans,  V, 
468. 

Le  Feron,  avocat  à  Paris.  VI,  695. 

Le  Fbcre,  tailleur  à  Paris,  VI,  696. 

Le  Fèvre  de  la  Boderie  (Antoine),  ambas- 
sadeur de  France  à  Londres,  \I,  679, 
673. 

—  (M- et  M"-),  VI,  673. 

—  DB  Cavmaktin  (Louis),  chancelier  de 
France,  VI,  3i. 

—  *  (Nicolas),  précepteur  de  Louis  XIII, 
VI,  64,  679,694. 

Le  Frère,  maître  des  requêtes,  VI,  697. 

Le  Gascon,  relieur,  VI,  vi,  363. 

Lb  Gautier  de  la  Madeleine  ,  collectionneur 

à  Paris,  VI,  695. 
Leoier  (Saint-).  Voir  Saint-Legier. 
Le  Grand,  receveur  des  deniers  du  Koi  à 

Paris,  V,  99,  94,  io5. 

—  ,  maître  des  requêtes ,  V,  97, 1 43 , 1 4  4  ; 
VI,  698. 

—  ,  premier  gentilhomme  de  Monsieur,  VI . 
584. 

—  (Pierre  et  non  Louis),  professeur  de 
rhétorique  à  Apt,  puis  procureur  du  Hoi 
en  cette  ville,  V,  378;  VI,  708. 


'  Peiresc  écril  L'Avrillicie.  —  '  Peiresc  écrit  Laden  Haal.  —  '  Pciresc  écrit  Bouteiller.  —  *  Pei- 
resc  écrit  Le  Fe'jvre. 


DES  TOMES  IV  A   VI. 


7«j:i 


Legrand,  avocat  du  roi  en  la  juilicature 

d'Apt,lV,  378,  383. 
Le  Havre   (Seine-Inférieure)',   VI,  187, 

911. 

LErDENiiAAL  (Angleterre),  VI,  690. 

Leimstrid  (Angleterre),  VI,  690. 

Le  Jay  (Guy-Michel),  IV,  81,  20/1,  207, 

299,  2^3,  9^7,  263,  976,  398. 
Le  Jeune,  peintre,  IV,  20,  91  ;  V,  "jli,  9/4. 
Lelewel  (Joachim),  IV,  179. 
Lrlong.  Voir  BiBLioTHkQUE  hestoriqde  de  la 

France. 
Le  Maistre  (Le  sieur),  VI,  j53. 
Lemboure.  Voir  Limbourg. 
Le  Mère  (Jean),  VI,  693. 
LEMmE(Aubert),  IV,  379. 
Le  Moyne  (Le  sieur),  VI,  593. 
Lemperelr.  Voir  Empereur  (L'). 
Lenche'  (Place de),  à  Marseille,  VI,  58. 
Lenier  (Le  sieur),  VI,  179. 
Le  Normand  (Le  sieur),  VI,  64. 
Lens  ,  commune  du  département  de  la  Drôme, 

VI,  533. 

—  -Lestang  ,  commune  du  département  de 
laDrôme,  VI,  533. 

LéoN  (Prieuré  de  Saint-).  Voir  Saint-Léon. 

—  X,  pape,  V,  88. 

—  empereur,  V,  954,  999. 

—  d'OstieMV,  116. 

—  (De).  Voir  Brdlart  (Charles),  seigneur 
de  Léon. 

Leonicos  TncMiEDS  (Nicolaus),  professeur 
àPadoue,  V,  /t53;  VI,  46o,  46i. 

Léopold,  archiduc,  VI,  898,  899. 

Le  Paige  (C),  professeur  h  l'Université  de 
Liège,  IV,  5o8,  593. 

Lb  Pelletier  (Louis),  V,  1^7;  VI,  78,  96, 
190,  383,  /io3,  43o,  453. 


Le  Pouzm'(Ardèche),  VI,  348,  364,  874, 

'198,  5o4,  590,  591. 
i,i;  Prévost  (Le  P.  Jean),  théologien,  IV, 

198. 
Le  Revest  (Le  sieur),  VI,  5ao. 
Lérins' (îles  et  monastère  de),  IV,  389,  486, 

498;  V,  181,  1 84,  907,  919,990,995- 

999;  VI,  100,  198,  879,  iig,  458, 

54o. 
Lerm  (Gabriel  de),  VI,  996. 
Lerhans,    collectionneur    de    tableaux    & 

Anvers,  VI,  699. 
Le  Roux  (Le  sieiu-),  VI,  i5i,  563,  678. 

—  DE  LiNCY,  V,  i3,  88. 

Le  Roy  (François  et  Pierre),  h  Lyon,  IV, 

961;  V,  59. 
Les  Cabannes,  commune  des  Boaches-du- 

Rhône,  VI,  963. 
Lesdiguiîîres  (Hôtel  de),  IV,  908. 

—  (François  de  Bonne,  duc  et  conné- 
table de),  IV,  98,  990,331,348,368, 
498,  499,  498,  584,  588,  591,  599, 
596. 

Les  Maries.  Voir  Saintes-Mariés. 
Les  Mées.  Voir  M^es  (Les). 
Les  Pennes",  commune  des  Bouches-du- 
Rhône,  arrondissement  d'Aix,  VI,  65a. 

—  (Marquis  de).  Voir  Vento. 

Lestang  (De),  VI,  43i,  433,  454,  606. 

Lestoille.  Voir  Estoille  (De  l'). 

Le  Soeur,  VI,  80. 

Le  Tanneur  (I^  sieur),  VI ,  io5. 

Le  Tiior'  (Vaucluse),  IV,  891. 

Le   Thoronet,   monastère    du   diocèse  de 

Fréjus(Var),VI,393. 
Letronne  (Jean-Antoine),  membre  de  Pln- 

stitut,  IV,  177,  179. 
Levant  ou  Orient  (I^),  IV,  65,  i48,  aoS, 


'  Peiresc  écrit  Le  Havre  de  Gratte.  —  '  Peircsc  cciil  Lencho.  —  '  Pcircsc  l'appelle  L«>  Ottinuit. 
—  '*  Peiresc  écrit  Le  Poulain.  —  '  Peiresc  écrit  Lyrvu.  —  '  Peiresc  écrit  Let  Pmet.  —  '  Peiresc 
écrit  Le  Tor.  ' 


nlruaaus  m^rw^Mi». 


19à 


TABLE  ALPHABETIQUE 


987,  a45,  iiig,  968,  976,  3o6,  3i9, 
817,  819,  397,  33i,  345,  4i9,  481, 
589,585;  V, ii8, 279,  997,  3oa,  3o6, 
3i8,  398,  334,  344,  347,  369,  364, 
369,  371,  388,  4t5,  496,  445,  456, 
538,  55o,  6o3,643,  781;  VI,  11,  11, 
3i5,  34o,  433,  476,  490,  5oi. 
Levêqie  (Raymond),  VI,  704. 

—  (  Catherine  Vivaud ,  femme  de  Raymond), 
VI,  704. 

—  (Jean),  fila  des  précédents,  VI,  704. 

—  (Delphine  Gastinel,   femme  de  Jean), 
VI,  704. 

—  (Sylvestre),  fille  des  deux  précédents, 
femme  de  Fouquet  Fabri,  VI,  704. 

Levesque  (Famille),  établie  près  de  For- 

calquier,  VI,  74. 
Leyde' (Hollande),  IV,  1 4 1, 900,  987,  943, 

347,498,  566;  V,  977,  474;  VI,  ni, 

99,  95,  680. 

Liban  (Mont),  IV,  80,  585. 

LiBAMos,  IV,  191,  197,  199,  181,  l44, 

171,  179,  175,  946;  V,  4i4,  436, 

471. 
LiBERius,  pape,  V,  455. 
LiBERTAT  (Pierre  de),  IV,  47;  VI,  58i. 

—  (Marseille  de  Boisson,  femme  de  Pierre 
de),  VI,  58i. 

—  (Antoine  de),  VI,  58i. 

—  (Marguerite  de   Porte,    femme  d'An- 
toine de),  VI,  58 1. 

LiBODBJiE  (Gironde),  V,  188,  934. 
LiBRi  (Guillaume),  IV,  909;  VI,  697. 
LiCETTi  (Fortuno),  Licetus,  IV,  49  o,  496; 

VI,  468. 
LiERGDES  (De),  lieutenant  criminel  de  Lyon. 

Voir  MoîicoNYS. 
Liedtaud  (Mathieu),  général  des  finances, 

VI,  567. 


Lioorio  (PirroouPyrro),  PyrrhisLigobics, 

architecte  et  antiquaire,   V,   694,  747, 

778, 786. 
Lille'  (département  du  Nord),  VI,  671, 

687,  698. 
Lima  (  Thomas  de  ) ,  Dominicain  espagnol ,  V , 

543. 
LiMANS,  branche  de  la  maison  de  Rodulf, 

IV,  498. 

—  Roddlf(De),  VI,  481,495. 

—  (Madeleine  de  Glandèves,    femme  du 
sieur  de),  VI,  43a. 

LiHAiTE  (Terre  de),  en  Provence,  VI,  i65, 

4o3. 
LiMBOL'RG,  ville  et  province  des  Pays-Bas, 

VI,  699. 
Lime  STBBET*,rne  de  Londres,  dans  la  Cité, 

près  de  la  Tour,  VI,  675. 
LiMODRS,  VI,  558. 
LmDEMBBOGE  (Frédéric),  Lindmibrooics,  V, 

876,  48o,  48i,  485. 
LiNcs,  Lint  (Le  P.),  IV,  5o8,  517. 

LiOTAUD.   Voir  LiECTACD. 

LippA,  poète  italien ,  IV,  189. 

LiPSE  (Juste),  VI,  686,  687. 

LiRET,  IV,  077,  583,  698. 

Lisbonne  (Portugal),  V,  63g. 

LisEux  (Isidore),   éditeur   des  (Confessions 

deJ.-J.  Bouchard,  IV,  65. 
LisiBux  (Calvados),  V,  798. 
Lisle.  Voir  Lille. 

LiTTRi  (Dictionnaire  de),  IV,  74,  38i. 
Livoubub'  (Italie),  IV,  i4o,  3i9;  V,  856, 

096,  662,  790;  VI,  ai3,  85o,  357, 

879. 
Lobel  (Mathias  de),  Lobelius,  docteur  en 

médecine,  botaniste  anglais,  VI,  676, 

690. 

—  (M™),  femme  du  précédent,  VI,  676. 


'  Peiresc  écrit  Leyden.  —  •  Peiresc  écrit  L'hle  «n  Flandres. 
resc  écrit  Livorne  et  Ligourne. 


■  '  Peiresc  écrit  Leinulrid. 


Pei- 


DES  TOMES  IV  X  VI. 


795 


Loches  (Le  P.  Gilles  de).  Voir  Gilles. 
LocLEY  (Roland),  peintre  anglais,  VI,  67G, 

691. 
LocRE  (Ferrool),  prêtre  h  Ari'as,  auteur  de 

Maria  Auffiixta,  VI,  69.3. 
.  LoDBERy  (Angleterre),  VI,  690. 
LoiSEL  ou  LoYSEL,  lieutenant  du  sënéchal, 

à    Compiègne,    VI,    55,    69^,    695, 

697- 
— ,  cousin  du  précédent ,  lieutenant  à  Sentis , 

688,69/1. 
LoLLiMi,  écrivain  italien,  VI,  h&'.l. 
LoMBAH,  juge  d'Antibes,  VI,  637. 

—  (Famille),  V,  1. 

Lombard  (  Honoré),  seigneurde  Saint-Benoît, 

V,  I,  57. 

—  (Catherine  de  Jean,  femme  d'Honoré), 
V,  5i. 

—  (Frédéric),  cadet  d'Amiral,  fils  du  pré- 
cédent, V,  I,  57,  94. 

—  (Marguerite  de  Villeneuve,  femme  de 
Frédéric),  V,  57. 

—  (Charles),  seigneur  de  Gourdon,  mar- 
quis de  Montam-oux ,  conseiller  au  Parle- 
ment d'Aix,  VI,  709. 

—  (Jean),  intendant  de  la  maison  de 
Peiresc,  IV,  7,  33:  V,89,  83,  94,  176, 
194,  196,  197,  ao4,  909,  599;  VI, 
99,  69, i3o,3q3, 339, 417, 494, 438, 
439,  449,  471,  473,  694,  698,  637, 
646. 

—  (M""  ou  M"'),  femme  du  précédent, 
IV,  7,  6o4;  VI,  45,  60,  66,  69,  79, 
108,  196,  64o, 655. 

—  (N. . .  ),  fille  des  précédents,  VI,  478. 
LoMBARuiE  (Italie),  V,  67 u. 

LoMBARDON,  patron  d'une  barque,  VI,  638. 

LoMÉNiE  (Henri -Auguste  de),  secrétaire 
d'Élat,  IV,  i84;  V,  197;  VI,  45,  56, 
57, 64,  80,  81,99,  97, 108, 117, 1 39, 
i56,  169,  188,  919,  948,  957,  986, 
3o3,  347,  499,  43o,  454,  494,  549, 


547,  558,  66t,  874,  599,  697,  6o4, 
699- 
LoMÉNiE  (Antoine  de),  seigneur  de  ta  Vitle- 
aux-Clerc8, secrétaire d'I-^tat,  fil» du  précé- 
dent, VI,  45,97,111,  340,370,  383, 
386,  389,  4oi,  4o3-4o6,  495,  43o, 
43i,  454,  468,  485,  607,  664,  699, 
698. 

—  (M-  de),  699. 

—  (François  de),  évéqne  de  Marseille, 
parent  des  précédents ,  V,  149,  636;  VI, 
Ti,  4i4, 454,  5o6,5i5-5i7,  534,535, 
56o,  56i,  678,  579,  681-587,  597- 

Londres  (Angleterre),  VI,  96,  638,679, 
673,676-678.  689,  685,691. 

Iv0N6ouoNTAM'8(Cliristianu8),  IV,  45i,  468, 
46o. 

LoNGUEJOUB  (Mathieu  de),  évèque  de  Sois- 
sons,  V,  903. 

LoNOUEviLLE    (HAlel    de),    h    Paris,    VI, 

697- 
LoNoos,  le  sophiste,  V,  979. 

Lopks  ou  LoPEz  (Le  sieur),  VI ,  34,  5i. 

Lopis  (Hector  de),  évoque  de  Riez.  Voir  La 

Farb-Lopis. 

—  (Jérôme  de),  seigneur  de  la  Fare,  père 
du  précédent,  VI,  793. 

—  (Isabelle  de  Guiramand,  femme  de 
Jérôme),  VI,  783. 

—  (  François  de  ) ,  frère  de  l'ëvêque  de  Rie» , 
VI,  793. 

—  (Françoise  Rabasse,  femme  de  Fran- 
çois de),  VI,  793. 

LoRiNi  (Le  P.  J.  de),  Lonncs,  IV,  189, 

i83,  198,  909;  V,  980;  VI, 573,  676. 

587,  094. 
LoRioL ,  commune  près  de  Carpentras  (  Vau- 

cluse),  VI,  10. 
Lorraine. IV,  190,  laS,  i54,  363;  VI,  17, 

389,  434. 

—  (René  de),  VI,  434. 
— •  (Duc  de),  IV,  363. 


796 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Lorraine  (Nicolas-François , cardinal  de ) , IV, 
363;  VI,  6/i4,  724. 

—  (Claude-Françoise,  princesse  de),  VI, 
644,  7^4. 

—  (Catlierine  de).  Voir  Nevehs  (Du- 
chesse de). 

—  (Christine  de),  grande  duchesse  de  Tos- 
cane, IV,  39a,  393. 

Louis  le  Débonnaire,  VI,  684. 
— ,  roi  d'Allemagne,  fils  de  Louis  le  Dëbon- 
naire,  IV,  684. 

—  IX,  roi  de  France,  IV,  34;  VI,  394. 

—  XII,  roi  de  France,  IV,  34;  V,  187. 

—  XIII,  roi  de  France,  IV,  17,  19,  35, 
laô,  197,  i34,  i56,  170,  174,  193, 
196,  197,  339, 33i,  a34,  945,  965, 
390,  307,  319,  393,  344,  385,  5o9, 
5o3;  V,  16,  44,  45,  74,  119,  147, 
168,  171,  175,  918,  330,  34o,  359, 
363,  399,535,  54o,  558;  VI,  19,  36, 
47,51,61,69,64,81,  110,  i33,i54, 

188,  aOO,  309,    3l6,    990,    93l,    933, 

a59,  377,  819,  Sac,  839,  335,  349, 
349,  35i,  359,  359,  385,  890,  391, 
4o5,  4o8,  4i3,  4i6,  48o.  489,  49a, 
5o5,  5i3,  5i4,  535-598,  534,  538, 
569,  566,  589,  585,  588,  598,  608, 
6i3,  691,  699,  63o,  638,  64i,  652, 
656. 

—  I",  duc  d'Anjou ,  roi  de  Sicile  et  comte 
de  Provence,  V,  33 1. 

—  (  Marie  de  Bretagne ,  femme  de)  ,  V,  33 1 . 

—  II ,  fds  des  précédents ,  duc  d'Anjou ,  etc. , 
V,  93i. 

—  H  (Yolande  d'Aragon,  femme  de),  V, 
aSi. 

—  III,  duc  d'Anjou,  frère  de  Louis  II,  V, 
93 1. 

LonviiN  (Belgique),  IV,  889,  435;  Vi, 
686,  687,  699. 


LouviGt»  (De),  auteur  des  Adversaria,  VI, 

693. 
LorvRE  (Le  palais  du),  à  Paris,  \1,  170. 

476. 
Loïs  ou    LoLïs,    a|iOthicaire   à    Londres. 

gendre  du  docteur  Lobel,  VI,  670,  690. 
LoTSEL  (Le  sieur).  Voir  Loisel. 
LoBECK  (Allemagne),  V,  979,  378,  999. 
Lie  (département  du  Var) ,  V.  685  ;  VI ,  699. 

—  (Saint).  Voir  Saint  Luc. 
LicAR  (Saint-).  Voir  Saint-Lccab. 

Lucas  (Le  sieur),  VI,  87,  4o,  io5,  i58, 
95i,  599. 

—  de  Montignv,  VI,  665,  667. 

Lecian,  employé  dans  la  maison  du  duc  de 

Guise,  VI,  955,  963,  963. 
LuciEH,  IV,  836. 
LuciNE  (Cimetière  de  Sainte-),  à  Borne,  V, 

684,  694. 
Lucques   (Italie),   IV,   35;   V,  648;  VI, 

7o4. 
Lcqoet  (Le  sieur),  \I,  536. 
LuGBÎSCB,  V,  81 4. 
LiDGATE,  à  Londres,  VI,  677. 
Lldgles,  nom  d'une  porte  de  Londres.  Voir 

LlDGATE. 

Looovisio  (Palais),  à  Rome,  IV,  444,  453. 

—  (Cardinal  Louis),  V,  619. 

LiGON,  cominime  du  déparlement  de  la 
Gironde  (arrondissement  de  Libourne, 
canton  de  Fronsac),  V,  334,  335;  M, 
J18,  909,  3i6,  344',  576. 

LuGUET  (Le sieur),  V,  910. 

LuiLLiER  (François),  IV,  9o3,  9o4,  390, 
997,  99 9,  380,  381,  383 ,  335,  386, 
987,  988,  34o,  349,  347,  356, 359, 
369,  370,  978,  976,  977,  978,  281, 
985,  986, 287,  988,  989,  998,  994, 
398,  999,  803,  3o5,  806,  808,  3i8, 
8i4,  3i8,  399,  335,  838,  889,  834, 


'  On  trouve ,  en  celle  page ,  la  forine  Logan. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


797 


337,  339,  34i,  346,  3/19,  35i,  35a, 
353,  357,  358,  36o,  36i,  303,  364, 
366,  369,  379,  376,  377,  379,  38o, 
382,  384,  385.  388,  39a,  897,  4oa, 
4i3,  4i4,  4i5,  419, 490,  497,  4a8, 
439,  44i,  443,  444,  445,  459,  456. 
458,  465,  468,  475,  48o,  48i,  495, 
Soi,  5o5,  507,  5io,  5i4,  5i5,  5i8, 
519,  594,  595,  596,  598,  533,  534, 
55o,  55a.  554,  555,  557,  559,  56i, 
566,  574,  576,  585,  591,  596,  598, 
60G,  608,  611  ;  V,  93,  97,  io5,  i4o, 
i44,  354;  ¥1,698. 

Ldili.ier,  père  du  précédent,  maUre  des 
comptes,  IV,  363. 

Luitprand'  (L'historien),  IV,  116. 

Li'LS,  marchand  à  Simmercbii  (Angleterre), 
VI,  690. 

LcMAGA  (Les  frères),  banquiers,  IV,  419; 
V,  419,  467;VI,55,io3,  i5i. 

LlNKVILLE,   VI,  644. 

LippÉ  (Maison  de),  V,  975. 

—  Gabrané  (Chevalier  de).  Voir  Garrané. 
LcsBEc,  descendant  de  Taraerlan,  VI,  1 15. 
Ldtzen  (Allemagne),  V,  619. 
LixEMBotRG  (Hôtel  de),  à  Paris,  VI,  644. 

—  (Maison  de),  VI,  5 19. 

—  (Duc  de).  Voir  Albert. 

Li'ï.NES  (Conne'table  de)  et  ses  deux  frères. 
Voir  Albeet. 

—  (Dame  de),  mère  du  connétable.  Voir 

RODULF. 


LizARCHEs  (Le  sieur  de),  IV,  109. 

Lycus,  lleuve,  aujourd'hui  le  Nahr-el-Keih, 

V,  456. 

Lydiat  (Thomas),  mathématicien  anglais, 

VI,  677. 

Lydie  (Asie  Mineure),  V,  817,  4o4. 

Lyons,  premier  capitaine  du  régiment  de 
Vitry,  V,  996. 

Lyon  (Rhône),  IV,  i5,  36,  4i,  66,  87, 
107,  ii5,  194,  139,  tàb,  187,  169. 
i85,  9i4,  319,  945,  960,  363,  370, 
973,  974,  975,  977,  385,  286,  388, 
989,  995,  997,  357,  368,  373,385, 
419,  5o3,  539,  55t,  699;  V,  yii,  h, 
44,  46,  47,  59,  64,  79,  85,  86,  90. 
193,  194,  i3i,  i33,  149,  i5o,  i5i. 
i54,  157,  i85,  199,  901,  970,  971, 
979,  975,  976,  999,  998,  339,  349, 
35o,  377,  4o3,  499,  489,  546,  588. 
596,  601,  606,  609,  Gio-6i3.  6i5, 
616,618,698,  643,  674,699,693, 
698,  710,  748,  760,  755,  756,  760, 
780,  789,  785,  788,  793;  VI,  3,4. 
10, 36,  49,  96,  118,  199,  179,  197. 
9i4,  917,  990,  349,  960,  aSâ,  994, 
334, 353,  364, 373,  38o,  445, 465, 
466,  467,  48o,  5i3,  5i4,  519, 595. 
53i,  590,  593,  595,  596,  598.  6i9, 
616,  618,  648.  65o,  659,  668,  671, 
679. 

LYONNOis(Le).  VI,  453,  61 3. 

Lysimaqoe,  Lyzimachds,  V,  696. 


M 


Mabillon  (Dom),  VI,  173. 
Macaire,  Macarius,  VI,  989. 
Macédoine  (Empire  ottoman),  V,  919;  VI, 
5 10. 


Machaolt  (Le  P.  J.-B.  db),  IV,  196,  197. 
— ,  frère  du  précétient,  IV,  197. 
— ,  cousin  gennain  des  deux  précédents, 
IV.  196,  197. 


Peiresc  l'appelle  Luitprandtu. 


798 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Macrin  (Empereur),  V,  5oo,  5o6,  53o. 
Macrobe,  IV,  592. 

Maualen  (Dk),  religieuse  à  l'abbaye  Saint- 
Sauveur  de  Marseille,  VI,  a8a. 
Madeleine   (Kglise   Sainte-),  à  Aix,  Voir 

Sainte-Madeleine. 
— ,   servante  dans  la  maison  de  Peiresc, 

avec  sa  sœur,  non  nommée,  VI,  70-78, 

107,  108. 
Madbid  (Espagne),  IV,  987,  090;  VI,  56i, 

573,574. 
Maffei  (Achille),  MArFOEcs,  collectionneur 

romain,  V,  5io. 
Magalas  (Baron  de),  IV,  88,  10a. 
Magalotti  ou  Magalotto  (Carlo),  colonel, 

oncle  des  cardinaux  A.  et  F.  Barberini, 

VI,  i46,  147,  «96,  998. 
Magas  (Le  sieur),  IV,  4i. 
Magnk.sia  (Lydie),  V,  987. 
Magds,    consul,  j)eut-êlre  le    même  que 

Magas,  VI,  6a5,  C4o. 
Magy  (Jean),  VI,  667,  698. 
Mahomet,  IV,  977,  3)3,  39i,  35a. 
Maine  (Le),  V,  a3i. 

Mainier-Lambert   (Raimond  de),  conseil- 
ler au  Parlement  d'Aix,  VI,   97,   176, 

A39. 
Majolo  (Doraenico).  Voir  Mavollk. 
Major  (Notre-Dame  de  la),  ou  Sainte-Marie 

Majeure,  ëglise  cathédrale  de  Marseille, 

VI,  5j6. 
Majorque ',  la  plus  grande  des  iles  Baléares, 

IV,  59;  V.  178.  197. 
Malala  ou  Malela  (Jean),  IV,  196;  V,  95 1, 

969, 995,  998;  VI, 3oi. 
Malapert,  Malapertics  (Le  P.),  IV,  199, 

909,  957,  354,  355,  356,  889,  4oo. 
Malassise  (De),  VI,  691. 
Malatesta,  général  d'Avignon,  VI,  809, 

3i6,3i8. 


Malecoste  (Le  sieur  de),  VI,  i36. 
Malemaison.  Voir  Perrot. 
Malherbe  (Famille),  VI,  677. 

—  (François  de),  IV,  199;  V,  vi,  3o;  VI, 
VI,  90,  io5,  i65,  175-177,  189,  911, 
990,  356,  385,  397,  /176,  478,  489, 
55a,  599,  670,  673,  694,  7o5. 

—  (Madeleine  de  Corriolis,  femme  de  Fr. 
de),  VI,  177,  189. 

Malian,  médecin  de  Remiremonl,  IV,  119, 

190,  191,  i3i;  V,  437,  459. 
Maligay  ou  Maligeay  (De),  VI,  432,  498. 
Malignon  (département  du  Var),  VI,  43. 

—  (Seigneur  de).  Voir  Bonnet. 

Mallemoisson  et  non  Malemayson  (Basses- 
Alpes,  arrondissement  et  canton  de 
Digne),  VI,  799. 

—  (Seigneur  de).  Voir  Poitevin. 
Mallet   de   Thoard  (Antoine),  capitaine, 

VI,  368. 

Malte  (île  de),  V,  35 1,  355,  38o,  433, 
445,  477,  671  ;  VI,  606,  607. 

Mandedre  (Doubs),  V,  607. 

Mane  (Comte  de),  VI,  369,  4 16. 

Mânes  (Marquis  de).  VoirFoRBiN. 

Mangot  (Claude),  seigneur  de  Villarceau, 
garde  des  sceaux,  V,  553. 

— ,  fils  du  précédent,  V,  553. 

Mamle,  Manilius,  V,  3i4. 

Manosqde  (chef-lieu  de  canton  des  Basses- 
Alpes,  arrondissement  de  Forcalqpiier), 
VI,  53o,  63o,  645. 

Mantega',  quartier  de  Nice  (Alpes-Mari- 
times), VI,  i83. 

Mantin  (Le  sieur  de),  \I,  566. 

Mantis  (Le  sieur  de),  VI,  76. 

Mantooan  (Le)  [Italie],  IV,  996. 

Martoce,  IV,  3j  1  ;  V,  679  ;  VI,  694. 

—  (Duc  et  duchesse  de).  Voir  Gonzagce. 
Manuel  (Le  rabbin).  Voir  Emmandel. 


Peiresc  écrit  Mailhorque  ou  Mailhrque.  —  '  Peiresc  écrit  Manlegua. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


799 


Maniiei-    du    Libraire    (Auteur   du).   Voir 

Brdnet. 
Maran  (Messieurs)  de  Toulouse,  le  père  et 

les  trois  fils,  le  chanoine,  le  conseiller  et 

le  professeur,  V,  lay-iSo,  173,  387, 

a38;VI,384,648. 

—  (fjC  chanoine),  VI,  i36,  liS,  lig, 
168,  170,  937,  339. 

Marc  (Saint-).  Voir  Saint-Marc. 

Mabca  (Pierre  de),  archevêque  de  Toulouse, 

puis  de  Paris,  IV,  453. 
Marcassus  (P.  de),  VI,  79. 
MARC-AuRfeLE,  empereur,  IV,  hh;  V,  boh, 

5o6,    5i5,    617,    555,    696,    669, 

7i5. 
Marcelle  (Théâtre  de),  à  Rome,  V,  811. 
Marcellin.  Voir  Ammien. 
Marcellds,  l'auteui'  du  traité  De  Medica- 

mentis,  IV,  78,  79;  V,  889,  890,  896, 

897,  4o8. 

—  ,  IV,  435. 

Marchand  (Le  sieur),  V,  194,  636. 

Marcheiï  (Lucien),  sous-bibliothécaire  de 
l'Ecole  nationale  des  beaux-arts,  IV,  78. 

Marcueville  (Henri  de  Gournay,  comte  de ) , 
ambassadeur  à  Gonstantinople,  IV,  66, 
71,  80,  89,  a45,  246,  347,  a57,  35o, 
368,  364,  879,  883;  V,  3oa,  35o, 
351,354,  357-361,363,  38o. 

Mabciiiennes  (Nord),  VI,  698. 

Marchier  (  L'abbé) ,  prévôt  du  chapitre  de 
Saint-Sauveur  d'Aix,  IV,  95o,  960;  V, 
46,  147,  i5i,  i58, 160, 169;  VI,  161, 
348',  346,  876,  879,  38o,  386,  889, 
39a,  498,  439,  44i,  444,  445,  447, 
46o,  467,  479,  517,  599,  557,  588, 
609,  608,  610,  616. 

—  (Le  sieur),  frère  du  précédent,  VI, 
960. 


Marcia  (Famille),  V,  583. 
Marcilius,  à  Paris,  VI,  697. 
Mare  (Jacques),  VI,  988. 
Marescot,  docteur  en  médecine,  VI,  34. 

—  (Guillaume),  maître  des  re(|ué(e8,  fiU 
du  précédent,  VI,  34,  108,  109. 

— ,  avocat,  VI,  34. 
Marescotti  (Le  sieur),  VI,  879. 
Maretz  (Jacques)',  géomètre  et  graveur, 
IV,  344,  345. 

—  (Madeleine),  fille  du  précédent,  mariée 
k  Louis  Gundier,  IV,  3/i5. 

Maroalet'  (Glaude),  conseiller  h  la  Gour 
des  comptes  de  Provence,  VI,  996,  966, 
974,  978,  989. 

—  (François),  fils  du  précédent  et  «on 
successeur  à  la  Gour  des  comptes  de  Pro- 
vence, VI,  996,  a66,  967. 

MARonEHiTB  (Sainte-).  Voir  Sawtb-Marode- 

rite. 
Maria   Rotosda   (Église   de   Sauta).  Voir 

Santa  Maria. 
Marie   de   Médicis,  reine  de  France,  IV, 

981;  VI,  81,  644. 

—  (Princesse).  Voir  GoNZAoïiE-CLàTss 
(  Vlarie-Louise  de). 

—  (Sainte-).  Voir  Sainte-Marie. 
Marionac  (De),  capitaine  au  r<%iment  de 

Gornusson,  V,  181,  i84. 

Marillac  (Michel  de),  garde  des  sceaux,  V, 
34 1,  883,  585,  54o.  654;  VI.  468, 
549,  563,  691. 

Marin  (République  de  Saint-).  Voir  Saint- 
Marin. 

Marini  (Claudio),  de  Gênes,  VI,  3o. 

—  (J.-B.),  le  cavalier  Marin,  IV,  870. 
Marinds,  philosophe  syrien,  biographe  de 

Proclus,  V,  970. 
Marion  (Simon),  VI,  458. 


'  Peiresc,  en  cette  page,  l'appelle  de  Marché,  ailleurs  Marche:.  —  '  Peiresc  l'appelle  VarV.  — 
Peiresc  écrit  Margaillet. 


800 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Marios,  VI,  91. 

Markham  (Gervase),  auteur  anfrlais,  VI, 
68s. 

Maroc'  (Afrique),  Vi,  81. 

Marolles  (Michel  de),  abW  de  Villeloin, 
IV,  68,  187,  210;  V,  66,  77,  i35, 
360, 96a, 606. 

Marolois  (Samuel),  IV,  90a. 

Mabqoemont'  (Denis-Simon,  cardinal  de), 
archevêque  de  Lyon,  VI,  445. 

Marroc  (Le  sieur),  VI,  97,  335,  4ia, 
64o. 

Mars,  V,  499,  599,  718,  769;  VI,  679. 

Marseille  (Bouches-du-Rliône),  IV,  i5,  47, 
62,  O7,  71,  99,  100,  101, 107,  179, 
979,  986,  987,  989,  3o5,  309,  3ii, 
3i8,  391,  39S,  339,  33i,  345,  356, 
357,  36i,  369,  364,  .38o,  890,  899, 
4i8,  490.  476,  507,  5t5,  5i6,  517, 
535,549,574,597;  V,  V,  a,  44,45, 
70,  106,  119,  ii4,  116,  198,  i48, 
i54,  187,  189,  199,  194,  196,  198, 
900,909, aïo,  3i4, ai5,  916, 973 , 
375,  976,  997,  807,  895.  38o,  386, 
407,  495.  444,  445,  447,  478,  479, 
5oi,  5o9,  54i,  546,  58i,  596,  597. 
599,  6o3,  690,  699,  684,  636,  689, 
649,  647,  65i,  669,  666,  667,  669, 
670,  676,  681,  685,  708,716,717, 
791,  787,  750,  760,  796,  799,  807, 

810;  VI,   H,    V,  VI,    5,19,  95,    97,   80, 

3j,  44,  55,  58,  60,  61,  65,  66,  71, 
79,  75, 81,93, 94.96, 98, 100, 106, 
107,  ii3,  ii5,  116,  i33,  189,  i45, 
i5i,  i58,  i6i,  i64,  166,  174,  178, 
179,  181-188,  i85,  186,  199,  198. 
199,  900,  9o5,  819,  820,  898-880, 
889,  834,  889,  34 1,  849 ,  859,  36 1, 
369,  365,  878,  875,  890,  891,  4o3, 
4o3,  4o4,  4o5,  4io,  4i3-4i5,  417, 


4i8,  494,  496,  499,  483,  434,  4.37. 
489,  44i,  443,  445,  446,  449,  459, 
467,  479,  476,  488,  489,  490,  5oi, 
5o5,  5o6,  5i5-5i7,  696,  597,  534, 
543,  559,  558,  56o,  578,  583,  585- 
589,  591,  598-595,  598,  601-606, 
616,  619,  690,  698,  697,  63o,  633, 
638,646,648. 
Marseille  (Évêques  de).  Voir  Gadlt,  Lo- 

MÉNIE. 

—  (Monastère de Sainl-Viclor de),  IV,  34i  ; 
V,  616:  VI,  534,589,6o4,  605,697. 

Martegadjc  (Les),  habitants  de  Martigues, 

V,  699,  774. 
Martel,  peintre,  IV,  584,  585. 

—  (Pierre),  VI,3i,83. 

—  (I^  sieur),  VI,  197. 

Martellwi  (Famille),  de  Florence,  IV, 
393. 

Martely  ou  Martelly  (Joseph),  assesseur 
à  Aix,  VI,  19,  90,  82. 

Marthe  (Scévole  de  Sainte-).  Voir  Sainte- 
Marthe. 

Martial,  V,  34o. 

Martigces  (Bouches-du-Rhône),  IV,  69, 
63, i4o;V,  198,279,816,618,684, 
695,  774,  795,  799;  VI,  81,  159. 
368.  872,  4oo,  4o9,  4o8,  4o5,  4o6, 
4o8,4i8,  496,  485,  597,  649. 

—  (Prince  de),  fils  de  Gësar  de  Vendôme, 

V,  399. 

Martin  (Saint-).  Voir  SAim-MiRTis  (Sieurs 
de).  Saint -Martin  (Rue  de),  Saint- 
Mabtin-des-Cuamps. 

— ,  marchand  flamand,  V,  198. 

—  (Le  sieur),  VI,  545,  568,  619. 

—  (Charles),  professeur  à  Montpellier,  VI , 
5oo. 

—  (Th.-Henri),  de  l'Institut,  IV,  177. 

—  (Le  sieur),  VI,  8o3,  358,  384. 


'  Peiresc  tcril  Man-oc.  —  '  Poin-sc  écrit  Marcomont. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 

Mary  (Le  sieur),  h  Toulouse,  V,  287,  24 o. 
Masargues  (Mdchior),  VI,  728. 

—  (Madeleine  Esticnne,  femme  de   Mel- 
c'iior),  V[,  728. 

—  (Louis-André),  (ils  des  précédents,  VI, 
■  587,  728. 

—  Voir  BoNiFACE. 
Masacgces  (De),  viguier  de  Marseille,  VI, 

Cl. 
Mascardi  (Augustin),  IV,  i56,  167,  i58. 
Masparadt  (De),  à  Paris,  VI,  697. 
Massez  (Sieur  de),  VI,  482. 

—  (Dame  de),  VI,  485. 
Massier  (Le  sieur),  VI,  674. 
Masson,  avocat,  à  Paris,  VI,  696. 
Mathei  (Jardin  de),  h  Rome,  IV,  448. 
Matiieron-Amalhic  (Louis  de),  seigneur  de 

l'Escale,  VI,  459. 

—  (Claude  de),  seigneur  de  l'Escale,  VI, 
459. 

—  (Charles  de),  seigneur  de  l'Escale,  VI, 
46o. 

Mathieu  (Saint).  Voir  Saint  Mathieu  l'Évah- 

OÉLISTE. 

—  (Le  sieur),  messager,  VI,  11. 
Mattou  Sassan,  Turc,  IV,  5i5. 
Mauhert  (Place),  à  Paris,  VI,  697. 
Maugis  (Claude),  abbé  de  Saint-Arabroise 

de  Bourges,  VI,  191,  468. 
Maopeau,    religieux    de    Saint-Faran,    à 

Meaux,  VI.  688,694. 
Madr  (Saint-).  Voir  Saint-Maur  (Abbaye 

de).  Congrégation  de  Saint-Maor. 
Madreau,  procureur,  IV,  860. 
Madrel  (Le  sieur),  V,  208. 

—  (Famille),  VI,  688. 

—  (Antoine),  seigneur  de  Volonne,  con- 
seiller au  Parlement  d'Aix,  VI,  208,  867. 

—  (Honorée  de  Thomassin,  femme  d'An- 
toine), VI,  208. 


801 

Maorbl  (Barthélémy),  notaire  à  Aix,  VI, 
383. 

—  (Abbé),  curé  de  Pnymisson,  VI,  459. 
Maorice  (Empereur),  Mauritius  Tibbbio8, 

V,  48i. 
Madrin  (Le  sieur),  VI,  i58. 

—  (Georges),  avocat  h  NlmcR,  IV,  ia;  V, 
34o,  84i. 

Madritanie  (Afrique),  V,  977. 

Madrocenc  (A.),  MAOROcEnns,  sénateur  de 

Venise,  VI,  463. 
Maoroy  (Honoré  de),  sieur  de  Verrière,  VI, 

90. 
Maussac  (Jean  de  Baderon,  sieur  de),  V, 

24l. 

—  (PhiUppe  de  Baderon ,  sieur  de),  fils  du 
précédent,  V,  287,  24i,  243,  971;  VI, 

VI,  75,  819,  619,  555. 
Maovans  (Sieurs  de).  Voir  Babcilok. 

—  (Le  sieur  de),  d'Ières,  VI,  459. 

—  (M""  de  Matlieron-Amalric,  femme  du 
sieur  de),  VI,  459. 

—  (Sieur  de).  Voir  Barcilon. 
Mazargdes,  procureur  du  Roi,  VI,  687. 
Maxime,  empereur,  V,  5o6. 
— ,  écrivain  grec,  V,  358. 
Maxihilian  ou  Maxihilien  (Le  P.),  IV,  965, 

966,  272  ,  801,  878,  38i  ;  V,  549. 
Maxihilibn  II,  empereur,  VI,  807. 
Maxihin  (Saint-).  Voir  Sai:ht-Maxiiiiii. 
Maximos.  Voir  Plancdes. 
Mayence  (Allemagne),  VI,  687. 
Mayenne' (Duc  de),  VI,  884. 
Maynard  (Le  sieur),  VI,  633,  687, 

—  (François  de),  président  du  présidiai 
d'Aurillac,  V,  809. 

Maynbou  Meynb'  (Le  sieur),  V,  i95,  i3o, 
182,  i33;  VI,  97,  591. 

—  (Philippe  de),  garde  pour  le  Roi,  k  la 
Monnaie  d'Aix,  VI,  714. 


Peircsc  l'appelle  aussi  de  Mayne.  —  '  Peircsc  écrit  du  Mayne. 

VI. 


101 


802 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Maynb  (Jeanne  d'AguHhenqui ,  femme  de 
Philippe  de),  VI,  716. 

—  (Diane  de),  fille  de  Philippe,  femme  de 
Joseph  de  Farges ,  VI ,  7 1 4 ,  715. 

Maynes  bu  Meynes  (département  du  Gard), 

VI,  55. 
Matnier  (Le  R.  P.),  Bénédictin  provençal, 

IV,  ia4. 

Mavno  (Girolamo),  à  Gènes,  V,  796,  786, 

7^8. 
Mayotte  (Dominique),  Maiotto  DoMsinco , 

V,  69,  106,  194;  VI,  i84-i88,  196, 

Q05. 

Mazargues  (De),  conseiller  au  Parlement 
d'Aix,  VI,  439,  49G. 

—  (M"'  de),  fille  du  prêchent,  mariée  au 
conseiller  db  Monts,  VI,  439. 

—  (M"*   de),   autre   fille    du    précédent, 
mariée  au  sieur  d'Antelmy,  VI,  439. 

Mazarin,  Mazzariih  (Cardinal),  IV,  5oa; 

V,  10,  638,  797,  781,  733. 
May  (Dd).  Voir  Dimav. 

Meaume,  conseiller  au  Parlement  de  Paris, 

VI,  694. 

Meadnes,  commune  du  Var,  VI,  696. 

—  (Seine-et-Marne),  VI,  694. 

Meaux  (Sieur  de).  Voir  Flotte  (Boniface). 

—  (De),  de  MarseiUe,  IV,  47. 

Méchw  (L'abbé  Edouard),  IV,  899;  VI,  5, 

197,  64i. 
MkoE ,  ruisseau  du  département  de  Vancluse , 

VI,  10. 
Médicis  (Catherine  de),  reine  de  France, 

V,  88;  VI,  i84,5o3,5o4. 

—  (Marie  de),  reine  de  France, VI,  i84, 
i85. 

—  (Cardinal  de),  VI,  i48. 

Médine ,  Mbdinet-el-Nabi  (Arabie),  IV,  891, 
5i5. 


Mées  (Les),  chef-lieu  de  canton  des  Basses- 
Alpes,  IV,  499,  587;  VI.  63o. 

Meirargues,  commune  de  l'aiTondissement 
d'Aix,  VI,  877,  44 1'. 

Mekelbodrg  (Allemagne),  IV,  aaa. 

Mêla  (Pomponius),  V,  960. 

Mélan  (Seigneur  de).  Voir  Mombr. 

Melian  (  Président) ,  ambassadeur  en  Suisse . 
IV,  5o3. 

Mellan'  (Claude),  IV,  599,  601,  609, 
608,  609;  V,  55a,  570,  609,  698, 
705, 807. 

Melleville  (Db),  VI,  5oi. 

Méldsinb*,  VI,  597. 

Mémoires  db  l'Acadéxib  des  ihschiptions  bt 
bellks-lettres  ,  IV,  179. 

Méjîage  (Gilles),  V,  a6o. 

Mbnc  et  non  Mené  (Le  sieur),  procureur, 
VI,  laa,  i4o,  5i4. 

Menestrikr  (Claude),  IV,  i,  m,  55,  56, 
57,58,61,  75,  95,  ii5,  479,  479, 
5o8,  55i,  570,  576;  V,  I,  II,  iT,  r, 
VI,  VII,  58,  60,  75,  77,  80,  89,  ia6, 
161,  3o3,  3o8,  367,  368,  878,  386, 
387,  894,  447,  46o,  478,  489  à  819. 

—  (Le  P.),  Jésuite,  V,  i. 

Menisso^,  probablement  pour  Mévodilloh. 
Voir  Mévouillon. 

Menochids  (I^  père  Jean-Étienne),  com- 
mentateur de  la  Bible,  VI,  46a. 

MioLANS  (Basses-Alpes),  VI,  647. 

Mercadier  (Le  sieur),  V,  71,  189,  194, 
196. 

Mercobur'  (Duc  de),  fils  de  César  de  Ven- 
dôme, V,  899;  VI,  169. 

Mercdre  (mythologie),  V,  5o5,  5o6,  607, 

.  608,  665,  715,  784,  760,  769. 

—  FRANÇOIS  (Le),  IV,  i66;  V,  160;  VI, 
i83,  4oa, 5i3. 


'  Peiresc  écrit  Merarguet.  —  '  Peiresc  écrit  Melon.  —  '  Peiresc  écrit  Mellu»ine.  —  •  Peiresc  écrit 
Mercure. 


DES  TOMES  IV  \  VI. 


803 


Mercube  JfoiiiTE  (Le),  VI,  689. 

Mercurialis  (Jérôme),  médecin  italien,  VI, 
807. 

Mère  (Ballazar),  Marseillais  établi  en  An- 
gleterre, VI,  690. 
.MBRttLON  (Le  sieur),  VI,  877. 

Merindol,  commune  du  département  de 
Vaucluse  (canton  de  Gadenet),  VI,  63o. 

—  (Antoine),  médecin,  professeur  à  Aix, 
IV,  »88,  264;  VI,  ag,  ^7,51,  59. 

—  (N. .  .),  père  du  précédent,  VI,  62. 
Merindot.  Voir  Clôt  (Françoys). 
Merly  (Terre  de),  VI,  69/i. 

—  (Président  de),  VI,  696. 

Mersenne  (Le  P.  Marin),  IV,  igi,  194, 
ao8,  a38,  aSo,  970,  372,  q8i,  389, 
291,  294,  3o6,  34o,  348,  349,  35i, 
357, 459,  409,  463,  479,  607,  5i4, 
5i6,  517,  524,  56i,  574,  585,  587; 
VI,  VI,  220,  221,  94i,  364,  699. 

Merola  (Le  sieur  Dominique),  V,  609. 

Meslay  (De).  Voir  Thod  (De). 

—  '  (Baron  de).  Voir  Fromentières. 
Mesmes  (Maison  de),    V,    69,    87,   199, 

i3o. 

—  (Jeau-Jac([ues  de),  seigneur  de  Roissy, 
conseiller  d'État,  V,  48-52,  58,  69, 
66-68,  71-73,  78-81,  83-85,  87,  88, 
91,  94,  99,  100,  104-107,  109,110, 
ii3,  ii5-ii7,  190-125,  127,  198, 
i3o,  182,  189,  i4a,  i43,  i45,  i5o, 
i56,  i63,  629;  VI,  147,  179,  208, 
691. 

—  (Henri  de),  président  au  Parlement  de 
Paris,  fds  aîné  du  précédent,  IV,  807, 
3o8,  3ia;V,  49-51,  58,  79,  83,85, 
109,  i3o,  189,  i45;  VI, 147. 

—  (Claude  de),  comte  d'Avaux,  frère  du 
précédent.  Voir  Avadx. 

Messine  (Italie),  V,  495. 


M^tapuraste  (Siméon  le),    IV,  i64;   V, 

409. 
Metios  (Adrien),  IV,  333. 
METRODORe,METRODOR08,di8cipied'  Epicore , 

IV,  446,457. 
Metz  (Alsace-Lorraine),  IV,  917. 

—  (Évêque  de).  Voir  BooRBOK-VKRiiBoa 
(Henri  de). 

Meqlan.  Voir  M^olans. 
Meursids  (Jean),  IV,  869;  V,  955,  48». 
Meuse  (La),  rivière,  IV,  819. 
Mévodillon'  (Drôme),  VI,  591,  696. 
Meynier  (Le  sieur),  IV,  457,  476,  SaS. 
Meyrohnet  (Famille),  VI,  18. 

—  (Paul),  greffier  des  Étals  de  Provence, 
VI,  946,  95o,  629. 

Mezeriac  ou  mieux  Meyzeria  (Bachet  di), 
de  l'Académie  française,  IV,  81,  969, 
268,  968,  974,  985,  3oo,  319,  397, 
889,  4o6,  4o8,  4ii,  4i9,  496,  497, 
433,  458,  469,  578,  598. 

MicHAEUs  (Le  père  Antoine),  VI,  36o, 
4i4,  437. 

—  (Joseph  de),  conseiller  h  la  Cour  de» 
comptes  de  Provence,  VI,  996,  aSg. 
266,  967,  974. 

—  (Jean-Augustin  de),  fils  du  précédent 
et  son  successeur  à  la  Cour  des  comptes , 
VI,  296,  266. 

Michel  de  la  Rivière  (Sairt-).  Voir  SAnrr- 
MicHEL  DE  la  RlVliRB. 

—  (Francisque),  correspondant  de  l'Insti- 
tut, V,  9i3. 

Michel-Anob,  le  grand  statuaire,  V,  760. 

—  (Le  P.),  Capucin,  IV,  571. 
Middelbodho    en  Ziîlandb,    IV,    901;  VI, 

678. 
Midlesex  (Comté  de),  en  Angleterre,  VI, 

677. 
Midoroe  (Claude),  Vf,  agi,  669;  V,  976. 


'  Peiresc  écrit  Mesley.  —  '  Pciresc  écrit  Mevillon. 


804 


TABLE  ALPHABETIQUE 


MiLAw  (  Italie) ,  IV,  1 87  ;  V,  67  a  ;  VI .  4 ,  670. 
MiLANois  (en  Italie),  V,  H9,  i84. 
MaL*N ( Le  sieur  de),  VI,  278. 
Milladd(M-  de),  VI,  986. 
MiLLiN  (A.-Louis),  de  l'Institut,  V,  99. 
MiMATA  (De),  chanoine,  V,  171,  17^;  VI, 

30. 

—  (Charles  ou  Joseph  de),  consul  d'Aix, 
VI,  19,  653,  654. 

MiMAULT  (François),  peintre  d'Aix,  VI, 
708. 

MiHADLT  (Le  sieur),  IV,  12. 

MiNATOLi  (Le  sieur),  V,  666. 

MiKCiNG  Lake',  entrepôt  des  denrées  colo- 
niales à  Londres,  VI ,  676. 

MuiEHBiNO ,  dans  l'ancien  royaume  de  Naples , 

IV.  595. 

MmERVB,  déesse,  V,  .33i,  697. 

MiNsiNGLAN  (Angleterre),  VI,  690. 

MmoTi  ou  MiNDTr  (Le  P.  Théophile),  Mi- 
nime, IV,  16,  53,  339,  4ii,  496, 497, 
433,  469,  535,543;  V,  974.699. 

MioNNET  (Théodore-Edme),  V.  317. 

MiRARELLA  (Viuceuzo) , antiquaire,  lV.5o8; 

V,  739,759,  781. 

MiRAHAs  (Bouches-du-RhAne),  V.  3 16. 
MrRANDE(Le  sieur).  hAtede  Peiresc  h  Paris, 

V,  107. 
MiRANE,  capitaine  au  régiment  deVaillac, 

V,  926. 
MiREUR,  archiviste  du  Var,  VI,  708,  709. 
MiRON   (Charles),    évêque    d'Angers.    VI, 

534. 
MisFORTLABN,  en  Angleterre ,  VI ,  690. 
Mistral  (Frédéric),  VI,  3. 
MocENiGO  (Jean),  de  Venise,  VI,  679. 
MoDÈSE  (Baron  et  comte  de).  Voir  Raimond. 
MoDiDS  (Franciscus),  auteur  des  Pandectœ 

trtumphales ,  VI,  689. 
Mogol'  (Asie).  V.  977,  981.  982,  989. 


MoLJ    (Mathieu),    procureur   générai   au 

Parlement    de    Paris,    VI,    i63.    169, 

335,  868, 599. 
MoLiN.  Voir  Motmo. 
MoLiicA,  MoLinéK,  Molinads.  Voir  Do  Moc- 

i.m. 
— ,  Mouni  ou  MoLwr  (Le  sieur),  aUié  de 

Peiresc,  IV,  887 ;  VI,  358,  425 ,  5o8. 
Moi.iNis  (Philippe  de),  VI,  689. 
Molino  (Domenico),  sénateur  de  Venise, 

IV,  4i4,4i9,  433,  463. 
Mommaht,  libraire  de  Bruxelles,  VI,  689. 
Mommsen  (Théodore),  VI,  178. 
Monaco,  VI,  63 1. 

MoNCAL  ou  MoNTCAL  (Db),  VI,  385.  459. 
Monconys   ou    MoKTcoNYs  (Balthazar  de). 
voyageur.  IV.  4i  ;  V,  600. 

—  (Gaspard  de) ,  sieur  de Liergues,  collec- 
tionneur  et  magistrat  à  Lyon.  V.  46, 
600.  609, 766. 

—  (  Pierre  de)  ,  magistrat  h  Lyon .  père  des 
précédents,  V,  46,  600. 

MoMFERRAN  (Les  marquis  de),  de  Bretagne, 

V,  989. 

MoNiER  OU  MoNifYER  (Jean-Louis) ,  seigneur 
de  Châteaudème,  président  au  Parlement 
d'Aix,  VI.  63.  454. 

—  (Armand),  président  au  Parlement 
d'Aix,  fils  du  précédent,  VI,  63. 

—  (Manaud),  seigneur  de  Mélan,  con- 
seiller au  Parlement  d'Aix ,  VI ,  a  1 4. 

—  (  Madeleine  Laurent  de  Septème ,  femme 
de  Manaud),  VI.  91 4. 

—  (Armand),  seigneur  de  Mélan,  prési- 
dent en  la  Cour  des  comptes,  VI.  9i4. 

MosLAvii.LE  (M"*  de),  VI,  691. 
Monluc-Balagkï  (Famille  de),   IV,  807. 

3o8. 
Moîis,  chef-lieu  du  Hainaut,  IV.  198;  VI. 

689.688.  698. 


Peiresc  écrit  Misinglan.  —  '  Peiresc  écrit  Mogor. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


805 


MoMs  (Seigneur  de).  Voir  Villeneuve  (Gas- 

par  de). 
MoNSTiER  (Du).  Voir  Do  Moustier. 
MoMAONAc,  notaire  de  Barjols,  VI,  709. 

MONTAGD,    MONTAGDT,    MoNTAIGU   (Sicur  De). 

Voir  P10LENC. 
Montaigne'  (Michel  de),  V,  277;  VI,  69. 
MoNTAïuu  (De)  ,  lieutenant  en  la  chancellerie 

d'Autun,  V,  734. 
MoNTALET  Alais  (Mapquis  de),  IV,  lai. 
MoNTANARA  (Pliicc),  à  Romc ,  V,  81 1. 
MoNTARGis  (Loiret),  VI,  916,  536. 
MoNTADBAN   (Tarn-et-Garonue) ,  VI,  596. 

—  (Jacques  de),  Agoult  de  Sault,  VI, 
701 . 

—  (Gabrielle  de  Pontevès,  femme  de 
Jacques  de),  VI,  701. 

—  Voir  La  Tour  (Hector  de). 
MoNTACRODx  (De),  VI,  666. 
MoNTAvÈGDEs   OU    Montanègdes  (Db),  VI, 

373,548. 

Montbazon  (Duc  de).  Voir  Rouan  (Hercules 

de). 
MoMBiLiABD*  (Doubs),  VI,  5ii. 
MoNTBRON  (MM.  de),  de  Nîmes,  VI,  5i5. 

—  (DE),nis,  VI,596. 

Mont-Cassin  (Monastère  bénédictin  de),  à 
80  kilomètres  de  Naples,  IV,  126,  i33; 
V,  718;  VI,  458,540. 

MoNTciiAL  (Charles  de),  abbé  de  Saint- 
Amans,  archevêque  de  Toulouse,  IV, 
175,  469;  V,  107,  327,  335,  366, 
377,  4o3,  4o8, 4io,  4ii,  4i4,  4i8, 
422,  428,  425,  435,  436,  469,  478, 
479,  482,  485;  VI,  i33. 

Montdevergues  (Famille  de),  IV,  128. 

—  (Jérôme  de  Lopès,  sieur  de),  viguier 
d'Avignon,  IV,  iq3,  i24,  i44,  889, 
4i8;V,2i,24,  a5;VI,  55,  56,  i46, 
i5o,  i53,  i56,  192,  200,  211,  285, 


289,  291,  3i3.  3i8,  333,  343.  354. 
355.  359,  365,  366,  879.  38o,  386. 
389.  427.  444,  448.  457,  466,  671, 
486,575,598,  604,627,685. 
Moxtdevebgues  (François  de  Ix>|>è8,  mar- 
quis de),  fils  du  précédent,  IV,  128, 
124;  VI,  77,  991.  812,  8j3,627. 

—  (Jeanne  de  Perussis,  femme  de  Jérôme 
de  Lopès,  sieur  de),  IV.  i24;  VI,  i46. 
333. 

—  (Voir  Percssis  d«). 

Monte  (Cardinal  dbl).  V,  i53,  635,  636. 

—  (M.  Antonio  del),  de  Vérone,  V.  696. 
Montecauldo  (Italie),  IV.  172. 
MontiSluiar'  (Drôme).  IV,  197;  VI,  99, 

5i4,  705. 

Monte  Mario  (Italie),  V,  558,  559,  566, 
571-578. 

MoNTEREï  (Fort  de),  aux  lies  de  Lérins,  V. 
226,  227. 

Montesquied  (J.-B.-G.  de  Secondât,  baron 
de),  président  an  Pariement  de  Bor- 
deaux, V.  218,  228,  224,  2-j8. 

—  (M"'  de),  sœur  du  précédent,  V,  a  18. 

921. 

—  (Charles  de  Secondât,  baron  de),  au- 
teur de  L'csprli  des  lois,  j)etil-fib  de 
J.-B.-G.  de  Secondât.  V,  218. 

Montfadcon  (Dom   Bernard   d«),  V,  88. 

99,  368;  VI,  9. 
MoNTFERRAT  (Italie),  IV,  491  ;  VI,  618. 
MoNTFORT  (Simon  de),  VI,  356. 
MoNTFURON  (M"'  de),  VI,  1 42 ,  i6i.  Voir 

Garnier. 
Montglas  ou  Montolat  (Seine-et-Marne), 

V,  58i. 

—  (Robert  de  Harlai,  baron,  puis  mar- 
quis dk),  V,  58 1. 

—  (Marquise  de  ),  femme  du  précédent,  gou- 
vernante des  enfants  de  France,  V,  58 1. 


'  Peiresc  écrit  Montagne.  —  '  Peiresc  écrit  Mombtliard.  —  '  Peiresc  ccril  U  Mo.Uelyinar. 


806 


TABLE  ALPHABETIOUK 


MonTi(M''),V,  a83. 
MoNTMARim  (De),  VI,  671,  678. 
Mo.NTMEYAN  (SieuT  de).  Voït  Castellasb. 
MoNTMOBENcv  (MaisoD  de),  V,i63;VI,  436. 

—  (Henri  de),  V,  i63;  VI,  186,  6i5. 

—  (M.  et  M"' dk),  VI,  i46. 
MoMTOLiON  (Le  sieur),  VI,  399. 
Montpellier  (Hërault),  IV,  3/17,  364;  V, 

a4t-943,  307,  784;  VI,  I,  u,  Ti,  1,  9, 
6,  8,  9,  19,  17,  19,  93,  61,  966, 
337,  5oo,  5o5,  519,  53o,  556,  563, 
619. 

—  (fc,vêque  de).  Voir  Pélissibr. 

—  (Bibliothèque  de  l'école  de  mëdecine 
de),  IV,  63-176. 

MONTPENSIER  (M"'  Dg),  VI,   899. 

MoîfTPEZAT  (Léonor  de  Lettes  Desprei  de), 
femme  de  Gaspard  de  Pontevès,  comte 
de  Garces,  VI,  701. 

MoNTREDON,  localité  des  environs  de  Mar- 
seille, VI,  611. 

—  (Michel,  bâtard  de),  VI,  611,  61 4. 
MoNTREVEL  (Gomtc  st  comtcsse  de).  Voir 

La  BiCHB. 
MoNTRiEDx  (Ghartreuse  de),  dans  le  Var, 

IV,  97;  V,  i4;  VI,  447,619,  663. 
MoNTRivEL  (Le  sieur  de),  V,  63a,  665. 
Mo.NT  Teuton  (Le),  en  Languedoc,  V,  307. 
Monts  (De),  conseiller  au  Parlement  de 

Bordeaux,  V,  i56,   i58,  i65,   ao6, 

907,  917,  933,  934,  439,  454;  VI, 

54o,  71 1. 

—  (M"*  de  Mazargues,  femme  du  con- 
seiller de),  VI,  439. 

—  (De),  fils,  conseiller  au  Parlement  de 
Bordeaux,  VI,  498,  495-497. 

—  (Frères  de),  VI,  439. 

Mostsalier  (De)  et  non  Montsallon,  IV, 

i3;VI,7o3. 
Montvalon  (Gomte  db),  V,  766. 


Moreau  (Docteur  René),  IV,  187,  191, 
194,  910,  q53, 34i, 349. 

—  (Michel),  lieutenant  civil  h  Paris,  IV, 
93o,  363;  V,  i4o,  196. 

—  (Isabelle  Luillier,  femme  de  Michel), 
IV,  9.3o;  V,  i4o. 

—  (Le  sieur),  VI,  689. 

Morbaox  (Les),  libraires',  IV,  335,  869, 
878,  897;  V,  i48,  149,  i5i,  i54, 
160,  i6t,  i64, 4i8. 

Morel  (Claude),  imprimeur-libraire,  IV, 
196;  V,  955;  VI,  38. 

—  (Frédéric),  VI,  989,  696,  697. 

—  (Guillaume),  VI,  989. 

Moréri  ( Dictionnairb  de),  IV,  109,  199, 

984. 
Mobet  (Antoine  de  Bourbon,  comte  de), 

VI,  169,953,583,697. 
— ,  libraire,  h  Anvers,  VI,  691. 
Morodb8(M"*de),IV,  819. 

—  (Marguerite  de),  nièce  et  veuve  de 
Louis  de  Grolée  Mévolhon,  VI,  669. 

—  (Le  sieur),  IV,  471. 
Moricad,  messager,  VI,  65 1. 

Mobiez  (Basses- Alpes),  IV,  494,  5oi; 
VI,  917. 

—  (De).  —  Voir  Ghailan-Moriez  (Scipion 
de). 

Morin  (Le  P.  Jean-Baptiste),  IV,  8i,  947, 
95o,  968,  3i3,  897,  898,  468;  V, 
374,  546. 

—  (Jean-Baptisle),  professeur  au  Gollège 
de  France,  IV,  998,  999,  985,  948, 
947,  890,  395,  397,  878,  879,  4o5, 
490,  458, 599. 

Mobon  (  Le  p.  ) ,  custode  de  la  bibliothèque 
du  GoUège  romain,  V,  779,  789. 

Mobbisson  (Alfred),  esquire,  le  célèbre 
collectionneur  d'autographes ,  à  Londres, 
IV,  909,548;  VI,  638. 


'  Peiresc  dit  tantôt  2e  t'  Moreau,  tantôt  tes  tiewt  Moreaux. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


807 


MoscoviE,  V[,  3. 

Motue-i.e-Vayer    (F.    DK    la).    Voir    liA 

MOTIIE. 

MOTIN  ou  MOTTIN  (Du),  VI,  ôgS. 

Motte  (bieiir  de  la).  Voir  La  Motte. 

Mouffette  (Thomas),  IV,  ôSy. 

MoDGiNs-RoQUEFonT  (E.  DE ),  Conseiller  ho- 
noraire h  la  Cour  d'Aix,  VI,  710. 

M0DILLAC,  commune  du  dd|)artement  de  la 
Gironde,  VI,  166,  717. 

Moulins  (Allier),  VI,  606,  697. 

MooLT  (Le  sieur),  VI,  i35. 

MouNiER  (Président),  IV,  609;  VI,  896, 
iisi,  43a,  i8(j,  5o6,  507. 

MouRGUES,  capitale  de  la  principauté  de  Mo- 
naco, IV,  607;  V,  aoo,  878;  VI,  3o4. 

—  (Honoré),  VI,  715. 

—  (Antoronne  Robert,  femme  d'Honoré), 
VI,  715. 


MoDRGUEs  (Jac(piPs),  sci^eur  de  Callian, 

assesHeur  d'Aix,  VI,  715. 
MoDRiEBs  ou  Mouriez  (De).  Voir  Chailah- 

MORIEZ. 

MonsTiERs  (Basses-Alpes)  [Prieur  de].  Voir 
Bbrtet  (Joan). 

MouTTET  (A.),  jnge  de  paix  k  Aix,  VI,  1. 

MouvANS  (De),  probablement  pour  Mao- 
vans,  VI,  i38. 

Mois  (Siméon  Marotte  de),  hébraïsant  Or- 
léanais, IV,  3^7. 

MiJNTZ  (  Eugène),  del'lnstitut,  IV,  78  ;  V,  b^à. 

Mdrat  (Antoine  db),  IV,  toa. 

MoRi  (Abbaye  de),  en  Suisse,  VI,  5ii. 

MuRViEL  (Hérault),  V,  807. 

Musset  (Georges),  bibliothécaire  de  la  ville 
de  la  Rochelle,  VI,  ùtà,  621. 

MuY  (Seigneui-  du).  Voir  Rascas. 

Myreds.  Voir  Le  Mire. 


N 


Naberat(De),  VI,  i33. 

Nalï  ou  Nary  (Lé  sieur),  VI,  81. 

Namor  (Belgique),  VI,  698. 

Nancy  (Meurthe),  IV,  867;  V,  67a;  VI, 
i56,G44. 

Nantes  (Loirp-Inférieure),  VI,  584. 

Naples  (Italie),  IV,  34,  69,  78,  78,  90, 
96,  i33,  i53,  3ai,  8aa,  358,  539, 
545,  56o,  579,  579;  V,  ia8,  3i6, 
8a8,  439,  46o,  490,  498,  536,  538, 
548,  6o5,  679,  68i,  692,  695,  704, 
747,  770,  775,  784,  8i4;  VI,  i64, 
3o9,3io,685,  686. 

Napoli  (Luca),  messager  d'Avignon  à  Gênes , 
VI,  633. 

Napollon  (Sanson),  V,  387;  VI,  vi,  4a4, 
449,  486,  554,  558,  566,697. 

—  (Françoise  Raouix,  femme  de  Sanson), 
VI,  606. 


Napodle  (Plaine  de  la),  en  Provence,  IV, 

611. 
Narbonnb  (Aude),  V,  198,  9ia,  a38,a4i, 

949, 689, 697. 

—  (Ai-chevêques  de).  Voir  R^sé  (Claude 
de),  Vervins  (liOuis  db), 

Nardi,  archiprétrc,  VI,  5o3. 

Nari  (Le  cavalier  Bernard),  de  la  suite  du 

cardinal  Fr.  Barberini,  VI,  agS,  809. 
Narvy  (Italie),  VI,  188. 
Nary  (Le grand  prieur),  V,  647. 
Nassad   (Maurice,    prince  db),   IV,   ià4, 

i45;  VI,  99,  5ii. 

—  (Henry,  comte  db),  IV,  aoa. 

—  (Frédéric,  prince  de),  IV,  B^i.  Voir 
Orange. 

Naudé  (Gabriel),  IV,  66,  84,  85.  98,  gi, 
98,  194,  195,  180,  i3a,  i44,  i5o, 
i53,  171,  187,  947,  959,  978,  979, 


808 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


3oo,  307,  317,  3i8,  34o,  419, 433, 
444,  456,  479,  559,  537,  56o,  669, 
579,  59a;  V,  370,  373,  374,  383, 
45o,  463,  473,  485,  587,  740,  78a. 

Naorois  (Albert  de),  IV,  61 3. 

Navarre  (Collège  de),  à  Paris,  VI,  697. 

Navosb  (Place),  h  Rome,  V,  635. 

Nata  ou  Noïa  (François  de),  IV,  166,  167. 

Nazaire  (Saint-).  Voir  Saint-Nazairb. 

Nègre  (Le  sieur  Gaspard),  VI,  476. 

NàcREPELissE  (Tarn-el-Garonne),  VI,  33. 

Nemesiauds,  Ném^sieiv,  V,  3oo. 

NeoDES,  frère  d'iilpicure,  IV,  446. 

Neratios  Priscus,  jurisconsulte,  IV,  63, 
68,7a. 

Néron,  empereur,  V,  388,  5oo,.5o6,5i9, 
SaS,  639,  596,  733,  761. 

—  (Le  sieur),  VI,  609. 
Nerva,  empereur,  V,  539. 
Nbrtbzï  (Antoine),  V,  3i. 

Nervi',  près  de  Gènes  (Italie),  V,  106. 
Nesmet,  chirurgien  (écossais,  VI,  690. 
Nedftille  (Charles  de  ),  marquis  de  Villeroy 

et  d'Halincourt ,  gouverneur  du  Lyonnais , 

VI,445,6i3. 
Nevers  (Hôtel  de),  à  Paris,  VI,  80. 
— ,  chef-lieu  de  la  Nièvre,  VI,  696. 

—  (Ducs  et  duchesses  de).  Voir  Gorzagob. 

Neviebe,  avocat  à  Digne,  IV,  474. 

Newgate  Strebt,  rue  de  Londres  qui  a  con- 
servé le  nom  de  l'ancienne  porte  à  laquelle 
elle  conduisait,  VI,  677. 

Nicandre  ,  médecin  et  poète  grec ,  IV,  86 , 

578. 
Nice  (Alpes-Maritimes),  VI,  i83,  3o4. 
Nicée  (Concile  de),  V,  407,  455;  VI,  63 1, 

63a. 
NicERON(LeP.),  IV,  4ao;  V,  3a8;  VI,  78, 

79- 


NicRET  (Jehan),  antiquaire  à  Amsterdam, 

VI,  68t.  691. 
Nicolas,  sénéchal  de  Provence.  Voir  Spi- 

IIELLI. 

—  DE  Damas.  Voir  Damas. 

NlCOLLE  (M"'),  V,   3  20. 

Nicomachos,  V,  474. 

GERASI.tUS,   V,    474. 

NiELis,  capitaine,  V,  5,  8,  i5. 

NiL(I>e),IV,  331;  V,  368. 

NImbs  (Gard^,  IV,  43,  aag.  339,  3ia. 
3i5,  357;  V,  2o5,335,  34o,737;VI, 
9,  i4,  i5,  368,  436,  5i5,  556,  618, 
65o. 

—  (Kvêque  de).  Voir  Cohon  (Denis). 

NiSARD  (Charles),  de  l'Institut,  IV,  i83. 

NoAiLLKs'  (Comte  François  de),  ambassa- 
deur à  Rome,  IV,  84,  85,  88,  96,  97, 
99,  100,  101,  io5,  106,  117,  118, 
359,  476,  549,  55i,  601;  V,  750, 
807,  808. 

—  (Charies  de),  évêque  de  Saint-Flour, 
frère  du  précédent,  IV,  106,  390. 

Noël  (Le  sieur),  V,  161. 
NoGARET    (Jean-Louis    de  '.    Voir    Kperno:* 
(Duc  d'). 

—  (Louis  de),  archevêque  de  Toulouse. 
Voir  La  Valette  (Cardinal  de). 

Noooeyra'  (Vincent),  V,  474,  475. 

NoiRMODTiER  *  (Louis  de  la  Trémoïlle,  mar- 
quis de),  beau-fils  du  maréchal  deVitry, 
IV,  38;  VI,  644. 

Nolhac  (Pierre  de),  conservateur  du  musée 
de  Versailles,  IV,  444;  VI,  704,  706, 
7i4. 

NcHBiDs  (Ludovicus),  VI,  463,  487,  609, 
5 10. 

Noirons  de  Pasopolis,  V,  289. 

Norden  (Jean),  écrivain  anglais,  VI,  677. 


'  Peiresc  écrit  ^arvy.  —  '  Peiresc  écrit  Nnuailles.  — •  '  Peiresc  écrit  Noguera.  —  •  Peiresc  écrit 
Narmotutier. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


609 


Normandie,  IV,  3()4. 

NoRTiioN,    à    Windsor    (Angleterre),    VI, 
C91. 

NOSTRADAMUS.  Voir  NOTREDAME. 

NoTREDAME  (César  de),  IV,  /17. 
,  —  (Jean  de),  IV,  343. 
Notre-Dame  DE  Paris,  V,  io3,  106. 
NovARRA.  Voir  Thomas  de  Novaure  (Le  P.). 
Nouvelle  Biographie g^ne'ralb,  IV,  8a ,  inn, 
«79.  199;  VI,  389. 


NovEL  (Antoine),  docteur  en  médecine,  VI, 

•i9,  iSy,  16.5,  175,  198,  383,  /iai. 
N0VE8  (Commune  do)  [Bouches-du-Khône, 

canton  de  Châleaurenard  ] ,  VI ,  »  1 4 ,  63o , 

053. 
Ndbiensis  (Le).  Voir  Edbisi. 
Nudgdes,  nom  d'une  rue  de  Londres.  Voir 

Newoate. 
Nunez.  Voir  Noxn.ds. 
Nypsos  (M.  Junius),  IV,  110. 


0 


Occo  (Adolphe),  V,  887,  490,  491,  499, 

5oo,  638. 
Odoïer  (La  présidente),  VI,  Big. 
OEdipe,  V,  495. 
Ogier,  le  Preux,  le  Danois,  IV,  383;  VI, 

688,  694. 

—  (Le  P.),  des  Chartreux,  VI,  78. 
Olivarès  '    (Comte  d'),  premier  ministre 

d'Espagne,  VI,  467. 
Olivari  (Famille  d').  Voir  Olivier. 
Olivier  ou  Ollivier  (Famille  d')  ,  IV,  52; 

V,  4g,  5o. 

—  (Jean-Pierre  d'),  conseiller-doyen  au 
Parlement  d'Aix,  IV,  52,  3i6;  VI,  78, 
97,  i36,  177,  4i2,  482,  454,  495, 
496,  6o5,  617,  664,  689. 

—  (Catherine  Vilalis,  femme  de  Jean- 
Pierre  d'),  VI,  496. 

— ,  un  des  fils  des  précédents,  IV,  257; 

VI,  73,605. 

—  (Pierre),  parent  des  précédents,  V,  5o. 

—  (Septille  des  Martins  de  Puysoubier, 
femme  de  Pierre),  V,  5o. 

—  (Honorade), femme  de  Charles Cambe , 
V,  5o;VI,6i7. 

—  (Louis),    chanoine    de   Fréjus,    frère 


cadet  du  conseiller  Jean-Pierre,  VI,55o, 

55i. 
Olivier.  Voir  Fontexav  (De). 
OlliIîres  (Baron).  Voir  Agoult(D'). 
Velaux  (M"'  d'),  cousine  de  Peiresc, 

VI,   217,    225. 

Ollioules'  (Var),  V,  276;  VI,  3o3,  3o4, 
809. 

Ollivier,  le  Preux,  IV,  383. 

Olympia,  V,  524. 

Olympiodore,  V,  288,  877. 

Omer  (Saint-).  Voir  Saint-Omer  (Pas-de-Ca- 
lais). 

Omont  (  Henri  ) ,  conservateur  des  man  u-scrits 
de  la  Bibliothèque  nationale,  V,  m,  967, 
48 1;  VI,  674. 

Oppède  (Vincent- Anne  de  Forbin-Maynier, 
baron  d'),  premier  président  du  Parle- 
ment de  Provence,  IV,  18, 19,470;  V, 
38,  259;  VI,  II,  VI,  80,  42.  48.  53, 
54,  57,  60,  63,  64,  65.  67.  76,  88, 

90,  91,  94,  99,   104,   116,  120,    191. 

122,  127,  128,  i84,  i49-i44,  i5o, 
i54-i56,  i58,  169,  i63,  lyt,  t^h, 
176,  187,  2o5,  216,  219,  9a5,  226, 
280,  a88,  285.  986,  248,  261,  969, 


'  Peiresc  écrit  Ollivaret.  —  '  Peiresc  écrit  DoUinUt. 

TI. 


tôt 

nrtivtkii  lATiAïau. 


810 


TABLE  ALPHABETIQUE 


372,  97/1,  975,  980,  a85,  398,  3t4, 
817,  819,  390,  397,  399,  33i,  33^1, 
337,  338,  346,  348,  367,  359,  36i, 
369,  379,  385,  387,  390,  399,  4o5, 
4o6,  4o8-4io,  4i9,  417,  491,  499, 
43i,  449,  443,  449,  45o,  459,  454, 
465,  468,  469,  475,  477,  48o,  48i, 
483,  485,  5o5,  5o6,  5o8,  5i9,  5i8, 
619,  595,  534,  549,  559,  554,  56i, 
588,  593,  595,  597,  601,  699,  698, 
639,  633,  701. 
OppfeoE  (  \f aqjuerite  d'Oraison,  première  pré- 
sidente d'),  VI.  7J1. 

—  (Aimarre  de  Caslellane-Ia-Vei-dière,  se- 
conde femme  du  premier  président  d'), 
V,  69;  VI,  161,  969,  973,  330,355, 
485,  559,  569,  701,  711. 

Oppian,  Oppiands,  Oppiek,  V,  3oo,  399. 

Opsopoeds,  V,  366. 

Oraison  (Basses-Alpes),  IV,  455;  VI,  âi4. 

—  (Famille),  Vl,64i. 

— ,  le  conseiller,  de  Marseille,  VI,  34 1. 

—  (Marquis  André  d'),  VI,  54,  55,  106, 
111,  4i4,  5o5. 

—  (Marquise  d'),  VI,  643. 

—  (Marquis  François  d'),  >icomte  de  Ca- 
denet,  VI,4i4. 

—  (Marguerite  b).  Voir  Oppèdb  (Première 
présidente  d'). 

Orangb  (Vaucluse)',  V,  338,  787;  VI,  9, 
10,  61,  81,  5i4,  715. 

—  (Prévôt  d'),V',i  45. 

—  (Princes  d'),  IV,  4i,  44;  VI,  99. 

—  (Évéque  d').  Voir  Tdlles  (Jean  de). 

—  Voir  Nassau  (Henri  et  Maui-ice  de). 
Orcel  (Maison  d'),  à  Aix,  VI,  44o. 

—  (Puits  d'),  à  Aix,  VI,  444,  5o4. 

— ,  commis  du  secrétaire  d'État  La  Vrillière , 

V,  147;  VI,  698. 
Orens  (Saint-),  à  Auch.  Voir  Saint-Orehs. 


O'Rbilly,  biographe  de  l'intendant  Pellot, 

V,  606. 
Oresids,  IV,  389. 

Orfedil  (Lesieiu"),  VI,  616. 
Orfdbil  (Le  sieur),  V,  44. 
Oroon  ,  chef-lieu  de  canton  des  Bouches-du- 
Rhône  (  arrondissement  d' Aries  ) ,  V,  3 1 5  ; 

VI,  965,  63o. 

Oricios.  Voir  EIrasmds  Obicids. 
Oriensids  (Sanctis).  Voir  Saint-Orens. 
Oribht.  Voir  Levant. 

ORIGfewE,  V,   449. 

Oristan  (Sardaigne),  V,  9  94. 
Orléans  (Loiret),  IV,  697;  V,  468,  483: 
VI,  181,  44i,  696. 

—  (  Gaston ,  duc  d'  )  ou  Monsiedr  ,  IV,  3 1 8 , 
319;  V,  76,  ii3,  J18,  199,  i53,6o5; 
VI,  VI,  99,  53,  169,  179,  5i4. 

—  (Charles,  duc  d'),  père  de  Louis  XII, 
VI,  384. 

—  (Charles,  duc  d'),  père  de  François  I", 
VI,  384. 

—  (Louis  d').  Voir  Dorlbaxs. 
Orrano  (Maison  d'),  VI,  493. 

—  (Jean-Baptiste  d'),  comte  de  Montlaur, 
maréclifddeFrance,VI,53,54, 5i4,  700. 

—  (MM.  d'),  frères  du  maréchal,  VI,  5i4. 
Orphée,  IV,  809;  V,  409,  443,  446,447, 

457. 

Orra,  ville  de  Calabre,  V,  817. 

Orbt  (Augustin),  VI,  689. 

Orsini  (Fulvio),  IV,  10;  V,  954,  496, 
5oo,  791,  738,  761-763,  779,  8t4; 
VI,  705,  714. 

Ortelids  (Abraham),  géographe  d'Anvers, 
V,  4. 

Orves  (  Madelon  Cambe,  seigneur  d'  ),  conseil- 
ler aux  Comptes  de  Provence.  Voir  Cambe. 

—  (Charlotte  de  Buisson,  femme  de  Ma- 
delon Cambe  d').  Voir  Cambe. 


'  Peiresc  écrit  Aurai 


nge. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


811 


Orves  (CharloUe  Cambe  d'),  fille  des  précé- 
dents. Voir  SiMIAXE  DE  LA  GoSTB. 

—  (La  petite  d'),  VI,  325. 
Orvieto  (ll€7lie),  V,  716. 
Osée',  prophète,  V,  ^8^. 
OsiRis,  V,  5o5. 

OsTAGiER  (Le  sieur),  père,  VI,  70. 

—  (Le  sieur),  fils,  VI,  70. 

Othon,  empereur  romain,  V,  5oo,  078; 
VI,  909. 


Otiion  m,  empereur  d'Autriche,  V,  537. 
OuEN  (Saint-).  Voir  Saint-Ooe». 
OuHSK  (Le  sieur),  VI,  ôaa,  637. 
OuYN ,  libraire  &  Rouen ,  VI ,  79. 
Ovide,  IV,  289;  V,  ttZ8,  739.  796. 
OviDio  (J.  d'),  professeur  à  rUaivereilé  de 

Naples,  VI,  686. 
OxENSTiERN  (Chancelier),  IV,  i5i. 
Oxford  (Angleterre),   V,  ^07;  VI,  676, 

686. 


Pacar  (Le  sieur),  VI,  99/I. 

Pacids  (Jules),  V,  vu,  a/ia,    q43,  3i9, 

396,  339-334,  349,  35o,  45i;  VI, 

II,  1-94,  991. 

—  (Isabelle  Venturini,  femme  de  Jules), 
VI,  10,  19  ,  i5. 

—  (Paul),  avocat,  fils  des  précédents,  V, 
9/13. 

—  (M"'),  fille  de  Jules,  femme  de  M.  de 
Glauzel,  V,  9  49,  9  43. 

Padode  (Italie),  IV,  93,  94,  9  4o,  370, 
099,  579;  V,  186,  934,  689,  797; 
VI.  6,  15,379. 

PjBSTom',   aujourd'hui   Pesto   (Italie),  V, 

PjBTcs  (Lucas) ,  antiquaire  romain ,  V,  4o5 , 

4o6. 
Paganincs  Gaddentics,  professeur  à  Pise,  V, 

396. 
Palatin  (Prince),  V,  118. 
Palissy  (Bernard),  IV,  498. 
Pallavicino,  chroniqueur  italien,  V,  670. 

—  (Jules),  autre  chroniqueur  italien,  V, 
670. 

Pallières,  près  de  Rians(Var),  VI,  478, 
539. 


Palodands  (Bernardus),  médecin  en  Angle- 
terre, VI,  691. 

Pamelius,  éditeur  de  TerluUien,  IV,  a85, 
987. 

Panfili  (Jean-Baptiste*),  plus  tard  Inno- 
cent X,  VI,  VI,  iiJ8,  496,  998. 

Pansa  (Paule),  V,  647. 

Paoli  (Marc-Antoine),  V,  498. 

Papinien,  Papinianus  yËHiLios,  jurisconsulte, 
VI,  7,  999. 

Papon  (Jean-Pierre),  historien  de  Provence, 
V,  169. 

Pappds  (Jean),  IV,  467. 

Par  (Thomas) ,  vieillard  anglais  de  cent  cin- 
quante-deux ans,  IV,  585. 

Paradis  (Le  sieur),  VI,  34. 

Paris  (Ville  de),  IV,  80,  85,88,  98,  94, 
97,100,108,196,197,139, 1 4 1,1 49, 
149,  i5i,  i54,  i55,  i56,  i58,  159, 

160,   161,    186,   190,   198,  993,  939, 

946,  954,  963,  964,  966,  969,  970, 
974,  976,  977,  980,  989,  987,  990, 
993,  999,  3o5,  307,  319,  895,  399, 
333,  339,  345,  358,  867,  869,  870, 
878,  38i,  885,  886,  887,  388,  891, 
899,  4o4,  4o6,  4io,  4ji,  4i4,  4i5, 


'  Peiresc  écrit  Ihzée.  —  '  Peircsc  écrit  Paintum.  —  '  l'eiresc  l'appelle  aussi  Pampkili. 


812 


TABLE  ALPHABETIQUE    ' 


iig,  44o,  45o,  4oi,  45a,  454,  46o, 
464,  469,  47.3,  474,  5o5.  507,  5o8, 
5io,  533,  538,  549,  669,  576,  577, 
598,  608;  V,  «4,  lu,  46,  47,  53,  58, 
84,  86,  89  ,  95,  106,  107,  1 14,  192, 
196,  199,  i33,  i48,  i54,  161,  173, 

186,  188,  189,    19a,    193,    195,    902, 

934,  939,  974,  988,  990,  999,  995, 
996.  998,  999,  3oo,  3o6,  3ii,  399. 
34i,  35o,  354,  36i,  366,  378,  4o3. 
4io,  4i4,  AaS,  696,  44i,  45o,  453, 
476,  479,  489,  491,  5o3,  54o,  6o3, 
6o5,  607,  610,  6i5,  699,  639,  687, 
710,797, 736, 74A, 755,776;  VI,  3i, 
39,  46,54,  55,  58,64,65,  83,  85, 
87,  109,  197,  i48,  169,  i63,  168, 
189,  199,  198,  907,  908,  987,  989, 
963.  968,  981,  989,  3/>5,  307,  Sao, 
391,  393,  343,347,  353,  363,  364, 
370,  389,  395,  397,  4i4,  434,  46i. 
469,  466,  471,  475,  485,  487,  488. 
490,  5i9,  5i3,  519,  54a,  559,  563. 
589,  593,  595,698,  60a,  6a6,  634. 
635,  668,  670,  671,  678,  680,  709. 

l'ÂRis,  mari  d'Hélène,  V,  715. 

P.tRis  (Paulin),  de  riiislilnl,  IV,  88,  187; 
V,  4oo;  VI,  170. 

—  (Gaston),  adminisiralcur  du  Collège 
de  France,  membre  de  l'.Xcadi'mie  fran- 
çaise et  de  l'Acadëmie  des  inscriptions  et 
belles-lettres,  VI,  vi. 

Parme  (Duché  de),  IV,  897,  835;  V,  917- 

990. 

Parruasids  (.lanus),  V,  3a8. 

Particelli   (Michel),  sieur  d'Émery,  VI, 

65i. 
Parota  (Philippe),  antiquaire  italien,  V, 

548. 
Pascaupii  ou  Paschalim  (Lélio),  V,  499, 

595,  534,  537,  569,  675,  677,  694. 

660,684,770, 799, 81 9;  VI, 674, 675. 
Pascual,  patron  d'une  barque,  V, 7 19-791, 


797,  729,  730,  741,  749,  774, 775, 

776,  779,780. 
Pas-de-Sdse  (Piémont),  IV,  197. 
Pasqdeti,  cousin  par  alliance  de  Peiresc. 

VI,  5o4,  600. 
Pasqcier  (Etienne),  V,  553;  VI,  697. 

—  (Nicolas),  fils  du  précédent,  V,  553. 
— ,  procureur  général  à  la  Cour  des  comptes 

de  Paris,  VI ,  59q,  SqS. 
Passard  ou  Pas.sart  (Lo  sieur),  général  drs 

fmances,  VI,  90,  io4, 180, 836,866, 689, 

546,  549,  56o,  670,  683,  696,  600. 
Passignasi  (Cavalier),  V,  786,  744. 
Patao,  nom  du  chien  de  Peiresc,  VI,  448, 

59  4,5.35. 
Patin  (Guy),  IV,  190;  VI,  807. 
PATRiao8(Fr.),  Patbiki,  IV,  189,  i83. 
Patrocle,  IV,  689. 
Pad  (Basses-Pyrénées),  VI,  4a4. 
Paul  (Saint-).  Voir  Saint-Paol. 

—  (Saint-).  Voir  Vassan. 

— ,  Padlos,  jurisconsulte,  VI,  9. 

—  (Le  P.),  de  lOratoire,  VI,  586. 

— ,  valet  prét<<  par  D.  Guillemin  à  Peir^, 

V,  90,  99,  94,  36. 

Paole  (Louis  de),  conseiller,  puis  prési- 
dent au  Parlement  d'Aix,  IV,  3i6;  V, 
70;  VI,  76,  96,  899,  880,  478,  496. 
569,  610,  647,  719, 790. 

—  (François  de),  père  de  Louis,  VI,  496. 

—  (Jeanne  Puget,  femme  de  François  de), 

VI,  496. 

—  (Victoire  de  Porcellets  de  Fos,  seconde 
femme  do  Louis  de),  VI,  96,  33o,  669, 
790. 

—  (Jeanne-Emmanuelle  de),  fdie  de  Louis 
de  Paide  et  de  Victoire  de  Porcellets  de 
Fos,  VI,  33o,  719. 

Padlet  (Saist-).  Voir  Salnt-Padlet. 
Pacllet  (Le  sieur),  IV,  10. 
Pacmocle  ,  piècp  de  terre  h  Trébillane  (  Bou- 
ches-du-Iihône),  VI,  44. 


DES  TOMES 

Paosanus,  V,  q6o,  817. 

Pavie    (Italie),    IV,    187;  V,   227,   282, 

726. 
Pavillon,    annotateur    (h    La    Maison   de 

Luxembourg    d'Auguste    Gallatid,    VI, 

5l9. 

Payan,  Paven,  chirurg-ien  d'Aix,  IV,  208; 

VI,  705. 
Pays-Bas,  IV,  46i;  V,  v,  5/io.  589,606; 

VI,  II. 
Paz  (Augustin  dd).  Voir  De  Paz. 
Pediasimus,  V,  827. 
Peilla  ou  Peilha  (Le  sieur  de),  VI,  396, 

4i9,486,5o3. 
Peiresc,  commune  des   Basses-Alpes,  IV, 

/i85,5o4,5o5;  VI,  877,  70/4. 
Peladan  (Isaac),  IV,  3/i,  49,  43. 

—  (Virgile),  père  du  prdct'dent,  IV,  4a. 
Peleus,  avocat  au   Conseil,  h  Paris,   VI, 

697- 
Pelghos  (Le  sieur),  VI,  867,  678. 
Peussier  (Le  sieur),  IV,  22. 

—  (Benoict),  peut-âtre  le  même  que  le 
précédent,  IV,  97. 

—  (Jean),  évêqued'Apt,  V,  16;  VI,  198. 
^—  (Guillaume),  dvêque  de  Montpellier,  V, 

289,  285. 
Pélissier  (Léon G.),  professeurà  la  Faculté 

des   lettres   de   Montpellier,  V,  m,  iv, 

946,  248,  465,  5oo:  VI,  661. 
Pellajjt,  poète,  IV,  349. 
Pelletier  (Le  sieur),  IV,  286;  VI,   96, 

539,  6o4. 
Pellioier.    Voir     Pelissier    (Guillaume), 

évêque  de  Montpellier. 
Pellicot  (Le  sieur),  IV,  606. 
Pellissier  de  Bollognb,  chanoine  de  Digiie, 

IV,  4o4,  498. 
Pellot  (Claude),  trésoi-ier  général  à  Lyon, 

IV,  260,  a64;  V,  606,  610. 

—  (Claude),    l'intimilant,    fils  du  précé- 
dent, V,  G06. 


IV  A  VL 


813 


Pena  (Le  |)ère).  Jacobin,  VI,  680,  58 1, 
586. 

—  (Le  sieur),  médecin,  Vi,  696. 

Penas  (Louis  de),  commerçant  de  Valence 

en  Dauphiné,  VI,  708,  704. 
Pennes.  Voir  Les  Pknnes. 
Pentateuqoe  samaritain,  IV,  81,  g4,  aSo, 

948,  244,   263,  275,  976,  277;  V. 

368. 
Pépin  (Le  roi),  IV,  199,  ao3,  2i5;  VI, 

669,  684. 
Péqdignot  (L'abbé),  VI,  669. 
Pebaiilt(De),  VI,  39  4. 
Perdreau,  peintre,  V,  395. 
Pergame  (Mysie),  V,  987. 
Perier   (Julien)  ou   de   Perieb,   seigneur 

de  Clunianc,  conseiller  au  Parienient  de 

Provence,  V,  909;  VI,  27,  97,  718. 

—  (Françoise  de  DemandoIx-la-Pala, 
femme  de  Julien),  VI,  718. 

—  (Balthasard),  père  de  Julien ,  VI ,  718. 

—  (Lucrèce  Coriolis,  femme  de  Baltha- 
sard), VI,  718. 

—  imprimeur-libraire  à  Paris,  VI,  896 , 
696. 

—  Voir  DuPKRiEK. 

Périgord,  VI,  19t. 

Perissac  (Abbé),  vicaire  général  du  car- 
dinal de  Sourdis,  V,  m. 

Peiines  (Vaucluse),  IV,  3. 

Pernetty  (L'abbé),  V,  606. 

Peroncbllt  (Le  sieur),  VI,  9i6. 

P^RODSE  (Italie),  V,  Ô60.  668. 

Pebhonnïer  (Le  sieur),  peut-être  le  même 
que  Pbrroovier,  VI,  567. 

Peurot  (François),  secrétaire  de  l'eiresc, 
IV,  129,  5o3;  V,  49,  i84,  925,  99C. 
654. 

—  DE  LA  Malbmaiso>"  (Chrisloplie),  con- 
seiller au  Parlement  de  Paris,  V,  899, 
4oo. 

—  (Chéries),  conseiller  au  Parlement  de 


814 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Paris,  prévôt  des   marchands,   fib   du 

précédent,  V,  899,  4oo. 
Perrot  (N.  .  .),  lieutenant,  VI,  545. 
Pebrouvier  (Le  sieur),  [jcut-être  le  mâine 

que  Perro^(ïer  et  Perrouyer. 
Perrodver  (De),  nom  de  guerre  de  Va- 

lavez,  VI,  igi.  Voir  Pebrojoyer,  Per- 

rodvier. 
Perse    (Asie),  V,    354;  VI,  3i5,    h^k, 

/i34,  448,  49a. 
Persico    (Paraphilo),   secrétaire   du    car- 
dinal F.  Barberini ,  puis  évêque  de  Bel- 

luno,  VI,  147,  398,  3oi,  3o4,  3o8, 

37a,  383,  4o9,  574. 

—  (Le  jeune),  comme  l'appelle Peiresc, 

VI,  4oi. 
Pertuis  (chef-lieu  de  canton  de  Vaucluse), 

VI,  653. 
Pbrussis  (Gaspard  de),  vignier  d'Avignon, 

IV,  ia4;  VI,  365,    386,   889,  488, 
5oi,  557,  595. 

—  (Pierre  de),  frère  du  précédent,  VI, 
365. 

—  (François  de),  baron  de  Barles  en  Pro- 
vence ,  viguier  d'Avignon ,  fds  du  précé- 
dent, IV,  124;  VI,  365. 

—  (Marguerite  de  Rua,  femme  de  Fran- 
çois de),  VI,  365. 

—  (Jeanne  de),  fille  de  Paul,  baron  de 
Lauris,  et  femme  de  Jérôme  Lopez  de 
Montdevergues,  dame  de  Barles  en  Pro- 
vence. Voir  MoNTItEVERGUES. 

—  (Comte  Caritat  de),  jadis  bourgmestre 
de  Lenaken  (en  Limbourg  belge),  IV, 

194. 

—  (Louis  de),  chroniqueur,  IV,  3. 

—  Voir  Berldc  (Léon  de). 
Pertinax,  V,  5oo. 
Perucheau  (Le  sieur),  V,  i48. 
Pesaro  (Italie),  IV,  467. 

PESCEN?iiDS    Niger,  gouverneur  de   Syrie, 

V,  490,  5oo. 


Petau  (Le  P.  Denis),  IV,  189,  957,  a58; 

V,  358,  453;  VI,  90. 

—  (Paul),  antiquaire,  conseiller  au  Parle- 
ment de  Paris,  VI,  694. 

Pethonier  (Le  sieur),  V,  9o4,  9o5,  916. 

Petit  (Samuel),  IV,  49,  43,  196,  938, 
939,  3i9,  3i5,  319,  391,  324,  33i, 
357,  358,  369,  363,  364,  45i,  469, 
5i9,  549;  V,  i33,  i43,  i44,  149, 
160,  34o,  34i,  393,  394,  4i6,  436, 
469,  469,  473.  476,  484. 

—  (Samuel),  père  du  précédent,  V,  34o. 

—  (Le  sieur  Claude),  V,  595,  654. 
PETirs-CHAMPs    (Bue  des),   à   Paris,  VI, 

670. 
PÉTRtRQDB,  VI,  9,  356,  38i. 
Pétrone,  IV,  396;  V,  977. 
Pbttee  (Guillaume),  Pbttoeus,  chapelain 

du  comte  d'Anmdel,  V,  3i8,  398. 
Peuch  (Le  sieur),  sans  doute  le  même  que 

Pdech,  VI,  493. 
Pectingeb    (Conrad),  antiquaire    d'Augs- 

bourg,  V,  346,  4o4. 

—  (Augustanus),  descendant  du  précé- 
dent, V,  346. 

Peïmer,  commune  des  Bouches-du-Rhône', 

VI,  73,  716. 

—  (De),  viguier  do   Marseille,   VI,  61. 
Peïrot(I^P.).  Vl,385. 

Peyruis  (Baron  de).  Voir  Vbhto  (Nicolas). 
Peyssosnbl  (Famille),  IV,  59. 

—  (Le  sieur),  correspondant  de  Peiresc. 
IV,  59. 

—  (Charles  de),  archéologue,  de  l'Aca- 
démie des  inscriptions,  IV,  59. 

—  (Jean-André  de),  frère  du  précétient, 
de  l'Académie  des  sciences,  IV,  59. 

Phèdre,  Pii.edrds,  le  fabuliste,  V,  449. 

PiiÉLiPEADx  (Raymond),  seigneur  d"Her- 
bault,  secrétaire  d'Etat,  VI,  169,  176, 
909,  984,  399,  346,  365,  870,  399, 
45i,  453,549. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 

PiiÉLiPEADx  (Paul),  seigneur  de  Pontciiau- 

TRAiN,  VI,  23i,  /i53,  hSoMlt. 
PiiELippEADx,  conseiller  au  Parlement,  VI, 

69/.. 
Philippe,  empereur,  V,  887,   388,  holi, 

5o6,  596. 

—  IV,  roi  d'Espagne,  VI,  iih,  397-400. 
Philon,   Byzantin,    V,    4oo,    4o5,    4i5, 

/ii6,  i36. 
Phocas  (Saint).  Voir  Saint  Phocas. 

—  (empereur),  V,  aBa. 
Photids,  IV,  68;  V,  a5i,  334,  335,  38i, 

4o8. 
PiBRAc  (Guy  du  Faur  de),  IV,  43;  V,  h-j5. 
PiccoLOMiNi     (Ascanio),     archevêque     de 

Sienne,  IV,  98,  890,  39a,  393. 
PiciiENAT  (Le  sieur),  VI,  533,  539. 
PicHEREL  (Pierre),  théologien  de  Paris,  IV, 

aSa. 
PiCHERY  (Le  sieur),  VI,  465. 
PiCHON,  le  trésorier  à  Bordeaux,  V,  934; 

VI,  i46,  i5a,  384. 

—  (M-  la  trésorière),  V,  2  34. 
Picot  (Emile),  rédacteur  du  Catalogue  de  la 

bibliothèque  du  baron  James  de  Rothschild, 

IV,  5o. 
Picus,  poète  italien,  IV,  i3a. 
PiDoux,  conseiller  au  Parlement  de  Paris, 

VI,  599. 
Pie  III,  pape,  VI,  547. 

—  IV,  pape,  V,  5io. 
Piedblanc,  en  Provence,  VI,  459. 
Piémont  (Italie),  IV,  197,  887,  783;  VI, 

81. 

—  (Prince  de),  VI,  49a. 
Pierre  (Saint-).  Voir  Saint-Pierre. 
— ,  fermier  de  la  famille  de  Fabri,  V,  5 ,  6. 
— ,  capitaine,  VI,  4G7. 
Pierrefeu  (Sieur  de).  Voir  Thomas. 
PiERRELATTE  (Drôme),  VI,  9  1  4. 


815 

PiEspoRT  (Thierry),  Piespordio»,  VI,  38a. 
PiETRKQum,  grand  vicaire  de  l'ahWde  Monl- 

majour,  IV,  33i. 
Pigenat'  (Famille),  de  Marseille,  VI,  334. 

—  (Le  sieur),  VI,  100,  33y. 
PiONANs(Var),  VI,  iSg,  i65. 
PiGNEBOL,  IV,  378. 
PiGNORiA  (I^renzo),  IV,  91,  34o,  419;  V, 

99,  387,  391,  33i;  VI,  395,  436, 

463,  466,573,  574. 
PiLLEHOTTE  (JcHn),  imprimcuT  à  Lyon,  VI, 

471. 
PiLLET  (Le  sieur),  VI,  549. 
Prr.oT  (A.),  historien  de  Grenoble,  IV,  397. 
Pit  (Elzéar),  sénateur,  VI,  i83,  i84. 
PiscHENAT  (Bastien),  V,  lao. 
PiNEssi  (Jean-Vincent),  V,  956,  898,  457. 
PioLBNc  (Raimond  de),  président  au  Parie- 

ment  d'ALx,  VI,  455,  456,  498,  495, 

■  ^97- 

—  (Marguerite  de  François-Châteauneuf, 
présidente  de),  femme  du  précédent,  VI, 
455,  456,  497,  499. 

—  (Jean-Antoine  de),  sieur  de  Montagu 
ou  Montaigu,  VI,  456,  498,  495-498. 

—  (Jeanne  de  Rodulph,  dame  de  Gaujac, 
femme  de  J.-Antoine  de),  VI,  456,  498, 
495. 

—  (Thomas  de),  procureur  général  au 
Parlement  d'Aix,  père  du  président  Rai- 
mond de  Piolenc,  VI,  497. 

—  (Maison  de),  VI,  498,  495,791. 

—  (  Parriniiette  Fillioli,  femme  de  Thomas 
db),  VI,  791. 

—  (Guillaume  de),  père  de  Thomas,  VI, 
791. 

PiQuocAR  (Le  P.),  religieux  de  Saint-Victor, 

VI,  695. 
P18AN1  (Ottavio),  gentilhomme  napolitain, 

VI,  685,  686,  699. 


'  Peii-esc  écrit  Pichenal. 


816 


TABLE  ALPHABETIQUE 


PiscATORis  (Le  sieur),  IV,  SgS. 

PisE  (Ilalie),  IV,  agi,  364;  V,  078,  4/19, 

670, 716,  726,  781,  783,  786, 769; 

VI,  87a. 
PissLTO  (Jcan-Baptisle),  capitaine  calabrais , 

V,  aaS. 
PiTHOIS,  IV,  878. 

PiTHOs  (Pierre),  V,  8a5;  VI,  38a. 

—  (Joseph  DE  ),  seigneur  de  Tournefort ,  VI . 
I  "jh. 

PiTTON  GuRT,  généalogiste,  IV,  3. 
Plaigxard,  libraire,  IV,  878,  889. 
Plaisance  (Italie),  IV,  3ia. 
Pi.ANCins  (Pierre),  géographe  à  Amsterdam , 

VI,  681.  G91. 

Pi-AJiTiN,  acheteur  de  la  Floride  de  G.  du 

Vair,  VI,  710. 
Plani;des  (Maximus),  V,  aSy. 
Platon,  IV,  65;  V,  388.866, 
Platter  (Félix),  médedn,  VI,  718. 
PtAiiTE,  IV,  a88:  V,  3/io,  8/19,  8/17. 
Pi.EMPius  (Vopiscus  Fortunalus),  IV,  878, 

4a5,434;  V,  4ao. 
Plessis-Besançon  (Du).  Voir  Du  Plessis. 
Richelieu.  Voir  Du  Plessis. 

—  -MoRNAV.  Voir  Do  Plessis. 
Pleurs  (Le sieur  de),  VI,  43o,  43i. 
Pline  l'Ancien, IV,  i46,  a8a;  V,  987-389, 

•i6o,  a85,  3i5,  8ao,  8ai,  83o,  889, 

899,  896,  4o4,  477,  789,  778. 
Plotte  ,  conseiller  au  Parlement  de  Provence, 

VI,  890. 
Plutarque,  IV,  81,  195,  968,  a85,  819, 

885,  4o6,  485,   458,  594;  V,  848, 

4o4. 
PoBLETo  (Abbaye   de),  en  Espagne,   VI, 

5ii. 
Poggiali,  IV,  898. 

PoiTERs  (Dame),  à  Londres,  VI,  678. 
Poitou,  VI,  889. 


PoLDO  DE  Albenas (Jean),  historien  de  Mmes, 

IV,  4.3. 

PoLH  (C.-D.),  érudil  allemand,  V,  487. 

PoLLUx.  Voir  Castor  et  Pollux. 

— ,  écrivain  grec,  V,  334 ,  856 ,  865 ,  866 , 

877. 
— ,  autre  écrivain  grec,  V,  866,  879. 
Pologne,  V,  848,  359,   364;  VI,   49-2, 

619. 
PoLïBË,  IV,  898;  V,  95 j,  377,  395,  3i 8. 

4a8,  435,  436,  687,  719,  779. 
Polvcarpe  (Le  P.).  Voir  La  Rivière. 
Polvcenus,  V,  885,  886. 
— ,  disciple  d'Épicure,  IV,  446. 
PoMPEiRENC,  pièce  de  terre  aux  environs  de 

Belgentier  (Var),  VI,  5 18,  696. 
PoMPONACE  (Pierre),  Pomponatids,  VI,  436. 
PoMPONE    (De),   (ils    de    l'ambassadeur    h 

Londres ,  Antoine  Lefèvre  de  la  Boderie . 

V,  678. 

PoMPONius  Mêla,  V,  977. 

Pons  (Saint-).  Voii- Saist-Pons  de  Thomièrbs, 
Saint-Po.ns-la-Cai.1i  et  Abbaye  de  Saint- 
Poiis  (près  de  Nice). 

Pont-à-Mousson  '  (Meurtlie-et-Moselle). 

PoNTAC  (Arnaud  de),  président  au  Parle- 
ment de  Bordeaux,  V,  46. 

—  (Gabrielle- Henriette -Louise  de  Tbou, 
femme  d'Arnaud  de),  V,  46. 

PoNTCARRÉ  (Camus  de).  Voir  Camus. 
Postchartrain  (Seigneur  de).  Voir  Phéli- 

peadx. 
Pontciodlx.  Voir  Pourcieux. 
Pontevès  (Famille  de),  VI,  700-701. 

—  (François  Gaspard  de),  comte  de  Carces, 
lieutenant  du  Roi  en  Provence ,  V,  1 95 , 
335;  VI,  74,  99,318,  869,  878,  43i, 
558,568. 

—  (Léonor  de  Leltes  des  Prez  de  Mont- 
pezat,  comtesse  de  Carces,   femme  de 


'  Peiresc  écrit  Pont-à-Mowson. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


F.-G.  de),  VI,   218,  359,   a65,  ^66, 

269,  275,  976,  365,  4a5,  4a6,  438, 

457,  470,  493. 
PoNTEvès  (Honord  de),  seigneur  de  Flas- 

sans  et  de  Garces,  VI,  700. 
—  (Clermonde  Forbin  de  Solliers,  femme 

d'Honoré  de),  VI,  700. 

—  (Enfants et  petits-enfants  d'Honoré  de), 
VI,  700-701. 

—  de  Cadenet,  VI,  5o4. 

—  -Sabran  (Les),  VI,  5oG. 

—  (Pierre  de),  seigneur  d'Amiral  et  La 
Forest,  IV,  478. 

—  (Madeleine  Fabri  de  Gailas,  femme  de 
Pierre  de),  IV,  478. 

—  (Diane  dk),  liile  des  précédents,  seconde 
femme  d'Antoine  Enienjaud,  seigneur  de 
Barras,  IV,  478. 

—  (  François  de  ) ,  comte  de  Garces ,  VI ,  2  5 . 

—  (Louise  de).  Voir  Golonia. 
PoNTis  (Famille  de),  IV,  325. 

—  (Louis  de),  IV,  325;  VI,  707. 
Pont-Sai>t-Esprit  '  (Gard),  V,  338;  VI, 

455,  456,  5i4,  525,526. 
PoNTB8(DE),collectionneurdeLyon,V,  1  la, 

610,  6i5,  643. 
PoppEA,  PoppÉE,  V,  519,  5a 3. 
PoRCELLETS  (Robcrt  des),  seigneur  de  Fos, 

VI,  568,  700. 

—  (  Gatherine  Forbin  de  Solliers ,  femme  de 
Robert  de),  VI,  568. 

—  (  Victoire  de  ),  fille  des  précédents ,  femme 
de  Louis  de  Paule.  Voir  Paule. 

Porchères  (Prieuré  de)'  [département  de  la 
Gironde],  V,  63,  69,  a34;  VI,  118, 
287,316,323,  553,554,564. 

Porphyre,  IV,  3o8,  809,  385,  4ia,  578, 
584,  587,  590;  V,  260,  270,  a83, 
a85,  991,  3aa,  828,  35a,  377,  409, 
464,  473. 


817 

V. 


Porta  (Jean-Baplisle),  IV,  âgo.  Agi; 
548. 

—  (Vincent),  frère  du  précédent,  V,  548. 
Poriamer(I^  sieur),  VI,  458. 

Porto  (Italie),  V,  54 1. 

Portugaise  (Le  P.),  Cordelier,  h  Paris,  VI, 

695. 
Portugal,  VI,  38a ,  479. 
Portos  Iccius,  port  de  la  Gaule,  peut-élrc  b 

Boulogne,  IV,  ao5. 
Pour,  collectionneur  de  Londres,  VI,  676, 

690. 
PosTOMus  (Empereur),  IV,  333. 
PoTEL  (Guillaume),  V,  489. 
Potier  (Nicolas).  Voir  Blancmes;»!!,. 

—  ( René) ,  évéque  de  Beauvais.  Voir  Blanc- 

MESNIL. 

PoTONiER  (IjC  sieur),  VI,  476. 

PouGUES,  chef-lieu  de  canton  de  la  Nièvre, 

VI,  a63. 
Poulain  ou  Podllain,  général  des  monnaies, 

collectionneur,  VI,  157,  5oi,  695. 
Podrcibulx  (Montagne  de),  en  Provence, 

IV,  487. 

—  ,  commune  du  département  du  Var,  VI , 
4o4. 

PoDRRikREs  (Vicomte  de),  V,  544. 

PoDssm  ou  Poczm.  Voir  Le  Pouzin. 

Pozzo  (GavalierDEL),IV,  78,  87,98,  107, 
1 14, ia5,  i35, i56,  5a5,  55 1,  554, 
570,  579,  589,  598;  V,  131,  i53, 
3o3,  33i,  395,  433,  448,  478, 5oi, 
6i4,  645,  65i,  679,  679,  689,  701, 
711,  786,  744,  779,  8o5,  807,  808; 
VI,  147,  171,  3o4,  817,  4oi. 

PozzuoLo  (Pouzzoles),  Italien,  V,  3i6, 
589,  669. 

Praslin  (Gbarles  de  Gboiseul,  maréchal, 
marquis  de),  VI,  385. 

Préaux  (De).  VI,  9i4. 


Peiresc  écrit  Saint-Esprit  tout  court.  —  '  Peiresc  écrit  Poi-chert. 

VI. 


io3 


818 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Predeseigle,    collectionneur    parisien,  VI, 

671,  67a,  695. 
Pbkti  (Domenico),  dil  le  Passigsato,  V,  v. 

—  (Girolo),  secrétaire  des  lettres  latines  à 
Rome,  VI,  4o9. 

Preuillï  '  (département  d'Indre-et-Loire), 

IV,  5ao. 
Pbice  (Jean)  ou  Pais  (De),  Pricko»,  IV, 

6o3;  V,  469. 
Primerose,  IV,  557,  558,  559. 
Proclds,  IV,  3o8,  309,473;  V,  270,983, 

985,  395,  3âo,  409. 

—  Lycius,  V,  4o(j. 

Pbocope,  V,  949,  457,  469;  VI,  680. 
Proserpine.  V,  387. 
Prosper  (Le  chroniqueur),  IV,  374. 
Pbost  (Le  P.  Léopold),  Jésuite,  V,  608. 

—  (Le  sieur),  V,  737. 

Proust,  marchand  de  Mai-seiUe,  VI,   199. 

Prove?(ce,  IV,  I,  III,  3,  5i,  59,  60,  66, 
81,  90,  193,  93t,  960,  399,  344, 
345,  471,  487;  V,  II,  16,  191,  137, 
159,  179,  189,  196,  33i,  94o,  946, 
3io,  409,  478,  5o3,  54o,  555,  768, 
770;  VI,  IV,  V,  «,9,  i3,  i5,  97,  99, 
108,  946,  980,  989,  990,  390,  368, 
379,  389,  4o8,  453,  5ii,  533,  538, 
578,603,  671,  686. 

Pri'nièbes  (Famille  d'Estienne),  en  Dau- 
phinë ,  IV,  5 1 1 . 

Prusse  (Allemajjne),  V,  738. 

PsELLus  (Michel),  V,  346,  366,  867. 

PsïCHi,  V,  i56. 

Ptolémée  Evergètb,  V,  363,  368. 

—  le  géographe,  IV,  177, 179,  33o,  345, 


359,  473,  566;  V,   986,  355,  358, 

394,453,  478. 
PuECH  (Le  sieur),  sans  doute  le  même  que 

Peuch,  VI,  76,  507,  568,569. 
Pdget  (Le  sieur),  VI,  449. 

—  (Do).  Voir  Du  Poget. 

—  DE  Bouc  (Maison  de),  VI,  496. 

—  (Jean),  seigneur  de  Bouc,  VI,  496. 

—  (Jefinne),  fille  du  précédent,  femme  de 
Fr.  de  Paule,  VI,  496. 

—  (Honorade),  autre  fille  de  Jean,  femme 
deMichel  Vitalis,  VI,  496. 

TiiÉMERs  (Alpes-Maritimes),  V,  890. 

PuGETDM  DaNATRIOBUX,   V,  390. 

PoLCHERiA  (Sainte).  Voir  Sainte  Pui.ciikria. 

PoRCHAs  (Samuel),  V,  981,  988,  989, 
336,  35o,  364,  871,  878. 

Puteanos.  Voir  Putte  (Vah  de). 

Putte  (Van  de),  IV,  90,  i85,  199,  444, 
459,  456,  457,  46),  5/19. 

PoTLAURENS  (Duc  de).  Voir  Laoe  (An- 
toine de). 

Pdïxicbel  (Glandevès  et  non  Bertalis, 
sieur  de),  VI,  459,  46o,  791. 

—  (  Honorade  de  Matheron-Amalric ,  femme 
du  sieur  de).  \I,  ing,  46o. 

PuYMOissoN  et  non  Pdïmisson  (Jacques  de), 
conseiller  au  Parlement  de  Toulouse,  V, 
i46. 

PozoLO  (Italie),  V,  669. 

Pyrénées,  IV,  5)9,  5i3,  5i5. 

Pyrrhus,  IV,  180:  V,  95i. 

Pythagore,  V,  474. 

Pytheas,  niivigateur  marseillais,  IV;  179; 
V,  444,445. 


'  Peiresc  écrit  Pniilly. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


819 


QnARTERON  (Le  sieur),  V,  634. 
Qdentw  (Saint-).  Voir  Saint-Qikntin  (De). 
—  ,  copiste,  5i,  65,  i43,  iSa,  i63. 
QuERENGo,  ('crivain  italien,  VI,  917,  718. 
QuETiF(Le  P.),  Dominicain,  V,  543. 
QoiCHERAT  (Jules),  VI,  io5. 


Qdiebs  (Cap  de),  V,  198. 
Qdiller  (1.6  sieur),  VI,  Sa. 
QuiNET,  libraire  h  Paris,  VI,  79. 
QiimTE-CuRCE,  V,  478. 
QuiQUERAN    DE  Beaujeo   (Pierre),  V,  437, 
438. 


R 


Rabasse  (  Balthasard  ) ,  seigneur  de  Vergons , 
VI,  793. 

—  (  Madoleine-Estienne ,  veuve  de  Melchior 
Masargues,  femme  de  Balthasard),  VI, 
793. 

—  (Françoise),  nièce  de  Balthasard, 
femme  de  François  de  Gopis,  VI,  793. 

Rabel  (Jean),  peintre  et  graveur,  V,  97, 

190,  199,  195,  i34,  i36,  i4o,  i4i, 

i64. 
Rabier  (Le  sieur),  VI,  i5o. 
Rabillot  (Le  sieur),  VIII,  48. 
Raby(  Le  sieur),  à  Pozzo  Pantaleon  (Italie), 

V,  7o3. 
Raoermaker  (Jean)  ou  Rotarina,  marchand 

hollandais,  VI,  678. 
Ragon  (Fort  de),  aux  îles  de  Lërins,  V,  937. 
Ragueneau  (Le  sieur),  à  Paris,  VI,  697. 
Ragus^ds  (Georg.),  VI,  990,  991. 
Raihond  de  MoRMoiRON  (Frauçois  de),  baron 

do  Modène,  VI,  983. 

—  (Esprit  de),  comte  de  Modène,  fils  du 
précèdent,  VI,  983. 

RALEiGn(VValter),  VI,  674. 
Ramiiouillet  (Julie  d'Angemies,  M"*  de), 
IV,  369. 


Ramusio'  (J.-B.),  voyageur,  VI,  436. 

Ranchin  (François),  chancelier  de  l'Univer- 
sité de  médecine,  à  Montpellier,  V,  aki . 
943. 

—  (M"'),  femme  du  chancelier,  V,  -lia. 

—  ,  général  des  finances ,  neveu  du  précé- 
dent, V,  9  43. 

Raoul  (Bertrand),  évêque  de  Digne,  IV. 

54o. 
Raodsset  (Président  db),  VI,  6ài. 

—  -Bodi.bon  (Comte  de),  VI,  64 1. 
Rapelin  (Philippe   de),    seigneur  d'Upie. 

consul  d'Aix,  VI,  970,  987,  444. 

Raphaelis  (Melchior),  théologal  du  chapitre 
de  iSaint-Sauveur  d'Aix,  IV.  55 1,  553: 
V,  173;  VI,  46a,  496,  708,  709. 

Rapiielenge,  VI,  680. 

Rascas,  sieur  de  Ragarris.  Voir  Baoarris. 

—  (François),  sieur  de  Muy,  etc.,  frère 
puîné  de  Pierre-Antoine, et  consul  d'Aix. 
viguicr  de  Marseille,  etc.,  V,  171. 

—  (Marguerite  de  Pontevès-Sainle-Gathe- 
rine,  femme  de  François  de),  V,  171. 

Ratisbon.ne  (Allemagne),  IV,  945,  «48. 
Ravaud  (Abraham).  Voir  Reiii. 
Raymond  (Florimond  de),  V,  ai 3. 


'  Peiresc  écrit  Ramnuiio. 


io3. 


820 


Ratnabd  (Le  P.  Théophile ),  Jésuite,  IV, 
969,  970,  985;  VI,  706. 

—  ou  Rbnadlt  (Le  P.),  Minime,  V,  489  : 
VI,  699. 

—  (Jacques),  notaire  h  Aix,  VI,  708. 
RArsAUDY  (Le  sieur),  d'Aix,  VI,  960. 
Rayole  ou  Rayolle  (1^  sieur),  V,   189, 

i5i,  161. 

Rk  (Ile  de)  [département  de  la  Charente- 
Inférieure],  V,  935. 

Real  (Fort),  aux  lies  de  Lérins,  V,  998. 

Reaulhont  (Abbaye  de),  IV,  5o3. 

Reauville  (Sieur  de).  Voir  Rolland,  Rol- 

LANDS. 

Rebé  (Claude  de)  ,  archevêque  de  Narbonne , 

V,  9Z11. 
Rebossy  (Le  sieur),  VI,  igS,  987. 
Rébol'is  (Emile),  V,  489. 
Rebodl  (Le  président),  VI,  698. 
Reçu  (  Barl°  ) ,  de  la  suite  du  cardinal  F.  Bar- 

berini,  VI,  1  iy. 
Régnier'   (Malhurin),   neveu  de  Ph.  Des 

Portes,  VI,  694. 
Reçusse  (Terre  et  seigneurie  de)  [Var],  IV, 

96,  98;  VI,  -jolt. 

—  (Gaspard  de   Grimaud,   marquis  de), 
IV,  96. 

Reidcrastrid,  en  Angleterre,  VI,  690. 
Reilhamette  ',  commune  du  département  de 

la  Drôme,  VI,  900.  875. 
Reimbergde,  IV,  3 18. 
Reims  (Marne),  IV,  8. 
Reimer   (Le  P.  Thimothée),  Minime,  V, 

459. 
Rémi  ou  Remt  (Saint-).  Voir  Saint- Remy, 

San  Reho. 

—  (Abraham),  V,  969,  960,  905,  969, 
979;  VI,  718. 

Remiremont  en  Lorraine  (Vosges),  IV,  1 19, 
190;  V,  497. 


TABLE  ALPHABETIQUE 

Rbnaddot  (Eusèbe),  IV,  166. 


René  (Le  roi).  Voir  Anjou  (René,  duc  d'). 
Reneri  (Henri),  IV,  94i,  948. 
Renier  (De),  V,  9. 
Rennes'  (Ille-et-Vilaine),  V,  169. 
REN0iARD(Le  sieur),  V,  9^9;  VI.  691. 
Renodx  (Le  sieur),  IV,  846. 
Rentier  (Le  sieur),  VI,  5 18. 
Républiques  (Collection  elzévirienne  des), 

V,  189. 

Reqdien  (Docteur),  collectionneur  à  Avi- 
gnon, IV,  606. 

Redchlin  (Jean),  VI,  46 1. 

Rbt  (Jean) ,  médecin  périgourdin,  IV,  479 , 
478. 

Rhodes  (île  de),  sur  la  côte  de  l'Asie  Mi- 
neure, V,  4oo,  417,  596,  597. 

Rbodigims,  Rhodigin,  surnom  de  Riccbieri. 
\  oir  ce  nom. 

RuoDiGicH,  aujourd'hui  Rovigo  (Italie),  IV, 
180. 

RHÔNE(Le),  IV,  881;  V,  194,  179,  998, 
3i5;  VI,  9  00,  3o5,  879. 

R1AR8  (Var),  IV,  ao8,  349,  697,  600, 
609;  V,  3,  7,  99,  884;  VI,  3i,  3'4, 
85,4o,4i,  46,  5i,55,58,  63,  66, 
81,  190,  169,  809,  8o4 ,  3i8-3i5, 
817,  3i8,  898,  834,  385,  344,  846, 
358,  865,  877,  447,  466,  470,  478, 
475,  5o3,  5o5,  590,  598,  58i,  589, 
54o,  569,  600,  616,  649,  659,  666, 
668. 

—  (L'Advocat  de).  Voir  Advocat  (L'). 

Ribaodas,  VI,  98,  100. 

Ribbe  (Charles de),  VI,  4o,  4i,  708. 

Ribier,  conseiller  au  Parlement  de  Paris, 

VI,  56,  691,671,694. 

R1CCHIERI   (Lodovico),    surnommé   Rhodi- 

GiNcs,  IV,  180. 
Richard,  roi  des  Romains,  M,  678,  674. 


Peiresc  écrit  Renitr.  —  '  Peiresc  écrit  ReillumeUe.  —  '  Peiresc  écrit  Renet. 


DES  TOMES 

Richard  (Abbë),  IV,  6of). 
RiciiARDi  (Le  P.  Vincenzo),  V,  470. 
RiciiARDOT  (Jean  Grusskt-),  prësidenl  du 
Conseil  d'Artois,  IV,  igg. 

—  (Jean  Grdsset-),  évêque  d'Arras  et  ar- 
clievêque  de  Cambrai,  fiis  du  prëcëdent, 

IV,  199. 

—  ,  chancelier  de  l'Université  de  Douai, 
VI,  688,  693. 

—  (Pierre),  sous-prieiir  de  Saint- Vaast 
d'Arras,  VI,  698. 

RicHELET,  avocat,  à  Paris,  VI,  697. 

Richelieu  (Cardinal  Alphonse  de),  IV,  ai, 
3o,  34,  46,  78,  127,  i3i,  i33,  i35, 
i36,  187,  làa,  i43,  i45,  161,  aai, 
ail,  269,  260,  aôi,  a65,  869,  478; 

V,  4/1,46,  i5o,  i5i,  i58,  160,  168, 
169,  171,  172,  178,  175,  176,  a48, 
904,  367, 279,  429,  594,  744, 765, 
767, 770,  781,  780;  VI,  VI,  343,  866, 
368,  879,  886,  388,  893,  SgS,  899, 
4t7,  429,  498,  439,  44o,  44i,  443, 
444,  445,  447,  467,  471,  47a,  5oi, 
617,  5i8,  539,  535,  55o,  557,56a, 
606,  616,  618,  697,  648,  64a-654, 
704. 

—  (Cardinal  Armand  de),  IV,  i34,  187, 
161,  344,  845,  367,  878,  385, 5o8; 
V,  98,  189, 168, 171,  a64,  979,  34t, 
383; VI, VI,  169, 1 85,  379,  335,  899, 
899,  618,  6i4,  618,  719,  71 5. 

(Henry  du  Plessis  de),  frère  aînë  des  deux 
cardinaux,  V,  98. 

—  (Marguerite  Guyot  des  Charmeaux, 
femme  de  Henry  du  Plessis  de),  V,  98. 

Richer  (Jean  et  Etienne,  frères),  libraires, 
éditeurs  du  Mercure  français ,  IV,  166. 

—  de  RELLEVAL(Pierre),  VI,  VI,  5oo,  519, 
53o, 559. 

RicHOK  (Famille  de),  à  Guitres,  V,  198. 


IV  A  VI.  821 

Ricflo:i  (Etienne  de),  seigneur  de  Fontva- 
vier,  V,  jgS. 

R1DERSOLEN,  gentilhomme  de  Gaod  (Bel- 
gique), VI,  685,  687,699. 

RiDOLH  (Cardinal  Nicolas),  V,  88. 

R1ETI  (Italie),  IV,  i39,  529. 

Riez  (Diocèse  et  ville  de)  [Basses-Alpes], 
V,  1,  8,  18,  99.  94,  98,  99.  37,  38. 
4o;  VI,  194,  964,  706. 

—  (Lvéquesde).  Voir  ALLEADaE(Guillaume), 
La  Fahe  Lopis  (François  de),  Sawt-Sixte 
(Charles  de). 

Rigault  (Nicolas),  IV,  80,  109, 197, 198, 
i54,  159,  167,  169,  985,  367,  898: 

V,  111,  ii5,  i3o,  i43,  i44,  989, 
968,  985,  990,  999,  36i,  4o8,  4i4, 
486,  449,  453;  VI,  i56,  168,  4oo, 
695. 

RioLAN   (Jean),   médecin,   IV,    187;    VI, 

697- 

—  (Jean),  médecin,  fils  du  précédent, IV, 

187,  189. 
Ripa  Grande  (Italie),  V.  669,  685,  686, 

739- 
RiPERT  (Le  sieur),  IV,  459,  455. 

DE  MONCLAR,  VI,  174. 

RiPETTA  (Italie),  V,  7671 

RiQUETY  (Le  P.  Thomas),  Jésuite,  VI,  487. 

RiQOoi'Â,  conseiller  au  Parlement  de  Pari» 

et  collectionneur,  VI,  694. 
RissY  (Le  sieur),  d'Aix,  VI,  965,  97». 
Rivet  (André),   théologien  calviniste,  IV, 

900,  869. 
RiviER  (Le  sieur),  VI,  80.  » 

Rivios,  IV,  869. 

RoA^NE'  (Loire),  IV,  5i8;  VI.  i85.  601. 
RoBKRT  (Honoré),  seigneur  d'EscragneUe, 

VI,  280. 

—  (Melchior),  frère  du  précodent,  VI, 
980. 


'  Pciresc  écrit  Rouane. 


822 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


RoBEBT  (le  jeune),  avocat  à  Paris,  VI,  697. 

—  DE  Briançon  (F^'abbé  Dominique),  au- 
teur de  VÉtat  de  In  Provence,  VI,  455, 
•joli. 

— ,  procnreur,  IV,  979,  4f)4,5oi,  600. 

—  ou  RoBERTY,  sacristain,  IV,  a8o,  a86, 
393,  399,  386,  388,  lioli,  hgh. 

RoBERTi ou RoBERTY  (Le  P.),  IV,  879,  38i, 

389. 
Robin  (Jean  et  Vespasien),  père  et  fils, 

botanistes  k  Paris,  V,  99,  io3,    1&8, 

i58;  VI,  VI,  i58,  19-2,  910,  939,356, 

4a4,  435,  54o,  549,  600,  6o4. 
Roccoi  ou  RocKov  (Nicolas),  bour{fmeslre 

d'Anvei-s,  VI,   345,    487,   488,  684, 

691. 
RocHis.  un  des  rfidacteurs  de  la  Nouvelle 

biographie  générale ,  IV,  89, 
RocuE  (Le  sieur),  VI,  365,  594. 

ROCHEFODCAULD.  Voif  Ll   RocHBFODCADLD. 

Rochelle  (La).  Voir  La  Rochelle. 

RocHEHONTEix  (  Le  P.  de),  liistorien  du  col- 
lège de  La  Flèche ,  VI ,  486. 

Rocolet  (Pierre),  libraire  parisien,  VI, 
33. 

Rodez'  (Aveyron),  V,  9  4o,  969,  904, 
970,  4i  1,  499. 

—  (Evêques  de).  Voir  CoRNEiLBAN. 

—  (De),  médecin  d'Avignon,  étabh  en 
Angleterre,  VI,  690. 

RoDDLF  ou  RoDDLPH  ( Maison  de),  VI,  43 1, 
455,  456,  493,  499,  700,  791. 

—  (Louis  de),  seigneur  de  Lira  ans  et  de 
Saint-Paulel,  VI,  Uç)d. 

—  (Jeanne  de),  dame  de  Gaujac,  fille  du 
précédent  et  femme  deJ.-A.  de  Piolene, 

VI,  493. 

—  DE  LiMANs  (Claude),  VI,  700. 

—  DE  LiHANs  (Anne  de),  mère  du  conné- 
table de  Lu  yaes ,  VI,  493, 494, 497. 


RoDDLF  (Marguerite  de  Pontevès,  femme  de 

Claude  de),  VI,  700. 
RoEs  (De),  à  Avignon,  VI,  i55. 
Roger  (de  Marligues),  VI,  649. 
Rognes',    commune    de    l'arrondissement 

d'Aix,  VI,  63o. 
RoBAN   (Duc  Henri  de),  VI,  619,  619, 

699. 

—  (Duchesse de),  VI,  vi,  39,  6j,  80,81, 
99,  631. 

—  (M"*  de),  fille  de  la  précédente,  VI, 

39. 

—  (Hercules  de),  duc  de  Monlbazon ,  gou- 
verneur de  Paris,  VI,  i63. 

RoLSE  ou  RoizE  (Jean),  imprimeur  k  Aix, 

IV,  38i. 
Roissr  (De).  Voir  Mesmes. 
Roland",  le  héros  de  Roncevaux,  IV,  383. 
Rolland  ou  Rollands  (I^es),  seigneurs  de 

Cabanes,  VI,  5. 

—  (Les),  seigneurs  de  Reauville,  VI,  90. 

—  (Antoine  de),  sieur  de  Reauville,  pre- 
mier consul  d'Aix  et  conseiller  au  Parle- 
ment de  cette  ville,  VI,  18,  19. 

—  (Véronique  Glussiano,  femme  d'An- 
toine II  de),  VI,  19. 

—  (Antoine  I"  de),  conseiller  au  Parle- 
ment d'Aix,  père  d'Antoine  H),  VI,  19. 
971. 

—  ( .  .  .  Gérente,  femme  d'Antoine  I"  de), 
VI,  19. 

—  ( . . .  db),  sieur  de  Reauville,  fils  d'An- 
toine II,  président  h  la  Cour  des  compte» 
de  Provence.  V,  43;  VI,  19,  906,  996, 
997,  903,  971,  978,  989,  999,  997, 
337,  ût3. 

—  (Henri  de  ou  des),  seigneur  de  Reau- 
ville, assesseur  à  Aix,  VI,  719. 

Roman  (J.),  correspondant  du  Ministère  de 
l'instruction  publique,  VI,  707. 


'  Peiresc  écrit  Rhodez.  —  «  Peiresc  écrit  Rongnei.  —  '  Pciresc  écrit  Rolland. 


DES  TOMES  IV  À  VI 

RoMANiDs  (Adrianus),  médecin,  puis  clio- 

noine,  VI,  681. 
Rome,  IV,  11,  19,  ao,  21,  aS,  aA,   a5, 

37,   4o,   61   à   176,   igy,  201,  907, 

911,  93o,  387,  a4a,  a47,  967,  968, 

9G5,  266,  271,  978,  a8o,  981,  a88, 

991,  3o8,  817,  3i8,  898,  895,  827, 

399,  339,  335,  34i,  349,  345,  357, 

358,  359,361,  36a,  365,  878,  38i, 
385,  889,  890,  891,  898,  4o4, 491, 
49^1,  498,  444,  445,  448,  45o,  456, 
5o9,  507,  5ii,  594, 599,  538,  587, 
545,  55i,  555,  567,  559,  56o,  56i, 
578,  579,  58a,  586,  599,  601,  610, 

61  1  ;  V,  III,  V,  VI,  VII,  VIII,  94,  95,  96, 

80,  89,  90, 109, 191, 193, 194, 1 53, 
16a,  i64,  169,  170,  176,  ao4, 998, 
987,  945  à  488,  et  489  à  819;  VI,  9, 
5,  94,  38,  89,  5o,  88,  84,  87,  89, 
96,  117,  190,  187,  i54,  160,  199, 
961,  285,  987,  996,  3o8,  3a4,  357, 

359,  363,  879,  898,  4oi,  436,  445, 
478,  478,  479,  488,  588,  555,  575, 
609,  658,  687, 705, 709. 

Rondelet  (Guiiiaume),  VI,  675. 

RoNDENiNi  (Alessandi'o),  collectionneur  ro- 
main, V,  698,649,644,647,649,653, 
654,  655,  678,  680,  685,  687,  759. 

—  (La  signora  Felice,  femme  d'Alessan- 
dro),  V,  698,  63i,  649,  644,  647, 
649, 658,  654,  655,  678,  680, 685, 
687,  696,  701,  708,  707,  714,  795, 
755,  759. 

Rongnac(De),  VI,  647. 
RoQUEBRONE  (Var),  V,  i4. 

—  (Le  sieur),  VI,  5i. 
RoQuELAURE  (Marëclial  de),  V,  i4o,  i43. 

—  (Suzanne  de  Bnssapat,  marëchale  de), 
V,  i4o, i49, i44, i46, i5o-i53, 160, 
i64. 


823 


RoQDBTAinADE  (Var),  IV,  486,  498. 

Roquette  (Antoine),  coasui  de  Manieille, 
VI,5i5. 

HoQUEVAiRE,  chef-lieu  de  canton  de  l'arron- 
dissement de  Marseille,  VI,  3oi,  3o3. 

Rosier  (Jacques),  seigneur  en  partie  de 
Peiresc,  IV,  9,  11  ;  VI,  704. 

—  (l'ieirette  Guiran,  femme  de  Jacques). 
IV,  11;  VI,  704. 

—  (Delphine),  fille  des  précédents,  femme 
de  Hugues  Rompar,  VI,  704. 

—  (Etienne),  père  de  Jacques,  IV,  11. 

—  (Catherine,  femme  de  Jawjues),  IV. 
1 1. 

Rosjiir'.  Voir  B^thciie  (Maximilien  de). 
Rosses,  pièce  de  terre  des  Fabri,  k  Rians. 

VI,  55i,  559. 
R08SET  (F'rançois  de),  auteur  du  Roman  de* 

Chevaliers  de  lafjîoire,  V,  g:  VI,  710. 
Rossi  (Egidio  et  Gio.  Batt.),  à  Civita-Vec- 

chia,  V,  493,  698,   yoS,  716,  717, 

799,  795,796,799,  741. 

—  ou  Rossv  (Le  sieur  de),  de  Lyon,  ad- 
ministrateur des  postes,  IV,  978,  976, 
986, 994,  999,  867,  819, 469,  477, 
5o9;  V,  46,  59,  60,  79,  85,  86,  90, 
93,  i33,  i5i,  i54,  171,  6ti,  643, 
748,795,  648;  VI,  616. 

—  (Commandeur  J.-B.  de),  IV,  176;  V, 
II,  796,  817,  818. 

RossiGPiOLY,  receveur,  VI,  465. 
RosTAGNi,  RosTAGNï  OU  RosTAmo  (Famillc), 
IV,  3. 

—  (Le  sieur  de),  IV,  3,  9;  VI,  635. 

—  (Bertrand  de),  conseiller  au  Parlement 
de  Provence,  IV,  8,  4. 

Rotterdam  (Hollande),  IV,  901;  VI,  691. 

RoiiBiLiAc,  scnlptair,  VI ,  67a. 

RouRiiAR  (Le  sieur),  VI,  916. 

Roucv  ou  Roussr  (Comte  di),  IV,  «ai. 


'  Peiresc  écrit  Rotmy. 


824  TABLE  ALPHABETIQUE 

RoDBN  (Seine-Inférieure),  IV,  898;  V,  1 17, 

977. 
RooEBGDE  (Le),  V,  984. 
RoDGE  (Mer),  V,  279,  606. 
RoDGiERs  (Sieur  de).  VoirFoBBSTA  (François 

de). 
RocMouLES*  (Conimunautë  et  prieure  de) 

[Basses-Alpes],  IV,  i;  V,  i,  11,  m,  5,8, 

94,  95,  98,  189,  197;  VI,  i36. 

—  (Prieur  de).  Voir  Guillemin  (Denis). 

—  (M.  de),  capitaine,  V,  996,  998. 

—  (Seigneurs  de).  Voir  Laincel. 
RoDox.  Voir  Roccoi. 
RonssET,  serviteur  de  M.  de  la  Geppede,  VI , 

983. 
RoDSsiGNOLS  (Le  sieur),  VI,  598. 
RoEssiLLON,  IV,  67;  VI,  65o. 
Roux (Melchior),  V,  43 ;  VI,  1 98 ,  355 , 377. 

—  (Le  sire),  VI,  3oa. 

—  (de  Pertuis),  VI,  399. 

—  (Vincent),  VI,  497. 

—  (Jean),  seigneur  de  Gaubert,  conseiller 
au  Parlement  d'Aix,  VI,  708. 

—  (Alexandre),  père  du  précédent,  VI,  708. 

—  (Cassandre  de  Bardonnenche,  fenune 
d'Alexandre),  VI,  708. 

Alph^ran,  auteur  des  Rues  d'Aix,  IV, 

11,   i5,  178;  V,   aoi;  VI,    59,   96, 

174, 990, 995. 
Roy  (Emile),  maître  de  conférences  h  la 

Faculté  des  lettres  de  Besançon,  V,  vi, 

607,  608. 

—  (Les  sieurs),  marchands  de  Lyon,  V, 
600,  609. 

—  Voir  Le  Roï. 

RoYAN  (Charente-Inférieure),  VI,  96. 
RoYAOMo>T  (Abbaye  de),  de  l'ordre  de  Gî- 

teaux,  diocèse  de  Beauvais,  \1,  335. 
Rda  (De),  VI,  69,  73,  74,  ii5,   191, 
199,  i38,  i5i,  161,  j8o,  355,  365, 


376,  379,  390,  4o3,  4i8,  419,  434, 
459,  46o,  473,  488,  489,  5oi,  5o8, 
53o,  543,  55i,  557,  567,  571,  578, 
679,  583,  594,  601. 

Rda  (Marguerite,  fdie  de  Louis  de),  VI, 
365.  Voir  Pebussis. 

Robens  (Pierre-Paul) ,  IV,  469  ;  V,  99 ,  1 90 , 
199,  464;  VI,  VI,  39,  83,  85-87,  88, 
96,  108,  ii5,  190,  i3o,  i3a,  i49, 
173,  179,  189-191,  195,  196,  917, 
989,  335,  345,  371,  376,  469,  463, 
478,  487,  509,  5io,  55o,  555,  6oj. 

—  (Albert),  V,  99. 
RuBLE  (Baron  Alphonse'  de),  membre  de 

rinstilul,  IV,  3o8. 
RcBRu  (Famille),  à  Rome,  V,  769. 
RcDOLPBiNBs  (Tables) ,  IV,  4 1 9 ,  494  ;  V,  986. 
Rl'eil  (Claude  de),  évéque  de  Rayonne,  VI, 

111. 
Rdffb,  apothicaire  de  Bédarrides,  V,  683. 

—  .fils  du  précédent,  IV,  5o5,  617;  V, 
683,780. 

—  (indéterminé),  VI,  655. 
RiFFi (Jacques  de),  avocat  h  Marseille, VI ,  4o. 

—  (Catherine  de),  fdIe  du  précédent  et 
femme  de  François  Golo.nu.  Voir  ce  der- 
nier nom. 

—  (Antoine  de),  historien  de  Marseille, 
VI,  516,517. 

RcFFY  (Le  sieur),  VI,  64 1. 

Rdlman  (Anne de),  archéologue  nlmois,  IV, 

43. 
RcsQOE  (Le  sieur),  de  Cannes,  courrier, 

VI,  i45,  375. 

—  (Le  père),  VI,  458. 
Rdssa:(  (Véronique),  dame  de  Roussel.  Voir 

Glandevès  (Gaspard  de). 

Rdts  (Le sieur),  marchand  flamand,  V,  198. 

Rdzé  (Martin),  seigneur  de  Beaulieu,  secré- 
taire d'État,  VI,  489. 


'  Pciresc  écrit  Romolkt. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


825 


Sabatier,  prieur  de  Galmont ,  en  Languedoc , 

V,/lii. 
Sabran  (Jean  de),  baron  de  Reaudinar,  vi- 

guier  de  Marseille,  VI,  /ii6,  5o5,  5o6, 

5i6,  5a5,  548, 730. 

—  (Marie  de  Grasse  du  Bar,  feramc  de 
Jean  de),  VI,  5o6,  791. 

—  (Antoine  de),  père  de  Jean,  VI,  5o6, 
730,  791. 

—  (Margnerite  de  la  Garde,  femme  d'An- 
toine de),  VI,  790. 

—  (Ducs  de),  VI,  5o6. 

—  (De),  ambassadeur  de  France  à  Gènes , 
VI,  655. 

—  (Saint  Elzc'ar  de),  VI,  685. 

Sacciii,  Sacqui  ou  Sacquy  (Le  P.  Athanase), 
des  Minimes,  V,  4i8,  690,  697,  686, 
700,  710,  716,  717,  791,  79.3. 

Sacco  (Jeanne  de),  femme  de  Barlht'lemy 
de  Libertat,  VI,  58i. 

Sacqueti  (Le  sieur),  de  la  suite  du  cardinal 
Fr.  Barberini,  VI,  998. 

Sacrati  (Cardinal),  V,  593,  539. 

Sacrobosco  (Joannes  de).  Voir  IIolywood. 

Sada  (Denis-Oclave),  traducteur  italien,  V, 
687. 

Sade  (Famille  de),  IV,  6. 

—  (Laure  de),  IV,  6. 

Saillv  (Le  P.  Denys  de),  prieur  de  la  char- 
treuse de  La  Verne,  IV,  436. 

Saint  Alexis,  IV,  jh. 

Saint-Amant  (Abbaye  de),  V,  4i4;  VI, 
693. 

—  (Marc-Antoine  de  G(^rard,  sieur  de),  de 
l'Acadt^inie  française,  IV,  99,  98,  98, 
390,  39a,  393;  V,  655. 

Saint  Amrroise,  IV,  969,  970,  985,  991; 

VI,  393.461. 


Saint-Ambroix  (Gard),  V,  34o. 
Saint-Amk,  h  Douai,  VI,  698. 
Saint-Amodr  (Jura),  IV,  867. 
Saint-André  (localit*!  indélerniinAî),  VI,  61. 

—  (Monastère  bënAlictin  de) ,  à  Villeneuve- 
lès- Avignon,  VI,  39  4. 

Saint-Andrews  (Ecosse),  VI,  1 10. 
Sainte  Anne,  IV,  878,  38a. 
Sainte-Anne  (Chapelle),  h  Aix,  VI,  439. 
Sai.nt-Antonin  (Tarn-et-Garonne),  VI,  33. 
Saint  Athanasb,  V,  976,  377,  a  80,  381, 
Saint-Adbin   (Abbaye  de),   k   Angers,  V, 
a39. 

—  (Le  sieur  de),  V,  4i;  Vl.aSt,  376, 
395,  34i,  353. 

Saint  Augustin,  dvêque  d'Hippone,  VI, 
393,  46i,  463. 

Saint-Augustin  (Ordre  de),  VI,  77. 

Saint-Aïmour  (Vicomte  de  Caix  de),  V, 
784. 

Saint-Bartiiiîleiiv  (Couvent  de),  en  Pro- 
vence, VI,  617. 

Saint  Basile,  év^pie  de  Séleucie,  VI,  aSg. 

Sainte-Baume  (Var),  IV,  71;  V,  laS;  VI, 
95,63,  3i8,  4o4,  466, 491. 

Saint  Benoît,  IV,  108. 

Saint-BbnoIt-sor-Loire  (Abbaye  de),  V, 

939. 

Saint-Benoît  (Ordre  de),  VI,  77. 

Saint  Bernard,  au  pays  de  Sainl-Omer  et 

autre  que  le  grand  saint,  IV,  907. 
SAiNT-BERTniKR(  Abbaye  et  bibliothèquede), 

à  Saint-Omer,  IV,  199,  906,  307;  VI, 

693. 
Saint-Cannat,  commune  des  Bouches-du- 

RhAne,VI,  441,569. 

—  (Seigneurs  de).  Voir  Forbin  de  Solliers, 
VI,  666. 

ici 


826 


TABLE  ALP 


Saihte-Cathebine  (Domaine  de),  en  Pro- 
vence, VI,  174. 

Saint-Cesabi  ou  Saint-Cesarv  (De),  juge  de 
Marligfues,  V,  796;  VI,  5(j. 

Sai!(te-Cbapellb,  à  Paris,  V,  99,  117,  lao. 

Saint-Chaumont  (De),  IV,  33i;   V,  171, 

173,  176;  VI,  653. 

Sàint-Clair  (David  de),  Sanclari's,  IV, 
aa8. 

—  (Le  sieur),  VI,  419. 
Saikte-Claibe  (Le  sieur),   économe,  VI, 

37,  4o. 
Saixt  Clément,  IV,  807,  334,  337,  343, 

357,  36o;  V,  407,  469. 
Saixte-Croii  (Abbaye  de),  à  Bordeaux,  V, 

a34. 

—  (Abbaye  de),  h  Orléans,  V,  a3a. 

—  (Terre  de),  en  Provence,  VI,  ao,  66. 

—  (Sieurs  de).  Voir  BARTaÉLEMr. 

—  (Don  Alvaro  Baçan,  marquis  de),  V, 
178. 

—  (Le  sieur  de),  VI,  64a. 
Saint-Gvrille,   IV,    107,    i3i;   V,  335, 

409,  4io,  419,  4aa,  4a3,  436,  437. 
Saist-Dems  (Abbaye  de)  [Seine],  IV,  a3a; 
V,  58,  66,  84,  91,  9a,  94-96,  98,  99, 
io4-io6,  116,  118,  lai,  ta3,  i43, 
i46,   i64,  a3a;   VI,  78,  170,   171, 

174,  aia,  ai5,  817,  694. 

—  (Rue  de),  à  Paris,  VI,  697. 
Salm-Esprit.  Voir  Pont-Saint-Esprit. 
Saint- EsTiE.VNE,   Saint-Etienne  (Seigneur 

de).  Voir  EvESQOE  (Jean  L'). 
Saint-Etienne-des-Grès,  à  Paris,  VI,  567. 
Saint  Edcuerics,  IV,  109,  110. 
Saint-Evestre  (Abbaye  de),  à  Orléans,  V, 

a3a;VI,  696. 
Saint-Faron  (Abbaye  de),  à  Meaux,  VI. 
Sainte-Foy  (Le  sieur  de),  fds  du  président 

des  Loges,  VI,  357. 
Saint-Gall  (Bibliothèque  de),  en  Suisse,  V, 

398. 


HABETIQUE 

Saint-Georges  (Baron  de).  Voir  Hardocin 

de  Glerhont. 
SAiNT-(rERMAiN  (Baron  de),  VI,  559,  57a. 
des-Prés  (Église  de),  à  Paris,  V,  io3, 

106. 

—  (Couvent  de),  VI,  78. 

—  -en-Lave  (Seine-et-Oise),  IV,  193,  a3i, 
a34. 

Saint-Gilles  (Gard),  IV,  33a. 

Saint  Grégoire  de  Nazianze,  V,  335,  4o8. 

Saint-Honnorat  ou  Honnoré-de-Lérins.  Voir 
Lérins. 

Saint-Hospice  (Cap)  [Alpes-Maritimes],  VI, 
a48. 

Sai^t  HospiTiis,  VI,  a 48. 

Saint  Ignace,  VI,  137. 

Saint  Irène,  IV,  167. 

Saint  Irénée,  V,  407. 

Saint-Ivebs  (De).  Voir  Castellane  (Fran- 
çois de). 

Saint-Jacques  (Hôpital),  à  Aix,  VI,  444. 

—  DE  Galice,  en  Espagne,  VI,  54a. 

—  (Rue),  à  Paris,  VI,  668. 

Saint  Jean  Chrysostome,  IV,  78,  34a:  V, 
i54,  4o8,  4o9;VI,38. 

—  l'Évangéliste,  IV,  532. 

Saint-Jean  (Fontaine),  près  de  Colinar 
(Basses-Alpes),  IV,  499. 

—  (De),  VI,  558. 

—  (Seigneur  de).  Voir  EIstienne. 

—  (Président    et    présidente    de).     \oir 

ESTIENNE. 

Saint-Jean-d'Angély  ( Charente-Inférieure) , 

V,  i54,  i55. 
de-Bresc,  ancien   fief  des  Templiers 

(Basses-Alpes),  IV,  488. 

—  de  Malli  (Prieuré  de),  à  Aix,  VI,  707. 
DE-LA-RoYNA  (Mont),  en  Italie,   IV, 

a6. 

—  (M"'  de),  cousine  de  Peiresc,  IV,  i3. 

—  (Le  sieur  de),  mari  de  la  précédente. 
IV.  53,  55;  VI,  3a a. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


827 


Saint  Jérôme',  IV,  268;  V,  8,  10,  19-1 4: 

VI,  393,  46i. 
Saint-Jory  (PieriR  du  Faur  de),  premier 

président  du  Parlement  de  Toulouse,  V, 

468. 

—  (Du  Faur,  baron  de),  descendant  du 
précédent,  V,  468. 

Saint-Jdllian    (Sieur    de).    Voir    Flotte 

(Louis  de). 
Saint  Laurent,  martyr,  V,  797,  816,  818. 
Saint  -  Laurent  -  du  -Var  (  Alpes-Maritimes  ) , 

VI,  383. 

—  -du-Verdon  (Basses-Alpes),  VI,  383. 
Saint-Legier  (De).  Voir  Tonddti. 
Saint-Léon'  (Prieuré  de)  [Aveyron],   IV, 

149,  i58,  168;  VI,  659. 
Saint  Luc  l'Évangéliste,  IV,  53a. 
Saint-Lucar  (Espagne),  VI,  169. 
Sainte-Madeleine  (Eglise),  à  Aix,  VI, 294, 

995. 
Saint  Marc  l'Evangéliste,  IV,  539. 
Saint-Marc-la-Morée,  commune  du  canton 

d'Aix   (Bouches-du-Rhône),    IV,    496; 

VI,  3oi. 
Saint-Marc  (Barons  de),  VI,  18. 

—  (Famille),  différente  de  la  précédente, 
VI,  18. 

—  (Antoine),  conseiller  au  Parlement  de 
Provence,  VI,  18. 

—  (  Louise  Valence ,  femme  d'Antoine) ,  VI , 
18. 

—  (Honoré),  second  fils  d'Antoine,  con- 
seiller au  Parlement  de  Provence,  VI, 
i8r  19. 

—  (Marie  de  Léon,  femme  d'Honoré),  VI, 
18. 

—  (Louis),  petit-fils  d'Honoré,  conseiller 
au  Parlement  de  Provence,  VI,  18. 

—  (François),  conseiller  au  Parlement  de 
Provence,  IV,  5io;  V,  i5. 


Saint-Marc  (Madeleine  DedonR,  femme  de 
François),  IV,  5 10. 

—  (Louis),  conseiller  au  Paricment  de 
Provence,  IV,  B10,  5ii,  ^fio. 

—  (  Honorée  Estienne ,  première  femme  de 
Louis),  IV,  5 10. 

—  (Chrétienne  Duchaine,  seconde  femme 
de  Louis),  IV,  5 10. 

—  (Barons  de),  en  Provence,  VI,  946. 
SAiNT-MARCEtLi?i,  en  Provence,  VI,  66. 
Sainte- Marguerite,   une  des  lies  de  \A- 

rins,  VI,  94,  100.  —  Voir  Lcrims  (Iles 
de). 
Sainte-Marie  (Religieuses  de)  ou  Visitan- 
dines,  à  Aix,  VI,  Sg,  69,  i4o,  i5o, 
198,  919,  9i5,  986,  3i8,  433.  4.38. 
559,  716,  716. 

—  (Religieuses  de),  monastère  de  la  Visi- 
tation, h  Marseille,  VI,  4 1 3.  4 1 5,  583, 
584,588,  6o4. 

Sawi-Marin  (République  de)  [Italie],  IV, 

93,9^- 
Sainte-Marthe  (Scévole  de),  V,  h-j5;  VI, 

671,  695. 
Saint-Martin  (Sieur  de).  Voir  Laincel. 

—  de  Palliîîres  (Terre  de)  [Var],  VI, 
718. 

—  (Marquis  de).  Voir  Laurent  (Pierre). 

—  (Rue),  h  Paris,  VI,  64. 

—  -des-Champs  (Couvent  de),  h  Paris,  VI, 
78. 

Grimaud  (De),  conseiller  au  Parlement 

d'Aix,  IV,  3 1 5. 
Talamel,  VI,  35. 

—  (François  Trichaud,  seigneur  ob),  con- 
seiller au  Parlement  d'Aix ,  IV,  478 ,  563 , 
564,567. 

—  (  N .  . .  de  Bionncau ,  femme  de  Fran- 
çois Trichaud ,  seijjneiir  de  ) ,  IV,  473. 

—  (Pierre  Tricliaud,  seigneur  de),  procu- 


'  Peii'esc  écrit  Jerosme  et  parfois  llierostne.  —  '  Peîresc  écril  Saint-Léoiu. 


toi. 


8-28 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


reur  général  aux  Comptes,  puis  président 
aux  Enquêtes,  père  du  précédent,  IV, 
473. 
Saint -Martin  (Hélione  Carbonnel,  femme 
de  Pierre  Trichaud,  seigneur  de),  IV, 
/173. 

—  (De),  personnage  indéterminé,  VI, 
i3i. i36. 

Saint  MiTniEO  l'Évangéliste ,  IV,  â3a, 
54<);  V,  4i6,434,  436. 

Saint-Macb  (Les  RR.  PP.  Bénédictins  ré- 
formés de  la  congrégation  de),  V,  936. 

—  -DKs-FossEz  (Abbaye  de),  V,  127. 

—  -scR-LoiRE  (Abbaye  de),  VI,  m, 
1  la. 

Saint-Maximin'  (Var),  V,  a,  10,  11,  i4, 
ai,  476,  979;  VI,  i4,  18,  aS,  79. 
107,  i/i5,  i5j,  3t8,  34j,  606,  607, 
648. 

Saint-Michel  (Abbaye  de),  VI,  390. 

—  DE  Rivière  (Paroisse  de),  canton  de  la 
Hoche-Cbalais  (Dordogne),  V,  ao3;  VI, 
9o3,  9o4,  718. 

Saint-Nazaire,  dans  le  diocèse  de  Saintes, 

V,  ,94. 

Saint-Oher  (Pas-de-Calais),  IV,  199,  9o3- 

906,  916. 
Saint-Orens,  monastère  de  la  ville  d'Aucli 

(Gers),  IV,  591,  595. 
Saint-Ooen  '  (département  de  la  Seine), 

VI,  549. 

Saint  Paul',   apôtre,    IV,   5ia;   V,  458, 

770,  793,  798,  816. 
Saint-Padl-lez-Uirance,  canton  de   Pey- 

rolles   (Bouches-du-Rliône),    VI,    943, 

63o,  7a4. 
Saint-Padl   (De),    VI,  46t,   Sai,  593, 

56o. 

—  (M'"  de),  fille  du  précédent,  VI,  593. 


Saint -Paul  Vassan  (Dora  Jean  de).  Voir 

Vassan. 
Saint-Padlet  (Cbâtcau  de),  en  Provence, 

VI,  4(,8. 

—  (Famille  de),  VI,  455,  493,  498. 

—  (Sieur  de),  ^'oir  Roodlf  (Louis  de). 
Saint  Phocas*,  IV,  3o6,  4o(). 

Saint  Pierre,  a])ôtre,  IV,  396,  483,  770, 
799,798,  816;  VI,  478. 

—  DE  Vérone,  Dominicain,  VI,  704. 
Saint-Pierre  (Abbaye   de),   à   Vienne   en 

Dauphiné,  VI,  697. 

—  (M- de),  VI,  589. 

—  (La  basilique),  à  Rome,  V,  688. 
Saint-Pons   de   Thohières   (Hérault),   VI, 

368. 
La-Calm  (Gard),  VI,  368,  790. 

—  (Alibaye  de),  près  de  la  ville  de  Nice 
(Alpes-Maritimes),  VI,  639. 

Sainte  Pulcheria,  V,  454. 
Saint-Qdentin  (Charles  de),  gouverneur  de 
Rourbourg,  IV,  88. 

—  (Henriette  Bouchard,  femme  de  Chailes 
de),  IV,  88. 

Saint-Reme,    San  Reiio,  sur   le   golfe  de 

Gênes,  V,  99a;  VI,  186. 
Saint-Rem  V,  chef-lieu  de  canton  des  Bouches- 

du-Rhône,  VI,  55a,  63o. 
Saint-Satornin   et   non   Saint-Gerhain-de- 

Cercodx  (Diocèse  de).  Voir  Cbrcodx. 
Saint-Sadveor  (Église),  cathédrale,  k  Aix 

en  Provence,  VI,  a74,  995,  3o4,  33o, 

4a5,  496,  595. 

—  (Abbaye  de),  h  Marseille,   VI,-58o, 
589,585,  594,598. 

SAiNT-StÎBASTiEN    (Église),    à    Rome,    V, 

786. 
Saint-Séverin  (Abbaye  de)  [Seine-et-Marne], 

VI,  696. 


Peiresc  écrit  Saint  Maxemin.  —  '  Poirosc  écrit  Saint  Oing.  —  '  Peirosc  écrit  parfob  Saint  Pùl. 
'  Peiresc  écrit  Focas. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


839 


Saiht-Sixte  (Charles  de),  évéque  de  Riez, 

V,  8;  VI,  710. 

Saint-Soospir  (Cap)  [Alpes-Marilimes],  VI, 

948. 
Sainte  Successa,  V,  797,  816-818. 
Sainte-Sdsanme  ou  Sdzanke  (Cardinal  de), 

Vi,  198,  9i3,  5oi,  593. 
Sainte  Th^odora,  IV,  iSa. 
Saint  Thomas  d'Aquin,  IV,  607. 
Saint-Tropez   (Var),    IV,    891,   5ii;   V, 

67/1,  676. 
Saint- Vaast  (Abbaye  et  bibliothèque  de),  h 

Arras,  IV,  199;  VI,  698. 
Saint- Vallier  (Jean  de  Poitiers,  seigneur 

de),  VI,  64. 
Sainte-Victoire  (Montagne  de),  prèsd'Aix, 

IV,  584,549,  547. 
Saint-Victor  (Abbaye  de),  à  Mareeille,  V, 

616;  VI,  534,  589,  6o4,  6o5,  697. 

—  (De)",  prieur  de  la  Celle,  VI,  6o5. 
Saint  Vincent,  évoque  de  Digne,  IV,  433. 
Saint- Vincent,  monastère  des  Matliurins,  à 

Digne,  IV,  547,  553,  570. 

—  de  Vdltorne  (Itnhe),   IV,  107,   110, 

116, 195. 

—  DE  Beauvais,  Vincentibs  Bellovacensis. 

VI,  78. 

—  DE  PiCTDRis  (Pricurd  de),  VI,  675. 
Salamanca  (Antonio  Gallo),  VI,  687,  699. 
Salernes  (Var),  IV,  499. 

Saliands,  VI,  78. 
Saugnac  (De),  VI,  568. 
Salomon,  avocat,  à  Paris,   V,  101,   io5, 
694,  VI,  695. 

—  (Pierre  de),  consul  de  Marseille,  VI, 
5i5. 

Salon  '  ( Bouclies-du-Rhône) ,  IV,  6o3 ,  6o4  ; 

VI,  84,  88, 198, 349,599. 
Salonina,  V,  701,707,  708. 
Salvaing  (Denys  de).  Voir  Boissied. 


Salviati  (Ixiduc),  V,  596,  79C,  810,  811. 
Samce  ,  (ille  du  comte  Bcrengier,  femme  de 

l'empereur  Ricliard,  VI,  678. 
Sancuom4to.i( ,  V,  986. 
Sancy.  Voir  IIari.ay  (Acliille  de). 
Sandi^  ou  Saubix  (I^  sieur  A.),  intendinl 

de  la  maison  de  Fabri,  VI,  459,  479. 

488,  489,  539,  55 1. 
Sandis,  V(,  466. 
Sanguin  (peut-être  Charles  Sanguin),  VI. 

699. 
Santa  Maria  Rotunda  (Église  de)  [Italie]. 

V,  704. 
Santareli.1  (I.e  P.  Ant.),  Santarellcs,  VI. 

436,  478,  488,  531,533. 
Sardaig!se  (Italie),  iV.  335;  V,  990,  989. 

994. 
Sardes  (Turquie   d'Asie),   V,  387,  38S. 

889, 4o3,  4o4. 
Saron  ou  Sarron  (Seigneur  de).  Voir  Bo- 

chart. 
Sarpi  (Fra  Paolo),  IV,  934;  VI,  96.  986. 
Sarrians  (Vaucluse),  VI,  9. 
Sartre  (Le  sieur),  VI,  4,  10,  16. 
Satournon  (De).  Voir  Doria. 
Saudes,  disciple  d'Épicure,  IV,  446,  457. 
Sadlcoi'r  ou  Sotecodrt   (Sieur  de).  Voir 

Bellesorikre. 
Sadlt  (Château  de)  [V'aucluse],  IV,  343. 

—  (Hôtel  de),  à  Aix,  VI,  990. 

—  (FamiUeDE),  VI,  64. 

—  (Comte  de),  VI,  569,  590,  599. 

—  (Comtesse  de),  VI,  666,  667. 
Sadmaise  (Claude  de),  sieur  de  Grigny,  IV, 

78,    109,    H3,     It6,    117,     119,    199, 

193,  199,  i4i,  i49,  i44,  i45,  i46. 
147,  i48,  t5i,  i54,  i56,  157,  160, 
161,  169,  i63,  i64,  167,  169,  173, 

175,  900,   347,   491,    439,  5l9,  069. 

674;  V,  967,  990,  395,  495,  443, 


Poircsc  écrit  Saint  Victnur.  —  '•■  Pcii-esc  écrit  Sallun. 


830 


TABLE  ALPHABKTIQUE 


'.53,  470,  479,  480,  48i,  484;  VI, 
i56,  168. 
Sacmaise  (.N...   de)  ,père  du  précèdent, 
conseiller  au  Parlement  à  Dijon ,  IV,  1 54 , 
.57. 

—  (Anne  Mercier,  femme  de  Claude  db), 
IV,  160. 

Sadbat  el  non  Sairac  (Claude  et  Laurent), 
pèi-e  et  fds,  V,  187;  VI,  647  (un  d'eux 
seulement),  7q4  (les  deux,  plus  Cibile 
Brignol,  femme  de  Claude,  et  Françoise 
de  Pontevès,  femme  de  Laurent). 

Sadvage  (Denis),  éditeur  de  Froissart,  VI, 
463. 

Sauveur  (Saint-).  Voir  Saint-Sacveor  (église 
à  Aix),  Saint-Sacveur  (abbaye  à  Mar- 
seille). 

Savary  (François).  Voir  Brèves  (Comte 
de). 

Savig!»on  (Le  P.  Hippolyte),  V,  4a8. 

Saville  (Henri),  à  Windsor,  VI,  674, 
676,  691. 

Savin  (Pierre),  sieur  de  Chailar  ',  VI,  i5o, 
335, 336,  343-344, 946,  aiy,  953, 
354,  359,  303,  5i5. 

Saviny  (Le  sieur),  VI,  563. 

Savoir,  Savoye  (La),  IV,  3ii. 

—  (Maison  de),  VI,  38a. 

—  (Duc  de),  IV,  3a6;  VI,  a3, 1 15,  i4a, 

301,   303,  6l4,   639. 

—  (Cardinal  de),  IV,  i58. 

Savo!«e  (Italie),  IV,  90;  VI,  ao5,  373. 

Savoi  (Louis),  docteur  en  médecine,  col- 
lectionneur parisien ,V,  Ii3,ii5,i35, 
139,  i34,  i35,  i48,  lig. 

Saie  (Duché  et  duc  de),  IV,  807. 

Saxi,  chanoine  d'Arles,  VI,  vi,  609. 

Saxids,  auleui-  de  ïOnomasticon,  V,  999, 
398,  354,  377,  470. 

Scauoer'  (Joseph),  IV,  ii3,  ij6,  199, 


193,  147,  157,  339,  969,  963,  3i3, 
319,  456,  463,  530;  V,   977,  978, 

986,  989,  395,  34i,  443;  VI,  m, 
VI,  99,  93,  34,  3oo,  680,  691. 

ScARROs  (Pierre),  cvéque  de  Grenoble,  IV, 
5o. 

—  (Paul),  conseiller  au  Parlement  de 
Paris,  IV,  398. 

Sciiefer  (Charles-Henri-Augusle),  membre 

de  l'Institut,  V,  964. 
ScHEFFER  (J.),  érudit  danois (?),  V,  48i. 
Scueiner   (Le   P.),   IV,  i33,    199,   947, 

987,  959,  963, 974,  991,  3oo,  3i8, 
349,  353,  354,  355,  356,  385,  398, 
399,  4o3,  407,  4io,  4t9,  490,  494, 
495,  439,  56o;  V,  490. 

ScHicKARD,  ScHicARDOs  (Guillaume),  pro- 
fesseur à  Tubingue,  IV,  999,  94o, 958, 
966,  967,  970,  978,  377,  978,  979, 
981,  989,  986,  991,  995,  3oo,  3i9, 
3i3,  33i,  336,  347,  349,  35o,  353, 
357,  359,  366,  373,  374,  379,  389, 
384,  890,  899,  4ii,  4i5,  417,  4i8, 
419,  494,  483,  444,  46o,  46i,  464, 
466,  467,  469,  48o,  5o6,  5o8,  Sog.' 
5u,5i3,  5i8,  594,  538,536.539, 
549,  554,  555,  558,  576;  V,  854, 
494,  445,  446,  453,  454,  469. 

Schilder,  chanoine  de  Cambrai,  VI,  83, 
85,  86,  578. 

ScHOHBERG  (Henri  de),  comte  de  Nanteuil, 
gouverneur  de  Languedoc,  V,  929;  VI, 
916, 891. 

—  (Charles  de),  duc  d'Haliuin,  gouver- 
neur de  Languedoc,  V,  999. 

ScHOTT  (Le  P.  André),  Aisdbeas  Scotos,  V, 

975;  VI,  684,  699. 
SciALAc'  (Victor),  V,  449. 
Scipio    AsiATicDs  Barbati's  (L.),  V,  741, 

770,  776,  778,  788,  799,  794,  801, 


'  Peiresc  écrit  du  Chailtard.  —  '  Peiresc  l'appelle  AT  ddla  Scala.  —  '  Peiresc  écrit  Schiala. 


DKS  TOMES  IV  A  VI. 


8S1 


ScioTTo  (Le  P.  Gyriacus),  IV,  SaS. 
Sc«voLA ,  jurisconsulte ,  VI,  7. 
ScoiiiER  (Jean),  clianoiiic  de  Mons,  puis  de 
Tournay,  VI,  GSa. 

SCOUFFTKR.   Voir  ËSCOFFIKR. 
ScnAiGNOLLK.  Voir  lisClUGNOLi.E. 

ScBiBANi  (Le  p.),  ScRiiiANius,  Jt'suito,  VI, 

ii4,  4o2,  684,  6()9. 
Scribe  (Dom),  VI,  Giy. 
Scriverhis,  Schryver  (Pierre),  V,  A80. 
Sébastien    (Saint-).   Voir   Saixt-Séiiastibn 

(Eglise  de),  à  Rome. 
Secondât.  Voir  Montksquieu. 
Seddliiis  (llenricus),  provincial  des  frères 

Mineurs  aux  Pays-iîas,  VI,  G84,  685, 

Cgi!. 
Segar  (William),  VI,  68 1.       . 
Segnier  (Le  sieur),  VI,  4. 
Segu  (De),  abréviation  d'un  nom  qu'il  faut 

peut-être  lire  Seguirax,  VI,  Dh-?.. 
Ségdiër  (Pierre),  seigneur  d'Autry,  garde 

des  sceaux,  V,  i33,  i35,  i44,  ii5, 

147,  i58,  188,  195,   476;  VI,  698. 
Seguiran  (Famille  de),  VI,  io4,  93a. 

—  (Henri  de),  premier  président  aux 
Comptes,  le  second  des  quatre  Seguiran 
investis  de  cette  charge,  IV,  344,  345. 

—  (Antoine  de),  premier  président  aux 
Comptes,  VI,  90,  33,  36,  49,  54,  61, 
64,  74,  75,  89,  io4,  io6,  191 ,  197, 
i34,  160,  161,  175,  179,  181,  906, 
907,  909,  910,  ai3,  9i5,  995,  93o- 
939,  934,  343,  346,  26a,  967,  969, 
974,  976,  377,  978,  396,  703,  718. 

—  (Gaspard  de).  Jésuite,  frère  du  précé- 
dent, VI,  96,  39,  33,  Gi,  78,  io4, 
147,  209,  9i5,  916,  331-998,  934, 
94i,  949,  946,  948,  958,  260,  361, 
964,  973,  277,  981,  34i-343,  36o, 
369,365,  547,698. 


Sbouiran  (auUe  frère  d'Anloiae),  dit  l'A*- 
tesneur,  VI,  90. 

—  (Marie  de  Gaiifridy,  femme  du  pit»- 
mier  président  Antoine  dk),  VI,  v.  70. 
306,  909,  390,  333,  935,  a36,  a'ii- 
349,  35a-956,  359-968,  aCâ,  969- 
971,  977,  396,  333,  365,  4aa.  4».). 
547,  579. 

—  (Jeanne),  femme  de  Pierre  Laurent, 
marquis  de  Saint-Martin  de  l'allières, 
VI,  703,  718. 

—  (Henri  de),  seigneur  de  Bouc,  Ijeau- 
frère  de  Peire.sc,  iV,  344,  345,  6o5: 
V,  43,  317,  539;  VI,  16,  96,  33,  6G, 
191,  i5o.  175,  179,  906,  907,  909, 

210,  213,  3l4,  3l6,  931-993,  995- 
298,  93o-939,   334,    935,    349,   345, 

246,  949,  353,  954,  956,  958,  359- 
961,  964-979,  981-983,  a88,  989, 
39i-3t)3,  998,  3i9,  3i5,  317,  335, 
326,  338,  349,  343.  345,  874,  385, 
399,  4o4,  407,  434,  456,  457,  470, 
486,  532,  56i,  571,  579,  601,  606, 
698,  65i,  708,  718. 

—  (Suzanne  de  Fahri ,  femme  de  Henri  de), 
IV,  6o5;  M  16,  26,  44,  49,  60,  70, 
79,  116,  179,  181,  905,  396,  718. 

—  (Raymond  de),  fils  de  Henri,  VI,  179, 
181. 

—  (Frères  de  Henri  de),  un  dit  tEtcuyrr, 
un  autre  dit  A'/eunc,  VI,  lai,  995,  996, 
298,  942,  249,  952,  961,  969,  967. 

—  (Sœure  de  Henri): 

—  (Anne), femme  de  J.-Fr. Clapiers, sieur 
de  Vauvenai-gues,  VI,  60,  9i5,  299. 

—  (Antoinette),  prieure  de  la  Celle,  et 
autres,  VI,  60,  70,  9i5,  999,  uk-j, 
249,  260,  261,  965,  396,  343. 

Seillans  (Le  sieur  de),  cadet',  VI,  626. 
697. 


'  Seillans  est  une  commune  du  Var  (canton  de  Fajence). 


832 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Seloen  (Jean),  IV,   867,  869;  V,  aga, 

3a8,  484;  VI,  VI,  109-iij,  674. 
Selton  (Le  sieur),  IV,  66. 
SeuHATi  (Jeanne) ,  femme  de  Pierre  Bompar, 

VI,  70/i. 
Senas  ',  commune  des  Bouches-du-Rhône 

(arrondissement  d'Arles),  VI,  654. 
SENEcé  (Sieur  de).  Voir  Badderox. 
Senez  (Basses -Alpes),   IV,  607;  V,   89, 

4o. 

—  (Évêque  de).  Voir  DucbaInb  (F>ouis). 
Senlis  (Oise),  VI,  688,  694. 

Sesxb  (Pierre  de  la).  Voir  Lasena. 
Seus  (Yonne),  IV,  869. 

—  (Concile  de),  M,  894,  4oi. 

SéoN*  (Bouches-du-Hiiône),  quartier  rural 

de  la  ville  d'Aix,  VI,  69,  7a,  Sga. 
Septalios  (Ludovicus),  drudil  italien,  V. 

a83. 
Septres  (Gilles  de),  évêque  deTftulon,  VI, 

579. 
Serapis,  V,  Baa,  565. 
Sercou.  Voir  Saint-Germain-de-Sercoox. 
Sergent  (Jacques),  mouleur,  V,  53,  87, 

laG,  i38,  i5a;  VI,  a38,  a86. 
Serpocllier  (Le  sieur),  de  Grenelle,  VI, 

6oa. 
Serre  (Le  pre'sidenl),  VI,  356. 

—  (De),  VI,  356. 

Serres,  trf^sorier  de  la  marine,  VI,  aoo. 

Serret  (De),  avocat  h  Aix,  VI,  i4a. 

Servient  (Abel),  secrétaire  d'Élal,  V,  147; 
VI,  698. 

Servin  (Louis),  avocat  général  au  Parle- 
ment de  Paris,  V,  475,  476;  VI,  i63. 

Servus,  V,  377,  379,  a85. 

SULPITIDS,  VI,  689. 

Sestv  (Le  sieur),  de  Lyon,  V,  i3i. 
Setii,  IV,  377. 


Seva  ou  SfevE  (I^  sieur  de),  V,  7o5;  VI, 

579'  ^99'  6o4. 

Sève  (MM.  de),  de  Lyon,  VI,  36,  039. 

Severa  (Marcia  Ollacilia),  femmi;  de  l'em- 
pereur Philippe,  V,  388. 

SÉVÈRE,  Severl's  (Septime),  eraj)ereur,  IV, 
333;  V,  83i,  456,  006,  699. 

—  (Sulpitius),  VI,  694. 

Severv  (De),  gouverneur  de  Namur,  VI, 
693. 

Sevix  (Margufrite  de),  première  présidente 
à  Aix.  Voir  Bernet  (Do). 

Seyse  ',  commune  du  déparlement  du  Gard , 
VI,  368. 

— ,  couimune  du  département  des  Basses- 
Alpes,  VI,  5oo,  63o. 

Sfobza  (Cardinal),  V,  3a a,  li'j'i,  596. 

SiAGXE(Var),  IV,  igS. 

SicuEM  (Palpsline),  aujourd'hui  Naploisb, 
VI,  3oo. 

Sicile  (Italie),  IV,  479,  5oa;  V,  178, 
ai6,  3i6,  Saa,  445,  46o,  477,  48o, 
671,  788,  789,  756,  758,  767.  771, 
775,780,784,785. 

SiDNEY   (Philippe),    auteur  de  L'Arcadie, 

VI,  549,550. 

SiDO!»  (Phénicie),  V,  456,  670. 

SiEXNE (Italie) ,  IV. 98 ,  357,  890 ,39a, 898. 

—  (  Arclievèque  de).  Voir  Piccolomim  (As- 
canio). 

SiGKuu  (Famille  de),  IV,  488. 

—  -Bresc  (Louis  de).  Voir  Bresc  (|De). 
SiGiiEsi  (liC  sieur),  VI,  656,  667. 
SiGisMOND  III,  roi  de  Pologne,  V,  859. 
Signes',  commune  du  Var  (arrondissement 

de  Toulon),  VI,  578,  58i,  619,  798. 
SiGMER  (Le  sieur),  de  Marseille,  VI,  55, 
6a,  99,    io3,   199,   loa,  181,   307, 
91  a,  488,  446,  447,  543,  570. 


Pciresc  écrit  Cenat.  —  '  Peiresc  écrit  Sion.  —  '^Peiresc  écrit  Seine  et  Seynet.  —  '  Peiresc  écrit 


Signe. 


DES  TOMES  IV  À  VI, 

SiGNORET,   organiste    à   Digne,    IV,    ,^46,        Skkhe     (Jean) 


5i8,  559. 

SiGDiER  (Le  géndral  [des  finances]),  IV, 
53o. 

Silène,  V,  78,  87,  lafi. 

SiLius  Italicus,  V,  277. 

SiLUNS  (Var),  IV,  /186,  fiSj,  /J91,  liçfli, 
5o/i;  VI,  /i/ig. 

SiHEONis  (Le  sieur),  VI,  375,  376,  385, 
3g3,  395,  /n7,  /m,  ho.'],  h/it,  àùo, 
liai,  lf]o,  ^89. 

Simune'  (Guillaume  de),  baron,  puis  mar- 
quis de  Gordes,  VI,  h,  95i,  265,  278, 
276,3/18,  3/19,  352,  36i,  hltç),  452, 
453,  525,  526,  701. 

—  (Gabriolle  de  Pontevès-Garces,  femme 
de  Guillaume  de),  VI,  a65,  278,  701. 

—  (Marguerite  de),  lille  des  jirdcddcnts, 
femme  de  Gaspar  Forbin,  marquis  de 

.    Manet,  VI,  265. 

SiMMBP.CHiL,  en  Angleterre,  VI,  690. 

Simon  Marius,  IV,  43 1. 

Simonin  (Le sieur),  V,  787. 

SiBAÏ  (Mont)  [Arabie],  IV,  821;  VI,  633. 

SiRLET  (Cardinal  Guillaume),  bibliothé- 
caire du  Vatican,  V,  4o3. 

SiRMOND  (Le  P.  Jacques),  IV,  80,  81,  3i8, 
83i,  369;  V,  65,  84,  90,  91,  109, 
296,  464;  VI,  85. 

SisTEBON  (Basses -Alpes),  IV,  198,  i25, 
209,  496;  V,  998,  742;  VI,  534,  699, 
63o. 

—  (Évoques  de).  Voir  Glandevîîs  de  Cuges. 
SiTON  (Le  sieur),  VI,  692. 

SixFOURs  (Var),  V,   9-26;  VI,  3o3,  809, 

570. 
Sixte  (Saint).  Voir  Saint-Sixte  (De). 

—  -Qdint,  pape,  V,  688. 

'  Ciimmc  jo  l'ai  indiqué  déjà  sous  lo  mol 
GoRDEs,  la  Gclie  Siuuke  n'a  pas  clé  rclrouvéc 
et  l'on  a  constaté  trop  lard  celte  perle  pour 


833 

Ske\.«D8,  conseiller  de 
Jacques  1",  rui  d'Angleterre,  VI,  110. 

Slegel,  érudit  allemand,  V,  45 1,  459. 
46o. 

Smvbnb  (Turquie  d'Asie),  V,  287,  798. 

SocoA  (Basses-Pyrénées),  V,  906,  990. 

SOCRATE,  IV,  456. 

SoissoNs  (Aisne),  VI,  688. 

—  (Évéque  de).  Voir  Lonouejouk  (Mathieu 
de). 

SoLEsMEs  (Abbaye  de)  [Sarthel,  VI,  119. 

Soi.iMAN  II  (Sultan),  V,  964. 

Soi.iN,  V,  960,  990. 

SoLis  (Virgile),  graveur  à  Nuremberg ,  VI, 

689. 
SoLLiERS  ou  Soi;llikbs(De),  VI,  «78,  199, 

809 ,  568 ,  569.  Voir  Forbin  de  Solliebs. 
SoiLiKs-PoNT '  (Var),  VI,  45<j. 

SOMJIERVOCEI.    ([>î    P.    G.),    IV,     197,    399, 

879;  V,  354,  470;  VI,  78,  197,  9.39, 

36o,  379,  4o9,  437,  46a,  675,  684. 

— kVoir,  de  plus,  Baokeb-Somiiebvogel 

(Recueil). 
SoNs(Jems),  en  Angleterre,  VI,  690. 
Sobbonne  (La),   h  Paris,  IV,  910,  917; 

VI,  566,  584. 
SouBisE  (Charente-Inférieure),  VI,  89. 
SoucARRièRE  (De),  VI,  878. 
SouciiET  ou  Si'ciiKT  ( Joseph) ,  fondeur,  IV, 

833;  V,  49,  68,  70,  94,  108,  117, 

190;  VI,  80,  986,  649,  698,  707. 

—  jeune,  frère  du  précédent,  V,  198;  VI, 
986. 

SoDLLiER  (Le  sieur),  VI,  476. 

SooRAîis  (Le  sieur  de),  de  Besançon,  V, 
774,776. 

SouRDis  (François  d'Esroubloau  db),  car- 
dinal-archevêque de  Bordeaux,  V,  66, 

pouvoir    rcconsliluer    la    série   des   Domlircux 
renvois  k  Siuiam. 
*  Pciresc  écrit  Soutien. 


101 


834 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


111,  933,  a35;  VI,  vi,  98,  igS,  9o3, 
389,  3a3,  371,  385,  Sig, 71a. 
SonRDis  (  Hon  ri  d'Escou  bleau  de  ) ,  archevêque 
de  Bordeaux,  frère  du  précédent,  V,  66 , 

197,    198,    900,  903,   307,   308,  910, 
919,  990,   995  ;  VI,   645-, 

—  (Charles  d'Escoubleau,  marquis  de), 
frère  des  précédents,  V,  66,  gi,  109, 
110,  116, 117,  119,  130,  139, i34, 
137,  iSg,  i4o,  i43,  i44,  i53,  i55, 
i63,  i64,  6i4. 

—  (Jeanne  de  Moniuc,  fille  d'Adrien  de 
Monluc,  marquise  de),  V,  1/10,  i44. 

SoDspiR  (Saint-).  Voir  Saint-Sodspir  (Cap). 
Soïoxs(Drôme),  VI,  i-iS. 
Spaua  (Cardinal  Bernardin),  V,  371,  373, 
975;  VI,  43o,  476,  533,  599. 

—  (Horatio),    marchand,    à    Lyon,    VI, 

697- 
Spbed,  historien  anglais,  VI,  674. 

SpirAHB  (Catherine),  IV,  16;  VI,  7o3 , 
7o4. 

Spiuassi,  officier  de  marine,  V,  196. 

Spinelli  de  Naples  (Nicolas),  appelé  aussi 
Nicolas  de  Neapoli,  sénéchal  de  Pro- 
vence, IV,  60,  90;  VI,  704. 

Spinola  (Girolamo),  général  des  postes  èi 
Rome,  IV,  lia,  i56,  169;  V,  709, 
711,  716,  796,  736,  7^3,  748,  783, 
783,794,816;  VI,  63o. 

—  (Le  sieur) ,  prisonnier  du  duc  de  Guise , 

VI.  199- 

—  (Le  marquis  Ambroise),  VI,  301, 
990. 

—  (  Gaston  ) ,  comte  de  Brovay ,  à  Bruxelles , 
VI,  685,  699. 

Spinodse.  Voir  EspmoasE. 
Splasdods  (Le  sieur),  VI,  666. 
Spoxde  (Henri  de),  évoque  dePamiers,  IV, 
179;  V,  937,  339,  94o. 


Stage,  Statius,  V,  979. 

Stacidu  (Baron  de).  Allemand,  V,  784. 

Stapleton  (Thomas),  docteur  en  théologie, 

VI.  689. 
Stella   (Georges   et  Jean),  chroniqueurs 

italiens,  V,  470. 
Stepiianoni  (Pierre),  V,  679,  691,  719, 

793,  725,  797, 786,  787,  738, 745, 

746,  763,  77a, 773. 
Stephands.  Voir  Etienne. 
Stiense(De),  IV,  389. 
Stobëe,  IV,  453. 
Strabon,  V,  360,  364,  877. 
Strada  (Octave),  VI,  5i3. 
Stra>d  ,  une  des  grandes  voies  de  Londres , 

VI,  676. 
Stbasboobo  (Alsace- Lorraine),   IV,   4o6, 

4io-,  V,  419. 
SuAKEM    ou   S11ACHEM    (Nubie),    IV,   86, 

391. 

Sdarez  (Joseph-Marie),  évêque  de  Vaisoo, 

IV,  43,  61,  63,  64,  70,  74,  88,  97, 
99,  100,  107,  111,  ii4,  116,  ii8, 
119,  133,  135,  i33,  168,  170,  173,. 
175,  3o8,  349,  890,  549;  V,  90, 
345,  a58,  381,  3ii,  363,  867,  874, 
38i,  883-886,  896,  4oi,  4o9,  409, 
455,  46o,  466,  467,  476,  479,  488, 
486-488,  549,  575,  587,  589,  5t,2, 
594,  600,  6o5,  617,  64o,  655,  660. 
671,  690,  694,  711,  718,  731,  788, 
743,  743,  760, 769,  818. 

—  DE  Salazar  ( J.-B.  ) ,  chanoine  de  Cadix , 

V,  543. 

Sdbiaco  (Italie),  IV,  107,  108,  109,  111, 

1 15 ,  116,  119,  ia5. 
Sdccessa.  Voir  Sainte  Sdccessa. 
Sdétone,  V,  979. 
Sdffres'  (Le  P.Jean),  Jésuite,  VI,  196, 

197,  i43,  349,  365,  547. 


Peiresc  écrit  parfois  Souffren. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 

Sdffren  (Lazare),  conseiller  au  Parlement 

d'Aix,  VI,  3/12,59/1,733. 
SoissE,  V,  398,  Sag;  V,  m,  397. 
SOIDAS,  IV,  /r/48. 

Sdlpitids.  Voir  Herhophilcs  (Julius). 
—  Voir  Sevebos. 
Sdsanne  ou  Suzanne  (Cardinal  de  Sainte-). 

Voir  Saintk-Susanne. 
SnsB  (Pidinont),  IV,  aSa;  V,   3a  1,  Sag. 

Voir  Pas-de-Suse. 
Snsius   (Daniel),    bibliophile  liégeois,    V, 

3i/),  829. 


835 

Sdsius  (Jacob),  baron  de  Waiidestapk ,  pelil- 
fils  du  célèbre  bibliophile  lii'ffi-ois .  V.  3 1  A , 
839. 

SwERT,  SwERiiDS  (FraDfojs),  l'rudit  d'An- 
vers, V,  379;  VI,  085,  691. 

Sylva  (Dom  Angelico  db),  abbé  de  LrVin», 
VI,  /i58. 

SïLVESTRE  (Le  p.),  IV,  5o5,  607. 

SmHAQUE,  V,  hUù. 

Syrcellus.  Voir  Geobcios. 
SïRACusE  (Italie),  V,  6a5. 
Syrie  (Turquie  d'Asie),  V,  i50. 


Tababet  (Charles),  seigneur  de  Chaffaud, 
Volonno,Gliâteauneuf,  etc.,  président  au 
Parlement  de  Provence,  VI,  707. 

—  (Jeanne  Joannis  de  Ghâteaiineuf,  pi'e- 
mière  femme  de  Charles) ,  VI ,  707. 

—  (Françoisede  Villeneuve,  secondefemme 
de  Charles),  VI,  707. 

—  (N.  de  Mprges,  (roisième  femme  de 
Charies),  VI,  707. 

—  (Bernardin),  père  de  Charles, VI,  707. 
Tabodbet,  colleclionneur  à  Lyon ,  VI,  C97. 
Tacite,  V,  6,  279;  VI,  5 12. 
Taillebois  (Emile),  secrétaire  général  de  la 

Société  de  Borda,  à  Dax,  V,  19a. 
Tallemant  (Le  sieur),  VI,  633. 

—  des  RiSaux,  IV,  65,  66,  8a,  i34,  187, 
i58,  161,  16a,  a3a,  699;  V,  45, 
61,  93,  399,  Itoo,  780;  VI,  V,  81, 
i48,  i63,  170,  171,  a5o,  a5i,  279. 

Tallon,  apothicaire  à  Moub'ns,  VI,  69C. 

— ,  médecin  à  Nevcrs,  frère  du  précédent, 
VI,  696. 

Talon  (Jacques),  conseiller  d'État,  V,  166. 

Tamerlan,  VI,  11 5. 

Tampach  (Godefroy),  imprimeur  à  Franc- 
fort, IV,  318. 


Tampan  (côte  de  Provence),  VI,  aoo. 

Tanaron  et  non  Tanf.ron,  commune  du  can- 
ton de  la  Jarre  (Basses-Alpes),  IV,  3i  s, 
337,  338,  3/18;  VI,  707. 

Tapoulet  (Le),  source  dans  la  commuoe 
des  Mées  (Basses- Alpes),  IV,  499. 

Tarascon  (Bouches-du-Bhône),  IV,  3 «a, 
33o,  33 1,  35a;  V,  171,  17a,  3i6;  VI, 
63o. 

Tarin  (Jean),  recteur  de  l'Univeniité  de 
Paris,  IV,  a34,  a35. 

Tarracone  (Espagne),  IV,  33 1. 

Tassi  (Antoine),  de  Toulon,  VI,  670. 

Tatius  (Achille).  V.  358. 

Tadris  ( Perse),  V,  a64. 

Tavermer  (  Melchior) ,  marchand  d'estam|)OS 
h  Paris,  V,  i54;  VI,  36,  54,  99,  io5, 
389,  a4o,  a86,  887,  34o,  867,  876, 
877,  88a,  436,  487,  5io,  5i3,  557. 

Taxil  (Nicolas),  prévôt  du  chapitre  de 
Digne,  IV,  ao8,  aia,  ai4,  319,  349, 
a6o,  a6i,  96a,  967,  a6g,  970,  aSa, 
a84,  a85,  388,  391,  398,  394,  3i4, 
497,  558,  596,  597. 

Teano  (Italie),  V,  45o. 

Tecla,  V,  407. 

io5. 


836 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


TeCLA  SeoELLA,  V,  3/42. 

Temexothtre,  V,  817. 
Temenus,  V,  817. 

Templery  (Jean),  archéologue,  IV,  6,  7, 
sS,  a6,  5I1. 

—  (N...),  fils  du  prAîédeiit,  receveur, 

IV,  54. 

Tende  (Maisoo  de),  VI,  219. 

Tengdaoeliis,  conservateur  de  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Vienne,  V,  353. 

Tknii»  (Le  sieur),  VI,  378. 

Terdoh,  (Le  sieur),  VI,  87. 

Térence,  IV,  68,  78,  9^7,  881,  885. 

Terracina  (Italie),  IV,  i33;  V,  hZc),  46o, 
76.. 

Terragon  (Le  sieur),  VI,  600. 

Terrebasse  (De),  biographe  de  Salvaing  de 
Boissieu,  IV,  83. 

Terre  Sainte  (La),  IV,  80;  V,  85 1. 
606. 

Tertullien.IV,  80,  a85,  387,  a88,  agS, 
3G7,  86(j;  V,  290,  345. 

Tedtobociius  ou  Theotobociios  (Le  géant), 

V,  768. 

Thae:»itdm  (Afrique),  V,  5io. 

Thalès,  IV,  195. 

TaÉMiNEs  (Maréchal  de),  V,  98. 

—  (Charles,  seigneur  de  Lauzières.  puis 
marquis  de),  fils  du  précédent,  V,  98. 

TnéoDORA  (Sainte).  Voir  Sainte  Tbéodora. 

Théodore  (Dom),  VI,  54o. 

Théodoret,  IV,  81  ;  V,  ^70. 

TiiÉODOSE  (Empereur),  V,  a54,  472. 

— ,  compilateur  byzantin,  V,  a 54. 

Théodotion,  V,  442. 

Théon,  V,  827,  436,  469,  479,  485. 

TnÉoPHANEs,  IV,  1 17, 118, 119,  i4i,  i5i, 
159,  161,  168,  i64,  167,  169,  178, 
175,  a63;  V,  287,  292,  84i. 

Théophile  (Empereur),  V,  262,  294. 


Théophile  (Le  P.).  Voir  Misdti. 

Théopuraste,  IV,  i48,  574. 

Thétis,  IV,  590. 

Thevet  (André).  V,  3o4;  VI,  694. 

Thibaddeao  (M.),  IV,  543;  VI,  638. 

Thibai'lt  ou  Tibault,  avocat  au   Conseil, 

V,  97,  io5;  VI,  119,  i35,  694. 

— ,  frère  du   précédent,    h    Meaux,  VI, 

694. 
Thoars  (Basses-Alpes),  IV,  887. 
Thoinan  (Ernest),  auteur  du  livre  sur  Les 

relieurs  français ,  VI.  363,  438. 
Thomas  d'.4qcin  (Sai.it).  Voir  Saisi  Thomas 

d'Aqdin. 

—  DE  NovARBA  (Le  P.),  IV,  94. 

— ,  de  Savoie  (Prince),  IV,  509;  V,  178. 

—  (Melchior  de),  sieur  de  Pierrefeu,  con- 
seiller h  la  Cour  des  comptes  de  Pro- 
vence, VI,  227,  267,  274,  278,  358. 

—  (Thérèse  de),  femme  de  Charles  de 
Cambe  d'Orves,  VI,  617. 

Thomassim,  le  Vieil,  V,  196. 
— ,  avocat,  VI,  42. 

—  (Jean-André),  conseiller  à  la  Cour  de» 
comptes  d'Aix,  VI,  95. 

—  (Jean -Etienne),  avocat  général  au 
Parlement  d'Aix,  fils  du  précédent,  VI, 
95,  168,868. 

—  (Joseph),  avocat  général  à  la  Cour  des 
comptes  d'Aix,  VI,  95,  i64. 

—  (personnage  indéterminé),  VI,  189, 
190,  206,  211,  267,  276,  5o3. 

Thomson  (Richard),  VI,  676,  G91. 
Thonit  (Docteur),  à  Ix)ndres,  VI,  676. 
Thor.  Voir  Le  Thor. 

Tuobaue-Basse,  autrefois  Toramese  (Basses- 
Alpes),  IV,  34 1,  496. 
Thorenc  ou  Torenc'  (De),  V,  106,  i54; 

VI,  287,  643,  645,647,656. 
Thoris  (Docteur),  en  Angleterre,  VI,  690. 


Appelé  aussi  ThorenU. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


837 


TiiORius  (Lucas),  V,  283. 

TuoRON  '  (  r,e  sieur) ,  avocat  du  Hoi  h  Bri- 
gnoles,  VI,  117. 

Artignosc  (Jean-Antoine  de),  con- 
seiller nu  Parlement  de  Provence,  VI, 
99,  100,  106,  179,  ao5,  ai9,  317, 
319,  289,  376,  326-828,  896,^06, 
4i2,  /119,  iSa,  h5li,  /(86,  5o3. 

—  (Elisabeth  de  Bouquin,  femme  de  Jean- 
Antoine  de),  VI,  99. 

—  (N.  . .,  fils  de  Jean- Antoine  de),  VI, 
3a6,  827. 

—  (N. . .  de),  père  de  Jean-Antoine,  con- 
seiller au  Parlement  de  Provence,  VI, 
99,  106,  274,  275,  278. 

—  (Antoine),  VI,  384. 

—  (Isabeau  de  Gaissan ,  femme  d'Antoine) , 
VI,  384. 

—  (Jean-Baptiste),  conseiller  en  la  sdnd- 
chaussée  au  sièfje  d'Aix,  VI,  388,  884. 

—  (Catherine  d'Agut,  femme  de  Jean- 
Baptiste),  VI,  383. 

TaonoNET.  Voir  Le  Tiioronet. 
Tuou  (Jacques-Auguste,  président  de),  VI, 
VI,  24,  671,  689,  694. 

—  (François-Auguste  de),  fds  du  précé- 
dent, IV,  iSa; V, 1 14, 1 15,  i3i, a46, 
3a2,  537,  588,  588;  VI,  77,  110, 
187,  168,  196,  208,  683,  656-658. 
671. 

—  (Achille-Auguste  db),  baron  deMeslay, 
conseiller  nu  Parlement  de  Bretagne, 
autre  lils  du  président,  V,  867. 

—  (Jacques-Auguste  de),  abbé  de  Bonne- 
val,  autre  fils  du  président,  V,  655. 

Thucydide,  V,  261,  a59. 
Thdlé  (île  de),  IV,  179. 
Tibère,    empereur,  V,  529,    545,    678, 

708;  VI,  469,  487,  509,  555. 
TiFAiNE(Adrian),  imprimeuràParis,  Vl.ni. 


T10NE8  (Les),  en  la  Méditerranée,  près  det 
côtes  de  Provence,  Vi,  872. 

TiLLET  (Jean  do).  Voir  Do  Tiilet. 

TiRAQDEAi;,  grand  vicaire  de  Metz,  IV,  «17. 

Tiron  (Abl>é  de).  Voir  Des  Pobtks  (Phi- 
lippe). 

TisATi  ouTisATY  (I^  sipur),  VI,  laB,  i3g, 

918,   224. 

TiTE-LivE,  V,  3,  11,  3t8,  797;  VI.  3i. 
Titus,  V,  5oo,  5o4,  5o6,  507,  5i4,  5ag. 

53.3-530,  541,681,700. 
Tivoli  (Italie),  V,  800. 
ToiRAs  (Jean  de  Saint-Bonnet ,  seigneur  de)  , 

maréchal  de  France,  IV,  174. 
ToNDUTi  ou  ToxDDTY  (Fraiiçois),  sieur  de 

Saint-Légier,  astronome  et  jurisconsulte , 

IV,  374,  878,  38a,  388,  4i8,  494, 
4a5,  44o,  46o,  46a,  464. 

ToRAMENE.  Voir  Thorame-Bassb. 

ToRBiA,  LA  ToRBiE   (  Alpcs-Marïtimes) ,  V, 

38o;VI,63i. 
ToRiDs  (Lucas),  érudit  espagnol,  VI,  84, 

86,  574. 
ToBNATORis  ou  ToDRNATORis  (Le  sieur),  IV, 

533,577,578,583,584. 
ToRO   (De),   peut-être  Tobon  ou  Thobo:i 

(De),  VI,  189. 
ToROHET  (Abbaye  du),  dans  le  Var,  VI, 

112. 
Tobval(De),  VI,  676,  690. 
Toscane ( Italie),  IV,  69,  354 ;V.  3 17. 585: 

VI,  898,411. 
TooLON  (Var),  IV.   i5,  18.  a4,  87,  38, 

61,  69,  63,  67,  i4o,  365,  5ii.  587; 

V.  179.  178,  177.  178,  180,  189, 
197, 198, 199,  916,  990,  971.  976. 
979,  989,  36o,  867,  869,  38i,  585, 
587,  690,  636,  647,  654.  767;  VI. 
46,  187,  i64,  171,  177,  i85,  196. 
199,  900,  995,  3oi,  8o3,  3o4 ,  3o8, 


'  Nom  écrit  parfois  Toron  et  Touron. 


838 


TABLE  ALPHABETIQUE 


309,  3ii-3i4,  3i6-3i8,  333,  35a, 
/ioa,  476,  53o,  559,  56i,  673,  57a, 
578,  601,  6o3,  Coi,  6n,  617,  6a3, 
63o.  e/ia,  6i8,  65i,  G55.  670. 

TocLON  (Lvéques  de).  VoirFoBBUi  (Auguste 
de),  Skptres  (Gilles  de). 

T0DLOD8E  (Haute-Garonne),  IV,  3a4;  V, 
i3o,  i(5o,  i65,  173,  i85,  186,  191, 
19a,  9o3,  ao4,  aog,  935-a4»,  a6a, 
970,  271,  974,  a83,  a85,  4o8,  4ia, 
4i4,  417,  466.  468,  479,  48i,  483, 
547,  548,  7o3;  VI,  6,  6a.  67,  116, 
4o6,  519,  5ai,  5a3,  5a4,  Say,  56o. 
610,  689. 

—  (Archevêque  de).  Voir  Arhagnac  (Car- 
dinal Georges  d'  ) ,  Momcbal  (  Charles  De  ) . 

TonpiNEMBOuLx  (I^s),  IV,  588. 
TouB  d'Aiguë.  Voir  La  Todr  d'Aigce. 
ToDRNAi(Belgique),IV,389;  VI,86,683, 

687,  693. 
ToDRNOPi  (Le  sieur),  VI,  a5o. 
Tours  (Indre-et-Loire),  V,  439. 
ToDBVES,  commune  du  canton  de  Brignoles 

(Var),VI,  358,  607,635. 

—  (Baron  et  marquis  de).  Voir  Valbelle 
(Léon  de)  et  Valbelle  (Jean-Baptiste  de). 

ToussAiN  (Le  P.),  provincial  des  Minimes, 

V,  585. 

TocTVEST  (Le  sieur),  VI,  695. 

Trabala  ou  Trbbala,  nom  ancien  d'un  ma- 
rais en  Provence,  V,  3 16. 

Trajan  (Empereur),  IV,  110;  V,  5o5,  5o6, 
517,  5ai,  5aa,  5a4,  639,  545,  575, 
695,  696,- 701,  707;  VI,  687,  688. 

Trans  (Marquis  de),  VI,  4i. 

Trasstevebe,  quartier  de  Rome,  V,  458, 
810,  811,  8i4. 

Tbapes  (Lëonard  de),  archevêque  d'Auch, 

VI.  694. 

Trebatids  Testa  ,  jurisconsulte ,  V,  680. 


Trébilla.ne'    (Terre    de),    arrondissement 

d'Aix,  VI,  38,  44.  5o9. 
Tbebon , quartier  de  la  ville  d'Arles,  V,  3 16. 

—  ,  étang  près  de  la  ville  d'Arles,  V,  3 16. 
Tbente  (dans  le  Tvrol,  Autriche-Hongrie). 

VI,  394. 

—  (Goncilede),  VI,  137,  376,  394,  609, 
689. 

Tbets  ou  Tretz  (Baron  de).  Voir  Forbsta 
(Jean-Augustin  de). 

Trêves  (Allemagne),  IV,  270. 

Trichai- D  (Pierre  de),  et  non  TnicBARD,  pré- 
sident au  Parlement  d'Aix ,  IV,  a  1  ;  VI , 

709- 

—  (Lucrèce  de).  Voir  Gillifet  (Président 

de). 

—  Voir  Saint-Martijs  (  De). 

Trichet  (Pierre),  antiquaire  bordelais,  V, 
187. 

—  DU  Fresue  (  Raphaël) ,  fils  du  précédent, 
V,  187,  aa4. 

Tbidi  ou  Tbidï  (Oratio),  V,  ôag,    64a, 

647,  65i. 
Triest,  chanoine  à  Gand,  VI,  li9a. 
Trissièbe  (Dom),  moine  de  La  Réole,  V, 

a35. 
Tristan  (Jean),  sieur  de  Saint-Amant,  V, 

i34,  i35,  147;  VI, 556, 699. 
Tbivolce   (César),    de   Trivdlcis,    évêque 

d'Apt,  VI,  599. 
Tboncoet,    du   Parlement   de   Paris,    VI, 

335. 
Tbopez  (Saint-).  Voir  Saint-Tropez. 
Trocillas  ou  Trouilles,  procureur  au  séné- 
chal d'Aix,  VI,  497,  539.      • 
Troïes  (en  Champagne),  IV,  139,  a3i. 
Trcillet  (Le  sieur),  V,  690. 
Tdbero  (Orasius),  pseudonyme  de  Fr.  de 

LA  Mothe-Le-Vaïer.  Voir  La  Mothe-le- 

Vaïer. 


'  Peiresc  écrit  TrebeUlane. 


DES  TOMES  IV  À  VI, 


839 


TuBiNGDE  (Allemagne),  IV,  aaa,  266,  A 19, 

559;  V,  35/1. 

Tddard  (Le  sieur),  VI,  aïo,  5oi. 
Toileries  (Les),  à  Paris,  V,  48,  6i. 
Tolle(?),  VI,3a5. 

■  Tollés  (Jean de),  évêque  d'Oi-ange,  VI,  87, 
715. 

—  (Olivier  de),  VI,  53. 

—  (Catherine  de  Caradet,  femme  d'Olivier 
de),  VI,  53. 

Tunis' (Afrique),  [V,  36 ;V,  6/(3;  VI,  534. 


TiJRCAN  (Le  sieur),  VI,  58. 
ToRENNE*  (Ilaymond  de),  IV,  89,  hg. 
TiRm  (Italie),  IV,  176,  343;  V.  760;  VI. 

1 15,  901. 
ToRpn,lV,  383. 

TORQOIE»,  IV,  86. 

Tycho-Brahé,  IV,  3J1,   9ia,  4i3,  494; 

V,  986,394. 
TvR  (Phdnicie),  V,  456,  5oo.  5o6.  607. 

517,549,  543,549,  553,554. 
Tyrol  (Autriche),  VI.  3<)8. 


U 


Ubac  (Le  sieur),  de  Toulon,  VI,  46. 
Ubaldini  (Federico),  V,  v;  VI,  686. 
Ugbrnum  castrdm,  V,  3i5. 
Ulpien\  jurisconsulte,  V,  45i,  456,  457; 

VI,  9. 
Uipius  Ehastds  (M.),  V,  702. 
Ui.YSSE,lV,  589;VI,  633. 
Uppays  (Le  sieur),  VI,  899. 
Urbain  V,  pape^  VI,  5oi,  583. 

—  VIII,  pape,  IV,  89,  i3o,  iSa,  990, 
349,  36 1,  878, 5o9;  V,  97, 198, 169, 
176,  s48,  978,  3ii,  890,  33i,  899, 
475,  5o4,  5o5,6a8;  VI,8i,87,  898- 
4oo,  583,  588,  575,  598. 

—  (L'abbé  Charles),  docteur  es  leKres, 
¥1,78,  807,808. 


Urbicids,  V,  48o,  48 1,  485. 
Urbin  (Duc  et  duché  d'),  IV,  3oo;  V,  88. 
6o5. 

—  (Veuve,  princesse  d'),  VI,  899. 

Urfé  (Geneviève,  marquise  d'),  veuve  do 
duc  de  Croy,  VI,  aoo,  aot. 

—  (Honoré  d'),  VI,  vi,  aoi. 
Urianembdrg  ,  Uraniborgum  ,  observatoire  de 

Tycho-Brahé  dans  l'Ile  du  Suiid.  Hvon, 

IV,  4a4. 
Ursimis  (Fulvius),  V,  594,  705. 
Utrecut  (Hollande),  IV,  aoi,  aa4. 
UxELLEs    (Marquis   d').  —  Voir  De   Bl^ 

(Jacques). 
UzÈs  (1)'),  capitaine  au  riment  de  Gor- 

nusson,  V,  181,  i84. 


Vaast  (Sai.nt-).  Voir  Saint-Vaast. 
Vacon  (Famille),  de  Marseille,  VI,  687. 
—  (Le  sieur) ,  collectionneur  de  médailles, 
VI,  687. 


Vair  (Guillaume  dd).  Voir  Du  Vair. 

Vaira  (Thomas),  historien  de  Naples,  IV, 

90,  96. 
Vaires  (Gironde),  V,  a34. 


'  Peiresc  ccril  Thunis. 
*  Peiresc  écrit  Ulpian. 


Peiresc  ckril  Touraine.  —  '  Peiresc  l'appelle  empirt  Turqntt^.  — 


840 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


VAi{LeP.DD).  Voir  Dd  Val. 

Vaillac  (Jean-Paul  Gourdon  de  Genouillac, 

comte  de),  V,  Q95  ,  a  a  6. 
Vaisièrb  (Le  P.),  moine  de  La  Réole,  V, 

a36. 
Vaison  (Vaucluse),  V,  4oa. 

—  (Évoque  de).  Voir  Sdarez. 

Vala  '  ou  Wala  ,  cousin  de  Charlemagne , 

VI,  088. 
Valavez  ou  Vallavez  (Plaine  de),  dans  la 

rdgfion  de  Rians,  VI,  334,  366. 

—  (Sieur  de),  frère  de  Peiresc.  Voir  Fabri 
(Palamèiie  de). 

Valavoirb'  (Elzëar  db),  VI,  656. 

—  (Anne  de  Rodul|)h-G]iâleauneuf,  femme 
d'EUdar  de),  VI,  i56,  699. 

—  (Antoine  db),  VI,  456. 

—  (Marguprite  de  Forbin,  femme  d'An- 
toine de),  VI,  456. 

—  (Palamède  de),  viguier  de  Morseille, 
VI,  456. 

—  (Madeleine  de  François-Châteauncuf, 
femme  de  Palamède  de),  VI,  456. 

—  (Hélène  de).  Voir  Agoclt. 

—  (Lucrèce  de),  femme  de  Jean-Gaspard 
Bompar  et  grand' mère  maternelle  de 
Peiresc,  VI,  aao,  706. 

—  (De),  cousin  de  Peiresc,  VI,  aao,  9a4, 
a  a  5. 

—  (Melchior  db),  premier  consul  d'Aix, 

Vl,7'9- 
Valbarelle,  pièce  de  terre  appartenant  h 

Peiresc,  à  Rians,  VI,  53i,  53a,  55i, 

557,  571. 
Valbelle  (Famille  de),  VI,  366. 

—  (Le  sacristain  de),  IV,  287;  V,  94, 
95,  108,  110,  ii4,  ia3,  ia4,  i3o, 
aoo. 

—  (Antoine  de),  lieutenant  au  siège  de 


l'amirauté  de  Marseille,  VI,  94,  116, 
i36,  3O7,  790. 
Valbelle  (Léon  de),  baron  de  Tourves,  sei- 
gneur de  Meyrargues,  frère  du  précè- 
dent, consfiller  au  Parlement  d'Aix,  VI, 
116,  i34,  3G7,  570,  578,  790. 

—  (Jean-Baptiste  de)  ,  marquis  de  Tourves , 
VI,  578. 

—  (M""  de)  [Suzanne  de  Fabri],  VI,  76. 

—  (Gosme  de),  VI,  718. 
Valdetarsa  (Duché  de),  IV,  335. 
VALE^CE  (Drôme),  IV,  4ia;  V,  333,  338, 

339,  45i;  VI,  959,  989,  a9i,  36i, 
4a8,  697,  703. 

—  (Évêque  de).  Voir  Gelas  de  Léberox. 
Valencie5>'bs  (Nord),  IV,  198;  VI,  671. 
Valbra?(  (Le  sieur),  IV,  127,  i33,  i35, 

i3G,  137,  i45,  i46. 

— ,  comédien,  IV,  187. 

VALkRE  Maxime,  V,  977. 

Valéeieîi,  empereur,  V,  388;  VI,  679. 

Valebne,  commune  des  Basses-Alpes  (arron- 
dissement de  Sisleron),  VI,  629. 

Valette  (De  la).  Voir  Gadltier,  prieur  de 
la  Valette. 

—  (Cardinal  de  la).  Voir  La  Valette. 

—  (Aymar),  vicaire  h  l'abbaye  de  Guîtrcs, 
VI,  3i6,324,476,553,'564. 

Valfré    (Ottavio),    prieur    de     l'abbaye 

d'Ainay,  VI,  697. 
Vahembocrg'  (Jean  de  Hertoge  d'Osmale, 

seigneur  de),  gouverneur  d"Orange,  VI, 

37,  7i5. 
Valle  (Pietro  della),  voyageur,  IV,  91, 

94,  95,  ii4,  105,  398;  V,  993,  397, 

655. 
Vallée  (Le  sieur),  VI,  559. 
Vallier  (Saist-).  Voir  Saint-Valher. 
Vallovs  (De),  notaire,  IV,  600. 


Peiresc  écrit  Vaala.  —  '  Peiresc  écrit  Vallavoyr»  et  Valevoire.  —  '  Peiresc  l'appelie  Valchem 


urj^. 


DES  TOMES  IV  À  VI. 


841 


Valois  (Maison  de),  VI,  .ISa. 

—  (Henri  de),  IV,  lai,  laG,  t/ii,  i/ia, 
lie,  i48,  i5i,  i56,  171,  175,  18G, 
908,  335,  343,  3()8;  V,  m,  ia5, 
i3o,  i3/i,  ii3,  1^7,  Itih,  423,  /16a, 
471,  790;  VI,  699. 

—  (Jacques  de),  trésorier  gi'néral  de 
France  h  Grenoble,  IV,  186,  199,  194, 
960,  317,  329,  33i,  338,  343,  345, 
398,  399,  407,  4io,  467,  468,  469, 
474,565. 

Valteline  (La),  VI,  81,  398. 

Van  der  Haer',  chanoine  de  Louvain,  VI, 

687,  693. 
Van  DycK  (Antoine),  IV,  8. 
Vanedos,  patron  d'une  barque,  V,  577. 
Van  Even,  auteur  de  Louvain  monumental, 

VI,  687. 
VanHei.mont(J.-B.),  IV,  389. 
Van  Lansbebghe.  Voir  LANSBERcros. 
Vanlor,  marchand  anglais,  VI,  690. 
Vanos  (Hemi),  à  Amsterdam,  VI,  691. 
Vapincum.  Voir  Gap,  Gapençois. 
Varodier   de  Saint-Andéol    (Pierre),  VI, 

701. 

—  (Claire  ou  Ciërice  de  Pontevès,  femme 
de  Pierre),  VI,  701. 

Vars,  sur  le  golfe  de  Gênes,  IV,  335;  VI, 

9o5. 
Varsovie  (Pologne),  V,  4o4. 
Vasari  (Giorgio),  IV,  10. 
Vascosan    (Michel),   imprimeur   parisien, 

VI,  95. 
Vassan  (Le  P.  Jean  de),  V,  i55,  996. 
Vatican  (Bibliothèque  du),  IV,  11,  63,  64, 

78,  90,  95,  101,  106,  109,  116,  191, 

197,  i3o,  i4i,  i49,  i54,  171,  172, 
984,  393,  5i2;  V,  I,  949,  957,  958, 
995,  999,  337,  34i,  363,  365,  369, 


379,  390,  4o5,  4i4,  4i6,  417,  4a4, 
434,  453,  409,  470,  471,  47a,  47.3, 
476,  479,  48o,  566,  594.  669;  VI. 
608. 
Vatican  (Jardins  du),  V,  459,  46o. 

—  (Obélisque  du),  V,  688,  700. 
Vauclause  (Seigneur  de).  Voir  Villeneivk 

(Christophe  et  François  de). 

Vaucluse  (Village  et  fontaine  de)  [départe- 
ment de  VaucluseJ,  VI,  9,  i55. 

Vadconcodrt  (Hautu-Saône),  V,  iv. 

Vadgelas'  (Claude  Favre  dk),  V,  478. 

Vaclx  (Le  sieur  de),  VI,  910. 

Vauqdelin  (Nicolas),  sienr  des  ïveleiux. 
VI,  171. 

Vadvenarodes  (Seigneur  de).  Voir  CiAPiEi». 

—  (Anne  Seguiran,  M""  de).  Voir  Cla- 
piers. 

Vecchietti    (Jérôme),   écrivain   florentin. 

VI,  3o5,  5i3. 
Vedene(M"*  db),  VI,  i46. 
Végèce,  V,  479,  479,  48o. 
Veladx'',  commune  des  Bouches-du-RliAne , 

VI,  217. 
Vbllot  (Alfred),  membre  de  l'Académie 

delphiuale,  IV,  997. 
Velserds,  historien  d'Augsbourg,  V,  690. 
Venaissin  (Le),  VI,  81. 
Venans  ou  Venant  (Le  P.),  VI,  879,  54q. 
Vence'  (Baron  de),  VI,  639. 
Vendelin  ou  VVendelin  (Godefroy-lrënée), 

IV,  i85,  199,  5i5.  5i6.  5i8,  593. 

537,  553. 
Vendôme  (César,  duc  de),  V,  899;  VI,  39. 

385,  597. 

—  (Princes  de),  fils  du  précédent,  V. 
64 1. 

—  (Alexandre,  dit  le  chevalier  d«),  grand 
prieur  de  France,  VI,  385. 


'  Peiresc  écrit  Van  Haal.  —  «  l'circsc  écrit  \avaAat.  —  '  Peircsc  écrit  \tllaux.  —  •  PeirMC  itril 
Vance, 


842 


TABLE  ALPHABETIQUE 


VE^EL  (Jean),  conseiller  au  Parlement 
(l'Aix,  VI ,  97, 1 1 4 ,  397, 41  a ,  433 ,  454. 

Vemse  (Italie),  IV,  4o,  70,  78,  i58, 
978,  aSo,  987,  395,  999,  3o6,  807, 
3ai,  3aG,  34o,  356,  368,  891,  419, 
46i,  5o3:  V,  8,  117,  987,  960,  860, 
4o6,  585,  679,  71a;  VI,  II,  8,  198, 
■  804,493,435,493,574,688.679, 
698. 

—  (Bibliothèque  Saint-Marc,  à),  IV,  85o. 
Venot  (Le  P.  Charles),  IV,  171  ;  V,  194. 
— ,  colleclionneur,  V.  89. 

Ventabbe.n  (Bouches-du-Rhône),  IV,  5;  V, 

765,  766. 
Ventadoor  (Henri  de  I^vis,  duc  de),  VI, 

478,  48o,  48i,  491,  495,  498. 

—  (Duchesse  db),  VI,  477,  495. 
Vento  (Famille),  VI,  ôSa. 

—  (Marc-Anloine),  seigneur  des  Pennes, 
premier  consul  de  Marseille,  VI,  595, 
798. 

—  (Dames  de),  soeurs  du  préaklenl,  VI, 
595.  Voir  De  Cabre,  De  Gandolle  et 

D'HoSTAGIEB. 

—  (Nicolas),  baron  de  Peyruis,  marquis 
de),  VI,  653. 

—  (Dames  de),  VI,  196,  974. 

—  (Christophe),  consul  d'Alexandrie,  puis 
ambassadeur  à  Constantinople ,  VI,  18a. 

—  (Louis),  premier  consul  de  Marseille, 
fils  du  précédent,  VI,  18a,  i83. 

—  (Marguorile  de  Montoiieu,  femme  de 
Ijouis  de),  VI,  189. 

—  (Louis  de),  petit-fils  de  Christophe, 
jtreinier  consul  de  Marseille,  VI,  189. 

—  (J.).  VI,  65. 

—  (Ange),  VI,  834. 
Vbntdbi,  IV,  898. 
Vends,  V,  i4i,  616. 

Vencsti  (Marcello),  peintre,  IV,  10. 
Verceh,  ou  Versailles  (Pierre  de),  évéque 
de  Digne;  IV,  54o. 


Vercello  (Italie),  V,  648. 

Verdon   (Rivière   de),   en   Provence,    IV, 

Virdc!<  (Nicolas  dr),  premier  président  du 

Parlement  de  Paris,  VI,  168,  169,  917, 

835,  566. 
VERcàcE  (Ange),  Angelo  Vebgitio,  calli- 

graphe,  V,  861. 
VERoos8(LesieurDE),  VI,  439,  466,  475, 

490,  501,587,648. 

—  (Les  fils  du  sieur  de),  VI,  587. 
Verignon  (Le  chevalier  de),  VI,  588. 
Vermeil    (Zacharie),   de    MontpelUer,    V, 

78a. 
Verfiieb  (Le  sieur),  V,  36;  VI,  95. 
Vérone  (Italie),  V,  679,  690;  VI,  704. 
Verrbpids  (Simon),  auteur  de  Precationum 

Eiichiridium ,  VI,  689. 
Verruc  (Piémont),  VI,  83i. 

—  (Comte  de),  IV,  3ii. 

Versailles   (Seine-et-Oise),  IV,   981;  V, 

48.  • 
Vebtamon  (François  de),  marquis  de  Ma- 
nœuvre, etc.,  V,  170,  175. 
Vebtadd  (De),  VI,  691. 
Vebus  (L.),  V,  5o6. 
Vebvins  (Louis  de),  archevêque  de  Nar- 

bonnc,  V,  94 1. 
Vespasiex,  empereur,  V,  889,  5o4,  5o5, 

5i4,  Sag. 
Vesta,  V,  447. 
VÉsiiVE  (Italie),  IV,  77,  78,  79,  86,  259, 

5 16. 
Veteris  (Ballhasard),  seigneur  du  Revest, 

assesseur  à  Aix,  VI,  719. 
Vettori,  V,  817,  819. 
Via  (Jacques  de),  évéque  d'Avignon,  neveu 

du  pape  Jean  XXH,  VI,  708. 
Viant  (Le  sieur),  VI,  63. 
Vus  (Famille),  VI.  94. 

—  (BalUiazarDE),  Vl,  94,  95,  1 06,  198. 
497,  433,  6o4,  606. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


8&3 


Vus  (Jacques  de),  père  du  prdcéilent,  VI, 

94. 
ViAD  (Théophile  de),  IV,  197. 
Vie  (Meri  de),  garde  des  sceaux,  VI,  a  10, 

671,  69/1. 
Vico  (Enea),   Viens,   V,   54a,    555;   VI, 

395. 
Victoire  (Sainte-).  Voir  Sainte-Victoire. 
Victor  (Saint-).  Voir  Saint- Victor. 

D'y\QDITAINE,     ViCTORIDS     AqUITANUS,    IV, 

87/1,  879,  38 1. 
ViDEL  (l/ouis),  premier  secrétaire  de  i'am- 

bassade  du  duc  de  Créqui,  IV,  8a,  83, 

90,  356;  V,  397,  398. 
Vieil  (  P.  ) ,  professeur  de  théologie ,  à  Paris , 

VI,  689. 
Vienne  (Autriche),  V,  353. 

—  (Isère),  VI,  200,  697. 
VràTE  (Franrois),  IV,  435. 

Vigne  Blanche,  localité  en  Provence,  VI, 

534. 
ViGNiER    (Nicolas),   médecin   et  historien, 

VI,  89,  393,  46o. 
ViGNOLLiîs   (Jtacques  de),   président  de  la 

chambre  de  l'édit  de  Castres,  VI,  6o3. 
ViGDiER,  collectionneur  parisien.  V,  664. 
ViLiLLA,   bourg  d'Espagne,  dans   l'ancien 

royaume  d'Aragon,  VI,  574. 
ViLLALPANDO  (lie  P.),  Jésuite,  V,  4o5,  4o6. 
ViLiAMENON  (De),  collectionneur,  h  Paris, 

VI,  695. 
ViLLARs  (Duché  de),  en  Provence,  V,  44. 

—  (Marquis  de).  Voir  Brancas  (George  db)  , 
VI,  616. 

—  (Président  de),  h  Lyon,  VI,  697. 
Villecrose  (Var),  IV,  49a. 
ViLLEFRANCHE  (Alpes-Mariliiues) ,  IV,  3aa, 

Goa;  VI,  -148. 
Villeneuve,  commune  du  canton  de  For- 
calquier,  V,  11. 

—  d'Avignon  (Gard),  VI,  61,  a65,  3a4. 
LE-Ror,  près  de  Paris,  V,  i5. 


ViLLKNKOVB  (Scipion  db),  évéque  de  GraMe, 

V,  57. 

—  (Marguerite  db),  sœur  de  l'ëvéqiu!  el 
femme  de  Frédéric  Lombard.  Voir  Lom- 
bard. 

—  (Jean  dk),  seigneur  de  Mon8,  VI,  569. 

—  DES  Arcs  (Modeste),  évéque  d'Api,  V, 
174;  VI,  712. 

—  (Arnauld  de),  baron,  puis  inaniui»  des 
Arcs,  VI,  4i4,  471. 

—  (Antoine  dr),  marquis  de»  Arcs  el  «le 
Traiis,  fils  du  précédent,  VI,  4i4,  793. 

—  (Jean  de),  marquis  de  Trans,  oncle  du 
précédent,  VI,  4t4. 

—  (Louise  Albert,  femme  d'.\Dloine  de), 

VI,  793. 

—  (Françoise  de  Mollet,  femmedc  Jean  db), 
VI,  599. 

—  (Gaspard,  et  non  Louis  db),  seigneur 
de  Viens ,  coi)si>iller  au  Parlement  de  Pnv 
vence,  fds  des  précéflents,  VI,  177,  569, 
738. 

—  (Jeanne  de  Masargues,  femme  de  l»nis 
de),  VI,  569. 

—  (Glande  de),  marquis  de  Trans,  VI. 
701. 

—  (Marguerite  de  Ponlevès,  femme  de 
Claude  de),  VI,  701. 

—  (Christophe  de),  seigneur  de  Vauclaiis«> 
VI,  «74. 

—  (François  db),  seigneur  de  Vauclausc . 
Bargemon,  etc.,  jjelil-lils  du  précédent. 
VI,  174. 

—  (M"'  d'Aiinar,  femme  de  François  db). 
VI,  174. 

—  -Bargemon  (Les),  descendants  de  Fran- 
çois, VI,  174. 

—  -Flatosc  (François  db),  seigneur  d'E»- 
pinouse  ou  de  Spinousc,  IV,  4ot,  ào«, 
4o5,  54o,  54i;  VI,  i45,  iô8.  iSâ, 
379,  987,  417,  iai,  435,  445,  465, 
499,  54i,  54a. 

io6. 


81/1 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Villeneuve  (Isabeaii  de  Faucon,  femme  de 
François  de),  IV,  4oi,  5a6,  Say,  5a8, 
54o,  546. 

—  (Scipion  de),  père  du  pi-écMent,  IV, 
4oi. 

—  (Sara  du  Mas  de  Gastellane,  femme  de 
Scij)ion  de),  IV,  /loi. 

—  (Isabeau  de),  cousine  germaine  de 
François  de  Villeneuve,  IV,  4oi. 

—  (Pierre,  soigneur  de),  VI,  ^69,  700. 

—  (Marguerite  de  Pontevès-Carces,  femme 
de  Pierre  dk),  VI,  069,  700. 

—  (Pierre,  seigneur  de)  ,  pelil-fiis  des  pré- 
cëdenU,  VI,  669,  700. 

—  (Isabeau  de),  fdle  du  précédent,  femme 
d'Honoré  de  Loriol,  seigneur  de  Cor- 
bières,  VI,  .569,  700. 

ViLLERov.  Voir  ISelfville. 

ViLLERs'  (Denys  de),  chanoine  de  Tournai, 
VI,  86,  687,  693. 

ViLLOU  (Antoine),  auteur  de  YUsagc  îles 
éphémérides ,  IV,  IJaô,  887,  890,  /171. 

ViNCBNJiEs  (Le  bois  de)  [Seine],  VI,  634. 

Vincent  (Saikt).  Voir  Saint  Vincent  (per- 
sonnages et  localités). 

—  (Barthélémy),  libraire,  à  Lyon,  VI, 
668,  671,  680,  697. 

ViNET(hhe),  Elias  ViNETDs,  V,  at3,  aao, 

aaS,  aa4,  aa8. 
ViNGDE  (Le  sieur),  |)eut-être  le  même  que 

WiNGIIE,  VI,  ail. 

ViNON ,  commune  du  Ver  (arrondissement  de 

Brignoles),  VI,  63o. 
Vns  (Famille  Garde  de),  VI,  18,  568. 

—  (Le  sieur  de),  V,  195;  VI,  64a, 
643. 

—  (Hubert  Garde,  seigneur  de).  Voir 
Garde. 

—  (François  Garde,  marquis  de),  fds  du 
précédent.  Voir  Garde. 


Vins  (Hubert  de),  le  fameux  ligueur,  VI, 
373. 

—  (D'Agoult,  femme  de  Hubert  de),  VI, 
373. 

—  d'Agodlt  (François  Garde  de),   mar- 
quis, fils  des  précédents,  VI,  873. 

—  (M"'  de  Pontevès,  femme  de  M.  de), 
VI,  43i. 

Vistimille  (Maison  de)',  VI,  aoo,  918. 

—  (Madelon  de),  seigneur  du  Luc,  VI, 
713. 

—  (Marguerite  Garde,  femme  de  Madelon 
de),  VI,  713. 

VioLLEi  (Paul),  membre  de  l'Institut,  VI, 

17a,  173. 
Vireville'  (Comte  Grolée  de),  gouverneur 

de  Montélimart,  IV,  197;  VI,  706. Voir 

GnoL^E. 

—  (Commandeur  de),  maître  de  chambre 
du  cardinal  .\lphonse  de  Richelieu,  IV, 
ia7,  i36,  i45. 

Virgile,  IV,  73;  V,  38i,  4o4,  6a5. 
ViTALis  (Michel),  VI,  496. 

—  (Honorade  Puget,  femme  de  Michel), 
VI,  496. 

—  (Catherine),  fille  des  précédents  et 
femme  de  Jean-Pierre  d'Olivari ,  VI,  496. 

ViTELLios,  empereur,  V,  5o6,  607,  639, 
584, 585. 

ViTERBE  (Italie),  VI,  593. 

ViTRAY  ou  Vitré  (Antoine),  IV,  a 43,  347, 
a  4  8. 

ViTRY  (Nicolas  de  l'Hospital,  maréchal  de), 
gouverneur  de  la  Provence,  IV,  38,  5i, 
84,  96,  97,  99,  100,  839,  385,  48o, 
5ii,  597,  60a;  V,  59,  63,  70,  149, 
168,  170,  195,  198,  900,  ao3,  ao7, 
ai6,  aao,  aaa,  aa6;  VI,  649-645, 
65i. 

—  (M"' de),  V,  664;  VI,  643. 


'  Peiresc  l'appelle  VUlieri.  —  '  Peiresc  écril  (p.  1 18)  Vintimglie.  —  '  El  non  Vidnille. 


DES  TOMES  IV  A  VI. 


845 


VivAUD  (Le  sieur),  VI,  o/i. 

—  (Galherine),  femme  de  Lévêque  (Ray- 
mond), VI,  7o4. 

VivAiiLT,  l'aiiJiencier,  VI,  A<)6. 

— ,  fils  de  i'iludiencier,  VI,  /196. 

VivAUT  ou  VivoT,  orfèvre  et  collectionneur 
parisien,  V,  58,  69,  64,  77,  79,  94, 
110,  ia6,  128,  129,  167,  1S8,  6i3, 
6i5,  617,  664. 

—  (Jean),  collectionneur,  fils  peut-être  du 
précèdent,  V,  664. 

Vlacq  (Adrien)',  mathématicien  hollandais, 

IV,  374,  379,. 382. 
Voisin  (Le  P.  André),  de  la  Compagnie  de 

Jésus,  VI,  64i. 
VoLcop  (L'abbé  de),  VI,  694. 


Vow«NE  (Basses- Alpes),  VI,  337. 
—  (Seigneur  de).  Voir  Maubel. 
V0LDI8  (M.  de),  IV,  44o,  4ao. 
VoLisii's   (Luciug),  surnommé  Mclianus, 

jurisconsulte,  IV,  90,  1 10. 
VoRDENSES,    liidiilanLs    de    Gordes.    Voir 

GORDES. 

Vossius  (Gérard-Jean),  professeur  à  lyevdo, 

puis  h  Amsterdam,  IV,  900. 
VoDET  (Simon),  peintre,  V,  396. 
Vdinole,  peut-êlre  le  même  '|ne  Wifhîhe, 

VI,  911. 

VnLCAiN ,  Volcan  ,  IV,  690. 

VlLCAMUS  (B.),  V.  955;  VI,  680,  691. 

Vdltdrke.    Voir  Saint -Vincent    de   Vi,l- 

TDRNE. 


w 


Wacht,  diplomate  anglais,  V,  399. 

Waddington  (Albert),  VI,  716. 

VVallès   (Thomas),  marchand   h  Anvers, 

VI,  699,  693. 
Walstein  ou  Wallenstein  '  (Albert-Ven- 

ceslas-Eusèbe  de),  IV,  io5. 
WANDEhDERGiiB ,  uotairB  ct  coUeclionncur,  en 

Brabant,VI,684,69i. 
VVander  Milar  (Corneille),  à  La  Haye,  VI, 

679,691. 
Wanveuis  (Nicolas),  Wanvelq,  VI,  680, 

691. 
Wan  Wall  (Jacques),  h  Amsterdam,  VI, 

Ô91. 
Wan  Weciiel,   marchand,  à  Anvers,  VI, 

699. 
Wan  Wel  ou  Weli  (Jean),  marchand,  à 

Amsterdam,  VI,  681,  6g  1. 
VVapin,  en  Angleterre,  VI,  690. 


Wassenaer  (Jean-Nicolas  de),  médecin 
d'Amsterdam,  IV,  aoo,  aoi,  aiS. 

Wechel  ,  éditeur  de  Lon/T«s  Sophtsta ,  V,  979. 

Weiss  (Charles),  collaborateur  h  la  Biogra- 
phie universelle,  V,  iv. 

VVeith  (Le  sieur),  h  Sainl-Omcr,  le  mémo 
probablement  que  WiTTOs,  IV,  ao6. 

Wendelin.  Voir  Vesdeliji. 

Wesciier  (K.),  V,  966. 

Wesel  (Allemagne),  IV,  994. 

Westminster'  (Abbaye  de),  en  .Angleterre, 
VI,  673-675,690. 

Whiteiiall,  à  l^ndres,  VI,  675. 

WiLLEMs  (Alphonse),  l'histonen  des  EUe- 
vier,  IV,  393,498;  VI,  676. 

Windsor*  (Angleterre),  VI,  676,  69t. 

WiNGUE  ou  WiNGiiKN ,  cliaitoine  à  Tournai 
(Pays-Bas).  VI,  688,  693.  Voir  Vinoob 
et  Vul^6LB. 


'  Pcinesc  l'appelle  Adrianu»  Vlaccvt  Goudanut.  —  '  Peiresc  ëeril  VaUtatn. 
mintter.  —  *  Peiresc  écrit  Vintior. 


'  Peiresc  fcril  Vtêt- 


846  TABLK  ALPHABETIQUE  DES  TOMES  IV  A  VI 

WmTBENs  (Melchior),  mailre  de  la  Monnaie 

de  Middelboich,  VI,  678. 
WiRTHius  (Emestus  Cliolinus),  biograplie 

du  cardinal  Borromée,  VI,  46o. 
WiTTDs,  moine  de  Saint-Berlin,  IV,  206, 

907. 


WiTTDs,    aulpiir  de   YHislorm  Britannicu . 

père  du  prëce'dent,  IV,  9.o(j. 
VViTWBL  (Charles),  à  Londres,  VI,  676,690. 
VVoBMs  (Allemagne),  IV,  110. 
VVoBSTDs,  médecin  hollandais,  IV,  aoo. 
WoTTOx  (Ednuai-d).  VVottonos,  VI,  aii. 


X 


XÉnoPHON,  V,  aSi,  aSa. 
XiPHiLiN  (Jean),  patriarche  de  Constanli- 
nople,  V,  95i. 


XiPHiLiN  (Jean),  neveu  du  prëc<klenl  ,abré- 
viateur  de  Dion  Cassius,  V,  afii,  aSa; 


Vi. 


i;î. 


YonKG.  VW  Jdnids  (Patricius). 
YsEL,  rivière  d'Allemagne,  IV,  9 9 4. 
YsiNGHEN  (Le  comte  d'),  V,  787. 


YsiNGHEN  (Ije  ciievalier  o'),  frère  du  \ir)kié- 
dent,  V,  787. 


Zacharie,   grand  prêtre   des  Samaritains, 

VI,  .'loo. 
Zama,   aujoiu-d'hui    Zdarih    (Afrique),   V, 

5 10. 
ZANOBis(FamiUe),IV,  3,  h. 
—  (Le  sieur  db)  ,  collectionneur  à  Avignon , 

IV.  3;V,6i.6o5,635. 


Zaubkrt  (Docteur  J.-B.),  V'I,  706. 
Zenobia,  Zénobie  (Sainte),  IV,  li. 
— ,  impératrice,  V,  619,  634. 
Zenon,  IV,  Mi6. 
ZiMiscks  (Jean),  V,  819. 
ZoNABE  (Jean),  VI,  5o4. 
Zdbita  (Geroninio),  IV,  897. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pagn. 

Avertissement i-vii 

Lettres  à  Raynaud  et  Claude  de  Fabri,  seigneurs  de  Caïlas i-q4 

Lettres  a  Palamède  de  Fabri,  seigneur  de  Valavet 9'i-fi6i 

Appendice  : 

I  et  II.   Deux  lettres  à  Raynaud  de  Fabri 663-667 

III.  Mémoires  pour  Palamède  de  Fabri 668-689 

IV.  Liste  des  personnages  que  Valavez  devait  visiter  de  la  part  de  son 

frère  en  ses  voyages  de  1 608-1 60g 690-697 

V.  Instructions  au  sieur  de  Valavez  allant  en  Cour  (juillet  i635)...  698-699 

VI.  Tableaux  généalogiques  des  Pontevès,  seigneurs  de  Carce»,  et  de 

leurs  alliances 700-701 

Additiotis  et  corrections  aux  tomes  IV,  V  et  VI 708-734 

Table  alphabétique  des  noms  de  lieux  et  de  personnes  mentionnés  dans  les 

tomes  IV,  V  et  VI 730-846