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Full text of "L'Europe et l'Amérique comparées"

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ON .TROUVE CHEZ LE MÊME LIBRAIRE 

Le Rôdeur Français ; par M. de Rougemom. 3 voL 
in -12, 6 fig. Prixt lo fr. 5o c. 

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l'autenr , M« Drouiil de Bercy , a joint un Tableau 
général des possessions anglaises, françaises , espa- 

tnoles ^ portugaises A hollandaises, dans les Deux- 
londes , jusqu'à ce jour; suivi de Réflexions com- 
merciales et politique^, etc. 5 1 vol. in-8®, avec la Vue 
de Port'RoyaL Prix : 5 fr. , et 6 fr. franc de port. 

• 

Cet ouvrage est destiné à faire suite à celui du méoae auteur, inti- 
tulé : L'Europe et l'Amérique comparées» 






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# L'EUROPE 



L'AMÉRIQUE 

COMPARÉES; 



PAR M. DRODIN DE BERCY, 

Colon et Propriétaire à Saint-Domingue , Lieutenant-Colonel 
d'Ëlal-Major provisoire dans l'itniée française , lors de Tei- 
péditioii ïDus le général Leclerc. • - 



TOME PREMIER. 



à 




A PARIS, 

Cbbz B.OSA, Libraire, grande cour ilu Palais-Royal ; 

A LONDRES, chez Treuttel et Wuiit!!; 

Et à BRUXELLES , chez LEcniBLiEH, Libraire. 



VJ PRÉFACE. 

climats du Nouveau- Monde , j ai entrepris de réfu- 
ter les inexactitudes dont fourmillent les ouvrages 
de certains de rtiies prëdécesseurs. 

Le^ésir d'être utile *et d'offrir au lecteur le 
charme de la nouveauté , joint a l'avantage d'une 
' plus grande exactitude , m'a soutenu dans ce tra- 
vail , par la certitude qu'il suffirait d'établir d'une 
manière juste et raisonnable l'idée que l'on doit 
se former du nouvel hémisphère. 

Puissent mes faibles efforts me concilier la bien- 
veillance du public , et m'obtenir«rindul|^ence que 
je réclame de son impartialité ! ' 



« • DROUIN DE BERCY. 



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'• s. 




[L'AMÉRIQUE 



COMPAREES. 



LIVRE PREMIER. 



CHAPITRE I. 
I?w Clînuti de V Amérique lors de sa Découverte, 



ï 



tjE climat de l'Amérique , dît M. Paw, au nioraent 
de sa découverte , élait un désert stérile et immense, 
39 dont le terraîu fétide et fharécageux faisait végéter 
plus d'arbres venimeux(i)iju' il n'en croît dans les trois 
li paclies du reste' de l'univers connu. La terre n'était 
w liétisséa que de montagnes en pic, ou couverte d« 
» forets et de marécages , inondée de lézards , de 
» couleuvres y de serpens / de reptiles et d'inst;ctes 
n moustruenx par leur grandeur, et redoutables par 
» l'activité de leur poison. 



{i) L'niileiir n'a pns voulu se permettre de suhsliliier le 
4a vJ/tcafoe: à celui de vtninwtx employé' par M. Paw. 



J 



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a no ctiriAT Dg t^xitiKjqoB 

i> hefi ctieiiillss, les papillons, les miliep'reils , )ea 
» scni'uliiïus, les araignées, les gienouilles etlescia- 
}> 'panda, y l'iaient, pour la piiiparf, d'une taille g'gan. 
» tt^M'jiie dans leiir eKpùcCj rt nfultipliés au-delà de 
H l'iin«|;iiiiitimi, 

» Lp climat était contraiieà la plupart des animaux 
« (juadiupèdes, ([ni s'y sont trouvés pliis'pctils d'un 
u sisième qilu leurs analogues de Tancien conùent j 
» it ^tnit surtout si pernicieux aux hommes abrutis et 
n vîRiis dillia^utcs les partîesde leur oigauî.sme, d'une 
» fîi^'on étonnante. Dans les pai-ties méridionales et 
» dans la plupart de« îles de l'Amérique , la terre était 
)i couverte d'caux corrompues, niàlfuisantes et même 
» mortelles; «il nu moi, /e nouvel hémisphère était in- 
M Jifrieur en taut point au continent d'Eitrope. » 

N'est-il pas oxiraordinairo <\\t6 M. Paw ait lefusé da 
se revjlre à Tévidence des Faits qui u'pnt été contestes 
par porsuiiiie , <riici>re moins par les savans des divers 
niyanmvs de l'Knrope) puisque tes traditions des In- 
lUrHi, Ici KistttireS des Espagnols coulcmporntns rt 
fHMtvnrurs à U découverte du Ko u veau -Monde , les 
reUliomdvs navigateurs, Éés voya^^eiirs et des luission- 
Itatru de* ditli^ntus nations do l'Europe, s'accordeul 
loul«« ^ doDuer des dMcriptùu» pluï on mutas fliittées 
1^ U Gulluto tie rAai«nqH0, dts villes ({u'its y oiit tioi • 
v*es sur Ivuv pttss«j(«,at des progrvs qii« les indii^êues 
«vai«nt tùits dans l«<sarls ydaus l«s scieuceset d^iis la 
ùviliutKiu. M«l^ré lotu CMS léoio^naj^ , il a persisté 
Il repi-éi»-n!er ce pays comme veuAiit d'éprouver tout 

Ml Ua« ■MBii.latynii tUUVSl'i^Uâ j tL pOT SUÛe 

4* wt «atiiAnnaot j il 2 cherciié a. meitre en paral- 
lèle uM» cottlTM plus i«c«<amttii£ toctie d« dtfâwus l«s 




tous DE SA dÉCOUTEB"TE. 3 

F eaux , arec un pays qui , depuis dix-neuf siècles et plus , 
k travaille journellement à se boniSer. 

M. Pawj en nous annonçant que l'Amérique ne pré- 
nntait que des montagnes en pic, ignore qu'il n'y a de 
fjBontagnes à pic que celles d'une pelite dimension , et 
r 'qu'on chercherait en vain dans toutes les Alpes un mur 
Vie rochers qui ait zSo toises de hauteur perpendicu- 
llaîre. Que doit-on penser de ce qu'il avance sur les 
Luiontagnes de l'Amérique , qui ont 600 toises et plus 
y ftu-de&sijs de l'océan ? 

Quoique les citations que M. dom Frenetty fait des 
auteurs nombreux qui ont donné des descriptions de 
l'Amérique bien opposées à celles de M. Faw , de- 
vraient suffire pour prouver que ce pays n'était pas un 
■ désert immense, stérile, marécageux, infect et tnorbi- 
Ijl^re , je vais produire à l'appui de la dissertation de 
[■ M- dom Prenetty, 1". la lettre que Christophe Colomb, 
\ ïors de sa relâche dans un petit mouillage de la côte- 
nord de la Jamaïque , apjl^lé jusqu'à ce jour Dom. 
Çhristophers-Cove , écrivit en i5o4 au roiPerdinand ; 
o trf^uve consignée dans les registres de l'honorable 
[ conseil de la Jamaïque; z^. les relations d'autres voya- 
geurs et écrivains européens. 

\ Z.ettrc de Christophe Colomb , de la Jamaïque^ aurai 
Ferdinand. 

Jamaïque, i5o4> 

M Diego Mendez, et les papiers que j'envoie par lui, 
> feront connaître à Votre Altesse les riches mines d'or 
\ que j'ai découvertes dans la Veragua, et le projet 



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4 TlUCLIMATDELAHEHrQU» 

31 que l'avais de hiisser aïoij iiètc à la rivière Belii 
» les décrets de l'Être- Suprême et les plus grands 
>)i revers Ju monde n'y eussent mis obstacle. Malgré 
» tout , il me suffit de savoir que Votre Altesse et ses 
» successeurs en auront toute la gloire.et l'avanlagu, 
31 et que l'entière découverte et l'établissement de cette 
m île, est réservée à d«s tnoriels plus heureux que l'in- 
,> fortuné Colomb. Si Dieu daigne conduire Mendez 
s> en Espagne , je ne doute pas qu'il ne prouye à Votre 
» Altesse et à mon auguste Maîtresse, que ce ne sera 
M paa seulement une CasCiile et an Léon , mais la décou- 
3> verte tPun pays rempli de nouveaux sujets , île terres 
y> fertiles et saines ^ et qui s'étendent au-delà de tout ce 
sj que l'imagination peut se figurer f ou que l'avarice peut 
» convoiter, 

a Mais ni lui , ni mes papiers , ni le talent d'aucun 
)> mortel, ne peuvent vous dépeindre les angoisses et 
31 les cliagrins qui rongent mon corps et mon 3me , la 
» misère et les dangers d« mou fils, de mon frère et 
» de mes amis 1 

» Voilà déjà dix mois que nous sommes relégués 
» dans ce lieu ) couchant à la. belle étoile sur le pont 
y> de nos vaisseaux échoués et amarrés l'un à l'autre. 
» Ceux de mes équipages qui jouissent d'une bonne 
u santé , se sont révoltés contre moi. Ils sont comioan- 
» dés par Porras , de Séville. Mes fidèles amis sont en 



pallie malades ou monrans 


. Nous avons consommé 


les provisions que les Indiens 


nous avaient apporlées , 


ce qui est cause qu'ils nous 


: ont abandi.mié. Nous 


sommes tous sur le point de 


.mourir de faim. Tous 


nos malheurs sont augmen 


lés par tant de circons- 


tances pénibles , que nous n' 


oITrons plus que le trista 



« speclacle des plus infoiturïfe mortels que la teue ait 
I produits ; comme si le Ciel, dans sa colèra j secondant 
» la jalousie de ^Espagne j eût voula punir j comme cri- 
I » minellesj des entreprises et des découvertes aussi grandes 
I que méritoires y et qui eussent fait honneur aux siècles 
» passés ! 

» Dieu juste , et vous, Saints, qiiî habitez dans le 

I ciel, souffrez que le toi don Ferdinand et mon il- 

^B lustre maîtresse j dona Isabelle, connaissent que 

» mon zèle seul pour leur serWce et L'intérêt de leur 

• gloire m'a plongé dans cetts^terrible position , el 

• qu'il est impossible d'éprourer des afflictions pareilles 
I aux miennes 1 Je Tois et je redoute avec horreur le 

1 » moment prochain de mon heure dernière, et cehii 
. » auquel mes malheureux compagnons se sont exposés 
I pour l'amour de moi- Hélas ! la pitié et la jiistico 
> en abandonnant ce monde , se sont retirées dans la 
3) ciel. Je ne le sens que trop, c'est un crime d'avoir 
' » tant entrepris et tant fait. Comme mes souffrances 
» me rendent à charge ma propre existence , je crains 
■» bien aussi que les vaîns titres de rice-roi et d'amiral 
u ne soient uvy crime pour moi aux yeux jaloux de 
» l'Espagne. Je ne le rois que trop, l'on cherche à 
fil de mes vieux jours prêt à se rompre 5 et, 
tour de mon âge , je souffre les douleurs 
3> aiguës de la goutte. Je languis, j'expire sous son 
u poids , sous celui de mes infirmités, parmi les Sau- 
» vages chez qui je ne trouve ni remèdes, ni alimens 
» pour me soutenir, ni prâtre , ni sacrement pour le 



> couper le 



> repos ( 



.1 âme. 



> Mes gens sont en révolté ouverte. Mon frère , mon 
I GU et ceux qui me testant Jidèlessont eux-mêmes mu- 



1 



6 su CLIMj^^BB lambuiqite 

n la lies ) affamés , mnfîans. X.es Indiens nous otit^ 
» abandonné, et le gouverneur de St. Damingiia a eu- 
» TOyé ici plutiît pour savoir ai j'étais mort, que pour 
j> nous secourir ou me retirer en vie de ma cruelle po- 
» sition ; car son embarcatiou n'a parlé à tjiii que ce 
» soit ; elle n'a point délivré de lettres ni voulu en rc- 
» cevoir d'aucun de nous ; d'où je conclus que les offi- 
B ciers de Votre Altesse désirent voir teimiijer ici mes 
n voyages et mes jours. 

3> O bienheureuse mère de Dieu, qui prenez pitii 
lï des malheureux opprimés , pourquoi n'avea-vous pas 
n permis au cruel Bovndilla de me tuer lorsqu'il me 
» dépouilla , ainsi que mon frère ^ de tout ce que nous 
» avions acheté si cher , au lieu de nous envoyer 
» chargés de chaînes en Espagne, sans jugement, 
3> sans crime, sans l'apparence même d'une malver- 
» sation? Ces chaînes sont mes seuls trésors; elles 
" m'accotfipagoeroot jusques dans mon tombeau , si 
» touletbis je suis digue d'eu avoir un et d'obtenir les 
il honneurs de la sépulture 5 car je voudrais voir périr 
" avec moi le souvenir d'uno action aussi injuste, et, 
i> pour la gloire du nom espagnol , la savoir à jamais 
)> oubliée. Ne permeltea pas qu'elle ajoute au nom 
M Castillan ime nouvelle tache d'iufauiie, ni que la 
» postérité sache qu'il exista , dans cette occasion , 
» des scéUrats assez vils pour chercher k parvenir 
» auprès de Votre Majesté, aux dépens delà vie de l'iu- 
3) fortuné et misérable Colomb , non par rapport à ses 
» crimes , mais par les services que sa découverte d'un 
» nouveau Monde a rendus à l'Espagne. Comme Is 
» ciel, en m'inspirant, m^y conduisit, leciel aussi, je 
s> Tespcre, s'attendrira sur mon sort, et aura pitié de 




LBRS DE SA DKCOUVEHTB. 

> moi. Soufirez <]ue la terre et ses habitans, 



eles 



âmes justes et sensibles accordent quelijues larmes à 
t mes malheurs. 

» Et vous, bienheureux Saints àa Paradis, témoins 
» de mon innocence et de mes souffrances, ayez pitié 

1 de moi ! Quoique ce siècle -cl soit pervers et en- 
» durci, la postérité , peut - Être , ne refusera pas 
t quelques pleurs à mon sort, quand, sur-tout, 

> elle saura que Christophe Colomb , a.Tec sa propre 
D fortune, exposa, durant dix ans et «quatre voyages', 

sa TÏe et celle de son frère ; qu'il coûta peu , 
» pour ne pas dire rien, à la couronne d'Espagne ; 

> qu'il rendit des services plus grands qu'aucun 

> mortel n'ait rendus ^ soit à son souverain, soit 

> à son pays ; et malgré tout, qu'il fut condamné 

> à mourir pauvre et mis#able , sans être accusé du 

> pins léger crime. On m'a loutôté, à l'exception de 
» mes chaînes ; et celui qui donna un nouveau Monde 
) à l'Espagne, ne peut y trouver ni sAreté , ni asiU 
ï pour lui et sa malheureuse famille î La ciel pourrail- 

1 il me persécuter encore , et paraître offensé de ce que 

j'ai fait, comme si la découverte, d'art nouceaif Monde 
) dût être fatale à P ancien, el , par punition , me faire 
s périr dans ce triste séjour, 

» Et vous, Anges compatissans, qui secourez les 

> opprimés et les innocens , puissifz-vous porter vOus- 
) mêmes ce papier à mon auguste maîtresse ! Elle 

'ignore pas ce que j'ai fait ; elle fte refusera 
\ sûrement pas de croire tout ce que j'ai souffert 

1 pour son service et pour sa gloire. Elle sera assez 
I juste et assez vertueuse ,pour ne pas permettre qu'un 

> de ee& enfans, qui a donné tant de richesses j et qui 





8 DU 0I.IM4T DE L'AMéftJQUK 

» a ajuulii à tes t]umaines des royaumes et des empires 
M jusqu'alors inconnus , meure de faim ou nu vive ijue 
» de charités. Si elle existe encore , elle verra bien que 
» cette cruauté , que cette ingratitude , attireront un 
» jour le courroux du ciel ; que ies riehesses que j'ai dé- 
K couvertes serviront à pousser le genre humain à la ven- 
» geance , à la. destruction ; et que la nation Espagnole 
» supportera seule , par la suite , la punitio n que mtritent 
î) dgs gens envieux , méchans et ingrats , pour les crimes 
S) qt^ils commettent actuellement. » 

La lettre de ce grand homme, loin de décrire, coni nie 
M- Paiv , l'Amérique comme un désert immense , sté- 
rile , marécageux , infect , morbifère , fourmillant de 
crapauds, et deserpBns, de reptiles redoutables parleur 
poison , assure, au contracte , que ce ne sera passeu- 
lement une CasCille, un Léon , mais un pays rempli de 
nouveaux sujets , de terresfertiles et saines , quis' étendent 
au-delà de ce que l'imagination peut se figurer, ou que 
f avarice peut convoiter. 

M. Paw meltra-t-il en doute la franchise de ce res- 
pectable et malheureux navigateur? fera-t-il l'affront 
hi sa mémoire de soupçonnerChristophe Colomb d'avoir 
voulu tromper son souverain % Non , sans doute : une 
récusation semblable ferait plus de tort à sou auteur 
qu'à celui contre lequel on l'emploierait. 

Si M. Pavf avait eu le bonheur, comme les premiers 
marins qui découvrirent successivement l'Amérique et 
ses îles, d'aborder sur leurs plages, il les eût truuvéï^s 
cultivées pour la plupart, elles portions qui étaient 
inhabitées, assez peu altérées pour se convaincre que 
rien alors ne devait égaler leurs beautés virginales ; U 



I.OHS DE SA DËCnuVBB.TB. ^ 

I li'êûl point été surpria de Toir tju'elles aient influé 
Imr les premières relations qui en ont été faites , et 
Figu'elles y aient répandu une fraîcheur, un coloris , et 
je ne sais quelle grâce naïte , qui les distiiigii^ra 
Titoujours avantageusement) malgré leur simpticitù, dus 
lescriplions sav^^utes qu'on en afaites dans les derniers 
■ temps. Parmi les écrivains modernes, Vliîstorien de 
ll'amiral Anson , Cook j Banks , Solaniier et qneltjues 
L antres , nous ont décrit plusieurs de ces sites naturels, 
tant de l'Amérique que des îles Tinian , de Masao , de 
Juan de Fe mandez ^ et d^O- Taïti , qui ont lavi tous les 
g^s de goût , quoique ces îles eussent ^té dégradées en 
partie par les naturels et les Espagnols. 

Pour prouver à M. Paw quacepays, audîx-Iiuitième 
siècle , n'a point dégénéré de sa fraîcheur , de sa beauté 
^ ' et de sa fécondité primitives, je vais rapporter ce quo 
M. le Bossu ) capitaine des troupes de marine à la Loui- 
siane , dit de ce pays : « Le sol de la Louisiane rcs- 
)i semble, vers le bas de la colonie , à celui de l'Egypte 

»3> lorsque le Nil a débordé ; il est excellent... » 
£t page 74 - *^ ^^ yeux sont charmés de la beauté da 
V la nature : sans avoir jamais été embellie par l'art , 
m elle se présente ici comme elle est sortie des mains du 
» Créateur, avant la chute denotre premier père. Les 
» voyageurs ont les oreilles charmées par le ramage 
» des oiseaux, sur-tout de ceux qu'on appelle mocqueurs^ 
p qui se plaisent fort dans la compagnie des hommes ; 

I}] on dirait qu'ils sont formés pour les désennuyer et 
V faire oublier au voyageur ses fatigues » Dansune 
«itre partie de sa relation il s'exprime ainsi ; « La terre 
•p estextrêmemeut fertile dans toute l'Amérique : le» 
» herbes y viennent hautes et toufl'iies, et lorsqua 



i 




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L 



' nu CLIU1.T BB L'iMiaiQUR 

l'hiver ou la gelée les fl séchées , les Indiens y mettent 
M le feu, puis ils bêchent et ensemencent les terres, et 
3) trois mois après ils font la récolte, i|ni consiste en 
» blé d'Inde, niillol , fèves et autres légumes , en pis- 
aï lacbes , melons d'eau , citioiiilles qui y sont très- 
» communes et plus délicates (jue celles d'Europe; les 
» babitansles appellent giromons.î)(JVoucea« Voyage 
aux Indes occidentales,^ 

L'abbé de la Forte , au sujet de la capitainerie de 
Para, au Brésil, dit ; «Un printemps étemel règne dans 
» celle heureuse contrée. La chaleur du climat y est 
W tempérée par la fraîcheur de mille ruisbeanz à peine 
3> sortis de leur source , et par l'épaisseur des bois qui 
N en ombragent les bords. Un nombre prodigieux da 
» plantes extraordinaires et de fleurs inconnues pré- 
s> sente un spectacle toujours varié , toujours nouveau. 
» On y est éclairé avec des bois de senteur et des résines 
» odoriféranles ; on y marche sur des herbes parfumées; 
» on y foule aux pieds l'or et les pierreries. La. terre 
» produit dans chaque saison j et n'exige aucun, soin 
» pour produire. Si les peuples voulaient y seconder la 
» nature, plus délicieux que les vergers d'Eden, plus 
» fortunés que les rivages de l'Euphrate, les vastes 
» pays duMaragnon ne &eraient bientàt plus qiie d'im- 
» mcnses jardins, où régneraient à-la-fois la joie , la 
» santé , l'abondance. Toutes les productions dispersées 
» dans d'autres régions, se trouvent rassemblées dans 
■» celle-ci : une multitude de poissons dans les rivières , 
» mille animaux dlfférens sur les montagnes , un 
nombre iuflni de toutes sortes d'oiseaux dans les 
forêts , des arbres toujours chargés de fruits , des 
champs toujours couverts de moissons. Le gibier 




ions DB SA hecouvk»' 

> Tient de lui-même b'ofErir aux chasseurs ; les pierres 
I précieuses, les riches métaux -nVlteiident que des 

fm maius pour les recueillir ; en£a , parmi les habitanG 
r» même , on ne voit que des hommes bienfaits , adroits 
I » ec pleins de génie , dans les choses du moins qui leur 
f -a» sont utiles. Ils ont tous les arts qii'eïigeut les vrais 
|,3> besoins j ils ont tous les besoins qu^exige te bonheur. 
I » Ils ne les mullîpUent jamais, et ne se refusent à 
1 » aucun de ceux qu'ils éprouvent. Celui de l'amour ue 

I leur coûte pas plus à satisfaire. Les femmes n^en- 
', » serelissent pas les beautés dont la nature les pare ; 

» elles imagineraient l'outrager en rougissant Je ses 
I » dons ; la liberté y ajoute ces grâces faciles , que la 

» gêne rendrait timides et concentrées. La loi ne con- 

I trarie point leur penchant : leurs plaisirs sont vifs ^ 
X mais paisibles , et leurs remèdes aussi simples que 

> leurs alimens. Ces peuples , ^ue l'on croît si bornes , 
I u ont su prendre la voie la plus courte pour arriver au 
l » bonheur. » 

M, Huraboldt , dans son Voyage aux Rffgions eju*' 
toa:ialea du Nouveau' Continent (Siiy ans après ta con- 
quête ) , s'expnme aînn ; « Le climat et la force de la 
végétation opposent des obstacles aux progrès de I;( 
société dans la zdue tojride ; dans l 'Ancien-Monde , 
I N ce sont les peuples et les nuances de leur civilisation 
Y » qui donnent au tab1ea.u son caractère principal ; 
W'» tandis que dans le î^ouveau , l'homme et 
» duclions disparaissent, pour aiusi dire, a 
M d'une nature sauvage et gigantesque , de lafo 
» végétation , de la fraîcheur éternelle de la vie Oi'gu- 

t nique , des climats disposés par étages sur la pentu 
des Cordillières ^ et des iteuves immenses que M. àa 




ses pro- 



un eiiMXT ns l'amabique 
» Cliàteaubriant a peints avec une admirable: fiilélité. » 
M. Bonnet , dans le Tableau des Etats-Unis , im- 
i primé en 1816 , dit ; « Lorsc^u'on voit le voisinage des 
lÊt villes de l'Amérique du nord , surtout celui de Phî- 
» ladelpliie , on ne peut s'empêcher d'être frappé de 
rt l'excès des défriciiemens. Dès qu'on s'éloigne des 
» villes , et qu'on pénètre dans les bois , on y voit la 
» nature dans toute sa pureté naturelle et toute la 
» fraîtlieur de la jeunesse. Oo a souvent de la peiue à 
» s'apercevoii' quf la terre renferme des roctiers et du 
7> tuf , tant les angles qu'elle cache se trouvent arron- 
» dis par la profondeur de la terre végétale qui les 
» déguise. Kieu n'est frappant comme la beauté das 
■ » arbres et la nuance de leurs verdures. Lorsque } d'un 
» endroit élevé , l'on découvre , à uue certaine distance , 
» la continuation des forêts , on croit promener sa vue 
» sur un pr^ bien arrosé. Les feuilles des divers arbres 
» ont chacune «ne fraîcheur qui leur est particulière. 
» L'Européen qui voyage sur cette terre vierge est 
^a* » toujours dans le ravissement; il ne cesse d'avoir sous 

^H 3) les yeux la brillante perspective de la fécondité et 

^^fc_^^^ 3s de la ^/■oj/)c>//e dans ces contrées bien arrosées , avec 
^^^^^^^ 3> une prodigieuse générosité , par des fleuves , des 
^^^^^^^^^ f> rivières et des torrens, dont les eaux limpides et criS' 
^^^^^^^ » taliines seront encore pendant long- temps desréser- 
^^r 1) voirs purs et naturels des poissons les plus délicats. y> 

^B A la page 89 , le même auteur dit ; u Je pourrais 

^Hf » faire voir à mon lecteur , d'un seul coup-d'œil , dans 

^^K M dans ce pays , comme une production spontanée , 

^^B » toutes les fleurs que la nature seule , ou la nature 

^^K » aidée par l'art, fait naître depuis i>/a^oi jusqu^\ 

L' ' 



11 nas-j^eliii moiitrerftiii la place dikvigaoble de Tackei^ 
» un autre Rhône , un nouveau Rhin ; les coteaux 
» A^Auvilé elSJjiï , el Ka&a.\n Clos-Vougeoi\ les col- 
w lines cendrées de la Rivière de Gènes , et celles d^Aix 
w en Provence; les cliamps d'orangers d'^'^''^.! , de 
» Nice et de Lisbonne ; les haies de myrtes et de gre- 
» nadiers de Vltalie ; enfin les plaines dorées de la 
■a Beauceelàs la Pologne : ce dernier objet est depuis 
i) long-temps la propriété des Etals-Unis. » 

Ces deijcriptiuns , coranie on le voit, sont loin de 
&^accorder avec le tableau lugubre <^ue M. Paw nous a 
présenté de l'Amérique. J'admets avec cet écrivain qu'il 
peut y avoir de l'exagération dans quelques récits des 
historiens espagnols au sujet de l'Amérique , de l'état 
politique du Pérou avant l'arrivée de Pizarre , du 
nombre iiilini de villes spacieuses ornées d'édifices su- 
perbes et de campagnes fertiles peuplées de bestiaux , da 
cultivateurs plongés dans l'abondance j de lois admi- 
rables , et ce qui est plus rare encore, de loisrespec- 
^ tées ; mais aussi M, Paw doit être trop amide la vérité 
le pas convenir quUl était imposable aux Espa- 
■"gnols du quinzième siècle de voir des merveilles où il 
u e.fistait pas j qu'où ne peut pas supposer non 
Lt>Ius que les Français , les Anglais et d'autres peuples 
> de l'Europe, accoutumés à voir dans leurs villes des 
l'/^ifices élégans , dans leurs campagnes des plaines 
'cultivées avec soin et couvertes de bcstiauz<j se soient 
tous entendus pour fatre l'éloge d'un pays qui n'eût 
odert que des déserts et des marécages remplis de rep- 
tiles et d'insectes. 

tM. Paw , et Ions ceux qui ont lu l'bistoire, savent 
Ite les Espagnols^ à celle époque, comme depuisleurs 



l4 BU CLIKAT SB L^M^RtQUE 

successeurs , étaient trop jaloux des Français et cles 
Anglais, et des autres peuples dn continent d'Europe, 
pour cbercber à exciter leur cupidité par des relations 
aussi attrayantes que fansses et déplacées. Tout le 
mo^de sait que malgré les cruautés que les Espagnols 
txercérent en Amérique quelques années après sa dé- 
couverte , cruautés qu'ils ont perpétuées jusqu'à nos 
jours , pour empêcher les Européens de s'f établir , ils 
n'ont cependant jamais pu réussir à se conserver la 
possession paisible et eiilièie de ce vaste hémisphère. 

Or, je le demande maintenant à tout homme im- 
partial , si le Nouveau-Monde n'eût été ( comme le dit 
M.PaWjYol. I j pag. 2 ) qu'une terre hérissée de mon- 
tagnesen pie , couverte de forêts et de marécages ^ offrant 
Paspect d'un désert immense , où les premiers aventuriers 
gui y firent des établissemens , eurent tous à essuyer les 
horreurs de la famine ou les derniers maux de la disette ; 
est-il probable qu» les Espagnols eussent rais autant 
de résolution à s'y maintenir eiclusivement , et les 
autres peuples de l'Europe autant d'acharnement à 
s'y établir? 

Non , sans doute , parce qu'on n'abandonne pas de 
sadg-froid et avec persévérance, pendant plus d'un 
siècle , un pays parfaitement cultivé , couvert de palais 
somptueux , de maisons de plaisance dans des sites 
tlélicisuï , rempli de gros et menu bétail , enfin l'abon- 
dance et les plaisirs des capitales , pour n'aller traverser 
que des déserts de sables brûlaus sous les tropiques ; 
ii« gravir que des montagnes stériles j ne s'établir que 
dans la fange des marais; ne se procurer pour tout 
plaisir que la certitude de mourir de faim , sans trou- 
er un seul être à figure humaine de qui l'on puisse 




DE SA. Dl^COlJVKKTE. l5 

^Wpéi'er les derniers secours, que les Sauvages eux-mêmes 
ne refusent pas à l'humanité expii ante. bailleurs , de 
semblables expéditions n'auraient pn offrir aucun but 
d'uliliié , et ne pourraient point se comparer aux croi- 
sades , puisque celles-ci, quoique djclèes par un fana- 
tisme outré, avaient augmenté les lumières et les 
moyens industriels, parla découverte de plantes utiles , 
achetées, à la vérité ,.au prix d'un milliim d'âmes ; 
tandis que l'acquisition de déserts immenses , maréca- 
geux « remphs de serpens etd'arbies vénéneui , ne 
laissait d'autre perspective que la mort , sans aucune 
utilité pour les sciences , nî pour la religion. 

M. Favf, qui regarde comme exagérées toutes les 
relations en faveur de l'Amérique, aurait dû , je crois , 
sans craindre d'être taxé de crëduhté ,. regarder aussi 
comme une exagération ou une ruse , les soufîrances 
prétendues et inouïes des premiers aventuriers , comme 
ne tendant qu'à ôtef aux Européens l'envie de leur 
disputer la jouissance de la découverte importante qu'ils 
venaient de. faire , et à jeter un nouveau lustre sur 
leur persévérance à. bravev lemiaUx qui les environ- 
naient. Si l'Amérique n'eût été qu'un dései't umnense, 
inièct et morbifère, eût-elle contenu , abstraiCtion laite 
des animaux amphibies, autant d'étreâ vivaus , de 
volailles, de gibier , d'airimaux domestiques et sau- 
vages, et produit cet(e variété étonnante ds' fruits qui , 
tout sauvageons qu'on, les cueille , sont cependant plus 
sucrés , plus agréables que les tuits Je TEurope ; u'eût- 
ell« pas épargné aux Espagnols l'opprobie dont ils se 
■ont couverts , en assassinant tant de niillioiis d'indi- 
sibles , conHaixs, d'un ab»rd simple, et 
;iialice et de râucune ? 



I 

i 

4 




l6 DO CLIHAT D« l'aMÉAIQUÉ 

Qnelle gloire tout autre que M. Paw trouvera-t-il à 
un peuple armé de cuirasses , de canons , d'armes 
jneui'trières , de chevaux aguerris, de chiens de chasse, 
reli-aiiché derrière des redoutes imposantes, ou caché 
dans des citadelles flottantes , d'avoir vaiucu ces pai- 
sibles habit au s de rAméiique, pour qui cetatlirail était 
un spectacle nouveau ; qui n'avait aucune idée de la 
poudre à canon et de ses eOets , et qui étaient loin d« 
supposer que des gens auxquels ils offiaieiit sans dé- 
fiance leurs villes , leurt> vivres, fussent des monstres à 
figure humaine , qui devaient violer leurs féinmes j 
leurs filles, piller leurs biens, leur mettre sans aucune 
provocation le poignard sous la gorge , les faire brûler, 
dévorer par leurs dogues , ou les ensevelir vivans soua 



, poui 



eue procurer 



del'û 



Quand on pense que ces Amencains venaient sans 
armes sur le rivage, qu'i's apportaient aux Espagnols 
avec confianceet gaieté toutes les prbduclions de leur sol ; 
qu'ils prenaient ces nouveaux venus sur leurs épaules 
pour les aider à descendre à terre ; que les matelots qui 
s'enfonçaient dans l'intérieur du pays étaient fêtés ■ que 
lie tous, "ûtés ils leur apportaient des vivres; qu'ils se dis- 
iiuiaient à qui leur donnerait asile; qu'ils remplis- 
saient du colon le pins fin les lits suspendus dans 
lesquels ils couchaient , n'est^n pas en droit de se de- 
mander si c'étaient des peuples civilisés qui étaient 
descendus chez des sauvages , bu des sauvages chea 
des peuples civilisés, puisque ceux-ci avaient les vertus 
qui caractérisent l'homme , et les autres cette firocité" 
de l'anthropophage ? 

Quoique les preuves nombreuses attestées, par dei 
écrivains et des voyageurs de tous les Ëtats de l'Europe, 



LORS DE SA nÉCOOVERTE. if 

ta^ayant aucun intérêt particiiîiei' , lit aucune cânsidé- 
raliop à garder envers l'Amérii] ne, devraient sufiiio pour 
proiivertitie leNouveaii-Monde , lors de sa découverte, 
n'élait pas un désert immense , infect et mortel, comme 
le prétend SI. Paw ; cependant , pour êlre à même 
d^examiner lequel du continent d'Europe ou de celui 
de l'Amérique a été le pins i'avorisé 3u Créateur au sor- 
tir des mains de la Natiive , je vais, pour abonder dans 
le sens de M. Paw~ le considérer un moment comme 
tel, et sortajit d'éprouver un cataclysme semblable à 
celui ^Ogygès au da Deucalion scythe, qu'on peut 
placer dans l'ordre chronologique à 4;<"3<^ ^"^ avant 
notre ère; cataclysme peut-être plus considérable que 
celui de la Bible , arrivé le 17 février, 2048 ans avant 
J. C. ; (|ue les Hébreux, et, depuis, les Cliré tiens, ont 
fait passer pour un déluge universel ; qui est Traisem- 
blaUement le même que celui qui inonda la Chine sous 
Yaus^ septième empereu[*de ce pays, né aBSy ans avant 
J. C. ; cataclysme, malgré tout, plus cûiiï,idérable que 
.celui d'Ogygès, aniïésous Fhoronce , fils à'Inachus ^ 
i'B'AO ans avant le déluge du Deucaliou grec , qni eut 
lieu en Thessulie 700 ans après celui de la Bible ; que 
l'inondation delà C/iersonèsc-Cîmlir/ijiie, aiiivée 34° ans 
, avant notre ère vulgaire , laquelle a noyé et enterré les 
ffoiêts de la Frise, et iurmé tous ces marais depuis 
'^cAe//iAi^jusqu'àBeutlieim; que l'énorme volume d'eau 
,. (|ni tomba eu Syrie en 1040 , en loijS j que celui de la 
\i Sibérie , dans la même aniiée^ que l'inondation qui eut 
«lieudaus laFiise en 1164, 1 165, izi8, et qui en 1446 
Usubmergea plus de 100,1100 âmes , 3oo villages en 
toFrise et eu Zélaude, où Ton voit encore aujourd'hui, 
[•4^08 l'endroit où les Vaisseaux jtassent, les restes des 



f 



ib DU CLIVAT BS 

tours et des clochers de plus 



'S paroisses; que celle 
dans le même pays ; que l'abas d'eau de 1 60^ , 
qui détruisit en Angleterre tant d'hommes et tant d'a- 
Dimauxj que l'inondation de l'Asie dont parle Eus- 
tathe^ eniïn (jiie le déluge de nos jours dans le Bengale, 
qui a inondé une immense suiEâce de lerie et fait péiir 
plus de 40)00O habilaiis. 

J'observerai cependant que M. Smith Barton, natu- 
raliste très-ingénieux, dit avec beaucoup de justesse : 
a Je ne puis considérer que comme puérile , et nnlle- 
ïJ ment prouvée par t'évidence naturelle , la supposition 
» qu'une grande partie de l'Amérique est sortie du sein 
3> des eaux plus tard que les autres continens. » 

Le savant M. Humboldtest du même avis. {Tableaux 
de /a Nature , -pag. 12,8 y 129, i3o,etc,) 

L'enchaînement et l'identité des couches secondaires 
près de Caraccas , dans la Thuringe et la basse Egypte , 
prouvent , d'après le développement que M. Humboldt 
en a donné dans son Tableau géologique de l'Amérique 
Tnéridîoaale. q"^ ''*'"^ grande opération de la nature 
6'esl faite âJa^nème époque sur toute la terre. 

Si M, jBp*> ■*" lit;» de douncr un libre cours à son 
esprit 1*'''®°" contre un pays qu'il n'a jamais par- 
courui'*' *1"''^ "^ connaît vraisemblablemttnt que sur 
des diwils imparfaits , eût considéré l'état où se trouve 
aujourd'hui la surface du globe; s'il eût examiné la dis- 
position des matières dont est composée la croûte exté- 
rieure de la terre ; s'il eûj réfléchi aux changeniens qui 
arrivent de temps à autre dans la forme des mers et des 
continens , et à ceux dont l'histoire a conservé le son- 
Tenir , M. Paw eût été convaincu que l'Europe n'a pas 
toujours été un pays aussi desséché qu'il l'est da nos 




ibi^BiBua 



t.OKS DE Si. D^COUTBRTE. 11} 

jours ; (jne l'Amérique , avant sa catastrophe , pouvait 
avoir été aussi florissaule que jadis l'Egypte et l'Afri- 
que ; bref) que le globe terraqiié n'a pas toujours él& 
tel que nous le voyons aujourd'hui, que la mer a oc- 
ciipé autrefois presque tout l'espace qui forme les conti- 
nens actuelsj taudis que les anciens ont disparu sous 
les eaui , en totalité ou en partie, tels que la Tapro- 
bane, voisine de la zone lorride ; V Atlantide^ que l'oa 
suppose avoir joint les Açores avec Virlande et avec la 
continent ô:* Amérique; cette partie du GBënland que les 
Danois possédaieut, et qui, dans le onzième siècle, 
étaiHiabitée par des peuples policés et chrétiens , ayant 
Aeh ^véques , des églises , des villes considérables , un 
grand commerce y et oij ils ont rétabli , vers le milieu 
du dix-septième siècle , leurs anciennes relations ; ces 
terrains immenses qiii ne faisaient peut-être qu'un tout 
de l'Afrique et de l'Asie, fermant aujourd'hui les îles 
innombrables des Maldives et des Langnedives-^ les îles 
JUoIaçues , les Philippines^ les Mariannes, Vespace si- 
tué sous le même méridien , depuis le Kanschatha jus- 
■ qu'à la Nouvelle- Bretagne y formant une suite de plus du 
2XOO lieues de longueur , du nord au sud , continuelle- 
ment mêlée de terre et de mer, qui ressemble à un pays 
inondé dont on ne voit phis que les éminences ; enfin 
les (les de P Archipel de l'Amérique j et presque toutes 
s qui sont voîsmes des continens'f qui annoncent 
qu'elles en faisaient partie , puisqu'on ne trouve des 
îles considérables et voisines l'une de l'autre qu'auprès 
' des continens , et qu'on en l'encoutre très'peu dans le 
'milieu des grandes mers. 

En effet , à l'inspection des cartes géographiques , et 
dVprès les rapports des navigateurs , on voit que la mer 



ao nu CLIMAT DE i.'améiiiijhï 

PaciSfjue ne contient, ijue quelques îles éparses , et (|(ie 
dans le vaste océan Atlantique on ne rencontre au 
large que les petites îles de Sainte-Hélène et de l'As- 



I 



Si , d'après les, différens deslins que notre planéle a 
éprouvés , on peut en inférei' que les philosophes égyp- 
tiens avaient raison de dire à Solon qu'ils regardaient 
les déluges cumme des événemens périodiques, et les 
siècles d'ignorance et la ruine des arts comme les suites 
nécessaires des déluges , M. Paw alors n'anrait pas dil 
s'étonner de' trouver les Américains en arrière des Fjm- 
péens ponr les sciences et les arts , puisque leur pays , 
Giiivanl lui , avait éprouvé ce fléau bien des siècles 
après l'Europe. Quoi qu'il en soit, cela ne prouve pas 
non plus , comme l'a avancé M. Paw, que l'Amt'- 
rique , lors de sa découverte, fût un désert pestilentiel^ 
que les américains fussent Ses sauvages si complètement 
ignorans d''une constitution si délabrée et si dégradée , 
qu'elle pftt autoriser les universités , les théologiens et les 
philosophes du quinzième siècle à les désigner orgueil- 
leusement du fond de leurs cabinets comme des orangs- 
outangs, et 4 leur refuser une âme immortelle comme 
►^; celle de leurs contemporains d'£urope. \Jn préteite 

^ft SQjoblal^le avilit ceux qui s'en sont servis pour escuser 

^^L le massacre qu'on a fait de ces malheureux. 

^^L- Cependant , quoique la catastrophe terrible que 

^^m l'Amérique a éprouvée plus tard que celles qui ontdé- 

^Hr aolé l'Europe, l'Afrique et l'Asie, ne lui ait permis 

^^H de sortir de dessous les eaux que très-récemment , com- 

^^H paralivemeut avec les trois autres portions du globe , je 

^^K vais la prendre dans cet état et la comparer avec l'Eu- 

^^H . rope avant l'ijil:roductioii des arts et des sciences j un- 



LORS DE SA DÉCOTJVEaTE. al 

suite j'examinei'ai ses productions et ses ressources , afin 
de montrer à M. Paw combien il a tort de chercher à 
déprécier un pays préférable au sien sous tous les 
rapports. 

Quant à l'ancienneté, il n'esl peut-être pafi aussi fa- 
cile que M. Paw le suppose , de déciiler Wquel des deux 
contiuens y a le plus de droit ; car , comme l'a remar- 
qné avec raisoa le P. Kirker, le cnlle religieux du 
Nouveau - Monde se rapproche beaucoup , dans Ses 
formes , àti culte égyptien et phénicien-, on y trouve 
aussides fîctionsas.sez semblables à celles que les Criées - 
ont etçpriintées de la Phénicie et de l'Egypte : de plus , 
lorsque les Espagnols firent la conquête du Mexique , 
ils Iroiivèrent établis , au-delà du parallèle de 20 degrés , 
les Chichimèqaes elles O/omi^ei , deux peuples nomades 
dont les bordes nombreuses occupaient, comme les 
Arabes y de vastes plaines. L'agriculture et la civilisa- 
tion étaient concentrées dans les plateaux qui se pro- 
longent au sud de la rivière de San-Iago , sur-tout 
entre la gronrfe -iiatlée de Tenochtillau (Mexico); les 
■vastes plaines de Zalaya et de Salamauca , unies comme 
la surface des eaux qui semblent avoir couvert le sol 
pendant un long espace de siècles (ces plateaux sout 
élevés de 1700 métrés au-dessus du niveau de la mer, et 
bordés de monlagues visibles à de grandes distances ) ; 
et la province d'Oaxaca , d'oi'i la chaîne centrale de la 
cordilliëre d'Âuahuac se prolonge jusqu'à la ville de 
Durango. 

D'après les rapports d'Acosta y confirmés par plu- 
sieurs historiens , il paraît que les peuples que Cortez 
trouva au Mexique n'étaient pas indigènes , ou du 
moins les primit^rti quil|easseut habité- Ou y recouuut 



DU CLIMAT 1 



IQUE 



sept nations qui y avaient dominé en se chassant suc- 
cessivement. On liis a comprises sous le nom général 
de Navatlackes. La première de ces nations était celle 
des Siichimiches , qui chassèrent les Chichimèques et les 
forcèrent de se retirer dans la partie qu'on appelle JVob- 
veau ■ Me3:iqu& , 

Les tableaux hiéroglyphiques des Aztèques nous ont 
transmis la mémoire des époques principales qu'offre la 
grande migration des peuples américains. Cette migra- 
tion a quelque analogie avec celle qui , au cinquième 
siècle, plongea l'Europe dans un état de barbarie, 
dont elle ressent encore les effets funestes dans plu- 
sieurs de ses institutions sociales. Les peuples qui tra- 
versèrent le Mexique y laissèrent, au contraire, des 
traces de culture et de civilisation. Les Tollèqkes en 
£4^, les CAichimèques en 1170, les Nahuatèques en 



I les j4lcokiies et I 



i Aztèqut 



.?«, 



après 

avoir quitté la côte nord-ouest de l'Amérique, leur 
pays natal , après avoir traversé les savanes de Naha- 
joa et du Moqiii pour parvenir au rio Gila , franchirent 
cette rivière, inondèrent le pays d'Anahuac de leurs 
phalanges , et vinrent se fixer au Mexique , où4es Toi- 
tiques apprirent aux Mexicains à cultiver le maïs et le 
coton, élevèrent de nouvelles villes dans leur pays, 
fondèrent les royaumes de Hueketlapan , de Tollan et 
iHAzlani construisirent des routes considérables, et 
sur-tout ces grandes pyramides que l'on admire encore 
aujourd'hui , dont la base a jusqu'à 438 mètres de lon- 
gueur,' et dont les faces sont très- exactement orientées. 
Ces peuples connaissaient l'usage des peintures hiéro- 
glyphiques ; ils savaient fondre des métaux et tailler 
les pierres les plus dures. Us avaient une année solaire 



1.0115 OR SI. DEC 



pins parfaite que celle des Grecs , des Romains et des 

Egypti. 



piJlsqu 



ils intercalaient à la fin de leur 



grand cycle io4 ans, avec plus d'exactitude qu'eux. 
La forme de leur gouvernement indiquait qu'ils des- 
cendaient d'un peuple qui lui-même avait éprouvé de 
grandes vicissitudes dans son état social. 

Les Aztèques , originaires d'un pays situé au nord du 
rio Gila , avaient poussé leur migration vers le sud, 
restant toujours sur le dos de la çordillïère j et préférant 
les régions froides aux chaleurs excessives de la côte. 
La partie d'Auahuac qui composait le royaume de 
• Motéziuna II n'égalait pas en surface la huitième par- 
lie de la Nouvelle-Espagne, Les rois è^ Aîcohuacan , do 
I Tlacopan et de Michuacan élaient des princes indépen- 
dans. Les grandes villes des Aztèques ; les terrains les 
•mieux cultivés se trouvaient en grande partie dans les 
environs de la capitale du Mexique, sur-tout dans la 
belle vallée d* Tenochtitlan. 

Il paraît qu'en Afrique , de même que dans le nou- 
veau continent, ce fut sur les montagnes ou dansleiirs 
environs qu'habitèrent les premiers peuples civilisés. 
Acasta donne le détail delà généalogie des derniers em- 
perenrsj il la commence à Acamapîztli. Purchas met 
avant celui-ci Inuck ^ l'an i324 ^^ notre ère, et Aca- 
mapixtliVan iSyi ou iS^a , comme Acosta. 

Dehorne rappelle dans ses Tables américaines , pu- 
bliées par Purchas, une époque aniérieure de 800 ans 
à Cortez , c'est-à-dire l'an 700 de notre ère , et il y 
trouve les Chichimèques-^ mais la plus ancienne époquo 
que l'on connaisse est celle des ToUèques, à qui l'on 
attribue les arts et les sciences qui passèrent ensuite 
chez les Mexicains. 



24 DUCÎiIMATDE I."*A M Ê H I Q U E 

Quoi qu'il en soit^ tous les historiens s^accordent à 
fixer à Pan i3ao la fondation de Mexico , qui devint la 
capitale de l'empire du Mexique. Cet empire avait 
5qo lieues d'orient en occident ^ et 200 lieues de lar- 
geur. 

Buturini assure que les Mexicains marquaient les 
comètes dans leurs hiéroglyphes^ ainsi que les éclipses ^ 
et qu'ils avaient noté celle qui arriva à la nior^de J. C» 

L'abbé Cîavigero ^ dans son Histoire du Mexique , 
compte l'an 7 Tokhtli^ qui correspond à l'an 34 de J. C. 

Avant l'arrivée des Européens y les Mexicains et les 
Péruviens étaient parvenus y^.en exprimant le suc de la 
tige de maïs^ à en faire un sucre agréable , et à con- 
vertir en miel celui d'un arbuste nommé maquey. Cor» 
tcz « en décrivant toutes les denrées qu'on vendait au 
marché de TIatelotco ^ lors de son entrée à Tenochtil-* 
lan y dit : ce On vend du miel d'abeille et de la cire , du 
9) miel de tiges de maïs ^ et celle d'un arbuste nommé 
» maquey^ 3> 

Les Mexicains mangeaient l'épi du maïs , cuit dans 
l'eau ou rôti , ou bien ils en écrasaient le grain pour 
en faire un pain nourrissant; ils employaient la farine, 
comme le gruau ^ à faire de la bouillie. Le grain , mis 
en fusion ^ leur fournissait ces boissons que Ton désigne 
par le mot chicha ^ et qui ressemblent ^ les unes à ta 
bière , les autres au cidre. Sous le gouvernement des 
Incas , il n'était pas permis au Pérou de fabriquer des 
liqueurs enivrantes 9 sur -tout celle que l'on appelle 
minapu et sora. h? agave ^ la, vigne des Mexicains ^ leur 
fournissait la boisson favorite ^ appelée le pulque de 
maquey^ 

Il existe peu de peuples qui cultivent de certaines 



i plantes^ simplemeul dans le but J'en faire des boi 

■ L'ancien continent ne nous oû've des planti^ous de 
, ■vignes (^ii'à l'ouest de Vjndus ; dans les beaux temps 'le 
I îa Grèce, cette culture était même restreinte aux jiajs 
I situés entre VOxus et VEuphrate^ k VAsie mineu/e et à 
FTEurope occidenlale. 

Lenoi^au continent, de l'aveu même de M. Hiim- 

("toUlt, nons présente Vexempie des Mexicains , qui ne 

1^ Te. tiraient pas seiilemeiit des boissons de la, substance 

amylacée et siicr^e du mais , du manioc ^ des bananes , 

ou de la pulpe de quelques espèces Je mimosa , mais qui 

cultivaient tout exprès le pite ou tnaqiiey, planle de la 

■ iàniilie des ananas , pour en convertir le suc en (ine 
liqueur spiritueijse. Cette partie del'agriGuItureaztèque 

Lotb'e un trait d'autant plus curieux, qu'où ne trouve 
Vj'ien d'analogue cbes un ^rand nombre de nations 
t beaucoup plus avancées dans la civilisalion que les an* 
^iens liabitans d'Anabuac. 

Lorsque les Espagnols eurent envalil le Mexique, les 

i&ztèques aimèrent mieux souffrir les vexations cruelles 

l«urB »aiiiquenra , plutôt que de quiller le sol que 

rs pères avaient cultivé de leurs maius. Mais à raei 

eque les Espagnols poussaient leurs conquêtes vers 

Ljes provinces septentrionales, la nouvelle J?«C(i^e , la 

k-^fnon] et le Nouveau-Meiii|UB, les indigène4 qui 

l,^taient des peuples nomades , cédaient aux conque- ' 

Prans les vastes savanes qui servaient de pâturages aux 

^Imltles. Ils se réfugièrent au-deU du Zila , vers le ho 

Itaguanas et vers les montagnes de las GriiUas, Cette 

' infortunée des Aztèques, qui avait échappé au 

bCaiiiage , paraissait destinée à s'éteindre dans une op- 



é 



pression de plusieurs siècles. On a de la peine à «e per- * 
suader ^e près de deux millions et demi d'aborigènes 
aient pu surviïre à ces longues calamités. Les tribus 
indiennes qui occupaient jadis le territoire des Etats- 
Unis au Canada , ont suivi la même politique que 
celles de la Nouvelle-Biscaye 5 elles ont préféré se reti- 
rer d'abord derrière les Alleganys , puis derrière l'Ohio , 
et enfin derrière le Missouri y pour ne pas être forcées de 
vivre parmi les Européens. C'est pour cette raison 
qu'on ne trouve la race indigène à teint cuivré ni dans 
les provinces internes de la Nouvelle-Espagne, ni dans 
la partie cultivée des Etats-Unis. 

L'édifice appelé la Casa grande , les vestiges du ca- 
nal artificiel du rio Giîa , les débris de vases qu'on voit 
par monceaux dans la plaine que cette rivière arrose , 
les villes et villages du Mo qui ^ les maisons construites 
en pierres cimentées avec de la chaux , les édifices /'^ra- 
miffaa^ ( Teocallis ) du Mexique, ceux que Bernai 
Diai, Hermandez de Cordova , et Jaan de Grizaha , 
trouvèrent dans la province d'Aca/an , qu'ils compa- 
rèrent aux mosquées des Maures ; les champs enclos de 
haies j un peuple vêtu, policé; la grande quantité de 
ruines, sur-tout de monumens sépulcraux ( Guacas ) 
qu'on découvre encore aujourd'hui à l'est de !a petite 
chatift centrale des montagnes , démontrent une civili- 
' salion avancée des habilans de cette péninsule. 

Dans les vastes espaces situés entre le Cassiquiare 
et VAtabapo, dans l'Amérique méridionale, qui ne 
sont habités aujourd'hui que par des singes réunis en 
société, et par des tapirs, M. Hurriboldt a rencoutrè 
sur les bords de l'Orénoquo j prés du Caicara , des 



LOBS DE SA né e outehte. 2j 

figures symboliques colossales , représentant des cro- 
codiles j des tigres, des ustensiles de ménaga , les ima- 
ges du soleil et de la lune ; ces ligures , contre lesquelles 
les puériles assertions de M. Paw doivent se laire^ an- 
noncent que jadis cette solitude a été le séjour d'un 
peuple parvenu à un certain degré de civilisation : elles 
attestent les vicissitudes qu'éprouve le sort des peuples, 
■de mÊine que la forme des langues qui appartiennent aux 
■inonutnens les plus durables de l'iiisloiie des hommes. 
Les vases Je granit , ornés d'élégantes arabesques, 
ainsi que ces masques de ferre semblables h cens des 
anciens Romains , qu'on a découverts sur la côte do 
Mosquilo , chez des Indiens tout'à'fait sauvages , sont 
aussi des débris d'une civilisation éteinte. M. Paw qui 
doute de tout , hormis de son génie , serait sans doute 
surpris d'apprendre que les antiquaires s'étonnent de 
la ressemblance qui existe entre ces bas-rehefs à la 
grecque , et ceux qui ornent le palais mexicain de 
Mitla , près d'Oasaca , dans la Nouvelle-Espagne. 

M. Paw saura encore, que dans la caverne à^Ala- 
Tiiipe , qui depuis plus de cent ans sert de tombeau à là 
peuplade belliqueuse ^es Atures , qui pour éviter la 
i'ureur des Caraïbes anthropophages, s'étaient réfugiés 
dans ce lieu sohtaire , on trouve auprès des corbeilles 
appelées mapires , où reposent les corps , des urnes de 
trois et cinq pieds de haut , d'une argile à moitié cuite. 
Elles sont d'une forme ovale et d'ime couleur verdâtre ; 
les anses représentent des crocodiles , des serpens ; le 
bord d'en haut est décoré de méandres et de labyrinthes 
enlièrement semblables à ceux qui couvrent les murs 
«lu palais mexicain près de Mitla. 

Dans les savanes du Canada , à 900 lieues à l'ouest 



J 



I 



28 DUCLIMAXDE L'AHÈftlQUB 

de Montréal, M. Vérandrier , expédié en 1746 par 
le cIiBTalier de fieauharnai& , gouvemeiir-géiitiial d» 
Canada , a trouvé , dans une expédîtiou aux côtes du 
grand Océan , des masses prodigieuses de piorre , élevées 
par la main des hommes. SurJ'une d'elles on lit une 
inscription tarlare. Il est à regretter , comme le dit 
M. Hiiniboldl , t[u'on n'ait pas examiné un monument 
aussi intéressant. 

Plusieurs Jésuiles de Québec ont assuré à M. Kalni 
qu'ils avaient tenu dans leurs maius V inscription phé- 
nicienne gradée sur- une petite tablette fixée dans un 
pilier sculplé , lionvé sur les bords de la rivière de 
Tanton , dofit Court de Gebelin a donné la gravure et 
l'explication (^ JMondc primit. , t. y, pag- 5^, 5q ). Si à 
ces iaits l'on joint les longues traces de sillons de cliar- 
rne , que M. Vérandrier et d'autres voyageurs avant 
lui ) ont découverts dans les savanes du Canada 
occidental , durant des journées entières , on ne 
pourra pas a'empâcber de penser que très -probable- 
ment des peuples civilisés de l'Asie ou de l'Amérique 
ont jadis parcouru celte plaine. 

M. de la Condamine dit qu'il n'a pas trouvé de ves- 
tiges de coquillages , ni aucun indice de la présence 
de la mer sur lés Cordillières. 

Bertrand rapporte, dans son Histoire naturelle et 
politique de la Pensylvanie -j que montrant à un indi- 
gène américain des fossiles et des productions marines 
qu'il avait trouvées dans les monts les moins élevés, 
celui-ci lui répondit que la Parole ancienne , c'est-à- 
dire la tradition , leur avait appris que la mer les avait 
tous environnés. J'observerai à M. Paw que cela ne 
signifie pas qu'elle les a submergés. 



I.OI.S DE SA DEConTEKTK. 29 

Les coquillages d'Amérique ^ ou leurs empreintes > 

[, qu'oti a trouvés sur les montagnes d^£)urope j ceux 

t qui y sont pétrifiés et même souvent par couches paral- 

i ^les , indiquent que la mer ne les a déposés qu'avec leu- 

. leur; le rapport frappant qui existe entre la religion des 

'■premiers Mexicains et celte des anciens Egyptiens; 

entre la sculpture de ces deux peuples et celle des Grecs; 

rétablissement des postes et des courriers de distance en 

1 idistance , qui a servi de modèle h TEiirope ^ qui ne se 

■ doutait pas d'une pareille utilité avant la découveite 

du Nouveau -Monde ; enfin, l'énorme élévation des 

montagnes , telles qu'on n'en voit en aucun endroit du 

, globe , font naturellement conclure que l'Amérique est 

'le terrain le plus ancien du globe, quoiqu'il puisse 

' avoir été en grande partie sous l'eau , peut-être lorsque 

I la mer rendit , dans des temps postérieurs , quelque 

étendue de terrain à la Chine , à l'Egypte et à l'Italie. 

Si l'on en excepte les Grecs et les llomaius , qui 

[ eux-mêmes étaient arrivés à un degré de civilisation et 

L de culture moins parfaites que lesEgyptiens , lesBracli- 

' jnanes ou Indiens proprement dits, et les Chinois, le 

reste des liabktans de ^Afrique , de VAsie , de l' Europe 

(dont ceux du nord , il y a à peine 600 ans , étaient, 

à la rigueur, de vrais barbares} , n'offre que trop de mo- 

' tifs d'humiliation , et qui mettrait peut-être l'avantage 

du ciïté des Américains ^ si ou les comparait rigoureu- 

t'Sement avec les anciens habltans de ces conlinens. 

Sîj comme M. Paw en convient , le défaut de suhsis- 

t tance retient l'homme dans la vie sauvage , et si une 

t nation qui possède un terrain abondant en fruits, a 

^û s'humaniser plutôt que ces hordes situées sous un 

I âpre et sur une terre frappés de stérilité , il n'est 



4 



do COUPA&AISOIT DE 1. E011OPE 

Jonc pas surprenant alors , que les Américains, qui pos- 
sèdent le long lie leurs rivières le bananier^ le palmiste 
et le cocotier^ aient été réunis et civilisés pkitât que les 
Labitans de la Souahe et de la fVestpkalie , qui brou- 
taient des glands il y a quelques années. 



CHAPITRE II. • 

Camparaison de l'Europe et de l'Amérique; 
leur étendue. 



L'Europe, dans saplus grande longueur, a looolieues, 
à partir du cap St-Vincenl dans le sud-ouest du l'or- 
tiigal, jusqu'à l'embouchure de la rivière Oby dans le 
nord de la Ilussie , au pays des Samoyèdes ; et 833 lieues 
un tiers dans sa plus grande largeur, depuis le cap 
Nord en Norwège, jusqu'au cap Caya , ou Métapar , 
dauslaMorée, qui est le promontoire le plus sud de 
l'Europe. 

L'Amérique a 3ooo lieues de long , à partir du pays 
situé au-delà du lac des Abissiniboïls jusqu'au cap 
Horn-^ et ia8o lieues dans sa plus grande largeur con- 
nue. La partie septentrionale du Nouveau-Monde 
comprend, du nord au sud, ^3 degrés de latitude , et 
s'étend jusqu'au 86'. Elle paraît plus étendue que la 
partie méridionale , mais celle-ci est inilnimerit plus 
riche en mines d'or et d'argent. Dans l'Aiïiéiique mé- 
ridionale , la plu^ grande largeur est depuis le cap 
Blanc , à l'oueSt , jusqu'à celui de St. -Rock , à l'est ; 
ce qui équivaut à 48 degrés de aS lieues au degré , ou 
ia6o lieues 5 mais dans la partie seplentrionale on peut 
compter la largeur du promontoire à! Alaska j au cap 



ET DE l-'AMinIQUE. 3l 

St-Cliarles > la pointe la plus orientale du Labrador , 
ou même du Groenland , ce qui l'augmente de près 
d'un tiers. 

Quel vaste hiSmisphère que celui qui s'étend du nord 
depuis le 56'. degré d« latitude méridionale jusqu'au 
y9». de latitude septentrionale , sans compter les terres 
inconniies I L'Amérique fait face , du cûté de l'est , à 
l'Europe et à l'Afriiiue ; et du cûté de l'ouest , à l'Asie. 
Le centre de l'ancien continent esta l6 ou l8 degrés 
de latitude nord , et le centre du nouveau continent est 
à 16 ou 18 degrés de latitude sudj en sorte qu'ils sem- 
blent faits pour se contrebalancer, La nature , pour 
K^oustraire l'Amérique à la cupidité de ces trois conti- 
, l'a divisée de l'Europe et de l'Afrique par un 
Kéan de 1000 lieues, appelé l'Atlantique; et l'a séparée 
Ble l'Asie par une mer de 3333 lieues d'étendue, nom- 
Kïnée Pacifique , ou mer du Sud, qui va en se rétrécis- 
I saut vers le nord de ces deux continens. 

L'Amérique a deux étés , un double hiver , et jouît 
)^e toutes les variétés de climat que la nature procure, 
e on le voit , l'Europe ne iouit pas des mentes 
I avantages , et le Kouveau-Monde est un peu plus 
rgrand que l'Europe. 

CHAPtTRE III. 

Montagnes d'Europe et d'Amérique. 



Quoique l'Amérique , en général , ne soit pas un pays 

montueuz, elle possède cependant les plus hautes mon- 

^tagnes du monde. Leurs chalneG dans les deux coati- 



^ 




Sa MONTAGNES d'eUHOP» 

nens sont parallèles auji mers qui leâavoisioent : leiir.s 
correspondances sont sensibles. Daus les deux granilits 
chaînes de l'ancien et du nouveau monde, la longue 
chaîne du Taurus court est et ouest comme l'océan 
IndieDj donlelle renferme les dîflerens golfes par des 
branches qu'elle piolonge jusqu'aus exltémités de la 
plupart de leurs caps. Au contraire, la chaîne des Andes, 
en Amérique j coiu-t nord et sud'^ comme l'océan 
atlantii^ue. 

Les Apalaches on Alieganys siJparent les Etats-Unis 
de la Louisiane } elles ne font pas partie des Andes , elles 
ne sont pas de la même nature , et n'ont pas la m^me 
direction sur les confins de la Caroline du Nord. Les 
plus élevées sont celles du Grand-Père , la montagne 
rfe i^er, la montagne Jaune, la monlagne JVo/re, celle 
de la Table, situées sur les eaur de l'ouest. Le centre 
de l'Amérique septentrionale semble présenter une 
vaste et fertile plaine arrosée par le Missouri et ses 
fleuves tributaires à l'occident , aussi loin qu'on a pu 
Lje découvrir. Un rang damonlagnes part du Kouveau- 
ïique , dans uue direction septentrionale , et joint 

chaîne appelée ■Sjfunc^j mouncains ( raontaj^nes pier- 
reuses ) , qui «'étendent juscjucs dans le voisinage de 
l'océan Arctique. Auuord-esl, le Groenland, leLabra- 
dor , et les terres aux environs de la Mer d'Hudson , 
présentent des masse.s irrégulières , couvertes d'une 
neige éternelle, avec deSL pics noirs et gelés, qui res- 
semblent pour leurs formes auï pyramides des Alpes. 

Les montagnes de l'Amérique septentrionale sont 
extrèmementélevéesd'un côté, tandis que, de l'aune j 
elles sont presque de niveau avec le reste du pays. 
Leur moindre éloignement de l'océfta est de 5o lieues ; 



6T n'AMAmqtyB. 33 

■■«lies n'en sont jamais à plus de 120 lieues. Aii-<if\à de 
ces montagnes , on a paieoiirii jusqu'à 800 lieueit 
sans en trouver !a fin. Les cimes les plus élevées do 
ces montagnes sont , les Oiter-Pinks , VAllégany; qui ,. 
au sud, s'appelle le JVa/ciie/- et Tschirokitii au uord , les 
}Sonlagnes Blanches -^ à l'orient , \hii Montagnes Bleues -y 
uius la Caroline du nord et dans l'Elal de Vermont , 
iB Montagnes Vertes. Il y a plusieurs chaînes collalé- 
coninia les Montagnes de Fer , on Pelées ; les 
Montagnes de Chênes Blancs , et celles dont j'ai pailé ti- 
^ssus , etc. La rode calcaire primitive se trouve nxâlée 
tues et parcoucLes a.vec\a rode granitique , et 
lui est ividemnieiit contemporaine. Près de Philadel- 
pliie , au lieu de mica , on trouve de grands morceaux 
e talc. Le granit calcaire, la. pierre savonneuse verte et 
'amiante iont communes en Fensylvanie. Les hacljes 
des sauvages sont presque toujours de beau balsate% 
leurs couteaux sont en quartz et en petro-sile^ j, leurs 
JRiarmites en pierre ollaire rerleoii grise, et leurs pipea 
e la même substance ; mais celles des chefs sont eu 
pelles serpentines, (jue l'on trouve à l'ouest do Mississipi. 
Les montagnes de rAméi-ique méridionale forment 
ni des objeU tes plus împorlans de sa géographie natu- 
'elle. Elles sont non-seulemen t les plus majestueuses qui 
existent sur la surface du glube, mais encore elles sont 
«Dtremêléesde volcans qui présentent un aspect affreux 
Btsublime: leur étendue n'est pas moins prodigieuse que 
leur hauteur. Les Andes s'étendânl sur une ligne conti- 
depuis les caps d'Isidro et de Pilares , à l'extrémité 
idionale du continent, jusqu'à ta partie occidentale 
'4ii golfe de Darien ,, ce qui fait un espace d'au moins 
»3iS lieues un titis, attendu qu'elles suivent gêné- 
•eau. u 3 



I 



34 MOlTTflCWBB n'sUROPE 

raleinent les détouiB des côtes à 1j distance d'emiron 
i3 lieues. PIiisl'Amâritjiie est large, plus la cliaînedea 
iiionlagiies esl élevée. Vers l'istlime de Panama , où il* 
y a. peu de contiDent , et partant peu de distaucede la 
s une grande élévation ; mais elle s e- 



lève tout-à-coLip, prétisément dans la même proportioil 
que Iti continent de rAméiicjue s'élargit. Ses plus hautes 
montagnes regardent la partie la pins large de l'Amé- 
rique ; elles sont sîtnées à la hauteur du oap Sl.-Aiigus- 
et leurs piincipaux sommets sont près de l'équa- 
, non loin de la ville de Quito. 
, CJiimborozo. — LeCliiniborazo,la[ilrishautedesAnde8 

\ Cordillières , situé à environ a8 lieues un tiers de 

jilo , a 3434 toises deux tieis d'élévation au-dessus du 
^véau de la mer, 400 totses depuis le sommet, qui est 

la tre fois plusélevé ((Ue lePuy-Je-Dûme, sont couvertes 

ime neige perpétuelle, quoir^uesituées dans la zone tor- 
EÏde ; qn voit voItigRrau-dessus des papillons et d'autres 

sectes emportés par deicouransd'air perpendiculaires. 

3 Chimborazo et V Antisana^ ou le Mont-Rase^ ont une 
masse si considérable , qtie les plaines couvertes d'una 
ticlie végétation ne sont aperçues que dans un grand 
éloignement , et qu'une tcinle bleuâtre et vaporeus» 
est uniformément répandue sur le paysage. Sous toutes 
les zones, dit M. Humboldt, nn objet placé au niveau 

! la mer et renvoyant les rayons dans une direction 
j(lonzontale , parait moins lumineux que lorsqu'on 
'aperçoit du sommet d'une montagne , où les vapeurs 
nt à travers des couches d'air d'une densité dé- 
poissante. Des différences également frappantes sont 



I produi 



s pai 



l'influence des climats; la surface d'u 



lac ou d'iitie rivière brille moins, lorsqu'on la voit à 



égale distance de la cîme des hautes Alpes de la Suisse, 
que lorsqu'on l'aperçoit du soinmet des Corditîières , 
du Pérou on du Mexique. Plus l'air est pur et serein , 
plus la dissolution des vapeurs est parfaite, et moins 
la lumière est atteinte h sOn passaf;e. Lors<|ue du cûté 
de la mer du Sud , on arrive sur le plateau de Quito , 
ou sur Celui de l'Atilisana « ou 0,1 frappé , les premîeis 
jours , de la pioxirailé Jans larjuelle oïl croit voir des 
objets éloignés (le sept k huit lieues. 

Cotopaxi, — La plus liante montagne après celle-ci , 
ainsi qu'on le suppo.se , est le volcan uppelé Cotopa-xi ^ 
qui a 3,200 toises de hauteur. Il est situé à 8 lieues un 
tiers sud-est de Quito. Les autres grands sorquiets sont 
le Carazon^ qui a z633 toises un tiers au-dessus du 
niveau de la mer; le Pachincha , à quelques milles au 
nord-est de Quito: il a a47' fises d'élévation : VAltaf 
et Sanga au sud-est de Chimborazo , et liinissa. En 
général , les Andes en cet endroit forment une double 
chaîne séparée par la plaine de Quito. Pachincha j lii- 
nissa , Chioihorazo, etc., appartiennent à la chaîne occi- 
dentale , tandis que la chaîne orientale est coui'onnéo 
par le Cotfipaxi , l'Altar, Sanga, etc.; cette forme 



continue pendant 80 lieues au moins , d< 



puis 



midi de Cueuza , jusqu'au nord de Popayan. Lea 
Alpes d'Amérique, coiiverlés d'une neige perpétuellp, 
s'étendent à unr grande distance au nord, vers la 
jonction des rivières Caaca el Madeleine; mais à envi- 
ron deux degrés au nord de Péquateiir, elles n'ont pas 
plus d'un quart de leur ptusgrande hauteur ; plus loin , 
au midi , elles décroissent aussi beaucoup en élévation é 
Au nord-est des Andes , les rochers aonl parfaitetuent 
horizontaux , affectant souvent une forme grotesque , 



I 



36 IIONTAGMKS tt*EUROPR 

el resseiiiblaut à des églises ou à ili^s châteaux. Les 

sommets diserts (ju'on appelle Paramos à Quito , s'ap- 

illent au Pérou , Punas. Dans ie Cliili , les Andes n.; 

ntpas, dit-oii , d'un septième plus hauts (^ue ceux 

ti Pérou. 

a liois autres cliatiies de montagnes très-remar- 

lables , qui s'avancent de l'ouest à l'est, parallèle- 

inent à l'équ'aieur : savoir celle.de la cûte septentrio- 

eiitre ^ et lo degrés de latitude septenti-iunalf. 

ktïlusleurs montagnes de cette cliaûie surpassent le 

}■ Mont-Blanc en hauteur ; elles sont toujours couvertes 

f" de neige , et souvent jaillissent des torrens de matières 

touillantes et sulfureuses. Les sommets les plus hauts 

ont isolés au milieu des montagnes. 

La seconde chaîne est celle de Farima , ou des C^la- 

lactes d'Oiinoco ; elle prenait son cours au nord-est 

jusqu'à la riïièi-e Caroni j et sa largeur est quelquefois 

o lieuei^. Plus loin , à l'est , on sait peu comment 

: prolonge , la férocité des Guaicas et des Guajari- 

lÉdï ayant empêché d'approcher au-delà de la petite 

Kcataracte à Test de Chignera. 

La troisième chaîne dos montagnes primitives, ou 
Scelle de Chiquitos , unit les Andes du Pérou et du Chili 
es montagnes du Brésil et du Paraguay. JlUes s'é- 
tendent de la Paz , de Potozi et de Tucuman , à travers 
'les provinces de Moxos , de Chiquitos et de Chaco, 
► vers le gouvernement des Mines et de Saint-PanI en 
Brésil. Les plus hauts sonimets paraissent être entre 
» le 1 3,. et le aoe- degré. Les rivières qui s'y trouvent se 
^ rendent dans les fleuves des Amazones ou de la Plata. 
Ces montagnes si escarpées à Taccident, se terminent 
inseiisiblemcut à l'orient par des collines ^ui , par un» 



^jBBai 



ÏT DAMÉBIQUE. .ly 

nte inseusible , se cliangent en «ne plaine immense. 
M. Huniboldt, le 23 juin i8oa, après avoir monté 
r les Andes à 2770 toises de hauteur, fut obligé de 
|^«(Iescendre , parce qne le mercure était descendu à 
4 ponces 7 lignes , et que la densité de l'air lui faisait 
nrlit' lo sang des lèvres, des gencives et des yeus. Ce 
savant n'a vu ni en Hongrie , ni en Saxe , ni aux Py- 
rénées , des montagnes aussi irrégulières que dans les 
Andes j et (jui offrissent autant de substances diverses 
c|iii dévoilent les révolutions étonnantes de la nature. 
Le lecteur ne peut mieux faire que de lira les ouvrages 
de cet illustre voyageur. 

M. Paw leur comparera-t-il le mont ^na en Sicile , 
qui n'a que 1800 toises d'élévation ? les Alpes , dont la 
' Jiauteur moyenne est de 16 à 1800 toises, lesqiiettesonC 
■lo56 toises de molus que le Cliimburazo an Pérou 1 1q 
f JHont-B/anc en Savoie , qui n'est qu'à aâoo toises au- 
15 du n*au de la mer ? les Pyrénées , qui sont en- 
moins élevées ? Cerlainenieut non , parce quo 
. Paw sait bien qu'en général les montagnes cuire 
B tropiques sont plus élevées que eeUes des zaues tem- 
^|>érées , et celles-ci plus que les montagnes des zones 
■ froides ; que la plaine qui s'étend depuis la ville de 
Itfexico jusqu'au pied des volcans^ est elle-même plus 
Enlevée que la cime du Mont-ifOr et les fameux passages 
du Petit Saint-Bernard , du Mont-Cénis , du Simplon , 
el des ports de Gavemie et de Cavarere. Les montagnes 
pde cuivre de San-Iago de Cuba sont plus élevées quu 
Hes Montagnes Bleues de la Jamaïque , dont la hauteur 



1 



Iturpasse 



celles d 



upa 



e du Saint-Gotliard. 



3st entre les deux volcans de la Ptiebla, 
inalt et te Popocatapetl ^ que Cortez j dans S. 



l' Yzlacei- 



98 MONTAGMES d'eUROPB 

cipitée , a passé avec sa troupe et 6000 Tlescal Laques , 

)tii% de sa première expédition couti'e la ville de IVIexico. 

Analogie. — L'analogie que l'Europe el l'Annéiinua 



iffrcnt dans la chai 
l^appaiite pour pc 
fin Suisse, la 



uvoir eo parle. 
IrDB ceutrale, 



e du glube } est asse:: 



celle 



qui passe pai 



'col à^ Ferrex y le Simplon ^ \e Samt-Gai&art£et]e SpJù- 
gen , tient au nord et au sud à deux cliatiies latérales , 
^ar les moiilagiies de la Fourche et de la Maloya ; en 
.Amérique, dans la motitague Yoisine de la péniasule 
^Âraya , les deux cliainous parallèles iCAraya et du 
'Cocc/Zar sont liés à Teiit de la ville de Cariaco , entre les 
lacs de Canpoma et de Putaquaya , par une sorte de 
digne transversale qui porle le nom de Cerro àe Mea- 
■fire^ et qui, dans des temps reculés, en résistant an 
ivement des flyts , a empêché les eaux du golfe de 
l:£anaco de s'unir i celles du golfe Paria. 

Aux îles Canaries, comme en Aiive^ne ; dans le 

^'Miileiàerge eu Bolifitne , comme au iWej-/yte et sur les 

► .bords dii Gange , la lormatiun de trapp s'annonce par 

! disposition symétrique des montagnes , par des 

Lcânes tronqués, tantôt isolés , tantôt accouplés, par 

plateaux dont les deux extrémités sont couronnées 

u mamelon. Plusieurs collines àa Tile de Lancerote , 

! des sept grandes îles Canaries , ressemblent an 

Monte-Novo près de Naples , on à ces monticnles de 

scories et de cendres que la lerre enlr'ouverte a élevées 

en une seule nuit au pied du volcan de Jorullo au 

Mexique. L'Europe n'a jamais offert de si belles liya- 

lites que celles du rocher porphyritiqne appelé el Fenol 

^e los Banos , an bord du lac de Mexico. 

Le ^"artz diesémijié dans le sable que l'on trouve sue 



tÀ^s plages de la Gradosa aux Canaries , est une siits- 
ànce étrangère aux laves et aux porphyres trap^ens f]iii 
mt tant de rapport entre les produits volcaniques. 
nble de ces faits, dit M Hnmboldt, paraît 
i' ([«'aux îles Canaries, comme dans \es ^ ni/es 
e Quito , en Auvergne , en Grèce , et dans la majenio 
«artie du globe , les feux souterrains se sont (ail jour à 
s des rochers de l'ormaiion priiuilive. Vers le tni- 
j dernier siècle, lors de l'irrnption du volcan de 
^emanfaya , deux colliues pyramidales de laves H- 
Jjpioïdes s'élevèrent du fond de l'océan et se réunirent 
i-peu à l'île de Lancerote. 
Les Américains méridionaux, ainsi que les Giian- 
, remplaçaient souvent lu fer par ime lave vilri(tée. 
: fait est prouvé par les haches de Jade, couvertes 
;oglyphes azlènues, que M. Humboldl a rappor- 



iMe3 



ut à lei 



iiblant , 
I leur nature , à celleîl^t se servaient les Gaulois , et 
Igue Ton retrouve chez les habiians des îles de l'Océan 
Bacifiqne. Les Mexicains exploilaitinll'obsidienne dans 
nines qui ocaupaient une vaste étendue de terrain : 
1 faisaient des couteaux , des lames d'épée et des ra- 
loirs. Les habiians de Quito et les autres Péruviens tai- 
f jlaient de superbes miroirs d'une obsidienne trarisluciila 
^parée en couches parallèles. La deuxième variété d'ob- 
idienne du pic de Ténériffo est généralement d'un 
verdâlre, quelquefois d'un gris de fumée, très. 
nent d'un noir partait, comme les obsidiennes du 
t Hétla et du Mexique. 
J^es pierres ponces noires dans lesquelles on reconnaît 
cilement des pyroxènes et de {'amphibole , du frld- 
{{lath TÎtreux et dti mica , semblent avoir été priuiitive- 



4 



4" 



iihli 



esrochersgraniliqiicscommecellas 



eM.Hu 



I 



b..ldt.a ramassées au pied du volcan de Sotara , piès de 
ropayan. Kéuntes en blocs i^normes , elles forment 
tjuelquefoîs des raontagnes entières qui sont éloignées 
(les volcans actifs. C'est ainsi que les obsidiennes s» 
présentant an Liaclaciinga et Hambaes,da.n!i le royaume 
de Qiiilo , occupant un terrain d'une lieueiorrée ; et en 
Hongrie y où M, Esmark les a e^iaminées avec soin. 

Les pierres ponces adhérentes aux obsidiennes du 
pic de ïénérifïe n'y tiennent pas accidentellement ; 
elles sont produites par l'expaniiion d'un âiiide élec- 
trique qui se dét^ag*! des verres compactes. Celte idée 
flvait occupé depuis long-temps , A Quito , DojiJnan de 
Larea, homme, an jugement de M. HumHoldt, aussi 
distingué par ses t^letis que par son caractère, el qui , 
sans connaître les travaux des minéralogistes d'Eu- 
rope, s'était livré avec sagacit4|^âes recherches sur les 
volcans de sa patrie, parce ^Rl 'avait été frappé des 
phénomènes qa'offraient les obsidiennes quand on les 
expose à la cbaleur blanche. M. de Larea, avait pensé 
que , partout où les volcans, at^iss^l au centre d'un 



pays 



: de porpliyres à base d'obsidie 



flnUes élastique! 
masse liijuéfiëc 
tremblemensde terre qui 
près les expériences qui 
M, de Larea, sur le gon 
de Ténériffe et sur celles 



nt de 



m boursouffler 
[e important dans les 
i précèdent les irruptions, D'a- 
! M. Humboldt a faites avec 
iflemenl des terres volcaniques 
qui se trouvent au Quinché , 
dans le royaume de Quito, ces savans ont trouvé que 
les obsidiennes se gonflent très-ini'igalement ; que celles 
du pic de Ténériife et les vanétés noires du Cotopaxi et \ 
du Qiiinclié aiigmenteiit de près de cinq fois leur Tutumcj 




MÊ 



ET D^AMiaiQlTE. 4> 

et que le gonflement est an contraire peu sensible dans 
les obsidiennes des Andes, dont la couleui- est d'un 
brun tirant sur le rouge. 

Les pétri/lcalions sont rares , tnènie dans les Andes , 
où il y a quelquefois des fnorceanx de gypse et de la 
pierre de <Aaux de seconde qnalité , tandis que la 
chaîne de ,7«rima consiste enlièipment eu granit et 
antres roches primitives. Le groupede montagnes grani- 
tiques de la Guyanne foucnissenl le même gneiss à 
S degrés ao min, , et â a degrés 14 min. ; celle cliatne 
immense est Itabitdc par un grand nombre de tribus sau- 
Tagesqui sont peu connues en Europe , si môme elles le 
r çonE.En aucun endroit, elle ne semble égaler en hauteur 
Lia chaîne septentrionale de la câte. La montagne de 
fDuida , non {o'm A^ Esmeralda , est, suivant M. Hum- 
I ^Idt , élevée de 1323 toises au dessus de la mer ; elle 
t est majestueuse et pittoresque , jetre des flambes vers 
^ )a lin de la saison pluvieuse , et elle est située près d^une 
elaine superbe couverte de palmiers et d'ananas. A l'est, 
iUe jjemble se terminer eu rochers brisés. 

La chaîne de la câte de Farimaest couverte ou mOlJa 

'Àk gneiss et de schistn nieacé ^ elle est quelquefois en 

I lilji de a ou 3 pieds d^épaisseur, et contient sauvent de 

nds cristaux defeld-spathi le schiste niicacé présente 

tussi &e% grenats rouges et des sappares ( disthêne d'Haiiy 

^t la cyauite de fiiochaat ) ; et dans les gneiss de la 

montagne d'Avila , on trouve des grenats verts , le 

'^lecliJeou jaddoui, la pierre d'amasone, nomappliqué 

lal-à-propos au feld-spath bleu de Sibéi-ie. Sur les routes 

1 la Guyanne , on trouve aussi le scUîste cklorîte et 

L belle ardoise ÂcrnÂ/cnt/e, le feld-spath décomposé , un 

Bolin } U pierre calcaire primitive, \a. plombagine -^ 



1 

I 



4^ TOtCAHS. 

dans les veices de quartz , des pyrites aurifères y de 
l'antimoine, de Var natif, du cuivre gris ^ et du la 
malachice. Dans la chaîne septentrionale , il y a des 
rochers de serptntine veinée , Acstéatites blenàtres, du 
grunsteirt de "Werner. PdVmi les rocs que ce saTant 
appelle transilîfs, parce qu'ils unissen^ les primitifs avec 
les secondaires , sont les trapps , les arAises vertes , 
Vahn nalnrcl , les amygdaloïdes et le schiste porphyri- 
tique vert de cet auteur, avec des cristaux de Celd-spalh ; 
les roches secondaires sont la. pierre d chaux , \e gypse, 
le schiste argileux: ei\a.pierre de taille , la grès et la brèche 
■grossière , lapierre de Lydie j et lepetra-silex. 



ilippe 



Le tuff JuPaM; 

de Padiincha, 
fra^mens de pierre poiic« 
delà ville de Sainte-Croi 



et les couches de pouzzolane 



allée de Qi 



to, et an pied du 
it au rappilli ou 

trouve à la Moiilanila 

Canaries . 



CHAPITRE IV. 



ydcans. 



Eu Europe et e 

le ce dernier conlitient ret 
if n'est situé dansunechaîne de 
a moins éloignés. Dans le 
Dtraire, les volcans les plus 
, font partie des CordllUèi 
f lagues de schiste micacé et de gneiss 



Asie , c'est-à-dire dans la partie inté- 



nlagnes; tous sont 

posans par leurs 
mêmes. Les inon- 

« et de la 



r -Nouvelle - Grenade touchent immédia le nit-nt .lux por- 
phyres volcaniques des provinces de Quito et de Pasto. 
Au sud et au nord de ces contrées , dans le Chili et 
dans le royaume de Guatîmala^ les volcans actifs sont 



■npés I 



, lia 



t ponr ainsi dive la 
i le fcii volcanique 
Qigiiée des Cordillières , 



1 
^ tpth 



ctiaFiie des roclies primitives j 

s'est fait joiir dans une plaine éloi 

comme dans le Sangay et le Jotullo , deux rolcniis des 

provinces de Qiiixos et de Méchoacan , l'un de l'Iiémi- 

«pliére austral, l'anlrede l'hémisphèieboriSal, on doit 

regarder ce pliénomène comme une exception 4 la loi 

«jiie la nature seioWe s'être imposée dans ces régions. 

L'Europe, il est vrai, peut se flatter, si c'est un 

pour elle , d'avoir dans VHécla , dans le Vé- 

fuve j dans VEcna et dans les îles Liparines ^ de» volcans 

tels qu'on n'en a jamais trouvés en Amérique, sans 

en eicepler ceux ÙlK Saint-p'incent , de JoniUo , et celui 

de la Terre de Feu. Plus Iic-urem que l'Asie , le iimivel 

Iiéinisphère ne sent pas biâler dans ses entrailles des 

loiirnaises aussi terribles que le Paranucant dans l'!!e 

de Java , le Canopy dans l'île de Banda, le Balalu^ 

dans l'île de Sumatra, le mont de Vtle de Ternate , 

dont les irruptions ne le cèdent pas à celles de l'Etna ; 

M-que les volcans des îles de Firandù^ An CJiiangen , do 

, de toutes celles de l'empire du Japon ; que le 

^^Icaii d'^wa/cia dans te Karaschalka; que les volcans 

^4^5 Manilles , des lies des Papoitx , de Sainte Hélène^ 

% Socraj de Mi/o,de Afayn, des-dcores, d^Oratava, du 

p/c de Ténériffe, del Fuegofit des autres //« du Cap- Vert. 

M. Humboldt a observé , dans la Cordillière des, 

jtdes, que lesmontagaesconiques, comme le Cotopaxi 

ingurahua , se présentent plus souvent dégagées 

ces , qtie les montagnes dont la crête est hérisséa 

fi^e beaucoup de petites inégalités , comme VAntisana et 

le Fachincha ; mais que le pic de Ténériffe , malgré sa 

forme pyrumidale ; est une grande partie de l'anué4 



L 



i 

I 



M 



physiciens ( Voyage de la B^; 
réactîf'i, prouvent <jue ces ïuin 
que (le l'eau pme. 

Ce pliéiiornene, analogue à ce iji 
oLsei'vé (laiiS le cratère de Juriillo 
plus J'attenlion , que raciili 
la plupart des volcans , et (\ 



4IS TOLC*IfS, 

M. Conlier a trouvé dans la Caldera plusieurs cre- 
vasses dûul la chaleur égalait celle de l'eau bouillaule. 
On pouirait croiie que ces vapeurs qui se dégagent pa.r 
boufTées contiennent de l'acide muria tique otisuU'ureus -, 
mais coudenaées avec un corps ftoiiî , elles ne pié- 
senteol aucun goûtparttculier, et les essais que plusieurs 
ïf J ont faits avec des 
les du Pic n'exhalent 

M. Humboldt a 
lo, mérite d'aulnrit 
ia tique abonde dans 
VI, Vauqueliii en a 
nëme découvert dans Us lares porphyriques du Sar- 
couy en Auvergne, 

En général , les cimes qui vomissent encore avec le 
plus d'impétuosité et aux époques les plus lapprocbées , 
sont, 1^. les pics élancés à forme caniqiie ^ comme le 
Cotopa^i, le pic de Tènérijfe et celui ^Orizava ; a", le» 
montagnes à croupes prolongées et liéi-issées de petites 
masses pierreuses, qui sont des volcans très-anciens el 
prêts à s'éteindre ^ comme le Cargaeirazo et le Pachin- 
cha dans la province de Quito ; le Puracé ^ près de Po- 
payan, et peut-être aussi Y Mécla eu Islande ; 3". les 
sommités arrondies en forme de dôoies ou de cloches 
renversées, qui annoncent ces porphyres problématiques 
qu'on suppose avoir été chauffés eu place, pénélrés 
par des vapeitrç, et soulevés dans un état ramolli, sans 
avoir jamais coulé comme de véritables laves Uthoïdes , 
tel que le majestueux Chiiuborazo, et, s'ilebt permis de 
placer quelque chose à c6lé de ce colosïe , une coltine 
de l'Ënrope ^ daus 1< grand Sarajuy j en Auvergne, 



VOL CAKE. 4? 

Ou (lirait que dans les volcans actifs la fritquence dus 
irruplioDS est en raison luverite de la liauleur et de l:i. 
masse; car leâ cimes colossales des Andes, le Colopaxi, 
lo Tungurahua et le Packincha tla la partie monliieiiae 
du royaume de Quito, qui peut être regardé comme 
uti immense volcan qui occupe près de 700 lieues car- 
rées (le surface, et qwi jette des flammes par les dififé- 
rens cûnes désignés et nommés ci-dessus^ en vomissent 
à peine une/o/ï par siècle. Le pic deTénérifiè, qui avait 
paru éteint pendant qiiatre-vingt-doiiae ans , lit sa 
dernière irruption en 1798, par nne ouverture lalérale 
iormée dans la montagne de Cfi-ahorra , taudis que ilans 
cet intervalle le Fésufe a s:om'i seize /ois. Certes , M. Vavr 
ne pourra pas dire que l'A.ménque est plus tourmenté* 
que l'i^urupepar les volcans. 

CHAPITRE V. 

Phénomènes et Curiosités. ' 

y La. nature, qui semble s'être étudiée A distinguer le 
tu-Monde lie l'Europe par des circonstaacesloul- 
»-fait particulières, ne s'est pas démentie dans le vol- 
F can de Jonilio, ijui s'ouvrit en ijS^- £^lle l'a placé à 
b^us de ^o lieues de la mer, tandis que sur l'ancien 
Lconliiient on n'en connaît aucun qui s'en éloigne de 
L^Ius de 12 lieues. Ce volcan , élevé de 14^4 pieds , après 
empli l'air d'une pluie de feu et de pierres par 
Uplus de aooo boucbes-qui Biment encore; aprcs avoic 
couler la lave par torrens, avoir épanché de son 
[ deux rivières considérables, fit sortir de ses cn- 
ntrniiles fumantes plusieurs montagnes^ dont une a 
FA^oo piedï de bailleur. 



d 



48 FRiftOMÈNBS 

Nun loin de la ville de Gualiinala, sur Id fleuve las 
J'accasy dans la province d'HunJui'us, au Mexique, 
la nature s'esl plu à nicltru en opptitiition Jeux mon- 
tagnes reniar<]uables , l'une par la veiduie loujours 
ëmaillée de fleuis dont elle est couverte, cultivée eu 
outre dans toute sa surface , et parsemée d'habitations ; 
l'autre , par im volcan redoutable, couvert depuis li 
haut juM^u'en bas de cendres et de pierres calcinées , 
Toniissant presqne loujours du ieii , du soufre et des 
morceaux de rochers , accompagnés d'un mugissement 

Par une bicarrenesansexeiuple, la naturea permis que 
r <]«s volcans vomjsseut de l'air au lieu de feu , et répan- 
fissent dans les plaines du Turbaco Uue fraîclieur dé- 
ment respirer les étrangers non acclinta- 
^'^s dans les régions brûlanlesde l'Amérique méridionale. 
Sur les bords du Rio Manza/iarès , ainsi qu'au mi- 
u des savanes de la fiuuvalle- Andalousie , on voit 
s gerbes de feu s'élever à nne hauteur considérable 
wndant des heures entières , sans apercevoir aucune 
Evasse sur le sol qui fournit la matière inflammable, 
î feu , qui rappelle les sources d'hydrogène ou laàe 
\^e Modènt , et les iijuï follets des marais d'Europe , ne 



i l'herbe , 



s doute p 



eU 



B communique pa! 
^colonne de gaz qui se développe est mêlée d'aïote tt 
i'acide carbonique, et ne brûle pas jusqu'à sa base. 
B peuple , d'ailleurs moins superstitieux dans ce pay* 
qu'en Eipague, désigne ces flanitnes rougpâtres par le 
1 bizarre de l'âme du tyran Aiguire , imaginant que 
e spectre de Lopez Aiguire , persécuté par les remords f 
flrre dans ces mêmes contrées qu'il avait souillées de 
tes ciinies. (Humboldt. ) 



Ef cL'Bîesitès. 49 

■allée de Caripe, dans la Nouvelle -Andalousie , 
renotiimi^e par sa végétation vigoureuse, jouit cons- 
tamment, qiioir]iie située dans la zone torride , d'iiiïe 
flwîclieur égale à celle du printemps d'Europe. Le tlier- 
momèlre de Rëaurnur ne marque pas plnaJe iS degrés 
dans Je maicimiim de clialeiir , et la tempéialUre de la 
nuit y est ânlre ta et i4 degrés. 

La province de Cviniatia fimmit une curiosité nalU' 
relie digoe de remarijne , dans la caverne dll Guacharoy 
dont I« ii<om lui vient d^un oiseau qui liabtte dans l'in- 
tériein' de la grotte , qui y mnltiplie d'une manièie 
prodigieuse' j inconnue aux naturalistes d'Europe ,' et 
quioiifre le. premier eïenipled'un oiseau nocturne parmi 
les passereaux denlirostres. II a la grandeur d4s poules 
d'Europe , et le port des Taillours, Quoiqu'on en fasse 
tous les ans un horrible massacre pour en prendre la 



graiEse , qt 



i sert de bei 



i d'huile, le nornbrt 



delà 



nue pas. Ils attaclient leurs nids à la longut 



voflle 



, et qua, 






nètre 



. la lu. 



flambeaux , ces oi!.eaux effrayés poussent des cris tels , 
que les Indiens , etfrayés à leur tour ) n'osent jamais 
avancer jtlaqii'aii tond de la grotte. Ils attachent des 
idées supersiitteuSes à cet antre habité par des oiseaux 
de nuit, et d'où sort le rio Caripe, C'est leur Tartare> 
%xti Styi: ce sont leurs oiseauï stygiens. 

Dans les environs de Cumana , qui sont argileux et 
satins , %n voit im galfc qui i«nrernfe des sources 
chaudes sous-mariuea , et qui sépare les roches secon- 
daires y des ruches primitives et schisteuses de la pénin- 
sule d'Ataya. 

' Sur la côte septentrionale de Yncalan , à Femboii- 
liure du tioLagartoS) à ^a mètres du rivage , ds» 




suurciS J'eau chaude , appelées Baucits de Conil^ Jail- 
lissent au uiilieii àcn eaux }>alé«s. 

Cesl dans les environs de Durango que se trouve 
' isoict! dans la [ilaine cette énorme masse de fer m* 
léable et de, nickel , (|ui , dans sa composition, e&t 
ideiilnineaTecl'aërulitbe tombe, enlisé i, à Hrascbîma , 
près d'Agram en Hougiie. On as^iure que la masse de 
Durango, dont M. Humboldt a déposé des échantil- 
lons dans différens cabinets d'Europe , pèse près de 
1900 myriagrammes ; ce poids excède de \cio celui de 
raëroiithe découvert à Olumpa, dans le Tucaman , par 
M. Rubens de Celis. 

Daas .l'iulérieur de la ville de Zacateca» , il y a une 
masse dq fer malléable , du poids de 97 myriagrammes. 

Les journaux des derniers jours de févtier 1817 nous 
eut appris «ju'il était tombé à Watson , dans les Elals- 



Uu 






de diamètre, et pesant au-delà de la billions de 




ut 5oo 



ieds et 



A huit lieues du poste de C&idi, dans la Louisiane, 
s'élèvent des collines riches en charbon de terre, 'et qui 
font entendre un bruit souterrain semblable à des 
coups de canon. Ce phénomène exlrîor'dinaire semble 
. dégagement d'hydrogène, effet d'une 
nflammée. 
La presqu'île de la Ca/i/^ornie est placée sous lemêm» 
■allèle que It Bengale et les-îles Canaries , mais elle 
ntage sur ces deux pays, de jouir d'un ciel cons- 
tamment serein, d'un bleu foncé sans nuages. Si ces 
Iderniers paraissent niomeatanéinent au coucher du 
soleil, c'est en brillant des. plus belles nuances de vio- 
let j de pourpre et de vert. Il n'existe pas de séjour plus 




1^ 



léliuitiiix ^ue celui de Camana f de Coro j du Tile Mar- 
■erite , et des cAtes de la Califoi'iiîe. 

Dans la ville de Guanca-veli , au PéiOU , on montre 
une iûntaine dont l'eau f dit-on , se change si pi'omple- 
pieri'ïA que la gf upart des maisons sont bâties 
pétrification. 
Piès du moût T^langa, au ïiord de Qiiilo, on voit 
une rivière qui a la vertu de pélriiier le bois et les 
feuilles. 

Ou monlredans les enviions de Caijuimba^ au Cliilî , 
une pierre grise, unie comme une labJe , sur lanuelle 
sont parfaitement dessinés un bouclier et un orion , ^je 
uleur rouge , qui pénètre fort avant dans la substance 
la pierre. Il y a dans le même canton une petite 
indue de plaine oi^ ceux qui s'y endorment se trouvent 
jfiés à leur réveil , ce qui n'arrive pas^ quelques pas 
là. • 

Au sud de la ville de Coquimbo on voit un loclier 
'ou, une fois seulement chaque mois , sort nne source 
me ouverture semblable à cette partie de la temme y 
aile imite Ub écoulemans périodiques. ^'Voyageur 

■es de SiiaCa-Fêy un peu plus au nord , sous le pa- 
lièle de la ATor^e , le grand i^/euce i/«JVo«/, qui tau- 
It déKarde dans une étendue considérable , tantAt per- 



e passer si 



a lit. à gué, sur des chevaux très-hauts, 

uvre quelijueiôis , plusieurs années de suite , de 

places si épaisses , quVn le passe à pied , à cheval, eu 

Qiture , comme si son lit était converti en un chemin 

tohde et durable. 

Près de lacûlcde Paria f il y a un volcan qui fait dans 



ffair beaucoup de fraca«. £11 1766 , s 



S des 



m\M- 



5z 



aivawivss 



mens de lerre divers , pendant onze mois, une ]ilaitie 
!,'oiiviit de tous cùlés , en jetant une eau sulfureuse. 

En lySa, les habitans du Passo-del-Norie virent 
tout d'un coup rester A spc tout le lit de ce lleuve , 
3o lieues au-dessus , et zo Ii«As au-JeJfous du Passo ; 
l'eau du fleuve se piéciptla tout d'un coup dans une cre- 
vasse nouvellement formée, «t ne assortit de terre que 
près du Presidio de Saa-EUazario. Cette perte du rio 
del Norte dnra assez long-temps. Les belles campagnes 
qui entourent le Passo et <\m sont tra^rsées par des 
petits cauaiiï d'irrigation , restèrent sans anosement. 
Les liabitans creusèrent des puils dans le sable dont 
le lit de la rivière est comblé. Enfin , après plusieurs 
semaines, on vit l'can reprendre son ancien côitrj. 

Au commencement du dis-liuilième siècle , les lia- 
bilans du vilt.Tge de Fiiyaya , dans la province de Bra- 
camorros, virent arec effroi se dessécher pre^squ'entiè- 
remenC , et pendant plusieurs heures , le lit du fleuve 
des Amazones. Piès de la cataracte Pongode Rentema, 
une partie des rochers de grès s'étalent écoulés par l'ef- 
fet d'un tremblement de (erre, et avaient rel^jm les 
eaux du Màiagiwii , jusqu'à ce qu'elles eussent forcé 



igue qui s'opposait à \i 



i qu e 



._turel. 

-ffre un précipice de 6kj ijfllle 

inclinaison n'est pas deS.j de- 



là di 

LaSillaHeCai 
pieds , 

_^es : ce que M. Huroboldt regarde comme un phéno- 
InÈne , le fameux FJc de TéuérifFe n'étant incliné qua 
«le 12 degrés. 
- La Pierre dts Yeux { Piedra de los ojos ) , cette Subs- 
! calcaire , la plus merveilleuse des productions 
"3aB côtes XAraya^ est , d'après la physique des indi- 
gènes , une pierre et un animal lout-À-Ia-i'ois. On la 



e dans le sable , oii elle r 



!. 53 

i immolnle : mais, 
isolée sur une surface polie, par exemple sur im plat 
d'étain ou de faïeuce , elle niaichc" dès qu'on l'excite 
par du jus de citron. Placée dans l'ceil , le prélendii 
animal tourne sur lui-même et chasse l^sable ou tout 



utre corps élranger qui 



r est introduit accidei 



meni , ou qu'on y a nais volontairement pour éprouver 
l'eilicacitti du remède. 

A la péninsule iS^Arnya , le naphle découle de la roclie 
primitive même; et ce pliéuomèue , observe M. Hum- 
boldt , acquiert luie nouvelle importance , si l'on se 
rappelle que le mÈme terrain pi-i m ilif renferme les léiix 
souterrains jusqu'aux bords des cCatères enâammés , 
que l'odeur du pétrole se lait sentir de lemps en temps , 
et que la plupart des sources chaudes de l'Améiique 
Mutent du gneiss et du schiste micacé. 

Dans l'iutéijieur des tei'res, entre PorCo-Securo et I4 
baie des Saints, au Biésil , on Ixouve, dit-on, dans les 
lieuï secs , un arbre fort grand , fort épais , dont toutes 
les brandies , percées de trous profonds , rassemblent 
' aqueuse qui ne déborde ni se diminue 



jamais, quelque quantité qu'o 



puisse tirer. Comra 



9 

rnl 
; 



1 peut contenir, jusqu'à 5oo personnes dans la circon- 
ârence de ses branches , c'est une retraite adniirabl» 
»>ntre la cbaleur, et où l'oit ne manque d'eau ui pour 
r ( Voyageur Franc. ) 
Dans la Caroline au sud , sur les moutagues grani 
tiques qui font suite aux Montagnes Bleues , on trouve 
Yèpidote d'Haûy , d'iiti vert jaunâtre ; et dans le même 

S le comté de Pendelton , la titane oxidée , ou 
; variété du spatii adamantin de Kirwan. 
ironb da James- Ï'om*, en Virginie, il croît 



4 

I 



$4 PHÉNOMÈNES 

un arhre dont la pomme j lorsqu'elle est cuite , produit 
les effets les plus étranges. Quelques Anglais ignorant 
ses dangereuses propriëtés j s'empressèrent d'en man- 
ger ; au même instant , ils devinrent tous imbécillet 
pendant plisieurs jours. L'un passait le temps à souf- 
fler des plumes en Tair j un autre k lancer des pailler; 
un troisième s'accroupissait dans un coia^ faisait les 
giimaces d'un singe; un quatrième ne cessait d'em* 
brasser ceux qu'il rencontrait, et leur riait au nez avec 
niille postures boufTonnes. On fut obligé de les renfer- 
mer l'espace#de onze jours que dura cette frénésie. 
L'usage de la raison leur revint^ sans aucun souvenir 
de ce qui leur étai^Mirrivé. 

Auprès de la 'ville de Washington ^ on trouve une 
source fort curieuse : elle naît au sein d'un arbre creux, 
incrusté de matière calcaice. 

Près de la rivière Green , dans le Ker^ck , oïl trouve 
trois sources ou étangs d'un bitume qui a toutes les 
propriétés de l'huile la plus fine , quand on s'en sert 
pour les lampes. 

Ou voit dans le Fermant une source sulfureuse fort 
singulière ; au bout de deux ou trois ans, elle tarit dans 
un lieu pour reparaître dans un autre* 

Pans les pays adjacens à la^baied^Hudson , lafroid 
y fait éclater les rochers avec un bruit horrible , égal à 
celui de- la grosse artillerie , et les débris volent à une 
distance étonnante. Le soleit s'y lèv^t s'y couche pré- 
cédé d'un cône de lumière jaunâtre. L'aurore boréale 
verse sur ce climat des clartés douces et diversifiées , 
qui égalent celles de la pleine lune ; elles contrastent 
avec la couleur de feu qui scintille dans les étoiles. 

Au Groenland} le i^U de Glace ^ masse énorme d« 



ET CUJ^^SITÉS. JJ 

glaces qui étonne iiiitan^ii'elle épouvaiile , funne im 
magni&qiie de trois lieues de long. Il s'élève à iiue 
,*iès-grande hauteur à l'embouchuro d'une petite ri- 
vière , et jette un si grand éclatj qu'il se fait distinguer 
^ plusieurs lieues de distance. I 

. I^ Noiireau-Monde peut encore se flatter d'avoir, 
^ans certains parafes, l'eau de la mer plus salée j dans 
,'flulreB, moiils salée qu'en Europe, et d'avoir, déplus 
u'elle, le pouvoir-de mêler l'eau de la mer d'une subs- 
,uce bitumineuse, en y faisant couler de terre des 
!S t/e iitumetelles qu'on en trouve dans l'île da la 
P^arbade , l'une des Antilles. Ces matières , après s'âtie 
combinées soit avec celles que la mer détaclie de son 
^id , soit qu'elles s'y trouvent amenée par les fleuves , 
soit qu'elles proviennent de la décomposition des subs- 
tances animales et végétales qui y croissent, pro- 
duisent en certains parages, et en certaines circons- 
tances, des phénomènes remarquables, tel que le 
>pIiospliore , qui fait quelquefois paraître l'eau tout en 
iÇeii pendant les tempêtes et d'aiiti'es temps pragcus. 
I Quand on se baigne le soir dans le golfe de Cariaco , 
. |»rès de Cumana , quelques parties du corps restent lu- 
tnineuses an sortir de l'eau. La mer, entre les tro- 
piques, est lumineuse à toutes les températures; elle 
^J'est davantage aujt approches des tempêtes, ou lorsqne 
■ le ciel est bas , nuageux et Irès-coiivert. 
' Quant aux polybes qui rendent parfois la mer lumi- 
.neuse sur les côtes de l'Europe, M. Paw doit savoir 
jP'ils n'approchent pas en grosseur, et en nombre, da 
ceux des tropiques , et que l'Europe, en fait de curio- 
sités et de pliéu amènes fie cède encore à l'Amérique. 




r 

I 



CHAPITRE AI. 



Les grottes où se foriu 
lagmitcs sont communes c 
liquej la grotte de Fing 
la. chau&ïée d'Antrim, e 



lit les stalactites et les sta- 
i Kuiope comme en Amé- 
/, l'île entière de Siaffa ^ 
Irlande , méritent d'êiré 
vues; et la caverne du Chah lais , surnommée la Grotte 
des Fi'es, (uiniant trois voûtes l'une suv l'antre, 
taillées à pic par la natnre dans des rochers affreux,* 
an milieu d'une fuiét d'épines , b deux petites lieues de 
Ripaille , dans la paroisse de Féterne en France , n'est 
pas moins remarquable à eause de la figure d'nna 
poule qui couve des poussins, et, proche de cette ponle, 
d'une antre concrétion qui ressemble parfaitement h. nn 
morceau de lard avec sa couenne , de la largenv de trois 
pieds, que l'eau qui distille de la partie supérieure k 
travers Ig jocher a formée dans la voûte. Cependant 
j'observerai qne c'est en Amérique qu'il faut aller, 
pour voir des grottes imposantes) curieuses et rem- 
plies de figures grotesques ou régulières d'hommes , 
de femmes, d'animaux, d'aibres, et de voAlee d'ar- 
cbitecture gotbîque, dessinées par des concrétions sta- 
lactites. 

On voit dans la chaîne des Apalaches et des Mon- 
tagnes Bleues la caverne du mont Olaymt ; un apparte- 
ment long de z6o pieds , 'large à proportion, et haut 



des 



pieds , 



Panthéon. C'est là qui 



t le jour de la voûte 



le 

ilqfles • tins des Floridiens 
nés au soleil, qu'ils lui de- 



mandent fous les arts de bénir les fruits de la terre et de 
lui conserver sa i^cc^dité. On trouve dans ces mêmes 
montagnes des excavations éiionnes appelées Tronsdes 
Geans , que la Iraditiou des Indiens suppose avoir été 
i'aites et habitées par des gdans ; la caverne ( Macbay ) 
(l'AiitJsana , silnée vis i^ -vin de la montagne de Chus- 
suloiigo, élevée de i483 toiaes au-dessus dw niveau du 
grand Océan ; iVaiilres cjui sont des ouvrages dea vol- 
cans OH des jeux de la iialnie , ornés des effets de son 
caprice ; d'autres enfin que l'industrie humaine a per- 
lectioiinées , et qui méritent en général d'être mieux 
connues des physiciens. Je Tais en citer quelques-une^ 
pour la satisfaction des lecteurs. 

On frémit , malgré soi , lorsqu'au sortir d'une petite 
grotte riante , dans VEtat ée Vermont, on aperçoit an- 
dessus de sa ifte line grande chaîne de rochers hérissés 
de pointes , suspendus en l'air et comme pr^s à tom- 
ber , qui s'élèvent à 300 pieds de haut sur la rive occi- 
dentaio du Conneclicut : en revanche , on est dé4om- 
magé de ce moment Je frayeur , quand" on descend 
dans une grotte de stalactites que possède la m^me 
province. On y arrive par une descente de 1(>4 pîd^ = là, 
t une cavité spacieuse de ao pieds de largei 



ode loi 



mr, terminée 



par 



ialle circulaire dé- . 



Corée de dessins divers ^ au bout de laquelle bouillonne 
une source d'eau pure. 

Le Nev/-IIainpshire présente une grotte du même' 
genre, au sein de la monlague de Katlle-Snake, 
(Serpent à simiiettes. ) 

Dans le Kentuck, l'encaissement de la rivière de ce 
iiiim a quelquefois 400 fieds de profondeur , ati:^ 
endroits où les parois sont de roche Alcaire, sur laquello 




traversée par une rivière considérable ; et Ù Actopan ^ 
«les orgues porphyritiqUes. 

La caverne de Guacharo ^ dans la province de Cu- 
maiia j est peut-être la plus curieuse du monde : Pentrée 
de la grotte est une voûte qui a 8o* pieds de largeur sur 
J7, de hauteur. Ellb est formée à Pextérieur , et mènne 
jusqu'à 4^ pieds de profondeur^ de tout le luxe de la 
végétation équiuoxial^. L^entrée est surmontée et cou- 
ronnée par aes arbres gigantesques ; elle s^étend dans 
une direction constante jllsqu^\ 3438 pieds, en con- 
servant sa largeur et sa hauteur {primitives. Il en sort 
une riviire appelée Caripè ^ qui forme un* canal droit . 
de 3o pieds de large. Cette caverne offre une multitude 
de stalactites attachées à la voûte , et d^nnombrables 
incrustations calcaires qui forment les rives du canal. 
Des milliers d^oiseaux nocturnes volent et s^agitent dans 
cet immense corridor. Quand on parvient à q,\o toises 
de profondeur, malgré P obscurité profonde qui y règne , 
on voit de cette distance Pentrée de la grotte resplen- 
dissante de lumière , et toutes les sombres stalactites 
se dessiner sur un fond lumineux. La direction de cette 
immense galerie souterraine est constamment du sud 
au nord , avec autant de régularité que si elle était 
Touvrage de Part. Les Indiens prétendent que cette 
grotte a plusieurs lieues de longueur. Un évêque de 
Saint - Thomas de la Guyana y a pénétré jusqu^à 
. %So pieds y mais il n'a pas osé pénétrer plus loin. 

Le long de quelques côtes de PÂmérique du sud , la 
mer a formé des arcades , séparées par d|S pilastres 
façonnés avec assez d'art. On y trouve des sièges et des 
ouvertures en fottne de fenêtres. 

Parmi le grand nombre de grottes qui existent à 



*t.-h.a. 



St.-Domirigiie, et Joui io majeure partie n'a pas été 
visitée pai'^'apport à leur air imposant , oit cite , indé» 
peiitiammeut Je la Grotte Sacrée , uù les Iiabitans 
d'Htiity SB renitaient en pèlerinage pour i'aire leurs 
dévotions au soleil j trois autres grottes Trainieiit cu^ 
rieuses : 

La première se trouve aux Grands-Buis , sur ou 
proche l'iiabllation Bobin. C'est un conduit d'una 
vingtaine de pieds de large sur 6û de long, composé de 
pliisienia arcades dont les murs sont incrustés de pierrua 
blaijcbes laillées à petites facéties, et brillantes comme 
du cristal. Il est lenniné par une rotonde très-spacieuse ^ 
remplie de concrétions stalactites en iiirme d'arbustes 
et de liane^, A|^ milieu de celte vaste enceinte est un 
bassin profeiid , dont l'eau s'étend en rond, presqu'à 
toucber les murs. Aufoudde celle chambre est une 
figure de femme de grandeur naturelle , s\m\ semble 
faire signe de la main de ne pas avancer , et dont les 
yeux* après avoir été fixés pendant quelques minutes, 
graissent s^entlamnier et devenir rouges comme des 
escarboucles. L'air mystérieux de cette figure, et un 
mugissement ^rave qu^on entend dans cette caverne, 
l'ont fait nommer par les ^Nègres , le Trou Zonby 
i la Grotte du Jleveiiaiit ). On n'a jamais essayé d« 
traverser cetélang^ encore niuiuî d'approcher de cette 
étrange statue. 

L>a deuxième grotte est sur l'habita, tion de madame 
Axnauld) dans la plaine de Monrpcours , à l'accul des 
savanes, paroisse de l'Ause-à-V eaux. Elle est composée 
de trois cbainbtes de plain-pied ^ 1^ peuvent avoir 
chacune- 20 pieds carrés ; à six pieds de l'entrée , qui 
ekt en arcade gothique fOa trouve deux blocs de piertaj 




I 

i 

I 



il 

J 



6^ 6A0TTSS4 

représentant un 6iége et niHilutrîn qui a Une Aguté 
informe d^aigle. La voûte de la première chambre res^ 
semble à celle des églises anciennes. Sur la droite est 
une. espèce d^autel qui est éclairé par un œil aui^re y 
comme la chapelle de la Vierge de Péglise Saint-Sulpic« 
à Paris. Un escalier fort étroit , ouvrage de Teau , part 
du sommet de la montagne et se termine sur le cAté 
droit du maître-autel. A la voûte il se trouve une petita 
terrasse , au milieu de laquelle il y a un bloc de pierre^ 
en forme de tombeau y sur. lequel on croit apercevoir la 
figure d^un padre espagnol. A gauche de la premier» 
chambre, à huit* pieds de hauteur^ on voit une 
grande tête de mort y entourée de larmes longues de six 
pouceS; avec ces mots français : Arréte,4féméra£re , écrits 
en caractères d^un pied de long sur six lignes de largci* 
Au pied du mur, la terre a la forme d'un cercueil. MoA 
ùère y en présence de M. Arnauld , de M. Beaulieu f 
€on neveu , et de moi , a cassé un filon d^argent qui 
sortoit du rocher. Les murs de cette caverne sont fria* 
blés j quoiqu^m peu humides: Il semble qu^on ait entm 
les doigts du sable mouillé. 

Quand on entre dans cette grotte , la terre trembla 
80US les pieds. Elle est si sonore , que le moindre bruit 
étonne le spectateur curieux. La seconde chambre est 
revêtue de pierres raboteuses et blanchâtres : elle im- 
pose par le calme qui y règne. La troisième chambre^ 
qui est plus obscure que les deux autres , semble , par 
une bizarrerie de Ta nature , comme hérissée* de ser- 
pens formés par les eaux qui ont filtré à travers le ro* 
cher. Au milieiï^lst un trou profond , d'OÙ il sort un 
bruit confus. Ce trou ténébreux ^ ces serpens qui cou- 
vrent les murs qui Peutourent^ la terre qui tremble sous 






• «rottKS. 63 

"les pas du ciiriËiix , enfin ce silence lugubre qui n'est 
interrompu que lorsqu'on approche du trou mystérieux, 
tout concourt à rendre plus frappant l'averlissem'ent 
qu'on lit à l'entrée de la grotte, Arrête, téméraire. 

La troisième grotte est proche du Fond Cochon, àant 
la dépendance de Jérémie. On y descend par un esca- 
lier formé par les eaux pluyialel, et l'on arrive dans un * 
vaste salon décoré de pierres grises > bleues, jaunes , 
à travers desnuelUs on aperçoit la feuille vert-tendre du 
capillaire, supportée sur sa tige unie et lisse, couleur 
de c^Fé à l'eau. Le plafond est revêtu de stalactites bt> 
zarres. A l'extrémité gauche du salon , on trouve une 

(descente un peu roîde qui conduit dans une autre salle , 
^h l'on aperçoit un trou spacieux et profond , dans le- 
^el , sans doute, les eaux pluviales vont se perdis. 
A la droite du salon, l'on voit couler paisiblement nno 
rivière que l'on traverse pendant 5oo pas sous un soi» 
terrain , ayant de l'eau jusqu'aux reins. Cette rivièrB 
sort de terre pour yersev ses eaux dans une autre , et 
de là dans la mer. 

Enfin la Grotte Sacrée , oii les Indigènes d'Haïti, 
aujourd'hui Saint-Domingue , se rendaient dans cer- 
tains jours de l'année pour adorer le soleîl et la Itine. 
Elle est située à deux iieues d'Oco, au bout d'une 
longue galerie formée par des groupes de montagnes, 
et terminée par une vaste enceinte qui permet de voir 
le ciel à découvert, et à l'extrémité de laquelle se trouve 
l'ouverture de la grolle dont Ventrée semble êlre défen- 
due par deux figures naturelles , qui ont Vair de deux 
séuies d'un aspect sévère , auxquels ces IndieiiS ren- 
daient d'abord une espèce de culte avant d'entrer dans 
grjtte , t\-ù res semble à un cirque de 5oo- pieds da 



«4 

' diamètre sur ^o de ha 



ayan 



lilien 1 



1 bloo 



de graiiit en fortnâ d'autel , sur leijiiel le suif i1 darde ses 
rayons par un trou de 30 pieds i]>- diamètre , qui tra- 
verse la montagne servant de dama n la giutte. 

Cette description succincte de (]ueli|iies - unes Aea 



S grottes de 



de l'Atti 



ufHi 






trer <jue le Nouveau-Monde est loin de te céder : 
ce point au continent d'Europe. 



CHAPITRE VII. 



, C'est eu Amérique qu'il faut aller pour entendre 
^cbis échos fiurprenans. Après avoir navigué sur le 
fleuve du Potomack, dans la Peiisylvanie, on ar- 
dans un certain énicoit, à travers les Mon- 
^ tagnes Bleue?, où l'on entend les échos les -plus 
l «itraordinaires qu'il y ait au monde. Ailleurs (dit Jean 
f de CrevoccBur i ^ciivaiu et LuUivaleur américain ) , ils 
[ balbuMM'^i '^^ > '^^ s'expriment distinctement. Nulle 
l'Vai'tîIs ne sont aussi nombreux , jii aussi attentifs à 
lOdre. Les intonations de leurs voiit ressemblent 
X conversations de personnes placées à des hauteurs 
i des distances difïëientes. Les uns vous parlent à 
l'oreille ; la voix des autres est plus forte , leurs accens 
mieux prononcés îles uns vous répondent sur lo-champ; 
les autres api'ès un cerlairt intervalle, comme s'ils pen- 
saient avant de parler ; quelquefois ils s'écrient tous 
ensenïble. C'est sur-tout quand oh rit , que le mélanga 
^ 4e leurs éclats rend l'erreur plus complète. Lorsque les 
Aisseaux approchent du rivage en louvoyant j il est 



MISES. ^ ès 

npossible de ne pas croire enlen Jre des pi^rsonnes as- 

îrrière les rochers. Ceux qui répondent du liaut 

Hes montagnes !e font toujours si diùtiucJemenl , que " 

;iiiclé par Toreille , croit apercevoir l'arbre dernère 

Fogiiel ils sont tapis. Ces hainadryades entendent toutes 

tes tangues , et répètent avec plaisir les cliansons di^s 

jyoyagciirs. Joue-t-on de la flûte ou de la claiinetle, 

^lles iinitenl S l'instant les mêmes instrumcns ; alors 

[1 véritable concert exécuté avec la deniiore pré- 

Kcmon. Oti compte jusijii'A dix sept de ces admirables 

^^cbos qui vous répondent à-la-fois , on les uns ajirès.Ies 

utres , ou qui se répètent à eux-mêmes, après qn'iJs 

tarons ont parlé. 

CHAPITRE YIII. 

Mines. 
9 
Jpnem'éfendraipassiircetarlirleiparceqiieM. Pai%", 
boni prévenu tiu'll peut être contre t'Amériqnc , n'i- 
B pas *^ue TEiirope «e pcnf pas mettre en parallpla 
nines de charbon arec celles de l'Amériijtie septen- 
■irionale ; ses mines d'argent de Sainte-Marie dans les 
U^o^g•^S , de Bassory dans les Pyrénées , de Chalanges 
d'AIIemont en Kaiipliiné, enfin ses mines de 
ESTorwè^, avec celles dn Pérou, dn Brésil^ delà Terre- 
, du Mexique, du Cii//(, de la Castille ^ Ot , Aa 
l Califarnie , de Ja Nauvelle-Grenaih, etc. M. Paw ^ait 
ei^qne les Tamenses niines d'argent du PotOït ^ 
liprùs avoir enrichi le monde pendant pli^enr«i siècles , 
^nt encore anjonrd'hul nne .soiiite intarissable de ri- 
mfaeMfs; que k Brésil averse autant d'gr. en Angleterre 



66 IIIKES. 

cjii^on a tJ.é d'argent du Mexique; que dans la pro- 
vince de Carangas^ 70 lieues à l'ouest de la Plata , on 
ti ouve , eu creusant le sable , des niasses d'argent dé- 
tachées , qu'on appelle papas y parce qu'elles ont la 
fornie Ae pommes Je terre ^ que les mines d^'or et d'argent 
du Chili ne sont pas moins productives que celles du 
Pérou 5 qu'à Çoquimbo et à Gvasco , dans le Chili , 
toute la terre semble composée de métaux 5 qu'à Puno , 
dans le même pays, on coupe dans une mine d'argent 
le métal avec un ciseau : qu'au Paraguay et dans toutes 
les rivières de Caraccas , les eaux roulent des mon- 
ceaux d'or qu'on recueille après le débordement 5 qu« 
des flancs de certains rochers il en sort à profusion , 
et qMgOn on trouve enfin dans les sables de plusieurs 
des rivières qui >c jettent dans le IVIaragnon. 

On cherche on vain sur les cartes publiées en Europe , 
le nom de la ville de QuaTtaxuato , qui contient ce[)en- 
dant rOjOoo habitans^ eVdont les mines sont les plus 
riches du monde connu: et celui des mines célèbres de 
Jio/anos j de Somhrercte y de Batopilas et de Zimapan, 
Aucime des cartes qui ont paru jusqu'ici ne présenta 
la position du rval de Catorce^Anns l'intendance de San - 
Luis de Potosi, mine dont on retire annuellement pour 
plus de 20 millions de francs d'argent , et qui , par ia 
proximité au rio del Norte^ paraît déjà avoir tenté la 
cupidité de quelqueà colons établis récemment dans la 
Louisiane. La quantité d'or et d'argent que le nouveau 
continent envoie annuellement en Europe, faitphisdc 
neuf dixièmes du produit total des mines da^le monde 
connu. L^ colonies espagnoles, par exemple, four- 
nissent par au près de trois millions et demi de marcs 
d'argent ^ tandis que da.QS tous les Etats européens y y 



compris la Russie asiatique , T^xploitatidn annuelle 
ej^cède à peine 3oo mille marcs» 

Acosta^ qui a parcouru les deux Amériques, et 
^ Alofizo Narha^ qui était curé d'une paroisse de la ville 
de Potosi y et qui a écrit sur la mine du Cerro de Potosi^ 
prétendent qu'on pourrait couvrir 60 lieues carrées avec 
la quantité de piastres fabriquées avec l'argent du Po- 
tosi seul- La partie métallifère du Mexique , comprise 
entre les 16" et 3i® degrés de latitude boréale > fournit 
aujourd'hui deux fois autant d'argent que les deux 
vice-royautés du Pérou et de Buénos-Ayres : cette par- 
tie n'a cependant aussi que45o lieues de longueur. 

Le lecteur qui désire s'instruire à fond sur les raines 
d'or y d'argent y de cuivre ^ diétain y de 'WÔodtin ^ àefery 
soit magnétique fibreux traversant le gneiss ^ soit rouge 
compacte , et en hématite brune , soit micacé cristal* 
lise y soit météorique ^ qu'on trouve en abondance dans 
les environs dp la petite ville de Toluca, à Durango ^ 
à Cliarcas, à Zacatecas , aux environs de Santa-Cruz, 
dans l'intendance de San -Luis de Potosi , dans les mon- 
tagnes de Méchoacan, cffils le royaume d^Oaxaca , à 
Texalitan ^ près de Colimas , dans les intendances de 
Yalladolid , de Zacatecas , deGuadalaxara , et sur-tout 
dans les provinces internes ; enfin , slir les mines de 
plomb f Ae zinc f èi antimoine y ai! arsenic ^ de cobalt ^ de 
manganèse y de mercure^ de cinabre ,etc. ^ ne peut mieux 
faire que de consulter l'ouvrage de M. Humboldt j in- 
titulé : Essai politique sur le royaume dé la Nouvelle - 
Espagne, 

Je ne parlerai point des diamans , des topazes ^ des 
émeraudes y sur- tout de celles de la rivière Dengu et d« ♦ 
la montagne de la côte ài^Manta , départenrent d^Ata^ 

m 



68 31 IN ES. 

cames , qne Ton préi^e aux émeranJes de l'Egyple j 
des rubis , particulièrement de ceux de la juridiction 
de C'ienza; des marcassites ou pierres des Incas 5 des 
obsidiennes Gallinazo , dont les Péruviens et les Mexi- 
cains faisaient des miroirs et des armes 5 de la pierre 
cffl/nazo/î^ j espèce de jade vert très-dur, qui résiste à la 
lime , que les femmes du Maragnon taillent et portent 
sur elles; de la pierre Au Labrador^ qui réfléchit cp m me 
un prisme les couleurs de la lumière , et dont les plus 
rares sont celles qui ont une couleur d'écarlate, parce 
que l'Enrope n'en produit pas qui méritent d'être citées, 
et qu'on ne peut établir aucun parallèle avec ces pro- 
ductions du Nouveau-Monde. Pour ce qui regarde le 
mercure y le Pérîfre et Guancavelica en produisent natu- 
rellement. Les Péruviens em ployaient le c//ia^/"ff comme 
une peinture rouge ; ce ne fut qu'en i56j qu'ils dé- 
couvrirent le vif-argent pour la première fois : la mine 
est aujourd'hui si grande , qu'il y a des rues et des 
chapelles où on y dit la messe.«Le minerai semble être 
aussi un schiste argileux d'uflkrouge pâle. ^ 

Quant aux mines A.Q fer^io cuivre j àe plomb ^ de 
marbre y à^ ardoises do toutes couleurs, de pierres pré" 
cieusesde plusieurs espèces, de soufre, que renferment 
les montagnes du nord de l'Amérique;, on n'en a, 
jusqu'à ce jour, fait valoir que quelques-unes. La 
partie de Pouest des montagnes qui divisent le sol des 
Etats-Unis , offre en ahgndance Valun , le vitriol et tous 
les minéraux y dans une direction horizontale ; mais les 
métaux de toute espèce y sont rares, du moins jusqu'à 
présent. On n'a pu y exploiter que très-peu de mines, 
parce qu'elles se trouvent à leur place naturelle , dans 
une profondeur relative. Cepeijdatit on ne laisse pas 



PONTS^DE PIERRE NATURBLS. 69 

de découvrir y dans les parties des Etats de la Pensyl- 
vanie et de la nouvelle Yorck, situées au-delà des mon- 
tagnes , des mines de fer qiii sont susceptibles d'une ex- 
ploitation très-lucrative ^ sans compter l'avantage 
qu'elles procurent par la quantité d'ouvriers qu'elles 
exigent et qu'elles attirent : les autres n^f^endent que 
le moment d''eurichir ceux qui entreprendront de les 
exploiter , ainsi que les marais salins de la Géorgie et 
de la Caroline 5 lar terre à salpêtre des cavernes de la 
Virginie et des provinces occidentales 5 enfin ^ cette 
grande quantité d'eaux minérales des montagnes , dont 
quelques-unes ont des propriétés toutes particulières. 

CHAPITRE IX. 

Ponts de pierre naturels» 

• 

L'Europe ne présente pas , comme l'Amérique , l'oc- 
casion d'admirer la nature ^ pour ainsi dire y à cha- 
que pas. Les environs de Charlesto'wn offrent un pont 
naturel de rochers ^ suspendu au - dessus crùn préci- 
pice profond y au travers duquel s'éîance avec fureur 
un torrent ^ pour aller ensevelir ses flots écumans dàus 
un vaste gouffre. La vue de ce spectacle fait frissonner 
le spectateur^ et l'attache malgré lui dans ces lieux ^ 
où tout ce qui l'entoure captive ses sens agités! 

lue'pont naturel de la Caroline du nord est un de ces 
monumens grands ^ effrayans , sublimes^ où la nature 
semble avoir eitiprunlé les moyens de l'art : c'est *un 
rocher au fond d'un abîme qui joint les parois rocheux 
de deux montagnes. Un ruisseau, par un travail de 
plusiours siècles^ sans doute ^ a percé sa masse épaisse 



^O ' PONTS DE PIERRE NATURELS. 

de 4<> pieds environ y et coule aujourd'hui sous une 

• 

voûte qui a i5o pieds d'*ouverture et 200 pieds d'élé- 
vation 5 cette voûle est cliarp;ée d'un massif de roc qui 
a depuis 87 jusqu'à ^^ pieds ; des arbres s'élèvent sur 
sa partie supérieure. Ce pont singulier est non-seule- 
ment curi9u|p, mais encore très-utile. L'eau a pratiqué 
de nombreuses cavernes dans le rocher, qui est de 
pierre calcaire. 

A dix milles de la grotte de Madisson j on trouve un 
autre fameux pont de rochers , au-dessus d'un immense 
précipice qui a 200 brasses de profondeur. L'arche de 
ce pont, ouvragti de la ua^ture , a 80 pieds de large, 
90 de loilg , et 14 pieds d'épaisseur, A l'une des extré- 
mités est un parapet d'où l'on peut regarder sans 
danger dans l'abîme : le reste du pont est couvert 
d'arbres, et la voûte en estaussi parfaitement clntréo 
que si l'art y eût épuisé toutes ses ressources. Un sentier 
étroit conduit entre des rochers jusqu'au fond de ce 
gouffre, où un torrent se précipite, comme pour aug- 
menter tout ce que cet étonnant ouvrage de la nature 
a dé pittdRssquc et de beau. 

A cent railles au sud-est de Mexico j près du village 
de Molcaxac, on trouve , sur la profonde rivière l'Aque- 
toyaque, un pont naturel appelé, à cause de sa har- 
diesse, le ponte Dios , le pont de Dieu : on y passe 
comme sur un grand chemin. 

Au sud de Santa-fé de Bogota , dans le fameux Pa- 
ramo de la Summa Paz^ où , suivant la ^tradition des 
Indiens 9 il y a des trésors cachés, on voit sortir uu 
ruisseau qui ; dans le ravin d'Icononzo , roule en écu- 
maiit sous un pont naturel très-remarquable. Deux 
l'ocliers j détachés ;''par un trcmbltînieut de terre , y 



liAGS. 71 

tiennent un troisième quartier énorme de roche sus- 
pendu en l'air , et forment un pont non moins extraor- 
dinaire qn^inîposant. 

A Quito ^ \\n autre pont de rochers naturel ne permet 
à un large fleuve de charrier la masse de ses flots que 
* par nne seflé arche. Au bruit que fait le fleuve en s'é- 
chappant à travers cette ouverture , on croit voir trem- 
bler le pont : Vécumo ébloui^les yeux; une vapeur 
léeèrç rafraîchit V atmosphère ; et la vue j en suivant 
le cours dM eaux^ va s'égarer avec elles, à travers là 
verdure eiiea fleurs de la riche et délicieuse vallée de 
Quito* 

CHAPITRE X* 

Lacs. 

L'Amérique est , sans contredit , ta partie du globe 
qui est la mieux arrosée, non-seulement pour le soutien 
de la vie et tout ce qui a rapport à la fertilité, mais en- 
core pour la convenance du commerce et la communi- 
cation de chaque partie l'une avec l'autre. Ces vaste» 
terrains, situés dans le INord, au-delà des Apahiches^ 
à une distance immense et inconnue de l'Océan , sonU 
abreuvés par les lacs du Canada qui se communiquent 
les uns aux autres , et donnent naissance à plusieurs 
grands fleuves, particulièremexitau Alis^issipi, aufleuvo 
Saint-Laurent. 

On ne peut cherchera comparer les petits- lacs d» 
V Irlande , de V Ecosse « du Jutland^ de la Laponie , de- 
là Finlande ^ de la JMoscovie , de la Pologne , de la //o/- 
lande y de la Hongrie , de la Suisse , de V Italie ci de I4. 
iÀfvçe euroj^ccnne y dont l'étendue varie dopiiis lojits.-^ 



7^ . ^ I-ACS, 

qu'à ^olieiieS , à "ceux du nord de l'Amérique , qui sont 
au nombre de plus de 200 d'étendue : aux grands laça 
Alemipigan ^ Christinaux ^ an nord du lac Supérieur, 
autour desqîielî» on voit errer des tribus de chasseurs et 
de [)éf heurs que l'on ne connaît qu'imparfaitement; au 
lac Takuglauks ^ dont l'eau salée se trouva renfermée 
dans un bassin de 3o lieues de large et de Boo de toufy 
tique traverse la gradl^B rivière pour porter ses eaux à 
i ouest 5 au lac des jébissiniboï/s , qui contient pluttieurà 
iles dans une étendue de plus de y5 lieues-^ l<^^g ^^' 
17 die large 5 au lac Nisipong^ dont la dirûension est 
à-peu-près la même; au lac Supérieur , qui a izS lieues 
de long sur 86 de large ^ dans leqiiel se jettent plus do 
trente rivières , dont quelques-unes d'une grosseur con- 
sidérable ; au lac Michigan, qui a iio lieues sur 45 > 
navigable piour les vaisseaux de toute grandeur ^ et qui 
se réunit, au nord ^ au la.c Jfuron j et au sud au lac 
Saint-George^ tous remplis d'esturgeons et de truites 
qui pèsent depilis 12 jusqu'à 5o livres ; au lac Huron y 
qui a 100 lieues sur 80 ^ autour duquel habitent les 
Hurons ^ les Iroquois ^ les Algonquins et autres tribus 
d'Indiens giierriers et redoutables; au lac Slave ^ qui 
s'étend , au nord ^ à plus de yo lieues 9 et qui a 26 lieues 
de large ; au lac des Illinois ^ aussi étendu que le lac 
Uuron , séjour d'un peuple paisible et industneuxqui 
lui a donné sitin nom ; au lac Erié , dont la longueur 
est de 80 lieues, et la largeur de 20 à 25 , sur les eauj; 
duquel il s'est livré eu 1812 un grand norpbre de ba-* 
tailles navales pendant la dernière guerre des Etatst 
Unis contre T Angleterre; au lac Milasin , au nord de 
Québec , dont l'étendue est d'environ 5o lieues sur i5 
de largeur j au Uc Champlain ^ au midi de QucbeC/ qui 



... 73 

[t à-peu-prèsdelaniêiiieéii'ndiie; enfin an lac Ontario , 

i <^iit lieiies (1b tour , et ilont les eaux ne gèleot ja- 

, lion pliitt que celleii du lac Ei'ié. 

s rivières SL^Hudson , de Mn^wi , d''Osvago , et le 

: Osneidq , eq coninxiiiiquant avec le lac Oiilario , 

teblissont dausTélat de New-York une navigation de 

^3i lienes ; elles la jindoiigcîit ensuite de 6uo lieues vers 

la midi, depuis le Uc Ouiaiio el le fleuve Sal riI-LauiPntj 

jusqu'à MoiU'éalj Qiiebrt et l'Océan allauliqne. Les 

^mbats sauglans qui ont eu Ueueatre \es fluttilles et 

t grus vaisseaux auglaiK et améncains, immoi'lali- 

3 jamais les lacs £rié, Ontario et Chataplain. 



^ Tcitis ces lacK foi 



la gra. 






, et sont tous navigables pour les plus gros 
Ikisseaux de guerre; ils cotiimuniqiiant les uns aux 
patres par des rivières qui vout se jeter à la mer. 
&itre le lac Erié et le lac Ontario le passage est in- 
npii parle saut de Niagara. Dans plusieurs pro- 
inces (II) Nord , il y a aiistii divers petits lacs , comme 
; Bruasviick, nommé le grand lac, quoiqu'il 
l^ait que S lîeu.es de long sur 3 de large : leur insu(lî- 
:e me dispensera dVu parler. 11 eu est de même de 
[ de plusieurs proviuces du sud, comme à la Gëur- 
iiù il y a des lacs vt de grands marais, 
u nordou^st du fort Clayborne de JMatchitoches , 
J U Louisiane, se trouve le lac Espagnol, au mi- 
feii duquel s'élève un grand rucher ciuivert de slalac- 
tes curieuses. Les lacs de Mayaco, de Gaorges, et 
Iques autres de laPloiide , oftrcQt,il est vrat , quel- 
Mes particularités, mais de trop peu d'importance 
pour ne pas passer oulr«. Celui v^^^tXà lac de la Fiortde 
n'a que (quelques lieiies d'étendue ; il n'est remarqnaWa 



L 



( 



\ 



74 '1.1. es. 

que par l'île de Serrope , qui s'élève an- JessUvS Je ses 
eaux comme une corbeille de verdure couronnée de 
fleurs odoriférantes. 

De tous les lacs de l'Isthme y celui de Chapala est lo 
pins grand j il a ao lieues de long sur 6 de large. 

Parmi les autres lacs de rAmérique'méridionale , on 
cite les cinq lacs de la vallée de Teiioclititlan 5 savoir : 
celui de Tezcuco , qui est à-peu-près rond^ avec un dia- 
mètre de 11 lieues, dont les flots salés baignent les 
murs de Mexico , et les eaux distillées pèsent plus que 
celles de la Balti([ue 5 le lac de Xochimolco ^ du fond 
duquel s'élèvent, dans la saison des grandes crues , des 
petits îlols que les Indiens convertissent en jardins flot* 
tans et stables, d'environ 4*^0 pieds île long cliaqne ^ 
sur 21 de large , divisés par des petites rigoles surmon- 
tées de fleurs, qui communiquent symétriquement entre 
elles , et marquent par une haie de rosiers les carrés , 
du milieu desquels on voit s'élever des fèves, des pe- 
tits pois, du pinaent, de l'ail , desoignons , des pommes 
déterre d©*^^^*^'^^^^^ î ^^s choux-fleurs, d'autres lé- 
^umeS/ eîtqw'«iccompagnent une foule innombrable de 
bateaO* P^'^^s, couverts de provisions, de fleurs, entre 
lesquelles on aperçoit les cabanes pittoresques des In- 
diens qui les conduisent tous les matins au lever du 
soleil , des canaux dilsHaalco et de Chalco ^ au marché 
de Mexico, si richement fourni en coniestibles , sur- 
tout en légumes et en fruits } le lac Chalco j si célèbre 
par l'abondance dî son hydrogène sulfuré, vt renfer- 
mant le Joli petit village indien de Xico^ fondé sur une 
île, qu'une digue, qui va de Tuliagualco à San-Fran'*. 
cîsco , Tlaltango , sépare du lac Xochlmolco 5 le lac de 
Zumpango ^ divisé par une digue indienne eu deux^ 



• 



LACS. yS 

bassins y dont le plus occidental porte le nom de Xa- 
guna de Zitlaltepec , et le plus oriental, celui de Laguna 
de Coyotepec f en mémoire de l'Indien de ce nom 
qu'Aliuitzotl fit mettre à mort pour luravoir fait observer 
devant sa cour que l'ordre qu'il avait donné d'amener 
dans ce lac la rivière de Gautitlan ( dont le volume 
d'eau est plus considérable que celui des rivières MexU 
cano p Sabina ^ Nespa, Escapusalco , Panuco ^ Tula y 
Papalôtla , Tezcuco ^ Théotihuacan j Tepeyacac , Pa» 
chuca y prises ensemble ), mettrait en danger , par ses 
déborderaens , la ville de Mexico , prédiction qui s'ef- 
fectua 5 ce qui donna lieu à la digue en question. Le 
lac de San*Chrlstohal ^ appelé dans la partie septen- 
trionale lac de Xaltolcan , dans lequel se trouve sur 
deux îlots les villages de ILaltolcan et de Tonanitla ^ 
qu'une digue très- ancienne , termince*par les villages 
de San-Pablo et de Sdn-Thomas de Chiconautla , sépare 
du bassin méridional^ qui peut être mis presque à sec 
lorsqu'on ouvre les écluses pour y faire la pêche géné- 
rale qui a lieu tous les ans. Ge jour, qui rappelle la 
pêche qu'au récit d'Hérodote les Egyptiens faisaient 
deux fois par an dans le lac Mœris ^ à l'ouverture des 
canaux d'irrigation , est une des plus grandes fêtes 
champêtres pour les habitans de Mexico , qui viennent* 
regarder faire la pêche à l'abri des cabanes élégantes 
que les Indiens ont construites sur les bords du lac , ou 
se joindre au£ pêcheurs mexicains , dont l'adresse à 
prendre le paisson est étonnante. 

Les lacs de Zumpango et de Xaltolcan sont célèbres 
encore pour avoir vu passer entre eux, Cortez et son ar- 
mée, lors de sa fuite précipitée de Mexico à Tlascala, 
avant la bataille diQtmnban 



,-« 



• 



7^ I. ACS. 

Le lac de Patzcuaro , dans l'intendance de Vallada- 
lid , est , de Taveu de M. Humboldt , un des sites les 
pins pittoresques qui existent dans le monde 5 le lac 
Mextitlan et celui de Parras , dans la Nouvelle-Biscaye^ 
sont remarquables par la limpidité de lenrs ea ux ; le lac 
de Chapala , dans la Nouvelle-Galice , a près de 1 60 lieues 
carrées , il est du double plus grand que celui de Cons- 
tance^ le lac de Xicaragua s'étend, en longueur, à plus 
de 60 lieues , et en largeur 21 lieues ; VOmotepec élance 
son sommet enflammé du sein de ce lac 5 près de 
la ville de Nicaragua est le volcan Alamalombo ^ le lac 
Parima , dpnt l'étendue est de 28 lieues sur i5^ est 
fameux par le rocher de talc qui réfléchit comme un mi- 
roir les rayons dorés du soleil , ce qui a fait croire long- 
temps que le^rues de la ville dî^ Eldorado étaient pavées 
d'or ; ce lac redoit au nordoue^ VOrinoco , qui sort de 
son sein pour aller se perdre au nord et à l'est, et donne 
naissance au vioBlanco , qui va se joindre au rio Nigro 
et au fleuve des Amazones. 

Le lac de la Noiivclle-Espagne , à aS lieues de la 
côte de Campêche ,n'a rien de très -remarquable. 

Celui de l'intérieur de la Guyane est recommandabl© 

par sa longueur, qui est de 4^0 lieues, et sa largeur 

de 125. 

Le lac JUaracaybo , au centre de la province de Cu- 

rnana, nourrit autour de ses bords des milliers d'In- 
• diens , forme un bassin de 27 lieues de diamètre , reçoit 

lin nombre considérable de rivières et de ruisseaux , et 

communique à la mer par un fort torrent. 

Le beau lac de Valencia, dont le nom indien est 

Tacarigua , dans la province de Caraccas , qui termine 

l'extrémité méridionale de la •^vallée d'Aragua , qui 



LACS. ' 77 

produit en abondance de l'indigo, du s^re, du coton, 
et, ce qui est pins surprenant, le froment européen, 
offre sur ses deux rives un corftraste qui lui donne une 
ressemblance avec le lac de Genève. A la vérité , les 
montagnes désertes de Guignes ont un caractère moins 
sévère que les Alpes de la Savoie-, mais le côté opposé, 
couvert de bananiers, de mimoses et de triplaris, 
snrpasse en beauté pittoresque, les vignobles du pays 
de Vaud. Ce lac a, à-peu-près, 8 milles géographiques ï 
il est rempli de petites îles , et élevé de ao4 toises au- 
dessus du niveaude la mer. 

Le grand lac^ÊÊKa rayés , situé à la source du Pa- 
raguay, a , par sa forme, fait donner à ce fleuve le 
nom de Paraguay, ou Fleuve couronné. 

Le lac de Titicare verse une partie de ses eauxyclans 
le fleuve delaPlata. Deux autres , moins considfflroles, 
se rendent dans le même fleuve. 

Le lac de Titica , entre Cusco et la ville d'Aréquipa, 
a 88 lieues Je circuit , loo brasses de profondeur : il 
reçoit douze rivières, plu sieurs ruisseaux 5 nourrit deux 
espèces de poissons dans ses eaux douces, auxquelles le 
soufre et le bitume donnent une mauvaise odeur# Ce 
lac , qui est très -fréquenté par les oies et les oiseaux 
sauvages , renfermait sous les Incas , entre autres îles, 
celle où Manco-Capac, fondateur de la monarchie 
péruvienne , fît élever en Phonneur du soleil un temple 
dont les murs étaient revêtus d'or, et tout ce qui servait 
s\ Pusage des prêtres ou aux sacrifices était composé 
dfts matières les plus précieuses ; elles furent jetées dans 
ce lac, lors de l'invasion des Espagnols. 

Le lac de Gna^va'^ ail nord-ouest de Santa-fé de 
Bogota , est célèbre par la quantité d'or que les In- 



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dans Pocéan Caraïbe, où se décharge la rivière Sainte 
Jean , qui prend sa source dans le lac de Nicaragua. A 
l'extrémité de ce lac ^ on rencontre la ville de Nica- 
ragua, qui n'est séparée à l'Ouest de la grande mer du 
Sud que par une très-petite langue de terre , où se 
trouve le golfe de Papayago, dans leqiiel on ferait 
facilement et à peu de frais aMÉtir le canal de commu- 
nication ( 3 'apprends avec plaisir que dans l'ouvrage 
ile M. Humboldt, intitulé : Essai politique sur le 
royaume de la Nouvelle-E^agne , on s'est occupé de cet 
objet. (Voyez ci-après l'article Isthmes. ) 

Cette opération diminuerait infiniment la longueur 
des' voyages d'Europe aux Grandes Indes 5 elle mettrait 
les nations commerçantes à même d'aller charger leurs 
vaisseaux des productions du continent ^ et , à leur 
retour au passage de Nicaragua , d'y ajouter les richesses 
du Nouveau-Monde. L'exécution d'un plan semblable 
faciliterait , en outre , les découvertes que l'on cherche 
à faire tant dans la mer du Sud que le long des côtes 
de l'Amérique, jusqu'au-delà du détroit de Bherrings. 

* 

CHAPITRE XL 

Fleuves de V Amérique cla Nord. 

Le fleuve du Meschassipi^nom. indien qui signifie 
père des eaux ^ appelé par les Européens 3Iississipi , 
prend sa source dans trois petits lacs , au-d|^ du 47® 
degré de latitude , non loin du lac dés Abissiniboels. 
Ce fleuve , dans un\;ours de 1000 et quelques lieues du. 
nor4ausud , après avoir grossi ses eaux du vaste tribut 
de l' Uiscon^in ^ du Chipayvy ^ de là rivière de Sainte*^ 



8i) vhiÊ I^vES 

Croix j dîi fleuve des Illintk is , de VAkansas^ de la nriere 
RovgCy qui parcourt 5oo . lieues du côlé du Mexique } 
du Misaurès ^ dont le coun » est presque aussi étendii«j 
de VOhio ( ou le beau flel ive) , du Napo, du MadétOy 
qui a plus de 660 lieues de c» 3urs ; du fleuve Saint-Pierre ^ 
remarquable par la vi olop ce de sou torrent et la largeur 
de son litj du tumultSKix .Zombigbé y dont les flots 
écumeux • après un cours d» t 70 lieues à travers les 
montagnes et les for%s ^ s^ec gloutissent dans ceux du 
Missis^ipi ; en£n , d'un gradr 1 nombre de grandes' ri* 
Tières ^ dont le volume d'eau i 'gale j h. peu de chose près^ 
celui du Rhin ou du Danube ^ il se join^ au Missouri, 
Le Mississipi est navigablt ? sur une étendue m 800 
lieues, ^ès qu^îl commence à être navigable^ il a déjà 
00 brasses de profondeur ( autant que la mer Bal- 
tique ). La navigation en est s ouvent interrompue par 
des tournans dVau et des caia ractes. Quand on arrive 
dans un endroit nommé les I xores ^ les rivages de ce 
fleuve sont escarpés comme iij n mur de plus de 3oo pieds 
de haut : son cours ^ ordina irement fort tranquille , 
dans un canal qui n'est jams fis torf.ueux ^ est semé de 
beaucoup d'îles ; et, comme ell e s sont couvertes d'arbres, ^ 
elles offrent un point de vu€ y déH.cIeux. Ces îles ^ et 
quelques hauts fonds formés par de s rocliers ou autre 
obstacle, rendent , en certains temps de l'année, la na- 
*vigation du fleuve diffici^ le et quelciuefois périlleuse y 
lorsqu'on^ 'a pas d'habil es conducteurs. La prudence 
exige qu^'on s'arrête t ous les soirs , nu moins depuis 
l'embouchure de l'Ohi o jusqu'aa Naichez, ou terri- 
toire du Mississipi, c' est-à-dire, dans un espace de 
a3o lieues. Le Mississi pi , dans sa moindre large'ur , a 
au moins une demi- lieue ^ et sa profondeur le rend 



\ 



1>K I.Vï[£aiQI7E DU SOXfi. 8l 

naTÏgablepar-tbut. Ses eaux pures et délicieuses coulent 
40 lieues vers la Nouvelle-Orléans, au milieu d'un grand 
numbie d'habitations , ijui Torment un tpeciacle lavls- 
saatt.nr ses deux rives. bfk l'un jouit abondaninieiit JêS 
plaisirs de la pltlie, de la chasse , et de loiiles les délices 
de la vie. La luugiteur prodigieuse et la profondeur peu 
GOiiimnne de ce fleuve , jointes à la iial.ue limon use , 
«t Ci!|ien liant salubro , de ses eauï , apiès la joiicliuU 
avec la Missouri , sont digues de remarque : son lit 
alors a lant de siuno^îfés , que de la N'-nvellii-Oiléaiis 
à retnboiichure de i'Oliio , dislance iiui ne passe pas 
3qo milles en ligne (h'oite , il en a ^3o par can. On 
pourrait l'abréger de aoo milles , en coupant 8 à 10 
laiigues de terre dont (jneltpies unes n'ont pas 3i> verges 

rde largeur. Ses e;iit:t , api es avoir débordé an-dessoits 
. l^vière A'Uben'iUek l'orient, et de la rivicj'e 
Koage k l'occident , ne rentrent jamais dans leur lit : 

Ejelles se jettent dans la baie du Mexique par plusieurs 

[Jlmboiichure^, ptincipalemeni vers la rive occidentale , 
t divisent ainsi le pays en îles nombreuses. Le limon 

R|ue les débordeniuns annuels du Mîssîssipi laissent sur 
ii'face des terres voisines, peut être' comparé à 
Pengrais que le NU dépose , et qui depuis nombre de 

[siècles a assuré la fèrCililé de l'E^ypIc. 

Quj^H les terres seront cultivées comme Ip méritent 

^rexcellence du sol et la température du climat, la po- 
pulation de ces pays, dit M. Piiikerton, égalera «elle 

■'de toutes les autres parties du monde ; le coaimeice, 
la richesse et la puissance de l'Amérique, peuvent, à 
une époque future, dépendre dn Mississipi , et peut- 
être s'y concentrer. Il ressemble encore au Nil par le 
nombre doses bouches qui se vident toutes dans une 
TOK. I. fi 




Sa ïtEUVES 

mer que l'on peut comparer à la Méditerranée. Celle 
^dernière est iiorn^e au nord et an aud par les deux 
do V'Eiirope et de l'Afrique ; la baie du 
it [lar rAméricjue septentrionale et TAmé- 
onale. LeS petites embouchures dii Missis- 
it cire alsémcut fermées par ces arbres 
t le fleuve est toujours coUTcrt durant les 
: toute la force du courant se réunissant 
m seul point , l'^pilioucbiire deviendrait 



pei.^e 
Sottatis do: 
inondation; 

alors dans 



plus profonde , et la barre serait enlevée. 

On construit des vaisseaux dans le Mississipi , â 200 
lîenes au-dtssus de l'endroit où se jettent les fleures 
)ia Missouri et Aes Illinois , c'est-à-dire, à (S5o lieues 
de la mer. Dans la navigation de l'Oliio et du Mifisis- 
sipi , les navires qui partent de Pittsburg pour s^endre 
à la Nouvelle-Orléans , parcourent un trajet m 700 
lieues , a»ant de se i-endre à l'Océan. ' 

La rivière lazoas se jette dans le Mississipi , entr» 
le Sae et le 33" degré de latitude , où la température du 
cUm.it et la fertilité du sol permetteitt de cultiver le coton, 
l'indigo et le tabac , dont le débit lucratif est assuré par 
leur euploilation à la Nouvélle-Ôrléans , oit l'on peut 
aller et revenir par le fleure en moins Je iSo Jours. 

La rivière Sabine, qui' sert Je' frontière aéiaplle à la 
Louisiane, se jette dans le Mississipi. 
arrosé un vaste pays aussi beau que (ertlle, 

Le flfuVe I3 Missouri prend sa source 171 lieu'es 
deux tiers au-delà dn Mississipi : il est plus long , 
moins large , aussi profond que Celui-ci. Les eaux 
bourbeuses du Mîssoini colorent la partie inférieure dit 
, jiisqu'd ce qu'il se jette dans la baie du Mexique. 
'Cest lu fleuve le plus rii'ptde (jue l'on connaisse. Plu- 




aéiapllt 



S£ L^AUÈHIQUE DU K O H D. 8S 

tvenra ii'vières considérables , et un nombre prodigieux 
vie torretis bruyans-^ concourent à augmenter son 
I feztrême rapitlite. On construit des vaisseaux àaoo lieiics 
[ 4^ son crtibouclinre , et à. âo Iteues au-dessus du celle 
|ifu fleuve des Illinois. Les terres, jusqu'à 66 lieues de 
nboiicbure du Missouri, passent pour être plus 
bértîles que celles des bords de l'Ohio : on y trouve un 
faionibie coasidjÉrable de castors, d^élans, et sur-tout 
fie bisons.- Les Anglais ont découvert récemment sur 
I aes tivES des wayi/Zf g animaux jusquVlois inconnus, 
d'un caractère doux , et qui peuvent retnplacer les 
chevaux pour divers genres de (.ervices. 

L'Oliio est un très beau fleuve formé par la réunion 
4^5 rivières Monongahéla. et Alkghani : il paraît être 
plutôt une continuité delà première que de la seconde, 
' ^ui n'arrive qu'obliquement au confluent. L'Ohio peut 
1 avoir 2O0 toises de large à Pittsburg, où il prend sa 
Qource ; 5oo verges à l'embouchure du grand ATe/ina-naj; 
Vfrges à Louisville , et las torrens ont ui\ demi- 
\ mille dans quelques endroits au-dessous de Louisville; 
mais sa largeur générale n'excède pas iioo verges: 
dans quelques autres, elle n'en a pas 900; et parti- 
culièrement dans un endroit bien au-dessous des torrens, 
elle en a moins de âoo : en aucun endroit elle n'excède 
1800 verges ;et à sa jonction avec le Mississipi , ni l'un 
ni l'autre fleuve n'a pas plus de 1760 verges de largeur. 
L'Ohio se porte d'abord vers le nord-ouest pendant 
lieues, il se dirige ensuite vers l'O. S. O. pendant 
»oo lieues, tourne au sud-ouest pendant 55 lieues , 
puis à'i'tiuest pendant 96 lieuesj et entin se jette dans 
le MiMÎssipi , dans la direction du sud-est , par la lati- 
lutk36 degrés 4t min. , à 870 lieues de Pittsburg, et 



I 



«4 FLBUYES 

i tlae (liatance près qu'égale de la Nottvelle-Oiléans. Les 
fies ([ui se rencontrent dans son cours , pendant un 
espace de 'i3a lieues j sont au nombre de près de 5o : 
les iiuei ne contiennent que quelques arpens ; d'aulres 
ont plus d'un tiers de lieue. Les sables que POhio 
charrie, l'urment, à la tète de chacune d'elles, des atter- 
rissemeus cous id érables , que les bateaux de moyenne 
grandeur ) dans les basses eaux, franchissent quel- 
quefois avec peine ; mais , à quelque époque que ce 
soit, il y a toujours assez d'eau pour les canots et 
les esquifs. Durant le printemps et l'automne , ce Seuve 
est navigable au moins jusqu'à Limestone en K.entiick, 
à 141 lieues de Pittsburg. A partir do cette dernière 
ville, il l'est en tout temps. De mars à novembre , 
des bâtimens de 3do tonneaux , tirant 12 pieds d^eau , 
descendent en toute sûretéavec les denrées et le cbarboa 
des pays hauts de l'ouest. 

Les rives de l'Ohio sont élevées et solides : ses eaux 
sont limpides ; le fond de son lit est uni , sans rpches , 
sans aucun torrent, hormis dans un seul endroit. 
Lorsqu'on approche des atterrissemens formés parles 
îles , son courant est très-rapide dans la direction du 
chenal j mais à mesure que l'on s'éloigne de ces iles , 
etquesonlit augmente en profondeur , la force moyennw 
du courant est d'un mille et demi par heure : cepen- 
dant on peut sans danger voyager toute la nuit. Les 
bords de l'Ohio sont si feitiles, que les habitations sont 
presque contiguës les unes auE autres. Au nord-ouest 
de ce fleuve, il y a des savanes dont l'uniformité n'esl 
pas inten-ompue de3a^ 4o milles parla pai-ure d'un 
seul aibrc; elles sont peuplées d'une multitude de 
daims, de bisons j de coqs-d'inde du poids de 40 livres. 



DI 1.AMÉK1QUÏ DU KOKB. 55 

*t sont souTent visitées paf les loupa el les ours : mais 
. ce qui rend ce district remarquable^ c'est un certain 

iborabre d'anciens foits de forme oblongue, auprès 
\ desquels on voit un tombeau. 

Noms des diverses Rivières qui se jettent dans POhia. 

Ija.TivièreMonongaAé!a prend sa source on Virginie, 
\ au pied du mont Laurel, <\v.\ lait partie de la cbaîne 
L des monts AUeghanys. Elle se dirige ensuite à l'oueEt, 
f passe dans la Pensylvanie , et avant de se réunir à 
' l'Alleghany , elle reçoit dans son cours les rivières 
Ckéat et loughiogheny qui viennent du S,-S.-E. Elle 
commence à être navigable à Morgan-town ,qui est à 
>, 107 milles de son embouchure. A Pittsburg, située au 
conflueut des rivières Monongaliéla et Alleghany., on 
construit des navires à 3 mâts de 25o tonneaux ; et à 
!Elisabeth-town située sur la première de ces deux ri- 
vièrëS, à ^'6 milles de Pittsburg, où Ton a lancé des 
lâtimens de 200 tonneaux. 
IJ Alieghani prend sa source à ï5 ou ao milles dii 
^lac Ené. Elle est grossie dans son conrs^V le French 
■ Creek et d'autres petites rivières. L'Alleghany com- 
mence à être navigable à 200 milles de Pittsburg : elle 
exporte, ainsi que la Monongahéla , par la voie da 
l'Obio et lin Mississipi. Quelque temps qu'il fasse, les 
eaux de l'Alleghany sont claires et limpides \ celles de 



la Moi 



igabéla 



traire, deviennent troubles 
s qu'il pleut quelques jours de suite dans les parties 
des monts AUeghanys, où elle prend sa source. 

La grande Muskingam prend sa source vers le lac 
Erié : elle n'est navigable qu'à 33 lieues un tiers de 
son embouchure dans l'Obio. Le pays qu'elle traversa 




Ciiîlicothe , si^ge du gouvernement, du vaste Etat 
de rObio, est !>ituée à au lieues de l'embouchure de 
la grande Sciolo, 

La rÎTière de Cumberlonri ^ ou ?a SAavanon , prencl 
sa source dans le Keiituck ,' au milieu des montagnes 
qui la bépnrent de la Virginie. Son cours est de 
i5o liéueï. Elle est navigable en hiver et au printemps, 
jusqii^à I ]£ lieues de son embouchure j mais dans Vélê 
on ne peut la remonter que jusqu'à 16 lieues un tiers 
au-dessus de Nasheville. Elle se jette dané l'Ohio , à 
lî milles de distance du Tinessée, dont elle est sépaiée, 
dans la presque totalilé de son cours ^ par les chaînes 
de montagnes du Cumberland. 

Roaring-River ( la rivière rugissante ), l'ime des 
branches de la Cumberland , large de lao pieds, a. 
reçu son nom du bruit qu'eue fait entendre à un mille 
de distance , et qui est occasionné par des chutes d'eau 
hautes de 10 pieds. Elles sont tellement rapprochées , 
qu'un en rencontre plusieurs dans l'espace de 5o à 
100 toises. Ou remarque , au milieu de cette rivière , 
de grosses pierres de 5 à 6 pieds de diamètre , arrondies 
eu tout sens j sans qu'il soit facile de déterminer 
comment elles y ont été transportées. De gros ruis- 
seaux, après avoir serpenté dans les forêts , Tiennent 
aboutir aux rives escarpées de Roaring River, d'où ils 
tombent avec fracas dans son lit, et foi ment de magni- 
fiques caifcdes de plusieurs loises^de largeur. 

Les rivières qui se jettent dans le Cumberland, aa 
nombre de douze , diminuent beaucoup dans l'été ; mais 
les gros ruisseaux qui sortent des excaralîous situées 



bas des collii 



I élevées 1 



l'on troiiïi 



diflerens endroits, sont accompagnés d'un courant 



BK J. A.MEKIQUK DU nom). Op 

dVir asscB fort pour ëteindre une lumière. Le Dixon- 
Sprin^, et un autre ruisseau situé à 4 milles de Nashe- 
TÎlle, ofïreut cette particularité, ainsi que celle de no 
jamais tarir. 

lia rivière des Chirokees ou la Téoessée , qui prend 
son nom de celle province, efft la plus considérable 
de totiles celles qui se jettent dans TOhio , à 20 lieues 
de renibouchurc de ce ileuve. Elle commence à être 
grossis à W est-Point par les rivières Cliucli etHolston, 
ciui prennent leurs sources dans la partie des Alle- 
glianys située en Virginie ^ et qui out chacune plus 
de 700 pieds de largeur à leur embouchure ; toutes 
deux sont navigables  une grande diHlance , et no- 
tamment le Holslon, qui Test jiisi^u'à 67 lieues. 
La rivière French-Broad, une des principales brancbes 

, ae la Holston , reçoit elle-même les eaux de \a.NoIa~ 

cfiuki f large de i5u pieds, et qui porte aussi bateau 

dans le printemps. Les bords de cette rivière sont re- 

I flammés dans le pays par leur fertilité : des marronieri 

■ à fleurs jaunes et des tulipiers de 6 pieds de diamètre^ 
paitaitement droits , entièrement dégarnis de branches 
jusqu^à 40 pieds de terre, en ombragent les nves. La 
iKolacliuki reçoit elle-même la rivière Doë : ainsi , la 



Xéuesséeavecla Hol: 
mais dans les basses eani 
rompue par les MascUs-SAi 
reuiplis de rochers que l'oi 
son enibuucliure. 

Enfiu , le Liching , la n 
,„i..r,«.e„,l., ; 

B jellent dans l'Ohio. 

Quant à la rivière Columi. 



a en total un cours de aéâlieues; 

inz cette naTtgat^^kest inter- 
i/ï , espèce de liants- fonds 
rencontre à 83 lieues de 



ière salée, et toutes celles 
de l'£tat de Vermont, 



j elle sort des monlagnes 



^a FLEUTHS 

Unis , et se jelle dans la baie ie Fundy , appelée par 
les Indiens Passamaqaody ; le Fenebscot , le Kenncbcc , 
naTÎgable l'espace de ilï lieues pour des bàtimens de 
lao touneaux; la Tamise, \e Patoket ^ ]a. PisCaqua , 



qu 



mêle, vers la fin de 



rs, ses eaux à celles de la 



Cochecho 'y la Sacco- Casco , V Moutasonick , la Miniskaif 
la ]U.oîUe ; VUnion et VQtter , qui versent leurs eaur 
dans le lac Champlain ; le Piniagiouasset et POuenna- 
pUcogy , qui se jettent dans le Mérimac : le Saco n'est 
navigable que 4 lieues, à cause des diverses cascades 
qui interrompent son cours j au sud , la rivière Naire 
et le Stauntoa , qui se jettent dans le Raonock ; le Pam- 
lico , la Pédée et la Saneée. A l'est du nord de l'Amé- 
rique , VSutlson ou fleuve du Nord , qui a ?. lieues de 
large dans beaucoup d'endroits, et est navigable jus- 
qu'à Albauy, à 5o lieues de Nevr-York, où il vient se 
jeter dans la baie de ce nom, après un cours de 
80 lieues; le Mohav/k , VOivego -, VOnesgatske) le 
Massassiichet et le Connecticut , qui traversent les 
!Etats auxquels ils ont donné leurs noms , recnivent 
dans leurs cours une grande quantité de fortes rivières. 
L>e Connecticut , dont les deux principales branches 
uonlVAmonosak et la nvièr^ d'/jraê7, est navigable 
jusqu^à 16 lieues de son embouchure; il porte bateau 
plus de éo lieues au-delà d'Hartfbrd. La Delaware , 
que les vaisseaux de ligne remontent jusqu'à 40 lieues 
lie son embouchure , et les frégates i5 lieues plus loin ; 
le Schaylkill, la Susqaehannah. y qui traverse la Nou- 
velle-York et la Fensylvanie , a un quart de mille de 
largeur à Columbia : sa largeur moyenne est de trois 
quarts de mille, et sa profondeur varie depuis 6 jusqu'à 
5o pieds. Elle se décharge dans la mer à la baie de 



SB r'AMÉJtJQUË su HOBD. ^3 

Chesapeat av«c une telle rapidité, qu'il n'y a que les 
gros bâtiniens qui puissent résister à suit courant, 
^ eucore ie remontent- ils qu'à 5 lieues Je son embou- 
chure. Des collines fort élevées forment les bords de 
cette rivière , dont le milieu est parsemé d'îlots boisé; 
qui semblent la partager en plusieurs bras : il en est 
quelques-uns qui onV tout au plus 6 arpens d'étendue, 
et qui néanmoins sont aussi élevés que les collines 
voisines: leur irrégularité elles formes singulières qu'ils 
présentent, rendent cette situation pittoresque «t 
Traiment remarquable , sar-tont à l'époque de l'année 
.où les arbres sont en pleine végétation. 

La Génésée se décharge dans le lac Ontario ; les 
rivières de VEst et de l'Ouest ont à leur confluent 
New-York. 

La liivaita, la F/urana , V Appamatick ., le Saint- 
Jacques , sont navigables à des distances considérabLes; 

La rivière Cataban, large d'environ i5o toises, n'est 
navigable que dans l'hiver : le reste de l'année sa na- 
vigation est obstruée par de gros rocbers. Ou travaille 
cependant depuis plusieurs années à former un chenal 
pour faciliter la descente des bateaux. 

Les rivières Asheley et Cooper baignent à leur con- 
fluent les murs de Cbai'leslown . 

Le Polomack , dont le port à la ville de Washington 
se trouve éloigné de ^3 liuues un tiers de la mer , y 
reçoit commodément tes plus gros vaisseaux. 

\jAtalainaha, après avoir quitté les monts Tsciil- 
' rolûsh, va décharger ses eaux dans la mer par plu- 
sieurs embouchures considérables: il parcourt 90 lieues. 

Les fleuves Sainte-Marie et Savannah, après avoir 
ené l'un en Géorgie, et l'autre dans la Caroline , vont 



(}4 FLEUTBS 

se jeter dans l'Atlantique j ainsi que la Ferdido , (jui 
sépare roue}.t-Fiondede la jiartie de l'est de la Floiîde. 

La Janiaia , dans ses détours nombieux à^lrovers 
le» moolagnes de la Caroline du Nord , se trouve toiit- 
ù-coiip resserrée sur la route de Sliippensburg à Bed- 
fort-court-house, dajis un lit de a4^;pieds de largeur 
suF 60 de profondeur, d'où elle suri pour en «couper 
un d'un quart de mille de largetu' ; qui va en s'élar- 
gissant considérablement jusqu'à la mer. Lia. Mobiie , 
au poste de ce nom h la Louisiane, est plus consi- 
dérable que la Seine devant Rouen. Ce fleuve preud 
sa source dans les Apalaclies, et se jette dans l'Océan. 

L'intérieur du pays est parsemé d'uu trop graiid 
nombre d'autres fleuves, rivières et ruisseaux, pour 
pouvoir les citer tous , de sorte que l'on peut dire 
sans exagération que chaque platUenr a un port à sa 
porte. 



CHAPITRE XII. 



Fleuves de l'A> 



menque a 



du Sud. 



^ 



Quand on a traversé le Mi.ssissipi f on entre dans la 
Floride. Elle est divisée en deux partios par le fleuve 
j4pac&aca/a, qui reçoit plusieurs grosses rivières avant 
d'aller porter ses eaux à la mer. Paimi les rivières de 
l'isthme, je citei'ai celles des l'aimes, du Panuca , da 
3'ahasco , AeSumasintAe et as Saint-Jean celles se jettent 
dans le goUè dti Mexique. Les eaux qui se rendent 
w ^daJis la nteriPaciGque ne fbriueiit que des ruisseaux ■, 
ms montagnes néanmoins prenant leur direction plus 
kTl'«st'jlaus. le iViMsinageLde' Mexico }laiiriïièi:«a.d'/u/«e 



DE t'iMixiOtiB DU sra. jS 

[ it lie Zacalaica vônt>joÛl<lre la mer ilu Sud : celle 

âe Gnadaiaxara prend sa Boui'Cfl à l'ouest de Mexico , 

l'Iraveree le lac Chapàla; et se jetft dans t'octan Pact- 

r fiqiie, après iiii cours dari,î)o «t (quelques Ueiies. 

Le Mafagnan. — C'est dans l'Amérique dn Sud tjiie 



l'o 



«les deux plu: 



ndafleu'ïtnidii 



■A". 



[ire- 



k niierest le JtTarogn**» onlefleiive des Amazones, Il prund 

ioiirce noo loin de la mer du Sud dan§ le Pérou , 

|f «réf. de Tarraa , »0 piod des montagnes de Quito. Ses 

sources sont fei nombreuses , qu'on pertt en compler 

«intant qn'il y a de rivières qui descendent des Cor- 

dillières , depuis le gouvernement do Popayan jus- 

■f qn'niii environs de Lima. 

Ce fleuTc lit verse le pays d'occident Bu oriunt , et s« 
^ette dans l'océan Atlantique , au cap Nord , sous la 
ligne , panine embouchure de 60 lieues de large, après 
un cours de plus de 1 too lieues y durant lequel il reçoit 
4esfleutes Wcaialj VApuriinac, Xm Laaricochaou ^ non- 
Veau Maragtion, qui a 1 100 lieues de cours; le Napo^ 
'le Puttimayo ,'Vtnpuro , le grand Ifegro , la THade/eine j 
qui cOule aii tiDi'd de la mer Caraïbe , et la nviére de 
Saint • Français ^ qui arrose une partie du Brésil': le 
'Parana \ au sud da ce tieure , la Meadoza , la rivière. 
■des Saules ^ sUi vie plus avant, au midi, parle Ckalclan 
et le Gallegos ; VOrënoqae , dont je donnerai plus bas 
les détails ; le Cai^kivara , le monstrueux Modéra , 
'conapre 



,qui 



\eni et le iliamore, qui^pennent leurs 
sources dans le Poiosi : Vîunas 5 au midi , la Topaiza^ 
'le Shingit, et un nombre prodigieux de rivières consi- 
Mérables cl navigables , tandis que son cours se joint 
afec la grande rivière du Brésil appelée la Tocatinas. 
Après Ijue le IMaragilûn a reçu le 'Shingu,V<s\\ ne 




peut plus décôUTrir sa largeur d'une me à l'autre. A 
une profondeur de to3 brassei, on ne toucliepa.5 encore 
son fond , et PefFet A la marée s'aperçoit à 200 lieues. 
Près de son emboucliii re, le £^w s'élève de 12 à i5 pieds 
de liant , et on entend , à une distance de a lieues vers 
i Teiii bouc hure de l'^rawary, le bruit 
de cette irruption appelée Pororoca^ 

Avant de se jeter dans la mer du Nord , l'Amazone 
se sépare en deux branches qui forment une île consi- 
dérable qu'occupent le*s Topinambonz. Ce fleuve ren- 
ferme en outre dans son sein une grande quantité 
d'iles habitées : il traverse des royaumes plus étendus, 
répand plus de richesses, nourrit plus de peuples , 
porte ses eaux douces plus loin dans la mer, reçnil un 
plus grand nombre de rivières qiie le NU , VEuphrate 
et le Gange. Si ce dernier orne ses bords d'un sable 
doré , }'j4mazone charge les siens d'un or pur ; si le I^ii 
fertilise chaque année les campagnes qu'il inonde , les 
débordemens de Vj4inaeane les rendent fécondes pour 
plusieurs années < et elles n'ont pas besoin dViiire 
préparation. Eafiu } si VEuphrate arrose ui 
célèbre , VA/nazane promène fièrement la m 
de ses eaux a travers les contj'ées les plu: 



1 pays jadis 
s fertiles du 



monde, où jadis habitaient ces illustres Amazones, 
desquelles ce fleuve a reçu le nom. 

Le second fleuve est le Rio de la Plata ( le fleuve 
d'argent)-: ilji pins de 800 lieues de cours sur 20 
et 3o de largWCe fleuve, après avoir été augmenta 
parle Paraguay, le Pilcomayo ,\a. Parana , VUrucuayy 
le Tercero , le Vermfjo , le Salado , la rivière Cauca , et 
un gr^nd nombre de forts couraus , se décharge dans 
l'Océan avec une telle véhémence , qu'il adoucit 




ae U mer à pi 



leurs lieues de dU- 
I 5o lieues île large. 
qui est à 40 lieues de 



■ge dans 
I de son 



ï'âcrelé des 

tance de son embnncliui 
Pour se rendre à Buenos- Ayres 
l'enihoticbure d^ la Fi^a, ce detive est si 
ce! eiidroit , que n'étant «ncoie quVi< inilîi 
lilf on perd la t«ri'e de vue «< oti navigue un inur 
entier sans découvrir l'autre bord t on voit quelquefois 
lit leire pendaiit quatre jours , sans qu'il goit possible 
d'y aboriler, k cause d'un vent d'ouest nommé Pam- 
pero , attendu qu'il traverse la pluine des Pampas 
(fbi a au-delà de 800 lieues carrées , et s'étend depuis 
le fleuve jusqu'aux confins du Chili ^ sans une iné- 
galité de plus de 8 à 10 pouces de hauteur. li eut peu 
de âeuves dont l'entrée soit Aussi diiEcile; c*estcequt 
l'a fait nommer Xenfer des navigateurs^ L'eau en. est 
exc^ente et trt-s-saiue : elle a, dit-t>n ; la qualité d'é- 
claircir la voix de telle sorte, que Ton reconnaît ceiA: 
qui en boivent habituellemeut; mais si l'on di!.conûnue 
d'en faire usage , on perd peo à peu de cet ogréniOTt. 
de Zagaananas , vers les moiiLagites de las 
<^U8 la nouvelle Californie , Nerp<âtite à 
avers d'éootines 'Cdc/Bj , des vigiiobIeN,^les cbamps 
cb blé , des jardins potagers et iruiliers qu'il u'a 
cessé de fÈtliliser, et va m^W ses caus h celtes de la 




^ Lefleu 
^Hb'avers d*< 



I, lieUis 



i cours pe 



sible de 



plusieurs centaines 



^^^^e rio J'aqjttiila a^b'om le pays et le^ habitans du 
^^Bfo^u/ y et se dirige ensuite Vurs In mer. 
^^K Le rio del Harte , depuis les iixvntagïieS do Ift Sierra 
^^Kj^erde y h l'est du lac de Timfiaangos, jusqu'il son em- 
Irauchure dans la provîuoa du uouv«an Sauldd^ r , a 
âi2 lieues de cours : sr l*rgeitr est égale à celle du 
TOW. t. 7 



Mississipi. Les bords du ce Heaye offrent des mes pit-' 
toresques : ils sont ornés Je beaux peuptiers et d'autres 
Afhvtis delà zone lempt'rée. Le rio del Nurte a se» 
.ct'ues périodiques coiiiino rQcénocpft , le Mississipi , 
i«t lui grand uoinbie de rivièies des deux coiitiiiens. 
I X-es eatixdu grand fleuve dn Nord augmentent jjepnis 
F Je mois d''avril j leur cine est au maximum au com- 
nienccrnieut de mai : elles baissent sur-lout depuis le 
mois dt: juin. Ce iiVst qu'à Tépoque des sécheresses de- 
il'clé , et quand la l'orce du courant est très-petite, que 
■}os Iiabitans passent le ilviive à gu^ , montés sur (fb& 
.chevaux d'une taille estraordinaire , qu'au Pérou on 
appelle cava//as Chïmbadorea. Plusieure personnes y 
inoiilent â-la-fois ; et si le ciieval prend pied de temgis 
■«n temps en nageant, on appelle ce mode de passer 
le fleuve , pussar el rio à Volapie. , 

Les eaux du rio'ilel Norle , comme celles de VOri- 
noque et de tontes les grandes rivières de l'Amérique 
i^i'idiouale ) sont extrêmement troubles. Dam ta 
Kouvelle-Biscaye , on regarde comme la cause de ce 
phénomène une petite rivière appelée rio Puerto (rivière 
. aale ) , et Jnit l'embouchure est au sud de la ville de 
Valancia. JW. Tamaron a observé cependant que le» 
eaux .y sont troubles bien au-dessus de SanCm-Fez. et 
. de la ville de Taos. ■ , 

Le rio Colorado a aSo lienes de coArs, Ce fleuve, 
aprèsavoir, comme le'no dyl Norte , roulé à Iravei-s 
des régions iértilcs et terapérées un volume d'eau cou- 
sidârable , va le porter à l'Océan. 

Le rio San.Iago , dout le cours égale celui de l'Elte ■ 
■l du Rhûue ensemble , fertilise les plateaux Ae Lerj^g, 
le Salamanca et de Ctitaya, et peut servir au IrauspOft 



lUB Bu SCD. 9^ 

des fai'înes des inlendances de Mexico et de Gud- 
naxi/atOf vers les câtes occidentales. 

Du côté de la Nueva-Gratiada , cette partie des 
Lanas^ arrosée par le .Me/j , le richada,\a Zama eL 
le Giinviaee ^ unit le bassin de l'Amazone avec celui 
de rUrénoque. 

Le fleuve le Guayaquil ^ api'ès aToîr donné son ilom 
ail gonveiiiemeiit qu'il fertilise, offre aux liabitans de 
ses bords une quantité innombrable d'excelletis pois- 
sqns : on tvoUre , dans ses eaux , des îles Bottantes dé 
3o pieds deluog, nageant au milieu de son couranli 
et portant de jeunes liges de bambusa , de pùtia slra- 
tiotes, de pontoderia , et une foule d'autrfS végétaux, 
dont les racines s'entrelacent fkciJemetiC. Sur la pente 
occidentale, ce fleuce prend une teinte d'un jaun^ doré, 
puis couUur de café, quand ses eaux sitr-tout ont sé- 
jonmé quelque temps sur les pvaines, 

La rivière la Hafka se fait remarquer siir-loiiL par 
les belles perles , les améthystes et les pontaures bril- 
lantes que ses flots charrient à travers un sable d'or. 
'SJ Atabapa , iranquille sur son cours, promène vo- 
Inptueu&etncnt ses eaux à travers les carolinéa et les 
meiastomes arborescens qui ornent ses rives. 

Le rio de la Gitira , dont leS Lords ne présentent 



1 



qui. 



S Lords ne pr 
purë^^Waiî' 



iride . et le lit des^^^^MÉlubîes , des 



niuiërnux uicapables d'altérer la purel^flR'âir , étonne 
le spectateur ppr l'étendue de ses débordemens. 

Le Teati^ le Tiiammi.O. le .Guatnia offtent , a« 

:lir des pi'^l'ies , des eaux d'une teinte tirant sur le 

■ tte couleur, à l'ombre des raassîÉî de peupliers, 

pa&se au noir funcéj mais dans des vaisseaux IratiSpa- 

rena ^ elles suuL d'uu jaune dure. Les flots du Temi i^ 

7* 



Ju Tnamhii , après avoir coulé à trav«r»le)> palmiers f 
et facilité les moyens d'aller de rOrëno(|He aux inis- 
fiona de ^io-iVe^/-o, se jettent dans TAtabapo. 

Singularité de POrénoque. 

Parmi les rivières Chagre ^ Aîvarado , Ouasacaaica, 
Loguanas , Bravo\ Gila , Blanco , Mexicano , Salina , 
liespit, Escapnisaco , Panueo , Tulti, Papaiotta ^ Tez- 
ciico, Theotihuacan ^ Tapeyacac ^ Tachaca , GuanCillan^ 
et un nombre considérable d'antros , VOrénaque, cette 
riviàre ) ou , pour mieux dii'e , ce fleuve , pretiil , dit-on , 
«a soiii-cB dans le petit lac A^Ipat^ , lalituiie nord ' 
,5 degrés , 5 min. ; car ses sources n'ont été visitées pat 
.aucun Européen, pas mêine par un indigène, qni 
«iten (|iie]qiie relation avecles Eiipopéens. L'Orénoqne, 
après avoir travereé le Jac Pgrima, reçu le Gvaviari , 
passe nu nord , puis an uorJ-est , jusqu'à ce qu'il entre 
, jdans rOcoan atlanticiire par un grand EMta qui est 
-Tts-^à-TÛi l'Ile de la Trinité j mais fe principal bras est 
au sudest de celte île. Ce fleuve, qni est joint à eeiixi 
des Amazones, par le rio Negro , reçoit , dans un 
cours de 900 lieues , la rivière Blanche , ou rivière d« 
Farima, qui rejoint la rivière Noire et le f;rand courant 
-du iU^ragrtoit i^^^eia , ^ui coule dans la rivière noire • 
et se joiu^fl^^^^tFB qui , dit-on , réunit le Marm- 

d'autres aussi considérables que la Xoire , et , enti^ 
antres , la rivière de Caroni , qui s'y précipite avec tant 
de violence , que le courant du fleuve remonte à pit» 
-^e âoo pas vers sa source. 

L'Ofénoqne croît pendant cinq mois , se maiittïeflt 
3o jours dans son plus grand accroissement, diminii'» 



ludant cinq autres mois, et reste ao jours dans ce 
dernier degré : il emploie aîu&i le coars d'un an* à 
sVIever et à descendre giaâiiellement , marquant ses 
diverses hauteurs par 1l>s traces qu*il laisse sigr les 
rocliers ou sur les arbres qui bordent le riva^;^. L» 



de 48 à 

plus basses. Di 



; périodiqm 



de ses < 



} leur 



ds au-dessus «lu point OÙ elles soul les 



s la partie la plii! 



ulée de Li Gu' 



yaue, 



1 60 milles ( 53 lieues un liers ) de son euibout 
ce fleuve , duus les graudes eaux , a près de 1.6,200 jneds 
de large ur ; il inonde les contrées voisines j.iis<^u^à 
30 pieds de Iiauteur pendant plusieurs mois, el oblige 
les babitaus à se réCiigier dans les montagnes voisines'- 
A leurrelour ,ils trouvent la terre couverte d'un en^^^iais 
fertile ; la nafbre s'anime de toutes parts , les bestiaux 
reviennent dans les plaines qu'jb avaient abandonnées, 
les crocodiles et les serpwis, que rOrénonue avait 
couverts de limon, soulèvent cette vase et [eparaisseut 
à la lumière à travers le peu d'eau t^u'elle conli^ût. 
Ce fleuve se jette avec tant de violence dans l'Otéaii, 
qu'il repousse au loin les flots de la. mer , et qu'un 
distingue encore ses eaux douces à plusieurs lieues d» 
son embouchure. 

Lorsqu'on considère l'iounetise volume d'eati i^ite 
l'OréuoquB porle à l'Océan atlantique , on est; tenté 
de demander iequ^de VOrénoque, de VÂiiiasoae, ou 
de la P/ata , est le plus coasidcraUa. Quand on. na- 
vigue suc l'Oiéuoque supérieur , on ai'rive aux erohoii- 
cliures du Sodamonî el do Guapo , ois'élève bien au- 
dessus dtis nues la cime sourcilleuse du Huïda , n^^in- 
tagne donf ^ pente méi:idixKia4e est une savane sans 
at'btes. L'air liutoid» du soir est rempli dii paiTuio 



qu'exhale les 
Ail-dessous de la coui 
Dans les endroits 
dure, dehantnpal 



dont le fruit doié brille, a» loin 
ttnnede feuilles d'un vert bleuâtre 

les eaiiK sortent du tapis de vei 



solitaires. A l'ouest du Dulda, 



alail forment des groupes 



:acaotie['s sauvages qu i 
cet amandier célèbre , la 



) le Bertkalia 






'étale 



forêt de 

.ïa plus vigoureuse des tropiques. Quelques Francis- 
trains ont pi^ndtré jusc]ii'à l'embouchure du Chigiiiiéj 
oit l'Oréuoqiie est si étroit , que les naturels, près de 
ia cataracte des Guarahihes , y ont jeté un pont iiait de 
lianes tressées, hes .G uaicas , race d'hommes d'une 
fclancheur surprenante, empêclient le voyageur qui 



L -ledoi 



s flÈcbe 



npoisonni 



1/eTS l'est. Lepetit lac coi 

Axt^Ta, branclie du Mao, tirt 

~ ^onné lieu à la s&mce fabiil. 

Sur la cbaJne de Parima 

•^Esqiiiho et de Mayo , qui : 

:élèbre par ses grandes niassf 

ressemblant à l'or bruni. Les 

et fleuves qui sortent de celti 



d'avancer plus loii 

(le roKeanx , d'où le Pi 

source, a pei>t-êli 

'4' 



de l'Oj'én 
troHve les j'ivièrt 
ferment i''el liarado y 
de talc très-britlant et 
li<>s principales rivières 
et de celle de la 



ou 



chai 



Guyane, sont, pour le Brénil , \i RiacU-Fi.ndo , le 

I *io de Pcixe, le Milkoverde , le Giguittgnogna , (jui 

\ «bafiie des diamans; le Rio Janeiro , le Tocantia ; la 

J livière des Emeraiides , ainsi nonftnée par rapport à 

la grande quantité de ces pierres précieuses qu'on 

. trouve dans ses eaux; le San-Franciico ^ remarquable 

. -par le trajet considérable qu'il fait sons la terre, après 

W^ir acquis une grande étendue. Dans la Guyane ^ 

la ^er^i'ce, le Si^rinamy VAmano^ VAracava, Vjtraauary^ 

l« TW i^kaco , YQyopoc , Vlraeauba ,'Ie Corerftin , l'-Ci. 



la Callacalta 



LMERIQUE DU SUD. lOJ 

, la Zétande , la Caroni^ le Bioblo , 
I etc. La riviète des Saulas , gro!>sie di-a 
caiix de plusieurs lacSf traverse iiue grand» partie du 
Cliili, et se jette dans la mer. 

La majestueuse rivière du Parana, après avoirform4 
nombre Je cataractes , groshit tellement son cours , 
(ju'un navire , filacé au milieu de ^n courant, ne peif 
, découvrir la terre ! oa la remonte jus-iti'à la ville de 
\' Assomption ^ à 4"0 licucs de la mer. Celte rivière > 
ou pliitât ce fleura j est paiseiuée d'îles fertiles , et on 
trouve souvent sur ses rivages des géodes renfermant 
nu cristal. 

Le fleuve le Paraguay prend sa source dans le lac 
Xarayès, d'où il sort suus le uom de Paraguay , qui 
• signifie fleuve couronné, parce que le fleuve d'^ùiil 
1 sort lui forme une cotironue : il inonde et f>.rtili};c tous 
les ans Us turres dans l'espace de pUisiem s lieues. C'est 
un des plus grands fleuves que l'un connaisse : il est 
^, «i rapide , qu'jl adoucit l^u de la mêr à nue très- 
grande distance de l'endroit où il tombe. S'il perd' 
suif nom, en se joignant à la P/,ata, il en ù'àI bien ' 
d^^uimagé eu le donnant à cette immense étendue 
de pays , borué à l'orient par le Brésil, à l' occident 
par le Cliili , et au nord pai' le fleuve de l'Amaaiune. 
Bref, parmi les fleuves de l'Europe qui reçoivent dans 
leur cours des rivières considérables , ou remarque [e 
J}aaube , qui en reçoit 3 1 ; le Volga , 33 ; le Uon , 6 î 
! JSieper ou BorU[hèie, 20 ; et la Hwina , la. 

le fleuve des Amazone» 
du EhU; rOluo, 6i, 
dont 38 considérables j le rio de la Flala , au; le îvliii 
•ipi} 4^; le fleuve Sauit-Lauient , 4*^' 



îarfui c^ux de l'Aménqiii 
reçoit 6o rivièn-h de la Ion 



I 



On aurait peine à tiouvei; en Europe 4*' Aeiivea^ 
qui se rendent immédiati^inent dans la in«r , tandis 
gu'on en connaît déjà 180 en Amériqne. Fliisieuis de 
ces âeiiyes et rivières roulent du sable d'or ; de là vient 
que beaucoup de ^ens gagnent leur subsistance à 
laver àe l'or de rivière. Un homme peut aisément en 
iarer pouv un écu ^r jour , sans se fatiguer, 

LeNouveaU'Mondeest mieux arroîé (jiie l'Europe, et 
lus habitans du nouvel hémisphère n'ont pas été forcés, 
comme ceux d'Europe, d'employer dés siècles et des 
connaissances industrielles pour parvenir seulement 
à rendre navigables le Rhâne , la Seine et la Luire. Ils 
n'ont pas la dunleur de voir leurs riviè^res se tarir en- 
tièrement, comme le Mançanarès à Madrid; 011 ré- 
duites à un filet d'eau, comme ie Céphise, VJlissua 
d'Atbènes , VEuratas de Sparte, et le Tibre à Kome. 

I.'Europe a des fleuves dont l'embouchure ne va 
pas sensiblement à la nter et qui se perdent dans les 
sables, comme le Rhin ; au qui se précipiteat dans tef 
terres, comme le Guadalquivir en Espagne, le Got- 
tenburg en Suède, et plusieurs autres non moins 
connus j d'antres qui se j^lleitt dans des goufTres «tu- 
terrains, sans que l'on puisse en connaître le cours , 
et qui reparaissent à une certaine distance , comme 1« 
HhÔTtay près du fort de l'£cluse,à la irontifre de France. 

L'AméHtjue o£fre ces mâines singularités dans plu-^ ' 
bieurs endroits : le San-Francisco , au Brésil, en est 
une preuve ; mais particuUÈFement entre la Virginie et 
le Marylaud, où le fleuve le Potomac , 'après avoir 
roulé ses eaux avec fi'acas k Iravers les rodters jus- 
qu'aux montagnes Bleues, Eemble s'y perdre dans un 
énoime goulfiç. Xo^ttes Ws itwèies de la province d» 



l'a xiAIQUX I 



irdova ^ au Paraguay, s'écoulent dans le sal 
l'exception ilu jSouve lu Tercero , qui se jelte il 



,ble, 



a voit, à Saint-Domiogue , une montagne très- 
e , au pied de laquelle sont ulu&ieurs cavernes , où 
ivières et des ruisseaui viennent se précipiter arec 
iracas, et disparaissent cntiàreuieiit. On voit aussi, 
dans cette ilc, nne atilra montagne , dans le quartier 
de la Grande Anse , où la Voldrngue se précipite dans 

I.pne caverne, et ressort de- dessotis terre, à a lieaes 
de là , pour aller porter ses eaox à la mer. On traverse 
iCe souterrain n'ayant de l'eau, dans certains endroits, 
•^ue jusqu'à l'estomac. 
Si la plupart des rivières confluents» qui se jellent , 
eu Ëuïope , dans le RMne , forment , avec ce fleuve 
rapide, des angles droits, pour modérer son cour», 
celles de l'Amérique présentent \ta tnènies résultats, 
Bur-lout dans qualques-uns de ses fleuves. L'on ob- 
serve , qui plus est , »ur plusieors fleures de l'Amérique , 
IpoianuneBt sur le Mississipi , de ces rivières con- 
Buentes qui sont de véritables digues , et qui le tra- 
versent de part en part ; en sorte que le fleuve traversé y 
Éui est fort rapide au-dessus du confluent, couU fort 
pentynent au-dessons. 
I Ainsi que le A'//, Vj^maxens, }n P/afa ,\t Paraguay , 
VOrëno^ue et le Connecticut débordent pour (èrtiliser 
J«s campagnes qui Us envii'ODnent, par le limon gras 
qu'ils y laisbaut j et, comme les trois autres parties da 
monde , l'Amérique oflie ses débordemens pério diques , 
t«m[)araii<*s ut aceîdeiitel». 



CHAPITRE XIII. 



Cataractes. 



Si l'Europe peut citer, entre autres curiosités, trois 
cataractes^ à Cayne, à Math-^aye et à Khair-Duc , en 
Galles; une en Ecosse j «ne en Suède, à TrochaitCa'^ 
àeux cataractes , en Finlande , au fié gorge ment du lac 
K-iemen ; deux autres près de la Doga , formées pai' la 
rivière Voiogoda, en Moscovie ; deux cataractes ior- 
mées par U Rliiii , à Bikefeld et à Lauffen^ à uno 
demi-lieite de SchafUiouse, en Suisse; une à Isola ^ 
entre Rome et Naples ; et une formée par la riïière Ve- 
lino , à la petite ville de Terny^ sur le chemin de 
Home ; 

En Amérique f où l'on fait à peine attention anx 
cataractes t^ui n'ont que 5o pieds de hauteur, on 
rencontre celle de Passaïck^ dans te comté de Mor- 
ris , aux Etats -Unis. Elle a 72 pieds de hauteur et 
35o de largeur. Le mélange do vergers, de parties 
cultivées et d'objets eiicoie dans l'état de natni'e , 
contribue, avec les beautés de celte cliiitej à eu rendre 
les environs intéressans et pittoresques. • 

Saint- Antoine. — En remontant vers la source du 
Mississipi , l'on rencontre la cascade de Saint-j4ntoine ^ 
vers le ^b' degré de latitude. Le fleuve, qui a plus d* 
a5o verges de largeur , tombe perpeudiculairemeiit 
d'environ 4*^ pieds do haut , et forme une cataracte 
très -agréable. Au-dessous, las torrens, dans une étendue 



de 3oi 



verges 



, rendent la dei 



eidérablei 



plus grandk, du sorte que, vues à une certaine distance 



t. 



i 






rt.\J^* 



k<:y, X. ^* 



■A 



ri« i/.f t fi.4 



CATAKACTXS. 10^ 

rVs elintes paraissent beaucoup plus élevées qu'elles no 

le sont en eftel. Une petite île d'à-peu-piès 4" pieds da 

■large, et d'iiti peu plus de long, est située au milieu 

Sdes chutes ; il y croît quelques ciguës et des arbres 

E^Wnemeiit. A moitié chemin, eiitie celte île et la 

j oiiental , il y a un rocher à rextrémlté de la 

fcluile et dans une position obWque , de 5 ou 6 pieds de 

Blai-ge, sur 3o à 4^ de long. Ces chutes sont situées 

Fjil'une manière particulière, en ce qu'aucun mont ou 

I «précipice if en défend l'approcbe, ce qu'oti ne pourrait 

I •j>ent-ê(re pas dire d'aucune autre cataracte consi- 

-Jérable. Le pays d'alentouf est d'nn» beauté surpre- 

i^nte; ce n'est pas iin plateau insipide où l'œil tio 

rouve aucun repos, il est composé du riantes collines 

lourertes de verdure le printemps et l'été, et entremêlées 

P*çà et là par des bois qui farinent une perspective en- 

''Chanteresse. 

ft* A peu de distance au-dessous des chutes ) est uns 
r*pelite île d'environ un acre et demi, où. croissent nu 






uibre de cliê 



. dont presque toutes les 



branches, susceptibles de porter lui certain poids , sont 
chargées de uid» d'aigles. L'instinct prévoyant de cas 
oiseaux lein- a fait préférer cet endroit, comme garanti 
des allaques de l'Iiomme ou des animaux, par les 
torreus qui sont au-dessous. 



4 
I 



Niagara. — L'on Irouvequ: 
Baint-Laureut , iiidépendammeut des 
catfes de ta nvièi'c de Montmorency 
Québec , de celle des Cèdres et des L< 



cataractes dans le fleuve 

apides , des c^s- 

à lâ lieues de 

proche de 



1.1 ville de Montréal ; enfiu les fameux saucs du Niagara , 
dont Ip prindpaiu se trouvent dans le haut Canada. 
i de large, et 



Ï5ati8 cet eiidi'ult la rivière a 6oo ver; 



ige. La vapeur 



CATAKACTSS. 

la chute est de 142 pieàs. Entre les chutes, il y « 
. Le fait/(|uî est du cùlé des Etats-Ui>U 
i63 piedï de hauteur pei'pendiculaire , sur un quart 
F l3e lieue de large. Rieu 11e saurait dépeiadre l'élon- • 
frjBeinent que Voa éprouve en voyant cette énorme ruasse 
B^eau tomber sur une roche calcaîra très - blanche j 
I jinrcie par des particulq^ de sable qiiartzeux , d'où elle 
rejaillit à une grande hauteur , chf 
1 1 ,4^ila fait paraître blanche comme la 

qui k'en exhale» élancée en brouillards vers le ciel ^ 
s* perçoit de cinq lieues, et les rayons du soleil y pro* 
duisent un superbe arc-en-ciel. Le bruit qu'elle fait 
est [el,qn'à plus de six lieues il se fait encore entendra 
comme celui de vingt tonnerres à-la-f~ois. Il se forme , 
. après la chute du fleuve, des tourbillons d'eau si t^r- 
Bjlîbles, qu'on ne peut y naviguer qu'à deux tieues âe 
distance. An pied 3e la cascade , on trouve des mon^ 
ceaux de poissons et des tas d'&aguiUes entrelacées les 
unes avec les autres. 

Po-wow, — Les chutes d'eau de la rivière Povow^ 
!nt curieuses 



dans le Massassuchet , n 






par elles-mêmes , mois encore par un grand nombre 
de moiilins grotesques qu'elles animent, et par d'au- 
tres usines. On peut faire les mêmes observations snr 
la Pautukit , rivière du Elhode-IsUnd. 

Caioes, — La cataracte de Cohaet, sur la rivière 
des Moliaw)LS,.après s'être fait trois issues de 3oo pieds 
chaque, semble menacer d'emporter à chaque instant 
les restes de la montagne qui s'opposent à son cours, 
La verdure des arbres , les fleurs qui convrnnL les ra- 



chers, 
le Ut 



dont la b^se *■ t^o pieds ^ est remplie d'éctinae ; 
que forme ensuite la riticre^ dont 



catasactbs. 109 

' les eaux r^échisaeni l'azur des ciem , rcmpressenieni 
«[u'ellcs inetîMit à réparer , par leur rapidité , le retard 
e lieu leur a fait éprouver, oQra nu ensemble 
e lasser (i'atlmirer. 
Ifalpok. — Le fleiiTe le Connectîciit forme, prèa 
\ de M'^alpole^ dans le New-Hampahire, la cataracte la. 
remarquable. Les rochers, entassés, l'un sur 
l'autre, semblent vouliMr arrt-ler le fie lire dans son 
^onrs. D'énormes glaçons, qui au printemps se déta< 
Pchenl des inontogues, ou que des forrens charrient 
4ans le Connecticut , s^htii on cèlent et forment des 
lasses étonnantes, jusqu'à ce quVntraînés par leur 
< propre poids, ils se précipitent, avec un fracas hor- 
rible, du haut des rochers. La chute du fleuve t'onèro 



uteur ; elle fait jaillir l'onde dans les 
, entntine des arbres, brise les glaçons, et rend 
I orenite son coursai rapide que le fer y surnage comme 
pie bois, pour pen qu'il oflr6 une surface étottdne ci 

Génessé. — A Test d« k NonvoRe-Tort , la cbutô 

An Gdnesséy qui est d'enTiron loo pieds, (orme Où 

brouillard si fort , qu'il aplatit le sommet deS arbres 

dans l'espace de six arpens. La vue curieuse de cette 

fbrét , dent la cime ressemble il une vaste taMe , préi» 

à recevoir le nuage immense de vapeur qui s'éièïe àt 

î renouvelle à chaque instant du jour et de la nuit, 

I brait des eaux écumanles, qui tie savent strr quoi 

nger de leur chute; enfin , la verdure éternelle de 

leui , quVgaienI mille fleurs diverses , reudeut ce 

uiysage fort agréable. 

jUbany. — A trois lienes d'Atbany , dans la Nou- 

IfcUt-Yorkj on Ironva une be>I}c calaracte qui a 



CATA.KACTk9. 



6opie(lsdeliauteurperp«iidLculaire; Vœil, en la et 
L^tnplant) sVgare inTolontairetneut avec ses eaiizj k 
VJravers les bois qui t'entourent. 

Quatre cataractes imposantes se présentent suc 

Dans l'une, le âeti?e tombe en masse à 6a 

îeds de bauteur; dans une autte, il se portage ett 

K^ojs, jioni contourner les rocbers qui se trouveat dans 

I son cours j dans la troisième , il semble encaissé et &'é- 

vj^apper dessous ^ par les câtés, et jaillic au-dessus des 

ferres qui barrent son passage^ et dans la quatrième y 

t un fleuve qiti desceud majestueusement le lonQ 

1 glacis^ au milieu d\in bouquet d'arbres. 

Susquekanimh^ — Le ilellTtv ^^ la Siisqiieliannab | 

î aToir cuulé paisiblement 'daus Un lit large et 

^ofoud, n travers les forêts du comté de Luceriiej 

E.rassemble en silence ses eaux , et , s'élançatit au-dessus 

d'un massif de granit, il relonflie à 70 pieds de pro- 

^ndeur^/daiis une vallée .spacieuse d'oii il coutinue à 

ir ses flots blanchie dVcume, Jurant uu. ipiart 

, mille, pour les rendre ensuite dans la baie de 

ti Cbesapeak. 

, ÇkaiJeetoyvn — Oii trouve , proche de Clmrlestoy/n ^ 
jfine cataracte dont. ^a. beauté surprend et lait fr;isso«T 
^er \e spectateur lorsqu'il voit, À 130 pieds, Teau sa 
Précipiter avec véhémence à ttav^fs Jes locbers, ço^ime 
elle voulait entraîjier tout,4ans son torrent. 
I ÂKicbmond, en^Virgiuie, laTivièrâ Saint-Jacques 

B plusieurs belles cataractes. , - 

Prés des cbutes du Kapakanoc , on a tfoiivé un lil»tf 
lerai d'or , que les sources de cette rivière on 
quelque ruiiiseau y avait entiafné. 

Potomack. — Entre la Virginie cl le Maiylaud, I4 



^o^H 







itomaci offre au spectateur une chute de loo pieds 
de Iiauteur perpendiculaire, api'ès laquelle ce fleuve va 
se réunir au fleuve Shenadoali , s'en sépare, roule ses 
eaux avec fracas, à travers les rochers jusqu'aux mon- 
tagnes Bleues , où il scmhle se perdre dans un gouffre. 

Le Tourbillon. — Dans la province de Tënessé, ie 
fli'Mve de ce uom, a.prÈs avoir promené ses eaux avant 
la cViute , pendant près d'une lieue , dans une larf;eur 
d'un demi-mille, se resserre dans un lit de loo verges, 
«'ouvre un passage à travers la crête erléripure des 
■Apalaclies , et s'élauçant avec furie t;ontre un rocher, 
be à 80 p^fc de profondeur , et for 



légère 



vaste tourbillon^ qui remplit d'une vapei 
Mlle l'atmosphère environnante. 

Chaudière. — Près de Tîle d'Orléans, dansle Canada j 

la rivière Chaudière offre une cataracte de plus de 

200 pieds de lar^e sur 70 de haut. Les fragineas de 

qu'elle entrahie, et le brûil de ses eaui écu- 

lantes, qui se brisent contre d'aiTties rochers, forme 

pectacle qui inspire à la fois l'admiration et la 

Bogota. — La rivière Bogota , qui traverse la ville dû 

f^éiTie nom, qu'on appelle aussi Santâ-Fé, environ 

lieues avant sa jonction avec la Madeleine , fait un» 

«hute verticale de plus de 1200 pieds, sur un vaste 

lassiu de rochers de formes et de couleurs différentes, 

tint par un beau tapis de verdure, et par des arbres 

ormes auxq.uels pendent des fleurs^doriféranles. 

/.'y/miîone, — A Tiitumbero , dans lui endroit pres- 

ible, résidence des indiens Xibaras, l'A- 

ledes ubstScles qnedes rochers de granit 

opposent à son cours , les. noie sous se« tiuts , et se pr^- 



112 CATAX^OTBS. 

cipitani de dessus leurs sommets, forme les caUraclea 
à''Yttrigvisa et de Patorii/iii , d'où elle s'élance à ^o pieds 
de hauteur, emportant dans «es flots éciiniaus les 
débris des rocbers <]iii ont cédé à la liuleuce île sou 
torrent. 

Le Paratta, — Non loin de la vîlte de Guayra, le Pa- 
rana^ au 24° ^^^^^ «le latitude , offie une cataracte 



aussi imposante qu'ex traordiu 



(|u'ime snite ds 



lorrens écumeux, se précipitant pendant un espace de 
12 lieues h trftvei's uiiecliaine de rocliers d'une forme 
effrayante et singulière , renouvellent sans cesse. Le 
spectateur, stupéiait , reste cotifond^au bruit fou- 
droyant que font ces eaux ^ qui , à me&Dre qu^il avance , 
■ ae précipitent de toutes parts du sommet des rochers , 
éblouissent ses yeux par la biancberir de leur écume , 
et retiennent ressens captiU, par la rapidité de leurs 
' flots. 

Baitgo, — Le Zoji/'icec^a, ou nouveau Maragnonj^ini 

A 25o toises de largeur jusqu'à son arrivée à la chaîne 

extérieure des Andes, se trouvant resserré tout d'iiti 

' coup entre les deux cdtés parallèles d'un rocher presque 

fierpendjculaire, céduit à aâ toises de largeur, et privé de 

apidité, au point qu^un radeau ne peut parcourir 

[■flue deux lieues dans l'espace d'environ une heure, 

Y »a fait une issus à un endroit que les Péruviens iiom- 

' ment Pongo ( l'orte ) , et se précipîtantMe 90 pîeds da 

F^ant, dans un superbe bassin, il déploie rnajestueu- 

acnient ses eai^, et tes Laissa Aier ensuite à leur 

-4™ 5 ^ traveis les bois , les prés et les vergerf. 

L'Orénaque. — La chaîne de Farima , en s'éteiidant 
Sïtte l'est àTouest; depuis les sources de Guaviari, forme, 
kAu nonl-ost ds cette rivière ^ les cataractes vraiment 



CATAKACTZS. 



oyables lie Maypura et d'^ïarei, en s'opposaat au 
irs del'Orenoy«e,à 5 degrés de latitude. Là , le lit de 
e fleuve est rétréci j 

au milieu d'u 






iclwrs 



gigantes 



Vis-à-ï 



goiiffi-e où le* 



:l)oucliiire au Meta estime 
>rme roclie isolée , que les naturels out appelée la 
rre de patience f parce qu'on est quelquefois obligé de s'y 
èterdeux jours. L'Ore/ioçiie , après avoir franchi tous 
obstacles qu'il a trouvés sur son passage , vient en- 
opper de ses eaux le Mogoté lie Cocuyza , rocber do 






de forme cubiq 



, éle^ 



e 200 pieds , qui povie 



. pa. 



le défilé 



'iipe des hautes ] 
sourires .tf^s rii 
1- d'une fbatui 



:r son plateau uue forêt de grauds arbres , et dont la 
BHJ^ dépasse le faits des palrniers qui l'entourent , ce 
i présente une forêt au-dessus d'une autre fbi'êl- 
L'Orénoque sVuvre ensuite un passage 
sétroildu iara^ani. Du gn 
.gaes de Ciinavami , entre les 
pipapo et Ventuari , on voit sojlir d'une flialiie grai 
tique le Sipapo , le SartapOf le Canieji ^ et le Topazo^ 
rassent eu quelque sorte les cXtaract<js du 
pillage de Maypurès. Les eaux , après aroir renversé 
e partie du rocher de Kery et A^Oco , creusé à 
nboiichiire du Joa , dans les montagnes de Cumada- 
tari, des cavités noirâtres élevées de i5o à 180 pieds 
■dessus (tu niveau actuel des eaux; après avoir laissé 
:s d' Umana un rocher isolé de granit qui présente, à 
9 pieds de liauteiir , les fknages du soleil , d,e la lune , 
"les figures dn crocodile et du boa , creusées sur la sur- 
face et di^poaéus !i-[)eu-près par rangées , l'Orénoque 
tombe eu une quantité innombrable de petites cascades» 



irchipel dtlots et de rochers qui : 



ntIclLemeutlelitduil 



de8o< 



i»ds. 




( 



li4 c^xaxa.cthS. 

que souTent U ne reste pas 20 pieds àe libre pour sa 

Dans le Raudal , c'est ainsi que les Espagnols nom- 
nieot cette cataracte, qui descend par plusieurs degrés 
ou chutes , les plus diQîciles sont celles de Purimarimi 
et de Manimi. Leur hauteur est de ^ pieds ; celle du 
Taparo est de 3o. Le Raudal d'Atu/és eït enlîèrement 
semlilable à celui de Maj-purè& : il consiste , comin« 
celui-ci, eu une multitude d'iluts, entre lesquels la 
fleuve se fiaye un passage dans une longueur de 3 
à 400 loiaes ; un massif de palmiers s'y élève de mêm« 
du milieu delà surface écumeuse des eaux. Les plus 
célèbres degrés des cataractes sont placés entre leS fies 
i^Avagari et de Javarivertt , cotre Suripamana et Uira- 
puri. C'est dans cette solitude que niche ie coq de rocha 
de couleur d'or (^pipra rupicola ), l'un des plus beaux 
oiseaux des tropiques, belliqueux comme le coq do- 
nieslique des Indes, et remarquable par la double créts 
de plumes mubîles dont sa tête est ornée. 

Dans le Raudal de Canacari, l'Orénoque presse ^ 
avec uu iiacas terrible , sen llols tumultueux au-dessus 
d'une caverne dont les parois humides sont couvertes 
de canfirves et de bissiis phosphurescens. Sur la rite 
droite du ileuve , à l'entrée méridionale du Kaudcl 
d'Aturès f est la caverne à^Alaruipe , très-célèbre pariui 
les indigènes : elle semble avoir été destinée par la 
nature à servir de sépulture è une nation. C'est là oin 
600 squelettes bien conservés reposent chacun dans 
une corbeille faite avec lès pétioles des feuilles de pal- 
miers. Cette corbeille , que les naturels nomment Ma- 
pirèsy a la forme d'une espèce de sac carré de la 
grandeur de l'indÏTidu : il ne leur manque ni eûtes , 



catAXactes. 1i5 

El plialaiiges. Ce lieu , d'où l'on jouit an plus beau 

iiip-d'œil possible; est paTi^mé de vanille et autres 

S odoriférantes : c'est le seul passage qui conimu- 

W([iie jusqu'à présent à la vallée des AmaKimcs. 

Mama-riimi. — On dte , conmie digue dajemarque, 

l cascade às Mama-mmi (Ip mère pievrej daua le 

gotivenienienl de Quito. Les An dfe,aprcsa.Toir éprouvé, 

par mille lepîis tortue m, la docilité de la rivière Ojibar^ 

Tundu leurs nombreux en£ins , voyeut avec siirprîso 

cette rivière, après avoir chercha à cacber son coijrs à 

travers des arbres très-hauts et très-toufFus, se préu- 

I piter avec véliémence du haut d'un rocher dit 3oo et 

r<}uelques pieds de hauteur , et déployer , dans sa chute, ■ 

iliDe masse d'eau de lâôo jiicds de large , que reçoit 

I vaste bassin dont W bords élevés présentent la 

(orme d'une coquille j d*où l'eau tombe pour fur mur 

|k canal de la rivière. Le spectateur ne sait ce qu'il 

loit TC plus admirer , de la clarté de l'eau , du volume 

«u'elle présente en tombant , ou de son épanchemenl 

Kisible par-dessus les bords du bassin. L'Ojibar , 

tftprès sa chute , continue sa course dans un lit un peu 

f-încHné, sur lequel passe le grand chemin. 

Juan de Fernandez. — Dans la plus petite des deiil 

y Iles de Juan de Fernandez , on voit descendre des 

jioutagnes plusieurs torrens , qui, après avoir fourni 

jSifférenles cascades assez pittoresques sur Ifs divers 

(chers qu'ils parcourent , se précipïti^nt dans la mer 

vec tant de force , qu'on au distingue l'écume à plus 

de trois lieues. 

Cui-dt-Sac. — L'île de Saint-Domingue offre pln- 

(neurs cataractes. La première est à l'extrémité de la 
alaiue du CuI-de-Sacj à tioiij lîeues tud du Port-aii- 



)t6 


• àLIXEI. 








Princt. La rinire, appelée 


g^i 


.de r,V 


Ured« 


Co/rfe- 


-««, 


, ap'M ^tr« dewendue 3ii 


hanl 


tdea n 


lonlagaes btcc 


hn 


ipidi'è «i'nn torrcnl, se 


troute barrc« par 


«n ro- 



I ' cher quailzeui de 60 pïeds de Hauteur perpelKliculdire^ 
^ et ressenâp entre denx montagnes, dans un lit dâ 
> 3o toises, <]*où elle se déploie en une belle t^pps 
î^ dVau ; dans tm rêsen-oir profond qui »t an bas de sa 
elinle, pour de là se rendre à la mer. 

AsiU.— La seconde cascade est formée dans TAsile, 
par Ja grande rivière de Kippes , qui h'élance à travers 
une ouïerlure de 4»» pw*!* *le diamètre , qn'elle's^esC 
faite dans le roc vif, pour tomber à 56 pieds de hau- 
- tcur dans un beau ba&sin , d'où elle dirige son cours 
à travers les forêts et les rochers de celte ile. D'après 
cfeite faible esquisse des cataractes de l'Amérique , 
on doit sentir combien celles de rBurops leur sont 
inférieures. 



CHAPITRE XIV. 



Salines. 



r s ont j 

lue 1„ 

rie . pt ' 



Je ne m'étendrai pas sur la quantité de sel qui 
r marais salins de la Caroline , ceux de la Géorgie , 
les côtes de l'Amérique du nord fournissent , ni sur 
les étangs salés de la Louisitme j où la chaleur cris- 
talline le sel de manière qu» les habitans n'ont besoin 



de l'enlever 



3 contenterai, sans 



ti arrêter 
celles de 



• suF'les salines de \a Floride , de pari 
quelquei provinces de rAinéiique du sud. 

L'abondance de sel que renferme' la Péniasale 
èHAraya, qui se prolonge en forme de lagune ai» 



iA-£iitas.' ■ 117 

^nord-ouest du Cerro de la fêla , quoitju'ayant été Ira- 
ratllé par les Américains dans les temps l^s plus re- 
foiirnissait j an cominencemeiit du seizième 
^ïçcle, à Papproyisionnement des Antilles , de CarÛia- 
de Porto-Bello, et au commerce interlope que les 
Uullaadais cgntinuèreiitd'eiifalre jusqu'en 1662. Cette 
liiie, qui jadis avait excilé la jalousie des Anglais y 
5 Hollandais et d'autres puissances maritimes, n'a 
cependant pas donné lieu à rétablissemenl d'un vil- 
e ou d\nieferme:à peine Irouvc-t-oii, à la péninsule' 
d'Araya, quelques cabanes de pauvres Indiens pê- 
cheurs. 

La consommation du sel , dit M. Humboldt, s'élevait 

en 1799 et en 1800 , dans les deux provinces diî Cumana 

_ft de Barceloae, de^ kiOfOQo/anegas, chacune de 16 

i f rro bas 6a i^(^uini&iix : cette consommation est très- 

I considérable^ elle donne, en décomptant sur la popu- 

Elalion totale 5o,aoo Indiens, qui ne mangent que très- 

I feu de sel , 6a livres par individus ; car , do toutes les 

nations du globe , les iadigèue» de l'Amérique sont ceux 

qui consutnmeut le moins de sel y parce qu'ils se nour- 

'Tisscnt presque uniquement de végétaux. 

!Bn France , d'après le calcul de M. Necker , ou ne 
compte que i% à 14 livres; celte dlfféretice doit être 
attribuée i. la quantité de sel employée dens les salai- 
sons. La viande de bœuf salée , appelée Tajo/'o , et à 
Satut-Douiingue ToAo , est l'objet d'exportation le 
plus important du commerce de Barceibne, Des 9 à 
10,000 fanegac que fournissent les deux provinces 
réunies, il n'y en a que 3ooo produites par la saline 
d^j-traya ; le reste est tiré dos eaux de la mer au Morro 
de Barctlone^ kPosuelos , à Piritu et dans le golfe Triste. 



|l8 ftÂLXVBSr 

Ali Mexique y le seul lac salé de PenoM-Blaneo fbar« 
nit ) par au ^ plue de zSooo fanegae de sel pur ( loo^ooo 
quintaux). 

La protincede CaraocastLit belles saliiiee auzécuetltf 
de Lo3^Rùques. Celle qaî existait jadis dans la petite tle 
de la Tortugayoii le sol est fortement imprégné de mu- 
Xiate de soude ^ a été détruite par o^dre du gouTemement 
^pagnol) dans la crainte qne la saline de la Tortum 
ne donnât lieu à un établissement stable ^ qui fit* 
TOrisâit le commerce illicite avec la Terre-Ferme. 
. Le gras calcaire d^Araya , autrement Pargile muria* 
tifire , endurcie y imprégnée de pétrole et mêlée de gypse 
kmelléux et lenticulaire^^ Qst analogue an sBitthon qui 
accompagne > en Europe , le sel gemme de Btrchteè^ 
gadeu j et ^ dans FAmérique méridionale , celui de Zi'^ 
paquiza. Elle est généralement gris de fumée y terreuse 
et friable ; mais elle enchâsse des niasses plus solides 
d^un bruu noirâtre ^ à cassure schisteuse et quelqtiefbis 
conchoïcle. Ces fragmens, de 6à 8 pouces de long^ ont 
une forme anguleuse. Lorsqu^ls sont très-petits , ilâ 
donnent à cette argileim aspect porphyroïde. On y 
trouve disséminées , soit en nids ^ soit en petits filons ^ 
de la sélénUe^ et ^ plus rarement ^ du gypse fihrtux. Il 
est asse^ remarquable' que cette couche dVrgile, de 
même que les >banGS de^el gonime p«ir> et le salsthon ^ 
en Europe ^ tie renferme presque jamais de cdquiUes ^ 
tandis que les roches (iipcoixvVîsiues en oiFreut en 
grande abonHance* 

Pour exploiter la noUfeUiéi saline ^ près de la batterie 
d^Araya ^ on reçoit TeaU de là mer dans des vasets^ 
comme aux marais du midi de la France j mais à Tile 
de la Marguerite, près de Pampatar y on Ëibriquelè 



I 



SAtlfES. 119 

il en n'employant rjiie les eaiiz iloiices qui ont Ics- 
\yé l'argile miirïatiferc. 
Il ne faut pas confondre* comme l'observe M. Hiim- 
ildt, le sel disséminé dans ces teiiains argileiis , avec 
iliii (jae renferment les sables des plages, et que l'on 
nifie sm les côtes de la Normandie, dans la baie 
L'Avranclies et dans beaucoup d'autres parties de l'Eii- 
ipe. Ces phénomènes, considérés sous le rapport géo- 
>nosti[|ue, n'ont presque rien de commun. On voit 
l'argile mnriatifêre au nîvean de l'océan, à la 
•Piinfo-j4raya, à aooo toises de hauteur dans les Cor- 
'4ill>éres de la Nçuvelle-Greuade. Si , dans le premier 
ide ces endroits, elle se trouve placée au-dessus d'une 
-brèche coquiUière très-récente , elle forme au contraiie 
'.ta Autriche , près A^Itckol ^ une couche puissante dans 
calcaire alpin qui , quoique également postérieure à 
'eiistenctî des êtres organisés sur le globe, est cepen- 
i^ant d'une haute antiquité, commele prouve le grand 
nombre de rochers qui lui sont superposés. De même 
que le sOuTre des hunilles appartient à des époques de 
formation très-éloignées les unes des autres , le sel 
gemme se trouve aussi tantôt dans le gypse de tran- 
sition, tantôt dans le calcaire alpin, tantôt dans une 
argile mnriatifère, recouvrant le grès coquilHer très- 
récent; tantôt , enliii, dans un gypse postérieur à la 
crû. 

Ce même auteur a remarqué que, quoique le mu- 
riate de soude soit fabriqué avec moins de soiu à la pé- 
nîniule '^Araya que dans les salines d'Europe, il est 
cependant plus pur, et renferme moins de muriate et 
lie 8uUht« terreus. 



laO TSADITIOir. , 

CHAPITRE XV. 

# 

Tradition. 

Dans les colonies européennes , un eTéiiement pa- 
raît extrêmement ancien, s^il remonte à trois siècles j 
k la découverte de TAmérique. Ce manque de soutc- 
nirb j qui caractérise les peuples nouveaux , soit dans 
les Ktats-Unis^ soit dans les possessions espagnoles et 
portugaises, est bien digne d^attention. Au nord da 
Rio-Gi/ay sur les bords du Missouri, dans les plaines 
qui s^étendent à Test des Andes , les traditions ne re- 
montent pas au-delà d'un siècle. Au Pt^rou^ à Guati'' 
mala et au Mexique , des ruiues d'édifices , des pein- 
tures historiques et des monumens d^arckitecture aft» 
testent , il est vrai , Pancienne civilisation des indigènes j 
mais, dans une province entière, on trouve à peine 
quelques familles qui aient des notions précises sur 
Fhistoire des Incas et des piinces mexicains. L^indi- 
gène, comme le dit M. Humboldt, a conservé sa 
langue, son costume et son caractère national: mais 
le manque de quipos et de peintures symboliques, la 
zone ou le climat , les productions , Paspeci dij ciel 
et du paysage diffèrent totalement de cenx d^Ëurope } 
la différence d^origine , d^i Jiômes , le dédain que le 
colon européen montre pour tout ce qui a rappor^auz 
peuples vaincus 3 la haine des naturels contre leMUs- 
cendans de ces conque :;ans , dont la gloire des armes 
fut souillée par le fanatisme , la soif des ricKesses^ la 
cruauté ; d^antres circonstances qu^il serait trop long 
de détailler , mais qui ont fait disparaître peu à peu les 
traditions historiques et religieuses, finalement le 



■T*l.'BiTI01#. 



CtliristïaTiisme, en rappelant à Cous les peuples qu'ils 
font partie il'i 



lie même U 



:illle. 



affaibli le 



tiiiient 
i tradi' 



natiunal en ré^iandant dans les deux mondes l( 
lions antiques de_ l'Oiient et d'autres qui 1 
propri^s. Aussi obscrve-l-on que, dans les r^gio 
leuiMil éloignées , les mœurs et les traditions de TEii- 
rope se sont plus conservées dans Ueonefenipérée et sur 
le dosdès'moutagueséquatorialeSf que dans les plaintes 
de lazoneiorride, sur-tout lorsqu'il s'agit de portions de 
peuples d'une même race , et qni se sont nouvellement 
séparés. En parcourant le Mouveau Monde , on croit 
trouver pitia de traditions, plus de fraîcheur dans les 



SAuvesirs de la 


mère -patrie 


, partout où le climat 


per- 


met la culture d 


.is céréales. 


Sous c 


e rapport, la 


Pen- 


aylvaniê , le No 


uveau-Mexi 


que et 1 


e Chili ressemblent 


à ces piatfaiia 


élevés de Qiiilo et 


de la Nouvel! 


e-Es- 


pagne, qui sont 


couverts de 


. chênes 


et de sapins. 




f Ain&i que 


..les ^Mw 


liens , 


les Arcqdien^ 


, se 


Itroyaienl plus 


anciens que 


: la lu> 


.e; les Scythe, 


, le's 


■leuples de la 


liaute Ethii 


apie et 


d« la Bétiqu, 


3 ne 


ihoulati'Ut descei 


idre d'aucune autr 


e natiob que d 


'eux- 



^^ènies ou des astres ; les Amériaaias ont la luème pré- 

nlioM. Les Inaas piétendaieut descendre du soleil. 

ii^I^es Caraïbes se disaient la., seule nation du monde j 

l'.'tA»!' l^s autres peuples ^ selon eux , n'étaient que leurs 

b. Les Aehaques ^ au contraire, faisaient des- 

teiidre les Caraïbes d'un tigre. Les Ottomaques se 

:oyaient issus dé trois pierres inîjlk l'une sur l'autre ; 

paies ont la même croyaufle5 les Salives se di- 

iiit sortis de U terrej les Ackaques , des troncs d'ar- 

comme les Coriathiens voyaient leurs ancêtres 

les champignons. 



CHAPITRE XVL 

CoguiUageM. 






t J>scoquSI««f les <lébfû(Ucn»tac««< elAe USiacéw* , 

W^^Ê^on lrtM*e-*#ar les bords «le U mer oa dxns Tin- 

ténettr de FEaiopej acml de trop peu de faleor pour 

vouloir U* comparer arec les mottia à brife nacre An 

Gmh ; a*ec Ih perlet , les nacrrs Skmttm y A* mooUi on 

aiilre'i tâ-'aJvt* f el les ^BT^ii'i de Magellan, qui passent 

a«fc taÎMm pour les plas branx de l'utiiTers; arec Vo- 

. wtiile de mer det eiiTiioas de Mooterey , sumomnnre la 

V S-iptrbe , dont la nacre est du plus bel orieut ■ avec les 

VfOf»i/!age4 det AntilltSy de Pan»ma, et Sur-tout de la 

B-^iîfi)rnde y où la pêche des perles qui se fîiil suc les pa- 

nge& de cette pêninstile et des îles voisines y est plus 

E ifcflUe et plu« riclie que sur ceux d'Ormms, de Baisora et 

1 Maiobar eusernble. 

u Tons Ica coquillages de la Calîfoi'nia , obserre 
I M. Paw «lin-tnènie, qui croissent sur celte plag» 
\ {avorisée de la nature, se distinguent parle luxe et la 
f j* Ënesse de leur émail qu'anime le coloris- le plus 
t ^ cUoiiissaiit : les huîtres nacrées j étaient ancicnne- 
■ ment accuniiilées par monceaux à de très-petites pro- 
r lùudeurs, «t une seule barque y pouvait alors ra- 
> masser, de calcul fait, pendant la saison, pour 
p» tiiixanie milic èats de perles d'une belle eau et d'un» 
j» forme presque tégiili^ie. r> 

J'iihiifli'verai A M- Paw que ce commerce subsiste 
.tou}uuta, qiifl les résultats n'en sont pas motus salis- 
faiitaus , et que las perks ds la Terre-firme et des tlta' 



J 




C(>QUII.LA OE5. 123 

k' ppisintê ont eu ausû Imir ct^l^brité , et junissent encore 
l i?axie certaiau con sidéra lion. 

L'aroiide aux pQileï abonde sur Tel bas-fonds qui 



Cap Paria j 



iisqu' 



I celui de la fe/a. 



' li'tie de la Marguerite^ Cubagna, Cache ^ La PunCa 
' ^raya et rembouchure du Rio de la. Hachay liaient 
[ célèbre» au seizième siècle , comme le golfe Persiqna 



K«l l'île de Taprobatie ( Ceylan 
Anciens. Les indigènes , malgi 



) l'étaient chcï 

■é ce qu'ont avancé 



biâtoiieos, connaissaient le luxe des perle! 
les premiers Espagnols cjtii abordèrent à la 
Tgrra-jïrme tronTèrent les sauvages parés de colliers et 
de bracelets j que chez les peuples civilisés du Mexique 
et du Pérou les perles d'une belle forme étaient eitrê- 



nienieut recheicbée 



et qu- 



, par. 



j que 






itésumaât à Cortez avant son entrée à Mexico , 

pe celui-ci «BToya à l'empereur Cbarles-Quint , il y 

irait des colliers garnis de rubis , d'émeraudos et de 

(fies d'une foritie régulière , et qui aTaient été pêcliées 

^VUrles eûtes de l'empire da ce monarque mexicain, 

, , CV»t aux recherches de M. Humboldt que l'on doit 

b buste en basalte d'une prèlreiise mexicaine^ dont 

la coiflc , ressemblant d'ailleurs au Cal&ntica des têleS 

.d'Lis, est garnie de perles. 

Au comniexicflaient de la conquête ^ l'île de Coche, 
seule {ournissait lâo marcs de perles par mois, La 
quint , que les uflîciers du roî retiralenl sur le produit 
des perles» s'élevait à iâ,ooo ducats, ce qui, d'après 
valeur des métaux dans ces temps, etd^apràsl'éteuduo 
la fraude, doit êlre regardé comme une somme très- 
iidérable. Jusqu'en i53o, la valeur des perles 
envoyées en Europe [s'élevait, année 



COQUILLAGES. 

. Pour juger de rimportance qii 



n 



■ piastres. Pour juger de l'importance que l'on 

devait donnera celte brancbe de commerce à Sévillcj 

à Tolède , à Mtteis et à Gènes , il faut se rappeler 

qu'à la même époque tontes tes mines de l'Améiique 

ne fournissaient pas deux millions de piastres , et que 

R flotte d'Ocanc?» semblait être d'uuerlchesse immense, 

farce qu'elle renfermait près de 2600 marcs d'ai'gcnt. 

A l'ouest de l'tle de Coche, on trouvait la petite lie 

■ '.ie Cubagna , célèbre par la pécbe des perles, qui, au 

Pf<iom.mencement du seizième siècle , étaient connues à. 

■.Séïille, à Tolède, aux grandes foires d'Ausbourg et 

.^B Bourges. Des dunes de sable mouvant s'élèvent 

menant sut cette terre, 'où jadis les premiers colons 

> .'.déployaient un luxe étonnant. (Humb.j yoy. aux Kég, 

.é^uin, du nouv.' cantin, "S 

Indépendamment des perles que les rois Aztèques 
disaient pécher sur les cistes du Mexique , qui s'étendent 
depuis Colima, Imiile septentrionale de leur empire , 
jusqu'à la province de Soconusco , sur-tout près de 
Totoiepec , entre Acapulco et le golfe de Tehuantcpee 
-,et dans le Cuitlatecapan , il y avait, et il y a encore, 
eiitr'autres coquillages pélagiques remarquables , le 
murex de la côte de Tekuanupec , dans la province 
d'Oaxaca , dont le manteau transsude une liqueur co- 
lorante de couleur pourpre , que les JJidienneB frottent 
avec du colon dépouillé de sa graine pour le teindra 
en pourpre , et la fameuse toquille du Monterey . qui 
ressemble aux plus beaux haliocis de la Nouvelle-Zé- 
lande , et qui sert dans le commerce des fourrures aïec 
les babitaus du Noutka. 



TOUFFUES. 1^5 



CHAPITRE XVII. 



Gouffres. 

: Le navigateur , en voyageant h long des côtes Ae 
P Amérique 9 n'a pas à craindre ^ comme sur celles do 
• TEufbpe , d'ê^e englouti par des ournoiemens d'eau 
qui absorbent et rejettent alternativement tout ce qui 
s'en approche ^ tel que le gouffre c' Euripide , près de 
la côte de Grèce, célèbre par la mcrt d'Arîstote 5 celui 
de Carybde , près de la citadelle d) Messine , où plus 
d'un Falinure ( pilote d'Enée, brs de sa fuite de 
Troye ) a été entraîné sous la me* durant Pespace de 
plusieurs milles , et n'est venu su'nager que vers le 
rivage de Taurominium^^2L\x)OuvSi}[i\xï Tavorminu*^ le 
trou de Montluçon , proche de l'îb de Khé^ qui met 
en pièces les vaisseaux qui cèdent à son attractioii j 
le gouffre de Maëstrolm ^ sur les- côtes de Norwège , 
ayant 20 lieues de circuit, qu. absorbe pendant 
six heures Veau , les haleines , les navires , tout ce qui 
est dans son vqisinage , et qui rejeté ensuite pendant 
six heures tout ce qu'il a englouti 

Il n'a pas à craindre , comme suda côte de Norvège^ 
. d'être dévoré par le diable de mer y >oisson monstrueux 
et vorace; de périr âli|||l ies souffnnces aîguè's qu'oc- 
casionne le scorpion de mer] d'être arraché dû tillac et 
avalé vif, par l'Aaletus, serpent main , dont la grosseur 
égale celle d'une tonne , et la têe s'élève à plus de 
3oo pieds au-dessus delà mer; dent le sperme couvre 
une surface prodigieuse de la mer» et brûle le cordage 
qui l'a touché j d'être englout^au x>nd des.^aux ] par \% 



»%6 GOLPXS ST XXIS xialTEILSAHBBS 

kraken , tju i a un milltt de long ; ni d'être mangé par 
t'duantîté d'autres ironstres marins , plus redoutables et 
piilus voraces que le requin d'Améiifjiie , ijui n'a jamais 
Fteé attaquer, dant aucun' leiïips, un liâle canot de 
r bêcheur. Dans la r^de de laGuiraet de Sainte-Martlie , 
-3s ne ibtit aucun irai à ceux qui nagent près de* câtes } 
jls le» touchent mèt\a, sans jamais les attaquer. 



CHAPITRE XVin. 

Golfes et Men médilerranées de l'Europe. 



4 



En sortant du gdfe qui se Iroure sur les eûtes nord 

[ Je laUussie , entreta terre des Samoièdes et les leires 

F de la noHïelle Zembie , l'océan forme le petit golfie d« 

V JCara. Après le défuît de Vaigats , dans un espacs 

F" i'environ iioo lieu», on trouve peu ou point de golfes 

F AU de détroits. L^o«éan forme un lac connu sous la 

D de mer Blanche^ qui reçoit douze on treize rifières 

[ ^nsidérables , sufBsntes pour Pentretenir. Aprèsavoir 

ï yuiïi les cdtesde laLaponieet de la Norvège, il forme, 

du midi au nord, une espèce de lac de 3oa lieues , 

nommé la mer Baltique , dont le golfe de Bothnie en est 

la continuation. Il mt entretenu par plus de quarante 

fleuves ou rivières mi Tiennent de VAlUmag're , de la 

Pologne , de la Liwnie , de la#Vn/an^e, de la Suèd» 

et delà Laponie. 

Cette mer a en >ntre deux autres golfes, celui d« 
Livanie, et celuideFjn/<ani/e qui s'étend jusqu'à Saint- 
Pétersbourg , et cotjjnuniquc au lac Ladoga , et même 
au lac Onega, leque, enfin , par le fleuve Onega, cooi- 
muin^ue à U tner Batidie. 



J 



se I. sus O PS. XO.'J 

"X'ocëan forme un grand golfe appelé mer ^All,i~ 
magne ; celui-ci , api'^s avoir fait plusieurs diitroits eutrc 
les côtes de l'£coMe, ceWesà' Allemagne et as Hollande y 
forme, enh'e la France et V Angleterre j une esprée d» 
canal appelé la Manche ou le Pas de Calais ^ lecjuel 
finit au golfe de Gascogne j qui n'est pas éloigné du 
grand golfe de Biscaye , si terrible pour les naufrages. 
* Entre le cap Prior el le cap Finistère^ ou ren- 
contre le bassin de Ferrai, qui s'enfonce très-avant dans 
les terres , A travers les rochers. Entre les terres d'A- 
frique et celles du Portugal , on voit un grand golfe au 
milieu duquel est le détroit de Gibraltar^ à travers 
lequel l'Océan s'est précipité pourformar la Méditer' 
ranée et le golfe de Venise , qui s'étend à près de 
900 lieues j VEuripe, qui n'est qu'un détroit de l'Ar- 
chipel, qui sépare l'ancienne Bêotie de l'île d'Eubée , 
aujourd'hui Négrepont; la mer de Marmara, qui % 
5d lieues de long , sur 8 ou ^ de largej la. mer Noire p 
ou le Pont-Euxin^ qui a 25a lieues de long^ sur loo d» 
large ■, et la mer S^Azaf^ qui a environ i »o lieues Am 
longueur, sur 2$ de large. Ces mers pourraient étr« 
considérées comme de grands lacs. 

Toutes Iss baies et mers médite rra nées de l'Europe ^ 
comme U mer Baltique , la Manche , celle du golfe de 
Gascogne, la Méditerranée proprement dite ^ et toutes 
celles de V Amérique orientale , comme la èaie de 
Baffin , la haie d'Hudson , le golfe du Mexique , 
ainsi qu'une multitude d'autres , Stfnt dirigées Est et 
Ouest, par rapport auK deux courans principaux qui 
traversent l'océan d'orient en occident , ut du nord au 
midi : ou pour parler avec plus de précision , les axes 
«te toutes les ouverlurafi de la terre dans l'ancien et la 



leS GOi:.FES ET IISSS MioiTERRAiriKS 

nouTcaii monde , sont pe rpen dit: ul aires aux axes de 
ces CDurans généraux, en sorte que leur einboiiclitii'e 
seulement en est traversée, et que leur profondeiir 
ii'esl point exposée aux impuUiuns deb laouvemcns 
généraux de la mer. 

CHAPITRE XIX. 

Golfes et Mers méditer^anées ds l'^4/nériq^ 

Dans le nouvel hémisphère , l'Océan forme un 
L- ^arge détroit entre l'île d'Irlande et le Groenland. Entre 
la côte occidentale du Groenland et la terre du Labra- 
dor , l'Atlantique forme un vaste golfe , au fond du- 
quel est une grande niEr méditerrannêe , la plus froitle 
de toutes les mers. En suivant ce golfe au nord, ou 
trouve le large détroit de Da¥is ., conduisant à la mer 
Christiane , terminée par la baie de Baffin , d'où l'ûii 
ïie peut sortir que pour entrer dans l'immense Baie 
ttSadson. C'est là que se trouvent ces fameuses baleines 
Bu Groenland , qiiî ont de loo à 120 pieds de long ; 
au milieu du corps , 4» à 5o pieds d'^aisseur , et qui 
foiirnissentjsuivant leur grosseur, de 40 à 80 barriques 
d'iiuile. A 

golfe immense nommé baie d'Iladson , est 
quatre fois plus grand que la mer Baltique ; il cummu- 
3 avec rOcéan par les trois détroits A.'Hudson , For- 
bisAer et Bertrand. Lia partie occidentale se nomme 
! de Balkan ; et la mërïdiouale , baie de Saint- 
' Jacques. 

ns toutes ces mers, le flux et le reflux est très- 
considérable , tandis que dansleâ mers médilerraséei 
de l'Europe , il n'fcst presque p£(!^sensible. 



DS VAMSRIQU8. ' 12^ 

En revenant de la mer Cliristiane par le détroit 
d^Hudsoii , an trouve au nord plusieurs grandes îles 
séparées par des détroits où l'on n'a encore pu pé- 
nétrer; et au sud, la Terre de Labrador, au pays 
des Esi^uimaux, dont la côte la plus occidentale est 
séparée de l'île de Terre-Neuve par le détroit de Eelle- 
Isle. Ca détroit conduit an grand golfo de Saint-Laurent, 
' au fond duquel est un petit bras de mer fort avancé 
dans les terres. 

Entre le Nouveau -Brunswick et la Nouvelle- Eco s sa 
on trouve la baie de Pundi^t^ai s'étend à 5o lieues dans 
les terres. La marée y monte depuis quarante just^u'à 
soixante pieds. 

Au sortir de ce golfe, qu'on appelle .aussi golfs 

.du Canada , et en suivant la câts S^Acadie y on trouve 

i^n petit golfe appelé la haie de Boston, Depuis l'île 

! Terre-Neuve (qui paraît avoir fait autnrfois partie 

du Labrador) jusqu'à la Guyanne , dans l'Amétiqua 

ridionale , l'Océan fait un golfe de 5oo lieues d'en- 

Kr&ncement jusqu'à la Floride, terminé par le grand 

Z'£°^fi ^" Mexique. 

Depuis la Guyanne , où se trouve l'embouchure du 
fleuve de l'Orénoque , jusqu'au cap Saint-Koch , où 
la côlo se recourbe vers le sud-ouest , if n'y a rien de 
remarquable que l'emboucburi^ du fleuve des Ama- 
zones, qui forme une espèce de golfe au milieu duquel 
est l'île de Caviana. 

La baie de Tous les Saints est un petit golfe jdo 
l'Océan qui a 5o lieues de profondeur dans les terres , 
du sud au nord j il est très • fréquenté par les navi- 
gateurs. 

Entre l'île Sainte ■ Catherine et le Brésil il existe un 
lOM. I. y 



]3u COLFKS BT DISKS M É U I T B B R A N é BS 

bras ds mer très-itroit, remarquable par la pèche des 
baleines , dont on prend , an mois de jnillct et d^août , 
à-peti-près 5oo , qui , à raison de 3,ooo Ut. chai^ue j 
rapportent ans liabitans i,5oo,ooo liv. 

A l'emboHcbnre du âeiive de la Flala , la mer forme 
MU petit bias qui remonte jusqu'à loo lieues dans les 
terres. C'esten ce lieu que la Plala forme ce vaste golfe , 
borné an noixl par le cap Sainte-Marie ^ et au sud- ' 
ouest , par le cap Saiut-Antuine. 

A l'extrémité de l'Améiique , l'Océan forme encore 
«ne espèce de golfe terminé par la Terre de Fen , 
dans lequel sont les îles Malouines ou Falkland. L'tia 
de Pepy est éloignée d'etiv iron 80 lieues à l'est du cap 
Blanc , sur la côte des Pataguns et des îles Malouines , 
situées proche dn détroit de Magellan. Au fond de ce 
golfe est le détroit de Magellan , le plus long de tous 
les détroits qui séparent le continent d'avec la Terre de 
Feu ; au-delà est le détroit de le Maire , qui est le plus 
court et le plus commode ; enfin le cap Hoin , qui est 
la pointe de la Terre de Feu et de l'extrémité de l'Amé- 
rique méridionale. 

Les îles d'YorcJt sont situées entre Kings-Bajr ( baie 
du Bol ) et le cap Victoire , à l'extrémité sud du Chili , 
proche du détroit de Magellan. 

Le long du Chili et du Pérou, près de l'Equateur , 
l'Océan j qu'on appelle alors mer Pacifique^ forme le 
golie de Guyaquil. Apiès Téquateur, cette mer form* 
iMi grand golfe depuis le cap Saint-François jusqu'à 
Panama , où est le fameux isthme , qui , comme celui 
de Suez , en Afrique , empêche la communication des 
deux mers. 

Entre les terres de la Caliibniie et le nouveau Mexi- 



que , la tuer fait un bras de plus de aoo lienes de 
loag , appelé la. mer Vermeille. On ne connaît pas asseB 
les terres situées au-delà du 4^' degié de latitude nord , 
découvertes par Drake , et appelées par lui^la Nouvelle- 
Albion , au nord de la Californie , pour pouvoir fixer 
au juste les golfes que la mer peut y avoir formés. 
Dans la Nouvelle-Hanovre , on trouve le détroit de la 
Reine-Charlotte , dont la continuation forme le détroit 
de JohnsCon et le grand détroit de Hepian , qui sépare 
l'île de la Reine-Charlotte , du Duc d'York , de Geor- 
ges III et de V Amirauté , de plusieurs petites îles , qui 
entre elles et la terre forment de petits bras de mer. Le 
détroit de Chrétien et du Prince Frédéric , sont entre 
ce groupe d^Ues et Hle de l'Amirauté , que le détroit 
de Chatam sépare au levant de PArchipel de Georges III, 
qui à son tour est séparé à l'Occident de la Nouvelle- 
Norfolk , par le Cross-Sound ( détroit de la Croix ). 

Entr» le Sj^ et 58" de^ré de lalitude seplentiionale , 
on trouve la itt^'e f/e S/-iîfo/. Alors la cûte sVtend au 
nord -ouest jusqu'à la pointe la plus occidentale de l'A- 
mérique , nommée le cap Saint-Galles , sous le 66° de- 
gré de latitude. Elle forme avec ip cap d'Orient , situé 
en Asie , nn détroit qu'on a appelé détroit de Bherrings 
ou de Cook. Ces divers p^js embrassent une étendue 
lde 400 lieues. 

On conviendra avec moi que l'Amérique est loin 
de le céder à l'Europe , pour le nombre , la profon- 
deur et la largeur de ses golfes et de ses mers médi- 
terranées ; que le pôle austral ofFre une étendue de mer 
beaucoup plus grande que le pâle boréal; enEn que 
les mers les plus vastes et les plus profondes sont plus 
voisines de l'équatsur que des pûlea. 

s" 



132 <30lfeS et ubs.» mAditeh. aa :t< Éb9 

Si l'Europe voit les eaux de la mer se glacer aunorj 
tic son continent, l'Améritjue voit la mer se glacer à 
rextrémiti de ses parages septentrionaux et méridio- 
naux; et si l'Europe, sur la côte de la Norwège , 
oppose aur flots de l'Océan une défense en rochers 
de 3oo lieues de longueur , l'Amérique , le long des 
câtes du Brésil , lui en présente une de mille lieues d« 
long. 

L'Europe entière n'offre de mouillage vraiment ex- 
traordinaire , sous le rapport de sa position avancée 
âans tes terres, que le vaste bassin du Ferrol. Ondirait 
que cette passe étroite et tortueuse, par laquelle les vais- 
seaux entrent dans le port , a été ouvertej suit par l'ir- 
ruption des flots , soit par les secousses répétées des 
IrembleiTiensde terre les plusviolens. Dans leNoiiveau- 
IVlonde , sur les cilles de la I^ouvelle-Andalousie , la 
Laguna del Oblspo ( le lac de l'Evêque ) ofTre exac- 
tement la même forme que le port du Ferrol. 

J'en pourrais citer d'autres j je me contenterai depar- 
ier du vaste golfe de Cariaco , où la chaîne des Alpes 
calcaires du liergantin et du Tataraqual se prolonge d« 
l'est à l'ouest , depuis la cime de V Impassible jusqu'au 
porlde Mochima et au Campanario. La mer, dans des 
temps reculés , paraît avoir séparé ce rideau de mon- 
tagnes de la côte roclieiise d'Araya et de Mamquarez. 
lie vaste golfe de Cartaca est dû à une irruption pé- 
lagique , et l'on ne saurait douter qu'à cette époqnc 
les eaux ont couvert , sur la rive méridionale , tout le 
^rrain iiîîprégné de muriate de soude que traverse le 
rio Manzanarez. Il su^t de jeter un coup - d'œil sur 
le plan topograpliique de la ville de Cumana , pour 
prouver ce fait , aussi iiidiibi table que l'ancieu séjour 



rr-»— r-r,^ 



mer dans lo basiiti de Paris , à^Oxfordei de 
Rome. Une retraite lente des eaiii a mis à sec cette 
plage étendue , dans laquelle s'élève iin gioitpe de mon- 
ticules , composé de gypse et de brèches calcaires , de 
la foi-malton la phis récente, La mémoire de cetta 
grande révoUition s'était conservée chez les Indiens 
jusqu'à la fin du iS" siècle. A l'époque du troiMème 
Toyage de Christophe Colomb , les Indiens en par- 
laient comme d'un événement récent. 

CHAPITRE XX. 
Des Courans, et des Iles gui s'opposent à leurs 

Dans l'Allantique, cette vallée profonde qui adpare 
les câtes occidentales de l'Europe et de l'Afi-ique des 
côtes orientales du nouveau continent , on distingue 
«ne direction opposée dans le mouvement des eaiix. 
Entre les tropiques , sur-tout depuis les côtes du Sé- 
négal jusqu'à la mer des Antilles , le courant général 
et le plus anciennementconnu des marins f porte cotK- 
tamment d'orient en occident. On le dé^iigne sous le 
nom de Courant équlnoxial. Sa rapidité moyenne , 
correspondant à diflérenles latitudes, eut à-peii-près la 
mâmedans l'Atlantique et dans la mer du Sud. Oa 
l'évalue iV 9 ou 10 milles en a4 heures. Dans ces pa- 
l*ages, les eaux courent vers l'ouest avec une vitesse 
égale au quart de celle de la plupart des grandes rivières 
de l'Europe. 

IDacs le canal que l'Atlantique a creusé entre la 
Cuyanne et la Guinée , sur le méridieii de ao ou 2^ 



I 



4 



i34 CKicaoKANS, 

AegtéB t depuis les 8 ou 9 jusqu'aux a ou 3 de latitucte 
boréale , où les vents alîsés soat souvent interrompus 
par des vents qui soufflent du sud au sud-ouest, le 
courant' équinoxial est moins constant dans sa direc- 
tion. Vers les côtes d' Afrique ^\es vaisseaux selrouvent 
entraînés au sud-est , taudis que vers la baie de Tous 
les Saints , et vers le cap Saint- Augustin^ !e raoBvé- 
ment général des eaux est masqué par un couràtit 
particulier. Il porte depuis le cap Saint-Koch jusqu'à 
rtle de la Trinité dans le nord-ouest , avec une vitesse 
moyenne d'un pied et demi par seconde. 

A 600 lieues des côles de V Afrique , les vaisseaux 
d'Europe destinés aux Antilles , trouvent leur mdrc^ 
accélérée avant qu'ils parviennent à la zone lorride. 
Plus au nord , sous les 28 et 35 degrés , entre les pa- 
rallèles de Ténêriffe et de Ceuta , par les éfi et 48 degrés 
de longitude , on ne remarque aucun mouvement 
constant ; car une zone de 14° lieues de largeur sé- 
pare le courant équinoxial , dont la tendance est vers 
^occident , de cette grande masse d^eau , connue sous 
le nom du Gulf-Stream , ou courant de la Floride , qoi 
Se dirige vers l'orient , et se distingue par sa tempé- 
rature singulièrement élevée. 

Le courant équinoxial pousse les eaux de l'Océata 
Atlantique vers les câtes habitées par les Indiens Mas- 
quitos et verk celles d'Honduras. Le nouveau continent, 
prolongé du sud au nord , s'oppose comme une ^igue 
à ce courant. Les eaux se portent d^abord au nord- 
ouest ; et passant dans le golfe du- Mexique , par le 
détroit que forment le cap Catoche et Je cap ^i/nf- 
Ahtoine, elles suivent les siauosités de la côtè-Mexi- 
caiue , depuis la Vera-Cruz jusqu'à l'émboucliure du 




J5T DES IlbS qui S'oPfrSBlfT A, I-EUïS EFFETS. l35 

rio del Korte , et de là aux bomlies du MissUsipi et 
«ux bas-fonds situés à l'ouest , de IVxtréttiiié aiistraJe 
«e \a. Floride. Après ce grand loiiriiuûm«iit à l'onust > 
*.a nord , à l'est et au snd , le coiiiant se povie de noii- 
▼aau au nord, en se ji;tant a\ec impéttiosila dans le 
canal de Bahame. Au d«bou(iuenieiit du canal de Ba- 
lïame, sous le parallèle du cap Cânnaferal, le Giilf- 
Stream, uu courant de la -F/iz-Zt/e, redirige au uord'est. 
' Sa vitesse ressemble i celle d'un torrent ; elle est <juel- 
queiois de 5 miÛes à l'heure. Sa vitesse diniiuuci vers le 
nord , en même temps ijoesa largeur, (]ui n'estqueds 
i5 lieues entre le Cayo Biscaino et le banc de Bahame , 
augmente, et que les eaux se refroidissent. 

Sur le parallèle de Charlestov^n, vis-à-vis du cap 
Senlopen^ la largeur de ce courant est â^e^oh^So lieues. 
Sa rapidité atteint 3 ou 5 ntillts par heure ; là , où la 
rivière est la plus étroite, elle n'est »[He d'un mille en 
avançant vers le nord. Sur le parallèle de Ne-w-yofk 
et A^Opcrto , la température du Gulf-Stream. égale par 
conséquent celle que les mers des tropiques nous uf- 
Êrent par les S8' degrés de latitude , c'est-à- dire , sur le 
parallèle de PoHa-Rico et des îles du cap Vert. 

A l'est du port de Boston el sur le méridien à''Sali- 
fax , sous les i^\ degrés aâ milles de latitude et les éy 
degrés de longitude, le courant atteint près de8o lîeues 
marines de largeur. C'est là qu'il se dirige tout d'un 
Ëoup à l'est , de manière que son bord rase rextrémité 
Amx grand banc de Terre-Neuve , que M. Volney appelle 
ingénieusement la barra de l'ambouchure de cet 
énorme fleuve marin. 

t Depuis le banc de Terre-Neuve , ou depuis les 52 
d^i-és de longitude jusqu'aux iks jJforts j le (J"'/'- 



, l3^ DES COPRAKS) 

Scream conlitiue à se porter vers l'est et l'est-sud-est. 
Cette (liâtance est le double de la longueur du cours du 
fleuve des Amazones, depuis Jaën ou le détroit do 
Mansericie au Grand-Para. Sur le miridion des îles de 
Corvo et de Flores , les plus occideutales du groupe des 
* Açores , ,1e courant occupe 160 lieues de large. Far les 

33 degrés de latitude, le courant éi^^ninoxial des tro- 
piques se trouve extrêmement rapproché du Gulf- 
Streani. Dans cette g^rtie de l'océan , on peut entrer^ 
<lans un seul jour , des eaux qui courent vers l'ouest ) 
dans celles qui se portent au sud-est , ou à Test sud-est. 

Depuis les Açoies, le courant de la Floride se di- 
lige vers le délioit de Gibraltar^ l'île de Madère et U 
groupe des Ues Canaries. 

An snd-esl de l'île de Madère , l'on peut poursuivre 
le courant dans sa direction au sud-est et au sud-sud» 
est, vers les câtes de l'Afrique, entre le cap Cancin et 
le capSo/ador. 

La tempéralure des courans dirigés de l'équateur aux 
pôles, et des pôles h l'équateur, forment des rivières 
chaudes, comme \e Gu/f-Stream; ou froides, comme 
le courant du Chili, au milieu des eaux immobiles da 
l'océan- Dans \^Atlantique^ comme dans la mer du 
Sud, lorsqu'on change de Jatilude et de longitude à- 
la-fois j les eaux ne changent souvent pas d'un degré 
de température sur des éti^ndues de plusieurs milliers 
de lieues carrées ; et dans l'espace compris entre le a3° 
degré nord, et le 2^' sud, cette température des mers 
est presque entièrement îiidépEiidanle des variations 
qu'éprouve l'atmosphère. Pour voir combien peu l'air 
<■ ■ influe sur la température de l'immense basïin des 

mers , voyez , dans les journaux de loute , l'indication 





KT DES tl.RS QCI s'OFFOSKTIT i LBUKI KFFETS. I S7 

cle la chaleur de l'atmosphère à celle de la clialeiir de 
l'océan , par M. Hiimboldt. ( Voyage aux régions équi- 
noxiaUs du nouveau continent. 

La nature , en formant les baies , n'a eu pour but que 
de les soustraire à la violence des courans , et d'en faire 
un asile paisible. C'est à cause de la tranquillité des 
baies , comme l'observe M. Bernardin de Saint-Pierre , 
quêtant de vaisseaux y vont cherclier des mouillages , 
et c'est pour cette raison qu'elle a placé dans leurs 
fonds les embouchures de la plupart des fleuves , afin 
que leurs eaux pussent se dégorger dansl'Océan, sans 
£tre re percutées par la direction de ses couraus. Elle a 
employé ces mêmes précautions en faveur des moindres 
rivières qui s'y jettent. 

La nature a vans à l'infîni ces moyens de protection , 
sur-tout dans les îles qui protègent elles-mêmes le con- 
tinent ; par exemple , elle a environné l'iVe de France 
d'un banc de madrépores , qui n'est ouvert qu'aux 
endroits oià, se dégorgent les rivières de cette île dans la 
mer. Plusieurs des Antilles sont défendues par des 
forêts de mangliers qui croissent dans l'eau de la mer> 
et brisent la violence des flots en cédant à leurs niou- 
Temens. C'est peut-être à la destruction de ces fortifi- 
cations végétales qu'il faut attribuer les irruptions de 
la mer, fréquentes aujourd'hui dans plusieurs îles ^ 
comme dans celle de Formose. Il y en a d'autres qui 
sont de roc tout pur, et qui s'élèvent du sein des fl«its, 
comme de gros môles; lel est \e Marilimo dans la Mé- 
diterranée ; d'autres volcaniennes y comme Vile de Feu , 
près du cap Vert. Plusieurs autres semblables dans la 
iner du Sud , s'élèvent comme des pyramides avec des 
feux à leurs sommets ^ et Gervent de phares aux ma- 



^ 





l38 BKS COUKAKS, 

telots pendant la uuit, par leurs feux, et le jour par 
leurs fumées. 

Lie&îles Jtla/iiivesj au nombre âe 12000, où l'on peut 
aller sur beaucoup d^eJles en sautant d'un bord à 
Fantre, sont réunies par treize atullutis ou archipels. 
Ils s'étendent à la tile les uns des autres , depuis le 
8* degré de latitude septentrionale , jusqu'au 4-' ^* 
latitude méridionale, ce qui leur donne une longueur 
Se 3oo de nos lieues de 2,5 au degré, et sont séparés 
par di^s canaux profonds qui vont de l'est à 
, et qui présentent plusieurs passages au courant 
i de la mer des lades, qui y passe et repasse 
deux fois par an. 

Quoique l'Afrique occidentale soit bordée d'un long 
banc de sable , où se brisent perpétuellement les flots 
de l'Océan atlantique; quoique le Brésil, dans tout» 
l'éleiidue de ses côtes, oppose aux vents perpétuels do 



l'est et a 



i la distance du 



ag» 



d^une portée de mousquet , une longue bande de 
tochers de plus de mi/ie liaues de longueur , d'iin« 
vingtaine de pas de largeur à son sommet, rt d'une 
lïpaisseur inconnue à sa base; quoîqu'enSn la cJte àm 
NorWpge, qui a près de Soo- lieues de longiiGur, pré^ 
tente upe défense à-peu-près semblable à celle du Bré- 
sil, cela n'empêche pas ta nature d'avoir protégé ce6 
ïivages par une multitude d'îles grandes et petites. 

L'île de Caviana, située au milieu de l'embouchure 
du fleuve des Amazones, vient à l'appui de cette 
assertion, que, pour assurer le cours des fleuves et 
sur-tout pour protéger leur embouchure, la nature a 
multiplié les îles aux embouchures des fleuves les plus 
«sposés à ces deux inconvéniens , comme à celle de 




BT DES ÎLES QUI s'oPÏOSBKT A tEDHS ZPFETS. iSj 

TAmazoïib , toujours battue da vent d'est , et EÏtuée 
à une Jes parties les plus saillantes de l'Amérique. 
Les îles y sont eU si grand nombre , etibrinent entre 
elles des canaux qui ont des cours si dilFérens , qu'il 
y a telle de leur Ouverture qui regarde le nord-est, 
et telle autre le sud-est; et que de la première à la 
dernière il y a plus de cent lieues de distance : aussi 
trouv'e-t-on , à l'extrémité du grand courant oriental 
de la mer des IndeS j Tîle de Madagascar ^ qui pro- 
tège l'Afrique contré £a violence. Les îles de la Terre 
de Feu défendent de m|me l'extrémité australe de 
l'Amérique , au Confluent des mers occidentales et 
orientales du Snd. Les arcliipels nombreux de la mer 
des Indes , et ceux de la mer du Sud, se trouvent vers 
la ligne %ù aboutissent les deux courans généraux 
des mecs australes et septentrionales. 

C'est encore avec des îles que la nature protège 
l'ouverture des baies et des mers médilerranées. ^An- 
gleterre , VEcosse et VIrlande couvrent celle de la met 
Baltique; les lies fFelcome gV^b' Bo'nne-fortune, la 
baie d'Hudson; l'île de ^ûjViï-ZaWenf, l'entrée de son 
golfe ; la chaîne des îles Antilles^ le gslfé du Mexique ; 
les îles du Japon , le double golfe formé par là 
presqt^tle de Garée avec les terres voisines. 

Tous les courans portent dans tes îles , parce qu'eUeS 
sont placées au foyer des révolutions de l'Océan , et 
même do l'atmosphère, afin d'en affaiblir les effets: 
c'est par cette raison que la plupart d'entre elles, comme 
les Açores , les Bermudes , l'île de Tristan SActinha , etc. , 
sont fameuses par leurs grosses mers et par leurs coups 
de vents : elles sont dans des positions à-peu-près sem- 
blables à celles des caps, qui sont aassi tous célèbres 



i 



l^a BB9 €OVXA9S, 

par leurs tempêtes, comme le cap Finistère, à l'exlré- 
iiiité de l'Europe J le cap de Banne- Espéranc», k celle 
de l'Afrique ; le cap Hom , à celle de l'Américiue. C'est 
cle là fjn'est venu le proverbe marin , doubler te cap, 



poui 



e surmonter une iliiiGculté. 



) 



Ausïi Christophe Colomb j à son retour de son pre- 
mier voyage , étant sur le point de périr dans una 
tempête au milieu de l'Océan atlanti<^ue, sans pouvoir 
apprendre à l'Europ» , qui avait méprisé si long-temps 
fies services et ses lumières , qu'il avait trouvé un Nou- 
Tt^au-Monde , pensa-t-il à tirer parti des courans de 
la nier , en renfermant l'bistoire de sa découverte dans 
nu tonneau qu'il abandonna aux flots j espérant qu'ello 
arriverait tût ou tard sur quelque rivage. Une Etimple 
bouteille pouvait la conserver des siècles à^a surface 
des mers^ et la porter plus d'une fois d'un pâle à 
l'autre. 

Depuis , l'on a remarqué que les débris de la plupart 
des naufrages dans l'Océan atlantique sont jetés sur 
les côtes des Adores ; qu'il en arrive de même sur celles 
des Bermudes, des Barbades, etc. j que les graines flu- 
fiatilos delà Jamaïque sont charriées en liiverjusqu'aux 
Orcades , à plus de io(ia lieues de distance, par le 
fius du pâle sud , et sans doule les graines fluviatiles 
des Orcades sont portées, en été, sur les eûtes de la 
Jamaïque, par le flux du pâle nord. 

M. Thomas Pennaut , savant naturaliste anglais, 
a trouvé en 1772 , sur la côte d'Ecosse , une partie du 
mât du Tilbury , vaisseau de guerre anglais qui avait 
brûlé près de la Jamaïque. Ces mêmes correspondances 
doivent régner entre les végétaux de la Hollande et 
ceux des Adores } car dans le combat de mar (jui se 



ET DES ÎLES QUI s'oPPOSEÎfT A lEUKS EFTBTÏ. l4l 

donna le il juillet 1666^ à la vue d'Ostendej ou les 
Hollandais coulèrent ^3 vaisseaux anglais ', le vaisseau 
de Rennefort rencontra sur les îles Açores les débris 
de ces deus escadres , que les courans du nord avaient 
charriés en neuf jours , à plus de a^S lîeues au sud, 
sans compter le chemin considérable fait à Touest j ce 
qui fait plus de 34 lieues par jour. 

CHAPITRE XXL 

Isthmes. 

L'Europe ne peut se flatter d'oflfrir, comme l'Amé- 
rique à Panama, un istbme tel qu'il n'en existe pas 
dans le monde enlier. Celui de Suez en Afrique ne 
saurait lui être coroparii , vu la disproportion marquée 
qui règne entre ces deux isthmes , par des circons- 
tances tout-à-fait opposées. L'isthme de Suez, entre la 
mer Rouge et la Méditerranée , a prés de éo milles 
(20 lieues) de long, sur 40 niilles( i3 lieues un liers} 
de large , pris à l'extrémité de la mer Rouge ; c'est une 
langue de terre , où l'on aperçoit aisément que la mec 
a coulé dans des temps reculés ; que JV'eco, qui réj^nait 
en Egypie , il y a plus de 2200 ans , avait entrepris da 
percer; qu'on pourrait couper facilement, et qui n'a. 
rien à craindre de l'impuissance de la Méditerranée 
et de la Ener Rouge , qui ne sont guère que deux grands 
lacs. 

L'isthme de Darien ou de Panama a iSo lieues de 
long , sur 25 à 3o de large dan» l'endroit le pins étroit. 
C'ust une longue chatne de rochers^ dont la hauteur 



4 



I 



l^Z ISTHMES. 

n'est pas encore connue , contre lesquels rinduglrie de 
riiomme, la fiireur âe rOcéan atlantique ^ celle de 
rimroense volume d'eau de la incr du Sud, et la furie 
des tempêtes de l'est et de l'ouest , ne peuvent rien ; 
sur laquelle «m n'aperçoit aucune marque quifassepré- 
sumer que ta mer a coulé dessus, et qui voit sans 
crainte la rage des élémens et les efforts des, deux 
mers expirer d'eux-mêmes sur ses fondemens de 
granit. 

L'Europe n'offre que trois points qui présentent des 



moyens à 



ication entre deur mers, savoir t 



le canal de LanguedoE ^ qui unit la Méditerranée à 
l'Océan j le Danube , qui pourrait, avec le Rhin , faire 
communiquer l'Atlantique avec la mer Noire ; enfin 
la Baltique, qui communique à la mer Blanche, au 
nord de la Russie , par le moyen du fleuve et du lac 
Onega , des lacs Ladoga et de Finlande, 

L'Amérique présente neuf moyens et plus de com- 
munication ( entre deux océans, qui méritent de flxeC 
l'attention des peuples commerçans du globe ), pour 
ikire communiquer l'Atlantique avec la mer du Sud, 
L'on trouve ces points de partage entre VQanigigak 
et le Tacoutché-Tessé , et ceux entre le rio Colorado et 
le rio del Norte , les isthmes de Tehuantepec , de Nica- 
ragua^ de Panama et de Cupica; la rivière de GuaJ- 
laga^ et le golfe Saint-George ; eniiij le ravin de la 
Raspudura au Ghoco , par lequel, depuis 1788 , les 
bateaux ont remonté de l'Océan paciEque dans la 
mer des Antilles. 

Delta. TT- Si l'Afriq^ne offre un delta , l'Amérique 
en présente un formé par l'Océnoque ; un autre à l'îl« 
i9 U Trinité , par l'Orinoco ; un »iitre à la »ouTeW« 





TSHTS. 1^3 

Oiléans, par le Mîssissipi; et quatre Isthmes que j'ai 
nommés ci dessus. 

CHAPITRE XXII. 

Fenta. 

Je ne parlerai pas des révoliitioiis du globe qui ont 
opéié, dans la température des climats, des change- 
Biens considérables, que quelques philosophes ont 
voulu attribuer au refroidissement successif du globe 
de la terre , parce que cette partie est trop systématique 
pour qu'on puisse y asseoir des opinions fbudéas. Je 
me contenterai d'observer : 

1°. Qu'avant le défrichement de l'Europe , il y 
régnait un froid excessif, comme on peut sVn con- 
vaincre par.ce que Tempereur Julien dit dans ses ou^ 
vragesdu climat de Paris, Je laisse à conclure de ce que 
devait être celui du nord de la Germanie ; 

s". Que, biea que l'Ekirope soît cultivé» et aussi 
habitée qu'elle puisse l'être , te froid y est encore 
excessif dans la majeure partie de son territoire , et 
même plus sévère que dans le nord de l'Amérique , 
comparativement à l'étendue de ce pays , qui n'est pas, 
k beaucoup près, aussi défriché , aussi peuplé que la 
même portion de l'Europe, et qui est eu outre plus 
rempli d'eau et de forêts que le nord de l'Europe. 

3°. Que les vents , le long de la côte de la Norvrge^ 
de la Baltique , de la Hollande, ■ de la Manche, des 
golfes de Gascogne , de Biscaye , depuis lecaj) Fiaiscère 
jusqu'il Gibraltar fdajisW JUéditerrannée, daim l& mer 
Noirtf etc.} SOUt en général plus violeuâ et plus dan- 



l44 TEKTS. 

gereux que le long des côtes de l'Amérique , parcs 
que les eaux se trouvant contenues dans des bassins 
qui n'ont qu'une petite issue et souvent aucune , con- 
tractent , par leur agitation , une espèce de mouvement 
de tourbillon qui bat les côtes et les navires; taudis 
que, dans les parages voisins de l'équaleur, depuis les 
côtes occidentales de l'Afiîque jusqu'à l'Amérique , 
css vents , connus sous le nom de vents alizés ou tra- 
çersiers, régnent pendant toute l'année; qne, dans 
la mer Pacifique y ils régnent également depuis la côte 
occidentale de l'Amérique jusque dans l'Inde j et quef 
dans les zones tempérées , les vents ont d'autres direc- 
tions moins régulières , il est vrai , mais cependant 
moins terribles , en général , que sur 1«£ câtes de l'Eu- 
rope. 

Quand on parvient à la zone , où les vents alises 
sont constans , on parcourt l'Océan de l'gsi à Tonest 
ïur une mer calm^ et paisible , que les navigateurs 
espagnols appellent le go{/e des Dames , el golfb de 
laspamas. Dans la traversée de •S'a/n/e-Crotx à Camana^ 
comme dans celle iHAcapulco aux lies Philippines^ 
les matelots n'ont presque pas besoin de toucher aux 
■voiles. On navigue , dans ces parages , comme si 
l'on descendait une rivière ; il serait même possible 



de faire I 



voyage 



dam 



chaloupe 



i-pontée. 



■Plus à l'ouest , sur les côtes de Sain te- Marthe, les 
marins espagnols dé.signent les vents alités, très- frais ; 

■h. Carthagène des Indes, parle nom de los Bisotes de 
Santa 3Iaria^ et dans le goHé du IMoxique, par U 
dénomination de las Brisas perdas : ces derniers vents 

'*ont accompagnés d'un ciel gns nuageux. A Mesura 
■que l'on s'éloigne des eûtes de l'Afrique, le cent mollit 





ï 



*SRTS; 145 

âe plus en plus : les petits calmes qui surviennent 
âont régulicrement iDterruni|)us par des phénomènes 
électriques ; pendant que pIusicLirs nnages noirs , isolés 
fct tiès-tâs, traversent le zénith; la brise fraîchilj 
t]Lielques grosses goutte;^ d'eau tombent, et Porage se 
dissipe sans qu'on ait entendu le tonnerre; 

Si aux Bourrasques redoutables de l'Europe l'on 
Joint le ntislro, qui glace enFiovence jusqu'à la moelle 
âesos; le veiil brûlant de l'Afrique, que les Italiens 
nomment sirroco et les ProTeuçaux marine^ vent qni 
dessèche l'intérieur de celui qui a le malheur de le res- 
pirer, qui oblige les Sicihens à se renfermer heimé- 
tiquement dans leurs maisons , à les j 
fraîche pour pouvoir respirer j qui engendre 
mortelles à îiaples, en Provence 5 quîdétru 
liuit l'armée Assyrienne, (brie de 180, ( 
Sennacliérib conduisait contre Jérusalem ; les vents 
f^Iacéâ du nord de la llussie , qui, en 1812, anéan- 
tirent en trois jours l'armée française, sons les, Ordres 
de l'empereur Napoléon , forte de 35o,ooo hommes > 
la plus belle, la mieux disciplinée et la mieux com- 
mandée qui ait jamais paru dans l'univers ; enfin , les 
Tents qui se font sentir en Russie , dans le gouverne- 
ment i" Ornebourg , le long de la rivière de la Houra/j 



ndent hlai 



: comme la neige 



1^ ' — : 
celui qui se trouve surpris par un de ses tourbill 
nedoit'Oii pas'con venir que l'Amérique, sur ce point, 
l'emporte encore sur l'Europe? 
Heureux pour ce dernier pays f de ne pas ressentir 
le soijlïle empesté du simoum , de ce vent africain qui 
fait mourir sur-!e-ch«mp les animaux et les plantes j . 
qui entraîne avec lui les corps inanimés des oiseaux 



t^6 TEKMBLEMBWS DE TERRE, 

qu'il a suffoqués, et Ibs emporte, en traversant le désert 
blutant Je Berdoa , loin du pays où ils existaient. 



CHAPITRE XXIII 



Tremblemens de terre , Orages , Eclairs 
Famines , etc. 



1 



Les anciens qui habitaient des parties de la Grèce et 
de l'Asie miiieuru , remplies de cavernes , de crevasses 
et de rivières souterraines, pensaient cjiie dans les 
tremblemens de teiie , des fluides élastiques tendaient 
à s'échapper de la surface du globe. Ce que Pline a dit 
de l'utilité des puits et des cavernes, est répété dans le 
Ifouveau- Monda par les Indiens les plus ignorans de 
Qiiilo, au Pérou, lorsqu'ils nionlrenl aui: voyageurs 
\bs guaicos ou crevasses de Pichincha. 

Le liemblement de terre qui, le 4 février 1797, boule- 
versa le soi de la province de Quito , ensevelit 40,000 de 
S£S tiabitans sous les ruines de leurs maisons englou- 
ties par des crevasses, ou les noya dans des lacs qui se 
formèrent instanlanérneiit, vient à l'appui de l'opiiiiou 
des anciens et des Américains. A |a même époque, les 
liabitunsdes Antilles orientahs furent alarmés par des 
secousses qui ne cessèrent que lorsque le volcan de la 
Guadeloupe, le 27 septembre , vomit de la pierre-ponce, 
des cendres et des boufl'ées de vapeurs sulfureuses. 

Pour prouver le danger qu'il y a d'habiter TAiné- 
liqne , M. Paw cite MM. de la Condamine et Bou- 
guer, qui ont rappoité que dans la province da Quito 
une montagne, adjacente à celle du Chimboraxo, 
s'écroula subitement. Si ce danger était Journalier, 







n 


ORAGES, icLAIHS, PAKIPES j 


, etc. 147 




continuel , et sMl s'étendait dans tout 


le Nouvsau- 




Monde, M. Paw aurait raison âe se récrie 


r contre l'iin- 




prudence de ceux cjiii persisleiit à Tliabit 


er ; mais de 





ce cjue quelques parties de l'Amérique éprouven 
parfois des Irenibleniens de lerrequi sont accompagné 
de circonstances plus ou moins ttfiayajiles , plus o 
moins destructives , il ne s'ensuit pas que ce mallieii 
soit général et particulier à ce pays ; et s'il (allait aba.n 
donner tous ceux qui y sont sujets, où porter alors se 
pas , puisque V Afrique ^l ['Asie n'en sont paseieniptet 
etqne VEurope u'es-t pas plus à l'abri de ce fléau , qi: 
le reste du glube ? 

£)a 1726 , dans V\[% S! Islande ^ i 
élevée i'eufonça en une nuil par 
terre , et fut remplacée paruu lacti 
la même nuit , à uue lieue et dei 
aucien lac dont on ignorait la 
et son foud s''élera. de manière 
licule assez haut que l'on voit au 
Le treinb'emcnt do terre qui 
Sumba-wa , en i3i5,et dont la s^cc 

Batavia , à une dislance de 266 lieues , a été accom- 
pagnée de circonstances plus affreuses que lout ce 
qu'on raconte d'épouvantable de l'Etna et du Vésuve , 
est une preuve cruelle de ce que j'avance. 

Le 17 mai 1816 , la cliute de la montagne sur la- 

I <]uelle était située la Tille de Vasta, a occasionné des 

dommages évalués à un million de ducals. Toute l.i 

population, Ibrte de cinq mille âmes ) s'est réfu£;iée dau^ 

le voisinage, n'osant plus rester dans une ville 1 



, une montagne 
ir un tj-embleiue 


très- 
ut Jt 


:très-profond;et 


danr 


mie decet endroi 


t , ni) 


profondeur, fut 


tari 1 


3 à former uu : 


mon. 


ijuurd'bui. 

, a bouleversé 1' 


iled. 


ousse ressentie ju 


squ'J 



I 



I pouvait k chaque instani devenir un immense loin- ^^^| 
beau. La contrée qui s^esc écroulée dans la mer, et ^^^| 
i 



I^S TKEUILEIIZSS SE rEXKÈ, 

celle qui est encore couverte de dccombres j ^tait trés- 
fertile et d'une étendue considérable. 
■ Dans le canton de Rattenberg, vallée du Bas-Inn 
en Aulriche, la montagne iTOberangerberg s'est ébou- 
lée, le 12 mai 1817, Jans la vallée, et Ta entière- 
ment comblée. La surface de dix-buit hameaux a élé 
dévastée, et ne présente plus qu'un amas de pierres et 
de terre glaise. Le terrain fertile , d'une étendue de plus 
d^une lieue, est aujourd'liuî cbaiigé en un désert. 

En ^/i^/e/erre, depuis 1048, jusqu'en 1812, quarante 
€1 quelques liemblemens de terre ont fait éprouver à 
cette île les horreurs convulsives de la nature boiile- 
Tersée- Hommes, bestiaux y maisons, disparurent. Oea 
pièces immenses de terres fijrent converties en lacs, 
ou changèrent de place ; des montagnes s'écroulèrent j 
et en i8o3, par la chute du rocher de Waison ^ près 
d'Harvi'ich , on découvrit le squelette d'un auimal 
monstrueux qu'on supposa être le mammouth j une de 
ses dents pesait douze livres. 

UEcatse et VJrlande Out ressenti un nombre à-peu- 
près égal de trembicincns de terre, suivis des m-êmcs 
résultats. En août 1S16 , l'Ecosse en a éprouvé plusieurs 
qui ont renversé des maisons et des églises ( voyez les 
'journaux de ces temps J. 

En Norn-ège, un promontoire appelé Hammeit- 
f ields, s'est écroulé tout-à-coup, et a disparu eulière- 
liment sous les eaux. 
' La SièJe , la Rjissie , la Pologne, la /Hongrie, VAI- 
te magne , le Danemarck , la Hollande , out éprouvé 
et éprouvent encore de nos jours des trembleineiis 
plus ou moins violens. La Hongrie- eil ressent aussi 
tous les ans. 



OKASXS, ÉCI.AIXS, FAHIKESgetC. J<f9 

La France ell{:-même n'en a pas été plus exempte. 
Les ruines de Mediolanum Aukrcorum ^ capitale, du 
temps des Romains , du pays des Aalerci Eburovtces , 
«laiis le bailliage d'Evreux, qu'on a découvertes en i8oït, 
«n sont une preure convaincante. On voit encore sur 
la passe gauclie de l'embouchure de la Gironde, les 
cheminées de la ville des Olives qui a sombré sous les 
flots de l'Océan. D'après les dépûts de laves qu'on a 
découverts dans les Pyrénées et dans les Alpes ^ dans 
les montages de l'Auvergne ^ du Vivaraia ^ de la Pro- 
vence et dans plusieurs vallées de V Apennin , on voit qua 
tous ces endroits étaient anciennement des volcans en 
feu, qui ont dû bouleverser plus d'une fois ce beau pays. 

La découverte qu'on a faîte en septembre 1816 , 
dans les environs de l' an tiqneA'flj/ara, àegrenaillesâ^or, 
«l'une bague an cornahne, sur le chaton de laquelle est 
gravé un oiseau, et de sept médailles représentant, 

1°. Une consulaire fourrée de la famille de Clodius ; 

2", One d'argent .à l'effigie de Galba y couronné de 
laurier j 

3". Commode , eu argent, à son 8' tribunat , consul 



poi 



r la a" fois : 



4°.' Adrien , en argent , à son 3' consulat. 
5\HéliogabaIe,en billun ; 
6". Probus, en^elit bronze ; 

1^°. Galien père, idem , viennent à l'appui de ces faits. 
La Suisse elle-mâme n'est - elle pas menacée à 
chaque intitaut de se voir écraser par la chute de ses 
montagnes ? La dispaiition de la ville de Plerrts en 
est une preuve efirayanie. 
Le 43-vril 1818, une portion da montagne couverte 
de rochers et de sapins s'asl écroulée près du village de 



t a couvert dt^V B 



ï 



IJO TREMSLZMEMS BE 

Sonceboz , dans la val de Sain t-I mie r , et a couvert d*« 
ses débris, dans une longueur de 3oo pas, la grande 
route de Biciiiie. Un instant plus tard , des voyageurs y 
témoius de cet événement , en eussent été les victimes. 

La ville de Fatras , en 1817 , a été délrnile par un 
trenib'eraent de terre , et son cap englouti. Genève 
n'a-t-elle pas tremblé sui' sesfondemens, et uns colonne 
de feu élevée du milieu de son lac , n'a-t-elle pas fait 
craindre, pour im instant, l'embrasement de cette ville? 
Ij' Espagne et le i'or/u^a/u'éprouveot-ilspjft fiétjuem- 
nient de^ trembleraens de terre ? Le Portugal oubliera- 
t-il jamais celui de 1765, <£ui bouleversa X-'^bonne 
et 20 lieues de pays? 

Ullalie est- elle plus à l'abri de ces cruelles catastro- 
phes? En 1773 , près du bourg Indiino , dans les états 
de Modciie , ne s'est-il pas ouvert un goufîre de 200 
brasses de protondeur, sur plus de 400 de largeur ?La 
mort de Curiius ne rappelle-t-elle pas un événement 
semblable , arrivé dans la place de Home ? Les anti- 
quités è^Herculanum et de Pompéia, (jue l'on tire de nos 
iuurs de dessous terre, u'attesteiit-elies pas que le 
Vésuve, qui depuis plusieurs siècles ébranle l'Ilalie 
iusques dnns ses fondemens, finira tâl ou tard par 
lui porter un coup plus tarrible ^ue la disparition de 
la villedeNaples? 

La Su il.' et les îles adjacentes ne sont-elles pas dans 
iMie agitation perpétuelle? L' £^fna, non content de 
déchirer tous les ans les entrailles de celte belle île , 
n'augmente- t-il pas encore sa bituation périlleuse, par 
des pluies de feu fréquentes , par des.torrens de laves 
nrdentes q^uî noyent et consun^ent tout ce qu'elles 
couvrent , et par des grêles de rocliers qni écrasent ce 




«es 


Jéborden 


en.? 




v.llei bou 


ches ; 


lia 


,ai.R. ., 


.i en 


" 


t la pelJU 


ville 


use 


xempte Je 


cette 


tt'uttestËiit m 


ll.eu. 



OBASIiS, ÉCLAIKS, FAI 

qui a écliappâ à ses secousses et à 
£u mai 1817 , TEtiia ^iiïert six 
il a etigloali la ville d"j>iicolosi , 
était voisin , et uieiiace ilu même s 
de Catane. 

La Turquie elle-même est-elle phi 
calamité ? Fliieieurs de ses r 
Teiisetnent que trop le conti'aiie. Ce flfiau , ainsi que 
ceux occabioiinés par les orages, les éclairs j le tonnerre , 
les incendies , W grêle , la neige ^ les gelées , les pluies , 
les débordemens , \es pestes , \es famines , les épidémies 
et les mortalités^ sont pins fié.jiietis et plus terribles en 
Europe qu'en Amérique. Ceci n'est pas un paradoxe. 
Jj Histoire d'Angleterre , pai' Gatkrie , Cambden , etc. ; 
et les Tablettes de me«o/>e, impiimées à Londres eu 1807, 
prouveront la vérilé de ce que j'avance. 

Que pourrait répondre M. Paw à cette assM'tion aussi 
bien fondée que positive , quand je lui prouverais annéa 
par année , que l'Angleterre seulement, depuis l'an 
pSi de l'ère chrétienne jusqu'il nos jours, a été bou- 
leyerséepar quarante et quelques tremblemens de terre? 
Les journaux de i8i5, 1816, i8iy n'attestent que trop 
bien que l'Europe n'est pas débarrassée de ce fléau. 

Quatre-vingt-dix orages mêlés de grêle, dont les 
plus petits grains avaient depuis 1 pouce 1/2 jusqu'.'î 
18 pouces et plus de ciiconlerence. La grêle de 1788 ra- 
vagea 4" lieues de pays aux environs de Lyon ; celle do 
17^2 en Et autant ; la grêle de 18 ( 7 a étendu ses débuts 
plus loin : XOrléanals, le Eerry, la Bourgogne s'en sont 
ressentis , ainsi que le nord , l'Italie et l'Espagne. 

A Stntgard , le 20 mai 1816 , à la suite d'un orage , 
une énoiiiie trombe édala &tir les villages de Bhchin- 




► 



torrens ^N^^H| 



l53 TXEMBLBMSItS DB TXKItE 

0en el Je Jlendoif. L'esu se précipita par torrens i. 
moutagnes} elle etnporla, cinq bâlimeps avâc tout C9 
qu'ils coalenAienl. Dis -buitSiu très ont été plus ou 
moins endoRinjagës, e) (quatre personnes ont étj 
noyées, sans qu'il ait été possible de leur porter du 
secours. A Htndorf^ Teau a entraîné une mai^Qn el en 
^ fortement endommagé quatre autres. 

Le 21 septembre i8t6, une tramhe de terre forma , 
à PonC'Sur- Yonne, une ravine de plus de lâo pieJs d* 
laideur, prise à son entrée dans celte ville, sur environ 
17 pieds de hauteur , dans laquelle ont disparn plu- 
sieurs personnes , trente maisons , un grand nombre de 
■voûtes , de caves, les récoltes^ le mobilier^ les oiftiis des 
ateliers, les marchandises, etc. 

Quiozï foudres , à différentes fois , ont détruit cinq 
■villes , si-x t-glisçs , huit clochers , une grande quantité 
(l'iiâtnmes, de bestiaux, de maisons, en Aogletei-re. 
Que de dégâts la foudre Va-t-elle pas faits en Âlle- 
magne, en France^ en /talie , en Espagne, dqns Ie« 
années 1816, 1817? ( Voyez les Journaux. ) 

Eu France, la ville de Lyon , cent ans ap^ès avoir 
reçu une colonie romaine que L. Munatiiis Plancns y 
^.vait amenée, fut entièrement consumée par le (eu dvt 
ciel, l'an Sj de l'ère chrétienne. L'empereur Nétoii 
donna environ uq million cinquante mille livres tonr- 
liois pour réparer ce désastre. L'enipereur Claude y 
naquit Tan ^44 ^^ Home. 

Je pourrais citer plusieurs faits semblables, s! je 
n'étais pas pressé dp rapporter tous les fléaux qui ont 
(lésolé l'Angleterre. 

Cent quatre-yingts /i?cefl(/^» y consnmèrentcntiéreT 
fRe^if Yiïi^t' (lerix villes , et Tirn;f-nn phiVeaiix , église^ ^ 




ORÀ.CB8, ÉCLAIXS, VAMIÏTES, etc. l55 

faitcriiRs oïl foi'éts j douze autres villes lurent d^tmitet 
presqu'en totalité, et d'autres grandement endomma- 
gées. 

Dix-sept cliiitcs de neige de plus de lo pieds de 
bauteur, y causèrent Je grands dégâts, couvrirent les 
haies , Ips chemins , \ai carrières , et ensevelirent nombre 
d'Iitimmes, d'animauz et de voitures. 

Que de malheurs n'ont pas causé les avalanches 
dans VEcosse f le Tyrolj la Suisse, et dans la majeure 
partie de l'Allemagne? Qu'où Usa seulement les jour- 
naux de 1816, 1817. 

Trente-tjiialre gelées de deux , trois, et quatre mois 
consécutifs d'un froid extrÉmenient rigoureux, ren- 
dirent plus pénible encore l'existence des malheureux 
i„™k,„,.n6lai.. 

Douze pluies continuelles pendant cinq mois en- 
dommagèrent plusieurs de leurs villes, emportèrent 
un grand nombre de villages , Ae ponts ^ d'^ommea, de 
bestiaux, et détruisirent toute espèce de récolte en 
grains et en fruits. 

t>es années 174'', 1^83, 1801 et une partie deiSiy , 
u'ont élé qu'une pluie continuelle en Europe , où elle 
a cauïé des maux incalculables. 

Quarante déhardemens de rivières ou de fonto de 
lljigeûnt couvert la surface de l'Angleterre d'une nappe 
(Teau ont démoli et englouti dans leurs flots un 
piillion d'iudividiis de tout âge , de tout sexe , nn demi 
p^nilHon de lètes de bétail, et tons les iruits delà terre. 
( Des résullals à-peii-près semblables ont eu lieu dans 
p(a majeure partie de l'£urDpe dans les années 181IÎ 

;.7-) 

IVwite irn-ptlons de la mer çnt fait disparaître des 



I 



ORÀCBSj ècLAiKS) r AKiHBï, etc. i5.^ 
quatre jours a tombé en torrens sur la ville du Caire , 
et a détniît uue grande partie des villages des environs : 
quelques pieds de piu#, la moitié de la ville du Caire 
■ eût été détruite. A la même époque, une sécheresse 
saus exemple a tellement réduit les eaux des ^aiids 
fleuves de l'empire de la Chine , que le transport des 
denrées de l'intérieur n'a pu s'effectuer qu'avec une 
peine iulîiiie. 

Vingt pestes ont enlevé en Angleterre un million 
d'individus et des milliers d'animaux. Celle sous 
Edouard IV, en 1477 ' "^ détruit plus de monde à elle 
seule que quinze ans de guerre. Dans celle qui a réguiî 
à Londres en i665 , l'on enlevait la nuit les pesti- 
férés par pleins charriols. La peste, jusqu'à nos jours, 
"n'exerce-C-elle pas ses fureurs dans une grande part io 
de l'Europe ? 

Trente-deux_^minei, dont q«elques-unes ont duré 
deux ans , d'autres quatre ans , ont réduit les Anglais 
à se nourrir de pain fait avec des glands , à brouter 
l'herbe, à manger l'écorce des arbres, à se battre 
sous Henri III pour les carcasses des chiens ou autres 
animaux morts : elles ont enlevé par milliers les 
hommes et les bêles de leur île. 

Plusieurs royaumes eu Europe en ont ressenti les 
eflèts; la Suisse les a éprouvés à diverses époques , 
notamment en 1816 et i8iy. 

Sept nuées différentes de sauterelles et d'autres in- 
sectes ont dévoré, à plusieurs reprises , la iaibla sub- 
sistance qui restait aux Anglais. 

Quatorze épidémies et mortalités ont couvert l'An- 
gleterre de deuil, et ont étendu leurs fureurs jusque 
sur les bestiaux , les volailles et les oiseaux. 



mÊ^mm 



I 



l56 TSEMBLSMENS DB TEKAK, 

Sij'aioiite à tous ces lléaiix ceux qui accompagiife- 
rt-nt quatre-vitigts invasions Cjni furent faites dans cette 
ile yAV \es Romains ^ les iSnironj^ les Danois, les Nor- 
mands, les Fra/içais, les Espagnols, les Ecossais, les 
Irlandais, les Anglais eux-mêmes et les W^elckeSjtt 
vi^gl-six guerres ([ui, dans un espace lie tiiiit siècles et 
^ demi, ont porté pendant trois cent vingt-cinq ans la 
désolation et la mort dans ces contrées, on conyien- 
(tra que l'Europe vaut encore moins que le Nouveau- 
Monde, puisqu'on sait, à n'en point doutei^ qu'il n'y 
a pas un seul état en Europe qui n'ait éprouvé ces 
calaniilés , plus ou moins fréquemment, plus ou moins 
Ibrteroent , plus ou moins loug-letnps, et qu'on n'en 
peut pas dire autant du nouvel hémisphère. 

Parce que les premiers Européens qui entreprirent de» 
faire des conquêtes et des étabtissemens en Amérique , 
furent persécutas parl^ famine, cela prouve-lil que le 
Uou veau-Monde n'était pas cultivé? Les Espagnols qui 
comptaient sur les vivres dont leurs vaisseaux élaieiit 
cliargés, n'ont-ils pas pu ravager les contrées où ils 
avaient débarqué et pénétré, dans l'espoir d'aftàmec 
et de réduire plutôt les Américains ; et ceux-ci , de leur 
cûté,n'ont-ilspaspu détruire leurs provisions pourfaire 
liiouiir de faim les usurpateurs de leur pays, et se 
débarrasser ainsi d'un ennemi qu'ils ne pouvaient 
vaincre ? Nous en avons la preuve dans les vivres 
qu'une fîlle de Haïty, en 1492, et que lesinditiénes de 
la JamoSi^uE en iâo4> ^'^^ fournis a. Christophe Colomb 
et a ses gens, qui seraient murts de faim , si ces insu- 
laires n'avaient pas été plus humains que les Espagnols. 
On se rappellera sans douta que la charmante 
ninc des Piorides avait en réserve deux magasina 




OHAOES, iclAlRSj »A MINES , CtC. iS^ 

Je livres pour les besoins de son peuple; qu'elle eO 
fit présent d'un à Soto^ à son arrivée dans ses Etats j 
^ue. Jean Cabot y en descendant dans l'île de Terre- 
Neuve ^ reçut des vivres des Indiens ; ijue R/cîarrf Green- 
ville, qui commandait une escadre de iejit petits na- 
vires pour sir JValtoT Raleigk , eu trouva dans \a. 
petite île de Raonoke sur |a cÔte de Virginie ; que ces 
insulaires surpris de voir les Anglais perdre leur temps 
à cltercher des trésors cliimérîques , au lieu de cultiver 
le sol pour en tirer^es productions nécessaires à lent 
subsistance, cessèrent de leur fournir des provisions 
comme de coutume, ce qui les obligea a se rembar- 
quer sur U flotte de Drake ; que la colonie fondt^e le 
26 avril léoj à Jamesto'wn y en Virginie , a'ilaut 
brouillée avec les Indiens , ceux-ci leur refusèrent encore 
des vivres et détruisirent cenx que les Anglais avaient 
plantés', que Smith étant h peine parvenu à rétablir 
le calme et les relations amicales avec las Virginiens, 
les nouveaux colons eurent «ncoie la sottise d'aban- 
donner l'agriculture et la chasse, pour ramasser un« 
grande quantité de poudre brillante, espèce de tato 
qu'ils avaient pris pour de l'or , ce qui les exposa à une 
grande disette, à laquelle l'arrivée de lord Delaware mit 
fin , et les dispensa enfîn d'être tributaires des Indiens. 
M. Paw aurait dû ne pas passer sous silence la dé- 
Ptermination désespérée des Caraïbes de Sainl-ChrU' 
Xtophe, de SainC-Vincent , de la Martinique et do la 
'pe y qui détruisirent leurs viores et leurs ha' 
i/VaJ/oni, lorsqu'ils virent que la cobmie arrivée de 
Dieppe dans leur pays te a8 juin i635, s.oiis It-s 

I ordres de Loline et de Dupletisis, ne voulait pas 
M contenter des vivres qu'ils lui apportaient voloii- 
■ m 






r 



lâS TItEUBI:EMKirS B£ T£ILIl£, 

tairement, et se retirèrent en janvier i636, à la Grande 
Terre, ou dans les îles voisines , d'où ils firent la guerre 
À leurs usLiL'^iateurs. Nous eu avons encore la preuve 
dans la conduite des soldats anglais (}ui avaient été 
fkir* la con(|uéte da la Jatnaïijue, et dont ils détrui- 
sirent, sous le règne de Cromwell , les vivres et les 
bestiaux , pour forcer leurs olHciers à les ramener en 
Europe. 

Les tableaux eflrayans que M. Faw nous fait des 
disettes qu'éprouvèrent les Ëspagiiols et les premiers 
aventuriers , sont aussi exagérés que les infirmités 
qu'il s'est plu à prodiguer aux Américains. Est-il 
probable que les Espagnols , après avoir mangé leurs 
chevaux, leurs dogues , des Indiens ; qu'à délkut des 
sauvais ^ ayant été réduits , pour vivre , à déterrer les 
cadavres de ces Indiens pourris , véroles , remplis de vers 
^ qui se trouvaient tout exprès à chaque pas qu'ils 
faisaient) ; que les cadavres leur ayant manqué, les 
Espagnols se soient vus forcés de manger le limon des 
marais , les feuilles des aj-bres , qui tes empoisonnaient -^ 
enfin , c^iCaprc.s avoir été contraints de ^entre-dévorer, 
ils aient pu survivre à tant de calamités, pour fournir 
à M. Paw des détails aussi terribles et au^i bien cir- 
constanciés ? Telles sont, cependant , les expressions 
dont il se sert pour réfuter M. Dom Prenelly. Que 
Phomme est malheureux . lorsqu'il se laisse égarer 
par esprit de parti ou par des considérations déplacées I 
S'il a une conscience , ne doit-elle pas lui reprocher 
d'outrager injustement la vérité ? 

Quoi qu'on en dise , un pays dont la popula- 
tion est considérable, et qui a beaucoup de villes et 
de bourgades , ne saurait être une terre eu fi'iche , 




OXAGES, iCLl-IRS, FAHItTES, etC. id^ 

ni paraître nVroir jamais reçu la moindre labour , 
parce qu'un grand peuple ne saurait exister sans cul- 
ture quelconque. 

CHAPITRE XXIV. 

Sur la Salubrité des continens d'Europe et 
d'Amérique, 

Lorsque les Suédois y les Danois, les Russes , les 
Sarmates , les Bataves ^ les Germains, les Gaulois, 
les Espagnols et les Bretons étaient sauvages j il y a 
quelques siècles , l'air de l'Europe n^était pas , à 






1 qu aujc 



ird'hui 



!gvé tous les efforts que les Kuropéens n 



1 cep( 



iiidant di:c-huit cents a 



s pour a 






■ leur 



n.alj 
de la 

pays , ils n'outpu extirper les coliques^ les dyss 
les écfOuelles , les humeurs froides ^ que certains peuples 
du Mord ne sauraient guérir sans le fer ardent ; la 
cécitd, \a. Jlora. lapanica, la vermine ^ qui ronge Les 
Laponsf les Samoyèdi^^^^ Tunguses ( qui sont obligés, 
pour marcher, do jfniViin réchaud dans lequel iU 
font britler des herbes sèches ou du bois pour se dé- 
barrasser de celte vermine ; d'autres peuples de la 
Russie sont forcés de se frotter de graisse pour éviter 
la cécité-^ dans quelques cantons de Suéde et à^Irlande, 
les tiabitans sont contraints de graisser avec du goudron 
jusqu'aux troupeaux , pour les préserver de la rage 
que les raons leur occasionnent); la maladie pédicu- 
laire de petits Tartares , qui est endémique entre le 
Danube et le Niéper; les humeurs qui corrodent les 
Iiabilaus de VUkraine ; la pliqae de la Pologne, le 
scorbut de la Frise ; les éerouelles , les goitres et les en- 



J 



t60 StrM 11 SAli/KKiti 

^tttes éea Anglais } les goitres de \à. Suisse j Au 'TfrtÀ 
•tdeSalzbourgy doni 1 6 yooorbabitaiis furent contrainte 
d'abandonner leurs montagnes ^ en i^Sd^ pour dllef 
i^établir en Prusse j le crétinagè du Valais ; Veau def 
la Suisse qui engendre des vers ) te typhus , la fièvre 
pétéchiale ^ les fièvres pourprées , infiammatoires^ pu* 
trides ^ malignes ; les fièvres de langueur endémîqifea 
de Flessingue f de Châteauneuf^ de Kochefort , dtf 
V Italie ^ Ia( ptearo^péri-pheuntonle ^ cette ttïaladie dé 
poitrine aiguë et épidëmic^ue; les écrouelles et ieè 
goitres que les Espagnols cachent sous leurs collerettes^ 
joints aux agrémeiis des oreilles longues et periddniei 
de ceux des environs de la Bissadoa > qui ont cettd 
singularité de commun ated les peuples de Laos éA 
Asie 9 et celle des goîtres av«D les habitans des partiel 
montagneuses du Thibet ^ de Flndostan et de Pile' . 
'de Sumatra \ le déli^ que lefs tarentules occasionnenl 
en Italie J la. pesée dePEspagne, de la Turquie euro^ 
péenne et de^ pays c(ui Pavokirïent^ V Etépkàntiase et 
compagnie ; \sl grosse ^t li^^^UÊ vérole ; la rougeole! j 
qui fait autant ^ rtiême pluW^^avage que la fièvre 
jaune importée en Amérique 5 la paralysie ^ Vhydro^ 
pisie y Vhydrbcèle , la rage ^ lei niai caduc ^ la goutte y 
Vétisie^ V asthme ^ \a gravelle j la pierre^ Victère-âcre ou 
rhydropisiô noire ; la ladrerie blanche ^ la lèpre qui , 
au treizième siècle^ avait rempli de lépreux 19,000 hÂ- 
pifaux en Europe : maladie que les Européens ont ïii* 
frodùite eh Atiiérique ^ mais qtii n^attaque que les 
nègres ; le^ gale y la teigne ^ la rogne , la grippe ^ la 
coqueluche'^ tes chancres j les cathàr/'es y les clous j les 
gouttes sereine^ ^'le choiera niorius^ leLpica des fêmiTiesy- 
leurs i^aptitr^ li^rstériques; les i^e/'.^ ^ le ténia ou ver 



Kolitaire ; les crinons , qui attaquent les enfaus eiiro- 
péeiis, et dont on a gratifié ceuï des Américains, en 
place d(i poil foUc t qui croît sur leurs corps ; la surdité, 
\a. privation de la. parole , de la -vue \ \a. folie de tant 
d'espèces , eiitr'autres la vésa.nic , <jui se manifesta^ 
en Hullande en iSyS, que l'on nommait la danse de 
la Saint Jean j folie qui portait ceui qui en étaient 
alteclés à se dépouiller de leurs vëtemeiis , à chanter 
et courir jusqu'à tomber hors d'iialeine; oo , coiiroimés 
de fleurs et dans un état complet .de nudité, à forfflec 
des conire-danses dans les rues et dans les temples ; à 
faire croire quelquefois à ces aliénés qu'ils étaient des 
envoyés de Dieu, des inspirés , des prophètes : témoins 
les fanatiques des Cévennes ; pins de 4000 personnesde 
la secte des Méthodistes Vfeileyiens, qui en i8i5 pous- 
saient des crrs lamentables, et gambadaient, eu s'agt- 
tant comme des forcenés, dani plusieurs villes du 
comté de Cornouailles, en Angleterre; enfin , les con- 
vulsionnaires de Salnl-Médard , dont nos vieillards se 
rappellent encore les eilraragances ; et nombre d'autres 
maladies qu'il serait trop long d'énumérer, puisqu'on, 
en connaît 4<30, mais qui prouvent qu'après (fij;-^u/f 
cents ans d'études , d'expériences et d'efforts , l'Europe 
n'est parvenue à s'affranchir que d'une très petite 
fiarlie des maux qui l'affligeaient avant son défri- 
chement , dont la plupart étaient et sont encore 
ignorés de l'Amérique ; qui , cependant, est redevable 
de quelques-unes de ces maladies à sa communication 
avec cet ancien continent , qui les lui a données en 
échange de ses trésors et de ses riches productions. 

t Les maladies qui aiïligeaient le noid de l'Amérique 
moment de aa. découverte y consistaient dans la 
■:. 



4ccr£u;,le catAarre, la p/eurésie et <]uelf\ues autres ^ceWea 
de l'Amérique <lu sud étaient le spasme, la eulebrilla, 
le vomiCo prieto (le vomissement iioir), ou la ckape- 
tonade , (]iii n'enlève pas annuellement au-Jelà de a à 
3ooo Kui'opéenbj le matlazahuatl ^ qui a quelque ana- 
logie avec la fièvre jaune, ou le vomito prieto ; il na 
Ae mon tre que de siècle en siècle ; il a surtout sévi en 
lS4^j iSyô et 1736 ; les fièvres^ les clous, la goutte 
sereine aux yeujt , et deux ou trois autres. La nom seul 
jRa maladie de Siam, qui a fait une irruption si ter- 
rible en £urope, prouve qu'elle n'est pas plus indigène 
à l'Améiique, que le mal de Guinée, qu'on nom ma 
yaws et erabyav/s , que la lèpre, la vérole et sa cliari- 
mante compagne ia. petite vérole, comme on le Teca 



P' 



r la suite, 



Si la malignité àa l'atmosphère rendait le séjour 
de Carchagène et de PorCo-Bello aussi déplorable que 
M. Pavr le représente , la cupidité etl'avarice n'auraient 
pas assez d'attraits pour encourager les I^uropéens à 
se fixer dans des lieux aussi redoutables. La irénésie 
de la fortune ne pourrait pas, non plus^ leur oETrir 
aucun dédommagement capable de balancer tant de 
fléaux réunis sur ces deux points; et parce que 1é 
territoire de ces deux villes passe pour le lieu le plus 
mal'Saiu des Indes occidentales, doit-on étendre cette 
prévention suc tout le reste du Nouveau-Monde? Que 
doit-on penser alors de l'Europe, si ses babitans Ta- 
bandonnent pour allée s'établir dans un pays aussi 
redoutable que ct^liii de cei: deux villes ? 

Le vomito qui afflige la Vcra- Craz, Carchagéne de* 
Indes et la Bavais , n'est pas contagimix dans ces 
endroits. Aucune opinion populaire n'interdit au 



DBS COHTIITBKS B^BU&OPK XT B^AMÉRIQUE. i63 

Mexique ^k Tétrangei? non acclimaté ^ l'approche du 
lit des malades attaqués du vomito. 

D'ajfrès les observations qu'on a faites récemment ^ 
il paraît que le vomito e$t la même maladie que la 
fièvre jaune qui s'est manifestée aux Etats-Unis ^ pour 
la première fois , en i^pS. Des sa vans ont cru recon- 
naître la fièvre jaune dans le causus J Hippocrate , qui 
est suivi y comme plusieurs fièvres bilieuses rémittentes ^ 
d'un vomissement de matières noires. 

Pringlcf Lindet d'autres méde^cins distingués , con- 
sidèrent les affections bilieuses estivales et automnales 
de l'Europe et de l'Amérique , comme le premier degré 
de la fièvre jaune. 

JLancisci^ Tprti^ et le célèbre JVaxrc^ dans son Tralti 
de .Nosographie générale y recoftinalssent tous de Ta- 
nalogie dans les fièvres pernicieuses intermittentes qui 
régnent en Italie. Le médecin Franck affirme avoir 
tu de temps en temps ^ dans la Campagne de Rome ^ 
c^es individus mourir avec presque tous les signes 
pathognomoniques de la fièvre jaune y l'ictère y le vo* 
missement et les hemorrhagies. 

M. Pinely dans son ra.pport ifMLuM Nosagraphie phi-^ 
losophique y V édit. ^ t. I^ P^g« 4^ et 55^ a indiqué 
avec beaucoup de sagacité l'analogie qu'on observe 
entre le cholera-morbus y \a fièvre bilieuse ^ et la fièvre 
gastro -adynamique . 

Malgré ces rapports y M. Humboldt y dans son Essai 
politique de la Nouvelle Espagne , pe^se l|u'on peut 
regarder \di fièvre jaune y partout où elle prend lé ca- 
ractère d'une maladie épidémique^ comme un typhus 
sui generisy qui participe à-la-£pi&des fièvres gastriques 
et des fièvres a taxp- ^dynamiques. 



l64 STJ* 1.4. SAtUBBITB 

Sur le continent de l'Amérique éqiiinoxiale , ]ajièvrt 
jaune n'est pas plus contagieuse que ne le sont les 
Éèvtes intermittentes en Europe. Elle n'est conlagieiiae 
par Ha nature , ni sous la zone tempéré^ , ni Jans les 
régions éqninoxiales du nouveau continent. H y a ce* 
options où elle peut devenir couta- 
certaine influence du'climat et des 
cuQiuLation des malades et par leur 
iduelle : mais dans ce cas , cette nia- 



pendaut des exi 
gieuse, sous nu 
saisons, par Va 
disposition indi 
ladie ne l'est (] 



i dans les lie 



elle eifcrcu ses 






MM. 
distingut 



U'i/er , 



Dulon et Gonzalès . méde< 



de Cadix . croient c 



la fièvn 



lîéïeloppée sponlanément en Espagne niÉme. C'est ainsi 
qu'elle a paru à Livoume , à Gènes j à Nap/es, et dans 
toute 1' //«/*>. 

Une maladie peut être contagieuse j sans être im- 
portée. On a ru en Espagne des malades passer dé 
l'état de santé à la mort ) en six ou sept heures 
(Berlhe,p. 79). 

M. Arcjula rapporte que sur cent malades, il en est 
mort en 1800, à SiJville, 19; en iSo^,k AHcante, 3(î; 
àMalaga, en i8o3 , près de 40; et en 1804, plus de 60, 

M. Humbûldt pense que la fièvre janne a été spi'- 
radiqne dans les deux contineus , depuis qne de> 
liommes nés sous une sone frOide se sont exposés dans 
les légions basses de la zone torride , à un air infecté 
par des miasmes. Partout où les causes existantes et 
l'irritabilité des organes sont les mêmes , les maladies 
qui naissent d'un désordre dans les fonctions vitales , 
doivent prendre les ménies formes. 

L'abbé Ciaviger ( fft'si. duMexiq. ) , et d'autres me- 




DBS coTTTiNBKS ii'eubopk ET d'ambrique. 1 65 
Jccitis , affirment que ie typhus (|iie lea Espagnols dé- 
signeuE par le nam de vomissement noir , s^est montré 
pour la première fuis , en i^a5 , dans la paitie chaude 
de l'Amérique éqiiinoxials. 

Si la fièvre jaone eût été endémique en Amérique, 
il est bien étonnant que cette maladie qui n'attaque 
que les individus non acclinsatés , n'ait pas détruit 
ces poignées d'Espagnols qui la bravaient dans tontes 
U'B saisons , soit en se fijtant sur un littoral mal-saiu y 
soit en liaversant sous les feux verticaux du soleil des 
tropiques , l'air infacté des lieOK marécageux de l'in- 
térieur, soit en y séjournant des mois ejiliers, pour 
continuer des siégos et compléter leurs conquêtes. 
Il est même surprenant qu'elle n'ait pas alors j et 
quelques années après, fixé i'atlenllon des médecins 
de l'Europe. 

Lorsque, dans l'Inde , Tair se trouve subitement très- 
refroidi par une bon(fée de vent descendu des mon- 
tagnes. ^ous ceux qui assistent à l'une des foires qui 
se tiennent tous les douze ans , sur les bords du 
Gange, sont aussilôl attaqués du choiera morèus , et 
en trois jours de temps il en nneurt plus de ao,ooo. 
On cessera d'Être étonné de cette excessive mortalité , 
si on réfléchit qu'il se rassemble à ces foires jusqu'à 
Lnit ou neuf cent mille individus. 

Si M. Paw avait parcouru l'Amérique, comme les 
voyageurs distingués qui eu Ont donné des relations 
ai intéressantes, il se serait convaincu d'un fait que 
personne ne petit mettre en doute, c'est que l'Euro- 
péen qui lait peu d'enfans dans Vlnile, peuple prodi- 
gieusement dans le nouvel hémisphère. Les progrès 
que fait la population desEtats-Unis et celle de l'Ame- 



l66 se» 1.x SALUIRITK 

rique mériJionalej démontrent (|ue dans quelques 
biècles il faudra y compter les hommes par cea- 
taines de millions. 

Ce qu'il y a de plus roalheureui pour le raison- 
rremeht de M. Paw, c'est de trouver dans un pays aussi 
sain , aussi parfait que l'Europe, autant ttécres estropiés^ 
difformes tit monstrueux •., tandis qu'en Amérique, où 
Iss indigènes , suivant cet écrivain, ont tous , de père en 
fils ^ le mal vénérien dans le sang} où les Européens 
perdent f incarnat de leurs joues , t usage de leurs forces , 
el n'ont plus rien qui les distingue extérieurement d'avtc 
les naturels , on ne voit pas un Ani^ritaiii contrefait y 
borgne j aveugle, ni muet, h moins que cène soit par 
accident, puisque ces défauts ne sauraient subsister 
cbes des peuples chasseurs^ où personne n'aide per- 
sonne , et que pour chasser et pêcher il faut avoir 
l'usage de ses membres et de ses yeux. 

Cela vient, selon M. Paw, de Vkabilude qu'ont les 
sauvages de détruire les enfani qui naissent avec de tels 
défauts^ comme le faisaient jadis les Lacédémoniens ^ qui 
jetaient les enfans nés avec de telles difformités , dans 
cette voirie qiHon osait nommer le lieu du dépôt , au pied 
du mont Taygète. Cette assertion est au moins hasar- 
dée. Il faut avouer que cett« juridiction paternelle 
ressemblerait à la tendresse des CbinoiK,qui livrent 
leurs enfans contrefaits à la dent meurtrière des pour- 
ceaux. 

M. Paw, lientant qu'il ne peut pas établir un tel pa- 
radoxe sans en trerdaus une longue dissertation , ajoute, 
comme un palliatif : Il est vrai qu'il naît mains d'en- 
fans difformes parmi les sauvages que chex les peupUt. 
policéi. 



DES CONTINEHS n'suaopx kt u'aubkiqub. 167 
Quel en est donc la raison , si cela ne provient de la, 
(iiontéile leur constitution ? 

\a. raison , réplique- 1- il , n'est pas dans la vigueur de 
la complexion de ces sauvages j ^ui sont itiihord moiat 
ardens dans Pamour. 

On voit gue je pourrais très-bien me dispenser d» 
répondre à une objection semblable-, cependant, je 
répondrai que si cette supposition est exacte , et s'il 
est vrai qu'ils tuent Iduis enfans dilliirniMs , que 
leur sang soit aussi vicié, que l'atmosphère soit aussi 
terrible , et qu'ils négligent leurs femmes pour suivre 
la chasse et la guerr^ qu'ils font entre eux et contre 
tes Européens » comment leur population pent-elte s« 
maintenir?,.. Suivons l'argument de M. Paw : 
' Kt qui vivant dans un état où le travail leur est 

P, Cela n'est pas exact , parce que les peuples chas- 
ncurs , lorsque le canton où ils se trouvent ne leur 
Plournit plus de gibier, sont obligés de changer leur 
domicile et d'y flaire des abattis d'arbres pour cultiver 
le maïs , les pommes de terre et d'autres végétaux ; car 
il est bon d'observer que les cha5>seurs améiicains ne 
-vont à la chasse qua lorsque le gibier comiueuce k leur 
manquer. 
_ Mais supposons un moment que cette assertion soit 
Krraie , M. Faw convient doqc que l'Amérique vaut 
Vmieux que l'Europe, puisqu'elle épargne à ses habi- 
taiis la peine de travailler pour exister. Comment a-t' 
il pu avanterque c'était un désert immense, stérile , in- 
fecte et morbi/ère^ ( Voyons sa conclusion. ) 



i 



fecte et ntorbi/irei ( Voyons sa conclusion. ) I 

^^L. Ils ne disloquent pas leurs membres en soulevant des ^^^^ 

^^KtjUrdeaux f en conduisant des machines f en élevant des ^^^^Ê 



168 

adifices; enfin , comme ils /t'ont pas d'arts , ils n'ont pat 
aussi les maladies des artisans. 

Ainsi donc les Européens sont redevables de leurs 
infirmités aux beaiii-arts! S'il en est ainsi, M. Paw 
me permeltia Je- croire que l'heureuse ignorance des 
sauvages est préférable à ces arls empiiintés dont 
les Ëm 



m. Mai 



peut-il répondre 
qui exercent ces 
es, ni estropiés? 
nt pins adroits, 
lue pas assez sur 



pour les créoles d'origine européenne 

mêmes arts et qui ne sont ni difforr 

il conTiendra , du moins , qu'ils si 

moins bornés, et que le climat n'ii: 

eux , pour les empêcher de mieux employer leurs 

moyens physiques. 

Continuons le fil de ce raisonnement, poiirTOÎr s'il 
est plus heureux dans les conséquences qu'il tire rela- 
liveinenl aux sauvagesses. 

Xei grandes courses yoe les femmes enceintes y entre- 
prennent d la suite des chasseuis , les fait quelquefois 
avorter. Voilà qui ne favorise cerlainenienl pas la po- 



pul 






// est très-r 






ventent estropie Vembryon, 

Il me semble, au contraire , que cela devrait être 
souvent le cas , puisqu'elles sont plus exposées à avoir 
des frayeurs , A faire des faux pas , des chutes , et à s» 
heurter. Pour mieux appuyer une assertion de cette 
nature, M. Paw dit : 

Qu'on fait chasser les chiennes lorsqu'elles sont pleines , 
sans qu'il en résulte aucun accident sensible par rapport 
aux petits qu'elles délivrent; tandis que les tiaches qui 
se meuvent si lentement^ produisent fort souvent des 
veaux monstrueux ou difformes , et cela est très-rare 
fanai les chiens. 



DES couTiyEss D'ïnnopE et n' Amérique. 169 
. Si cette pratique est sujette à des inconvéaiensniènie 
pour les quadrupèdes destinés aux jilaisirs et aux tra- 
vaux des hommes , combien , à plus forte raison, doit- 
elie l'être pour les animaux bipèdes, chez lesquels tout 
le poids de l'embryon , au heu d'être étendu sur la 



trouve perpuiidiculâue, et m 
ce qui est plus pénible et ph 
les femmes , qui sout d'une i 
et. que la nature n'a poi 
forcées? De plus, q 

pas confondre par 11 



dans les quadrupèdes, se 
pèse que sur nn point , 
fatigant sur-tout pour 

nslitution plus délicale , 



: fatii 



ig.ief 



lel rapport M. Faw Irouve-t-il 
le vache et une femme ? N'est-ce 
: parallèle semblable toutes les 
idées reçues, et avilir ce chef-d'œuvre de la création ^ 
en le mettant de pair avec la brute ? 

Après de pareils raiiionnemeus j on ne doit plus 
s'étonnsr des injures qu'il accumule à plaisir contre 
les femmes indiennes qu'il représente, sans en avair 
jamais vues, comme des objets dègoâtans , qu'on ne 



distinguerait pas des koi 



si Po. 



vfor 



n apercevait , non 
■qaivoques de leur 



Pour achever le tableau méprisable qu'il a ima- 
giné conlre les femmes de l'Amérique , il ne lui 
manquait plus que d'exprimer ses regrets de n'avoir 
pas vu étahlu' d^ns ce pays cet usage dégradant ponr 
l'humanité , et qu'on rencontre quelquefois à Maroc , 
celui d'une leikme attelée à une charrue à câté d'un 
âne , d'imf nmie ou de quelqu'autre bête de somme. 

Il e.st Irès-ditficile de su faire une idée de l'î>ge des 
indigènes, parce que leur tète na grisonne jamais, 
qu^ leiirpcaii n'est pas sujette à se rider, et que leur 



, et d^autres Antilles f ont fuumî 
s àe personnes qui ont dépassé oeut 



l<JO Sm L*. SALTJBKITB 

peu de barbe leur donne un air constant de jeunesse. 
Il n'est pas rare an Mexique , dans la zone tempérée , 
située à mi-côte de la Cordillière , de Toir arriver les 
indigènes, sur-tout les femmes , à l'âge de cent ans- 
Cette vieillesse est génçralemeut beureuse: car l'indien 
Mexicain et Péruvien conserve sa furce musculaire 
jusqu'à la moi t. M. de la Condamine eu a truttvé à 
Riobamba, à Quito, qui passaient cent ans. 

Le patriarche de la Jamaïque , âgé de xi^'i ans , venu 
à pied de son babilation , qui est à 7 milles de King- 
ston , et retourné de même , en 1818, après avoir vu 
Tamiral Douglas, est une preuve de lougévité assea 
frappante. 

Saint-Domingui 
nombre d'exemples 
sns. 

Fendant mon séjour au village de Chiguata y éloigné 
de 4 lieues de la ville ^jirequipa,ya\ vu, ditM.Hum- 
boldt , l'Indien Hilario Pari, à l'âge de 143 ans : il 
liit marié , pendant l'espace de ^o ans ^ avec l'Indienne 
jindrcaalea Zar , qui avait atteint 117 ans. Ce vieillard 
péruvien fil, jusqu'à l'âge de i3o ans , journellement 
4 lieues à pied ; il devint aveugle i3 ans avant sa 
mort, né laissant de la enfans qu'une fille de ^6 ans. 
D'après les registres des naissances et des décès que 
don Francisco Xavier de Lisnna, arcltevêque de 
Mexico , a communiqués à M. Hnmlioldt , l'tnsemble 
prouve que le rapport des naissances aux décès est à- 
peu-près comme 170 : 100. 

Dans le village indien de SingiiUcan , à 11 lieues 
de Mexico , vers le nord , l'eiLcédaut des naissances, 
depuis i^So jusquVn ilioi , est de 2^10 




^^^^^3^S9B^S^^^EV^^I^^^I 


^ 


^B DBS coNTEKBHS d'eukopb bt d'auébiqvb. 


'7' .V 


n Dans le village icdien d^ jixapuzco, 1 3 lieues 




au nord de la capitale , depuis 1767 jusqu'en 


■ 


1797, l'excédant des naissances sur les moits 






I017 ^^ 


Dans 1« village indien de Malacacepec , à 


aS llenes à l'ouest delà vallée de Teuoctititlan, 




ou Mesico , depuis 175a jusqu'en i8i3 , l'ex- 




cédant des naissances «st de 


3^05 


Dans le village de Oalores , depuis 1 y56 


] 


jusqu'en 1801 , il y eut 24,t23 décès, et 




6i,a58 naissances, dont l'excédant exlraor- 




dlnaire est de 


57,,35 j 


Dans la ville de Guanaxuata , depuis 1797 


i 


jusqu'en i8u3, l'excédant en naissances est de 


637a 






naxualo, l'eicédant des naissances, dans la 




même époque, fut de 


■79S ^ 


Dans le village de SaiaCe-Anne , prss de 


■ 


Guanaxuato , il y eut , en 5 ans ^ un excé- 


■ 


dant de naissances de 


... ■ 


A. Yagtiaîa , village indien situé dans une 


vallée très-chaude , près de Chilpasingo , l'ex- 


■ 


càdrtnt des naissances en 10 ans fut de . . . 


^B 


Dans le village indien de Calimaya , situé 


^ 


sur un plateau assez froid, l'excédant des 




naissances en 10 ans fut de 


2673 


* Dans la juridiciion de la ville de Queïetaro , 


l'excédant, m 1793, était de 


a386 


Le terme moyen de ces onze ondioits serait 


; Je 100 


à i83; mais le rapport qu'on peut regarder 


( 


celui qui appartient à la population , paraît cl 


"'■ 1 


^-^ 


1 



de rAraériqiie septeil- 



de 100 : 170. Aux Etats-Uni 
Irtonale^ il est de 100 : 120. 

Il paraît , en général , -^n'au royaume de la Nou- 
velle-Espagne , le rapport des naissances à la popu- 
lation est comme 1 à 17 , et le rapport des décès à 
la population comme 1 à 3o. A l'époque actuelle, 
on peut évaluer le nombre des naissances à-pen-près 
à 3io,ooot et celui des décès à ano, 000. L'excédant 
des naissances , dans des circonstances avantageuses j 
c'est-à-dire , dans des années sans famine , sans ^t- 
demie de petite vérole , et sans mallazahuatl , (jm est 
maladie la plus mortelle des Indiens, «st près 
de i5o,ooo. 

L'Europe présente un rapport des naissances ou 
des d^cès à la population entière , (}ui est bien moins 
iarorabls à l'augmentation de l'espèce. En France, 
pent compter que sur a8 -^ per- 
t sur 3o -i*ôi une mort. C'est 
liât précis que M. Feuchet a déduirdes tableaux 
de naissances, de maiiages et de décès , dressés en 
l'an ç dans 98 départomcns , par ordre du ministre 
de l'intérieur. Plus au nord , dans la monarcliie prus- ' 
sienne j il y eut, en 1783 , sur 9 millions d'habtlans, 
436,616 naissances et 282,109 «i^'^^s ; d'où résulte, 
sur £D individus une naiisanci:, et sur 3a un décès. 
En Suède , d'après les tableaux de M. Uîcauder , qui ' 
sont les plus exacts connus, il naît un individu sur 
3o , et il en meurt un sur 39. En Saxe , l'excédanl 
des naissances sur les décès n'y a pas été, année 
commune, depuis 1764 jusqu'en 1784, au-dslà de 
17,000 individus. 



nple , on i 



J 



DBS COlfTIlTEWS V^mVKOTt, fiT I)'ilM£RIQVE. I7Î 

Bref^ las rapports des naissances aux décès sont, 

comme suit : 

__ ' 

En France • ••.... iio : loo 

En Angleterre . 120 : too 

Eu Suède . . « i3o : 100^ 

En Finlande ,..••••... ^ •• . 160 : 100 
. Dans Pempire russe • • • 166 z 100 

Dans la Prusse occidentale 180 : 100 

Dans le gouverniement de Tobolsk^ 

diaprés M. Hermann 210 : 100 

Dans plusieurs parties du haut plateau 

du Mexique . • • 2^0 : 100 

Aux Etats-Unis j dans le New- Jersey . 3oo : 10a 

D'après ce tableau ^ on voit que c'est à tort que 
M. Paw a exagéré l'insalubrité dn nouvel hémisphère. 
Les progrès que la population fait au Mexique et' 
dans l'jVmérique septentrionale y sont simplement dus 
aux effets d'un accroissement de prospérité intérieure , 
et non au dépeuplement de l'ancien pour le nouveau 
continent ^ puisque les Etats-Unis , en 1784 et en 179a, 
n'ont pas reçu au-delà de 5ooo Européens j et que 
le Mexique n'en reçoit pas 800 par an. . 

Par le dénombrement fait en 1793, M. Humboldt 
a vu que^ dans la ville delà Puebla et à Valladolid^ 
il y a parmi les lydiens plus d'hommes que de fèmmés}' 
tandis que ^ parmi les Espagnols ^ ou dans la race des 
blancs^ on trouve plus de femmes que d'hommes. 

Les intendances de Guanaxuato et XOaxaca pré- 
sentent ^ dans les cartes ^ le même excédant d'hommes* 

En France ^ on a trouvé , par un dénombrement 
partiel fait avec le plus grand soin y que^ sur 991,829 






t^6 TS«v£ltATV)lB 

■Jixièmes de l'état de New - York , on éprouve ordi- 
nairement cinq ou sis jouis de fioid uès-rigoiirenx; il 
tliminue ensnile, et s'arrâte environ iroi» mois au 
degré de glace. En Pensyîmnie , le fioi J , dans la partie 
au-detà des montagnes, n'«st pas plus fart que dans 
l'état de New- York ; niais on y (ait beaucoup plus 
d'attention, parce que la rivière de la Dela-ware une 
fois gelée , le commerce est in lercepté pour deux ou trois 
niois , ce qui n'arrive pas dans l'élat qui lui est limi- 
trophe. Cette saison rlgoiirtnse est moindre dans le 
Mary/and. Elle commence , dans le Kentuck,k Noël , et 
finit au premier mars; quelquefois l'hiver se prolonge 
jusqu'au miheu de ce mois , jamais au-delà. Rarement 
la neige tombe en grande quanlilé. L'hiver ne dure 
presque pas dans la Caroline du sud, et moins encore 
^ans la Géorgie. Quand la neige y tombe par Iiasard , 
elle ne reste pas deux jours sur terre. L'hiver , dans la 
Caroline dit sud, n'a de froid un peu vif que le maliil 
et le soir; le reste du jour est récliaufié par le soleil qui 
s'y montre presque toujours dans un ciel sans nuage. 
Dès le mois de mai, le soleil a beaucoup de force 
sous le clirnat qui règne dans les pays voisins des monta 
jipiilaches, lesquels séparent le Canada AqV Albany^al , 
dans les mois de juin , juillet et août , les sources qui, 
en descendant des montagnes, ri 
rivières navigables, se perdent dan 
tent h sec. 

A la fin de l'automne , dit Je 
les grandes pluies remplissent les 
seaux et les ma 
forte' gelée q' 



ndaient seules lef 
1 les terres ou l'eS' 



nui verse 1 c 



n de Crèffe-Ciaury 
lources, les ruis- 
. A cette chule d'eau succède une 
a le vent de nord-ouest ; un pont 



ïre alors tous les endroits aquatiqu 



EKIQUE SaPTE M.TRIONALB. I77 

|;^pai'ée à rectgolv cette grande masse de 
eige qoHKt' bientôt suirre; les chemins, autrefoiit 
impralîcabtes , deviennent uuvSb et fdcîles. Qtiel<jue- 
fuis, après celle pliiia, il arrive un intervalle de calme et 
de chaleur appelé V^cé sauvage. Ilest indi(^iiê]iar la tran- 
quillité de l'atmosphère et pamine apparence f^énérale 
de fumée. Jusqu'à celle époque, les approches de l'hivei- 
sont doiiteiiâes. Il vient vers la moitié de novembre, 
quoiijue souvent des neiges et des gelées passagères 
aient paru long-temps auparavant. 

QueU|Neluis les hivers s'annoncent sans pluies, et 
seulement par plusieurs jafirs d'une chaleur tiède et 
fumeuse, par le liatusement des fontaines, etc. Dans 
ce cas , la saison sera moins favorable , parce que les 
communications , dont on a tant de besoin , devien- 
nent moins libres. Quand le vent de nord-oueat cesse 
de soulHer, l'air b'épaissit peu à peu jil prend une cou- 
leur grise : on ressent un t'roid^ii attaque les exlré- 
milés du nez et des doigts. Ce calme dure peu; un 
bruit^Qu^^t éloigné annonce quelque grand change- 
ment. ^^^Ht tourne au nord-est , la lumière du soleil 
s'obscurcit," quoiqu'on ne voie encore aucun nuage; 
une nuit géné^le semble approcher , des atomes im- 
perceptibles descendenl enfin; à peine peut-on les aper- 
cevoir. Ils approchent de la terre comme des jihmies 
dont le poids est égal à celui de l'air, signe iniailhbla 
d'une grande cbule de'^ige. 

Quoique le vent soit décidé , on ne le sent pas en- 
core; c'est comme un zéphyr d'hi,ver, Insensibletncut 
le nombre ainsi que le voluine de ces particules blan- 
ches deviennent plus ^rn^n ; elles descendeift eu 
plus grands £loccons; un TeSl^'oigné se tait de plus en 



I 



lenteen 

paraît 

par 



plus eutendre, accompagné d'uu briiît qi 
sVpproclmtit. L'ék'meut glacé , si furt âtl 
enfin dans tonte sa. I^ipe boréale. Il commence 
donner à tous les objets nue couleur utiifomie. La 
ibi'ce du vent augmente, le calme froid et trompeur 
se change souvent en uoe lompâte qui pousse les nues 
Yers le sud-ouesi avec la plus grande impétuosité. C« 
Tent liurle à toutes les portes, gronde dans toutes les 
cheminées , et siiiEle sur les tons les plus aigus j à trarers 
les branches nues des 5rbres d'alentour. Ces signes 
AimonceMt le poids , la force et la rapidité de l'orage. 
La nuit arrive, et Tobsciirilé générale augmente encore 
, l'affrense majesté de cette scène etlrajau te pour ceux 
qui ne l'ont jamais vue. Quelquefois celte grande cliute 
de neige est précédée par un frimas , qni , comme un 
Ternis brillant , s'attache à la surface de la terre , aiii 
bâtimens, aux arbres et aux palissades j phénomèna 
fatal aux bestiaux mélancoliques et solitaires : ils ces- 
sent de brouter; ils attendent , le dos au vent, qu» 
l'orage soit passé. ^^^ . 

Le mattre fait conduire les chevaux et^^^wilains h 
leurs écuries ; les bœufs , les vaches et les ^mi, k leurs 
Stables ; les moulons, I^aletans sous le poids de la neige 
,donI leur toison est couverte ^ sous des hangars clos 
et palissades. Le lendemain au matiu , afin de ks 
abreuver, il fait ouvrir, avec des haches, des trous 
dans la glace , après en avoh'^arté la neige, pour leur 
procurer une approche commode et non glissante. 

Il arrive soiiventqu'à la suite de ces grands orages, 
après même que les chemius ont été battus par les 
tra^ieaux, le vent du i^ad|«ouest soulfle avec soi^jm- 
l^étuosité ordinaire; alors il soulève le nouvel élément, 



DE L&uéxiQUK sxrrsvTKiov i.i.E. ly^ 
qu'il emporte et répand tie toutes parts. La nature ( 

semble eii|pTelie dans im , tjturbillon d'alûmes blancs.' ' 

Ceux (jiii Toyageut en traîneaux, cessent dejÉLcerner J 

les objets ; ils pecdent leurs chemins ; les chevauT, cou- j 

verls de neige, ainsi (|ue le voyageur, sVgareiit et J 

s'enfoncent dans des endroits où ils ne |ffiiTent plus 
toucher la terre avac leurs pieds. Celte tempête souvwit 
emporte la neigo dA coteaux et laisse le grain exposé à 
la fureur de la gelée. Soulevée comme la poussière, Is 
neige tombe dans les chemins, qu'elle r^id imprati- 
cables ; elle s'accumule devant les maisons , tourmente 
les bestiaux , suspend les voyages , et pénètre partout. 

Quand les tempêtes du nord-ouest sont finies, l'ou 
jouit alors d'un temps froid et serein ([ui dure pea^nt 
plusieurs semaines. Le soleil luit sans nuage, et rend 
cette partie de la saison non-seulement utile, mais 
agréable. Toutes les portes s'ouvrent aii voyageur la 
imit comme le jour. Plus on est ensemble j plus on est 
heureux.* Un bon feu , une table couverte de fortes 
pièces de viande et de quelques légumes , du cidre, du 
gingembre, du thé, du café et du tabac, voilà le 
remède à tous les maux. L'Américain ne se refuse 
rien , il consomme dans l'hiver la moitié des fruits 
de l'été. Le soir, les jeunes personnes des deux sexes 
dansent j les pères et mères y participent souvent. La 
journée se trouve passée au sein du bonheur. 

Les^Iimats des Etats - Unis , observe M. Bonnet, 
au lieu d'offrir les riguem's de ceux de l'Europe, n'ai:- 
ront de ressemblance , lorsqu'ils auront atteint la per- 
fection qui leur est destinée , qu'avec ceux des pays de 
cet ancien continent les plus favorisés des températures 
les plus douces, c'est-à-dire les chmals cnnnus de« 



* 



provinces m^rirlionales de Fiance, lîe l'Italie . de l'Es- 
pagiiB et du Portugal. Tout ce que le gdBt et la vue 
!ilrer dViq'iis et de délicat dans les pays 
a fuit Ions ses çff.irts , le sol des Efats- 
Unis le SEtit fernipnler dans soa sein. (^Tableau des 
7ff",pag. 89. ) 

CHAPITRE #Xy. 

TemjJirature de l'Amérique m^r'uHonale. 

Dans la lempératufe de rAiin^ri>|iie méiidionale le 
climat varie avec te-îproviiires. La tempi^raturenioyennB 
do^capitale du Meïi|ue n'estijiie de 16 degrésS miu. 
( 1 3 degrés 5 min. 11. ). Cependant, en cent an»aa 
n'y a vu tomber de la neige qu'une seule fois ^ tandis 
que dans VEurope australe: et eu Afrique il neige dans 
des endroils dont la lempéraliire moyenne e5t au^elù 
de \f) dçgrés. II ueif^e «jueltjiiefoi» , quoique frès-rate- 
mcnt, à Naphs , à^hbonne ,t\ môme à Maîaga , par 
consi'qiien t jnstjii'aii 3y" degré Je latitude ; et, comoke 
nous venons de l'observer, on a vu tomber de la neige 
à Mexico , ville dont l'élévation an - dessus de la mer 
est de 1173 toises. Ce phénomène, qui ne s'était pas 
présenté depuis plusieurs siècles , eut lieu le jour de 
l'expulsion des jésuites, et fnt naturellement attribué 
par le peuple à cet acte de rigueur. D'après les mesures 
de M. Humboldt , la liaulâur de cette ville, située par 
les 19 deg. 43 niiii. de latitude , n'est que de 1000 toises, 
et cependant peu d'années avant" son arrivée à la Nou* 
velle-Espagne, les rues y avaient été couvertes déneige 
pendant quelques* heures. 



.A 



pas pins fortes que dans le sud de la France et 3e Tlta- 
lie j les nuits tout généralement iraiches. Celte fraî* 
clienr sa prolonge jusqu'à neuf heures du matin : la 
chaleur, alors, devient pesante pendant une heure, 
jusqu'à l'arrivée de la brîse qui vient de la mer. Celle- 
ci rafraîchit l'atmosphère depuis dis heures du matin 
jusqu'à quatre heures du soir. Ëtle est remplacée par 
une heure de chaleur lourde, otcasionnée par le dé- 
faut d'air vif, auquel succède le vent de l'inlérieur des 
terres, qui arrive des montagnes , pour tempérer lu 
clialenr des nuits. 

Cette fraîcheur vient de ce que les chaînes de mon- 
tagnes de ce pays sont opposées auï vents réguliers qui 
traversent les mers qui le baignent, et que la chaîne des 
Andes est placée le long de la mer du Sud, où elle reçoit 
les émanations de l'Océan Atlantique que lui apporte le 
veut d'est , par-dessus le Tâslu continent d'Amérique , 
i^ui fait un coude dans sa poInLe la plus méridionale ; 
un sorte que le vent frais, qui en sort perpétuellement , 
vient prendre en écharpe les rivages du CMU et du 
Pérou. Ce vent vient de l'exlrémiié de la terre MageU 
laiiique, évidemment recourbé*) par rapport aux ri- 
vages de la mer du Sud. 

llien n'égafe la beauté et la douceur du climat de la 
région équinoïiale de l'Océan. Pour bien sentir tout 
lecharme de cesheiireuzclimats voisins de l'éqnatpur, il 
iaut ,dit M. Huniboldt,avoirfait jdansnn* saison très- 
rude , la navigation X' Aeapnicn , ou des câtes du CbilF, 
en Europe. Quelle contraste entre les mers orageuses 
des latitudes boréaies, et ces régions où le calmr de la 



iSa TEMPERA.TIIILÏ 

nature n'est jamais tioiil.lél^utant la traversée d* 
l'anciun au nouveau continent est prompte et agréable y 
autant fe retour du Mexit^ue ou de l'Amérique raéri- 
dionale aux câtes de l'Espagne est pénible, long et 
souvent périlleui, sur- tout pendant l'hiver. 

Depuis les 23 degrés de latitude, la surface de la mer 
est couverte de poissons volans , (jui , pour éviter la 
voracité des dorades , s'élancent dans l'air à 12 , i5 et 
même 18 pieds de hauteur, et retombent sur letillac, 
où ils deviennent la proie des navigateurs , lorsqu'ils 
ont échappé dans l'air anx /"n'gales , aux albatro$ses et 
aux autres oiseaux qui les saisissent au vol. C'est ainsi 
que sur les bords de TOréuoque, des troupeaux ds 
cabiais, sortis de l'eau pour fuir les crocodiles , devien- 
nent, sur le rivage, la proie des jaguars. 

Nos regards, dil M. Huraboldt dans son premier sé- 
jour à Citmanaf étaient lixés sur des groupes de co- 
cotiers qui bordaient la rivière du Manzanarès , et dont 
les troncs excédant 60 pieds de hauteur, dominaient 
le paysage. La plaine était couverte de touffes de casses, 
( il y en a plus de trente espèces dans l'Amérique mé- 
ridiûiiale ) , de capparis et de ces mimases arborescentes 
qui, semblables au pin d'Italie, étendent leurs bran. 
ches en forme de parasol. Les feuilles pennées dés 
palmiers se détachaient sur l'azur d'un ciel dont la 
pureté n'était troublée par aucune trace de vapeurs. 
Une lumière éblouissante était répandue dans l'air, 
sur les collines blanchâtres .parsemées de cactiers cylin< 
driques, dont le tronc avait plus de 4 P'eds 9 pouces 
de circonférence , et sur cette mer toujours calme, 
dont les rives sont peuplées àî'ahatras (pélican brun, de 
la. taille du cygne), d'aigrettes et de Ûamaus; l'éclat 



à 



BX L^AHÉBIQUE uér.IDIOKALE. l83 

ir, la Tigiieur des couleurs végaks , I» fornia 
:4es plantes , le plumage varié des oisnns , tout an- 
l-jnonçait le grand caractère de la nalure dans eus ré- 
gions. 

Dès qu'on est entré dans la zoiietorride , onne peut 

p.ie lasser d'admirer, toutes les nuits, la beauté du ci([ 

[ Atistral, qui, à mesure qu'on s'avance vers le sud, 

.déploie aux yeux do nouvelles constellations. Ou 

épiouTC je ne sais quel sentiment inconnu, lorsqn'en 

«pproclianC de l'éqiiateur, et snr-loul en passant d'un 

îphère k l'autre, ou voit s'abaisser progressi- 

Qt , et enfin disparaître , les étoiles que l'on connaît 

^ dès sa première enfance, Hienne rappelleplus vivement 

'oyageur la distance immense de sa partie , que 

^ l'aspect d'un ciel nouveau. L'agroijppeinent des 

grandes étoiles, quelques nébuleuses éparses, riva- 

Ji^ant d'éclat avec la voie lactée; des espaces rcmar- 

'q^uables par une noirceur extrême, donnent au ciel 

austral une physionomie particulière. On sent qu'on 

n'est poiuE eu Europe , lorsqu'on voit s'élever sur 

r ^'horizon l'immense constellation du navire, les nues 

phosphorescentes de Magellan , les deux grandes étoiles 

qui marquent le sommet et le pied de la croix du 

sud , cette horloge nocturne de tous les peuples qui 

vivent au-delà du tropique ^ ou dans l'hémisphère l 

austral. Combien de fois les voyageurs n'ont-ils pas ' 

entendu dire à leurs guides , dans les savanes de Fi/- | 

néziiela , ou dans le désert qui s'étend de Lima, à Tni- ^ 

, c< Minuit est passé, la croix cotumeuce à s'in- . 

cUner. » Ces mots rappeuent la scène lontliaiile oi'i | 



laul et Virginie^ assis au pied de la source de l.i 
Ua LaluiierS) t'entre tiennent pour la doruière loi 



( 



et où le vieiU|rtI, à la vue de la cruix du sud ^ Ua. 
avertit (ju'il^^emps de se retirer. La plus belle pRrtie 
de l'hémisphère célpste austral , qui comprend les bril- 
lantes planètes de Vaigle^ du serpentaire y le centaure j 
lo t'aisseati argo , et la croix méridionale , est toujours 
cacbée anz liabilans de l'Europe. Ce n'est que sous 
l'équatenr (ju'on jouit du coup d'œîl unique et ma- 
i gnifique de voir en même temps toutes les étoiles ^s 
' deux Iiémisplières célestes. La grande et la petite ourse 
[ y paraissent d'une ^rossenr étonnante, el même 
effrayante. L'iiabîtant des tropiques voit toDies les 
I étoiles , et la nature l'a aussi entouré de toutes les 
formes connues des végétaux. 

Les balos , ou couronnes lumineuses autour de la 
lune , sont beaucoup plus rares que da.ns les pays du 
d, qu'en Provence, en Italie et en Espagne. On 
les mit, sur-tout , lorsque le ciel est pur et que le lemos 
' serein parait le plus constant. Sous la zone torride , 
de belles couleurs prismatiques se présentent presque 
toutes les nuits , même à l'époque des grandes séche- 
resses : souTcnt dans l'espace de peu de minutes , elles 
L 'disparaissant plusieurs fois, sans doute parce qus des 
courans siipériems changent l'état des vapeurs légères 
s lesquelles la lumière se réfracte. O.i observe quel- 
quefois entre les i5 degrés de latitude et l'équateur , 
rie perits cercles colorés autour de Vénus , dans les- 



uels 



I distingue le | 



, l'o 



angt 



et le 



lolet ; 



qu. 

rarement on ■voit des cuuleurs autour de Sirius, de 

Oanopus , ou d'Achernar. 

Pendant que le halo enPvisible, quoique l'hygro- 
TOPtre marque une forte humidité, les vapeurs pa- 
nt si parfaitement dissoiites, ou plnlÔL si élas- 



M 



fâlQUE KBR^lbr 



i8S 



Ik' 



iqiies et si parfâîtemeiit ré[)ariilues , qu'elles n'al- 
tèrent pas la transparence de ratmusj'hére. Quand 
la lune se lève, après une plnie d'orage , derrière le 
tJiâteau Saint'Antoine à Cumatia, on disting\te par- 
fois deux cercles-, ungrand,blancbâtre,de 44 degrés de ^fr 
diamètre , et un petit, qui, brillant de toutes les couleurs 

de l'arc -en -ciel, a i ilogré 4^ miiiutes de largeur.! 
L'espace entre les deux couronnes est de l'azur le plus 
foncé, a J^o degrés de hauteur; elles disparaissent sans 
£[110 tes instruiueiis météorologiques indiquent le 
moindre changement dans les régions basses de l'air. 
Ce phéDOmèoe est frappant par la grande vivacité 
des couleurs} il résnlte aussi, d'après des mesures 
prises avec un sextant de llarusdem, que le disque 
lunaire ne se trouve pas exactement dans le centre 
des halos. Sans cette mesure, ou aurait pu croire, dit 
M. Humboldt , que l'excentricilé ^lait l'efïet de la 
projection des cercles sur la coiicavili apparente du 
ciel. La forme des halos et les couleurs ijue présente 
l'almosphère des tropiques flairés par la lune, me- 



ntent de nouvelles recherches de la part des physiciens. 
ik Mexico, par un temps éminemment serein , on voit 
de larges bandes , ayant toutes les couleurs de l'iris, 
parcourir la voûte du ciel et converger vers le disque 
lunaire , méléore cuiieux ijui rappelle celui qui a^PE 
décrit par M. Cotes, en i^i6. 

Rien à Naples, en Italie, en Provence et en Es- 

I pagne , n'approcbe (^ la transparence et de la sérénllé 
Éki ciffi des tropiques, et de là prodîgieui>e qiianlilé 
iHioiUs filantes qui tombent à chaque instant dans 
K voi^nage des volcans de la province fie Quito, et 
~ ' 



i 



l€6 IKMrinATUKB 

volcaniques de Guatimala, Ces étoiles filantes laissent 
iréquemmcnt ^enière elles une tiainée liimiaeuse 
jiilaiil 12 ou i5 secondes. U^autres lois elles pa- 
raissent crcvei' en se divisant en plusieurs étincelles » 
ènéralenieut elles sont beaucoup plus basses que 
s le norJ de l'Europe. Souvent des étoiles iilantes 
ent une même direction pendant quelques Iieures , 
\ «t cette direction est alors celle dn veut. 

On sait combien les vers luisans sont connus en 
^Italie el dans tout le midi de l'Europe; mais TelFut 
' pittoresque qu'ils produisent ne saurait 4tre comparé 
. jk ces innombrables lumières épaises qui embellissent 
les nuits de la zone t or ride , et qui semblent répéter 
sur la terre, dans la vaste cleiidiie des savanes, le 
Spectacle de la voûte éloilée. C'est par suite de cette 
prédilection du Créateur pour le Nouveau -Monde , 
qu'il a voulu que tout, jusqu'aux insectes, fût- utile aux 
babitans de ce fortuné climat. L-e voyageur, pour sa 
guider en Ein-ope , dans l'obscurité de la nuit, ns 
rencontre que quelques chélifs ■vers luisans, dont la 
lumière se fait A peine apercevoir entre les branches des 
liaies qui bordentle chemin ; cettebiniièrecst trop faible 
pour éclairer à un pouce de distance; tandis qu'aux 
Antilles et sur le continent d'Âœéiique, des initlionB 

tniiuckes-d -feu , espèce da scarabées de la grosseur 
plus forts hannetons d'Europe , répandent nue lu* 
niière douce qui éclaire à une très-grande distance , 
à l'aide de laquelle on peut lire ^t voyager tranquil- 
lement. 

A la Guyane , le porte-lanterne ^ autre espèce de sca- 
rabée , a la trompe si lumineuse, qu'on s'en sert dans 
les appartemeas en guise de himièce. Les TO>yageiii.ft| 



ni i.\m£siqit£ K£B.ioioirA.i.x. 1S7 

lour se guider dans l'obscurité de la iiui^^ en portent 
r A la main , ou en attachent à leurs pieds. Cet insecte , 
t'Uusi (^ue la moucbe-à-feu) ne sont pas nuisibles ; ils ne 
) nourrissent en général que de fleurs. Cependant 
liJorsqu'on met le porte-lanterne dans un appartement, 
i-seulement il éclaire, mais il dévore tous les in- 
Ktoectestjui s'y introduisent. On peul^coiiserver quînza 
[.'jours. Quand on se frotte le visage avec l'Iiiiniidité 
l provenant dss parties lumineuses de ce petit plio^phore 
r'wa"*) 0° est '«"* resplendissant de lumière. Ceci 
[prouve que l'Amérique, jusques dans ses plus petits 
bétails, l'emporte encore sar l'Europe. 



i 




LIVRE II. 



CHAPITRE I. 

■- ■ Examen du sol de l'Europe et de l' Anienquû 



JIj'europi, qui ne produirait giières qiie Je! 
Bléiiles , si on y laissait la terre inculte , puisque le &ol 
dVne grande partie de ce continent n'est composé qne 
de lits de sable, de marne , de plâtre jflk pierre cal- 
[caire, semble , aujourd'hui, être paiTenue à son état 
de dépérissement ; car , outre que la nature commence 
. i s'y épuiser , qu'elle ne produit eu général qu'à force 
dVngrais, qu'on est obligâtfe laisser une partie du 
' terrain en jachère, pour ne pas le fatiguer lont-à-la- 
fois, ^^P des villesetdescantonsentitTssont menacé» 
me prochaine disette de bois de cliauHage , on a re- 
marqué que la hauteur de ses mnutasnes et le vo« 
lume d'eau de ses riTières et de ses nier^iédilerranées 
diminuent sensiblement. 

Montagnes. — M- Bourit, de Genève, a rapporté , en 
1^88, que la praiiie qui s* tionve sur le haut d'une 
des moutagnes qui environnent la voilée de Cha- 
moufii j en Savoie, près du Mont-Blanc, se couvrait 
jouruetleraent de tant de débris de rochers lombes des 
monts euvirouuans, que les chamois pouvaient à peine 
y trouver leur pâture. 



M 



BXAMBTT nu SOI. DE i.Vdbopb bt de l'akbeique. l8J7 

M. de Saussure a vu quantité de ces granits ilûtachés 

qui se sonî £iés sur le coteau de Boîssy et dans les 

Tallées adjacenles, entre Ie4ac de Genève et la mou- 

tagne des Voirons: 

Dans les Pyréuées, on a trouva des blues immenses 
qui ont roul^usque dans le fond des vallons; et, 
pour conitile^k malheur, les AlpeS et les Pyrénées 
s'éboulent journellement. 

Dans la province A&Darby, en Angleterre , le clo- 
cher du village de Craigk n'était pas visible en j5ya, 
du haut d'une montagne , à cause de la hauteurxt'une 
autre montagne interposée j cent ans après , on aper- 
cevait ce clocher, et même une partie _de l'Eglise. L.1 
même chose est arrivée en une infinité d'autres endroits. 
Puisse l'£urope ne pas être écrasée un jour par les 
pierres qui sont suspendues au-dessus d'elle ! Dieu 
veuille que celles qui sont tombées du ciel «n Es- 
pagne, en France, en Italie, et dans diverses parties 
du nord de l'Europe, soient les dernières qu'elle ait 
à recevoir ! Les chutes réitérées des pierres aérolithes, 
qaLorit eu lieu le Jifieptembre 1814 et le 8 mars 1817 
dans les cantons de Castelmoron et de Monclar , dépar- 
d'Agen , suivies pendant deux minutes d'une 
ite de détonations plus du moins bruyantes ; celles 
t tombées en 1816 dans plusieurs parties de 
V Allemagne , de V Italie , de V Espagne , ne doivent-elles 
pas donner quelque sujet de crainte sur le sort qui 
(«rable être réservé à l'Europe ? 
•Xiu des Jleuves et des rivières. — Le ilAtfné coulait 
Tois plus de 20 pieds plus liant dans le Mont- 
im qu'il ne coule aujourd'hui , de sorte qu'il est ù 



c 




IfO BXAM^V PU SOI. BX Is^MVWlOTM 

présumer que le lac de Geneie n^est qn^nii 
de ce fleave ainsi abaissé* 

La ririère iSArve , yi^ gort des glaciers da mont 
Saint-Bernard et qui se jette dans 4e Rhône ^ sous le 
mont «Sa/^i'tfy. auprès de Genève ^ a eu jadis son cours 
bien supérieur à son lit actuel* ^^ 

Lés niasses d^ cailloux roulés sur UJ^Rvages élerés 
le long du Khin ; celles que Ton rencontre sur les mon- 
tagnes mêmes assez hautes des Alpes et des Pyrénées^ 
attestent que le cours des torrens et des fleuves était 
plus^levé qu^aujourd^hui. 

Bassin des mers. — - Des expériences faites en Suède 
et en Danemarck , ont prouvé que la mer du • Nord 
je retire d^une année à Pautre | et que la diminution 
de la Baltique , qui n^a que 3o cordes de profondeur 
dans ses gouffres y est de 44 ^ 4^ pouces en un siècle. 

£ntre la Baltique et la mer Noire , le terrain est au- 
jourd'hui à peine élevé de 5o toises au dessus du 
niveau de POcéan j tandis que le. plateau de la Manche^ 
placé entre les sources du Niémen et du BorystAè/if^^ 
figurerait comme un groupe de# montagnes *diÉpe 
hauteur considérable* ^v 

A Pexception du . s<>l des Castilles dans les envi- 
rons' de Madrid^ qui a 3oq toises d'élévation ab« 
solue % on voit.que, dans la cégipn la plus habitée de 
l'Europe y par exemple y la France , l'Allemagne ou 
l'Angleterre ) les plaines qui sont le siège de la culture, 
n^étant généralement él^v^es le^ unes ^.u-dessus des 
autres que de loo ou aoo mètres , leurs hauteurs ab- 
solues spnt trop pe|i co.nsidér^bles pour a,voir une in- 
fluence sensible sur le çlioi^t ; ce qui lait que dans les 



cartes ie PEurope , lés géographes se contentent d^in- 
diquer les chaînes de montagnes les plus élevées. Au 
contraire^ dans la région équinoxiale du nouveau 
continent y sur- tout dans les royaumes de la Nouvelle^ 
Grenade j de Quito et au Mexique\la. température da 
Patmosphère , son état de sécheresse ou d^humidîté ^ 
le genre de culture auquel s^ adonnent les habitans j 
tout enfin dépend de Pénorme élévation des plaines 
qui s^étendeut sur le dos des Cordillières. 

On a trouvé à Ciatam , en Angleterre , des ancrei 

de vaisseaux et des coquilles marines assez avant dans 

les terres ^ et à i^ pieds de profondeur : on a découvert 

des coquillages et des instrumens de marine sur les 

. montagnes à^ Ecosse» 

Dans le pays de Liège y la mer est à 35 lieues de la 
ville de Tongres ( Liège ) où Ton voyait ^ il y a plu*^ 
sieurs années >^^^^ anneaux de fer qui ^rvaient à 
amarrer les vaiMKx ^ux inu railles de cette ville» 

Sabinus rapporte qu^en 1^60 y on trouva, dans iin% 
mine des Alpes , un vaisseau, avec se% ancres. 

M. Faw ne peut pas révoquer en doute Téloignemenft 
graduel de la Médit^ranée des riy^^s qu^elle bai^ 
gnait autrefois. Les preuves suivanHH||r«ont que trop 

positives. 

Aigues-moTte en Languedoc était > dans le treizièms 
siècle , un port de mer où Saint-Louis s'embarqua ; 
il est aujourd'hui à a lieues de la mer. 

La ville de Damiette , où Saint-Louis s'embarqua 
à son retour delà Terre sainte, est aujourd'hui éloi- 
gnée de la mer de plus de 3 lieues un tiers. 

Pour que Brescou ^ dans le golfe de Lyon, com- 
mune d'Âdge ; pût eiacore servir de port , il faudrait 



1-J« 



DIT GOI. DE l' 

I et faire tomber 



prolonger la jetée , et faire tomber la rivière dans ce 
bassin . i 

Sur la montagne de Stelle , en Portugal , il y a un 
lac à 12 lieues de la mer , dans lequel on a trouvé des 
débris de vaisseaux. 

En i8i3, on a fait une découverte semblable dans 
lin lac A^IrlandCf du cAlé de Beiitry. 

Psalmoni, eu 8 1 5, était ime île de la Méditerranée ; 
elle se trouve aujourd'hui dans lalerre ferine, à z lieues 
de la mer. 

L'île de Pharos, qui était éloignée de l'Egypte d'un 
. jour et d'une nuit de navigation, est maintenant presque 
conligiië à cette contrée. 

La ville de Fooah , qui était, il y a trois cents ans ,à 
l'embouchure de la branche canopique du Nil, est 
actuellement à environ deux lieues un tiers. 

DepuJSyGoîxaiite ans, la Méd^HTanée i>*est retirée 
de plus d'une lieue de devant RoseaKa Bgypte. 

Rafenne, et plusieius ports de l'Italie et du goirc 
Adriatique , ùotit actuellement à une distance plus ou 
moins grau du de la Méditerranée. 

Je pourrais Qjer encore plusieurs autres faits de ce 
genre , pour plHPrei' que les montagnes, les fleuves oE 
les mers qui environnent l'Europe, diminuent d'une 
manière sensible ^ tuiiiJis que les montagnes, les 
lleuves et les mers de l'intérieur et de l'extérieurdePA- 
inérique , sont encore dans leur état primitif. A' ces 
iireuves, qui doivent siiHire pour convaincre de la gU' 
périonté que U nouveau continent conserve encore 
sur l'Europe , je joindrai une- descriplîou rapide de 
ta qualité des terres de l'Amérique, pour achever ai 
pi Oliver la Térilé Je c. [l-j assertion. 



dl 




j,„q„'.„± I,- 
Géorgiej coinpieiiiieiil en longueur, aii 
burd (le la nier, près de 5oo lieues. D'après lus cal- 
Cols de M. HiHcliiiiâ, cet euipite naissant a, ai'jiiiir- 
(Vliui, l,4ii)O0o milles carnîs, non compris ia Lntii- 
siane , qiit en a i ,0941000 ; ce 1)111 fait en tout 2,5ii5,do(J 
tuilles cariiJs , qui équivaïcinl à-peu-près à 1 ,8oi ,[)oo,ooo 
d'acres, pitjsijiie tons dollivables ou navigables. Mais 
depuis que les Américains du lidrd île VeitUint plus 
reconiiaitre. d'autre litnite que te lio dei JVo«e, ils 
Comptent z6<>,o(ia lieues carrées^ LeS AlIpi^liaHys , qui 
commencent eii Géorgie, traveisent les Etals-Unis du 
midi au Jioid , sons le nom tVdpine du dos des Etals- 
Unis, jusqu'à l'Etat de New-ïiuk ; d'où nne nouvelle 
cIiafiiB continue de traverser , dans le même sens , Ions 
les états appelés autrefois la iVoul-e/Ze - Anglflerrc: 
Quelques montagnes , d'une étendue tiès - Itoniée , 
s'enibranclieiit dans les Apalaclies. Les plaines qui se 
trouvent entre elles et la mer sont très - étroites datis 
les provinces du nord , et le terrain y est généralement 
pierreux , quoique asseK productifdans plusienrs poîn tsi 
De la Pensylvanie ^ lu Caroline du sud, les plaines 
s'élargissent et le terrain est d'im sable gras , argileux 
et fertile: mais elles s'étendent liien plus encore dv la 
Caroline du sud à la Floride : le terrain alors est bas, 
platj couvert d'eau , et semble avoir été abandonné 
depuis peu par la nier. 

Ces deux cbatncs de montagnes, en laissant â 
cliaque Etat son climat relatif plus ou moins bon , 
tendent lu partie qu'elles garantissent des Tents d'est ■ 
OH qui viennent de la mer Atlantique, non-seulement 



4 



1^4 EXAMEN DV SOI DE l'E-BROPE 

plus saine , mais encore plus propre à la culliire des 
grains. Les EtaEs-Unis { dit M. Bonnet , dans sua 
lablean de ce pays ) ïénuissent loiiles les causes de 
la longévité t^iit sont importantes et essentielles. Le 
sol ([ue SCS babitans cultivent est si fécond et si géné- 
reux f (qu'une douce médiocrité est la moindre de leurs 
«spérances ; ils sont tous bien soignés , parce qu'il n'y 
a pas de célibal.iiies painii eux. L'air y est générale- 
inent salubre ; les endroits malsains sont très-suscep- 
tibles d'ùlre purifiés ; les alimens y sont bons et abon- 
' dans. La paix et la trancjuiltité civiles et domestiques , 
la fécondité de leurs femmes , le respect pour les per- 

' sonnes et les propriétés , la juste récompense des 
la,len3 , toutes les douceurs du gouvernemenl; fondé 

L sur l'expérience des anciens gouvernemens , voilà les 
richesses qui sont distribuées sur cette terre avec autant 
d'impartialité ([ue de justice. 

La physionomie rurale cl celle des villes sont les 
plus inléressuntcs du uble.iu, mais celle des buis est 
la plus pittoresque : ou y voit la uature dans toute 
la pudeur de la virginité et toute la iraicheiir de la 
jeunesse. Rien n'est fiappatit comme la beauté des 
arbres , et sur-toiit ceux auxquels pendent de longues 
barbes imposantes, et la nuance do leurs verdures : 
l'œil contemple avec recucilietuent l'aspect silencieux 
des pins , l'air vénérable de dix espèces de chênea qui 
ont bravé la furie des tempêtes et survécu aux siècles ; 
il admire , au milieu des hêtres , des fresnes , îles 
tilleuls , des trembles ^ des hou^ ^ des noyers , des 
châtaigâiers ^ des noyers à noia: rie beurre^ des ceri~ 
tiers ^ etc., V érable précieux d'ovi découle le sitop avec 
lequel on fait du sucre , dont les Ltats-Uuis fourniront 




■95 



: marché que les ties. 
mer des bosquets de 
u desquels les iiaises 



jour toiile l'Europe à meilleui 
On voit quelquefois cet arbre for 
5à 6 acres d'étendue, au milie 
a'ofit'rent à la main. 

U'o/ivierj Varartger, le mûrier^ \e figuier ^ ornent les 
Etats du sud : un jour viendra où l'on pourra , dans 
ce pays, enclore son champ, comme en Italie et en 
Provence, avec le myithe et le grenadier. l'onr le 
moment, ces huies seraient dangereuses, parce que 
le pays est neuf ; et qu'il abonde en reptiles et en in- 

L''huraidilé des bois procure , dans tons les Etats de 
cet empire , des pâturages natareh , dont les hestiaiix 
se trouvent à merveille : aussi sont-ils plus_/î>rts que 
ceux (PEuropt , sur-tout ceux que l'on élève dans les 
Etats du nord. Quant à l'agrément, il y a peu da 
chevauï qui puissent être comparés à ceux de Virginie. 
On obtient ces pâturages en coupant les petits arbres 
et les hroussuilles , ce qui s'appelle éclaircir le lois. Du 
reste , les pâturages abondent dans tous les Etats-Unis; 
dans tons ils sont excellens pour l'éducation des che- 
vaux ; mais, comme l'observe fort bien M. Bounet, 
ils ont une meilleure qualité dans le Ne-w-Hampshire , 
Àa.n&\e M/tssassuchet , ArusXs Connecticut , dans l'Etat 
de Nev/'York ^ et sur-tout dans le iî^orfe- Island, sur 
les bords de la mer. Les prairies artificielles sont cou- 
vertes de diverses espèces de foins , tels que la luzerne, 
la quinte-feuille , la pimprenelle , le trèâe rouge , ainsi 
que le blanc et le jaune. 

Le jardinage commence à se perfectionner , sur-tout 
relativement aux fruits ; on s'en était plus occupé dans 
les Etats du nord que dans ceux du midi. Cesi dans- 



J 



1^ BXA^MBV se BOI; SX J. XUKOPE 

située à l'occident le long des monts AUeglianys, et à 
rorieii t bur le boi d de la mer. C'est une terre pâle , lé- 
gère y sablonneuse , propre à diverses productions ; ells 
est traversée par une longue ehaiue de pierre calcaira 
<jiii court dans une direction sud-oue^t; on y trouve 
aussi des mines de cliarbon de pierre et des sources 
salées. Lie pays est en grande partie cauvert de forêts 
ou de marais. Les productions des deuxCarolines sont 
les mêmes (]ue celtes de la Géorgie : Volivier^ ^orangetf 
Toutes \es plantes odoriférantes ^ la -vigne , les abeilies et 
les vers à soie y réussissent tort bien. 

Le gouvernement réside à Baleîgh^ dans ?intérteur 
du pays ,. non loin de la source du Ne-wn. Entre autres 
villes, on distingiieWilmiuglon , Portsmoulh^Edenton. 
Les deux Carolines ont eu le philosophe Locke pour 

Le commerce de celle du nord consiste principale- 
ment en riz, coton , étoffes de laine, tJtandelles de cirey 
auxquelles on a mêlé une égale ([uantitéde suii', lieront 
sur la pj'esque totalité de son territoire des p/nj résineux 
qui fournissent de \a. poix , du goudron, de la lérében- 
, thine. Son bois est préféré à tout autre pour les gros 
meubles. Ces quatre objets forment la moitié des ex- 
portations de cet Etat. 

Le Ténessé. — La province de Ténessé tire son nom 
de la rivière de ïéuedsé , tjui prend sa source dans les 
montagnes de la Virginie. Cet Etat est borné au nord 
par la yirginie et le Keatuck ; à l'ouest, par VOkio et 



ississipi-^ au sud, ^ar la Géorgie et la Caroliiu 



. le Mi^ 

\ du sud 5 à Test , par les montagnes Jaunes , qui le sépa- 

nt de ces deux Etats. Il a 120 lieues de long et 55 de 

1 larg.e. Le climat est saiu et agréabiii: , le terrain élsT^ 



□Il U gueux. Il y 

salues très-cnrieii6es. On 
lies objets iJe ctinosilé. Les 



AMÉHIQOB. 199 

: belles forôts, et des sources 
I trouve dans les montagnes 
svaUéps sont Irès-ieililes en 
hlé, maïs j °'g^ ■> avoine, sarraziri , haricots , pois , etc. 
Le Téuessé produit des chevaux , des bce'ifs , dos bes- 
tiaux. Il y croît; du coton j dii chanvre, du lin. Oti y 
trouve é.\\fer en abondance , des bois de coBStrnctlon. 
On en tire des pelleteries , des fourrures , des peaux de 
daims, du lard, de la/arine, et des fruits. 

Kiioxville est la capitale de cet Etat, i|ni est divisé en 
trois districts, savoir : ffashinglon, Alero , Jlamilton, 
et onze comtés. La popiilalion du Ténossé est de 35o 
mille âmes. 

ie Kentuck. — Le Kentuck , Sont on vante la ferti- 



lité et la douceur du clin 



at, 



ntral situé 



à-peu-près au 38" degré de latitude septentrionale. Cet 
Ëtat est borné au nord par nn grand creek^ ou ruisssan j 
appelé Sandy^ au nord-ouest , -par VO/'lo; fwi sud, 
par la Coroliue septentrionale; et à l'est, parles 
montagnes du Cuniberlaiid. Il a environ l>3 lieues 1111 
tiers en longueur, 66 lieues deux tiers en largeur, et 
400 mille habilans. Les barrens , on prairies du Ken- 
tuck , comprennent une étendue de 24 lîeues en loti- 
_:>iieiir , sur 2,11 eu largeur. Elles abondent en perdrix 
( perdrix niarylanda ). Sept comtés le divisent : Lin- 
coln, La Fayette, Jcjferson , Bourbon, Mercier, Nel- 



I 



/ Madisson. Les Jeux [ 



sont bornés par 
rOliio , et le troîiiième est séparé des deux autres dans 
ho. partie scpteiitriouaU, par la rivière Kentuck , dans 
latinelle ou pèclio des saumons qui pèsent au moins 
Irenle livres. Dans les eaux de l'Obio , on y liouve le 
poisson-hiaon , d'une "randcur assez considérable > el lo 



J 



fkOQ BX4MB* KO SOI. ttS I. KQaQïX 

poisson-chat, (jiii pèse qiielquelbis j>lijs de cent Iivi«9, 
fiCB sources salées du ]Ceiitu<;k sont très- renom mias* 
Cplle coiiliée esl plus saine el plus lump^rée qije le*. 
p^ities (>arlies liubitéts de rAinéiiqiie- En été , on n'y 
r^esseiit pas ces clialenrs brAlantes ijii'épraiiveat U Vir- 
: gîiiie et la Caroline. Lç^ diverstes rÎTicre^ qui I furoMUt' 
' procurant nu aJr ra fia je bissa ut. L'Uivev y dnre trois 



La < 
' fournil 
I y pottà 
k t>'t^s-boi 
• se- trou 



ip à sucre vient partout en abondance, f\ 
xceHent sui:t'e à tontes les l'aniilles. Le cafii» 
la guusse , où est leiiiuinié du café d'tiiia 
qualité. Toutes Us piuiluctiunii dit Ténwsé- 
1 dans cet Efat. Le pappa-tree y douns nit 
fftcclleiit fruit, semblable au concDnnbre, pour 1% 
forma, Ij grosseur, et dVnesavfrur duiice et parruiB^^ 
iPpndaut tonte l'aitnée , excepté |c!i trois moi» d'IiÎTer^^ 
\fiS pl44Dea el les vallées sont ornées d'una van^té'M> 
^eurï de I4 fins giatide beauté. Cet Etat reuierme pli* 
«ieurs montagnes, où L'on Iioiivg des cunoaités nalu- 
ïçlies sans oombi-e. Nous en .avons décrit pliisieui-s au 
foniia«ncenient de TouTcage. Â l'aîilti de l'Oiiio et du 
Mississtfû, il peut transporter, s'il le veiit, ses den- 
rées h la NouvelKvOrléans , par un trajet de 1000 lieiiea 
do distance. Lexin^loit en est la capitale. On y trouve 
les villes suivantes : Francfort, Leesto>vn, Louîsville, 
ci les bourgs de Bardsko'H'ue , Hanudebeig » Punvilte , 
Cr.iuvilla et BuomboroJigli. Les deux mdle distilittrics 
d'eai) de- vi« de grains de cet Liât oui fiudmt,en >8i3, 
Pf^Si^Otip liauus. 

Lu Vùgiiii^ — L,a Virginie est située sur les bords 
d<i la Clitisapeak. Salaigeur est de lolienes, sa profoii- 
4çitï4e ^Ojdaaslfs teires. plie est boi^uée au nord , 



1 



ET BE I-Vm/irIQUE. 401 

par le Marylaiid ; à l'est, parla mer dn Nord ; a« 
6iid, parla Caroline; à l'ouest, parla Louisiane, L'air 
y est parfois rigoureux. Souvent , dans le même jour , 
on y éprouve un passage subit du rliaiid an froid. Cet 
Etat est anjourd'liui un des plus considérables des 
Etals-Unis : il produit de beaux fiaits , d'eatellrjis 
^/(^s ; mais la culture^dii tabac fait la principale ricliesse 
des tiahitans. Les chceanx y sont très reclie reliés. On 
y soigne particulièreineiit les vergeis , et le cidre 
qu'ils fournissent est la boisson ordinaire dans les 
Ktats du nord et dans ceux dn centre. La "Virginia j 
dinit on connaît IVan-de-tïe de pèi-lies, produit une 
grande quantité de ces fruits, ainsi que des païies et 
des abricots e^tcellens. 

Entre autres prndnclions particulières h la Virginie, 
on remarqne la dlclame , dont l'odenr des feuilles tue 
le serpent à sonnettes, quand on les approche de son 
ïieB , et un arbre très-cnrîeux dont le fruit produit de 
la cire d'un trés^ean vert. Elle est dni-e , cassante; et 
mêlée avec de bon suif, elle est propre à faire d'exceU 
lentes bongies. Elle ne salit point les doigts , ne fond 
pas dans les grandes chaleurs , et jette une odeur très- 
agiéahle. On fait bouillir ce f'ruil dans Feau, jusqn'A 
ce que le noyau , ijni est an rnilieu , suit détaché de la 
cire qui l'enveloppe. Ou trouve daus cette province 
des amétliistes , des cristanx de couleur violette, plii- 
«lenrs espèces de rninéraux. Il y a des mines de plomb 
qui donnent jusqu'à qnali*- vingts, livres do snbslance 
pnre , sur cent lifres de minerai. Elle a aussi dn 
cuivre ^ de la plombitgtite. Les botds ib la rmère 
Jfante» renfarmtiit d'abondantes mines d'excellent 
(hiirboii j qu'y" epfaitt déçouTnt en péchant des écre« 



i 



■oï BXAnxir DU soi. ne lbci-oi^k 

visses- Celte rivière est traversée par nne veine (la 
maibre blaacll y existe eu outre deux sources chaudes f 
dont une est au 112' degié. Ou les nomme Ai/gusta. 

K II y en a d'autres (jui sont plus iréciuentées, sur le 
Fotomack. 

\^ illiamsliourg, capitale de la Virginie, est la rési- 
dence de l'évèque, et Moiint-Veinan,la maison de cam- 
i pagne de feu général "VYashinglou , le libérateur de sa 
patrie. Ou a découvert, sur les terres du général, nue 

C-' source (jui îl'eriflamme aisément et conlinue à brûler. 

• C'est à Uanipton (jii'on construit tous le^ ans ta plu- 
part des vaisseaux i^ui servent au commerce decelKtat^ 

\-t' cl d'où l'ou exporte cUaque année puxir plus àni 60,000 
'. dollars ( 370,000 fr. ) de blé et d'ouvrages en hou. La 
population de cet Etat est de 5oo,ood âmes. 

Jjb JUaryland. — Lie JUary/and est situé aux deux 
^ vMés de la baie de Cbesapeack et sur les bords du Poto- 
f'-maci'. Il est borné au nord par la Fensylvanie, à Test 

• par la mer Atlantique et la Del»ware, au sud par la 
'Viiginie , à l'ouest par les Apalacbes : il a 47 lieues de 

.long, 45 de large, et i,334 lieues carrées. Il est divisé en 



pa. 



la l.a 



de Clie 



ipei 



ck. La 



3 de l'est a 



' comtés, 36o,ooo liabitansj la partie de l'ouest, 
■ku comtés, ^^o^oao hal>itans. Il produit du bU^ du 
f tabac , du mais , des porcs, an fer en gueuse et en barres, 

du chanvre , du Un , du noyer no /r, des cA^nfJ de diverses 
espèces , des pommes pour faire du cidre et de l'eau-de- 
vie. Dans lus montagnes de l'intérieur l'aie est sain. 
- On y trouve des mines de fer considérables , des fondé- 
es et des forges. Le fery est souple 5 les ouvrages qn^on 
1 labriqne sont très-solides. Dans le pays plat et voisin 
pdes marais et des eaux stagnantes, l'air est fiévreux. 



M 



"ni 



ET DE t-'AMiRIQITE. »o3 

Du reste , pour le climat, le sul , les productions et le 
commerce , il ne aUlèi e point de la Virginie. 

Annapolis et>t la capitale ^n Maryland. La vue de 
cette ïille est exliémemciit agréable, en y arrivant par 
le lac. Elle est bâtie en briques , sur le bord de la Severn 

• «t sur un pelit tertre qui , sans être très-élevé , domine 

^vn peu le plat pays qui l'environna Plusieurs maisons 
ont de fort jolis jardins, très-bien entretenus. Depuis 
la révolution , elle garde provisoirement le litre de mé- 

\,ifropole de i'Elai ^ et continue d'être le siège du (■ouver- 
nement ; maïs Baicimorelui aenlevé tout son commerce. 
Le port de cette dernière ville peut contenir 200 bâti- 

:.' .mens de 4^0 tonneaux et au-delà ; c'est la plus grande 
.tille de commerce des Etats-Unis, après Philadelphie 

► «tNew-Yorck. 
- fVashingtatt , nouvelle capitale du Maryland, est ao- 
tuellement celle de tons les Etats-Unis. Cette ville , qui 
,.«élé construite d'après les plans djfl^- l'Enfant, arcliî- 
tecte français, sur un isthme formé par les deux bras 
duPotomack, *éunira la commodité , l'élégance, la 
. régularité , le charme de la perspective , et la libre cir- 
culation de Pair. 

Georgestown, capitale du comté de Mon Igommery, 
n'est éloignée de la ville fédérait» deWashinglonquepar 
le fort courant de RocA-CreeL Elle est sur une mon- 
tagne , au bas de laquelle passe le Potomntk. 

La Deîa-ware. • — Eu tournant à l'est, on remonte le 
petit Etat de la Dela-ware, dont le sol eat aussi fertile , 
que la situation est favorable au commerce , qui consiste 
en grains ^ farines ^ fruits , salaisons , bestiau:c , volailles 
et bois de construction. 

2îev/castley capitale decetElat, est située à l'emhou- 






bn4 BX^KBV DO SOL DB L EDKOPK 

cEiorf: de la rivière de la Delaware. fj'asiiagton , ^t)i^ 



Mir cetle riTiere, 



^tauiÎQttes j 



lia 



la Clie 



>eack. 



de farine qi 



Ue 



ur les bords de 



Xa Ptnsylvanie, — \jA roule, le lan^ de la DeJatrare, 
coiiiluit dans la J^ntylranie. La rivière la Delan-are 
sépare cet £tat à l'e^I lU la No u relie- Jersey j an snA , il 
«st borné par le Alaryland ; Â Touest par le p*ys dn 
Ci>ngrès,Ie pays de» Illinois; et au nord par celui de 



Gé'iessèe et 1 



pay! 



des II 



oqii. 



. 11 p^t ^iriié entre le 



^*. et le 4»*' degré de latitude. La PeiisylvaDÎe cani- 
n'eadun terrain de iiu lieues de long elde loo de large. 



Ot Etal est traversé du nord a 



1 pai 



la Delawan 



y est doux et pur- l'industrie Ta (ail des progrès 
ans, et l'agriculture y est poriée an dernier fwiiit 
[ de jierfbction. Le terrain est ferlile, sur-lotit en blêj 

eigUf maîi, ^'Oi^^Bf^i "^^"n , concombre , hombioriy 



lÊRZ 






Lprepa 



ndit- 



■ ^lel plus de 6o mille boniines sont }im ri lel tentent c 
I cttjiés. Le blé y rapporte à raison de 36 pour i , Ou y 
Wt les plus l>eaiix chttraax , des moulins d'u* llléta- 
[ pisirte admirable , et les callirùtenrs tes plus riches. Les 
[•champs sont en virounés à!accacias, qui leur aer vent Je 
I «oteaux rivant pour leurs palissades^ et produisent nn 
T efTet aussi utile qu'agréable, L'aocacia ^pai^nu beau- 
coup de bois , parce qu'il vit long-temps , Ci aon oiiibre 
L ^oule à la fèi'lililé de la lerre. 

Auprès dd l'île de Crick , sur YAUtghany wi VOhio , 
L fin voit une source qui donne du pé truie excellent putir 
I les rlumiatismes. 
L— ' X.a, po^iulalioa de l<t Peitsylvanic monta à \ millioa 



ET BE lVmériqoé. aii5 

.'Sdo mille âmes , dont aoozDtlIe sont AUemariils, tt 
loo mille Français, Anglais, on aiiti-es peuples <hi cuti-- 
tment J'Eiirope fiïés dans ce pays. On en exporte du 
hléf du }& farine^ An froment , dpf. grains, tlii mats, du 
pain, du biscuit de msr ^ delà viande aï àes po/ssana 
salés, des besciaaXy des volaHles, des porcs, Ak>, jambom^ 
Aes pommes de terre. An cftocolaf, An beurre. Au frd- 
magCj d« tabav, de Vépautre on spah d'Alleina;^ne , Ait 
/in et non huile, A» la potasse , di; la chandelle , du savan^ 
de la c/ro, du rhum , du porter, de la bière y An eidru ^ 
des légumes, des oignons, àgs navets , Aes pommes et 
autres fruits; Au fourrage , Ans chevaux , An gibier -, dil 
charbon. An fer fondu ou forgé , de l'or , de l'a/g-e.if , d(f 
l'ae/er, dtl cuivre, An plomb , Aes pendules , des montres, 
des Aoj.(, du merrain , des eu/rj travaillés , des peaux de 
daims, decaxtors, das chapeaiex , da la cltHcaillerie, \\>\ 
tan , dos papiers , des pierres de taille , du marbre , di-s 
■voitures , des bdtimens , ,des agrès , etc. 

Philadelphie , capitale de cet Elat, est b^ltie sur mie 
langne de teire , an confluent de la Dc^Uwdre et du 
Schuykill , à 40 lienes de la men La Delaware, devant 
cetle Tille, a iiiie lîeiiede large. Elleesl navigable poiii- 
des vaisseaiiT de ligne , jtiS([u'à a lieues de coEIe ville ^ 
Ptet pour des (régales, Jusqu'à la lieues an-delà. Lis 
f>»avires n'y sont point attaqués de te» vers qni , dans 
les rivières dn sud, piquent et détruisent ^ps vaisseaux. 
lie coup d'œil de Fliiladelphie , au milieu de ta jp' 
ïière, est infiniment agréable. A la droite , on aperçoit. 
des iTiDulins et une rie lie manufacture j à la gauclic^ 
deUA petite» villes charmante». La forme de Philadclptiiei 
est celte d'un carré long. Cliaqtu seclc, an nombre da 
vïiij^t-Iuiit , y a nua église. IL u'ust pKesr;[it« potul tU 



I 



I 



àod 



EXj^MSS DTT'ïOL de L ETTBOPB 



maison qui n'ait son jardin et un verger. Les magasins 

' sont Tastcs, nombreux et commodes; les chantiers 

ti pour la construction des vaisseaux parfaitement situés^ 

les quais sont beaux et spacieux ; le plus grand a 200 

pieds de large; des bâtimeiis de 5oo tonneaux peuvent 

y aborder ; les mes sont tiiées au cordeau et coupées à 

angles droits; les principales ont 100 pieds de large, et 

les autres So : elles sont bordées de tiottoiis et de beaux 

arbres. La propreté et la magnillcence règneut dans 

cette capitale, où le maibre décore la plupart des mai- 

r«ons, etsur-toiit l'hôlel-de-ville. Derrière cet édifice, il 

py a un jardin public. Dans toutes les rues , on trouve , 

"iâe dislance en distance , des pompes , et des réverbères 

fixés A des poteaux en forme de colonnes. Le grand 

Fonarcbé a 3o pieds de large sur 5oo de longueur ; il est 

i &e\é de 3 pieds au-dessus de la rue, bâii en briques, 

■ orné d'arcades, et placé en ligne droite an milieu d'une 

r xiie qui a i5o pieds de large. Elle sépare la ville en nord 

lud. Le marciiè aux poissons est consiniit sur un 



npM 



itde 



piei 



: ces dei 



■ut d'il 






Pipreté extrême. La viande y est toujours étalée sur du 
l^inge blanc. Les boutiques sont remarquables par leur 
f arrangement et leur belle tenue. Ou voit avec peine 
s cimetières placés daus Tenceinledela ville. 
Le luxe dans les costumes , dans les meubles, et 
r dans les dépenses de la table, est aussi extrêmement 
J Wpandii. Quant à la propreté et à la commodité des 
"prisons , rien n'égale le soin que les Américains 
i portent à cette partie, qui fait honneur à leurbitmanité. 
Tll y a maintenant 3i imprimeries qui employeut 
I iSo presses : il s'imprime annuellement dans cette 
^ Ville SojOOO volumes , non compris 1« pamphlets, qui 



sont nombreux. Les environs de Pliiladelpliie annoncent 
nue grande capitale : on y trouve entr'autres jairlind 
ceux Je GreyS'Ferry et de Raaelagh^ où l'on va fairo 
des pa*îes de plaisir. 

La, J^ouvelle- Jersey. — La Nonvelle- Jersey esl borné» 
parlanierdnNord,àrest;parlaDelaware,àroi.eM} 
par la Nouvelle-York, au nord ; et par la haie de la. 
Delawai-e , au sud. Ou la divise tn est et ouest Jersej. 
La partie du nord est montagneuse; celle du stid , 
plate) saLIonneuse et bien cultivée : le milieti est le 
plus fertile. C'est une espèce de Sicile en Araéritiiie; 
c'est la colonie où. l'on recueille le plus do fromenl. 
Le labac y est excellent ; ses habilans sont presqu» 
tous pêcheurs ; on y pèclie abondamment de la morue 
et de gros poissons. Cette île possède une source ferru- 
gineuse : Trenton en est la capitale. Les principales 
villes sont Amboy , Burlington , Elisabeth'tav/n , Salem, 
Un peu an nord-est, on trouve Nevusuck ^ vis-à-vis 
l'Ile des Ëtats, célèbre par une manufacture de souliers, 
où l'on en iabiiijue 200 paires par jour j et Burlingtonj 
où l'on fait une grande quantité d'eau-de-vie de sucre. 
Parmi les auimaux, oit en remarque nn , appelé 
riposum , qui est commun au Jersey , à^ Pensylvanie 
el; au Maryland. On a long-temps exploité une riclia 
mine de cuivre, qui avait été indiquée par une flamme 
i|iii s'en exhalait pendant la nuit , ainsi que cela^ 
lieu dans une «les mines d'or de Hougrie. 

Le Génésée. — Le Génésée est un vaste Etat borné 
à l'est par la Pensylvanie ; à l'ouest, il s'étend jus- 
qu'aux lacs Erié et Ontario. Il se trouve vers le ^'ic deg. 
de latitude septentrionale ; son terroir est fertile , et la 
culture y a fait des progrès sensibles. Ses p 



I 



Consistent en grains , blés at fiuiis. Les pâtiiraget y 
Bont abondans et les besliaiix superbes : on y trouva 
du minerai Je iér. Cet Eut e&\ auMé par le^fleuve U 
Gènésée , <{iii cuiile ilii niiili au noi'd ^ et se jKe tUiits 
le lac Ontïi-io. Bdlh en ef>t la capitule. 

X^a NouVeUe-York. — La province de la Nuuvflhî- 
York est bornée au nord et .-i l'ouest par les Wa Ëritt^ 
Outario, et U fleuve Saint Laurent) à l'est j pajr les 
£talsde Veruiont, de Massassiicbct et de Çoaneclimt } 
et nu midi ) par la mer Ailantiipie. Cet Etat est arroa^ 
par les rivières de V Onesgatiie, la ri viére Noire, VHudton^ 
le Mahawk , VOsvego ^ qui communie] tient arec lea 
lacs Eiîé et Ontario ; il a loi lieues nn tiers de long 
sur io5 de lar^e, et 26(>7 lienes carrées. Il esi divUé 
en aa comtés. Tout I'EltI de New- York, en gèuéralf 
olTre un soi propre à tous les genres de productionaj 
mais quelques-unes ne seront probablement soïgumsf 
queloisquè l'intérêt des habitons lia se trouvera plu* 
dans la ciillure des crains , de préTérence â colle A4 
la vigne, de l'olivier. Le climat de l'Etat de New-York 
est cliaud en été et froid en biver : il n'est sujet aux 
Tai'iations <|ue dans la partie qui est sur les bords de 
l'Atlanlique^ tpquelie a fort peu d'étendue. Une giatide 
partie de cette province est peu cullivée 1 on y trouve 
de varies marais et des lorèts imméiisea. Le blé y eut 
âu:e11ent et croît «n ubutidance duns le voisinage 
d^Indson , du Moliauk, et suf-lout sur les bords des 
lacs Evié et Ontario; l'eacellenle {lontme neyv-to-wn 
abonde auprét dy New-Yorlt ; le commeice qui s'y Ikil 
avec les quatre parties du monde est immense. Malgré 
cela, Va Nonvelle-YoïL eit au moins d'mi denii-tièclc 
«ji aiTièiG de seï \oi>itis , duus re qui concerne les 1«- 



ET 1)B L^AK^IIIQTIR. ao^ 

P^riqiies et Ta g li culture t ceci vient des avanlages qna 
T le négoce ofïre i ses habitant. 

La ville de New- York, capitale de cet Etat , est Mtîe 
k l'eïtrémité de l'île de Manhattan , aujourd'hui géiié- 
U;aIemeDt coauua sous le nom d'île d'York. Son port 
^contient mille Taisseaus à-la-fois. C'est à trois lieues de 
"" cette ville qu'on voit ce fameux passage appelé les 
Portes de V Enfer , qni , à la basse mer , préseule aux 
yeux effrayés un gouffre qu'on ne passa qu'à ta 
t iioute mer. La rivière d'Hudson fait le plus bel orne- 
nt dé New- York j elle esit navigable jusqu'à Albau y , 
* à 140 lieues dans'les leires, pour des vaisseaux de 
' £00 tonneaux; des bateaux plats peuvent la remonter 
beaucoup plus haut. Dans cette navigation, l'œil du 
f Voyageur se repose , tanlût sur des coteaux fertiles , 
\ tantôt <sur des ibrêts , tantiît sur des prairies et des 
rplaines riantes, enfin sur la côte de Tajfpan , qui olfro 
[' à SCS regards , dans l'espace de 7 lieues , une muraille 



lerpendioulaire de loc 
L.e commerce de c 
- £a.rinB; avoine ^ porcs , 



■nation iâile < 



!t Etat cousisle en blé j 
boauf's , etc. D'après un 



orge, 
3 esti- 
. 1801 , sur un aperçu de cinq ans j 
l'exportation pour l'AugleEerre seule s'est' montée à 
i2,6a4î°'*o francs; et l'importation de la Grande- 
Bretagne, à 12,744,000 francs. On fabrique àNew-York 
Ides voitures, desliarnoîs, dea bottes, des souliers, 
des chapeaux, de l'horlogerie, de la menuiserie , dus 
instruniens de musique , de mathématiques , des outils 
à carder. En i8i3, cîuq cent quatre-vingt-onze dis- 
tilleries ont rapporté 7,650,573 francs ; il y a des 
brasseries, des raffiiieries, des poteries, des mauufào- 
tures de glaces , des chantiers \aAi Va couslrucilon des 
T014. I. ^^^^^^^^^^^ 14 



M 



210 SXAMBK DIT SOL DE L^EUROFE 

vaisseaux. La population de TEtat se monte h 990,000 
âmes. New-Yorkest, après Philadelpiiie , la plus grande 
et la plus belle ville des Etats-Unis. 

Le poisson et les coquillages sont très-abondans à 
New-York. On y connaît \lngt-quatre espèces diffé- 
rentes de poissons à coquilles, et cinquante-sept à 
écailles. Chaque saison en fournit qui ne paraissent 
que pendant une période limitée. 

Deux espèces d^aigles font tous les ans leurs nids 
sur Jes bor.ls de la belle rivière d^Hiidson. Au retour 
de chaque été^ la basse de mer, poison q\ii pèse de 
quarante à cinquante livres , vient y chercher un asile ~ 
pour y déposer ses œufs ] les deux espèces d^aigles pré- 
sentent alors un spectacle bien singulier; le premier 
de ces oiseaux, Vaigle pêcheur^ habite toute Tannée 
les rivages de la mer , et se nourrit de poisson; Il ne 
manque jamais d^accorapagner la basse dass son 
émigration périodique 3 il la suit dans son passage , et 
sait habilement Pattraper. Pour cet efièt, il sVlève si 
haut 9 qu^il est à peine possible de le distinguer dans 
les airs; son œil perçant aperçoit aisément ces gros 
poissons qui se jouent sous les eaux : aussitôt qu^il a 
fixé son choix , il descend avec la rapidité de la fondre* 
Le spectateur attentif qui Pavait presque perdu de vue ^ 
peut à peine le suivre dans sa chute précipitée , souvent • 
il ne le retrouve que par le bruit qu'il fait en frappant 
Teaii , çt par Pagitation qu'il cause ; il s'y plonge à une ' 
certaine profondeur , et disparaît dans l'espace d^une 
demi -minute j on le revoit avec étonnement sur- 
nager et portant avec peine un gros poisson dans son 
bec : excédé de ce poids, il agite vivement ses ailes j 
il arrive euHii à une hauteur égale à celle de son nid : 



IQTJE. 211 

Billors il y rôle*, mais dans ce moment, l'ai^Ic appelé 

i tête chauve j qui ne mamjue jamais de s'établir lîans 

[■«oïl voisinage , et^^ ]a disette de gibier a forcé d'aban- 

■i^onner les montagnes Bleues, son asile ordinaire j se 

r^répare ait combat et à déployer l'adresse la plus sur- 

■ âu-eiiante. Il a snivi de vue son antagoniste , il connait 

"'l'instant propice pour attai^iier et enlever sa proie. 

Cet aigle aime le poisson, sans cependant pouvoir 

l'attaqner dans l'eau ; mais connaissant toute la siipé- 

rionté qri'il a sur l'aigle pêclieiir , 11 (juitle i'arbre où 

il fait sa demeure , il s'envole et le poursuit avec la 



rite. L'a 



, accablé d'un 



plus grai 

poids qu'il soutient avec effort , est encore plus embar- 
rassé à la vue de son ennemi; il abandonne sa proie 
et s'enfuit à tire d'ailes. A peine le poisson couini«n£^ 
t-il à tomber, que l'aigle des montagnes s'élance après» 
et le fsisit avant qu'il soit replongé dans la mer t 
triomphant de son benreni succès, il l'emporte dans 
son nid, où il en nounit ses petits. L'aigle Taincii 
recommence une nouvelle pêclie. 

\j lie Longue, voisine des lieux où se passe cette étrange 
guerre, estsituée vis-à-vis de New- York ; elle a 40 lieues 
delongsur 7 de large ; elle peut êtie considérée (suivant 
Jean de Crève-Cœur) comme un petit ajjrégé de l'iv 
nivers. On y voit un peu de tout ce qui est reiilermé 
dans le inonde; elle est couverte de maisons de ciiu- 
nagne que ses habitans. au nombre de 180,000 , 
embellissent k grands frais. Sa proximité de la mer 
lui fournit les baies et les havres les plus commodes ; 
□n y trouve des prairies salées et douces , des plaines 
des montagnes , des termes de la plus grande fertilité , 



des tenoira 



lognes , I 
niédio 



, des lacs et des étai 



des 



EXAUEM IfB SOI I 



boiirgailes et des ■villes , des forêts des pins liet 



il'o 






Ijes 



! trouve (] 

Kjplaiiies de Uamsieaii&out Fenonim« par leur fécoudité 
extraordinaire ; elles ne le cèdent ea ne» à la fameuse 
plaine de Shenliadoali , t^ui peut à elle seule fournir Its 
Etats-Unis de farine; elles ont i5 lieues de long, snr 
3 et demi de large : elles nourrissent un nombre în£uiï 
de moulons, de bœufs etdecheîaux. Brooklyn, k 
40 lieiies de New-York, est la ville la plus considérable 
de la côte du nord- ouest. 

Entre Elisabeth-to-wit et New-York , on toIi le vil- 
lage de Iit:yv-j4rk , considéré comme nn des plus beaux 
du continent ; il est composé d'une seule rue, qui 
forme un tnpis vert de 7 à 800 pieds de large et de 
^)x- tiers de lieue de long , bordé des plus beaux 
svbres, et terminé à ch&ijue extrémité par ime église. 
Celle du sud, construite en pierre , est une des plus 
belles de cet Elat. Prcsipie toutes les maisons sont en 
briques, et séparées par des jardins et des vergers. Les 
alentours , et le canton dont ce village est le clief-lieUj 
ii''onreiit aux yeitx que des enclos, des pentes douces 
couvertes de pommiers , de pêchers et de *erdDFe> sur 
laquelle on voit patlre de nombreux bestiaux. Cest 
sur-tout danj|le printemps qne Ncw-Ark est un séjour 
déticîeiix : c'est celui de Flore et de Poraooe. 

IjCS sources d'eanx minérales de X^ve-le-Banon sont 
très-recliercbées; celles de Sanato^ sont extrêmement 
abondantes et Irès-fréqaeatées ; on y trouve des pétri- 
fications tort curieuses. 

Une manuIÂcture de souliers j pour Teiiyrtation , 
occupe Jt New-Ark 3 à ^oa ouTrîers. La vilie de Lynn , 
peu ^loîgaée de Boston, e&t «usù remarquable par 



â 



4 

ET DE L^iMÉRIQUS. 2^1 3 

une fabrique de souliers de femmes : on a calculé 
qu'il s'y en fait plus de loo^ooo paires par an. On 
en exporta pour les Etats du midi^ pour les îles An- 
tilles j etc. : ils sont couverts en étoffes^ et se vendent 
en détail à 5o sous la paire, KRealing, ville proche 
de Lynn^ on trouve une manufacturé semblable^ 
mais pour hommes. 

Philipshourg possède une mine d'argent, une de 
plomb y de zinc^ de la manganèse, du cuivre, du 
charbon , du gypse , du talc et de l'asbeste. 

Alhq,ny est une jolie petite . ville au confinent des 
deux rivières PHndson et la Mohawk. Cette ville cora- 
munique avec la partie navigable de la preftiière de 
ces deux rivières^ par un chemin de 5 lieues un tiers ^ 
à travers une forêt de pins. On pêche, près d^lbany ^ 
d'énormes esturgeons. 

Le Connecticut, — En tournant au sud-est , on entre 
dans le Connecticut ^ une des quatre pravinces qui 
composent ce qu'on appelait anciennement là Nou- 
velle-Angleterre. Le Connecticut est borné au nord 
par la baie de Massassuchet ; à L'est , par Rhode-Island; 
au sud , par la mer j à l'ouest, par la Nouvelle- York. 
Cet Etat est un des ^us fertiles et des mieux cultivés : 
c'est celui qui produit le plus de maïs et de blé. Les 
pêches > et tous les autres fruits que l'on cueille en 
Europe , viennent ici en abondance et dans la perfec- 
tion : on y élève une immense quantité de très-beau 
bétail et de chevaux superbes. Les montagnes four^- 
nissent abondamment du cuivre et du fer. Sur les 
bords du Connecticut il y a une mine de plomb , du 
zinc y des talcs , et des cristaux de diverses couleurs : 
Newllaven ( port neuf ) en est la capitale. Sa rade »# 




Zl4 KiAMEtï DU SOI, DB I.'EUB0PB 

peut recevoir que de petits bâlimens. On y fabrique des 
toiles et Aes boulons. Le gouverneur réside à Hartford, 
au nord-est, sur le fleuye le Counecticut, ([iii a donné 
ton nom à l'Etat qu'il fertilise. Stafford a une source 
d'eau minérale asseit renoruîuée. La population de 
cette proviuce se monte à 6uo,ooo individus. On trouve 
dans le Connectîbut des écureuils volanSf et une autre 
espèce d'écureuils j appelés écureuils de terre. 

Le Vermonl. — L'Etat de Vcrmant s'étend entre 
l'Hudson et le ileuve Conneclicut. Il est borné à l'ouest 
par le lac Cliamplain , au nord par la Nouvelle-Bruns- 
wick, et au sud par le Massassucliet. Le pays est 
jnouluoux eX couvert de forêts d'arbres superbes. Les 
vallées et les plaines y sont extrêmement fertiles. On 
y'cuUive du blé et autres grains, et des fruits de 
toute espèce. On y trouve d'excellens pâturages*! des 
bestiaux choisis. Il y a des fabriques de sucre d'érable , 
des distilleries et des foi'ges. Bcv/ingtan en est la ca- 
pitale. Il s'y fabrique beaucoup de toiles. Le gouver- 
nement s'assemble alternativement à Butlaud et à 
ffindior. La population de cet Etat est de 4^0,000 
âmes : elle s'accruît journellement par le nombre 
d'étrangers qui viennent s'y étabUr. 

Le Maine. — Le Maine (^ suivant Morsa ) appartient 
à la province de Massassuchet-Bay. Ses bornes à 
l'orient s'éteudentjiisqu'à la rivière Sainte-Croix , sous 
le 69' degré de longitude occidentale de Paris; au nord, 
il est séparé des possessions anglaises , le Nouveau- 
Sruns-wick-, par les nioulaiiues caunues sous le nom 
de cliatne d'Albany. Ce p^^ys, qui est ari'osé par le 
J'encbscot et plusieurs rivières, est tiès-reolierché pour 
4| bonté de l'air et de la terre. La culture de cet Etat 



ET SB LAKËJIIQUE. 

sst très-soignée, les^Hirages délicieux, les bestiaux 
excellens> les fruits en ab'iiidaiicc. Ses productions et 
qes ressources sont Us mêmes que celles de Vermont. 
l^es fond^i'ies du Maine «'emploient que le minerai 
4e ftr de fondrière. L'on prétend qu'il s'y trouve une 
torte de pieire qui duaiie de la couperose ^ ou du 
iritriol et du souCie. Sa population s'élève à 400 mille 
individus. Porr/anrfesl la principale ville. Les autres sont 
Yorh , Halloyvtll , ffaldebourg , Penebscot , MacTiias. 
On trouve beaucoup de vieillards dutjo ans dans le pays. 
Le Rhade-Island. — Kkode-Istand ., l'une des quatr«r 
provinces de la Nouvelle-Angleterre , est bornée au 



i pai 



la mer-, k. l'ouest, parle Counccticut ; 



est, par le Maisassucliet. Ce petit Eiat est le plus 
peuplé et le mieux cultivé à proportion de son étendue. 
C^est le paradis des £)tats-Uujs. Sa fertilité est in- 
croyable» sa température douce et égale; sa situation 
est extrêmement avantageuse pour 
vaisseaux marcliauds peuvent cb, 



: et dé( 



Les 

■gei- 



<4 



leurs marchandises dans le port de la capitale, norarr 
I^e-wport. Cette ville a 7000 habitans. La forteresse qui 
la défund est armée de 3oo pièces de canon. Nevr'port 
«st renommée pour In construclion des navires, et la 
grande quantité de cbaiix qu'on y manufacture. Il 
s'en exporte dans toutes les villes du Conlinent. Le 
havre de cette ville est uu des meilleurs de l'Auiéiiqne. 
Ou y fabi iq^ divers objets dvj luxe et de consom- 
mation , des cbandelles de spermaceti ( on cervelle de 
cachalot), [dus blanches et plus belles que cidles da 



elle5 



nd^nl 



fuinée. L'ile da lihode-Lland a 6 lieues de lui 
3 de large. Sa pojiulatiou est de l6o,oi>a âme 



J 



■ la . 

■ bâti 



cliemins dont elle est entrecauilf|P'SOnt bordés des deux 
cdtésd^accacias et de platanes ; ses rivages, de poissons 
et de coi^uillages. La nature a placé sur les hauteurs 
de cette île cliarma.cte , des fontaines d'où découlent 
les ruisseaux les plus utiles. Partout on y voit des 
champs couverts de moissons, et des prairies fournies 
d'herbe excellente parsemée d'aromates. Dans l'estré- 
mité <ie celte île, on peut, pour ainsi dire , cultiver la 
terre d'une main, et pêcher de l'autre. La rivière de 
Tonnagan , qui se décharge dans le lac Supérieur , 
charrie du cuivre natif. 

Cet Etat produit du fer , du cuivre , diverses sortes 
de pierres curieuses, du sucre, des grains ^ des toiles 
de coton , des étoffes de laine, des ancres, des us* 
tensiles de maiiiie^ et des vaisseaux. On y trouve des 
distilleries et des raffineries. Le gouverneur siège alter- 
nativemeut à JVewj'ort et à la Providence. L'activilé 
du commerce de cette dernière ville a fait tort à 
Newport. PorCsmouih est une jolie petite ville du 
Khode-Island. 

Le JUassassTichet. — Le J\fassassuchct , Pune des 
quatre provinces de la Nouvelle-Angleterre , est borné 
an uord pa r le NewHampshire: à l'est, par l'Atlantique; 
ail sud, par le Counecticut; à l'ouest, par la Nouvelle- 
York. Son sol est fertile en toutes les productions qui 
croissent dans ce chn^t. On y recueille du blé, du 
chanvre , du liu, du houblon , et des ^bits de toutes 
espèces. Les exportations consistent eu poisson et bœuf 
salé, fromage, rhum, instrumens d'agriculture. Il y 
a. des mines de fer , de cuivre, de plomb. Boston est 
la capitale de cet Etat. Cette ville est agréablement 
bâtie sur des coteaux et des coUines j à l'ouest on y voit 



r 



ET DB LAMKKIQUB. 217 

le Mail, promenade publique, oVi sont platilées des 
ûXUes (l^ai'bres : du même cbvè j,'élève la colline 
Beacon, que coiiroiiiie un mominient éiigé en mé- 
moire des plus inipoi'Eans événeraens de la guene; 
1 ênfîu elle a pour base une péulnBule au fond d'un liès- 
beau port, (jui peut couteiiir 5oo vaisseaux de ligne. 
Il est garanti de la violence des flols par un grand 
noi&brii d'îles et de rochers qui sont h. Aeur d'eau , et 
paraissent même par-dessus. On ne peut y entrer que 
par nw seul passage fort étroit, défendu par une for- 
teresse régulière garnie de plus de 200 pièces de canon. 
La population de cette province est de 800,000 âmes. 

En venant par terre à Boston , le chemin de Marl- 
haraiigh h, cette capitale kst un vili.ige perpétuel 
pendant •j lieues, bordé de maisons plus propres et 
plus agroabtes les unes que les autres , de jolis jardins , 
de beaux vergers. Les regards n'aperçoivent de tous 
côtés qu'une «Aiupagne riclie , un luxe de chevaux, 
<le bestiaux, de moutons , des arbres laissés ou plantés 
exprès an milieu des champs , pour donner abri aux 
animaux, ou mémo pour embellir le point de vue; 
des églises multipliées , toujours d'une construction 
simple , mais mieux peintes que la façade des maisons ; 
des clochers bien construits. Ces églises sont toutes 
entourées d'écuries ouvertes , où les habitans voisins 
mettent leurs cbevaux à couvert pendant l'olHce : c'est 
un usage reçu par toute l'Amérique. On arrive à 
Bus(on par le beau village de CambrUfge , et par un 
pont do bois d'un mille de long, y comprenant la 
chaussée qui le précède. Ce pont est d'une construction 
élégante et légère. Il sort dn port de cettp ville 5 à 
: il en entre un nombre égal ^ sans compter 



MSK DU 60L DE t. BV ILOTS 



titres M tin 



S poui 



la côte et i 



I 



t pour^ 

pêcho. L'Etat du Mas sa s s ne het reaferme pliisieur» 
Guurces miii(.'rales, mais elles sont peu fréquentées. 

P^rmi los îles c|ui avoisîneiit Boston, oa remarque 
rîle lie NanCuckel, qui est tiès-fertile : Shebarn en est 
]a capitale. Son liâvie est sAr j commode , d'un accès 
iâcîle pour l'embarquement f t le drbarquementdesmar- 
cliaiidises : 3oo Tuiles peuvent aisément aborder autour 
des jelées, qiii ont 3oo pieds de long et lo pieds d'eau 
dans la basse mer. Ces jetées sont à l'abri des vents et 
des (lots. On y fabrique du drap excellent , mais un 
pen gios. Les rivages de cette île fournissent aux ha- 
bitaus la pêcbe de la baleine , une grande quantité de 
poissons de mer, et trois, espèces de clams ^ sorte de 
coquillage plus allongé qu'une huître : l'écaillé en est 
lisse et bruiie en deUors i pourpre et brune en dedans. 
Ces clams pèsent entre un quart et une livre : il n'y a 
point de poisson plus nourrissant , ]Jus sain et plus 
aboudanl. Ces clams restent immobiles dans le sable 
On les distingue par le moyen d'ini orifii 
rempli d'eau qu'ilo lancent perpendiculairement à Vi 
proche d'un ennemi. 

L'île de la Vigne de Marthe j ainsi appelée à cause 
de la grande quantité de vignes sauvages que les pre- 
_ miers navigateurs y tiouvèreutj est bien cultivée , et 
lit annuellement un grand nombre de pêcheuis, 
epiloles-cûtlerset de marins de tout genre. Le district 
possède un excellent havre : les habîtans 
font navigateurs. Celui de Chilmark est (àmeux par 
fertilité de son sol ^ il abonde en ptlturagcs de la 
E^eilleure espèce, en prairies, en ruisseaux propres 
f!|iux moulins , en pierres pour enclore les champs. L» 



LUS* \ 



KRTQOB. ail) 

di^tiict de Tisbiiry e^^piarquable par ses forêts et jiar 
un liâvre capable dnH^^oir les plus grands vaisseaux, 
^es troupeaux de Pile coniUtent en ao,ooo moutons ^ 
2000 bœufs et vacbes , et u^g^and nombre de clièvres 
et de cheTaux. Les bois sont Twnplis de cerfs, les 
rivages de gibier , et la mer qui les euviroune aboude 
eu poissons. 

Le Ne-w-Hanifshire, — Le New-Hampshîre, une des 
quatre provinces de la Nouvelle- Angleterre , est le plus 
septeutrional de tous les Eiats : il a la Nouvel! e-Ecossa 
au nord , l'ALlanti(|[te à l'est , le Massassuchet i^ midi^ 
et le Vermont à l'ouest. Les productions de cet Etat 
sont les mêmes que celles du Massassuchet : Ports- 
mouth en est la capitale. Elle est située siu' la rive mé- 
ridionale di\Fi^kalaqua, près de son emboucbure dans 
la mer. C'est dans ce porl , l'un des plus sûrs du con- 
tinent ^ que fut construit V America , vaisseau de 
^4 pièces de canon , présenté à Louis XVI par lo 
congrès américain. Son principal commerce consiste 
en maisons mobiles , qui se composent de bois ajustés 
qu'on envoie vendre aux Antilles. On lire de cet Etat 
beaucoup de bois pour la construction des vaisseaux, 
et les plus beaux inilts qui soient au monde. 

Le pays du Congrès, ou Etats de l'Ohio, — Le pays 
du Congrès est à L'ouest de la Nouvelle- York et de 
la Pensylvaiiie ; le climat en est agréable ,'et le sol 
très-fertile en grains et fruits divers. Les pâturages y 
sont abondans, Leschevanx et les bestiaux excetlens. 
Cet Etat est borné au nord par 1rs lacs du Canada, 
qui se déchargent dans le fleuve Saint-Laurent ; à l'est, 

Ipar la Nouvelle-York., la Fensylvanie et la Virginie; 
k l'uuest, par le Mississîpi. Le gouvernement résids 





t 



ù^ a un commerce 



2ZO. EXAUEiT nu : 

k Mariette , imuis la ville de 
jilus considérabli 

Roules. — InJépendan^pent d.'i>n grand nombi 
ules largesJ^Rinio^^ et bien entretenues pour 
:Iiacjiie sorte de Tojfj^urs ^ le gouvernemeut général 
a fait commencer de nouvelles, sur un plan de 
correspondance , exemptes de détours iuutiles et forcés , 
pour obéir au crédit d'un particulier. ^Ues ne pt)5sen- 
tcront, en aucun temps , ces ^cheuses solutions de 
coutiuuité si ennuyeuses, et souvent si dangereuses , 
^ue l'on trouve entre les divers £tats des auciens con- 
tinent. Les postes et les auberges sont montées sur 
lâme pied qu'en Angleterre : tes ponts sont coiis- 
its avec solidité et simplicité. 

Tout , comme l'obierve très-bien M. NogaTEt , (a- 
ise aux Etats-Unis les progrès de la pupuiation : les 
igralioiis de l'Europe, les désastres des colonies euro- 



i 



, l'aliondai 



subsistances , les i 



lages 



pliisfaciles <^u*en Europe, la liberté individuelle, la libei 

de conscience , la liberté du commerce , la coualitution 

•'du pays , riiumanilé et la franchise de l'Américain, 

M gui accueille toujours celui qui s'adresse à lui. * 

naît dans les Etals-Unis beaucoup plus d'enfans 
Vqu'en Europe, Ces enfans ont presque tous de jolies 
[formesj des cheveux blonds, et la h-aîclieur de i-oses 
peine écloses j ils fourmillent sur le sol d'Amérique ^ 
: ils brillent dans les mes des villes américaines , 
I "comme les fleurs au printemps dans les campagoes. 
Ues Américains de ces Etats ont presque tous une 
re haute, une belle taille, des membres forts et 
kbten proportionnés, un teint frais et vermeil. Ils suut 
P)^ur la plupart blouds. 



ET iï« i'améhiqub. aai 

Les femmes sont 'd'une staliire élevée; elles ont 
presque loiiles la tnil^e svelle et dégagi^e , U poitfîiiQ 
haute, nue belle lête , le teiflt d'une blancheur éblouis- 
sante, les couleurs de la rose , de la finesse el de l'ex- 
pression dans les yenx , le mainlieu le plus modeste , 
un aie pndiqiie et virginal. Tant qu'elles sont filles , 
elles jouissent d'une grande Ijbeité; sitôt qu'elles sont 
raai-iées , elles s'ense Te lissent dans leurs ménages, et 
ne semblent plus vivre que pour leurs maris. (No- 
GAKBT, Beautés de Phistoire des Etats- Unis. ) 

Population blanche, — En 1^83, le dénombrement 
des babitans blancs des Etals-Unis était de 2,33p,3oo. 
En 1791, on en Gt wn second; il se moulait à 
3,^29,326 âmes. En iSii, la population blanclie s'éle- 
Tait à^jooojooo ; et , en 1816, à 10,000,000 d'imes et 
plus. Ces augmentations progressives portent à croire 
que la population des Etats-Unis doit doubler tous les 
vingt ans , tant que le pays offrira les mêmes avan- 
tages ans étrangers qui viinnenl s'y établir. Elle est 
aujourd'hui indépendante même des émigrations i& 
l'Europe et, des autres contrées du monde. 

L'armée de ferre est de 10,000 liommes , non com- 
pris la milice , qui est divisée en infanterie, cavateria 
. Elle 



irlillei-ie. Elle est considérable dans quelques Etats. 
EnVirginie , par exemple , elle monte à 62,000 liommss 
qui sont exercés tous les trois mois. Dans le Massassu- 
cliet , elle s'élève à 80,000 hommes. Enfîn , la milice 
des Etats-Unis se compose d'un million d'îioinnies 
libres, depuis T.lge de i6 ans jusqu'à celui de 60. Tout 






citoyen est soldat. Elle est 

que nomme le président, qui «st général 

coacect avec le conseil. 



i officiers 
chef, de 



j 



L^armée de mer s'accroît )ouroellefnent. A la fin de 
Fann^ 1817^ les Elats-Unis araieni 1% Taîsseaux de 
Hgne de 74 canons et plu^; 19 fré|;ates, 8 chaloupés 
de guerre j 4 l>Attenes a Tapeurs ^ indépendamment des 
bitimens légers et de la flottille sur les lacs; les bâti- 
mens des Ftats-Unis ront commercer non-seulement 
sur tontes les côtes de P£urope ^ mais même aux Indts 
Orientales ^ à la Chine j au cap de Bonne-£spérance : 
deux fois même ils ont tenté le Toyage autour du 
monde. Une troiÂème expédition est en route pour le 
même but. 

Population noire, — La presque totalité des esclares 
noirs qui sont dans les Etats-Uuis^ estimés J^ un 
million 200 mille individus ^ appartiennent aux £tats 
du sud 9 depuis le Maryland jiisqu^aux confins de la 
Liouibiane , puisque du Delaware au Rbode-Island on 
n^en compte que 3o,ooo, et que les Etats du Maine du 
New-Haihpshire y du Massassuch^t et de Yermont| 
nVn ont plus aucun* 

Population des villes, — Une partie de la population 
des Etats-Unis vit du produit de l'agriculture; elle est 
dispersée dans. les champs, ou bien elle habite les 
bourgs et les villages : l'autre subsiste dn produit des 
manufactures^ du commerce , de la navigation, et 
réside dans les villes. 

Philadelphie , dans la Fensylvanie , 

contient i35,ooo habit. 

New-York, dans l'Etat du même nom^ 100,000 

Ballimore, dans le Maryland .... l^SyOOO 

Boston ^^ans le Mfifssassiichet .... Ao,ooo 

Cuarles-towni dans laCarolinedn sud, 36,ooo 



£T DE L^AMÂHIQUE. 2.2,3 

La. Noiivelle-Orléaiis , dans le delta 

de la Louisiane 20^000 habit. 

(Ce delta est entièrement semblable 
à celui du Nil, en Egypte.) 

Norfolk, dans la Virginie iSjOop 

La plus grande des autres villes n'a pas au-delà de 
10,000 habitans. Elles ne sont pas belles et somp- 
tueuses comme certaines villes de PEurope, mais elles 
sont mieux aérées , plus spacieuses , et presque toutes 
entremêlées d^arbres et de jardins, qui leur donnent 
Taspect et les agrémens de la campagne. Tout y pré- 
sente le tableau de la grandeur : des places vastes et 
bien dessinées ; des rues larges , alignées , parfaitement 
pavées , convenablement éclairées pendant la nuit par " 
des réverbères placés sur des colonnes en" bois peint , 
hautes de 7 pieds , éloignées les unes des autres de 
3o pieds y alternant de la droite à la gauche de chaque 
rue ^*^ avec un couple de' pompes à bras, placées de 
même dans chaque îlot ou intervalle formé par le» 
rues transversales ; des trottoirs de 10 à 12 pieds de 
large de chaque ccTté , et les maisons numérotées par 
pair et impair. La police de nuit y est faite avec la 
* même exactitude que dans les plus grandes villes de 
l'Europe. L'Angleterre n'est pas mieux gardée par ses 
meilleurs ^ qu« les Etats-Unis parles leurs. On n'y voit 
point de mendians. Jamais on n'y trouve , comme 
dans toutes les villes des anciens continens , ces culs- 
de-sac , ces ruelles , ces allées , tous ces réduits sombres 
et cachés , qui sont des cloaques d'infection et des 
repaires de mauvaises mœurs. On n'y est pas choqué 
non plus par le spectacle dégoûtant du peuple faisant 
en plein jour ses ordures devant les passiaus de tout 
sexe et de tout âge. 



a24 EXAMBR DU SOL DE 1. ECSOPE 

Education, — L'Américaiu , persuadé qu'iinç botme 
éducation est la meilleure l'ortune qu'un père puisse 
laisser à son Cls , n'a rien négligé pour parvenir à ce 
but. Non-seulement, comme Ta judicieusement ob- 
servé M. Bonnet, les collèges et les nniversités «e sont 
peifectionnés et multipliés dans le nord, et les Etats 
du sud ont rivalisé avec ceux qui les avaient devancés , 
mais encore les quatre nouveaux Etats de l'union , qui 
ont étt! le résultat de la progression étonnante de la 
populatiût) , ont aus^i leurs académies et leurs coUégesj 
et les précautions spéciales et efïicaces sont prises par 
" les législatures respectives , pour que les moyens d'ins- 
trucKon soient progressivement proportionnés à J'^e- 
croissement de leur population relative, et à l'avan- 
cement des habitaus dans les sciences et dans les 
arts. 

Le cours duTiustruction est divîséen quatre époques: 

Dans la première , on étudie Xénophon , Horace, 
les Offices de Cicéron , et raritlimélique. 

Dans la seconde . lagéograpbie,Sheridan, la logique, 
Cicéron, de l'Orateur, les collections des poètes majeurs 
et mineurs, et les F/eVnenjd'Euclide. 

Dans la troisième. Tacite , Longin , la pliilosopbîe 
morale , les lectures de Blair, Locke , Talgèbre , la 
trigonométrie^ le mesurage , Tarpenlage^ la navigation 
et les sciences coniques. 

Dans la quatrième, Homère , les Elémeris de eriliqu* 
de Kaims , l'astronomie, la pbysique , la cliimie , et 
la Philosophie de l'esprit humain , de Stuart. 

Il y a des maîtres d'école dans Ions les villages , 
des académies dans tuiiles les petites villes. 

Dans les dislricls éloignés , on choisit quelquefois 
des léiumeï qui saveut bien montrer à lire , à écrirai 



éc rirai 1 

1 



Sf DE l'a W tRIQUB. it2§ 

L»l l'aiillimétjque; de sorte (jne l'on y lencDiitre vare- 
^ttieiil quelqu'un ^ui nu sacliu pas. lire» éciiie, tuiiif 
i compEe. 

Les sociétés littéraires, celles de bienfaisance et tt's 
tblisbeniens de chanté , uut suivi la pmgressiou dus 
ijfull^geset des viiiivei'Mtés.Oci lioiivodesiMipiimeries jus- 
iiis les plxs petites villes dos Etats-Unis. Les iotir- 
it les gazelles soûl liès-répaiiiliies dans les divers 
l, "Etats, niideus et inodernes..]illes parviennent , dans Ids 
iroits les plus reculés, une fuis par semaine; dans 
s villes du second ordre et dans les grandes vilks , il 
1 paraît le malin , à midi el le soir. Trois cents jour- 
^naux et •last^ttes circulent dans ce pays. Quelques- 
Kiiiiies de ces feuilles s'imprimeilt eu allemand. 

La manière d'élever les jonnes Américains ( dit 
M. le duc de la Huchefoucault-Liaiicourt ) coiiUibue 
beaucoup à leur former uO caractère robuste , et à leur 
assurer une vie longue el sans infirmités. Livrés à 
eux-mêmes dés leur bas-àge , ils sont esposés sans pré- 
cantiouà l'iuilucuce du froid el de lacbaleur, ptedsniis , 
jambes nues, peu vêtus. Les ciifaiis des riubeStiQKOnt pas 
beaucoup plus soignés que ceux des moins aisés. Sou- 
veut, dans les campagnes , ils Toiil deux fois par joue 
à des éculâs dislautes de a n 3 milles de la tliaisoii 
paternelle, et ils y vont seuls. 11 est peu d'enfans Amé- 
ricains qui ne nagent avec hardiesse ; qui, A dix ans , 
ne manient nu fusil , ne chassent , sans qu'il en résulte 
aucun accident, el qui ne inonleut à cheval avec 
udiesse et léméi-ilé. Celte Hbcrté, qu'on leur accorde y 
leur apprend à veiller k eux-mêmes : aussi j tout hardis 
«{u'ilssont, ne manquent-ils pas de la piudeiics néces-- 
saire )M)ur éviter toute espèce dVccideut , dont ne sega' 



J 



2,^6 BXAHBir DU SOL D< L^BUB.OPB 

rantîraient pas des enfans pliisezactementsurTciltis.Th 
deviennent des hommes forts j courageux et «ntrepre- 
nans , qu^aucune difficulté ne rebute y et forment un* 
^nération croissante aussi invincible dans sou terri- 
toire y que celle qui les a précédés. 

La description des liommeis , des femmes, desenfkns., 
et de leur éducation , pal* MM. de Nougaret, Bonnet ^ 
membres de plusieurs académies , et M. le duc de 
Liancourt , un des prcmiei*s économistes de France , 
prouve le cas que Ton doit faire de celle de M. Faw. 

Justice» — Le même esprit qui a caractérisé la na-^ 
tion américaine au milieu de si grands événemens^ eUh 
Va. conservé k Tégard de la* justice civile et de la justice 
cnminelle, c^est» à-dire , que le jurj^ dans toute sa 
pureté , est la base de Pune et de Pautre. On a suivi 
d^abord dans toutes leurs formes et teneurs les lois 
civiles et criminelles de FAngleterre; on y a ensuite 
intcuduit les changemens indiqués par la différence du 
gouvernement et des mœurs. Chacun des Etats est in- 
dépendant des autres. Il a ses lois^ ses cours de justice , 
ses impôts j son armée j ses revenus; mais ils sont tous 
réunis par Pacte de confédération ^e 1788 y et forment 
une république fédéra tive. 

Religion. — C'est le pays de la liberté non-seule- 
meut pour les cultes et les consciences , mais encore 
pour la sûreté personnelle. Aussi trpuve-t-on souvent 
réunis dans le même endroit ^ des catholiques ^ des lu- 
tliériens^ des réformés, des anglicans, des presbyté- 
riens , des quakers , des damplers^ des fi-ères moraves ^ 
des méthodistes , des mennonites , dds anabaptistes y 
des unitairies y des juifs y etc. 

Manufactures. — Leur nombre ^accroît et se per- 



Ctionne janrnellemcnt. Le produit des manufactures, 
qui , en 1795 , ne s'élevait qu'à 7 millions Je dollars ; 
moule aujourd'hui à 80 ( 400,000,000 tournois ) ; lé 
dollar éqnivaut h 5 liv. On trguTe dans les villes des 
ouvriers et des artisans dans tous les geni-es. Les arts 
mteaiiiques et toiis ceni qui ont rapport au luxe font 
sans cosse de notiveaui progrès bt des découvertes 
intéressa II les et utiles. 

Monnaie. ■ — La monnaie la plus commune danS 
tous les Etats est le dollar , 00 piastre d'Espagne divi- 
sée en cent parties appelées cent ^ les g'if/n^f^ , qnel- 
ti^e& portugaises j et des quadruples espagnoles. 
. Finances. — Les finances sont dans l'état le plus flo- 
kîssant. Tons les revenus du gouvernement CJnsisteut 
jUns les produits des douaues extérieures. Dans les dix 
ilermÈrea années , elles ont parcouru nne échelle de la 
I 18 millions de dollars. Eu 1816 , les leveiwis se sont 
montés h 65 millions de dollars, et ont surpassé àa 
^ millions les dépenses. Le capital de tonleslcs richesses , 
et de toutes les prospérités croissantes des Etats - Unis 
est estimé de 5 à 6 milliards de dollars ( 3ô milliards 
tountois) , et te revenu de ce capital , de 35o à 400 mil- 
lions. 

Banque. — II y a dans les Etats-Unis une Banque 
dite nationale. Boston , Kew-york , Philadelphie , BaU 
timoré , Alexandrie j Charlesto-wn , et presque toutes les 
principales villes de chaque Etat, ont aussi au moins 
une Banque sous la protection et la surveillance spé- 
ciale de leurs législatures respectives. Elles ont la même 
solidité que la Banque nationale, el oITrent de grands 
avantages pour les placemens. Les effets de ces Ban- 
ques , et aur-toiit de celle dite nationale , se négocient 



I 



en Europe. Les papiers mis en circtilaliun par tontes 
leS Banijues di^s Etats-Unis, qui sunt au iiumbie de 
, cent, sont évalués à environ 40 millions, <jui , jaiiils 
tm numéiaire i^iie l'on croit ii'êtie que de 3o iiiillioiis , 
poiIe la monnaie circulante à 70 millions de dollars 
( 3âo,aoojOoo tournois }. Les capitaux de la. totalité <le 
ces Banques se montaient en 179^ à ly millions de 
dollars; on et.time qu'ils arriventanjourd'liuià 80 tuil- 
honsde dollars. 

Commerce extérieur. — Les produits nets de la navt- 
galioa et du commerce extérieur ii'ciaieut eslimës un 
1755 qu'à environ i3 millions de dollars ; Us sont au- 
jourd'hui de 40 millions. En 1795 , la somme des rnai- 
cliaudises imporlées s'est montée à 20 millions de pias- 
tres ; celle dus denrées exportées , à ^,'ji5f556 dollars. 
L'uxposé suivant indiquera la part que cliacuu dis 
Etats commcrçjtis a eue dans cette e:cpurtatiaa. 

Le New-Hainpsliire .... 33o,4so dollars. 

LeMassassucliet 7,025,707 

Le Ilhode-Islaud . ^ . .' . 1,2^3,890 

Le Couuecticut 4i"29!447 

La Nouvelle-Tort io,a6i,356 

La Nouvelle-Jersey .... i3o,t!ia . 

La Pensylvanie io,5i8,268 

La Delawave i5S,o46 

LeMarylaiid ....... 5,810,^57 

La Virginie . 3,/{.9o,a83 

La Caroline du nord . . . 47^94^9 

La Caroline du sud .... 4i999t''77 

La Géorgie 655,969 

Depuis celte époque, Texporratiou est quadrup! 



ET DE l'amÉrIQU», 2^9 

tï r importation diminitde d^nn quart et plus , par rap- 
pyt anx tnannfactares qtir se sont înttocïuites et mul- 
tipliées aux Etats-Unis^ et à Tagriculture qnis^étend 
tous les jours déplus en plus» 

Depuis octobre 11776 jusqu'à la fin de septembre 
^797'^ la valeur des denrées exportées à été de 5i mir- 
lions a84)7io dollars , pour lesquelles on a employé 
mille navires du port de 600 tonneaux, tandis que 
30O5OOO tonneaux avaient suffi au commerce de iy8(^ 

Eu i8o5 y les importations montèrent à 96 millions ^ 
et les exportations h ^5, 565 jOoo«lollar.*î. 

En 1816, le montant des exportations des Etats- 
Unis était , au 3o septembre de la même année ^ 
de 8i,9r20,4S2 dollars y dont 64^781 ,896 cle produite 
étranoers. 

En moins d'un an ^'Amérique septentrionale a ré^ 
collé chez elle mil/e balles de coton , et fabriqué tou"S les 
draps pour son usage. Le lin et le chanvre ont été une 
source abondante de profits pour ce pays. Le vin de gra- 
seille oftreà l'agriculteur une branche de production qui 
pourrait devenir importante aux Etats-Unis j diminuer 
l'importation des vins d'Europe j et suppléer , d'une 
nianière avantageuse, les liqueurs fortes. Les cidres 
et les poirées y peuvent être aussi d'un excellent 
pro£t j même quand les vins y seront devenus une pro^ 
duction essentielle. 

* 

Les laines, la potasse , les farines y le maïs y la soie, 
le tabac , la cire^ les salaisons , les chevaux et les bois 
forment des branches essentielles dans le commerce de 
ce pays. 

Commerce intérieur» ^— Le jDabotage des' Etats-Unis 
&^a pas 4^^ lieûe» de longueur ^ tandis que.ci&lui rJlo 



E30 EXAMEN BU S U L HE L E O H O P K 

l'Europe en a plus de 2000. Les navigateurs des HtatS' 
Unis, dans un eas de détresse , rentreut toujours cltfz 
^us j an licM (^tie ceux d'Europe sou [souvent contraints^ 
dans ces flcheiises circonstances , de prendre asUe dans 
■ tlesport'ieniiemû. Parle moyen deslacs, des rivièreset des 
fJUnves dont ce pays abonde, toutes les parties desËIats- 
puis seront affiancliies des înccrlitudes et des dangers 
ela mer, sur- tout lorsqu'un petit nombre de canaux 
vigalion auront réuni les eaux du Mii>sisMpi s 
«lies du Ftnebscot dans l'Etal du Maine. 

Les Français établi^ sur l'Oliiu uut fait d'assez bons 

s avec le fruit de diOurente? vignes sauvages que la 

lalnre produit dans ces pays, particulièrement avec le 

[aisiu jioir appelé re/iartl. Dans les ElalsduNord» 

Lans ceux du centre, on prépare le sucre d'érable ^ 

|-^iie bicii des personnes cstiroost autant ^ue celui de 

1.'^ canne à sucre. 

Ce que personne ne pourra révoquer eu doute, 
E fe sont les plus hautes idées des avantages de tout 
■ genre que pcocurent aux habilans des heureuses con- 
trées du Nord de l'Amérique un cHniat en général 
f dour et salubre , un sol fertile , des mœurs saines , de 
l bonnes lois et iin gouvemenient modéré. Par l'efiet de 
toutes ces causes combinées , de ces bienfaits de la Pro- 
vidence , les hommes multiplient ^ sans se nuire, sur 
cette terrO favonsée. 



Fiantes des Etats-Uni 



La flore des Elals-Unis, y compris les Floridt-s, c'est- 
à-dire, toute la région qui s'étend vers Pest, depuis le 
Mississipi jusqu'à l'Océan, et Tcrslesud, depuis U 



BT DE li^AMjkRIQUS. sSl 

golfe Saint-Laurent jusqu'au galfê du Mexique ^ peut 
i»e diviser en deux parties, dont Tune renferme tous 
les végétaux conimun& à tout le pays, et Pautre, 
ceux qui ne se trouvent que dans quelques provinces 
particulières* 

Dans le* New- Jersey 9 le long de la rivière du nord ^ 
l'on observe une variété de chèue rou^e^qùercus rubrd)y 
dont le gland est renflé à sa partie moyenne; -le cliéne 
blanc ( quercus alha ) ; et parmi les différentes espèces 
ou variétés de noyers^ lejuglans tomentosa (noix trom- 
peuse ) , et le juglans minima ( la petite noix ) : dans 
les lieux bas et humides ^ où feau. séjourne presque ' 
toute l'année , on trouve le juglans hickery ( noix hic* 
kery ) ,• le quercus prina aquatica ^ qui rentre dans la 
série des prinus ; et qui , suivant M. Michaux ^ n'est 
pas ' mentionné dans Tiûstoire des chênes de T Amé- 
rique septentrionale. Les vallons sont plantés de frênes ^ 
de platanes , de cornus Jlorida ^ de peupliers y et sur-^ 
tout de qwerçitron ( quercus tinctoria ) , connu dans la 
pays sous le nom de black-oak ^ chêpe noir. 

Le chêne quercitron est fort commun dans tous les 
Etats du nord, daus l'ouest des montagnes Âllegbanyii:. 
il est plus rare dans la partie basse des deux Caroline» 
et de la Géorgie* Ou le distingue au miheu de ce grand 
nombre d'espèces et de variétjés de chênes, doui les 
feuilles varient quant à la forme, suivant l'âge, d'a« 
bord par la pétiole, les nervure* et les feuilles, qui 
sont> dès le printemps, ja«unâtres et comme pulvéru^ 
lentes; ensuite^ par la couleur jaune qui devient 
d'autant plus sensible que l'hiver approche ; tandis 
que dans les autres espèces de ch^es^ le pétiole, le&' 



p3% BXAMEN DU SOL DE L^EUEOPK 

nerrnres et les feuilles elles-mêmes, sont d'un vert 
plus ou moixis foncé : cette couleur s'obscurcit veva 
Tautomne, et passe k un ronge plus on moinff pro- 
nonce. L'écorce Ju qnefcus çtnerea offre , il est vrai , la 
niéme propriété que celle du quercitron ; mais il est 
^cile de les distinguer, puisque le quercus tinerea ne 
croît que dans les lieux les plus secs et les plus arides 
des Etafcs méridionaux , qn"*!! a rarement plus do 
4 pouces de diamètre et 18 pîeJs de haut, et que ses 
feuilles sont lancéolées , au lieu que le quercitron s^é- . 
lève à 80 pieds , et que ses feuilles sont à plusieurs 
lobes et très-longues. 

Les espèces et variétés de noyers naturels aux Etats-* 
Unis sont très-multipliées. Qn les remarque dafVis une 
étendue de plus de 800 lieues du nord au sud , et do 
5oo de l'est î\ Touest, c\st;à-dire, de Textrémité nord 
des Etats-Unis jusqu'au Mississipi. 

Dtins la Pençylvanie , M. Piles est chargé, à Phila- 
delphie , d'un beau cabinet d'histoire naturelle , qu'il 
s'occupe continu ellementà enrichir, l'on y trouve tout 
ce que renferme celui de Paris j et M. William Ha- 
milton possède, sur le bord du Schuylkill, à \ nulles 
de Philadelpliie , un magnifique jardin botanique y 
situé dans uqe position agiéable et ^eu commune. S'a 
collection de plantes exotiques est très-considérable^ 
notamment en plantes de la Nouvelfc-Hollande. Tous 
les, arbres et arbustes des Etats-Unis qui peuvent; 
passer Phiver en pleine terre â Philadelphie , sont répartis, 
dans les bosquets d'un jardin anglais. On voit dans le 
ipoanuscrit d'une Flora lancastriensis , dont M. Mu!-* 
llvenber^ minisjtre Iji^hérieïi de.'LAncaster^ a ccou^ 



. k s'occiipet- ilepnis 1784? 4"* ^^ iiomliie îles 
espèces décrilM s'élevait déjà , eu 1S04 , à plun île 1 aoo j 
«Iciul 125 graminùes. 

On trouve à Culitmliia^ à un mille de la Snsqiielian- 
nah j l'.issimier {^annona triloba.'^ , dont le fiiiîl, de la 
grosseur d'un œuf de poiile, est agréable à mander. 
Cet arbuste croît aiisai dans lus tùvtruns de Ftiila- 
dolphie. 

Les chûoes i/./nr.t, roi'gcx , qncrcilrons j les cliàtai- 
gniers , les érables , (.ont les arbres qui dominent dans 
Ii-s forSls. Siu- le sommet des collines , l'on renia npie le 
çiierci/î hatlUteri : les J:almia latifulin occupent tous 
les lieux découverts ; le cliêne à feuilles de saule ( quer- 
eus phellos ) croît dars les marain. Les bords de la Ju- 
niata sont couverts tViine/romcè/a , da vacirmium , et 
snr-tont d'une espèce de rkodadendriim , dont les fleurs 
sont-p^rfaitemeiit blaiiciips. Lpk filets des élnmines 
sont aussi d'une fouleur blanche e\ d'un tiers moins 
longs que la corolle ; le» anthères d'un rose pAIe , et 
les feuilles plus obtuses et moins grandes qna dans le 
ftiododenànim mjlximum ; ce qui senlble eu faire une 
espèce particulière. Ce bel arbrisseau se retrouve aussi 
dans les mrmtagne.s de la Caroline du nord. Le ma- 
gnolia est irùs-commiin dans les environs de la Juniata ; 
on Pappelie dans le pays i'arbre à concombre ( cncum- 
ber-trec ). Les bahitaiis des parties reculé»» de la Pen- 
sylvanie , delà Virginie, et même des contrées d& 
l'ouest , en mettent IrS cônes encore verts infuser dans. 
lo -wiskey ( eau-de-vie faite avec le seigle.) , ce qui lui 
donne beaucoup d'amertume. Cet amer est [rès-accré- 
dit4 dans le pays contre les Gèvres intermittentes. Les 
fsmatiC's de toiUe ef^pèce viennent à murveilte , tant à 



I 



a34 EXAMEN DU SOL D£ l'eCKOPE 

Test <\u'k l'ouest des uiouts Alleghanis , où l'on voit 
des arbres à hantes tiges venus de pépins ^ qui dounent 
des pommes de 8 à c; pouces de circonférence, 

JJcrable à sucre est très -commun dans toute la 
partie de la Perisylvanie qu'arrosent la Monongahél^ 
et l'Aile ghany. Cet arbre se plaît de préférence daiift 
les pays froidS| humides ot montagneux ^ et sa sère 
est d^autant plus abondante, que Pliiver a été plus 
* rigoureux. C'est au niois de novembre que l'on perce 
ces arbres pour en recevoir la sève j que l'on fait 
cuiie jusqu'à la consistance du sucre terré de première 
cuite ^ et dont elle a la. couleur, personne ne &'oc- 
cupant de le raflGuer. 

Sur l'Alleghany-Ridge, qui est le chaînon le plu& 
élevé de la Feusylvanie ^ on trouve des arbres de la 
plus haute élévation. Ceux qui dominent dans les 
hois , sont le cLêne blanc, rouge et quercitron, le 
hêtre, le tulipier et le magnolia acuminata* Au pied de 
la montagne du Laurier^ commence la riche et fertile 
vallée de Ligonier y qui dépendait du Canada ou de 
la Louisiane , lorsque ces pays appartenaient à la 
France. Le nom de cette montagne vient sans doute 
de la jgraude quantité de halmic^ latifolia , fie 8 à 
lo pieds de hauteur , qui occupent tous les endroits 
lin peu découverts , et de celle de rhododçndrum ma" 
.TîmufTiy qui tapissent les bords des ftorrens ; car les 
habitaus appellent assez généralement laural ( lau- 
rier ) j le rhododendrum , ainsi que le kaîmia latifolia. 
Quelques-uns désignent encore ce dernier arbrisseau 
.sous le nom de callico-tree^ dont les feuilles ^ dit-on y 
font mourir les moutons qui en mangent. 

On trouve dans la^ vallée de Ligonier et dans les 



ntagnes de la Caroline du »ud , utio nouvelle espèce 



■.aUa, 



Vlèi 



i-desiius de â pieds- 



Cet atbrisHeaii croît exclusivement dans les muiitagnesï 
il ne ^e trouve cjue dans les lieux frais , ombragés., et 
dont le sol e.^t très - fertile. Ses racines, de couleuc 
citron, ne se dirisent point, b'iitcndetit liorizoïita- 
lement à une très-grande distance , et donnent nais- 
sance à «quelques rejetons qui s'élèvent: rarement k 
pins de t8 pouces. Les racines et l'écorce froissées 
ilouueut; une odeur dé^agréabli;, mais le fruit fournit 
une Gxcelleiile liuile. ^ 

Le long des torrous qui coulent dans les environs 
do Wesi-Liberty-Town , il croît une espèce dVso/eo 
qui s'élè,ve de \^ à lâ pieds. Ses fleurs, parfaitement 
blanches, et plus grandes que celles des autres espèces 
connues, répandeut l'odeur la plus suave. iJazalea 
cocci/iea^ dont la fleur est de couleuc capucine, croît 
au contraiie sur I', sommet des montagnes, et fleurît 
deux mois auparavant. 

Avant d'arriver à Greensbnrg, od remarque quel- 
ques parties de bois exclusivement composées de chiïues 
blancs ^gnercus a/ba), dont lo feuillage, û'un vert 
beaucoup plus tendre , tranche assez agréablement sur 
celui des autres espèces d'arbres d'une couleur plus 
foncée. 

A lo milles de Cliarlestown , dans la Caroline du 
sud , on trouve dans le jardin d'agriculture de cette 
province une belle collection d'arbres et de plantes 
insî qu'un grand nombre de végétaux 
n continent , et dont quelques-uns an- 
ationla plus vigoureuse. Ou y remarque 
autres , dît M, Michaux , doux ginkgo biloha. 



d'Amer 

utiles di 

-jçonceu 



a36 ïXAMÉîî rrtj sol db l'bchopx 

plantés en \n(jn ^ et qui au bout de sept ans avaient 
dfr'jà plus de 3o jneds d'élévation ; plusieurs sterculût 
plantanifolta j qui ont donné des graines en lyj^ j 
enfin , plus de i5o mimosa UUhn&sin ^ dont le premier 
pied^ venu d'Europe à l'époque ci- dessus ^ avait ^ eu 
i8o'49 dix pouces de diamètre. 

Dans les Etats de l'Ohio ^ du Kentuck et dà 7enes« 
sée 9 les bois que Ton emploie pour la construction des 
navires , sont , le chêne blanc ( quercus alba^ ^ le cliène 
rouge ( quercus rubra^ y le chêne noir {^'quercus tincto^ 
ria ) 5 unfjkespèce y de poyer (^jugtans pig-nut ) , noix- 
cochon ; le cerisier à grappes ( cerasus 'virginiana) y el 
une espèce de pin dont on se sert, tant ponr la itiêLtuvé 
que pour les parties du bâtiment qui exigent un bois 
plus léger. 

Douze lieues avant d'arriver à Marietta , on trouve 
sur la riva droite de l'Ohio , et à 3 railles de ce fleuve, 
àvs pla tapies {^platanns occidental-*^. Cet arbre , dotlt 
le tronc, à 2 pieds d'élévation j est renflé d'nne manière 
prodigieuse, à 4 piedsjau -dessus de la surface du sol , a 
47 pieds de circonférence ; il conserve la même dimen- 
sion jusqu'à la hauteur de 20 pieds, où il se partage 
en plusieurs branches d'une grosseur proportionnée. 
Nombre de curieux se sont amusés à donner, plusieurs 
conps de bûche en différens endroits^ pour se con- 
vaincre qu'il ne fût pas creiix. 

A 1/) milles au-dessus de la rivière Muskingum • dans 
nne petite île de l'Ohio, on trouve un platane (/>/«- 
tanus occidentalis ) dont la circonférence , à 5 pieds dt 
terre , où la tige est plus uniforme , est de 4^ pieds 
8 pouces , ce qui fait environ 14 pieds de diamètre. 
Dans le Kentuck, les platanes ont' communément 



F pieds de circonférence. Cet aibce croît diits Ihs 
«jidi-aits Iiiunides. 

^rés le platane , le tulipier ( liriodeadruai tulipifcra)^ 
nommé, par les Américains Jes montrées île l'omvsl, 
popiar, e&t le plus gros arbre île l'Amériipie sc^pten- 
tiionale. Sa circonlérûnce va <jueli^iiefuis an-<lelà à* 
i(j pieds. Le Kentiiuk est le pays natal des tiilijjlers ; 
un voit des parties de buis qui en sont exclusivement 

Les arbies cjrie l'on trouve ordiii virement dans Jcs 
forêts qni bordent l'Oliiii , sont le platane (^/u^o/ihs 
occidentaiis) , le tulipier, le liêlre, Je il eue , le ma- 
gnolia acuminata^ \ii celtis occiiientalts ^ V acacia , IV- 
raltleà sucre, l'érable rouge, le populus nigra, pla- 
ïienrs espèces de noyers ; les arbnssp^iux les plus 
commnns sont les saules , l'annana triloha, Vevoniinua 
latifoUus , et le laarus bentoin. 

Les mes de la grande Kennaway sont bordées ilo 
saules, siirmoiilés d'érables à sucre , d'érables ruuges , 
de Crêues , dominés par des platanes^ d>;s magnoliei.s 
et des liCtres. 

Dans le sol des conlrées de l'ouest , du c^lé d'Alexan- 
drie, le stramonium pousse d'une manière surprenanli''. 
Ses feuille» servent ani voyageurs à recouvrir les plaies 
Cites au dos de leurs chevaux par le froissement da, 
la selle. Le iou///on i/anc est la deuxième plante eurc- 
{léenne qui a hés-inultiplié dans les Etats-Unis. Elle 
tst très-commune sur la. route de Pliiladelpliie k Lan- 
castcr. Dix milles avant d'arriver à Mays-Lick, et 
8 milles après qu'on l'a quitté, les arbres qu'on obsci\« 
sont des clièucs blancs ( qu^rcm aida ) , dus féviers {sjf"- 
ditsia tfiaeantlioi ) , et des liûyers (juglunt hiekmy ) , 



a38 EXAME^r DU sot DE l'eUROPE 

à nt le pen à*e\èvaûon semble être causé par les mines 
de sel que le sol renferme. ^ 

Le long de la rÎTière Ditls^ on Toit des cèdres de 
Virginie , des cliênes noirs, des noyers hickery^ desg/e- 
ditsia triacanthos : le giiilandina dioica ( le cafier ), des 
nlmus vûeosa^ le morus rubra ^ le corylmsj Vannona 
triloba ( Passimier ). 

A pi es qu'on a rjuillé la riyière Green , on rencontre , 
exrhisivemeut à toutes autres espèces d^arbres , des 
hêtres d'un diamètre proportionné à leur grande éléva- 
tion, et dégarnis de leurs branches jusqu^à 25 pieds de 
terre. 

Dans les barrens du Kentuck, on trouve plusieurs 
espèces de vignes sauvages rampantes, et notamment 
celle appelée parles habitans raisin (Tété^ Les grappes 
en sont aussi grosses , et les raisins d'une anssi bonne 
qualité que ceux des vignes des environs de- Paris y 
avec cette différence ( observe M. Michaux ) que les 
grains en sont moins serrés. Les arbres qui bornent les 
barrens ou prairies du cdté du Ténes^ée sont, en géné- 
ral 9 des chênes à poteau (j^ost oaks^ quercus obtt^iloba y 
dont le bois, à cause de sa bonté, sert préférablement 
aux clôtures. On aperçoit cà et là^ dans la prairie ^ fies 
chôncs noirs ( quercus nigra ) , des noyers ( juglans 
hickery)^ de i5 pieds de haut \ de petits sauleis de a pied» 
de haut ( salix longirostris ) , quelques sumachs y et de. 
riierbe fort haute que les habitans brûlent tous les 
ans. 

Dans les terrains fertiles du Kentuck, les princi- 
pales espèces d'arbres sont les suivantes : cerasus ifirgi- 
niana ( le cerisier ) ^juglans oblonga (la noix blanche ) , 
pavia Itttea (buck-eye); fraxinus alba, ni^ra ^ cr- 



■ET DE r'AMiÉirïQtrK. i^ 

Tvlea ; eeltis foliis villosis ( ack-ben-y J ; «/.7;;/i viscnsa 
( sllppery elm ) ; quercus imbrîcaria ( blac jack oak ) ; 
guilaadina dioica ( le cafier ) ; gleditsia triacanthos 
( honey lociist J; st Vannona iriiaba ( papaw ) , qui s'é- 
lève jusqu'à 3o pieds. Danit les parties fraîclies et nion- 
ttieuses , pt le tonn; des rivières doDt les bords ne sont 
pas escarpés , on trouve le quercas macrocarpa ^ovei- 
clip-wliite-oak) , dont les glands sont de la grosseur 
d'un œuf de poule; Yacer saecharinum f siigar maple ) ; 
le ftgus sylvatica ( beech ) ; le platanus occident nli» 
( platane ) ; le liriadendnim. tuUpifcra (wliite and jeiiow 
j)i>p1ar ) , et le magnùlia acuminata ( ciicumber Iree ) , 
qui tous acquièrent jusqu'à 20 pieds de circonférence. 
Les denx espèces de tulipiers à bois blanc et jaune 
n'ont aucun caractère extérieur, soil dans leurs 
feuilles , soit dans les fleurs ■, qui puisse les faire distin- 
guer l'un de l'antre. C'est an moyen d'une eutaillis 
qu'on les reconnaît avant de les abaltre. 

Dans les terres de deuxième classe, se tronvele^. 
gus castanea ( châtaignier ) •, quercas riihra { cligne 
ronge); quercus tinctoria ( cliêne noir ); laurus sassa^ 
frai (sassafras); diospiros virginiana ( persimon ) 
liquidamhar styracijlaa (swetgttnt) gommier odurftnl 
nyssa villosa ( gum-Ifee ) , gommier qui ne donne 11 
!;onime ni résine. 

Les terres de troisièrae classe ne produisent gu^ro 
que des chênes noirs ut rouges , des ctiénes cli.^lai- 
gniers de montagne {^qaercas priiias montana^^ des 
pins, et quelqnefois des cèdres de Virginie. 

Le yi'^^o''«-/"ïca/ifl ( le pacanier ) ne se trouve p.is 
avant l'embouchure des rivières Ciimberland et Té- 
nets^e. Ce noyer ne croît pas non plus h. l'est des muiitt 



4 



^O SXAMEV DU SOL DB lVuSOPÊ 

Alleglianys. La lobelia cardinalis croît abonda m tneirt 
clans tous .les \\%ux frais et buiuîdes , aiiisi que la 
lohelia sphiluica : celle-ci est plus commune au Ken- 
tuck que dans les autres parties des Etals *Uuis. Le 
laurus 'besoin (^ le bois àépice) s^y trouve aussi eu quau-> 
tité. Les deux genres vaccinium et andromeda , qui 
forment une série de plus de trente espèces , sont trcs- 
multipliés dans les Etats de Pest> et Vantiromeda ar^ 
borea dans ceux de Toiiest et la région calcaire. Une 
grande espèce de roseau articulé ( arundi^aria m€Lçro* 
9perma cane^^ qui a dans les bois 3 à ^ ligues de dia-^ 
mètre et s^élève à ^ à 8 pieds > parvient )usqu^à 20 pieds 
dans les marais qui bordent le Mii>sissipi y eX acquiert 
* une grosseur proportionnée. 

Le ginsevg-nisi ( cuisses dMiomme ) , pauax*quii|ti^ 
folia 9 se trouve en Amérique depuis le bas Canada 
jusque daus Tfltat de Géorgie^ ce qÉl comprend une 
étendue de plus de joo lieues : on le trouve aussi aux 
environs de New- York et de Philadelphie , ainsi que 
dans les Etats du nord situés entre les montagnes et 
la mer. La forme de &es racines est ordinairement ellip- 
tique j et lorsqu'elle est bifurquéc^ ce qui est assez rare^ 
une» des divisions est toujours beaucoup plus grosse 
et plus longue que l'autre. Les graines du giuseng 
sont. d'un rouge éclataut , et accolées l'une à l'autre ^ 
elles sont assez semblables y pour la forme et la gros- 

, seur^ à celles du chèvrefeuille des bois; lorsqu^on les 
a débarrassées de la substance q^ii les enveloppe^ elles 

f sont aplaties et demi 'Circulaires : leur saveur est plus 
aromatique et moiiis amère que celle de la racine. Un 
mois ou deux après qu'où les a cueillies, elles devien- 
nent huileuses* Cette plautc est la même que. celle 



BT DB i'aHKRIQHE. 2,^1 

L X^al croit dans U Tartarie, et àont la racine a des qiia- 
rlilés si précieuses aux yeux des Chinois. Le giiiseng 



~âu Kentiick se vend 
Ta livre. 


en Clii 


ne à raison de 5z5 francs 


Les pommiers et s 
idtives , les antres la 


X espè 
divea , 


es de pècliers , les unes 
dont la chair est blanche^ 


ivage jjaiiae , quitte a 
aux Etats-Unis dans 
cliers ( dit M. Micha 


iiec^uitte pas le noyau , viennent 
la deraiàie perlection. Ces pê- 
x), qi.i n'ont jamais été grelFés 



ni (aillés, sont en plein vent, et donnent des pêches 
de furtne ovale et plus grosses ({ne les poches de vigne 
d'Europe : ils poussent ai vigoureusement , que dès la 
^strième année Us sont en plein rapport. On y met 
I«» cochons pendant les deux mois qui précédent U 
maturité des fruits : ces animaux recherchent avec 
avidité les pêches qui tombent en grand nombre, et 
en cassent les noyaux pour en manger t'amande. 

Sur les bords de la Roaring -Hiver, dans la Cnmher- 
land , on y trouva réunis les magnolia auriculata , ma^ 
crophilia, cordataj acuninata et tripetala. Ces arhreii 
sont remarquables par la beauté de leur feuillage , da 
leurs fleura, et surtout par la bouté de leurs fruits. 



1 



On rencontre , dans les forêts du Ténessée > beau< 



îup 



de pins {^pimts nu'lis), des Mtaei, c/iinquapzns , ijtit 
prinits chinquapins , qui s'élïvent rarement à plus de 
3 pieds ] et dont quelques-uns sont tellement charges 
de glaiidb, qu'ils sont courbés jusqu'à terre; l'arhre 
à oseille ( tarel-tret ), Vandrameda arborea , qui s^ét<^vo 
Jusqu'à 4'^ pieds dans les montagnes, liirait un dos 
plus beaux oruemeiis des jardins d'Europe , par si;s 
belles panicules de Ûeurs blanches. Set. leuille^ s<.ut 
très-acides, et quuhjucs habitaus lus ptiiR-renl an tin- 



^4» 



F 

^^^Q^^^ macli , pour ia ttinlure en noir. Le tévier ( gletfi/sia 
^^^^^^^L triacanthos ) y e^t Iièï-conimlin , aîiiM (]lie farbre qui; 
^^^^^^H par la forme An sps fruits et la disposition Ai 

I 



beaucoup de rapports avec le 
nt le bois (<erl aux Cbinois pour 



ndésignesous leiiom 
teds coton ^ , dc^ 



la fori 
feuilles , para 
topknra Japo) 
teindre la soie en jaune. Cet aihre fi''é1èTe rarement 

•de.ssus de 4" p'eds, et crint de préférence sur les 
knohs^ espèce de petits monticules d»ut le sul eït 
;lie. Des saules de 18 pieJs ornent les bords des 
j. Le catun t|iie l'oa cultive an Tdnessée ebt un 
peu plus eslimé cjne respect 
de corun à semences vertes ( green s 
elle n'est (jii'nne légère ïariilé. 

Les autres arbresdu Téiiesséa sont : lecliène ronge 
et le quercitron ; le querciis catesbœi , et le quercas obtu- 
siloba ; r^rableà sucre, le fiéue, le marronier à tl,.urs 
îaiiiies , les magnolia grand ijlora ^acumînala , auriculata , 
tfipetala; le rtisiafiurit j te cliÂtaiguier,quis'élève à une 
liaulenr prodigieuse j les kalmia laCifolia y le eallico' 
tree. Cet aibrissean, qui a jusqu'à i5 pieds de haut, 
(kinne lt:s plus belles fleurs que l'on coiiiiaitise 5 enfin , 
àespois sauvages , dont les bestiaux sont furt avides. 

les Carolines et lafjéorgie, la masse des forêts 



itl^é. 

n^^e 



de c/iéne 






est principalement com^ 

d'érabiesj Aeplaqaeminieis ,Ae lu/Jpiers^de châtaigniers ,, 
<jni s'élèvent jusiju'à 8u pieds, et àv pins ( phius pa- 
lustris ); le cyprès i feuilles d'acacia; le gleditsia 
mnnosperma ; le chêne lyrê-^ le nayerh grappes « ddiit \ea 
Hoiïsoiit petites et se cassent facilement entre les doigt»; 
le cAé/ié at/iialiqiiei Veraù/e ronge; le magno/ia g/aiica; 
le liquiiinmhar styracifiun; le nyssa~TLllusa\ le gordonia 
Jasyanthus j et le laurus caroliniK/iiis. 



La barbe espagnole ( tillandsia usneoïHea ) ) espèce 
lie iiioiihse il- coiileîir i;iî.se , qui a plusieurs pieils de 
longueur, et (jiii croît en atiitinlaiice sur les cliénes et 
autres arhies, ebt encore une plante (jni est particu- 
lière au bas puys , ainsi r{[ie {^ riz. 

Les bois de cbarpeiiie, dont \*s espères sa sont la 
plus géiiéralemeiit répinduea, sont le chêne à feuilles de 
sautes ( qnerciis plielloG ) ) le ché/ie marronier(^ (jif^rcns 
priiius), qui) dans lus Etats méridioiiauK, s\^lève à 
niie grandeur énorme, et qu'on estime presque autant 
jionr ses glands farineux que pojir son bois; le chêne 
blanc, le ronge, le (|nercitron; \a bois gentil^ Aoni le fruit 
donne un goAt agréable à la cliair des oiseau:i qui s'en 
nourrissent : viennent ensuite denï espèces denoj'era,le 
blanc et le noir, ou l'biccory, précieux par i'Iiiiile de ses 
noix. L« châtaignier et Varme d'Europe abondent aussi 
dans les fonêls de l'Amérique , indépendamment 
d'autres espèces qui ne se tronvent que dans ce pays. 
Le sassafras et le tulipier, ainsi appelé parce que sa 
fleur a la furnie, les nuances et l'éclat de la tulipe, 
plus seusibles au froid que les prëfhiers', rampent en . 
arbrivseaux sur les contins du Canada , se montrent en 
arbre» dans les contrées du centre , et sur les brûlans 
rivages de l'Atainalia prennent tout ^accroissement 
et se parent de, toute la beanté dont leur espèce est 
I susceptible, lAVoA/e à sncrû, au contraiie, ne se reu- 

^ contre dans le^ provinces méridionales que ^ur bs 
Aunes s<ipti'ntriona«x des collines , t.iiidiii qu'il esl fort 
«nnUi|-lic dans les provinces de bi Nouvelle-Anglet-rre, 
«ù le climat plus flpre le fait venir à sa grandeur na- 
tun-lle. Il y en a de deux espèces. 1." sticre qu'ils four- 
nissent est bien différent : l'un s'app 



I 

■ 




2J4 EXAMBu nu SOI. DE l'borope 

et l'autre sucre à.'t plaine. L'arbie ([iii porie !a gomme 
odorante {^liqnidambar slyraciflua'), le liois de fer ( car- 
pinus ostria J, le micocoulier , les platanes , sur les bords 
de l'Oliio, à l'ouest des monts AUeglianys, qui onl à 
peu-près le mfme diamètre que le célèbre dragonier 
d'Orotava, à Ténérillè ; le grand cyprès , dont les 
brandies ii''élendei]t en parasol et |irëservent les bes- 
tiaux de l'ardeur du sukil, l'orme d'Amén<ine , le 
peuplier noifj le taccamaliaca, se trouvent dans tous les 
lieux des Elals-Unis où le fn\ leur convient, sans 
jiionlrer une grande préférence pour un climat plutôt 
que pour un autre. Les iiin récages , soit fangeux, soît 
ilessécliés , dont le fond est sablonneux Pt lé^er , sont 
peuplés de la Janiille préueuse Aes pins , dont les prin- 
cipales espèces sont : Is pin de Pensylvanie ^ le sapin 
commun f et le beau sapin kemlock'^ \e-pin noir ^ le 
Liane et celui de J'feymûuth ; le larix' , Varbre de vie , 
^a genévrier de Virginie, et le cèdre rouge d'Amé- 
rlqne. 

Parmi les arbrisseaux et les arbustes très -multipliés 
sur tous les pâints des £lat!^-Unîs, je ne nommerai que 
l'arbre à f.anges ( cbionantus ) , Vérable rouge, le 
sumach ^ le cbéne vénéneux (/-Awj rorf/consj , le m^r/er 
ronge, le piiiuier i^persimon ') , \e faux acacia, et l'a- 
ç.icia i't ln|ile épine (^gledi/sia triacantha ), 

Les herbacées commîmes et les petits arbustes que 
l'un cultive dans Ls jardins anglais et rrançaifi,et qui 
]iar là sont mieux connus de la généralité des lecteurs^ 
.vont: le collinsonia, qui, ainsi que toutes les espèces 
rlùcoracées , sert de remt'ule aux Indiens pour la mor- 
HuiP du serpent à sonnettes ; plusieurs jolies es[>ècM 
*\'-phlowj le/Jumm/lTi^pineui:, le lilas de PeiifiyWauief 




et le martagon doré , 1* 
verses espèces d'aiïer, de 
Parmi les Atours diver, 
les vallées du Kentnck., 
pêriale, la plus belle fleur qu'il y ait au monde ; celle 
du cardinal^ si vantée par sa couleur écarlate ", le 
laurier à tulipes^ <\n\ porte des fleurs et des graines 
plusieurs mois dit suite. 

Lies végétaux delà Fensylvanie et des Etats septen- 
trionaux croissent dans les moulagues du sud, et les 
plantes du Canada peuplentles hauteurs des premieis. 
On y retrouve le sorbier à petites ieuilles d'un vert (once, 
parmi iesi^u elle s se conibndent des ileura en grappes 
écarlates intercalées de graines d'un noir de jais. 

Mais c'est dans la Virginie , dans les Etats du sud 
et de ta Floride, que la flore américaine étale ses 
principales merveilles. L'éternelle verdure des vastes 
savanes, la solennelle magnificence des forêts primi- 
tives , et la saurage eicubérance des marécages -, 
ufEi'eut à l'admiration du botauisle étonné tout ce ijiie 
lu. foru]«, la couleur et le parfum ont d'attraits g pour 

récréer les sens et lixer l'atlenliun. 

Parmi les végétaux, habîlans des bas rivages de la 
Floride , de la Géorgie et de la Caroline méridionale, 
on distingue le mangrove, le seul arbuste qui peut 
fl<3urir dans les lieux salé^ j l'odurant pancratiam Au 

la Caroline , dont les fleurs ont le blanc de la nei,<>e , 

et la magnifique luhelia cardinalis. 

Au milieu des savanes et sur liis cullines arrondi»» 

on voit croître le superbe /ja/miV/-, le tJiciie nm-t, le 

/(U(r/e/- odorant ( /auras borùonia') , le /a urier coinuiiii , 
' le cèdre rou^e et le pin , qui étuud au loin sou iéiiit- 



a4^ 



I BU SOL DE^EUROP 



Inge et ian ombre; la culonne tlroite et argentée An 
£gitier papayer , ciiii s'élève à ao pieds de haut et que 
COni'Oiine un (lai& de lêiiilUs larges et découpées , 
forme une des belles décorations de cette scène déli- 
cieuse; tandis qu'à cûlé , les fleurs parfumées et le 
ffiiit sucré légèienient acidulé de l'oranger , qui se 
reproduit aoiis laiil de formes dillereiites, réalisent, 
danscas contrées , la f-ible des Hespéiides ; \e papayer^ 
Tun des plus beaux arbres que l'on connaisse, dont 
la fleiir a Tudeur du muguet, le fruit la forme et la 
gro<iseiir du uieloii ; le sylphiunt , i\n\ distille d'un long 
épi une gomme jaundlre; el le magnoUer ^ qui s'élance 
de son sol cdicaire à la bailleur de loo pieds , et 
qnelijuefuis au-delà ; son troue, parfaitement droit ^ 
est surmonté d^une lâle épaisse et voluininense; son 
feuillage jd'iiu vert obscur, aifecle une forme coni'l'ie : 
au centre des couronnes de ffruiltes qui terminent les 
branches , s'épanouit nue fluur du blanc le plus pur; 
cette fleur, la plus grande et la plus odorante des 
fleurs, cjLi'i sa forme on prendrait pour une s^nde 
rose, est remplacée par 
cramoisi, ressemblant à c 
Trant laisse voir, suspendui 
6 ponces au moins , des 
àii plus beau corail toi>] 
ll<!nrs, par son fruit et pa 
surpasse ses rivaux. 

Les arbres ijui croissent dans les savanes appar- 
tiennent à l'e^ipéce aiju.ilique ; ce sont le magnoUa 
glauca ( l'arbre à castor), Yoiii/ier d'Aniérîqne, et le 
00/Jonia iasianthus ^ argenté de fleurs odorantes ou 
réunies en grappes , funiient de [petits bois percés à 



1 fruit en forme de câue 
i du pin , et qui en s'ou- 
des fils déliés de 



ondi.s en grams 
, C'est ainsi que par ses 
la grandeur , le aiaguoliei' 



* 




ET SE L'AUï:n IQUE. 


M7 


jour; tandis (jiifisiir la pins grande partie dp. 


U savane 


on aperçûil un herbage long et snccujeiit , 


entremêlé 


de plantes et d'arbii^seaux ; l'^erôc au bis 


.o„(lrlp- 


sacnm dactyloules ) ; une espèce Je tféje, ■ 




ti-ifuliiim rspeiis, (jne M. Barton a dUlingi 


I"p°' l 


nom de trifoUiim liUoiiIciiiu , trèfle du 


bisou i la 


myrlhe à cire , avoc plusieurs espèces d'à 


=«/ra, dt 


kalmia , i^ androme/ia cX de Rhadodendron ^ 


surtaiit en 


touffes Qii épars d'un sol libéral , entrelacées taiit(\t par 


la grenaditle pourprée y d'autres fois par lac 


lapricieiise 


chtoriuy qui ornent leurs voAles de feston 


,\ tu\,M 


dans ces contrées toute la richesse.de len 


i-s beautés 


inimitables. Las bords ries étangs ^ ainsi i)ii 


e las lieux 


bas et bourbeux , su parent des fletirs aziin 


ées et bi'il- 


laTites de l'i>;fl , des flerirs dorées de Ja cann. 


a /'/fea, et 


des touffes roses de PAyt/rai^/aj tandis qn'ii 


ue iufi.iité 


de riantes espèces dc/ïi/oa:' , avec la craintive jenJiV/re , 


l'irritable dionée, Vamuryliis atamasco, ci.uli 


:ur (le feu. 


et les rangs impénétrables du palmier royal {yucca 


glorioia) y fiiinfiit a 1^ bois une ceinture 
in;irqnerit les limitei, donleuse» des savane 


variée , et 


s, qui s'e- 


lèvent imperceptible mept T«rs les forêts. 




Les ma.écages qui dans tontes les saiso 


us, mènis 


ao cœur de Télé, sont couverts d'eau'presi|ti 


le partout j 


se font distinguer du terrain sec par les 


ligt-s niuu- 


vantes et piesdées de la cajinc( arundti gigai 


:,.e.), pae 


le feuillage k'gcr du nyssa aijnatii.a, par 


le facccma- 


hacca, V arbre â franges^ et le cyprès bUinc 


(cupresM,, 


disiicha ). Ce dernier est penl-èlre , de lou! 


1 les .rhie» 


d'Amérique, le plus pitlores_iiue. Il se C(>rii[i 


,us.He4™ 


5 énormes arus-bourniis on piliers, ipâ, e, 


n se ré.iNl!^ ~ 


saut à-ptiii-piès j ta bauJetir Je 7 pitdij 1 





«48 HXAMEN DU SO'l de t'EUBOTE 

espèce Je ToAte d'où jaillit une colonne droite de 18 à 
19 pieds j sans aiicime branche, niais qui se termine 
en im cliapileau plat de la forme d'un parasol, garni 
de feuilles agréablement découpées et du -vert le plus 
Tendre., L'aigle et la grue habitent celte plate-forme 
aérienne ; et les perroquets qu'on y voit sans cesse 
volligpr , y sont attirés par les semences huileuses 
renfermées dans de petits cônes suspendus aux bran- 
ches, dont ils sont très-friands. 

Parmi plutiieurs centaines de plantes dont je n*ai 
pas parlé , on peut décrire avec un plaisir toujours 
égal la profusion des divers lupins colorés et des pal- 
miers nains, qui, naissant au milieu des (orèts de pins, 
en égayent l'aspeL-t sombre , la vigne saurage, les 
cnurgEs, les bigania , et quantité d'autres plantes ram- 
pantes qui montent au faîte des arbres , comme pour 
y. chercher le soleil et lui présenter lenrs fleurs et 
leurs fruits; ]e p/alane ^ qui présente l'abri d'une tente 
de verdure; le superbe châtaignier à fleurs pourprées f 
ninsi que les beautés plus moAltes , mais non moins 
exquises, Aumeadia , du, spigelia et du gaura. Tels sont 
quelques-uns des grands traits caractéristiques de la 
flore de ce pays , (jui , de tous ceux situés dans les cli- 
mats chauds, est le plus nccessible aux recherches 
de la science européenne. 

Canada. — Le Canada s'étend depuis le golfe Saînt- 
Laurent et l'île iS! Anticosti à l'est, jusqu'au lac de 
"Winnipeg à l'ouest, ou depuis le 6o« degré de lon- 
gilude ouest, de Paris, jusqu'au 99'; ce qui lui donne 
dans ce sens, 33 degrés, qui sons celte latitude' font 
400 lieues, fia largeur depuis le lac Erié an sud , situé 



sous le 43' degré de lalîfudt 



! pei 



s'étend r< 



jnsi^u'ait 




-■- 




ÏT DE l'aMÉriQUE. 


a49 


49* ( J20 lieues ); mais sa largeur moyenne est d'en- 


viron 70 lieues. On le divise en haut 


et bas Canada; 


le premier est à l'occident du flenve 


Saint-Laiiraut; 


le deuxième à l'orient. L'hiver j comm 


ence ([iielquefois 


vers la mi-oclobre : le cit-1 se couvre al 


ors j et la neige 


tumbe souvent «n si grande aboiulari 


ice, qu'elle obs- 


ciircit l'air. An mois de décembre , 


,'le ciel devient 


serein ; l.-t g4ée est souvent si forte , (|i. 


le l'on ne saurait 


pénétrer dans la terre (jn'avec beau 


icoiip de peine. 



Cependant les temps les plus froids sont souvent 
interrompus par des jours oïl la température se ra- 
doucit. Cette saison, comme à Fétcrsboiirg, j est celle 
des amusemens. Des traîneaux attelés d'un ou deux 
chevaux , y offrent des moyens agréables de se trans- 
porter d'un lieu à un autre. A la fin d'avril , la fonte 
des neiges annonce le terme de l'hiver, La glace se 
rompt avec un brnit semblable k celui dn canon j la 
manière dont elle se précipite dans la raer'est terrible, 
surtout quand un amas de glace va se briser contre 
tin roc. Le printemps commence au mois de mai ; 
c'est alors (|n'on sème les difïérens grains et r|ue l'on 
récoltt déjà à la Gn de juillet. Fendant tout ce mois 
et le suivant, la chaleur est très-forte. L'automne est 
assez agréable. En général, l'air du Canada est sain , 
cïCepté dans quelfjiies parties , où il règne tous les 
ans des fièvres et autres maladies, dont on se guérit 
en prenant du quinquina infusé dans de l'eau-de-vie. 

La partie occidentale est traversée par de liantes 
montagnes toujours couvertes de neige , qui tiennent 
aux monts Alleghauys. Dans la pai lie orientale , ilya 
des plaines fort étendues, on, presque partout, la 
terre esl si fi;rlile , qu'elle n'a besoin d'aucun engrais, , 



^ 



aSo BZAUBK DV SOL DE I. XDXOPB 

tnais I9 plupart sont couvertes de lacs, de marais et 
de forêts, ce qui contiibiie à reiidie le climat aus&i 
froid. Les eudroils ciillivés [>i-od irisent en. abondance 
au bl^gdii f^eigle, du laliac , des fniils, etc. 

L'île d'Orléaus, près de Québec, a. 8 lieuçs de loitg 
et 4 <1^ large-, les terres &iir et le long du ^euve Satnt- 
Laureut , à l'i-rs de 6 lieues de distance de cbacjue 
li\e , buiil d'une ferlitîti étounanle- I«s prairies nour- 
rissent un grand nombre de gros et menu lȎlav\. Les 
furets fiiiirni-isent des Mniplos pri'cien^, des bois de 
construction snpeibfs , et iine si grande tjuanlité 
d'é^uble^, ijiit: cet aibre ap provisiimne de ton sucra 
^(in-seulf ineiil les liabilans de son soi , mais encare 
les l'ays éirangcis ijni commercent avec eux. Les forais 
suiif, en uulre, peuplées d'aniriniux ()ui loiinii^sent 
4V4celleitteB fbi^rnire.s. Les exportations les plus im- 
pt>l't;)nte^ couNistHnl en b/e, grains^ poissons^ fourrures , 
pelleteries, potasse, gins-eng, sucre d'érable, bats dt 
cimstnictiait. Ou y lalirîqne du linge et (|nelcjiiès gitnei 
étçjfes de laine. 

Il y a danti le Canada cinq lacs principaux, ce 1 
^oilt les plus grands qu'il y ait au monde. Vofezau 
chapitre Xac, ce que j'^ii dit du lac siipéiioiir al des ( 
snivans. Lenr grand*: étendue les a fait uoinuicr Mer ] 
dn Catiada. 

Québec est lacapilaledn Canada. Celle ville est batîfl 
avec une élégante simplicité, à 1 14 lieues Ae i'enibuu- 
clinre du fleuve Saint-Laurent ; c'est le siège du cuin- 
nierce et du gouvernement. Cetta ville , qui compte 
j|ogo habitans , s'élève majestueusement au-des&ut 
d'une rade très-sûre, qui contient 100 vaisseaux d» 
ligne et trois fois autant de navires Uiarctiaiida. Hl« 



BT BB L^AMBBIQUB. ^Sv 

domine des campagnes vaste» et fertiles j qui s^étendent 
à perte de Tue. La conâtructipn des Taisseaux j fait 
la principale occupation dçs habitans* Les paysan$ 
ont eh général peu de villages j ils habitenj; des maisons 
isolées les unes des autres } ils soilt sobres et se méfient 
si peu des uns des autres ^ que les portes n^ ont point 
de serrures, et que le bétail reste sans garde nuit et 
jour dans les chanips. Les paysans les plus pauvres 
transportent dans les villes leurs denréees sur de petites 
charrettes traînées par des chiens. Ils employent 
aus&i; en hiver ^ ces animaux ^ tirer les traîneaux. Les 
chemins^ particulièrement entre Québec et Montréal y 
sont bien entretenus. Il y a des postes de distance en 
distance j où Pon trouve toujours des voitures ou des 
traîneaux. Les postillons sont obligés de fairb 3 lieues 
à rheure. On professe dans ce pays la religion ca- 
ilioliqne j luthérienne j anglicane j et les Indiens 1q 
paganisme. 

Le froid de Québec et de la baye d'Hudson est 
j^lus intense en hiver qu^à Paris et à Londres , qui sont 
aux mêmes latitudes respectives, parce que le vent de 
liord'Ouest qui domine pendant Phiver dans PAnaé- 
rique septentrionale , ne peut arriver à Québec qu^a* 
près avoir traversé d^mmenses contrées couvertes dô 
glaces et de neige. Le froid doit donc être des plus 
vifs dans cette ville ^ mais quand ce même veut se fait 
sentir à Paris et à Londres, jl a pa^sé la iner, s^est 
adouci f et ainsi son impression es( beaucoup moins 
vive qu^au Canada* 

Montréal est une belle ville ^ située sur la côte orien- 
tale d'une île formée par le fleuve Saint-Laurent lors 
de sa jonction avec le fleuve VUtawas^ lequel sert^fït 




La Pi 
fée Monlréal, 

A la grande sortie du fleuva Saint- Laurent 
r lac Ontario , près de ce qu'on appelle le lac des mille- 
, est la ville de Kingston, remarquable par sa pô- 
le fleuve; elle est navigable jusqu'à celte 
ville et même jusqu'au lac Ontario, 2i3 lieues de la 
mer. Les furts ite Niagara el du détroit apparlienneitt 
au cûtë méridiunal de cette limite. Cette ville cnnltent 
^5on Anies. Le commerce des fourrures y est con&i<lé- 
jable. 

La petits ville de Ni-wmari y capitale du haut Ca- 
nada ,est située sur le càté de la rivière de Kïagara ; 
elle renferme 6000 âm^s. 

La petite ville des Troîi-Rh-Sèrrs , entre Québec et 
Montréal, contient 4^00 babitans. Elle est remar- 
quable par le concours des sauvages qui s'y rendent 
eu foule. 

Sore//e, A iSbeues Je Montréal vers Québec, mi- 
iërme 35oo individus. Ses lialiilans ne s'occniienl eu 
gf^nérnl que de la conElructioii des vaisseaux. 



l'IanlP! du Canada et du nord de l'Ainéi 






4 



La 



ligne y est iniligèue. Le raisin 'qu'elle produit 
est un peu plus gros que ceux Je Cuiinthe, La /ram- 
hoise y croît nalnrellemeiit. Il y a aussi des grose ille 
rofiges (ribcs j'iilinim) et des groseilles d maquereau. 



ET DE i.'amèihqde. a53 

Les courges et les ' melons d'eau y vietinent en plein 
champ , taudis <^iie le blé d'hiver , le phis robuste, y est 
presque toujours détruit par le froid. \J<:rable à sucre 
y est en abondance, elle sucie cjii'it produit est d'un 
usage général dans le pays. Il y eu a du deux espèces , 
l'un de montagne, et 'l'autre de marais. On prépare 
tous les ans , au Canada seul , de i5 à 20 milliers de 
sucre d'érable. . 

Ou trouve dans les forêts une grande variété d'es- 
pèces d'arbres , tels <^ue chéries , hêtres , ormes j frênes , 
pias^ sycomores, châtaigniers, noyers, etc.; mais ils 
n'y acquièrent pas cette grosseur et cet excès d'ac- 
croissement qui les distinguent dans les Ëtats nié- 
l'idionaux. La .famille des sapins et des arbrts -verts 
y est peut-être la plus multipliée. Parmi ceux-ci, on 
remarque le sapin à feuille argentée, le pin de ffev- 
mouth , le pin canadien, la sapinette d'Ainéricjue , et 
le cèdre blanc du Canada ( thuya occideutalis ) , qu'il 
ne faut pas confondre avec le cèdre blanc des Ëtats- 
Unis(cupresEus disticba). Après ceux-là , qui occnpeut 
le premier rang, -on peut: nommer Yérable â sucre, 
Vcrable rouge, le bouleau , le tilleul et Vanneau d'Amé- 
i-iqiie, le bois de fer et le cercis canadensis. Il y a un 
grand nombre de chênes , mais ils sont tout rabougris. 
Parmi les autres arbres on remarque cependant le 
sorbier, dont j'ai déjà parlé. On rencontre encore daus< 
les îles de Saint-Laurent le sassafras, le laurier et le 
marier rouge ; ils sont dans le même état de langueur 
»|ue les cliÉnes : quant aux hêtres, aux ifs, et ans 
frênes de montagne», on tes retrouve dans les conliccs 
seplânlriona!(.-s de l'Ancien et du Nou' 
utaiti les festons légers de la viglie sauvage , ses grapinN 




a54 SXAMB9 BU SOL BB L^BV&OPB 

pendantes , et les âeiirs bdoraittes de Vasclépias àé 
Syrie , for meut un ornement caractéristique des ibrét* 
du Canada. 

Le Ulium canadense , semblable an {^^ Bûrrane dang 
le Kamschatka , et le gins^seng ( panax rjuinqnefoUuoa ) 
commun à T Amérique et à la Tartarie^ font apercevoir 
un rapport entre les flores septentrionales de TAsm 
et de l'Amérique. 

Le genièvre j la baje àe grue^ la baye aux ours ^ 
( arbntus uva ursi), la groseille blanche et la. groseille . 
rouge ) la framboise et la cerise sauvage , fruits inconn us | 
à l'exception du cerisier sauvage, à la Z^iponie et à 
tout le nord de P Europe , abondent en Amérique dans 
des situations semblables | sur les deux rivages oppo^tés 
de Pocéan Atlantique. 

Les autres plantes du Canada sont peu connues* 
11 y en a cependant une qui mérite qu^on en parle j 
^Vst le tixtxnia aquatica. Ce gr^meu tient beaucoup 
de la nature du riz ; il croît en abondance dans leS 
rivières vaseuses, et ses semences farineuses tmir*- 
nissent une nourriture essentielle atix tribus errantes 
d'Indiens y ainsi qu'aux innombrables troupes dé 
cygnes y d'oies et autres oiseaux aquatiques ^ qui s'y 
rendent pour faire leur couVée. Ce gramen^ extrême- 
ment productif^ propœ à ce climat, vient dans des 
lieux qui refusent toute autre culture 5 il mérite d'an- 
tant plus d'être cultivé , que- la nature semble . l'avoir 
destiné à devenir vxx <jom* le fmmei&t de ces pays sep- 
tentriohaux. 

Nouvelle Brunswick et 'Ecos^e-^ autrefois TAcadie, — 
En sortant du Canada ^ on rencontre la Nouyelle^ 
Sruns^ick et la Nouv^Ue^Ecosskiy qiû'Oni lo^ooo lieues 



cànees. Ces deux gôuVèt-nêmens appartenàietlt aiitré- 
fois aux Français 9 qui les aTàiént tiommés Acàdie. 
En 1718 , le traité d'Utretht les fît passer au poil voir 
des Anglais^ qui ^ 4sn 17849 leur donnèrent les liom^ 
ci-dessus. Ils sont borné« à Pouesfpar le Canada et 
le Saint-Laurent ; ail nord ^ par lé golfe de Saint* 
Laurent ; à Test^ parVOcéan; au sud , par la baie de 
Fundy j oi\ se décharge la rivière Saint -Jean ; et pair 
les provinces septentrionales des Etats-Unis , dont 
ils sont séparés par le fleiive Sàinte-Croix ^ qui sert 
de limite entre la Nouvelle-BrU'nswicîc et l'Etat da 
Maine. La grande chatte des thônts Apalaches passe 
un nottl-ouesft ^ et va vraisenïblablenient escpirer au 
^olfe Saiiit-Laurent. Le climat de ce' pays est froid | 
Pair chargé de brouillards j Phi Ver long et rigoureux ^ 
Tété court y niais^'une chaleur étouffante et malsaine. 
La rivière Saint-^Jeàn , dont le coûts est de quelque 
étendue 9 est navigable pour des bâtiitieTis de So toTi'«> 
neaux ^ dans Tespace de 20 lieues 9 et pour des ba* 
teanx^ dans celui de 24* ^^^ 7 trouve des ioups de mer y 
des saumons ^ dés esturgeons» Ses bords sont fertiles 
et unis dans beaucoup (PendroitSy et bordés de gi^ands 
arbres. L'intérieur du pays est couvert d'épaisses 
forêts y Yeiuplies de bois magnifiques 9 qui forment 
une bf ahche' de <^dninierce très -recherchée. Oii recueille 
dans les parties cultivées ^ du hlé^ ^e^ grains y desj^«to«y 
des légunies^ de belles prairies favorisent l'entreticti dé 
nombreux bestiaux : il n'est pas rare d'y trouver des 
bœufs <|ui pèsent jjusqu'î^ 1600 livres. \^es pelleteries' j 
les bois Ae construction ^ les salaisons j les poissons séès 
^xIa farine y sont f pour le moment^ les seuls objétb 



a5â exAME» DD SOL de l'eiibope 

dVxportation . Frederick - Tov/t est la capitale de la 
Nouvelle-Bninswick ; vis-à-vis , et presque à Popposé, 
fie trouve la ville de Sainte-Annt : elles coutieiinent 
chacune dt; 8 à lo mille âmes. Il y a ([uelijues autres 
établisseniens piès de la baie de Fundy , et un foit «jui 
porte le nom de Howe. On y rencontre aussi les restes 
d^une tribu de sauvages, appelée maréchitesj qui est 
composée de 200 hommes. 



La Ko uvel le- Ecosse est moins étendue que la Nou- 
velle - BrunswiJt ; elle a 90 lieues de long sur a3 de 
large. Celle province a plusieurs ibrèts ; le fi'oid y eat 
vif pendant quatre mois ; elle produit en abondance du 
Jburrage ) du lin, du chanvre , etc. HaîifoJ: , sur la baie 



le; cette \-iIle contient 
1 port où l'on tient pei 



de Ckcbucto , en est la capit 

16,000 habilans. Il y a un l>( 

dant l'hiver Tescadie de vaisseaux de guerre destinée i 

protéger la pêche. Les autres villf^ sont, Shelburn, 

Qaisbory , qjii coutienueut. chacune 5ooo âmes, et 

Annapolis 45oo. 

Les habitans de'l'îie de Sable , au nord de la Nou- 
velle -Ecosso , s'occupent de la pèche et de l'agricul- 
ture. Cette île a environ 8 lieues de long et s de large. 
L'île Royalvj ou l'ile du Cap Brclon, est séparée de la 
Nouvelle-Ecosse par le détroit de Kauto, Celte île a 
3o lieues de long sur 20 de large. Le sol y est miaci- 
palement couvert de mousse et peu convenable jusqu'à 
ce moment à l'agLiculture. Il y a un grand nombre de 
lacs et de forêts. Le climat y est troid et chargé de 
vapeurs. Elle fournit aux Anglais de bons mâts de 
vaisseaux , du bois de construction , et les favorise 



pou 



.' la p 



e de la morue qui se fait dans les paragci 



Ît de t'iMiRiQûE. aSy 

voisins. Les piiiicipales villes sont Sydney et Louis- 
bourg; elles renfeiment l'une 6000 babitans , l'autre 
7000. 

L'île Saint- Jean a 17 lienes de long sur iode large. 
£lle est fertile et arrosée par plii&ieurs rivières. Cette ile 
renferme 10,000 liabjtans. Charlottetowii en est la 
capitale. Cette ville est la résidence du gouverneur- 

Terre - ^euve. — Terre - Neuve, avec la c6te de La- 
brador , forme tin gouvernement. Celte ile est située à 
l'est du golfe Saint-Laurent, entre le 4^' et le Ss," 
degré de latitude septentrionale ; elle est séparée du La- 
biador, on Nouvelle-Bretagne, parle détroit de Belle- 
. On estime (jn'eUe a 119 lieues de long et ^ de 
I solj peu fertile, n'y 
filmes, du fi'ait et du. 
fourrage pour les bestiaux^T^tn n'y trouve que trois 
villes un peu considérables ; Saint- Jean , au sud- 
est ; Banavista , à l'est ; et Plaisance ,^^snd y avec m» 
évCclié. Ce sont des élablissemens destiiiés particuliè- 
rement à protéger la pêche de la morne, (jui est le 
grand objet -de commerce de celte partie de l'Araé 



large. Le climat y est froid 
produit que des Seurs, d^ 



Les liabilans sont Françai: 
Le grand et le petit baui 
annuellement à la Grande- 
Les Anglais y pêclient u 



ique. 

Anglais ou Esquimaux, 
le Terre-Neuve rendent 

'etagne 7,200,000 francs, 
granile quantité de 



tnoriies, qu'ils en l'emplissent par an plus de centmille 
tonneau:!, pour lesquels il faut environ 4^^ millions de 
mornes, sans compter celles qui se consomment sur 
les lieux , parles Anglais ,les Français , les Ainéricains , 
les babitans de l'Ile, qui sont an uoinbie de 20,000 en vi- 
^[.'roD, et cellesque les Français etlesAméricainsemporlent 
'pour Tendre a. l'Europe, à l'Afrique et à l'Asie, Les 




•l58 XXAMBH DU gOL BB I^^BUBOf B 

Français commercent aussi dans le golfe Saint-Lau^ 
rent , sur les petites' tles de Saint^Fierre et de Miquelon. 
Un seul pécheur peut prendre jusqu'à 12^000 morues} 
mais le nombre moyen ne Ta qu^i 7000. Le plus 
grand poisson que Ton ait péché jusqu^ici avait 4 pieds 
3 pouces de long, et pesait 4^ lirres* (Pbkhavt^ A.Z^ 

CCCVII. ) 

Indépendamment des morues , plusieurs autres es* 
pèces de poissons viennent augmenter les ressources de 
ces deux bancs pendant une partie de Tannée; 'ils 
disparaissent ensuite depuis le 10 mai jusqu^à la fin de 
septembre. Il y a encore de grandes pêcheries sur les 
qui sont situés près de la Nouvelle-Ecosse ^ par* 
rrement sur celui de Uile de Sable* 

Le lêabrador - ou la Nouvelle^ Bretagne. — - Les con* 
trées qui environnent iMsaie d'Hudson au levant ^ 
sont : le Labrador ou la Nouvelle-Bretagne j à Pocci* 
dent 9 la Now^Ue- Galles du nord et celle du sud | 
séparées Tun^ie Pautre par la rivière Churchill. La 
contrée au nord de la baie d^Hudson s'appelle Pays 
du F rince Guillaume» Comme plusieurs 4® ces terres 
sont encore ignorées ^ ou ne sont connues que très* 
imparfaitement, il n^est pas possible d'en déterminer 
retendue** On y trouve des montagnes très-élevées , de 
vastes marais qui communiquent par des rivières à la 
baie ^^Hudson» Dans la partie orientale , les fleuves , 
les ruisseaux^ les lacs, les étangs, les marais abonr 
dent eu poissons, et sont fréquentés par de nom* 
breuses peuplades d'oiseaux.On a découvert , sous cette 
zone glaciale ^ plusieurs minéraux^ dont le plus pré* 
cieux est la pierre du Labrador. J'en ai parlé au chapitre 
des Mines* La culture de toutes ces terres est encore 



d'un faible proctuît. Il serait à désirer qu'on entre- 
prît cleilÉ|)easenieucer avec le zizania à^uatica du Ca- 
nada. La partie du sud ^ où le climat est plus tempéré , 
ofire assez de fertilité. Il y -croît beaucoup d'arbres, du 
céleri sauvage , la plante au scorbut, la salade d'Inde. 
On y remarque quelques indices de fer ; mais c'est 
plutdt un entrepôt pour le commerce des pelleteries^ 
des plumes An divers oiseaux, sur-tout des canards qui 
donnent ^'édredon , do l'huile de baleine et de celle de 
loups marins , qui abondent sur les cdtes. Les gélinottet 
changent non -seulement de .couleur pendant l'hiver , 
mais encore il leur pousse , durant cette saison, une 
grande quantité de plumes blanches. On a ren]arqii,é 
que dans les endroits où le sol n'était hérissé que de 
bruyères , les dépouilles et les substances huileuses des 
Teaux marins les couvraient d'un gazon gras et frais. 
On y trouve des rennes , des renards , des lièvres , des 
ours , des ports-épics , des loups ; les chiens à traîneaux * 
y sont tr^s-nombreuz. 

La Nouvelle-Galles. ~~ La Nouvelle-Galles du sud , 
dans le voisinage du lac de 'Winnipec , est la patrie 
des Krels ou Christinaux. Tout le pays, depuis le 
fleuve Churchill jusqu^à la mer Glaciale, est habité 
quelquefois par d'autres peuplades, avec lesquelles les 
Européens ont Iràs-peu de ^lation. Le commerce est 
le même que celui du Labrador. Il y a quelques éta- 
blissemens où l'on cultive des légumes et un pea de 
grains. 

Le Groenland, — lie Groenland , dont on ne con- 
naît que la partie méridionale , qui s'avance dans la 
mer entre l'Islande et les câtes de la baie d'Hudson y 
était autrefois remarquable par us établissemens et son 
17* • 



szÀMVir Btr sot îiK t. itruops 

La côte orientale où les Norwégiens vra- 
premiei's s'élablir , est aiijmird'li^fiinpra- 



II (agi 



où elh 



reiit II 

ticable , k caii.se des 

qtiFfuis trois ceiils pi 

jiisqnes dans la mer 

les pins pitlt>res(|iies en cristal 

cAle ocoideiilale n'est couni 

qii'aii 78 Je{.ré de laliliidd m 

fort escarpées tt presque en 

glaces qni traversent le Gitii 



es de glace f]in ont tinel- 
lisseiir. Elles descenclent 
s présenlenl les cavernes 
, ouvrage d-s fluts. La 
e (]iie dcpnis ]e 5^' jas- 
ird. L^lIle et l'autre sont 
(ont temps couvertes de 
i.jland du nord ait sud. 



On aperçuit sur les montagnes des liclieus blt^ns, 
, janiics, i-onges, dus muosses verdoyantes et qnelqtie 
peu d'herbes et de bois; It^s rivages , les vallées et les 
plaines offrent des prairies d'nn verl fiais et éclatant, 
où le thym et Tangélique eïlialent leur suave odeur. 
Dans la partie méridionale, le climat est supportable. 
On y trouve Aes genévriers , d«s bouleaux y des saiiles 
polaires {sa/Sor reticulata^ ou myrriinites ) , et linéi- 
ques- uns des légumes d'Europe. Les pâturages y sont 
1res -bous. Ce sont ce'! graminées, quelques arbris- 
seaux, et unB mousse tiès-liaule , dont les rocbers 
Bont couverts, qui ont fait donner à ce pays le nom de 
Croëaland^ qui signifie ,en vieux allemand, terreverte. 

Le Gruënlandais indigène mange les racines et les 
fenilltiS de la rhodiala roseoj les ncniids du polygonum 
tiiviparum , les fleurs et les fi'nilles de la saxifraga 
vpposilifolia. Les colons danois fi)nt mie grande con- 
sontmalion d'angéliqne , de cocliiéaria , d'oseille, ainsi 
que des baies fort agréables et fuit saines des deui 
espaces da vaccinium. 

On trouve dans le Groenland des cA(>njsemblabIe,t ani 
-loups , qu'on emploie à tirer les Iraiaeaux; des oa.st>in. 



ST HE i.j 
des martres, des lièvres e; 
pâle arctique , des ours pa 
rennes sauvages : le -walrn. 



i qi.an 
rticilliei 



ii'iiis, Lei 
nix, le 



, des renards du, 
iix pôles, Pl des 
B.-pèces de veaux 
m, y sont iiom- 



î pot)>son alondant, et l'on y a reHiar([u4 
90 espèces d'itiïiectes. 

Certains endroits produisent dos chevaux. Dans toiire 
la mer qui l'environne, ou pèclie une (|tiaiitilé éton- 
naiile de baleines et de chiens marint. Les Groëii- 
landais mangfut la cliair et la graisse.de ces derniers. 
L'huile qu'ilï en retirent sert à entretenir des espèces 
de lampes, au moyen desquelles ils s'éclairent , iî'è- 
cliauffent et font cuire leurs alimens. Ils employant 
les nerfs de ces célacérs en guise de fil, pour coudre 
les fenêtres, les chemises, les tentes et les vêtemeui 
qu'ils fabriquent de leurs peaux ou de leurs boyaux. 

Le gneiss ou granit feuilleté , compose les mon- 
tagnes; on n'y trouve pas de rocbe de transition, ni 
de roche calcaire à pétrification ; mais les marbres et 
Vai'doise micacée y abondent. C'est avec celle-ci qu'ils 
construisent leurs huttes, Entre le 70' et le ^y' degré 
de latitude , on trouve d'énormes colonnes de basalte 
prismatique. 

On n'a point découvert de métaui sous cette partie 

de la zone glaciale , mais beaucoup de minéraux, et 

■ quelques sources d'eau cliaiide. Dans cette cautré« , 

l^et dans tout le nord de l' Amérique , la pierre ollaire 

L2 lai'is ollaris ) , est d'une grande utilité ; on l'umploie 

F Jl (ikire des lauipeti, et divers ustensiles de cuisine. Les 

Aurores boréalus souf iléi^ueules eulre le âu° et le 

^5* degré. 

Iles Bermudes. — Au 32* degré de latitudu septeQ. 



\ 

i 
J 



ti'ionale, et au éy" degré 20 minutes de longitude 
occidentale y on trouTe un groupe d'îles connues sous 
le nom de Bermades , ou îles Summers, Elle^ sont situées 
à aSo lieues est de Cliacletitown , dans la Caruliiie du 
sud. Ces îles appartiennent aux Anglais , qui y en- 
TOyen't un gouverneur. La ville de Saint -Georges, dan» 
Vîle de ce nom , en est le chef-iieu. Elle compte 
6000 babitans. C'est la résidence du gouverneur. Il y 
£t an conseil et tiue assemblée générale. Les femmes 
y sont tiès-jolies. Les autres îles sont David et Sam- 
tnerset. Elles sont environnées de plusieurs îlots, et 
d'un grand nombre de rochers abondans en coquil- 
lages et en poissons. 



Toutes Ces îles occupi 
Elles servent de 
plupart des vaisse 
unie aux Antilles, 
riqiie méridioaale. 
Anglais observent li 



espace de 12 à i5 lieues. 
Louillage et de rai ratclilsse ment à la 
xqui vont de l'Amérique seplentrlo- 
u dans toule autre partie de l'Amé- 
. C'est un point de lelâclie d'où les 
s mouvemens des Etats-Unis. liS 
climat en est sain et tempéré; dans plusieurs do ces lies, 
il se fait deux récoltes par an , l'une au mois d« juin, 
l'autre an mois de décembre. Toutes les productions 
, de l'Amérique et de l'Europe y réussissent fort bien. 
Le sol des Bermudes est très-propre à la vigne. Les 
Labitans, indépendamment du sucre, du café et du 
coton^ cultivent aussi le chanvre, le lin et le tabac : 
mais leur principale occupation est le négoce, et sur- 
tout la course , pour laquelle iU construisent des 



bloops et des brigantins de bois de cèd 
par leur légèreté, et avec lesqut 
les bâtimens qui vont aux Antilles, 
cbargés des productions de ces îles. 



Tiarquables 
Is ils interceptenE 
ou qui reviennent 



BT DE t'AMÉRlijÙJl. a^^ 

« Les Beimudes servent dVntrepàt à la contrebande 
'Je l'Angleterre j et snr-tout A garantir la Jamaïque 
des invasions de l'Europe. 

Lestles Colombinesj vulgairement appelées Antilles . — 
Les îles Colombînes, autrement àiiesAntilleSfSe divi- 
sent cùmme suit : 

Les Lucayes : elles sont au nombre de 4 ^ 5oo îl&s. 
Elles ne sont, pour la majeure partie, que des rochers à 
fleur d'eau. On en distingue i5 asse? considérables, 
savoir : Lncayo , qui leur a doiiné son nom ; Bahame, 
qui a donné le sien au détroit voisin , au nord de 
rile de Cube} j4l>aco j Andros , célèbre par la mort du 
commandant epagnol de ce nom ; Elenthera ; Ea:uma ; 
San-Salvador ( ou Guanahaui ) , où Christophe prit 
terre pour la premièi'e fois j la Providence^ chef-lieu des 
K corsaires anglais ; Vile .Langui: ; RumKey , autro 
refuge de pirates; fVatli/ig-, Samana; Crooieil , que 
les vaisseaux de la Jamaïque , qui retournent eu 
Europe, viennent reconnaître, pour éviter le passage 
dangereux deBabame, les gardes-côtes de la Havane, 
et les, basses de Cube , qui les obligent à ranger de 
fort près les côtes de Saint-Domingue ; la Fortune, 
ainsi nommée pour avoir évité à un Fhbustier la 
poursuite d'un vaisseau espagnol; Àklin, autrement 
dit rUf du Chdtvau, reiiige redoutable du Flibustier 

Ide ce nom. 
Ces îles sont séparées de la Floride par le canal de 
Sabame , et tùrment une longue chaîne au nord-est , 
qui cerne la cAte nord de Cuba, et se teirmine k- 
■peu-près à la hauteur du cap Maizi , à la pointe de 
"Cube. Là , commencent d'autres îles , nommées 
■Calques et Turques, Elles contiennent les îles Plates, 
fe i 



261 BZAMBir DU SOL » B L^BUBOVS 

les J^ogsties j Mogane ^ la grande et la petite Inague ^ 
la petite Caïque, Vile Turque , la' Caïquc des ProTir 
denciers y Vanse de PAiguade ^ la Caîque du nord j la 
grande Caîque ^ la grande et la petite Saline ^ le Mon' 
choir carré, les Cayes (f argent j et nombre d^auties 
îlots qii^il serait trop long de nommer ici. L'Angle- 
terre sVst emparée depuis peu de ces diverses îles. 
Elles prolongent la chaîne jusques vers le milieu de 
la côte septentrionale de Saint-Domingue. Ces diffé- 
rentes îles laissent entre elles cinq passages pour les 
plus grands bâtimens. Aussi a t-elle fait élever sur la 
Turque et la grande Caîque des fortifications qui 
offrent à ses corsaires de la providence et de la Ja- 
maïque un mouillage tranquille y une retraite assurée^ 
avec Pempire d^un canal étrpit qui sépare Pune et 
Tautre de Saint-Domingue. Ces îles sont fertiles en 
maïs y en fruits et coton. 

Les grandes Antilles sont situées à Tentrée du golfe 
du Mexique ; elles sont au'^oipbre de 4> savoir : 

Cuba y qui fournit du sucre y difl^tab^^ appelé tabac 
d^Espagne^ des écailles de tortues 9 des mines de cuivre 
et d'or 5 des perroquets , des perdrix , des fruits , des 
légumes divers, et du bois de construction. Cette île 
a 233 lieues de long sur 3o de large. Sa capitale est 
la Itavane^ le port en est grand , sûr et bien défendu.. 
II y a plusieurs autres rades magnifiques y telles que 
Jf^atanamy que les Anglais ont nommée baie de Cum- 
berlaiid y parce qu'elle a servi de refuge au vaisseau de 
ce nom. 

PortO'Rico a 33 lieues de longueur sur 1 6 de large» 
Cette île est renommée par sa fertilité et la bonté* de 
son port. Elle produit beaucoup 4e maïs^ de sucra ^ 



~n 



ET DB l'amériqu». a65 

de tabac. Saint - Jean-de -Porto - Rico en esl la ca- 
pitale. 

Saint-Domingue a i8u lieues de long, et 5o Heiies 
dans -sa plus grande largeur. L'air y est fort lempcré , 
le sol abondant en fiuits de tontes espèci'S, en sucre j 
cal<i , cacao , indigo i coton , tabac , mines d^or ^ 
d'argent, de fer, de cuivre, de cristal de loclie , de 
marbre et de pierres. On y trouve quantité de bes- 
liaiix, d'oiseaux, entre antres un grand nombre de 
toiirterellesj de cailles, de perdrix, de perroijnets et 
de pigeons ramiers. Santo-Doniiiigo est la capûale de 
la partie Espagnole , elle Port-au-Prince, celle delà 
partie Française. En temps de gnerre , le gouver- 
nement se transporte an cap Français. Il y a tjnantité 
de porls vastes , sûrs et commodes , et des buiii de cons- 
tru ction ex ce liens . 

La Jamaït^ue a 60 lieues de long snr 20 de larg«. 
Spaaiîhto-wn en est la capitale, et Port-Royal le 
premier port d'Etat. Cette île fournit des friiirs déli- 
cieni, et la majeure partie des demiies de Satnl-Do- 
niingue. 

Les petites Antilles sont ; 

La Martinique, la Guadeloupe , la Dêsirade^ Saint- 
Barthélémy , Marie-Galande, Sainte- Lucie et Coriâcou. 
Elles sont occupées par les Français. Leurs produits 
sont assez connus , pour me dispenser d'en parler. 

A la tète des nouvelles acquisitions de l'Angleterre, 
on compte Tabago, dont les plaines fécondes s'étendent 
Bans aucune inégalité, et sont couronnées par des 
coteaux , dont la pente douce et iacile est presque 
partout susceptible de culture. Elle, abonde en riches 
productions, en sources capables de faire tourner des 



^66 EXAM-Bir DU SOL DB i/bUEOPB 

moulins à sucre. Des bâvret sûrs et confimodes bomeivl 
Touest et le couchant de Vîle , qui n^est pas expoêim 
k ces terribles ouragans qui causeat ailleurs de si 
grands ravages. 

La TgUtùé, île superbe^ de 3o lieties de long sur 
&o de large , riche en productions et en porta exoeU 
Ipns. 

La Grenade^ renommée par sa fertilité. Elle a loUenea 
de lonjg shv 5 de large. Les la îles connues sous lo 
nom de Grenadines f le sont par la bonté dé 4eur sol. 

La ^arbadê ^ dont Péténdue eist de 7 lieues sur 4 % 
t>ffre, indépendamment d^un revenu de ^^000,000 j et 
d^nn entrepôt commode pour toute espace de trafic 1 les 
'nipyens de se faire respecter de ses toisiiïs en tem ps 
de Vuerre , et de s^en faire rechercher en temps do 
paix. 

Sûint'Vincent fournit au-delà de (S^goo^ood tournoiSf 
et toutes les douceurs nécessaires à la vie y dans une 
enceinte de 8 lieues de long sur 6 de largç^ parsemée 
dé monticules. 

La Dominique a ^ lieues de long sur 4 àe large* 
Elle produit en abondance du sucre > du café, du 
coton , et fait un commerce interlope considérable avec 
la Guadeloupe et la Martinique. 

Antigues. Cette île, qui a 10 lieues de longueur sur 
7 de largeur , est riche en productions. C'est le siège 
ordinaire du gouvernement anglais des Iles du Vent, 
Son port est un des meilleurs des Antilles. 

Montserrat est une île presque ronde qui a 9 lieues 
de circonférence. Elle est remplie de rallées que les 
eaux rendent fertiles. Son revenu monte à plus de 

4,000,000. 



ET DE l'aMBUIQUE. ^^7 

La Barboude , \ Angaîîle et les Vierges , servent de 
lieu de rafiaichissement aux vaisseaux anglais. Elles 
ubonJent en bestiaux, en provisions de buuclie , en 
eau douce et en bois. 

Saint- Christophe ^ qui a 8 lieues de long sur 6 do 
large, fournit, après la Jamaï'iue et la Barbade,le plus 
de sucre ; elle produit aussi du coton , dn gingenibrej 
et tous les fruits des tropiques. 

Nei/is j sur une longueur de 5 Ijmies, sur a et demie 

de large , arrusée de nombreux ruisseaux , produit 

ss, 000,000 de revenu , beaucoup de fruits et de légumes. 

Saba y Saint - E'ttstache ^ ne sont pas moius pn'- 

cienses aux Anj;Iais. 

Les Hollandais possèdent Saint-Martin, Eonnair, 
Caraco , Oruba-j les Caraïbes ont conservé Bekta^ et les 
Danois Saint-Thomas f Sainte ■ Croîj: , Saint Jean. 

Je ne m'étendrai pas sur la fertilité de ces îles , 
parce que leurs productions remplissent les magasins 
et les marcbés de l'Europe et du reste du globe. Si 
M. Paiv avait parcouru ces îles fortunées, il y eût 
vu les rivages couverts de tortues, de poissons, de 
coquillages divers ; les rivières y charrier de l'or ; les 
champs prospères distiller le sucie; les vallées pro- 
fondes , prodiguer le cacao , la banane , le chou pa'- 
isto, les mimoses de toutes espèces, le gingembie , 
I le poivre- long , le mastic , te coco , le manioc , l'aloës ; 
'du sein des montagnes, fumerie tabac, découler le 
i café , l'ambroisie des dieux : il eût vu l'indigo , le cam- 
rpèche , le sumacli et plusieurs autres arbustes lui offrir 
|des teintures riches et variées ) le cotonier , laisser 
kbapper de sa gousse ces taouEselines légères ; les 
L plantes joindre aux arbmales des remèdes efficace» j 




È 



a68 EXXMSR HV sol se I.*e0ROPE 

racajou , -dont les planches ont quelqnefais jiiscju'à 
* 35 piiidS' de long sur 9 de large; le gayac marbré , 
l'uni, on noueux, le bois de fer ^ Véhênier, les bois 
, satinés roses et jaunes, se convertir en meubles élé- 
ganS/ et les forêts en vaisseaux, pour le transporler à 
travers les mers, d'un bout du monde à Tautre. Il 
«At savouré à loisir, dans ces îles ferliUs, le.i délices 
àHuw printemps éternel ; dans leurs vallées délicieuses , 
^ «t dans leurs champs, il eût admiré la force de la 
vdgélalion j denx récoltes par an , et trois en indigo , 



1 de lei 



ible fertililé : et les 



Te Lisse ut couTaincu 
chants variés d'une multitude d'oiseaux d'un plumage 
éclatant, du bonheui' paisible qu'on goûte dans ces 
'climats enchanteurs. 

Quant aux Awires, elles sont au nombre de neuf 
lies, savinr ; Saint-Michel, Sainte-Marie ,'\k Pic, 
reniariiuable par une montagne qui lui a dunné'ce 
nom ,. et qui égale en hauteur le Pic de Tenérille ; 
Fayal, Saint-George, la Gracieuse , Corvo , Flores et 
T^^rcère , la plus considérable de ces îles , et dont Agra 



e>t la capitale. Le terri 



:agnei 



il 



oduit beaucoup de fruits, àe pastel , plai 

tnble à l'indigo, et du vin eu quantité et par 



I Plantes des îles Antilles ou Indes occidentales. 

Qnoiqu'on soit éloigné de posséder une Bore com- 
plète de ces pays, par rapport aux épaisseurs impra< 
ticabtes des forêts, comme étouflées par une prodigieuse 



fertilité , qui de toutes pai'ts c 



gnent les 



lontagii, 



mbient faire reculer les plus intrépides naturalistes, 
JD vais tâcher d'en donner une légère description. 






Phi; 



KT BE L'AhIkIQUK. 

urs de ces géans dés forêts 

, et y égalent 



3^9 

t spon- 
pe leurs 

frères d'Asie. Tels sont \e. figuier indien , ou Varbre des 

"Banians^ (pli , d'ubord faible de lige, cheicbe l'appui 

Il arbre vuisiti , mais qu'on voit dans le cours de 

Iqiies années former à bii seul tout un bocage ; 

•ombajc ceiba , ou le cotonier sauvage , dont un seul 

lie creusé a fourni uu canot capable de contenir 

it liomuiesj le bois de campêche ; le carrovgier , qui , 

"ipai' la nuit que l'on trouva sous son ombrage , 

lOiiveau prix dans ces régions brûlantes j 

branches étendues; le bois de brésil-^ le 

■ichou palmiste ^ qui balance i|uel<|uetbis.sa tdte sur une 

'.Ciilunne droite de 20^ pieds de haut ; et le grand 

-palmier à éventail, dont une des iëuilles, capricieu- 

_^enieiit dessinée, suffit pour garantir hiiit personnes 

de la pluie, connue du soleil. Tous ces niagnifi[{iies 

végétaux ne le cèdent giières à ceux ae i'Iude ; ijuel- 



.ques-uus deux 
"tamarin , mériti 



i. Le cécropia , 
do fixer l'attention . non • seulei 



comme un grand arbre de charpente ^ mais pour 
Texcellence de son fruit , et pour ses cosses acides bien 
< précieuses dans un climat chaud, et dont la médei:ine 
européenne a reconnu l'utilité. Le laarus chloroxyîiim , 
le plus utile dans la construction des moulins, et que 
pour cela ou a nommé l'arbre à roue ; le bois ^^eyi./-, 
le cèdre de la Barbade , espèce de cardia conni]<: 
SOUS le nom A^ormeau d'Espagne, sont extrémemeut 
eslimés pour les ouvrages de charpente solide et 
'durable. Plusieurs espèces de bambous^ les cœsafpinia , 
les caitrbarils, les acacia» divers, le cy^j-^j à feuilles 
cT acacia, etle/r/afane occidental. 



I 

É 



Lefa^nc. Cette pknte,in(llgL-ne de Saînt-Domingnef 
tire son nom de la langue tl'Haïty , et l'a donné ensuite 

l'île lie Tabaco , qui 
Tabago, parce que les pie 



IriS Européens ont appelée 
s conquérans l'avaient 



Iroi 



î plantée «i grande pai 



1 tabai 



C'est à juste tilre qu'on vante la variété et la saveur 
' ^ës fruits des Indes occidentales j les parties monla- 
eneuses produisent la pomme , la pêche ^ la^^g''» rouge 
et blanche , le raisin , la grenade , V orange , et tous les 
fruits de l'Europe; tandis que tes lieux exposés à toute 
la chaleur du climat se parent des fruits indigènes qui 
surpassent ces étrangers naturalisés. Les principaux 
Bout , la pomme de pin , la pomme canelle, ainsi nom- 
mée par rapport à son parfiira qui égale en douceur 
celui de cet épice j la sapotille (^ sapodilla ) ^ \&. sapote 
(sapota ) , \Apoire avocat , la noix et la pomme d'aca- 
jou , la noix de coco ^ le pridium , ou gouyavier , la 
pomme à flan , leie bigarades , la papaye , le sÂadeek, la 
grenadille, les prunes de Monbin j les sirouelles , Its 
■ caymiles j les jaunes d'teufy les corosols , Vanana y les 
melons , les pastèques j ou melons d'eau , Y abricot , €tc. 
On trouve la ttanille sauvage dans les bois de Saiiil- 
I)omingue et de la Jamaïque ; Valoës , quoique cultivé 
i la Barbade , croit spontanément sur le sol aride et 
Tocbeux (le Cuba , des Lucayes et de plusieurs autres 
îles. Le bia:a orellana , d'où l'on retire Vannotta , est 
Indes occidentales et dans tous les pays 
tihaiids de l'Améiique. Noii-seulement le ^imen/ est 
une vraie plaute iadigéue , mais encore il retiiss do 
multiplier sons la main de la culture. On y Toit an 
myrte , le plus beau peut-être d^-tontea les espèces &a 
ce genre ; c'est le myrtus pimenta ^ si bien lou4 par l'é- 



btdbï/ZmbiïîqïFsT ûÊfi 

loqueote plume de Ëryaii EilwaiJs. Il croît spontané- 
ment sur les flancs des montagne» qui regardent la 
mer ; il y forme des bocages où l'on jouit d'une pro- 
menade commode^ parce qu'aucun arbffiseaii n'ha- 
bite sons son ombre délicieuse , par l'air frais qu'on y 
respire en tout temps, par les parfums eiquiscjii'eitialent 
ses fleurs rivales de la neige, dont les touflês déliées 
flottent sur un fond de verdure sombre. 

Parmi les autres végétaux indipènes des Indes occi- 
dentales , il en est peu qui puissent intéresser la géné- 
lalité des lecteurs ; les plus curieux sont peut-être les 
fougères arborescentes. En Angleterre , ainsi qu'eu 
France , les fougères ne donnent qu'une tige de 3 à 
4 pieds de haut tout an plus , et qui meurt aux appro- 
ches de l'hiver ; an lieu que , jouissant dans ces îles de 
l'été perpétuel qtii y règne, elles y sont des plantes 
vivaces qui acquièrent un grand accroissement. Le 
polypodium. arhoreiim , en particulier j jette un tronc 
élevé de plus de 30 pieds , et couronné de larges feuilles 
dentelées , ce qui lui donne exactement la parure et 
i'air d'un palmier. 

Le gayac (lignnm vitEe ) , dont la résine est iiliie 
pour la médecine , et le bois pour les poulies des vais- 
si'anx et les ouvrages détour; la winterana canella , 
dont la pbaonacie emploie l'écorce ; et la cinckaïut 
carribbœa , qui a la même propriété que le quinquina. 

On foide aux pieds dans les savanes de Sl-Domingue 
le cleame pentaphylla , le lapidinm. tirginium , le bunias 
cakite , le turnera pamicea , Vocymtm americannm. Sur 
les bords de la mer, \e.S grands raisiniers (^cocco\ohaL 
nvifera ) croissent dans le sable et sur les rochers ; on 
trouve sur les coteaux des acacias de taules espèces , et 



a^a ' szAUKit- str sol de leurops 
«nlre autres l'aèama famèse (mimosa farneiiana ) , 
formant des baissons cliarraiins- par la finesse de ses 
feuilles et k paif'itm de ses petites fluiirN jaunes ilLtpo- 
sées en bouTes détacliées et suspendues ù une if ueue sem- 
blable à celle de la ceiise. Là se ti ouve aussi la modeste 



[Cll^ 



e les sitfa . les dîan- 



sensitive , ciicl 

thera , les ruelia : tes liabïtations et les plantations sont 

' eiiloui'ées iC oranger* , de citraniers , de bois de caiApéche 

' ^ liÉemaloxylum campochiannm deBrés(l)}eI de cn- 
tapilnia crista ; d'élépans troènes d'Anii:riqiie(Tolcame- 
ria artileala ) , de Jolis me/ia azerfaraci , de belles 
poincillades ( poiiiciana pulclierrima ). Dans les bois , 
âes lianes de toutes les familles , convalvalus doliehos , 

' granadilla , raiana , paulinia ^ bignonia j seriana ^ ett;. , 
forment, par leurs enlrelacemens et leurs contours 
mnliipliés auloiir des palmiers les plus éleyés, des 
fig''l^''^ j ^^s cycas j des étacés , des zamias , une mul- 
titude de berceaiii où pendent en nombreux festons 

'fleurs longues pétioles , leurs feuilles armées d'épines, 
et leurs fleurs odorantes. Eiifin , sur le penchant coit- 
Tert des mornes , on troure des cactus , des cierges , des 
opuntia , des aloës , des Caberna montana rauvolfia , et 
toutes sortes à'et/phorèes et d'a/ïocinr. Le cacao (theo- 
broma cacao) est indigène à Saint-Domingue; on l'y 
trouve sauvage et en grande quanlité dans P^paisseur 
des bois. L'amande du cacao de Saint-Domingue est 
plus acidulée que celle de la province de Venezuela et 
de Caraque ; mais , mêlée avec elle par parties égales i 
elle c.inipose un cliocolat préfértble à celnî fait atw 
du caraque pur. Le saccharum , on canne à sucra j et 
le coffaa ( caiier ) , qu'on a surnommé arabica , parca 
ç|u'ott a regaidé jusqu'à ce jour ces deux plantes cotumi 



ia partis 
i des lenes de la 
isplière. Je coai- 



au nord 



par 



«T DE L'iMÉHlQTJB. 4^3 

originaires d'Asie ( C. A. W. ). h% jainipa fournil une 
teinture d'un noir dq jiiis ; sou mordant est Bi fort, 
.qu'il dure quinze jours et plus sur la peau humaine 
■vant de &e passer entièrement, malgré le savon et 
l'eau qu^ou empluie pour l'etilever. 

Mais il est temps de retourner sur le continent d'Ajnt)- 
if^que pour continuer l'esanieii dei t 
«du nord qui regarde l'Asie , et celui 
|tartie méridionale de ce vaste liéi 
niencerai par la Floride. 

La Floride. — La Floride est boi 
Géorgis j à l'ouest, par la Louisia 
golfe du Mexique; à IVst, par la Caroline et la mer 
Ju Nord. Elle est entourée da tous eûtes par l'Atlan- 
tique , ou entrecoiipi^e par des eaux navigables qui se 
joignent à celles des Etats-Unis. On la divise en deux 
.parties. La partie orientale comprenait ancieiiiienient 
la Caroline ; elle renferme de:i mines précieuses. La 
partie occidentale oCTie les mêmes produ||îwiB que la 
Louisiane, L'aspect An pays présente pl^^Hes mon- 
tagnes que lies plaines ; mai» ces montagnes sont déli- 
cieusement entremêlées de vallées , et le sol y est géné- 
ralement fertile. Parmi les terres fertiles qui doivent au 
climat des qualités qu'un ne trouve pas ailleurs, ou 
cite entre auli-es le leiritoire près de Saint- Augustin et 
lie Saint-Jean , appelé le marais de Douce milles; il 
contient i4)000 acres : un antre de ao lieues de limg , 
qui s'étend jusqu'à Mosquilo , et nu troisième entre 
Bowlcg el Pampa , qui a plus de 20 lieues de long , et 
q'ui contient plusieurs centaines de milliers d'acres. 
-Toutes les terres au-delà d'Alalchavra , sur une roula 
de plusieurs journées ; sont couvertes d'exceilens cliSue» 

TOH. I. iS 



J 



07.4 KXAHBir DU SOL DS I.^EUKOPK ' 

et dVutres arbres ; et ^intérieur du pays , qui est fertile 
et sain y et qui abonde en bosquets d'orangers et bes- 
tiaux sauvages y n'a point encore été visité pSr aucun 
savarU* Les provinces septentrionales de la Floride 
et de la Louisiane ressemblent beaucoup à la Géorgie 
et à la partie des Btats-Uiiis qui est à Tonest. 

La Floiîde produit du b/é ^ des grains y des /ruils y des. 
légumes y du maïs j du riz et divers simples, La partie 
occidentale ^ sur-tout^ est d'une extrême fertilité. Oa 
y trouve de bons pâturages^ de nombreux troupeaux ^ 
de gros et menu bétail. Les bois sont remplis de bœufs 
sauvages ^ naturels au pays j et d'animaux communs à 
l'Europe. On envoie de Fensacola en Europe des^cu/rs y 
des fourrures , de V indigo , du cacao ^ de la vanille^ da 
riz j des perles y du bois de teinture et de construction ^ 
des simples y du blé y un peu de sucre et dti cofQHm . 

Quoique j'aie joint la flore de ce pays à celle^des 
Etats-Unis y je dois cependant ajouter ici quelques 
plantes prm^s à la Floride , telles que le sylphium , la 
salsepare^^^^ bois gentil, les chênes 'verts y les grands 
cyprès y X^Umgnolïers , \e fapayer y au pied duquel -on 
trouve quelquefois un serpent que les Portugais nomment 
cobra de capello ( serpent à lunettes) ; le badic^ncy ou 
arbre ^f^aTz/s ^ dont j'aurai occasion de parler j la longue, 
mousse , etc. Les bois de la Floride occidentale y qui 
surpassent en qualité tous ceux qui croissent vers- la 
partie du nord , consistent en forêts de clxêues ^ de 
cyprès y de cèdres et de pins , toutes d'une étendue illi-. 
mitée* 

La Louisiane^ — La Louisiane est bornée au norfl. 
par le territoire des Sioux et le Mississipi ; à l'est , par 
la Caroline et la Floride ; à l'oiîest., par le Nouveau- 



ET DE l'amérique. ayS 

PMeiit^ne ; au sud , par le golfe du Mexique. Cette vaste 

A'fotilrée a i ,0945000 milles carrés , qui ét|uiTalent à-peu- 

k^rèii à Buo, 000,000 d'acres; elle est l'emarquablc par 

:ii*tili(é et la botité de sqti climat. Le blé j le maïs ^ 

iliM-niiV/dj, tous les) grains et les fruits de l'EQrope ^ aiusi 

■'^iie i.'«ux des Grau des -Indes , transportés à la Loui- 

le , y viennent fort bien. Le ^figuier y donne des 

l'.tgiies es tel! en les \ la péclie y est si commune , qu'on 

. la. laisse pourrir sous les arbres. Il y a quantîlé de 

pommien; , de poiriers ^ de pruniers. Les pistaches , les 

melqns, \e& pastéquen , IfS citionilles nommées giro- 

morts , \es/èves et tous I«s autres légumes y surpassent 

ordinairement l'attente du cultivateur. 

Planus de la Li 



■ La plnparl des plantes et des arbres des Etats-Unî» 
Croisseut aussi à la Louisiane. On y vtrit des fbrils do 
noyers de divflrSes espèces; il y en a de blancs ^ àé 
imirs I les uns et les autrts'portent des noix ; il y on 
^, comme en Europe , de njoyennes el de bonnes à 
ger ; dVulreâ qui sont grosses coniiDe le poing. 



s sont anières > lâu: 






ille extr< 



munei 



-épaisse et dure. Le pacanicr porte des ubix quft l'ori 
mipocanes ; elles soul longues comme des amandes j 



Biais pins d^litales 'qi 
àe l'huile p< 
j'ajouterai le peu d' 
dant qii 
' tious végétales pi 



Hes-ci. Les Indiens en font 
r lenriagamîle. Aces fruits 
que l'on connaît, en atten- 
itres produc* 
de donner des descriptions 
plus dt^taillées surla botanique d'un pays qui, par son 
étendue' et la nature de son climat j est digne d^s ra- 
cherches les plus exactes. 



^J^6 SIAUBII DO SOL DE L^SUKOIB 

Lee opangen y sont si communs , qii^on ne ramasse 
' pas, les oranges cjui sont tombées par terre. Ëllta sont 
I abandon tiéeii aux animaux, qui les mangent ou les 
''foiiteut aux pieds. 

ha piaçiiemine est une enyhce de nèfle que lesAmè- 
i ticains appellent ougtiiijle. Ce Iruit , qui n'est pas plus 
[ jros que la iicflu d'Europe , est jaune et rouge comme 
F l'abricot j o'cat un très-bon astriugent el un remède 
I souverain pour arrêter le ilux de »ang et la dyssentc- 
1 rie. Les sauvages en fout du pain ; iU lui donnent la 
r &rme du pain d'épice, et le fontbéclier pour les voyages 
I de long cours. La piaqucmine a encore une aulie 
Tertu , celle de guérir la giavelle. Pour cet eifet ; on 
F pile et réduit en poudre une certaine quantité de pe- 
^|ùns. L'on fait infuser celte poudre pendant vingl- 



^iiatre heures dans de l'eau fra 



a la. 



e dans 



' tiu linge , ou la conserve dans mie bouteille, et l'on en 
f ioit uu verre à jeun jusqu'à parfaite f^uérisuu. 

La raquette de ce pays a lu figure el le goût d'ifti cor- 
' nichon conilt. Ce fruit est fort commun dans le paya 
de la Mobile ; il est trèi>-rafra!cbissaiit. 

ïja Jacquemine a la furme et la couleur d'un limon; 
^ ^le est odoril^/anle et a le goût des ligues banaBC-. 
t 'fies pépins ressemblent à des fèves. C'est un poison 
I -pour les cochons. 

On voit sur les bords des rivières beaucoup de vigmei 
'<qni grimpent si haut sur l^s arbres , qu'en Us coupant 
on fait quelquefois, au pays (/es ///(Vjom, onebarriqnede 
vin d'un seul cep. Ces vignes viennent sans culture, 
et le vin en est un peu âpre. 11 y a dans les foréls 
I beaucoup de mûriers dont les mûres sont sucrées ; il y 



li de bui 



, dont on fait de la 



ET SE t'AM/iSiQua, i77 

On Irouve des lauriers rouges et blancs. Ce dernier 
fiorte une tiilifie blanctie. Il etit extrémeineiU touffu et 
ferait l'urneineiit des parEuiTes des rois d'Europe'. Le» 
naturels l'appellent l'ai'l)re de ia paix. 

PIjB /évier est. un arbrisseau hérissa d'épînes da 
pouces de long. Sun bois est !>i dur , qn'il émousse 
et €.isso quelquefois les haches. Les Indiens, par le 
moyen du feu , en funt des niortiers et des pilons pour 
écraser le maïs et le rednire eu poudre. Cet arbre porte 
i^es gnn.sseti d'environ nii pied de long , semblables à \x 
jtMBse J le fruit qu'elles contieiinont est gonininux et 
gluant, ayant pUi.sienrs pépins comme dus fèves. C'est 
^|Bu excellent laial'if-, les naliirels du pays s'en servent 
tour se pnrger. 

Les furets produisent du bais gras d'où découle de Id 
^sine et du goudron , ainsi (jue d'aulres arbres qui 
tsudeiit une guiuriie sciiihlnble à la térébenttiiiie ; 
d'autres qui donnent de la cire, comme le ciiier vc- 

Këlal. Cet arbuste ressemble de pi-cs à l'olivier. Il porte 
ne jtelite graine coinnie le genièvre. On la fond dans 
^eau , et on en fait de Ja cire pour les bougies. Elle est 
■d'un beau vert, et a l'odeur fti't>matique. D'autres 
mfin , comme Marbre d pois, dont le fruit sert à en- 
'Araisser la bétail j i^ arbre de vIbj dont la feuille fait un 
'Wume satutairej. l'arbre de c 
apn fait des cordages: celle 
iJl t«iudre en poudre , et 
excellente. 

On trouve , au pays deH 
^au d'environ 3 pieds de hai 

EOmiîie une pomme d'apis , et qui a le goût du citron. 
rll y a au»i dans les iorêts des ehâtaigniera m\t 



; duquel 
B Varbre d beurre , qui sert 
i ngix à faire une huile 

9 lUinuis, un petit arbiis- 
il porte un Iruit gros 



I 
I 



. On a fait venir de Saint-Domingue à la 
le, du plant de cannes à sucre, pour en faire des 
plantations- Uindigo y crnît fort bien. It y en a de 
\n Y est de l'espèce de Siam : il n'a 



naturel. 

ru la ftoesse , ni la longueur du cutoq-soie, mais il est 
très-Wanc et d'une très-grande finesse. Le tatae y est 
naturel, puisque la tradition des indigènes (ou Jeiir 
ancienne parole) nous apprend qu'ils s^en sont servis 
de tout temps pour foiner dans te càkimet de paix.. 

Parmi les simples de la Louisiane ijne l'on connaît , 
on remarque le gens - zein , dont la racine est un 
escelient bécliique; le/û/û/J, la rhubarbe ^ V esquine , \s). 
vipérine ^ \a. saUcpareille , ]e milUperluis ^ dont on fait 
une huile escellenle pour cicatriser les plaies. Les 
fuédeoins ssuvages, pour la faire, prennent un vas?, 



nettent la flenr, ensuite de l'huile d'o 



rs-pa 



--dessus : 



ils exposent le vase bien bouché au soleil levant. La 
chaleur copcentrée du vase donne à l'huile une couleur 
rouge et une odeur agréable qui guérit et ptuilie 
toutes sortes de plaies. Il y a même des plantes qui ont 
la vertu de servir de contre-poi^n : lienreux ceux qui 
savent^ les connaître et en user comme il convieni! 
; sauvages connaissent des milliers de simples qni 
ft'VOnt propres à purifier la masse du sang. 

Il y a des forets de sassafras. Cet, arbuste sert JU 
médecine, à la brasserie et à la teintilff.On y voit auui 
du copal, arbre dont la gomme est «n excellent 
baume, etaussi bon que celui du Wniu, Les animant 
blessés à la chasse se guérissent d'eux-mêmes , en se 
frottant contre l'arbre d'où découle ce baume . qui a 
nne odeur aromal 



Les 



sanvacpsi 



(naliqiiB, 
ut, di 



:ans leurs 



labil 



■oh. 



«79 



E garnies , 
toral ; i 



(les callebi 
a capiiiaire , ami de la pi 



U font 



un sirop pec 



rju'un iiiataiil 



;dela 
I excellenl diuriiticjue. Lorsque la d'i^e est 
: pi'OTO([UQ des treinhlemens ^ui ne durent 
. Les Lidiens Allibamons l'appelk-nt la 
boisson de valeur. En tirant vers ïe Mexique, on voit 
(les vallées et d;!S plaines couvertes d'aibres si gros, que 
dix liomnies ont peine à les embrassDr eu se tcuunt 
par la main. • % 

La Louisiane , indépcnJaiinnent d'un giand nomljre 
ilVutres arbres et simples précieux qu'il serait trop 
long de détailler ici^ produit aussi des nùties d'argent j 
de fer, de cuivre, de plomb , d'ér 
Loiiisianais iitnt plus de cas de leurs simples que de 
tout l'or du Mexique et du Féroii. Les bois de la 
Louisiane sont remplis d'oiseaux et de quadrupèdes 
particuliers à ce pays, et d'autres qui sont conimniis 
à l'Europe. 

La Nuiivelie Orléans , capitale de la Louisiane , est 
le débouché d'une ctjfc-ée aussi étendue que l'Eiu'ope. 
Xa vieille Californ^.— La Caft/irnie comprend !• 
1 îîouvcau- AIi:j:ique j la Noueelle- Bretagne. La piirtie 
nord'Ouest de la ISouvelte-Espagne, les ct^tes de la 
Californie et celles que les Anglais nomment ^/£/o» , 
odient p1usie^^b>uiiili« déterminés par les opérations 
séodésiques et astronomiques les plus exactes de Quadia^ 
do Galcano et de Vancouver. D'après les observations 
, de don Jaan José Oieysa , jeune géomètre n 
dont les lumières, de l'aveu tie M. Humboldl ,\in ont 
été souvent d'im grand secours dans ses opérations , 
ijii regarde U latitude de Dm 
f Jeuse , et coile Jj Chihaahua , de Santa-Fé j de pre 




'm 

>ps ^^^H 

:p te n t rion M^^^| 



septentrion M 
I.a Fora et 






iSEfTc onze 
deux ports 
s de la cale 



aSo exambk du sol db l'kdkops 

de Janos ^ à^Arispe, daus les pro 
de la Nouvelle-Espagne , par R, 
IHasEaro , un pen plus exacte. 

Dans la pioyince d'Oa^ocu, 
points situés en partie sur la cote entre les 
à^jicapiiico et de Te&iiantepecj en partie pi'è 
dans l'intérietir du pays. Quant an gisement et aux 
sinuosités de la côle occidentale baignée par le grand 
ocea^ , depuis le port d'Acapulco jusqu'à la bonche dn 
no Colardo , et aux volcans des Vierges en Californii^ , 
le lecteur j pour son intitruction , fera bien de consultée 
l'ouvrage de M. Humboldt à ce sujet. 

LiA Californie se divise en vieille et nouvelle Cali- 
foriiic. La terre de la vieille Californie ne répond pas 
à la sérénité et» la beauté du ciel : le sol, dans beau- 
T'cviLip d'endroits, est poudreux et aride comme dans le 
L littoral de la Provence; la végétation y est aussi 
' |)auvre que la pluie y est rare. On y découvre très-p^n 
}cle sources; '-et par une fatalité bien grande, on te- 



f marque que là où les 

, tandis qu'il n'y a 
rie roclier est couvert . 
[ les s 

L du sol eut immense. C'est dans c 

l3a nature que les jésuites ont établi 4|pi's premières 
I SDiissions. Le bié, le maïs, le jatropha et lu dioseorca 
Cy végètent vigoureusement ; la vi^ne y donne un raisin 
icellent, et dont le viu ressemble au Madère. Au 
I pied des niontagnes s'élèvent des cactus cytindriqi]< 



sources jaiilissent, lé rocher est 
. pas d'eau dans les endroits où 
gétale. Partout oii. 
! trouvent ensemble , la fertilité 
s points favorisés par 



Ift des iiauteurs estraordinairi 

R.qti'lle , qui est traversée par 

t trooTB dea animaux qui 



i. Au centre de 1 
ne chaîne de mon tagnes , 
par leur forme et leuri 




ET DE t'iMimQtlE. 2^1 

teins, se rapprochent du moi/Jlon île la Siirdaigne. 
Les Espagnols les appellent «les brebis sauvages. Ils 
suiitcnt comme le bouquetin, la tête en bas. Leurs 
cornes sont recourbées sur elies-niènies en spirale. 
Selon les observations de M. Co/tslanxo, cet animal 
diffère essentiellement des chevaux sauvages , qui sont 
d'un blanc cendré , d'une taille beaucoup plus grande , 
et propres à la Nouvelle-Californie, sur- tout k la Sierra 
de Sanla-Lucia^ près de Monlci'cy. Aussi ces chèvres, 
qui appartictincnt peut-être au genre des Antelopes, 
sont distinguées dans le pays sous le nom de bereniîos. 
Elles ont, comme les chamois, des cornes recourbées 
et] arrière. 



I 



De toutes les productions naturelles 



1 Vieille- 



' Californie, les perles sont celles qui ont fiïé le plus 
Pattcntiun du coimnerce. Les plus belles se trouvent 
daus la baie de Ceralvo , et autour des îles de Santa.'- 
Crus et de San-Iose. On compte dans la Vieille-Cali- 
fornie seize bourgades ou missions, dont les prin- 



cipales sont: San-La/etto , avec une population d» 
r 4^00 âmes j Santa-Anna , 4000 ^ San-Joseph , 3,5oo , 
^vCtc. ; plu:>ieurs présidios et villages. 

La Nouvelle-Californie^ oa la Nouvelle- Albion. — La 

HouveUe'CaHforniej que les Anglais appellent Nau- 

V relie- Albion y est un pays des plus pittoresques que 

LVon puisse voir. Le climat y est beaucoup plus doux 

r.qu''à égale latitude , sur les ciites orientales du nouveau 

nais les brouillards 



- à I; 



la végétation , et 



Fcotitinent. Le ciel est brun 

lirequens donnent de la vi 

licrtiliseiit le sol, qui ebt couvert comme d'un terreau 
: et spongieux. On cultive daus leâ dix-huit mis- 
LS qui existent aujourd'hui dans la Kuuvelle-Calî' 



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au 


milieu 


des t 


bamps 


Le sol est si 



iifertile^ <ju'oit &c conteute de le labourer, sans jamais 
le (amev. On trouve dans les jardias soignés des 
Indiens îles légumes, les arbres fiaitiers qui se cul- 
tivent en Espagne, La vigne sauvage donne de;. E,rappes. 
de raisin assez giandes. On fait du bon vin dans 
les villages de San-Diego^ Saa-Juan i)v Capistrano j 
San-Gabrlel, San-Buenaventura , Suata-Barbara , snr- 
iait une linile qui est 
liée de Mexico, ou qu« 
Espagne. Les boeufs^ 



Q-Uiego 
; celU de 



où 1' 



puis le village de San- 
jusqu^aux 



ïout pris de Sa 
aussi lionne (ju< 
' les huiles de rAndalou; 

irebis, les cochons ^ l^s chevaux^ les mulets, y inul- 
r -tiplieiit singulièrement. 
i. Nouvelle- Californie. - 
Francisco^ dans la Nouvelle - Californie , 
élablisseniens russes sur la rivière de Caok, à la baie 
da prince Gmllaume et aux îles de Kodiac et d'i/nu- 
lasha , il y a plus de i ooo lîeties de cotes habitées par 
des hommes libres et peuplées d'un grand nombre 
de loutres. 

Les villages de la Nouvelle-Californie sont ainsi qiia 
I *nit : San-Diego , population i56o; San-Luis Rey de 
xrancia^ boo; Saa-tTuan /le Capislranoy looo/ lîao- 
^ Gabriel^ loSp ; San-Fernando , 600 ; San-Suenaventiira , 
I îjSo; Santa- Barbara, iioo,- la Purissima Conceptions^ 
0} San-Luis-Obispo , 700; San-Miguel ^ 6oo,- 
fSoledad, Sjo; San-Antonia de Padiia , io5o ; San- 
^.Cirlos de Alonterey ^ rjoo ; San-Jaart-Baptisla, 9^0i 
I Santa-Crvz, 44° j Santa-Clara, i3oo; San-Jose , 63o.} 



KT DE L AMÉaiQTJE." !KÎ3 

ian-Z.iicar^ 58o ; Sait-Francisco , que les géographes 
coufbiiileiit souvent avec le port de Drake, 8ao. Je 
coruprendrai la flore de ce pays avec celle du Mexique. 

./.eî iles AleuCiennes. — Les douze ^cs jileatiennes y 
situées sur la côte nord-ouest de L'Ami^rique, forment, 
avec un très-grand nombre d'autres petits îlots , depui* 



le piomouloii 


rc A'Alyaska . 


en Amérique, jusqu'à l'îl* 


A.'Anouy une 


: chaîne non 


inlerronipue, et décrivent 


entre le Ka 


msckatka en 


Asie j et le promontoira 


d'AIyaska ei 


1 Amérique , 


uii arc de cercle qui joinl 


eiF quelques 


sorte ces de 


ux terres euseinlile, et se 


trouue compris entre le 5i* 


' et le 55" degré de latitude. 



Ces îles présentent des montagnes revêtues de verdure , 
et dont le sommet est couvert de neige. Elles paraissent 
composées d'une espôce de jaspe en parhevertet rouge , 
mais en général jaune , avec des veines de pierre 
transparente semblable à la calcédoine. Le sol de 
plusieurs d'elles est noir et. meuble ^ son mélange 
d'argile et de marne. Oa y trouve des lacs d'eau 
douce. 

Parmi les Tégétaux , on distingue le saule nain , lo 
sénevé, l'angélique, et plusieurs racines. Les montagnes 
produisent de& milres de buisson , et les vallées des 
framboises sauvages blanches, d'un goût fade. 

Les produiftions végétales de l'tio Kadiak sont : le 

sureau , une immense quantité de framboisiers y de 

groseitlers y beaucoup de mc/netj qin» avec le poisson, 

servent à la nourriture des habitans ; et dans l'intérieur 

Hdç l'ile, des pins , qui forment de très-grandes forêts 

^Bjtfourntsscut d'excollens bois de construction. 

Kx,e< 



kXjfiS tiabilans des îles Ounalascjtha nt Sithai 



■ pfl- 



îssent les plus industrieux de cet .trcliipcl. Ils cous- 



&64 



I se aOL DK LKtKÛFS 



Iruisent 
papier li 



LÎlë, 



aperçoit !» 
Mnit iiur-tout 



rognes aussi transparc 

t au travers iliiquel oi 
j-iLtneUrs et loua leurs mouvemens; ellei 
remarquables par leur U-gèrelé , kiir aspect pitto- 
rescjue , et le fini de leur exécution. Les insulaires des 
lied Aléoutines et des lies aux Keuards savent doiiitef 
à la peau dea animaux marins un apprit <]□> la 
reud Irauspareiite vumiiie du papier luiilé: vëtiis dNin 
liabit fait de résilies de plies et de laugnes de baleines , 
on les voit , avec ce vêtement diaphane aussi léger et 
j>1us utile pour ces iustilaiies ijue les draps îm|Ar' 
méables et les taflélas gommés d^Ëurope, sVspou:r 
de sang froid À ta Jiiiciir des flulï , dans une bartjua 
transparente 



Pan 



Uupe, 



; oiseau ) 



îles a 



[es renardf 
s canards , dtS 
, des mouettes , 
guillentélea. Il est temps de rËltturner 
que j'avaia qiiiltù un inonient pour 



desi:riplion deti pays 



Les seuls q 

perdiix, des . 
4ies aigles g de 
. ^u Mexique 
acliever la 
r Amérique. 

■Du M.exiq\ 
Ësjugnoles 
étendue de ^ 

Cet espace égale nua-seult 
l'Afrique , mais il surpasse 
.largeur de r Empire Husse , qui embrasse sur i&yAee}i» 
de longitude, 3â et demi de latitude, sous uu« ndral* 
]êle dont les degrés ne bout plun que de la iiioki^ilM 
degrés de l'équaleur. 

Le point le plus austral du nouveau continent haWt* 
pnr Un l^spaguula, est le fort Maullin, près do p«tit 



■j ou Nouietle-Espagni:. 
lu nouveau couliu^ 

I degrés de laliludi 



u&trali 
t la long) 



:u connus de 

Lios possessions 
Dpeiit iinu 
et boréiile. 
ur (Je toute 



de beaucoup la 



tQUE 



î8S 



vilbge de Carelmapu sur les CÔlea du Chili, vis-à viK 
l'eitrtîuiité septeniriunala de l'île de Chitoé. Le puiiiD 
l« plus septentrional âst Itl mission de Suii-Fiaiiciscu ^ 
sur les cÔles de la KoiiveHe-CuUlo.iiie. à 7 lienes an 
■ iiord-oHest de Santa-Cruz. La langue espagiinle , par 
conséquent, est répandne siiï hne étendue de pinsda 
luuo lienes do Iniigiieur, et les Juinaines du mi d'Ei- 
pa^ue en Amérique surpassent , en éteiidua , les vastes 



contie 



: i'Em 



\ llusse ou la Grande-Breta«ii» 



^; 



possèdent en Asie. 

Des neufs gouvei-ii«tneii!i îndépeudmis les uns des 
nutre&x^ni composent ïes possessions espagnoles, cin<] 
sav^Kles vice-ioyantés du Pérou et de la Nowettt- 
Grenade , les capilanias générales du Gvatlmala , de 
Porto-Rieo et de Caraccas, sont eniièreraent compiis 
^ns la eone tunide ; les (juntre auties divisions, sa- 
|I<itir : la vice-i'oyauté du Mexique ^ celle de Baenns- 
■atyres, capilania général du Chili ^ et celle de la Ha- 
qui comprend les Flo rides , embrassent des pays 
me grande partie est placée hors des deux tru' 
n^ues , c'est -a-dire , dans la zone tempérée. 
A l'exception de quelques fallées profondes , où les 
' indigènes soiifFrenl des fièvres intermitCenles , la Non- 



I 



relie - E^ 



;pagn 



, dont rétundui 



;!.t de 



478 li...es 

carrées, doit être considérée comme un pays éminem- 
ttient sain. Le Mexique, quoique plusieurs de ses 
régions soient stériles ) manquent d'eau et paraissent 
<léiiuées de végélatiun; quoique sou sol soit moins 
fertile que celiri de la partie boi-éale de la NouveUe- 
■ Grenade, des bord^ du Bas - Orénaqtie et des pro- 
-VÎnces do Cumana^ da la Nouvelle- Barcelone et da 
'feiKzuela-f occiqjB cependant le premier rang par 



sH6 B k A :ii t N DU SOL DE l'e U-R O Î? e 

rapport à la grandeur de la population de son terri* 
toire, au nombre de villes considérables qui y Bont 
rapprochées les unes des autres ^ à la valeur de Fer- 
ploitatiou métallique y et à son influence sht le com- 
nierce de l'Europe et de l'Asie. •., 

L'intérieur du Mexique contient quatre villes , qoî 
ne sont éloignées les unes des autres que d'une ou deux 
journées y et qui comptent 35,000^ ^7,000^ yo^ocOi 
et 140,000 habitans,* parmi lesquels il n^y a pas 
âSooindividus nés en Europe. Le plateau central depuis 
la Puebla jusqu'à 3Iexico , et de là^ à Salamanca et 
Ztlaya^ est couvert de villages et de hanieauxMmiino 
\q^ parties les mieux cultivées de la Lombanafll^fPesX 
et à l'ouest de cette bande étroite , se prolongent des 
terrains non défrichés, et sur lesquels on.ne-trouve pas 

• 

10 à 12 personnes par lieue carrée. La capitale et 
plusieurs autres villes ont des étabUssemens scienti- 
fiques que l'on peut comparera ceux de' l'Europe .Xî!ar- 
cliitecturc des édi£ces publics et privés y l'élégaiice de 
l'ameublement des femmes , le ton de la société y tout, 
dit M. Humboldt , annonce un raffinement avec lequel 
contraste la nudité, l'ignorance et la grossièreté du 
bas-peuple, soit européen^ soit créol , soit indien. 

A la vue de l'ancien ^enochtitlan^ ce savant; 
comme bien d'autres ^ a senti que peu de contrées ins- 
piraient un intérêt aussi yarié que la vallée Aa Temoch\ 
titlan^ aujourd'hui Mexico ^ site d'une ancienne cir 
vilisation des peuples américains ^ auquel se rattachent 
de grands souvenirs , non -seulement à cause de la ville 
de Mexico, mais sur-tout aux monumens plus anciens^ 
aux pyramides de Téotihuacan , dédiées au soleil «t 
à la lime. Mexico, dans la langue aztèque ^ signifii 



IQUE. 



2ÎT7 



l'tiikl)Llalion dti dieu de la. gueire, appelé Mexitli ou 
Huilzilopocluli, 

Il y a peu de pays dans lesi|iieJs on exécute annuel' 
Initient un nombre plus considérable de grandes pièce!) 
d'oifevrerlôj de vases et d'ornemena d'églises , tju'aii 
Mexit^uej pour Féléganee et la fini da i'exéciilion, 
elles peuvent rivaliser avec tout ce qu'on a fait de plus 
beau en ce genre, dan» les Etats les plus civilisés 



del'Eu) 



■.On a 



^jécttto ri 



des candélabres et d'autres ornemeiis d'un grand prix, 
pour la nouvelle cathédrale de la Paebla, dont l'é- 
VL-nua a 5âo, 000 livres de rL'ntes.On fait, A la Noiivelle- 
Kspagne, d'aussi belles voitures qu'à Londres et k 
Paris. Les ébénistes y exécutent des meubles remar- 
(jiiitbles par leur forme , par la couleur et le poli des 
bois que l'on tiiie de la légion é(juino:Kia]â voisine des 
cistes, surlu^tdesfoi-éts i\}OiizabaSan-Bla.set de Coliina. 
Ou fabrique des clavecins et Aes pianos jusques dans les 
provincial intemaa ^ à Dur an go ^ par exemple, - à 
7.110 lieues au nord de Mexico. X>es indigènes , comme 
l'obsetTe fort bien M. Hi'mboldt, fabriquent des ou-i 
vrages de bimbutoterte en hois et en ciVe , qui pour-. 
raient devenii' un article d'exportation pour l'Europe, 
comme le sont les boîtes, le^ cuillers el les joticis 
d'cnfans, fabriqués par les liabitans de Nitreiitberg et 
les montagnards du Bvrschtulgadcn et du TyroL 

Ceci, comme ou le voit, est loin de concorder avec 
ce qu'a avancé M. Paw sur la prétendue désorgani-, 
satiuu que le climat opère sur les indigènes et les Eu-, 
ropéens qui s'établissent en yVmérique:, auquel on doit 
ajouter l'esclave ge, cajKiblc à lui seul d'éniousscr l'ii^ 
uercie des naturels. 



4 



:8b SXA.MBI) BV SOL DE L^BITKOPB 

Routes. — Les trois pniicïpaui points du Meiïqiio 
■oui : Mexico, yera-Cruz et Acapiiko. Dans la route 
de Mexico à Âcapalco , on voit deux chemins qni Fuiit 
delà Cîipitate À la mer du Sud ut à Tucëan AtIa[|li(|iiF. 
En nouimant la roule d'Acapolco, cUeuiiii d'Asie, e( ' 
celle de Vera Ciuz, clittiiiiii il'Eiii'ope , ces àènotnma' 
tions désigner ni eut la dii'eciion du couimfirce man- 
iiine de la N..uv,-lle Ei-i-ai-ue. M. HumboUt, poW 
fiïer la lupograpliie de ce pays, a délerutiné sur cèi 
deuxrouleb, iurtitiuienl (ié>iueiiti?es, \f points, suit en 
latitude, suiten lougitudt:, entre autres au village de 
Mescala , a ta irille de Ckifponzinga , à Venta de Estola , 
inaison solitaire , \n!:s d'une belle fontainr , au TiHjg« 
de Tcpecuacuilco; au village de Tehuilotepec^ dont la 
position est iutt'ressniite à cause de la prosiiuîté \f* 
grandes uiines de Tasco ; au village de San-Augastin •te 
iat Cuevasy qui tercnineut à IVuest la gruude valliJe du 
Mexîi^ue. 

Les muletiers tnoxicaius évaluent le chemin d'Ac.T 



puliro à Mexico, h 1 1 o //encj , penilant les<nielles \U 
traversent 33 villes et villages. L<;s journaux ciue l'un 
distribue aux voyageurs ([nî anivent par la twit an 
Sud, soit des îles Pliilippiiies, soit du Pérou, {vaillent 
la distance Ktlale à 104 ou 106 Ireui-s; et suivant 
M.Himiboldt , elle est de 189,708 toises , 011 i -raS toUss 
pour une lieue de pays. 

Sur la route de Mexico à Vera Cruz, ce savAnt ayant 
dûtermiué i3 points, suit par des moyens piiremeiit 
astrouomicpies, soît par des opérations géudéoiiiues, 
sui-lont par des aziinutlis. et des angW de Itnulair, 
M. OHman, d'après ces observations, a fîxi! la position 
de la t enta de CÂa/co, au bord oriental de la grauil* 



liH^aeXala. 



\atlèe Je TenochtitU'ii f celle de PuehJa Ae ias Mgelos , 
près de la catWdiale dé la Vèiita de Solto ; celte di* 
village de Perroie, près de la forteresse du ménje nom j 
e de las V/gas-, enfin , "la pobUioti de Ix 
lappa. ' ; 

Dans celte région fertile ei cultivée, ^«latre mon- 
tagnes, dont trois sont perpétuellement couverte:* dé 
neige, méritent la pllis grande attention, parue que la 
connaissance de leur position exacte s^rt à lier plii- 
sienrs points înleressàns. Dans deuï excnisioris qne 
M. Hurnboldt a faites, l'une aux raines de Moran et 
aux cimes porphy ri tiques (orgauos) d''^ctopan, l'autre 
à Guanaxuato et au volcan de JoruUo^ dans f* 
royaume ^e Mecboacan , il a déterminé la position dea 
dis ^o'intï dont les longitudes se fondent presque toutes 
6ur le transport du teuips. Ces pwiuts lui ont servi à 
présenter avec quelque exaclilude une grande paitie 
des trois intendances de IVleïico , de titianacuato et de 
Valladolld. 

Le chemin de Toîture ijui mène depuis la villwdd 
Mexico, par Zmcatecas, Darango^t Chikuahua ^ jus- 
qu'à Santa-Fé du Nouveau -Mexique , se &uutieut 
jusqu'à Darango , et peut-être encore au-delà , à uns 
rlévatiofa de plus dezaoo mètres au-dessus de la sur- 
facâ de rOcéan, dans une longueur de Sou lieues ^ 
sans que l'on ait à surmonter des difEcutlés considé- 
rables. Les voilures, peuvent rouler de Mexico à Santa' 
Fé , sur toute la surface et la continuité di-s lianlas 
plaines â^Anahuac, où l'on ne trouve ni crevasses, ni 
ravins, et sur rabaissement progressif du pfaleau de- 
puis zSoo mètres jusqu'à 800 mètres de Jiauteur ab- 
6olue, dans une étendue qui escède la tonnucur 



4 



aaO CXAMEir DU SOL DE L^EUKOfE ^ 

qu'aurait la chaîne des Alpes , si elle était prolongée 
•ans discontinuité depuis Genève jusqu'aux côtes de la 
mer Noire. On voyage en voitures à quatre roues sur 
le plateau central,} dans toutes les directions , depuis 
la capitale y à GuanaxuatOj à Durango^ à Chihunhwim 
à Valladolid ^ à Guadalaxara et à Perotte. Malgré cet ' 
avantage , le roulage n'est pas établi pour le transport 
des marcliandises. On préfère se servir de bétes de 
somme ^ qu'on emploie par milliers ^ avec un nombre 
considérable de métis et d'Indiens ^ pour conduire 
delà capitale aux ports de la Verci-Cruz et iHAcapulco 
la valeur des métaux précieux^ des productions de 
Tagriculture et des marchandises d'Europe et d'Asie 
qui refluent par ces deux voies ^ et dont la valeur 
s^élève à la somme totale de 820 millions de &anc%par 
an. Ces trésors passent pAr un§ route qui ressemble 
à celle iHAirolo , à l'hospice du Saint-Gothard. 

L'intendance de Mexico , qui se distingue par ses 
richesses n^étalliques , par ses salines et'par sa fertilité> 
renferme^ entr'autres villes remarquables^ Mexico^ 
capitale de la Nouvelle-Espagne : population , i^o^ooo 
habitans 3 Queremio , 35, 000 ; Acapulco , 9000 3 
Tezcuco } avec des manufactures de coton , 74^0 ; 
Cuyoacan ^ où Fernand Cortèz avait témoigné Je désir 
d'être enterré^ quelle que fût la partie du monde où 
il finît ses jours ^ 6800 j Tubacfaya ^ remarquable par 
un palais de l'archevêque et une belle plantation d'o*- 
liviers } Z6ooi^Zacuba, VançÀ^u Tiacopan j capitale' 
d'un petit royaume des Tépanèques ^ lOjOOo; Cuemar , 
éSoo; indépendamment d'un nombre considérable 
de villages ^ de fermes et de chartreuses dans des sites 
chariïians. 



L'intendance de U Puebla. 



la 



remarquable 

-< grande fertilité de ses ctamps, l'abondance de se» 
fruits savoureiiï j de plusieurs /7<MjyforM, de ses salines , 
de ses beaux marbres, de son carbonate de chaux de 
Ticalli, transparent comme l'albâtre gypseux de Vol- 
torra, et le pliengile des anciens , renfeime six villes 
ctcent-cinijuante-sept villages. La capitale, Puebla de 
lof Angelos , contient 6y,8oo babitans j la cité de Co' 
hula 16,000; celle de Tlascala , 65oo; les autres villes, 
de 3 à 4^00. 

L'intendance de Guanaxuato , célèbre parsesmiaes, 
la perfection de l'agiiculture, et ôminetnnient fertile en 
I blé, renferme sept villes et trente-sept villages, savoir: 
'Gaanaxiiato , la capîtalu : population , 70,600 ; la cilé 
%^illa de Léon ^ io,ooo; celle de la Salamanca^ ^200: 
es autres villes , de 6 à 7000, 

L'intendance de Valladolid fl des prairies étendues 
it arrosées de nombreux ruisseaux , à des plaines ce- 
libres par leurs belles cultures de colon , et des champs 
'ïiultivés en cannes à sucre et en indigo, joint cinq 
Inines assez renommées. Cette province , indépen- 
damment de Valladolid de Meckaacan y qui contient 
tSjOOo ànies, renferme PiiiCKaro,qui en a 9D00 ; Tzint- 
'tanizfirt ou Hiiitzîtzilla , 6oao; trois autres villes , de 
If A 5ooo Iiabitaus,et 263 villages. 
' L'intendance de Gaadalaxara se distingue parl'in- 
;ilastrie manufacturière de ses IiabitaMS , par la valeur 
des produits de l'agriciillure , par les richesses de ses 
mines et la qualité supérieure de son tabac. Elle ren- 
ferme «ix villen principales et trois cent vingt-deux vil- 
lages. Giiadalaxaraf sa capitale , conlient zo,ooo ârnes ; 
tComposicl/a , 8000 ; les autres , 4 > ^ et 6000. 



Xi^ioteiiâftnce de Zacatecas se fait remar<'{uer par ses 
" niiiies et neuf petits lacs abondatis en mnriate, et sur- 
t en carbonate île sonde nommée ti'quesquite , da 
, l'ancien mot lueaicam tequLrqaiiU. Le plateau centrât 
[ de l'Asie n'est pas plus riche en sonde que le Mexique. 
XfÊS piincipales villes tic celte. province sont ^ Zacate- 
: population , 33,ooi> tlabitaiis; Sombrerète, ftSoo j 
[ JRresixillo , youe ; et plusieurs bonrgs' et rillages , Ax. 2 
I à,3aop. • 

L'intendance ^Oaxaca est un des pays les plus délî^ 
I cÏqux de c^tte partie ; béante et salubrité du climat y 
[ fe/tilité du sol j richesses et variété des pi-oduclions , 
llqut y concourt au bicn-êlre de ses hâbitans. Celte 
I intendance est la seule qui ait coiiserïé la cnltiire de fa 
rcQchenille. Les endroits les plus remarqtiablea sont, 
\Oaxaca : population, 2a, 000 'âmes; T^huanlepec , 
■, 19,000 ; San^Aalonio de hs Cties , 8400 ; et les mines 
I a» VillaSa , Z^laya , Ixtepexiel Totomosf/a , ind^pen- 
i damment das villages, dont plusieurs ofTrent des sîiec 
,. d^ltcteuK , et quelques autres des vues pittoresques. 

L'intendance de J\Ièrida , renommée par la. salubrité 
I df son climat , ne prodnit , pour la nourriture de ses 
F liabitaus . qne du mais , des racines de jatropha et de 
F Aflfcorea. Il y croît beaiicotip de coton. Les arbres-qni 
I fournissent le faraeui bois de catnpêehe se trburent en 
■ aboi^dance dans plusieurs districts de cette province. 
F Ij«s endroits les .pl«is remarquables sont : Mériâade Ja- 
\caiaiti population., 12,000 ; Campéehe, rjaaa^ VoUa- 
^doÙd, 6000.; pliisieui-s bourgs, de 4 à 5ooo âmes , et 
f quelques villages à l'européeiiue , qui forment un\:on- 
' »raste:Bia(;ulier avec cem des Indiens. 

Dans t'iriteiidancB ^ fww-Crwz , en montant dti 




^fWrt Je la Ven-Cfuz vers fe plateau de Pm-atte , otl Voit 
A cliai|iie pas changer la pfrysirïnoinie du pays, l'as- 
pect il" ciel, le |KHl des pknles, la figure Jes ani- 
manx, les niŒnrs des habitans et te genre de cnltûra 
IHqiuel ils se lÎTrenr. 

. L'a-specl du châne mexic«in râsstrre le Toyai^ebl- 5 11 
r«rR-Cniz. Sa pré!,ence, dit M. HumbuWt, lui in- 
ique qu'il a qiiillé cstle zone jtistemtrtt redontéè paf 
I penpies du Noi-d , sons laquelle la fièvre janné 
eice «es ravages daBs la, NouTelle-Espaglie. Ccûe 
piême limite iniënetire dws ciiênes avertit le colon lla- 
Aant du plalsaii central , jusqu'où il peut descendre 
lers tes cât«s sans craindre ta maladie redontabtâ du' 
\ojiiiea. Pr** de Xalapa , des forets de lliiiiidamBar 
bniionceiit , par la f'rafulteHr de Ictit verdure, que 
tette liautEiti- «&t ix^lle à la^iuelle les images, sus- 
■ndiis an-dessiia de l'Ot^an , viennent toucllei- les 
nmea bat.aUiqiieb do la Gordilli^rf : Plita liant encore , 
jrès de la Bo'it/erîUa , le (mit nourrissant du bananier 
a vient ptua à maturité. AusM , dans cette région bru- 
^eu» et froide., le besoin excite Tlndieti aii travail, 
veille son industrie. A la hauteur de San-Miguel ^ 
\ia sapins commencent k s'entremêler aux cbénes , et 
Je voyageur les trouve jusqu'aux plaines élevées de 
^,eioMe , fflii lui oHient l'aspect riant de champs semés ' 
jptt li^ment. 800 mètres pins haut , le climat devient 
a'jk lirap ti'oid pour que les chines puissent y végéte'r } 
>)ilâ iia[iins seuls y couvrent les rochers dont les- cimes 
lulieul daiji laKone des neigeS' étemelles. C'est ainsi 
qu'en peu d'htures, dans ce pays raerveiUeux, lêphy- 
■icveii pmrcuurt tout» l*éebeUe de la Végêi;ation , depuis 
VAtiiconia et le bananier y dont les feuilles lustrées se 



a94 EXAMEw nu SOI. de L EWBOPE 

développent dans des dimensions extraordinaires, jus- 
qu'au parenchyme rélréci des arbies lésiueux. 

La province de Yera-Cruz fournit de la vanillgy du 
iaiap f Aa pimienta de Tabasco , du cacao j du tabac ^ 
du smilax OU salsepareille , du coton renommé par sa 
■finesse et sa blancheur ; des cannes à sucre aussi abon- 
' dautes qu'à l'île de Ciiba, et tous les fruits d'Europe. 
' I^es villes les plus remarquables di; cette intenÀanca 
sontj la Fe''i»-C/-Hs -• population , 16,000; Xalapa y 
l3,ooo } quatre de 5 à 6000 âtues, et un assez grand 
nombre de bourgades , de bameauz. 

L'intendance de San-Luis 4e Potosi, douée ^ par la 
nature, des productions let^ plus précieuses, située 
sons un beau ciel dans la zone tempérée , vers le bord 
du tropique , EM très-peu cullii ée , eu égard à son éten- 
due. Les métairies sont éloignées les unes des autres. 
TJne partie des savanes immenses, qu'on y rencontra 
sont habilées pat deaindiens indépendans et nomades } 
et le terrain montueux appelé ie Eolson de Malpiatt est 
le séjour *dcs jipacheSf nation belliqueuse qui fait la 
guerre aux colonj da Coiahuila et de la Nouvelle- 
Biscaye. 

Dans toute l'intendance do San-Luis de Potogi,il 

n'y a que la partie qui avoisine la province de Zacaie- 

I .cas , et dans laquelle se trouvent les mines Ae CAarees, 

de Guadalcazar et de Catorce , qui soit un pays froiil 

' et montagneux. Depuis In ciîssion de la Louisiane aus 

i Etats-Unis de l'Amérique seplenliionale , ces mines 

£imeuses ont suscité des disputes sur les véritables 

["iionfins de la Nouvelle-Espagne, parce qu'on ignorai) 

f qu'elle étaient encore éloignées de la Louisiane J» 

s de 3oo lieufs. 




ET DK t'ASlKElQD E, 295 

Zies endroits les plus remarquables sont, San-LuU 
de i*o/osi ,■ population , ia,ooo ; six autres villes qui 
comptent chacune (ï , 7 et Soooliabititns. 

L'intendance àa Durand ^ ou la Nouyelle-Biscaye ^ 
est très-peu cultivée, à cause des jicoc/awie* , des Co- 
coyames , des Apaches mescaleros it/araorieSf Indiens 
guerrieis et indépendans qui occupent le Bolson de 
Mapîmi, les montagnes de Chanate et celles de las 
Organos , sur la rive gauche du rio Grande del Novte ; 
àes j4paches mîmhrenos qui se tiennent plus k l'ouest 
dans les ravins sauvages de la Sierra de Acha ; des Çu- 
manches et des tribus nombreuses de Chichimèques que 
les Espagnols comprennent sous It nom vaguo de 

Les CumaocIies,si l'on en croit les voyageurs instruits 
qui ont traverséleurpays,5ont aussi lestes et aussiagiles 
à monter à cheval que les Arabes; ils ont appris à 
dompter les chevaux sauvages qui paissent dans leurs 
forêts ; ils ont des tentes de cuir de buCBe dont ils ne 
chargent pas leurs chevaux , mais de grands chiens qui 
accompagnent leurs tribus errantes ; ils tuent tons les 
prisoiiAiers adultes , et ne laissent vivre que les enfans, 
(qu'ils élèvent avec soin pour s'eu servir comme es- 
claves. 

Les tribus des Âpacltes^ des Maquis et des Yatas^ dé- 
signés sous la dénomination ^'Indiens de paix , sont 
fixés au sol ; ils réunissent leurs maisonnettes en forme 
de ville , et cultivent le maïs , le riz , Us pois et autres 
légumes. 

Lesludieus , au sud de la rivière de Gila, sont velus j 
ils vivent réunis au nombre de 2 à 3oeo dans des vil- 



m6 EXAMEIV DIT SOL DB L EUROFB 

lages qu^ils appellent utitricut eï sutaquisan. Us ont.aes 
chainps sémés'en màïs'. en coton et çn calebasses, 
* -Lorsque les Indiens , au iiord.clu Bolsoii de Mapimi | 

■•■ '"1* •'• *"' "i^ 

veulent établir un coninierce d'échange avec les Ëspa* 
gnols y lis plantent le long du ctieniin qui mène de 
Chihuahùa k Santa-Fé , de petites croix anzqiielles ils 
suspendent tine poche de cuir avec un peu ae Tiande 
de cerf: au pîed de la croix se trouve étendue uxiepeàtt 
de buffle. L^Indien indique par ces signes qu^U désir^ 
confiiiiercer avec ceux qui adorent la croix ^ il ofiire 'au 
voyageur chrétien une peau pour avoir des comes- 
tibles dont il ne E.^e pas la quantité. Les solcU^ts dea 
présldios ou postes militaires , qui entendent le langa|>e 
liiéroglyphiqué des Indiens^ prennent la peau dé iuiiiA* 
.et laissent au pied de la croix de la viande salée. 

Que pourra-t-on dire contre ce système îe coin* 
merce^ sinon (in'^il indique un mélange eztraordinaikre 
de bonne foi y plutôt que de méfiance^ puisque ces geua 
ne se <;oni prendraient pas s'ils se parlaient : ce qui 
pourrait occasionner des rixes entre eux ? 

La nouvelle Biscaye produit du blé , des 'teignes, des 
oliviers y du maïs y des légumes et Aes/ruits d^'Ryrripg * 
du lifiy du chanvre. On compte dans la nouvelle Biscaye 
une cité , Durango : population, iS^ooo âmes : 6 villes s 
Chihvahua y ii,6oo ; sanzJuan del Rio y 10,290 : Nombre^ 
de JDios yl6&oo 'y Papasquiaro y 56q'o ; SalUlla ^ tfooQî 
Mapind^y 33oô; Parrasy 36ooj San Pedro de Bato^ 
pilas y 8000 '; San Joseph dej Parraly 5ooQ ; Santa Mflf^ 
de Côsiqniriachi y 10,700; Guarisameyy 38oo} plusieurs^ 
villages et présidios. 

ITirUendauce de la Spnoray dont la, partie la plta 



ÇT ps l'amÉkiqxjb. %yf 

ric^^iale pp.rte l^ 11919 de Pime.rfif, à ça"se à^iipo 
ti'^bu uonitreuse ^'Indi^as j P/mas , qui l'iiabltf»' » ^ 
divise en Pimeria alto, et Fimeria bassq, \^ terrain 
nioiitiieiixde la Pimeria-Alta est. le CAoco de l'Amé- 
rique sepleuti'ioi^ale. Tons les lavins, et même des 
plaines, y coiitiennentdaVorde lavage disséminédans 
des teirains d'alluïion. Les Espagnol», daos leurs 
guerres avec les habitans de ce pays, commencées 
en 1765, et terminées en 1771 par la sonraissiop de? 
Indiens, découvrirent, k Onegiiela , une plaine d@,i4 
lieues d^élentlue,daus laquelle ils troiiTérent uoegcaDda 
ijuantité d'or en gros morceaux , qui i)' fiaient qu'à \% 
profondeur de 16 pouces. Depuis on a découvert des 
mines d'or non moins ;:icbe^. On y a trQjivé des pépites 
d'or pur, d'nji poids de 3 à 3 kilpg^arn^(es. Plus au 
iiord, sur la rive droite du rio d^ l'Asceiisioij, , U P^t 
tion des Soris, indiens belliqueux, occupe tout 1b p^ys. 
Celle province est célèbre par des ruines qui a.U^S.teiît 
une ancienne civilisation. EU^ produit du i/e, du 
inaïs , ans fruits , des -vignes , un peu de tabac. On troi^ve 
dans les bois des cerEs , du gibier et des oiseaux de pas- 
sage. On compte da^s l'iutendiioco d"? la Sonora »nç 
cité, -4/M/fe:popnJation, 17,000; ^tlp^ villes suisanjjes,! 
^ono^a: 'population , 10,000 Ames: Nastimurci ^ ^çoq; 
Culiacan, i)iQO y Cinaloa.^ 8000; ^l Hûsaria , S^oo; 
Villa de Fuentey fi^'^" j ^°f ■^h'fcis.f yooQj et 4^ 
villages. 

L'intendai^t:, du, J!!jouyeaii-SJe;ii(((ie, renferme, des 
pays délicieux qu^ j^isseniblent aui plws belles parlje^ 
de PAnJalousie. Qn y récolte du maJ:?., Aix/roment, du 
vin liquoreux et exceUepj,, Ae^Jîgu^s , des pdckei , des 
pçmp\es et àes poires. Ot> y trouva çn{re antres vïUes 



3o9 BXAM8V HV SOI. DB L^B9Jl01^ff 

s 60 groînsJ dfe'. 

rdpe ne peut pas ofirir ! 

Ui» escJaTe n^gre 4^ FemaûcL Ci>rtez hà U prcttiier 
<|pi cpltifA le ^nuqnJi jansl^HouTell^Espag^sew H en 
%tquwi^ 9. grains parmi 4» râ qu^e](^. «Tait apf^fvté d^Ba* 

pagiffe pour l'approvision^am^nt 4fB I:ariii4i« 

4. 

JfrçifwjqtJo/LSi ffégétuUÂ du Mjsjfiqaiik 

X^e^ pli^Dlt;^^ le^.plus remarquâmes cUs poaseasroiff 
fSpagoples à^tï% TAiEoénque septentnotiale ^ sont lui 
moftal^ le cactus cQq^effi/i/yr , espèce de- figaieF d-Iit<l« 
$a^ lequel la coclioiiille se plai^ partâcDlièremant-eff 
ÇLlp^e à S4 npurrir. Le mûrier, et le t/er li M>i> ne-fureM 
soignés ayacphis d^attentîonque pailles soins de CorteSy 
qwlqp^s années qprè^ le siégoi de Tenochlitlau } maia 
d^nd la. siûte les tice-rois 9 par la craiiile de blesser ce* 
^I4e| dans les. colftni^i on.appcllûlesjdroits delatnéiro* 
puk; n^ont pas voulM'qMe Ton nemplaçât la culture de» 
.é^mcà/iers, pfLT ce\l^ ies miriers européen^ et indigène^ 

qfiji e^^^'f^ ^^^' ^^ àoji d^s Goidillières^ et dont lès^ 
fcnilles sont moins dures que celles du mâri&r rouga*à^ 
EtatSrUnisi ^ e^ ^p^ lçs;yersi i doie^ mangent cotnine W 
l&i^iiles dM./^<*<firifr/^/ijc; de la. Chine* 

Le convoipùlt^sjflfafiay ou yrai ^atap^ qui.croft n«tiv: 
r/erllenieut dai3S 1^ Qe.lifprpie ^ dans, la province de Xa^ 
Igppa^ au Mfix\(lW*hQ cçpaifera c^^lftalis et le^ talàé^' 
fara^ ^tfAa/n^wïn 7 deux arbres qui dosinepl une résine odei^' 
ranle^. connue; 4aas.le commerce s^ous. le nom-i 
de capivi et à^Jatum 



■ T DE l'ahArique. Soi 

Dans riolendance Je la Vera-Cruz, on trouve l« 
liane parfumée ( opidcndnim vanille ) ; 1« myrte ^ àont 
3a gi-aiue est une épice agréable^ connue sons lu nom 
Je pimienta. de Tabasca f le smilas: , dont la racine i^ 
la vraie salsepareille; le melck^ le coton ^ une espèua' 
à^acacia indica , qui tlonne une teinture en noii' , 
rieure k toutes callss Ak l'Europe ; des li^uidambar^ Aèjf. , 



iJ'iucca , U dracitna borealis , le convaltaria , et plu- 
eieurs autres espèces de celte lainille , ornent Us monts 
et les vallées. Des to^ts de sapins étonnent souvent la' 
voyageur qui a^a tu que des feuilles acércuses. Le tà- 
menx arbre i main, le cAe/ranrfoj/(F/»ortj est le se i ri 
individu de soo esjièce qu'on ait encore découvert au 
Mexique. 

Les rivea des baies A'' Honduras cl Je Campâche soi^ 
célèbres, depuis le ruomentde leurs découvertes, palfl 
leurs riclies et immenses forêts de bois d'acajoi 
campê(;be, Levvoisinage de Gnatimala est rei 
pont' sou indigo. Lte gayac ^ le sassafras ^ le tairtatin , Itj 
noix de coco , celle de cacao , et un gi-aud i 
d'autres productions plus conuties, p^rce (|a'eUes croisij 
6cnt atlbsi daii^ les Indes occidentales , ornent et e 
cliissent ces provinces fertiles. On trouve dans les boi 
la pomme de pin sauvage^ et tous les terrains bas et r 
cailleiix sont chargés de diverses espèces d'aioês 
a'' euphorbes. 

Il ne sVat encore introduit dans les jardins de l'EnJj 

ropc que peu des plantes du Mexique: parmi celles-I^J.' 

«Il peut citer la sa.lvia fufgiens , â laqiaelle ses (leurs cra- > 

jTiotsies dotiuenl tant d'éclat; la belle dnthù^ , l'élégairt" 

.^ia/renchium strit', VJitJia/it/iirs gi'gaulesque ,-U dt^licaw'. 







3oa EXAMïit DU SOL UB l'euboïk 

menlzelia , ^aristoloche^ les datura , les karringtonia , les 
caroUnea, \es nelumbiam, les gustapia, ies amyris j \ea 
lecythk^ les iisianthas, lis magnolia^ des liacées diverses j 
«É£n le rosier motcznma de la chaîne des moalagiies 
porpiiy rilit^ue» qui bui dent au nnrd la vallée de Mexico. 

Le plateau ceulrai dtt Mexique produit avec abon- 
dance des cerises , des prunes , des pèches , des abricots , 
des figues^ des raisins , des pommes , des poires , des 
cannes à sucre: A ces fruits, les liabitans du Mexique, 
comme ceux du Péron et de la Nouvelle-Grenade , joi- 
gnent X'anaiias de diBereiites espèces . les sapottes j lu 
sapotilles , les mameis^ les goajaves de plusieurs'SOrt,«j 
les anoneSj les ehilimoyes, Itis spondias (^espèce de prime)) 
et autres productions précieuses de la zune tornile* 

Xa partie montueuse de l'Amérique ëquinoûale & des 
tJrangersy des cerisiers, des noyers, des prunien^ des 
pommiers f^ des mâriers, despoiriers^ des /raisiers , àta 
• riibus et des ^roff/7/erf qui lui sont propres j desrûif^i 
desma^/'e/jj et autres plaH tes qui fouruisswit des liqueurs 
agréables. La cour de Madiid a toujours vu de mauvais 
{cil la culture. de Volivter, du mûrier, du chanvre , d 
et de la vigne. ^ 

Eu iSoa^ le vice-roi r^rut l'ordre de la cour Afoirs 
arracber les vignes dans les provinces septentriotialei 
du Mexique, parci; que le commerce de Cadix se plai- 
gnait d'une diminnliori dans la consommation des riul 
d'Espagae. 

Le maquey fournit aux Mexicains tiu vin agréabIcA 
boire. La quantité de miel qu'ils retirent en 04 heurM 
du maquey, à peine baut d'un mètre et demi, «I 
qui ne vient que sur les roclieis on dans les terrains les 
pins arijes, est de 200 pouces. cubes j qui égalent!' 



,T DS l'aM£A1QU£. 3o3 

(^uartilloa. Une plante rigoureusis fournit quelqueft 
jusqu^àS^S pouces par jours pendant quatre à cinq 
moiï j ce quifait te volume énorme de plus de i,ioo déci 
mètres cubes. Le miel oa suc de Vagave est d'ui 
doux assez agréable. Il fermente facilement^ i 
du sucre et du mucilage qu'il contient. Pour accélérer 
cette fermentation , on y ajoute un peu de pulque vieux 
et acide. L'opération se termine dans l'espace de trois 
ou quatre jours, La boisson vineuse qui ressemble au 
cidre , a une oAeur de viande échaufiée, que l'on corrige 
quand on le veut. Mais quand on peut vaincre le dé- 
goût qu'inspire cette^deur fétide, on préfère le pulqua 
à toute autre boisson'. Il est stomachique, fortifiant, 
sur-tout très-nourrissant. On le recommande aux per- 
sonnesBiaigres. Bien di's particuliers, dit M. Humboldt, 
s'abstiennent totalement del'ean, de la bière et du vin , 
pour ne boire d'autre liquide que le suc de Vagave. On 
retire, par distillatiou, une ea u-de- vie tcùs- enivra nie, 
lu'on appelle mexical. 
Du temps des empereurs, \e maïs j\emilkt,% manioc ^ 
\ petit-riz , le qainoa , les ignames, les patates sucrées, 
iriginaires du Pérou, et sur-tout les papos au pommes 
ilf/erre, dont l'Europe et l'Asie se sont enrichies, et que 
l'on regarde comme plus utiles que Varbre à pin intro- 
duit à Madras et dans les Antilles de l'Amérique } les 
bananes e,\.\e:& figues bananes de plusieurs espèces, le 
cacao , Voca , le cacomite dont lu farine donne une es- 
pèce de farine nourrissante, les melons de plusieurs es- 
pèces , les nombreuses pommes d'amour on tomates , la 
pistache, les topinambours ,^ qu'on appelle aussi truffes 
du Canada, les différeiitesespécesde/K'rae/if, leso/^no/is, 
\ea poireaux , l'ail, le cresson aUnois j le cresson defon- 



^ 



Kies 



• 



I 



Ïô4 EXAMBif ll'rf^ïOt tJS L^BtfsOïa 

t'ai lie , VoseiUè, \és cornons j les haricots^ quelques vi-^ 
nêiesdepois cfiicheiy faisaient là base de la noiirritiiie 
desliidigèhes. lis cLillÏTaieiit aussi la sàuge^ Xabourradt 
cl les callebasses. 

Si les champs que couvrent lescéiéaleadaiisles parties 
septéntiionales de la terre , cmbelliïfieiit pêii l'aspect de 
Tâ nature, Tbaliitpnt des tropiques, au coatràîre^ en 
sV'tab lissant, inulllplie par les planlatiuns des bina' 
jiiers la paruie des cantons humides, um des formés 
de végétaux les plus belles el lus plus magnifiques. 

Quelle différence enlie ce produit et celui des gra- 
minées cèréiiles clans les parties les plus ieililes d« 
PEurope ! Le bananier, le prenner de loiis les fruits du 
globe, se-perpétue saris que l'bomme y tneite d'aulro 
' lioin que de coiipèr les tiges qui supportent le fniit. 
■Huit ou neuf mois après que le'drageon du bananier 
est planté , le régime commence à se déveliipper j et If) 
fruit qui peut être cueilli le dixième ou onzième mois, 
produit xni régime composé de i 6» à 186 bananes, At 
yâ 8 pducea (Te lorig, pesant 3o n 4" tllogrammes, Un 
terrain de 100 mètres carrés de surface peïit renfeniit^ 
loins 3o à ^o bananiers. Dans l'espace dSin an, 



môme terrain , en 
que de i5 à ao liilogi 



itauE le 



DkU. 



i régime 
igr. (du 



, donne plus de ai 
[ J^6o livres eli poids) de substance nouriiii 

Le/^oiTzen^, en le supposant semé, et non plan lé d'après 

f la mélliode chinoise , et en calculant snr ta base d'une 

récolte diJciiple, ne produit, surunleriain de 100 mètres 

1 carrés, que i5 kilogrammes, ou 3o livres pesant, de 

F ^ùïns. 

En France, Tarpent légal de ï344 toises et deinie 
cât-réeS est e'nséraencé à la volée , en terres excellentes 



:olre <le 



ET DB' t'iTMEHriJUB. 

.iTPC 160 livres de j-rains; en terres mùdincres oi 
Taises , avec 200 à 230 livres ; le prodiiit varie i 
ji zSoit ParpeDti 

La pommetie terre donne j en Europe, sur 100 
[le terres bien cuBrvées et bien fumées j une réi 
45 kildgrarames (ou 90 livres) de racines. On 
4 à 60Ô& livres par arpent légal. Le produit des bananes 
est par conséquent, A celui du froment, comme i33 : i ; 
à celiii des pommes de<erre , comme 44 - ï- Oh avouera 
qu'iju pays qui fournil desemblables productions mérite 
qu'on en parle avec plus d'égards que nel'afait l'auteur 
(les Recherches sur Us j4atéricains. 

Le manioc , connu sous lu nom àe yucca Aonce, yvcca , 
amère, que les Mexicains, cnmrne les naturels de toute 
l'Améiique équinoxiale , cultivent depuis la pins haute 
antiquité , est une des plus belles et des plus utiles pro* 
dnclions du soi améncaîn, II supplée an riz, à toutes 
sortes de froment , ainsi qu'à toutes les racines et (rnits 
qui servent à la nourriture de l'tiomme. La culture du. 
manioc «xige , d^filus que celle du bananier, qu'on ait 
le soin de le dégager une fiiis des herbk'S qui pourraient 
nuire à son accroissement ; du reste on les cultive coftime 
les pommes de teri-e, et la técolt#iie se iiiit que sept 
à Iitiit mois après que les boutures ont été mises en 
terre. Le manioc produit une racine, dont la fécule 
sort à faire du pain , ou des galettes. Le pain de nia- 
)iioc est très • nourrissant. Les molécules farineuses 
de la cassave paraissent avoir quelque analogie avec le 
caout- chaiie, si commun dans toutes les plantt;; du 
j;roupe des tîtliymaloïdes. La fécule de manioc , ràuée , 
séchée et Boucanée, est presque inaltérable ; lès insectes 
•I les vers ne Tattaquent jamais ; et tous les voyageurs 



i 



i 



étal naturel, 
""^cume , 




s ilaiigei comme sauce. Cesac^runâtre 

1 bouillon li'ès-noiirrissant. ÀCayeiine, 

ir en faire le cabiou, ijui est analogue 

apporte de la Cbine, et qui sert pour 



et s'emptoi 

ressemble 

on l'ëpaissit poi 

AU sauy qu'où 

USSaisoDtier. 

Le mais est, du tous lâs graminées utiles à l'boin 
celui dont le périsperme fariueuxa le plus de volumej 
ou le cultive depuis 1b 4^'= parallèle nord /uâqn'aii 

parallèle sud. La fécondité du i 
surpasse tout ce qu^ou peut imaginer en Europe. 
Dans les belles plaines qui s'étendent depuis San- 
Juan det Rio à Queretarîo, unejanèguef ou loolÎTres, 
'de maïs en produit 8oa. I>ans les environs &e Val- 
tadolid y ou regarde comme une mauvaise récolte 
celle qui ne doune que cent cinquanlt fois la semence. 
Dans les villages de San-Bugnaventura- et de Captstrano, 
dans la Nôuveile-CaUfoi-iiie, le maïs a souvent donué 
de cent quatre-vingts à deux cents foin sa valeur. 

Au Chili, on cnilivait, bi<!U avant le iS' siècle, Je 
zea-maïs , appelé magu^ espèc» de seigle, et le cm- 
curagua , espèce d'orge. Hfriiaiidez assure avoir trouvé 
cbes les Indiens du m«cboacan, une espèce de fro- 
ment qui , d'après sa description très - snccmctp , » 
rapproche du h/i! d'abondance que l'on croyait ori- 
ginaire d'Egypte. . ' 

Entre les nombreuses variétés du Diats , ^ y en x 
une dont l'épi luArit deux mois après que le srùna 




ET DE I-'a MKRIqOB, 3o7 

i semé. Les Mexicains (jui iiabitent lee câtes de la 
merituSud en prétèrenU une autre (]in se récolte en 
moins de trente à quarante Jours. La maïs , cominti on 
Ta TU au commencement de cet ouvrage, est nuu- 
se«lempiit nourrissant et préciem par les boissons 
diverses et le miel qu'on en extrait; mais encore il 
engrai^e les animaux et donne de la vigueur et du 



ieiia 



die 



aul. 



Après le manioc et \es papas ou pommes de terre , 
il n'y a pas de produclion plus utile pour lu subsistance 
du peuple yic I'om, la patate et Vjgneme. Lorsque 
Colomb, Â son retour en Espagne, parut pour la 



'■ tais dei 



ut la 



cette princesse des gr 
nauies et des patates. 
les plantes miles proj 
gdont la faiiiie donne u 
)reuses poion 
, \es topinamboar 




ne Isabelle, il pcéscnta à 
! maïs, des racines d'ig. 
ut encore compter parmi 
. Mexique , le cacomite , 
ce de fa^it 



nfin les difiecentes espèct 



Le rdi'ii» delà meilleure qualité est celui de ZapO' 

1, dans l'intendance d'Oa^aca; 1«b vignobles de 

Colores ^ de San-Luis de la Paz, et des provincias 

'.s If sont trèa-ehlini^s, snr-lout ceux dfl Passa del 






s de San'3I!gi,el. Le i 



iidroits se conserve pendant 
tan grand nombre d'années, quoiqu'il soit préparé 
i: peu de soin. Ces particularilés, qui sont fournies 
par M. Huinboldt, prouvent avec quelle prévention 
déplacée M. Paw s'est récrié contre cette production 
du terri toi re.amûricaint contre la bonté et la fertilité 



de ce 



pays 



I lors même qu'il ignorait pent-^tre qu'au 



g8 :EXAKEÎ!f T>U,SOL DE l/CUROîB 

^exique^ comme dans beaucoup. d'autres endroits J« 
l'Amérique j on moissonne le m-eme champ deux et 

•tro^ iois par an. 

. Lorsque le nouveau continent voudra se passer 
des productions de l'ancien y les parties moptueuses 
et tempérées du Meœique ^ de Gnatimala ^ de la JVori' 
çe^e- Grenade et de Caraccas , pourront fowmir du 
vin à toute l'Améi-ique septentrionale. Elles de^ien, 
dront pour elles , en attendant que leurs vignobles 
de VOhio et de la Louisiane soient organisés ) ce que 
la France , l'Italie et l'Espagne sont» depuis long- 
temps pour le. nord de TEnrope, 

Le Mexique est si fertile qu'on y a observé , ainsi 
qu'à la Louisiane, dans les terres qui a voisinent la 
Nouvelle-Orléans 5 qu'un arpent rend au -cultivateur 
<le 80 à 100 francs en froment, aSo francs en coton, 
et 450 en sucre, D''après cette énorme différence dans 
la valeur des récoltes, on ne doit pas s^étonner si 
le colon mexicain préfère les denrées coloniales à 
l'orge et au froment de l'Europe. Telle est en général 
la fertilité du sol de TAmérique équinoxiale , que 
tout le sucr^ consommé en France , et évalué par 
M. Humboldt il 20 millions de kilograixinies , pourrait 
être proAiit sur un terrain de 7 lieues carrées , étendue 
qui n'est pas la trentième partie du plus petit dépar- 
tement de la France. 

Le- colon est une de ces plantes dont la culture , 
parmi les peuples Aztèques , est aussi ancienne que 
celle du pite^ du maïs et du quinoa. La Nouvellc- 
Espngne ne fournit annuellement que 3i2,ooo kilo- 
grammes de coton. Celte quantité, quoique peu con- 
sidérable, est ie sextuple de celle que leç Etats-Udis 



Ecxpoilaient, en 179 1 , de leur propre crû. Depuis douze 

ans, ia production du cotoa y est devenue irois c^t 

auiïanfe-dii-sept fois plus grande , comme on peut 

le voir par les i-enseïgneuieus de M. Gallatin , iniuistio 

1^^ iiiiances ii W^sliingtuu. Le ubleau suivant eu 

|B^ une preuve. 

En i8a5, l'Angleterre a employé dans ses manu- 
factures plus de 6l,38o,ouo livres de coton (qu'elle a 
tiié oomme ^uit : 

DeaÊials-Uais 3i,g43,î6SllT. -\ 

l}es,llei Aolillc) aaglaisM 15,668,088 f 

Du OrosU j lo.oio.oou ( r r 

Des lies Aalilles françaises , licl- / S' ' J if 

lanilaiici, eïpagiiolei i,,'po,Si[> V, i 

Du Meiir|ue 62^,000 J 

Des InOes orientalei a/jîi.^SÎ 



5^ 

65,68»B3'.li 
^n faveur de l'Amérique 



• s. 3.oa4,6;e- 



daslote 56,(53., 



(Le Mexiq^ue et les !&tats - Unis^ourroiit un juur, 
â eux seuls , produire tout le ccituu que l'Europe 
einpluie dans ses manutactures. Hieii n'empêclie da 
cuUîvei' avec le plus grand avantage le iia, le chanuK , 
dans les pravincias internas et suc les plateaux dont 
la tetapératurs moyenne est au-dessous de 14 degrés 
du thiTinomètrocenligrade. La métropole, peu éclairée 
^^Bur lies vrais intérêts , s'est uppo&ée à cette cidture et à 
^EFelle de la vigne, de l'olivier et du uiùriei-. 
^K La production du café est encore nulle à la Non- 
^ticeUe-Esp agfie ; et l'usage eu est si rare , que tunt le 



SlO BX&UBM 00 SOL DK L StJBOPS 

payt n'en consomme annuellement que de c^uatre i 
cinci cenlsquinlaui. D'après les relations i^uie:^islaienl 
avant la conquÊle, entre les Meïicaias elles Péruviens, 
il eiit à présiumer <{iie cenx-ci leur avaient fait cori- 

r naitre les iiropriétés du ca/d racemosa , et que ces dsux 
peuples l'avaient cultivé avant (ju'aiicnn Européen 
,eût débarqué iiiv leurs cAles et n'eftt essayi d'y inlro- 

I duiie le café de l'Arabie. Le calé améiicaiD croU en 



abondance auBiésil, dans une grande 'paitie delà 
Terre-Ferme et dans les Etats-Unis. 

La culture du cacaoyer était Irès-iépandue an Mexi- 
que du temps de Montézuma. C'est là que It^s Espagnols 
apprirent à connaître cet arbre précieux, qu'ils ont 
transplanté dans la suite aux Canaries et auxPliilip- 

k pineB ; à réduiie le chocolat en tabKltes, à Pexemplff 

; des Mexicains ^ui préparaient leur cAoco/atavec un peu 
maïs, de vanille, et avec le fruit d'une espèce de 
piment ou épîce qu^ils mêlaient au cacao. C'est du 

> Mexique que cet art, et les iastrumens dont on se 
servait, et le mot ckocolatj ont passé en Europe. L*ex- 
porlation aunuelle de celle denrée s'élève à (j5 mil- 
lions 6110 mille Itv. tournois! Du temps des rot* 
Aztèques , les grains de cacao .servaient de monnaie ati 
ind marché de Tlateloho^ comme les coquilles aiiï 
îles Maldives. 

L'usage de la iian///e, dont on compte six espèces, 

I m. passé des Aztèques aux Espagnols. Cette plante , que 
la nature produit spontanément entre les tropiques, 
«rott presque partout où il y a do la chaleur, de l'ombre 
flbeancoitpdluimidité.Asesfleursd'un blanc- jaunâtre, 

j assez semblables aux lia, succèdent des gousses brunes, 
longues de 6 ponces et fort étroites, reniermant quou- 



BT DE L'AMiniQUE. 3 It 

te de grains fort petits, fjui ont ua goftt aromatique 
t une odeur balbamiiiiie si af^réable, qu'on les einptoia 
Aatis le cliocotut (lour lui iloiiner ce |iai'fuin eiicliaulçui*. 
Toute la vanille que consomme l'Europe vient du 
Mejiique, parla seule voie de la Vera-Cruz, On la ré- 
colle dans les deux intendances de la yera-Cruc et 
â.'Oaxaca^ sur une étendue de terrain de quelques lieues 
carrées. La vanjUe vient lort bien sur les eûtes des Ca- 
raques , à l'île de Cuba et à Saint- Dtkningue , où le fruit 
est très-long, mais moins odoriférant, à cause de la 
trop grande humidile, qui, en favorisant la végétation, 
est contraire an développement de l'aromate. Eu 1802, 
il sortit du port de^era-Ciuz 1793 milliers pesant de 

La mêmepente orientale de la CordîUière d'Anahuac, 
entie le» 19' et ao'. degrés de latitude, sur laquelle on 
récolte la vanille, produit aussi la salsepareille, dcint 
on a exporté , en i8o3,duport de la Vera-Cruz, près 
de 25o mille kilogrammes; et le jalap, qui ne se plaît 
que sous un climat tempéré, presque froid, dans d«5 
vallées ombragées et sur la pente des montagne.';. 
L'abbé Haynai { Histoire philosopiiquc , t. II, p. 68) 
uvance que l'Europe couKomme annuellement ySoo 
tqnintanx de jalap; et M. ÏJuinboldt, d'après les ren- 
seignemens exact:> qn'il a pris à la Vera-Cruz même , 
assure qu'il n'a été exporté de ce port, en iSû2, que 
2i)2L quintaux, et 2zSi quîntaïKt en «SoS. 

Les entraves qiii existent sur le tabac mexicain puic 
à la culture de cette plante, qui pourrait devenir de la 
plus liante importance. Ce mot, qui ^ été adgpté par 
luus les peuples de l'Egrope, vient de la Ungiie d'Haïti 



I 



M 



3l2 EXAMEN DU SOL lî E l'eUROPB 

(Saînt-Doniiiigue)5 car les Mexicains appellent cette 
jAante j^elt , et les Péruviens sayri. Ces deux peuples 
fumaient' le tabac arrangé en cigarres , avec des aro- 
mates ^ après l'avoir (enchâssé dans des tuyaux dW, 
d'argent, de bois musqué ou de roseau- On le sema 
pour la première fois en Portugal en iSS^y et on le 
transplanta aux grandes Indes au commencement du 
ly®. siècle. Le tabac, après le fameux hejuco delguaco, 
est le contre-poison le plus actif. Les Caraïbes , sur les 
bords de l'Orénoquc j appliquent avec succès le tabac 
mâché aux morsures des couleuvres venimeuses. En 
général la ferme du Mexique vend annuellement, daus 
le pays même, pour plus de 38 millions de francs de 
tabac à fumer et en poudre , et elle rend au roi un profit 
net de plus de 20 millions de liv. tournois. 

L'abbé Raynal est encore dans l'erreur quand il 
prétend que les Européens ont introduit la culture de 
V indigo en Amérique , puisqu'il existe plusieurs esptcei 
d!* indigo fer a propres au nouveau continent ; qu'il est 
prouvé , diaprés les plus anciennes peintures hiérogly- 
phiques des Mexicains , et trente ans avant la conquête, 
que les Espagnols n'écrivaient qu'avec de l'indigo , 
n'ayant pas encore trouvé le moyen de faire de l'encre 
dans ce pays. Ferdinand Colomb, dans la vie de son 
père, nomme l'indigo parmi les productions de Saint- 
Domingue. Hernandez rapporte le procédé dont les 
Mexicains se servaient pour séparer la fécule dit suc de 
cette plante. La culture de Pindigo , qui est très-étendut 
dans le royaume de Guatimala et dans la province de 
Caraque^ est très-négligée au Mexique. Les plantations 
que l'on trouve le lom» des côtes occidentales ne suf- 

1 



ETDE l'AKéRIQtlE. 3l3 

fissent pas même pour le peu de fabriques de loile de 
i.otoii indigène. On importe anuiieDenieiitdn royaum* 
de Giiurimala pour iz millions de livres touciiois. 

Le Mexique offre pUisieurs espèces de chenilles indi' 
gènes qui filent de Iti Soie semblable A celle dn bombyx 
mori. C'est de ces insectes que vient la soie misteca , qui, 
du temps de Montéeuma , était un objot de commerce 
chez les Mexicains. Les mouchoirs que l'on fabrique de 
cette soie mexicaine , dans l'intendance d'Oaaraea , sont 
nides au touclier , comme certaines soieries de l'Inde, 
qui sont également Je produit ^d'insectes très-différens 
du -ver à soie du mfliier. Les sacs do ces chenilles , 
appelés capulos de madrono ^ qu'on trouve suspendus 
aux branches de Varbutus madrono , ont chacun 18 à 
20 centimètres de long sur 10 de large. Ils sont d'une 
blancheur éclatante , et fiirmés par roucqBm"" '^"i^ 
peut séparer les unes des autres. C'est un véritable 
papier naturel, duul les'anciens Me.ticains savaient 
tirer parti, eu collant ensemble plusieurs couches 
pour en former un carton blanc et lustré. Les chenilles 
sont d'une couleur olivâtra, tirant sur le noir et garnies 
d^ poils; leur longueur est de aS à aS millimètres. 
La cire du Jncatau provient d'une apiaira propre 
H au jiouvean continent, et dépourvue d'aiguillons. 
iJaheille de Camp^chu , conlme le melTpona faséîala que 
M. Boupland a trouvé sur la pente dnienlnle des Cas- 
dillièi'cs, produisent une cire plus diflicile h biuncbir 
que celle dos abeilles domestiques de l'Europe. 

L'éducation de la cochenille, commune ^1 la Nou- 
velle-Gn-naile,'^k Quito, tiU'Péro» et an Meccique , 
remonte probablement à la NuuTelle-Espagne , au- 
delà de l'incursion dts Tohcques. Du temps de la 



3i4 KXAUSir nu SOI, DE (.'exiaofk 

dynastie des roîs Azlèques y la cochenille était plus 
coiuniiine qu'aujuuid'liui. Il y uvait des nopaleries 
non-seulement dans le Mixtecapau ( la Mi^teca ) et 
dans la. proviiics de Huaxyacac ( Oasaca ) , mais 
encore daus Finteudance de Cholula et de Haejoisingo. 
he& Indiens , pour ne pas être forcés do vendre \a. co- 
clienîllti à bas pi'ix, ont négligé partout cette br^ucfav 
d^ndustrie, excepté dans fin [en dan ce ^Oaxana. .^ iJont 
on eu lire tiiun les ans 4c'0)O0o kilogranta;i«s. Il j « 
' à peine (inarante ans 411e les Indiens , ou le go<i«OT- 
'nement Espagnol, ont détruit à-la-fuis, 9% d'ua coJU* 
miin accord j dans la péainsule d'Iucatait ^ Tinsecte b| 
les nopals sur lesignels vit la cochenille. 

La quantité de cocheoille que l'intendance ^'O^^^ca 
fbuj nil à l'Ëtirope , pent être évaluée, année commune, 
à 1 2. mill^jtt de livres lournois. L'abbé Rayqal , I. Il , 
p. ^SjévaTïit; tonte l'expoilalionde la Nouvel le- Ëtpagoe 
k 4U00 quintaux ; M. HunAoldt trouve qa*elle«sl i» 
moitié trop basse. 

En 179a ) le capitaine Nelson enleva la coclienille i 
B-io-Jaiieïro, et la porta aux grandes Indes. Ce derui^t 
pays a commencé à verser la cochenille dans le <*Hi* 
inerce; mais la quantité en est peu considérable, etl^ 
comeur moins brillante. I 

, D'aprésIeMénoireque le corps municip^tl delavillf 
de Valladùlid de ^achoacait a présenlé an roi , «tlWWS 
it'oclobie itioâ , à Tnccasion d'une urdonnatiçe ntidu* 
sur les biens du clergé , estimés à 24 millions do pias- 
tres ( 1 20 millions ) , auxcjuels il faut ajouter 3 million* 
pour le produit de la cochenille, delà vanille, du jalapi 
du piment de Tabasco et de la salsepareille, qui ii' 
paient pas de dîmes, eta millions pour le tucre t-l l'in' 



I lie dîmes entières . ne r 



'cl. 


"S* q 


n'un imp«t 


de 4 pour 100, 


on trouve 411e le 


p„ 


..duil 


Mal de l'a 


igriculture s'tlèv 


e aimuellement à 


plus do 


.45 million, 


S de 11". , qui , en 


les réduisant k une 


™ 


s.rc. 


tatarelle , et 


en prenant pour 


base le prix actuel 


du 


fion 


leiit au M 


,exi4ne, qni est 


de 1 5 francs par 


lO 


myri 


iagranitnes 


, équivalent à 96 


millions de myria- 


grammes de fi'om« 


:nt. La masse di 


E métaux précieux 


ex 


ploilé 


aanniielleni 


lent du Mexique, 


représente à peitie 


74 


mdlioDsdemyi-if 


igratnmes defron 


lent; ce qui prouve 



qui 



lela vale 



r de l'or et de 1 



argt 



nPdes r 



s du Mexi- 



que est presque d'un quart plus petite que la valeur du 
produit territorial. Le fonds total des églises et des com- 
munautés de religieux et de religieuses du clergé mexi- 
cain est de 22,2 inilliotis de livres tournois. 

Avant l'arrivé des Espagnols, les indigènes étaient 
vêtus dans les Cordillières du Mexique, dans celles du 
Pérou et de Quito. Des hommes qui savaient fabriquer 
la soie , lisser des toiles de coton ou fîier le poil de lamas 
et de vigogne, apprirent facilement h faire At» draps : 
aussi cette fabrication fut-elle établie au Pérou à Cusco f 
et au Mexique à Tezcuco , peu d'années après la con- 
quête de ces pays , aussitàt que Ton eut introduit des 
brebis d'Europe en Amérique. 

Ou estime la valeur du produit de l'industrie mann- 
fiicturîèrAe la Nouvelle-Espagne à 4^ niillions de liv. 
L intendance de Guadalaxara seul a fnurui, eu 1802, 
en toilea de coton et en tissas de laine, pour la valeur 
de 8 millions 4<^ mille 3oo livres; en cuin tannés. 



liilio 



199 mille 225 livres; et e 



lillion 404 mi'le 100 liîres, La fabi-icatioii du tabai 



3ll5 BXAMEBT ru SOI. DK 1,'lSUBOPK 

est lin di'oil i-égnlier ■- les frais Je la. fabrication «les cî- 
ganeset du tabac en poudre s'élèvent, année commune^ 
à plus de 6 iiiiliiuus 200 mille liv. tournois. 

L'Europe, avant peu, pourra tirer dé la «oufje du 
Meïi<iiiej comme elle tire depuis long temps de \a po- 
tasse desËtals-Uuis derAïuéiique septentriouale. Les 
^6 fabriques de fkïunce cjue Ton comptait au Mexique 
en ijyo, se sout réduilea à 16 en faïence, ot a en verre, 
à cause du bas prix de la potetie et de la porcelaine 
d'Europe , inlrodiiiles par le port de la Vera-Cruz. 

Les mines du ^/o;^, assez rares daçs TAsie boréale, 
sont abondantes dan» les montagnes de formation cal- 
caire que cttiferme la partie du nord du Mexicjue; celles 
de zinc , ai antimoine ^ (T arsenic j de cobalt j dtma/tga- 
nése, de mercure, de cinabre , de/er, de cuivre, à'étairty 
d^or, àiargent, d'' émeraiides , de rubis , ie diamans etda 
perles, ne le sont pas moins. 

Eu 1Ë03 , le seul port de Cadi 
porjs de l'Améri<:]ue , eu proJi 
métaux précieux , pour la -valet 
tournois , ce qui équivaut à I 
gleterre en 1790, avec toutes les parties tlu mon>le< 
qui, d'après les listes présentées au parlement ^ s'est 
montée à 4^2 millions tournois* 

Si l'Asie ne prenait aucune part au commerce de 
l'Amérique, les nations manufacturières d4fl.'£un>pe 
trouveraient actnellement dans les colonies espagnolïS 
un débit annuel de raarcbaiidises pour la valeur di 
3io millions 8uo liv. tournois. Cette importation éuornw 
ii'est balancée que par 160 millions ia5 mille liv., valeur 
des piodiiita de l'agriculture coljoniala. L'excédant da 



s a reçu des différeiu 

[jetions coloniales et ea 

r de 4''9 millions de liv. 

nportatiou totale oe t-An- 




ET DE l'Amérique. ,317 

Vlmportakoii, qui s'élève à i5o millions 675 mille liv.% 
e.st soldé en or et en argent y tiré des mines de T Amé- 
rique. 

De la Terre-Ferme. — La Terre-Ferme est bornée au ^ 
nprd par la meri Caraïbe, à l'est par la Guyane, à 
l'ouest par la nier Pacifique , au sud par le Pérou. Elle 
est partagée entre quatre audiences , savoir : Saint- 
T)omingue f Santa-Fê ^ Qriito ou Pérou, et Panama^ et 
«lie se divise en provinces ou gouvernemens , appelés 
fÊNuova-Corduha ou Nouvelle- Andalousie^ Venezuela^ Rio 
de la Hachc^ Santa^Martha, Cumana, Nuava-Barùelona^ 
^arthagène f Panama ^ Terre-Ferme propre, Popayan , 
«afin la Guyane qui se divise en trois, savoir : la Guyane 
hollandaise, française et portugaise. 

Xie climat de l'-^7ic?a/ow5/e, de Venezuela^ du Darièn y 
•Ae .Panama y dje Porto-Bello, de Caftka^èncj de Cumana 
•et de toutes les provinces de la Terre-Ferme^ n'étant pas 
différent de celui des= autres pays qui répondent aux 
mêmes latitudes, la plupart de leurs productions sont 
les mêmes. Le blé, la pêche et la pomme, fiers d'être 
transplantés dans le pays de Tor et du sucre , surpassent 
. l'espoir du cultivateut. 

Dans les vallées d'Ara gua , voisines du lac Valencia, 

on.cultive la canne à sucre ^ appelée canna creolia , celle 

.^e Taïty , nouvellement introduite dans ce pays , ainsi 

que la canne rougeâtre d'Afrique {^canna de Guinea^, 

Ell« contient un suc qui préseâite plus d'avantages pour 

. la fabrication du rhum. 

La province de Cumana est si fertile , q^i'on y fait 
annuellement deux récoltes* On nourrit d'ans les pâtu- 
rages dont elle abonde, un très-grand nombre de bes- 
tiaux. Elle fournit les peuples soihins Aq fromenû ^ de 



E X AMBX D V ] 



)!. DB L ECKOIS 

', de beurre. 



cacao, de bUcitit de mer, àe/ro 
*rfou^, Ae£olon , de diverses |sortes à^étoffes, p» y fa- | 
brifjiie qiiantiléde i:«jVj,<ju'on!ransporteeiiEorope. La 1 
chasse et la pèdie n'y sont pas moins abondantes. Le 
fleuve Unaré, cjui la traverse , est û poissonneux , que le < 
droit de pèche était sans cesse un sujet <le guerre entrs i 
les anciens Ldbitans. Ce même pays possédedvs mioes 
d'or. Le métal qii^an en tire est si pur, qu'on l^évalt» à 
32 carats et demi. De* groupes A^tfocotiers ornent ses 
côtes et ies bords de la rivière Man-anarez. Les plainft 
eont couvertes de touffes de casses , de cajtparis , de mi- 
tnoses arborescentes , de palmiers , et du vert-clair de U 
canne à sucre de Taïtyi qui contraste agréxb/«aient 
avec r ombre épaisse du cacaotier ( f^eomina cacao ^ , 
arec \tis gleditsia ^ le poleria, le tamarin. Les coUines 
présentent des- lattniers d éventail'^ les Kvîftras A Its 
bords de la mer, des oiseaux de toutes espèces; et Tes 
montagnes , d'excellens simples qui raiuleiit inatUb le 
ministère des médecins. 

On compte que cette province , dont le lac JiTaracaAo 
fait comme le centre, contient plus de cent mille iDdien^t 
tributaires des Espagnols, sansconiprendre ceuzqtnt 
étant au-dessous de i8 ans et an-dessus de 5o, sont dis- 
pensés du tribut par un ordre du conseil des Indes. 

Lorsqu'on a laissé derrière soi les vallées Je Carucaf| 
les campagnes ornées de fleurs et de la verduie à(S 
cannes à sucre, on rencontre an nord, entre la cliaîw 
des montagnes de Venezuela et la mer des Antill«i 
pressées les unes contre les autres, des villes indiii- 
IrieuseSjdes villages cliarmans, et des champs GoigueB- 
sèment cultivés. Le goût des arts et des sciences y ef 
même développé depuis long-temps. 



KT DB l'AIuéRIQUE. 3l9 

A Santa-Té de Bogota^ la terre produit toute Tniitiée 
les mêmes fruits dont on fait deux recolles, riiiieeii 
juillet, l'autre en janvier. Le froment d'Eiiropey vient 
à câiédii jcjonam d'Asie. L'air est si agréalile et si sain, 
que les naturels ont coutume de dire qu'il faut le re- 
cevoir à bouche ouverte. 

Eu suivant [oiiiouis cette même cûte, on laisse'à 
gauclieles provinces peu reitiart[uables , mai* cependant 
fertiles , tle la Hacha , de Sainte-Marthe , et ]^n arrive 
dans celle de Cartkagène > qui a 53 lieues d'étendue du 
conchatitau levant. La ville du même nom contient 
6000 âmes. Le pays est couvert de montagnes et de 
collines , où l'on voit de grandes ibr^ts remplies île bfites 
féroces. Les lieux bas sont humides et mariScagenx. Le 
blé elles autres grains d'Eurojie y mArissent avec peine. 
On y ti'ouve néanmoins des vallées fertiles qui fuurni:'- 
eent tout ce qu'on peut délirer. C'est à Carlhagène où 
les négocians des provinces extérieures , telles que 
Santa-Fé et Fopayan , apportent leurs propres fimds et 
ceux qu'on leur a con&és pour ^a commission. Ils y 
arrivent avec de l'or et de l'argent monnoyé, en lingots 
ou en poudre. Us y apportent aussi des émeraudes , 
dont on trouve des minus abondantes dans ces régions. 

Beaucoup de personnes préfèrent le chemin , tjuoiqiie 
plus lopg, par la rivière de 6'Ao^«, à la route étroite 
et raboteuse qui conduit par terre à ta ville de Panama, 
(jui renferme 9000 habitant. Quoiqu'il y ait des croco- 
diles dans cette rivière , et qu'il ne soit ffis possible de 
côtoyer le rivage, tant parce que les arbres sont trop 
serrés, qu'à cause d'une-épaisse fbrèt de buisson qui 
embarrasse le passage , cependant rien n'égaie l'agré- 
ment des paysages que la nature a formés dans les bu- 



ë 

I 



3aO EXAMEX nu SOL DE I.*EirB.OPK 

Tirons. Tout ce que Tart imaginerait de plus ingénieux 
n^approche poiut de la beauté de cette perspectire. 
L'épaisseur des bocages qui ombragent les vallons , les 
arbres de difïeren tes grandeurs qui couvrent les collines , 
la diversité de leurs feuilles , de leur conteur; la variété 
de leurs fruits (dont on vante sur-tout lespbmmes de pin ^ 
qui . pour la grosseur, la beauté et le goût, remportent 
sur tout c^ que Ton voit dans les autres pays^, offre ^ 
de Taveu de Pabbé de la Forte ^ un coup d^œil que 
rimagination ne peut atteindre. Différentes sortes de 
singes, qu'on voit voltiger par troupes d^un arbre à 
l'autre , sautent de branches en branches , s'attachent ^ 
se suspendent aux rameaux , et se joignent plusieurs 
ensemble pour traverser la rivière. Les mères portent 
leurs petits sur le dos avec cept grimaces , cent postnres 
ridicules. Je ne parle pas des oiseaux , dont le nombre est 
incroyable ,et dont le phiiiyige étale toutes les couleurs. 
Les productions se composent de celles qui sont parti- 
culières à l'Amérique, des grains et fruits de l'Europe. 

Le port de Cupica ^ au sud-^t de Panama joSve , sur 
5 à 6 lieues marines, un terrain tout uni et très-propre 
à creuser un canal, qui aboutirait à l'embouchure du 
rîo Na/pi, Cette rivière est navigable , et débouche au- 
desSous du village de Zitara, dans le rîo yitratOf qui 
lui-même se jette dans la mer des Antilles. Le nom de 
cette baie , qui serait pour le nouveau continent ce que 
Suez a été jadis pour l'Asie , gagnerait une nouvelle 
célébrité dan^le royaume de Grenade , à cause de cette 
communication dps deux mers. 

Après avoir côtoyé J'isthnv* àe Dàricn^ ainsi appelé 
de la rivière de ce nom , on se rend dans \m royaume de 
la Nouvelle-Grenade, dont Bagota est la capitale. Celt'f 



, <)OOo ; 



et les 



vitleconlpte 17,000 habîtans ; Gn 

autres filles, de 6 à 8uuo. 

Ce paya pt'odnitnoii'SeiiIemeiit presque tous lesgrainâ 

Je l'Ëiimpe, mais eiicoi'e une 

tl'Amériiiuei Quoique ses mi 

cuivre, ne soient pas aussi co 

Pérou , elles n'en sont pas nioiii 

attirent tant de monde j qii» 

de jour en jour. Il y a des n 
dans des pierres ^i dures, qu 
tion ne peuvent les briser qu'i 
diuaires j c'est ce ^ui a forcé < 
niumenti 

Les ibréts de la Nouvelle- Grenade fournissent dlvefs 
fruits agréables, at Une grande quantité d'animaux eE 
d'oiseaux, queleur ressemblance ave»; ceux des provinces 
environnantes me dispense de rappeler ici. 

Popayan, située au sud de la Nouvelle-Grenade , faî-' 
sait autrefois partie de l'audience dt^ Quito. Elle en a 
été distraite pour être unie à Sauta - Fé. La pruvinc» 
«le Popayan a tout ce qu'il faut pour duinier de l'éclat à 
une grande ville. Le niiutralse trouve répandu et inélé 



.nda partie des denrées 
iiies d'or, d'argent et do 
nsidérables que celles du 
LS très-pt-oductives; elles y 
i la population augmente 
lines où' l'or est incrusté 
c l'enclucue et la calcina- 
ivec des dépenses estraor» 
le les abandontier pour lo 



s la terre et dans le eiavier. Pi 



le parer 



,un 



porte le tout ensemble dans un grand réservoir, bù l'on 
fait entrer l'eaU par un conduit pour faire sortir lea 
parties les plus légères de la boue j ensuite le.i ou' 
■vriers mettent le sable et le métal dans des baquets da 
tois remplis d'eau, pour dégager l'or. Les productions 
végétales du Popayan sont, à peu de chn^e près, I<;s 
luéines que celles de la Nouvelle-Gienadi;. La capitala 
«le cette provmce, appelée, comme elle, Popayan^ 
XOK. i< Al 



MB* BtJ SOL BE I.'aTritOPB 

çonlient 20,000 âmeS) avec des églises et des couveiis 
fuit i-iches. 

En arrivant pr^s de la côte de Sainte-Hélène, dans le 

I Ca/aju'A on liodvesjirles rochers qu'arrose la mernn 

L assez grand nombre de petits limaçons ou murex , pa- 

[ reiLi à ceux dont les anciens tiraient la pourpre. Ce 

coquillage est de la grosseur d'une uoix; il renièrme 

uiie liqueur qui parait n'être que le sang du limaçon. 

Un fil de soie ou de coton qu'on y trempcj prend une 

couleur si vive et si forte , qu'il n'y a point de lessive 

' qui l'efface; elle n^en devient , au contrair« , que plus 



' éclatante, et le temps même ne peut la ternir 



nt délicieux est fr 



ppe 



la 



De quel sentii 
ifi la met) celui qui vient de traverser ces pays 
ipenses , couverts des produclions d'Europe , et de tout 
eo que l'Améiique produit de plus précieux, de plus 
rare et de plus utile ! Il faut l'avoir parcourue pour se 
&ire une idée de ces jouissances. 

Dans la province de Guyaquil , qui tire son nom d» 

sacapitjle, qui a 19,000 Iiabîtans , on obserTeque, 

malgré les chaleurs du climat, les naturels du pays n'ont 

ni la peau basanée, ni le teint olivâtre, comme dans 

les autres contrées situées au même dei^ré ; et que, 

quoique les Espagnols ne soient pas aussi blancs que 

les septentrionaux de l'Europe , leurs enfans sont pres- 

que tous blonds, ont le visage d'une beauté et d'un» 

[■Blancheur surprenantes, et sont très-bien faits. Les 

[ habilans de cette province passent pour le peuple à* 

S.1' Amérique qui a le plus de politesse. 

Les Indiens de Guyaquil construisent, outre âti 
tanaux élégaus et des radeaux pour se rendre à l'île d* 




l'a llJiltlQUG. 

Piina, située an milieu du polfede Guya({iiil , d'aiilres 
radeaux pour le transport des f^uillles qui vont de L 
ville dans leurs terres, et pour celui des niarcîiaiid 
Les pièces de bois qu'ils y emploient ouf jusqu'à 7a pieds 
de lonj; , et au-delà de a pieds de diamètre. Les plus 
forts de ces radaaux ne portent pas moins de 5oo quin- 
tauï (5o milliers). Ils- vont à ta voile, et les Indiens 
ont Tait , inconnu en Erirope , de leur faire faire tous 

Le fleuve le Giiynquil est tellement rempli de pois- 
sons, que la pêclie seule occupe leshabitans une gr#ide 
partie de l'année. Cette province produit divers grains 
et fruits, des légumes et les pruducûons naturelles au 
pays. On y rencontre toutes sortes d'oiseaux, d'ani- 

Dans la végèratioii des envicons de Goyaquil , on 
' trouve les palm.itu's , les scitaminées , les pinmeria ^ lea 

taierna montana, le gnachapeli et le guaranjo propres à 
la construction des petits vaisseaux. 

Llle de Puna , sur la cûte occidentale du Pérou , 
gouvernemeut de Quito , daus le golfe du Gnyaquil , a 
ï3 lieues de long sur 5 de large-, elle est liabilée par des 
Indiens qtii sont tous matelots. Cette île est célèbre par 
le tombeau de Capillana , maîtresse de Fizarre , el celui 
dn fameux jacobin Lavailée , qui s'était réfugié dails 
cette île pour se soustraire au ressentiment d'Alniagro. 
Les insulaires Payant découvert et surpris , ils l'assoni- 
jrièrenl à coups de massue. C'était encore une victime 
qui devait être immolée aui inàues de l'iiiliirtuué 
Atabaiipa.. 

Les principales villes de la Terre-Ferme sont : 3Ia- 
racayba^ Caraccas^ Saint-Thomas o» Cuyaiia^ an nord: 




V 



J 



Ssl, BIA.MKN DU sOi. ne i'ecrobE 

V Assomption, la jolie Tiile de Necmbo:icou , Courou- 
guali ^ Corientes, elc. Elles ont depuis 8 jusqu'à 
12,000 habitaiis. Calabazo , V'i^<i del i'az. > Saa-Sebas- 
tien et d'autres , comptent de 3 à ^otio âmes. 



Productio 



vegéla/us de lu Terre- Furme. 



: tontes les 



oducrinns des 



Ou trotiTe daus ce pays 
tropiques les plus usuelles ; ainsi , il est inutile de ré- 
péter encore leurs noms et leurs fjualités. Snr les citi- 
r^uante-deux espèces de palmiers que produit l'Amé- 
rique , on trouve les sniïans dans la. Terre-Ferme. Le 
beau palmier mauritia Jlexuasa , dont le tronc a aS pieds 
de haut , que Linnée a décrit imparfaitement, puis- 
qu'il dit qu'il n'a pas de iiuilles ; tandis qu'il eu prodiiît 
des groupes magnifiques d'un vert frais et briliant 
comme les aulnes , et dont l'ombre conserve aux aalres 
arbres un sol humide. Le palmier arej«i>/-, dont !e 
' fruit fait d'excellentes conHtures j l'uonara, qui rournît 
t liqneur agréable ; le palmier Dncf«eu;r , d'où dé- 
coule nne gonnne parfumée ; \& palmiste^ qui produil 
un cliou excellent à manger; le cocotier^ le dattier. 
H y a eu oulre deux palmiers qui sont reconnus pour 
t être particuliers h cette partie de l'Amérique , tpais qiiii 
■'de même que plusieurs autres plantes de la (Guyane, 
nt pas trouvé leur place dans le syslème de Liiwée. 
cimier cakarito, est remarquable 
lequel les Indiens font leiuspe- 
îes ; l'autrej le palmier manicoict 
le sol le plus profond et le pluï 
le à la hauteur d'environ 5o piedS| 
tige, dans la partie la plus épaisse, ai 
peine 9 pouces de diamètre. L'«ca/on/a/ufar, myithil- 



L'.in d'rai 


appeli 


par SOI 
filtsfle 


bo, 
elle. 


a dur, a 
empois 


croît s 


enlei 


nent da 


fertile 


où 


il moul 


tandis 


qte 


SI lige 



BT BE i'amértqije. 3a5 

loi'des, les freziera et le myrthe mycropîiylîa peuvent 
doiinei* une i Jce de celte physionomie des plantes. 

Le maiiritia piocure aws: Guaranis non - seulement 
une habitatiou sûre , mais encore des mets variés. Sur 
les rives du rio Atabapo , dansl'intérîeur delaGiiyane, 
MM. Hiiraboldt et Bonpland ont trouvé une iionvelle 
espèce de m a h /-/rta à tiges garnies depiijnans; c'est leur 
mauritia acuieata. La plante de soie, qui offre tant de 
ressources. Les deamantkas , les hymenea ||; les uvaria , 
conservent leurs feuilles et leur verdure, long-temps 
même sous l'eau. "L'annota (liixa oreltana), d'après la 
liauteur de sa tige et l'éclat de ses couleurs, semble, 
dans ce pays, être dans son climat favori. U acacia 
mycrophylla, indigène de la province de Caraccas , es- 
pèce de mimosa, remarquable par ses feuilles, qui sout 
le plus £nenienl découpées de celles des mimoses; le 
^uasiia, dont l'amertume excessive n'est devenue rpia 
trop familière aux palais anglais, et le quastia imarouLa, 
drogue médicinale d'une grande efficacité, sont aussi 
riginaires de la Torre-Furme. On trouvedans le lac do 
> Valeucia im typha entièrement identique avec l'espèce 
européenne appelée flw^t!(j/D/ia. 

Le ricinus ou la noix d'buile de castor , I& cassiajis' 
r fti/o, le palmier onctueux, le dotichos prurien , le 
!■ baume de capivi et V ipceacuaaha ^ olFrenl de grandes 
sources à la médecine. La sensitive herbacée , le 
Hillingia ,\es paspalam aux panicules nombreuses, et 
une iiilînité de graminées, couvrent la terrij des déserts^ 
où bundissenl les chevaux et les génisses ; tandis que le 
jaguar, agréablement moucheté, se cache dans l'herbe 
haute. Le melocactas , d« forme sphérique , renfermant 
suus son enveloppe hérissée d'épiiiesj une moglle isH' 



326 BXAMEV DU SOL DE L^BUAOFB 

aqueuse j offre , dans le désert , ce breuvage salutaire 
aux bestiaux altérés j elles %ai5seaux ligneux des vieilles 
tiges de cactus ^ converties en un bois incorruptible y 
servent alors à faire des rames et des portes. Les iroo* 
lies, plante herbacée , dont Its feuilles^ les plus grandes. 
que Pon connaisse^ ont jusqn^à 3o pieds de long sur 3 
de large y et peudent jusqu'à terre ^ servent de couver* 
tures à la plupart des maisons. Elles durent plusieurs 
années .san^avoir besoin d'être renouvelées. Le caoui* 
choue , ceiie gomme singulièrement élastique ^ produc* 
tion d'un grand arbre , s'emploie pour toute espèce de 
ruisseaux et en guise de flambeaux. L'arbuste le c«nf/Mi^ 
la tacuna et la plante grimpante le nibbus , dont il a été 
question à l'article po/so/i^ appartiennent à ce pays. 

Pays des Amazones. — Au centre de la Terre- Ferme 
est la contrée des Amazones ^ bornée au nord par la 
Terre- Ferme proprement dite et la Guyane; à l'est, 
par le Brésil; à l'ouest , par la mer Pacifique; au sud j 
par le Chili. Cette région fertile a 400 lieues de long sur 
a3o de large ; elle fournit les mêmes productions natu- 
relles que la Guyane et la Terre-Ferme. Les végétaux 
de l'Amérique du sud , depuis le fleuve des Amazones 
jusqu'aux montagnes des Chiquites, sont entièrement ' 
incotiniis aux naturalistes. Outre les nombreux villages 
des ludiensy on trouve^ dans le pays haut, un grand 
nombre de missions espagnoles; et dans le pays bas | 
celles (|nc les Portugais ont établies. 

De la Guyanne, -^ La Guyanne est bornée , au nord 
et à Pe&t, par l'océan Atlantique; au sud, par le pay^ 
des Amazones; à Pouest , par la Terre-Ferme, Elle se 
divise en trois parties, en raison des trois puissances 
•uxquelles elle aj>partient« La Guyanne portugaise est 



ET DE i.'a lafeniQUE. Say 

la plus petite des trois : je la comprendrai avec le Hiésil. 
La Ciiyaiine hollandaise, qu'on nomme souvent Su- 
rinam, a, du sud-est au noi-d-ouest , environ loo lieues 
le long des rivages de l'Atlantique , et 4^ lieues un tiers 
de largenr. 

La rivière de Surinam, dont celle colonie a pris le 
nom , est une des principales de cette contrée. Les au- 
xane, !a Sarameca, la Co/noiv/ne , la 
,elc. LefleuvBl'Oréimiie TatrenVe 
semée de terrains 



très sont la Cop< 
Colica^laïAîi. 
aussi de ses 
cultivés ave< 



Toute l'île 



j de plantations de cailers , de 



nts do 



âe riches habitations , et des plus charmans po 
vue, ornés d'arbrts quiforment une perspective de ver- 
dure perpétuelle. On y respire un air frais et embaumé 
jLV du parfum que répandent les orangers. 

Paramaribo, autrefois village indieu, est anjour- 
.d^hui la capitale de tout ce pays. 

Le séjour da Surinam est dangereux pour la santé , 
• par rapport à l'habitude où sontlesHollandais des'cn- 
lonrer d'eau. On y éprouve quatre saisons, deux àa 
sécheresse, deux de pluie; les ventsy (lont très-fréquens, 
le tonnerre très-violent. Souvent , au milieu de la plus 
grande sécurité, tous les météores semblent se réunir 
|,pour opérer la destruction totale de la colonie. Mais la 
,aature libérale dédommage bientôt l'iiabilant de co 
.désagrément passager; elle lui prodigue ses dons les 
plus rares , des fruits exquis , des fleurs suaves et des 
végétaux de toute espèce. 

Productions végétales de Surinam^ 

Parmi les fruits de ce pays que l'on préftje à ceux 
Il cite le mami. Il ressemble à un boulet &* 



i^Euïope, on c 



1 



eaS sxAMSir Jtv soi. ds i. euaofb 

canûn j il a depuÎG 6 jusqu'à (f pouces de diamètre ; il 

ealjsfalt toiU-à-la (bis le goût et l'odorat : on en fait des 
marmelades, des contitiires, des tourtes qui surpassent , 
VU dire des gourmets, tout ce qu'on connaît eu Europe 

I de plus exquis en ce genre. Les difiérens melons que 

[ J'ou mauge dans toute la Guyane l'emportent encore 
eur cens d'Europe par la grosseui', le goût et Je parfum . 
L'ulilité dn calebassier est trop connue pour eu parler 
ici- Les lian^ servent aux Iiabi tans, les un^s à faire des 
cordages, lus autres à les désaltérer. La vigne y croît 
de loules parts. ÏjK mauritia , V aréquier , Vaenara^ le 

, .chou palmiste, ornent ses plaines, avec la canne c suc/-* 
,et le coton , tandis que le riz et le café olfrent leurs ri- 

\ «hesses sur les montagnes. 

L'étendue de la Guyane française est de 96 lieues 

[ un tiers siu- 68 lieues un tiers. Cayenne est située i 
l'occident de l'île du même nom. L'art et la nature oui 
également cunEiibiié h la fortifier. L'île produit toutes 
ïes espèces de gibier qui se trou vent sur le continent. Le 
_poisson est excellent dans les livières , sur-tout le long 
des cAtes. CEiaque planlalion a son jardin qui foinntt 
toutes sortes de légumes. On y mange les mêmes fruits 
qu'en Eiu'ope,elde bonnes figues. La climat de Cayenne 
est cliaud et le pays humide, ca qui le rend nialsaiii 
dans beaucoup d'endroits. Ou ne laboure point les 
terres , et on ne les laisse point reposer-, on n'y sème j 
"4 proprement parler , que des graines potagèies ; pour 
toutes les autres , on fait un trou en terre, et Ton y mut 

f.;des pois, du café, du maïs, du mil, etc. 

Productions -végétales de Cayenne. 
Lo poivrç est ime production importante de re p?ys; 




3.9 
int la pii.icipale 



HT BE LAMBUIQUB. 

Us autres sont : le sucre , le catao , le i 

coton , les gérofles , le /oifle ,- ils form' 

liraiiJie Ju conimcrce tle cette iXe. Les 

les rocoiM , les carc/j , les acajous, forment la seconde 

branche. Les Iiabilans se divisent en blancs, niulûtres 

et noirs. 

La noiiriilnre piincipale des haliitans consiste dans 
la banane, ]a jffgite banane , la cassave^ h rizj lemaM, I« 
Bi/V, Viename. \a patate sucrée. 



.^iliii 






:e parlie de rÂmériquc , c« 
de Malabar; il fournit tout 
e. La vigne y vient à mer- 
oiirmis en sont avides. Sur les 
ière de la Madeleine, il crott 
fleurs ont 4 pieds de circonf^- 



qiie le cocolier est à la câ' 
ce qui est nécessaire à la 
veille; les oiseaux et les fo 
bordï ombragés de la rivii 
un aristoloche dont 

rence ; les enfans s'ainuseiit à s'en couvrir la lëte. Le 
cotonier-sotù a souvent 12 pieds de circonférence ! on 
en construit des canots d'uà^ cbarge consldéiable. La 
Guyane est si fertile, (jue les arbres plient sous le poids 
de leuia fruits; les cbamps abondent en légumes , les 
prairies en fleurs odorilérantes, en eyidendram mosquito 
et torito , plaintes fameuses de l'Amérique méridionale ; 
euangu/oa, ou fleur de Saint-Esprit; en blet/a^ etc. 
Les montagnes et les forfils, sont coiiverles d'aibres 
d'une hauteur prodigieuse et d'animaux divers; l'inté- 
rieur de la terre est rempli de mines d'or, d'argent, da 






irécieuses; les rivières fourmillent 



de poi&sons. Ou peut juger de la quantité innombrable 
de tortues que produit l'Orénoqne , puisque toutes les 
nations voisines do ce fleuve, et celles qui en sont éloi- 
gnées, s'y rendent avec leurs lamilles pour en faiia 
nrorisioiii Nou-seuleuieul elles s'en nourrisseut tout lu 



33o EZAMIIt DO SOL DB l.'^EIJROPK 

temps que cette pêche dure, mais elles en font séclier 
pour les emporter, et y joignent ime iiifiuilé de cor- 
beilles qu'elles remplissent (l'ccufs, après les avoir fait 
Tuire. 

lia Pérou. — Nous voici parvenus dans la contrée 
la plus opulente Cm l'univers, dans ce pays où le féroce 
fizarre soupii'a à lit vue des charmes de Capiltarta^ veuvo 
d\iii seigneur përuTien. 

Le Pérou est borné, au nord, par 1% Terre- Ferme} 
m l'est, par la pays des Amazones; à l'ouest^ par la 
mer Faciiîtjue ; au £ud, pat le Chili. C'est un des quatre 
grands t^^uvevuemens de l'Aïuériiiue méridionale. 

L'audience de Litna est divisés eu six provincec , 
Gavoic : Truxilh^ Giiaïaanga, Lima, Casca^ la province 
de Paz et j4reqi!ipa. Le nom de cette dernière lui fut 
donné à l'occasion suivante : Après la conquête de 
cette j^roviuce, les soldats de l'Iuca lui ayant témoi- 
gné le regret qu'ils avaient de quitter un si beau payj 
pour retourner chez eux, l'Iuca leur répondit : jârequipa, 
qui signifie restez-y. 

Le terroir du Pérou est d'une fertilité admirable et 
d'une qualité excellente aux productions du pays. La ï 
vie d'un peintre, dit M. Humholdt , ne buiGrait pM 
pour retracer toutes les orchidées maguïÊqu^ flU 
ornent les vallées des Andes du Pérou, ■ 

La proTÎuce de Truscillo produit beaucoup de hU^j^ 
maïs, de vignes, d'oliviers, de poivre appelé wi % i* 
canne â sucre , C^eau-de-vie y de fruits et de /ég-umes, dont 
ou fait lin grand commerce; du ma/iio, fruit excellent 
três-odoriférant, dotlt on fuit des conserves. Jean Je 
GutierreZj de Tolède, trouva dans cette province, 
en lSy6j des trésors immenses cachés par les ludiens f 



ET DE I. 

lorscjue les Espagnols y entrèrent la prcmiète fois, et 
qui l'apportèrent au roi, pour le quint, 58,527 écus 
d'or. 

Z/maet les autres proTÎnces nc^ sont pas nioinsfertiles; 
celle de Caxama.fca abonde en métieis de toutes sortes , 

La province de Cuzco , où brillaient jadis tant de 
ricliesses, où l'on admirait leayarrf(7ii-rf'or,alnslappelés 
par rapport à quelques arbreset arbustes d'or qui ornaient 
les jarding impériaux de la capitale , offre de temps en 
temps des millions de piastres enfouis dans les anciens 
iiionuDjens. La forteresse de Cuzco, bien que 'ruinée 
par la longueur des temps, démontre encore la puis- 
sance des Iiicas. Ses pierres sont si ^uoimes , si irrégu- 
lièrement taillées, et cependant si bien jointes, qu'il 
n'est pas facile de comprendre comment on les y a 
placées , le fer , l'acier et les luacbines élaul alocs 
inconnus. 

Dans la province de Qnito, qui lire son nom de celui 
de sa capitale, qui renferme 5o mille Iiabitans, la 
penchant des montagnes représente en même temps les 
beautés et les richesses de toutes les saisons : les vallées 
et les plaines j sont si agréables , la nature y répand 
ses dons d'une manière si libérale, qu'on les préfère 
aux pays situés sous les zones tempérées : le pai/i de 
y'romentjestà Irès-baspiix J le hœi/fj ]eveau, le mouton^ 
le porc et les valailUs y sont aussi parfaits qu'en Eu- 
rope, et se vendent quatre fois moins cher : les autres 
provisions suivent la môme proportion. 

Les terres voisines du sommet des montagnes pro- 
duisent en abondance du hlê, de Vorge^ différcnles 



i 

I 



j 



332 BIAME^I B0 SOI, DE L'KnROPE 

sortes de racines et de li-g'tmes. Au-dessous sont d'im- 
menses pâturages , où l'on voit de nombreux troupeaux 
de vacbes, de vigognes, de lamas , de moutons, dont 
les laines précieuses servent aux vêtemens das habitansj 
du lait et du fromage^' on fait un commerce étonnant. 
Les habitans ont sur-tout nn goût particuKer pour les 
conHtures, les fruits et le miel, dont ils assaisonnent 
C|nantité de leurs mets. Les ll'mmes, el plus encore cel\es 
de Lima, ont la peau d'une blancheur éblouissante , les 
yeux viEs,le teint animé, et beaucoup de jea dansla pby- 
fiionomie; leur mise estaussi voluptueuse qu'élégante. 
Le royaume du Pérou serait le plus florissant de 



l'univers j si ses habitans ; 



léféraient pas des res- 
s ijui exigenl moins de travail, et ne laissaient 
pas une partie de leurs terres en friche. 

La ville d'/£ara, qui a donné son nom à celte pro- 
TÎnce, compte 2Z mille âmes. Celte ville est située dans 
une plaine spacieuse qu'arrosent deux rivières qui ren- 
dent celle province tiès-fertile. 

Les piincipales villes du Fcrou sonl Lima, aujour- 
d'hui la capitale. Elle contient 60 mille habitans. Elle 
est agréablement située dans nue Tallée spacieuse, près 



s petite 



i grani 



de pla< 



li>j 



L carre 

composé de maisons élégantes et d'une belle architec- 
ture. On y remarque le palais du vice-roi et la cathé- 
drale ; les rues sont généralement parées , et embellies 
par de petits canaux qui viennent de la rivière: les 
I couvens et les églises sont riches et nombreux. 

Ciizco élait autrefois la capitale Je la monarchie p#- 



. Cette ville est piesqiii 



■aie 



1 pour 



uiagnihcence ; la majcuie partie des maisons est en 



ET DE t'A MÈRIQUE. 333 

pierres, l'antre en briques. Elle renferme 4" niilla 
âtnesj des églises, des couvens et des ruines iiiléies- 
San les. 

Foiosi. Cette ville , célèbre par ses richesses , contient 
ino mille Iiafailans, y compris les ouvriers des mines } 
fixés sur la montagne, au [)ied de laquelle se trouve la 
ville de Potosi. Oruzo , Arequipa , Trva:iUo , Pasto , 
Cnxamarca, etc., comptent chacune de 8 à lOjOOoâmes; 
Gnenza , 26,000 , etc. 

Le pays des vallées , c'est-à-dire , ce long espace qui 
s'étend entre les Cordilii^res et la mer du Sud, est la 
partie la plus agréable du Pérou. Mille ruisseaux divers 
serpentent de mille façons différentes au mil i en de la 
verdure, et raf raie hissent l'air j les collines sopt parées 
de floirrs brillantes et odoriférantes qu'entretient une 
légère rosée qnc dissipent les premiers rayons du soleil. 
Il ne tombe jamais de pluie dans toutes ces vallées ; on 
n'y voit point d'orages : l'on ignore ce que c'est que 
le tonnerre. Les grains d'Europe mûrissent à côté des 
céréales d'Amérique. 

La superbe vallée de Lcgrano, qni a 4 ^ 5*"^ lieues 
d'étendue , vit autrefois fleurir la ville de Logrono, qui 

n'existe plus ! Le climat de cette vallée est doux et 

très-sain; les maladies qui naissentdu luxe«t des excès 
des peuples civilisés , y sont inconnues. Ou ne se sou- 
tient pas d'y avoir jamais éprouvé aucune sorte d'épi- 
démie, même de celles qni attaquent quelquefois les 
sauvages. Dans le milieu de la vallée coulent|,de l'orient 
vers l'occident, les fleuves Bamboisa et Gualaqiiiza , 
lesquels prennent leurs sources dans les Cordillières 
qti séparent cette contrée de celle de Cuertça. Un troi- 



S34 SXAMEIT BU sot. SB L^EITBOFS 

sîème fleure suit la même direction ^ et Ton suppose 
qu^il vient de la prorince de Lo'xa. Ils sont navigables 
pour des canots | que les gens du pays manient avec 
une adresse incroyable j le terrain est fertile au-delà de 
toute expression 9 en tfr£r(05 'd'une hauteur prodigieuse ^ 
en platanes , en guinea , en choutarura , en grenadilles , 
en raisin , en sapotes , en camarona y en patates ^ en 
manioc j etc. ^ 

La vallée de Quito est renommée par son àir pur^ par 
sa fertilité et par ses parfums : les fleurs et les fruits 
y germent de toutes parts ; répi doré est légèrement ba-» 
lancé sur sa tige par le souffle embaumé du zéphyr ; la 
grappe , d^un pourpre nuancé d^or, fait plier le cep sous 
le poids de ses grains ^ et jamais Fhiver n^afflîge ce sé- 
jour de Flore et de Fomone. 

' Tlol vallée de Pachacamac , si fameuse par son ancien 
temple dédié au soleil | n^est qu^à trois lieues de Lima. 
Des fruits exquis j des fleurs suaves , de nombreux bes- 
tiaux y une chaleur douce et vivifiante y animent cette 
heureuse vallée ^ où prospèrent les graminées utiles à la 
nourriture de Phomme. 

Plus loin on trouve celle de Guazco j célèbre ^ non- 
seulement par sa fertilité ^ mais encore par le souvenir 
de son antique et riche domaine. 

Le val de Taxamalca ^ renommé par sa fécondité y 
renfermait jadis plusieurs palais et les plus riches ma- 
gasins des Incas. On y voit aussi des tombeaux qui 
étaient rempUs de vases d'or et d^argent j que les Espa- 
gnols ont pillés y et d^autres quUls ont respectés. 

Les environs de Pisco offrent des vignes à perte as 
vue j elles sont placées de manière à n'avoir pas beso:n 



. XT DE l^am:éiiiqu£. 335 

d^étre arrosées par des canaux ; elles sont sé^ar^es par 
des allées d^arbres fruitiers , bordées d^héliotropes , de- 
bergamotes 9 de belles'de-nuit» 

Dans la vallée de Quilcay la campagne y estémaillée 
de fleurs pendant toute Tannée ; Tagneau^ bondit à côté 
du paisible latAi : Ton y respire Tair le plus doux j le 
printemps et l'été rembelHssent. Ce pays abonde ea 
mines 4^or : les Indiens ont refusé de découvrir les plus 
importan^tes aux Espagnols. 

La belle et agréable vallée àHIuccaij arrosée par le 
fleuve du même nom^ couvert d^oiseaux aquatiques ^ 
n^est qu'à quatre lieues de Cuzco. Les Incas y avaient 
leurs maisons de campagne ^ et les Espagnols en font 
leurs délices. Il existait au pied de la montagne une 
chasse de cerfs ^ de daims y de chamois, de perdrix , et 
autres oiseaux. On n'a jamais remarqué dans cette 
vallée aucun insecte incommode^ pas même de mouches. 
Le climat de Quito offre les mêmes avantages. M, de la 
Condamine décrit ce pays comme le paradis terrestre J 
"Wooden en dit autant du Chili. 

Une partie du pays que nous venons de parcourir 
produit beaucoup de vin : l'endroit où l'on en fait le 
plus est un canton appelé Moquaqua. Il en fournit tous 
les ans plus de 12 mille muids* Le blé y Vorge^ V avoine^ 
le riz^ \q maïsy le millet j les pois, les haricots y et presque 
tous les légumes connus y réussissent à merveille. La 
laine de lama et &&. vigogne fait encore une des princi- 
pales richesses du Pérou y ainsi que les mines. Celle de 
Potosi est reconnue poiu: la plus riche mine d'argent 
de l'univers. On en découvre cliaque jour de nouvelles ; 
mais l'invincible aversion des Indiens pour les Espagnols 
fait que les plus riches mines dont ils ont connaissance 



335 BXAUES DU SOL D B I.^E0moJ^8 

•titre euX) demeurent ignorées. On tronre psCr-tout^ atl 
Mexique et au FéroU| à une liauleur de 16 à 1800 toises^ 
des ruines de temples ^ de palais ^ de bains ^ decanauz| 
indices d^une grande civilisation ^ que Pizarre et ses 
compagnons ont étouffée. 

£ntre autres amusemens des Indîenl| la pèche des 
gyennotes (anguilles électriques de 5 à 6 pieds de long, 
dont le corps , parsemé de taches jaunâtres ^ envoie de 
toutes parts et spontanément une commotion violente) 
procure nn S[)ectacle pittoresque. Danâ un marais que 
les Indiens enceignent étroitement 9 on fait courir des 
mulets et des chevaux sauvages, dont le piêtinenlent 
excite à Tattaqne ces poissons courageux. Le mulet 
chatouilleux y me ^ hennit , trépigne de colère contre 
ces anguilles : en vain ils veulent , avec les chevaux ^ 
sortir de Teau^ les Indiens les y font rentrer. Plusieurs 
des chevaux succombent à la violence de leurs coups 
électriques. Quand les ^tf 71 fto/^f^ après une heure de 
combat y ont épuisé leur électricité 9 elles viennent res* 
pirer sur le bord du marais^ et chercher à réparer la 
perte de leur fluide électrique ; mais les Indiens > sans 
perdre de temps 9 les frappent avec des harpons , et les 
entraînent dans la steppe iHUritucuy au moyen de 
bâtons secs et non conducteurs du fluide ^ et achèvent 
de les tuer. 

Productions végétales du Pérou» 

Des différentes collections de plantes, faites par 
MM. Humboldi et Bonpland, la première fut expé- 
diée pour TEspagne et la France; la seconde pour 
les Etats-Unis et PAngleterrey et la troisième^ qui 



337 

it, vers la 
n lierbiei- 

:u(iuilles, 

'mboraco • 



\ 



ET De l'amAsique. 
le trouvait la plus considérable de toutes , furina 
fin de leurs excursions, 4**^''i8ses renfermant u 
de 60Q0 plantes équinuziales, des graines, des 1 
des insectes, et tout ce qui n'avait point e 
porté en Europe , des suites géologiques du Ch, 
de la NoiiveiU-Grena.de et dts rives de V Amazone, 
Quant aux noms des végétaux que ces deux natura- 
listes ont introduits dans les difféi'ens jardins de l'Eu- 
rope^ et à ceux des substances minérales qu'ili ont 
rapportées , dout plusieurs, inconnues jusqu'alors , ont 
lété soumises à l'analyse chimique par MM. Vaiiquelin, 
Klaporolb et autres , j'engage le lecteur à en lire la 
description , pag- 8 et 9 de rXntrd^ction du Voyage 
aux régions équinoxiales du nouveau Continent , par 
MM. Humboldt et Boiipland, et dans U Physionomie 
des -végétaux^ par M. A, Huuibuldt. 

Relativement aux plantes indigènes du Pérou et 
du Chili, les seuls documens en ont été tirés jusqu'à ce 
\a\\i: àtiW Flora Peruviana et Chilensi , de Ruis et de 
Pavon, dont on n'a encore publié que la quatrième 
partie de cet ouvrage. On trouve au Pérou deux sortes 
de chèvrefauilîes 1 trois espèces de quinquina^ le rouge^ 
le gris et le jaune ; le meilleur est celui du corrégimeiit 
do Loxa. Lie jasmin à large iirur, 1 liéiiotrope^ le datura^ 
la reine rnargucrite ^ la belle dû-nuil , les acacias , le 
chiiimaye , exilaient le soir leurs doux p, 
l'entour du voisinaj 
cbeveux des dames 

en* relevant influiiiient leurs attraits. La ca, 
d'une beaiilé vraimeut rare, l'éclatante sali/t 
flora f l'agréable troptnoiuin (capucine), la 



. le soir 
.e de Lin 
, reçoivent 1 



s doux 
el tresa 



ians les 

Iceolaria 

.mpLe 



338 SXAMBlf BU COL DB L^BC&OPB 

nolana prostrata ^ Vhélianthus annus ou tournesol^ sont 
depuis long-temps Pornement des jardins d^Europe. 

Uepidendrum mosquUo | Vepidendrum torito , Van» 
guloa y dont les fleurs ressemblent à des insectes ; le 
cymbidium^ le tabac et le jalap abondent dans les 
petits bois situés au pied des Andes. Les orchidées 
animent les fentes des rochers et les troncs des arbres 
noircis par la chaleur ; la forme des vanilles se fait 
remarquer par des feuilles d^un vert clair ^ remplies de 
8UC 9 et par des fleurs odorantes de couleurs bariolées , 
et d^une structure singulière qui égayent le tronc de 
X anacardium et àxx figuier gigantesque. Le café racC'* 
mosa, qu'on troujdplans les bois montagneux de Tin- 
térieur j offre des graines qui servent au même usage 
que les espèces cultivées. Le bois de lumière j dont la 
hauteur est d'environ a pieds , sert k éclairer en guise 
de bougies; et quoique vertes ^ elles répandent autant 
de clarté qu'un flambeau , sans exiger d'autre soin 
que d'6ter le charbon qu'elles font en brûlant, hepal^ 
mier d cire àelsi raontagne de Quindiuj dans les Andes^ 
entre Ibague et Cariiago j laisse pendre son fruit de la 
hauteur énorme de 180 pieds. Le caryota urens j le 
palma de covija se font également remarquer. Hies 
palmiers jagua et pirapo pointent leurs feuilles vers le 
ciel. Le coca sert de bétel aux Péruviens. Cette herbe 
les rend vigoureux. Son fruit leur tient lieu de petite 
monnaie y comme le cacao auxfaabitans du Mexique. 
Aux aloës y aux colletia ^ aux pothos ^ anx dracontiums ^ 
aux arums y se joignent les lianes ^ telles que les /%»/- 
linia , les banisteria ^ les biguonia y les grenadii/es» Les 
vijahuacsy sont de grandes feuilles qui pourraient tenir 



ET DH iVMiRIQUK. 339 

lieu de draps dans un lit. Leur longueur commune 
est de 5 pieds , sur 2 el demi de largeur ; â l'exceptioa 
d'une côte qui se trouve au milieu, le reste est lisse 
et uni. 

Les fougères k hautes tiges accompagnent, dans 
l'Amérique méridionale, l'arbre bienfaisant dont l'é- 
corce guérit U fièvre. La présence de ces deux végé- 
taux indique l'heureuse région où règne contlnueU 
lement la douceur du printemps. 

L'on sait, d'après le rapport des voyageurs et des 
difFérens na»ig3teins , que le voisinage de la côte 



i 



pro. 

diflfén 



duit , 



ilérieur du pays , des r. 



des 



intes espèces , des sapotilles , des ' 
gouyavEs de plusieurs sortes ^ des ananes , des spondias^ 
des chillnoyes dont la grosseur approche de celle des 
pommes pointues de l'Europe. Le jus en est doux , avec 
un léger mélange d'acide, et d'une odeur si agréable, 



qu 



'elle 



relève le goAt au point de 



fair 



référ 



fruit à l'ananas; ce pays produit beaucoup d'autres 
fruits et végétaux propres aux contrées situées sous 
les tropiques , tels que le ckon-paîmiste , le cacaotier , 
Xa, pomme de pin, Vainomum, la turmériqae^ la banane y 
Vavocat,Vubricot y Vorangc^ \a. canne d sucre y les frami 
boisesj les raves et \es fraises. 

Des cyprès , des sapins et des chênes , des 4pines- 
vinettes et des aulnes qui se rapprochent beaucoup de 
ceux d'Europe, couvrent les cantons monEueuï du 

M Mexique, ainsi que la chaîne des Andes sous l'équateur. 

I Les plus importans des arbres de la haute plaine de 



Quito et des eûtes des Andes sont les différentes 
espèces de cinchona, dont deux fournissent ce quin- 
i précieux à la médecine ; la cardana alliodora , 



r 



34Û EXAME9 DU SOL DE l'^ETTAOFB 

qui sert à la construction ^ est remarquable par Foclenr 
très -forte dVil qui sort de ses feuilles et de son bois 
frais ; le cotonier ordinaire^ celui appelé de Siam ^ qui 
est originaire à rAméri([ue ; le leibo ^ arbre haut et 
touffu I qui produit une espèce de laine plus douce et 
plus fine que le coton j le mopa-mopa ^ d^où découle 
sans cesse une gomme qui sert à faire une sorte de 
lacque ou vernis &i durable ^ qu^on ne peut ni le déta- 
cher^ ni même le ternir avec Peau bouillante ; \& saule , 
que M.. W^ildenow a nommé humboldtiana ; les /aix- 
rder^ et myrtes divers ; le metapalo ( tue-pieu ) ^ arbre 
parasite qui se nourrit de la substance de celiù qui lui 
$ert d^appui ^ qui le consume par degrés ^ prend sa place 
à la £n , et devient si gros qu'ion en fait des canots de 
la première grandeur; lespa/mistes divers^ dont la cime 
aérienne contraste d^une manière surprenante avec le 
feuillage épais des ceiba , avec les forêts de lauriers et 
de melastomes qui Peutourent. Leurs fruits ^ sur-tout 
ceux àxipinj'ay sont ovales j et coknme les pêches ^ colo- 
rés moitié en jaune ^ moitié en rouge foncé. 

Le gouvernement de Lima produit le mâcha ^ spéci- 
fique admirable contre la stérilité. La racine de cette 
plante est un oignon semblable à ceux d'Europe, mais 
d^un goût merveilleux et d^une qualité singulièrement 
échauffante. 

. Les plantations è! oliviers , dans le corrégiment de 
Loxa y rcïssembleut à dV paisses forêts , tant par la hau- 
teur et rétendue des arbres j que par la grosseur 
et la force des feuilles. Avec des soins légers, les habi- 
tans récoltent d^excellentes olives qui se conservent 
marinées çomrne celles d'Europe. Ils en tirent aussi un» 
l^uile m^leure que celle d'Espagne. 




KT DB L'iMimcjuF;. 341 

Il n'y a pas mains de vingt-quatre espèces Je poivre 
et cinq ou six de capsicum , qui sont estimés parmi les 
naturels du Péiou j outre plusieurs esjièces de solanum. , 
bous à manger, dont la patata sucrée^ la pomme 
d'amour 011 tomate ^ la pumnit; de terre, sont les mieux 
connus et les plus estimes. 

Enfin , la zone totride de l'Amériqne ofEre trois 
formes d'une beauté leniari^uable ; les pafmiers , les 
bananiers , et letfoiigéres arborescentes ; des arbi es , deux 
fois aussi élevés que les chênes d'Europe^ s'y paient de 
fleurs au!.si grandes cl aussi btlles que les lifl^uropéeus. 
Le Ckili. —La nature, en enloiiraut ie Chili Aa 



% 



ntagufs stériles , de neiges éterneUes , d'aiireu: 
pices, semble avoir vuulu isoler du niotidu 1 



cette contrée pittoresque, fertile et salubre. Le Chili est 
séparé du Pérou par un désert de 80 lieues. La 
puissance des Iiicas y avait cependant pénétré avant 
les armes espagnoles ; mais ni l'une ui l'autre n'ont pu 
soumettre entièrement cette terre de la liberté. Le 
Cliili est borné au nord par le Pérou j à l'est et au sud, 
par la Patagouiej à l'ouest, par la mer du Sud. 
Ce pays , Buénos-Âyres , la partie méridionale du 
Brésil et le Pérou, tiennent du peu de largeur du con- 
tinent qui va en se rétrécissant vers le sud, un climat 
semblable à celui S!i.m^ île , c'est-à-dire , des étés fiais 
et des hivers doux. Ces avantages de l'hémisplière 
australse font sentir jusqu'au 4°' parallèle. Le leiroip 
du Chili fournit les mêmes productions , à-peu -près les 
mêmes animaux et les mêmes oiseaux que le Pérou. 
Ses mines d'or et d'argent ne sont pas moins renom- 
mées. Les principales mines d'or sont à l'est de Sunt- 
lago f à Futarca) ellus sont reléguées daus la régiuii 



342 £XA»£II DT7 SOI. IIB I.*S0KOFB 

des neiges. La montagne i'Upsal^ata offre des tnttie- 
rais si riches qu'ils donnent jiisfju'à 60 marcs par 
quiuEal. Les côles sont célèbreh pour le poisson , les 
perles , les nacres d'huîtres , de moules et autres bivalves. 
Les forêts nourrissent des arbres si énormes, gu'iin 
missionnaire a fait , arec le bois d'un sent , une église 
de plus de 60 pieds; (m'il en a tiri les poutres , la 
charpente , les lattes , les portes , Ies fenêtres , les autels 



t iiSU^L 



nfessionnaiis. L'herbe dans la plaine cacbe 



I les bestiaux, et sur les arbre 



i voit des pommes de 



f'-la grosse^ de la tète d'un enfant , et des pêcli< 
I pèsent 16 onces. • 

Co^u/fn£o,cap>laUdece pays, contient 18,000 âme^^ 

r «Ile s'étend le long d'une petite vallée pleine à.s figuiers , 

Ij à'oliviers , ài'orangers , de palmiers et autres arbres 

toujours verts, parmi le^4llels on voit seipenler une 

ivière qui fournit de l'eau et du poisson à ses habitans. 

Les vallées qui environnent Coquimbo produisent 

Annuellement a^sez de blé pour la (.tiarge de cinq gros 

navires qui le transportent à Lima. EUfs donnent 

•ussi quanlilé de i-in^ d';jxc('lieiiti.'i> huiles ^ des mines 

d'or, d-'argeni , de cuivre , de plomb, de mercure et de 

[ Jer , dont ce pays abonde. 

Les environs de la ville de Valparaîso^ qui compte 
10,000 habitans , fournissent du y>onzeR/, du savon ^ 
' du marroguin , des cordages et des fruits secs. Les 
j pluies , qui sont en été si fréquentes dans le Brésil, ne 
sont si rares au Pérou et au Chili , que parce que les 
vents alizés qui soufflent des cotes de l'Afrique , ap- 
portent les exhalaisons de l'Océan , et qu'une partie du 
âuide qui s'en évapore continuellement , arrive aux 
CordiJlières, où ces vapeurs se condensent, pour re- 



ET SB L^AMÉniQUE. 34^ 

tamber de là sur les régions situées à l'est. Mais les 
mêmes vents cyui soufjlent du Pérou et du Cliili s'op- 
piisent, par une raison contraire , à ce iju'il tombe de 
la phiic dans ces deux vastes royaumes. 

Le terrain qui dépend de la Conception , autrefois 
capitale du Chili, est si fertile, que les récoltes de grains 
rendent cent pour un. Les pâturages y sont excellens. 
L'on y élève de très-bons chevaux d'oi-igine andalouse. 
On y recueille une grande quantité de deuréea. Le 
bœufle plus gras ne s'y vend pas plus da 4 piastres 
( 20 francs ). Sant- lago de la Conception compte 
encore iijSoo liabitans, et Ment/nza ^,6ao. 

Au milieu de la grande et belle plaïue de Mapocho , 
sur «ne rivière appelée de même tjuo la plaine , à 
20 lieues de la mer, dans une situation admirable 
près de la riche vallée de Chité , qui a donné son 
nom au Chili , s'élève la ville de Sant-Ligo, qui le dis- 
pute à Coquimbo pour la préétniiience. Cette ville ne 
le cède point en niagniSceuce à Lima. La partie dg- 
ciipée par les Indiens libres est plus étendue cjue 
celle qu'habilent les Espagnols. Les clwraux s'y sont 
tellement multipliés, (ju^aucun Indien ne marclie à 
pied ni ne le cède aux créoles dans l'ait de manier un 
cheval. Ils permettent aux missionnaires d'aller chez 
eux, mais ils persistent toujours à refuser de se sou- 
niettre au roi d'Espagne, 

Dans la plus grande des lies de Juan Fernandex , la 
chaleur y est modérée, et Phiver ne dure que pendant 
les mois de juin et de juillet. On y trouve beaucoup de 
poisson delà meilleure espèce, et sur-tout d'excel- 
lentes écrevisses. An mois de novembre les -vtauj: 
marins viennent à terre pour mettre bas; le rirage et» 



I 



I 



I 



344 BXA^MBV DU SOL DB i/BUKOEE 

est tellement couvert, yu'il est presqu'ïm possible d^jr 
marcher. 

Le /ion marin , dont le poil est si dur qu'il peut servir 
àe cure-dent, vient sur le rivage faire ses petits , vers 
la fin de juin jusquVii mots d'octobre. Le temps qu'il 
ne ]iaîl pas, il l'emploie à dormir dans la fange. La. 
peau de ces amphibies a un pouce d'épaisseur, après 
laqui'lle on trouve un pied de graisse avant de parvenir 
à leur chair. Les plus gros fournissent au moins 
5oo pintes d'iiuîle. 

Le climat de la plus grande des îles de Femandea 
est si favorable aux productions de la terre, <^ue les 
arbres j sont verts toute l'année. Les myrtes s'élèvent 
à 4° pieds do hauteur. Il croît sur leur écorce une 
mousse qui a l'odeur et le goût de l'ail. On récolte 
dans les deux îles de ce nom beaucoup de cresson , 
d'oseiJUj de pourpier, de raves et de végétaux bons 
contre le scorbut. Les légumes d'Europe y viennent 
pariailemeut. On y trouve des forêts de pruniers , 
aC abricotiers ^ àe pêchers, des troupeaux de chèvres et 
lie chiens sauvages, que les vice-rois du Pérou y avaient 
fait mettre pour détruire les chèvres , afin d'ôter 
celte ressource aux Anglais i^ui visitent souvent ces 
deux îles. 

Productions -végétales du Chili. 



Je remarquerai avec M. Malle 
duclions du Chili, V herbe de sel^Ax 
pied ; ses (euilles sont ceudrées et ressembli 



iiTin , parmi leS pro- 

illa hauteur est d'un 

llesdu 



hasihc. On lui 
uvre de , 
. Le ma^ 



a donné ce u 
raïus d'un î 
, ou rheibe 



m , parce que dausl'été elle 
.'1 rond qui ressemble à des 
l'iuiilr ; porte des semences 



ET DE l'ASliKIÇTTE. 34'^ 

noirâtres et parfois blanchÂtres, donton retire ane huile 
aussi agréable à manger que celle d'olive. Le panquc 
«ime les lieux aquatiques. Cette plante indique qu'il 
y a quelque source cachée. Ses feuilles sont d'un vert 
funcé, dures, dentelées; elles ont plus de 3 pieds de 



diamètre. La racine du j: 
parer tontes sortes de peaux, 



e est excellente i 



i fait d'excel- 
lente encre noire. Le culli se divise en deux espèces j 
une a les Heurs noires , l'autre jaunes. Ou en fait 
une pâte qui, infusée dans l'eau , est bonne dans les 
iièvres ardentes. Ou s'en sert aussi pour faire le sorbet 
et pour teindre en violet et en jaune. Le qninua. 
vient ordinairement à la hauteur d'un homme-, ses 
feuilles rdssemblent à celles de bette: ses fleurs sont 
purpurines; et sa semence, qui est blanchâtre et cou- 
tenue dans un épi, se mange comme le riz. 

Le quinchamaii pousse trois ou quatre liges rain- 
.pantes ornées de petites feuilles vertes placées deux i 
deux. A la cirae de chacune de ces tiges paraît une 
Heur semblable k celle du safran. La décoction de 
la plante et de la racine est eflicace pour le sang 
exlravasé intérieurement par suite de quelque coup. 
Le guadalaguen a des feuilles blanches et lagineuses. 
Sa Jieur est grande et blanche. On la fait bouillir toute 
entière avec un peu de sel dans un vaisseau de terre 
e guérit les apostèmes 
: le sai.g cor- 



leuf: 



pie 1 



intérieurs , les indigestions, et i 
rompu. L'herbe dtsjhus a reçu ce nom, parcf 
est sujette à rendre furieux les chevaux qui e 
gent par hasard ; aussi a-t-ou grand soin de Tai 
It en est Je même da la tembladerilla ^ qui Ci 
Tiolens tremblemens à ces animaux. Le t< 



se de 



B^6 EXA.HEK DU SOL DB i'bCROPB 

est une plante qui uatt sur Us roclicrs de la mer. Ses 
fenilles paraissent comme autant de bandes de cuir. 
Qiiaiid on les dessèche sur le l'eu , elles font tm bruit 
semblable à ctlui d'un coup de fiiùl. Ou les mau^e 
assaisonnées de diverses manières. 

Tous Us arbustes du Chili, à l'exception du rayrte 
et de \& sauge, sont différens de ceux d'Europe. JJarbre 
à encens pruduit un encens aussi bon cjue celui d''0- 
rient , quoiijue l'aibiiste en soit différent. Le cit/ea 
distille de toutes ses branches une j'ésine aromatique 
blanche d'abord, et t^ui duvieut ensuite jaunâtre, La 
jarilla est toute résineuse, balsamique et d'un partotn 
agréable. Les feuilles prises en fiirme de thé ^ sout 
bonnes pour les putréfactions internes ; infust^es dans 



, et exposées au soUil pendant Tia^t 
ni*sent un baume excellent pour Us 
récentes. Ou leur attribue beaucoup d'autres 



de l'esprit-dc-Tm 
jours , elles foui 
blessui 

Les racines du colligtiai , brûlées j répandent unf 
odeur suave et très-pénétrante, La murtilla donne uns 
baie plus grande que celle du myrte , dont la figiire 
et la couleur ressemblent à la grenade. Ce fruit est 
odorant. Ou eu fait un vin délicat, qui se conservent 
est stomachique. Le romnrillo ressemble au romarin 
d'Europe. Dans les fonderies de cuivre , on profère le 
bois de cet arbuste à tous les autres , par l'activité de 
sa flamme. Le ^m'cara porte des feuilles scmblableiii 
celles du myrte. Sa racine pilée et appliquée sur une 
plaie, quelle que soil sagrandeur, lagnérittellementen 
vingt-quatre heures , qu'à peine y reste t-il une marque. 
Il y a deux espèces de eulen, le vert et le^une. Leur» 
feuilles , prises en petite qnaulité , aaX, toutes les pn>- 



ET TE i-ViiiaiQUE. 347 

pi r^tég du [lié ctiiiiois , le même goût, le même parfum. 
Klles sont stomachiques, et s'appliqueut avec succès 
t,uT les blessures. Toutes tes parties du culea ont de 
semblables propriétés. 

Le paiqui ressemble au sureau: c'est le me 
remède que l'on connaisse contre les fièvres ardentes. 
Il y a dans lo CliiU trois espèces de roseau remplies 
d'une substance ligneuse, bien diffërenle des roseaux 
d'Europe. Ces roseaux sont le colen^ le kila^ la canne 
de vaidivia ; on lui a donné ce nora , parce que c'est 
auprès de ce roseau qu'expira le chef espagnol déco 
nom , qui avait voulu entreprendre la conquête du 
Chili. 

Le boqui est une espèce d'osier. I) monte, descendet 
remonte allernalivenient de la cime des arbres , et 
forme de cette manière comme autant'de métiers d« 
tisserands. IL sert â, {aire des paniers, à lier des palis- 
sades, et se conserve même dans l'eau pendant plusieurs 
annéei. 

On y voit plusieurs espèces de lierre diflerens de 
ceux d'Europe. Le Chlii abonde en joncs, parmi les- 
.<^uels on dislingue le Colora ^ dont les Indiens couvrent 
lenra cabanes, tant parce qu'il dinc long-temps, que 
parce que le (eu l'attaque difficilement, et que le feu 
y fait moins de progrès que daus les autres espèces de 
paille. 

Wyceu donne une excelleiilc teinture en noir. Le 
siramonatdes arboreuia embaume l'air par son odeur. 
A l'exceptioa dn marier, du cyprès, du laurier et 
du saule, tous les arbres du Chili diffèrent de ceux 
d'Europe. Le ^'///nj a lesféuiUes qui approchent de celles 
du chéuB. Sou tronc est roux et dur. Il ne se fend 




I 



348 E:\XMEtr DU SOL DE i.'bubope 

jamais. Son écorce, broyée et trempée daus l'eau, sert 
de savon. Le spino tire son nom de la quantité d'é- 
pines (jui le garantissent. Son tronc est brnii , marbré, 
pesant et très-dur. Son écorce ressemble à celle da 
mûrier. Ses fleurs représenlent un boulon de soie jaune. 
Elles exbalent une odeur aromalir^ue dont les femmes 
se servent dans leurs vétemeus. Aux fleurs succèdent 
des baies longues dVne palme , grosses comme le 
pouce , dont on fait une encre assez bonne. L>es per- 
roquets sont avides de la moelle de ces baieSi Le Spino 
est le bois de chauffage de ce pays. On en fait d'excel- 
lent charbon. 

Le /-oi/e s'élève à une hauteur surprenante. Son fonc 
se conserve intact dans l'eau. On s'en sert pour I> 
h/i tisse. 

Le masquetçotle des fruits qui ressemblent aux baies 
du myrte. Ils ont une saveur agréable et rafraicbii- 
Fante. Ils servent à teindre en violet. Les fenillesde 
cet arbre , mâchées , sont un remède elËcace contre 1» 
maux de gorge. 

Ualerze est une espèce de cèdre ronge. Son troue 
est ii haut et si gros, que les Indiens tirent d'un seul] 
y ou 800 planches longue» de 18 pied^ , et larges d'un 
pied et demi. 

Le maiieu est un des plus beaux arbres que IW 
puisse voir. Il a ordinairement 40 pieds de haut. On 
IViiipluie h des ouvrages curieux. Les vaches les aiment 
tant, qu'elles abandonnent les meilleurs pâturages 
pour eu manger les feuilles. 

Le patugi-a s'élèïe ibit haut , et quatre hommes 
quelquefois peuvent à peine l'embrasser. Ses fleurs ont 
U couleur et L'odeur des lis, mais elles sont de deiiE 



M 



i 



ÏT DB l'a MÉRIQUE. 349 

tiers pins petites, et pendent en bas. Il y a deux es- 
pèces de lemo , le blanc et le jaune. Ils servent, aux 
carrossiers, Leurs lèuillc^s ont la coulenr etlafunne de 
celles du citronnier , et l'odeur et le goût de la nuis de 
mnscad^. 

Le /itrç est d'une haiitenr médiocre. Son ombre est 
nuisible. Ceux (jui passent on reslenlsous ses branches, 
«ont couverts sur le-ubamp de pustules rouges el mor- 
dicantes qui se manifestent aux mains et au visage 
(vidaurestoria de Chili ). 

Le boleii et \e parquilausen servent de purgatifs dans 
de certaines maladies. Pris en forte dose , ils deviennent 
poison. 

L'île de Juan de Fernandez produit trois espèces de 
sondai', le blanc, le rouge et le citron. Cette di^rnière, 
qui est si recherchée en médecine, y esl: beaucoup 
meilleure que celui qui vient d'Orient. On en trouve 
aussi an Chili. 

Le pegaen , que les Espagnols ont appelé pin dti 
Chili, représente une pyramide parfaite de 5o pieds de 
hauteur. Les fruits sont renfermés dans un globe 
lignenxide la grosseur de la tête d^un homme. Ils 
sont longs d'environ a pouces, coniques, couverts 
d'une gousse semblable à celle de la châtaigne, dont 
ils rappellent le gol^t. 

L,e paimier da C/j/A' donne des fruits ronds et pi us gros 
que la uoixcomuiune. Ils ont deux coques ; dans la der- 
nière, on trouve nue amende ronde, blanche, agiéable 
au gurtt. Ces coques, lorsqu'elles sont fraîches, contien- 
nent un suc laiteux etrafiaicliissant. Ces prJten'ius cocos 
lont entièrement attachés h. quatre grappes longues de 

pioda , «t qui pendent des quatre côtés du palmier. 



I 
I 



3So bxaubn du sol dk l europi; 

La /«cuma ressemble beaucoup au laurier. Ses finit) 
sont àe la grosseur de la pèche, bniiis mêléa d'un peu 
de jaune. Leur ptilpe est blanche , semblable au beurre 
et agréable au g"ût. Elle renferme deux ou trois uot- 
seUes dures y lisses, d'un ronge brun luisant. 

LaPaiagonie. — Tebneliaon laPatagoiiie, subornée, 
an nord, par le Paraguay; i\ l'est , par l'Atlantide; à 
Pouest et an sud, par le Chili et la mer Paci&que. Le 
détroit de Magellan est situé par les 53* et 5^' parallèle; 
cependant, dans les mois de décembre et de jajiTÎer, 
où le soleil est 18 heures sur l'horizon , le thermomètre 
ne s'élève qu'à 4 degrés. Eu décembre 1788, c'est-à- 
dire en été, la plus grande chaleur n'allait pas au-delà 
de 9 degrés. 

Le cap Filar, dont les rochers escarpés n'ont qi 
218 taises d'éleTatioii, et qui fiirnient au sndl'extréml 
de la chaîne des Audes, a presque le même degré Je 
latitude que Berlin. 

La Palagonie, qu'on appelle aussi Terres JMagellf 
niqucsj du nom du célèbre navigateur qui les a décoQ' 
vertes , couslste principalement en vastes prairies et en 
solitudes, où l'on voit quelques saules qui bordent les 
rivières. Elle semble jouir d'un climat tempéré, quoique 
Iroid. 

. Non loin de Fhiiippeville, qui est située dans l'endroit 
le plus agréable du détroit de Magettan , coule une ri' 
viëre dont les sinuosités ulirent l'aspect le plus riant, 
De chaque côté on aperçoit un bosquet d'arbres sh' 
perbesqui penclienl leurs tôles sur les deux bords, fl 
furment un ombrage délicîeui;. Les chants variés d'iiiis 
foule d'oiseaux et le parfum des flenrs qui embellissenl 
ses rives, semblent s'être réunis dans cette BxLivtiiil< 



I 



ET DE I^^iLia.ilLIQXJS, 35 1 

du monde pour enclianter tous les sens des voya- 
ge lus. 

Sur les côtes du port Désiré ^ non loin du Paraguay, 
on [roure une île toute peuplée du veaux marins. 

Terre, de Feu. — La {-L-ande île de la Terre de Fea^ 
ou plutôt une multitude d'îles connues sous cette déno- 
mination , forment , avec la Patagouie , la portion prin- 
cipale du détroit de Magellan. La Terre de Feu n'oiïre 
de loin ([ue des montagnes étonnantes , toujours cou- 
vertes de neige j d'un de ces monts qui<lomine sur les 
autres, sort un volcan qui jette sans cesse une épaisse 
fumée. 

Terre des Etats. — La Terre des Etats , cette île dé- 
conrerte par Jacques Lemaire , ne présente aux yeux 
qu'une suite de rocbers inaccessibles, héiissésde pointes 
aiguës , environnés de précipices , et suspendus de ma- 
nière à inspirer de l'effroi. Entre la Terre de Feu et celle 
des Etats se trouve le fameux détroit de Lemaire. Dans 
ces régions, on fait, ainsi qu'aui îles Maloiiincs , un 
très-riclie commerce de poisson, d'huile de baleine et 
de fourrures. 

Oîahity. — Je ne m'étendrai pas sur les îlesd'O^aiiïy; 
les JescHplions élégantes que les voyageurs anglais et 
autres out données de leur fertilité, de leur beauté, et 
de la pureté de l'air , doivent suffire pour combattre les 
assertions contraires. 

On compte parmi les avantages de la Tere-Magella- 
nique celle multitude de chevaui, de bœufs et d'autres 
bestiaux qui se trouvent sur cette cûte, principalement 
vers le Paraguay; de daims sauvages, dont la cbair et 
la laine sont excellentes; de lièvres du poids de ao livres, 
de cygnes d'un tiers plus forts que ceux d'Europe , 



I 



352 sXAMBir DU SOL DE L^BUKOPE 

d'aulrncbes., de canards et autres gibiers marins ; de 
j>crles,de burgawS) supérieurs à tous les coc^uillages de 
cette espèce; de veaux marius dont la côte est remplie, 
et de baleines plus grosses et en plus grand nombre <{ue 
dans la mer du Nurd. 

Productions végétales de la Patagonie. 



Ce pays a été trop peti exploré poitr poiiToir en offrir 
l'herbier. Tout ce qu'on en sait, c'est tjue , pariiii les 
arbres, it y en a plusieurs dont le tronc a prés de trois 
pieds de diamètre : leurs feuilles ressemblent à celles du 
laurier ; leur écorce a le goût du poivre , elle est d'une 
odeur pénétrante', on l'appelle de -winter, parce que le 

Europe. Elle sert d'à 
chair de lion ma 
de pois sauvages 



est le premier qui l'a apportée en 
tidole à ceux qui mangent de U 
:pè«s 



riu. U croit eulre les rochers d. 
et diverses tories d'herbes odoriférantes: 
les unes sont comme à» Viuraie, les autres comme do 
la sauge. Elles sont bonnes pour le scorbut. Ou céleri^ 
de Voseille^ du cresson et plusieurs espèces de baies y 
qui ont vraisainblahlement leurs Tertus , mais que Voa 
ne connaît pas non plus que les^eun, les lianes y Im 
morisses et certains lierres, croissent dans ces climats. 

Paraguay o» Hoyaume de la Plàta. — Eu sortant de 
la Fatagoiiie , on entre dans le Paraguay par l'embou- 
chure du âeuve de la Plala , qui donne aussi son nom 
à toute ctïtte contrée. 

Le Paraguay est borné au nord par le pays des 
Aniazoues ; à l'est , par le Bi-ésil ; A l'ouest , par le Pérou 
et le Chili; au sud, par ce dernier pays et la Faïa- 
gonie. Le service des courriers de terre f comiael'ohsem 



BT DB i.'am£hiqtie; 353 

M. Hniiiboldt, Gst al bien organisé, que par eus s^iils 
im habitant du Paraguay ou Je la prtiviiice de Broca-' 
inores, sur les jIvesdel'AniaBone, peut correspniidrs 
assez régulièrement avec un habitant du Mexiciue ou 
des côles de la Nouvelle-Californie, sur une disitance 
égale à celle de Paris à Siam, ou de Vienne au cap do 
Bonne-Espérance.Demême une lettre confiée à la poste 
dans nue petite ville de l'Arragon , arrive au Chili ou 
dans lesniissinnsdel-Orénoijue, pourvu qu'on indique 
d'une manière précise le nom du coirigimenta on districi 
qui comprend le village indien auquel cette lettre doit 
parvenir. 

Cinq gouvernemens divlsenl tout le Paraguay. Ils ont 
pour capitales : Za P/ata, population, 3é,ooo âmes; 
San/a-Cruz, 1^,000; Cordojte, iy,ooo; Buenos- Ayres ^ 
35,000 (c'est le grand refuge des passagers de l'Espagne, 
qui trouvent dans cette ville dus maisons de postes , des 
relais de clievauxet de voitures, pour se rendre au Pérou , 
eii traversanl par Cordova, et Tucuman A Polosi); 
l'^jfom/i/ion, population, i5, 000 âmes ; celle ville est 
éloignée de 33 lieues un tiers de la jolis ville de Keem- 
houcouj le Paz contient 20,000 âmes; AJontsvidea ^ 
12,000 (c'est le seul bon port sur la Parana, et où s'ar- 
rêtent les bâtjmens qui ne peuvent remonter à Buenos- 
Ayj'es ) ; Bogota-, population , yooo âmes. Cette ville est 
rarement visitée par les voyageurs ; elle est près d'un» 
rivière qui va joindre celle de la Madeleine. 

La ville de la Plala a été bâtie sur les ruines d'un 
Lourg indien nommé CAn^oisara. filles'appelle aujour- 
■ d'hui Ciudaddela P/ofa (Cité d'Argent) , h cause delà 
mine de ce métal qui eii est peu éloignée. Les environs 
delaPlata sont remplis dematGonsde campagne char- 
TOM. I. , a3 



i 



"^ - 



354 BXAMBSr DU sot DB l^BtflLOPB 

mantes y situées le long de la rivière cle Cachintayo ^ qni 
en est à % lieues. Le Pilito^Mayo coule à 6 lieues de là 
w^ le chemin de Potosi* Ces deux rinères abotidernt en 
poissons ezcellens ; et Ciudad de la Plata y brille par 
ses 4ânies » tours y clochers , couvens et hâtels élégans» 

On évalue à 60^000» le nombre de6 Indieiis no* 
mades on agriculteurs qui habitent la plaine des envi-* 
rons de Buenos-Âyres. Dans ce nombre , les femmes | 
les vieillards et les enfans ne sont pas compris. Les 
Indiens ont un goAt si décidé pour les cartes y quHls 
|ouei^t souvent assis sur leurs talons y tenant soiis leurs 
pieds la bride de leur cheval y de peur qu^il ne leur soit 
enlevé > et ayant leur poignard ou couteau fiché en terre 
auprès d^eux, pour percer k Pînstant celui qui oserait 
manquer de loyauté au ^. Ces Tartares d^Amérique 
sont cependant hospitaliers ; ils aident k voler des che- 
vaux y mais ils ne commettent jamais de roi d^argent. 

Le pays des Chi fuites est fort montagneux et cou*' 
▼ert dfimmenses forêts remplies de milliers d^Indieuff* 
Le riz f le maïs^ le coton ^ le sucre^ le tabae, lés patates^ 
le manioc r le miel et la cire ^ sont les denrées les plnsr 
communes de cette province. Depuis le mois de décem* 
bre jusqu'au mois^d^avril, les campagnes sont inondéear 
par le débordement des rivières. Il se forme alors de 
grands lacs qui feurmiHent de poissons. Le Chiquîte 
compose une certaine pâte amère qui les enivre. Us 
montent aussiti^ à fleur dWu y et les pêcheurs les pren- 
nent aiséhieut. Quand les eaux se sont retirées , les na* 
turels ensemencent leurs terres^ qui jouissent alors d^une 
admirable fertilité 

L'air du Paraguay est oemmnnément h'nmide et 
tampécé. Les terres situées le long des vastes rivière» 



f .. 



\^\\\ Arrosent ce pays ^ ofïrent: des plaines intnlâuses soi- 
gtieusement cultivées, au bout desquelles la vue sS 
tepose sur d'agréables coteaux et d'épaisses forêts. Les 
fleuves du Paraguay, de la Plata, dont les bords sont 
couvaitspar utie multitude d'oiscauijl'iin pliimage.aussi 
gai que leur chant , regorgent , ainsi que les lacsj d'nne 
iriËuité de pcûssons ; les campagnes abondent en toutes 
sortes de gibiers y et les Lois contiennent des serpens , 
des bftes féioces, des daimS) des cerfs, des autruches 

Le Paraguay produit en abondance dn èiè , dn riz^ 
an maït, du manioc^ ie& patates, du tabac , de la cîrg , 
du mie/, au coton f dont les Indiens fabriquent des 
toiles et des étoffes ; de Vindigo d'une bonne qualité ; 
les cannes à sucre y viennent sans culture; la l'igne 
de mfme ; les pèches et les autres fruits y sont délicieux j 
le chanvre y végète avec fbrce ; la cochenille, k soie^ 
\sk vanille y divers simples, le miel el la cire; plusieurs 
espèces de résines , du talc transparent , de la platine j 
de Por, de Vargent; des bceufs et des chevaux sauvages 
Ibrilient une autre branche importante du cummerce 
de-ce pays. Ces animaux étaient autrefois si conimunSf 
qu'on avait un clieval supeibo pour deux aiguilles, et 
qu'aucun vaisseau ne sortait dn poit de Buenos-Ayres 
qu%l ne fât chargé de 5o,ood peaux de bœufs. Pour 
envoyercette quantité, il fallait en tuer environ 8o,<)oo, 
parce qu'on ne prenait que les peaux de taureaux qui 
avaient une certaine grandeur; les autres élaientmises 
au rebut. 



Pradactiohs végétales du Paraguay. 
Ou trouve aiiParaguay toutes las espèces d'arbres 



i 



1°' .H 



356 EÏAMEN D 

l'on connaît en Europi 

lement , soit qu'ils y ai 

"Le qainquina, \a.rhaharbe, la 

y viennent sans culture, ains 

un raisin assez gros avec leqi 

un vin agréahlo. La canne a 

avoir été appi>rlée des Indes i 

gèiie à ce dernier pays , de tt 

Jjaj'erva canieni, li 

le robe, sont d'un nsage indispi 

des mines. Parmi les liacées, on 



nF. L ELROfE 

[n'jls y naissent naturel' 

l été portés par les Ëspaguo)«. 

(7/e (et dVntres simples 

B la vigne , qui prodnit 

HS missionnaires fout 

croyait 

aît indi- 



Amécicii 



genr 



s des ahtn 






lema/:e, le/>a/oJet 

dislitigne les superbes 
71 et des part craiium. 



"Li'herbe du Paraguay est encore une des grandes ri- 
chesses de celle contrée. Les Espagnols pré tendent que 
c'est un préservatif contre toiites sortes de maladies. Le 
Pérou en tireponr rlu^di^^millions de francs, et !eC(iili 
pour près de 2 millions. Oii' trouve aussi boaiicoiip 



luses qui ont toutes Uurs 



d'hcrlies^et de b^es " 

contrs-poisons; telles que V herbe d moineau ^ Aonl un 
oiseau de îa grosseur d'un merle , et qui est très-friand 
de la chair de vipère, vient m.Tnger à chaque coup de 
laugue qu'il reçoit de la vipère. Ce jeu dure jusqu'à ce 
que le reptile, qui n'a pas In mâme ressource, soit mort. 
Le moineau le mange : le repas &ui , it iâit eacoro 
iisaga de sou spécifique. 

Le Paz , dans le gouvernement de la Plata, dont U 
iuridiction n'a guère d'autre lien que la ville même, est 
arrose par lUie rivière qui entraîne , dans les grandes 
eauT, de prodigieux morceaux de rochers , el roule de) 
monceaux d'or qu'on recueille après le débordemeor. 
Un Indien, en iy3o , se lavant les pieds , en troUM 
va, que le marquis de Castel-Fuerra acheta la jOO» 




KT DE l'AMJÈaïQUE. 557 

piastres , et qn^il envoya au roi d^Ëspagne comme nue 
rareté digne de son cabinet. 

A 14 liËLieii de la Paz, au milieu d^uu grand nombre 
de moulagites , on en distingue une i'ort haute (jui ren- 
ferme d\uinienses richesses. Un coup de tonnerre en 
ayant détaché une roche, on y trouva tant d'or, (]uq 
pendant ijuelqiie temps l'onoe ne valut c[uq 8 piastres 
dans tout le pays. 

Brésil, — Le Brésil est borné au nord et h Vest par 
PAtlanli(|ne} à Voiiest, par le pays des Amazones ; au 
sud, par le Paraguay. Il a 760 lieues de long. Halargeur 
depuis le cap Saint-Roch juscju'^ l'établissumetit portu- 
gais de Saint-Paul de Ornagua^ est aussi étendue j si 
elle ne Test pas davantage. On donne le nom de capi- 
tanies aux (quinze provinces qui divisent les établisse- 
mens portugais sur les côtes maritimes du Brésil. Ce 
pays était soumis à un vice-roi général avant que le 
roi de Portugal y eût transféré le siège de son gouver- 
nement. Des quinze capitanies , neuf relèvent de la 
couronne , et les six autres appartiennent à des sei- 
gneurs particuliers. Elles sont situées sur le bord de la 
mer. L'intérieur est habité par des peuples inconnus 
pour la plupart, qui vivent libres et indépendans. La 
(lomhiation portugaise ne va dans l'intérieur des terres 
qu'à cant et quelques lieues , et elle s'étend le long des 
rivages à plus de 1000 lieues , depuis l'embouchure du 
fleuve de la Plata jusqu'à celle des Amazones. On 
épro«ve au Brésil moins de chat«ur en -été qu'en 
Afrique , parce que le vent qui rend les chaleurs insou- 
tenables au Sénégali jksur toute la câte , api 
passé sur les sables bntlans de l'Afiit 
suite rOcéanalliinliqMej où il perd une partie de saclia 



I 




Îi58 



i- rafraîcllir cette contre», 
guerres urnelles des inili- 



leur , et ariiTe !f.n Brésil y 

Malgré les fureurs et I 
gènes et des mammelus tiiii habitent la ptemière «api- 
tanie , la fertilité de la terre a déterminé les Portugal» 
i tout braver pour s'établir dans cette vaste régiou. En 
moins de cinquante ans on a vu naître dansl'espac* 
de 1 loo lieues dâ câtes , pi'cs de 3oo bourgs et vîtla^esi 
entourés de superbes plantations divisées par des aVlée& 
d'arbres fruitiers, défendues de distance eu distance 
par des redoutes et des postes Qiilitaîres. Ou y cultive- 
la cochenille et le ver à soie. 

La seconde capitanie , en s'avancant vers te novd ^ 
est celle de Ria-J'anelfo f rivière Janvier ^ , ainsi nom» 
mée , parce que ce pays fut découvert te premier joue 
Je l'an. L'espèce de golfe que forme le fiauve t^ans le« 
terres est long de 12 lieues , et large de 8. On lui trour* 
quelque resscmblauca avec le lac de Genève j mais leî 
montagnes qui l'environnent sont mains élevées. L'en-^ 
trée eu est étroite et fort resserrée par de petites Eles qui 
la rendent très dangereuse. A gauche est un morn« ea 
forme de pyramide , que sa liauteur feit découvrir de 






lière 



^iit taillé dans toutes 



loin. Il est rond, et & 
•les faces , qii» les Français l*appellenl ie pat d beurre^ 
Cette province produit du riz, du tabac , du ma& , dcd 
ignames , divers fruits et légumes. 

Les Indieus qui out embrassé le christianisme sout 
wn niélanpe de difïérentes nations soumises anx Portu- 
gais. C'est dnns celte province que Ton Ifoqvel'^Rscatt 
liignlire. f Voyea l'art, des Animaux. ) 

A 60 lieues vers le nord , om^entre dans fa capitanî» 
«lu Saint-Esprit , dont o» v.inte la ^rtilité. La chasse y 
iburnik-tQtjilcs coûtes de glLier , Us, riviàres ime quautia^ 




ET DB t'AMiRIQDB. 35^ 

incroyable de poisf^on , et les terres , airosùes des p1i]S 
bell«'s eaiiic, prodigiieut tout an moiodre travail de ses 
Iiabilans : ileiiis , fruits , vin , sucre , café , diamans , 
or, argent, tout concourt à aiif^menter le bonheur 
tjii'ils é|>roiive>it au sein d'nne faiTiillecbarmante. 

On compte dans celle province 10,000 Indiens con- 
vertis au cliristiauisme. 

La capilanie de -PoT-Zo-iSecuro a conservé long-lemps 
ce nom par rapport à ja sûrtté de son port. Cabrai l'a- 
vait nommée Sainte-Croia: ^ parce (^ii'en arrivant il y 
avait arboré l'étendard du christianisme. On lui donna 
par la siiile le nom de Brésil, d'une sorte Je bois qu'on 
y trouve en abondance, et dont on fait un grand usage 
en teinture. 

Cette province est (értile , arrosée de belles rivières, 
xoupée par une in&nitë de ruisseaux , couverte de di- 
verses espèces d'arbres , peuplée d'hommes et d'ani- 
maux. San-Salvador , capitale du Brésil , est bâtie dans 
la baie de Tous-les-Saints. Le principal négoce de celte 
ville se fait en nègres de Guinée. C'est de San-Salvador 
c|uc les autres provinces tirent leurs esclaves. 

Celte capitanie est la plus risbe et la plus penplée dn 
Brésil. L'or , l'argent et les denrées précieuses y abon- 
dent. Le teiraiii est fertile en maïs , en sucre , en tabac , 
en riz , en coton , en manioc , vu fruits et légumes di- 
vers. Il y a des pâturages où l'on nourrit un si grand 
iionibre de bestiaux , qtie la viande s'y vend au plus 
bas prix. Les terres sont arrosées par une multitude da 
luisseaux et de rivières , parmi lesquelles il s'en trouve 
d'assez considérables. Leurs bords sont peuplés d'ha- 
bitations où l'on jouit d'un air serein et tempéré , (|iioi- 
que dans le voisinage de l'éqiiatcur. 



3(ÎQ Axâmes db èol ds l'euhofe 

De la capitanie de Porto-Seciiro on entre dans celle 
àUlheos ( des lies ). On tioiive dans celte province des 
ai'bi'es qui rendent , à la moindre incision , un baume 
auijiiel on atliibiie des vertus merveilleuses contre plu- 
sieurs soites de nmiadies. Ce pays est très-fertile, et il 
serait un des meilleurs du Brésil, si Us Indiens ne 
s'opptisaii'iit [las k ce qu'on élende la culture. 

Loi'sifue les premiers navigateurs portugais vinrent 
mouiller dans celtp parlie du Brésil , qui forme la ca- 
pilaniedei^erna/n£ouc, ils furent si frappés de la beauté 
du port , qu'ils le nommerait Olinde; ce qui signifie 
en portugais , nh '. qu'il est beau ! Telle fut l'exclama- 
tion des premiers conrjuérans lorsqu'ils débarquèrent 
sur celte côte. En elfet , la Ville d'OHnda , située snt 
nue uuitable colline ; celle de San-Aiitonio , qui en est 
séparée par un espace sablonneux dVuviron nue lieuet 
et dontles murs servent d'abri aux bâtiniens d'Europe', 
enfin ta pclile ville E.ec)fe , qui , biltie sur un banc de 
Baille très-bas, semble sortir du sein des flots ; des boil 
de cocotiers aperçus dans le lointain , des arbres sem^s 
çà et là paruii des maisons d'une bkncbeur éclatante, 
uue mullilude de jangadas on radeaux légers , dont la 
liaule vuilu sillojiiie la mer dans toutes les directions , 
telle est la scène animée et Hante qui s'offre d'abord i 
l'œil du voyageur qui arrive dans la province de Fer- 

Ou compte dans la capitanie à^O/înJe ou de Fernan- 
hoiic plus de 3oo moulins à sucre dont les Portugais 
tirent tous Itis ans 3o,ooo caisses de cette denrée. C'est 



i celle même c 



■ <1" " 



;cueille le meilleur 



bois de teinture. Tout le pays est extrêmement agréable 
par la verdure 6t la fectitilé de ses campagnes. Sacrtf 




"n 



BT DE l'amékique. 3âï 

café ^ coton , indigo , vanille , fruits d'Europe^ fruits 
divers des tropiques ,^eurs suaves , l/esliaux nombreaj: ^ 
femmes Jolies , loiit y est en abondatice. 

Ll's uutres provinci-S du Brésil sont Tamaraca , Séré- 
gipé , Para/ba, Rio-Grande , Ciara, Para et Mara- 
gnan. Ta ma fa ou Tamaraca, dont les Français ont été 
en pussesMoii, passe pour une des plus aucieniies co- 
lonies européennes. Malgré sa fertilité étonnante , elle 
n'a pu soutenir la concurrente avec OëUq d'OIinde. 
Elle est tombée dans Tobscurilé. Les tiabitans s'oc- 
cupent du soin de la cocbetiille. 

La capitanie de Sérégipé n'a rien de remarquable. 
Elle produit de la vanille^ de belles récoltes de maïs ,è,b 
tabac , Ae&'fruils j des légumes , des melons parfaits j des 
citrouilles énormes et d'un goût agréable. 

La troisième capit:inie doit encore son origine aux 
Français', et son nom au fleure Paraîba qui l'arrose. 
Il a la slngularilé d'être plus large à sa source qu'à sou 
erabouclniie. Celte province produit du cacao , du riz , 
des patates , att^fruits exquis el de superbes bestiaux:. 

On parle d'un arbre qui croît vis-à-vis de cette côte , 
dans l'tle de Fernand Naronha, dont la qualilé est si 
caustique , que ceux qui portent la main aux yeux, 
après l'avoir touché, sont privés de la vue pendant 
quelques heures. Il s'y trouve un autre arbre dont les 
feuilles servent de contre-poison. 

La capitanie de Rio-Grande , au nord de Fernam- 
bùuc , tire son nom de la rivière qui l'arrose ; elle s'é- 
tend principalement le long de la côte, et n'oHle rien 
de remarquable , sinon un lac où l'on trouve beau- 
coup de perles. Les bois sont remplis de vignes. 

La capitanie de Clara , plus au nord , est parsemée 



3fÎ2 



KlAMBH DW SOL DU l'EUKOPE 



de vallées et de plaines fertiles , et riche en production! 
de toute espèce. 

La capiLaniede Pnra comprend les terres qui bordent 
les rives du fleuve des Amazones. Para, sa capitule, 
est située sur le Tocantin. Celte province produit du 
cacao, de la vanille y du sucre , du caton, du caje en 
a.ssez grande quantité pour envoyer tous les ans à Lis- 
bonne une flotte cliargée de ces précieuses denrées. Le 
cacao est la monnaie courante du pays ; il fait la prin- 
cipale richesse des babilans : ils recueillent aussi beau- 






leloi 



délie 



C'est j comme l'oliherve très-bieu le Voyageur fian- 
ça U ^ te pays de la fertilité, de la ricliesse, des par- 
fums, des fleurs, des fruits, de la cliasse, des jolies 
femmes , d(:sl>eaux liumines, et la patrie du bonheur. 

M.aFagnaii est le nom d''une île ((ni forme un gou- 
Tf rnenient particuMer habité par lesTopinatnbous. On 
y compte 3o villages indiens de 2 à 3oo feui , et 8000 
Portugais. Cette île luurnit à ses babitans tout ce qu'ils 
peuvent désirer. Le terroir est si fertile, qu'on y fait 
par an plusieurs récoltes de maïs , de pnis , de palates. 
Le bétail y est beau et bon, et l'air trèS'ptu'. Dans la 
iiipeibe dititnct où est située la ville ZiEopoldinia , la 
rivière Jtlucan , après en avoir baigné les murs de sea 
eauxj et répandu la fèrtililé, va, par un cours de 
80 lieues , se perdre dans l'Océan. 

Le Bréul réunit tous les avantages de la zone teni' 
pérée et de la zone torrîde. Les fruits de tous les 
paya du monde, tes grains et les plantes qui servent 
rriture de l'homme y viennent en abondance. 
Ses rivières sont nombreuses, poissonnenses, et sit- 
lonnentde toutes parts le pays. Le Brésil fournit un- 





ST DB I.*AMÉB1QUB. 363 

nuclleineiil 44,000 ijuiiiraiix de sucre , 58,ooo quintaux 
ile/u^ac, ^^,000 peaua: ; 84jO<>o quintaux de bois de 
teinture fhaaucou^ Afi coion y Ae. cacao , de vanille ,A'é- 
piceries , d'or, à'' argent , de dtanans , à.& fer , d'etain , 
de plomb , de vif argent , ai antimoine , de soufre , do 
cristal et ifalun. L'agiicuUure est absolument négligée 
ditns ce pays si Mcbe , h. cause du nombre infini de Was 
qu'exigent les raines dVr et de diatuans. Il y a des 
manufactures de sucre, de ihiini, de cochenille , d'é- 
toffes , et de tabac qui ett très' recherché. 

Les premières raines qu'on ait trouvées a» Brésil 
sont celles de Jaroque ; elles i)'uffrent plus que des ves- 
tiges de leur ancienne splendeur. CVsR Yilla-Ilica, , 
chef-lieu de la province de Minas-Geraïs , que se cou- 
centre aujourd'hui l'exploitation de cas richesses. On y 
voit la fameuse niontague d'or découverte par le colaa 
3aint-Paul en i^iS. 

Productions i-àgiitales du Brésil. 

Les plantes succtiUiltes que le Brésil produit ont la 
l^ualité qui est ordinaire à toutes les rég^^ tropiques 
d'Amérique. De ce nombre on diatint^u^e plantain^ 
le bananier , le cocotier , le cacaotier , la cassave , la pa- 
tate , la pomme de terre ^ une infinité de melons et de 
citrouilles. Il serait (lilJicife décompter te nombre d'es- 
pèces de fruits ; ct^pendant les principales sont ]a.pomma 
de. pin , le rn&ngo , le tamo-rin , etc. 

Les plantes chaudes aromatiques qae l'on trouva 
ici, qui sont vraiment indigènes, et d«nt se servent 
ordinairement lev liabilans dans leurs saaces, dans 
le^" r3|^or.t> , o» *^n\ forment la base de leurs tUfté* 



364 EX*MÏS DU SOL DE % ECKOFS 

rentes boissons , sont le gingembre , la lariuériqne , ytlii- 
sieiiis sortes Ae poivre , le cafd américain, le capsicumj 
nnmmé inipi'oprciiieiit poivre de Guinée > et le laurut 
canelle (canellier saiivape ). 

Parmi les piaules médicinales on tronve en a\ioii- 
âance la contrayerva. [_ spigelia antlielmeiitici ) , lo me- 
eioacan, \e jalap, Vaiiiyris, (^iii produit la gomme éléini , 
etUgayac. 

Parmi les bois qui servent à la teinture eu à Torne- 
ment des cabinets , on d[&Une,tie le boit de Campéc/ie , 
de Barbadif, iVacajou , d'eiènt , le bois rose , le bois 
satiné , nne miiIlitijJc d'autres, et sur-tout le bois de 
JBrésil. Cet af|^ , (jni est de la hauteur d'un des chênes 
d'Europe , et ne jette pas moins de brancbcs^ croit 
- paimî les rochers, dans les terrains les plus incultes. 
Il est vaboteiix , tortu et plein de nœuds comme l'aiilù' 
pine ; les feuilles ^ qui ont quelque ressemblance avec 
celle du buis , sont vertes , lisses , dures , sèches, fra- 
giles ; ses fleurs , petites et unies ensemble i;omme cellei 
du muguet, mais plus odorantes et d'un très-beau 
rouge. Son ecorce est si épaisse , que , lorsque Tarbre 
en est d^po^lé , il diminue des trois quarts de s;i gros- 
seur. Le p^n estînié pour la teinture se reconnaît par 
la pesanteur de son poids } il est le plus recliercbé. On 
le coupe en morceaux, et par le moyen de l'alun on en 
tire nue espèce <!e carmin : on en fait aussi d« la laqii* 
liquide pour la miniature. 

Les plantes purement d'ornement sont presqn'en- 
tièrement inconnues ; niais le myrte du Brésil , la/i«- 
chia ÉcarlaCe , et Vamaryllis forniosissima , d'une beaUt^ 
incomparable , furment un échantillon qui lait désirer 
de découvrir les trésors cachés de ce délicieux pays. 



ET BE LAKESIQVB. 

L^on ne connaît pas dans l'Amérique <Iii sud le B, 
ail, Buenas-Âyres ^ Xa pente orienlale des Andes, Santu. 
Cruz de la Sierra, et toute la contrée compii; 
VOrenoqae , Rio-Negro , le fleuve des Amazones et Fu- 
roz j et , qui pltis est , des 18,00» espèces de plantes 
connues , on en cultive à peine 6 à yooo dans Us jar- 
dins de botanique d'Europe. 

J'espère que cette esquisse siiperGcielle des produc- 
tions du solde l'Amérique septentrionale et de l'Amé- 
rique méridionale ebt plus que snirisanle pour établir 
d'une manière incontestable , que le nouvel liémî- 
sph^re l'emporte en fertilité sur celui de l'Euntpe, nan- 
seuletnent par le résultat et la val eiir de ses produits ^ 
mats encore par la variété de ses productions. 

Marais. — Je conviens qu'il éxisle en Amériqua 
des endroits marécageiiXf tels que le Z)/jma/ iSivomp, 
ratlreuK marais qui s'étend sur la partie orientale 
de la Virginie et dans la Caroline septentrionale » 
et qni occupe une aui'face de i5o,ooo acres , maïs 
couverte d'arbres eictraord in ai rement élevés, garnis 
a leurs pieds d'épaisses broussailles, sur lesquelles 
on traverse à pied sec ; le marécage V Ehansanaco , 
marais de la Giorgie, qni offre les particularités 
suivantes ; O^ns la saison pluvieuse il devient wn. 
véritable lac, de 3oo milles de circonférence, ren. 
fermant plusieurs grandes îles , sur une desquelles 
Jiabitent des femmes d'une beauté rare, que les Indiens 
nomment les Elles du soleil, restes d'une jiucienna 
tribu exterminée par les Creeks. Enfin, an nord-est da 
la baie de Chesapeak, le grand marais appelé Cedaf 
Swamp , marais des Cèdres, et quelques «litres de peu 
J'éleudite dans les £tats du Sud; cependant j'obser- 




j 
< 



368 IXAMBS' DO SOI, DE Ï-'hUROPE 

nom de malpais au Maxiiiuc , an Pérou , partout où 
ily a (les volcans , etméiiiede longues baiiiles de sable 
qiii coupent rAménijne jusque dans la Terre Mdgeili- 
nique , comme celles de la Tartarie qui coniuiencent 
en Â&iqiic, nu Zara ou désert, et viennent se termi- 
ner au nord de X'Asie. Cepetidanf esl-il vrni de tLVrque 
les plaines immenses, on ileppes, de l'Atnéiiqiic méri- 
dionale, ne doivent èlre tet'ardées rjne connue des phé- 
nomènes locaux , et i[u''ii trexiste sut tout le continent 
américain aucun de i^es déijeris «alj]onaeux qnt éten- 
dent , commi 
stérilité sur d 

contraire, dans les régions les plus hrAlantes, nus 
Euraliundance d'eau couverte d'arbres , A<i génévritn ^ 
de cyprès , et dans les parlies les plus sèches , de cAénei 
blancs, de chênes rovgcs ^ ainsi que plusieurs espèces 



n Amc et En Afrique, leur invincible 
régiaiis entières. On y remarqne , aa 



de 



pm. 



de cèdres. Ces arbres y sont d'inie 



grosse 



prodigieuse. Il y croît aussi des roseauar et tine herbe 
épaisse et haute qui a la propriété d'engraisser pnfep- 
tement le hctail du voisinage , qu'on voit le soir rega- 
gner de lui-même son élable. Les ours , les loups , les 
daims et autres animaux sanvages abondent dans celle 
forêt marécageuse. De pins, M. Paw me permettra de 
lui faire observer qne l'Europe , quant an» 6abte> , est 
«ncore plus maltraitée que le Non veau-Monde , ou pour 
le moins de pair avec lui , et qu'on ne reiiconlre nulle 
part en Amérique les ruines sabloneuses des plaint 
qui restent après l'épuisement total d'un sol fertile. ni 
les squelettes rocheux des moiilagnes ancîeunes. Quel- 
ques ligues snHiront pour prouver la vérité de moa | 
assertion. 

Dans toutes les zones, conime l'observe M. Hun'l 



bolclt, ia natiiie offre de ces pUines immenses; dans 
cliaijue f.one elles ont un caractère particulier et une 

physionomie délerminée par leur élévalion au-dessus 



cpa. 



u aicfi^r. 



B du sol et du 



du niveau de la r 
cHmat. 

Dans le nord de l'Europe, on peut considérer comm a 
des steppes ces bruyères <]ni sont couvertes d'une senl9 
espèce de plantes dont la vi^gétation étouffa celle des 
autres, et qui s'étendent depuis le Jutland jusqu'à 
l'emlioiicliure de l'Escaut. Mais ces steppes , peu élen~ 
dues et parsemées de cellioes, ne peuvent se comparer 
aux llanos et ans. pampas de l'Amérique méridionale, 
qui sont couvertes de graminées et d'herbes hautes ; où 
les longues colonnes canelécs des cactus orueiit les 
rochers et les plaines dénuées d'eau j où les animaux , 
tourmeulés parla soif, trouvent encore pour se désal- 
térer le ftelo'Caclits sphérique à moitié caché dans la 
snhie ; ils ne sont pas non plus comparables aux savanes 
(tn Missouri, ou errent le bison au- poil flocconneux , et 
le bœuf musqué armé de longues cornes. 

La steppe s'étetid depuis la chaîne côtlère des mon- 
tagnes de Caraccas jusqu'aux forêts de la Guyane, de- 



I 



s les r 



nts de Mérida 



ulfu] 



et bouillantes sortent de dessous des neiges éternelles, 
jusqu'au grand delta qne l'Orénoque forme à son em- 
bouchure. £lle se prolonge au sud-ouest, comme un 
bras damer , au-delà des rives dn Meta et du Vichada , 
jusqu'aux sources non visitées du Guavlare , ou même 



jiisT 



l'au Paramo de la Summa-P.az, dans U 






de 



plus de 20,000 lieues carrées, borné au nord par des 
bosquets de palmiers , et au sud par des neiges conti- 
nuelles. LestouyoïiSj oiseaux de la famille des cnsoars , 



3^0 zxiiJisH DU sai. DE l'bukopb 

eont indigènes des pampas , ainsi que des hordes il« 
chiens devenus sauvages , qui vivent en société dans des 
antres souterrains , et qui souvent attaquent arec 
nclianiement l'homme, ponr la défense duquel com- 
battaient jadis les auteurs de leur race. 
^En vain citera-ton la terre du royanme réuni de la. 
Grande-Bretagne comme un terrain propice i la cul- 
ture? Tout le monde sait que cette terre en général 
n'est antre chose que du sable que les cultivateurs 
sont obhgés d'engraisser, de fumer et de labourer 
régulièrement deux on trois fois tous les ans , pour lui 
faire produire seulement la moitié des grains néces- 
saires à la subsistance de ses babitans , et qu'à Pexcep- 
tion de quelques vallées et plaines, VEcosse n'est qu'un 
monceau de ruchers. 

Le sol de la Lnponie et de la Norwège est encore p/iis 
Tualtrailé'que cebii de VEcosssi le sol de la <5tfé£/e,<l« 
la Russie, de la Pologne ^ de la Prusse, de la Poméra- 
nie, de la Tf^estphàlie, de la Souabe, et une grau J« 
partie des pays au nord du Rhin jusqu'à la mer Noire , 
n'uffrent-ils pas quantité de landes, de terrains peu 
propres à la culture , et aussi sablonneux que le désert 
de V/aldau en'Poniéranie , que les environs i* 
Kome? 

L'Espagne et le Portugal ont ils été pins favorisés^ 
On n'ignore pas que, lorsqu'un traverse nue partît 
Ae la Vieille-CastUle, le royaume de Léon et la 
L Galicie , pour se rendre à la Coragne , les hautes cimes 
[ granitiques de la Gaadarama n'offrent aucnne végéia- 
iion. Si les vallées profondes de la Galicie rappetteal 
Ifs sites les plus pittoresques de la Suisse et dn Tyio!, 
et si des cisCes chargés de fleurs et de bruyères arboicï- 




ET DE L A ME m QUE. O?! 

cenles laissent tous leS rochers , on ([iiitte sans re^i tt 
Je plateau des Cas li lies , qui , presqUjs partout , est dé- 
nué de végétation, et sur leijuel on éprouve un fioiJ 
assez rigoureux en Iiiïer, et uue chaleur accahUula 
en été. 

La Hollande n'a-t-elle pas été bbligée d'avilaîller 
VIcalie pendant trois ans de suite , et PAnoleterre 
nV-t-elle pas continué à l'approvisionner auï détiens 
des cdles barbarescjnes de l'Afrique ? On est étonné cpie 
sous la latitude de la Calabre , de la Thessahe et de 
l'Asie- Mineure, les orangers ne viennent point en 
plein air. Le plateau central est entouré d'une zone 
basse et étroite où vénètent sur plusieurs points , sans 
souffrir des rigueurs de l'hiver, le chamœrops , le tiaC- 
tier^ la canne à sucre ^ le bananier et beaucoup de 
plantes comm unes à l'Espagne et ^ l'Afrique. 

La France elle-même n'est-elle pas coupée par des 
terrains stériles? Ceux qui ont traversé les sablos d'F- 
tampes en été, en plein midi, savent à que! point la 
clialeuc y est réverbérée. Elle y est si ardente dans cer- 
tnins jours de l'été , qu'on trouve souvent sufï'orpiés les 
paveurs qui travaillent au grand chemin de celte ville , 
entre deux bancs de sable. Une grande partie du soi 
du Berry , snr-tout celui de la Sologne , n'est que du 
sable qui produit avec peine, dans l'été, la pâture suffi- 
sante aux bestiaux. La Champagne pouilleuse, une 
parlie de la haute -^ucergvie , de l'intérieur de la France , 
les landes è^Etaliers en Saiutonge , celles de Eayonne , 
de la Bretagne , les sables fins qui, depuis irttîfi, ont 
déjà couvert de ao pieds de honieur six lieues de pnys 
ans environs de Saint- Pol-de-Lénn on Basse-BreLi^ue, 
«t quij d'annéa en année, avancent en gnguant ilu 

M* 



I 



É 



37a ïXAMBii un SOL DB i'bcropb 

terrain , ne concourent -ils pas à prouver que Mclat A» 
l'Europe ne saurait désormais être de longue durée , et 
que les vents finiront par ensevelir sous des monceaiiz 
de sable s« superbes ciléa, comme ils l'ont fait jadis de 
celles dt VEgypieet de l'armée formidable de Cambyse? 

Cette zone de sabla commence au-delà du moût 
Atlas , et ceint la terre en baudrier , s'étendant depuis 
■ la pointe la plus occidentale de \' Afrique jusqu'à l'ex- 
trémité ta pins orientale de VAsie^ dans une distance 
réduite de plus dç 3ooo lieues. Quelques branches s'en 
détaclieut et s'avanceut directement vers le nord de 
V Afrique , de VE'iropt et de VAsie. Tons les voyaeeui's 
qui oui élé à Pékin conviennent qu'il n'est pas pos- 
sible de sortir une partie de l'année dans les rues de 
celte ville, sans avoir le visage couvert du sable duni 
l'air est rempli. 

Les steppes de l'Amérique méridionale, on //onoJ , 
ont, de l'est à l'ouest, trois fois moins d'étendue ij'ie 
les déserts de l'Afrique : les premières sont rafraicliies 
par les vents alizés , par des masses énormes d'eau qui 
produisent cette humide frak 
en vain dans les déserta de Vh 
l'Iude intérieure. 

Rapport. — M. de Paw a trop d'esprit pour pti- 
; mettre en parallèle la valeur du rapport des 



, qu'on chercherait 
e et du MoaJtaa dt 



tendre 

terres d'Europe avec le prodnil 
rique. H doit savoir qu'il arrive 
d'un canton eu Europe se trou 



à-Ia-fois ; qi 
Il tout au p 



s les plu 



lies de l'Amé- 
it que les terres 
I jachère toiiUi 
le sol ne rapporte que de deux ans Pou, 
donne commu- 
va a et demi pour cent ; que dans les tef- 
faromés ce rapport s'élève à 3 pour cenlj 



■'^-■' -raLgr-w- 




ET DB i.'amÉiiique.' Î7Î 

ce qu'on regarde comme 11» avantage très-précieux; 
lue dans les années où les terres sout dans lenrplus 
grand rapport , on est presque sflr que l'année suivante 
elles rapporteront d'aulaut moins , qu'elles seront alors 
en repos pour la plupart ; tandis qu'en Amérique , où 
l'on ne fume point le terrain , où on ne le laisse pas 
reposer eoniine en Europe , le sol rend communément 
5 ponr cent , et dans Us terrains les plus piivilégiés , le 
rapport e»t d'un et demi de plus. L'on fait plusieurs 
récolles par an dans nne grande partie de l'Amérique 
du sud et dans quelques provinces de l'Amériqne du 
nord. Dans les Etats-Unis , la terre produira encore 
long-temps de quinze à vingt lois la semence; et dans 
les possessions espagnoles de l'Amérique, tant du nord 
que du sud , aussi bien que dans le Brésil^ le produit 
moyen excède de cinq à six fuis celui de l'Europe. De 
plus , les propriétés rurales aux Etals-Unis ne coûtent 
pas en capital ce qu'il faut dépenser en Europe pour 
faire face aux intérêts d'une acquisition de la même 
nature. Les vendeurs , tomme l'observe M. Bonnet 
{^Tableau des Etats-Unis) , y accordent toujours les 
facilités convenables aux acheteurs ; et l'on y cultive 
une terre vierge qui , à la première récolte , remboursa 
l'agriculteur des frais d'achat et des dépenses de pre- 
mière culture, 

M. Humboldt , dans son Voyage aux régions équi- 
noxiales du nouveau continent ^ dit : «Sous la zone tor- 
ridc on' trouve des sites où la nature est plus majes- 
tueuse, plus riche dans le développement des formes 
organiques ; maïs nul autre pays n'offre , comme les 
rives de l'Orénoque , les Cardillières du Pérou et les 
belles ralit^s du Mi-xique , de tableau plus vaiîé , plus 



i 



374 BXAMBir DU SOL BE L^BV^OPB 

attrayant y plus harmonieux par la distribution des 
masses de verdure et de rochers. Jjespteris j les bkchnum 
et les asplenium n^ont nulle part le port des fongèree en 
arbre , qui ^ à 5 ou 600 toises de hauteur , font Tome* 
ment principal des forêts de PAmérique équinoziale. 

Malgré tout le respect que j^ai pour MM. PUon y 
Margrave ^ Oviedo ^ et IVf . Paw^ je ne puis m^empécher 
de dire que je n^ai jamais vu quV/i perçant la terre en 
Amérique de 6 à fj pouces , on la trouvât Jroide ^ même 
dans la zone torride , ni que les graines tendres qi!on y * 
sème d'un doigt trop avant ^ se glaçassent et ne germassent 
point. 

Cette assertion ne coïncide pas avec Popinîon de 
M. de BufFon et celle des physiciens , qui conviennent 
tous que le soleil échauffe la terre à une profondeur 
plus considérable. Je n^ai pas vu non plus que laplu" 
part des arbres indigènes de V Amérique j au lieu d'en" 
foncer leurs racines perpendiculairement ^ les fissent tr a», 
cer ^ comme par instinct y sur la superficie horizontale^ 
pour éviter le froid de f intérieur du sol, 

J avoue que je ne me serais jamais attendu à voir sur 
la surface, du sol de TAmérique ^ comme aiitant de 
cierges pascals ^ les cyprès de la Louisiane ^ dont les. 
Louisianais font des pirogues d^une &eule pièce qui 
})eiivent contenir jusqu'à 60 personnes ^ Vahahuete^ ou 
cyprès du village d'-<^//wrco , dans Pin tend«auce de la 
Piiebla , au Mexique , qui a 78 pieds de circonférence^ 
mesuré intérieurement , car son tronc est creu::^ et d'un 
diamètVe de i5 pieds; les troncs énormes de cupressus^ 
disticha ( sabino) du village de Santa^Maria del Tule , 
clans Tinteudance àiOaxaca ^ au Mexique^ qui ont jus- 
(]u\i 1 10 pieds de circonférence , et cjiû sopt par couse- 



ijuenl plus gros (jue 1« dragnnier des Canaries, et le 
boabad du Sénégal; lejyuccn, fjui orne la vallée de 
Mexico , dont le tionc su divise eti ttii grand nombre 
de branches qui s'élèvent en focme de candélabre , ter- 
miuées par des bout^iiets de feuilles^ et ijui a de 5o à 
60 pieds de hauleur, ^S pieds de circonférence près des 
racines, et 33 pieds 8 ponces de grosseur moyenne à 
10 pieds au-dessus du sol; \sh platanes de Marietla , 
sur les bords de l'Obio, qui, à 20 pieds au-dessus du 
soi, conservent encore un diamètre de i5 pieds 7/10 
de pied ; le tulipier et le cnpressns titst/c/ta ^le cyprès 
blanc ) , qui acquièrent de ^ à 1 5 pieds de diamètre ; la 
gitama , dont la hauteur ordinaire est de Ôopieds, et le 
diamètre le sixième de sa hauteur; cet arbre est chargé 
de fleurs remarquables par Textrâme longueur et TéclaC 
Soyè et argenté de leurs nombreuses étamines , au 
nombre de 60 à 70 , attachées à une corolle verdàtre , 
terminée par une anthère jaune ; les aKir/om ,\csgayacsy 
les érables^ les chênes , les cèdres.^ les Jopjnsmonslrucux 
de l'Amérique du nord , qui servent à la consiruclion 
des édifices publics, dont on ne peut apurcevnir le 
sommet qu'en renversant considérablement la tète et 
le corps en arrière, et dont les troncs ont quelquefois 
jusqu'à i5 pieds et plus deftamètre; ceux des envi- 
ions èHHonduras^ que douze hommes, en se tenant 
par la main, peuvent à peine embrasser; le roseau de 
la province de f^arapa^r, qui a plus do 120 pieds de 
haut , et dont la grosseur est assez considérable pour 
l'employer dans la charpente des maisons. M. Pinv au- 
rait bleu dii nous expliquer comment ces arbres, qui 
lie se lieiincut- que sur la superficie du so! , peuvent 
résister , je 11c dirai pas à la finie des ouragans des tru- 



3y6 XXAMXK BU SOL Bfi L^EUXOPS 

piques ^ aux tourmentes du nord) qui enlèvent dea 
toits entiers de maisons > mais seulement au poids àfi 
leur masse balancée par les yents ^ et au volume ioi* 
mense d^eau qui tombe dans la saison des pluies ^ e| 
qui entraine tout dans son cours* A ce compte-là y il ne 
devrait pas exister de forêts en Am^riqqet Cependant 
les gens instruits ^ et même les simples voyageurs^ 
savent que c^est le pays ojk elles sont les plus vastes et 
les plus belles* 

Quant ai4 refroidissement qu^on attribue à la terr«i y 
jl^observerai 9 avec un écrivain estimé ^ qu^il n^j a pa,a 
une seple plante de perdue de celles qui étaient connues, 
du teuBÉ^ de Circce ^ la plus ancienne des botanistes 
dout Homère nous a en quelque sorte conservé Fher- 
bier. Les plantes chantées par Orphée existent encore 
avec leurs vertus ; il n^y en a pas une seule qui ait perdu 
quelque chose de son attitude. La jalouse Clitie se 
tourne toujours vers le soleil ; le beau-£il$ de Lériope^ 
Narcisse^ s^admire encore sur le bord des fontaines j 
le laurier , en mémoire de la vertueuse Daphné, sert 
toujours de récompense à la yertu 3 et le peuplier flexible 
rappelle y le long des rivages.^ la douleur et les bellqs 
formes des sœurs de Fh^cton. 

Si le refroidissement 4e la terre est sensible dans la 
vie d'un homme, il doit l'être davantage dans la vie 
humaine : or , toutes les températures décrites par les 
historiens les plus recules, comme colles de V Allemagne 
par Tacite ^ dos Gaules par César , de^ la Qrècçio^v Pl^- 
tarque , de la Thrace par Xénoplion , du piont Liban 
par l'Arabe Job , de la petite fle à^ Ithaque par Hoinère | 
sont préciséraont Içs tnêmes aujourd'hui que de leuv 
feuins^ Si dtfPiiis trois mille ans et davantage Je froi4 



4 



KT DB I.'AMi:IliqCB. 3^7 

eAt été chaque année en croissant dans tous ces climats y 
il devrait y Être aujourd'hui aussi long et aussi ruda 
({ue dans le Groenland. 

Quant aux observations de M. Pison , si elles ne sont 
j)as plus exactes que les gravures qu'il a données des 
animaux , M. Paw aurait mieux fait de ne pas les ciler. 
La figure du tapir qu'il a placé dans sa compilation , 
ne ressemble en rien à celle que M. de Bulïon a fait 
giaver d'après le dessin fait en Amérique par M. de la 
Condamlne. C'est bien pis encore pour celle de l'hypo- 
potame ; on n'en a aucune qui soit juste. 

Au resle, com'me dit M. Paw, «on peut établir 
î) comme une règle générale, que sur cent voyageurs 
» il y en a soixante qui mentent sans intérêt et comme 
» par imbécillilé ^ trente qui mentent par intérêt, ou> i 

» si l'on veut , par malice -, et eniin </<> qui disent la j 

» Térité , et qui sont des hommes : mais malbeureuse' * 

i> ment ce n'est point encore tout de dire la vérité, il 
îi faut rapporter des faits intéressnns , des observations 
}> dignes d'être connues , et ne pas tomber dans des 1 

p» délaiU qui ffen sont pas moins puérils pour n'être 
» pas faux, et qui deviennent insupportables lorsque 
» l'ennui j est joint. » Que doit - on penser dus détails 
puérils et faux? 

Lia remarque de cet auteur, quoique sévère, ne manque , 

pas d? justesse dans bien des points : les voyageurs ont ) 

tous un but diflérent , et leurs rapports se ressentent 
souvent de l'accueil plus ou moins flatteur qu'ils ont 1 

leçu. Le savant ne va que pour laire des observations 1 

astronomiques; le naturaliste, pour herboriser} le 
curieux, pour S^tislitirâ une &iitai)>ie , et le spécu- 
lAteur, sa cupidité, s^ns s'occuper du soin d'étudier 



I 



rKODncTioHs hdisiilks n.s l'eitropb 
lï nature du pays , et &iir>toiit les mœurs et l«s 
Bsagas lies [leuples ([u'ils visiteut ; et (juaud ils eu au* 
raieut Peiivie , le temps , leurs ocoipaliotis et le but de 
leurs voyages en générals'y opposent. Les uiissio un aires 
iiiblmits , i£ui ont pour eux une longue résidence et 
une expérience mûiie au milieu des peuples iju'jls ont 
couveitis ou prêches, sont, sans contredit, plus à 
niâuie de parler dit pays tju^ils habitent , que ceux i^ui 
lie l'ont Tii qu'en passant. C'est leur relation qu'on duit 
suivre de préférence , sans adopter pour cela les esagé- 
rations ([ue leur inspire un zèle tànatiijue , ni celles 
qui ne paraissent proTcnir que d'une imagination jiié- 
veniie et uiensongèie. 

CHAPITRE IL 



Sur les productions nuisibles de l'Europe et àe 

l'Amérique. 



1 des quatre parties du 
)uvelle par comparaîsea 



L'Europe , la plus petite 
Monde , est une contrée n« 

avec l'Asie et l'Afrique, puisque la première de ces deux 
parties du Monde et la partie septentrionale de l'autre 
liaient policées et llonssautes , lorsque l'Europe était 
encore dans la barbarie. Les Ethiopiens ^ Us Egyp- 
tiens, les Chaldéens, les Phéniciens, les Indiens, 
et peut-être plus anciennement les habitans de la 
haute Tarlario , avaient depuis long - temps nu» 
langue réglée, i'usage de l'écriture et les chiffres , l'a- 
griculture, l'astronomie, la navigalion et de grandes 
cués ; tout cela suppose une longue suite de siècles 
cclaii'iis : aussi l'antiquité de ces peuples se perà-elîs 



à 



ET DB tAMERlQUE. 379 

dans la nuit (1e5*tem|)s j tauilis que les commenceniens 
tle l'Europe cÏTJIis^e sont connus par des monumens. 

Avant que les Grecs, qui avaient eiix-mêmes tiré 
leurs connaissances et leurs arts de l'Ëgyple et da 
l'Jnde, eussent peuplé^et policé la Sicile, Vicalie, et 
fondé à Marseille une colonie qui apprit aux Celtes 
de la Gaule à cultiver la terre, à tailler la vigne , à 
planter l'olivier; aTaut, dis-je, qu'ils eussent civilisé les 
Romains , qui ciîîljsèrem eux-mêmes VEspagne , les 
Gaules , V Angleterre et une partie de V Allemagne j 
l'Europe, comme l'Amérique, était hcrissée de mon- 
tagnes plus ou moins à pic ; et k Texception de l'Italie^ 
elle n'était qu'une forêt immense, il y a dix huit cents 
ans , remplie de lacs, de marécages , inondée de lé- 
zards , do couleuvres , de serpens t de ffpères , d'aspics , 
de reptiles sans nombre, de scolopendres , de taren- 
tules, et d'insectes plus monstrueux qu'actuellement 
par leur grandeur , et plus redoutables encore par l'ac- 
livilé de leur poison, n'en jugeât-on que par celui 
de Vttspic , de la vipère f de Yagneuil^ dont on dit ; 



Comme >Br[>enl 

Adenl, ■ 

Peu àt gens 

Serairot conl«'». 

Je rappellerai à M. Paw ce que Tliéopliile, retiio an 
midi 4b la France , dit au roi Louis XIII ; 

Dini un désert où les scrpi'Ds 
Boircntin plcurtijuc je r^p^ndi. 
Et souflleairsir que je reipiro. 
Les lézards du Iloussillon ont encore j en général , 



PEODtIf:*lOTTS irniSIBLBS BB 1. «nUBTB 

. % pieds de la tête à la queue , taudis que ceux d» 
l'Amériiiue n'ont pas la moitié de cette grandeur. Leur 
forme étioile et élancée s'éteud dans les pays inéri- 
clionaux de l'Europe. 

Insectes. — Les chenilles^ les papillons, les mille- 
pieds, les scarabées, les araignées, les grenouilles et 
les crapauds , qu'on trouve encore en Europe en 
grande cjuantilé , et pour la plupart d'une taille con- 
sidérable dans leur espèce , prouvent qu'avant le défri- 
cbement de cette contrée ils devaient être d'une lailli 
gigantestjue , et multiplier au -delà de rîmagiualiou, Li 
Laponîe , jusqu'à ce jour , fournît de certains insectes 
dontla (aille surpasse de beaucoup celle de leurs ana- 



i dans des pays cultivés. 



Si la plaine aride de Cuniana , dans l'Amérique mé- 
ridionale , après avoir été humectée et réchauflee j<ar 
les rayons du soleil , répand cette odeur de musc qui, 
sous la zone torride, est commune aux jaguars j aux 
petites espèces de chats-ttgres , aus caÂ/aiV ^ aux Ttu- 
tours galinazOi aux crocodilUs ^ aux vipères et aai 
aerpens à sonnettes ; si partout où l'oa remue le sol, 
on est frappé de la masse de substances organiques 
qui tour-à-lour se développent, se transforment j M 
décomposent, ou servent quelquefois d'alitnens, puis- 
qu'on voit des enfans de la tribu des Chaymas retirer 
de la terre et manner des mille-pieds ou scolopendres 



de 18 



pou, 



s de longui 



r 7 ligne 



;dcla 



■g« 



lemlJi 



L. 



(IcI'Allemagne, et d'autres parties del'JSiirape^ ne sont- 
elles pas remplies de chrisalides, de AannetonSf ({"i 
ravageraient les récoltes en totalité , si des abas d'eau 
cunsidérables ne venaient h propos les détniirel 
Si après une forte pluie on trouré j dans certaiw 



,XT DE l'amÉbtqub. 38i 

«ndroîts de l'Amérinue , la terre couverte île petits cra- 
pauds un peu moins gros que le Hanneton ordinaire , 
le reste du globe est-il plus exempt de pareils pbéno- 
mènes? N'oiit-ils pas été signalés k des époques très- 
reculées ? N'est-il pas tombé des chenilles de différentes 
grosseurs dans la haute Hongrie , en 1 672 ; en Suède , 
en 1749; près de la forêt de Thiiringe en 1792; 
entre LeobschutK et Troppan , la 14 février i8o5 ; près 
de Léga.., en 181 1, dans la vallée de l'Orbe, en Suisse, 
en i8ié? 

SilesAçores,en i8oâ,ont étà inondées par un nuage 
ûe sauterelles de couleurs et de grosseurs diflérentes , 
TAsie n'a-t-elle pas régulièrement ses pluies de sau- 
terelles , l'Ukraine ses pluies de sauterelles et de cra- 
pauds ? 

Personne n'ignore que depuis Hetnepin, le Clerc, 
le chevalier de Toati, ju^c^u'à M. Dumont ^ tons ceux 
qui onlécrit sur la Louisiane se sont contredits les uns 
les antres, tantût sur un article, tïntùt sur un autie. 
M. Dumont, dans ses Méuioires sur la Louisiane, 
où la nature , ainsi qu'à la Terre-Ferme , paraît plus 
active , plus féconde , plus prodigne de la vie , avi lieu 
de dire qu'il y croît des grenouilles qui p«sent jus- 
qu'il trente-sept livres , et dunt le cri imite le beugle- 
ment des veaux , aurait dû , pour prouver la vérité de 
ses assertions , envoyer quelques-unes dec«« grenoDiUà 
aux cabinets d'histoire naturelle de TEnrope. 

J'ai vu aux environs de PhiUdelpm«, irt i AiiIoM 
dans le comté de Luceme , dans ta Penkylidni^ , d«l 
grenouillEs, des cra|>and') cruatvir. J'*i •n!«ffdu mfi 
autre animal, qu'où appelait 1* crafritMl yt^unX^ rjnî 
était peL'cUé sur ud arbre , et dotil l« erï »^<K\*tn\ dfi 



33a tnoDUcTJONS suisibi.es del'edeope 
teijglement d'im veau ; mais aucun de ces animaiii 
ii'avair la Sy* partie des grenouilles de M. Dumonl. 
La grenouille Terîe en Europe se perche également 
&ni-les arbres, et croasse de manière à élre entenduo 
n une irès-grande distance. 

Je dirai plus , l'Ainériiiue n'a jai 



produit de 



taupes aussi grosses qne celle de Léon ou dé Benevente , 
en Espagne , dont le cœnr seul a a pieds de long sur 
un pied et demi de large ; de lézards «t crapauds aussi 
monstrueux que le crapaud et le lézard qui étaient 
suspendus dans la nef de l'église de Saint-Oiner, et 
qu'à la sollicitation de quelques femmes enceintes, on 
a ôtés ters le commencement de la révolution fran- 
çaise. Les déprédations que ces deux animaux com- 
mettaient dans le couvent des religieni de cette ville, 
avaient inspiré ime si grande frayeur à ces moints et 
au peuple, qu'on croyait le monastère ensorcelé. 

L'Améiique n'a jamais offert non plus, comme en 
Angielerre dans le marché J'Oiford , en 18 1 o , et dans 
celui de Tliame le 21 septembre i8i3, des reufs Je 
cannes engendrés par des crapauds. Comme plusieurs 
personnes avaient éti^ empoisonnées en mangeant Je 
ces œufs , on alla vi^iter l'endroit d'oii l'on pi ésumaît 
que ces osufs venaient, et au grand étonnenient des 
rnédecins et des curieux , on vit un crapaud qui cou* 
rrait une canne. Les œufs qui en provinrent con- 
tenaient le'félus d'un crapaud qui était dans la liqueur 
blanche. Le jaune était terne , entouré d'une gelée 
Manclie semblable au givre qui s'attache aux hràiiclies 
des arbres, et le blanc était mélangé d'une matière 
visqueuse ressemblant à celle des poumons. Cinquante 
•(liciers frauçaiï détenus à Tliama ont tu j aiiiti qii* 



ST DE l'akÉHIQUE. 3S3 

moi, im de ces oeufs, que l'aubergiste Seymonr, qui 
tenait l'auberge des Sept Etoiles , avait acheté le aa sep- 
tembre i8i3, chez un marchand épicier de Thanie j 
appelé William Jacques. 

Le pipai, ou crapaud de Surinam , est presqne le 
double plus grand que le crapaud ordinaire d'E'.irojie ) 
mais il est plus plat. C'est priticipalement la maniera 
de se propager qui le rend remarquable. Lorsque In. 
femelle a déposé le frai, le mâle le prend avec sa 
patte, qui est fendue à six doigts, le lui frotte sur le 
dos, qui est convert de pustules, et l'y attaclie. Au 
bout de quelques jours , les petits paraissent sur la 
dos de la mère, et y restent jusqu'à ce qu'ils aient 
grossi asseis pour entrer dans l'eau. Le pipai séché 
• t réduit en pondre est, dit-on, un poison dangerenr. 

Si l'on trouve en Amérique un insecte nommé la 
«hiqu? , qui s'introduit dans la chair, y cause iiu« 
grande démangeaison, et iinit par pulluler au point 
de mettre en danger le membre où il est , n'a t-oa pas 
en !Enrope des insectes semblables, des tiques ou 
acharus qui occasionnent le même danger? 

Scrpens. — Parmi les différens serpens dé l'Amérique , 
on remarque le serpent â sonnettes ^ dont la morsiira 
cit trés;vcntmeuse et le poison très - actif: cepeiidant 
on en airèle l'effet par la vertu de plusieurs plantes 
qui se trouvent dans les bois où ce serpent se retire. 
Sa graisse est elle-même un contre-poison , ainsi que 
l'a/ca/i volatil fluor , et une multitude de plantes pres- 
que toutes tirées des Cbicoracées. On fait aussi de sa 
graisse nu eicellent onguent pour les douleurs de 
rhumatisme; elle pénètre dam Us jointures et mêiilb 



J 



3^4 l-ItOfiUCTlONG MblSllLES DE L^EUROtB 

)iis<|n'aiix o&. On IroiiTe ce serpent dans la parlie sep- 
teiitriunale et luériilionale de l'Amérique. 

Le serpent /iiuetteur est louge sous le ventre et noir 
sur le dos. Il y en a de lo pieds de long. Quand il 
attrape quelqu'un dans l'eau, il le serre jusqu^à lui 
faire perdie respiration et le liût noyer. Ce serpent 
habite la Louisiane. 

Le sifjleur n'a pa.s a pieds de long ; il a la gueule 
extt'caiement grande ; et lorsqu'il est en colère , il 
pousse des «iffleniens horribles. Les Louisianais t'ap- 
pelli;nt ho liouy ., qui Teut dire siifleur. Les médecins 
indiens le tiieut avec iine poudre qu'ils lui souftleat 
sur la tête avec un chatunieau. Celte poudre- a tant de 
Tertu } que le serpent meurt snr-le-cbatnp j appliquée ^ 
avec une antre poudre , sur la morsure, elle empêche 
le venin de faire son effet , et le mnlade, après avoir 
e se ressent 



bu de cette poudre délayée dans ds 1' 
d'aucune incommodité. 

On dit à Panama , sans auç 
que les campagnes voÎMiies pi 
deux tètes. 

On ne trouve qu'à Surinam 
boa ; il a de 20 à 25 pi 
petite en comparaisoi 

est armée de deus rangs de dents. Sa queue est remar- 
quable par deux griffes au moyen desquelles il saisit 
sa proie lorsqu'elle passe, la brise , la triture et l'avale; 
alovs il est hors d'élat de se remuer. Les 
£tent de ce moment pour le ti 
sur un arbie avec un couteau 
&|Jacliée à son corps ; quand 



10 preuve à l'appui, 
uisent un serpenta 



serpent d'eau norainl 
de long ; sa tâle est plaie et 
3rps ; sa gueule énorme 



i nègres pro* 
; l'un d'eux monW 
i la bouche et une coiJ' 
ien camarades ont liii 1< 




'/',',!/,/, ,//,<•//,,' ,,„//,n-/ ,/, ._,i,vl,. 



• iBT 1>B li^MilLIQUB. 385 

teptile aiVdessous de la t^te av^ Pautre bout de kl 
même corde , celui qui est sur l'arbre passe le sien an- 
tour d'une forte branche et le jette à ses compag^nons , 
qui bissent le serpent. Quand il est suspendu , le nègr« 
prend son couteau , coupe la pçau de l^aniinal autour 
du col , la Miisit fortement à deux mainsV et ^ en se 
glissant le long de son corps, il lui enlève la peau d'un 
bout à l'autre. Les nègres mangent sa chair , se 'servent 
de sa graisse pour guérir leurs blessures. Ce serpent 
u'est pas venimeux ; néanmoins il -est redoutable à 
' cause de sa force y de son agilité et de ses dents qji^ii 
sont très«aiguës. Il attaque les hommes et les plus gro» 
animaux. 

Les serpens du Paraguay*^ quoique grands , sont 
cependant loin d'égaler le boa de Surinam pour la lon- 
gueur 9 la grosseur et l'audace. 

Oi> compte quarante espèces de serpens dans les 
Etats-Unis. Il y en a fort peu de dangereux et de veni- 
meux ; ils ne mordeiiT que lorsqti'oiî vienfà les tou^- 
cher 9 autrement ils prennent la faite. On remarque •, 
entre* autres , un serpent noir, min^e, long de a à 
.3 piedsi quelquefois de 6. Il se- glisse 9^ec beaucoup 
de rapidité à tlravers les branches des arbres. 

Il y en a un -qu'oa nomme serpent de verre , parce 
qu'il est transparent et qu'il se mhpt aussi facilement 
que le verre, 

lie sei*pent le plus dangerenoc de ces climats est ceini 
que l'on nomrtie tête de cuivre h cause des taches 
jaunes dont sa lête^est -ornée 5 ou lé pï In te , parce qu'an 
retour du printemps il quitte sa retraite quelcjnes jours 
avant le serpent à sonnettes. Il vit parmt les rochers 
situés dans le voisinage de la mer. Il s'élance et mord 
TOM. I. a5 



FKODUCTIONS irui-SISLCG DB 1 



Cf US ({III 



: la 



nppiû 



atde 



vetraîte. Sa. i 



I remède toui 
prifoiac 



jit la plu: 



1,1. .j 



plus tioIë 
t (ie Suite. 

fois (les serpens à sonnettes ap' 
a aiiacliii tes crocs par le moyen 
d'un niorceaii de cuir (^u'oii fait mordre à ce reptile 
quand il e«t Ëii>iureur. Toutes les fois qu'on le frolte 
légéieineiit avec une brosse, il se couche sur le dos 
comnie les chats lorsqu'ils Tculent jouer. 

Le boa de Surinam est loin d'approcher du boa 
de Guinée , et sur-tout du tenni, qui a quelquefois 
jusqu'à 5o pieds de long , et couvre uue circonférence 
de 6 pieds de diamètre lorsqu'il est tourné sur lui- 
même en G[)ira[e, M. Denyan, directeur de Juida^ sue 
la côte d'Afrique , étant sur le poiut d'en tuer un , six 
Marabouts vinrent le supplier d'épargner leur fériche. 
M. Denyan ayant acquiescé à leurs sollicitatious , il* 
emportèrent leur dieu avec deux fourches croisées. 
Deux d'entre eux lui lenaien Ae- cul , deux autres \t 
milieu du corps, et deux autres la queue, l'eut en 
marchant, \ei Î4ègres récitaient des prières et adre»- 
sai^t au serpent des choses flatteuses, en te priant 
d'excuser l'espèce de violeuce qu'ils étaieut obligés da 
lui faire. Quand ils furent rendus à environ une lieu» 
du fort , ils s'apprClkèrent d'une savane couverte 
d'herbe de Guiuée , et balançant tous à-la-(ois le 
reptile avec un mouvement mesuré, il le lancèrent à 
douze pas d'eux, en l'invitant à ne pas retourner au • 
fort. ( Tableaux des découvertes en* Afrique , toma Ij 
page 270. ) 

Aucun naturaliste, aucun voyageur sincère, n'a osé 
outrer la Térité (tu point d'aHirmer que les serpens du 



14^0 UT eau -Mon de fussent aussi grands que ceiii: de 
J^ava et de IVnrfe , qui étatifU'ut le tigre royal el i'a- 
Taleiit, après en avoir broyé les os; bien niuiii» eucure 
Sue les rsptiles de l'Afrique, que M. Âdan&on a vus 
en remontant le Sénégal , dont le curps ressemble à 
un tronc d'arbre , et qui terrassent des taureaux dont 
ils brisent et broycnt les os, en les mouillant d'une 
lave visquense, àcreel niordicante^ afin de leur dounec 
la forme convenable pour pouvoir tes avaler facilement 5 
on n'y a point vu de serpent pareil à celui qui effraya 
en Afrique l'armée romaine sous les ordres d'Atliliuii 
Begulfts , et que ce général fit tuer. Il avait 100 pieds 
^Ae long, et sa^eau fut envoyée ii Rome. C'éiait vral- 
iembUbleineut le ren'ni que les Nègre» i-évèreot , et qui 
est dans le genre de Vanaconda de C^lttn ; ou un autre 
ivptile d'une grandeur démesurée, que les. fV Itidaniens 
Viomment le grand père des serpens. 

Quel est le serpent, en Amérique , qui est aussi redou- 
table que le serpent minute de l'Inde? Ce cruel animal , 






qu'us s'apprc 



er d'un arbre , 
la plus proche 
à peine avec ta 



Sl"''l 



se gliss^à l'extrémité de la tiratichi 
delà tête de i'ijjdividu, et le touclii 
I pointe de sa langue, qu'il voit sa victime 
morte à l'instant mémo , au pied de l'arbre 
clioisi pour sa retraite. . 

Le siniaki nmoo/on^ d'Afrique, qui s'assure de sa. 
proie %a tançant sur les yeux de l'animal qui l'ap- 
procbfl à 3 pieds de distance, un venin subtil, qui 
cause à l'instant une cécité incurable et occasionne 
pendant plusieurs jours des douleurs insupportables ^ 

Iqui se terminent par la mort. 
Poisons d'Amérique. — Le lecteur va juger siM.Pavï 



J 



3âS 



ïauISIBI.EE SE LEUBOPB 



a eu raison d'avancer que l'Améri<ino iaisait Tégctc' 
' 13 dVrbres Téué-aeux qu'il ^n croît dans les trois 
treS parties de l'Univers. 
On ne. connaît de poison dans le ^Nouveau-Mondt 
qiio les suivans : 

i Le mancenillier. Il croît à Porto- Hico j dans quelque» 

Antilk'S) et sur certaines plages du continent d^Amé-> 

rique. Cet arbre est du port d'un fort cbùtaigoier : soa 

fruit ressemble à la pomme d^apis nuancée d'or. L'eau 

' de la pluie, après avoir séjourné sur ses feuilles, donne 

•M de migraine à celui sur lequel le vent la fait 

er. Le suc que la chaleur en exprime fait chaijger 

I Sk peau et tomber les cheveux. Les ^ftnéricains s'en 

■servent pour em|K>ibonner leurs flèches. Lft bois de cet 

srbre fait des metihles de la plus grande beauté. Pour 

le scier et le travailler avec sûreté, les ouvriers se servent 

Je gants, et d'un masque auquel sont £xés des yyix 

de verre et un capuchon. 

Une espèce de caïJou(/e, dout la racine cc»itient un 
suc enipoisoiinc : on en f eut cependant corriger Its 
effets avec de l'eau de njentlie et du sel d'absyi^the. 
\! ahonai-miri, et le ^'uacit ou grand^Aoua/'. 
L'amande farineuse du caruna, dont les IndieDS oc 
caivans empoisonnent leurs flèches. 

Le pahnier cakarito, avec lequel ceuX de la Gu^ank^ 
, ibnt des flèches empoisonnées. 

La racine d» nibbus, que les sauvages niéleut avec 
^3^ ticima pour faire un poison violent. " 

î i Le pkyllanlhus végétal et vénéneuï, dont la MiC seit 
F Uni: Ottomaques n préparer le curare. . 

La raciue dcla//a«e, autrement i!il4a béjuqut, qit« 
Ws Giiyauois nomment curare, dont les Ticonnas et 



ET DE 1, A mÎ: m ijr E. 58^ 

Ites Cavères ne se servent i^iie pour tuer le gibier, el ja- 
mais leurs ennemis. J'observerai à M. Paw que la na- 
ture a placé dans les forêts d'Aménqiie le contre-poison 
h cflté de ces plantes vénéneuses. 

La racine du manioc. Cepeiidatit étant purgée de son 
linc vénéneux, elle fouruit une noiirntnre saine appelée 
de manioc, dont les nègres, les 
blancs et les Tiidiens fnnl usage. Le suc étant biiuilli 
et bien ^cumé , se convertit en une sauce dont les ha- 
bitant de la Guyane sont friands. 

\jts iurranx vénéneuJ de la Louisiane efcIe//Vreda 
Cltili :ils exhalent un poison assez dcliE, pour (jue celii* 
le respire fortement enfle , et suit bîeutilt couvert 



î quelques lie 
on appelle a 



tes suffit pour 

ssi hoU hrùlé , 
le tonche , la 

au bout d'un 
idre 



âe boulons. Un régi 
Éalmer celte enflure 

Le buis espagnol 
pàr^ce qu'il brunit la peau de celui qi 
corrode lentement , et la fait tomber 
couple de jours, sans cependant causer h 
âouleûr. * 

Le neriirm ou laurier rose, Ifes Ulas, et deux ou trois 
ttuti-es arbustes qui ont peu de vertu malfaisante, puis- 
qu'on en porte les fleurs dans la bouche sans ^ étrs 
ipcommodé. 

Le holen et \& parqiiîlaïuen du Chili : deux purgatifs 
Certains, mais qui dcvietiuent dangereux pris-en forte 
dose. 

Les sauvagei des bords du'I' Amazone se g.-iran tissent 
fle reltèl lie ces poisous on maugeniit un peu de sucre ; 
ceux de. l'Amérique du nord^ eft buvant de l'eau de 
Xner. 

Les Indiens des îles 4e Barlovctho euveniioentlcura. 



/ 



3^0 FEODUCTJOVS KUISIBLBS DB L^BUB-OVS 

flèches en eu trempant les pointes dans des corpr 
morts. 

Poisons (^Europe. -^ Les Gaulois exprimaient da 
limeum une substance vénéueuse do.nt iU frottaient -lea 
flècbes à chasser le cerf. 

Le nerium, ou Ikurier-rose^ est plus matfaisaxlt eu 
Europe qu^en Amérique. 

Le thy mêlée ^ surnommé /ru/^x terrikifis (fruit ter-» 
rible )y mérite à juste titre cette épitbète. 

Uarum est , de toiutes les plantes européennes ^ celle; 
qui appro^e 1/) plus du manioc ^ par sa qualité caus- 
tique et nutritive qu^nd on la prépare. 

Le caprifiguirr^ qui croît na^urelteinenl en Provence ^ 
en Languedoc > et dont le suc laiteux est un pqissant 
caustique qui enlève la peau de la main d& celui qui 
le touche , corrode les chairs comme la pierre infer- 
nale', fait cailler le lait, et le redissout quand il e«t 
pris. 

Le safran j dorft les.efjQu^ia, dans le Gatinois, étouf-« 
fent ceux qui ont le malheur de s^endormir sur desi 
ballots remplis de x^ette plante. 

Les fleurs liliacées mises dans des chambre^ closes ^ 
çnfTcuiuent très-son vent*céux qui y couchent sans y 
laisser un courant d^air y ou qui ohblient de le renou- 

• 4 • 

vêler avant de se mettre au lit^ 

JJelléhore , la ntorçlle , l^jusquiame y lés champignons^ 
$anvages^ et quelquefois ceux cueillis sur les couchesy 

LP aconit y dont se servaient les Gorse^, les Sardes et 
les Italiens^ On en «compte jusqu^à 4o espèces , qui 
çpnt plus pu moi^us tnalfaivS^i^tes : les aconits mwéis e% 
fur- tout V aconitnm cynoctonum, 

\ \^ tj^o^a ^ dont iUy a çluï8ie»n;s e^çècçs , es,^ la plu% 



KT DE l'Amérique.' ■ ^51 

tënéneiise des plantes européeuiics. Son 'suc décom- 
pose le sang des aniinaux qu'on blesse légèrement 
avec des armes qui en sont enduites. 

chaleurs i 



s, a la 
ficn l'a 


o„fi,„ 
r, q.ia 


, qui pendant les gcandes- 
nd le vent le frise un le 


commuE 


iqueà 


'air ambiant une qualité 



l 



■ecq]ie , 
très-nuisible. 

La cigaS^ les pavots ^ les mandragores ^ le solanum 
dormitif, le smach à fleurs rouges, le sumach rhas , 
tnytifolia, mQg^e/iaca^ et toirs les T/e^e/ai/:c tliytimales 
OU lactesatns , depuis la campanulln jusqu'au figuier , 
dont le fruit est si sucré, et dont le tait tuerait celui 
qui en boirait deux ou troi» cueiller^es. 

Faisons itÂsie. — L'aralA^ùurnit le çhark , qui est 
un sous-arbu&te lactescent et racemeux rVPcroît aussi 
«11 abondance sur le golfe Persique, Sa virulence com- 
^ inuiiique à l'air ambiant une qualité si nuisible , 'que 
les Perses ont nommé cet arbuste gulbad samour^ fleur 
qui empoisonne le fent., 

On ne connaît pas le végétal d'oi't les anciens Arabes 
acites «t le^ brigands lAodernes ont extrait la matiêr» 
vénéneuse dont ils ont enduit leurs javelines. 

DanslaColcbide, las Soanes trempaient leurs flèches 
dans un venin qui répandait lu mo'rt et l'infection. On- 
ignora le nom et le signalement de ce végétal vénéneux, 
«insi que celui dans lequel les Scythes jn é ri diomux en- 
%luisaient leurs ât'chesfCesdei-niersetlcsantieusBrach- 
mânes se servaient aussi de lasanie de vipère et de sang 
bUkiaîn, qui donnaient fine si grande malignilé aux 
blessures, que Pline les appelle irremediabile sceîus. 
Ce fut à Kermala , la dernière habitation des Bracli- 



- ^ 



3.92 PRODUCJFIOJfS NUZSIBLB8 DB l'sU&OFE 

mauesj ^ui ceux-ci blessèrent un grand nombre de 
Macédoniens , et entre antres Ptolornëe 9 qui avait suc- 
cédé a Ephestion dans la faveur d^ Alexandre. Les In- 
diens 2 que ce héros avait rencontrés dans les Etats de 
Furnis, avaient tiré sur ses troupes avec des flèches 
ei^ipoisounées. « 

Farnii les difTérens arbres du JMacassar^ -qtii portent 
des poisons 9 et que les naturels appellent ipo et upas, 
on distingue le toxicodendrunt , autoofi^iquel jauoune 
plante ne peut vivre à la djstance d]Hpet de pierre^ 
les oiseaux qui se. reposent sur ses brandies ^gcieurent à 
riustant uiéme \ il fait tomber les«cheveux de riiomme 
qui s'en approche nu- lete. 

. Les habilausduMacaMur empoisonnent leurs petites 
flèches 9 apjHlles alênes de Macassar, qui sont longues 
de deux pouces ) et fines comme des aiguilles, avec le 
suc, de cet arbre et celui d'un autre^ -plus terrible que 
Yahouai et le mancenillier d'Amérique ^ piJisque le miel 
brillant et vénéneux qui en découIS, dévore ceux qui 
se reposent sous ses branches , et que sa force agit a^rec 
une; promptitude qui surpas^ Pimagination ; témoin 
répreuve que Sumbaco, r.oi du Macassar, fit, vers 
Van i56o , à la requête. de Tavernier , . avec un de ces 
tr4ÛtS} sur un Anglais condamné à. mort pour cripne 
d assassinat. A. peine Palène y que ce prince avoitlaxioée^ 
de sa Ci^ne , eut* elle touché le gros» orteil duipiud di-oik 
du patient, quSin chirurgien. axl^ài& et un chirurgien* 
hoUa.ndaiS) armés de leurs bistouris, luicoupèrent^sur* 
le-champ Forteil. La promptitude de Pamputaj^j^i 
n'empêcha pas le patient, de mourir dans des convnU 
fiions hoirribies^ 



On pourrait , avec raison , appeler le groupe Jes Cé- 
Jèèss j ilA du Poison, car elles sont remplies d'arbreS 
et de plantas T^iiéneuses. 

Les Achemois ont une espèce d'uAoua/aveclerjueNls 
ipoisounent leurs flèclies. 

Dans l'île de {Zcylan , les tiabitans envenimentleurs 
larmes avec le neriitm du iaurier-rose, 

la péninsule du ftange y à Malacca , au Pégu j 
âtesdelaChine, dans les iles Molu'juej, de 



^ava'et de Siinialra, les Iiabïtans empoisonnent les 
^tîlels, les cricks et les caujares avec des végélanx vé- 
néneux dont m n'a pas le signalement , et avec le suc 
d'un arbre dont l'ombre e&t mortelle. Ces' dirféremi 
jpeuplesse eerveqt aussi du venin des serpens, des vi- 
pères cobra fia CapelloeX du lézard gecchio. 

isons if Afrique. »- Ce pays est trop renomma 
yoWT le ^land nombre et lasublililé de ses poisons et 
de ses serpens , pour <]u'il soit nécessaire de les décrire 
ici ! les Viuis d'Ahique sont rnnplis de petits arbns- 
«eaiii vénéneux nommés koona; c'est une espèce d'é- 
fliitPdont la décoclion des feuilles eert à empoison- 



ner les flèches. J'ob! 
luisent aussi leurs 
a , et le Tenin d'u, 



ilement que-lea 
les avec le sang du lézard gBc- 
■rpent qu'on nomma le pour- 
Sdre fait tomber en piitjéfac- 



n.seur, parce qu< 

tiun le membre attaqué. 

D'après ce léger apeiçu, le lecteur peut juger si 
l'on a eu raiioa d'avancer que l'Amérique produit 
plus d'aibres remplis d'ime sève véuéneuse, que lea 
truis autres parties dutaoude connu. 



3^6 P-^Oni^GTIoVrS UTILES DX«t.^EUKOPB 

# plas gros coings )j àe^gouyaves rbses ^ jaun^^ blanches 
( autre Apèce de poires ^ qui y mêlées avec du vin , lui 
donnent I^parfum de Pambroisie) j des corosols y pleina 
d^in jus rafraîchissant, dont les moindres sont gros 
comme un boulet de 12 , et les beaux, comme la cuisse 
d^ln homme ordinaire; des papayes, qui font des con- 

* fitiires si agréables ; et des coqsj qui donneût des fruits 
sucrés tous les mois ; des oranges de huit espèces diffé-^ 
rentes ; des chadeks roses, jaunes ^ blancs , jgros comme 
la tête d^un homme; des limons jàts cédrats ^ des bergà" 
mo tes , des citrons doua: y aigres; des Janipi^j qui chan- 
gent dJJku il les tQÛs les niois^ et produisent une espèce 
d'orange qui a le goût du coing; des s irouelles j des 
;iio«3//i5 (espèce de prnnes de mirabelle plus parfumées 
et plus chavnues que celles-ci ^j des caïmiteè de deux 
espèces (sorte de prunes de Pes^tèce de damaSydoiW, lo 
sue est laiteux et sucré , et la chair de la couleur de la 
prune de monsieur : les grosses sont comme de forts 
CPU fs de dinde ) ; des /ai//ze^-G^^û?//^]||~ainsi appelés, h 
eause de sa resséihblaitte avec le jaunes d'uu œuf clitt 

( espèce de reine-ctaude ,'dont la chair est plus substan* - 
tielle /dkïiàis moins jutteuse que celle-ci) ; des dattes , des 
'COCOS j des pacanes , et* quatre autres espèces de noix j 
des cerises aigrelettes ^ pluis belles que celles de Montmo^ 
renc]fk- des tropes' { espèce de cerise dont la douceur est 
reLvée par liiie légère acidité, renfermée daui,nne 
coque verte, qui se casse ^en d^ux'ibrsa^i^oti lamof^^i 
présente une cerise d'or sans'peau) j dès raquettes ^sorte 
dé figues dont' on n'a pas encore pit fixef la sifp^rbé 
couleur de pourprée; des noix â%c(ijoiiy pliis 'fines -et 
plus goûtées que celles d'Europe , et dont les coques 
ieiident plus d'huile que ces dernières j des ananas dr 



AHÉniQTJK. 



3W 



-opeennes s'uiiorgiiei.- 
; Je huit espèces difte- 



ruatre sortes ,' dont les labiés ei 
E^sent aujoiirtl'lini ; des mclot 
tentes; des bananes , ài>% Jigucs bananet, savoureuses, 
sutrées,0t liotj lies analogues n'existent pas en Europe; 
.des mdres et du raisin de plusieurs qualitiis; des/raisfs 
yie différenles espèces , dontl' Amérique a fait' présont à 
l'Europe ; le/rais/er mâ/e qui duniie des fraises grosses 
^omme des œufs de poule, at\e fraisier femelle ou ordî- 
;iiaire, dont les fraises sont plus grosses, plus parfii- 
jnécs (Jue celles d'Europe; cCnombre d'autres qu'il se- 
<rait trop long de détailler , mais dont un emploie quel- 
,^ues-uns à faire des haies, tels que \e pingouin , ]\is 
■grenades, \a grenadille , qu« Ppii marie aux ra^/fr^ pour 
les jardins. 

Arbres fntitiers, — Les pêches que l'Europe tient Ja ■ 
%i. Perse, les abricots de l'Epire, les cerises du Pout , les 
.pommes de Syrie et d'Afrique , \es poires , XesftgueSj les 
'amandes , la vigne el Vnlive de la Grèce et de l'Afrique ; 
l«s pAunc* de Damas et d'Arménie; les "l'J/'e* Je la Chine 5 
les petites groseilles de Corinlliej leS §rosss\ groseilles 
e y^Ltutt;; les ciltons, les oranges et 
le^ Um-ons de la Médie ; les grenades de Cartilage , et 
tous les autres fruifs imporlés dans son tefritoire , quoi 



l,.y. 



int i\i 



,AXé, 



k 



et que leurs espèces aient et» 

itinuetlement lra\'aillées poiirlesadoucir et lesamé- 

it encore loin d'approcher des fruits sauvages 



^« l'Arr 



nque < 



l'ont jamais éti; greffes , et que l'on 



mange de nos joins ave(! tant de plaisir. Aussi voyons- 
nous \at bananier s'avancer depuis la ligne jusqu'aux 
bords delà Méditerranée; Voran'ger passer la mer, et 
1>orJer Je ses fruits dotés les rivages mijridiunaiix ife 
^Europe, 



3fS r^o^vetiosit vriJLnt 9b i*ECAOrÉ 

IUL Paw Et trompe oon'^eAt pas de bonne fin, lorsqa^il 
aVaoce que les arbre» fruitier» que PEarope tient de 
FAsie et de PtkSnane n*oat prospén^ que dans nie de 
Juan de Femandes. S^il aTait éiÉanx EtaU Ubisy à la 
Xonisiane y ai I Mexique, i b Califi»nrie,auT«roD,dans 
le Paragpa j, stn Brésil , sur les rerers des Andes jusqu'à 
nne certaine hautear, aux Caraqoes et dans les Antilles , 
il j eût mangé des pêches , des mhricots^ des cerises y des 
poire» ^ Ae% pommes , dr% prattes , des amandes j da cidS" 
êelaSj du muscat ^ des figues rouges et blanches ^ des 
mangos on*mangues de six espaces; eo un mot, il y eût 
▼a tous les fruits naturalisés en Europe réunis aux fruits 
de r Amérique , â ceux des (grandes-Indes, aux caneliers 
et aux aiitre& arbres à épicerie de FAsie ^ tandis qu^aucnn 
des arbres fruitiers de TAniérique ne saurait prospérer 
ni produire naturellement , ni artificiellement', du finiit 
un peu passable en Europe. 

Pour donner'plus de poids à ies assertions , M. Paw^ 
pag. 227 du 3* volume j dit d^un tpn «ffirmatif, ce qu^à 
Si Saint* Dominée et aux Antilles, la vigne et le hlene 
9> Teulent pas se laisser élever j qn^au Pérou 00 exprime 
» des grappes une liqueur trouble et comparable ^ux 
» espèces médiocres du continent d^Enrope; que^elui 
y> de Loretto et de San-Lucar passe aujourd'hui pour 
»,le moins mauvais de P Amérique, et qu'à la Louisiane 
yy le raisin est incapable de donner une liqueur de gard^ 
9> qui ait du corps. )> 

M. Faw ignore sans doute '^ue la vigne, qui languit 
en Allemagne et au Sénégal , croît naturellemitit daAs 
les Antilles et sur le continent d'Amérique; qu'elle vient 
depuis la. ligne jusqu'au-delà ^u 52^ degré de latitudç 
nord y et qiie^ depuis T Angleterre jusqu^au Japou; elle 



«st Je plus répandu de tous les arbres fruitiers ; qu'elle 
donne en Amérique un petit raisin noir approchant de** 
celui des «n virons de*Paris ; qu^à Saint-Demingue , les 
bords de la mer. et certaines montagnes sont couyerts 
d'un autr« i;aisin qommé raisinier, qui est encore indi- 
gène à cette île^ ayant des grappes de i5 pouces sur 6 
de diamètre, dont les grains, d'ftn rouge cramoisi-foncé^ 
sont gros comme des œufs de pigeon j que Phabitatiou 
Scùnt' Martin ^ attenant à la ville du Port-au-Prince ^ 
était plantée en yignes qui rapportaient du raisin déli-* 
cieux ; que MM. Seguineau/aux Grands-fioisyavaient 
récolté a 5 barriques de vin, lorsque le commerce de 
France obtint du gouvernemAt de. faire raser leurs 
vignes , à Fezcéption d\ia carreau pouâdriA|^consom- 
mation. -^RT « 

JM. Paw ne sait pas que toutes les cours , tous les 
jardii^s des villes m des habitations des colonies ont des 
treilles et des tonnelles en muscat ^ 4m. chasselas ou 
autres raisins, evec des figuiers rouges et blancs plantés 
de chaque côté à 10 pieds de distance les uns des autres \ 
qu'à la Louisiane , le bord dgs rivières est couvert de 
vignes indigènes , et dont un seul cep suffit pour rem* 
plir une barrique. 

Si le raisin à la Louisiane , sur le continent d'Âmé-^ 
rique et aâx Antilles, ne peut pas donner une liqueur 
de garde qui ait du corps , et à peine comparable aux 
espèces médiocres d^Europe, pourquoi le commerce 
européen prit-il tant d'ombrage à la vue d'une boisson 
qui ne devait nullement provoquer sa jalousie? pourquoi 
a-t-il sollicité du gouvernement l'ordre de faire vaser 
les vignes de l'habitation de Mm. Seguinfau ^ et de n'en 
point conserver au-delà d'un carreau , à moins que ce ne 



400 FRODUCTÏOTTS WTII.S9-1Ï1I t KUPOP» 

fût pour leur consommation parlîcuUèie, on pootf !• 
. ftirendre en gsappes , curunie ou j avait asiiuj^li Thabita- 
j'tioii Saiiit-Mwrtla ? Pourquoi la c«ur de Miiiliid ft-U«Ue 
■ ^•yivilain^inemesDi-e vis-à-vis du Mexique? LaFrance, 
Espagne et le Portugal pouvaient-i^ craimlxe, commo 
vuuce M. Paw, ic tjii'iiue liqueur trouble ^ uu peu 
salée, inférieiue aux* espèces médiocres de leur cou- 
» linent, » pAt jamais entrer en coiiciirrence avec les 
vins de ces pajs , renommés par leur bouté et par Intir 
' ancienneté? 

1 fait est que la Califoi-nie fournit du vin dont le 
f'igoût approche de celui de Madère; que les vins dts 
Anlillea ul celui Je quMques autres terroirs de l'Ame- 
leaei^jj^kdanii le genre du vin de Constance, et que 
it du MB^ue est agréable et liquoreux i ce qui aug- 
menterait les ressources des dessuits, au lieu de nuire 
au débicduCliampagoe, du Bourgogne Et du Botdeaui, 
qui est uu viu d'ordinaire et nécessaire. ^ 

M. Paw saura aussi que c'est la même raison qui a 
fait défendre d'avoir des manufactures, de planterii» 
bUj de X'orge^ de VavoÎMe et ^aseigU^ aux Aitlillet et 
dans quelques autres colonies du continent d'Aqt- 
rique ; que ces grains, que l'Europe tient delà Tartuil 
asiatique} réussissent si bien dans le Nuuvean-Moncle, 
qu'ils sont, ainsi que le pain , à un piii aus^ modique 
qu'en Europe, Est-il croyable que M. Paw, qui dffit 
savoir que le bi^ est presque la seule des plaïitft'ali' 
nientaires qui vienne dans tous les (;JiniatS , ait pn, 
de sang-froid, avancer que le_/>(M»ienf et le s<'igle r/ùM 
pu réussir qu'en quelqiMs cantons del'Atnénque'eep- 
tentrionale , Tbrsqn'il est à la connaîssanee de tout I« 
monde qu'on exporte ces grains pour l'Eoro(>e mente, 




Kt bit ii\TiiéiiiQir fi; ^ai 

V l'Afiiqne êl l'Asie j du Canada , des Etats-Unis , 

la Louisiane, i,i Nouveau- M^jUi^Le ^ .le la Cali^ 

c'est-A-diie j (l%iii tenain <]e 5iii> liencs d«' 

<l Oiig-iuiir, sur aoo el plus de largeur 5 ([ii'oii les ciilùve 

ivec le plus grand succès à la Floride occiiltiitale, au 

à^exiqiie, a« Pérou, au Chili, an Paraguay, dans la 

n T^crre-Ferme , «Uns -une élendiie deiiï (iiis plus grande 

«je celle ci-(lessns) ail le fVunieiit y rappoiie, à la 

^elltf-CatiCornio , jusqu'à cent ponr nii; et au 

|Kexi({u<:, jnsqn'Ai6oetaoo } et pourieinie tnoyetfjço j 

ï la pUine de ShenanHoah , du iiiîltMl àes Etats- 

lis , sa si fertile , ({nVIle seula peni Toin-uii' de blé 

e grande pai'tie de crlle répNltlitjtLe ; euliri, (jiie les 

^cultes de mais , Ae seigle , de pois ^ sont si abondantes 

ïLns la Nouvelle-Californie, c[ii'un se contente de la- 

icnrer les ten es , sans jamais les fumer. 

Le Pé'fiu f le Paraguay, el d'antres contrées Je l'A- 
taéii.|ue inéridioiial>-, fbnriiissent dus productiuns i{ni 
Àe s'accoi-denl pas avec ce qu'en dit IVnleur des MJ- 
r le Nouveaii-Jtlùnde, pnisc{iie, darisleroyanina 
lela Plata,_ on cultive du bU^ des légume», du maïs , 
^es patates , dra cannes à sacre ^ ijne les fruits j et sut- 
[put les pèches , y stnit en si grande abondance , i]u'on 
en einploie les arbres comme bois à briller. Ou y faic 
i du vin. Le sol du Pérou est, en général ,,très' 
S»rtile; un y toit, pendant toute l'aiiiiéi; , des prai- 
ries éiuaillées de /Itnrs ,des champs couverts de mois- 
tons , d<:9 arbres cUargés de fruits , de nombreux trou- 
|>paiis (jiii paissent en liberté dana de gras pâturages ; 
^t Iës vallées do la NouveUt ■ Grenade ppoduiseufr 
kon-seiilement presc{riu tous les grains d'Enrope, mal» 
Aicore une grande partie des denrées d'Aniériijue. 
I. 0,6 



1 
J 












i*|t . •W^'Wt.i: 4i \i¥K.\^ft Itsilf Ji'Wîyplrt' bel:: Ti*-:^!»: ik :m5- 

f^/J^/tfii/y , ** l>5 'J^sKj'i V'Rnropt peut - eTTô donc s« 
t#MU/ '< tti'é-.^t'éiiUc p»4 r«^v«l;!^ aux pajs étrangers 
4Î4 iif »i»wjru«-«! ftMftuit iUf^ ir^g^aux flont elle s**eoor- 
|iM4rWlfi? J^K* tmfUifU , M;4 luntilUë, ses fdves et ses /^o/jp , 

41^4^ ihtmn //t'Ufv #l<9 Cliypr^ï^ vm creêson de Crète , sou 
flnnu/l é\^i^ (!jinfiri«f<> 9 ACf^ bit m trilles d'Astracati, soii 
//% fi'lMliidpîtfy «cf« rave» du Pérou ^ stf^ fraises du ChiU^ 



! 



« i.'ABtiiiçiH'.''.""''' i(ii 

hBn lahae ie Saint-Domiiigne; ses pôm^eli 'dé terre , 
t ineillftuce sauge , et plusieurs aiilrcS h.imiics , de 
Aménque ; son seigle et la plupart des espèci-s de b\é , 
u nord de la Perse fit de l'Inde; son /roment A''éié , dil 
ays des Mnsicains , province du nord de nndè , dfts 
Bids de l'Araxe on do K.nr en Géorgie , ainsi que de 
lalascfiam dans Tlnàe septentrionale; Vépeautre , des 
□virons d'Hamadan ; son raijùrt , de la Cliiiie ; son 
«i/, des Indes; son aHi's, de Perse; ses écHaioites', dé la 
'alesline ; ss èouracAe f d'Asie J sa iukernèy dé Médie , 
'«te. ? .-...■ 

Le nouvel hémisphère et ses Antilles , outre ces pro- 
ductions, offrent comme indigène i leur iérroir le 
étanioc. Tous ceux qni ont habité les colonies, pour- 
irdnt s'assurer, comme M, Paw, ([u'un ar[iénl déterre, 
Iplanté «II manioc, iiourriça plus de perSonties que iik 
iirpens ensemencés en Europe du luBlIlpiir frorneiit ; 
i^s pommes de terre tl Icï pataces , dont l'Eiirii]te s'est 
enrichie, (jni donnent en Amén^jue; au boirt de siit 
isemanies , dcS patates pins giosses ipie les pommes de 
■terre de six mois en Europe, et dont lé produit est 
dans ce pays, à celui dii fiomeii^, comme 89 : i ; l*s 
bananes de trois sortes' y dont le produit est îi csliii dU 
fromenl'comtne i33 ! t ; lés ignames Afi quàtrfr rtpècês, 
dont les j>lus petites sont de la grosseur dé la cuisse 
d'im homme , et le rapport A celui dii fr'onieiit conima 
100: 1 ; les maiangas , dont cjuelijueS - uns imt la 
grosseur d'iin chou ordinaire, et dont on mange les 
jeuilies en guise d'épinards; et celks dés patates su- 
cras en salade; ces dernières ont. de pins t''avniitage 
de rendre saines cl mangeables an bout de huit jours , 
J«s crabes et les sciîtiues (\\.n ont inangé du mauct;- 



t 



• 



4o4 »aODVCTX09â.CTILB8 DB L^EU&OPB 

nillier ; le nuus , dont le produit est au froment oouniie 
âo : 1 j le petit milj le riz de moptagne, etc« y toutee 
ces espicee tenant. lieu de pain j V oseille de Guinée ^ 
.ainsi nommée parce qu^on la confit pour en donner 
aux nègres malades; le chou-palmiste ^ le calalou ^ les 
bcrengèmee ou brélièmes y les squachcê , les giromoiis , 
si utiles contre les cracbemens de sang et les maux da 
poitrinej les tomates ^ les topinambours y les pistaches , 
que la cuisine européenne s^est appropriés f les poiS' 
chiques j les pois^çhouques y haricots plus gros que ceux 
de Soissons j les haricots^ rouges , jaunes , marquetés ^ 
qui servent, à augmenter les entremets européens \ 
quatre autres espèces de haricots et de pois particuliers 
i TAm^rique. j les concombres arada sucrés^ à côtes^ de ' 
la grosseur et de la forme d^un fort coing} les con» 
comhres fadçs^ plus gros que. ceux d'Europe, et qui 
pullulent tant qu^on eu nouriit les cochons , comme 
les Louisianois le font avec leurs pèches ; les coti» 
combres^ de savai^ette^ aiusi nommés parce qu^ils vien- 
nent sans être plantés par Tliomme ; les raves qui 
croissent au. Pérou gros&es comme la jambe , tandiis 
q^u^en Europe elles Je sont çooime le doigt; les truies 
blanches, roses, et noa noires comme en Europe ;. les 
champiguons de plusieurs espèces qui viennent Datu-* 
rellement , ainsi que les morilles , les oreilles de bois 
tt les guionguions y /petïto espèce de champignon qui 
. pousse en une nuit après un grain de pluie, et le jour 
eu cinq heures de temps. 

On u^a pas d^exemple, dans les colonies , qu^aiicuu 
de ces champignons ait empoisouné qui que ce soit t 
TEurope peiU-elIe en dire autant des siens ? Toutes ces 
productions vieiAuent pour.la plupart dV^lcs-niémes^ 



ET DB I.'amÊriQUJ!. 4°' 

et Jispenseiit Phabiiniit Je prendre ia peine et le soiu 
qu'on prend en Europe pour cultiver leurs analogues , 
]iii le mel à même de s'occuper d'autres cnitures 
pins lucratives ; 'pinnt aux légumes , on les jetle snr la 
ve , A l'approche de ia pluie J sans avoir mÈrae 
'Cr.itlé le soi pour les Tf^cevoir. 

- Fleurs sua^s. — Malgré tonle la partialité que je 
pourrais avoir, pour tâcher, de concert avec M, Paw^ 
«le tavoriier l'Europe , je suis cependant forcé de 
reconnaître qu'elle a lire la majeure partie de ses fleurs • 
suaves dos pays étrangers. Le sureau lui vient de la 
Perse; le Ù/as , de l'A&ie-Minenre j \c/asrni/i ordinaire , 
des Grandes - Indes ; \e jasmin double ^ d'Arabie; la 
tulipe , de la Cappadoce j Vasùphoàcie , Tes œillets 
carnes, doubles ou panacliés, de l'AKie'Miueure ; le 
safran et les renoncules doubles, de l'Egypte , au temps 
des Croiiades ; le /rê, de la Syrie ; ta tubéreuse^ Je Java 
et deCevIan; les ros«s damassées et mnsqiiées , do 



i Amérique les plaines, Icffmonlagnesy 
aleurs j dans la partie du 



le M- 



Tandis 
y^s forêts, «présentent 
nord, l'odorant />a7i 
dont le parfum est i 
et un grand nombre d'antres IIi 
occidentale , le magnolier, la plui 
oAXe Au papayer^ qui a Todeiir du 
tylphiiim^ le parfum balsamiqi 
dt>nt les FloridienH composent u 
nne odonr si agréable an thé, \h 
siane, la Jacquemine musquée, 
l^rier», des orangers^ de la piaquemine , di 
ItUB approche du réséda j dans le Mexique , 



laurier tulipe . 
m canadense , 



irs ; dans la Floride 
odorahie des fleurs ; 
lugnet, l'odoriférant 
t de IVibro d'anis , 
e liqiienr qui donne 
•acia : dans la Loui- 
la fteiir rfos divers 



it1a 



par. 



Âo6 PRODUCTIONS UTItBft B£ l'zUROPB 

yoliiptnctuse^ Us limons j \es céduç^isy les bergamotes, 
la belle coiiTulvacée ^ dont la. racioe tubéreuse fopiiiit 
le jaiap y le myrthe j là fleur suiiv^ du cacaoyer y celle 
du smUa;iç j du mejk j dans U Nouvelle-Grenade , cella 
de Va^aye ou Taloës-pitCi I4. vigne des indigènes^ qui 
crott en forme de pyraniida à la hauteur de 3o pieds : 
^uaud llarbre. a trente-ans , il donna uii[^ fleur odori- 
férante qui dure trois mais ; celUs du marronier^ que 
r£!urope a réussi à naturaliser , mais dont la fleur a 
iperdu de SQn ps^rfum et de son éclat, et le fruit do sa 
grosseur ; dans le ]|^érou , les tulipiers , les chirimoya j 
dont^les fleurs sont si recber>chéii$ par les dames pour 
164:1 r odeur j les mûriers^ l.esi acacias y les orangers, le» 
bergamotes y la* reine Marguerite y qui Ëiit en automne 
la principal ornement des jardins d^Ëurope ; .la capu'» 
cine, dont les couleurs brillauHes sont Tiniage de celles 
de Paurorej la belle de Jqw y qui a Podeur du genêt 
d'Espagne j la belle de nuit cejle du miiguet; Vhélia^ 
tropcy dont le parfum rappelle «le voluptueux Empire 
des lucas \ àg^ns le Chili y le dature^ arborea avec ses 
longues cloches, blanches, plus suaves qu'a«cun aro- 
mate d^ Arabie, le "uolccuneria ou clerodiédrum^ dont 
Tes flevirs blanches et roses • rassemblées en* touffes de 
ia^ grosseur 4^]ne oj:angey exhalent une. odeur plu» 
fine qne la tubéreuse, la patfain^ giracienx à^n fraisier; 
dans le Paraguay ,. la Tjççre/'Fiei-me et le. !l^ ésil , lea 
fleurs des plantes divier.sesd(Uliropique y celles du cajîery - 
du laurier can^ellh y des bau/neJS de Capivi , de Copahu y 
du bois de Brésil^ du my/tjip e\.à»» difiërens arbres à 
épice'y dans h^- Au tilles ,. l'odftur douce et suave du 
/ràpgipa/iier blanc et rose ,, ceUe.de V acacia ponrpon ^ 
éu^'/qsmin dcuible j du cA^e^r^-Jfuille , du lilasy dj» hn^ 



'omellie. 



BT DB LAÎIERÎQUE. 

rier-TCse^ du cafter, du cacaoyer^ du i 

ntin , des orangers ^ etc. 

L'Europe produit-elle des arbres qui exhalent uut 
odeur aussi suuve que le laurier canelle de Saint- 
bomingue , qui fournit une cauelle blanche qui a 
iWeur de la muscade, et dont !a saveur est très-pi- 
IquaUtc; que les feuilles dn bois d'indCf que lestorax^ 
3ont on lire nn bauiue odoriférant, en faisant d£'S 
'incisions dans l'écorce, et dont on emploie le bois en 
Menuiserie; que Xetcssafras et tant d'autres? Que peut- 
elle comparer au cirier végétal de la LouÎMane , qui 
éclaire le nouvel Iiéoiisplière , à Yarbre au pois , si 
'tllile par la nourriture qu'il fournit aux bestiauï , à 
tarbre de cuir, dont l'écorce sert k faire des cordages 
'très -Solides, à Varbre à beurre dont ou empfoie l'écuice 
înlérieure pour teindre en pourpre, et Ja noix à faire 
une très-bonne huile; au sylphium de la Floride, qui 
|)uriiie la bouclie et Tilancbit les dents; au papayer^ 
ianl le Irtiitcuu&t est stoniacliiqiie, et ta semence un 
'»ermifuge, dont les feuilles fournissent une espèce do 
llavon j et les liges des tuyaux de pipe ; au palmier are- 
ijuier on palmiste royal, qui s'élève souvent à la 
Guyane jusqu'à aoo pieds de hauteur, dont le fruit 
sert à faire ces confitui'es exquises que l'on enroic en 
Europe; i\a. plante à roie de Surinam , dont les feuilles 



nferm 



eqiii a quelque 



seuihlance avec la soie, et dont on fait des cordes , àf% 

IHlets, des corbeilles et des étofii'es , doutle fruit can> 
tient une ^ibstance savonneu/ie , qui se dissout dans 
pMu, et avec lai|uelle on lave le linge; à Vannifta de 
pi Guyane qui fonnût uuc liqueur agréable, et un 



4^ VAOpveriavs vtxlss db L^BumoFB 

• • • 
fruit dont le noyau sert aux nègres à faire des anneau^ 

et des devises ; an t^murinier épineux y c)tii prodMit do 
longues gousses renfermant quelques pulpes avec uit 
grain d^iu goftt acide et agréable ,' dont on se ser| 
dans la riiédeciue et dans la préparation du t^bac; ati 
bois dentelle^ dont IVcorce iutéiieure ii^est qu^une 
. dentelle élégante avec laquelle les dames garnissept 
leurs robes 3 au maqvey y qui fourqit è-la-fois du \in , 
du vinaigre^ du niitl, du fil^ des aigui)l«s^ des toiles^ 
f t dû btÛK piopre à bâtir et à brûler? 

Le maqrtey retpplace aussi le chanyre de PAsie et I^ 
toscan à papier des Egyptiens. Les fraguiens des ma- 
nuscrits azlèques éçnts $ur du papier m^iquey , soii^ 
d^autaiit pins iiitéres'sans, que les seuls hiéroglyphes 
qui existent à Vienne^ à Romej à Y^^l^tri , sopt écri^i^ 
sur dfs peaux de cerfs mexicains. Les physiciens préfet 
re^t le fil connu .sous le nom AeJilcleFite, à tout autre ^ 
parce qu^it e^t moins sujet à se tordrç. Lorsque )e |n^« 
quey est encore éloigné de sa floraison ^spii suç est ux\ 
OxceIlen.t cau-stique pour. les plaies. Lpr^qu^il a pass^ 
fleur, il faut savoir saisir le monieut pçopiçe pour ea^ 
« «rxt faire le suc : une saignée hors de sîg$o|i le tue. 

L^Europe produit-elle un ^rbre qui puisse entrer eri 
parallèle avec le calehassierj^ po»U l?s chutes ^t les con-r 
tusians?Spu fruit sert de plus, aux nègres çt aux Indiens^ 
ii faire dessoiipières et des p^ts j avec iç cacaoyer j^ dont^ 
le fruit ep forme de gpu&se contient dçs aKuan^es qui ^ 
broyées et mêlées avec le sucre et plusieurs épiççs, four- 
nissent le chocolat par^(lmé j avec le cassier ou can^Hi^ç 
sauvage ^ dont on emploie souvent Pécorce en Enro^>e i\ 
|a place de la -vérital^Ie ç^nellç j avec le caficry qui rajv- 



«T DB L^A MisRlQV^S* 4^9 t 

Mrte ce graîn dont on extrait cet t«j licjucur connue 

%o\ATSi I0 nom de café^ avec le tamarin ^ dont les longues 

l^ou&sçs coittîenneiit des semences noires^ renfermées 

flans une moelle aîgre*donce ^ épaisse-^ et d'un rouge- 

maiTOU 9 et i»i utile en tiiédecîne; avec \e palmiste, qui 

fournit de quoi manger et se mettre à Tabri 4es itijures 

du temps ; avec le cocotier qui porte toujours des flenrs^ 

diout.la tige une fois coupée fournit une eau que Ton 

~V>it en place de viu ; dont le fruit • en forme de noix 

contient un lait rafraîchissant • au dedans une 

emaiijde blanche; dont la cocfue est couverte d'une 

espèce de filet qui sert à faire des tissus, et la coquille ^ 

des gobelets ou ces jolies pommes pour les cannes \ 

#i)H}ty dont le bois , la moelle et les feuilles offient^ussi 

leur utilité. 

• Existe- t-il) en Europe, nn arbre comparable à . 
V érable j dont la* sève produit du sucre, de Teaude-vie ^ 
du vinaigre, de la bière , dont le feuillage sert à nourrir 
le bétail en hiver, le bois à iaire divers ouvrages , et de 
' la potasse ; an dattier^ dont on ^aii usage du fruit y 
du bois et de la feuille; k la sapinette du Canada, qui 
fournit une bicré 'nourrissante; au palma-christi y qui 
donne une huile propre h la médecine et à l'éclairage j 
. ^u cotonnier, dont la gousse An s'eut réouvrant laisse 
échappeif' ces flocpns d'un blanc cotonneux avec lesquels 
on lait ces mousselines légères ; à Vagai^, de la tig^ 
auquel on fait des palissades ,, et dont les épines servent 
a faire des pointes pour les flèches on des clous, dont 
les feuilleâ servent de couverlufe et de nourriture aux 
Indiens, qui retirent de ieurj^ fibres une Sprte de fil très*; 
^rt, avec lequel ils font des cordagips, des voiles, et 
4^% hamacs pour se coucher? Valoçs leur sert| iviasi 



4lO 'PEOBUCTXOHS UTILB8 DB L^EUKO'PB 

qu'aux Portugais jd^Europe, à fairt des corbeilles, dei 
gazes j et des dentelles aussi élégantes qua curieuses. 

Quel arbre M« Faw cooiparera-t-il à V acajou y dont 
las ébéni&tes d'Europe fpnt des meubles si magnifiques; 
aux bois satiné^ rose^ d^ébène'^ si utiles à la marque^ 
terie; au hoisdefer, dont on fait usage pourTameiible* 
ment , pour passer les pièces de canon les plais lourdes 
dans des bourbiei'S) dans des marais *, et pour brikleri 
parte qu^il cbaufle plus que la bois ordinaire ; an 
gayac^ dont on fait les poulies des Taisseauz, desgruesy 
de beaux ouvrages de tabletterie ^ et de la racine et de la 
résine, des remèdes; au mancenilliery pour la tabletterie} 
au bois de Brésil f pour teindre en rouge; au campécke^ 
aux diYer&es plantes et bois du Mexique qui servent k 
la teinture, tels que le sylvestre ^ dont le fruit teint em* 
écarlate ; VoM^Ue , dont les fleurs rouges fournissent une 
fécule qi^^on prépare comme l'indigo ; à-ces ioucs comfm* 
râbles à la canne d sucre f au bambou Au Canada, qui 
donne un sel essentiel analogue à celui du sucre ; aua 
lianes j dont la sève a un goût vineux; auxloqgqeé' 
mousses des arbi^es , dont on fait des matelas , et -qm 
servent en hiver de pâture au bétail- et au gibier j una 
beibe capable do remplacer V indigo ^ le rocou; des 
hommes égaux à ceux dft Pérou , de Copahu en Brésil y 
dont on se sert dans la médecine et dans la teinture j 
des drogues aussi efficaces que la salsepareille^ dont ia 
racine sert dans* la médecine , et , broyée et délayée ^ 
donne une farine propre à fiiire du pain ; que le sassm* 
Jrasy dont la pharmacie emploie jusqu'à ta feuille; qna 
le 70/0/1, dont Tefficacilé est connue; que Valoës^ qui 
fournit une gomme ntile à la médeciue ; que le canefi,^ 
cier^ le quinquina^ la résine çôpalj le melkj dont Técorca 



H'illJQ guéi'U les blessures; (]iie V ipecaetiahna , la to- 
helia , la renoncule de Cayeune , Xesquîne <les Floriiles , 
la eassine oii le Me ties Apalachites ; la yerva canieni du 
Paraguay, <iiii a la rare vertu de purifier toutes lea «aux j 
ijiielque ambres ou corrompues <iu'cUes soient; le 
eoca , le caaminiy le mate. , le pa/os, la roôe du Para- 
guay,'Jont Us profits se sou t élevés depuis lojusi^u'à i5 
mitltoDS , GuÎTaiit qu'on a plus ou luoiiis travaillé aux 
tniucs où elles sont absoliiiuent nécessaires pour calmer 
les syniplOuies (^ne produisent les vapeurs mercurielles 
sur \es travailleurs ; que Vâerbe, auti emeiil dit le tké du 
Paraguay ; les Atriériirains Paiment laut,que le Chili 
en faiL à lui seul un -commerce de 1,822,600 Iiv< 
par a^ (45-0, 000 piastivs;} quele capi/ia/rs, le ce/astms, 
\ti petit tabac An Nord; que le g/nj-e/ig'dii Canada; les 
éeorces dufaul; le gingembre , cette esjièco de roseau 
dont ta racine sert d'épice , quand on la fait sécVicr et 
réduire en poudre, et qui a la vmtti de ramener la 
tianspîi'atiou ; le ma/rnu de Cayenne , dont le suc fait 
refluer le Sang sur lui-même lorsqu'on s'est 'coupé } et 
qui guérit les blessures les |^lus proiuudes en moins Ae 
72lieiires; \e safran ^ \a sauge, \e tabac, \a pime/tC on. 
poivre des Antilles , dont les baies cueillies avant d'avoir 
atteint Ipuc maturité, conservent tutijoiirs leur goût 
aromatique ; Valeornoqrie , ce spécifique infaillible pour 
les maladies du tijie^ du poumon et les fluxions da 
putlrine (1)? 



il 



(1} L'alcor/ia^ua Bit un iibro qui croît à U TeiTe-Ferme , et dont 
l^bdit «I cainpoi^n cl pesant. Dans la rériulile acception du mol in- 
tfn, il iigailit ttcge , qaoiijB'il difFirc rasuiIicHcmsIil do celuî-ci, 

lî cit |iort'u\ ei irgar de st. nature- La Gaiittc de U Mattiiiiqiie , 




4t% PKODUCTtOSfS 1TTILXS 0S li^BUKOVC 

. Les câtes de l'Europe oflreiit- elles de» perles commcr 
celles de la Gilifoi-Die y delà Terre- Ferme, comme le» 
olives de Panama? Ses terres fournissent-elles des éme^ 



n* 5o, en dite du 9) juin t8io , 1 proclamé Vilcoraoqae eomine «s 
0p€ci6({tie iofiiiilible pour les uialadietci-rksMM. 

Ce fut un médecin indien de Caraquet| qui t^occupait toas lei 
Jotirt à hcrborîfer , dam la fue de faire de nonvellct dé«mvertet nlif» 
it rbuoiaDÎté, qui découvrit les rertns cnratÎTct de cet arbre prëcienx. 
PluMenrs Espagnols attaqués du foie et de fluxions, voyant leur état 
empirer, au lieu de s^améliorer , s^adressërent avec confiance à cet 
hoiméte Indien , que les médrcins espagnols traiiaienC de charhilMir 
parce qu^il n*avsii ptoint éiudié à Sévîlle, ni subi d^examen publie» . 
Celui-ci leur arlininislra les secours qu^il tenait de I» nature et de Vex« 
pêricnce , et les guérit en pi-n de jours. Ils nVurent rien de pins pressa 
qae de proclamer le talent de l'Indien. La faculté espagnole le fil in- 
terdire sous peine de la vie. Il fut forcé de se cacher avec tonale» 
secrets qu''il avait découverts. Sur les instances réitérées de dont Juan, 
éle Dios Macias , un des plus riches i\|gocians de Barcelone, atta* 
qnê d^nn crachement de sang affreux , et abandonné des mcdec^^s, if 
\t^ \it en secret et le giuril radicalement. Cette cure ayant retenti jus- 
qu'il la Martinique , où ce négociant avait de trùs-fjrandes relations^ 
MM. Pierre Jiadolet ^ Du/ond^Monceaux , f/tlaire et h^Hutwa^ 
d^auires persoiines de la Martinique et de la Guadeloupe , qui se 
irrouvaient dans le même cas que le négociant espagnol , se servirent f 
avec le même succès , du bois de Valcornoguc. 

Recette, 

• 

Prenez douze onces d'alcornoquc dégainé de son écorçe ; rédvisex- 
)es en poudre, et faites infuser dans trois bouteilles dVau naturelle 
fioide. Buvez )e malin un verre tiède à jcûn ; un second à midi , et 
un troisième )e soir en allant au lit. Controuez , le reste du jour , à en 
prendre comme boisson ordinaire, mais froide, observant démêler 
deux cuillerées de nflel dans chacun des verres d''«au , rjue Ton prend 
tiède matin et soir. Quand ce rem&de échauffe tr p , on prend quel- 
«^ues verres d^eau d'orge par. jour , sans nncuiie espèce d'acide. O» 
«ïootînue ce régime douze jours» après quoi on se iftct au Uit d'ànc^se 
ou de jument, pour tempérer les effet» de Valcornoque qui est estré^ 
u^ement chaud. • • . 



4.3 



mades , des saphirs , des di 
e l'or blanc de Choco , comme te Chili , le Véix 



llimeetes i 



>rgei qi 
iitalt4 



,es raquettes , 
i Eerveiit à in 



irpre 



>i]lâi 



e peiitaltèrer, comme les environs de Saîntc- 
Ilélène dans le Giiayaquil; des Hopa^fi^ oa fijr.iicrt 
d'Inde , où la cochenille , qui sert à leindi-e récailate , 
vit, se propage pat' railliuiiSf et meurt, comme a» 
Meïiqne et a.i Bré^il^ 

Dans les dix. espèces de boii d^orme qii^on trouve aii- 
îoin'd'bui en Europe, ce pays ii'est-il pas redavable 
d'une espèce à ia Chine, Jti deux k Ja Sibérie el de 
(juaire à l'Amérique? N'est-ce pas à la Virginie qiia 
l'Burope est encore redevable de ses lieaus pins? NVst- 
ce pas du Nouveau-Monde qu'elle a emprunté les 
pommei déterre^ les patates sucrées , divers haricots et 
poist, cette espèce de grand-mais, dont la tige a 18 
jiieds , et dont le grain est plus compacte, plus lourd 
que celui d'Afrique, qu'on appelle cummiinôment blé 
dd Turquie^ le tabac , le coton, une variété étonnante 



W (i) Le nopal u'a ni tigei , ni branches; il ne consîsle qn^cn feuillei 

RIb ta groii«ur d'un iltigt, rji>ï poiisient l'une di l'aaLri ; il a deii ^[linei 

^àforiei, que lu InUiens t'en terrenl en guiie itVpinglei : cei epln» 

«nvirnaDeal la fleur, qai » cela de linguliei, quVIlé ne paratl tju'a- 

prï> que le fiuil est i ton extrJuiilé, Un Ate tel eochenilles do dcisof 

•.t feuillei du nopal , par le moyCD de pelilei brosse* , el ou \ei fait 

ber dHDi.dei taiei. On les utrote db vinaigre', ou d'eau chaude, 

r Ici faire luourir j ajirâs quoi , on li.-> lâchs au toleil ou sur deli 

|ues cliaudui de fer-bUne Ou coiii|>[e qu'il faut 70,000 de ce» 

lur faïri; uae litre de coclicnille , «l qu'on en Iransporle 

taoucllemenL tlS.ooo lir. dr l'Aoïêiique en Espagne, qui et t pin.gua 

fuie en posiïtiioa Je ccitï Lrauclie iiii|t3ruaie de cotnmetct. 



J 



B Dfe L EUKOPZ 

inconnas k 



xégéu 



,414 paoDOCTioirs utiI 

Ae fleuri y de fruits f Ae grains , 
A'tùscaux ) iCanimaiix et do ' 
l'ancien î 

Les Antilles, la Louitiiane, la Guyane, le !V1eii(jli«, 
I £l3ts-Unis , le Canada , n'aijondoni - ils jias en 
f .eiiani'''t* , gamines, goudrons , bambous et bois tUcont- 
traction (|ii'on E'zpoite dans toutes les pat'tie'^ (ltig\uWt 
l^esfarâts de l'AmérirjDe du nord ne sont~elIes pas peu- 
plées d'auimaiix qutfournÏBSentd'excellentes foniTitreï? 
La compagnie Je commerce de la liaie d'Hudson n'en 
relire-l-elle pas, tons les ans, 16,000 peaux: de maître, 
LJSooo de iuup j Ûdoo de castor , 4""*' de Contre de mer, 
■j^ooo de renard, xiao- à^ ourt et 3oao de chats saupogaf 
tlLes forétt de l'Amérique du sud n'aboncient-clUs pts 
en tigres f lions ^ Jaguars y chats saunages y ours. iàHft, 
cerfs , chevreuils ^ lièvres j renards , par»sseu:c , pui- 
Épies f singes, guenons y tamartairs , tatorts , sçuaci»- 
dantes , bison , haffalo , oposiim, rais de bois , artonds, 
pingas , cros-pingo , pécari , cabiai , miko , sahi , coj(i, 
vtianako^ tapirs , gavia , sogitar, lynx et chèvres; « 
£i£u^- venus d'Europe , dont les feiinures et les cuirt 
ne sont pas ntuins recherchai? 

Les eûtes ne fourmillent-elles pas de liortset de cAitst 
marins , de veaux et de loutres de mer, arec les peaui 
descjuels on fait un oonimsrce considérable, <ini at- 
tend jusqu'à la Chine? Celui des baleinesj.dcs cvcAaloltj 
des loups wiari/iyn'est pas moins recherché. 

L'Amérique n'abonde-t-elle pas en bestiaux -, «n gi- 
bier , poissons, huîtres, cot[niiîage8 dcionte esp^ctt 
les pigeons , les volailles , les chèvres et tes trtiies n' j 
sont-elles pas plus t'éÈondes (^u'en Lnrope? les bœufs y 
Us chevaux et les autres animaux exigent-ils d«s soini 



de leurs maîttes j comme ceux d'Europe? ne vivenl-ils 
pas J'clixt mêmes , de ce qu'ils peii,vei)t marauder dans 
les liaits d'êpioes , dans les alléts des plantations , dnns 
les bois, ou suc le bord de la mei? Le coq d'Inde , qn'en 
Euiope onnommef^{n(^on,et qui est originaire du Nou- 
veau-Monde, n'y pèse-t-il pas jusqu'à.3o ou 40 livres , 
tandis qu'il acquiert à peîoe la moitié de ce poids en 
Europe? N'est-ce pas en iSyo qu'il fit so» entrée en 
France , où il débuta par ^tre servi sur la table de 
Cliarles IX, le jour même de ses noces ? tes cygnes 
les aies , les outardes , les canards sauvages , les grues 
les hérons , ie^ flamands ^ \es pintades , le* pluviers , le 
ginjona , les poules d^eau , les bécasses , les bécassines 
les pigeon* ramiers, I«S toarterelles ^ les perdrix:, le 
c»illes y \es ortolans , \ea perroquets , n'y volent'il» pa 
far hanàes'ii^ vigogne, le lama Aa Pérou, après aïoi 
yiavi les piécipices des Andes, ne rapportent-ils jiaa 
aux liabitansde ce fortuné pays leur toison couleur de 
l'use, la plus belle des laines ? des mitlions de crabes ne 
descendent- ils pas aux Aiililles , à la clarté de la lune , 
en faisant sonner leurs tenailles, et n'offrent-ils pas 
au premier venu, sur les grèves stériles de leurs !l«s , 
leurs écailles remplies de moelles exquises ? Da;)^ 
d'autres saisons , au contraire , les for/uei ne (quittent- 
elles pa« la mer pour aborJeraux mêmes rivages, etu'en- 
tassenl-etles pas des sachées d'œufs dans leurs sableS 
iiv\àvs? des mu/ets j des carpes et des brochets mons- 
trueux ne s écbappent-ils pas des lacs, et nase laissent-' 
ils pas prendre par centaines tlaua les ruisseaux, nvr 
lieu de se précipilei- dans la mer? les aloses, les ma- 
gvertaii^ , les sardines, ne viennent-elles pas finir leurs 
cou(8«s vagabondes dan&I'intérieur des terres j oùj aprè» 



» ■ 



avoir nourri pendant plusieurs mois les IiaTïitaus r\f&^ 
rains des fleuves^ elles servent de pâlnre aux vachetf'^ 
ctdVngrais à la terre? le poisson n^y couvre-t-il paâ 
les rivières de son frai; ne Vy p^lie-t-mi pas à plein 
drap? Enfin ^ les rochers des cAtes ne sont-ih pas hé*- 
risses de homanis , d^ écrevisses ^ à!*ophîses, de vieilitaf 
pi antres poissons | que Von prend i la lueur det 
flambeaux? 

CVst pour avoir été ttHnoin de Ta force de la Wgét«* 
tion j et de la vie organir|uo de FAmérique^ qne M. lé 
Bossu dit, page i54 : « Oest une chose admirable^ de 
90 voir la providence du Créalenr, qnt a semé dans ce 
' 9» nonveau Monde cette variété d'arbres fiuitiers , àé 
» différentes formes ; on y troifve mille espèces d*ani« 
y> maux curieux qui n^ônt jamais été connus , lit de 
a» figures y ni de noms , et dont les anciens n^ont pas 
^ même en d^idée. » {^Nouveau voyage aux Indes- Occi" 
dentales» ) 

Mais y dit M. Faw, pog^ ^4^ ^^ troiisième Yolnme 
de son ouvrage : <c Les mines d'or et d^argeiit ne pron-' 
a> vent pas que TAmérique soit nn excellent pays^ 
2> puisque ceux qui travaillent à ces mines nVnt ni 
» souliers, i|i chemises*.. » En vérité , il est bien étou^ 
nant que des gens renfermés dans les^ eutraltles de la' 
terre y sous • la 2>one torride ^ préfèrent ^ pour ' avoir 
moins chaud , de travailler sans sonlicrs et sans clie^ 
mise y lorsque nous voyons les nia^ielots et les ouvriers- 
européens , aux Antilles et en Europe , en faii*e autant 
dans les magasins du comniérce et dans leurs chantiers;: 
et. parce que lé climat à%\ nord de TËuropene permet- 
pasfaux habitans de se passer de vétemens^ doit-onr • 
blâijtier pour cela les peuples américains qui sont sou»' 



tL tignv> lit ne pas endosser y lorsquUls travaillent , des 
abiHemens qai leur* seraient plus k charge qa%itîtes ? 
« lies richesses j ajoute le même auteur^ sont 9i man*» 
raisteêy qo^elles ont appanvrlTEspagneet le Portugal^ 
«qoi les regardaient comnie un patrimoine^ y> Ce n^est 
toacs <aux richesse quHI faut attribuer h. pauvre.té d^ 
ces deni^^pays, iihuib bien A la paresse et à *ro,rgiiei|[ 
naturel de TEspagnot et !âu Portugais^ qui croiraient 
9e d^gGadersHls entrepreiiaient de ti'availler pour l^upi ^ 
•iïbsisl;iu!iJoe5 ^qm préfei^eut, comme le9 Turcs ^ &e faissçr 
ronger par ta vern^^ne^ plutôt que de la tuer | sous pré- 
tes^e qu'il n'appartient qu^à Dieu 'de dt^truire ce qu'il 
juge à propos de orëer;; et ces mêmes hommes 9 qui 
affichent un respect si ridicule pour de tels infectes : 
font ia guerre à leurs semblables ! 

Si les Espagnols y avant et après la découverte dgL 

Kouveau-Mtmde , n'ont jamais fait de g.rands cher- 

» - 

•nins dans leur propre- pays 9 et si le projet d^^lblir 
des charÎQls de poste n^ jamais pu y réussir , comment 
atiraiendH||iu se déterminer à (kire de nouvelles ix>ute3 
dans le 'IRtou , où ils avaient trouvé, ai^isi qu'eau 
Mexique > des grands chemins et ^esf chaussées qyi 
facilitaient les relations d'une province à Pautre ; Tuno 
des routes du Péix>u avait 3oo lieues d'étendue : on y 
voyait 9 de distance en distance y des pierres, millières 
qui indîguaient aux voyageurs la situation des lieux et 
des aiiberp^esi pour se reposer. Comment sq seraient-ils 
décidés à bâtir des ponts..au-dessus des torrens , puis- 
que, de tout tfftnpsy ils ont .été ennemis du travail , et 
q^ie j grâce aux Américains', ce peuple européen 4 
ti'ouvé des machines et des cordes , pour le hivsser , avec* 
ses mules chargées ^ au-dessus des torrens , qui coulent 
TOic. r. »7 



4'U PROnutTlONS UTILES us l' EUKO 

tUiis des lits de 120 Vastes de larg.ej d'une proCo^ 
affreuse j que U ndluie a, taillés à plumb duns le i; 
polir ouvrir ini passage 

Quoi uu'iiii en-di&e , les espagnols n'étaient pai J 
seuls peuples de l'Europe qui n'avaient pas de gca 
routes ; pour peu j dit Voltaiia, qu'on voyageât f 
dant les mauvaises saisons , si longues et si r ' 
dans les climats septentriowanï , il fallait enfoiiteu 
dans la (aiige ou gi-avir sur des rocs. Telles furent 
l'Allemagne «t la France entière au dix-septiéqi^ siècle. 



Tout le monde 
rues sur des éc. 



élail . 
lasses , 



n boites, on allait dans les 
dans plusieurs villes d'AlU- 



Ce n'est pas l'or, l'argent du Pérou , du Mexique 
et du Brésil, qui ont empêché les arts et les stieuuf» 
de fleurir en Espagne et en Portugal ^ maïs bien 
Papatlùe de ces dtux peuples , mais bien ( comme il 
l'a ûLservé ) la mauvaise conduite de Pliilippc II, 
qui dépensa, d'une manière inconcevable, des ricliessci 
immenses j qui pouvait tout créer chez ^^L f:t uni 
détruisit tout ; qui prodigua^ pour l'arm^Rtit <Ie ^ 
flotte qu'il perdit contre l'Angleterre , plus d'or qu!il 
n'en a fallu pour la fondation de toutes les Ac'adénitts 
des sciences actuellement subsistantes en Europe ; qwi 
n'aurait laissé en Espagne aucunes traces des trésors 
qu'il dissipa sans avoir jamais en la répulalioa d'étn 
généreux , s'il n'avait fait élever daus VJEscvnai un 
bâtiment qui n'est que grand et massif ; qui fut la cause 
indirecte que son successeur , en 1681 , fut liors d'état 
de payer ses tluniestiques , la table de ses HeiitUf- 
bommes , et que IVpouse de ce prince se trouva danft lÀ 
mjuie gène. 



Et De i.'am l'iCiQu e. . -jif) 

- L'Anlt'riiliie n'aurait jjniais mû aiix Espagnols y 
«'ils avaiEiit continué leur conimerce , leurs mamifac- 
tiires et leur agricullui'u comme les Anglais , qui Gant 
reil«abies do leur opi 



liencept du rang dont ils joiiis- 
sent parmi les piesiières puissances de l'Europe, ans 
li'ésors dii Nuuveaii-Monde ^.qni leur prociiitHt les 
nchcMes de l'ïnde. L'Espagne, en iy47 j nVtait 
point privée de ressonrees , puisqu'elle avait eucoie un 
total de 7,43:^,590 Imbilans , et 27,24(^,302 ëciis Je 
veilluiis en rerenus |^ mais; p^r sa mauvaise admiiiis- 
trnlioir, poi' son luxe pour les dnttiestrijuEs , dont le 
dénieuibretnent , en iy)5ti , portait leur Vioiiibie h. pins 
à^ Q^âjOoo j par celui des Jiubles , des troupes , des 
éludiaos , des avocats et (Iss employés , qui s'élevait k 
SS5,^5^ individus, auxquels il faut ajouter les ftmmes, 
les enlaiis , les vieillards , qui Ibnt à-peu-près les 5/8 Je 
la papulatiou de l'Espagne; par son indolence et î>a 
âévotiou mal entendui; , son commerce et son agricul- 
ture diriiînuèrenC , ses dettes devinrent énormes , et son 
clergé s'acciut aux dépens du sa population active , 



pmsqu II 



il était composé de 3^0,046 célibataires , dflnit 
le nombre desquels il y atait 1^0.046 ecclésiastiques ^ 
cl 300,000 qui prétendaient à le devenir. Au lieu de 
leméilîer a ces abus, en diminuant les domestiques, le 
<:lergé et les employés ,• etc. , pour donner des bras au 
commerce , À l'agriculture et aux manufactures , a:\ 
lieu d'abolir l'aliénaHlilé de certains domaines oU les 
niaim-iuortes , l'usage de la mes ta , cette rcuniun des 
bêtes à laine de difléfeus propriétaires , dont les trou- 
peaux vayagent tous eusemble deux'fois par aa^ks- 
kent une partie de l'année dans un endroit , une partie 
daus un antre, ce qui nuit aux progrès de l'agriciil- 
37* 



• 



^20 vitot^uciioss UTILES un i 
liue , le gouvemement e^agnol crui sortir de Ifll 
tresse où il se trouvait j eu laissant faire un aiitnJaB } 
il eut lipu en ijiia pour le mallieuc des jitifs, qiiv s^«ii 
soiivienneut encore aujourd'liiii. 

Les pi^rUs que Ton pêclie à PanaijHi « h lu Coitifm-nia , 
à la Câ te' Ferme,; les saphirs et les étneraudts qn^on (trs 
de la lerre de la Nuuvellc-Castîlie, des fleuves du Br^l, 
ne prouvent pas aan plue que rAmérique soil un. mau- 
vais pays , ni Ljue le luxe ijue ces richesses eutraÎNcnt 
Tjutt absurde, et qu^il dimiti 
supposant qu'on voieàMea 
à leurs NUuUers des bouelt 
le soir se coucher sur U p. 
supposer , mais n'iinporte 



I 



B la |>opulatM>n : car y en 
des lummes ({ui portent 
de diamant , et qui vont 
le , ce qui est ridicule , à 
on ne doit pas eonclnra 
di! cela , que les dtamans dinLiiiiient la populotÂon ^ 
et que les saftols l'augmentent. Ces rîchasses , comin« 
li>s mines d'or et d'argent , servent à nos agréiD«sis , 
à nos besoins *, l'abus seul qu'on en. fait les rend 
dangereuses et les avilit, cumote la trop granile cow< 
Liin^nce d» comestibles et l'extrême aboudanci 
vin obligent Les 3pécula.tenrs d'en détruire nue j 
pour bausseï' 1^; pri;s: de' l'a>iiti'e , et de donner soun 
valeur d'unie barriqpe pleine, pour une iucaîlle vidé^ 
(^ 'est pour cette raison que les Hollandais detcuiaBient 
tQÙs les apâ une par^i? dt! leurs upicerûs, aG« -d^eu 
niainteuir lepiii;. 

Si un hon^meéloi^e an milieu d^uniestinsplfindide^ 
la fagte n'en «st pas aux alimens , mais bien ù l'inlc^^ 
péranue dn mangeur. Far la même raison ,, si le Por- 
lugiJ||^n 1754, a' fait la folie d'avoir , dans Jes I 
ti<}U?s de Lisbonne , pour 5o, 000,000 depierreriss 
d'ajivny.er en comoHSsiou plusieurs caisses àt dian 



lile cow< . 

Ile Yidé» 3 





i 



et lait torLà ses pi 

l'AinsiiqHe , l'Europe aurait-elle anlant dVdific» 
BQmi>luenx, aiitaut()e ports spacieux, autant de lielUa 
roiiÉes , a^ant de commodités , Butant Je commerce 
avec le reste du globe ? 

. Parce qu'JBMexîco les livrées des domestiques, les 
hAnois (les olievaux sont décorés de pierres précieuses , 
laa rou«s des carrosses eolaurées de cercles d'argent , et 
(]ue mille objets qui, ailleurs, se (ont de cuivre ou de 
1er, sont là d'of ou d'argent massif, faut-il ftiir pour 
cera nicuretix climat dit Mexique ? 

La eatheaiiie du Mexique , ViriJigo Ae Guatimala et 
det Anliiles , le eampcche , le bois du Brésil, et diverses 
jil»utes et %ois dti Mexique, procurent de belles tein- 
l'iurei , dont l'Europe ne peut se pas;pr-et qu'elle peut 
encore ^oins remplacer; ces riclievses rf'elles, con- 
tribuent à nos agr^mens, A fios besoins, occupent les 
manutictnres^ et fout »i.»re dfes millions d'êties dans 
les diverses parties du Monde. 

Si t«s Européens ont veii du quelquefois de la so(/^e 
fort cher aux Chinois, on ne doit pas co(]ctiire,cOmmc 
M. Paw,quMleriiit uniquement de l'Europe, puisque 
ccJIb qua l'Amérique fournit a plus de force et de vertu. 

Parce qu'on n'a pas assez multiplia le c/V/c/- f^gi^/a/ 
de la Louisiane, et qu'on ne connaissaitpasla manière 
de n»anipul«r cette cire , qi/i eût empêché la France de 
payer plus d'un million touriifts par an pour se pro- 
curer de la cire d'^Willes dans le Levaut et dans d'autres ' 
phyf , tandis qu'elle ftioude en Amérique , doit-on 
ca conclure, contme M. Paw, que cette pioduction 
d4 Ui Louisiane est plutdt ime curiosité qn^un ol>}L:t 



'le commeiceï Ou 
M. Paw lie sait pas que^b ciriei* végétal ctoit dans louS' 
1rs eudroils tempérés de rAniétii)UB seplenl rignale , 
•l.-ins la Louisiane, dans la Caroline, et qi^on n'y 
Iiiûle pa^ d'autre bougie t^ue celle qui se ^^iquade 
celte cire. 

Parce que l'Amérique a ennchi rEiiro^mS'nn aibris. 
seau nommé le cotonnier ., (lontle fruit, en {ioriiie de 
gousse, fournit nii Cl cotonneux et *oyé, dont on fait les 
l)ellesraon£&elines, les peikales i-t au 1res élofles élégantes, 
en conclura-t-on qu'il faille quitter un pnys qni uilre 
des prodnclions aussi étonnantes et aussi JiversiHéi^, 
iivec lesquelles l'Angleterre et phisienrs autres piiîs- 
tnnces européennes se sont ciiricliies , et dont la 
Frnnce , pour-sa part , fait , avec 24 niillioilR de livres 
de coton, i2a,mil!iuns de mètres de toiles, ponr la 
fâbncatton desquelles près de 140,000 ouvriers sont 
occupés, snns parler de%5o  3oo millions de »(i- 
niéraire annuellement consacrés à l'exploitation de leur 
industrie? 3e ne parle point des capilaiix avancés 
pour la création de ces ctablisscitieiis} des produits de 
leur fabritalioii , perfectionnés cbaque jour, a]'[>liqtiés 
aux besoins de la Fiance entière et col^orlés à Tcxté- 
rieur , ainsi que de l'a fl^auchis sèment àa, [ribot ^iiQiine . 
que la France payait à l'étranger. 



Parc< 



1 fait V 



I très-grand commcVce de pelleté^ 



ries et do bois de construction dans le tivrd de l'Ame» 
riqiie , et que cette parti» du !Nouveaii-Monde a le com- 
merce de pelleteries de commun avec la Sibérie , s'en- 
finivra-l-il que c'est un manvai^commefte? tXyuttc» 
que l'Allemagne fournit du blé et du yin comme 1« 
France, dois-je aussi conclure, coitniie W., Paw, u-il^ 



s^eiisiiit qfie rAllemagim lessamble parfaitement h la 
Franco? f 

Parce tiue le Poioii, *i[iic- surU zone toiii.le, a «le» 
proviuces où le froid einpéclie la mats Je crohre, et que 
l'on viât ce jiiâme graîii réussir (rès-avant dans le nord 
4e P£iirope et dans les bruyères déiricitées de la Fomé- 
Tanie, coiitliirai-je, pofircela, tjn'il faut- renoncer au 
pa^a de CallaA, parce qne le maïs n'y croît pas il pltiî 
de i5u lienes à lu ronde , h cause du froid , pour bablui; 
de pitfëience le déseit de Waldan et les bi'uyéi-es dc- 
^lithées de la Fum^aiiis? Ceitainemeiit non ; car, 
bien que le froid , qui est produit dans celte partiu du 
«Pérou par l'éUvalion du terrain , semble aussi vif que 



cèU 



ndant des 



'auie, ou y trouve cependi 
graius et des produuliuus qui tio-pourraient pas réussÏA . 
danii' la Ponièranie. , 

Parce que les castors, avant la déco ttverta du Nonveaii- 
Mande , avaient beMicôup peuplé dans PAniériquc sep- 
tentrionale ^vu <iue les Américains ne les tuaienL pas 
pour eu vendre les foiirnires, cela prouTe-l-il que ce 
pays Un un immense' déserti K'en tronve-t-ou pas en- 
core de nos jour» le long du Pun{-£uiin, snr le liliûue, 
surlaLippc, sur le^bin^et dans beaucoup di!pi:ovlnced 
d'Allemagne? Coiiclurai-je puuccela, comme M.P.iw, 
« qu'ifs be peuvent se miillîplier que dans des réaiona, 
■-» désertes de l'Amérique, où les Sauvages nes'intt!- 
H ressaient pas du tout à la cnltuia de la terr», ni à la 



» direction des 



i dans des lits fin 



qu. 



M lesjMysd^uùPon tïre les pelleteiies sont dépetlplés., 
w parce qu'où ne saurait lîrec des paMcteties d'un paya 

, D 'jpi-ès une h^;jiotlièse semblable ne serait-on pas 



I 



i^ 



PKDBàeTIOXS UTII.»! »« 1.' 1 



droit de condiii 



e i'Ei.i 



l'Asie et V/ 



ne sont paE peuplées , parce ([ne ces trois portiui 
globe fuiintisseiit ili;s pelleteiitsk? 

Parce qne le pape Urbain VIII arfiit «xcommoi 



qm pi 



I 



lit du labac; que U czar de Kiis«ie^ ' 
l'empereur des Turcs, leroide Perse, en avaient dt^fendn 
l'usagCj sous peine tle perdie la vie 011 d'nvoiri* neï 
canpé; que le roi Jacqii«!< Stiitrt et Sinioh PanliaTaieul 
fait ,ea Angleterre un Iraité (]iii cuiidamuait la tabac; 
parce que la France avBÎt difendn , jusqu'à Tépiufii* 6» 
la révoliilion, d*cn faire aucune plantation; qu« , 
malgré Ions ces oljùlatWs ^ ceNe production TégétaU àtt 
nouvel liémiNphire a fait fortune dans las quatre p«rtie# 
du Monde \ parcs que son utilité a été reconnue jittr ta 
uiédçcîna eitropéonneponr les /nJgmi/trs, ponr déterget 
les irimcurs, détruire la i'erm/j»e, rendre I.1 vie aiixnoy£9| 
rouïe aux s3iirds,-et que le ooiDinerce et le goi)r4>ri!ie- 
meut l'ont si bien appréciée, qu'ils se sont spprO^-i^ 1» 
reveiiu de celte plante américains qui [apportait autre- 
fois ao millious à l'Angleterre , et donne le double à la 
France , faut il, comme l'auteur des Recherohes sur /es 
Amériaai/ts, s'efliïFceT dedlàcrierun pays semblable^i)? 



(t) Pour détruire la vermine des enfans , on appincfae de llMr tMVa 

BtiBpipcde tnliac allumé; dd la promène leoteiueat pour que la fumer 

irLdéU pripect de la bnudie du famcur Trappe ïmmrdiatpiiiTBt 

he*'elun ci p«i«M s> luiMlre. Vue lenlepiiit de tabxc leffii pour 

I l'iiiataal Uns les poax. 

Poor gucrir la suriliLÉ, un fume Is tabac le plus (iiiY pMsifalii, a^nl 

toin de'ne point ri^jrirr laffmnve, ma» bien de la gardirr daiia U 

boitehe , de serrer le ^fe avac le pouce et l'indei , et de s'efforcer d 

■iîiitT la fumce y r le caual aririculaire ippelc trompe A 

, en pouitiat fortement oui baleine, Ca CQ^tàtaeee n 




, parce qu'wi a exporté de l' Aoiériqiie lUverSéS p/aalve 
fiUiaentaires qui ont réussi en Europe , et ptMirront pr«- 
yenir les malheurs ^ui réaalteni de U famine , c«la dé» 
xnoiitrft-l-il ^ue le ^Noiiveau-Mouib sait un mauvais 
|iays <{ue l'on doive abatulonneiî 

Leco/eet le jucre, qiiî craUsent en Amérifjue, feiment 
^iix' branches prodigieuse^ du cOnxnei'M t or, psup 
■th-er nue prenve convaincante contre l'axcellence ^ soi 
(le ce pays, M. Paw aurait dû tsdayerde déraontnti: 



'JMqu'à se qnc lei sreille» faiWQl an brujt (cmbUMe à culoi il'iine 
Viuie qui se crève. L'onïe utnuaiiLitl rflltbtic. Csai nrrirfl ntdinni»!- 
pMDl au boat de drus on trois lEnniri». I('«rl à'jirojMU de NefulsoM- 
tet ce remvJBde (l<uiiaiiiuiii:iaa<uoÎD4, tfiD d'ampfctuFlMMwUtli 
de se ccbouch«r. 

M. le coDile rasse Odoff ■ muîgné Ce rainMe en iSi3 >il doclrot 
Grasvenord d'Oiford , qui cd a fait uugB. Il raUed^ aaiaaidthiii 



fOmine t 



itjsn 









Pour reodraluDojréià la vio.on Unr plaoade tnbe ■ 
qa mcj*-!! duquel on inlraduil l< fuoi^ du Ubso Irois (bis pnr Inurei 
•i ce remè^ a'apère pu Je loiie , on a rocouis eux laTrineni d'iiH 
flujan de ubac. 

A^ani loui,'OD doit a<oir laprpMnlion, Idriqu'oD iTauve nn eorpi 
■éceioiBeRt toyê , de renveloppcr joigneu^iueat dit» «ne ■ousonlun 
de laine «haaOa, ci de le iranSfiorMl ds «uile d»l» la atcisoB U' ^lo» 
pioche. Ki c'est dd enfant d'un Âyi leotHe et faiUe , il faut U eouelieri 
^nsunlîleliiiMd, entre deuiperjonnrt: CBreiniiWMuTenl snllu pool; 
Jerendie à la vie. Si c'est nnefemnii' ou do btxiMiMi *n éfcnil le eorii» 
,'Mr un tnaielai au sur uq lit, de niaiti^* i|iie la i4m<i VeMaaimettâsMI 
Un peu jilfli i\fjii (jue le reste du oiiPiiJ. U fiuw jtwwr Vitltenticm^ daila 
P^riiivcr, d-«b»u£f«r la chambre a».>o uh fwi inodirt . «,.d«ui»raù, 
d'e(|iot«' le corps ani lajom vivifiâtes du »ol»iL QummI on l'a liie*' 
^uyearrc dcs»eniicliei,un peu aliaudej ,aa It fiictioniwdoiwirnKal 
^C Je la tbneWechaB.loùnbibpe de ■uiulard64'')ajHBd«oj Aa rlinin , 
dal'ean-de-vîeou du gcuiêTrc. On api'htjiiij ^f nsBil* a» pîfdii et mi* 
mains du bouleiliri ou des Tassiei leinplies d'vaa cluixle . ainsi i|d« 
des tuiles OD des briques ciiau des cDïibppi-es dM« lu flanaHw , c* le» 



4al> 



I 

I 

ï 



e le café et le s 



louvel hé( 



Isphè, 



bons A rien. Il s'en eet bien gntj^, parce que l'usagfe 
universel <}u'on en fait, eût domenti d'une manièfo 
trop évidente lee eftbris de sa logique. 

Cet. écrivain est dans l'errcnrj (juand il dit 
gens richos do l'Europe et les Turcs ne veulent 
prendre de ce café de l'Auiérjtjue , et qu'on n'a 
pu tromper les Levantins en le mêlant avec col 
Moka; car bien Aea Français et des étrangers, pé) 



l'usag6 
aanièt« ■ 



r doocement le louiBtX dtjta 1t 
, aSn d'iQtcoduirE l'afr pur d«ris 
: tOiiOlels, ou si Ton larJe Irbp'f 



promèDC la bsuionire eb'ande su 
Pendant ci- temp»-li , on fa[l j 
liODobe, clan autre dao» Irs nai 
ies poumons da patitnl. A dcfai 

1rs apporLcc , une âme cliatitabl^ doit dans CB cas rendre ce snivice' 
•tGc ta bouclie , landU qael'oii promjnc lég^icincal tui le coffie Uoe 
titaÎD da haut tn bal , cl l'anlre du bat rn Lnut. ' 

Quand ces remiJei ne i tdssissenl pas , on emploie alor» te ubae i 
cODima je l'ai dit plu» hanl. Il ru h propos d'agiter le corp: de leinpi 
en temps et doucement, et de prolonger celle ondulation avec 11 
main, comme lorsqu'on menace quelqu'un. Sile noyé ne donne aucun 
sij^e de \ie, on jilace sut-le-cbnrnp le carp« dans lel cendres delà 
première boal^ngerie f 'liHi'ietie on iCTTcrJe qui se uAuve i portte. 
A défaut du' oeodrét ^ â>^ milien du grain fermenté, on daaa dc'ï'cali! 
de'lpstiTe . ajant sein que ta cbnienr n'exciilA pas celle du wng,' Les 
baina cb.idda'oQt sonVcnl pioduil les plus H.^rc.d tils.iliaij. Si ; mal- 
gré ceddiirérens eee*urs^ If corps paraît rester inanimé, il faut aVÎlîf' 
ncours.au fluitk'deoiriqile, et l'adinloislrcr lout d'un cou^"'Lei 
mpl'enient' quaad le tiortit' 
iifller au niïê ilcreaii 4e-^ 






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, .!o' 



M»W 



Itampofte 

qui ipéuL«ccatïonhiiii'd4'l>fiit , le plus graitd 9iIc^oce*£t! 
en œllo dtoi^on. Il'eicbsA irobsferrer , àtào't 'db péi^fe TÙMlr *d'c' 
s*urcrnn noyé, queoei'drffmni'raiiijiltà ■Jotniàiîwrt ijliilfwîùlitîc' 
IwntelâlesaJiiiiaitlWr. ' • *' *-*- -• -JJ 



F.T na l'ambutque. 427 

fciB aussi goniniels et aussi connaisseurs que les Alte- 
nanjs et lesLeTanliiis, ont prispour du café Moka , 
^iilgié l'ancien préjugé, le café qui vient à Saint-Do- 
ïniiigiiejdansleeplaincaaiiosséesà des motniciiles; parce 
qu'on prétend que le caiiS qn! croît dans ce terrain e^ pin j 
sec , plus chaud , et sa sève plus active que celui Aes 
^Vuiitagues. On le distingue de ce dernier par sa fève, 
<]tii , au lieu de se divi&er t-n deux , comme dans le cafô 
ordinaire, est ronde et euliéie, pclile, conipacle, d'un 
vert l'oncé etargeulé; il y en a qui devient d'un beau 
KLuuo , avec une légère teinte rembrunie, tous deux 
BS'ilant fortement Leur ft'ui t. On en cueille de semblables 
dausjes i0ornes, aux extrémités dos bt'Jnchcs du ca6er^ 
*>} sur-tout dans les terrains rbcheuz dont la terre est 
Kouge : les liabitans des montagnes le regardentcommo 
du café étliaudé et raccorui. Le café des mornes est en 
i^iérai plus grus que celui ùafi plaines , A moins que la 
t«ri ftin Suit plus sec , ce qui influe alors sur sa grosseur.- 
J] se divise en deux parties égales; il est d'un vert loucé 
^lij ani bxii- la corne de cerf avec un lustre fcoyé , argen- 
4(11; il a autant de boulé , de veitii et de Y'^ifum qns 
celui de la plaine , quand on ne le récolte pas dans de» 
tçnains trop buiuidcb, L'ej^posîtîon du niird ne Ini est 
îpiiiut favorable; celle de l'Est, le fatigue, à cause dus 
^iscs de CQ.pays; on y remédie en laissant des arhres 
»|i assez giande quantité po*r arrêter !a force du vent,' 
Tje café aime le suleil et un sol un peu sec. . 

Le cale qui vient sur les revers ou dans le fond des 

ilines trop otnliragècs'eiit le plus ^ros de tous : il est 

içoins sp^é que ceux ci-dessUs , pliiï «pongieux, moins 

ijkrqmalique, J'»" vetitlair,qui devjentA'iinjaijne'pâle' 

'^^'',1 y fL qi'e'tiMP tprup» qu'il esi.'récùljé. H ptii)» 



^aS TKODDCTtAirB VTlL^a DB L^BITTLOFK 

alors de u vertu «t da «ssavear ,et îlnWt règartUpar 
les lubitans que cooium dit café inférjebr. Il y en a ane 
stiitre esft^c» que l'on nomme enage^ c'e&t celui qui 
reste apris <tn^i>» «n a extrait le eafé, bon^ tégulivret 
qui n'est point casoé ; enâii,1a cleruiéi-e qualité est «Ile 
du (^fé Riouillé à Teau de mer ; il devient d'un blanc 
raioi't , perd de son parfum y yonv contracter iid« odeot 
de moisi ou de Jevcs. 

Les Aiiglaiii et les Français, qi)t aiment le cwJS> et !• 
sucre autant que tout autre peuple , et qui en cen- 
somniaient avant que las Germains 'sussenl eu au- 
cune idée de ces deux prodiictÎAus , n'ont jamais song^ j 
à prendre , pouf leur consommation paiticuifère ^ dtt 
sucre de tckeen-fou cii Cbinc, ni du café A''y1raèie^ ' 
parce qii'ilii ont r«coniJU que )e autre du Brésil ^ coitint»^ 
celui de Saint - Domin^ie , Le café de la Martinique , 
dn Sorga^ et du Rocktiait à Saint-Domingtte, ^tai«nl 
comparables, fiinofi supéiieurs à cen mdmes pioduc- 
Uons de l'Asie. C'est parce que les Tares ei les Chinois 
■jOUt trouvé que le tucrt Ju Brésil ^ quoique moioi 
rldaoc , et n'ttyant pas aittaat de saveur et Je corps que 
I «nlui de Saint-Domingue .^ était cependant plus siibs- 
r^tRiilîel et d'une douceur pliK élmgué du miel (]ua 
lelui Àt\'£gypte-y qu'il n'ovait pas en outre cette odetir 
l-àrap|>e que celui delà Chine e^thale; enfin, que le 
t cnfé des Antilles avait aulknt de feu et de parfum qne 
nt pas hôsilé à se servir de ces 

ient en outre à mei!- i 
indance. ' | 

ntaee i 



I les lenrs , qn'ils ii 
productions de l'Amérique, qui 
leur marclié et en plus grande 
. je_oe m'étendrai pas dai 



' du 



I S||plr[orîté 



de l'Amérique suFcelKÎ de tout autre [ht^s; 
quant à ceUe du cafS , je.mt eonleitterai de (àter 



^mme une preure iRcontestable de ia hoiitâ Ah café 
«tes Antilles , aon asage, çwi «st ^ généra lein en t lé- 
aAttiilLi ett Kuraji* , qu'il n'y a. pas jusqu'au tnemi 
Âèup)t! (Idns le stfrl , et sur-tout ilsns lu narcl , gui n'en 
ie ahandamment. 

Quand l'Eutôpe ne conflaissaît pas à'fliitte café que 
^elui de i'/ewen , eu èm-Grhndes-Indes , elle .pouvait, à- 
Pexemple de ta TarquW , regarder cette boisson comme 
lup^rietire ku ca^ da Java ; muis depuis la décou- 
*Hr*e ita rAmériqilB , Igs Enropi^ens et les Asiatiques 
•Bt éti iortÀs an laetCre ds calé le prëj-ugé, de rendra 
kommageà l-'ëvidenee , et de se servir paV préfërence dit 
«ufreetducalédu NouVeau^Monde, parce qu'ils ont 
reconnu que ce dernier avait ei^re autres vertus d'être 
un digestif y un tonique et un nutritif. 

C'est pour dédommager l'Europe , que l'Asie lui 
«lonne des diamans , des épiceries^ des momselines , 
des toiles f des porceiaines 'y l'Amérique, l'itr» Vargent 
de ses montagnes , la» émeraudes . les saphirs de .ses 
fleuves , les teintures , les &om et les fourrures de ses 
forStSjIa cùchenilie, Vindigo, le TOcow, le ca/e, le 
tiicre, le cacao et le coton, de s^s campagues ; et 
J'Afiiqne , son ivoire , sa poudre d^or j «es propres 
enftins y des nuées de cailles et d'oweaujr rfe passage, 
Non-seulement les poissons et les oweaux, mais encore 
les arbres même, ont changé de climat pour les Euro- 
péeA. Leurs vergers jadis sont venus de VAsie, leurs 
parcs aujourd'liui viennent de l'Amérique ; au lieu du 
châtnigitier et du noyer qui culouraiunt les métairies 
de leurs vassaux, (U.ns les rustiques domaines de leurs 
ancêtres j Véhénier, le sorbier j le badatnier ^ le marro- 
KÎer d'Inde, Ic magnoUerj le tulipier, environnent leurs 



J 



I 



43o y&ÛDtJGTI02rS UTILES BB if BV tott y ttC. 

châteaux des ombrages ilu Nouveau»]tfoiicle , et bientât 
de ses solitudes. Ils ont £iit Tenir de F Arabie , les jas-- 
mins^ de la Chine^ dçs orangers j du Brésil) des ananas ) 
du Cbili^ Aes fraisiers ^ le |eu8uel datura arborea y le de-- 
rodindrunt gracieux ; du Pérou | la voluptueuse héiio" 
tropcy .la grillante capucine ^ la charmante marguerite ^ 
fil une, foule innombrable d^autres fleurs parfumées , 
de toutes les parties de la zone torride. Enfin ^ les in* 
sectes y les oiseaux ^ les coquilles ^ les minéraux et les 
terres même des pays les pliy éloignés j remplissent 
leurs cabinets. Tous ces avantages prouvent que 
PAmérique^ par ses productions j, Teuiporte eiioore «ur 
FEurope» 



4t>' 



* Ftir DU SaBMTEH V0LV3iE« 

J • • •• ■ 



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^ TABI^EV. : 

D E s M AT I È R E S 

DU PRE14IER VOLUME.- 



LIVRE PREMIER. 

Cba?. I. Uv CLIMAT de r Amérique lors cle sa découyerte. Page i 

— II. Comparaison de TEurope ei de PAmërique , leur éieodiie. 3o 

— III. Montagnes d^£uro|>c et d^^/k-mérique. 3i 

— « IV. Volcans J^i 

-— V. Phénomènes et curiosités '. • 47 

— VI. Les grottes - 06 

^ VII. Echos 64 

— VIII. Mines # G> 

— - IX. Ponts naturels de pierre 69 

•— X. Lacs t 1^ 71 

— XI. Fleures de T^mérique du nord ^9 

— XII. Fleuves de T Amérique du sud .»•...« ^. • . . 94 

>— XIII Cataractes. • . : • 106 

— XIV. Salines. -. • • 1 16 

— XV. Traditions ..;•• lao 

— XVI. Coquillages 1201 

— XVII. GLouffrcs '. 125 

— XVIIl. Golfes et mers Méditerranées de PEurope 126 

-— XIX. Golfes et mers Méditerranées de TAïuérique ia8 . 

— XX. D^s courans, et des lies qui s^opposent à leurs effets.» . i33 

— XXI. Isthmes » i4t 

— XXII. Vents i43 

— XXIII. Trembicmens de terre , orages , éclairs , etc i4^ 

— XXIV. Sur la salubrité des coolinens d^Europe et d'Amé- 

rique. •.: i59 

v~ XXV. Température de rAméiique septentrionale. 17S 

Idom. Température de TAmérique méridionale, . . K . . . 180 



Jj^ * TABLE DBS'CHAFXTKaâl 









LI.VR^ SECOND.. 

Cbit. I. ExttmeB ds fol de (^vrope et de T Amérique. * f83 

•— II. Sar les productions nuisibles de PEurope et de rAmé- 

ricpie....* ••••«•• ..^ ••• •««.••.. 378 

•^ III. 6ar les productions utilts d« l'Europe et dt l'AmÀriqoe. 3g^ 



t\9 BE LA TS.BLB OBS CHIPITAUI. 

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