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Full text of "Élevage artificiel des agneaux"

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1  j,  B      Agriculture 


Canada 


Publication  1507/F 


A 


9 


Elevage  artificiel 
des  agneaux 


630.4 

C212 

P   1507 

1990 

fr. 

OOAg 

c.3 


Canada 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2012  with  funding  from 

Agriculture  and  Agri-Food  Canada  -  Agriculture  et  Agroalimentaire  Canada 


http://www.archive.org/details/levageartificielOOgorr 


Elevage  artificiel  des 
agneaux 


Version  originale  rédigée  par 

A.D.L.  Gorrill,  G.J.  Brisson,  D.B.  Emmons,  et  G.J.  St-Laurent 

Première  révision  par 
J.W.G.  Nicholson 

Deuxième  révision  par 
D.P.  Heaney  et  D.A.  Léger 
Centre  de  recherches  zootechniques 
Ottawa  (Ont.) 


Agriculture  Canada  Publication  1507/F 

On  peut  en  obtenir  des  exemplaires  à  la 
Direction  générale  des  communications, 
Agriculture  Canada,  Ottawa  Kl  A  0C7 

^Ministre  des  Approvisionnements  et  Services  Canada  1990 

No  de  cat.  A63-1507/1990F     ISBN  0-662-95875-6 

Impression  1972     Révision  1978     Révision  1982     Réimpression  1985 

Réimpression  1989     Révision  1990     2,5M-6:90 


Also  available  in  English  under  the  title 
Artificial  rearing  ofyoung  lambs 


PREFACE 


Depuis  sa  première  parution  en  1972,  la  présente  publication  a 
été  révisée  par  les  auteurs  originaux  en  1978  et  a  fait  l'objet  d'une 
révision  en  profondeur  par  J.W.G.  Nicholson  en  1982.  Nous  tenons  à 
remercier  les  auteurs  des  éditions  précédentes  qui  ont  grandement 
contribué  au  progrès  du  secteur  des  ovins  au  Canada. 

La  présente  révision  a  été  préparée  dans  le  but  de  mettre  à  jour  le 
guide  d'élevage  artificiel  des  agneaux,  de  façon  à  répondre  à  l'intérêt 
manifeste  et  soutenu  que  connaît  ce  domaine.  Elle  puise 
abondamment  à  même  les  résultats  de  recherches  réalisées  aux  Etats- 
Unis  et  au  Canada.  Cette  publication  a  également  tiré  profit  des 
travaux  de  recherches  et  de  la  vaste  expérience  du  Centre  de 
recherches  zootechniques  d'Ottawa,  où  plus  de  50  000  agneaux  ont  été 
élevés  artificiellement  entre  1970  et  1989. 


TABLE  DES  MATIERES 

Préface    4 
Points  saillants    6 
Introduction    8 

Choix  et  préparation  des  agneaux    8 

Réduction  au  minimum  de  l'élevage  artificiel    8 

Alimentation  au  colostrum    9 

Séparation  d'avec  la  brebis    10 

Apprentissage  de  l'allaitement  artificiel    1 1 

Formation  de  groupes  d'agneaux  selon  la  taille  et  l'âge    12 

Conduite  de  l'élevage  artificiel    13 

Techniques  d'allaitement    13 
Eau  et  alimentation  complémentaire    1 3 
Température  de  l'aliment  d'allaitement    15 
Sevrage  précoce    16 

Choix  de  l'aliment  d'allaitement    17 

Sortes    17 
Préparation    19 
Addition  de  formaline    19 

Systèmes  de  distribution    20 

Protection  des  tétines    20 
Alimentation  au  seau  à  tétines    20 
Nourrisseurs  à  plusieurs  tétines    21 
Rampes  nourricières    22 

Hygiène    28 

Maladies  et  troubles  digestifs    28 

Performance  des  agneaux  nourris  aux  aliments 
d'allaitement    29 

Lectures  conseillées    30 


POINTS  SAILLANTS 


On  dispose  aujourd'hui  de  préparations  d'aliments  d'allaitement, 
de  systèmes  d'alimentation  et  de  conduite  de  l'élevage  artificiel  qui 
permettent  d'élever  avec  succès  de  très  jeunes  agneaux.  En  effet,  il 
existe  une  technologie  qui  permet  d'élever  artificiellement,  et  de  façon 
économique,  les  agneaux  surnuméraires  de  races  prolifiques  qui 
produisent  plus  d'agneaux  que  les  brebis  ne  peuvent  en  nourrir,  de 
même  que  les  agneaux  qui  sont  devenus  orphelins  à  la  suite  d'une 
production  insuffisante  de  lait  maternel,  de  la  mort  de  la  brebis  ou  du 
rejet  par  celle-ci.  L'élevage  artificiel  n'est  cependant  pas  recommandé 
pour  tous  les  agneaux  de  la  saison. 

Le  succès  de  l'élevage  artificiel  des  agneaux  nourris  avec  des 
aliments  d'allaitement  repose  sur  le  respect  des  règles  suivantes  : 

•  S'assurer  que  les  agneaux  reçoivent  du  colostrum  dès  leur 
naissance,  soit  par  allaitement  naturel  durant  au  moins  6  h,  ou 
par  administration  au  biberon  à  raison  de  50  mL  par  kilogramme 
de  poids  corporel. 

•  Pour  faciliter  l'entraînement,  séparer  les  agneaux  de  la  brebis 
aussitôt  que  possible  après  qu'ils  ont  reçu  le  colostrum. 

•  S'assurer  que  les  agneaux  ont  appris  à  boire  aux  tétines 
artificielles,  mais  ne  pas  prolonger  l'apprentissage  inutilement. 

•  Pour  obtenir  de  meilleurs  résultats,  utiliser  des  aliments 
d'allaitement  en  poudre  dosant  environ  24  %  de  matières  grasses 
et  24  %  de  protéines. 

•  Préparer  l'aliment  d'allaitement  de  façon  à  ce  qu'il  contienne  de 
16  à  20  %  de  matières  solides. 

•  Ajouter  de  0,05  à  0,10%  de  formaline  à  l'aliment  liquide  afin 
d'empêcher  la  croissance  des  bactéries,  d'éviter  que  le  lait  ne 
surisse  et  de  réduire  les  risques  de  météorisme  de  la  caillette  (lire 
auparavant  la  section  «Addition  de  formaline»). 

•  La  rampe  nourricière  constitue  une  méthode  simple,  peu  coûteuse 
et  efficace  pour  nourrir  des  groupes  d'agneaux.  Il  faut  toutefois 
placer  des  protecteurs  autour  des  tétines  pour  empêcher  les 
agneaux  de  les  mâchonner. 

•  Choisir  les  agneaux  qui  ont  à  peu  près  le  même  âge  et  le  même 
poids  pour  former  des  groupes  de  12  ou  moins.  La  plupart  des 
agneaux  s'adaptent  vite  au  système  d'alimentation  et  apprennent 
à  sucer  les  tétines  au  bout  d'un  ou  deux  jours. 

•  Servir  l'aliment  d'allaitement  à  volonté.  Les  agneaux  auront  une 
croissance  au  moins  égale  à  celle  des  agneaux  allaités  par  la 
brebis. 

•  Nettoyer  régulièrement  le  système  de  distribution  et  les 
ustensiles,  et  toujours  employer  des  méthodes  hygiéniques. 

•  Fournir  en  tout  temps  de  l'eau  fraîche,  des  aliments 
complémentaires  appétents  et  nutritifs  contenant  de  17  à  20  %  de 
protéines,  et  du  foin  de  luzerne  de  haute  qualité. 


•  Administrer  aux  agneaux  des  injections  de  vitamines  A,  D  et  E, 
ainsi  que  de  sélénium  si  la  dystrophie  musculaire  sévit  dans  la 
région. 

•  Vacciner  les  agneaux  contre  l'entérotoxémie  (rein  pulpeux)  avec 
une  préparation  multiple  de  clostridium. 

Surtout  ne  pas  oubliez  que  la  conduite  est  le  facteur  déterminant 
du  succès. 


INTRODUCTION 


L'allaitement  artificiel  consiste  à  séparer  très  tôt  les  agneaux  de 
leur  mère  et  à  les  nourrir  aux  aliments  d'allaitement.  Cette  pratique 
est  de  plus  en  plus  fréquente,  probablement  à  cause  de  l'utilisation  de 
races  prolifiques,  qui  produisent  plus  d'agneaux  que  les  brebis  ne 
peuvent  en  nourrir.  Les  méthodes  recommandées  d'élevage  artificiel 
sont  des  moyens  à  la  fois  utiles  et  profitables  pour  élever  ces  agneaux 
surnuméraires,  de  même  que  les  agneaux  qui  sont  devenus  orphelins 
à  cause  d'insuffisance  de  lait  maternel,  de  la  mort  de  la  brebis  ou  d'un 
rejet  par  celle-ci. 

Les  agneaux  orphelins  sont  depuis  longtemps  élevés 
artificiellement.  On  utilisait  parfois  du  lait  de  vache  entier,  mais  plus 
fréquemment  du  lait  écrémé,  souvent  avec  des  résultats 
insatisfaisants  compte  tenu  des  frais  et  des  efforts  engagés.  C'est  en 
Europe  où  existaient  de  vastes  secteurs  d'élevage  de  brebis  laitières 
destinées  à  la  production  du  fromage  qu'ont  été  effectuées  une  bonne 
partie  des  premières  recherches  pour  mettre  au  point  des  aliments 
d'allaitement  efficaces  et  des  systèmes  de  conduite  de  l'élevage 
artificiel  des  agneaux. 

Dans  les  premiers  débuts  de  l'élaboration  d'aliments  d'allaitement 
synthétiques,  les  chercheurs  ont  constaté  que  l'administration  de  lait 
de  vache  entier,  séché  par  pulvérisation,  entraînait  des  gains  de  poids 
comparables  à  ceux  obtenus  en  élevage  naturel  ou  en  élevage  artificiel 
au  lait  de  brebis  frais  ou  lait  congelé  reconstitué.  Cependant,  dans  les 
conditions  normales,  le  coût  d'utilisation  de  lait  de  vache  entier 
reconstitué,  séché  par  pulvérisation,  était  prohibitif.  C'est  pourquoi 
on  s'est  orienté  vers  la  mise  au  point  d'aliments  d'allaitement 
artificiels,  à  base  de  poudre  de  lait  écrémé  de  pulvérisation  et  de 
mélanges  de  graisses  animales  et  végétales.  Ces  aliments 
d'allaitement  ont  donné  lieu  à  une  croissance  similaire  à  celle  obtenue 
avec  le  lait  de  vache  entier,  reconstitué. 

Des  études  subséquentes,  réalisées  en  Europe  et  en  Amérique  du 
Nord,  ont  permis  de  perfectionner  tant  les  préparations  d'aliments 
d'allaitement  que  les  systèmes  de  conduite  de  l'allaitement  artificiel 
des  agneaux.  La  présente  publication  fait  la  synthèse  de  ces  travaux 
sous  forme  de  lignes  directrices  pratiques  qui  permettent  de  mener  à 
bien  l'élevage  artificiel. 


CHOIX  ET  PREPARATION  DES  AGNEAUX 


RÉDUCTION  AU  MINIMUM  DE  L'ÉLEVAGE  ARTIFICIEL 

Ne  pas  pratiquer  l'allaitement  artificiel  s'il  n'est  absolument 
nécessaire.  Dans  les  exploitations  commerciales,  l'élevage  artificiel 
de  tous  les  agneaux  n'est  pas  recommandé.   Il  est  plus  économique  de 


8 


laisser  les  brebis  élever  elles-mêmes  autant  d'agneaux  qu'elles 
peuvent  en  nourrir  de  façon  adéquate  et  de  ne  recourir  à  l'allaitement 
artificiel  que  pour  l'excédent.  On  conseille  également  autant  que 
possible  de  faire  adopter  des  agneaux  surnuméraires  par  d'autres 
brebis.  L'élevage  artificiel  peut  cependant  être  plus  avantageux 
lorsque  l'on  pratique  la  remise  à  la  reproduction  très  précoce  des 
brebis,  étant  donné  que  l'allaitement  peut  inhiber  le  cycle  oestral. 
Dans  ce  cas,  il  faudrait  que  le  supplément  d'agneaux  produits  à  la 
suite  de  la  remise  à  la  reproduction  précoce  devrait  être  suffisant  pour 
compenser  les  coûts  additionnels  de  l'allaitement  artificiel.  On 
devrait  pouvoir  obtenir  facilement  trois  agnelages  en  2  ans  en  sevrant 
les  agneaux  allaités  naturellement  à  l'âge  de  6  à  8  semaines. 

Il  est  important  de  bien  choisir,  dans  les  grosses  portées,  les 
agneaux  qu'on  élèvera  artificiellement.  Auparavant,  on  conseillait  de 
choisir  les  agneaux  les  plus  gros,  les  plus  vigoureux,  croyant  que  les 
agneaux  petits  et  faibles  avaient  de  meilleures  chances  de  survie  s'ils 
étaient  laissés  avec  la  mère.  Cette  recommandation  ne  se  justifie  plus 
guère  et  cela  pour  deux  raisons  :  premièrement,  ce  sont  les  agneaux  les 
plus  gros  qui  valorisent  au  mieux  le  lait  de  la  brebis,  parce  qu'ils  sont 
plus  en  mesure  de  tirer  profit  de  ses  capacités  laitières; 
deuxièmement,  de  vastes  recherches  ont  démontré  que  les  agneaux  les 
plus  petits  peuvent  être  élevés  facilement  de  façon  artificielle,  souvent 
avec  plus  de  succès  que  s'ils  étaient  élevés  naturellement.  Le  meilleur 
compromis  est  de  laisser  les  deux  (ou  trois  si  la  brebis  est  une  mère  et 
une  laitière  exceptionnelle)  agneaux  les  plus  homogènes  avec  la  brebis 
et  d'élever  artificiellement  les  autres. 


ALIMENTATION  AU  COLOSTRUM 

Les  agneaux  viennent  au  monde  dépourvus  d'anticorps  dont  le  rôle 
est  de  protéger  contre  les  maladies  infectieuses  courantes.  Ces 
anticorps  leur  sont  transmis  dans  le  premier  lait  de  la  brebis,  le 
colostrum,  qu'ils  boivent  peu  de  temps  après  la  naissance.  En  plus  de 
fournir  les  anticorps  essentiels,  le  colostrum  est  riche  en  substances 
nutritives  comme  les  vitamines,  les  protéines  et  les  matières  grasses 
nécessaires  au  nouveau-né  pour  partir  «sur  un  bon  pied».  En  outre,  le 
colostrum  est  un  laxatif  doux,  qui  contribue  à  excréter  le  méconium 
qui  tapisse  le  système  digestif  à  la  naissance,  et  qui  aide  au  bon 
fonctionnement  de  l'intestin. 

Dans  les  premières  24  h  après  leur  naissance,  les  agneaux  peuvent 
absorber  les  anticorps  intacts  à  partir  de  leur  intestin.  Cependant,  ce 
mécanisme  d'absorption  commence  à  se  résorber  peu  après  la  première 
tétée  de  l'agneau,  de  sorte  que  les  anticorps  sont  alors  digérés  avant 
d'être  absorbés.  Il  est  donc  important  que  le  premier  aliment  que 
l'agneau  reçoive  soit  du  colostrum  et  non  un  aliment  d'allaitement  ou 
une  solution  sucrée. 

Les  agneaux  destinés  à  l'élevage  artificiel  doivent  pouvoir  têter  le 
colostrum  de  leur  mère  durant  au  moins  6  h  avant  d'être  séparés  de 


cette  dernière.  Si,  pour  quelque  raison,  les  agneaux  ne  peuvent 
obtenir  le  colostrum  de  leur  mère,  on  peut  extraire  à  la  main  le 
colostrum  en  excès  d'une  autre  brebis  et  le  servir  soit  au  biberon  ou  à 
l'aide  d'un  tube  de  gavage.  Le  colostrum  congelé,  réchauffé  à  la 
température  du  corps  et  servi  au  biberon,  est  également  une  bonne 
solution.  Bien  qu'il  soit  préférable  d'utiliser  du  colostrum  congelé  de 
brebis,  le  colostrum  de  vache  fournit  également  aux  agneaux  les 
anticorps  nécessaires.  On  doit  administrer  au  moins  50  mL  de  colos- 
trum par  kilogramme  de  poids  de  l'agneau  pour  lui  conférer  une 
résistance  suffisante  aux  maladies.  Lors  de  la  décongélation  du  colos- 
trum, on  évitera  de  trop  le  chauffer,  car  une  température  supérieure  à 
la  température  du  corps  (40  °C)  détruit  une  partie  des  anticorps. 

La  concentration  en  anticorps  du  colostrum  décroît  à  chaque  tétée 
après  la  mise  bas.  Il  faut  donc  recueillir  et  congeler  le  plus  tôt  possible 
le  colostrum  en  excès  afin  d'obtenir  un  taux  élevé  d'anticorps. 

SÉPARATION  D'AVEC  LA  BREBIS 

Les  agneaux  destinés  à  l'élevage  artificiel  peuvent  être  enlevés  à 
leur  mère  dès  qu'on  estime  qu'ils  ont  reçu  une  quantité  appropriée  de 
colostrum,  c'est-à-dire  au  bout  d'environ  6  h.  Cependant,  comme  on  l'a 
déjà  mentionné,  si  la  brebis  n'a  pas  assez  de  lait  à  ce  moment-là  pour 
nourrir  tous  ses  agneaux,  il  faut  leur  donner  une  quantité  sup- 
plémentaire de  colostrum  à  l'aide  d'un  biberon  ou  d'un  tube  de  gavage. 

Plus  tôt  les  agneaux  sont  séparés  de  leur  mère,  plus  il  sera  facile 
de  les  entraîner.  Après  48  h,  le  lien  qui  se  crée  entre  la  mère  et  ses 
petits  devient  tellement  fort  que  la  séparation  est  traumatisante.  En 
outre,  après  cette  période,  le  réflexe  de  têtage  est  à  ce  point  développé 
chez  les  agneaux  qu'il  est  alors  difficile  de  leur  apprendre  à  boire  à 
l'aide  d'une  tétine  artificielle.  Il  est  aussi  plus  difficile  de  tarir  la 
brebis  sans  endommager  le  pis. 

Aussitôt  que  les  agneaux  sont  séparés  de  leur  mère,  on  les  placera 
dans  un  enclos  chaud  et  sec,  à  l'abri  des  courants  d'air  et  assez  loin  de 
la  brebis  pour  qu'ils  ne  puissent  l'entendre  ni  la  voir.  Il  faut  prévoir 
un  espace  minimal  de  0,2  m2  par  agneau.  Les  cases  dotées  d'un 
plancher  de  métal  déployé  ou  grillagé  sont  souvent  utilisées,  mais  on 
peut  aussi  employer  des  parquets  au  sol  garnis  d'une  litière  épaisse,  à 
condition  d'accorder  plus  d'espace  à  chaque  agneau  (0,5  m2).  Afin  de 
permettre  une  meilleure  absorption  des  substances  nutritives  et  un 
croît  plus  rapide,  la  température  de  la  pièce  doit  être  maintenue  à  près 
de  20  °C. 

Une  fois  que  les  agneaux  ont  reçu  le  colostrum,  on  les  fera  jeûner 
quelques  heures  avant  de  les  initier  à  la  nourrice  artificielle.  Pour 
faciliter  l'apprentissage,  un  jeûne  d'environ  6  h  est  recommandé. 
Cependant,  les  petits  agneaux  ou  les  agneaux  chétifs  ne  doivent  pas 
jeûner  plus  de  2  à  4  h.  Lorsque  les  agneaux  ont  faim,  la  première 
goutte  de  l'aliment  d'allaitement  suffit  d'habitude  à  déclencher  la 
tétée. 


10 


APPRENTISSAGE  DE  L'ALLAITEMENT  ARTIFICIEL 

Pour  apprendre  à  l'agneau  à  boire,  placer  la  tétine  dans  sa  bouche 
et,  avec  la  main,  remuer  sa  mâchoire  pour  l'inciter  à  téter  (fig.  1). 
Beaucoup  de  brebis  poussent  doucement  leurs  nouveau-nés  sur  la 
croupe  pour  les  guider  jusqu'au  pis  pour  leur  première  tétée.  Certains 
éleveurs  croient  qu'en  imitant  ce  geste,  c'est-à-dire  en  plaçant  une 
main  sur  la  croupe  de  l'agneau  et  en  le  poussant  doucement,  ils 
peuvent  l'inciter  à  téter.  Chez  la  plupart  des  agneaux,  le  goût  du  lait 
tiède  qui  provient  de  la  nourrice  artificielle  suffit  à  déclencher  le 
réflexe  de  succion.  Une  ou  deux  séances  d'entraînement  suffisent 
habituellement,  mais,  durant  les  premiers  jours,  il  faut  surveiller  de 
près  les  agneaux  logés  en  groupe  pour  s'assurer  qu'ils  boivent  tous 
comme  il  faut.  Une  lampe  placée  au-dessus  de  l'aire  d'alimentation 
attire  les  agneaux  et  facilite  leur  adaptation  au  nouveau  système  de 
distribution. 

Durant  la  phase  d'entraînement,  l'aliment  d'allaitement  peut  être 
servi  chaud  ou  froid.  Il  est  cependant  avantageux  de  le  servir  toujours 
à  la  même  température  pendant  toute  la  durée  du  programme.  Les 
agneaux  accepteront  peut-être  plus  facilement  l'aliment  chaud  durant 
la  phase  d'apprentissage,  mais  il  peut  survenir  des  problèmes  de  rejet 
si  on  le  remplace  plus  tard  par  un  aliment  froid,  ce  qui  nécessitera  un 
autre  entraînement.    Pour  les  mêmes  raisons,  les  tétines  utilisées 


Fig.  1    Agneau  apprenant  à  se  nourrir  à  la  rampe  nourricière  (d'après 
Ainsworth  et  al.,  1987). 


11 


durant  l'apprentissage  doivent  être  les  mêmes  qui  seront  utilisées  plus 
tard. 

Il  faut  éviter  d'accorder  trop  d'attention  aux  agneaux  nouveau- 
nés,  car  un  lien  social  risque  de  se  créer  entre  les  agneaux  et  leur 
gardien.  Il  est  alors  possible  que  l'agneau  ne  veuille  ingérer  l'aliment 
d'allaitement  que  si  le  gardien  est  présent  ou  se  trouve  à  proximité,  et 
qu'il  soit  désemparé  s'il  est  laissé  seul.  Certes  il  est  important  de 
s'assurer  que  les  nouveau-nés  sont  à  l'aise  et  se  nourrissent  bien,  mais 
il  ne  faut  pas  les  rendre  dépendants  de  la  présence  de  leur  gardien.  Il 
peut  être  mignon  de  voir  un  petit  agneau  vous  suivre  partout,  mais 
quand  il  s'agit  de  tout  un  troupeau,  c'est  une  autre  histoire! 

La  présence  d'un  ou  de  deux  agneaux  qui  ont  déjà  appris  à  boire 
l'aliment  d'allaitement  sera  utile  pour  apprendre  aux  autres  agneaux. 
Il  faut  toutefois  bien  choisir  ces  agneaux  bien  dressés.  S'ils  sont 
beaucoup  plus  gros  que  les  nouveaux  agneaux,  ces  derniers  peuvent 
les  prendre  pour  une  mère  suppléante  et  essayer  de  leur  téter  le 
nombril  ou  le  scrotum.  Si  cela  se  produit,  le  jeune  agneau  doit  alors 
être  séparé  des  autres  et  nourri  à  part  jusqu'à  ce  qu'il  apprenne  à  boire 
à  la  tétine  artificielle. 

Les  agneaux  qui  ne  se  sont  pas  adaptés  au  système  d'allaitement 
au  bout  de  48  h  n'apprendront  probablement  jamais.  Il  faut  alors  les 
nourrir  au  biberon  sinon  ils  mourront  de  faim. 

L'expérience  a  démontré  que  certaines  races  apprennent  plus 
facilement  que  d'autres  à  s'allaiter  à  la  nourrice  artificielle.  C'est 
notamment  le  cas  de  la  Dorset  et  de  la  Finnoise  ainsi  que  des  sujets 
croisés  de  ces  deux  races.  Cependant,  on  a  réussi  à  élever 
artificiellement  des  agneaux  qui  provenaient  de  plus  de  30  races  et 
croisements,  ce  qui  démontre  qu'avec  les  soins  nécessaires,  cette 
méthode  peut  convenir  à  la  plupart,  sinon  à  la  totalité  des  races. 

FORMATION  DE  GROUPES  D'AGNEAUX  SELON  LA  TAILLE 
ET  L'ÂGE 

La  croissance  des  agneaux  est  supérieure  quand  ces  derniers  sont 
nourris  par  groupes  de  12  ou  moins,  bien  qu'un  grand  nombre 
d'exploitations  aient  eu  de  bons  résultats  avec  des  groupes  de  25  à  50 
agneaux.  Le  principal  désavantage  des  grands  groupes  est  l'incidence 
plus  élevée  de  cas  de  tétée  du  nombril  ou  d'autres  formes  de  pica.  On 
évitera  de  placer  les  agneaux  nouveau-nés  avec  des  agneaux  qui  sont 
âgés  de  plus  d'une  semaine  parce  que  le  jeune  peut  adopter  le  plus 
vieux  comme  mère  suppléante  et  essayer  de  le  téter  plutôt  que  de 
s'allaiter  à  la  nourrice  artificielle. 

Il  faut  grouper  les  agneaux  qui  sont  le  plus  homogènes  possible,  en 
ce  qui  concerne  la  taille  et  l'âge.  Une  fois  qu'un  groupe  d'agneaux  est 
formé,  des  liens  sociaux  s'établissent  entre  eux.  Il  vaut  mieux,  si 
possible,  garder  le  groupe  intact  durant  toute  la  période  de  croissance. 
La  croissance  des  agneaux  sera  meilleure  s'ils  ne  sont  pas  soumis  au 
stress  du  départ  d'anciens  amis  ou  partenaires  et  de  la  création  de 


12 


nouveaux  liens.  Au  moment  du  passage  à  l'alimentation  solide,  après 
le  sevrage  des  aliments  d'allaitement,  il  est  habituellement  plus 
efficace  de  former  de  plus  grands  groupes  d'agneaux.  Il  est  préférable, 
pour  la  préservation  des  liens  sociaux,  de  joindre  deux  groupes  entiers 
ou  plus  d'agneaux,  plutôt  que  de  prendre  quelques  agneaux  de 
plusieurs  petits  groupes  pour  former  un  groupe  plus  grand. 


CONDUITE  DE  L'ELEVAGE  ARTIFICIEL 


TECHNIQUES  D'ALLAITEMENT 

Le  biberon  peut  être  utilisé  avec  succès  dans  l'élevage  artificiel.  Si 
l'on  choisit  cette  méthode,  il  faut  nourrir  les  agneaux  à  satiété  toutes 
les  6  h  durant  les  3  ou  4  premiers  jours.  On  pourra  ensuite  les  nourrir 
deux  et  préférablement  trois  fois  par  jour.  L'allaitement  au  biberon 
permet  de  rationner  la  consommation  à  partir  du  moment  où  les 
agneaux  ont  3  ou  4  jours.  La  méthode  présente  le  double  avantage  de 
réduire  les  coûts  des  aliments  d'allaitement  et  d'amoindrir  le 
ralentissement  de  croissance  au  sevrage  (voir  la  section  «Sevrage 
précoce»).  Cependant,  si  l'on  a  plusieurs  agneaux  à  nourrir,  les  coûts 
en  main-d'oeuvre  deviennent  vite  prohibitifs.  Il  devient  donc 
nécessaire,  pour  réduire  les  coûts,  d'utiliser  une  technique 
d'allaitement  à  volonté,  où  l'aliment  d'allaitement  est  disponible  en 
tout  temps,  de  façon  à  ce  que  les  agneaux  puissent  satisfaire  leur 
appétit  en  s'alimentant  par  eux-mêmes.  Les  théories  et  lignes 
directrices  présentées  dans  cette  brochure  s'appliquent 
particulièrement  à  l'allaitement  à  volonté,  bien  que  pour  la  plupart 
elles  peuvent  cependant  s'adapter  à  l'allaitement  au  biberon. 

Un  grand  nombre  de  systèmes  (voir  la  section  «Systèmes  de 
distribution»),  allant  du  seau  à  tétines  au  lactoduc  perfectionné,  en 
passant  par  la  rampe  nourricière,  sont  disponibles  pour  l'allaitement 
à  volonté.  Le  choix  du  système  dépend  du  nombre  d'agneaux  à  nourrir 
ainsi  que  des  circonstances  ou  de  préférences  individuelles.  Peu 
importe  le  système  adopté,  chaque  tétine  peut  nourrir  au  moins  4  ou 
5  agneaux  (fig.  2).  En  conditions  expérimentales,  on  a  pu  élever 
jusqu'à  10  agneaux  par  tétine. 

EAU  ET  ALIMENTATION  COMPLÉMENTAIRE 

Il  est  très  important  que  les  agneaux  aient  à  leur  disposition  de 
l'eau  et  un  aliment  complémentaire  de  qualité  et  appétent  durant 
toute  la  période  où  ils  sont  au  régime  liquide.  Bien  que  faible,  la 
consommation  d'aliments  complémentaires  permettra  aux  agneaux  de 
s'habituer  aux  aliments  solides  et  de  développer  leur  rumen,  deux 
conditions  essentielles  pour  le  passage  harmonieux  de  l'alimentation 
liquide  à  l'alimentation  solide. 


13 


Fig.  2    Enclos  pour  agneaux  nourris  à  l'aliment  d'allaitement  (d'après 
Ainsworth  et  al.,  1987). 


L'aliment  concentré  complémentaire  doit  contenir  de  17  à  20  %  de 
protéines  brutes.  Il  doit  avoir  une  faible  teneur  en  cellulose  brute  et 
une  grande  valeur  énergétique.  Le  glucose  et  la  mélasse  sont  de  très 
bonnes  sources  d'énergie,  en  plus  d'être  fort  appétentes.  Le  concentré 
peut  être  présenté  en  farine  ou  en  agglomérés.  La  présentation  sous 
forme  d'agglomérés  empêche  la  tendance  à  manger  de  façon  sélective. 
Cependant,  il  est  recommandé  d'émietter  les  agglomérés,  car  les  très 
jeunes  agneaux  refusent  parfois  de  les  manger  lorsqu'ils  sont  durs.  En 
plus  du  concentré,  on  offrira  aux  agneaux  un  bon  foin  de  luzerne  à 
tiges  fines. 

Les  aliments  commerciaux  de  démarrage  et  de  croissance  pour 
veaux,  les  aliments  de  démarrage  pour  porcs  (pourvu  qu'ils  ne 
contiennent  pas  de  cuivre),  ainsi  que  les  aliments  de  démarrage  pour 
agneaux  à  forte  teneur  en  protéines  brutes  ont  donné  des  résultats 
satisfaisants  comme  aliments  complémentaires. 

Il  faut  s'assurer  que  l'aliment  complémentaire  demeure  frais  et 
éviter  qu'il  ne  soit  souillé  par  du  fumier  ou  des  moisissures.  Enlever  la 
nourriture  non  consommée  et  remettre  de  l'aliment  frais  tous  les  jours. 
Il  vaut  mieux  disposer  les  mangeoires  de  façon  à  ce  que  les  agneaux  ne 
puissent  pas  monter  dessus.  On  peut  les  suspendre  à  l'extérieur  de 
l'enclos  et  ménager  une  ouverture  pour  la  tête  de  l'agneau. 
L'ouverture  doit  mesurer  de  12  à  15  cm  de  hauteur  et  être  située  de  30 
à  35  cm  au-dessus  du  sol  de  l'enclos. 


14 


TEMPERATURE  DE  L'ALIMENT  D'ALLAITEMENT 

La  distribution  à  volonté  de  l'aliment  d'allaitement  chaud 
entraîne  souvent  des  troubles  digestifs,  en  particulier  le  météorisme 
de  la  caillette,  maladie  parfois  mortelle  habituellement  chez  les 
agneaux  les  plus  gros  et  les  plus  vigoureux,  et  entraîner  des  pertes 
s'élevant  jusqu'à  30  %.  Ce  trouble  semble  lié  à  une  dilatation 
excessive  de  la  caillette  qui  est  causée  par  une  trop  grande 
consommation.  Les  agneaux  nourris  à  volonté  à  l'aliment 
d'allaitement  chaud  tètent  moins  souvent,  mais  quand  ils  le  font,  ils 
absorbent  une  trop  grande  quantité  de  lait. 

La  nécessité  de  réduire  les  coûts  en  main-d'oeuvre  tout  en 
utilisant  une  méthode  sûre  d'allaitement  à  volonté  a  conduit  à 
l'utilisation  de  l'aliment  d'allaitement  froid.  L'aliment  froid  servi  à 
volonté  se  conserve  plus  longtemps  sans  surir,  élimine  le  météorisme 
de  la  caillette  et  produit  une  croissance  des  agneaux  comparables  à  la 
croissance  obtenue  avec  l'aliment  chaud.  Les  agneaux  nourris  à 
l'aliment  froid  en  absorbent  de  plus  petites  quantités  à  la  fois,  mais  ils 
se  nourrissent  plus  souvent,  de  sorte  que  leur  consommation  totale  en 
24  h  est  semblable  à  celle  des  agneaux  nourris  à  l'aliment  chaud.  On 
recommande  donc  maintenant,  de  façon  générale,  que  l'aliment 
d'allaitement  soit  servi  froid,  à  environ  4  °C,  en  régime  de  distribution 
à  volonté  (voir  la  section  «Systèmes  de  distribution»). 

L'addition  de  formaline  à  l'aliment  d'allaitement  pour  retarder  la 
croissance  bactérienne  et  le  surissement  est  aussi  recommandée  pour 
l'élevage  artificiel  à  l'échelle  commerciale.  Des  études  réalisées  à  la 
Station  de  recherches  de  Fredericton  ont  montré  que  l'incorporation  de 
formaline,  à  une  concentration  inférieure  à  0,10  %,  à  l'aliment 
d'allaitement  chaud  réduisait  également  de  façon  notable  le 
météorisme  de  la  caillette  et  n'avait  pas  d'effets  négatifs  sur  la 
croissance  de  l'agneau,  sur  la  valorisation  des  nutriments  ou  sur  la 
muqueuse  du  système  digestif. 

Au  Centre  de  recherches  zootechniques,  on  a  par  la  suite  réalisé 
des  expériences  avec  près  de  2  000  agneaux  sur  l'utilisation  d'aliment 
d'allaitement  chaud.  La  moitié  des  agneaux  recevaient  l'aliment  froid 
et  l'autre  moitié  l'aliment  chaud.  De  la  formaline,  à  raison  de  0,10  %, 
était  ajoutée  à  chacun  des  deux  types  d'aliments.  Les  deux 
traitements  ont  donné  des  agneaux  en  santé  et  vigoureux.  Aucun  cas 
de  météorisme  de  la  caillette  ou  d'un  autre  trouble  digestif  n'a  été 
observé  et  le  taux  de  survie  était  le  même  avec  les  deux  types 
d'aliments.  Les  agneaux  qui  recevaient  l'aliment  chaud 
consommaient  entre  1,2  et  1,4  kg  de  plus  que  les  autres  et  étaient 
légèrement  plus  lourds  au  sevrage  que  ceux  nourris  à  l'aliment  froid. 
La  réduction  des  coûts  de  main-d'oeuvre  que  le  système  d'alimentation 
à  volonté  permet  de  réaliser  est  donc  sans  danger  pour  la  performance 
des  agneaux,  que  l'aliment  soit  chaud  ou  froid. 

Chaque  producteur  choisira  la  méthode  d'alimentation  qui  lui 
convient  en  se  fondant  sur  une  évaluation  du  rapport  coût-bénéfices. 
L'emploi  de  l'aliment  d'allaitement  chaud  avec  de  la  formaline  permet 


15 


d'utiliser  un  équipement  plus  simple  et  moins  cher  puisqu'on 
supprime  ainsi  les  coûts  de  réfrigération.  On  peut  ainsi  réaliser  des 
économies  sur  les  coûts  de  main-d'oeuvre  tout  en  utilisant  le  système 
de  distribution  à  volonté  sans  aucun  danger  pour  les  agneaux.  En 
revanche,  l'utilisation  de  l'aliment  d'allaitement  chaud  exige  entre  1,2 
et  1,4  kg  de  poudre  de  plus  par  agneau  sevré.  Le  surcroît  de  gain 
obtenu  par  un  taux  d'ingestion  plus  fort  peut  compenser  en  partie  le 
coût  supplémentaire.  Cependant,  on  ne  peut  compter  sur  cet 
avantage,  car  les  méthodes  ont  démontré  qu'une  croissance 
compensatoire  après  le  sevrage  pouvait  l'annuler.  Si  l'on  utilise  de  la 
formaline,  voir  la  section  «Addition  de  formaline». 

SEVRAGE  PRÉCOCE 

En  raison  du  prix  élevé  de  l'aliment  d'allaitement,  les  agneaux 
doivent  être  sevrés  aussitôt  que  possible,  c'est-à-dire  à  l'âge  de  3 
semaines.  Toutefois,  il  faut  s'attendre  à  un  certain  arrêt  de  croissance 
et  même  à  une  légère  perte  de  poids  durant  environ  une  semaine 
avant  le  retour  à  une  croissance  normale.  Par  après,  le  taux  de  gain 
des  agneaux  sevrés  tôt  est  pratiquement  identique  à  celui  des  agneaux 
sevrés  plus  tard. 

L'arrêt  de  croissance  est  pratiquement  éliminé  si  l'on  retarde  le 
sevrage  d'une  semaine,  ce  qui  donne  environ  1,5  kg  de  poids  vif 
supplémentaire  par  agneau  au  moment  de  la  mise  au  marché. 
Cependant,  cette  semaine  de  plus  signifie  3  kg  de  poudre  d'aliments 
d'allaitement  de  plus  par  agneau.  Il  est  peu  probable  que  les  prix  des 
aliments  d'allaitement  ou  celui  des  agneaux  varient  suffisamment 
dans  un  avenir  prévisible  pour  que  le  poids  supplémentaire  des 
agneaux  puisse  compenser  le  coût  du  supplément  d'aliment 
d'allaitement  additionnel.  Il  n'est  donc  pas  justifiable 
économiquement  de  retarder  le  sevrage  d'une  semaine  lorsque  les 
agneaux  ont  de  3  à  4  semaines. 

Une  exception  pourrait  être  faite  pour  les  agneaux  qui  sont  encore 
très  petits  à  l'âge  de  21  jours.  L'expérience  a  démontré  que  les 
agneaux  qui  pèsent  moins  de  6  kg  à  21  jours  (habituellement  moins  de 
4  %  de  la  population,  et  ce  sont  des  agneaux  qui  sont  très  petits  à  la 
naissance)  tireront  profit  d'une  ou  deux  semaines  supplémentaires  à 
l'aliment  d'allaitement. 

Il  est  très  important  de  s'assurer,  au  moment  du  sevrage,  que  tous 
les  agneaux  savent  où  se  trouve  l'eau.  Il  est  possible  que  certains 
agneaux  qui  profitaient  bien  à  l'alimentation  liquide  n'aient  pas 
commencé  à  boire  de  l'eau.  Si  l'on  n'y  prend  garde,  ils  pourraient 
mourir  de  déshydratation. 

Les  agneaux  sevrés  doivent  recevoir  un  aliment  à  haute  teneur 
énergétique  afin  de  maximiser  le  gain  quotidien  de  poids  et  la 
valorisation  des  aliments,  de  réduire  les  frais  généraux  et  de 
raccourcir  la  période  requise  pour  que  les  agneaux  atteignent  le  poids 
du  marché.   La  ration  de  croissance-finition  devrait  contenir  environ 


16 


17%  de  protéines  brutes  jusqu'à  l'âge  de  100  jours  et  ensuite  14%, 
jusqu'à  ce  qu'ils  aient  atteint  le  poids  du  marché  et  la  qualité  voulue. 

La  première  journée  du  sevrage,  on  ne  laisse  aux  agneaux  que 
l'aliment  complémentaire.  On  mélange  ensuite  des  proportions 
croissantes  de  la  ration  de  croissance-finition  avec  l'aliment 
complémentaire,  jusqu'à  ce  que  la  mangeoire  ne  contienne  que  de  la 
ration  de  croissance-finition,  c'est-à-dire  environ  une  semaine  après  le 
sevrage. 

Le  stress  du  sevrage  sera  réduit  si  les  agneaux  sont  laissés  dans 
l'enclos  d'allaitement  durant  environ  2  semaines  après  le  sevrage.  On 
peut  ensuite  les  placer  dans  des  enclos  plus  grands  ou  des  parquets 
d'engraissement. 


CHOIX  DE  L'ALIMENT  D'ALLAITEMENT 


SORTES 

La  production  des  aliments  d'allaitement  requiert  un  équipement 
industriel  spécialisé.  Heureusement,  plusieurs  grandes  provenderies 
offrent  maintenant  de  bons  aliments  d'allaitement  pour  les  agneaux, 
de  même  que  des  aliments  d'allaitement  de  très  bonne  qualité  pour  les 
veaux,  qui  peuvent  aussi  être  utilisés  avec  succès  pour  les  agneaux. 
L'éleveur  ne  trouvera  donc  aucun  avantage,  économique  ou  autre,  à 
préparer  ses  propres  aliments  d'allaitement  en  poudre.  On  se  limitera 
donc  ici  à  relever  les  points  à  considérer  lors  de  l'achat  des  aliments 
d'allaitement. 

Les  meilleures  performances  s'obtiennent  avec  un  aliment 
d'allaitement  contenant  au  moins  24  %  de  matières  grasses  et  24  %  de 
protéines,  les  protéines  provenant  exclusivement  de  poudre  de  lait  de 
pulvérisation. 

Le  lait  écrémé  en  poudre  constitue  la  principale  source  de 
protéines  dans  la  plupart  des  aliments  commerciaux  pour  agneaux.  Il 
est  essentiel  d'utiliser  du  lait  écrémé  en  poudre  de  bonne  qualité, 
séché  par  pulvérisation  à  basse  température.  Le  traitement  à  haute 
température  avant  ou  pendant  le  séchage  nuit  à  la  coagulation  des 
protéines  du  lait  dans  l'estomac  de  l'agneau,  ce  qui  abaisse  la 
digestibilité  de  l'aliment  pour  les  agnelets.  On  ne  possède  encore 
aucune  donnée  expérimentale  sur  les  températures  maximales  de 
séchage.  Il  est  donc  conseillé  de  s'en  tenir  à  la  température  indiquée 
pour  la  poudre  de  lait  écrémé  de  consommation  humaine. 

Le  babeurre  en  poudre  constitue  une  excellente  solution  de 
rechange  et  il  coûte  souvent  moins  cher  que  le  lait  écrémé  en  poudre. 
Plusieurs  compagnies  remplacent  des  proportions  variables  de  lait 
écrémé  en  poudre  par  du  babeurre  en  poudre  dans  leurs  préparations 
selon  le  rapport  des  prix  des  deux  ingrédients.  Dans  des  limites 
raisonnables,  les  poudres  de  lait  écrémé  et  de  babeurre  semblent 
interchangeables,  et  aucun  effet  négatif  ne  semble  résulter  quand  on 


17 


fait  varier  les  proportions  de  ces  ingrédients  dans  les  préparations 
d'aliments  d'allaitement. 

On  préconisait  autrefois  une  teneur  en  matières  grasses  de  30  %  et 
c'était  devenu  la  pratique  courante  en  Amérique  du  Nord.  Cependant, 
les  recherches  ont  démontré  clairement  que  les  aliments  d'allaitement 
à  24  %  de  matières  grasses  donnent  lieu  à  une  croissance  aussi  bonne, 
sinon  meilleure,  que  les  préparations  à  30  %  de  matières  grasses. 
Cette  réduction  de  la  teneur  en  matières  grasses  abaisse  d'environ 
10  %  le  prix  de  revient  de  l'aliment,  car  il  est  plus  facile 
d'homogénéiser  un  aliment  à  faible  teneur  en  gras.  Les  éleveurs  ne 
devraient  donc  pas  hésiter  à  utiliser  des  aliments  d'allaitement  à 
moindre  teneur  en  matières  grasses,  lorsque  ces  aliments  sont 
disponibles.  La  matière  grasse  peut  être  un  mélange  de  suif,  de 
saindoux,  de  matières  grasses  du  lait  ou  d'huile  de  coco  de  qualité.  Les 
autres  huiles  végétales  ne  sont  pas  à  conseiller. 

On  a  également  de  bons  résultats  avec  les  aliments  d'allaitement 
dans  lesquels  une  partie  du  lait  écrémé  en  poudre  est  remplacée  par  de 
la  caséine  et  du  lactosérum  ou  du  dextrose.  Avec  cette  sorte  d'aliment, 
la  teneur  en  lactose  (ou  en  sucres  totaux)  ne  devrait  pas  dépasser  30  à 
35  %,  car  on  a  noté  que  des  teneurs  en  sucres  supérieures  à  ces  valeurs 
causaient  des  diarrhées.  Cependant,  lorsqu'on  utilise  la  poudre  de  lait 
écrémé  ou  de  babeurre  de  pulvérisation  comme  source  de  protéines,  la 
teneur  en  lactose  (ou  en  sucres  totaux)  se  situe  normalement  entre  40 
et  45  %.  Aucun  cas  de  diarrhée  causé  par  un  excès  de  sucre  n'a  été 
noté  avec  ces  préparations. 

Les  agneaux  peuvent  également  être  élevés  avec  succès  avec  du 
lait  de  vache  entier,  si  on  peut  disposer  d'une  source 
d'approvisionnement  bon  marché,  ou  avec  de  bons  aliments 
d'allaitement  pour  veaux.  Avec  cette  dernière  sorte  d'aliment,  seuls 
doivent  être  considérés  ceux  qui  contiennent  au  moins  20  %  de 
matières  grasses  et  20%  de  protéines  provenant  exclusivement  de 
poudre  de  lait  de  pulvérisation.  Les  aliments  d'allaitement  pour 
veaux  de  qualité  moindre,  et  donc  moins  coûteux,  contiennent 
d'habitude  moins  de  protéines  ou  de  matières  grasses,  ou  des  deux,  ou 
bien  une  partie  des  protéines  peut  provenir  de  produits  végétaux.  On 
évitera  d'utiliser  ces  produits,  car  ils  ne  conviennent  pas  aux  agneaux. 
Le  gain  de  poids  obtenu  avec  le  lait  de  vache  entier  ou  avec  les 
aliments  d'allaitement  pour  veaux  sont  d'environ  90  %  de  ceux 
obtenus  avec  des  aliments  d'allaitement  préparés  spécialement  pour 
les  agneaux.  L'utilisation  de  ces  produits  peut  cependant  être 
économique,  car  leur  moindre  coût  compense  largement  la  réduction, 
somme  toute  assez  marginale  de  la  croissance  des  agneaux. 

Une  autre  possibilité  est  d'utiliser  un  mélange  moitié  de  lait  de 
vache  et  moitié  d'aliment  d'allaitement  reconstitué  pour  agneaux. 
Avec  ce  mélange,  la  croissance  des  agneaux  est  identique  à  celle  des 
agneaux  qui  sont  nourris  seulement  avec  l'aliment  d'allaitement  pour 
agneaux. 


18 


Aux  États-Unis,  des  doses  d'antibiotiques  relativement  élevées 
(par  exemple,  de  la  néomycine  au  taux  de  275  mg/kg)  ont  été 
recommandées  pour  prévenir  la  diarrhée  et  les  autres  troubles 
digestifs.  Des  doses  plus  faibles  (de  la  chlortétracycline  au  taux  de  55 
mg/kg)  ont  également  été  employées  couramment  dans  des 
préparations  expérimentales.  Cependant,  le  Centre  de  recherches 
zootechniques  n'a  jamais  utilisé  d'antibiotiques  pour  l'élevage 
artificiel  des  agneaux.  Il  n'est  pas  nécessaire  d'utiliser  des  doses  non 
thérapeutiques  d'antibiotiques  dans  les  aliments  d'allaitement  pour 
agneaux  et  il  n'est  pas  recommandé  de  le  faire  du  moment  qu'on 
observe  de  bonnes  pratiques  d'hygiène  et  de  conduite  des  agneaux. 

PRÉPARATION 

Les  aliments  d'allaitement  commerciaux  doivent  être  reconstitués 
selon  le  mode  d'emploi  prescrit  par  le  fabricant.  Une  partie  (en  poids) 
de  la  poudre  d'aliment  d'allaitement  dans  quatre  parties  d'eau 
donnent  un  produit  dosant  de  16  à  20  %  d'extrait  sec,  proportion 
habituellement  recommandée.  On  ajoute  d'abord  environ  la  moitié  de 
la  quantité  voulue  d'eau  chaude  (environ  50  à  55  °C),  pour  que  la 
poudre  se  dissolve  complètement  et  que  les  globules  de  matières 
grasses  demeurent  homogénéisés.  La  température  de  l'eau  ne  doit  pas 
dépasser  55  °C,  car  les  protéines  pourraient  être  endommagées.  Une 
fois  bien  mélangée  la  poudre  à  l'eau  chaude,  ajouter  la  quantité  d'eau 
(froide)  qui  reste  et  bien  mélanger  de  nouveau.  Réfrigérer  le  mélange 
avant  de  le  servir  aux  agneaux  si  l'on  utilise  le  système  d'alimentation 
à  froid,  ou  abaisser  à  la  température  du  corps  s'il  doit  être  servi  chaud. 

ADDITION  DE  FORMALINE 

L'addition  de  faibles  concentrations  de  formaline  à  l'aliment 
d'allaitement  comporte  plusieurs  avantages.  La  formaline  retarde  la 
croissance  bactérienne  et  empêche  l'aliment  reconstitué  de  surir.  De 
plus,  elle  prévient  ou  réduit  de  façon  considérable  le  météorisme  de  la 
caillette  chez  les  agneaux  qui  reçoivent  l'aliment  d'allaitement  tiède. 
On  recommande  d'ajouter  entre  0,05  et  0,10  %  de  formaline  à  l'aliment 
reconstitué.  Ces  doses  n'ont  aucun  effet  nuisible  sur  les  agneaux. 

Si  on  emploie  la  formaline,  on  commence  par  mélanger  la  poudre 
avec  l'eau  tiède  selon  la  méthode  habituelle,  puis  on  ajoute  la 
formaline  en  mélangeant  bien.  Pour  obtenir  une  concentration  de 
0,10%,  ajouter  lmL  (ou  1  mL/L)  de  formaline  par  kilogramme 
d'aliment  liquide.  Si  l'on  coupe  de  moitié  la  quantité  de  formaline 
utilisée,  on  obtiendra  une  concentration  de  0,05  %.  On  utilise  une 
seringue  pour  mesurer  de  façon  précise  la  quantité  de  formaline.  La 
concentration  de  formaline  ne  doit  pas  dépasser  0,10  %  sous  peine  de 
rendre  l'aliment  d'allaitement  inappétent  pour  les  agneaux,  qui 
consommeraient  moins  et  auraient  donc  une  croissance  plus  lente. 


19 


La  formaline  est  une  solution  qui  contient  35  %  (en  poids)  de 
formaldéhyde.  Comme  c'est  un  produit  chimique  dangereux,  on  doit  le 
manipuler  avec  soin  pour  éviter  les  blessures.  Les  vapeurs  qui  s'en 
dégagent  peuvent  irriter  les  yeux  et  le  nez.  Si  la  formaline  vient  en 
contact  avec  la  peau,  laver  avec  soin  l'endroit  atteint;  si  on  en  reçoit 
dans  les  yeux,  les  bassiner  pendant  15  min  à  l'eau  courante,  puis 
appeler  un  médecin.  Moyennant  les  précautions  nécessaires,  la 
formaline  n'est  pas  plus  dangereuse  que  tout  autre  produit  chimique 
d'usage  courant  à  la  ferme. 


SYSTEMES  DE  DISTRIBUTION 


PROTECTION  DES  TÉTINES 

Les  agneaux  peuvent  endommager  considérablement  les  tétines 
en  les  mordillant,  particulièrement  quand  ils  sont  plus  âgés.  La 
plupart  du  temps,  ces  dommages  surviennent  lorsque  les  agneaux 
saisissent  les  tétines  par  le  côté  avec  leurs  molaires.  On  peut  perdre 
des  quantités  importantes  de  lait  si  l'on  ne  protège  pas  les  tétines. 
Dans  un  système  de  distribution  à  volonté,  il  faut  entourer  les  tétines 
de  protecteurs  en  métal  ou  en  plastique  pour  éviter  que  les  agneaux  ne 
les  percent  sur  le  côté  (fig.  5  à  8).  Les  protecteurs  en  plastique 
fabriqués  à  partir  de  bouteilles  vides,  soigneusement  nettoyées,  sont 
également  efficaces.  Les  protecteurs  peuvent  aussi  contribuer  à 
guider  les  agneaux  vers  les  tétines  lorsque  ceux-ci  apprennent  à  téter. 
On  peut  aussi  protéger  les  tétines  en  les  plaçant  au  fond  de  trous  de  8 
à  10  cm  de  diamètre  (ou  encore  mieux,  6  cm  de  largeur  sur  10  cm  de 
hauteur)  pratiqués  dans  une  planche  de  contre-plaqué,  de  telle  sorte 
que  l'agneau  ne  puisse  avoir  accès  à  la  tétine  qu'en  introduisant  son 
museau  dans  le  trou  (fig.  1).  Il  semble  que  l'on  puisse  également 
protéger  les  tétines  en  les  montant  sur  une  plaque  en  métal  ou  en  bois 
munie  d'une  cloison  de  chaque  côté  des  tétines,  en  laissant  de  8  à 
10  cm  entre  la  tétine  et  la  cloison. 


ALIMENTATION  AU  SEAU  À  TÉTINES 

On  peut  facilement  installer  une  ou  plusieurs  tétines  sur  un  seau 
ou  un  autre  contenant  en  plastique.  On  pratique  un  ou  plusieurs 
trous,  selon  le  cas,  au  bas  du  seau  et  on  le  suspend  à  la  cloison  de 
l'enclos,  de  façon  à  ce  que  les  agneaux  puissent  se  servir  eux-mêmes 
(fig.  3).  Les  principaux  avantages  de  ce  système  simple  sont  le  coût 
modique  et  la  facilité  de  nettoyage.  Le  contenu  du  récipient  peut  être 
gardé  froid  en  y  laissant  flotter  une  bouteille  en  plastique  remplie 
d'eau  glacée  ou  un  sachet  réfrigérant  commercial.  Les  principaux 
inconvénients  du  système  tiennent  à  la  difficulté  d'empêcher  les 
agneaux  de  mordiller  les  tétines.  Une  tétine  abîmée  peut  entraîner  la 
perte  de  tout  le  contenu  du  récipient. 


20 


cloison 
de  l'enclos 


attache  métallique 
récipient  de  plastique 

tétines  à  bout  auto-scellant 
assujetties  à  un  trou  pratiqué 
dans  le  récipient 


Fig.  3    Seau  peu  coûteux  utilisé  pour  Palimentation  de  petits  groupes 
d'agneaux  (d'après  Spedding  et  al.,  1976). 


NOURRISSEURS  À  PLUSIEURS  TÉTINES 

On  peut  fixer  les  tétines  à  un  raccord  en  métal  ou  en  plastique  fixé 
à  un  trou  pratiqué  dans  la  cloison  de  l'enclos,  puis  les  relier  par  un 
tube  en  plastique  au  récipient  qui  contient  l'aliment  d'allaitement 
(fïg.  4).  Un  même  récipient  peut  alors  approvisionner  plusieurs 
tétines.  On  peut  éviter  les  pertes  d'aliments  causés  par  l'endom- 
magement  des  tétines  en  plaçant  le  contenant  à  un  niveau  inférieur  à 
celui  de  la  tétine.  Le  principal  inconvénient  de  ce  système  est  qu'il  est 
plus  difficile  d'apprendre  aux  agneaux  à  boire,  car  ils  doivent  sucer 
plus  longtemps  et  plus  fort  pour  que  l'aliment  remonte  dans  le  tube  et 
atteigne  la  tétine.  Beaucoup  de  petits  agneaux  peu  vigoureux  n'y 
arrivent  pas.  L'installation  d'un  clapet  de  pied  pour  éviter  que 
l'aliment  d'allaitement  ne  retombe  dans  le  récipient  facilite 
l'opération,  mais  il  peut  être  difficile  de  maintenir  le  clapet  en  bon  état 
de  fonctionnement.  On  peut  fabriquer  un  clapet  de  pied  en  plaçant  un 
roulement  à  billes  sur  le  dessus  de  la  cartouche  d'un  stylo  à  bille,  elle- 
même  fixée  à  l'extrémité  du  tube  d'alimentation.  On  peut  aussi  se 
procurer  des  clapets  commerciaux  dans  les  magasins  de  pièces 
d'automobile  (clapets  pour  l'essuie-glaces)  ainsi  que  dans  les 
quincailleries  et  autres  magasins  d'appareils  ménagers. 


21 


cloison  de  l'enclos 


tétine 


raccord  en  métal 
tube  en  plastique 


enclos  des  agneaux 


récipient 


clapet  de  pied 


Fig.  4    Appareil  simple  pour  l'alimentation  de  groupes  d'agneaux.  Si  la  tétine 
est  endommagée,  l'aliment  d'allaitement  ne  coule  pas,  comme  ce  serait  le  cas 
avec  le  système  illustré  à  la  figure  3  (d'après  Spedding  et  al.,  1976). 

Il  existe  sur  le  marché  un  système  dont  les  tétines  sont  fixées  à  la 
partie  inférieure  du  récipient,  de  façon  à  ce  que  l'aliment  coule  par 
gravité  et  que  plusieurs  agneaux  se  nourrissent  en  même  temps.  Pour 
garder  le  lait  froid,  on  peut  placer  dans  le  seau  des  sacs  en  plastique  ou 
des  bouteilles  contenant  de  la  glace. 

RAMPES  NOURRICIÈRES 

Les  rampes  nourricières  comme  celles  illustrées  aux  figures  5  à  8 
sont  relativement  faciles  à  confectionner  et  peu  coûteuses.  Elles 
peuvent  être  montées  à  partir  d'articles  de  plomberie  faciles  à  trouver. 
Une  rampe  nourricière  se  compose  de  tétines  reliées  à  des  tuyaux  ou  à 
des  canalisations,  dans  lesquels  l'aliment  d'allaitement  s'écoule,  par 
gravité  ou  à  l'aide  d'une  pompe,  à  partir  d'une  source 
d'approvisionnement.  L'aliment  peut  être  réfrigéré,  chauffé  ou  laissé 
à  la  température  de  la  pièce. 

Les  tétines  utilisées  pour  la  rampe  doivent  être  conçues  ou 
modifiées  de  manière  à  ce  qu'elles  ne  coulent  pas  lorsqu'elles  sont 
remplies  de  l'aliment  d'allaitement.  Les  tétines  Lamblux®  (fig.  5) 
ainsi  que  les  tétines  pour  biberons  (fig.  7),  sur  lesquelles  une  petite 
fente  verticale  a  été  pratiquée  à  l'aide  d'une  lame  tranchante  ont  été 
utilisées  avec  succès  sur  les  rampes  nourricières. 


22 


Fig.  5    (a)  Rampe  nourricière  pour  l'alimentation  d'un  petit  groupe  d'agneaux 
et  tétines  Lamblux®,  non  encore  installées  dans  les  orifices  d'alimentation.  Les 
tubes  en  plastique  ont  un  diamètre  de  1,25  cm;  à  droite,  l'extrémité  du  tube 
(flèche)  a  été  laissée  ouverte  pour  éviter  qu'il  ne  se  crée  une  pression  à  l'intérieur 
du  système,  (b)  Rampe  nourricière  sur  laquelle  les  tétines  ont  été  introduites 
dans  les  orifices  de  2,5  cm  de  diamètre  pratiquées  dans  une  planche  de  contre- 
plaqué,  (en  médaillon)  Tétines  qui  sortent  de  la  planche  inclinée  vers  le  bas,  avec 
et  sans  protecteur  en  plastique.  Le  protecteur  a  été  fabriqué  avec  une  bouteille 
de  détergent  de  1  L. 


23 


I 


Fig.  6    Agneaux  qui  tètent  l'aliment  d'allaitement  chaud  à  l'aide  de  la  rampe 
nourricière  illustrées  aux  figures  5a  et  b. 


À  la  Station  de  recherches  de  Fredericton  (fig.  5  et  6),  une  rampe 
nourricière  peu  coûteuse  a  été  fabriquée  à  partir  d'un  tube  en 
plastique  souple  de  1,25  cm.  Des  raccords  en  T  de  1,25  cm  en  plastique 
rigide  ont  été  introduits  à  tous  les  20  cm.  La  partie  du  T  à  laquelle  la 
tétine  est  reliée  est  coupée  de  façon  à  n'avoir  plus  qu'une  ou  deux 
stries,  pour  éviter  que  le  plastique  dur  ne  glisse  trop  loin  dans  la 
tétine.  L'autre  extrémité  du  tube  est  laissée  ouverte,  comme  l'illustre 
la  figure  5a,  pour  éviter  qu'il  ne  se  crée  une  pression  à  l'intérieur  de  la 
canalisation  et  qu'il  ne  se  produise  des  fuites  aux  tétines  non  utilisées 
lorsqu'un  agneau  suce  une  autre  tétine.  Il  faut  un  minimum  de  six 
tétines  par  rampe  nourricière  pour  ne  pas  que  les  tétines  libres  coulent 
durant  la  têtée.  La  planche  sur  laquelle  les  tétines  sont  fixées  (fig.  56) 
est  placée  à  un  angle  d'environ  65°  pour  imiter  la  forme  du  pis  de  la 
brebis.  Les  tétines  peuvent  être  espacées  de  plus  de  20  cm,  selon  la 
forme  de  l'enclos  et  le  nombre  d'agneaux  à  nourrir,  mais  il  faut  laisser 
au  moins  20  cm,  sinon  les  agneaux  seront  entassés. 

Des  canalisations  rigides  ont  également  été  utilisées  avec  succès, 
mais  elles  sont  plus  difficiles  à  nettoyer.  Les  figures  7  et  8  illustrent 
des  rampes  nourricières  fabriquées  de  cette  façon.  L'aliment 
d'allaitement  peut  être  gardé  dans  un  seau  ouvert  à  la  température  de 
la  pièce  ou  être  réfrigéré  (fig.  9).    Un  réfrigérateur  usagé  ou  un  petit 


24 


réfrigérateur  à  lait  utilisé  dans  les  restaurants  peut  contenir 
suffisamment  d'aliment  pour  nourrir  jusqu'à  50  agneaux.  On  peut 
pratiquer  un  trou  sur  le  côté  du  réfrigérateur  afin  d'y  introduire  la 
canalisation  qui  relie  la  rampe  nourrice  au  contenant  de  l'aliment, 
comme  l'indique  la  figure  9. 


Fig.  7    (a)  Autre  type  de  rampe  nourricière;  les  tétines  doivent  être  espacées 
d'au  moins  20  cm.  (b)  Éléments  d'une  unité  d'alimentation  de  la  rampe  : 
protecteur  en  plastique,  tube  en  plastique  perforé  et  raccord  de  réduction, 
bonde  en  plastique  et  tétine  de  biberon. 


25 


Fig.  8    Agneaux  qui  tètent  l'aliment  d'allaitement  froid  circulant  dans  une 
rampe  nourricière  semblable  à  celle  présentée  aux  figures  7a  et  b. 


26 


La  circulation  continue  de  l'aliment  d'allaitement  entre  la  rampe 
nourricière  et  le  réfrigérateur  maintient  l'aliment  à  une  température 
froide  constante.  Une  petite  pompe  à  pression  positive  en  plastique 
(fig.  9),  peu  coûteuse,  entraînée  par  un  moteur  à  vitesse  variable 
fonctionnant  à  environ  100  r/min  a  donné  de  bons  résultats  à  la 
Station  de  recherches  de  Fredericton.  On  a  également  utilisé  de 
petites  pompes  à  engrenages  qui  fonctionnent  à  faible  vitesse.  Une 
petite  pompe  centrifuge  s'est  révélée  inefficace,  car  elle  produisait 
beaucoup  de  mousse  et  entraînait  la  séparation  des  matières  grasses 
dans  l'aliment  d'allaitement. 

Il  est  recommandé  de  prévoir  un  système  d'arrêt  automatique  de 
la  pompe  lorsque  l'aliment  vient  à  manquer.  Le  système  de 
circulation  de  l'aliment  doit  être  conçu  de  manière  à  n'exercer  qu'une 
très  faible  pression  sur  les  tétines,  sinon  celles-ci  couleront.  Dans  le 
système  illustré  à  la  figure  9,  l'aliment  d'allaitement  coule  par 
gravité  du  contenant  réfrigéré  à  la  rampe  nourricière  puis  est 
retourné  dans  le  contenant  par  la  pompe. 


Fig.  9    Pompe  en  plastique  reliée  à  un  moteur  à  vitesse  variable.  L'aliment 
d'allaitement  coule  par  gravité  du  contenant  placé  à  l'intérieur  du  réfrigérateur 
vers  les  tétines,  puis  retourne  dans  le  contenant  grâce  à  la  pression  exercée  par 
la  pompe. 


27 


HYGIENE 


Pour  obtenir  une  croissance  optimale  des  agneaux,  il  est  essentiel 
de  nettoyer  régulièrement  tout  le  matériel  de  distribution  de  l'aliment 
d'allaitement  et  d'appliquer  de  bonnes  mesures  d'hygiène.  L'aliment 
d'allaitement  liquide  est  un  milieu  très  propre  à  la  croissance  de 
bactéries  et  il  surit  vite  s'il  est  laissé  à  la  température  de  la  pièce.  Il 
est  souhaitable  de  nettoyer  chaque  jour  les  tétines,  les  canalisations 
ou  les  tuyaux.  Pour  nettoyer  et  désinfecter  les  ustensiles,  les  tétines 
ou  autres  appareils,  les  rincer  tour  à  tour  à  l'eau  froide,  à  l'eau  chaude 
additionnée  de  détergent,  à  l'aide  d'une  solution  d'hypochlorite  ou  de 
tout  autre  désinfectant.  On  peut  devoir  recourir  à  la  brosse  pour 
enlever  les  matières  grasses  lors  du  lavage  à  l'eau  chaude.  Terminer 
le  nettoyage  par  un  bon  rinçage  à  l'eau  froide.  Il  ne  doit  rester  aucune 
trace  de  détergent.  Les  réservoirs  d'aliment  d'allaitement  doivent  être 
nettoyés  deux  ou  trois  fois  par  semaine,  ou  plus  souvent  si  l'on 
constate  que  l'aliment  surit  plus  vite.  La  fréquence  de  nettoyage  est 
déterminée  par  le  type  de  contenant  utilisé,  la  température  du  lait  et 
l'addition  de  formaline,  qui  empêche  le  lait  de  surir.  Les  systèmes  de 
canalisation  complexes  peuvent  être  nettoyés  par  recirculation,  à 
intervalles  déterminés. 

Dans  les  systèmes  d'alimentation  à  volonté,  l'aliment  doit  être 
disponible  en  tout  temps;  le  temps  nécessaire  au  nettoyage  et  à  la 
désinfection  du  matériel  doit  donc  être  très  court.  C'est  pourquoi  il  est 
utile  d'avoir  en  double  tous  les  éléments  du  système  d'alimentation 
utilisé  (rampes  nourricières,  tétines  et  autres).  On  peut  ainsi  utiliser 
le  matériel  propre  pendant  que  l'on  procède  au  nettoyage  de  l'autre. 
De  cette  façon,  les  agneaux  ne  sont  jamais  privés  d'aliments  et  le 
lavage  peut  se  faire  lorsque  le  temps  le  permet. 


MALADIES  ET  TROUBLES  DIGESTIFS 


Une  injection  de  vitamines  A,  D  et  E  à  la  naissance  aide  à  prévenir 
les  maladies  et  les  infections.  Si  la  dystrophie  musculaire,  ou  maladie 
du  raide,  sévit  dans  la  région,  on  administrera  aux  agneaux  une 
injection  de  vitamine  E  et  de  sélénium  à  la  naissance,  puis  une 
seconde  injection  au  moment  du  sevrage.  Le  sélénium  peut  aussi  être 
ajouté  par  le  fabricant  à  l'aliment  en  poudre.  Le  supplément  de 
sélénium  ne  doit  pas  être  administré  sous  plus  d'une  forme,  c'est-à- 
dire  que  si  l'aliment  d'allaitement  en  contient  déjà,  éviter  d'en  injecter 
aux  agneaux.  Il  est  à  conseiller  aussi  de  fournir  du  sélénium  aux 
brebis,  soit  dans  leur  ration  de  céréales  soit  dans  un  supplément 
minéral  servi  à  volonté. 

Les  agneaux  recevant  l'aliment  d'allaitement  à  volonté  puis  des 
aliments  solides  à  haute  valeur  énergétique  sont  sujets,  à  l'âge  de  3  ou 
4  semaines,  à  la  maladie  de  la  suralimentation  (rein  pulpeux  ou 


28 


entérotoxémie).  Ces  agneaux  doivent  donc  être  vaccinés,  à  l'âge  de  7  à 
10 jours,  avec  une  préparation  multiple  de  clostridium  ou  une 
préparation  du  type  D  (utiliser  la  moitié  de  la  dose  recommandée  pour 
les  agneaux  d'engraissement).  On  donne  une  vaccination  de  rappel 
deux  semaines  plus  tard.  Ou  encore,  on  peut  vacciner  la  brebis 
environ  2  à  4  semaines  avant  l'agnelage  et  les  anticorps  qu'elle 
produira  seront  alors  transmis  à  l'agneau  par  le  colostrum.  Dans  ce 
cas,  il  faudra  donner  aux  agneaux  une  vaccination  de  rappel  à  l'âge  de 
49  à  56  jours. 

Le  météorisme  de  la  caillette  peut  constituer  un  problème  chez  les 
agneaux  élevés  au  lait  de  remplacement.  Les  gaz  qui  causent  le 
météorisme  de  la  caillette  sont  produits  par  un  microorganisme,  le 
Lactobacillus  fermentum.  Les  faibles  concentrations  d'antibiotiques 
parfois  utilisées  dans  les  aliments  d'allaitement  pour  agneaux  n'ont 
aucun  effet  sur  cet  organisme;  cependant,  sa  croissance  peut  être 
fortement  ralentie  par  les  faibles  concentrations  de  formaldéhyde 
(0,05  à  0,10%  de  formaline)  recommandées  pour  empêcher  le 
sûrissement  (voir  la  section  «Addition  de  formaline»). 

En  général,  les  agneaux  recevant  un  aliment  d'allaitement  de 
bonne  qualité  ne  souffrent  pas  de  diarrhée.  Cependant,  ce  problème 
peut  survenir  si  l'on  utilise  un  aliment  à  faible  teneur  en  matières 
grasses  et  à  forte  teneur  en  lactose,  ou  encore  à  forte  teneur  en  amidon 
ou  en  graisses  polyinsaturées. 


PERFORMANCE  DES  AGNEAUX  NOURRIS  AUX 
ALIMENTS  D'ALLAITEMENT 


Dans  de  bonnes  conditions  de  gestion  et  d'alimentation,  la 
croissance  des  agneaux  nourris  aux  aliments  d'allaitement  s'est 
avérée  égale  ou  supérieure  à  celle  des  agneaux  allaités  par  la  mère. 
Jusqu'à  l'âge  de  3  à  4  semaines,  la  croissance  des  agneaux  nourris  à 
l'aliment  d'allaitement  est  comparable  à  celle  d'agneaux  uniques 
semblables  allaités  par  la  brebis,  et  en  général  meilleure  que  celle  de 
jumeaux  allaités  par  la  mère.  L'agneau  devrait  engraiser  de  0,25  à 
0,30  kg  par  jour  pendant  toute  la  période  où  il  est  nourri  avec  l'aliment 
d'allaitement.  La  concurrence  pour  le  lait  étant  éliminée  avec 
l'élevage  artificiel,  la  croissance  des  agneaux  issus  de  portées  de 
tailles  différentes  (uniques,  jumeaux,  triplés,  etc.)  sera  à  peu  près  la 
même.  Lorsqu'une  fois  sevrés,  les  agneaux  reçoivent  des  aliments  à 
haute  teneur  énergétique  (concentrés),  le  gain  de  poids  devrait 
demeurer  à  peu  près  le  même  jusqu'à  l'âge  d'environ  100  jours. 

Les  agneaux  en  croissance  rapide  consomment  chaque  jour 
jusqu'à  0,5  kg  de  poudre  d'aliment  d'allaitement  de  bonne  qualité. 
C'est  un  aliment  qu'ils  valorisent  très  bien  et  il  ne  leur  en  faut 
qu'environ  1  kg  en  poudre  pour  chaque  kilogramme  de  gain  de  poids. 

La  quantité  totale  d'aliment  d'allaitement  nécessaire  pour  nourrir 
un  agneau  varie  selon  le  système  de  distribution,  la  composition  de 


29 


l'aliment,  l'âge  de  l'animal  au  sevrage  et  le  poids  de  l'agneau  à  la 
naissance.  Les  agneaux  sevrés  et  nourris  à  volonté  à  l'aliment 
d'allaitement  pendant  3  ou  4  semaines  consomment  en  général  de  7  à 
9  kg  de  poudre. 

Le  taux  de  mortalité  chez  les  agneaux  nourris  à  l'aliment 
d'allaitement  est  en  général  inférieur  à  5%.  Les  mortalités  sont 
moins  fréquentes  chez  les  agneaux  élevés  artificiellement  que  chez  les 
agneaux  nourris  par  la  mère,  car  l'élevage  artificiel  comporte  moins  de 
risques  d'accidents  ou  d'insuffisance  d'alimentation. 


LECTURES  CONSEILLEES 


Ainsworth,  L.;  Heaney,  D.P.;  Fiser,  P. S.;  Langford,  G.A.;  Shrestha, 
J.N.B.;  Léger,  D.A.  1987.  Accroissement  de  la  capacité  de 
rendement  des  systèmes  de  production  d'agneaux  -  Recherche  et 
technologie.  Agric.  Can.  Bull.  Tech.  1987-1  IF.  91  p.  (Pour  obtenir 
un  exemplaire  gratuit,  s'adresser  au  directeur  du  Centre  de 
recherches  zootechniques,  Direction  générale  de  la  recherche, 
Agriculture  Canada,  Ottawa  (Ont.)  K1A  0C6). 

Frederickson,  K.R.;  Jordan,  R.M.;  Terrill,  CE.  1980.  Rearing  lambs 
on  milk-replacer  diets.  U.S.  Dept.  Agric.  Farmers'  Bull.  No  2270. 

Heaney,  D.P.;  Shrestha,  J. N.B.;  Peters,  H. F.  1983-1984.  Reducing 
the  cost  of  milk  replacer  for  the  artificial  rearing  of  lambs.  Sheep 
Canada  8(4):7. 

Heaney,  D.P.;  Shrestha,  J.N.B.  1984.  Management  tips  for  reducing 
artificial  rearing  costs  for  lambs.  Sheep  Canada  9(4):3-4. 

Hess,E.W.  1971.  The  milk-bar  «foot-valve».  The  Shepherd  16(3):10. 

Sheep  Industry  Development  Program,  Inc.  1975.  The  Sheepman's 
Production  Handbook,  2e  éd.  Abegg  Printing,  Denver  (Colorado). 

Spedding,  C.R.W.,  et  al.  1976.  Artificial  rearing  of  lambs.  Technical 
Report,  Sheep  Improvement  Service,  Méat  and  Livestock 
Commission,  U.K.,  35  p. 


30 


LIBRAR  Y/BIBLIOTHEQUE 


AGRICULTURE    CANADA   OTTAWA   K1A   0C5 

3    TD73    00D7MÔS5    D 


TABLE  DE  CONVERSIONS 


Unités  impériales 

Longueur 

pouce 
pied 
verge 
mille 

Surlace 

pouce  carré  (po2) 
pied  carré  (pi2) 
verge  carrée  (v2) 
mille  carré 
acre 

Volume 

pouce  cube 
pied  cube 
verge  cube 
once  liquide 
chopine 
pinte 

gallon  (R.-U) 
gallon  (É.-U-) 

Masse 

once 
livre 
tonne  (courte) 


Température 

degrés  Fahrenheit  (°F-32)xO,56 

ou(°F-32)  x  5/9 

Pression 

livres  par  pouce  carré      x  6,9 

Puissance 

cheval-vapeur  x  746 


Facteur 

de  conversion 

x 

25 

x 

30 

X 

0,9 

X 

1,6 

X 

6,5 

X 

0,09 

X 

0,836 

X 

259 

X 

0.40 

X 

16 

X 

28 

X 

0,8 

X 

28 

X 

0.57 

X 

1,1 

X 

4,5 

X 

3,8 

X 

28 

X 

0,45 

X 

0.9 

Unités  métriques 


millimètre 

(mm) 

centimètre 

(cm) 

mètre 

(m) 

kilomètre 

(km) 

centimètre  carré 

(cm2) 

mètre  carré 

(m2) 

mètre  carré 

(m2) 

hectare 

(ha) 

hectare 

(ha) 

centimètre  cube 

(cm3,  mL, 

ce) 

décimètre  cube 

(dm3) 

mètre  cube 

m3) 

millilitre 

(mL) 

litre 

(L) 

litre 

(L) 

litre 

(L) 

litre 

(L) 

gramme 

(g) 

kilogramme 

(kg) 

tonne 

(t) 

degrés 

'9               Celsius 

CC) 

Vitesse 

pieds  par  seconde 
milles  par  heure  (mph) 

Agriculture 

gallons  par  acre 
pintes  par  acre 
chopines  par  acre 
onces  liquides  par  acre 
tonnes  par  acre 
livres  par  acre 

onces  par  acre 
plants  par  acre 


x  0,75 


x  0.30 
x  1,6 


kilopascal    (kPa) 


watt     (W) 
kilowatt    (kW) 


mètres  par  seconde    (m/s) 
kilomètres  par  heure    (km/h) 


11,23 

2.8 

1.4 

70 

2.24 

1.12 

70 
2,47 


litres  par  hectare 

litres  par  hectare 

litres  par  hectare 

millilitres  par  hectare 

tonnes  par  hectare 

kilogrammes  par 

hectare 

grammes  par  hectare 

plants  par  hectare 


(Lha) 
(Lha) 
(L/ha) 

(mLha) 
(t/ha) 

(kg/ha) 

(g/ha) 

(plants/ha)