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Full text of "Lexique roman : ou, Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l'Europe latine; précédé de nouvelles recherches historiques et philologiques, d'un résumé de la grammaire romane, d'un nouveau choix des poésies originales des troubadours, et d'extraits de poëmes divers"

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HANDUOLND 
AT  THE 


UMYERSITY  OF 
TORONTO  PRESS 


J 


NOUVEAU  CHOIX 


DES  POESIES  ORIGINALES 


DES 


TROUBADOURS. 


TOME  II. 


f 


// 


NOUVEAU  CHOIX 


DES    POESIES    ORIGINALES 


DES 


TROUBADOURS, 


PAR  M.  RAYNOUARD, 

MEMBRE  DE  L'iNSTITUT  ROYAL  DE  FRANCE  (ACADEMIE  FRANÇAISE  ,  ET  ACADEMIE 
DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES  ) ,  SECRETAIRE  I-ERr-ETCE!.  HONORMRE  DE 
[.'ACADÉMIE     FRANÇAISE,    ETC. 

TOME   DEUXIÈME, 


CONTENANT 


Le  Lexique  roman  ,  ou  Dictionnaire  de  la  Langue  des  Troubadours ,  «ompare'e 
avec  les  autres  langues  de  l'Europe  latine. 

A  — C. 


'f$V& 


A  PARIS, 


DE  L'IMPRIMERIE  DE  CRAPELET, 

RUE     DE     VAUGIRARD,     N°    Q. 


1836. 


f   9     * 


r  \. 


'\< 


INTRODUCTION. 


Dans  ce  travail  préliminaire  je  recherche  et  j'expose  les 
nombreuses  affinités,  les  rapports  souvent  identiques, 
des  six  langues  néolatines  : 

La  langue  des  troubadours , 

La  langue  catalane, 

La  langue  espagnole, 

La  langue  portugaise, 

La  langue  italienne, 

La  langue  française. 

J'entreprends,  pour  la  lexicographie  de  ces  idiomes, 
ce  que  j'ai  tâché  d'exécuter  pour  la  comparaison  de  leurs 
formes  grammaticales.  ' 

J'ose  espérer  que  le  résultat  de  mes  investigations  dé- 
montrera évidemment  l'origine  commune  des  diverses 
langues  de  l'Europe  latine,  et  ne  laissera  plus  aucun 
doute  sur  l'existence  ancienne  d'un  type  primitif,  c'est- 
à-dire  d'une  langue  intermédiaire  ,  idiome  encore  gros- 
sier sans  doute,  mais  qui  pourtant  était  dirigé  par  des 
principes  rationnels ,  notamment  quand  il  s'appro- 
priait, sous  des  formes  nouvelles,  plusieurs  des  mots  de 
la  langue  latine. 

A  l'époque  où  l'irruption  des  hordes  du  Nord  eut  con- 
quis, ou  pour  mieux  dire  dévasté  les  provinces  méri- 
dionales de  l'empire  romain ,  les  hommes  de  l'invasion 

1  Voyez  le  tome  VI  du  Choix  des  Poésies  originales  des  Trouba- 
dours ;  des  exemplaires  de  ce  volume  avaient  été  tirés  à  part ,  sous  le 
titre  de  Grammaire  comparée  des  Langues  de  l'Europe  latine  dans 
leurs  rapports  avec  la  Langue  des  Troubadours .  Paris,  Firmin  Didot, 
182 1  ,  in-8. 

1.  a 


ij  INTRODUCTION, 

d'abord  campés  sur  les  débris  de  cet  empire ,  et  les  anciens 
habitants  qui  avaient  échappé  aux  périls  et  aux  malheurs 
de  la  destruction,  éprouvèrent  également  le  besoin  d'ex- 
primer les  uns  aux  autres  les  idées,  les  sentiments  qui , 
à  chaque  jour,  à  chaque  heure,  à  chaque  instant,  exi- 
geaient une  rapide  et  intime  communication  ;  mais  les  an- 
ciennes populations  n'entendaient  presque  plus  la  langue 
latine,  et  les  étrangers  l'entendaient  moins  encore. 

Cette  crise  morale  et  politique,  ces  nécessités  réci- 
proques, favorisèrent  la  création  d'une  nouvelle  langue 
dérivée  du  latin,  ce  fut  la  romane  rustique.  ' 

Me  demandera-t-on  à  quelle  époque  précise  la  langue 
latine,  ainsi  modifiée  et  remaniée,  devint  un  nouvel 
idiome  à  l'usage  des  populations  qui  occupaient  le  midi 
de  l'Europe? 

Je  répondrai ,  sans  hésiter,  que  la  transmutation  était, 
sinon  entièrement  achevée,  du  moins  très  avancée,  lors 
des  serments  de  842;  j'aurais  pu  même  dire  long-temps 
avant  ces  serments,  puisque  leur  existence  suppose  un 
langage  déjà  convenu  dans  une  nation,  entendu  et  com- 
pris par  les  princes,  les  grands  et  le  peuple,  qui  figurèrent 
tour  à  tour  dans  ces  actes  solennellement  politiques. 

Ces  serments  ont  conservé  et  transmis  des  exem- 
ples ,  des  fragments ,  sans  doute  trop  peu  considérables 
de  cette  rustique  romane ,  annoncée  comme  popu- 
laire dans  les  conciles  de  81 3;  toutefois  ces  débris 
suffisent  à  constater  l'existence  d'un  idiome  fortement 
esquissé,  qui  déjà  se  suffisait  à  lui-même,  parce  qu'il  pos- 
sédait les  habiles  moyens  de  former,  d'après  un  système 
à  la  fois  facile  et  arrêté,  les  mots  nécessaires  aux  com- 

'  Voyez  les  Eléments  de  la  Langue  romane  avant  Van  1 000  ; 
tome  Ier  du  Choix  des  Poésies  originales  des  Troubadours .  Paris , 
Firmin  Didot ,  1816. 


INTRODUCTION.  iij 

munications  de  la  famille  et  de  la  société,  et  à  la  marche 
de  la  civilisation  ;  aussi  j'ose  dire  que  les  serments  de  842 
n'appartiennent  pas  seulement  à  une  époque  de  création, 
mais  encore  à  une  époque  de  progrès. 

Cet  idiome  rustique  roman  était  évidemment  celui 
des  habitants  de  l'empire  français,  sujets  de  Charles-le- 
Chauve,  auxquels  s'adressait  le  serment  de  Louis-le-Ger- 
manique,  comme  parties  intéressées  à  son  exécution,  et 
qui  eux-mêmes ,  se  rendant  garants  des  promesses  de 
Charles -le -Chauve  leur  prince,  répondirent  dans  le 
même  langage. 

Je  l'ai  déjà  dit,  et  je  le  répète  :  le  style  de  ces  serments 
est  encore  grossier  et  informe  ;  il  parait  barbare  aux 
personnes  qui  n'ayant  pas  fait  une  étude  approfondie  des 
langues  néolatines,  n'ont  pas  étudié  leur  origine,  et, 
pour  ainsi  dire,  assisté  à  leur  formation  ,  aussi  simple 
qu'ingénieuse;  mais  j'espère  fournir  les  moyens  déjuger 
moins  sévèrement  cette  romane  rustique. 

Mettrai-je  sur  le  compte  des  copistes  quelques  fautes 
de  transcription  qui  leur  sont  évidemment  échappées? 
Non,  sans  doute.  Ne  sufllt-il  pas  que  les  textes  des  deux 
serments  offrent,  dans  leur  ensemble  et  dans  leurs  dé- 
tails, plusieurs  accidents  lexicographiques  et  grammati- 
caux, singulièrement  remarquables  et  incontestablement 
décisifs,  soit  par  leur  existence  en  842,  soit  par  leur 
influence  sur  les  langues  de  l'Europe  latine? 
Voici  le  texte  de  ces  serments  : 

SERMENT  DE  LOUIS  LE  GERMANIQUE. 

Pro  Deo  amur  et  pro  xristian  poblo  et  nostro 

COMMUN  SALVAMENT  D'iST   DI    EN    AVANT,    IN  QUANT    DeUS 

savir  et  podir  me   dunat ,  si   salvarai   eo  cist  meon 

FRADRE   KARLO   ET    IN    AJUDHA     ET    IN    CADHUNA    COSA  ,    SI 


iv  INTRODUCTION. 

cum    om  per  dreit  son  fradra  salvar  Mst ,  in  o  quid 

IL    MI    ALTRESI   fttîft  j   ET  AB  LuDHER   NUL    PLAID  Tllinquam 

prindrai  qui,  meon  vol,  cist  meon  fradre  Karle  in 
damno  sit.  ■ 

SERMENT  DU  PEUPLE  FRANÇAIS. 

Si  Loduuigs  sagrament  que  son  fradre  Karlo  jurât, 
conservât,  et  Karlus,  meos  sntïïra,  de  suo  part  non 
lo  ôtûnit;  si  10  returnar  non  Hint  pois,  ne  io,  ne 
neuls  cui  eo  returnar  int pois,  in  nulla  ajudha  contra 
Loduwig  nun  li  \mx. 

OBSERVATIONS  SUR  LES  SERMENTS. 

Dans  le  serment  de  Louis-le-Germanique  se  trouve 
le  mot  SALVA.men.tj  il  n'était  pas  fourni  par  la  langue 
latine,  qui  n'a  que  salva&o. 

Qu'on  ne  soit  pas  surpris  de  cette  transmutation  ;  la 
romane  rustique  possédait  déjà  l'artifice  lexicographique 
de  s'approprier  la  racine  des  mots  latins ,  et  d'y  adapter 
des  désinences  différentes  et  spéciales.  a 

C'est  une  circonstance  très  remarquable  que  ce  rema- 

i°.  Les  lettres  capitales  indiquent  les  mots  qui  sont  restés  dans 
une  ou  plusieurs  des  langues  néolatines  ; 

2°.  Les  lettres  italiques,  les  mots  qui,  avec  une  très  légère  mo- 
dification ,  telle  que  le  changement  ou  la  suppression  d'une  voyelle, 
d'une  consonne  ,  appartiendraient  à  une  ou  plusieurs  de  ces  langues  ; 

3°.  Les  caractères  romains  désignent  les  mots  purement  latins  ; 

4°.  Les  gothiques  ,  les  mots  qui  n'entrent  dans  aucune  de  ces  trois 
classifications. 

2  Le  mot  salvàmentum  ,  comme  latin  de  basse  latinité ,  paraît ,  en 
85^,  employé  dans  une  allocution  de  Charles-le-Chauve  ,  qui  pourrait 
bien  n'être  que  la  traduction  d'un  texte  roman  ,  et  qui  conserve  beau 
eoup  des  tournures  des  serments  de  8/{?.. 


INTRODUCTION.  v 

niemenl  du  mot  salvaIio  par  la  romane  rustique ,  mais 
ce  qui  est  plus  étonnant  c'est  que  le  substantif  s alv xment 
se  retrouve  dans  les  six  langues  néolatines  : 

troub.  Salvament.    cat.  Salv-ament.    esp.  Salvamiento. 
port.    Salvamento.  it.    Salvamento.  fr.    S  autrement. 

M'accusera-t-on  de  me  faire  illusion  quand  je  trouve, 
dans  un  fait  aussi  frappant,  la  preuve  d'une  antique  et 
incontestable  affinité  entre  les  langues  néolatines,  c'est- 
à-dire  l'évidence  d'un  type  commun ,  d'après  lequel  cha- 
cune s'est  ensuite  développée,  en  s'abandonnant  au  ca- 
ractère particulier  qui  l'a  distinguée? 

Objectera-t-on  que  c'est  là  un  phénomène  qu'une  série 
de  circonstances  heureuses  a  produit?  Je  répondrai  en 
citant  un  autre  mot  qui ,  dans  le  même  serment ,  offre 
une  pareille  transformation.  C'est  le  mot  roman  ajud/z« 
au  lieu  d' abj vtorium  latin;  la  rustique  romane  avait 
changé  ce  dernier  substantif  neutre  en  un  substantif 
féminin  roman,  ajud/mz_,  employé  dans  le  serment  de 
Louis-le-Germanique  et  dans  celui  du  peuple  français.  ' 

Ce  même  mot ,  dont  la  transmutation  était  jusqu'à 
présent  restée  inaperçue,  comme  celle  de  salva^xo  en 
s  alv  xment  j,  se  retrouve  aussi  dans  les  six  langues  néo- 
latines. 

troub.  Ajuda.     cat.  uéjudct.     esp.  Ayuda. 
port.     Ajuda.      it.      Ajuto.        fr.     Ajude. 

Dans  le  même  serment  de  Louis-le-Germanique,  il  est 
un  substantif  qui  n'appartient  pas  à  la  langue  latine,  le 
mot  plaid  ,  traité  ,  accord,  plaid.  2 

1  On  trouve  plus  tard,  dans  la  basse  latinité,  ajuda,  adjuda,  qui 
de  la  langue  romane  avait  passé  dans  les  documents  latins.  Cette  cir- 
constance prouve  l'influence  de  la  romane  rustique  et  des  langues 
néolatines  sur  le  latin  du  moyen  âge  ;  question  qui  mérite  d'*ètre 
examinée  et  discutée  à  fond. 

3  Vossius,  de  Vit.  Serm. ,  lib.  IV,  p.  722-8. 


vj  INTRODUCTION. 

Ce  mot  est  resté  dans  les  six  langues  néolatines  : 

troub.   Play,  plaît,      cat.   Plet.     esp.  Plejto. 
port.     Pleito.  it.      Piato.   fr.    Plet ,  plaid. 

Qu'il  me  soit  permis  d'appeler  une  attention  plus  spé- 
ciale sur  le  substantif  indéterminé  om  roman ,  d'/ioMO 
latin,  employé  dans  le  serment  de  Louis-le-Germanique. 

Non  seulement  om  y  remplit  la  fonction  de  substantif 
indéterminé ,  comme  il  la  remplit  toujours  dans  la 
langue  française,  mais  encore  il  paraît,  par  les  plus 
anciens  monuments  des  langues  néolatines ,  que  toutes 
l'avaient  conservé  avec  la  même  acception. 

troub.    Om ,  hom.      cat.   Hom.      esp.    Omne ,  orne. 
port.      Orne.  it.     XJom.       fr.    Hom,  on. 

Cette  forme  hardie,  qui,  par  un  seul  substantif,  ex- 
prime une  pluralité  indéterminée,  est  très  ancienne  dans 
les  langues  néolatines. 

Le  poëme  de  Boèce,  écrit  avant  l'an  iooo,  en  offre 
l'emploi. 

No  comprari'  om  ab  mil  libras  d'argent.  (  v.  198.) 
On  n'achèterait  pas  avec  mille  livres  d'argent. 

Les  lois  de  Guillaume-le-Conquérant,  qui  datent  de  la 
seconde  moitié  du  xie  siècle,  nous  montrent  plusieurs 
exemples  de  ce  substantif  indéterminé. 

Et  de  tant  os  cum  home  trarad  de  la  plaie. 

Lois  de  Guillaume-le-Conquérant,  art.  XII. 

Et  d'autant  d'os  comme  on  tirera  de  la  plaie. 

Si  femme  est  jugée  à  mort  u  à  defaçum  des  membres ,  ki  seit 
enceinte,  ne  faced  I'um  justice  dès  qu'ele  seit  délivrée. 

Lois  de  Guillaume-le-Conquérant ,  art.  XXXV. 

Si  femme ,  qui  soit  enceinte,  est  jugée  à  mort  ou  à  destruction 
de  membres,  qu'on  ne  fasse  justice  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  dé- 
livrée. 


INTRODUCTION.  vij 

La  langue  latine  n'avait  pas  indiqué  aux  peuples  qui 
bégayaient  la  romane  rustique  cet  art  d'individualiser 
une  généralisation  et  de  faire  connaître  par  un  sub- 
stantif spécial  que  plusieurs  personnes  pensent ,  parlent 
agissent,  soit  ensemble,  soit  de  la  même  manière. 

Que  cette  forme  ait  été  inventée  par  la  romane  rus- 
tique, ou  qu'elle  ait  été  empruntée  d'un  idiome  alors 
existant,  la  création  ou  l'imitation,  adoptée  par  toutes 
les  langues  néolatines ,  peut-elle  laisser  quelque  doute 
sur  l'existence  d'un  type  commun  et  primitif? 

La  romane  rustique  présente  deux  fois,  dans  le  ser- 
ment de  Louis-le-Germanique  ,  l'adjectif  relatif  cist, 
formé  du  latin  hic  isxe. 

Une  telle  transmutation  n'indique-t-ellepas  une  langue 
qui  a  l'art  heureux  de  composer  avec  les  éléments  latins 
les  mots  qu'elle  veut  adapter  aux  besoins  de  l'expression? 

Cadhun  fut  un  mot  singulièrement  composé,  puisque 
le  radical  cada,  auquel  un  fut  adapté,  ne  se  trouve  pas 
dans  la  langue  latine. 

Est-ce  lors  de  ses  premiers  essais ,  et  de  ses  tâtonnements 
encore  indécis,  qu'une  langue  nouvelle  peut  ainsi  com- 
poser des  mots  hybrides?  Non,  sans  doute;  ce  n'est  que 
de  progrès  en  progrès  qu'elle  parvient  à  s'approprier  de 
telles  ressources. 

0,  d'Hoc  latin  neutre; 

LO,  régime,  substantif  relatif,  le,  s'appliquant  aux 
choses  ; 

L' ,  élision  de  lo,  régime,  substantif  relatif ,  person- 
nel, le; 

IL,  substantif  relatif ,  personnel,  sujet,  il; 

LI,  substantif  relatif,  personnel,  régime  indirect, 
à  lui , 

sont  des  créations  ou  transmutations  qui  démontrent 
un   système   grammatical  et  lexicographique  déjà  très 


viij  INTRODUCTION, 

avancé,  une  habileté  très  exercée  dans  l'art  de  dériver 
du  latin  les  expressions  nécessaires  à  la  nouvelle  langue. 
Le  que,  adjectif  relatif,  qui  est  devenu  à  la  fois  sujet 
et  régime  dans  toutes  les  langues  néolatines ,  emprunté  à 
l'accusatif  latin  Qur.m,  est  un  fait  qu'il  importe  de  signa- 
ler particulièrement.  Ce  que  est  devenu  un  mot  essentiel 
et  très  usuel  dans  ces  langues. 

troub.    Que.      cat.    Que.      ESP.    Que. 
port.      Que.      it.      Chc.      fr.     Que. 

Dans  le  même  serment  de  Louis-le-Germanique,  on 
lit  l'adverbe  altresi  ,  composé  d'ALTERwm  sic.  Cette 
sorte  de  création  lexicographique  prouve  évidemment 
l'existence  non  seulement  actuelle ,  mais  même  très  an- 
cienne, de  l'idiome  qui  se  donnait  ainsi  des  adverbes 
composés.  Ce  fait  seul  serait  très  remarquable,  très  dé- 
cisif; mais  il  y  a  plus ,  cet  adverbe  de  la  romane  rustique 
s'est  conservé  dans  les  six  langues  néolatines. 

troub.  Atresi.     cat.  Altresi.     esp.  Otrosi. 

port.     Outrosi.    it.     Altresi.      anc.  fr.   Altresi. 

Cette  décomposition  de  la  langue  latine  et  la  recom- 
position romane  ne  démontrent-elles  pas,  jusqu'à  la  der- 
nière évidence,  que  cette  langue  rustique,  dont  il  nous 
reste  ces  deux  fragments  de  l'an  8/p ,  possédait  à  un 
haut  degré  l'art  de  créer,  avec  les  éléments  latins ,  les 
mots  qui  lui  convenaient  pour  exprimer  ou  plus  clai- 
rement ou  plus  rapidement  les  sentiments  et  les  idées? 

De  l'adverbe  latin  Quoiviocfo,,  la  rustique  romane,  en- 
levant la  désinence  odo ,  produisit  l'adverbe  ou  conjonc- 
tion quom,  cum,  que  les  langues  néolatines  adoptèrent. 

Joint  à  si,  de  sic  latin,  com  forma  une  conjonction 
composée  qu'on  trouve  dans  le  serment  de  Louis-le-Ger- 
manique. 


INTRODUCTION.  jx 

Le  poëme  de  Boèce  employa  cum  et  sicum. 

Lainz  contava  ciel  temporal ,  cum  es  , 
De  sol  et  luna,  cel  et  terra,  mar,  cum  es. 

Poëme  sur  Boèce ,  v.  97  et  98. 

Là  il  contait  du  temporel ,  comme  est  ; 

De  soleil  et  lune,  ciel  et  terre,  mer,  comme  est. 

Si  cum  la  nibles  cobr'  el  jorn  ,  lo  be  ma. 

Poëme  sur  Boèce,  v.  i33. 

Ainsi  comme  le  brouillard  couvre  le  jour,  le  bien  matin. 

TROUB.   Com.    CAT.  ANC.  ESP.  ANC.  PORT.  ANC.  IT.  ANC.  FR.  Com. 

it.  mod.   Corne,     fr.  mod.   Comme. 

troub.   Si  com.        cat.   Axi  com.     esp.  Asi  como. 

port.  Assimcomo.   it.   Si  corne.        anc.  fr.  Si  com. 

La  préposition  ab  ,  employée  dans  le  sens  d' avec , 
comme  le  constate  le  serment  de  Louis-le-Germanique , 
n'est  restée  que  dans  la  langue  des  troubadours  et  dans 
la  langue  catalane. 

Mais  quoique  ab  n'ait  pas  été  expressément  conservé 
ou  adopté  par  les  autres  langues  néolatines,  je  dois  dire 
que  la  préposition  a,  contraction  évidente  cWb,  quand 
elle  offre  le  sens  ai  avec  se  retrouve  dans  ces  langues.  J 

N'était-ce  pas  aussi  un  habile  remaniement  de  la  langue 
latine  que  de  former  le  verbe  z^tornar,  employé  deux 
fois  dans  le  serment  du  peuple  Français ,  dans  le  sens  de 
ramener,  détourner,  en  ajoutant  l'augment  re  au  primitif 
latin  TORNARe  ?  ' 

Ce  verbe  de  la  romane  rustique  retornar  ,  a  aussi 
été  adopté  par  les  six  langues  néolatines  : 

1  Voyez  ci-après  le  Lexique  roman  ,  p.  3. 

2  Voyez  l'introduction  contenant  les  preuves  historiques  de  L'an- 
cienneté de  la  langue  romane,  t.  Ier  du  Choix  des  Poésies  originales 
des  Troubadours,  p.  ix. 

I.  b 


x  INTRODUCTION. 

troub.   'Retornar.      cat.   Retornar.      esp.   Retornar. 
port.   Retornar.         it.      Ritornarc.    fr.      Retourner. 

J'ai  annoncé  l'existence  d'accidents  grammaticaux  qui 
prouvent  que  la  langue  romane  rustique  avait  créé  ou 
adopté  des  formes  spéciales,  des  principes  caractéristiques. 

J'indiquerai  notamment  quatre  de  ces  accidents  dont 
l'existence  est  constatée  par  les  serments  de  842. 

i°.  Il  en  est  un  qui  paraîtra  de  peu  d'importance;  tou- 
tefois, uni  aux  autres  preuves,  il  sert  à  les  corroborer. 

Dans  mes  travaux  précédents  '  j'avais  eu  occasion 
d'énoncer  que  les  prépositions  de  et  a  ,  qui  dans  l'orga- 
nisation de  ces  langues  suppléent,  par  leur  action,  au 
défaut  des  désinences  indicatives  des  cas ,  étaient  souvent 
supprimées  devant  les  noms  propres,  et  on  sait  que  cette 
forme  est  long-temps  restée  dans  la  langue  française , 
qui,  aujourd'hui  même,  en  conserve  encore  des  vestiges 
dans  les  mots  Fête-Dieu,  Hôtel-Dieu ,  etc.,  etc.,  où 
de  est  supprimé. 

Cette  forme  spéciale  se  trouve  dans  les  serments 
de  842. 

Pro   II   Deo  amur;  de  supprimé; 

|    Cist  meon  fradre  in  damno  sit;  a  supprimé  ; 
Que    j|   son  fradre  Karlo  jurât  ;  a  supprimé. 

2°.  La  rustique  romane,  en  acceptant  les  mots  latins, 
retranchait  ordinairement  la  désinence  :  de  l'infinitif  en 
AR£,  elle  fit  ar,  signe  caractéristique  du  présent  des  infi- 
nitifs de  la  première  conjugaison  :  aussi  on  lit  dans  les 
serments,  sALV/zr,  returnût. 

3°  Un  des  artifices  grammaticaux  de  la  nouvelle  lan- 
gue ,    fut   de   composer  son   futur   de  l'indicatif ,    en 

'  Grammaire  romane  ,  articles.  —  Grammaire  comparée  ,  etc.  , 
pages  20-22. 


INTRODUCTION.  xj 

adaptant,  à  ce  présent  de  l'infinitif,  le  présent  ou  la 
désinence  du  présent  du  verbe  haver,  avoir. 

Salvar  suivi  d'Aï,  première  personne  du  présent  de 
l'indicatif  du  verbe  aver  ,  produisit  la  première  personne 
du  futur  dans  salvar«j.  ' 

Prindraï  fut  formé  de  la  même  manière  de  l'infinitif 
prindr^  et  d'Aï  première  personne  du  présent  de  l'in- 
dicatif à' aver.  2 

Je  ferai  remarquer  que  l'existence  de  ces  deux  futurs, 
dans  les  serments  de  842 ,  démontre  que  la  conjugaison 
du  verbe  aver  employait  ai  à  la  première  personne 
du  singulier,  et  il  est  sans  doute  permis  d'en  conclure 
qu'à  cette  époque  ce  verbe  possédait  sa  conjugaison  ré- 
gulière, telle  qu'elle  s'est  trouvée  établie  par  les  preuves 
que  des  citations  d'ouvrages  très  anciens  ont  fournies. 

En  effet ,  dans  des  actes  de  960  3  on  trouve  : 

La  seconde  personne  du  singulier  en  as,  dar«^; 

La  troisième  personne  en  a,  devedar«/ 

La  première  personne  du  pluriel  en  em,  dar^i; 

La  seconde  en  ez,  commonir^; 

La  troisième  en  an,  absolver««. 

L'ancien  français  offre  des  exemples  frappants  de  la 

1  J'ai  eu  occasion  de  dire  et  de  prouver  que  le  conditionnel  roman 
fut  formé  de  la  même  manière ,  en  joignant  au  présent  de  l'infinitif 
l'imparfait  ou  la  désinence  de  l'imparfait  du  verbe  aver. 

2  Et  ainsi  des  autres  personnes  : 

Sing.  2e.   Salvar     as. 
3e.  Salvar     a. 

Plur.  ire.  Salvar  avem. 
2e.  Salvar  a\etz. 
3e.  Salvar     an. 

De  même  de  prindrc,  prindrcm,  as ,  a,  etc. 

3  Choix  des  Poésies  originales  des  Troubadours ,  l.  IT  ,  p.  4*>  et  suiv. 


xij  INTRODUCTION. 

forme  primitive  de  ce  futur,  quand,  au  lieu  d'AURûu, 

aura,  il  dit  \\ei\ai,  av^rad. 

Celui  qui  I'avcrad  troved. 

Lois  de  Guillaume-le-  Conquérant ,  art.  VII. 

Ou  vuelle  ou  non,  je  I'avcrai. 

Roman  du  Renan,  Chabaille.   far.,  p.  18a. 

La  langue  des  troubadours  avait  une  sorte  de  futur 
composé  an  a  far;  l'espagnole  dit  encore  ho  a  far,  etc. 

La  langue  portugaise ,  outre  le  futur  ordinaire,  avero  , 
kXERaSj,  etc. ,  a  conservé  un  futur  composé  : 

Ho  de  aver  ,     j'ai  à  avoir. 
Has  de  aver  ,    tu  as  à  avoir. 
Ha  de  aver  ,      il  a  à  avoir. 

Si  l'on  m'opposait  que  des  langues  néolatines  ter- 
minent la  première  personne  du  futur  au  singulier,  non 
par  ai  mais  par  È  ou  o,  etc.,  je  répondrais  que  cette 
circonstance  même  confirme  le  principe  ;  car  ces  langues 
n'ont  pas  haï  à  la  première  personne  du  verbe  aver  , 
mais  hé,  ho,  etc.,  etc.,  ensuite  elles  prennent  a  la 
seconde  et  à  la  troisième,  as,  a,  en  se  conformant 
toujours  à  leur  propre  conjugaison  du  verbe  aver. 

L'existence  des  deux  futurs  contenus  dans  les  ser- 
ments de  842 ,  permet  donc  d'admettre  qu'à  cette 
époque  les  règles  des  conjugaisons  des  verbes ,  et  sur- 
tout celles  du  verbe  aver  ,  étaient  établies ,  connues  et 
observées. 

4°.  Mais  la  circonstance  qui ,  dans  les  serments  de  842 , 
achève  de  constater  l'existence  parfaite  de  la  langue 
romane  rustique,  c'est  d'y  trouver  son  caractère  le  plus 
essentiel ,  sa  forme  la  plus  spéciale ,  le  signe  qui  dès  lors 
distinguait  le  sujet  du  régime  par  la  présence  ou  l'absence 
d'un  s  final. 


INTRODUCTION.  xiij 

On  y  remarque  : 

Sujets.  Régimes. 

Deuj,  Deo. 

Loduuigj,  Loduwig. 

Karlu.?  ,  Karlo ,  Karle. 

Meoj/  Mon,  meon. 

Neul  s  ,  Nul. 

Aucun  s  final  n'accompagne  les  autres  mots  employés 
comme  régimes,  amury  salvament ,  xrïstian,  jradre , 
dreit ,  Ludher,  plaid ,  vol,  sagrament ,  etc. 

Ai-je  besoin  d'insister  sur  les  conséquences  qu'on  peut 
tirer  de  l'existence  de  cette  règle  avant  842?  Qui  ne 
serait  convaincu  de  l'ancienneté  de  la  langue  rustique 
primitive,  quand  on  reconnaît  que,  dès  cette  époque, 
elle  employait  un  mécanisme  aussi  simple  et  aussi  ingé- 
nieux, et  surtout  aussi  utile  à  la  clarté  du  discours? 

Tels  sont  les  signes  principaux  qui  révèlent  dans  les 
serments  de  842  l'existence  d'une  langue  déjà  formée , 
soumise  à  des  principes  constants  et  à  des  règles  fixes. 

Ces  serments  contiennent  cent  quatorze  mots. 

Quatre  -  vingt  -  cinq  *    appartiennent    à    la    romane 

1  En  voici  les  preuves  : 

Deus  ,  Deo. 

Les  troubadours  avaient  Deus,  sujet;  et  Deu,  régime. 

anc.  port.  Quai  dona  Deus  fez  mellor  parecer? 

Cane,  do  coll.  dos  Nobres  de  Lisboa  ,  p.  58. 

anc.  it.  Deo,  voce  che  s'incontra  fréquente  negli  antichi ,  sebbeue  nou 
sia  per  lo  più  în  uso  presso  i  moderni  : 

Sol  per  servire  alla  magion  de  Deo. 

Guitt.  d'Arrezzo  ,  Not.  371  ,  p.  274. 
ÀMUR. 

anc.  fr.  Ai-jo  vers  Deu  greignnr  amur. 

Marie  de  France,  t.  II,  p.  &12. 

Et,  et,  et,  et,  et,  et,  et1,  a  été  employé  dans  toutes  les  langues 

1  Je  crois  devoir  répéter  les  mots  aussi  souvent  qu'ils  se  rencontrent  dans  les 
serments. 


xiv  INTRODUCTION. 

rustique  primitive,  puisqu'ils  se  retrouvent  dans  une  ou 
plusieurs  des  Langues  néolatines. 

nrolalmes  ;  quelques  unes,  celle  des  troubadours,  l'ancien  français, 
1  italien  ,  ont  parfois  supprimé  le  t,  surtout  devant  une  consonne; 
1  ancien  catalan  et  l'ancien  espagnol  disaient  e  ,  et$  ensuite  ces  langues 
ont  adopté  en  place  la  conjonction  y. 

Xristian  ,  de  Christian  us,  latin.  Voilà  une  opération  de  la  langue 
romane  rustique  sur  la  langue  latine.  Ce  mot  a  été  formé  par  le  re- 
tranchement de  la  désinence  latine  ,  caractéristique  du  cas. 

Les  troubadours  ont  toujours  employé  Christian. 

Le  catalan  employa  cristiâ,  Ta  accentué  équivalant  à  an;  l'espagnol , 
le  portugais,  l'italien  ,  ont  seulement  ajouté  l'o  final  euphonique,  qui 
a  produit  christiano. 

L'ancien  français  conserva  long-temps,  surtout  dans  le  style  de  la 
chancellerie,  le  type  primitif  de  la  romane  rustique.  On  lit  encore 
dans  les  ordonnances  de  Louis  XI  : 

Nostre  dit  Saint  Père,  comme  bou  père,  et  pasteur  du  peuple  chrestian. 
Ord.  des  Rois  de  France,  1478 ,  t.  XVIII ,  p.  l\2.5. 

Poblo.  L'ancien  espagnol  employait  ce  mot ,  qu'il  a  depuis  modifié 
en  PueBLO. 

A  oyez  le  Fuero  juzgo,  passim ,  et  le  Glosario  de  Voces  antigua- 
clas,  etc.  ,  qui  est  à  la  suite. 

Nostro. 

amc.  esp.  it.  Nostro. 

Commun,  de  commune,  latin.  La  langue  rustique  l'avait  modifié  en 
commun  par  le  retranchement  de  la  désinence  latine. 

trovb.  Comim.  cat.  esp.  Commun,  port.  Commum.  it.  Commune,  fr.  Commun. 

Salvament.  J'ai  déjà  fait  observer  que  ce  mot  était  le  produit  d'une 
opération  systématique  de  la  langue  romane  primitive. 

La  langue  des  troubadours,  le  catalan  et  le  français  conservèrent 
exactement  cette  désinence  ;  le  français  ,  dans  ce  mot,  ainsi  que  dans 
beaucoup  d'autres,  changea  I'a  intérieur  en  e;  l'espagnol,  le  portu- 
gais, l'italien,  joignirent  à  ment  la  finale  euphonique  o. 

D',  de.  De  ,  latin  ,  fut  adopté  par  la  langue  des  troubadours ,  par 
le  français ,  le  catalan ,  l'espagnol  ,  le  portugais ,  et  même  par  l'ita- 
lien ,  qui  aujourd'hui  emploie  di ;  mais  jadis  il  avait  employé  de. 

Quoique  les  dictionnaires  de    la  langue  italienne  n'indiquent  pas 


INTRODUCTION.  xv 

Ce  serait  ici  le  lieu  de  comparer  quelques  uns  de  ces 

quatre-vingt-cinq  mots  de  la  langue  romane  rustique, 

cette  particularité,  elle  est  constatée  par  des  exemples  tirés  des  auteurs 

anciens. 

Lo  cor  fn  paventato 
De  la  sua  annunciata. 

Jacopone  da  Todi  ,  od.  VI. 

Ma  de  la  temperanza  e  pietate 
La  misericordia  si  è  nata. 

Jacopone  da  Todi,  cant.  II. 
IST  ,   CIST  ,    CIST. 

Ist,  d'iSTe  ,  latin;  cist  ,  d'/uciSTe,  latin. 

La  langue  des  troubadours  adopta  ist  ,  est. 

Cette  même  langue  ,  et  celle  des  trouvères  ,  conservèrent  cist  ,  et 
employèrent  cest. 

Les  anciens  écrivains  italiens,  entre  autres  Dante  et  Pétrarque ,  se 
sont  servis  d'ESTO  ,  d'ESTA  ;  mais  on  a  prétendu  ,  et  le  Tasse  lui-même 
a  partagé  cette  erreur  ',  qu'ESTE  était  la  sincope  de  o«esto. 

Il  est  évident  qu'ESTO  ,  italien,  venait  d'iST  des  serments  de  842. 

Le  Vocabolista  bolognese,  p.  1462,  cite  d'anciens  vers  où  on  trouve  : 

Perch'  egli  è  re  del  popol  d'  esto  regno. 

Ainsi ,  il  faut  admettre  que  l'italien  avait  conservé  cet  esto  comme 
la  langue  des  troubadours  et  les  autres  langues  de  l'Europe  latine. 

troub.  Ist,  est,  cist,  cest.     cat.  Est.     esp.  port.  Este,  isto. 
it.  Esto,  questo.     fr.   Cist ,  cest. 

Di ,  de  mes,  latin  ,  resté  dans  la  langue  italienne,  se  trouve  dans 
l'ancien  français  ;  les  troubadours  ont  employé  ma.  Il  ne  paraît  pas 
invraisemblable  que  le  passage  du  serment  m  en  eût  subi  en  ni  l'élision 
de  Ta  ,  ma  en;  mais  je  renonce  à  ce  qui  n'est  que  conjectures, 
quelque  fondées  qu'elles  paraissent. 

En  ,  de  in  ,  latin. 

Ici  la  langue  rustique  romane  a  elle-même  changé  l'i  en  E. 

Toutes  les  langues  néolatines  adoptèrent  cet  en. 

TROUE.    CAT.    ESP.    En.       PORT.    ElTl.       ANC.    IT.    FR.    En. 

Les  grammairiens  et  les  lexicographes  italiens  ont  reconnu  que 
l'ancien  italien  usait  d'EN  au  lieu  d'm  ;  ce  qui  n'est  pas  surprenant , 

1  Dans  ses  annotations  sur  Dante. 

2  Gio.  Antonio  Brcnai.di,  Vocabolista  bolognese.  Bologna,  1660,  in-12.  « 


xvj  INTRODUCTION. 

avec  les  analogues  des  anciennes  langues  germaniques  et 

des  divers  idiomes  du  Nord;  j'ose  croire  qu'il  en  résul- 

puisque  en  et  in  sont  également  employés  dans  les  serments.  Mais  il 
est  à  remarquer,  au  sujet  du  d'ist  dl  en  avant ,  qu'EN  est  mêlé  dans 
une  phrase  formant  un  adverbe  composé  ;  ce  qui  permet  de  croire 
que  cet  en  était  très  ancien  dans  la  romane  rustique. 

Vedî  da  che  sei  indulto 

En  ogni  opra  qne  vuoi  fare. 

Jacopone  da  Todi  ,  lib.  II ,  cant.  3o. 

En  questa  gloria  di  mala  ventura. 

Jacopone  da.  Todi  ,  lib.  V,  cant.  23. 

Avant. 

troob.  cat.  Avant,     anc.  esp.  Avante.     anc.  port.  Avan.     fr.  Avant. 
ÏN  ,  IN,  IN  ,   IN  ,  IN,  IN. 

On  trouve  dans  le  poëme  sur  Boèce  : 

Tôt  a  in  jatjamen.  (v.17.) 
Tout  a  en  jugement. 

In  est  resté  dans  la  langue  italienne. 

Quant. 

trotjb.  cat.  Quant,     esp.  port.  it.   Quanto.     fr.   Quant. 

Me,  mi. 

troue,   cat.  esp.  Me,  mi.     port.  Me,  mim.     it.  anc.  fr.  Me,   mi. 
fr.  mod.  Me,  moi. 

Si  ,  si ,  adverbes  d'affirmation ,  de  sic. 

TROTTE.    CAT.     ESP.    TORT.    IT-    ANC.    FR.    SI. 

Si ,  si ,  conjonction  conditionnelle ,  du  latin  si. 

TROUB.    CAT.    ESP.    Si.        PORT.    IT.    ANC.     FR.    Se.        FR.    MOD.   Si, 

Salvakai  ,  salvar.  Deux  formes  grammaticales   essentielles  de  la 
langue  rustique  romane,  dont  il  a  été  parlé  page  xj. 

Eo,  eo  ,  d'Ego. 

L'ancien  italien  a  employé  eo  ,  comme  la  langue  des  troubadours , 
et  le  portugais  eu. 

In  questa  gente  ch'  eo  descrivo  adesso.... 
Ti  eonsigli'  co. 

BabberiM  ,  Docum.  d'amorej  p.  35  et  10- . 


INTRODUCTION.  xvij 

terait  sans  doute  des  rapports  curieux ,  et  peut-être 
d'utiles  éclaircissements  sur  les  origines  de  plusieurs 
des  langues  européennes. 

Le  dictionnaire  d'Alberti  dit  expressément  d'eo,  «  che  si  trova  fre- 
([uentemente  negli  antichi  poeti.  » 

Fradre,  fradre,  fradre  ,  du  latin  fratre/m. 
troue.  Fraire.     cat.  Frare. 

anc.  esp.  Los  fradres  de  la  casa,  ornes  bien  acordados. 

V.  de  S.  Millan ,  cop.  35i. 
it.  Frate.     fr.  Frère. 

Karlo  ,  Karlo  ,  Karle  ,  de  Karolw.^  latin. 

troub.  cat.   Carie,     esp.  port.  it.  Carlo,     fr.  Carie. 

Ajudha  ,  ajudha.  Voyez  page  iv. 

Cadhuna  ,  j'ai  déjà  dit  que  c'est  un  mot  hybride  de  la  romane  rus- 
tique ;  Voyez  page  vîj . 

trodb.  Cada  us.  cat.  Cada  hû.  esp.  Cada  uno.  port.   Cada  hum. 

Cosa,  du  latin  cuusa.  11  est  resté  en  italien. 
Cum,  de  qvonodo.   Voyez  page  viij. 
Om  ,  d'HOMo.  Voyez  p.  vj. 

Per  ,  du  latin  per.  Cette  préposition  a  été  adoptée  par  les  trouba- 
dours ,  par  la  langue  catalane  et  par  la  langue  italienne. 
On  la  retrouve  dans  l'ancien  espagnol  : 

Fablar  curso  rimado per  la  quaderna  via.... 
Cuemo  se  partet  vû.xx\xào  per  treb  particion. 

Poema  de  Alexandro ,  cop.  2  et  25l\. 

Voyez  le  Glosario  de  Voc.  antig. ,  placé  après  le  Foero  juzgo. 

ahc.  port.  Per  fléchas  que  eron  lançadas. 

Coronica  del  re  D.  Joanno,  part.  II ,  p.  11. 
port.  mod.  Pera. 

Au  reste ,  on  lit  dans  Paul  Orose,  lib.  VII  : 

Ante   biennium   romanse   irruptionis ,   excitatœ   fer  Stiliconem   gentes 
Alanornni. 

Et  dans  la  Chronique  d'Idace  : 

Snperatis  per  .fëtium  in  certamine  Francis.... 
De  Africa  per  Placidiam  evocatus. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  I ,  p.  597  et  617. 

I.  C 


ïviij  INTRODUCTION. 

Je  me  borne  à  constater  un  fait  grammatical  qui  me 
semble  de  haute  importance. 

DrEIT  ,    (lu  Lit.    DIRECTM/M. 

troub.  Dreit.  cat.  Dret.  esp.  Derecho.   port.  Diricto.  it.  Dritto.  fr.  Droit 

Son  ,  son  ,  de  suum. 

TROUB.    C.VT.    <?OH.       ANC.    ESP.    So. 

Mandato  de  so   seâor  todo  lo  han  a  far. 

Poema  del  Cid,  v.  ^3^. 

L'italien  a  aussi  employé  so. 

0  ,  d'/ioc  ,  latin  ;  cela,  le. 

La  langue  des  troubadours  a  conservé  cet  o. 

On  le  retrouve  dans  l'ancien  portugais  : 

Que  assi  o  provaria. 

Doc.  de  i3i5.  Elucidario  ,  t.  I  ,  p.  45i. 

Il  ,  lo  ,  l'  ,  li  ,  substantifs  relatifs. 

Il  ,  d'iL/e,  est  resté  dans  le  français  comme  sujet ,  et  a  été  employé 
parfois  en  italien  comme  régime. 

Lo,  l',  s'est  retrouvé  dans  toutes  les  langues  néolatines. 

TROOB.    CAT.    ESP.    PORT.    IT.    ANC,    FR.    Lo. 

D'une  part,  ce  conseil  lo  trait.... 
Que  c'il  tainent  lo  chapelain, 
11  lo  metront  en  mal  pelain. 

Nouv.  rec.  des  fabl.  et  cont.   anc,  t.  I  ,  p.   tl6  et  117. 

Lï,  du  latin  ihi. 

TROUB.    LÎ.       ANC.    ESP.    LU.       IT.    FR.    Li. 

Altresi.  Voyez  page  viij. 

Ab.  Voyez  page  ix. 

Ludher  ,  régime  venant  du  latin  Lotharîmj. 

Nul,  nulla,  du  latin  nvlIus. 

TROUB.    CAT.    Nlll.       IT.    Nllllo.        FR.    Nul. 

En  cette  acception ,  nul  manque  à  l'espagnol  et  au  portugais. 

Plaid.  Voyez  pages  v  et  vj. 

Prindrai.  Voyez  page  xj. 

Qui,  que,  cui  ,  dn  latin  qui,  queto,  cui. 

Qui,  cui  ont  été  conservés  du  latin. 

tbocb.   Qui,  cui,  que.     anc  cat.   Que.  esp.   Qui,  que. 

port.  Que.  rr.    Che,  cui ,  que.     fr.    Cui,  qui,  que. 


INTRODUCTION.  xix 

J'ai  prouve  que  la  romane  rustique  et  toutes  les  autres 
langues  néolatines  ont  admis  le  substantif  indéterminé , 
hom,  om,  on,  d'HOMO^  latin,  pour  exprimer  une  généra- 
lité de  personnes. 

Cette  forme  grammaticale  a  existé  aussi  très  ancien- 
nement dans  les  langues  germaniques  et  dans  celles  du 
Nord. 

Vol,  de  l'indicatif  du  verbe  volo. 

Ce  substantif,  conservé  par  les  troubadours,  a  été  aussi  adopté  par 
l'ancien  français. 

a 

troub.     Don  ieu  die  que  escurols 

Non  es  plus  lieus  que  sos  vols. 

R.  de  Tors  de  Marseille  :  Ar  es  dreU. 

D'où  je  dis  qn'écurenil  n'est  pas  plus  léger  que  sa  •volonté. 
anc.  fr.  Incontinent  à  son  vueil  obéirent. 

Salel  ,  trad.  de  l'Iliade,  p.  127. 

Loduuigs,  Loduwig.   Voyez  page  xiij. 

Sagrament  ,  de  sacramentel,  conservé  par  les  troubadours,  le 
catalan  et  le  français  ,  avec  la  finale  ment  ;  et  par  les  autres  langues, 
en  ajoutant  à  ment  l'o  euphonique. 

Part,  de  l'accusatif  latin  partc/h. 

troub.  cat.  Part.     esp.  pobt.  it.  Parle,     fr.  Part. 
Non,  non,  négation  adoptée  par  toutes  les  langues  néolatines. 

troub.  Non,  no.  cat.  No.  esp.  Non,  no.  port.  Nâo.  it.  Non,  no.  fr.  Non. 

Jo ,  jo.  Jo  a  été  français  et  italien  ,  yo  espagnol.  L'o,  changé  en  eu, 
a  produit  chez  les  troubadours  ieu ,  eu ,  et  chez  les  Portugais  eu  ;  et 
depuis,  changé  en  e,  je  dans  la  langue  française. 

Returnar.    Voyez  pages  ix  et  x. 

Ne,  ne,  de  nec,  ni,  latins,  a  été  adopté  par  l'ancien  provençal, 
par  le  français  et  par  l'italien. 

L'ancien  espagnol  l'avait  employé  : 

En  sacos  ne  en  gnilmas  non  podian  caber. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  i/joo. 

Contra,  du  latin  contra. 

Adopté  par  toutes  les  langues  de  l'Europe  latine  ,  le  français  ayant 
seul  changé  Va  en  e. 


xx  INTRODUCTION. 

Le  mot  man  ,  homme ,  a  eu  dans  ces  idiomes  l'acception 
générale  ,  et  de  plus  l'acception  particulière  de  substantif 
indéterminé. 

Cette  double  acception  se  trouve  dans  l'anglo-saxon , 
dans  le  gothique  d'Ulphilas. 

Wachter,  Gloss.  germ.  3  pense  que  cette  forme  a  été 
fournie  aux  langues  du  Nord  par  la  langue  gothique.  On 
trouve  dans  la  traduction  des  Évangiles ,  par  Otfrid  : 

Za        nuzze      grebit     man        ouh     tar. 
Ad   utilitatem  fodit     homo  quoque  ibi. 

Otfrid,  Evang.,  lib.  I,  cap.  i ,  v.  137. 

Voyez  Ihre,   Gloss.  suio-gothic. 

En  danois ,  en  suédois ,  en  hollandais ,  en  allemand , 
man  ,  substantif  masculin ,  a  conservé  l'acception  géné- 
rale d'homme  et  l'acception  particulière  donnée  à  on, 
roman. 

Je  crois  avoir  prouvé  que  quatre-vingt-cinq  mots 
des  serments  appartiennent  à  la  romane  rustique  pri- 
mitive. 

Quant  aux  mots  restants,  i°.  il  s'en  trouve  cinq  pu- 
rement latins.  ' 

20.  Cinq  autres  n'entrent  dans  aucune  des  classifica- 
tions que  j'ai  indiquées;  ils  ne  sont  ni  romans,  ni  latins.  ' 

3°.  Dix -neuf  mots  peuvent,  avec  la  plus  légère  mo- 
dification, être  comptés  parmi  ceux  de  la  langue  ro- 
mane. 3 

'  Pro ,  pro  ,  quid  ,  damno  ,  sit. 

2  Dist,  doit;  f'azet ,  fera  ;  stanit ,  tient;  sendra,  seigneur  ;  iver, 
j'irai. 

3  Dcnaé  ,  changé  en  dona  par  le  changement  de  l'a  en  o  el  par  la 
suppression  du  t  final. 

Conservai,  conserva 

.ÏDRAt,  jura. 


INTRODUCTION.  xxj 

On  ne  saurait  trop  regretter  qu'un  document  beau- 
coup plus  considérable  que  les  serments  de  842  ne  nous 

Cette   suppression   en  fait    des    troisièmes  personnes  du   singulier 
au  présent  de  l'indicatif  roman. 

troub.  cat.  Esr.  port.  it.   Dona ,  conserva  ,  jura. 

Le  français  a  changé  Ta  final  roman  en  e  muet:  donne,  conserve, 
jure. 

Nunqua/»  .•  il  suffit  de  retrancher  Ym. 

Mica  nonqua  la  te. 

Poëme  sur  Boece ,  v.   \t\. 

Mie  jamais  la  tient. 

troub.   Nonca.     cat.  anc.  esp.  port.  Nunca.  anc.  fr.  Nonques. 

Karlus  ,  roman  Caries. 

Savik,  podir  ;  par  une  légère  transmutation,  sabcr  ,  podck. 

troub.  cat.  esp.   port.  Saber,  poder. 

it.  Sabere ,  potere.      anc.  fr.   Saver,  poer. 

Meon,  meon,  meon. 

troub.   fr.   Mon. 

Meos. 

troub.  Meus. 
Fradra.   Voyez  page  xvij  ,  fradre. 
Suo. 

troub.  .Sua. 

Int  ,  d'iNDe,  latin. 

troub.  Ent. 

Ella  's  ta  bella  relnz  ent  lo  palaz. 

Poème  sur  Boece,  v.  162- 

Elle  est  si  belle  que  le  palais  en  relnit. 

anc.  esp.   El  non  quiso  ende  parte  nin  ôvo  délia  cura. 

Poema  de  Alexandro ,  cop.  129^. 

Estaban  maravilladas  ende  todas  las  gentes. 

V.   de  Santa   Oria ,  cop.  7. 

Pots  ,  vois  ,  du  latin  posswn. 
Nculs,  du  latin  nul^hs. 
On  a  vu  précédemment  nul ,  nulla. 
Nz«n,  de  non  ,  latin. 

Le  véritable  mol  roman  non  se  trouve  dans  le  serment  du  peuple 
français. 


xxij  INTRODUCTION, 

ait  été  transmis  que  dans  une  traduction  latine,  qui  du 
moins  constate  son  existence  en  romane  rustique  ;  je 
veux  parler  des  allocutions  que  firent,  en  cette  langue, 
Charles-le-Chauve  et  Louis  de  Germanie  son  frère,  lors 
du  traité  de  paix  qu'ils  conclurent  en  860  à  Coblentz, 
où  ils  avaient  réuni  des  princes  de  leur  famille ,  des 
évêques,  des  grands  et  leurs  fidèles. 

On  jugera  aisément  que  les  expressions  de  ce  précieux 
document  auraient  confirmé  ce  que  je  dis  sur  l'existence 
et  l'état  de  la  langue  romane  au  ixe  siècle,  et  auraient 
fourni  à  mes  assertions  de  nouvelles  preuves  et  de  nom- 
breux développements. 

Le  roi  Louis  parla  d'abord  en  langue  théotisque  '  ; 
Charles  répéta  la  même  allocution  en  langue  romane.  a 

Louis  de  Germanie  dit  ensuite  à  son  frère  en  langue 
romane  :  «  Maintenant,  si  vous  le  vouiez  bien,  je  désire 
«  avoir  votre  parole  au  sujet  de  ces  hommes  qui  me  firent 
«  hommage  de  fidélité.  »  3 

Et  le  seigneur  Charles  dit  à  haute  voix  en  langue  ro- 
mane : 

«  Quant  à  ces  hommes  qui  se  conduisirent  envers 
«  moi  comme  vous  le  savez,  et  vinrent  auprès  de  mon 
«  frère,  tous  les  méfaits  dont  ils  se  rendirent  coupables 
«  envers  moi  je  les  pardonne  à  cause  de  Dieu  et  pour 
«■  son  amour,  et  afin  d'obtenir  sa  grâce  :  je  leur  accorde 
«  les  alleux  qu'ils  ont  eus  par  héritage  ou  par  acquêt  et 

1  Celte  allocution  fut  longue;  elle  est  traduite  clans  les  capitulaires. 

Balcz.,  Copie.  Reg.  Fr.,  t.  II,  col.  141,  142,  143,  i44- 
3  Haec  eadem  dominas  Karolus  romana  lingca  adnuntiavit. 

Baltjz.,  Capit.  Reg.  Fr.,  t.  II,  col.  i44- 
3  Post  haec   domnus  Hludouvicus   ad  domnum   Karolum    fratrem 
">uum  ungua  romana  dixit  :  «  Nunc ,  si  vobis  placet ,  vestruni  verbum 
babere  volo  de  illis  hominibus  qui  ad  meam  fidcni  venerunt.  » 

B.u.uz. ,  Capit.  Reg    Fr.,  t.  II ,  col.  144. 


INTRODUCTION.  xxiij 

«  par  donation  de  notre  Seigneur,  exceptant  ce  que 
«j'avais  donné  moi-même,  s'ils  me  fournissent  l'assu- 
«  rance  qu'ils  seront  en  paix  dans  mon  royaume ,  et 
a  qu'ils  y  vivront  comme  des  chrétiens  doivent  vivre 
«  dans  un  royaume  chrétien ,  et  cela  si  mon  frère  ac- 
re corde  également  à  mes  fidèles  qui  ne  commirent  au- 
«  cun  méfait  envers  lui,  et  qui  m'aidèrent,  quand  il  en 
«  fut  besoin ,  les  alleux  qu'ils  possèdent  dans  son  royaume. 

«  Quant  à  ces  alleux,  et  même  quant  aux  fiefs  que 
«  les  autres  obtinrent  de  moi ,  j'agirai  envers  ceux  qui 
«  reviendront  à  moi,  sans  prendre  d'engagement  à  cet 
«  égard,  d'après  ma  volonté,  comme  je  le  déterminerai 
a  mieux  avec  mon  frère.  »  ' 

Enfin  Charles  parla  encore  en  langue  romane,  exhorta 
à  la  paix,  et  exprima  le  voeu,  qu'avec  la  grâce  de  Dieu, 
tous  les  assistants  retournassent  chez  eux  sains  et  saufs; 
il  mit  ainsi  fin  aux  allocutions.  2 

1  Et  domnus  Karolus  ,  excelsiori  voce  ,  lingua  romana  dixit  : 

«  Illis  hominibus  qui  contra  me  sic  fecerunt  sicut  scitis ,  et  ad 
«  meura  fratrem  venerunt ,  propter  Deum  et  illius  amorem  et  pro 
«  illius  gratia ,  totum  perdono  quod  contra  me  misfecerunt ,  et  illo- 
«  rum  alodes  de  hereditate  et  de  conquisitu,  et  quod  de  donatione 
«  nostri  Senioris  habuerunt ,  excepto  illo  quod  de  mea  donatione 
«  venit ,  illis  concedo ,  si  mihi  firmitatem  fecerint  quod  in  regno  meo 
«  pacifici  sint ,  et  sic  ibi  vivant  sicut  ebristiani  in  ebristiano  regno  vi- 
«  vere  debent.  In  boc  si  frater  meus  meis  fidelibus  ,  qui  contra  illum 
«  nibil  misfecerunt,  et  me,  quando  mihi  opus  fuit,  adjuvaverunt, 
«  similiter  illorum  alodes,  quos  in  regno  illius  babent,  concesserit. 
«  Sed  et  de  illis  alodibus  quos  de  mea  donatione  babuerunt,  et  etiam 
«  de  honoribus  ,  sicut  cum  illo  melius  considerabo ,  illis  qui  ad  me  se 
«  retornabunt ,  voluntarie  faciam.  » 

Baluz.  ,  Capit.  Reg.  Fr.,  t.  II,  col.  144. 

2  Et  tune  domnus  Karolus  iterum  lingua  romana  de  pace  commo- 
nuit ,  et  ut ,  cum  Dei  gratia ,  sani  et  salvi  irent ,  et  ut  eos  sanos  revi- 
derent,  oravit ,  et  adnuntiationibus  finem  imposuit. 

Baluz.  ,  Cap.  Reg.  Fr.,  t.  II,  col.  144. 


xxiv  INTRODUCTION. 

La  traduction  de  ces  diverses  allocutions  romanes  a 
fourni  plus  de  six  cent  cinquante  mots  latins ,  et  il  faut 
observer  que  tous  les  discours  romans  n'ont  pas  été 
traduits. 

Voilà  donc  sept  à  huit  cents  mots  romans  dont  l'exis- 
tence au  ixe  siècle  est  constatée,  et  qui  auraient  sans 
cloute  fourni  le  moyen  de  compléter  la  démonstration 
qu'à  cette  époque  cette  langue  avait  déjà  reçu  la  plupart 
des  développements  et  des  genres  de  perfection  qu'on  a 
remarqués  dans  les  langues  néolatines. 

Mais  si  ces  preuves  utiles ,  quoique  surabondantes , 
manquent,  il  me  sera  permis  de  recueillir  et  de  rapprocher 
celles  que  fournissent  divers  fragments  de  cette  langue 
romane  rustique  à  l'époque  de  960.  ' 

Dans  le  peu  de  mots  qu'ils  ont  conservés,  ces  frag- 
ments offrent  une  correspondance  intime  avec  le  style 
des  serments  de  842 ,  et  il  n'est  pas  possible  de  mécon- 
naître l'identité  des  formes  grammaticales  et  lexicogra- 
phiques.  2 

Ajouterai-je  qu'il  a  existé ,   conformément  aux  con- 


Serments  de  842. 


Actes  de  960. 


Substantif.       Sagrament 
Subst.et  adj.   Li. 


Lo  ,  l'. 

0. 

Qoe. 


Sacrament ,  p.  5o. 
Li tolra,  li  devedara  ,  p.  4°  5  42- 
Lo  tornara,  p.  4<>. 
Non  0  farai ,  si  o  tenra ,  p.  46,  42- 
Que  conibatre  ,  p .  4 r  • 
Que  no  las ,  per  so  que,  p.  42>  4^- 
Nul,  p.  45. 
Salvar  ,  returnàr.     Trobar,  p.  46. 
Salvarai  ,  prindrai.    Tolrai,  vedarai,  prendrai,  p.  4 1  • 
Ne,  non.  Ne  las,  ne  no,  p.  ^5. 

Ab.  Abii,  ab  te,  abeh,  p.  44?  4^»  4^- 

Per.  Per  bataillia,  p.  41- 

Choix  des  Poésies  originales  des  Troubadours,  t.  II  ,  p.  49  et  s. 


Relatif 


Adj.  indét 
Verbes. 


Négation . 
Préposition 


hv. 


r  . 


INTRODUCTION.  xxv 

ciles  de  81 5,  des  homélies,  des  discours,  qu'adressaient 
au  peuple  les  ministres  de  la  religion  ,  expressément 
chargés  de  prêcher  en  romane  rustique  ?  ' 

Mais  à  défaut  de  ces  documents  qui  expliqueraient  et 
démontreraient  toujours  plus  évidemment  les  principes 
ingénieux,  les  règles  simples  et  habiles  qui  présidèrent 
à  la  formation  et  au  développement  de  la  romane  rus- 
tique ,  on  peut  établir  et  indiquer  avec  succès  la  com- 
paraison et  les  rapports  des  diverses  langues  néolatines; 
oui,  l'homogénéité  de  leurs  imitations  de  la  langue  la- 
tine, l'unité  méthodique  des  modifications  qu'elles  ont 
ou  faites  ou  acceptées  comme  de  concert ,  fourniraient  à 
elles  seules  la  preuve  incontestable  de  leur  unité  ,  et 
de  l'existence  d'un  type  primitif  intermédiaire  ,  d'après 
lequel  chaque  langue  paraît  avoir  développé,  ou  plus 
tôt  ou  plus  tard ,  les  moyens  communs  à  toutes ,  en 
marquant  son  individualité  par  des  formes  spéciales, 
des  particularités  caractéristiques. 

Pour  établir  la  vérité  et  l'identité  de  ces  rapports , 
je  présenterai  divers  tableaux  où  j'aurai  soin  de  ranger, 
de  grouper  un  choix  des  mots  principaux  des  six  lan- 
gues néolatines,  lesquels  ont  entre  eux  des  relations  plus 
directes,  plus  intimes,  et  ces  tableaux  permettront  de 
reconnaître  jusques  à  quel  point  l'action  du  principe 
créateur  de  la  langue  romane  rustique  a  conservé  sa 
féconde  unité  dans  ces  six  langues. 

Ce  travail  sera  divisé  en  plusieurs  paragraphes  sous 
lesquels  je  placerai  les  diverses  classifications. 

1  Homelias  quisque  aperte  transferre  audeat  in  rusticam  romanam 

L1NGUAM. 

L\bbf.  ,  Concil.  de  8i3  ,  t.  VII ,  col.  ia63. 


1.  d 


xxv  j  INTRODUCTION. 

§•  Ie'- 

Séjour,  habitation ,  logement  et  dépendances ,  bâtisse ,  etc. 

§•   IL 

Nourriture,  aliments,  boissons  ,  ustensiles  relatifs,  etc. 

§.  III. 

Habillements,  étoffes,  parure,  ornements,  chaussure,  etc. 

S-  iv. 

Sens ,  exercice  des  sens  ;   objets ,  qualités  qui  les  frappent  plus 
particulièrement,  etc. 

§.  V. 
Saisons ,  accidents  de  l'air,  feu ,  couleurs ,  temps  ,  durée ,  etc. 

§.  VI. 
Espace,  dimension,  poids,  mesures,  proportions,  localité,  etc. 

§.  VII. 

Agriculture  ,   jardinage ,  troupeaux  ,  campagne ,  animaux  domes- 
tiques et  sauvages  ,  oiseaux  ,  etc. 

§.  VIII. 

Métaux ,  arts  et  métiers ,  travaux  et  instruments  concernant  les 
arts  et  les  métiers  ,  artistes  et  ouvriers  qui  les  exerçaient,  etc. 

§.  IX. 

L'homme  :    son   corps ,  ses    qualités ,    actions   physiques ,   repos , 
mouvement;  ses  manières,  ses  procédés,  usages  domestiques,  etc. 

S-  x- 

Relations  de  famille  et  de  société ,  amour,  amitié ,  impressions  mo- 
rales, bonnes  qualités,  nobles  sentiments,  etc. 

§•  XI. 

Mauvaises  qualités ,  mauvais  sentiments  ,  mauvaises  actions  ,  etc. 


INTRODUCTION.  xxvij 

§.  XII. 

Commerce  ,  trafic  ,  achat ,  vente ,  échanges  ,  marchandises ,   pro- 
duits industriels  ,  marine,  navigation  ,  etc. 

§.  XIII. 
Parole,  langage,  entendement,  littérature,  etc. 

§.  XIV. 
Jeux  ,  amusements  ,  musique,  chasse,  etc. 

§•  xv. 

Médecine,  maladies,  traitement,  poisons,  etc. 

§.  XVI. 

Gouvernement,  autorité,  exercice  du  pouvoir,  cours,  impositions, 
monnaies ,  etc. 

§.  XVII. 
Seigneurs,  vassaux,  féodalité,  titres,  dignités,  etc. 

§.  XVIII. 

Législation   civile   et    criminelle  ,    procédures  ,    crimes  ,    délits  , 
fraudes ,  etc. 

§.  XIX. 
Armes,  guerre,  combats,  batailles,  tournois,  etc. 

§.  XX. 
Religion  ,  croyances  ,  superstitions  ,  etc. 


XXVII] 


INTRODUCTION 


§.    I-'. 

SÉJOUR  ,  HABITATION  ,  LOGEMENT 


Troub. 

Cat. 

Esp 

Demora . 

Demora. 

Demora. 

Alberc. 

Alberg. 

Albergo. 

Albergador. 

Albergador. 

Albergador. 

Albergar. 

Albergar. 

Albergar. 

Lotja. 

Llotja. 

Lonja. 

Cabana. 

Cabanya. 

Cabana. 

Cazal. 

Casai. 

Casai. 

Tenda. 

Tenda. 

Tienda. 

Sala. 

Sala. 

Sala. 

Muralha. 

Muralla. 

Muralla. 

Murar. 

Murar. 

Murar. 

Pilar. 

Pilar. 

Pilar. 

Balcon. 

Balcd. 

Balcon. 

Barra. 

Barra. 

Barra . 

Intrada. 

Entrada. 

Entrada. 

Fogal. 

Fogar. 

Hogar. 

Fornel. 

Fornell. 

Hornillo. 

On  remarquera  que  la  plupart  de  ces  mots,  tels  que 
n'ont  pas  été  fournis  par  des  racines  tirées  de  la  langue 
ou  adoptés  ou  conservés  dans  toutes  les  langues  néola- 


S-  il- 


NOURRITURE 

Troub. 

Cat. 

Vitoalha. 

Vitualla. 

Biscueit. 

Bescuyt. 

Pebrada. 

Pebrada. 

Canela. 

Caneyla. 

Clara ,  glara. 

Clara. 

Safran. 

Safrâ. 

Claret. 

Claret. 

ALIMENTS,  BOISSONS, 

Esp. 
Vitualla. 
Bizcocho. 
Pebrada. 
Canela. 
Clara. 
Azafran. 
Clarete. 


INTRODUCTION. 


XXIX 


ET  DÉPENDANCES,  BATISSE,  ETC. 


Port. 

//. 

Fr. 

Demora. 

Dirrïora. 

Demeure. 

Albergue . 

Albergo. 

Alberc . 

Albergador. 

Albergatore. 

Aubergiste 

Albergar. 

Albergare. 

Alberger, 

Loja. 

Loggia. 

Loge. 

Cabana. 

Capanna. 

Cabane. 

Casai. 

Casale. 

Casai. 

Tenda. 

Tenda. 

Tente. 

Sala. 

Sala. 

Sale. 

Muralha. 

Muraglia. 

Muraille. 

Murar. 

Murare. 

Murer. 

Pilar. 

Pilastro. 

Pilier. 

Balcào. 

Balcone. 

Balcon. 

Barra. 

Barra. 

Barre. 

Entrada. 

Entrata. 

Entrée. 

Fogào. 

Focolare. 

Foyer. 

Fornillo. 

Fornello. 

Fourneau. 

alberc,  albergador ',  albergar,  sala,  balcon,  barra,  etc. , 
latine,  et,  qu'empruntés  à  d'autres  langues,  ils  ont  été 
tines  avec  une  désinence  uniforme. 


§•  II. 

USTENSILES  RELATIFS,  ETC. 


Port. 

It. 

Fr. 

Vitualba. 

Vittuaglia. 

Victuaille. 

Biseouto. 

Biscotto. 

Biscuit. 

Pevirada. 

Pevereda. 

Poivrade. 

Canela. 

Cannela. 

Cannelle. 

Clara. 

Chiara . 

Glaire  (d'œuf ) 

Acafrào. 

0 

Zafferano. 

Safran. 

Clarete. 

Claretto. 

Clairet. 

XXX 

INTRODUCT 

ION. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Vinagre. 

Vinagre. 

Vinagre. 

Tonel. 

Tonell. 

Tonel. 

Botelha . 

Botella. 

Botella. 

Caponar. 

Caponar. 

Caponar 

Lardar. 

Enllardar. 

Lardar. 

Friehura,  frigidura. 

Fregidura. 

Fritura. 

Copa . 

Copa. 

Copa. 

Culher. 

Culler. 

Cuchara 

Barril. 

Barril. 

Barril. 

Bacin. 

Baci. 

Bacin. 

Banc. 

Banc. 

Banco. 

Banca. 

Banca. 

Banca. 

Bota. 

Bota. 

Bota. 

Caudiera. 

Caldera. 

Caldera. 

Le  mot  bacin  aura  rappelé  à  l'esprit  des  lecteurs,  le 
((  Brunichildis  quoque  regina  jussit  fabricari  ex  auro  ac 
«  duabus  pateris  ligneis ,  quas  vulgo  Bacchinon  vocant, 
«  Hispanian  misit.  » 

On  reconnaît  aisément  que  la  plupart  des  mots  classés 


s-  ni. 

HABILLEMENTS,  ÉTOFFES,  PARURE 

Esp. 


r 

Troub. 

Cat. 

Capel. 

Capel. 

Capillo. 

Barreta 

,  berreta. 

Barret. 

Barreta 

Cola. 

Cofia. 

Cofia. 

Benda. 

Benda. 

Venda. 

Bendar. 

Bendar. 

Vendar. 

Cordo. 

Cordé. 

Cordon. 

Guan. 

Guant. 

Guante. 

Bureus. 

Burell. 

Buriel. 

Falda , 

fauda . 

Falda. 

Falda. 

Rauba. 

Roba. 

Ropa. 

Aurpel . 

Oripell. 

Oropel. 

Seda. 

Seda. 

Seda. 

Port. 


INTRODUCTION. 
It. 


XXX  | 


Fr. 


Vinagre. 

Vinagro. 

Vinaigre . 

Tonel. 

Tinello. 

Tonel. 

Botelha. 

Bottiglia. 

Bouteille. 

Capar. 

Capponare. 

Chaponner, 

Lardear. 

Lardare. 

Larder. 

Fritura . 

Frittura. 

Friture. 

Copa. 

Coppa. 

Coupe. 

Colher. 

Cucehiajo. 

Cuiller. 

Barril. 

Barile. 

Baril. 

Bacio. 

Bacino. 

Bassin. 

Banco. 

Banco. 

Banc. 

Banca. 

Banca. 

Banque. 

Bota. 

Botte. 

Boute. 

Caldeira. 

Caldaja. 

Chaudière. 

passage  de  Grégoire  de  Tours,  Hist. y  lib.  IX ,  c.  28. 
gemmis  mirae  magnitudinis  clypeum  ipsumque  cum 
eisdemque  similiter  ex   gemmis  fabricatis  et   auro  in 

ci-dessus  ne  sont  pas  dérivés  du  latin. 


§• 

III. 

ORNEMENTS,  CHAUSSURE, 

ETC. 

Port. 

V 

It 

Chapeo. 

Capello. 

Chapel. 

Barrete. 

Berretta. 

Barette. 

Coifa. 

Cuffia. 

Coife. 

Venda. 

Benda. 

Bande. 

Vendar. 

Bendare. 

Bander. 

Cordào. 

Cordone. 

Cordon. 

Guante . 

Guanto . 

Gant. 

Burel. 

Burello. 

Bureau. 

Falda. 

Falda. 

Faude. 

Roupa. 

Roba. 

Robe. 

Ouropel. 

Orpello. 

Oripel. 

Seda. 

Scta. 

Soie. 

Fr. 


xxxij 

INTRODUCTION. 

Troiib. 

Cat. 

Es  p. 

Perla. 

Perla. 

Perla. 

Diaman. 

Diamant. 

Diamantc. 

Cuber  la. 

Cuberta. 

Cubierta. 

Cubertura . 

Cubertora. 

Cubertura. 

Pelissa. 

Pelissa. 

Pcllica. 

Hennin. 

Arminyo. 

Armino. 

Coton. 

Cotô. 

Coton . 

Borra. 

Borra. 

Borra. 

Cendal ,  cendat. 

Cendal,  cendat. 

Cendal. 

Listar. 

Llistar. 

Listar. 

Lista. 

Llista. 

Lista. 

Paramen. 

Paramenl. 

Paramento 

Centura. 

Cintura. 

Cintura. 

Coysin. 

Coxi. 

Coxin. 

Saquet. 

Saquet. 

Saquete. 

Guarra. 

Gerra. 

Jarra. 

Caussat. 

Calsat. 

Calzado. 

Sabata. 

Sabata. 

Zapato. 

Descaus. 

Descals. 

Descalzo. 

Descaussar. 

Descalsar. 

Descalzar. 

Cordoan. 

Cordoâ. 

Cordoban. 

Serait- on  surpris  de  ce  que  les  langues  des  peuples  qui 
termes  concernant  les  habillements ,  les  étoffes  qui  n'ont 

Le  langage  qui  exprime  les  besoins  journaliers ,  les 
facilement  chez  les  populations  subjuguées.  Aussi  est-il 
benda ,  guan,  falda,  rauba ,  coysin,  guarra,  etc.; 
autres  ont  été  apportés  par  les  étrangers ,  qui ,  lors  des 
habitants. 

S-  IV. 

SENS  ,  EXERCICE  DES  SENS  ;  OBJETS  ,  QUALITÉS 


Troub. 

Cat. 

Esp 

Saborar. 

Saborar. 

Saborear. 

Assaborar. 

Assaborar. 

Asaborar. 

Acetos. 

Acetos. 

Acetoso. 

INTRODUCTION. 

Port. 

h. 

Fr. 

Perla. 

Perla. 

Perle. 

Di  amante. 

Diamante. 

Diamant. 

Cuberta. 

Coperta. 

Couverte. 

Cubertura. 

Copritura. 

Couverture 

Pelissa. 

Pellieia. 

Pelisse. 

Arminho. 

Ermellino. 

Hermine. 

Cotao. 

Cotone. 

Coton. 

Borra. 

Borra. 

Bourre. 

Cendal. 

Zendado. 

Cendal. 

Listar. 

Listare. 

Lister. 

Lista. 

Lista. 

Liste. 

Paramento. 

Paramento. 

Parement. 

Cintura. 

Cintura. 

Ceinture. 

Coxira. 

Cuscino. 

Coussin. 

Saquete. 

Sacchetto. 

Sachet. 

Jarra. 

Giara. 

Jarre. 

Caleado. 

u 

Calcajo. 

Chaussé. 

Sabatto. 

Ciabatta. 

Savatte. 

Descalco. 

a 

Discalzo. 

Déchaus. 

Descalcar. 

a 

Discalzare. 

Déchausser 

Cordovào. 

Cordovano. 

Cordouan. 

XXXUJ 


habitèrent  le  midi  de  l'Europe  ?  offrent  plusieurs  des 
pas  été  dérivés  du  latin? 

soins  du  ménage ,  les  usages  domestiques ,  ne  change  pas 
permis  de  présumer  que  parmi  les  mots  barreta,  cofa, 
quelques  uns  sont  restés  de  la  langue  du  pays,  et  que  les 
diverses  invasions ,  se  mêlèrent  et  s'unirent  aux  anciens 


§.  IV. 

QUI  LES  FRAPPENT  PLUS  PARTICULIÈREMENT ,  ETC. 


Port, 

//. 

Fr 

Saborear. 

Saporare. 

Savourer. 

Assaborear. 

Assaporare. 

Assavorer. 

Acetoso. 

Acetoso. 

Acéteux. 

I. 

i 

xxxiv 

INTRODUCTION. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

.\margor,  amaror. 

Amargor. 

Amargor. 

Aspreza. 

Aspresa. 

Aspereza. 

Tocar. 

Tocar. 

Tocar. 

Embasmar. 

Embalsamar. 

Embalsamar 

Bruit. 

Brugit. 

Ruido. 

Vista. 

Vista. 

Vista. 

Visual. 

Visual. 

Visual. 

Ce  petit  groupe  de  mots  offre ,  entre  autres  ,  deux 
père,  de  la  quatrième  conjugaison,  les  six  langues  néola- 
ar,  saborar  et  assaborar;  de  plus,  elles  ont  formé  par 
admettre  que  de  pareils  rapports  entre  six  langues,  ne 

S-  V. 

SAISONS ,  ACCIDENTS  DE  L'AIR  ,  FEU  , 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

Primavera. 

Primavera. 

Primavera 

Nevar. 

Nevar. 

Nevar. 

Bufar. 

Bufar. 

Bufar. 

Ventar. 

Ventar. 

Ventar. 

Eclipsar. 

Eclipsar. 

Eclipsar. 

Brasa. 

Brasa. 

Brasa. 

Brasier. 

Braser. 

Brasero. 

Abrasar. 

Abrasar. 

Abrasar. 

Alumar,  alumnar. 

Alumar. 

Alumbra  r. 

Brillar. 

Brillar. 

Brillar. 

Atisar. 

Atiar. 

Atisar. 

Colorir. 

Colorir. 

Colorir. 

Azur. 

Azul. 

Azul. 

Blanc. 

Blanc. 

Blanco. 

Blanqueiar. 

Blanquejar. 

Blanquear 

Vermelh . 

Vermegli. 

Bermejo. 

Verdeiar. 

Verdejar. 

Verdear. 

Vernis. 

Barnis. 

Barniz. 

Cycle. 

Ciclo. 

Ciclo. 

INTRODUCTION. 

Port. 

It. 

Fr. 

Amargor. 

Amarore. 

Amareur. 

Aspereza. 

Asprezza. 

Aspresse. 

Tocar. 

Toccare. 

Toquer. 

Embalsamar. 

Imbalsamare. 

Embaumer. 

Ruido. 

Bruito. 

Bruit. 

Vista. 

Vista. 

Viste. 

Visual. 

Visuale. 

Visuel. 

XXXV 


circonstances  à  remarquer;  c'est  que,  du  verbe  latin  .sa- 
tines ont  fait  ou  adopté  les  verbes  de  la  conjugaison  en 
dérivation  l'adjectif  acetos.  Il  serait  difficile  de  faire 
soient  que  des  coïncidences  fortuites. 


S-  V. 

COULEURS  ,  TEMPS  ,  DURÉE  ,  ETC. 


Port. 

It. 

Fr. 

Primavera. 

Primavera. 

Primevère. 

Nevar. 

Nevare. 

Neiger. 

Bufar. 

Buffare. 

Bouffer. 

Ventar. 

Ventare. 

Venter. 

Eclipsar. 

Ecclissare. 

Eclipser. 

Braza. 

Bracia. 

Braise. 

Brazeiro. 

Braciere. 

Brasier. 

Abrasar. 

Abbruciare. 

Embraser. 

Allumiar. 

Alluminare. 

Allumer. 

Brilhar. 

Brillare. 

Briller. 

Atisar. 

Attizzare. 

Attiser. 

Colorir. 

Colorire. 

Colorier. 

Azul. 

Azzurro. 

Azur. 

Branco. 

Bianco. 

Blanc. 

Branquejar. 

Biancbeggiare, 

Blanchoyer 

Vermelho. 

Vermiglio. 

Vermeil. 

Verdejar. 

Verdeggiare. 

Verdoyer. 

Verniz. 

Vernice. 

Vernis. 

Ciclo. 

Ciclo. 

Cicle. 

xxxvj 

INTRODUCTION. 

Troué.. 

Cat. 

Esp. 

Jornada. 

Jornada. 

Jornada 

Jornal. 

Jornal. 

Jornal. 

Durada. 

Durada. 

Durada. 

Ancian. 

Anciâ. 

Anciano 

Data. 

Data. 

Data. 

Comment  était-il  arrive  que  la  langue  latine  n'eût  pas 

Il  a  fallu  que  les  langues  néolatines  créassent  les  mots 

Aux  verbes  latins  peu  usités ,  ningere,  nivere  et  virere, 

Parmi  les  autres  remarques  que  les  mots  placés  sous  ce 

hrasa,  brasier,  abrasar,  dérivés  du  grec ,  ont  été  adoptés 


§•  VI. 

ESPACE,  DIMENSION,  POIDS, 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Bas. 

Bas ,  bax. 

Baxo. 

Baisseza. 

Baxesa. 

Baxeza. 

Baissar. 

Baxar. 

Baxar. 

Abaissamen. 

Abaxament. 

Abaxiamento. 

Abaissar. 

Abaxar. 

Abaxar. 

Baza. 

Basa. 

Basa,  base. 

Arrêtai. 

Altretal. 

Otrotal. 

Augmentatiu . 

Aumentatiu. 

Aumentativo. 

Diminuir. 

Diminuir. 

Diminuir. 

Grandcza. 

Grandesa. 

Grandeza. 

Alteza. 

Altesa. 

Alteza. 

Abissar. 

Abisar. 

Abismar. 

Gros. 

Gros. 

Grueso. 

Grossier. 

Groser. 

Groser  o. 

Balansar. 

Balanceyar. 

Balanzar. 

Repletio. 

Repleciô. 

Replecion. 

Cumplimen. 

Cumpliment. 

Cumplimento. 

Intégral. 

Intégral. 

Intégral. 

Excessiu. 

Excessiu. 

Excesivo. 

Compas. 

Compas. 

Compas. 

INTRODUCTION. 

Port. 

h. 

Fr. 

Jornada. 

Giornada. 

Journée 

Jornal. 

Giornale. 

Journal. 

Durada. 

Durata. 

Durée. 

Aneiào. 

Anziano. 

Ancien. 

Data. 

Data". 

Date. 

\.\\\  I] 


<.? 


de  verbes  pour  exprimer  l'action  de  venter,  d'éclipser 

ventar,  eclipsar. 

elles  ont  substitué  nevary  verdeiar. 

paragraphe  fourniraient ,  je  ne  dois  pas  oublier  celle  que 


dans  toutes  les  langues  néolatines. 


S-  VI. 

MESURE,  PROPORTION,  LOCALITÉS,  ETC. 


Port. 

It. 

Fr. 

Baixo. 

Basso. 

Bas. 

Baixeza. 

Bassezza. 

Bassesse. 

Baxar. 

Bassare. 

Baisser. 

Abeixamento. 

Abassamento. 

Abaissement. 

Abaixar. 

Abassare. 

Abaisser. 

Base. 

Basa,  base. 

Base. 

Outrotal. 

Altretale. 

Autel. 

Augmentativo. 

Aumentativo. 

Augmentatif. 

Diminuir. 

Diminuire. 

Diminuer. 

Grandeza. 

^arandezza. 

Grandesse. 

Alteza. 

Altezza. 

Hautesse. 

Abismar. 

Abissare. 

Abismer. 

Grosso. 

Grosso. 

Gros. 

Grogeiro. 

Grossière. 

Grossier. 

Balancear. 

Bilaneiare. 

Balancer. 

Repleçào. 

Ripiezione. 

Réplétion. 

Cumprimenlo. 

Compimento. 

Complément 

Intégral. 

Intégrale. 

Intégral. 

Excessivo. 

Eccessivo. 

Excessif. 

Compasco. 

Compasco. 

Compas. 

xxx  \  iij 

INTRODUCTION 

Troub. 

'     Cat. 

Esp. 

Rectificar. 

Rectificar. 

Rectificar. 

Rectificatio. 

Rectificaciô. 

Rectificacion. 

Unitiu. 

Unitiu. 

Unitivo. 

Accessori. 

Accessori. 

Accesorio. 

Corroboracio. 

Corroboracio. 

Corroboracion. 

Crebadura. 

Crebadura. 

Quebradura. 

Pessa. 

Pessa. 

Pieza. 

Départir. 

Départir. 

Départir. 

Dcpartimen. 

Departimen . 

Departimiento. 

Marcar. 

Marcar. 

Marcar. 

Démarchai-. 

Demarcar. 

Demarcar. 

Trassa. 

Trassa. 

Traza. 

Alignai'. 

Alinyar. 

Alinar. 

Limitar. 

Limitar. 

Limitar. 

Confinar. 

Confinar. 

Confinar. 

Finimen . 

Finiment. 

Fenecimienlo. 

Trespassar. 

Traspassar. 

Traspasar. 

Mancar. 

Mancar. 

Mancar. 

Prolongamen. 

Prolongamen. 

Prolongamiento 

Fardel. 

Fardel. 

Fardel. 

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Descargar,  desencargar.  Descarregar. 

Descargar. 

Carga. 

Carrega. 

Carga. 

Carregar. 

Carrejar. 

Carrear. 

Carriato. 

Carreta 

Carreton. 

Carreta. 

Carreta. 

Carreta. 

Carriera. 

Carrera. 

Carrera. 

Ribeira. 

Ribera. 

'Ribera. 

Aribar. 

Aribar. 

Aribar. 

Canton. 

Canton  ,  cantô. 

Canto. 

Montanha. 

Montanya. 

Montana. 

Derocar. 

Derocar. 

Derocar. 

Acostar. 

Acostar. 

Acostar. 

Costat. 

Costat. 

Costado. 

On  remarquera  clans  cette  liste  de  mots,  les  cinq  pre- 
b(is  et  ses  dérivés  n'existassent  pas  en  latin;  soit  que  bas 


INTRODUCTION 

Port. 

It. 

Fr. 

Rectificar. 

Rettificare. 

Rectifier. 

Rectificacao. 

a 

Rettificazione. 

Rectification. 

Unitivo. 

Unitivo. 

Unitif. 

Accessorio. 

Accessorio. 

Accessoire. 

Corrobora  cao. 

0 

Corroborazione. 

Corroboration 

Quebradura. 

Crepatura. 

Crevnre. 

Peca. 

a 

Pezza. 

Pièce. 

Départir. 

Spartiie. 

Départir. 

Departimento. 

Departimento. 

Départemenl. 

Marcar. 

Marcare. 

Marquer. 

Demarcar. 

Dimarquare. 

Démarquer. 

Traça. 

a 

Traccia. 

Trace. 

Alinhar. 

Allineare. 

Aligner. 

Limitar. 

Limitare. 

Limiter. 

Confinar. 

G  on  fin  are. 

Confiner. 

Fenecimento. 

Finimento. 

Finiment. 

Traspassar. 

Trapassare. 

Trespasser. 

Mancar. 

Mancare. 

Manquer. 

Prolongamento. 

Prolungamento. 

Prolongement. 

Fardel. 

Fardello. 

Fardeau. 

Carregar. 

Caricare. 

Charger. 

Encarregar. 

Incaricare. 

Encbarger. 

Desencargar. 

Scaricare. 

Décharger. 

Carga. 

Carica. 

Charge. 

Acarretar. 

Carreggiare. 

Charrier. 

Carretd. 

Carre  ton  e. 

Charreton. 

Carreta. 

Carretta. 

Charrette. 

Careira. 

Carriera . 

Carrière. 

Ribeira. 

Riviera. 

Rivière. 

Aribar. 

Arrivare. 

Arriver. 

Ganto. 

Cantone. 

Canton. 

Montanha. 

Montaçna. 

Montagne. 

Derocar. 

Dirrocciare. 

Dérocher. 

Accostar. 

Accostare. 

Accoster. 

Gostado. 

Costato. 

Côté. 

XXXDt 


miers  ;  introduits  dans  les  langues  néolatines ,  bien  que 
roman  ait  été  emprunté  à  basis ,  latin,  ou  à  bassus ,  latin 


xl  INTRODUCTION, 

inusité,  qu'on  donne  comme  traduit  du  grec;  quoiqu'il 
veut,  l'imitation,  par  laquelle  la  famille  des  mots  in- 
1  an  «mes  néolatines. 

§.  VIL 

AGRICULTURE,  JARDINAGE,  TROUPEAUX,  CAMPAGNE, 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

Laborador. 

Laurador. 

Labrador. 

Cultivador. 

Culturador. 

Cultivador. 

Cultivai-. 

Cultivai-. 

Cultivai-. 

Vaquier. 

\  aquer. 

\aquero. 

Bovier,  boyer. 

Bover. 

Boyero. 

Pasturgar. 

Pasturar. 

Pastorear. 

Toiso. 

Tusd. 

Tuson. 

Segador. 

Segador. 

Segador. 

Jardin. 

Jardi. 

Jardin. 

Violeta. 

Violeta. 

\ioleta. 

Guirlanda. 

Guirlanda. 

Guinalda. 

Pera. 

Pera. 

Pera. 

Pastora. 

Pastora. 

Pastora. 

Productiu. 

Productiu. 

Productivo. 

Salvatge. 

Salvatge. 

Salvage. 

Figuiera,  figuier. 

Figuera. 

Figuiera. 

Pradaria. 

Praderia. 

Praderia. 

Trabal . 

Trabal. 

Trabajo. 

Traballos . 

Traballos . 

Trabajoso. 

Traballier. 

Trabelhador. 

Trabajador. 

Traballar. 

Traballar. 

Trabajar. 

Rigar. 

Regar. 

Regar. 

Trillar. 

Trillar. 

Trillar. 

Atrapar. 

Atrapar . 

Atrampar. 

Roci. 

Roci. 

Rocin. 

Palafre. 

Palafré. 

Palafren. 

Brida. 

Brida. 

Brida. 

Corpa. 

Gropa. 

Grupa . 

Manjadoira. 

Menjadora. 

Manjadoura 

Girfalc. 

Girfalc. 

Gerifalco. 

Cornelha. 

Cornella . 

Corneja. 

INTRODUCTION.  xlj 

en  soit,  il  sera  juste  de  distinguer  la  création,  ou  si  l'on 
diqués  a  passé,  avec  tous  ses  développemens ,  dans  les 

§•  VIL 
ANIMAUX  DOMESTIQUES  ET  SAUVAGES,  OISEAUX,  ETC. 


Port. 

It. 

Fr. 

Lavrador. 

Lavoratore. 

Laboureur. 

Cultivador. 

Coltivatore. 

Cultivateur 

Cultiva  r. 

Coltivare. 

Cultiver. 

Vaqueiro. 

Vaccarro. 

Vacher. 

Boeiro. 

Boaro. 

Bouvier. 

Pastorar,  pastorear. 

Pasturare. 

Pasturer. 

Tosao. 

Tosone. 

Toison. 

Segador. 

Segatore. 

Scieur. 

Jardim. 

Giardino. 

Jardin. 

Violeta. 

Violetta. 

Violette. 

Grinalda. 

Ghirlanda . 

Guirlande. 

Pera. 

Pera. 

Poire. 

Pastora. 

Pastora . 

Pastore. 

Productive 

Produttivo. 

Productif. 

Salvagem . 

Salvaggio. 

Sauvage. 

Figueira. 

Ficaja. 

Figuier. 

Praderia. 

Prateria. 

Praerie. 

Trabalho. 

Travaglio. 

Travail. 

Trabalhoso. 

Travaglioso. 

Travailleur 

Trabalhador. 

Travagliatore. 

Travailleur 

Trabalhar. 

Travagliare. 

Travailler. 

Regar. 

Rigare . 

Riguer. 

Trilhar. 

Trillare. 

Tribler. 

Atracar. 

Attrappare. 

Attraper. 

Rocira. 

Ronzino. 

Roncin. 

Palafrem. 

Palafreno. 

Palefroi. 

Brida. 

Briglia. 

Bride. 

Garupa. 

Groppa. 

Croupe. 

Manjadoura. 

Mangiatoja. 

Mangeoire. 

Gerifalte. 

Girfalco. 

Gerfaut. 

Cornelba . 

Cornacchia. 

Corneille. 

I. 


/ 


xlij 

INTRODUCTION. 

Troub. 

Cal. 

Esp. 

Cala  ad  ra 

Calandra. 

Calandria. 

Papagaj. 

Papagall. 

Papagayo. 

Bec. 

Bec. 

Pico. 

Cabri  t. 

Cabrit. 

Cabrito. 

Boc. 

Boc. 

Bode. 

Scrcna. 

Sirena. 

Sirena. 

Tartuga. 

Tortuga . 

Tortnga . 

Dromedari. 

Dromedari , 

Dromedario 

Bramar. 

Bramar. 

Bramar. 

Foutana. 

Fontana . 

Fontana. 

Canon. 

Cand. 

Canon. 

Bosc. 

Bosc. 

Bosqne. 

Forestici 

Forastci . 

Forastero. 

Foresta. 

Floresl  a. 

Floresta. 

Boton. 

Bold. 

Boton. 

Botonar,  abotonai . 

Botonar. 

Abotonar. 

Aplanar. 

Aplanar. 

Allanar. 

Arri. 

Arri. 

Arre. 

L'interjection  arri,  dont  se  servaient  les  cultivateurs 
à  marcher  en  avant ,  est  sans  doute  un  reste  de  l'ancien 
qramme  de  Mulabus  gallicis  : 

Dissona  quam  varios  flectant  ad  murmura  cursus 

Et  certas  adeant,  voce  régente,  vias.... 

Barbaricos  docili  concipit  aure  sonos. 
Absentis  longinqua  valens  pracepta  magistri , 

Frenorumque  vicem  lingua  virilis  agit.... 
Miraris  si  voce  feras  pacaverit  Orpheus, 

Cum  prônas  pecudes  gallica  verba  regant  ! 

§.  vni. 

MÉTAUX  ,  ARTS  ET  MÉTIERS ,  TRAVAUX  ET 

ARTISTES  ET  OUVRIERS 


Troub. 


Argentar 
Lato. 


Cal. 
Argentar. 
Llautô. 


Esp. 


Argentar 
Laton. 


INTRODUCTION. 

Port. 

It. 

Fr. 

Calhandra. 

Calandra. 

Calandre. 

Papagaio. 

Pappagallo. 

Papegault. 

Bico. 

Becco. 

Bec. 

Cabrito. 

Capretlo. 

Cabrit. 

Bode. 

Becco. 

Boc. 

Sirena. 

Sirena. 

Sirène. 

Tartaruga. 

Tartaruga. 

Tortue. 

Dromedario. 

Dromedario. 

Dromadaire. 

Bramar. 

Bramare. 

Bramer. 

Fontinha. 

Fontana. 

Fontaine. 

Cano. 

Cannone. 

Canon  (tuyau) 

Bosque. 

Bosco. 

Bosc. 

Forasteiro. 

Forestière. 

Forestier. 

Floresta. 

Foresta. 

Forest. 

Botào. 

Bottone. 

Bouton. 

Abotoar. 

Abbottonare. 

Boutonner. 

Aplainar. 

Àppianare. 

Aplaner. 

Arre. 

Arri. 

Arri. 

xliij 


et  les  conducteurs  de  bêtes  de  charge,  pour  les  exciter 
idiome  méridional,   dont  Claudien  disait  dans  son  épi— 


Comme  elles  changent  et  varient  leur  allure,  et  obéissant  à  la  voix 
elles  suivent  les  routes  qu'elle  indique....  La  mule  comprend  d'une  oreille 
docile  les  intonations  barbares;   le  conducteur  n'est  pas  présent,  mais 
ses  ordres,  entendus  de  loin,  sont  respectés,  et  la  langue  de  l'homme  la 
dirige  comme  ferait  le  frein. 

Tu  t'étonnes  de  ce  que  la  voix  d'Orphée  apprivoisa  les  monstres,  quand 
des  paroles  d'un  Gaulois  gouvernent  les  mules  courbées  vers  la  terre  ! 


§.  VIII. 

INSTRUMENTS  CONCERNANT  LES  ARTS  ET  LES  MÉTIERS , 
QUI  LES  EXERÇAIENT,  ETC. 


Port. 


Argentar. 
Latao. 


It. 

Argentare. 
Ottone. 


Fr. 


Argenter. 
Laiton. 


xliv 


INTRODUCTION. 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

Sobredaurar. 

Sobredaurar. 

Sobredorar 

Pellicier. 

Pellicer. 

Pellejero. 

Cardaire. 

Cardador. 

Cardador. 

Cardar. 

Cardar. 

Cardar. 

Batedor. 

Batedor. 

Batedor. 

Molinier. 

Moliner. 

Molinero. 

Molin. 

Moli. 

Molino. 

Barbier. 

Barber. 

Barbero. 

Barbairia . 

Barberia. 

Barberia. 

Enfornar. 

Enfornar. 

Enhornar. 

Farga. 

Farga. 

Forja. 

Esmerar . 

Esmerar . 

Esmerar. 

Agusar. 

Aguzar. 

Aguzar. 

Aguilla. 

Agulha. 

Aguja. 

Descoser. 

Descosir. 

Descoser. 

Acerar. 

Acerar. 

Acerar. 

Ferrar. 

Ferrar. 

Herrar. 

Desferrar . 

Desferrar. 

Desherrar. 

Clavelar. 

Clavelar. 

Clavar. 

Brunir. 

Brunyir. 

Brunir. 

Martel. 

Martell. 

Martillo. 

Martellar. 

Martellejar. 

Martillar. 

Bugada . 

Bugada. 

Bugada. 

Lavandiera . 

Llavandera. 

Lavandera 

Banhar. 

Banyar. 

Banar. 

Filar. 

Filar. 

Hilar. 

Desfilar. 

Desfilar. 

Deshilar. 

Filet. 

Filet. 

Fileté. 

Destorser. 

Destorcer. 

Destorcer. 

Afinar. 

Afinar. 

Afinar. 

Raisfinar. 

Refinar. 

Refinar. 

Fineza. 

Finesa. 

Fineza. 

Fin. 

Fi. 

Fino. 

Pic. 

Pico. 

Pico. 

Picar. 

Picar. 

Picar. 

Destrempai . 

Destemplar. 

Destemplai 

Eniplcgai 

Emplegar. 

Emplear. 

Poncha. 

Punxa. 

Punta. 

INTRODUCTION. 


xl\ 


Port. 

It. 

Fr. 

Sobredourar. 

Sopraindorare. 

Surdorer. 

Pelleiro. 

Pellicciere. 

Pellicier. 

Cardador. 

Cardatore. 

Cardeur . 

Cardar. 

Cardare. 

Carder. 

Batedor. 

Battitore. 

Batteur. 

Moleiro. 

Molinaro. 

Mobilier. 

Moinho. 

Molino. 

Molin. 

Barbeiro. 

Barbiere. 

Barbier. 

Barbearia. 

Barbieria. 

Barberie. 

Enfornar. 

Infornare. 

Enfourner, 

Forja. 

Foggia ,  fuccina. 

Forge. 

Esmerar. 

Smerare. 

Esmerer. 

Aguçar. 

Aguzzare. 

Aguiser. 

Agulha. 

Aguglia. 

Aguille. 

Descozer. 

Scucire. 

Découdre. 

Azerar. 

Acciajare. 

Acérer. 

Ferrar. 

Ferrare. 

Ferrer. 

Desferrar. 

Sierra re. 

Déferrer. 

Cravar. 

Cbiavellare. 

Claveller. 

Brunir. 

Brunire. 

Brunir. 

Martello. 

Martello. 

Martel. 

Martellar. 

Mar  tell  are. 

Marteller. 

Bugada. 

Bucata. 

Buée. 

Lavandeira. 

Lavandara. 

Lavandière 

Banbar. 

Bagnare. 

Baigner. 

Fiar. 

Filare. 

Filer. 

Desfiar. 

Sfdare. 

Défiler. 

Fileté. 

Filetto. 

Filet. 

Destorcer. 

Storcere. 

Détordre. 

Affinar. 

Affinare. 

Affiner. 

Refinar. 

Raffinare. 

Raffiner. 

Fineza. 

Finezza. 

Finesse. 

Fino. 

Fino. 

Fin. 

Picao. 

Piecone. 

Pic. 

Picar. 

Picchiare. 

Piquer. 

Destemperar. 

Distemprarc. 

Détremper. 

Enipregar. 

Inipiegare. 

Employer. 

Ponta. 

Punta. 

Pointe. 

\1\J 

INTRODUCTION. 

Trou//. 

Cat. 

Esp. 

Apontamen. 

Apuntament. 

Apuiitamiento 

Apontar. 

Apuntar. 

Apuntar. 

Deissoterrar. 

Dessoterrar. 

Desoterrar. 

En  lisant  cette  liste ,  on  aura  sans  doute  remarqué 
donnèrent  pour  exprimer  divers  arts  et  métiers ,  et  dé- 

Ainsi ,  du  latin  carduus,  elles  firent  cardaire,  cardar; 
le  verbe  enfornar ;  d'acutus ,  le  verbe  agusar;  otaries, 
de  balneum,  le  verbe  banhar,  etdeJUum,  les  mots  filar. 

On  trouve  aussi  plusieurs  mots  dont  le  latin  n'a  pas 
bugada,  pic,  picar,  etc.  Fin,jineza,  afînar,  raisjinar, 
dériver  de  fines,  pris  dans  le  sens  de  perfection.  Voyez 

§.  IX. 

L'HOMME ,  SON  CORPS ,  SES  QUALITÉS  ;  ACTIONS 

SES  PROCÉDÉS,  USAGES 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

Pcrsonatge . 

Personatge. 

Personage. 

Donzel. 

Donsell. 

Doncell. 

Donzella. 

Donsella. 

Doncella. 

Nayssemen . 

Naximen. 

Nacimiento. 

Velh. 

Vell. 

Viejo. 

Envellezir. 

Envellir. 

Envejecer. 

Sobrenom. 

Sobrenom. 

Sobrenombre 

Creissemen . 

Crexement. 

Crecimiento. 

Avivai". 

Avivai". . 

Avivai' . 

Anca. 

Anca. 

Anca. 

Flanc. 

Flanc. 

Flanco. 

Faisso. 

Faccid. 

Faccion. 

Pansa. 

Panxa. 

Panza. 

Sobredent. 

Sobredent. 

Sobrediente. 

Barbut. 

Barbut. 

Barbudo. 

Velut. 

Vellut. 

Velludo. 

Membrut. 

Meinbrud. 

Membrudo. 

Desmembrar. 

Desmembrar. 

Desmembrar. 

Port. 
Apontamenlo. 
Apontar. 
Desenterrar. 


INTRODUCTION. 

It.  Fr. 

Appuntamento.  Appointement. 


xlvij 


Appuntare. 
Dissotterrare. 


Appointer. 
Détenir. 


certain  nombre  de  mots  que  les  langues  néolatines  se 

signer  les  personnes  qui  les  exerçaient. 

de  barba,   barbator,  vint  barbier,   barbairia;  deforn, 

celui  d'acerar;  dejerrum,  ceux  de  ferrar  et  desferrar  ; 

desjilar,  jilet ,  etc. 

fourni  la  racine  :   Forja,  brunir,  martel,  martellar , 

ont  exercé  la  sagacité  des  étymologistes  ;  on  peut  les 

Pasquier,  liv.  VIII,  ch.  64. 

S-  IX 

PHYSIQUES,  REPOS,  MOUVEMENT,  SES  MANIÈRES, 
DOMESTIQUES,  ETC. 


Port. 


It. 


Fr. 


Personagem. 

Personaggio. 

Personnage. 

Donzel. 

Donzello. 

Donzel. 

Donzella. 

Donzella. 

Donzelle. 

Nascimento. 

Nascimento. 

Naissement. 

Velho. 

Veccbio. 

Vieil. 

Envelhecer. 

Invecebiare. 

Envieillir. 

Sobrenome. 

Soprannome. 

Surnom. 

Crecimento. 

Crescimento. 

Croissement 

Avivar. 

Avvivare. 

Aviver. 

Anca. 

Anca. 

Hanche. 

Flanco. 

Fianco. 

Flanc. 

Faccâo. 

Fazione. 

Façon. 

Panca. 

Pancia. 

Panse. 

Sobredente. 

Sopraddente. 

Surdent. 

Barbudo. 

Barbuto. 

Barbu. 

Veludo. 

Velluto. 

Velu. 

Membrudo. 

Membruto. 

Membru. 

Desmembrar. 

Smembrare. 

Démembrer, 

xlvîij 

INTRODUCTI 

ON. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Escarnar,  descarnar. 

Descarnar. 

Escarnar,  descarnar 

Maçreza. 

Magreza. 

Magreza . 

Desfigurar. 

Desfigurar. 

Desfigurar. 

Desnaturar. 

Desnaturar. 

Desnaturar. 

Merdos . 

Merdos. 

Merdoso. 

Movimen. 

Moviment. 

Movimiento. 

A iatge. 

Viatge. 

Viage. 

Aviar. 

Aviar. 

Aviar. 

Desviamen. 

Desviament. 

Desviamiento. 

Desviar. 

Desviar. 

Desviar. 

Obviar. 

Obviar. 

Obviar. 

Aventura. 

Aventura. 

Aventura. 

Aventurier. 

Aventurer. 

Aventurero. 

Aventurar. 

Aventurar. 

Aventurar. 

Desavenlura. 

Desventura. 

Desaventura. 

Mesquin. 

Mesqui. 

Mezquino. 

Desastrat. 

Desastrat. 

Desastrado. 

Desastruc. 

Desastruch. 

Desastroso. 

Angoissar. 

Angoissar. 

Angustiar. 

Carencia. 

Carencia. 

Carencia. 

Afan. 

Afany. 

Afan. 

Afanar. 

Afanar. 

Afanar. 

Guisa. 

Guisa. 

Guisa. 

Maneira. 

Manera. 

Manera. 

Semblan. 

Semblant. 

Semblante. 

Semblansa. 

Semblansa. 

Semejanza. 

Monstra. 

Mostra. 

Muestra . 

Afailar. 

Afaytar. 

Afeitar. 

Afaitamen. 

Afaytament. 

Afeitamiento. 

Contrafaire. 

Contrafer. 

Contrahacer. 

Contrafazedor. 

Contrafaedor. 

Contrahacedor. 

Desfaire,  desfar. 

Desfer. 

Desbacer. 

Diversifiar. 

Diversificar. 

Diversificar. 

Virar. 

Girar. 

Virar. 

Tirar. 

Tirar. 

Tirar. 

Estirar. 

Estirar. 

Estirar. 

Retirar. 

Retirar. 

Retirar. 

Retornar. 

Retornar. 

Retornar. 

INTRODUCTION. 


xlix 


Port. 

//. 

Fr. 

Escarnar,  descarnar. 

Scarnare. 

Déeharner. 

Magreza. 

Magrezza . 

Maigresse. 

Desfigurar. 

Sfigurare. 

Défigurer. 

Desnaturar. 

Disnaturare. 

Dénaturer. 

Merdoso. 

Merdoso. 

Merdeux. 

Movimento. 

Movimento. 

Mouvement. 

Viagem. 

Viaggio. 

Vovage. 

Aviar. 

Avviare. 

Àvier. 

Desviamento. 

Sviamento. 

Déviement. 

Desviar. 

Sviare. 

Dévier. 

Obviar. 

Ovviare. 

Obvier. 

Aventura . 

Av  ventura. 

Aventure. 

Avantureiro. 

Avventuriere. 

Aventurier. 

Aventurai*. 

Avventurare. 

Aventurer. 

Desaventura. 

Disavventura. 

Désaventure. 

Mesquinho. 

Meschino. 

Mesquin. 

Desastrado. 

Disastrato. 

Désastre. 

Desastroso. 

Desastroso. 

Désastreux. 

Angustiar. 

Angosciare. 

Angoisser. 

Carencia. 

Carenzia. 

Carence. 

Affano . 

Affanno. 

Ahan. 

Affanar. 

Affannare. 

Ahanner. 

Guisa. 

Guisa. 

Guise. 

Maneira. 

Maniera. 

Manière. 

Semblante. 

Sembiante. 

Semblant. 

Semelhança. 

Sembianza. 

Semblance. 

Mostra . 

Mostra . 

Montre. 

Affeitar. 

Àffaitare. 

Afaiter. 

Affeitamento. 

Affaittamento. 

Afaitement. 

Contra  fa  zer. 

Contraffare. 

Contrefaire, 

Contrafazedor. 

Contrafattore. 

Contrefacteur 

Desfazer. 

Disfare. 

Défaire. 

Diversificar. 

Diversificare. 

Diversifier. 

Virar. 

Virare . 

Virer. 

Tirar. 

Tirare. 

Tirer. 

Estirar. 

Stirare. 

Etirer. 

Retirar. 

Ritirare. 

Retirer. 

Retornar. 

Ritornare. 

Retourner. 

g 


! 

INTRODUCTION. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

L  sar. 

Usar. 

Usar. 

Usage. 

Usatge. 

Usage. 

Messatge. 

Missatge. 

Mensage. 

Mantcner. 

Mantenir. 

Mantener. 

Entretenir. 

Entretenir. 

Entretener. 

Puiar. 

Pujar. 

Pujar. 

Trabucar. 

Trabucar. 

Trabucar. 

Tombai*. 

Tonibar. 

Tumbar. 

Calar. 

Calar. 

Callar. 

Tardansa, 

Tardansa. 

Tardanza. 

Pelar. 

Pelar. 

Pelar. 

Destrempar. 

Destemplar ,  destrempar. 

Destemplar. 

Destempramen. 

Destrempament. 

Destemplamiento 

Portador. 

Portador. 

Portador. 

Custodi. 

Custodi. 

Custodio. 

Maneiar. 

Manejar. 

Manejar. 

Forsar. 

Forsar. 

Forzar. 

Esforzar. 

Esforzar. 

Esforzar. 

Recular. 

Recular. 

Recular. 

Encontra. 

Encontre. 

Encuentro. 

Encontrar. 

Encontrar. 

Encontrar. 

Praticar. 

Practicar. 

Practicar. 

Aparelh. 

Aparell. 

Aparejo. 

Prest. 

Prest. 

Presto. 

Fornir. 

Fornir. 

Fornir. 

Baisar. 

Besar. 

Besar. 

Contrast. 

Contrast. 

Contrasto. 

En  vit. 

Envit. 

Envile. 

Cavalcar. 

Cavalgar. 

Cabalgar. 

Cavalcada. 

Cavalcata. 

Cabalgada. 

Cavalcadura. 

Cavalgadura. 

Cabalgadura. 

Encavalcar. 

Encavalcar. 

Encabalgar. 

Descavalcar. 

Descabalcar. 

Descabalgar. 

Galop. 

Galop. 

Galope. 

Galaupar. 

Galopar. 

Galopear. 

Trot. 

Trot. 

Trot. 

Que  d'observations  j'aurais  à  présenter  sur  les  mots 


INTRODUCTION. 


>j 


Porl. 

It. 

Fr. 

Usar. 

Usare. 

User. 

Usager». 

Usaggio. 

Usage. 

Mensagem. 

Messaggio. 

Message. 

Manter. 

Mantenere. 

Maintenir. 

Entreter. 

Intr-attenere. 

Entretenir. 

Pujar. 

Poggiare. 

Puier. 

Trabucar. 

Traboccare. 

Trébucher. 

Tombar. 

Tomare ,  tombolare. 

Tomber. 

Calar. 

Calare. 

Caler. 

Tardanca. 

a 

Tardanza. 

Tardance. 

Pelar. 

Pelare. 

Peler. 

Destemperar. 
Desteniperamento . 
Portador. 

Distempera  re. 
Distemperamento . 
Portatore. 

Détremper. 

Détrempement 

Porteur. 

Custodio. 

Custode. 

Custode. 

Manejar. 

Maneggiare. 

Manier. 

Forcar. 

3 

Forzare. 

Forcer. 

Esforcar. 

3 

Sforzare. 

Efforcer. 

Recuar. 

Rinculare. 

Reculer. 

Encontro. 

Incontro. 

Encontre. 

Encontrar. 

Incontrare. 

Encontrer. 

Praticar. 

Praticare. 

Pratiquer. 

Apparelho. 
Presto. 

Apparecchfo. 
Presto. 

Appareil. 
Prest. 

Fornir. 

Fornire. 

Fournir. 

Beijar. 

Bacciare. 

Baiser. 

Contraste. 

Contrasto. 

Contraste. 

Envite. 

Invito. 

Envit. 

Cavalgar. 

Cavalcare. 

Chevaucher. 

Cavalgada. 

Cavalcata. 

Cavalcade. 

Cavalgadura. 

Cavalcatura. 

Chevauchéure. 

Encavalgar. 

Incavalcare. 

Enchevaucher. 

Descavalgar. 

Galope. 

Galopar,  galopear. 

Trote. 

Discavalcare. 
Galoppo. 
Galoppare. 
Trotto. 

Déchevaucher. 
Galop. 
Galop  per. 
Trot. 

contenus  dans  ce  paragraphe  !  Comment  concevoir  que 


lij  INTRODUCTION. 

les  langues  néolatines  eussent  disposé ,  chacune  à  son 

rivées  du  latin  ,  les  autres  dérivées  du  latin ,  mais  avec 

Dans  les  mots  que  le  latin  n'a  pas  fournis,  on  distin- 
retirary  tombar,  calar. 

Dans  ceux  dont  la  racine  est  latine ,  de  trabucus  a  été 
desviamen  desviar  ;  d'astrum,  les  adjectifs  desastrat , 
le  verbe  aventurar  et  les  substantifs  aventurier,  desaven- 
les  dérivés  de  caballus >  latin,  cavalcar,  cavalcada  , 
marquer   que  les    mots  trot,  galop ,   galaupar,   n'ont 

s-  *• 

RELATIONS  DE  FAMILLE  ,  DE  SOCIÉTÉ  ;  AMOUR , 

QUALITÉS,  NOBLES 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

En  pareil  ta  r. 

Emparentar. 

Emparentar. 

Linhatge. 

Llinatge. 

Linage. 

Patentai. 

Paternal. 

Paternal. 

Fraternal. 

Fraternal. 

Fraternal. 

Corapaire. 

Compare. 

Compadre. 

Coma  ire. 

Comare. 

Comadre. 

Contraire. 

Confrare. 

Confrade. 

Compan. 

Compagn. 

Compano. 

Acompanhar. 

Acompanyar. 

Acompanar. 

Bastard. 

Bastard. 

Bastardo. 

Amistat. 

Amistat. 

Amistad. 

Desamar. 

Desamar. 

Desamar. 

Enamorar. 

Enamorar. 

Enamorar. 

Abrassar. 

Abrassar. 

Abrazar. 

Confédération. 

Confederacid. 

Confédération 

Ciutadan. 

Ciutadâ. 

Ciudadano. 

Condeyssendre. 

Condescendir. 

Condescender. 

Socors. 

Socors. 

Socorro. 

Oblidar. 

Oblidar. 

Olvidar. 

Remembransa. 

Ri'inerobrança. 

Remembranza 

Activitat 

Activitat. 

Actividad. 

Coratge 

Coratge. 

Corage. 

INTRODUCTION.  liij 

usage,  tant  d'expressions  identiques,  les  unes  non  dé- 
des  modifications  uniformes? 
guera  anca ,  pansa  ,  flanc  ,  ajan,  afanar,  guis  a ,  tirar, 

formé  trabucar ,  de  via,  sont  dérivés  viatge,  aviar, 
desastrut  ;  de  manus ,  le  substantif  maniera  ;  de  venir  , 
tura.  J'appelle  surtout  l'attention  des  philologues  sur 
cavalcadura ,  encavalcar ,  descavatcar,  en  faisant  re- 
aucun rapport  avec  la  langue  latine. 

§•  x. 

AMITIÉ  ,  IMPRESSIONS  MORALES  ,  BONNES 
SENTIMENTS,  ETC. 


Port. 

h. 

Fr. 

Emparentar. 

Imparentare. 

Emparenter. 

Linhagem. 

Lignaggio. 

Lignage. 

Paternal . 

Paternale. 

Paternel. 

Fraternal. 

Fraternale. 

Fraternel. 

Compadre. 

Compare. 

Compère. 

Comadre. 

Comare. 

Commère . 

Confrade. 

Confrate. 

Confrère. 

Companhâo. 

Compagne 

Compain ,  compagnon 

Acompanhar. 

Accompagnare. 

Accompagner. 

Bastard. 

Bastardo. 

Bastard. 

Amislade. 

Amistà. 

Amisté. 

Desamar. 

Disamare. 

Désaimer. 

Enamorar. 

Innamorare. 

Enamourer. 

Abraçar. 

Abbracciare. 

Embrasser. 

Confederaeao. 

Confederazione . 

Confédération. 

Cidadao. 

Cittadino. 

Citadin. 

Condescender. 

Condescendere. 

Condescendre. 

Socorro. 

Soccorso. 

Secors. 

Olvidar. 

Obbliare. 

Oublier. 

Remembrança. 

Rimembranza. 

Remembrance. 

Actividade. 

Attivilà. 

Activité. 

Coragem, 

Coraggio. 

Corage. 

liv 

INTRODUCTION. 

Troué. 

Cal. 

Esp. 

Coratjos. 

Coratjos. 

Corajoso. 

Cordi;il. 

Cordial. 

Cordial. 

Misericordîos. 

Misericordîos. 

Misericordioso. 

Garitatiu. 

Caritatiu. 

Caritativo. 

Perdo. 

Perdd. 

Perdon . 

Perdonar. 

Perdonar. 

Perdonar. 

Franc. 

Franc. 

Franco. 

Franqueza. 

Franquesa. 

Franqueza. 

Gentileza. 

Gcntilesa. 

Gentileza. 

Seguransa. 

Asseguransa. 

Seguranza. 

Assegurar. 

Assegurar. 

Asegurar. 

Largueza. 

Llarguesa . 

Largueza. 

Sentiraen. 

Sentiment. 

Sentimiento. 

Consentimen. 

Consentiment. 

Consentimiento 

Interessar. 

Interessar. 

Interesar. 

Grat. 

Grat. 

Grado. 

Agradar. 

Agradar. 

Agradar. 

Lealtat. 

Llealtat. 

Lealtad. 

Fiar,  fizar. 

Fiar. 

Fiar. 

Confidar. 

ConGar. 

Confiar. 

Confisansa. 

Confiansa. 

Confianza. 

Costumar. 

Costumar. 

Costumbrar. 

Acostumar. 

Acostumar. 

Acostumbrar. 

Plaser. 

Plaer. 

Placer. 

Desieg. 

Desitgi. 

Deseo. 

Vregognos. 

Vergonyos. 

\7ergonoso. 

Meravclha. 

Maravella. 

Maravilla. 

Maravelhar. 

Maravellar. 

Maravillar. 

Maravillos. 

Maravellos. 

Maravilloso. 

Rerairar. 

Remirar. 

Remirar. 

Parmi  les  mots  classés  dans  ce  paragraphe,  on  remar- 
(|uelques  uns,  tels  que  perdo,  perdonar,  bastard, 
fournie  par  la  langue  latine,,  comme  amistat,  enamorar, 
n'applaudira-t-on  pas  à  l'industrieuse  composition  des 
verbes ,  consuefacere  et  consuescere;  les  verbes  romans 
langue  romane  ayant  fait  costum,  c'est  avec  le  secours 
iumar  et  acostumar. 


INTRODUCTION. 

Port. 

//. 

Fr. 

Coracudo. 

a 

Coraggioso. 

Courageux. 

Cordial. 

Cordiale. 

Cordial. 

Misericordioso. 

Misericordioso. 

Misericordios. 

Caritativo. 

Caritativo. 

Caritatif. 

Perdâo. 

Perdono. 

Pardon. 

Pcrdoar. 

Pcrdonare. 

Pardonner. 

Franco. 

Franco. 

Franc. 

Franqueza. 

Franchezza. 

Franchise. 

Gentileza. 

Gentilezza. 

Gentillesse. 

Seguransa. 

Sicuranza. 

Séurtance. 

Assegurar. 

Assicnrare. 

Asséurer. 

Largueza. 

Larghezza. 

Largesse. 

Sentimento. 

Sentimento. 

Sentiment. 

Consentimento. 

Consentimento. 

Consentement 

Interessar. 

Interessare. 

Intéresser. 

Grado. 

Grado. 

Gret. 

Agradar. 

Aggradare. 

Agréer. 

Lealtade. 

Lealtà. 

Loyauté. 

Fiar. 

Fidar. 

Fier. 

Confiar. 

Confidare. 

Confier. 

Confianza. 

Confidanza. 

Confiance. 

Costumar. 

Costumare. 

Coutumer. 

Acostumar. 

Accostumare. 

Accoutumer. 

Plazer. 

Piacere. 

Plaisir. 

Desejo. 

Desio. 

Désir. 

Vergonhoso. 

Vergognoso. 

Vergogneux. 

Maravilha. 

Maraviglia. 

Merveille. 

Maravilhar. 

Maravigliare. 

Merveiller. 

Maravilhoso. 

Maraviglioso. 

Merveilleux. 

Reniirar. 

Rimirare. 

Remirer. 

lv 


quera  que  la  grande  parties  ont  dérivés  du  latin ,  excepté 
franqueza,  etc.;  parmi  les  mots  dont  la  racine  a  été 
desamar,  venus  à'amor,  et  agradar,  venu  de  gratus, 
verbes  costumar  et  acostumar?  Le  latin  fournissait  deux 
n'en  ont  rien  emprunté  ;  mais  de  co?îSueT:udineM .  la 
de  ce  substantif  qu'ont  été  formés  les  deux  verbes  cos- 


ivi 


INTRODUCTION. 


S.   XL 

MAUVAISES  QUALITÉS,  MAUVAIS 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

Deshonest . 

Deshonest. 

Deshonesto. 

Deshonestetat. 

Desbonestedat. 

Deshonestidad 

Deshonor. 

Deslionor. 

Deshonor. 

Deshonrar,  deshonorar 

Deshonrar. 

Deshonrar. 

Desleal. 

Deslleal. 

Desleal. 

Deslealtat. 

Desllealtat. 

Deslealdad. 

Desmesura. 

Desmesura. 

Desmesura . 

Coart. 

Coart. 

Cobarde. 

Coardia. 

Cobardia. 

Cobardia. 

Malvat. 

Malvad. 

Malvado. 

Cobeitar. 

Cobdiciar. 

Codiciar. 

Cubitia. 

Cobdieia. 

Codicia. 

Subtileza. 

Sutilesa. 

Subtileza. 

Subtiliar. 

Subtilisar. 

Subtilizar. 

Contrariar. 

Contrariar. 

Contrariar. 

Desmentir. 

Desmentir. 

Desmentir. 

Fantasia. 

Fantasia. 

Fantasia. 

Lausengier,  lauzenjador 

.  Lausengador. 

Lisonjeador. 

Fenhemen. 

Fingiment. 

Fingimiento. 

Enueg. 

Enug. 

Enojo. 

Enoios. 

Enujos. 

Enojoso. 

Enuiar. 

Enujar. 

Enojar. 

Trufar. 

Trufar. 

Trufar. 

Paoros. 

Pavoros . 

Pavoroso. 

Espavent. 

Espant. 

Espaviento. 

Espaventar. 

Espantar. 

Espantar. 

Molleza. 

Mollesa. 

Molleza . 

Orguelh. 

Orgull. 

Orgullo 

Orguelhos. 

Orgullos. 

Orgulloso. 

Falsari. 

Falsari . 

Falsario. 

Puta. 

Puta. 

Puta. 

Brutal 

Brutal. 

Brutal. 

INTRODUCTION. 


lvij 


§.  XL 


SENTIMENTS,  MAUVAISES  ACTIONS. 


Port. 

It. 

Fr. 

Deshonesto. 

Disonesto. 

Déshonnête. 

Deshonestidade. 

Disonestità. 

Déshonnételé. 

Deshonor. 

Disonore. 

Déshonneur. 

Deshonrar. 

Disonorare,  desonrare 

.  Déshonorer. 

Desleal. 

Disleale. 

Déloyal. 

Deslealdade. 
Desmesura. 

Dislealtà. 
Dismisura. 

Déloyauté. 
Desmesure. 

Cobarde. 

Codardo. 

Couart. 

Cobardia. 

Codardia. 

Couardise. 

Malvado. 

Malvaggio. 

Mal  vais. 

Cobicar. 

Cubitare. 

Convoiter. 

Cobica. 

o 

Cupidizia. 

Convoitise. 

Subtileza . 

Sottigliezza. 

Subtilesse. 

Subtilizar. 

Sottigliare. 

Subtiliser. 

Contrariar. 

Contrariare. 

Contrarier. 

Desmentir. 

Smentire. 

Démentir. 

Fantasia. 

Fantasia. 

Fantaisie. 

Lisonjeiro. 

Lusinghiere. 

Losengier,  losengeour 

Fingimento. 

Fingimento. 

Feignement. 

Enojo. 
Enojoso. 
Enojar. 
Trufar. 

Noja. 
Annojoso. 
Annojare. 
Truffare. 

Ennui. 
Ennuyeux. 
Ennuyer. 
Truffer. 

Pavoroso. 

Paoroso. 

Peureux. 

Espanto. 

Espantar. 

MoUeza. 

Spavento. 

Spaventare. 

Mollezza. 

Épouvante. 

Epouvanter. 

Mollesse. 

Orgulho. 
Ore^ilhoso. 

Orgoglio. 
Orgoglioso . 

Orguel. 
Orgoillos. 

Falsario. 

Falsario. 

Faussaire. 

Puta. 

Putta. 

Pute. 

Brutal. 

Brutale. 

Brutal. 

I. 


h 


lviij 

INTRODUCTION. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Nesci. 

Neci. 

Necio. 

Venjansa. 

\  enjansa. 

Venganza. 

Venjador. 

Venjador. 

Vengador. 

Desdenh. 

Desdcny. 

Desden. 

Destruimen. 

Destrniment. 

Destruimiento. 

Corrumpcmen. 

Corrompiment. 

Corrompimiento 

Batemen. 

Balimen. 

Balimiento. 

Avant  d'indiquer  les  principaux  termes  de  ce  para- 
je  ferai  remarquer  le  mot  composé  malvat  ,  adopté  par 
celui  qui  va  mal.  Le  latin  avait  donné  l'exemple  de 
mots  l'adverbe  maie  ;  c'est  en  s'emparant  de  cette  for- 
Dans  ce  même  paragraphe  coart,  coardia ,  enueg, 
des  langues  autres  que  la  latine. 

§.  XII. 

COMMERCE,  TRAFIC,  ACHAT,  VENTE,  ÉCHANGES, 

MARINE, 


Troub . 

Cat. 

Esp 

Cost. 

Cost. 

Costo. 

Costar. 

Costar. 

Costar. 

Gazanh. 

Gazagn. 

Gano. 

Gazanhar. 

Gazagnar. 

Ganar. 

Profeit. 

ProHt. 

Provecho. 

Profeitar. 

ProGtar. 

Provechar. 

Feira. 

Feria. 

Feria. 

Fazenda. 

Facenda. 

Facienda. 

Prestar. 

Prestar. 

Prestar. 

Botiga. 

Botiga. 

Botica. 

Mercadeiar. 

Mercadejar. 

Mercadear. 

Desprezar. 

Despreciar. 

Despreciar. 

Pes. 

Pes. 

Peso. 

Contrapes. 

Contrapes. 

Contrapeso. 

Contrapesar. 

Contrapesar. 

Contrapesar. 

Port. 
Necio. 
Vinganca. 
Vingador. 
Desdem. 
Destruimento. 
Corrompimento. 
Batimento. 


INTRODUCTION. 
//. 
Nescio. 
Vengianza. 
Vendicatore. 
Disdcgno. 
Distruggitnento. 
Corrompimento. 
Battimento. 


lix 


Fr. 

Nice. 

Vengeance. 

Vengeur. 

Desdaing. 

Destruisement. 

Corrumpement. 

Battement. 


graphe  qui  n'ont  pas  été  fournis  par  la  langue  latine, 
toutes  les  langues  néolatines ,    et  créé  pour  exprimer 
modifier  les  qualités  ou  les   actions,    en  apposant  aux 
mule  que  la  langue  romane  produisit  malvat. 
enoios,  enuiar,  orguelh,  orguelhos ,  sont  empruntés  h 


§.  XII. 

MARCHANDISES,  PRODUITS  INDUSTRIELS, 
NAVIGATION,  ETC. 


Port. 

Custo. 

Custar. 

Ganho. 

Ganhar. 

Proveito. 

Aproveitar. 

Feira. 

Fazenda. 

Prestar. 

Botica. 

Mercadejar. 

Desprezar. 

Peso. 

Contrapezo. 

Contrapezar. 


//. 


Fr. 


Costo. 

Cost ,  coût. 

Costare. 

Coster. 

Guadagno. 

Gaaing. 

Guadagnare. 
Profitto. 

Gagner. 
Profeit. 

Profittare. 

Profiter. 

Fiera. 

Foire. 

Faccenda. 

Faciende. 

Prestare. 

Prester. 

Bottega. 
Mercanteggiare. 
Disprezzare. 
Peso. 

Boutique. 
Marchander. 
Despriser. 
Poids. 

Contrappeso. 
Contrappesare. 

Contrepoids. 
Contrepeser. 

Ix 

INTRODUCTION. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Comprar. 

Comprar. 

Comprar. 

Prometedor. 

Prometedor. 

Prometedor. 

Pagar. 

Pagar. 

Pagar. 

Paga. 

Paga. 

Paga. 

Pagamen. 

Pagament. 

Pagament». 

Apagar. 

Apagar. 

Apagar. 

Recepta. 

Recepta. 

Receta. 

Tara. 

Tara. 

Tara. 

Bala. 

Bala. 

Bala. 

Encant. 

Encant. 

Encante. 

Trafec. 

Trafag. 

Trafago. 

Endeptar. 

Endeutar. 

Endeudar. 

Cambiador. 

Cambiador. 

Cambiador. 

Conditionar. 

Condicionar. 

Condicionar. 

Comtar. 

Comptar. 

Contar. 

Compte. 

Compte. 

Cuenta. 

Recobramen. 

Recobrament . 

Recobramiento. 

Carrât. 

Quilat. 

Quilate. 

Alcali. 

Alkali. 

Alcali. 

Barataria. 

Barateria. 

Barateria. 

Baratar. 

Baratar. 

Baratar. 

Baratier. 

Barater. 

Baratero. 

Marina. 

Marina. 

Marina. 

Marinier. 

Mariner. 

Marinero. 

Galera. 

Galera. 

Galera. 

Batbelh. 

Batell. 

Batel. 

Barca. 

Barca. 

Barca. 

Embarcar. 

Embarcar. 

Embarcar. 

Popa. 

Popa. 

Popa. 

Vêla. 

Vêla. 

Vêla. 

Vogar. 

Bogar. 

Bogar. 

Calafatar. 

Calafatejar. 

Calafetar. 

Caramida. 

Caramida. 

Calamita. 

Tramuntana. 

Tramontana. 

Tramontana. 

Plusieurs 

des  termes  de  commerce  et  de  navigation 

à  la  langue  latine.  Dans  les  termes  de  commerce,  on  re- 
lara ,    carat  ;  et   parmi  les  mots  dérivés  du  latin  ,  je 


INTRODUCTION. 

Port. 

It. 

Fr. 

Comprar. 

Comprare. 

Compérer. 

Proraettedor. 

Promettitore. 

Prometteur. 

Pagar. 

Pagare. 

Payer. 

Paga. 

Paga. 

Paye. 

Pagamento. 

Pagamento. 

Payement. 

Apagar. 

Appagare. 

Apaier. 

Receita. 

Ricetta. 

Recette. 

Tara. 

Tara. 

Tare. 

Bala. 

Balla. 

Balle. 

Encante. 

Incanto. 

Encan. 

Trafego. 

Traffico. 

Trafic. 

Endividar. 

Indebitare. 

Endetter. 

Cambiador. 

Cambiatore. 

Cambgeur. 

Condicionar. 

Condizionare. 

Conditionner. 

Contar. 

Contare. 

Compter. 

Conta. 

Conto. 

Compte. 

Recobramento. 

Ricuperamento. 

Recouvrement 

Quilate. 

Carato. 

Carat. 

Alkalî. 

Alcali. 

Alcali. 

Barataria. 

Baratteria. 

Baraterie. 

Baratar. 

Barattare. 

Barater. 

Barateiro. 

Barattiero. 

Barateor. 

Marinha. 

Marina. 

Marine. 

Marinheiro. 

Marinaro. 

Marinier. 

Galera. 

Galera. 

Galère. 

Bote. 

Batello. 

Batel. 

Barca. 

Barca. 

Barque. 

Embarcar. 

Imbarcare. 

Embarquer. 

Poppa. 

Poppa. 

Poupe. 

Vêla. 

Vêla. 

Voile. 

Vogar. 

Vogare. 

Voguer. 

Calafetar. 

Calafatare. 

Calfater. 

Calamita. 

Calamita. 

Calamité. 

Tramontana. 

Tramontana. 

Tramontane. 

Ixj 


que  présente  ce  paragraphe,  sont  entièrement  étrangers 
marquera  cost,  costar ,  gazanh,  gazanhar,  botiga , 
citerai,  i°.  comprar,  venant  de  comp^rah^  parce  que 


lxij  INTRODUCTION, 

l'action  d'acheter  est  celle  de  comparer  la  valeur  de  l'ob- 
canî,  que  la  langue  romane  forme  d'm  QUANTwra,  c'est-à- 
termes  de  navigation  ,  galera  ,  bathelh,  barca,  embar- 
avec  la  langue  latine;  et  barataria ,  baratar,  baratter, 
marins  se  rendent  parfois  coupables. 


S.  xiii. 


PAROLE ,  LANGAGE , 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

Lenguatge. 

Llenguatge. 

Lenguage. 

Arenguar. 

Arengar. 

Arengar. 

Arengua. 

Arenga. 

Arenga. 

Girgo. 

Gergon. 

Gerigonza. 

Parlamen. 

Parlament. 

Parlamento. 

Parlador. 

Parlador. 

Parlador. 

Estudiar. 

Estudiar. 

Estudiar. 

Accentuar. 

Accentuar. 

Acentuar. 

Crit. 

Crit. 

Grito. 

Crida. 

Crida. 

Grita. 

Cridaire,  cridador. 

Cridador. 

Gritador. 

Cridar. 

Cridar. 

Cridar. 

Desdire. 

Desdir. 

Desdecir. 

Contradictori. 

Contradictori. 

Contradictorio. 

Disputa. 

Disputa. 

Disputa. 

Sophisticar. 

Sofisticar. 

Sofisticar. 

Pensar. 

Pensar. 

Pensar. 

Pensamen. 

Pensament. 

Pensamiento. 

Avis. 

Avis. 

Aviso. 

Avisar. 

Avisar. 

Avisar. 

Entendemen. 

Entendement. 

Entendimiento. 

Entendedor. 

Entendedor. 

Entendedor. 

Con'oissensa. 

Conexensa. 

Conocencia. 

Razonamen. 

Rahonament. 

Razonamiento. 

Requeremen. 

Requiriment. 

Requerimiento. 

Acertar. 

Acertar. 

Acertar. 

Certificar. 

Certificar. 

Certificar. 

INTRODUCTION.  lxiij 

jet  vendu  avec  celle  de  l'objet  donné  en  retour;  20.  en- 
dire,  «  à  combien  poussez-vous  l'enchère?  »  Dans  les 
car,  vogar,  calafatar,  caramida,  n'ont  aucun  rapport 
ont  désigné  spécialement  un  genre  de  délit  dont  les 


S-  XIII. 


ENTENDEMENT,  LITTÉRATURE,  ETC. 


Port. 


It. 


Fr. 


Lingoagem. 

Linguaggio. 

Langage. 

Arengar. 

Aringare. 

Haranguer. 

Arenga. 

Aringa. 

Harangue. 

Gerigonça. 

Gergo. 

Jargon. 

Parlamento. 

Parlamento. 

Parlement . 

Fallador. 

Parlatore. 

Parleur. 

Estudar. 

Studiare. 

Etudier. 

Accentuai". 

Accentuare. 

Accentuer. 

Grito. 

Grido. 

Cri. 

Grita. 

Grida. 

Cride,  crie. 

Gritador. 

Gritadore. 

Crière,  crieur. 

Gritar. 

Gridare. 

Crier. 

Desdizer. 

Disdire. 

Dédire. 

Contraditorio. 

Contradittorio. 

Contradictoire 

Disputa. 

Disputa. 

Dispute. 

Sophisticar. 

Sofisticare. 

Sophistiquer. 

Pensar. 

Pensare. 

Penser. 

Pensamento. 

Pensamento. 

Pensement. 

Aviso. 

Avviso. 

Avis. 

Avisar. 

Avvisare. 

Aviser. 

Entendimento. 

Intendimento. 

Entendement. 

Entendedor. 

Intenditore. 

Entendeur. 

Conocenca. 

9 

Conoscenza. 

Connoissance. 

Razoamento. 

Ragionamento. 

Raisonnement. 

Requerimento. 

Richiedimento. 

Requèrement. 

Acertar. 

Accertare. 

Acerter. 

Certificar. 

Certificare. 

Certifier. 

lxiv 

INTRODUCTION. 

Troitù . 

Cal. 

~Esp. 

Sahi. 

Sabi. 

Sabio. 

Sabieza. 

Sabiesa. 

Sabieza . 

Doctrinal". 

Endoctrinai'. 

Doctrinar. 

Doctrinador. 

Doctrinayre. 

Doctrinador. 

Doctrinal. 

Doctrinal. 

Doctrinal. 

Ensenhar. 

Ensenyar. 

Ensenar. 

Trobar. 

Trobar. 

Trovar. 

Trobairo,  trobador. 

Trobador. 

Trovator. 

Maestria. 

Mestria. 

Maestria. 

Cansoneta. 

Cansoneta. 

Cbanzoneta. 

Roinansar. 

Roman  sar. 

Romanzar. 

Rima. 

Rima. 

Rima. 

Riniar. 

Rimar. 

Rimar. 

INovelha. 

Novella. 

Novela. 

Cobla. 

Cobla. 

Copia. 

Contar. 

Contar. 

Contar. 

Conte. 

Compte. 

Cuento. 

Contaire. 

Contador. 

Contador. 

Glozar. 

Glosar. 

Glosar. 

Enginbar. 

Enginyar. 

Engenar. 

Aprendre. 

Aprebendrer. 

Aprender. 

Desaprendre. 

Desapendrer. 

Desaprender 

Emprendre. 

Empendrer. 

Emprender. 

Parmi  les  mots  dont  la  formation  mérite  d'être  remar- 
substantif,  harangue,  et  arengar,  verbe,  haranguer. 
a  une  langue  étrangère,  et  arenga  a  signifié  harangue , 
écouter,   et  de  même  arengar,  verbe,  haranguer,  ou 


Troub. 


§.  XIV. 


Cat. 


JEUX,  AMUSEMENTS, 


Dansai. 

Dansar. 

Danzar. 

Dansa. 

Dansa. 

Danza. 

Bal. 

Bail. 

Bailc. 

INTRODUCTION. 

Ix 

Port. 

h. 

Fr. 

Sabio. 

Savio. 

Saive. 

Sabedoria. 

Saviezza. 

Sagesse. 

Doutrinar. 

Dottrinare. 

Doctriner. 

Doutrinador. 

Dottrinatore. 

Doctrineur. 

Doutrinal. 

Dottrinale. 

Doctrinal. 

Ensinar. 

Insegnare. 

Enseigner. 

Trovar. 

Trovare. 

Trouver. 

Trovador. 

Trovatore. 

Trouvère,  troubadour 

Mestria. 

Maestria. 

Mestrie. 

Canconeta. 

Canzonetta. 

Chansonnette. 

Romancear. 

Romanzeggiare. 

Romancer. 

Rima . 

Rima. 

Rime. 

Rimar. 

Rimare. 

Rimer. 

Novella . 

Novella. 

Nouvelle. 

Copia. 

Cobola. 

Couplet. 

Contar. 

Contare. 

Conter. 

Gonto. 

Conto. 

Conte. 

Contador. 

Contatore. 

Conteur. 

Glossar. 

Glosare. 

Gloser. 

Engenbar. 

Ingenare. 

Ingénier. 

Apprender. 

Apprendere. 

Apprendre. 

Desapprender. 

Disapprendere. 

Désapprendre. 

Emprender. 

Imprendere. 

Emprendre. 

quée,  les  linguistes  distingueront  sans  doute  arenga, 
Pour  les  former,  renc ,  substantif ,  rang  ,  a  été  emprunté 
ou  discours  adressé  à  des  personnes  placées  en  rang  pour 
parler  à  des  personnes  rangées  autour  de  soi. 

§.  XIV. 

MUSIQUE,  CHASSE,  ETC. 


Port. 


It. 


Dancar. 

a 

Danzare. 

Danser 

Danca. 

9 

Danza. 

Danse. 

Baile. 

Ballo. 

Bal. 

I. 

Fr. 


lxvj 

INTRODUCTION 

Tronb. 

Cat. 

Esp. 

Dat. 

Dau. 

Dado. 

Arpa. 

Arpa. 

Arpa. 

Flauta. 

Flauta. 

Flauta. 

Trompa , 

tromba . 

Trompa. 

Trompa. 

Tabor. 

Tambor. 

Tambor. 

Quinta. 

Quinta. 

Quinta. 

Joguador. 

Jugador. 

Jugador. 

Cassa. 

Cassa. 

Caza. 

Cassador. 

Cassador. 

Cazador. 

Cassar. 

Cassar. 

Cazar. 

Déport. 

Déport. 

Déporte. 

Ce  paragraphe  ne  contient  qu'un  petit  nombre  de 
dansar,  dansa,  s'ils  sont  dérivés  du  latin  ,  n'ont  été  em- 
par  les  langues  néolatines,  de  même  que  le  mot  bal.  Les 
Fortunat  ,  flauta,  trompa,  tabor,  n'ont  pas  été  em- 
cassar,  verbe,  chasser,  et  cassador,  substantif,  chas- 
et  casses,  substantifs,  signifiant  rets,  filets,  ont  reçu 
plus  étendue. 

S-  XV. 

MÉDECINE,  MALADIES, 


Troub. 

Cat. 

Esp 

Ydropisia. 

ITidropesia. 

Hidropesia. 

Plasmar. 

Pasmar. 

Pasmar. 

Plasmazo. 

Pasmo. 

Pasmo. 

Verdet. 

Verdet. 

Verdete. 

Droga. 

Droga. 

Droga. 

Lectuari. 

Electuari. 

Electuario. 

Preservar. 

Preservar. 

Preservar. 

Salvament. 

Salvament. 

Salvamiento. 

Curable. 

Curable. 

Curable. 

Incurable. 

Incurable. 

Incurable. 

Cauterizacio. 

Cauterizacio. 

Cauterizacion 

Ce  court  paragraphe  présente  des    mots  dérivés  du 


INTRODUCTION. 

Port. 

It. 

Fr. 

Dado. 

Dado. 

Dez. 

Harpa. 

Arpa. 

Harpe. 

Frauta. 

Flauto. 

Flûte. 

Trompa. 

Tromba. 

Trompe. 

Tambor. 

Tamburo. 

Tambour. 

Quinta. 

Quinta. 

Quinte. 

Jogador. 

Giuocatore. 

Joueur. 

Caca. 

a 

Caccia. 

Cace,  chasse. 

Cacador. 

Cacciatore. 

Cacéor. 

Caçar. 

Cacciare. 

Chasser. 

Déporte. 

Diporto. 

Déport. 

Ixvij 


mots,  mais  ils  méritent  une  attention  particulière;  car 
ployés  dans  l'acception  précise  de  danser y  de  danse,  que 
instruments  de  musique,  arpa,  latinisé  par  le  poète 
pruntésà  la  langue  latine:  et  cassa,  substantif,  chasse , 
seur,  quoique  vraisemblablement  dérivés  du  latin  cassis 
dans  les  langues  néolatines  une  signification  beaucoup 


§.  xv. 

TRAITEMENT,  POISONS,  ETC. 


Port. 

//. 

Fr. 

Hidropesia. 

Idropisia. 

Hydropisie. 

Pasmar. 

Spasimare. 

Pasmer. 

Pasmo. 

Spasimo. 

Pâmoison,  spasme 

Verdete. 

Verdetto. 

Verdet. 

Droga. 

Droga. 

Drogue. 

Electuario. 

Elettuario. 

Electuaire. 

Préservai*. 

Preservare. 

Préserver. 

Salvamento. 

Salvamento. 

Saulvement. 

Curavel. 

Curabile. 

Curable. 

Incuravel. 

Incurabile. 

Incurable. 

Cauterizacâo. 

.1 

Cauterizzazione. 

Cautérisation . 

latin ,  et  auxquels  les  langues  néolatines  ont  adapté  des 


lxviij  INTRODUCTION, 

désinences  différentes.  Ydropisia  vient  du  latin  hjdro- 
manquaità.  la  langue  latine,  et  il  a  été  créé  par  la  langue 
et  adopta  quelques  mots  étrangers  tels  que  droga,  etc. 

§.  XVI. 

GOUVERNEMENT ,  AUTORITÉ  ,  EXERCICE  DU 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

Poder. 

Poder. 

Poder. 

Poderos. 

Poderos. 

Poderoso. 

Govrernamen . 

Governament. 

Gobernamiento. 

Mandamen. 

Manament. 

Mandamiento. 

Comandamen. 

Comandamen. 

Comandamiento 

Demanda. 

Demanda. 

Demanda. 

Recomandar. 

Recomanar. 

Recomendar. 

Junta. 

Junta. 

Junta. 

Regidor. 

Regidor. 

Regidor. 

Comunal. 

Comunal. 

Comunal. 

Cort. 

Cort. 

Cort. 

Coites. 

Cortes. 

Cortes. 

Cortesia. 

Cortesia. 

Cortesia. 

Cortejar. 

Cortejar. 

Cortejar. 

Descortes. 

Descortes. 

Descortes. 

Descortesia. 

Descortesia. 

Descortesia. 

Gabela. 

Gabella. 

Gabela. 

Doana. 

Duaua,  aduana. 

Aduana. 

Peatge. 

Peatge. 

Péage. 

Talha. 

Talla. 

Talla. 

Talhar. 

Talhar. 

Tajar. 

Marc. 

Marc. 

Marco. 

Bezan. 

Besant. 

Besante. 

Billo. 

Vcllô. 

Vellon. 

Ducat. 

Ducat. 

Ducado. 

Parmi  les  mots  que  renferme  ce  paragraphe,  il  faut 
çais  ,  depuis  cour,  et  ses  divers  dérivés,  cortes ,  cor- 
mots  gabella,  doana,  peatge,  talla,   que  la  langue 


INTRODUCTION.  lxix 

pisis  ;  et  salvament  de  salvatio.  Le  substantif  cauterisatio 
romane  ;  elle  créa  aussi  les  adjectifs  curable  et  incurable, 


§.  XVI. 

POUVOIR,  COURS,  IMPOSITIONS,  MONNAIES. 


Port. 

h. 

Fr. 

Poder. 

Potere. 

Poer. 

Poderoso. 

Poderoso. 

Poderos. 

Governamento. 

Governamento. 

Gouvernement. 

Mandamento. 

Mandamento. 

Mandement. 

Commandamento. 

Comandamento. 

Commandement 

Demanda. 

Dimanda. 

Demande. 

Recommendar. 

Raccomandare. 

Recommander. 

Junta. 

Giunta. 

Junte. 

Regedor. 

Reggitore. 

Régisseur. 

Communal. 

Comunale. 

Communal. 

Corte. 

Corte. 

Cort. 

Cortez. 

Cortese. 

Courtois. 

Cortezia. 

Cortesia. 

Courtoisie. 

Cortejar. 

Corteggiare. 

Courtiser. 

Descortez. 

Discortese. 

Discourtois. 

Descortezia. 

Discortesia. 

Discourtoisie. 

Gabella. 

Gabella. 

Gabelle. 

Aduana. 

Dogana. 

Douane. 

Pedagio. 

Pedaggio. 

Péage. 

Talha. 

Taglia. 

Taille. 

Talhar. 

Tagliare. 

Tailler. 

Marco. 

Marco. 

Marc. 

Besante. 

Bisante. 

Besant. 

Bilhâo. 

Biglione. 

Billon. 

Ducado. 

Ducato. 

Ducat. 

distinguer  le  substantif  cort,  jadis  cort,  court ,  en  fran- 
tesia,  cortejar,  descortes ,  descortesia  ;  et  encore  les 
latine  n'a  pas  fournis. 


lxx 


INTRODUCTION. 

§.  XVII. 

SEIGNEURS  ,  VASSAUX ,  FÉODALITÉ , 


Troub. 

Cat. 

Esf 

Senhoratge. 
Senhoria. 

Senyoratge. 
Senyoria. 

Senorage. 
Senoria. 

Senhoreiar. 
Armas. 

Senyorejar. 
Armas. 

Senorear. 
Armas. 

Castellan. 

Castellâ. 

Castellan. 

Casar. 

Casar. 

Casar. 

Casamen. 

Casament. 

Casamiento. 

Homatge. 
Vassal. 

Hommatge. 
Vassal. 

Homenage. 
Vasallo. 

Vassalatge. 
Cesar. 

Vassalatge. 
Cesar. 

Vasalage. 
Cesar. 

Soudan. 

Solda. 

Soldan. 

Sultan. 

Sultd. 

Sultan . 

Ducat. 

Ducat. 

Ducado. 

Duguessa. 
Marques. 
Marquesa. 
Comtat. 

Duquessa. 
Marques. 
Marquesa. 
Comptât. 

Duquesa. 
Marques. 
Marquesa. 
Condado. 

Vescoms. 

Vescompte. 

Vizconde. 

Vescomtat. 

Vescomptat. 

Vizcondad. 

Bar,  baro. 

Bard. 

Baro. 

Baronessa. 

Baronessa. 

Baronesa. 

Baronia. 

Baronia. 

Baronia. 

Ambassador. 

Embaxador. 

Embaxador. 

Ambassada. 

Embaxada . 

Embaxada. 

Marescal. 

Mariscal. 

Mariscal. 

Capitani. 

Bacalar,  bachallier. 

Capitâ. 
Batxeller. 

Capitan. 
Bachiller. 

Nobleza. 

Noblesa. 

Nobleza. 

La  plupart  des  mots  de  ce  paragraphe  ont  été  sans 
devoirs  des  vassaux,  l'exercice  de  la  féodalité,  et  l'orgueil 
âge.  Aussi  en  trouve-ton  peu  qui  soient  dérivés  du  latin , 
que  d'une  manière  détournée;  tels  que  de  senior,  les 


i 


INTRODUCTION. 


Ixxj 


§.  XVII. 

TITRES , 

DIGNITÉS ,  ETC. 

Port 

//. 

Fr. 

Senhioragem. 

Sigrioraggio. 

Seigneurage. 

Senhoria. 

Signoria. 

Seigneurie. 

Senhorear. 

Signoreggiare. 

Seignorier. 

Armas. 

Arme. 

Armes,  armoiries 

Castellâo. 

Castellano. 

Châtelain. 

Casar. 

Casare. 

Caser. 

Casamento. 

Casamento. 

Casement. 

Homenagem. 

Omaggio. 

Hommage. 

Vas  s  allô. 

Vassallo. 

Vassal. 

Vassallagem . 

Vassallaggio. 

Vasselage. 

César. 

Cesare. 

César. 

Soldâo. 

Soldano. 

Soudan. 

Sultâo. 

Sultano. 

Sultan. 

Ducado. 

Ducato. 

Duché. 

Duqueza. 

Duchessa. 

Duchesse. 

Marquez. 

Marches  e. 

Marquis. 

Marqueza. 

Marchesa. 

Marquise . 

Condado. 

Contado. 

Comté. 

Visconde. 

Visconte. 

Vicomte. 

Viscondado. 

Viscontado. 

Vicomte. 

Barâo. 

Barone. 

Baron. 

Baroneza. 

Baronessa. 

Baronesse. 

Baronia. 

Baronia. 

Baronie. 

Embaixador. 

Ambasciatore. 

Ambassadeur. 

Embaixada. 

Ambasciata. 

Ambassade. 

Maréchal. 

Maresciallo. 

Maréchal. 

Capitâo. 

Capitano. 

Capitaine. 

Bacbarel. 

Baccelliere. 

Bachelier. 

Nobreza. 

Nobilezza. 

Noblesse. 

doute  créés  à  mesure  que  les  droits  des  seigneurs  ^  les 
des  dignités  et  des  titres  commencèrent  dans  le  moyen 
et  ceux  même  qui  ont  leur  racine  latine  n'ont  été  formés 
mots  senhoratge,  senhoria,  senkoreiar,  etc.,  etc. 


lxxij 


INTRODUCTION. 

§.  XVIII. 

LÉGISLATION  CIVILE  ET  CRIMINELLE, 


Troub. 

Cat. 

Esp. 

For. 

For. 

Fuero. 

Accort. 

Accord. 

Acuerdo. 

Acordansa. 

Acordanza. 

Acordanza. 

Acordar. 

Acordar. 

Acordar. 

Desacordar. 

Desacordar. 

Desacordar. 

Licenciar. 

Llicenciar. 

Licenciar. 

Promessa. 

Promesa. 

Promesa. 

Contractar. 

Contractar. 

Contratar. 

Ordonnansa. 

Ordenansa. 

Ordenanza. 

Ordenamen. 

Ordenament. 

Ordenamiento. 

Citation. 

Citaciô. 

Citacion. 

Clam,  reclam. 

Clam,  reclam. 

Clamo,  reclamo 

Prova. 

Proba. 

Prueba. 

Comissari. 

Comisari. 

Comisario. 

Autenticar. 

Autenticar. 

Autenticar. 

Habilitai-. 

Habilitar. 

Habilitar. 

Averar. 

Averiguar. 

Averiguar. 

Ratificar. 

Ratificar. 

Ratificar. 

Privilegiar. 

Privilegiar. 

Privilegiar. 

Heretar. 

Heretar. 

Heredar. 

Desheretar. 

Desheretar. 

Desheredar. 

Envestitura. 

Investidura. 

Envestidura. 

Nullitat. 

Nullitat. 

Nulidad. 

Annular. 

Anullar. 

Anular. 

Assassin. 

Assessi. 

Asesino. 

Legista. 

Legista. 

Legista. 

Justiciar. 

Justiciar. 

Justiciar. 

Jutjamen. 

Jutjament. 

Juzgamiento. 

Justicier. 

Justicier. 

Justiciero. 

Sentenciar. 

Sentenciar. 

Sentenciar. 

Penar. 

Penar. 

Penar. 

Esmenda. 

Emena. 

Enmienda. 

Fustigar. 

Fustigar. 

Fustigar. 

. 


INTRODUCTION . 

§.   XVIII. 

PROCÉDURES,  CRIMES,  DÉLITS,  FRAUDES,  ETC. 


lxxiij 


Port. 

It. 

Fr. 

Foro. 

Foro. 

For. 

Acordo. 

Accorde 

Accord. 

Acordanca. 

Accordanza. 

Accordance. 

Acordar. 

Accordare. 

Accorder. 

Desacordar. 

Disaccordare. 

Désaccorder. 

Licenciar. 

Licenziare. 

Licencier. 

Promessa. 

Promessa. 

Promesse. 

Contratar. 

Contra  Itare. 

Contracter. 

Ordenanca. 

Ordinanza. 

Ordonnance. 

Ordenamento. 

Ordinamento. 

Ordenement. 

Citacao. 

Citazione. 

Citation. 

Reclarno. 

Richiamo. 

Claim ,  reclaim 

Prova. 

Prova. 

Preuve. 

Commissario. 

Commissario. 

Commissaire. 

AutLenticar. 

Autenticare. 

Authentiquer. 

Habilitar. 

Abilitare. 

Habiliter. 

Averiguar. 

Avverare. 

Avérer. 

Ratificar. 

Ratificare. 

Ratifier. 

Privilégiai'. 

Privilegiare. 

Privilégier. 

Herdar. 

Eredare. 

Hériter. 

Desherdar. 

Diseredare. 

Déshériter. 

Investidura. 

Investitura. 

Investiture. 

Nullidade. 

Nullità. 

Nullité. 

Annullar. 

Annullare. 

Annuler. 

Assassine 

Assassine 

Assassin. 

Legista. 

Legista. 

Légiste. 

Justiçar. 

Giustiziare. 

Justicier. 

Julgamento. 

Giudicamento. 

Jugement. 

Justiceiro. 

Giustiziere. 

Justicier. 

Sentenziar. 

Sentenziare. 

Sentencier. 

Penar. 

Penare. 

Peiner. 

Emenda. 

Emenda. 

Amende. 

Fustigar. 

Frustare. 

Fustiger. 

I. 


lxxiv 

INTRODUCTION. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Castic. 

Caslig. 

Castigo. 

Castiador. 

Casligador. 

Castigador. 

Tormeutar. 

Tormentar. 

Tormentar. 

Decolacio. 

Decollacio. 

Degollacion. 

Confronlacio. 

Confrontaeiô. 

Confrontacion 

Confrontai'. 

Confrontar. 

Confrontar. 

Ultratge. 

Ultra  tçe. 

Ultragc. 

Tort.  *" 

Tort. 

Tuerto. 

DifTamacio. 

Diffamacid. 

Difamacion. 

Rufian . 

Rufiâ. 

Rufian. 

Maltractar. 

Maltractar. 

Maltratar. 

Raubar. 

Robar. 

Robar. 

Raubador. 

Robador. 

Robador. 

Abusar. 

Abusar. 

Abusar. 

Dampnificar. 

Dampnificar. 

Damnificar. 

Les  mots  qui  précèdent  donneraient  lieu  à  diverses 
surprenant  que  la  langue  latine,  qui  a  fourni  à  la  romane, 
exprimer  Faction ,  le  droit  d'hériter  ou  de  déshériter  ; 
tar,  desheretar ;  2°.  je  remarque  plusieurs  autres  verbes 
du  moins  très  utiles  à  la  langue;  justiciar,  sentenciar, 

§.  XIX. 

ARMES  ,  GUERRE ,  COMBATS , 


Troub. 


Cat. 


Esp. 


Alabarda . 

Alabarda. 

Alabarda. 

Flecba. 

Fletxa. 

Flécha. 

Dart. 

Dard. 

Dardo. 

Lanseta. 

Llanceta. 

Lanceta. 

Lansada. 

Llansada. 

Lanzada. 

Lansar. 

Llansar. 

Lanzar. 

Peirier. 

Pedrer. 

Pedrero. 

Mina. 

Mina. 

Mina. 

Minar. 

Minar. 

Minar. 

Corredor. 

Corredor. 

Corredor. 

INTRODUCTION. 

Port. 

It. 

Fr. 

Castigo. 

Castigo. 

Cbasti. 

Castigador. 

Gastigatore. 

Castiere. 

Tormentar. 

Tormentare. 

Tourmenter. 

Degollacao. 

Decollazione. 

Décollation. 

Confrontaeâo. 

a 

Confrontazione. 

Confrontation 

Confrontai'. 

Confrontare. 

Confronter. 

Ultraje. 

Oltraggio. 

Oltrage. 

Torto. 

Torto. 

Tort. 

Diffamaçao. 

Diffamazione. 

Diffamation. 

Rufiâo. 

Ruffiano. 

Ruffien. 

Maltratar. 

Maltrattare. 

Maltraiter. 

Roubar. 

Rubare. 

Rober. 

Roubador. 

Rubatore. 

Robeor. 

Abusar. 

Abusare. 

Abuser. 

Danificar. 

Dannificare. 

Dampnisier. 

lxxv 


observations,  je  me  borne  aux  suivantes  :  i°.  n'est-il  pas 
hœres ,  substantif,  héritier,  n'eut  pas  de  verbes  pour 
il  a  fallu  que  les  langues  néolatines  se  donnassent  here- 
qui,  dérivés  de  substantifs  latins,  étaient  nécessaires,  ou 
penar,  tormentar,  confrontar,  damnificar ,  adulterar. 

%.  XIX. 

BATAILLE  ,  TOURNOIS  ,  ETC. 


Port. 

It. 

Fr 

Alabarda. 

Alabarda . 

Hallebarde. 

Frecha . 

Freccia. 

Flèche. 

Dardo. 

Dardo. 

Dard. 

Lanceta. 

Lancetta. 

Lancette. 

Lancada. 

a 

Lanciata. 

Lancade. 

Lancar. 

Lanciare. 

Lancer. 

Pedreiro. 

Petrero. 

Pierrier. 

Mina. 

Mina. 

Mine. 

Minar. 

Minare. 

Miner. 

Corredor. 

Corridore. 

Coureur. 

I\\\  1 

INTRODUCTION 

V. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Guardar. 

Guardar. 

Guardar. 

Garda. 

Guarda. 

Guarda. 

Gardian. 

Guardia. 

Guardian. 

Garda  dor. 

Guardador. 

Guardador. 

Angarda. 

Avanlguarda. 

Avanguarda. 

Rciregarda. 

Retraguarda. 

Reta  guarda. 

Esgardar. 

Esguardar. 

Esguardar. 

Guerra . 

Guerra . 

Guerra . 

Guerrcr. 

Guerrer. 

Guerrero. 

Guerreiador. 

Guerrejador. 

Guerreador. 

Guerreiar. 

Guerrej  ar. 

Guerrear. 

Dcfendedor. 

Defenedor. 

Defendedor. 

Banda. 

Banda. 

Banda. 

Guida  ,  guia. 

Guia. 

Guia. 

Guidaire,  guiador. 

Guiador. 

Guiador. 

Guidar. 

Guiar. 

Guiar. 

Desfiar. 

DesaGar. 

Desafiar. 

Fortalessa. 

Fort  alésa. 

Fortaleza. 

Contrafort. 

Contrafort. 

Contrafuerte 

Scarmussa. 

Escaramussa. 

Escaramuza. 

Assetiar. 

Asseljar. 

Asediar. 

Assalt,  assaut. 

Assalt. 

Asalto. 

Assaliador. 

Assaltador. 

Asaltador. 

Assautar. 

Assaltar. 

Asaltar. 

Afrontar. 

Afrontar. 

Afrontar. 

Sac. 

Saco. 

Saco. 

Piiatge. 

Pillatge. 

Pillage. 

Plagar. 

Plagar. 

Plagar. 

Ensanglentar. 

Ensagrentar. 

Ensagrentar. 

Gastar. 

Gastar. 

Gastar. 

Desarmar. 

Desarmar. 

Desarmar. 

Col  p. 

Colp. 

Golpe. 

Signalar. 

Senyalar. 

Senalar. 

Signal. 

Senyal. 

Senal. 

Arson. 

Arsd. 

Arzon . 

Coirassa. 

Cuyraça. 

Coraza. 

Cola 

Cola. 

Cota. 

\i  nés. 

A  mes. 

Arnes. 

INTRODUCTION. 


lxxvij 


Port. 

h. 

Fr. 

Guardar. 

Guardare. 

Garder. 

Guarda. 

Guardia. 

Garde. 

Guardiao. 

Guardiano. 

Gardien. 

Guardador. 

Guarda  tore. 

Gardeur. 

Vanguarda. 

Van  guardia. 

Avant-garde. 

Retaguarda . 

Retroguardia. 

Arrière-garde. 

Esguardar. 

Sgardare. 

Esgarder. 

Guerra. 

Guerra. 

Guerre. 

Guerreiro. 

Guerriero. 

Guerrier. 

Guerreador. 

Guerreggiatore. 

Guerroyeur. 

Guerrear. 

Guerressiare. 

88 

Guerroyer. 

Defendedor. 

Difenditore. 

Défendeur. 

Banda. 

Banda. 

Bande. 

Guia. 

Guida. 

Guide. 

Guiador. 

Guidatore. 

Guieres. 

Guiar. 

Guidare. 

Guider. 

Desafiar. 

Sfidare. 

Desfier. 

Fortaleza. 

Fortezza. 

Forteresse. 

Contraforte. 

Contrafforte. 

Contrefort. 

Escaramuca. 

Scaramuccia. 

Escarmouche. 

Assediar. 

Assediare. 

Assegier. 

Assalto. 

Assalto. 

Assaut. 

Assaltador. 

Assalitore. 

Assailleur. 

Assaltar. 

Assaltare. 

Asalter. 

Affrontar. 

Affrontare. 

Affronter. 

Saque. 

Sacco. 

Sac,  saccage. 

Pilhagem. 

Piglio. 

Pillage. 

Chagar. 

Piagare. 

Plaier. 

Ensanguentar. 

Insanguinare. 

Ensanglanter. 

Gastar. 

Guastare. 

Gaster. 

Desarmar. 

Disarmare. 

Désarmer. 

Golpe. 

Colpo. 

Coup. 

Sinalar. 

Segnalare. 

Signaler. 

Sinal. 

Segnale. 

Signal. 

Arcâo. 

a 

Arcione. 

Arcon. 

a 

Couraca . 

a 

Corazza . 

Cuirasse. 

Cota. 

Cotta. 

Cotte  de  mailles 

Arnez. 

Arnese. 

Harnois. 

lxxviij 

1NTRODUCT1 

ON. 

Troub. 

Cat. 

Esp. 

Artilleria. 

Arlilleria. 

Artilleria. 

Garnir. 

Guarnir. 

Guarnir. 

Garnimen. 

Guarniment. 

Guarnimienlo 

Garnison. 

Garnison. 

Guarnicion. 

Fugir. 

Fugir. 

Fugir. 

Tregua. 

Tregua. 

Tregua. 

Escampar. 

Escapar. 

Escapar. 

Pressa. 

Pressa. 

Priesa. 

Presa. 

Presa. 

Presa. 

Près. 

Près. 

Preso. 

Prezonier. 

Presoner. 

Prisionero. 

Conquistar. 

Conquistar. 

Conquistar. 

Preservacio. 

Preservacio. 

Preservacion. 

Tornei. 

Tornelj. 

Torneo. 

Torneiar. 

Tornejar. 

Tornear. 

Justa. 

Justa. 

Justa. 

Justar. 

Justar. 

Justar. 

Justa  dor. 

Justador. 

Justador. 

Ajustar. 

Ajustar. 

Ajustar. 

Ajustamen. 

Ajustament. 

Ajustamiento. 

Brandir. 

Brandir. 

Brandir. 

On  trouve  ici  divers  mots  relatifs  à  la  guerre,  non 
mina,  etc. 

§.  XX. 

RELIGION,  CROYANCES, 


Troub. 

Cat. 

Esp 

Celestial. 

Celestial. 

Celestial. 

Cathezizar. 

Catequisar. 

Catequizar. 

Canonizar. 

Canonisar. 

Canonizar. 

Canonizacio. 

Canonisacio. 

Canonizacion 

Canonista. 

Canonista. 

Canonista. 

Preguiera. 

Preguiera. 

Pregaria. 

Confessar. 

Confessar. 

Confesar. 

Vodar. 

Votar. 

Votar. 

Capa. 

Capa. 

Capa. 

INTRODUCTION. 

Port. 

It. 

Fr. 

Àrtilheria. 

Artiglieria. 

Artillerie. 

Guarneeer. 

Guarnire. 

Garnir. 

Guarnecimento. 

Guarnimento. 

Garnement. 

Guarnicao. 

a 

Guarnigione. 

Garnison. 

Fugir. 

Fuggire. 

Fuir. 

Tregoa. 

Tregua. 

Trêve. 

Escapar. 

S  camp  are. 

Eschapper. 

Pressa. 

Pressa. 

Presse. 

Preza. 

Presa. 

Prise. 

Prisâo. 

Prigione. 

Prison,  pris, 

Prisioneiro. 

Prigïoniere. 

Prisonnier. 

Conquistar. 

Conquistare. 

Conquester. 

Preservaeâo. 

3 

Preservazione. 

Préservation 

Torneyo. 

Torneo. 

Tournoi. 

Tornear. 

Torneare. 

Tournoyer. 

Justa. 

Giostra. 

Jouste. 

Justar. 

Giostare. 

Jouster. 

Justador. 

Giostratore. 

Jousteur. 

Ajustar. 

Aggiustare. 

Ajouster. 

Ajustaïuento. 

Aggiustamento. 

Ajustement. 

Brandir. 

Brandire. 

Brandir. 

lxxix 


dérivés  du   latin  :    alabarda ,  flécha,    dart ,   peirier , 


§.  xx. 


SUPERSTITIONS,  ETC. 


Port. 

It. 

Fr 

Celestial. 

Celestiale. 

Celestial. 

Catequizar. 

Catechizzare. 

Catéchiser. 

Canonizar. 

Canonizzare. 

Canoniser. 

Canonizacâo. 

Canonizzazione. 

Canonisation 

Canonista. 

Canonista. 

Canoniste. 

Pregaria . 

Preghiera. 

Prière. 

Confessar. 

Confessare. 

Confesser. 

Votar. 

Votare. 

Vouer. 

Capa. 

Cappa. 

Cape. 

lxxx 

INTRODUCTION. 

Troitb. 

Cat. 

Esp. 

Capelan. 

Capellâ. 

Capellan. 

Capelania. 

Capellania. 

Capellania. 

Cathedra!. 

Catedral. 

Catedral. 

Festa. 

Festa. 

Ficsta. 

Festejar. 

Festejar. 

Festejar. 

Solemnisar. 

Solemnisar. 

Solemnizar. 

Septuagesima. 

Septuagesima. 

Septuagesima. 

Relicari. 

Reliquiari. 

Relicario. 

Corporal. 

Corporal. 

Corporal. 

Crucifie. 

Crucifix. 

Crucifixo. 

Crucificar. 

Crucificar. 

Crucificar. 

Prestre. 

Preste. 

Preste. 

Sacristan. 

Sagrista. 

Sacristan. 

Monge. 

Monjo. 

Monge. 

Bedel. 

Bedell. 

Bedel. 

Campanier. 

Campaner. 

Campanero. 

Tonsurar. 

Tonsurar. 

Tonsurar. 

Clercia. 

Clerecia. 

Clerecia. 

Martiriar. 

Martirisar. 

Martirizar. 

Penitencial. 

Penitencial. 

Penitencial. 

Tomba. 

Tomba. 

Tumba. 

Resuscitar. 

Resuscitar. 

Resucitar. 

Descreire. 

Descreurer. 

Descreer. 

Endiablar. 

Endiablar. 

Endiablar. 

Paganisme. 

Paganisme. 

Paganismo. 

Idolâtrai-. 

Idolatrar. 

Idolatrar. 

Destin. 

Destino. 

Destino. 

Fada. 

Fada. 

Hada. 

Fadar. 

Fadar. 

Hadar. 

Azar. 

Azar. 

Azar. 

Ce  paragraphe,  relatif  à  la  religion,  aux  croyances, 
mots  dont  la  racine  est  latine  ;  il  est  pourtant  remar- 
substantif  latin  fatum,  et  que  de  ce  dernier  mot  soient 
fadar,  verbe ,  fée ,  jéer. 


INTRODUCTION. 

Port. 

h. 

Fr. 

Capellâo. 

Cappellano. 

Capelan. 

Capellania. 

Cappellania. 

Chapellenie. 

Cathedral. 

Cattedrale. 

Cathedral. 

Festa. 

Festa. 

Feste. 

Festejar. 

Festeggiare. 

Festoyer. 

Solemnisar. 

Solennizzare. 

Solemniser. 

Septuagesima. 

Settuagesima. 

Septuagésimc 

Relicario. 

Reliquiario. 

Reliquaire. 

Corporal. 

Corporale. 

Corporal. 

Crucifixo. 

Crocifisso. 

Crucifix. 

Crucificar. 

Crocificarc. 

Crucifier. 

Preste. 

Prête. 

Prêtre. 

Sacristâo. 

Sagrestano. 

Sacristain. 

Monge. 

Monaco. 

Moine. 

Bedel. 

Bidello. 

Bedeau. 

Campainhero. 

Canipanajo. 

Campanier. 

Tonsurar. 

Tonsurare. 

Tonsurer. 

Clerezia. 

Chiericia. 

Clergie. 

Martirisar. 

Martirizzare. 

Martiriser. 

Penitencial. 

Penitenziale. 

Pénitentiel. 

Tumba. 

Tomba. 

Tombe. 

Resuscitar. 

Risuscitare. 

Ressusciter. 

Descrer. 

Discredere. 

Décroire. 

Endiabrar. 

Indiavolare. 

Endiabler. 

Paganisme. 

Paganesmo. 

Paganisme. 

Idolâtrai". 

Idolatrare. 

Idolâtrer. 

Destino. 

Destino. 

Destin. 

Fada. 

Fata. 

Fée. 

Fadar. 

Fatare. 

Féer. 

Azar. 

Azzardo. 

Hazard. 

lxxxj 


aux  superstitions ,  offre  nécessairement  beaucoup  de 
quable  que  le  substantif  roman,  destin,  ait  remplacé  le 
dérivés  pour  les   langues  néolatines  fada,  substantif, 


i. 


lxxxij  INTRODUCTION. 

Le  grand  nombre  et  l'identité  de  ces  rapports  ',  dans 
les  six:  langues  néolatines,  ne  laisseront  plus  de  doute 
sur  l'origine  commune  de  ces  langues,  sur  l'existence 
d'un  type  primitif. 9 

1  Si  je  l'avais  cru  nécessaire ,  plusieurs  autres  exemples ,  que  je 
n'ai  pas  cités ,  et  qu'on  trouvera  parmi  les  divers  articles  du  Lexique 
roman,  auraient  été  classés  dans  ces  paragraphes  ;  d'ailleurs  je  n'ai  in- 
diqué que  des  mots  appartenant  aux  six  langues  néolatines  ;  j'ai  renoncé 
à  ceux  qui  se  rencontrent  seulement  dans  cinq ,  dans  quatre  de  ces 
langues,  etc. 

a  II  faudrait  ici  de  longs  développements  pour  rappeler  les  diffé- 
rentes modifications  que  chacune  des  langues  néolatines  a,  selon  son 
caractère  et  ses  hesoins ,  imposées  à  plusieurs  des  mots  de  la  romane 
primitive  :  je  me  borne  à  quelques  unes  des  principales. 

Catalan.  —  Cette  langue  ,  comme  celle  des  troubadours,  supprime 
souvent  le  n  final  des  substantifs  et  des  adjectifs ,  surtout  quand  ils  ne 
sont  pas  dérivés  du  latin  ,  et  la  voyelle ,  qui  précédait  immédiatement 
ce  n  supprimé  ,  est  presque  toujours  marquée  d'un  accent  aigu  :  ancid, 
pic,  cami,  cani ,  falcô,  dejd ,  etc.  ,  etc.  Quelquefois  le  catalan  ajoute 
l'y  final  à  des  mots  terminés  en  an,  afan,  engan,  etc. ,  afany,  engam; 
il  sunprime  aussi  en  certains  mots  le  d  intérieur  :  manamen  pour 
man</amen  ,  recomanar  pour  recoman^ar. 

Espagnol.  —  Cette  langue  place  ordinairement  un  i  avant  I'e  dans 
l'intérieur  des  mots:  mandamento ,  mandamjento  ;  change  l'o  inté- 
rieur en  tje,  cor,  cueK,  dona ,  dmcna  ,  porta,  vucrta.  Quand  deux 
mêmes  consonnes  se  trouvent  dans  l'intérieur  d'un  mot,  souvent  l'es- 
pagnol n'en  conserve  qu'une. 

Portugais.  —  La  langue  portugaise  supprime  souvent  le  l  de  l'in- 
térieur des  mots  :  fi^ar,  fiar;  ce/o,  ceo  ;  sa/ude,  saude;  a/a,  aa , 
co/or  ,  do&îr  ,  cor,  ddr  :  l'accent  circonflexe  avertit  de  la  suppression 
d'un  o.  Elle  change  le  pl  en  en;  Vhaga,  cIiaga,  et  supprime  parfois 
le  N  placé  avant  la  voyelle  finale  dans  les  mots ,  comme  platio,  chao; 
plcno,  clico.  Elle  remplace  de  même  le  l  intérieur  des  mots  par  le  r  : 
c/aro,  craro;  ob/igar  ,  obrigar  ;  change  I'au  roman  en  ou  :  aur  ,  ovro. 
Le  m  est  souvent  substitué  au  n  final  :  commuai ,  jardm  ;  et  ce  m  final 
est  quelquefois  ajouté  à  des  mots  terminés  en  i  :  mi,  outrosi ,  mit», 
outrosiot,  etc.  ,  etc. 

Italien.  —  La  langue  italienne  rejette,  comme  une  aspérité,  la  pro- 


INTRODUCTION.  lxxxiij 

11  me  reste  a  résumer  mon  travail,  en  choisissant  dans 
ces  langues  plusieurs  désinences  identiques  de  divers 
substantifs  ,  adjectifs  et  verbes. 

Le  rapprochement  de  ces  nombreuses  flexions  offrira 
une  nouvelle  preuve  de  la  réalité  du  type  commun ,  et 
surtout  il  révélera,  à  la  curiosité  des  philologues,  le  mé- 

nonciation  de  deux  consonnes  différentes  qui  se  suivent  dans  un  mot , 
et ,  par  euphonie ,  elle  substitue  à  l'une  la  répétition  de  l'autre  : 
oieiare ,  occiare  ;  acto ,  pac/o  :  Atto ,  v\tto.  On  trouve  quelques  ex- 
ceptions pour  des  mots  qui  ont  intérieurement  It ,  assa^are  ,  o^rag- 
gio  ,  etc.  Elle  a  pris  l'i  au  lieu  de  I'e  ,  dans  la  préposition  di,  et  dans 
les  augments  de ,  re ,  qui  alors  sont  changés  en  di,  ri,  etc. 

Français.  — Voyez,  pour  les  changements  de  I'a  roman  primitif 
en  e,  les  Observations  sur  le  Roman  de  Rou,  p.  6-12. 

Pour  les  verbes  surtout ,  le  français  supprima  très  souvent  la  con- 
sonne intérieure  du  mot  latin  ou  roman  ;  en  voici  quelques  exemples  : 


Latin. 

Troubadours. 

Français. 

Licare 

Liaar. 

Li-er. 

Lauoare. 

Lauzar. 

Lon-er. 

Mutare. 

Munar. 

Mu-er. 

SiiDare. 

Suzar. 

Su-er. 

Et  ainsi  des  mots  :  cri-er,  chàti-er,  nou-er,  convi-er,  mari-er,  pri-er, 
pli-er,  publi-er,  mendi-er,  salu-er,  ni-er,  jou-er,  éternu-er,  etc.,  etc. 

Troubadours.       Français.  Troubadours.         Français. 

Traucar.  Trouer.  Asseourar.  Asse-nrer. 

Fav,ar.  Fé-er.  Agranar.  Agré-er. 

Je  donne  ici  cet  aperçu  de  quelques  unes  des  modifications  de  mots 
faites  par  les  langues  néolatines ,  parce  que  ces  changements  mêmes 
concourent  à  prouver  l'identité  primitive  de  ces  mots ,  que  chacune 
de  ces  langues ,  en  se  détachant  de  la  romane  rustique ,  modifia 
d'après  son  caractère  particulier. 

Je  crois  inutile  d'avertir  que  les  voyelles  euphoniques  ,  ajoutées  par 
quelques  langues  néolatines  à  la  fin  des  mots  primitifs  romans  ,  doi- 
vent être  comptées  comme  de  simples  modifications. 

J'espère  donner  ailleurs  des  développements  philologiques  qui  dé- 
montreront que  chacune  de  ces  langues  a  remanié  les  mots  primitifs 
d'après  un  système  régulier  et  constant. 


Ixxxiv  INTRODUCTION, 

canisme  simple  et  constant  qui,  dans  ces  six  langues 
nouvelles ,  a  marqué ,  d'une  empreinte  spécialement 
uniforme,  une  aussi  grande  quantité  de  mots,  les  uns 
entièrement  étrangers  à  la  langue  latine,  les  autres  mo- 
difiés de  cette  langue  par  la  seule  adoption  de  la  racine, 
et  par  la  substitution  d'une  désinence  nouvelle  et  com- 
mune. 

TABLEAU  DE  DIVERSES  DÉSINENCES  DE  MOTS  ROMANS. 

Ce  tableau  présentera  successivement  quelques  uns 
des  substantifs,  adjectifs  et  verbes  romans  qui  n'ont  pas 
été  dérivés  du  latin,  ou  qui,  en  conservant  la  racine 
latine,  ont  changé  la  désinence. 

§.  I». 

CHOIX    DE    DIVERS    SUBSTANTIFS    QUE    LES    SIX    LANGUES 
NÉOLATINES    n'oNT    PAS    EMPRUNTES    AU    LATIN. 


Ac. 

Sac.1 

Ada. 

Bugada,  fada. 

Ala. 

Bala ,  sala , 

Alda. 

Falda. 

Alha. 

Talha. 

An. 

Afan . 

Anc. 

Banc,  flanc. 

Anda. 

Banda  ,  guirlanda 

Ian. 

Gardian ,  rufian. 

Anh. 

Gazanh . 

Oan. 

Cordoan . 

Uan. 

Gnan. 

Andra. 

Calandra. 

Ansa. 

Dansa ,  pansa. 

Ar. 

Azar. 

Arc. 

Marc ,  parc . 

Arca. 

Barca. 

Arda. 

Garda  ,  alabarda. 

Ardia. 

Coardia 

Arc  a. 

Farga. 

Arra. 

Barra. 

Art. 

Dart ,  bastart. 

Asa. 

Brasa. 

Assa. 

Cassa ,  bagassa . 

At,  m. 

Barat ,  at. 

At  ,  f. 

Dyaphanilat 

Ata. 

Barata ,  sabata. 

Atge. 

Bagatge. 

'  Saccegement 

INTRODUCTION. 


lxxxv 


E. 


Ec. 

Bec. 

Eciia. 

Flécha . 

Eda. 

Seda. 

Egua. 

Tregua. 

El. 

Martel,  fordel. 

Ela. 

Gabela. 

Elh. 

Batelh. 

Elha. 

Botelha . 

En. 

Palafren ,  abaissamen. 

Enda. 

Benda. 

Engua. 

Arengiia . 

Era. 

G al era. 

Erc. 

Alberc. 

Erla. 

Perla. 

Erra. 

Guerra ,  barrera. 

Es. 

Arnes. 

Esta. 

Foresta. 

Eta. 

Lanseta. 

Eza.         Baisseza. 


I. 

ICLE. 

1er. 
II. 
In. 
Is. 

ISON. 
UlT. 


O. 

Oart. 

Ofa. 

Ola. 

Olp. 

Op. 

Orra. 

Ost. 

Ota. 


UlDA. 

Ur. 


Alcali. 

Cicle. 

Brasier. 

Baril. 

Camin ,  jardin  ,  assassin.   Ina. 

Vernis. 

Garnison. 

Bruit. 


Lato ,  girgo. 

Balloart. 

Cofa. 

Bola. 

Colp. 

Galop. 

Borra. 

Cost. 

Cota,  bola. 


Guida. 
Azur . 


le. 

Pic. 

Ida. 

Brida  ,  caramida  ,  crida 

Iga. 

Botiga. 

Ila. 

Fila. 

Ina. 

Mina. 

Isa. 

Camisa. 

ISTA. 

Lista. 

O. 


Oana. 

Doana. 

Oc. 

Boc. 

Oga. 

Droga. 

Ota. 

Cota. 

On. 

Baston  ,  bolon. 

Dor. 

Trobador,  cassadoi 

Ose. 

Bosc. 

Ot. 

Trot. 

u. 

UlSA. 
USSA  • 


Guisa. 
Scarmussa. 


lxxxvj 


INTRODUCTION. 


§.    II. 


CHOIX  DE  DIVERS  SUBSTANTIFS  DONT  LES  SIX  LANGUES 
NÉOLATINES  ONT  EMPRUNTÉ  LA  RACINE  AU  LATIN,  ET 
ONT    CHANGÉ    LA    DÉSINENCE. 


Latin. 

Roman. 

Latin . 

Roman. 

Ac. 

S  accus. 

Sac. 

Ada. 

Piper. 

Pebrada . 

Caballus. 

Cavalcada. 

Diurnus. 

Jornada. 

Adaria 

Pratnm. 

Pradaria. 

Agre. 

Kinum  acre. 

Vinagre. 

Aire. 

Trobar. 

Trobaire. 

AlRIA. 

Barba. 

Barbairia. 

Al. 

Casa. 

Casai. 

Alc. 

Giro  falco. 

Gerfalc. 

Alh. 

Bat  acre. 

Batalh. 

Alha. 

Batuere. 

Batalha. 

Oalha. 

Victus. 

Vitoalha. 

Alt. 

S  al  ire. 

Assalt. 

Am. 

Clamarc. 

Reclam. 

An. 

Panis. 

Compan. 

Cwitas. 

Ciutadan. 

Ana. 

Capere. 

Cabana. 

Fons. 

Fontana. 

Anda. 

Via,  v ictus. 

Vianda. 

AiNHA. 

Mons. 

Mon  ta  nh  a. 

Ania. 

Capella. 

Capellania. 

Ansa. 

Corda . 

Acordansa. 

Us. 

Usansa. 

Simulare. 

Sembla  nsa. 

Appa. 

Caput. 

Cappa. 

Ar. 

Baccalaureus.  Bacalar. 

Pila. 

Pilar. 

Ara. 

Clarus. 

Glara. 

Aria. 

Caballus. 

Cavalaria. 

Arga. 

Currus. 

Carga. 

As. 

Pas  s  us. 

Compas. 

Assa. 

Corium. 

Coirassa. 

Ast 

Contrastare. 

Contrast. 

At,  m. 

Batucre. 

Débat. 

Dux. 

Ducat. 

Ai,/ 

Bcllus. 

Beltat. 

Amicitia. 

Amistat. 

Ata. 

Dation. 

Data. 

Atge. 

Via. 

Viatge. 

Ultra. 

C  Hratge. 

Persona. 

Personatge. 

Us. 

Usatge. 

Aza. 
E. 

Basis . 

Baza. 

Edor. 

Batuere. 

Batedor. 

Cotre. 

Corredor. 

Et. 

Tornare. 

Tornti . 

ElRA. 

Ripa. 

Ribeira. 

Manu  s . 

Mancira. 

Iera. 

Lavare. 

Lavandicra 

ElT. 

Profectus. 

Profeit. 

El. 

Dominus. 

Donzel. 

El-IIA. 

Cornix. 

Cornelha. 

Noms. 

Novelha. 

INTRO 

DUCTK 

3N. 

lxxxvij 

Latin. 

Roman . 

Latin . 

Roman. 

Ella. 

Domina. 

Donzella. 

Men. 

Sah'atio. 

Salvamcn. 

Punrtum . 

Apunlamen. 

Casa . 

Casamen. 

Nasci. 

Nayssemen. 

Fia. 

Desviamen. 

Cresceve. 

Creissemen. 

Movcre. 

Movimen. 

Encia 

.    Carere. 

Carencia. 

Enda. 

Facere. 

Fazenda. 

Tende re. 

Tenda. 

Enh. 

Di^nari. 

Desdenh. 

Er. 

P lacère. 

Plaser. 

Era. 

Pyrus. 

Pera. 

Primurn  vei 

.  Primavera. 

Ercia. 

Clericus. 

Clercia. 

Erta. 

Coopertus. 

Cuberta. 

Es. 

Prchcndere. 

Près. 

ESSA. 

Dnx. 

Duguessa. 

Fort. 

Fortalessa , 

Est. 

Prœstatio. 

Prest. 

Esta. 

Festum. 

Festa. 

Estia. 

Carere. 

Carestia. 

Et. 

Clarus. 

Claret. 

Saccus. 

Saquet. 

Eta. 

Kiola. 

Violeta. 

Ez\. 

Al  tus. 

Alteza. 

EZZA . 

A  s  ver. 
r 

Asprezza . 

Grandis. 

Grandezza. 

I. 

I. 

Caput. 

Capitani. 

Electuarium 

.  Lecluari. 

le. 

Castigare. 

Castic. 

Ieg. 

Desidcrium. 

Desieg, 

1er. 

Barba. 

Barbier. 

Prchcndere. 

Presonier. 

Iera. 

Carrus. 

Carriera. 

UlERA. 

Prccari. 

Preguiera. 

In. 

Dcstinare. 

Destin. 

Ina. 

Mare. 

Marina. 

Inta. 

Quintus. 

Quinta. 

Is. 

Visus. 

Avis. 

Issa. 

Pel. 

Pelissa. 

ÏSTA. 

Lex. 

Legista. 

Canon. 

Canonista. 

Kisus. 

Vista. 

It. 

Quiritare. 

Crit. 

0. 

Odi. 

Cabra. 

Cabril. 

Obla. 

Copula. 

Cobla . 

Custos. 

Custodi. 

Omba. 

Tumulus. 

Tomba. 

Oms. 

Kicccomcs. 

Viscoms. 

Ompra. 

Comparatio . 

Compra. 

Ompte. 

Computus. 

Compte. 

On. 

Corda. 

Cordon. 

Oncha. 

Punctum. 

Poncha. 

Onstra.  Monstrare. 

Monstra. 

Ontra. 

Contra. 

Encontra. 

Opa. 

Cupa. 

Copa. 

Io. 

Lndiscretus. 

Indiscretio. 

Ion. 

Campus. 

Campion. 

Or. 

Forum. 

For. 

Ora. 

Morari. 

Demora. 

Oria. 

Senior. 

Senhoria.  - 

Ors. 

Succurrere. 

Socors. 

Ort. 

Corda. 

Accort. 

Tortus. 

Tort. 

Otja. 

Locarc. 

Lolja. 

Ova. 

Probatio. 

Prova. 

lxxxviij 


INTRODUCTION. 


Uda. 
Uga. 
Unta. 


Uta. 


Latin.  Roman. 

Adjutorium.    Ajuda. 

Tcstudo. 


Jungere. 

Cingerc. 

Coopcrire. 

Disputatio. 


Tarluga. 

Junta. 

Centura. 

Cuberlura. 

Disputa. 


u. 

Latin. 
Ueit.      Bis  coctus. 
Uilla.    Acutus. 
Ura.       Caballas. 

Venir. 
Urier.   Venir. 


Roman. 
Biscueit. 
Aguilla. 
Cavalcadura. 
Aventura. 
Aventurier. 


Je  me  suis  presque  toujours  borné  à  rapporter  un 
seul  exemple ,  quand  j'aurais  pu  indiquer  un  très  grand 
nombre  de  substantifs  romans  formés  par  le  même  mé- 
canisme grammatical.  Je  n'ai  voulu  ici  que  constater  le 
fait  primitif. 

§.   III. 

CHOIX  FAIT,  PARMI  LES  SIX  LANGUES  NEOLATINES,  DE 
QUELQUES  ADJECTIFS  EMPRUNTÉS  A  DES  LANGUES  ÉTRAN- 
GÈRES. 

A. 

Art.  Coart. 

At.  Malvat. 


Anc. 

Blanc. 

As. 

Bas. 

Au. 

Brau. 

Es. 

Cortes  ,  descortes 

In. 

Mesquin. 

E. 


Elh.         Velh,  vermelh. 


S-  IV. 


CHOIX  DE  DIVERS  ADJECTIFS  QUI  ,  DANS  LES  SIX  LANGUES 
NEOLATINES,  ONT  TIRÉ  LEUR  RACINE  DU  LATIN,  ET  ONT 
PUIS    UNE    DÉSINENCE    PARTICULIÈRE. 


A. 


Al 


Latin. 
Brut  us. 


Roman. 
Brutal. 


Latin . 
Campus . 


Roman. 
Campai. 


INTRO 

Dt 

fCTIO 

N. 

lxxxix 

Latin. 

'lioman. 

Latin. 

Roman. 

Al. 

Paternus. 

Paternal. 

Fraternus. 

Fraternal. 

Cor. 

Cordial. 

Diurnus. 

Jornal. 

Lex. 

Desleal. 

An. 

Antiquus. 

Ancian. 

At. 

Astrum. 

Desâstrat. 

E. 

Atge 

Silva. 

Salvatge. 

El. 

Bellus. 

Bel. 

Est. 

Prœstà. 

Prest. 

•K 

Honestus. 

Deshonest. 

I. 

Nesciens. 

Nesci. 

I. 

Sapiens. 

Sabi. 

Ori. 

Contradictor. 

Contradictori. 

Lx. 

Finis. 

Fin. 

0. 

Os. 

Acetum. 

Acetos. 

Cor. 

Coratjos. 

Crassus. 

Gros. 

Trabalh. 

Trabalhos. 

OSSIER 

Crassus. 

Grossier. 

le. 

Discursus. 

Discursiu 

Unilus. 

Unitiu. 

Ut. 

Barliatus. 

Barbut. 

Villosus. 

Velut. 

u. 


Excessus.        Excessiu. 
Uch.    Astrum.  Desastruch. 

Membrosus.     Membrut. 


S-  V. 

CHOIX  D£  VERBES  EN  AR  QUI  EXISTENT  DANS  LES  SIX 
LANGUES  ROMANES,  ET  DONT  LE  LATIN  «'A  PAS  FOURNI 
LA    RACINE. 


B. 


Abaissai-. 

Abotonar. 

Abrasar. 

Acaptar. 

Afanar. 

Albergar. 

Anar. 

Angoissar. 

Aplanar. 

Arengar. 

Atrapar. 

Baissar. 

Balansar. 

Ballar. 

Bastar. 

Bendar. 

Bernicar. 
m 

xc 

B. 

Blanqueiar 

Bramai-. 

C. 

Calar. 

Comensar. 

D. 

Dansar. 

E. 

Erabarcar. 

Esgardar. 

F. 

Fadar. 

G. 

Galaupar. 

Guidar. 

L. 

Lansar. 

M. 

Mancar. 

Minar. 

P. 

Picar. 

R. 

Retirar. 

Romansar. 

T. 

Talhar. 

Torabar. 

Trovar. 

INTRODUCTION. 


Varar. 


Botar. 

Botonar. 

Brillar. 

Bufar. 

Caminar. 

Cassar. 

Costar. 

Demarchar. 

Derocar. 

Embarrar. 

Encaminar. 

Estirar. 

Forregiar. 
Guardar. 

Lislar. 

Marcar. 


Rimar. 

Tirar. 
Trabalhar. 


Guerreiar. 


Martellar. 


Robar. 

Tocar. 
Trabucar. 


§•  VI. 

CHOIX  DE  VERBES  DES  SIX  LANGUES  NEOLATINES  QUI  , 
EMPRUNTANT  SEULEMENT  LEUR  RACINE  AUX  MOTS  LA- 
TINS,   ONT    PRIS    LA    TERMINAISON    EN    AR. 


Abrassar. 

Accentuai-. 

Acerar. 

Acerlar. 

Acordar. 

Acostar. 

Acostumar. 

Acumpanhar. 

Afaitar. 

Afinar. 

Afrontar. 

Agradar. 

Agusar. 

Ajustar. 

Alinhar. 

Alumnai . 

Anuular. 

Aplanar. 

ipontar. 

Argenlar. 

Assaborar 

INTRODUCTION. 


xc 


A. 

Assautar. . 
Aventurai1. 

Atisar. 

Auleiitioar. 

Averar. 

Aviar. 

B. 

Baisar. 

Balansar. 

Banbar. 

Batalhar. 

C. 

Cambiar. 

Canonisar. 

Caponar. 

Cardar. 

Casar. 

Cathezizar. 

Cavalcar. 

Certificar. 

Clavelar. 

Confinai". 

Confrontar. 

Contar. 

Contrariai". 

Cridar. 

D. 

Damnificar. 

Deissoterrar. 

Desacordar. 

Desamar. 

Desarmar. 

Deseargar. 

Descarnar. 

Deseaussar. 

Descavalcar. 

Desferrar. 

Desfidar. 

Desfigurar. 

Desfilar. 

Desheretar. 

Desmembrar. 

Desnaturar. 

Destrempar. 

Desviar. 

Diversifiar. 

Doctrinar. 

E. 

Embasmar. 

Emplegar. 

Enamorar. 

Encargar. 

Encarnar. 

Encavalcar. 

Encontrar. 

Endiablar. 

Enfornar. 

Enginhar. 

Enparentar. 

Ensanglentai 

Ensenbar. 

Enviar. 

F. 

Ferra  r. 

Festejar. 

Filai. 

Forsar. 

Fustigar. 

G. 

Gastar. 

Glosar. 

H. 

Habilitar. 

Heretar. 

I. 

Idolatrar. 

J. 

Justar. 

Justiciar. 

L. 

Lardar. 

Licenciar. 

Liraitar. 

M. 

Maltraitar. 

Maneiar. 

Martiriar. 

Mescabar. 

Murar. 

0. 

Obviar. 

P. 

Parlar. 

Pasturgar. 

Pelar. 

Penar. 

Plagar. 

Plasmar. 

Pratiquai'. 

Privilégiai. 

Puiar. 

xcij 

INTRODUCTION. 

II. 

Raistinar. 

Ratificar. 

Rectificar. 

Rccular. 

Retornar. 

Rigar. 

S. 

Saborar. 

Senhoreiar. 

Sentenciar. 

Signalai'. 

Sobredaurar. 

Solemnisar 

T. 

Tonsurar. 

Tormentar. 

Torneiar. 

Trcspassar. 

Trillar. 

V. 

Ventar. 

Verdeiar. 

Virar. 

S.  VII. 

CHOIX  DE  VERBES  QUI  ,  DANS  LES  SIX  LANGUES  NÉOLA- 
T1NFS,  ONT  ABANDONNÉ  LES  CONJUGAISONS  LATINES  EN 
I,  ERE,  IRE ,  ETC.,  POUR  PRENDRE  LA  CONJUGAISON 
ROMANE    AR. 


Latin. 

Abuti. 

Calcfacere. 

Con/iteri. 

Cracifigere . 

Deserere. 

Misccre. 

Oblivisci. 

Rectum  facere. 

Studere. 

Uti. 


Roman. 

Abusar. 

Calfar. 

Confessai-. 

Crucificar. 

Desertar. 

Mesclar. 

Oblidar. 

Rectificar. 

Esludiar. 

Usar. 


Latin. 
A  s  sidère. 
Colère. 
Contrahere. 
Dcbere. 
Dulccscere. 
Nwere. 
Rapere. 
Resurgerc. 
T réméré. 
P^overc. 


Roman. 
Asseljar. 
Cultivar. 
Contractar. 
Endeptar. 
Adolzar. 
Nevar. 
Raubar. 
Resuscitar. 
Tremblar. 
Votar. 


LEXIQUE  ROMAN, 


ou 


DICTIONNAIRE 


DE   LA   LANGUE   DES  TROUBADOURS 


COMPAREE 


AVEC  LES  AUTRES  LANGUES  DE  L'EUROPE  LATINE. 


A,  s.  7?2.,  voyelle,  première  lettre  de 
l'alphabet ,  a. 

Car  la  prima  lettra  d'amor 
Apellon  a. 

P.  Milon  :  En  amor  troli. 
Car  ils  appellent  a  la  première  lettre  d'amour. 
Fenisson  en  a  estreig. 

Gramm.  provenç. 
Finissent  en  a  Lref.- 
Loc.  Pos  no  sabes  a  ni  b, 

Com  rnostraras  antres  ni  me? 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Puisque  tu  ne  sais  a  ni  b  ,  comment  enseigneras-tu 
les  autres  et  moi? 

anc.  fr.  Mais  en  latin  le  bon  abbé 
N'y  entendoit  ni  a  ni  b. 

Du  Bellay,  p.  Ifli. 

A,  troisième  personne  du  verbe  aver, 
au  présent  du  singulier  de  l'indicatif, 
voyez  aver. 
A,  préposition,  vient  <\'\d  ou  à'kb  et  a 
latins,  et  quelquefois  à\b  roman. 
D'mI  latin  : 
S'a  lieis  non  platz  qae  m  man  a  se  venir. 
Berenger  de  Palasol  :  De  la  gensor. 
S'il  ne  lui  plaît  qu'elle  me  mande  venir  à  elle. 
I. 


D'aô,  d'A  latins  : 
a  mainz  homes  ang  amor  acusar. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Totz  nom. 
Par  plusieurs  hommes  j'enteuds  accuser  l'amour. 

D'a6  roman;  voyez  ab. 

Coms,  a  bonor  non  podetz  mais  jorn  viure. 
Montant  Sartre  :  Coms  de  Tolsan. 
Comte  ,    vous    ne   pouvez   de'sormais    vivre    avec 
honneur. 

A,  préposition  romane,  est  resté  dans 
la  contraction  qui  a  formé  les  articles 

AL  ,   ALS  ,  AS. 

Quelquefois  il  reçoit,  par  euphonie, 
le  d  ou  le  z  devant  les  mots  qui  com- 
mencent par  une  voyelle. 
Atressi  cum  la  candela 
Que  si  meteyssa  destrui, 
Per  far  clardat  ad  autrui. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Atressi  cum. 
Ainsi  que  la  chandelle  qui  se  de'truit  elle-même, 
pour  faire  clarté'  à  autrui. 

Que  mantas  vez  lo  jorn  non  pose  tener 
C'az  nna  part  non  an  totz  sols  plorar. 
Folquet  DE  Marseille  :  Meravil  me. 
Que  plusieurs  lois  le  jour  je  ne  puis   tenir  que 
je  n'aille  tout  seul  pleurer  à  un  coin. 


2  A 

Cette  préposition  indique  ou  carne- 
térise  plus  ou  moins  expressément  di- 
vers rapports,  tels  que  : 

1.  DlUIi   riON,  TENDANCE,   BUT,  FIN. 

Mand  e  tramet  salut  a  vos. 

\.\id  de  Marueil  :  Dopa  genser. 
Envoie  el  transmet  s.ilnt  à  vous. 
Hueim;iis  es  Antecritz 
Al  dan  ciel  mon  issitz. 

G.  Faidit  :  Era  nos  sia. 
rtnais  l'Àntficrîst  est  sorti  pour  le  dommage 
du  monde. 

2.  Relation. 

E  pueis  montes!  de  rossin  A  destrier, 
\o  fesetz  colp  d'espaza  ni  de  lansa. 

T.  d'Alb.  Marquis  f.t  de  Ramb.  de 
Vaqi.eikas  :  Ara  m  digatz. 
El  depuis  que  vous  vous  élevâtes  du  roussin  au 
destrier,  vous  ne  fîtes  coup  d'e'pe'e  ni  de  lance. 
a  t. ils  vassals,  ta!  senhor. 

Aimeri  de  Pegltlain  :  Li  fol. 
à  tels  vassaux  ,  tels  seigneurs. 

3.  Personnalité,  appartenance. 

Poiria  nos  A  amdos  enniar, 
a  me  del  dire,  a  vos  del  escotar. 
Rambaud  de  Vaqi  eiras  :  Senlier  marques. 
11  pourrait  nous  ennuyer  à  tous  deux  ,  à  moi  du 
dire,  à  vous  de  l'écouter. 

Bertrans,  la  filha  al  pros  comte  Raimon 
Drgra  vezer  qu'il  gensa  tôt  lo  mon. 

Guillaume  de  Saint-Didier  :  Âissi  cum  es. 
Bertrand  ,  la  fille  au  preux,  comte  Raimond  devrait 
qu'elle  charme  tout  le  monde. 
Que  vol  la  terr'  a  mos  eufans. 

Bertrand  de  Eorn  :  Ges  de  far. 
Qu'il  veut  la  terre  de  mes  enfants. 

,T1  MB1  TION,  INDICATION. 

Baptejavan  al  nom  de  Yeshn  Xrist. 
La  nobla  Leyczon. 
Ils  baptisaient  au  nom  de  Jésus-Christ. 
Ad  Lonor  del  cors  sanct  fana  nna  capella. 
V.  de  S.  Honorai. 
Ferait  une  chapelle  en  l'honneur  du  corps  saint. 
a  las  obras  pareis. 

Bertrand  de  Eorn  :  Rostre  senber. 
Aux  œuvres  il  paraît. 

5    Espèce,  qualité. 

Qu'era  forniers  que    escandava   lo    forn   a 
coser  lo  pan. 

V .  de  Bernard  de  Ventadour. 


Qui  était  foùrnior  qui  échauffait  le  four  à  cuire  le 
pain. 

(>,   Manière,  ét\t. 

a  genolhos  sopleyan  humilmen. 

P.  Raimond  de  Toulouse:  Si  cum  scluy. 
•Suppliant  humblement  à  genoux. 

Anar  a  pe  ,  a  ley  de  croy  joglar. 

T.  d'Alb.  Marquis  et  de  Ramb.  de 
Vaqi  liras  :  Ara  m  digatz. 
Aller  à  pied,  à  la  manière  de  vil  jongleur. 

7.  Destination. 

Era  meicadiers  que  ténia  draps  a  vendre. 
V.  d' Aimeri  de  Peguilain. 
Il  e'iail  marchand  qui  tenait  draps  à  vendre. 

Favas  a  desgranar. 

MabcoAT  :  Mentre 
Fèves  à  écosser. 

8.  Moyen,  cause,  effet. 

Ades  pueg  a  plena  vêla. 

Rambaud  d'Orange  :  Una  chansonela. 
A  présent  je  monte  à  pleine  voile. 

Vengion  sas  donzelas  al  crit,  e  demanderon  : 

Qn'es  aisso  ? 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Ses  demoiselles  vinrent  au  cri,  et  demandèrent  : 
Qu'est-ce  ? 

Pero  us  d'els  mi  veiia  a  son  dan. 

BlACASSET  :  Gt  ira  mi  play. 
Pour  cela  un  d'eux  me  verra  à  son  dommage. 

g.    Temps,  époque,    circonstance    de 

TEMPS. 
a  quascun  jorn  de  l'an.... 
Coin  par  nens  a  Nadal. 

B.  de  Ventadour  :  Lo  gens  temps. 

à  chaque  jour  de  l'an comme  paraît  nei 

Noël. 

Ges  al  premier  an  no  val  gaire, 
ATas  al  ters  torna  de  bon  aîré. 

Deldes  de  Prades  ,  Au:,  ras.'. 
à  la  première  année ,  il  ne  vaut  j;iière,  mais,  à  la 
troisième,  il  devient  de  bonne  qualité. 

Al  premier  lans  pert  ieu  mon  esparvier. 
Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
Au  premier  jet  je  perds  mon  épervier. 

10.   Localité,  circonstance  de  lieu. 
Vendre  lot  quant  avion  A  Berniz. 

Titre  de  1 168. 
Vendre  tout  ce  qu'ils  avaient  à  Bernis. 
a  la  fontana  del  vergier.... 
a  l'ombra  d'un  fust  domesgier 
Trobei  sola. 

Marcabrus  :  A  la  fontana. 


s 


Je  la   trouvai  seule  à  la  (bataillé  du   vergci  ,  à 
l'ombre  d'un  arbre  domestique. 

a  doas  léguas  lonbet  d'aqni. 

K.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Il  s'éloigna  de  là  à  deux  lieues. 
Nos  encotitretn  ,  al  pas  de  Belestar, 
xn  Iairos. 
Rambaid  de  Yaqueiras  :  Honratz  marques. 
Nous  rencontrâmes  ,  à» passage  de  Belestar,  douze 
.fleurs. 

1  I  .     ORDRE  ,    RANG. 

Un  a  un  los  avia  près. 

Roman  de  Janfrc  ,  fol.  23. 
11  les  avait  mis  un  à  un. 

Pilatz  s'aset  e  sa  cadeira  , 
E  li  autre  ad  una  tyeyra. 

Trad.  de  VEvang.  de  Nicndème. 
Pilate  s'assit   en  sa   chaire ,   et  les  autres  à  une 
même  (ile. 

Qu'el  met'  al  Iatz  sanh  Johau. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  chant. 
Qu'il  le  mette  au  cote  de  saint  Jean. 

12.   Mesure,    poids,    quantité,    va- 
leur,  CAPACITÉ. 
Richartz  mettra  a  mueis  c  a  sestiers 
Aur  et  argent. 

Bertrand  de  Born  :  Miez  sirvcnles. 
Richard  fournira  à  muids  et  à  setiers  l'or  et  l'argent. 

E  métrai  hi  blasnies  e  deshonors 
E  tracions  a  mîliers  e  a  cens. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
Et  j'y  mettrai  les  Liâmes  et  les  déshonneurs  et  les 
trahisons  à  milliers  et  à  cents. 

Faita  d'un  nov  talli  presan, 
a  compas  et  a  guaran. 
Gaibert  Moine  de  Puicibot  :  Uns  joys. 
Faite  d'une  nouvelle  taille  distinguée  ,  à  compas  et 
.'/  proportion. 

E  faia  m  caimzir  a  llocs. 

G.  Adhemar  :  Ben  fora. 
Et  me  fera  blanchir  à  flocons. 

A,  préposition  romane  ,  se  traduit 
ordinairement  par  a  dans  les  langues 
de  l'Europe  latine,  mais  il  a  quelquefois 
le  sens  exact  ou  approximatif  d'autres 
prépositions,  dont  les  principales  sont  : 

i.   Après, 

E  mot  a  mot  no  li  eontatz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  ll\. 
Et  ne  lui   racontez  mol  à  mot. 


ANC.  l'R.  Que  je  conte  un  à  un  les  astres  ra- 
dieux. .  . 
Les  desrornpt  pièce  à  pièce. 
Destortes  ,  premières  œuvres ,  fui.  108  et  223. 
cat.  Torsetz  los  li  un  a  un  tots. 

Trad.  calai,   de/s  auz.  COSS. 

Esr.    Enna  corte  poc  â  poco  te  (aras  connosecr. 
Poema  de  Alexandro ,  cop   3o'() 

tort.   Tirando  peca  â  peca.... 
a  poucos  dios  morreo. 
BARROS  ,  Decad.  I  ,  1.  III ,  cap.  9;  1.  1  ,  cap.  1 1. 
it.        a  morte  al  ciel  s'annidi. 

BllONAROTTI  ,  Rime,  29. 

2.  Avec  ,  voyez  a». 

De  totas  parts  y  venou  a  gran  joya. 

RahbAL'D  DE  VAQUEIRAS  :  Truau  mala. 
De  toutes  parts  y  viennent  avec  grande  joie. 

Fas  a  la  geut  un  covinent  novelb. 
P.  Cardinal  :  Tos  temps azir. 
Je  fais  avec  la  gent  un  traité  nouveau. 
anc.  fr.  à  plours  et  à  larmes  leur  conta  la 
graut  doleur...  Le  lia  fortement  à  un  arbre 
à  quatre  fors  hars  torses...  Et  se  conseilla 
Kalles  à  sa  gent...  Et  s'en  retournèrent  à 
grans  proies  et  à  grant  gaiug. 
Rec.  des  /lis t.  de  Fr.,  t.  V,  p.  269  ,  302 ,  297  ; 
et  III,  p.  2;5. 

11  les  tenroient  à  bonne  foi. 

Yille-Hardquin  ,  p.  12. 
Le  col  li  prit  à  ses  deus  meins. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  322. 
Vilains  et  de  mauves  afere 
Ne  pot  à  els  nul  marchié  fere. 

Fabl.  et  cont.  ane.  ,  t.  IV,  p.  2. 
cat.  Convinenca  que....  barra  fêta  â  inerca- 
ders  o  â  sos  mariners. 

Consolai  de  la  mar,  cap.  209. 
Esr.  Reccbidas  las   duenas  «  una   grant  ou- 

dranza 

a  tant  grant  ondra  ellasâValenciaentraban.... 
En  buenos  cavallos  â  petrales  é  â  cascabeles 
E  â  cuberturas  de  cendales. 
Poema  del  Cid ,  v.  i5b'fj  ,  1617,  i5i6,  i5i7- 

tort.  Estou  a  mil  nos  atado. 

A.  Ferreira  ,  Bristo,  act.  I,  se.  t. 

Pediudo  a  altas  voces  a  Deos  misericordia. 
LlCENA  ,  V.  de  P.  Fr.  Xavier,  liv.  X  ,  cap.  2. 

:t.     a  fidanza    riebiederô....  a  gran   fatica  si 
levô  di  terra. 

BoccACCio  ,  Pecam.  111  ,  2  j  et  IX  ,  9. 


4  A 

E  comandô  che  l'amassero  a  fede. 
Dante ,  Farad. ,\i. 

Voyez  l«i  Grammaire  comparée  dos 

langues  de  l'Europe  latine,  p.  3ig. 

3.   Auprès  de. 

E  platz  uii  Le  lai  en  estiu 
Que  m  sojorn  a  font  o  a  riu. 
Le  Moine  de  Moxtavdon  :  Moût  me  platz. 
Et  il  me  plaît  Lien  là  en  e'te'  que  je  me  repose 
auprès  de  fontaine  ou  auprès  de  ruisseau. 

anc.  fr.  Après  que  Themistocles,  dechassé  pre- 
mièrement d'Athènes  et  depuis  de  toute  la 
Grèce,  fut  retiré  au  roi  des  Perses. 

Macatjlt,  Trad.  des  apopht.  fol.  294. 
cat.  Encara  al  flum  non  era....  al  flum  Gra- 
nico  combatut  avem. 

Trad.  catal.   de   Quinte-Curce ,  lili.  !\. 
esp.  Sedien  ci  los  sos  pies. 

V.  de  S.  Mrflan  ,  cop.  261. 

tort E  quanto  mais  ci  fonte 

Se  cliega,  tanto  mais  verde  parece. 

A.  Ferre) r a,  Egloga  I. 
it.  Messer  Laneialotto  combattea  un  giorno  a 
nna  fontana  con  un  cavalière. 

Cento  novelle  antiche  ,  nov.  l\1. 

4.     C0?I5IE,    EN    QUALITÉ    DE. 

Si  volon  Frances  ni  Picartz 
a  senhors  ni  a  drogomans. 

P.  Cardinal  :  Per  follis. 
S'ils   veulent  Français  et   Picards   en  qualité  de 
seigneurs  et  comme  interprètes. 

Ieu  lo  jutge  per  dreg  a  traydor. 
T.  de  Go  d'Uizee  et  de  M.  de  Ventadour  :  Gui 

d'Uiselh. 
Je  le  juge  justement  comme  traître. 

anc.  fr.  Deus  t'a  enaint  a  prince  et  à  rei. 
Ane.  trad.  des  livres  des  Rois  ,  fol.  II. 
à  segnur  lo  volrunt  aveir. 

Marie  de  France  ,  t.  II,  p.  123. 
Là  fu  li  enfes  enoinz  e  coroné  à  roi  parla 
main  de  l'apostoile  Adrien. 

Rec.  des  hist.  de  Fr. ,  t.  VI ,  p.  129. 
à  fol  et  à  mauves  s'encuse 
Qui  ceste  requeste  refuse. 
Nouv.  Rec.  de  Fab.  et  conl.  anc,  t.  II ,  p.  188. 
(AT.  Lo  que  havem  près  e   prenem  ci  molta 
e  singnlar  complascencia. 

Cap.manv,  Col/cet.  diplom.  t.  I  ,  p.  3o5. 
Y  ci  bu ila  no  os  tingan. 

Vie  Garci\  ,  Quinlillas,  p.  63. 


esp.  No  lo  tenga  ci  mal. 

Poema  del  Cid ,  v,  983. 
tort.  O  teve  a  mùo  Sinal. 

Moraes  ,  Palmelrim  ,  1,1. 
it.  Ella  si  govemava  a  republica. 

Novelle  inédite ,  p.  l3l. 
Quelli  che  riceve  a  figliuoli. 

Gl'ITTONE  d'Arezzo,  Lctt.  3. 

5.  Contre. 

Estiers  no  m  puesc  a  sas  armas  défendre. 

Richard  de  Barbezieux  :  Be  volria. 
Autrement  je   ne   puis    me   défeudre   contre  ses 
armes. 

ANC.  fr.  à  renaît  de  rien  ne  tenciez. 

Roman  du  Pienart,  p.  256. 
cat.     E  '1  falco  gran  batayla  rendon 

ci  selbs  qui  lurs  auzelos  prendon. 

Trad.  catal.  dels  ans.  cass. 
est.  Este  lidiare  ci  tod'  cl  mas  ardido. 

Poema  del  Cid  ,  v.  33^2. 
ci  Dios  non  se  delienden  nin  carceres  nin 
cuebas. 

Vida  de  S.  Domingo  de  Silos  ,  cop.  71 3. 
tort.  He  ter  o  sprito  armado  ci  ma  fortuna. 

A.  Ferreira  ,  Castro,  acto  V,  se.  I. 
it.        Che  1'apressar'  a  terra 

A  nave  è  mortal  guerra.... 
Che  mal  non  fieri  a  scoglio. 
Barberim  ,  Docum.  d'amore  ,  p.  263  et  270. 

6.  De. 

Filla  's  al  rei  qui  a  grant  poestat. 

Poème  sur  Boece. 
Elle  est  fille  du  roi  qui  a  grande  puissance. 
Qu'a  sa  vida  be  non  cantet. 

P.  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Qui  de  sa  vie  ne  chanta  Lien. 

Anc.  fr.  Sez-tu  que  soies  fille  à  roi? 

Fabl.  et  cont.  anc.  ,  t.  IV,  p.  l55. 
Congié  prist  à  son  manage. 

Roman  du  R.enart ,  t.  II,  p.  l\!^. 
à  une  voiz  tuz  s'escrioient. 

Marie  de  France,  t.  II,  p.  ^58. 
cat.  Si  algun  mariner  fugirà  ci  nau  o  ci  leny, 
pus  que  aura  rebut  son  loguer. 

Consolât  de  la  mar3  cap.  228. 

esp.  Besan  las  manos  al  rey  don  Alfonso. 

Poema  del  Cid ,  v.  3469. 
r-oRT.  boni  Joâo  beijou  a  mào  a  cl  rey. 

J.  F.  de  Andrada,  V.  del).  J.  de  Castro,  1.  1 . 

it.   Per  servo  star'rt  cosi  gran  signore. 

Hafberinj,  Docum.  d'amore ,  p.  101. 


7.  Devant,  en  présence  de. 

Caiitatz  ma  canson  %;olantiers 
a  la  reyna  dels  Normans. 

B.  de  Ventadour  :  Pel  dois  chant. 
Chantez  ma  chanson  volontiers   devant  la   reine 
des  Normands. 

Coma  la  pois  futz  ai,  ven. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma  ,  fol.  170. 
Comme  la  poussière  fuit  devant  le  veut. 
E  qui  '1  papa  pogues  citar 
a  inaii ir  de  se,  fora  gen. 

Folquet  de  Lunel  :  Al  hon  rey. 
Et  qui  pourrait  citer  le  pape  devant  plus  grand 
que  lui,  ce  serait  beau. 

Car  a  mos  heylls  veg  verainen 
Te  per  cni  aurem  salvamen. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodime. 
Car  devant  mes  yeux,  je  vois  vraiment  loi  par  qui 
nous  aurons  salut. 

anc.  fr.  à  lui  s'encline  la  cort  tote. 

Roman  du  Renart ,  t.  I ,  p.  338. 
cat.  Câpres  meta  'l  boni  al  soleil. 

Trad.  eatal.  dels  auz.  Cass. 
esp.  Ruelven  coma  hoja  al  viento. 

P.  Torrellas  ,  Cane.  gen. 
tort.  Isto  se  obrava  aos  olhos  do  governador 
J.  F.  de  Andrada  ,  V.  de  D.  J.  de  Castro,  1.  1 
it.  E  poi  a  raiei  occhi  veggenti 

Sputô  fuor  tlell'  elmetto  quattro  denti. 
Burchiello  ,  part.  I,  son.  129. 
Stava  in  nna  grotta  al  sole. 

Cento  novelle  anliche,  nov.  63. 

8,  Dans,  en. 

F.  platz  mi  a  rie  Loin  franqneza. 

Le  Moine  de  Montaudon  :  Moût  me  platz 
Et  la  franchise  me  plaît  en  un  homme  puissant. 

Qu\\  Rezers  fesetz  faire 
Moût  estranh  utazel. 

G.  Figueiras  :  Sirventes. 
Que  dans  Be'ziers  fîtes  faire  très  e'trange  carnage. 

Que  chantarai  a  despieg  de  trachors. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
Que  je  chanterai  en  de'pit  des  traîtres. 

akc.  fr..  Mes  il  meisme  les  va  querre 
à  plaiu  et  à  bois. 

Roman  du  Renarl  ,  t.  I ,  p.  335. 
cat.  Entant  al  mon  ha  durât  est  engan.... 
E  port'  al  cor  sens  fnm  continu  foch. 
Ausias  March  :  Lo  tôt  es  ;  Alt  et  amor. 
Esr.  Todos  esa  aoeh  fueron  â  sus  posadas. 
Poema  del  Cid ,  v.  2192. 


port.  E  o  peito  le  passou  de  banda  a  banda. 
Camoens  ,  Oitav.  VII ,  6'8. 
it.  E  tutto  eio  è  nnlla  anco  a  paraggio. 

Guittone  d'Arezzo,  Lett.  10. 
I  pesci  notar  vedean  per  lo  lago  a  grandis- 
sime schiere. 

BoccAccio,  Decam.  VII,  3. 
Eu   li   suoi   vietô   terrena   grandezza   e    la 
biasma  a  tutti. 

Guittone  d'Arezzo,  Lett.  1. 

g.  Envers,  a  l'égard  de. 

Qu'a  totas  sui  bos  e  francs  e  privatz. 

Pons  de  Capdueil  :  Tant  m'a  donat. 
Qu'envers  toutes  je  suis  hon  et  franc  et  apprivoise'. 
Qu'a  son  senbor  fassa  en  re  fallinsen. 

G.  DE  MontAgNAgout:  Per  lo  mon. 
Qu'envers  son  seigneur  il  ne  fasse  faute  en  rien. 
Lo  coms  d'Anjou  es  ses  merce 
Als  Proensals. 

Paulet  de  Marseille  :  L'autr'ier. 
Le  comte  d'Anjou  est  sans  merci  à   l'égard  des 
Provençaux. 

Mos  ebantars  es  emieg  ai.s  enoios, 
Et  als  plazens  plazers. 

P.  Cardinal  :  Ricx  hom. 
Mon  chanter  est  ennui  à  l'égard  des  ennuyeux  , 
et  joie  à  l'égard  des  joyeux. 

ANC.  fr.  Sages  soies  et  acointables.... 

Et  as  grans  gens  et  as  menues. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2109. 

cat.   De  que   sou    tengutz  los   mercaders  als 
senyors  de  las  naus. 

Consolai  de  la  mar,  cap.  238. 
esp.   l'also  â  todos  è  mas  al  rriador. 

Poema  del  Cid  ,  v.  33g9- 
port.  Facendo  do  merecimamento  doshomens 
estimacào  tam  justa  que  nem  â  convenien- 
cia,  nem  ao  estado  ficava  devedor. 
J.  F.  de  Andrada,  V.  de  D.  J.  de  Castro,  I.  1. 
it.  Ad  ogni  mancanza  pieno  ristoramento.... 
a  queîli  Dio   s'ira   forte   che  peccando 
non  li  fragella. 

Guittone  d'Arezzo  ,  Lett.  3. 

10.   Lors  de,  au  moment  de. 

Quar  boni  conoys  los  amicx  fenhedors 
E  los  verays  a  las  coytas  maiors. 

Lanfranc  CigALA  :  Si  mos  chans. 
Car  on  connaît  les  amis  feints  et  les  véritables  lors 
des  malheurs  plus  grands. 
Seran  complit  VII  ans  al  prim  erbalge. 

Cadenet  :  Ab  leyal. 
Sept  ans  seront  accomplis  lors  de  la  première  herbe. 


6  A 

anc.  fr.  Au  départir  fa  li  dels  gra&z. 

Roman  du  Renart ,  t.  II,  p.  44- 
cat.  EU  al  entrai-  porta  molt  gran  dotsor. 
\i  SIAS  March  :  Molt  me  par. 

Al  scv  donaretz  l'a  menjaï  de  carn. 

Tracl.  calai,  dels  anz.  CdSS, 
esp.  â  la  salida  de  Valencia  mis  fijas  vos  di  yo.... 
Al  exir  de  Salon  maclio  ovo  bnenas  aves. 
Poema  del  Cid ,  v.  3273  et  807. 
port.    Ao  romper  das  lanças  foi  tamanho  es- 
trondo  que  parecia  que  todo  Londres  se  ar- 
ruinava. 

Muraes,  Palmeirim,  part.  II,  1.  46*. 
it.   Ad  ogni  passo  di  lana   lilata,  che  al  fuso 
avvolgeva,  mille  sospiri....  gittava. 

BOCCACCIO  ,  Decam.  IV,  7. 
Tn  mi  darai  mille  livre  al  primo  piatto  que 
lu  vincerai. 

Cento  novelle  anliche,  nov.  53. 

1 1.  Par. 

Qu'adoncs  n'ang  tan  a  quascun  de  ben  dir. 
B.  DE  Ventadour  :  Ouan  la  fuelha. 
Qu'à  pre'sent  j'en  ouïs  dire  tant  de  Lien  par  chacun. 
Et  a  manli  nesci,  ab  fol  parlar, 
Ai  ja  vist  trop  ben  son  pro  far. 

G.  Adhoiar  :  Ieu  ai  ja  vist. 
Et  par  maint  ignorant,  avec  un  fol  parler,  j'ai 
déjà  vu  très  bien  faire  son  profit. 
Aras  vei  possezir 
a  clercx  la  senhoria. 

P.  Cardinal  :  Li  clerc  si  fan. 
Maintenant  je  vois  posséder  par  les  clercs  la  do- 
mination. 

Pren  I'als  cabelhs. 

R.  Vidal  de  Bezaudcn  :  Uiias  novas. 
Il  le  prend  par  les  cheveux. 

anc.  fr.  Si  faz-je,  à  la  foi  que  je  doi  : 
A-je  corone?  Oïl,  par  foi. 

Roman  du  Pienarl ,  t.  I ,  p.   125. 
Tontes  leurs  cboses  prenoit  et  ravissoit  à 
force  et  sanz  raizon. 

Rec.  des  hist.  de  Fr.  t.  III,  p.  261. 
Qui  à  force  l'en  ad  menée. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  72. 
cat.  No  séria  ni  fora  peiduda  aïs  dits  merca- 
ders,  ans  al  dit  senyor  de  la  nau. 

Consolât  de  la  mar,  cap.  l\\. 
esp.  Que  no  puede  ser  tomada 

à  fuerza  mi  fortaleza 
M  â  traycion. 

GOMEZ  ManRRIQJ.'F.  ,   Cane-  peu 


port.  Dito  foi  a  uni  eraude  sabio  :  Casa  eu 


ignal. 


A.  Ferreira,  Bristo,  act.  I,  se.  3. 
it.         Le  cantcle  provate 
a  voi  che  navigate. 

Barberim  ,  Docum.  d' amore,  p.  256. 

C'est  surtout  après  quelques  verbes, 

tels  que  laissau,  far,  etc. 

Qu'eu  no  us  fassa  lauzav  a  tota  gent. 

La  dame  Castelloze  :  Amie  s'ie  vis. 
Que  je  ne  vous  fasse  louer  par  toute  gent. 

E  s'en  laisset  als  sieus  trahir  e  vendre. 

Bernard  d'Auriac  :  Be  volria. 
Et  s'en  laissa  trahir  et  vendre  par  les  siens. 
anc.  fr.   Fere  vos  feré  granl  bornage 
As  chevaliers  de  mon  parage. 

Roman  du  R.enai-1  ,  t.  II ,  p.  196. 

cat.  E  jaquiran  possehir  als  assegnradors  las 
quantitats. 
Capmany,  Collect.  diplom.  t.  I,  p.  387. 
esp.   â  los  Judios  te  dexesle  prender. 

Pocma  de/  Cid ,  v.  348. 
tort.  Nem  dar  a  entendre  ao  inundo  que  fazia 
tanto  caso  de  la  guerra. 
J.  F.  DE  Andrada  ,  V.  de  D.  J.  de  Castro,  1.  I. 

it.  Se  non  mi  fa  cridare  merce  a  cento  baroni 

ed  a  cento  cavalieri  ed  a  cento  dame  e  a 

cento  donzelle.... 

S1  era  lassato  ingannare  a  uno  alchimista. 

Cento  novelle  ant.,  nov.  6t  et  74. 

12.  Pendant,  dukawt. 

Que  us  am  a  tota  ma  vida. 

G.  FiGl'EiRAS  :  L'autr'ier. 
Que  je  vous  aime  pendant  toute  ma  vie. 

No'ls  poiria  mosîrar  a  totzmosjorns  vivenz. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  ne  les  pourrais  montrer  pendant  tous  mes  jour; 
\  ivants. 

anc  fr.  Avez-vons  inteniion  de  me  demonrer 
à  année  devant  mon  chastel? 

Pioman  de  Perceforest ,  t.  IV,  fol.  26. 

cat.  Totz  regimens  son  mesuratz;  mas  alcuns 
son  annuals,  altrcs  â  vida. 
Trad.  de  Gilles  de  Rome,  Reg.  del  princ. 
esp.  Floreciô  el  arcipreste  d  la  mitad  del  siglo 
XIV. 
Sanchez,  Colec.  depocs.  castel.  not.  t.  I,  p.  102. 

port.  Ao  mesmo  tempo  assallaràooshalnartes. 
J.  F.  de  Andrada  .  /'.  de  D.  ./.  de  Castro,  1.  2. 


ri.         Ad  ogui  stagione 

Sono  in  sna  compagnia. 

.Tac.  da  Tout,  Od.  III,  3. 
Noliporria  mostrarea  tutti  miei  giorni  viveuti. 
Galvani  ,  Trad.  de  P.  de  Corbiac. 

1  3.    POUR,    AFIN   DE,   A   L'EFFET   DE. 

Que  re  non  val  a  amor 
Hom  que  joglars  sia. 

P.  B  REM  ON  RlCAS  NOVAS  :  Lobel. 
Que  ne  vaut  rien  pour  l'amour  liomme  qui  soit 
jongleur. 

a  vos  aurai  amor  coral. 

Arnaud  de  Marvjeil  :  Totas  bônas. 
J'aurai  pour  vous  amour  de  cœur. 

Mos  sens  es  elars 

aî.s  bons  entendedors; 

Trop  es  escnrs 

a  selh  que  no  sap  gaire. 

Gavaedan  le  Vieux  :  Leu  no  sui. 
Mon  sens  est  clair  pour  les  Lons  entendeurs  ;  il  est. 
très  obscur  pour  celui  qui  ne  sait  guère. 

Et  al  heure  reseondo  s  dins  maizo 

Et  al  manjar  no  queron  companho.... 

a  que  f<ir  doncs,  van  emblan  ni  tolen? 

P.  Cardinal  :  Ries  hom. 
Et  afin  de  boire  se  cachent  daus  la  maison  ,  et  pour 
manger  ne  cherchent  compagnon. 

Pourquoi  faire  donc  vont-ils  volant  et  enlevant  ? 

anc.  fr.  Ainsi  que  s'ils  estoieut  nés  seulement 
à  boire  et  à  manger. 

Œuvres  d'Alain  Chartier,  p.  3i6. 
cat.  Deu  ha  dos  mons  à  tôt  hom  establit. 

Ausias  March  :  O  quant  es. 
Esr.  A  mi ,  que  ver  te  desseo , 
Mil  annos  se  haze  un  dia. 

Rodrigo  d'Avalos  ,  Cane.  gen. 
tort.  Como  sVj  terra  sô  fossem  creadas. 

A.  Ferreira  ,  Cart.  Il,  2. 
it.  Se    ad  esli  vani  ,   vili    e   picciuli  béni.... 

avesse  criati  noi a  viver  bene  e  beato, 

neente  manca  loco  o'è  vertu. 

Gi'ittone  d'Arezzo,  Lett.  i  et  3. 

i4-  Selon,  d'après,  conformément  a. 
Et  estai  gen  a  luecx  et  a  sazos. 

Giraud  Le  Roux:  Ara  sabrai. 
Et  il  est  bien  selon  les  lieux,  et  selon  les  temps. 
Que  talan  ai  que  defeuda 
Las  donas  a  mon  poder. 
T.  de  Bernard  et  de  Gaucelm  :  Gaucelm  no  us. 
Que  j'ai  volonté'  que  je  défende  les  dames  selon 
mon  pouvoir. 


anc.  fr.  Qui  à  ses  besoins  la  servoit. 

Nouv.  rec-  defabl.  et  cont.  anc.  t.  II ,  p.  3i5. 
cat.  Que|  la   pogues    vendre  e  fer   d  sa  vo- 
luntat. 

Consolât  de  la  mar,  cap.  211. 
esp.  Aqui  lo  meiorare  â  juuicio  de  la  cort. 
Poema  del  Cid,  v.  327 1 . 
A  cantar  el  Te  Dedji  lvudamcs  â  poder. 
V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cop.  568. 
port.  Negocio,  ao  parecer  dos  sens,  nào  mny 
difficil. 
J.  F.  de  Andrada  ,  V.  deD.  J.  de  Castro,  1.  2. 
it.  Tutto  tempo  ensegnando  a  potere  loro. 
Guittone  d'Arezzo,  Lett.  9. 

i5.  Sur. 

Cant  a  manjat ,  el  lo  forbis 
a  peira  0  a  fust  ronhos. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Quand  il  a  mange',   il  le  fourbit  sur  une  pierre 
ou  sur  du  bois  raboteux. 

a  sas  sanbtas  espatlas  la  levet....  el  portet, 
en  la  cros,  a  sas  espatlas  los  nostres  peccatz. 
Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoit,  fol.  i5. 

Il  la  plaça  sur  ses  saintes  e'paules il  porta,  en 

la  croix  ,  sur  ses  e'paules  tous  les  nôtres  pe'che's. 
anc.  fr.  à  la  terre  entre  deux  esebames  s'asiet. 

Roman  du  Renart,  t.  II,  p.  12. 
cat.    So    son  paucas    bossas  que    naisson    â 
l'ausel. 

Trad.  calai,  dels  auz.  cass. 
Esr.       Con  unos  quince  â  terra  s  finô. 

Poema  del  Cid,  v.  2029. 
port.  Conta.se  de  elepbante  o  que  traza  torre 
as  costas. 

F.  de  Sa  de  Miranda,  ecl.  8. 
it.       L'  appoggiaro  ritto  aile  sponde.... 
Et  ahbatello  morto  alla  terra. 

Cento  novelle  antiche,  nov.  92. 

16.  Vkrs. 

Si  m  tira  ves  amor  lo  fres 
Qu'a  nulh'autra  part  no  m'aten. 

B.  de  Ventadour  :  Non  es  maravelha. 
Tellement  le  frein  me  tire  vers  l'amour  que  je  ne 
me  porte  vers  nulle  autre  part. 

anc.  fr.  Et  tant  tirai  que  j'amène 

Le  fust  à  moi  tout  empené. 

Roman  de  la  R.ose/\.  1722. 
cat.  Al  vici  soin  moguts  naturalment. 

Ausias  March  :  Volgra  ser  nat. 
esp.    Alzaba  Ananias  â  Dios  ambas  las  manos. 
V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cop.  555. 


8  A 

tort.  Maudou  ao  seu  piloto  que  governasse 
no  porto  tîe  Combre. 

S.  F.  de  Andrada,  ^.  de  D.  J.  de  Castro,  1. 1. 
Olbando  a  todas  as  partes. 

MORAJES  ,  Palmeirim ,  cap.  XII,  p.  I. 

rr.  Gli  ocebi  tenendo  al  cielo. 

GlITTONE  D'AREZZO,  Lctl.   I. 

A,  place-  devant  des  mots  avec  les- 
quels il  présente  un  sens  absolu,  con- 
court à  former  des  adverbes  composés. 
En  voici  quelques  exemples  : 

i.  Avec  un  substantif. 

C'a  pejta  vei  la  elara  lnz. 

Folquet  de  Marseille  :  Senlier  Dieu. 
QuY/  peine  je  vois  la  claire  lumière. 
a  ia  sua  fe,  Ainors, 
Gran  peccat  avetz  de  me. 

Gavai  dan  Le  Vieux  :  A  la  mia  fe. 
Par   ma  foi ,   Amour  ,  vous  avez    graud   pe'clié 
envers  moi. 

2.   Avec  un    adjectif  ou    un    participe 
employé  substantivement. 

Non  amarai  autra  mas  vos 

Ni   A    PRESENT    ni   A    RESCOS. 

I  \   JltoiBVDOiR  anonyme  :  Seinor  vos. 
Je  n'aimerai  autre  excepte'  vous  ni  h  découvert  ni 
en  cachette. 

Qn'iea  fui  al  prim  destrier 
Et  après  palafres. 

Raimond  de  Mira  val  :  Ben  aia. 
Que  je  fus  au  commencement  destrier  et  après 
palefroi. 

A  est  employé  quelquefois  dans  une 
ellipse  où    le    verbe   dont  il    exprime 
l'action  est  sous-entendu. 
Ad  armas!  seinor. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  112. 
Aux  armes!  seigneurs. 

Le  verbe  sous-entendu  est  couretz, 
courez. 

Il    exprime   quelquefois    le   rapport 
d'un  substantif  à  un  autre  : 

E  non  ai  dreg  al  fieu  qu'ieu  ai. 

Pierre  Rogiers  :  Tant  ai. 
Et  je  n*ai  pas  droit  au  fief  que  je  possède. 

Celui  d'un  substantif  à  un  verbe: 


M'es  obs  un  novel  ebant  a  faire. 

Arnaud  P.  d'Agange  :  Quan  lo  temps. 
11  m'est  Lesoin  de  faire  vin  nouveau  chant. 

Celui  d'un  adjectif  à  un  verbe  : 
Que  anc  mais  no  fo  leus  a  enamorar. 

G.  Faidit  :  Mon  cor  e  mi. 
Que  jamais  il  ne  fut  facile  à  rendre  amoureux. 
Autre  dol  ai  que  m'es  greus  a  dnrar. 
Aimeri  de  Peguilain  :  Anc  no. 

J'ai  une  autre  douleur  qui  m'est  pe'nihle  à  sup- 
porter. 

Et  enfin  celui  d'un  verbe  à  un  autre 
verbe  : 

Cal  jorn  c'om  nai ,  comensa  a  morir. 
G.  Faidit  :  Cascus  hom  deu. 
Qu'au  jour  qu'on  naît ,  on  commence  à  mourir. 
En  chantan  m'aven  a  membrar 
So  qn'iea  eug  ebantan  oblidar. 

Folquet  de  Marseille  :  En  chautau. 
En  chantant  il  m'arrive  de  rappeler  ce  que  je  crois 
oublier  en  chantant. 

A,  placé  entre  deux  verbes,  dont  le 
dernier  est  au  présent  de  l'infinitif,  si- 
gnifie quelquefois  de  quoi,  le  moyen  de. 
E  trobes  om  a  comprar  et  a  vendre. 
Pistoleta  :  Ar  agues  ieu. 
Et   qu'on    trouvât    de    quoi   acheter   et    de    quoi 
vendre. 

Ja  non  er  qu'ilb  don'  a  manjar. 

Garin  d'Apchier  :  Mos  cominals. 
Jamais  ne  sera  qui  lui  donne  de  quoi  manger. 

A  forme,  à  la  suite  de  divers  mots, 
des  prépositions  composées. 
Mas  pane  sent  los  mais 
Quant  a  Damieta. 

Toviiers  :  De  chantar. 
Mais  il  sent  peu  les  maux  quant  à  Damielte. 

Il   se  joint  même   explétivement    à 
d'autres  prépositions. 

ïro  a  kalenda  maia. 
T.  d'Ebles  etdeGuid'Uisel:  Gui  d'Uisel. 
Jusques  aux  calendes  de  mai. 

Dcls  maiors  mov  tota  la  malvestatz, 
E  pois  après,  de  gra  en  gra,  dissen 
Tro  als  inenors. 

Sordel  :  Qui  he  s  membra. 
Des  plus  grands  part  toute  la  me'chancete',  et  puis 
après  elle  descend,  de  degré  en  degré,  jusqu'aux  plus 
petits. 


A,  devant  un  adverbe  de  quantité, 
gouverne  parfois  cet  adverbe  employé 
substantivement. 

a  meins  me  tenb  que  Ju/.ieus. 

P.  Vidal  :  De  cliantar. 
Me  tient  à  moins  que  Juif. 

Car  al  plus  qu'il  pot  m'enansa. 

B.  de  Ventadoir  :  Tnit  sellis  que. 
Car  elle  me  rehausse  au  plus  qu'elle  peut. 

Il  sert  aussi  à  former  des  adverbes 
composés. 

Qu'a  tôt  lo  meins  m'er  l'atendres  honors. 
Aimeiu  de  Sarlat  :  Fis  e  leials. 
Qu'à  tout  le  moins  l'attendre  me  sera  lionneur. 

A  sert  à  désigner  le  régime  indirect 
des  substantifs  personnels,  démonstra- 
tifs et  relatifs  :  me,  mi,  tu,  te,  ti,  nos, 

VOS,    EL,    LI  ,    LUR,    CUI,    LOQUAL  ,    CtC.  ; 

mais  il  est  souvent  sous-entendu.  Voyez 
ces  divers  mots. 

Après  le  verbe  aver  il  sert  à  expri- 
mer l'idée  d'une  action  à  faire,  d'un 
projet  à  exécuter,  d'un  devoir  à  rem- 
plir, etc. 

Pus  sap  qu'ab  lieys  ai  a  guérir. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Puisque  je  sais  que  j'ni  à  gue'rir  avec  elle. 

Voyez  aver. 

Parfois ,  avec  cette  préposition  ,  le 
verbe  aver  exprime  le  sens  précis  de 
tenir  à ,  regarder  comme. 

Si  '1  monz  fondes  a  raeravilla  gran, 
Non  I'auria  a  descovinenza. 

B.  Zorgi  :  Si  '1  monz. 
Si  le  monde  s'écroulait  par  grande  merveille  ,  je 
ne  le  tiendrais  pas  à  inconvenance. 

A,  placé  après  le  verbe  esser  ,  aide  à 
former  diverses  locutions. 
Avec  un  substantif: 
E  dis  :  Baros,  a  DrEti  siatz, 
Que  per  vos  mi  son  trop  tardatz, 
Et  aras  n'i  puesc  plus  estar. 

Iîoman  de  Jaufrc  ,   fol.  l\. 
Et  dit  :  Barons,   à  Dieu  soyez ,  car  je  me  suis 
trop  retardé  pour  voua  j  et  maintenant  je  n'y  puis 
plus  rester. 

I. 


A  9 

a   Dieu  siatz   correspond   au    latin 

Dominus  voiîiscum,  Dieu  soit  avec  vous. 

ANC  fr.  à  Dieu  soyez  ,  je  m'en  revois. 

Nouv.  rec.  defabl.  et  eont.  une.  ,  t.  II ,  p.  3a9- 

Par  ellipse  on  a  dit  :  a  Dieu. 

Qu'ie  us  dis  :  a  Dieu,  donssa  amia. 

B.  Zorgi  :  Moût  fai. 
Que  je  vous  dis  :  à  Dieu,  douce  amie. 

Enfin  la  langue  française  en  a  com- 
posé le  substantif  adieu ,  adieux. 
Avec  un  verbe  : 

P.elli'  e  plazens,  si  que  non  es  a  dire 
Negnsbos  ayps  qu'on  pnesc'en  domn'eslire. 
Pons  de  Capdueil  :  Tant  m'a  donat. 
Belle   et  agre'able,   tellement  que  ne  manque  au- 
cune bonne  qualité'  qu'on  puisse  distinguer  en  une 
dame. 

Voyez  dire. 

En  général,  après  le  verbe  esser,  a 
exprime  l'idée  d'une  action  qui  reste  à 
faire,  qu'il  convient  de  faire. 

Leu  ebansoneta  m'ER  a  far, 
Pus  n'ai  man  de  ma  doss'amia. 

G.  de  Montagnagout  :  Leu  cliansoneta. 
Il  me  sera  à  faire  une  le'gère  chansonnette  ,  puis- 
que j'en  ai  ordre  de  ma  douce  amie. 

A  placé  absolument  au-devant  du 
présent  de  l'infinitif,  répond  quelque- 
fois au  gérondif  en  do  de  la  langue 
latine. 

Al  comensar  jogua  majestrilmen. 

Aimeri  DE  Peguilain  :  Atressi  m  pren. 
En  commençant  il  joue  savamment. 

Souvent  le  présent  de  l'infinitif  et  le 
participe  présent  sont  employés  sub- 
stantivement. 

Que  filba,  c'an  de  comayre, 
Fan  lur  nepta  al  maridar. 

B.  Carbonel  :  Tans  ricx. 
Que  la  fille,   qu'ils  ont   d'une  commère,    ils  la 
font  leur  nièce  au  marier. 

Al  tareissen  de  las  flors. 

P.  Bogiers  :  Al  pareissen. 
Au  paraissant  des  fleurs. 

A  était  employé  aussi  comme  inter- 
jection. 


io  AH 

a!  Proensal,  vos  de\el/.  tng  ploiar 
L'onrat  scnhor  del  P>ans. 

I'm  let  de  Marseille:  Razos  non  es. 
Ah\  Provençaux,  vous  devez  tous  pleurer  l'ho- 
nore seigneur  de  Baux. 

a  !  coin  ni'au  mort  fais  amador  truan! 

B.  de  Yentadour  :  Quan  la  fuelha. 
ILlas  .'  comme  les  Taux  amoureux  perfides  m'ont 
tue  : 

AJS,prip.  lat.  ai;,  avec. 

Ai;  latin   avait  parfois   la  significa- 
tion à'apec. 

Certe  scio  me  ab  singulari  amore  benevo- 
lentîaqne  tibi  scribere. 

Balb.  ,  Ciceroni  Episl.  ad  Atticum,  IX  ,  7. 
Et  tenernm  molli  torquet  ab  arte  latns. 
Ovid.  ,  Amures,  IV,  3o. 
~Se  posseat  tacto  stringere  ab  axe  latns. 
Propert.  ,  III  ,9,2^. 

Dans  la  basse  latinité ,  ab  avait  sou- 
vent l'acception  d'avec. 

Tillam  cui  vocabulnm  est  Bertbomates  ab 
omui  integritate. 
Tit.  du  IXe  siècle,  hist.  de  Lang.,  1. 1 ,  pr.,  col.  35. 

Il   se  trouve  dans  les  plus   anciens 
monuments  de  la  langue  romane. 

Et  ab  Ludber  nul  plaid  nnnquan  prendrai. 

Serment  de  8^2. 
Et   avec  Lothaire  je   ne  prendrai  jamais  aucun 
traite'. 

Adjutor  t'en  serai  ab  ti  e  senes  ti. 
Titre  de  960. 
Je  l'en  serai  aide  avec  toi  et  sans  toi. 

Ella  ab  Boeci  parlet  ta  dolzameu. 
Poème  sur  Boece. 
Eile  parla  si  doucement  avec  Boece. 
Qu'en  muns  bels  locxs  ai  ab  vos  domneyat 
Et  ai  ab  vos  per  gnerra  cavalguat. 

Rambald  dk  Yaqueiras  :  Valen  marques. 
Qu'en    maints   beaux   lieux   j'ai   fait  le  courtois 
arec  vous  et  j'ai  chevauché  avec  vous  pour  la  guerre. 
cat.  Ab. 

Ab  roman  fut  quelquefois  employé 
dans  le  sens  général  de  ab  latin,  et 
rendu  en  français  par  la  préposition  par. 

Tro  sia  totz  adoassatz 
Ab  ben  dir  et  ae  merce. 

B.  de  Vf  .\  CADODR  :  Conort  era. 
Jusqu'à  ce  qu'il  soit  entièrement  adouci  par  bien 
dire  et  par  merci. 


ABA 

Adonc  solia  iea  pensai' 
Cum  mi  pogues  d'amor  jau/.ii 
Ab  cavalgar  et  ab  garnir 
Et  ab  servir  et  ab  donar. 

B.  de  Ventadour  :  En  abril  quan. 
Alors  j'avais  coutume  de  penser  comment  je  pusse 
jouir  d'amour  par  le  chevaucher  et  par  le  parer  et 
par  le  servir  et  par  le  donner. 

Quelquefois  ,  mais  rarement ,  des 
manuscrits  offrent  ap  pour  ab;  il  arrive 
aussi  qu'on  trouve  a  pour  ab.  Voyez  a. 

Ab,  joint  à  d'autres  mots,  forme  des 
adverbes  composés  ou  des  conjonctions 
composées. 

Adv.  comp.   Can  que  dira  tart  o  ab  ora. 

Del  des  de  Prades  ,  Au:,  cass. 
Combien  qu'il  dîne  tard  ou  de  bonne  heure. 

Conj.  comp.  Ab  rAuc  ieu  d'amar  no  m  recre 
Per  enueg  dels  lauzenjadors. 
Folqeet  de  Marseille  :  AL  pauc. 
Peu   s'en  faut  que  je  ne  me  lasse  d'aimer  par 
ennui  des  me'disants. 

Voyez  les  divers  mots  précédés  par 
ab  quand  il  n'a  pas  le  sens  ordinaire 
d'avec,  et  notamment  que,  sol,  tau 

et   AITAN. 

Au,  prep.  du  roman  ab ,  avec. 

Ce  changement  du  b  en  u  ne  se  trouve, 
pour  cette  préposition  ,  que  dans  les 
ouvrages  des  Vaudois ,  quoique  les 
troubadours  l'eussent  adopté  pour  plu- 
sieurs autres  mots. 

au  plor  et  au  gemament  oravan  lo  Segnor.... 
Qu'entro  a  la  fin  del  mont  fora  tota  via  au  loi'. 
La  nohla  Leyczon- 
Avec   pleur    et    avec    gémissement    ils   priaient 
le  Seigneur....  Que  jusqu'à  la  fin  du  inonde  il  serait 
toujours  avec  eux. 
anc.  fr.  Or  puet  o  sa  mie  gésir. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2\^6. 
Ayant  o  lui  denx.  cens  Anglois. 

Vigiles  de  Charles  VI,  p.  94. 

Il  est  vraisemblable  que  cet  o  fran- 
çais  vient  d'od,  ancienne  préposition 
signifiant  avec. 
ABAC,  s.  ni.,  lat.  \u\cus ,  arithmétique. 


ABB 

L'abac  e  l'algorisme  apressî. 

Pierre  de  Corbiac  :  Kl  nom  de. 
J'appris  l'arithmétique  et  l'art  du  calcul. 
anc  fr.  Un  petit  écrivain...  qui  apprenoit 
aux  enfans  à  écrire  avec  Yabaco....  c'est-à-dire 
avec  l'arithmétique. 

RouiLLARD  ,  Histoire  de  Melun  ,  p.  (107. 
anc.  cat.  Abach.  it.  Abbaco. 

A.BAIR,  v.,  désirer,  convoiter. 

Part.  pas. 

Tan  me  destrenh  lo  dart  don  soi  feritz 
Al  cor  d'amor,  si  que'l  mort  m'es  abaida. 

Sordel  :  Aitan  ses  pus. 
Le  dard  dont  je  suis  frappe'  au  cœur  par  l'amour 

rue  cause  tant  de  douleur,  que  la  mort  est  convoitée 

par  moi. 

it.  Abbaj'a'e. 

A.BAUZAR,    v. ,    renverser,    abattre, 

prosterner. 
Part.  pas.  L'abat  mort  abauzat. 

Pioman  de  Fierabras  ,  v.  4665. 
L'abat  renversé  mort. 
La  princessa.... 
Denant  el  s'es  abaozada. 

V.  de  S.  Honorât. 
La  princesse  s'est  prosternée  devant  lui. 

2.  Abauzos,^.  m.,  prosternement,  pro- 
sternation. 

E  met  s'  al  sol  en  abauzos. 

Piom/tn  de  Jaufre ,  fol.  60. 
Et  il  se  met  sur  la  terre  en  prosternation. 

ABAVEB.,  v. ,  convenir,  appartenir. 
Mas  selb  a  cuy  grans  fams  en  pren, 
Manja  lo  pan  que  non  I'abau. 

Pierre  d'Auvergne  :  Bella  m'es. 
Mais  celui    à    qui   une  grande   faim   en   prend , 
mange  le  pain  qui  ne  lui  convient  pas. 
E  sai  d'amor  tôt  son  mestier 
E  tôt  qu'a  dradaria  abau. 

P.  Vidal  :  Drogoman. 
Et  je  sais  toute  l'affaire  d'amour  et  tout  ce  qui 
convient  à  la  galanterie. 

IBBAT,  s.    m.,  lat.    abbat^/??,   abbé, 
chef  de  l'abbaye. 

San  Sylvan  elegron  abbat. 

V.  de  S.  Honorai. 
Ils  choisirent  abbé  saint  Sylvain. 
Fais  preveires  e  fais  abatz. 

Marcabrus  :  Pus  mos  corat°e$. 
Faux  prêtres  et  faux  abbés. 


ABG  ,  1 

ANC   fr.   Fouirent   Yabbet   de    S.    Mai  tin    de 
Totimay. 

Chronique  de  Cambrai. 
cat.  esp.  Abad.  tort.  Abbade.   it.  Abbate. 

■1.  Abbadessa,  s.f.  abbesse. 

La  dicha  madona  la  abbadessa. 
TU.  du  xnie  sihc,  Doat,  t.  V11I ,  fol.  2.63. 
Ladite  madame  V abbesse. 

cat.   Abadessa.   esp.  Abadesa.   tort.    it.  Ab- 
badessa. 

3.  Abadia,  s.   /'. ,  abbaye,   maison    de 
religieux  gouvernée  par  un  abbé. 
Et  es  intratz  en  1'  abadia. 
El   temps   que  santz    Amantz    goveruet 
1'  abadia. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  il  est  entré  dans  Y  abbaye. 
Au  temps  que  saint  Amant  gouverna  V abbaye. 
cat.  ESr.  Abadia.  tort.  it.  Abbadia. 

ABC ,  s.  m. ,  abécé. 

Très  letras  de  I'abc 
Apprendetz,  plus  no  us  deman, 
a.  m.  T.  ;  quar  atretan 
Volon  dire  com  :  «  Am  te.  » 

Cadenët  :  Amors. 
Apprenez  trois  lettres  de  Y  abécé,  je  ne  vous  de- 
mande pas  davantage,  A.  M.  t.;  car  elles  veulent 
dire  autant  que  :  «  J'aime  toi.  » 

anc.  fr.   Il  vos  apenra  Y  abc. 

Fabl  et  cont.  anc.  t.  IV,  p.  436. 
cat.    Libre...    appellat     dictionari,..     segunt 
l'ordre  del  abc. 
Sanchez  ,  Colec.  de  poes.  cast.  not.  1. 1,  p.  78. 
esp.     Sin  aver  aprendido  el  abc... 
Las  letras  de  abc. 
Aldrede,  Del  origen,  etc. ,  p.  124  et  140. 
port.  Per  todas  as  mais  letras  do  abc  a  que  se 
pode  ajuntar. 
D.  Nunes  do  L1Â0,  Ortog.  port.,  p.  i(io. 
it.    Credo  cbe  voi  sapeste  Yabc. 

Boccaccio  ,  Decam.  VI,  5. 

Il  s'est  dit  des  trois  lettres  a,  b,  c, 
placées  en  la  marge  intermédiaire  de 
deux  exemplaires  d'une  charte  ou  d'au- 
tres pièces  écrites  sur  une  nu-mc  feuille , 
que  l'on  séparait  en  coupant  par  le  mi- 
lieu ces  lettres,  de  manière  que,  par 
le  rapprochement  des  deux  exemplaires, 


la  ABE 

elles  servissent  de  contrôle  mutuel,  de- 
venant, l'une  à   l'égard  de  l'autre,  la 

souche  et  le  talon  : 

Doas  carias  parlidas  per  a  n  c. 

Tit.  de  1246  ,  Doat,  t.  XXIX ,  fol.  3o4- 
Deux  chartes  partage'es  par  a  b  c. 
Aqucstas  presens  caitas  per  a  ne  partidas. 

TU.  de  i34S,  Doat,  t.  C\\\I\  ,  fol.  233. 
Ces  présentes  chartes  partagées  par  abc. 

Et  même  on   a   dit   a  b  c  d    dans  le 

même  sens  : 

Daas  carias  parlidas  per  a  b  c  d. 

Tit.  de  i23g  ,  Doat,  t.  CXXYIJ  ,  fol.  36'. 
Deux  chartes  partage'es  par  a  b  c  d. 

1.  Abece,  s.  /«.,  ahécé. 

Adoncx  Jhesus  a  dicli  darre 
D'outra  en  onlra  tôt  I'abece. 

Trad.  d'un  évang.  apocr. 
Alors  Jésus  a  dit  couramment  d'outre   en  outre 
tout  l'abécé. 

anc.  fr.   Lor  novoz  sont  avant  chanoine 
Qu'il  aient  apris  Yabécé. 

Fabl.  et  cont.  anc.  t.  I,  p.  3o5. 
cat.    No  entender  ô  no  saber  el  abecé. 

Diction,  catal.-castel.-lat. 

es?.    Las  letras  del  alphabeto  6  abecé  giiego. 
Mariana,  lib.  IV,  <\ip.  20. 

fort.   Os  Gregos  sohiâo  contar  pubis  Ietias  do 
sen  abece. 
Barreto,  Ortogr.  da  ling.port.,  p.  16. 

3.  Becedari,  s.  m.,  abécédaire. 
Seguen  las  letras  del  eecedari. 

Leys  d'amors,  fol.  l5l. 
Suivant  les  lettres  de  Y  abécédaire. 

cat.    Abecedari.    esp.   tort.   Abecedario.   :t. 
Abbecedario. 

ABDICAR ,  v.  lat.  ardicarc,  abdiquer, 
abandonner. 

Et  fo  compellit  abdicar  et  leyschar  totas  las 
sobredeytas  causas. 

Priv.  conc.  par  les  rois  d'Angleterre,  p.  29. 
Et  fut  contraint  d'abandonner  et  laisser  toutes  les 
susdites  choses. 

cat.  esp.  port.  Abdicar.  IT.  Abdicare. 

ABECH,  s.  m.,  vent  du  sud-ouest. 
Mayans,  t.  II,  p.   249,  dit  que  le 
mot  espagnol  leeecue  vient  de  l'arabe. 


ABE 

Tempesîa  d'aquilon,  cyssiroc  e  I'abech 
Los  parton  de  la  terra. 

V .  de  S.  Honorai. 
Tempête  d'aquilon,  cyssiroc  et  •vent  de  sud-ouest 
les  se'parent  de  la  terre. 

anc.  fr.  L'uug  loue  le  sîrocb ,  l'aultre  le  bech, 
l'aultre  le  guarbin,  etc. 

Rabelais,  liv.  IV,  cliap.  43- 
Le  vent  se  tourna  en  lebeche,  qui  est  entre 
le  midi  et  le  ponant. 

Amyot,  TV.  de  Plularc/ue,  Vie  d'Antoine. 
esp.  Lebeche.  it.  Libeccio. 

ABELHA,  s.  f.  lat.  apicmla,  abeille. 
Lo  plus  dignes  auzels  del  mon  es  I'abelha. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  117. 
Le  plus  digne  oiseau  du  monde  est  V abeille. 
Cat.    Abclla.   esp.  Abcja.  tort.    Abelha.  it. 
Ape. 

2.  Apier,  s.   m.  lat.  xviavàum,  ruche, 
apier. 

Los  eissams  se  van  pausar  de  un  apier  en 
autre....  Que  si  l'aysam  que  salhira  de  tal 
atier,  aquel  de  qui  es  lo  siec ,  per  ben  que 
vaya  en  un  autre  apier  ,  etc. 

Trad.  du  tr.  de  l'arpent.,  2e  part. ,  c.  1. 

Les  essaims  vont  se  poser  d'une  ruche  en  une 
autre....  Que  si  l'essaim  qui  sortira  de  telle  ruche  , 
celui  de  qui  il  est  le  suit,  Lien  qu'il  aille  en  une 
autre  ruche ,  etc. 

anc.  fr.  Apier. 

Il  se  trouve  dans  le  Dictionnaire  de 
Cotgrave. 
esp.  Abejero.  it.  Apiario. 

ABESTON ,  s.  m.,   du   grec   ua-tin^os , 
abeste,  amiante. 

Abeston  es  peyra  en  color  ferrenca....  no 
pot  escantir  una  vetz  alumnada. 

Elue,  de  las  pvopr.,  fol.  i85  cl  180. 

Abeste  est  pierre  en  couleur  de   fer une  fois 

allumée  ,  elle  ne  peut  s'éteindre. 
anc.  fr.  Abestos  vient  de  la  cuntrée.... 
Ceste  pierre  a  de  fer  culur. 

Trad.  de  Marbode ,  col.  l66'3. 
esp.  port.  it.  Asbesto. 

ABET,  s.  m.  lat.  w.iv.Tcm ,  sapin. 

Abet  creys  en  baut,  et  es  drecîi  quays  ses 
tota  tortuozitat. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  198. 
Le  sapin  croît  en  haut ,  et  esl  droit  presque  sans 
aucune  tortuositc. 


ABE 

On  lit  dans  Borcl,  v°  Sap  :  «Il  y  a 
au  pays  de  Foix....  un  ancien  sapin 
qu'on  nomme  I'.ybkt  coronal,  c'est-à- 
dire  sapin  couronné,  en  mémoire  de 
ce  qu'autrefois  trois  rois  dînèrent  des- 
sous. » 
cat.  Abet.  est.  Abeto.  port.  it.  Abete,  Abeto. 

2.  Abadia,  s.  f. ,  du  Iat.  abi'cs,  forêt  de 
sapins. 

E  trobei  nu'  amaîrîtz 

A  l'oinbraill  d'un'  abadia. 

B.  Zougi  :  L'aulr'  ier. 
Et  je  trouvai  une  amoureuse  à  l'ombre  d'un   lieu 
jilanté  de  sapins. 

anc.  fr.  An  un  destour  d'une  abaie 

Qui  sembloit  bien  es  Ire  erbaie. 
Le  Renart  contrefait,  Robert,  t.  II,  p.  3oo. 
it.  Abetaia. 

ABET,  s.  m.,  finesse,  ruse. 

Adoncx  que  ni  val  lauzenjars  ni  abetz? 

Rambaud  de  Yaqueiras  :  Non  puesc  saber. 
Donc  que  me  vaut  flatter  nijinesse? 

Baros ,  so  dilz  Lucatz ,  ab  vostres  niais  abetz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Barons,  ce  dit  Lucas  ,  avec  vos  mauvaises  ruses. 

anc.  fr.  Li  déables  par  son  abet 
Li  preudome  concbié  a. 
Noitf.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.  t.  II,  p.  369. 
Caria  vielle  set  trop  d:abet. 

Roman  du  Renart ,  t.  III,  p.  3i2. 

2.  Abeta,  s.  f. .  fraude,  ruse. 

Mas  malvestatz,  que  lor  laissa  I'abeta, 
Lor  tolb  vezer  que  es  fais  ni  es  fi. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Mais  la  me'cbancete',  qui  leur  laisse   la  fraude, 
leur  ôte  de  voir  ce  qui  est  faux  et  ce  qui  est  vrai. 

3.  Abetairitz,  s./.,  trompeuse. 

Qa'eras  me  soi  departitz 
D'una  fais'  abetairitz. 

Giral'D  DE  Borneil  :  L'autr'ier. 
Que  maintenant  je   me  suis  sépare'  d'une  fausse 
trompeuse. 

Lo  marabeti  mnrritz 

Que  m  det  un'  abetairitz. 

Raimond  de  Miraval  :  Chant  quan. 
Le  mauvais  maravedis  qu'une  trompeuse  me  donna. 

4.  Abetar,  v.,  tromper,  ruser. 

Per  so  no  vuells  que  ui'abet 


AI5II 


i3 


Lauzeugiers  ni  mal  parlaire. 

Raimond  de  Miraval  :  Cil  que  de. 
Pour  cela  je  ne  veux,  que  flatteur  ni  médisant  me 
trompe. 

anc.  fr.    Lui  ne  peut-il  mie  guiler 
Ni  engigner  ni  abetcr. 

Fabl.  et  cont.  anc.  t.  II ,  p.  366. 
anc.  Esr.  Nolofacenperalsinonque  leabctcn. 
Poema  de  Alexandre,  cop.  36o. 

ABHOMINATIO,  s./.,  Iat.  abominatio, 
dégoût,  abomination. 
Ce  mot  a  signifié  premièrement  dé- 
goût. 

Fastig  es  abomtnacio  no  voluntaiia  de 
viauda  et  de  beuragge. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  91. 

De'goût  est  abomination  involontaire  de  viande  et 
de  boisson. 

El  mezeis  lo  demoni,  que  fai  far  lo  peccat  e 
lo  procura,  n'a  fasti  et  abhominatio,  cant  boui 
lo  fay. 

V.  et  Vert.,  fol.  19. 
Le  de'mon  lui-même  ,  qui  fait  faire  le  péché  et  le 
procure,  en  a  de'goût  et  abomination ,  quand  on  le 
commet. 

Ealansa  falsa  es  abuominacios  a  Den. 
Trad.  de  Ride,  fol.  q7- 
Balance  fausse  est  abomination  devant  Dieu. 

anc.  fr.  La  mente  conforte  l'estomac  ,  donne 
appétit  de  mangîer  et  oste  abomination. 
LU',  de  physique,  Roquefort,  t.  I ,  p.  8. 

cat.  Abominaciô.     f.sp.    Abomination,    fort. 
Abominacâo.  it.   Abbominazione. 

2.  Abhoiienable  ,  adj.    Iat.   abominab/- 

lew,  abominable. 
Lo  peecat  es  plus  gréas  e  pins  abhomenable. 

V.  et  Vert.,   fol.  19. 
Le  pe'cbe'  est  plus  grave  et  plus  abominable. 
cat.     Esr.    Abominable,     tort.     Abominaveî. 
it.  Abbominabile. 

3.  Abomi-swr,  v. ,  Iat.  abomina  r/,  abo- 
miner, abhorrer. 

Ieu  airci  et  abominiei  iniquilat. 

Trad.  de  Ride ,  fol.  l5. 
Je  bais  et  abhorrai  l'iniquité. . 
Part.  pas.  Orazos    d'iraissable    es    abominaz 
ences. 

Trad.  de  Ride ,   fol.  38. 
La  prière  de  l'irascible  est  un  encens  abominé, 


ï4 


ABL 


ASC.  fr.  Hideux, horribles,  griefs  es  lays.... 
Dont  Dieux  et  le  ciel  sab/iomine. 
l'.i  STACKE  DESCB  UHPS,  ms.  ,  fol.  fa5  ,  col.  3. 

Quant  aux  meurtriers  et  décepteurs, 
Celui  qui  terre  et  ciel  domine, 
Les  abomine. 

C.  Marot,  t.  IV,  p.  234- 
cat.  esp.  port.  Abominar.  it.  Abbominare. 

ABIS,  .v.  m. ,  lat.  knissus,  abîme. 

Abis  es  preondeza  d'aygas  no  estimabla. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  l52. 
Abîme  est  profondeur  d'eaux  non  appréciable. 

F/g.  enfer. 

Si  '1  mon  pogues  desfermar 
E  far  l'en  abis  deissendre. 

B.  Zobgi   :   S'ieu  pogues. 

Si   je  pouvais    enti 'ouvrir   le    monde  et   le  faire 
descendre  dans  Vabîme. 

Ins  el  foc  d'ABis. 

G.  Figuëiras  :  Sirventes. 
Dans  le  feu  d'enfer. 

anc  cat.  Abis.  it.  Abisso. 

2.  Abisme,  s.  ni. ,  abîme  ,  enfer. 

Que  nos  non  caiam  en  abisme  d'iffern.... 
Tonubero  de  cel  en  abisme. 

Lw.  de  Sydrac  ,  fol.  70  et  n3. 

Que  nous  ne  tombions  dans  l' ab î me  d'enfer...  Ils 
tombèrent  du  ciel  en  enfer. 

ANC.  fr.  Dans  le  fin  fond  et  abysme  de  la  gran- 
deur. 
Brantôme,  Dam.  gai. ,  t.  II ,  p.  i56- 
cat.  Abisme.  esp.  tort.  Abismo. 

3.  Abissar,  v.,  abîmer. 

Sobre  las  V  ciutatz  de  Sodomma  e  de  Go- 
morra....   et  abysset  las  totas. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  19. 
Sur  les  cinq  cite's  de  Sodome  et  de  Gomorre....  et 
les  abîma  toutes. 

Coma  si  per  no  fe  m'ABissi. 

Lejrs  d'amors,  fol.  §. 
Comme  si  je  m'abîme  par  non  foi. 

anc.  fr.  Et  deust  trembler  la  terre  tonte 
Et  les  montagnes  abismer 
Au  milieu  de  la  haute  mer. 

C.  Marot  ,  t.  IV,  p.  29t. 
anc.  cat.  Abisav.  cat.  mod.  esp.  tort.  Abis- 

mar.  it.  Abissare. 

ABLATIO,  s.  f.  lat.   ablatio,  enlève- 
ment, abstraction. 


ABL 

La  ablatio  e  d'aquels  la  abstraetio  es  alle- 
viada. 

En  la  circuicio  de  l'os  et  en  la  ablatio. 

Trad.  d'AlbiicasiSj  fol.  t\l\  ;  5g. 

L' enlèvement  et  l'abstraction  de  ceux-là  est  faci- 
lile'e. 

Dans  l'cntour  et  dans  l'enlèvement  de  l'os. 

—  Figure  de  mots.  Abstraction  ,  abla 
tion. 

E  vol  dire  ablatio  removemen,  cant  hom 
osta  e  toi  de  la  dictio. 

Prendo  diversifieamen....  per  ablatio. 

Lejs  d'amors,  fol.  69;  6'8. 
Et  ablation  veut  dire  soustraction,  quand  on  ôte 
et  enlève  du  mot. 

Prennent  diversification —  par  ablation. 

2.  Ablatiu,  s.  m.  lat.  ablativm.?,  ablatif. 
L'ablatius  es  ditz  de  tolre  o  de  ostar. 

Leys  d'amorSj  fol.  57. 
L'ablatif  est  dit  d'enlever  ou  d'ôter. 

Li  cas  snn  seis ablatius....  e'1  datiu  et 

vocatiu  et  I'ablatic. 

Gramm.  provenç. 
Les  cas  sont  six,  l'ablatif....  et  le  datif  et  vocatif 
et  l'ablatif. 

cat.  Ablatiu.  esp.  tort.  it.  Ablativo. 

3.  Ablatar,  v.,  enlever. 

Part.  pas.  E  aquesta  sancta  vida 

Que  sant  Honorât  fey.... 
Perduda  et  ablatada 
Tro  que  Deus,  per  sa  merce, 
La  nos  a  revelada. 

V.  de  S.  Honorai. 

Et  cette  sainte  vie  que  saint  Honorât  fit....  perdue 
et  enlevée  jusqu'à  ce  que  Dieu  ,  par  sa  merci,  nous 
l'a  re've'le'e. 

4.  Collation,  s.  /.,  lat.  collations/// , 
collation,  confrontation. 

Collation  ab  lo  registre. 

Fois  de  Bearn  ,  p.  1082. 
Collation  avec  le  registre. 
Meruoria    simplament    regarda   las    causas 
preteridas  ses  collatio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  18. 
La  mémoire  regarde  simplement  les  eboscs  passées 
sans  confrontation. 

—  Collation  ,  cession  ,  transport. 


ABL 

La  COIXATIO  dels  benelicîs  cl  dels  officia  ciel 
dich  monestier. 

Tit,  de  i3ig,  Doat,  t.  CXXN.II ,  fol.  337. 

La  collation  des  bénéfices  et  des  offices  dudit 
monastère. 

—  Collation,  léger  repas  du  soir. 

Una  livra  de  d ragea  perlada  per  far  colla- 
cion....  per  venir  après  dinar  a  la  collacion. 

Tit.  de  1428,  Hist.  de  Nîmes,  t.  III,  p.  225  et  226. 

Une  livre  de  dragée  perlée  pour  faire  collation  — 
pour  venir  après  dîner  à  la  collation. 

Quan  sera  diasde  dejunh  ,  sequentre  vespras 
un  pauc,  venlio  tuh  a  collatio. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoit,  fol.  22. 
Quand  sera  jour  de  jeûne,  un  peu  après  vêpres  , 
tous  viennent  à  la  collation. 
cat.  CoUaciô.  esi\  Colacion.  tort.  Collacao. 
it.  Colazione. 

5.  Coliationar,  v. ,  colla  tionner ,  con- 
fronter. 

Part.  pas.  Ab  la  copia  collationada  ab  lo 

original. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1097. 

Avec  la  copie  collationnee  avec  l'original. 
esp.  Colacionar.  it.  Collazionare. 

6.  Df.lat,  ctàj.,  Iat.  dilata,  divulgué, 

dénoncé. 

Substantif.  Un  delat....  tenon  encarcerat. 

Statuts  de  Provence,  Bomy,  p.  19g. 
Un  dénoncé ils  tiennent  emprisonné. 

cat.  Delat. 

7.  DlLATION,    S.f.,    Iat.  DILATIONS»?  ,  di- 

lation ,  délai,  renvoi. 

E  '1  plays  que  pogues  durar  très  dilatios 
ses  plus. 

Tit.  de  1238,  Doat,  t.  CXLIX ,  fol.  2. 

Ut  le  procès  qui  pût  soufVrir  trois  renvois  sans 
plus. 

Alcuna  de  las  parts  demande  dilacions. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Qu'aucune  des  parties  demande  délais. 

anc.  fr.  Sans  prendre  dilution. 

B.oman  français  de  Fierabras. 

cat.    Dilaciô.   esp.   Dilacion.    fort.    Dilacao. 
it.  Dilazione. 

8.  Dilatori,  (ulj. ,  Iat.  mthsùvàus,  di- 
latoire. 


ABL  1  -, 

Exception  declinatoria  non  ha  loi:  ni  DILA- 
TORI A. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1802. 
N'a  lieu  exception  déclinatoire  ni  dilatoire. 

9.  Elacio,  s.f.,  Iat.  ELATio,  élévation , 
hauteur. 

Elacios  dejeta  los  alts  et  ergoils  los  hu- 
milia. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  67. 

Hauteur  renverse  les  élevés  et  orgueil  les  humilie 
anc.  fr.  L'orgueil  de  tous,  Yélacion. 

Eustache  Deschamps,  p.  242. 
it.  Elazione. 

10.  Oblatio,.?./.,  Iat.  oblatio,  obla- 
tion  ,  offre ,  offrande. 

E    venho   proferre   l'efan    a    l'autar   ab    la 

OBLATIO. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoît ,  fol.  3o. 
Et  viennent    présenter    l'enfant    à    l'autel    avec 
Yoblation. 

Sel  qne  fai  sas  oblatios. 

Brev.  d'  amor,  fol.  71. 
Celui  qui  fait  ses  offrandes. 

De  la  oblatio  del  pretz. 

Tit.  du  xnie  sièc,  Doat,  t.  CXYIII,  fol.  42. 
De  l'offre  du  prix. 

cat.    Oblaciô.   esp.   Oblacion.  port.   Oblacao. 
it.  Oblazione. 

11.  Oblador,  s.  m.,  Iat.  oblator  ,  of- 
frant, qui  fait  des  offrandes. 

E  ab  vos  seran  li  oblador. 
T.  de  G.  Gasmars  et  d'Ebles  de  Signe  :  N  ELle. 
Et  les  offrants  seront  avec  vous. 

it.  Oblatore. 

11.  Prelacio,  s.  f. ,  Iat.  prelatio,  élé- 
vation, supériorité. 

Presidencia  aytal  et  prelacio  ha  entr'els 
angels,  que  los  maiors  han  einperi  sobr' els 
menors. 

Que  no  devo ,  en  lors  trelacios  ni  régi- 
ment, desirar  favor  mundanal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  10. 
Il  y  a  une  telle  préséance  et  supériorité  entre  les 
anges  ,   que  les   plus    grands    ont    empire    sur   les 
moindres. 

Qui  no  doivent,  en  leurs  supériorités  et  gouver- 
nements, désirer  faveur  mondaine. 

—  Prélalure. 


1 6  ARL 

Evescatz  o  antras  rRFr.\Tros. 

/'.  et  l\n.,  fol.  rri. 
K\  Sellés  ou  antres  prélatines. 

i3.  Prelatura,  $. ,/!,  lat.   pr  t.t.ati  n\  , 
prélatine. 

E  totz  clercs  ses  prelatttra.. 

Bref,  d'  amor,  fol.  k'j1- 
I      tous  les  clercs  sans  prélature. 
esp.  tort.  it.  Prelatura. 

i.\.  Prélat,  s.  m.,  lat.  pr£Lat«j,  pré- 
lat, supérieur. 
Morts  ,  que  desfai  los  comtes  e  'ls  trelatz. 

lï.  Er.i  nkt  :  Cuendas  razos. 
1. 1  mort  ,  qui  défait  les  comtes  et  les  prélats. 

QtlC  fûSSa   lui'    PRELATZ. 

V.  de  S.  Honorai. 
Qu'il  fût  leur  supérieur. 

Ja  non  dirai  dels  prelatz 
Qu'ilh  devon  governar  nos. 

GlRAUD  RiquieR  :  Cristias. 
Je  ne  dirai  jamais  des  prélats  qu'ils  doivent  nous 
gouverner. 
cat.  Prélat,  esp.  tort.  Prelado.  it.  Pretato. 

i5.  Prolation,  s./.,  lat.  PROLATiÔNavra, 
prolation,  publication. 

Procedir  a  la  prolation  de  sentencia  defi- 

nitiva. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  10^5. 
Procc'der  à  la  publication  de  la  sentence  de'fini- 
tive. 

16.  Relation,  s.  /'.,  lat.  relation*?;», 
relation,  rapport. 

Per  auzir  la   relation  del  npponebament 
fach  a  Carcassona  al  dich  conselh. 
TU.  de  1429,  Ilist.  de  Nîmes ,  I.  III,  pr.  ,  p.  a3l. 
Pour  ouïr  la  lelalion  du  trailé  fait  à  Carcassonne 
audit  conseil. 

Fo  facba  relatio  a  R.oma  de  Grecîa,  que,  etc. 
Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  62. 
Fut  fait  à  Rom'-  rapj  ">-t  de  la  Grèce  ,  que,  etc. 
cat.   Relaciù.    esp.    Relacion.    tort.    Relacào. 
it.  Reïazione. 

17.  Relatiu,  adj.j  lat.  relative,  relatif. 

—  Substantif.,  terme  de  grammaire. 
Can  BEIATIUS  et  antecedens  se  dezacordan. 
Lejs  d'amors,  fol.  142. 
Quand  le  relatif  et  l'antécédent  se  désaccordent. 
<  \r.  Relatiu.  f.sp.  port.  IT.  Rclativo. 

18.  Rei  vtivamen,  ark.,  relativement. 


ABL 

On  panza  liom  soen  rei.ativatuen. 

Leys  d'amors ,  fol.  77. 
On  pose  souvent  on  relativement. 
Esr.  port.  it.  Relalivamente. 

19.  SUPERLATIO,  S.f.  ,   lat.  SUPERLATIO, 

exagération ,  hyperbole. 

SoPERT.ATio  est  oratio  superans  veritatera  , 
alicujus  augendi  minnendive  causa. 

Auctor  Rhet.  ad  Ileren. ,  lib.  IV,  45. 

Fay  se  scperlatios  per  aqnela  meteysslia 
maniera  que  yperbole. 

Lejs  d'amors ,  fol.  l34- 

\J exagération  se  fait  de  la  même  manière  que 
l'hyperbole. 
it.  Superlazione . 

20.  Superlatiu,    adj. ,   lat.    SUPERLATI- 
VE, superlatif,  exagéré. 

Si'Peri.ativas,  sobrefort,  sobreforment. 
Lejs  d'amors,  fol.  100. 

(  Expressions  )  superlatives  ,    très  fort ,  très  for- 
tement. 

Substantiv.    "Vol    dire    superi.atius    sobre- 
montant,  qnar  sobremonta  per  creyssemen  o 

per  mermamen. 

Leys  d'amors,  fol.  49- 

Le  superlatif  veut  dire  surpassant,  car  il  surpasse 

par  accroissement  ou  par  diminution. 

Per  sobre  babundancia  en  supf.ri.atiu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  6". 

Par  surabondance  en  su]yerlatif. 

AHC.  1  r.  Et  de  tous  corubatans  estez  superlatis. 

Poème  d'Hugues  Capet,  fol.  22. 

cat.  Superlatiu.  esp.  port.  it.  Superlativo . 

21.  Translatio,  s.f. ,  lat.  translatio, 
translation,  transport. 

La  translatio  de  S.  Sever. 

Calendrier  provençal. 
La  translation  de  S.  Sever. 

—  Traduction ,  version. 

Eusebi  de  Cesaria,  que  sec  la  antiqua  trans- 
latio. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma  ,  fol.  3. 
Eusèbe  de  Ce'sarc'e,  qui  suivit  l'ancienne  version. 

—  Figure  de  grammaire. 

E  fay  se  translvtios....  quant  per  alcuna 

semblansa  ,  bom  pansa  alcunas  dictios  impro- 

priamen. 

Leys  d'amors,  fol.  128. 

El  se  fait  translation  quand,  par  quelque  ressem- 
blance, ou  pose  quelques  mots  improprement. 


ABO 

cat.  Translaciô.  esp.  Translation,  port.  Trans- 
îacao.  it.  Traslazione, 

22.  Translatas,,  v. ,  translater,  trans- 
crire, traduire. 

Fetz  tan  qae  translatet  aquest  libre. 

Liv  de  Sjrdrac,  fo\.  I. 

Il  fît  tant  qu'il  translata  ce  livre. 

Lo  quai  libre  Jeronime  translatet  de  grec 
en  lati. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma,  fol.  45. 

Lequel  livre  Jérôme  traduisit  de  grec  eu  latin. 

Part.  pas.  De  quai  libre   escrig  per  la  sna 
man  fon  aissi  tôt  translatât. 

Avant-propos  des  pièces  de  Giraud  R.itjuier. 

Duquel    livre    e'erit  de   sa   main  il   fut  ici  tout 
transcrit. 

ANC.  fr.  Translatée  est  la  glorie  Den  Israël. 

Ane-  trad.  des  Livres  des  Rois,  fol.  6'. 
esp.  Trasladar.  it.  Traslatare. 

23.  Traslat,  s.  m.,  copie. 

Panse  son  sagel  el  traslat  d'aquella  escrip- 
tura  retenguda. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 

Qu'il  appose  son  sceau  à  la  copie  de  cette  écriture 
retenue. 

X  letras  papals  et  II  traslats. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  20^. 
Dix  lettres  papales  et  deux  copies. 

ABOLITIO,  s.f.,  lat.  abolitio,  pardon, 
abolition. 

Abolitio  gênerai  a  tots  aquels  que  anran 
mercadeia  vendnt  sens  licentia. 
Tit.  de  i/jZ^,  Jiist.  de  Lang.,  t.  IV,  pr. ,  col.  42^- 

Pardon   général  à  tous   ceux   qui  auront   vendu 
marchandise  sans  permission. 

cat.  Aboliciô.  esp.  Abolition,  tort.  Abolicào. 
it.  Abolïzione. 

2.  Abolir,  v.,    lat.    abolé-r^,    abolir, 
détruire. 

Part-pas  Cartas  pnblicas  sanas,  intégras  et 
no  cancelladas  ni  abolidas. 

Tit.  de  1266,  Doat,  t.  LXXIX,  fol.  48. 
Chartespubliques,  saines,  entières  et  non  cancellées 
ni  abolies. 

cat.  esp.  port.  Abolir,  it.  Aboîire. 

ABHOR.TIR,  abordir,  ?'.,  lat.  abortir*?, 
avorter. 


ABR  i? 

Es   tan    nociu  a   fenmas  prens   que   las  fa 

ABHORTIR. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i32. 
Est  si   nuisible  aux  femmes  enceintes,  qu'il  les 
fait  avorter. 
Part.  pas.  Perqu'els  effans  son  abordit. 

Deudes  de  Prades  :  No  m  puesc  mudar. 
C'est  pourquoi  les  enfants  sont  avortés. 

anc.  fr.  Ne  bailleront  aucune  médecine 

qui  puissent  faire  abortir. 
Ord  des  rois  de  France  (i353),  t.  II ,  p.  533. 
Mes  vers  aussi  ne  sont  point  ab  or  tifs. 

J.  Taboureau  ,  p.  249. 
cat.  esp.  tort.  Abortar.  it.  Abortire. 

2.  Abhortiment,  s.  m.,  avortement. 
Tropas  fenmas  per  petita   occasio  bauran 

ABORTIMENT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  27. 
Beaucoup  de  femmes  par  petite  occasion  auront 
avortement. 
cat.  Abortament.  esp.  tort.  it.  Aborto. 

ABRACAR,  v.,  accourcir,  abréger. 

Mermar  ni  abracar. 

Lcjs  d'amors,  fol.  11. 
Diminuer  et  accourcir. 

ABRIAGA,  s./.,  ivraie. 

Aissi  coma  I'abriaga  entre  lo  frouieu  pareis. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  23. 
Ainsi  comme  l'ivraie  paraît  parmi  le  froment. 

ABB.IC,  s.  m.,  lat.  apric/^,   abri,  pro- 
tection. 

Amon  lo  sojorn  e  I'abric. 

Marcabrus  :  Emperaire. 
Ils  aiment  le  repos  et  \'abri. 
Fig.     E  i  trobaran  cosselb  e  bon  abric. 

Aimeri  DE  PegiilAIN  :  En  aquelh. 
Et  y  trouveront  conseil  et  Lonne  protection. 

Quar  per  folhor  t'es  abric, 
Tal  que  per  sen  no  t  valria. 

Hugues  de  S  -Cyr  :  Messonget. 
Car  par  folie  t'est  abri,   tel  qui  par  sens  ne  te 
vaudrait. 

Adv.  comp.  a  l'abric  ,  lonc  la  pastura. 

Marcabrus  :  L'autr'irr. 
A  l'abri,  le  long  du  pâturage. 
cat.  Abrig.  esp.  port.  Abrigo. 

2.  Abriar,  abricar,  v.,  abriter,  protéger. 

Mantelb  qui  aital  n'ABRiA. 

Kaimond  de  Miraval  :  D'amor  son. 
Manteau  qui  en  abrite  tel. 

3 


lis 


Ans 


Quar  manhs  mi  dizon  qa'aissi  m  i>ert, 
Quar  iii'abric  sai  on  sol  non  fer. 

P.  Fabre  d'Uzès  :  Quan  pes  qui. 
Car  plusieurs  me  disent  que  je  me  perds  ainsi, 
parce  que  je  m' abrite  ici  où  le  soleil  ne  frappe  pas. 
Fig.     Vas  celeys  on  jois  abricha. 

Giraud  de  Borneil  :  Er  auziretz. 
Vers  celle  où  joie  abrite. 

Qu'en  luec  bos  pretz  no  s'abria 
Len,  si  non  ve  per  amia. 

Baimond  de  Miraval  :  D'amor  son. 
Que  bon  mérite  ne  s  abrite  pas  facilement  en  un 
lieu  .  s'il  n'y  vient  par  amie. 
cat.  esp.  port.  Abrigar. 

ABRIL,  .v.  m.,  lat.  aprilw,    nom  d'un 
mois,  avril. 

En  abrii-,  ans  qn'intre  niais. 

Arnaud  de  Marueil  :  Bel  m'es  quan. 
En  avril,  avant  que  mai  arrive. 
<at.  Esr.  tort.  Jbril.  rr.  Jprile. 

ABROSSIR,  abruzir,  v.,  attrister,  in- 
quiéter, absorber. 

Part.  pas.  Qu'oras  qn'ieu  fos  griens  ni  pezans 
Ni  abruzitz  ni  nualbos, 
Eras  sui  Lautz  e  delechos. 

G.  Adhejiar  :  S'ieu  conogues. 
Bien  que   je  fusse  triste  et   lourd  et  absorbé  et 
paresseux  ,  maintenant  je  suis  hardi  et  gai. 
Estât  ai  molta  setmana 
Abrossitz  en  gran  langnor. 

Devdes  de  Prades  :  Belha  m'es. 
J'ai  e'té  mainte  semaine  absorbé  en  grande  lan- 
gueur. 

Per  la  bona  cuia  m'esgan 

E  per  l'avol  sni  abruzitz  ; 
D'aital  caiar  douz  et  amar 
Es  totz  lo  segles  replenitz. 

Marcabrus  :  Doas  cuidas. 
Par  la  bonne  pense'e  je  me  réjouis  ,  et  par  la  mau- 
vaise je  suis  attristé;  tout  le  siècle  est  rempli  de  tel 
penser  doux  et  amer. 

2.  Ar.r.rziA,  s./.,  tristesse,  accablement. 
Senes  grant  abruzia. 

Gui  d'Uisel  :  Pois  tan  es. 
Sans  grande  tristesse. 

ABSINTI ,  s.  m.,  lat.  nv.sixThium ,  ab- 
sinthe. 

Absinti  es  berba  cauda,  seca  et  sobreamara. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  200. 
L'absinthe  est  une   herbe   chaude ,   sèche  et    très 
ani'  1 


ACA 

2.  Abskns,  v.  m.,  absinthe. 

Les  divers  manuscrits  dont  l'exemple 
suivant  est  tiré  offrent  assers,  ascens, 
eyssens. 

Que  fel  meselat  ab  absens 
M'es  endevengutz  pimens. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Vu  que  fiel  mêlé  avec  absinthe  m'estdevenupiment. 

3.  Eyssens,  s.  m.,  absinthe. 

Que  fel  meselat  ab  eyssens 
M'es  endevengutz  pimens. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Vu  que  fiel  mêlé  avec  absinthe  m'est  devenu  piment. 

Ce  mot  a  été  employé ,  en  français , 
comme  masculin  et  comme  féminin  ;  il 
n'a  conservé  que  ce  dernier  genre.  Mal- 
herbe l'avait  employé  figurément  au 
pluriel  et  au  féminin. 

anc.  fr.  Quand  tu  la  vois  si  dignement 
Adoucir  tontes  nos  absinthes. 

Malherbe,  Odes,  liv.  III. 

ANC.  Esr.  Oviemos  del  absincio  largamente  a 
beber. 

Duelo  de  la  virgen  Maria  ,  cop.  q5. 

esp.  mod.  Axenjo.  it.  Assenzio. 

ABURAR,  v.,  effrayer,  ahurir. 
Part.  pas. 

A  Karle  quier  merce  dolens  et  aburatz. 
Adonc  viratz  baros  plurar  totz  aburatz. 

Roman  de  Fiera  bras  ,  v.  4891  et  2217. 
Plaintif  et  effrayé ,  il  demande  merci  à  Charles. 
Alors  vous  verriez  barons  pleurer  tous  ahuris. 
esp.  Aburrir. 

ACAPTA,  s./.,  acapte. 

L'acapte  était  un  droit  féodal ,  exigé 
par  le  nouveau  seigneur  lors  du  chan- 
gement du  maître  du  ftef. 

Du  Caxge,  t.  I,  col.  73,  le  définit  : 
Relevium  seu  agnotio  in  dominum. 

Ce  mot  était  pris,  dans  un  sens  plus 
étendu  ,  pour  redevance,  censé. 

Tôt  temps  lo  ces  et  I'acapta  sec  la  causa 
venduda....  Donar  a  acapta. 

Charte  de  Gréalou,  p.  90  et  124. 

Toujours  le  cens  et  la  redevance  suit  la  chose 
vendue Donner  à  redevance. 


ACC 

i.   Acapte,  s.  m.,  acaplc. 

Doni a  ces  et  ad  acapte. 

Mos  acaptes si  res  se  vendia. 

Titr.  de  1274,  Arch.  du  Roy . ,  K  ,  17. 

Je  donne à  cens  el  à  acapte. 

Mon  acapte si  rien  se  vendait. 

D'acafte    a    senlior   mudan    o    a  fenzatier 
cambian. 

TU.  de  1287,  Doat,  t.  CXXX,  fol.  i58. 

D'acaple  à   seigneur  changeant  ou  à   feudataire 
changeant. 

ANC.  fr.  Sauf  les  ventes  et  acaptes  et  droits  de 
lots. 
Nom',  coût.  gén.  ,  t.  IV,  p.  0,0^ ,  col.  2. 

anc.  esp.  Acato. 

3.  Acaptament,  s.  m.,  reconnaissance 
de  l'acapte. 

De  ÀCAPTAMENT. 
Titr.  du  XIe  siècle,  Carlul.  de  Sauxillanges. 
De  la  reconnaissance  de  l'acapte. 

4.  Reire  -  acapte  ,  s.  m.,  arrière- 
acapte. 

C'était  un  droit  d'acapte  exigé  du 

sous-feudataire. 

IIII  deners  de  reire-acapte  ,  can  si  avendra. 
TU.  de  1280,  Arch.  du  Roy.,  J,  021. 
Quatre    deniers     d'arrière  -  acapte  ,    quand     il 
écherra. 

5.  Acaptxr,  v.,  prendre  à  acapte. 

P.  de  Goutaud  acaptet  de  fraire  Bertran... . 
la  ineitat  de  la  terra. 

Tit.  de  1287,  Doat,  t.  CXXX,  fol.  167. 

P.  de  Conlaud  prit  à  acapte  de  frère  Bertrand.... 
la  moitié'  de  la  terre. 

ACASSIA  ,  s.  m. ,  lat.  acacia  ,  sorte 
d'arbre ,  acacia. 

De    las    polveras    încisiyas   ses    mordicacio 
ayssi  en  m  acassia  et  semblans. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  35. 
Des   poudres   incisives    sans   mordicacité   comme 
acacia  et  semblables. 

esp.  port.  it.  Acassia. 

ACCENT,  s.  m.,  lat.  acce^t«^,  accent, 
sorte  de  prononciation,  modiGcation 
de  la  voix;. 


ACC 


UJ 


Accens  es  reguiars  melodia  e  temprameii 
de  votz. 

Quan    parlarem    e    direm    que    accens    es 

forma  de  dictio,  entendem  dictio  segou  qu'es 

votz. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 

ÏJaccent  est  une  mélodie  re'gulière  et  un  tem- 
pérament de  voix. 

Quand  nous  parlerons  et  dirons  que  l'accent  est 
forme  de  terme  ,  nous  entendons  terme  ,  selon  qu'il 
est  un  son. 

—  Terme  de  grammaire. 

Accens  agalz,  accens  greus,  accens  cir- 

cumflecs. 

Leys  d'amors,  fol.  9. 
Accent    aigu  ,     accent    grave  ,     accent     circon- 
flexe. 

—  Terme  de  musique. 

Cantar  en  sancta  gleyza  per  ponhs  e  per 

ACCElfZ. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 

Clianter  en  sainte  église  selon  les  points  el  les 
accents. 

cat.  Accent,  esp.  Acento.  port.  it.  Ac- 
cento. 

■i.  Accentual  ,  adj.,  accentuable. 

Aquels  motz  apelam  accentuai.s  qui,  per 
mudamen  del  accen  ,  modo  lur  significat. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
Nous    appelons  accentuables   ces   mots  qui ,   par 
changement  de  l'accent,  changent  leur  signification. 

3.  Accentuar,  v.,  accentuer. 

Aytals  vocables  dels  quais  son  opinios  quo 
s  devo  accentuar. 

Si  tu  accentuas  dominns. 

Lejs   d'amors,  fol.  12  et  18. 
Tels   mots  concernant  lesquels  sont  les  opinions 
comment  ils  doivent  s'accentuer. 
Si  tu  accentues  dominus. 

Substantif.  Entre  accen  agut  e  cirenraflec , 

cant  al  accentuar. 

Leys  d'amors,  fol.  9. 

Entre  l'accent  aigu  et  l'accent  circonflexe,  quant 

à  V accentuer. 

Part.   pas.    Paranlas   ben    pauzadas ,    ben 

pronnneiadas  e  accentuadas. 

Leys  d'amors,  fol  8. 
Paroles  bien  posées,  bien  prononcées,   et  accen 

tuées. 

cat.  Accentuar.  esp.  Acentuar.  tort.  Accen- 
tuai-, it.   Accentuare. 


20 


ACI 


ACCIDIA,  s./.,  paresse,  indolence. 

Peccat  cTaccidia,  so  es  pigricia  de  far  be. 

V.  et  Vert.,  fol.  12. 
Péché  à' indolence,  c'est-à-dire  paresse  de   faire 
Lien. 
a>c.  fr.  Sobriétés  et  astinence 

Contre  glonternie  grant  tence 
Font  souvent,  et  fois  contre  accide. 
Roman  du  Renart,  t.  IV.  p.  175. 
ANC.  esp.  port.  Acidia.  it.  Accidia. 

2.  Accidios,  adj. ,  paresseux,  indolent. 
Persona  qne  es  accidiosa  e  flaca  el  servici 

de  Dieu. 

V.  et  Vert. ,  fol.  67. 
Personne  qui  est  paresseuse  et  flasque  au  service 
de  Dieu. 
anc.  esp.  Acidioso.  it.  Accidioso. 

ACHATES,  s./.,  lat.  achates,  agathe. 
Achates  ,    peyra    precioza....   Achates   es 
peyra  negra  ab  venas  blancas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  180  et  l85. 
Agathe,   pierre  précieuse....  Agathe  est   pierre 
noire  avec  veines  blanches. 

2.  Agathes,  s.  m.,  lat.  achates,  agathe. 
Agathes  encanssa  veri, 
E  val  a  mal  d'uelb  atressi. 

Bref,  d'amor,  fol.  l\o. 
U agathe  chasse  le  venin,  et  vaut  aussi  pour  mal 
d'oeil. 

cat.  esp.  port.  it.  Agata. 

ACHE-PELADA,  s./.,  lat.  kvium,  céleri, 
livèche. 

La  raiz  d'ACHE-pELADA. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  77. 
La  racine  de  livèche. 

ACI,   s.    m.,   lat.   kc.idus ,   acide,    vi- 
naigre. 

Fel  e  aci  li  abeoreron. 

La  nohla  Lejczon. 
Ils  l'abreuvèrent  de  fiel  et  de  vinaigre. 

esp.  tort.  it.   Acido. 

2.   AcETOZiTAT,  s.f.f  aigreur. 

La  calor  del  solelh  digèrent  la  acetozitat 
et  en  dossor  transmudant. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  198. 
La    chaleur    du    soleil   digérant   l'aigreur  et   la 
changeant  en  douceur. 

fsp.  Acctositad.   it.    deetosità. 


ACI 

3.  Acetos,  adj.,  du  lat.  acetmw,  acide, 
aigre. 
Cura  inilgranas  acetosas. 

Trad.  d'AUmcasis,  fol.  55- 
Comme  grenades  acides. 
Causas  acetozas  eonvertisb  en  dossas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  "il\. 
Il  convertit  les  choses  aigres  en  douces. 

Les  dictionnaires  d'Oudin  et  de  Cot- 
grave    donnent    acéteux  comme  fran- 
çais. 
cat.  Acetos.  esp.  port.  it.  Acetoso. 

ACIER,  ACER,  ASSIER,  s.  m.,  lat.  ACIE.?, 

acier. 

Cum  acier  en  farga 

S'afina. 

G.  de  Durfort  :  Quar  sui. 
Comme  Y  acier  s'épure  dans  la  forge. 

E  darz  d'ACER  vnoill  que  ill  pertus  la  pansa. 

LanzA  :  Emperador. 
Et  je  veux  qu'un  dard  d'acier  lui  perce  la  panse. 

Elmes  de  fin  assier. 

V.  de  S.  Honorât. 
Heaume  de  pur  acier. 

anc    cat.    Asscr.    ese.    Acero.    port.    Aco. 
it.  Acciajo. 

2.  Aceirar  ,  v. ,   acérer. 

Part.  pas.  Asta  reida  e  fort  fer  aceirat. 

Roman  de  Gérard  de  Piossillon  ,  fol.  52. 
Lance  roide  et  fort  fer  acéré. 
Ieu  tanarai  ferir  de  mon  bran  aceyrat. 

Roman  de  Fiera  bras ,  v.  4^92- 
Je  t'irai  frapper  de  mon  épée  acérée. 
cat.   esp.    Acerar.  port.  Azerar.  it.   Accia- 
jare. 

■ 

3.  Aceirin,  adj.  ,  acéré. 

De  sa  'spasa  lo  brans  vertz  aceiris. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  25. 
Le  tranchant  de  son  épée  fraîchement  acéré. 
anc.  fr.  Combatet  vos  o  lo  bran  acerin. 

Roman  d'Agolant ,  Bekker  ,  fol.  170. 

ACIROLOGIA,  s./.,  lat.   \cyrologia, 

acirologic,  impropriété  d'expression. 

'Aai/foxo}/*  ,  Dionys.  Hat.ic.  ,  Lysias.  4. 
\<  \  !;<•!  1  c.r  \  .  non  propria  dictio.  ut.  liceat 


ACT 

sperare  timentî;  proprium  est  antein  timeuti 
fbrmîdare,  non  sperare. 

Isidor.  ,  I,  33. 
E  vol  dire  aytant  acirologia  coma  paraula 
mot     estranha    e    repngnan    al    entendemen 
d'orne. 

Vicis  qu'es  apelat  acirologia. 

Leys  d'amors  ,   fol.  106  et  68. 
Et  acirologie  veut  dire  autant  comme  parole  très 
étrange  et  répugnant  à  l'entendement  de  l'homme. 
Vice  qui  est  appelé  acirologie. 

it.  Acirologia. 

2.  Acirologiar  ,  v.  ,  acirologier,  em- 
ployer un  mot  impropre ,  un  mot 
pour  un  autre. 

Part. pas.  Que  us  motz  sia  panzatz  per  autre, 
adonx  aylal  mot  son  apelat  acirologiat. 
Leys  d'amors  ,  fol.  68. 
Qu'un  mot  soit  posé  pour  un  autre ,  alors  de  tels 
mots  sont  appelés  acirologiés. 

ÀCOLIT,  s.  m.,  lat.  acoi.ytm.ï,  acolyte. 
Que  fos  exorcista ,    acolit....  Que  negun 
acolit  non  auzes  portai'  las  reliquias. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  29  et  81. 

Qui  fût  exorciste,   acolyte Que  nul   acolyte 

n'osât  porter  les  reliques. 

cat.  Acolit.  esp,  port.  it.  Acolito. 

ACOTRAR  ,  v. ,   accoutrer  ,    équiper  , 
parer. 
Se  van  ben  armar  et  acotrar  cascun. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  28. 
Us  vont  chacun  se  hien  armer  et  accoutrer. 

Part. pas.  Lo  fec  portai"  a  la  grand  gleysa  ben 
onestamen  acoutrat. 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  20. 
Il  le  fit  porter  à  la  grande  église  Lien  honnêtement 
■paré. 

ANC.  FR. 

Luxure  confond  tout  là  où  elle  s'acoutre. 
J.  DkMeung,  Testament,  v.  1809. 
Là  où  on  lui  accoustroit  son  disner  sump- 
tueusemènt. 

Or  avoit  il  laissé  croistre  tousjours  sa 

barbe,  depuis  sa  desfaitte,  sans  Yaccoustrer , 
tellement  qu'elle  estoit  fort  longue. 

Amyot  ,  trad.  de  Plutarque,  Vie  d'Antoine. 

ACTIU,   ndj.,   lat.   kc.Tiviis ,   qui   agit, 
actif. 


ACT 


21 


Home  es  de  natura  activa. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  70. 
L'homme  est  de  nature  active. 
Se  apella  vida  activa,  per  so  car  es  en  trebal 
de  bonas  obras. 

V.  et  Vert.,  fol.  83. 
Elle  s'appelle  vie  active  ,  parce  qu'elle  est  en  tra- 
vail de  Lonnes  œuvres. 

Très  significatios....  1' activa,  la  passiva,  la 

neutrals. 

Leys  d'amors,  fol.  100. 
Trois    significations....    V  active ,    la   passive,    la 
neutre. 

cat.  Actiu.  esp.  port.  Active  it.  Attivo. 

2.  Actiu,  s.  m.,  actif,  terme  de  gram- 
maire. 

L'actius  tostemps  significa  alqun  fazemen. 

Leys  d'amors,  fol.  'j[\. 
L'tf<7(/"signifie  toujours  quelque  action. 

3.  Activamen,  adv.,  activement. 

Doas  manieras  de  signilicar ,  so  es  activa- 
men e  passivamen. 

Leys  d'amors,  fol.  7/}- 

Deux  manières  de  signifier,  c'est-à-dire   active- 
ment et  passivement'. 

esp.  port.  Activament.  it.  Attivamente. 

4.  Activitat,  s.  f. ,  activité,  prompti- 
tude. 

Solelb  ha  meravelboza  activitat. 
En  lors  operacios  maior  activitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  n5  et  l3i. 
Le  soleil  a  une  merveilleuse  activité. 
Plus  grande  activité  en  leurs  opérations. 

cat.  Activitat.  esp.  Actividad.  port.  Actividade. 
it.  Attività. 

5.  Actual  ,  adj.,  lat.  actualw,  actuel. 
Son  apelat  aytal  mot  en  romans  actual. 
Que  fan  lo  fay t  de  presen,  realmen ,  e  son  dig 

mot  actual. 

Leys  d'amors,  fol.  5o. 

De  tels  mots  sont  appelés  actuels  en  roman. 
Qui  font  l'action  présentement ,   réellement ,   et 
sont  dits  mots  actuels. 
.  cat.  esp.  port.  Actual.  it.  Attuale. 

6.  Actualment,  adv.,  actuellement. 
Huiuor  es  substancia  actualment  liquida. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  28. 
L'humeur  est  une  substance  actuellement  liquide. 


32 


ACT 


cat.  Àctuahnent.  esp.   port.  Actualmente .  it. 
Attuahnemc. 

7.  Ani  mi  ;  \t,  s.  f.,  actualité. 
Mobilitat \<  11  \i.it\t. 

Elue.  Je  las  propr.,  fol.  120. 

Mobilité' actualité- 

cat.  Actualitat.  esp.  Actualidad.  it.  Auualità. 

8.  Actart,  .ç.  /».,  greffier,  abréviatcur. 
Havem  actart  s. 

Leys  d'à  mors,  fol.  i5o. 
Nous  avons  greffiers. 

g.   Agilitat  ,   s.  f. ,   lat.    agilitatcv?/ , 
agilitû. 

So  coruparats  a  vens  per  signifiai-  lor  agi- 
litat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3. 
Sont  compares  à  vents  pour  signifier  leur  agilité. 
cat.  Agilitat.  esp.  Agilidad.  port.  Agilidade. 
it.  Agilità. 

10.  Agitacio,  s.f. ,  lat.  agitatio,  agi- 
tation. 

"Vent,  per  sa  agitacio,  de  spuma  en  l'ayga 
causatiu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  t^l\. 
Vent ,  par  son  agitation  ,  auteur  d'écume  en  l'eau. 
cat.  Agitacio.  esp.  Agitacion.  port.  Agitaçdo. 
it.  Agitazione. 

1 1 .  Agitatiu  ,  adj. ,  agitatif ,  qui  agite. 
De  mouvemens  agitatius. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  63. 
De  mouvements  agilatifs. 

12.  Accio,  s.f.,  lat.  actio,  action,  de- 
mande eu  justice. 

Totas  las  accios,  so  es  tueb  li  deraan  que 
fai  as. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  6. 

Toutes  les  actions ,  c'est-à-dire  toutes  les  deman- 
des que  l'un  fait. 
cat. Accio.  esp.  Acc'ion. tort.  Accdo.  it.  Azionc. 

i3.  Coaccio,  s.  f,  lat.  coactio,  con- 
trainte, coaction. 
Ses  violencia  et  ses  coaccio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8. 
Sans  violence  et  sans  contrainte. 

•    : .  Coaccio.   esp.    Coaccion.   tort,  Coaccào. 
it.  Coazionc. 


ACT 

l/j.  Exaction,  s.f.,  lat.  exaction^/// , 
exaction,  surcharge,  recette. 
Senes  tota  leuda  et  senes  tota  exaction. 

Tu.  de  1262,  Doat,  t.  LXXIX,  fol.  99. 

Sans  aucune  leude  et  sans  aucune  exaction. 
Aion  plenier  poder  de  la  sobradieba  exaction 
per  se  o  per  antres  de  recebre  de  totz  navegans. 
Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  122. 
Aient  plein  pouvoir  de  la  susdite  recelte  a  recevoir 
par  soi  ou  par  autres  de  tous  navigants. 
cat.  Exacciô.  esp.  Exaccion.  port.  Exaccâo. 
it.  Esazione. 

i5.  Exigir,  v.,  lat.  ExioeRc,  exiger. 

Per  exegir  las  talbas. 

Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  II ,  p.  2. 
Pour  exiger  les  tailles. 
cat.  esp.  port.  Exigir.  it.  Esigere. 

16.  TrANSACTIO,    S.f.,    lat.  TRANSACTIO  , 

transaction,  accord. 
Autre  covinent  son  que  au  nom  transac- 

TIOS. 

Trad.  du  Cod.  de  Justinien  ,  fol.  ^. 
Autres  accords  sont  qui  ont  nom  transactions. 
cat.  Transacciô.  esp.  Transacio.  port.  Trans- 
acçâo.  it.  Transazione. 

17.  Actor,  auctor,.?.  m.,  lat.  actor,  qui 
actionne,  demandeur  en  justice. 

L'actors  deu  jurar  premieramen  en  aital 
guisa....  A  I'actor,  so  es  al  demander. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  3  et  l\. 

Le  demandeur  doit  jurer  premièrement  en  telle 
manière....  A  celui  qui  actionne,  c'est-à-dire  au 
demandeur. 

—  Agent. 

Per  sindicx  0  per  proenrators  0  auctors  de 
tota  la  comunaleza. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  ^3. 
Par  syndics  ou  par  procureurs  ou  agents  de  toute 
la  communauté'. 

18.  Autorier,*.  /;/.,  agent,  ayant-cause. 
Aquel  crezeire  ni  sieî  actorier  al  senhor  ni 

a  la  cort  no  sia  tengutz. 

Statuts  de  Montpellier  de  I20/j. 
Ce  cre'ancier  ni  ses  ayants-cause  ne  soient  tenus 
au  seigneur  ni  à  la  cour. 

19.  Actoria,  s.f,  agence. 

En  aquel  offici  de  syndicat  o  d' actor  1  a. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  /j.V 
En  tel  office  de  syndical  1  U  A' agence. 


ACT 

20.     AlJCTOR,  ACTOR,   S.  IH.,  Lit.   AUCTOR, 

auteur,  écrivain. 
Los  livres  dels  auctors. 

Giraud  de  Salignac  :  Esparviers. 
Les  livres  des  auteurs. 
Faulas  (I'actor  sai  eu  a  milliers  et  a  C. 

P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  à  milliers  et  à  cents  contes  d'auteur. 
anc.  fr.  Qui  de  tous  le  monde  est  acteur. 

G.  Machaut,  Cl.  de  Sainte-Palaye,  p.  i6'3. 
cat.  esp.  Autor.  tort.  Author.  it.  Autore. 

—  Garant,  témoin. 

Bos  drutz  no  deu  creire  auctors  , 
Ni  so  que  veirau  sey  huelh. 

P.  Rogiers  :  Al  pareissen. 
Bon  amoureux  ne  doit  croire,  témoins,  ni  ce  que 
ses  yeux  verront. 

Quar  Adams  fo  lo  nostre  premier  paire  ,  e 
avem  Dami-Dieu  ad  auctor. 

R.  Jordan  ,  vie.  de  S.  Antonin  :  No  puesc. 
Car  Adam  fut  notre  premier  père  ,  et  nous  avons 
le  Seigneur  Dieu  à  garant. 

Baros ,  so  dis  l'avesque ,   Dieu  vos   trac  ad 
auctor. 

Guillaume  de  Tudela. 
Barons,  ce  dit  l'éveque,  je  vous  prends  Dieu  à 
témoin. 

21.  Auctorici  ,  s.  m.,  témoin,  garant. 

D'aquest  sacrament....  so  auctorici  et  fer- 
mador. 

Tit.  de  1062,  Ilist.  de  Lang.,  t.  II,  pr.,  col.  2M. 
De  ce  serment —  sont  témoins  et  assureurs. 

22.  Auctoros  ,  autoros  ,  ctdj. ,  assuré, 
puissant. 

Si  de  poder  estes  tan  auctoros 
Com  de  dever,  fazen  son  benestar, 
Fera  de  li  per  tôt  lo  mon  parlar. 

G.  RiquieR  :  Pies  de  tristor. 
S'il  eût  été  aussi  assuré  de  puissance  comme  de 
devoir,  faisant  son  Lien-être ,  il  ferait  parler  de  lui 
par  tout  le  monde. 

Que  per  digz  autoros 
Farai  creire  als  bos 
Qu'ieu  die  ver  per  ma  fe. 

GlRAUD  DK  BoRNEiL  :  Solatz  ,  joys. 
Que,  par  dits  assurés ,   je  ferai  croire  aux  hons 
que  je  dis  vrai  par  ma  foi. 

—  Oppresseur. 

Ieu  fui   primierament  maldizeire   e   perse- 
guieyre  et  autoros. 
Trad.  de  la  première  ép.  de  S.  Paul  à  Timolhée. 


ACT 


23 


Je  fus  premièrement  médisant  et  persécuteur  et 
oppresseur. 

23.  Autorosamen,  adv.s  avec  confiance, 
avec  autorité. 

Yenran  mot  autorosamen, 
Mays  ells  auran  fag  fol  aten. 

Trad.  de  l'Evang.  de.  Nicodème. 
Ils  viendront   avec  grande  confiance,    mais    ils 
auront  fait  une  folle  attente. 

24.  Auctorier,  adj.,  consentant,  par- 
ticipant. 

E  mot  liais  e  drechuriers, 
Que  anc  no  y  fo  auctoriers 
Al  fag  que  fero  li  Jozien. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Et  très  loyal  et  plein  de  droiture  ,  qui  ne  fut  ja- 
mais participant  au  fait  que  firent  les  Juifs. 

25.  ACTORITAT,   ATJCTORITAT,  AUTORITAT, 

s.  /.,   Iat.    auctoritat^ot  ,    autorité, 
permission. 

Per  I'actoritat  del  Sanct  Paire. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  Iq8. 
Par  la  permission  du  Saint  Père. 
Traire  atjctoritatz  del  velh  Testament  e 
del  noel. 

Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoît ,  fol.  33. 
Tirer  autorités  du   vieux   Testament  et  du  nou- 
veau. 

E  per  totas  las  terras  de  nostre  lengage  son 
de  maior  autoritat. 

Grarnm.  provenç. 
Et   sont  de   plus   grande  autorité  par  toutes   les 
terres  de  notre  langage. 

Qui  sap  cansos  far 
E  vers  d'AUCTORiTAT. 

G.  RiQUiER  :  Sitôt  s'es. 
Qui  sut  faire  chansons  et  vers  d'autorité. 
Cel  pert  I'actoritat  d'essegniar  del  cal  sa 
paraula  es  mesprezada  per  obra. 

Trad.  de  Bède,  fol.  55. 
Celui  duquel  la  parole  est  méprisée  à  cause  de  son 
oeuvre  ,  perd  le  droit  d'enseigner. 

—  Puissance,  vertu. 

E  'n  fan  gan  re  de  medecinas,  car  lo  solpres 
a  gran  autoritat  en  se. 

Lii>.  de  Sjdrac  ,  fol.  q7- 
Et  en  font  beaucoup  de  médecines ,  car  le  soufre 
a  grande  •vertu  en  soi. 

cat.  Autoritat.  esp.  Autoridad.  fort.  Authori- 
dade,  it.  Autorità. 


24  ACU 

26.  ArTiror»isvR,î>.,  autoriser,  approuver. 
De  far  adthoris  ar  las  causas  dessus  dichas. 

T,t.  de  \\-?..  Doat,  t.  OWIII ,  fol.  123. 
De  faire  autoriser  les  choses  susdites. 
Part.  prés.  Aqui  presens  et  auctorisans. 

Vu.  de  i3ig .  Doat,  t.  CXXXII ,  fol.  334- 

Là  présents  et  autorisants. 

cat.  Autorisai-.  esf.  tort.  Autorizar.  it   Au- 
torizzare. 

27.  Al  THENTIC,   (idj.,  lat.  AUTHENTICH.Ï, 

authentique',  véritable. 
Anastasius .  ûv$t/]i)c£s,  atictorabilitcr, 
vertit.  Yoy-  Glossar.  Clialcondvlœ. 
En  forma  authentica. 
TU.  de  142^.  jffwfc.  de  Lang.j  t.  IV,  pr.,  col.  426. 
En  forme  authentique: 
Segon  que  dizo  antors  autentix. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i~'-\- 
Selon  que  disent  auteurs  authentiques. 
Que  apresesso  lo  cant  autentic  de  Roma. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  107. 
Qu'ils  apprissent  le  chant  'véritable  de  Rome. 
1  \t.  Autentic.   esp.    Autentico.  tort.  Authcn- 
tico.  it.  Autentico. 

28.  Anticab.,  v.,  authentiquer. 
Paire  verai ,  senher  del  firmamen, 
Qu'en  la  Verge  vengues  per  nos  salvar 
E  baptisme  preses  per  I'anticar. 

Olivieb  le  Templier  :  Estât  aurai. 
Père  vrai  ,  seigneur  du  firmament ,  qui  vins  en  la 
Vierge  pour  nous  sauver  et  pris  baptême  pour  V au- 
thentiquer. 

29.  Aute>"ticar ,  v.,  authentiquer. 

La  qnal   copia   e   lo  original  sian   senhatz, 
tabellionalz  et  autenticatz  de  ma  del  notari. 
Tit.  de  1460  ,  Doat,  t.  LXXX,  p.  3o,5. 
Laquelle  copie  et  l'original  soient  signe's  ,  re'dige's 
et  authentiques  de  main  du  notaire. 
ci.    esp.    Autenticar.  tort.   Authenticar.  it. 
Autcnûcare. 

ACUPAR,  v.,  achopper. 

Ven  lo  diables  qui  guarda  '1  baratro , 
AVn  acorren;  si  '1  pren  per  lo  talo, 

Faî  1'  accpar. 

Poème  sur  Boece. 
Vient  le  diable  qui  garde  l'enfer ,  il  vient  accou- 
rant ;  si  le  prend  par  le  talon  ,  le  fait  achopper. 
ANC.  fr.   Comme  icellui  suppliant  se  fut  as- 
soupe  ou  aheurtié  à  un  joene  homme. 
I  1  II.  de  rem.,  l363,  CarteNTIER,  t.  I ,  col.  3!\$. 


ADD 

11  se  assopa  à  aucune  chose  en  la  rue  et  chut 
en  un  fangar. 
Lett.  de  rem.,  l383,  Carpentier  ,  t.  I,  col.  348. 

ADAIT,  s.  m.,  péril ,  malheur. 
Tôt  aissi  m  guardatz,  si  us  platz, 
D'adais  de  mort  snbitana. 

Lanfranc  CigALA  :  Oi  !  maire. 
Tout  ainsi  pre'scrvez-moi ,  s'il  vous  plaît,  de  pé- 
rils de  mort  subite. 

ADAMAS,  s.  m. ,  lat.  ad  amas,  diamant. 

Adamas  es  peyra  que  vol  dire  no  doma- 
hla....  La  peyra  adamas,  la  quai  foc  ni  fer  no 
pot  rumpie. 

Elue,  de  las  prop.,  fol.  184  et  a5i. 

Diamant  est  une  pierre  qui  veut  dire  non  domp- 
table.... La  pierre  diamant,  laquelle  feu  ni  fer  ne 
peut  rompre. 

anc.  fr.  Comme  aussi  le  riche  adamant. 

Lovs  DE  Caron,  Gloss.  de  Sainle-Palaye. 
anc.  cat.  Ademant.  anc  esp.  it.  Adamante. 

2.  Diajian,  s.  /11.,  diamant. 

Dornna,  celh  que  premiers  trohet 
C'om  raescles  fin'  aur  ah  assier 
Per  qtamas  que  on  requier. 

Decdes  de  Prades  :  Anc  mais  hom. 
Dame  ,  ctlui  qui  le  premier  trouva  qu'on  mêlât 
fin  or  avec  acier  pour  diamant  qu'on  recherche. 

Fig.  Humilitat  es  lo  verays  dyamans  ,  peyra 
preciosa. 

V.  et  Vert.,  M.  54. 
Humilité'  est  le  vrai  diamant,  pierre  pre'cieuse. 

cat.  Diamant,  esp.  port.  it.  Diamante. 

ADAPTIR,  v.,  assaillir,  frapper. 

Cavalers  e  borzes  e  sirvent,  ah  désir, 
F.ntr'els  brans  e  las  massas  los  van  si  adaptir. 

En  quantas  de  maneiras  los  poirian  adaptir. 

Guillaume  de  Tldela. 
Chevaliers  et  bourgeois  et  sergents ,  avec  désir,  les 
vont  assaillir  ainsi  entre  les  glaives  et  les  masses. 

En  combien  de  manières  ils  pourraient  les  as- 
saillir. 

ADDITIO,  s./.,  lat.  additio,  addition. 

La  quarta  per  additio. 

Liys  d'amors,  fol.  !\ \. 
La  quatrième  par  addition. 
c \t.    Addiciô.  esp.   Adicion.    port.    Addicâo. 
it.  Addizione. 


ADE 

2.  Additament,  .v.  m.,  lat.  .\dimtame\- 
Titm,  ajutage,  ajutoir. 
La  largitut  de  aquel   additament  es  quays 
un  palm....  Entre  aquels  dos  additamentz. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  38. 
La  largeur  de  cet  ajutage  est  presque  un  palme. . . . 
Eu  ces  deux  ajutoir  s. 
port.  it.  Additamento . 

ADEPS,  .y.   m.,    lat.   adeps,    saindoux, 

graisse. 
Nomnat  adeps  comunanient  o  graysba. 

Elue,  de  lus  propr.j  fol.  6J. 
Kommé  saindoux  communément  ou  graisse. 

it.  Adipe. 

ADES,«r/f. ,  du  lat.  ad  ipsum  tempus, 
maintenant,  incontinent. 

Yuelh  que  ns  anem  A  des  disnar. 

P.  Vidal  :  Abri]  issic. 
Je  veux  que  nous  allions  maintenant  dîner. 

anc.  fr.  Adès  avant ,  adès  arrière. 

Vigiles  de  Charles  VII ,  t.  I  ,p.  166. 

—  Sans  cesse,  toujours. 
A  lei  de  mal  deutor 
Qu'ades  promet,  mas  re  non  pagarla. 
Folquet  de  Marseille  :  Si  tôt  me. 
A  la  manière  d'un  mauvais  débiteur  qui  toujours 
promet  ,  mais  qui  ne  payerait  rien. 

"Vei  vos  ades,  en  pessan,  jorn  e  ser. 

BÉeenger  DE  PalASOL  :  Tant  m'abelis. 
En  pensant ,  je  vous  vois  sans  cesse  jour  et  nuit. 

akc.  fr.  Deu  fa  dèvan  et  er  adès. 

Image  du  monde  ,  not.  des  MSS.,  t.  V,  p.  246. 
asc,  cat.  Ades.  asc.  esp.  Adiesso.  it.  Adesso. 

2.  Ades  ades,  adv.  comp.,  sans  relâche. 

Los  encliausseu  ades  ades. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  83. 
Les  chassent  sans  relâche. 

anc.  cat.  Ades  ades.  it.  adesso  adesso. 

3.  Per  ades,  adv.  comp.,   quelquefois, 
parfois. 

Que  ges  ergueil  per  ades  non  es  bos. 
G.  LE  Roux  :  Ara  sabrai. 
Que  parfois  l'orgueil  n'est  pas  bon. 

ADESAR,  v.,  atteindre,  adhérer. 

Et  de  son  bec  clese  adhesa 

Sas  en  la  carn ,  pues  que  l'a  preza. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
I. 


ADE  a  5 

Et  de  son  bec  toujours  il  s'attache  sur  la  chair, 
depuis  qu'il  l'a  prise. 

C'aissi  fos  presa 
Del  mal  que  iu'adesa 
M'amia,  cil  a  cui  pane  pesa 
Car  mi  fai  languir. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Sens  alegrage. 
Qu'ainsi  mon  amie,   celle  à  qui  peu  soucie  de  ce 
qu'elle  me  fait  languir,  fût  prise  du  mal  qui  s'at- 
tiufie  à  moi. 

anc.  fr.  N'i  out  baronz  ki  Vadesast, 
Ne  ki  sa  main  mètre  i  osast. 

Roman  de  R.011,  v.  l432u". 
S'onques  d'orne  fui  adesée 
Carneument  aine  se  de  vous  non. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  422. 
Que  si  bideuse  beste  osas  onc  adeser. 
Roman  de  Bette,  p.  6. 

2.  AdERDRE  ,  AERDKE  ,  V.,  lat.  ADBttERtfRE  , 

attacher,  lier. 
Part. pas.  Si  es  nios  cors  en  vos  joinhz  et  aders 
De  lin'  arnor  e  de  désir  coral , 
Qu'en  autra  part  non  es  ferms  mon  voler. 
Arnaud  de  Marueil  :  L'cusenliamenz. 
Mon  cœur  est  en  vous  tellement  joint  et  attaché 
par  amour  et  par  désir  d'affection,  que  ma  volonté 
n'est  ferme  en  autre  part. 
anc.  fr.  Mes  à  autre  se  vuet  aerdre. 

Roman  de  la  Rose,  v.  9806'. 
Et  meurt  tout  vif  s'a  aimer  ne  s'ahert. 
OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  58g. 

3.  ADHERIR,  AHER1R,   V.  ,  lat.  ADHERERA, 

attacher,  adhérer,  se  joindre. 

E  fay  ADHERIR  aqno  que  es  snperflueys. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  16. 
Et  fais  joindre  ce  qui  est  superflu. 
Part.  prés.  Els  antres  ero  adherens  a  lor  apel- 
latio. 
Tit.  de  i3go,  Doat,  t.  CXLYII ,  fol.  174. 
Les  autres  étaient  adhérents  à  leur  appel. 
Substantif.  Et  juraran  los  diebs  aherens. 

Tit.  du  xive  siècle,  Doat,  t.  YI1I ,  fol.  229. 
Et  lesdits  adhérents  jureront. 
cat.  esp.  port.  Adherir.  it.  Aderire. 

4.  Adherencia,  s.  f.,  lat.  adh.erentia, 

adhérence. 

De  la  aeherencia  de  la  palpebra...  Tu  in- 
scindeys  la  adherencia. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  17. 

De  V adhérence  de  la  paupière...  Tu  coupes  \' ad- 
hérence. 


A  DE 

i  sp.  port.  Adkerencia.  i  r.  Aderenza. 
5.  Aorseb,  v. ,  attacher,  unir. 

Verras  no  si  pot  jonger  ni  aorser  ab  mes- 

sonja . 

l'nul.  i!c  Bide,  fol.  l\\. 
I  ,\  vérité  ne  se  peut  joindre  ni  attacher  avec  le 
mensonge. 

■\xc  .  fr.  Se  elle  ne  se  feust  aorgê  à  nu  estai. 
/.ai.  dérem. ,  <  "'jb',  Carpentier,  1. 1,  col.  3io. 
La  gont  qui  à  guerre  s'aonrse. 

(',.    (Il  I  MÎT,   t     1  ,   p.  60. 

ADHIBIR,  v.,  lat.  .umiBCRc,  employer, 
appliquer. 

Part.  pas.   Ad   aqnestas   causas    reinedi  esser 

AD1UBIT. 

Prie  conc.  par  les  R.  d'Angleterre,  p.  1 1 
Remède  être  appliqué  h  ces  choses. 

2.  Exhibition,  s.f.,  lat.  hxhibition^w, 
exhibition. 

Sia  fâcha  exhibition  de  l'instrument. 

Statuts  de  Provence ,  BoMY,  p.  229. 
Soit  faite  exhibition  de  1  instrument. 
cat.  Exhibici à.  esp.  Exhibition,  tort.  Exhibi- 
câo.  it.  Esibizionc. 

3.  Inhibir,  v:  ',  lat.  iMtii-.ciu',  inhiber, 
prohiber. 

Far  inhibir  al  dict  président. 

Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  II ,  p.  43i. 
Faire  inhiber  audit  président. 
Plassa  que  inhibisca  a  totas  sas  gents. 

TU.  du  Mve  siée.-,  Doat,  t.  CXLVI ,  fol.  234. 
Plaise  qu'il  prohibe  à  toutes  ses  gens. 
cat.  esp.  tort.  Inhibir.  it.  Inibire. 

If.  Inhibition,  s.f ,  lat.  inhibition^?*, 

inhibition. 

Inhibition  et  ilefensa. 

Fors  de  Bearn,  p.  1078. 
Inhibition  et  de'fense. 

Inhibitios  de  portai'  armas. 

Tit.  de  1394,  Doat,  t.  CXLII ,  fol.  54. 

Inhibitions  de  porter  armes. 

cat.  Inhibiciù.  Esr.  Inhibition.  por.t.  Inhibicâo. 

it.  Inibizionc. 

">.  P  10HIBIK,  v.,  lat.  PROHiBeiwj,  prohi- 
ber, empêcher. 

Aquo  prohibir....  Sia  PRoniBinA  de  la  faci- 
litât del  movement. 

Trad.  d'Albucasis,  loi.  m  et  17. 

Empêcher  cela....   Soit  empêchée    de    la   facilité 
du  mouvement. 


ADO 

Part  pas.  Que  sia  ntoiiiBiT. 

Statuts  de  Provence,  J JULIEN  ,  I.  I ,  p.  600. 
Qui  soit  prohibé. 
cat.  esp.  port.  Prohibir.  it.  Proibire. 

G.  Prohibition, s.  f,  lat.  prohibitions/^, 
prohibition. 

Far....    prohibitios   sus    los   draps  del   dit 
pays  de  Catalogua A  l'eucontra  de  las  pro- 
hibitios. 
Tit.  de\!\z!\,  Ilist.  deLang-.,t.ï\r,  pr.,  col.  l\  24  et  425. 

Faire —  prohibitions  sur  les  draps  dudit  pays  de 
Catalogne A  l'encontrc  de  ces  prohibitions. 

cat.  Prohibiciô.  esp.  Prohibition,  tort.  Prohi- 
bicao.  it.  Proibizione. 

7.  Prohibitiu,  odj. ,  lat.  frohibito/ju.ï, 
prohibitif. 
Las  autras  PRontBiTiVAS  coma  :  no  fassas  aquo. 

Leys  d'amors,  fol.  99. 
Les  autres  prohibitives  comme  :  ne  fasses  pas  cela. 

cat.    Prohibitiu.   esp.    port.    Prohibitivo.    it. 
Protbitivo. 

ADÏTJS,  odj.,  prompt,  empressé,  exact. 
Ad  ira  sias  fort  tardius, 
E  a  merce  adius  e  pius. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  vertus. 
Sois  fort  lent  à  la  colère,  et  empressé  et  facile 
pour  la  merci. 

ADQBAR,  v.,  armer,  adouber,  garnir. 
At  dubba,  duban,  equitem  creare,  vel  ad  bo- 
norem  equitis  aliquem  solemniter  provehere. 
Inde  quod  equitem  creatum  vestimentis  et 
armis  splendidis  ornare   solebant,   addobare 
in  spécial!  sensu  adornare  dixerunt. 

G.  HicKEsn  s  ,  Gramm.  fnanco-lheot.j  p.  91. 
Voyez  Du  Cance,  1. 1,  col.  i5o  et  i5t. 
Que  gen  m'avetz  noiril  et  adobat, 
E  de  nieu  fag  cavayer  prezat. 

Rambaud  de  VAQUEIRAS  :  Valen  marques. 
Que  vous  m'avez  agréablement  nourri  et  adoubé, 
et  de  rien  fait  chevalier  distingue'. 

Fig.  Coin  d'aqael  que  lo  Sans  Esperit  adoita  et 
arma  de  virtutz. 

V.  et  Vert.,  fol.  3a. 
Comme  de  celui   que  le  Saint-Esprit   garnit  et 
arme  de  vertus. 

I.oc.    Ren  mi  l'escut,  Pausberc  e  '1  bran, 
E'1  caval  que  sai  t'aportet. 
—  No  farai ,  qu'el  bon  rei  m'o  det 
Cant  m'AnoBET  a  cavallier. 

PiO?nan  de  Jaufrr,  fol.  2. 


ADO 

Bends-moi  l'écu  ,  le  haubert  cl  le  glaive  ,  et  le 
i  Leya]  qui  t'apporta  ici.  —  Ne  ferai ,  \  u  que  le  bon 
roi  m'en  fit  présent  quand  il  m'arma  chevalier. 

—  Arranger,  disposer. 

Cnriosamens  adobar  lur  cap. 

V.  et  l'ert.,    fol.  70. 
Soigneusement  arranger  leur  tête. 

Bec  et  onglas  I'jÀjjo'baretz. 

Deudes  de  Prades  ,  Anz.  casa. 
Vous  lui  arrangerez  le  bec  et  les  onul 

—  Raccommoder ,    pacifier,   préparer, 
arranger. 

Pueis  adoba  us  sers 
La  coreilla  d'un  an. 

GlRAUD  de  Borneil  :  Si  solils. 
Puis  un  soir  pacifie  la  querelle  d'un  an. 
£  manda  levar  sa  masnada 
Qu'adobon  de  nianjar  correu. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  87. 
El    ordonne  de   faire  lever   ses  gens  pour  qu'ils 
préparent  à  la  hâte  de  quoi  manger. 

Cal  es  aquel  che  vos  a  nafrat 
Ni  chi  tant  mal  vos  a  adobat? 

lioman  de  Blandin  de  Cornouailles  ,  etc. 
Quel  est  celui  qui  vous  a  blessé  et  qui  vous  a  si 
mal  arrangé? 

Part  pas.   D'aital  liuen  aissi  adobat 

Dirnaretz  très  vetz,  per  mon  grat, 
En  la  semmana  vostre  auzel. 
Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
A    mon  avis,  vous  renaîtrez  trois  fois  la  semaine 
voire  oiseau  d'un  tel  œuf  ainsi  préparé. 

Non  qnier  preciosas  viandas  ni  curio- 
saraens  adobadas. 

V.  et  Vert.,  fol.  53. 
11  ne  cberche  les  mets  précieux  et  soigneusement 
préparés. 
Susbtanriv.  N'y  a  agut  de  mal  adobat. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  44- 
Il  y  en  a  eu  de  mal  arrangés. 

anc.  fr.   A  chevalier  l'ad  adubè. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  34^. 
Se  onques  fûtes  chevalier  adobe. 
limn.de  GerarddeVienne ,Du  Gange,  1. 1,  col.  l5r. 

\1 adoube  à  loi  de  chevalier. 
/« .  itePartonopex deBlois ,  not.  des  MSS. ,  t.  IX,  p.  83. 
Me  donna  armes,  après  que  je  (us  adoubé,  etc. 
Roman  français  de  Fierabras- 
El  lny  fust  adoubée  sa  playe  qu'il  avoit  an  col. 
(Domines,  liv.  I,  p.  3i. 
m-,  esp.  Adobar.  tt.  Addobare. 


ADO 


on 


•2.    \dob,    \nop  ,    s.   m.,    arrangement, 
harnois,  équipage. 

De  bon  adop  en  totas  res. 

Du  DES   DE  PllADES,  AlIZ.  CÙSS. 
De  bon  arrangement  en  toutes  eboses. 

No  trobon  adop  que  lur  sia  onratz. 
IzAr.N  :  Dignas  me  tu. 
Ils  ne  trouvent  équipage  qui  leur  soit  honorable 
Un  adob  portava  tant  acermat. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  3cS. 
11  portait  un  liarnois  si  bien  disposé. 

anc.  fr  .  L'em  pereres  de  France  descendi  à  ses  très; 
llluec  se  désarma  des  aduus  qa'ot  porté 
Not.  du  Rom.  de  Garin  le  Loherain  ,  p.  66. 
cat.  Adob.  Esr.  Adobo.  it.  Addobbo. 

3.  Adobaiient,  s.   m.,  ajustement,   ré- 
paration ,  ornement. 

En  adobamens  de  carrïeras. 

Cartulaire  de  Montpellier,  loi.  l\\. 
En  réparations  de  rues. 
Adobamentz  de  plagas. 

Ord.  des  R..  de  Fr.,  i^oo,  t.  VIII ,  p.  qo2- 
Ajustement  (pansement)  de  blessures. 

—  Accommodement,  traité. 

Et  non  plus  qu'en  daia  per  sentencia  o  per 
auobamen  ad  aqael  a  que  avia  fâcha  l'ancla. 
Coût.  d'Alais,  arch.  du  Roy.,  K,  704. 
Et   non  plus  qu'il  en  donnera   par  jugement  ou 
accommodement  à  celui  à  qui  il  avait  fait  l'injure. 

Lo  tort  que  eu  ai....  vengut  a  adobamen. 
Tit.  de  1243,  Doat,  t.  CXL,  fol.  i4'j. 
Le  tort  que  j'ai venu  à  accommodement. 

anc.  fr.  Molt  fa  ses  adoubemens  beax. 

Fabl.  et  conl.  anc,  t.  IV,  p.  91. 

it.  Addobamcnto. 

4.  Adobiek ,  s.  m. ,  traité,  arrangement. 
En  lor  adobier  et  en  lor  acordier....  Per 

acordier  et  per  adobier. 

Tit.  de  1279,  Doa.t,  t.  CXLVII,  fol.  12. 
En  leur  arrangement  et   en  leur  accord —  Par 
accord  et  par  traité. 

5.  Adob.ydor,  s.  m. ,  arbitre,  entremet- 
teur, réparateur. 

Adonc  son  tng  très  adobador. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  -vertus. 
Alors  ils  sont  tous  trois  réparateurs. 

Dans    Nicot   et    dans    Cotgrave    on 
trouve  addoubeur. 


28  ADO 

esp.  Adobador. 

ADOLESCENTIA,  s.  f. ,   lai.   adoles- 
centi  v. ,  adolescence. 

Puericia,  adolescentia. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  \~'\- 
Enfance ,  adolescence. 
esp.  port.  Adolesceiitia.  it.  Àdolescenza. 

ADOPTIO,  s./.,  lat.  adoptio,  adoption. 

Cant  ans  ricx  honis  non  ha  effans,  el  pot 

alîlhar  un  filh  d'un  paure  home,  si  far  o  vol, 

e  sera  sos  filhs  per  adoptio,  e  non  es  lilhs 

naturals. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  3g. 
Quand  un  homme  riclie  n'a  pas  d'enfants ,  il  peut 
adopter  un  fils  d'un   homme  pauvre  ,   s'il  le   veut 
faire,  et  il  sera  son  fils  par  adoption  j  et  il  n'est  pas 
fils  naturel. 

Fig.  Em  nos  totz  filhs  de  Dieu  per  adoptio. 
V.  et  Vert.,  fol.  67. 
ÎSous  sommes  tous  fils  de  Dieu  par  adoption. 
cat.  Adopciô.  esp.  Adopcion.  tort.  Adopcào. 
it.  Adozione. 

2.  Adoptiu,  adj. ,  lat.  adoptiv/w,  adop- 
tif. 

Es  coma  filhs  adoptius. 

Lejrs  d'aniors ,  fol.  l\\. 
Est  comme  fils  adoplif. 

cat.  Adoptiu.  esp.  port.  Adoptivo.  it.  Adot- 
tivo. 

ADORAR,  azorar,  -v. ,   lat.  adoraré?, 
adorer,  prier. 

Un  sol  Dieu  adoraras. 

V.  et  Vert. ,  fol.  2. 
Tu  adoreras  un  seul  Dieu. 
Poderos  D-eus  ,  verays  e  mereeyans, 
Mercem'aiatz,  qu'ieu  vos  azor. 

G.  d'Autpoul  :   Espcransa  de  totz. 
Dieu  puissant ,  vrai  et  miséricordieux  ,  ayez  pitié 
de  moi ,  vu  que  je  vous  adore. 

Car  lieis  am  e  lieis  ador. 

G.  Faidit:  D'undolzhe). 
Car  je  l'aime  et  je  X adore. 
Loc.  Adorar  en  esperit  et  en  veritat. 

V.  et  Vert. ,  fol.  88. 
Adorer  en  esprit  et  en  vérité. 

—  Appliquer  sa  bouche,  baiser. 

Presero  Ànnas  et  Cayfas  lo  libre  de  la  ley 
e  pauzero  lo  devant  Joseph,  et  el  adoret  lo 
devotament  ayci  coin  far  devia. 

liai,  abr.  de  la  Bible,  fol.  7t. 


ADU 

Anne  et  Caïplie  prirent  le  livre  de  la  loi  el  le  po- 
sèrent devant  Joseph  ,  et  il  le  baisa  dc'votement  ainsi 
comme  il  devait  faire. 
cat.  esp.  tort.  Adorar.  it.  Adorare. 

2.  Adorador,    s.    m.,   lat.    adorator  , 

adorateur. 

Ayci  com  servidor  et  adorador  de  Dieu. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  ^O. 
Ainsi  comme  serviteur  el  adorateur  de  Dieu. 

cat.  esp.  port.  Adorador.  it.  Adoratore. 

ADTJLATIO,  azuxatio,  s.  m.,  lat.  adu- 
latio,  adulation,  flatterie. 
Peccat  de  adcxatio  es  portar  lauzengas. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  3. 
Oflrir  des  flatteries  est  péché  à' adulation. 
Ab  enguan  et  ab  malvestat, 
Ab  feuchas  azulatios. 

Brev.  d'amor ,  fol.  172. 
Avec  tromperie  et  méchanceté  ,  avec  feintes  adu- 
lations. 

cat.  Adulaciô.  esp.  Adnlacion.  port.  Adula- 
cao.  it.  Adulazione. 

ADULTERI ,  .s-,   m.,  lat.  adulteri«/h  , 
adultère. 

adui.teris    es    cant   hom   es  molheratz   o 
femna  maridada ,  o  ambidoy  o  so ,  e  falso  lor 

niariatge. 

Liv.  de  Sjdrac ,  fol.  i3o. 
Adultère  est   quand    l'homme    est    épousé  ou  la 
femme    est   mariée  ,  ou  tous  les  deux   le  sont  ,  et 
qu'ils  faussent  leur  mariage. 

La  femna  que  era  preza  en  adulteri  e  devia 
esser  lapidada. 

V.  et  Vert. ,  fol.  79. 

La  femme  qui  était  surprise  en  adultère  el  devait 
être  lapidée. 

ANC.  fr.  Jà  n'oïstes  vous  onques  dire 
Que  j'aie  fait  nul  avoutire. 

Roman  de  la  Rose ,  v.  16708. 
cat.  Adulteri.  esp.  port.  it.  Adulterio. 

1.  Adultre,  s.  m.,  lat.  adulter  ,  adul- 
tère. 

3.  Adultra,  s.f. ,  lat.  adultéra,  adul- 
tère. 

Si  aduetres  o  adcltra  so  près  en  adulteri. 

Coût,  de  Fnmel  ,    I ?.<>'> ,  DoAT,  t.  VIII,  fol.  ifâ. 
Si  un    adultère  ou   une  adultère  sont  surpris  en 
adultère. 


ADU 

4.  Adulterador  ,  s.  m.  ,   lat.   adulte- 
rator,  adultère. 

Dieus  daninara  los  fornicadors  e  'ls  adul- 

TERADORS. 

Trad.  de  Bide  ,  fol.  40. 

Dieu  damnera  les  fornicateurs  et  les  adultères. 
anc.  fr.  Billonneurs,  adultèrateurs  de  mar- 
chandises. 

Rabelais  ,  liv.  IV,  cli.  46. 
cat.  esp.  Adulterador.  it.  Adulteraiore. 

5.  AVOUTRE,   AVOUTRO,  S.    111.,    adultère, 

fils  adultérin. 

S'ieu  t'apel  ser  o  lairon  o  avodtre. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  p.  102. 
Si  je  t'appelle  serf  ou  voleur  ou  adultérin. 
Fas  ben  trassio, 
Qa'el  home  fais  de  Dieu  apelas  avoutro. 
IzARN  :  Dignas  me  tu. 
Tu  fais  bien  trabison  ,  puisque  tu  appelles  adul- 
térin l'homme  fils  de  Dieu. 

anc.  fr.  Et  hérite  à  gran  tort  maint  bastard , 
maint  avoutre. 
J.  de  Meung,  Testament,  v.   181 1. 
Fil  à  putain,  bastart ,  avoutre.... 
Si  les  bâti  et  chevela, 
Et  avoltres  les  apela. 
Roman  du  Renart  ,    t.  I ,  p.  19  et  319. 
anc.  it.    Intendo  avaro  dilettare  inavarizia, 
in   avolterio  avoltro....   Tntti   adoltri 
non  figliuoli  siete. 

Guittone  d'Arezzo  ,  Lett.  3. 
anc.  cat.  Adulter.  esp.  port.  it.  Adultero. 

6.  Avoutra,  s.  f. ,  adultère. 

Donca ,   vivent    lo    marit,    sera    appellada 
avoutra. 

Tr.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Romains. 
Donc  ,  le  mari  vivant ,  elle  sera  appelée  adultère. 

7.  Adulterar,  avoutrar,  v.,  adulté- 
rer, commettre  un  adultère. 

Qne  la  femna  pnblicamen  s'espauses  venais 
a  adulterar  sou  propri  cors. 

Tit.  du  xnie  sièc,  Doat,  t.  CXYIII ,  fol.  42. 

Que  la  femme  s'exposât   publiquement  ve'nale  à 
adultérer  son  propre  corps. 
Ben  deffent  la  îey  velha  fornigar  e  avoutrar... 

Ni  avoutrar  ni  ancir.... 

La  nobla  Lejczon. 

La  loi  ancienne  de'fend   bien  de  forniquer  et  de 
commettre  adultère....  ni  adultérer  ni  occire. 


AER 


29 


anc.  fr.  Il  desbaucha  et  adultéra  la  femme  de 

l'antre. 
Amvot,  Trad.  dePlatarque,  morales,  t.  III,  p.  3o4- 
Et  ne  peut  adultérer  l'espouse  incorioinjme 
de  Jésus-Christ. 

Monstrelet  ,  t.  II ,  fol.  160. 
cat.  esp.  port.  Adulterar.  it.  Adulterare. 

ADULTO  ,  s.  m.,  lat.  adultm.?,  adulte, 
pupille. 
El  curaire  pot  possedir  a  nom  de  son  adulto. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  78. 
Le  curateur  peut  posse'der  an  riom  de  son  pupille. 
cat.  Adult.  esp.  tort.  it.  Adulto. 

AER,  s.  m.,  lat.  aer,  air. 

Creet  Dieus,  quauli  plac,  los  qnatreselemens: 
Lo  cel,  I'aer,  la  terra  e  l'aiga  eissamens. 

Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Dieu  créa  ,  quand  il  lui  plut ,  les  quatre  éléments  : 
le  ciel ,  V'aÎTj  la  terre  et  l'eau  aussi. 

anc.  fr.  Parquoi  en  Vaer  ses  aesles  esbranla. 
J.  Marot  ,  t.  III ,  p.  60. 
Prendre  vol  en  Vaer. 

Rabelais,  liv.  V,  c.  I. 
anc.  esp.  Cecilia  sobre  totas  avie  aer  caliente. 

Poema  de  Alexandro ,  cop.  836. 
anc  cat.  Aer.  it.  Aer,  aère. 

1.   Air,  s.  m.,  air. 

L'airs  clars  e  '1  chans  dels  anzelhs. 

Pierre  d'Auvergne  :  L'airs  clars. 
Uair  clair  et  le  ebant  des  oiseaux. 

3.   Aire,  s.  m.,  air. 

La  terra  retentis  e  I'ayres  de  cridor. 

V.  de  S.  Honorai. 
La  terre  et  l'air  retentissent  de  clameur. 

Ab  l'alen,  tir  vas  me  Taire 
Qu'ieu  sen  venir  de  Proensa. 

P.  Vidal  :  Ab  l'alen. 
Avec  l'haleine ,  je  lire  vers  moi  l'air  que  je  sens 
venir  de  Provence. 

—  Demeure,  pays,  famille. 

L'amors,  don  ieu  sui  mostraire, 
Nasquet  en  un  gentil  aire. 

Marcabrus  :  Al  son  desviat. 
L'Amour,  dont  je  suis  indicateur  ,  naquit  en  une 
gentille  demeure. 

Tôt  mon  linh  e  mon  aire 
Vei  revenir  e  retraire 
Al  vesoig  et  a  l'araire. 

Marcabris  :  L'autr'ier. 


MTv 

Je  rois  tontp  m»  lignée  jet  ia*.famille  revenu-  et 

letnurner  à  la  bêche  cl  à  la  charrue. 

Qu'el  mon  non  es  crestias  de  uni  aire 
Que  siens  lipes  o  ciels  jiarens  no  fos. 

Giravd  de  Cai.anson  :  Belb  senber Dieus. 
Qu'il  n'y  8  •>"  monde  chrétien  d'aucune./;.»"^' 

qni  ne  tut  son  homme-lige  ou  de  ses  paredts; 

—  Ma relie  ,  erre. 

A  Rossilbo  torna  son  aire. 

"Roman  de  Gérard  de  liossillon ,  loi.  43. 
Tourne  son  erre  à  Rossillon. 
U&c.  fr.  Jons  e  flors  espandre  par  Yaire. 

Natif,  me.  defàbl.  et  cont.  anc.  t.  I,  p.  76. 
Parmi  la  forest  chemina 
Moult  bon  aire  sans  arester. 

Roman  du  Renart ,  t.  III ,  p.  \lfi- 
esp.  Aire.  port.  Aria.  anc.  it.  Aire.  it.  mod, 
Aria. 

—  Air  de  la  personne,  manière,  qua- 
lité ,  convenance. 

Tan  es  de  gentil  aire 

Qu'en  lieys  renba  beutatz  e  sens. 

BaimoND  de  Castei  \Ai    :  Aras  pus  ai. 
Elle  est  de  si  gentille  qualité  qu'en  elle  règne 
beauté  et  raison. 

Li  baron  de  mal  aire 

Que  tôt  jorn  fan 

Lo  mal ,  e  '1  be  non  gaire. 

P.  Cardinal  :  Tais  cuia. 
Les  barons  de  mauvaise  manière,   qui  toujours 
font  le  nul ,  et  non  beaucoup  le  bien. 
Li  sant  viron  lo  luoc, 
Que  es  asaz  de  bon  ayre 
A  servir  Jbesu-Crist. 

V.  de  S.  Honora!. 
Les  saints  virent  le  lieu,  qui  est  assez  de  bonne 
convenance  pour  servir  Jésus-Christ. 
Et  ja  nuls  bom  que  sia  de  bon  aire 
No  sufrira  qu'om  en  digna  folhor. 

IL  Jordan  :  jNo  puesc  mudar. 
l.i  jamais  nul  homme  qui  soit  de  bonne  manière 
ne  souffrira  qu'on  en  dise  folie. 

\NC.   FR. 

Qoi  tant  son  cler  ne  mi  sont  de  mal  atVe. 
Le  châtelain  DE  Coccy  :  Nouvele  amor. 
Kar  estes  fel  e  de  put  aire. 

Marie  de  France,  1  -  II-  p.  M77. 

La  Locution  de  boh    mue  devint  un 
adjectif  composé. 


AER 

Qn'ieu  am  la  plus  de  ron   \1r.1 

Del  mon  mais  que  nulla  re. 

B.  de  Vf.ntadovr  :  Amors  que. 

Oue  j'aime  la  plus  débonnaire  du  monde  plus 

qu'aucune  chose. 

Los  bénignes  et  aquells  de  bon  ayrb  here- 

taran  la  terra. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  f>8. 

Les  bénignes  et  ceux  débonnaires  hériteront  de  la 
terre. 

anc.  fr.  Et  cependant  ta  plume  de  bonne  aire 
Nous  veuille  escripre  ung  petit  mot  ou  deux. 

Crétin,  p.  17O- 

L'adièCtif    composé    débonnaire    est 
resté  dans  la  langue  française. 
anc.  it.  Il  di  bon  aire  buon  signore  nosiro. 

E  solo  qnello  è  di  bon  aire  e  saggio  cbe  serve 
a  lni....  Cuore  di  bon  aire. 

Gcittone  d'Arezzo,  Lett.  i3  et  20. 

La  dona  ridendo  e  di  buona  aria. 

BoccAccio  ,  Decam.j  III ,  q- 

cat.  Ayre.  esp.  anc.  it.  Aire. 

/,.  Aère,  adj. ,  lat.  xv.wias,  aérien. 
Per  sa  aerea  levitat. 
En  natura  aerea  si  transmuda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  64  et  20. 
Par  sa  légèreté  aérienne. 
Se  change  en  nature  aérienne. 

cat.  esp.  tort.  it.  Aereo. 

5.  Aerekc,  adj. ,  aérien. 
Partidas  avgozas  et  aerencas.... 
Transmudat  en  materia  aerenca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  270  et  263 
Parties  aqueuses  et  aériennes. 
Changé  en  matière  aérienne. 
anc.  fr.  Parmi  la  région  aèrine. 

Le  Maire  ,  Illuslr.  des  Gaules,  p.  87. 

6.  Ayreiar.,  v. ,  aérer. 

Tinea....   engendra  si,   quan   la  rauba  esta 
trop  plegada  ses  ayreiar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  260. 

La  teigne....  s'engendre,  quand  la  robe  reste  trop 
jiliée  sans  aérer. 
cat.  Ayreiar.  esp.  Arear.  tort.  Areiar. 

7.  Dezaiee,  s.  m.,  disgrâce,  infortune. 

Filhs,  paires,  Dicns,  boin ,  per  traire 


AFA 

Nos  de  perilbos  dezaire. 

G.  Riquiep.  :  Santta  verges. 
Fils  ,  père  ,  Dieu  ,  homme  ,  pour  nous  tirer  d'une 
dangereuse  infortune. 
cat.  Desayre.  esp.  port.  Desaire. 

8.   Dezairar,  v. ,  mépriser,  disgracier. 

Pare.  pas.  substantiv. 

E  fasson  ben  a!s  paupres  deza-iratz. 
P.  Cardinal  :  Lo  sab'er. 

Et  fassent  bien  aux  pauvres  disgraciés. 

cat.  Desajrar.  esp.  Desairar. 

AFAN,  s.  m.,  travail,  peine,  chagrin. 

Si  j'avais  à  indiquer  l'étymologie  du 
mot  ajfanj  que  la  langue  des  trouba- 
dours a  employé  avant  l'an  iooo,  je 
croirais  pouvoir  le  dériver  de  l'arabe 
ana,  labor,  molestla,  dont  le  premier  a, 
fortement  aspiré,  a  pu  être  reproduit 
par  \f. 

Voyez  Ferrari,  v°.  affano;  Ménage, 

v°.  ahan  ;  Muratori ,  Diss.  33  ;  Denina, 

t.  III,  p.  3. 

O  es  eferms  o  a  afan  agut. 

Poème  sur  Boece. 
Ou  il  est  infirme  ou  il  a  eu  chagrin. 

Loc.     Que  son  afan  i  perdria  , 
Si  m'entendia  cobrar. 

B.  Zorgi  :  Entre  totz  mos. 
Qu'elle  y  perdrait  sa  peine,  si  elle  entendait  me 
recouvrer. 

ANC  fr.  Le  vilain  qne  je  port  m'a  mis 

En  grant  travail,  en  grant  ahan. 

Pioman  du  Renart ,  t.  III ,  p.  328. 

anc.  port.  Por  quant  affan  per  vos  soffri. 
Cancion.  do  coll.  dos  nohres,  fol.  ji. 

cat.  Afany.  anc.  esp.  Afan.  port.  mod.  Af- 
fano. it.  Afa,  affanno. 

i.  AfanaUïen ,  s.  m.,  fatigue,  peine. 

D'ornes  vey  c'an  a  totz  jorns  mens, 
On  pns  s'efforsan  d'afanar, 
E  vey  n'alegratz  estar 
D'autres,  ses  tolz  afanamens. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  iriadas. 
Je  vois  des  hommes  qui  ont  toujours  moins,  plus 
ils  s'efforcent  de  prendre  peine  ,  et  j'en  vois  d'autres 
être  satisfaits  ,  sans  3iicimes  fatigues . 


AFE  3i 

3.  Affanaire,*.  m.,  basse  lai.  aff^wtoh, 
ouvrier,  manœuvre. 
Que  nul    masso,  peirier   ni    afanaire   non 
obre  mas  a  la  obra. 

TU.  du  -km*  site,  Doat,  t.  CXLVII,  fol.  285. 
Que  nul  maçon  ,  tailleur  de  pierre  ni  homme  de 
peine  ne  travaille  qu'à  l'œuvre. 

Totz  aquels  del  mestier  d'AFFANADORs. 

Tit.  de  1267,  Arch.  du  Roy.,  J.  3o3- 
Tous  ci-us.  du  métier  à'ourriers. 

anc.  fr.  Eust  requis  Lorens...  affannur,  qne  il, 
pour  compétent  salaire,  voulsist  mener,  etc. 
Lell.  de  rem.,   1089,  Cat.PENTIER  ,  t-  I,  col.  IOO. 

l\.   Afanar,   v. ,    fatiguer,    chagriner, 
prendre  peine. 

Per  mi  dons,  qu'aissi  m'A  fana. 

B.  de  Yentadour  :  Ges  mos. 
Par  ma  dame,  qui  ainsi  me  chagrine. 

Lo  jorn  per  afanar  ,  la  nuegz  per  pauzamens, 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Le  jour  pour  fatiguer,  la  nuit  pour  repos. 

Qu'astrucs  sojorn  e  jaî, 
E  malastrucs  s'afana. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  la  doss'aura. 
Que  l'heureux  se  repose  et  se  couche,  et  le  mal- 
heureux se  fatigue. 

anc.  fr.  Ge  ne  sui  fox.  ne  tremelerres, 
Ainz  me  sai  molt  bien  ahaner 
Et  bien  soier  et  bien  vaner. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  237. 
Et  s'affanoit  de  forcer  sa  forteresse. 

Brantôme  ,  Dam.  galan.,  t.  Il  ,  p.  42. 

anc.   cat.  esp.  Afanar.    port.   Affanar.    it. 
Affannare. 

5.  Sobrafan,  s.  m.,  grand  chagrin. 

Sols  sai  que  sai  lo  sobrafan  que  m  sortz. 

A.  Daniel  :  Sols  sui  que. 
Je  suis  seul  qui  sais  le  grand  chagrin  qui  me 
surgit. 

AFERIR,  v.,  convenir. 

En  général,  il  s'employait  imperson- 
nellement. 

Mas  tant  quant  al  poder  s'afier. 

B.  de  Ventadour  ;  En  aquest 
Mais  autant  qu'il  confient  au  pouvoir. 

(kc.  fr.  Car  ce  n'aferist  mie  à  bomme 
Que  sens  et  proesce  renomme. 
Roman  de  la  Rose,  v.  r»4?7 


3a  AFF 

AFFECTIO,  s./.,  lat.  affectio,  affec- 
tion, volonté. 

Es  purgada  de  tota  ainor  terrenal  e  de  tota 
affectio  carnal. 

F.  et  Vert.,  fol.  102. 
Esi  purgée  de  tout  amour  terrestre  et  de  toute 
affection  charnelle. 

L'affection  dels  officiers. 

Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  II ,  p.  5. 
L' affection  des  officiers. 

Agro  bon  desirier  e  grau  affectio  de  troLar. 

La  Cnisca  provenzale,  p.  95. 
Eurent  grand  désir  et  grande  volonté  de  trouver. 
anc.  cat.  Affecciô.  Esr.  Afeccion.  port.  AJfe- 
ciào.  it.  Affczione. 

2.  Affectuos,  ad].,  affectueux. 

Ni  '1  red  affectuos  ni  volontos  ad  auzir. 
E  son....  affectuosas. 

Leys  d'amors,  fol.  120  et  26. 
Et  le  rend  affectueux  et  désireux  d'ouïr. 
Et  sont...  affectueuses. 

cat.   Afectuos.  esp.  Afectuoso.   port.  Affec- 
tuoso.  it.  Affettuoso. 

3.  Affectuosamens  ,  adv.3  affectueuse- 
ment. 

Plassa  scriare  affectcosamens  al  rey  nostre 
senhor. 

Reg.  des  Etats  de  Provence  de  i/joi. 

Plaise  écrire   affectueusement  au  roi  notre  sei- 
gneur. 

4 .  Sobreaffectuos  ,   cidj . ,   très  affec- 
tueux. 

Sobreaffectuosa  devocio. 

V.  de  S.  Flors,  Doat,  t.  CXXIII ,  fol.  269. 
Très  affectueuse  dévotion. 

5.  Aff.ctiu,  adj. ,  affectif. 

Per  sa  verta  afectiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3. 
Par  sa  vertu  affective. 
esp.  Afectivo.  tort.  Affectlvo.  it.  Afjetûvo. 

AFFLICTION,  s./.,  lat.  afflictioncW; 
affliction,  pénitence. 
Era  ape'.at  jorn  d'AFiicrio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12g. 
Etait  appelé  jour  A' affliction. 

De  far  afflictions  e  de  martmiar 


AFO 

Sa  carn  ab  abstinencias. 

V.  de  S.  Honorât. 
De  faire  des  pénitences  et  de  martyriser  sa  chair 
avec  les  abstinences. 

cat.   Affliccw.    esp.  AJJliccion.    tort.   Afflic- 
çâo.  it.  Afflizioiie. 

2.  Aflechir,  v.,  affliger,  mortifier. 

Qui  aflechis  son  paire....  es  malastrux. 

Si  afflechisem  per  dejnns  e  per  vigilias 
nostras  carns. 

Trad.  de  Be.de,  fol.  70  et  54. 

Qui  afflige  son  père....  est  malotru. 

Si  nous  mortifiions  nos  cliairs  par  jeûnes  et  par 
veilles. 

cat.  s.sv.Afligir.  tort.  Affligir.  it.  Affliggere. 

AFITES,  s.  m.,  afites. 

Afitf.s  es  peyra  blanca  qne  ba  algnna  lutz 
si  uiovent  cum  estela. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i85. 
Afites  est  une  pierre  blanche  qui  a  aucune  lu- 
mière se  mouvant  comme  étoile. 

AFOLAR,   v.,  endommager,   altérer, 
détériorer. 

Si  vostr'anzel  arnas  afolon. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass- 

Si  les  teignes  endommagent  votre  oiseau. 
Belha,  fi  m' ieu,  per  trop  plorar 
Afolha  cara  e  colors. 

Marcabrus  :  A  la  fontana. 
Une  belle,  dis-je,  par  trop  pleurer  altère  figure 
et  couleurs. 

Li  trobador,  entre  ver  e  mentir, 
Afolhon  dratz  e  molbers  et  espos. 

Cercamons  :  Pus  nostre. 
Les  troubadours ,  entre  le  vrai  et  le  mentir,  en- 
demmagent  amants  et  femmes  et  époux. 

Car  tota  res  qne  el  mon  ve 
Pot  afolar  o  melburar. 

îS'at  de  Mons  :  Al  noble  rey. 
Car  toute  chose  qui  vient  au  monde  peut  se  dété- 
riorer ou  s'améliorer. 

Gran  son  dan  fai  qui  se  meteis  afola. 
A.  Daniel  :  Ans  qu'els. 
Qui  s'endommage  soi-même   fait  son  dommage 
grand. 

Part.  pas.  Can  vie  totz  soz  draps  Affolatz, 
Peritz  e  delitz  e  crematz. 
Trad.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Quand  vil  tous  ses  draps  endommagés,  péris  et 
détruits  et  brûlés. 


AFR 

Que  la  causa  no  fos  afolada. 

Trad.du  Code  de  Juslinien,  fol.  17. 
Que  la  chose  ne  fût  pas  détériorée. 
Substanùv.  Que  foras  de  Caslel-Raynart 
Fes  mayson  a  I'affolada  , 
Que  non  bautugues  la  maynada. 

V.  de  S.  Honorât. 
Que  dehors  de  Châtcau-Renart  il  fil  une  demeure 
•'  Raffolée,  afia  qu'elle  n'infectât  pas  la  famille. 
anc.  fr.  Pour  doute  d'estre  battuz  ou  inortz 
ou  affolez. 

IVÏONSTRELET,  t.  III,  fol.   g!\. 

lit  que  lors  il  chéust  en  quelque  lieu,  et 
gaffolast. 

Arrests  d'amours,  p.  622. 

Le  mot  fouler,  dans  le  sens  A' en- 
dommager,  blesser,  est  resté  dans  la 
langue  française. 

2.  Afoliar,  v. ,  blesser,  endommager, 
maltraiter. 

L'un  inaldi,  l'autre  menassa 
E  l'autre  afolhia. 

P.  Cardinal  :  Qui  ve. 
Il  maudit  l'un ,  menace  l'autre  et  blesse  l'autre. 
Mas  qui  '1s  autres  afolhia 
E  si  meteis  non  castia  , 
Non  obra  ges  adreg  gazanh. 

Gui  d'Uisel  :  Ades  en  pas. 
Mais  qui  maltraite  les  autres  et  ne  se  châtie  lui- 
même  ,  n'opère  point  un  juste  gain. 

3.  Afolamen,  s.  m.,  détérioration,  dom- 
mage, blessure. 

Si  I'afolamf.ns  aven  en  la  causa,  ses  engan 
e  ses  colpa  del  vendedor. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  37. 
Si  la  détérioration  advient  en  la  chose ,  sans  trom- 
perie et  sans  faute  du  vendeur. 

Non  a  près  en  preisso  afolamen. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  96'. 
N'a  pris  dommage  en  prison. 
Senes  afolamen  del  cors  e  dels  membres. 

Tit.  du  xii*  sièc.,  Doat,  t.  CXXVII,  fol.  l\. 
Sans  blessure  du  corps  et  des  memhres. 

anc.  fr.  Que  il  le  gart  iïafolement. 

Roman  du  Renart ,  t.  II ,  p.  197. 
anc.  cat.  Affollament. 

AFRETAR,  v.,  équiper. 
Part.  pas.  L  naus  ben  garnidas  et  afretadas 
Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  io;j. 
Cinquante  naviies  Lien  garnis  et  bien  équipés. 

I. 


AGN  33 

esi1.  Ajretar.  rr.  Affrettare. 
AFRICH,  ad/.,  acharné,  obstiné. 

Reis  que  fo  princeps  nobles  e  cars, 
Contra  cui  estai  afiucha 
Clergia  plena  d'engans. 

R  wmond  de  la  Tour  :  Ar  es  Len  drelz. 
Roi  qui  fut  prince  noble  et  cher,  contre  qui  est 
acharné  le  clergé  plein  de  fourberies. 

Pus  tan  s'es  ni'amor  africha 
Qu'autra  non  quier  ni  non  deman. 

Giraud  de  Borneil  :  Er  ausiretz. 
Puisque  mon  amour  est  tellement  obstinée  que  je 
ne  cherche  ni  ne  demande  autre. 

AGANDA,  s.f.,  prise,  saisie. 

Coin  Tantalus,  que  so  que  plus  l'ageusa 
Ve,  e  no'ua  aganda  ni  valensa. 
T.  de  Raimond  et  de  Lantet.m  :  Ramond,  una. 
Comme  Tantale ,  qui  voit  ce  qui  lui  convient  le 
mieux  ,  et  n'en  a  prise  ni  pouvoir. 

AGANOS ,  adj. ,  hydroptfjue. 

Et  a  mal  d'AGANos  garir 
Es  bona  flors  de  romani. 

Bref,  d'amor,  fol.  5o. 
La  fleur  de  romarin  est  bonne   pour  «iiérir  mal 
i'frydropique. 
esp.   Aguanoso. 

AGNEL,  anhel,  s.  m.,  lat.  agttel lus , 
agneau. 

E  '1  rei  Felips  agnel  me  par. 

Bertrand  de  Born  :  Volontiers. 
Et.  le  roi  Philippe  me  paraît  agneau. 
Vi  guaya  bergiera , 
Bell1  e  plazentiera , 
Sos  akhels  gardan. 

G.  Riquier  :  L'autre  jorn. 
Je  vis  une  gaie  bergère,  belle  et  courtoise  ,  gardant 
ses  agneaux. 

Fig.  Ilb  m'es  mala,  eu  li  sui  bos; 
Anhels  sui,  ilh  m'es  leos. 

H.  de  S.-Cyr  :  Nulha  rcs. 
Elle  est  méchante  pour  moi ,  je  suis  bon  pour  elle; 
je  suis  agneau,  elle  est  lion  pour  moi. 
Myst.  An  elegit  las  nossas  del  anhel. 

V.  et  Vert.,  fol.  96. 
Ont  choisi  les  noces  de  l'agneau. 

—  Pièce  de  monnaie. 

Anhels  que  fes  lo  dit  rey,  e  liegon  :  Agnus 
Dei,  etc. 

Anc.  Tarif  des  monn.  en  provençal. 
Agneaux  que  fit  faire  ledit  roi ,  et  on  lit  :  Agnus 
Dei  ,  etc. 

5 


I 


\(\\\ 


anc.  fr.  Ol  la  grosse  des  agnels. 

Ane.  tr.  dit  psaut.  de  Corbie:  Audile  cceli. 
Celle  monnaie  'i  Vaigncl....  li  denier  d'or  à 
ï  aigtwl .  ■ . .  Les  dealers  à  Vaignel. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i3c4  ,  t.  I ,  p.  536  et  53;. 
Ce  dist  don  len  e  don  aignel.... 
Si  i-uin  li  lox.  Il.st  à  Vaingniel. 

Marie  m   Fran<  e,  t.  II,  p.  64 et 67. 

ANC.     FM'. 

brassen  sa  pasena  jmeblo  de  Israël, 
Issadb  io  comiessen,  non  ooebo  el  anneh 
El  sacrificio  de  la  misa  ,  cop.  1  \>). 

<-      (at.  Agnel.  it.  Agnello. 

AGOST,  aost,  s.  m.,  lat.  augystus,  août. 
El  seten  kalendnr  d'AGOST. 

Mathieu  de  Querci  :  Tant  sui. 
Au  septième  des  calendes  A'aoïlt. 
Per  qne  peaho  li  penhedor 
Aost  a  lei  de  batedor. 

Brev.  d'amor,  fol.  t\~j. 
C'est  pourquoi  les  peintres  représentent  Août  à  la 
manière  d'un  batteur  de  grains. 
me.  tr.  N'avons  pas  blé  jusqu'à  aost- 

Deuxième  traduct.  du  Chasloiement  ,  cont.  27. 
Ce  mois  d? Auguste  a  nom  qu'ouvre  le  jour 
saint  Pierre. 

La  Boderie  ,  Mesl.  poét.,  p.  78. 

(AT.  Agost.  rsr.  tort.  it.  Agosto. 

AGRE ,  s.  m. ,  essor,  vol ,  clan. 

Alais  solgii'  eu  trair  pena  el  désert 
On  anc  non  ac  d'auzels  agre. 

A.  Daniel  :  En  Lreu  briza. 
Je  voudrais  plutôt  traîner  ma  peine  au  de'sert  où 
il  n'v  eut  jamais  vol  d'oiseaux. 

Lo  colornb   sec   trop   voluntier  son  agre  , 

per  paor  d'auzel  de  cassa,  que  sia  leu  a  gandida. 

Naturas  d'alcuns  auzels- 

Le  pigeon ,  par  peur  d'oiseau  de  chasse ,  suit  très 

volontiers  son  essor,  afin  qu'il  soit  plus  facilement 

en  sûreté. 

AGRE,  adj.,  lat.  acrew  ,  aigre,  âpre, 
rude,  violent. 

Dona  grossa  que  troba  mays  sabor  en  una 
pometa  agra  que  en  pan  de  fromen. 

V.et  Vert  ,  fol.  3i. 
Dame  enceinte  qui  trouve  plus  de  saveur  en  une 
petite  pomme  aigre  qu'en  pain  de  froment. 

Es  tan  grans  fuox  e  tan  lgres. 

Liv.  de  SjrdraCj  fui.  97. 
Le  feu  est  si  grand  et  si  violent. 


ACrR 

Fig.     Lai  on  dons  moiz  mov  en  agre. 

A.  Daniel  :  Ku  breu  briza. 
Là  OÙ  doux  mot  se  change  en  aigre. 
Subst.  "Vist  ai  e  trobat  en  ma  sort 

Que  d'AGRE  potz  doussor  gitar.... 
E  fai  tant  agrès  ab  doussor 
Que  l'ivern  mesela  ab  calor. 

Rambavd  de  Yaqeeiras  :  Los  frevols. 
J'ai  vu  et  trouve'  dans  ma  divination  que  à! aigre 

peut  jaillir  douceur et  aigre  fait  tant  avec  douceur 

qu'il  mêle  l'hiver  avec  la  chaleur. 
(.'AT.  ANC.    ESP.   Agre.   BSP.   MOD.    Agrio.  PORT. 
it.  Agro. 

1.  Acramen,  AiGRAMF.NTjtfr/e.,  aigrement. 
Ni  de  trop  agramen  repenre. 
Dei'Des  de  Prades  ,  Poème  sur  les  vertus. 
Et  de  reprendre  trop  aigrement. 
Fols  repropcba  aigrament. 

Trad.  de  Bède,  fol.  q3. 
Le  fou  reproche  aigrement. 
cat.  Agrament.   esp.  Agriamente.   port.  it. 
Agramente. 

3.  Agror,  s.f.,  aigreur. 

Es  de  sabor  de  cassia  ab  pauca  agror. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2o3. 

Elle    est    de   saveur   de   cassie   avec    petite    ai- 
greur. 
cat.  anc.  esp.  Agror. 

4.  Agrimonial  ,  adj. ,   du   lat.   acrimo- 
nia  ,  acre. 

Catars  aguts  per  bumiditatz  aorimoxiaxs. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  i3. 
Catarres  aigus  par  les  humidités  acres. 

5.  Agras,  eygras,  s.  m.,   raisin  aigre, 
verjus. 

Es  may  util  vinagre  que  suc  de  milgranas 

ni  AGRAS. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  22.8. 
Le  vinaigre  est  plus  utile  que  suc  des  grenadis  m 
verjus. 

"Viandas  conditas  am  agras. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  55. 
Viandes  assaisonnées  avec  verjus. 
Prendre  ny  culhir  eygras  ni  rasins. 

Titre  du  XVe  sièc.  entre  le  seigneur  el  les 
habitants  de  La  Pioche. 
Prendre  ni  cueillir  des  raisins  non  murs,  ni  des 
raisins. 
anc.  fr.  Personnes amblans  aigrest,  raisin, etc. 

Ord.  des  rois  de  France,  l'i^i,  t.  V,  p.  67b'. 
cat,  Agras.  esp.  Agraz.  port.  Agraco. 


AGI 

AGRICULTURA,   s.  J\,    lai.   agrioul- 
tuea  ,  agriculture. 

Agricultura  et  ar;ir,  ses  ferr,  ve  a  defalhi- 
ment. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  188. 
V agriculture  et  le  labourer  vient  à  décadence, 
sans  le  fer. 
cat.  esp.  tort.  Agricultura.  m;  Agrieoltura. 

2.  Agrest,  «<^/.,  la  t.  agrestvV,  agreste, 
sauvage. 

Vit  agresta  es  dita  îabrusca. 

Elue .  de  las  propr. ,  fol  226. 
Vigne  sauvage  est  appelée  lamlmisquc. 
cat.  Agrest.  esp.  tort.  it.  Agreste. 

3.  Agreira  ,  s.  /.,  champart,  terrage, 
a  g  rier. 

Dent  agrarium  ,  scilicet  novenani  partem 
gai'barum  ,  etc. 

Tit.  de  1292.  Carpentier,  t.  I,  col.  123. 
Cens,  esporles,  agreiras. 
Titr.  de  1289.  Doat,  t.  CCXLII,  fol.  !\!fi. 
Cens  ,  esporles  ,  agriers. 
anc.  fr.  Hz  avoient  prins  sept  quinteaulx  de 
gerbes  par  droit  (Vagrier  ou  terraîge. 
Lett.  de  rém.,  i^o'o.  Carpentier,  1. 1,  col.  123. 

AGRIMEN,  s.  m.,  lat.   acrimonie,  ai- 
gremoine. 

E  prendetz  sal  et  agrimen , 
E  crematz  o  comunalmen. 

Devdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  prenez  sel  et  aigremoine,   et  brûlez  cela  en- 
semble. 
cat.  Esr.  it.  Agrimonia. 

AGRUNIER,  s.  m. ,  épine  noire. 
Rusca  de  fraiss'  e  de  pomier, 
De  pauc  roire  e  d'AGRUNiER 
Faretz  cozer. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  eass- 
Vous  ferez  cuire  de  l'écorce  de  frêne  et  de  pom- 
mier, de  petit  chêne-vert  et  à'épine  noire. 

AGUER,  aclj.,  hagard. 

Uelhs  o  trop  movens,  mal  trempatz, 
Agcers,  o  calmes  o  malvatz. 

Bref,  d'amor,  fol.  3^. 
Yeux  ou  trop  mouvants  ,  mal  adoucis  ,  hagards  , 
ou  calmes  ou  méchants. 

anc.  fr.  Oyseanlx  aguars,  peregrins,  essors, 
rapineux ,  etc. 

Rabelais  ,  lu.  IV,  c.  lyr 


\(;i! 


35 


\GLILEN,  s.  m.,  églantier. 
Relha  m'es  la  flors  d'AGUiLEN. 

Pierre  d'Auvergne  :  B'elha  m'es. 
La  fleur  à'cglantier  m'est  belle. 

—  Fruit  de  l'églantier. 

Esteve  es  faitz  a  for  dels  aguilens  , 
Gros  c  redons,  pies  de  malas  humors. 
P.  Cardinal  :  Un  sirventes  ai. 
Estève  est  fait  à  la  manière  des  fruits  d'églan- 
tier, gros  et  ronds  ,  pleins  de  mauvaises  humeurs, 
Semblans  es  als  aguilens  , 
Croys  hom  que  gent  se  guarnis, 
Que  de  fora  resplandis , 
E  dins  val  meyns  que  niens. 

P.  Cardinal  :  Pus  ma  boca. 
Il  est  semblable  aux  fruits  d'églantier,  le  mé- 
chant homme  qui  se  pare  agréablement ,  vu  qu'il 
brille  au-dehor«  ,   et  au-dedans  il  vaut  moins  que 
rien. 

Nég.  expl.  E  si  s  mirava  en  espelb , 
No  s  prezaria  un  agtilen. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Et  s'il  se  regardait  en  miroir,  il  ne  se  priserait  un 
fruit  d'églantier. 

1.  Aguilancier,  s.  m.,  églantier. 
Car  el  vi  un  aguilancier, 
Un  joru,  que  Hamas  gitava. 

Brev.  d'amor,  fol.  79. 
Car,  un  jour,   il  vit  un  églantier  qui  jetait  des 
flammes. 

AGUT,  adj\ ,  lat.  ac.utus ,  aigu,  pointu, 
piquant. 

E  '1  becs  fos  loues  et  agutz. 

A.  Daniel  :  Pueis  Rainions. 
Et  que  le  bec  fût  long  et  aigu. 
Fig.  De  especias  e  de  sabors  caudas  et   agu- 

DAS. 

V.  et  Vert. ,  fol.  85. 
D'épiceries  et  de  saveurs  chaudes  et  piquantes . 
C'ab  ma  lenga,  qu'es  plus  que  rasors  esmoluda, 
Lor  farai  derenan  guerra  fort  e  agcda. 

Palais  :  Un  sirventes  farai. 
Qu'avec   ma    langue  ,   qui  est  plus  émoulue  que 
rasoir,  je  leur    ferai   dorénavant   guerre    forte    et 
aiguë. 

Si  non  febr'  agcda 

Vos  destrenha  'ls  costatz: 

Albert  de  Sisteron  :  Dompna  pros. 
Si    non    qu'une    fièvre    aiguë    vous     presse    les 
côtés. 


—  Subst.,  aigu, 


36 


AGU 


De  sos  acordans  en  greu  et  en  acut. 

Eltic.  de  las  propr.,  fol.  28t. 
De  sons  accordants  en  grave  et  en  aigu. 

anc.  fr.  Ele  iert  aguë  por  percicr. 

Roman  de  la  Rose,  v.  i835. 
Une  question  bien  agite. 

Coquillart  ,  pag.  34. 
Telle  qu'est  en  ung  angle  acut. 

Rabelais  ,  liv.  IV,  cli>  33. 

anc.  it.  A  me  ferîôd'un  guardo 
Pungente,  si  forte  aguto. 
P.  belle  VlGNE,  Tat>.  de'  doc.  d' amore. 

cat.  Agud.  esp.  tort.  Agudo.  it.  mod.  Acuto. 

2.  Agudament,  ach\ }  aiguement,  fine- 
ment. 

Vezo  agudament....  Quan  teno  las  aurelhas 
levadas,  auzo  agudament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  38  et  2^5. 

Ils   voient  aiguement —  Quand  ils  tiennent  les 
oreilles  leve'es  ,  ils  entendenty/nemenf. 

Le    Glossaire   de   M.    de  Roquefort 

admet  le  mot  aiguement. 

cat.   Agudament.    Esr.     port.     Agudamente. 
it.  Acutamente. 

3.  Agl-df.t,  adj.   d'un.,  finement  aigu, 

pointu. 
E  pueisas  ab  nna  broqueta 
Que  non  sia  trop  agldeta 
Hom  los  pasca. 

Deides  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  puis  qu'on   les  paisse  avec  une  brochette  qui 
ne  soit  point  trop  pointue. 

IT.   JgutettO. 

If.  Actjcia,  s.f. ,  piquant. 

Carbo  per  sa  acucia  al  cap  es  nociu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l32. 
Le  charbon  par  son  piquant  est  nuisible  à  la  tête. 

5.  Acuitat  ,  s.f.,  piqûre,  élancement. 
La  acuitat  del  foc. 
Dolor  ses  acuitat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  6  et  7. 
La  piqûre  du  feu. 
Douleur  sans  élancement. 

—  Perspicacité. 

L'esperit  de  maîor  acuitat  et  subtilitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  îqo. 
L'espril  de  plus  grande  perspicacité  cl  finesse. 


AGU 

ANC  fr.  Par  acuité  de  vive  impression. 

Crétin  ,  p.  223. 
it.  Acuità. 

6.  Agudeza,  s.  /.,  aiguisement,  finesse. 
Un  fer  per  antre  pren  agudeza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  184. 
Un  fer  prend  aiguisement  par  un  autre. 
cat.  Agudcsa.  esp.  port.  Agudeza.  it.  Acti- 
tezza. 

7.  Aguzament  ,    s.    nt . ,    aiguisement, 

perspicacité. 

Et  la  vista  prenga  serenitat  et  aguzament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  39. 
Et  que  la  vue  prenne  sérénité  et  perspicacité. 

8.  Agusar,  v. ,  aiguiser,  polir. 

Fers  es  agusaz  ab  fer,  e  boni  agusa  son 

amie. 

Trad.  de  Bédé,  fol.   80. 
Le  fer  est  aiguisé  avec  le  fer,  et  l'homme  aiguise 
son  ami. 

Auzel  hi  a  qne  mal  aguzon 
Lui'  onglas. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Il  y  a  des  oiseaux  qui  aiguisent  mal  leurs  ongles. 
Mostarda  aguza  apetiment. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  223. 
Moutarde  aiguise  l'appétit. 
Fig.   Qu'els  aguza  e 'ls  esniol 
E'is  toea  coma  coutelh 
Lo  Senber,  cui  es  Bordelb. 

Bertrand  de  Born  :  Greu  m'es. 
Que  le  Seigneur,  à  qui  est  Bordeaux  ,  les  aiguise 
et  les  émoule  et  les  frotte  comme  couteau. 
Part. pas.  Revs  d'Aragon ,  tant  aguisatz  de  dire 
Als  ben  dizens. 

Aimeri  de  Peglilain  :  De  fin'  amor. 
Roi    d'Aragon ,    si   poli    à    répondre    aux    bien 
disants. 
anc.  fr.  De  poinsons  aguisez. 

Monstrelet  ,  t.  II ,  fol.  46'- 
Les  siens  à  son  exemple  aiguisants  leur  courage. 

Bertai  d  ,  p.  566'. 
anc.   cat.  esp.    Aguzar.  tort.    Aguçar.    it. 
Aguzzare. 

9.  Acullia,  aguilla,  s.f.,  aiguille. 

Intre  per  lo  ebaus  d'un'  agullia. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  70. 
Entre  par  le  trou  d'une  aiguille. 

Aguilla  que  poyn. 

Deudes  df.  Prades  ,  Poème  sur  les  vertus. 
Aiguille  qui  pique. 


AGU 

anc.  fr.  De  111  en  aguille. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc. ,  t.  II ,  p.  ^55. 

—  Aiguille,  maladie  des  oiseaux. 
Si  vostr'  auzel  agotllas  sen 
Molt,  es  cazntz  en  gran  turmen.... 
Et  aguilla  sembla  qu'el  ponga. 

Dei'Des  DE  Pbades,  Au:,  cass. 
Si  votre  oiseau  sent  des  aiguilles ,  il  est  tombé 
en  grand  tourment.  ...  Et  il  semble  qu'une  aiguille 
le  pique. 

cat.    Aguïïa.    esp.     slgiija.     port.    Agulha. 
it.  Aguglia. 

10.  Aiguilleta,  s.  f. ,  petite  aiguille. 

Un'  aiguilleta  sercaretz 
Corn  no  i  puesca  mètre  fil. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Vous    ebereberez  une  petite  aiguille  qu'on  n'y 
puisse  mettre  du  (il. 
cat.  Agulleta.  esp.  Agujeta.  port.  Agulh.eta. 

11.  Agullier  ,  s.  ni.  ,  fabricant,  mar- 
chand d'aiguilles. 

E  suy  trop  cortes  agulliers. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Et  je  suis  très  courtois  fabricant  d'aiguilles. 

Ad  AGULHIEP.S  lo  portai  de,  etc. 

Cartulaire  de  Montpellier ,  fol.  [\!\. 
Aux  marchands  d'aiguilles  la  porte  de,  etc. 
cat.  Aguller  esp.  Agujero.  port.  Agulheteiro. 

12.  Agulion,  s.  m.,  aiguillon. 
Qu'en  lor  ai  fraiz  mais  de  mil  agulions  ; 
Anc  no  pnoic  far  nn  correr  ni  trotar. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  fatz. 
Çue  j'ai  brise'  sur  eux  plus  de  mille  aiguillons  ; 
jamais  je  n'en  pus  faire  courir  ni  trotter  un  seul. 
Fig.  L'agulios  de  luxuria  s'esmov. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  ^i. 
\! aiguillon  de  luxure  s'e'mcut. 

cat.    Aguïlô.    Esr.   Agt/jon.   tort.   Agailhào. 
it.  Aguglione. 

i3.  Agulionamen  ,  s.  ni.,   aiguillonne- 
ment. 
Es  venenz  per  los  agulionamens  d'ira. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  79. 
Il  est  vaincu  par  les  aiguillonnemenls  de  la  co- 
lère. 

anc.  esp.  Agiiijamiento. 

14.  Agusim,  ,y.    /'.  ,  pointe,  sommité, 
subtilité. 


AI 


3? 


E  mes  lo  sempre 

Sobre  I'aguzim  del  lemple. 

Brev.  d'amer,  fol.   i52. 
Et    le  mit    sur  -  le  -  ebamp    sur   le   sommet  du 
tomple. 

Fig.  L'aguzims  de  nostra  lengua. 

Trad.  de  Bède,  fol.  56'. 
La  pointe  de  notre  langue. 

i5.  Agulhos,  adj'.y  pointu. 

Sas  fuelbas  so  agulhozas  de  cascun  latz  et 
mot  agudas. 

Cardo  herba  es...  el  cap  agulhosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  221. 

Ses  feuilles   sont  pointues  de   tous   côtés  et  très 
aiguës. 

Le  ebardon  est  une  berbe pointue  au  sommet. 

16.  Deguisar  ,  v.  ,  polir. 
Part.  pas.  Lacalb  peyra   es  apelada   agates, 
lacalb  es  fort  deguisada. 

Philomena. 
Laquelle  pierre    est    appelée  agate ,   laquelle  est 
fort  polie. 


AI, 


AY 


HAI 


,     hay  ,    interj. ,    gr.     cet , 


ah!  hé! 

Hay!  que  pot  significar  gang  e  dolor. 

Leys  d'Amors,  fol.  102. 
Ah  l  qui  peut  signifier  joie  et  douleur. 
Es   mortz!    ai   Dieus  !   quais  perd' e  quais 
dans  es! 

G.  Faidit  :  Fortz  ebausa. 
Il   est    mort  .'   ah    Dieu  !    quelle    perte    et   quel 
dommage  c'est .' 

Ay  !  fin'  amors,  fons  de  bontatz  ! 

Marcabrus  :  Pus  mos  coratge. 
Ah!  pur  amour,  fontaine  de  bontés! 
Sospir  e  'n  dis  :  haï  ! 
Moriz  foss'  ieu  ! 

Un  troubadour  anonyme  :  Près  soi. 
Je  soupire  ,  et  j'en  dis  :  Ah\  fussé-je  mort! 
Ab  si  meleyssa  dis  :  Hay  ! 
Sola  suy,  e  '1  temps  s'en  vai. 

G.  d'Autpoul  :  L'aulr'  ier. 
Elle  dit  avec  elle-même  :  Ah  '.  je  suis  seule  ,  et 
le  temps  s'en  va. 

anc.  fr.  Hé  Dex!  vrai  Dex  !  ne  puis  durer. 
Raoul  de  Beauvais,  Ess.  sur  la  ?nus.  , 
t.  II  ,  p\  162. 
cat.  esp.  Ay.  port.    Ai,   ay.  it.  Aid. 

2.   Ailas,  aylas,  hailas,  haylas,  interj., 
d\u  et  de  las,  hélas  ! 


38 


Ain 


Ailas  !  quant  cuiava  saber 
D'amor,  \e  quant  petit  en  sai! 

B.  de  VfMMini  i;  :  Quai)  vei  la. 
Hélas  .'  combien  je  croyais  savoir    d'amour  ,  et 
combien  j'en  sais  peu  ! 

Hailas!  co  fni  malauros  ! 
Gcillvume  de  Balai n  :  Mon  vers  mov. 
Hélas  !  comme  je  fus  malheureux  ! 

Las  joint  à  hé  a  conservé  quelquefois 
sa  qualité  d'adjectif. 

ANC.  fr.  Hélasse!  moi  dolente,  dit  Isabel. 

Histoire  de  Jehan  de  Sain/ré,  t.  I ,  p.  120. 
anc.  it.  Ahi  lasso  nie  !.. . .  Ahi  lassa  me  ! 

Boccaccio  ,  Decam.  Il ,  6  et  5. 

AIB,  aip  ,  s.  m.,  qualité,  mœurs,  habi- 
tude ,  avantage. 

Ni  en  no  sapria  îssernîr 

Los  vostres  bos  atbs  ni  comtar. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Crezens  fis. 
Je  ne  saurais  ni  distinguer  ni  compter  vos  bonnes 
qualités. 

E  segrai  I'aip  de  tôt  bon  sofridor. 

Folquet  de  Marseille  :  Sitôt  me. 
Et  je  suivrai  l'habitude  de  tout  bon  patient. 

S'om  pogues  vezer  en  espelh 
Tan  be  sos  ayps  cnm  sas  laisos. 

H.  BruNET  :  Lanquan  son  ]i. 
Si  l'on  pouvait  voir  dans  un  miroir  ses  qualités 
aussi  bien  que  ses  formes. 

i.  Aibit,  adj. ,  parfait,   doué,   garni , 
pourvu  de  qualités. 

Papagay,  be  vnelb  sapiatz 
Qu'ieu  am  del  mon  lo  plus  aibit. 

Arnaud  de  Carcasses  :  Dins  un  verdier. 
Perroquet,  je  veux  bien  que  vous    sachiez  que 
j'aime  le  plus  -parfait  du  monde. 

Car  la  pena  el  cors  se  mnda 
En  be ,  e  torna  nieills  aibitz, 
Pins  agradans  e  plus  fornilz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car  la  plume  se  change  en  bien  sur  son  corps,  et 
il   devient    mieux    garni,    plus    agréable    et    plus 
fourni. 

Suy  ien  vostre,  qnar  etz  la  mielbs  aybida  , 
Donssa  e  plazens,  snans  et  yssernida. 

SorDEL  :  Aitan  ses  plus. 
I        uis    \ôlrr,    parce  que  vous    êtes    la    mieux 

pourvue  de  qualités,  douce  et  agréable ,    suave  et 

distinguée. 


Alfr 

AIGLA ,  s.  f. ,  lat.  aqm/la  ,  aigle. 
Ieu  m'espert  totz ,  corn  l'esparviers 
Que  non  a  ni  forsa  ni  cen, 
Cant  poder  d'AiGL  'el  sobrepen. 

Deudes  de  Prades  :  Ane  hom. 
Je  suis  tout  éperdu,  comme  l'épervier  qui  n'a  ni 
force  ni  sens  ,  quand  la  puissance  de  M  aigle  le  sur- 
prend. 

Fig.  E  nneg  e  jorn  plora  la  blanca  tors 

Per  vostr'  aigla  qu'en  gitet  us  vontors. 
Peyrols  :  Pus  flum  Jordan. 
Et  nuit  et  jour  la  blanche  tour  pleure  pour  votre 
aigle  qu'un  vautour  en  chassa. 
E  I'aigla  d'anr  que  lutz  co  '1  solelb  resplanditz. 
Roman  de  Fierahras  ,  v.  63o. 
Et  l'aigle  d'or  qui  luit  comme  le  soleil  épanoui. 

Le  mot    latin    aquila    a   été  donné 
comme  roman  dans  le  passage  qui  suit: 
Es  aigla  o  aquila  nomnada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  140. 
anc.  cat.  Aigla.  esp.   Aguila.  tort.    Aguia. 
it.   Aquila. 

1.  Aiglos,  s.  m.,  aiglon. 
Quo  fai  I'aiglos. 

G.  Adiiemar  :  Quan  la  bruna. 
Comme  fait  l'aiglon. 

anc.  fr.  Il  receuillit,   dedans  un  pan  de  sa 
robbe,  l'aire  d'une  aigle  dedans  laquelle  y 
avoit  sept  petits  aiglets. 
Amyot  ,  Trad.  de  Plutarque ,  V.  de  Marius. 

3.  Aiclones,   adj. ,    d'aiglon,   qui  ap- 
partient à  l'aiglon. 

Camba  longa  e  aigloneza. 

Df.udes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Jambe  longue  et  à' aiglon. 

4.  Aiglentin,  adj. ,  de  l'aigle,  qui  ap- 
partient à  l'aigle. 

Testa  longa,  plat',  aiglentina. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass- 
Tête  longue ,  plate ,  d'aigle. 

5.  Aquilin,  adj.,  lat.  \qvilwus,  aqui- 
lin ,  d'aigle. 

Las  plumas  aquilinas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I^t- 
Les  plumes  d'aigle. 
esp.  Aguileno.  port.  it.  Aquilino. 

AIGLENTINA,  s.  f. ,  buisson,  églan- 
tier. 


AIG 

Domna,  vos  etz  Taiglentina 
Que  trobet  vert  Moysens 
Entre  las  flamas  ardens. 

P.  DE  Corbiac  :  Domna  dels. 
Dame ,   vous  êtes   le  buisson  que   Moïse  trouva 
vert  parmi  les  flammes  ardentes. 

anc.  fr.  Desoz  un  pin,  delez  un  aiglentier, 
Là  trova  ruorl  le  cortois  Olivier. 
Roman  de  Roncei>uu.r  ,  Monin  ,  p.  38. 

2.  Aiglantin,  aclj . ,   du  buisson,  buis- 
sonnier. 
E  par  la  flors  aiglantina. 

G.  Rldel  :  Quan  lo  rius. 
Et  la  fleur  buissonniere  paraît. 

AIGROS  ,  s.  i)i.,  héron. 

Qu'ieu  aug  cbantar  las  gnantas  e  'ls  aigros. 

B.  de  Yentadour  :  13els  Monruels. 
Que  j'entends  chanter  les  oies  et  les  hérons. 

cat.  esp.  Agro.  it.   Aghirone. 

2.   Agronat,  s.  m.,  cormoran,  héron. 
l'ilans  loncs  agronats  de  ribeira. 
T.  de  Gui  et  de  B.  d'Allamanon  :  Vist  liai. 
Vilain  long  cormoran  de  rivière. 

AIGUA  ,  aiga,  s.  f. ,  lat.  aqua,  eau. 

Qu'il  gota  d'AiGUA  que  cbai 
Fer  en  uu  loc  tan  soven 
Que  trauca  la  peira  dura. 

B.  de  Yentadour  :  Conortz. 
Que  la  goutte  d'eau  qui  tombe  frappe  en  un  lieu 
si  souvent  qu'elle  perce  la  pierre  dure. 

S'ieu  adut  aiga  corrent  per  lo  camp  d'un 
ineu  vezi. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  10,- 
Si  je  conduis  eau  courante  par  le    champ    d'un 
mien  voisin. 

S'en  va   tocar  la  lenga  amb  aquella  aiga 

beneseyta. 

Philomena. 
Il  s'en  va  toucher  la  langue  avec  celte  eau  he'nite. 

Fig.  Castetat....  periss  en  Taïga  dels  deliegs 

corporals. 

V.  et  Vert. ,  fol.  85. 
Chasteté périt  en  l'eau  des  délices  corporelles. 

—  Rivière,  fleuve,  amas  d'eau. 

Ain  que  passa  Taïga  del  Var  als  pelegrins. 

V.  de  S.  Honorât. 
Avec  quoi  il  passe  Veau  du  Var  aux.  pèlerins. 

—  Humeur  liquide,  de  la  sueur,   des 
larmes. 


AIG 


39 


E  Taicua  m  cor  dcnan  per  mei  lo  vis. 
B.  de  Yentadour  :  Bels  Monruels. 
Et  l'eau  me  court  devant  parmi  le  visage. 
Que  nos  done  Taïga  de  lagremas  per  esten- 

her  aquelb  mal  fuoc. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  88. 
Qu'il  nous   donne  l'eau   de  larmes  pour  éteindre 
ce  mauvais  feu. 

anc.  fr.  Ague  perce  dur  cbaillou 
Por  qu'ades  i  fiere. 
Un  trouvère  ANONYME  :  Apres  ai  qu'en. 
La  grange  de  Clux  et  les  appartenances,  en 
bois  ,  en  terres ,  en  aiguës,  etc. 

Tit.  de  1266  ,  Pérard  ,  p.  5i^j. 

anc.  it.  Fugga  vostre  core  vizio ,  e  apprenda 
vertute  corn'  aigua  spungia. 

Guittone  d'Arezzo  ,  Lett.  20. 

cat.  Ajgua.  esp.  port.  Agita,  it.  Aqua. 

2.  Aigua-rosa,  s./.,  eau  rose. 

Mais  be  pot  gitar  aiga-rosa  , 
Que  qui  la  baisa,  per  gran  dousor 
Cug  c'aia  '1  cors  pies  de  flors. 
Un  TROUBADOUR  ANONYME  :  Seinor,  vos  que. 
Mais  elle  peut  bien  produire  de  l'eau  rose ,   vu 
que  celui  qui  l'embrasse  croit ,  à  cause  de  la  grande 
douceur,  qu'elle  ait  le  corps  plein  de  fleurs. 

cat.  Ajgua-ros.  esp.  Agua  rosada.  it.  Acqua- 
7  osa. 

3.  Aquositat,  s.f.,  humeur  aqueuse, 
aquosité. 

Am  plus  d'AQuosiTAT...  ab  inaior  aquositat 
mens  han  d'ayre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  267  et  270. 

Avec  plus  A'aquosité...  avec  plus  grande  aquosité 
ont  moius  d'air. 

anc.  fr.  Les  roignons,  par  les   veines  émul- 

gentes ,    en    tirent    Yaiguosité    que    nous 

nommons  urine. 

Rabelais  ,  liv.  III,  ch.  !\. 
it.  Aquosita. 

l\.  Ayage  ,  s.  m.,  arrosage. 
Puscanusar  de  tais  ayages. 

Statuts  de  Provence.  Bomy  ,  p.  i^. 
Puissent  user  de  tels  arrosages. 

5.   Aguada,  s.f.,  alluvion. 

Si   creis  alcuna  causa  per  agûada  a  mon 
camp  d'un  camp  d'un  meu  vezin....  aco  creis 
a  mon  camp  per  agdada  que  lo  flavis  toi  del 
camp  de  mon  vezin  et  ajusta  al  meu  camp. 
Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  "]5. 


I" 


au; 


Si  aucune  chose  croît  du  champ  île  mou  voisin 
à  mon  champ  par  alluvion....  cela  croît  à  mon 
champ  par  ullurion  que  le  lleuve  eulève  du  champ 
de  mon  voisin  et  ajoute  au  mien. 

6.  A.TG1  w>\,  s./.,  inondation. 

E  son  damnificatz  en  temps  (I'aycuadas 
los  termenals. 

Tit.  de  1398  ,  Doat,  t.  LIV,  fol.  167. 

Et  les  contins  sont  endommagés  en  temps  d'inon- 
dations. 

anc.  c.at.  Ayguada. 

7.  Agauda,  s.  f. ,  aiguière  ,  jatte. 

Ac  nna  bel'  agauda  , 
Tota  plena  d'aiga  cauda. 

Bref,  d'amor,  fol.  160. 
Eut  une  belle  aiguière,  toute  pleine  d'eau  chaude. 

8.  Aici tif.ra  ,  s  f.  ,  aiguière. 

Plenega  per  aiguiera. 

Lejs  d'amorti ,  fol.  69. 
Pot  à  l'eau  pour  aiguière. 

—  Rigole,  ruisseau  d'arrosage. 

Los  digs  consols  an  la  conoycbenssa  de 
aiguieras  adepravadas. 

Ord.  desR.  de  Fr. ,  1463  ,  t.  XVI,  p.  1 26. 
Lesdils  consuls  ont  la  connaissance  des  ruisseaux 
d'arrosage  endommagés. 

cat.  Arguera. 

g.  Aigos ,  adj. .  lat.   xqugsus  ,  aqueux, 
marécageux. 

En  luec  aigos  de  josta  nn  riu. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
En  lieu  aqueux',  auprès  d'un  ruisseau. 
Possession    aygosa   qne    non    aia   terrenli 
negun  ni  luoc  essneh. 

Trad.  du  Tr.   de  l'arpentage ,  part.  I,  c.  3l. 
Possession  marécageuse  qui  n'ait  aucun  terrain 
ni  lieu  sec. 

Engendro  sanc  trop  aygos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  73. 
Engendrent  sang  trop  aqueux. 

ESP.  port.  it.  Aquoso. 

10.  Aque,  adj.,  aqueux. 
Las  partidas  aqueas  et  subtils. 
De  complexio  aquea  et  bumida. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i52  et  39. 
Les  parties  aqueuses  et  subtiles. 
De  complexi  .n  aqueuse  et  humide. 

CAT.  ESP.  port.  Aquea.  it.  Acquco. 


AIR 

11.  Aquatic,    adj.  ,    lat.     aquatick.v  , 
aquatique. 

Aquel  qui  es  aquatic. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  188. 
Celui  qui  est  aquatique. 
cat.  Aquatic.  esp.  tort.  it.  Aquatico. 

12.  Adaguador,^.  m.,  canal  d'irrigation. 

Los  adaguadors  dels  pratz. 

Titr.  de  1280,  Arcli.  du  Roy.,  J,  321. 
Les  canaux  d'irrigation  des  prés. 

13.  ApAIGAR  ,      AZAIGAR  ,     V.,     aiTOSCl' , 

mouiller,  humecter. 

Et  el  iuieiz  a  una  fontana 
Don  s'azaiga  aquclla  prada. 

Pioman  de  Jaufre ,   fol.  g5. 
Et  au  milieu  il  y  a  une  fontaine  dont  cette  prairie 
s'arrose. 

Fig.      "Vostra  non  sabensa 
E  rorap  e  'sraig, 
Per  pane  qn'ADAïKG, 
Lo  dreiz  jujar. 

Lantelm  :  Lanfranc  de  saher. 
Votre  non  savoir  et  je  brise  et  je  déracine ,  pour 
peu  que  je  mouille,  le  droit  de  juger. 

Part.  pas.  Azaygat  d'ayga  dossa....  Azaygat 
ab  ayga  de  ploja. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  196  et  202. 
Arrosé  d'eau  douce Arrosé  avec  eau  de  pluie. 

i4>  Aquari,  s.  m.,  lat.  aqu.yrim.c,  ver- 
seau  ,  signe  du  zodiaque. 
aquaris  es  nomnat  l'onzes. 

Bref  d'amor,  fol.  3o. 
Le  onzième  est  nommé  'verseau. 
anc.  fr.  Quant  aux  signes  spéciaux 
Li  capricornes,  li  toreanlx, 
La  vierge,  le  mouton.  Vacaire. 
Eistache  Deschamps  ,  ms. ,  fol.  471- 
cat.    Aquari.    esp.   port.  Aquario.   it.    Ac- 
quario. 

AIRAL,  .v.  m.,  basse-cour,  dépendances, 
masure,  hangar. 

Lo  cals  airals  es  dtnant  la  porta  del  castel. 
Lo  forn  e  totz  los  airals  comnnals  del  forn. 
Tit.  de  127 1  ,  arclt.  de  la  mais,  de  Lenlillac. 
Laquelle  masure  rsl  devant  la  porte  du  château. 
Le  four  et  tous  les  hangars  communs  du  four. 


AIS 

De  la  maiso  e  de  Voirai  que  se  te  ab  la 
maiso. 

TU.  du  xme  siècle,  Arch.  du  Roy.,  J,  4- 

De  la  maison  et  du  hangar  qui  se  tient  avec  la 
maison. 

Que  I'ayralS  de  la  maio  aya  quatre  brassas 
de  ample  e  cinq  de  preon. 

TU.  de  1254.  Doat,  t.  CX.V,  fol.  90. 

Que  la  basse-cour  de  la  maison  ait  quatre  brasses 
de  large  et  cinq  de  profondeur. 

Dans  la  basse  latinité  airai.e,  airalus, 
ont  signifié  place  vide,  masure. 

Du  Cange,  1. 1,  col.  675. 

Un  ancien  document,  inséré  au  t.  II, 
p.  194  ,  délia  Storia  di  Chieri,  porte  : 

De  blato  furato  invento  in  ayrali  alicujus 
de  alîqna  villa. 

Et  l'auteur,  M.  Cibrario,  le  définit: 

Coperto  costrntto  intorno  all'aia,  sotto  a 
cnî  si  riducono  i  feni  e  le  biade. 

AIS ,  s.  m.,  dégoût ,  tristesse. 
"Vomit  li  fai  aïs  e  bistoc. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Dégoût  et  répugnance  lui  cause  vomissement. 
CAT.    ESP.    PORT.   AsCO. 

2.  Aissa,  s./.,  tristesse,  dégoût. 

Plen  d'Aïs» a. 

Trad.  de  Bède,  fol.  20. 
Plein  de  dégoût. 

3.  Aissos,  adj.f  dégoûté,  inquiet,  sou- 
cieux. 

Tun  sui  iratz. 
—  De  que  ?  —  De  lieys  don  sui  Aissos. 
P.  Rogiers  :  Ges  non. 
Tant  je  suis  affligé.  —  De  quoi  ?  —  De  celle  dont 
je  suis  inquiet. 

E  '1  désirer  de  vezer  vos 
Me  teu  aissi  lo  cor  aissos. 

Arnaud  de  Marueiu  :  Dona  genser,  <var. 
Et  le  désir  de  vous  voir  me  tient  ainsi  le  cœur 
soucieux. 

AIS,  s.  m.,   aise,   agrément. 
Loc.    No  '1  valra  mession  genta 
Ni  sojorns  ni  eslar  ad  aïs, 
Tan  cnm  gnerr'  e  trebaill  e  fais. 

Bertrand  de  Born  :  Al  dous  nou. 
Ne  lui  vaudra  libéralité  agréable  ni  repos  ni  res- 
ter à  Y  aise,  autant  comme  guerre  et  fatigue  et  faix. 

1.  Aize,  s.  m. ,  demeure,  séjour. 
1. 


AIS 


4» 


Mas  adonex  l'es  lot  son  delcit  doblatz, 
Quan  sap  I'aize  salvatge. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ben  sai. 
Mais  alors  tout  son  plaisir  lui  est  doublé  ,  quand 
il  connaît  le  séjour  sauvage. 

—  Aise,  plaisir. 

Mas  mal  trazen,  creis  bonors.... 
E  pueys  après  aizes  ve. 

Giraud  LE  Roux  :  A  la  mia  le. 
Mais  en  supportant  le  mal,  bonneur  grandit....  et 
puis  après  le  plaisir  vient. 
anc.  fr.  Et  il  molt  doucement  le  baise  , 

Ne  li  vaut  soffrir  nule  antre  aise. 
Lai  d'Ignauris  ,  p.  i5. 
anc.  it.  Se  vuo'  pin  in  asio  stare. 

Barberini  ,  Docum.  d'amore,  p.  256'. 
anc.  cat.  Aise,  aize.  it.  mod.  Agio. 

3.  Aizi ,  s.  m.,  demeure,  maison,  asile. 

Que  vers  es  so  qn'el  vilas  di, 
Que  nul  hom  qu'es  dins  son  aizi 
Trobe  tôt  so  que  vai  queren. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ben  sai. 
Que  ce  que  le  vilain  dit  est  vrai ,  que  nul  bomme 
qui    est    dans  sa   demeure  trouve  tout  ce  qu'il  va 
eberebant. 

4.  Aizimen,  s.  m.,  aise,  facilité. 

Pero  leumens 
Dona  gran  joy  qui  be  mante 
Los  aizimens. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  vezem. 
Pour  cela  facilement  donne  grande  joie  qui  bien 
maintient  les  aises. 

anc.  fr.  Se  elle  s'en  vousist  fuir,  elle  n'avoit 
lieu  ne  aisément  par  quoi  elle  s'en  peust 
fuir. 

Rec.  des  hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  214. 
Qu'benreuse  fut  d'bonnenr  et  d'aisément. 
J.  Marot,  t.  V,  p.  88. 

5.  Ayzer  ,  s.  m.,  aise. 

Quar  del  mal  aizer  del  paure  \0  rjcx  hom 
non  a  paor. 

Un  hom  qne  es  en  gran  efermelat  molt  de 
temps,  e  ve  las  autras  gens  sanas  et  a  gran 
atzer. 

Aissi  tost  coma  lo  mal  lo  laissa  I  jorn  o  dos , 
el  es  mais  ad  ayzer  et  plus  joyos. 

Liv-  de  Sydrac  ,  fol.  25 ,  39  et  40. 

Car  l'homme  riebe  n'a  pas  peur  du  mal  aise  du 
pauvre. 

Un  bomme  qui  est  en  grande  maladie  beaucoup  de 

6 


4* 


AIS 


temps,  et  M>it  les  autres  gens  en  saule  el  à  grand  «fae. 
aussitôt  «pie  Le  mal  le  laisse  on  jour  ou  deux  ,  il 
est  plus  à  l'awe  et  plus  joyeux. 

6.  A.ISIDA,  ï.yi,  jouissance,  agrément. 

Per  que  l'onors  lorna  eu  aisida. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coulas  triadas. 
C'est  pourquoi  l'honneur  tourne  en  agrément- 
De  camps,  pratz  et  boscagges  ayzida. 

Elue,  de  las  pràpr-,  fol.  177- 
Jouissance  de  cliamps  ,  prés  et  Lois. 

7.  Aïs,  adj'.,  «aise,  joyeux. 

Advcrb.  Preguera  vos  que  cultamens  et  aïs 
A  la  bella  cui  sui  fis  e  verais, 
M'anesses  dir,  pois  tota  gens  l'aclina , 
Qu'l  meiller  es  del  mon  e  que  val  mais. 
Gl'ii.laïme  de  Beugi'EDAN  ;  Ouan  vei  lo. 
Je  vous  prierais  que  vous  m'allassiez  dire  rapide- 
ment et  joyeusement  à  la  Le] le  à  qui  je  suis  fidèle 
et    vrai ,  puisque  toute  gent  lui    rend   hommage  , 
qu'elle  est  la   meilleure  du  monde  et  qu'elle  vaut 
le  plus. 

8.  Aisatî ,  v.,  donner  tic  l'aise,  mettre  à- 

l'aise. 

Aquilh    que   trebalho   e   no   s'auzo  aizar, 
aquilb  so  sfrvenb  d'autrui. 

Quais  so  las  plus  aisadas  gens  del  mon? 
Lie.  de  Sydrac,  loi.  qi  et  107. 
Ceu  s  qui  travaillent  et  n'osent  se  donner  de  l'aise, 

\-là  .sont  sers  ileurs  d'autrui. 
Quelles  sont  les  gens  les  plus  ci  l'aise  du  monde  ? 
a.\-c.  Fa.  Après  qu'il  eut  séjourné....  trois  jours 
pour  refresebir  et  aiser  ses  gens. 

Monstf.elet,  t.  I,  fol.  3o2. 
Et  Fa  grandement  aaiset. 

Hist.  du  châtelain  de  Coucij  v.  3i3i. 
it.  Agiare. 

f).  Àizadamen,  adv.,  facilement. 
Coma  no  '1  pot  ancire  àizadamen. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  85. 
Comme  il  ne  peut  le  iucr  facilement. 

jo.  Aizin,  v.t  accueillir,  accommoder. 

Aizic  un  fais  preyador 
Ab  si  jos  son  cuberlor. 

BEST,  MOIRE  DE  Pl'YCIBOT  :  Partit  de  joy. 
Accueillit  un  faux  amant  avec  elle  sous  sa  cou- 
ite. 

Si  no  m'Aizu  iai  ont  ilb  jay. 

B.  DE  Ventadolr  :  Lonc  temps  a. 
Si  elle  ne  m'accueille  là  où  elle  gît. 


AIS 

N  Ugo,  lo  reis  valenlz  e  lis 
D'Aragon,  en  cui  prêt 7.  s'aj/.is. 
T.  de  Certan  et  n'ihr.i  1  s  :  N  Ugo. 
Seigneur  Hugues,  le  vaillant  et  parlait  roi  d'Ara- 
gon, en  qui  mérite  s'accommode. 
F 'art.  pas.   Aquest  tablier  aizit 
De  totz  joex. 

G.  RlQTJIEB  :  Segon  qu'ieu. 
Cette  tahle  accommodée  ie  lousjeux. 

anc.  fr.  La  tovson  prist  et  Medée  saisit, 

Laquelle  peu  de  son  amour  se  aisic. 
S.  Marot,  t.  Ul,  p.  289. 

1  r.  Aizirj  ,  adj. ,  accommodant,  facile. 
Si  a  lieys  platz  qn'clba  m  sia  AizivAceladamen. 
Sur.  de  ScOLA  :  Crans  esfors. 
S'il  lui  plaît  qu'elle  me  soit  accommodante  se- 
crètement. 

Que  ges  mey  fag  als  dilz  no  son  aiziu. 
G.  Biqlier  :  Be  m  meravelh. 
Que  mes  faits  ne  sont  point  accommodants  aux 
paroles. 

12.  Aizivar,  v.,  accueillir,  accommoder. 
Si  desotz  son  ruantel  vayre 
Josta  son  bel  cors  m'Aiznr. 

B.  MaHTIH  :  Quau  l'herLa. 
Si  je  m'accommode  auprès  de  sa  Lelle  personne 
sous  son  manteau  vair. 

i3.  Aizixa,  s.  f. ,  ustensile,  facilité. 

De  aizinas  de  refreehor'.,..  de  toalbas,  d'es- 
cndelas. 

Tit.  de  i3ig.  Doat,  t.  CXXXII ,  fol.  3qi. 
ty ustensiles  de  réfectoire.. .  de  nappes  ,  d'écuelles 
P>e  m  degratz  dar  de  vos  loc  et  aizina. 

Gl  illaoie  DE  BERGDEDAN  :  Quan  vey  lo. 
Vous   devriez  Lien  me  donner  lieu  el  facilité  à 
l'égard  de  vous. 

E  pus  tôt  jorn  m'en  fal  AizriîA. 

G.  Bl'DEL  :  Quan  lo  rius. 
Et  puisque  \a  facilité  m'en  manque  toujours. 

1/1.  Azina,  .v.  f. ,  êtres. 

Selvas...  en  els  boni  pert  leu  las  vias,  si  be 
no  sap  lors  aziwas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  222. 

Eois....  on  y  perd  facilement  les  voies,  si  on  ne 
sait  Lien  leurs  êtres. 

i5.  Azinamën,  s.  m.,  préparation,  dis- 
position. 

D'esperit  es  plaga  moi  lai 
Et  iziNAMENS  de  totz  mais. 

Deudes  de  PrADES  ,  Poème  sur  les  Ferlas. 


AIS 

Est  plaie  mortelle  d'esprit  et  préparation  <!    Lou  , 
les  maux. 

16.  Aizixar  ,  v.,  arranger,  préparer. 

Karlcs  a  faytz  sos  homes  garnir  et  a  y/.inau. 

Roman  de  Fierab'ras.j  v.  '\]"/°- 
Charles  a  fait  armer  et  arranger  ses  hommes. 

Que  a  m  ors  es  tan  chauzida 
C'ab  hnmilitat  s'aizina. 

1'.  li  umond  de  Toi  lui  se  :  Pos  lo  prims. 

Qu'amour   est  si    poli    qu'il   s'arrarige  avec   la 
modes!  ie. 

Lo  pros  conis  de  Tolosa  aizina  son  affar. 

GoitLAUME  de  Tl'dela. 
Le  preux  comte  de  Toulouse  arrange  son  affaire. 

Part.  pas.  En  un  lieg  que  trobet  aisinat. 

Phil-omena. 
En  un  lit  qu'il  trouva  préparé. 

17.  Desaise,  s.  m.,  malaise. 

El  era en  un  ost ,  en  temps  d'ivern ,  et 

avia  gran  desaise. 

V.  de  Bertrand  de  Boni. 

Il  était en  une  armée,  en  temps  d'hiver,  et 

avait  grand  malaise- 

ANC.  FR. 

Car  mieulx  me  vaut  tout  à  ung  cop  morir 
Que  longuement  en  desaise  languir. 

Charles  d'Orléans  ,  p.  12. 

18.  Desaizixar  , -y.,  ôter  l'aise,  troubler. 

E  m  desaisinet  mon  pays. 

G.  Faidit  :  Pus  vey  reverdir. 
Et  me  troubla  mon  pays. 

19.  Malatze,  mezayze,  s.  m.,  malaise, 
mésaise. 

La  amor  d'aqnest  niun  que  torba  lo  cor  e 
lo  met  a  malayze. 

Motz  tiebalhs  e  mezayzes. 

V.  et  Vert-,  fol.  101  et  5'{- 

L'amour  de  ce  monde  qui  trouble  le  cœur  et  le 
met  à  malaise. 

Nombre  de  tourments  et  mésaises. 

ANC.  it.  Corne  si  perde  in  agio,  in   misagio 
s' acquis  ta. 

Gl'ITTONE  d'Arezzo,  Lelt.  21. 

20.  Dezaizir  ,  v.,  ôter  l'aise,  déranger. 

Ni  de  s'amor  mi  dezazic. 

Rambatjd  d'Orange  :  Pus  tais  salers. 
Et  me  dérangea  de  son  amour. 

21.  Desasiat,  art/.;  privé  d'aise. 


u.  43 

Anet  s'en  paubres,  desasiatz. 

V.  de  Guillaume  de  Baux. 
11  s'en  alla  pauvre,  privé  d'aises. 
it.  Disagiato. 

AISSELA,  s.f.  lat.,  axii.i.a,  aisselle. 

Per  so  ni  train  ,  e  m  cenibela 
E  m  tra  '1  cor  de  sotz  I'aissei.a. 

P.  Vidal  .-  Ce  m  pac. 
Pour  cela  me  traîne,  et  me  combat  et  me  lire  [1 
cœur  de  dessous  Vaisselle. 

Adonc  lo  inoynes  leva  sotz  Taissela  lo  moi  t. 

V.  de  S.  Honorai. 
Alors  le  moine  enlève  le  mort  sous  Vaisselle. 
cat.  Axella,  it.  Ascella. 

AIZ,  s.  m.%  lat.  a^tis,  essieu. 

Coma  roda  de  char  e  coma  aiz  versaz. 

Tiad.  de  Bède,  fol.  t\5. 
Comme  roue  de  char  et  comme  essieu,  versatile 

anc.  fr.  Sur  quatre  roes  et  aissels  de  araim, 

Ane.  tr.  des  livres  des  Piois,  fol.  8g. 
Esp.  Exe.  port.  Eixo.  it.  Asse. 

1.  Aysha,  s.f.,  axe,  essieu. 

Aysha  que  atenh  del  ponch  méridional 
entro '1  ponch  septentrional ,  passan  pel  ccd- 
tre  de  la  terra,  sobre  la  quai  si  revol  coma  la 
roda  si  gira  en  sa  aysha. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  108. 

Axe  qui  atteint  du  point  méridional  jusqu'au 
point  septentrional ,  passant  par  le  centre  de  la  terre  , 
sur  lequel  elle  tourne  comme  la  roue  se  tourne  sur 
son  essieu. 

AL ,  ALS ,  AS ,  art.  masc.  ind.  sing.  ctpL, 

au  ,  aux. 
Sing.  Eenanansa  non  pot  negus  aver 

De  nulba  re,  mas  d'aquo  qu'Ai,  cor  plaî. 
Folquet  de  Marseille  :  S'al  cor  plaques. 
Personne  ne  peut  avoir  bien-être  de  nulle  chose  , 
excepté  de  ce  qui  plait  au  cœur. 
Plttr.  D'aisso  sai  grat  als  autres  trobadors. 
Arnaud  de  Marl'Eil  :  L'enseuhamcnlz. 
Je  sais  gré  de  ceci  aux  autres  troubadours. 

as,  contraction  cI'als  ,  se  rencontre 
rarement  chez  les  troubadours,  surtout 
dans  les  bons  manuscrits. 
cat.  esp.  anc.  tort.  it.  Al  au  singulier. 

AL,  adj.  indtt.,  lat.  klïus,  autre. 

Ni  al  res  no  m  fai  viure. 

P.  Rogiers  :  Tan  no  pion 
iSi  autre  chose  ne  me  fait  vivre. 


44 


AL 


Que  de  ren  al  no  s  rancura  ni  s  clama. 

B.  de  Vent.\doi  k  :  Bc  m'an  perdut. 
Qu'il  ne  se  plaint  ni  se  réclame  d'autre  chose. 
Subst.  Qu'assatz  vei  que  tôt  Pals  qu'om  fai 
Abayss  e  sordei  e  dechaî. 

P.  RociEns  :  Tant  ai  mon. 
Vu  que  je  vois  assez  que  toute  autre  chose  qu  on 
fait  baisse  et  s'avilit  et  déchoit. 
anc.  fr.  Ne  donna  or,  argent  ne  covre , 
Plonc  ne  estain,  airain  ne  al. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  102. 

L'ancien  catalan  employait  als ,  soit 
comme  adjectif,  soit  comme  adverbe. 

ANC.    Esr. 

Al  non  significaba ,  como  diz  la  lection. 

Milagros  de  Nuestra  Senora  ,  cop.  41  • 
E  qni  al  quisiere  série  su  ocasion. 

Poema  del  Cid,  v.  3472. 

Le  Dictionnaire  de  l'Académie  de 
Lisbonne  dit  que  al  est  un  ancien 
pronom  indéclinable,  signifiant  aliud, 
et  les  nombreux  exemples  qu'il  cite 
sont  tous  de  l'emploi  A' al  comme  sub- 
stantif neutre. 

Mais  on  trouve  aussi  dans  l'ancien 

portugais  al  adjectif. 

Mesura  nen  deus  nen  al  ren.... 
De  querer 
Al  ben  en  quant'  eu  vivo  for  se  non  vos. 
Cancion.  do  coll.  dos  Nob.,  fol.  43  et  42. 

2,  Altre,  autre,  aclj.  indét.,  lat.ALTER, 

autre. 

Que  totz  es  autres  qa'anc  no  fon. 

Qu'en  altra  terra  eu  moria. 
B.  de  Yentadour  :  Peyrols  ;  Tuit  sel  que. 
Qu'il  est  tout  autre  qu'il  ne  fut  jamais. 
Qu'en  autre  terre  je  mourrais. 

Subst. 
Qu'autra  del  mon  no  m  platz  ni  m'abelis. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Del  rei  d'Aragon. 
Qu'autre  du  monde  ne  me  plaît  ni  me  charme. 
Jutga    enaissi  los   altres   com   tu    volrias 

esser  jutgaz. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  65. 

Juge  les  autres  ainsi  que  tu  voudrais  être  jugé. 

Substantif,  et  corrélativ.  avec  l'adjectif 
numéral  un. 


AL 

E  Tus  en  Vautre  no  si  puesca  fizar. 
Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
Et  l'un  ne  se  puisse  fier  en  l'autre. 
anc.  fr.  De  Y  altre  part. 

Anc.  trad.  des  liv.  des  Rois,  fol.  22. 
"Vanter  è  mentir,  l'un  è  Y  altre  est  folie.... 
De  l'une  part  et  A' altre  gran  perte  recoillirent. 
Roman  de  Rou  ,  v.  i68t>,  1689. 
ANC.   Esr. 
Tenien  un  contra  altro  los  rostros  retornados. 

El  sacrificio  de  la  misa,  cop.  i3. 
cat.  Altre.    esp.    mod.    Otro.    tort.    Outro. 
it.  Altro. 

Employé  explétivement  avec  les  sub- 
stantifs personnels  nos,  vos. 

E  nos  autres  em  tug  d'aquel  eys  sen. 

Baimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes. 
Et  nous  mitres  nous  sommes  tous  de  ce  même 
sentiment. 

El  aura  merce  de  vos  autres. 

Pioman  de  la  prise  de  Jérusalem  ,  loi.  I- 
11  aura  merci  de  vous  autres. 
à.hc.vr.  Nos  autres  aymons  la  patience  de  Dieu. 

Crespet,  trad.  de  Tertullién. 
cat.  Nos  altres.    esp.   Nos   otros.    port.  Nos 

outros.  it.  Noi  altri. 
Adv.comp.  Qn'otra  mar  passessan  est  actr'an. 
B.  Carbonel  :  Per  espassar. 
Qu'ils  passassent  outre  mer,  cet  an  prochain. 
L'autre  dia  per  un  mati. 

Gavaudan  le  Vieux  :  L'autre  dia. 
L'autre  jour  par  un  matin. 

L'autre  jorn  cost'  una  via. 

Gui  d'Uisel  :  L'autre  jorn. 
L' autre  jour  près  d'un  chemin. 
L'autr'ier  fuy  en  paradis. 

Le  Moine  de  Montaudon  :  L'autr'ier. 
TJ  autre  jour  je  fus  en  paradis. 

anc.  fr.  Membrez-vos  des  Normanz  k'il  vos 
firent  Yautr'ier. 

Roman  de  Rou  ,  v.  2969. 

3.  Altrui,  autrui,  adj.  indét.,  qui  est 
d'autrui,  d'un  autre. 

E  de  1' autrui  joy  suy  joyos. 

E.  Cairel  :  Si  cum. 
Et  je  suis  joyeux  de  la  joie  d'autrui. 

E  sap  gran  ren  de  las  autrui  cansos. 
V.  d'Hugues  de  Pena. 
Et  il  sut  beaucoup  des  chansons  d'autrui. 
Subst.  Qu'ieu  cas  so  qu'AuTRui  pren. 

B.  de  Ventadour  :  Conort. 
Que  je  chasse  ce  <\\x'autrui  prend. 


AL 

E  '1  rels  conquier  I'autrui  e  '1  sieu  defen. 
Bertrand  de  Born  :  Gent  fai. 
Et  le  roi  conquiert  le  bien  d'autrui  et  défend 
le  sien. 

ANC.  FR. 

Ne  altrui  erîtëz  par  forche  ne  prendreient. 
Roman  de  Rou,  v.  jgo. 
Et  rendent  Vautrui  chatel.    - 

Join'villi:  ,  p.  io. 
La  meilleure  partie  des  hommes  ayme  mieus 
atteindre  et  ravir  Vautruy  par  travail ,  que 
jouir  du  leur  en  repos  et  en  sûreté. 

Contes  d'Eutrapel ,  fol.  i58. 
Je  n'i  vi  cottes  brodées  ni  le  roy  ni  les  autrui. 

Joinville  ,  p.  <]. 

L'ancien  italien  l'a  employé  adjecti- 
vement pour  les  choses. 

ANC.  it.  Ciô  ,  che  ora  è  nostro,  altrui  fu  già. 
Guittone  d'Arezzo  ,  Lett.  3. 

anc.  cat.  Altruj.  tort.  Outrem.  it.  Altrui. 

4.  Atressi,  adv.y  Je  même,  pareillement. 
Paura  era  nostra  Dona  e  Joseph  atressi. 
La  nobla  Lejczon. 
Notre  Dame  était  pauvre  et  Joseph  aussi. 

Conj.  comp.  Atressi  cum  la  candela 
Que  si  meteyssa  destruy. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Atressi  cum. 
Ainsi  que  la  chandelle  qui  se  de'truit  elle-même. 

C'atressi  m  nafra  amors  , 
Com  vos,  de  sa  lansa. 

Rambaud  de  Vaqueibas  :  Engles. 
L'amour  me  Liesse ,  ainsi  que  vous  ,  de  sa  lance. 

ANC   FR. 

Li  roiz  en  fn  blasmé  et  Gerberde  altressi. 

Roman  de  Rou  ,  v.  4^94- 
Li  blanc  moine  de  l'ordre  de  Cystiaus  erenl 
altressi  en  discorde. 

Ville-Hardouin  ,  p.  45. 
Tout  autressi  com  fiaint  nois  e  ivers. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chanson  36. 
Autresi  se  tapissent  corne  oisiax  priz  en  reiz. 
R.oman  de  Rou  ,  v.  34g3. 
anc.  cat.  Altresi.    est.     Otrosi.    anc.    tort. 
Outrossi.  port.  mod.  Outrosim.  it.  Altresi. 

5   Atretal,  altretai.  ,  adj. ,  le  même, 

tel ,  pareil. 

Gardatz  non  deveigna 

Altretai,  de  vos. 
P.  de  la  Caravane  :  D'un  surventes, 
Prenez  garde  qu'il  ne  devienne  tel  que  vous. 


AL 


45 


Totas  las  dopt  e  las  mescre, 
Quar  sa!  que  atretal,  se  son. 

B.  de  Ventadoub  :  Quan  vei  la. 
Je  les  crains  et   les   me'crois   toutes  ,  car  je  sais 
qu'elles  sont  les  mêmes. 
Adv.   Mas  l'usatge  del  escorpiûn  te, 

Qu'auci  rizen,  et  ilh  fetz  atretal. 
G.  Faidit  :  Ben  a  amors. 
Mais  elle  tient   l'usage  du  scorpion  ,  qui  tue  en 
riant  ,  et  elle  fil  de  même. 

Prép.  comp.  Blanc'  e  frese'  atretal 
Cum  par  neus  a  Nadal. 

B.  de  Ventadoub  :  Lo  gens  temps. 
Blanche  et  fraîche  ainsi  que  la  neige  paraît  à  Noël. 

anc.  fr.  E  li  dus  a  sor  saiuz  jurés 
Ke  atretel  loier  atendent. 
Tout  altretel  pensé  out  li  reis  Loeis. 
R.oman  de  Rou  ,  v.  9497  et  388p. 
anc.  cat.  Altretai.  Esr.  Otrotal.  it.  Altrettale. 

6.  Atbestan,  atretan,    adv. ,  autant, 
de  même ,  ainsi. 

Ar  agues  ieu  mil  inarex  de  fin  argen 
Et  atrestan  de  fin  aur  e  de  ros. 

PlSTOLETA  :  Ar  agues. 
Que  j'eusse  maintenant  mille  marcs  d'argent  fin  et 
autant  d'or  fin  et  roux. 

C'atretan  mi  plai  lo  volers 
D'un  lop. 

P.  Cardinal  :  De  sirventes. 
Qu'autant  me  plaît  le  vouloir  d'un  loup. 
ANC.  fr.  En  tôt  li  mond  n'a  altretant. 
Roman  de  Rou  ,  v.  12585. 
cat.  Altretant.    esp.   Otrotanto.    port.   Outro- 
tajito.  it.  Altrettanto. 

7.  Altercar,  v.  ,  lat.  altercarï,  dis- 
puter. 

Del   gnardamen    de  îa  régla  alques  fraires 
altercavo  et  contendio. 

Cat.  dels  apost.  de  Ro/na,  fol.  21 3. 
Quelques  frères  disputaient  et  contestaient   sur 
l'observance  de  la  règle. 

anc  fr.  Ainsi  comme  les  diz...  alterquoient  et 
debattoient  ensemble. 

Lett.  de  rém.j  ilfiÇ).  Carpentier,  t.  I,  col.  175. 
cat.  esp.  port.  Altercar.  it.  Altercare. 

8.  Alteecatio,  s.  f. ,   lat. -altercatio, 
altercation ,  dispute. 

De  que  ac  gran  altercatio...  Del  quai  es 
grans  altercatios. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  69  et  124- 


46 


AL 


De  quoi  il  y  cul  grande  altercation...  Duquel  est 
grande  altercation. 

cat.  Altercaciô.  esp.  Altercation,  tort.  Altcr- 
cacao,  it.  Altercazione. 

;).  Àlienar,  y. ,  ta  t.  aliéna  rc,  aliéner. 

Si  alcus  Loiu  ,  qnant  veug  a  mort ,  laisset 
nna  causa  ad  autre,  eu  tal  convent  qu'el  non 
la  Ai.iENts  ad  autre,  el  non  la  deu  alienar 
per  negxina  guisa. 

Trad.  du  Cuir  de  Jnslinien  ,  fol.  q°- 
Si  quelque  homme  ,  quand  il  vint  à  trépas,  laissa 
une  chose  à  un  autre ,   en  telle  condition  qu'il  ne 
l'aliénât  à  autrui  ,  il  ne  la  doit  aliéner  en   aucune 
manière. 
cat.  esp.  tort.  Alienar.  it.  Alienare. 

10.  Alienatio  ,  s.  f.  ,   lat.  aliehatio, 
aliénation  ,  vente. 

Ben  val  la  alienatios  peraquella  parllda. 
Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  qo- 
^aliénation  vaut  Lien  pour  cette  partie. 
En  tant  que  serian  aliénations. ...  volun- 
tarias. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  255. 
En  tant  que  les  aliénations  seraient  volontaires. 

—  Aliénation  mentale. 

Alienatio  o  desmemoriament. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  5o. 
Aliénation  ou  perte  de  mémoire. 
cat.  Alienaciô.    esp.  Aliénation,    tort.   Alie- 
nacâo.  it.  Alienazione . 

il.  Aliehtansa,  s./.,  aliénation. 
Entro  que....  I'alienansa  sia  fâcha. 

Coul.  d'Alais,  Arcli.  duRoj.,  K,  yi/j. 
Jusqu'à  ce  que —  Y  aliénation  soil  faite. 

12.  Aliio>"dres  ,   ath.,     lai.   alzunde, 
ailleurs. 
Mas  l'amor,  qu'en  me  s'es  enpreza, 
No  m  laissa  ai.hondres  anar. 

R.   Vidal  dk  BezauduN  :   Unas  novas. 
Mais   l'amour,   qui  s'est  éprise  en  moi  ,    ne  me 
laisse  pas  aller  ailleurs. 

Si  cauza,  alondre  emblada,  a  Monpesller 
trobada  es. 

Statuts  de  Montpellier  de  i20.i. 
Si  chose ,  de'rohce  ailleurs,  est  trouvée  à  Mont- 
pellier. 
it.  Altronde. 

ï3.   Ai.hors  ,  adv.,  ailleurs. 

Ce  mot  composé  ,  soit  des  mots  latins 


ALA 
HLia  hor«,  soit  des  mots  romans  al 
noRrt,  d'abord  adverbe  de  temps,  est 
devenu  adverbe  de  lieu ,  comme  on  a 
dit  l'espace  d'une  heure,  tandis  qu'es- 
pace ne  s'appliquait  primitivement  qu'à 
l'étendue. 

Mas  forsa  d'amor  m'en  rete , 
Que  no  m  laissa  virar  alhors. 

Arnaud  dk  Marueil  :  Ah  pauc. 
Mais  force  d'amour  m'en  retient ,  qui  ne  me  laisse 
tourner  ailleurs. 

anc.  fr.  EnNormendievint,  aler  «///ors  ne sout. 
Roman  de  Roitj    v.    2528. 
Il  vosîst  miex  estre  aillors. 

Roman  du  Renarl  ,  t.  II  ,  p.  202. 

ANC.  port.  De  me  partir  de  vos  per  rmlla  ren 
E  yr  morar  allur  sen  vosso  ben. 
....  E  sen  men  grad  allur  morei. 
Cancion.  do  coll.  dos  Nob.  ,  col.  90. 

\l\.  Alterar,  v.,  lat.   alterarp,   alté- 
rer, détériorer. 
La  quai  altéra  la  compleccio. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  2. 
Laquelle  altère  la  complexion. 
cat.  esp.  port.  Alterar.  it.  Alterare. 

i5.  Alteracio,  s.  f. ,   lat.   alteratio  , 
altération. 
Sosmes  a  mantas  alteracios. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  3i. 
Soumis  à  maintes  altérations. 
cat.  Alteracio.  esp.  Altération,  tort.  Altera- 
câo.  it.  Alterazione. 

16.  Alteratiu,  odj. ,  qui  altère,  alté- 
ra tif. 

Del  ayre  alterativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  268- 
A  Itérative  de  l'air. 
anc.  esp.  it.  Alterativo. 

17.  Altérable ,  adj.,  altérable. 
Aiga  de  ploia  es  de  len  ai.terabla. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l36". 
Eau  de  pluie  est  facilement  altérable. 

esp.  Altérable,  it.  Alterabite. 

ALA  ,  5.  /. ,  lat.  ala  ,  aile. 
Quan  vcy  l'alaudeta  mover 
De  joi  sas  al  as  contra  '1  rai. 

13.   DE  VeNTADOI  i;  :  Quan  vr_\ . 


AL  A 

Quand  je  vois  l'alouette  mouvoir  île  joie  ses  ailes 
contre  le  rayon. 

Se  penh  ab  alas  als  talos. 

Bref,  d'amor,  fol.  32. 
11  se  peint  avec  des  ailes  aux  talon-. 
Fig.  Aisso  que  oratio  pervenga  davan  Dieu, 
coven  que  aia  doas  alas  que  la  porton  al  c:l  : 

so  son  dejunis  et  aluiornas ses  aquestas 

doas  alas,  oratio  non  pot  volar  entro  a  Dieu. 

/".  ('/  /  ilt.,    fol.    <)<>. 
\    :i  que  l'oraison  parvienne  devant  Dieu,  il  con- 
vient qu'elle  ail   deux  ailes  qui  la  portent  au  ciel  : 
ce  sont  jeûnes  et  aumônes.  .  .  .  sans  ces  deux  ailes  , 
l'oraison  ne  peut  voler  jusqu'à  Dieu. 

Loc.  La  lor  amor  in'agra  ferit  sotz  I'ala, 
S'arnar  degues. 

T.  DE   B.  DE  VeNTADOLR  ET  D'ALB.  DE 

SiSteron  :  En  amors. 
Leur  amour  m'eût  frappe'  sous  Vaitej  si  je  dusse 
aimer. 

—  Partie  d'un  bâtiment. 

Pero  si  ben  vol  amparar 
Lo  castel,  I'ala  ni  '1  bastos, 
Passar  pot  Escotz  et  Engles. 

Piebre  du  Vilar  :  Sendalz  vermelos. 
Pourtant    s'il    veut  bien    défendre    le    château  , 
l'aile  et  le  Lastion ,  il  peut  passer  Ecossais  et  An- 
glais. 
cat.  esi>.  tort,  it.  Ala. 

i.  Alat,  adj.,  la  t.  xlvsus,  ailé. 

Aladas  et  quaysb  cum  menudas  moscas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25 1. 
Ailées  el  quasi  comme  petites  mouches. 
cat.  Alat.  Esr.  tort.  Alado.  it.  Alato. 

3.  A'lapens,  adj. ,  à  ailes  pendantes. 
E  s'es  per  natura  alapexs. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  s'il  est  naturellement  aux  ailes  pendantes. 
cat.  Alabax.  esp.  Alicaido. 

l\.  Eissalatar  ,  v . ,  déployer. 
Part. pas.  Si  non  bat  fort,  e '1  bec  non  bada, 
Ni  te  la  coa  eissalatada  , 
Sas  es  de  cors;  no  i  a  dopte. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
S'il  nehatfort,  et  n'ouvre  lehec,  ni  ne  tient  la 
queue  déployée,  il  est  sain  de  corps  ;   il  n'y  a  pas 
de  doute. 

AL  AB  ARDA,  .y./,  hallebarde. 

Securim  palatinam  qna  reguili  satel- 
lites et  corporum  custodes  armantur; 


ALA 


\j 


]  [\  i.ii.,  Atrium  palat'd  ;  B\Rn,  vête  ri 
Germanorum  sive  Celtarum  vocabulo  , 
Securis. 

Voyez  Cluverius ,  Germ.  antiq. , 
lib.  I,  cap.  44;  J.  Lipsi  epist.  44  ad 
ficlgas ;  Mayans,  t.  II,  p.  23 1  ,  etc.  ; 
Dcniria,  t.  III ,  p.  3. 

Porta vo  una  alabarda  d'una  ma  et  a  l'au- 
tra  nna  torcha  alucada. 

Tit.  de  i534.  Doat,  t.  CFY,  fol.  3i5. 

Ils  portaient  une  hallebarde  d'une  main  et  à  l'au- 
tre une  torche  allumée. 

cat.  est.  port.  it.  Alabarda. 

ALABAUSTRE,  s.  ni.,  lat.  axabastrïÏej, 
albâtre. 

El  sépulcre  del  alaraustre. 

Cat.  dels  apost.  de  Romà,  fol.  201  • 
Le  sépulcre  d'albdlre. 
cat.  Alabastre.  esp.  port.  it.  Alabastru. 

ALARS ,  s.  ni.,  enjambée,  bond. 

L'emporta  a  graus  sauts  et  alars. 

V.  de  S.  Honorât. 
L'emporte  à  grands  sauts  et  bonds. 

ALAUZA ,  s.  /.,  lat.  alauda,  alouette. 
La  langue  latine  avait  emprunté  ce 
mot  à  la  langue  des  Gaulois. 

Gallico  vocabulo...  legioni  nomen  dederat 

itil'D-E. 

Pu»,  lib.  XI,  c.  37. 

Vocabulo  quoque  gallico  alauda  etiam  ap- 
pellabatur. 

Sueton.  in  Jul.    Cœs.  ,  c.l\. 

César  en  levant  une  légion  lui  avait 
donné  le  nom  latin  galerita,  alouette  ; 
mais  comme  les  soldats  qui  compo- 
saient cette  légion  étaient  de  la  Gaule 
transalpine,  le  mot  gaulois  alauda  pré- 
valut. 

Grégoire  de  Tours  ,  lib.  IV,  c.  3o  , 
dit  :  Avis  corydalus  quam  alaudam  vo- 
camus. 

Voyez  Vossius ,  de  Fit.  serin.  1. 1 ,  c.  2; 
Hauteserre  ,  Rer.  Àquit.  ,  1.  I ,  c.  7  ; 


48 


ALli 


Fortia  d'Urban ,  Disc,  sur  1rs  an//,  du 
Hainaut,  t.  V,  p,  /jia. 
Una  alauza  li  gîtara. 

Devdes  dj   Prades,  Auz.  cass. 
Lui  jettera  nue  alouette. 
Avssi  fuio  Rollan  corn  alauza  esparvier. 

nom, in  de  Fifrabras ,   V.  /j6'68. 
Ils  fuient  Roland  ainsi  que  V alouette  l'épervier. 
ANC.  fr.  Plnstost  passans  que  le  vol  d'une aloue. 
Œuvres  d'Alain  Chartier,  p.  712. 
Al  matin  al  poin  que  Valoe 
La  douce  ebanconete  16e. 
Guill.  Guiartj  Carpentier,  t.  I,  col.  140. 
esp.  Alondra.  it.  Allodola. 

2.  Alaudeta,  alauzeta,  s./.,  alouette. 
Qiian  vey  I'alaudf.ta  mover 
De  joi  sas  alas  contra  '1  rai. 

B.  de  VentADOOR  :  Quan  vey  l'alaudeta. 
Quand  je  vois  V alouette  mouvoir  de  joie  ses  ailes 
eoutre  le  ravon. 

E  pueis  l'effan  ne  fes  aussels, 
Alauzetas  et  estornels. 

Trad.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Et  puis  l'enfant  en  fit  des  oiseaux,  alouettes  et 
rtourneaux. 

arc  fr.  Ilaloëte  liève  ses  clians. 

Roman  de  la  Violette,  p.  2j5. 

ALBATST,  adj. ,  lai.  albh.v,  blanc. 
E  peinb  sos  peills  cum  s' er'  auras  ; 
Ben  a  tient'  ans  que  for'  albas, 
SI  no  fos  lo  negrezimen. 

Le  Moine  de  Montaudon  :  Pus  Peyre. 
Et  il  peint  ses  cheveux  comme  s'il  e'tait  évapore'  ; 
il  y  a  Lien  trente  ans  qu'il  serait   blanc ,  si  ce  ne 
fût  la  peinture  noire. 
esp.  Albo.  sort.   Alvo.  it.  Albo. 

1.  Alba  ,  s.  f. ,  lat.  alba  ,  aube. 
I5o  mati,  ans  que  fos  alba. 

Philomena. 
Bon  matin  ,  avant  qu'il  fût  Vaube. 
Dieus  !  quai  enuog 
Mi  faî  la  nueg  ! 
Per  qu'ieu  desir  I'alba. 

H.  DE  LA  Bachei.ERIE  :  Per  grazir. 
Dieu  .'  quel   ennui  me   fait  la    nuit  I  c'est  pour- 
quoi je  désire  l'aube. 
Fig.  E  ta  yest  I'alba  del  dia 

Don  lo  tieus  filhs  solelhs  es. 

P.  Cardinal  :  Vera  Vergena. 
Et  tu  es  Vaube  dû  jour  dont  ton  fils  est  le  soleil. 


ALB 

anc.  fr.  Tu  forjas  Yalbc  e  le  soleil. 

Ane.  tr.  dupsaut.  de  Corbie ,  ps.  y3. 

cat.  esp.  Alba.  port.  Alva.  it.  Alba. 

—  Aubade,  sorte  de  poésie  qu'on  chan- 

tait à  l'aube  du  jour. 

"Vuelh  far  alb'  ab  son  novelb. 

II.  de  la  Baciielerie  :  Per  grazir. 
Je  veux  faire  une  aubade,  avec  un  air  nouveau. 
Car,  qui  sap  dansas  far 
E  coblas  e  baladas 
D'azaut  ruaiestradas, 
Albas  et  surventes. 

G.  RlQl'lER  :  El  nom  del  ver. 
Car,  qui  sait  faire  danses  et  couplets  et  ballades 
composées  avec  grâce  ,  aubades  et  sirventes. 

cat.  esp.  Albada. 

—  Aube,  vêtement  blanc  pour  les  prê- 
tres. 

Aisso  raeteys  nos  significa  I'alba  e  la  sotz- 
seneba    de    que   se   vieston  los    ministres  de 
sancta  gleya,  cant  devon  servir  a  l'autar. 
V.   et  Vert. ,  fol.  97. 

Uaube  et  la  sous-ceinture  dont  se  revêtent  les 
ministres  de  la  sainte  église,  quand  ils  doivent  ser- 
vir à  l'autel,  cela  même  nous  signifie. 

cat.   esp.  Alba.  tort.   Alva. 

3.  Albeta  ,   s.  f. ,  petite  aube. 
Un  bon  mati, 
Enans  de  I'alreta. 
Un  troubadour  anonyme  :  Per  amor. 
Un  bon  matin ,  avant  la  petite  aube. 

,.   Albor  ,  s.  f. ,  aube. 

E  intrec  a  Beziers  un  matin  à  F  albor, 
E  enquer  jorns  no  fo. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  il  entra  à  Beziers  un  malin  à  Vaube,  et  il  ne 
fut  l'as  encore  jour. 

Qn'ab  sa  rcsplendor 
Tud'  altra  clardor, 
Quo  '1  dia  l'estela  d'ALBOR. 

J.  Esteve  :  S'un  vay  Le. 
Qu'avec  son  éclat  éteint  autre  clarté  ,  comme  le 
jour  l'étoile  de  Vaube. 

—  Blancheur,  albeur. 

A  blancor  perteno  candor,  albor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  265. 
A  la  blancheur  appartiennent  candeur,  albeur. 

anc.  cat.    Fsr.  Albor.    port.    Alvorada.   it. 
Albore. 


ALB 

5.  Albaysia,  s.  f. ,  temps  clair,  beau 
temps. 

Apres  ellas,  s'en  van  las  barcas  dreyta  via 
De  pelegrins  c'aviau  espérât  I'ai.baysia. 

V.  de  S.  Honorai. 
Après  elles  ,  s'en  vont  droit  chemin  les  barques  de 
pèlerins  qui  avaient  attendu  le  temps  clair. 

6.  Album,   s.   m.,  lat.    album,  blanc, 
album. 

Coto  enbegnt  en  album  de  huou...  Album 

del  huel. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5  et  6. 
Coton  imbu  dans  le  blanc  d'œuf...  Blanc  de  l'œil. 
it.  Album. 

7.  Albuge,  s.  f.,  lat.  albugo,  taie  blan- 
che dans  l'œil. 

S'albuges  o  mailla  hi  creys,  aisi '1  gnerretz. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Si   taie  blanche  ou   maille   lui   croît  ,    vous  le 
guérirez  ainsi. 

Oudin  et  Cotgrave  donnent  le  mot 
albugine  pour  français. 
it.  Albugine. 

8.  Albugine,  adj.,  blanc,  blanchâtre. 
La  huiniditat  albuginea. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  19. 
L'humidité'  blanchâtre. 

9.  Albuginenc,  adj.,  blanc,  blanchâtre. 
La  prumiera  liumor  es  albuginenca. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  36. 
La  première  humeur  est  blanchâtre. 

10.  Albificar,  v.,    blanchir,    rendre 
blanc. 

Entro  que  sia  albificat.       , 

Trad.  d'Albawsis,  fol.  3. 
Jusqu'à  ce  qu'il  soit  blanchi.  ' 

11.  Azalbar,  v.,  blanchir,  éclaircir. 

Part.  pas. 

Domna,  ben  fou  saubut  et  azalbat 
Lo  luns  niati. 

G.  Eainols  d'Apt  :  Auzir  eugei. 
Dame  ,  bien  fut  connu  et  eclairci  le  lundi  matin. 

12.  Dealbatiu,  adj.,  blanchissant,  blan- 
chisseur. 

De  sanc  mestrnal  receptiva  et  d'el   en  layt 


ALIî 


49 


DEALBATIVA. 


Elue,  de  las  propr.j  fol.  5i. 


Receveuse  du  sang  menstruel  et  blanchisseuse  de 
lui  en  lait. 

i'3.  Dealbatio,  s.f. ,  blancheur,  blan- 
chissage. 
Pren  dealbatio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  273. 
Prend  blancheur. 

14.  Dealbar,  v.,  lat.  nEALBARe,  blanchir. 
O  tais  lanzengiers  escuzan  e  dealbon  a  per- 
sona  totz  sos  mais. 

V.  et  Vert.,  deuxième  trad.  ,  fol.  32. 

Ou  tels  flatteurs  excusent  et  blanchissent  à  une 
personne  toutes  ses  fautes. 

Part.  pas.  Coma  sépulcre  que  es  dealbatz  per 
deforas. 

V.  et  Vert.,  fol.  94. 
Comme  un  sépulcre  qui  est  blanchi  par  dehors. 

i5.  Subalbenc,  adj.,  sous-blanchissant. 
Lor  natural  color,  que  deu  esser  subat.benca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  265. 
Leur  couleur  naturelle ,  qui  doit  être  sous-blan- 
chissante. 

ALBAN,  s.  m.,  aubrier,  sorte  d'oiseau 
de  proie. 
Yenon  al  Castel-Nou ,  don  se  moc  un  alban 
Que  venedevassenestre  sai  a  la  destra  man, 
Et  anec  tant  can  poc  encontra  sns  volan. 

Guillaume  de  Tudela. 
Ils  viennent  à  Château  -  W  eu  f,   d'où  s'élança  un 

aubrier  qui  vint  devers  la  gauche  en  çà  à  la  main 

droite,  et  il  alla  tant  qu'il  put  à  l'encontre  sus  en 

volant. 

2.  Albanel,  s.  m.,  haubereau,  hobe- 
reau. 
D'albanel,  de  gavanh,  d'autres  auzels  ferens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
De  haubereau  ,  de  goéland  ,  d'autres  oiseaux  car- 
nassiers. 
it.  Albanella. 

ALBAR,  s.  /n.,  aubier,  obier,   aubour. 
Un  sang  fil  d'ALBAR. 

P.  Vidal  :  Ges  pel  temps. 
Un  sureau  fils  à'aubier. 

2.  Alborn,  s.  m.,  lat.  alburnww,  au- 
bier, obier,  aubour. 
Ab  arc  manal  d'ALBORN. 

Pieure  d'Auvergne  :  Charftarai. 
Avec  un  arc  manuel  à' aubour. 


5o 


ALB 


!■  li  traisses  tôt  entoru 
Sagetas  ab  arc  d'Ai.noRN. 
(U  [liai  tTE  im    B)  RGl  i  d\n  :  Un  sirvcnles. 
I      lui   tirassiez   tout   autour  flèches  avec  un  arc 
A' aubier. 

ANC.     K. 

\n-  iVmibour  porte  et  sajettes  d'acier 

Il  prend  son  arc  iïaubor. 
R.  de  Gai  in ,  Du  Cange,  t.  I,  col.  670. 
Car  vous  estes  mieux  digne  de  pendre  à  I  am- 

bour. 
Que  d'espouser  roïne  de  si  hante  tenour. 

Pot  me  de  Hugues  Capet ,  fol.  l5. 
cat.  Âlbenc.  esp.  Alborno. 

3.    Albareda,    s.  /.,    albarède,    lieu 
planté  d'aubiers. 

Coma  albareda  per  sauzeda. 

Leys  d'il  mors  ,  fol.  68. 
Comme  albarède  pour  saussaie. 

Frats  o  aiguas,  o  albaredas. 
Titr.  de  1271  ,  arck.  de  la  mais,  de  Lenlillac. 
Prc's  ou  eaux  ,  ou  albarèdes. 

ALBARAN,  .?.  m.,  quittance,  acquit. 
Le  mot  arabe  Barat  signifie 

Diploma  hegium,  împrimis  quo  ïnimunilas 
aut  privilegîum  alicui  conceditnr. 

Castel  ,  Lexicon  heptagl. 
Per  loqnal  testituoni  lo  présent  albaran  ay 
de  ma  man  propra  seignad. 
TU.  de  i'jr-8  ,  Hist.  de  y/mes  ,  t.  III ,  pr.,  p.  228. 
Pour  lequel   témoignage  j'ai  signe'  de  ma  propre 
main  la  présente  (/uiltance. 

Sagellar  carta  ni  letra  ni  albaran  que  con- 
tenga  obligacion  de  deniers. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  81. 
Sceller  cViarte  ni  lettre  ni  quittance  qui  contienne 
obligation  de  deniers. 

anc.  fr.  Ne  doit  rien  lever  du  voiturier  qui 
aura  payé  audit  Beziers ,  en  fesant  foi  de 
Yalbare  et  cartel  signé  du  commis. 
Tii.  de  i.l'|o.  Carpentier,  1. 1,  col.  i!\\. 
cat.  Atbard.  esp.  Albaram.  port.  Aharâ. 

ALBERC,  .v.  m.,  demeure,  logement, 

maison. 

Primitivement  l'ancienne  langue  al- 
lemande a  dit  iteri-berc  ,  de  l'armée, 
camp ,  ou  montagne  ;  dans  la  basse 
latinité,  heriberctis  a  signifié  logement 
de  V armée ,  logement  public  ;  et  enfin  , 


ALB 

le  sens  a  été  restreint  au  simple  loge- 
ment. 

Schiller,  Gloss.  teutonic.,  donne  divers 
exemples  d'HERiBERGA,  employé  par  la 
langue  francique  dans  l'acception  de 
tabernaculum  ,  demeure. 

Bi    then  heribergon  dhero  lierdon. 
Près     les     tabernacles       des      bergers. 

Cant.  cant.  I,  8. 

Voyez  Juste   Lipse,  Epist.  l\l\  ,    ad 
Bclsas. 

o 
Per  mandamen  de  son  senhor, 

Vas  I'at.bekc  d'En  Bascol  s'en  cor. 

R.  Vidal  de  Bezavdun  :  Uuas  no  vas. 
Par  ordre  de  son  seigneur,  il  court  vers  la  de- 
meure du  seigneur  Bascol. 

Tan  feron  que  lo  conduisseron.  a  Tripoli  en 

nn  alberc. 

V.  de  Geojfroi  Rudel. 

Ils  firent  tant  qu'ils  le  conduisirent  à  Tripoli  en 
un  logement. 

Fig.  Del  alberc  e  del  pays 
E  del  lignage  de  David. 

Trad.  d'un  Evang.  ajwcr. 
De  la  maison  et  du  pays  et  du  lignage  de  David  . 

—  Droit  de  gîte. 

Vingt  sols...  que  l'om  li  pag  quad  an  per 

ALBERG. 

TU.  de  1216,  Doat,  t.  CXXIX,  fol.  i55. 
Vingt  sous...  qifon  lui  paie  ebaque  année  pour 
droit  de  gite. 

ANC.    FR. 

Ne  cuidoie  que  ci  fussent  fait  mi  herbert. 

Roman  de  Berte  ,  p.  52. 
cat.  Alberg.   anc.    Esr.    Albergo.  esp.   mod. 

FORT.  Alliergue.  it.  Albergo. 

2.   Alberga,  albkrja,  s./.,  barraque, 
tente,  campement. 

Per  totas  las  albergas  an  li  graylesonat. 

Roman  de  Fierabras  ,  v.  3882. 
Les  cors  ont  sonné  par  tous  les  campements. 
Fan  Albekjas  bastir  e  traps  dressar. 

Roman  de  Gérard  de  Rossil/on  ,  fol.  72. 
Us  font  liàlir  baraques  et  dresser  tentes. 

anc.  fr.  Là  fit  tendre  ses  herberges  et  i  de- 
meura aucuns  jours. 

Rec.  drs  hist.  de  Fr. ,  t.  V,  p.  236. 

—  Droit  d'albergue,  de  gîte. 


ALB 

El  toms  avia  alberga  ab  taus  COtnpanhos 
que  menaria. 

Tit.  de  1221,  Arch.  du  Roy.,  J,  3o<). 

Le  comte  avait  droit  de  gîte  avec  autant  de  com- 
pagnons qu'il  mènerait. 

Demandai-  a  me  ni  a  mos  homes  tolta,  ni 
quista  ,  ni  alberga. 

Tit.  de  1217  du  Rouergue,  Arch.  du  Roy. 

Demander  à   moi    ni  à   mes    nommes    toile  ,    ni 
quiste  ,  ni  albergue. 

L'alberga  a  IIII  manjar  et  tlisnar. 
Tit.  de  n35.Bosc,  mém.  du  Rouergue,  t.  III,  p.2o3. 

LV albergue  à  manger  et  dîner  pour  quatre  per- 
sonnes. 

3.  Albergue,  s.  i)i.,  droit  de  gîte. 
Donec  albergue  can  venran  ni  tornaraD. 

Tit.  de  1190.  Doat,  t.  CXIV,  fol.  242. 
Il  donna  droit  de  gîte  quand  ils  viendront  et  re- 
tourneront. 

4.  Alberguaria  ,  s./.,  demeure,  cam- 
pement. 

Segur  pot  estar  dedins  s'albergaria. 

G.  Figueiras  :  Un  nou  sirventes. 
Il  peut  rester  sûr  dans  sa  demeure. 
E  Frances  los  esgardan  de  loi-  alberguaria. 
Roman  de  Fiera/iras  3  v.  i32i. 
Et  les  Français  les  regardent  de  leur  campement. 
ANC.   FR. 

Qui  avoeqnes  Constance  a  pris  hebergerie. 
Roman  de  Berle ,  p.  83. 

—  Droit  de  gîte. 

Donec  als  homes  de  l'abadia...  albergaria 
en  las  suas  niaisos. 

Tit.  de  1190.  Doat,  t.  CXIV,  fol.  242. 

Il  donna  aux  hommes  de  l'abbaye droit  de  gîte 

dans  les  siennes  maisons. 

anc.  cat.  ANC.  Esr.  Albergaria.  esp.  mod. 
Albergueria.  port.  Albergaria.  it.  Alber- 
gheria. 

5.  Albergada  ,  s.  f. ,  campement,  gîte. 

Tais  enia  venir 
Ab  falsa  croisada , 
Qn'el  n'er'  a  fozir 

Ses  fog  d'ALBERGADA. 

TûMIERS  :  De  ebantar. 
Tel   pense  venir  avec   fausse  croisade,  qu'il   lui 
sera  à  s'enfuir  sans  feu  de  gîte. 
Tro  al  join  que  vist  lo  pueg 
E  '1  castel  e  las  albf.rgadas. 

Roman  de  Javfre  ,  fol.  53. 


ALli 


5i 


Jusqu'au  jour  qu'il  vit  la  montagne  et  le  château 

et  les  campements. 
anc  esp.  Albergada. 

6.  Alberjazo  ,  s.  f.  ,  gîte  ,  logement. 

A  nuh  prengatz  at.berjazo. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  8'|. 
A  la  nuit  prenez  gîte. 
it.   Albergagione. 

7.  Albergamen,  s.  m.,  demeure,  lo- 
gement. 

Albergen  els  reials  albergamens. 

Roman  de  Gérard  de  Rossil/on  ,   fol.   106. 
Hc'bergent  aux  royales  demeures. 
ANC.    FR. 

A  Rostemont  snr  Meuse  ont  pris  hébergement. 
Roman  de  Belle ,   p.    1^- 

anc.  port.  it.  Albergamento. 

8.  Alberguatge  ,  s.  m.,  logement,  de- 
meure. 

Et  ab  totz  vens  ieu  penrai  vas  totz  latz 
Alberguatge. 

Rambaud  de  V\oi.eir.\s  :  Ben  sai. 
Et  avec  tous  vents  je  prendrai  logement  de  tous 
côte's. 

—  Droit  de  gîte. 

Alberjatge  ni  tolta  ,  ni  talha. 

Charte  de  Besse  en  Auvergne  de  1270. 
Droit  de  gîte  ni  tolte  ,  ni  taille. 

9.  Albergaire,    arbergador  ,    s.    m., 
hôte,  logeur. 

Eu  eni  sens  es  albergaire. 

Pierre  d'Auvergne  :  Genl  ■  s 
En  qui  sens  est  hôte. 

Sufertan  freit  e  langor, 
Com  dison  Farbergador. 
T.  d'Auz.  Figera  et  d'Aim.  de  Peguil  un  . 
Bertrand. 
Souillant   froid  et  langueur,    comme   disent    I. 
logeurs. 
anc.  fr.  Quoique  songeur, 

Sou  cœur  soit  d'ennui  herbergeur . 
OEuvres  d'Alain  Charlier,  p.  647. 
anc.  cat.  anc.  esp.  anc.  port.  Albergador . 
it.  Albergatore. 

10.  Alberguier,  s.  m.,  logeur,  auber- 
giste. 
Ad  alberguiers  de  romieus. 

Cariulaire  de  Montpellier,  fol.  43. 
A  logeurs  de  pèlerins. 


5a  ALC 

cat.  Albergucr.  esp.  Alberguero. 
ii.  Alberguar,  v. ,  héberger,  loger. 

Et  acnlbir  los  pros, 

Et  alberguar  cui  que  volgues  deissendre. 
Pistolet  \  :   \r  agues. 
Et  accueillir  los  preux  ,   et  héberger  quiconque 
voulût  descendre. 

Albergar  los  viandans  panres  qae  no  podon 

logar  ostal. 

V.  et  ï'iri.,  fol.  79. 
Héberger  les  voyageurs  pauvres  qui  ne  peuvent 
louer  demeure. 

E  s'a  Iieis  platz,  albergar  ai 
Près  de  lieis. 

G.  RcDEL  :  Lanquan. 
Et  s'il  lui  plaît ,  j'hébergerai  près  d'elle. 
Part.  pas.  Ben  antamens  soi  albergatz 
Am  lo  comt'  Enric. 

P.  Vidal  :  Neu  ni  gel. 
Je  suis  hébergé  bien  haut  avec  le  comte  Henri. 

cat.  esp.  tort.  Albergar.   it.  Albergare. 

12.   Desalbergar,  v. ,    déloger,   sortir 

de  la  maison. 
Part.  pas.  E  cant  foron  desalbergat. 

Trad.  d'un  Evang.  apoer. 
Et  quand  ils  furent  sortis  de  la  maison- 
it.  Disalbergare. 

ALBESPIN,  .v.  m.,  lat.  albaspinû,  au- 
bépin. 
En  nn  vergier,  sotz  fuelba  d'ALBEsn, 
Tencla  domna  son  ainic  costa  si. 
Un  troubabour  anonyme  :  En  un  vergier. 
Dans  un  verger,  sous  la  feuille  de  Vaubépin  ,  la 
dame  tint  son  ami  près  d'elle. 

2.   Albespix  ,  arlj. ,  d'aubepin. 
Lanqnan  lo  temps  renovella 
E  par  la  flors  albespina  , 
E  son  florit  albespi. 

G.  Rudel  :  Lanquan. 
Quand  le  temps  se  renouvelle  et  que  la  fleur  d'au- 
bépin  paraît ,  et  que  les  aubépins  sont  fleuris. 

ALCAFlT,  s   m.,  alcade,  titre  de  ma- 
gistrature maure  conservé  par  les  Es- 
pagnols. 
E  'lh  feric  I'alcafit  de  Tortosa. 
Philomena. 
Et  il  frappa  Y  alcade  de  Tortose. 

cat.  esp.  Alcade,  port.  Alcaide.  it.  Alcado. 


ALC 

ALCALI,  .v.  m. ,  arabe  al-kai.i,  soude, 
alcali. 

Pren  de  alcali  e  de  caus  non  extinta. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  9. 
Prends  de  l'alcali  et  de  la  ebaux  non  e'teinte. 
cat.  Alkali.  esp.  Alcali,  port.  Alkali.  it.  Alcali. 

ALCAVOT  ,  alcaot  ,  s.  m. ,  maquereau , 
débauché,  libertin. 
Ribautz  et  alcavotz  et  jogadors. 

V.  et  Vert.,  fol.  80. 
Ribauds  et  maquereaux  et  joueurs. 
Et  alcaotz  e  gran  colpiers. 

Leys  d'amors,  fol.   i\~ 
Et  libertin  et  grand  batailleur. 

esp.  Alcahue  te,  alcaline  ton. 

ALCION ,  s.  m.  ,  lat.  alcyon,  alcyon. 
Un  auzel  mari  dit  alcion. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  276. 
Un  oiseau  marin  dit  alcyon. 

esp.  Alcion.  port.  Alcyon,  it.  Alcione. 

ALCOTO,  s.  m. ,  cotte-de-mailles,  pour- 
point piqué. 

Un  aasberg  ac  vestit  ses  alcoto. 
El  pihts,  sobre  fausberc,  perl'Ai.coTo. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  73  et  56. 
Eut  vêtu  un  baubert  sans  colte-de-mailles. 
A  la  poitrine,  sur  le  baubert,  à  travers  la  cotle- 
de-mailles . 

anc.  fr.  Et  desrompu  li  bauberc  fremilon, 
Si  ke  desouz  feirent  li  aqueton. 
Pioman  de  Gérard  de  Vienne,  Bekker,  v.  24g3. 

ALCUN,  adj.  ind. ,  lat.   At/QoeM,  au- 
cun, un ,  quelque. 
Ad  AUGUN  bom  dens  los  termis  de  la  sanbetat. 

Titre  de  1080. 
A  aucun  bomme  dans  les  limites  de  la  sauveté. 

Alcds  bornes  se  esforsson  de  viure ,  e  fan 
alcunas  penedensas  e  motas  bonas  obras. 
V.  et  Vert.,  fol.  9. 
Quelques  hommes  s'efforcent  de  vivre ,  et  font 
quelques  pénitences  et  beaucoup  de  bonnes  œuvres. 
anc.  fr.  Manda  les  aucuns  des  seigneurs  de 
son  royaume. 
OEueres  d'Alain  Chartier,  p.  239. 

Et  de  ta  bonche  aucuns  mots  gracieux. 
C.  Marot,  1. 1,  p.  366'. 

Quelquefois  il  s'emploie  corrélative- 
ment, et  signifie  l'ait,  Vautre. 


ALE 

Subst.  ind.  Qui  sap  d'Ainor  quan  bona  es? 
Ai.cdn  orguelb,  aucun  reblan. 
Arnaud  de  Cotignac  :  Lo  vers  comens. 
Qui  sait  d'Amour  quaud  il  est  bon  ?  il  traite  l'un 
fièrement ,  il  caresse  l'autre. 

cat.  Esr.  Algun.  tort.  Algmn.  n.  Alcuno. 

2.  Alque,    adj.   irtdét. ,   lat.    auque/m  , 
quelque. 

Que,  s'il  plai,  de  s'amor  me  dentz 
Far  alque  novel  entresentz. 

P.  DU  VlLAR  :  Scndatz  vermelhs. 
Que ,  s'il  lui  plaît ,  elle  me  daigne  faire  quelque 
nouveau  témoignage  de  son  amour. 

cat.  esp.  Algun.  tort.  Algmn.  it.  Alcuno. 

3.  Alques  ,   s.   indét. ,  quelque    chose, 
un  peu  ,  quelque  peu. 

Desesperatz  ab  alquls  d'esperanza. 

FoLQUET  DE  MARSEILLE  :  Ja  )10. 

Désespéré  avec  un  peu  d'espérance. 
Adverbial.  Una  res  m'a  aleujat 

Alques  de  mon  pessamen. 

Cadenet  :  S'ieu  pogues. 
Une  chose  m'a  un  peu  soulagé  de  mon  chagrin. 

Mesura  m'a  ensenbat  tan, 
Qu'ieu  m  sai  alques  guardar  de  dan. 

Garin  le  ISrun  :  Wueg  e  jorn. 
Baison  m'a  tant  instruit ,  que  je  sais  quelque  peu 
me  garder  de  dommage. 

anc.  fr.  Anques  a  joie,  auques  dolor. 

Pioman  de  Partonopeus  de  Blois,  1. 1 ,  p.  3i . 

4.  Alquant,  s.  rel.  ind.,  lat.  AiiQUAivTz, 
quelques  uns. 

Alquant  s'en  tornen  aval  arrenso. 

Poème  sur  Boece. 
Quelques  idis  s'en  retournent  là-bas  par-derrière. 

it.  A /quanti. 

5.  Alquantet,  adv.,  un  peu,  tant  soir 
peu. 

Cum  bom  ba   alquantet  profeitat  en  a- 

questa  gracia. 

Trad.  de  Bede,  fol.   18. 
Comme  on  a  un  peu  profilé  en  cette  grâce. 

ALECTORI,   s.    m.,    lat.    alf.ctori«  , 
alectorienne. 

Alectori  es  peyra  qae  se  engendra  el  ventre 
del  capo....  El  engendra  et  porta  la  preciosa 
dita  alectori. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iS5  el  i.\(>. 


ALF 


53 


L' alectorienne  est  une  pierre  qui  s'engendre  dans 
le  ventre  du  chapon 11  engendre  et  porte  la  pré- 
cieuse dite  alectorienne. 
anc.  fr.  Alectoire  tenent  à  bon 

Ki  creist  el  ventre  del  ebiapon. 
Trad.  de  Marbode ,  col.  16^2. 

esp.  port.  A/ectoria.  it.  Alettoria. 

ALEITOS,  adj.,  gr.  âMtrsja-,  misérable, 
coupable. 

Ane  110  cuidei  vezer  que  fos  tan*  aleitos, 
Que  no  nivalguessan  armas  ni  sant  ni  orazos. 
Guillaume  de  Tudela. 

Oncques  je  ne  crus  voir  que  je  fusse  si  misérable, 
que  ne  me  valussent  armes  ni  saint  ni  oraisons. 

ALENA,  s./.,  alêne. 

Voyez  Wachter,  Gloss.  gcrni.;  Leib- 
nitz ,  p.  52. 

Lengas  pins  esmoludas  qae  razors  ni  que 

alena. 

V.  et  Vert.,  fol.  25. 
Langues  plus  effilées  que  rasoir  et  qu'alêne. 

anc.  fr.  Il  luy  feit  percer  la  langue  avec  trois 
coups  cYalesne. 
Amyot  ,  Trad.  de  Plutarque,  vie  d'Artaxcrxe. 
cat.  Alena.  esp.  Alesna. 

ALEPH ,  s.  m. ,  première  lettre  de  l'al- 
phabet hébreu,  a. 

Digas  me  que  vol  dire  aleph, 
Ien  te  dirai  que  vol  dire  bepb. 

Trad.  de  VÉvang.  de  i 'Enfance. 
Dis-moi  ce  que  veut  dire  a  ,  je  le  dirai  ce  que 
veut  dire  h. 

ALFERAN,  s.  m.,  auferant,  cheval  en- 
tier. 

Des  étymologistes  ont  avancé  que 
ferran,  'dit  d'abord  de  la  couleur  du 
poil  du  cheval,  a  ensuite  désigne  le 
cheval  même. 

Il  est  plus  probable  que  alferan 
vient  de  waran/o,  cheval  entier,  che- 
val de  guerre. 

Charlemagne ,  dans  le  capitulaire  de 
F illis,  c.  i3  ,  ordonne 

Ut  equos  amissarios,  id  est  warasiWj, 
bene  provideant. 

Baluz.  ,  Càpit.  reg.  Fr.,  t.  T  ,  p.  333. 


54  AL1I 

Voyez  Eecard  ,   Leg.  franc.   Salie, 
p.  1 3  et  76,  aux  notes. 

Denant  l'emperador  dichen  de  Falferan. 
Roman  </<■  Fierabras,  v.  3924 • 
Il  descend  de  Vaujeranl  devant  l'empereur. 

Per  que  t  preo,  messagiers,  que  brocs, 
Taa  cum  poiras,  ton  alferan. 

G.  Adhejmar  :  Een  fora  oimais. 
C'est  pourquoi  je  te  prie,   messager,  que  lu  pi- 
ques ,  autant  que  tu  pourras,  ton  auferant. 

ANC.  fr.  Desus  un  auf errant  gascon. 

Roman  du  Renaît,  t.  IV,  p.  /Jig. 
L'en  li  aineine  nn  destrier  auferrant. 
Roman  de  Gérard  de  tienne,  Berker,  v.  295. 

ALGORISME,  s.  m.,  algorithme,  art  du 
calcul. 

L'abac  e  I'algorisme  aprezi. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
J'appris  l'aritbme'tique  et  Varl  du  calcul. 
ANC.   fr. 

Qu'on  peut  juger  ung  chiffre  en  algorisme. 
J.  Marot,  t.  V,  p.  80. 
aîîc.   Esr.    Alguarismo.  esp.  mod.  Algoritmo. 
tort.  Algarismo.  it.  Algorismo. 

ALH ,  aill,  s.  m.,  lat.  kùtun,  ail. 
Prendetz  sol  nna  dolsa  d'Alix. 

Decdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  seulement  une  gousse  d'ail. 

Alh  reprem  autras  odors  et  pudors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  199. 
L'ail  réprime  autres  odeurs  et  puanteurs. 
Loc.  Ni  no  faria 

Per  clercia 
"Valen  d'un  aylh. 
I  S  trovb  vdour  anonyme  :  Dieus  vos  salve. 
Et  ne  ferait  pour  cierge'  la  valeur  d'un  ail. 
Nég.  expl. 

E  '1  coms  non  es  d'un  aill  crezut. 

Bambaud  de  Vaqteiras  :  Leu  sonel. 
Et  le  comte  n'est  pas  cru  d'un  ail. 

I  11  sirventes ,  cui  motz  non  falh  , 
Ai  fag  ,  qu'anc  no  m  costet  un  alh. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
J'ai  fait  un  sirvente,  auquel  mot  ne  manque,  qui 
jamais  ne  me  coûta  un  ail. 

anc.  fr.  Ceste  vantance  ne  pris  II  alz  peleiz. 
Roman  de  Gérard  de  Vienne,  Bekker  ,  v.  1223. 

ANC.  CAT.    Ajl.    CAT.   MOD.  AU.  ESP.   Ajo.  PORT. 

Alho.  it.  Aglio. 


ALI 

2.  Alhada,  s.  f.,  aillade,  ailloli. 

Causas  trop  caudas  quais  so  fort  alhada,  etc. 
Qui    vol   per   locs  pudens  passar   de  forts 
alhadas  se  sol  armar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  IOO  et  199. 
Choses  trop  chaudes,    telles  que  sont  forte   aii- 
lade, etc. 

Qui  veut  passer  par  des  lieux,  puants  a  coutume 
de  s'armer  de  fortes  aillades. 
anc.  fr.  Puante  haleine...  alors  qu'il  mangea 
tant  Saitlade. 

Babelàis,  liv.  II,  ch.  32. 
anc.  cat.  Aïïada.  cat.  mod.  Alioli.  it.  AgUata. 

ALIET,  s.  m.,  aliet ,  faucon  pêcheur. 
Aliet,  autrament  dit  moysheta,  es  nn  petit 
auzel  de  raphia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^1. 
Aliet,  autrement  dit  mouette ,  est  un  petit  oiseau 
de  rapine. 
anc.  fr.  Si  comme  aigles,  ailliers  et  escoufles. 

Bible  hislor.,  BoREL,  p.  7. 
it.  Alieto. 

ALIMENT,  x.  m.,  lat.  alimenthw,  ali- 
ment. 

Home  ,  qui  pot  viure  ses  aliment  aigu 
temps,  no  pot  viure  ses  aspiracio  et  respiracio 
a  penas  per  un  moment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19. 
L'homme ,   qui    peut    vivre  quelque   temps    sans 
aliment ,  ne  peut  à  peine  vivre  pendant  un  moment 
sans  aspiration  et  respiration. 
Cant  lo  semenador  semena  lo  semenc, 
L'una  tomba  en  las  peyras,  ont  ha  pooalimemt. 
E'Evangeli  de  li  quatre  Semencz. 
Quand  le  semeur  sème  la  semence  ,  l'une  tombe 
dans  les  pierres ,  où  elle  a  peu  d'aliment. 

cat.  Aliment,  esp.  tort.  it.  Alimente 

ALISCAMPS,  du   lat.   jlViùos  campos, 
élyséc,  cimetière. 

La  ville  d'Arles,  sous  la  domination 
romaine,  avait  des  théâtres,  des  cir- 
ques, etc.,  des  ehamps-élysées ,  où  les 
morts  étaient  déposés,  et  qui,  lors  de 
l'établissement  du  christianisme,  con- 
servèrent la  même  destination. 

L'auteur  de  la  Vie  de  S.  Honorât, 
celui  de  la  Vie  de  S.  Trophime,  par- 
lent des  ALiscAMi's  d'Arles;  les  chrétiens 


ALL 

étrangers   avaient  la    dévotion   do  s'y 
faire  enterrer. 

E  promet  a  tôt/,  los  crestians 

Qu'el  seinenteri  jagran  d'Ai.isouAMPS , 
].o  sleu  regue  ses  tôt  destorbament. 

V.  de  S.  Trophirne. 
Et  promet  à   tous  les  chrétiens  qui  reposeront  au 
cimetière  à'A/iscarn/is,  son  royaume    sans  contes- 
tation. 

Quand  S.  Honorât  fut  nommé  évéqnc 
«l'Arles,  les  électeurs  s'étaient  réunis  à 
Aliscamps. 

Als  vases  (I'Aliscamps  , 
Aqui  se  fey  l'aeamps. 

V.  de  S.  Honorai. 
Aux  tombeaux  à'ylliscamps,  là  se  fit  l'assemhlée. 

On  trouve  le  même  mot  dans  des 
récits  concernant  d'antres  pays  de  la 
France. 
Esr.  port.  Campos  eliseos.  ix.  Campi  elisi. 

ÀLKIMIà,  s.  f.,  arabe  al-kimia,  chi- 
mie, alchimie. 

Aquels  que  euro  saber  las  operacîos  cI'alki- 
mia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^- 

Ceux  (jui  prennent  soin  de  savoir  les  ope'rations 
X  alchimie. 

cat,  esp.  port.  Alquimia,  it.  Alchimià. 

ALLEBOLUS,  s.  m.,  allebolus,  figure 

de  mots, 

Allebolus  es  estranha  sentensa  ,  so  es  im- 
proprietat  de  sentensa. 

Allebolus  se  desshen  de  doas  dictios  gre- 
cas  :  la  una  es  alleos,  que  vol  dire  estranli ,  e 
l'autra  es  bolc,  que  vol  dire  sentenza  ;  et  ayssi 
allebolus  vol  dire  estranha  sentensa. 

Leys  amors,  fol.  lO^- 

Allebolus  est  une  sentence  étrange  ,  c'est-à-dire 
une  impropriété  de  sentence. 

Allebolus  se  dérive  de  deux  mots  grecs  :  l'un  est 
ALLEOS  ,  qui  veut  dire  étrange  ,  et  l'autre  est  BOLÉ  , 
qui  veut  dire  sentence  ;  et  ainsi  allebolus  veut  dire 
sentence  étrange. 

Ce  mot  a  été  altéré;  il  faudrait  pro- 
bablement : 

"Aw.okotos,    allocotus  ,    absurda  ,   mons- 


ALL  55 

trosa  verba  et  plane  absoua  a  consuctudine 
linguae. 

Voyez  Lucian.,  Rhet.  prœc,  17. 

ALLEGORIA,  s.   rn.,  lat.  ali.egoria  , 

du  grec  ùxxcs  et  ùyoptva,  allégorie, 

figure  de  mots. 

Allegoria  est  alienî  loquiuin,  aliad  enim 
sonat,  aliad  intelligitur,  ut, 
Très  in  littore  cervos 
Conspicit  errantes , 

ViRG.,  jE/z-,  1.  I,  v.  184, 
ubi  très  duces  belli  punici,  vel  tria  bella  pu- 
nica ,  significantur. 

Isidor.  ,  Orig.,  1 ,  36. 

Allegoria  es  nna  figura  per  laquai  hom 
ditz  nna  cauza  et  autra  n'enten, 

Lejs  d' amors  ,  fol.  l34- 

L' 'allégorie  est  une  figure  par  laquelle  on  dit  une 
cliose  et  on  en  entend  une  autre. 

C'aitan  vol  dir,  per  dreicb'ALEGORiA,  Jérusalem. 
Lanfranc  Cigala  :   Si  mos  chans. 
Qu'autant  veut  dire ,    par  droite  allégorie,  Jé- 
rusalem. 

Adv.  comp.  Las  cals  causas  son  dicliaspc/-  alle- 
goria. 
Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Galales. 
Lesquelles  choses  sont  dites  par  allégorie. 
cat.  esp.  port.  it.  Allegoria, 

1.  Allegokialmf.n,  adv.,   allégorique- 
mem. 

Que  vol  aysso  dire  allegorialmen. 

Leys  d' amors  ,  fol.  1A0. 
Que  veut  dire  ceci  allégoriquement. 

ALLELUIA,  s.  m. ,  alléluia. 

Alleluya  e '1s  autres  cants  d'alegrîer. 

Elue,  de  las  propr. }  fol.  127. 
Alléluia  et  les  autres  chants  d'allégresse. 
Caut  f  alléluia  si  disia. 

y.  de  S.  Honorât. 
Lorsque  V alléluia  se  disait. 

cat.  esp.  Aleluya.  it.  Alleluja. 

ALLEOTHETA,    s.  f.  ,    aleotète,  an- 
tistichon,  figure  de  mots. 

Il  est  à  croire  que  l'auteur  a  voulu 
former  un  substantif  de  l'adjectif  grec 
ûXXo tofaroç ,  transposé. 


56  ALL 

Voyez  le  Trésor  d'Henri  Es  tienne , 
Lond.,  col.  1868. 

Pcr  una  figura  apelada  alleotheta  o  an- 
titosis. 

-  d'amers  ,  fol.  59. 
Par  une  figure  appelée  aléotète  ou  anlito^e. 

Cette  figure  consiste  à  charnier  une 
lettre  en  une  autre. 

ALLIZIO  ,  s.  f. ,   lat.    allisio,  froisse- 
ment. 

Que  en  cl  l'ayre  fassa  plus  fort  allisio  e 
percussio. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  l5. 

Qu'en  lui  l'air  fasse  plus  fort  froissement  et  frap- 
pement. 

2.  Collisio,  s./.,  lat.  coLLisio,  collision  , 
froissement. 

Collisio  de  vent  e  de  so. 
Per  lor  ferituent  et  collisio. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  l5  et  i3t. 
Froissement  de  vent  et  de  son. 
Par  leur  frappement  et  froissement. 

—  Vice  du  discours,  collision. 

Tiei  qn'om  apela  coli.i7.io,  que  vol  dire  as- 
pra  e  desacordabla  contentios  de  sillabas. 

Collizios  es  ajustamens  de  motas  dictios 
que  ban  motas  consonans  en  una  sillaba,  coma 
fortz ,  franez,  ferms,  etc. 

Leys  d'amors,  fol.  8  et  109. 

\  ice  qu'on  appelle  eollision,  qui  veut  dire  âpre 
et  discordante  occurrence  de  syllabes. 

Collision  est  la  re'union  de  diverses  expressions 
qui  ont  plusieurs  consonnes  en  une  syllabe ,  comme 
fort ,  franc ,  ferme ,  etc. 

ALLOPICLV,  s.  f,   lat.  alopecia,  pe- 
lade ,  alopécie. 

Els  calvtz  et  en  aquels  que  ban  allopiciv... 

Mirt  val  contra  allopicia  et  cazement  de  pels. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3^  et  214 

Aux  ebauves  et  en  ceux  qui  ont  alopécie...  Myrte 
vaut  contre  alopécie  et  chute  de  poils. 

cat.  Alopecia.  asc.  esp.  Alopicia.  tort.  Alo- 
pesia.  it.  Alopicia. 

ALLLVIO,  s.  f. ,  lat.  Mit  vto,  débor- 
dement, alluvion. 


ALM 

Alluvio  lava  la  terra  don  fa  passage,  et  la- 
van  la  degasta. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  l52. 

Uallufian  lave  la  terre  par  où  elle  fait  passage  , 
et  en  la  lavant  la  gâte. 

esp.  Aluvion.  tort.  Ailuviâo.  it.  Alluvione. 

ALM  ,  ad/.,  lat.  aimus,  nourricier. 
Mayre  alma. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  157. 
Mère  nourricière. 

ANC.    FR. 

Et  me  paissant  de  vostre  aime  présence. 
Facet.  nuits  de  Slraparole,  t.  I,  p.  9. 

esp.  it.  Almo. 

ALMASSOR,  s.  m.,  almansor,  chef  de 
Sarrasins. 

Miels  saup  Lozoics  deslivrar 
Guillelme ,  e  '1  fes  iic  secors 
Ad  Aurenga,  quan  I'almassors 
A  Tibaut  Tac  fait  aseljar. 
Bertrand  de  Born  le  fils  :  Quant  vey  lo  temps. 
Louis    sut     mieux    délivrer   Guillaume  ,    et   lui 
fournit  à  Orange  un  puissant  secours  ,  quand  V al- 
mansor l'eut  fait  assie'ger  par  Thihaud. 
Lo  fîlb  delb  almassor  de  Cordoa. 

Philomex  \ . 
Le  fils  de  V almansor  de  Cordoue. 

axt.  fr.  Entor  lui  vienent  et  roi  et  ainnacor. 
Roman  d'Agolant  ,BekkeR,  v.  184. 

ALMATIST  ,  s.    m.  ,  lat.   kvetvjstus  , 

améthyste. 
almatist,  peira  moût  dura  , 
D'ebrietat  assegnra. 

Brev.  d'amor,  fol.  40. 
L' améthyste,  pierre  très  dure  ,  garantit  d'ivresse. 
Cors  gent  format  e  car  e  just , 
Blanc  e  lis  plus  qu'us  almatist. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Ar  vey  qu'em. 
Corps  bien  formé  et  précieux  et  parfait,  pur  et 
poli  plus  qu'une  améthyste. 
ANC.  fr.  "Vermeille  comme  une  arnathiste. 

Villon,  p.  25. 

cat.  Amatista.  anc.  esp.  Ametisto.  esp.  Mon. 
Amathta.  tort.  Amethysto,  Amelysta.  it. 
Ametisto,  Amatista. 

ALMATRAC,  s.  m.,  matelas. 

Per  tapis  e  per  almatracx. 

R.  Vidvi.  de  Ib ./.  \i  DL'X  ••  Enaquel. 
Sur  tapi)!  <:t  sur  matelas. 


ALN 

E  mans  almatras  pcr  jazer. 

P.  Vidal  :  Mai  o  acobra. 
Et  maints  matelas  pour  coucher. 

cat.  Matalas.  it.  Materasso. 

ALMUSSA ,  s.  /'. ,  lat.  almdthw»  ,  au- 
musse. 
L'aumussc  était  jadis  une  partie  de 
l'habillement  qui  servait,  ainsi  que  le 
chaperon  ,  à  couvrir  et  garantir  la  tête. 
Les  princes  et  les  grands  portaient  l'au- 
musse  garnie  de  fourrures  ;  dans  la 
suite  les  ecclésiastiques  ne  la  conser- 
vèrent que  comme  un  ornement  que 
les  chanoines  placent  aujourd'hui  sur 
le  bras  gauche. 

Et  ac  almussa  d'escarlata  , 
Tota  de  sebelin  orlada. 

Roman  de  Jaufre  ,   fol.  56". 
Et  eut  une  aumusse  d'e'carlate  ,  tout  ourle'e  de 
fourrure. 

E  non  den  esser  coms  ni  reys, 
Ni  lnnhs  autr'oms  tan  poderos, 
Que  port  almussa,  mas  sol  nos. 

P.  Vidal  :   Abril  issic. 
Et   il  ne  doit  être  comte   ni   roi  ,  ni   nul  autre 
homme  si  puissant ,   qui  porte  aumusse  ,   excepté 
seulement  nous. 

anc.   fr.   A   leur    assemblée   l'empereur   osta 
Yaumusse  et  chaperon  tout  jus. 
Chr.  de  Fland.,  ch.  io5.  Du  Gange,  1. 1,  col.  3a6. 
cat.  Almussa.  port.  Mursa.  it.  Mozzeua. 

2.  Almucella,  s./.,  petite  aumusse. 
Almucella,  II  deners. 

Cariulaire  de  Montpellier,  fol.  1 1^. 
Petite  aumusse,  deux,  deniers. 
anc.    fr.   Ne  l'avoit  daigné   saluer   ne  oster 
saumussette...  Pour  cause  d'une  aumussette 
on  barrette. 
Lelt.derém.,  i37Ô",l38o.  Carpentier,  1. 1,  col.  387. 

ALNA,  auna,  s.  f.  ,  lat.  «lna ,  aune, 
sorte  de  mesure. 

D'alna  falsa ,  vu  sols. 

Charte  de  Montjerrand  de  1248. 
D'une  aune  fausse,  sept  sous. 

Qu'ab  quatr'AUNAS  de  filât. 

P.  Cardinal  :  Tartarassa. 
Qu'avec  quatre  aunes  de  toile. 

anc.  cat.  Alna,  auna.  anc.  esp.  Alna.  it.  Auna. 


ALP  57 

ALOA,  s.f.,  sorte  d'arbre,  aloès. 

Aloa  es  aybre  aromatic  qui  naysb  en  India. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  198. 
Aloès  est  arbre  aromatique  qui  naît  en  Inde. 

a.  Aloen,  aloes,  s.  m.,  lat.  aloe,  plante, 
aloès. 

De  I'aloen  li  donaretz 
Sus  en  la  carn  enpolverat. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  lui  donnerez  de   Valoès  en  poudre   sur  la 
chair. 

—  Suc  de  cette  plante. 

Aloe  es  sne  de  la  herba  dita  aloen. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  199. 
Aloes  est  le  suc  de  la  plante  dite  aloès. 
De  mirra  e  d'ALOEs. 

Passio  de  Maria. 
De  myrrhe  et  à'aloès. 
Aportet  mirra  et  aloe. 

Jiist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  66. 
Apporta  myrrhe  et  aloès. 

ANC.  CAT.  ANC  ESP.  Aloes.  ESP.  MOD.  TORT.  Aloe. 

it.  Aloè. 

ALOC  ,  aleuc  ,  s.  m. ,  aleu. 

Bodin,  Rech.  hist.  sur  Saumur,  dé- 
rive aleud  du  celtique  leuo,  vassal  et 
d'à  privatif. 

Aissi  cum  cel  qu'a  estât  ses  segnor, 
En  son  aloc,  franchamen  et  en  patz. 
Le  Moine  de  Montaldon  :  Aissi  com  cel. 
De  même  que   celui  qui  a  été ,  dans  son   aleu , 
sans  seigneur,  librement  et  en  paix. 

Et  de  vos  teng  mon  aloc  e  mon  feu. 

Folquet  DE  Romans  :  Ma  bella  dompna. 
Et  je  tiens  de  vous  mon  aleu  et  mon  fief. 

Loc.  Si  Gérard  Rossilho  en  alluc  tenc. 

Pioman  de  Gérard  de  liossillon  ,  fol.  19. 
Si  Gérard  tient  Roussillon  en  a/eu. 

anc.  fr.  Challe  li  Cbanf ,  entends  :  Mains  te 

tiennent  pour  sage. 
Partie  tiens  de  loi  de  mon  grant  héritage, 
Et  d'alité/ en  tiens  je  la  très  plus  grand  partie. 
Piom.  franc,  de  Gérard  de  Piossillon,  foj.  21. 
cat.  Alou.  esp.  Alodio.  it.  Allodio. 

ALPS  ,  s.  m. ,  lat.  alpcs  ,  Alpes  ,  monts 
élevés. 

On  a  avancé  avec  beaucoup  de  vrai- 
semblance que,  dans  la  langue  celtique 

8 


58 


ALQ 


ou  gauloise,  alp  a  signifié  originaire- 
ment haute  montagne.  Isidore  de  Séville 
l'avait  dit;  Vossius  l'a  confirmé  par 
une  explication. 

Servais ,  à  l'occasion  de  ce  vers , 
Alpiui  Boreœ  nanc  bine,  nunc  flatibus  îllînc, 

YlRG. ,  JEncid.,  IV,  V.  442  > 

dit  sur  le  mot  alpini  : 

Quae  Gallornm  lingua  alti  montes  vocantur. 
Les  exemples  suivants  prouveront  que 
les    troubadours  employaient   le   mot 
daus  cette  acception. 

Perqae  Karlles,  sécréta  men  , 
A  tapin  ,  si  mes  en  la  via 
Sus  per  los  alps  de  Lombardia. 
E  passa  per  los  alps  de  Pueymont  a  en  sus. 

V.  de  S.  Honorât. 
C'est  pourquoi  Charles  ,  secrètement ,  en  tapinois, 
se  mit  en  route  au-dessus  par  les  Alpes  de  Lom- 
Lardie. 

Et  il  passe  par  les  Alpes  de  Piémont  au-dessus. 
Esr.  Alpes,  it.  Alpe. 

ALPHA  ,s.  m.,  nom  de  la  lettre  grecque 

«  ,  alpha. 

Alpha  et  O,  comensament  e  fi...  Diens,  qne 
es    alpha  et   O ,   so  es  a   dire    comensament 

et  fi. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io5  et  279. 
Alpha  et  oméga, commencement  et  fin. ..Dieu, qui 
est  alpha  el  oméga,  c'est-à-dire  commencement  et  fin. 

it.  Alfa. 

ALPHABET,  s.  m.,  lat.  alphabf.tm//; , 
alphabet. 

Escriven  pel  paviment  las  letias  del  alpha- 
bet ,  so  es  a  dire  del  abc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3o. 

Écrivant  sur  le  pavé  les  lettres  de   Y  alphabet , 
c'est-à-dire  de  l'abc. 

f  \r.  Alfabet.  esp.  tort.  it.  Alfabeto. 

ALQlTTPiA^,  s.  m.,  arab.  al-kitran, 
goudron. 
Près  del  foc  alqoitp.an,  et  la  ola  umpleg. 

Guillaume  de  Tudela. 
Il  prit  le  goudron  du  feu ,  et  emplit  le  pot. 
anc  fr.  Pour  cequnses  mains  estoient  jouil- 


ALT 

lécs  daiil  goutron....  pour  lui  aidîer  à  gou- 
trener. 
Lett.derém.,  i/jGj.  Carpentier,  t.  II, col.  602. 

anc.  cat.  Alquitra.  esp.  Alquitran.  tort.  Al- 
catrào.  it.  Catrame. 

ALT,  x\JT,adj.,  lat.  alt«.ç,  haut, élevé. 
E  fan  sacrifici  far  en  nn  taulier  alt  de  très 

pes  o  plus. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  3l. 
Et  font  faire  sacrifice  en  un  tréteau  haut  de  trois 
pieds  ou  plus. 

El  nauebier,  can  ve  be  lo  temps  clar, 
Que  s  coeba  e  cor,  tro  qu'es  en  auta  mar. 

PlERRE  Espagnol  :  Entre  que. 
Le  nocher,  quand  il  voit  bien  le  temps  clair,  qui  se 
hâte  et  court ,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  en  haute  mer. 

Fig.  E  sabes  be  que  ieu  soi  gentils  et  auta  de 
riqueza  e  jove  d'ans. 

V.  de  Gaucclm  Faidit. 
Et  vous  savez  bien  que  je  suis  gentille  et  haute 
de  richesses  et  jeune  d'ans. 

Tant  quant  chascus  ama  plus  son  prosme, 
tant  er  alts  el  règne  de  Deu. 

Trad.  de  B'ede  ,  fol.  23. 

Autant  comme  chacun  aime  plus   son  prochain, 
autant  il  sera  élevé  au  royaume  de  Dieu. 

Subst.  Elacios  dejeta  los  alts. 

Trad.  de  Bede ,  fol.  65. 
Orgeuil  abaisse  les  élevés. 
Que  de  bassez  fez  ads  e  d'AUZ  aussors. 
AlMERI  DE  Peguilain  :  Totz  boni. 
Que  de  bas  il  fit  hauts  et  de  hauts  plus  hauts. 

Adv.  On  hom  plus  aut  es  pueiat, 
Mas  pot  en  bas  chazer. 

B.  Zorgi  :  On  hom. 
D'autant  plus  un  homme  est  monté  haut ,  plus  il 
peut  tomber  en  bas. 

Quar  es  tant  alt  pniatz 
Lo  désirs  que  m  turmenta. 

Arnaud  de  Marueil  :  Ses  joi. 
Car  le  désir  qui  me  tourmente  est  monté  si  haut. 

Adv.  comp.  Era  m  fai  d'AUT  en  bas  chazer. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :    Ko  m'agrad. 
Ma  intenant  me  fait  tomber  de  haut  en  lias. 

E  crida  tan  can  pot  en  aut. 

R.  Yidal  de  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Et  crie  autant  qu'il  peut  en  haut. 
Que  aut  e  bas  denfra  sa  terra 
Pogues  intrar  ses  tota  guerra. 

V.  de  S.  Honorai. 
Qu'il  pût  partout  entrer  dans  sa  terre  sans  aucune 
guerre. 


ALT 

Comparât.  Del  loc  alsoii 
Jos  al  terrai. 

A.  Daniel  :  Chanson  d'un  mot. 
Du  lieu  plus  élevé  on  Las  à  terre. 

Superlat.  Quau  chai  la  fuellia 

Dels  aussors  entrecims. 

A.  Daniel  :  Quan  chai. 
Quand  tombe  la  feuille  des  plus  hautes  cimes. 

On  per  Melchior  e  Gaspard 
Fort  adzoratz  I'Altisme  tos. 

P.  DU  YllAR  :  Sendatz. 
Où    fut  adore'  l'enfant    Très-Haut   par  Melchior 
et  Gaspard. 

Subst.  Car  als  tieus  preex.  s'iimîlîa  I'Auzismes. 
P.  Cardinal  :   Vera  Vergena. 
Car  le  Très-Haut  est  indulgent  à  tes  prières. 

Yole  esser  seniblans  al  Altisme. 

Lit',  de  Sj-drac ,  fol.  9. 
Il  voulut  être  semblable  au  Très-Haut. 

Tant  es  sobre  los  aussors. 

A.  Daniel  :  Mot  eran. 
Tant  il  est  sur  les  plus  hauts. 

ANC.  fr.  Devant  l'arche  à  Y  ait  Deu....  Et  sut  els 
toz  plus  hait  parut  de  l'espalde  en  amunt. 
Ane.   trad.  des  liv.  des  Piois ,    fol.  6  et  12. 
La  cité  fermie  de  halz  mars  et  de  haltes  lors. 
Ville-Baudouin  ,  p.  29. 
Cum  venimes  en  hait  mer. 

G.  Gaimar  ,  Haveloc,  v.  582. 
Et  la  dame  fa  en  la   tor 
De  son  caslel  montée  hait. 
Chrétien  de  Troyes  ,  Hist.  litt. ,  t.  XV,  p.  241. 

Sus  el  palais  hancor. 

Roman  de  Guillaume  au  court  nez. 
Et  aussi  le  sien  cuer  haultisme. 

J.  DE  Mei'NG  ,    Trésor,  v.  839. 

cat.  Alt ,  altisme.  esp.  tort.   Alto.    it.  Alto  , 
altismo. 

2.  Naut,  adj.  ,  haut. 

Tors  e  nact  castels. 

Leys  d'amors  j  fol.  29. 
Tours  et  hauts  châteaux. 

Avia  senhoria  nauta  e  hassa. 

TU.  du  xme  sièc.  Doat,  t.  VIII ,  fol.  264. 
Avait  seigneurie  haute  et  basse. 

3.  Altamen,  autament,  adt>. ,  en  lieu 
haut,  hautement. 

E  conois  que  miels  m'estai 
Que  si  trop  altament  âmes. 

G.  Amiels  :  Brcu  vers. 


ALT 


% 


Et  je  connais   «rue  cela   m'est  mieux  que   si  j'ai- 
masse en  lieu  trop  élevé. 

Cridan  autament  Narbona  davant  totz. 

Philomen  \ . 

Crient  hautement  Narbonne  devant  tous. 
cat.  Altament.  esp.   port.  it.  Altamen  te. 

4.  Autet,  adv.,  hautement. 

E'1  rossiuhols  autet  e  clar 
Leva  sa  votz  e  mov  son  chan. 

B.  DE  VentadouR  :   Quant  crba. 
Et   le    rossignol    haut  et   clair  élève   sa  voix    cl 
commence  son  chant. 

5.  Alteza,    auteza,    s.  f.  ,   hautesse, 
hauteur,  lieu  haut,  altesse. 

La  largueza,    la   longueza,   Tauteza   e    la 
pregundeza. 

Tr.  de  l'Epît.  de  S.  Paul  aux  Ephésiens. 
La  largeur,   la  longueur,   la  hauteur  et   la  pro- 
fondeur. 

Gloria  sia  a  Dieu  en  las  autezas  ,  e  pas  sia 
en  terra  als  homes  de  bona  voluntat. 

V.  et  Vert.,  fol.   io5. 
Gloire  soit  à  Dieu  dans  les  lieux  hauts  ,  et  paix, 
soit  en  terre  aux  hommes  de  bonne  volonté. 
L' alteza  de  la  Deitat. 

Leys  d'amors,  fol.    118. 
La  hauteur  de  la  Divinité. 
Regina  d'AUTEZA 
E  de  seuboria. 

PeRDIGON  :   Verges. 
Reine  de  hautesse  et  de  seigneurie. 
cat.  Altesa.  esp.  tort.  Alteza.  it.  Altezza 

6.  Nauteza,  s.  f.,  hauteur. 

Nauteza  et  eminencia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  160. 
Hauteur  et  éminence. 

7.  Altura,  s.f. ,  élévation,  hauteur. 

Senber,  trop  parlatz  ricamen  , 
Qnar  vos  sentetz  en  altura. 
Le  Moine  de  Montaudon  :  Autra  vetz. 
Seigneur,  vous  parlez  trop  impérieusement ,  parce 
que  vous  vous  sentez  en  élévation. 
cat.  esp.  roaT.  it.  Altura. 

8.  Alzor,  s.f.,  haut  rang,  hauteur. 

En  rictatz  et  en  alzors. 

Peyrols.-  Camjat  ai. 
En  puissances  et  en  hauts  rangs. 

9.  Altiu,  autiu,  adj.,  hautain,  élevé, 
fier. 


6o  ALT 

Mas  boni  atjtius 
Er  greu  maliens. 

P.  Vidal  :  Gcs  guar. 
Mais  liomnie  hautain  sera  difficilement  riche. 

Si  vos  qu'es  altiva 
De  près  sobrantîu. 
Un  troi/bapoi  r  anonyme  :  Si  '1  dous  jois. 
Si  vous  qui  êtes   élevée  d'un  mérite   tris  supé- 
rieur. 

Et  anc  servidor  meyns  autiu 
Non  ac  la  bella  a  oui  servi  Tristans. 

RAIMOND  DE  MlRAVAIi  :  Be  m'agrada. 
Et  oneques  la  belle  que  Tristan  servit  n'eut  un 
serviteur  moins  Jier. 

cat.  Ahiu.  esp.  port.    Ahivo. 

10.    SOBRALTIUS ,    S0BRAUT1U,   Cldj.  ,     très 

haut,  très  élevé,  supérieur. 

Car  lo  sobraltius  valers 
De  lei  cui  sui  finz  servire 
Es  tant  sobre  tôt  consire. 

B.   Calvo  :  Temps  e. 
Car  le   tris   haut    me'rite  de  celle    dont   je   suis 
fidèle  serviteur  est  tant  au-dessus  de  toute  pensée. 

Vostra  grans  valors 
Es  tan  per  drecb  sobrautiva. 

P.  Bremon  Kicas  novas  :  Be  volgra. 
Votre  grand  mérite  est  si  justement  supérieur. 

il.  Sobrewaut,  adj.,  sur-haut. 
Lor  sobrenautas  partidas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  16t. 
Leurs  parties  sur-hautes. 

]  2.  Alsar  ,  ausar,  v. ,  hausser,  exhaus- 
ser. 
Et  ai  AtrssAT  lur  pietz  e  lur  valor. 

B.  de  Ventadour  :  En  amor  truep. 
Et  j'ai  haussé  leur  prix  et  leur  mérite. 

Cum  elba  s'auca,  cel  a  del  cap  polsat. 

Poème  sur  Boece. 
Comme  elle  se  hausse,  elle  a  frappé  de  la  tête 
le  ciel. 

Qui  s'nmilia   si  s'alsa  ,  e   qui  s'alsa  plus 
qne  non  den,  trasbneha. 

Lie.  de  Sydrac,  fol.   i3i. 

Qui   s'humilie    assurément   s'exhausse,    et  qui 
s'exhausse  plus  qu'il  ne  doit ,  trébuche. 

cat.  Alsar.  esp.  Alzar.  it.  Alzare. 

l3.    EsSALSA-UEN,    EISSAUCHAMENZ,    1SSAL- 

sahen,  s.  m. ,  élévation,  avantage. 


ALT 

El  essalsamens  dels  fols  non  es  mas  blasmes. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  36. 
L'élévation  des  fous  n'est  que  blâme.  . 
Co  Co  als  crestians  uiult  gran  bissauchamenz. 

P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Ce  fut  pour  les  chrétiens"  un  très  grand  avantage. 
Sa  dignetat  e  son  yssaussamkn. 

V.  et  Vert.,  fol.  9. 
Sa  dignité  et  son  élévation. 
anc.  cat.  Exalcament.  it.  Inalzamento. 

l4-    EXALTATIO,    S.  f.    ,     hit.     EXALTATIO, 

exaltation. 

La  exaltatio  de  sancta  + . 

Calendrier  provençal. 
Uexallation  de  la  sainte  croix. 
cat.  Exahaciô.  esp.  Exaltation,  port.  Exal- 
tacao.  it.  Esaltazione. 

l5.  ESALSAR,  EXALTAR,  EYSSAUSAR ,  ISSAU- 

sar,  v.,  élever,  exhausser,  exaucer. 
Toz  bom  qne  se  esalsa  er  Imininat/. 

Trad.  de  Bédé ,  fol.  24. 
Tout  homme  qui  s'élève  sera  abaissé. 
E  sobre  totz  yssaussa  son  pretz  gen. 
Pons  de  la  Garde  :  D'un  sirventes. 
Et  élève  sur  tous  son  mérite  gentil. 
Eysxausar  la  sancta  fe  crestiana. 

Philomena. 
Exhaussera  sainte  foi  chrétienne. 
Ab  que  s  enion  eyssausar  e  formir. 

P.  Cardinal  :  Tôt  atressi. 
Avec  quoi  ils  croient  s'exhausser  et  orner. 
Part. pas.  Qui  s'umilia  er  esalsaz. 

Trad.  de  Bède,  fol.  24. 
Qui  s'humilie  sera  exhaussé. 
Totz  bom  que  se  humilia  sera  exaltatz. 

Cat  de/s  apost.  de  Borna,  fol.  3l. 
Tout  homme  qui  s'humilie  sera  élevé. 
Leu  sera  acabatz 
Mos  precx  et  yssaussat. 

Le  Moine  de  Foissan  :  Cor  ai. 
Bientôt  ma  prière  sera  achevée  et  exaucée. 
anc.  ckT.Exalsar.  anc  esp.  Exalzar.  it.  Inal- 
zare. 

ALTAR,    autar,    s.   m.,  lat.    altarc, 
autel. 
Las  croz  e  li  altar. 

H.  de  S.-CïR  :  Canson  que. 
Les  croix  et  les  autels. 
El  altar  major. 

TU.  de  1257.  Doat,  t.  CXL,  fol.  171. 
Au  plus  grand  autel. 


ALU 

Lo  san  sacrilici  de  I'autar. 

V.  et  Vert.,   fol.  5. 
Le  saint  sacrifice  de  V autel. 
anc.  fr.  Un  altel  pur  Den  servir  leva. 

Ane.  trad.  des  lie  des  Rois  ,  fol.  9. 
cat.  Ksr.  pokt.  Altar.  it.  Altare. 

ALTEA,  s./.,  guimauve. 

La  aigua  en  laquai  son  coytz  altey  e  se- 
rnensa  de  li. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  17. 

L'eau  dans  laquelle  sont  cuites  guimauve  et  graine 
de  lin. 

esp.  it.  AJtea. 

ALUDA ,  s./.,  alue,  alude ,  peau  de 
basane  colorée. 

Voyez  Labbe,  Ane.  Gloss.;  Sainte- 
Palaye,  col.  683. 

Aludas...  per  ilotzena...  Si  las  auudas  no  s 
vendon. 

Tit.  du  xiii»  sicc.  Doat,  t.  LI,  fol.  i58. 
Alites...  par  douzaine...  Si  les  alues  ne  se  vendent. 

cat.  Aluda. 

ALUM,  alun,.?,  m.,  lat.  h&vuen,  alun. 

Graua  e  roga  e  brezil , 

Gudi  et  alun  atressi 

Trad.  de  V  Evang.  de  l'Enfance. 
Ecarlate  et  garance  etbre'sil ,  pastel  elalun  aussi. 
Ien  tenberai  ben  e  lialmen  ab  grance  et  ab 

ALUM. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  117. 
Je  teindrai  Lien  et  loyalement  avec  garance  et  avec 
alun. 
cat.  Alutn.  esp.  Alumbre.  it.  Allume. 

2.  Aixuminos,  adj. ,  lat.   aluminosw.ï  , 
alumineux. 

Ayga  aluuminoza  et  semlans  de  lasqnals , 
per  art  o  per  natura  ,  se  fa...  aluz  et  semlans. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  272. 

Eau  alumineuse  et  semLlaLles  desquelles ,  par 
art  ou  par  nature  ,  se  fait...  alun  et  semblables. 

est.  tort.  Ahuninoso.  it.  AUuminoso. 

3.  Altjmenar,  enalumenar,  v.,  aluner. 

Que  no  alumenarai  blanc  ni  blau  per 
tenber  en  grana  enalumenada. 

Cart.  de  Montpellier,  fol.  117. 

Que  je  n' alunerai  blanc  ni  bleu  pour  teindre 
en  ecarlate  alunée. 

esp,  Alumhar.  rr.  Alhuninare. 


AMA  61 

ALZONA,  s./.,  Alsonne. 

Dans  un  lieu»  appelé  Alsonne  ,  se 
trouvaient  vraisemblablement  deux  ro- 
chers remarquables  par  leurs  masses, 
et  opposés  l'un  à  l'autre,  mais  à  quel- 
que  distance. 

Des  troubadours  ont  fait  allusion  à 
ces  pierres  d'Alsonne. 

Qu'ans  eugey  levesson  las  peyras  d\\i.zoNA  , 
L'una  ves  Paris,  e  l'autra  ves  ïoleta  , 
Qu'ella,  per  aisso ,  m  fos  mala  ni  fellona. 
G.  Pierre  de  Cazals  :  D'una  leu. 
Je  pensai  qu'on  enlèverait  les  pierres  à' Alsonne, 
l'une  vers  Paris  ,  et  l'autre  vers  Tolède  ,  avant  que  , 
pour  cela  ,  elle  me  fût  méchante  ni  trompeuse. 

Ar  sai  qne  s  tocan  las  peiras  d'AtzoN  \. 
Rai.iiond  de  Mirayal  :  Chansoneta. 
Maintenant  je   sais  que  les  pierres  d'Alsonne  se 
touclient. 

AM  ,  amb  ,  prep. ,  avec. 

Assez  généralement  am  est  employé 
au-devant   des   mots  qui    commencent 
par  une  consonne,  et  amb  au-devant  de . 
ceux  qui  commencent  par  une  voyelle. 

Fait  lo  torneybament,  Roland  e  N  Ayme- 
ric,  am  los  lurs,  s'en  tornero  vays  Narbona  , 
am  gran  gasagb  e  am  gran  gaug. 

Philomena. 

Le  combat  fini  ,  Roland  et  le  seigneur  Aymeri  , 
avec,  les  leurs  ,  s'en  retournèrent  vers  Karbonne  , 
avec  grand  gain  ,  et  avec  grande  joie. 

Fossem  amb  els  niartirizalz. 

V.  de  S.  Honorât. 

Nous  fussions  martyrise's  avec  eux. 

Conj.  comp.  am  que  sia  vera  e  corals. 

Conlricio  e  penas  infernals. 
Pourvu  qu'eWe  Soit  vraie  et  du  coeur. 

Les  troubadours  ont  très  rarement 
fait  usage  û"a3h  et  d'AMB. 

AMA,  s.  f.,  lat.  hamo,  hameçon. 

Aissi  co'l  peis  qne  s'eslaissa  el  ebandorn , 
E  no  sap  re  tro  que  s'es  prés  en  I'ama. 

B.  de  VentADOUR  :  Be  m'au  perdut. 
Ainsi  que  le  poisson  qui  s'élance  à  l'appât  ,  et  qui 
ne  sait  rien  jusqu'à  ce  qu'il  est  pris  à  Y  hameçon. 


62  AMA 

Cassayre  cant  a  teudnt  al  ors,  e  li  gieta  mel 
per  L'axa. 

V.'et  t'trt.,  fol.  23. 
Quand  le  chasseur  a  tendu  à  l'ours  ,    et  lui  jette 
du  miel  pour  l'hameçon. 
abc.  fr.  Car  le  poisson  c'on  prent  à  Vain. 
Amors  m'a  souspris  à  son  ain. 
Fabl.  et  conL  anc. ,  t.  Il  ,  p.  3o4;  t.  IV,  p.  338. 
c.yt.  Am  ,  ham.  it.  Amo. 

AMANDOLA,  amf.lxa  ,  ameuta  ,  s.  f. , 
lat.  AMYgDflLA ,  amande. 
Figas....  uvas,  amardoias. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Figues....  raisins,  amandes. 
Per  chascana  beslia  qui  porte  amasdolas. 
Charte  du  péage  de  Faïence,  Hist.  de  Val.,  p.  297. 
Pour  chaque  héte  qui  porte  amandes. 
Oli  de  ameixàs  dossas. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  55. 
Huile  Ôl  amandes  douces. 
Ajjïstas  e  comï ,  anis  e  ris. 

TU.  de  1248.  Doat,  t.  CXVI ,  fol.  17. 
Amandes  et  cumin  ,  anis  et  ris. 
cat.  Amctlla.  est-.  Ahnendra.  tort.  Amendoa. 
it.  Mandorla. 

1.  Amell,  amelier,  s.  m.,  lat.  xiirgcla- 

iMSf  amandier. 
Que  prendo  pastnra  de  flors  u"amet,ls. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l!\3. 
Qui  prennent  pâture  de  fleurs  d'amandiers. 
Precegniers,  ameliers. 
Milgraniers ,  ameliers,  son  especïal. 

Leys  d'amors  ,  fol.  5l  et  48. 
Pêcher  ,  amandier. 

Grenadiers,  amandiers,  sont  spéciaux. 
cat.  Ametller.  ïsr.  Ahnendro.  tort.  Amen- 
doeira.  it.  Mandorlo. 

AMAGAR,  v.,  cacher,  musser. 

No'l  pot  cobrir  ni  amagar, 
Ni   1  pot  escondir  ni  celar. 

Contricio  e  penas  infernals. 
~Se   le  peut  couvrir    ni  musser,   ni    ne    le   peut 
cacher  ni  celer. 

Amaguetz  nos  entre  Elbenc  e'1  Finar. 
Rambaud  de  Vaqi:eiras  :  Honrat  marques. 
Vous  nous  cachâtes  entre  Elhen  et  le  Finar. 
E  parti  s  d'aqni,  et  AMAGTTet  d'els. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Et  se  retira  de  là  ,  et  se  cacha  d'eux. 
Adoncas  se  amagaran 
Us  et  autres,  e  intraran 


AMA 

Desotz  las  rocas  en  las  balmas. 

Contricio  e  penas   infernals. 
Alors    se    cacheront   les    uns   et    les   autres ,    et 
entreront  sous  les  roches  dans  les  cavernes. 
Falbir  se  pot  cobrir 
Un  temps  et  amagar. 

NaT.  de  MoHS  :  Sitôt  non  es. 
Faillir  se  peut  couvrir  et  cacher  un  temps. 
Part.  pas.  Ni  per  locs  ajiagatz. 

V.  et  Vert.,  fol.  5o. 
IN'i  par  lieux  cachés. 
cat.  Amagar. 

2.  Amagadamen  ,  adv. ,  secrètement. 

Qu'elh  vengnes  amagadamen. 

JJrev.   d'amor,  fol.  57. 
Qu'il  vînt  en  cachette. 
cat.  Amagadament. 

3.  Amagament,  s.  m.,  action  de  se  cacher. 

Léo  esta  al  camp  patent,  cum  si  reputava 
amagament  vergonba. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  253. 

Le  lion  demeure  au    champ  patent ,  comme  s'il 
réputait  honte  Yaction  de  se  cacher. 
asc.  cat.  Atnagament. 

4.  Amagatailh  ,  s.  m. ,  cachette. 

Et  avia  borsas  et  ajiagataylhs. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Et  il  avait  Lourses  et  cachettes. 
cat.  Amagatall. 

5.  Esmagar  ,  v. ,  cacher,  musser. 

Comesset  lo  a  repenre,  e  dis  li  :  Per  que  vos 
esmagatz  ? 

Piornan  de  la  prise  de  Jérusalem ,  fol.  8. 

Il  commença  à  le  reprendre ,  et  lui  dit  :  Pourquoi 
vous  cachez-vous  ? 

AMAR,  v.,  lat.  Aiixne,  aimer. 
Nnls  bom  non  pot  ben  chantar 

Sens  amar... 
Ges  non  suy  tan  desesperatz 
Qa'ien  non  âmes, 
S'ieu  fos  amatz. 

B.  de  Ventadoer  :  Estât  ai. 
Kul  homme  ne  peut  Lien  chanter  sans  aimer...  Je 
ne   suis  pas  tellement  désespère'  que  je  n'aimasse , 
si  j'étais  aimé. 
Part.  pr.  Aman  vin  et  aman  morrai. 

Pons  de  La  Garde  :  Ben  es  dreitz. 
Je  vis  en  aimant  et  je  mourrai  en  aimant. 
Part.  pas.  Que  siien  fos  per  altradomn'  amatz. 
R.  d'Orange  :  Ah  noucor. 
Que  si  je  fusse  aimé  par  une  autre  dame. 


AMA 

anc.  fr.  Tel  mestier  n'ai  ge  mie  chier, 

Ye  am  trop  miax  estre  bonchier. 
Le  Renart  contrefait.  Robert,  t.  II,  p.  3^0. 

cat.  esp.  port.  Amar.  it.  Amare. 

2.  Amadament,  ach\ ,  d'une  manière  ai- 
mante ,  avec  amour. 

Et  gardes  entegrament  et  amadament  totz 
temps. 

Tit.  de  1248.  Doat,  t.  CXXXYII,  fol.  221. 
Et  gardât  toujours  en  entier  et  avec  amour. 

3.  Amorar,  v. ,  rendre  amoureux. 

Sors  joys ,  per  qne  tais  s'amora 
Qu'anc  en  yvern  mal  non  trays. 

GiRAUD  de  BoRneil  :  Quan  brancha. 
La  joie  surgit ,  c'est  pourquoi  tel  se  rend  amou- 
reux qui  jamais  ne  sent  mal  en  hiver. 

4.  Amoreiar,  v. ,  rendre  amoureux. 

Antrei  c'amors  s'amoreia. 

Marcabrus  :  Per  savi '1  tenc. 
J'accorde  qu'amour  devient  amoureux. 
anc.  cat.  Amorejar. 

5.  Amans,  s.  m.,  amant,  ami. 

Tro  '1  nom  cI'amaxs 
En  drnt  se  muda. 

Rambatjd  de  Vaqueiras  :  Kalenda  maya. 
Jusqu'à  ce  que  le  nom  à' amant  se  change  en  galant. 

6.  AMAIRE  ,   AMADOR,  S.  111.,  lat.    AMAT0R5 

amant,  amoureux,  ami. 

Pois  cilh  cui  sui  amaire, 
Qu'es  la  gensor  qu'anc  fos, 
"Vol  mi  e  mas  ebansos. 

G.  Faidit  :  L'onrat  jauzens. 
Puisque  celle  dont  je  suis  amant ,  qui  est  la  plus 
gentille  qui  fut  jamais  ,  veut  moi  et  mes  chansons. 
Per  qne  tug  amador 
Son  guay  e  cantador. 

B.  de  Yentadour  :  Lo  gens  temps. 
C'est  pourquoi  tous  les  amoureux  sont  gais   et 
chanteurs. 

Amaire  dels  homes  en  aquest  mon. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  79. 
Ami  des  hommes  en  ce  monde. 

anc.  fr.  Et  si  cuidast  bien  li  donsiaus 
Estre  ammeres  de  dames  bêles. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III ,  p.  1 18. 
cat.  esp.  port.  Amador.  it.  Amatore. 

7.  Amairitz,  s./.,  lat.  ama^rix,  amante, 
amoureuse. 


AMA 


63 


Qn'entr'AMAiRiTZ  et  amans 
S'es  mes  ns  pales  enjans. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Mantas  vos. 
Qu'entre  amantes  et  amants  s'est  mise  une  trom- 
perie ouverte. 

8.  Amaressa,  s.f. ,  amante. 

Tait  li  fin  amadors  e  las  finas  amaressas. 

V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
Tous  les  fidèles  amants  et  les  fidèles  amantes. 

9.  A>ior,  s./.,  lat.  amor,  attachement, 
amour. 

Amor  ni  societat  ab  lui  non  ai; n'a. 
Titre  de  l\3g. 
Il  n'aurait  avec  lui  attachement  ni  socie'te'. 
Los  bes  d'AMOR  venon  a  tart, 
E  '1  mais  ven  quasqun  dia. 

P.  Cardinal  :  Ben  ten. 
Les  biens  A'amour  viennent  lard  ,  et  le  mal  vient 
chaque  jour. 

—  Mytholog.    le    dieu     d'amour,    les 
Amours. 
E'1  dieu  d'.\MOR  m'a  nafrat  de  sa  lansa. 
Albert  de  Sisteron  :  En  amor  ai. 
Et  le  dieu  d'amour  m'a  blesse'  de  sa  lance. 
Quant  Proessa  hag  dit  son  agrat, 
L'Amor  son  en  pes  levât. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor,  vos  que. 
Quand   Prouesse    eut    dit    ce  qui    lui    plut ,  les 
Amours  se  sont  leve's  en  pieds. 

Loc.  Pro  Deu  amor. 

Serment  de  842. 
Pour  l'amour  de  Dieu. 

Pf.r  amor  Dieu  mi  fezes 
Ma  dona  quelque  bon  saber. 

B.  de  Ventadour  :  Bel  m'es. 
Pour  l'amour  de  Bien  que  ma  dame  me  fît  quel- 
que bonne  indication. 

anc.  fr.  Qu'amors  me  le  prie  et  commande. 
Roman  de  la  R_ose,  v.  33. 
Por  amor  Dieu  le  glorioux.... 
Sire  ,  merci  por  Dieu  amor. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II ,  p.  33  et  87. 
cat.  esp.  port.  Amor.  it.  Amore. 

10.  Aiuors,  s.  m.,  la  gaie  science  des 
troubadours. 

Donx  li  trobador  noel  venguan  pozar  en 
aquestas  leys  d'AMORs,  quar  ayssi  es  la  fons 
d'esta  gaya  sciensa  de  trobar. 

Leys  d'amors,  fol.   i. 

Donc  que  les  troubadours  nouveaux  viennent  pui- 


64  AMA 

ser  en  ces  lois  de  gaie  science,  car  ici  est  la  fontaine 
de  cette  gaie  science  de  trouver. 

ii.  ÀmKSA,  umansa,  *./.',  amour,  atta- 
chement, affection. 

Mas  gren  veiretz  fia'AMAHSA 

Ses  paor  e  ses  doptansa. 

B.  DE  VeNTADOTJB  :  Al>  joi  tnov. 
Mais  difficilement  vous    verrez    un    pur   amom 
sans  peur  et  sans  crainte. 

E  sai  que  dizetz  soveu 
Que  fraitura  d'autr'.UMANSA 
Me  fai  vas  vos  venir  humelian. 
\imeri  DE  Peguilain  :  S'ar  sai. 
Et  je  sais  que  vous  dites  souvent  que  le  manque 
d'autre  amour  me  fait  venir  humble  vers  vous. 
use.  f».  Si  va  dire  par  grand  amance  : 
En  Dieu  ay  toute  ma  fiance. 
LOBINEATJ  ,  Hist.  de  Bret.,  t.  II ,  P.  7I9- 
anc.  it.  Cbe  noi  trasse  ad  amanza. 

Barberini  ,  Docum.  d'amore,  p.  372. 

12.  Amatiu,  ùdj., aimant,  capable  d'ai- 
mer. 

De  be  amativa  e  de  mal  fugitiva. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  23. 
Aimante  du  Lien  et  fugitive  du  mal. 
it.  Amativo. 

i3.  Amoros,  adj.,  amoureux,  amical, 
qui  appartient  à  l'amour. 
Be  sni  gays  et  amoros  , 
Dona  ,  per  araor  de  vos. 

Albert  de  Malespine  :  Dona  a  vos. 
Dame  ,  je  suis  bien  gai  et  amoureux  pour  l'amour 

de  vous. 

Pauc  sap  de  I'amorosa  ley. 

A  .Daniel  :  Al>  plazer. 
Il  sait  peu  de  la  loi  amoureuse. 

Et  als  amies  es  francs  et  amoros. 

Bertrand  du  Plget  :  De  sirventes. 
Et  il  est  franc  et  amical  envers  les  amis. 
cat.  Amoros.  est-,  port.  it.  Amoroso. 


AMA 

La  bona  domna  valen 
Qui  tan  gen  vos  aculhit 

E  tan  AMOROSAMEN. 

Peyrols  :  Quant  amors. 
La  bonne  dame  me'ritante  qui  si  gentiment  vous 
accueillit  et  si  amoureusement . 
cat.  Amorosament.  esp.  port.   it.  Amorosa- 
mente. 

16.    Amic  ,   s.   m.  ,    lat.    amicus  ,   ami, 

amant. 

Verays  amis  es  aquel  que  ama  en  adversi- 
tat  aissi  co  en  prosperitat. 

V.  et  Vert.,  fol.  76. 

Vrai  ami   est   celui  qui  aime  en  adversité  ainsi 
qu'en  prospérité'. 

Ai  Dieus!  quant  bona  fora  amors 
De  dos  amics. 

B.  de  Ventadour  :  Ja  mos. 
Ah  Dieu  !   combien  serait  bonne  l'amour  de  deux. 
amants. 
cat.  Amig.  esp.  tort.  Amigo.  it.  Amico. 

17.  Amiga,  amta,  s./.,  lat.  AMicA,amie, 

amante. 

Car' amiga,  donss'e  franca, 
Covinens  e  bell'e  bona. 

P.  Vidal  :  Car' amiga. 
Chère  amante,  douce  et  franche ,  agréable  et  belle 
et  bonne. 

Que  fara  la  vostra  amia? 
Amic,  cum  la  voletz  laissar? 

B.  de  VentadoiR  :  En  abril. 
Que  fera  la  votre  amie?  Ami,  comment  vous  vou- 
lez la  quitter? 
cat.  esp.  tort.  Amiga.  it.  Arnica. 

18.  Amiguot,*.  m.,  petit  ami. 

E  cuia  s'om  aver  amic 

Lai  on  no  s'a  ges  amiguot. 

Amanieu  des  Esc  ys  :  Dona  per  cui. 
Et  on  s'imagine  avoir  ami  là  où  on  n'a  pas  petit 

ami. 


1  4.  Amoroset,  adj.,  amoureux,  qui  con 

cerne  l'amour. 

L'amop.oseta  bevenda 
No  feric  ab  son  cairel 
Tristan  n'Iseut  plus  fortmen. 

B.  Zorgi  :  Altressi. 
V  amoureuse  boisson  ne   frappa  pas   plus   forte- 
ment avec  son  trait  Tristan  ni  Iseult. 
it.  Amorosetto. 

i5.  Amorosamf.n,  ndc,  amoureusement. 


cat.  Amiguet. 

in.    Amable,  adj.,   lat.  amabsleot,   ai- 
mable. 

Calque  cauzas  son  amablas. 
Tr.  de  l'Mpître  de  S.  Paul  aux  Philippiens. 
Quelques  choses  sont  aimables. 
cat.  esp.  Amable.  port.  Amavel.  it.  Amabile. 

20.    AMICABLE,    adj.,    lat.    AJUCABttEJW, 

amiable,  capable  d'attachement 


AMA 

Per  arbitre  arbitrador  o  amicable  corcpo- 
nedor. 

Slatuls  de  Montpellier  de  I23l. 
Pour  arbitre  arbitrateur  ou  amiable  compositeur. 
O  amiqables  coraponedors. 

Tit.  de  1269,  Arch.  du  Roy.,  K,  17. 
Ou  amiables  compositeurs. 
Home...  huma  e  traitable  et  amigable. 
V.  et  Vert.,  fol,  56. 
Homme...  bumain  et  traitable  et  capable  d'atta- 
chement. 

anc.  fr.  Car  masculin  est  moult  liable 
Avec  féminin  amiable. 

La  fontaine  des  amoureux ,  v.  556'. 
cat.  Amigable. 

2  1  .   AmIGALMENS  ,    AMIGABLAMENT  ,    ado,  , 

amicalement. 

Car  m'as  repres  non  pas  amigalmens. 
B.  Carbonel  ,  Coblae  triadas. 
Car  tu  ne  m'as  point  repris  amicalement. 
E  sia  receubutz  amigablament. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoit,  fol.  26. 
Et  soit  reçu  amicalement. 

22.  Amistatz  ,  s.  m.,  amitié,  attache- 
ment, témoignage  d'amitié. 

E  quan  me  soi  de  vos  lonbatz , 
Creys  e  dobla  pus  I'amistatz. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Et  quand  je  me  suis  éloigné  de  tous  ,  Y  attache- 
ment croît  et  double  davantage. 

Qnar  salutz,  ni  amistatz 
Ni  messatges  no  m'en  ve. 

B.  de  Yentadour  :  Conort. 
Car  salut ,  ui  amitié,  ni  message  ne  m'en  vient. 
ANC.   FR. 

Naymon ,  dist-ele ,  je  vos  doing  m'amisté. 
Roman  d'Agolant,  v.  i3l6. 
cat.  Amistat.  esp.  Amistad.    port.  Amizade. 
it.  Amistà. 

23.  Amiguaje,  s.  m.,  attachement,  affec- 
tion. 

Qui  vol  ansir  gesta  reyal 
E  de  gran  amiguaje. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qui  veut  ouïr  geste  royal  et  de  grand  attachement. 

24.  Amistansa,  s./.,  amitié,  attache- 
ment. 

Qae  cors  non  pot  pensai'  ni  boca  dire 
L'anior  que  ilb  teing  ni  la  fina  amistansa. 
H.  Brunet  :  Cortesamen. 

I. 


AMA 


65 


Que  cœur  ne  peut  penser  ni  Louche  dire  l'amour 
et  le  pur  attachement  que  je  lui  porte. 

Qui  vol  aver  complida  amistansa 
De  Jhesu-Crist  e  qui  '1  voira  servire. 
R.  G aucelm  :  Qui  vol  aver. 
Qui  veut  avoir  entier  attachement  de  Jésus-Christ 
et  qui  le  voudra  servir. 

anc.  esp.   Amistansa.  anc   port.  Amistanca. 
it.  Amistanza. 

25.  Enemic,  s.  m.,  lat.  inimich^,  ennemi. 

Très  enemicx  e  dos  mais  senbors  ai. 

H.  de  S.-Cyr  :  Très  enemicx. 
J'ai  trois  ennemis  et  deux  mauvais  seigneurs. 
Qu'el  mon  non  ai  tan  mortal  enemic. 
Pons  de  Capdueil  :  Astruc. 
Que  je  n'ai  au  monde  si  mortel  ennemi. 

Spécialement.  —  L'ennemi  du  genre 
humain,  le  diable. 

Qui  no  fai  so  que  Dieus  manda, 
L'enemicx  l'a  en  sa  landa. 

P.  Cardinal  :  Jhesum-Crist. 
Qui  ne  fait  ce  que  Dieu  commande,  le  diable  l'a 
en  son  domaine. 

Yostra  passios  mi  sia  defendens , 
Que  no  m'encbanl'ENEMics  que  m  vai  tentans. 
Arnaud  Catalan  :  Dieus  verais. 
Que  votre  passion   me  soit  protectrice ,   afin  que 
V ennemi  qui  me  va  tentant  ne  me  séduise  pas. 

cat.   Enemig.   esp.  Enemigo.  port.  Inimigo. 
it.  Nemico. 

26.  Enemia,  s.f.,  lat.  immica,  ennemie. 
Pus  er  l'a  m  tan  que  m'es  raala  enemia. 

Guillaume  de  S.-Didier  :  El  mon  non. 
Puisque  je  l'aime   tant    alors   qu'elle   m'est  mé- 
chante ennemie. 

cat.  esp.  Enemiga.   port.   Inimiga.  it.  Ne- 
mica. 

27.  Enimigablament,  ado.,  irréconcilia- 
blement. 

Tasiblament  s'irais  enveia ,   mas  enimiga- 
blament. 

Trad.  de  Bède,  fol.  6. 

L'envie  s'irrite  tacitement  ,   mais  irréconciliable- 
tnent. 
anc.  cat.  Enimigablament. 

28.  Inimicitia  ,  s.f.,  lat.  inimicitia  ,  in- 
imitié. 

Inimicttias  et  malvolensas. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  35o. 
Inimitiés  et  malveillances. 

9 


66 


AMA 


anc.  iîsp.  rotiT.  Inimicicia.  it.  Inimicizia. 

29.  Enemistat,  s.  f.,  inimitié,  rupture. 

Q'us  de  corteza  voluntat 
La  fai  sens  gînh  cI'enemistat 
Gnardar. 

G.  de  Cabestaing  :  àissi  cum  sclh. 
Qu'usage  de  courtoise  volonté  la   fait  considérer 
sans  ruse  A' inimitié. 

c\t.   Enemistat.    esp.    Encmistad.    tort.    Inî- 
mizade. 

30.  Adamar,  v.,  aimer. 

Yos  prec  que  m  detz  tal  cosselh 
Qu'ieu  sapcha  ben  aoamar. 

G.  Biqlier  :  Jhesu-Crist. 
Je  vous  prie  que  vous  me  donniez  tel  conseil  que 
je  sache  Lien  aime)-. 
anc.  Esr.  Adamar. 

3i.  Dezamar,  v. ,  cesser   d'aimer,  dé- 
daigner, haïr. 
Trop  mi  podetz  longamen  mal  voler, 
Si  m  dezamatz  quar  ieu  vos  sny  amaire. 
BerengeR  de  Palasol  :  Bona  dompna. 
Vous  me  pouvez  vouloir  mal  très  long-temps  ,   si 
vous  me  haïssez  parce  que  je  suis  votre  amant. 

ANC.  fr.  Dune  saveras  tost  aimer 
Et  après  desamer. 
Evrard,  Hist.  Int.,  t.  XIII,  p.  69. 
Je  crains...  que  \otrecœar  n'apprenne  petit 
à  petit  à  me  désaimer. 

S.  François  de  Sales,  Lett.  dit>. ,  p.  187. 

anc.  cat.  F.  si  desam,  no  m  sia  dada  colpa. 
Aimas  MaRCH  :    Per  lo  cami. 

tsp.  Puesque  soy  tau  desamado 
Yo  me  deva  desamar. 

,T.   de  MENA  ,  Cancion.  gen. 

port.  Desamo  mi  perqne  me  desamades. 
Cane,  do  coll.  dos  Nob.  de  Lisboa,  fol.  53. 

it.  \V  l'allro  cbe  in  un  punto  ama  e  desama. 
Petrarca  ,   Triom.  d'am.  ,  c.  ?■,. 
E  mortalmenîe  il  disamb...  E  lo  disamavano 
mortalmente. 

Cento  novelle  anliche,  00. 

32.  Desamor,  s.f.,  indifférence,   dés- 
ection. 

Qu'araors  perd  son  nom  e  desmen , 
Et  es  desamor  planamen  , 
Pois  merces  nr.  i  pot  far  socors. 

Folqcet  df.  Marseille  :  Molt  i  fes. 
mour  perd   son    nom    et  le   dément  ,    et  est 


AMA 

pleinement  indifférence t    lorsque  merci  ne  lui  peut 
faire  secours. 

anc.  cat.    Desamor.  esp.  tort.   Disamor.  it. 
Disamore. 

33.  Desamansa  ,    s.  f.  y    indifférence  , 
dédain ,  désaffection. 

Qu'hom  en  ven  leu  de  totz  en  desamansa. 
Le  Moine  de  Fossan  :  Ben  volria. 
Qu'on  en  vient  bientôt  entièrement  en  désaffection. 

34.  Dezamistat  ,    s.    f.  ,    brouillerie , 
refroidissement. 

Quant  liora  non  pot  una  setmana 
Us  bos  amicx  estar  ab  autr'en  patz , 
Ses  grans  enueitz  e  ses  dezamistatz. 
B.  de  Ventadoir  :  Ja  mes  chantars. 
Quand   on    ne  peut    une   semaine    être    bon  ami 
avec  un  autre  ,  en  paix  ,  sans  grands  ennuis  et  sans 
brouilleries. 

anc.  esp.  Desamistad. 

35.  Dezamoros,  adj. ,  indifférent,  dés- 
affectionné. 

Can  pes  cum  soi  tornat  desamoros. 
Folquet  de  Marseille  :  Per  Deu  ainor. 
Quand  je  pense  comme  je  suis  devenu  indifférent. 
Qu'auc  non  amet,  ben  l'en  puesc  escondire; 
Ans  es  nescis  dezamoros  proatz. 

Pons  de  Capdueil  :  Tant  m'a  donat. 
Va  que  jamais  il  n'aima  ,  je  puis  bien  l'en  jus- 
tifier; au  contraire,  il  est  démontré  un  niais   indif- 
férent. 

cat.  Desamoros.  esp.  Desamoroso    it.  Disamo- 
roso. 

36.  Examorar  ,  v. ,  aimer,  chérir,  af- 
fectionner, énamourer,  amouracher. 

Un  gosset  li  fasia  festa ,  e  s  metia  e  sa  fauda , 
e  li  sautava  el  coll,  e  lo  senhor  lo  enamorava 

ab  gran  gang. 

V.  et  Vert.,  fol.  61. 
Un  petit  chien  lui  faisait   fête,   et  se  mettait  sur 
ses  genoux  ,  et  lui  sautait  au  cou  ,  et  le  seigneur  le 
chérissait  avec  grand  plaisir. 

Qu'anc  mais  no  fo  lens  a  enamorar. 

G.  Faidiï  :    Mon  cor  e  me. 
Ou'oncques  mais  je  ne  fus  facile  à  amouracher. 
Miravals  s'enamoret  de  n'  Azalais. 

V.  de  Raimond  de  Miraval, 
Miraval  s' amouracha  de  la  dame  Azalais. 
Et  enamoret  se  de  lui  et  el  de  la  dona. 
F.  de  Bernard  de  Ventadour. 
Elle  s'amouracha  de  lui  et  lui  d'elle. 


AMA 

E  H  auzel  si  van  enamoran 
L'uns  pels  autres. 

B.  deVkntvdoiii  :  Quan  la  fuelha. 

Et  les  oiseaux  s'en  vont  devenant  amoureux  les 
uns  pour  les  autres. 

Subst.  Al  prim  de  iiosIi-'enamorar. 

B.  de  Vestadouh  :  Quan  lo. 
Au  commencement  de  notre  amouracher. 

Part. pas-  Car,  a  mon  clan,  su!  trop  enamoratz. 
G.  Faidit  :  Mon  cor  e  mi. 
Car,  à  mon  dommage,  je  suis  trop  amourache. 
C'aissi  m  fadero  très  sorors, 
En  aqnella  ora  qu'ieu  fui  natz, 
Que  totz  temps  fos  enamoratz. 
Un  troubadour  Anonyme:  Domna  ieupnn. 
Les  trois  sœurs  me  féèrent  ainsi ,  eD  cette  lieure 
i|ue  je  fus  né,  que  je  fusse  en  tout  temps  amouraché. 

asc.  fr.  Car  j'en  suis  nionlt  énamourez. 
La  fontaine  des  amoureux  ,  v.   86g. 
Nul  ne  se  doit  énamourer . 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  521- 
Grant  pièce  ai  illec  demouré 
De  bel-accueil  enamoré. 

Roman  de  la  Rose,  v.  3320. 

cat.  esp.  port.  Enamorar.  it.  Innamorare. 

37.  Enamorament,  .v.  m. ,  amour,  atta- 
chement. 

De  Tristan  e  d'Ysolt  los  enamoramentz. 
P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Les  amours  de  Tristan  et  d'Iseult. 

cat.     Enamorament.      esp.      Enamoramiento. 
port.  Namoramento.  it.  Innamoramento. 

38.  Desanamorat  ,    adj.  ,   indifférent , 
qui  n'aime  plus,  désaffectionné. 

Per  qu'ien  vuelh  mais  esser  paubres  onratz, 
G'  avols  manens  c  desanamoratz. 
T.  d'Aimeri  et  de  G.  deBerguedan  :  En  Berguedan. 
C'est  pourquoi  j'aime  mieux  être  pauvre  honoré , 
que  lâche  richard  et  indifférent. 
anc.  fr.  Mais  est-ce  un  coup  bien  sur  que  votre 
seigneurie 
.Soit  désanamourée ,  on  si  c'est  raillerie  ? 
Molière,  le  Dépit  Amoureux  ,  act.  I,  se.  4- 

3g.  Sobrenamorat  ,     adj.  ,    exalté    en 
amour. 

Mont  es  mal  amatz 

Totz  bom  sobrenamoratz. 

Giraud  de  Borneil  :  Si  mon  cor. 
Icnil  homme  exalté  en  amour  est  très  mal  aimé. 


AMA 


<3? 


',o.   Entramar,  v.  ,   entr'aimer,    chérir 
réciproquement. 

Tôt  aissy  es  d'orne  e  de  femna  quan  s'en- 
tramo. 

Liv.   de  Sjdrac ,  fol.  74. 
Tout  ainsi  est  d'homme  et  de  femme  quand   ils 
s'entr'aiment. 

anc.  fr.  Apres  cest  mot  s'entre  besierent 
Cil  qui  onques  ne  s'ciitr'amerent , 
Ne  ja  jor  ne  s'entr'aineront. 

Roman  du  Renaît,  t.    I,   p.  211. 

4 1 .  Sobramar  ,    v. ,  aimer    à   l'excès  , 
aimer  trop. 

Sols  su!  que  sai  lo  sobrafan  que  in  sortz 
Al  cor,  d'amor  sofren  per  sobramar. 

A.  Daniel  :  Sols  sui  que. 
Je  suis  le  seul  qui  sais  l'extrême  chagrin  qui  me 
surgit  au    cœur,   souffrant   d'amour  pour   aimer  à 
l'excès. 

Et  tôt  aisso  m  ven  per  sobramar. 

Gli  d'Uisel  :  Ges  de  chanlar. 
Et  tout  ceci  me  vient  pour  trop  aimer. 

Que  leu  m  pot  perdonar, 

S'ieu  failli  per  sobramar. 
Richard  de  Barbezieex  :  Alressi  cum  l'olifans. 
Qu'elle  me  peut  facilement  pardonner,  si  je  faillis 
pour  trop  aimer. 

l\i.  Sobramor,   s.  f.  ,  amour  excessif, 
passion. 

Qu'il  soeramors  qu'ieu  l'ai  m'en  te. 

GlRADD  de  Salignac  :   Per  solatz. 
Que  l'extrême   amour  que   j'ai  pour  elle   m'en 
retient. 

43.  Sobrenamoramen  ,  s.  m.,  extrême 
amour. 

Dompna  ,  eu  ai  un  usatge 
Qu'es,  segon  mon  escien, 

Per  SORRENAMORAMEN. 

Cadenet  :   Aisso  m  dona. 
Dame  ,  j'ai  un  usage  qui  est  ,  selon  mon  savoir, 
par  extrême  amour. 

AMAR,  adj.,  lat.  amai»w,  amer,  triste, 
rude. 

Fontainas   caudas ,   autras  freydas ,   antras 
amaras,  autras  saladas. 

Liv.  de  Sjdrac j  fol.  55. 

Fontaines  chaudes ,  autres  froides ,  autres  ambrés , 
autres  salées. 


(38 


AMA 


Sitôt  l'aura  s'es  amara  , 
Don  s'eclaircisson  li  branc. 

GlRAUD  DE  CALAJïSON  :  Sitol  l'aura. 
Quoique  l'air    soit    rude,   de    quoi   les   brauclics 
s'éclaire  isscni. 

Fil;.    JNIais  er  conosc  que  l'amars 
D'aqncst  segle  os  amars. 

(ii nu  i>  i a    l'ui.M  h.  :  Be  vey  e  conosc. 
Mais  maintenant  je  connais  que  l'aimer  de  ce  siècle 
est  amer. 
Subst.  E'1  dois  m'es  tornatz  en  amar. 

\m  \nii.u  DES  Escas  :  Doua  per. 
Et  le  doux  m'est  tourne'  en  amer. 

E  m'es  amar  quar  eu  non  sui  amatz. 
Sordel  :  Entre  dolsor. 
Et  il  m'est  amer  de  ce  que  je  ne  suis  aime'. 

cat.  Amarg.  esp.  tort.  Amar  go.  it.  Amaro. 

2.  Amaramex  ,  adv.,  amèrement. 

El  comenscet  de  plorar  mot  am aramens. 

ffist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  62. 
Il  commença  à  pleurer  très  amèrement. 
cat.  Amargament.  esp.  port.  Amargamentc . 
it.  Amaramente. 

3.  Amaribot,  adj.,  amer,  aigre. 

Perqu'  us  sonetz  fai  gualiartz, 
Àb  motz  amaribotz  bastartz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Cliantarai. 
Parce  qu'il  fait  des  sonnets  trompeurs ,  avec  des 
mots  aigres  bâtards. 

4.  Amaros,  adj.,  amer,  triste. 

En  amaros  gems. 

V.  et  Vert.,  fol.  88. 
En  amers  gémissements. 

5.  Amaror,  amargor,  s./.,  amertume. 

E  tan  tost  torn  en  amargor 
Lo  joy  d'aquest  segle  leugier. 

Pierre  d'Auvergne  :  De  Dieu. 
Et  si  vite  tourne  en  amertume  la  joie  de  ce  siècle 
le'ger. 

Que  pos  m'auci  per  lo  dolz  I'amarors. 
Sordel  :  Entre  dolsor. 
Que  puisque  l'amertume  me  tue  par  le  doux. 
Amaror  de  boca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3l. 
Amertume  de  Louche. 
Cazet  el  lif-h  de  dolor  e  ù'amaror. 

Cat.  de/s  aposl.  de  Roma,  fol.  207. 
11  tomba  au  lit  de  douleur  et  d'amertume. 
cat.  Ainargor.  ahc.  esp.  Amaror.  Esr.  mod. 
tort.  Amargor.  it.  Atnarorc. 


AMA 

6.  Amareza,  s./.,  amertume,  tristesse. 

Amareza  e  foreenaria. 

Trad.  de  Bède,  fol.  38. 
Tristesse  et  folie. 

anc.  cat.  Amarguesa.  it.  Amarezza. 

7.  Amaruns  ,  s./.,  amertume. 

E  volt  douz  en  amaruns. 
Pierre  d'Auvergne  :  Bels  m'es  dous. 
Et  tourne  le  doux  en  amertume. 

8.  Amartat,  s./.,  amertume. 

"Vis  trop  begut  es  amartatz  de  l'arma. 
Trad.  de  Bède,  fol.  45. 
Vin  trop  bu  est  amertume  de  l'âme. 
La  amartatz  ,  lo  peccatz  ela  pena  del  segle. 

Lie.  de  Sjrdratj  fol.  0,5. 
E 'amertume ,  le  pêche'  et  la  peine  du  siècle. 

anc.  fr.  Escurit  per  amertet  mis  olz. 

Anc.  trad.  du  Psautier,  Ms.  n°  I ,  ps.  6. 
Plein  de  misère  et  d'amené. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  l\l\8. 

9.  Amargar,  v. ,  rendre  amer,  causer 
amertume. 

Tais  moreels  que  pueîs  I'amarga. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes. 
Tel  morceau  qui  puis  lui  cause  amertume. 
Part.  prés.  Sa  vida,  qu'es  de  grau  dolor, 
Doloyrosa  e  amargans. 

V.  de  S.  Alexis. 
Sa  vie ,  qui  est  de  grande  douleur,  douloureuse 
et  arrière. 
cat.  esp.  port.  Amargar. 

10.  Amarejar,  v.,  avoir  le  goût  amer. 

Mascbat  entre  dens  es  mol  ni  amareja.... 
Ginesta  gustada  amareja. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  199  et  210. 
Mâché  entre  les  dents  il  est  mou  et  a  goût  amer.... 
Genêt  goûté  a  goût  amer. 
Part,  prés ,  Es  fels  amarejans. 

JS  \T  de  Mons  :  Sitôt  non. 
Est  fiel  ayant  le  goût  amer. 
anc.  cat.  Amarejar.  it.  Amareggiare. 

11.  Amarzir,  v. ,  rendre  amer,  rude, 
causer  de  l'amertume. 

Que  pueys  del  frug  amarsis  la  sabor. 
P.  Jordan  :  S'ira  d'amor. 
Qu'ensuite  il  rend  amère  la  saveur  du  fruit. 
Qu'en  la  boca  m  fez  al  prim  dolcir 
Co  que  m'a  fait  pois  el  cor  amarcir. 

Aimeri  de  PEGUILATN  :  De  fin'amor. 


AMA 

Que  me  fit  d'abord  devenir  doux  en  la  bouche  ce 
qu'il  m'a  fait  ensuite  devenir  rimer  au  cœur. 

Quan  Tarira  doussa  s'amarzis. 

Cercamons  :  Quan  l'aura. 
Quand  l'air  doux  se  /ait  rude. 

Pus  amars  m'en  amarzis. 

Pierre  d'Auvergne  :  Al  descebrar. 
Depuis  qu'aimer  m'en  cause  de  l'amertume. 
Part.  pas.  E  pel  temps  que  vei  amarzit. 

Deudes  de  Prades  :  No  m  puesc. 
Et  par  le  temps  que  je  vois  devenu  rude. 

it.  Amarire. 

12.  Enamarzir,  v.,  lat.  iN.vH.vB.e.ycEne, 
rendre  amer,  attrister. 

Part.  pas.  Pessa....  aissi  enoiada  e  enamarzida. 
Trad.  de  Bede,  fol.  1 1. 
Pense'e ainsi  ennuye'e  et  rendue  amère. 

it.  ïnamarire. 
A  MARINA,  s.f.,  cerisier  sauvage. 

La  grossa  lansa 
Que  es  de  fraysse  o  d'AMARiNA. 

V.  de  S.  Honorât. 
La  grosse  lance  qui  est  de  frêne  ou  de  cerisier 
sauvage. 

it.  Amarina. 

—  Jets  (le  jonc. 

Amarinas  verdas  o  secas  que  son  apeladas 
brins. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  107. 
Jets  de  jonc  verts  ou  secs  qui  sont  appelés  brins. 

AMARVIR ,  ■».,  apprêter,  fournir. 

Et   devo   amarvir   l'escrît   de   la  talha  als 
senhors. 

Coût,  de  3Toissac.  Doat  ,  t.  CXXVII ,  fol.  3. 
Et  doivent  apprêter  l'écrit  de  la  taille  aux  sei- 
gneurs. 

Part.  pas.  Que  lor  sian   amarvitz  lieytz  am 
inventari. 

Tit.  de  i356.  Doat,  t.  XCXIII,  fol.  210. 
Que  leur  soient  apprêtés  lits  avec  inventaire. 

E  las  maios....  amarvidas  e  lîvradas. 

Til.  de  1268,  Arch.  du  Roy.,  J,  323. 
Et  les  maisons fournies  et  livrées. 

Garda  t  d'orne  ses  mesura  5 
No  y  aias  tenso  ni  rancnra, 
Qn'el  te  la  lenga  amarvida  , 
Car  foldat  e  no  sen  la  guida. 

Libre  de  Sener/ua. 
Garde-toi  d'homme  sans  mesure;  n'aies  avec  lui 


AJU1.Î  69 

dispute  ni  contestation  ,   vu  qu'il   tient  la  langue 
apprêtée,  car  folie  et  non  sens  la  guide. 

AMAZONES,  s.f.plur.,  lat.  amazones. 
amazones. 

Per  que  son  ditas  amazones,  que  vol  dire 
ses  mamelas  o  popas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  164. 

C'est  pourquoi  elles  sont  appelées  amazones ,  qui 
veut  dire  sans  mamelles  ou  tétins. 

cat.    Amassonas.   esp.    port.    Amazonas.  it. 
Amazzone. 

AMBANS,  anvan,  s.  m.,  lat.  ambjens, 
entour,  retranchement. 
Que  mais  aîatz  la  vila,  la  tor  ni  los  ambans. 
Mas  no  i  a  tor,  ni  sala,  ni  ambans,  ni  soler. 

Guillaume  de  Tudela. 
Que  jamais  vous  ayez  la  ville,  la  tour  ni  les  en- 
tours. 

Mais  il  n'y  a  tour,  ni  salle ,  ni  retranchement,  ni 
plate-forme. 

Ni  no  m'espeit  s'il  se  fan 
An  vans  ni  murs,  que  l'obra  es  de  faîgaa. 

Giraud  DE  Borneil  :  Toi  suavet. 
]Ni  ne  me  trouble  s'ils  se  font  îetranc/iements  ou 
murs  ,  vu  que  l'ouvrage  est  de  boue. 

cat.  Ambient.  esp.  port.  Ambiente. 

2.  Dezanvanar,  v.,  crouler. 
Can  trazo  '1  peiner 

E '1   mur   DEZANVANA. 

B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Er  quan  li. 
Quand  les  pierriers  tirent  et  le  mur  croule. 

AMBASSADOR,  euïeaichador,  s.  m., 
ambassadeur,  envoyé. 

César,  de  Bello  Gallico,  lib.  VI,  rap- 
porte que  choque  Gaulois  distingué 
par  sa  naissance  et  par  sa  fortune  avait 
circum  se  ambactc^  clientes,  etc. 

Le  mot  ambascia  se  trouve  dans  la 
loi  Salique  et  dans  celle  des  Bourgui- 
gnons. 

On  lit  dans  la  paraphrase  des  Evan- 
giles en  vers  franciques  : 

Johannes,  mid  if  jungaron,  Godes  AMBAHTmrt«. 
Jean  ,        avec  ses  disciples ,  de  Dieu      envoyé. 

Sos  leguatz  o  ambaichadors....  Tramet  sos 

EMBAICHADORS. 

Cat.  deh  apost.  de  Roma,  fol.  9^  et  97- 


7° 


AMB 


Ses  légats  ou  ambassadeurs —  Transmit  ses  am- 
bassadeurs. 

Ar  mandau  Tiennes  per  tôt  ambayssadors 
Que  queran  lo  cors  sanct. 

/".  de  S.   Honorât. 
Maintenant  les  Viennois  envoient  partout  ambas- 
sadeurs qui  cherchent  la  personne  sainte. 
cat.  esp.  Embaxador.  port.  Embaixador.  it. 
Ambascia  dore . 

2.  Ambaiohakia,  embayssaria,  s./.,  am- 
bassade. 

Aquesta  ambaicharia  fo  fâcha  l'an  DCCL. 
Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  97. 

Cette  ambassade  fut  faite  l'an  ^5o. 
Que,  perEMBAYssARiAcTalcunasgranscientatz, 
"Volon  parlar  al  rey. 

Pertractar  patz  amvosen  esta  embayssaria. 
V.  de  S.  Honorât. 

Que  par  ambassade  de  quelques  grandes  cite's,  ils 
veulent  parler  au  roi. 

Pour  traiter  paix  avec  vous  en  cette  ambassade. 

3.  Ambayssada,  s.  f.,  ambassade. 

Avian  trametut  lor  ambayssada. 

Chronique  des  Albigeois,  coî.  35. 
Ils  avaient  transmis  leur  ambassade. 
cat.   esp.  Embaxada.  port.  Embaixada.  it. 
Ambasciata . 

4.  Ambaissat,  embaissat,  s.  m.,  mes- 
sage, ambassade. 

Peïre,  ta  furniras  est  ambaissat, 
E  diras. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  38. 
Pierre,  tu  rempliras  celte  ambassade,  et  tu  diras. 
Que  de  vos  no  s  partira 
Per  nnîh  antre  embaissat. 

Eerf.nger  de  Palasol  :  Ab  la. 
Qu'il  ne  se  se'parera  de  vous  pour  nul  autre  mes- 
sage. 

A31UITIO,  s./.,  lat.  ambitio,  ambition. 
Ambitios  ,  dezirier  de  montar  en  aut  près 
o  en  dignitat. 

Gran  ameitio  de  la  lionor  del  segle. 

V.  et  Vert.,  fol.  7  et  80. 
Ambition,  de'sir  de  monter  en  haute  estime  ou  en 
dignité'. 

Grande  ambition  de  l'honneur  du  siècle. 
cat.  Ambiciô.  esp.  Ambicion.  port.  Ambicào. 
it.  Ambizione. 

■x.  Ambecios,  adj.,  ambitieux. 


AMP, 

Substantif'.  Los  ambecios  d'aqnest  mont. 
Trad.  de  Bide,  fol.  53. 
Les  ambitieux  de  ce  monde. 

cat.  Ambicios.  esp.  tort.  Amblcioso.  it.  Am- 
bizioso. 

AMBONILH,   s.   m.,  lat.    lmbil#cm.>, 
nombril. 

Effant....  el  ventre  de  sa  mayre,  per  Pam- 
bonilh  atyra  aliment....  L'ambonilh  es  talhat 
als  efans,  quan  so  natz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  58- 

L'enfant dans  le  rentre  de  sa  mère  ,  prend  ali- 
ment par  le  nombril Le  nombril  est  coupe' aux 

enfants  ,  quand  ils  sont  ne's. 

esp.  Ombligo.  port.  Embigo.  it.  Qmbilico. 

AMBRA,  s./.,  basse  lat,  ambra,  ambre. 

On  a  dit  que  mot  vient  de  l'arabe 
ambar.  Voyez  Mayans,  t.  II,  p.  240. 
Skinner ,  Lex.  etym. ,  le  dérive  de  la 
langue  belge. 

Aquest  peish  babunda  mot  en  bumor  sé- 
minal, de  laquai,  quan  rema  en  l'ayga ,  si  en- 
gendra ambra  per  endurziment. 

Elue,  de  las  propr.  .  fol.  i56'. 

Ce  poisson  aLonde  beaucoup  en  humeur  séminale  , 
de  laquelle  ,  quand  elle  reste  en  l'eau,  s'engendre 
V ambre  par  endurcissement. 

esp.  port.  Ambar.  it.  Ambra. 

2.  Ambre,  s.  m.,  ambre  jaune. 
Unum  pater  noster  de  ambre. 

Rjmer,  t.  VIII ,  p.  428. 
Es  resplendent  semlant  al  ambre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  n5. 
Il  est  resplendissant  semblable  à  Y  ambre  jaune. 
cat.  Ambre. 

AMBS ,  mis,  adj.  nam.,  lat.  ambo,  l'un 

et  l'autre,  les  deux. 

Il  ne  s'emploie  qu'au  pluriel. 

Et  ien  senti  m'  ambs  los  flancs. 

A.  Daniel  :  En  breu  hriza. 
Et  je  me  sens  l'un  et  l'autre  flanc. 

Que  d'AMS  mos  bras  vos  senga. 

RAiHBAL'D  B'On  \nge  :  Pos  lais. 
Que  je  vous  ceigne  de  mes  deux  bras. 
Ambas  las  uars  li  pertusatz. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass- 
Vous  lui  percez  !     deua  narines. 


AMB 

Ans  lieys  non  estreys  lo  liaius, 
Qu'ieu  cugei  qu'AMS  nos  preses. 

Giraud  de  Borneil  :  Quan  creis. 
Mais  le  lien  ,  que  je  crus  qui  nous  prit  nous  deux, 
ne  Pétreignit  pas. 

Esr.  tort.  Ambos.  it.  Ambo ,  ambe. 

i.  Entramr,  adj.  num.  plur.,  tous  deux. 
D'ENTRAMBAslas  pnrtidas  ne  fan  lô  sanc  raiar. 

Cl  II.LAUME  DE  TuDELA. 

Ils  en  font  couler  le  sang  des  deux  côtés. 
3.    AmBIGUITAT,  S.f,  lat.  AMBIGUITATC/H, 

ambiguïté. 

Ambiguitatz  es  can  la  sentensa  es  doptosa 

per  ampbibolia. 

Leys  d'amors,  fol.  120. 

Y! ambiguïté  est  quand  la  sentence  est  douteuse 
par  amphibologie. 

cat.  Ambiguitat.  esp.  Ambig'ùedad.  port.  Am- 
biguidade.  it.  Ambiguita. 

AMBULACIO  ,  s.f.,  lat.  ambulatio  , 

marche. 

No  fec  contrarietat  en  ambulacio.... 

E  fay  acpiel  tardar  en  ambulacio  pei'  alcus 

dias. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  /|5  et  70. 

Ne  fit  contrariété  en  la  marche. 

Et  fais  retarder  celui-là  en  marche  pendant  quel- 
ques jours. 

2.  Ambulatiu,  adj. ,   faisant  marcher, 
ambulatif. 

Segon  que  es  motiva  dels  pes,  es  dîta  virtut 
progressiva  o  ambulativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20. 
Selon  qu'elle  est  motrice  des  pieds  ,  est  dite  vertu 
progressive  ou  ambulative. 

esp.  Ambidaùvo. 

3.  Deambulacio,  s.f.,  lat.  de  ambulatio, 
marche. 

E  sent  en  front  deambulacio,  aissi  cum  si 
era  deambulacio  de  formîguas. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  l3. 
Et  il  sent  sur  le  front  marche,  ainsi  comme  si 
c'était  marche  de  fourmis. 

4.  Deambulatiu  ,  adj ,  marchant,  vague. 

La  dolor....  est  deambui.ativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  93. 
I.a  douleur....  est  vague. 


AMB 


71 


5.  PERAMBULAR,  V.  ,  lat.  PERAMBULARe, 

parcourir,  faire  des  progrès. 

E  no  cesset  perambular  la  corrnptîo,  entro 
qu'el  malaute  peric. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  t. 

Et  la  corruption  ne  cessa  de  faire  des  progrès, 
jusqu'à  ce  que  le  malade  périt. 

6.  Amblar,  v.,  ambler,  aller  à  l'amble. 

Et  ella  lo  sec  cavalcan 
En  un  bel  palafre  feran  , 
On  bom  de  cavalcar  no  s  dol , 
Et  ambla  si  que  par  que  vol. 

Roman  de  Jaufre,   fol.  81. 
Et  elle  le  suit  chevauchant  sur  un  heau  palefroi 
gris,  où  on  ne  se  plaint  pas    de  chevaucher,  et  il 
amble  tellement  qu'il  paraît  qu'il  vole. 

E  monta  en  un  caval  de  bon'  auria  ; 
Non  cor  tan  uns  cavals  com  amblaria. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  g. 
Et  il  monte  un  cheval  de  bonne  légèreté;  un  che- 
val ne  court  pas  autant  comme  il  amblerail. 

anc.  fr.  Sors  deus  blans  palefrois  anblans. 
Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  238. 
Un  souef  aiiblant  palefroi. 

Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  C)3. 

anc.  cat.  ANC.  esp.  Arnblar.  it.  Arnbiare. 

7.  Amblanza  ,  s.f,  amble. 

111  van  bellamen  I'amblanza. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Ils  vont  joliment  Y  amble. 

8.  Ambladura,  s.f,  amble. 

E  met  s'el  camin  (I'amiiladura  , 
Et  anet  tant  can  lo  joru  dura. 

Roman  de  Jaufre,   fol.   9. 
Et  se  met  au  chemin  à  Y  amble,   et  il  alla  tant 
que  le  jour  dure. 

E  quan  m'en  J>art,  vau  meins  que  d'AMBLADURA. 
Pistoleta  :  Sens  e  sahers. 
Et   quand   je   m'en   sépare  ,  je  vais   moins    qu'à 
Y  amble. 
anc.  fr.  Et  le  grant  trot  et  Vambléure. 

Roman  du  Renart ,  t.  II,  p.  276. 

anc.  esp.  Ambladura.  it.  Ambiadura. 

9.  Ambladureta,  s.  f,  petit  amble. 
Mas   ieu   venray   de  bel'  ambladureta  en 

palafre. 

T.  de  R.  Gaucelm  et  de  J.  de  Miralhas  :  Joan. 
Mais  je  viendrai  à  beau  petit  amble  sur  palefroi. 


72  AME 

io.  Amblador,  adj.,  ambleur,  qui  va  à 
l'amble. 

Palafres  amrladors. 

CiKaid  DE  S  u.i<;\  \C  :  Esparvicrs. 

Palefroi  177/1  va  à  l'amble. 

anc.  fr.  Un  palefroi  amblèour,  bel  e  chier. 

R.  de  l'Enf.  d'Ogier  le  Danois,  fol.  88. 
ANC.  cat.  anc.  Esr.  Amblador. 

AMDA,  amoan,  s./.,  lat.  amzta,  tante. 

Ab  lors  oncles  et  ab  lors  amdas. 
So  es  a  lor  oncle  et  a  lor  amdan. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  72. 
Avec  leurs  oncles  et  avec  leurs  tantes. 
C'est-à-dire  à  leur  oncle  et  à  leur  tante. 

anc.  fr.  Une  vieil  aunte  me  nnrri. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  36o. 

Ele  étoit  s'ante,  suer  de  sa  mère. 
Chr.  d'outre-mer,  Ms.  de  la  bibl.  de  Berne ,  fol.  l\\ . 
Qai  fust  d'amis  emparentée, 
Qui  éust  oncles  et  antains 
Et  frères  et  cousins  germains. 

Fabl.  et  eont.  anc.  t.  IV,  p.  4;5. 
Sa  mère  nostre  chiere  antain. 

'.Cit.  de  1265.  Carpentier,  t.  I,  col.  398. 

AMEN,  s.  m.,  hébr.  amen,  amen,  oui, 
soit,  ainsi  soit. 

E  tu;j  digam  en  amen, 
Gratias  al  Seinhor  valen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum-Crist. 

Et  tous  disons  en  amen,  grâces  au  Seigneur  puis- 
sant. 

lnterj.    Que'lb  vostra  pietatz 

Lor  perdon  lor  peceatz; 
Amen  !  Diens  !  aissi  sia. 

Folqli  t  de  Marseille  :  VersDieus. 
Que   votre    pitié    leur  pardonne    leurs    péchés  ; 
amenl  Dieu!  ainsi  soit-il. 

anc.  fr.  Toot  le  camp  dit  Amen. 

DfBARTAfi  ,  p.  34^. 

esp.  Amen.  it.  Ammen. 

AMEMTAT,   s.  f. ,  lat.  amoenitatt/h, 
aménité,  agrément. 

Amenitat  vol  dire  deliciozitat, 

Elue,  de  las  pn,/  r.,  fol.  i5i. 
Aménité  veul  dire  agrément. 


AME 

cat.  Amenitat.  Esr.  Amenidad.  tort.  Ameni- 
dade.  it.  Amenith. 

AMIRAN,  amirar,  s.  m.,  émir. 

Legati  Caroli  ab  Aaron  amira  sea  rege 
Persarum  redeuntes....  Aaron  amira.  rexque 
Persarum. 

Chr.  S.  Bertini.  Martenne,  Th.  nov.  anecd., 
t.  III,  col.  5oo. 

Perq'ieu  volria  esser  mais  cocs 
De  sa  cozina,  lieis  gardan, 
C'aver  l'onor  d'un  amiran, 
Ses  sa  vista ,  e  fos  mieus  Mariocs. 

G.  Adhemar  :  Ben  fora. 
C'est  pourquoi  je  voudrais   plutôt  être  cuisinier 
de  sa  cuisine  ,  la  regardant ,  qu'avoir,  sans  sa  vue  , 
la  dignité  d'un  émir,  et  que  Maroc  fût  à  moi. 

E  s' ieu  fos  reis  ni  dnex  ni  amiratz. 

Giraud  DE  Borneil  :  Gen  m'estava. 
Et  si  je  fusse  roi  et  duc  et  émir. 

Un  troubadour  a  appliqué  ce  titre 
à  un  prince  chrétien. 

Dels  Alamans,  s'iea  fos  lur  amiratz  , 
Tosl  passera  la  lor  cavaillaria. 

LANFRANC  Cigala  :  Si  mos  chans. 
Des  Allemands  ,  si  je  fusse  leur  émir,  bientôt  pas- 
serait leur  chevalerie. 

anc.  fr.  Le  premier  qui  print  tiltre  Garniras 
en  Sarragoce  fut  Ibnalarabi. 

Fal'CHET,  Antiij.fr.,  liv.  VI  ,  fol.  227. 

Oukes  plus  bels  n'ot  quens  ni  amirant. 
Roman  de  Gérard  de  tienne,  Berker,  v.  3j32. 

AMORSAR,  v.,  étouffer,  éteindre. 
Estet  lo  fuoe  que  no  lo  pogron  amorsar. 

Chron,  d' Arles. 
Le  feu  dura  de  manière  qu'on  ne  le  put  éteindre. 

Per  lo  fuoe  amorsar. 

V.  de  S.  Tropkime. 
Pour  éteindre  le  feu. 
Fig.        Dona  que  d'antra  s'escusa, 

Ni  CUÎZ  AMORSAR 

Son  crim  per  antr'  encolpar. 
Un  troi.badour  anonyme,  Coblas  esparsas. 
Dame  qui  s'excuse  par  l'exemple  d'une  autre  ,  et 
croil  étouffer  son  crime  en  inculpant  une  autre. 

anc.  cat.  anc.  est.  Amortar.  Esr.  mod.  Amor- 
tigtuir. 

—  Amortir,  calmer. 


AMP 

Mas  pauc  Les  amorsa 
Gran  mal. 

Albert  de  Sisteron  :  Domna  pros. 
Mais  un  petit  Lien  calme  un  grand  mal. 

—  Amorcer,  attiser,  agacer. 

En  Nicolet,  tôt  lo  foc  amorzava 
Aquest'  aigla  et  nn  gran  luin  metia. 
T.  de  J.  d'Albusson  et  dk  Nicol-et  :  En  Nicolet. 
Seigneur  Nicolet ,  cet  aigle  attisait  tout  le  feu  et 
produisait  une  grande  lumière. 
Part.  pas. 

Cum  veltros  en  cadena  qu'es  Amorsatz. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  27. 
Comme  un  cliienà  l'attache  qui  est  agacé, 

ANC.  fr.  Poissons  H  done  por  amordre... 
Jà  n'en  doit  avoir  raencon 
Que  li  autre  ne  s'i  amordent. 
Roman  du  Renaît ,  t.  II  ,  p.  3o6'  et  3o8. 

2.  Amorzamen,  s.  m.,  attisement. 

L'amouzameiî  del  foc. 

T.  de  J.  d'Aiblsson  et  de  Nicolet  :  En  Nicolet. 
1/ 'attisement  du  feu. 

AMOSIR,  v.,  ternir,  obscurcir. 

Tant  a  Boecis  lo  vis  esvanuit 
Que  el  zo  pensa  ,  nel  sien  amosit. 

Poème  sur  Boece. 
Boece  a  le  risage  tellement  eljloui  qu'il  pense  cela , 
que  ses  yeux  soient  ternis. 

AMPARAR,    v.,   protéger,   défendre, 
prohiber. 

Senber,  Dieu  prec  la  vostr'  arma  ampar. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Ailas  perque. 

Seigneur,  je  prie  Dieu  qu'il  protège  votre  âme. 

Que  de  son  oncle  la  volcsetz  amparar, 
Que  la  volia  a  tort  dezeritar. 

RAMBAUD  de  Vaqueiras  :  Honrat  marques. 
Que  vous  la  voulussiez  défendre  de  son  oncle  ,  qui 
la  voulait  dépouiller  à  tort. 

E  no  fassa  jes  so  que  amparara. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoît,  fol.  q- 
Et  ne  fasse  point  ce  qu'il  prohibera. 

Part. prés,  subst. 

Et  a  poder  de  forsa  et  de  bons  amparans. 
Guillaume  de  Tudela. 
Et  il  a  pouvoir  de  force  et  de  bons  défendants. 

cat.  esp.  port.  Amparar. 

—  Etudier,  apprendre. 

Cuideron  que  ampares  letras,  e '1  amparet 
cansos  e  vers  e  sirventes  e  tensos  e  coblas... 
I. 


AMP  ?3 

Gran  ren  amparet  de  l'antrui  saber  e  volnn- 
tiers  l'enseignet  a  antrui. 

V.  de  Hugues  de  S.-Cyr. 
On  crut  qu'il   apprît  les  lettres ,   il  apprit  chan- 
sons et  verset  sirventes  et  tensons  et  couplets...  11 
apprit  beaucoup  du  savoir  d'autrui  ,  et  volontiers 
l'enseigna  à  autrui. 

anc.  cat.  Emparar.  n.  Imparare. 

?..     Anparar  ,     emparar,    v. ,    saisir, 
prendre. 
Non  la  den  anparar. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  6. 
Ne  la  doit  saisir. 

E  aprop  emparar  elb  moli. 

Philomena. 

Et  ensuite  prendre  le  moulin. 
anc.  cat.  Emparar. 

3.  Amparamen,  s.  m.,  défense,  prohibition. 

Armas  portar  contra  I'amparamen  d'aicbel 
evesque  e  de  sa  cor  t. 

Tit.  du  xiii'  sièc,  Doat,  t.  CXVHI ,  fol.  88. 

Porter  les  armes  contre  la  prohibition  de  cet  e'vê- 
que  et  de  sa  cour. 

— ■  Usurpation. 

Si  lo  clam  es  de  amparamen  de  terra  o  de 
vinha. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1^63  ,  t.  XVI,  p.  127. 

Si  la  réclamation  est  d'usurpation  de  terre  ou  de 
vigne. 

anc.  cat.  Amparament. 

4.  Amparansa,  s.  /.,  rempart,  sauve- 
garde, protection. 

E  Diens  ,  per  sa  gran  pitansa  , 

Lo  guit  e  fass'  amparansa 

Sobr'  els  fais  Turex  non  batisatz. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Consiros  cum. 
EL  que  Dieu  ,  par  sa  grande  pitié',  le  guide  et  lui 
fasse  sauvegarde  contre  les  faux  Turcs  non  baptise's. 
Siatz  de  lieys  amparansa. 

Lejs  d'amors,  fol.  3o. 
Soyez  sauvegarde  d'elle. 

anc.  cat.  anc.  esp.  Amparanza. 

5.  Amparador,  s.  m.,  envahisseur. 

Son  flac  envïos, 
Emparador  d'autrui  mestier. 

P.  VlL  AL  :  Abril  issic. 
Ce  sont  lâches  envieux,  envahisseurs  du  me'ticr 
d'autrui. 

10 


74 


AMP 


Tols  fmpàradors,  tarbadors. 
l'tt.  de  dflii  de  Bordeaux,  Bill.  WEonteil. 
Tous  envahisseurs!  causants  trouLIe. 

6.  Desamparar,  v.,  désemparer,  aban- 
donner. 

Comensa  a  guerreiar  N  Aemar  lo  vescomte 
que  P  avia  desamparat. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Commence  à  guerroyer  le  vicomte  seigneur  Aimar 
qui  l'avait  abandonné. 

Las  riquesas  del  mont  avian  desamparat. 
V.  de  S.  Honorât. 
Ils  avaient  abandonné  les  richesses  du  monde. 
E  pois  quascus  desampara 
Vers  per  canson. 

GlRAVJD  DE  CALANSON  :  Sitôt. 

Et   puisque   chacun  abandonne   le  vers  pour  la 
chanson. 

Desampari  per  totz  temps. 

Tit.  dus.me  sièc,  Arch.  du  Roy,  J,  328. 

Je  désempare  pour  toujours. 

Respondet  sant   Peyre   disent  :  Senber,  si 
totz  ti  desampar  an  ,  negan  temps  non  ti  des- 

AMPARARAI. 

Hist.  abr.  de  laBibl.,  fol.  6o. 
Saint  Pierre  répondit  disant  :  Seigneur,  si  tous 
V  abandonnent  j  en  aucun  temps  je  ne  t'abandon- 
nerai. 

Parc.  pas.  Jernsalems  es  luecs  desamparatz. 
Lanfranc  Cigala  :  Si  mos  chans. 
Je'rusalem  est  un  lieu  abandonné. 
Substantif.  Ampara  'ls  desamparatz. 

Perdigon  :  Entr'  amor. 
11  protège  les  abandonnés. 
cat.  esp.  port.  Desamparar. 

7.   Desamparamewt j   s.   m.,    abandon, 
désemparement. 

E  per  desamparameîït  que  vos  nos  avetz 
faig  dels  deimes. 

Tit.  de  1263.  Doat,  t.  CVI ,  fol.  86. 
Et  par  ['abandon  que  vous  nous  avez  fait  des  dîmes. 
Ad   esquivar  l'engan   del   desamparament 

dels  Les. 

Tit.  de  1221.  Doat,  t.  L ,  fol.  21. 

Pour  e'viter  la  fraude  de  l'abandon  des  Liens. 
Per  aquest  absolvement  et  per  aquest  desam- 
parament. 

Ttt.  de  1206.  Do vi ,  t.  CX1V,  fol.  279. 
Par  celte  quittance  et  par  ce  désemparement. 
• .  est.  Desamparamiento. 

A3IPHIB0LIA,    ami'Uibolocia,    s./., 


AMP 

lat.     AMPHIBOLIA  ,     AMPHIBOÏ.OGIA  ,    3111- 

phibolie,  amphibologie. 

'A/u^iCoaÎ*.  Hermog.  Tlipi  cTsivot.,  p.  72. 
'AjuîiÇoKojlo. ,  ambigna  dictio. 

Isidor.  ,  Orig.,  1 ,  33. 
Amphtbolia,  en  antra  maniera  ,  dieba  am- 
rmnoLOGiA ,   e  vol  dire  aytan  cnm  doptoza 
sentensa. 

Leys  d'amors  j  fol.   116. 
Amphibolie  ,  en  autre  manière,  dite  amphibo- 
logie, et  elle  veut  dire  autant  que  sentence  douteuse. 

cat.  Amfibologia.  esp.  Anfibologia.  tort.  Am- 
phibolia,  amphibologia.  it.  Anfibologia. 

AMPLE , adj.,  lat.  amplmav,  ample,  large. 

Qu'amples  vestirs  porton  e  bels  arnes. 
T.  d'Alb.  de  Sisteron  et  di-  Moine  :  Monges  di^atz. 
Qu'ils  portent  amples  vêtements  et  beaux  harnois. 
Amples  camis  ab  trop  de  caminiers. 
G-  Riqtjier  :  Fortz  guerra. 
Larges  chemins  avec  beaucoup  de  voyageurs. 

Fig.  Saiuta   gleisa  es  amfla   en  las  charnals 
ebausas,  et  estreita  en  las  esperitals. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  74. 
La  sainte  église  est   large  dans  les  choses  char- 
nelles ,  et  étroite  dans  les  choses  spirituelles. 
Substantif.  Los   valbatz  agron  XXX  pes  de 
preon  e  LX  pes  d'AMPLE. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  1^. 
Les  fossés  eurent   trente  pieds  de  profondeur  et 
soixante  pieds  de  large. 
cat.  Ample,  esp.  port.  Amplo.  it.  Ampio. 

2.  Amplamen,  adc. ,  amplement. 

(Juin  plus  amplamen  es  contengut  en  son 

libre. 

Genologia  dels  contes  de  Toloza,  p.  3. 
Comme  il  est  plus  amplement  contenu  dans  son 
livre. 

cat.  Amplamen.  esp.  AmpUamente.  port.  Am- 
plamente.  it.  Ampiamente. 

3.  Ampliatitj,  adj.,  ampliatif. 

Per  attraction  d'ayre  del  pulmon  ampliatiu 
et  restrictiu. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  qo. 

Ampliatif  et  restrictif  du  poumon  par  attraction 
d'air- 

4.  Amplitut,  s./.,  lat.  amplitudo,  am- 
pleur. 

La  amplitut  de  la  plaga. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  42. 
"L'ampleur  de  la  plaie. 


AiMP 

ANC.  cat.  Amplitut.  esp.  port.   Amplitud.  IT. 

Amplitudine. 

5.  Amplessa,  s.f.,  ampleur. 
Qu'ellas  et  els  an  faudas  d'una  amplessa. 

P.  Cardinal  :  Al»  votz  d'angels. 
Qu'elles  et  eux  oui  girons  de  même  ampleur. 
Amtleza  de  las  venas  pulsatils. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3'j. 
Ampleur  des  veines  pulsatiles. 
Sia  la  amplesa  del  tranc. 

Tradi  d'Albucasis,  fol.  l\0- 
Soit  Y  ampleur  du  trou. 

anc.  cat.  Amplesa.  it.  Ampiezza. 

6.  Amplar,  v. ,  augmenter,  rendre  plus 
ample. 

Aqnest  amplec  las  possessios  de  la  glyeia. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  8.'|. 
Celui-ci  augmenta  les  possessions  de  l'église. 

7.  Ampliar,  v.,  lat.  AMPLiARf,  amplicr, 
amplifier,  augmenter. 

Per  ampliar  autramen  la  materia. 
Alongan  o  amplian  la  materia. 

Lejs  d'amors,  fol.  i3g. 
Pour  amplier  autrement  la  matière. 
Allongeant  ou  amplifiant  la  matière. 
Lo  règne  accrelcher  et  ampliar. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  97. 
Accroître  et  augmenter  le  royaume. 

cat.  esp.  port.  Ampliar.  it.  Ampliare. 

8.  AmPLIFICAR,     V.  ,     lat.     AMPLIFICARtf , 

amplifier,  augmenter. 
Quai-  l'enfant  amtlifica  trop. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  70. 
Car  l'enfant  augmente  beaucoup. 
Entro  que  sia  amplificat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  29. 
Jusqu'à  ce  qu'il  soit  amplifié. 

esp.  port.  Ampli ficar .  it.  Amplificare. 

9.  Adamplar,  v.,  amplifier,  grossir. 

Lo  pieitz  fai  adamplar. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Fait  grossir  le  sein. 

10.  Issamplar,  issampliar,  v. ,  élargir, 
augmenter,  ouvrir. 

Lo  sans  cors  son  ponh  issamplet. 

V.  de  S .  Alexis. 
La  sainte  personne  ouvrit  son  poing. 


AN 


7^ 


><i  '1s  cols  dels  motons  escarnarai  per   is- 
sampliar els  cartiers  dels  motons. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  129. 

Et  je   ne   de'cliarnerai   pas  les  cous  des   moutons 
pour  augmenter  les  quartiers  des  moulons. 

AMPOLA ,  s.  f. ,    lat.   ampdlla  ,   fiole  , 
ampoule. 

Van  oniplir  una  ampoea  d'aquesta  aigua  Lc- 

neseyta. 

Philo  mena. 
Ils  vont  remplir  une  fi oie  de  celte  eau  benile. 
E  totz  los  reys  de  Fransa  son  onbs  d'aquella 
cresma  d'aquel'  ampola. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  6/j. 
Et  tous  les  rois  de  France  sont  oints  de  ce  chrême 
de  celtejiole. 

ANC.  rR.  Au  sommet  de  ce  pillier  estoit  assise 
une  ampolle... 
Le  pilier  estoit  creux  et  Y  ampolle  de  fin  or. 
R.  de  Perceforest,  Sainte-Palaye  ,  Gloss. 

cat.  esp.  anc.  port.  it.  Ampolla. 

2.  Ampoleta,  s.f.,  petite  fiole. 

El  près  una  ampoleta  d'oli. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  36". 
Il  prit  une  petite Jîole  d'huile. 

esp.  Ampolleta.  port.  Ampulheta.  it.  Ampol- 
le tta. 

3.  Ampulhos,    ad/.,    ampoulé,    bour- 
souflé. 

Materia  spurnosa  et  ampulhoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  94- 
Matière  e'eumeuse  et  ampoulée. 

it.  Ampolloso. 

AN,  s.  m.,  lat.  an nus ,  an,  année. 
An  es  una  revolacio  del  solelli. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  121. 
An  est  une  re'volution  du  soleil. 

Que  meinz  val  uns  ans  d'un  dia  ; 

Saïl  de  ScolA  :  De  ben  gran. 
Vu  qu'un  an  vaut  moins  qu'un  jour. 
A  cap  d'un  an. 

Cadenet  :  Oimais. 
Au  bout  d'une  année. 

Loc.  Lo  mal  an  ayatz. 

P.  MlLON  :  S'ieu  anc  d'amor. 
Ayez  le  mal  an- 
anc.  rti.  Uns  anz  est  pères,  antre  parrastre. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  373. 
anc.  cat.  An.  esp.  Ano.  tort.  it.  Anno. 


;6  AN 

2.  Anoal ,  s.  m.,  anniversaire. 

Venian  far  cascnn  au  anoal  per  lur  armas, 

iiiial  jorn  qnan  moriro,  pregan  notre  Senbor 

qae  lur  agues  merce. 

/  .  île  G.  de  Cabestaing. 

Chaque  année  ils  venaient  faire  anniversaire  pour 
leurs  âmes,  le  même  jour  qu'ils  moururent,  priant 
notiv  Seigneur  qu'il  eût  pour  eux  merci. 

3.  Aniversari,  s.f.,  lat.  anniversariw/h, 
anniversaire. 

Li  deu  far  om  so  aniversari  a  leis  et  a  'N 

Dgo  Larroca  so  rnarit. 

Titre  vers  logo. 
On  doit  lui  faire  son  anniversaire  à  elle  et  au  sei- 
gneur Hugues  Laroque  sou  mari. 
cat.    Aniversari.   esp.  Aniversario.   port.    it. 
Annivèrsario. 

4-  Annal,  annual,  adj.,  lat.  annale, 
ankualw, "annuel,  de  l'année. 

Eutro  la  festa  anal 
De  la  verge  Maria. 

Guillaume  de  Tudll \ . 
Jusqu'à  la  fête  annuelle  de  la  vierge  Marie. 
De  renda  annual. 

Tu.  de  i3io,  Doat.  t.  CLXXIX,  fol.  188. 
De  rente  annuelle. 
Lo  lor  annal  officî. 

TU.  du  xmc  sièc. ,  Doat  ,  t.  CXVIII ,  fol.  35. 
Leur  charge  de  Vannée. 
cat.  Annual.  anc.  esp.  Anal.  esp.  mod.  Annal. 
port.  Annual.  it.  Annale,  annuale. 

5.  Annaemens,  annualment,  adv.,  an- 
nuellement. 

No  î  remas  borue  nî  femna   no'l   dones 

ANNAt.MENS, 

Cadaus  perso  cap  ,  denier d'aur  cessahnens. 
P.  DE  CorbiAC  :  El  nom  de. 
Il  n'y  reste  homme  ni  femme  qui  ne  lui  donnât 
annuellement,  chacun  pour  sa  tête,  un  denier  d'or 
en  cens. 

Cascnn    an...    annualment    vubl    e    com- 
mandi,  etc. 

Tit.  de  1270,  Doat,  t.  IX,  fol.  i3. 
Chaque    an...    annuellement    je    veux    et    com- 
mande, etc. 
anc.  fr.  Et  pour  robe  a  cent  sonlz  annuelment. 

1.1  sTAciiE  Deschamps,  p.  Lt.. 
«Ai.  Annualment.  esp.  Anualmente.  tort.  it. 
Annualmentc . 

6.  Annat,  adj. ,  àyé,  vieux. 


AN 

Subsl.  E  s'el  annatz  volgnes  rendre  l'argen, 
Del  sagrameu  crel  qn'om  lo  quitaria. 
Lanfranc  CigALA  :  Estiers  mon. 
ht  si  l'âgé  voulait  rendre  l'argent ,  je  crois  qu'on 
le  dispenserait  du  serment. 

Tota  la  gen  de  la  ciutat, 
E  li  menor  e  li  annat, 
Li  fazian  mot  gran  bonor. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Toute  la  gent  de  la  cite' ,  et  les  jeunes  et  les  ■vieux, 
lui  faisaient  grand  honneur. 

7.  Trasannat,  adj. ,  très  vieux,  vieil- 
lard. 

Car  lo  princes  es  trasannatz. 

V.  de  S.  Honorai. 
Car  le  prince  est  1res  vieux. 

8.  Antan,  adv. ,  lat.  ant<?  kvnum,  l'an 
dernier,  jadis. 

Ni  non  sui  cel  que  era  antan. 

Raimond  de  Salas  :  Si  m  fos. 
Et  je  ne  suis  point  celui  que  j'étais  l'an  dernier. 
Enquera  m  vai  recalivan 
Lo  mais  d'amor  qu'avi'  antan. 

Raimond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Le  mal  d'amour  que  j'avais  jadis   me  va  encore 
re'chaufîànt. 

anc.  fr.  Nous  perdismes  nostre  froment, 

Que  entan  nous  semasmes  es  terres, 
Pour  la  gelée  dure  et  grand. 

Monstrelet  ,  1. 1,  fol.  323. 
Substantiv. 

L'autrier  trobei  la  bergeira  d'ANTAN. 

G.  RiQiiER  :  L'autr'ier. 
L'autre  jour  je  trouvai  la  bergère  de  jadis. 
ano.  fr.   Afin  qn'on  ne  die  pas  que  je  parle 
des  neiges  X antan,  de  ce  que  voyent  encores 
aujourd'huy  tous  ceux  qui  ont  des  yeux. 
H.  Estienne  ,  Aj>.  pourHér.j  Disc,  prél.,  p.  23. 
Mais  où  sont  les  neiges  X antan? 

Villon  ,  p.  i\. 
cat.  Antanj.  esp.  Anta'.o. 

9.  Ogan,  oan,  ongan,  ugan,  adv.,  lat.  hoc 
an«o,  cette  année,  dernièrement. 

Car  si  m  malmenet  ogan, 
Gen  mi  restaurara  '1  dan. 

B.  Zorgi  :  Atressi. 
Car  si  elle   me  maltraita  dernièrement j  elle   mi 
réparera  heureusement  le  dommage. 
Qu'eu  non  ebantei  oan. 

Pevrols  :  D'un  «met. 
\  11  que  je  ne  chantai  de  celle  année. 


ANA 

Ni  no  m  vole  ongan  iiuzir. 

G.  Faidit  :  Lo  rossignolct. 
Ni  clic  ne  voulut  m'écouter  dernièrement. 

—  Cette  année,  maintenant. 

E'I  bon  guerrier  doblon  lnr  pretz  ugan. 

Blacasset  :  Gcrra. 
Et  les  bons  guerriers  doublent  leur  me'rite  cette 
année. 

—  Cette  année,  désormais. 

No  farai  ogan  mon  chan  auzir. 

J'oxs  de  Capdueil  :  Ges  per  la. 
Je  ne  ferai  désormais  entendre  mon  chant. 

Que  no  m  plagr'  onguas 
Solatz  ni  déport  ni  chan. 

Pons  de  la  Garde  :  Tant  sui. 
Vu  que  soûlas  ni  amusement  ni  chant  ne  me  plai- 
ront désormais. 

Adv.  comp.  Que  ja  no  m'alegres  d'ogtjan. 
Raimondde  Miraval  :  Enquer  non. 
Que  jamais  je  ne  me  réjouisse  désonnais. 

Ja  d'ogan,  pel  temps  floiït 
Ni  per  la  sason  d'abril, 
No  fera  mou  chan  auzir. 

Azeaiar  le  Noir  :  Ja  d'ogan. 
Jamais  désormais,  pendant  le  temps  fleuri  ni  pen- 
dant la  saison  d'avril,  je  ne  ferai  entendre  mon  chant. 

Vos  pregui  que  per  ogan  prengas  l'argen... 
que  ter  ogan  me  fasatz  aqnel  plaser. 

Tit.  de  1404.  Doat  ,  t.  CXXXVII ,  fol  204. 
Je  vous  prie  que  maintenant  vous  preniez  l'ar- 
gent... que  maintenant  vous  me  fassiez  ce  plaisir. 
anc.  fr.  Dit  la  dame  :  N'aiez  paor, 
Je  vous  métrai  en  tel  destor 
Où  il  ne  vous  querra  ottan. 

Fabl.  et  eont.  anc,  t.  III ,  p.  3i4- 
Sire,  ce  ne  dirai  oan 
K'a  vielle  soie  ne  ja  siens 
Ne  serai,  mais  si  coin  j'entens. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chanson  45. 
S'îrai  mes  oan  el  mostier. 

Roman  du  Pienart ,  t.  III ,  p.  (\2.. 
ANC.  ESP. 

Nunca  la  Golondrina  mejor  consejô  oga'o. 
Arcipreste  de  Hita  ,  cop.  7  36. 
it.  Uguanno  ,  unguanno. 

ANACHORITA  ,s.  w.,lat.  anachoreta, 
anachorète. 

Anachorita  que  es  maniera  de  religio  eu 
Egypte  per  sanhta  vida. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol,  5o. 


ANA 


77 


Anachorète  qui  est  sorte  d'ordre  religieux  en 
Egypte  pour  sainte  vie. 

cat.   Esr.   Anacoreta.    port.    Anachoreta.  it. 
Anacoreta. 

ANADILLA,  s./.,  fermeture,  anille. 

Per  illud  ostium  vel  anaticwla  de  ipsa  casa. 

For/nul.  de  Marculfe ,  n°  20. 
Puescon  levar  las  anadillas  de  lurs  niolins. 

Carlulaire  de  Montpellier  ,  fol.  189. 
Puissent  lever  les  anilles  de  leurs  moulins. 

ANADYPLOZIS,  s./.,  lat.  anadiplosis, 
répétition,  redoublement. 

'Av«eTl7rA0O-|Ç. 

Dkimetr.  ,  de  Elocut.,  66"  et  140. 
Anadiplosis  est,  quando  ah  eodern  verho  , 
qno  prior  versus   liuivit,    sequens  versus  in- 
cipit. 

IsrDon.  ,  Orig.,  1 ,  35. 

Anadytlozis  es  can...  versetz  comensa  per 
aquela  meteyssha  dictio  que  '1  versetz  prece- 
dens  fenish,  coma  : 

Verges,  sendiers  verays  epons, 
Pons  de  salut. 

Leys  d'amors,  fol.  123. 
La  répétition  est  qu;nd...  le  verset  commence  par 
cette  même  expression  par  laquelle  le  verset  précé- 
dent finit  ,  comme  : 

Vierge  ,  vrai  sentier  et  pont, 
Pont  de  salut. 

it.  Anadiplosi. 

ANAPHORA,  s.f.,  lat.  anaphora,  ana- 

phore ,  répétition. 

'AvsKpop*  est  cum  eadem  dictio  ia  principio 
versuum  plurimorum  pouitur. 
Sosipp.  Char.  ,  Inst.  gramm.,  col.  25o,  éd.  Putsch. 

Anaphora  es  cant  mant  versetz  0   motas 
clauzas  comenso  per  uua  meteyssha  dictio. 
Leys  d'amors,  fol.  123. 

h'anaphore  est  quand  maint  verset  ou  heaucoup 
de  membres  de  phrase  commencent  par  un  même  mot. 
esp.  it.  Anafora. 

ANAR,  v.,  aller. 

E  torn  atras  quan  eug  anar.  enan. 

G.  Faidit  :  Maintas  sazos. 
Et  je  retourne  en  arrière  quand  je  crois  aller  en 
avant. 

Mercadiers  qui  enga  eu  Fransa. 

Bertrand  de  Boun  :  Micz  sirventes. 
Marchand  qui  aille  en  France. 


7 


8 


W  \ 


Il  se  combina  avec  en. 

Eu  Alvernbc  part  Limosi 
M'en  aniey  tolz  sols  a  tapi. 

Le  comte  he  Poitiers  :  En  Alvernhe. 
Je  m'en  allai  tout  seul  en  tapinois  en  Auvergne 
par-delà  le  Limousin. 

Leva  sus,  e  annem  nos  en. 

Trail.  d'un  Ei'ang.  apocr. 
Lève  SUS  .  et  allons-nous-en. 
it.   Prestamente  a  la  marina  n'  andaro...  in- 
sieme  n'  andaro  là...  Solo  s'  en  andb. 

BoccAcciO,  Decam.,  II ,  7. 

Il  prenait  l'auxiliaire  aver. 
Aqnest  libres  A  aksat  dels  ns  als  altres. 
Liv.  de  Sydrac,  fol.  1. 
Ce  livre  a  allé  des  uns  aux  autres. 
Abans  que  sia  nneyts  , 
Yea  HADRâï  anadas  X  legas. 

Leys  d'amors  ,  fol.  88. 
Avant  qu'il  soit  nuit,  j'aurai  allé  dis  lieues. 
Awc.  fr.  Et  cil  îi  ont  tôt  raconté 

Cornent  la  ebose  avoit  aie. 

Fabl.  et  conl.  anc,  t.  II,  p.  62. 
Après  avoir  bien  allé  et  visité  la  rivière. 
(Domines  ,  liv.  I ,  p.  23 1. 
Impers.  Aras  no  sai  cnm  s'aiîara  de  me. 
Arnaud  de  Marueil  :  Razos  e  mesura. 
Maintenant  je  ne  sais  comment  il  ira  de  moi. 

Ce  verbe  fut  aussi  employé  comme 
une  espèce  d'auxiliaire  au-devant  des 
participes  présents. 

De  sapiencia  anava  en  ditan. 

Poème  sur  Boece. 
3' allais  dictant  sur  la  sagesse. 

Trobat  avem  qu'ANAM  queren. 

Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvernlie. 
Kous  avons  trouve' ce  que  nous  allons  cherchant. 
La  gensor  am ,  no  i  anetz  duptan. 

B.  de  Yentadocr  :  Quan  la  fuelha. 
J'aime  la  plus  gentille  ,  n'y  allez  pas  doutant. 
Loc.     Am  vos  ai  annat  tota  via. 

V.  de  S.  Honorât. 
Avec  vous  j'ai  allé  tout  le  chemin. 
anc.  fr.    Et  qnant  ils  ont  grant  voie  alée. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III,  p.  4 12. 
Substantif. 

Garda  que  tos  akars  non  ofenda  home. 

Trad.  de  Bide  ,  fol.  79. 
Garde  que  ton  aller  n'offense  personne. 
Adv.  comp.  Al  lonc  asar  no  s  poguesso  def- 
fendre  longuamen. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  i63. 


ANA 

\u   long  aller  ils  ne  pussent  se  défendre  longue- 
ment. 

anc.  it.  Scrisse  il  Castelvetro  cbe  gli  antiebi 
Italiani  dicevano  anante  e  anare  in  vece  de 
aWante  e  an</are. 

Muratoiu,  dissert.  33. 
cat.  Anar.  esp.  port.  Andar.  it.  mod.  An- 
dare. 

2.  Anan,  s.  m.,  allant,  voyageur. 
Lumneira  de  bonas  obras  als  anans. 

Trad.  de  Bide,  fol.  80. 
Lumière  de  tonnes  œuvres  aux  voyageurs. 

esp.  port.  it.  Andante. 

3.  Akaire  ,  s.  m.,  marcheur,  voyageur. 

Fols  anaire  es  cel  que ,  qnant  vai ,  agaita  los 
deleitables  praz. 

Trad.  de  Bide,  fol    ;3. 

Fou  voyageur  est  celui  qui ,  quand  il  va  ,  consi- 
dère les  charmantes  prairies. 

anc.  cat.  Anador.  port.  Andador.  it.  Anda- 
tore. 

4.  Anada  ,  s./.,  voyage,  départ ,  allée. 

Quant  la  anada  fo  de  Jérusalem. 
Tit.  de  1 199  ,  Marca  ,  Jlist.  de  Béarn,  p.  821. 
Quand  fut  le  -voyage  de  Je'rusalem. 
Toza  ,  etz  irada  ? 
—  Oc  ,  per  vostr"  anada. 

G.  RiQtiER  :  Gaya  pastorella. 
Fillette,    vous  êtes  triste?  —  Oui,   à   cause  de 
votre  départ. 

Plusors  anadas  e  vengudas. 

Chron.  des  Albigeois,  col.  64- 
Plusieurs  allées  et  venues. 

ANC.  ESP. 

Quiero  saber,  Reina,  onde  es  vuestra  andada, 

Poema  de  Alexandro,  cop.  1720. 

cat.  Anada.  anc.  port,  andada.  it.  Andata. 

5.  Anamen,  s.  m.,  marche,  allure. 
Pavo...  ba  suau  anament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  148. 
Le  paon...  a  une  allure  agréable. 
Per  anamen  de  mos  pes. 

La  Confessio. 
Par  marche  de  mes  pieds. 
Fig.   Tos  anamens  sia  sîmpleza. 

Trad.  de  Bide,  fol.  79. 
Que  Uni  allure  soit  la  simplicité'. 

anc.  cat.  Anament.  anc.  esp.  Andamienlo.  it. 
Andamento. 


ANA 

6.  Anassamen  ,  s.  m.  ,  avancement ,  pré- 
éminence. 

Ni  no  y  vey  personatz , 

Ni  lunli  ANASSAMEN. 

G.  Riquier  :  Pus  Dieu. 
Et  je  n'y  vois  dignités  ,  ni  aucune  prééminence. 

7.  Benanan,  adj.  v. ,  qui  est  en  bonne 
santé ,  heureux. 

L'autre  diran  :  Ienno  sni  benanans. 

R.  Gaucelm  :  Qui  vol  aver. 
Les  autres  diront  :  Je  ne  suis  pas  en  bonne  santé. 

Belha  dona,  ja  no  serai 
Jauzens  ses  vos  ni  benanans. 
P.  Raiajond  de  T0TJI.OUSE  :  Pus  vey  parer. 
Belle  dame  ,  je  ne  serai  jamais  sans  vous  joyeux 
ni  heureux. 

anc.  Esr.  Bienandante. 

8.  Benanansa,  s./.,  bonheur,  bien-être. 

Nulhs  horn  non  sap  que  s'es  grans  benanansA, 
S'enans  non  sap  quais  esd'aruor  l'afans. 

Giraud  LE  Roux  :  Nulhs  hom. 
Nul  homme  ne  sait  ce  que  c'est  grand  bonheur, 
si  auparavant  il  ne  sait  quel  est  le  souci  d'amour. 

anc.  it.  In  onne  heninanza. 

Brunetto  Latini  ,  Tes.,  p.  34. 
esp.  Bienandanza. 

9.  Malanan,  s.   m.,  malade,  malheu- 
reux. 

Aîssi  quo  '1  MALANANS, 
Quant  a  sas  grans  dolors. 

J.  EstÈve  :  Aissi  quo  '1. 
Ainsi  comme  le  malade,   quand  il  a  ses  grandes 
douleurs. 

Avia  un  maianaht  de  laia  lebrosia. 

V.  de  S .  Honorât- 
Il  y  avait  un  malade  de  laide  lèpre. 

Jdjectiv. 

Don  hom  pert  Dieu  e  reman  malanans. 
Giraud  de  Borneil  :  Persolatz. 
D'où  homme  perd  Dieu  et  reste  malheureux. 
anc.  esp.  Malandanle. 

10.  Malanansa,  s.f.,  maladie,  chagrin, 
malheur. 

Que  non  a  freg  ni  fam  ni  malanansa. 
T.  de  Blacas  et  de  Pelissier  :  En  Pelissiers. 
Vu  qu'il  n'a  froid  ni  faim  ni  maladie. 

Anc  non  aie  joi  que  no  m  costes  un  plor , 


ANA 


79 


Et  enaissi  dobla  ma  malanansa. 

Arnaud  de  Marueil  :  Hom  ditz. 
Jamais  je   n'eus   une  joie  qui  ne  me  coûtât  un 
pleur  ,  et  ainsi  mon  chagrin  douhle. 

anc.  esp.  Malandanza.  it.  Malandanza,  male- 
nansa. 

il.  Desanar,   v.,  cesser  d'aller,   tré- 
passer. 

Et  si  desanava  senes  ef'ant. 

Tit.  de  i2i5.  Doat,  t.  CXXIX,  fol.  144. 
Et  s'il  mourait  sans  enfant. 

Si  alcus  desanava  o  moria  ses  testament. 
Tit.  de  1294.  DoAT  :  l-  XCVII ,  fol.  257. 
Si  quelqu'un  trépassait  ou    mourait  sans  testa- 
ment. 

esp.  port.  Desandar. 

12.  Desanament,  s.  m.,  décès,  trépas. 
Seguentrc  lo  desanament  d'En  B... 

Tit.  de  1211.  Doat,  t.  LXXVIII,  fol.  io5. 

Après  le  trépas  du  seigneur  B... 

i3.  Desanador,  s.  m.,  qui  rebrousse, 

rebroussant. 
Adjectiv.  E  tôt  l'als  es  desanador 
E  desrefugen. 

Pierre  d'Auvergne  :  De  Dieu  non. 
Et  tout  le  reste  est  rebroussant  et  fuyant. 

L'espagnol  a  le  verbe  desandar,  re- 
tourner en  arrière. 

14.  Sobrandar,  v.,  surpasser,  aller  au- 
dessus. 
Quar  anc  non  fon  hom  joves  ni  antics 

.    .     .     .     no  ill  SOBRANDES. 

B.  Zorgi  :  Si  '1  monz. 
Car  jamais  ne  fut  homme  jeune  ni  vieux...  qu'il 
ne  surpassât. 

ANASTROPHE,  s.f.,  anastrophe. 

'Ava-çlf  0?»  est  verhorum  tantum  ordo  prse- 
posterus,  ut,  Cartago  ltaliam,  etc.,  pro  con- 
tra ltaliam. 

Donat.  ,  de  Trop.,  col.  1777,  éd.  Putsch. 

L'autra  figura  es  anastrophe,  en  aysso  que 
li  nominatiu  que  devon  esser  pauzat  denan  lo 
verb,  son  pauzat  aprop. 

Anastrophe...  can  las  dictios  no  son  pau- 
zadas  segon  lor  natural  orde. 

Leys  d'amors ,  fol.   122  et  l33. 

L'autre  figure  est  anastrophe,  en  ce  que  les  no- 


Bo 


ANC 


minatifs ,  qui  doivent  être  placés  devant  le  verbe, 
sont  placés  après. 

Anastropbc...  quand  les  expressions  ne  sont  pas 
placées  selon  leur  ordre  naturel. 

tort.  Anastrophe. 

ANATHEMA.TIZAR,  v.,  lat.  anathe- 
m\tiz\r<?,  excommunier,  anathéma- 
tiser. 

El  damnet  e  vnatmematizet  los  hyretgnes. 

Cat-  dels  apost.  de  R.oma,  fol.  85. 
Il  condamna  et  excommunia  les  be're'tiques. 

Part.  pas.  E  los  Grex  recouciliet,  liqual   ero 

ANATHEMATIZATZ. 

Cal.  dels  apost.  de  Pioma,  fol.  IOI. 
Et  il  re'concilia  les  Grecs  ,  lesquels  e'taient  excom- 
muniés. 

cat.  Anatematisar.   zsv.  Anatematizar.  tort. 
Anathematizar.  it.  Anatematizzare . 

ANATHOMIA,   a>otomia  ,   s.  /.,   lat. 
\>atomia,  anatornie. 
Aysso  tnostra  la  asathomu, 
En  nn  nervi  en  la  axothomia  apelat  optic. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  53  et  16. 
L' anatornie  montre  cela. 
En  un  nerf  appelé  optique  dans  Y  anatornie. 
La  sciencia  de  axotomii. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  r. 
La  science  A'anatomie. 

cat.    Anatomia.    esp.    Anatomia  ,    anotomia 
tort.  Anatomia.  it.  Anatomia,  anotomia. 

A>TC,  adj.  démonsl.,  du  lat.  hxxc,  hunc, 
ce ,  cet. 

Il  se  combine  avec  divers  mots ,  et 
forme  ainsi  des  adverbes  composés. 
Anc  ui  para ,  so  dis  Jaufïes. 

Roman  de  Jaufre ,   fol.  68. 
Aujourd'hui  il  paraîtra  ,  ce  dit  Jaufre. 

anc.  fr.  Ge  vous  froisserai  eest  esen, 

Tons  en  gerns  enciti  par  terre. 
Pioman  de  la  Pœsc,  v.  i566i. 
Que  bevan  hney  ni  axca  ncech. 

Tr.  d'un  Evang.  apocr. 
Qu'ils  boivent  aujourd'hui  et  cette  nuit. 

anc.  fr.  Enquenuit  et  ore  et  demain. 

Roman  du  Renart ,  t.  I  ,  p.  202. 
Qnar  enquenuit  dedenz  mon  lit 
Feroîz  de  moi  vostre  délit. 

Fabl.  et  ront.  anc-j  t-  I  .  p.  2jo. 


ANC 

ANC,  adv. ,  lat. ,  vaquai»,  onc,    onc- 
ques,  jamais. 

E  ja  non  er  ni  anc  no  fo 
Bona  dona  senes  inerce. 

GiRAUDLE  Boux  :  Auiatz  la. 
El  jamais  il  ne  sera  ni  oneques  ne  fut  bonne  dame 
sans  merci. 

Anc  non  aie  joi  qne  no  m  costes  un  plor. 
Arnaud  de  Marueil  :  Hom  ditz. 
Jamais  je  n'eus  une  joie  qui  ne  me  coûtât  un  pleur. 

akc.  fr.  Aine  ne  vos  vi  un  boort  commencier. 

Romand'  Aubri  ,  fol.  71.  BekkeR,  p.  l58. 

Onc  puis  après  ceste  besoingne... 
Ne  s'entr'aïuèrent. 

G.  Gitvrt  ,  t.  I ,  p.  7 \. 
ANC.  cat.  Anc. 
Adv.  comp. 

E  '1  maior  dol ,  las!  qn'ien  anc  mais  agnes. 
G.  Faidit  :  Fortz  cliauza. 
Et  le  plus  grand  deuil ,  be'las!  que  j'eusse  jamais. 
Mort  es  ,  et  anc  tan  gran  otratge 
No  vi  hom  ni  tan  gran  error 

Mais  far. 

Augier  :  Cascus  plor. 
11  est  mort  ,  et  jamais  ou  ne  vit  faire   si  grand 
outrage  ni  si  grande  erreur. 

Mas  pel  mal  qu'aoras  m'en  ve, 
Conosc  qu'ANC  mai  nonamiey  re. 
Peyhols  :  Altressi  col. 
Mais   par  le  mal  qui  maintenant  m'en  vient  ,  je 
reconnais  que  jamais  je  n'aimai  rien. 

E  s'ieu  anc  jop.n  fui  gays  ni  amoros, 
Er  non  ai  joy  d'amor  ni  non  l'esper. 
Folquet  DE  Marseille  :  S'al  cor  plagucs. 
Et  s\  jamais  je  fus  gai  et  amoureux  ,  maintenant 
je  n'ai  joie  d'amour  ni  ne  l'espère. 

Qu'anc.  sempre  vei  que  tuit  li  fin  aman 
Son  mortz  per  vos. 

Cadenet  :  Tais  reigna. 
Qu' oneques  toujours  je  vois  que   tous  les  fidèles 
amants  sont  morts  par  vous. 

anc.  fr.  Lul.es  mais  tant  ne  ru'esmaai. 

liajnan  de  Rou  ,  v.  l3o3o. 
~S'onc  mais  de  ce  mot  ne  sonnas. 
G.  Gciart,  t.  1  ,  p.  73. 
Plus  qu'on  n'avoit  oneques  mais  veu  traie - 
ter  quelque  ambassade. 

Mo.vstrelet  ,  t.  II,  fol.  6. 

cat.  Unca  mes.  esp.  y /incarnai,  it.  Unquemai. 

Conj  comp.  Ainada  l'ai  rus  anc  la  vi. 

Du  des  de  Prades  :  Ab  cor  bal. 
li  !'ai  aime'c  depuis  que  je  la  vis. 


ANC 

Que  rus  anc  fui  natz, 

Me  soy  assayatz 
Coin  pogues  mi  dons  défendre. 
Rambaud  de  Yaqi  eiras  :   Su-ventes  e  cbansos. 
Que  depuis  que  je  lus  né,  je  mil'  suis  essayé  com- 
ment je  pusse  défendre  ma  dame. 

2.  Ancse  ,  adv. ,  jadis,  toujours ,  jamais. 

Francx  reys ,  valha  '1  la  Loua  fe 
Qu'el  vos  a  portada  ancse. 

J.  Esteve  :  Francx  reys. 
Roi  franc,  que  la   bonne  foi  qu'il  vous  a  toujours 
portée  lui  soit  utile. 

D'aquesta  don  Dieus  joi  verai, 
C'autre  joi  no  l'ai  quist  ancse. 

B.  Martin:  Ben  es  dreilz. 
Que  Dieu  me  donne  vrai  bonheur  de  celle-ci,  vu 
que  je  ne  lui  ai  jamais  demandé  autre  bonheur. 

3.  Oncas,  adv. ,  oneques  ,  jamais. 

La  gensor  e  la  pus  bona 
C'oncas  vezeson  miey  huelh. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pos  lo  prim. 
La  plus  gentille  et  la  meilleure  qu 'oneques   mes 
yeux  vissent. 

anc.  fr.  Ciac  anz  fu  Willanie  en  la  tur, 
IL'un/ces  n'en  pont  issir  nul  jur. 

Roman  de  Hou  ,  v.  6l47- 
cat.  Unca.  it.  Unqua. 

4-  NONCA,NOCA,  NOQUA,  ddv.,  lat.  NUN- 

QUA/rt,  jamais. 

Del  marit  nonca  m'es  gen. 
T.  de  G.  Faidit  etd'H.  de  la  Bacheleiue  :  N  Uc. 
De  la  part  du  mari  ne  m'est  jamais  agréable. 
E  ja  Decs  noca  lor  perdon. 

Folquet  de  Map.seille  :  Tan  mov  de. 
Et  que  Dieu  ne  leur  pardonne  jamais. 

Qu'ieu  noca  m  planh,  sitôt  mi  dol. 

B.  de  YentadouR  :  Loue  temps. 
Que  je  ne  me  plains  jamais  ,  quoique  je  soutire. 

ANC.    CAT.  £Sr.   PORT.  NllIlCll. 

ANC  A ,  hanca  ,  s.  f. ,  hanche. 

Ce  mot  paraît  venir  de  l'ancien  alle- 
mand ancre.  Voyez  "Wachter,  Gloss. 
germ.;  Denina,  t.  III,  p.  41  • 

La  forsa  qu'ai  en  las  h  ancas. 

Rambaud  d'Orange  :   Parliers. 
La  force  que  j'ai  daus  les  hanches. 
E  a  l'en  las  ancas  donat 
De  l'espaza  un  colp  de  plat. 

Roman  de  Jaufre,   fol.  2. 

I. 


ANC 


8i 


El  lui  .1  donné  sur  les  hanches  un  coup  de  plat  de 
l'épéc. 

Dislocacio  de  I'anqua. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  9. 
Dislocation  de  la  hanche. 
Ges  co  s  dol  de  pe  ni  d'ANCA. 

P.    Vidal.    :  Car'  amigua. 
Point  ne  se  plaint  ni  de  pied  ni  de  hanche. 

—  Croupe  du  cheval. 

Va  '1  sus  en  las  ancas  sautar 
Del  caval. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  20. 
Il  va  sauter  sur  la  croupe  du  cheval. 

—  Gigot,  jambon. 

Bon  vin  e  bel  pan  de  froinen... 
E  de  sanglai-  una  gran  anca. 

Roman  de  Jaufre,   fol.  Itf. 
Bon  vin  et  pain  de  froment...  et  un  grand  gigot 
de  sanglier. 

CAT.    ESP.    PORT.    IT.   jdllCCl. 

1.  Renquaixos  ,  adj. ,  déhanché. 

Luytant  Jacob  ab  I'angel  ,  dona  li  l'angel 
nna  ferida  en  I'anqua,  si  que...  fo  Jacob  ren- 
quali.os. 

flisl.  délia  Bibbia.,  Redi  ,  ann.  al  dit.,  p.  206'. 
Jacob  luttant   avec    l'ange  ,   Fange  lui  donne  un 
coup  sur  la  hanche,  tellement  que...  Jacob  fut  dé- 
hanché. 

ANCELLA,  s.  f. ,  lat.  ancilla  ,  servante. 

Ancella  de  sa  cambra. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  72. 
Servante  de  sa  chambre. 
anc.  fr.     A  tuz-jursines  serai  ancelle. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  338. 
Rose  vernant,  de  Dieu  mère  et  ancelle. 
J.  Marot,  t.  V,  p.  366. 
it.  Ancella. 

ANCORA,  s.f.,  lat.  anc/jora  ,  ancre. 

E  contra  '1  veut  non  pot  nulb  genb  trobar, 
Ni  no  T  te  pro  si  be  s  gela  I'ancora. 

Perdigon  :  d'Amor  no  m  puesc. 
Et  il  ne  peut  trouver  ressource  contre  le  vent,  et 
il  ne  lui  tient  à  profit  bien  qu'il  jette  l'ancre. 
ANC.  fr.  Debuons...  comme  d'une  saincte  an- 
chore  le  conferiner. 
G.  Tory.  Trad.  des  polit,  de  Plutarque,  fol.  ^l . 
cat.  esp.  port.  it.  Ancora. 

ANCTA  ,   amta  ,  anta  ,   s.  f. ,  honte  , 
déshonneur,  outrage. 

1 1 


8a  ANC 

L'ancien  allemand  avait  hou  ouhohn, 
coiitumclia  ,     d'où     est    venu    honnir. 
Voyez  Denina  ,  t.  II,  p.  2^5. 
Ancta  lur  es,  si ,  per  ma  rezenson  , 
Soi  sai  dos  yvers  près. 
ItlCHARD-CoElR-DE-LlO.\-  :  .la  nuls  liom. 
C'est  une  honte  à  eux  ,  si ,  à  cause  de  ma  rançon  , 
je  sais  ici  prisonnier  pendant  deux  hivers. 

Mais  vos  o  tenelz  a  joia, 
Amta  ab  pro,  mais  que  honor  ab  dan. 
Bertrand  de  Born  :  Fuelheta. 
Mais  vous  tenez  cela  à  joie  ,  la  fwnte  avec  profit, 
plus  rrue  l'honneur  avec  dommage. 

Ieu  conosc  ben  sen  e  follor, 
E  conosc  anta.  et  honor. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  vuelli. 
Je  connais  Lien  raison  et  folie  ,  et  je  connais  honte 
et  honneur. 
Quar  on  pins  pren  d'.vNT.v ,  mais  s'uruilia 
Eneontra  selhs  don  li  ven  l'aunimens. 

Bertrand  d'Aleajianon  :  Ja  de  chantar. 
Car  plus  il  prend  de  honte,   plus  il   s'humilie  en- 
vers ceux  dont  lui  vient  l'opprobre. 

—  Parties  honteuses  du  corps. 

Creisso  lhi  pel  el  cors  d'orne   per  vestir  e 
cubrir  s' anta. 

Lit>.  de  Sydrac,  fol.  7^. 

Les  poils  croissent  sur  le  corps  de  l'homme  pour 
vêtir  et  couvrir  ses  parties  honteuses. 

2.  Antius,  adj. ,  honteux  ,  déshonorant. 

Qu'inz  el  cor  ai  doloiosa  penzauza, 
Penzan  quais  es  Pantius  dechazinienz 
Del  saint  paes  on  Dens  fon  mortz  e  natz. 
B.  Zorgi  :  Non  lassarai. 
Que  dans  le  cœur  j'ai  douloureuse  pensée  ,  pensant 
quelle  est  la    honteuse  décadence  du  saint  pays  où 
Dieu  fut  mort  et  né. 

3.  Anctos  ,  adj. ,  honteux. 

Tais  vergoyna  es  erguillosa, 

Quaa  de  peine  si  fay  anctosa  ; 

\o  es  vergoyna  covinenîz. 

Deldes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  vertus. 
Telle  vergogne  est  orgueilleuse  ,  quand  elle  se  fait 
honteuse  de  prendre  ;  ce  n'est  point  une   vergogne 
convenable. 

it.   Ontos. 

',.  Antar,   v. ,  déshonorer,  couvrir  de 
honte. 


ANC 

Si...  ta  filha  fai  fulbia  de  son  cors,  tu  no  la 
deves  pas  antar,  e  si  ta  la  antas,  fas  peccat. 
Liu.  de  Sydrac,  fol.  85. 
Si...  ta  fille  fait  folie  de  son  corps  ,  tu  ne  dois  pas  la 
déshonorer,   et  si  lu  la  déshonores,  tu  fais  péché. 

Part.  pas.      Ben  sni  antatz. 

Le  Moine  de  Montaudon  :  L'autre  jorn. 
Je  suis  bien  couvert  de  honte. 
ANC.  fr.    Le   vallet  qui  de  legier  se  hontoie , 

aime  Ion  corn  ton  enfant. 
Tr.  de  S.  Bernard.  Montfaucon,  Bih.  hib.,  p.  1387. 
Soy  veant  mener  desbonnestement  en  pri- 
son se  hontoya...   Par   contrainte  de    nature, 
esternua  nue  fois  bien  bault,  dont  il  se  hon- 
toya. 

Lett.  de  rem.,  1389  et  1402.  Carpentier,  t.  III , 

col.   434. 

5.  Anctatat,  adj.,  déshonoré,  couvert 
de  honte. 

E  T  paes  es  dechauzitz  et  anctatatz. 
B.  Zorgi  :  Non  lassarai. 
Et  le  pays  est  déconsidéré  et  déshonoré. 

6.  Adantar  ,  v. ,  déshonorer,  couvrir  de 
honte. 

Anem  los  adantar,  e  fassam  y  tant  de  las 
armas  que  a  els  sia  a  penedte  car  say  so  ven- 
gutz. 

Pioman  de  la  prise  de  Jémsalem,   fol.  8. 

Allons  les  couvrir  de  honte,  et  que  nous  leur  fas- 
sions tant  avec  les  armes  qu'il  leur  soit  à  repentir  de 
ce  qu'ils  sont  venus  ici. 

Part.  pas.  E  ruotas  douas,  verges  e  piuzellas  , 
en  so  vilmeus  adantadas. 

V.  el  Vert.,  fol.  12. 
Et  plusieurs  dames  ,  vierges  et  pucelles  ,  en  sont 
vilement    déshonorées. 

7.  Enantar  ,  v. ,  déshonorer,  couvrir  de 
honte. 

Per  ton  ben  es  veugut  mesqnina  desastrada 
De  tu  e  de  ta  filha  que  agras  enantada. 
V.  de  S.  Honorât. 
Pour  ton  bien  il  est  venu  fâcheuse  mésaventure  de 
toi  et  de  ta  fille  que  tu  aurais  déshonorée. 

8.  Onta  ,  s./. ,  honte. 

Si  on  trouve  onta  dans  quelques 
manuscrits  ,  d'autres  manuscrits  por- 
tent anta  dans  les  mêmes  passages. 

Las  ontas  e  '1  dampnalges. 

(il  III,  MME  DE  TlJDELA. 


AND 

Les  //  onles  et  le  dommage. 

Redi,  ann.  al  dit.,  déclare  que  «  È  voce 
provenzale  onta.  » 

9.  Aontos,  adj. ,  honteux. 

Quai  mestiers  es  plus  aontos 
D'esser  joglar  o  laire? 

T.  n'Ai  gieret  de  Bertrand  :  Bertrand. 

Quel  me'tier  est  plus  honteux-  d'être  jongleur  ou 
larron  ? 

10.  Aontar,  adontar,  v. ,  avilir,  couvrir 
de  honte. 

Parc.  pas.  Donc  séria  aontat  et  avelit. 

Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  3l. 
Donc  il  serait  couvert  de  liante  et  avili. 
Enquers  am  inays  morir  que  vieure  adontatz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  3809. 
J'aime  encore  mieux  mourir  que  vivre  couvert  de 
honte. 

anc.  fr.     Avoir  nos  cuidiés  ahonteis. 

Nouf.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc.  t.  I  ,  p.  89. 

...  Mais  je  crains  ahonter 
L'honneur  d'aulcun  qu'on  cuidoit  invincible. 
J.  Bouchet,  Triom-  de  Franc.  I,  fol.  22. 

anc.  esp.  Ca  si  non,  tan  mal  non  fuera  aontado... 

Non  séria  pora  rey  vida  tan  aontada. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  g3  et  1^2.. 
anc.  cat.  Aontar.  anc.  it.  Aontare. 

1 1.  AoNTiR  ,  v. ,  déshonorer. 

Cel  qui  vol  aontir  mi  dons  ma  maire. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  g3. 
Celui  qui  veut  déshonorer  madame  ma  mère. 
Dona  poder,  Sanz-Esperitz; 
Esloingna  que  non  si'  aontitz 
Del  doble  trefan,  plen  d'enjaD. 

Giraud  DE  Borneil  :  Al  honor  Dieu. 
Saint-Esprit,  donne  pouvoir;  éloigne  de  manière 
que  je  ne  sois  pas  déshonoré  par  le  douille  mécliant , 
plein  de  tromperie. 

anc.  fr.  Ses  enfans  seront  aucunement  ahontis 
par  la  faute  de  leur  mère. 

Les  quinze  joyes  du  mariage,  p.    172. 

ANDRONA,  s. /.,  petite  rue,  ruelle, 
cul-de-sac. 

Clericus  per  plateas  et  andronas...  sine  of- 
ficii  sui  necessitate  non  ambulet. 
Can.  hibern.  Martenne,  Th.  nov.,  t.  IV,  col.  2. 


ANE 


83 


Il    carias    pertenens    a    I'anurona    déreire 
l'ostal  de  cossols. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  106. 
Deux,  chartes  concernant  la  ruelle  derrière  l'bôtcl 

des  consuls. 

cat.  Androna.  it.  Androne. 

ANEDUEL,  s.  m.,  serpent. 

Ben  canija  civadd  per  juelh, 
Et  anguilas  per  aneduel. 

P.  Cardinal  :  De  Sirvenlesc. 
Il  change  hien  avoine  pour  ivraie,  et  anguilles 
pour  serpent. 

ANEL,  s.  m.,  lat.  an/zmlm?  ,  anneau, 
cachet. 
E  il  det  1'  anel  de  son  det  per  fermensa. 

V.  de  Rai mond  Jordan. 
Et  lui  donna  Vanneau  de  son  doigt  pour  assurance. 
Breu  sagelat  de  mon  anel. 

Arnaud  de  RLVRUEIL  :  Dona  genser. 
Bref  scelle'  de  mon  anneau. 

A  tort  ten  crossa  ni  anel. 

G.  de  Berguedan  :  Mal  o  fe. 
Il  tient  à  tort  crosse  et  anneau. 

anc.  fr.  Et  osta  son  anel  de  son  doy  pour  as- 
seurer  que  il  tenroit  la  trêve. 

JotNVII.LE  ,  p.  67. 

Famé,  de  cest  anel  t'espous. 
Nouv.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc,  t.  II ,  p.  297. 
Il  bailla  sa  propre  espée  ,   sa  dague  et  un 
annel. 

MONSTRELET  ,  t.  IV,   fol.    l\6. 

cat.   Anell.    est.    Anillo.    tort.    Annel.   it. 
Anello. 

i.  Anelet,  s.  m. ,  petit  anneau. 

Quan  preses  mon  anelet. 
Foï.qiet  de  Bomans  :  Domna  ieu  pren. 
Quant  vous  prîtes  mon  petit  anneau. 

anc.  fr.  E  V anelet  li  presentot... 

Vanelet  d'or  mist  en  sun  dei... 
E  Y  anelet  mist  en  sun  dei. 
Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  428  et  429. 
cat.   Anellet.  esp.    Anillejo.   port.   Anelinho. 
it.  Anelletto. 

3.  Anelier,  s.  m. ,  lat.  annularmu,  fa- 
bricant d'anneaux. 
De  l'escala  dei  dijons  son...  aneliers. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  l\5. 
De  la  troupe  du  jeudi  sont...  les  fabricants  d'an- 


84  ANE 

La  basse  latinité  avait  xkhejjemus . 
Voyez  Du  Cange,  t.  I,  col.  44  T- 

4-  Anular  ,  ad/.,  lat.  amnut.ar/.v,  annu- 
laire. 

Quart  apelara   anular  ,   qaar    en    el  hom 
porta  Tanel. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  49' 
Nous  appelons  le  quatrième  annulaire,  parce  que 
en  lui  on  porte  l'anneau. 

5.  Am  i.os ,  adj.,  en  anneaux  ,  annuleux. 

Serpent  es  ancloza... 

Sobre  abellns  et  bestias  anclozas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  236  et  216. 
Le  serpent  est  annuleux. 
Sur  les  aLeilles  et  bêtes  annuleuses. 

ANELAR,  v. ,  lat.  anAelai^,  soupirer, 
respirer. 

De  tôt  son  cor  aqno  aseiava  et  desirava. 
V.  de  S.  Flors.  Doat,  t.  CXXII1  ,  fol.  273. 
De  tout  son  cœur  elle  soupirait  et  désirait  cela. 

2.  Alenar,  v. ,  haleiner,  respirer,  souf- 
fler. 

Bel  m'es  qnan  lo  vens  hi'alena 
En  abril,  ans  qn'intre  raays. 

Arnaud  de  Marl'eil  :  Bel  m'es. 
Il  m'est  agréable  quand  le  vent  soujjle  vers  moi  en 
avril  ,  avant  que  vienne  mai. 

Qnan  aleket  vas  me, 
En  ma  boca  bayzan, 
El  cor  seguet  l'aie. 

G.  Faidit  :  Ges  no. 
Quand  ,  en  baisant  ma  bouebe ,  elle  lialeina,  vers 
moi,  le  cœur  suivit  l'baleine. 

Que  ALENAR 

Non  pot  mas  nn  pane  per  la  nar. 

Deedes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Qu'il  ne  peut  respirer  qu'un  peu  par  la  narine. 
Del  dreg  volar,  no  s'alésa. 

Marcadrus  :  Lovers. 
A  cause  du  voler  droit ,  il  ne  prend  pas  haleine. 

Subst.  L'aeenars  mov  e  ieis  del  roilb  e  de  l'es- 
cuma  de  las  buinors. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  104. 
\J  haleiner  meut  et  sort  de  la  rouille  et  de  l'écu- 
me des  humeurs. 

anc.  fr.  Un  doux  vent  bnmide  qui  les  halenoit. 
Amyot  ,  Trad.  de  Plutarr/uc,  vie  d'Antoine. 
Tandis  qn'nn  zepbyre  élément 


ANE 

Contre  sa  sainte  poo  pe  haleine  heureusement. 
Du  Bartas  ,  p.  373. 

Fr.  Redi,  Lett.,  1. 1,  indique  les  exem- 
ples suivants  : 

E  cbe  egli  possa  leggermente  alenare. 
Aldobrandino  di  Siena. 
Cbe  non  è  dilettevole  ad  alenare. 

Libro  de'  mali  délie  donne. 
cat.  Alenar. 

3.  Ale,  aletc,  hale  ,   s.  m.,  haleine, 
souffle ,  respiration. 

E  dis  c'om  es  niens  de  pueys  que  pert  I'ale. 

II.  de  S.-Cyr  :  Un  sirventes. 
Et  je  dis  qu'homme  est  néant  depuis  qu'il  perd 
le  souffle. 

Ab  I'alen  tir  vas  me  l'aire 
Qu'ien  sen  venir  de  Proensa. 

P.  Yidal  :  Ab  l'alen. 
Avec  la  respiration  je  tire  vers  moi  l'air  que  je 
sens  venir  de  Provence. 

Cran  dolor  e  difictiltat  en  lo  hale. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  61. 
Grande  douleur  et  difficulté  en  la  respiration. 

anc.  cat.  Alens,  aient,  cat.  mod.  Ale. 

4.  Alena,  s./.,  haleine,  souffle. 
Adams  fo  fabs  de  I'alena  de  Dieu ,  cant  el 

lb'alenet  en  la  cara. 

Lh>.  de  Sydrac  ,  fol.  78. 
Adam  fut  fait  du  souffle  de  Dieu ,  quand  il  lui 
souffla  en  la  face. 

Ist  lanzengier 

Que  m'an  tout  sen  et  alena. 

T.  DE  LA  COMTESSE  DE  DlE  ET  DE  R.  D'ORANGE  : 

Amicx. 

Ces  médisants  qui  m'ont  ôté  sens  et  souffle. 

Ce  mot  a  été  autrefois  employé  dans 
la  langue  italienne,  mais  on  ne  le  trou- 
vait pas  dans  les  deux  premières  édi- 
tions du  Dictionnaire  de  la  Crusca. 

Fr.  Redi,  Lett.,  t.  I,  indique  des 
exemples  : 

Impedisce  la  libertà  dell'  alena. 

Libro  de'  mali  délie  donne. 
it.  mod.  Lena. 

5.  Alenada,  s./.,  haleine,  respiration. 
Et  escridet  :  Aufrica,  ab  mot  gran  ai.enada. 

Roman  de  Fierabras,  v.  4629. 
Et  arec  une  grande  respiration,  il  s'écria:  Au- 
frique. 


ANE 

Et  eu  i  trag  d'un'  aif.kada. 

Leys  d'amors,  fol.  6. 
Et  en  un  trait  d'une  haleine. 
ANC.  fr.  Et  Zephirns  soupirant  doucement , 
Soefves  rendoit,  par  tiedes  alenées, 
Les  belles  fleurs. 

C.  Marot,  t.  IV,  p.  17. 
cat.  Alenada. 

6.  Alenament,  s.  m.,  souffle,  respiration. 

Serpens...  per  son  aienament  moro. 

Halenament  es  movement  del  cor  et  del 

polmo. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^0  et  53. 

Serpents...  meurent  par  son  souffle. 

Respiration  est  mouvement  du  cœur  et  du  poumon. 

it.  AUenamento. 

7.  Haivelit,  s.  m. ,  Lit.  anhelitw^,  res- 
piration. 

Diffiealtat  de  hanelit  e  tos. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  61. 
Difficulté  de  respiration  et  toux. 

8.  Aeainar,  v.,  indiquer,  héler. 
Part.  pas.  Lo  bon  rei  fasia  sercar 

"Vas  totas  partz  homes  valens 

E  savis,  car  ab  aîtal  gens 

Conquer  hom  las  autras  rîctatz; 

E  cant  us  hom  er  alainatz, 

"Volia  l'aver  on  que  fos. 

Kat  de  Mons  :  Al  Lon  rey. 
Le  Lon  roi  faisait  chercher  vers  toutes  parts  vail- 
lants et  savants  hommes ,  car  avec  telle  gent  on  ac- 
quiert les  autres  richesses;  et  quand  un  homme  e'tait 
indiqué,  il  voulait  l'avoir  où  qu'il  fût. 

g.  Elenegar  ,  eslenegar,  7).,    perdre 
haleine,  s'épuiser. 

Tal  qu'el  pueya  greumens 
Hoin  ses  elenegar. 

G.  Riquier  :  Als  suhtils. 
Tel  qu'on  le  monte  difficilement  sans  perdre  ha- 
leine. 

Part.  pas.  Si  es  plus  tost  eslenegaiia 

"Vida  d'orne,  qnan  miels  li  va. 
Del'Des  de  Prades  ,  Poème  sur  les  vertvs. 
Ainsi  est  plus  lot  épuisée  la  vie  de  l'homme  ,  lors- 
qu'il se  porte  le  mieux. 

anc.  cat.  Alenagar. 

10.   Exhai.acio,   s.f. ,   lat.    exhalatio, 
exhalaison. 


ANG 


85 


Calor  natnral  pren  excessiva  exbalacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19. 
La  chaleur  naturelle  prend  une  excessive  exha- 
laison. 

cat.  Exhalaciù.  esp.  Exhalacion.  tort.  Exha- 
lacâo.  it.  Esalazione. 

ANET,  s.  m.., lat.  ,  anat<?/«,  canard. 

Si  quis   anserem   doruestienm    ant    anetum 

fu  rave  ri  t. 

Lex  Salica  ,  tit.  VII ,  art.  5. 

Serselas  pren  ,  anets  e  grailla. 

Dei'des  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Il  prend  sarcelles  ,  canards  et  corneille. 
ANC.  fr.  Gelines,  chapons,  coz  ,  anez. 

llnman  du  Renaît ,  t.  I  ,  p.  2q3. 
anc.  cat.  Anet. 

1.  Anedier,  adj. ,  bas  lat.  anatar*'«.î  ,  à 

canard. 
Domna  ,  s'ieu  ai  mon  anstor  anedier 
Bon  e  volan  e  prenden  e  mainier. 

Bertrand  de  Born  :  leum'escondisc. 
Dame  ,  si  j'ai  mon  autour  à  canards  hon  et  volant 
et  prenant  et  privé. 

ANET,   s.    m.,  lat.     atîet/^hot,    anet, 
plante  odoriférante. 

Obs  l'a  que  anet  salvatge  queira. 
De  I'anet  penretz  la  foilleta  , 
E  far  n'etz  sotil  polvereta. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Il  lui  est  besoin  qu'il  cherche  de  I'anet  sauvage. 
Vous  prendrez  la  petite  feuille  de  Vanet  ,  et  vous 
en  ferez  une  petite  poussière  suhlile. 
cat.  Anet.  esp.  Eneldo.  it.  Aneto. 

1.  Axetin  ,  adj. ,  d'anet. 

OU  ANETI. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  55. 
Huile  d'anet. 

it.  Anetino. 

ANGLE,  s.  m.,   lat.    muguuis ,   angle, 
coin,  recoin. 

Qnan  fa  angles  drechtz...  Un  angle  pyra- 
midal et  agut. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  l5. 
Quand  fait   angles  droits...  Un  angle  pyramidal 
et  aigu. 

Anz  jairas  en  tos  drapels- 
Per  angi.es  e  per  grepehas. 

Pierre  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Mais  tu  coucheras  dans  tes  draps  par  les  recoins  et 
par  les  crèches. 


86 


ANC, 


Adouc  una  galina  aiatz  , 
Et  en  un  angle  l'estaoatz. 
Deudes  de  Phases  ,  Au:,  cass. 
Alors  ayez  une  poule  ,  et  attachez-la  en  un  coin. 
Fig.  Vertaz  non  a  angles  ni  quer  usnras. 
Trad.  de  Bide,  fol.  6l. 
La  vérité'  n'a  pas  de  recoins  ni  ne  cherche  gains. 

anc.  cat.  Angle,  esp.  tort.  it.  Anglo. 

2.  Anglozitat,  s.  f. ,   angulosité,  état 
de  ce  qui  est  en  angles. 

So  ses  tota  asperitat  et  anglozitat. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  Il8. 
Sont  sans  aucune  aspe'rite'  ni  angulosité. 

3.  Axclada  ,  s.  f.  ,  angle. 
Terme...  era  sus  una  anglada  plantât. 

Trad.  du  tr.  de  l'arpent.  ,  part.  II ,  ch.  27. 
Le  terme...  était  planté  sur  un  angle. 
anc.  fr.  En  une  parfonde  valée 

De  l'une  part  en  une  anglèe. 
V.  des  Pères  ,  Du  Gange  ,  t.  I ,  col.  210. 

4-  Angulos,  adj.,  lat.  angulosmj,  an- 
guleux. 

Corsica    es   ilha    per    trop  promunctoris  o 
rocas  angcloza. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  16. 

La    Corse  est    une   île  anguleuse  par  plusieurs 
promontoires  ou  roches. 
ESP.  port.  it.  Anguloso . 

5.  Angular,  adj.y  lat.  angularw,  an- 
gulaire. 

En  las  mayzos  angulars. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  109. 
Dans  les  maisons  angulaires . 
cat.  esp.  tort.  Angular.  it.  Angulare. 

G.   Triangle,  s.   m.,  lat.   triangwlm^, 
triangle. 

Saï  proar  triangle. 

P.  deCobbivc  :  El  nom  de. 
Je  sais  prouver  triangle. 
Cuni  es  figura  de  triangle. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  5^. 
Comme  est  figure  de  triangle. 
cat.  Triangul.  esp.  port.  it.  Triangulo. 

7 .  Triangular  ,  adj. ,  lat.  triangularm  , 
triangulaire. 
Ora  nègre  ,  triangular. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  211. 
<>r,nn  noir,  triangulaire 


ANG 

cat.  esf.  port.  Triangular.  it.  Triangolare. 
8.  Triangulat,   adj.  v. ,   triangulaire, 
formé  en  triangle. 

Entro    que    vengua    la    figura   de    cauteri 
triangclada. 

Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  7. 
Jusqu'à  ce  que   la  figure  du  cautère  devienne  en 
triangle. 

anc.  esp.  Triangulado.  it.  Triangolato. 

g.  Quadrangle,  s.  m.,  lat.    quadran- 
guws  ,  quadrangle. 

Delasquals  quatre  fan  quaysh  quadrangle. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  119. 
Desquelles  quatre  font  presque  un  quadrangle. 

Adjectiv.    "Vayshel   quayrat  te  may  de  liquor 
que  vayshel  quadrangle. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  280. 
Vaisseau  carré  tient  plus  de  liqueur  que  vaisseau 
quadrangle. 

cat.    Quadrangul.    esp.   port.   Quadrangulo. 
it.  Qtiadrangolo. 

AN  GEL,   angil,  s.  m.,  lat.    axgelmj  , 
ange. 

E  podem  be  saber  que  I'angel  sns 
Son  de  sa  mort  alegre  e  jauzen. 

Pons  de  C.vrDUEiL  :  De  tolz  caitius. 
Et  nous  pouvons  Kien  savoir  que  là-haut  les  anges 
sont  joyeux  et  contents  de  sa  mort. 
E  dels  angels  regina. 

Lanfranc  Cigala  :  Oi!  maire. 
Et  des  anges  reine. 

Gran  multitut...  d'ANGiLHS. 

Philomena. 
Grande  multitude  d'anges. 

anc.  fr.  Des  sept  angels  des  sept  églises. 

J.  de  Meu.ng,  Trésor,  v.  n5. 

—  Angelot ,  monnaie  où  était  empreint 
•   un  ange. 

Angels  que   fes    lodit  rey,  e  lîegon   devers 
I'angel  ,  Pbilipus ,  etc. 

Tarif  des  monnaies  en  provençal. 

Angelots  que  fit  ledit  roi ,  et   on  lit  du  côté  de 
Y  ange,  Philipus  ,  etc. 

cat.  esp.  Angel.  tort.  Anjo.  it.  Angelo. 

2.   Angelical,  adj. ,  angélique. 

E  la  sieua  sauta  cara  es  tan  angelicai.s. 
y.  de  S.  Honorai 
I  1    .1  sainte  face  est  si  angélique. 


ANG 

A  nos  pa  angelical  ministre!. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  128. 
11  nous  administra  le  pain  angélique. 

ANC.  fr.   ...  S'aujourd'hui  venoit  de  paradis 

Homme  on  femme  sons  forme  angelical. 
E.  Deschamps,  ms-,  p.  249-  Sainte-Palaïe,  Gloss. 

cat.  esp.  port.  Angelical. 

3.  Archangel ,  arcangil,  s.    m.,     lat. 
archangel^,  archange. 
Los  archangels  e  'ls  angels  alretal 
E  totz  los  sans  ,  don  la  eort  es  compila, 
Preguon  per  nos. 

B.  de  Venzekac  :  Lo  paire  '1  filh. 
Les  archanges  et  les  anges  aussi  et  tous  les  saints  , 
dont  la  cour  est  remplie  ,  prient  pour  nous. 
Gran  multitnt  d'ARCANGiLs. 

Philomena. 
Grande  multitude  d'archanges. 

cat.  esp.    Arcangel.    port.   Arcanjo.   it.  Ar- 
changelo. 

k-     EVANGELI  ,     AVANGELI  ,    s.     m.,     lat. 
EVANGELi«/#  ,  évangile. 
L'Evangelis  ditz... 
Qne  qui  anci  mûrir  deu  eyssamens. 

Boniface  DE  CastellaNE  :  Sitôt  no  m'es. 
l'Evangile  dit...  que  qui   occit   doit  mourir  pa- 
reillement. 

Qu'ien  jur  pels  sans  Evangelis. 

H.  de  la  Bachelerie  :  Per  grazir. 
Que  je  jure  par  les  saints  Evangiles. 

Nos  trobam  en  I'avangeli. 

V.  et  Vert.,  fol.  19. 

Nous  trouvons  en  VEi>angile. 

cat.   Evangeli.    esp.   Evangelio.   tort.  Evan- 
gel  ko.  it.  Evangelio. 

5.  Evangelisation  ,   s .  f. ,  prédication 
de  l'Evangile. 

Per  vita  de  bon  exemple  et  per  evangelisa- 
tion. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Par  vie  de  bons  exemples   et  par  prédication   de 
l'Evangile. 

6.  Evangelic,  ad/.,  lat.  evangelic?w, 

évangelique. 
Second  la  ley  evangelica. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Selon  la  loi  évangelique. 
cat.  Evangelic.  esp.  tort.  it.  Evangelico. 


ANG 


•87 


7.  Euvangelical,  ad/.,  évangelique. 
Per  la  votz  euvangelical. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  1 1. 
Par  la  voix  évangelique. 

8.  EVANGELISTA,  S.  m.,  lat.  EVANGELISTA, 

évangéliste. 
S.  Johans  evangelista  raconta  nna  vizio. 

V.  et  Vert. ,  fol.  6. 
Saint  Jean  V Evangéliste  raconte  une  vision. 
En  los  libres  dels  evangelistas. 

liist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  62. 
Dans  les  livres  des  évangélistes. 

cat.  esi\  port.  it.  Evangelista. 

g.  Evangelistier ,  s.  m.,  évangéliste. 
Sant  Mathieu  o  antorgna,  vers  evangelistiers. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Saint  Maltbieu  ,  vrai  evangéliste,  l'assure. 

10.  Evangelizar,  v. ,  évangéliser,  prê- 
cher l'Évangile. 

Non  devem  evangelizar. 

Brev.  d'amor,  fol.  61. 

Nous  ne  devons  évangéliser. 

cat.    esp.    port.    Evangelizar.    it.    Evange- 
lizzare. 

ANGEVI,    s.     m.,    angevin,    monnaie 
d'Angers. 

E  no  val  dos  angevis 

Tos  sabers,  mest  bonas  gens. 

T.  DE  B.  DE  GoURDON  ET  DE  P.  BAIMOND  :  Totz  tOS. 

Et ,  parmi  les  bonnes  gens  ,  ton  savoir  ne  vaut  pas 
deux  angevins. 

2.  Angevina,  s./.,  angevine,  monnaie 

d'Angers. 
No  lor  tengra  nulh  dan  valent  un1  angevina. 
Guillaume  de  Tudela. 
Ne  leur  tiendra  nul  dommage  de  la  valeur  d'une 
angevine. 

ANC.     FR. 

Ce  ne  li  vaut  mie  le  pris  d'uue  angevine. 
Fabliau,  Ms.  7218,  fol.  347. 

ANGLAR ,  .r .  m. ,  pierre ,  rocher ,  écou- 
lement. 

Prenon  lo  al  pes,  gîeton  l.'en  mar 
Ain  contrapes  d'un  gran  anglar... 
Per  anar  qnerre  son  mai  h , 
Que  I'anglars  avia  sepelit. 

V.  de  S.  Honora!. 


88 


A-NG 


Ils  le  prennent  par  1<-  pied  ,  le  jettent  dans  la  mer 
avec  le  contre-poids  d'une  grande  pierre. 

Pour  aller  chercher  son  mari ,  que  Yéboulcment 
avait  enterré. 

ANGUILA,   enguilv,  s.  f.,    lat.    an- 
guilla  ,  anguille. 

Lo  fel  li  donatz  d'un'  anguila. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  lui  donnez  le  fiel  d'une  anguille. 
En  gnisa  d'ENcuiLA. 

Liv-  de  Sydrac  ,  fol.  34- 
En  forme  à' anguille. 

Congres  que  so  anguilas  de  mar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  233. 
Congres  qui  sont  anguilles  de  mer. 

cat.  Esr.  Anguila.  port.  Anguia.  it.  Anguilla. 

AN  GUSTIA ,  s.  f.y  lat.  angustia  ,  an- 
goisse. 

Voyez    Georg.   Hickesius ,    Gramm. 
franco-theot . 

Faczent  a  lor  rnotas  angustias  e  tonnent. 

L'Ei>angeli  de  li  quatre  semenez. 
Leur  faisant  nombreuses  angoisses  et  tourment. 

Tribulaclons  ni  angustia  ni  fams. 

Trad.  de  Bède,  fol.  17. 
Tribulations  et  angoisse  et  faim. 

A  gran  dolor  et  a  grau  angustia. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  67. 
Avec  grande  douleur  et  avec  grande  angoisse. 

cat.  Esp.  tort.  Angustia. 

2.  Angoissa  ,  s.  f. ,  angoisse. 

Qaal  angoissa  ni  cal  mki1ii.ii! 

Deudes  de  Prades  :  El  temps. 
Quelle  angoisse  et  quel  malkeur  .' 

anc.  cat.  Angoissa,  it.  Angoscia. 

3.  Excoyssame>-  ,  s.  ni.,  angoisse. 

Tan  temerau  Tencoyssamex 
Que  sufrirau  ai  jutzamen. 

Los  XV  signes  de  la  fi  del  mon. 
Tant  ils  craindront   l'angoisse  qu'ils   souffriront 
au  jugement. 

it.  Angosciamento. 

4.  Angoissar,  exgoissab.  ,  v. ,  mettre  en 
angoisse,  affliger,  tourmenter. 

Tan  fort  m'AWGUOYSsoN  li  sospir. 

P.  RAIMOND  in    i  01  LOI  SE  :  Enqui    a 
!       ,oupirs  me  tourmentent  si  fortement. 


ANG 

E  la  snzor  del  sanc ,  cant  se  angoisset  a  la 
ymaginatiou  de  sa  mort. 

V.  et  Vert. ,  fol.  36. 

Et  la  sueur  du  sang ,  quand  il  s'aj/ligea  à  l'image 
de  sa  mort. 
Part.  pas.  Sufiein  iribulacio  nias  no  sun  en- 

goissat. 

Trad.  de  Bède,  fol.  67. 
Nous    souffrons    la     tribulation ,    mais    nous    ne 
sommes  pas  dans  l'angoisse. 
anc.  fr.  Quant  ti  mal  t1 angoisseront  fort, 
Tu  iras  à  li  par  confort. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2705. 
Quant  à  ne  se  angoisser  point  de  ce  que  l'on 
raconte  des  enfers. 

Amyot,  Trad.  dePlutarque.  Morales,  t.  IV,  p.  4'4- 
anc.  cat.  Angoissar.  esp.  port.  Angustiar.  it. 
Angosciare. 

5.  Engoys,  adj. ,  angoisseux,  affligé. 

Can  fo  raalautes  et  engoys. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Quand  il  fut  malade  et  angoisseux. 

6.  Angoissos,  engoissos,  adj. ,  pénible, 
angoisseux ,  fâcheux. 

Qu'el  maltrag  Ter  plus  angoissos  , 
Quan  li  sove  '1  benanansa. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Us  novels. 
Que  le  mauvais  traitement  lui   sera  plus  pénible, 
quand  il  lui  souvient  du  bien-être. 

Donna,  car  ist  lauzengier, 
Que  m'an  tout  sen  et  alena  , 
Son  vostre  angoissos  guerrier. 
T.  de  R.  d'Orange  et  de  la  comt.  de  Die  :  Amicx. 
Dame  ,  car  ces  médisants ,  qui  m'ont  Ole'  sens  et 
baleine,  sont  vos  fâcheux  ennemis. 

Mesciat  ab  vinaigr'  engoissos. 

Folqlet  de  LtJNEL  :  El  nom  del. 
Mêle'  avec  du  vinaigre  angoisseux. 
anc.  fr.  Qui  niout  est  d'ire  angoissos. 

Pioman  du  Renart ,  t.  I ,  p.  l34- 
Moût  parfu  Gauvain  angoissos. 
Noue.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.  t.  I,  p.  i4^- 
anc.  cat.  Angoisos.  anc.  esp.  Angusdoso.   it. 
Angoscioso. 

7.  Engoissozamens,  ado.,  avec  angoisse, 
amèrement. 

E  David  ploret  lo  mot  engoissozamens. 
P.  DE  CoRCiAC  :  El  nom  de. 
El  David  le  pleura  très  am'eren:ent. 
anc    fr.  Anguissotiseinent suspiia. 

Roman  d'ilaveloc,  v.  748. 


ÂNM 

Si  la  prist  à  rongier 
Trop  angoiseusement. 
Ysopetj  I,  fabl.  i5,  Robert,  t.  I,  p.  34 1. 
anc.    Esr.    Angustiosamente.    it    Angosciosa- 
mente. 

ANGONAR,   engonar,   s.  m.,  lat.  nr- 
cueN,  aine. 

Panse  la  palma  de  la  sna  ma  drcyta  sobr'  el 
angonar  malaute...  E  I'engonarcs  aposleniat, 
I'engonar  es  mollifîcat. 

Trad.  d'Albacasis,  fol.  69  et  70. 
Qu'il  pose  la  paume  de  sa  main  droite  sur  Vaine 
malade...  Et  Vaine  est  enflée  ,  Vaine  est  mollifiée. 

cat.  Angonal.  esp.  Ingle.  it.  Anguinaja. 

ANHA,  s./.,  prunelle. 

Qu'ieu  van  e  venh  com  I'anha  d'nelb. 
G.  Magret  :  Ma  donipna. 
Vu  que  je  vais  et  viens  comme  la  prunelle  de  l'oeil. 

cat.  Nina.  esp.  Nina. 
ANIS,  s.  m.,  Iat.  aniswm,  anis. 

Per  mixtio  d'ANis  o  de  fenolh...  En  sa  de- 
coctio  si  dea  mètre  alcuna  quantitat  d'ANis. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  209  et  220. 

Par  mixtion  à'anis  et  de  fenouil...  P^n  sa  de'coc- 
tion  se  doit  mettre  certaine  quantité'  à'anis. 
cat.  esp.  Anis.  it.  Anice. 

ANMA,  arma,  s./.,  lat.  anj'ma,  âme. 
Sos  corps  ni  s'anma  iniga  per  ren  guarîs. 

Poème  sur  Boece. 
Il  ne  guérit  mie  pour  rien  son  corps  ni  son  âme. 
Arma  es  fâcha  de  tal  for 
Que  sos  essers  sera  jasse. 

]N  at  de  Mons  :  Al  noble  rey. 
L'âme  est  faite  de  telle  nature  que  son  être  sera 
toujours. 

Si  m  sen  lo  cor  afrevolir, 
Que  paor  ai  I'arma  s'en  an. 

P.  Bàijhond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Tellement  je  me  sens  le  cœur  s'affaiblir,  que  j'ai 
peur  que  l'âme  s'en  aille. 

E  per  I'arma  mon  paire. 

Roman  de  Fierabras,  v.  675. 
Et  par  l'âme  de  mon  père. 

Loc.  Ditz  hom  tôt  jorn  :  No  y  a  arma  ,  o  no  y 

vi  arma. 

Lej~s  d'amors,  fol.  l32. 
On  dit  tous  les  jours  :  11  n'y  a  pas  âme,  ou  je  n'y 
vis  âme. 

anc.  fr.  Li  cors  m'est  mis  à  escill  ; 

1. 


ANM  89 

L'arme  en  vait  à  grand  perill. 
Marie  de  France  ,  t.  H,  p.  309. 
anc.  cat.  Arma.  esp.  tort.  it.  Aima. 

1.  Armier  ,  s.  m.,   lieu   de   repos  des 
âmes. 

....  En  I'armier 
S'en  rai  l'arma  ,  e  la  rarn  el  carnier. 
B.  Carbonel  :  Per  espassar. 
L'âme  s'en  va  au  lieu  de  repos,   et  la  chair  au 
charnier. 

3..  Animar,  v. ,  lat.   animar?,  animer, 
respirer. 

Part.  prés. 

Es  donatz  per  natura  a  totas  causas  animans 

E  sentent;... 

Las  causas  animans  qu'on  ve. 

Brev.  d'amor ,  fol.  4  et  38. 

Est  donné  par  nature  à  toutes  choses  respirantes 
et  sentantes. 

Les  choses  respirantes  qu'on  voit. 
Susbta?itiv.  Tôt  animant  respirant  ha  pulmo... 

En  yvern  tôt  animant  requier  maior  vianda 
et  plus  grossa  que  en  estiu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2jI  et  7^. 

Tout  animal  respirant  a  poumon... 

En  hiver,  tout  animal  requiert  plus  grande  nour- 
riture et  plus  grosse  qu'en  été. 

Part.  pas.  Homs  es  cors  sentens,  animatz. 
Lejs  d'amors,  fol.   Iq5. 
L'homme  est  corps  sentant,  animé. 

ANC    FR. 

Qui  cognoissant  du  feu  la  semence  divine 
Estre  des  animants  la  première  origine. 
Du  Bellay  ,  p.  410. 
cat.  esp.  tort.  Animar.  it.  Animare. 

4.  Inanimat,    adj. ,    lat.    inanimatw.5- , 

inanimé. 

Que  una  causa  inanimada  o  muda  parla. 

Leys  d'amors,  fol.  1^3. 
Qu'une  chose  inanimée  ou  muette  parle. 

cat.  Inanimat.  esp.  port.  Inanimado.  it.  Ina- 
nimato. 

5.  Animal,  s.  m.,  lat.  animal,  animal. 

El  mieg  de  dos  animais  brutz, 
Sera  encaras  conegntz. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Au  milieu  de  deux  animaux  brutes  ,  il  sera  en- 
core reconnu. 

Adj.  Transmuda  si  en  esperit  animal. 

12 


9g 


AN. M 

Membres  a  virlut  amm.il  miaistrans. 

Elue,  de  /.(.-■  propr.,  fol.  20  et  33. 
Il  se  change  en  esprit  uni/mil. 
Mcmliri  s  servant  à  vertu  animale. 
Accideutz  animals  ayssi  cnm  es  anguslia, 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  52. 
Accidents  animaux  ainsi  comme  est  angoisse  ,  co- 
lère ,  crainte. 
.  \t.  Esr.  tort.  Animal,  it.  Animale. 

6.  Animositat, s.f,  lat.  aximositat<?/m  , 
courage. 

Mudar...  de  temor  ad  animozitat...  De  sa 
ANtMoziTAï  et  aadacia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  4°  et  47- 
Changer...  decrainteà  courage...  De  son  courage 
et  audace. 

cat.  Animositat.  esp.  Animosidad.  port.  Ani- 
mosidade.  it.  Animosità. 

7.  Animos,  adj. ,  lat.  aximosms,  coura- 
geux. 

Avgla...  sobre  antres  anzels  animoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  140. 
Aigle...  courageuse  au-dessus  des  autres  oiseaux. 

a>"c.  ir.  D'une  façon  si  animeuse  que,  etc. 
Mém.  de  Villeroy,  t.  II ,  p.  366. 

cat.  Animos.  esp.  port.  it.  Animoso. 

8.  Sobre  animos,  adj. ,  très  audacieux, 
très  courageux. 

Cnm  sia  sobre  animos  a  rapina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  14 1- 
Comme  il  soit  très  audacieux  à  rapine. 

Q.  LoNGANIMITAT,  S.f.,  lilt.    LONGANIMI- 

Tkrem  ,  longanimité. 
En  l'isla  de  Lerins  a  longanimitat. 

V.  de  S.  Honorât. 
En  Vile  de  Lerins  il  y  a  longanimité. 

CAT.  Longanimitat.  esp.  Longanimidad.  tort. 
Longanimidade.  it.  Longanimità. 

10.  Magnaximitat,  s.f  ,  lat.  magnani- 
mitatcw,  magnanimité. 
Lo  premier  gra  se  apella  en  letra  magnani- 
mitat. 

V.  et  Vert.,  fol.  64. 
LepremierdcgreVappelleen  lettre  magnanimité. 

cat.  Magnanimitat.  esp.  Magnanimidad.  tort. 
Magnanimidade.  it.  Magnanimità. 


AiVT 

II.    PrSSII.LANIMITAT ,  S.f,  lat.   PUSILLA- 

xiMiTATd-w ,  pusillanimité. 
Pussili.animitat  es  cant  hom  est  de  pauc 
coratge  a   be  far,  e  si  laissa  nom  son  temps 

perdre. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  128. 
Pusillanimité  est  quand  on  est  de  peu  de  courage 
à  hien  faire  ,  et  qu'on  laisse  perdre  sou  temps. 
cat.  Pttsillanimitat.  esp.  Pusilanimidad.  port. 
Pusiïïanimidade.  it.  Pusillaniinità. 

ANONA,  s.f,  lat.  axxona, annone,  blé. 

INIns  selhs  que  an  aodansa 
De  vin  e  d'ANON.v. 

P.  Cardinal  :  Falsedats. 
Mais  ceux  qui  ont  ahondance  de  vin  et  de  blé. 
Ben  cambi'  anona  per  jueill. 

P.  Cardinal  :  Ges  de. 
Il  change  véritablement  blé  pour  ivraie. 
esp.  Anona.  it.  Annona. 

ANORMAL,  adj. ,  lat.  anomale,  irré- 
gulier,  anomal. 

Séria  irregulars  aytals  dansa  et  anormals. 

Leys  d'amors,  fol.  40. 
Un  tel  air  de  danse  serait  irre'gulier  et  anomal. 
a:."c.  fr.  Si  dois  savoir  pour  un  cas  anormal 

Que  nous  avons  autre  tonuoirre  et  fouldre. 
J.  le  Maire,  III.  des  Gaul.,  Ste.-Palaye,co1.873. 
»~at.  esp.  port.  it.  Anomalo. 

1.  Enorme  ,  adj.,  lat.  enokmeoz  ,  énorme. 
Per  bomicidi  o  per  autre  énorme  délit. 

Tit.  du  xme  siée,  Doat,  t.  CXVIII ,  fol.  fi. 
Pour  homicide  ou  pour  autre  énorme  délit. 
cat.  esp.  port.  it.  Enorme. 

YNT ,  axs,  awz,  lat.  axtc,  antm  , 
avant,  auparavant. 
Ce  mot  et  ses  dérivés  furent  em- 
plovés  comme  adverbes,  prépositions 
et  conjonctions ,  soit  dans  la  forme  sim- 
ple, soit  dans  la  forme  composée. 
Adv.  Que  d'aquesta  bora  en  ant. 

Tit.  de  11 22. 
Que  de  cette  heure  en  avant. 

Qu'ant  poiratz  mi  '1  bureus  far 
De  presset  dir  que  fos  saya. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Ar  ai  ben. 
Qu'auparavant  vous  pourriez  me  faire  dire  que 
le  bureau  fût  savon  de  drap  de  couleur  perse. 
anc.  fr.   Qui  est  pire  qu'il  ne  fut  ainz. 

Roman  du  Henart,  t.  II,  p.  l4^- 


ANT 

Ki  eu  Normandie  erenl  ninz. 

Roman  de  Huit ,  v.  3j5. 
asjc.  esp.  Et  vos  ant  eon  ant  soiles  desfiuzatîos. 

Poema  de  Alexandio,  cop.  G8.'|. 
ANC.  PORT. 

Trocadas  as  mostranças  d'ora  em  ante. 
Sa  de  Miranda  ,  ecl.  4- 

ANC.  IT. 

Per  qnanto  non  vorreste  o  poscîa  od  ante. 
Petrarca  ,  Son.  :  Anima  clie. 

CAT.    Ans.    ESP.     MOD.    PORT.     BIOD.    Alites.    IT. 

wod.  Anzi. 

Prép.  "Vai ,  Papiol ,  ades  tost  e  correns , 
A  Trasinhac,  ou  sias  ans  la  festa. 

Bertrand  de  Born  :  Non  estarai. 
Va,  Papiol ,  toujours  -vite  et  courant ,  à  Trasinhac, 
où  tu  sois  avant  la  fête. 
anc.  fr.     Ainz  nn  an  trespassé. 

Roman  de  Rou,  y.  3263. 
Mille  ans  ains  sa  venue. 

C.  Marot  ,  t.  IV,  p.  201. 
anc.  esp.  Plogo  me  qnando  o^e  ant  ti  a  venir. 

Poema  de  Alexandio,  cop.  34 1  • 
ANC.  PORT. 

Vay  me  sempre  ante  os  olhos  figurando. 
A.  Ferreira  ,  Son.  1 ,  3. 
anc.  it.  Loi-  morte  permettendo  ante  lor  viso. 

Guittone  d'Arezzo  ,  Lett.  \!\. 
cat.  Ante.  esp  mod.  port.  mod.  Ames.   it. 

mod.  Anzi. 
Prép.  comp. 
E  la  vespra  de  Paschas  se  ruogron  ans  de  dia. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  la  nuit  de  Pâques  ils  se  murent  avant  le  jour. 
cat.  Ans  de  sa  mort  prega  us  li  perdoneu. 
Ausias  March  :  Tal  so  com. 

ANC    ESP. 

Non  morrâ  por  Acbilles  Ector  ant  del  dia. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  629. 

C'est  une  sorte  de  préposition  com- 
posée que  l'emploi  suivant  cI'ans  que. 
Si  vols  Lona  molher  aver , 
Enquier  lo  sen  ans  que  l'aver. 

Libre  de  Seneqtia. 
Si  tu  veux  avoir  bonne  femme,  recherche  le  sens 
avant  que  la  richesse. 

Conj.  Coma  els  no  foso  letrats ,  ant  ero  laïcs, 
et  idiotas. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  l5o,. 
Comme  ils  ne  fussent  letlre's  ,  mais  ils  e'taient  laï- 
ques et  idiots. 

Bernart,  so  es  desavinens 


AVI 


9* 


Que  douas  preion,  ans  cove 
Qu'oui  las  prec  e  lor  clam  merce. 
T.  de  P.  d'Auvergne  et  de  B.  de  Ventadour  .- 

Amicx. 
Bernard  ,  il  est  inconvenant  que  les  dames  prient , 
au  contraire  il  convient  qu'on  les  prie  et  qu'on  leur 
crie  merci. 
anc.  fr.  Il  ne  s'en  effraya  point,   ains  dit  : 

Sparte  n'est  pas  à  nn  homme  près. 
A.mvot,  Trad.  de  Plularque,  Morales,  t.  IV,  p.  56. 
cat.  Que  no  's  lassât,  ans  tôt  jorn  multiplica. 

Ausias  March  :  Fantasiant. 
esp.  Ca  non  querie  foir  nin  un  passo  sennero , 
Ant  morrerien  îodos  fastal  postremero. 
Poema  de  Alexandro  ,  cop.  910. 
it.  E  non  mi  si  partia  dinanzi  al  volto  , 
Anzi  impediva  tauto  il  mio  camino. 
Dante  ,  Inf. ,  I. 
Conj.  comp.  En  abril  ans  Qu'intre  mays. 
A.  Daniel  :  Bel  m'es. 
En  avril  avant  que  mai  entre. 

ANC  FR. 

Mult  en  tueron  ,  ainz  he  il  se  possent  armer. 
Roman  de  Rou,  v.  4?92- 
cat.  La  part  aquella  deu  esser  venuda  ans  que 
la  nau  ô  legni  partesca. 

Consolât  de  la  mai;  cap.  l\. 
anc.  Esr. 

Dexar  nos  an  el  campo  ant  que  los  fîramos. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  go3. 
tort.  Ante  s  que  cuhisse  sobre  elles  o  rigor. 
Luiz  de  Sousa,  Hist.  de  S.  Domin.,  I,  2. 
anc.  it.  Chianti  voria  morir  di  spata 
Ch'Y  voi  vedessi  curoceiosa. 

Allaci,  Rim.j  nol.,  p.  45b. 

2.  Anceis,  adv.,  avant,  auparavant. 
Cortezia  e  solatz  e  domneis 
S'en  ven  a  vos,  e  '1  cor  estei  anceis. 
Bertrand  de  Born  :  Ai!  Lemozis. 
Courtoisie  et  gaîte'  et  grâce  s'en  vient  vers  vous  , 
et  le  cœur  y  est  auparavant. 
anc.  fr.  Laissiez  vos  encois  enseignier 
L'ostel  où  vos  aler  devez. 
Fabl.  et  vont,  anc,  t.  IV,  p.  207. 
Prép.  comp. 

Avars  se  dol  anceis  de  dan  que  sabis. 
Trad.  de  Bede,  fol.  [\. 
Un  avare  se  plaint  du  dommage  avant  que  le  sage. 
Conj.  comp.  Qui  mor  anceis  -que  '1  convenia 
la  mort  a  preiar. 

Trad.  de  Bede,  fol.  6. 
Qui  meurt  avant  qu'il  lui  convenait  de  prier  la 
mort . 


9^ 


ANT 


anc.  fr.  Encois  que  cil  assant  comeneast. 

VlLLF.-IlARDOUlN  ,  p.   ig3. 

C'on  doit  aincois  le  leu  huer 
Des  bestes  qu'il  i  soit  venuz. 

Fabl.  etcont.  anc,  t.  IV,  p.  47  >• 
Et   dit    qu'il    parleroit  au    roy   et   au    duc 
d'Aquitaine,   son   fils,  aincois  qu'il  jurast   la 
dite  paix. 

MoNSTRELET  ,  t.  I  ,  fol.   21 9. 

3.  Abaxs,    abanchas,    adv.,    bas.    lat. 
ab  AXTt',  avant  ,  auparavant. 

Pins  que  d'autra  qu'ieu  vis  pueis  ni  abans. 

Berenger  de  Palasol  :  Tan  m'abelis. 
Plus  qu'autre  que  je  vis  depuis  ni  avant. 

awc.  fr.  Tîntes  nus  homs  poiz  ne  avant 

N'en  eustrent  ne  conquistrent  tant... 
En  mer  cbaï  le  chief  avant. 

Roman  deRou,  v.  qg  et  97q9- 
cat.  Si  ells  lo  ho  otorgan  è  ho  renuucian,  là 
donchs   ells  poden   emparât-   de   fer   è  de 
obrar  en  aquella  obra ,  è  abans  no. 

Consulat  de  la  mar,  cap.  8. 

Prép.  comp.  Si  no  m  socor  aban  D'un  an. 
G.  Adhemar  :  Ben  fora  oimais. 
Si  elle  ne  me  secourt  avant  un  an. 
Conj.  comp.  Abans  que  il  blan  puoi  sion  vert. 
Pierre  d'Auvergne  :  Abans  que. 
Avant  quelcs  blancs  sommets  soient  verts. 
En  abans  que  morisson  aissi  desconfes. 
Guillaume  de  Tudela. 
Auparavant  ^k'ïIs  mourussent  ainsi  non  confesses. 
E  conoc  be  la  senha  abanchas  que  fos  natz. 

P.  Cardinal  :  Un  estribot. 
Et  il  connut  bien  l'enseigne  avant  qu'il  fût  né. 

cat.  Abans  yM'elleny  partesca  d'aquest  loc. 
Consolât  de  la  mar,  cap.  q5. 

4.  Avant,  adv. ,  lat.  ab  ant&,  avant, 
devant,  auparavant. 

Qn'el  cap  derrier,  e  '1s  pes  avan, 
Lor  coven  dels  palais  issir. 

Marcabrus  :  Emperaire. 
Qu'il  leur  convient  de  sortir  des  palais,  la  tête 
derrière,  les  pieds  avant. 

No  prometre  re  si  no  o  pessas  avant. 

Trad.  de  Bide,  fol.  61. 
Ne  promettre  rien  si  tu  ne  le  penses  auparavant. 
arc.  fr.  Alez  avant,  g'irai  après. 

Roman  du  Renarl ,  t.  I ,  p.  1 1  7 . 

i  AT.  No  guai  t  avant  ne  membre  lo  passât. 
Ausias  March  :  Si  col  malalt. 


ANT 

port.  Nàopodefazera  sua  joruada  mais avante. 

G.  Barreiros,  Chrorogr.,  161. 
Adv.  comp.  D'ist  di  en  avant. 

Serment  de  842. 
De  ce  jour  en  avant. 
cat.  En  avant. 

D'aqui  avant  fo  tôt  assegnrat. 

PuiLOMENA. 

De  là  en  avant  il  fut  tout  rassuré. 

Que  fuec  no  passes  d'aqui  avant. 

TU.  de  1 294.  Doat,  t.  XCVII ,  fol.  264. 
Que  le  feu  ne  passât  de  là  en  avant. 
anc.    cat.     Que    d'aqui    avant    algun    avol 
home,  etc. 

Consolât  de  la  mar,  cap.  99. 
Prép.  comp.  Avan  nel  avesprar. 

Guillaume  de  Tudela. 
Avant  le  soir. 

Qu'aprenda  '1  avans  de  Nadal. 

P.  Rogiers  :  Tan  no  plou. 
Qu'elle  lui  apprenne  avant  Noël. 
Nivollias  esser  cha vallées  avant  Qu'escnders. 

Trad.  de  Bide,  fol.  80. 
Ni  ne  veuilles  être  chevalier  avant  qu'écuyer. 

port.  E  a  verde  Enropa  mais  avante 

De  Tanais  até  o  largo  mar  de  Atlante. 
G.  Per.  de  Castro,  Uljssea,  III,  119. 

it.  Innanzi  che. 

5.  Avanzar,   v. ,   passer  devant,  avan- 
cer. 

Los  pros  e  '1s  arditz  avansavA. 

Lejs  d'amors  ,  fol.  35. 
11  avançait  les  preus  et  les  hardis. 
Die  qu'el  mais  qu'ai  faitz  al  be , 
Ses  tôt  comte,  avanza. 

B.  Zorgi  :  Jesu-Crist. 
Je  dis  que  le  mal  que  j'ai  fait ,  sans  aucun  compte, 
passe  devant  au  bien. 
Mas  lo  coms  Olivier  s'es  mot  be  avansatz. 

Roman  de  Fierabras,  v.  2971 . 
Mais  le  comte  Olivier  s'est  très  bien  avancé. 
cat.  Avansar.  esp.   Avanzar.  port.  Avcincar. 
it.  Avanzar  e. 

6.  Avansa,  s./.,  reste,  surplus. 

Ta ,  destra  I'avansa  per  petitas  cayraduras 
e  per  petits  conhetz. 

Trad.  du  tr.  de  l'arpentage,  part.  I ,  c.  4  '  • 

Toi  ,  mesure  le  surplus  par   petits  carrés  et   par 
petits  coins. 

7.  Avansament  ,   s.    ru.,    avancement, 
prospérité. 


ANT 

L'avansament  del  qnal  veiras  eu  verttit. 
Trad.  de  Bide,  fol.  8. 
Duquel  tu  verras  V avancement  en  vertu. 
Quan  tu  seras  en  ta  honor  et  en  ton  avan- 

SAMEST. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  i^. 
Quand  tu  seras  en  ta  gloire  et  eu  ta  prospérité. 

anc.   cat.   Avansament.  tort.   Avancamento. 
it.  Avanzamento. 

8.  Avantar  ,  v.,  avancer,  avantager. 
So  don  fin  araors  I'avanta. 
Rostans  de  Merguas  :  La  douss'  amor. 
Ce  dont  le  pur  amour  l'avantage. 

"Vas  mon  Oc  e  non  i'avanta, 
Papiols. 

Bertrand  de  Born  :  Ane  no  us  poc. 
Papiols  ,  avance-toi  vers  mon  Oui  et  non. 

—  Éloigner,  échapper. 

Per  que  patz  de  nos  s'avanta. 

B.  Alahan  de  Narbonne  :  No  puesc. 
C'est  pourquoi  la  paix  s'éloigne  de  nous. 

Qu'a  pane  lo  cor  no  m'A vanta. 

Rambavjd  d'Orange  :  Aras  no. 
Peu  s'en  faut  que  le  cœur  ne  m'échappe. 

g.  Avantir,  v. ,  avancer. 

L'abas  no  deu  el  mostier  amar  ni  avantir 
una  persona  pins  qu'autra. 

Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoît,  fol.  4. 
L'abbé  ne  doit  au  monastère  aimer  ni  avancer  une 
personne  plus  qu'autre. 

—  Pousser  en  avant. 

No  dens  to  lîlge  que  t  vol  servir 
De  guerra  escomovre  ni  avantir. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  35. 
Tu  ne  dois  exciter  au  sujet  de  la  guerre  ni  pousser 
en  avant  ton  lige  qui  veut  te  servir. 

ïo.  Avantage,  s.  m.,  avantage,  profit. 
A  que  far  donc  van  emblan  e  tolen  , 
Pus  lo  donars  a  dos  tans  d'AVANTAGE  ? 
P.  Cardinal  :  Ries.  hom. 
A  quoi  faire  donc  vont-ils  volant   et   enlevant, 
puisque  le  donner  a  deux  fois  autant  de  profit  ? 
Hotn  fai  plus  d'AVANTAGE  ad  un  que  ad  autre. 

V.  et  Vert.,  fol.  26. 
On  fait  plus  d'avantage  à  l'un  qu'à  l'autre. 

cat.  Avantatje.  esp.  Ventaja.  port.  Ventagem. 
it.  Vantaggio. 

11.  D'avantage,  adr.  çomp.  ,  de  plus, 
davantage. 


ANT  93 

Dieus  li  fayra  d'avantage  aquest  Les  tem- 
poral. 

E  Dieus  promet  nos  ab  aco  d'avantage  tôt 
cant  nos  fay  mestier  al  cors. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  87  et  88. 

Dieu  lui  fera  de  plus  ce  bien  temporel. 

Et  avec  cela  Dieu  nous  promet  de  plus  tout  ce  qui 
nous  fait  besoin  au  corps- 
it.  Da  vantaggio ,  davantaggio. 

12.  Sobravanzar,  v.,  aller  devant,  sur- 
passer. 

Qu'autre  socors  al  sien  non  sobravanza. 
B.  Zorgi  :  Non  lassarai. 
Vu  qu'autre  secours  ne  surpasse  le  sien. 

it.  Sopravanzare. 

i3.  Davan,  devant,  adv. ,  auparavant, 
devant. 

Car  devait  avian  grant  paor. 

La  nobla  Lejczon. 
Car  auparavant  ils  avaient  grand  peur. 
E  que   tota  lur  bontaz  era  feneba ,  que  an 
mostrada  davan. 

V.  et  Vert.,  fol.  10. 
Et  que  toute  leur  bonté,  qu'ils  ont  montrée  au- 
paravant, était  feinte. 

ANC.   fr.   A  li  vindrent  li   baron  qui  devant 
l'avoient  gnerpi. 

Rec.  des  hist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  214. 
Le  temps  vécu  devant  ne  m'étoitque  langueur. 
Desportes  ,  premières  œuvres,  p.  140. 

—  Avant,  devant,  préférablement  à. 

Prép.  No  lauzar  home  devant  sa  mort. 

Trad -de  Bédé,  fol.  3g. 
Ne  louer  pas  un  homme  avant  sa  mort. 
Que  devan  lui  s'es  abauzada. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qui  s'est  prosternée  devant  lui. 
Sos  boms  plevilz  e  juratz 
Serai  ades,  s'a  leis  plalz, 
Davan  totz  autres  senhors. 
Alphonse  II ,  roi  d'Aragon  :  Per  mantas. 
Je  serai   toujours  son  homme  engagé  et  juré,   s'il 
lui  plaît  ,  préférablement  à  tous  autres  seigneurs. 
anc.  fr.     E  prend  le  fil  devant  le  père  , 
E  kieult  le  fleur  devant  le  finit. 
Helinand  ,  Vers,  sur  la  mort. 
Et  abandonnant  celle  place  devant  la  venue 
d'iceux. 

Monstrelet  ,  t   II,  fol.  175. 

cat.  Devant,  davant. 


94  ANT 

ANC.    ESP. 

Las  sombras  è  las  aguas,  las  devant  dichas  (lors. 

Milagros  de  mies  Ira  Seno?-a,  cop.  l\!\. 
anc.    esp.    Delant.  esp.   mod.   Delante.    tort. 
Diante.  it.  Dinanzi. 

14.  D  avant  al,  s.  m.,  tablier,  linge  à 
essuyer. 

Fes  bolbir  los  payrols  ,  et  aportet  an  davan- 
tal,  et  esgardet  Maria  als  pes  de  Jhesu-Crist. 
V.  de  sainte  Magdelaine. 

Elle  fit  Louillir  les  chaudrons  ,  et  apporta  un  ta- 
blier, et  Marie  regarda  aux  pieds  de  Je'sus-Cbrist. 

cat.  Davantal.  esp.  Devantal. 

i5.  Davancir,  v.,  devancer» 

Que  per  aventura...  morznon  davancischa. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  ^2. 
Que  par  hasard...  la  mort  ne  devance. 

16.  Enan,  ENANS,  enant,  adv. ,  du  lat. 
in  wrea,  en  avant,  devant,  par 
avance. 

Qu'en  fosson  pagats  enant. 

Tit.  de  1254  .  Doat  ,  t.  CXV,  fol.  95. 
Qu'ils  en  fussent  payés  par  avance. 

Qu'areire  s  trais  per  miehs  salir  enan. 

Folquet  de  Marseille  :  Ai  !  quant. 
Qu'il  se  tire    en  arrière  pour   mieux  sauter    en 
avant. 

Nulbshomnon  sapque  s'es  grans  benanansa, 
S'enans  non  sap  quais  es  d'anior  l'afans. 
Giraudle  Roux  :  Nulhs  hom. 
Nul  homme  ne  sut  ce  que  c'est  que  le  grand  hon- 
heur  d'amour,  si  auparavant  il  ne  sut  quel  en  est  le 
tourment. 

Et  es  tan  sabens  d'artz  e  d'estronomia 
Qn'el  ve  e  conois  enans  so  que  ave. 

G.  Figueiras  :  Un  nou. 
Et  il  est  si  savant  en  arts  et  en  astronomie  qu'il 
voit  et  connaît  d 'avance  ce  qui  arrive. 

Adv.  comp.  Que  sio  tengudas  d'Aici  enant. 
Tit.  de  1220.  Doat  ,  t.  CIII,  fol.  t\. 
Qu'elles  soient  tenues  d'ici  en  avant. 

Usar  cPaici  enant. 

Tit.  de  1295.  Doat,  t.  CXXXIX  ,  fol.  125. 

User  d'ici  en  avant. 

Pueis  ,  d'aqdella  hora  enan  , 
Anblan  roncin  que  us  sosteinba. 
R.  de  Tous  de  Marseille  :  Amies  Gaucclm. 
Pau  ,  de  celle  heure,  en  avant,  un  roncin  ambiant 
qui  vous  soutienne. 


ANT 

Des  aquesta  hora  enant. 

Des  hcey  enant,  faray  tota  ta  volonlat. 

V.  de  S.  Honorât. 
De  cette  heure  en  avant. 

Des    aujourd'hui  en    avant,   je    ferai    toute  ta 
volonté. 

arc.  fr.  Et  d'ores  en  avant  seient  si  bien  acort. 
Roman  de  Rou,  v.  io^i- 
Monnoîes   blancbes  et  noires...  des  ore  en 
avant. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i3i3  ,  1. 1 ,  p.  319. 

ANC.     PORT. 

Trocadas  as  mostrancas  cYora  em  ante. 

F.  de  Sa  de  Miranda  ,  ecl.  l\. 

ANC  it.  Dali'  or'  inanzi  un  di  non  vissi  mai. 
Petrarca  ,  Son  :  Nou  puô  far. 

—  Prép.,  devant,  de  devant. 

Des  jorns  enans  l'avenimens. 
Cantvenc  lo  jorn  enant  la  festa. 

V.  de  S.  Honorât. 
Dix  jours  avant  l'arrivée. 
Quand  vint  le  jour  de  devant  la  fête. 
Perque  tut  sei  corteiador 
Parton  d'enan  lei  ab  désire. 

Bertrand  de  Born  :  Sel  qui  canvja. 
C'est    pourquoi    tous   ses    courtisans    partent   de 
devant  elle  avec  désir. 

—  Conj.  Mais  ,  au  contraire. 

Ja  per  autra  no  sera  faitz  contens  ; 
Enans  ,  sai  be  que  si  eron  cinc  cens, 
Quai  que  ebanzis  la  gensor  vos  penria. 
Giraud  le  Roux  :  Ara  sabrai. 
Jamais  ne  sera  fait  dispute  pour  une  autre  ;  au 
contraire,  je  sais  hien  que  si  elles  étaient  cinq  cents 
femmes ,  quel  qui  choisit  la  plus  gentille  vous  pren- 
drait. 

Mas  amans  dretz  non  es  desnieznratz , 
Enans,  ama  araezuradamen. 

G.  de  Montagnagout  :  Nulhs  hom. 
Mais  amant  sincère  n'est  pas  démesuré  ,  au  con- 
traire, il  aime  avec  mesure. 

Prép.  comp.     Un  bon  inati, 

Enans  de  l'albeta. 
Un  troubadour  anonyme  :  Per  amor. 
Un  bon  matin  ,  avant  la  petite  aube. 

Enans  de  sa  congelacio. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.   107. 
Avant  sa  congélation. 
Conj.  comp.  De  dar  enans  qu'oii  no  mi  quiet . 
Deudi:s  de  Prades  :  En  unsonct. 
De  donner  avant  qu'on  me  requière. 


ANT 

Ien  melhur  enans  que  sordei. 

B.  de  Ventadour  :  Era  non. 
Je  m'améliore  bien  loin  que  je  déchoie. 
anc.  cat.  Enans ,    enantz.  akc.  esp.  Enante, 
enantes.  it.  lnnante ,  innanzi. 

17.  Enansas   que,    enanseis  que.   Conj. 
comp.,  avant  que,  plutôt  que. 

Era  us  quier,  amia , 

Socors  5 
Qu'enansas  morria 
Qu'en  queris  alhors. 

Peyrols  :  Quora  qu'amors. 
Maintenant,  ô  amie!    je  vous  demande  secours  ; 
car  je  mourrais  avant  que  j'en  cherchasse  ailleurs. 
Qu'enanseis  lai  iria, 
Qu'iea  reinazes  eu  aital  non  caler. 
T.  d'Hugues  et  de  Bertrand  :  Senher  En  Bertrand. 
Que  j'irais  là  ,  plutôt  que  je  demeurasse  en  un  tel 
nonchaloir. 

18.  Enamps,  adv.,  avant,  ensuite. 

Enamps  li  dis  :  Non  teiner,  Maria. 

La  nobla  Leyczon. 
Ensuite  il  lui  dit  :  Ne  craignez  ,  Marie. 

19.  Enansar,  v.,  avancer,  exalter,  élever, 
surpasser. 

"Vi  en  las  dilas  qualitatz  dîgestio  enansa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  227. 
\  in  en  ces  qualités  avance  la  digestion. 
C'ab  belz  ditz  avinens 
Enans  vostra  honor. 
Arnaud  de  Marueil  :  Aissi  cum  mos. 
Que  if  exalte  votre  honneur  avec  de  Leaux  dits 
agréables. 

Quarjois  e  pretz  sobre  totas  I'enansa. 
RabibAud  de  Vaqueiras  :  No  m  requier. 
Car  grâce  et  mérite  l'élève  au-dessus  de  toutes. 
Car  no  fai  trop  qui  'ls  enansatz  enansa, 
Mas  qui  'ls  bumils  enansa  e  sosie, 
Dieu  et  amies  e  bon  pretz  en  rete. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Hom  ditz  que. 
Car  celui  qui  élève  les  élevés  ne  fait  pas  beau- 
coup ,  mais  celui  qui  élève  et  soutient  les  humbles  , 
il  en  retient  Dieu  et  des  amis  et  bon  mérite. 
Yesla  belha  N'  Alienor  t' enansa, 
Chanson. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Null  hom. 
Chanson  ,  avance-toi  vers  la  belle  Alienor. 
Mes  des  livras  sus  la  balanza  , 
E  la  fueylla  tan  fort  s'  enanza 
C'ayssi  las  leva  de  randon  , 

Com  fera  un  petit  boton. 

V.  de  S.  Honorai, 


ANT 


95 


Mit  dis  livres  sur  la  balance  ,  et  la  feuille  sur- 
passe si  fort  qu'elle  les  lève  de  suite  ,  comme  elle 
ferait  un  petit  bouton. 

Si  es  hom  que  Dieu  descreza , 
Sos  afars  enansa. 

P.  CAPDINAL  :  Falsedatz. 
S'il  est  un  homme  qui  ne  croie  pas  à  Dieu  ,  son 
aflaire  avance. 
anc.  cat.  Enantar. 

20.  Enans,  .y.  m. ,  avancement,  avan- 
tage. 

E  si  no  us  platz  mos  enans  e  mos  pros, 
"Voirai  m'en  mal ,  don',  e  amarai  vos. 

Arnaud  de  Marueil  :  Us  gays  amoros. 
Et  si  mon  avancement  et  mon  profit  ne  vous  plaît, 
ô  dame  ,  je  m'en  voudrai  mal  ,  et  je  vous  aimerai. 
Tan  ai  volgut  sos  bes  e  sos  enans  ! 
Berenger  de  Palasol  :  Tant  m'abelhis. 
Tant  j'ai  voulu  ses  biens  et  ses  avantages  '. 

21.  Enansamen  ,   s.   m.  ,    avancement  , 
avantage. 

Pane  vos  calra  del  mien  enansambn. 

Aimeri  de  Peguilain  :  En  greu. 
Il  vous  souciera  peu  de  mon  avancement. 
Et  am  tan  de  dolz  cor 
Lo  vostr'  enansamen. 
Arnaud  de  Marueil  :  Aissi  cum  mos. 
Et  j'aime  tant  de  doux  cœur  votre  avantage. 

22.  Enansaire,  s.  ni. ,  preneur. 

Ilh  sui  totz  jorns  aisi  fizels  servire, 
E  de  sos  bes  enansaire  e  grazire. 

H.  de  S.-Cyr  :  Gentau. 
Ainsi  je  lui  suis  toujours  fidèle  serviteur,  et  pre- 
neur, et  approbateur  de  ses  bonnes  qualités. 

23.  Enantir,  v. ,  relever,  célébrer,  louer, 
avancer. 

D'Eu  Blacas  no  m  tuelh  ni  m  vire, 
Ni  de  son  pretz  enantir. 

Elias  de  Barjols  :  Car  comprei. 
Je  ne  me  tire  ni  me  détourne  du  seigneur  Blacas  , 
ni  de  célébrer  sou  mérite. 

E  '1  rie  prélat  volo  s  tant  enantir 
Que  ses  razo  alargon  son  deptat. 

Raimond  de  Castelnau  :  Mos  sirvenles. 
Et  les  riches  prélats  se  veulent  tellement  avancer, 
que  sans  raison  ils  élargissent  leur  livre  de  créance. 

Part. pas.  "Vertutz  es  atras  tiiada 
E  messonja  enantida. 

G.  Riquier  :  Yertutz. 
La  vertu  est  tirée  en  arrière,  et  le  mensonge  avancé. 


96 


ANT 


2.|.  Exantimext ,  s .  ni.,  avantage. 
Car  fis  amans  deu  voler,  per  nn  cen , 
Mais  de  si  dons  qn'  el  sien  enantimen. 

G.  de  Montagnagout  :  Nuls  hoin. 
Car  un  fidèle   amant  doit ,    cent  fois  pour  une  , 
vouloir  Y  avantage  de  sa  dame  plus  que  le  sien. 

Loqual  cami    es  grans   enantimens  a   tota 
la  vila. 

TU.  de  1248.  Doat  ,  t.  CXVI ,  fol.  16. 
Lequel  chemin  est  un  grand  avantage  pour  toute 
la  ville. 

25.  Enavantir,  v.,  célébrer,  mettre  en 
avant. 

E  de  son  laus  enavantir. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Et  de  célébrer  sa  louange. 

26.  Denan,   adv. ,  devant,  au-devant, 
par-devant. 

Que  s  pot  nom  défendre  ab  bran 
O  mètre  l'esent  denan. 

Cadenet  :  Amors  e  com. 
Que  l'on  se  peut  défendre  avec  le  glaive  ou  mettre 
l'écu  devant. 
Adv.  comp.       Des  lo  temps  Rotlan 

Ni  DE  LAI   DENAN. 

Bertrand  de  Bor.n  :  Mon  chan  fenisc. 
Dès  le  temps  de  Roland  ,  ni  de  là  au-devant. 
anc.  cat.   Denant.    esp.   Denante,   déliantes. 
port.  Dante  s ,  diante.  it.  Dianzi,  dinanzi. 
Loc.  Car  er  so  denan  detras  , 

L'  avol  bo,  e  bo  malvatz. 
Garins  d'Apchier  :  Cominal  vielh. 
Car  sera  ce  devant  derrière,   les  méchants  bons  , 
el  les  bons  méchants. 
anc.  fr.  Le   roi  fit  tourner  les  nefs  ce  devant 

derrière. 

Joinville  ,  p    i35. 

Et  tout  iroit  ce  devant  derrière. 

Roman  du  Renart.  t.  II  ,   p.  291. 
Prép.  Qui  vi  anc  mais  penedensa 
Faire  denan  lo  peccat. 

B.  de  Ventadotir  :  Lo  temps  vai. 
Qui  vit  jamais  faire  la  pénitence  avant  le  péché. 
Tôt  francamen,  douma  ,  venh  denan  vos. 
P.  DE  Barjac  :  Tôt  francamen. 
Dame  ,  je  viens  tout  franchement  devant  vous. 

anc.  fr.  Qu'ils  parloient  à  crédit  de  plusieurs 

choses  advenues  devant  leur  temps. 
H.  Estienne  ,  apol.  pour  Hérodote,  dise.  prél.  I. 

cat.  Devant  nie  vey  de  grans  dolors  nn  munt. 
AusiAS  MARCH  :  Ccrvo  ferit. 


ANT 

27.  Denantit,  ad/.,  reculé,  retardé. 

Er  trop  corta  la  jornada 
Per  long  voler  denantit. 
GavAudan  le  Vieux  :  Un  vers  vuelh. 
La  journée  sera  trop  courte  pour  un  long  vouloir 
retardé. 

28.  Derenan  ,  deserenan,  adc. ,  désor- 
mais ,  dorénavant. 

E  pren  comjat  de  chantar  derenan. 

Pons  de  Capdueil  :  De  totz  caitius. 
Et  je  prends  congé  de  chanter  dorénavant. 
Perqu' ieu  vir  deserenan 
Lo  cors  e  '1  sen  e  'ls  pretz  ailhors. 

G.  Faidit  :  Gen  fera. 
C'est  pourquoi    désormais  je  tourne    ailleurs  le 
corps  ,  le  sens  et  le  mérite. 

29.  Deserenavans  ,   adv.  ,  désormais , 
dorénavant. 

Mas  deserenavans 
Conoisca. 
Arnaud  de  Marueil  :  Tan  m'abelis. 
Mais  dorénavant  qu'elle  connaisse. 

30.  Adenant,  adv.,  à  l'avenir,  en  avant, 
par  avance. 

D'aquella  forza  que  es  ni  adenant  sera. 

Tit.  de  1059. 
De  cette  forteresse  qui  est  et  sera  «  l'avenir. 
Li  un  queron  a  travers,  li  autre  adenant. 
V.  de  S.  Honora  . 
Les  uns  cherchent  à  travers  ,  les  autres  en  avant. 
Perqu'  ieu  en  ebantan 
Trac  vostre  pretz  adenan. 
Gaubert  ,  Moine  de  Puicibot  :  Car  no  us. 
C'est  pourquoi  en  chantant  je  porte  votre  mérite 

en      ,  ■       1. 

Adv-  comp.  Totz  boni  savis  garda  ter  adze.nan. 
B.  Carbonel  :  Joan  Fabre. 

Tout  homme  sage  regarde  par  avance. 

Elis  compro  blat  o  vi...  a  pagar  per  ade- 
nant, ben  mens  la  meytat  que  non  val,  per 
so  quar  pagon  premiers  lur  deniers. 

F.  et  Vert.,  fol.  iq- 

Us  achètent  blé  ou  vin...  à  payer  par  avance,  bien 
moins  de  la  moitié  qu'il  ne  vaut  ,  parce  qu'ils  payent 
d'abord  leurs  deniers. 
esp.  Adelante.  port.  Adeante ,  adiante. 

3i.   Desenan,  adesenan,   adv. ,  désor- 
mais. 

Vos  vnelb  niostrare  dir  df.senan  que  farem. 
Guillaume  de  Tldei.a. 


ANT 

Je  veux  vous  montrer  et  dire  ce  que  nous  ferons 
désormais. 

Vostr'  oui  sui  juratz  e  plevitz, 
E  vostres  m   er  adesenans. 

B.  DE VeNTADOLR  :  Pel  dois. 

Je  suis  votre  homme  juré  et  promis  ,   et  je  serai 
vôtre  désormais. 

3a.  Desenans,  s.  m.,  désavantage,  dé- 
couragement. 

E  no  m  plai  sos  desenans. 

G.  Riquier  :  Si  chans  mi. 
Et  son  désavantage  ne  me  plaît  pas. 
Qa'el  bes  que  m  fai  es  a  totz  los  prezans 
Enantimentz  ,  et  als  crois  desenans. 

B.  Calvo  :  En  luec 
Que  le  Lien  qu'il  me  fait  est  encouragement  à  tous 
les  méritants,  et  découragement  aux.  méchants. 

33.  Desenainsar,  v.,  baisser,  rabaisser. 

Il  inorz  de  mon  seignor  mi  desananza. 
Folqlet  de  Marseille  :  Ja  non  cuig. 
La  mort  de  mon  seigneur  me  /-abaisse. 
E  sos  pretz  no  s  desenans. 

G.  Riquier  :  Qui  m  disses. 
Et  son  mérite  ne  baisse  pas. 

Tôt  vostr'  argen  torn  en  plom 
E  vostr'  afar  desenansa. 

Comixal  :  Comtor  d'Apcbier. 
Tout  votre  argent  tourne  en  plomb  et  votre  aflàire 
baisse. 

Perqne  joiz  faill  e  gens  gabars 
Merma  e  desenansa. 

GlRAUD  DE  BoRNEIL  ;  Plaing. 
C'est  pourquoi  joie  faillit  et  gentille  plaisanterie 
diminue  et  baisse. 
anc.  fr.  Cascnne  moult  nos  desavance. 

Roman  du  Renarl  ,  t.  IV,  p.  i  j5. 
Car  ebacnn  d'eulx  met  son  entente 
En  moi  vers  vous  desavancer. 

OEuvres  d'Alain  CJiarlier,  p.  767. 

3/) .  Antkenant,  entrenan, adv.,  en  avant. 

De  Mabom  lur  message 
Qn'  es  pausat  antrenant 
En  peyras  d'  aymant , 
A  Mecba  la  royal. 

V.  de  S .  Honorât. 
De  Maliomet  leur  envoyé  qui  est  posé  en   avant 
aux  pierres  d'aimant ,  à  Mecque  la  royale. 

—  Auparavant,  jadis. 

Qu'el  gnay  dompney  qu'om  ténia  ENTRENAN 
An  li  plusor  volt  en  deschanzimen. 

H.  Brunet  :  Pus  lo  dous. 


ANT 


97 


Que  la  plupart  ont  tourné  en  grossièreté  la  gaie 
courtoisie  qu'on  tenait  auparavant. 

35.  Ancessor,  s.  m.,  ancêtre,   prédé- 
cesseur. 
E  devria  s  ben  vergoinbar 
Qu'el  membres  de  sos  ancessors. 

Bertrand  de  Born  :  Quan  vei  lo. 
Et  il  devrait  bien  avoir  bonté  ,  pourvu  qu'il  se 
souvînt  de  ses  ancêtres. 

Vostr'  ancessor,  so  aug  dir  e  retraire, 
Foron  tug  pros,  mas  vos  no'n  soven  guaire. 
E.  Cairel  :  Pus  ebai  la. 
Vos   ancêtres,   j'entends  dire  et  rapporter  cela, 
furent  tous    preux  ,    mais  il   ne   vous   eu    souvient 
guère. 

—  Prédécesseurs,  les  hommes  des  temps 
passés. 

Us  reprochiers  me  ditz  dels  ancessors. 
G.  Adhemar  :  Non  pot  esser. 
Un  proverbe  des  gens  anciens  me  dit. 
Los  libres  dels  auetors 
Sai  e  dels  ancessors 
Los  sens  e  las  follors. 

Giraud  de  Salignac  :  Esparviers. 
Je  sais  les  livres  des  auteurs  et  les  sagesses  et  les 
folies  des  prédécesseurs. 
anc.  fr.  A  vos  ancessors  et  à  nos 
La  tolirent  lor  ancessor. 

Roman  de  Rou  ,  v.  9907. 
Servi  et  aidé  nos  ancesseurs. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  l3l5,  t.  I,  p.  602. 
cat.   Antecessor.   esp.  Antecesor.    port.  Ante- 
cessor.  it.  Antecessore. 

—  Conseiller,  assesseur. 

Malvatz  ancessors,  so  es  mais  cocellîers  que 
donon  mais  cocelbs  als  jntges  et  als  senbors. 
V.  et  Vert.,  fol.  i5. 

Mauvais  assesseurs ,  c'est-à-dire  mécbants  con- 
seillers qui  donnent  mécbants  conseils  aux  juges  et 
aux  seigneurs. 

36.    ANTIC,   aclj.    lat.  antiqwm*,    an- 
tique, ancien. 

Qu'en  un  mostier  antic 
Mi  jureron  rnaut  rie 
Sobr'  nn  missal. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  no  mi. 
\  u  qu'en  un  monastère   antitpie  plusieurs  puis- 
sants me  jurèrent  sur  un  missel. 

La  gesta  dis  qu'el  temps  antic. 

V.  de  S.  Honorât. 
L'histoire  dit  qu'au  temps  antique. 

i3 


98 


ANT 


E'I  rei  n'Anfos  que  tan  gen  se  capuella 
Ab  sen  antic. 

Pavi.et  de  Marseille  :  Al>  marrimen. 
Et  le  roi  Alphonse  qui  se  conduit  si  bien  avec  sens 
antique. 
Subst.  Si  co  feiro  '1  premier  antic. 

GavAUDAN  le  Vieux  :  Patz  passien. 
Ainsi  comme  firent  les  premiers  anciens. 

Ad.  comp.  Segon  que  ab  antic  ban  aeostumat. 
Tit.  de  1241.  Doat,  t.  CLXX,  fol.  i5i. 
Selon  que  dès  long-temps  ils  ont  accoutumé. 

cat.  Antig.    esp.  Antiguo.   port.    Antigo.    it. 
A/uico. 

37.  Antiquament,  adv. ,  antiquement , 
anciennement. 

Sapcbatz  que  antiqtamen 
Hom  comtava  lo  naissamen 
De  mascles  e  de  femiuas  no. 

Brev.  d'amor,   fol.  82. 
Sachez    qu' anciennement    on    complait    la    nais- 
sance des  mâles  et  non  des  femelles. 

So  qne  es  estât  nsat  antiquament. 

Ord.  des  R.  deFr.,  1461,  t.  XV,  fol.  414. 
Ce  qui  a  été  usité'  anciennement. 
Antiquament  en  lo  temps  que,  etc. 

Tit.  du  xive  sièc.  Doat,  t.  XGLTI,  fol.  257. 
Anciennement  dans  le  temps  que  ,  etc. 

cat.   Anùguament.  esp.    Antiguamente.  tort. 
Antigamente.  it.  Anticamente . 

38.  Antigage,  s.  m.,  ancienneté. 

E  de  gran  antigage. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  de  grande  ancienneté. 

3g.    Antiqititat  ,   s.  f.,   lat.    antiqui- 
T.KTem ,  antiquité. 
De  gran  antiquitat. 

V.  de  S.  Honorât. 
De  grande  antiquité. 

Adv.  comp. 

Que  seran  deguts  a  casenn  de  nos  de  antiquitat. 
Coût,  de  Saussignac  ,  de  l3iCj. 
Qui  seront  dus  à  chacun  de  nous  depuis  très  long- 
temps. 

cat.  Antiguitat.  esp.  Antigiiedad.  port.  Anti- 
guidade.  it.  Antidata. 

40.  Antiquar  ,  v. ,  devenir  ancien. 

Quan   es  comensant  petit ,   mais  qnan   es 
vntiqtt*t  e  es  gra. 

Trad,  d'A/bncasis  ,  fol.  28 


ANT 

Quand  il  est  en  commençant  petit  ,   mais  quand  il 
est  devenu  ancien  et  est  grand. 

4  r .  Antiquatiu  ,  ad/. ,  faisant  vieillir. 
Es  antiquativa,  descolorativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20'- 
Elle  est  faisant  vieillir,  décolorante. 

42.  Ancian,  adj'.y  ancien. 

No  laissar  ton  ancian  amie,  car  lo  noels  no 
lo  semblara  pas. 

Trad.  de  Bède,  fol.  75. 
Ne  pas  laisser  ton  ancien  ami ,  car  le  nouveau  ne 
lui  ressemblera  pas. 

Subst.  Los  bels  ditz  e  'ls  bells  fagz  dels  ANriAs. 
V.  et  Vert.  ,  fol.  22. 
Les  beaux  dits  et  les  beaux  faits  des  anciens. 

cat.  Anciâ.  esp.  Anciano.  port.  Anciào.   it. 

Anziano. 
Comparât.  El  temps  ansianor. 

V.  de  S.  Honorât. 
Au  temps  plus  ancien. 

ANC.  fr.  Ke  li  baron  e  li  signor 

EireDt  de  temps  ancianor. 

Roman  de  Rou  ,  v.  14. 
Ki  eu  P>retaigne  3a  menur 
Avint  al  lems  ancienur. 

Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  5o. 

/,3.  Ancianamens,  ade,  anciennement. 

Ayssi  co  solian  far  los  fîlozofes  pagas  an- 
cianamens. 

V.  et  Vert. ,  fol.  65. 

Ainsi  comme  les  philosophes  païens  avaient  cou- 
tume de  faire  anciennement. 

anc.  Esr.  Ancianamente. 

44-   Ancianetat,  s.  f.,  ancienneté. 
Ab  aquela  ancianetat. 
Tit.  du  xiv*  sièc.  Doat,  t.  CLXXH  ,  fol.  216. 
Avec  cette  ancienneté. 

cat.  Ancianitat.  esp.  Ancianidad.  tort.  An- 
cianidade .  it.  Anzianità. 

45.  Anticipacio,  s./.,  lat.  anticipatio, 
anticipation. 

Si  conoysh  per  anticipacio  de  la  accessio. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  90. 
Se  connaît  par  anticipation  de  l'accès. 

cat.  Anticipacio.  esp.  Anticipacion .  port.  An- 
ticipacâo.  it.  Anticipazione. 

46.  Anticipas.,  v.,  lat.  anticipais,  an- 
ticiper, devancer. 


I 


ANTj 

Es  dit  Lucifer,  ANTicir/l  denunciah...  levant 
del  solelb. 

Elue  de  las  propr.,  fol.  ii5. 

Est  appelé  Lucifer,  anticipe  en  l'annonçant...  le 
lever  du  soleil. 
cat.  esp.  port.  Anticipât,  it.  Anticipare. 

ANTENNA  ,  s,  f. ,  lat.   antenna  ,    an- 
tenne. 

Âm  tant  nnadrech  vens  si  fier  sus  en  1' antenna. 

V.  de  S.  Honorât. 
Alors  un  vent  du  nord   frappe  si  fort  sur  \'an- 
lenne. 

Doas  antennas ,  ix  sols. 

Ch.  du  péage  de  Valence,  Hist  de  Val.,  p.  20J. 
Deux,  antennes,  soixante  sous. 
cat.  Antena,  esp.  Entend,  tort.  Entérina,  it. 
Antenna. 

ANTHIFRAZIS,  s./.,  lat.  antiphrasis, 
antiphrase. 

Antiphrasis  est  sermo  e  contrario  intelli- 
gendus,  nt  lucus ,  quia  caret  luce  per  ni- 
miam  nemorum  umbraru. 

Isidor.,  Orig. ,  I,  cap.  36. 

Anthifrazis  es  caut  alques  vocables  signi- 
fica   lo  contrari  de  so    que  propriameu  dévia 

signilicar. 

Ley s  d 'amors ,  fol.  137. 
Y! antiphrase,  c'est  quand  aucun  terme  signifie  le 
contraire  de  ce  que  proprement  il  devait  signifier. 

cat.  esp.  port.  Antijrasis.  it.  Antifrasi. 

ANTHIMETABOLA  ,  s.  f.,  lat.  antime- 
tabole  ,  antimétabole. 
'AvIiy-iTctCohn.  Quintiï,.,  IX,  3,  85. 
Antimétabole    est    conversio    verborum  , 
quœ,  ordine  mutato  ,  contrarium  efficit  sen- 
sum  :  Non  ut  edam  vivo,  sed  ut  vivant  edo. 
Isidor.,  Orig.,  II ,  2. 
Comrnutatios  apelada  anthimetabola. 
Leys  d'amors,   fol.  146. 
Cbangement  appelé  antimétabole . 

ANTHIPOFOBA,  s.  /.,  lat.   anthipo- 
phora,  antipophore,  figure. 

'Avâf7ropofa. 

Jul.  Rltin. ,fig-  Sent. ,  p.  270  ,  éd.  Putsch. 

Le  même  auteur,  p.  36,  appelle  en 
latin  cette  figure  adjectio  ,  quse  affec- 
tum  adversariorum  quemlibet  fingi- 
mus,  cui  respondemns. 


AJNT 


99 


Anthitofora    es    cant    boni    respon    a   la 
questio  o  a  la  demanda  qu'oui  poyria  far. 
Lcys  d'amors,  fol.  iqt. 

\J  antipophore  est  quand  on  répond  à  la  question 
ou  à  la  demande  qu'on  pourrait  faire. 

ANTHISMOS,  s.  m.  ,  persiflage. 

Es  anthismos  mal  dig  o  vilania  dieba  ad 
autre  cubertamen  am  bêlas  e  cortezas  pa- 
ra ulas. 

Ley  s  d'amors,  fol.  iJbï. 
Le  persiflage  est  mauvais  propos  ou  vilainie  dite  à 
un  autre  couvertement  avec  de  helles  et  courtoises 
paroles. 

Ce  mot,  qui  en  grec  s'écrirait  uv- 
Bîe-ftoç)  ne  se  trouve  point  dans  les  an- 
ciens rhéteurs.  Sa  racine  est  âvèoç,  fleur. 

ANTHITETON,  j./.,lat.  antitheton, 

antithèse,  opposition. 

Quintil.,  Inst.  oral.,  IX,  3,  81  :  Contra  - 
positum  autem,  vel,  ut  quidam  vocant,  con- 
tentio  (avTÎ9sT0v  dicitur)  non  uno  fit  modo: 
nam  et  si  singuîa  singulis  opponuntur,  ut  in 
eo  quod  modo  dixi  ,  vicit  pudorem  libido , 
timorem  aodacia  ,  etc. 

Es  anthiteton  cant  hom  panza  diversas 
cauzas  contrarias  per  ostar,  vencer,  abayssar 
o  cofondre  la  una  per  la  diversitat  o  per  con- 
trarietat  de  l'autra. 

Ley  s  d'amors ,  fol.  126. 

L'antithèse  est  quand  on  pose  diverses  choses 
contraires  pour  ôter,  vaincre,  abaisser  ou  confondre 
l'une  par  la  diversité'  ou  par  la  contrarie'te'  de  l'autre. 

2.  Anthiteta,  5-,  /.,  antithèse,   oppo- 
sition. 

Isidor.,  Orig.,  II,  cap.  2t  : 

Antitheta  ,  quœ  latine  contraposila  appel- 
lantur  ,  quœ  dum  ex  adversa  pouuntur,  sen- 
tentiœ  pulcbriludiueiii  faciuut  et  in  orna- 
mento  locutionis  decentissima  existunt  ,  ut 
Cicero  :  Ex  hac  parte  pudor  expugnat,  î  1 11  ne 
petulantia;  binepudicitia,  illincstuprum,  etc. 

Cicéron  lui-même  se  sert  de  ce  terme, 
Orat. ,  5o.  Semper  hac ,  quœ  Greci 
'AvTiQtTx  nominant  ,  cum  contrariis 
opponuntur  contraria,  numerum  ora- 
torium  necessitate  ipsa  efficiunt. 

Anthiteta  .  en  autra  maniera  apelada  syn- 


IOO 


ANT 


diasmos,  segoa  alqns,  se  fay  cant  nua  senten- 
cia  es  contraria  o  diverse  a  l'autra. 

Leys  d'amors,  fol.  126. 
L' opposition ,  d'une  autre  manière  appelée  syn- 

diasme  ,  se  fait  ,  selon  aucuns,  quand  une  expression 
est  contraire  ou  diverse  à  l'autre. 

3.  Antitozis,  s./.,  antithèse,  figure  de 
grammaire. 

'ÀvTiâej-iç,  Alexand.  Tliçî  o^«v,  p.  586. 
Per  nna  figura  apelada  alleotheta  o  anti- 
tozis. 

Leys  d'amors,  fol.  79- 

Par  une  figure  appelée  allcothète  ou  antithèse. 

4-   Anthitezis,   s.  /.,   lat.  antithesis, 
antithèse. 

'AvriÙta-iç  ,  Art.  rhetor. ,  p.  6g5.  Sosipp.  , 
Charls.  inst.  gramm.,  ed  Putsch ,  col.  249- 
Antithesis  est  litteras  pio  littera  îmrantatio, 
ut,  inipete  nnne  vasto,  etc.,  pro  impetw. 

Anthitezis,  laquai  figura  panza  o  mnda 
una  sillaba  o  una  letra  per  autra. 

Leys  d'amors,  fol.  68. 

Antithèse,  laquelle  figure  pose  ou  change  une 
syllabe  ou  une  lettre  pour  une  autre. 

5.  Anthitezir,  v.y  substituer  une  lettre 
à  une  autre  dans  un  mot. 

Part.  pas.  Si  per  mutatio  ,  adonc  avtal  mot 
son  apclat  anthitezit,  quar  aqui  es  una 
figura  apelada  anthitezis. 

Leys  d'amors,  fol.  68. 
Si  par  mutation  ,  alors  de  tels  mots  sont  appele's 
substitués,  car  là  est  une  figure  appelée  antithèse. 

ANTHONOMAZIA,  *./.,  lat.  awtono- 

masia  ,  antonomase. 

Antonomasia  'dnovbfAAaia.)  cstvocabulnm. 

quod   sine  nomine  posituai  loco  ejus  fungi- 

tur,  ut  est  Arma  viru/nque  cano  et  intelligitur 

JEneas, 

Diomed.,  de  Part,  orat.,  col.  q52  ,  ed.  Putsch. 
Anthonomazia...  se  fay  cant  hom  per  ex- 
cellensa  pauza  en  loc  de  nom  propri  alcu  nom 
qu'es  cornus...  Per  apostol,  Paul  enten. 
/       i   d'amors,  fol.  i3l. 
L'antonomase...  se  fait  quand  on  pose  par  excel- 
lence au  lieu  d'un  nom  propre  aucun  nom  qui  est 
commun...  Par  apôtre  ,  il  entend  Paul. 

cat.  esp.  port.  it.  Antonomasia. 


ANT 

ANTIDOTARI ,  s.  m.,  antidotaire ,  dis- 
pensaire. 

Fasson   las   confeccions  ses    tota    sophisti- 
cacion ,  aisi  com  I'antidotakis  o  comanda. 

C  art  11  la  ire  de  Montpellier,  fol.  128. 
Qu'ils  fassent    les  compositions  sans  aucun  mé- 
lange ,  ainsi  comme  le  dispensaire  le  commande. 
Esr.  tout.  it.  Antidotario. 

ANTIFONA,  antifena,  s./.,  bas  lat. 
ATîTiPHONA,  antienne,  sorte  de  poésie. 
Antiphona  se  disait  dans  la  basse  la- 
tinité d'un  chant  ecclésiastique ,  quand 
deux  chœurs  chantaient  alternative- 
ment les  versets  d'un  psaume  ou  d'une 
hymne. 

On  lit ,  dans  un  des  manuscrits  des 
troubadours,  ce  titre  d'une  pièce  en 
l'honneur  de  la  Vierge: 

Antifena  de  Lanfranco. 

Lanfranc  Cigala  :  En  chantant. 
Antienne  de  Lanfranc. 
Himnes  cantant ,  antifonas  ,  versetz. 
La  Crusça  provenzale ,  p.  lût. 
Chantant  hymnes  ,  antiennes,  versets. 
Aqaest'  antifena  qe  cantan  als  martirs. 

V.  de  S.  Flors.  Doat,  t.  CXXII1 ,  fol.  263. 
Cette  antienne  qu'on  chante  aux  martyrs. 

anc.  fr.    Une  hymne   on  anthaine   de   saint 
Nicolas. 
Letl.  de  rem.,  \[\\~i.  Carpentier  ,  t.  I,  col.  228. 

cat.  esp.  port.  it.  Antifona. 

2.   Antifoxari,  s.  m.,  bas.  lat.  anti- 
PHOivAmu/tt  ,  antiphonaire. 
Acrdenet  regularmen  I'antifonari. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma  ,  fol.  j5. 
Il  disposa  régulièrement  V antiphonaire. 

cat.  Antifonari.  esp.  port.  it.  Antifonario. 

AÏTTRAC ,  s.  m.,  gr.  «v9p«|,  carboncle, 
sorte  d'ulcère. 

In  pede  gravari  apostemate  qnod  ANTRACe/ra 
soient  medici  nominare. 

Martenne  ,  Th.  not\,  t.  III ,  col.  1802. 
Si  la  materia  no  es  trop  venenosa,  cum  en 
herizipila  et  antrac. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  97 
Si  la  matière  n'est  pas  très  venimeuse,  comme  en 
érysipèle  et  carboncle 


APC 

anc.  fr.  Boutz,  mal  de  dentz,  rongne,  antrac, 
morve,  toux. 

Crétin  ,  p.  180. 
port.  Ântraz.  it.  Antrace. 

ANTRE,  s.  m. ,  lat.  antrmm,  antre. 
Antre  vol  dire  escnr. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  162. 
Antre  veut  dire  obscur. 

Esr.  it.  Antro. 

ANTROPOSPATOS  ,  s.  m.,   antropo- 
spate. 

'Etti  Gfoo  ot«v  Xtycevlai  /aÎMi  m  /J.îfn, 
civôpoTrCTrxQaiç  fitv  Xê^ov-rcti  ,  Ùi07rpt7râç  <Ts 
vooÛvto.1,  i.e.  QuandoDeo  tribuuntur  membra 
vel  partes,  id  juxtahumanam  affectionem  qui- 
dem  dicitur,  sed  intelligitnr  convenienler  Deo. 
S.  Athanas.  ,  Bial.  I,  de  Trin.,  t.  II,  p.  \Q!\. 

Antrofosfatos  es  cant  alcuna  proprictat 
d'orne  bom  aplica  e  attrnibuish  a  Dieu,  e  peï 
contrari. 

Lejrs  d'amors,  fol.  iiji. 

Uantropospjte  est  quand  on  applique  et  attribue 
à  Dieu  quelque  propriété' de  l'homme,  et  par  le  con- 
traire. 

ANXIETAT,  s.  /.,  lat.   ANxiETATem, 
anxiété. 
Cnpiditat  et  anxietat. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  ico". 
Cupidité  et  anxiété. 

cat.  Ansia.  it.  Ansietà. 

APARAT,  s.  m.,  lat.  apparats,  appa- 
rat, ouvrage  préparatoire. 
Aicho  es  contengut  en  I'aparat  de  las  dé- 
crétais. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  100. 
Ceci  est  contenu  dans  l'apparat  des  décrétales. 
cat.  esp.  Aparato.  port.  it.  Apparato. 

APCHA,  ayssa,  s.  /.,  lat.  ascia  ,   goth. 
akhen,  hache,  coignée. 
Casens  porta  sa  apcha  o  sa  destrau. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  82. 
Chacun  porte  sa  hache  ou  sa  coignée. 
O  ArcHA  esmoluda  ,  faucilla  o  pilo. 

Guillaume  de  Tudela. 
Ou  hache  émoulue  ,  faucille  ou  dard. 
Ab  apchas  et  ab  picx  an  los  portais  brîsatz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  (\\OJj. 
Ils  ont  brisé  les  portes    avec  les   haches  et   les 
pics. 


APE 


101 


Fig.  Ricx,  ponbens  plus  que  garrîga  , 
Iferns  vos  estrenb  e  us  fayssa 
E  us  vay  dolan  ab  tal  ayssa, 
Que  no  us  te  pro  cot  ni  manta. 

B.  Alahan  de  Narbonne  :  No  puesc. 
Riches,  poignants   plus  que  ronce,  l'enfer  vous 
étreint  et  vous  accable  et   va  vous  dolant  aveo  telle 
hache,  que  cotte  ni  manteau  ne  vous  tient  profit. 

cat.  Axa.  esp.  Hacha,  it.  Ascia. 

1.  Ayssola,  s.  /.,    petite  hache,  ha- 
chette, herminette. 

Afilatz  becx  d'AYSSOLA. 

M.yrcabrus  :  Quan  la  fuelha. 
Becs  afilés  de  petite  hache. 

3.  Ayssadon,  s.  th.,  petite  bêche. 

Prenon  palas  et  ayssadons. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ils  prennent  pelles  et  petites  bêches. 

cat.  Axadô.  esp.  Azandoncillo . 

4.  Ayssar,  v.,  hacher,  diminuer. 

Qu'el  vostre  gens  cors  engraissa  , 
Quan  lo  miens  trebalb  e  ayssa. 

G.  Adhemar  :  Lanquan. 
Que  votre  gentil  corps  engraisse  quand,  le  mien 
souffre  et  diminue. 

APPELLAR,  v.,  lat.  appellarc,  nommer, 
appeler. 

C  ades  me  fug  on  plus  I'ai-ei. 

B.  de  Yentadolr:  Ab  cor. 
Que  toujours  il  me  fuit  où  plus  je  l'appelle. 

E  lo  princes  de  la  ciptat 
Corn  appei.lava  Mouordric... 
Et  ancaras  s'apela  lo  terraires  de  plan, 
Per  las  gens,  al  Dragon ,  de  sobre  Draguignan. 
V.  de  S.  Honorât. 
Et  le  prince  de  la  cité,  qu'on  appelait  Monordric. 
Et  au-dessus  de  Draguignan,  le  terroir  s'appelle 
encore  simplement ,  par  les  gens  ,  au  Dragon. 

Part.  pas.  E  tais  es  savis  apellatz  , 

Que  fai  e  dilz  de  grans  foldatz. 
Pistoleta  :  Manta  gent. 
Et  tel  est  appelé  sage  ,  qui  fait  et  dit  de  grandes 
folies. 

—  Dénoncer,  accuser. 

Qu'ieu  la  repte  e  I'apelh 
De  trassio  e  d'anjan. 

Bertrand  de  Born  :  Greu  m'es. 
Que  je 'a  blâme  et  V accuse  de  trahison  et  de  fraude. 


102  APE 

Part.  prés,  subst.  Cum  I'appellant  non  allégua 
prova  de  dret  comun. 

Arbre  des  Batailles,  p.  98. 
Quand  l'accusateur  n'allègue  pas  preuve  de  droit 
commun. 

L'apelans,  si  vol  proar  lo  criai  qu'el  met  en 
avant. 

TU.  de  I2»65.  Doat,  t.  CLXX1I,  fol.  140. 
I? accusateur j   s'il   veut  prouver  le  crime   qu'il 
met  en  avant. 
Part. pas.  substar.tiv.  Per  confessio  de  l'ArrELAT. 
Arbre  des  Batailles ,  p.  98. 
Par  confession  de  l'accusé. 

—  Porter  la  cause  du  tribunal  où  elle 
a  été  jugée  à  celui  où  elle  ressortit. 
E    d'aital  sententia   a    negu   non   sia    lezer 

d'APrELLAR. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Et  qu'il  ne  soit  faculté  à  aucun  d'appeler  d'une 
telle  sentence. 

cat.  Apellar.  esp.  Apelar.  port.  Appellar.  it. 
Appettare . 

2.  Apel,  s.  m. ,  appel. 

Car  no  venetz  a  uios  apells. 

Passio  de  Maria. 
Car  vous  ne  venez  à  mes  appels. 
Qn'el  mous  es  pies  de  platz  e  de  tensos , 
Qa'om  sec  apei.hs,  assizas  volentos. 
G.  Riquier  :  Jamais  non. 
Que  le  monde  est  plein  de  plaids  et  de  contesta- 
tions, vu  qu'on  suit  les  appels,  les  assises  volontiers. 

it.  Appello. 

3.  Appellation,  s.  f. ,  lat.  appellatio  , 
appel ,  appellation. 

Lasqnals  venon  per  appellations. 

Statuts  de  Provence.  Bomy,  p.  5. 
Lesquelles  viennent  par  appel. 

Per  via  de  apellation,  de  requesta...  sup- 
plication. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  1 ,  p.  91. 
Par  voie  A' appellation,  de  requête...  supplique. 
cat.  Apeïïaciù.   est.  Apelacion.  port.  Appel- 
lacào.  it.  Appellazione . 

4.  Apellaire,  s.  m.,  appelant. 

Si  I'apellaire  o  gazanha,   negana  raesion 

non  dara. 

Statuts  de  Montpellier  de  i2.o\. 
Si  V  appelant  le  gagne ,  il  ne  Jonnera  au'un  frais. 

cat.  Apellador, 


APE 

5.  Appellatori,  adj ,  qui  concerne  l'ap- 
pel, appellatoire. 

E  mon  libel  prendretz  appellatori. 

Leys  d'amors,   fol.  l52. 
Et  vous  prendrez  ma  ce'dule  appellatoire. 

6.  Apellatiu,  adj.  ,  lat.   appellativm^, 
appellatif. 

Us  noms  apellatius  es  cornus  naturalmens 
a  motas  causas. 

Leys  d'amors,  fol.  44- 
Un  nom  appellatif  est  commun  naturellement  à 
plusieurs  choses. 

cat.  Apellatiu.  esp.  Apelativo.  tort.  it.   Ap- 
pellativo. 

7 .  Contrapellar  ,  v.,  réclamer,  résister. 

Lo  fieu  que  fo  mon  paire  non  contrapel... 
...  No  trobon  dedins  qui  'ls  contrapel. 
Roman  de  Gérard  de  Piossillon  ,  fol.  48  et  12. 

Je  ne  réclame  point  le  fief  qui  fut  de  mon  père. 

Ils  ne  trouvent  pas  au-dedans  qui  leur  résiste. 

esp.  Contrapelar. 

APENTHEZIS,  s./.,  apenthèse. 

'EîTêvôeff-iç  est  apposilio  ad  mediam  dictio- 
nem  litterae  aut  syllabae. 

DoNAT. ,  de  Schem.j  col.  1772,  éd.  Putsch. 

Es  una  figura  aqui  qu'es  apelada  apenthezis  , 
laquai  dona  creyssemen  en  lo  mieg  de  dictio 
de  sillaba  o  de  lelra. 

Leys  d'amors,  fol.  69. 

Là  est  une  figure  qui  est  appelée  apenthèse,  la- 
quelle donne  accroissement  d'une  lettre  ou  d'une  Syl- 
iane dans  le  milieu  d'un  mot. 

2.  Apenthezir ,  v.,  soumettre  à  l'apen- 

thèse ,  apenthéser. 
Part.  pas.  Si  prendon  crcyssbeinen  en  lo  mieg 
loc,   adonx  aytal   mot  son  apelat  apen- 
thezit. 

Leys  d'amors,  fol.  69. 
S'ils  prennent  accroissement  dans  le  milieu  ,  alors 
de  tels  mots  sont  appelés  apenlhésés. 

APERCIO,  s.  f.,   lat.    apertio,   trou, 

ouverture. 
Per  razo  de  la  apercio  dels  pors. 

Elue .  de  lus  propr.j  fol.  74. 
Par  raison  de  Vouverlurz  des  pores. 
Sia  la   apercio    ampla...    Si   la   apercio  es 

petita. 

/  ràd.  d'Albucasis,  fol.  33  et  53. 


APE 

Que  l'ouverture  soit  ample...   Si   V ouverture  est 
petite. 
port.  Apercào.  it.  Aperzione. 

i.  Apertiu  ,  adj. ,  lat.  APERTivof,  apé- 
ritif. 
De  vias  urinais  apkrtiva. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  199. 
Apéritive  des  voies  urinales. 

it.  Jpertivo. 

3.  Aperitiu,  adj. ,  lat.  aperitivm.?,  apé- 
ritif. 

De  canals  del  pulmo  et  del  piey  tz  aperitiva. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  269. 
Apéritive  de  canaux  du  poumon  et  de  la  poitrine. 
Aperitios,  resolutius. 

Trad.  d'/llbueasis,  fol.  55. 
Apéritifs,  re'solutifs. 

Substantif.  Ab  aperitius  cnm  es  gra  de  mos- 
tarda  fomentar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  81. 
Fomenter  avec  des  apéritifs  comme  est  grain  de 
moutarde. 

cat.  Aperitiu.  esp.  port.  it.  Aperitivo. 

4.  Apert,  adj. ,  lat.   apert«j_,  ouvert, 
évident,  développé. 

Dieus  H  a  fach  vertnlz  e  miracles  apertz. 
V.  de  S.  Honorai. 
Dieu  lui  a  fait  prodiges  et  miracles  évidents. 
Grossetz  pel  peitz  e  ben  apert. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Gros  par  la  poitrine  et  Lien  développé. 
Lo  pus  cortes  e  'l  mielbs  apertz. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Yeu  no  sui. 
Le  plus  courtois  et  le  mieux  ouvert. 
Adv.  comp. 

Mandait  per  la  ciptat  a  rescos,  ad  apert. 
V .  de  S.  Honorât. 
Commandant  dans  la  cité  secrètement ,  ouverte- 
ment. 

Qaar  la  gensor  am  e  coli 
Del  mon,  so  ns  dis  en  apert. 

A.  Daniel  :  Ab  guai  so. 
Car  j'aime  et  je  cultive  la  plus  Lelle  du  monde, 
je  vous  le  dis  ouvertement. 

anc.  fr.  Que  menconge  avez  dite  aperte. 

Pioman  du  Pienart  ,  t.  II,  p.  182. 
Caesar  et  Pompeius  estans  entrés  en  aperte 
guerre  l'on  contre  l'autre. 

Amyot,  Trad.  dePlutarque,  Morales,  t.  III,  p.  3go. 
Si  voit  or  bien  tôt  en  apert 


APE 


io3 


Que  qui  tôt  covoite  tôt  pert. 

Pioman  du  Pienart,  t.  I  ,  p.  1^7. 
Cesseront   de  faire  guerre   en  appert  et  en 
couvert. 

MONSTRELET,  t.  II,  fol.  9. 

CKT.Obert.  nsp.Abierto.voRT.Aberto.  m.Aperto. 

5.  Apertemen,  adv.}  publiquement,  ou- 
vertement. 

Si  ela  non  es  donada  apertamen. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  11. 
Si  elle  n'est  pas  donne'e  publiquement. 
Qui  vol  aquest  thesaur  vezer  apertamens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Qui  veut  voir  ouvertement  ce  tre'sor. 
anc.  fr.  Qui  Dieu  guerroie  apertement. 

Helinand  ,  Vers  sur  la  Mort. 
Quand  on  ne  peut  vaincre  apertement ,   on 
a   recours  aux  embuscades,   trahisons  ,  sur- 
prises. 

Camus  de  Belleï,  Diversités,  t.  I,  fol.  3i2. 
cat.    Obertament.    esp.   Abiertamente.    port. 
Abertamente.  it.  Apertamente. 

6.  Obriment,  ubriment,  s.  m.  f  action 
d'ouvrir,  ouverture. 

Uelh  tart  en  son  obriment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  38. 
L'oeil  tardif  en  son  ouverture. 
Ubrimens  de  sa  boca. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  ^3. 
L' ouverture  de  sa  Louche. 
anc  cat.  Obriment. 

7.  Ubertura,  s.  f.,  lat.  apertura  ,  ou- 
verture. 

Et  buels  ab  gran  ubertura 
Devon  aver  per  natura. 

Brev.  d'amor,  fol.  3l. 
Et   ils  doivent  avoir  par  nature   des  yeux   avec 
grande  ouverture. 

cat.  Obertura.  esp.  port.  Abertura.  it.  Aper- 
tura. 

8.  Obrir  ,  ubrir,  v.,  ouvrir. 

E  las  earcers  ont  ilb  m'a  mes 
No  pot  claus  OBRIR. 

B.  de  Ventadour  :  Non  es. 
Et  clef  ne  peut  ouvrir  les  prisons  où  elle  m'a  mis. 
Obri  mos  buelbs  isnelaroen  , 
Gart  sai  e  lai. 

ARNAUD  de  Marueil  :  Dona  genser. 
J'ouvre  mes    veux   promptement . ,  je  regarde  ça 
et  là. 


io4  API 

—  Desserrer. 

Qu'as  per  oc  dir  non  auz'  obrir  la  deus. 
Alegret  :  A  per  pauc. 
Vu  qu'un  seul  n'ose  desserrer  les  dents  pour  dire 
oui. 

—  Mettre  à  découvert. 

Los  Jnzieus  que  lo  crucifîguero  ;  cars  ells 
no  li  ubriro  negus  de  sos  osses,  mays  alcus 
crestias  lo  despezon  plus  menudamens  que 
hom  no  fa!  carna  a  mazell. 

F.  et  Vert.  ,  fol.  25. 
Les  Juifs  qui  le  crucifièrent  ;  car  ils  ne  lui  mirent 
à  découvert  aucun  de  ses  os  ,  mais  quelques  clire'tiens 
le  dépècent  plus  menu   qu'on  ne  fait  chair  à  bou- 
cherie. 
Part.  pas.      Aissi  com  lo  leos , 

Huelhs  ubertz  ,  es  dormens. 

Giravjd  de  Calanson  :  El  mon. 
Ainsi  que  le  lion  est  dormant ,  les  yeux  ouverts. 
Ades  te  la  boc'  uuerta. 

Deldes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Tient  toujours  la  Louche  ouverte. 
ANC  cat.  Ubrir.  cat.  mod.  Obrir.  esp.  port. 
Aprir.  it.  Aperire. 

9.  Adubrir  ,  v.,  ouvrir. 

Per  so  que  Dieus  aduebra  a  vos  l'os  de  pa- 
raula. 

Trad.  de  VEpître  de  S.  Paul  aux  Colossiens. 
Afin  que  Dieu  vous  ouvre  l'huis  de  la  parole. 

10.  Entrubrir  ,  v.,  entr'ouvrir. 

El  dos  temps... 

Estrdebke  'ls  becs  dels  auzelos. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai  pus. 
Que  le  doux  temps...  entr'ouvre  les  becs  des  oi- 
seaux. 

Part. pas. f g.  Qu'entrubert  tenc  mon  coratge. 
Aimef.i  de  Bellinoi  :  Per  Crist. 
Vu  qu'il  tint  mon  cœur  entr'ouvert. 

cat.  Entrobrir.  esp.  Entreabrir. 

API,  s.  m.,  lat.  xvj'im,  api,  ache,  céleri. 
La  flor  de  I'ati  faitz  secar. 

Dei;des  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Faites  sécher  la  fleur  de  l'api. 
Suc  d'APi  contra  frenezi 
E  letarguia  issamens 
Es  mot  médicinal  enguens. 

Brev.  d'amor,  fol.  5o. 
Le  suc  de   céleri   est  un  onguent  très  médicinal 
contre  la  frénésie  cl  la  léthargie  également. 

cat.  Apit.  Esr.  Apio.  port.  Aipo.  it.  Appio. 


APL 

1.  Apiostra,    s.  /.,   lat.    apiastrmw  , 
apiastre. 

Herba  dita  apiostra  semlant  api,  qne  auci 
borne  rizen. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  178. 

Herbe  dite  apiastre  ressemblant  au  céleri,  laquelle 
tue  homme  riant. 

APLEG,  apleit,  s.  m.,  plane,  instru- 
ment ,  outil. 
Sens  mon  apleg  no  vauc  ni  sens  ma  lima. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Sens  mon. 
Je  ne  vais  sans  ma  plane  ni  sans  ma  lime. 
Fig.  Los  apleitz  ab  qu'ieu  suoilh  ebantar. 
GiRAL'D  de  Borneil  :  Los  apleitz. 
Les   instruments  avec  lesquels  j'ai  coutume  de 
chanter. 

ANC.    FR. 

Mal  fera  soc  ne  coltre  ne  apleit  remuer... 
A  la  ebarue  apleiz,  soc  et  coltre  leissa. 

Roman  de  Piou  ,  v.  1979  et  1093. 
.   .   .  Pour  estre  à  un  profit  de  pesebier, 
Yapploit  ou  barnois  dudit  Colin  fu  plus  grevé. 
Lett.  de  rém.,  1879.  Carpentier  ,  t.  I,  col.  236. 

2.  Esplet,  esplec,  s.  m.,  instrument, 

outil. 

Si  lai  a  draps,  astz  ni  pals  ni  picx, 
Que  al  levar  s'en  van  ab  los  espletz. 
P.  Cardinal  :  D'un  sirventes. 
S'il  y  a  là  manteaux  ,  lances  et  pieux  et  piques , 
vu  qu'au  lever  ils  s'en  vont  avec  les  instruments. 
Noe  mes  en  l'areba  dels  esplehs  que  foro 

fargalz. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  38. 
Woé  mit  dans  l'arche  des  instruments  qui  furent 
forgés. 

Dels  corns  al  foc  redressatz  et  amolezitz  ,  si 
fan  vaysels  ,  arcs  et...  explechts. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23g. 
Des  cornes  redressées  au  feu  et  ramollies,  se  font 
vaisseaux,  arcs  et...  instruments. 

—  Hâte,  presse. 

Fig.  Ab  pauc  d'Esri.EG  me  pot  levar  mon  mal. 
G.  Faidit  :  Pel  messatgier. 
Avec  un  peu  de  lutte,  elle  me  peutôter  mon  mal- 

Adv.  comp. 
E  lo  coins  pren  comjat  e  va  s'en  a  espletz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  le  comte  prend  congé  et  s'en  va  à  la  hâte. 
Que  manjava  a  gran  espley. 

P.  Cardinal  :  Tos  temps. 
Qu'il  mangeait  à  grande  hâte. 


APO 

anc.  fr.  Vers  li  ala  à  grant  espleit. 

Marie  de  France,  t.  II,  p.  i56. 
Parmi  la  gian  forest  d'errer 
Ne  cessèrent  à  grant  exphlt. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  197. 

APOCA,  s.f.,  lat.  apoca,  quittance. 

Apoca  es  escriptura  Iacal  felz  lo  credeire  en 
aissi...  que  l'avers  que  li  dévia  us  hoin  li  era 
pagat. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  29. 

La  quittance   est  l'écriture    que  fit   le  créancier 
alors...   que  la  somme  qu'un  homme  lui  devait  lui 
était  payée. 
cat.  esp.  it.  Apoca. 

2.  Antapoca,  s.f.,  contre-lettre. 

Si  cum  es  apoca  e  antapoca. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  29. 
Comme  est  quittance  et  contre-lettre. 

3.  Appodissa  ,  s.  f.,  quittance. 

Si  pagan  manudierament  et  sensa  neguna 
apodissa. 

Non  prengan  ren  per  lur  appodissa. 

Statuts  de  Provence.  Bomy  ,  p.  2i3  et  218. 

S'ils  payent  de  la  main  à  la  main  et  sans  aucune 
quittance. 

Qu'ils  ne  prennent  rien  pour  leur  quittance. 

APOCALIPSI ,  s.  m.,  lat.  apocalypse, 
Apocalypse. 
De  que  S.  Jolian  parla  en  I'Apocalipsi. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  67. 
De  quoi  saint  Jean  parle  dans  X Apocalypse. 
Grans  mestiers  o  secrets  de  I'Apocalipsi. 

Cat.  de/s  apost.  de  R.oma,  fol.  i6r. 
Grands  mystères  ou  secrets  de  V Apocalypse. 
cat.  esp.  Apocalipsis.   port.   Apocalypse,  it. 
Apocalisse. 

APOCOPA,  s.f.,  lat.  apocope,  apocope, 
retranchement ,  figure  de  grammaire. 

'Attoxotth  establatio  de  fine  dictionis  litteroe 
aut  syllaba;. 

Donat.,  de  Schem.,  col.  1772  ,  éd.  Puslcli. 
Apocopa  es  ostamens  de  letra  o  de  sillaba  de 

la  fi  de  dictio. 

Leys  d'amors ,  fol.  \7.!\. 
1/ apocope  est  retranchement  de  lettre  ou  de  syl- 
labe de  la  fin  d'un  mot. 
cat.  Apocope,  anc   esp.  Apocopa.  it.  Apocope. 

2.  Apocopame>-,  s.  i?t.,  apocope,  retran- 
chement, figure  de  grammaire. 
1. 


APO  I05 

Volera  tractar  del  atocopamen. 

Leys  d'amors,  fol.  60. 
Nous  voulons  traiter  du  retranchement. 

3.  Apocopar  ,  v. ,  apocoper,  abréger. 
Per  esta  maniera  qn'om  no  dea  APOCorAR , 
so  es  abreviar  la  primiera  persona. 
Troncat  coma  aquel  qu'om  apocopa. 

Leys  d'amors,  fol.  gi  et  70. 
Par  cette  manière  qu'on  ne  doit  apocoper,  c'est-à- 
dire  abréger  la  première  personne. 

Tronqué  comme  celui  qu'on  apocope. 

Part.  pas.  Dels  noms  ArocopATz  coma  Virgi- 

Yms,  Virgili. 

Leys  d'amors,  fol.  10. 
Des  noms  apocopes  comme  Virgiliws,  Virgili. 

esp.  Apocopar.  it.  Apocopare. 

APOCRIPHA ,  adj. ,  lat.  apocryphe  , 
apocryphe,  non  autenthique. 

Aquel  libres  es  reputats  APOCRirHAs. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  5. 
Ce  livre  est  réputé  apocryphe. 

CAT.  esp.  port.  it.  Apocrifo. 

APOPLEXIA  ,    s.  f. ,    lat.   apoplexia  , 
apoplexie. 
Laquai  malaudia  li  Grec  apelo  apoplexia. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  /j6. 
Laquelle  maladie  les  Grecs  appellent  apoplexie. 
Don  ve  suffocacio  cum  vezem  en  AropLExiA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19. 
D'où  vient  suffocation  comme  nous  voyons  en  apo- 
plexie. 

cat.   Apoplexia.  esp.   Apoplegia.  port.  Apo- 
plexia. it.  Apoplessia. 

APOSTATA  ,  adj. ,  lat.  apostata,  apo- 
stat. 
Apostata,  so  es  fais  crestia  e  renegatz   e 

juziens. 

E  qui  lo  trenca  es  apostata  e  sacrilegis. 
V.  et  Vert.  ,  fol.  7  et  98. 
Apostat,  c'est-à-dire  faux  chrétien  et  renégat  et 

juif. 

Et  qui  le  rompt  est  apostat  et  sacrilège. 

ANC.  FR. 

Pou  en  est  qui  de  court  veulent  estre  apostate. 

J.  DE  MeuNG,  Testam.,  V.8/JI- 
CAT.  ESP.  PORT.    IT.  ApOStatO.. 

2.  Apostatar,  v.,  lat.  apostatarc?,  apo- 
stasier. 

14 


io6 


APO 


Part.  pas.  Era  apostatatz  e  perturbava  toi  lu 
règne. 

Cit.  dels  apost.  de  Romitj  fol.  120. 
Il  était  apostasie  et  troublait  tout  le  royaume. 
cat.  esp.  port.  Apostatar.  it.  Jpostatare. 

APOSTEMA,   5.    w. ,    Iat.    apostema, 
apostème ,  abcès. 

Avei  încidit  un  apostema. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  I. 
Avoir  taillé  un  apostème. 
akc.  cat.  Aposterma.  cat.  mod.  Postema.  esp. 
tort.  it.  Apostema. 

2.  Apostemacio,  $.  /. ,  état  d'apostème, 
apostémation. 

Devant  la  apostemacio  dcl  loc. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3o. 
Avant  V apostémation  du  lieu. 
anc.  esp.  Apostemacion.  anc  port.  Apostema- 
cào.  it.  Apostemazione. 

3.  Apostemat,  a^'. ,  apostémé. 
La  cara  vezes  esser  apostemada. 
La  coyssa  e  'l  pe  foro  apostematz. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  8  et  1 . 
Tu  vois  la  face  être  apostémée. 
La  cuisse  et  le  pied  furent  apostêmés. 

esp.  port.  Apostemado .  it.  Apostemato. 

4.  Apostemos,  adj. ,  apostémeux,  qui 
annonce  l'apostème. 

Dissipa  de  comensainent  inflacios  aposte- 

mozas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  219. 
Dissipe  dès  le  commencement  les  enflures  aposté- 
meuses. 
esp.  it.  Apostemoso. 

APOSTOL  ,  apostou  ,  s.  m. ,  lat.  apo- 
stolks  ,  apôtre. 
Qa'als  apostols  dis  Jhesus  veramen 
Qa'bom  lo  segais. 

Pons  de  Capdveil  :  Er  nos  sia. 
Que  Jésus  dit  vraiment  aux  apôtres  qu'on  le  suivît. 
Trobam  els  fagz  dels  apostols. 

V.  et  Vert. ,  fol.  78. 
îvous  trouvons  aux  actes  des  apôtres. 

—  Par  ext.,  pape,  évêque. 
No  vnelh  de  Roina  l'emperi 
Ni  fja'oin  m'en  fass'  ArosTOLi. 

A.  Daniel  :  En  ccsi  souci. 


APO 

Je  ne  veux  l'empire  de  Rome  ni  qu'on  m'en  fasse 
pape. 

Donec  C  jorns  de  perdon...  can  fon  apo- 

stolis. 

V.  de  Folquet  de  Marseille. 
Il  donna  cent  jours  d'indulgentes...  quand  il  fut 
évêque. 

anc.  kr.  An  pape  ,  c'est  al  apostole. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  4s4- 

Qui  de  Rome  fu  apostoiles. 

Fabl.  elcont.  anc,  1. 1,  p.  327. 

cat.  esp.  Apostol.  tort.  it.  Apostolo. 

2.  Apostola,  s./.,  messagère. 

La  sancta  Magdalena  de  tôt  ben  adhampli- 
da,  apostola  de  Dieu...  Quan  fon  resuscitaz  , 
premieramens  lo  vi ,  e  li  fes  tant  d'onor , 
c'ArosTOLA  en  fes,  cant  a  sos  cars  amies  co- 
ebadamens  la  trames. 

V.  de  S.  Magdelaine. 

La  sainte  Magdelaine  remplie  de  tout  Lien,  mes- 
sagère de  Dieu...  Quand  il  fut  ressuscite',  elle  le  vit. 
la  première ,  et  il  lui  fit  tant  d'honneur  ,  qu'il  en  fit 
sa  messagère,  quand  il  l'envoya  en  hâte  à  ses  chers 
amis. 

3.  Apostoliat,  5-.  m.,  Iat.  apostolats, 
apostolat,  papauté. 

Entro  al  apostoliat  de  sanh  Peyre. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2. 
Jusqu'à  la  papauté  de  saint  Pierre. 

cat.  Apostolat,   esp.    port.    Apostolado.    it. 
Apostolats. 

4.  Apostolical,  adj. ,  apostolique. 
Per  la  actoritat  apostolical. 

Tit.  de  i3io.  Doat,  t.  CT.XXIX  ,  fol.  210. 
Par  l'autorité  apostolique. 
Per  letras  apostolicals. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  227. 
Par  lettres  apostoliques. 

ANC    CAT.    ANC    ESP.  ApOStolical.    IT.    ApOStoU- 

cale. 

APOSTROPHE,  s./.,  lat.  apostrophe, 
apostrophe,  figure  de  réthorique. 

Apostrophe  e  tropologia...  Fan  se  aquestas 
figuras,  cant  boni  vira  la  tersa  persoua  en  se- 

gonda. 

Leys  d'amors,  fol.  1^ I  - 
L apostrophe  et  le  discours  figuré...  Ces  figures 
se  font ,  quand  on  tourne  la  troisième  personne  en 
seconde. 

CAT.    ESP.  PORT.   IT.   ApOStlo/c. 


APT 

APOZIOPAZIS,  s./.,  lai.  aposiopezis, 
réticence. 

'Acroo-iaifl-nfl-iç ,  Tiber.  rhetor.,   10. 
Aposiopesis  est,  cum  id  quod  dictnri  vide- 
bamur,  silentio  intercipinius,  ita  :  Quos  ego... 

sed  motos ,  etc. 

Jsidor.  ,  Orig.,  I,  21. 

Apoziopazis  es  cant  hom  comensa  alcnnas 
parolas  e  per  sobreflnitat  de  gaug  o  d'ira... 
boni  s'en  layssha. 

Leys  d'amors,  fol.  \l\\. 

La  réticence  est  quand  on  commence  aucunes  pa- 
roles,  et  par  superlluité  de  joie  ou  de  tristesse...  on 
s'en  désiste. 

APOZISMA,  s.  m.,  lat.  apozema,  apo- 
zème. 

Bega  lo  pacient  un  apozisma  de  ruda  or- 
tenca. 

Recettes  médicales  en  provençal. 
Que  le  malade  boive  un  apozème  de  rue  de  jardin. 

port.  Apozima.  it.  Aposema. 

APTE,  adj. ,  lat.  apt«^,  apte,  conve- 
nable. 

Qai  met  sa  ma  a  l'arayre  e  regarda  dereyre 
se  ,  non  es  aptes  ni  dignes  davan  lo  règne  de 

Dien. 

V.  et  Vert.,  fol.  99- 
Qui  met  sa  main  à  la  charrue  et  regarde  derrière 
soi  ,  n'est  apte  ni  digne  devant  le  royaume  de  Dieu. 

En  aitals  causas  aptes,  experts. 

Tit.  de  i35i.Doat,  t.  CXLVI,  fol.  217. 
Aptes ,  experts  en  telles  cboses. 

May  ArTE  per  canlar  amb  esturmens. 

Leys  d'amors ,  fol.  l\l. 
rius  convenable  pour  chanter  avec  instruments. 

CAT.  Apte,  ESP.  PORT.  Apto.  IT.  Atto. 

1.   Aptament ,  adv . ,  habilement,  con- 
venablement. 
Hom  no  obra  tan  ai-tament. 
Per   que  sia  de  tota  sabor  plus  aptamest 
recepliva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12?j  et  16. 
Homme  ne  travaille  pas  aussi  habilement. 
Afin  qu'elle  soit  plus  convenablement  capable  de 
recevoir  toute  saveur. 

cat.  Aptament.  esp.  port.  Aptamente.  it.  At- 
tamente. 

3.  Apteza,  s.f.}  aptitude,  habileté. 


APT 


10 


; 


De  monlar  aiteza  et  habilitât. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  13g. 
Aptitude  et  habileté  à  monter. 

anc.  esp.  Apteza.  it.  Attezza. 

4-  Adaut  ,  adj. ,  adroit. 

E  fai  tornar  los  mais  adauz  cortes. 

Giraud  de  Borneil  :  Non  es  savis. 
Et  fait  devenir  polis  les  ma\adroits. 

5.  Aptar,  v.,  lat.  aptar?,  accommoder, 
adapter. 

Part.  pas.   Convenientment  aptat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3. 
Convenablement  adapté. 

6.  Aptificar  ,    v.,    accommoder,   dis- 
poser. 

Es  necessaria  la  mixtio  per  aptificar  sanc 
a  noyriment  dels  membres  melancolix. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  32. 

Le  mélange  est  nécessaire  pour  disposer  le  sang  à 
la  nourriture  des  membres  mélancoliques. 

7.  Adaptar,  -y.,  lat.  adaptar*?,  adapter, 
disposer. 

Per  que  s  pot  adattar 
A  taulier  gent  et  be. 

Giraud  de  Calanson  :  Als  subtils. 
Parce  qu'il  peut  s'adapter  agréablement  et  bien 
au  tablier. 

Si  adapta  a  pntrefaeio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26. 
Se  dispose  à  putréfaction. 

Part. pas.  Ab  nervis  et  autres  ligaments  adap- 
tais. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  33. 
Avec  nerfs  et  autres  ligaments  adaptés. 

8.  Mal  apte,  malaut,  adj. ,  lat.  malc 
aptk.?,  mal  apte  ,  malade,  indisposé. 

O  es  malaptes  ,  o  autre  près  lo  te. 

Poème  sur  Boece. 
Ou  il  est  malade,  ou  autre  chose  le  tient  pris. 
Metges  non  a  at  als  sas,  mas  als  malaptes. 

Trad.  de  Bide,  fol.  79. 
Médecin  n'a  besoin  aux  sains  ,  mais  aux  malades 
Per  son  joi  pot  malautz  guérir. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Par  sa  grâce  elle  peut  guérir  les  malades. 

asc.  cat.  Malaut.  cat.  Mon.  Malalt- 

ANC.  ESP. 

Non  ovd  el  malato  mester  otro  padrino. 

V.  de  S .  Domingo  de  Silos,  cop.  477 


io8  APT 

anc.  it.  Pare  essere   malato  forte  palato  di 
voslro  cuore. 

Giittone  d'Arezzo ,  Lett.  i4- 
it.  mod.  Ammahito. 

9.  Mai.ai'tia  ,  malautia,  s.  f. ,  maladie. 
Sécant  la  mai.aptia  ilen  hom  donar  la  me- 

deciaa...  E  garir  lor  mai.aptias. 

Trad.  .A-  Bède,  fol.  5i  et  10. 
Selon  la  maladie  on  doit  donner  la  me'decine... 
Et  guérir  leurs  maladies. 

Per  guérir  malautia  de  peccat. 

V.  et  Vert.,  fol.  79. 
Pour  guérir  la  maladie  du  péché. 

cat.  Malahia.  anc.  esp.  Malatia.  it.  Malattia. 

10.  Malagge,  s.  m.,  maladie. 

Fol  es  qui  cel  al  mege  son  mat.agge. 

T.  de  Raimbai  d  et  de  Coine  :  Sent'  En. 
Fol  est  celui  qui  cacbeau  médecin  sa  maladie. 
anc.  fr.  A  Acre  mora  de  malage. 

Ph.  Mouskes.  Carpentier  ,  t.  II,  col.  1128. 

IT.  Malaggio. 

11.  Malaudaria  ,  s.  f.,  hôpital,  mala- 
drerie. 

En  la  capela  delà  malaudaria  de  Soubiros. 

TU.  dj>  i3o2.  Doat,  t.  CXVIII,  loi.  247. 
Dans  la  chapelle  de  la  maladrerie  de  Souhiros. 

12.  Malavejar,  v.,  être  malade. 

Que  malavejet  longuament. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qu'il/uJ  malade  long-temps. 
Avia  estât  de  dormir  tan  can  avia  malave- 
chat. 

V.  de  S.  Flors.  Doat,  t.  CXXIII ,  fol.  280. 
Il  avait  cessé  de  dormir  tant  qu'il  avait  été  malade. 

anc.  fr.   Dont  il  maladia   environ   dix   sep- 
maines  et  en  moru. 
Lett.  de  rém.  1877.  Carpentier,  t.  II,  col.  1128. 
anc.  cat.  Malavejar. 

i3.  Emmuai  tir,  v. ,  rendre  malade. 

Car  fortor  d'erbas  e  de  vi 
L'emmalautis,  e  si  l'aucis. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car  l'odeur  forte  d'hcrLes  et  de  vin  le  rend  ma- 
lade, et  même  le  tue. 

—  Devenir  malade. 

Que   ne    mangeron  ses  morir,   ses   emma- 


t.autir. 


/    1 1  Vert. ,  fol   37. 


ARA 

Qu'ils  en   mangèrent  sans  mourir,   sans  devenir 
malades. 

ANC.  fr.  Mes  la  rcyne  enmaladist. 

Roman  d'Haveloc,  v.  23 1. 
it.  Ammalare. 

AQUILO,  aguii.o  ,  s.  m.,  lat.  aquilo, 
aquilon,  vent  du  nord,  septentrion, 
nord. 

Teuipesta  d'AQuiLO. 

V.  de  S.  Honorât. 
Tempête  d'aquilon. 

Aguilos  es  secx  am  freior, 
Quar  lo  solelbs  de  luen  li  cor. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^1. 
Le  nord  est  sec  avec  froidure  ,  parce  que  le  soleil 
passe  loin  de  lui. 

esp.  Aquilon,  tort.  Aquilâo-  it.  Aquilone. 

2.   Aquilonar,  a  cl/. ,  lat.  aquilonarw, 
d'aquilon  ,  du  nord. 
Vent   aquilonar    restrenb   las   rnalas   hu- 
mors. 

En  regios  aquilonars. 

Elue,  delas  propr.,  fol.  l35  et  l5y. 
Vent  d'aquilon  resserre  les  mauvaises  humeurs. 
Dans  le3  régions  du  nord. 

cat.  esp.  port.  Aquilonar.  it.  Aquilonare. 

ARA,  s./.,  lat.  ara,  autel. 
Ara  vol  dire  autar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  234- 
Ara  veut  dire  autel. 

Verges  ,  can  lo  pas  es  pauzat  sus  Tara 
E  lo  capelas,  ab  l'oracio  cara, 
Lo  te  entre  sas  mas. 
Un  troubadour  anonyme  :  Flor  de  paradis. 
Vierge  ,   quand  le  pain  est  placé  sur  V autel  et  que 
le  prêtre  ,  avec  une  oraison  pre'cieuse  ,  le  tient  entre 
ses  mains. 

cat.  esp.  port.  it.  Ara. 

ARABI ,  arabit  ,  adj. ,  arabe. 

Ce  mot  a  été  employé  pour  désigner 
la  langue  arabe ,  dans  le  sens  de  diffi- 
cile, d'indéchiffrable. 

Lur  escrig  redo  arabc. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodeme. 
Ils  rendent  leur  écrit  arabe. 

Il  a  qualifié  une  espèce  de  cheval. 
Bsusans  fon  3on  cbaval  ferrans  e  bais; 


ARA 

De  iniehtz  fo  arabitz  ,  de  uaietz  morais. 

Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  96'. 
Son  cheval  baussan  fut  Terrant  et  Lai  ;  il  fut  moi- 
tié arabe  et  moitié  moresque. 
Substantiv.  Non  pot  plus  annar  lo  caval, 
Per  que  deissent  de  I'araiu. 
V.  de  S.  Honorât. 
Le  cheval  ne  peut  plus  aller,  c'est  pourquoi  il 
descend  del' arabe. 

cat.   Arabig.  esp.  port.  Arabe ,  arabico.  it. 
Arabico. 

ARAM,  s.    m.,   lat.    aramot,   airain, 
cuivre. 

I  calisse  d'ER.\M  que  era  argentatz. 

Philomena. 
Un  calice  A' airain  qui  était  argenté. 
Conqua  cI'aram. 

Dkldes  de  Prades  ,  Aux.  cuss. 
Cuve  à' airain. 

Myst.     Lo  serpen  del  eran. 

V.  et  Vert.,  fol.  84. 
Le  serpent  d'airain. 
cat.    Aram.   anc.    esp.    Arambre.   esp.   mod. 
Alambre.  port.  Arame.  it.  Rame. 

ARAMIR,  v. ,  assigner,  défier,  attaquer. 
Voyez  Wachter,  Gloss.  german. 

Qne  quan  m'  o  albir, 
Dolors  m'en  ven  arramir. 

P.  Cardinal  :  De  sirventes  suelh. 
Que  quand  je   considère  cela  ,    la   douleur  m'en 
vient  attaquer. 

Ni  cura  En  Frédéric 
Gitesson  de  l'abric  ; 
Pero  tais  I'aramic 
Cane  fort  no  s'  en  jauzic. 

P.  Cardinal  :  Li  clerc  si  fan. 
Ni   comme  ils  jetassent  de  son  abri   le  seigneur 
Frédéric  ;  pourtant  tel  le  défia  qui  jamais  ne  s'en 
réjouit  fort. 

Aissi  com  cel  qn'a  batalha  aramida, 
E  sap  de  plan  sa  razos  es  delida. 

Perdigon  :  Tôt  l'an  miten.  Var. 
De  même  que    celui  qui  a  bataille  assignée,  et 
sait  certainement  que  sa  raison  est  détruite. 

—  Mettre  en  gage,  assurer. 

Que  no  potz  aramir,  mas  que  as  vestut. 

Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  85. 
Que  tu  ne  peux  mettre  engage,  excepté  ce  que 
lu  as  vêtu. 
anc.  fr.    Por  ce  ot  bataille  aramie. 

R.oman  du  Renart,  t.  II ,  p.  184. 


ARA  109 

K.i  son  anemi  trove  en  bataille  aramie... 

E  Dex  jurer  et  aramir 

Ke  mar  i  sunt  Normanz  venu. 

Roman  de  Rou,  v.  1679  et  12444- 
anc.  cat.  Arremir. 

ARATNHA,  aranh ,  eranha ,   s./.,  lat. 
ARANetf,  araignée. 
E  sos  prez  es  aital  com  fils  d'ARANHA. 

G.  Vidal  :  Ges  pcl. 
Et  son  mérite  est  tel  que  (il  d'araignée. 
Ges  I'eranha  tan  prim  no  teyb  ni  fila. 

Fol()CET  de  Lunel  :  Tant  fin. 
h'araignée  ne  tisse  ni  ne  file  si  menu. 
AranhAs  c'om  apela  fadas. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Araignées  qu'on  appelle  folles. 
Prim  es  lo  fils  de  I'aranh. 

G.  Eaimond  dr  Gironella  :  La  clara. 
Le  fil  de  l'araignée  est  mince. 
anc.  fr.    Plus  délié  d'un  fil  cYiragne. 

Pioman  du  comte  de  Poitiers,  r.  g35. 
Il  n'est  rien,  dit  Varagne,  aux  cases  qui  me  plaise. 

La  Fontaine  ,  Fables,  III ,  8. 
cat.  Arany.  esp.    Arana.  port.    Aranha.  it. 
Aragna . 

2.  Arane  ,  adj. ,  lat.  aranew^,  d'araignée. 
La  tela  dita  aranea   per  razo  de  sa  granda 

subtileza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3j. 
La  toile  dite  d'araignée  pour  raison  de  sa  grande 
subtilité. 

ARAR,  v. ,  lat.  ararc,  labourer,  mener 
la  charrue. 

Semena  fromen  ses  arar. 

P.  Cardinal  :  Predicalor. 
Il  sème  froment  sans  labourer. 
Las  messios  qu'el  a  fâchas  en  arar. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  17. 
Les  dépenses  qu'il  a  faites  à  labourer. 
Qu'ieu  lo  vei  la  jus  arar  ab  bueus. 
UN  TROtJBADOLR  anonyme  :  Per  amor  soi. 
Que  je  le  vois  là-bas  labourer  avec  des  bœufs. 

anc.  fr.  Que  trop  me  fêles  demorer 
A  arer  un  seillon  de  terre. 

Pioman  du  Renart,  t.  II ,  p.  2l4- 
N'icrt  point  la  terre  lors  arée. 

Pioman  de  la  Rose,  v.  8421. 
anc.  cat.  esp.  port.  Arar.  it.  Arare. 

2.  Araire,  s? m. ,  lat.  araJrm/w,  araire, 
charrue. 


no  ARR 

Que  mais  amats  dos  huons  et  nu  araire 
A  M  ont  ferrât. 

E.  CAIREL  :   Pus  chai. 

Que  vous  aimez  mieux  deux  bœufs  et  une  charrue 
à  Montferrat. 

Qni  met  sa  ma  a  I'arayre  e  regarda  dereyre 

se,  non  es  aptes  ni  dignes  davan  lo  règne  de 

Dien. 

V.  et  Vert.,  fol.  99. 

(lui  met  sa  main  à  la  charrue  et  regarde  derrière 

soi  ,  n'est  apte  ni  digne  devant  le  royaume  de  Dieu. 

asi  .  fr.  Car  qui  sa  main  met  à  Varere, 
S'arriére  lui  regarde  un  pas, 
Du  règne  Dieu  digne  n'est  pas. 

Miracles  de  la  Vierge,  liv.  II. 
Sangar  picque  ses  bœufs,  et  d'un  luisant  araire 
Retrace  les  sillons  de  son  champ  tributaire. 
Du  Bartas  ,  p.  480. 

aîtc.  cat.  Âradre.  esp.  port.  Arado.  it.  Aratro. 

3.  Arada,  s.f.  ,  labour,  labourage. 

Un  home  de  la  paroquia   d'Aynac  era   en 

sa  ARADA. 

V.  de  S.  Flors.  Doat  ,  t.  CXXTII  ,  fol.  282. 
Un  homme  de  la  paroisse  d'Aynac  était  dans  son 
labourage. 

anc.  fr.  Dont  l'en  poing  et  fait  aler  les  buefs 
en  Yarée. 
Lelt.  de  rein.  i/Joo.  Carpextier,  1. 1,  col.  270. 

cat.  esp.  Arada. 

ARBITRE,  £.  m.,  lat.  arbitrez,  avis, 

opinion. 

Mala  obra  de  propri  arbitre  es  germes  de 
volontat. 

Us  movemens  en  home  que  ve  del  cor  e  de 
so  livre  areitre. 

Trad.   de  Bédé,  foL  63  et  16. 

Méchante  œuvre  de  propre  arbitre  est  germe  de 
volonté'. 

Un  mouvement  dans  l'homme  qui  vient  du  cœur 
et  de  son  lihre  arbitre. 

cat.  Arbitri.  esp.  port.  it.  Arbitrio. 

—  Arbitre. 

Era   digam  dels  arbitres,   so    es   d'aquels 
homes  que  teno  plag  en  Joe  de  jutges. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  10. 
Maintenant  parlons  des  arbitres,  c'est-à-dire   de 
ces  hommes  qui  tiennent  le  plaid  en  place  de  juges. 
Liais  jutges  e  flzels  arbitres  entre  l'esperit 
e  la  carn  ,  que  son  tostemps  contraris. 
<     1  t  Vert.,  fol  66. 


ARB 

Loyal  juge  et  fidèle  arbitre  entre  l'esprit  et  la 
chair,  qui  sont  toujours  contraires. 

cat.  Arbitre,  esp.  port.  it.  Arbitra. 

1.  Sobra-arbitre,   s.  m.,   sur-arbitre  , 
tiers-arbitre. 

Non  es  pas  verais  humilh  cel  que  conjois 
que  deia  davant  los  altres  esser  per  lo  sobra- 
arbitre. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  56". 

Il  n'est  pas  vrai  humble  celui  qui  prétend  qu'il 
doive  être  au-dessus  des  autres  comme  le  sur-arbitre- 

3.  Arbitramen,  s.f.,  arbitrage,  juge- 
ment. 

Ni  en  donan  sentencia  ni  arbitrâmes  de 
drech. 

TU.  de  1279.  Doat,  t.  CXLV1I,  fol.  12. 
Et  en  donnent  sentence  et  jugement  de  droit. 

cat.  Arbitratnent.  Esr.  fort.  Arbitramento . 

4.  Arbitracio,  s.  f. ,  abritrage ,  juge- 
ment. 

Pronunciet,  sobr'  els  avant  ditz  contrasz  e 
questios,  son  dig  et  s'arbitratio. 

Ta.  de  i25g.  Doat,  t.  LXXVIII ,  fol.  397. 
Prononça  ,  sur  les  ci-devant  dits  débats  et  ques- 
tions ,  son  dire  et  son  jugement. 

E  fosson  comprorr.es  en  la  arbitracio  de 
fraire,  etc. 

TU.  de  1274.  Doat,  t.  CXXX ,  fol.  55. 
Et  fussent  compromis  à  l'arbitrage  de  frère ,  etc. 

anc.  cat.  Arbitracio.  anc.  esp.  Arbitracion . 

5.  Arbitrador,  s.  m.,  arbitrateur. 

Li  predig  arbitres  àrbitradors...  arbitres 
arbitradors,  o  amigables  componedors. 

TU.  de  1279.  Arch.  du  Roy.,  K,  17. 

Les  ci-devant  dits  arbitres  arbitraleurs...  arbitres 
arbitrateur  s ,  ou  amiables  compositeurs. 

Per  arbitre  arbitrador  et  per  amicable 
componedor. 

Statuts  de  Montpellier  de  I23r. 

Pour  arbitre  arbitrateur  et  pour  amiable  compo- 
siteur. 

esp.  tort.  Arbitrador.  it.  Arbitratore. 

G.  àrbitrari,  ad/.,  lat.   arbitrariw.? , 
arbitraire. 
Segon  I'arbitrari  poder. 

Tit.  du  xii'  siée.  Doat,  t.  XVJII ,  fol.  78. 
Selon  le  pouvoir  arbitraire. 


J 


ARB 

Esmcnda  arbitraria. 

Ord.  des  H.  de  Fr. ,  \\§i ,  t.  XV,  p.  476'. 
Amende  arbitraire. 

—  Arbitral. 

De  sententia  arbitraria. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1084  ■ 
De  sentence  arbitrale. 

cat.  Arbitrari.  esp.  tort.  it.  Arbitrario. 

7.  ARBITRARIAMENT  ,       ARBITRARAMENT  , 

adv.,  arbitrairement. 

Sia  punit  arbitrariament  pels  cossols. 
Charte  de  Gréalou,  p.  70. 
Soit  puni  arbitrairement  par  les  consuls. 

Seran  punitz  arbitrarament. 

Tit.  de  1422.  Doat,  t.  LXXIII ,  fol.  146. 
Seront  punis  arbitrairement. 

cat.  Arbitrariament.  esp.  port.   it.  Arbitra- 
riamcnte. 

8.  Arbitrar,  v.,  arbitrer,  juger  en  qua- 
lité d'arbitre. 

Pronunciara ,  arbitrara. 

Tit.  de  1291.  Dovt,  t.  XI,  p.  211. 
Prononcera ,  arbitrera. 

cat.  esp.  port.  Arbitrar.  it,  Arbitrare. 

9.  Albir,  albiri,   arbir,  s.   m.,  avis, 
opinion  ,  prudence ,  goût. 

C'om  non  es  de  maior  albir 
Qu'ien  sui. 

Marcabrus  :  D'aisso  lau  Dieu. 
Qu'on  n'est  pas  de  plus   grande  prudence  que  je 
suis. 

Segon  I'albiri  e'1  cocelh  de  son  jutge. 

V.  et  Vert.,  fol.  71. 
Selon  Vopinion  et  le  conseil  de  son  juge. 

Diguatz  d'aisso  vostr'ALBiR. 
T.  de  G.  de  la  Tour  et  de  Sordel  :  Us  amicx. 
Dites  votre  opinion  sur  cela. 

Metge  querrai  al  mieu  albir. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  un  vers. 
Je  chercherai  médecin  à  mon  goût. 

ANC.  cat.  Arbir,  albire ,  albiri. 

10.  Franc  albiri,  s.  m.,  libre  arbitre. 
Es  franc   albiri   o   franca  voluntat ,    que 

bom  puesca  far  o  elegir  francainens  lo  be  e 

lo  mal. 

V.   et  Vert.,  fol.  33. 
C'est    libre    arbitre  ou  franche  volonté  que  l'on 
puisse  faire  ou  élire  franchement  le  bien  ou  le  mal. 


ARB  m 

11.  Albir ar,    arbirar  ,   v. ,  imaginer, 
considérer,  juger. 

Ac  tan  gran  dol  e  tota  sa  companha ,  que 
hom  no  s'o  poiria  albirar. 

Philomena. 
Eut  si  grand  deuil  et  toute  sa  compagnie  ,  qu'on  ne 
se  le  pourrait  imaginer. 

Ans  deu  arbitrar 
Cnm  puesca  far. 

P.  Sauvage  :  Senher. 
Mais  doit  considérer  comment  il  puisse  faire. 
Ni  fais  lauzengiers  no  creya 
De  mi,  ni  s'albir 
Que  vas  antra  m  vir. 

G.  Faidit  :  Lo  rossinholet. 
Et  qu'elle  ne  croie  sur  moi  les  faux  médisants  , 
ni  ne  s'imagine  que  je  me  tourne  vers  une  autre. 

—  Viser,  ajuster. 

Quar  Frances  sabon  grans  colps  dar 
Et  albirar  ab  lor  bordon. 

Le  comte  de  Foix  :  Mas  qui  a. 
Car  les  Français  savent  donner  et   'viser  grands 
coups  avec  leur  lance. 

Et  albiret  son  colp  e  a'1  ben  azesmat. 
Roman  de  Fierabras ,  v.    i63b". 
Et  il  ajusta  son  coup  et  il  l'a  bien  préparé. 
anc.  cat.  Albirar. 

12.  Albirada,  s./.,  visée,  jugement  de 
l'archer. 

Son  arc  a  Dieus  tendnt  et  estai  totz  apa- 
relhatz  per  nos  aucire,  e  en  cant  n'a  mais  de 
lezer  de  far  sa  albirada  ,  en  tant  fier  rniells 
lai  ont  se  vol. 

V.  et  Vert.,  fol.  69. 

Dieu  a  son  arc  tendu  et  tout  préparé  pour  nous 
occire ,  et  en  quant  il  a  plus  de  loisir  de  faire  sa 
'visée  ,  en  tant  il  frappe  mieux  là  où  il  veut. 

ARBRE,  albre,  aybre,  s.  m.,  lat.  ar- 
BORE/n  ,  arbre. 
Lanqnan  vey  la  fnelba 
Jos  dels  arbres  cazer. 

B.  de  VentadouR  :  Lanquan  vey. 
Quand  je  vois  la  feuille  tomber  des  arbres  en  bas. 
Quan  la  fuelba  sobre  Palbre  s'espan. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  la  fuelha. 
Quand  la  feuille  s'épanouit  sur  l'arbre. 
Fig.    En  Narbones  es  gent  plantatz 

L'arbres  que  m  fai  aman  inorir. 
Pons  d'Ort  yf  as  :  Aissi  cum  la. 
Uarbre  qui  me  fait  mourir  en  aimant  est  agréa- 
blement planté  dans  le  Waxbonnais. 


1  12 


ARB 


Lo  frag  de  I'arbre  de  snber. 


P.  Cardinal  :  Dels  quatre. 
Le  finit  Je  V arbre  de  la  science. 
Lo  frug  que  porta  Palbre  de  sobrietat. 
V.  et  Vert. ,  fol.  102. 
Le  fruit  que  porto  V arbre  de  sobriété'. 
Prov.   De  malvatz  arbre  non  pot  issir  mais 
nialvatz  frubs. 

Liv.  de  SydraCj  fol.  86". 
De  mauvais  arbre  il  ne  peut  sortir  que  de  mau- 
vais fruit. 

—  Màt  de  vaisseau. 

Frascat  lur  a  Inr  vêla  ,  e  van  ad  albre  sec. 

V.  de  S.  Honorât. 
Leur  a  déchiré  leur  voile,  et  ils  vont  à  mât  dégarni. 

Coma  son  bornes  de  raar.  que,  tantost  com 
auzon  la  vos  del  regidor  principal ,  corron , 
com  bélugas  def  uoc,'per  cordas  e  per  albres, 
a  far  son  niandamen. 

V.   et  Vert.,  fol.  54- 

Comme  sont  les  hommes  de  mer,  qui ,  aussitôt 
qu'ils  entendent  la  voix  du  commandant  principal  , 
courent ,  comme  hluettes  de  feu  ,  par  cordages  et  par 
mais,  pour  faire  son  commandement. 

Le  catalan  a  la  locution  a  arbre  sec. 

anc.  it.   Nobile  arbore  fa  nobile  fintto. 

Glittone  d'Arezzo  ,  Lett.  i3. 

cat.  Arbre.  T.sv.AlboI.  port.  Arvore.  ir.  mod. 
Albero. 

a.   Arborei.h,  v.  m.,  arbrisseau,  bocage. 

Sola  si  contenta 

Jost'    Un    ARBORELH. 

G.  d'Altpoll  :  L'autr'ier. 
Seule  se  réjouit  auprès  d'un  arbrisseau. 

Intrem  no  'n  solz  un  areorelh. 
J.  Estlve  :  L'autr'ier. 
Entrons-nous-en  sous  un  bocage. 
it.  Albereto,  alberetto. 

3.    Arbrier,   s.   ni.,    arbrier,    fnst   de 
l'arc,  manebe  de  l'arbalète. 
E  '1  ueill,  e  'l  sil  negr',  espes, 
E  '1  nas  qu'es  en  loc  d' arbrier  , 
Veaa  l'arc  de  e'aitals  colps  fier. 

I'.  \  idal  :  Tant  an  hen  dig. 
Et  les  yeux,  et  les  sourcils  noirs,  épais,  et   le 
nez  en  place  eX arbrier,  voilà  l'arc  avec  lequel  elle 
frappe  de  tels  coups. 

anc.  fr.  Lequel  Giral  feri  ledit  fen  Benoist  en 
la  teste  de  Marbrier  d'une  arbalcste. 
tel.  de  rem.,  i'|<>2.  Carpentieu-  t,  I,  col.  274- 


ARC 

Afin  qu'ils  puissent  àleurjone  asseoir  leur 
arbrier. 
Ord.  1448-  Daniel,  Jtist.de  la  tnil.fr.,  t.  I,  p.  244. 

4.  Albre  sec,  .y.  m.,  Arbre  Sec,   pays 
de  l'Afrique. 

E  '1  reis  Felips  en  mar  poia 
Ab  autres  reis,  c'ab  tal  esfort  vendran 
Que  part  I'Arbre  Sec  irem  conquistan. 
Bertrand  de  Born  :  Ara  sai  eu. 
Et  le  roi  Philippe  monte  en  mer  avec  les  autres 
rois  ,   vu  qu'ils  viendront  avec    un    tel  effort   que 
nous  irons  conquérant  au-delà  de  V Arbre  Sec. 

ANC.  fr.  Et  ce  estoit  dever  l'arbre  sol  qe  en 
livre  d'Alexandre  est  appelée  V Arbrée  Sè- 
che... En  la  contrée  de  Y  Arbre  Sèche...  En 
celz  plaingne  de  l'Arbre  Sèche. 

Voyage  de  Marc  Pol ,  ch.  201. 
Jà  n'i  remania  tor  de  marbre 
Que  n'abace  jusc'au  Sech-Arbre... 
Hostages  ont  livrés  vaillans 
De  Jérusalem  xx  enfans, 
Atant  s'en  rêva  l'emperere... 
Aine  ne  laissa  jusc'an  Sec-Arbre 
Castiel,  cité,  ne  tor  de  marbre. 
Pioman  dit  comte  de  Poitiers,  v.  1287  et  l636\ 
Car  sa  renommée  espandra  jnsqnes  kY Arbre 

Sèche. 

Prophéties  de  Merlin,  fol.  7. 

ARC,  s.  ni.,  lat.  arc«.v,  arc- 
Mas  eu  son  paire  ac  bon  sirven, 
Per  traire  ab  arc  manal  d'alborn. 
Pierre  d' Auvergne  :  Chantarai. 
Mais  il  eut  en  son  père  un  hon  sergent,  pour  tirer 
avec  l'arc  manuel  d'auhier. 

E  cor  plus  fort  c'nna  sageta  d'ARC. 
Bertrand  de  Born  :  Non  estarai. 
Et  court  plus  vite  qu'une  flèche  d'arc. 

Fig.  Son  arc  a  Dieu  tendut. 

V.  et  Vert.,  fol.  69. 
Diou  a  son  arc  tendu. 

—  Arcade. 

X  arx  al  cor,  "V  de  qnada  part. 

Philomena. 
Dix  arcades  au  chœur,  cinq  de  chaque  côté. 

cat.  Arc.  rsr.  port.  it.  Arco. 
2.  Arquier,  s.  m.,  areber. 

Tais  qu'anc  no  vis  nul  arquier 
Tan  prim  ni  tan  drec  traisses. 

P.  Vidal  :  Tant  an. 


ARB 

Tel  que  jamais  je  no  vis  nul  archer  qui   tirât  si 
finement  ni  si  droit. 

Très  tiradas  y  ac  {Parquier. 

V.  de  S.  Honorât. 
II  y  eut  trois  traits  d'archer. 

cat.  Arquer,  it.  Arciere. 

3.  Arquiera,  s.  f. ,  embrasure  par  où 
on  lançait  les  flèches. 

Que  bast  dedins  et  tranca  e  fai  arquiera. 

P.  Vidal  :  Quan  liom  onratz. 
Qui  bâtit  en  dedans  et  perce  et  fait  embrasure. 

/j .   Arqueia  ,  s.  f.,  jet ,  portée  d'un  arc , 
archée. 

No  prezi  colp  d'ARQUEiA. 

Palaytz  de  Savieza. 
Je  ne  prise  coup  à' archée. 
ANC.  FR. 
Quatre  archies  est  loing  du  manoir  et  demie. 

Piornan  de  Berle,  fol.  lift. 
Eu  sus  se  traient  une  archiée  et  demie. 

Roman  de  Roncevaux  ,  Monin  ,  p.  22. 

it.  Arcata. 

5.  Arcuae  ,  adj.,  en  arc,  arqué. 

Luna  appar  arcual...  adhoras  es  arcual, 
adhoras  redonda. 
Fazen  arcual  nafra. 

Elue,  de  las  propl:,  fol.  116  et  25g. 
La  lune  paraît  arquée...    tantôt  elle  est  en  arc , 
tantôt  ronde. 

Faisant  blessure  en  arc. 

anc.  esp.   Arcual. 

ô.  Arc-voltutz  ,  arc-vout,  s.  m.,  ca- 
veau, arcade,  embrasure. 

A  un  autar  desotz  us  arcs-voltotz. 

E  '1  los  trais  a  I'arc-voot  d'un  veirial. 

Jloman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  89  et  l5. 
A  un  autel  sous  des  arcades. 
Et  il  les  conduit  à  X embrasure  d'une  fenêtre. 

anc.fr.  Devant  la  tor  fête  à  ciment 

En  un  arvolt  cpii  moult  ert  gent. 
Roman  de  Floire  et  Blanche  Flur,  Ms.,  fol.  198. 
He!  Diex,  je  vois  nostre  meson, 
Les  fenestres  et  les  arvols. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II ,  p.  377. 

Esr.  Boveda.   tort.  Ahobada.  it.  Volta. 

7.  Arc-s.-marti  ,  s.  m.,  arc-en-ciel. 
Una  forma  mostra  en  si 
Que  apella  hom  I'arc-s.-marti, 
I. 


ARC  1 1 3 

E  fai  se  d'ivers  et  d'eslieu 
Quan  lo  solbeilbs  atenh  la  nien. 

Bref,  d'amor,  fol.  38. 
Il  montre  en  lui  une  forme  qu'on  appelle  l'arc- 
en-cielj  et  se   fait  d'hiver  et  d'été  quand  le  soleil 
atteint  la  nue. 

cat.  Arc  de  sant Marti  esp.  Arco  de  sait  Martin. 

8.  Arcuat,  adj.,  v.  la  t.  arcuat«.ï,  ar- 
qué, courbé  en  arc. 

Quar  es  fayta  fractura  arcuada. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  56. 
Parce  que  la  fracture  est  faite  en  arc. 
anc.  esp.  Arcuato.  port.   Arqueato.  it.  Ar~ 
cuato. 

9.  Arcelar,  v.,  plier,  courber  en  arc. 
No  i  ac  tan  fort  escut  non  escancel , 

No  fenda  o  no  pertus  o  no  arcel. 

Roman  de  Gérard  de  RossilloUj  fol.  28. 
Il  n'y  eut  si  fort  e'cuqui  ne  se  rompe,  ne  se  fende, 
ou  ne  se  perce  ,  ou  ne  se  courbe. 

ARCAT,   s.  m.,   du   grec  «pfc>)>  com- 
mandement. 
Del  archat  de  Ravena. 

[Cat-  dels  apost.  de  R.oma,  fol.  200. 
Du  commandement  de  Eavenne. 

2.  IERARCHIA  ,     GERARCHIA ,    S.   f.,     Lit. 

/uerarchia,  hiérarchie. 

Prîncipat    angelical    qui,   segon    lengnagge 
grec,  s'apela  ierarchia. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  9. 
Principauté'  ange'lique  qui ,  selon  le  langage  grec  , 
s'appelle  hiérarchie. 

El  libre  de  la  celestial  gerarchia. 

V.  et  Vert.,  fol.  34- 
Au  livre  de  la  hiérarchie  céleste. 
Et  es  tripla  iherarchia. 

Bref,  d'amor,  fol.  19. 
Et  la  hiérarchie  est  triple. 
esp.   Gerarquia.  port.  Jerarquia.  it.  Gerar- 
chia. 

3.  Hifrarchic  ,  adj. ,  lat.  hierarchicw.v, 

hiérarchique. 

Pnrgar,  illuminai-  et  perfectio  donar,  so  très 
operacios  angelicals  o  hierarchicas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  11. 
Purger,  illuminer  et  donner  perfection  ,  sont  trois 
opérations  angéliques  ou  hier ar cl dques. 
esp.  Gerarquico,  port.  Jerarquico.  it.  Gerar- 
chico. 

i5 


n4 


ARC 


4.  Monarchia,   s./.,   lat.  MONARCHIA, 
monarchie. 

La  monarchia  del  emperi  venc  a  Costanti. 

dels  apost.  de  Roma,  fol.  ^4- 
La  monarchie  de  L'empire  vint  à  Constantin. 
PruviiKKis  e  monarckias  circuinvesinas. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  2. 
Provinces  et  monarchies  circonvoisines. 

cat.  Esr.  tort.  ~Mona.rqv.ia.  it.  Monarchia. 

5.  TETRARCUIA,  .?.  /.,  lat.  TETRARCHIA, 

tétrarchie. 

El  règne  fo  divisitz  en  tetrarchias,  so  es 
a  dire  en  IIII  partidas. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  fol.  5. 

Le  rovaume  fut  divisé  en  tétrarchies ,  c'est-à-dire 
en  quatre  parties. 
est.  roKT.  Tetrarquia.  it.  Tetrarchia. 

6.  Tetrvrcha,  s.  m.,   lat.  tetrarcha, 
tétrarque. 

Fo  président  et  tetrarcha. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  181  - 
Fut  président  et  tétrarque. 
esp.  Tetrarca.  port.  Tetrarcha.  it.  Tetrarca. 

7.  Architipe,  s.  m.,  lat.  archetypm/w, 
architvpe,  modèle  premier. 

Architite,  qne  vol  dire  principal  figura, 
qnar  el  es  principal  patro  et  exeuiplar  figura 

del  mon  créât. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io5. 
Architype,  qui  veut  dire  principale  figure ,  car  il 
est  principal  patron  et  figure  exemplaire  du  inonde 
créé. 
esf.  Arquetipo.  port.  Archetjpo.  it.  Archetipo. 

8.  ARCHITRICLIN,    S.  m. y    lat.  ARCHITRI- 

c.lixus  ,  architriclin. 

Que  a  1' architriclin  fesist  de  aigna  vin. 

V .  de  S.  Honorât. 
Qui  pour  V architriclin  fîtes  vin  de  l'eau. 
En  cort  J'architricun  on  fo  '1  nocegamens. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Kn  la  cour  de  Y  architriclin  où  fut  la  noce. 
ANC.  fr.  Architriclin  qui  bien  scenstes  cest  art. 

Villon,  p.  6r. 
asc.  esp.  Mando  el  ome  bneno  also  architriclino. 
y.  de  san  Millan,  cop.  2. 
tort.  it.  Architriclino. 

ARCHA,  arqua,  s.  /.,  lat.  arca,  coffre, 
caisse. 


ARC 

Que  la  diclia  commnnautat  aia  Archa  com- 
muna. 

Charte  de  Gréaloit,  p.  6^. 
Que  ladite  communauté  ait  caisse  commune. 
Arquas  el.  autres  garnimentz 
Que  foron  plenas  de  froment. 

V.  de  S.  Honorât. 
Coffres   et  autres   meuLles  qui  furent  pleins  de 
froment. 

Il  s'est  dit  spécialement  de  l'arche 
de  Noé. 

Noe  intret  en  I'archa  ,  e  près  de  cascuna 
bestia  e  dels  auzels  un  parelh  que  mestier  avia 
de  mètre  en  I'archa.. 

Lit',  de  Sydrac ,  fol.  q(). 
Noé  entra  dans  V arche,  et  prit  une  paire  de  cha- 
que bête  et  des  oiseaux,  qu'il  avait  besoin  de  mettre 
dans  l'arche. 
anc.  cat.  esp.  tort.  it.  Arca. 

1.  Archadura,  s.  f.,  coffre. 

Escrims  et  archadura 

Hoin  estai'  a  mesura 

So  que  '1  platz  ni  '1  sap  bo. 

Nat  de  Mons  :  Sitôt  non  es. 
Écrin  et  coffre  où  homme  cache  avec   sagesse  ce 
qui  lui  plaît  et  lui  semble  bon. 

ARCTURI,  s.  m.,  lat.  arcttjrks,  arc- 
ture. 

C'est  le  nom  d'une  étoile  qui  se 
trouve  à  la  queue  de  la  grande  ourse 
entre  les  jambes  du  bouvier. 

Arcturi  es  costellacio  qae  ba  VII  estelas, 
lasquals  si  movo  eviro  de  la  tramontana. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  iiçj. 

Uarcture  est  une  constellation  qui  a  sept  étoiles, 
lesquelles  se  meuvent  autour  de  la  tramontane. 

2.  Artcrus,  s.  m.,  arcture. 

Et  arturus  et  orion, 
E  cap  e  coa  de  drago. 

Bref,  d'ainor,  fol.  3^. 
Et  arcture  et  orion  ,  et  tête  et  queue  du  dragon. 
Esr.  port.  Arcturo.  it.  Arturo. 

3.  Artic,  adj.,  lat.  arctickj,  arctique. 

Local  apella  hom  artic. 

Bref,  d'amor,  fol.  28. 
Lequel  on  appelle  arctique. 
Polus  arthic  es  aquela  cstela  que  totz  temps 
appar,  de  mar  appelada  o  tramontana. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lit). 


ARD 

Le  pôle  arctique  est  celte  c'toilc  qui  parait  toujours, 
appelée  de  mer  ou  tramontane. 

cat.  Arctic.  esp.  port.  Arctico.  it.  Arlico. 

4-  Antartic,  adj.,  lat.  antarcticwj,  ant- 
arctique. 

Dels  quais  l'as  es  de  jus  I'antartic 
Pesilhar ,  Tautr'  es  daus  Partie. 

Brev.  d'ii/nor,  fol.  2y. 
Desquels   l'un   est    sous    le  pôle  antarctique   et 
l'autre  est  devers  l'arctique. 

Ponch  o  polus  anthartic  o  méridional. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  X  19. 
Point  ou  pôle  antarctique  ou  méridional. 

cat.  Antarctic.  esp.  port.  Antarctico.  it.  An- 
tartico. 

ARDA,  s.f. ,  bardes,  équipage. 

Moût  în'enneîa  dels  avocatz 
Qu'els  vey  auar  a  gran  arda. 
Bonifacede  Castellane  :  Guerra  e  trebalhs. 
Il  m'ennuie  beaucoup  des  avoués  que  je  vois  aller 
à  grand  équipage- 

Les  étymologistes  qui  ont  avancé 
que  le  mot  /tarde  pouvait  venir  de  har- 
del  ,  ancien  français,  botte,  ou  de  hard, 
corde,  auraient  sans  doute  préféré  le 
dériver  de  arda  roman. 

AR.DALHON,  s.  m.,  ardillon,  boucle, 
agrafe. 

E  fînelha  ses  ardalho. 

E  enueia  m  d'ARDALON  lort. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Mot  m'enueia. 
Et  courroie  sans  boucle. 
Et  il  m'ennuie  d'un  ardillon,  tordu. 

anc.  cat.  Ardillon,  it.  Ardiglione. 

Il  me  semble  difficile  de  remonter  à 
l'étymologie  de  ce  mot  ;  je  dois  dire 
que,  dans  la  langue  portugaise,  ardil 
signiGe  subtilité ,  finesse ,  etc. 

ARDIT,  adj. ,  hardi. 

Si  ctymologîa  teutonice  perquiratur,  harde 
quidem  velox  vel/ortis. 
Eminœ  Encom.  Duchesne  ,  Norrn.  Script-,  p.  172. 

Voyez  Muratori ,  Diss.,  33  ;  Denina , 
t.  II,  p.  i59,  et  t.  III,  p.  41. 


ARD 


u5 


Elle  's  ardidAi 

Poème  sur  Boece. 
Elle  est  hardie. 

Ar  son  arditz,  ar  me  torna  paors. 

Jordan  de  Bonels  :  S'ira  d'amor. 
Tantôt  je  suis  hardi,  tantôt  la  peur  me  revient. 
E  tais  es  apellatz  petitz, 
Qu'es,  qaan  s'eschai,  pros  e  arditz. 

Pistolet  v  :  Manta  gent. 
Et  tel  est  appelé  petit,  qui   est  preux  et  hardi, 
quand  il  éclieoit. 

E  donc  serai  tan  arditz 
C'umils  ,  mas  junthas,  cofes, 
L'irai  preiar  a  sos  pes. 

G.  Faidit  :  No  m'alcgra. 
Et    donc  je    serai    si    hardi    qu'humble,   mains 
jointes  ,  confés  ,  j'irai  à  ses  pieds  la  prier. 

Vertut  fai  borne  ardit  coma  leo 

V.  et  Vert.,  fol.  32. 
La  vertu  rend  l'homme  hardi  comme  lion . 

ANC.   ESP. 

Que  fae  franc  è  ardit  è  de  gran  sabencîa . 
Poe/na  de  Alexandro,  cop.  6. 
No  fue  mas  ardid ni  t.in.o  valiente. 
Gomez  Manrrique,   Caution,  gen. 

anc.  cat.  Ardit.  it.  Ardito. 

i.  Ardidamen,  ado, }  hardiment. 

Que  mielhs  ama  selb.  que  pregna  temen 
Que  no  fai  selh  que  pregua  ardidamen. 
Arnaud  de  Marueil  :  Aissi  cum  selb. 
Que  celui  qui  prie  en  craignant  aime  mieux  que 
ne  fait  celui  qui  prie  hardiment. 

anc  cat.  Ardidamtnt.  it.  Ardidamente . 

3.  Ardit,  s.  m.,  hardiesse,  courage. 
Torna  I'arditz  en  paor, 
Qaan  lo  clar  temps  s'abiverna. 

Bertrand  de  Born  :  Greu  m'es. 
Le  courage  tourne  en  peur,  quand  le  temps  clair 
devient  hiver. 
E  quar  non  ai  tan  d\\RDiT  qu'ieu  l'aus  dire. 

P.  de  Maensac  :  Trop  ai. 
Et  parce  que  je  n'ai  tant  de  hardiesse  que  je  lui 
ose  dire. 

t\.  Ardideza,  s.f.,  hardiesse,  courage. 

E  d'aquesta  ardideza  parla  Jbesn-Crist. 
V.  et  Vert. ,  fol.  64. 
Jésus-Christ  parle  de  cette  hardiesse. 

anc.  cat.  Ardidesa.  it.  Ardit.ezza. 

5.  Ardimen,  s.  m. ,  hardiesse,  courage, 
audace. 


i6 


ARD 


Qae  re  no  val  forsa  ses  ardimen. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Un  sirvcntes. 
Que  la  force  sans  le  courage  no  vaut  rien. 

Mi  dona  ardimen  amors. 
Bertrand  de  Born  le  fils  :  Quan  vei. 
L'amour  me  donue  hardiesse. 
ANC.  r r.  Ore  li  croist  ses  hardemens. 

Plus  ot  de  hardement  k'Ector. 
Roman  du  comte  </r  PoitierSj  v.  -r>77  et  6\o- 
ANC.  cat.  Ardiment.  it.  Ardhnento. 

6.  Ardir,  v. ,  enhardir. 

Ni  no  m  sai  de  ren  ardir  , 
Mais  d'aisso  qu'a  lieys  agensa. 

Pons  d'Ortafas  :  Siaiperdut. 
Kl  je  ne  sais  m'enhardir  de  rien,  excepte'  de  ce 
qui  lui  plaît. 
anc.  cat.  Ardir.  it.  Ardire. 

7.  Enhardir,  v.  ,  enhardir. 

Qnar  no  ns  ansas  de  preiar  enhardir. 

La  comtesse  de  Provence  :  Vos  que. 

Parce  que  vous  n'osez  vous  enhardir  de  prier. 

L'ns  hi'enardis  e  l'autre  m  fai  temer. 

Arnaud  de  Marueil  :  Si  m  destrenlietz. 

L'un  m'enhardit  et  l'autre  me  fait  craindre. 

8.  Sobrardit,  adj.,  très  hardi. 

E  trop  sobrarditz  volers. 

Folquet  de  Marseille  :  Uns  volers. 
Et  vouloir  très  grandement  hardi. 

9.  Sobrenardir  ,  v. ,  surenhardir,  gran- 
dement enhardir. 

Substantiv. 

E  m  fai  cassar  sobrf.nardirs  e  folheiars. 

(•  wbert  moine  de  Puicibot  :  Amars. 

Et    grandement    enhardir   et    folâtrer    me   font 
chasser. 

10.  SoBr.AF.niMF.N,  s.   m. ,  grande  har- 
diesse, excès  d'audace. 

Per  SOBRARDIMF.N. 

Gir  wù  de  Borneil  :  Gen  m'aten. 
Par  excès  d'audace. 

APiDIT,  s.  m.,  hardi,  liard ,  sorte  de 
monnaie. 

Seis  ardits  tant  solamen  per  fust....  Paga 
un  AP.Dir  de  ponl 

Fors  de  J't-arn,  fol.   1078  el   109U. 
Six   hardis   lant  seulement  par   fuste...  Paie  un 
hardi  pour  le  passage  du  pont. 


ARD 

Ardits    d'Angleteyra    an    lo    capelet    que 
leyon  :  Eduardus. 

Anc.  tari/des  Monnaies  en  provençal. 

Les  hardis  d'Angleterre  ont  le  chapelet  où  on  lit  : 
Eduardus. 

ARDRE,  v.,  lat.   ardcre,  brûler,  en- 
flammer. 

No  y  a  un  tan  gran  ni  fort , 
Si  cai  lains ,  qn'ab  gran  dolor 
No  '1  fasson  ardre. 

GÀVAlTDAW  Le  Vieux  :  Patz  passien. 
Il  n'y  a  un  si  grand  ni  si  fort ,  s'il  clieoit  là  dedans, 
qu'ils  ne  le  fassent  brûler  avec  grande  douleur. 
E  s'ieu  pognes  contrafar 
Fenix,  don  non  es  mas  ns , 
Que  s'art  e  puois  resortz  sus, 
En  m'arsera. 
Bichard  de  Barbezieux  :  Atressi  com  l'olifans. 
Et  si  je  pouvais  imiter  le  phénix ,  dont  il  n'en  est 
qu'un  ,  qui  se  bnîle  el  puis  ressuscite,  je  me   brû- 
lerais ■ 

Tais  se  cuia  calfar  que  s'art. 

P.  Cardinal  :  Ben  ten  per. 
Tel  se  croit  chauffer  qui  se  brûle. 
Par  extension.  Elas  ardon  la  carn,  e  s'acom- 
pagnon  am  lascolretz  jannas  et  ablasnegras. 

Liv.  de  Sjdrac ,  fol.  35. 
Elles  brûlent  la  chair  ,   et  s'accompagnent  avec  les 
hiles  jaunes  et  avec  les  noires. 
Fig.  Dona,  inerce  vos  clam, 
Que  tôt  ard  e  aflam, 
Tant  de  bon  cor  vos  am. 

Arnaud  de  Marueil  :  Ses  joy. 
Dame ,  je  vous  demande  merci  ,  vu  que  je  brille 
et  m'enflamme  entièrement ,  tant  je   vous  aimr  de 
hon  cœur. 

E  d'aizo  que  nostre  Senhor  lor  dizia  e  lor 
parlava ,  lor  cors  en  ardia. 

Sermons  en  provençal ,  fol.  26. 
Et  de  ce  que  notre  Seigneur  leur  disait  et  leur 
parlait ,    leur  cœur  en  brûlait. 
Part.  pas.  Es  arsa  del  solelh. 

Evangeli  de  li  quatre  Semencz. 
Elle  est  brûlée  du  soleil. 
anc.fr.  C'est  feu  grégeois,  ne  croy-je,  qui  ne  cesse 
D'ardre. 

Charles  d'Orléans  ,  p.  139. 
Gasta  et  ardi  aucunes  de  leurs  viles. 

Rec.  des  hisl.  de  Fr. ,  t.  VI ,  p.  l5o. 
Lors  ardent-Ws  de  convoitise. 

Fabl.  et  cont.  anc,  I.  II ,  p.  386'. 

Tout  vif  me  paisse  l'en  arder. 

Roman  de  la  Rosej  v.  3760. 


ARD 

anc.  cat.  Ardrer.  esp.  port.  Arder.  it.  Ar- 
dere. 

2.  Ardent, ad}.,  lat.  ardent^/?*,  ardent, 
allumé. 

Ah  gran  candela  ardkn. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Avec  grande  chandelle  allumée. 
Vos  qn'estorsetz  Sidrac 
D'ardent  flarna. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieu  vera. 
Vous  qui  délivrâtes  Sydrac  de  la  flamme  ardente. 
Cnrn  séraphin  vuelha  dire  ardens. 

■Elue,  de  las  propr.,  fol.  9. 
Comme  se'rapliin  veuille  dire  ardent. 

Fig.    Et  aîssellas  putas  ardens. 

B.  de  Ventadour  :  Pus  mos  coratges. 
Et  ces  prostitue'es  ardentes. 
De  cor  dévot  et  arden  arnor. 

V.  et  Vert.,  fol.  88. 
De  cœur  de'vot  et  ardent  amour. 

cat.  Ardent,  esp.  Ardiente.  tort.  it.  Ardente. 

3.  Ardenment,  adv.,  ardemment. 

Aqno  en  que  s'esbriva  ardenment. 

Trad.  de  Bède,  fol.  I. 
Ce  en  quoi  il  s'e'lance  ardemment. 
La  regarda  ardentment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  71. 
La  regarde  ardemment. 

esp.  Ardientemente.  port.  it.  Ardentemente. 

4-    Ardura,   arsura  ,    s.  f. ,   brûlure  , 
incendie. 

Tôt  aissi  quon  se  banha  doussamen 
Salamaudra  en  fuec  et  en  ardura. 

P.  de  Cols  d'Aori.ac  :  Si  quo  'lsolelhs. 
Tout  de  même  que  la  salamandre  se  délecte  douce- 
ment en  feu  et  en  bi-ûlure. 

La  ceudre  de  sa  scorsa  val  contra  arsura. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  2o5. 
La  cendre  de  son  écorce  vaut  contre  brûlure. 

Fig.  Donc  s'ien  n'ai  I'ardura, 
Cobri  ma  dolor. 

Giraud  de  Calanson  :  Ab  la  verdura. 
Donc  si  j'en  ai  la  brûlure,  je  couvre  ma  douleur. 

anc.  fr.  ...Que  de  soif  souffrez  si  grant  ardure 
Roman  d'Alexandre,  not.  des  Mss.,  t.  V,  p.  110 
Qu'en  amours  ait  joie  et  ardure. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  6^2. 
anc.  cat.   it.  Arsura. 

5.  Arcio,  s.f.,   chaleur,  ardeur. 


ARE 


"7 


Per  I'arcio  de  las  cenres. 

Trad.  de  Bede,  fol.  5.1. 
Par  l'ardeur  des  cendres. 
anc.  fr.  Maisons  è  viles  (ist  ardeir... 
Poiz  fist  à  Mantes  un  arson, 
La  vile  mist  tote  en  charbon. 

lloman  de  B.011,  v.  1^209. 
La  glace,  la  froidure, 
Le  brasier,  Varsion , 
La  mort  perpétuel. 

Fabl.  et  cont.  anc.,  Ms. ,  7218,  fol.  222. 

6.  Ardor,  s.  f.,   lat.  ardor,   brûlure, 
ardeur,  flamme. 

E  portavo  lo  lay  cremant  on  li  plasia, 
Qu'en  la  carn  n'en  locner  ar dors  non  pareyssîa. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  le  portait  là  brûlant  où  il  lui  plaisait,  de  ma- 
nière que  la  brûlure   ne  paraissait  ni  en  la  chair  ni 
en  la  peau. 

Si  quo  '1  solelbs... 
E  '1s  plus  bas  luecx  destrentz  mais  per  s'ardor  . 
P.  de  Cols  d'Aorlac  :  Si  quo  '1  solelhs. 
Ainsi  que  le  soleil...  et  presse  plus  de  son  ardeur 
les  plus  Las  lieux. 

Fig.  Mas  ieu,  las  !  que  suefri  I'ardor 
E  la  pena  que  m  ven  d'amor. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Ar  vey  qu'em. 
Mais  moi ,  malheureux.'  qui  souffre  V ardeur  et  la 
peine  qui  me  vient  d'amour. 

Meils  es  mollier  penre  que  périr  per  I'ar- 
dor de  luxuria. 

Trad.  de  Bède,  fol.  32. 
Il  est  mieux  de  prendre  femme  que  de  périr  par 
l'ardeur  de  la  luxure. 
cat.  esp.  tort.  Ardor.  it.  Ârdore. 

7.  Arsum,  s.  /«.,  ardeur,  chaleur. 

Sentirai  I'arsum 
E  '1  foc  d'ifern. 

Leys  d'amors,  fol.  29. 
Je  sentirai  Y  ardeur  et  le  feu  d'enfer. 

AREAMEN,  s.  m.,  parure,   arrange- 
ment, équipage. 

E  vos  etz  bons  e  plazens, 

E  '1  vostre  areamens  es  grans. 

Bertrand  de  Gordon  :  Totz  los  afars. 
Et  vous  êtes  bon  et  agréable  ,  et   votre  équipage. 
est  grand. 
anc.  cat.  Arreament.  anc.  esp.  Arreamiento. 

ARELS,  adj. ,  lat.  erecMs,  qui  est  en 
érection. 


n8 


ARE 


Esta  dos  jorns  aueis  e  volontos. 
T.  de  Blac.vs  et  de  P.  Pelissier  :  En  Peliccr. 
Il  demeure  deux  jours  en  érection  et  désireux. 
Asc.  fr.  Mes  j'estoie  toz  jorns  aroiz, 

Je  sui  tle  moult  chaude  nature. 
Roman  du  Rcnart,  t.  III ,  p.  3l7- 

ARENA,  s./.,  lat.  arena,  arène,  sable. 

Que  fan  portais  e  bestors 
De  caus  e  cI'aresa  ab  caire. 

Bertrand  de  Born  :  S'aLrils. 
Qui  font  portails  et  tours  de  chaux,  et  de  sable 
avec  pierre  de  taille. 

Qn'ien  lo  vi  en  I'arena 
Jos  trabucar. 
Ra.mbaud  de  Yaqueiras  :  El  so  que. 
Que  je  le  vis  trébucher  en  bas  sur  l'arène. 
Fig.        Qu'aur  perdi  e  vos  arena. 

T.  de  la  C.  de  Die  et  de  R.  d'Orange  :  Amicx. 
Que  je  perdis  or  et  vous  sable. 
Loc.       Et  es  plus  fols,  mon  escien, 

Que  sel  que  seniena  en  arena. 
T.  de  P.  d'Auvergne  et  de  B.  de  Yentadour  : 

Amicx. 
Et  il  est  plus  fou  ,  à  mon  avis ,  que  celui  qui  sème 
dans  le  sable. 

ANC.  FR. 

S'il  en  y  avoit  tant  com  araine  en  gravier. 
Helinand  ,  Vers  sur  la  Mort. 
cat.  esp.  port.  it.  Arena. 

—  Pierre,  gravelle. 

Fa  solver  las  peiras  en  la  colha ,  e  purga 
I'arena. 

Trad.  du  Lapidaire  de  Marbode. 
Il   fait   dissoudre  les  pierres  dans    la  vessie ,   et 
purge  la  gravelle- 

2.  Areneta,  s.f.,  petit  sable. 

Entre   arenas  fluvials  et  de   mar,  si  trobo 
arenetas  d'aur. 

Elue-  de  las  propr. ,  fol.  i83. 

Parmi  les  sables  de  fleuves  et  de  mer,  se  trouvent 
petits  sables  d'or. 

3.  Arener,  s.  m.,  grève,  gravier. 

El  a  passada  Taïga  e  vene  al  arener. 

Guillaume  de  Tudela. 
Il  a  passe'  l'eau  et  vint  à  la  grève. 

/|.  Arexos,  adj.,  lat.  arexosjm,  sablon- 
neux. 
Aquesta  terra  arenosa. 

Cat.   dels  apost.  de  Roma,  fol.  89. 
Cette  terre  sablonneuse. 


ARE 

EU  loc  ARENOS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  Ô7. 
En  lieu  sablonneux. 

cat.  Arenos.  esp.  port.  it.  Arenoso. 

ARENC,  .v.  //?.,  lat.  halex,  bareng. 

Milla  arencs  et  cinq  cens  merlus. 

Ta.  de  i25g.  Doat,  t.  LXXVIII,  fol.  38;. 
Mille  harengs  et  cinq  cents  morues. 
Nég.  expl.  Que  ses  joi  no  valh  un  arenc. 
Gavaudvn  le  Vieux  :  Dezamparat. 
Qui  sans  joie  ne  vaut  un  hareng. 

cat.  Arenc.  esp.  port.  Arenque.  it.  Aringa. 
ARESAR,  v.,  moquer,  ridiculiser. 

Alcuns  parliers  reprendon  e  ebuflon  e  are- 
son  aquels  que  vezon  far  be. 

V.  et  Vert.,  fol.  23. 
Aucuns  bavards  reprennent  et  raillent  et  moquent 
ceux  qu'ils  voient  bien  faire. 
Part.  pas.  Per  pahor  de  esser  menesprezatz  o 
arezatz  per  la  gent. 

V.  et  Vert.,  fol.  io- 
Par    crainte  d'être  me'prise'  ou  ridiculisé  par  la 
gent. 

ARESTA ,  s.  f. ,  lat.  arista  ,  pointe  , 
barbe  de  l'épi ,  arête. 

Premieyraniens  son  en  berbas  o  en  semen- 
sas,  e  pueys  en  aresta  et  en  espiga  ,  e  pueys 

en  frug  complit. 

V.  et  Vert.,  fol.  10. 
Premièrement  ils  sont  en  berbes  ou  en  seme's  ,  et 
puis  en  pointe  de  l'épi  et  en  e'pi ,  et  puis  en  fruit 
parfait. 

—  Fig. ,  moisson ,  saison . 

Qui  manja  blat  de  très  arestas 
Miels  pot  suffrir  vens  e  tempestas. 

Leys  d'amors,  fol.  129. 
Qui  mange  blé  de  trois  saisons  peut  mieux  souf- 
frir vents  et  tempêtes. 
anc.  fr.  De  paille  et  poignant  areste. 

Miserere  du  reclus  de  Molliens- 

cat.  esp.  tort.  Aresta.  it.  Arista,  aresta. 

—  Arête  du  poisson. 

Tota  bestia  generalment  que  ha  arestas  ha 
petit  de  sanc 

Cum  peysshos  aresta. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  62  et  61. 

Toute  bêle  généralement  qui  a  des  arêtes  a  peu 
de  sang. 

Comme  les  poissons  l'arête. 


ARG 

cat.  anc.  esp.  tort.  Aresta.  it.  Resta. 

ARESTOL,    s.    m.,    manche,    fût   de 
lance  ,  poignée  de  la  lance. 
Jaufres  a  girat  I'arestol 
Can.  vi  lo  cavalier  el  sol. 

Roman  de  Janfre,  fol.  10. 
Jaufre  a  tourné  le  fût  de  la  lance  quand  il  a  vu 
le  cavalier  sur  le  sol. 

"Va  donar  tan  gran  colp  a  Borrelh  am  I'ares- 
toi.  de  sa  lansa. 

Philomena. 
11  va  donner  si  grand  coup  à  Borel  avec  le  fût 
de  sa  lance. 

abc.  fr.  ...  Sa  lance  torna,  derrière 
Le  fer,  et  Yarestuel  devant. 
Roman  d'Erec  et  d'Enide.  Sainte-PalàyE  ,  Gloss. 
D'nn  arestol  l'a  féru. 
Roman  de  Florimont.  Sainte-Palaye,  Gloss. 
ANC  cat.  Aristol. 

Le  Diccionario  cat.-cast.-lat.  définit 
aristol ,  la  punta  inferior  de  la  llansa. 

ARGAMASSA,  s.f. ,  ciment,  mortier. 

Pietat  es  ayssi  coma  bona  argamassa  de 
que  hom  fa  los  murs  sarrazines,  que  nom  no 
pot  derrocar  ab  pic  ni  ab  peira  d'engin. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  63,  2*  trad. 

La  piété  est  comme  le  bon  ciment  dont  on  bâtit 
les  murs  sarrasinois  ,  qu'on  ne  peut  détacher  avec 
pic  ni  avec  pierre  de  machine. 

cat.  Argamassa.  esp.  Argamasa.  port.  Arga- 
maca. 

ARGENT,  s.  m.,  lat.  argentm/h,  argent. 
Ar  agues  ica  mil  marcs  de  fin  argent  ! 
Pistoleta  :  Ar  agues. 
Maintenant  eussé-je  mille  marcs  de  pur  argent! 
En  un  culhier  d'ARGEN. 

V.  de  S.  Honorât. 
En  une  cuiller  à'argent. 

Qu'asaz  val  mais  gazanhar  en  argen 
Que  perdre  en  aur. 

Aijieri  de  Peguilain  :  En  greu  pantays. 
Qu'il  vaut  beaucoup  mieux  gagner  en  argent  que 
perdre  en  or. 

Il  se  dit  généralement  des  diverses 
monnaies ,  et  même  des  richesses ,  de  la 
fortune. 

E  '1  riex  que  no  li  vole  be  faire  , 
"Valc  a  la  mort  pane  son  argens. 

Pons  de  Capdvol  :  En  bonor. 


ARG 


"9 


Et  le  riche  qui  ne  lui  voulut  bien  faire ,  infortune 
lui  valut  peu  à  la  mort. 

ANC.   ESP. 

El  exe  de  fin  argent  qne  cantasse  meior. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  8l  I . 
anc.  cat.  Argent,  tort.  it.  Argento. 

2.  Argen-viu,   s.  m.,   lat.    argent«/h 
vixum  ,  vif-argent ,  mercure. 

Solfre  et  argen-viu  mesclat. 

Deedes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Soufre  et  argent-vif  mêlés. 
Ayssi  cnm  si  fos  argen-viu  ,  qaan  corr  de 
loc  en  loc. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  q8. 
Comme  si  ce  fût  argent-vif  quand  il  court  de  lieu 
en  lieu. 

cat.  Argent-viu.  anc  esp.  Argen-vivo.  it.  Ar- 
gento-vivo. 

3.  Argenté,  adj.,  lat.  argentemj-,  ar- 
genté. 

Terra  argentea  ,  déclinant  a  blancor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io3. 
Terre  argentée  ,  déclinant  à  blancheur. 
port.  it.  Argenteo. 

4.  Argenteyra,  s.f.,  lat.  argent ar*a, 
mine  d'argent. 

C'aqui  no  val  ni  thesanr  ni  captais, 
Tors  ni  castels  ,  palais  ni  argenteyra. 
P.  DE  LA  Mula  :  Ja  de  razon. 
Que  là  ne  vaut  ni  trésor  ni  cheptel ,  tour  ni  châ- 
teau ,  palais  ni  mine  d'argeni. 

it.  Argentiera. 

5.  Argentaria,   s.  f,  orfèvrerie,  état 
d'argentier. 

Per  los  diebs  proboms  de  I'argentaria. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  1^5. 
Par  lesdits  prudhommes  de  \' orfèvrerie. 

u.  Argentier,  s.  m.,  lat.  argentarzm.v, 
argentier,  orfèvre. 

D'una  plata  d'anr  o   d'argen   voira  far  nn 
argentier  una  bella  copa. 

V.  et  Vert.,  fol.  66'. 
Un  argentier  voudra  ,  d'une  plaque  d'or  ou  d'ar- 
gent ,  faire  une  belle  coupe. 

Car  uns  argentiers...  fazia  e'mages  d'argent. 

Trad.  des  Actes  des  apôtres,  ch.  19. 
Car  un  argentier...  faisait  figures  d'argent. 
anc   fr.  E  l'entailla  moult  volontiers 


120 


ARG 


Uns  très  bons  maistres  argentiers. 
Froissard.  Poés.  manusc.  Roquefort,  t.  I,  p.  88. 
cat.  Argenter.  anc.  esp.  Argentero.  it.  Ar- 
gentajo . 

>7 .  Argentari,  adj. ,  d'argentier. 
En  fornatz  argentarias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  184. 
En  fournaises  à'argentier. 

8.  Argentar,  v. ,  argenter. 

Part.  pas.  Calisse  d'eram  que  era  argentatz. 

Philomena. 
Calice  d'airain  qui  était  argenté. 

De  coire  argent at. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  139. 
De  cuivre  argenté. 

ANC.  cat.  anc.  esp.  roRT.  Argentar.  it.  Inar- 
gentare. 

ARGILA,  s.  f. ,  lat.  argi/la  ,  argile. 

D'argila  e  de  terra  amasset, 
Am  fanga  trastot  o  mesclet. 

Trad.  de  l'Evangile  de  l'Enfance. 
Il  amassa  de  l'argile  et  de  la  terre,  il  mêla  tout 
cela  avec  de  la  fange. 

Argila  es  terra  glutinoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l83. 
L'argile  est  une  terre  glutineuse. 
Olla  nova  ben  cnberta  ab  argila. 

Rec.  de  remèdes  en  provençal . 
Pot  neuf  biçn  couvert  avec  argile. 
cat.  Argila.  esp.  Arcila.  port.  it.  Argi/la. 

2,  Argillos,  adj. ,  lat.  argillosm^^  argi- 
leux. 

Fan  lors  nîs  en  terra  argilloza...  En  terra 
ARGILL07.A  meza  ,  reten  sa  beutat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  it\J  et  212. 
Ils  font  leurs  nids  en  terre  argileuse...  Mise  en 
terre  argileuse,  elle  relient  sa  beauté'. 
cat.    Argilos.  esp.    Arcilloso.    tort.   it.   Ar- 
gilloso. 

ARGUMENT,  s.  m.,  lat.  argument»/??, 
argument,  analogie,  raisonnement. 

On  lo  den  jutgar  per  ahgument  d'antra  ley 
que  paraula  d'autre  negoci  sembîan  ad  aquel. 
Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  96. 
On  doit  le  juper  par  analogie  avec  uneautre  loi  qui 
parle  d'autre  affaire  semblable  à  celle-là. 
E'is  arguments  son  payre  a  niotbenentendutz. 
V.  de  S.  Honorai. 
Et  a  très  bien  entendu  les  arguments  de  son  père. 


ARI 

Pessamens  es  us  argumens  que  Dlea  mes  el 
cor  d'orne...  que  fassa  be  e  laisse  lo  mal. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  l35. 

La  pense'e  est  un  raisonnement  que  Dieu  mit  au 
cœur  de  l'homme...  afin  qu'il  fassebien  et  qu'il  laisse 
le  mal. 

cat.  Argument,  esp.  port.  Argumenta,  it.  At- 
gomento. 

2.  Arguir,  v.  ,  lat.  ARGueRe?,  arguer, 
prouver,  blâmer. 

Que  arguish  que  en  el  es  somma  bontat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I. 
Qui  prouve  qu'en  lui  est  suprême  bonté'. 

Ni  arguir  so  que  no  sabem. 

Cal.  dels  apost.  deRoma,  fol.  161. 
Ni  blâmer  ce  que  nous  ne  savons. 

anc.  fr.  Et  soutilment  arguer  par  logique. 
Car  son  peebié  Yargne. 
Ei  stache  Deschamps  ,  fol.  34  et  i5. 

cat.  esp.  tort.  Arguir.  it.  Arguire. 

3.  Redarguire,  v.,  lat.  redargu^u?,  blâ- 
mer ,  réfuter. 

Arguire,  redarguire. 

Leys  d'amors,  fol.  99. 
Arguer,  réfuter. 

cat.  esp.  port.  Redarguir.  it.  Redarguire. 

ARIETH ,  aret,  aries,  s.  m.,  lat.  arie- 
iem,  bélier. 
Aret  es  bestia  lanosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23^. 
Rélier  est  bêle  laineuse. 

Te,  vec  te  de  que  fassasholocaust  netamens  ; 

E  det  li  I  aret  don  felz  a  Dieu  presens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 

Tiens ,  voici  de  quoi  tu  fasses  bolocauste  pure- 
ment ;  et  il  lui  donna  un  bélier  dont  il  fit  hommage 
à  Dieu. 

No  venda  carn  de  feda  o  d'.\RET  per  moton 

crestat. 

Statuts  de  Montpellier  de  120^- 
Qu'il  ne  vende  pas  chair  <!<■  brebis  ou  de  bélier 
pour  mouton  châtre. 

—  Bélier,  signe  du  zodiaque. 
Lo  premier  sign'  es  arieth. 

Erev.  d'amor,  fol.  29. 
Le  premier  signe  est  le  bélier. 
E  renha  en  un  signe  que  a  nom  aries. 
Liv.  de  Sydrac,  fol.  53. 
Et  il  règne  dans  un  signe  qui  a  nom  bélier. 


ARI 

anc.  fr.  Quant  le  soleil  sera  en  ariés. 

Prophéties  de  Merlin,  fol.  18. 
cat.  esp.  port.  Aries.  it.  Ariete. 

ARIDITAT,  s.  f. ,  lat.  ariditatt/;?.,  ari- 
dité. 

Ariditat,  qae  vol  dire  siecitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i83. 
Aridité,  qai  veut  dire  sécheresse. 
ANC.  cat.  Ariditat.  it.  Aridità. 

2.  Arefaccio,  s.  f.,  du  lat.  arefac<?^, 
aréfaction. 

Arefaccio  o  dezicament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  48- 
Aréfaction  ou  dessèchement. 

ARIPIN,  arpen,  s.  m. ,  arpent. 

Parmi  les  autres  langues  de  l'Europe 
latine ,  la  seule  langue  française  em- 
ploie ce  mot. 

Columelle,  liv.  V,  ch.  i ,  dit  :  «  Galli 
candetum  appellant,  in  areis  urbanis, 
spatium  centum  pedum,  in  agrestibus 

autem  pedum  cl semijugerum  quo- 

que  arepennem  vocant. 

Grégoire  de  Tours,  liv.  V,  ch.  28: 
Stalutum  fuerat  ut  possessor  de  pro- 
pria  terra  unam  amphoram  vini  per 
aripennum  redderet. 

On  trouve  dans  l'appendice  des  For- 
mules de  Marculfe,  n°  5o,  vineam.... 
aripennos  tantos. 

De  meg  aripin  de  vinea  lo  cart. 

Titre  de  987 . 
Le  quart  d'un  demi-arpent  de  vigne. 

De  terra  sol  rtn  arpen. 
Roman  de  Gérard  de  Rossilion,  fol.  3çj. 
Un  seul  arpent  de  terre. 
Qae  per  forsa  los  an  un  arpen  recuîatz. 
Pioman  de  Fierabras  ,  v.  447" 
Que  par  force  ils  les  ont  repousse's  un  arpent. 

ARISMETICA,  s.  f.,  lat.  arithjietica , 
arithmétique. 
D'arismetica  sai  totz  los  acordaments. 
T1.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  toutes  les  concordances  de  l' arithmétique- 
1. 


ARL  lai 

Que  arismetica  sia  scientia  entre  matlie- 
maticas  scientias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  280. 
Que  arithmétique  soit  science  entre  les  sciences 

niallirmaliques. 

Era  après  eu  astronomia  e  artsmetica. 

Cat.  dels  apost.  de  Ruina,  fol.  25. 
11  e'tait  instruit  en  astronomie  et  en  arithmétique. 
cat.   esp.   Arismetica.  port.   Arithmetica.  it. 
Aritmetica. 

1.  Arismetic,  adj. ,  lat.  arithmetick^^ 
arithmétique,  concernant  l'arithmé- 
tique. 

De  sciencia  arismetit  v. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  n5. 
De  la  science  arithmétique. 
cat.  Arismetic.  est.  Arismetica,  port.  Arith- 
metico.  it.  Aritmctico. 

ARLSTOLOGIA,  s.  f. ,  lat.  aristolo- 
chia  ,  aristoloche. 

Prendetz  una  erba  bon'  e  bella 
C'aristologia  s'apella. 

Becdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez   une   herLe  bonne    et  belle   qui  s'appelle 
aristoloche. 

Aristologia  es  berba  mot  medecinal,  mas- 
amara. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  200. 
Uaristoloche  est    herbe    très    médicinale ,   mais 
amère. 

cat.  Aristologia.  port.  Arlstolochia.  it.  Aris- 
tologia. 

ARLÀBECA,  s.  f.,  complainte,  chant 
lugubre. 

Et  entendes  nna  arlabeca 

Que  ieu  vos  vuel  dire; 
Sabes  no  m  puesc  ebantar  ni  rire  , 

Ni  far  conort, 
Tant  veg  en  poder  de  la  mort 

ïota  la  gent!... 
le  us  ay  fenida  I'arlabeca. 
Qui  be  l'enten. 
Un  trolbadolr  anonyme  :  Dieus  vos  salve. 
Et  entendez  Un  chant  lugubre  que  je  veux  vous 
dire  ;  vous  savez  que  je  ne  puis  chanter  ni  rire  ,  ni 
faire  amusement ,  tant  je  vois  toute  la  gent  en  pou- 
voir de  la  mort  !... 

Je  vous  ai  fini  la  complainte  pour  qui  bien  l'entend. 

L'ancien  portugais  employait  le  mot 
arrabeca  ,  depuis  rabeca  ,  rebec,  violon. 

16 


12-2  ARM 

ARLOT,  s.  m. ,  ribaud,  goujat,  gueux. 

Qu'ilb  arloï  tnian 
Van  cridau  duy  e  duy  : 
Datz  me  ,  que  joglars  suy. 

T.  de  la  Mbla  :  Dels  joglars. 
Que  les    ribauds  mendiants  vont  criant  deux  à 
Jeux  :  Douuez-raoi ,  vu  que  je  suis  jongleur. 

Mout  se  fez  grazir  als  arlots  et  als  putans 
et  als  liostes  taverniers. 

V.  de  Guillaume  Figueiras. 
Se  fit  beaucoup   agréer  aux  ribauds  et   aux  dé- 
bauchc'es  et  aux  aubergistes  taverniers. 
anc.  fr.   Icellni  Pierre  appellast  le  suppliant 
arlot ,   tacain  ,   borne ,   qui  vault  autan   à 
dire    en   langaige   du    pays    de  par-delà  , 
garçon,  truan,  bastart. 
Lett.  de  rem.  il\ii.  Carpentier,  t.  I,  col.  204. 

anc.  cat.  Arlotz. 

ANC.    ESP. 

Ca  clamaban  los  canes,  ereges  et  arlotes. 

V.  de  San  Domingo,  cop.  6^8. 
ANC.  it.  E  sapeva  di  vin  coin'  un'  arlotto. 
Ptjlci  :  Morg.  ,  c.  19  ,  st.  l3l. 
E  non  vi  dico  se  sapea  di1  arlotto. 

GiambullARi ,  Ciriff.  cah>.,  lib.  II. 

ARLOTES,  s.  m.,  arlote,  sorte  de  poésie. 

Que  ebanso  ni  sirventes , 

Ni  'stribot  ni  arlotes 
Non  es  mas  quan  liebaria. 

B.  Martin  :  D'entier  vers. 
Que    ebanson  et  sirvente ,   estribot  et  arlote  n'est 
que  le'cberie. 

ARMAS,  s.f. ,  lat.  arma,  armes. 

A  l'exemple  de  la  langue  latine,  celle 
des  troubadours  n'a  point  employé  ce 
mot  au  singulier. 

Ni  ges  d' armas  Galvains  plus  no  valia. 
\  i  HEBI  de  PeguilAIN  :  Era  par  beu. 
Et  Gauvain  ne  va'ait  pas  plus  en  armes. 
Tôt  hotn  que  pogues  portar  armas. 

PhILOMENA. 

Tout  homme  qui  pût  porter  les  armes. 
Loc.  Que  digo  a  lors  escudiers 

Que  prengon  las  armas  de  briu. 

P.  Vidal  :  Mai  o  acobra. 
Qu'ils  disent  i  leurs  écuyers  qu'ils  prennent  les 
armes  sur-le-champ. 

El  sien  mand  estener 
De  fay  d\\RMEs. 
T.  Hordkl  ET  de  Bertra.nd  :  Doas  donas. 


ARM 

Commande  au  sien  do  s'abstenir  de  fait  à'armes. 
Per  lo  lay  de  las  gens  d' armas. 
Tit.  de  iqab.  Hist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  229. 
Par  le  fait  des  gens  d'armes. 

Fis;.  Sac  e  dignns...  armas  de  penedensa. 
Trad.  de  Bède,  fol.  5o. 
Sac  et  jeûnes...  armes  de  pénitence. 

Sel  que  m'afis  ab  armas 
Tostemps  del  sirventes. 

SoRDEL  :  Sel  que  m'afis. 
Celui  qui  me  de'fie  toujours  avec  les  armes  du 
sirvente. 

— ■  Instruments  de  chirurgie. 

Prenetz  las  vostras  armas  am  sollicitut. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  I. 
Prenez  vos  armes  avec  sollicitude. 

Ad  armas,  interf.,  aux  armes. 

Que  fezesso  cridar  per  tota  la  ost  :  Ad  armas! 
Ad  armas  ! 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  12. 
Qu'ils  fissent  crier  par  toute  l'arme'e  :  Aux  armes  '. 
aux-  armes  l 
Eu  auta  voutz  escria  :  Ad  armas  !  cavaliers. 
V.  de  S.  Honorât. 
Il  crie  à  haute  voix  :  Aux  armes  !  chevaliers. 

anc.  fr.  Fut    tantost  en  plusieurs  et  divers 
lieux  crié  :  A  l'arme .' 

MONSTRELET  ,  t.  II  ,  fol.  82. 

L'on  fait  une  procession  devant  laquelle 
marebe  un  trompette  qui  va  sonnant  à 
l'arme  ! 

Amyot  ,  trad.  de  Plutarque,  vie  d'Aristide. 

cat.  esp.  port.  Armas,  it.  Anne. 

7..  Alarma  ,  s.f. ,  alarme. 

No  podian  endurar  ni  suportar  las  grands 
alarmas  que  fasia. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  43. 
Ne  pouvaient  endurer  ni  supporter    les  grandes 
alarmes  qu'il  faisait. 

3.  Armadur  y  ,  s.f. ,  armure. 

Cni  armadura  non  tengues  nuill  pro. 
G.  de  S.-Leidier  :  Puois  fin'. 
A  qui  armure  ne  tint  nul  profit. 

Ni  las  armaduras  no  fan  pas  bon  cavalier. 

V.  et  Vert.,  fol.  65. 
Et  les  armures  ne  font  pas  le  bon  chevalier. 

Fig- 

Les  lo  segnaldeCrist,  non  vol  autra  armadura. 
V.  de  S.  Honorât. 
Il  fit  le  signe  du  Christ  ,  il  ne  veutautre  armure. 


ARM 

Penedensa     es    I'armadura    que    l'apostol 
S.  Paul  comanda. 

V.  et  Vert.,  fol.  67. 

La  pénitence  est  l'armure  que  l'apôtre  saint  Paul 
recommande. 
cat.  esp.  tort.  it.  Armadura. 

4.  Armurier,  s.   m.,  lat.   \Rnament\- 
rius,  armurier. 

Que  nul  menestairal,  balestier,  armurier, 
non  obro  si  no  d'artilleria. 

Ta.  du  xve  siée.  Doat,  t.  CXLVII,  fol.  285. 
Que  nul  ouvrier,  arbaletier,  m  mûrier,  ne  travail- 
lent sinon  d'artillerie. 

cat.  Armer,  esp.  Armero.  tort.  Armeiro.  it. 
Armajuolo. 

5.  Armada,  s.  f. ,  armée. 

Lodit  légat  fec  partir  e  demarebar  ladita  ar- 
mada e  Lost. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  8. 

Ledit  le'gat  fit  partir  et  mettre  en  marclie  ladite 
armée  et  ost. 

ANC.  cat.  Armada,  it.  Armata. 

6.  Armari,  s.  m.,  lat.  armarih/h,  ar- 
moire. 

Lo  meniill 
C'ai  trayt  de  mon  armari. 

G.  DE  S.-Gregori  :  Razo  e  dreit. 
Le  manteau  que  j'ai  tiré  de  mon  armoire. 
La  clau  de  I'armari  que  es  en  ladita  capela. 

TU.  de  ilfio.  Doat,  t.  LXXX,  fol.  39t. 
La  clef  de  V armoire  qui  est  daus  ladite  cliapelle. 
Fig.  Disen  qu'els  portava  en  I'armari  de  son 
cor  totz  jorns  escritz. 

V.  de  Hait/tond  Jordan. 
Disant  qu'il  les  portait  toujours  écrits  dans  l'ar- 
moire de  son  cœur. 

anc.  fr.  Cest  livres  est  cum  armarie  des  secreîs 
Den. 

Ane.  trad.  des  livres  des  Rois,  fol.  2. 
cat.  Armari.  esp.  port.  it.  Armario. 

7.  Armar,  v. ,  lat.  ARMAKe,  armer. 

Aitantost  elhs  se  van  be  armar. 

Philomena. 
Aussitôt  ils  se  vont  Lien  armer. 
Car,  ses  la  décima  ,  non  es 
Us  tant  caut  qu'en  armes  un  lenb. 
P.  DU  VlLAR  :  Sendats  vermelhs. 
Car,  sans  la  décime  ,  il  n'en  est  un  si  chaud  qui 
en  armât  une  barque. 


ARM 


ia3 


Fig-  Coin  d'aquell  que  lo  Sans-Esperit  adoba 
e  arma  de  virtutz. 

V.  et  Vert.,  fol.  32. 
Comme  de  celui  que  le  Saint-Esprit  équipe  et 
arme  de  vertus. 
Substantiv.  Quar  ges  armars  no  us  plazîa. 

B.  de  Rovf.NAc  :  Una  sirventesca. 
Car  armer  ne  vous  plaisait  point. 
Part.  pas.  E  m  play  quan  vey  cavals  armatz. 
BoNiFACE  DE  Castellane  :  Guerra  e  treballs. 
Et  il  me  plaît  quand  je  vois  chevaux  armés. 
cvr.  esp.  tort.  Armar.  it.  Armure. 

8.  Desarmar,  v.,  désarmer. 

Feiron  las  cnmpanbas  tost  desarmar. 

Romande  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  ^3. 
Ils  firent  quitter  aussitôt  les  armes  aux  compa- 
gnies. 

Adonc  els  se  van  desarmar. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles,  etc. 
Alors  ils  vont  se  désarmer. 

Paît.  pas. 

Et  el  e  siey  baro  an  lor  cors  desarmatz. 
Mas  non  as  ges  d'espaza ,  enans  iest  desarmatz. 
Roman  de  Fierabras  ,  v.  5^1  et  i5l7- 

Et  lui  et  ses  barons  ont  désarmé,  leurs  corps. 

Mais  tu  n'as  point  d'épée  ,  au  contraire  tu  es  dés- 
armé, 
cat.  esp.  tort.  Desarmar.  it.  Disarmars. 

g.  Armas,  s.  f.,  armes,  armoiries. 

En  P.  "Vidal  se  fasia  apelar  lop  per  ela,  e  por- 
tava armas  de  lop. 

V.  de  Pierre  Vidal. 
A   cause   d'elle,   Pierre  Vidal  se  faisait  appeler 
loup  ,  et  portait  armoiries  de  loup. 
Deseignaire  d'ARMAs, 

V.  d'Elias  C a  irai. 
Peintre  d'armoiries. 
Pilât  conoscloa  sas  armas,  que  avia  senbal 

d'aigla. 

Pioman  de  la  Prise  de  Jérusalem. 

Pilatele  connut  à  ses  armoiries,  vu  qu'il  avait  une 
représentation  d'aigle. 
anc.  fr.  De  sinople,  d'or  et  d'argent 
Ierent  ses  armes  et  d'azar. 

Pioman  du  Renaît ,  t.  P7.  p.  1^4- 
cat.  esp.  port.  Armas,  it.  Arme. 

ARMILLA,  s.  f. ,  lat.  armilla,  brace- 
let, anneau,  cercle. 

Volp  qui  porta  sa  leugua  en  anel  o  armilla. 


124 


ARN 


Las  armili.as  dois  espondilhs  so  cartUIagî- 
nozas  et  plîcablas. 

Elue.  Je  las  propr.j  fol.  262  et  238. 
Renard  c|iii  porte  *.i  langue  en  anneau  ou  en  cercle. 
Les  anneaux  des  vertèbres  sont  cartilagineux  el 
pliables. 

anc.  fr.  Donna  à  l'un  une  armillè  de  fin  or, 
quatre  livres  pesant. 

Rec.  des  hist.  de  Fr.,  t.  VIII,  p.  35o. 
ANC.  CAT.  anc.  est.  it.  Armilla. 

ARMONIA,  s.  f.f  lat.  /^armonia,  har- 
monie. 

Entre  elas ha  quaishuna  rnuzical  armonia. 

Es  tle  armoria  corporal  dissolucio. 

Sa  complexio  que  es  en  melhor  armonia 
temprada  et  fdrmadà. 

Elue,  de  lus  propr.j  fol.  106',  33  et  67. 

Entre  elles  il  y  a  presque  une  harmonie  musicale. 

C'est  dissolution  de  l'harmonie  corporelle. 

Sa  cornplexion  qui  est  tempe're'e  et  formée  en  meil- 
leure harmonie. 

cat.  Harmonia.  esp.  Armonia.  port.  Hanno- 
nia.  it.  Armonia. 

2.    Armoîîic  ,    ndj.,    lat.    hxwxioyicus , 
harmonique. 
"Votz  so  nnidas  aeordans  en  armonica  pro- 

porcio. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  281. 
Les  voix  sont  unies  s'accordant  en  proportion  har- 
monique. 

cat.  Harmonie    esp.  Armonico.  port.  Harmo- 
nica, it.  Armonico. 

ARMONIAC.  adj.,  ammoniac. 

Per  abstercio  ab  sal  armoniac. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  19t. 
far  nettoiement  avec  sel  ammoniac. 

port.  it.  Ammoniaco. 

ARNA,  arda,  s./.,  teigne. 
Si  vostr'  anzel  arras  afolon. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cas*. 
Si  les  teignes  tourmentent  votre  oiseau. 
Libres  et  ranbas  defendo  cVardas. 

ropr.,  fol.  206'. 
Préservent  de  teignes  les  livres  et  les  habits. 
cat.  Arna. 

1.  Arnos,  adj. ,  teigneux. 

Li  moillatz  las  penas  arrosas 
Que  no  son  1  ncar  del  lot  rozas. 

Decdïs  de  Prades.  Auz  «  , 


ARN 

Mouillez-lui  les  plumes  teigneuses  qui  ne  sont 
pas  encore  entièrement  rongées. 

ARNAGLOSSA,  s./.,  lat.  arnoglossa, 

arnaglosse,  plantain. 

Plantagge,  autrament  dit  arnaglossa,  que 
so  lengua  de  serpent. 

Arnaglossa...  A  forma  d'aqnest'  berba  era 
fayt  l'ornainent  de  la  mitra  del  maior  capela. 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  219. 

Plantain,  autrement  dit  arnaglosse ,  qui  sont 
langue  de  serpent. 

Plantain...  L'ornement  de  la  mitre  du  prêtre  chef 
était  fait  en  forme  de  celte  herbe! 

port.  Arnoglosa.  it.  Arnaglossa. 

ARNES  ,  s.  m.,  harnois,  équipage  de 
guerre ,  vêtement. 

Selon  Hickësius,  ce  mot  a  signifié 
d'abord ,  chez  les  guerriers  du  Nord  , 
une  partie  de  l'armure,  le  casque,  ap- 
pelé par  les  Goths  hairns  ou  hwctirns. 

Wachler,  Gloss.  Germ.,  v°.  Harnisch, 
étend  la  signification  de  ce  mot  à  l'ar- 
mure entière. 

Dans  la  langue  des  troubadours, 
arnes  a  été  employé  non  seulement 
pour  l'armure  et  l'équipage  de  guerre, 
mais  même  pour  les  vêtements  ordi- 
naires ,  etc. 

Que  man  caval  ferran  e  brun  et  bai, 
Donava  plus  soven  et  autr'  arnes. 

Aimeri  de  PeguilAin  :  Kia  par  ben. 
Qu'il  donnait  plus  souvent  maint  cheval  ferran  et 
brun  et  bai,  et  autre  équipage. 

E  tans  autres  valcns  arnes 
E  f'res  dan  rat  z  e  palafres. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Et  tant  d'autres  précieux  harnois  et  freins  dorés 
et  palefrois- 
Ane  mais  non  anct  en  arnes,  que  toi  quant 
gazaingnava  el  jogava. 

P.  de  Guillaume  Magret. 
Jamais  il  n'alla  en  équipage ,  vu  qu'il  jouait  tout 
il  gagnait. 

—  Vêtement ,  parure,  costume. 

Tu  fust  nada  de  Suria , 
Gentils*  panra  d'ARNEs. 

P.  Cvrdinw,  :  Vera  Vergcnn 


ARO 

Tu  fus  née  de  Syrie,  gentille  et  pauvre  de  parure. 

Qu'amples  vestirs  porton  e  bels  arnes. 
T.  d'Albert  de  Sisteron  et  du  moine  :  Monges. 
Qu'ils   portent  d'amples  vêtements  et  de   belles 
parures* 

E  '1  preires  a  las  fons  vengutz,  ab  son  aunes, 
Sou  libre  e  s'estola. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Et  le  prêtre  arrive'  aux  funts ,  avec  son  costume, 
son  livre  et  son  e'tole. 

anc.  fr.  Et  ne  li  fa  demoaré  de  tout  son  har- 
nais que  sa  cbape,  que  elle  ot  vestue,  et 
nn  sorcot  à  manger. 

Joisville  ,  p.  3o. 
Il  n'avoit  eu  loisir  de  prendre  son  harnois 
de  jambe. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  l85. 

cat.  esp.  Ames.  port.  Arnez.  it.  Arnese. 

2.  Arnei,  s   m.,  harnois,  arme. 

Qu'el  fortz  jaianz 
Contra  cui  se  levet  Davitz 

Era  gamitz, 
So  trobam,  de  forsor  arnei. 

Girald  de  Borneit,  :  Era  quant. 
Que  le    fort  ge'ant  contre  qui  David  se  leva  était 
muni ,  nous  trouvons  cela  ,  de  plus  fort  harnois. 

3.  Arnescar,  v.,  garnir,  équiper,  har- 
nacher. 

Ad  Agen  se  près  arnescar. 

Leys  d'amors,  fol.  129. 
Et  se  prit  à  s'harnacher  pour  Agen- 
El  arnesqde  r  lo,  a  joglar,  de  vestir,  et  d'arnes. 

V.  de  Gaubert ,  moine  de  Puicibot. 
Et  Yéquipa,  en  jongleur,  de  vêtements  et  de  har- 
nois. 

4.  Arnassar  ,  arnesar,  v. ,  équiper. 
Part. pas.  Cen  cavaliers  valens... 

Ben  arnassatz. 

Pistoleta.  :  Ar  argues. 
Cent  chevaliers  vaillants...  Lien  équipés. 
Arnesada  de  ranbas,  de  palafre. 

Tit.  de  i3i3.  Doat,  t.  XXXVIII ,  foL  177. 
Equipée  de  rohes  ,  de  palefroi. 
anc.  fr.  Le  sire  Poton  de  Xantraille 
Tout  harnaché  d'orfaverie. 

Vigiles  de  Charles  VII,  t.  II,  p.  72. 

AROMATIC.,    adj.,    lat.    aromatic«.v, 
aromatique. 
Aybre  aromatic 


ARP  125 

Herbas  aromatxcas. 

Pren ,  pcr  causas  aromaticas  etredolens, 
restauracio  et  confortacio. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  196,  l58  et  20. 

Arhre  aromatique. 

Ilerhes  aromatiques. 

Prend  ,  par  choses  aromatiques  et  odorantes,  res- 
tauration et  force. 

Substantiv.  Flagravan  coma  si  fos  d'AROMATic. 

Philomena. 

Fleuraient  comme  si  ce  fût  de  chose  aromatique. 
cat.  Aromatic.  esp.  port.  it.  Aromatico. 

2.  Aromaticitat,  s.f.,  arôme. 
Aromaticitat  e  odorament. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  52. 
Arôme  et  odeur. 

Aybre  aromatic  adboras  a  sa  aromaticitat 
o  redolentia  en  la  scorsa,  adhoras  en  la  flor, 
adhoras  el  frug.- 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  içtt. 
L'arhre  aromatique  tantôt  a  son  arôme  ou  odeur 
en  Pécorce  ,  tantôt  en  la  Heur,  tantôt  dans  le  fruit. 
esp.  Aromaticidad.   it.  A romaticità. 

3.  Aromatizar,   v.  ,  lat.  aromatizar(? , 
aromatiser. 

Part.  pr.  Fum  aromatizant  et  redolent,  cum 
es  fum  d'esses. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i32. 
Fumée   aromatisante    et    odorante  ,    comme  est 
fumée  d'encens. 

Part.  pas.  Eyssarop  de  inel  aromatizat. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  53. 
Sirop  de  miel  aromatisé. 

cat.  esp.  port.  Aromatizar.  it.  Aromatizzare. 

ARPA,  s.f.,   griffe. 
De  bec  et  d'ARPAs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^3. 
De  hec  et  de  griffes. 

"Venon  las  pigas...  et  ela  gieta  sasdeusetsas 
arpas,  et  pren  las  e  las  dévora. 

Naturas  d'alcuhas  Besliast 
Viennent  les  pies...  et  elle  jette  ses  dents  et  ses 
griffes,  et  les  prend  et  les  dévore. 
So  las  arpas  de  diables. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  26. 
Sont  les  griffes  de  diables. 
cat.  Arpa.  esp.  Zarpa. 

7..  Arpar,  v.,  happer,  saisir,  griffer. 
Part.  pas.  Del  p;ng  dreit  es  arfat. 

M  \rcoat  :  Mentir. 
11  est  griffé  du  poing  droit. 


ia6  ARR 

cat.  esp.  tort.  Arpar. 

ARPA,  .y./. ,  harpe. 

L'oj)inion  des  étymologistes  qui  ont 
avancé  que  harpa  était  un  instrument 
des    nations    septentrionales,    appelé 

HARPE,    HARFF.  ,    HEARPE,     COlUmC    le    dit 

notamment  "Wachter,  Gloss.  Gcrm.,  est 

corroborée  par  celle  du  poète  Fortunat, 

qui,  au  sixième  siècle,  disait  à  un  prince: 

Plaudet  tibi  barbarus  HARrA. 

Fortunat,  lib.  VII,  Carm.S. 

Aldrete ,  p.  36i,  Mayans ,  t.  II, 
p.  223,  pensent  que  ce  mot  vient  du 
gothique  harpfen. 

L'as  ag  arpa,  l'antre  viola. 

Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
L'un  eut  harpe,  l'autre  viole. 

cat.  esp.  Arpa.  port.  Harpa.  it.  Arpa. 

2.  Arpar  ,  v. ,  jouer  de  la  harpe. 
Sapcbas  arpar. 

Giraud  de  Calanson  :  Fadet  joglar. 
Sache  jouer  de  la  harpe. 

ARRAS,  s.f.  plur.,  du  lat.  arr/ja  ,  arrhes. 

O  si  arras  non  son  donadas. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  37. 
Ou  si  arrhes  ne  sont  donne'es. 

esp.  port.  Arras.  it.  Arre. 

ARRAT,  adj. ,  arrangé,  bien  ordonné. 

Tos  temps  volgra  m  vengnes  bon1  aventura, 
E  c'om  me  vis  arratz  e  manent. 

Un  troubadour  anonyme  :  Tos  temps. 
Je  voudrais  que  bonne  aventure  m'advînt  en  tout 
temps  ,  et  qu'on  me  vît  bien  ordonné  et  riche. 

En  catalan  arrax  signifiait  :  com- 
mandant d'un  navire  more,  et  dans 
l'ancien  espagnol,  arraz  :  capitan  de 
gente  de  guerra  entre  los  Moros;  en 
arabe  ,  ras  ,  tête  ;  rays  ,  chef. 

—  Interj.,  cri  de  guerre. 

"Vnelb  qn'en  andion  cridar  :  Arrat! 
E  Monjoi  !  e  Dens  aia  ! 

Bertrand  de  Born  :  Ieli  chant. 
Je  veux,   qu'ils  en   entendent  crier   :   Arrat'.  el 
^Innjoie  !  et  Dieu  aide .' 


ARR 

ANC.  FR. 

Frauceiz  crient  :  Monjoe  !  e  Normanz  :  Diez  aie  ! 
Flamenz  crient  :  Asraz!  e  Angevin  :  Valie! 
Roman  de  Rou,  v.  4666. 

ARRE  ,  adj. ,  sec ,  desséché. 

Thomaz  aportet  li  mieg  pas  de  mil  dur  et 
arre,  quar  avia  be  XI  jorns  qu'era  queitz. 

Philomena. 

Thomas  lui  apporta  une  moitié'  de  pain  de  mil 
dur  et  desséché,  car  il  y  avait  bien  onze  jours  qu'il 
était  cuit. 

Lucrèce  avait  dit  :  Facit  are. 
AR.RENSO,  ade,  en  arrière. 

Alqnant  s'en  tornen  aval,  arrenso... 
Cal  an  li  anzal  signifacio 
Qui,  de  la  sebala,  tornen  arrenso? 
Poème  sur  JJoece. 
Quelques  uns  s'en  retournent  en  bas,  en  arrière..  ■ 
Quelle  signification  ont  les  oiseaux  qui,  de  l'échelle, 
retournent  en  arrière? 

ARRESTAR,  v. ,  arrêter. 

Far  arrestar  ni  encarcerar  negnn  debitor. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  3. 
Faire  arrêter  ni  incarcérer  aucun  débiteur. 

O  de  lieys  on  ainors  I'aresta. 

Leys  d'amors,  fol.  118. 
Ou  de  celle  où  amour  V arrête. 

Part.  pas.  No  sia...  arestat. 

Charte  de  Gréa/ou,  p.  Ç)q. 
Qu'il  ne  soit  pas...  arrêté. 
Conte  arestat...  o  promessa  passada. 
Fors  de  Bearn,  p.  1082. 
Compte  arrêté...  ou  promesse  passée. 

cat.  esp.  Arestar.  it.  Arrcstare. 

2.  Arrest,  s.  m.,  arrêt,  arrestation. 
Consentir  arrest,  incarcération. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  ^. 
Consentir  arrestation,  incarcération. 
Mes  en  prison...  en  arrest. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1462,  t.  XV,  p.  634- 
Mis  en  prison...  en  arrestation. 

cat.  Arrest.  esp.  it.  Arresto. 

3.  Arrestation,  s.f.,  arrestation. 

Per  arrestation  et  caption  de  lors   per- 

sonas. 

Fors  de  Bearn,  p.  1094. 

Par  arrestation  et  capture  de  leurs  personnes. 

4.  Arrestameist,  s.  m.,  arrestation. 


ARS 

Couipellir  per  arrestament,  prisa  e  déten- 
tion. 

TU.  de  i43 1,  de  Bordeaux,  Bibl.  Monteil. 
Contraindre  par  arrestation,  prise  et  détention. 

it.  Arrestamento. 

ARRI ,   intcrj. ,  pour  exciter  les  bêtes 
de  charge  à  aller  en  avant,  arri. 
Per  las  interjectios  excita  bom  soen  las  bes- 
tias,  coma  arri  ! 

Lejs  d'amors,  fol.  io3. 
Par  les  interjections  on  excite  souvent  les  bêtes , 
comme  arri  1 
cat.  Arri.  esp.  port.  Arre.  it.  Arri. 

ARROGAN,  ad/.,  lat.  arrogant,  arro- 
gant. 

Diran  qn'ieu  sni  fols,  arrogans. 

Giraid  de  Borneil  :  Be  m'era. 
Ils  diroul  que  je  suis  fou  ,  arrogant. 

cat.  Arrogant,  esp.  tort.  it.  Arrogante. 

ARSENIC,  s.  m.,  lat.  arsenic«/w_,  ar- 
senic. 

Arsenic  es   anrpiment,  taimen  dit  quar  a 
color  d'aur. 
Per  adnslio  de  solpre  et  d'ARCENic. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  267  et  191. 
Arsenic  est  orpiment ,  ainsi  appelé'  parce  qu'il  a 
couleur  d'or. 
Par  brûlure  de  soufre  et  d'arsenic. 

cat.  Arsenic,  esp.  port.  it.  Arsenico. 

ARSON,  s.  m.,  arçon. 

E  pren  I'arson  ab  la  ina , 
Et  es  sus  el  caval  saillit?.. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  9. 
Et  prend  V arçon  avec  la  main  ,   et  est  sauté  sur 
le  cbeval. 

Albert  marques,  que  era  cazat  jos  del  arso. 

Rambatjd  de  Vaqueiras  :  Valen  marques. 
Albert  marquis  ,  qui  e'tait  tombe'  de  l'arçon   en 
bas. 
Loc.     Que  cbascuus  voidet  los  arsos. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  82. 
Que  chacun  vida  les  arçons. 

cat.  Arso.  esp.  Arzon.  port.  Arcào.  it.  Ar- 

i 

cione. 

2.  Dessaixokar  ,  v. ,  désarçonner. 
Fig.      E  tais,  per  annar  tro  plen, 
Que  sos  faig  dessaixona. 

Giradd  de  Borneil  :  Tais  gen  preii. 


ART 


127 


Et  tel  que  son  faix  désarçonne ,  pour  aller  trop 
plein. 

ART,  s.f.,  lat.  \Kiem ,  art,  adresse, 
artifice. 

Elb  m'a  donat  I'art  e  '1  genh. 

Folquet  de  Marseille  :  Pos  entremes. 
11  m'a  donné  l'art  et  le  génie. 

Ben  petit  val  tos  giens  e  î'artz, 
Si  pertz  l'arma  per  tos  efans. 

P.  Cardinal  :  Per  folhs. 
Ton  adresse  et  ton  ait  vaut  bien  peu,  si  tu  perds 
l'âme  pour  tes  enfants. 

Esgardatz  si  son  de  mal'  art. 

G.  Aduemar  :  Ieu  ai  ja. 
Regardez  s'ils  sont  de  mécliant  artifice. 

Que  sabian  dyablias  e  las  malvaysas  arts. 
V.  de  S.  Honorai. 
Qui  savaient  diableries  et  les  mauvais  artifices. 
Las  gens  de  I'art. 

Lie.  de  Sjdrac  ,  fol.  93. 
Les  gens  de  l'art. 

Neguna  arz  non  es  apresa  ses  maistre. 
Trad.  de  Bide,  fol.  80. 
Aucun  art  n'est  appris  sans  maître. 

Il  s'est  dit  spécialement  des  arts  libé- 
raux. 

En  totas  las  VII  artz  sui  assalz  connoissens. 
P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  suis  assez  connaisseur  dans  tous  les  sept  arts. 
anc.  fr.  Il  avoit  trové  maistre  de  celé  art. 
Rec.  des  hist.  deFr.,  t.  VI,  p.  1^9. 
anc.  esp.  Hyo  sirviendo  vos  sin  art. 

Poema  del  Cid,  v.  2685. 
cat.  Art.  esp.  mod.  tort.  it.  Arte. 

2.  Artiamen,  s.  m.,  art,  adresse. 

Savis  et  enginhos  de  motz  artiamens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Savant  et  habile  en  plusieurs  adresses. 

3.  Artisia,  s.f.,  exercice   d'un  art  ou 
d'un  métier,  industrie. 

Los  mazeliers  so  franxs,  que  no  devo  re  per 
lor  artisia  al  senhor. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i463  ,  t.  XVI ,  p.  i3i. 

Les  bouchers  sont  francs ,  de  manière  qu'ils  ne 
doivent  rien  au  seigneur  pour  leur  industrie. 

4.  Artifici,  s.  m. ,  lat.  artificiww,  ar- 
tifice, adresse. 

Per  artifici  natnral. 

Brev.  d'amor,  fol.  54- 
Par  artifice  naturel. 


128 


ART 


El  île  noble  artifici  obrat. 

Gai.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  200. 
Et  travaille  avec  noble  adresse. 
cat.  Artifici.  esp.  tort.  Artificio.  it.  Artifizio. 

5.  Artificial,    arfj. ,   lat.   artificialw  , 
artificiel. 

Calor  aiitii Ki.u,. 

Artificiai,  dia  es  l'espazi  el  qnal...  solelh 
si  revol  sobre  nostre  emysperi  d'orient  en  oc- 
cident. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  z!\  et  126. 

Chaleur  artificielle. 

Le  jour  artificiel  est  l'espace  durant  lequel...  le 
soleil  fait  sa  révolution  sur  notre  hémisphère  d'orient 
eu  occident. 
cat.  esp.  tort.  Artificial.  it,  Artifiziale. 

6.  Artificiai.ment,    cidv. ,   artificielle- 
ment, avec  art. 

Abelhas...  lors  cazas  fornio  artifici  vlment. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  141. 
Les  abeilles...  forment  leurs  cellules  avec  art. 
esp.  port.  it.  Artificialmente . 

7.  Artificios,  adj. ,  lat.  artificiosw^  , 
artificieux,  adroit. 

Qui  a  la  cara...  niagra  e  jauna  es  artificios 
e  enginhos. 

Lii>.  de SjrdraCj  fol.  127. 

Qui  a  la  figure...  maigre  et  jaune  est  artificieux 
et  rusé. 

cat.  Artificios.  Esr.  tort.  it.  Artificioso. 

S.  Artifizios.oiext,  adv.,  adroitement. 
Si  vol  obrar  utilinent  et  artifiziosament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io3. 
S'il  veut  travailler  utilement  et  adroitement. 
esp.  port.  it.  Artificiosamente . 

9.  Artifex,  artifeys,  s.  m.,  lat.  arti- 
fex  ,  ouvrier,  artiste. 

Artifex  savi  e  subtil  en  l'art  atroba,  etc. 
E  no  fa  aquo  si  no  bo  artifeys  e  savi. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  21  et  22. 
Ou. -rier  savant  et  habile  en  l'art  trouve,  etc. 
Et  ne  fait  cela  sinon  artiste  bon  et  habile. 
CAT.  esp.  tort.  Artifice,  it.  Artefice. 

10.  Artifikr,  s.  m.,  maître  dans  l'art. 
Pins  sap  d'aqnel  art  c'us  artifiers. 

Roman  de  Gérard  de  Piossillon ,  fol.  21. 
Il  sait  plus  de  cet  art  rju'un  maître. 


ART 

ARTELH ,  s.  m.,  orteil. 

Et  onglas  de  mas  e  d'ARTELLz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  ongles  de  mains  et  à'orteils. 
En  arteli.s  levar  s'esforssava. 

Passio  de  Maria. 
S'efforçait  de  se  lever  sur  les  orteils. 
Fig.  S'  itavatz  un  jorn  a  son  arteilh  , 

No  us  denbaria  sol  guinhar  ab  lo  silb. 
Roman  de  Gérard  de  Ptossillon,  fol.  6'6. 
Si  vous  alliez  un  jour  à  ses  pieds,  il  ne  vous  dai- 
gnerait pas  guigner  avec  le  sourcil. 
Anar  d'ARTELH  a  pe. 

SoRDEL  :  Sol  que  m'afi. 
Aller  à  pied  sur  l'orteil. 
anc.  cat.  Artell.  port.  Artelho. 

1.  Arteilletz,  s.  m.,  petit  orteil,  ergot. 

Un  petitet  dels  arteilletz. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Un  peu  des  petits  ergots. 

ARTEMEZIA ,  arsemisa  ,  arcimiza  ,  s.f., 
lat.  artemisia,  armoise. 
On  l'appelle  vulgairement  herbe  de 
la  Saint-Jean. 

Artemisia  vnlvae  medetur  trita ,  etc. 

C.  Plin.  ,  Nal.  Hist.j  lib.  XXVI ,  cap.  90. 
Artemezia  antrament  dita  camonilla. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  200. 
Armoise j  autrement  dite  camomille. 
E  I'arcimiza  fai  grau  be 
A  fctiina  qu'efan  no  rete. 

Brev.  d'amors,  fol.  5o. 
Et  l'armoise  fait  grand  bien  à  femme  qui  ne  re- 
tient enfant. 

Del  snc  de  I'arsemiza  ill  detz. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Donnez-lui  du  suc  de  l'armoise. 
cat.  Artemcsia.  esp.  port.  Artemisa.  it.  Arte- 
misia. 

ARTERIA,  s.  /.,  lat.  arteria,  artère. 
Alcuuas  arterias  del  colh. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  1. 
Quelques  aj-tères  du  cou. 

Nnlba  bestia  forma  votz  si  no  ha  arteria 
trachea  et  pulmo. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23 1. 
Aucune  béte  ne  forme  voix  si  elle  n'a  artère  tra- 
chée et  poumon. 
cat.  esp.  tort.  it.  Arteria. 

2.  Arterios,  adj.,  qui  a  des  artères. 


ART 

Nervosa  et  arteriosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  9,4. 
IVcrveuse  et  ayant  des  artères. 

esp.  tort.  it.  Arterioso. 

ARTETIC,  s.  m.,  lat.  ARi/iriTicus,  gout- 
teux. 

Ajada  artetics. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ig3. 
Aide  les  goutteux. 

—  Adj. ,  arthritique  ,  qui  concerne  la 
goutte. 

Val  contra  gota  artetica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  191. 
Vaut  contre  goutte  arthritique. 

anc.  cat.  Artetic.  esp.  port.  it.  Artetico. 

2.  Artetica,  s.  J.,  goutte  aux  mains. 

Malas  kuruors,  occupans  las  juncturas,  que 
so  causa  cTartetica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  62. 
Mauvaises  humeurs  ,  occupant  les  jointures  ,  qui 
sont  cause  de  goutte. 

cat.  port.  esp.  it.  Artetica. 
ARTICLE,  s.  m.,  lat.  articklm^,  article. 

El  Credo, que   feron  los  XII   apostols  don 
cascus  dels  apostols  y  panset  lo  sien  article. 
V.  et  Vert.,  fol.  24. 

Le  Credo  que  firent  les  douze  apôtres  dont  chacun 
y  mit  son  article. 

Loc.  Confessar  en  aizi  corn  article  de  fe. 
Jjoctrine  des  Vaudois. 
Confesser  de  même  qu'un  article  de  foi. 

—  Terme  de  grammaire. 

E  son  apelat  article  aquest  trey  pronom 
hic,  ha'c,  hoc,  etc. 

Leys  d'amors,  fol.  5l. 

Et  ces  trois  pronoms  hic  ,  uxc ,  hoc  ,  etc. ,  sont 
appcle's  articles. 

cat.  Article,  esp.  tort.  Articulo.  it.  Articolo. 

2.  Articular,  adj. ,  lat.  articulaiuw.s', 
qui  concerne  les  articles,  articulaire. 
Alcns  gendres  es  apelatz  articular. 

Leys  d'amors,  fol  5t. 
Aucun  genre  est  appelé  articulaire. 

cat.  esp.  Articular. 

3.  Articular,  v. ,  lat.  articular^,  ar- 
ticuler. 

1. 


ART  129 

Part.  pas.  De  votz  literal  et  articdlada. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  (\2. 
De  voix  litte'rale  et  articulée. 
cat.  esp.  port.  Articular.  it.  Articolare. 

ARTIGUA,.?./.,  bas.  lat.  artiga,  tertre, 
monticule ,  terre  défrichée. 
Voyez  Du  Cange,  1. 1,  col.  742  ;  Car- 
pentier,  t.  I ,  col.  3 1 6. 

A  dieu!  a  dieu,  cavalier! 
Que  mon  paire  m  crida, 
Que  lo  vei  la  jus  arar  ab  bueus 
Apres  sel'  artigua  , 
Que  semenam  blatz. 

Un  troubadour  anonyme  :  Per  amor. 
Adieu  !  adieu  ,  chevalier  !  vu  que  mon  père  m'ap- 
pelle ,  je  le  vois  là-has  lahourer  avec  les  bœufs  après 
ce  monticule,  vu  que  nous  semons  les  blés. 
cat.  Artiga.  esp.  Artigua. 

ARTUS,  s.  m.,  Artus,  nom  du  roi  au- 
quel les  romans  de  chevalerie  attri- 
buent l'institution  de  la  Table  Ronde. 
Chez  les  Bretons  il  existait  une  tradi- 
tion populaire  supposant  qu'Artus  n'é- 
tait pas  mort,  et  qu'il  reparaîtrait  un- 
jour;    les  écrivains  du  moyen  âge,  et 
surtout  les  troubadours,  ont  souvent  fait 
allusion  à  cette  espérance  des  Bretons. 
Guillaume  de  Neubrige,  qui  écrivait 
dans  la  seconde  moitié  du  xnc  siècle, 
dit  des  Bretons  :  «  Quorum  plurimi  tam 
«  bruti  esse  feruntur,  ut  adhuc  Arturum 
«  tanquam  venturum  exspectare  dican- 
«  tur,  eumque  mortuum  nec  audire  pa- 
rt tiantur.  » 

A  la  même  époque,  Pierre  de  Blois, 
archidiacre  de  Bath  ,  exprimait  la  même 
pensée  en  vers  latins  : 

Quibus  si  credideris 
Exspectare  poteris 
Arturum  cum  Britonibus. 

Petrus  Blesensis  ,  epist.  5-]. 
De  la  mort  dARTus  sai  per  que  "n'es  doptamentz. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
De  la  mort  A' Artus  je  sais  pourquoi  il  en  est  doute. 

Car  ben  devetz  aitan  de  dol  aver, 

'7 


arx 


('.uni  pcr  Ai,  i  i  s  agron  sdhs  de  Rretagna. 

Ma  i  111 1  i    DE  <v'l  1  RCI  :  T.in  suv  manilz. 
Car  vous  devez  avoir  autant  de  douleur,  comme 

ceux  de  Bretagne  en  eurent  pour  Artus. 

Par;  tolz  los  monz  voill  qu'an  mou  sii'ventes 
E  part  totas  las  mais,  si  ja  pogues 
Home  trobar  que  il  saubes  novas  dir 
Del  rei  Artus,  e  quan  don  revenir. 

\  i  -.il  1. 1  DE  I'kc.lii.un  .  Totas  honors. 
Je  veu\  que  mon  sirvente  aille  par  tous  les  pays 

et  par  toutes  les  mers,  s'il  pût  jamais  trouver  un 

homme  qui  lui  sut  dire  des  nouvelles  du  roi  Artus, 

et  quand  il  doit  rn  euir. 

Ceux  de  Valenciennes  attendaient  de 
même  un  comte  de  Flandre. 

.  fr.  A  Yaleneines  l'atent  on 

Ansi  contue  font  li  Breton 
Artu ,  que  jà  ne  revenra... 
Mais  Breton  atendent  folie, 
Car  Artus  ne  revenra  mie. 
Cil  de  Yaleneienes  ausi 
Corne  fol  atendent  ensi. 

Pu.  MorsKES  ,  an  1225. 

ARUSPICTA,  s.  /.,  lat.  aruspici«a,  art 
des  aruspices. 
Ar.usnciA,  qnees  nna  maniera  de  divinatio. 

Elue,  de  lus  propr.j  loi.  i8t. 
L'art  des  aruspices,  qui  est  une  manière  de  divi- 
nation. 
isp.  port.  Ariispiciua.  it.  Arutpicio. 

ÀRVINA,  s.  /.,   lat.    urvina  ,   graisse, 

lard. 

Dedins  adeps,  arvina  fora  ,  mays  grayssha 
per  tôt. 

Aqnel  qui  ab  la  pel  si  te  es  dit  arvina. 
Elue,  de  las  propr.,  fol  65. 

Au-dedans  embonpoint,  lard  au-deliors  ,  mais 
craisse  partout. 

Celui  qui  se  tient  avec  la  peau  est  dit  lard. 

ARX,  s.  /.,  lat.  aux,  forteresse,   fort, 
citadelle. 

Il  reis  frances  aunet  sa  gran  ost,  et  entret 
en  la  terra  del  rei  Pucbart,  e  pies  vilas  et  ars  e 
bores  e  castels. 

V.  de  Richard,  roi  d'Angleterre. 
Et   le  roi  français  assembla  sa  grande  armi 

,  terre  du  roi  Ricliard,  et  prit  villes  el  foi  - 
esses,  et  bourgs  et  châteaux . 

?..  Artekalh,  s.  m.  >  citadelle,  foi  t. 


AS 

Talairans  non  nota  ni  salb  , 
Xi  no  s  mov  de  son   artenai.h 

Bertrand  de  Born  :  In  surventes. 

Talairan  ne  trotte  ni  saute,  ni  ne  se  meut  de 
son  fort. 

3.  Artilha,  s./.,  fortification,  retran- 
chement. 

Près  del  castel  ,  en  la  sala , 
Fors  de  la  tor,  en  Vartilha. 

MaRCABRUS  ou  Alegret  :  Bel  m'es  can. 
Pus  du  château,  en  la  salle  d'armes  ,    hors  de  la 
tour,  sur  la  fortification. 

'j.  Artillaria,   arttlhf.rta,   s.  m.,  ar- 
tillerie, armes,  munitions  de  guerre. 
Voyez  Du  Cange,  t.  I,  col.  7^3. 

Per  on  dévia  venir  la  dila  artii.hakcv  e 
earretas. 

Per  portar...  ladita  artii.heria  et  engins. 
Chronique  des  Albigeois ,  col.  26'. 
Par  où  devait  venir  ladite  artillerie  et  charrettes. 
Pour  porter  ladite  artillerie  et  engins. 

Que  nul  menestairal ,  fabre  ,  etc.,  non  obro 
si  no  d* af.tili.aria...  Que  aio  pro  vitalha  et 
armaduras  et  artillaria. 

Tit.  du  xve  sièc.  Do at  ,  t.  CXLVD ,  fol.  282. 

Quel  nul  ouvrier,  forgeron  ,  etc.  ,  ne  travaille  si- 
non (\'artilleric...  Qu'ils  aient  assez  vivres  et  armu- 
res et  artillerie. 

anc.  fr.  Artillerie  est  le  ebarroi 

Qui,  par  duc,  par  conte  ou  par  roi , 
Est  ebargé  dequarriaus  en  guerre, 
D'arbalestes,  de  dards,  de  lances,  etc. 
G.  Gliart  ,  t.  II ,  p.  433. 

Getterent  pierres,  garroz  et  arteillerie  con- 
tre Tceulx  nos  ennemis. 
Lett.  de  rem.,  1 352.  CarPENTIEB  ,  t.  I  ,  col.  3t7- 
Heubergon,    chappeltne,    garde-bras,  arc, 
artillerie  et  autres  arméures  invasibles. 
Lett.  de  rém.,  1397.  Carpemier,  t.  I  ,  col.  3i;. 

cat.  esp.  Art'dleria.  tort.  Art'dheria.  it.  Ar- 
tiglicria. 

ARZO,  s.  m. ,  archet. 

Que  bâton  Taer  folamen  , 
Aissi  coin  fan  il  estrumen 
Corn  toca  de  mas  o  d\vRzo. 
Dei>des  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Oui  battent  l'air  follement  .  ainsi  comme  font  les 
instruments  qu'on  touche  des  mains  ou  à' archet. 

AS,  s,  m.,  as,  un. 


ASC 

On  a  dit  que  ce  mot ,  qui  désigne 
un  point  unique  marqué  sur  une  carte 
ou  sur  un  dé,  venait  du  latin  assus  , 
seul,  unique.  Voyez  Du  Cange,  t.    I, 

P-  97- 

En  VI  d'un  as. 

B.  de  Venzenac  :  lvcms. 
En  six  d'un  as. 
cat.  esp.  As.  tout.  Az.  it.  Asso. 

ASCENDRE,  v.,  lat.  ascendcre,  mon- 
ter. 

Poyrio  comme  foc  ascendre. 

Fum  sobtamen  ascen. 

D'aquest  mon  Jhesu-Crist  ascendet  al  cel. 

Elue.  île  las  propr.j  fol.  107,  u>3  et  160. 
Pourraient  comme  le  feu  monter. 
La  fumée  monte  subitement. 
De  ce  monde  Jesus-Christ  monta  au  ciel. 

esp.  Ascender.  it.  Ascendere. 
2.   ASCENDENT,   Oflj.    V.  ,    lat.    ASCENDEN- 

tem,  ascendant. 

Als  plus  probdas  païens  que  aura,  assen- 
dens  o  descendens. 

Tit.  de  T2Ç).'l.  Doat  ,  t.  XCVII ,  fol.  263. 
Aux  plus  proches  parents  qu'il  aura  ,   ascendants 
ou  descendants. 

Substantif.  Eretat  d'aquelz  que  nioran  ses  gazi, 
ascendent  e  li  descendent,  etc. 

Coût,  d' .liais,  Arçh.  du  Roy. ,  K  ,  70^- 
llére'dité  de  ceux  qui  mourront  sans  testament  , 
les  ascendants  et  les  descendants ,  etc. 

cat.  Ascendent.    esp.    Ascendiente.   tort.   it. 
Ascendente. 

3.  Ascensio,  s.  J~.,  lat.  ascensio  ,  ascen- 
sion. 

Al  bon  jous  de  may  la  Ascentio. 

V.  et  Vert.,  fol.  89. 
T.' 'Ascension  au  bon  jeudi  de  mai. 
E  fetz  ascension  sus  el  sobevran  tron. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  fit  ascension  sur  le  trône  suprême. 
Solelb,  en  sa  maior  ascensio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  126. 
Le  soleil ,  en  sa  plus  grande  ascension. 
cat.  Ascensio.  esp.  Ascension,  port.  Ascensâo. 
it.  Ascensione. 

/j.  Deissendre,  dissendre,  v.  ,  lat.  de- 
scendre, descendre,  abaisser. 


ASC 


.3i 


Et  un  mon  cuzi  german  ,  Josep  ,  lo  mes  el 
sien  sépulcre  e  '1  dissendet  de  la  cros. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem ,  loi.  .S. 

Kl   un   mien  cousin    germain,  Joseph,    le  mil   au 
sien  sépulcre,  et  le  descendit  de  la  Croix. 

Tôt  jauzions,  de  mon  rossi 
Dessendey  jos  sobr'  el  gravel. 

Gavaldan  Li:  Vu  vx  :  l.'autii  (lia. 
Tout  joyeux  ,  je  descendis  de  mon  roussi  m  m  bas 
sur  le  gravier. 
Fig.  " 
E  te  vencuiz  clercx  qn'el  volgron  deissendre. 

P.  VlDAL  :  Ma  vnluntatz. 
Et  tient  vaincus  les  clercs  qui  le  voulurent  abaisser. 
Malvestatz  poia,  pretz  dkiscen. 

Un  troubadour  \koswi  :  Ldesvei. 
Me'cliauceté  monte  ,  mérite  descend. 
Substatitiv.  La  rod',  en  bien  virar  , 

Faî  son  poiar  e  descendre. 
Giraud  de  Borneil  :  Honraz  es. 
La  roue  ,  en  un  rapide  tourner  ,  fait  son  monter  et 
descendre. 

Part.  pas.  E  pus  dompn'  es  dissenduda 
Per  blasme  de  fallimen. 

H.  de  S. -Car  :  Longaroen. 
Et  depuis  qu'une  dame  est  abaissée  par  ]>làme 
d'une  faute. 

cat.    Descendir.    esp,     tort.    Descender.    it, 
Descendere. 

5.  Descendent,  adj.  v.,  descendant. 
Angels  asceudens  et  descendens. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  160. 
Anges  montants  et  descendants. 
Substantif.  Ascendent  e  li  descendent. 

Coût.  d'Alrtis,  Areb.  du  Roy.,  K  ,  70/j. 
Les  ascendants  et  les  descendants. 
cat.  Descendent,  esp.  port.  it.  Descendente. 

6.  Dessenh,  deisses,  disses,  s.  m.,  dé- 
cadence. 

Que  quan  bom  lo  troba  en  deisses. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ja  hom  près. 
Que  quand  on  le  trouve  en  décadence. 
Per  qu'ien  suy  vengutz  en  dessenh. 

Deudes  de  Prades  :  Sitôt  m'ai  près. 
Parce  que  je  suis  venu  en  décadence. 
Mas  als  fenbens  gualiadors 
Que  vos  meton  en  dtsses. 

Elias  de  Barjols  :  Morir  pogr'  ieu. 
Mais  aux   feignants  trompeurs  qui  vous   mettent 
en  décadence. 

7.  DESCENDEMENT  ,  DEYSENDEMENT,  S.  Ht., 

descente,  abaissement. 


l3-2 


\.s< 


Per  aytal  montament  et  dfsc  kndement. 
Elue,  de  las  propr.,  fol  92. 
Pour  telle  montée  et  descente. 

E  '1  niYSÏNDEMBNr 

Qae  fes  lo  Sant-Esperit. 

f.  de  S.  Trophime. 
Et  la  descente  que  fil  le  Saint-Esprit. 
Vole  mostrar  lo  descendf.men-t  de  Deu  als 

homes. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  14. 
Il   voulut   montrer   Y  abaissement   de   Dieu   aux 
hommes. 
esp.  Descendimiento.  port.  it.  Descendimento. 

8.  Descensio,  s.  f.,  lat.  descensio,  des- 
cente. 
Als  inféras  descensio. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  128. 
Descente  aux  enfers. 
cat.  Descensiô.  esp.  Descension.  it.  Descensione. 

g.  Condeyssendre  ,  v. ,   condescendre , 
consentir. 
Que  cokdeyssenda  a  lar  volontat. 

Statuts  de  Provence.  Bomy  ,  p.  199. 
Qu'il  condescende  à  leur  volonté. 
Co>"dece>"  qne  ella  puesca  alienar. 

Ta.  de  1389.  Doat  ,  t.  XXXIX ,  fol.  206. 
Consent  qu'elle  puisse  aliéner. 
cat.   Condescendir.  esp.  port.    Condescender. 
it.  Cvndescendere. 

10.  Transcendent,  adj.  v. ,  lat.  trans- 
CExnr.Mew ,  transcendant. 
Perso  es  ape'.atz  noms  traîîscendeiïs,  so  es 
rnotz  que  totz  los  autres  mots  passa  et  sobre- 
monta. 

Lers  d'amors  ,   fol.  44- 
Pour  cila  il  est  appelé  nom  transcendant,  c'est-à- 
dire  mot  qui  passe  et  surmonte  tous  les  autres. 
cat.  Transcendent.  ESr.  port.  Transcendente. 
it.  Trascendente. 

ÀSCLAR,  ascleiar,  v.,  fendre,  mettre 
en  éclats,  fêler. 
No  pens  mais  cTasci-ar  caps  e  bras. 

Bertrakd  de  Borx  :  Be  m  plav. 
Je  ne  pense  jamais  qu'à  fendre  têtes  et  bras. 
Non  i  a  bon  esent  que  non  pecei 
Asta  reida  de  fiaisser  o  non  asclei. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  n. 
Il  n'y  a  bon  ocu  que  dure  lance  de  chêne  n':  Li  i^e 
on  ne  fende. 
cat.  Asclar.  it    Asciarc. 


ASM 

1.  Asc.t.a  ,  s.  f.,  éclat  de  bois. 
Sanmada  de  lenha ,  I  ascla. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  Il5. 
Charge  de  Lois ,  un  éclat. 

3.  Asclen  ,  s.  m.,  éclat,  fêlure. 
Que  de  sa  lansa  volen  Ihi  gran  asclen. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  8(. 
Que  les  grands  éclats  de  sa  lance  volent. 
cat.  Ascle. 

!\.  Esclatar,  v.,  éclater,  se  fendre,  se 
briser. 

E  la  vostra  panseta 
Esclatara,  si  avetz  maejat  pro. 
T.  de  R.  Gait.elm  et  de  J.  Miralhas  :  Joan. 
Et  votre  petite  panse  éclatera,  si  vous  avez  mangé 
beaucoup. 

Qu'a  pane  lo  cors  no  m'ESCLAT\. 

Ra.mbaud  d'Orange  :  Ab  durs  crus. 
Que  peu  s'en  faut  que  le  cœur  ne  me  fende. 

cat.  Esclatar. 

5.  Esclata,  s.  f.,  rejeton,  lignée. 
Roma,  de  mal'  esclata. 

G.  FlGUE[RAS  :  Sirvcntes  vuelh. 
Rome ,  de  mauvaise  lignée. 

ASCONA,  s./.,  pique,  épieu. 

E  tenc  una  ascona  el  man, 
E  trames  la  '1  de  tal  vertnt 
Que  tota  s  romp  sus  en  l'escnt. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  49. 
Et  tient  une  pique  à  la  main ,  et  la   lui  lance  de 
telle  force  qu'elle  se  rompt  entièrement  sur  l'écu. 

Fig.     Lansengier  ,  bec  d'AscoxA. 

P.  Raimoxd  de  Toulouse  :  Pos  lo  prims. 
Médisants  ,  becs  de  pique. 

ASC.    ESP. 

Dexaron  se  matar  à  golpes  de  azeonas. 
V.  de  Santa  Oria,  cop.  81. 

ASMA ,  s.  f. ,  lat.  ASthyix  ,  aslbine. 
Si  vostr'  anzels  es  trop  pensins, 
So  fai  asma,  uns  mais  esquius, 
Qae  ill  fai  batre  lo  cor  plus  fort 
Que  no  deu. 

Decdes  de  Peades  ,  Auz.  cass. 
Si  votre  oiseau  est  trop  pensif,  ce  qui  fait  cela, 
c'est  l'asthme,  un  mal  terrible  ,  qui  lui  fait  battre  le 
cœur  plus  fort  qu'il  ne  doit. 

DifGcnltat  de  respiracio  et  de  haspiracio  o 
de  quascuna  apelain  \sma. 

Elut .  de  las  propr.j  fol.  86. 


ASN 

Nous  appelons  asthme  difficulté  de  respiration  et 
d'aspiration  ,  ou  de  chacune. 
anc.  fr.  Les  signes  qne  l'oiseau  a  Yasme,  au- 
trement pantais ,   sont  quand  il   ne  peut 
avoir  l'haleine,  etc. 

Fol'illoux,  Fauconnerie,  fol.  80. 
cat.  esp.  port.  it.  Asma. 

2.    Asmatic,    adj.  ,    lat.    as///matic«j  , 

asthmatique. 

Gensana...  no  sera  asmatic  qni  d'ela  uza... 
Val  ad  asmatics  qne  han  aleuament  cor- 
rumput. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  211  et  184. 

Gentiane...    ne  sera  asthmatique  qui    en   use... 
Vaut  aux  asthmatiques  qui  ont  la  respiration  cor- 
rompue. 
cat.  Asmatic.  esp.  tort.  it.  Asmatico. 

ASNE,  aze,  s.  m.,  lat.  kshms ,  âne. 

Vianda ,  fais  e  basto  coven  a  asne. 

Trad.  de  Bide,  fol.  74. 
Nourriture  ,  fardeau  et  bâton  convient  à  âne. 
E  I'azes  qunn  brama. 

Pierre  d'Auvergne  :  Belha  m'es. 
Et  Y  âne  quand  il  brait. 

Coma  I'aze  del  moli  que  porta  aytan  volon- 
tiers lo  blat  del  paure  coma  del  rie. 

V.  et  Vert.,  fol.  54. 
Comme  l'nne  du  moulin  qui  porte  aussi  volontiers 
le  ble'  du  pauvre  comme  du  riche. 
cat.  Ase.  esp.  port.  Asno.  it.  Asino. 

2.  Asina,  s.  f. ,  lat.  asina,  ânesse. 
Una  asina  e  so  poli. 

Sermons  en  provençal,  fol.  23. 
Une  ânesse  et  son  ânon. 
esp.  tort.  Asna.  it.  Asina. 

3.  Azenin,  azinin,   adj.,  lat.  asininm.?, 
qui  est  d'âne. 

Fan  semblan  azeni. 

Marcabrus  :  Diray  vos  en. 
Ils  font  manière  A' âne. 
Sanc  azini  begut  sana  febres. 
Suffumigacio  d'unglas  azininas. 

S  lue-  de  las  propr.,  fol.  236'. 
Le  sang  d'âne  bu  guérit  fièvres. 
Fumigation  d'ongles  d'âne. 
anc.  fr.  Iceluy  avec  sa  bouche  d'asne  ne  fait 
qn'asnoner  ;  Ba'de  ne   peut  entendre  son 
langage  asnin. 

Histoire  maccaronique,  t.  Il  ,  p.  276. 
esp.  Asnino.  tort.  it.  Asinino. 


ASP 


i33 


4.   Anina,  anhina,  s./.,   peau   d'âne 

préparée. 

Lo  C  d'ANiNAs,  I  denier...  Un  trosel  d'ANiNAs. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  Il3. 

Le  cent  de  peaux  d'ânes,  un  denier...  Uue  charge 
de  peaux  d'ânes. 

ASPERSIO,  s.  f.,  lat.  aspersio,  asper- 
sion, effusion. 

Oli  si  tra  per  aspersio  d'aiga  bullent  sobre 
las  olivas. 

No  cuiavo  prendre  purificacio  en  lors  tem- 
ples ses  AsrERsio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  216  cl  21 1. 
Huile  s'extrait  par  effusion  d'eau  bouillante  sur 
les  olives. 

]Ne  croyaient  prendre  purification  en  leurs  tem- 
ples sans  aspersion. 

Per  AsrERsioN  o  estendament  del  sanc  de 
Jhesu  Xprist. 

Priv.  conc.  par  les  R.  d'Anglet.,  p.  4- 

Par  i'eff'usion  et  l'expansion  du  sang  de  Jésus- 
Christ. 

cat.  Aspersio.  esp.  Aspersion,  port.  Aspersào. 
it.  Aspersione. 

2.  Aspergir,  v. ,  lat.  ASPERGcRe,  asper- 
ger. 

Sia  aspergit  am  aigua  frega. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  13. 
Qu'il  soit  aspergé  avec  eau  froide. 

port.  Aspergir.  it.  Aspergere. 

ASPHALT,    s.    m.,    lat.    asphalt/w/w, 
asphalt,  bitume. 

Es  lac  de  asphalt  o  de  betum  apelat  Mar 
Morta. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i52. 
Lac  à' asphalt  ou  de  bitume  est  appelé  Mer  Morte. 
esp.  it.  Asfalto. 

ASPLS  ,  aspic,  s.  m.,  lat.  aspis,  aspic. 
Una   serpen   es  que    es    appellada   en   lati 
aspis. 

V.  et  Vert.,  fol.  104. 
Il  est  un  serpent  qui  en  latin  est  appelé  aspic. 

Uel  uon  d' aspic  naysh  basilic. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  277. 
De  l'œuf  à' aspic  naît  le  basilic. 
cat.  Aspit.  esp.  port.  Aspid.  it.  Àspide. 

ASPRE,  adj. ,  lat.  asper,  âpre,  rude. 


i34 


ASP 


Lo  gra  d'aquesta  herba  es  mot  pauc,  mas  el 
es  mot  vsrRE  e  forts. 

Portava  aspres  vestirs  e  fort  hnmils. 
Aquestas  aspras  peuedensas. 

V.  et  l'ai.,  fol.  55  ,  104  et  71. 
Le  grain  de  celte  herbe  est  très  petit,  mais  il  est 
tn'-s  rude  el  fort . 

11  portait  vêtements  nides  et  très  modestes. 
Ces  âpres  pénitences. 

La  via  de  salut  qne  sembla  nb  pauc  aspra. 

Tnnl.  de  lu  règ.  de  S.  Benoit,  fol.  3. 
La  voie  du  salut  qui  semble  un  peu  âpre. 
cat.  Aspre.  tsr.  tort.  Aspero.  it.  Aspro. 

1.  Asprieu,  adj. ,  rude,  grossier. 

Substantif.  Que  totz  bos  fagz 

Demostr'al  plus  asprieu. 

Bref,  d'amor,  fol.  223. 
Qu'elle  démontre  tous  bons  faits  au  plus  grossier. 

3.   Aspramexs,  ado.,   âprement,  dure- 
ment. 
Que  lai  on  no  mort,  ilb  lécha 
Plus  AsrRA.MENT  no  fai  cbatz. 

Marcabrls  :  Dirai  vos. 
Que  là  où  elle  ne  mord  ,  elle  lèche  plus  âprement 
que  le  chat  ne  fait. 

Reprec  la  trop  aspramens. 

Philomena. 
La  reprit  très  durement. 

cat.  Asprerneiit.  esp.   tort.   Asperamente.  it. 
Aspramente. 

/1.   Aspre,   s.    m.,  lat.   aspre^«ot,   lieu 
scabreux. 

A  Enpus  a  granz  aspres 
E  uua  gran  clapiera. 

V.  de  S.  Honorât. 
A  Empus  il  y  a  de  grands  lieux  scabreux  et  un 
grand  amas  de  pierres. 

5.  ASPERITAT,  ASPREDAT,   ASPRETAT  ,  S.J., 

lat.   ASPERiTATew }    aspérité,  âpreté , 

rudesse ,  austérité. 

Cove  qne  razas  e  engaales  aquel  ea  la  AsrE- 

RIl 

L'aspretat  de  aqnela   fractio  sia   ostada  e 
engualbada. 

Trad.d'Albucasis,  fol.  59  et  21. 

11  convient  que  tu  ra  es  1 1  égalises  celui-là  en  son 
aspérité. 

Que  V aspérité  de   cette  cassure  soit  ôle'.;  el 
lisée. 


ASS 

Dejunis  ni  antras  aspretatz. 

V.  et  Vert.,  fol.  .2. 
Jeûnes  et  autres  austérités. 
Per  la  aspredat  dels  mais. 

Trad.  de  Bide,  fol.  65. 
Par  Vâpreté  des  maux. 
Que  no  y  conoysh  hom  aspretat  de  so. 

Leys  d'amors,  fol.  ni. 
Que  l'on  n'y  connaît  rudesse  de  son. 
anc.  fr.  Tu  redotes  Yaspreteit  de  la  médecine. 
Trad.  desserm.  de  S.  Bernard.  Ste.-Palaye,  G/oss. 
ANC.  cat.  Asperitat,  aspretat.  anc.  esp.  Aspe- 
ridad.   it.  Asprita. 

6.  Aspreza,  s.  f.,  âpreté,  rudesse,  au- 
stérité. 

Motas  gens  fan  sacrifie!  a  Dieu  de  dejunis,  e 
de  peregrinacios,  ede  cilicis,  e  de  disciplinas,  e 
d'antras  asprezas  de  lur  cors. 

V.  et  Vert.,  fol.  74. 
Beaucoup  de  gens  fout  sacrifice  à  Dieu  de  jeûnes  , 
et  de  pèlerinages  ,  et  de  ciliées  ,  et  de  disciplines  ,  et 
d'autres  austérités  de  leur  corps. 
Mot  si  ferran  am  gran  aspreza. 

Los  XV signes  de  la  fi  del  mon. 
Se  frapperont  avec  très  grande  rudesse. 
ANC.  fr.  Doublant  rigour  et  aspresse  de  justice. 

Lelt.  de  rém.  1372.  Carpentier  ,  t.  I,  col.  329. 
cat.    Aspresa.    esp.   port.  Aspcreza.  it.   As- 
prezza. 

7.  Asperatiu  ,    adj. ,   qui  rend   âpre, 
aspératif. 

"Virtut  asperativa  obra  per  cant  et  freg. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  275. 
Vertu  aspérative  opère  par  chaud  et  froid. 
aïïc.  fr.  Que  toutes  choses  laxatives 
Et  qui  sont  asperatives. 

Eustache  Deschamps,  p.  168. 

8.  Exasperatiu  ,  adj.,  lat.  exasperato^ 
exaspéra  tif,  qui  exaspère. 

De  las  venas  et  las  arterias  exasperativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26. 
Exaspératii>e  des  veines  et  des  artères. 

ASSANA,  s./.,  chiffon. 

Tal,  que  no  pretz  un'  assana. 

Deldes  de  Prades  :  lîclha  m'es. 
Tels  ,  que  je  ne  prise  un  chiffon. 

ASSAR  ,  v. ,  lat.  assarc,  rôtir. 

Part.  pas. 

Uous...  quan  so  assadz  de  jus  cendres. 


ASS 

Carns  si  devo  niaajar  \ss.\ii v>.  .   Onu  algn- 
nas  carns  sio  sanas  assadas  e  no  bulhiilas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  277  et  233. 

OEufs...  quand  ils  sont  rôtis  sous  cendres. 

Chairs  se  doivent  manger  rôties...  Comme  quel- 
ques chairs  soient  saines  rôties  et  non  bouillies. 
Esr.  Asar.  port.  Assar. 

2.  Assament,  s.  m.,  rôtissure. 

Carns  liumidas  per  assament  prendo  dezi- 
catio. 

Elue,  de  las  propr,,  fol.  233. 

Chairs  humides  prennent  dessiccation  par  rôtis- 
sure. 
esp.  Asacion.  it.  Assazione. 

3.  ASSATURA,   S.  f.  ,  Iat.    ASSATURA,  l'ÔUS- 

sure. 

Fava  pane  noyrjsh  ;  per  assatura  et  decoc- 
tio  sa  ventozitat  ainerina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  208. 

Fève  nourrit  peu  ;  par  rôtissim    et  de'coction  sa 
ventosite'  diminue. 
tort.  Assadura. 

4.  Aste,  s.  m.,   Iat.   Asraius ,  broche, 
pièce  mise  à  la  broche. 

Et  an  aste  o  enpastat. 

£rei-.  d'amors,  fol.  l3o. 
Et  ils  ont  broche  ou  pâte. 
ANC.  fr.  Dame,  li  chapon  sont  tont  enit 
Et  les  deux  oies  en  un  haste. 
Et  qnand  j'avoie,  o  le  verjus  , 
Mon  haste  en  la  broche  torné. 
Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  III  ,  p.  363;  t.  IV,  p.  447. 
Fêtes  li  un  petit  de  haste 
De  deux  roiugnons. 

Roman  du  Renart  ,  t.  I,  p.  10. 
CAT.  As  t. 

5.  Enastar,  v.,  embrocher,  mettre  en 
broche. 

Part.  pas. 

Pueys  ah  clavelhs  sus  la  cros  enastat. 

Matfiif.  Eioiengaud  ,  Epît.  à  sa  sœur. 

Puis  avec  des  clous  embroché  sur  la  croix. 
anc.  CAT.  Enastar. 

ASSASSIN,  ansessi,  .v.  m.,  assassin. 

Le  mot  saks  signifiait  glaive  chez  les 
anciens  Saxons  ;  le  poète  Eitgelhusius 
a  tlit  : 
Quippe  brevis  gladius  apud  illos  saxa  vocatuv. 


ASS  ï35 

On  a  conjecturé  avec  quelque  vrai- 
semblance que  ce  mot  avait  fourni 
celui  d'assassin,  d'autant  que  Matthieu 
Paris,  dans  la  Vie  de  Henri  III,  roi 
d'Angleterre,  désigne  les  assassins  par 
l'épithète  de  porteurs  de  couteaux  :  As- 
sassinos  quos  cultelliferos  appellamus. 

Voyez  les  Mém.  de  VInst.,  classe  de 
lang.  et  litt.  anc,  t.  IV,  p.  i ,  etc. 

Mas  qne  s'amors  m'anci , 
Ja  p'.ns  mal  assassi 
No  sai  pogra  enveiar. 

GiRAi'D  de  Borneil  :  Leu  chansoneta. 
Pourvu  que  son   amour   me  tue,  jamais  elle  ne 
pourrait  envoyer  ici  plus  méchant  assassin. 
Qnar  mielhs  m'avetz  ses  duptansa 
Qn'el  vielh  ansessi  la  gen , 
Que  van ,  neys  si  era  part  Fransa , 
Tan  li  son  obedien, 
Aucir  sos  guerriers  mortals. 

Aimeri  de  Pegtjilain  :  Pus  descobrir. 
Car  vous  me  posse'dez  sans  doute  mieux  que  le  vieil 
assassin  ne  possède   ses  gens ,   qui  vont  ,    même  si 
c'e'tait  à  travers  la  France ,  tant  ils  lui  sont  obéis- 
sants, tuer  ses  ennemis  mortels. 

Mas  fag  m'avetz  ansessi 
Mon  cor,  que  per  vos  m'auci. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Yssamencum. 
Mais  vous  m'avez  rendu  assassin  mon  cfeur,  qui 
me  tue  pour  vous. 

anc.  cat.  Assessi.  esp.  Asesino.  port.  it.  As- 
sassino. 

ASSIDUOS,  adj.  Iat.  assiduus,  assidu, 
attentif. 

Aias  ton  cor  els  comandamens  de  Den  e  sias 
i  fort  AssiDiJOS. 

Assiduosa  orazos  del  just  es  molt  bona. 
Trad.  de  Bide,  fol.  3i  et  27. 
Ayes  ton   cœur  aux  commandements  de  Dieu  et 
sois-y  fort  attentif. 

L'oraison  assidue  du  juste  est  très  bonne. 

anc.  c\t.  Assiduit.  anc.  esp.  Asiduo.  port.  it. 
Assiduo. 

1.  ASSIDUOSAMEKT,  ASIDUALMENS,  adv.,  aS- 

sidùment,  continuellement. 
Fols  pécha  assiduosament. 

Trad.  de  Bède,  fol.  4^- 
L'insensé  pèche  continuellement . 


i36  AST 

Non  puesca  estai  asidualmens  en  la  ^aîlîa 
outra  dos  ans. 

Coût.  d'Alais,  Arch.  du  Roy.,  K,  704. 
Ne  puisse  être  assidûment  dans  le  bailliage  au- 
delà  de  deux  an<. 

anc.   cat.   Assiduitament.  anc.  esp.    Asidua- 
mente.  tort.  it.  Assiduamente. 

3.  Assiduitatz,  s.f.  ,  assiduité. 

Si  cum  assiduitatz  aparelia  familiaritat. 
Trad.  de  Bédé,  fol.  80. 
De  même  que  l'assiduité  pre'pare  la  familiarité. 

anc.  esp.  Asiduidad.  tort.  Assiduidade.  it. 
Assiduità. 

ASSISTAR,  v.,  Iat.  assist<?rc?,  assister. 

Part.  pas.  Assistât  de  son  viquari  gênerai. 
Til.  de  1212.  Hist.  de  Nîmes,  t.  I ,  pr-  ,  p.  102. 
Assisté  de  son  vicaire  ge'ne'ral. 

Quoique  ce  titre  soit  évidemment 
faux ,  il  n'en  constate  pas  moins  l'usage 
du  mot  dans  la  langue  du  pays. 

cat.  esp.  Asistir.  tort.  Assistir.  it.  Assistere. 

2.  Resistir,  v.,  Iat.  RESisTeR^ ,  résister. 
Et  iea  demourarai...  per  resistir  a  la  folia 
de  mon  nebot. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  6. 
Et  je  demeurerai...  pour  résistera,  la  folie  de  mon 
neveu. 

Alcnn  volen  a  lui  resistir. 

Prie.  conc.  parles  R.  d'Anglet.,  p.  18. 
Quelques  uns  veulent  lui  résister. 

cat.  esp.  port.  Resistir.  it.  Resistere. 

ASSORIZANAR,  v. ,  empirer,   se  dé- 
tériorer. 

Tal ,  que  no  pietz  un'  assana  , 
Canton  e  cridon  voluntier, 
Issameu  co  '1  pins  dreiturier, 
Per  que  chans  assorizana. 

Deudes  de  Prades  :  Belba  m'es. 
Tels  ,  que  je  ne  prise  pas  un  chiffon  ,   cliantent  et 
crient    volontiers ,    comme   les   plus   babiles  ,   c'est 
pourquoi  le  ebant  se  détériore. 

AST,  s.  m.,  du  Iat.  /ixara ,  pique. 
Si  lay  a  astz,  ni  pals,  ni  pics. 

P.  Cardinal  :  D'un  sirventes  far. 
S'il  v  a  là  lance,  et  pieu  ,  et  piqur. 

2.  Asta,  s.f.,  Iat.  /fASTA,  pique,  javelot, 
lance. 


AST 

El  cors  li  met  de  s'asta  lo  fer. 
Lai,  per  est  prat,  dVsTAs  tal  brnelha. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  8l  et  17. 
Il  lui  met  le  fer  de  sa  lance  dans  le  corps. 
Là  ,  par  ce  pré",  une  telle  forêt  de  piques. 
TJna  ast  'i  deu  esser  messa. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  40. 
Une  pique  y  doit  être  mise. 
anc.  fr.  Que  la  haste  grosse  de  pomîer 

Li  fist  parmi  l'escn  passer. 
R.  de  la  Guerre  de  Troye.  DuCange,  t.  III,  col.  1069. 
cat.  esp.  Asta.  tort.  Aste.  it.  Asta. 

3.  Asteza  ,  s.f.,  petite  pique,  tronçon. 

...  Ieu  no  sai  baro  , 
Tan  sia  joves  efas  , 
Que  mezes  dos1  astezas 
Ni  us  servis  ses  guizardo. 

Elias  de  Barjols  :  Amor  be  m  platz. 
Je  ne  sais  un  baron  ,  tant  il  soit  jeune  enfant , 
qui  mît  douze  tronçons  et  vous  servît  sans  récom- 
pense. 

4.  Asteiar,  v.,  tendre,  vibrer. 

Part.  pas.  E  pueis  trag  demanes 

Sagetas  d'aur  ab  son  arc  asteiat. 
Giratjd  de  Calanson  :  A  lieys  cui. 
Et  puis  il  tire  sur-le-champ  des  flèches  d'or  avec 
son  arc  vibré. 

5.  Astela,  s.f. ,  Iat.  /jastmla,  attelle, 
petite  lance,  tronçon. 

Que  la  astelh  a  ,  que  es  pansada  sobre  aqnela 
fractura ,  sia  pus  grossa  e  pus  lada  un  petit  que 
las  autras  astelhas. 

Doas  canas  e  doas  astelas  subtils. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5"j  et  16. 
Que    l'attelle ,    qui  est    posée  sur    la   fracture  , 
soit  un  peu  plus  grosse  et  plus  large  que  les  autres 
attelles. 

Deux  cannes  et  deux  attelles  déliées. 
L'uns  trais  peira  ,  l'autre  astelas. 

P.  Cardinal  :  Una  cieutat. 
L'un  lance  pierre  ,  l'autre  tronçons. 
anc.  fr.  Les  lances  volent  en  asteles. 

Roman  du  Renart ,  t.  III ,  p.  261. 
cat.  Astella. 

6.  Astelier  ,  s.  m.,  amas  de  lances. 

Aqni  viratz  far  d'astas  tant  astelier  , 
Tan  colp  ferir  de  drecli  e  traversier. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  80. 
Là  ,   vous  verriez  faire  si  grand  amas  de  lances, 

tant  de  coups  frapper  de  droit  ei  de  travers. 

esp.  Astillcro. 


AST 

7.  Astellar,  v. ,  briser,  casser  en  mor- 
ceaux. 

No  i  ac  tan  fort  escut  non  escancel , 
No  fenda  ,   e  no  pertns ,  e  no  arcel; 
Asta  reida  de  fraisser  qne  no  astel. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  28. 
Il  n'y  eut  si  fort  e'cu  qui  ne  se  rompe  ,  ne  se  fende, 
ou  ne  se  perce  ,  ou  ne  se  courbe  ;  lance  roide  de  frêne 
qui  ne  se  brise 

cat.  Astellar.  Esr.  AstUlar. 

8.  Subastacio  ,  s.  f.  ,  lat.  sub/^astatio  , 
subhastation,  encan,  vente  publique. 
Al  encan  o  am  subastacio. 

TU.  du  xm«  sièc.  Doat  ,  t.  CXVIII  ,  fol.  42. 
A  l'encan  ou  avec  subhastation. 

Esr.  Subastacion.  it.  Subastazione. 

g.  Subastaire,   subastador,  s.  m.,  of- 
ficier qui  vend  à  l'encan. 
Al  encantaire  e  al  subastaire...  Eligir   totz 
sdbastadors  o  encantadors. 
Tit.  du  xme  sièc.  Doat,  t.  CXVIII ,  fol.  42  et  3?. 

A  l'encanlcur  et  au   sitbhastaleur...  Elire    tous 
subhastateurs  ou  encauteurs. 

On  lit   dans  les  statuts  d'Avignon, 
lib.  I,  rnb.  i  4  ,  art.  i  : 

Quod    subhastatores   jurent   quod    fldeliter 
subbastabunt ,  e  c. 

Du  Cange  ,  t.  VI ,  col.  8o3- 

io.  Subastar,  v.,  lat.  sub/zastarc  ,  sub- 
haster,  mettre  à  l'encan. 
Per  encantar  e  subastar  las  causas  venais. 

Tit.  die  XIIIe  sièc.  DoAT  ,  t.  CXVIII ,  fol.  3-j. 
Pour   vendre  à  l'encan    et   subhaster  les  choses 
vénales. 

Paît.  pas.  Ela  deu  esser  subastada  ;  so  es 
nna  ast'  i  deu  esser  messa  per  senial ,  per 
aco  que  tait  ome  sapian  qu'ela  vol  esser 
venduda. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  40. 
Elle  doit  cire  subhastée,  c'est-à-dire    une  pique 
y  doit    être    mise   pour   signe ,    à    l'effet    que   tous 
hommes  sachent  qu'elle  veut  être  vendue. 

anc.  fr.  Comme  Servilia ,  mère  de  Marcns 
Brutus ,  eut  acliepté  à  vil  prix  un  riche 
héritaige  de  César,  qui  faisoit  subhaster  les 
biens  des  citoyens. 

Macault,  trad.  des  Apopht.,  fol.  253- 

cat.  Esr.  Subastar.  it.  Subastare. 

I. 


AST 


37 


ASTIU,  adj.,  allem.HASTiG, prompt,  vite. 
Quan  la  votz  es  grossa...  delgada  e  astiva. 
Lie.  de  Sydrac ,  fol.  127. 
Quand  la  voix  est  grosse...  de'lie'e  et  prompte. 

1    Astivamen,  ado.,  hâtivement. 

Ajudar  e  esqualfar  per  core,  per  anar  asti- 
vamen. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  93. 

Aider  et  échauffer  pour  courir,  pour  aller  Jiâti- 
t'ement. 

ASTRE,    s.  m.,   lat.    astrw/?*  ,  astre, 
destin  ,  bonheur. 

Et  astre  de  bes  o  de  mais 
Segonla  costellacio. 

Brei>.  d'amor,  fol.  34- 
El  astre  de  bien  ou  de  mal  selon  la  constellation. 
Doncs  astres  notz  e  val 
A  tôt  bom  del  mon. 

ÎVAT  DE  MoN'S  :  Al  bon  rei. 
Donc  un  astre  nuit  et  vaut  à  tout  homme  du  monde. 

Fig.    Tant  vos  det  Dieus  d'ASTRE  e  de  poder. 
R.  Jordan  :  Aissi  cum. 
Tant  Dieu  vous  donna  de  bonheur  et  de  pouvoir. 

Cnion  que  ln.r  sia  donatz 
Astres,  que  puescon  ses  valor 
Esser  valens. 

Aimar  de  RocAfixa  :  No  m  lau  de. 
Ils    pensent  que  destin   leur  soit    donné  ,   qu'ils 
puissent  sans  mérite  être  méritants. 
cat.  Astre,  esp.  port.  it.  Astro. 

1.      ASTRONOMIA  ,     ASTROLOMIA  ,    AUSTRO- 

nomia,    s.f.,  lat.  astronomia,  astro- 
nomie, astrologie. 

Quar  nul  temps  astronomia 
Non  anzi  ni  gcometria. 

Bref,  d'amor,  fol.  2. 
Car  jamais  je  n'appris  astronomie  ni  géométrie. 
Las  arts  de  deviuar  e  d'ASTRONOMiA. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  83. 
Les  arts  de  deviner  et  à'astrologie. 
L'art  de  I'austronomia  e  de  las  planetas  e 
dels  signes,  e  dels  ponhs  e  de  las  oras. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  44- 
L'art  de  l'astrologie  et  des  planètes  et  des  signes  , 
et  des  points  et  des  heures. 

Tant  sabia  de  astrouomia. 

V.  de  S.  Honorât. 
Tant  il  savait  d'astrologie. 
anc.  cat.  Astrolomia.  cat.  mod.  esp.  port.  it. 
Astronomia. 

18 


i38  AST 

3.  ASTROLOGIA  ,    S./.,    lat.     VSTROLOCIA, 

astrologie,  astronomie. 

Que  hmhs  bonis  posca   saber   per  sciencia 

d'.\STROT,OGIA. 

E  so  denotatz,  pels  maestres  d'ASTROLOGiA, 
per  alcnnas  costellacios,  etc. 

Elue.  de  las  propr.,  fol.  n  et  109. 

Qui-  nul  homme  puisse  savoir  par  science  à' as- 
trologie. 

Et  sont  dénotes ,  pour  les  maîtres  d'astronomie, 
par  aucunes  constellations  ,  etc. 
cat.  Esr.  tort.  it.  Astrologia . 

4.  EsTROLOMIA,  ESTRONOMIA,    S.  f.  ,    3S- 

trologie. 

Segon  la  razon  dels  agnrs  ni  de  poinz,   e 

d'ESTROLOMIA. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 

Selon  la  raison  des  augures  et  de  points,  et  d'as- 
trologie. 

Et  es  tant  sabens  d'art  e  d'EsTRONOMiA  , 
Qu'el  ve  e  conois  enans  so  qae  ave. 

G.  Figceiras  :  Un  nou. 
Et  il  est  tellement  savant  d'art  et  d'astrologie, 
qu'il  voit  auparavant  et  connaît  ce  qui  arrive. 

5.  ASTROLOGIAN,  AUSTRONOMIAN,  ESTRONO- 

mian,  s.  m.,  astronome,  astrologue. 
Aqnestz  signes  apelo  los  astrologias  mayzos. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  109. 
Les  astronomes  appellent  ces  signes  maisons. 
E   fo  lo  pins   grans  austronomias  de  cel 
temps. 

Mas  lo  bos  estronomias  en  pot  saber  una 

partida. 

LU>.  de  Sydrac,  fol.  ^3  et  i5. 
Et  il  fut  le  plus  grand  astronome  de  ce  temps. 
Mais  le  Lon  astrologue  en  peut  savoir  une  partie. 

asc.  fr.  Sont  médecins  et  astronomîens. 

J.  Bouchet,  Triom.  de  François  I,  fol.  90. 
cat.  esp.  port.  it.  Astronomo. 

6.  AtJSTROKOMEIAIRE  ,     ESTRONOMEIAIRE  , 

s.  m.,  astronome,  astrologue. 
Lo  lhibre  e  son  austroxomeiaire  Sydrac... 
Qae  ns  evietz  vostre   estronomeiaire  Sy- 
drac. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  3. 
Le  livre  et  son  astronome  Sydrac... 
Que  vous  nous  envoyiez  votre  astrologue  Sydrac. 

\î\C  esp.  Astronomero- 

7.  Estroi-ogivr  ,  v. ,  observer  les  astres. 


AST 

\h\  pastor  armini...  que  estroi.ogia. 

Hist.  abrégée  de  ta  Bible,  fol.  l5. 
Un  pasteur  arménien...  qui  observe  les  astres. 

8.  ASTRÀLABI,   S.  III.,    lat.  ASTROLABIM/rt, 

astrolabe. 

An  astralabi  e  qnadran. 

Brev.  d'amor,  fol.  28. 
Us  ont  astrolabe  et  cadran. 

cat.  Astrolabi.  esp.  port.  it.  Astrolabio. 

9.  Astrar  ,  v.,  influencer  par  les  astres. 

Part.  pas.  E  tôt  quant  sazos  fa 

En  est  mon  es  astrat. 

Nat  de  Mons  :  Al  bon  rei. 
Et  tout  ce  que  le  temps  fait  en   ce  monde  est  in- 
fluencé  par  les  astres. 

Moût  es  greu  turmen  astratz 
A  selb  qn'ab  nnlb  valedor 
No  s  pot  valer. 

G.  Riquieb  :  Ad  un  fin. 
C'est  un  pénible  tourment  influencé  par  les  astres  à 
celui  qui  ne  se  peut  prévaloir  avec  aucun  protecteur. 

10.  Astruc,  adj. i  lat.  astrosm^,  heu- 
reux ,  bien  influencé  par  les  astres. 
Astrosos  ,  ab  astro  dietns  ,  quasi  malo  si- 
dère natus. 

Isidor.  ,  Orig.,  X. 

Astrucs  es  selb  cui  amors  ten  joyos. 
Pons  de  Capdceil  :  Astrucs  es. 
Heureux-  est  celui  qu'amour  tient  joyeux. 

Substantif.  Qu'astrucs  sojorn  e  jai , 
E  malastrncs  s'afana. 

B.  de  Yent.vdovjr  :  Quan  la. 
(lue  Vheureux  repose  et  gît,  et  le  malheureux  se 
fatigue. 

anc.  cat.  Astruch.  akc.  esp.  anc.  tort.  As- 
troso. 

11.  Astrugueza,  s.  f. ,  bonheur. 

So  qu'el  filh  qu'es  en  poder  de  son  paire 
gazanha. ..  o  per  son  afan  ,  o  per  astrugueza  , 
si  cnm  es  si  el  o  troba. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  73. 

Ce  que  gagne  le  fils  qui  est  en  pouvoir  de  son 
père. ..  ou  par  sa  peine,  ou  par  bonheur,  ainsi  comme 
il  est  s'il  le  trouve. 

12.  Benastre,  s.  m.;  bonheur. 

Lanzeugier,  denastr'  aiatz, 
Quar  ro'etz  de  tan  bon'  ajuda , 
Qn'ab  vostre  mentir  m'onratz, 


AST 

E  vertatz  non  es  saabada. 

Cadenet  :  A  mors  e  coin. 
Médisants ,  ayez  bonheur,  car  vous  m'êtes  de  si 
bonne  aide  ,  qu'avec  votre  mentir  vous  m'honorez  , 
et  la  vérité  n'est  pas  sue. 

i3.  Benastruc,  adj.,  bienheureux. 

E  coin  lo  eenastruc  cors  santz 
Li  fon  aparegut  enans. 

V.  de  S.  Honorât. 
Kt  comme  le  bienheureux-  corps  saint  lui  fut  ap- 
paru devant- 

Eras  pns  vei  mon  benastruc 
Temps  que  qnascus  désira  e  vol. 

G.  Pierre  de  Cazals  :  Eras  pus  vey. 
Maintenant    puisque    je  vois    mon    bienheureux 
temps  que  chacun  désire  et  veut. 

\l\.  Désastre,  s.  m.,   malheur,  infor- 
tune ,  désastre. 

Er  aniatz,  senher,  cal  desastre 
Li  avenc  per  sa  gilozia. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  TJnas  novas. 
Maintenant  écoutez,  seigneurs,  quel  désastre  lui 
advint  par  sa  jalousie. 
cat.  esp.  port.  Desastro.  it.  Disastro. 

i5.  Desastrat,  adj.,  malheureux,  aban- 
donné du  ciel. 

Que  farai,  desastrat? 

V.  de  S.  Honorât. 
Que  ferai-je ,  malheureux? 

Car  si,  per  lor  grand  malvestat, 
Aqnist  enemic  desastrat 
Tempton  -un  home  vigoros. 

Jirev.  d'amor,  fol.  25. 
Car  si ,  par  leur  grande  méchanceté  ,  ces  ennemis 
abandonnés  du  ciel  tentent  un  homme  vigoureux. 
Substantiv.  Meice  ti  quer  la  desastrada. 

V.  de  S.  Honorât. 
La  malheureuse  te  requiert  merci. 
anc.  fr.   A  ce  jour  fatal  et  désastre. 

Contes  d' Eutrapel ,  fol.  171. 
Voi  quel  malheur  poursuit  ces  terres  desastrées , 
Et  quel  heur  cependant  rit  dedansles  contrées 
Qu'une  constante  paix  hahite  autour  de  nous. 

Bertaut  ,  p.  23. 
L'année  desastrée 

Que  Bude  trespassa. 

J.-A.  de  Baïf. 

cat.    Desastrat.    esp.    port.    Desastrado.    it. 

Disastratto. 

16.  Desastruc,  adj. ,   infortuné,  mal- 
heureux. 


AST 


39 


Desastrucs  uasques  de  maire  , 
Pus  totz  mais  mi  apejura. 

Rambaud  d'Orange  :  Arm'cs. 
Je   naquisse  de  mère  malheureux,   puisque  tout 
mal  m'empirc. 

anc.  cat.  Desastruch.  esp.  port.  Desastroso. 
it.  Disastroso. 

17.  Malastre,  s.  m.,  infortune,  mal- 
heur. 

E  pus  malastres  m'a  eleg. 

R  \mbaud  d'Orange  :  Er  no  sui. 
Kt  puisque  le  malheur  m'a  choisi. 
Que  bos  esfortz  malastre  vens. 

G.  Adhemvr  :  Ben  fora. 
Que  Lon  eflbrt  surmonte  le  malheur. 

18.  Malastruc  ,    adj.,    malheureux, 
malotru. 

E  fis  Le  malastruc  jornal, 
Qu'anc  nuilhs  malastrncs  no  '1  fetz  tal. 
Rambaud  d'Orange  :  Er  no  sui  ges. 
Et  je   fis   Lien  malheureuse  journée,    tellement 
que  jamais  nul  malheureux  ne  la  fit  telle. 
Farai  vers  malastruc  e  freg. 

Rambaud  d'Orange  :  Er  do  sui  ges. 
Je  ferai  un  vers  malotru  et  froid. 
Ricx  malastrucx,  s'ien  vos  sabia 
Lauzor,  volontiers  la  us  diria. 

B.  de  Rovenac  :  D'un  sirveutes. 
Riche  malotru,  si  je  vous  connaissais  louange,  vo- 
lontiers je  vous  la  dirais. 

Substantiv.  Que  mil  malastruc  serion  pie 
Del  malastre  qu'ieu  ai  en  me. 
Rambaud  d'Orange  :  Er  no  sui. 
Que  mille  malheureux  seraient  remplis  du  mal- 
heur que  j'ai  en  moi. 

anc.fr.  Dit...  je  suis  bien  malostru  de  tant 
avoir  parlé  à  toi...  escommenié  que  tu  es. 
Lett.  de  rém.,  1/J07.  Carpentier,  t.  H,  col.  1  i3o. 
Ainsi  les  pauvres  malautrus  sont  aulcunes 
fois  plus  de  trois  semaines  sans  manger. 

Rabelais  ,  liv.  II ,  ch.  3o. 
anc.  cat.  Malastruch. 
anc.  esp.  El  ome  malastrugo  no  s  sabe  gardar. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  '6'44- 
anc.  it.  Ahi  màlestrui,  e  mal  nati,  che  disser- 
tate  vedove  e  pupilli,  che  rapite  alli  men 

possenti. 

Dante,  il  Convito. 

Un    annotateur   de  Dante  explique 
màlestrui  par  mal  instruit  ,   maie  'n- 


i4o  AT 

struiti.  Mais  il  vient  du  malastruc  des 
troubadours  ;  le  mal  nati  l'explique 
assez.  D'ailleurs  la  lecture  du  passage 
entier  de  Dante  ue  laisse  aucun  doute. 

19.  Mylastiu  oamln',  adv.,  malheureu- 
sement. 

Mas  s'atrobes  dos  rnalastrncx 
Qu'anesson  malastrugaiuen. 

Bambado  d'Orange  :  Er  no  sui. 
Hais  si  je  trouvasse  deux  malheureux  quiallasscnt 
malheureusement . 

20.  Mai.astrcgeza,  s.  f.,  malheur. 
Malastrugeza  abaissa  ,  astrngeza  esleva. 

Trad.  de  Bède,  fol.  2. 
Malheur  abat,  bonheur  élève. 

21.  Enastrar,  v.}  douer  d'une  heureuse 
étoile. 

Part.  pas.  Car  non  sui  enastratz. 

Giraud  de  Borneil  :  Lo  doutz  chantz. 
Car  je  ne  suis  pas  doué  d'une  heureuse  étoile. 

11.  Adastrar  ,  v. ,  mettre  sous  l'heu- 
reuse influence  des  astres  ,  doter  , 
douer. 

Toza,  fi  m  ieu  ,  gentil  fada 
"Vos  adastrec  ,quan  fos  nada  , 
D'ana  beutat  esmerada. 

Marcabrus  :  L'autr'ier. 
Fillette  ,  fis-je,  une  gentille  fée  vous  doua  d'une 
beauté  épurée  ,  quand  vous  fûtes  née. 

ASTRION,  s.m.,\2il.  astrion,  astrion. 
Astrion  es  peyra...   al  centre  de  laquai  hitz 
una  steleta. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i85. 
astrion  est  une  pierre. ..  au  centre  de  laquelle  luit 
une  petite  étoile. 

ASTUCIA,  s.  f. ,  lat.  astctia,  astuce. 

L'apela  serpent ,  per  razo  de  sa  astucia  e 
falsia  venenoza...Tal  es  lor  astucia  que  a  pena 
se  pereep  per  home. 

EhtC.  de  las  prnpr.,  fol.  12  et  210. 

L'appelle  serpent  pour  raison  de  son  astuce  et 
fausseté  venimeuse...  Telle  est  leur  astuce  qu'à 
peine  elle  s'aperçoit  par  l'homme. 

cat.  Esr.  tort.  Astucia.  ir.  Astuzia. 

AT,  s.  m. ,  besoin  }  profit ,  avantage. 


ATE 

Dans   l'ancien  teutonique  ,  at  ,  az  a 

signifié  aliment,  nourriture.  Wachter  , 

Gloss.  german.  Just.  Lips.,  ep.  44,  ad 

Belgûsi  en  langue  francique, possession. 

No  sai  far  mon  at  ni  mon  pro. 

Folquet  de  Romans  :  Mas  camjat  ai. 
Je  ne  sais  faire  mon  avantage  ni  mon  profit. 
E  devedon  als  autres  d'aco  que  fan  lor  atz. 

P.  Cardinal  :  Un  estribot. 
El  défendent  aux  autres  ce  dont  ils  font  leur  profit. 

At,  joint  aux  troisièmes  personnes 
du  verbe  aveu  ,  forme  une  locution 
impersonnelle. 

Metges  non  a  at  als  sais,  mas  as  malaptes. 
Trad.  de  Bede ,  fol.  79. 

Le  médecin  n'a  pas  besoin  aux  saufs ,  mais  aux 
malades. 

Nos  dona  Deus  so  que  nos  a  at. 

Trad.  de  Bede,  fol.  28. 

Dieu  nous  donne  ce  dont  nous  a  besoin. 

ATACHA,  s./.,  attaque. 

No  i  ac  dressât  peirier  ni  gran  A tacha, 
Ni  no  i  ac  co!p  donat  de  fust  ni  d'apeha. 
Roman  de  Gérard  de  Bas  sillon,  fol.  6'. 
11  n'y  eut  pierrier  dressé  ni  grande  attaque,  et  il 
n'y  eut  coup  de  lance  ou  de  hache  donné. 

cat.  Ataco.  it.  Attacco. 
2.  Ataciiar,  v. ,  tâcher,  s'efforcer. 

Qu'usquecx  ponha  e  ataca 
Quon  als  fis  clrntz  sia  joys  lams. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ar  vei  escur. 
Que  chacun  prend  peine  et  s'efforce  à  l'effet  que  le 
bonheur  soit  glissant  pour  les  fidèles  amants. 

cat.  Atacar.  it.  Attacare. 

ATEIGNER ,  atenher,  v.,  lat.  attin- 
ger£,  atteindre. 
Rollan  lo  ouyd'  atenher  de  son  bran  aceyrat. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  2736'. 
Roland  croit  l'atteindre  de  son  glaive  acéré- 

Que  partir  no  m'en  puesc,  ni  eug  que  ja  y 
atenha. 

G.  de  S.-DidieR  :  Pus  tan  mi. 
Vu  que  je  ne  puis  m'en  séparer,  ni  je  pense  que 
jamais  j'y  atteigne. 

Part.  pas.  Si  lo  rnalvatz  home  es  près  en  mes- 
fah  o  eu  malvestat,  et  es  atenhs  leyala- 
ment,  es  jutjatz  segon  que  a  deservit. 
LiV.  de  Sj  drac,  fol  2] 


ATR 

Si  le  méchant  homme  est  pris  en  méfait  ou  eu 
me'ehanceté,  et  est  atteint  le'galement,   il  est  jugé 
selon  qu'il  a  mér  té. 
cat.  Atenyer.  esp.  Atener. 

ATOMI,  s.  m.,   lat.    \tomus,  atome, 
sorte  de  division  du  temps. 
Et  atomis  XLVII 
Quascnna  de  las  onsas  ret. 

Bref.  d'amor,  fol.  l{3. 
Et  chacune  des  onces  rend  quarante-sept  atomes. 
Athomi  es  3a  XL"VI  partida  de  la  unsa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  126. 
"L'atome  est  la  quarante-sixième  partie  de  l'once. 

CAT.   ESP.  PORT.  IT.  AtOino. 

ATRASAG,  ado.}  certainement,  de  suite. 
Doncs  pus  tnit  morem  atrasag  , 
Ben  es  fols  qui  via  mal  ni  lag. 

P.  YiDAL  :  Baros  Jhesus. 
Donc  puisque  nous  mourons   tous  certainement , 
est  hien  fou  qui  vit  mal  ou  vilement. 
Lo  sauct lur  respont  atrasach. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  saint  leur  répond  de  suite. 
Adv.  comp.  Aisso  vos  die  per  atrasag. 
Aquest  très  que  an  retrag 
Que  il  l'an  vist  ter  atrasag. 

Trad.  de  l'Évang.  de  Nicomède. 
Car  je  vous  dis  pour  certain- 
Ces  trois  qui  ont  rapporté  qu'ils  l'ont  vu  t?ès  cer- 
tainement. 

anc.  fr.  Vés  me  chi  tout  prest  entresaie 
A  deffendre  tout  etreument. 

Roman  de  la  Violette,  V.  5354- 

ATRASSIT,  adj. ,  accablé,  stupéfait. 
Estec  coma  atrassida  de  las  nieravilbas  que 
avia  vistas. 

V.  de  S.  Flors.  Doat,  t.  CXXIII,  fol.  260. 
Elle  resta  comme  stupéfaite  des  merveilles  qu'elle 
avait  vues. 

ATRAMENT  ,     atremans  ,     airamenz  , 
s.  m.,  lat.  atramentm/h ,  encre. 
Ta  cara  es  negresida  cum  atremans. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  ilï. 
Ta  face  est  noircie  comme  de  Vende. 
Humoroza,  freia  ,  negra  con  airamenz. 
P.  DE  CoRBlAC  :  El  nom  de. 
Pleine  d'humidité  ,  froide  ,  noire  comme  encre. 
Atrament  es  color...  sema,  et  es  necessaria 
tôt  jorn  a  scriptnra  et  pîctara. 

Elue,  de  las  propr.,  fol  267- 


ATU 


14, 


Encre  est  une  couleur...  ohscurc,  cl  est  toujours 
nécessaire  à  écriture  et  à  peinture. 

anc.  fr.  Et  tôt  son  cors  delivrement 

Lois  fu  plus  noir  que  atrement. 

Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  1 18. 
Plus  noirs  est  à'airement  bouli. 
Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  79JÎ. 

Dans  l'ancien  espagnol,  le  mot  atra- 
mentoso  désignait  ce  qui  avait  la  qua- 
lité de  teindre  en  noir. 
it.  Atramento. 

ATUR  ,  s.  m. ,  application ,  soin ,   atta- 
chement. 

Ieu  serai  bos 
"Ves  l'amor  que  m  condutz, 
E  franc  e  ferm  en  mos  aturs. 

Pierre  d'Auvergne  :  Fuelhs  e  flors. 
Je  serai  bon  envers  l'amour  qui  me  guide ,  et  franc 
et  ferme  en  mes  attachements. 

C'ab  gen  servir  ai  vist  mains  aturs  fraitz. 

E.  Cairel  :  Lo  rossinhols. 
(Qu'avec  gentil  servir  j'ai  vu  maints  attachements 
rompflfe. 

2.  Aturar,  v. ,  fixer,  appliquer,  ap- 
puyer, efforcer. 

A  greu  pot  hom  lo  solelh  aturar. 

Serveri  de  Gironne  :  A  greu  pot  hom. 
Difficilement  on  peut  fixer  le  soleil. 
Segle  caitiu  e  de  falsa  natura  , 
Soven  es  traitz  aquel  qu'ab  vos  s'atura. 

Aimeri  de  Peguilain  :  S'ieu  anc  chantiei. 
Siècle  méchant  et  de  fausse  nature,  celui  qui  s'av- 
puie  en  vous  est  souvent  trahi. 

Qu'en  lieis  remirar  s'atura 
Mos  cors,  que  d'als  non  a  cura. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Per  Crist. 
Que  mon  cœur,   qui  n'a  souci  d'autres  choses  ,  se 
fixe  à  l'admirer. 

Et  avaretatz  s'atura 
Encontra  largessa. 

P.  Cardinal  :  Falsedatz. 
Et  avarice  s'efforce  contre  largesse. 

Part.  pas.   Si  ben  cofessatz , 

De  cor  aturatz... 
Ploran  los  peccatz. 
Un  troubadour  anonyme.:  Flor  de  paradis. 
Si  hieu  confessé,  appliqué  de  coeur...  pleurant  les 
péchés. 

cat.  esp.  tort.  Aturar. 


i4*  AUlV 

AUCA,  s./.,  oie. 

Lo  sang  e  la  graissa  piendetz 
D'un'  acca. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  te  Bang  .-l  la  graisse  d'une  oie. 
Una  canula  de  pena  d'AUCA. 

Trad.  éPÂlbucasis,  fol.  40. 
Une  canule  de  plume  d'oie. 
\m  .  fr.  Ne  que  une  011e  à  gorgueter 

S'ele  éust  raengié  un  grain  d'orge. 
Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  IV,  p.  266". 

Le  nom  français  de  la  reine  Pedanque 
était  la  traduction  des  mots  provençaux 
pe  d'auca  ,  pied  d'oie. 
anc.  cat.  Auca,  cat.  mod.  it.  Oca. 

2.  Auco,.v.  m.,  oison. 

Prendetz  la  carn  d'an  acco  tenre. 

Deides  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  la  ebair  d'un  oison  tendre. 

AUFEKEZlS,s.f.,  lat.  aphefresis,  aphé- 
rèse ,  figure  de  mots. 

'A^a/pês-iç.   Diomed.  ,    in    Gramm.  ,    éd. 
Putsch,  col.  436. 

Aphacresis,  abscissio  de  principio ,  ut  temno, 
pro  costemno. 

Isidor.  ,  Orig.  I,  33. 

Auferezis  es  ostamens  o  removemens  de 
letra  o  de  sillaba  del  comensamen  de  dictio. 
Leys  d'amors,  fol.  121. 

Uapherese   est  retranchements  ou  déplacements 
de  lettre  ou  de  syllabe  du  commencement  des  mots. 
esp.  Aferesis.  it.  Aferesi. 

2.  Auferezir  ,  v. ,  apheréser,  modifier 
par  l'auferèse. 

Part.  pas.  Si,  en  lo  comensamen  de  dictio,  se 
fay  aytals  removemens  et  abreviamens  de 
motz  ,  adonx  son  apelat  auferezit. 

Leys  d'amors,  fol.  69. 
Si,  au  commencement  d'un  terme,  il  se  fait  tels  dé- 
placements et  abre'viations  de  mots,   alors  ils  sont 
appelés  aphérèses. 

AUGER ,  v.,  lat.   auger?,  augmenter, 
accroître. 

Part.  pas.  Anfos,  per  las  vertutz 
De  Dieu,  endevengntz 
Augutz,  tos  temps  creissens. 

>  \t  de  Mo>s  :  Al  bon  rei. 
Vlphonsc      devenu,    par  les    vertus    .!•     Dieu. 
>cnt<:,  toujours  croissant. 


AUG 

2.  AlJGMENTAR,     V.  ,     lat.     AUGMENTARe  , 

augmenter. 

Part.  pas.  La  humiditat  foc  augmentada...  Si 
la  hnmiditat  es  mays  augmentada. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  12  et  i3. 
L'humidité  fut   augmentée...  Si  L'humidité  est 
plus  augmentée. 

Augmentât  ,  raelborat  et  crescut. 

TU.  de  i3io.  Doat  ,  t.  CLXXIX  ,  fol.  t88. 
Augmenté,  amélioré  et  accru. 

cat.  esp.  tort.  Aumentar.  it.  Aumentare. 

3.  AuCMENTACIO  ,  S.f.  ,  lat.  AUGMENTATIO, 

augmentation. 
Creysshement  et  adcmentacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l^- 
Accroissement  et  augmentation. 

esp.    Aumentacion.  port.    Augmentacào.    it. 
Aumentazione. 

4.  Aucmentatiu  ,  adj. ,  augmentatif. 

La  tersa  virtnt  aucmentativa...  De  tôt  cors 
animât  aucmentativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i^  et  26. 

La   troisième  vertu  augmentatU'C...  Augmenta- 
nte de  tout  corps  animé. 

cat.    Aumentatiti.    esp.    Aumentativo.    port. 
Augmentativo.  it.  Aumentativo. 

AUGURI,  augur,  agur,  s.  m. y  lat.  au- 
gcriw/h,  augure,  sort,  présage. 

Ad  augoris  et  divinacios  si  donavo. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  1^3. 
Ils  se  livraient  aux  augures  et  divinations. 
Non  ai  mas  fiansa 
Eu  augurs  ni  en  sort. 

B.  DE  Ventadour  :  Lanquan  vei. 
Je  n'ai  plus  confiance  en  présages  ni  en  sort. 
Ni  ja  agurs  de  grailla  no  gardarai. 
T.deR.  deTarasconetdeG.deCavaillon:  Abrit. 
Et  je  ne  ferai  jamais  attention  à  présages  de  cor- 
neille. 

Ab  bel  augur  entrey  en  nan. 

Deldes  de  Prades  :  El  temps. 
J'entrai  dans  le  vaisseau  avec  bel  augure. 
anc.  fr.  Si  mis  augures  ne  ment. 

Roman  de  Rou,  v.  i52IQ. 

anc.  cat.  Agur.  esp.  Agiiero.   tort.  Agoitro. 
it.  Augurio. 

2.    Agurament,    s.  m.,   augure,  divi- 
nation. 


AUN 

Sai  mot  cTac.uramenz 
D'eneontres,  de  demandas,  ed'estornudamenz. 
P.  df.  Cordiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  beaucoup  de  divinations  de  hasards,  de 
questions  et  d'e'teruuements. 

ANC.  cat.  Auguramcnt. 
3.  AuGURADOR  ,  ARGURIADOR  ,  S.  m.  ,    «1U- 


l/jS 


;ure . 


levin. 


Et  ieu  foi  peccair',  e  ay  motas  ves ,  per 
aventura,  nostre  Senbor  desconegut,  renégat, 
e  cresut  augdrahors. 

La  Confessio. 

Et  je  fus  pécheur,  et  j'ai  maintes  fois  ,  par  aven- 
ture, méconnu  et  renié  notre  Seigneur,  et  cru  les 
devins. 

Li  ARGURIADOR  e  li  devin. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Les  augures  et  les  devins. 

cat.  Augurador.  it.  Auguratore. 

[\.  AuGURAR,  AGURAR,  V. ,  lat.  AUGURARc", 

prédire,  augurer. 

Ang  dir  a  la  gen 
Que,  ben  li  deu  venir,  qui  ben  s'agura. 
B.  de  la  Barthe  :  Foilla  ni  flors. 
J'entends  dire  à  la  gent  que,  qui  s'augure  Lien, 
Lien  lui  doit  venir. 

N'Uc  de  Sanc  Cire ,  ara  m'es  avengut 
So  que  m'avetz  longamen  auguratz. 

T.  DE  GuiRAUT  ET  DE  H.  DE  S.-CyR  :    N'Uc. 

Hugues  de  Saint-Cyr,  ce  que  vous  m'avez  dès  long- 
temps prédit  m'est  présentement  arrivé. 
Segon  que  iuos  cors  s'augura. 

B.  DE  VentadouR  :  Lanquan  fuelhon. 
Selon  que  mon  coeur  se  prédit . 

esp.  tort.  Attgurar.  it.  Augurare: 

AUGTJST,  s.   m.,  lat.   augustw.9,    au- 
guste. 

Fetz  "Valentinia  d'iuGusT  emperador...  Fo 
apelat  consul  et  august. 

Cat.  dels  aposl.  de  Roma  ,  fol.  55  et  65. 
Il  fit  Valentinien  à' auguste  empereur...    Il  fut 
appelé  consul  et  auguste. 

CAT.  August.  ESP.  TORT.  IT.  Augusto. 

AUNIR  ,    v.  ,    déshonorer  ,    mépriser , 
avilir. 

Otfrid,  Évang.  ,  lih.  III,  cap.  19, 
v.   1  2  : 


AUN 

Uns  tbunkit    in    giauissi 
Nobis   videtur    pro       certo 
Tbaz  îz  honida     si. 
Quod  id     turpe      cssel. 

Voyez  J.  Schilter,  Thés,  antiq.  teu- 
tonic. ,  t.  I,  p.  2o3  ;  Wachter,  Gloss. 
german. ,  v°  hon  ,  qu'il  traduit  conta- 
melia . 

Et  coin  sa  filba  lo  deutors 
Li  demanda  per  aunir  la. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  comme  le  créancier  lui  demande  sa   fille  pour 
la  déshonorer. 

Intret  en  gnisa  de  tracbor 

En  mou  lieg,  e  vole  me  aunir. 

B.  Vidal  de  Bezaudun  :  Uuas  novas. 
Il  entra  dans  mon  lit  en  manière  de  traître,  et 
voulut,  me  déshonorer. 

E  no  m'es  sens  , 
Qui  s'aunis  per  altrui  falhimens. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  S'ieu  fos. 
Et  ce  ne  m'est  pas  raison ,  qui  se  déshonore  pour 
les  fautes  d'autrui. 

Part.  pas.  E  reis,  pus  vin  aunitz, 
"Val  mens  que  selielitz. 

P.  Vidal  :  Dieus  en  sia. 
Et  un  roi,  lorsqu'il  vit  honni,  vaut  moins  qu'en- 
seveli. 

Substanth'.  E  laissa  los  aunitz 
E  l'avol  gen  savaya. 

G.  Faidit  :  Era  nos  sia. 
Et  laisse  les  déshonorés  et  la  vile  gent  méchante. 

2.  Aunidamen,  adi>. ,  honteusement. 
Mas  volon  mort  ondrada  que  viure   auni- 

damens. 

Guillaume  de  Tudela. 
Ils  veulent  mieux  une  mort  honorable  que  vivre 
honteusement. 

3.  Auisimen,  s.  m.,  honte,  ignominie. 

Quar  on  plus  pren  d'anta  ,  mays  s'umilîa 
Encoutra  selhs  don  li  veu  I'aunimens. 

Bertrand  d'Allamanon  :  Ja  de. 
Car  plus  il  prend  de  honte  ,  plus  il  s'humilie  en- 
vers ceux  dont  lui  vient  l'ignominie. 

4.  Azatjnir,  v. ,  honnir,  outrager. 

Malvas  rei,  per  te  az aunir 
O  ai  fait. 

Roman  de  Jaufrc  ,  fol.  5. 
Méchant  roi  ,  je  l'ai  fait  pour  te  honnir. 


«44 


AUR 


AUNEI,  s.  77 1. ,  lat.  kvsttufn,  aunaic, 
lieu  planté  d'aunes. 

El  vi  Folqnet  venir  latr.  nu  aunei. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  II. 
Il  vit  Folquri  venir  les  une  aunaie. 

LUC.  esp.  Alnedo. 

AUR,  .?.  777.  ,   lat.  ATJR7/777  ,    01'. 

De  lin  aur  c'om  ve  resplendir. 

GinAvD  de  Calanson  :  Fadet. 
De  pur  or  qu'on  voit  resplendir. 
Et  ai  lo  plom  e  l'estanb  recrezut , 
E  per  fin  aur  mon  argent  cambiat. 

G.  Adhemar  :  JN'on  pot  esser. 
El  j'ai  quitte'  le  plomb  et  l'e'tain  ,  et  changé  mon 
argent  pour  fin  or. 

Qu'en  lieis  s'afina  bentatz 
Cum  I'aurs  en  l'arden  carbo. 

P.  Vidal  :  De  chanlar. 
Qu'en  elle  la  beauté  s'épure  comme  l'or  en  l'ar- 
dent charbon. 

No  fassa  mcscla  J'aur  de  Lucas  ni  d'argent 
filât  ab  aur  fin  filât. 

Cartulaire  de  Montpellier  ,  fol.  192. 
Qu'il  ne  fasse  mélange  d'or  de  Lucques  ni  d'argent 
filé  avec  or  fin  filé. 

ANC.  fr.  Coveitus  fad'aurè  d'argent. 
E  vaissels  d'aur  è  d'argent. 

Roman  de  R011  ,  v.  (j!\63  et  6568. 
anc.    cat.   Aur.    esp.    Oro.    tort.    Ouro.    it. 
Aura,  oro. 

1.  Aure  ,  adj. ,  lat.  avtlkus  ,  qui  est  d'or. 
Cascus  avent  sitaras  aureas. 

Trad.  de  l'Apocalypse,  ch.  5. 
Chacun  avant  des  lyres  d'or. 

—  Qui  est  de  couleur  d'or. 

Luna,  si  es  al  comensament  aurea,  sïgnî- 
fica  ploias. 

Elue,  de  las  propr- ,  fol.  117. 
La  lune  ,  si  elle  est  au  commencement  de  couleur 
d'or,  signifie  pluies. 

CAT.   ESP.  PORT.   IT.   AlirCO. 

3.  Aubin,  adj,,  qui  est  d'or,  doré. 

Antre  n'i  a   que   dissen  aurin  ,  que  es  en 
acbi  com  a  fuoe  aur. 

Colloq.  de  l'Enfant  et  de  l'Empereur. 

11  y  en  a  un  autre  qu'ils  nomment  orin,  qui  est 
ainsi  que  l'or  au  feu. 

Axe.  fr.  Palmes  orines ,  ço  trovnns, 


AUR 

Chandelabres  è  gomfannns. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  l\"o. 
Et  Latone  an  chef  orin. 
Luc  LA  Porte  ,  trad.  d'Horace;  Od.,  liv.  Ier. 
it.  Aurino. 

4.  Auriol,  adj. ,  couleur  d'or,  jaune. 
Colra  citrina  o  auriola...  Si  ruudo  en  color 

AUR101.A. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  55  et  85. 
Bile  couleur   de    citron   ou    couleur   d'or...    Se 
changent  en  couleur  d'or. 

5.  Ormier,  s.  m.,  lat.  aur7*/7?  mer»/»  , 
ormier,  or  pur. 

Clarion  aporton  sus  un  escut  d'oRiwiER. 
XV  blocas  y  ac  faitas  totas  d'oRMiER. 

Roman  de  Fierabras,  v.  3633  et  l54- 
Ils  apportent  Clarion  sur  un  écu  à' ormier. 
Il  y  eut  quinze  bosses  faites  toutes  A' ormier. 
anc.  fr.  L'espée  ebainteau  poing  Cormier. 
Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  921. 

6.  Atjrfres,  s.  m.,  orfrois,  frange  d'or, 
drap  d'or. 

Dans  la  basse  latinité,  aa/i/Hgia , 
aunfrisium ,  etc. ,  et  même  auripkci- 
giiun  ;  les  Phrygiens  avaient  inventé  la 

broderie  d'or,  aurut»  vuuygiiim . 

Flin.  ,  VIII ,  48  ;  Isidor.  ,  Orig.,  XIX ,  22. 
Vestimentum  cum  alba  undique  aurifriza- 
titin,  manipulum  et  stolas  cum  lapidibns  auri- 
frizatas. 

Itist.  pontif.  et  com.  Engolism.  Labbe  ,  Nov.  bibl. 
man.,  t.  II .  p.  260. 
Una  reyna  qu'avia 
Vestirs  de  var  e  d'iuRFrtES. 

P.  Cardinal  :  Vera  Vergena. 
Une  reine  qui  avait  vêtements  de  vair  et  A'orfroi. 

anc.  fr.  Tl'orfrois  ot  un  ebapel  mignot. 
Un  ebapel  de  roses  tout  frais 
Ot  dessus  le  ebapel  d'orfrais. 
Roman  de  la  Rose,  v.  55l  et  558. 

anc.  esp.  Orofres. 

7.  Auria  flor,  s.  f. ,  fleur  d'or,  ori- 
flamme. 

Ab  lbui  si  eombatra  deman  al  jorn, 
E  fassa  be  gardai-  s'auriv  ft.or. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  79. 
Demain  au  jeur  il  combattra  avec  lui  ,   et  qu'il 
fasse  bien  garder  son  oriflamme. 


AUR 

8.  Auriflor,  s.  m.  ,  oriflamme,  dra- 
peau ,  étendard. 

Es  vengutz  a  Murel  e  pauza  i  Fauriflor. 

GUILLAUME  DE  TlDELA. 

Il  est  venu  à  Murel  et  y  plante  l'étendard. 

ANC.  FR. 

Requourent  celé  part  où  virent  Vori/lour. 
Roman  Ms.j  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  866. 

9.  Auriflan  ,  auriflamma  ,  s.  f.  ,  ori- 
flamme ,  drapeau  principal. 

Dans  la  basse  latinité,  aurea  flamma. 
Guillaume  Lebreton  dit  dans  sa  Phi- 
lippique  ,  liv.  XI  : 

"Vexillum  simplex  ,  cendato  simplice  textura , 

Splendoris  rahei... 

Qnod  cqoi  flamma  habeat    vulgariter  aurea 

noiuen 
Omnibus  in  bellis  babet  omuia  signa  prœire. 
Enans  si  trai ,  ves  I'auriflan. 
Desplcga  Fauriflamma  e  fai  arinar  sa  gent. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  se  porte  en  avant ,  près  de  Y  oriflamme. 
De'ploie  Vorijlamme  et  fait  armer  sa  troupe. 

ANC.  fr.  Oriflamme  est  une  bannière 
De  sendal  roujoiant  et  simple. 
G.  Guiart.  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  865. 

port.  Auriflamma.  it.  Oriafiamma. 

10.  Auricalc,   s.  m.,  lat.    auric//al- 
cum ,  laiton. 

Auricalc  ,  ja  sia  que  sia  coyre ,  empero  res- 
plan  de  fora  cnm  aur. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  184. 

Laiton,  Lien  qu'il  soit  cuivre  ,  pourtant  resplen- 
dit par  dehors  comme  or. 

esp.  Auricalco.  it.  Orica/co. 

11.  Aurpel  ,  s.  m.,  oripel ,  oripeau. 
L'Académie   de  la  Crusca  le  dérive 

des  mots  oro  et  pel&?,  c'est-à-dire  su- 
perficie cïnr. 

Que  l'AunrEL  e  H  boton 
Ressemblou   tuit  d'nna  faison. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  que. 
Que  Voripeau  et  les  nouions  se  ressemblent  tous 
d'une  façon. 

anc.  cat.  Oripell.  Esr.  Oropel.  port.  Ouropel. 
it.  Orpello. 

1. 


aur 


145 


12.  Auripelat,    adj. ,    couvert    d'ori- 
peaux, brillante. 

Taillats  et  auripelatz. 

Tit.  de  1343.  Doat  ,  t.  CIII ,  fol.  265. 
Tailles  et  couverts  d' oripeaux . 
Fig.       Paire  e  f  111  de  villania  , 
Auripelat  de  parlarîa. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass- 
Père  et  fds  de  grossièreté  ,  brillantes  de  langage. 
it.  Orpellato. 

13.  AURPIGMENT  ,     AURIPIMENT,    S.     m., 

lat.    auripigmentm/72  _,    orpin ,     orpi- 
ment. 

Colors  alcunas  naysbo  de  venas  de  terra 
naturalment ,  cum  so  aurpigment,  etc.  Aur- 
piment  es  specia  de  peira  semlant  aur. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  267  et  184. 
Quelques  couleurs   naissent  des    veines  de   terre 
naturellement,  comme  sont  orpiment,  etc.  Orpiment 
est  une  espèce  de  pierre  semblant  or. 
Polvera  d'AURipiMEN, 
En  lana  trnsada  forinen. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz-  cass. 
Poudre   d' 'orpiment ,    fortement   broyée   dans  la 
laine. 

E  longas  et  amplas  las  dens , 
Aitan  rosas  coin  aukpimen. 

Roman  de  Jaufre  ,  fol.  56. 
Et  dents  longues -et  larges  ,  aussi  rousses  qu'orpi- 
rnent. 

cat.  Orpiment,  esp.  Oropimento.  port.  Ouro- 
pimento.  it.  Orpimento. 

i4-  Aurevelhier ,  s.  m.,  orfèvre. 

D'uua  plata  d'aur  e  d'argen  voira  far  un 
aurevelhier  una  bella  copa  a  la  taula  del  rey. 
V.  et  Vert.,  foi.  66. 
D'une  plaque  d'or  ou  d'argent  un  orfèvre  voudra 
faire  une  belle  coupe  pour  la  table  du  roi. 

port.  Ourives. 

i5.  Dauradura,  s.f.,  dorure. 
No  pren  dauradura. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  184. 
]Ne  prend  dorure. 
Fig.  Ses  aquesta  dauradura,  neguna   virtut 
non  es ,  davan  Dieus  ,  bella  ,  ni  plazens  ,  ni 
preciosa,  ni  deu  aver  nom  de  virtut. 
V.  et  Vert.,  fol.  96. 
Sans  cette  dorure,  nulle  vertu  n'est,  devant  Dieu  , 
belle,  ni  agréable,   ni  précieuse,   ni  ne  doit  avoir 
nom  de  vertu. 

*9 


146  AIR 

cat.  Dauradura.  esp.  Doradura.  tort.  Dou- 
radura.  it.  Dorntimi. 

16.  Dauramex,  s.  m.,  dorure. 

Ad  aiso  non  puesc  penb 
Ni  dauramen  trobar. 

G.  RlQUTER  :  Scgon  qu'ieu. 
A  cola  je  ne  puis  trouver  peinture  ni  dorure. 
it.  Doramento. 

17.  Dauraire,  uAURADon,  j.  m.,  doreur. 

Senliors  dauraires. 

P.  Basc  :  Ab  greu  cossire. 
Seigneurs  doreurs. 

A   dauradors   lo  portai  San...   De  l'escala 
del  dijous  son  dauradors. 

Cartidaire  de  Montpellier,  fol.  44- 
Aux  doreurs   le  portail  Saint...  Les  doreurs  sont 
de  la  troupe  du  jeudi. 

<  \t.  Daurador.*.sp.  Dorador.  voRT.Dourador. 
it.  Doratore. 

18.  Daurivelier,  s.  m.,  marchand  de 
dorure. 

E  los  DAURIVFXIERS. 

P.  Basc  :  Ab  greu  cossire. 
Et  les  marchands  de  dorure. 

19.  Daurar,  v.,  lat.  De?AtJRAR<?,  dorer, 
orner,  couvrir  d'or. 

Coin  cel  que  daur'  etesjtanba. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Al  plus  lcu. 
Comme  celui  <jui  dore  et  e'tame. 
Espaza  fnrbir  ni  fren  daurar. 

Bertrand  de  Born  le  fils  :  Pos  sai  es. 
Fourbir  l'épee  et  dorer  le  frein. 
AJs  cabelbs  par  c'aiatz  daurada 
La  testa,  tan  son  bel  e  bloy. 

Amakieu  des  Escas  :  A  vos  qu'ieu. 
11  semble  aux.  cheveux,  que  vous  ayez  la  tète  dorée, 
tant  ils  sont  beaux  et  blonds. 

Fig.  Mas  lo  perilb  m'asaava  e  m  datjra 
Lo  bos  espers  c'ay  en  vos  fermamens. 
Le  moine  de  Fossan  :  Be  m'a  lonc  temps. 
Mais  le  bon  espoir,  que  j'ai  en  vous  fermement, 
m'adoucit  et  me  dore  le  péril. 

Don  ieu  daurava  mon  eban. 

Lanfranc  Cigala  :  Ges  non  sui. 
Dont  je  dorais  mon  ebant. 
Part.  pas.  E  tans  autres  valens  arnes 
E  fres  dauratz  e  palafres. 

P.  Vidai.  :  Abril  issic. 
Et  tant  d'autres  riches  harnois  et  freins  d'or  et  pa- 
lefrois. 


AUR 

La  falsa  rasons  daurada. 

Mahcabrus  :  Eslornelhs. 
La  fausse  raison  dorée. 

cat.  Daurar.  Esr.  Dorar.   port.  Dottrar.  it. 
Dorare. 

20.  Enaurar  ,  v.,  dorer. 
Part.  pas.  Enaurada  d'aur. 

Trad.  de  V Apocalypse,  ch.  17. 
Dorée  d'or. 
it.  Inaurare. 

21.  Sobredaurar,  v.  ,  surdorer. 
Part.  pas. 

Quar  be  sabetz  qn'ien  no  vuels  als  de  vos 
Mas  qu'el  fis  aurs  sobrepauratz  nie  fos. 
Fi.UMOND  de  Miraval  :  Chans  quan. 
Car  vous  savez  bien  que  je  ne  veux  de  vous  autres 
choses  ,  excepte'  que  le  pur  or  me  rut  surdoré. 
cat.  Sobredaurar.   esp.  Sobredorar.  port.  So~ 
bredourar.  it.  Sopraindorare. 

22.  Thesaur,   s.  m.,   lat.   thesaurm*, 
trésor. 

El  mon  non  a  thesaurs  ni  gran  ricor 

Que  si'  aunitz,  sapcbaz,  qu'ieu  prez  un  guan. 

B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Ancmais. 
Sachez  qu'il  n'y  a  au  monde  trésor  ni  grande  ri- 
chesse qui  soit  honnie  que  je  prise  un  gant. 
D'avol  thezaur  efz  poderos. 
T.  de  G.  Faidit  et  de  Perdigon  :  Perdigons. 
Vous  êtes  possesseur  de  mauvais  trésor. 
E  fan  thesaur  de  bos  morcels  de  lor  leca- 

rias. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  129. 
Et  font  trésor  des  bons  morceaux  de  leurs  frian- 
dises. 

anc.  cat.  Tesor.  esp.  Tesoro.  port.  Thcsouro. 
it.  Tesoro. 

23.  Tezatjramen  ,   s.    m.,   trésor,    ri- 
chesses. 

Senber  Diens,  ja  no  us  quier   trop   grans 
tezauramens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Seigneur   Dieu,    je    ne    vous   demande    pas  très 
grandes  richesses. 

24.  Thesaurier,  s.  /w.,lat.  THESAURrtriH.y, 
trésorier. 

Eos  yen  avesqnes,  tu   sérias  mos  thesad- 

riers. 

Leys  d'amors ,  fol.  86- 

Fussc'-je  evéque  ,  tu  serais  mon  trésorier. 


AUR 

Al  graut  thesaurier  de  Prohenssa. 

Tit.  de  i3g2,  Bailliage  de  Sisteron. 
Au  grand  trésorier  de  Provence. 

cat.  Tresorer.  esp.  Tesorero.  port.  Thesoureiro. 
it.  Tesoriere. 

25.  Tezaurieyra  ,  s.  f. ,  trésorière. 

La    temor    de    Dieu    es    tezaurieyra    que 
garda  aquest  thesaur  desancta  virginitat. 
V.  et  Vert.,  fol.  95. 

La  crainte  de  Dieu  est  la  trésorière  qui  garde  ce 
trésor  de  sainte  virginité. 

it.  Tesoriera. 

26.  Thezauraria  ,  s.  f. ,  trésorerie. 
Escrivan  de  la  thezauraria. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  107. 
Ecrivain  de  la  trésorerie. 
Esr.  it.  Tesoreria. 

27.  Aurora,  s.  f.,  lat.  aurora,  aurore. 

Es  aurora  apelada,  quar  es  anrea  hora. 
Elue-  de  las  propr.  ,  fol.  126. 
Est  appelée  aurore,  parce  qu'elle  est  heure  d'or. 

cat.  esp.  port.  it.  Aurora. 

28.  Auruga  ,  s.  f.,  lat.  aurz'go  ,  jaunisse. 
Es  nomnada  auruga  ,  quar   ret  home  de 

color  d'aur  o  citrina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  98. 
Elle  est  nommée  jaunisse,  car  elle  rend  l'homme 
de  couleur  d'or  ou  de  citron. 

AURA,  s.  f.,  lat.  aura,  vent,  souffle, 
aure. 

Aura  es  ayre  ab  suau  movement. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 38. 
Le  vent  est  l'air  avec  un  doux  mouvement. 
Quan  la  doss'ACRA  venta. 

B.  de  VentadouR  :  Quan  la  doss'aura. 
Quand  le  doux  vent  souffle. 

E  sitôt  venta  la  freg'AURA  , 
L'amor,  qu'ins  el  cor  mi  muev, 
Mi  ten  caut ,  on  plus  yverna. 

A.  Daniel  :  Ah  guay  so. 
Et  quoique  le  vent  froid  souffle,  l'amour,  qui  me 
remue  au' cœur,  me  tient  chaud  ,  plus  il  fait  hiver. 
anc.  fr.  L'aure  sneve  e  quoie. 
Benoît  de  Sainte-Maure  ,  Archeologia,  t.  XII. 
Je  ne  me  pais  de  Y  aure  populaire. 

Forcadel  ,  p.  142. 
La  douce  aure  et  faveur  du  vent. 

La  Boderie,  Hymnes  eccl.,  p.  260. 
Esr.  port.  it.  Aura. 


AUR 


i/l7 


2.  Aurei,  s.  m.,  souffle,  air,  orage. 

•  Don  m'en  ven  dons  aureis 
Tempratz,  no  trop  caut  ni  freis. 
G.  d'Espagne  de  Toulouse  :  S'icu  en. 
D'où  m'en  vient  un  doux  air  tempéré ,  non  trop 
chaud  ni  froid. 

Ar,  el  mes  que  la  neu  e  '1  fres 
Vei  venir,  e  '1  gel  e  I'aurei. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Ar  el  mes. 
Maintenant  ,   au  mois  où  je  vois  venir  la  neige  et 
le  froid  ,  et  la  gelée  et  Y  orage. 
ANC.  fr.  Quel  vent  vos  mené  et  quel  orép 
Roman  du  Renart ,  t.   I,  p.  100. 
Dez  ke  il  orent  bon  oré, 
Sunt  as  nés  prestement  entrez. 

Roman  de  Rou,  v.  6237. 

3.  Atjratge,  s.  m. ,  vent,  air,  zéphyr. 

M'aven  qu'ieu  vas  joy  m'acli, 
Lai  quant  fai  lo  dons  auratge 
Que  m  reven  lo  cor  aissi. 

Arnaud  de  Marueil  :  Belh  m'es. 
Il  m'arrive  que  je  penche  vers  la  joie,   lorsqu'il 
fait  un  doux  zéphyr,  qui  me  ranime  aussi  le  cœur. 

—  Orage,  tempête. 

Qu'après  lo  fer  auratge  , 
"Vei  qu'ill  dons'  aara  venta. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  lo. 
Qu'après  le  rude  orage,  je  vois  que  le  doux  vent 
souffle. 

Fig.  Yana  gloria  es  lo  gran  ven,  lo  gran  au- 
ratge que  mena  lo  diable  a  m  gran  tem- 
pesta. 

V.  et  Vert.,  fol.  9. 
La  vaine  gloire  est  le  grand  vent ,  le  grand  orage 
que  mène  le  diahle  avec  grande  tempête. 
cat.  Oretj.  esp.  Orage. 

4.  Atjreza,  s.f. ,  folie,  légèreté. 

Per  lur  delieg,  e  per  lur  aureza, 
An  perdut  la  renda  que  avien 
En  Alisquams,  tant  com  belo  servien. 
V.  de  S.   Trophime. 
Pour  leur  plaisir,    et  par  leur  légèreté,   ils  ont 
perdu   le  revenu  qu'ils  avaient  en  Aliscamps  ,  tant 
qu'ils  le  servaient  Lien. 

5.Aurat,  s.  m.,  vent,  tempête,  orage. 

No  us  tarzaretz  per  neu,  ni  per  aurat. 
Roman  de  Fierabras,  v.  3474* 
Vous   ne    vous    retarderez   poHr  neige ,   ni  pour 
orage. 

6.  Aubat,  adj.,  évaporé,  léger. 


i48 


ai  n 


Despneis  que  Agar  se  senti  prens,  tornet 
en  afrada  ,  e  no  volia  esser  sotzmessa  al 
mandauient  de  sa  dona. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  6. 
Depuis  que  tai  se  sentit  enceinte,  elle  se  changea 
en  évaporée,  et  elle  ne  voulait  être  soumise  au  com- 
mandement de  s.i  maîtresse. 

Tug  diran  vos  es  fols  auratz, 
Si  de  tôt  joî  no  vos  laissatz. 

FOLQ1  I  I  dp  Romans  :  Tornatz  es. 
Tous  diront  que  vous  êtes  un  fou  évaporé,  si  vous 
ne  vous  abstenez  de  toute  joie. 

Re  m  poira  tener  per  aurat, 
Per  coart. 

Romande  Jaufre,  fol.  1^- 
11  pourra  bien  me  tenir  pour  évaporé,  pour  lâche. 
cat.  Orat.  esp.  port.  Orate. 

7.  Auria,  s./.,  légèreté,  rapidité. 

E  monta  en  un  caval  de  bon'  auria. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  3. 
Et  monte  en  un  cheval  de  bonne  légèreté. 

8.  Atjrania,  s.f.,  légèreté ,  extravagance. 

Ma  foloi-  es  trop  peior  d'AURANiA. 

G.  Riquier  :  Non  puesc 
Ma  folie  est  beaucoup  pire  que  légèreté. 

Que  dona  bevenda  de  mort 
O  bevenda  d'AURANiA. 

Brev.  d'  amor,  fol.  l3i. 
\  u  qu'elle  donne  breuvage  de  mort  ou  breuvage 
à' extravagance. 

9.  Aurais,  adj.,  évaporé,  léger. 

Que  m  vol  aitals  amors  aurana  ? 

B.  de  Yentadolr  :  Ja  mosebantars. 
Que  me  veut  une  telle  amour  légère  ? 

10.  Axjriu,  adj. ,  évaporé,  léger. 

Qn'ilb  li  rendra  son  joi  doblan  , 
Si  no  '1  conoys  fol  o  auriu. 

Arnaud  de  Cotignac  :  Lo  vers. 
Qu'elle  lui  rendra   son  bonheur  en  doublant,  si 
elle  ne  le  connaît  fou  ou  léger. 

Et  enantis  los  siens  com  folbs  aurius. 
P.  Cardinal  :  Non  es  cortes. 
Et  il  avance  les  sien;  comme  un  fol  évaporé. 

Adv.     Toit  li  an  len  et  acriu. 

Pi  Vidal  :  Ben  pac. 
Lui  ont  enlevé  t  ile  et  légèrement. 

11.  ElSAURAR  ,     YSSA0RAR  ,     ESSAUREIAR  , 

v. ,  essorer,  élever. 


AUR 

Un  temps  vol  Dieus  yssaurar 
Creslias. 

G.  Rio.cier  :  Cristias. 
Un  temps  Dieu  veut  élever  les  chrétiens. 
Tan  no  m  débat  ni  di'essaurey 
Qu'ades  non  truep  mon  cor  lai. 

ARNAUD  DE  Marieil  :  Cui  que  fin. 
Tant  je  ne  me  deliats  ni  ne  ai' essore  que  toujours 
je  ne  trouve  là  mon  cœur. 

Qu'el  sieu  cors  sobretracima 
Lo  mieu  tôt  e  no  s'eisaura. 

A.  Daniel  :  En  un  sonet. 
Que  son  cœur  surmonte  le  mien  entièrement,  cl  ne 
s'élève  pas. 

1 52.  Malauratge,  s.  m.,  malheur. 

E  sitôt  m'estanc  apensatz, 
Ni  près  per  malauratge. 
Girald  DE  Borneil  :  Non  puesc  sofrir. 
Et  quoique  je  sois  pensif,  et  pris  par  le  malheur. 

AURELHA ,  s.  /.,  lat.  auricwla,  oreille. 

E  vestic  se  de  nègre,  e  talbet  las  coas  e  las 
aurelhas  a  totz  sos  cavals. 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Et  il  s'habilla  de  noir ,  et  tailla  les  queues  et  les 
oreilles  à  tous  ses  chevaux. 

Paeis  rete  '1  per  aurelha. 

Rambaid  de  Vaqueiras  :  El  so  que. 
Puis  le  retient  par  V oreille. 
hoc.  E  claus  tas  aurelhas 
A  lur  votz. 

P.  Cardinal  :  Jhesum-Crist. 
Et  ferme  tes  oreilles  à  leur  voix. 
A  1' aurelha  de  monsegnor  Raimon  venc. 

V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
Il  parvint  à  l'oreille  de  monseigneur  Raimond. 
Ad  aytal  pregador  fay  Dieus  la  sorda  au- 
relha. 

V.  et  Vert.,  fol.  88. 

A  tel  suppliant  Dieu  fait  la  sourde  oreille. 
ANC.    FR. 

A  plusors  ont  trenchiez  et  aureilles  et  piez. 

Le  messaige  del  rei  dist  el  duc  en  Y  Mireille. 

Roman  de  Rou,  v.  i3o8  et  34Ô'o. 

Volontairement  et  sans  me  faire  tirer  Van- 

reille. 

\.  R  U'IN  ,  p.  112. 

cat.   Aurella.  esp.  Oreja.  port.   Orelha.    it. 

Orecchia. 

i.  Auril  ,  .y.  m.,  oreille. 

E  tan  pe  e  tan  ponli  e  tan  auril. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  29 
Et  tant  de  pieds  et  tant  de  poings  et  tmld'oreUlot 


AUR 

3.  Aurelhier  ,  s.  m.,  oreiller. 
Una  peyra  a  son  cap,  non  vol  anlrc  aurelhier. 
V.  de  S.  Honorât. 
Une  pierre  à  sa  tête  ,  il  ne  veut  d'autre  oreiller. 
ANC.  fr.  Ne  plas  ne  moins  que  les  aureillers. 
AMYOT,  Trad.  de  Plularr/ue.  Morales,  1. 1,  p.  281. 

L\.  Auricular,  adj. ,   lat.  avjricularw, 

auriculaire. 

Es  dit  auricular,  quar  ab  el  purgara   et 
gratam  las  aurelhas. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  49- 

II   est   dit  auriculaire ,    parce   qu'avec   lui   nous 
nettoyons  et  grattons  les  oreilles. 

En  sa  confessio  auricular. 

Doctrine  des  Vaudois. 

En  sa  confession  auriculaire. 

cat.  esp.  port.  Auricular.  it.  Auriculare. 

5.  Yssaurelhiar,  v. ,  essoiïller. 

Per  far  yssaurelhiar  l'homme,  etc. 

TU.  de  1498.  Dovt,  t.  CXXVII,  loi.  278. 
Pour  faire  essoriller  l'homme. 

Le  dictionnaire  de  Trévoux  remarque 
que  le  verbe  français  est  mal  fait,  et 
qu'on  devrait  dire  essorciller. 

Mais  l'ancien  français  avait  le  verbe 
essoreiller. 
ANC.  fr.  Esmutiler,  essoreiller,  etc. 

Tit.  de  1293.  Carpentier  ,  t.  I,  p.  3g3. 

6.  Auzir,  v. ,   lat.   AuniRe,  entendre, 
ouïr,  écouter. 

Auiàtz  la  derreira  chanso 
Que  jamais  auziretz  de  me. 

Giraud  le  Koux  :  Auiatz  la. 
Ecoutez  la  dernière  clianson  que  jamais  vous  en- 
tendrez de  moi. 

Aus-tUj  Raimbal? 

Titre  de  10^0. 
Entends-tu. ,  Kaimbal  ? 
E  dis  lur  qne  ela  avia  auzit  dir. 

Titre  de  Il6'8- 
Et  leur  dit  qu'elle  avait  ouï  dire. 

Selha  dei  mon  que  ieu  plus  vuelh 

K  mais  am  de  cor  e  de  fe  , 

Au  de  cor  mos  precs  e  'ls  acuelh. 

B.  de  Vemadovr  :  Quan  par  la. 
Celle  du  monde  que  je  de'sire  le  plus  et  aime  le 
mieux  de  cœur  et  de  foi  ,  écoute  de  cœur  mes  prières 
et  les  accueille. 


AUR 


*49 


Que  pot  saber  aquell  que  non  es  temptatz , 
si  no  per  auzir  dire? 

V.  et  Vert.  ,  fol.  45. 
Que  peut  savoir  celui  qui  n'est  pas  tenté,  si  non 
par  ouïr  dire  ? 
Loc.  Alzen  de  totz,  aissi  parlet. 

Trad.  de  l'Évang.  de  Nicomède. 
\  Voyant  de  tous ,  il  parla  ainsi. 
anc.  fr.  Quand  ebou  oï  Salbedins.... 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  74- 
anc.    cat.  Auzir.  esp.   Oir.  port.  Ouvir.  it. 
Udire. 

7.  AiDiTORi,  s.  ni.,  lat.  auditorikm  , 
auditoire ,  école. 

E  plen  auditori. 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  3i. 
En  plein  auditoire. 
Quar  de  vertatz  mantenetz  auditori. 

/.,).<  d'amors,  fol.  l52. 
Car  vous  maintenez  école  de  vérités. 
cat.  Auditori.  esp.  port.  it.  Auditorio. 

8.  AODIENCIA,  AUDIENZA,    S.  f.,  bit.    AU- 

dientia,    audience,    assemblée    qui 

écoute. 

S'  ieu  ,  en  audiencia  de  moltz , 
Dizia  III  o  IIII  motz. 

Bree.  d'amor,  fol.  12. 
Si ,  en  audience  nombreuse  ,  je  disais  trois  ou 
quatre  mots. 

En  audienza  dels  pastors. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
En  audience  des  pasteurs. 
anc.  fr.  Un  prince  aussi  grand  d'ailleurs  que 
celui  qui  honore  cette  audience. 

Bossuet  ,  Or.fun.  d'Anne  de  Gonzague. 

Dans  l'édition  des  Chefs- d'OEuvre 

oratoires  de  Bossuet,  t.  VI,  p.  3i3  ,  on 

lit  auditoire. 

Il  est  très  vraisemblable  que  Cléopâtre  parlait 
souvent  dans  ce  goût,  mais  ce  n'est  point  cette 
indécence  qu'il  faut  représenter  devant  une 
audience  respectable. 

Voltaire  ,  Epître  déd.  de  Zaïre. 

esp.  tort.  Audiencia.  it.  Audienzia. 

—  Ouïe,  action  d'écouter. 

A  la  vezensa  e  a  la  audienza  de  "VII  garens. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien  ,  fol.  61. 
A  la  vue  et  à  Y  ouïe  de  sept  témoins. 
anc.  fr.  Et  je  vois  sa  raison 


i5o 


AUR 


D'nne  auditrice  avide  avaler  ce  poison. 
Molière  ,  Dom  Garcie  de  Navarre,  acte  II,  se.  i. 

—  Séance  des  magistrats  qui  jugent. 

On  seignors  cossols  tenon  lor  audiensa. 
l'tt.  de  i3o^.  Doat,  t.  XCII ,  fol.  466. 
Où  les  seigneurs  consuls  tiennent  leur  audience. 

Et  apelet  a  I'audiensa  papal. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  i5/J. 
Et  il  appela  à  l'audience  du  pape. 

cat.  est.  tout.  Audiencia.  it.  Audienza. 

9.  Ausensa,  audenza,  s.  f. ,  audition. 

So  qne  H  advocat  diran  enplait,  en  ve- 
zensa  et  en  ausensa  d'aqnel  de  eni  es  lo  plaitz. 
Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  6. 
Ce  que  les  avocats  diront  en  plaid  ,  en  vue  et  en 
audition  de  celui  de  qui  est  le  plaid. 

En  vedenza   e  en  audenza   d'En  Ugo   de 
Mondragon. 

Tit.  de  1225  del'arch.  d'Arles,  n°  86. 
En  pre'sence  et  en  audition  du  seigneur  Hugues  de 
Montdragon. 

10.  Auzimen,^.  m.,  ouïe. 

Alssecxdonet  lu nmieyras,  étals  sortz  auzimens. 
P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Aux  aveugles  il  donna  les  lumières  ,  et  l'ouïe  aux 
sourds. 

Gieta  oli  en  la  conqnavilat  del  auzimen. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  i5. 
Jette  huile  en  la  concavité'  de  l'ouïe. 

esp.  Oirniento.  it.  Udimento. 

11.  AuziDA,5.y!,  renommée. 

E  servir  tal  senhor 

Que  vuelha  fort  honor 

Et  auzid'  e  bobans. 

Amanieu  des  Escas  :  El  temps. 
Et  servir  tel  seigneur  qui  veuille  fort  honneur  et 
renommée  et  magnificence. 
ANC.  esp.  Oïda.  it.  Udita. 

11.  AUDITOR,   AUZIDOR,  S.    171.,    lat.    AU  - 

ditor,  oïant,  écoutant.    < 
Bon  entendemen  als  auzidors. 

Leys  d'amors,  fol.  l3a. 
Bon  entendement  aux  ccoutants. 
Al  dizen  ni  al  auzidor. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Au  parlant  et  à  V écoulant. 
Adj.   Discipols,  escolars  auzidors. 

Statuts  de  Montpellier  de  120/j. 
Disciples ,  e'colicrs  oïants. 


AUR 

—  Auditeur. 

Que  cra  auzidor  del  sanh  palais. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  199. 
Qui  était  auditeur  du  saint  palais. 
Per  los  auditors  de  vostres  comptes. 

Tit.  de  1418.  Doat,  t.  CXLV ,  fol.  206. 
Par  les  auditeurs  de  vos  comptes. 

—  Ouïe. 

A  confortai-  I'auzidor. 

Brev.  d'amor,  fol.  5o. 
A  fortifier  l'ouïe. 

i3,  Revre-auditor ,  s.  m.,  sous-audi- 
teur. 
Per  lo  auditor  o  reyre-acditor  de  cambra 

apostolical. 

Tit.  de  1373.  Doat  ,  t.  CXXV,  fol.  65. 
Par  l'auditeur  ou  sous-auditeur  de  la    chamhre 

apostolique. 

i4-  Vice-auditor ,  s.  m.,  vice-auditeur. 

De  sos  auditors,  vice-auditors  cominissaris. 

Tit.  de  137S.  Doat  ,  t.  CXXV,  fol.  69. 
De  ses  auditeurs  ,  'vice-auditeurs  commissaires. 

i5.  Auziritz,  s./.,  auditrice,  celle  qui 
écoute. 

Don  la  votz  a  I'auziritz 
Qu'a  jutjar  lo  plag  avia 

Comenset  dir. 

B.  Zorgi  :  L'autr'ier. 
Dont  la  voix  commença  à  dire  à  l'auditrice  qui 
avait  le  différend  à  juger. 
it.  Uditrice. 

16.  Auditiu,  adj. ,  qui  fait  ouïr,  au- 
ditif. 

Plus  subtil  es  la  virtut  viziva  que  la  vîrtnt 

auditiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i38. 
La  faculté'  visuelle  est  plus  suhtile  que  la  faculté' 
auditive. 

17.  Auzible  ,  adj. ,  qui  peut  être  ouï. 
De  causas  auziblas  cnm  so  votz  e  sos. 

Elue .  de  las  propr. ,  fol.  17. 
De  choses  qui  peuvent  être  ouïes  comme  sont  voix 
et  son. 

18.  Eyssauzir,  exaucir  ,  issauzir  ,  v. , 
lat.  exaudirc,  écouter. 

Tro  que  denb  mos  precx  eyssauzir. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enqucra. 
Jusqu'à  ce  qu'elle  daigne  écouter  m©6  prières. 


AUR 

Cel  que  non  issau  lo  paubre  non  er  issAu- 
zitz  de  Deu;  issau  lo  paubre  e  'l  famolent,  e 
Deus  issauzira  ti. 

Trad.  deBède,îo\.  84. 
Celui  qui   n'écoufp  pas  le  pauvre  ne  sera   point 
écoute  de  Bieu;  écoule  le  pauvre  et  l'affamé,   et 
Dieu  t' écoutera. 

Tan  qu'elb  -vol  exaucir 
Mos  precx  et  obezir. 

G.  RlQl'IER  :  Qui  vuelha. 
Tant  qu'il  veut  écouter  et  accueillir  mes  prières. 

it.  Exaudire. 

AURIERA,  s./.,  lisière. 

No  'ls  fasan  totz  plas  senes  cap  et  senes 
aurieras ,  de  tal  gaisa  qu'entre 'lb  drap,  las 
atjrieras  e  '1  cap ,  non  aya  degnna  variacio  de 
color. 

Tit.  de  i36o.  Doat,  t.  LXVII,  fol.  372. 

Ne  les  fassent  tous  unis  sans  chef  et  sans  lisières, 
de  telle  guise  qu'entre  le  drap,  les  lisières  et  le  chef, 
il  n'y  ait  aucune  variation  de  couleur. 

anc.  fr.  Le  suppliant  apercent  sur  Yorière  ou 
rive  d'un  champ. 
Lelt.  de  rém.,  i444-  Carpentier,  t.  III,  col.  96. 

AURIOL,  s.  m.,  loriot. 

Non  crida  I'auriols 
En  vergier  ni  dins  forest. 

Rambaud  d'Orange  :  Ar  es. 
Le  loriot  ne  chante  dans  le  verger  ni  dans  la  forêt. 

Nêg.  expl.  No  mi  prezaria  nn  adriol, 
Si  a  cort  no  m'auzian  li  savi  e  'lh  fol. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  38. 
Je  ne  me  priserais  pas  un  loriot,  si  les  sages  et 
les  fous  ne  m'entendaient  à  la  cour. 

cat.  esp.  Oriol. 

2.  Auriola,  s./.,  loriot. 

Neys  ab  sa  par  I'attriola 
Met  son  ebantar. 

M  vrcabrus  :  Pus  la. 
Même  le  loriot  met  son  chanter  avec  sa  compagne. 

AURION,   s.   m.,   lat.    orion  ,  orion , 

grande  ourse. 

Car  n'atendon  I'acrion. 

Sordel  :  IXon  pueis. 
Car  ils  se  dirigent  vers  Y  orion. 
Escantis  tôt'  antra  lugor 
E  de  luna  e  d'AURiON. 

Brev.  d'amor,  fol.  3o. 
Eteint  toute  autre  lueur  et  de  lune  et  A' orion- 


AUS  i5i 

toc.     Car  ieu  pugei  tant  contra  '1  mon, 
Que  penre  eugei  I'aurion. 

G.  Faidit  :  S'om  pogues. 
Car  je  m'e'levai  tant  contremont ,  que  je  crus  pren- 
dre la  grande  ourse. 
cat.  esp.  port.  Orion.  it.  Orione. 

AUSAR,  v.,  du  lat.  atjsm.ï,  oser,  s'en- 
hardir. 
Que  no  us  n'AusEs  combatre. 

Titre  de  960. 
Que  vous  n'en  osassiez  combattre. 

Molt  l'ama  pauc  si  no  ill  lo  ausA  dir. 

R.  Bistors  :  Non  trob. 
Il  l'aime  bien  peu  ,  s'il  ne  le  lui  ose  dire. 

anc.  fr.  Qui  misassent  plus  desrober  sur  les 
cbemins. 

MONSTRELET,  t.  II,  fol.  86". 

N'aveit  el  ebastel  bum  si  os, 
Ki  cuntre  li  osast  eissir, 
Ne  estnr  ne  niellée  tenir. 

Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  §06. 
Et  dist  comment  ils  estoient  si  oset. 

Chronique  de  Cambray. 

F.sr.  Osar.  port.  Ousar.  it.  Ausare ,  osare. 

2.  Auzaelament,  adv.,  hardiment. 
Puesca  vos  dir  auzaelament  del  patriareba 

David. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cb.  2. 
Que  je  puisse  vous  dire  hardiment  du  patriarche 
David. 
port.  Ousadamente. 

3.  AczART,  adj.,  hardi,  audacieux. 

E  lur  eug  mètre  cor  aczart. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Et  je  leur  crois  mettre  cœur  audacieux . 
Mascles  es  plus  adzart. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  70. 
Le  mâle  est  plus  hardi. 

Que  neguna  persona...  non  sia  tan  auzarda 
que  auze  aportar,  etc. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  175. 
Qu'aucune  personne...  ne  soit  si  osée  qu'elle  ose 
apporter,  etc. 

4.  Ausat,  s.  m.,  hardiesse. 

Can  I'atjzatz  es  vengutz 
Don  amor  veu  alutz. 

G.  Riquier  :  Scgon  qu'ieu  ai. 
Quand  Yaudace  avec  laquelle  amour  vient  à  bout 
est  venue. 


13a  AUS 

5.  Audei,  s.  /.,  hardiesse,  audace. 

Que  lbi  mostrarai  d'armas  tan  gran  audei. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  36. 
Que  je   lui   montrerai   une  si  grande  hardiesse 
d'armes. 

AUSBERC,  s.  m.,   haubert,   cotte  de 
mailles. 

Halsberga  vel  halspfrga  vos  est  saxonica; 
proprieque  signât  thoracem  ferreum  sive  ar- 
maturam  colli  et  pectoris,  ab  h  als  coïïum,  et 
bkrgen  tegerc,  protegerc,  munire. 

Vossius  ,  de  Vit.  Serm.,  lib.  II ,  tit.  9. 

Le  comte  de  Boulainvilliers  ,  dans 
son  supplément  aux  Essais  sur  la  No- 
blesse ,  p.  g4 ,  dit:  «Le  haubert  étoit 
une  chemise  de  mailles  longue  jus- 
qu'au-dessous des  genoux.  Le  haubert 
se  plaçoit  par-dessus  le  gambeson,  qui 
se  mettoit  sur  la  chair,  comme  nos  gi- 
lets d'hiver  sur  la  chemise.  « 

Ab  dard  d'assier,  don  fer  colp  de  plazer, 
On  no  il I  ten  pro  ausbercs  fortz  ni  espes. 
Giraud  de  Calanson  :  A  lieis  cui  am. 
Avec  dard  d'acier  ,  dont  il  frappe  coup  à  plaisir  , 
où  haubert  fort  et  épais  ne  tient  profit  contre  lui. 
Als  us  viratz  vestir  ausbercx, 
Als  altres  perpunbs  et  esoutz. 

R.  Vidal  de  Bezauden  :  Unas  novas. 
Vous  verriez  vêtir  hauberts  aux  uns  ,  pourpoints 
et  écus  aux  autres. 

Quant  ai  vestit  mon  fort  ausberg  dobler. 

P.  Vidal  :  Drogman. 
Quand  j'ai  revêtu  mon  fort  haubert  double. 

anc.  fr.  Je  n'avoie  onqnes  lors  hauberc  vestu 
Joinvili.e,  p.  23. 
El  dos  lo  vestent  un  blanc  hauberc  doublier. 
Roman  de  Guillaume  au  court  nez. 

L'ancien  français  exprimait  par  un 
seul  mot  l'action  de  se  dévêtir  du  hau- 
bert. 

A  lor  tentes  deshaubergié 
Se  sont,  et  an  mengier  assis. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  201. 
it.  Usbergo. 

2.  Alberget,  v.  m.,  haubergeon ,  petit 
haubert. 


AUS 

Albergftz,  IIII  deners. 

Carlulaire de  Montpellier,  fol.  \\!\. 
Les  haubergeons,  quatre  deniers. 

3.  Ausbergot,  s.  m.,  haubergeon,  pe- 
tit haubert.  "         . 
Ansberc  o  ausbergot  dona  cascan  IIII  de- 
ners. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  io5. 
Haubert  ou  haubergeon,  pour  chaque ,  donne  qua- 
tre deniers. 

AUSTARDA,  s.  f.,  lat.  a  vis  tarda,  ou- 
tarde. 

Aissi  com  fai  I'austarda, 

Can  vei  venir  l'aigla  o  l'austor  ; 

A  terra  s  fer  per  plus  viatz  morir. 

AniERi  de  Peguilain  :  D'avinen  sap. 
De  même  que  fait  Moutarde,  quand  elle  voit  venir 
l'aigle  ou  l'autour  ;  elle  se  frappe  à  terre  pour  mou- 
rir plus  vite. 

cat.  esp.  Avutarda.   port.  Abetarda.  it.  Ot- 
tarda. 

AUSTOR,  s.   m.,   lat.   wsTeRÎus ,  au- 
tour, épervier. 
De  très  inaneiras  son  austor; 
Car  Tan  son  gran,  l'antre  menor, 
L'autre  petit  de  bona  gnisa. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Les  éperviers  sont  de  trois  sortes  ;  car  les  uns  sont 
grands,  les  autres   moindres,   les  autres  petits   de 
bonne  guise. 

E  per  un  austor  que  nays 
Son  mil  perditz. 

P.  Cardinal  :  Razos  es  qu'ieu. 
Et  pour  un  autour  qui  naît  sont  mille  perdrix. 

Loc.  E  prendre  eng  ab  la  perditz  I'austor. 
G.  Magret  :  En  aissi  m  pren. 
Et  avec  la  perdrix  je  crois  prendre  Vautour. 

ANC.    va. 
Cbace   de   cbien,    d'espervler,  ne  à'ostor. 

Roman  d'Aigolant.  Bekker  ,  p.  184. 
Rien  sont  esprevier  duire  é  oslour  è  falcon. 
Roman  de  Rou  ,  v.  3825. 

AHC.  cat.  Austor.  Esr.  Azor.  port.  Acor.  it. 
Astore. 

2.  ArsTor.F.T,  s.  m.,  petit  autour. 

Mon  austoret  amparar. 
Raimond  j>e  Mir.Av  a  :  Del  rei  d'Aragon. 
Je  vis...  mon  petit  autour  se  détendre 


AUT 
AUSTRI,  s.  m.,  lat.  austcr  ,  austcr, 
vent  du  midi. 
III  portas  dans  austri. 

Trad.  de  l'Apocalypse,  cliap.  21. 
Trois  portes  devers  Yauster. 

esp.  tort.  it.  Austro. 

2.  Austral,  ad/.,   lat.  austraux,   au- 
stral, du  midi. 
Vens  australs  resolvo  las  hmuors  del  cors. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  î3/j. 
Vents  du  midi  résolvent  les  humeurs  du  corps. 

cat.  esp.  port.  Austral,  it.  Australe. 

AUTAN ,  s.  m. ,  lat.  altanm.?  ,,  autan. 

"Vent  auta...  Adta  es  vent  cardinal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  36  et  i3^ - 
Vent  autan...  Autan  est  vent  cardinal. 

AUTREI,  s.  m.,  permission,  concession, 

octroi. 
Ayci  ac  Joseph  I'atjtrey  del  rey  Pharaon. 

Ilist.  abr.  delà  Bible,  fol.  23. 
Ainsi  Joseph  eut  la  permission  du  roi  Pharaon. 
Qu'ieu  l'am  finamen  ses  autrei. 
Ameus  de  la  Broquerie  :  Quan  reverdeion. 
Que  je  l'aime  purement  sans  concession. 
E  si  no  fos  I'autreys 
Qu'ieu  ai  fag. 

Amametj  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Et  si  ne  fût  l'octroi  que  j'ai  fait. 

ANC.  fr.  Ne  puet-il  riens  faire  por  moi. 
Si  ce  n'estoit  par  vostre  otroi. 

Roman  de  la  Rose,  v.  199,4. 
Fais-nous,  Seigneur  ,  dist-elle,  cest  ottrojr. 
FoucouÉ  ,  rie  de  J.-C,  p.  355. 

2.  Autreiansa,  s .  f. ,  concession. 
Las  alienatios  ,  las  autreiansas. 

Tit.  de  i3ig.  Doat,  t.  CXXXII ,  fol.  343. 
Les  aliénations  ,  les  concessions. 
Aqnesta  autreyansa. 

Prie  conc.  par  les  R.  d'Anglet.,  p.  37. 
Cette  concession. 

3.  Autkeiamekt,  s.  m.,  concession,  per- 
mission. 

Aquest  do  et  aquest  autreiament. 

Tit.  de  1194.  Doat,  t.  LXXXVII,  fol.  6'. 

Ce  don  et  cette  concession. 

Carta  d'AUTREiAMEN  dels  notaris. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  100. 
Charte  de  concession  des  notaires. 

I. 


AUT 


i53 


Que  m  meravelh  car  ill  an  esperausa 
Que  a  negun  ne  fas'  autretamen. 

Bertrand  d'Allamanon  III  :  D'un  sirventes. 
Que  je   m'e'merveille  de  ce  qu'ils  ont  espérance 
qu'il  en  fasse  concession  à  aucun. 

Adoncs.  det  son  autreiamen. 

Brev.  d'amor,  fol.  56. 
Alors  il  donna  sa  permission. 

anc.  fr.  Et  les  octroyemens  qu'il  a  fait  ou  fera 
pour  nous. 
Tit.  de  1374.  CarpeNtier  ,  t.  III ,  col.  109. 

4.  Autreiaso,  s.  f. ,  octroi ,  concession. 

Per  aitan  Ih'a  fah  Pautreiaso. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  90. 
Pour  autant  lui  a  fait  la  Concession. 

5.  Autreiar,  v. ,  octroyer,  accorder, 
donner,  permettre. 

Est  chastel  vos  autrei  en  chazamen. 

Roman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  96. 
Je  vous  octroie  ce  château  en  fief. 

Ela  li  perdonet  lo  fait  del  baisar,  e  lo  i  au- 
treiet  en  dos. 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Elle  lui  pardonna   le  fait  du  haiser ,  et  le  lui  ac~ 
corda  en  dons. 

Donam  et  autreiam. 

Tit.  de  1182.  Doat  ,  t.  CXXXVIII ,  fol.  5g.' 
Nous  donnons  et  octroyons. 

E  donna  deu  I'o  autreiar. 
T.  de  Gui  d'Uisel  et  de  M.  de  Ventadour  :  Gui. 
Et  la  dame  doit  le  lui  accorder. 

Mi  ren  e  di'autrei  e  m  do 
A  lieys. 

Pallet  de  Marseille  :  Ges  pels. 
Je  me  rends  et  m'octroie  et  me  donne  à  elle. 

Prov.  Qui  non  contraditz  autreia. 

Peïrols  :  Nuls  boni. 
Qui  ne  contredit  accorde. 

—  Promettre,  assurer. 
Mas  a  malvat  sort 
Venra,  so  us  autrey, 
Quais  qu'ah  mi  plaidey. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  far. 
Mais  quel  qui  dispute  avec  moi  viendra  à  mau- 
vais sort ,  je  vous  assure  cela. 

Part.  pas.  E  diguas  li  m  qu'a  lieys  s'es  datz 
Mos  cors  ligges  et  autrey  atz. 
Peïrols  :  Atressi  col. 
Et  dis-lui- moi  qu'à  elle  s'est  donné  et  octroyé 
mon  coeur  lige. 

20 


i 5  |  AUT 

anc.  fr.  E  H  dût  eînssi  :  Je  l'octroi  mon  em- 
pire. 

iUv.  </<•>•  //i.s/.  <fc  Fr.'j  t.  III ,  p.  227. 

\n<\  cat.  Autrèiar, 

G.  Desvutrfiar,  v.,  refuser,  révoquer. 
M'a  promes  que  s'amor  m'autreia  , 
S'enquer  no  la  m  desautrf.i a. 

!..  i      \  l  ntadoir  :  Ara  non  vei. 
Elle  m'a  promis  qu'elle  m'accorde  son  amour,  si 
encore  clic  ne  me  le  révotfùe. 
Per   qu'ieu    non   crey   qu'enqner,   quanqne 
n'estia, 
inaiitrev  tôt  so  qa'ar  mi  desAUTreya. 
G.  Pierre  de  Cazals  :  Ja  tant. 
C'est  pourquoi  je  ne  crois  pas  qu'encore,  quoi  qu'il 
en  soil  ,  elle  ne  m'accorde  tout  ce  qu'à  présent  elle 
me  refuse. 

7.  Autorc,  s.  m.,  permission,  autori- 
sation. 

Lo  cosselk  que  '1  donava  e  I'autorc  qn'ela 

li  proiuetia. 

V.  rie  Rambaudde  Vagueiras. 
Le  conseil  qu'elle  lui   donnait  ei   Y  autorisation 
qu'elle  lui  promettait. 

anc.  esp.  Otorgo.  port.  Outorga. 

8.  Atjtorgajient  ,  s.  m.,  consentement , 
permission. 

Ab  cosseil  et  ab  autorgament  del  capitol 
sobre  ilig  île  la  gleia  ,  etc. 

Tit.  de  1220.  Doat,  t.  CIII,  fol.  4. 

\mc  le  conseil  et  le  consentement  du  chapitre 
susdit  de  l'église. 

Et  per  aiïtorgamest  de  la  una  partida  e  de 
l'antra. 

Tit.  de  1  a3g.  Doat  ,  t.  CXXIV ,  fol.  3oo 
Et  par  consentement  d'une  partie  et  de  l'autre. 

cat.    Otorgament.  esp.    Otorgamicnto.   tort. 
Outorgamento. 

9.  Autorgier,  s.  m.,  permission. 
Per  dego.  autorgier. 

Tit.  de  1270.  Doat  ,  t.  LXXXIX,  fol  69. 
Par  aucune  permission. 

10.  Altorgar,  v.,  autoriser,  octroyer, 
accorder. 

Don  et  autoro  a  te. 
Tit.  de  1177.  Doat,  t.  CXXXVHI,  fol.  35. 

Je  donne  et  octroie  à  toi. 


AUZ 

Per  qu'ieu  vos  do  conseil  et  austorgui  que 
vos  l'enqueiras  d'amor. 

V.  de  Rambaudde  Vagueiras. 

C'est  pourquoi  je  vous  donne  conseil  et  vous  auto- 
rise que  vous  la  requériez  d'amour. 

Sant  Matbieu  o  autorg a  ,  vers  evangelistiers. 

Izarn  :  Diguasme  tu. 
Saint  Matthieu  ,  vrai  évangéliste ,  autorise  cela. 

cat.  esp.  Otorgar.  port.  Outorgar. 
1 1 .  Desautorgar  ,  -v.  s  désapprouver. 

Quar  vos,  que  pins  envei 
D'autra  qu'el  mon  estey , 
Desautorc  e  mescrei. 
Guillaume  de  Cabestaing  :  Lo  dous  cossire. 
Car  vous,  que  je  désire  plus  qu'autre  qui  soit  au 
monde  ,  je  vous  désapprouve  et  vous  mécrois. 

AUTOMS,   autompne,  s.  m.,  lat.   au- 
tumn/w,  automne. 

So  es  lo  joru  dezesete 

De  setembre ,  pueys  automs  ve. 

Brev.  d'amor,  fol.  /j5. 
C'est  le  jour  dix-septième  de  septembre,    puis 
vient  l'automne. 

Et  en  autompne  seran  grans  dilnvis. 

Calendrier  provençal. 
Et  en  automne  seront  grandes  averses. 

anc.  cat.  Autumno.  esp.  Otoïio.  tort.  Outono. 
it.  Autumno. 

2.    Automnal,   autumpnau ,   adj. ,   lat. 
autumnalzV  ,  automnal,  d'automne. 

Equinocci  autumpnai,. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  122. 
Equinoxe  à' automne. 

Lo  temps  automnals  de  vendemias. 

Lejs  d'amor  s,  fol.  129. 
Le  temps  automnal  des  vendanges. 

cat.  esp.  port.  Autumnal.  it.  Aittumnafe. 
AUZEL,  s.  /?/.,  lat.  kvîcelIus,  oiseau. 

Un  pane  auzel  en  mon  punb,  qne  no  s  u'  an , 
Ani  mais  qn'al  cel  nna  grna  volan. 

G.  Faidit  :  Tant  ai. 
J'aime  mieux  un  petit  oiseau  en  mon  poing  ,  qui 
ne  s'en  aille  pas  ,  qu'une  grue  volant  au  ciel. 
Et  ang  los  auzels  alegrar. 

B.  de  Yentadour  :  En  abril. 
Et  j'entends  les  oiseaux  se  réjouir. 

Per  paor  d'AUZEL  de  cassa. 

Naluras  d'ahuns  auzels. 
Par  peur  à'oiscau  de  chasse. 


AUZ 

anc.  fr.  Je  durrai  ton  cors  à  dévorer  à  beste 
et  à  oisels. 

Anc.  trad.  des  Livres  des  Rois,  fol.  23. 
akc.  cat.  Ausel.  it.  Augello. 

2.  Ausella  ,  s.  /.,  caille  femelle. 
Voyez  Du  Cange,  t.  I,  col.  8a5. 

Plus  tost  no  vola  ysrundella, 
ni  esparvier,  ni  ausella. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Lai  on  nom. 
Hirondelle,  ni  épervier,  ni  caille,  ne  vole  plus  vite. 

3.  Auzelet,  s.  m.,  oiselet,  oisillon. 

Neis  I'auzelet  s'alegron  per  s'ainor, 
Qaan  la  vezon ,  tal  jois  n'an  entre  lor. 

PlSTOLETA  :  Aitan  sospir. 
Les  oiselets  même  se  réjouissent  par  amour  d'elle , 
quand  ils  la  voient ,  telle  joie  ils  en  ont  entre  eux. 

ANC.   FR. 

Re  li  oiselet  chantent  è  la  rose  est  florie. 
Roman  de  Rou  ,  v.  3924. 
cat.  Auceïïet.  it.  Augelletlo. 

4.  Auzelo,  s.  m.,  oisillon. 

Per  aqui  inonten  cent  miri  attzeli.o. 
Poëme  surBoece. 
Par  là  montent  cent  mille  oisillons. 
E  la  gaia  sazos 
E  '1  ebans  dels  auzelos. 

Blacas  ;  Lo  belh  dous  temps. 
Et  la  gaie  saison  et  le  chant  des  oisillons. 
anc.  fr.  Ce  fa  en  la  donce  saison 

Qae  cler  chantent  li  oseïlon. 
Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  167. 
it.  Uccellone. 

5.  Auzulans,  s.  m.,  oisillon. 

Per  la  boca  dels  auzulans. 

Trad.  de  Bède,  fol.  40. 
Par  la  bouche  des  oisillons. 

6.  AUCELLAYRE,  AUZELLADOR ,  S.  m.,  0\- 

seleur. 

E  non  fassatz  I'auzellauor, 
Qu'apella  e  trai  ab  doussor 
L'anzel,  tro  que  l'a  en  sa  tela. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior,  vos  que. 
Et  ne  faites  pas  l'oiseleur,  qui  attire  et  appelle 
avec  douceur  l'oiseau,  jusqu'à  ce  qu'il  l'ait  en  sa 
toile. 

Fig.  L'aucelayre  d'ifern  no  vay  ren  pus  qne- 
ren  mays  enin  prenda  aquel  aucell. 

V.  et  Vert.,  fol.  io3. 
L 'oiseleur  d'enfer  ne  va  rien  cherchant  plus  que 
comment  il  prenne  cet  oiseau. 


AVA 


i55 


anc.  FR.  Ainsinc  cum  fait  li  oiselierres 

Qui  tent  à  Voisel,  comme  lierres. 
Roman  de  la  Rose,  v.  21757. 
Einsi  com  fet  li  oiselerres. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.  t.  II,  p.  391. 
anc.  cat.  Auselaire.  it.  Ucellatore. 

7.  Auzelar,  v.,  chasser  aux  oiseaux, 
faueonner. 

Pot  auzelar  a  son  talen. 
Que  ges,  per  coita  d' auzelar, 
No  '1  fassa  trop  per  temps  volai-. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Peut  chasser  aux  oiseaux  à  son  désir. 
Que,  par  empressement  de  chasser,  il  ne  le  fasse 
trop  long-temps  voler. 
anc.  fr.  Par  oyseler  et  par  chasser  aux  bestes 

saulv^aiges. 
L.  de  Premier  Fait,  tr.  delaVieil.  deCicéron,  p.  37. 
A  cest  oisel  a-il  failli  ? 
En  autre  leu  voist  oiseler. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.  t.  II,  p.  43. 

anc  cat.  Auselar.  it.  Uccellare. 

8.  Enauzelar,  v.,  élever,  dresser  un  oi- 
seau. 

Enquera  vueill  demoustrar 
Com  dea  son  auzel  enauzelar. 
Leugers  es  a  enauzelar. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Maintenant  je  veux  démontrer  comment  il  doit 
dresser  son  oiseau. 
Il  est  facile  à  élever. 

AVANTAL,  s.  m.f  avantal ,  terme  de 
fauconnerie. 

Avantal  solon  apellar 

Li  Frances,  cais  per  desnot , 

So  que  nos  apelan  cogot. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Les  Fiançais  ont  coutume  d'appeler,  presque  par 
antiphrase ,  avantal,  ce  que  nous  appelons  cogot. 

AVAR,  ad/.,  lat.  avarm.v,  avare,  chiche. 

Per  qu'ieu  no  vuelh  cambiar 
De  joi  ab  nn  rei  avar, 
Cui  sobra  aurs  et  argens. 

P.  Vidal  :  Si  m  laissa  va. 
C'est  pourquoi  je  ne  veux  changer  de  bonheur  avec 
un  roi  avare,  pour  qui  l'or  et  l'argent  abonde. 
E  no  siatz  avars,  largaïnent  despendetz. 

Philomena. 
Et  ne  soyez  pas  avares,  dépensez  largement. 


i56 


\\  a 


Donna  ab  cor  avar. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  no  mi. 
Dame  avec  cour  avare. 
Substantiv.  Li  cubit  e  H  a\ar. 

/../  ni'lila  Leycxon. 
1    -  convoiteax  et  K-s  avares. 
\nc.  kr.  Avcrz  estait  et  convoites  seur  toutes 
riens. 

lier,  dés  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  261. 
Que  te  vaut  ce  que  tu  es  riche , 
Puisque  tn  es  avais  et  chiche  ? 
Quatrains  moraux,  not.  sur  les  anc.  liv.  d'heures. 

'  \i.  Esr.  port.  it.  Avaro. 

2.  Avarg,  aâj. ,  avare. 

Na  Miels  de  ben,  no  m  siatz  avarg  a. 
A.  Daniel  :  Si  m  l'os  araors.- 
Dame  Mieux  que  Lien  ,  ne  me  soyez  avare. 

3   Avaros,  s.  m.,  avare. 

E  sobre  tôt  que  non  si'  avaros  ; 
Tôt  homs  avars  non  er  ja  cahallos. 

Fragm.  de  la  Bibl.  Laurentiana. 
Et  surtout  qu'il  ne  soit  avare;  tout  homme  avare 
ne  sera  jamais  considérable. 

/( .  Avaricia  ,  s.f. ,  lat.  avaritia  ,  avarice. 
Contr' avaricia  ,  sun  fait  de  largetat. 
Poème  sur  Boece. 
Contre  avarice,  ils  sont  faits  de  largesse. 
Avaricia  es  amors  dezaordenada  d'aver  e 
possezir  los  bes  d'aqnest  nmn. 

V.  et  Vert.,  fol.  i3. 
Avarice  es  t  amour  désordonné  d'avoir  et  de  pos- 
se'der  les  biens  de  ce  monde. 

cat.  esp.  port.  Avaricia.  it.  Avarizia. 

5.  Avaria,  s.f. ,  avarice. 

Ergueilh  et  avaria 
A  '1  renegatz. 
Bertrand  d'Allamanon  :  De  l'arcivesque. 
Le  renégat  a  orgueil  et  avarice. 

6.  Avareza,  s.f.,  avarice,  épargne. 

Cum  qui  '1  fai  per  avareza. 

Brev.  d'amor,  fol.  69. 
Comme  qui  le  fait  par  avarice. 
E  per  avareza  e  per  sen  o  sab  tôt  recobrar 
e  gazaignai  plus  qne  non  perdet. 

V.  du  Dauphin  d'Auvergne. 
Et  par  épargne  et  par  sens  il  le  sut  recouvrer  en- 
tièrement et  gagner  plus  qu'il  ne  perdit. 

akc.  cat.  Avareza.  port.  Avarezza. 

7.  Avaretatz,  s.f  ,  avarice. 


AVE 

Et  avaretatz  s'atura 
Encontra  largessa. 

P.  Cardinal  :  Falsedatz. 
Et  avarice  s'eflorce  contre  largesse. 

8.  Sobravars,  adj. ,  excessivement  avare. 

E  qui  s  fai  de  l'autrui  coites, 
Pos  del  sien  sera  sobravars. 

Giraud  DE  Borneil  :  Ohs  m'agra. 
Et  qui  se  fait  généreux  du  bien  d'autrui ,  après 
sera  excessivement  avare  du  sien. 

AVELANAjAvilana,  aulaigna,  aulana, 
s.f. ,  nux,  ave/lana  ,  aveline,  noisette. 
On  lit  dans  un  glossaire  manuscrit 
du  moyen  âge  : 

AbellanjE  ,    ab  Abellano    Campanile    op- 
pido  ,  ubi  abundant,  cognominatae  sunt. 

Sinner  ,  Ms.  de  la  Bib.  de  Berne,  1. 1 ,  p.  38g. 
Avelanas  et  notz  muscadas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2l5. 
Avelines  et  noix  muscades. 
Eu  pinholetas  que  siou  corn  aulanas. 
Detjdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
En  boulettes  qui  soient  comme  des  noisettes. 

Le  substantif  était  souvent  employé 

en  négation  explétive. 

Que  no  valra  un'  avilana. 
T.  d'Hugues  de  S.-Cyr  et  du  vicomte  :  Vescoms. 
Qui  ne  vaudra  une  noisette. 

Totz  no  los  dopt  un'  aulaigna. 

Palazis  :  Be  m  plai. 
Tous  je  ne  les  redoute  une  noisette. 

Adj.  Notz  AVELANA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2l5. 
Noix  aveline. 

ANC.    ESP. 

Que  tod  esto  non  precio  qnanto  III  aulanas. 

Poema  de  Alexandre  cop.  237. 

cat.  esp.  Avellana.  port.  Avelà.  it.  Aveilana. 

2.  Avelaneta,  s.f,  petite  aveline. 

Aitant  cant  es  un'  avelaneta. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Autant  qu'est  une  petite  aveline. 

3.  Avelanier,  s.  m. ,  noisetier. 

Vergasd'AVELANiER...  Passant  près  avelaniei . 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  172  et  2i5. 
Verges  de  noisetier...  Passant  près  un  noisetier. 
cat.  Avellaner.  esp.  Avellano.  tort.  Aveleira. 
it.  Avellano. 


AVE 

AVENA,  s./.,  lat.  avena,  avoine. 

Car  qui  vol  cuillir  avena  , 
Primielramen  la  semena. 

P.  Cardinal  :  J  hesum-Crist. 
Car  qui  veut  recueillir  avoine,  la  sème  première- 
ment. 

Donet  lor  cena 
De  poinat  que  el  ac  fatz  e  pan  cI'avena. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillan,  fol.  84- 
Il  leur  donna  souper  de  pome'  qu'il  eut  fait  et  de 
pain  A'avoine. 

bsp.  Avena.  port.  Âvêa.  it.  Vena. 

AVER,  v. ,  lat.   /*aber<?,   avoir,  tenir, 
posséder. 

Non  aura...  non  aurai. 

Titre  de  960. 
Il  n'aura...  je  n'aurai. 

Tos  temps  vol  nom  so  qu'om  uo  pot  aver. 

Peyrols  :  M'entencio. 
En  tout  temps  on  veut  ce  qu'on  ne  peut  avoir. 

Qn'era  no  us  ai  ,  ni  vos  non  avetz  mi. 
Folquet  DE  Marseille  :  Ai  !  quant, 
(lue  maintenant  je  ne  vous  ai,  et  vous  ne  m'avez 
pas. 

as  ,  pus  qn'anc  non  aguist  may, 
Follia  e  nescies. 

H.  DE  S.-Cyr  :  Messonget. 
Tu  as  ,  plus  que  tu  n'eus  jamais  ,   folie  et  igno- 
rance. 

Àr  agues  ieu  mil  marcs  de  fin  iirgent... 
Et  ieu  agues  bella  dona  e  plazen. 

Pistoleta  :  Ar  agues  ieu. 
Maintenant  eussé-je  mille  marcs  de  pur  argent... 
Et  eussé-je  dame  belle  et  agréable. 

anc.  fr.  Nulle ,  pour  de  peine  aver, 
Ne  puet  sun  corage  mover. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  433. 
Et  bien  puet  aver  cel  nom. 
Catal.  de  la  Bib.  Harléienne,  t.  1 ,  p.  55j. 
anc.  cat.  Aver.  esp.  Haber.  port.  Baver,  it. 
Avère. 

Ce  verbe  se  composa  avec  Iui-mctne  , 
au  moyen  de  l'emploi  de  son  participe 
passé  uni  à  ses  autres  temps. 
O  es  eferms,  o  a  afan  agut. 

Poème  sur  JBoece. 
Ou  il  est  infirme,  ou  il  a  eu  chagrin. 

Per  qn'ien  del  lien  qu'en  agr'  agut 
Sai  e  crey  qu'ieu  n'ai  molt  perdut. 

Rambaud  d'Orange  :  Er  quan. 


AVE 


*7 


C'est  pourquoi  je  sais  et  je  crois  que  j'ai  beaucoup 
perdu  du  bien  que  j'en  aurais  eu. 

Laissa  la  paor  que  as  aguda. 

V.  de  S.  Honorât. 
Laisse  la  peur  que  tu  as  eue. 

Il  forma  aussi  ses  temps  composés  en 
employant  l'auxiliaire  esser. 
Selli  qu'ERON  de  pretz  avug, 
Enqueron  corn  pretz  anbaissan. 

Gavaudan  le  Vieux  :  A  la  pus  longa. 
Ceux,  qui  étaient  eus  de  me'rite  demandent  com- 
ment le  me'rite  va  baissant. 

Euans  que  fos  agutz  prelatz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Avant  qu'il  fut  eu  prélat. 
Moult  es  avutz  licl lis  sos  comensamens. 
G.  Riquier  :  Tant  m'er. 
Son  commencement  est  eu  très  beau. 

Ce  verbe,  suivi  de  la  préposition  a, 
exprima  parfois  une  action  à  faire  ,  une 
destination ,  etc. 

Et  als  autres  mostran, 
S'il  volon  far  lur  pion,  so  qu'A  far  an. 
B.  CalvO  :  Ab  gran  dreg. 
Et  montrent  aux  autres  ,    s'ils  veulent  faire  leur 
profit ,  ce  qu'ils  ont  à  faire. 

Quar  plus  soven  devria  om  venir 
Lai  on  hom  a  a  vinre  et  a  morir. 

Giraud  le  Roux  :  Nulhs  boni. 
Car  on  devrait  plus  souvent  venir  là  où  l'on  a  à 
vivre  et  à  mourir. 

cat.  Que  tels  cambis  no  s  hajen  d  deducir. 
Capmany,  Coll.  dipl.,  1. 1,  p.  45o. 

ANC.  ESP. 

Cuemo  lo  mandé  mio  Cid,  asi  lo  han  todos  â  far. 
Poema  del  Cid,  v.  323. 
port.  Avyam  a  dar. 

Elucidario,  t.  II  ,  p.  i3l. 

L'infinitif  présent  des  verbes ,  quoi- 
que séparé  par  d'autres  mots ,  formait 
avec  les  diverses  personnes  du  présent 
de  l'indicatif  d'AVER  un  futur  com- 
posé. 

E  trobar  I'em  oltra  mar  ses  falhensa. 
G.  Figueiras  :  Totz  qui  ben. 
Et  nous  le  trouverons  outre-mer  sans  faute. 

Ce  verbe ,  joint  à  divers  mots ,  forma 

un  grand  nombre  de  locutions. 

De  batalhar  o  d'AVER  paraulas  ab  alcuna 

persona. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  101. 


i58 


AVE 


De  disputer  ou  A' avoir  des  paroles  avec  quelque 
personne. 

Tan  com  a  cor  de  donar. 

G.  Biquier  :  Qui  m  disses. 
Tant  comme  il  a  cour  de  donner  • 

Qu'enqner  aurai  loc  de  cliantar. 

B.  DE  VeNTADOLR  :  En  abril. 
Que  l'aurai  encore  lieu  de  chanter. 
A  lo  diable  el  cors  ,  que  tan  fort  la  tnrmenta. 
V.  de  S.  Honorât. 
Elle  a    le  diable  au  corps,  qui  la   tourmente  si 
fort. 

Que  ns  part ,  e  vos  aiatz  los  datz. 

T.  d'IIigues  et  de  Baussan  :  Baussan. 
Que  je  vous  départis  ,  et  vous  ayez  les  dés. 

Qne  Dieu  ni  lei  ni  ben  non  an. 

Giravjd  de  Borneil  :  A  l'honor. 
Qui  n'ont  Dieu  ni  loi  ni  bien. 
Qn'anc  de  lui  amar  no  m'estrais , 
Ni  ai  en  cor  que  m  n'estraia. 

La  comtesse  de  Die  :  AL  joi. 
Que  je  ne  me  retire  oneques  de  l'aimer,  ni  a' ai 
dans  le  cœur  que  je  m'en  retire. 

Qu'hom  mort  ni  près  n'A  amic  ni  parent. 
RlCHARD-coEUR-DE-LlON  :  Ja  nuls  hom. 
Qu'homme  mort  ni  prisonnier  n'a  ami  ni  paient. 
Ben  aia  coms  qu'es  d'afortit  coratge. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Un  surventes. 
Bien  ait  le  comte  qui  est  de  courage  affermi. 

Mal  aiaI  jornsqu'amors  mi  fetz  emprendre. 

Pons  de  la  Garde  :  Sitôt  non. 
Mal  ait  le  jour  qu'amour  me  fit  éprendre. 
anc.  fr.  Renart  respont  :  Biaux  donz  compère , 
Bien  ait  l'ame  de  vostre  père. 

Roman  du  Renart ,  t.  III,  p.  4. 
Cil  respont:  Sire,  ben  aies. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  773. 

Mans  jocs  y  a  qne  valon  mais  qne  rires. 

Arnaud  de  Marueil  :  Belh  m'es  lo. 

11  y  a  maints  jeux  qui  valent  mieux  que  rire. 

E  à.  n'i  d'aqnels  malvatz 
Per  qn'el  6etgles  es  sordeiats. 

Peïrols  :  Atressicol. 
Et  il  y  en  a  de  ces  méchants  par  qui  le  siècle  est 
souillé. 

anc  fr.  El  roianme  ■n'avoit  plus  bêles. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  74. 
Durant  la  feste  eut  jouxtes  belles. 
An  retour  y  eut  une  paix. 

Vigiles  de  Charles  VII ,  p.  218  et  12. 
r\T.  Una  corbeylta  hom  a  fava...  un  sach  on 
ha  bescuyt. 

Capmany,  Coll.  dipl.,  1. 1,  p.  412. 


AVE 

esp.  Avia  un  sacrîstano  en  essa  abadia 

Que  gnardaba  las  cosas  de  la  sacristania. 
Milagros  de  nuestra  Seriora,  cop.  287. 
tort.  Avia  muytas  centenas  de  annos  que  era 
fundada. 

J.  Barros,  Dec.  III,  IV,  .. 
it.  Non  ha  gran  tempo. 

Boccaccio  ,  Decam.,  III,  1. 
Part. prés.  Si  alcnn  avent  pocession  franca. 
Coût.  d'Arles.  Anibert  ,  t.  I  ,  p.  99. 
Si  quelqu'un  ayant  possession  franche. 

Substantif.  Cruels  ebausa  es  qne  cel  que  non 
dona  al  non  avent. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  84. 
C'est  cruelle  chose  que  celui  qui  ne  donne  pas  au 
non  ayant. 

anc.  it.  Avent  in  longo  perticas  qnatordice. 
Tit.  de  81b".  Mlratori  ,  Diss.  3a. 

2.  Aver,  s.  m.,  avoir,  richesse,  argent. 
Mas  non  es  bos  que  s  fi'  e  son  aver. 
Poème  sur  Boece. 
Mais  il  n'est  pas  bon  qu'il  se  fie  en  son  avoir. 

D'aquellas  que  amon  per  aver. 

B.  de  Ventadocr  :  Chantars. 
De  celles  qui  aiment  pour  argent. 

Car  per  aver  amassar 
Vole  Judas  Deu  renegar. 

Giravjd  dx  Borneil  :  Honrai  es. 
Car  Judas  consentit  à  renier  Dieu  pour  amasser  de 
l'argent. 

—  Troupeau. 

E  play  mî  quan  li  corridor 
Fan  las  gens  e'  ls  avers  fugir. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  play. 
Et  il  me  plaît  quand  les  coureurs  font  fuir  les 
gens  et  les  troupeaux. 

Ni  d'aqnels  avers  ledda  non  prendra. 
Tit.  de  I  Io3.  llisl.  de  Languedoc,  t.  II,  pr.,  col.  36l . 

Et  de  ces   troupeaux  il  ne  prendra  pas  droit  de 
Leyde. 

...  Mon  aver  menant 

Per  las  montagnas  pastorgant... 

Tôt  suau  nostre  aver  payssen. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
...  Menant  mon  troupeau  pâturant  sur  ies  mon- 
tagnes... Paissant  tout  doucement  notre  troupeau. 

anc.  fr.  Noz  hoirs  prendront  tout  nostre  avoir 
E  Dieu  ou  déables  noz  âmes. 

J.  de  Meung,  Codic,  v.  63. 

Ledit  sire  de  Bueil   et   ses  compagnons  y 


AVI 

gaingnorent  moult  Savoir,  car  c'estoiz  la  plus 
riche  place  et  la  pins  forte  de  tonz  le  pays. 
OEuvres  d'Alain  Charlier,  p.  119. 

cat.  llaber.  esp.  Aver.  port.  Haver.  it.  Avère. 

3.  Desaver,^.,   quitter,  abandonner, 
détacher. 

Pros  femna... 

Senher,  de  vos  se  deza 

Tan  qu'aïs  viclhs  non  etz  par. 

G.  RiQUiER  :  A  sant  Pos. 
Digne  femme...  Seigneur,  se  détache  de  vous  tant 
que  vous  n'êtes  pareil  aux  vieux. 

AVI,  aviol  ,  s.  m.,  lat.  avus  ,  aïeul. 
C'ayssi  renhet  sos  avis  ab  fin  pretz  sobeyran. 

P.  Bremond  Kicas  NOVAS  :  Pus  partit. 
Qu'ainsi  son     aïeul  re'gna    avec    un   pur   mérite 
supérieur. 

Payrc  et  inayre...  avis  morents  sens  testa- 
ment. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  433. 
l'ère  et  mère...  aïeux  mourant  sans  testament- 

Mos  paires,  mos  aviols  et  ieu. 

Liv.  de  Sjdrac  ,  fol-  6- 
Mon  père  ,  mon  aïeul  et  moi. 

Qn'ieu  auzi  dir  a  mon  aviol 
Que  qui  non  dona  so  que  '1  dol, 
Mantas  vetz  non  pren  so  que  s  vol. 

G.  Figueiras  :  Ja  de  far. 
Que  j'ouïs  dire  à   mon  aïeul  que  qui  ne  donne 
pas  ce  qui  lui  fait  peine  ,  maintes  fois  ne  prend  ce 
qu'il  veut. 
ano.  fr.  El  non  son  «l'o/comenclia. 

Menessier  ,  Hist.  litt.  de  la  Fr.,  t.  XV,  p.  252. 

cat.  Avi.  esp.  Abuelo.  tort.  Avo.  it.  Avo,  avolo. 

1.  Bf.zavi,  reyravi,  s.  m.,  bisaïeul,  ar- 
rière-aïeul. 

De  son  paire,  de  son  avi, 
De  bezavi,  de  reyravi. 

Bref,  d'amor,  fol.  00. 
De  son  père,  de  son  aïeul,  de  bisaïeul,  à1  arrière- 
aïeul. 

cat.  Bcsavi.  esp.  Bisabuelo.  port.  Bisavô.  it. 
Bisavo ,  bisavolo. 

3.  Avia,  s./.,  lat.  avia,  aïeule. 

Lo  paire,  la  maire,  o  l'avis  o  I'avia  ,  quant 
ilh  van  a  la  mort. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  l5. 
Le'père  ,  la  mère  ,  ou  l'aïeul  ou  Vaieule,  quand 
ils  vont  à  la  mort. 


AVO 


i5p 


cat.  Avia.  esp.  Abucla.  tort.  Avo.  it.  Avola. 

4.  Besavia  ,  s.  f. ,  bisaïeule. 

Li  fil  son  destreitz  de  noirir  lor  paires  e  lor 
maires ,  e  lor  avis  e  lor  avias ,  e  lor  bezavis  e 

lor  BEZAVIAS. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  27. 
Les  fils  sont  obligés  de  nourrir  leurs  pères  et  leurs 
mères ,   et   leurs   aïeux   et   leurs   aïeules ,   et    leurs 
bisaïeuls  et  leurs  bisaïeules. 

cat.  Besavia.  esp.  Bisabuela.  port.  Bisavô.  it. 
Bisava. 

AVOL,    aul,   atlj.,.  lâche,    méchant, 
mauvais,  vil. 

Tant  es  avols  e  de  menut  coratge  , 
Qu'anc  jorn  no  '1  plac  pretz  de  cavalaira. 

Lanfranc  Cigala  :  Estiers  mon. 
Il  est  si  lâche  et  de  petit  courage,  que  le  mérite 
de  chevalerie  ne  lui  plut  jamais. 
An,  a!)  falsas  arnistatz, 
Volt  pretz  en  avol  color. 

G.  Faidit  :  Tug  cil  que. 
Ils  ont ,  avec  de  fausses  amitiés  ,  tourné  le  mérite 
en  méchante  couleur. 

D'avoe  patz  ven  mais  mais  que  be. 

B.  DE  LA  Barthe  :  Foilla  ni  flors. 
De  méchante  paix  vient  plus  de  mal  que  de  bien. 
Subst.  Et  als  avols  es  d'ergulbos  semblans. 
P.AMBAVJD  de  VaqueiRAS  :  Era  m  requier. 
Et  elle  est  d'une  fière  contenance  aux  ■vils. 

On  lit  dans  les  Leys  d'amors ,  fol.  7  : 
Mots  sineopatz...  aul  per  avoe. 

Mots  sincopés  aul  pour  avol. 
Die  vos  que  ets  aues,  e  fais,  et  traydor. 

Philomena. 
Je  vous  dis  que  vous  êtes  vil,  et  faux  ,  et  traître. 
Subst.  E  sai  triar  los  attls  dels  avinens. 

Alegret  :  Ara  pareisson. 
Et  je  sais  trier  les  mauvais  des  convenables. 
ANC.  ESP. 

Quando  del  avol  ovae  tal  dereebo  li  daba. 
Vida  de  San  Mïllan,  cop.  2A3. 
ANC.   CAT.  Avol. 

1.  Avolmen,  ade,  méchamment. 

Tos  temps  fo  raubadors  e  visquet  avolmen. 

Pioman  de  Fierabras,  v.  3835. 
En  tous  temps  il  fut  voleur  et  il  vécut  méchamment. 

3.  Avolezza,  s./.,  lâcheté,  méchanceté. 
Ben  an  canjat  honor  per  avolezza. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  li  baron. 
Ils  ont  bien  changé  honneur  pour  lâcheté. 


i6o 


\iS 


Ja  non  aura  proeza 
Qui  ao  fng  AVOLBZEA. 

Arnai n  de  Marevil  :  Razos  es. 
Qui  ne  fuit  lâcheté  n'aura  jamais  prouesse. 
ANC.   ESP. 

...  Fuvo  de  a  voles  a... 

Perder  la  por  tardanza  séria  gran  avolesa. 

A.RCIP.  DE  HlT\  ,  cop.  162  et  788. 

AVONCLE,   s.    m.  ,   lat.    kwjscuuis  , 

oncle. 

De  mon  paire  ni  de  mos  avonci.es. 

Tit.  de  1222.  DOAT,  t.  CX1V  ,  fol.  89. 
De  mon  père  et  de  mes  oncles. 
anc.  cat.  Avoncle. 

1.  Oncle,  s.  /h.,  oncle. 

Ja  no  creirai  castic  d'amie  nî  d'oNCLE. 
A.  Daniel  :  Lo  ferm. 
Je  ne  croirai  jamais  la  réprimande  d'ami  nià'oncle. 
Qae  de  son  oncle  la  volcsetz  amparar. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Senber  marques. 
Que  vous  voulussiez  la  protéger  contre  son  oncle. 

cAT.  Oncle. 

AYM,  adj. ,  le  même,  semblable. 
Totas  cosas  son  aymas. 

Lo  Payre  eternal. 
Toutes  choses  sont  semblables. 

1.  Enatha  ,  ach>.,  comme,  ainsi. 

Enayma  fey  Caym  ,  lo  primier  filh  de  Adam. 
Mot  fo  de  nobla  gent  en  aquela  faezon, 
Enayma  fo  David  e  lo  rey  Salomon. 

La  nobla  Leyczon. 
Comme  fît  Cain  ,  le  premier  fils  d'Adam. 
Il  y  eut  beaucoup  de  gens  de  cette  manière ,  ainsi 
fut  David  et  le  roi  Salomon. 

—  Ensuite. 

Enayma  torna  secca  e  seneza  vîgoria. 

L'Evangeli  de  li  quatre  Semence. 
Ensuite  elle  devient  sècbe  et  sans  vigueur. 
Conj.  Enayma  tn  conoises  loi',  fai  lor  eonoi- 
ser  tn. 

Lo  Payre  eternal. 
Ainsi  que  tu  les  connais,  fais-leur  connaître  toi. 

AYSE,  s.  m. ,  tonneaux,  vaisseaux  pro- 
pres à  contenir  le  vin,  l'huile  et  au- 
tres liquides. 

In  uno  gi.sali,  vel  broco,  vel  alia  Ktsîna 
recipietnr  aqua  il  la . 

Tit.  de  l3J2-  Hist.  de  JS'imes,  t.  II  ,  pr.  ,  p.  i5?.. 


AZA 

Veiam  los  ayses  de  l'ostal  ; 
E  la  donna  H  mostret  pueys 
Gan  ren  vayeels  e  huerris  vneys. 
V.  de  S.  honorât. 
Voyons  les  vaisseaux  de  la  maison  ;  et  la  dame 
lui  montra  ensuite  grand  nombre  de  tonneaux  et  de 
greniers  vides. 

AYSHA,  s./.,  souci,  chagrin. 

Non  lia  ayssa  ni  pensament,  mena  vita  de 
segurtat. 

Trenior,  aysha,  ofïuscamcnt  de  razo. 
De  tota  ayssha  et  pensament  getar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  69,  90  et  81. 
11  n'a  souci  ni  pensement ,  mène  vie  de  sécurité. 
Crainte  ,  chagrin,  embarras  de  raison. 
Tirer  de  tout  souci  et  pensement. 

AYZEIAR,  v. ,  vaguer,  errer. 

Quan  peysbo  va  ayzeian,  si  pert  la  maior 
partida  dels  uons,  car  no  vaca  a  lnrformacio. 

Meravelbozament  ama  balenatz  e  'ls  mena 
ayzeian  per  mar. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  \bl\  et  i56. 

Quand  le  poisson  va  errant,  la  majeure  partie  des 
œufs  se  perd ,  car  il  ne  vaque  pas  à  leur  formation. 

Elle  aime  merveilleusement  ses  baleineaux  et  les 
mène  errant  par  mer. 

AZAR,  s.  m. ,  hasard. 

Voyez  Mayans,  t.  II,  p.  244;  De- 
nina,  t.  III,  p.  42,  etc. 

Les  étymologies  de  ce  mot,  indiquées 
jusqu'à  présent,  laissent  beaucoup  à 
désirer.  Voici  une  nouvelle  conjecture. 

Dans  la  langue  suevo-gothique,  as 
signifiait  Dieu. 

Les  peuples  du  Nord  avaient  cette 

formule  de  serment  : 

So  bielpi  mier  bin  belge  as  Freyer  et  Niord. 
lia      me     juvet    sanctus      as  Freyer    et   Niord. 

Le  pluriel  d\vs  était  asar. 

Ihre,  Gloss.  suio-gothic,  t.I,  col.  112. 

Chez  les  Goths  ,  asar  signifiait  donc 

les  dieux ,  fatum,  etc. 

Ane  nulbs  azars,  ab  datz  galiadors, 

Ni  lanbs  poder,  nosaup  tand'aver  traire. 

Gavaudanle  Vieux  :  Icu  no  soi. 
Jamais  aucun  hasard,  avec  des  dés  trompeurs  ,  m 
aucun  pouvoir  ,  ne  sut  tirer  tant  de  richesses. 


AZA 

Que  no  s  tanh  jocx  iI'azar 
Mas  ad  home  avar. 

Arnaud  de  Marsan  :  Qui  comte. 
Vu  que  jeu  de  hasard  ne  convient  qu'à  homme 

. — 2*"r* 

Loc.  Totz  îos  bes  de  son  senhor  que  li  erou 
donatz  per  gazanbar  e  per  multiplicar,  ba 
despendutz    e    porregitatz    e    mes.  ad   un 

azar. 

V.  et  Vert.,  fol.  67. 
Tous  les  biens  de  son  seigneur  qui  lui  étaient  don- 
nés pour  profiter  et  pour  multiplier  ,  il  les  a  dépensés 
et  dissipés  et  mis  à  un  hasard. 

cat.  esp.  tort.  Azar.  it.  Azzardo. 

AZAURA,  s.f.,   tartane ,  barque  sar- 
rasine. 

Qui  apparclban  azauras  e  gallias  e  naus. 
Cant  per  la  proa  près  I'azaura. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qui  apprêtent  tartanes  et  galéaces  et  navires. 
Quand  il  prit  la  tartane  par  la  proue. 

AZAUT,  s.  m.,  grâce ,  agrément,  plaisir. 
Donc  val  mais  azautz  que  beutatz. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Mais  volgra. 
Donc  grâce  vaut  mieux  que  beauté. 
Qu'ieu  fora  pro  ricx  e  de  bon  azaut, 
Sol  de  s'amor  pogues  issir  allutz. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  D'amor  no  m. 
Que  je  fusse  assez  riebe  et  de  bon  contentement, 
seulement  que  je  pusse  sortira  fin  de  son  amour. 

2.  AZAUTIMENS  ,     ADZAUTIMENS  ,     S.    m., 

agrément ,  plaisir. 

E  fai  far  grans  azautimens... 
Car  noble  cor  aver  solian 
E  far  proezas  ,  don  venian 
Adzautimens  e  joy  e  pretz. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Et  fait  faire  grands  agréments...  Car  ils  avaient 
coutume  d'avoir  cœur  noble  et  de  faire  prouesses , 
d'où  venaient  plaisir  et  joie  et  distinction. 

3.  Azauteza  ,  s.  /.,  gracieuseté,  poli- 
tesse, bijou. 

Denan  faitz  azauteza. 

Amanieu  des  EsCAS  :  En  aquel  mes. 
Avant  faites  politesse. 
Si  vezetz  azauteza 
Que  us  fassa  cobezeza 
Entre  mas  ad  autruy, 
Non  la  prendatz  de  lui. 

Arnaud  de  Marsan  :  Qui  comte. 

I. 


AZA 


161 


Si  vous  voyez  entre  les  mains  d'un  autre,   bijou 
qui  vous  fasse  envie  ,  ne  le  prenez  pas  de  lui. 

4.  Azautia  ,  s.f.,  gracieuseté ,  gentillesse. 
Per  savi  '1  ten  de  sen  e  d'AZAUTiA. 

Lejs  à"  a  mors,  fol.  38. 
Je  le  tiens  pour  sage  de  sens  et  de  gracieuseté. 
Mantel  portée  gent  folrat  d'AZAUTiA. 

Palajtz  de  Savieza. 
Il  porta  un  manteau  agréablement  fourré  de  gen- 
tillesse. 

5.  Azaut,    adj.  ,    gracieux,   agréable, 
élevé ,  convenable. 

E  '1  bel  cors  blanc  e  le... 
E  '1  plus  azaut  qu'om  ve 
E  '1  miels  afaisonat. 

Berenger  de  Palasol  :  Ab  la  fresca. 
Et  le  beau  corps  blanc'et  lisse...  Et  le  plus  agréa- 
ble qu'on  voit  et  le  mieux  façonné. 

Quan  vie  l'abbat  ani  tan  asauta  compa- 
gnba...  bac  gran  gaug. 

Philomena. 

Quand  il  vit  l'abbé  avec  si  gracieuse  compagnie... 
il  eut  grande  joie. 

Ni  sai  belbs  digz  ni  azauts  mots  trîar. 

R.  GauCELM  :  Un  sirventes. 
Et  je  sais  choisir  beaux  dits  et  mots  agréables. 
Muscles  azautz  e  cais  agutz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Muscles  convenables  et  mâchoires  aiguës. 

Adv.  Mut  sun  servit  ricament, 
Azaut  e  acermadament. 

Pioman  de  Jaufre,  fol.  IIO. 
Sont  servis  très  richement ,  agréablement  et  élé- 
gamment. 

6.  Azautet,  adautet,  adj. ,  gentillet, 
gracieuset. 

Ver  diminutiu  son  azaut,  azautet. 
Coma  gentet,  adautet. 

Lejs  d'amors,  fol.  69  et  10. 
Les  vrais  diminutifs  sont  gentil ,  gentillet. 
Comme  gentillet ,  gracieuset. 
Adv.  E  batetz  lo  moût  azautet. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  battez-le  très  doucement. 

7 .  Azautar  ,  v. ,  charmer ,  plaire ,  ac- 
commoder. 

Toza ,  mot  m'agrada 
Quar  vos  ai  trobada , 
Si  us  puesc  azautar. 

G.  Riquier  :  L'autre  jorn. 

21 


iGi 


AZE 


Fillette,  il  meplaît  beaucoup  de  ce  que  je  vous  ai 
trouvée,  si  je  vous  puis  plaire. 

Ane  lanzengier  non  vos  poc  azautar. 

Ruibavp  DE  VAQUERAS  :  Honratz  marques. 
Jamais  ilalteur  ne  put  vous  plaire. 
M  no  m'xzAUT  de  trop  guabar, 
NI  de  companba  d'avol  gen. 

Pistolet  a  :  Manta  gen. 
Et  je  ne  m'accommode  pas  de  trop  plaisanter,  ni 
de  la  compagnie  de  méchantes  gens. 

Per  c'ora  no  us  vei  qui  no  s'azact  de  vos. 

Arnaud  de  Markuii.  :  Aissi  col  peis. 
Parce  qu'homme  ne  vous  voit  qui  ne  se  charme  de 
vous. 
Part.  pas. 

Sapchatz  de  lie-ys  me  sui  rnout  asactat. 

Albebtet  :  E  mou  cor. 
Sachez  que  je  me  suis  beaucoup  charmé  d'elle. 
Asatjta  s  mais  de  perdonar 
Totz  temps  que  de  sobreira  far. 

Pioman  de  Jaufre,  fol.  j5. 
S'accommode  plus  de  pardonner    en  tous  temps 
que  de  faire  fierté. 

8.  Adzaltir,  v.,  embellir. 

Car  so  c'om  plus  ne  ve 
Devetz  mais  adzautir. 

Â.MAjnxrj  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Car  ce  qu'on  en  voit  le  plus  vous  devez  V  embellir 
davantage. 

9.  Desazatjtar  ,    v.  ,    chagriner ,    dé- 
plaire. 

Joglars,  perque  m  desazaut 

Ma  doinpna,  e  vos  mi  faitz  haut? 

IiAMBvrD  d'Orange  :  Ben  s'eschai. 
Jongleur,  pourquoi  ma  dame  me  chagrine-\.-c\\e  , 
et  vous  ,  me  faites-vous  orgueilleux? 

10.  Malazaut,  adj. ,  déplaisant ,  maus- 
sade. 

Qu'boms  malazautz  ,  sitôt  s'es  pros , 
Non  es  gair'  ad  ops  d'amar. 

RaimoitD  de  Miraval  :  Dels  quatre. 
Qu'un  homme  maussade,  quoiqu'il  soit  preux , 
n'est  guère  bon  à  l'œuvre  d'aimer. 
Poiton  malazavtz  arneys. 

Cadenet  :  A  tais  euro. 
Portent  déplaisants  harnois. 

A.ZEMPRIU ,  adempriu  ,  s.  m. ,  usage , 
droits,  privilèges. 

Les  droits  désignés  par  ce  nom  exis- 
taient à  la  fois  en  faveur  d'un  seigneur 


AZI 

à  l'égard  des  habitants  d'un  lieu,  et  en 
faveur  des  habitants  envers  un  seigneur. 

Aigas  e  casius  et  esplecbins  et  azemprios. 
Tit.  de  12^4.  Arch.  du  Roy.,  J,  l\. 
Eaux  et  chasse  et  pâturages  et  usages. 
De  lor  onor  o  de  lor  adempriu. 

Til.  de  119!.  Arch.  du  Poy.,  J,  323. 
De  leur  fief  ou  de  leur  droit. 

Un  titre  offre  plusieurs  détails  sur 
I'azempkiu  en  faveur  des  habitants. 

Penre    fustas ,  lenhas   el   bosc  ;   quant  sya 
aglan,  las  gens  de  Cnssac,  per  casenn  parelb, 
marit  et  molher,  y  podon  mètre  un  parelh  de 
porcs  ,  et  lo  rémanent  es  a  vendre  al  senhor. 
'   Tit.  de  1410.  Doat,  t.  CLVIII ,  fol.  3o6. 
Prendre  fustes  ,  hois  à  la  forêt  ;  quand  est  le  gland  , 
les   gens   de    Cussac  ,  par  chaque  couple ,   mari  et 
femme ,  y  peuvent  mettre  une  paire  de  porcs ,  et  le 
restant  est  à  vendre  par  le  seigneur. 
anc.  fr.  Jamais  ne   furent   contraints  payer 
aucuns  impôts,  toltes,  quistes  o;i  udem- 
pres. 
J.  de  iS'ostradaml's  ,  V.  des  Poét.  prov.,  p.  \o\ 

AZIMA,  adj.,  lat.  azymus,  azime. 
Farina  o  pasta  ses  levain  es  dita  azima. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  20g. 
Farine  ou  pâte  sans  levain  est  dite  azime. 
Esr.  Azyino.  port.  Azimo.  it.  Azzimo. 

1.  Aymé,  adj. ,  azime. 

Et  era  la    paseba    dels  Jnzieus   e   lur  pan 

AYME. 

Trad.  du  N.  Test.  Marc,  c.  14. 
Et  c'était  la  pâque  des  Juifs  et  leur  pain  azime. 

AZIMAN,     AYMAN,     ARIMAN,    S.    /??.,    bit. 

adamans,  aimant. 

Qn'eissr.mens  com  I'azimans 
Tira  '1  fer  e  '1  fai  levar. 

Folquet  de  MarsE'.lxe  :  Si  cum  selh. 
Que  de  même  que  Yaimant  tire  le  fer  et  le  fait 
lever. 

Ayscbi  cum  fer  siec  aziman,  la  mar  siec  la 

luna. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i53. 
Comme  le  fer  suit  l'aimant,  la  mer  suit  la  lune. 
Aissi  quo'I  ferr  la  peira  d'ARiMAN, 
Tira  ves  si  fin'  amors  solamen. 

B.  de  Ventadolr  :  Per  ensenhar. 
L'amour  pur  attire  vers  soi  seulement ,  comme  la 
pierre  d'aimant  le  fer. 
cat.  esp.  port.  Irnan. 


AZI 

2.  Adawas,  s.  m.,  aimant. 

A  semblant  que  la  peyra  adamas  atyra 'l 
ferr. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  116. 
De  même  que  la  pierre  aimant  attire  le  fer. 

Dans  la  basse  latinité  adamas  a  signifié 
aimant. 

Adamahti  lapidi  comparatur,  enjus  uatura 
talis  est  ut  ipsum  etîam  ferrum  ad  se  sub- 
trabat. 

Acta  SS.,  april.,  t.  I,  p.  19. 

AZIR,  azire,  s.   m.,   haine,  violence , 
impétuosité. 

Ar  es  tornatz  lo  segl'  en  tal  azire  , 
Que  quecs.  pessa  de  son  par  a  trazir. 
P.  Cardinal  :  Tôt  atressi. 
Maintenant  le  siècle  est  tourné  en  telle  violence, 
que  chacun  pense  de  traliir  son  pareil. 
E  si  m  metetz  en  azir  , 
Tein  que  totz  lo  mon  m'  azire. 

E.  de  Barjols  :  Car  comprei. 
Et  si  vous  me  mettez  en  haine,  je  crains  que  tout 
le  monde  me  baisse. 

anc.  fr.  Moult  ot  li  serpens  grant  air... 
Puis  l'a  enpaint  de  tel  air, 
C'a  la  terre  le  fist  cair. 
Ro?nan  du  comte  de  Poitiers,  v.  r^3  et  1173. 
Le  géant  assena  par  tel  ajr  snr  la  teste,  que 
oneques  la  coéffe  ne  le  peut  garantir  que  la 
teste  ne  lui  escartelat. 

Ilist.  de  Gérard  de  Nevers ,  p.  b'^. 

2.  Azirada,  s.f. ,  impétuosité,  élan. 

Can  li  comte  los  viro,  per  mot  gran  azirada, 
Ab  los  brans  del  acier  an  la'tor  deslieurada. 

Roman  de  Fierai/ras,  v.  44J9- 
Quand  les  comtes  les  virent,  par  une  très  grande 
impétuosité,   ils  ont  délivre'  la  tour  avec  les  épées 
d'acier. 

3.  Aziramen,   airamen,  s.-  m.,   haine  , 
courroux. 

Tôt  jorn  m'  azire 
Et  ai  aziramen. 
B.  Sicard  DE  Marjevols  :  AL  gran  cossir. 
Tout  le  jour  je  me  courrouce  et  j'ai  courroux. 
Azirameks  de  peccat. 

Trad.  deB'ede,  fol.  36'. 
Haine  de  péché. 

Car  cors  qu'es  pies  d'AiRAMEN 
Fai  ben  faillir  boca  soven. 

P.  Yipal  :  Amors  près  sui. 


AZU 


i63 


Car  cœur  qui  est  plein  de  /uuWfait  bien  souvent 
faillir  la  houchc. 

4.  Aziros,   adj. ,    colère,    irrité,   em- 
porté. 

Mas  vos  cuiatz  qu'eu  sia  aziros, 
Qu'aissi  del  tôt  non  vos  0  die  de  ver. 

P.  DE  BaRJAC  :  Tôt  francamen. 
Mais  \ous  pensez  que  je  sois  irrité,  qu'ainsi  nul 
lement  je  ne  vous  le  dis  de  vrai. 

E  pane  ama  qui  non  es  aziros. 

B.  de  Ventadolr  :  Belhs  Monruelhs. 
Et  qui  n'est  emporté  aime  peu. 

E  sempr'  estauc  marritz  e  aziros. 

I'.  Vidal  :  Aissi  m'ave. 
Et  je  suis  toujours  triste  et  colère. 

5.  Azirar,  v.,  haïr,  irriter,  courroucer. 

So  qu'ilb  vol  mal  azir. 

Pons  de  Capdleil  :  Si  totz  los. 
Je  hais  ce  î  quoi  elle  veut  mal. 

Senher,  datz  nos  tal  saber 
Qu'el  mon  azirem  per  vos. 

G.  Biqlier  :  Vertatz. 
Seigneur,  donnez-nous  tel  savoir  que  pour  vous 
nous  haïssions  le  monde. 

Ren  per  autrui  no  V  ans  mandai-, 
Tal  paor  ai  qu'ades  s' azir. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzeus. 
Je  ne  lui  ose  rien  mander  par  autrui ,  telle  peur 
j'ai  qu'elle  ne  se  courrouce  incessamment. 

"VasNems  t'en  vai ,  chansos,  qui  que  s  n' azire. 
Folqvjet  de  Marseille  :  Tan  m'ahellis. 
Chanson  ,  va-t'en  vers  INîmes  ,  qui  que  s'en  cour- 
rouce. 

Part.  pas.  Aissi  es  joys  aziratz. 

G.  Biquier  :  Aissi  pert  poder. 
Ainsi  joie  est  haïe. 

AZOME,  s.  m.,  azome. 

Bagas  de  cabra  que  bom  dis 
Azome. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Crotins  de  chèvre  qu'on  appelle  azome. 

AZUR,  s.  m.,  azur. 

Cel  qu'entorn  nos  es  et  es  de  color  d'AzuR. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  5a- 
Le  ciel  qui  est  autour  de   nous  et  est  de  couleur 
à'azur. 

Azur  melhor  es  on  Hiay  ha  color  de  cel. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  io4- 
L'azur  est  meilleur  plus  il  a  couleur  de  ciel. 


i64 


BAC 


Escnt  d'aar  e  cI'azir  escartelat. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  52- 
Ecu  écartelé  d*or  et  à' azur. 
anc.  cat.  Esr.  tort.  Azul.  it.  Azztirro. 


BAC 

i.  Azurenc  ,  adj. ,  azuré,  d'azur. 
Color  d'ayre  azurbnca. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  l35. 
Couleur  d'air  azurée. 


B 


B,  s.  m.,  consoune,  seconde  lettre  de 
l'alphabet,  b. 

E  cant  lo  maystre  ausi 
Coni  declinet,  e  devesi 
Perque  fom  a  enans  qne  b, 
Ni  perqae  b  enans  que  c. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Et  truand  le  maître  ouït  comment  il  de'clina ,  et 
définit  pourquoi  A  fut  avant  b,  et  pourquoi  b  avant  C. 
asc.  fr.  Qne  ençois  a  devenra  b. 

Fabl.  et  conl.  âne,  t.  I,  p.  330, 

2.  Beph  ,  s.  m. ,  mothébreu ,  romanisé ,  b. 

Mon  effant,  ar  dîgas  aleph  , 
Et  en  après  tu  diras  beph. 

Trad.  de  l'Èvang.  de  l'Enfance. 
Mon  enfant ,  maintenant  dis  a  ,  et  après  tu  diras  b. 

BABAU ,  adj.,  lat.  nxsvlus,  sot,  niais, 
nigaud. 

Qai  s  fay  trop  simple  ni  suau 
Sembla  foyl ,  e  ditzl'om  babat. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Qui  se  fait  trop  simple  et  paisible  semble  un  fou  , 
et  on  l'appelle  nigaud. 

cat.  esp.  Babieca.  it.  Babaccio. 

BACA  ,  eaga  ,    s.  f. ,  lat.  bacca  ,  baie , 
graine. 

Cyprès  aybres  es  ramos  qui ,  en  loc  de  frag  , 
leva  bacas. 

De  sa  faelha  et  bagas  si  fa  oli. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  202  et  2ll\- 
Le  cyprès  est  un  arbre  rameux  qui,  au  lieu  de 
fruit ,  porte  des  baies. 

De  sa  feuille  et  de  ses  graines  se  fait  buile. 
Prendetz  las  basas  del  lanrel. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  les  baies  du  laurier. 

—  Fig. ,  crotin. 

Bagas  de  cabra. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
C  rotins  de  chèvre. 


Axe.  est.  Baca.  esp.  mod.  Baya.  port.  Buga. 
it.  Bacca. 

BACALAB,  bachallier  ,  s.  m.,  lat.  bac- 
cxi.Auv.eus,  bachelier. 
Il  s'est  dit  du  jeune  étudiant,  du  jeune 
militaire,  et   du  jeune  homme  en  âge 
d'être  marié. 

Aras  t'er  a  responre ,  heretic  bacalar. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Maintenant  il  te  sera  à  re'pondre ,  bére'tique  ba- 
chelier. 

"Vos  e  mi  'n  fesetz  per  totz  lauzar, 
"Vos  com  senber,  e  mi  com  bacalar. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Honrat. 

Vous  en   fîtes  louer  vous  et  moi  par  tous ,  vous 
comme  seigneur,  et  moi  comme  bachelier. 

Aytan  can  dura  batalha, 
Nos  fay  grau  dan  sirventalba  • 
Panan  van  man  bacalar. 

Leys  d'amors,  fol.  Ii3. 
Autant  que  dure  la  bataille,  la  valetaille  nous  fait 
grand  dommage;  maints  bacheliers  vont  de'robant. 

...  Bachallier 
Près  moyller. 

V.  de  S.  Honorât. 
Un  bachelier  prit  femme. 

L'ancien  français  a  employé  ce  mot 
dans  les  trois  acceptions. 

anc.  fr.  Sont  grant  elers,  backeler,  doctonr, 
Et  maître  ce  dient  à  court. 
Eustache  Descuamps  ,  Ms.,  fol.  526. 
Johan  Gnarret,  bachelier  en  leys. 
TU.  1428.  ffist.  de  jSîmes,  t.  III ,  pr.  ,  p.  226. 
Maint  baceler,  maint  chevalier, 
Bien  armés  con  por  îaus  aklier. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  l6'3. 
Jennes  compaignons  ,   qne  on  appelle  ba- 
cheliers à  marier. 

Lett.  de  rem.  1478.  Carpentier,  1. 1,  col.  41 1. 
ahc.  cat.  Batxeïïer.  esp.  BachiUer.  port.  Ba- 
charel.  it.  Baccelliere . 


BAC 
BACIN ,  s.  m.,  bassin  ,  vase  ,   coupe , 
plat  à  barbe. 

Ce  mot  a  été  en  usage  dans  la  langue 
vulgaire,  parlée  dans  les  Gaules,  avant 
le  perfectionnement  de  la  langue  ro- 
mane. 

Cum  dnabns  pateris  ligneis  quas  vulgo  bac- 
chinon  vocant. 

Gregor.  Tlron.  ,  lib.  IX. 

Voyez  Mayans,  t.  II,  p.  244  ;  Mu- 
ratori,  Diss.  33  ;  Denina  ,  t.  III,  p.  8. 

Bacins  d'argent  e  copas  d'anr. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  III. 
Bassins  d'argent  et  coupes  d'or.     - 

Barbier  fon  qne  porta  bacin  , 
Perque  vai  penre  mantenent 
Son  bacin  e  son  garniraeut, 
E  mes  el  bacin  l'aigua  neta. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  fut  barbier  qui  porte  bassin,  c'est  pourquoi  il 
va  prendre  maintenant  son  bassin  et  son  assortiment , 
et  il  mit  au  bassin  l'eau  nette. 

—  Bassinet ,  armure  de  tète. 
E  trenca  elnies  e  bacins. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  il  fend  heaumes  et  bassinets. 
ANC.  fr.  "Vous  cracherez  dans  le  bacin. 

Contes  d'Eutrapel,  fol.  5. 
Ne  pnet  le  cop  tenir  qu'il  ne  soit  entrés 
En  la  coiffe  et  li  bacins  fanssés.    . 
Roman  de  Kanor,  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  91 5. 

cat.  Baci.  esp.  Bacin.  tort.  Bacio.  it.  Bacino. 

2.  Bacinet,  s.  m.,  bassinet,  armure  de 
tète. 

E  tan  gran  colp  io  va  ferir 
D'nna  destral  suï  basinet... 
E  det  li  tal  snl  bacinet  , 
Che  entro  el  menton  lo  fendet. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles  ,  etc. 
Et  un  si  grand  coup  de  hache  va  le  frapper  sur  le 
bassinet...  et  le  lui  donna  tel  sur  le  bassinet,  qu'il 
le  fendit  jusqu'au  menton. 

cat.  Bacinet.  Esr.  Bacinejo.  port.  Bacinete.  it. 
Bacinetto. 

BACLAR  ,  v. ,  du  lat.  bxcuuis  ,  fermer. 
Qne  la  carrieyra  fos  barrada  e  baclada  a  las 
sors  de  Fargas. 

Tit.  de  i535.  Doat,  t.  CIV,  fol.  325. 


RAD 


i65 


Que  la   rue  fût  barrée  et  fermée  aux   sœurs  de 
Farges.  ' 

On  fermait  avec  une  barre  ou  avec 
un  bâton  qu'on  plaçait  derrière  la  porte  ; 
de  cet  usage  sont  venus  les  mots  barrar, 
barrer,  et  baclar  ,  bâcler. 

BACON  ,s.m.,  bacon ,  morceau  de  porc 
salé,  flèche  de  lard  ,  salaison. 
Voyez  Leibnitz  ,  p.  101. 
"Vianda  an  assatz ,  carn  fresca  e  bacon. 
Guillaume  de  Tudela. 
Ils  ont  assez  de  nourriture  ,  chair  fraîche  et  bacon. 
E  li  sobra  blatz  e  vis  e  bacos. 

Bertrand  de  Born  :  Belh  m'es. 
Et  il  lui  reste  blé  et  vin  et  porc  salé. 
anc.  fr.  Et  de  bacons  et  de  sel  avoient  poi. 
Ville-ïIardouin  ,  p.  62. 
Deux  flèches  de  lard,  lors  appelez  bacons, 
dont  vient  le  mot  baconer  pour  saler. 

Fauchet  ,  Lang.  et  Poés.  franc. ,  liv.  II. 
cat.  Baco.  port.  Bacoro. 

2.  Bacut,  adj. ,  charnu  ,  gras. 

Gent  son  l'empeut  e  'ls  frugz  bacutz. 
Marcabrus  :  Al  départir. 
Belles  sont  les  greffes  et  les  fruits  charnus. 

3.  Enbaconat,  adj.,  coupé  par  quartiers. 
E  tug  erau  enbaconatz  ,  coma  qui  los  volgues 

salar. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem ,  fol.  20. 
Et  ils   e'taient  tous  coupés  par  quartieis,  comme 
qui  voulût  les  saler. 

BADA,  s.  f.,  guette,  sentinelle. 

E  '1  reis  fes  cridar  mantenent 
A  la  bada  qu'es  en  la  tor, 
Que  corn  ades  lo  corn  maioT, 
E  la  bada  fes  son  cornan. 

Romande  Jaufre,  fol.  110. 
Et  le  roi  fit  aussitôt  crier  à  la  sentinelle  qui  est  au 
haut  de  la  tour,  qu'elle  sonne   le  plus  grand  cor,  et 
la  sentinelle  fit  son  commandement. 
Loc.    L'autr'  ier  mi  fetz  far  la  bada 
ïota  nueg ,  entro  qn'al  dia. 

Marcabus  :  EstorneJ. 
L'autre  jour  me  fit  faire  sentinelle  toute  la  nuit , 
jusqu'au  jour. 

Adv.  comp.  E  dix  :  Abiatar^  de  bada 
As  esta  verga  estuiada. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Et  dit  :  Abiatar,  en  vain  tu  as  caché  cette  verge. 


i66  BAD 

De  badas  se  confessaria  ni  o   desoobriria  , 
pueys  qne  lo  peccat  no  vol  layssar. 

y.  et  Vert.,  fol.  71. 
En  vain  il  se  confesserait  et  le  découvrirait ,  puis- 
qu'il ne  veut  abandonner  le  pèche'. 

Qae  non  en  bada  s'armaria. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
Qu'il  ne  s'armerait  pas  en  vain. 
anc.  fr.  Chis  mos  ne  fu  pas  dis  en  bades. 

Trad.  de  Caton.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  /ji6. 
anc.  cat.  En  bada,  debades.  cat.  moi>.  Ende- 
bades. 

BADAR ,  v. ,  ouvrir,  bâiller. 
Badan  ,  la  boca  recnelb  ayre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  248. 
Ouvrant,  la  bouche  recueille  l'air. 

Cant  er  candet,  vos  faitz  badar 
Lo  bec  de  Pauzelb. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Quand  il   sera  ebaud  ,  vous  faites  ouvrir  le  bec 
de  l'oiseau. 

Aissi  cam  selh  qne  bada  al  veirial. 

P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Ainsi  que  celui  qui  bâille  au  vitrage. 

—  Huer. 

Haias  bonestz  captenemeus  si  no  vols  que  t 

bado  las  gens. 

Lejs  d'amors ,  fol.  i38- 

Aye  des  formes  honnêtes  si  tu  ne  veux  pas  que 
les  gens  te  huent. 

—  Languir. 

Be  '1  laas  qae  m  fassa  pro  badar, 
Qa'ieu  n'aarai  so  qne  m  n'a  promes. 

Marcabrus  :  Cortezamens. 
Bien  je  la  loue  qu'elle  me  fasse  assez  languir,  vu 
que  j'en  aurai  ce  qu'elle  m'en  a  promis. 
Part,  pas.  En  la  gola  badada. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles,  etc. 
En  la  gueule  ouverte. 

ANC.  er.  Qaant  voit  le  serpent  qui  baaille  , 
Corant  sens  lai,  geule  baée. 

Pioman  du  comte  de  Poitiers,  v.  729- 
cat.  Badar.  it.  Badare. 

2.   Badaillar,  badalholar,  v.  ,  bâiller, 
soupirer. 
Cant  auzel  trop  soven  badailla. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Quand  oiseau  bâille  très  souvent. 


13AD 

Er  ai  fam  d'anior,  don  badaill. 

A.  Daniel  :  Chanson  d'un. 
Maintenant  j'ai  faim  d'amour,  dont  je  bâille. 

Ges  del  tôt  non  badai.hola 
Marcabrus  ,  per  pro  'u  saber. 

Marcabrus  :  Quan  la. 
Marcabrus  ne  soupire  point  du  tout  pour  en  savoir 
beaucoup. 
Substantiv.  Conosc  lo  al  badaillar. 

Bertrand  de  Born  :  Quan  vei. 
Je  le  connais  au  bâiller. 
ANC.  fr.  Mes  renart ,  qui  de  fain  baaille  , 
N'a  cure  de  fere  bataille. 

Roman  du  Renart ,  t.  1  ,  p.  81. 
J'enrage  de  soif  et  de  faim  , 
Mes  boyanx  ronflent  de  colère  ; 
Ils  contrefont  la  gibecière 
De  inon  maître,  ils  bâillent  toujours. 

Rémi  Belleau  ,  t.  II ,  fol.  124. 
cat.  Badallar.  it.  Sbadigliare. 

3.   Badeiar  ,   v. ,    biaiser ,    perdre   son 
temps. 

Si  no  s'en  part,  en  fol  atur  badeia. 

B.  ZoRci  :  Atressi. 

S'il  ne  s'en   sépare  ,   il  perd  son  temps  en  folle 
tentative. 
anc.  cat.  Badejar. 

[\.  Badalh,  s.  m.,  bâillement,  soupir. 

Can  venta  al  derrier  badaill. 

Marcabrus  :  Emperaire. 
Quand  il  viendra  au  dernier  bâillement. 
E  son  d'engan  siei  badalh. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  vers  deg. 
Et  ses  soupirs  sont  de  tromperie. 
ANC.  fr.  Maint  baal  fait  et  maint  saspir. 

Roman  de  Protheslaus,  Ms.  de  la  Bibl.  roy. 
cat.  Badall. 

5.  Badatge,  s,  m.,   folle  attente,  mu- 

sardise. 

E  soi  m'en  tart  apercebutz 
Que  trop  ai  fach  lonc  badatge. 

B.  DE  Ventadour  :  Estât  ai. 

Et  je  m'en  suis  tard  aperçu  que  j'ai  fait  trop  longue 
attente. 

L'ancien  italien  a  employé  le  mot 
badaggio  dans  le  sens  d'attente  amou- 
reuse. 

6.  Badau  ,  s.  m.,  niaiserie,  bêtise,  ri 
dicole. 


BAD 

Me  tornon  mon  chant  en  radau. 

Marcabrus  :  Lo  vers  comens. 
Ils  me  tournent  mon  chant  eu  ridicule. 
Àdjectiv.  E  vos  tenb  ben  per  badatj. 

T.  de  Bertrand  et  de  Gausbert  :  Gausbert. 
Et  je  vous  tiens  bien  pour  niais. 

7.  Baet,  s.  m.,  embarras,  incertitude. 

Altressi  m'a  amors  en  tal  iîaet  mes, 
Don  no  m  val  res  n'ill  ans  clamar  merres. 
Rambaid  d'Orange  :  Aissi  com  cel. 
Ainsi  amour  m'a  mis  en  tel  embarras,  où  rien  ne 
me  vaut  et  je  n'ose  lui  crier  merci. 

8.  Badahec,.?.  m.,  bâillon. 
Lbi  meiron  I  badahec  en  la  boca. 

Cat-  dels  apost.  de  Roma,  fol.  128. 
Lui  mirent  un  bâillon  en  la  bouche. 

9.  Badarel,  s.   m.,    badauderie,  ba- 
daudage. 

E  gelos  bada  et  musa 
E  fai  badiu  badarel. 

Marcabrus  :  Cant  l'aura. 
Et  le  jaloux  bâille  et  muse  et  fait  niaise  badau- 
derie. 

10.  Badoc,  adj. ,  niais,  sot,  benêt,  fou. 

Al  rei  engles  que  bom  ten  per  badoc, 
Quar  suefr'aunitz  qn'om  del  sieu  lo  descoc. 
Durand  tailleur  de  Paernes  :  En  talent  ai. 
Au  roi  anglais  qu'on  tient  pour  benêt,  parce  qu'il 
souffre'bonni  qu'où  le  chasse  du  sien. 

—  Fou  ,  pièce  de  jeu  des  échecs. 
Substantif. 

Mas  En  Sordel  joguet  adoncs  ab  lo  badoc... 
Per  que  fon  del  tôt  matz. 
P.  Bremond  Ricas  novas  :  En  la  mar. 
Mais  le  seigneur  Sordel  joua  alors  avec  le  fou... 
c'est  pourquoi  il  fut  entièrement  mat. 
anc.  cat.  Badoc. 

1 1 .  Badiu  ,  adj. ,  sot,  niais,  badaud. 

Qnar  de  gent  badiva 
E  de  la  senada 
Conquer  beavolensa. 

G.  Riquier  :  Voluntiers. 
Car  je  conquiers  la  bienveillance  de  la  gent  sotie 
et  de  la  sensée. 

Snbst.  E  '1s  savis  e  'ls  fols  e  'ls  badixts 
De  la  franca  regio. 

Raimond  de  Miraval  :  Entre  dos. 
Les  sages  et  les  fous  et  les  sots  de  la  re'gion  fran- 
çaise. 


BAF  167 

12.  Badaul ,  adj.,  niais ,  badaud,  dupe. 

Substantif.  Perdet  très  cavals  e  un  nu  il... 
Qu'els  perdet  com  badaul. 
Guillaume  de  Berguedan  :  Mal  o  fe. 
Il   perdit  trois  chevaux  et  un  mulet...   qu'il  les 
perdit  comme  un  niais. 

î3.  B.vduel,  adj.,  niais,  indécis. 
N'ay  triât,  ses  dig  baduel  , 
La  gensor  e  la  pus  bona. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pos  lo  prims. 
J'en  ai  choisi ,  sans  parole  niaise,  la  plus  belle  et 
la  meilleure. 

14.  Badaluc,  adj. ,  musard ,  niais. 
...  El  segles  es  badalccx  , 

Don  mal  aven  e  desturbier. 

Marcabrus  :  Al  départir. 
Le  siècle  est  musard,  d'où  advient  mal  et  trouble. 
it.  Badahiceatore . 

1 5.  Esbadar  ,  v. ,  bâiller,  s'ouvrir. 

Apres  s'esbadara  mont  fort. 

Quatrains  moraux  en  provençal. 
Après  s'ouvrira  très  fort. 

BAFA,  s./.,  bourde,  moquerie. 
...Aquestas  paraulas , 
Que  no  son  ges  bafa  ni  faulas. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Ces  paroles  ,  qui  ne  sont  point  moquerie  ni  fables. 

Il  est  vraisemblable  que  de  bafa  est 
venu  le  mot  français  bafouer. 
ANC.  fr.  Ils  ne  servirent  pas  de  beffe. 

Roman  du  Renart  ,  t.  II  ,  p.  l8. 
ANC.    ESP. 

La  bafa,  dixô  Darîo,  en  vero  es  tornado. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  777. 
cat.  esp.  mou.  Befa.  it.  Beffa. 

BAFOMET,  s.  m.,  nom  propre,  Ma- 
homet. 

E  Dieus  er  bonratz  et  servitz 
On  Bafometz  era  grazitz. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senhors  per. 
Et  Dieu  sera  honoré  et  servi  où   Mahomet  était 
honoré. 

2.  Bafomairia,  baffumaria,  s.  f. ,  mos- 
quée, temple  de  Mahomet. 
Raimundus  de  Agiles  dit  des  Maho- 
métans  :  «  In   ecclesiis   autem   magnis 
«  bafumarias   faciebant...  Habebant  et 


168  BAC. 

«  monticulum...  ubi   du.t   erant  baftt- 

«  mariœ.  » 

Enans  fara  bafomairia 
Del  mostcr  de  Sancta  Maria. 

Le  chevalier  du  Temple  :  Ira  c  dolor. 
Il  fera  auparavant  mosquée  du  couvent  de  Sainte- 
Marie. 

On  a  dit  bafomeria,  pays  des  Maho- 
métans  ,  poltiine  on  a  dit  chrétienté. 

Lo  rei  de  payauia 

Ostz  fes  miravillosas,  grantz , 

Am  Sa  BAKFUMARIA. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  roi  de  païennie  fit  des  arme'es  merveilleuses, 
grandes, .avec  son  mahométisme. 

BAGUA  ,  s.  f.,  bagage,  équipage. 

Dans  la  langue  anglo-saxonne ,  eage 
signifie  sac. 

Voyez  Dcnina ,  t.  III,  p.  9. 
"Vidas  e  baguas  salvas. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  3^. 
Vies  et  bagages  saufs. 
asc.  fr.  Des  haubers,  heaulmes  et  bons  écris... 
Et  plusieurs  aultres  bagues  nobles  et  riches. 
Pioman  franc .  de  Fierabras. 
Il  eut  perdu  toute  son  artillerie  ,  sa  vaisselle 
et  toutes  ses  bagues,  etc. 

Chronique  scandaleuse,  p.  z5l. 

2.  Bagatge  ,  s.  m.  ,  bagage  ,  équipage. 
Carrelas  et  autres  bagatges. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  [\H. 
Charrettes  et  autres  bagages. 
ANC.   FR. 

Après  nous  vient  nostre  bagage  et  harnois. 
Roman  franc,  de  Fierabras. 
cat.   Bagatge.  esp.  Bagage,  port.  Bagagem. 
it.  Eagaglio. 

BAGUASSA  ,  s.f. ,  prostituée,  catin. 
Tilis  persona ,  nt   sunt  publicœ  meretrices 
vel  bagaseœ. 

Titre  de  1208.  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  926. 
Alcanas  publicas  eagassas. 

Statuts  de  Montpellier  du  XIIe  siec. 
Quelques  prostituées  publiques. 
Adjectiv.  Ta  moler  es  falsa ,  baguassa  e  déliai. 

Philo.mf.na. 
Ta  femme  est  fausse  ,  prostituée  et  déloyale. 
asc.  fr.  Lors  s'est  la  bagasse  parée 
E  de  ses  dras  bien  acesmée. 

Fnbl.  et  cont.  anc. ,  t.  III ,  p.  5g. 


BAI 

Tant  qu'elle  estiraeroit  que  l'on  votdût 
donner  l'bonnenr  dont  elle  se  verroit  privée , 
à  cette  bagasse  de  Gabrielle. 

Mémoires  de  Sully,  t.  I  ,  p.  536. 
cat.  Bagassa.  anc.  esp.  Bagasa.  it.  Bagascia. 

2.  Bagassier,  adj. ,  libertin  ,  débauché. 
L'autr'  es  niolheratz  bagassiers. 

Folquet  DE  Lunel  :  El  nom  del. 
L'autre  est  un  mari  libertin. 
cat.  Bagasse r. 

3.  Embagcassar  ,  v.,  livrer  aux  prosti- 
tuées. 

Part.  pas.  Quar  el  ges  enamoratz 

Non  es,  mas  embaguassatz. 
Raimond  de  Tors  de  Marseille  :  Bel  erguelhos. 
Car   il   n'est  point    amourache' ,    mais  livré  aux 
prostituées. 
anc.  cat.  Embagassir. 

BAI,   bay,  adj. ,  bai. 

Faitz  m'aduir'  un  bel  caval  bay. 

T.  de  Richard  et  de  Gui  :  Cabrit- 
Fais-moi  amener  un  beau  cheval  bai. 
Loc.     Bay  e  bru  e  blanc  e  ros. 

P.  Cardinal  :  De  sirventes. 
Bai  et  brun  et  blanc  et  rouge. 
ANC.  FR. 

Orent  Berte  montée  sur  nn  palefrui  bai. 
Roman  de  Berte,  p.  12. 
esp.  tort.  Bayo.  it.  Balo. 

2.  Baiart,  s.  m.,  chevai  bai. 

"Venrai  armât  sobr'  el  baiart. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Je  viendrai  arme'  sur  le  cheval  bai. 

BAIAN,  adj. ,  trompeur,  menteur. 

Peger  es  que  gualiana 
Amors  que  guespilla 
Cruzels,  cozens  e  baiana. 

Marcabrus  :  Belh  m'es  quan. 
Est  pire  que  tromperie  amour  cruel,  cuisant  et 
trompeur  qui  taquine. 

BAILAR  ,  v. ,  livrer,  donner. 
Mas  aqnel  es  bonratz  ses  failla 
Que  promet  !or  deniers  e  'ls  bailla. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Mais   celui-là   est  certainement  honoré  qui  leur 
promet  deniers  et  les  livre. 

Baylon  lurs  deniers  als  mercadiers,  e  son 
parsoniers  el  gazanh  e  non  en  la  perda. 

V.  et  Vert.,  loi.  \!\. 


BAI 

Ils  livrent  leurs  deniers  aux  marchands,  et  sont 
associe's  au  profit  et  non  pas  dans  la  perte. 
anc.  fr.  Pais  li  a  quinze  solz  bailliet. 

Roman  du  Chastelain  de  Couci,  v.  3l32. 
"Vez  ci  !a  règle  qu'il  eu  baille. 

Roman  de  la  Rose,  v.  8343. 
On  parle  de  l'enfer  et  des  maux  éternels 
/?rt/7/t'spourchâlirrjensà  ces  grands  criminels. 
Malherbe  ,  liv.  V. 

2.  Balhansa  ,    s.  f. ,   don ,    action    de 
livrer,  concession. 

Aquesta  balhansa  et  infeudacion. 

Tit.  de  i/]02  de  Bordeaux.  Bibl.  MonleU. 
Cette  concession  et  infe'odation. 
anc.   fr.   Par  la    baillance   de   ces  présentes 
lettres. 

Tit.  de  1288.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  424. 

3.  Rebailar,  ?>.,  redonner,  rendre. 

Llii  dig  cossol  seran  tengnt  bailar  las  clans, 
mas  tantost  als  cossols  seran  rebailadas. 

Tit.  du  xmc  sibe.  Doat  ,  t.  CXVII1 ,  fol.  36. 
Les  dits  consuls  seront  tenus  de  livrer  les  clc's  , 
mais  aussitôt  elles  seront  rendues  aux  consuls. 
anc.  fr.  Rebailler  aux  muets  la  parole  perdue, 

Malherbe  ,  liv.  I. 

BAILE,     BAILON,     BAILIDOR,     BAILIEUS  , 

s.  m.,  lat.  bajulus ,  bailli,  gouver- 
neur, intendant. 

E  !1  vescoms  lo  fetz   baile   de  tuta  la  sua 

terra. 

V.  de  Pierre  Pelissier. 
Le  vicomte  le  fît  bailli  de  toute  sa  terre. 
Bailles  et  maestre  de  la  maio  del  Temple. 

Tit.  de  1 175.  Doat  ,  t.  CXXIV,  fol.  288. 
Bailli  et  maître  de  la  maison  du  Temple. 
E  aussi  enoex  e  hivers  e  bailos. 

P.  Cardinal  :  Un  surventes. 
Et  il  occit  cuisiniers  et  sommeliers  et  intendants. 
Clamar  m'en  deu  com  de  mais  bailidors. 

G.  Faidit  :  Tant  ai. 
Je  m'en  dois  plaindre  comme  de  mauvais  gouver- 
neurs. 
Fig.  La  servela  es  castels  e  bailieus  que  tôt  o 

a  en  garda. 

Liy.  de  Sydrac,  fol.   34. 
La  cervelle  est  le  château  et  le  gouverneur  qui  a 
tout  cela  en  garde. 
anc.  fr.  Henris  le  balz  de  l'empire. 

Ville-Hardoiin  ,  p.  i6r. 
anc.  cat.  Baile.  Esr.  Bayie.  port.  Bailio.  it. 
Bailo. 


BAI  i6q 

2.  Sobrebaile  ,  s.  m.,  bailli  supérieur. 
Sobrecaile  en  Albeges. 

Tit.  de  1275.  Arch.  du  Roy.,  J,  323. 
Bailli  supérieur  dans  l'Albigeois. 

3.  Sotz-baile,  .v.  m.,  sous-bailli. 
Bailes,  sotz-bailes,  jutges  et  viguiers. 

Statuts  de  Montpellier  de  1204. 
Baillis  ,  sous-baillis,  juges  et  viguiers. 

4.  Baylla,  s.f.,  gouvernante,  nourrice. 

Bayi.las  fes  mantenen  venir 
Que  deguesson  l'enfan  noirir. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  fit  sur-le-champ  venir  des  nourrices  qui  dussent 
nourrir  l'enfant. 

Fig.  Lauzengiers  son  las  baylas  del  diaLle , 
que  li  alachon  sos  efans. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 
Les  flatteurs  sont  les  nourrices  du  diable,  qui  lui 
allaitent  ses  enfants. 

anc.  fr.  Et  quant  fa  nés,  sachiés  sans  falle, 
Encor  n'i  avoit  eu  balle. 
Mirac.  de  N.-D.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  421 . 
it.  Balia. 

5.  Baillessa,  s.f.,  gouvernante,  inten- 
dante. 

La  baillessa  d'Amor  a  presa 
Honor,  dejost'  Amor  l'a  mesa. 
Un  trolbadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
L'intendante  d'Amour  a  pris  Honneur,  elle  l'a 
mis  auprès  d'Amour. 

6.  Baileyar  ,  v.,  gouverner. 

Si  ab  enjan  baileyas, 
Ab  erguelb  et  ab  enveyas. 

P.  Cardinal  :  Jhesum-Crist. 
Si  tu  gouvernes  avec  tromperie ,  avec  orgueil  et 
avec  envie. 

7.  Baixlir,  v. ,  gouverner,  traiter. 
Mas  ab  los  sieus ,  qui  los  sap  gen  baillir 
Pot  bom  lo  sien  gardar,  e  conquérir. 

B.  Arnaud  de  Montclc  :  Anc  mais. 

Mais  avec  les  siens ,  qui  les  sait  bien  gouverner, 

on  peut  garder  le  sien,  et  conque'rir. 

Part.  pas.  Joven  es  mal  bailitz. 

P-  Vidal  :  Dieus. 
La  gaîle'  est  maltraitée. 

anc  fr.  Crestienté  ont  malement  bailli. 
Pioman  de  Garin  le  Loherain,  p.  r. 
Ge  cuit  que  caer  vous  est  faillis, 
Mes  vous  en  serés  malbaillis. 

Roman  delà  Rose,  v.  3737. 
'il 


i;o  BAÎ 

anc.  <at.  Bnillir. 

8.  Bailia,  s.  /.,  puissance,  gouverne- 
ment, administration. 

Conquis  lo  mon  e  l'ac  en  sa  bailia. 

Perdigon  :  Aissi  cum  selh. 
Il  conquit  le  momie  et  l'eut  en  sa  puissance. 
En  cui  bailia  me  laisset  mos  paire. 

T,t.  de  I23i.  Doat  ,t.  CX1V,  fol.  168. 
Sous  la  puissance  de  qui  mon  père  me  laissa. 
Que  aia  bailia  de  las  soas  causas. 

Tfad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  q. 
Qu'il  ait  V administration  de  ses  choses. 
E  giet  de  sa  bailia  totz  los  Juziens. 

Guillaume  de  Tudela. 

Et  chasse  de  son  gouvernement  tous  les  Juifs. 
Fis-  Per  qu'ieu  me  suy  mes  en  vostra  bailia. 
Pons  de  la  Garde  :  D'un  sirventes. 
C'est  pourquoi  je  me  suis  mis  en  votre  puissance. 

ANC.  fr.  Jetés  estes  de  le  bai/lie 
La  bêle  fée  vostre  amie. 

Partonopeus,  t.I,p.i38. 
Touz  li  miens  caers  remaint  en  sa  baillie. 
Le  Châtelain  de  Couci  ,  chans.  22. 
Li  tens ,  qui  toute  a  la  baillie 
Des  gens  viellir,  l'avoit  viellie. 

Roman  de  la  Piose,  v.  387. 
cat.  Baillia.  esp.  Baylia. 

—  Bailliage. 

En  los  caps  de  vigarias  et  baylias. 

Pu'g.  des  États  de  Provence  de  1401. 
Dans  les  chefs  de  vigueries  et  bailliages. 

9.  Baiiximent ,  s.  m.,  gouvernement. 
Senes  tota  administration  ni  bailliment  de 

persona. 

TU.  de  i3io.  Doat  ,  t.  CLXXIX ,  fol.  188. 
Sans  aucune  administration  ni  gouvernement  de 
personne. 

10.  Biele,  s.  f. ,  bailliage,  gouverne- 
ment. 

Nul  hom  d'esta  biele. 

For  de  Morlac  de  1088. 
Nul  homme  de  ce  bailliage. 

11.  Bailiatge,  s.  m.,  bailliage ,  admini- 
stration. 

Lo  quai  bailes  aia  e  prenga  per  son  trebalb 
e  per  son  bailiatge  tota  la  doezeua  part,  etc. 
Coût,  de  Fumel.  DoAT  ,  t.  VIII  ,  fol.  l32. 

Lequel  ]>ailli  ait  et  prenne  pour  son  travail  et  pour 
son  administration  toute  la  douzième  partie  etc. 


BAI 
—  Circonscription  administrative. 

Per  los  cossols  et  communa  et  baillatge. 
Tit.  de  1373.  Doat  ,  t.  CXXV,  fol.  83. 
Par  les  consuls  et  commune  et  bailliage. 
ANC  fr.  Bailliage  ne  doit  nul  avoir,  si  le  fié 
ne  li  peut  escheir...  Celui  emporte  le  bail- 
liage devant  tous ,  etc. 
Ass.  de  Jérusalem.  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  çpq- 
esp.  Baïliage. 

BAIS,  s.  m.,  lat.  nksium ,  baiser. 
Le  grammairien  Donat  a  dit  : 

Tria  sunt  osculandi  gênera,  oscnlum  scili- 
cet,  basium  et  suavium  :  oscula,  officiorum 
sunt;  basia,  pudicorum  affectunm;  suavia , 
lihidiuum  vel  amorum. 

Donat.  ,  in  Eun.  Terent. 

On  lit  dans  Papias  : 

Basia  conjugibus,  sed  et  osculadantur  amicis  ; 
Suavia  lascivia  miscentur  grata  labellis. 

Sinner,  Cat.  des  Ms.  de  Berne,  1. 1 ,  p.  3o4- 
Si  '1  bais  emblatz 
Mi  fos  datz 
O  neys  autreyatz. 

P.  Vidal  :  Tant  me  platz. 
Si  le  baiservolé  me  fût  donné  ou  seulementconcédé. 
Que  m  don  un  bais  en  guizardon. 

Arnaud  de  Marueil  :  Lo  gens  temps. 
Qu'elle  me  donne  un  baiser  en  récompense. 
cat.  Bes.  esp.  Beso.  port.  Beij'o.  rr.  Bacio. 

2.  Baisat,  s.  m.,  baiser. 

Quar  autre  baisatz 
No  m'es  délie  tz  ni  sabor. 
Alphonse  II,  roi  d'Aragon  :  Per  mantas. 
Car  autre  baiser  ne  m'est  délice  ni  saveur. 

3.  Baizamext,   s.   m.,    baiser,   baise- 
ment. 

Homenatge,  mans  junebas  e  dat  baizamens. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  57. 
Hommage,  mains  jointes  et  baiser  donné. 
anc.  cat.  Besament.  it.  Baciamento. 

4.  Baisada,  s.  f.  ,  baiser. 

Lengua  entrebescada 
Es  en  la  baisada. 

B.  Martin  :  Bel  m'es. 
La  langue  est  entremêlée  dans  le  baiser. 

5.  Baysairf. ,    v.   m.,    lat.    basia^ore/», 

baiseur. 
E  scria  jauzious  e  batsAire 


BAI 

De  la  gcnsor  que  honi  paesca  vezcr. 

Arnavd  de  Marveii.  :  En  mou  cor. 
Et  je  serais  jouissant  et  baiseiir  de  ia  plus  belle 
qu'on  puisse  voir. 

ANC.  FR. 

Mais  les  baiseurs  de  Lois  qui  lèchent  la  peiuture 
Des  cailloux  safïanés  de  force  pourriture , 
Périront  à  bon  droit. 

H.  Estiknne,  Apol.  pour  Herod.,  t.  I,  p.  22. 
esp.  Besiidor.  port.  Beijador.  it.  Baciatore. 

6.  Baisar,  v.,  baiser,  embrasser. 

El  vas  en  queDieus  jac  baisar. 

Deldes  de  Prades  :  Si  per  amar. 
Baiser  le  tombeau  où  Dieu  reposa. 
Quan  11  baisiei  dousaraen 
Son  bel  col  blanc,  covinen. 

G.  Faidit  :  Gen  fora. 
Quand  je   lui   baisai   doucement   son  beau   cou 
blanc  ,  avenant. 

Il  se  disait  aussi  de  l'action  de  bai- 
ser lors  de  la  prestation  de  l'hommage. 

S'eu  fos  seîgner  ,  ja  no  in  feir'  homenatge 
Adrecbamen  ,  car  sai  qu'el  no  '1  tenria  ; 
Ni  m  baisera  mais  de  boeb'  el  visatge, 
Car  autra  vetz  la  m  baiset  a  Pavia, 
Pois  en  baiset  lo  papa  eissainen. 

Lanfranc  Cigala  :  Estiers  mon  giat. 
Si  j'e'tais  seigneur ,  jamais  il  ne  me  ferait  hom- 
mage sincèrement ,  car  je  sais  qu'il  ne  le  tiendrait 
pas;  ni  il  ne  me  baiserait  plus  sur  la  bouche  au  vi- 
sage ,  car  une  autre  fois  il  me  la  baisa  à  Pavie ,  puis 
il  en  baisa  e'galement  le  pape. 
Loc.  Merce,  mi  dons,  a  cui  baisiei  las  mas. 
Pons  de  la  Garde  :  Farai  chanso. 
Merci ,  ma  dame  ,  à  qui  je  baisai  les  mains. 
Prov.  Qui  dereir'  autrui 

Cavalgua,  non  baisa  qui  vol. 

Amanieu  des  Escas  :  Dona  per  cui. 
Qui  chevauche  derrière  autrui ,  ne  baise  qui  veut. 
Substantif.  Mas  ab  nn  dous  baizar  m'aucis. 
B.  de  Ventadour  :  Ab  joi  mou. 
Mais  elle  me  tue  avec  un  doux  baiser, 
ANC.  fr.  Elas  !  il  a  no  huis  baisiet. 

Roman  du  Chastelain  de  Couci,  V.  2654- 
cat.  Besar.  esp.  Bezar.  tort.  Beijar.  it.  Ba- 
ciare. 

7 .  Rebayzar  ,  v. ,  rebaiser ,  baiser  de 
nouveau. 

Las  sanctas  reliquias.,. 

...  Li  ten,  e  las  rebaysa. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  4352. 


BAL 


I7I 


Lui  tient  les  saintes  reliques  ,  et  il  les  rebaise. 
it.  Ribaciare. 

BALA,.y.  /.,  anc.  allem.  hxilen,  balle, 
ballot ,  paquet. 

"Voyez  Muratori,   Diss.,  33;   Box- 
horn,  p.  9. 

Treis  bai. as  d'acier. 
Char,  du  péage  de  Faïence.  Hist.de  Val.,  p.  299. 
Trois  balles  d'acier. 

De  cada  bat.a  de  draps. 

TU.  de  1248.  Doat,  t.  CXVI ,  fol.  16. 
De  chaque  balle  de  drap. 

cat.  esp.  port.  Bala.  it.  Bal/a. 

BALACH ,  balays,  s.  m.,  balais,  dia- 
mant. 

Voyez  Leibnitz  ,  p.  102. 
Balach  ha  color  de  carbuncle. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i85. 
Balais  a  couleur  d'escarboucle. 

Cuin  a  mais  de  valor 
D'un  veir'  un  rie  balays. 

G.  Faidit  :  Ges  no  m  tuelh. 
Comme  un  riche   balais  a  plus  de  valeur  qu'un 
verre. 

anc  fr.  Belle  espée  garnie  de  pierres,  de  dya- 
mans ,  rubis  et  balays. 

Monstrelet  ,  t.  ni ,  p.  22. 

anc.  cat.  Balay.  esp.  port.  Balax. 
BALANSA,  s./.,  Iat.  bilans,  balance. 

Unas  ealansas  elor  pes  per  pezarlas  carns. 

Tu.  de  1422.  Doat,  t.  LXXIII,  fol.  145. 
Unes  balances  et  leurs  poids  pour  peser  les  chairs. 
Ans  tenc  drech  la  balansa 
De  liauîat. 

B.  Carbonel  :  Perespassar. 
Mais  il  tint  droit  la  balance  de  loyauté'. 

—  Balancier. 

Una  corda  prima  perla  balansa  del  reloge. 
TU.  de  1428.  Hist.  de  Nimes,  t.  III ,  pr.,  p.  229. 
Une  corde  fine  pour  le  balancier  de  l'horloge. 

—  Fig.,  agitation  ,  doute,  perplexité. 
Lo  jorn  qu'en  aital  balansa 

Yolgui  mon  fin  cor  assire. 

G.  Faidit  :  Coras  que. 
Le  jour  où  je  voulus  placer"  mon  fidèle  cœur  en 
telle  perplexité. 

—  Balance ,  signe  du  zodiaque. 


i7a 


BAL 


Et  iutra  senes  duptansa 
Lo  solelb  en  la  balansa 
En  lo  dezesete  dia 

De  setenibre  tota  via. 

Bref-  d'amorj  fol.  3o. 
Le  soleil  entre  toujours  sans  faute  dans  la  balance 
au  dix-septième  jour  de  septembre. 
cat.  Balansa.  est.  Balanza.  port.  Balança,  it. 
Biîancia. 

2.  Balans,  s.  m.,  perplexité,  incerti- 
tude, inquiétude. 

E  m  ten  en  aqnest  balans. 

Marcabrus  :  Contra. 
Et  me  tient  dans  cette  perplexité. 
cat.  Balans. 

3.  Balansar,  v.,  peser,  balancer. 

Cel  que  fai  pan  per  revendre 
No  'l  sap  tan  prim  balanzar. 

Giraud  deBorneil  :  Honraz  es  nom. 
Celui  qui  fait  du  pain  pour  revendre  ne  le  sait  si 
finement  peser. 

E  regarda  be 

Ta  vida,  e  balansa 

On  vai  ni  don  ve. 

P.  Cardinal  :  Won  cre  que. 
Et  regarde  Lien  ta  vie ,  et  pèse  où  elle  va  et  d'où 
elle  vient. 

Qn'en  la  onda 
Que  m  fai  balansar 
Ins  en  la  mar  preonda. 
Un  TROUBADOUR  anonyme  :  Flors  de  paradis. 
Qu'en  l'onde  qui  me  fait  balancer  dans  la   mer 
profonde. 
Sabetz  per  que  no  m  vir  ni  no  m  balans 
De  vos  amar,  ma  bella  douss'  amia. 

Berenger  de  Palasol  :  Tan  m'abelis. 
Vous  savez  pourquoi  je  ne  me  de'tourne  ni  balance 
de  vous  aimer,  ma  telle  douce  amie. 
Part.  pas.  Las  paraulas  del  sabi  ealansadas 
en  balansa. 

Trad.  de  Bède ,  fol.  q3. 
Les  paroles  du  sage  pesées  en  balance. 
ANC.  cat. Balanceyar.  anc.  esp.  Balanzar.  port. 
Balancear.  it.  Bilanciare. 

4.  Desbaiansab. ,  v. ,  renverser,  ébran- 
ler, trébucher. 

Qaan  veillesa  lo  rom  ni  desbalansa. 
H.  de  S.-Ctr  :  Antan  fes. 
Quand  la  vieillesse  le  casse  et  Yébranle. 
Can  coia  montar,  desbalansa. 

Libre  de  Sener/ua. 
Quand  il  croit  monter  .  il  trébuche 


BAL 
BALAUSTRA,    balaustia,    s.  f.,   du 
lat.  BALAUSTRM/»,  BALusTiww,  balauste, 
grenadier  sauvage. 
Es  assemblada  a  roza  de  balaustra. 

Trad.  d*  Albucasis  ,  fol.  18. 
Elle  ressemble  à  rose  de  balauste. 

D'escorsa  de  milgrana  et  de  balaustia. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  85. 
D'e'corce  de  grenadier  et  de  balauste. 

esp.  Balaustia.  it.  Balaustra. 
BALAY,  s.  m.,  verge,  balai. 

Si  '1  coms  es  d'avol  balay  soffrens. 

Boniface  de  Castellvne  :  Sitôt  m'es  fort. 
Si  le  comte  est  souffrant  de  me'cliante  verge. 

—  Balle ,     capsule   qui    enveloppe    le 
grain . 

Que  part  lo  gran  e  '1  balay. 

Marcacrus  :  L'iverns  vai. 
Qui  sépare  le  grain  et  la  balle. 

ANC.  fr.  Mesloient  laditte  avaine  avec  paille, 
appelée  balais,  pour  donner  aux  chevaus. 
Let.  de  rém.,  i3"jg.  Carpentier^  1. 1 ,  col.  436. 

2.  Balaiar,  v.,  balancer,  s'agiter. 

Pos  que  l'espig'  es  issida , 
Balaya  lonc  temps  lo  gras. 

B.  de  Ventadour  :  Lo  temps. 
Depuis  que  l'épi  est  sorti ,  le  grain  balance  long- 
temps. 

—  Frapper. 

Proverb.  Om  cuoîl  mantas  ves  los  balays 
Ab  que  mezeis  se  balaya. 

La  comtesse  de  Die  :  Ab  joi. 
On  cueille  maintes  fois  les  verges  avec  lesquelles 
on  se  frappe  soi-même. 

anc.  fr.  Porte  l'enseigne 

Qui  baloie  contre  le  vent. 

Roman  du  Renaît ,  t.  IU  ,  p.  23g. 
Lors  aux  penons  qu'on  véoit  balloyer. 
Déposition  de  Richard  II. 

BALBT,  adj. ,  lat.  balbm.v,  bègue. 
L'aur'  amara... 
E  'ls  lecx 
Becx 
Dels  auzels  rainencx 
Te  balbtz  e  mutz. 

A.  Daniel:  L'aur'  amara. 
Le  vent  âpre...  et  tient  bègues  cl  muets  les  friands 
becs  des  oiseaux  branchiei  - 


BAL 

Ain  Lois  lo  balb. 

Cal.  ciels  apost.  de  lioma,  fol.  120. 
Avec  Louis  le  bègue. 
anc.  fr.  A  Looys  le  fil  Challe  le  Cbauf,  qui 
Loys  li  baubes  fu  apelez. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  VIII,  p.  326. 
tort.  it.  Balbo. 

2.  Balbucient  ,  adj.  v. ,  lat.  balbutien- 
iem,  balbutiant. 
Cnm  vezem  els  ybres  qui  so  balbuciens. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  /J4- 
Comme  nous  voyons  aux  ivres  qui  sont   balbu- 
tiants. 

cat.    Balbucient.  esp.   port.    Balbuciente.  it. 
Bàlbettante. 

BALC,  adj. ,  humide. 

Una  terra  trop  balca  ,  arenosa ,  ichi  del  fon- 
dament  perfon  e  se  levet  eu  aut. 

Cat.  de/s  apost.  de  Roma,  fol.  99. 
Une  terre   très   humide,  sablonneuse ,   sortit   du 
fondement  profond  et  se  leva  en  haut. 

BALCON,  s.  m.,  go  th.  baeck,  balcon. 

Voyez  May  ans,  t.  II,  p.  224  ;  De- 
nina,  t.  III ,  p.  10;  Pougens,  p.  1Z1. 

La  dona  ae  paor,  e  fugi  al  balcon,  e  se  lais- 
set  cazer  jos,  e  fo  morta. 

V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
La  dame  eut  peur ,  et  fuit  au  balcon,  et  se  laissa 
clieoir  en  bas ,  et  elle  fut  morte. 
cat.  Ralcô.  esp.  Balcon,  tort.  Balcâo.  it.  Bal- 
cone. 

BALENA  ,  s.  f. ,  lat.  balena,  baleine. 
Balena  porta  mais  d'amor 
Que  negus  peisos  que  sia 
A  sos  cadels. 

Bref,  d'amor,  fol.  52. 
La  baleine  porte  plus  d'amour  à  ses  petits  que  nul 
poissou  qui  soit. 

E  Jonas  del  ventre  de  la  balena. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  118. 
Et  Jonas  du  ventre  de  la  baleine. 
cat.   Balena.   esp.  Ballena.  tort.   Balea.  it. 
Balena. 

2.  Balenat,  s.  m.,  baleineau  ,  petit  de  la 
baleine. 

Meravelhosaiïient  aima  balenatz,  e  '1s  mena 
ayzeian  per  mar...  Balenatz  fuio  ves  sa  coa. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  i56. 
Elle  aime  merveilleusement  ses  baleineaux,  et  les 


BAL  i73 

mène  en  errant  par  mer...  Les  baleineaux  fuient  vers 

sa  queue. 

esp.  Balenato.  tort.  Baleato.  it.  Balenetto. 

BALESTA,  s.f. ,  lat.  balista,  baliste  , 
arbalète. 

A  presa  una  balesta  ,  et  ung  cop  a  trach  al 

dit  conte. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  90. 
Il  a  pris  une  balisle,  et   a  tire'  un   coup  audit 
comte. 

Bona  balesta  ab  bon  croc. 

TU.  de  i3o2.  DoAT,  t.  XLIX  ,  fol.  3u. 
Bonne  arbalète  avec  bon  croc. 
cat.  esp.  Ballesta.  port.  Bcsta.  it.  Balestra. 

2.  Balestier,  s.  m.,  arbalétrier. 
Menet  a'b  si  X  M  cavayers  e  M  balestriers. 

Philomena. 
Il  mena  avec  lui  dix  mille  cavaliers  et  mille  ar- 
balétriers. 

Us  braus  balestiers  enicx 
Que  traisses  als  enemicx. 

H.  de  S.-Cyr  :  Messonget. 
Un  cruel  arbalétrier  me'cliant  qui  tirât  aux  en- 
nemis. 

cat.  Ballcster.   esp.  Ballestero.  port.  Besteiro. 
it.  Balestrajo. 

3.  Balestrada,  balestada,  s.f.,  portée 
d'arbalète. 

Luein  d'aqni  una  balestrada. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  11 3. 
Une  portée  d'arbalète  loin  de  là. 
Pas  d'una  balestada  an  payas  reculatz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  !\$!\. 
Les  païens  ont  reculé  plus  d'une  portée  d'arba- 
lète. 
esp.  Ballestada.  it.  Balestrata. 

4.  Arbalesta,  albaresta,  s.f.,  arbalète. 
Car  Dieus  lo  reis  sap  s'arbalesta  tendre. 

G.  Faidit  :  Cascus  boni. 
Car  Dieu  le  roi  sait  tendre  son  arbalète. 
Albarestas  et  arcs  eysserrar  e  destendre. 

V.  de  S.  Honorât. 
Desserrer  et  de'teudre  arbalètes  et  arcs. 
Trazon  ab  arbalestas  los  cairels  empenats. 

Guillaume  de  Tldela. 
Ils  tirent  avec  les  arbalètes  les  flèches  empenne'es. 

5.  Arbalestada  ,  s.  f,  portée  d'arbalète. 

Luin  una  grau  arbalestada. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  100.  var.  du  n°  7988. 
Loin  une  grande  portée  d'arbalète. 


7 


! 


BAL 


anc.  fr.  L'ost  au  roi  Challes  tant  s'aproche 
Qu'il  n'a  pas  une  arbalestèe 
Jnsques  ceux  qui  les  contratendeut. 
G.  Giiart,  an  1264.  Carpentier,  1. 1,  col.  272. 

6.  Arcralestrif.r  ,  s.  ni.,  arbalétrier. 
E  sabran  arcbalestrier 
Qu'es  la  patz  en  la  contraria. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  m'es. 
Et  les  arbalétriers  sauront  que  la  pais  est  dans  la 
contre'e. 

BALLAR,  v.,  danser,  sauter. 

Si  quis  b.vlatkwî«  ante  ecclesias  sanctoruin 
fecerit. 

Conc.  Bracar.  de  572.  Aldrete  ,  p.  272. 

Voyez  Mayans ,  t.  II,  p.  244;  De- 

nina,  t.  III,  p.  10. 

El  vi  lo  vedel  que  li  cantavan  e  li  balavan. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  33. 
Il  vit  le  veau  devant  lequel  ils  chantaient  et  dan- 
saient. 

Al  son  de  flaviol 
Balar. 
T.  de  B.  Galcelm  et  de  J.  de  Miralhas  :  Joan. 
Danser  an  son  du  flageolet. 
anc.  fr.  Sire,  empres  le  chanter 
Déussiez  Lien  baler. 

Ysopet  ,  II ,  fab.  28. 

—  Elancer. 

Aquels  aussels... 

Los  fes  trastotz  del  fane  volar, 

Et  pueis  los  fes  en  haut  balar. 

Trad.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Ces  oiseaux...  il  les  fit  tous  voler  de  la  fange  ,  et 
puis  les  fit  s'élancer  en  haut. 

cat.  anc.  esp.  Ballar.  tort.  Bailar.  ït.  Bal- 
lare. 

2.  Bal,  s.  m.,  bal,  danse. 

M  en  trobet  a  treebas...  gran  bal. 
Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  92. 
Il  en  trouva  mille  aux  danses.,    grand  bal. 

—  Sorte  de  poésie. 

Bals  es  divers  de  dansa...  Bals  a  X  copias 
o  mays. 

Leys  d'amors,  fol.  t\l. 
Le  bal  est  différent  de  la  danse...  Le  bal  a  dix 
couplets  ou  plus. 

cat.  Bail.  Esr.   Baylc.  tort.  Baile.  n.  Ballo. 

3.  Ballada  ,  s./.,  ballade. 


BAL 

Dona  N'  Auda  ,  balladas  ni  chansons 
No  vuelh  faire  que  no  y  parle  de  vos. 

Pons  de  Capdueil  :  Per  joi  d'amor. 
Dame  Aude  ,  je  ne  veux  faire  ballades  ni  chan- 
sons que  je  n'y  parle  de  vous. 

cat.  Ballada.  anc.  esp.  Balada,  balata.   it. 
Ballata. 

4-  Baladeta,  s.f. ,  petite  ballade. 

"Va  ,  baladeta  ,  tost  de  cors  ten  via  , 
E  salada  me  ma  donss'  amia. 
Un  trot.badoub  anonyme  :  Lo  fin  cor. 
Va  ,  petite  ballade,  tiens  ton  chemin  vite  en  cou- 
rant,  et  salue-moi  ma  douce  amie. 
it.  Ballatetta. 

5.  Balaresc  ,  s.  m.,  ballade. 

Ni  sirventesc, 

Ni  BALARESC  , 

Non  t'aug  dir  nuilla  fazon. 

Giraud  de  Cabrieras  :  Cabra  jogîar. 
Je  ne  t'entends  dire  en  nulle  façon,  ni  sirvente  , 
ni  ballade. 

6.  Entrebalhar,  v.,    bondir  autour, 
sauter  autour. 

Son  semblans  a  jove  lebrier  que  vol  corre 
après  totas  las  bestias  que  ve,  e  neguna  non 
preu ,  e  laissa  se  tôt  entrebalhar,  e  res  no 
profieeba. 

V.  et  Vert.,  fol.  fjl. 

Ils  sont  semblables  au  jeune  le'vrier  qui  veut  cou- 
rir après  toutes  les  bêtes  qu'il  voit  ,  et  n'en  prend 
aucune  ,  et  se  laisse  tout  bondir  autour,  et  il  ne  pro- 
file rien. 

BALLOAR,  s.  m.,  boulevard. 
Grands  balloars  per  se  défendre. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  86. 
De  srands  boulevards  pour  se  défendre. 

anc.  fr.  Flanquée  de  bons  boulevars  de  pierre. 

Joyeusetez,  Facéties,  etc. ,  p.  3l. 
cat.   Baluart.  esp.   tort.    Baluarte.   it.   Ba- 
luardo. 

BALMA,  s.  f. ,  grotte,  caverne. 

Sabran  ben  las  estradas  e'1  camis  traversiers, 
Los  cluzels  e  las  balmas. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Ils  sauront  bien  les  estrades  et  les  chemins  de  tra- 
verse ,  les  creux  et  les  grottes. 
Fig.  La  taverna  es  ealma  de  layros. 

V.  et  Vert.,  fol.  22. 
La  taverne  est  caverne  de  voleurs. 


BAL 

Aire.  fr.  Après  s'en  ala  en  Bethléem ,  et  en  la 
balme  tlou  Sauveonr  entra. 

V.  des  Saints.  Carpentier  ,  t.  I,  col.  438. 
cat.  Balma. 

—  Réservoir  d'eau. 

De  la  vostra  balma  de  que  adagatz  los  vos- 
tres  orts. 

Tit.  de  1276.  Doat,  t.  CV1 ,  fol.  253. 

De  votre  réservoir  duquel  vous  arrosez  vos  jar- 
dins. 

2.  Balmeta,  s./.,  petite  grotte. 

Aras  viron  una  balmeta 
Près  del  sentier. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Soudain  ils  virent  une  petite  grotte  près  du  sen- 
tier. 

BALME,  basme,  s.  m. ,  lat.  BALsamum , 
baume. 

Metez  de  pnr  balme  un  pane. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Mettez  un  peu  de  baume  pur. 

On  appelle  du  même  nom  l'arbre  et 
la  liqueur  qu'il  fournit. 

Basme  es  aybre  no  pins  nant  de  dos  coy- 
datz...  Basme  ,  las  partidas  del  quai  totas  so 
redolens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  201  et  196. 

Baume  est  arhre  non  plus  haut  que  deux  coudées... 
Baume ,  les  parties  duquel  sont  toutes  odorifé- 
rantes. 

Un  basme  don  ton  Dieu  fo  uncatz... 
Âr  vay ,  si  beu  del  basme  ,  fay  ne  tas  volontatz, 
E  seras  de  tas  plaguas  mantenen  totz  sanatz. 
Roman  de  Fierabras}  v.  o,55  et  958. 

Un  baume  dont  ton  Dieu  fut  oint...  Maintenant , 
va ,  et  Lois  du  baume,  fais-en  tes  volontés ,  et  tu 
seras  sur-le-champ  tout  guéri  de  tes  plaies. 

ANC.  fr.  Qui  oient  plus  soef  que  basme. 

Roman  de  la  Rose,  v.  1061O. 

cat.  Balsam.  esp.  port.  it.  Balsamo. 

2.   Enbasmak,  embaymab.  ,    v.  ,  oindre, 
embaumer, 

D'aqnest  oli  son  onchat  et  enbasmatz  aqnels 
que  Dieus  fay  reys. 

V.  et  Vert.,  to\.  35. 
Ceux  que  Dieu  fait  rois  sont  oints  et  embaumés 
de  cette  huile. 

E  H  fazien  tug  los  riez  embaymar. 

V.  de  S.  Trop/iime. 


BAN 


175 


Et  y  faisaient  embaumer  tous  les  riches. 
anc.  fr.  Qui  sans  basme  s'enbasme. 

Crétin,  p.  218. 
De  femmes  nne  troupe 
Portoient  du  baume  cher 
Et  une  boete  ou  coupe 
Pour  embasmer  sa  ebaîr. 

La  Boderie  ,  Hymnes  eccl. 

cat.  esp.  port.  Embalsamar.  it.  Imbalsamare. 

BALTEMO,  s.  m.,  lat.  baltewm  ,  bau- 
drier. 
De  Anastazil'emperador.,.  tunica  e  baltemo. 

Cat-  dels  apost.  de  Roma,  fol.  6'5- 
D'Anastase  l'empereur...  tunique  et  baudrier. 

BALUC,  ad/'.,  stupide,  malade. 
E  pus  lo  caps  es  balucs, 
Doîens  son  li  membre  estremier. 

Marcabrl'S  :  Al  départir. 
Et  lorsque  le  chef  est  malade,  les  membres  ex- 
trêmes sont  souffrants. 

it.  Balosco. 

2.  Esbalauzib  ,  v. ,  abasourdir,  ébahir. 
Part.  pas.  Ni  sap  on  s'an  ni  on  se  sia , 
Ans  es  totz  esbvlauzit. 

Roman  de  Jaufre ,   fol.  uf). 
Il  ne  sait  où  il  aille  ni  où  il  soit ,  mais  il  est  tout 
abasourdi. 

Qui  es  esbalauzitz  en  sos  oils,  pessa  mal. 

Trad.  de  Bédé  ,  fol.  34- 
Qui  est  ébahi  dans  ses  yeux  ,  pense  mal. 

anc.  cat.  Esbalair. 

BAN,  s.  m. ,  lat.  BA^num  ,  ban  ,  convo- 
cation ,  ordonnance,  autorité. 

E  meton  bans  e  mains  costumas  per  ocay- 
zon  d'aver  emendas. 

V.  et  Vert.,  fol.  l5. 

Et  ils  mettent  bans  et  mauvaises  coutumes  pour 
occasion  d'avoir  des  amendes. 

Mas  des  que  siguem  tuit  un  ban. 

Giraud  de  Borneil  :  A  l'honor  de. 
Mais  puisque  nous  suivons  tous  une  même  ordon- 
nance. 

Loc.  Yen  m  pens  de  cortesia  tan 
Que  res  non  es ,  ni  eu  no  sai 
On  ja  la  truep,  pus  non  es  lai 
On  tng  m'antreiavon  lo  ban. 

G.  de  S. -Didier  :  Companhon  ah  joy. 
Je  pense  tellement  de  courtoisie  qu'elle  n'eat  rien  T 


fjG 


BAN 


el  je  ne  sais  0»;je  la  trouve  jamais ,  puisqu'elle  n'est 
pas  là  où  tous  m'accordaient  l'autorité. 
cat.  Ban.  esp.  tort.  it.  Iiando. 

2.  Bandier,  rannier,  s.  m.,  sergent, 

bannier. 

E  l'aulr'es  corrieus  o  bandiers 
Que  tôt  l'an  en  mal  despensa 
Per  gatjar  pastors  o  boyers. 

Folquet  de  Lunel  :  El  nom  del. 
Et  l'autre   est  coureur   ou  sergent  qui   dépense 
tonte  l'année  en  mal  pour   gager  pitres  ou  bouviers. 

Qne  aia  forestiers  et  baniers  qu'els  gardo. 

Tit.  de  1254.  Doat,  t.  CXV ,  fol.  97. 
Qu'il  ait  gardes  champêtres  "et  banniers  qui   les 
gardent. 

anc.  fr.  Bandiers  jurés  ou  messlers  jurés  de 

la  ville  de  Narbonne...  Snrvint  un  messier 

on   bandier  qni  gaga   le    suppliant  d'une 

brebis. 

Lett.  de  rém.,  i\o\.  Carpentier,  t.  I ,  col.  440"- 

anc.  cat.  Banderer.  it.  Banditore. 

3.  Bandir,  v.,  lat.  ban/zirc,  proclamer. 

Quan  l'ac  facba  ,  dis  aitans  : 
"Vuelb  que  la  serf  e  la  banda 
Totz  temps. 

G.  Adhemar  :  Quan  la. 
Quand  il  l'eut  faite  ,  il  dit  telles  choses  :  Je  veux 
qu'il  la  serve  et  la  proclame  en  tout  temps. 

—  Déployer,  agiter. 

E  tanta  bêla  ensenba  e  tant  peno  bandtr. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  déployer  tant  de  belles  enseignes  et  tant  de 
guidons. 
Part.  pas. 

Senbeiras  desplegadas  e'is  gonfanons  banditz. 
Guillaume  de  Tudela. 
Enseignes  déployées  et  les  élendards  flottants. 

—  Exiler,  bannir. 

Li  senbors,  ab  la  cort ,  lo  podon  bandir. 

Coût,  de  Condomde  i3i3. 
Les  seigneurs  ,  avec  la  cour,  le  peuvent  bannir. 
Part.  pas.  substantiv.  Las  terras  dels  banditz. 
Tit.  du  xivc  sièc.  Doat,  t.  VIII,  fol.  219. 
Les  terres  des  bannis. 

esp.  tort.  Bandir.  it.  Bandire. 

.',.  Bandimen,  s.  m.,  ban,  ordonnance, 
bannissement. 


BAN 

E  can  d'aquel  rey  fo  cridatz  lo  bandimens. 

P.  de  ConBiAC  :  El  nom  de. 
Et  lorsque  le  ban  de  ce  roi  fut  crié. 
Et  aprob  lo  bandiment. 

Coût,  de  Condom  de  i3l3. 
Et  après  le  bannissement. 
anc.  fr.  Aler  mètre  bandiment  eu  nne  vigne,  etc. 
Lett.  de  rém.,  1459.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  45i- 
cat.  Bandejament. 

5.  Baneiament,  s.  m. ,  saisie,  mise  au 
ban. 

Baneiament  et  gatjament  de  bestials  qne 
darian  dampnatge. 

Tit.  de  1394.  Doat,  t.  CXLII,  fol.  54. 

Mise  au  ban  et  saisie  des  bestiaux  qui  donneraient 
dommage. 

6.  Banda,  s.  /.,  troupe,  bande. 
Avia  faita  très  bandas  de  sas  gens. 

Chronique  des  albigeois,  col.  53. 
Il  avait  fait  trois  bandes  de  ses  gens. 
cat.  esp.  port.  it.  Banda. 

7.  Auriban,  s.  m.,  arrière-ban. 

Mas  lai  de  vas  Montfort 
"Volgra  vezer  bueimais  son  auriban 
Contra  totz  selbs  qui'l  van  d'onor  baissan. 
Bertrand  de  Born  :  Un  surventes. 
Mais  là  devers  Montfort  je  voudrais  voir  son  ar- 
rière-ban contre  tous  ceux   qui   vont  le  rabaissant 
d'honneur. 

Ab  aquestas  paraulas,  es  I'auriban  cornatz. 

Ro77ian  de  Fierabras,  v.  602. 
A  ces  mots  ,  Y  arrière-ban  est  sonné. 

8.  Reiban,  s.  m.,  arrière-ban. 

E  Karles  a  mandat  son  reiban. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  78. 
Et  Charles  a  mandé  son  arriere-ban. 

g.  Bandier  a,  baneira,  s./.,  bannière, 
étendard. 

Am  la  baniera  de  la  ciotat  de  Borna. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  101. 
Avec  la  bannière  de  la  ville  de  Borne. 
Ten  la  bandiera  de  saint  Jordi. 

Anc.  tarif  des  monnaies  en  provençal. 
Tient  la  bannière  de  S.  George. 
Cant  viron  las  baneiras  desplegadas. 

Guillaume  de  Tudela. 
Quand  ils  virent  les  bannières  déployées. 
Loc.  "Venguet  a  baniera  despi.egada. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  11. 
Il  vint  à  bannière  déployée . 


BAN 

Et  enneia  m  de  fort  maneira 
Hom  volpilh  que  porta  bvneyra. 

Le  moine  de  MontAudon  :  Be  m'enucia. 
Et  m'ennuie  de  forte  manière  homme  lâche  qui 
porte  bannière. 

Fig.  Per  far  sos  mandamens  , 
Segral  sa  basera. 

GlRAUD  DE  Borneil  :  Sol  qu'amors. 
Pour    faire    ses    commandements ,.  je   suivrai  sa 
bannière. 

cat.  esp.  Bandera,  tort.  Bandeira.  it.  Ban- 
diera. 

10.  Banaire,  s.  m.,  qui  porte  la  ban- 
nière, banneret. 

Aqnist  banaires 
Qu'an  castels  I  o  II  o  très. 

Brev.  d'amor,  fol.  122. 
Ces  banneret  s  qui  ont  châteaux   un  ou  deux  ou 
trois. 
cat.  Banderado.  it.  Banderaio. 

11.  Bandeiar,    baneyar,   v.  ,   flotter, 
s'agiter. 

Tan  golfayno  contra  '1  ven  baneyar. 

RambauD  DE  YaqueirAS  :  Honrat  marques. 
Tant  de  drapeaux  flotter  contre  le  vent. 
Mas  eu  faz  coin  fe  '1  cers...  eau  vi 
L'ombra  dels  banz  en  la  fon  bandeiar. 
G.  de  Montagnagout  :  Non  estarai- 
Mais  je  fais    comme   fit   le  cerf...   quand   il  vit 
l'ombre  des  cornes  s'agiter  dans  la  fontaine. 
Part.  prés. 

Los  estendards  dressât/  contra '1  vent  banoians. 
Guillaume  de  Tudela. 
Les  étendards  levés  s'agitant  contre  le  vent. 

—  S'amuser,  se  récréer. 

E  can  ven  en  après  que  levo  del  diunar, 
Cascus  près  son  caval  per  anar  baneyar. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  5oo7- 
Et  quand    il  arrive  ensuite   qu'ils   se    lèvent    de 
dîner,  chacun  prit  son  cheval  pour  aller  se  ré 
ANC.  fr.  Li  quens  esteit  aie  ebacier, 
El  bois  s'alout  esbanoier. 

Roman  de  Rou _,  v.  61 83. 
Esr.  Bandear. 

12.  Desbandir,  v.,  rappeler  du  bannis- 
sement. 

Part.  pas.  Devon  esser  desbandit. 

TH.  de  1294.  Doat  ,  t.  XCVI1 ,  fol.  255. 
Doivent  être  rappelés  du  bannissement. 
it.  Sbandire. 


BAN 


11 


BANDON ,  s.  m. ,  permission. 

Que  m  des  bando 
Que  ebantes. 

G.  Riquier  :  Ar  non  agui. 
Qu'elle  me  donnât  permission  que  je  chantasse. 
El  rei  si  '1  det  handon  d'anar  e  met  lo  en 
arnes  de  totas  res. 

V.  d'Aimeri  de  Peguilain. 
Le  roi  ainsi  lui  donna  la  ]iermissioti  d'aller,  et  le 
mit  en  équipage  de  toutes  choses. 

ANC.  fr.  Onques  pucele  de  parage 

N'ot  d'amer  tel  bandon  cum  gié, 
Car  j'ai  de  mon  père  congié 
De  faire  ami  e  d'estre  amée. 

Roman  de  la  Rose,  v.  5845. 
Adv.  comp. 

No  truep  selbuy  ni  selba  que  mont  gen , 
Quan  la  mentan,  no  la  laus  a  bando. 
G.  Riquier  :  Bazos  m'aduy. 
Quand  je  la  mentionne,  je  ne  trouve  celui  ni  celle 
qui  ne  la  loue  sans  réserve. 

S'amon  de  bon  cor  a  bandon. 

G.  Faidit  :  Dalfins  ,  respondetz. 
Ils  s'aiment  de  bon  cœur  sans  réserve. 

ANC.  fr.  Va  ,  si  li  di  qu'il  vigne  à  mei, 
M'amor  li  métrai  à  bandun. 

Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  488. 

1.  Abandon  ,  s.  m.,  penchant,  volonté.' 
Qui  layssa  anar  l'ayga  a  son  abandon. 

F.  et  Fer  t.,  fol.  Io3. 
Qui  laisse  aller  l'eau  à  son  penchant. 

anc.fr.  Comme  le  vent  souffle  à  son  abandon 
Leduvet  blancdu  vieux  chenu  ebardon. 
Amyot,  trad.  de  Pltilarrjue.  Morales,  t.  IV,  p.  444- 
esp.  tort.  Abandono.  it.  Abbandono. 
Adv.  comp. 

E  totz  los  mandamentz  farai  ad  abandon. 
V.  de  S.  Honorât. 
Et  tous  les  commandements  je  ferai  sans  réserve. 
anc.  fr.  Mais  tost  s'en  parte  à  habandon. 
Fabl.  et  (ont.  anc,  t.  I ,  p.  70. 

3.  Abandonar,  v.,  abandonner,  quitter, 
délaisser,  livrer. 

Drutz  qui  pros  don' abandona. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pos  lo  prims. 
Amant  qui  abandonne  noble  dame. 
Com  so  folas  femnas  que  se  abandonon  per 
un  pauc  de  gazanb. 

V.  et  Vert.,  fol.  17. 
Comme  sont  folles  femmes  qui  se  livrent  pour  un 
|    peu  de  profit. 

23 


,8 


BAIN 


Part.  pas.  adv.  camp. 
E  Fiances  esperonan  i,or  fres  abandonatz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  ^IO. 
Et  les  Français  éperounenl  à  bride  abattue. 
cat.  Ksr.  tort.  Abandonar.  rr.  Abbandonare. 

5.  Abandon  wiamkx,  adv.,  en  toute  hâte, 
sans  réserve. 

C'anesson  vers  lo  corn  abandonadamens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Qu'ils  allassent  vers  l'angle  en  toute  hâte. 
...Eu  non  voil  abandon  ad  amen 
Orne  laczar,  s'enan  vist  no  l'a  via. 

T!  \mbaud  de  Beaujeu  :  Eu  Peire. 
Je  ne  veux  louer  un  homme   sans  réserve,  si  je 
ne  l'avais  vu  auparavant. 

anc.  fr.  De  ses  hauts  dons  qu'il  a  entièrement 
En  elle  mis  abandonèément. 

Charles  d'Orléans  ,  p.  40- 
it.  Troppo  abbandonatamente  t'ho  amalo. 
Volg.  délie  Pislole  d' Ovidio. 

BANC,  s.  m.,  banc,  siège,  place. 

Voyez  Aldrete  ,  p.  363  ;  Denina  , 
t.  III,  p.  10;  Mayans,  t.  II,  p.  227; 
Muratori,  Diss.  33. 

Anero  se  asetjar  en  un  bel  banc. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ils  allèrent  s'asseoir  en  un  beau  >mnc. 
Dorm  sobre  arclia  e  sobre  banc. 

GiRAudDE  Borneil  :  Quant  la  Lruna. 
Dort  sur  coffre  et  sur  banc. 
Fis.  Cosi  us  torn  en  vostre  banc. 

Gavaudan  le  Vieux  :  A  la  pus  longa. 
Comment  il  vous  remet  en  votre  place. 
Fig.    Per  que  Adams  lo  pom  trazit... 
Elh  era  assis  en  tal  banc,  etc. 

Gavaldvn  le  Vieux  :  Palz  passien. 
C'est  pourquoi  Adam   prit  la  pomme. . .    il  était 
assis  en  tel  banc,  etc. 
cat.  Banc.  est.  tort.  it.  Banco. 

2.  Banca,^./.  ,  siège,  banquette. 

Ad  ops  de  portar  corona 
Sus  en  l'emperial  banca. 

P.  Vidal  :  Car'  amipa. 
Afin  de  porter  la  couroune  sur  le  siège  impérial. 
Fig.  Baissaretz  d'ant  banc  en  bahca. 

G  \v  u  dan  LE  Vu. ix  :  A  la  pus  longa. 
Vous  baisserez  de  haut  rang  en  banquette. 
MIC.  fr.  Banque  de  cbesne  ou  de  baistre. 
TU.  de  i3;9-  C\p.pentier  ,t.  I,col.  l\'>\ 
fAT.  esp.  tort.  it.  Banca. 


BAN 

3.  Bancal,  s.  m.  ,  banc,  siège. 
E  trais  m'a  part 
Sezer  sus  un  bancal. 

Amanieu  DEsEscas  :  En  aquel  mes. 
Et  m'amène  asseoir  à  part  sur  un  banc. 

cat.  esp.  port.  Bancal. 

BATVDISOS,*./,  apprêt,  étalage  de  mets. 
Qu'a  lui  no  dol  ni  s'irais 
Si  '1  datz  faisols  ab  uignos 
Senes  autra  bandisos. 

R.  de  Miraval  ,  Gloss.  occit. 
Qu'il  ne  lui  fait  peine  ni  se  fâche  si  vous  lui  don- 
nez haricots  avec  oignons  sans  autre  apprêt. 

BANH,  bain,  s.  m.,  lat.  Bkliseœ ,  bain. 

Ieu  muer  si  cum  fetz  el  banh 
Serena,  lo  vielb  auctor. 

Giraud  le  Roux  :  A  lei  de  bon. 
Je  meurs  comme  fit  au   bain  Sénèqne  ,   le   vieil 
auteur. 

—  Fig.,  purification  ,  délices. 

Apres  l'anar  c'avem  empres 
En  lai  on  es  comunals  bainz. 
Giraud  de  Borneil  :  En  un  chantar. 
Après  le  vovage  que   nous  avons  entre-pris  devers 
là  où  est  la  commune  purification. 
Loc.  Ar  ai  conquist  sojorn  en  banh. 

P.  Vidal  :  ]Neu  ni  gel. 
J'ai  maintenant  conquis  repos  en  délices. 
anc.  cat.  Bayn.  esp.  Baïo.  tort.  Banho.  it. 
Bagno. 

1.  Balneacio,  s.  f. ,  balnéatiou  ,  action 
de  se  baigner. 

Per  balneacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  22. 
Par  balnéation. 

3.  Banhar,  v. ,  baigner,  mouiller. 
Alcuna  vetz  lo  banharetz. 
Si  vostr'  auzel  a  trop  gran  set  , 
E  volontiers  en  aiga  s  met , 
Per  sol  benre,  non  per  banhar. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Quelquefois  vous  le  baignerez. 
Si  votre  oiseau  a  trop  grande  soif,  et  se  met  vo- 
lontiers dans  l'eau,  seulement  pour  boire  ,  non  pour 
baigner. 
Ieu  sui  aisselh  qu'e  mieg  de  l'aiga  s  bagna 

E  mor  de  set. 

Perdigon  :  Estât  aurai. 
Je  suis  celui  qui  se  baigne  au  milieu  de  l'eau  et 
meurt  de  soif. 


BAN 

—  Fig. ,  baigner,  délecter. 

Quai' en  valor  se  banha. 

B.  de  RoVENHAC  :  Belli  m'es. 
Car  il  se  délecte  en  valeur. 

Tôt  en  aissi  quo  s  banha  doussamen 
Salaniandra  en  faec  et  en  ardara. 

P.  de  Cos  d'Aorlac  :  Sicjuo  '1  solellis. 
Tout  ainsi  que  la  salamandre  se  baigne  doucement 
en  feu  cl  en  brûlure. 
Part.  pas. 
Els  li  viron  tan  bellz  e  los  liuellz  e  la  cara 
Com  si  se  fos  banhada. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ils  lui  virent  les  yeux  et  la  face  aussi  beaux:  comme 
si  elle  se  fût  baignée. 

ANC.    FR. 

De  ce  que  tn  es  morsmoncueren  claelsebainge. 
Poe  me  d'Hugues  Capet,  fol.  17. 
Il  se  baigne  en  liesse  et  en  félicité. 

Desportes  ,  premières  œuvres,  p.   !fî. 
Berger  Thenot,  je  suis  esmerveillé 
De  tes  chansons  ,  et  plus  fort  je  m'y  baigne 
Qu'à  escenter  le  linot  esveillé. 

C.  Marot,  t.  III,  p.  294. 

anc.  cat.  Banyar.  esp.  Ba'nar.  port.  Banhar. 
it.  Bagnare. 

BANZ ,  s.  m.,  corne,  bois  de  cerf. 

Mas  eu  faz  com  fe  '1  cerf...  can  ri 
L'ombra  dels  BÂSZ  en  la  fon  bandeiar. 
G.  DE  Montagnagoct  :  Won  estarai. 
Mais  je  fais  comme  fit  le  cerf...  quand  il  vit  l'om- 
bre des  cornes  s'agiter  dans  la  fontaine. 

2.  Bana,  banda  ,  s.  f. ,  corne. 
Las  banas  d'un  moton  que  paissia. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  7. 
Les  cornes  d'un  mouton  qui  paissait. 

II  buous  e  II  sonalhs  e  IIII  banas  que  tenon 
els  caps. 

Declaramen  de  motas  demandas. 

Deux  boeufs  et  deux  sonnettes  et  quatre  cornes  qui 
tiennent  aux  têtes. 

Natura  a  provezit  a  cascuna  bestia  d'alcunas 
armas ,  cnm  a  cervis  de  bandas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23o. 

La  natureapourvu  chaque  bête  de  quelques  armes, 
comme  aux  cerfs  de  cornes. 

cat.  Banja. 

3.  Enbanamen  ,  s.  m.,  ouvrage  à  cornes, 
partie  de  fortification. 


BAP 


'79 


Los  enbanamens  de  la  vila. 

Tu.  de  1382.  Ville  de  Bergerac, 

Les  ouvrages  à  cornes  de  la  ville. 

BAPTISME,    s.    ?n. ,    lat.    baptism»*  , 
baptême. 

Los  autres  que  no  volgran  penre  baptisme. 

Philomena. 
Les  autres  qui  ne  voudraient  prendre  le  baptême. 
E  pueys  ab  totz  los  reys  que  baptism'  an 
Anet  venjar  Jhesu-Crist  en  Suria. 

Folquf.t  de  Lvjnel  :  Al  bon  rey. 
Et  puis   avec  tous  les    rois  qui  ont   baptême,   il 
alla  venger  Je'sus-Clirist  en  Syrie. 
cat.  Bapdsme.  esp.  Bautisme.  port.  Babtismo. 
it.  Battesimo. 

2.  Batejamen,  s.  m.  ,  baptême. 

Lay  el  soudau  del  Cayre,  sol  pren  batejamen. 
P.  Brkmond  Ricas  Novas  :  Pus  partit. 
Là  au  Soudan    du   Caire  ,    pourvu  qu'il  prenne 
baptême. 

anc  fr.  Quant  li  rois  fu  bauptisiez  et  li  of- 
fices du  bauptiszeinent  fait ,  il  issi  de  l'église . 
Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III  ,  p.  171. 

it.  Baitezzamento. 

3.  Baptistili  ,  s.  tri.,  baptême. 

Que  diguas  to  veiaire  :  per  cal  razo  descies 
Lo  nostre  baptistiei  ? 

Izarn  :  Diguas  me  lu. 
Que  tu  dises  ton  avis  :  pour  quelle  raison  ignores- 
tu  notre  baptême  ? 

4.  Babtismal  ,   adj.  ,  lat.   baptismale  , 
baptismal. 

Han  perduda  innoscencia  babtismal. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  5g. 
Us  ont  perdu  l'innocence  baptismale. 

cat.  Babtismal.  esp.  Bautismal.  tort.  Baptismal. 
it.  Battesimale. 

5.  Batejar.  bathegak,  v. ,   lat.  bapti- 
zak6',  baptiser,  donner  un  nom. 

E  tais  es  nus 
Que  non  a  plus 
Qu'aqnel  c'om  porta  batejar. 

P.  Cardinal  :  Predicator. 
Et  tel  est  nu  qui  n'a  pas  plus  que  celui  qu'on  polie 
baptiser. 

K.   magnes  mandée  a    l'arssevesque  Turpi 

que  tOtZ  los  BArTEGES. 

PUILOMENA. 


i8o  BAR 

Charlemagae  manda  à  l'archevêque  Turpin  qu'il 
les  baptisât  tous. 

Er  fîuisc  mon  no  sai  que  s'es, 
Qa'aissi  l'ai  volgnt  r.  itejar. 

Rambacd  d'Orange  :  Kscotaiz. 
Maintenant  je  finis   mon  je  ne  sais  ce  que  t'est , 
car  j'ai  voulu  Le  baptiser  ainsi. 

Prov.  Car  sa  crésma  pert  qu'ilb  met  e  '1  lezer, 
Qui  lilli  d'ase  bateja. 

A.IMER1  DE  PEGUILAIN  :  A  Ici  de  fol. 
Car  il  perd  son  chrême  et  le  loisir  qu'il  y  met ,  qui 
baptise  un  fils  il  âne. 

Part.  pas.  Yuelh  esser  batejatz. 

Izvrx  :  Diguas  me  tu. 
Je  veux:  être  baptise, 
Substant.    K.  vestic  totz  los  bateuatz,   e  loi- 
donec  blat  a  manjar. 

Philomena. 
Charles  vêtit  tous  les  baptisés,  et  leur  donna  blé  à 
manger. 

axc.fr.  Rebaptise  ponrtantdeplaintedéguisée 
Les  vers  qne  je  soupire  au  Lord  aiisonien. 
Du  Bellay,  p.  /|02. 

cat.    Batejar.   esp.   Bautizar.  port.   Babtizar. 
it.  Battezzare. 

ô.  Desbatf.jat,  adj,  ,  non  baptisé. 
Sobr'els  fais  Turcs  desbatejatz. 

AihEri  de  Bellinoi  :  Cossiros. 
Sur  les  faux.  Turcs  non  baptisés. 

7.  Rebateiak  ,  rkf.atizar  ,  v. ,  rebaptiser. 
Que  s  fezes  rebateiar.  ..  loqual  era  reba- 
tizatz  o  doas  vetz  bateiatz. 

Cal.  ciels  apost.  de  Roma,  fol.  38  et  44- 
Qu'il  se  fît  rebaptiser...  lequel  était  rebaptisé  ou 
deux  fois  baptisé. 

esp.  Rebautizar.  it.  Ribattezzare. 

BAR,  s.  m.,  rempart. 

Quan  enpugiei  sus  el  bar  merlat. 

G.  Rainols  d'Apt  :  Auzir  eugei. 
Quand  je  montai  sur  le  rempart  crénelé. 

2.  Barri,  s.  m.,  rempart. 
Sarrazi  asamero  la  tor  a  gran  rando; 
Tôt  an  conquist  lo  barri  tro  a  l'ausor  dromo. 
Pioman  de  Fierabras,  v.  33  to'. 
'  Uirent  la  tour  avec  grande  im- 

pétuosité ;  ils  ont  conquis  tout  le  rempart  jusqu'à  la 
plus  baute  approebe. 

Qaan  vei  furtz  castels  assetjatz 
E  'ls  barris  rotz  e  effondrât?.. 

Bertrand  de  Born  ;  Bc  m  play. 


BAR 

Quand  je  vois  forts  châteaux  assiégés  et  les  rem- 
parts détruits  et  effondrés. 

—  Faubourg. 

Que  negun  blat  iesca  de  Monpeslier  ni  dels 

BARRIS. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  i^o. 
Q'aucun  blé  sorte  de  Montpellier  ni  des  faubourgs . 
Baris  es  veramen 
Ditz  so  que  fora  vila 
Es  bastit  senes  guiza, 
Entorn,  e  près  del  mur. 

G.  Riquier  :  À  lieis  cui. 
Faubourg  est   vraiment  dit  ce  qui  hors  ville  est 
bâti  sans  forme  ,  à  l'cntour  ,  et  près  du  mur. 

ANC.  er.  Ladicte  ville  et  les  barriz  d'icelle  ont 
besoing  de  réparation  et  fortilication. 
Ord.  des  R.  de  Fr.,  l368 ,  t.  V,  p.  396. 
cat.  Barri,  esp.  Barrio. 

3.  Barrian,  s.  m.,  habitant  du  faubourg, 
bourgeois. 

Ab  coisseil  et  ab  voluntat  dels  barrias  del 
castel  de  Lautrcc. 

Tu.  de  120g.  Ilist.  deLanguedoc ,  t.  III,  pr.,  col.  219. 
Avec   le  conseil  et  la  volonté  des  bourgeois  du 
château  de  Laulrec. 

BAR,   baro>",  s.   m.,  lat.   \ïr,  y/rum, 
homme,  mari- 

En  général ,  bar  est  sujet  au  singu- 
lier, et  baron  régime. 

C'est    l'acception    primitive   et  res- 
treinte deviR,  mari. 

Non  estereatus  vir  projeter  mnlierem,  sed 
mulier  propter  virum. 

Lo  bar  non  es   créât  per  la  femna,  mas  la 
femna  per  lo  baro. 

Trad.  de  l'Epilre  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
L'homme  n'est  pas  créé  pour  la  femme,   mais  la 
femme  pour  V homme. 

anc.  fr.  Monlt  ot  lo  cuer  triste  et  irié , 
De  son  baro  se  trest  arrière. 
Marie  de  France,  t.  II,  p.  384- 
Et  à  baron  prengne  son  frère 
Qn'ele  a  geté  de  tel  misère... 
La  sainte  famé  lor  respont 
Qu'ele  n'aura  jamès  baron  , 
Ami,  n'espons  ,  se  celui  non 
Qui  sires  est  de  tôt  lou  monde. 
Nom>.  rec,  defabl,  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  88. 


BAR 

On  l'a  employé  pour  désigner  l'âge 

viril. 

Las  set  estatz  ,  lasqnals  so  :  enfantia,  pneri- 
cia,  adolescentia,  juventutz,  baro,   vilheza, 

decrepitutz. 

La  Cofessio. 

Les  sept  âges,  lesquels  sont  :  enfance ,  pue'rilite', 
adolescence,  jeunesse,  tige  viril,  vieillesse,  décré- 
pitude. 

Il  a  aussi  signifié  grand  ,  seigneur,  et 
même  roi,  et  spécialement  baron. 
En  Blacatz  si  fo  de  Proensa  gentils  bars  c 

antz  e  ries. 

V.  de  BlacaS. 

Le  seigneur  Blacas  fut  de  Provence  gentilhomme 
et  distingué  et  puissant. 

Qu'oni  li  traga  lo  cor,  c  qu'en  manjo  '1  baro; 
Premier  mange...  l'emperaire  de  Fiorua. 

Sordel  :  Planber  vuelh. 

Qu'on  lui  tire  le  cœur,  et  que  les  princes  en 
mangent;  que  l'empereur  de  Rome  en  mange  le  pre- 
mier. 

E  ill  baron  e  il  vavassor. 

P.  Vidal  :  Tant  ai. 
Et  les  barons  et  les  vavasseurs. 
anc.  fr.  Moult  ère  hait  ber  et  honore'z. 

Ville-Hardouin  ,  p.  i8. 
cat.  esp.  Baro.  port.  Barào.  rr.  Barone. 

i.  Baroxessa,  s./.,  baronne. 

Contessas    e   baronessas    sobre    las  antras 
senhoreyans. 

Lelt.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  18. 
Comtesses  et  baronnes  dominant  sur  les  autres. 
cat.  Baronessa.  esp.  Baronesa.  port.  Baro- 
neza.  rr.  Baronessa. 

3.  Bardât,  s.  m.,  noblesse,  baronnage. 
De  lai  es  proeza  e  bar_natz 
Mantengut,  larguesa  e  covitz. 
T.  de  R.  de  Mira  val  et  de  Bertrand  :  Bertran. 
De  l'autre  côté  prouesse  et  noblesse,  largesse  et 
régal  sont  maintenus. 

Merma  pretz  e  barnatz, 
E  pas  las  poestatz. 

Giracd  de  Borneil  :  Si  per  mon. 
Le  mérite  et  la  noblesse  dégénèrent ,  et  plus  les 
puissances. 

—  Concours,  émulation  de  galanterie. 

Qu'ieu  vi  que  per  un  gan  , 
Si  lor  fos  enviatz, 


BAR 

Si  mesclav'  us  barnatz 
Que  durava  tôt  l'an. 


l8l 


Girald  de  Borneil  :  Lo  doutz  clians. 
»  Que  je  vis  que  pour  un  gant ,  s'il  leur  fût  envoyé  , 
il  s'établissait  une  émulation  de  galanterie  qui  du- 
rait tout  l'an. 

\n< :.  fr.  Tant  qu'il  fu  en  la  sale  amunt, 
Où  asanblez  iert  li  barnez. 

Roman  du  Renart,  t.  II ,  p.  348. 
anc.  cat.  Barnatz. 

4.  Barxage  ,  s.  m.,  baronnage,  noblesse. 
No  tan  a  rey  que  a  tan  rie  coratge 

Quo  '1  reysN'Anfos,  e  tau  noble  barnatge, 
Lavs  estar  près  borne  de  son  linbatge. 

Paii.et  de  Marseille  :  Abmarrimen. 
Il  ne  convient  pas  à  un  roi  qui ,  comme  le  roi  AJ- 
pbonse,  a  si  puissant  courage  et  si  noble  baronnage, 
qu'il  laisse  être  prisonnier  bomme  de  son  lignage. 

—  Exploit  d'armes. 
Senbors,  so  dis  Rollan,  mot  nos  deu  enugar 
Que  l'amiran  Balan  si  meta  al  sopar; 
So  sera  gran  barnatge  qui  lo  'n  fara  layebar. 
Pioman  de  Fierabras ,  v.  33q3. 
Seigneurs  ,  ce  dit  Roland  ,  il  doit  beaucoup  nous 
fâcber  que  l'émir  Balan  se  mette  à  souper  ;  ce  sera  un 
grand  exploit  d'armes  qui  l'en  fera  désister. 
ANC.  fr.  Le  feu  roi  oudit  siège  lors 

Faisoit  conduire  grant  barnaige, 
Et  avoit  autour  de  son  corps 
Plusieurs  de  son  sang  et  lignaige. 
Vigiles  de  Charles  Vil,  t.  I ,  p.  181. 
rr.  Barnaggio  ,  baronaggio. 

5.  Barxatjos,  ad}.,  noble,  valeureux. 

Als  nobles  cors  barnatjos. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 

Aux  nobles  cœurs  valeureux. 

G.  Barxil  ,  adj.y  noble,  distingué. 
Ieu,  que  vi  son  gai  cors  barnil, 
Saludei  la. 

G.  D'ArTPOL'L  :  L'autr'ier. 
Moi ,  qui  vis  son  agréable  personne  distinguée,  je 
la  saluai. 
anc.  fr.  Earnilment  t'estuet  contenir. 

Marie  de  France  ,  !.  II ,  p.  43q- 

7.  Baroxia,  s.  /.,  baronnie,  noblesse. 
Tolon  cieutatz  e  castels,  terras,  fieus  e  ba- 

RONIAS. 

V.   et  Vert.,  fol.   i5. 
Ils  enlèvent  cités  et  cbàteaux. ,  terres  ,  fiefs  ef  ba- 
ronnies. 


i8i 


BAR 


Anero  penre  conjat  de  K.  e  de  lola  la  baro- 

nia  que  era  a  la  ost. 

Philomena. 
Ils  allèrent  prendre  congé  de  Charles  et  de  toute 
la  noblesse  qui  était  à  l'armée. 
akc.  fr.  Entotir  eus  ot  grant  baronie 
Ki  leur  tenoient  conpaignie. 
RoTitan  du  Reiuzrt,  t.  IV,  p.  128. 
cat.  esp.  tort.  it.  Baroniu. 

BARA.LH,  .v.  ///.,  trouble,  dispute,  bruit. 
AL  fellona  desiransa 
Et  estranbatg'  e  baralh 
Pays  ainors  los  desîrans. 

Marcabrus  :  Contra. 
\mour  nourrit   les  de'sirants  avec  félon  de'sir   et 
e'trangeté  et  trouble. 

E  guerra  e  baraili.. 

Rambaudde  Vaqleiras  :  Leusonetz. 
Et  guerre  et  dispute. 

2.  Baralha,   s.  f. ,    trouble,    dispute, 
bruit. 

Bregas  e  baralh as  c  d'antras  falbias  assatz. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  tôt. 
Querelles  et  disputes,  et  assez  d'autres  folies. 
ANC.  fr.  Tant  que  l'en  maintînt  les  bereles 
Des  serjans  ans  noires  gonneles. 
G.  GviART,an  i3o4-  Carpentier,  t.  I,  col.  522. 
cat.  Baralla.  port.  Baralha.  it.  Baraja. 

3.  Barrei,  s.   m.,   querelle,  tumulte, 
dévastation. 

E  de  Mauzac  lo  barei 
Ai  ben  anzit  cossi  fo. 

P.  Cardinal  :  L'afàr  del. 
Et  j'aibien  oui  comment  fut  le  tumulteàe  Mauzac. 
Adv.  cotnp.  E  tema  meyns  mort 

Qu'el  coins  de  Montfort, 
Qni  vol  qu'.\  barrey 
Lo  nions  H  sopley. 

P.  Cardinal  :  Per  folhs  ten. 
Et  qu'il  craigne  moins  la  mort  que  le  comte  de 
Montfort ,  qui  veut  que  le  monde  se  soumette  à  lui 
par  dévastation. 
Loc.  Menan  a  fnec  e  a  barrey. 

Avian  tôt  effugat  e  menât  a  barrey. 
V.  de  S.  Honorât. 
Ils  mènent  à  feu  et  à  dévastation. 
Es  avaient  tout  incendie'  et  mené  à  dévastation- 
anc.  cat.  Barreig. 

l\.  Guaralha,  v.  /'. ,  dispute. 
Que  jes  de  dona  qne  vos  valha 


BAR 

No  s  tauh,  c'ab  loi-  aia  guaralha 
Ni  ab  pegua  gent  ufanieira. 

Amanieu  desEscas  :  A  vos  qu'icu. 
Qu'il  ne  convient  point  de  dame  qui  vous  vaille, 
qu'elle  ait  dispute  avec  eux  ni  avec  sotte  gent  or- 
gueilleuse. 

5.  Barreiàaient ,   s.    m.,    enlèvement, 
pillage. 

Del  barreiament  de  las  fedas  et  de  la  occi- 
sio  qne  feîro  li  mien. 

TU.  de  1243.  Do\t,  t.  CXL  ,  fol.  144. 

De  V enlèvement  dc3  brebis  et  de  la  tuerie  que  les 
miens  firent. 

6.  Bar.vlhar,  v. ,   contester,  disputer, 
attaquer. 

C'ab  son  amie  non  baralha. 

Marcabrus  :  Cant  l'aura. 
Qu'elle  ne  dispute  pas  avec  son  ami. 
Tôt  jorn  contendi  e  m  baralh  , 
M'escrim  e  m  defen  e  m  coralh , 
Coin  me  fond  la  terra  e  la  m'art. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sir\eni< 
Toujours  je  conteste  et  me  dispute,  je  m'escrime 
et  me  de'fends  et  me  courrouce  ,  parce  qu'on  me  dé- 
truit  la  terre  et  qu'on  me  la  brûle. 
cat.  Barallar.  tort.  Ba ralliai . 

7.  Bareiar,  v.  ,  confondre,  troubler. 

Dien  pree  que  tracbors  barrey, 
E  los  degol  e  los  abays. 

P.  Cardinal  :  Basos  es. 
Je  prie  Dieu  qu'il  confonde  les  traîtres ,  et  les 
précipite  et  les  abaisse. 

—  Attaquer,  détruire. 

Barreiar  Iran  Tudella, 
E  '1  Puey  e  Monferran. 

P.  CARDINAL  :  Un  surventes  tramelray. 
Us  iront  attaquer  Tudela ,   et  le  Puy  et   Mont- 
ferrant. 

anc.  fr.  Et  ponr  ce  souvent  on  y  trouve 
avantage  à  fort  barrojer  la  matière...  Si 
rien  ne  trouve  à  barrojer  au  libelle...  Si 
rien  n'y  peut  estre  barroyè ,  peut  encore  le 
défendeur  demander  garand. 
Somme  rurale.  De  Laurière,   Gloss.  du  dr.  fr., 

t.  I  ,  p.  146. 
cat.  Barrejar.  anc.  esp.  Barajar. 

8.  Esbaraixa  ,  s.f.t  querelle,  tourment. 
E  mantenent  li  moc  ainor  esbaralla. 

V.  de  Guillaume  de  Cabeslainf^ 
Et  maintenant  amour  lui  meut  querelle. 


BAR 

BARANDA,  s.f. ,  barricade,  bastion. 
Non  vuelh  esser  reis  d'Irlanda, 
Per  tal  qu'ien  emble  ni  tuelha 
Castel  ni  tor  ni  baranda. 

P.  Cardinal  :  A  tôt  farai. 
Je  ne  veux  pas  être  roi  d'Irlande,  pour  tel  que  je 
vole  et  emporte  château  et  tour  et  bastion. 

cat.  Barana.  esp.  Baranda. 

BARAT  ,  s.  m.,  tromperie,  fraude,  su- 
percherie ,  ribauderie. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33;  Denina, 

t.  III ,  p.  i3. 

Pcccatz  cassa  sanctor 
E  baratz  simplessa. 

P.  Cardinal  :  Falsedatz. 
Le  péché   cliasse  sainteté' ,  et  la  tromperie  sim- 
plcsse. 

Et  ai  al)  vos  fait  maint  coites  barat. 

Rambaud  de  Vaqleiras  :  Valen  marques. 
Et  j'ai  fait  avec  vous  mainte  courtoise  supercherie. 

anc.  fr.  Qai  barat  quiert ,  baraz  li  vient. 
Fabl.  et  conl.  anc,  t.  III,  p.  91. 
anc.  cat.  Barat.  esp.  tort.  Barato.  n.Baratto. 

2.  Baran,   s.   m.,    tromperie,  super- 
cherie. 

Ben  pot  cbausir  domn'  un  sol  fin  aman, 
Ses  malestan , 
Son  par  o  pauc  major; 
Pero  no  falh  si  cbauzis  en  menor, 
Si  '1  ve  valor; 
Sol  no  pes  lo  baran. 
G.  de  Montagnagout  :  No  sap  per. 
Une  dame  peut  Lien  ,  sans  inconve'nient ,  choisir 
un  seul  amant  chéri ,  son  e'gal  ou  un  peu  au-dessus 
d'elle;  pourtant  elle  ne  commet  point  de  faute  si  elle 
choisit  eu   moindre ,  si  elle    lui    voit    du    me'rite  ; 
seulement  qu'elle  ne  pense  pas  la  supercherie. 

3.  Barata,  s.f.,  tromperie,  fraude. 

Roma,  be  sapebatz 
Que  vostr'  avo's  barata 
E  vostra  folthitz 
Feiz  perdre  Damiata. 

G.  Figvjieras  :  Sirventes  vuelh. 
Rome  ,  sachez  hien  que  votre  me'chante  perfidie  et 
votre  folie  fit  perdre  Damiette. 

—  Marché. 

Fan  baraïas  ad  espéra. 

Bref,  d'amorj  fol.  12. 
Us  font  marchés  à  terme. 


BAR 


i*3 


—  Dette. 

Entro  que  sio  pagadas  las  baratas  de  la 
maio. 

TU.  de  1226.  Doat  ,  t.  XXXVIII ,  fol  14. 
Jusqu'à  cequeles  dettes  de  la  maison  soient  payées. 
anc.  port.  "Vender  ou   empenorar   ou   outra 
barata  far. 

Elue,  doc.  de  1270. 
cat.  esp.  it.  Barata. 

L\.  Barataria  ,  s.  /.,  marché  ,  intérêts. 
Son  vedadas  usuras  et  antras  baratarias. 

Les  dix-  Cotnmandements  de  Dieu. 
Sont  prohihées  usures  et  autres  marchés. 

cat.  Barateria.  anc.   esp.  Barataria.   it.   Ba- 
ratteria. 

5.  Baratar  ,  v. ,  trafiquer,  friponner, 
gagner,  houspiller. 

Subtils  en  autres  engannar  o  decebre  o  ba- 
ratar. 

V.  et  Vert.,  fol.  3i. 
SuLtils   à  tromper  ou  décevoir  ou  friponner  les 
autres. 

S'ieu  perjugaarm'aseti  al  taulier, 
Ja  no  i  puesca  baratar  un  denier. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc.     ■ 
Si  pour  jouer  je  m'asseois  à  la  tahle ,  que  je  n'y 
puisse  jamais  gagner  un  denier. 

Els  pastors  ab  los  cas  lo  cassero  e  '1  bara- 
tero  si  malamen  qu'el  en  fo  portât  per  mort. 
V.  de  Pierre  Vidal. 

Les  hergers  avec  les  chiens  le  chassèrent  et  le  hous- 
pillèrent si  rudement ,  qu'il  en  fut  porté  pour  mort. 

Ailas!  tan  mal  si  barata 
Drutz  qu'ab  vieilla  s'acoata. 

Ogiers  :  Era  quan  l'ivern. 
Hélas  !   si  mal  se  trafique  galant  qui  avec  vieille 
s'associe. 

Nostre  cardinals 
Sojorna  e  barata , 
E  prent  bels  ostals. 

TonilERs  ET  PaLAZis  :  De  chanlar. 
"Noire  cardinal  se  divertit  et  trajlt/uc,  et  prend  de 
heaux  hôtels. 

Compraran  ni  barataran  negu  aver. 

Tit.  de  1221.   Doat,  t.  CXVI ,  fol.  2. 
Achèteront  et  trafiqueront  aucun  avoir. 

anc.  fr.  Baratent  le  siècle  et  engignent. 

Fabl.  eteont.  anc,  t.  II,  p.  388. 
C'est  celé  qui  fait  l'autrui  prendre 
Rober,  tolir  et  baréter. 

Rrman  de  la  Rose,  v.  181. 


i84 


BAR 


Et  achctoit  et  revendent 

Les  denrées  qu'il  connissoit  ; 
T;int  sebarcta  d'un  et  d'el , 
Que  toz  jors  sauva  son  chatel. 

Ftibl.  ci  cont.  anc,  t.  IV,  p.  474- 
cat.  aiîc.  Esr.  Barutar.  it.  Barattare. 

6.  BaRATAIRE ,  BARATADOR,    S.  TU.,    tlOITl- 

peur,  fripon,  rihaud. 
El  es  un  gran  baratador. 

Oh  tiuh  badocr  anonyme  :  El  nom  de. 
Il  est  un  grand  trompeur. 

La  molher  coitosa 
Acuelh  ab  se  alcun  baratador. 

P.  Cardinal  :  Tais  cuia. 
La  femme  convoitcuse  accueille  quelque   rihaud 
avec  elle. 

Aflrc.  fr.  Mais  refuser  sovent  veomes 
Le  bon  pour  le  barateor. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  296. 
cat.  Esr.  Baratador.  it.  Barattatore. 

7.  Baratiers,  s.    m.,   fripon,    déver- 
gondé. 

Grans  baratiers  fo  de  jogar  e  d'estar  en 
taverna  ,  per  que  ades  fo  panbres  e  ses  arnes. 
V.  de  Hugues  de  Pena. 
Il  fut  grand  dévergondé  de  jouer  et  d'être  en  ta- 
verne, c'est  pourquoi  il  fut  toujours  pauvre  et  sans 
c'quipement. 

So  dltz  lo  reproiers  : 
ïola  s  de  baratiers. 

G.  Riqcier  :  Si  m  fostan. 
Le  proverbe  dit  ceci  :  Qu'il  se  sépare  des  fripons. 
anc.  fr.  Tant  fat  sontîs  et  barretierres. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2o338. 
anc.  cat.  Barater.  anc.  esp.  Baratero.  tort. 
Barateiro.  it.  Barattiero. 

8.  Babataxritz,   s.  f.,    coquine,    fri- 
ponne, ribaude. 

Las  bakatairitz  baratan, 
Frigens  del  barat,  cerbaran. 

CABRTJS  :  Pus  s'enfullcyson. 
I       coquines  trafiquant  se  courberont ,  en  frisson- 
nant de  la  ribauderie. 

anc.  ir.  Plu-,  tost  se  snnt  apercent  s 
Des  bareteresses  faveles 
Que  ne  font  les  tendres  puceles. 
Roman  de  la  Rose,  v.  21729. 

r).  Deskarat,  s.  m.,  déroute,  défaite. 
M  oh  fo  vostra  lanza  bona  , 


BAR 

En  Taurel,  per  mon  grat, 
No  fora  al  desbarat, 
Quant  anavatz  vas  Cremona. 

T.  de  Taurel  et  de  Falconet  :  Fakonct. 
Seigneur  Taurel ,    votre  lance  fut  très  bonne ,  à 
mon  gre' ,  si  ne  serait  à  la  déroule,  quand  vous  alliez 
vers  Cre'mone. 

En  l'an  M  et  C  XXX  LUI  fon  lo  desbarat 
de  Fragra ,  e  fon  près  lo  rei  d'Aragon. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  66'. 

L'an  1 134  fut  la  défaite  de  Fragre  ,  et  leroi  d'Ara- 
gon fut  pris. 

10.   Desbaratar,  v.  ,  vaincre,  défaire, 
abattre. 

E  poirem  los  trastotz  aisi  desbaratar. 

Guillaume  de  Tldels.. 
Et  nous  pourrons  ainsi  les  abattre  tous. 
Anneron  ferir  en  la  gent  e  desbareteron 
los  totz. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  37. 
Allèrent  frapper  sur  la  gent  et  les  défirent  tous. 

Part.  pas.  Paya  son  descofit  e  tub.  desbaratat. 
Roman  de  Fierabras,  v.  4763. 
Païens  sont  de'confits  et  tous  défaits. 

Lo  rei  de  Fransa  fon  desbaratatz  a  la  Mas- 
sora. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  69. 
Le  roi  de  France  fut  défait  à  Massoure. 

anc.  fr.  Soient  mort  et  debaretè... 

Cil  de  Sissons  sunt  tuit  desbareté. 
Roman  de  Garin  le  Lolierain,  p.  35. 
Tous  furent  desbaratés  pour  l'estendart  qui 
chéut  à  terre. 

Roman  de  Galien  Rhetoré ,  fol.  74. 
cat.  Desbaratar.  it.  Sbarattarc. 

BARATRO,  s.  ni.,  lat.  barat/<rw/w,  ba- 
rathre,  enfer,  abîme. 
Yen  lo  diables  que  guarda  '1  baratro. 
Poème  sur  Boece. 
Vient  le  diable  qui  garde  le  baralhre. 
E  manda  ti  per  mi  e  jura  baratro. 

Roman  de  Fierabras,  v.  3688. 
Il  te  mande  par  moi  et  jure  le  barathre. 

anc.  fr.  Et  Apolin  et  tes  diex  baratron. 

Roman  d'Agolant ,  BeKKEB  ,  v.  908. 
Or  te  mande  par  moi  et  jure  baratron. 

l!"//ian  de  Fierabras  en  vers  français . 
Esr.  Baratro.  fort.  Rarathro.  it.  Baratro. 

BARBA,. v./.,  lat.  barba  ,  barbe. 


BAR 

La  barba  ly  a  faita  far. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  33. 
H  lui  a  fait  faire  la  barbe. 
Barba  rossa  auras. 

GlRAED  DE  CaLANSON  :  Fadet  joglar. 
Tu  auras  une  barbe  rousse. 
Barba  es  ornament  de  la  cara  d'home. 
Elue,  de  laspropr. ,  fol.  ^i. 
La  barbe  est  l'ornement  du  visage  de  l'homme. 
Loc.  Aqnilh  qne  l'auzo  s'en  janglo  et  li  bufon 

EN    LA    BARBA. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  Io3. 
Ceux  qui  l'e'coutent  s'en  moquent  et  lui  souillent 
dans  la  barbe. 

cat.  esp.  port.  it.   Barba. 

i.  Barbeta,  s./.,  petite  barbe. 
Per  so  meto  algana  barbeta. 

Elue,  de  las  propr..  fol.  ^i. 
Pour  cela  ils  mettent  aucune  petite  barbe. 
CAT.  Barbeta.  esp.  Barbita.  it.  Barbetta. 

3.  Barbât,  adj.y  lat.  barbatk^,  barbu, 
embarbelé. 

E  donzelos  barbatz  ab  gren. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Be  m'enueia. 
Et  damoiseau  barbu  avec  moustache. 
Arc  e  sageta  barbada. 

Bertrand  de  Born  :  Bassa. 
Arc  et  flèche  embarbelée. 
ANC.fr.  Ni  trovast-il  horue  barbé 

S'encontre  lui  liuter  vousist. 

Roman  d'Haveloc,  v.  l52. 
Se  li  barbé  le  sens  séussent 
Bons  et  chievres  molt  en  eussent. 

Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  IV,  p.  176. 
cat.  Barbât,  esp.  port.  Barbado.  it.  Barbato. 

/,.  Barbut,  adj.,  barbu  ,  qui  porte  barbe. 

Capellan  e  monge  barect. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Mot  m'enueia. 
Chapelains  et  moines  barbus. 
Aissi  com  es  ardiiz 
Leos  plus  que  cabritz, 
Et  ors  qne  buens  cornutz  , 
E  lops  qne  bocs.  barbctz. 

P.  Yidal  :  Dieus  en  sia. 
Ainsi  comme  est  plus  hardi  lion  que  chevreau  ,  et 
ours  que  bœuf  cornu  ,  et  loup  que  houe  barbu. 
cat.  Barbut.  esp.  port.  Barbudo.  it.  Barbuto. 

5.  Barbuda,  s.f. ,  museau. 
Cata  moriuda  , 
Ien  vos  aurai  tost  abatuda  j 
E  fier  la  denan  la  barbcda 


BAR 


18: 


Tal  colp  qne  tota  l'escoissen. 

Raimond  l'écrivain  :  Senhor  l'autr'ier. 
Chatte  lippue,  je  vous  aurai  bientôt  abattue;  et  il 
la  frappe  au  devant  du  museau  d'un  ici  coup  qu'il 
l'écrase  entièrement. 

6.  Barbier,  s.  m.,  barbier. 

Tolo  moiller  à  Milan  ;  la  moiller  d'un  bar- 
bier, bella  e  jove. 

V.  de  Guillaume  de  la  Tour. 
Il  enleva  une  femme  à   Milan  ;   la   femme  d'un 
barbier,  jeune  et  belle. 

cat.    Barber,    esp.  Barbero,    port.    Barbiero. 
it.  Barbiere. 

7.  Barbier.v,  s.f.,  barbiere. 
Degun  barbier  ny...  barbiera. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  Iqoo  ,  t.  VIII ,  p.  4O1-2. 
Nul  barbier  ni...    barbiere. 

8.  Barbaria,  barbairia,  s.f ,  barberie , 
boutique,  métier  de  barbier  ou  de 
chirurgien. 

Li  parec  e  signe  li  fes 
Ayssi  com  raire  si  volgues, 
E  vai  s'en  a  la  barbaria. 

V.  de  S.  Honorât. 
Lui  parut  et  lui  fit  signe  ainsi  comme  s'il  se  vou- 
lait raser,  et  il  s'en  va  à  la  boutique  du  barbier. 
No  podon  far...  lo  dit  mestier  de  barbaria... 
de  barbairia. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1400  ,  t.  VIII ,  p.  400. 
Ne  peuvent  faire...  ledit  métier  de  barberie...  de 
barberie. 

cat.  esp.  Barberia.  tort.  Barbearia.  it.  Bar- 
bier ia. 

9.  Barbustee,  or//.,  imberbe,  blanc-bec. 

Ab  G.  so  XX.  M.  en  nn  sembel, 
No  n'i  a  un  trop  vilb.  ni  barbtjstel. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  28. 
Ils  sont  vingt  mille  avec  Gérard  dans  un  combat  , 
il  n'y  en  a  pas  un  trop  vieux  ni  imberbe. 

10.  Barbari,  s.  m.,  barbillé,  barbarin, 
sorte  de  monnaie. 

C'était  une  monnaie  frappée  par  les 
vicomtes  de  Limoges;  son  nom  lui  ve- 
nait d'une  effigie  à  barbe,  Lemovicensis 
barbat.e  monetee. 

Voyez  Du  Car.ge ,  t.  I,  col.  ioio; 

Carpentier,  t.  I,  cul.  462. 
Quar  si  '1  metiatz  en  la  ma 

24 


[86  BAR 

Per  ver  dir  un  marabetis, 
E  per  mentir  nn  harbari, 
Lo  barbari  guazanbara. 

P.  Cvrdinal  :  Sen'  En  Neble. 
Car  si  vous  lui  mettiez  dans  la  main  un  maravc'ilis 
pour  dire  vrai ,   et  pour  mentir  un  barbarin  ,  elle 
gagnera  le  barbarin. 

E  ns  daran  dels  barbaris, 

Si  volon  qn'om  ab  lor  romaigna. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  platz. 
Kl  ils  nous  donneront  des  barbarins ,  s'ils  veulent 
qu'on  reste  avec  eux. 

anc.  fr.   Vint  pièces  de  gros   tournois  et  de 
barbillcs. 
Lett.  de  rém.  1410.  Carpentier,  t.  I,  col.  462. 

BARBACANA,  s.  f. ,  barbacane,   cré- 
neau, embrasure. 

Be  in  plazo  l'arquier 
Près  la  barbacana. 

B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Er  can  li. 
Bien  me  plaisent  les  archers  près  de  la  barbacane. 
Sus  als  cranals  et    en  las   barbacanas  den 
boni  mètre  gran  quantitat  de  peiras  ponhals 
per  lansar  am  fondas. 

Tu.  du  xv=  sièc.  Doat  ,  t.  CXLVH ,  fol.  283. 
Sur  les  créneaux,  et  dans  les  barbacanes  on  doit 
mettre  grande  quantité  de  pierres  de  la  grosseur  du 
poing  pour  lancer  avec  frondes. 

...Ai  ab  vos  fait  maint  cortes  barat... 
Et  esvazit  barbacan'  e  fossat. 

Rambacd  de  Vaqueiras  :  Valen  marques. 
J'ai  fait  avec  vous  mainte  courtoise  supercherie... 
et  envahi  barbacane  et  fossé. 
A5c.  fr.  Dedens  cel  encloz  fist  drecier  bonnes 
barbacanes  bien  deffensables. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  2^2. 
cat.  Esr.  Barbacana.  port.  Barbacâ.  it.  Bar- 
bacane. 

BARBAIOL,    s.  m.,    lat.    BARBAJor>i.v, 
joubarbe. 

Ajusta  i  hom  del  barbaioi,  • 
E  d'aqutT  erba  tenon  pro 
Li  vilan  sobre  lnr  maiso. 

Deides  de  Prades  ,  A  us.  cass. 
On  y  ajoute  de  la  joubarbe  ;  et  les  paysans  tien- 
nent assez  de  cette  herbe  sur  leur  maison. 

BAR.BARI ,  ad/.,  lat.  barbare,  étran- 
ger, barbare. 
Substantif.  E  trames  lo  en  Frunsa  contra  'ls 

BARBARIS. 

Cat.  dels  apost.  de  B.oma,  fol.  b\\. 


BAR 

Et  le  transmit  en  France  contre  les  barbares. 
anc.  fr.  Fu  vendu  à  un  barbarin  en  la  cité  de 
Trêves. 
Chr.  de  S.  Denys.  Carpentier  ,  1. 1 ,  p.  4*>3. 

2.  Barbaric  ,    adj.  ,    lat.    barbaricws, 

étranger,  barbare. 

Habitat  per  mantas  nacios  barbaricas...  De 
las  gens  barbaricas  en  ela  habitans. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l63et  168. 

Habité  par  maintes  nations  barbares...  Des  gens 
barbares  habitant  en  elle. 
anc.  cat.  Barbarie,  esp.  port.  it.  Barbarico. 

3.  Barbarisme  ,  s.  m.,  lat.  barbarismm/h, 
barbarisme. 

E  m  gar  de  barbarisme  en  peruunciamens. 

P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Et  je  me  garde  de  barbarisme  en  prononciation. 
Barbarisme  es  una  viciosa  part  d'oratio. 
Leys  d'amors,  fol.  103. 
Le  barbarisme  est  une  partie  vicieuse  du  discours. 

cat.  Barbarisme,  esp.  port.  it.  Barbarisme 

4.  Barbarin,  adj.,  de  Barbarie. 

Sitôt  port'  arc  e  coutel  barbarin. 

G.  Rainols  d'Apt  :  Auzir  eugei. 
Quoiqu'il  porte  arc  et  coutelas  de  Barbarie. 

BABBOT,  s.  m.,  lat.  barb*to«,  lyre, 
luth. 

Don  En  Gaubert  de  Puegcibot 
Dis  ad  est'  amor  su  '1  barbot. 

Brev.  d'amor,  fol.  194. 
Dont  le  seigneur  Gaubert  de  Puicibot  à  l'occasion 
de  cette  amour  dit  sur  la  lyre. 

BARCA,  barja,  s.f. ,  barque,  chaloupe. 

Barca  est  quae  cuncta  navis  conimercia  ail 
litus  portât. 

Isidor.,  Orig.,  XIX,  l. 

Trobero  doasBARCAS  pescant  en  lo  ribage. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ils  trouvèrent  deux  barques  péchant  sur  le  rivage. 

...  Naus  en  mar,  quant  a  perdut  sa  barja. 

Bertrand  DE  Born  :  Non  estarai. 
Navire  en  mer,  quand  il  a  perdu  sa  chaloupe. 

ANC.  fr.  Envoya  sa  barge  de  sa  nef. 

Ville-Hardolin  ,  p.  46. 
La  barge  trevent;  ens  l'unt  mis, 
Od  lui  s'en  vet  en  snn  pais. 

Marie  de  France  ,  t.  I  ",  p.  94. 

cat.  f.sp.  port.  it.  Barca. 


BAR 

2.Emuarcar,  v.,  embarquer. 
Substantif.  ...  La  levci  del  port  a  I'emiiarcar. 
Rembaud  de  Vaqijkiras  :  Honrat  marques. 
Je  la  levai  du  porl  à  V embarquer. 

cat.  esp.  port.  Embarcar.  it.  lmbarcare. 

BARDEL,  s.  m.  ,  barde,  bât. 

Le  mot  arabe  albardaa  est  défini  en 
portugais  : 

«Cubertura  cheia  depalha  que  se  poem  nas 
bestas  de  carga.  » 

Vestig.  delà  ling.  arab.,  etc.  ,  p.  l6\ 

Voyez  Monti,  t.  II,  part.  2  ,  p.  3io. 
E  vos  don  sella  e  bardel. 
Le  dauphin  d'Auvergne  :  Puois  sai. 
Et  vous  donne  selle  et  bat. 
anc.  fr.  Estoit  bardé  au  possible,  et  sur  ladite 
barde   estoient   les    couleurs  devaut  dites 
blanche  et  violette. 

Delà  Vigne  ,  llist.  de  Charles  VIII,  p.  162. 
anc.  cat.  Bart.  esp.   Barda,   tort.  Albarda- 
it.  Barda. 

BARGANH,  s.  m.,  marché,  commerce, 
barguignage. 

Voyez  Leibnilz,  p.  102;  Muratoiï, 
Dis  s.  33. 

Me  fes  pregar  de  tal  barganh 
Don  m'a  '1  cor  soven  dolgut. 

Guillaume  de  Balaun  :  Mon  vers. 
Il  nie  fit  prier  de  tel  marché  dont  au  cœur  m'a 
souvent  fait  mal. 

—  Niaiserie,  sottise. 

Que  ten  barganh  , 
Si  per  estanh 
Do  mon  aur. 

Giraud  deBorneil  :  Joys  e  chaus. 
Que  je  tiens  à  sottise,  si  je  donne  mon  or  pour 
ctain. 
it.  Bargagno. 

2.  Barganha,  bargaingna,  s,  f. ,  com- 
merce ,  barguignage ,  maquignonnage. 
Car  iest  de  pauca  barganha. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Gasc  pec. 
Car  vous  êtes  de  petit  commerce. 
S'ien  fos  fais  ni  ginbos , 
Ieu  n'agra  pro  companhos  ; 
Mais  sa  beatatz  e  '1  dolz  ris 
Mi  tolon  de  lor  bargainha. 

FoLQVJET  DE  MARSEILLE  :  Ja  no  volgra. 


BAR 


;87 


Si  je  lusse  faux  et  trompeur,  j'en  aurais  assez  de 
compagnons  ;    mais   sa   beauté   et   le   doux,    sourire 
m'arrachent  à  leur  maquignonnage. 
Papiol,  ja  'N  Frédéric 
No  fera  aital  bargaingna 
Com  fes  sos  fils  En  Heuris. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  plaU. 
Papiol  ,  jamais  le  seigneur  Frédéric  ne  ferait  tel 
barguignage  comme  fit  son  fils  le  seigneur  Henri. 
anc.  fr.  Qui  n'a  cure  de  cel  barguigne. 

Roman  du  Rfinart,  t.  1  ,  p.  17. 

3.  Barganhar  ,  v.  ,  barguigner,   tâton- 
ner, marchander. 
Al  re  mos  cors  no  m  barganha 
Mas  solatz  e  cortesia. 

H.  BruNET  :  Lanquan  son. 
Mon  cœur  ne    me   marchande  autre  chose  que 
plaisir  et  courtoisie. 

Ostans  de  fallimens, 
Ab  lialtat  barganh. 

Serveri  de  Gironne  :  Cavayers. 
Excepté  par  erreur,  il  marchande  avec  loyauté. 

Fig.  Qui  no  s  pessa  tost  barganha 
Bons  vers. 

Bernard  de  Venzenac  :  Pus  vey. 
Qui  ne  réfléchit  pas  bientôt  tâtonne  bons  vers. 
anc.  fr.  Com  savez  bien  barguingnier 
Yoiz  du  papelars  ,  du  begnin. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  128. 
Tant  l'ot  gardé  que  le  vont  vendre; 
Pur  vingt  souz,  ce  dit,  le  dunra  : 
Un  sien  veisin  le  bargaigna , 
Maiz  n'en  waut  mie  tant  duner. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  3o2. 
Et  tantost  qu'ils  les  aperceurent,  sans  bar- 
guigner, frappèrent  en  eux. 

Monstrelet,  t.  I,  fol.  288. 
it.  Bargagnare. 

BARQIU,  s.  m.,  réservoir. 
Un  pauc  barqiu  on  recnelb  ayga. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  166. 
Un  petit  réservoir  où  recueille  l'eau. 

2.  Barquinet,  s.  m.,  petit  réservoir. 
El  es  format  a  guiza  de  barquinet. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  55. 
Il  est  formé  à  guise  de  petit  réservoir. 

BARRA,  s./.,  barre,  perche. 

De  II  parelbs  de  barras  la  porta  es  establia. 
Roman  de  Fierabras  ,  v.  3ÇP7. 
La  porte  est  affermie  avec  deux  paires  de  barres- 


i88 


BAR 


Barras  de  fer  vos  v  pansas. 

Trad.  </,■  l'Evécng.  de  Nicodeme. 
Vous  v  place»  des  hurres  de  fer. 
Sauniada  de  cabirons  et   de  barras   dona , 
cascuna  de  sa  maniera ,  I  eabiron  o  I  barra. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.   107. 
Charge  de  chevrons  et  de  barres  donne  ,   chacune 
en  sa  manière ,  un  chevron  ou  une  barre. 

—  Délai. 

Li  senbors  revs  de  Fransa  e  de  Malborgas 
auctreyeroii  barra  a  très  ans. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  79. 

Les  seigneurs  rois  de  France  et  de  Majorque  ac- 
cordèrent délai  à  trois  ans. 

—  Barrière,  barricade,  retranchement. 
Lai  on  las  oz  s'encontren  en  un  plan  bel, 
No  i  ac  fossat  ni  barra  ,  bos  ni  ramel. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  28. 
Là   où   les   armées   se   rencontrent   en  une   helle 
plaine  ,  il  n'y  eut  fossé  ni  barrière,  Lois  ni  haie. 

Una  barra  tornadissa. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,   fol.  23. 
Une  barrière  retournante. 

Fig.  Portugais,  Gallics  ,  Castillas... 
Lnr  aveni  en  barra  ,  geguitz 
Qu'els  an  rabusatz  et  aunitz. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Senhors  per  los. 
Portugais  ,  Galiciens  ,  Castillans...  nous  leur  avons 
laissés  en  retranchement,  qui  les  ont  rongés  et  honnis. 

anc   fr  .  N'i  aveit  bare  ne  devise 

Fors  nn  haut  mur  de  piere  bise. 
Marie  de  France,  t.  I,  p.  3 16. 
Bien  semble  estre  la  mer  une  barre  assez  forte , 
Pour  nous  oster  l'espoir  qu'il  puisse  estre  battu. 

Malherbe,  liv.  IL 
cat.  Esr.  port.  it.  Barra. 

2.  Barras,  s.  m.,  barre,  bûche,  perche. 
Lo  duc  gardet  vas  terra,  uu  barras  n'a  levât. 

Roman  de  Fierabras,  v.  /J080. 
Le  duc  regarda  vers  la  terre  ,  il   en  a  levé  une 
perche. 

3.  Barrar,  v. ,  fermer,  clore. 

Las  portas  an  bArradas  e  fermadas. 

Chronique  des  albigeois,  col.  II. 
Ils  ont  clos  et  fermé  les  portes. 

Non   avia   mas  I  sola  intrada  ,    et   aquella 
i:arrero  fort  an  grans  baras  de  ferre. 

Ilisl.  abr.  de  la  Bible,  fol.  70. 

Il  n'y  avait  qu'une  seule  entrer,  et  'ùsfermèrent 
celle-là  fortement  avec  grandes  barres  de  fer. 


BAR 

—  Barioler,  rayer. 
Part. pas.  MantelsBARRATz  de  brun  e  de  blanc. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  7 1. 
Manteaux  bariolés  de  brun  et  de  blanc. 
Portavan  capas  barratas    de    brun    e    de 
blanc. 

Petit  Talamus.  Martin,  p.  i5i. 
Portaient  capes  bariolées  de  brun  et  de  blanc. 
Esr.  tort.  Barrar.  it.  Barrare. 

4.  Barriera  ,  s.f. ,  barrière,  retranche- 
ment, fortification. 

E  dedins  fan  barreiras  ab  caus  et  ab  morter. 
Fassan,  entorn  las   tendas  ,    las  barrieras 
dressai-. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  dedans  ils  font  barrières   avec   chaux  et  avec 
mortier. 

Us  fassent ,  autour  des  tentes  ,  dresser  les  retran- 
chements. 

...  Ai  ab  vos  fait  maint  cortes  barat... 
E  part  barieyras  ab  vos  esperonat. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Valen  marques. 
J'ai  fait  avec  vous  mainte  courtoise  supercherie... 
et  éperonné  avec  vous  au-delà  des  fortifications . 

cat.  esp.  Barrera,  tort.  Barreira.  it.  Barriera. 

5.  Barradura,  s.f. ,  clôture,  fermeture. 

À  la  barradura  de  la  vila. 

Fors  de  Be  rn,  p.  1089. 
A  la  fermeture  de  La  ville. 

6.  Embarrar,  v. ,  enfermer,  clore. 

No  sai  las  !  on  hi'embarre. 

Leys  d'amors,  fol.  28. 
Je  ne  sais,  hélas  !  où  je  m'enferme. 

Part. pas.  Lo  poble  que  es  aissi  embarat. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  I^- 
Le  peuple  qui  est  ainsi  enfermé. 
cat.  esp.  port.  Embarrar.  it.  Imbarrare. 

BARRACAN,  s.  m.,  barracan,  camelot. 
Ut  nullas  scarlatas  aut  barracanos  aut  pre- 
ciosos  burellos  habeat, 

Statuts  de  Pierre,  abbé  de  Cluni,  c.  18. 

Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Barracan  dona  de  tenher  en  grana  III  s. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  114. 
Barracan  coûte  pour  teindre  en  ccarlate  trois  sous. 

cat.  esp.  Barragam.  it.  Baraoane. 

BARRETA,    berreta  ,   s.f.,  barrette, 
chaperon. 


BAR 

En  son  cap  porta  barreta. 

Del  cap  li  osta  la  berreta. 

V.  de  S.  Honorât. 
En  son  chef  il  porte  une  barrette. 
11  lui  ôte  la  barrette  de  la  tête. 

cat.  Baret.  anc.  esp.  Barreta.  tort.  Barrete. 
it.  Berretta. 

2.  Berretier,  s.  m.}  bonnetier. 

E  biliaires  e  berretiers. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Et  faiseur  de  billes  et  bonnetier. 
cat.  Barreter.  tort.  Barreuero.  it.  Berretajo. 

3.  Birret,  s.  m.,  bonnet. 
Lo  birret  sul  cap. 

'  Leys  d'amors,  La  Loubère,  loi.  73. 
Le  bonnet  sur  le  chef. 

Los  signes  pontifîcals,  la  camisa  romana  e  '1 

BIRRtT. 

Cat.  dels  aposl-  de  Borna,  fol.  217. 

Les  insignes  pontificaux  ,  la  chemise  romaine  et  le 
bonnet. 

l\.  Boneta,  s.  f. ,  bonnet,  barrette. 

E  m  falh ,  mas  pauc  sap  qne  m'ai  en  ma  boneta. 
G.  Pierre  de  Cazals  :  D'una  leu. 
Et  je  me  trompe ,  mais  je  sais  peu  ce  que  j'ai  dans 
mon  bonnet. 

anc.  cat.  Bonet.  esp.  port.  Bonete. 

BARRIL,  s.  m.,  baril. 

Voyez  Leibnitz,  p.  53  et  102. 

Pueys  trosset  dos  barrils  a  l'arso  de  la  sela. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  i58. 
Puis  il  attacha  deux  barils  à  l'arçon  de  la  selle. 

Un  barril  de  vi. 
Coût,  de  Moyssac.  Doat,  t.  CXXVII ,  fol.  9. 

Un  baril  de  vin. 

cat.  esp.  port.  Barril.  it.  Barde. 

1.  Barrial,  s.  m.,  baril. 
Mas  ve  t  lai  dos  barrials  a  ma  sela  trossatz. 

Roman  de  Fierabras,  v.  Q5^. 
Mais  te  voilà  deux  barils  troussés  à  ma  selle. 

ANC  FR. 

Donze  moutons ,  nn  bœuf  de  gran  corsage, 
Gras,  bien  charnu,  et  six  barraux  de  vin. 
Ronsard  ,  1. 1 ,  p.  616. 
cat.  Barrai. 

3.  Barllon,  s.  m.,  petit  baril,  barillon. 


BAR  189 

Un  barllon  da  vin  e  un  pan. 

V.  de  S.  Honorât. 
Un  petit  baril  de  viu  et  un  pain. 
cat.  Barrïlet.  it.  Bariglione. 

4.  Barriqua,  s.f. ,  barrique. 

Barriqua  de  vi  blanc. 

Tit.  de  1498.  Doat,  t.  CXXVLÏ,  fol.  270. 
Barrique  de  vin  blanc. 
port.  Barrica. 

BARRUFAUT,  s.  m.,  regrattier. 

E  fuy  portiers  e  barrufatjtz. 

Raïmond  d'Avignon  :  Sirvens  suj. 
Et  je  fus  portier  et  regrattier- 

BART,  s.  m.,  tache,  marque. 

Que  sus  el  cap  li  farai  bart 
De  cervelh  mesclat  ab  rcalha. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Vu  que  je  lui  ferai  sur  la  tête  une  marque  de 
cervelle  broyée  avec  maillet. 

BARTA ,   s.  f. ,   hallier  ,  broussailles  , 

bocage. 
Cum  terris  et  barta  ,  boc  est  silva. 

Titr.  de  1080.  Du  Cange  ,  1. 1 ,  col.  io52. 
El  rossinhol  aug  cbantar 
El  désert  autet  e  clar, 
Perque  retint  la  barta. 
R.  Jordan,  vie.  de  S.-Antonin  :  Vert  son. 
J'entends  le  rossignol   chanter  au  désert   haut  et 
clair,  c'est  pourquoi  le  hallier  retentit. 

Si  non  o  fas  en  barta,  en  bosc  o  en  boisso.' 

IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Si  tu  ne  le   fais  en   broussailles,   en  bois  ou  en 
buisson. 

anc.  vr.  Une  tasse  de  bois  ou  buisson  apelé 
barte...  Li  diz  bois  ou  barte. 

Tit.  de  i3i6.  Carpentier  ,  t.  I,  col  477- 
Se  transporter  en  certain  bois  ou  bartes. 
Letl.  de  rém.,  1409.  Carpentier  ,  t.  I,  col.  477- 

BARUTEL,  s.  m.,  blutoir,  tarais. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  i3i. 

Semblans  es  a  barutel, 
Reten  lo  lach  e  laissa  '1  ben. 
Un  troubadour  anonyme  :  De  paraulas. 
Il  est  semblable  à  blutoir,  il  retient  le  laid  et 
laisse  le  bien. 
hoc.        E  menet  tan  lo  barutel, 

Que  senti  si  grossa  d'enfant. 

V .  de  S.  Honorât. 
Et  elle  mena  tant  le  blutoir,   qu'elle   se  sentit 
grosse  d'enfant. 


• 


190  BAS 

anc.  fr.  Il  resemblent  le  buretcl... 
Qui  giète  la  blanche  ferine 
Fors  de  lui,  et  retient  le  bren. 
Fnbl.  et  cont.  anc.  t.  II  ,  p.  382. 

Aire.  cat.  Baruteh. 

2.  Barutelar,  ?'.,  bluter. 

Del   mestier  bo  del  nffici  de  mondar  e  de 

BARUTELAR. 

Cartulaire  de  Montpellier,  in  fine. 
Du  métier  ou  de  l'office  de  nettoyer  et  de  bluter. 
Part.  pas. 

Be  val  vi  de  tonella  e  pas  barutelatz. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Bien  vaut  vin  de  tonnelle  et  pain  bluté. 
Fig.         Cors  quan  barutela. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
Le  cœur  quand  il  s'agite. 
ANC.  cat.  Barutelar. 

3.  Barutelaire,   barutelador ,  s.  m., 
bluteur. 

A  barutelaires  lo  portai  Nou...  Pestres  e 
baruteladors. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  44  et  4^- 

A  bluteurs  le  portail  Neuf...  Boulangers  et  blu- 
teur s. 

BAS,  adj. ,  bas,  vil,  peu  considérable. 
Voyez  Leibnitz,  p.  102;  Muratori, 
Diss.  33. 

Ans  fon  hom  bas,  segon  qu'auzem  retraire. 

Perdigon  :  Aissi  cum  selh. 
Mais  il   fut  homme  peu  considérable,  ainsi  que 
nous  entendons  rapporter. 

Qu'ien  esgardei  Jumna  de  tal  valor 
Que  de  bentatz  fos  bass'  e  de  ricor. 

Baimond  de  Miraval  :  Ben  aia  1. 
Vu  que  je  regardai  dame  de  telle  valeur  qui  fût 
basse  de  beauté'  et  de  richesse. 
Adv .  De  ben  haut  pot  hom  bas  cazer. 

G.  Faidit  :  S'om  pogues. 
De  bien  haut  on  peut  bas  tomber. 
Adv.  comp.  Era  m  fait  d'aut  en  bas  chazer. 
Ba.mbaud  pb  Yaoueiras  :  No  m'agrad. 
Maintenant  me  fait  de  haut  en  bas  tomber. 
E  van  montan  de  bas  en  aut,  creissent  de 
mal  en  pieg. 

y.  et  Vert.  ,  fol.  18. 
Et  vont  montant  de  bas  en  haut,  croissant  de  mal 
en  pire. 

anc  fr.  Bas  de  stature  et  de  joye  et  d'esbas, 
Bas  de  savoir,  en  bas  degré  nourri. 
C  Marot  ,  t.  II ,  p,  89. 


BAS 

anc  cat.  Bas.  cat.    no».   Bax.  Esr.    Baxo. 

port.  Baixo.  it.  Basso. 
Subst   Ans  er  al  bas  tos  temps  may. 

G.  Anelier  de  Toulouse  :  Ara  farai. 

Mais  il  sera  au  bas  toujours  davantage. 
E  de  bas  pu hir  contra  mon. 

G.  Faidit  :  S'om  pogues. 
Et  de  bas  monter  contre  mont. 

2.  Bassament,  adv.,  bassement,  en  bas. 

Mas  non  s'eschai 
Qu'ilh  am  tan  bassamen. 

B.  de  Vf.ntadour  :  Belh  m'es  qu'ieu. 
Mais  il  n'e'choit  pas  qu'elle  aime  si  bassement. 

Li  quatre  van  en  sus  detz  cordas  autamens, 
E  il  quatre  van  en  jos  en  cantan  bassamens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Les  quatre  vont  en  sus  dix  cordes  hautement,  et 
les  quatre  vont  en  dessous  en  chantant  en  bas. 

anc.  fr.  Alors  disois  bassement  à  part  moi. 

C.  Marot  ,  t.  I ,  p.  3i5. 
cat.  Baxament.  port.  Baixamente. 

3.  Basset,  adj. ,  basset,  abaissé. 

Subst.  Que  cavaliers  ai  vist  e  trobadors 

Que  de  bassetz  fez  auz,  e  d'anz  ausors. 
Aimeri  :  Totz  hom.  Var. 
Que    j'ai  vu   chevaliers   et    troubadours   que  de 
bassets  elle  fit  hauts  ,  et  de  hauts  plus  élevés. 

anc.  fr.  Li  qnens  li  fist  basseste  chiere. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV  ,  p.  3yg. 
Qui  en  basset  lui  demanda. 

Roman  du  Chastelain  de  Couci,  v.  2866. 

4.  Baissura,  s./.  ,  abaissement,  cour- 
bure. 

Coin  fai  lo  vent  la  cana  tornegar 
Que  vas  totzlatz  li  fai  penre  baissura. 
P.  Espagnol  :  Entre  que  m. 
Comme  le  vent  fait  tournoyer  le  roseau,  de  sorte 

qu'il  lui  fait  prendre  courbure  de  tous  côtés. 

ANC.   FR. 

Mais,  s'il  te  plaist,  non  obstant  sa  bosseur 
Le  recevoir  en  gré. 

C.  Marot,  t.  II,  p.  180. 
akc.  cat.  Baxura. 

5.  Baisseza,  s.  f. ,   bassesse,   abaisse- 
ment. 

Fai  lo  solelhs  autre  cami   per  declinameu 
del  firniamen  segon  sa  baisseza  e  sa  alteza. 
Liv.  de  Sjdrac,  fol.  72. 

Le  soleil  fait  un  autre  chemin  par  la  déclinaison 
du  firmament  selon  son  abaissement  ou  son  élévation. 


BAS 

cat.  Daxesa.  est.  Baxeza.  port.  Baixeza.  it. 
Bassczza. 

6.  Baysshamen,  s.  m.,  abaissement. 
Elevatios  de  votz  se  fay  per  forsa  ,  e  bays- 

shamens  per  si  meteysh. 

Leys  d'amors,  fol.  9. 
L'élévation  de  la  voix  se  fait  par  force  ,  et  l'abais- 
sement par  soi-même. 

it.  Bassamento. 

7.  Baissar,  v.,  baisser,  abaisser,  abat- 
tre. 

Quart  per  me  BAissETsa  benda. 

Guillaume  deBalaun  :  Mon  vers  mov. 
Quand  pour  moi  elle  abaissa  son  bandeau. 

Ane  per  mi  non  fon  derrocatz , 
Mas  be  'u  lî  baissar  un  canton. 

Guillaume  de  Baux  :  En  Gui  a  tort. 
Oncques  par  moi  il  ne  fut  détruit,  mais  j'en  fis  Lien 
abattre  un  coin. 

Fig.  Car  qui  be  vol  baissar  ni  frevolhir 
Sos  eneruics,  bo?  amies  deu  ebauzir. 
B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Ane  mais. 
Car  qui  veut  bien  abaisser  et  affaiblir  ses  enne- 
mis ,  doit  choisir  de  bons  amis. 

Qnar  cobeytatz  los  vay  vensen  , 
Don  proeza  s  baissa  e  s  cofon. 

G.  Anelier  de  Toulouse  :  Ara  farai. 
Car  convoitise  les  va  vainquant ,  d'où  prouesse  se 
baisse  et  se  confond. 

cat.  esp.  port.  ' Baxar.  it.  Bassare. 

8.  Abais,    s.   m.,    abaissement,   déca- 
dence. 

Dels  tortz  que  las  donas  fan, 
Torna  doraneis  en  abais. 

Raimond  de  Miraval  :  Tôt  sel  que. 
Par  les  torts  que  les  dames  font ,  galanterie  tourne 
en  abaissement. 

9.  Araissamen,  s.  m.,  abaissement ,  dé- 
cadence. 

L'os  es  abaissa  mens 
E  l'antre  creyssensa . 

Pierre  d'Auvergne  :  L'airs  clars. 
L'un  est  abaissement  et  l'autre  croissance. 

Tost  torna  en  abaissassent  gloria  d'orgolios. 

Trad.  de  Bede,  fol.  l\. 
La  gloire  d'orgueilleux  tourne  bientôt  en  abaisse- 
ment. 

anc.    cat.    Abaxament.    esp.     Abaxiamento. 
port.  Abeixamento.  it.  Abbassamento. 


BAS  igi 

10.  Abaissera,  s.  f.,  abaissement,  dé- 
cadence. 

A  la  razo  de  nostra  abaisseza. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  72. 
A  la  raison  de  notre  abaissement. 

11.  Abayssador  .  s.  m.,  abaisseur,  qui 
abaisse. 

Li  lauzengier  e  'ls  fais  devinador, 
Abayssador  de  joy  e  de  joven. 

Claire  d'Anduze  :  En  greu. 
Les  médisants  et  les  faux  conjectureurs  ,  abais- 
seurs  de  joie  et  de  plaisir. 
cat.  Baxador ,  abaxador. 

12.  Abaissar,   v. ,  abaisser,  rabaisser, 
humilier,  déprimer. 

Soven  la  van  entr'els  melbors  blasman, 
Et  en  mos  dilz  totz  sos  affars  abays. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  la  fuelha. 
Souvent  je  la  vais  blâmant  entre  les  meilleurs  ,  et 
dans  mes  propos  rabaisse  toutes  ses  qualités. 
Qnec  jorn  afinisc  e  abais 
Qu'ira  no  m  pot  del  cor  yssir. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Crezens  fis. 
Chaque  jour  finit  et  baisse  que  la  tristesse  ne  nre 
peut  sortir  du  cœur. 
cat.  esp.  Abaxar.  port.  Abaixar.  it.  Abbassare. 

i3.  Sobrebas,  adj. ,  très  bas. 
De  sobrebas  estamen. 

Lejs  d'amors,  fol.  54- 
De  très  bas  état. 

BASCLOS,  s.  m.,  vaurien,  souteneur, 
routier,  chenapan. 
Ges  no  m  platz  compaingna  de  basclos 
Ni  de  las  pntanas  venaus. 

Bertrand  de  Born  :  Ar  ven  la. 
Point  ne  me  plaît  la  compagnie  des  souteneurs  ni 
des  prostituées  vénales. 

Mal  vos  tenem  per  asertuc 
D'arnias  en  la  ost  dels  basclos. 

Bertrand  de  Born  :  Maitolin. 
jNous  vous  tenons  pour  mal  assuré  d'armes  en  l'ar- 
mée des  chenapans. 

BASILICA,  s.f.,  basilique. 

De  la  vena  basilica,  laquai  es  nna  de  très 

venas,  etc. 

Trad.  d'AlbucasiSj  fol.5o. 
De  la  veine  basilique,  laquelle  est  une  des  trois 
veines  ,  etc. 
it.  Basilica. 


tgi  BAS 

BASILICON,  s.  m.,  basilicon. 
Am  enguent  basilicon. 

Trad.  d'AlbuciLsis,  fol.  l4- 
Avec  onguont  basilicon. 
cat.  Ksr.  Basilicon.  it.  Basilico. 

BASILISC,  basilesc,  s.  m.,  lat.  basi- 
"Liscus,  basilic. 

Vere  de  bazilisc  es  tan  fort  que  ,  totas  her- 
bas  sobre  lasquals  bazimsc  passa ,  nscla. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  102. 
Le  venin  de  basilic   est  si  fort  que  ,  toutes  les 
herbes  sur  lesquelles  le  basilic  passe  ,  il  les  brûle. 
Co'l  basilesc,  qo'ab  joi  s'anet  ancir, 
Quant  el  mirai  se  remiret  e  s  vi. 

AlMERI  de  PeguilAin  :  Si  com. 
Comme  le   basilic,   qui    avec  joie  alla   s'occire , 
quand  il  se  mira  et  se  vit  au  miroir. 
asc.  cat.  Basilisc.  esp.  port.  it.  Basilisco. 

BAST,  s.  m.,  du  grec  ficcerrccÇtui  y  bât. 
Bestias  ab  cela  ni  ab  bast. 

TU.  du  xive  sièc.  Doat  ,  t.  XCLII ,  fol.  261. 
Bêtes  avec  selle  et  avec  bat. 

Prov.     Cascun  en  aissi 

Troba  gens  de  son  bas  , 
Car  greu  veiretz  amas 
Far  de  fols  ab  senatz. 

G.  Riquier  :  A  penas. 
Ainsi  chacun  trouve  gens  de  son  bât,  car  difficile- 
ment vous  verrez  faire  amas  de  fous  avec  sensés. 
cat.  Bast.  esp.  it.  Basto. 

1.  Bastar  ,  v. ,  bâter. 

Part.  pas.  Poli ,  en  aquest  temps,  non  es  per 
cargas  greviat,  bastat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^6. 
Poulain  ,  en  ce  temps  ,  n'est  point  accable' ,  bâté 
pour  fardeaux. 
abc.  cat.  Bastar. 

3.  Exbastar,  v.,  bâter,  embâter. 

E  pueys  ell  tantost  enbastet 
La  'ga  que  Maria  portet. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Et  puis   il  embâta  aussitôt  la  cavale  qui  porta 
Marie. 
it.  Imbastare. 

4.  Bastier,  s.  m.,  bâtier,  faiseur  de 
bâts. 

A  bastiersIo  portai  del  Peiron...  De  Pescala 
del  dijous  son  b\stiers. 

Cartulairc  de  Montpellier,  loi.  44  et  45. 


BAS 

Aux  bâtiers  le  portail  du  Peiron...  De  la  garde  du 
jeudi  sont  les  bâtiers. 

—  Adj. ,  qui  porte  bât,  portant  le  bât. 
Aiatz  rossin  bastier. 

Arnaud  de  Marsan  :  Qui  comte. 
Ayez  roussin  portant  bât. 

cat.  Baster.  esp.  Bastero.  it.  Bastiere. 
5.  Bastays,  s.  m.,  crocheteur,  portefaix. 

Ans  anaras  a  gnisa  de  bastays. 
T.  de  Thomas  et  de  Bernardo  :  Bernardo. 
Mais  tu  iras  à  guise  de  crocheteur. 

I  bastays  cargatz 
Sol  d'estrelis  de  nov  fargatz. 

V.  de  S.  Alexis. 
Un  portefaix  chargé  seulement  de  sterlings  nou- 
vellement fabriqués. 

anc.  cat.  Bastay.  esp.  Bastage.  it.  Bastagio. 

BASTAR,  v. ,  suffire,  pourvoir. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 
Nostra  tenzos  pot  ben  bneimais  bastar. 
T.  de  troubadours  anonymes  .-Amies  privatz. 
Notre  tenson  peut  bien  désormais  suffire. 
Basta  que  aqael  veia  tas  almornas  e  tos  bes 
de  qui  ne  espères  esser  gazardonatz. 

V.  et  Vert.,  fol.8l. 
Il  suffit  que  celui-là  voie  tes  aumônes  et  tes  bien- 
faits de  qui  tu  espères  en  être  récompensé. 

Part.  prés.  Lo  frevol  entendemens 

D'ome  viven  non  es  bastans... 
A  conoisserla  veritat. 

Brev.  d'amor,  fol.  7. 
Le  faible  entendement  d'homme  vivant  n'est  pas 
suffisant...  à  connaître  la  vérité. 

Part .  pas.  Qne  d'aver  sni  ricx  e  bastatz. 

J.  Esteve  de  Beziers  :  L'autr'ier  el  gay. 
Que  je  suis  riche  et  pourvu  de  biens. 
anc.  fr.  Mes  forces  ne  sont  pas  bastantes  ponr 
nn  tel  dessein. 

Camus  du  Belley,  Diversités,  t.  II,  fol.  465. 
cat.  esp.  port.  Bastar.  it.  Bastare, 

1.  Abastar,  v.,  suffire,  pourvoir,  abon- 
der. 

Qnar  non  pot  abastar  lanbs  sens 
A  aqael  dupte  declarar. 

Brev.  d'amor,  fol.  g. 
Car  nul  sens  ne  peut  suffire  à  éclaircir  ce  doute. 

CC  derniers  de  pan  non  abastabian. 

Trad.  du  Nouf.  Test.  S.  Jean  ,  cap.  6. 
Deux  cents  deniers  de  pain  ne  suffiraient  pas. 


BAS 

Part.  pas. 

Ab  paac  no  m  part  de  Dieu  nia  esperansa. 

Pusqu'els  fais  son  abastat  e  manen. 

P.  Cardinal  :  Totz  lo  mons. 

Peu  s'en   faut  que  je  ne  détache  de   Dieu  mon 
espérance,  puisque  les  hypocrites  sont  pourvus  et 
riches. 
cat.  anc.  esp.  Abastar.  port.  Abastar. 

3.  Abastamen,  s.  m.,  suffisance,  abon- 
dance. 

Ans  se  tenon  tôt  qnant  es  a  nîen, 
Sol  qne  aion  d'aver  abastamen. 

R.  Gaucelm  de  Bezif.rs  :  Dieus  m'a. 
Mais  ils  tiennent  tout  ce  qui  est  pour  rien  ,  pourvu 
qu'ils  aient  abondance  de  richesses. 
Pus  que  n'havem  abastamen. 

Leys  d'amors,  fol.  l5l. 
Puisque  nous  en  avons  suffisance. 
anc.  cat.  Bastamen.  anc.  esp.  Abastamiento. 

BASTARD,  s.  m.,  bâtard. 
Voyez  Leibnitz,  p.  102. 

El  fon  filz  a  nn  mal  bastard. 
Un  troubadour  anonyme  ,  Câblas  esparsas. 
Il  fut  fils  à  un  mc'cliant  bâtard. 
ANC.  FR. 

N'apelent  pas  droit  eir  celui  qui  fiert  son  père, 
Ainsl'apelent  bastart ,  si  fet  honte  à  sa  mère. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  l\!\2. 

—  Fig. ,  homme  de  peu. 

Mot  bastart  me  son  ara  valen 
A  mon  trobar  e  '1  baro  desplazen. 

P.  Bremoxd  Rica  s  novas  :  Un  sirventes. 
Beaucoup  de   gens  de  peu   me    sont  maintenant 
favorables  à  mon  trouver,  et  les  barons  de'plaisants. 
anc.  fr.  Et  que  ces  plaisirs-là  sont  seuls  pro- 
pres à  l'ame,  et  les  autres  sont  bastards  et 
estrangers  qui  sont  attachés  au  corps. 
Amyot,  trad.  de  Plutarque,  Morales,  t.  I,  p.  218. 

—  Adj.,  illégitime. 

Fig.  Ab  motz  amaribotz,  bastartz. 

Piekre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Avec  mots  amers,  bâtards. 
Mas  la  falsa  via  bastarsa 
Que  sec  la  gent,  qu'el  fuec  fos  arsa. 
Un  TROUBADOUR  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Mais  la   fausse  voie  illégitime  que  suit  la  gent, 
que  fût-elle  brùle'e  au  feu. 

anc.  fr.  Il  gaigne  et  attire  à  soy  la  commune, 
laquelle  enfin  vient  à  cognoislre  que  toutes 
les  flatteries,  attraits  et  allechement  des 
I. 


BAS 


i93 


autres  ne  sont  que  faux  appast  et  araorses 

bastardes. 
Amyot,  trad.  de  Plutarque ,  Morales,  t.  III ,  p.  iq8. 
cat.  Bastard.  esp.  port.  it.  Bastardo. 

2.  Bastardos,  s.  m.,  petit  bâtard. 

E  li  fais  elergue  renégat 
Cnidan  dezeretar  Colrat 
Per  donar  a  lors  bastardos. 

Boniface  de  Castellane  :  Era  pueis. 
Et  les  fiux  clercs  rene'gats  croient  de'she'riter  Con- 
rad pour  donner  à  leurs  j>etits  bâtards. 
it.  Bastardeïïo. 

3.  Bastarda,  s.f.,  bâtarde. 

Si  alcuns  confessara  alcun  bastart  o  bastarda 
son  enfan  esser. 

Statuts  de  Montpellier  de  !2o5. 

Si  quelqu'un  avouera  quelque  bâtard  ou  bâtarde 
être  son  enfant. 

4-  Abastardir,  v.,  abâtardir. 
Part.  pas.  Totas  las  abadias  antiguas  ero  en 

aisi   ABASTARDIDAS. 

Cat.  dels  apost.  de  Borna,  fol.  126. 
Toutes  les  antiques  abbay'es  étaient  ainsi  abâtar- 
dies. 
anc.  esp.  Abastardar. 

5.  Exbastarxjir  ,  v. ,  abâtardir. 

Nuls  hom  gentils  que  an'  enbastarden 
Son  lignatge  per  aur  ni  per  argen. 

Sordee  :  Qui  se  membra. 
Nul    homme   gentil    qui   aille   abâtardissant   sa 
lignée  pour  or  ni  pour  argent. 
anc.  cat.  Embastardir .  it.  Imbastardire. 

BASTIR,  v.,  bâtir,  former,  créer,  éta- 
blir, composer. 
Voyez  Muratori,  Diss.  26. 

Qnan  tolh  las  autrui  heretatz 
Ni  bast  castelhs  ,  tors  ni  pares. 

Pons  de  Capdueil  :  En  honor. 
Quand  il    enlève  les  héritages  d'autrui  et   bâtit 
châteaux  ,  tours  et  murs. 

Car  ses  la  décima  non  es 

Us  tant  caut  qu'en  armes  un  lenh, 

Ni  'n  bastis  trabuquet  ni  genh. 

P.  du  Vilar  :.Scndatz  vermelhs. 
Car  sans  la  dîme  il  n'en  est  pas  un  si  chaud  qui  en 
armât  un  vaisseau  ,   ni  en  fabriquât  trébuchet  ni 
machine. 

Et  anc  pus  lo  mons  fo  bastits. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  No  m'agrad. 
Et  oneques  depuis  que  le  monde  fut  créé. 

25 


i94  BAS 

Fig. 
Entr'els  viralz  tal  guerra  bastir  e  comensar. 

Roman  de  Ftcrabnis ,  V.  '5i~5. 
Vous  veniez  entre  eux.  établir  et  commencer  une 
telle  guerre. 

Yuoill  an  nov  sirventes  bastir. 

G.  Faidit  :  Àb  nov. 
J«  veux  composer  un  nouveau  sirveute. 
ParC.  pas.  Auzatz  un  roruanz  bon  e  bel, 
Bastit  île  joi  lin  e  novel. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Ecoutez  un  roman  bon  et  beau  ,  composé  de  joie 
pure  et  nouvelle. 
ahc.  fr.  En  el  bos  sunt  agait  lasti. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  365. 
Cenlx  qui  basassent  une  tyrauuie. 

Amyot,  trad.  de  Plutarijue,  Vie  de  Camille. 
anc.  cat.  anc.  esp.  Bastir.  anc.  it.  Bastire. 

2.  Bastit,  s.  m.,  édifice. 

Onrret  e  einendet  lo  reanme  de  motz  bas- 
titz. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma  ,  fol-  l36. 
Il  embellit  et  répara  le  royaume  de  plusieurs  édi- 
fices. 

3.  Bastimetît,  s.  m. y  bâtiment,  bâtisse. 

Et  aqni  eis  fan  bastiment 
Per  vilans  tolre  a  lor  segnor. 

Arnaud  de  Cominge  :  Be  m  plai. 
Et  là  même  ils  font  bâtiment  pour  enlever  vilains 
à  leur  seigneur. 
anc.  cat.  Bastiment.  anc.  Esr.  Bastimento. 

4.  Bastida,  s.  f.,  bastide,  métairie  où 
il  y  a  un  logement. 

La  bastida  d'En  Gaillard,  etc. 

Ta.  de  1276.  Doat  ,  t.  CVI,  fol.  .\'t\. 
La  bastide  du  seigneur  Gaillard  ,  etc. 

—  Fortification,  bastille. 
E  pois  près  la  bastida. 

Guillaume  de  Tudela . 
Et  puis  il  prit  la  bastille. 

5.  Bastizo,  s.  f.,  bâtiment,  maison. 

Chassatz  d'ort  et  de  bastizo. 

G.  Adiiemar  :  Be  m'agr'  ops. 
Chassé  de  jardin  et  de  bâtiment. 

6.  Bastio,  s.  m.,  bastion,  fortification. 
Que  faza  gacba  ni  bastio. 

T,t.  de  1238.  Doat  ,  t.  CXLIX  ,  fol.  3. 
Qui  fasse  vedette  ni  bastion. 

7.  Bastidor,  s.  m.,  bâtisseur,  maron. 


BAS 

D'antres  n'i  a  b  asti  dors 
Que  (an  portais  e  bestors. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Il  y  en  a  d'autres  bâtisseurs  qui  font  portails  et 
fortifications. 

anc.  fr.  Les  beanîx  bastisscrirs  nouveaulx. 
Rabelais  ,  liv.  III ,  cb.  6'. 
Un  seul  Dien  bastisseur  de  la  machine  ronde . 
F.  P.  Crespet,  Vie  de  S.  Catherine. 

8.  Debastir,   desbastir  ,   v. ,   démolir, 
debâtir,  renverser. 

E  corn  l'uns  aura  bastit,  l'autre  derasta. 

Un  troubadour  anonyme,  Coblasesparsas- 
Et  quand  l'un  aura  bâti,  que  l'autre  démolisse. 
Aitals  semblou  lo  fol  que  bastia  d'nna  part 
sa  mayo  et  desbastia  d'autra  part. 

V.etVert.,  fol.  82. 
Tels  ressemblent  au  fou  qui  bâtissait  d'uue  part  sa 
maison  et  débâtissait  d'autre  part. 

9.  Rebastir,  v. ,  rebâtir. 

Part.  pas.  Motz  mostiers  foro  rebastitz. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  l35. 
Plusieurs  monastères  furent  rebâtis. 

BASTON,  s.  m.,  bâton ,  lance,  plusieurs 
sortes  d'armes. 
Vovez  Denina,  t.  I,  p.  33 4. 

E  sa  lanza  sera  uns  loncs  bastos. 

Lanza  :  Emperador. 
Et  sa  lance  sera  un  long  bâton. 

Per  lairement  dels  chas  et  per  lo  basto  dcl 

pastor. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  55. 
Par  l'aboi  des  cbiens  et  parle  bâton  du  berger. 
Loc.  D'aquestas  mas  fo  culbitz  lo  bastos 

Ab  que  m'aucis  la  plus  belha  qu'anc  fos. 
B.  de  Ventadour  :  Belhs  Monruelhs. 
De  ces  mains  fut  cueilli  le  bâton  avec  lequel  la 
plus  belle  qui  fut  oneques  me  tue. 

Com  batalbiers  qu'a  perdut  son  basto, 
Que  jaî  nafratz  sotz  l'aatre  campio. 

G.  Magret  :  En  aissi  m. 
Comme  batailleur  qui  a  perdu  son  bâton,  qui  gît 
blessé  sous  l'autre  champion. 

No  podon  ni  devon  mètre  sergent  ni  hos- 
tages  ni  basto  senhoril  sobre  lors  bes. 

Tit.  de  1294.  Doat,  t.  XCVII ,  fol.  255. 
Ne  peuvent  ni  ne  doivent  mettre  sergent  ni  otages 
ni  bâton  seigneurial  sur  leurs  biens. 
Loc.  L'escut  e'1  basto  vuelh  rendre, 
E  m  vuelh  per  vencut  clamar, 
Ans  que  ves  domna  défendre 


BAS 

M'avenha  ni  gnerreiar. 

B.  de  Ventadour  :  Lcu  chansoncta. 
Je  veux  rendre  l'e'cu  et  la  lance,  et  me  veux  crier 
pour  vaincu  ,  avant  qu'il  m'arrive  de  me  défendre  ni 
de  guerroyer  contre  une  dame. 
Frances  menan  bateu  un  gran  trayt  de  dasto. 

Rotnan  de  Fierai/ras  ,  v.  47^9- 
Ils  mènent  Lattant  les  Français  un  grand  trait  de 
liàton. 

cat.  Bastô.  *.sv.Baston.  roRT. -Bastào.  it.  Bas- 
tone. 

—  Couplet,  stance. 

En  lo  ters  basto  d'una  o  de  niotas  acor- 

dansas. 

Lej-s  d'amors,  fol.  It2. 
Au  troisième  couplet  d'une  ou  de  plusieurs  accor- 
dances. 

2.  B  vstonal  ,  adj. ,  de  stance. 

D'una  panza  basto» al,  seiublan  per  acort 
a  la  final  acordansa. 

Pauzas  bastonals  son  en  lo  mieg  de  lor. 
Lcys  d'amors,  fol.  ii3  et  116. 

D'une  pause  de  stance,  semblable  par  l'accord  à  la 
finale  accordance. 

Pauses  de  stance  sont  au  milieu  d'eux. 

3.  Bastonet  ,   s.  m.,   petit  bâton,  bâ- 
tonnet. 

Et  aquist  comtador  mennt 
Ne  porton  ades  bastonetz. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Et  ces  petits  conteurs  en  portent  maintenant  des 
bâtonnets. 
cat.  Bastonet.  it.  Bastoncello. 

—  Petits  couplets. 
Bordonetz...  o  bastos  o  bastonetz. 

Lejs  d'amors ,  fol.  l3. 
Vers...  ou  couplets  ou  petits  cou]>lets. 

4*  Bastonada,  s.  f.,  bastonnade. 
Colps,  maldigz  e  bastonadas. 

Leys  d'amors ,  fol.  3g. 
Coups  ,  mauvais  propos  et  bastonnades. 

cat.  Esr.  Bastonada.  it.  Bastonata. 

5.  Embastoxar,   v.  ,   armer,   équiper, 
garnir. 

Part.  pas.    Cinq   cens  cavaliers...  gens  faict, 
ben  armais  et  embastonats. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  38. 
Cinq  cents  cavaliers..,  gentiment  faits ,  Lien  armés 
et  équipés- 


BAT 


i95 


anc.  fr.  Alin  que  cbneun  d'eux  fussent  em  - 
bas  ton  nez ,  que  chacun  se  pourveust  de 
cours  maillets  de  plomb  ou  de  fer  à 
poinctes  et  de  lances,  etc. 

Monstrelet  ,  t.  Il ,  fol.  i3o. 
Tant   les   maistres   que   lesdits  valets  sont 
toujours  embastonnez  et  garnis  d'espées,   poi- 
gnards et  autres  bastons. 

Arrests  d'amour,  p.  869. 

BATELH,  s.  m.,  sax.  bat,  bateau. 

E  no  y  podia  boni  intrar  mas  am  un  batei.u. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  23. 
Et  on  n'y  pouvait  entrer  qu'avec  un  bateau. 

anc.  fr.  Ne  nef  ne  batel  n'i  aveit. 

Deuxième  trad.  du  Chastoiemenl,  cont.  10. 
Batel  avez  et  nef  et  vent. 
Parlonopex  de  Blois,  not.  des  Ms.,  t.  IX  ,  p.  qr. 
anc.  cat.   Batell.  esp.    Batel,   port.  Bote.   ir. 
Batello,  battello. 

BAÏBE,  v.,  battre,  frapper. 

Voyez  Aldrete,  p.  199;  Muratori, 
Diss.  33;  Deniua,  t.  II,  p.  333;  Mé- 
nage ,  etc. 

Que  bâti  fer  freg  ab  martel. 

Deudes  de  Prades  :  En  un  sonet. 
Que  je  bats  fer  froid  avec  marteau. 

En  cort  de  rey  mi  bâton  li  portier. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
En  cour  de  roi  les  portiers  me  battent. 

Sa  pluma  li  trembla  e  ill  bat. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass- 
Sa  plume  lui  tremble  et  lui  bat. 

Subst.  Lo  rey  demanda  :  Deu  born.  castiar 
fenina  ab  batre,  cant  ela  mesfai? 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  35. 
Le   roi  demande  :  Doit-on  châtier   femme  avec 
battre,  quand  elle  méfait? 

—  Affliger,  tourmenter. 

Dieus  bat  en  aquest  segle  cels  cui  aparelia 
salut. 

Trad.  de  Bide,  fol.  68. 
Dieu  afflige  en   ce  siècle  ceux  à  qui  il  préparc 
salut. 

Quan  la  malautia  '1  bat, 
Fan  li  far  donatio. 

P.  Cardinal  :  Tartarassa. 
Quand  la  maladie  le  tourmente,  ils  lui  font  faire 
donation. 

—  Combattre. 


ig6 


BAT 


Âissi  bat  frevols  contra  fort. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Los  frevob. 
Ainsi  le  faible  combat  contre  le  fort. 

—  En  parlant  des  monnaies. 

Totas  monedas  d'ànr  e  d'argent  que  lo  rey 
fara  battre  et  anran  cors. 
Tit.  de  1424.  Jlisl.  de  Lang.,  t.  IV,  pr.,  col.  426. 
Toutes  monnaies  d'or  et  d'argent  que  le  roi  fera 
battre  et  qui  auront  cours. 
Part.  prés.  loc. 

Li  messatge  s'en  van  tost  et  isnelament, 
Al  plus  tost  que  ilb  pogron,  a  Roma  bat  baten. 
Guillaume  de  Tudela. 
Les  messagers  s'en  vont  tôt  et  rapidement ,  au  plus 
vite  qu'ils  pussent ,  à  Eome  en  toute  hâte- 
Part,  pas.     Ab  l'englut 

D'un  ov  batut. 

Augier  :  Era  quau. 
Avec  le  blanc  d'un  ceuf  battu. 
Tôt  fo  ben  d'anr  b*.tut. 

Romande  Fierabrus,  v.  l53. 
Tout  fut  bien  d'or  battu. 

Adv.  comp.  Elb  venc  vays  elh  a  cors  batut. 

Philomena. 
Il  vint  vers  lui  à  course  abattue. 

cat.  Batrer.  anc.  esp.  Bâter,  esp.  mod.  Bâtir. 
port.  Bâter,  it.  Battere. 

2.  Batalh,  s.  ni.,  battant. 

Gnillems  de  Gordon  ,  fort  batalh 
Avetz  mes  dins  vostre  sonhal. 

Bertrand  de  Born  :  Un  surventes. 
Guillaume  de  Gourdon  ,  vous  avez  mis  fort  battant 
dans  votre  cloebette. 

Segnrs  es  de  gran  batalba, 
Com  es  lo  senbs  del  batalh. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  vers  deg. 
11  est  sûr  de  grand  frappement ,  comme  est  la  clo- 
che du  battant. 

akc.  fr.  Le  batail  estoit  d'une  queue  de  renard. 
Rabelais  ,  liv.  V,  cb.  27. 
Sommeillant,  s'éveille  au  bruit 
De  ton  batail. 

R.  Belleau  ,  t.  II ,  fol.  69. 
cat.   Batail.  esp.  Badajo.   port.  Badalo.  it. 
Battaglio. 

—  Cliquet  du  moulin. 

Non  podou  una  hora  calar  com  fay  lo  ratal 

del  moli. 

V.  et  Vert.,  fol.  22. 
Ils  ne  peuvent  s'arrêta  une  heiir<;  comme  fait  le 
cliquet  du  moulin. 


BAT 

3.  Batut,  s.  m. ,  chemin  battu,  sentier. 

Non  y  a  boscatges. 
Ni  pratz,  ni  vergiers ,  ni  batutz. 

Folquet  de  Lunel  :  El  nom  del. 
Il  n'y  a  bocages  ,  ni  pre's ,  ni  vergers,  ni  sentiers. 

4.  Batemens  ,  s.  m.,  battement,  coup, 
frappement. 

Qu'aissi  m  ten  en  fre  et  en  paor, 
Com  lo  girfalex  ,  quant  a  son  crit  levât , 
Fai  la  grua,  que  tan  la  desnatura, 
Ab  sol  son  crit,  ses  autre  batf.men  , 
La  fai  cazer,  e  ses  tornas  la  pren. 

P.  de  Cols  d'Aorlac  :  Si  quo'l  solbelbs. 
Ainsi  elle  me  tient  en  frein  et  en  peur,  comme  le 
gerfaut   fait  la  grue  ,  quand  il  a  poussé  son  cri ,  car 
tant  il  la  déconcerte  avec  son  seul  cri .   sans  autre 
coup,  qu'il  la  fait  choir,  et  la  prend  saus  débat. 
Per  batemen  de  pe  0  de  ma. 

Ord.  desPi.  deFr.,  i463,t.  XVI,  p.  127. 
Par  frappements  de  pied  ou  de  main. 
Si  lo  fraire  no  s'esmenda  per  soen  castîar  ni 
per  escumenio,  boni  bi  den  ajustar  batemens. 
Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoît,  fol.  l5. 
Si  le  frère  ne  se  corrige  par  le  souvent  reprendre 
ni  par  excommunication,  on  doit  y  ajouter  frappe- 
ments. 

Fig.  Lo  batemens  de  Deu  es  dobles  :  Tus  per 
que  sem   batut  en  la  ebarn,   per  so  que 
esmendem,    et    l'antre   batemens  es    can 
sem  nafrat  en  la  coscienca  de  ebaritat. 
Trad.  de  Bede,  fol.  68. 
Le  battement  de  Dieu  est  double  :  l'un  par  lequel 
nous  sommes  battus  en  la  chair,  afin  que  nous  nous 
amendions  ,   et  l'autre   battement   est   quand   nous 
sommes  blessés  en  la  conscience  de  charité. 
cat.  Bâtiment,    anc.    esp.    Batimiento.    tort. 
Batimento.  it.  Battimento. 

5.  Batezos,  s./.,  châtiment,  correction. 
Una  batezos  i  es  atendnda ,  que  comensa 

en  aquest  segîe. 

Damnât  en  la  durabla  batezo. 

Trad.  de  Bede,  fol.  68. 

Un  châtiment  qui  commence  en  ce  monde,  y  est 
attendu. 

Condamné  eu  l'éternel  châtiment. 

6.  Batige,  s.  m. ,  battement,  agitation. 

Desotz  el  pe  un'  autra  n'a 
Que  per  batige  s  trencara. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Sous  le  pied  il  en  a  une  autre  qui  par  battement 
se  tranchera. 


BAT 

7.  Batestau  ,  s.  m.,  dispute,  querelle. 

Amîcx ,  fas  elha ,  gilos  bran 
An  comensat  tal  batestau 
Que  sera  greus  a  départir. 

G.  Rudel  :  Pro  ai  (Ici. 
Ami ,  fait-elle ,  les  méchants  jaloux  out  commencé 
telle  dispute  qui  sera  difficile  à  démêler. 
aitc.  fr.  Or  escontez  le  batestal. 

Roman  du  Renurt ,  t.  I  ,  p.  255. 

8.  Batedor,  s.  m.,  battoir,  fléau. 

E  fo  batutz  lo  Redemptors 
Tôt  enforn  ab  grans  batedors. 

Brev.  d'amor,  fol.  167. 
Et  le  Rédempteur  fut  battu  tout  autour  avec  grands 
battoirs. 

9.  Bateyre,  batedor,  s.  m.,  batteur. 
Dels  batedors  que  fero  e  bato  tan  fort  coma 

lo  favres  bat  lo  fer. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  97. 
Des   batteurs  qui  frappent  et  Lattent  aussi   fort 
comme  le  forgeron  bat  le  1er. 

—  Celui  qui  bat  le  blé. 
Bateyre  tenent  un  flagel. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  125. 
Batteur  tenant  un  fle'au. 
Per  que  penbo  li  penhedor 
Aost  a  lei  de  batedor. 

Brev.  d'amor,  fol.  47- 
C'est  pourquoi  les  peintres   peignent  août  à  ma- 
nière de  batteur. 

ANC.  cat.  Batedor.  esp.  Batidor.  fort.  Batedor. 
it.  Battitore. 

10.  Batalhar ,  v. ,  batailler,  débattre, 
combattre ,  fortifier. 

Non  agro  cura   de  bataihar...    qaar    tota 

nostra  compaynba  es  lassa. 

Philomena. 

Ils  n'auraient  souci  de  combattre...  car  toute  notre 
compagnie  est  lasse. 

Fig.  Serqne  îas  escripturas  e  lbiga  els  libres 
soen ,  e  retenhae  son  coratge  so  queligira, 
e  e  rnemoria  batalhe  totz  jorns  am  lor,  e 
fassa  tan  que  los  vensa  e  meta  al  desotz. 
Liv.  de  SjrdraCj  fol.  109. 
Qu'il  cherche  les  e'eritures  et  lise  les  livres  sou- 
vent ,  et  retienne  en  son  cœur  ce  qu'il  lira  ,  et  qu'en 
sa  mémoire  il  débatte  toujours  avec  eux  .  et  fasse 
tant  qu'il  les  vainque  et  les  mette  au-dessous. 
Part. pas.  Debels  murs  batalhatz,  dentelbatz. 
GiRAliD  de  Bornf.il  :  Si  per  non. 
De  beaux  murs  fortifiés,  crénelés. 


BAT 


[97 


Que  sol  la  man  de  nostre  Senbor  s'era  ba- 
tai.hada  contra  Amalec. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  il. 

Que  seulement  la  main  de  notre  Seigneur  s'était 
combattue  contre  Amalec. 

anc.   cat.  esp.   Batallar.  tort.   Batalhar.  it. 
Battagliare. 

11.  Batalha,  s.  f. ,   combat,  bataille, 
dispute. 

Aissi  com  cel  que  a  batalha  aramida. 

Perdigon  :  Tôt  temps  mi. 
Ainsi  comme  celui  qui  a  bataille  indiquée. 
Tôt  m'a  vencut  a  forsa  ,  ses  batailla. 

B.  de  Ventadour  :  Per  mieills- 
Elle  m'a  entièrement  vaincu  à  force,  sans  combat. 
Qu'en  borne  fan  tôt  l'an  batalha 
Très  vizis  contra  très  vertutz. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
Que  toute  l'année  en  l'homme  trois  vices  font  ba- 
taille contre  trois  vertus. 

—  Bataillon,  corps  d'armée. 

Las  batalhas  s'aproeban  per  un  camp  plan. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  Ho. 
Les  bataillons  s'approchent  par  un  champ  plain. 
Li  dui  vescomt...  et  es  lor  tart 
Que  siat^  en  lor  batalha. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Les  deux  vicomtes...   et  il  leur  est  tard  que  vous 
soyez  en  leur  corps  d'armée. 

La  dezena  escala  lo  rey  Sant-Denis; 
En  cascuna  batalha  a  X  melia  Frauces. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  4OI7- 
Le  dixième  corps  de  troupes,  le  roi  de  Saint-De- 
nis; en  chaque  bataille  il  y  a  dix  mille  Français. 

anc.  fr.  Et  chevaucha  à   tote  sa  bataille  en- 
contre les  fuyant. 

Vu  le-Hardouin  ,  p.  149. 
Quatre  batailles  firent  li  chrestien  de  toute 
leurgent,  et  Sarrazin  "V. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  292. 
Et  le  lendemain  au  matin  ordonna  le  roi 
d'Angleterre  ses  batailles. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  33. 
anc.  cat.  esp.  Bataïïa.  port.  Batalha.  it.  Bat- 
taglia. 

12.  Bataria,  s./.,  rixe,  batterie. 

A  aguda  gran  bataria  entre  las  gens  de  la 
dita  vila  e  las  gens  del  conte. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  80. 

Il  y  a  eu  grande  batterie  entre  les  gens  de  la  ville 
et  les  sens  du  com  le. 


i98 


BAT 


cat.  esp.  Bateria.  tort.  liataria.  it.  Batteria. 

1 3.  B.YTALHIER  ,   BATALHADOR  ,  S.  VI. ,  cliaiîl- 

pion ,  disputeur,  adversaire. 

E  dirai  vos  batalhtfr 

Que  us  vensera ,  mas  no  lier. 

P.  Durand  :  Una  dona  ai. 
Et   je   vous   nommerai    un    champion   qui  vous 
vaincra  ,  mais  il  ne  frappe  pas. 

Utils  so  a  batalhadors  per  audacia  exitar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23g. 
Sont  utiles  aux  comba  liants  pour  exciter  l'audace. 
Disent  :    Si    negun    batalher    es   en  l'ost 
d'Israël  qne  vuelba  combatre. 

Hisl.  abr.  de  la  Bible,  fol.  38. 
Disant   :    Si    aucun   combattant  est    en  l'armée 
d'Israël  qui  veuille  combattre. 

Contra  la  carn  e  '1  mont  e  'ls  antres  bataylliers. 

V.  de  S.  Honorât. 
Contre  la  chair  et  le  monde  et  les  autres  adversaires. 

Adjectiv.  Orgolhos  e  gneregaire, 

Batalhiers  ,  et  engres  de  mal  faire. 
Roman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  86. 
Orgueilleux   et  guerroyeur,   batailleur,  et  avide 
de  mal  faire. 

Un  calabre  qne  trenca  e  brisa  e  fier 
Lo  portai  de  la  Yinba  e  lo  mur  batalhier. 
Guillaume  de  Tudela. 
Une  catapulte  qui  tranche  et  Lrise  et  frappe  le 
portail  de  la  Vigne  et  le  mur  défenseur. 

ANC.  fr.  Les  batailleurs  du  peuple  de  Dieu  en- 
chassoient  leurs  ennemis  ,  quand  Moyse 
levoit  ses  mains  aux  cieux. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  383. 

anc.  cat.  Bataller.  esp.  Batallador.  port.  Ba- 
talhador.  it.  Battagliatore . 

i!\.  Batalhairitz,  s.f.f  combattante. 
E  foro  fortanadas  batalhairitz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  \&\. 
Et  furent  heureuses  combattantes. 

A.NC.  fr.  Celle  gent,  fiere  bateilleresse. 

Bec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  242. 
Carthage  la  batailleresse. 

OEuvres  d'Alain  Cliartier,  p.  (\o!\. 

ANC.  cat.  Batallera.  it.  Battaghera. 

i5.  Abatalhar,  v., batailler,  combattre. 
Tota  nostra  compaynba  es  lassa,  e  valmays 
que  sian  pausatz  per  niielbs  abatalhar. 

PlIILOMF.NA. 

Toute  notre  compagnie  est  lasse,  et  il  vaut  mieux 
qu'ils  soient  reposés  pour  mieux  combattre. 


BAT 

16.  Abatre  ,   v.,    renverser,  abattre, 
vaincre. 

Es  aissy  coma  on  frnbs  madnrs  e  poiritz, 
caut  un  paux  de  vens  lo  toca  ,  si  I'abat  a 
terra. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  78. 
Il  est  ainsi  qu'un  fruit  mûr  et  pourri ,  quand  un 
peu  de  vent  le  touche,  aussitôt  il  l'abat  à  terre. 
So  es  la  mortz  qu'els  abat. 

P.  Cardinal  :  Tartarassa. 
C'est  la  mort  qui  les  abat. 
Na  Beatrix  cuion  de  pretz  abatre; 
Mas  non  lur  val ,  s'eran  per  una  quatre. 
Bambaud  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
Elles  pensent  renverser  de  son  mérite  dameBc'alrix  ; 
mais   ne    leur  profite,    même   seraient-elles  quatre 
pour  une. 
Retener  no  m  puesegesmon  voler  ni  abatre. 

G.  de  S. -Didier  :  Pus  tan  mi. 
Je  ne  me  puis  nullement  retenir  ni  vaincre  mon 
vouloir. 

Quan  en  abat  ni  soi  abatuz. 

AlHERI  de  Peglilain  :  Can  qu'eu- 
Quand  j'abats  et  je  suis  abattu. 
Adonc  s'abat  el  plus  prion. 

B.  de  Ventadour  :  Ah  cor. 
Alors  il  s'abat  au  plus  profond. 
Part.  pas.  E  trobet  lo  abatut  en  terra. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  10. 
Et  il  le  trouva  renversé  en  terre. 
Adv.  comp.  A  cors  abatut. 

Giraud  de  Borneil  :  Ara  si  m  fos. 
A  course  abattue. 
ANC.  fr.  Et  abattit  à  terre. 

Chronique  de  Cambray. 

—  Rabattre. 

Quar  cascus  jorn ,  ses  re  abatre, 
Comta  de  oras  XX  e  quatre. 

Brev.  d'amor,  fol.  /j3. 
Car    chaque    jour,    sans    rien    rabattre,    compte 
d'heures  vingt  et  quatre. 

cat.  Abatrer.  esp.   Abatir.  port.  Abater.  it. 
Abbattcre. 

17.  Abatemex  ,  s.  m.,    chute,  renver- 
sement. 

Mil  ans  que  foro  del  abatemen  del  diable  en 

juscas  Adam. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  22. 

Mille  ans  qui  furent  de  la  chute  du  diable  jusques 

à  Adam. 

cat.  Abatimcnt.  esp.  Abatirnicnto.  tort    Aba- 

t'mcnto.  it.  Abbattimento.     . 


BAT 

18.  Abatament ,  s.  m.,  déduction  ,  ra- 
battement. 

En  solta,  paga,  déduction,  et  abat  amen 
de  très  milia,  etc.  En  paga  et  abatement. 

Tit.de  i3io.Doat,  t.  CLXXIX,  fol.  228et223. 

En  soulte  ,  paie ,  déduct  ion  et  rabattement  de  trois 
mille  ,  etc.  En  paie  et  déduction. 

19.  Combattre,  v. ,  combattre,  battre, 
débattre. 

Que  no  ns  n'anses  combatre. 

Titre  de  960. 
Qui  ne  vous  en  osât  combattre. 

De  totas  partzcomenson  a  combattre. 
RAMBAXJD  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
De  toutes  parts  commencent  à  combattre. 
Reis  qui  per  son  dreig  si  combat. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  chant. 
Boi  qui  se  bat  pour  son  droit. 
Selh  que  ab  Dieu  se  combat. 

P.  Cardinal  :  Tartarassa. 
Celui  qui  se  combat  avec  Dieu. 
O  en  perga  combat. 

Deudes  de  Brades  ,  Auz.  cass. 
Ou  se  débat  sur  la  percbe. 
anc.  fr.  Apres  ces  victoires  que  Narsetes  ot 
eues  se  combati  contre  Sisnliud ,  le  roi  des 
Gepidiens. 

Piec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III  ,  p.  202. 
"Vilains  ,  dont  te  vient  herdement, 
Que  tu  te  veus  à  moi  combatre? 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III ,  p.  307. 
cat.  Combatrer.  esp.  Combatir.  port.  Coinba- 
ter.  it.  Combattere. 

Ou  voit  que  les  troubadours  disaient 
se  combattre,  forme  restée  dans  les  au- 
tres langues  de  l'Europe  latine. 

20.  Combàtemen,.?.  m . ,  combat,  attaque, 

Grans  combatemens  de  villas  et  decastels. 
Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  4°. 
Grandes  attaques  de  villes  et  de  châteaux. 
anc.  fr.  Combatemens  de  chastiaux. 

Lett.  de  rém.,  1342.  Carpentier,  t.  I,  col.  io33. 
anc    cat.    Combadment .  anc.  esp.  Combad- 
miento.  it.  Combattitnento. 

21.  Combatedor,  s.  m.,  combattant, 
assaillant. 

Trop  son  li  combatedor 
E  pane  li  defendedor. 

Aimeri  de  Pegijilain  :  Li  fol  e  '1. 
l^esassaillfints  sont  beaucoup  et  les  dc'fenseurs  peu. 


BAT 


[99 


ANC.    FR. 

De  boenscurnbateors plains  de granthardement. 
As  cumbateors  fist  de  lor  péchiez  pardon. 
Roman  de  Rou  ,  v.  iofa"6  et  1617. 
Mainte  eschielle  de  combatteurs  rassembla. 
Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  289. 
esp.  Combaddor .  it.  Combattitore. 

11.  Escombatre,  v.,  dompter,  vaincre. 
Retener  no  m  puesc  ges  mou  voler  ni  abatre 
Qu'ades  l'am   mielbs  e  mais ,   e   no   m  puesc 

escombatre. 

G.  de  S. -Didier  :  Pus  tan  mi. 
Je  ne  me  puis  nullement  retenir  ni  vaincre  mon 
vouloir,  vu  que  je  l'aime  toujours  mieux  et  plus  ,  et 
je  ne  me  puis  dompter. 

i3.  Desbatre,   debatre,  v.,  débattre, 

démener,  agiter,  quereller. 
Trop  m'a   fait  en  fols  plais  mos  fols  volers 
desbatre. 

G.  de  S. -Didier  :  Pus  tan  mi. 
Mon  fol  vouloir  m'a  fait  trop  débattre  en  folles 
querelles. 

Sobre  las  alas  lo  penra  , 
Car  en  aissi  no  s  debatra. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Sur  les  ailes  il  le  prendra ,  car  ainsi  il  ne  se  dé- 
battra pas. 

Ben  chan,  qui  qne  s'en  debata  , 
De  lauzengiers  qu'an  joi  baissât. 

Rambald  d'Orange  :  Als  durs  crus. 
Qui  que  ce   soit  qui  s'en    agile,  je  chante  bien 
contre  les  médisants  qui  ont  abaissé  la  joie. 
Part.  prés. 

Qu'ieu  no  suy  ges  dels  fais  drutz  df.batens. 
Elias  de  Barjols  :  Pus  la  belha. 
Que  je  ne  suis  point  des  faux,  galants  querellants- 

anc.  fr.  Débat  son  pis  ,  deront  ses  dras... 
Son  vis  à  ses  ongles  depièce. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III,  p.  126. 

cat.   Debatrer.    esp.   Debatir.  port.  Debater- 
it.  Dibattere. 

24.  Débat,  s.  m.,  débat,  querelle. 

Aian  a  cognoisser  lurs  differensias  et  débats. 
Statuts  de  Provence.  Bomy,  p.  j4- 

Ils  aient  à  connaître  leurs  différends  et  débats. 

Tensos  es  contrastz    0    debatz    en  loqual 
casens  mante  e  razoua  alcun  dig  o  alcun  fag. 
Lejs  d'apiors,  fol.  40. 

La  tenson  est  un  contraste  ou  débat  dans  lequel 
chacun  maintient  et  raisonne  aucun  dit  ou  aucun 
fait. 


200  BAT 

So  que  es  de  débat  entre  lor. 

Tit.  duxiv» sièc.  DoiT,  t.  VIII,  fol.  217. 
Ce  qui  est  de  débat  entre  eux. 
cat.  Débat,  esp.  port.  Debate.  it.  Dibatto. 

a5.   Embatre,    i'.,    battre,    attaquer, 

élancer. 

No  s'auzara  embatre  te ,  qne  pessaria  esser 
vencutz  per  te;  e  si  ta  t'en  fuges  nna  vetz  ab 
lliny,  o  tu  i'emratf.s  sobre  lui,  e  non  es  forssa 
encontra  lbuy,  e  tu  es  vencutz,  el  ti  mespre- 
zara. 

Liv.  de  Sydrae,  fol.  107. 

Il  ne  s'osera  l'attaquer,  parce  qu'il  penserait  être 
vaincu  par  toi  ;    et  si  tu  t'enfuis  une   fois  de    lui , 
ou  tu  t'élances  sur  lui ,  et  n'est  pas  la  force  contre 
lui  ,  et  tu  es  vaincu,  il  te  méprisera. 
Part.  pas. 
S'es  per  forsa  embatutz,  iratz ,  pies  de  felnia. 

GuiLLVUME  DE  TuDELA. 
Il  s'est  battu  par  force  ,  triste,  plein  de  chagrin. 
Cant  auzel  es  enbatut. 

Deudes  de  Pbades  ,  Auz.  cass. 
Quand  l'oiseau  est  abattu. 
anc.  m.  N'i  porriez  les  denz  embatre, 
Et  vos  briseriez  les  denz. 
Si  se  sont  sur  lui  embatu 
Là  où  gisoit  estendu. 
Roman  du  lienart,  t.  II ,  p.  259  ;  el  t.  I ,  p.  258. 
anc.  Esr.  Embatir.  it.  Imbattere. 

26.  Esbatre,  v.,  ébattre,  battre. 

Be  m  fora  toz  mos  pans  cuicb  , 
Si  rn  volgnes  esbatre. 

Guillaume  de  la  Tour  :  Una. 
Tout  mon  pain  me  serait  Lien  cuit  ,  si  je  me  vou- 
lusse ébattre. 

Cant  una  ostz  ve  contra  l'autra ,  si  s'y  deu 
l'una  esbatre  contra  l'antra. 

Liv.  de  Sydrae,  fol.  60. 
Quand  une  armée  vient  contre  l'autre  ,  si  l'une  s'y 
doit  élancer  contre  l'autre. 
it.  Sbattere. 

i~.  Rebatre,  v.,  rabattre. 
Part.  pr.  Rebatent  a  qnadaun  las  quantitats. 
R.eg.  des  Etats  de  Provence  de  1^01. 
Rabattant  à  chacun  les  quantite's. 

Part.  pas.  Esser  rebatut  de  vostra  recepta. 
Tit.  de  1/J18.  Doat  ,  t.  CXLV,  fol.  206. 
Etre  rabattu  de  votre  recette. 
jt.  Sbattere. 

28.  Rabatamen,  s.  m.,  rabattement. 


BAU 

Tant  en  rabatamens  de  mon  talh  coma  en 
assignations. 

Tit.  de  1^33.  Ilist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  242. 

Tant  en  rabattement  de  ma  taille  qu'en  assigna- 
tions. 

29.  Rebatement,  s.  m.,  rebattement. 

La  repercussio,  rebatement  o  reflexio  del 
rach  retornant. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i36. 

La  répercussion  ,  le  rebattement  ou  re'flexion  du 
rayon  qui  retourne. 

esp.  Rebatimicnto.  port.  Rebatimento. 

BATTA,  s./.,  buisson. 

Erisso  a  tal  natura ,  que  se  met  en  las  grans 
battas  et  en  las  grans  rodas  d'espinas  que 
no  '1  puesca  bonis  penre. 

Naturas  d'aleunas  bestias. 
Le  hérisson  a  telle  nature ,  qu'il  se  met  dans  les 
grands  buissons  et  dans  les  grandes  touffes  d'épines 
de  manière  qn'on  ne  le  puisse  prendre. 

BATJC ,  s.  m. ,  coffre ,  bahut. 

De  mos  efans  panez 
Voira  eascus  la  cura 
Per  garnir  los  baucz 
De  la  sobre  mezura. 

Le/s  d'amors,  fol.  29. 
Chacun  voudra  la  curatelle  de  mes  petits  enfants 
pour  garnir  les  coffres  avec  le  surplus. 

cat.  esp.  port.  Raid.  it.  Baule. 
BAUDRAT,  s.  m.,  baudrier,  ceinturon. 

Floripar  près  Rollan  per  lo  nolz  del  baudrat. 
Car  el  l'a  tôt  fendut  entro  jos  al  raudratz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  261^  et  3t6o. 

Floripar  prit  Roland  par  le  nœud  du  baudrier. 

Car  il  l'a  tout  fendu  jusques  au  baudrier. 

anc.  fr.  Et  baudrez  et  fallois  moult  beaux. 

Le  Dit  d'un  mercier,  p.  i54- 
port.  Roldrié.  it.  Budriere. 

BAUDUC,  bautuc,  s.  ni.,  dispute,  con- 
fusion, mélange. 

Auziriatz  nanzas  e  bauducx. 

Mabcabrus  :  Al  départir. 
Vous  entendriez  noises  et  disputes. 
Alegistas  vey  far  gran  fallimen, 
E  corr'  entr'  els  grans  bautucx  e  bauzia. 

Pons  de  la  Garde  :  D'un  sirventes. 
Aux  légistes  je  vois  faire  grande  faute,  et  courir 
entre  eux  grandes  disputes  cl  tromperie. 


BAU 

Ieu  tenherai  ab  grana  et  aluu,  ses  tôt  autre 

BAUTUC 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  117. 
Je  teindrai  avec  e'carlate  et  alun  ,  sans  tout  autre 
mélange. 

Adj.         Don  los  clam  flaex  e  bauducx, 
Ieu  e  tug  1'  autre  soudadier. 

MaBCABBUS  :  Al  départir. 
D'où  je  les  appelle  lâches  et  querelleurs  ,  moi  et 
tous  les  autres  compagnons. 

2.  Bautugar,  v.,  troubler,  profaner. 

Et  an  de  l'eregia  batjtugat  la  cientat. 
V.  de  S .  Honorât. 
Et  ont  troublé  la  cite'  par  l'heïe'sie. 
Part .  pas.  Escondam  las  reliquias  que  non  sian 

BAUTUGADAS. 

V.  de  S.  Honorât.  Passio. 
Cachons  les   reliques  afin   qu'elles  ne  soient   pas 
profanées. 
esp.  Bazucar. 

BAUSAN.  s.    m.,   bauçant,    sorte  de 
cheval. 

Bausans  fon  chavals  ferrans  e  bais, 
De  iniehtz  arabitz,  de  mietz  morais. 
Folques  dissen  a  pe  denan  Karlo; 
Présenta  lhi  batjsa  lo  barsalo. 
Roman  de  Gérard  de  Piossil/on  ,  fol.  96  et  106. 
Bauçant  fut  un  cheval  ferrant  et  gris  ,   moitié' 
arabe ,  moitié  maure. 

Foulques  descend   à  pied  devant  Charles  ;  il  lui 
pre'sente  bauçant  le  barcelonais. 

Adj.  Uns  escudiers  adneis  denan 
A  Jaufre  un  caval  bausan. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  6. 
Un  écuyer  amène  devant  Jaufre  un  cheval  lan- 
çant. 

ANC.  fr.  Orghilleus  sist  sour  un  beaucant 
Ki  honist,  grate  ,  Sert  et  mort. 
Pioman  du  Renart,  t.  IV,  p.  1^7. 

—  S.  m.,  étendard  des  templiers,  beau- 
ceaut. 

Preiro  baniera...  lo  bausa. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  l5l. 
Ils  prirent  pour  bannière...  le  beauceant . 

BAUTZ  ,    adj. ,  hardi ,   fier  ,   joyeux  , 
gai. 

Jornandès,  dans    son   Histoire  des 
1. 


BAU  201 

Goths,  dit  que  baltha  signifie  dans  leur 
langue  audax. 

El  noves  es  En  Raimbautz, 
Que  s  fai ,  per  son  trobar,  trop  bautz. 
Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Le  neuvième  est  le  seigneur  Raimbaud ,   qui ,  à 
cause  de  son  trouver,  se  fait  Iropjier. 
...  "Visquera  tota  sazos 
Alegres  e  bautz  e  joios. 

Arnaud  de  Mareuil  :  Dona  sel  que. 
...  Je  vivrais    en    toute  saison  allègre  ,  gai  et 
joveux. 

anc.  fr.  Lors  queilli  si  grant  orgueill  et  si 
grant  arogance  que  trop  estoit  baude  et 
hardie,  selon  la  coustume  de  tel  famé,  à 
faire  engrestiés  et  felonnies. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  208. 
Ains  vueiil  qu'cl  me  trait  bault 
Sans  guiller  et  sans  mentir. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chans.  26. 
Gai  et  joyeux  et  liez  et  bauz. 

Pioman  du  Renart,  t.  I ,  p.  35. 
ANC.  cat.  Bald.  it.  Baldo. 

1.  Baudos,  adj.,  joyeux,  réjoui. 

Bos  sabers  joyos 
Me  fay  e  baudos. 
Qn'ien  mon  cor  non  baia  baudos  , 
Alegre ,  mot  gay  e  joyos. 

Leys  d'amors,  fol.  123  et  12^. 
Bon  savoir  me  fait  joyeux  et  réjoui. 
Que  je  n'aie  pas  mon  cœur  ré/oui,  alerte  ,  très  gai 
et  joyeux. 

3.  Bauzor,  baudor,  s./.,  joie,  allégresse. 

E  play  mi  quant  aug  la  baczor 
Dels  auzels  que  fan  retentir 
Lor  chant  per  lo  boscatge. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  play. 
Et  me  plaît  quand  j'entends  l' allégresse  des  oi- 
seaux qui  font  retentir  leur  chant  par  le  bocage. 
Don  menan  gran  baudor  per  tota  la  ciutat. 

V.  de  S.  Honorai. 
Dont  ils  mènent  grande  allégresse  par  toute  la 
cite'. 
anc  fr.  Il  a  perdu  joie  e  baudor... 

Quinze  jors  va  à  grant  baudor. 
Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  297,  et  t.  II,  p.  108. 

Dans  les  annales  du  Hainaut ,  par 
Jacques  de  Guyse,  t.  IV,  p.  876,  on 
lit  qu'après  la  prise  de  Nervie,  César 
offrit  des  sacrifices  aux  dieux  dans  un 

26 


20'.>.  BAU 

lieu  :  «  Undc  usque  in  hodiernum  diem, 
«  locus  ille  ab  eventu  rei,  lingua  ro- 
«  mana  rvudour,  id  est  gaudium  deo- 
<c  ruw,  ab  incolis  nuncupatur.  » 

it.  Baldore. 

/,.  B.vtJDEz.v,  s.f.,  hardiesse,  confiance. 

Per  la  gran  baudeza  qu'el  avia ,  car  li  Cam- 

panes  avian  ad  el  pronies  que  no  îll  serian  a 

l'encontra. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Par  la  grande  confiance  qu'il  avait,  car  les  Cham- 
penois lui  avaient  promis  qu'ils  ne  lui  seraient  pas  à 

l 'cni  outre. 

Det  li  baudeza  de  trobar  e  de  cantar  d'ella. 
y.  d'Arnaud  de  Narueil. 

Lui  donna  hardiesse  de    trouver   et  de  chanter 
d'elle. 
it.  Baldeza. 

5.  Esraldir,    esbaudir,   v.,    réjouir, 

égayer. 

...  I  messatge  qu'els  a  fait  esbalhir. 
Guillaume  de  Tudela- 
I  n  message  qui  les  a  fait  réjouir. 

Me  vuelh  en  cantan  esbaudir. 

B.  de  VentADOUR  :  En  aquest. 
Je  nie  veux  égayer  en  chantant. 

anc.   fr.  Me  feit  mon  cuer  esbaudir. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chans.  20. 
An  lien  de  les  esbaudir,  je  les  offense. 
Rabelais,  liv.  III.  Prol. 

6.  Esbaudimen,  S;  ni.,  gaîté ,  joie,  allé- 
gresse. 

Mont  chantera  de  joi  e  voluntiers 
En  len  sonet,  per  dar  hi'esbaudimen. 

LaMBERTI  DE  BojXAREL  :  Al  cor. 
Je  chanterais  de  joie  beaucoup  et  volontiers  en  un 
léger  sonnet  ,  pour  me  donner  gaîl". 
Ni  per  reverdir  de  prada 
Ni  per  nuill  autre  esbaudimen  , 
Non  chan  ni  non  fai  chautaire. 
Rambaud  d'Orange  :  Non  chant  per. 
Ni  pour  le  reverdir  de  prairie  ni  pour  nulle  autre 
allégresse,  je  ne  chante  ni  ne  fus  chanteur. 

anc.  fr.  Les  legieretés  et  esbaudissemens  des 
jeunes  nobles  hommes. 

OEuvres  d'Alain  Char  lier,  p.  4^4- 
La  grand  voix  et  esbaudissement  que   fai- 
soient  ceux  qui  venoient. 

Mosstrelet.  1.  I,  fol.  85. 


BAU 

7.  Esbaudeiar,  v.,  réjouir. 
Lo  rossinholet  salvatge 
Ai  anzit  que  s'esbaudeia. 

G.  Faidit  :  Lo  rossinholet. 
J'ai  ouï  le  rossignol  sauvage  qui  se  réjouit. 

BAUZA.R,  v.,  tromper. 

Tu  li  diras  qne  s'ar  no  ill  vaill  ab  bran, 
Il  valrai  tost,  si  'ls  reis  no  m  van  bauzan. 

Bertrand  de  Born  :  Ara  sui  en. 
Tu  lui  diras  que  si  maintenant  je  ne  lui  aide  avec 
glaive  ,  je  lui  aiderai  bientôt ,  si  les  rois  ne  me  vont 
pas  trompant. 

M'an  bauzat  ni  mes  a  lur  dan. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ges  sitôt. 
Ils  m'ont  trompé  et  mis  à  leur  dommage. 
T'i  bauzas  e  perdes  dobla  beneicio. 

Trad.  de  Bede ,  fol.  46- 
Tu  t'y  trompes  et  perds  double  he'ne'diction. 
Part.  pas.  substantiv.  Bauzadors  e  bauzats 
"Valor  menan  derreira. 
B.  Sicard  de  Marjevols  :  Ab  greu. 
Trompeurs  et  trompés  mènent  mérite  derrière. 
ANC.  FR. 

Qui  moult  parsont  dolent  que  la  serve  les  boise. 
Roman  de  Berte,  p.  88. 
"Vous  jurerez... 
Que  Tsengrin  n'avez  boisié. 

Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  33<). 
Mort  fait  dire  à  toz  les  boisiés. 

IIÉi.iNAND,  Vers  sur  la  Mort. 
anc.  cat.  esp.  Embaucar. 

1.  Bauzia,  bauza,  s.f.,  tromperie,  faus- 
seté. 

Car  res  no  i  truep  mas  enjan  e  bauzia. 

B.  de  Ventadour  :  En  amor  truep. 
Car  je  n'y  trouve  rien  que  tromperie  et  fausseté. 
Gardatz  s'es  be  falsa  bauza. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
Voyez  si  c'est  bien  fausse  tromperie. 
Adv.  cornp. 

Que  saubessetz  qu'ieu  vos  am  sts  bauzia. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Aissi  com  sel. 
Que  vous  sussiez  que  je  vous  aime  sans  trom- 
perie. 
anc  fr.  Poi  sont  de  famés  sans  boidie. 

Roman  du  Renart,  t.  II,  p.  200. 
Qni  pas  ne  te  délites  en  la  boisdie  des  mau- 
vais. 

Rec  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  252. 
Sans  nulle  souspicion  de  fraude  ni  de  boidie. 
Ord.  des  R.  de  Fr-,  1256,  t.  I,  p.  81. 
anc  cat.  Bausia. 


BAV 

3.  Bauzaire,   bauzador,   s.   m.,   trom- 
peur. 

Ni  lauzengiers  no  lo  y  puescou  re traire 
Qu'ieu  li  sia  de  reu  fais  e  bauzaire. 

Arn.ud  de  Marieil  :  En  mon  cor. 
ht  médisants  ne  lui  peuvent  rapporter  que  je  lui 
mis  en  rien  faux  et  trompeur. 
Del  BAUZADOR 

Que  m'a  soven  mes  en  error. 

Los  VII  Gaugz  de  la  maire. 
Du  trompeur  qui  m'a  souvent  mis  en  erreur. 
Adject.  Cor  trichador 

Ni  EAUZADOR. 

A.  Daniel  :  Chanson  d'un. 
Cœur  tricheur  et  trompeur. 
anc.  fr.  N'iert  ja  mes  cuers  boisières  ni  faintis. 
Andrius  Contradis  :  Quant  voi  paroir. 
Autresi  vet  des  tenchéenrs , 
Des  lairons  è  des  boiséeurs. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  197. 
anc.  cat.  Bausador.  anc.  esi\  Bauzador.  esp. 
mod.  Embaucador. 

4.  Baussan,  adj.  v.,  trompeur. 

Que  lairo  cossilha 

Ah  sa  messonja  baussana. 

M.VRCABRUS  :  Al  mes  quan. 
Que  larron  conseille  avec  son  mensonge  trompeur. 

5.  Bausios,  adj. ,  trompeur,  faux. 

Garda  d'hom  qu'es  bausios. 

Libre  de  Senequa. 
Garde-loi  d'homme  qui  est  trompeur. 
Que  non  ha  la  lengna  dobla  ni  bauziosa. 

Trtid.  de  la  îeg.  de  S.  Benoit,  fol.  2. 
Qui  n'a  la  langue  double  ni  trompeuse. 

BAVAR,  v.,  baver. 

Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Semblan  lo  masti  que  îaira  e  bava  ,  e  mort 

totz  aquels  que  pot. 

V.  et  Vert  ,  2e  version. 
Us  ressemblent  au  mâtin  qui  aboie   et  bave,   et 
mord  tous  ceux,  qu'il  peut. 

cat.  Babar.  esp.  Babear.  tort.  Babar.  it.  Far 
bava. 

2.  Bavec,  bavet,  adj.,  bavard,  caque- 
teur,  babillard. 

E  a  n'i  pro  d'aitals  secs,  peex, 
Outracuîatz ,  travers,  bavecx. 

Df.udes  de  Prades  ,  Au:,  cass- 
Et  il  y  en  a  assez  de  tels  aveugles,  niais,  suffisants, 
contrariants ,  babillards. 


HAV  5o3 

E  ineti  sels  en  bavec 
De  nessia  gen  baveca, 
Que  tornon  dos  eu  amar. 

Gavai  dan  le  Vieux  :  Lo  vers  deg. 
Et  je  mets  en  caquetage  ceux  de  niaise  gent  ba- 
varde, qui  tournent  doux  en  amer. 
anc.  fr.  Et  que  plus  n'en  soit  curieuse, 

Sur  peine  de  cent  mars  d'argent, 
Ces  te  rusée,  ceste  baveuse. 

COQUILLART,  p.  78. 

C'est  un  causeur,  un  baveux ,  un  menteur. 

Salel  ,  liud.  de  l'Iliade,  fol.  93. 
De  moi  n'aura  mensonger  ne  buveur 
Bien  ne  faveur. 

C.  Mahot,  t.  IV,  r.3o8. 
D'ung  tas  de  folles  baveresses. 

CoyciLLART,  p.  37. 

—  Substantiv. ,   babillage,    caquetage, 
bavardage. 

Quar  peza  '1  folia  may 
Qu'el  balansa  el  dreg  bavec 

Bernard  de  Venzenac  :  Bel  m'es  lo. 
Car  la   folie  lui  pèse  davantage  ,  vu  que  le  vrai 
bavardage  l'agite. 

Senber,  Na  Eva  trespasset 
Lo  mandamen  que  ténia  , 
Et  qui  de  vos  me  castia 
Aitant  se  muza  en  bavet. 

Gavaudan  le  Vieux  :  L'autre  dia. 
Seigneur  ,   dame  Eve  dépassa  le  commandement 
qu'elle  tenait,  et  qui  de  vous  me  reprend  musc  au- 
tant en  bavardage. 

anc.  fr.  J'ay  bien  ouy  tout  son  tripot 
Et  ses  baves. 

Coquillart  ,  p.  89. 
jMeintes  baves,  meinte  promesse  ont  fait. 
Légende  de  F  ait f eu  ,  p.  98. 
En  disant  mainte  bonne  bave. 

Les  Repues  franches ,  p.  5. 
ANC.  ESP. 
Mas  pora  mi  non  era  tan  liera  bavequia. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  655. 

BAVASTEL,  s.  m.,  marionnette,  man- 
nequin. 

Cimils  ni  bavastels. 

G.  Biqlier  :  Pus  Dieu. 
Singes  et  marionnettes. 

E  panex  pomels 
Ab  dos  cotels 
Sapcbas  gitar  e  retenir, 


2C>4 


13E 


E  chans  d'auzels 

E   BAVASTELS. 

Giraud  de  Calanson  :  Fadet  joglar. 
Et  sache  jeter  el    retenir   petites  pommes  avec 
deux  couteaux  ,  et  chants  d'oiseaux  et  tours  de  ma- 
rionneltes. 

Dels  cavalliers  sembla?,  del  bAvasthl  , 
Quant  el  caval  etz  poiaz  ab  l'arnes. 

P.  Bremond  Ricas  novas  :  Tant  fort. 
Vous  ressemblez  au  mannequin  des   chevaliers, 
quand  vous  êtes  monte'  à  cheval  avec  l'équipement. 

BAZA,  s.f.,  lat.  Busis,  base. 

Abis,  pev  so  quar  es  ses  baza  et  fons. 
Un  angle  pyramidal  et  agut  qui  termina  a 
la  pnpilla...  et  la  baza  es  la  causa  vista. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  l52ct  15. 
Abîme,  parce  qu'il  est  sans  base  et  fond. 
Un  angle  pyramidal  et  aigu  qui  termine  à  la  pru- 
nelle... et  la  base  est  la  chose  vue. 
cat.   Basa.  ssr.  Basa,  base.  port.  Base.  it. 
Basa,  base. 

BAZILICA ,  s.f.,  lat.  basilica  ,  basilique. 
En  la  BAzitiCA  de  San  Peire. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  60. 
En  la  basilique  de  Saint-Pierre. 
Aquest  emperaire  fetz  atreci  la  bazilica  de 
Santz-Lanrens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  37. 
Cet    empereur   fit  aussi   la   basilique  de    Saint- 
Laurent. 
cat.  esp.  fort.  it.  Basilica. 

BAZILICA ,  s.  f. ,  basilique,  gentiane, 
plante. 
Gensana...  autrament  es  dita  bazilica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  211. 
La  gentiane...  autrement  est  appelée  basilique. 

BDELLI,  s.  w.,lat.  bdelli«//.',  bclellium. 

Pideli.i  es  aybre  mot  nègre;   sa  goma  val 
en  medecina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  201. 

Bdellium  est  arbre  très  noir  ;  sa  gomme  vaut  en 
médecine. 
port.  it.  Bdellio. 

BE,  s.  m.,  bé,  cri  des  brebis. 

Vox  earnm  non  me  sed  bee  sonare  videtur. 

VarRO  ,  II ,  de  Re  rustic.,  cap.  I. 
Per  so  de  bf.  ditz  hom  belar. 

Lejrs  d'amors,  fol.  l32. 
Pour  cela  de  bé  on  dit  héler. 
.  AT.  it.  Be. 


BEC 

2.  Belar,  v.,  lat.  bal  arc  ,  bêler. 
La  ovella  bêla. 

Leys  d'amors,  fol.  128. 
La  brebis  bêle. 

Part.  prés. 

Pus  que  toca  dels  rnans  motos  eelans, 
Ni  que  rauba  gleizas  ni  viandans. 

GlRAUD  de  Borneil  :  Per  solatz. 
Puisqu'il  touche  des  mains  moutons  bêlants,  el 

qu'il  dérobe  églises  et  voyageurs. 

cat.  Belar.  est.  port.  Balar.  it.  Belare. 

BEC ,  s.  m. ,  bec. 

Cui  Tolosre  nato  cognomen  in  pueritia  Becco 
fuerat;  id  valet  gallinacei  rostrum. 

Svieton.  ,  Fitellius,  18. 
"Vos  faitz  badar 
Lo  bec  de  Pauzel. 
Mas  si  vols  bon  falcou  lanier, 
Ab  gros  cap  et  ab  gros  bec  lo  quier. 

Devjdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  faites  ouvrir  le  bec  de  l'oiseau. 
Mais  si  tu  veux  un  bon  faucon  lanier,  cherche-le 
avec  grosse  tête  et  avec  gros  bec. 

E  no  y  ten  mut  bec  ni  guola 
Nuls  anzels. 

A.  Daniel  :  Autet  et  bas. 
Et  aucun  oiseau  n'y  tient  muet  bec  ni  gosier. 

—  Bouche. 

Pueys  a  so  bec  vinagre  mest  am  fel. 
MatfreErmengaud,  Ep.  à  sa  sœur. 
Puis  à  sa  bouche  vinaigre  mêlé  avec  fiel. 

Fig.    Ges  l'afilatz  becs  d'aisola 

Non  pert  son  Ion  al  fogual. 

Marcabrl'S  :  Mas  la  fuelha. 
L'affilé  bec  d'aissetle  ne    perd  point  sa  place  au 
foyer. 

—  Langage ,  langue. 

Selhs  qu'an  mais  becx  , 
Joves  e  seneex. 
Germonde  de  Montpellier  :  Greu  m'es. 
Ceux  qui  ont  mauvaises  langues,  jeunes  et  vieux. 
Qu'an  afilatz  lnrs  becx. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Era  pus  yverns. 
Qui  ont  affilé  leur  langue. 
Loc.     A  dojs  lengas  e  dos  becx. 

G.  Faidit  :  Aras  lo  mont. 
Il  a  deux  langues  et  deux  becs. 
anc.  fr.  Ores  n'est  pus  temps  de  clorre  le  bec, 
Cbantons,  sautons  et  dansons  rie  à  rie. 
C.  Marot,  t.  II,  p.  255. 
Ce  n'est  pas  tout  que  d'estre  bec  à  bec, 


BEC 

Les  lèvres  se  pressant  d'un  baiser  tousionrssec; 
Il  faut  que  l'nne  langue  avec  l'antre  s'assemble. 
Olivier  de  Magny  ,  p.  i8o. 

cat.  Bec.  esp.  Pico.  port.  Bico.  it.  Becco. 

2.  Beca,  s.  /.,  croc,  crampon. 

Cordas  e  becas  e  paysso. 

Bertrand  de  Born  :  Lo  coms  m'a. 
Cordes  et  crocs  et  pieux. 

3.  Becut,  adj. ,  beccu  ,  crochu. 

Ben  l'agr'obs  que  fos  becutz  , 
E  '1  bec  fos  loues  et  agutz. 

A.  Daniel  :  Puois  Kaimons. 
Il  aurait  bien  besoin  qu'il  fut  beccu,  et  que  le  bec 
fût  long  et  aigu. 

Fig.  Els  fais  becut  lauzenjador. 

Deudes  de  Prades  :  No  m  puesc  mudar. 
Les  faux  beccus  médisants. 
anc.  fr.  Naus,  galbons  et  leurs  esprons  beats. 

Ronsard,  1. 1,  p.  619. 
port.  Bicudo. 

4.  Bechar,  v. ,  becquer,  becqueter,  pi- 
quer. 

Cant  vostr'  anzel  cornensara 
Sus  a  bechar,  el  saucx  parra. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Quand  votre  oiseau  commencera  à  becquer  dessus , 
le  sang  paraîtra. 
ANC.  fr. 
Ou  me  laisser  becquer  ceste  amorce  friande. 
R.  Belleau  ,  1. 1 ,  p.  253. 
it.  Beccare. 

BECHINA,  begùina,  s./.,  béguine. 

Voyez  Du  Cange,  t.  I,  col.  iog4  ; 
Carpentier,  t.  I,  col.  5og;  Ménage, 
t.  I,  p.  171. 

Toz'  an  vos  facba  menor 
Bechina. 

J.  Estève  :  Oganab. 
Fillette,  ils  vous  ont  faite  béguine  mineure. 
De  beguinas  re  no  us  dirai. 

P.  Cardinal  :  Ab  votz. 
Je  ne  vous  dirai  rien  des  béguines. 

anc.  fr.  En  riens  que  béguine  die , 

N'entendiez  tuit  se  bien  non. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  5j. 
Une  des  béguines  de  la  reine,  quant  elle  ot 
la  royne  ebaucé,  si  ne  se  prît  garde. 

JoiNVILLE,  p.   l35. 

it.  Beghina. 


BEI) 


ao5 


2.  Beguinatje,  s.  m.,  béguinage,  mo- 
nastère de  béguines. 

Ni  bermitanatge  escondutz, 
Ni  reclus,  ni  beguinatje. 

Folquet  de  Lunel  :  E  nom  dcl. 
Ni  ermitage  caché  ,  ni  reclus ,  ni  béguinage. 

anc.  fr.  Tuit  li  preudome ,  ce  me  semble, 
Haïr  doivent  trestuit  ensanble 
Pappelardie  et  beginage. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  320. 

BECILH ,  s.  tn. ,  renversement,  détério- 
ration ,  trouble. 

Sest  fai  de  nueytz  son  jornal, 
Per  qu'el  frug  torn  en  becilh. 

Marcabrus  :  Pus  la  fuelba. 
Celui-là   fait   sa  journée  pendant  la  nuit  ,   c'est 
pourquoi  le  fruit  tourne  en  détérioration. 

Cel  propbetizet  ben  e  maa 
Que  ditz  c'on  iri'  en  becill; 
Seignor  ser,  e  sers  senhoran. 

Marcabrus  :  Lo  vers  comens. 
Celui-là   prophétisa  bien   et   mal ,  qui  dit  qu'on 
irait  en  renversement  ;  le  seigneur  serf,  et  le  serf 
seigneuriant. 

anc.  fr.  Onques  si  laide  occision 
Ni  si  laide  destruction 
Ne  tel  besil  ne  tel  doulour 
Ne  fu  de  Sesnes  en  un  jour. 
Roman  de  Brut,  Ms.  de  l'Arsenal ,  fol.  60. 
Qu'il  n'i  ot  besil  et  masacre. 

G.  Gi;iART,t.  I,p.  88. 
Onques  n'oï  en  nnl  péril 
De  famés  fait  si  grant  besil. 

Roman  de  Brut,  Abrahams  ,  v.  6070. 

2.  Besillar  ,  v.,  détruire,  périr,  ren- 
verser.   . 

Jovens  feuney  e  trafana, 
E  donars  besilla. 

Marcabrls  :  Bel  m'es  quan. 
La  grâce  trompe  et  se  moque,  et  largesse  périt. 

anc.  fr.  Mainte  bone  ville  besillent ; 

En  allant,  la  contrée  essilent. 
Gran  due!  en  maine  la  reine; 
A  poi  qu'elle  ne  s'en  besille... 
Car  huis  et  portes  en  refraignent , 
Besilent  tous  ceux  qu'il  ataignent. 
G.  Guiart  ,  1. 1 ,  p.  83  ,  et  \.  II ,  p.  122  et  i36. 

BEDEL,  s.  m.,  bedeau 

L'anglo  -  saxon    boedel  ,     nuneius , 


ao6  BEL 

paraît   la   véritable   étymologie   de  ce 
mot. 

"N'oyez  le  Vocabul.  anglo-saxonic,  et 
Wachter,  Gloss.  germa n. 

Qu'el  bétels  de  lor  consistori  baia  los  emo- 
Iuruens  acostumatz. 

Leys  d'imors,  La  Loubère ,  p.  62. 

Que  le  bedeau  de  leur  consistoire  ait  les  émolu- 
ments accoutumés. 
1  \t.  Bedett,  esp.  tout.  Bedel.  it.  Bidello. 

BEL  ,  ad/.,  lat.  bel/m.v,  bel,  beau. 

Pus  bella  que  bels  jorns  de  may. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Plus  belle  que  beau  jour  de  mai. 
Comparât.  Pus  blanca  es  qu'Elena , 

Bellazors  que  flors  que  nays. 
Arnaud  de  Marueil  :  Belli  m'es. 
Elle  est  plus  blanche  qu'Hélène,  plus  belle  que 
(leur  qui  naît. 

Superlat.  Puois  es  del  mon  la.  bellâtre. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Per  solatz. 
Puisqu'elle  est  la  plus  belle  du  monde. 

Et  am  del  mon  la  bellazor. 

Rambaud  d'Orange  :  Mon  chant. 
Et  j'aime  la  plus  belle  au.  monde. 

Loc.  Ses  respieg  d'altra  merce, 

Sol  snefra  qu'en  lei  m'atenda 
E  qu'el  belh  nient  atenda. 

Peïfols  :  Del  seu  tort. 
Sans  espoir   d'autre  récompense  ,   qu'elle  souffre 
seulement  que  je  m'adresse  à  elle  et  que  j'attende  le 
beau  rien. 

Tuelh  mas  coblas  movon  totas  en  bel. 

Guillaume  de  St. -Didier  :  Ayssi  cum  es. 
Je  veux  que  mes  couplets  tournent  tous  en  beau. 

M'es  bon  e  bel  hueyniais  qu'iea  m'entremeta 
D'nn  sirventes  per  elhs  aconortar. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Ventedorn. 
Il  m'est  désormais  bel  et  bon  que  je  m'entremette 
d'un  sirvente  pour  les  encourager. 

Neutral.  Bel  m'es  qnan  l'erba  reverdis. 

R.  Vidal  :  Bel  m'es  quan. 
Il  m'est  beau  quand  L'herbe  reverdit. 

anc.  fr.  Bel  leur  fut  d'eux  départir  de  la  dicte 
forteresse. 

Monstrelet  ,  t.  II ,  fol.  32. 
Volentiers,  suer,  puisqu'il  t'est  bel. 

Li  Gieus  de  Robin  etde  Marion,  p.  7. 
Et  chantoit  bien  et  bel. 
Pastourelle  :  L'autre  ier.  Leorand  ,  t.  II  ,  p.  288. 


BEL 

ANC.   EST. 

Quando  enloqueeiô  por  el  su  bel  parecer. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  2263. 
E  da  me  nn  bel  pandero  e  seis  anillos  de 
estano. 

ARCirRESTE  DE  IIlTA  ,  cop.   Cf-rf . 

cat.  Bell.  esp.  mod.  tort.  it.  Bello. 

1.  Bellamen,  adv. ,  bellement,  agréa- 
blement. 
Que  non  sia  bellamen  faissonatz. 

B.  de  VentADOUR  :  Per  mieills. 
Qui  ne  soit  agréablement  façonné. 
Anatz  suau  c*et.lament. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Allez  paisiblement  et  bellement. 

Adv.  comp.  E  pueisas  ,  ab  una  broqueta 
Que  non  sia  trop  agudeta, 
Hom  los  pasca  tôt  belamen. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  puis  ,  avec  une  brochette  qui  ne  soit  pas  trop 
aigué ,  qu'on  les  paisse  tout  bellement. 
anc.  fr.  Et  puis  tout  bellement 

S'approchant  dn  ebalit,  saisit  le  cimeterre. 
Du  Bartas,  p.  4 12. 
cat.  Bellament.  esp.  port.  it.  Bellamente. 

3.  Sobrebel,  adj.,  très  beau. 

"Vezia  en  esperit  nn  arbre  sobrebel,  de  ma- 
ravilhosas  flors. 

V.  de  S.  Flors.  Doat  ,  t.  CXXI1I,  fol.  261. 

Voyait  en  esprit  un  arbre  très  beau,  de  merveil- 
leuses fleurs. 

4.  Beltat,  beutat,  s.f.,  beauté. 

La  granz  beltatz  e  '1  valor  qu'en  leîs  es. 

Pep.DIGON  :  Lo  mal  d'amor. 
La  grande  beauté  el  le  mérite  qui  est  en  elle. 
Sabis  hom   no  s'atent  pas  a  la  beltat  del 
cors ,  mas  a  la  beltat  de  l'arma. 

Trad.  de  Bédé ,  fol.  72. 
L'homme  sage  ne  s'attache  pas  à  la  beauté  du  corps, 
mais  à  la  beauté  de  l'âme. 

Tau  mi  destrenb  sa  bontatz, 
Sa  proeza  e  sa  beutatz. 

Alphonse  II ,  roi  d'Aragon  :  Per  mania  1 
Tant  me  maîtrise  sa  bonté,  son  mérite  et  sa  beauté. 
anc.  fr.  Bealtet  ad  vestut. 

Anc.  trad.  du  Psmit.  de  Corbie,  ps.  92. 
anc.  cat.  Beltat.  esp.  Beldad.  tort.  Beldade. 
it.  Belta. 

5.  Belleza  ,  s./.,  beauté. 
Las  donas  eissarnens 


BEL 

An  pretz  diversanicns  : 
Las  unas  de  belleza, 
Las  autras  de  proeza. 

Arnaud  df.  Marueil  :  Razos  es. 
Les  dames  e'galement  ont  prix  diversement  :  les 
unes  de  beauté,  les  autres  de  mérite. 
cat.  Bellesa.  esp.  port.  Belleza.  it.  Beïlezza. 

6.  Belor,  s.f. ,  beauté. 

Fe,  quan  naysb,  a  verdor,  creyshen  belor, 
après  ilor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  209. 

Foin,   quand   il  naît,   a    verdeur,   en  croissant, 
beauté,  ensuite  fleur. 

anc.  cat.  Bellor.  anc.  it.  Bellore. 

7.  Abelhir,  v.,  agréer,  plaire  ,  charmer, 
briller. 

Tan  m'ABELis  jois  et  amors  e  chans, 
Et  alegrier,  déport  e  cortezia. 

Berenger  de  Palasol  :  Tan  m'ahelis. 
Tant  me  charme  joie  et  amour  et  chant  et  allé- 
gresse ,  réjouissance  et  courtoisie. 
Aissi  s  vai  inelhnran, 
Tan  quan  cove  a  valor  e  a  sen, 
Qu'abelhir  fa  sos  faitz  a  tota  gen. 

Pons  de  Capdueil  :  Aissi  m'es  près. 
Ainsi  elle  va  se  perfectionnant,  autant  qu'il  con- 
vient au  mérite  et  au  sens,  qu'elle  fait  agréer  ses  faits 
à  toute  personne. 

E  pois  feirou  la  gaita  tro  qn'el  jorns  abelig. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  puis  ils   firent  le  guet  jusqu'à  ce  que  le  jour 
brilla. 

Car  totz  hom  pros  s'abelis 
De  Na  Conja  e  s  grazis. 
T.  de  G.  de  la  Tour  et  de  Sordel  :  Us  amicx. 
Car  tout  homme  preux  se  charme  de  dame  Conje 
et  s'en  agrée. 

anc.  fr.  N'onc  a  prodomnie  n'abêti 

N'il  n'est  drois  qu'el  li  abelisse. 

Roman  de  la  Rose,  v.  5370-1. 
it.  Ma  cosi  o  cosi ,  natnra  lascia 

Poi  fare  a  voi ,  secondo  che  v'  abbella. 
Dante  ,  Parad.  ,  XXVI. 
anc.  cat.  Abelir. 

8.  Arelhimen,  s.  m.,  agrément,   gra- 
cieuseté. 

L'es  vengutz  abelhimens 
Qae  sias  sey  chantaire. 

Raimond  de  Castelnau  :  Aras  pus. 
11  lui  est  venu  la  gracieuseté  que  vous  soyez  ses 
chanteurs. 


BEL 


507 


Fig.  Qnar  vos  etz  coms  de  valor  e  de  sen, 
E  coms  de  joy,  e  coms  d'ABEi.HiMEN. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Un  surventes. 
Car  vous  êtes  comte  de  valeur  et  de  sens  ,  et  comte 
de  joie  ,  et  comte  d'agrément. 
anc.  cat.  Abeliment. 

9.  Arelivol  ,  adj. ,  agréable,  plaisant. 
Mal  abei.ivols  fo  e  Proenza  e  sos  ditz. 

V.  de  Giraud  de  Calanson. 
11  fut  peu  agréable  en  Provence  dans  ses  propos. 

10.  Desarelir,  v.,  déplaire,  désagréer. 

La  m  fai  desabelir 
E  de  mon  cor  loignar. 

Aimf.ri  df.  Peguh.AIN  :  Qui  sofrir  s'en. 
La  fait  me  désagréer  et  éloigner  de  mon  cœur. 

anc.  fr.  E  si  li  en  desabeli. 
G.  Guiart  ,  an.  1259.  Carpentier,  1. 1 ,  col.  11. 

11*  Embellir,  v.  ,  embellir. 

Corn  plus  Tesgard,  mais  la  vei  embellir. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  la  fuellia.  Far. 
Comme  plus  je  la  regarde,  plus  je  la  vois  embellir. 
cat.  Embellir. 

12.  Emrellezir,  v. ,  embellir. 

Hnmilitat  colora  et  adorna  et  embelleziss 
obediensa  de  totz  sos  ornamens. 

V.  et  Vert.,  fol.  54. 
L'humilité  colore  et  orne  et  embellit  l'ohéissance 
de  tous  ses  ornements. 

E  colora  de  sol  lo  rais 

Lo  mon,  per  que  s'embellezis. 

G.  Adhemar  :  Pos  vei. 
Et  le  rayon  du  soleil  colore  le  monde  ,  c'est  pour- 
quoi il  s'embellit. 

BELLICOS  ,  adj. ,  lat.  bellicosm,?,  bel- 
liqueux. 
Fo  aquela  gent  totz  temps  bellicoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  17g. 
Cette  nation  fut  en  tout  temps  belliqueuse. 

cat.  Bellicos.  esp.  port.  it.  Bellicoso. 

2.  Sobrebellicos,  adj.,  très  belliqueux. 

Sa  gent  fo  antiguament  sobrebelliquosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  171. 
Sa  nation  fut  jadis  très  belliqueuse. 

3.  REBEL  ,    REBELLE  ,     REVEL  ,     adj.  ,    lat. 

rebel/w,  rebelle,  indocile,  revéche. 
El   es  trop  arditz    a   mal  afar  et   engres  e 

REBELS. 

V.et  Ferl.,  fol  61. 


20 


8 


BEL 


Il  est   trop  hardi  dans   mauvaise  affaire  et  irrite 
et  rebelle. 

E  si  tant  era  que  negus  fos  rebells  a  penre 
lo  dig  oftici. 

Cartulain :  de  Montpellier,  fol.  126. 

Et  si  tant  était  que  personne  fût  indocile  à  prendre 
ledit  office. 

Mètre  los  delielz  de  sa  carn  sotzlos  pes,  que 
non  sia  rebella,  a  l'esperit. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  85. 
Mettre  les  délices  de  sa  chair  sous  les  pieds,  afin 
qu'elle  ne  soit  pas  rebelle  à  l'esprit. 
Al>  los  pels  REVELS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  259. 
Avec  les  poils  revéches. 

anc.  cat.  Rebelle,  cat.   mod.  esi\  tort.  Re- 
belde.  it.  Ribello. 

4.  Revel,  s.  m. ,  rébellion,  résistance. 

Que  ja  negun  revel  no  i  trobaran. 

E.  Cairel  :  Qui  saubes. 
Vu  que  jamais  ils  n'y  trouveront  nulle  résistance. 
Selha  cui  sui  liges  ses  revelh. 

Guillaume  de  S.-Didier  :  Aissi  cum  es. 
Celle  à  qui  je  suis  lige  sans  rébellion. 

5.  Rebellio,  s.  f. ,  lat.  rebellio,   ré- 
bellion, résistance,  refus. 

Avian  estât  en  rebellio  contra  lai. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  10. 
Ils  avaient  e'té  en  rébellion  contre  lui. 
Si  aquel  si  deffen  e  se  met  en  rebellio. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  Iq63  ,  t.  XVI ,  p.  i35. 
Si  celui-là  se  de'fend  et  se  met  en  rébellion. 

E  fes  rébellion  de  pagar. 

Tu.  de  i333.  Doat,  t.  XLIII ,  fol.  38. 

Et  fit  refus  de  payer. 

cat.  Rebellio.  tsp.  Rebelion.  port.  Rebelliâo. 
it.  Ribellione. 

6.  Rebellacion  ,  s.  f.,  rébellion. 

Mais  piegers  es  rebellatios. 
Rebellacions  es  un  peccatz  que  nays  de  cor 
qui  es  rebels  e  durs. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  26  et  36. 
Mais  pire  est  rébellion. 

La  rébellion  est  un  pèche'  qui  naît  du  cœur  qui  est 
rebelle  et  dur. 

it.  Ribellazione. 

7.  Rebellar,  revellar,  v.,  lat.  rebel- 
larc,  révolter,  rebeller. 

Se  son  délibérât  de  rebellai;. 


BEL 

La  gen  del  pays  que  se  rebellavan. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  79  et  49- 
fis  ont  delibe're'  de  se  révolter. 
La  gent  d  u  pays  qui  se  révoltaient. 
Els  se  revelero  contra  Ihui. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  72. 
Us  se  révoltèrent  contre  lui. 
Part.  pas.  Li  guazan  si  son  acordat 

Entrelbs  e  ves  lui  révélât. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  chan. 
Les  vassaux  se  sont  accorde's  entre  eux  et  rebellés 
contre  lui. 

Substantif.  Que  mais  mi  volgr'esser  rezems 
De  Malmutz  o  de  revellatz. 

GlRAUD  DE  Borneil  :  Ben  cove. 
Vu  qu'il  me  vaudrait  mieux  être  racheté'  des  Ma- 
meluks ou  des  infidèles. 

anc.  fr.  Li  elergies  et  tous  li  peules  révélèrent 
encontre  lui. 

Chronique  de  Cambray. 
cat.  Rebellar.    est.    Rebelar.   tort  Rebellar. 
it.  Ribellare. 

BELUGA ,  s.  f.,  bluette ,  étincelle. 

Amors  es  cum  la  béluga 
Que  coa  '1  fueg  en  la  suga, 
Art  lo  fust  e  la  festuga. 

MarcaBRUS  :  Dirai  vos. 
L'amour  est  comme  la  bluette  qui  couve  le  feu 
dans  la  suie  ,  hrûle  le  bois  et  la  paille. 

Fig.  E  qui  soi  ieu  si  no  cenres  e  béluga  de 
f  110c  ? 

V.  et  Vert. ,  fol.  53. 
Et  que  suis-je  ,  moi ,  sinon  cendre  et  bluette  de 
feu? 

2.  Belugament,  s.  m.}  bluettement. 

So  scîntillameut  o  belugament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l32. 
Son  scintillement  ou  bluettement. 

3.  Belugeiar,  v. ,  bluetter. 
La  vezo  sintillar  et  belugeiar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  117. 
La  voient  scintiller  et  bluetter. 
cat.  Bellugar. 

4.  Abellucar,  v.,  éblouir. 

Cant  eu  la  vei  tôt  iu'abelluc, 
Et  oelei  mai  d'un  ratairol. 

Un  troubadour  anonyme:  Can  vei. 
Lorsque  je  la  vois  je  suis  tout  ébloui,  et  je  suis 
aveugle  plus  qu'une  taupe. 

BELZEBUC,  s.  m. ,  Belzébut. 


BEN 

Ab  art  del  diable  Bet.zebuc. 

Bref-  d'amor,  fol.  l56. 
Avec  Fart  du  diable  Belzébut. 
it.  BelzebU. 

BEN,  be,  adv. ,  lat.  ben^,  bien,  beau- 
coup. 

Aqaest  cantar  poiria  ben  esser  bos. 

B.  DE  VentadouR  :  Belhs  Monrucllis. 
Ce  chanter  pourrai!  bien  être  bon. 

Qu'elh  fora  mortz,  ben  a  un  an  o  dos, 
Si  '1  belh  cofortz  d'elhas  doas  no  fos. 

Pujols  :  Si  '1  mal  d'amor. 
Qu'il  fût  mort,  il  y  a  bien  un  an  ou  deux  ,  si  ne  fût 
le  bel  encouragement  d'elles  deux. 

Prov.  Qni  ben  fara  ,  ben  trobara. 

P.  Cardinal  :  Predicator. 
Oui  bien  fera  ,  bien  trouvera. 
Qui  ben  penb,  ben  ven. 

I.e  moine  de  Montaudon  :  Autra  vetz. 
Qui  bien  peint  ,  bien  vend. 
anc.  fr.  Qui  bien  fera ,  bien  trouvera, 
Chacun  son  payement  aura... 
N'a  pas  longtemps  entra  un  bien  matin. 
Charles  d'Orléans  ,  p.  019  et  235. 

cat.  Ben,  be.  anc.  esp.  Ben.  esp.  mod.  Bien. 
tort.  Bern.  it.  Bene ,  be. 

Loc.  E  l'aculhirs  de  :  Ben  siatz  vengutz. 

Aimeri  de  Peguilain  :  De  tôt  en  tôt. 
Et  l'accueillir  de  :  Soyez  bien  venu. 
Ben  aia  arbres  don  nais  tan  bella  brancha. 

Bambaid  d'Hyères  :  Coms  proensal. 
Bien  ait  l'arbre  d'où  naît  si  belle  brandie. 
Ben  aia  coms  qu'es  d'afortit  coratge. 
Bertrand  d'Allama-non  :  Un  sirventes. 
Bien  ait  comte  qui  est  de  courage  affermi. 

anc.  fr.  Cil  respont  :  Sire  ,  bien  niés  , 
Tous  ne  me  sanlés  mie  liés. 

Pioman  du  comte  de  Poitiers,  v.  773. 

Adv.  comp.  Amicx,  ben  leu  deruan  morras. 
Garins  le  Brun  :  Nueg  e  jorn. 
Ami  ,  peut-être  tu  mourras  demain. 
Dieus  don  li  bona  via  tener 
De  ben  en  mielh  e  de  pretz  en  poder. 
H.  Brunet  :  Pus  lo  dous. 
Dieu  lui  donne  de   tenir  bonne  voie  de  bien  en 
mieux  et  de  mérite  en  pouvoir. 

E  gart  lo  ben  e  gen  per  la  vertut  que  î  es. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Mot  m'es. 
Et  qu'elle  le  garde  bien  et  gentiment  pour  la  vertu 
qui  y  est. 

anc.  fr.  Fai  prospérer  de  bien  en  mieux. 

Luc  de  la  Porte  ,  trad.  d'Horace,  p.  i58. 
I. 


BEN 


209 


Il  aloit  tonzjors  de  bien  en  mieuz. 

V.  de  S.  Louis,  p.  3o5. 
it.  Io  ho  sempre  diben  in  meglio  fatti  i  fatti  miei. 

Boccaccio  ,  Decam.,  I  ,  1. 
Conj.  comp.  Car  no  s  eug,  si  be  m  ri  ni  m  chan, 
Qu'o  puesca  longuameu  sufrir. 
P.  Baimond  de  Toulouse  :  Enquera  m  vai. 
Car  qu'elle   ne    pense  pas  ,  bien   t/ue  je   rie  et  je 
ebante  ,  que  je  puisse  long-temps  souffrir  cela. 
Ben  q'oib  no  'ls  coingnogues. 

B.   ZoRGI  :  Si  '1  monz. 
Bien  r/u'on  ne  les  connût. 

2.  Ben,  be,  s.  m.,  bien,  richesse,  for- 
lune,  avantage. 

Avers  e  '1  honors  presatz 
"Val  mais  que  nuls  autre  bes. 

B.  Calvo  :  Qui  lia  lalen. 
Bicliesse  et  l'honneur  apprécie'  vaut  plus  que  nul 
autre  bien. 

Los  bes  de  la  fortuna  que  sou  coma  nient. 
V.  et  Vert.,  fol.  29. 
Les  biens  de  la  fortune  qui  sont  comme  rien. 
Senber,  fontana  de  tôt  be. 

J.  Esteve  :  Francx  reys. 
Seigneur,  source  de  tout  bien. 
TJna  on  creis  e  nais 
Bes  pins  c'om  no  'n  pot  dir. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Qui  sofïrir. 
Une  où  le  bien  croît  et  naît  plus  qu'on  n'en  peut 
dire. 

E  pus  lo  mais  aitan  bos  m'es, 
Bos  er  lo  bes  après  l'afan. 

B.  de  Ventadour  :  iVon  es. 
Et  puisque  le  mal  m'est  si  bon  ,  le  'bien  me  sera 
bon  après  la  peine. 

—  Expression   d'amitié   pour  désigner 
une  amante. 

Pueys  digas  a  mon  ben,  s'eschai, 
Qu'en  tal  son  pauzat  miei  dezir. 

Arnaud  de  Marueil  :  A  guiza  de  fin. 


Puis  dis  à 
désirs  sont  plac 


ruuien,  s  il  y  a  occasion  ,  que  mes 
insi. 


Loc.  Et  ela  I'acnlhit  fort  et  omet ,  e  '1  fes 

V.  de  Pierre  Rogiers. 
Et  elle  l'accueillit  et  l'honora  beaucoup,  et  laijît. 
grand  bien. 

D 

Anc  hom  non  nasquet  de  maire 
Tan  de  be  ns  puesca  voler. 

Pierre  d'Auvergne  :  Bossinbol. 
Oncques    homme   ne   naquit    de  mère  qui   vous 
puisse  vouloir  autant  de  bien. 

27 


2IO 


1M.\ 


E  dirai  bkh  de  lîeys  en  mas  chansos. 

FOLQOETBE  MARSEILLE  :  S'.il  <or. 

El  je  dirai  du  bien  d'elle  dans  nus  chansons. 

E  lut  quan  s'en  pot  avenir 
Dea  dratz  en  de  penr' e  grazir. 
T.  d'Alb.  Marquis  et  de  G.  Faidit  :  Gaucelm. 
I  :   tout  ce  qui  peut  en  survenir,  un  galant  doit  le 
prendre  en  bien  et  l'agréer. 

3.  A.r.KNA.11,  v.,  améliorer,  faire  du  bien. 

Quai'  si  fai  mal,  pois  abena. 
T.  de   P.  d'AtjvAgne  et  de  B.  de  Ventadour: 

Amicx. 
Car  s'il  lait  du  mal ,  après  \\  fait  du  bien. 

BENC,  s.  m.,  aspérité,  pointe, 
l'er  iinas  roebas,  per  us  bencs; 
Car  adoncas  110  lii  avia 
Per  la  val  estrada  ni  via. 

V.  de  Sancta  Enimia,  fol.  l3. 
Par  îles  roches ,  par  des  aspérités;  car  alors  il  n'y 
avait  par  la  valle'e  ni  chemin  ni  voie. 

BENDA ,  banda  ,  s.f. ,  bande ,  bandeau , 
ruban,  ceinture. 

Bend  ,  en  persan;  band,  en  ancien 
allemand,  signifient  ligamen,  lien. 

Voyez  Juste  Lipse,  epist.  44  ■>  a(l  Bcl- 
gas ;  Monti,  t.  II,  part,  i,  p.  307  ;  Mu- 
ratori,  Diss.  33;  Denina,  t.  I,  p.  i53. 

...  L'entresenh  faitz  ab  benda 
De  la  jupa  del  rey  d'arruar. 

Bertrand  de  Born  :  Quan  veypels. 
L'enseigne  faite  avec  udc  bande  du  pourpoint  du 
roi  d'armes. 

Aprop  pren  una  autra  benda  et  envolveys 
una  autra  vegada. 

Trad.  d'/llbucasis,  fol.  5y. 
Après  prends  une  autre  bande  et  enveloppe  une 
autre  fois. 

Fresca ,  vermelba ,  ses  menda , 
Es  la  cara  sotz  la  bend\^ 

H.  de  S.-Cyr  :  Servit  aurai. 
Sous  le  bandeau,  la  figure  est  fraîche ,  vermeille  , 
sans  défaut. 

Pendre  am  sa  benda  o  negar. 

V.  de  S.  Honorât. 
Pendre  avec  sa  ceinture  ou  noyer. 

—  Filet,  tuyau. 

Vos  faitz  badar 
Lo  bec  de  Tauzel  e  colar 
Per  nna  sotileta  benda 


BEN 

En  la  hpca  sella  bevenda. 

Deedes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  faites  ouvrir  le  hec  de  l'oiseau  et  couler  par 
uu  suhtil  tuyau  celte  boisson  dans  la  houche. 
Loc.  Aissi  com  il  es  la  gensorqne  port  benda. 
Plaças  :  Per  merce. 
\  insi  com  me  elle  esl  la  plus  jolie  qui  port  e  bandeau. 
anc.  fr.  Mais  la  bende  qne  j'ai  devant  les  yeulx 
Me  fait  passer  les  jeunes  pour  les  vieulx. 
La  Danse  aux  aveugles. 
anc.  cat.  Benda.  esp.  tort.  Venda.  ït.  Benda. 

—  Côté,  lisière. 

Lo  cers  s'en  vai  per  mieg  la  landa, 
Per  una  mot  estrecha  banda. 

V .  de  S.  Honorât. 
Le  cerf  s'en  va  à  travers  la  lande ,  par  une  très 
étroite  lisière. 
cat.  esp.  port.  ït.  Banda. 

2.  Bendel,  s.  m. ,  bandeau  ,  bandelette. 

Als  autres  pendutz  emblaiïa 
Cordas  o  bendels  o  tortors. 

P.  Cardinal  :  D'Esteve  de  Belmon  . 
Il  déroberait  aux  autres  pendus  cordes  ou  bande- 
lettes ou  garrots. 

3.  Bendar,  v. ,  ceindre,  entourer,  appa- 
reiller. 

Pneys s'en faytotz sos ilancxsisnelamen  bendar. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  708. 
Puis  il  s'en  fait  ceindre  rapidement  tous  ses  flancs. 
Cendals  don  quecha  se  bendes. 

Le  moine  de  Montal'don  :  Quant  tut 
Taffetas  dont  chacune  se  ceignît. 
cat.  Bendar.  esp.  tort.  Vendar.  it.  Bendare. 

4.  Desbendar,  v. ,  débander,  décoiffer, 
ôter  le  bandeau. 

Los  huelbs  li  desbendero  ,  envia  estrey t  liât/. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  i960. 
Ils  lui  débandèrent  les  yeux  ,   qu'il  avait   serrés 
étroitement. 
Substantif.  Es  al  desbendar  grasida. 

T.  d'Armand  et  deB.  de  laBarthe  :  Bernart. 
Au  décoiffer  elle  est  agréable. 
esp.  Desvendar.  it.  Sbendarc. 

5.  Enbendelar,  v., bander,  envelopper. 

Apres  lo  van  enbendelar. 

Bref,  d'amoi-j  fol.  [63. 
Après  ils  le  vont  bander. 
Part.  pas.  Siei  cabelb  foro  tirassatz 

E  li  sieu  nelh  enbendelatz. 

Bref,  d'amor,  fol.  167. 


BEO 

Ses  cheveux  lurent  tiraillés  et  ses  \iux  timides. 
it.  Imbendare. 

BENEVESSA,  s./.,  panier. 
En  cercar  estny  tz , 
Cofres  e  benevessa. 

Leys  d'amors,  fol.  28. 
A  clierclier  e'tuis,  coffres  et  panier. 

BENIGNE,  adj.,  lat.  benignw.?,  bénin, 
doux. 

I  cors    bénignes  sobremuuta  e   vens   totas 
malas costumas  e  mais  vicis  e  mais  enclinamens. 

V.  et  Vert.,  fol.  58. 
Un  cœur  bénin  surmonte  et  vainc  toutes  les  mau- 
vaises habitudes    et  les  mauvais   vices   et  les  mau- 
vaises inclinations. 

Eléphant  bénigne  es  sobre  totas  bestias. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^9. 
L'éle'phant  est  doux  par-dessus  toutes  les  bêtes. 
Fig.  Y.  pus  dons  temps  bantz  bril  bénigne. 
R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Eutr'el  taur. 
Et  puisque  le  doux  temps  gai  brille  bénin. 
Substantif . 
Es  bos  ab  los  bénignes  e  mais  ah  los  nozens. 
P.  DE  Cobbi\c  :  El  nom  de. 

II  est  bon  avec  les  bénins  et  méchant  avec  les  mal- 
faisants. 

cat.  Bénigne,  esp.  port.  it.  Benigno. 

2.  Benignamen,  adv. ,  bénigneraent. 

Respos  li  benignamen. 

Bref,  d'amor,  fo'.  l83. 
Il  lui  répondit  bénignement. 
Que  benignamen  entendo  e  enterpreto. 
Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2. 
Qui  entendent  et  interprètent  bénignement. 
cat.  Benignamen  t  esp.pobt.  it.  Benignamente. 

3.  Benignitat  ,  s.  f. ,  lat.  benignitatc?w  . 
bénignité ,  douceur,  bonté. 

Suaveza  de  cor  o  benignitat. 

V.  et  Vert-,  fol.  56- 
Douceur  de  cœur  ou  bénignité. 
Que  a  luy  plassa  per  sa  benignitat. 
Tit.  du  xive  siée.  Doat,  t.  CXLVI ,  fol.  232. 
Qu'il  lui  plaise  par  sa  douceur. 
cat.    Benignitat.    esp.  Benignidat.    port.   Be- 
nignide.de.  it.  Benignità. 

BEORT  ,   BEIORT,   BIORT  ,    BORT  ,    S.    m.  , 

bebourt,  joute  /tournois. 

E  torneiainen  e  beort. 

Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vosque. 
Et  tournois  et  bebourt. 


BEO  211 

E  cant  lo  beiortz  fou  mesclatz, 
Viratz  estar  douas  a  estras. 

Roman  de  Jaufre  ,   fol.   m. 
Et  quand  le  tournois  fut  mêlé ,  vous  verriez  les 
dames  se  tenir  aux  balcons. 

E  feron  justas  e  biortz 
Que  dureron  ben  XV  jortz. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles,  etc. 
Et    firent  joutes  et    tournois  qui   dureront  bien 
quinze  jours. 

Ancniais,  so  us  pliu ,  no  m  plac  tant  treps 

ni  BORTZ. 

A.  Daniel  :  Sols  sui  que  sai. 
Jamais  ,  je  vous  le  jure ,  ne  me  plut  tant  danse  ni 
bebourt. 
ANC.  FR. 

Jostes,  essaiz,  bouhotirs  et  tournoyemens. 

OEufres  d'Alain  Cbarticr,  p.  566. 
Aine  ne  vos  vi  un  boort  commencer. 

Roman  dyAubri  ,  Bekker  ,  fol.  7 1 . 

it.  Bigordo ,  bagordo. 

2.  Bordei,  bordeit,  s.  m.,  behourdie, 
art  de  jouter. 

E  sabon  de  domney , 
De  trep  e  de  bordey. 

Arnaud  de  Marueil  :  Razos  es. 
Et  savent  de  galanterie ,  de  danse  et  de  behourdie 

—  Bebourt,  joute. 

Las  pimpas  sian  als  pastors, 
Et  als  enfans  borpeitz  petitz. 

G.  Rudel  :  Pro  ai. 
Que  les  chalumeaux  soient  aux  pasteurs  ,  et  aux 
enfants  les  petits  bebourts. 
anc.  fr.  Et  par  behordéis  de  vens 

Les  undes  de  mer  eslevans. 

Roman  de  la  Rose,  v.  19147- 
Le  premier  dimanche  de  qaaresme,  appelé 
les  brandons  ou  behourdiz. 

Tit.  de  1420.  Carpentier,  1. 1,  col.  5j4- 

Ce  premier  dimanche  de  carême  était 
ainsi  appelé,  parce  que  ce  jour-là  les 
hommes  et  même  les  enfants  s'amu- 
saient à  des  joutes,  à  des  simulacres 
de  combats ,  avec  des  bâtons  nommés 

bouhours. 

Le  jour  des  brandons  iceux  compaignons 
tenant  bouhours  en  leurs  mains  ,  desqnelz  ilz 
s'esbatoient  l'an  contre  l'antre. 

Lett.  de  rém.,  \!\7§.  Garpentiee  ,  l.  I ,  col.  5?4- 


aia  BEO 

3.  Beordar,  bagordar,  BIORDAR  ,  V., 
behourder,  jouter,  faire  des  tournois, 
des  joutes. 

Mas  anc  seuiprc  cavals  de  gran  valor 
Qui  beorda  trop  soven,  cuelh  feunia. 

FoLQUF.T  DE  Marseille  :  Sitôt  me. 
Mais  presque  toujours ,  cheval  de  grande  valeur 
qui  behourde  trop  souvent,  recueille  honte. 
E  pueis  mandon  li  cavalier 
Als  escudiers  que  enselar 
Fasson  ,  qu'il  volon  biordar. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  III. 
Et    puis   les   chevaliers    ordonnent    aux   e'cuycrs 
qu'ils  fassent  seller,  vu  qu'ils  veulent  behourder. 
Part.  pas.  Ben  deu  esser  bagordada 
Cortz  de  gran  baron. 

Sordel  :  Ben  deu  esser. 
Cour  de  grand  baron  doit  être  bien  embellie  de 
tournois- 

anc.  fr.  Ge  vois  nne  lance  aporter, 
Et  puis  en  ira  bohorder. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  267. 

Moult  i  convendra  béhorder 
Ains  que  de  nous  puist  estre  pris. 

Roman  de  la  Rose,  v.  io532. 
Ledit  Colin...   tiroit   et   behourdoit  contre 
lui,  pour  lui  oster  son  baston  ou  houllete. 

Lett.  de  rém.,  1387.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  57/j. 
anc.  it.  Bigordare. 

4.   BORDIR,     BAORDIR,     BURDIR ,    V.  t    be- 

bourder,   jouter,    folâtrer,   s'amuser, 

bondir. 

Jois  mi  fai  rire  e  bordir. 

P.  B.OGIERS  :  Entr'  ir'  e  joy. 
Joie  me  fait  rire  et  folâtrer. 

Canton ,  trépan  e  baorden. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  35. 
Ils  chantent ,  dansent  et  behourdent. 

Li  donzel  van  burdir  à  la  qnintana- 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  32. 
Les  damoiseaux  vont  s'amuser  à  la  quintaine. 

Substantif.  Mais  ama'l  bordir  e  '1  cassar. 

Bertrand  de  Born  le  fils  :  Quan  vei  lo. 
Il  aime  mieux  le  behourder  et  le  chasser. 

Part.  prés.  Dui  poli 

Bel  e  borden  ab  saura  cri. 

Marcabrls  :  Dirai  vos. 
Deux  poulains  beaux  et  bondissants  avec  blonde 
crinière. 


BER 

anc.  fr.  Oy  le  service  Dieu  dévotement,  sans 
border  et  sans  regarder  sa  ne  là. 

Annales  du  règne  de  S.  Louis,  p.  284. 

BERA ,  s.  f. ,  bière ,  cercueil . 

Bar  signifiait ,  en  celtique  et  en  ger- 
manique, table ,  caisse  portative,  bran- 
card. 

Voyez  Denina,t.  I,p.  333. 

Quan  vos  veira  en  la  bera, 
No  sera  sos  huelbs  mulbatz. 

Marcabri  s  :  Dirai  vos. 
Quand  elle  vous  verra  dans  la  bière,  sou  œil  ne 
sera  pas  mouille'. 

Cant  bom  ve  nnaBERA  parada  de  bels  draps, 
senbal  es  que  aqui  ba  mort. 

V.  et  Vert.,  fol.  io/j- 
Quand  on  voit  un  cercueil  paré  de  beaux  draps  , 
c'est  signe  qu'il  y  a  là  mort. 
it.  Dara. 

BERB1TZ,  s./.,  lat.  vervex,  brebis. 

Si  quis  anniculam   vel   bimum    VERVEce/« 
furaverit. 

Eccard  ,  Lex  salica  ,  tit.  IV,  §.  2  ,  p.  21. 

Des  manuscrits  portent  berbic<?/h. 

Ballz.  ,  Cap.  reg.  Fr.,  t.  I ,  col.  286. 
Ar  es  pretz  de  raubar 
Buous,  motos  e  berbitz. 

Giraud  DE  Boiineil  :  Per  solatz. 
Maintenant  c'est  un    mérite  de  dérober  bœufs, 
moutons  et  brebis. 

anc.  fr.  "Va-t'en  à  la  berbis  ta  mère... 
Les  berbis  sans  garde  truva. 
Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  221  et  222. 

anc.  cat.  Berbitz.  it.  Berbice. 

2.  Bergier,  s.  m.,  basse  lat.   berbica- 
sdus,  berger. 

La  loi  des  Allemands,  tit.  XCVIII, 
art.  3  ,  porte  :  «  Et  quod  de  berbicario , 
«  stotario,  et  vaccario  sit,  etc.  » 

Que  guardes  las  bestias  coma  bergiers. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  32. 
Que  tu  gardes  les  bêtes  comme  les  bergers. 

.  Bergeira  ,  s.  f. ,  bergère. 

L'autr'ier  trobei  la  bergeira 
Que  d'autras  vetz  ai  trobada. 

G.  Riqcier  :  L'autr'ier. 
L'autre  jour  je  trouvai  la  bergère  que  j'ai  trouvée 
d'autres  fois. 


BER 
BERGAU,  adj.,  bulgare,  bougre,  dé- 
testable. 

Mennt  trobador  bergatj. 

Marcabrus  :  Lo  vers  comensa. 
Petit  troubadour  détestable. 
cat.  Bergant.  esp.  Bergante. 

BERGONHO  ,  peu ,  légèrement. 

Ce  mot,  avec  un,  forma  un  adverbe 
composé. 

Aqui  viro  las  régnas  un  bergonho. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  7 1 . 
Ils  tournent  là  un  peu  les  rênes. 

BERILLE,  bericle,  s.  m.,  lat.  beryllm^ 
béryl ,  sorte  d'émeraude. 
Marbode  ,  lib.  Lapidum  seu  de  gem- 
mis,  §.12,  dit  du  béryl  : 

Hic  et  conjugii  gestare  refertur  amorem. 
Voyez  la  note  du  Roman  de  la  Rose, 
t.  III,  p.  72. 
Eerille  es  peyra  falbenca ,  luzent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l85. 
Béryl  est  pierre  verdâlre,  luisante. 
De  berici.e  dizo  li  autor 
Que  val  a  cosservar  l'amor 
Entre  la  molber  e  "1  marît. 

Brei>.  d'amor,  fol.  ^O. 
Les  auteurs  disent  du  béryl  qu'il  est  Lon  à  con- 
server l'amour  entre  la  femme  et  le  mari. 

ANC.  fr.  Plus  fu  clere  qne  nnl  beril. 

Roman  de  la  Rose,  v.  i5723. 
Nnl  ne  puet  faire  ne  faire  faire  tailler  dia- 
mans  de  bericle. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i355  ,  t.  III ,  p.  12. 
cat.  Beril.  esp.  Berilo.  port.  it.  Berillo. 

BERJA,  s./.,  bas  lat.  beria  ,  berge, 
plaine. 

Discendet  e  dormit  en  la  berja. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  III. 
Il  descendit  et  dormit  en  la  berge. 

akc.  fr.  Une  grant  berrie  de  sablon ,  là  où  il 
ne  croissoit  nul  Lien. 
Celle  berrie  commensoit  à  nnes  très  grans 
roches  merveilleuses,  qui  sont   en  la  fin  du 
monde  devers  orient. 

Parla  aux  sages  bornes  des  berries. 

Joinville  ,  p.  99  et  100. 

BERNICAR,  v.,  vernisser. 


1ÎES 


2l3 


Car  vos  enpeinetz  aitant  fort 

Ni  as  bernicatz. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Quant  luit. 
Car  vous  vous  peignez  et  'vernissez  si  fort. 

cat.  Embarnissar.  esp.  Barnizar.  port.  Enver- 
nizar.  it.  Vernicare. 

BERROVIER,  s.  m.,  éclaiteur,  soldat 
d'avant-poste. 
Et  en  la  ost  veirein  solatz  e  laigna , 
E  '1s  berroviers  soven  correr  la  plaigna. 
AlCART  DEL  FossAT  :  Entre  dos  reis. 
Et  dans  l'armée  nous  verrons  plaisirs  et  peine  ,  et 
les  éclaireurs  souvent  courir  la  plaine. 

it.  Berroviere. 

BERTAL,  bertau,  s.  m.,  hanneton. 
Mosca  ni  tavan  que  vola , 
Escaravat  ni  bertal. 

Marcabrvjs  :  Pus  la  fuelha. 
Mouche  ni  taon  qui  vole  ,  scarabée  ni  hanneton. 
Fig.  Cui  sens  nos  es  guidaire 

No  sap  ni  pot  a  cap  traire , 
Ans  par  a  la  fin  bf.rtaus. 

Giraudde  Borneil  :  S'es  cantars. 
Celui  à  qui  le  sens  n'est  pas  guide  ,  ne  sait  ni  ne 
peut  venir  à  chef,  mais  à  la  lin  il  paraît  hanneton. 

BERTRESCA,   s./.,  bréteche,    forte- 
resse. 

Et  a  una  bertresca  sobre  casenn  pilar , 
E  podon  en  cascuna  XX  cavayer  estar. 
Roman  de  Fierabras,  v.  233y. 
Et  il  y  a  une  bréteche  sur  chaque  pilier  ,  et  vingt 
chevaliers  peuvent  se  tenir  en  chacune. 

Ni  autmur,  ni  bertresca,  nidentelbbatalbier. 
Guillaume  de  Tudela. 
Ni  haut   mur,    ni  bréteche,   ni  créneau  défen- 
seur. 

anc.  fr.  Et  fist  fère  les  murs  à  tors  et  à  bre- 
teches  et  défenses  mont  espesses. 

V.  de  S.  Louis,  p.  3o5. 
Encore  nnt  bertesches  levées 
Bien  plancbies  et  kernelées. 

Roman  de  Rou,  v.  9^50. 
it.  Bertesca. 

BESCALMES,  s.  m.,  galetas  ouvert. 

Dans  la  basse  latinité ,  calma  a  été- 
employé  dans  le  sens  de  fortification 
bâtie. 


2l4 


BES 


Destruat  calmam  et   fossatum...    Cai.mam 

destruere  nolo,  qnia  fratermens  eara  Bedîficavit. 

Du  C.\nge,  t.  II ,  col.  53. 

Factum  est  hoc  in  bescalmo  consulum,  in 

praeseutia  omnium  cousulnm...  In  bescalmo 

ante  salam. 

Cautentier,  1. 1,  col.  5a8. 
No  se  fasan  bescalmes  si  non  els  sobeirans 
soliers  de  las  maizons  sobre  fenestratge. 

Statuts  de  Montpellier  du  xm'  siècle. 
Que  De  se  lassent  galetas  ouverts,  sinon  au  plan- 
cher supérieur  des  maisons  sur  les  fenêtres- 

BESCLES,  s.  m.,  fressures. 

Ane  no  compretz  ni  ventre,  ni  budei , 
Ni  cap,  ni  pes,  ni  fetges,  ni  bescles. 

P.  Brejiond  Ricas  novas  :  Tant  fort. 
Vous  n'achetâtes  jamais  ni  ventre,  ni  boyau,  ni 
tête  ,  ni  pied  ,  ni  foie  ,  ni  fressures. 

BESONH,  bezonh,  s.  m.,  besoin,  né- 
cessité. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Qnar  non  ans  mostrar  mon  besonh. 

Rambaid  d'Orange  :  Un  vers. 
Car  je  n'ose  montrer  mon  besoin. 

A  las  gens  que  n'an  besonh. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  l\i. 
Aux  gens  qui  en  ont  besoin. 

Il  s'est  dit  des  besoins  naturels. 

Ayssi  coma  la  bestia   que  fai  son  bezonh 
davan  la  gen. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  !\Q. 

Ainsi  comme  la  bête  qui  fait  sa  nécessité  devant 
la  gent. 

ANC   fr.    Autres    choses    qui    besoing    nons 
estoient. 

Joinville,  p.  i33. 
Besoing  si  fet  vielle  troter. 

Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  l83. 
anc  cat.  Eessogn.  it.  Bisogno. 

2.  Besonha  ,  besoigna  ,  s./.,  besoin ,  né- 
cessité, besogne. 

E  '1  paire  li  dava  certa  liurazon  de  deniers 
per  vianda  e  per  so  que  besoigna  Fera. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 

Et  le  père  lui  donnait  certaine  quantité'  de  deniers 
pour  la  nourriture  et  pour  ce  qui  lui  c'iait  besoin. 

Li  falh  a  la  besonh  a  gran. 

E.  CAIRÉL  :  Qui  saubcs. 
Lui  manque  dans  la  grande  nécessite. 


BES 

Imper sonnell. 

Besogna  es  qu'el  entenda  calcosa  esbene  mal. 

Lo  novel  Sermon. 
Il  est  besoin  qu'il  entende  quelle  chose  est  bien  et 
mal. 

—  L'acte  de  la  copulation. 

E  s'ilh  s'ajusto  alegramen  e  alegramen  com- 
plisso  lor  besonha,  l'efas  qu'ilh  auran  sera  aie- 
grès  e  de  bêla  maniera. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  27. 

Et  s'ils  s'ajustent  alle'grement  et  s'ils  accomplis- 
sent allègrement  leur  besogne,  l'enfant  qu'ils  auront 
sera  allègre  et  de  belle  manière. 

ANC.  fr.  Artilleries  ,  vivres  et  antres  besongnes 
nécessaires  à  guerre. 

MONSTRELET  ,  t.  I  ,  fol.  Îs6. 

Et  choses  d'excellent  besongne. 

Vigiles  de  Charles  VU,  1. 1,  p.  92. 
anc.  cat.  Bessogna. 

3.  Besonhar  ,  besoignar,  v.  ,  manquer, 
faire  besoin. 

El  coms  li  dava  cavals  et  armas  ,  e  'h  draps 
que  besoignaven  e  so  que  '1  fasia  mestier. 
V.  de  Raimond  de  Miraval. 
Le  comte  lui  donnait  cheval  et  armes,  et  les  ha- 
bits qui  lui  manquaient,  et  ce  qui  lui  faisait  besoin. 

—  Travailler,  faire  de  la  besogne. 

Tôt  so  que  an  besonhat...  Mentre  que  be- 

SONHAVAN. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  63  et  0,3. 
Tout  ce  qu'ils  ont  fait...  Taudis  qu'ils  travail- 
laient. 

Ce  mot ,  dans  l'ancien  français  ,  s'em- 
ployait plus  souvent  dans  l'acception 
de  faire  de  la  besogne ,  travailler  beau- 
coup. 

anc.    fr.    Les    artisans   besognoient  en  leurs 
boutiques,  les  gens  d'estat  se  promenoient 
en  robbes  longues  sur  la  place. 
Amyot,  Trad.  de  Plutarque,  Vie  de  Camille. 

Et  onc  ne  cessât  de  son  estude  que  tous- 
jours  ne  besognast. 
L.  de  Premier  Faict,  trad.  de  la  Vieill.  de  Cicéron. 

Si  nous  n'avions  pas  fait  besongner  nos  sol- 
dats à  trente  sols  la  toise,  nous  n'en  serions 
pas  si  près. 

Mémoires  de  Sully,  t.  I  ,  p.  429- 
anc.  cat.  Bessognar.  it.  Bisognare. 


BES 

4.  Besonhos,  adj. ,  nécessiteux,  besoi- 
gneux,  nécessaire,  qui  fait  besoin. 
Et  esta  ben  qu'ieu  aprenda 
Ka  quai  guiza  via  besonhos. 

Guillaume  de  Bal  au  n  :  Mon  vers. 
Et  il  est  bien  que  j'apprenne  en  quelle  manière 
je  vis  nécessiteux. 

Las  gens  d'art  e  'lh  mercadier  que  fan  c 
porton  las  causas  bezonhosas  d'un  pais  en  un 
autre. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  73. 
Les  gens  d'art  et  les  marchands  qui  font  cl  portent 
les  choses  nécessaires  d'un  pays  dans  un  autre. 

ANC.  fr.   L'infortune  et   maleurté   d'ieelle  la 
rend  plus  bcsongneuse  de  bon  secours. 
Œuvres  d'Alain   Chartier,  p.  q3(). 

Subst.  On  trobavan  cosselh  tug  bezonhos. 
GlRAl'D  DE  Calanson  :  Belh  senher. 
Où  tous  les  nécessiteux  trouvaient  conseil. 
anc.  cat.  Bessognos.  it.  Bisognoso. 

5.  Bezonhable ,  adj. ,  nécessaire. 

Mas  bezonhabla  causa  es  a  vos. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  P/iilippiens. 
Mais  c'est  chose  nécessaire  à  vous. 

BESSO,  adj. t  jumeau. 

II  fraires  bessos  que  ero  natz  en  I  jorn. 
Cat.  dels  apost.  de  Piomaj  fol.  70. 
Deux  frères  jumeaux  qui  étaient  nés   en  même 
jour. 

anc.  fr.  Puis  les   astres  bessons  des  jumeaux 
font  leur  course. 

R.  Belle  au  ,  t.  I ,  p.  29/}. 
Ils  sont  bien  éveillez,  peu  farouches,  et  sem- 
blent 
Estre  frères  bessons,  tant  fort  ils  se  ressemblent. 

Ronsard,  1. 1,  p.  836. 
cat.  Bessô. 

BESTIA ,  s.  f. ,  lat.  bestia  ,  bête. 
Cascuna  bestia  ama  son  semblan. 
Coma  caval  o  mul  que  son  bestias  ses  en- 
tendemen. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  56  et  92. 
Chaque  bêle  aime  son  semblable. 
Comme  cheval  et  mulet  qui  sont  bêtes  sans  enten- 
dement. 

II  s'est  dit  spécialement  des  bétes  de 
charge. 

Tôt  mercier  que  passa  sa  mersairia  en  bes- 
tia. ,  passe  quan  qu'en  porte  la  bestia. 

Tit.  du  xmP  siec.  Doat  ,  t.  LI ,  fol.  162. 


BES 


ai  5 


Tout  mercier  qui  passe  sa  marchandise  sur  une 
bête,  qu'il  passe  combien  que  la  bête  en  porte. 

Sens  caval  e  sens  bestia. 

V.  de  S.  Honorât. 
Sans  cheval  et  sans  bête. 
cat.  esp.  Bestia.  port.  Besta,  it.  Bestia. 

a.  Bestiola,  s.  f.,   lat.   bestiola,  bes- 
tiole ,  petite  bête. 

"Vivo  d'aigus  auzels  et  d'algtinas  bestiolas. 
Noctiluca  es  panca  bestiola. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  237  et  255.  . 
Vivent  de  quelques  oiseaux  et  de  quelques  bes- 
tioles. 

Vers  luisant  est  une  petite  bestiole. 
it.  Bestiola. 

3.  Bestiab  ,  s.  m.,  bétail,  troupeau. 

Son  per  lo  bestiar. 
De  foras  governar. 

G.  RiQuiER  :  Pus  Dieu. 
Ils  sont  pour  gouverner  le  bétail  dehors. 

Tu  as  gran  bestiar  de  buous,  de  vacas,  de 
brufols  e  de  camels. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  9. 

Tu  as  grand  bétail  de  bœufs  ,  de  vaches  ,  de  buffles 
et  de  chameaux. 
cat.  Bestiar. 

4.  Bestiari,  s.  m.,  lat.  bestiabik.?  ,  bé- 
tail. 

E  del  gran  bestiari  qu'es  laîns  escorgatz 
E  de  tôt  lo  pais  i  era  enserratz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  du  nombreux  bétail  qui  est  écorché  dedans  et 
y  était  enfermé  de  tout  le  pays. 

Adj.  Peiros  i  ac  assis  per  tal  cimen  , 
A  obra  bestiaria  ,  magistramen 
Figuratz  a  musée  d'aur  resplanden. 
Pioman  de  Gérard  de  Rossillont  fol.  22. 
Il  y  eut  perron  établi  par  tel  ciment ,  avec  œuvre 
de  bestiaux,  magistralement  figuré  en  mosaïque  d'or 
resplendissant. 

5.  Bestial,    adj.,   lat.  bestial*'.?,  bes- 
tial, de  bête. 

Aquell  plazer  orre  es  tant  bestial. 

V.  et  Vert.,  fol.  92. 
Ce  plaisir  sale  est  si  bestial. 

Trop  seguir  deliegz  carnals 
Es  vida  vils  e  bestiai.s. 

Bref,  d'-amor,  fol.  5/J. 
Trop  suivre  délices  charnels  c'est  une  vie  vile  et 
bestiale. 


îi6 


13ET 


Substantif.  Fetz  querer  bestial  pcr  far  sacri- 
fici  a  lor. 

ZiV.  </c  Sydrac,  fol.  l\. 
Il   fit  chercher  du  bétail  pour  leur   faire  sacri- 
fice. 

Si  lur  festials  doua  dan. 

Bref,  d'amor,  fol.  127. 
Si  leur  bétail  donne  dommage. 
anc.  fk.  Ceulx  de  Nuiuitor  enimenoient  par 
force  partie  du  bestial  des  autres. 
Amyot  ,  Trad.  de  Plutarque,  Vie  de  Romulus. 

Emmenèrent  très  grande  multitude  de  bes- 
tial. 

MONSTRELET  ,  t.  I  ,  fol.   127. 

cat.  esp.  tort.  Bestial,  rr.  Bestiale. 

6.  Bestialmen,  adv. ,  bestialement. 
Tieu  ses  dnpte  bestialmen. 

Bref,  d'  amor,  fol.  5^. 
Il  vit  sans  doute  bestialement. 

cat.  Bestialment.  esp.  tort.  it.  Bestialmente. 
BETA ,  s.  f. ,  marque,  trace ,  impression . 

Mas  malvestatz,  que  lor  laissa  la  beta, 
Lor  tolh  vezer  que  es  fais  ni  es  fi. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Mais  la   me'chancele' ,  rjui  leur  laisse  la  marque, 
leur  Ole  le  voir  ce  qui  est  faux  et  ce  <jui  est  vrai. 

cat.  esp.  Beta  ,  Veta. 

BETA,  s.f. ,  lat.  beta,  bette,  poirée. 
Enpeutat  en  beta,  la  endurzish. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  196. 
Ente'  sur  la  bette,  il  l'endurcit. 

BETAT,  adj.,  beté. 

Qaesotzl'aubercnesalhlo  sancverinelhBETATZ. 
Câpres  lo  cop  n'ichic  lo  sanc  vermelh  betatz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  11^  et  681. 
Que  sous  le  haubert  en  jaillit  le  sang  vermeil  beté. 
Qu'après  le  coup  en  sortit  le  sang  vermeil  bêlé- 

Le  nom  de  betada,  betée,  fut  em- 
ployé pour  désigner  une  mer  éloignée. 

Non  a  si  fort  layro  jusc'a  la  marBETADA. 

Roman  de  Fierabras,  v.  27^7. 
11  n'y  a  si  fort  larron  jusqu'à  la  mer  Betée. 
Y  a  doas  mars:  la  una  es  la  mars  Betada, 
sela  que   esvirona  la  terra...   la  seconda  si  es 
la  mars  Negra. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  55. 
Il   v  a  deux  mers:  l'une  est  la  mer  Betée,  celle 
qui  environne  la  terre...  la  seconde  est  la  mer  Noire. 


BEU 

anc.  fr.  Qu'il  n'a  jusqu'à  la  mer  Betée 
Garçon  qui  ne  l'ait  garconée. 
Roman  du  Renart,  t.  HI  ,  p.  3og. 
Me  livrés  bons  mules  ambîans, 
Puis  li  cerkerons  la  contrée 
Et  dusques  en  la  mer  Betée. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  1263. 
N'éust  tel  borne  dusk'à  la  mer  Betée. 
Roman  d'Aubri.  Bekker,  p.  182. 

L'auteur  de  Y  Image  du  Monde ,  cha- 
pitre d' jtufrique  et  de  ses  régions ,  dit , 
au  sujet  de  l'Atlantide  : 

Une  ilie  est  celé  part  si  grant, 

Si  corn  Platons  nous  va  disant... 

Mais  puis  toute  fu  si  desroute, 

Si  com  Diex.  vaut  qu'ele  fondi , 

Et  est  la  mer  Betée  iki. 
Ms.  de  la  Bibl.  du  Roi,  n°  7595,  fol.   178. 

BETONICA,  s.f.,  lat.  BETONicA,bétoine. 

"Veltonica  dicitur  in  Gallia,  in  Italia  seratula. 
Plin.  ,  lih.XXV,  cap.  46. 
Betonica  penretz  cruda. 

Dei>des  de  Prades  ,  Auz.  e.ass. 
Vous  prendrez  de  la  bétoine  crue. 

cat.  esp.  port.  it.  Betonica. 
BEUBE,  v.,  lat.  bz&ere,  boire. 

Es  ayssi  coma  negat ,  e  cant  enja  bedre  lo 
vi,  lo  vi  lo  beu. 

V.  et  Vert.,  fol.  101. 
Il  est  comme  noyé ,  et  quand  il  pense  boire  le  vin  , 
le  vin  le  boit. 

Sa  noiridura  es  del  sanc  qu'el  beu  per  lo 
budel  del  embonilh. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  85. 
Sa  nourriture  est  du  sang  qu'il  boit  par  le  boyau  du 
nombril. 

Et  on  plus  beu  ,  plus  a  ab  se 
"Voluntat  de  beure. 

G.  Faidit  :  Tan  sui  ferms. 
Et  plus  il  boit,  plus  il  a  en  soi  volonté  de  boire. 

Fig.  Si  Karles  fetz  folbia ,  en  est  loc  la  bec. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  12. 
Si  Charles  t't  folie  ,  il  la  but  en  ce  lieu. 
Car  ieu  begui  de  l'ainor. 

Rambaud  d'Orange  :  Mon  chant. 
Car  je  bus  de  l'amour. 
Prop.  E  taub  si  be  qu'ab  enap 
Ab  qui  bec  lai  cogos 
Bjsva  sai  lo  sufienz. 

Alegbet  :  A  pcr  pauc. 


BET 

Et  il  convient  donc  Lien  que  le  souffrant  boive  ici 
dans  la  coupe  avec  laquelle  le  cocu  but  là-bas. 
Substatitiv.  Si  cum  lo  beures  de  l'aiga  profeita 
al  sedeiant  per  la  clialor  del  soleil. 

Trad.  de  Bède,  fol.  65. 
Ainsi  comme  le  boire  de  l'eau  profite  à  l'altère'  par 
la  chaleur  du  soleil. 
anc.  fr.  Pais  que  ele  out  mangied  e  beud. 

Ane.  trad.  des  Livres  des  Rois,  fol.  2. 
Pentagruel  lui  dit  qu'il  ne  beuroit  que  trop 
.  sans  cela. 

Rabelus  ,  liv.  V,  chap.  5. 
Assés  ont  but  e  dosnoié. 
Nouv.  JRec.  de  Fabl.  et  cont.  anc,  t.  1 ,  p.  167. 
cat.  Beurer.  esp.  tort.  Beber.  it.  Bevere. 

2.  Biver,  s.  m. f  éebanson,  sommelier. 

Et  aussi  cueex  e  bivers  e  baylos. 

P.  Cardinal  :  Un  sirvenles. 
Et  tua  cuisiniers  ,  et  sommeliers  et  gouverneurs. 

3.  Beveire,  bevedor,  s.  m. ,  buveur. 

El  mon  non  es  ebriacs  ni  beveire 
Qu'entre  Lombartz  no  faza  sirventes. 
Palais  :  Mot  m'enueia. 
Au  monde  il  n'est  ivrogne  ni  buveur  qui ,  parmi 
les  Lombards  ,  ne  fasse  des  sirventes. 
Frances  bevedor 
Plus  que  perdix  ad  anstors 
No  vos  fan  temeosa. 

P.  Cardinal  :  Falsedatz. 
Les  Français  buveurs  ne  vous  font  pas  peur  plus 
que  les  perdrix  à  l'autour. 

cat.  esp.  tort.  Bebedor.  it.  Bevitore. 

4.  BF.iiRAGEr  s.  m. ,  boisson  ,  breuvage. 

"Vianda ,  beuragge. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  27. 
Nourriture,  boisson. 
Donar  li  vai  beurage  e  vay  l'entuysegar. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  va  lui  donner  breuvage  et  va  l'empoisonner. 

F.sr.  Brebrage.  tort.  Beberagem.  n.Beveraggio. 

5.  Bevenda,  s.f. ,  boisson,  orgie. 

D'una  bevenda  que  boni  fa  , 
Si  com  dizon  fezbia  , 
Qu'es  de  vi  e  de  mel  ensems 
Boillitz. 

Deudes  de  Pf.ades  ,  Auz.  cass. 
D'une    boisson    qu'on    fait  ,     comme  disent    les 
me'decins ,  qui  est  de  vin  et  de  miel   bouillis   en- 
semble. 

Ricx  bom  ,  quan  fai  sas  calendas 

I. 


BET 


ar 


E  sas  corlz  e  sas  bevendas. 

P.  Cardinal  :  Quivegran. 
Homme  puissant ,  quand  il  fait  ses  calendes  et  ses 
cours  et  ses  orgies. 

anc.    cat.   Bevenda.  anc.   esp.   Bebienda.  it. 
Bevanda. 

6.  Beveria  ,  s.  f.  ,    action  de   boire, 
buverie. 

Que  totz  juexs  de  datz  e  beveria  de  taverna 
cesson. 

TU.  du  xv«  sièc.  Doat,  t.  CXLVII ,  fol.  285. 
Que  tousjeux  de  de's  clbuveriede  taverne  cessent. 
anc.  tr.  Se  trait  en  sns  des  beveries 
Desyvrecbes,  des  lecberies. 
Le  Bestiaire,  CARPENTIEB,  t.  I,  col.  534- 

En   sa  vieillesse   se  enclina  à  beuverie  et  à 
suivre  tavernes. 
Lett.  de  rém.,  ityïi.  Carpentier  ,  1. 1,  col.  534. 
anc.  esp.  Beberia.  it.  Beveria. 

7.  Bevedor,  adj. ,  buvable,  potable. 
De  pa  o  de  vi  o  de  car...   o  d'autra  causa 

menjadoirao  bevedoira. 

TU.  de  i26'5.  Doat,  t.  CLXX1I,  fol.  i38. 
De  pain  ou  de  vin  ou  de  chair...  ou  d'autre  chose 
mangeable  ou  buvable. 

8.  Bibulos,  adj.,  lat.  bibtjlus,  qui  boit. 
Ha  mezol  blanc,  pertuzos,  sec  et  bibulos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  218. 
II  a  la  moelle  blanche  ,  poreuse  ,  sèche  et  qui  boit. 

9.  Abetjrar  ,  v. ,  boire,  abreuver. 

Tal  ren  ti  farai  abeurar, 
Que  ti  fara  lo  ventre  enflar. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Je  te  ferai  boire  telle  chose  qui  te  fera  enfler  le 
vent  m. 

E  si  set  a,  deu  I'abeurar. 

Brev.  d'amor,  fol.  68. 
El  s'il  a  soif,  il  doit  Y  abreuver: 

E  de  fel  abeurar. 

Pons  de  Capdueil  :  So  qu'hom  plus. 
Et  abreuver  de  fiel. 

L'ayga  que  dissen  de  l'ayre  las  reverdezis  e 
las  abeura  per  las  cimas. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  112. 

L'eau  qui  descend  de  l'air  les  reverdit  et  les  abreuve 
par  les  cimes. 

Del  fluvi  de  la  vostra  dossorvos  lo  abeura - 
retz  ,  car  ab  vos  es  la  fontayna  de  vida. 

V.  et  Vert.  ,  loi.  101. 
28 


u8 


BET 


Vous  les  abreuverez  àu  fleuve  de  votre  douceur, 
.  ii  ivoc  tous  est  la  fontaine  de  \  te. 
*nc.  fr.  Chascuns  des  vins  se  fîst  plus  digne 
Par  sa  bonté,  par  sa  boissance 
Wabettrer  bieu  le  roi  de  France. 
Fabl.  et  cont.  anc.j  t.  I ,  p-  t53. 
1  nus  les  en  aboivre  à  ses  mains, 
Mes  les  uns  plus  ,  les  autres  mains. 

Roman  de  la  Rose,  v.  ob^ç)- 
knc.  Esr. 

Es  agnà  mni  sanà  para  beber  e  abrebar. 
Poema  de  Ale.randro,  cop.  i3o5. 
.  \t.   Abeurar.  esp.  mod.  Abrevar.   it.   Abbe- 
ventre. 

io.  Abeuratge,  s.  m. ,  boisson ,  abreu- 

vement. 

In  enaps  de  anr  pie  de  precios  abeuratge. 
V.  de  S.  Flors.  Doat  ,  t.  CXXIII  ,  fol.  260. 
I  11  ■•  coupe  d'or  pleine  de  précieuse  boisson. 

1 1.  Abeurador,  s.  m. ,  abreuvoir. 

Qae  los  cavals  se  nafron  ins  en  I'abf.crador. 

Guillaume  de  Tidela. 
Vu  que  les  chevaux  se  blessent  dans  Y  abreuvoir. 
Las  herbas  e  'ls  abeuradors  e  'ls  bosx  e  las 
aigu  as. 

Tit.  de  1273,  Arch.  du  Roy.,  J,  3ai. 
Les  herbes  et  les  abreuvoirs  et  les  bois  et  les  eaux  . 
cat.  Abeurador.  esp.  Ahrevador.  it.  Abbeve- 
ratojo. 

12.  Embiber,  embeure  ,  v.,  lat.  IMBIBER*?, 
imbiber,  imboire. 

Aprop  eîïbibets  coto  en  aiga  de  sal. 

Trad.  cC  Albucasis  ,  fol.  ?>. 
Après  imbibe  du  coton  dans  l'eau  de  sel. 
La  nivols  qu'es  embeguda 
D'aital  vapor. 

Bref,  d'amor,  fol.  42. 
La  nue  qui  est  imbibée  de  telle  vapeur. 
Fig.  Lis  ero  embegutz  de  la  error  dels  Arrias. 
Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  qo. 
Ils  étaient  imbus  de  l'erreur  des  Ariens. 
Part.  pas.  Carn  de  boc,  si  's  ben  esbeguda. 
E  '1  froment  cr  embegut 
Del  vere. 

DECDES  DE  Pr.ADES  ,  Auz.  Caf. 
Chair  de  bouc  ,  si  elle  est  bien  imbi"-. 
Elle  froment  'era  imbu  do  venin. 
\sc..  fr   Comme  homme  einbeu,  qui  chancelle 

et  trépigne, 
L'ai  vea  souvent  quand  il  se  alloit  coucher. 

\  II  I.ON'  ,  p.  6l. 


13EZ 

La  terre  embue  du  sang  du  juste. 

I!  u'.m.us,  liv.  II ,  chap.  1. 
CAT.  Embeurer.  v.sp.  tort.  Embebcr.  it.  Im- 
bevere. 

i3.  Enbevemex  ,  s.  m. ,  élision. 

Oa  deu  far  un  pane  plus  longa  aqnela  sil- 
laba  on  cay  I'knbevemeïjs  que  no  fay  can  es 

entiera. 

Leys  d'amors ,  fol.  2q.- 
Ou  doit  faire  un  peu  plus  longue  cette  syllabe  OÙ 
tombe  Vélision  qu'on  ne  fait  quand  elle  est  entière 

14.  Esbeiire  ,  v. ,  boire,  élider. 

Deu  a  mieia  vote  pronunciar  la  vocal  que 

s'esbeu. 

.Leys  d'amors,  fol.  2q. 
Doit  prononcer  à  demi-voix  la  voyelle  qui  s'élide. 

i5.  Rebeure,  v.  ,  reboire. 
Tôt  jorn  aytal  vol  may  rebeure. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  227. 
Toujours  ainsi  veut  plus  reboire. 

BEZAN  ,  s.  m.  ,   besant ,   monnaie    de 
l'empire  de  Constantinople. 

Al  liai  boni  donarai  nn  eezan, 
Si  '1  desliais  mi  dona  un  elavel. 

P.  Cardinal  :  Totz  temps. 
Je  donnerai  un  besant  à  l'homme  loyal,  si  le  <!<■- 
lovai  me  donne  un  clou. 

Si  el  non  es  mais  de  dos  bezans. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  8. 
S'il  n'est  pas  plus  de  deux  besanls. 

Il  paraît  que  ce  mot  fut  appliqué 
généralement  aux  monnaies. 

Dans  la  Nouvelle  sixième  des  Ccnto 
Novelle  antiche ,  un  homme  qui  parle  à 
l'empereur  d'Allemagne,  lui  dit  :  «.  Mi 
«  feci  dare  loro  cento  Insanti  d'oro,  o 
«  in  ciascuno  vidi  la  vostra  faccia,  che 

«  v'  è  suso  coniata.  » 

En  que    anran   despendnt    lo    bezan    del 

Senhor. 

V.  et  Vert.,  fol.  3o. 
En  quoi  ils  auront  dépensé  le  besant  du  Seigneui 

Il  servait  aussi  à  désigner  une  petite 
monnaie. 

No  prefz  nn  bezak 
Ni  cop  d'un  aglan 
Lo  mon  ni  cels  qne  i  estan. 

Bertrand  de  Bor.n  :  Mon  chan. 


BIA 

Je  nr  prise  un  besant  ni  le  coup  d'un  gland  le 
monde  et  ceux  qui  y  habitent. 
anc.  cat.  esp.  Besant.  vokt.  Bcsante.  it.  Disante. 

BEZANA,  s.  m.,  ruche  à  miel. 
De  bezanas,  I  mezalla  de  la  dotzena. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  116. 
De  ruches,  une  maille  Je  la  douzaine. 
ANC.  fr.  Lou  miel  et  le  cire  des  besaines. 

Tit  de  1245.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  628. 
Environ  six  bezennes  ou  paniers  de  inou- 
ohettes. 

Lett.  de  re'rn.j  >  ^07.  Carpentier  ,  t.  I  ,  col.  528. 
Ou  il  vait  veoir  ses  bezeines, 
Qui  snnt  de  cire  et  de  miel  plaines. 
Trad.  de  l'Art  d'aimer  d'Ovide.  Carpentier  , 
t.  1,  col.  528. 

BEZUCAR,  v.,  baisotter,  caresser. 

Maritz  druts 
Qu'antrui  con  bezuc 

B.  DE  VeNTADOUR   :   Pus  vey  lo. 
Mari  calant  qui  caresse  vagin  d'autrui. 
anc.  fr.  Car  cil  des  fronz  pas  ne  besuchent 
Soudoiers  d'armes  qui  trébuchent. 
G.  Guiart,  t.  II ,  p.  198. 
esp,  Besucar- 

RIAIS,. v.  m.,  biais,  détour. 
Voyez  Denina,  t.  II,  p.  282. 
Totz  lo  mons  torn  en  tal  biays, 
Qu'ier  lo  vim  mal  et  huei  peior. 

P.  Vidal  :  Per  pauc. 
Tout  le  monde  tourne  en  tel  biais,  qu'hier  nous 
le  vîmes  mal  et  aujourd'hui  pire. 
Loc.     M'en  toi  mon  dret  e  mon  biais. 

Un  troubadour  anonyme,  Cnblas  esparsas. 
11  m'en  ôte  mon  droit  et  mon  biais. 
Els  van  dizen  qu'amors  torn  en  biays. 
B.  de  Yentadour  :  Quan  la. 
Ils  vont  disant  que  l'amour  tourne  en  biais. 
Adv.  comp.  Ar  vau  dretz  et  ar  en  biais. 

Bambaud  d'Orange  :  Entre  gel. 
Tantôt  je  vais  droit  et  tantôt  de  biais. 
Pus  vei  que  vai  de  biais 
Ni  te  autra  via. 

Bambaud  de  Vaqueiras  :  D'una  dona. 
Puisque  je  vois  qu'elle  va  de  biais  et  qu'elle  tient 
une  autre  voie. 

Car  ainatz  Dieu  e  bonas  gens  onratz , 
E  ses  biais  en  totz  afars  renhatz. 

Lanfranc  Cigala  :  Si  mos  chans. 
Car  vous  aimez  Dieu  et  vous  honorez  les  bonnes 
gens  ,  et  vous  vous  comportez  sans  détour  en  toute 
affaire. 


BIG  219 

anc.  FR.  Quelque  parole  dicte  de  biais. 

\mvot,  trad.  de  PlutOrque,  Morales,  t.I ,  p.  -1. 
anc  cat.  Biais,  c.vr.  MOD.  Biax ,  biai.i . 

2.  Biaisar, -y. ,  biaiser,  détourner. 
Ni  m  cambi  ni  m  biays. 

G.  Faidit  :  Ges  no  m. 
Je  ne  change  ni  me  détourne. 
Pois  tenc  ma  carriera , 

No  m  biais  j 
Ves  Rocbacboart  m'eslais. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  puois. 
Puis  je  tiens  ma  carrière  ,  je  ne  me  détourne  pas  ; 
je  m'élance  vers  Rochcchouart. 
La  genta 
Covinenta... 
Don  joi  no  s  biaizsa. 

Augier  :  Era  quan  l'ivern. 
La  gentille  convenante...   de  qui  joie  ne  se  dé- 
tourne. 

No  conosc  qu'en  re  biais. 

B.  DE  MlRÀVAL  :  Tuit  sil. 
Je  ne  connais  pas  que  biaise  en  rien. 
Drutz  biais 
Qu'ier  se  dec  et  oi  s'estrais. 
Un  troubadour  anonyme,  Coblas  esparsas. 
Amant  biaise  qui  hier  se  donna  et  aujourd'hui  se 
retire. 

Part.  pas.  E  del  nas  tort,  mal  talhat, 
E  del  vezer  biaisât. 

CominaL  :  Comtor  d'Apchier. 
Et  tors  du  nez,  mal  taille' ,  et  louche  du  voir. 
ANC.  FR. 

Biaizant  la  rondeur  de  ce  grand  univers. 
Bemi  Belleau  ,  t  I ,  fol.  207. 
Biaisant  ceste  mer,  cherche  un  port  asseuré, 
Du  Bartas  ,  p.  233. 
it.  Sbiecare. 

BIBLA,  s.f. ,  lat.  biblù,  bible. 

Translatet  en  Jati    la  niaior  partida   de  la 
Bibla  dels  Grexs. 

Cat.  dels  apost.  de  Borna  ,  fol.  48. 
Il  traduisit  en  latin  la  plus  grande  partie  de  la 
Bible  des  Grecs. 
cat.  esp.  port.  Bïblia.  it.  Bibbia. 

1.  Biblaria,  s.f. ,  bibliothèque. 

Presde  XXXmelia  libres  avia  en  sa  biblaria. 

Cat.  dels  apost.  deRoma,  fol.  ^8. 
Il  avait  près   de  trente   mille  volumes  dans  sa 
bibliothèque. 

BIGA,  bigua,   s.f.,  lat.    biga,   char, 
joug- 


220  BIL 

Yole  qu'on  mezes  lo  cors  mort  sobre  una 
biga  am  bestias,  e  que  las  bestias  lo  menesso 
lai  on  volrio. 

Cal.  dels  apost.  de  llomu  ,  fol.  i3y. 
Il   voulut   qu'on  mil   le  corps  mort  sur  un   char 
avec  bêtes ,  et  que  les  bêtes  le  menassent  là  où  elles 
voudraient. 

Trop  sofferra  '1  col  greu  biga 
Selb  que  d'an rr ni  grays  engraissa. 

B.  Ai.  \iian  Dt  NaRBONNE  :  No  puesc. 
Celui  qui    engraisse  de  la  graisse  d'autrui  souf- 
frira au  cou  trop  pesant  Joug. 

—  Chevron,  solive. 

Totas   las   paretz    foro   faytas   e  las  biguas 

aparelbadas  de  pausar. 

Philomena. 

Toutes  les  murailles  furent,  faites  et  les  chevrons 
préparés  à  poser. 

cat.  it.  Biga. 

i.  Bigal,  adj. ,  de  bige,  attelé  au  bige. 
Cavals  bigals  ,  so  es  a  dire  deputatz  a  tyrar 
car  que  requier  dos  cavals. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  zffi. 
Chevaux  de  bige,  c'est-à-dire  destine's  à  tirer  ebar 
qui  requiert  deux  chevaux. 

BILHO,.?.  m. ,  billot,  bâton. 

Dans  la  basse  latinité,  billia  a  signi- 
fié billot ,  rameau,  tronc  d'arbre. 
In  billia  vel  in  ramo  silvœ  longœ. 
In  dîctis  neruoribus...  pro  calefaciendo  ,  ex- 
ceptis  billis ,  etc. 
TU.  de  1198  et  1283.  Du  Cange  ,  t.  I.  col.  1167. 
Casons  seten  deniers  ven  son  carbo  , 
C'ilh  non  an  plus  de  lbui  miga  un  bilho. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  87. 
Chacun  vend  son  charbon  sept  deniers  ,  de  sorte 
qu'ils  n'en  ont  plus  mie  un  bâton. 

BILLO,  s.  m.,  billon ,  or  ou  argent 
dont  l'alliage  est  au-dessous  du  taux. 
Ànr,  argent  0  billon. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  2IÇ/. 
Or,  argent  ou  billon. 

—  Monnaie  décriée. 

La  dieba    moneda   sia...   abatnda   per  que 
venga  en  bilho. 
Tit.  de  \l\2I\.  Ilisl.  de  Lang.,l.  IV,  pr.,  col.  425. 
Que  ladite  monnaie  soit...  dépréciée  pour  qu'elle 
de%  ienne  en  billon. 

Qn'el  bilon  portetz,  dins  lo  temps  sobre- 


BIS 

dig ,   als  monediers  o  als  cauibis   acostumatz. 
Tit.  de  i3o8.  Doat,  t.  LI,  fol.  453. 
Que  ,  dans  le  temps  susdit ,  vous  portiez  le  billon 
aux.  monnoyeurs  ou  aux  changes  accoutumes. 

cat.  Fellô.  esp.  Vellon.  port.  Bilhào.  it,  Bi- 
glione. 

BIOC,  s.  m.,  bioc,   portion  de  vers, 
vers  plus  court  que  les  autres. 

Estan  coma  biocz  e  per  lor  fan  bordo. 

E  cant  boni  pauza  bioc  de  quatre  sillabas, 
mestiers  fay  qu'el  compas  principals  de  cascun 
bordo  sia  maiors  de  "VI  sillabas. 

Leys  d'amors,  fol.  17. 

Sont  comme  biocs  et  par  eux  fout  vers. 

Et  quand  on  pose  bioc  de  quatre  syllabes,  il  lait 
besoin  que  la  mesure  principale  de  chaque  vers  soit 
de  plus  de  six  syllabes. 

2.  Biocar,  v. ,  bloquer. 
Part.  pas.  Bordos   biocatz  apela  bom   aquel 
qu'om  pauza  en  la  fi  d'alqun  antre  bordo, 
aprop  lo  complimen  del  principal  bordo. 
Li  bordo  biocat  no  devon  passai'  la  meitat 
dels  bordos  principals. 

Leys  d'amors ,  fol.  17. 
On  appelle  vers  bior/ué  celui  qu'on  pose  à  la  fin 
d'aucun   autre     vers  ,    après    l'accomplissement  du 
principal  vers. 

Les  vers  bloqués  ne  doivent  dépasser  la  moitié 
des  vers  principaux. 

BIS ,  adj. ,  bis ,  brun . 

Adonc  venc  Esclamar  sus  son  caval  mot  bis. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  3q7- 
Alors  Esclamar  vint  sur  son  cheval  très  brun. 

l.'espalla  drecha  ac  biza.  , 
E  la  senestra  tota  grisa. 

P.  Vidal  :  Mai  o. 
Il  eut  l'épaule  droite   brune ,  et  la  gauche  tonte 

grise. 

anc.  fr.  Sor  la  roce  sist  la  grans  tors 

Qui  faite  estoit  de  bise  pierre... 
De  mur  de  bis  marbre  fermée. 
Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  889  et  385. 

Maint  escu  bis  è  rouge  e  maint  bealme  luisant. 
Roman  de  Rou,  v.  3982. 
Qui  ne  fu  ne  brune  ne  bise, 
Ains  ère  blancbe  comme  nois. 

Roman  de  la  Rose,  v.  1 198. 

esp.  Bazo.  it.  Bigio. 
BIS,  bisso,  s.  m.,  lat.  biss«.>,  Kn. 


I3IS 

La  cal  era  cuberta  de  bis  e  de  polpra  e  de 
vermelho. 

Trad.  de  l'Apocalypse,  cliap.  18. 
Laquelle  e'tait  couverte  de  lin   et  de  pourpre  et 
d'éearlate. 

"Vestir  de  polpra  et  de  bisso  que  es  booaran. 

V.  et  Vert.,  fol.  mq. 
Vêtement  de  pourpre  et  de  lin  qui  est  bougrau. 

ANC.    FR. 

Un  vesteineut  tissu  et  de  soye  et  de  bisse. 
Du  Bartas  ,  p.  386. 
it.  Bisso. 

BISA,  Biz.v,  s./.,  bise,  vent. 

Juste  Lipse,  epist.  44  >  ad  Belgas,  dit 
que  ce  mot  vient  de  l'ancien  teutonique. 

E  vai  en  ivern  a  la  bisa. 

Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Et  va  à  la  bise  en  hiver. 

Quan  la  bruna  biza  branda 
De  la  forest  fraisses  e  faus. 

G.  AdhemAR  :  Quan  la  bruna. 
Quand  la  noire  bise  brandit  les  frênes  et  les  hêtres 
de  la  forêt. 

BISTENS,  s.  m.,   trouble,  hésitation, 

délai. 

Conseil  demandai- 
D'aisso  dont  estau  en  bistenz. 

Raimond  de  Salas  :  Domna. 
Demander  conseil  de  ce  dont  je  reste  en  trouble. 

Adv.  cornp.  Denan  te  venga  ses  bisten. 

Tng  en  nn  pong,  en  una  bora, 
Senes  bisten  ,  senes  demora. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodèmc. 
Qu'il  vienne  devant  toi  sans  délai. 
Tous  en  un  point,  à  une  heure ,  sans  hésitation, 
sans  retard. 

anc.  fr.  De  totes  querelles  et  de  touz  bestans 
qui  sont  et  péuent  eistre  antre  nos. 

Tit.  de  1267.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  53o. 
it.  Bistento. 

2,.  Bistensa,  s.f. ,  hésitation,  retard. 

No  m  vuoill  plus  tardai' 
Ni  far  longa  bistensa. 

G.  Figueiras  :  Sirventes  vuelli. 
Je  ne  veux  plus  tarder  ni  faire  longue  hésitation. 
Lo  sanz  lur  respondet  :  No  y  roetas  bistenza. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  saint  leur  re'poudit  :  N'y  mettez  pas  retard. 
Mas  ai  tan  rica  entendensa 
Que  totz  n'estanc  en  bistensa  , 


BIT 


'ilX 


Que  no  poe  anc  complir  mon  gaug. 

Rambaud  d'Orange  :  Un  vers. 
Mais  j'ai  si  haute  inclination  que  j'en  suis  tout  en 
hésitation  ,    vu  qu'elle    ne    put  oneques  accomplir 
mon  bonheur. 

Adv .  comp.  Veiam  lo  sens  bistinza 
Dreig  vas  els  cavalgar. 

B.  Calvo  :  Moût. 
Voyons-le  chevaucher  droit  vers  eux  sans  retard. 
E  m  fer  al  cor  ses  bistensa. 

P.  Vidal  :  Tant  an  ben. 
Et  me  frappe  au  cœur  aussitôt. 

3.  Bistensar,  v. ,  troubler,  retarder. 

E  '1  res  que  plus  bistensa 
Loscaitins  malaliuratz. 

P.  Cardinal  :  Selh  jorn. 
Et  la  chose  qui  le  plus  trouble  les  chélifs  malheu- 
reux. 

Eolbatges  es  ,  qui  son  afar  bistensa. 

Peyrols  :  Ah  granjoy. 
Qui  retarde  son  affaire  ,  c'est  folie. 
Savis  om  en  ren  no  s  bistenza. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
L'homme  sage  ne  se  trouble  en  rien. 
anc.  fr.  Se...  li  clers  en  voloient  bestancier , 
ne's  chalengier. 

Tit.  de  1239. "Carpentier,  t.  I ,  col.  53i. 
it.  Bistentar. 

BISTOC,  s.  m. ,  répugnance,  dégoût. 

Vomit  li  fai  ais  e  bistoc... 

Cant  auzel  a  bistoc. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Dégoût  et  répugnance  lui  causent  vomissement. 
Quand  un  oiseau  a  du  dégoût- 

BITUMINOS  ,  ad/. ,  lat.  bituminoswj, 
bitumineux. 

Mar,  en  aigus  locs,  es  eituminoza. 
Ardo  una  terra  quays  eituminoza. 

Elue,  de  las  piopr.,  fol.  i53  et  170. 
La  mer  ,  en  certains  lieux  ,  est  bitumineuse. 
Us  brûlent  une  terre  quasi  bitumineuse. 
esp.  Bitmninoso.  port.  Betuminoso.  it.  Bitumi- 
noso. 

1.  Betum  ,  s.  m.,  lat.  bitum<?«,  bitume. 

Betum  es  terra  viscosa  ,  glutinosa. 

En  lac  de  aspbalt  o  de  betum  apelat  Mar 
Morta. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i85ct  i52. 

Bitume  est  terre  visqueuse  ,  glutineuse. 

Dans  le  lac  d'asphalte   ou  de  bitume  appelé  Mer 
Morte. 


222  RLA 

cat.  Betitm.  est.  lictitn.  fort.  Betttmc.  it.  Bi- 
tume. 

3.  Batum,  s.  m.  ,  mastic,  enduit. 
Pietat  es  jonhens  coma  bon  batum  de  que 

boni  fai  los  murs  sarasinesc  que  boni  non  pot 

derocar  ab  martel). 

V.  et  Vert.,  fol.  44- 
La  piété   esl    joignante  comme  bon  mastic  avec 
quoi  on  lait  les  murs  sarrasins  qu'on  ne  peut  abattre 
avec  marteau. 

4.  Enbetdmàr,   v. ,    lat.   bitumwarc, 
enduire  de  bitume. 

Part.  pas.  Ni  posca  re  sostenir  que  so  sia   en- 

BETUMAT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l52. 
B  i  puisse   supporter  rien  que  ce  soit  enduit  de 
bitume. 

cat.  Embetumar.  esp.  Embetunar.  port.  Abe- 
tumar.  it.  Imbitumare. 

BIZON,  s.  m.,  lat.  bison,  bison,  buffle. 

Bubalis  o  bisons...  Sobubabso  bizons. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  166. 
Buffles  ou  bisons...  Sont  buffles  ou  bisons. 
esp.  it.  Bisonte. 

BLANC  ,  adj. ,  blanc. 

Voyez  Aldrete,  p.  36i  ;  Mayans, 
t.  II,  p.  224;  Muratori,  Dûs.  33; 
Denina,  t.  II,  p.  342. 

E  vostre  fron  pus  blanc  que  lîs. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Et  votre  front  plus  blanc  que  lis. 
Plus  etz  blanca  qu'evori. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Faraichansoneta. 
Vous  êtes  plus  blanche  qu'ivoire. 
Faretz  vermelb  so  qu'es  blanc. 

Gayaudan  le  Vieux  :  A  la  pus  longa. 
Vous  ferez  vermeil  ce  qui  est  blanc. 

Fig.  Qu'en  vostr'amor  me  trobaretz  tôt  blanc. 
A.  Daniel  :  Si  m  fosamors. 
Que  vous  me  trouverez  tout  blanc  en  votre  amour. 

Substantif.  Degun  manclauaen  en  blanc. 
Fors  de  Bearn,  p.  1073. 
Aucun  ordre  en  blanc. 

Armatz  a  blanc  de  cap  en  pe. 

TU.  de  i534-  Doat  ,  t.  CIV,  fol.  3i5. 
Armés  à  blanc  de  cap  en  pied. 

D'apostema  erjgendrada  el  blanch  de  uelb. 

Elue,  de  las  prnpr.,  fol.  82. 
D'apostèmc  engendrée  nu  blanc  de  l'oeil. 


BLA 

Coma  lo  blanx.  e  '1  jaunes  del  aov. 

Liv.de  SydraCj  fol.  4^. 

Comme  le  blanc  et  le  jaune  de  l'œuf. 
Tôt  vestit  de  blanc. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Tout  vêtu  de  blanc. 
Loc.  Per  jutjar  los  blancs  e  'ls  bras. 

Pierre  d'Auvergne  :  Cui  bon  vers. 
Pour  juger  les  blancs  et  les  bruns. 
cat.  Blanc,   esp.   Blanco.    port.  Branco.  it. 
Bianco. 

—  Blanc,  sorte  de  monnaie. 

Al  for  de  XI  blancs  la  livra...  Monta  nov 

grOS  I  BLANC. 

Titr.  de  1428  et  de  ïft'j.  Hist.  deNimes,  t.  III,  pr. , 

p.  227  et  2^9. 
Au  prix  de  onze  blancs  la  livre...  Monte  neuf  gros 
un  blanc. 

2.  Blanquet,  adj. ,  blanchet,  blanc. 

Coma  falc  lanier  blanquet. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Comme  faucon  lanier  blanchet. 
Substantif.  De  blanquet  e  de  verrneillon. 
Le  moine  deMontaudon  :  Quant  tait. 
De  blanchet  et  de  vermillon. 

Anc.fr.  J'ai  blanchet  dont  eus  se  font  blanches. 

LEGRAND  d'AuSSY  ,  Fabliaux,  t.  II,  p.  65. 
cat.  Blanquet.  esp.  BlanquiUo. 

3.  Blanquinos,  adj. ,  blanchâtre. 
Las  alas  li  torno  blanquinozas. 
Tacas  ades  negras ,  ades  blanquinozas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  '4«  et  99. 
Les  ailes  lui  deviennent  blanchâtres- 
Tacbes  tantôt  noires  ,  tantôt  blanchâtres. 
cat.  Blanquinos. 

4.  Blanquier,   s.    m.,    tanneur,  cor- 
royeur. 

Blanquiers  aion  V  rutlos  per  I  cosol  cas- 
cun  an. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  46- 
Que  les  corrojeurs  aient  cinq  suffrages  pour  un 
consul  ebaquean. 
cat.  Blanquer. 

5.  Blancor,  s./.,  blancheur. 

Rosa  de  pascor 
Sembla  de  la  color 
E  lis  de  la  blancor. 

P.  Vidal  :  Moût  viu. 
Elle  semble  par  la  couleur  une  rose  du  printemps 
1  mi  lis  par  la  blancheur. 


HLA 

Ayssi  coma  garda  lili  sa  flor  e  ssa  rlancou 
«■litre  las  espinas. 

V.  et  Vert.,  fol.  çfi. 
Ainsi  comme  le  lis  garde  sa  fleur  et  sa  blancheur 
parmi  les  c'pines. 

anc.  fr.  Pins  bel'  et  plus  fine  blanchor 
Que  flor  d'espine  en  pascor. 
Partonopex  de  Blois,  not.  des  Ms.,  t.  IX ,  p.  75. 
CX*.  esp.  Dlancor.  rr.  Biancore. 

6.  Blanqueza  ,  s.  f. ,  blancheur. 

La  blanqueza  e  ill  colors 
S'acordon  en  leis. 

Folquetde  Marseille  :  Mot  i  fetz. 
La  blancheur  et  la  couleur  s'accordent  en  elle. 

anc.  cat.  Blanquesa.  it.  Bianchezza. 

7.  Blancaria  ,  s.  f. ,  tannerie. 

Las  erbas  qnc  se  vendran  en  Monpeslicr  ad 
obs  del  mestier  de  la  blancaria. 

Cartiiluire  de  Montpellier,  fol.  47- 

Les  lierhes  qui  se  vendront  à  Montpellier  pour  le 
besoin  du  métier  de  la  tannerie. 
anc.  cat.  Blanqueria. 

8.  Blanquiment ,  s.  m.,  blanchiment. 
Pren  color  et  blanquiment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  01. 
Prend  couleur  et  blanchiment. 

anc.  cat.  Blanquiment. 

9.  Blanchir,     v.  ,     blanchir,     rendre 

blanc. 

F.  devriatz  blanchir 
"Vostras  dentz  totz  matis. 

AmANIEU  des  EscAS  :  En  aquel  mes. 
Et  vous  devriez  blanchir  vos  dents  tous  les  matins. 
De  sus  e  de  sotz  blanquira. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
11  blanchira  dessus  et  dessous. 

Part. pas.  Mal  fai  qui  égailla 

Fons  ni  flums  complitz 
Ab  cisterna  ab  murs  blanquitz. 
T.  de  l'IIosïe  et  de  Guillaume  :  Guillem. 
Mal  fait  celui  qui  égale  fontaines  et  fleuves  parfaits 
à  la  citerne  aux  murs  blanchis. 

anc.  cat.  Blanquir. 

10.  Blanquejar  ,  v. ,  blanchir,  paraître 
blanc ,  devenir  blanc. 

E  las  vais  blanquejan  de  Hors. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ht  les  vallées  blanchissent  de  fleurs. 


BLA 


223 


Mas  paor  ai ,  pus  ailan  fort  blanquf.i  a, 
QuVl  lo  voira  ben  de  Matafelo. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Ventedorn. 
Mais  j'ai  peur,  puisque  aussi  fort  il  parait  blanc, 
qu'il  le  verra  Lien  de  Malafclon. 

Fig.  Tôt  lo  cor  m'en  blanqueya. 

Arnaud  de  Cotignac  :  Moût  désir. 
Tout  le  cœur  m'en  devient  blanc. 

anc.  fr.  Quant  il  vit  l'eve  blanchoier. 

Boman  du  Picnart,  t.  III,  p.  302. 

cat.  Illanquejar.  esp.  Blanquear.  tort.  Brait' 
quejar.  it.  Blanche ggiare. 

11.  Enblanquiment  ,   s.   m.,   blanchi- 
ment. 

Uens  prendo  enblanquiment. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l\i. 
Les  dents  prennent  blanchiment. 

cat.  Emblanquiment. 

12.  Emblanquezir  ,  v.,  blanchir. 
Laveron  lur  vestimentas  e  las  emblanquezi- 

ron...  el  sang  de  l'agnel. 

Trad.  de  l'Apocalypse,  cliap.  7. 
Ils  lavèrent  leurs  vêtements  elles  blanchirent.., 
au  sang  de  l'agneau. 

anc.  fr.  E  sur  neif  sera  enblancJdz. 

Anc.  trad-  duPsaut.,  Ms  n°  1,  ps.  5o. 

cat.  Emblanquir,  emblancar.  it.  Imbiancare, 

BLANDIB,  v. ,  lat.  BLANniRz',  flatter, 
caresser,  cajoler,  adoucir. 

Jamais  blandir  ni  temer 
No  us  vuelh. 

B.  DE  VentadouR  :  Tuit  sels  que. 
Je  ne  vous  veux  jamais  flatter  ni  craindre. 

Razos  s' irais,  merces  blandis. 

Arnaud  de  Marueil  :  Sel  cui  vos. 
La  raison  s'irrite  ,  merci  adoucit. 

Tant  pauc  vuelh  s'acordansa, 
Qu'ieu  endreg  iie.ys  no  m  blan. 

Pons  de  Capdueil  :  Ben  es  folhs. 
Je  veux  si  peu  son  accord,  qu'à  sou  égard  je  ne 
m'adoucis  pas. 

anc.  fr.  Tous  ceux  de  son  ostel  blandissoit  de 
paroles. 

Piec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  244. 
Tant  le  blandi  e  losenga 
Que  s'avanture  li  ennta  ; 
Nu  le  chose  ne  li  cela.  . 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  182. 

anc  Esr.  Blandir.  it,  Blandire. 


■ii'l  BLA 

2.  Blanoiment,  s.  ni.,  cajolerie,  caresse, 

flatterie. 

Arn  precs  et  am  gran  blandimf.nt. 
/'.  de  S.  Honorât,  Pass. 
Avec  prieras  et  avec  grande  cajolerie. 
Per  so  que  esquive  los  blandimens  d'aqnest 

segle. 

Trad.  de  Bide,  fol.   82. 

Alîn  qu'il  esquive  les  caresses  de  ce  siècle. 

ANC.  fr.  Ne  blandissemcnt  ne  menace. 

Marie  de  France,  t.  II,  p.  l\'p. 
Ses  blandismens  sont  poignans  et  mortels. 
J.  Bouchet,  Triom.  de  Franc.  I,  fol.  23. 

3.  Blandre,  s.  m.,  blandice,  flatterie. 

Car  a  sa  cort  noitz  orguelh  e  val  ei.andres. 

A.  Daniel  :  Ai-  vei  vermeils. 
Car  à  sa  cour  l'orgueil  nuit  et  la  flatterie  profite. 

4.  Reblandir,  v.,  flatter,  caresser,  mé- 
nager. 

Al  mielhs  qu'ien  sai , 
La  serv  e  la  eeblan. 

Peyrols  :  Quora  qu'amors. 
Au  mieux  que  je  sais  ,  je  la  sers  et  la  caresse. 

Moat  m'es  greu  qae  ja  reblasda 
Selieys  que  ves  mi  s'erguelha. 

B.  de  Yentadol'R  :  Lanquan  vei. 
Il  m'est  très  difficile  que  jamais  je  flatte  celle  qui 
s'enorgueillit  contre  moi. 
anc.  fr.  De  nulle  rien  n'en  rehlandi. 

B.  de  Sainte-Maure,  Chr.  de  Norm.,  fol.  i65. 
Se  fait  prier  et  resblandir. 

Mémoires  de  Sully,  t.  II ,  p.  3o,3. 

BLA.SIEMVR,   v. ,    lat.   blasphémais, 
blasphémer. 

Bi.asfemar  e  jnrar  de  Dieu. 

Totz  mais  bornes  per  qui  es  ,  e  per  lur  vida, 

blasfematz   lo  precios   nom    de   Jhesn-  Ci'ist 

entre  las  gens. 

V.  et  Vert.,  fol.  17  et 80. 

Blasphémer  et  jurer  de  Dieu. 

Tous  les  méchants  hommes  par  qui ,  et  par  la  vie 
desquels  ,  le  précieux  nom  de  Je'sus-Christ  est  blas- 
phémé parmi  les  g( 
cat.  esp.  port.  Blasfemar.  it.  Bestemmiare. 

2.   Blasphème,  s.  m.,  lat.    blasphème, 
blâme. 
O  allevar  lo  mal  o  lo  blasph  eh  f  que  non  es  ver. 

V.  et  Vert.,   fol.  3. 
Ou  réparer  le  mal  ou  le  blâme  qui  n'e*t  pas  vrai. 


p,la 

3.  Blasphéma,  s.  m.,   lat.  blasphème, 
blasphème. 

Non  jura  maliciosamen  ni  am  blasphéma. 

V.  et  Vert.,  fol.  2. 
Ne  jure  malicieusement  ni  avec  blasphème. 
cat.  esp.  port.  Blasfemia.  it.  Bestemmia. 

4.  Blasphemament,  s.  m.,  blasphème. 
De    grans   renegamens  et  blasphemamens 

de  Dien. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  55o. 
De  grands  reniements  et  blasphèmes  de  Dieu. 

5.  Blasphemador,  s.  m.,  lat.   blasphe- 
mator  ,  blasphémateur. 

Si  es  question...  de  blasphemadors. 

Fors  de  Bearn.,  p.  1075. 
S'il  est  question...  de  blasphémateurs. 

6.  Blastemar,   blastomar  ,    BLASTIMAR  , 
v.,  blasphémer,  blâmer. 

Ilh  lo  blastemeron. 

La  nobla  Leyczon. 
Us  le  blasphémèrent . 

Blastomar  nostra  ley. 

Philomena. 
Blasphémer  notre  loi. 

Avols  gens  que  blastima 
Tôt  so  qn'anc  dreilara  amec. 

Pierre  d'Auvergne  :  Abansque. 
Méchante  gent  qui  blâme  tout  ce  que  droiture 
oneques  aima. 
anc.  cat.  Blastemar. 

7.  Blastenjar ,  v.,  blâmer. 

Fols  vest  si  las  gens  blastenjas, 
Si  non  per  castiamen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum-Crist. 
Tu  es  fou  si  tu  blâmes  les  gens ,  autrement  que 
pour  correction. 

anc.  fr.  Arrière  s'an  vait  la  mazange, 
Le  cocu  laidist  e  blestange. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  i33. 

8.  Blasteinhs,  s.    m.,   blâme,    répri- 
mande. 

E  quan  li  piai ,  ie  'n  sai  esser  sufreinhs  , 
Per  so  qu'a  lieis  non  paresca  blasteinhs. 
B.  de  Ventadolr  :  Quant  erba. 
El  quand  il  lui  plait  ,  je  sais  en  être  souffrant  . 
afin  qu'il  ne  lui  paraisse  pas  blâme. 

Cj.  Blasmar  ,  v.,  blâmer. 

Totz  hom  que  so  blasma  qne  den  lauzar, 


BLA 

Laus'  atressi  aco  que  deu  bi.asmar. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Totz  Lom. 
Tout  homme  qui  blâme  ce  qu'il  doit  louer,  loue 
aussi  ce  qu'il  doit  blâmer. 

Part.  pas.     Ja  non  er  hom  tan  pros 
Que  non  sia  blasmatz, 
Quant  es  a  tort  felhos. 

Pons  de  Capdieil  :  Ja  non  er. 
Il  ne  sera  jamais  homme   si   preux  qui  ne  soit 
blâmé,  quand  il  est  félon  à  tort. 

Substantiv.  Mos  diz  blasmaran  li  blasmat. 
Aimeri  de  Peguilain  :  Ab  tant. 
Les  blâmés  blâmeront  mes  propos. 
anc.  fr.  Et  altre  qui  blasmed  ait  ested. 

Lois  de  Guillaume-le-Conquérant ,  XVI. 

L'ancienne  langue  italienne  a  con- 
servé assez  long-temps  le  l  de  b/asmar  , 
qu'elle  a  depuis  changé  en  i. 

anc.  it.  Non  vi  dolete  già  ,  ne  blasmate  me. 
Gvjittone  d'Arezzo  ,  Lett.  XVI. 
In  quel ,  che  blasma  ciô  ch'  allui  non  piace... 
Laudar  lo  mal  non  è  che  ben  blasmare... 

Ne  1'  amico  blasmare 
Del  vizo  occulto,  alcun'  altro  présente... 
Non  blasma  donna  chi  crudel  la  dice. 
Barberini, Docum.  d'Amure,  p.  57,  120,  l34,  i55. 

anc.  cat.  anc.  esp.  Blasmar.  it.  mod.  Blas- 
mare. 

10.  Blasme,  s.  m.,  blâme. 

Hom  non  es  tan  pros  ni  tan  prezatz 
Que  non  aia  blasme  de  cui  que  sia... 
...  Blasmes  es  del  fol  al  pro  lauzors. 
Cadenet  :  De  nuilla  ren. 
11  n'est  pas  homme  si  preux  ni  si  prisé  qui  n'ait 
blâme  de  qui  que  ce  soit...  Le  blâme  du  fou  est 
louange  au  preux. 

anc.  it.  Senz'  il  gran  blasmo  che  di  ciô  riceve. 
Barberini  ,  Docum.  d'Atnore,  p  5l. 

anc.  cat.  Blasme.  anc.  esp.  Blasmo.  it.  mod. 
Blasmo. 

11.  Blasmamen,  s.   m.,   blâme,    répri- 
mande. 

Cel  que  blasma  so  que  s  fai  a  blasmar, 
Fai  que  cortes  en  aquel  blasmamen. 

B.  CaRBONEL  :  Un  sirventes. 
Celui  qui  blâme  ce  qui  se  fait  à  blâmer,  ne  lait  que 
courtois  par  cette  réprimande. 
it.  Biasimamento. 

12.  Blasmok ,  s.y!,  blâme,  improbation. 
1. 


BLA 


225 


Ar  es  ben  drech,  pus  ieu  n'  ai  dich  blasmor  , 
Qu'el  be  qu'els  fan  laus'  e  vasa  dizen. 

B.  CaRBONEL  :  Pcr  espassar. 
Il  est  bien  juste  maintenant ,  puisque  j'en  ai  dit 
le  blâme,  que  je  loue  et  aille  disant  le  bien  qu'ils 
font. 
anc.  cat.  Blasmor. 

i3.  Blasmaire,  blasmador,  s.  m.,  répri- 
mandeur,  blasphémateur. 

Ben  devri'  esser  blasmaire 
De  mi  meteis  a  razo. 

B.  de  Ventadodr  :  Lo  temps. 
Je  devrais  bien  être  réprimandeur  de  moi-même 
avec  raison. 

Li  blasmador,  li  encantador. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  98. 
Les  blasphémateurs ,  les  enchanteurs. 
it.  Blaslmatore. 

14.  Blasmos,  ad/.,  blâmable. 
Coita  en  jutgar  es  blasmosa. 

Trad.  de  Bide  ,  fol.  6. 
Pre'cipitation  à  juger  est  blâmable. 

i5.  Ablasmar,  v.j  blâmer. 

Seigner  En  coms ,  ablasmar 
Vos  faitz  senes  failla  , 
Car  no  i  ausetz  anar. 

Bertrand  de  Born  :  Seigner  En  coms. 
Seigneur  comte ,  sans  doute  vous  vous  laites  blâ- 
mer, de  ce  que  vous  n'osâtes  y  aller. 
ANC.  fr.  Leurs  parens  et  amis  furent  grande- 
ment ahontez  et  ablasmez. 
Lett.  de  rém.,  iZj53.  Carpentier,  1. 1,  col.  55g. 

anc  it.  Ablasmo  en  mensa  soverchio  parlare. 
Barberini,  Docum.  d'Amore,  p.  121. 
anc.  cat.  Ablasmar. 

BLAT,  s.  m.,  Iat.  bladmw,  blé,  froment. 
Voyez  Denina,  t.  I,  p.  162. 

Ab  pauc  de  vi  e  de  blat. 

CominAL  :  Comtor  d'Apchier. 
Avec  peu  de  vin  et  de  blé. 

Compron  lo  blat  en  herba. 

V.  et  Vert.,  fol.  14. 
Ils  achètent  le  blé  en  herbe. 

—  Semé  de  blé. 

E  vei  talhar  ortz  e  vinhas  e  blatz. 

Bernard  de  Rovenhac  :  Bel  m'es  qu.m 
Et  je  vois  couper  vergers  et  vignes  et  blés. 
cat.  Blat-  it.  Blada. 

39 


>.  Hi.vDMiv,  s.  ï. ,  bladage,  redevance 
en  blé; 

Que  mossenher  lo   coms   e  li   seu   prengo 
bi.adada  e  vinada  en  aissi  com  an  faig. 

Tu.  de  i  246.  Jrch.  du  Roy,  J,  4  e1  5. 

Que  monseigneur  le  comte  et  l<s  siens  prennent  le 
bladage  et  <  inage  comme  ils  ont  fait. 

3.  Bladabia,*./,  bladerie,  marché  au 
blé,  droit  de  mesurage. 

A.  ver  blaharia. 

77/.  ./«  xme  sièc.  Doat  .  t.  CXVIII ,  Fol.  87. 
\  voir  bladerie. 
,m  .  kr.  Ottroyer  la  bladerie  île   ladite   ville, 
c'est  assavoir  le  devoir  du  mesurage  du  blé. 
Tu.  de  i34 1  -  Carpkntier  ,  t.  1 ,  col.  554. 

/,.  àbladar,  v.,  semer,  ensemencer  de 

blé. 

Part.  pas.  Per  lur  camp  quan  er  abladatz. 
Bref,  d'amor,  fol.  127. 
Par  leur  cliamp  quand  il  sera  ensemencé  de  blé. 
asc.  vr.  En  terres  ablayèes  de  blé. 

Coût,  gêner.,  t.  I,  p.  608. 
it.  Abbiadare. 

BLA.U,  cidj.,  bleu. 

La  bt.ava  flors  que  nais  per  los  boissos. 
B.  de  Ventadour  :  Belhs  Monruelhs. 
La  llcur  bleue  qui  naît  parmi  les  buissons. 

—  Livide. 
Fiq.  Que  l'uelh  me  son  tornat  tng  blau. 
Volpillos  blau  ,  d'enveia  sec. 
Pierre  d'Auvergne  :  Belli  m'es  qu'ieu. 
Que  les  veux  me  sont  devenus  tout  livides. 
Trompeurs  livides,  secs  d'envie. 
asc.  fr.    Qce  la  cbar  en  fn  bloe. 

Roman  de  Berte,  p.  5o.' 
■  \t.  Blau.  asc.  esp.  Blavo. 

2.  Blavenc,  adj. ,  bleuâtre. 

Inclino  a  blancor  e  so  blavencs. 
Sapbir  es  peyra  m.avenca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  83  et  lui. 
Inclinent  à  Lianclieur  et  sont  bleuâtres. 
Snpliir  est  pierre  bleuâtre. 
cat.  Blavenc. 

°».  Blayeza,  s.  f.,  lividité,  pâleur. 

I.ividitat  o  blaveza. 

Blaveza  els  potz  et  en  las  unglas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  88  et  90. 
Lividité  ou  pâleur. 
Lividité  «ta.  lèvre-,  et  'lin-  les  00g 


liLA 

/J.    Bl.A\VIRO,    BI.AVAYROI  ,    S.    1/1 .  ,    COlltll- 

sion,  meurtrissure. 
Val  contra  dolor  et  blavayrol  per  bate- 

ment. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  200. 
Vaut  contre  douleur  et  meurtrissure  par  coup. 

Menudamen  de  mot  gros  blavairos 
Fon  lardât/,  lo  capos. 

MATFRE  ErmengAUD,  Epit.  à  sa  Sœur. 
Le  chapon  fut  minutieusement  larde'  de  très  fortes 
meurtrissures. 

5.  Blavt.iar,  v.,  blavoier,  paraître  bleu. 
E  la  flors  viuleta  bl-aveia. 

Leys  d'amors,  fol.  127. 
Et  la  fleur  violette  blavoie. 
cat.  Blaveiar. 

6.  Beahir,  v.,  blêmir,  devenir  livide. 

Per  me  us  o  die,  c'ns  faitz  blahir  e  fondre. 

G.  DE  S.-Gregori  :  Kaso  e  dreyt. 
Je  vous  dis  cela  pour  moi  ,  que  vous  faites  blêmir 
et  dépérir. 

7.  Blezir,  v. ,  faner,  blêmir,  devenir 
blême,  salir. 

Amors  fai  l'amie  aman  blezir. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
L'amour  fait  blêmir  l'ami  amant. 

Mas  vuelb  mon  cor  pessan  blezir  ; 
Tos  temps  serai  tortres  ses  par. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Crezens  fis. 
Mais  je  \  eves.  faner  mon  coeur  en  pensant  ;   tou- 
jours je  serai  tourtereau  sans  compagne. 

Qu'amors  mi  ten  que  m  fai  aiman  blezir. 

Pierre  Espagnol  :  Entre  que. 
Vu  qu'amour  me  tient  de  sorte  qu'il  me  fait  blê- 
mir en  aimant. 
Part.  pas.  E  jairetz  en  lansol  blezitz. 

Foi.QCET  DE  Ll  NEL  :  El  nom  del. 
El  vous  coucherez  dans  des  draps  salis. 

8.     Blesma r  ,     blasmar,    v.,     blêmir, 
s'évanouir,  s'abandonner. 

Il  calors  ab  dejuuar 

Art  tôt  lo  cor  e  lo  blesma. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Joglarelz. 
La  chaleur  avec  le  jeûner  brûle  tout  le  corps  et 
le  blêmit. 

Tal  dolor  a  al  cor  per  tôt  s'en  sen  ; 
Sobr'  el  col  del  chaval  blesma  soen. 

Roman  de  Gérard  de  R.ossillon,  fol.  82. 
11  a  au  cœur  I  elle  douleur  qu'il  s'en  ressent  partout; 
sur  le  cou  du  cheval  il  s'abandonne  souvent. 


BLE 

Part,  pas. 

E  quant  la  ilompna  l'an,  tu.asmaivv  esten. 
Roman  de  Gérard  de  Rossil/on  ,  fol.  82. 
Et  quand  la  dame  l'entend  ,  elle  tombe  étendue 
évanouie. 

9.  Ablesmar,  v.,  s'évanouir,  blêmir. 
Part.  pas.  Casegron  en  terr'  ablesmatz, 

Mot  foron  tug  espaventatz. 
De  gran  dolor  sou  abi.esmat. 

Trad-  de  l'Evang.  de  Nicodime. 
Us  tombèrent  évanouis  en  terre  ,  ils  furent  tous 
très  épouvantés. 

Ils  sont  blêmis  par  la  grande  douleur. 

De  fereza  que  ac  cazet  ablasmada. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  l5. 
De  la  peur  qu'elle  eut  elle  tomba  évanouie. 

anc.  fr.  De  trois  sens  iestes  abosmez , 
Riax  amis,  or  les  retenez. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III ,  p.   127. 

10.  Enblasmar,  esblasmar,  v.,   s'éva- 
nouir. 

La  domna  esblasmet  sus  marnie. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  82. 
La  dame  s'évanouit  sur  le  marbre. 
Fart.  pas. 

So  es  gran  meravilka ,  car  tan  o  an  durât, 
Que  sol  per  un  petit  no  cazon  enblasmat. 

Roman  de  Fierabras,  v.  1^10. 
C'est  grande  merveille,   car  ils  ont  tant  enduré 
cela ,  que  seulement  pour  un  peu   ils  ne  tombent 
évanouis. 

BLEDA,  s.  f. ,  lat.  blîtwwî,  blette. 

Bleda.  es  hei'La  comuna  ;  sobre  sa  razitz  si 
pot  enpeutar  verga  que  après  si  fai  aybre. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  201. 

Blette  est  berbe  commune  ;  sur  sa  racine  on  peut 
enter  un  rameau  qui  après  se  fait  arbre. 

cat.  Blet.  Esr.  Bledo. 

BLEZ ,  ctdj.y  lat.  blmsus ,  blés,  qui  arti- 
cule mal  ou  avec  difficulté. 

Ab  votz  d'angel ,  lengn'  esperta  ,  non  bleza. 
P.  Cardinal  :  Ab  votz. 

Avec  voix  d'ange,  la  langue  expérimentée,  non 
h  lèse. 

Lengua  alcùnas  vetz  es  blessa  per  sobras 
d'bunior  inpedent  ves  las  extremitatz  sa  dila- 
tacio. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  44- 

La  langue  est  quelquefois  blcse  par  surcroît  d'hu- 
meur empêchant  sa  dilatation  vers  les  extrémités. 


1SL0 


227 


Adverbial.  E  parlava  tolz  temps  ui.es. 

Ilist.  abr.  de  lu  Bible,  fol.  2;}. 
Et  il  parlait  toujours  biese. 

BLIAL  ,  BLIAU  ,   BLIZAUT,    S.    ni.  ,  bliail  , 

justaucorps,  robe,  habit 

El  cors  delgat ,  graile  e  fresc  e  lis 
V!  benestan  en  bliau. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  dinar. 
Je  vis  bienséant  en  lobe   le  corps  délicat  ,  mince 
et  frais  et  lisse. 

Sabon  far  un  blizaut 
O  autre  vestir  benestan. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Us  savent  faire   un  justaucorps  ou  autre  habit 
bienséant. 

Mantel  e  blial  de  violas 
E  sobrecot  de  rosas. 

P.  Vidal  :  Mai  o. 
Manteau  et  justaucorps  de  violettes  et  surcot  de 
roses. 

ANC.    FR. 

Puis  vesti  drap  de  lin  et  bli  aut  teint  en  graine. 
/{.  de  G.  au  court  nez.  Du  Cange  ,  t.  I  ,  col.  I2û3. 

Dans  le  roman  du  comte  de  Poitiers, 

de  belles  femmes  sont  forcées  à  paraître 

nues  devant  l'empereur. 

Adonc  osterent  les  bilans , 
Les  singlatons  et  les  cendaus. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  1448. 

Et  dans  le  fabliau  d'Aticassin  et  Ni- 

colette  : 

Si  vesti  nn  bliaut  de  drap  de  soie  que  ele 
avoit  noolt  bon. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  1  ,  p.  3o,2. 

anc  cat.  esp.  Brial. 

BLOCA,  bocla,  s.f. ,  bosse,  partie  du 
bouclier. 

Voyez  Leibnitz,  p.  54  et  io5  ;  Mu- 
ra tori,  Dis  s.  33. 

Vai  ferir 
Engal  la  bloca  de  l'escut. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  10. 
11  va  frapper  juste  la  bosse  de  l'écu. 
XV  blocas  y  ac  faitas  totas  d'ormier, 
Et  en  cascuna  bloca  nn  carboncle. 

Roman  de  Fierabras,  v.  l54- 
Il  y  eut  quinze  bosses  toutes  faites  d'or  pur,  et  en 
•  haque  bosse  une  escarboucle. 
Una  targa  a  son  col... 


228 


BLO 


La  bocla  e  lbi  clavel,  etc. 

Roman  de  Gérard  île  Rossillon,  fol.  3g. 
Un  bouclier  à  son  cou...  la  bosse  et  les  clous,  etc. 
ANC.  FR. 

Gratis  colz  se  donent  sor  les  escos  devant , 
Desoz  la  boude  les  rompent  maintenant. 
Roman  de  Gérard  de  Vienne.  Bekker  ,  v.  3oO. 
Il  l'a  fern  desor  l'escn  , 
Dusqu'en  la  bocle  l'a  fendu. 

Partonopeus  de  Blois ,  t.  I ,  p.  77. 
Donna  l'exposant  audit  Morelet  un  cop  de 
la  bosse  de  son  bouclier. 
Lett.  de  rém.,  i3cte.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  658. 

ANC.   ESP. 

Per  medio  de  la  bloca  del  escudo  quebrantô. 
Poema  del  Cid ,  v.  3691. 

2.  Bloquier,  s.  m.,  bouclier. 

A  forma  d'escut  redon  o  bloquier. 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  234- 
A  forme  d'écu  rond  ou  bouclier. 
Tal  port'  espaz'  e  bloquier, 
Qu'es  grans  e  bels  e  de  bon  talb , 
Que  als  obs  non  val  I  denier. 
B.  Carbonel  de  Marseille  ,  Coblas  esparsas. 
Tel  qui  est  grand  et  beau  et  de  bonne  façon ,  porte 
épe'e  et  bouclier,  qui ,  dans  les  besoins,  ne  vaut  pas 
un  denier. 

Prenga  l'espasa  e  '1  bloquier. 

Bref,  d'amor,  fol.  64- 
Qu'il  prenne  l'e'pée  et  le  bouclier. 
anc.  cat.  Broquer.  esp.  port.  Broquel. 

3.  Blezo,  blizo,  s.  m.,  bouclier. 

Oimais  sai  qu'auran  sazo 

Ausberc  et  elm  e  blezo. 

P.  de  Bergerac  :  Bel  m'es  cant. 
Je  sais  que    désormais    bauberts  et    beaumes   et 
boucliers  auront  leur  saison. 

A  Messina  vos  cobri  del  blizo. 

Rambacd  de  Vaqueiras  :  Senber  marques. 
A  Messine  je  vous  couvris  du  bouclier. 
Bella  m'es  preissa  de  blezos. 

Bertrand  de  Born  :  Ar  ven  la. 
La  presse  des  boucliers  m'est  agre'able. 

ANC.  FR. 

Les  lances  en  leur  poins  et  an  col  le  blazon. 
Chron.deB.Du  Guesclin.  DuCange,  1. 1,  col.  i332. 

4.  Blocar,  v.,  bosseler,  couvrir,  orner 
de  bosses. 

Part.  pas. 

Mot  grans  colps  si  donero  sus  losescutzBLOcATz, 
Desotz  las  blocas  d'aur  an  los  escutz  traucatz. 
Roman  de  FierabraSj  v.  2282. 


BLO 

Ils  se  donnèrent  de  grands  coups  sur  les  e'eus  bosse- 
lés, ils  ont  percé  les  écus  sous  les  bosses  d'or. 
anc.  esp.  Escudos  blocados  con  oro  é  cou  plata. 
Poema  del  Cid ,  v.  '979- 

5.  Desblocar  ,  v. ,   ôter,   détruire   les 
bosses,  dégarnir  de  bosses. 

Part.  pas. 
Don  los  escutz  fendero,  e  son  tnb  desblocatz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  11 20. 
Dont  ils  fendirent  les  e'eus ,  et  ils  sont  tous  dé- 
garnis de  bosses. 

BLOI,  adj.,  blond. 

Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Ni  '1  bel'  Ysseulz  ab  lo  pel  bloi. 

Arnaud  de  Marvjeil  :  Dona  genser. 
Ni  la  belle  Yseult  à  la  clievelure  blonde. 

Poi  vi  mi  dons  bcll'  e  bloia. 

Bertrand  de  Born  :  Ara  sai  ieu. 
Depuis  que  je  vis  ma  belle  et  blonde  dame. 

anc.  fr.  Li  uns  l'orent  tute  d'or  fin 
Et  li  autre  vert  ou  purprin, 
Li  uns  de  jacinte  culur 
Bloie  ou  blancbes  cume  flur. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  473. 
"Vairs  ot  les  yex  et  les  crins  blois. 

Roman  de  la  Violette,  v.  1 15. 

2.  Blon,  adj. ,  blond. 

Don'  ab  pel  blon. 

GiRALD  de  CALANSON  :  Li  miei  désir. 
Dame  à  la  blonde  chevelure. 

Ni  del  Bans  En  Gnillem  lo  blon. 
P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Ni  le  blond  seigneur  Guillaume  de  Baux. 

esp.  Blondo.  it.  Biondo. 

3.  Blondet,  adj. ,  blond,  jaune. 

Blondet  vestit  bliaut  non  de  cendat. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  io4- 
Il  revêtit  un  justaucorps  jaune  non  de  taffetas. 

4.  Blondir,  v.,  blondir,  faire  paraître 
blond. 

Ni  seran  ja  pro  lavadas... 
Ni  lui-  cabelb  pro  maestrat 
Ni  pro  blondit. 

Brev.  d'amor,  fol.  129. 
Ni  ne  seront  jamais  assez  lavées...  ni  leur  che- 
velure assez  arrangée  ni  assez  blondie. 
ANC.  fr.  Tu  le  peignes  et  le  blondis. 
Piler,  de  la  vie  hum-  Cartentier  ,1.1,  col.  564 


BOB 

BLOS,  adj.y  anc.  allem.  blos,  vide,  dé- 
pouillé, privé,  exempt. 
Voyez  Schiller,  Gloss.  teuton. 
Dans  le  Glossarium  germanicum  me- 

dii  œvi ,  par  Georg.  Scherzius ,  on  lit: 
Blosz  ,  nudus ,   implumis  ;  unmeines  blos, 
absque  falsitate ,  probus. 

E  'ls  albres  de  frug  reston  blos. 

B.  de Venzenaë  :  Iverns. 
Et  les  arbres  demeurent  dépouillés  de  fruits. 

Tro  qa'el  cors  rest  de  l'arma  elos. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Jusqu'à  ce  que  le  corps  reste  vide  de  l'âme. 

Hom  carnals  de  peccatz  blos. 

G.  de  S. -Didier  :  Aissi  cum. 
Homme  de  chair  exempt  de  pèche'. 
ANC.  fr.  Si  bacheler  sont  de  sens  blos. 

Roman  de  Parlonopeus,  v.  2^5y. 

BOAS,  s.  m.,  lat.  boa,  boa. 

Ha  una  serpent  mot  gran  dita  boas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  237. 
Il  y  a  un  serpent  très  grand  dit  boa. 
ESP.  Boa. 

BOBA ,  s.  m.,  tique,  petit  insecte. 

Unadona  que  una  boba  li  'n  era  intrada  en 
l'aurelha ,  que  li  dolia  tan  que  anava  coma 
raugosa...  La  boba  yssi  de  l'aurelha. 

V.  de  Santa  Flors.  DoAT,  t.  GXXIII ,  fol.  292. 

Une  dame  à  qui  une  tique  en  était  entrée  dans 
l'oreille ,  qui  lui  causait  douleur  tant  qu'elle  allait 
comme  enrage'e...  La  tique  sortit  de  l'oreille. 

BOBAN,  burban,  s.  m.,  pompe,  osten- 
tation, générosité,  magnificence. 
Lur  bob  ans  sera  de  sobr'  en  jos. 

Bertrand  de  Born  :  S'ieu  fos  aissi. 
Leur  ostentation  sera  de  dessus  en  Las. 

Et  si  la  cortz  del  Puei  e  '1  rie  bobans 
No  m  relevon ,  jamais  non  serai  sors. 

Richard  de  Barbezieux  :  Atressi  cum. 
Et  si  la  cour  du  Puy  et  la  noble  générosité  ne  me 
relèvent,  jamais  je  ne  serai  debout. 

Arnor  no  vens  meuassa  ni  bobans, 
Mas  gens  servirs  e  precs  e  bona  fes. 
H.  Brunet  :  Cortesamen. 
Menace  ni  ostentation   ne  soumet  l'amour,   mais 
gentil  servir  et  prière  et  bonne  foi. 

Près  moyller  a  granz  burbanz. 

V.  de  S-  Honorai. 
Il  prit  femme  avec  grandw  pompes. 


BOB 


229 


anc.  fr.  Qar  il  i  avoit  d'orgueil  tant, 
De  convoitise  et  de  bobant. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  qo8. 
Des  grans  pompes  et  bobans  n'avoit  cure. 
Vigiles  de  Charles  VII,  t.  II ,  p.  3o. 
Ains  a  plus  orgex  pooir 
E  beubans  que  dous  voloir. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chans.  3o. 
En  celle  bataille  ot  moût  de  gent  de  grant 
bobant  qui  s'en  vindrent  moult  honteusement 

fuiant. 

Joinville  ,  p.  53. 
anc.  cat.  Bobanz. 

2.  Bobansa,   s.  f. ,  ostentation,   faste, 
magnificence. 

Els  non  an  ni  erguelh  ni  bobansa. 
B.  Carbonel  :  Per  espassar. 
Ils  n'ont  ni  orgueil  ni  ostentation. 
Aia  mais  de  bobansa 
Aquelh  que  meyns  dona. 

P.  Cardinal  :  Falsedatz. 
Qu'il  ail  plus  de  faste  celui  qui  donne  le  moins. 
anc.  fr.  'Vivre  en  orguel  ni  en  beubance. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  123 
En  festes ,  jeux,  esbattemeut  et  bobance. 
Trad.  de  S.  Bernard.  Montfaucon  ,  Bibl.  bibl. , 

fol.  1389. 
Mais  au  moulin  il  les  faut  installer 
Pour  porter  sacs  avec  leur  grand  bobance. 
P.  Hegemon  ,  p.  5o. 
anc.  cat.  Bobanza. 

3.  Bobancier,  adj.,  fastueux,  prodigue. 

De  promessas  son  bobanciers. 

Marcabrvjs  :  Al  départir. 
Ils  sont  prodigues  de  promesses. 

D'aquel  aver  es  lares  e  bobanciers. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  2t. 
Il  est  ge'ne'reus  et  prodigue  de  cette  richesse. 
anc.  fr.  Combien  qu'il  soient  bobancier. 
Roman  de  la  Rose,  v.  •jdoà. 

4.  Bobansar ,  v. ,    entourer  de  faste, 
rendre  fier. 

Lai  on  se  bobansa. 

Giraud  de  Borneil  :  Plaing. 
Là  où  il  s'entoure  de  faste. 
E  jacto  se  e  se  bobanso  de  lur  paratge. 

V.  et  Vert.,  fol.  34. 
Et  ils  se  vantent  et  se  font  fiers  de  leur  parage. 
anc.  cat.  Bobansar. 

5.  Bomba,  s./.,  pompe,  ostentation. 
Car  gran  guerra  fai  d'escars  seuhorlaic. 


lio  BOC 

Per  que  m  sap  bo  ilels  reys  qaan  vei  lur  bom  »  \ 
Bertrand  de  Bobn  :  Nonestarar. 
Car  grande  gOOte  fait  il 'avare  seigneur  généreux, 
c'est  pourquoi  il  nie  plaît  des  rois  quand  je  vois  leur 
pompe. 

6.  Pompa,  s./.,  Iat.  pompa,  pompe,  os- 
tentation. 
O  per  la  pompa  o  la  vana  gloria  del  setgle. 

V.  et  Vert. ,  fol.  70. 
Ou  par  la  pompe  ou  la  vaine  gloire  du  siècle. 

Adv.  comp.  Ses  pompa,  secretamen. 

Brev.  d'amor,  fol.  72. 
Sans  pompe,  secrètement. 

cat.  esp.  port.  it.  Pompa. 

BOC,  s.  m. ,  entaille. 

Non  es  tan  fortz  l'ausberc  no  '1  trenc  e  '1  troc; 

En  cel  costat  senestre  lui  fetz  tal  boc  ; 

Aqui  lo  deroquet,  ruover  no  s  poc. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  j5. 

L'haubert  n'est  pas  si  fort  qu'il  ne  le  coupe  et  le 
troue;  en  ce  côte'  gauclie  il  lui  fit  telle  entadle ;  il 
le  renversa  là ,  il  ne  put  se  mouvoir. 

BOC ,  s.  m. ,  boue. 

On  a  dit  que  ce  mot  vient  du  celtique 
ou  du  vieux  allemand  bok. 

Si  qnis  bucch/«  furaverit. 

Lex  Salica.  Tit.  V,  §.  3.  Eccard  ,  p.  146. 

Voyez  Wachter,  Gloss.  germ.  ;  Leib- 
nitz,  p.  54. 

Boc  es  animant  mot  cant  et  luxurios. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25 1. 
Bouc  est  animal  très  chaud  et  luxurieux. 
Enblavas  bnens,  bocx  ,  fedas  e  motos. 

T.  de  Bertrand  et  de  Gui  :  Amicx. 
Tu  dérobais  bœufs ,  boucs,  brebis  et  moutons. 

Prov.  Laissem  lo  boc  en  la  corda. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Laissons  le  bouc  à  l'attache. 
Cara  de  boc  de  biterna. 
T.  de  G.  Bainols  et  de  G.  Magret  :  Maigret. 
Figure  de  bouc  de  citerne. 
cat.  Boc.  esp.  port.  Bode.  it.  Bocco. 

2.  Boquet,*.  m.,  petit  bouc,  chevreau. 

Aprop  d'aisso,  vos  li  donatz 
Carn  de  boquet  manjar  assatz. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
V.près  cela  ,  vous  lai  donnez  assez  à  manger  de  la 
chair  de  chevreau. 
\nt.  fr.  La  bi'|iK      ferma  sa  porte  an  loquet 


r.oc 

Non  sans  dire  à  son  biquet  ' 
Gardez-vous ,  etc. 

La  Fontaine  ,  Fabl.,  liv.  IV,  i5. 

3.  Bot,  s.  m.,  peau  de  bouc  enflée,  outre. 

Pluseflatz  que  botz. 
T.  DE  G.  RlQUIER  ET  DE  Henri  :  Senhcr. 
Plus  enflé  qu'outre. 

Ventre  d'aytal  sembla  bot...  Ab  inflacio  de 
ventre  so  cum  un  bot. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  0,4  et  0,5. 
Ventre  de  tel  semble  outre. ..  Avec  enllurede  ventre 
sont  comme  une  outre. 
anc.  fr.  Dedens  un  boutVi  plans  ert  de  vin  vies. 

Roman  d'Ogier. 
cat.  Bot. 

4-  Boquin,  adj'.t  de  bouc. 

Car  caprina  que  es  may  compétent  que  carn 

BOQUINA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  232. 
Chair  de  chèvre  qui  est  plus  convenable  que  chair 
de  bouc. 

5.  Boquina,  s.  f. ,  peau  de  bouc. 

Boquinas  vint  deniers  per  centenas,  et  si  las 
boquinas  no  s  vendon  ,  etc. 

Tit.  du  xiiic  sièc.  Do  AT,  t.  LI  ,  fol.   161. 

Les  peaux  de  bouc  vingt  deniers  par  centaines  ,  et 
si  les  peaux  de  bouc  ne  se  vendent  ,  etc. 

6.  BOCHIER  ,    BRETJTER  ,    S.   171.,   boucher. 
Can  Mars  greva  las  gens  d'armas  e  cels  que 

laboro  armas ,  li  bochier  son  grevah  en  lor  art. 
Liv .  de  Sjdrac ,  fol.  125- 

Lorsque  Mars  presse  les  gens  d'armes  et  ceux  qui 
fabriquent  lçs  armes  ,  les  bouchers  sont  pressés 
dans  leur  art. 

O  de  autre  borne  que  no  sia  bredter... 
Observât  entre  los  breuters  et  en  totas  las 
brecarias. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1461  ,  t.  XV,  p.  4i5. 

Ou   d'autre   homme  qui   ne    soit   pas    boucher... 
Observé  entre  les   boucliers  et  dans  toutes  les  bou- 
cheries 
cat.  Botxi. 

7.  Bocaria  ,  brecaria,  s.f. ,  boucherie. 

Nom  donné  au  lieu  où  l'on  tuait  les 
boucs  pour  en  vendre  la  chair. 

Ni  el  mazel  de  bocaria  no  sia  vendnda  carn 
de  feda. 

SlalUtS  de  Montpellier  de  I?.Oq. 
lit  i  la  tuerie  de  boucherie  ne  soit  vendue  chaii   de 

l,i  ,l,i 


BOC 

Car.soven  per  putia 
Put  la  mendritz  , 
Coru  fa!  per  bocaria 
Box  poiritz. 

Marcabrus  :  Soiuladier  per  mi. 
Car   souvent    la    prostituée    pue  par   débauche, 
comme  (ait  dans  la  boucherie  le  houe  pourri. 

Tota  carn  porlar  a  vendre  a  la  brecaria... 
Nulb  benno  se  talbe  en  la  dicta  brf.caria. 
Ord.  desR.  de  Fr.,  1461  ,  t.  XV,  p.  4 14. 
Portera  la  boucherie  toute  chair  à  vendre...  Nul 
bœuf  ne  se  dépèce  en  ladite  boucherie, 

BOCA,  s./.,  lat.  bucca,  bouche. 

Petita  boca  ,  bellas  dens. 

Arnaud  de  Marueii,  :  Dona  genser. 
Petite  bouche,  helles  dents. 
Boca  es  niessagiera  del  cor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l\7.. 
La  bouche  est  la  messagère  du  cœur. 
Loc.     Lo  donzell  cavalca  un  destrier 
Que  fon  boca  durs  e  félons. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  jeune  homme  chevauche  un  destrier  qui  fut 
dur  et  rude  de  la  bouche. 

Amie  de  bocha. 

Pierre  d'Auvergne  :  Ahans  que. 
Ami  de  bouche. 
Que  Jhesu-Crist  0  avia  dig  de  sa  boca. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  6. 
Que  Jésus-Christ  l'avait  dit  de  sa  bouche. 
Loc.  Ane  mais  en  savi  ni  en  fol 
No  passet  la  boca  n'el  col , 
Domna,  aiso  qu'ie  us  dirai  ara. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  89. 
Jamais  ,  ô  dame  .'  ce  que  je  vous  dirai  à  présent  ne 
passa  la  bouche  ni  le  cou  en  sage  ni  en  fou. 

Loqual  jaccio,  a  bocas  dens,  losbratz  esten- 
dutz  en  crotz. 

Cat.  dels  apost.  de  Ro?na,  fol.  169. 
Lesquels  gisaient ,  à  bouches  dents  ,  les  bras  éten- 
dus en  crois. 

—  Ouverture ,  entrée. 

Sobre  la  boca  del  stouiac...  A  la  boca  de  la 
vesica. 

Trad.  d 'Albucasis ,  fol.  11  et3l. 
Sur  Y  ouverture  de  l'estomac...  A  V  ouverture  de 
la  vessie. 

Queretz  dos  vaiseletz  prions  , 
Engals  per  boca  e  per  fons. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Cherchez  deux  petits  vaisseaux  profonds  ,  égaux 
par  la  bouche  et  par  le  fond. 

En  Africa  a  doas  montanhas  que  so  sperdal 


BOC  23, 

o    boca   d'yferu,   que  uo   lino  de    dias  ni  de 
nuebtz  d'ardre ,  e  geto  trop  fer  fuoe. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  l35. 
Il  y  a  en  Afrique  deux  montagnes  qui  sont  soupi- 
rail ou  bouche  d'enfer,  qui  ne  cessent  de  brûler  jour 
et  nuit ,  et  elles  jettent  un  très  terrible  feu. 

Es  pus  nègres  entor  niieg  jom 
Que  ges  non  es  boca  de  forn. 

Los  XV  Signes  de  la  fi  del  mon. 
Il  est  plus  noir  vers  midi  que  n'est  point  bouche 
de  four. 

anc.  fr.  La  boce  li  baise  et  la  face. 

Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  119. 
cat.  esp.  tort.  Boca.  it.  Bocca. 

?..  Boqueta,  s./.,  petite  bouche. 

Sa  bella  boqdeta  vermeilla.... 
Sa  bella  boqueta  risens. 

Roman  de  Flamenca,  fol-.  45  et  70. 
Sa  belle  petite  bouche  vermeille. 
Sa  belle  petite  bouche  riant. 
anc.  fr.  Le  bord  plus  frais  de  sa  bouchette 
Qui  rougissoit  de  vermillon. 

Forcadel,  p.  184. 
Esr.  Boquita.  port.  Boquina.  it.  Bocchetta. 

3.  Bucella  ,  s.  f. ,  bouchée,  morceau. 
Plus  val  una  bucei.la  ab  joi  que  plena  ma 

de  charu  ab  odi. 

Trad.  de  Bide,  fol.  65. 
Plus  vaut  une  bouchée  avec  joie  que  pleine  main 
de  chair  avec  haine. 

4.  Bossi ,  s.  m.  ,  morceau,  bouchée. 

De  grais  fresc  de  porc  un  bossi. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Un  morceau  de  graisse  fraîche  de  porc. 

Loc.  Mal  bossi  fa  qui  s  nofega. 

Lejs  d'amors,  fol.  32. 
Mauvais  morceau  fait  qui  se  dédit. 

Quascus  s'en  guaba  e  s'en  ri, 
Gieta  lenga  e  fai  bossi. 

Aimar  de  Rocaficua  :  No  m  lau. 
Chacun  s'en  raille  et  s'en  rit  ,   tire  la  langue  et 
fait  la  moue. 

Elb  fan  de  lengua  bossi. 

Brev.  d'amor,  fol.  204. 
Ils  font  de  la  langue  la  moue. 

anc.  fr.  Mais  le  quintal  de  ces  quiuquailleries 
ue  vaut  que  un  boussin  de  pain. 

Babelais  ,  liv.  II,  ch.  3o. 
anc   esp.  Faciendo  li  bocines  jndios  è  paganos. 
Duelo  de  la  Virgen,  cop.  49- 
Faz  le  olvidar  la  materia  onde  vino, 


il*  BOC 

El  sieglo  por  escamio  faz  el  bocino. 

Poemn  de  Alexandro,  cop.  lt>43- 
cat.  Boci. 

5.  Bocinap  v ,  s.f, ,  bouchée. 

La  bocinada  que  près 
A  Pnegoerda. 

G.  de  Berguedan  :  Talans  m'es. 
La  bouchée  que  je  pris  à  Puycerda. 
anc.  esp.  Bocada.  tort.  Bocado.  rr.  Boccato. 

6.  Bocon  ,  s.  m.,  morceau. 

Dire  qne  aqui  ac  mal  bocon. 

La  nobla  Leyczon. 
Dire  qu'il  y  eut  là  mauvais  morceau. 
anc.  fr.  Elle  se  doute  que  ledit  galand  ne  lui  ait 
baillé  quelque  bocon  dont  elle  a  celle  maladie. 
Arrests  d'amour,  p.  558. 
it.  Boccone. 

7.  Bocal,  s.  m, ,  défilé,  ouverture. 

...  Li  passatge  e  'lh  bocal  traverser. 
Defendero  '1  passatge...  e  '1  bocal. 
Guillaume  de  Tudela. 
Les  passages  et  les  ouvertures  transversales. 
Défendirent  le  passage...  et  V ouverture. 

8.  Enboquiparlat  ,  ad/. ,  blagueur,  hâ- 
bleur. 

Hora  ,  quant  es  enboquiparlat/  , 
A  gran  re  per  auzir  desplatz. 

Leys  d'amors,  fol.  69. 
L'homme ,  quand  il  est  hâbleur,  de'plaît  à  beau- 
coup pour  ouïr. 

BOCARAN,  boqueran,  s.  m.,  bougran, 
sorte  d'étoffe. 

Voyez  Muratori,  Diss.  33;   Montl, 
t.  II,  p.  3io. 

Ai!  ausberg  et  bran 

E  belh  bocaran... 

INon  an  qui  'ls  mantenba. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  chan  finisc. 
Hélas!  hauberts   et  épées   et  beaux   bougrans... 
n'ont  qui  les  maintienne. 

Vestirs...de  polpra  edebisso  que  es  bocaran. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  10^- 
Vêtement...  de  pourpre  et  de  lin  qui  est  bougran. 
anc.  fr.  Un  bougheran  blanc  bordé  de  noir 
cendal. 

TU.  de  i3fji.  Carpentier,  1. 1,  col.  612. 

—  Toile  gommée. 

Mètre  boqueran  contra  lo  drap. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1*62  ,1    XV,  p.  '177. 


BOI 

Mettre  du  bougran  contre  le  drap. 
anc.  fr.  Envelopé  en  nn  cbier  boqueran. 

Roman  d'Agolant,  fol.  177.  BeKKER  ,  p.  l85. 
cat.  Bocaram. 

BOGIA,  s.  /.,  bougie. 
Denina,  t.  III,  p.  i3o. 

Quatre  torchas  et  am  filbalas  et  am  la  bogia 
necessaria. 

Tit.  de  1460.  Doat,  t.  LXXX,  fol.  392. 

Quatre  torches  et  avec  lampes  et  avec  la  bougie 
nécessaire. 
esp.  port.  it.  Bugia. 

BOIA,  boeia,  s.f.,  chaîne,  menottes, 
fers ,  ceps  ,  entraves. 

Jubet  compedibus  costringi  qnos  rustîca 
lingua  boias  vocat. 

V.  de  Sainte  Foi,  Act.  SS.,  oct. ,  t.  III. 

Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Ar  fos  nns  quecs  d'els  en  boia 
D'En  Saladin. 

Bertrand  de  Born  :  Ara  sai  eu. 
Que  maintenant  un  chacun  d'eux  fut  dans  la  chaîne 
du  seigneur  Saladin. 

Pueis  elb  mes  nnas  bueias  de  fust  al  pes. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  23. 
Puis  il  lui  mit  des  entraves  de  bois  au  pied. 

Fig.  Aissi  m  ten  pies  en  la  bueia 
Fin'  amors  e  no  m  deslassa. 

E.  Gairel  :  Era  non  vey. 
Ainsi  l'amour  pur  me  tient  pris  dans  la  chaîne  et 
ne  me  délie  point. 

anc.  fr.  En  la  tour  le  rova  garder 
Et  en  bones  bides  fermer. 

Roman  de  Rou  ,  v.  15109. 
...  Les  prisons  ont  remis... 
En  bides  et  en  grans  carcans. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  192. 

anc.  it.  Jean  Villani  rapporte  qu'au 
retour  de  la  captivité  que  Louis  IX 
et  ses  barons  avaient  subie  en  Afrique, 
Il  detto  re  Luis  fece  fare  nella  moneta 
del  tornese  grosso,  dal  lato  délia  pila, 
le  boie  da  prigioni. 

Ducanoe  ,  dissert.  XIX,  sur  l'Histoire 
de  Saint-Louis. 
it.  Bujose. 

BOIS,  s.  m.,  Iat.  bvxus ,  buis. 


BOl 

Non  ges  de  bois  ni  de  prunier. 

Deudes  de  Pradks  ,  Auz.  cass 
Non  point  de  buis  ni  de  prunier. 
Boish  totz  temps  es  vert. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  201. 
Buis  toujours  est  vert. 

CAT.  ESr.  Box.  PORT.  Buxo.  it.  Bosso. 

2.  Boissera,  s.  f,  lat.  buxe/ww,  buis- 
sière,  lieu  planté  de  buis. 

Qnan  perdes  vostres  cuissds 
A  Monfort,  e  messes  vos 
Dins  en  la  boissera. 

Garins  d'Apchier  :  Viellz  comunal. 
Lorsque  vous  perdîtes  vos  euissarls  à  Montfort ,  et 
que  vous  vous  mîtes  dans  la  buissière. 
cat.  Boxeda.  esp.  Buxeda.  tort.  Buxo/. 

3.  Boissa,  s.  f,  boîte. 
Portet  una  boissa  de  lectaari  fi. 

V.  de  S.  Honorai. 
Il  porta  une  boîte  d'électuaire  pur. 
Conseil  1  que  se  meta 
En  una  boissa  bella  e  neta. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Je  conseille  qu'on  le  mette  dans  une  boîte  belle  et 
propre. 
port.  Boeta.  it.  Bossolo. 

4.  Bostia,  s.f. ,  boîte. 

Devra  esser  quitis,  la  bostia  delhieurada. 
Devra    hom    delbieurar   doas   vetz   l'an   la 
bostia. 

Titre  de  Périgueux  de  Van  1276. 
La  boîte  livrée,  il  devra  être  quitte. 
On  devra  livrer  la  boite  deux  fois  l'an. 

5.  Brostia,  brustia,  s.f.,  boîte,  cassette, 
pclite  caisse. 

Lïna  brostia  bon'  e  bella  , 
Ben  enserada  e  novella. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Une  boîte  bonne  et  belle  ,  bien  fermée  et  neuve. 
El  papa  Léo  liuret  I  brustia  cnberta  d'anr 
et  d'argent  dins  I  borsa. 

Philomena. 
Le  pape  Léon  livra  dans  une  bourse  une  boîte  cou- 
verte d'or  et  d'argent. 

6.  Bosseta,  s.f. ,  petite  boîte. 
Ajcist  bosseta  es  tan  granda. 

Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Cette  petite  boîte  est  si  grande. 

BOITOS,  adj. ,  boiteux,  tortueux. 
1. 


IÎOL 


o.33 


Destrar  una  terra  boitosa  ho  gibosa  en  di- 
versas  parts. 

Capitol  de  terme  boytos...  Atrobaras  alcun 
terme  que  la  peyra  fossa  boytosa. 
Trad.  du  ir.  de  l'arpent.,  part.  I ,  ch.  39  ,  part.  II  , 

cb.  l5. 

Arpenter   une  terre  tortueuse  ou  inégale  en  di- 
verses parties. 

Chapitre  du  terme  boiteux...  Tu  trouveras  quel- 
que terme  dont  la  pierre  serait  boiteuse. 

BOJAL,  s.  m. ,  lucarne. 

Hon  ueys,  fenestra  ni  bojal 
Non  avia  ni  bo  ni  mal. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Où  il  n'y  avait  ni  bonne  ni  mauvaise  issue,  fenêtre 
ni  lucarne. 

Can  davala  del  bojai,. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Quand  il  descend  de  la  lucarne. 

BOJAR,  v. ,  bouger,  se  retirer. 

Que  no  se  aian  a  bojar  del  dit  Arles. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  3o. 
Qu'ils  n'aient  à  io(/£'er  dudit  Arles. 

esp.  port.  Bojar. 

BOJOLH  ,  v.  m.,  moyeu,  jaune  d'œuf. 

Dizo  li  anctor  ses  gauda 
Que  bojolhs  es  sa  vianda, 
E  de!  bojoi.h  trai  sa  vida , 
Tro  que  del  lot  es  complida 
Dins  l'nou  sa  génération. 

Brev.  d'amor,  fol.  5l. 
Les  auteurs  disent  sans  tromperie  que  le  moyeu 
est  sa  nourriture,  et  il  tire  sa  vie  du  moyeu,  jusqu'à 
ce  que  son  engendration  est  entièrement  accomplie 
dans  l'œuf. 

Pins  groc 
Non  es  boyols  d'ueu  cuect  en  foc. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Jaune  d'œuf  'cuit  au  feu  n'est  pas  plus  jaune. 

BOL,  s.  m.,  lat.  bol«î_,  bol,  argile  mé- 
dicale. 

De  bol  Arménie. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  57. 
De  bol  d'Arménie. 

CAT.  esp.  Bol.  port.  it.  Bolo. 

BOLA,  s.  f. ,  boule. 

Ab  las  bolas  redondas  quependon. 

P.  Cardinal  :  Un  estribot. 
Avec  les  boules  rondes  qui  pendent. 
cat.  esp.  Bola.  port.  Bolla. 

3o 


■>.:,\  ih)l 

BOLA,  boula,  s./.,  borne,  limite. 
E  '1  pages  per  bolas  traire 
Se  perdon. 

FolQl  E  I   01     l.l  MI.  :   El  nom  de. 

Et  les  paysans  sa  perdent  pour  «radier  les  bonus. 
Per  tolre  o  per  emblar, 
O  per  B01A.9  de  camp  ostar. 

Ihi  v.  d'amor,  fol.  1 19- 
Pour  enlever  on  pour  déVoier,  ou  pour  ôler  les 
bornes  de  champ. 

Deçun   sériant   no   di-'a   passar  las   boulas 
acoastnraadas. 

Ord.  des  11.  </<•  iV.,  1^1 1,  t.  IX  ,  p.  6o8- 
Aucun  sergent  ne  doit  passer  les  limites  accoutu- 
mées. 

Y.  va  de  boi.a  en  bola   tro  a  la  bola  que  es 
ficadà  ,  etc. 

Tit.  de  124t.  Doat  ,  t.  CXXIV,  fol.  23o. 
El  va  de  borne  en  borne  jusqu'à  la  borne  qui  est 
plantée ,  etc. 

2.  Boulament,  s.  m.,  bornage. 

Sobre  '1  devizement  e  '1  boulament  dels  ce- 
menteris...  Ad  aquest  boulament  ,  etc. 

TU.  de  1253.  Doat  ,  t.  CVI ,  fol.  96. 

Sur  la  division   et.  le  bornage   des  cimetières... 
A  ce  bornage,  etc. 

3.  Bolaire  ,  bollier,  s.  m . ,  borneur, 
planteur  de  bornes. 

Ans,  tu  que  yest  laoraires, 
E  que  yest  malvais  bolaires. 

P.  Cardinal  :  Jliesum-Crist. 
Entends  ,   loi  qui  es  laboureur  ,  et  qui  es  mauvais 
borneur. 

De  l'escala  del  dissapte  son  bolliers. 

Cartulaiic  de  Montpellier,  fol.  45. 
Les  bormurs  sont  de  l'échelle  du  samedi. 

4.  Bolar,  boular,  v.,  borner,  limiter. 

En  ayssi  com  s  bola  e  s  partis. 
En  ayssi  coma  s  bolo  e  s  partisso. 

Tit.  de  1279,  Arch.  du  Roy.,  J  ,  321. 
Ainsi  comme  il  se  borne  et  se  divise. 
Ainsi  comme  ils  se  bornent  et  se  divisent. 

Partem  e  boula  m  los  sobredigbs  cementeris. 

Tit.  de  1253.  Doat  ,  t.  CVI ,  fol.  g5. 
Nous  divisons  et  limitons  les  susdits  cimetières. 

En   aici  boula  ab  la  honor  de  Peirola. .. 
D'aqui  BOULA  dreg  a  Pont  Peire. 

Tit.  de  1206.  Doat  ,  t.  CXIV,  fol.  278. 

Linsî  limite  avec\e  fief  de  Peirole...  De  là  limite 
droit  à  Pont  Pierre. 


BOM 

5.  P)Ozola,  s./.,  borne,  limitation. 
A  praedictis  terminis  seu  bozolis. 

Tir.  de  1246.  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  1264. 
Co  bozola  es. 

Til.  de  1201.  Arch.  du  Roy.,  3  ,  323. 
Comme  est  une  limitation. 

6.  Bozoi.ar,  v.,  limiter,  borner. 

Part.  pas.  Aissi   co  bozolatz  es  ab  iutrar  et 
al)  issir. 

Tit.  de  1204.  Arch.  du  Roy.,  .1  ,  3o5. 
Ainsi  qu'il  est  limité  avec  entrer  et  avec  sortir. 

Plenier.inient  senliadas  e  bozoladas. 

Tit.  de  12.53.  Arch.  du  Roy.,  J  ,  323. 
Pleinement  marquées  et  limitées. 

BOLEGAR,  v. ,  remuer,  faire  un  mou- 
vement, s'agiter. 

"Vi  'ls  cavaliers  bolegar. 

Romande  Jaufre,  fol.  53. 
11  vit  les  cavaliers  remuer. 

VI  lo  sant  bolleguar. 

V.  de  S.  Honorai. 
Il  vit  le  saint  remuer. 

BOLERNA,  s.f.,  brouillard,  brume. 

No  m  frezis  freitz  ni  gels  ni  bolerna. 

lie  m  vai  d'aïuor,  qu'ela  ni  bais'e  nt'acola , 

l'er  so  no  ni  pot  ferir  neus  ni  bolerna. 
A.  Daniel  :  Ans  qu'els. 

Froid  ni  gelée  ni  brouillard  ne  me  refroidit. 

Bien  il  me  va  d'amour,  car  elle  me  baise  et  m'em- 
brasse ,  c'est  pourquoi  ne  me  peut  frapper  neige  ni 
brouillard. 

BOLET,  s.  m.,  lat.  bolets,  champi- 
gnon. 

Es  propii  a  peras  tolre  a  boletz  tota  la  ma- 
leza  ,  ab  els  cuechas. 

Maleza  de  boletz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  218  et  223. 

Il  est  propre  à  poires  d'ôter  à  champignons  toute 
mauvaiseté,  cuites  avec  eux. 

Malignité'  de  champignons. 

cat.  Bolet,  it.  Boleto. 
BOLISME,  s.  m.,  bolisme. 

Rolisme  es  desordenat  e  quayssi  cani  ape- 
timent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  92. 
Bolisme  est  un  appétit  de'sordonne'  et  presque  canin. 

BOMBIX,   v.  m.,  lat.  bombyx,   vers  à 
soie. 


BON 

A  guiza  de  bombix  farem  céda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  9s5o. 
A  guise  de  'vers  à  soie  nous  ferons  soie. 
it.  Bombice. 

BON,  adj. ,  lat.  boisus ,  bon. 

Co  '1  bos  aurs,  quan  ben  es  fis. 

Pierre  d'Auverc-ne  :  Ben  a  lengut. 
Comme  le  bon  or,  quand  il  est  bien  pur. 

Car  anc  bon  fag  non  sap  far. 

Lanfranc  Cigala  :  Estiers  mon  grat. 
Car  oneques  il  ne  sut  faire  bon  lait. 
Mas  s'el  bo:<s  reis  Felips  non  s'en  entremetia. 
L'ÉvÈque  de  CxERMONT  :  Peire  de  Maensac 
Mais  si  le  bon  roi  Philippe  ne  s'en  entremettait. 

—  Suivi  de  prépositions . 

E  larex  e  coites  e  bos  n'armas. 

V.  de  Pi.  Jordan,  ■vie.  de  S.-Antomn. 
Et  généreux  et  courtois  et  bon  (/'armes. 

Los  pren,  e  los  ns  fai  raustir,  e  '1s  autres 
fai  hulhir,  segon  aisso  que  ilh  so  bo  a  uianj.ir. 
Liv.  de  Sydrac,  fol.  17. 

Les  prend  ,  et  fait  rôtir  les  uns  ,  et  fait  bouillir 
les  autres  ,  selou  ce  qu'ils  sont  bons  à  manger. 

Uni  à  certains  substantifs,  il  avait 
quelquefois  un  sens  spécial. 

—  Grand ,  fort. 

Done  l'om  alcuna  vegada 
A  manjar  de  bona  padelada. 

Deides  de  Pkades,  Auz.  cass- 
Qu'on   lui   donne  quelquefois  à  manger  de  bonne 
poêlée. 

Be  '1  det  bona  roorrada. 
Leva  t  bo  raati. 

Leys  d'amors  ,  fol.  90'  et  ^5- 
Il  lui  donna  bien  un  bon  coup  de  museau. 
Lève-toi  bon  matin. 

—  Franc,  vrai,  véritable. 

On  trobavetz  mais  tan  de  bona  fe? 

Folquet  de  Marseille  :  Ai  !  quant  gent. 
Où  trouverez-vous  jamais  tant  de  bonne  foi  ? 

Pero  no  i  a  mas  un  bon  sen, 
Qu'om  lais  los  mais  e  preuda  'ls  bes. 
P.  Vidal  :  Bavos  Jliesus. 
Pourtant  il  n'y  a  qu'un  bon  sens  ;  qu'on  laisse  les 
maux  et  qu'on  prenne  les  biens. 

—  Agréable,  amusant. 

Solatz  ni  bon  mot  per  rire. 

P.  de  Bussignac  :  Surventes. 

Amusement  et  bons  mots  pour  rire. 


BON 


9.3: 


—  Expression  d'estime  ou  d'égards. 

E  li  bon  borne  de  religion  foron  ab  las  crotz 
en  bratz,  pregan  Ricbart  e '1  ici  Felip  que  la 
batailla  non  degnes  esser. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Et  les  bons  bommes  de  religion  allèrent  avec  les 
croix  aux  bras  ,  priant  Richard  et  le  roi  Philippe  que 
la  bataille  ne  dût  pas  être. 
Diz  lur  :  P>onas  gentz,  laissas  la  dolor  grant. 

V.  de  S.  Honorât. 
11  leur  dit  :  Bonnes  gens,  laissez  la  grande  douleur. 
Imperson.  Es  roi  tôt  bon  de  sofrir. 

T.  de  Bertrand  et  de  Bernard  :  En  Bernatz. 
11  m'est  tout  bon  de  souffrir. 
Loc.  imperson. 

Bon  ebantar  fai  al  gai  temps  de  pascor. 
Albert  de  Sisteron  :  Bon  chantar. 
11  fait  bon  chanter  au  gai  temps  de  printemps. 
Adv.  comp.  Per  bona  fe  e  ses  engan. 

B.  de  Yentadour  :  Won  es  meravelba. 
Par  bonne  foi  et  sans  fraude. 

E  m'a  de  bon  cor  retengut. 

G.  Aduemar  :  Non  pot  esser. 
F.l  m'a  retenu  de  bon  cœur. 

Car  vos  auaa  de  tan  bon  cor. 

Arnaud  de  Marueil  :  Sel  que  vos. 
Car  il  vous  aime  de  si  bon  cœur. 

Per  que  fon  de  bon'  ora  natz. 
Folqvjet  DE  Romans  :  ÇJuan  eug  cantar. 
Parce  qu'il  fut  né  à  une  bonne  heure. 

anc.  fr.  Je  ne  fuz  pas  nez  de  bonne  heure , 
Se  d'amours  n'ai  aucun  soûlas. 
OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  690. 
Esr.  Ya  campeador,  en  buen'  ora  fuestes  nacido. 

l'oema  del  Cid,  v.  71. 
it.  Va  in  buona  ora,  e  lasciaci  dormire. 

Boccaccio  ,  Decam.,  Il  ,  5. 
Eu  vos  0  dirai  ben  e  bon. 

Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos. 
Je  vous  le  dirai  bien  et  bon. 

L'ancien  espagnol  a  employé  bono  : 

Cantaban  a  Dios  laudes  essos  bonos ebristianos, 
V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cop.  555. 

cât.  Bo.    esp.   Mon.    Bueno.   port.  Bom.   it. 
Buono. 

Au  comparatif,  les  troubadours  ont 
conservé  melhor  ;  voyez  mielhs.  Ils 
disaient  au  superlatif  :  lo  melhor  ou 
lo  plus  bon. 

Per  tal  c'om  tria  lo  plus  bon. 

Decdes  dePrades,  Auz.  cass. 


236 


i;o\ 


De  telle  sorte  qu'on  choisit  le  plus  bon. 

La  genser  e  la  n.us  bona. 
P.  RaimoNd  de  Toulouse  :  Pos  lo  prims. 
La  plus  gentille  et  lu  plus  bonne. 

2.  Bonamen,  adv.,  bonnement,  conve- 
nablement, franchement. 

A  senhor  tanh  qu'am  los  sieus  bonamen. 

G.  DE  MoNTAGNAGOUT:  Perlomon. 
Il    convient  à    un    seigneur    qu'il  aime   les   siens 
franchement. 

En  lo  bonamen  despensar. 

Brev.  d'amor,  fol.  35. 
A  le  dépenser  convenablement. 

cat.  Bonament.  esp.  Buenamente .  tort.  Boa- 
mente.  it.  Bonariamente. 

3.  Bont.vt,  s.f. ,  lat.  BONrrATe/»  ,  bonté. 
Quar  en  vos  son  totas  plazens  bontatz. 

G.  d'Autpoul  :  Esperansa. 
Car  toutes  les  agréables  bontés  sont  en  vous. 
anc.fr.  En  la    tue  bontet  enseigne...  Sernnt 
emplit  de  bontet. 
Ane.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  n8et  lo3. 

anc.  cat.  Boutât,  esp.  Boudât,  port.  Bondade. 
it.  Bon  tèi . 

4.  Bontatge  ,    s.   m,  ,    bonté ,  bonne 

qualité. 
Cam  bos  anrs,  qnan  ben  es  fis, 
Que  s'esmera  de  bontatge. 

Pierre  d'Auvergne  :  Ben  lia  tengut. 
Comme   le  bon  or,  quand    il  est   bien   fin  ,    qui 
s'épure  de  qualité. 

5.  Bonessa,  boneza,  s.f., bonté,  mérite, 
excellence. 

La  sanctetat  d'aqnest  loc  e  la  bonessa  delhs 
sans  homes  bermitas  que  aissi  so. 

Philomi.na. 
La  sainteté  de  ce  lieu  et  le  mérite  des  saints  hom- 
mes ermites  qui  sont  ici. 

De  tota  boneza 
Etz  rosa  espandia. 

Perdigon  :  Verges. 
Vous  êtes  la  rose  épanouie  de  toute  excellence. 
anc.  cat.  Bonesa.  it.  Bonizia. 

?>.  Bo>-aS'v\  ,  s.f.,  bonace  ,  calme  en  mer. 

Mas  pneis  fes  gran  bonassa,  que  los  segon  am 
barcas. 

V .  de  S.  Honorât. 
Mais  après  il  fit  grandi  honace,  de  sorte  qu'ils  les 
'.n*  avec  des  barques. 


BOR 

cat.    esp.    Bonanza.  port.   Bonanca,  it.   Bo- 

naccia. 

7.  Abonesir  ,  v.,  abonir,  rendre  bon. 

Mas  adonc  plus  s'abonesis 
Mais  d'amor,  quan  s'adolentis. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  58. 
Mais  alors  le  mal  d'amour  devient  davantage  bon , 
quand  il  devient  plus  douloureux. 

it.  Abbonirc. 

8.  Sobrebon,  adj. ,  excellent,  très  bon. 

'  Si  non  es  ma  canso  sobrebona  , 
Non  dei  esser  aissi  del  tôt  blasmat. 

R.  de  Miraval  :  Amors  mi  fai. 
Si  ma  chanson  n'est  pas  excellente,  je  ne  dois  pas 
être  ainsi  du  tout  blâmé. 

BONBA,  s.f.,  masse,  massue. 

No  '1  quier  ges  ni  ab  malb  ni  ab  bonba  , 
Qu'ab  agut  sen  tria  l'argent  del  plomb. 
Guillaume  de  Durfort  :  Quar  say. 
Je  ne  le  cherche  ni  avec  maillet  ni  avec  massej  vu 
qu'il  distingue  l'argent  du  plomb  avec  un  sens  délié. 

BONDIR,  v.,  retentir. 

No  i  ausiralz  parlar,  ni  motz  bnigir, 
Ni  gâcha  fiestelar,  ni  corn  bondir. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  6. 
Vous  n'y  entendriez  parler,  ni  bruire  mots,  ni 
sentinelle  jouer  de  la  flûte  ,  ni  cor  retentir. 

Pus  de  II II  C  grayles  an  sonat  e  bonois. 
Pioman  de  Fierabras  ,  v.  33^. 
Plus  de  quatre  cents  cors  ont  sonné  et  retenti. 
anc.  fr.  Et  s'oï  ces  cloquers  bondir. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  906'. 
cat.  Bonir. 

BONDON,  s.  m.,  bonde,  bondon. 

Li  vayeel  tro  al  bondon 
Eoron  plen  de  vin  bel  e  bon. 

V.  de  S.  Honorât. 
Les  vaisseaux  furent  pleins  de  vin  beau  et  bon 
jusqu'à  la  bonde. 

2.  Bondonel,  s.  m. ,  bouchon. 

Lo  bondonel  destapa  ,  e  '1  n'a  begut  assatz. 

Roman  de  Fierabras  ,  v.  I330,. 
11  retire  le  bouchon ,  et  il  en  a  bu  assez. 
anc.  fr.  Lo  bondonel  en  oste,  s'en  a  béu  assés. 
Roman  de  Fierabras  en  vers  français . 

BOR  AL,  borrel,  s.  m.,  bagarre. 

E  no  l'en  te  pro  borals. 

Rambaud  de  Vaquf.iRvs  :  D'tina  doua. 
El  li  bagarre  ne  lui  en  tient  pas  profit. 


BOR 

A  uq  teneu  s'en  moc  borrei.. 

Pierre  d'Auvergne  :  A  vieil  trobar. 
Sur-le-champ  il  s'en  émut  bagarre. 

i.  Borola,  s.f.,  brouillerie,  sédition. 

Magna  différencia  et  borrolh/.s  super  facto 
monetae. 

Tit.  de  l494-  But.  de  Nimes,  t.  IV,  pr.,  p.  5g. 
Et  mot  d'antres  que  devieu  esser  en  aquesta 

BOROLA. 

Cat.  dels  aposl.  de  Roma,  fol.  l85. 
Et  plusieurs  autres  qui  devaient  être  dans  cette 
sédition. 

BORC,  s.  m.,  lat.  bvrcus,  bourg. 

Voyez  Leibnitz,  p.  5/,;  Salverte, 
t.  II,  p.  243;  Abrahams,  Dîss.  sur  le 
Brut,  p.  2 5. 

La  universitat  del  die  eorg  ne  quitam. 

Tit.  de  i385.  Doat,  t.  CXXXJ1 ,  fol.  57. 
Nous  en  quittons  la  communauté  dudit  bourg. 

Castels  et  borcs  fortz  que  avia  en  Peitieus. 

V .  de  Bertrand  de  Born. 
Châteaux  et  bourgs  fortifle's  qu'il  avait  en  Poitou. 

anc.  cat.  Bore.  isp.  Burgo.  it.  Borgo. 

2.  Borget,  s.  m.,  petit  bourg. 

Fo  de  l'evescat  de  Gavaudan ,  d'un  borget 
que  a  nom  i'Espero. 

V.  de  Perdigon. 

Il  fut  de  revécue'  de  Ge'vaudan  ,  d'un  petit  bourg 
qui  a  nom  l'Eperon . 

3.  Borges,  borzes,  s.  m.,   bourgeois, 
habitant  du  bourg. 

Que  de  joglar  s'es  faitz  borges. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Pus  Peire. 
Qui  de  jongleur  s'est  fait  bourgeois . 

Se  far  borgues. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1462  ,  t.  XV,  p.  477. 
Se  faire  bourgeois. 

Els  borzes  de  Toloza  ê  la  cominaltatz. 
Guillaume  de  Tudela. 
Les  bourgeois  de  Toulouse  et  la  communauté'. 

ANC.  fr.  Ja  en  celé  cité  borgeis  ne  remaindra. 

Roman  de  Roiij  v.  3448. 
esp.  Burges.  it.  Borghese. 

4.  Borzesa,  s.  f,  bourgeoise. 
Enanioret  se  d'una  borzesa  sa  vezîna. 

f.  d'slimeri  de  Peguilain. 
11  s'amouracha  d'une  bourgeoise  sa  voisine. 


BOR  237 

5.  Borguesia,  s.f.,  bourgeoisie. 

Seran  iingndz  de  se  far  borgues  et  payar  lo 
dreit  de  borguesia. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  146*2  ,  t.  XV,  p.  477- 

Ils  seront  tenus  de  se  faire  bourgeois  et  de  payer 
le  droit  de  bourgeoisie. 

Franquesas  et  libertatz  de  borguesia. 

Tit.  de  (33o  ,  à  Bordeaux.  Bibl.  Monteil. 
Franchises  et  liberte's  de  bourgeoisie. 
it.  Borghesia. 

BORDA  ,  s.  f. ,  bourde ,  menterie ,  jac- 
tance. 

Si  enio  far  tener  per  pros  e  per  valens  per 
lor  bordas  e  per  lor  vantatz. 

La  seconda  manieira  es  de  fol  estranh  que 
recomta  bordas  e  fulbia. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  40  et  io3. 
Ils  pensent  se  faire  tenir  pour  preux  et  pour  vail- 
lants par  leurs  bourdes  et  par  leurs  vanteries. 

La  seconde  manière  est  du  fou  e'trange  qui  raconte 
bourdes  et  folie. 

anc.  fr.  Tel  borde  ne  fu  mes  cie... 
Je  sai  bien  conoistre  tes  bordes, 
Et  tes  lobes  et  tes  falordes. 
Roman  du  Renart ,  t.  I ,  p.  223  ;  et  t.  II ,  p.  260. 

BORDA,  s.  m.,  angl.-sax.  bord,  mai- 
son, cabane,  métairie. 
Le  Monasticum  anglicum ,  1. 1,  p.  37, 
rapporte  un  ancien  titre  où  on  lit  : 

Cnm  XVIII  servis  et  XVI  villanis  et  X  bor- 
dis  enra  LX  acris  prati. 

Un   titre    de    12 19,   au   registre  de 

Carcassonne,  porte: 

Et  ibidem  scilicet  in  strata  fiet  borda  com- 
munis  ad  levandum  pedagium. 

Guillaume  de  Jumiéges  emploie  bor- 
dellus  pour  maison  ,  etc. 

Voyez  Du  Cange ,  Observ.  sur  Join- 

ville ,  p.  63. 

!!Nul  temps  no  gazanbei  castel, 
Borda  ni  mas. 

R.  Gaucelm  de  Beziers  :  A  penas. 
En  aucun  temps  je  ne  gagnai  château  ,    métairie 
ni  maison. 

Ni  an  inavo  ni  borda  on  pogues  albergar. 
IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Et  n'ont  maison  ni  cabane  où  lu  pusses  loger. 


-38 


BOR 


anc.  fr.  Ni  a  ineson  ne  borde  ne  mesnil. 

Roman  de  (îarin.  Du  CANGE  ,  t.  1  ,  col.  1237. 
L'un  ot  nnj  trou  et  l'autre  ol  nue  borde 
Pour  deuiorer. 

Déposition  de  Richard  II. 

anc.  cat.  Borda. 

3.  Boria,.*./.,  basse  lat.  eoria  ,  borie, 
métairie. 

Aquela  boria  ab  totz  sos  dregs...  En  la 
dicha  boria  et  els  avant  digs  campmas  e 
terras  et  prats,  etc. 

Tit.  de  1275  ,  -£<6.  rf«  R.,  F.  de  Villevieille. 
Cette  borie   avec   tous   ses   droits...  Dans  ladite 
burie  et  aux  susdits  champs  et  terres  et  pre's ,  etc. 

lire.    fr.    Pour    aller   devers  leurs   bories  "ou 

maisons. 
Ze/f.  <ie  re/n.,  i!\56.  Carpentier  ,  t.  I  ,  col.  ig5. 

3.  Bordari  v ,  s.  f.,  borderie,  petite  mé- 
tairie ,  petite  maison  de  campagne. 

Antra  bordarta  que  s  te  ab ,  etc. 

Tit.  de  1194.  DoAT.  l-  CX1V,  fol.  188. 
Autre  métairie  qui  se  tient  avec  ,  etc. 

Confronta  se  ab  la  bordaria  del  Vilar. 

Tit.  de  1272.  Arch.  du  Roy.,  J.  4- 
Se  confronte  avec  la  borderie  du  Yilar. 
Ni  en  ortz  ,  ni  en  mas ,  ni  en  capmas,  ni  en 

BORDARIAS. 

Tit.  de  I23i.  Doat,  t.  CXXIV,  p.  ib3. 
Ni  en  jardins,  ni  en  maisons,  ni  en  champs,  ni  en 
borderie  s. 

/,.  Bordoles,  s./.,  hangar,  maisonnette. 

"Volgues  cambiar  so  moli  qu'el  pogoes  far 
bnrquier  o  bokdoles. 

TU.  de  iz'io.  Arch.  du  Roy.,  J.  307. 

\  oulût  changer  son  moulin  pour  qu'il  pût  en 
faire  e'table  ou  hangar. 

5.  Bordil,  s.  m. ,  métairie,  ferme. 

La  sal...  als  usatges  de  sa  mayo  e  de  son 
bestiari  et  de  son  bordil. 

TU.  du  xivc  siée.  Do at,  t.  LXXXVIII ,  fol.  148. 

Le  sel...  aux  usages  de  sa  maison  et  de  son  Létai] 
et  de  sa  métairie. 

anc.  fr.  Que  n'i  remist  à  eissilier 

Bordel  ne  grange  ne  mostier. 
B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  169. 

6.  Bordel,  s.  m.,  bordel,  lien  de  pro- 
stitution. 


BOR 

Mais  volon  tolre  que  îop  no  fan, 
F.  mais  meutir  que  tozas  de  bordel. 
P.  Cardinal  :  Totz  temps. 
Ils  veulent  plus  ravir  que  ne  font  loups,  cl  plus 
mentir  que  filles  de  bordel. 

anc.  fr.  Prisé,  loué,  fort  estimé  des  filles 

Par  les  bordeaux,  et  beau  joueur  de  quilles. 
C.  Marot,  t.  II,  p.  g3. 
cat.  Bordell.  esp.  Burdel.  it.  Bordello. 

7.  Bordelairia  ,  s./.,  bordelage,  liber- 
tinage. 

A  joc  de  datz  o  en  bordelairia. 

B.  Carbonel  :  Jean  Fabre. 
Au  jeu  de  de's  ou  en  libertinage. 

8.  Bordelier,  adj. ,  débauché,  libertin. 
Substandv. 

Antan  fez  coblas  d'una  kordeliera 
Ser  Aimerics,  e  s'en  det  alegransa. 

IL  DE  S.-Cyr  :  Antan  fez. 
Jadis  sire  Airneri  fit  des  couplets  sur  une  pro- 
stituée, et  il  s'en  donna  allégresse. 

anc.  fr.  Car  nule  faîne  bordeliere 
Ne  fu  de  si  maie  manière. 

Fabl.  et  ccml.  une  ,  t.  III ,  p.  237. 

Li  autre  en  seront  diffamé, 
Ribaud  et  bordelier  clamé. 

Roman  de  la  Rose,  v.  20964. 
it.  Bordellicre. 

g.  Bort,  s.  m.,  bâtard,  parasite. 

E  qui  l'apel  de  dreit  bort, 

Lan  que  la  lenga  l'arap  , 

Que  mais  fols  molz  no  ill  escap. 

Rambald  d'Orange  :  Ben  s'eschai. 

Et  qui  l'appelle  directement  bâtard ,  j'approuve 
qu'il  lui  arrache  la  langue  ,  pour  qu'il  ne  lui 
échappe  plus  mot  fou. 

Adjectiv.  Si  naysbo  rams  d'autras  partidas  que 
dels  uelbs  delà  vit,  tantost  si  devo  rum- 
pre,  qnar  so  bortz  et  inutils. 
Es  planta  borda  e  110  frnctnosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  225  et  226. 
Si  naissent  des  rameaux  d'autres  parties  que  des 
yeux  de  la  vigne ,  aussitôt  ils  se   doivent  rompre  , 
car  ils  sont  parasites  et  inutiles. 
Est  plante  stérile  et  infructueuse. 

Jois  e  solatz  d'antra  m  par  fais  e  bortz, 
C'una  de  pretz  ab  lieis  no  i  s  pot  egar. 
A.  Daniel  :  Sol  sui  que. 
l'I.usir  et  allégresse  d'uni-  autre  me  parait  fou  et 


BOR 

bâtard ,   VU  qu'aucune  ne  se   peut  e'galer  à  elle  en 
me'rite. 

Un  titre  du  29  août  1379,  rapporté 
dans  Y  Histoire  du  Rouergue,  par  M.  Gau- 
jal,t.  I,  p.  448>  nomme  le  bâtard 
d'Armagnac  le  bon  de  Savoie,  le  bon 
de  Bernlh ,  le  bort  de  IVIont-Leznn  ,  etc. 
cat.  Bord.  esp.  Borde. 

BORDO ,   s.    m.,    bourdon,   bâton   de 
pèlerin. 

Can  près  romieus  ah  eordos. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  platz. 
Quand  il  prit  pèlerins  avec  bourdons. 

Preugua  tost  un  bordo, 
E  pas  la  mar. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  23. 
Qu'il  prenne  tôt  un   bourdon ,  cl  qu'il  passe  la 
mer. 

ANC.  fr.  Escrespe  et  bordon  prent. 

Roman  du  Renaît,  t.  II,  p.  l33. 
esp.  Bordon.  tort.  Bordâo.  it.  Bordone. 

—  Lance ,  pique. 

Am  nafras  mortals  de  bordon. 

V.  de  S.  Honorât. 

Avec  blessures  mortelles  de  pique. 

Quar  Frances  sahon  gratis  colps  dar 
Et  albirar  ab  lor  bordon. 

Le  comte  de  Foix  :  Mas  qui  a. 
Car  les  Français  savent  donner  de  grands  coups  et 
viser  avec  leur  lance. 

anc.  fr.  De  son  bordon  qui  est  ferrez 
Li  a  tonz  perciez  les  costez. 

Roman  du  Renart ,  t.  JI  ,  p.  ic'j. 
Jamais  Mangis  hermite  ne  se  porta  si  vail- 
lamment  à   tout   son  bordon  contre  les  Sar- 
rasins. 

Rabelais,  liv.  I,  oli.  2%. 

BORDOS,  s.  m.  s  vers. 

Bordos  es  una  part  de  rima   que  al  mays 
conte  XII  sillabas. 

Hom  pot  de  cascun  d'aquestz  bordos  de  XII 
sillabas  far  dos  bordos. 

Le*)  s  d'amors,  fol.  i3  et  16. 

Le  vers  est  une  partie  de  rime  qui  contient  au 
plus  douze  syllabes. 

De  chacuu  de  ces  vers   de  douze  .syllabes  on  peut 
faire  deux  vers. 

Le  Dictionnaire  de  l'Académie  espa- 
gnole définit  ainsi  bordox  : 


BOR  239 

«  Verso    quebrado  que  se   repite   al  lin  de 
cada  copia  ,  intercalaris  versus.  » 

2.  Bordonet,  s.  ni.,  petit  vers. 
Bordoretz  de  quatre  sillabas. 

Leys  d'amors,  fol.  17. 
Petits  Vers  de  quatre  syllabes. 

BORRAS,  s.  m.,  lat.  Boreas,  Borée. 

Boreas  es  quart  vens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i34- 
Borée  est  le  quatrième  veut. 

esp.  port.  Boreas.  it.  Borea. 

2.  Boréal,  ad/.,  lat.  boréale,  de  Borée. 
Vent  boréal,  qui  es  frpg  e  sec. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l5. 
Vent  de  Borée,  qui  est  froid  et  sec. 

esp.  port.  Boréal,  it.  Boréale. 

3.  Yperboreal,  adj. ,  lat.  yperborea- 

ii.v,  hyperboréen. 

Deves  mons  yperboreals. 

Elue,  de  las  propi-. ,  fol.  i34. 
Vers  les  monts  hjrperboréens ■ 

BOREL,  s.  m.,  bourreau. 

Batut  per  lo  borel. 

Arbre  de  Bataillas,  fol.  2l5. 
Battu  par  le  bourreau. 
anc.  fr.  Par  le  bourel  eurent  les  testes  coup- 

pées. 

Monstiîelet  ,  t.  I ,  fol.  76. 
anc.  esp.  Borrero. 

BORLLEI,  s.  m.,  appareil,  faste. 

Lo  dncacampet  gran  host  e  gran  borllei. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  duc  rassembla  une  grande  armée  et  grand  ap- 
pareil- 

BORN,. y.  m.,  bord. 

hoc.  Cant  lo  senh  de   cossolat  aura  sonat  de 
born  en  born. 

Tit.  de  1/J75.  Fille  de  Bergerac. 
Quand  la  elocbe  du  consulat  aura  sonné  de  bord  à 
bord  (à  toute  vole'e). 

BORRA,  s./.,  bourre. 
Borra  de  seda  non  paga  ren. 

Tit.  du  xme sièc.  Doat,  t.  LI ,  fol.  162. 
Bourre  de  soie  ne  paie  rien. 

cat.  esp.  port.  it.  Borra. 

?..  Borrot  ,  s.  m.,  bourre. 


*4o  BOK 

Que   aixze  mesclar   ab   la   céda,  que  '1  sera 
baylada   per   obrar,   autras    oostas   ni   antres 

BORROTS. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  193. 
Qui  ose  mêler  avec  la  soie,  qui  lui  sera  fournie 
pour  travailler,  autres  remplissages  ni  autres  bourres- 

BORRAGE,  s./.,   lat.  bokago,  bour- 
rache. 
Borrage  es  cauda  et  bumida...  Ab  snc  de 

BORRAGE. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  201  et  i83. 

Bourrache  est  chaude  et  humide...   Avec  suc  de 
bourrache. 

anc.  cat.  Boraja.  esp.  Borraja.  port.  Borra- 
gem.  it.  Borragine. 

BORRAS,  s.  m.,  bouras,  sorte  d'étoffe 
grossière. 

Pueis  no  vestî  nul  drap  de  li , 
Knans  porti  I  borras  dur. 

V.  de  S.  Alexis. 
Depuis  je  ne  revêtis  nul  drap  de  lin  ,  mais  je  porte 
un  bouras  dur. 

anc.  fr.  Combien  qne  tel  vest  robe  de  bourras. 

Eustache  Deschamps  ,  p.  17. 
cat.  Borras. 

BORREL  ,  s.  m. ,  bourrelet. 

Portatz  li ,  bel'  amia  , 
En  la  ma  lo  miralb, 
Per  remirar  si  falh 
Corda,  borrel  ni  benda 
On  calba  far  esmenda. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Portez-lui ,  belle  amie  ,  le  miroir  en  la  main  ,  pour 
examiner  s'il  manque  corde,  bourrelet  ni  bandeau 
où  il  faille  faire  correction. 

BORSA,  s.  f. ,  bourse. 

"Voyez  Aldrete,   p.  363;    Leibnitz, 
p.  122. 

Portatz  la  borsa  plcna. 

G.  Figueiras  :  Surventes  vuelh. 
Vous  portez  la  bourse  pleine. 
Bella  borsa,  bella  centura. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Belle  bourse,  belle  ceinture. 

anc.  fr.  Mai/,  qnant  chesenn  innigne  fet  borse, 
Li  comnns  bien  tant  en  reborse. 
Roman  de  Rou  ,  v.  10679. 
esp.  port.  Boisa,  it.  Borsa. 

—  Partie  du  corps. 


BOS 

Los  budels  cazo  en  las  borsas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  99. 
Les  boyaux  tombent  dans  les  bourses. 

2.  Borsel,  s.  m.,  gousset,  bourset. 

"Vos  mi  pagatz  d'autrui  borsel. 

Cercamons  :  Car  vei. 
Vous  me  payez  du  gousset  d'autrui . 

BORSEDURA,  s./.,  froissement. 

Si  vostr'  auzel,  per  borsedura, 
N'a  cais  lïaita  la  pena  dura. 

Deudes  dé  I'rades  ,  Auz.  cass. 
Si  votre  oiseau  en  a  ,  par  froissement ,  la  penne 
dure  quasi  brisée. 

BOSC,  s.  m.,  go  th.  busch,  bois,  forêt. 
Voyez    Aldrete,   p.    36 1  ;    Mayans, 
t.  II,  p.  224. 

Flama  art  lo  bosc. 

Trad.  de  Bide  ,  fol.  5^. 
La  flamme  brûle  le  bois. 

Vas  un  bosc  espes 
Que  dura  ben  XX  legas  grans. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  100. 
Vers  un  bois  épais  qui  dure  bien  vingt  grandes 
lieues. 
anc.  fr.  Li  rois  fu  du  bos  repairiès. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  226. 
Que  nous  faisons 
En  ces  bos  quatre  embuscemens. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  365. 

est.  port.  Bosque.  it.  Bosco. 

2.  Bosquet,  s.  m.,  bosquet,  petit  bois. 
Ver  diminiliu  son  bosez,  bosquetz. 

Leys  d'amors,  fol.  69. 
Les  vrais  diminutifs  sont  bois,  bosquets. 
esp.  Bosquete.  it.  Boschetto. 

3.  Buguet,  .v.  /;/.,  petit  bois. 

De  la  via  que  te  vas  lo  buguet. 

TU.  de  1271.  Doat,  t.  CXLVI,  fol.  148. 
De  la  voie  qui  tient  vers  le  petit  bois. 

4.  Boscal  ,  s.  m.,  forêt,  bois. 

Son  XXV  M  latz  lo  boscai,. 

Romande  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  in. 
Ils  sont  vingt-cinq  mille  à  côté  de  la  foret. 

5.  Bosqtjixa,  s.f. ,  forêt,  bois. 

E  quan  son  deysendnt,pueyan  perla  bosquin  v , 

Venon  s'en  a  la  balma. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  quand  ils  sont  descendus  ,  montant  parla./nrrV, 
ils  s'en  viennent  à  la  baume. 


BOS 

6.  Boscatge,  s.  m.,  bocage,  forêt. 

Donssa  votz  pel  boscatge 
Aug  dels  auzelhs  enaraoratz. 

Giraud  de  I3ornf.il  :  Ko  puesc  sofrir. 
J'entends  par  le  bocage  la  douce  voix  des  oiseaux 
amoureux. 

Falgneira  qu'es  en  boscatge. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
La  fougère  qui  est  dans  la  forêt. 

ANC.  fr.  Li  paisan  et  li  vilain-, 

Cil  del  boscage  et  cil  del  plain. 
Roman  de  Rou,  v.  5g8o. 
Tant  ont  erré  par  le  boschage 
Qu'il  sont  venu  à  l'hermitage. 

Roman  du  Renart ,  t.  II,  p.  l3o. 
esp.  Boscage.  it.  Boscaglia. 

7.  Boisson,  s.  m.,  buisson,  haie. 

Qnan  vey  florir  pratz  et  boissos. 

E.  Cairel  :  Moût  mi  platz. 
Quand  je  vois  fleurir  pre's  cl  buissons. 

La  blava  flor  que  nais  per  los  boissos. 
B.  DE  VeNTADOUR  :  Belhs  Monruellis. 
La  fleur  Lieue  qui  naît  parmi  les  buissons. 

Robe  0  boysho  es  espes  ajustamens  de  spi- 
nas  et  de  semlans  rams. 

Elue,  de  las  pvopi:,  fol.  221. 
Ronce   ou   buisson    est  un   épais  rapprochement 
d'e'pines  ou  de  semLlaljles  rameaux. 

anc.  fr.  Elles  vindrent  se  mettre  dedans  nn 
gros   boisson    qui   estoit   tout  joignant   le 
grand  chemin,  et  de  qui  l'espaissenr  ren- 
doit  eu  tout  temps  un  agréable  séjour. 
Durfé,  Astrée. 

8.  Boyssada,  s./.,  forêt,  bois. 
Aissi  prop  de  la  boyssada. 

Philomena. 
Ici  près  de  la  forêt. 

it.  Boscata. 

9.  Busca,  s.  f. ,   bûche,    morceau  de 
bois,  fêta. 

"Vezon  la  busca  en  l'autrui  huelh. 

V.   et  Vert.,  fol.  69. 
Us  voient  le  fétu  dans  l'oeil  d'autrui. 
Tu  es  aquel  que  ve  la  bcsca  el  autrui  olb. 

Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoît,  fol.  4- 
Tu  es  celui  qui  voit  le  fétu  en  l'œil  d'autrui. 
akc.  it.  Busca.  it.  mod.  Busco. 

10.  Busqueta  ,  s.  f.,   bûchette,  petite 
bûche,  fétu. 

1. 


BOS  241 

Al  sol  veiras  una  busqueta. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Tu  verras  à  terre  une  bûchette. 
anc.  fr.  Et  rompu  du  tout  la  bûchette  ; 
D'espérance  je  n'en  ai  plus. 

Rémi  Belleau  ,  t.  II,  p.  i36. 
it.  Buschetta. 

1 1 .  Boscos ,  adj. ,  boisé  ,  boiseux  ,  cou- 
vert de  bois. 

Que  fara  l'islla  de  Lerins? 
Ar  tornara  gasta  e  boscosa. 

V.  de  S.  Honorât. 
Que  fera  l'île  de  Le'rins?  maintenant  elle  redevien- 
dra déserte  et  boisée. 

it.  Boscoso. 

12.  Emboscar,  v.,  embusquer,  enfoncer 
dans  le  bois. 

X  rnelia  Sarrnzis  fetz  els  bruels  enboscar. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  3o65. 
II  fit  embusquer  dans  les  bois  dix  mille  Sarrasins. 
Los  a  totz  emboscatz  en  un  defes. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  'j^. 
Il  les  a  tous  embusqués  dans  un  Lois. 

Part.  pas.  "Vi  un  carrairon  que  tenc 

"Ves  un  bosc  espes  e  foillut... 
E  cant  se  fon  ben  emboscatz. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  5g. 
Il  vit  un  sentier  qu'il  suivit  vers  un  Lois  épais 
et  feuillu...  et  quand  il  se  fut  Lien  enfoncé  dans  le 
bois. 
Veus  ayssi  dos  cavals,  correns  et  abrivatz, 
E  prendetz  lo  bansa  que  lay  es  enboscatz. 

Roman  de  Fierabras,  v.  1672. 
Voici  deux  chevaux  courants  et  prompts,  et  prenez 
le  Lauçant  qui  est  là  enfoncé  dans  le  bois. 
anc.  fr.  Lors  s'enbuissent  en  le  foriest. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  365. 
esp.  Emboscar.  tort.  Embuscar.  it.  Irnboscare. 

i3.  Deboscar,  v.,  débusquer,  éloigner 

du  bois. 
Li  paya  si  deboscan  fors  dels  brnlhetz  raniatz. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  3148. 
Les  païens  se  débusquent  hors  des  Lois  feuillus. 
ANC.  FR. 

Vus  ,  ki  serrez  inuscez  ,  si  tus  débuscherez. 
Roman  dellorn,  fol.  18. 

i4-  Deboissar,  v. ,  ôter.  du  bois,  dé- 
grossir, représenter,  sculpter. 
Cals  qu'el  debois  ni  l'entalh, 

3i 


a  j  ». 


BUS 


Deboissar  lu  pol  d'aital  t:illi , 
Ses  pel,  sos  carn  e  ses  color 
E  ses  joven  r  ses  vïgor. 

CrM'.iNS  n'  Vrum  i;  :  A!,.,  comioals.  /  ai: 

Qui  que  ce  soil  qui  lé  dégrossisse  et  le  taille ,  il 

le  peut  dégrossir  de   telle   façon,  sans   peau,  sans 

chair  et  sans  couleur  el  sans  jeunesse  et  sans  vigueur. 

Port. pus.  Et  de  l'autra  part  es  d'aital  faîso  coma 

es  ai.ssi   DEBOISSAT. 

Tarif  des  monnaies  en  provençal. 
1  :     .li'  l'autre  côte,  il  est  de  telle  forme  comme 
il  est  ici  représenté. 

BOSSA,  s./.,  bosse,  tumeur. 

Camel  ha  bossa,  sobr'  el  dors. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  2^1. 
Chameau  a  bosse  sur  le  dos. 

El  ventre  redon  coma  bossa. 

P.  Cardinal  :  D'Esteve. 
Le  ventre  rond  comme  bosse. 
Car  el  nais  enlorn  los  ors 
E  (ai  gran  bossa. 

Di.cdes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Car  il  naît  entre  les  orteils  et  fait  grande  tumeur. 
anc.  fr.  Un  Nabis  ou  un  Catilina  qui  n'es- 
toient     pas    tant    citoyens    que    bosses    et 
pestes  d'une  cité. 
A.uyot,  irad.  de  Plutan/ue.  Morales,  t.  III,  p.  l49- 
1  r.  Bozza. 

2.  Bosseta  ,  s./.,  bossette. 

Bossetas  de  las  bridas. 

Tit.  de  i535.  Doat,  t.  CIV,  fol.  32i. 
Bosselles  des  brides. 
it.  Bozzetta. 

3.  Bossat,  adj.,  bosselé,  gonflé,  bossue 

Fon  per  la  cara  bossatz 
De  grans  bossas  meravilosas. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  27. 
Il  fut  bossue  par  la  figure  de  grandes  bosses  e'ton- 
nantes. 

Don  so  fossatz  li  sementeri. 
Un  troubadour  anonyme  :  Dieus  vos  salve. 
Dont  les  cimetières  sont  bossues. 
ANC.  FR. 

Et  qne  des  corps  meurtris  une  pile  dressée 
Laisse  éternellement  la  campagne  bossée. 
R .  Garnies  ,  la  Porcie,  act.  I ,  se.  1 . 

BOSSEL,  s.  m.,  bosse,  bossel,  sorte  de 
mesure. 

E  plen  bossel  de  vi. 

Roman  de  Fièrabras,  v.  2973. 
Et  plein  bossel  de  vin. 


BOT 

anc.  fr.  Apres  a  fet  un  boissel  prendre... 
Qu'il  emprunlout  îtel  mesure. 
Seconde  tra.l.  du  ûhastoiement,  conte  27. 
Et  un  boucel  de  vin  o  de  claré. 
Roman  de  Gérard  de  tienne,  Bekker,  v.  2611. 

BOSSOS ,  s.  m. ,   bélier ,    machine  de 
guerre. 

Trauquon  murs  ab  bossos. 
Rambaud  de  Vaquieras  :  Truan  mala. 
Ils  percent  les  murs  avec  les  béliers. 

Es  lo  bossos  tendntz, 
Que  es  be  loncs  e  ferra  tz  e  adreitz  e  agutz. 

Guillaume  deTudela. 
Le  bélier,  qui  est  bien   long  et   ferre'  et  droit  et 
pointu  ,  est  tendu. 

BOTA,  s./.,  du  saxon  butte,  barrique. 

Per  regardai'  las  botas  en  las  quais  porton 

ayga- 

Cartulaire  de  Montpellier,  in  fine. 

Pour  regarder   les   barriques  dans  lesquelles   ils 
portent  eau. 

D'aquesta  aygna  fazem  uniplir  grans  con- 
quas  ho  botas. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  qo. 

De  cette  eau  nous  faisons  remplir  grandes  < 
ou  barriques. 

cat.  Esr.  Bota  it.  Botte. 
1.  Bota,  s./.,  botte. 

Leva  '1  braier,  tira  la  bota. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  22. 
Lève  le  brayer,  tire  la  botte. 
cat.  esp.  port.  Botta. 

3.  Botelha,  s. /.,  bouteille. 
Saumada  de  eotelhas  dona  I  botei.h  v 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  106. 
Charge  de  bouteilles  donne  une  bouteille. 
cat.  esp.  Botella.  port.  Botelha.  it.  ISottiglia. 

4.  Boteilliee,  .v.   m.  ,  éclianson ,  bou- 

teiller. 

Ab  tant  Lucas  lo  boteillibrs 
"Venc  ab  nna  copa  d'aur  lin 
Denant  lo  rei  plena  de  vin. 

Fioman  de  Jaufre,  fol.  116. 
En  même  temps  Yéchanson  Lucas  vint  devant  le 
roi  avec  une  coupe  d'or  fin  pleine  de  vin. 
Aondara  quatre  pas  son  despensiers, 
Dos  pies  enaps  de  vi  sos  botelhiers. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  21. 
Son  intendant  fournira  quatre  pains,  son  éclian- 
son deux  coupes  pleines  de  vin. 


BOT 

Lo  BOTti.iiER  ilel  rey  fanion. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  l4- 
L échanson  du  roi  Pharaon. 

anc.  esp.  Boteller.  esp.  mo».  Jiotillero.  it.  Bot- 
tigliere. 

BOTAR,  boutar,  butar,  v.,   mettre , 
pousser,  heurter. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Consec  lu  prince  en  sa  rota  , 
.liyosa  dintz  lo  cors  li  eota. 

V.  de  S.  Honorât. 
II  poursuit  le  prince  en  sa  déroute,  lui  met  joyeuse 
dans  le  corps. 

Lo  seti  y  an  boutât. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  /j6. 
Ils  y  ont  mis  le  siège. 

L'nus  l'empeuh  ,  l'antre  lo  bota. 

P.  Cardinal  :  Una  cieutat. 
L'un  le  frappe  ,  l'autre  le  pousse. 
[ssic  vezer  qui  buta va  la  porta. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cliap.  12. 
11  sortit  voir  qui  poussait  la  porte. 

—  Pousser,  croître. 

Car  ja  aug  dir  que  m  van  botan 
Canetas. 

R.  Vidai,  de  Bezaudun  :  En  aquel. 
Car  de'jà  j'entends  dire  que  les  cheveux  hlancs  me 
vont  poussant. 

anc.  fr.  Por  ce  te  lo  que  hors  le  boutes... 
Car  jonesce  boute  homme  et  feme 
En  tous  péris  de  cors  et  d'ame. 
Roman  de  la  Rose,  v.  4°"27  et  4449- 
l.ii  un  trou  de  tarière  li  boutent  errarument 
Les  deux  pois-. 

Roman  de  Berte,  p.  127. 
Et  des  espaules  l'a  buté.... 
Et  ki  bone  novele  aporte 
Séurernent  bute  à  la  porte. 

Roman  de  Rou ,  v.  5^86  et  10070. 

cat.  esp.  port.  Botar.  ré.  Buttare. 

1.  Debotar,  v.,  rejeter,  repousser. 
Anavo  lo  tug  debotan. 

V.  de  S.  Alexis. 
Tous  allaient  le  repoussant. 
anc.  cat.  Debotar. 

3.  Debotamen,  .?.  m.,  expulsion,  rejeî. 

La  dicha  somma...  emplegar  al  debotamen 

de  las  dichas  gens  d'armas. 

Tit.  de  l42-|.  Hist.  de  Lang.,  t.  IV,  pr.,  col.  l\l"i. 

Ladite  somme...  employer   à    l'expulsion  desdits 

d'armes. 


BOT 


-43 


4-  Rebotar,  v.,  repousser,  rebuter. 
Sa  electio ,  laquai  lo  papa  rkbotet. 
Part.  pas.  Lo  coms  de  Montfort  esaget  a  gitar 
de  Tholosa  lo  comte  ,  mas  fo  rebutât. 
Cat.  deis  apost.  de  Romu ,  loi.  206  et  t  ■j f> . 
Son  élection  ,  laquelle  le  pape  repoussa. 
Le  comte  de  Montfort  essaya  de  chasser  de  Tou- 
louse le  comte  ,  mais  il  fut  repoussé. 

cat.  Rebotar.  it.  Ributtare. 

5.  Embotir  ,  v.,  garnir,  enchâsser. 

Part.  pas.   E  'I  sencha  issamen 

Embotida  d'aur  e  d'argen. 

V.  de  S.  Alexis. 
Et  la  ceinture  également  garnie  d'or  et  d'argent 

cat.  Embotir.  it.  Imboltire. 

BOTIGA,  s./.,  boutique. 

Los  ruercadiers  de  conventions  que  tenon 
bottgas. 

Tu.  de  i3l4-  Hist.  de  Nîmes,  t.  II ,  pr.  ,  p.  17. 
Les  marchands  de  foires  qui  tiennent  boutiques. 

Dins  l'alberc  o  la  botiga. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  39. 
Dans  la  demeure  ou  la  boutique. 

cat.  Botiga.  esp.  port.  Botica.  it.  Bottega. 

BOTOISAR,  v.,  raser,  tondre. 
Los  pels  li  botoisa  e  '1  col , 
E  fai  '1  corona  gran  e  larga. 
Part.  pas.  Guillems  es  a  v  esp  ras  vengntz 
Port  botoisatz  et  aut  tondtiiz. 
Roman  de  Flamenca,  fol.  62.  et  6j. 
Lui  rase  les  cheveux  et  le  cou  ,  et  lui  fait  cou- 
ronne grande  et  large. 

Guillaume  est  venu  à   vêpres  très   rasé  et  haut 
tondu. 

BOTOLA,  s./.,  tumeur,  tubercule. 

D'alcunas   botolas   que  nayssho    en  alqus 
aybres  près  de  raar,   quan ,  per  virtut  de  la 
freior  de  l'aiga,  aquelas  botolas  se  restrenho. 
Atcunas  botol\s  cum  de  razim. 

Elire,  de  las  propr.,  loi.  25  et  2o3. 
De  quelques  tubercules  qui  naissent  en  quelques 
arhres  près  de  la  mer,  quand  ,  par  vertu  de  la  fraî- 
cheur de  l'eau  ,  ces  tubercules  se  resserrent. 
Quelques  tubercules  comme  de  raisin. 

BOTON,  s.  m.,  bouton  d'habillement. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 
Que  puescan  portar  botons  d'argent  blanc. 

Statuts  de  Montpellier  du  xme  siècle. 
Qui  puissent  porter  boutons  d'argent  blanc. 


i44  BOT 

Anel  e  boto  de  niier  aur  lî. 

Roman  de  Gérard  do  Rossillon ,  fol.  S"]. 
Anneau  et  bouton  de  pur  or  fin. 

—  Bouton,  bourgeon, 

S'espandig  la  folli.i  e  la  flors  dels  botos. 

(Il'IT.T  AI   HE  DE  Tl  DELA. 

La  feuille  et  la  fleur  des  boutons  s'épanouit. 
Ayssi  los  leva  e  de  randon , 
Coiu  fera  nn  petit  boton. 

V.  de  S.  Honorai. 
Il  les  lève  ainsi  et  d'un  trait ,  comme  il  ferait  un 
petit  bouton. 

Nég.  expl.  Quar  si  ses  fe  be  fasia, 
Un  boto  no  li  v allia. 

Brev.  d'umor,  fol.  62. 
Car  s'il  faisait  Lien  sans  la  foi ,  cela  ne  lui  vaudrait 
un  bouton. 
Mas  lo  sieus  fays  no  m  peza  nn  boto. 

Guillaume  de  S. -Didier  :  Pus  fin'  amors. 
Mais  le  sien  faix  ne  rae  pèse  un  bouton. 

ANC.  fr.  Mais  l'ainois  d'an  bergeron 
Certes  ne  vnnt  nn  boton. 

Le  roi  de  Navarre  ,  chanson  /joe. 
Ne  me  sot  respondve  un  boton. 

Roman  du  Renartj  t.  III,  p.  5l. 

cat.  Boto.  esp.  Boton.  tort.  Botâo.  it.  Bottone. 

2.  Botonadura,  s.f.,  garniture  de  bou- 
tons. 

Cosut  ab  botonadura...  Senes  BOTONADURA. 

Tu.  de  i343.  Doat,  t.  CI1I,  fol.  266. 
Cousu  avec  boutons...  Sans  boulons. 
esp.  Botonadura.  it.  Bottonatnra. 

3.  Botonar,  v.,  boutonner,  bourgeon- 
ner, germer. 

Pos  lo  p  tiras  verjans  boton  a  , 
De  qne  nays  lo  fing  e  '1  fuelb. 
P.  RaimOND  de  Toulouse  :  Pos  lo  prims. 
Puisque  le  printanier  verger  boulonne^   de  quoi 
naît  le  fruit  et  la  feuille. 
Fis.  Al  cor  mi  botona 

Tais  un'  amistatz. 

Giraud  de  Borneil  :  La  flor. 
Une  telle  amitié  me  bourgeonne  au  cœur. 

cat.  Botonar. 

b\.  Abotonar,  v.,  boutonner,  germer. 
Ad  aquo  es  ben  parven 
Quais  volers  y  abotona. 

P.  Cardinal  :  L'aicivesque. 
A  ctla  il  est  bien  c'vident  quel  vouloir  y  germe. 


BOV 

ksp.  Abolonar.   port.   Abotoar.   it.   Abbotto- 
nare. 

5.  Dksenbotonar  ,  v.,  déboutonner. 

Els  vesliis  an  naffratz 
E  descadenatz 
F.  desenbotonatz. 

P.  Ba.sc  :  Ab  greu  cossire. 

Ils  ont  déchiré  et  défait  et  déboutonné  les  vête- 
ments. 

esp.  Desabotonar.  tort.  Desabotoar,  it.  Sbot- 
tonare. 

BOULA,  s.f. ,  mensonge,  fraude. 
Si  monge  nier  vol  Dieus  que  sian  sal 
Per  pro  manjar  ni  per  feinnas  tenir. 
Ni  monge  blanc  per  boulas  a  mentir. 

Raiaiond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes. 
Si  Dieu  veut  que  les  moines  noirs  soient  sauvés 
pour  manger  beaucoup  et  pour  tenir  des  femmes  ,  et 
les  moines  blancs  pour/>rtî«/e.s  à  mentir. 

ANC.  fr.  Bologne  aprent  boule  à  boleur. 

Fabl.  et  cont.  anc.  t.  I,  p.  307. 

Tant  sait  de  boule  li  boulerres... 

Par  son  barat  et  par  sa  boule. 
Les  Miracles  de  la  J'ierge.C  arpentier,  t- 1,  col.6t3. 

esp.  Bola. 

BOV,  buou,  s.  m. ,  lat.  BO\em ,  bœuf. 
Can  cassava  lebre  ab  lo  bov. 

A.  Daniel  :  Amors  e  joi. 
Lorsque  je  chassais  le  lièvre  avec  le  bœuf. 

Mais  amatz  dos  buous  et  un  araire 
A  Montferrat. 

E.  Cairels  :  Pus  chai. 
Vous  aimez  mieux   deux  bœufs  et  une  araire  à 
Montferrat. 

anc.  fr.  Eieni  entrast  un  pie  de  bof. 

Roman  dit  Renarl ,  t.  I,  p.  109. 
Oil  de  bafYsà  01  nomer. 

Roman  de  Rou,  v.  10837. 

cat.  Bov.  anc.    esp.    Boy.   esp.   mod.   Buejr. 
port.  Boi.  it.  Bove. 

2.  Boacca  ,  s.f. ,  bœuf  femelle. 

Vacca  es  dita  quays  boacca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  260. 
Vache  est  dite  presque  bœuf  femelle. 

3.  Bovin,  adj.,  lat.  bovine,  de  bœuf. 

Bestias  bovinas. 

TU.  de  1299.  Doat.  t.  CXLIX  ,  fol.  28 
Bêtes  bovines. 


BOV 

Carns  bovinas  et  caprinas. 
Corns  eovis. 

Elue,  de  las  prop.,  fol.  232  et  240. 
Chairs  de  bceufel  de  clièvre. 
Cornes  de  bœuf. 

Malautia  bovina,  per  so  quar  motas  ve- 
guadas  endeveals  baons. 

Trad.  d'/tlbucasis,  fol.  48. 
Maladie   bovine,    parce   que   souventes    fois   elle 
arrive  aux  bœufs. 

anc.  fr.  La  charge  de  garder  le  bestail  bovin. 
Lett.  de  rem.,  1470.  Carpentier  ,  t.  I  ,  col.  6(2. 
cat.  Bovi.  esp.  it.  Bovino. 

4.  Boviek,boveir,  boyer,  s.  m. ,  bouvier. 

Mas  eras,  qui  vai  premiers 
Penre  los  buous  e  'ls  boviers, 
Dizon  que  sap  mais  valer. 

Cadenet  :  Aitalscum. 
Mais  maintenant  ,   qui  va  le  premier  prendre  les 
bœufs  et   les  bouviers,  ils  disent  qu'il  sait  mieux 
valoir. 

Belh  m'es  qnan  vey  que  boyer  e  pastor 
"Van  si  marri t  qu'ns  no  sap  vas  on  s'an. 
B.  Arnaud  de  Montcuc  :  Ancmais. 
Il  m'est  beau  quand  je  vois  que  les  bouviers  et 
les  pâtres  vont  si  tristes  que  nul  ne  sait  vers  où  il  va. 
cat.   Bover.  esp.  Boyero.    port.   Boieiro.   it. 
Boaro. 

5.  Boiera,  s.  f. ,  bouvière. 

Laquai  era  boiera  e  de  petit  linbatge. 

Cat.  des  aposl.  de  Roma,  fol.  160. 
Laquelle  était  bouvière  et  de  petit  lignage. 

6.  Boacier,  s.  m. ,  vendeurs  de  chair  de 
bœuf. 

Mazelliers  aion  V  ratios,  so  es  assaber, 
1  boacier,  dos  motoniers,  I  porquacier  et  I 
peyehoniers. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  45. 

Que  les  bouchers  aient  cinq  votes  ,  c'est  à  savoir, 
un  les  vendeurs  de  chair  de  bœuf,  deux  les  vendeurs 
de  mouton  ,  un  les  vendeurs  de  porc  et  un  les  pois- 
sonniers. 

7.B00TES, s. m.,  lai.  eootès,  le  bouvier, 
constellation. 

Dalfls,  signes  e  bootes 
E  sageta  e  pliades. 

Brev.  d'ajnor,  fol.  37. 

Le  dauphin  ,  le  signe  et  le  bouvier  et  la  sajette  et 
les  ple'iades. 

•S.  Boal,  boau,  s.f. ,  étabie  à  boeufs. 


BOV  u45 

Escuras  e  boals. 

G.  Riquier  :  Segon  qu'ieu. 
Ecuries  et  étables  à  bœufs. 

esp.  Bojera.  it.  Bovile. 

9.  Boaria,  s.f. ,  étable  à  bœufs. 

Ins  en  la  boaria  del  comte. 

Guillaume  de  Tudela. 
Dans  "étable  à  bœufs  du  comte. 

anc.  fr.  En  une  leur  boverie  ou  mestaerie. 
Lett.  île  rem.,  1457.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  608. 

Tindrent  en  une  boverie  ou  hostel  appellée 
la  i'rcideyre. 

Lett.  de  rem.  1378.  Carpentier,  t.  I,  col.  Gob- 

10.  Boada  ,  s./.,  boade,   redevance  au 
sujet  des  bœufs. 

Boadam  videlicetunam  dietam  de  quolibet 
aratro  bovis. 

Tit.de  1271.  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  1207. 
Sian  quiti  e  franx  de  la  boada. 

TU.  de  1263.  Doat,  t.  XCI ,  fol.  246. 
Soient  quittes  et  francs  de  la  boade. 

11.  Boza,  buza,   s.  f.,  bouze,  ordure, 
fiente  de  bœuf. 

Mot  séria  gran  offensa  a  Dieu  ,  qui  el  calice 
de  l'autar  metria  II  bozas  o  autra  plus  vil 
ordura. 

V.  et  Vert. ,  fol.  97. 

Ce  serait  une  très  grande  offense  à  Dieu  ,  qui  met- 
trait dans  le  calice  de  l'autel  deux  houzes  ou  autre 
plus  vile  ordure. 

Escaravatz  que  non  toca  negun  temps  a 
la  flor,  mas  que  se  envelopa  en  la  buza. 

V.  et  Vert.,  2e  version. 

Scarabée  qui  ne  touche  jamais  à  la  Heur,  mais  qui 
s'enveloppe  dans  la  bouze. 

—  Employée  au  chauffage. 

Àrdo  una  terra  quays  bituminoza,  et  boza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   170. 
Ils  brûlent  une  terre  presque  bitumineuse  et  de 
la  bouze. 

1 1.  Bozinar  ,  v. ,  bâtir  avec  de  la  bouze, 
bousiller. 

Fig.  Pois,  pos  tôt  quant  au  romanssa, 
Non  sec  razo,  mas  bozina, 
Car  s'amor  viu  de  rapina. 

MARCABRUS  :  Per  savi  '1  tenc. 
Paul ,   puisqu'il  romance    touf  ce   qu'il  entend  , 
ne  suit  point  la  raison ,   mais  il   bousille,  car  son 
amour  vit  de  rapine. 


246  BRA 

BOYA,*.  m.,  bubon. 

Gran  dolor  ai  de  tu,  mesquin  emperador 
Cezar,  que  yest  plen  de  boyas  e  de  mezellia. 

E  naysseron  flovrons  e  boyhas  en  los  bornes 
et  en  las  femnas  d'Egvple. 

Il, st.  abr.  de  la  Bible,  fol.  76  et  26. 

.l'.n  grande  douleur  au  sujet  <le  toi ,  pauvre  em- 
pereur César,  de  ce  que  lu  es  plein  de  bubons  et  de 
lèpre. 

Et  naquirent  pustules  et  bubons  aux  hommes  et 
aux  femmes  d'Egypte. 

BRAC,  bracon,  braquet,  s.  m.t  bra- 
que,  chien  couchant ,  brachet. 
Voyez  Wachter,   Glossar.  german., 
col.  197,   où    il   définit   Brack,   canis 
quidam  vena  tiens  forte  ineestigator. 
TVIais  ama  '1  bordir  e  '1  cassai', 
E  bracs  e  lebriers  et  anstors. 

Bertrand  de  Born  :  Quan  vei  lo. 
Il  aime  davantage  le  behourder  et  le  cliasser,  et  les 
braques  et  les  le'vriers  et  les  autours. 
Mena  vayletz  e  mans  garsons 
E  gran  ren  lebriers  e  bracons. 

V.  de  S.  Honorât. 
11  mène  valets  el  maints  goujats  et  beaucoup  de 
lévriers  et  de  chiens  couchants. 

En  la  fanla  d'nn  braquet  e  d'un  aze. 

V.  et  Vert.,  fol.  61. 
En  la  fable  d'un  brachet  et  d'un  âne. 

Cassavon  ab  esparviers, 

E  menon  brachets  et  lebriers. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  /J9. 
Ils  chassaient  avec  des  éperviers,   et  ils   mènent 
des  brachets  et  des  le'vriers. 
anc.  fr.  Brochez  a\eit  fet  demander, 
En  boiz  voleit  aler  berser. 

Roman  de  Rou,  v.  1^9 "»■ 
Maigre  ot  la  teste  entor  et  environ  , 
l'etite  oreille  com  nn  gentil  bracon. 
Roman  d'Aubery.  Du  CangE  ,  t- 1 ,  col.  1266. 
ANC.  cat.  Brac ,  braquet. 

BRAC,  s.  m.,  boue,  fange. 

Brac,  selon  Juste    Lipse,  a  c.rasso 
fartasse  dicta. 

A  et  a  SS.,  21  febr.  ,  p.  25 1. 
Non  trobaretz  que  non  getes 
De  sobre  lui  brac  e  ordura. 

Passin  de  Maria. 
Vous  ne  trouverez  qui  ne  jetât  sur  lui  bouëe\  or- 
ri  me. 


BRA 

lyssi  coma  lo  forn,  can  cols  et  cudutziss 
los  teules  que  son  fag/.  de  brac  ,  e  los  fai  durs 

e  ferras  coma  peyra. 

V.  et  Vert.,  fol.  66. 
\nisi  comme  le  four,  quand  il  cuit  et  endurcit 
les  tuiles  qui  sont  faites  de  fange,  et  les  fait  dures 
et  fermes  comme  pierre. 

Fig.  Voludam  nos  el  brac  et  en  la  ordura  del 
mun. 

V.  et  Vert.,  fol.  /j8. 
Nous  nous   roulons  dans  la  boue  et  dans  l'ordure 
du  monde. 

Nég.  expl.  Que  despueysno  '1  prezei  un  brac 
Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai- 
Que  depuis  je  ne  le  prisai  une  ordure. 

—  Gour. 

Cel  i  mes  lo  sablo  que  trais  del  brac. 
Flamande  Gérard  de  Ross  illon,  fol.  112. 
Celui-ci  y  mit  le  sable  qu'il  tira  du  gour. 

—  Pus. 

Et  aprop  fa  brac,  e  corr  brac  et  es  fayta  lis- 
tula. 

Cauteri  ubert ,  per  so  que  gete  brac  perlonc 

temps. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5  et  7. 

Et  après  fait  pus,  et  le  pus  court  et  la  fistule  est 
faite. 

Cautère  ouvert ,  pour  qu'il  jette  pus  pendant  long- 
temps. 

anc.  fr.  Retraire  le  bray  de  l'yau  de  Somme. 
Tit.  de  1268.  Du  Cange  ,  t.  I ,  col.  1279. 

Où  fu  jadis  la  plancbe  de  Mybrai; 

Tel  nom  portoit  pour  la  vague  et  le  bray. 

Ancien  poème  cite'  par  DtCANGE  ,  t.  I ,  col.  1279. 
cat.  Brac.  it.  Brago. 

1.  Brac,  adj.,  vil,  sale,' abject. 

En  aquesta  rima  braca. 

Rambaud  d'Orange  :  Ar  veybrun. 
Dans  cette  vile  rime. 
Donc  pregatz  Dieu  que  de  vana 
"Vida  nos  gart  e  de  braca. 

Giraud  Riquier  :  Aissi  com  es. 
Priez  donc  Dieu  qu'il  nous  garde  de  vaine  et  ab- 
jecte vie. 

3.  Bragos,  adj.,  boueux,  crotté,  sale. 
E  foron  orres  e  bragos. 

Trad.  d'un  Evang-  apocr. 

El  ils  lurent  laids  et  sales. 
Purga  la  playa  braoosa. 

Rec.  deremèdes  en  provençal,  fol.  1. 
JNetloie  la  plaie  sale. 


HRA 

anc.  fr.  La  ville  où  y  avoit  eaues  et  sourses 
moult  brageuses. 

MONSTRELET,  t.   I,  fol.  289. 

BRACOLOGIA,  s./.,  bracologic,  abré- 
viation. 
Bpu%vXoyict  ,      auctor      Rhctor.     ad 
Alexandr.,  ap.  Aid.,  p.  283. 

Aytal  vicis  es  escnzables  per  una  figura  que 
ha  nom  rracologia. 

Bracologia  se  fay  can  hom  en  Lrens  motz 
pauza  gran  seutensa. 

Leys  d'amorSj  fol.  120  et  1^2. 

Un  tel  vice  est  excusable  par  une  figure  qui  a  nom 
bracologic. 

Bracologie  se  fait  quand  on  pose  grande  sentence 
en  peu  de  mots. 

BRAIA,  braga,  s./.,  lat.  bracca,  braies, 
culotte. 

Ce  mot  est  un  de  ceux  qu'on  recon- 
naît appartenir  à  la  langue  des  Gau- 
les, mais  le  vêtement  qu'il  désignait 
était  autre  que  nos  culottes. 

Suétone ,  dans  la  Vie  de  Jules  Cé- 
sar, cb.  3o ,  rapporte  une  épigramme 
où  on  lit  : 

GalliBRACAsdeposnerunt,latuinclavuui  sump- 
serunt. 

Voyez  For  lia  d'Urban  ,  Discours  sur 
les  Annales  du  Hainaut ,  t.  V,  p.  428. 
Selon  le  P.  Pezron ,  le  mot  celtique 

est  BRAG. 

Non  lur  Iaisson  braya. 

Boniface  de  Castellane  :  Sitôt  110. 
t\s  ne  leur  laissent  pas  culotte. 
Cens  que  porto  bragas  el  fondamen  d'nna 

pal  m  a  longas. 

Lie.  de  Sydrac  ,  fol.  3o. 
Gens  qui  portentau  fondement  è/Yiieslonguesd'unc 
palme. 
anc.fr.  En  braies  ert  et  en  chemise. 

Roman  de  Rou  ,  v.  8826. 
Le  plus  gentil  chevalier  donnera  à  l'escuier 
sa  chemise,  un  autre  lui  baillera  ses  brages. 
Slat.  des  chef,  du  Bain.  Du  Cange,  t.  1,  col.  1266". 
cat.  Braga.  esp.  port.  Broyas,  it.  Brache. 

1.  Braguier.   braier,  s.  m.,  brayer, 
bas  du  ventre,  enfourchure. 


BRA  247 

Fendutzper  bustz  tro  als  braiers. 

Bertrand  de  Born  :  Miez  sirventes. 
Fendus  par  le  buste  jusqu'aux  enfourchures . 
Braguier  maillât  e  ben  triât. 

Deides  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Broyer  maille'  et  bien  marque'. 

anc.  fr.  Chevaliers  qui  se  combattoient 

Jusqu'és  brayers  s'entrefendoient. 
G.  Guiart,  t.  I,p.  8. 

—  Ceinture  placée  au-dessus  des  braies. 

Eu  braguier  de  las  braguas. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  33- 
Dans  la  ceinture  des  braies. 

Per  senhal  de  son  amor  det  li  son  brahyer. 

Ilist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  38. 
Pour  signe  de  son  amour  il  lui  donna  son  brayer. 
anc.  fr.  Que  don  dos  li  trait  tel  corroie 
Dont  l'en  poist  faire  un  braier. 
Roman  du  Renaît ,  t.  II  ,  p.  3/(7- 
cat.  Braguer. 

3.  Braccat,   adj.,   lat.    braccatm.?,   qui 
porte  des  braies. 

Antiqnament  fo  dita  Gallia  braccada. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^5. 
Anciennement    elle    fut    appelée   Gaule   portant 
braies. 

4.  Desbraiar,  v. ,  débrailler,  ôter  les 
braies,  baisser  les  culottes. 

Part.  pas. 

S'iea  fos  marrit ,  rnolt  agra  gran  fereza 
C'oms  desbraiat  lonc  ma  inoiller  segues. 

P.  Cardinal  :  Ab  votz  d'angel. 
Si  j'étais  mari  ,  j'aurais  très  grande  frayeur  qu'un 

homme  débraillé  se  tînt  à  côté  de  ma  femme. 

esp.  Desbragaclo. 

5.  BrazoNj  s.  m.,  fesses,  gras  des  fesses. 

L'autre  avia  perdut  lo  latz, 
La  cueissa ,  lo  brazon  e  bratz. 

V.  de  S.  Honorât. 
L'autre  avait  perdu  le  côté  ,  la  cuisse  ,  le  gras  des 
fesses  et  les  bras. 

Muscles  redons  e  fortz  brasons. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  28. 
Muscles  ronds  et  fesses  fortes. 

an<\  fr.  Totes  ses  ongles  ficha  lui  ù  braion. 
Pioman  d' Agolant ,  BEKjiER,  v.  423. 

Fery  ung  cop  où  vif  braon  de  la  nage. 
Lelt.  de  rém.,  i^5g.  Carpentier  ,  t.  III,  col.  9. 


248  BRA 

6.  Bugas,  s.  m.,  haut-dc-chausses,  cu- 
lotte, braies. 

Fai  sas  nrc.vs  trenchsr,  val  l'escut  prendre, 
E  vai  ausberc  vestir,  espaza  senbdre. 

/;   man  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  95. 
Fait   couper  ses    braies,  va  prendre    l'ecu  et  va 
vêtir  haubert  ,  ceindre  l'epëe. 

use  fr.  Je  donne  l'envers  de  mes  buges 
Pour  tons  les  matins  les  torcher. 

Villon  ,  p.  6o. 

BRAIRE,  v. ,  chanter,  braire,  brailler, 
crier,  résonner. 

El  rossinholet  qu'aug  braire. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Le  rossignol  que  j'entends  chanter. 

Qui  que  s'en  crit  ni  'n  braia. 

Arnaud  de  Marueil  :  Kazos  es. 
Qui  que  ce  soit  qui  en  crie  ni  en  braille. 
Per  vos  vaelh  an  sonel  braire. 

Guillaume  de  Berguedan  :  Untrichaire 
Je  veux  chanter  un  sonnet  pour  vous. 
Li  corn  e  las  trompas  e  'ls  cimbol  e  'lh  tabor 
Fan  relindir  e  braire  la  ribeira  e  l'albor. 
Guillaume  de  Tudela. 
Les  cors  et  les  trompettes  et  les  c\inbales  et  les 
tambours  font  retentir  et  résonner  la  rivière  et  la 
forêt. 

Subst.  Qoar  amon  cans  et  anstors 
E  corn  e  laïior  e  braire. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Car  ils  aiment  chiens  et  autours  et  cor  et  tambour 
et  brailler. 
anc.  fr.  Tonte  nuit  braient  an  mostier. 

Fabl.  et  cont.  anc, t. II,  p.  36i. 
Coisent  li  mort,  li  navré  braient. 
Et  li  mastin  crient  et  braient. 
Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  287,  et  t.  I  ,  p.  32^. 
Quant  les  enfans  anx.  Sarrazins  braioient , 
les  femmes  les    escrioient  et  leur   disoient   : 
Taisiez-vons ,  vezci  le  roi  BJchart,   et   pour 
eulz  faire  taire. 

JoiNYILLE,  p.    17. 

Et  nne  cliate  borgne  de  faim  braiait. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  221. 

2.  Brais,  s.  m.,  braillement,  cris,  cla- 
meur. 
Fan  per  l'ost  remaner  e  crit  e  brah. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  107. 
Ils  font  cesser  dans  l'arme'c  cris  et  braillements. 


BRA 

Ab  los  fais  brais 
Dels  lauzengiers  savais. 

G.  Faidit  :  Ara  cove. 
Avec  les  clameurs  mensongères  des  me'chants  mé- 
disants. 
anc.  fr.  Primant  si  a  geté  un  brait, 

Que  bien  sent  que  il  est  bleciez. 
Roman  du  Renart,  t.  I  ,  p.  167. 

3.  Brailar,  v.,  brailler,  crier,  chanter. 

...  Qu'eu  crit  ni  'n  braile. 

P.  Durand  :  Una  dona. 
Que  je  crie  et  j'en  braille. 
El  rossinbols  braii.'  e  erida. 

B.  Martin  :  Quan  l'erba. 
Le  rossignol  chante  et  crie. 

4.  Brail,  s.  m.,  braillement,   cri,  cla- 
meur, chant. 

Cris  e  plors  e  brails  e  dois  corals. 

Aicart  dll  Fossat  :  Entre  dos  reis. 
Cris  et  pleurs  et  braillements  et  douleurs  pro- 
fondes. 
Montz  braills  e  cris  e  sons  e  chans  e  vontas 
Ang  dels  auzelhs  qu'en  lur  latins  fan  precs. 

A.  Daniel  :  Moutz  braills. 
J'entends  beaucoup  de  braillements  et  de  cris  et 
de  chants  et  de  voltes  des  oiseaux,  qui  font  prière3 
dans  leur  langage. 

5.  Braidir,  v.  ,  crier,  brailler,  chanter. 

Els  anzels  cridar  e  braidir. 

Lamberti  de  Bonanel  :  Totz  m'era. 
Les  oiseaux  crier  et  brailler. 
ANC.  FR. 

Mainte  bannière  et  maint  destrier  bresdir. 
Roman  de  Garin.  Carpentier  ,  1. 1,  col.  624. 

6.  Braidar,  v.,  brailler,  crier. 
Tôt  lo  jorn  braida  e  crida. 
Que  brayda,  crida  e  plang  si. 

V.  de  S.  Honorât. 
Tout,  le  jour  il  braille  et  crie. 
Qui  braille,  crie  et  se  plaint. 

7.  Braidiu,   braydis,  adj. ,    braillard, 

hennissant. 
El  temps  d'estiu,  quan  par  la  flors  el  bruelh, 
E  son  braidiu  li  auzelhet  d'ergnelh. 

G.  Aduemar  :  El  temps. 
Au  temps   d'e'té,   quand    la   fleur  parait    au  ra- 
meau ,  et  que  les  oiseaux  sont  braillards  de  conten- 
tement. 

...  Car  es  tan  braidiva. 

Folquet  de  Lu  net.  :  E  nom  del. 
Car  elle  est  si  braillarde. 


BRA 

—  Alerte,  fougueux. 

Ans  te  dara  cavalb  braidiu. 

Raimond  de  Miravals  :  A  Dieu  me. 
Mais  il  te  donnera  cheval  alerte. 
Esclamar  d'Amiata  fo  sul  destrier  braydis 
Que  cor  pus  de  rando  que  no  vola  perdis. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  323. 
Esclamar  d'Amiate  fut  sur  le  destrier  alerte  qui 
court  pluspromptement  que  perdrix  ne  vole. 
anc.  fr.  Moult  ert  li  valiez  biax  et  genz... 
Mes  déables  tant  lou  laidi 
Et  tant  lou  fist  sot  et  braidl 
Qu'amer  le  ilst. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc.  t.  II ,  p.  7. 
ANC.  fr.  Puis  montant  es  chevals  braidis. 

B.  de  Sainte-Maure,  Chr.  de  Norm.,  loi.  29. 

8.  Bram,  s.  m.,  braillement,  braiement. 

Cel  qui  tôt  chan  desfaissona 
Mon  douz  sonet  torn'  en  bram. 

Pierre  d'Auvergne  :  Ab  (ina  joia. 
Celui  qui  de'figure  tout  chant  tourne  mon  doux 
sonnet  en  braillement. 
cat.  Bram. 

g.  Bramar,  v. ,  bramer,  braire,  crier, 
chanter. 

Voyez  Aldrete,  p.  270;  Muratori, 
Diss.  33. 

Die  e  man  que  chan  e  que  bram. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  chansoneta. 
Je  dis  et  je  commande  qu'il  chante  et  qu:il  brame. 
E  l'azes  quan  brama  eissumen. 

Pierre  d'Auvergne  :  Belha  m'es. 
Et  l'âne  quand  il  brait  c'galement. 
El  rossiuhol  end'  e  brama. 

Marcabrtjs  :  Bel  m'es. 
Le  rossignol  crie  et  chante. 
anc.  fr.  Que  son  fils  avoit  faîct  entrant  en  la 
lumière  de  ce  monde,  quand  il    brasmoit 
demandant  à  boire. 

Rabelus  ,  liv.  I ,  eh.  7. 
Adonc  l'amour,  que  epoinconne 
Toute  créature  à  s'aimer, 
Les  fait  de  rut  si  fort  bramer 
Que  le  bois  d'autour  en  résonne. 

R.  Garnier  ,  Hippoljte,  acte  I. 
cat.  Esr.  tort.  Bramar.  it.  Bramare.. 

BRAN,  brenc,,?.  m.,  épée,  glaive. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 
Sabra  de  mon  bran  cum  talba. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirvenles. 

I. 


BRA 


>49 


Il  saura  de  mon  glaive  comment  il  taille. 
De  tôt  autre  guerrier  cre 
Que  s  pot  bom  defendere  ab  bran. 
Cadenet  :  Amors  e  com  er. 
Je   crois  qu'on  se   peut   de'f'endre   avec    e'pe'e   de 
tout  autre  ennemi. 

Fatz  de  r.ii  so  que  us  voillatz  , 
Neis  traire  lo  cor  ab  nn  brenc 

Gavaudan  le  Vieux  :  Desemparatz. 
Faites  de  moi  ce  que  vous  vouliez  ,  même  arracher 
le  cœur  avec  un  glaive. 

—  Pique,  lance. 

Arc  inanal  o  balesta  o  bon  bran  de  planson. 

Guillaume  de  Tudela. 
Arc  manuel  ou  arbalète  ou  honne  lance  de  plançon. 
anc.  fr.  E  joster  e  ferir  de  lances  e  de  branz- 
Roman  de  Rou,  v.  3q8l. 
En  sa  main  tint  le  branc  levé. 

Roman  du  Renart,  t.  III  ,  p.  284. 
anc.  cat.  Bran.  it.  Brando. 

BRANCA,  s./.,  branche,  rameau. 
Al  départir  del  brau  tempier, 
Quan  perla  branca  pueia  'I  sucs. 

Marcabrus  :  Al  départir. 
Au  départ  du  cruel  mauvais  temps ,  quand  le  suc 
monte  par  la  branche. 

E  vi  pendre  en  una  branca 
Una  lansa. 

Roman  deJaufre,  fol.  16. 
Et  il  vit  une  lance  pendre  en  une  branche. 
Fig.  ...Vos  etz  arbres  e  branca 
Ou  frutz  de  gaug  se  sazona. 

P.  Vidal  :  Car'  amiga. 
Vous  êtes  arbre  et  branche  où  le  fruit  de  joie  se 
mûrit. 

Aquest  VII  peccatz  mortals  se  devezisson  en 
motas  brancas. 

V.  et  Vert.,  fol.  6. 
Ces   sept  péchés  mortels  se  divisent  en  plusieurs 
branches. 
cat.  it.  Branca. 

2.  Branc,. v.  m.  ,  branche,  rameau. 
Sitôt  l'aura  s'es  amara  , 
Don  s'esclarcisson  li  branc. 

Giraud  de  Calanson  :   Sitôt  l'aura. 
Quoique   le  vent   soit  rude ,    d'où  les    rameaux 
s'eelaircissent. 
Fig.  Lor  état    si  couoysb    pels  brancs  dels 
corns,  quarcascuau  ne  meto  untro  VII  ans. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^5. 
Leur  âge  se  connaît  par  les  rameaux  des  cornes, 
car  chaque  année  ils  en  poussent  un  jusqu'à  sept  ans, 

32 


a5o  BRA 

3.  Branquit,  s.  m.  ,  brandie,  rameau. 
...  Dels  arbres qn'eran  tut  sec 

Lo  fueilz  pois  branquitz  s'arenga. 

Rvwbvud  d'Orync.e  :  Pos  tais  sabers. 
La  feuille  s'arrange  par  les  rameaux  «les  arbres 
qui  étaient  tout  secs. 

A.  Branqueil,  branquil,    s.  m.,  petit 
rameau ,  branche. 

Quan  si  part  lo  frng  del  branqueil. 
RiARCABRtJS  ou  B.  DE  Yen'zen'AC  :  llueymais  pus. 
Quand  le  fruit  se  sépare  de  la  branche. 
Lo  vers  comeus,  qaan  vei  de  fau 
Ses  fuelha  la  cima  e  '1  branquil. 

Marcabrus  :  Lo  vers  comeus. 
Je  commence  le  vers  ,    quand  je  vois  sans  feuille 
la  cime  et  le  rameau  du  hêtre. 

5.  Brancut,  ad/.,  branchu. 

Per  un  albre  que  y  es  nascatz, 
Autz  e  grans  ,  brancutz  e  fulhatz. 

Marcabrus  :  Mas  l'iverns. 
Pour  un  arbre  qui  y  est  né,  baut  et  grand ,  branchu 
et  feuille. 
cat.  Brancutz. 

6.  Brancar,  v. ,  pousser  des  branches. 

F.nans  branca  e  creis  e  hruelh  en  branc. 
Pierre  de  Blai  :  En  est  sou. 
Au  contraire  il  pousse  des   branches   et  croit  et 
s'allonge  en  branches. 

Quan  branca  '1  brondels  e  rama. 

GtRAUD  de  Borneil  :  Quan  branca. 
Quand  le  rameau  pousse  des  branches  et  des  ramées. 
Fig.  "Volb  que  branc'  e  brolb  mos  sabers. 
Pierre  d'Auvergne  :  De  josta'ls. 
Je  veux  que  mon  savoir  pousse  des  branches  el 
verdisse. 

7.  Branqollar  ,  v.,  jeter  des  branches, 
pousser. 

Belb  m'es  quan  la  fuelba  fana 
E  l'aiitra  branquilla. 

Marcabrus  :  Bel  m'es  quan. 
il  m'est  beau  quand  la  feuille  se  fane  et  que  l'autre 
pousse. 

8.  Esbrancar  ,  v. ,  ébrancher,  casser. 

Fig.  Lo  cors  dîns  me  crida  e  m'  hueba 
Que  no  '1  rompa  ni  I'esbranc. 

Giraud  DE  Borneil  :  Quan  la  bruna. 
Le  coeur  me  crie  au-dedans  et  me  huche  que  je  ne 
le  rompe  ni  Ycbranche. 
Qaecs  entendn  qne  in'amor  no  s'esbranca. 
Pierre  de  Blai  :  En  est  son. 


BRA 

Que  chacun  entende  que  mon  amour  ne  %'ébranche 
pas. 

BRANCA.  ORCINA ,  s.  /.,  brancursine , 
achaute ,  branche  ursine. 
Atressi  branca  orcina 
Contra  postema  es  fîna. 

Bref,  d'amor,  fol.  5o. 
Aussi  la  brancursine  est  parfaite  contre  l'apostème. 

cat.   esp.  Branca  ursina.    it.  Branca  orsina , 
brancorsina. 

BRANCOS,  s.  7n.,  branque. 

Porc  a  nna  malautia  dita  brancos  que  es 
apostema  en  l'aurelha  et  en  la  mayselha,  etc. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  256. 

Le  porc  a  une  maladie  dite  brani/ue  qui  est  une 
tumeur  en  l'oreille  ou  en  la  mâchoire  ,  etc. 

BRANDIR,  v.,  brandir,  balancer,  vi- 
brer. 

Brandir  lansas  e  bordos 
Veîrem  en  breu. 

P.  du  Vilar  :  Sendatz  vennelbs. 
Nous  verrons  clans  peu  brandir  lances  et  piques. 
Brandis  mos  chanssa  flécha. 

K.  Vidal  de  Bezaudin  :  Entr'el  taur. 
Mon  chant  brandit  sa  ilèclie. 

Loc.  bel  Papiol ,  vas  Savoia 

Ten  ton  camin  branditz,  broebau. 
Bertrand  de  Born  :  Ara  sai. 
Beau    Papiol,    balancé,    éperonnanl  ,   tiens    ton 
chemin  vers  la  Savoie. 
anc.  cat.  esp.   port.   Brandir,    it.  Brandire. 

1.  Brandar,  v.  ,  agiter,  branler,  remuer. 
Quan  la  bruna  biza  branda 
De  la  forest  fraisses  e  fans. 

G.  Adhe:uar  :  Quan  la  bruna. 
Quand  la  noire  bise  agile  les  frênes  et  les  hêtres 
de  la  forêt. 

Anatz  brandan  co  fai  nau  sens  govern. 
T.  d'Elias  et  de  son  cousin  :  N  Elias. 
Vous  allez  branlant  comme  fait  navire  sans  gou- 
vernail. 

Tôt  trassalh  e  brant  e  fremisc, 
Per  s'amor,  durnaen  e  velban. 

P.  Bremond  Ricas  NOVAS  :  Can  l'aura. 
Je  tressaille  tout  et  m'agite  et  frémis,  à  cause  de 
son  amour,  en  dormant  et  en  veillant. 
Quan  pus  qu'estrne  m'afîc 
Que  estay  esguardan 
Sos  buous  qu'els  buelbs  no  bran- 

Raimond  de  Miraval  :  Aissi  m  te. 


HPi  A 

Quand  je  m'attache  fixement  plus  que  l'autruche 
qui  reste  regardant  ses  œufs  de  manière  qu'elle  ne 
remue  pas  les  yeux. 

BRA.NDO,.y.M.,anc.all.  brand,  brandon. 
Voyez  "Wachter,   Gloss,  germ.  ,  v°. 
brand, feu,  incendie. 

Un  historien  de  Grégoire  VII  trouva 
dans  son  nom  d'Hilde-Brand  un  pro- 
nostic de  son  zèle  ardent  et  divin. 

Script,  rer.  ital.,  t.  III  ,  p.  3o^. 
Ab  aitant  s'alumnero  las  f.ilbas  e'1  brando. 

Guillaume  de  Tudela. 
Alors  les  torches  et  les  brandons  s'allumèrent. 

Brandos  o  candela  ardens. 

Brev.  d'amor,(oH']  . 
Brandon  ou  chandelle  ardente. 

Si  qu'en  Peiteus  seran  nostres  brakdos 
Gent  ahiiual/. 

Bertrand  de  Born  :  S'ieu  fos. 
Tellement    que    nos   brandons   seront  bellement 
allumes  en  Poitou. 

anc.  cat.  Brandà. 

2.  Abrandar,    v. ,   brûler,   enflammer, 
consumer. 

Tolh  lur  castels  e  derroqn'  et  abranda 
Deves  tolz  latz. 

Bertrand  de  Born  :  D'un  sirventes. 
Il  enlève  et  renverse  et  embrase  de  tons  côle's  leurs 
châteaux. 

Qnar  sobr'autras  res  1' abranda 
Sobrefluitatz  de  vianda. 

Brei'.  d'amor,  loi.  66. 
Car  superfluité  de  viande  Y  enflamme  sur  toutes 
autres  choses. 

Per  so  m'esoalf  e  m'ABRANDA 
Sa  fin'  amistatz  coraas. 

G.  Adhemar  :  Quan  labruna. 
Pour   cela  sa   pure  amitié'  cordiale    m'échauffe  et 
m'enflamme. 
Us  destriers  ,  qu'ins  en  mon  cor  s'abranda  , 
Mi  conselha  e  m  ditz  que  us  serva  e  us  blanda . 

Perdigon  :  Aissi  cura. 
Un   désir,  qui  £  enflamme   dans    mon  cœur,   me 
conseille  et  me  dit  que  je  vous  serve  et  vous  flatte. 
anc.  fr.  Armez  ains  que  l'aube  sabrande. 
B.  de  Sainte-Maure,  Chr.  de  Norm.j  fol.  i3p. 

3.  Brasa,  s.  f.  du  gr.  Bp<*£e<e,  braise, 
charbon  allumé. 


BRA  ?.5i 

Voyez    Aldrete,    p.    270,    Dcnina  , 
t.  II ,  p.  282. 

Ain  las  nians  prenia  braza  e  lo  ferre  bolleut. 

Penset  penre  la  brasa  ,  si  cum  usât  avia  , 

E  creinet  si  la  man. 

V.  de  S.  Honorât. 

Avec  les  mains  il  prenait  la  braise  et  le  fer  bouil- 
lant. 

Il  pensa  prendre  la  braise,  comme  il  avait  use  ,  et 
il  se  Lrûla  la  main. 

Fig.  En  la  boca  nais  lo  carbons 
De  foc  d'amor,  mantas  sazons, 
Dont  ja  non  er  estancida 

La  BRAZA. 

P.  Vidal  :  Si  saupesson. 
Maintes  fois  naît  dans  la  bouche  le  charbon  du  l'eu 
d'amour,  dont  la  braise  ne  sera  jamais  éteinte. 

cat.  esp.  Brasa.  tort.  Braza.  it.  Brada. 

4.  Brazal,  s.  m. ,  brasier. 

Quant  es  lay  en  aisselh  brazal. 

B.  de  Venzenac  :  Iverns  vay. 
Quand  il  est  là  à  ce  brasier- 

5.  Brazell,  s.  m. ,  brasier. 

Gieta  selui  el  brazel  , 
On  no  troba  nul  gandel. 

B.  de  Venzen.vc  :  Hueymais. 
Il  jette  celui-là  au  brasier,  où  il  ne  trouve  aucun 
secours. 

6.  Brazier  ,  s.  m.,  brasier. 

Que  plus  respleudian  que  braza  en  brazier. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  i56. 
Qui  brillaient  plus  que  braise  dans  le  brasier. 

...  En  miey  del  brasier 
Yiron  la  dona  estar  am  son  jent  cors  entier. 
V.  de  S.  Honorai. 
Ils  virent  la  dame  se  tenir  au  milieu  du  brasier 
avec  son  gentil  corps  entier. 

cat.   Braser.    esp.   Brasero,     tort.    Braseiro. 
it.  Braciere. 

7.  Bruzar,  bruizar,  v.  ,  brûler. 

Fetz  dos  crestias  brdzar. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Il  fit  brider  deux  chrétiens. 

Part.  pas.  Tuit  brtjisat  seran 

E  lor  cènes  gitad'  al  vent. 

Le  comte  de  Foix  :  Frances. 
Ils  seront  tous  brûlés  et  leur  cendre  jetée  au  vent. 

Substantiv.  ...  A  Roma  ac  carta  novella 


25a 


BRA 


De  mil  bruzatz. 

Torcafols  :  Cuminal  en  rima. 
Il  y  eut  à  Rome  une  nouvelle  liste  de  mille  brûlés. 

8.  Bruslar ,  ?>.,  brûler. 

Part.  pas.  Bruslat  per  lo  bnfament  de  l'espi- 
racio  al  diable. 

Trad.  deBede,  fol.  47- 
Brillé  par  le  souille  de  la  respiration  du  diable. 
ANC.  fr.  Une  église  en  l'onour  S.-Martin  qni 
tonte  fut  arse  e  bruie. 

Rec.  des  Hist.  deFr.,  t.  III,  p.  ll\\. 
E  tôt  snn  cors  arder  e  bruir. 

Marie  de  France  ,  t.  II,  p.  44°- 
Axe.  cat.  Briisar. 

9.  Abrasar  ,  v. ,  embraser ,  enflammer  , 
faire  de  la  braise. 

M'an  ma  terr'ABRASADA. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa. 
Ils  m'ont  embrasé  ma  terre. 

Aissi  co  '1  focs  s'abrasa  per  la  legna. 
G.  Faidit  :  Pel  messatgier. 
Ainsi  comme  le  feu  s'enflamme  par  le  Lois. 

Fig.  Cobeitatz  los  abraset. 

Pierre  d'Acvergne  :  Abans  que. 
La  convoitise  les  enflamma. 

Comenson  a  cantar  li  ausel, 
E  '1  foc  d'amor  ad  abrazar. 
Un  tboubadolr  anonyme  :  Senior  vos. 
Les    oiseaux    commencent  à    ebanter,   et  le    feu 
d'amour  à  embraser. 

Prov.  Focs  s'abrasa  per  cobrir. 

Folqoet  de  Marseille  :  Cbantan  volgra. 
Le  feu  devient  braise  en  le  couvrant. 

Part.  pas.    Es  bom  pins  abrazaz   a    amassar 
l'a  ver. 

Trad.  deBede,  fol.  44. 
On  est  plus  enflammé  à  amasser  la  riebesse. 

Soi  abrasatz  per  seleis  que  no  m  degna. 

G.  Faidit  :   Pel  messatgier. 
Je  suis  enflammé  pour  celle  qui  ne  m'accueille. 

ANC.  fr.  Com  se  ce  fusent  X  cierges  abrasé. 
Pioman  d'Affolant.  Bekker  ,  p.  5y. 

cat.  esp.  Abrasar.  port.  Abrazar.  it.  Abruc- 
ciare. 

10.  Abrazillar,  v. ,  embraser,  enflam- 
mer, allumer. 
Fig.  La  pntia  l'es  après 

Que  l'afogua  e  I'abrazilla. 

B.  de  Venzenac  :  Lanquan 


BRA 

Le     libertinage    lui    est   après    qui   l'allume    et 
{'embrase. 

11.  Embrasar,  -y.,  embraser,  enflammer. 
allumer. 

Fig.  Lo  embrasa  en  son  amor. 

Aissi   comeusa   lo  fuoe  d'ira  ad  embrasar 

bregas. 

V.  et  Vert.,  fol.  34  et  25. 

Il  l'embrase  en  son  amour. 

Ainsi  le  feu  de  la  colère  commence  à  allumer  des 


12.  Embrazamen  ,  s.  m. ,  embrasement. 

Fig.  Del  gran  embrazamen  de  la  amor  deDien. 
Nazaret  vol  dire  flor  et  embrasamen  d'amor. 

F.  et  Vert.,  fol.  45. 
Du  grand  embrasement  de  l'amour  de  Dieu. 
Nazareth  veut  dire  fleur  et  embrasement  d'amour. 

i3.  Esbrazar,  v. ,  embraser,  allumer, 

emflammer. 
Fig.  Sabieza  nafrada  soent  s'esbraza  en  for- 

cenaria. 

Trad.  deBede,  fol.  5. 
La  sagesse  offense'e  souvent  s'embrase  en  fureur. 

BRATZ,  s.  i7i.  y  lat.  w^xchium,  bras. 

"Venc  ad  el  al  sien  lieich,  e  près  lo  entre  sos 

BRAS. 

V.  de  Geoffroi  Rudel. 
Elle  vint  à  lui  à  son  lit ,  et  le  prit  entre  ses  bras. 
Un  au  avetz  portât  lo  bratz  al  col. 

Roman  de  Gérard  de  Rossiilon,  fol.  io3. 
Vous  avez  porte'  un  an  le  bras  au  col. 

—  Détroit,  bras  de  mer. 

Passai  un  bratz  de  mar  ab  mo  navei. 

Roman  de  Gérard  de  Rossiilon,  fol.  ^2. 
Je  passai  un  bras  de  mer  avec  ma  flotte. 
cat.    Bras.    est.    Brazo.     port.     Braço.    it. 
Braccio. 

1.  Brassier,  s.  m. ,  manouvrier,  celui 
qui  travaille  de  ses  bras,  homme  de 

peine. 

Eli  fav  obras  corporals  coma  fan  los  labora- 
dors  e  los  brassiers  e  los  raenestayrals. 
V.   et  Vert. ,  fol.  34. 
Il  fait  œuvres  corporelles  comme  font  les  labou- 
reurs et  les  manouvriers  et  les  artisans. 
Lo  dente  degut  al  brazer. 
Los  brasers  que  bom  loga  ,  sian  pagalz,  al 
plus  tard  al  digmenge,  de  lor  logner. 

Coût,  de  Condom. 


BRA 

Le  salaire  dû  à  l'homme  de  peine. 
Que  les  hommes  de  peine  que   l'on  loue  soient 
paye's,  au  plus  tard  le  dimanche ,  de  leur  salaire. 

3.  Brassa,  s.f. ,  brasse,  sorte  de  me- 
sure. 
Trobet  que  hac  de  lonc  CXXX  brassas. 

Philomena. 
Jl  trouva  qu'il  eut  cent  trente  brasses  de  long. 

Lo  fust  l'on  breus  mais  d'una  brassa. 

Trad.  de  l'Evang .  de  l'Enfance. 
Le  bois  fut  court  plus  d'une  brasse. 

—  Brassée,  embrassade. 

Quant  ella  tenc  entre  sa  brassa 
Aquell  que  tôt  lo  mon  abr;issa. 

Los  VII  Gang  de  la  mayre. 
Quand  elle  tint  en  son  embrassade  celui  qui  em- 
brasse tout  le  monde. 

Pueys  leva  l'efan  en  sa  brassa. 

V.  de  Sainte  Enimie,  fol.  88. 
Puis  elle  lève  l'enfant  en  sa  brassée. 

ANC.  fr.  Prentle  danzel  entre  sa  brace. 

B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  88. 
cat.    Brassa,   esp.   Braza.   tort.    Braca.   it. 
Braccio. 

4-  Brassada,  s.f.,  brasse,  brassée. 

E  quan  sny  pujatz  cent  brassadas. 

Un  troubadour  anonyme  :  Suy  e  non  suy. 
Et  quand  je  suis  monté  cent  brasses. 
D'espallas  ac  uua  brassada. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  7. 
Il  eut  une  brassée  d'épaules. 

cat.  Brassada.  esp.  Brazado.  port.  Bracado. 
it.  Bracciata. 

5.  Braissar,  v. ,  embrasser. 

Chascuna  ha  son  amador... 
Kaizon  e  braisson  soven. 

Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  que. 
Chacune  a  son  amoureux...  Us  baisent  et  embras- 
sent souvent. 

anc.  fr.  Funels  de  pécheurs  enviram  bradent 
mei. 

Anc.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  118. 
Cil  le  braca  et  estreint  vers  soi. 

Roman  d' Haveloc ,  v.  44^- 

6.  Abrassar,   v. ,    embrasser,    serrer, 
tenir  dans  les  bras. 

Car  la  genser  que  anc  nasquet  de  maire 
Tenc  et  abras. 

Gir.U'D  de  Bokneil  :  Rei  clorios. 


HRA 


253 


Car  je  tiens   et  j'embrasse  la   plus  gentille  qui 
oncques  naquit  de  mère. 

L'abbat,  que  vie  que  hac  trayta  la  'spassa , 
anec  abrassar  l'autar  de  gran  paor  que  hac. 

Philomena. 

L'abbe',  qui  vit  qu'il  avait  tirél'épée,  alla  em- 
brasser l'autel  par  la  grande  peur  qu'il  eut. 

Par  ext.  Car  la  correja  si  abrassa 

Los  muscles  e  '1  cor  d'eviron. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car  la  courroie  embrasse  ainsi  les  muscles  et  le 
corps  tout  à  l'entour. 

Part.  pus.  Totz  lo  mons  es  vestitz  et  abrassatz 
De  fais  enguans. 

P.  Cardinal  :  Totz  lo  mons. 
Tout  le  monde  est  vêtu  et  embrassé  de  fausses 
tromperies. 

cat.  Abrassar.  ksp.  Abrazar.  tort.  Abracar. 
it.  Abbracciare. 

7.  Embrassar  ,  v.,  embrasser. 

Pensan  vos  bais  e  us  inaney  e  us  embraz. 

Arnaud  de  Marueil  :  Si  cum  li. 
En  pensant  je  vous  baise  et  vous  caresse  et  vous 
embrasse. 

Autra  baisar,  embrassar  ni  tener. 

Berenger  de  Palasol  :  Tan  m'abelis. 
Baiser  ,  embrasser  et  tenir  une  autre. 
Part.  pas.  Non  er  per  elh  embrassada  valensa. 

Pujols  :  Si  '1  mal. 
La  vaillance  ne  sera  point  embrassée  par  lui. 

anc.  esp.  Embrazar.  it.  Imbracciare. 

BR.AU  ,  aâj. ,  dur,  méchant ,  fougueux , 
brave. 

Voyez  Leibnitz,   p.    54;  Muratori , 
Diss.  33;  Denina,  t.  III,  p.  i5. 

Ab  lo  brau  temps  et  ab  la  gran  freidor. 
Berenger  de  Palasol  :  Mais  ai  de. 
Avec  le  temps  dur  et  avec  la  grande  froidure. 
Assatz  paria 
De  la  bestia  que  non  fos  brava, 
Car  per  défendre  no  s  girava. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  3. 
Il  paraissait  assez  de  la  bête  qu'elle  n'e'tait  pas  mé- 
chante, car  elle  ne  se  retournait  pas  pour  se  défendre. 
Braus  cavals,  quan  s'eslaissa, 
Tira  '1  fren  tan  tro  l'escayssa. 

G.  Adhemar  :  Lanquan  vei. 
Cheval  fougueux,  quand  il  s'élance  ,  tire  le  frein 
tant  jusqu'à  ce  qu'il  le  casse. 

cat.  Brau.  esp.  port.  it.  Bravo. 


•254  BRE 

■i.  Brayamkxz,  adi: ,  bravement. 
Tan  biuvamehï 
Combatr'  et  envazir. 

B.  Calvo  :  Moul  a  que. 
Combattre  et  assaillir  si  bravement. 
cat.  Bravement,  Esr.  tort.  it.  Bravamente . 

BRECII,  adj.,  de  l'allcm.  brèche/?,  ébré- 
ché,  clochant,  boiteux. 
Voyez  J.  Ihre ,  Gloss.  suio-goth.  ;  De- 
nina  ,  t.  I,  p.  181. 

Fis;.  Amors  solia  esser  drecha, 

Mas  eras  es  torta  e  brecha. 

Mahcacrus  :  Dirai  vos. 
L'amour  avait  coutume  d'être  droit,  mais  mainte- 
nant il  est  tortu  et  ébréché. 
Vostra  razos  es  brecha. 
T.  de  Bertrand  et  de  Gausbert  :  Gausbert. 
Votre  raison  est  clochante. 

2.  Bercar  ,  v.,  ébrécher,  entailler. 

Per  que  la  fes  franh  e  berga. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mese'l  temps. 
Par  quoi  la  foi  se  brise  et  s'ébrèche. 
Qu'en  dar  conseyl  pesse  gran  re... 
Per  tal  que  nuilla  res  no  y  berque. 

Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Qu' il  pense  beaucoup  à  donner  conseil...  afin  que 
nulle  chose  n'y  cloche. 

3.  Enbercar  ,  v. ,  ébrécher. 

Que  mais  bes  cass'  e  enberca. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes  e  '1  temps. 
Que  le  mal  casse  et  èbrèche  les  biens- 

BREGA,  s.f. ,  querelle,  dispute,  rixe, 
noise ,  tracasserie. 
Guerra  e  trebalhs  e  brega  m  platz. 

Boniface  de  Castellane  :  Guerra. 
La  guerre  et  l'agitation  et  la  querelle  me  plaît. 
Empero  brega  e  tinel 
Vnelh  aver  tos  temps. 

Folquetde  Llnel  :  Siquon  ho. 
C'est  pourquoi  je  veux  toujours  avoir  dispute  et 
querelle. 

Fon  gran  brega  entre  la  maynada  dels  car- 

denals. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  76. 
Il  fut  grande  dispute  dans  la  société  des  cardinaux. 

Ni  res  que  brega  fassa 
A  vostr'  auzel  cora  que  jassa. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
"m  rien  <|ui  cause  tracasserie  à  votre  oiseau  alors 
qu'il  repose. 


iîre 

Prov.  Juoc  de  mas  engeura  bregas. 

V.  et  Vert. ,  fol.  106. 
Jeu  de  mains  engendre  querelles. 
cat.  Esi?.  Brega.  port.  it.  Eriga. 

BREGAN,  s.  m.,  brigand,  soldat  mal 

discipliné. 

Un   capitani    dels  Lombartz   emena  am   si 
VIe   bregans  ,   e    pren  los  gatges    del  Rey , 
VI  francs  per  mes  ,  per  caseu  dels  bregans. 
L'Arbre  de  Balalhas,  fol.  220. 

Un  capitaine  des  Lombards  emmène  avec  lui  six 
cents  brigands,  et  prend  les  gages  du  Roi ,  six  francs 
par  mois ,  pour  chacun  des  brigands. 
it.  Brigante. 

BREN,  s.  m. ,  son. 

Voyez  Denina  ,  t.  I ,  p.  22 1 . 

Il  n'est  pas  admissible  que  bren 
vienne  du  brance  des  Gaulois,  qui  était 
une  espèce  de  blé  et  non  l'enveloppe 
du  grain. 

Pline,  liv.  XVIII,  ch.  7,  désigne 
évidemment  le  grain ,  lorsqu'il  dit  : 
«  Galliae  quoque  suura  genus  farris  de- 
«  dere  :  quod  illic  brance  vocant.  » 

Aytal  différencia,  co  es,  entre  lo  gras  del 
fromen  e  la  palba ,  et  entre  la  pura  flor  de  la 
farina  del  fromen  e  lo  bren. 

Coma  aquel  que  pnrga  la  pura   farina  del 

BREN. 

V.  et  Vert.,  fol.  88  et  35. 

Telle  différence  ,  comme  elle  est ,  entre  le  grain 
du  froment  et  la  paille,  et  entre  la  pure  fleur  de  la 
farine  du  froment  et  le  son. 

Comme  celui  qui  purge  du  son  la  pure  farine. 
ANC.  FR. 

Vendre  à  l'enchère  autant  bren  que  farine. 
J.  Marot,  t.  V,  p.  216. 
Faisoit  de  l'asne  pour  avoir  du  bren. 

Rabelais  ,  liv.  I ,  ch.  2. 

ANC.  ESP. 

La  que  partie  la  casa,  el  bren  de  la  farina. 
ElSacrificio  de  la  Misa,  cop.  78. 

BRES,  bretz,  s.  m.,  berceau. 

Lo  premier  filh  del    rey  de  Fransa   que  es 
petit  el  bres  e  plora  et  es  heretieis  del  règne. 
V.  et  Vert.,  fol.  52. 

Le  premier  fils  du  roi  de  France  qui  est  petit  au 
berceau  et  pleure  cl  r.t  liéi  it ior  du  royaume. 


BRE 

Deffent  e  garda,  quant  es  pausada  el  hretz 
tle  l'effan,  que  neguna  raala  aventura  no 
posca  venir  a  l'efian. 

Tracl.  du  Lapidaire  de  Marbode. 
Défend  et  garde  ,  quand  elle  est  placée  au  berceau 
de  l'enfant,  qu'aucune  mauvaise  aventure  ne  puisse 
venir  à  l'enfant. 
cat.  Bres. 

2.  Bers,  s.  m. ,  berceau,  tombeau. 

Lo  sanh  bers  on  Dieu  fos  sebëlbitz. 
Guillaume  de  Mur  :  D'un  sirventes. 
Le  saint  tombeau  où  Dieu  fut  enseveli. 
anc.  fr.  Li  enfez  hors  des  bers  traioient. 
Roman  de  Roit ,   v.   638o. 
Les  diots  Yrlandois  de  pied  prenoient  pelits 
enfans  en  bers ,  licts  et  autres  bagues. 

Monstrelet,  t.  I,  fol.  209. 
Quant  le  bers  veiras  devant  tei 
Où  tes  anfez  fu  morz  par  mei. 

M  viue  de  France,  t.  II ,  p.  272. 
Que  Fredegoude  obtint  grosse  victoire 
Près  de  Soissons  ,  entre  ses  bras  portant 
Son  lils  Clotaire  encore  au  bers  estant. 
Crétin,  p.  139. 
Fors  seul  Helain  qu'en  escapa... 
Et  fors  un  autre  en  berc  petit. 

Roman  de  Partonopeus,  t.  I,  p.  II. 
tort.  Berco. 

i 

3.  Bressol,  s.  m.,  berceau. 

Non  er  dans, 
Si  Ms  autruis  enfans 
Colga  el  mieu  bkessol. 

Bertrand  de  Born  :  Anc  no  us. 
Il  ne  sera  pas  dommage,  si  je  couche  les  enfants 
d'autrui  dans  mon  berceau. 

Quant  Jhesu-Ciist  al  bressol  fopels  pastors 

azoratz. 

Cat.  dels  apost.  de  Ronta  ,  fol.  18. 
Quand  Jésus-Christ  au  berceau  fut  adoré  par  les 
pasteurs. 

anc.  fr.  LTng  petit  enfant  aagé  d'un   an  ou 
environ  ou  bressoîet. 

Lell.  de  rém.,  1^7  •  Carpentier,  1. 1 ,  col.  Ssi. 
cat.  Bressol. 

4.  Bursar,  v.,  bercer,  balancer. 

Mas  el  non  au  ren  ni  enten, 
Et  el  lo  bursa  e  '1  secot. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  Zrj. 
Mais  il  n'oit  ni  n'entend  rien ,  et  il  le  berce  et  le 
secoue. 


BRE 


255 


5.  Bressar,  v.,  bercer. 


Es  bo  que  a  dormir  sio  provocatz  bressan. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  69. 
Il  est  Lon   qu'ils  soient   provoqués  à  dormir  en 
berçant. 

BRETANHA,  s.f.,  Bretagne. 

Ce  nom  géographique  et  les  suivants 
sont  placés  ici  à  cause  des  allusions 
que  les  troubadours  ont  souvent  faites  à 
la  Basse-Bretagne  et  à  ses  habitants. 

Que  pos  Arlus  an  cobrat  en  Bretanha. 
P.  Vidal  :  Ges  pel  temps. 
Que  puisqu'on  a  recouvré  Artus  en  Bretagne. 

Cella  m  platz  mais  que  chansos, 
Tolta  ni  lais  de  Bretaigna. 

Folquet  de  Marseille  :  Ja  no  volgra. 
Celle-là  me  plaît  plus  que  chanson  ,   roulade  ni 
lai  de  Bretagne. 

2.  Brf.t,  ad/.,  bret,  breton. 

Car  es  Bretz  o  Normans. 

Pierre  de  la  Mula  :  Dels  joglars. 
Car  il  est  Breton  ou  INormand. 

Mas  ieu  non  ai  lengua  friza  ni  breta. 
P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Mais  je  n'ai  langue  frisonne  ni  bretonne. 

3.  Breton,  s.  m.,  Breton. 

Fach  ai  l'obra  de  l'aranba 
E  la  musa  del  Breto. 

P.  Vidal  :  Moût  es. 
J'ai  fait  l'œuvre  de  l'araignée  et  la  vaine  attente 
du  Breton. 

Qu'anc  non  auzi  fors  de  Breto 
D'ouïe  tau  longua  ateudeza. 

G.  AdhemAR  :  Be  m'agr'ohs. 
Que  jamais  je  n'ouïs  dire  une  si  longue  attente 
d'homme  excepté  de  Breton. 

Reys  Castellas,  l'emperis  vos  aten  , 
Mas  sai  dizon  ,  senber,  qu'atendemen 
Fai  de  Breton. 

G.  de  Montagnagout  :  Per  lo  mont. 
Roi  de  Castille,  l'empire  vous  attend  ,  mais  ,  sei- 
gneur, on  dit  ici  qu'il  fait  attente  de  Breton. 

Adject'w.  Servirs  qu'om  no  guazardona 
Et  esperansa  bretona 
Fan  de  senhor  escudier. 

B.  de  Ventadour  :  La  doussa. 
Service  qu'on  ne  récompense  pas  et  espéranre  bre- 
tonne font  de  seigneur  écuyer. 

BRETZ,  brec,  bres,  s.  m.,  piége,  glu, 
appeau,  pipée. 


Flg. 


a56  ME 

Anzeletz  que  son  petitelz, 

C'om  pren  per  mei  lo  cap  ab  brktz. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Oiselets  qui  sont  tout  petits  ,  qu'on  prend  avec  un 
piège  par  le  milieu  île  la  tête. 

Co  '1  fol  auzel ,  tant  auc  lo  bres, 
Que  s  vai  cochozameus  ferir. 

P.  Vidai,  :  Nulhs  hom  no. 
Comme  l'oiseau  insensé'  qui  va  rapidement  se  frap- 
per, quand  il  entend  la  pipée. 
Mal  viven, 
Cazem  tôt  jorn  el  ères. 

G.  Riquier  :  Qui  s  tolgues. 
Vivant  mal  ,  nous  tombons  toujours  au  piège. 

anc.  fr.  Il  eut  peuv  d'estre  prins  au  bret. 
Poëme  sur  la  dame  de  Beaujeu,  Mém.  de  VA  Cad. 
des  Inscr. jl.Yni,  p.  585. 

2.  Brezador  ,  .v.  m.,  oiseleur,  pipeur. 

Bufador 
Que  porta  brezador. 

B.  Martin  :  Segnor  qui. 
Sifflet  que  porte  l'oiseleur. 
...  Elas  ab  bêla  parvensa 
Fan  lor  for  de  brezador. 
T.  de  Bernard  et  de  Gaccelm  :  Gausselm. 
Avec  belle  apparence  elles  leur  font  manière  d'oi- 
seleur. 

3.  Embregar,  v.,   embarrasser,  empê- 
trer. 

El  paladel  non  I'enbreguetz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Ne  lui  embarrassez  pas  le  palais. 
D'al  re  servir  no  iu'embrec. 

P.  Kaimond  de  Toulouse  :  Pos  vezem. 
Je  ne  m'embanasse  pas  de  servir  autre  chose. 

Part.  pas.  Be  us  tenon  embregatz. 

Bertrand  de  Born  :  A  tornar  m'er. 
Vous  tiennent  bien  empêtrés. 
esp.  Embregar.  tt.  Imbrlgare . 

4.  EXTREBESQUILE,  S.  VI.,  brouillon. 

Mas  menut  trobador  bergau, 

Entf.ebesquiel 
Me  torno  mon  ebant  en  badau. 

Marcabrus  :  Lo  vers  comens. 
Mais  petits  troubadours  détestables,  brouillons  me 
tournent  mon  chant  en  raillerie. 

5.  Entrebrescar,  entrebescar,  v,,  em- 
barrasser, embrouiller. 


BRE 

Amors  adonex  entrebresca. 

Marcabrus  :  Coutra  l'ivern. 
L'amour  alors  embrouille. 
Part.  pas.  Entrebescat  d'engan. 

G.  Adhemar  :  Comensamen. 
Embarrassé  de  tromperie. 

G.  Desentrebescar  ,  v.,  débrouiller. 
Amors  adonex  entrebresea , 
Enginbos  desentrebesca. 

Marcabrus  :  Contra  l'ivern. 
Alors  l'amour  embrouille  ,  l'ingénieux  débrouille. 

BRESCA ,  s./.,  rayon  de  miel ,  bresque, 
gaufre. 

E  detz  als  filbs  d'Israël 

Lacb  e  brescha  e  manna  e  mel. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vera. 
Et  vous  donnâtes  aux  fils  d'Israël  lait  et  gaufre  et 
manne  et  miel. 

Dolz  e  suaus  es  plus  que  bresca. 

Fragmens  de  la  Vie  de  Sainte  Fides  d'Agen. 
Est  doux  et  suave  plus  que  ray  on  de  miel. 
ANC.  tk.  Bresce  de  miel  cueillie  de  diverses  fleurs. 
Brunetto  Latini  ,  Not.  des  Mss.,  t.  V,  p.  271. 
anc.  esp.  Bresca. 

BR.EU,   adj.,  lat.  brevzV,  bref,  court, 
rapide,  de  peu  de  durée. 
E  régnas  ereus  qu'oui  non  puesc'  alongnar. 

Bertrand  de  Born  :  leu  m'escondic. 
Et  rênes  courtes  qu'on  ne  puisse  allonger. 
De  josta  'ls  breus  jorns  e  'ls  lunes  sers. 
Pierre  d'Auvergne  :  De  josta  'ls. 
Pendant  les  jours  courts  et  les  longues  soirées. 
anc.  fr.  Cuidant  que  brefs  seit  mult  lor  vie. 

B.  de  Sainte -Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  l\5. 
cat.  Breu.  esp.  tort.  it.  Crevé. 
Adv.  comp.  Sapcha  qu'eN  breu  la  veyrai. 
P.  Kogiers  :  Tant  ai. 
Qu'elle  sache  que  je  la  verrai  dans  peu. 
S'en  breu  de  temps  no  fai  de  que  m  cofort. 

G.  Adhemar  :  En  temps. 
Si  dans  peu  de  temps  elle  ne  fait  pas  de  quoi  je 
me  reconforte. 

M'aura  mort  en  breu  d'ora. 

PeRDIGon  :  D'amor  no  m  puesc. 
M'aura  tué  en  peu  d'heures. 
anc.  fr.  Lors  le  seigneur  ainsi  répond  en  bref. 
Desmasures,  trad.  de  l'Enéide,  p.  3io. 

2.  Semibreus,  s.  m.,  semi-brève. 

Am  los  semibreus  de  lors  molctz. 

Leys  d'amors,  fol.  ')<>■ 
Avec  les  semi-brèves  de  leurs  motets. 


3.  Breumen,  adv.,  bientôt,  brièvement, 
rapidement. 

Diguas  II  m  que  breumen  lo  veirai. 

B.  de  Ventadolb  :  Bel  m'es  qu'ieu. 
Diles-lui  de  moi  que  je  le  verrai  bientôt. 
ANC.  fr.  Si  vons  dirai  tost  et  bricftnent. 

Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  IV,  p.  255. 
Adv.  comp.  Al  re  no  y  a  niais  del  mûrir, 

S'alqun  joy  non  ai  en  breumen. 
Geoffroi  Rudel  :  Pro  ai  del. 
Il  n'y  a  plus  autre  chose  qu'à  mourir,  si  je  n'ai 
dans  peu  quelque  joie. 

cat.  Breument.  esp.  port.  it.  Brevemente. 
4-  Brevadamen,  adv.,  brièvement. 

Adv.  comp. 
Per  las  onsas  dels  delz  tôt  en  brevadamens 
Poiria  comtar  d'un  rei  tôt  sos  despensamens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Par  les  phalanges  des  doigts  je  pourrais  entière- 
ment compter  tout  brièvement  les  dépenses  d'un  roi. 

5.  Breviamex,  s.  m.,  abréviation. 
Traetem  del  aloDgamen  e  del  breviamen  e 

del  cambianien  dels  motz. 

Lejs  d'amors,  fol.  120. 
Traitons  de  l'allongement  et  de  l'abréviation  et  du 
changement  des  mots. 

6.  Breveza,  s./.,  brièveté. 

Breveza  de  la   vida  es   dampnamenz   dels 

deleiz. 

Trad.deBède,io\.  82. 
La   brièveté  de   la   vie  est  la    condamnation  des 
plaisirs. 

Segon  longueza  ni  breveza  de  sillabas. 

Leys  d'amors  ,  fol.  ro. 
Selon  longueur  et  bri.  vêlé  de  syllahes. 

7.  Brevitat,  breugetat,  s./.,  lat.  bre- 
xiTATem,  brièveté. 

La  brevitat  d'aquesta  vida. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  82. 
La  brièveté  de  cette  vie. 

Que  la  sentensa  no   remanga  concluza  per 
la  breugetat. 

Leys  d'amors  j  fol.  l5o. 
Que  la  sentence  ne  demeure  enveloppe'e  par  la 
brièveté. 
anc.  fr.  Pense  à  la  brefveté  de  ceste  vie. 

Camus  du  Belley,  Diversités,  t.  II ,  fol.  28. 
anc.  cat.  Brevitat.  esp.  Brevedad.  port.  Bre- 
vidade.  it.  Br évita. 

8.  Breviar,  v.,  abréger,  acconreir. 
1. 


BRI  257 

Com  pagnes  temps  breviar. 

A.  Daniel  :  Ar  vei. 
Comment  je  pusse  abréger  le  temps. 
Brf.viaray  mos  esfrueps. 
T.  de  Gaucelm  et  de  J.  Miralhas  :  Joan. 
J'accourcirai  mes  étriers. 

Mas  si  m  breuges  ma  dolor, 
Ben  tengra  '1  joy  per  melhor. 

Giraud  de  Calanso.v  :  Sitôt  l'aura. 
Mais  si  elle  m'abrégeait  ma  douleur,  je  tiendrais 
Lien  ma  joie  pour  meilleure. 

anc.  esp.  Orô  al  cuerpo  santo  oracion  breviada. 
V.  de  S.  Domingo ,  cop.  98. 

y.  Abrf.viacio,  s./.,  lat.  a^breviatio, 
abréviation. 

Segon  la  via  de  exposicio  e  de  declaracio  e 
de   abreviacio...    Am    exposicio   manifesta   c 

ABREVIACIO. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  1  et3r. 
Selon   la    voie  d'exposition  et  de  déclaration   et 
d'abréviation...   Avec  exposition  claire  et  abrévia- 
tion. 

cat.  Abreviacio.  Esr.  Abreviacion.  port.  Ab- 
breviacâo.  it.  Abbreviazione. 

10.  Abreviamen,  s.  m.,  accourcissement, 
abrègement,  abréviation. 

Kl  trop  marirs  lo  vai  meten  en  via 
D'abreviamen  de  jorns  e  de  sos  ans. 
B.  CarboneLde  Marseille,  Coblas  triadas. 
Le  trop  souffrir  le  va  mettant  en  chemin  d'abrè- 
gement de  jours  et  de  ses  années. 

anc.  fr.  Or  ça  donc  par  abbrègement. 

COQUILLART  ,  p.  o3. 

Désirant  Xabrégement  de  la  guerre. 
Monstrelet  ,  t.  II,  fol.  29. 
esp.  Abreviamento.  it.  Abbreviamento. 

11.  Abreviar,2>.,  lat.  a/;breviar£,  abré- 
ger, aceourcir. 

Acrevia  nos  lo  temps. 

V.  de  S .  Honorât. 
Il  nous  abrège  le  temps. 

Part.   pas.    Kntendemens   de   l'albre    d'amor 
abreviatz  e  senes  rimas. 

Brev.  d'amor  j  fol.  [1. 
Interprétation  de  l'arbre  d'amour  abrégée  et  sans 
rimes. 

anc.  fr.  Abreviez  sans  festinatiou. 

J.  Bouchet,  Triom.  de  François  I,  fol.  79, 
cat.  esp.  Abreviar.  port.  Abbreviar.  it.  Ab- 
breviare. 

33 


•  58 


BRK 


12.  Abremadamen  ,  adv.}  en  abrégé. 

Aiîreviadamen  escrichas. 

Brev.  d'amor,  fol.  6. 
Écrites  en  abrégé. 

i3.  Breu,  rriev,  s.   m.,  bref,    lettre, 
feuille  de  papier. 

Senes  eretj  de  parguatuina 
Tramet  lo  vers  en  chantan. 

G.  Budel  :  Quan  lo  rius. 
Je  transmets  le  vers  en  cliantaut  sans  feuille  de 
parchemin. 

Breu  sagellat  de  mon  atiel. 
Arnaud  de  Marleil  :  Dona  genser. 
Lettre  scellée  de  mon  anneau. 

anc  fr.  Par  son  briefW  remanderoït. 

Roman  de  PiOU  ,  v.  U^oJ. 
Que  li  rois  l'a  par  brief  mandé. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  290. 
cat.  Breu.  esp.  port.  it.  Brève. 

1 .'( .  Breu-doble  ,  s.  m.,  bref-double. 
Pus  mas  cbansos 
Ab  precx  no  vol  grazir, 
Qu'est  bred-doble  fassa. 

G.  Biquier  :  Amors. 
Puisque  elle  ne   veut   agréer   mes  chansons  avec 
prières  ,  que  je  fasse  ce  bref-double. 

i5.  Breviari,  .v.  m. ,   lat.  breviarim/h  , 
bréviaire. 

Un  BREVIARI 

On  ac  santeri  et  imnarî. 

Roman  de  Flamenca ,  fol.  ^5. 
In    bréviaire    où    il    y    eut    psautier   et   livm- 
naire. 

Comenset  lo  primier  dia 
De  primavera  sus  l'allior 
Aqnest  breviari  d'amor. 

Brev.  d'amor,  fol.  1. 
Il  commença   le  premier  jour    du    printemps  à 
l'aube  ce  bréviaire  d'amour. 
cat.  Breviari.  esp.  port.  it.  Breviario. 

BREZILH,  s.  m.,  brésil,  sorte  d'arbre. 
Anet  trobar 
Grana  et  roga  e  brezilh. 

Evang.  de  l'Enfance. 
11  alla  trouver  e'carlate  et  garance  et  brésil. 

No  fassa  mescla  de  brésil 
Ni  de  rocba  am  grana. 

C artulaire  de  Montpellier,  fol.  192. 
Qu'il  ne  fasse  mélange  de  brésil  ni  de  garance  avec 
»>arlatc. 


BRI 

cat.  esp.  Brasil.  it.  Brasile. 

Il  est  reconnu  que  le  Brésil,  contrée 
de  l'Amérique  méridionale,  fut  ainsi 
nommé  par  les  Européens  à  cause  de  la 
grande  quantité  de  brésils  qu'on  v 
trouva. 

BRIAN,  s.  m.,  ascaride,  ver. 

Engendro  brians,  provocans  prnzor. 
Verms...  Alcus  so  en  bestias  cnm  brians. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^9  et  262. 
Engendrent  ascarides,  provoquant  démangeaison. 
Vers...  quelques  uns  sont  dans  les  bêtes  comme 
ascarides. 

cat.  Briâ. 

BRIC,  s.  m.,  fripon,  coquin,  vaurien. 
...  Ane  no  il  plac  engans  ni  tries. 
Ni  lausengiers  ni  gelos  erics. 

P.  Vidal  :  Pois  ubert. 

Jamais  ne  lui  plut  tromperie  ni  tricherie,  ni  mé- 
disant ni  jaloux  vaurien. 

Adj.  No  vos  vuelb  dar  coselh  ja  d'ome  bric. 
Fai  lo  coms  G.  que  fol  e  bric, 
Quar  cavalga  vas  K.  per  tal  afic. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  I  et  80. 
Je  ne  veux   vous  donner  jamais  le  conseil  d'un 
liomme  coquin. 

Le  comte  Gérard  agit  comme  fou  et  vaurien  , 
puisqu'il  chevauclie  vers  Charles  dans  tel  dessein. 

anc.  fr.  Aura  semblé  fous,  bries  e  nice. 
B.  de  Sainte-Macre  ,  Chr.  deNorm.,  fol.  i5g. 

2.  Brico.  s.  m.,  fripon,  coquin,  vau- 
rien ,  malotru ,  misérable. 
El  reis,  eut  es  Paris,  gart  lo  be  dels  bricos. 
P.  Bremon  Bicas  noyas  :  Pus  partit. 
Que  le  roi  ,  à  qui   est   Paris. ,  le  garde  bien  des 
fripons. 

Esperar  e  musar 

.M'a  fait  coma  bricon. 

P.  Vidal  :  Ajostar. 
Il   m'a   fait  attendre  et  muser  comme  un  misé- 
rable. 

Adj.         Et  a  l'autra  gent  bricona. 

P.  Cardinal  :  L'arcivesque. 
Et  à  l'autre  gent  friponne. 

anc.  fr.  Blasmez  seriez  è  tenu  por  bricon. 
Roman  de  Rou,  v.  '|'^4- 
Moult  a  en  toi  maavés  bricon. 

Fabl.  et  conl.  anc,  t.  III,  p.  290. 

anc.  cat.  Bricon.  it.  Briccone. 


BRI 
BRIDA,  s./.,  bride. 

Le  Duchat  dérive  ce  mot  de  l'ancien 
saxon  brid/,  bride. 

Voyez  Ménage,   t.   I,  p.   162;  De- 

nina,  t.  II,  p.  io5. 

Bossetas  de  las  bridas. 

Tit.  de  i535.  Doat  ,  t.  CIV,  fol.  321. 

Les  bossettes  des  brides. 
Cosir  las  bridas. 

Tit.  de  1410.  Doat,  1.  CLVIII ,  loi.  3o5. 
Coudre  les  brides. 
cat.  esp.  Brida,  it.   Briglia. 

—  Machine  à  lancer  des  traits. 

La  principal  de  las  torrs  es  garnida... 
Ni  pane  ni  trop  no  '1  notz  quayrel  ni  brida. 
Palaytz  de  Savieza. 
La  principale  des  tours    est  armée...   carreau  ni 
bride  ne  lui  nuit  ni  peu  ni  beaucoup. 

BRIGUAR,  v. ,  frayer,  se  familiariser, 
briguer. 

Mes  se  a  servir  als  valens  homes  e  a   bri- 
gcar  ab  lor. 

V.  de  Folquet  de  Marseille. 
Il  se  mit  à  servir  les  hommes  de  mérite  et  h  frayer 
avec  eux. 

Rriguet  corn  los  bons  homes   de  cort  et 
après  tôt  so  qn'el  pot. 

V.  de  Sordel. 
\\  fraya  avec  les  bons  hommes  de  cour,  et  apprit 
tout  ce  qu'il  put. 
ir.  Brigare. 

BRILLAR ,  v. ,  briller,  luire. 
Voyez  Denina,  t.  III,  p.  16. 
Pus  doux  temps  baut  bril  bénigne. 

R.  Vidal  de  Bezaudi.n  :  Entr'cl  taur. 
Puisqu'un  temps  doux  ,  gai,  be'nin,  brille. 
cat.  esp.  Briïïar.  port.  Brilhar.  it.  Brillare. 

BRIN,  s.  m.,  brin. 

Voyez  Ménage,  t.  I,  p.  255. 
Amarinas  verdas  o  sequas  que  son  apelladas 
brins. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  107. 
Joncs  verds  ou  secs  qui  sont  appele's  brins. 
bsp.  Brin. 

BR1TATN.,  s.  m.,  britain. 

Lo  sete  apella  hom  britan. 

Del  des  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
On  appelle  le  septième  hritcfii. 


IÎM 


*59 


BR1U ,   .t.    m.  ,   valeur,    mérite,  impé- 
tuosité, orgueil. 
Voyez  Muratori,  Dus.  33. 
...  No  pot  sofrir  lauzors 
La  gran  forsa  del  veiBRiu. 

P.  Vidal  :  Be  m  pac. 
La  grande  force  de  la  vraie  valeur  ne  peut  souf- 
frir les  louanges. 

...Drut  truan  que.  perun  paucque  prenda  , 
Leva  sou  brieu,  per  qu'amors  per  son  cor. 
Bernard  Tortis  :  Per  enseuhar. 
Galant  perfide  qui ,   pour  un  peu  qu'il  prenne  , 
élève  son   orgueil,  c'est  pourquoi  amour  perd  son 
coeur. 

Quar  d'amor  es  natz  mos  brius  , 
S'ieu  ren  fas  ni  die  de  bon. 

G.  Riquier  :  A  mon  dan. 
Car,  si  je  fais  et  dis  rien  de  bon  ,   mon  mérite  est 
né  d'amour. 

Adv.  camp.  Que  digo  a  lors  escudiers 

Que  prenguan  las  armas  de  briu. 
P.  Vidal  :  Mai  o. 
Qu'ils  disent  à   leurs  écuyers  qu'ils  prennent  les 
armes  aussitôt. 

CAT.   ESP.    PORT.  IT.  BriO. 

?..  Brivar,  v.,  presser,  s'empresser. 

Una  dolors  esforsiva 

Me  pren  e  m  toca  e  m  briva. 

G.  Faidit  :  Una  dolors. 
Une  douleur  violente  me  prend  ,  me  pousse  et  me 
presse. 

Part.  prés.  Piulan  e  bufan  e  briven 

Cum  fonser  can  del  cet  dessen. 

Roman  de  Jaufre,  fol .  5^ . 
Criant ,  soufflant  et  £  empressant  comme  la  lbudre 
quand  elle  descend  du  ciel. 

3.  Abrivar  ,  v. ,  presser,  hâter,  attirer, 
entraîner,  appliquer. 

Amors  vos  abriva. 

G.  Riquier  :  Gaya  paslorella. 
L'amour  vous  presse. 

Car  l'os  semblan  hi'abriva  lai 
E  l'autre  m  desvia. 

Giraud  de  Borneil  :  A  penas  sui. 
Car  une  manière  m'attire  là  et  l'autre  me  détourne. 

Perqu'ieu,  quan  cant,  en  cantar  clar  m'abriu. 
Lanfranc  Cigala  :  Escur. 
C'est  pourquoi ,  quand  je  chante  ,  je  m'applique 
à  chanter  clair. 

S'ara  no  s'abriva 


a6o 


Bill 


Vostra  valors  ,  non  es  veira  ui  viva. 
Montant  Sartre  :  Coms  de. 
Si  maintenant  votre  valeur  ne  se  lui  te,  elle  n'est 
vraie  ni  vive. 

Part.  pas.  El  venc  ves  me  totz  abrivatz. 
Romiui  de  Jaufre,  fol.  8- 
Il  vint  vers  moi  tout  hâté. 
ANC.  fr.  Audigier  chevaucha  par  grant  fierté 
E  vint  à  son  ostel  tout  abrivè. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  228. 
Que  François  viennent  irié  etabrifé. 
Roman  de  Garin.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  20. 
Emeiiithis  lest  courre  le  cheval  abrivé. 
Roman  d'Alexandre.  Carpentier  ,  t.  I  ,  col.  20. 

ANC.  cat.  Abribat. 

4.  Arrivament,  s.  m.,  impétuosité,  em- 
pressement. 

Non    pot    hom    retener   ventre    sadol    de 
I'abrivament  de  l'ardens  luxuria. 

Trad.deBède,  fol.  5^- 

On  ne  peut  retenir  ventre  rassasié  de  l'impétuo- 
sité de  l'ardente  luxure. 

5.  Embriar,  v. ,  augmenter,  hâter,  em- 
presser, approcher. 

E  jau  los  bes  e  'ls  embria. 

Raimond  de  Miravax  :  Tais  vei  mon. 
Et  jouit  des  biens  et  les  augmente. 
Vas  la  fenida  s'embria. 

Marcabrus  :  Lanquan. 
Se  hâte  vers  la  fin. 

El  terminis  s'enbria. 

Garins  le  Brun  :  Nueg  e  jorn. 
Le  terme  s'approche. 

BRIZA,  Briga,  s.  f.,  miette,  débris. 

Los  cadels  manjau  las  brigas  que  cazon. 
Trad.  du  Tiouv.  Test.,  S.  Marc,  ch.  7. 
Les  petits  chiens  mangent  les  mies  qui  tombent. 

Las  paucas  brizas  del  pa 
Que  cazon  als  senhors  del  ma 
O  que  cazon  de  la  taula. 

Bref,  d'air.or,  fol.  1^3. 
Les  petites   miettes  de  pain  qui  tombent   de  la 
main  des  seigneurs  ou  qui  tombent  de  la  table. 
Loc.  Lo  val  d'una  paoca  briza. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantaray  pus. 
La  valeur  d'une  petite  miette. 

2.  Brisament  ,  s,  nu,  bris,  fracture. 
Plaga  o  brisament  de  l'os. 

Cou  t.  de  Condoni. 
Plaie  on  fracture  de  l'os. 


BRI 

3.  Brisar  ,  v. ,  briser,  rompre,  casser, 
écraser. 
Voyez   Aldrete,    p.   36 1;   Mayans , 
t.   II,   p.    224;  Denina,  t.  II,  p.  64; 
Ihre,  de  V.  Mcsog. ,  p.  i65. 

Taylla  testas  e  brisa  bratz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  coupe  têtes  et  brise  Bras. 
El  brizara  las  portas  d'eflern. 
La  verga  ,    caiit  es  seca  ,    hom  no   la   pot 
plegar  e  brisa. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  6/j  et  89. 
Il  brisej'n  les  portes  d'enfer. 

La  verge,   quand   elle  est  sèche,   on    ne  peut  la 
plier  et  elle  casse. 

Qui  non  la  dreisa ,  len  se  brisa. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Qui  ne  la  dresse  pas ,  bientôt  elle  se  casse. 

Fig.  Plus  amors  per  vos  me  briz'  e  m  lima. 

Aimeri  de  Peguii.Ain  :  rSullis  bom  non  es. 

Plus  l'amour  me  brise  et  me  torture  pour  vous. 

Elis  seran  pus  punitz  en  l'autre  setgle  que 
juzieus  de  brizar  lar  sabbat. 

V.   et  Vert.,  fol.  89. 

Ils  seront   plus  punis  en  l'autre   monde   que  les 
juifs  de  rompre  leur  sabbat. 

Loc.  E  qui  cre  d'antra  guisa, 

Maire  de  Dieu!  sabem  qu'EL  col  se  briza. 
Lanfranc  Cigala  :  En  ebantan  d'aquest. 
Et  qui  croit  d'autre  manière,  ô  mère  de  Dieu  , 
nous  savons  qu'il  5e  casse  le  cou. 

Part- pas  Ab  piexe  picasasla  porta  anBRiZADA. 
Pioman  de  Fierabras,  v.  4402> 
Avec  pics  et  pioches  ils  ont  brisé  la  porte. 

anc.  fr.  TJng  homme  a  brisiet  une  maison. 
Charte  de  V alenciennes  ,  Ill4i  P-  42^- 
anc.  port.  Britar. 

4.  Brezillar,  v.  ,  tomber  en  débris,  se 
briser. 

Fig.  E  moc  la  colpa  dels  anssors, 

Quan  devers  brezili.et  ni  frais. 

GiRALD  DE  Borneil  :  Si  per  mon. 
Et  la  faute  provint  des  grands  ,  quand  le  devoir 
tomba  en  débris  et  rompit. 

Substantif.  Ben  triar  los  brezilhatz  del  sans. 
GiRALD  de  Borneil  :  Dels  bels. 
Bien  trier  les  brisés  des  sains. 

5.  Abrizar,   v.  ,  se  briser,    tomber  en 
débris. 


BRO 

Ben  eu  conosc  que  prez  destriza 

E  fîna  valors  abriza. 
T.  de  G.  de  Cabanas  et  d'Eschileta  :  N'Esqileta. 
Je  connais  bien  que  me'rite  dc'pe'rit  et  pure  valeut 
se  brise. 

anc.  Esr.  Abrusar. 

6.  Débrisar,    desbrizar  ,    v. ,  briser , 
écraser. 

Si  s  cuian  défendre,  que  totz  Ios-debrizetz. 
...  Las  astas  debrizan  e  volan  li  trenso. 

Guillaume  de  Tudela. 
Que  vous  les  écrasiez  tous  ,  s'ils  pensent  se  dé- 
fendre. 

Ils  brisent  les  lances  et  les  tronçons  volent. 

Tôt  lo  fen  e  '1  ijeseriza  e  trastot  lo  partis. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  36 1. 
11  le  fend  tout  et  le  brise  et  le  partage  entièrement. 

Tôt  so  que  fier,  trauca  o  debriza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25^. 
Tout  ce  qu'il  frappe  ,  il  troue  ou  brise. 

anc.  fr.    Ceaux   de  la  ville...  debruserent  le 
pount,  et  le  roi  le  fît  reféare,  et  passa  len- 
demayn. 
llist.  d'Edouard III.  Carpentier,  t.  II,  col.  112. 

Entre  mes  poins  me  débrisoit  ma  lance. 
Roman  de  Roncevaux.  Monin  ,  p.  12. 

7.  Desabrizar  ,  v. ,  briser,  détruire. 

Qnar  dos  mal  dalz  desabriza 

Valor  e  prez,  e  'ls  îueudiza. 
T.  de  G.  df.Cabanas  et  d'Eschileta  rlN'Esqileta. 
Car  don  mal  donne'  brise  valeur  et  me'rite  ,  et  les 
de'truit. 

BRO,  s.   m.,    lat.    BRodium,    brouet, 
bouillon. 

Artas,  si  t'es  bons  lo  bros, 
Ben  ne  a  desmesura. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Artus  ,  si  le  brouet  t'est  bon  ,  bois-en  outre  me- 
sure. 

Batetz  lo  fort ,  puis  lo  coisetz 
En  bro  de  vaca  o  de  mouto. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Battez-le  bien  ,  puis  vous  le  cuisez  dans  du  bouil- 
lon de  vacbe  ou  de  mouton. 

esp.  port.  Brodio.  it.  Bi-odo. 

BROA,  .y.^,bas.  lat.  braga,  braie. 

C'est,  en  termes  de  pèche,  l'endroit 
d'une    rivière   disposé    de    manière    à 


BRO  261 

présenter  au  poisson  un  goulet  par  où 
il  passe  pour  tomber  dans  le  filet. 

Sobre  la   broa  del   Tarn  que  es  sobre  los 
molins. 

Tit.  de  1294.  Doat  .  *"  c^m  1  fo'-  33. 
Sur  la  braie  Au  Tarn  qui  est  au-dessus  des  moulins. 

BROC,  .1.  m.,  lat.  brocha,  broc. 

Ar  sai  eu  qu'ieu  ai  begut  del  broc 

Don  bec  Trislans,  qu'anc  pois  garir  non  poc. 

Augier  :  Per  vos  bella. 
Je  sais  maintenant  que  j'ai  bu  du  broc  dont  but 
Tristan  ,  qui  oneques  depuis  ne  put  gue'rir. 

Loc.     Non  i  ba  conseilb  mas 
Del  broc  a  l'enap. 
•  G.  Durand  de  Paernes  :  Ar  ai  talant. 
Il  n'y  a  conseil  que  du  broc  à  la  coupe. 

cat.  Broc ,  brocal. 

2.  Broisso  ,  s.  m.,  gouleau. 

Tro  q'cl  broissos  lai  renia. 
Un  troubadour  anonyme  ,  Coblas  esparsas. 
Jusqu'à  ce  que  le  gouleau  reste  là. 

anc.  fr.  Un  pot  à  broisseron  de  cuivre. 

Lelt.  de  rem.  1397.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  6^5. 

3.  Broquer  ,  s.  m. ,  cruchon,  pot. 

Prov.  Tan  va  '1  broquer  a  l'aîga. 

Un  troubadour  anonyme  ,  Coblas  esparsas. 
Tant  va  le  cruchon  à  l'eau. 

4.  Ambrocar,  v.  ,  mettre  en  broc. 
Fig. 

Par  qu'ANBROc  los  vers  e  qu'els  mescl'en  enap. 
P.  Bremond  Ricas  novas  :  En  la  mar. 
Il  paraît  qu'il    met  en  broc  les  vers  et  qu'il  les 
mêle  dans  la  coupe. 

5.  Embrocar,  v.  ,  verser  à  broc,  layer. 
Embroca    al    comensnment    la    caniba    am 

aygua  cauda. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  47- 
Lave  abondamment  au  commencement  la  jambe 
avec  eau  ebaude. 

Parc.  pas.  De  aigna  canda  sia  embrocat. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  34- 
Qu'il  soit  lavé  abondamment  d'eau  chaude. 

6.  Embrocacio,  s./.,  embrocation. 

E  continua  enbrocacio  am  aygna  tebeza. 
E  sia  curât  am  embrocacio.     . 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  66  et  23. 
Et  continue  V embrocation  avec  eau  tiède. 
El  qu'il  soit  soigne'  avec  embrocation. 


2(5*  BRO 

BROCA,  s./. ,  broche,  pointe. 
Voyez  Deninn  ,  t.  III ,  p.  16. 

Brocas  vuoil  que  il  tragan  la  lumera. 

Lanza  :  Emperador. 
Je  veux  que  les  broches  lui  arrachent  la  lumière. 
anc.  fr.  Lî  leus  besa  le  hcricon 

E  cil  s'ahert  a  son  grenon  , 
A  ses  lafies  s'est  atakiez 
Et  od  ses  brokes  afichiez. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  264. 

1.  Broqueta,  s.f.,  brochette. 
Pueyssas  ah  una  broqueta 
Que  non  sia  trop  agndeta  , 
Hom  los  pasca  tôt  belamen. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Ensuite,  qu'on  les  paisse  tout  gentiment  avec  une 
brochette  qui  ne  soit  pas  trop  aiguë. 

3.  Brocar,  brochar,  v.,   piquer,  épe- 
ronner,  courir. 
Per  que  te  prec  ,  messagiers,  que  brocs 
Tan  cum  poiras  ton  alferan. 

G.  AdhemAR  :  Ben  fora. 
C'est  pourquoi  je  te  prie  ,  messager  ,  que  lu  épe- 
tvnnes  autant  que  tu  pourras  ton  auferan. 
Ja  no  creirai  que  tant  aiatz  brocat 
Entr'els  Frances  ,  cum  sai  avetz  mandat. 
Bertrand  Folcon  :  Ja  no  creirai. 
Je  ne  croirai  jamais  que  vous  ayez  autant  piqué 
parmi  les  Français  ,  comme  vous  l'avez  mandé  ici. 
Ane  cynglar  no  vim  pins  irat, 
Quan  l'an  brocat  ni  l'an  cassât. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  eban. 
Jamais  nous  ne  vîmes  sanglier  plus  irrité,  quand 
on  l'a  piqué  et  qu'on  l'a  chassé. 

Car  a  caval  no  y  podian  brocar. 

Bambaud  de  Vaqueiras  :  Honratz  marques. 
Car  nous  n'y  pouvions  pas  piquera  cheval. 

El  broqda  vays  Matran,  qu'el  vie  estar  al 

bruelb. 

Philomena. 
Il  pique  vers  Matran,  qu'il  vit  se  tenir  dans  le  bois. 

anc.  fr.  Audigier  ehevanchalez  Je  garet  , 

11  brosche  le  destrier  qui  tôt  li  vet. 

Fabl.  eteont.  anc,  t.  IV,  p.  22g. 
Lor  brochierent  li  crestien  et  se  meslerent 
avec  les  Sarrazins. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  296. 

BRONHA ,  broingna  ,  s.f.,  brugne,  bru- 
nie, cuirasse. 
\  oyez  Leibnitz ,  p.  55. 


BRO 

Denan  liai  falset  la  blanca  bronhA. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  lui.  2g. 
11  lui  faussa  la  blanche  brugne  devant. 
"Volpitz  garnitz  e  ses  broingna. 

Bambaud  d'Orange  :  Lonc  temps. 
Lâche  garni  et  sans  brugne. 

anc.  fr.  E  mainte  broigne  percier  et  estroer... 

I.'escu  li  perce,  s'a  la  broigne  faussée... 

En  son  dos  vest  une  broigne  treslice. 

Roman  de  Garin.  Du  Cange  ,  t.  I,  col.  l3ig. 

2.  Embroincnar,v.,  revêtir  la  cuirasse. 

No  s  camja  ni  s'embroingna 
Per  menassas. 

Bertrand  de  Born  :  Seigner  en. 
Il  ne  se  meut  ni  se  revêt  de  la  cuirasse  par  me- 
naces. 

BRONC,  s.  m. ,  âpreté,  grossièreté,  hu- 
meur. 

Gardey  be  de  broncx 
E  d'enuitz  far  e  dire. 

G.  Biqcier  :  Al  noble. 
Je  me  gardai  bien  de  grossièreté  et  de  faire  et 
dire  des  choses  déplaisantes. 

Mostron  bronc  e  fellonia. 

H.  BruNET  :  Lanquan  son. 
Ils  montrent  âpreté  et  félonie. 

it.  Broncio. 

1.  Embronc  ,  adj.  ,  refrogné  ,  triste. 
Mentre  que  ela  m  fes  semblant  embronc. 
A.  Daniel  :  En  breu  briza. 
Tandis  qu'elle  me  montra  manière  refrognée. 

Ara  van  embroncs  et  enclis. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Ara  m'agr'ops. 
Maintenant  je  vais  triste  et  courbé. 

Fig.  ...  Aug  d'auzelhs  chans  e  refrims 

Pels  playssatz  qu'a  tengntz  embroncs 
Lo  fregz. 

Guillaume  de  Cabestaing  :  Ar  vey. 
J'entends  les  chants  et  les  refrains  des  oiseaux 
dans  les  bocages  que  le  froid  a  tenus  tristes. 
anc.  fr.  Amis  trneve  les  gens  si  embrons 
Et  si  crueus  et  si  félons. 

Fabl.  et  cont.  anc,  1. 1 ,  p.  227. 

Renart  se  séoit  toz  enbrons. 
E  Coart  chanta  les  respons 
Qui  o  les  autres  eit  enbrons. 
Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  10,  et  t.  III,  p.  346'. 
Qui  chiere 
A  embranche  et  les  yeux  pesans 


BRO 

Ne  peut  regarder  la  lumière. 
Chr.  de  Pisan  ,  jlf>\  de  Berne,  1. 111,  p.  4'3. 

cat.  Bronc.  esp.  Bronco.  it.  Bronclo ,  Imbron- 
ciato. 

3.  Embroncar ,  v.  ,  refrogner,  cacher, 
voiler. 

Sotz  son  elme  s'enbronca  e  son  espent  brandig. 
Guillaume  de  Tudela. 
Il    se  refrogne  sous  son   heaume  et  brandit   son 
e'pieu. 

Part.  pas.  substantif. 

Per  us  o  die  embroncatz  cossiros 

H.  Brunet  :  Cuendas. 
Je  le  dis  pour  quelques  rejrognés  soucieux. 

anc.  fr.  Li  rois  l'entent ,  si  enbronche  le  vis. 
Roman  de  Gaiïn  le  Loherain,  t.  I  ,  p.  j6. 
Moult  parest  dolanz  e  pensis, 
Son  visage  enbrunchê  tenoit.... 
Es-vos  nn  vilain  qui  venoit 
Parmi  la  lande  tôt  à  pie, 
En  son  chaperon  enbrunch'é. 
Roman  du  Renarl ,  t.  III,  p.  342,  et  t.  II,  p.  129. 

Et  de  ses  mains  me  teuoît  la  teste  et  les  yeux 
enibrunchez  et  estoupez ,  si  que  je  n'avoye 
l'aise  de  veoir  ni  oyr. 

Œuvres  d'Alain  Cliartier,  p.  263. 

4.  Embronsit,  embronquit,   adj. ,   re- 
frogne, grossier. 

Plus  embronsit  d'un  convers. 

Girald  deBorneil  :  Arauziretz. 
Plus  rej rogné  qu'un  convers. 

Ries   avols  EMBRONQUITZ. 

Girald  de  Borneii.  :  En  un  chantar. 
Mauvais  riches  grossiers. 

anc.  fr.  L'espée  à  la  main ,  le  heaulme  embrun- 
chjr,  son  escu  avant  mis. 
Hist.  de  Gérard  de  Nevers,  part.  II  ,  p.  63. 

BRONDELH,*.  m.,  rameau,  feuillée, 
branche. 

La  flors  fresca  e  la  fuelha 

Que  s'espan  per  los  brondet.hs. 

Pierre  d'Auvergne  :  L'airs  clars. 
La  fraîche  fleur  et  la  feuille  qui  s'épanouit  sur  les 
rameaux. 

Quan  branca  '1  brondels  e  rama 
Per  vergiers  e  l'herba  nais. 

GlRAUD  DE  Borneil  :  Quan  branca. 
Quand  le  rameau  pousse  et  se  développe  dans  les 
vergers  et  que  l'herbe  naît. 


BRO 


i(>3 


anc.  fr.  Bronde,   dans   le  sens  de   rameaux 
d'arbres. 

Cotgrave  ,  A  french  english  Dict. 
it.  Broncone. 

1.  Brondill,  s.   m. y  rameau,  assem- 
blage. 

Al  temps  snau 
Qu'el  nais  brodill. 

Marcabrus  :  Lo  vers  comens. 
Au  doux  temps  où  naît  le  rameau. 

Fig.  Ab  brondills  d'estranhs  aturs. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vera. 
Avec  assemblage  d'étranges  atours. 

3.  Esbrondar,  v. ,  émonder,  abattre. 

Fig.  Er  ai  gaug,  car  s'esbronda  '1  freis 
E  remanon  sol  li  abric. 

Rambaud  d'Orange  :  Postais. 
Maintenant  j'ai  du  plaisir,  car  le  froid  s'abat  et 
les  abris  restent  seuls. 

BROT,  s.  m.,  pousse,  jet  de  l'arbre, 
rameau. 
Voyez  Denina ,  t.  II,  p.  69. 

F>ella  vitz  de  que  yssian  III  brotz,  en  que 
avia  bellas  flors. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  16. 
Belle  vigne  ,  de  laquelle  sortaient  trois  jets,  où  il 
v  avait  belles  fleurs. 

Brotz  dels  aybres  et  de  las  herbas  entro  la 
razitz  devoro. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  14. 
Ils  dévorent  les  pousses  des  arbres  et  des  herbes 
jusqu'à  la  racine. 

Era  pus  hyverns  franh  los  brotz. 
P.  Kaimond  de  Toulouse  :  Era  pus  hyverns. 
Maintenant  puisque  l'hiver  brise  les  rameaux. 
No  y  reman  brotz  ni  razitz. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senhors  per. 
N'y  demeure  jet  ni  racine. 

2.  Broto,  s.  m.,  pousse,  jet  de  l'arbre. 

Germe  o  broto  es  petit  ramel  el  quai  na- 
tnra  tramet  calor  natural ,  humor  nutri- 
mental. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  210. 
Germe  ou  pousse  est  un  petit  rameau  auquel  na- 
ture transmet  chaleur  naturelle  ,  humeur  nutritive. 
anc.  fr.  Le  brost  desdaigne  et  la  racine. 

Roman  de  Partonopeus,  t.  I ,  p.  19. 
cat.  Broto.  esp.  Broton. 

3.  Brotar,  v.,  pousser,  croître. 


a64 


HRl 


Fig.  Qa'ades  brota  lo  bon  espers  qu'icu  ai. 
Pierre  d'Auvergne  :  De  jost'  als. 

Qu'incessamment  lo  l>on  espoir  que  j'ai  croit. 
Quar  per  solatz  e  per  chan 
Nays  amors  e  iirot'  e  rama. 

Raimond  Dr  Miraval  :  Sitôt  s'es. 
Vu  que  par  soûlas  el  par  chant  amour  naît ,  croit 
et  pousse  des  branches. 
cat.  esp.  tort.  Brotar. 

4.  Brutoxar,  v.,  pousser,  bourgeonner. 

Part. prés.  Vent  aquilonar  gela  las  vinbas  bru- 

tonans. 

Elue,  de  las  propr. .  fol.  t35. 
Vent  d'aquilon  gèle  les  vignes  oui  bourgeonnent. 

5.  Brostar,  v.,  brouter,  manger,  ronger. 

So  que  la  gen  paubr'  endura 
Manjas  e  beves  soven  ; 
Sabes  donc,  pus  l'aatrni  brostas 
Ab  gran  tort ,  etc. 

P.  Cardinal  :  Jhesuus-Crist. 
Tu  manges  et  bois  souvent  ce  que  la  pauvre  gent 
supporte;  tu  sais  donc,  puisque  tu  manges  le  bien 
d'autrui  avec  grand  tort  ,  etc. 

6.  Brost,  adj. ,  rongé. 

S'avia  pel  brost. 

Gibaid  de  Borneil  :  L'autr'ier  lo. 
Il  avait  le  poil  rongé. 

7.  Brossa,  s./.,  broussailles. 

Puescan  prendre  de  la  brossa  que  es  de  jos 
la  paysiera  ad  obs  de  la  restanqna  far. 

TU.  de  i356.  Doat,  t.  XCIII ,  fol.  210. 

Puissent  prendre  de  la  broussaille  qui  est  sous 
l'estacade  pour  le  besoin  de  faire  l'e'cluse. 

\nc.  fr.  Que  des  buissons  et  des  baies  et  des 
broces. 

lit.  de  1240.  Carpextier  ,  1. 1 ,  col.  643. 

cat.  Brossa,  esp.  Broza. 

BRUELH,  bruoil,    v.  m. ,  bois,  bran- 
chage. 

Muratori,    Dûs.   33  ,   a   tenté  sans 

succès  d'expliquer  l'origine  de  ce  mot. 

Il  paraît  venir  de  la  langue  des  anciens 

habitants  des  Gaules,  puiscpie  dans  un 

capitulairc  de  Charlemagne  de  l'an  800, 

on  lit  : 

I.ucos  noslros  quos  vulgus  BRog-ir.o.5  vocat. 
Rw.i  7..  Cap.  reg.  Fr.,  t.  I ,  col.  338. 


BRU 

On  trouve  aussi  dans  les  Capitu- 
laires  :  «  broii.h/?*  ad  Attiniacum,  broi- 
«  t.um  Compendii.  >, 

...  Aug  lo  chan  per  bruelh  espes 
Del  rossinbol  mati  e  ser. 

B.  de  Ventadour  :  Bels  m'es. 
J'entends  matin  et  soir  le  chant  du  rossignol  parmi 
les  boit  épais. 

...  Non  podian  ses  ruorir 

Outra  l'ombrai  del  bruoill  anar. 

Guillaume  de  la  Tour  :  Plus  que. 
Elles-ne  pouvaient  aller  bois  de  l'ombre  du  60/5 
sans  mourir. 

Fig.  A  de  saber  razitz  et  bruelh. 

G.  Riquier  :  Tant  m'es. 
Elle  a  racines  et  branchages  du  savoir. 

ANC.  fr.  Et  chaut  sovent ,  coin  oiselet  en  broel. 
Le  roi  de  INavarre  ,  chanson  58. 

Dona  broîls,  dona  terres,  dona  grans  éritez... 
SI  vit  dai  chevaliers  ki  d'un  bru  il  sont  issn. 
Roman  de  Rou,  v.  IO,3o  et  ^258. 
anc.  it.  E  le  prazze  convertirono  in  prati  e  in 
orti  chiaraati  broli. 

Rosmini  ,  Ist.  di  Milano,  t.  I ,  p.  36. 

2.  Brulhet,  s.  di.,  petit  bois,  taillis. 

Farem  los  amngaren  cels  brulhetz  ramatz. 
En  nn  brulhet  dissendo  e  so  s  de  fer  vestntz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  3o55  et  5o5. 
Nous  les  ferons  cacber  dans  ces  taillis  feuillus. 
Ils  descendent  dans  un  taillis  ,  et  ils  se  sont  vêtus 
de  fer. 

anc.  fr.  Li  plnisor  l'en  virent  alcr 

Et  lés  le  bruellet  avaler. 
R.  de  Robert  le  Diable.  Carpentier,  t.  I,col.  653. 

3.  Bruelha,  brtjoilla,  s.  f.,  taillis,  fo- 
rêt, broussailles,  ramée. 

Doussamen  per  miey  la  bruelha 
I,o  rossinhols  s'esbandeya. 

G.  Rudel  :  Lanquan  lo. 
Le  rossignol  se  réjouit  doucement  au  milieu  du 
taillis. 

P>el  m'es  quan  eu  vei  la  bruoilla. 

B.  de  Ventadour  :  Bel  m'es. 
Il  m'est  beau  quand  je  vois  la  ramée. 

Fig.         "Ve;  de  senhas  bruelha. 

G.  DE  MONTAGNAGOUT  :  Bel  m'es. 

Je  vois  une  foret  d'enseignes. 

ANC.   FR. 

Biaus  m'est  estez  qne  retentist  la  bruelle 


BRU 

Qne  li  oisel  chantent  par  le  boschage. 

Gasse.  Chanson,  Ms.  7222,  fol.  25. 
cat.  Brolla.  port.  Brulha. 

/(.    BrUELHAR,    BROLHAR  ,    BRUILLAR,    V. , 

bourgeonner ,   surgir  ,    pousser  ,   re- 
verdir. 
Enans,  branca  e  creis  e  eruelh  en  branc. 
Pierre  de  Blai  :  En  est  son. 
Au  contraire ,  il  pousse  et  croît  et  bourgeonne  en 
Lranclie. 

Cant  Falba  dousa  brolha. 

GUILLAUME  DE  TtJDELA. 

Quand  la  douce  aube  surgit. 
Que  ja  m  ditz  bom  que  m  van  brulhan 

Canetas. 

G.  Adhemar  :  Ben  fora. 
Qu'on  me  dit  déjà  que  les  cheveux  blancs  me  vont 
poussant. 

E  quant  ac  la  peira  levada , 
Guillems  broillet. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  101. 
Et  quand  il  eut  levé  la  pierre ,  Guillaume  surgit. 

Fig-      "Vol  que  brang'  e  brolh  mos  sabers. 
Pierre  d'Auvergne  :  De  jost'als. 
Je  veux  que  mou  savoir  pousse  des  brandies  et 
reverdisse. 

cat.  Brollar. 

5.  Desbruelhar  ,  desbrueillar  ,  v.,  ef- 
feuiller, déparer. 

El  a  costnm  de  l'aversier, 
Qui  '1  sien  destrui  e  desbrueit.i.a. 
G.  Adhemar  :  Pos  vei. 
11  a  la  coutume  du  diable  ,  qui  de'truit  et  dépare 
le  sien. 

BRUIT,   bruich,  brut,  .v.  m.,  bruit , 
rumeur,  renommée. 
Ni  m  fan  ebantar  Hors  ni  fuelhas  ni  brittz 
Que  l'auzel  fan. 

P.  Vidai,  :  Bels  amies. 
Ni  fleurs  ni  feuilles  ni  bruit  que  font  les  oiseaux 
ne  me  font  chanter. 

Pel  bruit  don  quascun  men. 

Pons  de  Capdueil  :  Qui  per. 
Par  le  bruit  dont  chacun  ment. 
Pus  tau  l'am  e  ponb  en  sa  honor 
Non  dea  creire  bruich  ni  raalvais  castic. 
Pons  de  Capdueil  :  Astrucx  es. 
Puisque  je  l'aime  autant  et  que  je  m'efforce  à  lui 
faire  honneur,  elle  ne  doit  croire  binât  ni  mauvais 
avis. 

I. 


BRU 


265 


anc.  fr.  Desquelles   joustes  pour  icelui  j'onr 
emporta  le  bruit  le  seigneur  de  "Vaurin. 

MONSTRELET,  t.   II,  fol.   I78. 

cat.  Brugit.  esp.  port.  Ruido.  it.  Bruito. 

1.  Brugiment,  .y.  m. ,  rumeur,  bruit. 
Tan  gran  brugiment  an  buey  menât...  E 
comensara  lo  gran  brugiment. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  6  et  3t. 
Ils  ont  mené  aujourd'hui  si  grand  bruit...   Et  le 
grand  bruit  commencera. 

3.  Bruda,  s.f.,  bruit. 

E  fero  gran  bruda. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  3l. 
Et  firent  grand  bruit. 

4.  Bruzir,  brugire,  7).,  bruire,  mugir, 
frémir. 

Part.  prés. 
La  terra  fes  redonda  ,  stabla  fermamens  , 
La  cal  enclau  la  mar  movabla  e  bruzens. 
P.  DE  CorbiAC  :  El  nom  de. 
11  fit  la  terre  ronde ,  et  solidement  stable,  laquelle 
la  mer  mouvante  et  mugissante  renferme. 
Tempesta  brugens. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 
Tempête  bruyante. 

anc.  fr.  Qnand  Aquilon  assoupit  son  orage 
Et  l'onde  bruit  doucement  au  rivage. 
Ronsard  ,  t.  I ,  p.  595. 
anc.  cat.  Brugir.  esp.  Zurrir.  it.  Bruire. 

5.  Embrugir,  -y.,  ébruiter,  proclamer. 

Quar  non  die  e  non  embrugis 
Cum  sui  aissi  guais  e  jauzens. 

B.  de  VeNtadour  :  Ab  j'oi. 
Car  je  ne  dis  ni  ne  proclame  comment  je  suis  aussi 
gai  et  joyeux. 

Toza,  ie  us  ai  embrugida  , 
E  tenc  m'o  a  grau  pezansa. 

GiRAUD  Biquier  :  L'autr'ier. 
Fillette  ,  je  vous  ai  ébruitée  ,   et  je  me  le  tiens  à 
grand  chagrin. 

6.  Rebrugire,  v.,  rebruire,  bruire  de 
nouveau. 

Brugire,  rebrugire. 

Leys  d'amors,  fol.  99. 
Bruire  ,  rebruire. 

BRUMA,  s.f.,  lat.  bruma,  brouillard, 
brume. 

Vai  la  clardatz  del  temps  gen , 
34 


a66 


mit 


E  vei  la  bruma  qui  fmna. 

Alegret  :  Ara  pareisspn. 
La  clarté'  du  temps  agréable  sfan  va,  et  j>'  vois  la 
brume  qui  fume. 

Las  vapors  e  la  bruma  que  troba  lo  mali. 

/".  et  Vert.,  fol.  l\i. 
Les  vapeur?  et  la  brume  que  lé  matin  trouve. 
Las  vapors  qne  so  materia  île  nivol  et  de 

BRUMA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  127. 

Les  vapeurs  qui  sont    matière  de  nuage   et   de 

brouillard. 

esp.  it.  Bruma. 

2.  Brumos,  adj.,  brumeux. 
Espeysba  l'ayre  e  '1  fa  brtjmos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l;ty. 
Épaissit  l'air  et  le  fait  brumeux. 
Esr.  Brumos. 

BRUN,  adj.,  brun,  sombre,  bis,  triste. 
Voyez  Wachter,  p.    333;  Ménage, 
l.  I ,  p.  iQZ. 

Manb  caval  ferran  e  brun  e  bay. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Era  par. 
Maint  cheval  gris  et  brunet  Lai. 
La  brun'  aura  e  '1  freitz. 

G.  Faidit  :  Per  l'csgar. 
Le  temps  sombre  et  le  froid. 
Per  pan  brun  ,  "XII  deniers. 
Compte  de  ll\2.S.  Ilist.  deNismes,  t.  III ,  pr.  p.  227. 

Pour  pain  bis,  douze  deniers. 
Fig.       M'es  sos  cors  escurs  e  brus. 

Lamberti  de  Bonanel  :  Pois  vei. 
Son  cœur  m'est  obscur  et  sombre. 

Employé  adjectivement  ou  substan- 
tivement ,  il  concourut  à  former  ces 
sortes  de  locutions  qui  désignent  col- 
lectivement toute  une  espèce. 

P>ay  e  bru  e  blanc  e  ros. 

P.  Cardinal  :  De  sirvenles. 
Bai  et  brun  et  blanc  et  roux. 

...  Ane  fais  lauzengiers ,  brus  ni  bais, 
Ts'on  poc  nn  sol  de  vos  mal  dir. 

Galvaudan  le  Vieux  :  Crezens  fis. 
Onques  un  seul  faux  me'disant ,  brun  ni  gris  ,  ne 
put  me'dire  de  vous. 
Loc.      M'avetz  viratz  de  brun  blanc. 

GlRAUD  DE  Borneil  :  Quan  la. 
Vous  m'avez  tourné  de  brun  en  blanc. 
ANC  fr.  Nnages 

Gros  de  frimas  et  bruns  d'orages. 

Rémi  Belleau  ,  t  I ,  p.  fâ. 


RRU 

De  noirs  et  de  bruns  et  de  blois. 
Roman  de  Partonopeus,  t.  II ,  p.  56. 
Esr.  it.  Bruno. 

2 .  Brunor  ,  s.  f. ,  brune ,  entrée  de  la 
nuit,  obscurité. 

El  vos  guidara  ab  la  brunor. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  92. 
Il  vous  guidera  avec  la  brune. 

3.  Bruneta,  s.  /.,  brunette,  sorte  d'é- 
toffe. 

Voyez  Mayans,  t.  II,  p.  ib\ 5. 

L'autra  non  a  gardacors  de  bruneta. 

P.  Cardinal  :  Las  amairitz. 
L'autre  n'a  pas  justaucorps  de  brunette. 

Auretz  vestidura 
De  brunett'  esenra. 

G.  d'Autpoul  :  L'autr'ier. 
Vous  aurez  vêtement  d'obscure  brunette. 

anc.  fr.  Car  ausinc  bien  sunt  anioretes 

Sous  buriaus  comme  sous  brunetes. 
Roman  de  la  Rose,  v.  yJ3^8. 
Les  unes  de  fine  escarlate  et  les  autres  de 
fine  brunette. 

Histoire  de  Jehan  de  Saintré,  t.  I ,  p.  IOO. 

esp.  Brune  te. 

4.  Brunir,  v.,  brunir,  bronzer,  polir. 

Ara  pareîsson  l'albre  sec 
E  brunisson  li  elemen. 

Alegret  :  Ara  pareisson. 
Maintenant  les  arbres  paraissent  secs  et  les  élémens 
brunissent. 

Part.  pas. 

Aqui  viras  alberex  e  luzens  e  brunitz. 
V.  de  S.  Honorât. 
Là  vous  verriez  hauberts  et  luisants  et  bronzés. 
Aissi  cum  es  fis  aurs  brunitz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  6b. 
Ainsi  comme  or  fin  est  poli. 

c.at.    Brunyir.    esp.    BruJ.ir.     tort.   Brunir. 
it.  Brunire. 

5.  Brunezir,  v. ,  brunir,  s'obscurcir, 
devenir  sombre ,  attrister. 

Lo  clar  temps  vei  brunezir. 
R.  Jordan  ,  vie.  de  S.-Antonin  :  Lo  clar  temps. 
Je  vois  brunir  le  temps  clair. 

Fig.       Quan  tôt  lo  segles  rrunezis  , 
Lai  on  ilh  es  aqui  resplan. 

CeRCAMONS  :  Quan  l'aura. 


BRU 

Alors  que  tout  le  monde  s' obscurcit j  il  resplendit 
lu  où  elle  est. 

Mas  ara  falh  si  m  hrunezis. 

R.  Vidal  de  Bezaijdl'N  :  Bel  m'es  quau. 
Mais  maintenant  elle  faut  si  elle  m'attriste. 

6.  Esbrunir,  v.,  brunir,  rendre  sombre, 

obscurcir. 
Part.  pas. 

E  per  la  nenla  brnna  es  l'aires  esbrunitz. 

Gt'ILlAUME  DE  TuDELA. 
Et  l'air  est  obscurci  par  la  nue'c  sombre. 
anc.  cat.  Brunezir. 

BRUS,  s./.,  bruyère. 

Muratori,  Diss.  33;  Denina,  t.  III, 
p.  17. 

Don  reviu  la  genest'  e  '1  brus 
E  florisson  li  pressegnier. 

Marcarrus  :  Al  départir. 
D'où  revit  le  genêt  et  la  bruyère  et  les  pêchers 
fleurissent. 
it.  Brughiera. 

BRUSC ,  buc  ,  s.  f. ,  ruche. 

L'isams  que  vola  fors  de  mon  lrusc. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  loi.  "]5. 
L'essaim  qui  vole  Lors  de  ma  ruche. 
Quan  l'entragge  tlel  buc  es  trop  estrech... 
Que  fora  '1s  bucx  geto  las  qne  no  niellifico. 
Elue,  de  las  prvpr.j  fol.  l/J2. 
Quand  l'entre'e  de  la  ruche  est  trop  e'troite...  Qui 
jettent  hors  des  ruches  celles  qui  ne  font  pas  de  miel. 

CAT.  Buc. 

BRUSCA,  s./.,  broussaille,  rameau. 

Per  que  '1  flors  e  fuelhs  e  '1  bkusca 
E  '1  frug  reviu  e  la  planta. 

Marcabrus  :  Belh  m'es  quan. 
C'est  pourquoi  la  fleur  et  la  feuille  et  la  brous- 
saille et  le  fruit  et  la  plante  revivent. 
cat.  lirusca. 

2.  Bruzilhar  ,  v.,  marcher  à  travers  les 
obstacles. 

Lur  jois  sec  la  via  plana 
E  1  nostre  bruzilha. 

Marcabrus  :  El  mes. 
Leur  plaisir  suit  le  chemin  plain  ,   et  le   nôtre 
marche  à  travers  les  obstacles 


BUB 


267 


BRUT ,  adj. ,  lat.    krvtus  , 
pide ,  grossier. 
El  niieg 


pide ,  grossier. 

de  dos  animais  brutz 


brute,  stu- 


Sera  encatas  conegutz. 

Trad.  d'un  évang.  apocr. 
11  sera  encore  reconnu  au  milieu  de  deux  animaux 
brutes. 

Fig.         Aytal  rim  son  dig  espara  e  brut. 
Lejrs  d'amors,  fol.  19. 
De  telles  rimes  sont  dites  e'parses  et  brutes. 

cat.  Brut.  Esr.  port.  it.  Bruto. 

a.  Brutal,  adj.,  brutal,  brute. 

En  las  bestias  brutals...  E  fait  tornar  home 
brutal  e  perdre  gra  racional. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20  et  227. 

Dans  les  bêtes  brutes...  El  fait  devenir  l'homme 
biute  et  perdre  le  degré' de  raison. 

cat.  esp.  port.  Brutal,  it.  Brutale. 

BRUYNA,  s.  /.,   lat.   pruina,    gelée 
blanche. 

Lo  freitz  frainh  e  la  bruyna 
Contra  la  gentil  sazo. 

Marcabrus  :  L'iverns  vai. 
Le  froid  et  la  gelée  blanche  se  dissipe  devaut  la 
gentille  saison. 
anc.  esp.  Pruina.  it.  Brina. 

BUADA,  s.  m.,  chambre  voûtée,  lieu 
voûté,  caveau,  couloir. 
"Voyez  Du  Cange ,  1. 1 ,  col.  1 325-6  ;  • 
Carpentier,  t.  I,  col.  608. 

Que  y  fason  buada...  Que  sia  feyta  una 
buada  vonta  de  teule,  loqual  îeule  de  la  buada 
jiague  la  vila. 

Tit.  de  i358.  Doat  ,  t.  XCIII ,  fol.  221 . 
Qu'ils  y  fassent  chambre  voûtée...  Que  soit  faite 
une  chambre  voûtée  de  tuile  ,  laquelle  tuile  de  la 
chambre  voûtée  la  ville  paie. 

BUBA,  s.f.,  bubon,  tumeur,  bouton. 

Pies  de  bubas  ,  nutz  de  vestir, 
E  feritz  de  lebrozia. 

Bref,  d'amor,  fol.  72. 
Fleins  de  tumeurs,  nus  de  vêtements ,  et  frappes 
de  la  lèpre. 

"Val  contra  bubas  de  cap  et  pezols. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  190. 
Vaut  contre  les  tumeurs  de  tête  et  les  poux. 

anc.  fr.  On  ses  mains  en  ses  gans  repoingne, 
Si  n'i  perfa  bube  ne  roingne. 

Roman  de  la  R.ose,  v.  i3532. 
esp.  Buba. 

2.  Bubo,  s.  m.,  bubon. 


a68 


BUC 


Per  apostemas...  ditas  pels  inegges  uuços. 

Elue,  de  lus  propr. ,  fol.  88. 
Par  tumeurs...  dites  par  les  médecins  bubons. 

Fistulas  e  bubos. 

Vi  ad.  d'Albucasis,  fol.  26. 
Fistules  et  bubons. 
cat.  Bubô.  Ksr.  Bubon,  tort.  Btibao.  it.  Bub- 
borie. 

3.  Bubf.ta  ,  s.  f.,  petit  bubon. 
Eraca...  alcunas  bubetas  induzent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
Chenille...  causant  quelques  petits  bubons. 
anc.  fr.  Mais  n'i  vois  nés  une  bubete. 

Fabl.  et  cont.  une,  t.  IV,  p.  4o3. 

BUBALI,  s.  m.,  lat.  bubalh.s-,  buffle. 

En  salvagginas  quais  so  bubalis  o  bizons... 
Rcbali  semla  pauc  buou. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  240. 

En  bêtes  sauvages  ,  telles  que  sont  buffles  ou  Li- 
sons...  Le  buffle  ressemble  à  un  petit  bœuf. 
CAT.  ESP.  TORT.  it.  Bufalo. 

a.  Brufe,  brufol  ,  s.  m. ,  buffle. 

La  earn  del  buon  o  de  brufe...  Carn  de 
buoa  o  de  brufe  que  an  gran  sustancia. 
Liv.  de  SjrdraCj  fol.  80. 
La  chair  de  bœuf  ou  de  buffle...  Chair  de  bœuf  ou 
de  buffle  qui  ont  grande  substance. 
Vacas  e  brufols  e  camek. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  9. 
Vaches  et  buffles  et  chameaux. 

cat.  Brufol. 

BUBO,  s.  m. ,  lat.  bubo  ,  hibou. 

Bubo  o  caus  fa    menntz  nous  vayrs  et  am 
frevol  test. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  277. 
Le  hibou  ou  ebouette  fait  de  petits  œufs  vairs  et 
avec  une  faible  coquille. 

Esr.  Bubo.  port.  Bufo.  it.  Gufo. 

BUCCINA,  bozina,  s.f.,  lat.  buccina, 
trompette. 

Buccina  es  pauca  trompa  de  corn  o  de  fust 
o  d'antra  materia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 
Buccine  est  une  petite  trompe  de  corne  ou  de  bois 
ou  d'autre  matière. 

Doncxs  aaziratz  bozinas  e  corns  d'argen  sonar. 
Romande  Fierabras ,  v.  336o. 
Alors   vous  entendriez  sonner  trompettes  et  cors 
d'argent. 


BUD 

anc.  fr.  Tantost  fît  sonner  trompes  et  buisines. 
Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  282. 
En  publiant  à  voix,  trompe  et  buccine. 
C.  Marot,  1.  III,  p.  242. 
On  sone  les  bozines. 

Ville-Hardouin  ,  p.  29. 
ANC.  cat.  Botzina.  esp.  Bocina.  tort.  Bozina. 
i  r.  Buccina . 

BUDEL ,  s.  m. ,  lat.  botel/«^,  boyau. 

D'outra  en  outra  si  que  defors 
Li  son  tuit  li  budel  salit. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  10. 
D'outre  en  outre  tellement  que  tous  les  boyaux  lui 
sont  sortis  dehors. 

Sas  es  de  cors  e  de  budf.l. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Il  est  sain  de  corps  et  de  boyau. 
Cordas  faytas  de  budels  de  lop. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^.1. 
Cordes  faites  de  boyaux  de  loup. 
anc.  fr.  Tote  l'entraille,  si  corn  li  boel  sont. 

Roman  d'Agolant.  BekreR  ,  v.  217. 
cat.  Budeil. 

ANC    ESP. 

Àbatiô  a  Tolomeo  ,  feriô  lo  por  el  budel. 
it.  Budello. 

ï.  Budelada,  s.f.,  tripaille. 

Vin  après  de  budet.adas  de  bestias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  147. 
Vit  après  de  tripailles  de  bêtes. 
it.  Budellame. 

3.  Buela,  s.  f.  y  bedaine. 

Dont  motz  bornes  somortzfendnlz  per  la  buela. 
Guillaume  de  Tudela. 
Dont   maints  hommes  sont  morts   fendus  par  la 
bedaine. 

4.  Budellier,  s.  m.,  tripier. 

Budelliers  sui  a  sazos. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  sui. 
Je  suis  tripier  dans  l'occasion. 

5.  Enbudelar,  v. ,  éventrer,  écraser  les 
boyaux. 

Pus  de  VII  C  Frances  li  son  desûs  passât, 
Ab  los  pes  dels  cavals  Tan  tôt  enbudelat. 
Roman  de  Fierabras,  v.  277. 
Plus  de  sept  cents  Français  lui  sont  passés  dessus  , 
avec  les  pieds  des   chevaux    ils   l'ont   entièrement 
éventré. 
anc.  fr.  E  detranchent  et  esboelenc 

B.  de  Saime-M  u t,k  ,  Chr.  de  Nom.,  fol.  28. 


BUF 

BUERNA,  s.f.,  bruine,  brouillard. 
Fregz,  anra  e  buerna 
S'atrai  e  chai  e  despuelha  la  vernha. 

Albert  Caille  :  Aras  quan. 
Le  froid  ,  le  vent  et  le  brouillard  s'attire  et  tombe 
et  de'pouille  l'aulne. 

2.  Esbuernar  ,  v. ,  noircir,  obscurcir. 
Quan  lo  clars  lemps  s'esbuerna. 

Bertrand  de  Born  :.Be  m'es. 
Quand  le  temps  clair  s'obscurcit. 

BUF,  baf,  exclamation ,  buf,  baf  !  mo- 
querie. 

E  volon  mays 
Li  fol,  en  cuy  saber  non  ays, 
Buf,  baf,  qn'nna  sapiensa. 

B.  de  Venzenac  :  Pus  vey. 
Et  les  fous  ,  en  qui  le  savoir  n'est  à  l'aise,  aiment 
mieux  moquerie  qu'une  sagesse. 

D'aiso  no  dis  ni  buf  ni  baf. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  22. 
De  ceci  je  ue  dis  moquerie. 

BUFAR,  -y.,  souffler. 

Buffa  fuec,  saleir'  issuga. 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Il  souffle  le  feu  ,  essuie  la  salière. 

Si  bufaraiï  tan  aspramen 
Que  los  arbres  arabaran. 

Los  XV  signes  de  la  fi  del  mon. 
Aussi  ils  souilleront  si  violemment  qu'ils  arrache- 
ront les  arbres. 

Qnar  l'aie  d'ome  que  bufa  , 
Qu'es  de  se  caut  naturalmen , 
Dona  freior  a  lei  de  ven. 

Brev.  d'Amor,  fol.  l\\. 
Car  la  respiration  de  l'homme  qui  souffle ,  laquelle 
est  par  soi  chaude  naturellement ,  donne  de  la  fraî- 
cheur à  la  manière  du  vent. 

Part.  près.  Per  lur  natura,  li  ven  van 
Sus  per  l'aire  volan,  bufan. 

Brev.  d'Amor,  loi.  q°- 
Par  leur  nature,  les  vents  vont  sus  volant,  soufflant 
par  l'air. 

ANC.    FR. 

Des  vents  impétueux  qui  se  bouffent  si  fort 
Qu'à  peine  l'univers  résiste  à  leur  effort. 
Ronsard  ,  t.  II ,  p.  i  io5. 
Et  tes  fiers  éteudars 
Boufferont  dans  Sion. 

Du  Bartas  ,  p.  3o,3. 
cat.  esp.  tort.  Bu  far.  it.  Ettffare, 


BUG 


169 


■i.  Bufet,  s.  m. ,  souffle. 

Un  petit  de  ploia  o  un  bufet  de  vent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  238. 
Un  peu  de  pluie  ou  un  souffle  de  vent. 

3.  Bufamen,  v.  m.,  souffle. 
Per  lo  bufamen  de  l'espiraeîo. 

Trad.  de  Bide,  fol.  47. 

Par  le  souffle  de  la  respiration. 

4.  Bufauor,  s.  m. ,  sifflet. 

Bufador 
Que  porta  lo  brezador. 

B.  Marti  :  Ser.hor. 
Sifflet  que  porte  l'oiseleur. 

BUFO,  s.  /«.,lat.  bufo,  crapaud. 

Diable  no  pot  sufïrir  bona  odor  de  l'enguen 
de  misericordia,  aytan  pauc  cuui  lo  bufos  la 
odor  de  la  vinha  cant  Iloris. 

V.  et  VerUi.îol.  ^I\. 
Le  diable  ne  peut  souffrir  la  bonne  odeur  de  l'on- 
guent de  miséricorde  ,  aussi   peu  que  le   crapaud 
l'odeur  de  la  vigne  quand  elle  fleurit. 

Per  bufo  o  semblant  bestia  venenosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  146'- 
Par  crapaud  ou  semblable  bête  véne'neuse. 

BUGA,  -v.  m.,  lat.  bocw,  bogue,  sorte 
de  poisson. 
Les   Statuts  de    Marseille   portent, 
p.    587:  «Tunni,  locustse...   sardini , 
«  jareti,  sercleti,  boguœ.  » 

Du  Canges-e  trompe  quand  il  avance, 
t.  I,  col.  I2i3,  qu'on  sale  ce  poisson  et 
qu'on  le  coupe  en  tranches  comme  le 
thon ,  auquel  il  ressemble  ;  la  bogue 
pèse  quelques  onces  seulement. 
Tireron  la  ret  contra  lor, 
Non  troban  buga  ni  jarllet. 

V.  de  S.  honorât. 
Us   tirèrent  le  filet    vers    eux  ,    ils   ne  trouvent 
bogue  ni  jarlet. 

CAT.   ESP.  PORT.  IT.  Boga. 

BUGADA,  s.f.,  lessive. 

Voyez  Mura tori,  Diss.  33. 

Cenres  que  puescon  esser  danipnosas  a  las 
diebas  telas  non  meton  en  las  bugadas. 

Cartulaire  de  Montpellier ,  fol.  3p. 

Ne  mettent  dans  les  lessives  cendres  qui  puissent 
être  dommageables  auxdites  toiles. 


270 


Mil 


Que  anc  no  fez  blancha  bugada. 
Deidesde  Prades,  Poème  sur  les  Fertus. 
Qui  oncques  ne  fit  blanche  lessive. 

Dires  c'obs  i  es  la  bug  ad  a. 
T.  d'une  dame  et  de  Montant  :  Ieu  venc. 
Vous  direz  que  la  lessive  y  fait  besoin. 
anc.  fr.  Une  lavandière,  quand  elle  veut  la- 
ver la  buée  sur  le  bord  de  l'ean. 

Hi.il.  maccaronique ,  t.  I,p.  367. 

cat.  Aire.  esp.  Bugada.  it.  Bucato. 

2.  Bcgadar,  v.,  lessiver,  blanchir. 

E  s'auiiga  bugada  lo 
Ab  un'  aiga  bella  e  clara. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  fertus. 
Et  son  amie  le  lessive  avec  une  eau  belle  et  claire. 

Part.  pas. 

De  cainisas,  de  bragnas,  de  lanssols  bugadatz. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
De  chemises  ,  de  braies  ,  de  linceuls  lessivés. 

anc.  fr.  Deux  famés  entr'ax  tous  avoîent 
Qui  por  aus  huer  les  servoient. 

Fahl.  etcont.  anc. ,  t.  III  ,  p.  61. 
La  pluie  nous  a  buez  et  lavez. 
Villon  ,  p.  94. 

BUIRE,  s.  m.,  lat.  nutt^um,  beurre. 

Que  onberetz  de  buire  fresc. 

Devdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Que  vous  oindrez  de  beurre  frais. 
it.  Burro. 

1.  Boder,  s.  m.,  beurre. 

Roder,  layt,  formagges. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  174. 
Beurre,  lait,  fromage. 

Coto  embegut  en  boder...  Pansa  coto  mul- 
hat  en  boder. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  2  et  3. 
Coton  imbu  en  beurre...  Mets  coton  mouille'  en 
beurre. 

3.  Buturozitat,  s./.,  qualité  butireuse. 

Per  sa  buturositat  a  vere  es  contraria. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2j3. 
Par  sa  qualité  butireuse  est  contraire  à  venin. 

4.  Butlros,  adj. ,  butireux. 

La  snbstancia  buturoza,  unctuoza  et  rnol- 
lificativa. 

Elue  de  las  propr.,  fol.  273. 

La  substance  butireuse,  onctueuse  et  eraollicntc. 
it.  Burroso. 


BUL 

BULHIR,   BOLHIR,  BUILLIR,  B01LLIR,  V., 

lat.  BuixiRe,  bouillir ,  faire  bouillir, 
bouillonner. 

Los  pren,  e  los  ns  fai  ranstir,  e  'ls  antres  faî 
bdlhir,  segon  aisso  que  ilh  so  bo  a  nianjar. 
Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  17. 
Il  les  prend ,  et  fait  rôtir  les  uns ,  et  les  autres 
bouillir,  selon  ce  qu'ils  sont  bons  à  manger. 
En  bon  vi  las  boilletz  tan 
Qu'el  vis  torn  a  ters  per  garan. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  les  faites  bouillir  en  bon  vin   tant  que  le 
vin  soit  certainement  re'duit  au  tiers. 

Par  exteiis. 
E  bolh  sobre  la  terra  ,  corn  fai  la  fon  al  prat. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  bouillonne  sur  la  terre  ,  comme  fait  la  fontaine 
au  pre'. 

Fig.  L'ira  qne  bulia  en  son  cor. 

Trad.  de  Bide,  fol.  49. 
La  colère  qui  bouillait  en  son  cœur. 

Part.  prés.  Per  aigna  buil£en  passatz 

Tota  l'autra  caru  que  il  donatz. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz  cass. 
Passez  par  l'eau  bouillante  toute  l'autre  chair  que 
vous  lui  donnez. 

Part.  pas.  Cant  er  ben  cueita  e  buillida. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Quand  elle  sera  bien  cuite  et  bouillie. 

cat.  esp.  Bullir.  it.  Bullire. 

2.  BoLiDOR,.y.  m.,  bouilloire,  chaudière. 

A  selbs  qu'intran  al  bolidor 
Don  jamais  non  poiran  issir. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Patz  passien. 
A.  ceux  qui  entrent  dans  la  bouilloire  d'où  jamais 
ils  ne  pourront  sortir. 

3.  Bvllicio,  s./.,  lat.  tfBuixiTio  ,  bouil- 
lonnement, cbullition. 

Bcixicio  es  fervor  de  sanc. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  85. 
Ebullilion  est  ferveur  de  sang. 

esp.  Bullicio.  it.  Bollizione. 

4.  Ebullicio,  s./.,  lat.  ebullitio,  ébul- 

lition. 
Entro  qne  es  sedada  la  ebullicio. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  26. 
Jusqu'à  ce  que  ïébullition  est  apaisée. 
F.sr.   Ebtilicion.   tort.   Ebullicâo.    it.  Ebulli- 
zione. 


BUR 

5.  Bolidura,  s.  f. ,  bouillagé. 

Que  en  nna  bolidura  non  tenberai  d'una 
libra  de  céda  eu  sus. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  117. 

Qu'en  un  bouillagé  je  ne  teindrai  en  sus  d'une 
livre  de  soie. 

6.  Esbulir,  v.,  échauffer,  animer. 
Cant  ebascus  s'esbui.is  en  la  fervor  de  drei- 

tura. 

Tvad.  de  Bède  ,  fol.  79. 

Quand  chacun  s'échauffe  dans  la  ferveur  de  droi- 
ture. 
it.  Ebollire. 

7.  Rebulzir,  v.y  retremper. 

Part.  pas. 

Mas  li  bran  de  Colonba  e  l'acer  rebulhit. 
Guillaume  de  Tudf.la. 
Mais  les  glaives  de  Cologne  et  l'acier  retrempe. 

BULLA. ,  bolla,  s./.,  lat.  bulla  ,  bulle , 
métal  arrondi  et  marqué  d'un  sceau. 
Hom  pot  falsar  la  moncta  o  lo  sagell  tdel 
rey  o  la  bulla  del  papa. 

V.  et  Vert. ,  fol.  24. 
On  peut  falsiGer  la  monnaie  ou  le  sceau  du  roi  ou 
la  bulle  du  pape. 

De  ma  bolla  man  cofermar. 

Statuts  de  Montpellier  de  1204. 
Je  mande  confirmer  par  mon  sceau. 
anc.  cat.  Bulla.  esp.  Bula.   port.  Bulla.  it. 
Bolla. 

1.  Bullar,  bollar,  v. ,  buller,  sceller. 

De  la  bolla  es  establit  que  negus  bom  non 
sia  tengntz  de  bolla  ,  e  si  alcus  bollara  per 
sa  propria  volontat,  non  don  per  la  bolla  mais 
"VI  deners ,  e  per  sagel  de  cera  IIII  deners. 
Statuts  de  Montpellier  de  1204. 

Au  sujet  de  la  bulle  il  est  e'tabli  qu'aucun  liomnie 
ne  soit  tenu  de  la  bulle,  et  quand  quelqu'un  hui- 
lera par  sa  propre  volonté' ,  il  ne  donne  pour  la  bulle 
que  six  deniers ,  et  pour  le  sceau  de  cire  quatre 
deniers . 
Part.  pas.  Carta  bolla da  de  plom. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  160. 

Charte  scellée  de  plomb. 

Trames  sns  letras  bulladas. 

Cat.  dels  apost.  de  Borna,  fol.  206. 

Transmit  ses  lettres  huilées. 
esp.  Bollar.  it.  Bollare. 

BURDO,   s.  m. ,  lat.   burdo,  bardot, 
bardeau. 


13UR  a7i 

Bnrdonem  produeit  equusconjnnctusasella?. 

Ebrard.  Betun  ,  in  Grœcismo. 
Aquel   qui   es  de  caval  et  somma  apelam 

BURDO. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  236". 

Nous  appelons  bardot  celui  qui  est  de  cheval  et 
d'ânesse. 

BUREUS,  s.  m. ,  bure,  étoffe  grossière. 

Mas  tan  sui  greus  .1  proar, 
Qu'anc  poiratz  mi  '1  bureus  far 
De  Presset  dir  qe  fos  saya. 

P.  Rvimond  de  Toulouse  :  Arai  ben. 
Mais   je  suis  si  difficile  à  convaincre  ,   que  vous 
pourriez  avant  me  faire  dire  que  la  bure  est  sayoïi  de 
drap  de  Perse. 

ANC.  fr.  Myeux  vault  vivre  sonbz  gros  bureaux 
Pauvre,  qu'avoir  esté  seigneur 
Et  pourrir  soubz  riebes  tumbeaux. 
Villon  ,  p.  22. 
cat.  Burel.  esp.  Buriel.  port.  Burel.  it.  Bu- 
rello. 

2.  Burel,  adj. ,  brun. 

Que  degu  non  anse  tenber  ni  far  tenher... 
degnna  bladura  blancba  ni  burela. 

TU.  de  i36o.  Doat,  t.  LXVII ,  fol.  372. 
Que  personne  n'ose  teindre  ni  faire  teindre...  au- 
cune chose  filée  blanche  ni  brune. 

BTJRLAIRE,  s.  m.,  moqueur,  railleur. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Ab  aver  don  sui  burlaire 
T.  de  Hugues  et  de  Reculaire  :  Cometre  us. 
Avec  la  richesse  dont  je  suis  railleur. 

anc.  cat.  Burlo.  esp.  Burlador.  it.  Burlatore. 

2.  Burga,  s.  f. ,  bourde,  raillerie. 
Trufas  e  burgas  de  jocglars. 

V.  et  Vert.,  fol.  ï\. 
Moqueries  et  railleries  de  jongleurs. 

cat.  esp.  Burla.  port.  Bulra.  it.  Burla. 

BURQUIER,  s.  m.,  écurie,  étable    à 
ânes. 

"Volgues  cambiar  son  moli,  qu'el  pogues  far 
burquier  o  bordolez. 

TU.  de  l23o.  Arch.  du  Boy.,  J  ,  307. 

Voulût  changer  son  moulin ,  afin  qu'il  pût  faire 
écurie  ou  petite  habitation. 

BURS,  s.  m.,  heurt,  choc,  coup. 

E  no  î  a  trau  ni  cabrion, 


7.^1  L, 

Tenle  ni  peira  ai  cairou 
Qne  no  '1  don  un  colp  o  un  burs. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  32. 
Et  il  n'v  a  poutre  ni  chevron  ,   toile  ni  pierre  ni 
moellon  qui  ne  lui  donne  un  coupon  un  choc. 

2.  Bukcab  ,  v. ,  butter,  broncher. 

Om  non  pot  tan  plan  anar 
Que  non  l'avengua  burcar. 

B.  Carbonel  :  Amors  per. 
Un  homme  ne  peut  aller  si  sagement  qu'il  ne  lui 
arrive  de  broncher. 
ANC.  fr.  En  busquant  plusieurs  fois  à  Fuis  de  la 
chambre...    Busquèrent    ou   heurtèrent   à 
l'uis  qui  estoit  cloz. 
Letl.  de  rem.,  1898,1402.  CarpentieR,  1. 1,  col.  686. 

3.  Abroxcar,   v.,  heurter,  trébucher, 
broncher,  se  précipiter. 

Cant  Tus  dels  pes...  s'abronca. 

V.  et  Vert.,  fol.  58. 
Quand  l'un  des  pieds...  se  heurte. 

anc.  fr.  La  dame  s  embronca  aval. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  1686. 

BUS ,  s.  m.,  bateau ,  barque. 

Si  cum  val  mais  grans  naus  e  mar 
Que  bus  ni  sagecia 

P.  Cardinal  :  Ben  valgra. 
Ainsi  comme  un  grand  vaisseau  vaut  mieux  en  mer 
que  barque  ni  nacelle. 
cat.  Bue.  Esr.  Buza. 

BUSTZ  ,  BRUC,  BRUSC  ,  BRUT,  S.  JTl.,  tfOUC 

du  corps,  buste. 

Fendutz  per  bcstz  tro  als  braiers. 

Bertrand  de  Born  :  Miez  sirventes. 
Fendus  par  bustes  jusqu'aux  enfourchures. 
Aqui  lor  an  las  testas  del  Btttrc  cebradas. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  3s. 
Là  ils  leur  out  se'pare'  les  têtes  du  buste. 
Largua  ac  sa  forcadura ,  long  e  plenier  lo  brut. 
Roman  de  Fierabras,  v.  980. 


CAB 

Il  eut   son   enfourchure  large  ,   le  buste  long   et 
plein. 

...  Partis  ben ,  a  mon  voler, 
Per  testa  ,  per  nRusc,  en  cartier. 

P.  Cardinal  :  Ieu  non  sui. 
Je  se'parai  hien  ,  à  mon  aise  ,  par  tête  ,  par  tronc, 
en  quartier. 

anc.  fr.  Et  mainte  teste  i  fit  du  bu  sevrer. 

Roman  de  Garin  le  Loherain,  p.  l3. 

Et  trespassant  li  a  le  chief  du  bus  sevré. 

Roman  de  Fierabras  en  vers  français . 
Comment  saulveriez-vous  icelles  cendres  a 
part  et  séparées  des  cendres  du   bust  et  feu 
funeral. 

Rabelais,  liv.  III ,  ch.  49- 

ESP.  tort.  it.  Bttsto. 

BUZA.C,  busart,  s.  m.,  buse,  busart , 

oiseau  de  proie. 

Als  poletz  es'piatadoza,  d'els  défendre  con- 
tra '1  bitsac  mot  enrosa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  146. 
Elle  est  très  attache'e  aux  petits  ,  très  soigneuse 
de  les  défendre  contre  le  busart. 
Fig.     Que  y  an  fatz  li  buzartz  d'enjan. 

MarcABRis  :  Lo  vers  comens. 
Qu'y  ont  fait  les  busards  de  tromperie. 
anc.  fr.  Jamais  buzart  ne  fist  tour  d'épervier. 
J.  Marot,  t.  V,  p.  i4- 
Un  sot  busart  le  moleste  à  grand  tort. 
Sunt-Gelais  ,  p.  90. 
it.  Bozzagro. 

2.  Buzacador,  s.  m.,  amateur  de  buse. 

...  Li  rie  home  cassador 
M'enueion  e  'i  buzacador  , 
Parlan  de  volada  ,  d'austor, 
E  jamais  d'arraas  ni  d'amor. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  una. 
Les  riches  hommes  chasseurs  et  les  amateurs  de 
buses  m'ennuient ,   en  parlant  de  vole'e  ,  d'autour  , 
et  jamais  d'armes  ni  d'amour. 


C,  î.  m.,  troisième  lettre  de  l'alphabet 
et  seconde  des  consonnes. 

Empero  mais  ieu  volria 
O  e  C  mantas  sazos. 

Cadenet  :  Amors  c  com. 

Pourtant  maintes  fois  j'aimerais  mieux  o  et  c. 


O  et  C  forment  le  mot  oc,  qui  si- 
gnifie oui. 

CABEB, v.,  lat.  caper*?,,  contenir,  fournir. 

Meravil  me  on  poiria  '1  joy  caber. 

Berenger  de  Palasol  :  Tan  m'ahelis. 
Je  m'e'tonnc  où  je  pourrais  contenir  le  honheur. 


CAtf 
—  Être  contenu,  demeurer. 

Es  dit  cap,  qnar  lotz  "V  sens  corporals  oabo 
en  el. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  34- 
Est  dit  chef,  parce  que  tous  les  cinq  sens  corpo- 
rels sont  contenus  en  lui. 

Car  qui  al  segle  vol  caber  , 
Maintas  vetz  l'aven  a  soffrir. 

P.  Vidal  :  Cant  hom. 
Car  qui  veut  demeure r  dans  le  sièc.le,  il  lui  arrive 
maintes  fois  de  souffrir. 

Qu'el,  qu'es  mais  de  tôt  lo  mon, 
Caup  en  vos ,  verge  certana. 

G.  RlQUlER  :  Aissi  quon  es. 
Que  lui ,  qui  est  plus  que  tout  le  monde ,  fut  con- 
tenu en  vous  ,  vierge  certaine. 

Part.  pas.  E  screlz  mal  e  lag  cabitz 
De  coissis  et  de  siessadas. 

Folquet  de  Lunel  :  El  nom  de. 
Et  vous  serez  mal  et  tristementyÔH/vii  de  coussins 
et  de  sie'ges. 

Si  as  molber  de  sen  cabida, 
Ama  la  cum  la  tua  vida. 

Libre  de  Senetjua. 
Si  tu  as  femme  fournie  de  sens,  aime-la  comme 
ta  vie. 
cat.  Cabrer,  esp.  port.  Caber.  it.  Capere. 

2.  CàPACITAT,    S.  f,    lat.    CAPACITATf/n  , 

capacité. 

Per  que  sia  de  maior  capacitat. 

Figura  redonda  que  es  de  maior  capacitat. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  34  et  280. 
Pour  qu'il  soit  de  plus  grande  capacité. 
Figure  ronde  qui  est  de  plus  grande  capacité. 

cat.  Capacitat.  esp.  Capacidad.  port.  Capaci- 
dade.  it.  Capacità. 

3.  Capable,  ad/.,  capable. 

Si  s'en  troba  de  capables. 

Fors  de  Bearn  ,   p.  1072. 
S'il  s'en  trouve  de  capables. 

4.  Caban  a,  s.f ,  cabane,  chaumière. 
Voyez  Leibnitz,  p.  io5;  Muratori, 

Dis  s.  33. 

Hanc  rustici  cafaka;»  vocant  quod  unuui 
tantum  capiat. 

IsiD.,   Orig.,  XIV,   12. 

Que  eu  y  puesca  tener  una  cabana  a  ma 
vida. 

Tit.  de  1253,  Doat,  t.  CXXXIX,  fol.  76. 
Que  j'y  puisse  posse'der  une  cabane  pendant  ma  vie. 

T. 


CAU 


,73 


—  Baraque. 

E  cabanas  e  pabalhos. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  55. 
Et  baraques  et  pavillons. 
cat.    Cabanja.   esp.    Cabana.  port.    Cabana. 
it.  Capanna. 

5.  Cayssa,  caissa,  s.f.,  lat.  capsa,  caisse, 
cassette. 

En  una  cayssa  donsamen 
L'a  mult  bellament  estnzat. 

Un  tkoubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Doucement  l'a  très  l>ien  caclie'  en  une  caisse. 
L'arsivesque  a  los  clavels  de  la  caycha  gitat. 

Roman  de  Fierabras  ,  v.  49$) . 
L'archevêque  a  tire'  les  clous  de  la  cassette. 
E  poiran  li  a  luocx  valer  mil  tans 
Qu'en  sa  caissa  dos  pies  sacs  de  besanbs. 
G.  Olivier  d'Arles,  Coblas  triadas. 
Et  dans  l'occasion  pourront  lui  valoir  mille  fois 
autant  que  deux  pleins  sacs  de  Lésants  en  sa  caisse. 
cat.  Capsa-,  esp.  Caxa.  port.  Caixa.  it.  Cassa. 

6.  Capse  ,  s.f.,  châsse. 

La  capse  del  argent....  ont  es  lo  cors. 

Tit.  de  i534  ,  Doat,  t.  C1V,  fol.  3 14. 
La  châsse  d'argent —  où  est  le  corps. 

7.  Caisseta,  s.f,  petite  caisse,  cassette. 

Una  caisseta  mandet  far. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ordonna  de  faire  une  cassette. 
cat.    Capseta.    est.    Caixita.    port.    Caixina. 
it.  C assena. 

8.  Capsula,  s.f,  lat.  capsula,  capsule, 
petite  caisse. 

Una  tela  dita  capsula  o  cayssheta  del  cor. 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  52. 
Une  toile  dite  capsule  ou  cassette  du  coeur. 
esp.  Capsula,  it.  Capsola. 

9.  Chaupir,  v. ,  prendre,  saisir. 

Sol  las  terras  puescan  chacpir, 
Qui  s  vuelha  n'aia  Fnelb  mulhat. 

P.  Cardinal  :  Qui  volgra  sirventes.  far. 
Pourvu  qu'ils  puissent  prendre  les  terres,  en  ait 
les  yeux  mouillés  qui  voudra. 

10.  Sobrecaupir,  v.,  couvrir,  surmon- 
ter. 

Que  aignaset  pluvias 
Sobrecaupiron  fort  las  vais  e  las  gandinas. 
V.  de  S.  Honorât. 

35 


274 


CAtt 

Que  Us  «.lux  et  les  pluies  couvrirent  fort  les  val- 
lées et  les  bocages. 

i  i.  Caption,  .v./,  lat.  captions//,  cap- 
ture, prise,  arrestation. 

Totz  aquels  que  avio  estât  a  la   captïo  de 
son  predecessor  papa  Bonifaci. 

Cat.  dfis  apost.  de  Roma,  fol.  207. 

Tous  ceux  qui  avaient  été  à  l'arrestation  de  son 
prédécesseur  le  pape  lkmilace. 

Non  si  consenta  ciniON  nengnna. 

Statuts  de  Provence.,  Julien  ,  t.  II ,  p.  q3t. 

Qu'il  ne  se  consente  aucune  arrestation. 

Los  habitaus  volens  evitar  la  c\rTio  del  dicb 
loc  el  de  las  personas. 

Vit.  du  \.iv*  siècle ,  Doat,  t.  CXXV,  fol.  97. 

Les  habitants  voulant  e'viter  la  prise  dùdit  lieu  et 
îles  personnes. 

Per  caption  et  arrest  de  lors  proprîas  per- 

sonnas. 

Tit.  de  i353,  Doat,  t.  CXXV,  fol.  65. 
Par  capture  et  arrestation  de  leurs  propres  per- 
sonnes. 

anc.  cat.  Capciô.  anc.  bsp.  Capcion. 
12.  Captura,  s./.,  lat.  captura,  cap- 

Hire. 

Per  captura  rt  arrest  de  lor  personnas. 

Tu.  de  i373,Doa.t,  t.  CXXV,  fol.  8b'. 
Par  capture  et  arrestation  de  leurs  personnes. 
1  vr.  esp.  port.  Captura,  it.  Cattura. 

i3.  Captionai.,  ad/.,  d'arrestation,  qui 
lient  à  la  capture. 
Non  consenta  nengunasletras  captionai.s. 
Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  II ,  p.  43t. 
Qu'il  De  consente  aucunes  lettres  d'arrestation. 

1  V  Capcios,  adj.,  lat.  captiosui,  captieux. 

Penchas  pozicios 

Capciosas. 

Ihev.  d'amor,  fol.  123. 

Feintes  suppositions  captieuses. 

1  \t.    Capcios.  esp.  fort.  Capcioso.   it.  Cap- 

zioso. 

i5.  Captiosauf.n,  ado.,  captieusement. 

Mostradas  d'alcunas  gens  CAPTIOSAMEW. 

Tit.  de  1261 ,  Doat  ,  t.  X,  fol.  284. 
luontrées  captieusement  par  quelques  personnes. 

est.  port.  Capciosamente. 

16.  Captar  ,  v.,  lat.  captais,   capter, 
acquérir. 


CAB 

Fig.  Et  mette  azautimnns 

A  CAPTAR  henvolcnza  en  primas  de  las  gens. 

P.  DE  Corbiac  :  Kl  nom  de. 
Et  mettre  de  la  politesse  à  capter  d'abord  la  bien- 
veillance des  gens. 
cat.  esp.  tort.  Captar.  it.  Captare. 

17.  Captivar,  v.,  lat.  captivar*?,  cap- 
tiver, tenir  captif. 

Près  et  captivet  et  amenet  a  m  se  per  so 
inatrimoni  Radeguuda. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  67. 
Il  prit  et  captiva  et  amena  avec  lui  pour  son  ma- 
riage Radegonde. 
Captivet  Judea. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ib'5. 
Il  captiva  la  Jude'e. 
Part.  pas.  LXX  ans  els  quais  fo  cattivat  eu 
F.abilonia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  127. 
Soixante-dix    ans    pendant    lesquels    il   fut  tenu 
captif  eu  Babylonc. 

cat.  anc.   esp.    Captivar.  esp.  moi».  Cauùvar. 
port.  Captivar,  cadvar.  it.  Cattivare. 

18.  CvPTIVITAT,  S.  j\,  lat.  CAPTIVITAM77W  , 

captivité. 

Es  mort  en  cattivitat. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  16. 
Il  est  mort  eu  captivité. 

anc.   fr.  La  chàidvitet  de   Sion...    La  nostre 
caidvetet. 

Anc.  tr.  du  Psaul.  de  Corbie,  ps.  12S. 

cat.  Captivitat.  ksp.  Caudvidad.  it.  Cattività. 

19.  Captivatio,  s.f.,  captivité. 

Es  estada  mot  greu  la  dila  cattivatio. 
Tit.  de  1419.  Doat  ,  t.  LTV,  fol.  :>.g2. 
Ladite  captivité  a  ele  très  pénible. 

ANC.  fr.  Jérusalem  estre  en  chativoisons. 
Romancero  français ,  p.  10O. 

20.  Caytivikr,  s.  m.,  prison,  misère. 
En  aquest  caytivier  estet  Pilât  II  ans. 

Roman  de.  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  ?3. 
Pilate  resta  deux  ans  dans  cette  prison. 
E  nou  temp  la  polpra  dels  reis ,  ni  mespreza 
lo  chaitivier  dels  mendies. 

Trad.  de  Rede,  fol.  l\i. 
Et  ne  craint  la  pourpre  des  rois ,  ni  ne  méprise  la 
misère  des  mendiants. 

cat.  Capdvcri.  anc.  esp.  Capdverio.  esp.  mod. 
Caudvcrio.  tort.  Cadvciro. 


CAB 

21.  Cai'tiu  ,  caitiu  ,  adj.,  lat.  CAPTiytlJ, 
captif,  prisonnier. 
E  tener  captiva,  inclansa. 

Roman  de  F l  unie  ne  a  ,  fol.  32. 
Et  tc'Dir  captive ,  enferme'e. 
Si  lo  filh  sera  caitius  entre  Sarrazins  et  lo 
paire  no  '1  voira  résiner. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  loi.  16. 
Si  le  fils  sera  captif  parmi   les  Sarrasins  ,  et  le 
père  ne  le  voudra  pas  racheter. 

—  Chétif ,  malheureux. 

Fig.  De  totz  caitius  sui  ieu  aissel  que  plus 
Ai  grand  dolor  e  suefre  greu  tnrmen. 
Pons  de  Capdueil  :  De  totz  caitius. 
De  tous  les  malheureux  je  suis  celui  qui  ai  plus 
grande  douleur  et  souffre  plus  pe'nible  tourment. 
Caitieu  !  cnm  em  tng  a  mal  mes  ! 

G.  moine  de  Beziers  :  Quascus  plor. 
Malheureux  '.   comme   nous   sommes   tous    mis  à 
mal! 

\nc.  fr.  Fi  ans  hom,  ilist-ele,  je  te  pri 
De  la  caitive  aies  merci... 
Trois  fois  s'est  caitive  clamée. 
Roman  du  comte  de  Poitiers,  p.  2l\  et  27. 

anc.  cat.  Caitiu.  anc.  esp.  Captivo.  esp.  mod. 
Cautivo.  port.  Cativo.  it.  Cattivo. 

22.  Caitivet,  adj. ,  chétif,  malheureux. 
Ay  !  caitivet,  co  em  torhat! 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Ah .'  chétifs,  comme  nous  sommes  trouble's  ! 
it.  Cattivello. 

a3.  Encaytivar  ,  v. ,  tenir  captif,  em- 
prisonner. 
Part.  pas.  Mot  longamen  bncaytivat. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Très  longuement  tenu  captif. 

anc.  esp.  Encativar. 

24.  Acaptar,  acatar,  v. ,  obtenir. 

Au  moyen  âge,  le  verbe  accaptarc"  a 
été  employé  dans  les  diverses  accep- 
tions Cacheter,  prendre,  accepter,  etc. 
Mas  ges  non  chant  per  aver  acaptar. 

T.  DE  BoNFlLS  ET  DE  GlRAUD  :  GuiraUt. 

Mais  je  ne  chante  point  pour  obtenir  richesse. 

—  Solliciter,  mendier. 

F. 'ls  trop  nutz,  ses  veslimenta, 
E  van  leur  pan  acaptar. 

Bertrand  de  Born  :  Moût  mi  phi. 


CAB  275 

Et  je  les  trouve  nus,  sans  vêtements,  et  ils  vonl 
mendier  leur  pain. 

Irai  per  tôt  acaptan 

De  ch;;scuna  un  bel  semblant. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  puois. 
J'irai  partout    sollicitant   de   chacune   une   belle 
manière. 

—  Acheter. 

S'ieu  trobes  plaser  a  vendre, 
E  agnes  prou  de  pagar, 
Ben  mi  porri'  om  reprendre , 
S'ieu  non  l'anes  acatar. 

B.  Zorgi  :  S'ieu  trobes. 
Si  je  trouvais  plaisir  à  vendre  ,  et  que  j'eusse  assez 
pour  payer,  on  pourrait  bien  me  reprendre,  si  je  ne 
l'allais  acheter. 
anc.  fr.  A  acatet  bien  et  leoiaument. 

Charte  d'Enguerrand  de  Coucliy  de  1266. 
Cilz   qui   l'ara   achetet  en    goyra   paisible- 
ment. .  .  .    Cestui    qui    avéra    cestui  heritaige 

achetet. 

Charte  de  Valenciennes  de  \\\!\. 

On  ne  peut  trop  cher  achapter 

Mercy,  qui  est  le  plus  grant  bien. 

Œuvres  d'Alain  Chartier,  p.  y36. 

cat.  Acaptar.  anc.  esp.  Acaptar.  it.  Accattare. 

25.  Recaptar  ,  v. ,  rétablir,  racheter. 
Part.  pas.  Donan  ,  meten, 

Plazers  fazen , 

Es  valors  recaptada. 

P.  Cardinal  :  Qui  vol  aver. 
Donnant  ,  de'pensant ,  faisant  des  plaisirs  ,  le  mé- 
rite est  rétabli. 

cat.  Recaptar.  it.  Riscattare. 

26.  Forcap,  forcapi,^.  m, ,  basse  lat. 

FORWCAPZM/tt  ,    lods. 

C'était  un  droit  du  seigneur  sur  les 
choses  trouvées  et  sur  les  mutations. 
Agues  tôt  lo  forcaps. 

Tit.  de  1227.  Arc  h.  du  R.oy.,  J.,  32b'. 
Eut  tout  le  lods. 

Ab  dos  deners  tolosas  que   n'agro  d'acapte 
e  lor  FORCAn. 

Tit.  de  I2.'j3.  Arch.  du  Roj.,  J.,  325. 
Avec  deux  deniers  toulousains  qu'ils   en    eurent 
d'acapte  et  leur  lods. 

anc.  fr.  Prinst  la  possession  et  saisine,  sanz 
ce  qu'il  paiast  foriscapi  et  sans  obtenir 
lausisme  ne  licence  du  souverain. 

TU.  de  i38g.  Carpentier,  t.  II,  col.  487. 


■2-G  CAB 

27.  Ancaps,  $.  m. ,  profit. 

Yostr'  es  I'ancaps  e  totz  lo  mescaps  miens. 

Aimeki  p.e  Pe&iilain  :  Nulshom. 
Lo  profil  est  vôtre  et  tout  le  dommage  mien. 

28.  Mescabar,  MENKSCABAR,  MESCAPAR, 
v.,  manquer,  échapper,  diminuer, 
perdre,  déchoir. 

Mas  homs  per  sa  grau  folia 

Mescabet  sa  senhoria. 

E  qnan  mescabam  nostr'  aver. 

Bref,  d'amor,  fo  .  18  et  107. 
Mais  l'homme  par  sa  grande  folie  perdit  sa  sei- 
gneurie. 

Et  quand  nous  perdons  notre  avoir. 

Qu'en  lui  ai  mescabat  senhor  et  amie  bo. 

SoRDEL  :  Planher  vuclli. 
Qu'en  lui  j'ai  perdu  seigneur  et  bon  ami. 

Et  a  s'arma  menbscabada. 

Conlricio  e  penas  infernals. 
Et  il  a  perdu  son  âme. 

Mais  am  ab  lieis  mescabar 
Qa'ab  autra  joy  conqnistar. 

P.  Vidal  :  Pus  tornat. 
J'aime  mieux  déchoir  avec  elle  que  conquérir  le 
bonheur  avec  une  autre. 

Gréa  sera  qne  no  i  s  mescap. 

Brev.  d'amor,  fol.  17. 
Il  sera  difficile  qu'il  ne  s'y  perde. 
asc.  fr.  Je  sui  li  pins  cheliz  da  monde 
Et  de  toz  li  pins  meschevez. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  1 ,  p.  3j3. 

ANC.  cat.  Menyscabar.  anc  esp.  Mescabar.  esp. 
mod.  Menoscabar .  port.  Mescabar. 

29.  Mescap,  s.  ni.,  méchef,  malheur, 
mésaventure. 

Adnn  tertre  montan  ,li  ven  un  gran  mescaps, 
Son  bon  caval  li  es  desotz  li  encltnatz. 

Pioman  de  Fierabras,  v.  3537- 
Montant  sur  un  tertre,  il  lui  survint  une  grande 
mésaventure,  son  bon  cheval  s'est  abattu  sous  lui. 
Can  es  lo  mescaps  sors. 

Giracd  de  Borneil  :  Dels  bels. 
Quand  le  malheur  est  surgi. 
Tenir  l'en  pot  tais  mescaps  e  tais  dans, 
Qu'il  fara  pro  si  '1  restaur'  en  des  ans. 
B.  Calvo  :  Luecde. 
Il  peut  lui  en  venir  tel  malheur  et  tel  dommage, 
qu'il  fera  assez  s'il  le  re'pare  en  dix  ans. 


CAB 

anc.  FR.  L  ne  graut  maladie  prist  le  roi  à  Paris 
dont  il  fit  à  tel  meschief,  si  comme   il  le 
disoit ,  que  l'une  des  dames  qui  le  gardoit , 
li  vouloit  traire  le  drap  sus  le  visage. 
Joinvili.e,  p.  6\ 
Car  où  je  fais  semblant  de  rire  , 
J'ai  toujours  le  cueur  en  meschief. 
OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  797. 

anc.  cat.  Menjscab.  anc.  esp.  Mescabo.   esp. 
moq.  Menoscabo. 

3o.  Mescabamen  ,  s.  m. ,  perte  ,  malheur. 

Per  lo  mescabamen  de  la  causa  qu'om  planh. 

Leys  d'amors,  fol.  !\\. 
Par  le  malheur  de  la  chose  qu'on  plaint. 

3i.   Entrecapiadamens,  adv.,  par  des 
malheurs  réciproques. 
Los  trebals  e  las  guerras  e  los  descofîmens 
Que  s  mogro  l'us  a  l'autre  entrecapiadamens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  del. 
Les  travaux  et  les  guerres  et  les  déconfitures  qu'ils 
se  causèrent  l'un  à  l'autre  par  des  malheurs  réci- 
proques. 

32.  Acceptar  ,  v. ,  lat.  acceptar^,  ac- 
cepter. 

Li  pregan  que  aquela  vêla  prendre  et  ac- 
ceptar. 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  19. 
Le   prient     qu'il    veuille    prendre    et     accepter 
celle-là. 

Se  deia  acceptar  en  comte  et  en  deminu- 
tion. 

Reg.  des  Etals  de  Provence  de  iqot. 
Se  doive  accepter  en  compte  et  en  déduction. 

cat.  Acceptar.  esp.  Aceptar.  port.  Acceptar. 
it.  Accettare. 

33.  Acceptio,  s.f.,  lat.  acceptio,  ac- 
ception. 

Senes  acceptio  et  distinctio  de  personas. 

TU.  du  xme  sièc.  Doat  ,  t.  CXVIII,  fol.  34. 
Sans  acception  et  distinction  de  personnes. 
cat.  Accepciô.  esp.  Acepcion.  tort.  Accepcào. 

34-  Acceptamen  ,  s.  m. ,  acception. 

Senes  acceptamen  de  nombre,  de  personas. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  48. 
Sans  acception  de  nombre,  de  personnes. 

35.  Exceptar,   V.  ,  lat.   EXCEPTAR?.,  CX- 

cepter. 


CAB 

Nul  boni  non  deu  kxceptar. 

Brev.  d'amor,  fol.  98. 
Ne  doit  excepter  aucun  homme. 
Empero  alqus  vers  ii'exceptem. 

Leys  d'amors,  fol.  97. 
Pourtant  exce]>tons-vn  quelques  vers. 
Part.  pas.  Als  cas  exceptais. 

Charte  de  Greulou  ,  p.  çfy. 
Aux  cas  exceptés. 

36.  Exceptât,  septat,  prêp. ,  excepté. 

Exceptât  la  frucha  bêla 

D'aquel  albre. 

Brev.  d'amor,  fol.  5^. 
Excepté  le  beau  fruit  de  cet  arbre. 
E  fara  tôt  cant  boni  fara  ,  exceptât  peccat. 

Lie.  de  SyàrttCj  fol.  3o. 
Et  fera  tout  ce  qu'homme  fera  ,  excepté  péché. 
La  vista  e  '1  parlar  perderon 
Trastotz  essens,  aissi  co  eron, 
Septat  Josepb  ,  que  aqui  estet. 

Trad.  de  l'Êpang.  de  l'Enfance. 
Tous  ensemhle,  ainsi  qu'ils  e'taient ,  perdirent  la 
vue  et  le  parler,  excepté  Joseph  ,  qui  demeura  là. 
cat.  Exceptât,  esp.  port.  Eccepto.  it.  Eccet- 
tato. 

37.  Exceptio,  s./.,  lat.  exceptio  ,  ex- 
ception ,  restriction. 

Alcunas  exceptions  de  la  dicba  régla. 

Leys  d'amors,  fol-  26. 
Aucunes  exceptions  de  ladite  règle. 
El  no  fara  pas  exceptio  del  rei. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  io3. 
Il  ne  fera  pas  exception  du  roi. 
El  coffessa  ab  exceptio. 

Trad-  du  Code  de  Justinien ,  fol.  Iq. 
Il  avoue  avec  restriction. 

—  Défense ,  moyens. 

El  non  vol  admettre  las  exceptions,  allé- 
gations, e  defensas. 

Statuts  de  Provence.  Masse,  p.  193. 
Il  ne  veut  admettre  les  exceptions,  allégations  et 
de'fenses. 

Exceptio  de  non  nuinerada  pecunia. 

Tit.  du  xme  si'ec.  Areh.  du  Roy.,  J.,  328. 
Exception  d'argent  non  compté. 
cat.  Excepciô.  esp.  Excepcion.  port.  Excep- 
câo.  it.  Eccezione. 

38.  Interceptio  ,  s./.,  interception. 
Segon  contraris  movemens  ab  interceptio 

et  înterposicio  de  îepaus. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  66. 


CAB 


27- 


Selon  mouvements  contraires  avec  interception  et 
interposition  de  repos. 

39.  CoNCEBRE,  V.  ,  lat.  CONCIPCRE,    COn- 

cevoir. 

Usât  soveu  per  jovencelas  las  ret  aptas  a 
concebre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  219. 
Employé  souvent  par  jouvencelles  les  rend  aptes  à 
concevoir. 

Qne  concebras  per  l'aurelha 
Dieu. 

P.  de  Corbiac  :  Dona  dels. 
Que  tu  concevras  Dieu  par  l'oreille. 
Car  l'aura  cossetjbitt. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  8. 
Car  elle  i'aura  conçu. 

Feiuua  turquesa  portan 
Cossebre  non  pot  ges  efan. 

Brev.  d'amor,  fol.  29. 
Femme    portant   turquoise  ne  peut  aucunement 
concevoir  enfant. 

anc.  cat.  Concevra.  Esr.  Concebir.  tort.  Con- 
ceber.  it.  Concepire. 

40.  Conceptio  ,  s.  f. ,  lat.   conceptio  , 
conception. 

Ret  apta  la  niayritz  a  conceptio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3o. 
Rend  la  matrice  aple  à  conception. 
La  concettio  de  Nostra  Dona. 

Calendrier  provençal. 
La  conception  de  Notre-Dame. 
Am  conception  de  gendre,  de  nombre,  de 

persona. 

Leys  d'amors,  fol.  iq6. 
Avec  conception  de  genre ,  de  nombre ,  de  per- 
sonne. 

cat.   Conceptio.  esp.  Concepcion.  tort.  Con- 
ceicâo.  it,  Concezione. 

41.  Concebement,  s.  m.,  conception. 
Ren  donas  aptas  a  concebre,  et  ajuda  lor 

concebement  et  a  enfantar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  225. 

Rend  femmes  aptes  à  concevoir,  et  aide  leur  con- 
ception et  à  enfanter. 

Nostra  Dona  fon  verges  en  son  concebe- 

MENS. 

V.  et  Vert.,  fol.  q. 
Notre-Dame  fut  vierge  en  sa  conception. 
anc.  fr.  Or  Deus  l'oit,  si  donat  concivement 
a  Rebeche. 

Dial.  de  S.  Grégoire,  Hv.  1 ,  th.  8. 


278 


CAtt 


anc.   cat.   Concebement.    tsr.    Concelimiento. 
tort.   Concebimento.il.  Concepimento. 

/ti.  Decebre,  ?>. ,  lat.  uecip^re,  déce- 
voir, tromper. 
No  l'en  decebra...  no  'ls   en    decebran... 

non  m  1  n. ri  m. 

Titres  de  960. 
INe  l'en  trompera...  ne  les  en  tromperont...  nous 
ne  tromperons. 

Pot  me  rie  far  o  decebre. 

E.  Cairel  :  Aras. 
Peut  me  faire  puissant  ou  me  tromper. 
Non  sai  perqae 
M'auci  ni  m  vol  decebre 

Que  ,  per  ma  fe , 
Lai  on  plus  me  decep, 
Non  a  merce. 
Aimeri  de  Pegol.un  :  Ses  mos  apleitz. 
Je  ne  sais  pourquoi  elle  me  tue  et  me  veut  trom- 
per; vu  que  ,  par  ma  foi ,  là  où  plus  elle  me  trompe, 
il  n'y  a  pas  merci. 

El  senher  NUc ,  que  anc  dessebre 
No  vole. 
R.  Vidal  de  Bezaudun  :  En  aquel  temps. 
Le  seigneur  Hugues,  qui  jamais  ne  voulut  tromper. 
Part.  prés.  Don  anc  failhi  en  cutz,  ni  en  pezatz, 
Ni  en  fols  ditz,  ni  en  faitz  decebens. 
A.  Brancaleon  :  Pessius. 
D'où  jamais  je  faillis  en  opinions  ,  ni  en  pense'es , 
ni  en  paroles  folles  ,  ni  en  faits  décevants- 
Part.  pas.  En  que  seretz  desecputz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Bel  m'es. 
En  quoi  vous  serez  trompé. 
anc  fr.  E  li  vileinsle  vol  deceivre... 
Por  lui  deceivre  è  engigner. 
Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  270  et  q92- 
Ou  certainement  il  pense  qu'il  t'ait  décent. 
Lett.  de  S.  Bernard.  Montfaucon  ,  Bill.  bibl. 

t.  II ,  p.  1387. 

anc  cat.  Decebre.  anc.  esp.  Decebir. 

/,3.  Decetjbudamen,   adv, ,  trompeuse- 
ment. 

Enduihg  decei  eudames  per  conseil. 

Ta.  de  1286.  Doat,  t.  CLXXIV ,  fol.  284. 
Induit  trompeusement  par  conseil. 

44.  Deceptio,  s./.,  déception,  fraude. 
Fez  u  breu  faire  per  gran  deceptio. 

Poème  sur  Boèce. 
11  fit  faire  une  lettre  par  grande  fraude. 


CAB 

Totas  fallacias  e  totas  decettios. 

V.  et  Vert.,  fol.  2^. 
Toutes  faussetés  et  toutes  déceptions. 
ahc.  cat.  Decepciô.  ahc.  esp.  Decepc'ion. 

/t5.  Dessebement  ,  s.    m.,   tromperie, 
perfidie. 

Us  prec  que  us  gardatz  de  lot  dessebement 

delhs  Sarrazis. 

Philomena. 

Je  vous  prie  que  vous  vous  gardiez  de  toute  per- 
fidie des  Sarrasins. 

anc.  fr.  Par  celui  decevement  cuideront  tous 
qu'il  soit  Dieu  le  tout  puissant. 

Prophécies  de  Merlin,  ibl.  52. 
anc.  cat.  Decebementz.  anc.  esp.  Decebimiento. 

46.  Decebeire,  descebedor,  s.  m.,  trom- 
peur. 

Lo  decebeire  fein  vertat  tant  que  poseba 

decebre. 

Trad.  de  Bide,  fol.  61. 

Le  trompeur  feint  la  vérité'  tant  qu'il  puisse  tromper. 
Adject.  Mot  descebedor  propbetas  issiron  cl 
mont. 

Trad.  de  la  Irc  ép.  de  S.  Jean. 
Plusieurs  prophètes  trompeurs  sortiront  au  monde. 

47.  Deceptiu,  atlj.,  trompeur. 
Parauîas  deceptivas  e  cautelosas. 

Chronique  des  Albigeois,  p.  16. 
Paroles  trompeuses  et  cauteleuses. 
anc.  fr.   Qui  t'a  faiz  si  savant 

A  mettre  mots  deceptifs  en  avant. 
C.  Marot,  1.  IV,  p.  112. 
Tel  argument  est  deceptifet  plein  de  fallace. 
OEuvres  d'Alain  Charlier,  p.  336'. 
anc.  cat.  Deceptiu. 

48.  Percebre,  v.,  lat.  PERcipeRE ,  aper- 
cevoir, distinguer. 

Ab  tant  es  al  castels  vengutz, 

Et  a  dos  sirvens  tercebutz. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.   1 1 . 

En  même  temps  il  est  arrive' au  château,  et  a  aperçu 

deux  sergents. 

Pot  s'en  TERCEBRE. 

E.  Cairels  :  Aras. 

Elle  peut  s'en  apercevoir. 

Part.  pas.  E  '1  segon  es,  so  m  par, 

D'umil  precx  percecbdtz. 

G.  RiQUiER  :  Segon  qu'un. 

Et  le  second  est ,  ce  me  semble ,  distingué  par 

humble  prière. 


CAO 

Pf.rceut  pour  percebut. 
Prov. 

Mas, coin  dis lo  proverbis :  Tait  se  son  percect; 
Qn'els  an  clans  lor  estable  e'  caval  son  perdut. 
Guillaume  de  Tudela. 

Mais,  comme  dit  le  proverbe  :  Ils  se  sont  lard 
aperçus;  car  ils  ont  fermé  leur  etahle  et  les  chevaux 
sont  perdus. 

anc.  fr.  La  dame  s'en  perçoit. 

Romancero  français ,  p.  23. 
Si  percent  assez  Lien  à  ceste  fois  qu'il  n'es- 
toit  pas  bien  eu  sa  grâce. 

MONSTRELET,  t.  I,  fol.   299. 

Je  l'ai  percéu  et  choisy. 

Roman  du  Chastela.in.de  Coucy,  v.  ^53 1. 

anc.  cat.  Percebre.  cat.    mod.  esp.  Percebir. 
port.  Perceber. 

!tg.  Percibilitat,  s./.,  percibilité. 

Ses  tota  quantitativa  extensio  o  percibixitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  9. 
Sans  aucune  extension  quantitative  ou  percibilité. 

5o.  Perceptitj,  ad/.,  perceptif. 

"Virtnt  anditiva...  de  sos  propriament  sensi- 
tiva  et  perceptiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5. 
Vertu  auditive...  proprement  sensitive  et  percep- 
tive de  sons. 

esp.  Perceptivo. 

5i.    Apercebre,  apercepre,  7). ,  aper- 
cevoir, aviser,  distinguer. 

E  si  s  n'APERCEP  lo  gilos. 

GiRAûD  de  Bornf.il  :  Ailas! 
Et  si  le  jaloux  s'en  aperçoit. 

Duret  lonc  temps  lor  amor  ans  que  el  ves- 
coms  ni  home  s'en  aperceubes. 

V.  de  Bernard  de  Ventadour. 

Leur  amour  dura  long-temps  avant  que  le  vicomte 
ni  personne  s'en  aperçut. 

Part.  pas. 

Que  sia  savis  et  discret...  e  ben  aperceuputz 

V.  et  Vert.,  fol.  72. 
Qu'il  soit  sage  et  discret...  et  Lien  avisé- 

Ien  crei  que  vos  seriatz 
De  dir  oc  aperceubudv. 

CaDEJîET  :  Amors. 
Je  crois  que  vous  seriez  avisée  pour  dire  oui. 

Fig.  E  sos  parlars  aperceubutz. 

Aimeri  de  Peguilain  :  De  tôt  «n  tôt. 
Et  son  parler  distingué. 


CA1J  27g 

Snbst.   Et  a  manb  nesci  acaptar 

Plus  qu'a  un  franc  aperceubut. 

G.  Adhemar  :  Ieu  ai  ja. 
Et  à  maint  ignorant  de  réussir  plus  qu'à  un  franc 
avisé- 
ASC,  cat.  Apercebrer .  cat.  mod.  esp.  Aper- 
cebir.  port.  Aperceber. 

52.  Aperceubudamens  ,   adv. }  avec  in- 
telligence, avec  discernement. 

E  fas  be  mon  mester  aperceubudamens. 

P.  de  CorbiAc  :  El  nom  de. 
Et  je  fais  Lien  mon  me'tier  avec,  intelligence. 

53.  Apercebemen,  s.  m.,  discernement, 
intelligence. 

E  deu  aver  leu  apercebemen. 

Serveri  de  Gironne  :  Bayle  jutge. 
Et  il  doit  avoir  prompt  discernement. 
cat.  Apercebiment.  esp.  Apercibimiento.  port. 
Apcrcebim  ento. 

5/j.  Despercebre,  v.,  ne  pas  se  précau- 
tionner, dépourvoir. 
Part.  pas.  Contra  peccat  gran  o  menut 

No  t  trobe  boni  desperceubut. 
Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertu*. 
Contre  pêche'  grand  ou  petit  qu'on  ne  te  trouve 
pas  dépourvu. 

55.  Desperseruhament  ,    adv. ,  à   l'irn- 
proviste. 

Lo  comte  de  Tripol   dbspersebudamf.nt  so- 
brevenc. 

Cat.  dels  apost.  de  Rom  a,  fol.  161. 
Le  comte  de  Tripoli  survint  à  l'improviste. 

56.  Recebre,  v.,   lac.   recip^re,  rece- 
voir, accepter. 

En  ricas  cortz  ai  vist  raantas  sazos 
Paubr'  enrequir  e  recebre  grans  dos. 
Arnaud  de  Marueil  .-  Si  cum  li. 
J'ai  vu  maintes  fois  en  riches  cours  des  pauvres 
s'enrichir  et  recevoir  de  grands  dons. 

El  es  digne  de  resserre  so  qu'a  servit. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  ?J-\. 
Il  est  digne  de  recevoir  ce  qu'il  a  rr.e'rité. 

—  Admettre  quelqu'un  chez  soi,  en  sa 
compagnie. 

Loth  que...  recebia  volontiers  los  paures  e 

ténia  ospitalitat,  receup  los  angels'que  lo  de- 

livreron. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  79. 


28o  CAR 

Lotli  qui...  recevoîl  volontiers  les  pauvres  et  te 
liait  hospitalité  ,  reçut  ta  an^es  qui  le  délivrèrent. 
Cant  la  vie,  resecp  la  am  gran  gaug. 

Philomena. 
Quand  il  la  vit ,  il  la  reçut  avec  grande  joie. 

—  Souffrir,  endurer. 

E  venc,  per  nostre  salvamen, 
Recebre  mort  e  passio. 

Pierre  d'Auvergne  :  Lo  Senher. 
Et  il  vint ,  pour  notre  salut ,   recevoir  mort  et 
passion. 

E  receubist  greu  mort  per  karitat. 

G.  RlQliER  :  Christian. 
El  vous  recules  cruelle  mort  par  charité. 
Fiff.  Qu'eu  RECiF.ur  amor  e  senboratge. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  \"i.. 
Vu  qu'il  en  reçut  amour  et  seigneurie. 
Lo  vers  recepia  '1  coins  Uc. 

B.  de  Venzenac  :  Pus  vey  lo. 
Le  comte  Hugues  recevait  le  vers. 
Ab  plazer  RECEr  e  recuelh 
Lo  dos  temps  que  colora  e  penb. 

A.  Daniel  :  Ah  plazer. 
Je  reçois  et  accueille  avec  plaisir  le  doux  temps 
qui  colore  et  peint. 

Loc.  Si  coin  Dieus  fos  de  vos  natz 
E  'n  RECEr  carn  humana. 

Lanfranc  ClGALA  :  Oi  :  maire. 
Ainsi  que  Dieu  fut  ne'  de  vous  et  en  reçut  chair 
humaine. 

Part.  pas.  E  tant  colp  dat  e  receubct  e  pies. 
Bertrand  de  Borx  :  Quan  la  novela. 
Et  tant  de  coups  donne's  et  reçus  et  pris. 
esp.  Recibir.  tort.  Receber.  it.  Ricevere. 

57.  Receptio,  s./.,  lat.  receptio  ,  ré- 
ception. 
La  réception  de  rua  lettra. 

Lettr.  de  l'Év.  de  Maguelonne.  M\RT(N  ,  p.  l56. 
La  réception  de  ma  lettre. 
Las  recf.ptios  tle  las  morgnas. 

Tu.  de  i3iç,.  Doat  ,  t.  CXXXU ,  fol.  343. 
Les  réceptions  des  religieuses. 
cat.  Recepciô.  esp.  Recepcion.  port  Recepcào. 
it.  Ricezione. 

58.  Recebimen  ,  recebemen,  s.  m.,  ré- 
ception. 
Lo  recebimek  dels  frnehs  de!  premier  an. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,   fol.  2 18. 
La  réception  des  fruit*  de  la  première  année. 
A  recebemen  de  guirens. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 


CAB 

A  réception  de  témoins. 
port.  Recebimento.  it.  Ricevimento. 

5q.  Recepta,  s.f. ,  recette,  ordonnance 
de  médecin. 

E  us  fai  la  recepta  legir.- 

Brev.  d'amor,  fol.  124. 
Et  vous  fait  lire  la  recette. 

—  Rentrée  de  fonds. 

Deu  rendre  compte  a  son  senhor  de   re- 
ceptas  e  de  despessas. 

V.  et  Vert.,  fol.  68. 

Il  doit  rendre  compte  à  son  seigneur  de   recettes 
et  de  dépenses. 

cat.  Recepta.  esp.  Recela,  tort.  Receita.  it. 
Ricetta. 

60.  Recepte,  s.  m.,  réceptacle,  asile. 

Tro  que  Remus  e  Romulns,  que  foron  d'els 
parens, 
Feron  un  pauc  recepte. 

P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Jusqu'à  ce  que  Rémus  et  Roniulus,  qui  furent 
parents  d'eux  ,  firent  un  petit  asile. 
anc.  fr.  Tant  a  aie  que  toute  vole 

Parvint  la  nuit  à  sou  recest. 

Roman  du  Renarl,  t.  III ,  p.  6. 
Recet  n'i  auroit  ni  ados. 
B.  df.  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  ib'5. 
Tu  n'as  forteresse  ni  recet  où  tu  puisse  fuir 
ne  ruucicr. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  t63. 
L'an  mil  quatre  cent  trente  sept 
Où  ebastel  de  plaisant  recept. 

Guari.es  d'Orléans,  p.  294. 

it.  Ricetlo. 
—  Recette,  compte. 

Rebatut    de   lor  recepte   per   aquels  a  cai 
appartenra. 

TU.  de  1379.  Doat,  t.  CXXV,  fol.  120. 

Rehattu  de  leur  recette  par  ceux  à  qui  il  appar- 
tiendra. 

61.  Recie>-t,  s.  m.,  refuge,  asile. 

Mètre  en  tal  ocaisso 
No  lor  demest  recient,  tor  ni  maio. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  62. 
Mettre  en  telle  difficulté  qu'il  ne  leur  demeure 
refuge,  tour  ni  maison. 

62.  Réceptacle,  s.  m.,  lat.  receptacm- 
uim ,  réceptacle. 


CAB 

Premier  réceptacle  de  sanc. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  29. 
Premier  réceptacle  de  sang. 

cat.  ESP.  Receptaculo.  it.  Ricettaculo. 
63.    ReCEBEIRE  ,   RECEBEDOR,   S.   111.,   lat. 

receptor,  receveur,  récipient. 
Ventre  es  recebedor  de  tôt  son  noyriment. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  58. 
Le  ventre  est  récipient  de  toute  sa. nourriture. 
Recebedor  del  emprumpt  fach  en  la  vila  de 
Nemse. 
Tit.  de  i433.  Jlist.  de  Nîmes,  t.  III ,  pr.,  p.  239. 
Receveur  de  l'emprunt  fait  dans  la  ville  de  Nîmes. 

—  Qui  fait  acception  ,  distingueur. 
Dieus  non  es  recebeires  de  personas. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cliap.  io- 
Dieu  n'est  pas  distingueur  des  personnes. 

Adj.  —  Recevable. 

Defension  d'aqui  en  ant  non  sia  recebe- 
doira. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Défense  d'ici  en  avant  ne  soit  pas  recevable. 

cat.  esp.  Receptor.  fort.  Recebedor.  anc.  it. 
Recipitore.  it.  mod.  Ricevitore. 

64.  Receptable,  adj. ,  recevable ,  con- 
venable. 

Te  eysauzi  en  temps  receptable. 
Trad.  de  la  IIe  Ep.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
Je  t'esauce  en  temps  convenable. 

65-  Receptiu,  adj.,  réceptif,  qui  a  la 
faculté  de  recevoir. 
En  si  ha  aytal   potencia  receptiva...  rb- 
ceptiva  de  iiluminacio  divinal. 

Elue-  de  las  pmpr.,  fol.  i3oct  l3. 
En   soi   a    telle   puissance    réceptive  ■•    réceptive 
d'illumination  divine. 

it.  Ricettivo. 

66.  Arrecebre,  v. ,  recevoir. 

Part.  pas.  L'exceptio   de  no   arrecebut   los 
cinquanta  milia  soutz. 

Tit.  de  1289.  Doat,  t.  CCXLII ,  fol.  460. 
L'exception  de  non  reçu  les  cinquante  mille  sous. 

67.  Occupar,  v.,  lat.  occuparc?,  occuper, 
prendre. 

E  si  ocorET  lo  papat. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  20. 
Et  ainsi  occupa  la  papauté'. 

I. 


CAB  28i 

Occcpar  ni  prendre  las  terras  dels  antres. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  10. 
Occuper  ni  prendre  les  terres  des  autres. 
Part.  pas.  Forlalesas  occupadas  per  luy. 

Tit.  du  xiv  sièc.  Doat,  t.  CLXXII,  fol.  220. 
Forteresses  occupées  par  lui. 

—  Employer,  donner  à  travailler. 
Part .  pas.  Ela  vie  que  so  marit  fo  occupât. 

Philomena. 
Elle  vit  que  son  mari  fut  occupé. 

Que  lo   diable    ton    enemic  te   tiobe   totz 
temps  occupatz  en  bonas  obras. 

Occupadas  de  non  estar  en  lnrs  ostals. 
F .  et  Vert.,  fol.  8b"  et  93. 

Que  le  diable  ton  ennemi  te  trouve  toujours  oc- 
cupé à  de  bonnes  œuvres. 

Soigneuses  de  ne  pas  rester  dans  leurs  demeures. 
cat.  esp.  Ocupar.  port.  Occupai:  it.  Occupare. 

68.  Occtjpatio,  s.  f. ,  lat.  occupatio, 
occupation,  soin,  invasion. 

Et  occupations  de  lnrs  terradors. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  2. 
Et  occupations  de  leurs  territoires. 

Fig.  Er  vencuz  per  la  occupatio  del  segle. 

Trad.  de  Bede,  fol.  7  1 . 
Sera  vaincu  par  l'occupation  du  siècle. 

cat.  Ocupaciô.   Esr.  Qcupacion.    port.  Occu- 
paçâo.  it.  Occupazione. 

69.  Occupatiu,  adj.,  possessif. 

O  son...  occupativas. 

Lejs  d'amors,  fol.  27. 
Ou  elles  sont...  possessives. 

70.  Preoccupar,  v.,  lat.  preoccupàrc-,, 

préoccuper,  dominer,  prévenir, 

S'ira  ti  preocupara,  tu  la  suausa. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  38. 
Quand  la  colère  te  dominera  ,  calme-la. 

Part.  pas.  Las  causas  que  son  préoccupa  bas 
per  davant  los  jurats. 

Fors  de  Béam,  p.  IO^- 
Les    causes  qui  sont   prévenues    par-devant  les 
jurats. 

cat.   r.sp.    Preocupar.   tort.   Preoccupar.  it. 
Preoccupare. 

71.  Recuperatio,  s.f.,  lat.  recupera- 
tio,  recouvrement. 

36 


282  CAB 

En  las  récupération  de  la  tort. 

Tit.  du  xmc  sièc.  lH'v  r,  t.X\  III  ,  loi.  86. 
D.ir.s  les  recouvrements  de  la  cour. 
(  \t.    Récupérai  10.    esp.    Récupération,    port. 
Recupcracào.  it  Recuperazione. 

CABRA.,  *•/•>  l««-  oapba,  chèvre. 

Daretz  carn  de  polit  aubel 
Eu  lait  de  cabra  freit  moillada. 

Deldes  de  Prades,  Auz-  eass. 
Vous  donnerez  chair  de  petit  agneau  mouillée  en 
lait  de  chèvre  froid. 

Loc.    E  a  vos  dos ,  ab  mon  grau  essien  , 
Kar.ii  cuiar  d'orne  qne  cabra  sia. 
T.  de  G-  Biquier  et  d'Henri  :  Sentier. 
Kl  avec  mon  grand  savoir,  je  vous  ferai  croire  à 
vous  deux  d'un  homme  qu'il  soit  chèvre. 
Prov.  Tan  grata  cabra  truey  que  mal  jatz. 
Lie.  de  Sydrac,  fol.  108. 
Tant  gratte  la  chèvre  jusqu'à  ce  qu'elle  gît  mal. 

cat.  esp.  port.  Cabra,  it.  Capra. 
i.  Cabreta,  s.f. ,  chevrette. 

En  lait  de  cabreta. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 

En  lait  de  chevrette. 

Cabrotas,  betz,  etc. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.,  1461  ,  t.  XV,  p.  q.16. 
Chevrettes,  lapins  ,  etc. 
(at.  Cabreta.  esp.  Cahrita.  m.  Capretta. 

3.  Cabrel,  s.  m.,  lat.  capreolh.?,  che- 
vreau. 

Coin  fait  al  lap  lo  cabrel  o  Pagnel. 

P.  MlLON  :  Pois  que  d'al. 
Comme  fait  au  loup  le  chevreau  ou  l'agneau. 
*  se.  fr.  Lez  un  boscbel  par  une  brecbe 
Vît  poignant  après  le  chevrel... 
Et  H  blanc  chevrel... 
Et  li  chevrel  qui  fu  legiers,  etc. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc,  t.  II .  p.  35l. 

4.  Cabrit,^.  m.,  cabri. 

C'aissi  cum  es  arditz 
Leos  pins  qne  cabritz. 

P.  Vidal  :  Dieus  en  sia. 
Qu'ainsi   comme  le   lion   est   plus   hardi  que   le 
cabri. 
cat.  Cabrit.  esp.  port  Cabrito.  it.  Capretto. 

5.  Cabrât,  s.  m.,  chevreau. 


CAB 

Cabrât  pel  ha  plus  lônc  et  rude  que  anliel. 
Elue,  de  lus  propr  ,  fol.  25o. 

Chevreau  a    le   poil  plus  long  et   pins   rude  que 
agneau. 

6.  Cabrol  ,  CABIROL  ,  s.  m.,  lat.  CAPRCOI.H.?, 
chevreuil. 

L'auzel  portaretz,  e  casatz 

Un  cabrol  tro  que  prelz  l'aialz 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  porterez  l'oiseau  ,   et  chassez    un   chevreuil 
jusqu'à  ce  que  vous  l'ayez  pris 
Qa'esquirols 
Non  es  ni  cabirols 
Tans  leus  coin  ieu  sui. 

E ambaud  d'Orange  :  Aras  no. 
Qu'écureuil  ni  chevreuil  n'est  aussi  léger  que  je 
suis. 

cat.  Cabirol.  anc.  esp.  Cabriola,  it.  Cavriolo, 
capriuolo. 

7.  Cabirola,  s.f ,  chevrette. 

Ieu  vî  cabirola  ses  nielsa  ,  qnar  tôt  jorn 
payshia  tamarisc 

Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  22'5. 

Je  vis  une  chevrette  sans  rate  ,  parce  qu'elle  pais- 
sait toujours  le  tamarisc. 

8.  Caprin,  cabren,  adj.,  lat.  caprine, 

de  chèvre. 

Cendre  de  corn  capri ...  Nafra  clansa  ab  pel 

CAPRINA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l!\7.. 
Cendre  de  corne  de  chèvre...  Blessure  fermée  avec 
peau  de  chèvre. 

Non  ac  vestit  mas  pel  cabrena. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol,  S.'j- 
Il  n'eut  de  vêtement  que  peau  de  chèvre. 
esp.  Cabruno.  port.  Cabrum.  it.  Caprino. 

9.  Cabril,  adj,,  lat.  caprilw,  qui  est  de 

la  chèvre. 

A  semblan  d'usatge  cabril. 

MarcabRls  :  Lo  vers. 
A  semhlant  d'usage  de  chèvre. 
anc.  cat.  Cabronil. 

10.  Cabrier,  s.  m.,  lat.  cwRcinus,  ehe- 
vrier. 

Ja  '1  fol  cabrier  no  semblarai 
Qu'enques  la  reina  l'ames. 

Galbert  Amius  :  Breu  vers. 
Jamais  je  ne  ressemblerai  au  fou  chevrier  qui  de- 
manda que  la  reine  l'aimât. 


CAB 

<  at.    Cabrer,    esp.    Cabrera,    port.    Càbrciro, 

it.  Caprajo ,  capraro. 

i  r.  Cabreria,  ca.briera,  s./.,  boucherie 
où  l'on  vend  la  chair  de  chèvre. 
Fassa  portai-  a  la  cabreria...  Se  talhe  a  la 

CABRIBRA. 

Ord,  des  Rois  de  Fi .,  itfoi,  t.  XV,  p.^iSet  l{i6. 

Fasse  porter  à  la  boucherie...  Se  dépèce  à  la  bou- 
cherie. 
esp.  Cabreria. 

12.  Caprizant,  adj. ,  lat.  caprisantc/w  , 
cap  risant. 

Cnm  es  pois  caprizant. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  21. 
Comme  est  un  pouls  caprisant. 

13.  CoRPICORNE,    CAPRICORNUS,    S.     ni., 

lat.  capricornwv,  capricorne. 

Cela  renha  ea  un  sigue  que  a   nom  cor  pi  - 

CORNE. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  5iî. 
Celle-là  règne  en  un  signe  <{iii  a  nom  capricorne. 
Tropics  del  crancer  es  dicb  l'us 
E  l'autre  de  capricornus. 

Bret>.  d'amor,  fol.  26. 
L'un    est  dit    tropique  du   cancer   et   l'autre  du 
capricorne. 

cat.   Capricorni.    est.  port.   Capricornio.    it. 
Capricorne). 

i4-Caprifuelh,  s.  m.,  lat.  caprifolz'm/72  , 
chèvrefeuille. 
Sac  de  caprifuelh. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  lo3. 
Suc  de  chèvrefeuille. 
it.  Caprifoglio . 

CABRION.  ,  cabiros  ,  s.  m. ,  chevron. 
£  110  i  a  traa  ni  cabrion  , 
Teuîe  ni  peira  ni  cairon. 

Roman  deJaufre,  fol.  32. 
Et  n'y  a  poutre  ni  chevron,   tuile  ni  pierre  ni 
moellon. 

Saumada  de    cabirons  et  de    barras   dona 
cascuna  de  sa  maniera  I  cabiron  o  I  barra. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  107. 
Charge  de  chevrons  et  de  barres  donne  chacune  de 
sa  manière  un  chevron  ou  une  barre. 

A  quel  foragier  que  avian  fait  far  dels  cabi- 
ros de  la  maio  de  lor  trael. 

TU.  de  1284.  Arch.  du  Roy.,  J.,  3l8- 


CAC 


t83 


Ce  grenier  à  fourrage  qu'ils  avaient  fait  faire  des 
chevrons  de  la  maison  de  leur  pressoir. 
esp.  Cabrio. 

■i.  Cabrella  ,  s.f. ,  rais  de  la  roue. 

Del  bratz  no  us  pretz  una  figa, 
Que  cabrella  par  de  biga. 

G.  DK  BfcniiUEDAN  :  Cansonetu 
Pour  le  bras  je  ne  vous  prise  une  figue  ,  vu  qu'il 
paraît  un  rais  de  roue  de  char. 

3.  Cabrionat,  s.  m.,  chevronnage,  che- 
vrons employés  dans  une  construc- 
tion. 

Las  traus  d'aquel  palbays  son  d'un  fust  que 
es  apellat  sedre;  lo  cabrionat  es  de  Libano. 
Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  32. 

Les  poutres  de  ce  palais  sont   d'un  bois  qui  esl 
appelé  cèdre  ;  le  chevronnage  est  de  bois  du  Liban. 

CAC ,  cada  ,  adj.  indéterm. ,  chaque. 

Ieu  no  la  vei  cac  dia. 

Giraud  le  Roux  :  Ara  sabrai. 
Je  ne  la  vois  chaque  jour 
A  cada  joc  metam  un  croy  baro. 

T.  de  Faure  et  de  Falconet  :  En  Falconet. 
\  chaque  jeu  mettons  un  lâche  baron. 
Cad'  an  an  freg  doze  mes. 

B.  DE  TOT  LO  MON  :  Mais  fregs. 
Chaque  anne'e  ils  ont  froid  douze  mois. 

Adv.  comp.  Quan  me  faill  pas  sobre  toailla , 
Que  cada  petit  lo  m  tailla. 
Le  moine  de  Montaldon  :  Ben  m'enueia. 
Quand  le  pain  me  manque  sur  la  nappe ,  vu  qu'il 
me  le  coupe  peu  à  peu. 

Qu'ieu  ai  vista  comensar  tor 
D'una  sola  peira  ab  bastir 
E  cada  pacc  levar  aussor. 

Giraud  de  Bokneil  :  Non  puesc  soûrii 
Que  j'ai   vu   commencer   une    tour  en   bâtissant 
d'une  seule  pierre  et  peu  à  peu  s'élever  plus  haute. 
cat.  esp.  port.  Cada. 

2.  Cada  us,  subst.  indét. ,  chacun. 
E  no  y  ten  mat  bec  ni  gola 
Nuls  ausels,  ans  bray  e  canta 
Cada  us 
En  son  us. 

A.  Daniel  :  Autet  e  bas. 
Et  nul  oiseau  n'y  tient  muet  bec  ni  gosier,  hk<iî 
chacun  crie  et  chante  selon  son  usage. 
E  penrai  de  la  faissos 
De  qvada  un  de  las  melhors  qu'auran. 
Elias  de  Barjols  :  Belhs. 


284 


CAC 


Et  je  prendrai  des  manières  de  chacun  d*s  meil- 
leures qu'ils  auront. 
cat.  Cada  un.  it.  Cadauno. 

3.   Cascun,  quascun,  subst.  indèt. ,  lat. 
qu AliscvMquc ,  chacun. 
On  lit  dans  une  charte  de  Pépin  de 
l'an  753  : 

Alias   natioues  promiscuas  de  QUASCUMywe 
pagos  vel  provincias...Nec  eorum  necuciantes 
nec  de  omiies  naciones  QUAscuMçwe. 
Hist.  de  l'abbaye  de  S.  DenjSj  pièc.  justif.,  n°  35- 

Voyez  Denina,  t.  II,  p.  241  et  273. 

E  que  cascus  no  fos  coebos 
D'apenre  Castia-gibs. 

E.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Et  que  chacun   ne   fût  empressé  d'apprendre  le 
Châtie-jaloux. 

Per  esproar  de  quascun  son  semblan. 
B.  de  Ventadour  :  Quan  la  fuelha. 
Pour  éprouver  l'opinion  de  chacun. 

Irai  per  tôt  acaptan 

De  chascuna  un  bel  semblan. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  pois. 
J'irai  partout  sollicitant  de  chacune  un  beau  sem- 
blant. 

■ — Chaque,  chacun,  adj.  indèt. 

Quascus  bos  om  si  fai  10  so  degra. 
Poème  sur  Boece. 
Chaque  bon  homme  se  fait  le  sien  degré.   - 
Beutatz  e  valors  e  cueindia , 
Dona,  creis  en  vos  quascun  dîa. 

Pons  de  Capdueil  :  S'anc  fis  ni  dis. 
.  Dame  ,  beauté  et  mérite  et  agrément  croît  en  voua 
chaque  jour. 

anc.  fr.  Toujours  se  deffendirent  et  rallièrent 
en  chascun  carrefour  de  la  ville. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  3^4- 
De  chacun  costé  entrèrent  en  grandes  re- 
monstrances  et  à  soutenir  chacun  son  parti. 

Cojiines,  liv.I,  p.  z!\!\. 
âne.  esp.  En  cascun  de  los  oîos  eebo  uua  pun- 
nada. 

V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cop.  39^- 
anc.  cat.  Quascun.  esp.  Cada  uno.  tort.  Cada 
hum.  it.  Ciascuno. 

CACA,  s./.,  lie,  excrément. 

E  coma  aquell  que  fai  oli ,  que  reteu  io  plus 
gras  6  gieta  por  la  caca  e  la  grossa  substantîa. 

V.  et  Vert  ,  fol,  35. 


CAC 

Comme  celui  qui  fait  l'huile  ,  qui  retient  le  plus 
gras  et  jette  dehors  la  lie  et  la  grosse  substance. 

cat.  tort.  Caca.  it.  Cacca. 

2.  Cacar,  v. ,  lat.  cACARf,  cliier. 

C'aprop  de  la  crotz  cagatz. 

Marcoat  :  Una  ren. 
Que  vous  chiez  auprès  de  la  croix. 

cat.  esp.  tort.  Cagar.  it.  Cacare. 

3.  Concagar,  v.,  lat.  concacarc,  chier, 
concilier. 

Apres  lo  pet,  totz  m'en  concagaria. 

T.  DU   COMTE  DE  PROVENCE  ET  D'ARNAUD  :  Amies. 

Après  le  pet ,  je  m'en  concilierais  tout. 
ANC.  fr.  Ceux  qui  vuellent  concilier  la  gloire 
de  l'empire  et  de  ton  nom   par  leur  fans 
enortemens. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  i63. 

A  ceux  qui  pour  moi  concilier, 
"Viennent  mes  roses  espier. 

Roman  de  la  Rose,  v.  363 1 . 

CACENPHATON,  s,  m.  ,  cacologie. 
'Kax.éy.pa.TOv.  Cacempbaton  dictio  obscœna 
vel  incomposite  sonans. 

Isidor.  Orig.,  1 ,  33. 
"Vol  dire  cacenphaton  aytant  coma  mala , 
aspra  e  laia  sonoritat. 

Cacenphatons  es  can  lag  sona 
La  dictios  que  bom  mensona. 

Leys  d'amors,  fol.  106. 
Cacologie  veut   dire    autant  comme  mauvaise, 
âpre  et  laide  consonance. 

La  cacologie  est  quand  le  terme  qu'on  mentionne 
sonne  laidement. 

CACHOSSINTHETON ,    s.   m.,    caco- 
phonie. 

KstJcoc-t/'vOêTOv.  Lucian,  de  Calumn.  non  tem. 
cred.,  §.  14,  t.  III,  p.  144  >  1.  83,  éd.  Reitz. 

Cacosyntheton  ,  vitiosa  compositio. 

Isidor.  Orig.,  I,  33. 

Es  apelada  cachossintheton  ,  ay tan  coma 
viciosa  et  aspra  ordinatios  0  compositios  de 
dictios,  et  aspra  concursios  de  dictios  et  ernpa- 
chada  transpositios  de  dictios. 

Leys  d'amors,  fol.  108. 

Est  appelée  cacophonie,  autant  comme  vicieuse  et 
âpre  ordonnance  ou  composition  d'expressions  ,  et 
âpre  concours  d'expressions  et  transposition  embar- 
rassée d'expressions. 


Cx\D 
CADAFALC,  s.  m.,  échafaud. 

En  los  cadafals  s'en  monte* 
Lo  reis. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  l33. 
Le  roi  monta  sur  les  échajaitds. 

—  Machine  de  guerre,  tour  de  bois. 
Los  cadafalcs  dobles  e  ab  ferme  escalo. 

GUILLAUME  DE  TuDELA. 
Les  échajaitds  (lou)iles  et  avec  ferme  éclielle. 

anc.   fr.    Où  chafaut  que  l'on  ot  establi  fu 
porté. 

JoiNVILLE,  p.  l58. 

Et  dn  chafauh  où  ils  jonoient  leurs  tragédies. 

Amyot,  trad.  de  Plutarque,  Vie  de  Thésée. 
Ceux  du  cbastel  decliquerent  quatre  marti- 
nets... contre  lesdits  chauffait x  ;  ces  quatre 
martinets  gettoient  si  grosses  pierres  et  si  sou- 
vent sur  ces  chauffaux ,  qu'ils  furent  bientôt 
froissés. 

Froissart,  1. 1,  cap.  121  ;  Carpentier, 
1. 1,  col.  o,36\ 
anc.  cat.  Cadafal.  esp.  Cadalso.  tort.  Cada- 
falso.  it.  Catafalco. 

CADE ,  s.  m. ,  cade ,  sorte  de  genévrier. 
Prendetz  la  goma  del  genebre, 
So  es  albre  ;  e  sembla  pebre 
Sa  frnita ,  cant  es  ben  madura  ; 
Et,  en  la  nostra  parladura  , 
A  nom  cade. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  la  gomme  du  genévrier,  c'est  un  arbre;  et 
son  fruit ,  quand  il  est  mûr,  ressemble  au  poivre  ; 
et ,  dans  notre  langage  ^  il  a  nom  cade. 
cat.  Cade. 

CADENA,  s./.,  lat.  catena,  chaîne. 
Trai  veltre  o  lebrier  en  sa  cadena... 
Cum  veltres  en  cadena. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  2  et  27. 
Tire  chien  ou  lévrier  en  sa  chaîne... 
Comme  lévrier  en  sa  chaîne. 

—  Sorte  d'ornement. 

Ni  ja  non  anran  pro  botos... 
Cadenas  d'argen  ni  tessels. 

Bref,  d'amor,  fol.  12g. 
Et  jamais  n'auront  assez  de  boutons...   chaînes 
d'argent  ni  agrafes. 

Fig.        Ab  suau  cadena 

Mi  destrenh  e  m  lia. 

Peyrols  :  Ah  joi 
M'élreint  et  me  lie  avec  douce  chaîne 


CAD 


285 


EU  se  veyria  en  las  cadenas  del  dyable,  en 
carcer  del  peccat. 

V.  et  Vert.,  fol.  69. 

Il  se  verrait  dans  les  chaînes  du  diable  ,  en  prison 
de  péché. 

anc.  fr.  J'ai  la  cadene  an  pié. 

RemiBelleau,  t.  I,fol.  a3i. 
Entravez  à  la  cadene  de  tant  d'infirmités. 
Camus  de  Belley,  Diversités,  t.  I.  fol  i/j. 
cat.  esp.  Cadena.  port.  Cadea.  it.  Catena. 

2.  Cana,  s.f.,  chaîne. 

Si  mi  donz,  que  m  te  ses  cana  , 
No  val  pro  mais  c'autra  assatz. 

Rambaud  d'Orange  :  A  mon  vers. 
Si  ma  dame ,  qui  me  tient  sans  chaîne,  ne  vaut 
beaucoup  plus  qu'autre. 

3.  Cadenat,  s.  m.,  cadenas. 

E  '1s  verials,  e  las  portas ,  e  'ls  ennbs ,  e  '1s  cade- 

NATZ. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  les  vitraux  ,  et  les  portes,  et  les  coins,  et  les 
cadenas, 

4.  Cadenar,  v.,  lat.  CATENARe,  enchaîner. 

Part.  pas.  D'aquestas  cartillages  entre  se  uni 
das  et  cadenadas  la  gola  es  composta. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  q6. 
La  gorge  est  composée  de  ces  cartilages   unis  et 
enchaînés  entre  eux. 
it.  Catenare. 

5.  Encadenar,  v.,  lat.  incatenar^  en- 
chaîner. 

Ditz  amoros  vertadiers  encadena 
Mo  ferm  voler. 

Savari  de  Mauleon  :  Qui  bon  frug. 
Vrai    discours    amoureux   enchaîne   mon    ferme 
vouloir. 

Part.  pas.  En  la  cal  ardent  cadena  son  enca- 
jdenat  e  per  lo  col  estreg  liât  los  peccadors. 
Contricio  e  penas  injernals. 
En   laquelle  ardente  chaîne    sont   enchaînés   les 
pécheurs  et  étroitement  liés  par  le  cou. 
Fig.    Dels  rims  encadenatz. 

Leys  d'amors,  fol.  22. 
Des  rimes  enchaînées. 

Causon   redonda  et  encadenada  de  motz 
e  de  son. 

V.  de  Giraud  Rii/uier. 
Chanson  arrondie  et  enchaînée  de  mots  et  de  son. 
cat.  esp.  Encadenar.  port.  Encadear,  it.  /«- 
catenare. 


•286 


CAD 


6.  Encahenamkn,  s.  m. ,  enchaînement. 

Alqa  apelo  encadenamen  la  locntio  que 
havem  pauzaila  vn  cliraaz. 

/ ..  ys  d'amors,  fol.  i3o. 

Aucuns  appellent  enchaînement  la  locution  que 
nous  avons  posée  à  la  gradation. 

7.  Descadenar,  v.,  déchaîner. 

Qa'ilh  m'a  mes  en  tal  cadena 
Don  malha  no  s  descadena. 

Bertrand  de  Born  :  Cazut  sui. 
Qu'elle  m'a  rais  en  telle  chaîne  dont  maille  ne  se 
déchaîne- 
Part,  pas.  Cam  leos  o  lanpartz,  can  es  desca- 

denatz. 

Guillaume  de  Tudela. 

Comme  lion  ou  léopard,  quand  il  est  déchaîne. 
Esr.  Desencadenar.    port.    Desencadear.    it. 
Scatenare. 

CADERA,  cadieira,  s.  /.,  lat.  cathe- 
dra, trône,  chaire,  chaise. 
Emperador  avem  de  tal  manera 
Que  non  a  sen,  ni  saber,  ni  membranza; 
Pins  ibriacs  no  s'asec  en  cadera. 

Lanza  :  Emperador. 
rVous  avons  empereur  de  telle  manière  qu'il  na 
sens,  ni  savoir,  ni  souvenir;  plus  ivrogne  ne  s'assit 
sur  le  trône. 

Portan  l'a  l'eveseat,  en  cadïera  l'an  mes. 
V.  de  S.  Honorât. 
Ils  le  portent  a  l'évêché ,  ils  l'ont  mis  en  la  chaire. 
Car  tro  vol  dire  cadieira. 

Bref,  d'amnr,  loi.  19. 
Car  trône  veut  dire  chaise. 
Loc.    Quan  levaran  en  cadera  , 
Per  lina  valor  enteira  , 
Lo  pros  comte  de  Rhodes. 

FolquET  DE  Lunel  :  Per  amor. 
Quand  ils  e'ièveront  au   trône,  pour  pur  mérite 
entier,  le  preux  comte  de  Bhodez. 

L'emperaire  levet  en  cadteyra  sans  dé- 
mens ad  apostoli. 

Roman  de  la  prise  de  Jérusalem  ,  fol.  16. 
L'empereur  éleva    saint  Clément   sur   la   chaire 
comme  pape. 

—  Nom   d'une   monnaie   de   France   et 
d'Angleterre. 

Cadieras  d'antra  manyera  que  liegon  :  Phi- 
lippus,  etc.  Cadieras  d'Engleteyra  que  liegon  : 
Eduardus,  etc. 

Tarif  des  monnaies  en  provençal 


CA1 

Chaises  d'autre  manière  OÙ  on  lit  :  PlllLlPPUS,  etc. 
Chaises  d'Angleterre  où  on  lit  :  Kia'AKDUS  ,  etc. 

ANC.  fr.  l!b  roi  estoit  assis  en  sa  chajere  riche- 
ment aornée. 

IMONSTRELET  ,  t.  II ,  fol  .   23. 

Leqnel  estoit  assis  sur  une  chaière  couverte 
de  drap  d'or. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  192. 

cat.  Cadira.  anc.  Esr.  Cadera.  tort.  Cadeira. 
it.  Cattedra. 

2.  Catedrai.,  adj. ,    lat.    cathedraus , 
cathédral. 

En  la  glieia  que  es  catedrai. 
De  san  Peyre  e  de  san  Paul. 

V.  de  S.  Alexis 
En  l'église  de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul,  qui 
est  cathédrale. 
anc.  fr.  Où  sont  li  cathedra!  chanoinne. 

G.  Gtjiart,  1. 1  ,p.  344- 
cat.  esp.  Catedrai.  tort.  Cathedra!,  it.  Cattc- 
dràle. 

CADUC,  adj. ,  lat.  caducws,  caduc. 
Alcus  la  nomo  mal  caduc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  100. 
Quelques  uns  la  nomment  mal  caduc. 

Substantiv.  Dizo  que  valo  a  epileutics  et  cadux. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  278. 
On  dit  qu'ils  valent  aux  épilcptiques  et  caducs. 

cat.  Caduc,  esp.  port.  it.  Caduco. 

CAGOT,  s.  m. ,  cagot. 
Cagots  no  pagaran  talhas. 

Fors  de  Bearn,  p.  1072. 
Les  cagots  ne  pajeront  pas  de  tailles. 

Les  cagots  étaient  une  espèce  d'hom- 
mes abjecte  et  méprisée  qu'on  croyait 
descendus  des  Goths  d'Aquitaine;  ils 
vivaient  comme  hors  de  la  société. 

Voyez  Oihenart,  Not.  Mr.  Vasconiœ , 
p.  414  ;  Du  Cange,  t.  II,  col.  26. 

CAILLA,  s./.,   bas.    lat.    qua^milla  , 
qualia,  caille. 

Ans  vol  guerra  mais  que  cailla  esparvi  rs 

Bertrand  de  Born  :  Miez  sirvenl 
Mais  il  veut  guerre  plus  quYpcrvier  caille. 

Loc.   F.  fo  pus  gras  qui'  <at.ha. 

B\MBAID  DE  V     "i  1  IF  ^s     El    0  que 


CAI 

El  il  fut  plus  gras  que  caille. 
it.  Quaglia. 

C.AIREL,  s.  m.,  carreau,  trait. 

Trazon  ab  arbaleslas  los  cairei.s  empenatz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Avec  arbalètes  ils  lancent  les  traits  cmpcnne's. 

E  trai  cairfls  trenchans,  per  ben  ferir. 

G.  Faidit  :  Cascus  hom. 
El  ,  pour  Lien  frapper,  lire  traits  tranchants. 

Fîg.     Ab  un  cairel  de  plazensa 
Fabregat  en  foc  d'amor. 

P.  Vidal  :  Tant  an  ben. 
Avec  un  trait  de  plaisir  fabriqué  au  feu  d'amour. 

anc.  fr.   Met  en  la   corde    un   grand   carrel 
d'acier. 
Roman  de  Garin.  Du  Cange  ,  1. 1 ,  col.  671. 

Et  II  quand  qui  en  l'air  cliquent. 

G-  Guiart,  t.  I.  p.  ib'o. 

anc.  cat.  Quadrell.  it.   Quadrello. 

1.  Cayreliera  ,  *.  f.  s  carrelière,  ouver- 
ture par  où  l'on  tirait  les  traits. 
Am    cayrelieras,    lasquals    cayrelieras 
sian  faytas  en  ayssi  co,  etc. 

TU.  de  i356'.  Doat,  t.  XCI1I ,  fol.  209. 
Avec  carrelières ,    lesquelles    carrelières  soient 
faites  ainsi  comme  ,  etc. 

3.  Encaireixar  ,  v.,  accabler,   percer 
de  traits. 
Los  meton  lay  on  boni  los  encairella. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
Les  mettent  là  où  on  les  accable  de  traits. 

CAIS ,  s.  m.,  joue,  mâchoire,  dents, 
bouche,  visage. 

Caitîus,  desheretat  d'amor, 

Ses  jov,  dolens,  que  d'ira  m  pais, 

E  par  ben  al  front  et  al  cais. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Crezens. 
Malheureux  ,  déshérité  d'amour,  sans  joie  ,  souf- 
frant, qui  me  nourris  de  tristesse,  et  cela   paraît 
bien  au  front  et'aux  joues- 

Cum   del  ean  eni  cazet  del  cays  la   carus, 
quan  l'ombr'  e  l'aigua  '1  trabis. 

Pierre  d'Auvergne  :  L'airs  clars. 

Comme  le  chien  à  qui  la  viande  tomba  de  la  bou- 
che, quaud  l'image  dans  l'eau  le  trompa. 

Adonc  poiet  al  rei  lo  sancs  el  cays. 

Romande  Gerard.de RossiUon,  fol.  :>x>. 
Alors  le  sang  monta  au  visage  du  roi. 


CAL 


087 


J.oc    Mas  l'afars  no  us  iesca  del  cays. 

B.  de  la  SALA  :  Dicus  aydatz. 
Mais  que  l'aftàire  ne  vous  sorte  de  la  bouche 

Si  tan  ricx  rnotz  me  passa  '1  cays. 

Giraud  de  Borneil  :  Ges  de  sobre  voler. 
Si  une  parole  si  puissante  me  franchit  les  dents. 

Ara  m  faran  colh  f.  cais. 

Rambaud  de  Vaquf.iras  :  Sirventes. 
Maintenant  me  feront  accueil  et  caresse. 

?..  C\YSM,n,s.f.,  dent  mâchelière,  dent. 
E  tant  gran  col  el  li  donet 
Che  doas  caysals  li  arabet. 

Roman  de  Blandin  de.  Cornouailles ,  etc. 
Et  il  lui  donna   si   grand  coup  qu'il  lui  arracha 
deux  dents. 

Natura  a  provezit  a  cascuna  bestia  d'algnnas 
armas ,  cum  a  singlars  de  loncs  caysalhs. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  23o. 

La  nature  a   accordé  à  chaque  bête  de  certaines 
armes  ,  comme  au  sanglier  de  longues  dents. 

cat.  Caxal. 

3.  Caissel,  .y.  m. ,  mâchoire. 

Ab  son  dons  caut  morsel 
Prop  del  caissel. 

Marcabrus  :  Lo  vers  comensa. 
Avec  son  doux  chaud  morceau  près  de  la  mâchoire. 

4.  àcaissar,  v. ,  embrasser,  caresser. 

M'acnoil 
Nijosta  se  hi'acaissa. 

Ogiers  :  Era  quan . 
M'accueille  et  contre  soi  me  caresse. 

5.  Escayssar,  v.,  rompre  la  mâchoire. 

Tira  '1  fie  tan  tro  I'escayssa. 

G.  Adhemar  :  Lanquan. 
Il  tire  tant  le  frein  jusqu'à  ce  qu'il  lui   rompe  la 
mâchoire. 

cat.  Escaxalar. 

CALA,  s.f.,  cale. 

Car  no  y  a  ni  cala  ni  port 
On  puesca  star  segur  de  mort. 
Deudes  de  PjiADES  ,  Poëme  sur  les  Vertus. 
Car  il  n'y  a  ni  cale  ni  port  où  il  puisse  être  assuré 
contre  la  mort. 

cat.  esp.  it.  Cala. 


CALABRE,  v.  m.,  caiabre,  machine  de 
guerre. 
Marin   Sanut,  parlant  du  siège  de 


a88  CAL 

Ptolémaïdc  par  le   souclan    Scraf,   en 
1291,  dit  : 

«  Fecit  erigi  plnres  carabagas  projicientes 
magnos  lapides  et  fréquenter  ita  ut  proster- 
nèrent ninros  cuni  turribus.  » 

Gesta  Dci  per  Fpancos,  t.  II ,  p.  23o. 
Pero  lo  seus  calabres  a  tant  forsa  e  vigor 
Que  tôt  lo  portai  trenca  e  brisa  e  gieta  por. 

GUILLAUME  DE  TuDELA. 

Pourtant  son  calabre  a  tant  de  force  et  de  vigueur 
qu'il  perce  et  brise  et  jette  à  bas  tout  le  portail. 
De  l'aatra  part  calabres  e  peiriers. 

P.  Cardinal  :  Tendas  e  traps. 
De  l'autre  part  calabres  et  pierriers. 

CALAFATAR ,  calefatar  ,  v.  ,  arab. 
kalafa,  grec  mod.  KuXu<puTt7v,  cal- 
feutrer, calfater. 

Voyez  Muratori,  Diss.  33;  Monti, 
t.  II,  part.  1  ,  p.  3 12. 

E  quecx,  quo  s  pot,  calafata. 

Rajubaud  d'Orange  :  Als  durs. 
Et  ebacun  calfeutre,  comme  il  peut. 

Part.  pas.  Una  caxeta  empeguntada 

E   CALEFATADA. 

V.  de  S.  Honorât. 
Une  petite  caisse  empoisse'e  et  calfatée. 
cat.  Calfatcjar.   anc.    esp.   tort.    Calafetar. 
it.  Calafatare. 

CALAMALEC,  s.  m.,  salamalec. 

Calamalec  volun  qne  lor  repona. 

Giraud  du  Luc  :  Ges  sitôt  mai. 
Ils  veulent  qu'il  leur  re'ponde  salamalec. 

it.  Salamalecche . 

CALAMAR,  s.  m.,  du  lat.  calamarm.*, 

écritoire. 

Non  podia  parlar 
E  el  près  nn  sien  calamar  , 
E,  segon  qne  l'augels  l'ac  dich, 
El  lor  vai  rendre  per  esciït. 

Brev.  d'amor,  fol.  Iq(S. 
Il  ne  pouvait  parler  et  il  prit  une  sienne  écritoire, 
et  il  leur  va  exprimer  par  écrit,  selon  que  l'ange  lui 
a  dit. 

anc.  fr.  Des  calcmars  garnis  d'ancre,  plume 
et  Cousteau. 

DuBartas  ,  p.  212. 
it.  Calainajo. 


CAL 

CALAMENT,  .v.  m.f  lat.  calament//««  , 
calament,  herbe  à  chat. 

Calament  es  berba  semlant  a  inenta. 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  2o3. 
Calament  est  herbe  ressemblant  à  menlbe. 
Suc  de  mentastre  o  de  calament. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  53. 
Suc  de  mentbe  sauvage  ou  de  calament. 
cat.  Calament.  esp.  Calamento.  port.  Cala- 
minta.  it.  Calaminto. 

CALAMITAT,  s.f. ,  lat.  calamitatc-w  , 
calamité,  infortune. 
En  miseria  e  calamitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i. 
En  misère  et  calamité. 
Per  sa  privada  e  doiuesgua  calamitat. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  120. 
Par  son  infortune  prive'e  et  domestique. 
cat.  Calamitat.  esp.  Calamidad.  port.  Cala- 
midade.  it.  Calamità. 

CALANDRA,  s.f.,  calandre,  alouette. 

Lo  dolz  chan  qu'au  de  la  calandra. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Lo  dotz. 
Le  doux  ebant  de  la  calandre  que  j'entends. 
ANC  fr.  Lors  s'esvertue  et  lors  s'envoise 
Li  papegaus  et  la  kalandre. 

Roman  de  la  Rose,  v.  77. 
anc.  cat.  Calandra.  esp.  Calandria.  it.  Ca- 
landra, 
• 

CALAR,  v.,  caler,  se  taire,  cesser. 
Celt.  Kal,  il  kal,  il  se  tait. 

BoDiN  ,  Rech.  hist.  sur  Saumur. 
Melius  est  tacere  qnam  cum  pudore  loqui , 
juxta  provincialium  vulgare  proverbium ,  qno 
dicitur  : 

Mais  val  calar 
Que  fol  parlar. 

G.  Durand  ,  Spéculum  juris. 
Mieux  vaut  se  taire  que  parler  follement. 
Que  parion  avan  et  areyre,  que  non  podon 
una  bora  calar,  corn  fai  lo  batal  del  moli. 
V.  et  f*ert-,  fol.  22. 
Qui  parlent  ai  ànt  et  arrière,  qui  ne  peuvent  cesser 
une  heure  ,  comme  fait  le  cliquet  du  moulin. 
No  digatz  ,  senher  coms,  mas  calatz  vos. 
Roman  de  Gerardde  Rossillon  ,  fol.  qO,. 
Seigneur  comte  ,  ne  parlez  pas  ,  mais  laisez-\o\xi. 
Caleron  ,  et  el  parlet. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cb.  2t. 
Ils  se  turent,  et  il  parla. 


CAL 

Perque  s  cala  '1  cortes  cbans. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  En  aqucl. 
C'est  pourquoi  le  chant  courtois  se  tait. 
Substantiv. 

Perque  lo  calars  val  mais  qu'el  respondres. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  4l- 
C'est  pourquoi  le  taire  vaut  mieux  que   le  ré- 
pondre. 

E  val  mais  bon  calar  que  no  fay  fol  parlar. 

Roman  de  Fierabras  ,  v.  2100. 
Et  vaut  mieux  bon  se  taire  que  ne  vaut  fol  parler. 

anc.  cat.  Calar.  esp.  Callar.  tort.  Calar.  it. 
Calare. 

2.  Calamens,  s.  m. ,  silence,  calme. 

Calamens  fon  fatz  el  cel. 

Trad.  de  l'Apocalypse,  cliap.  8. 
Silence  fut  lait  au  ciel. 

3.  Recalar,  v.,  rapaisei\ 

E  lo  temps  si  recala. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  le  temps  se  rapaise. 
esp.  Recalar. 

CALCA,  calgua,  s.  /.,  charpie. 

Pansa  en  qnascuna  fissura  calgua  de  coto 
vielh...  Pansa  la  calca  en  la  seccio. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  1^. 
Pose  en  chaque  fissure  charpie  de  coton  vieux... 
Pose  la  charpie  dans  la  coupure. 

CALCAMEN,  s.  m.,  foulement. 

Dissipada  e   derumpada  per   calcamen  de 
pes  de  cavals. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  y3. 
Dissipe'e  et  rompue  par  le  foulement  de  pieds  de 
chevaux. 
it.  Calcamento. 

2.  Calcar,  v. ,  lat.  calcarc,  fouler,  en- 
foncer. 

Aprop  calca  aquels. 

Trad.  d'Albucasis ,  fol.  6'5. 
Après  foule  ceux-là. 
Per  paor  no  s  fassa  calcar. 

Df.udes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Par  peur  ne  se  fasse  fouler. 
anc.  esp.  Calcaron  li  espinas  redor  de  la  mol- 
lera . 

Duelo  de  la  virgen  Maria  .  cop.  25. 
Nia  con  clavo  que  luese  con  marliello  calcado. 

Milagros  de  Nuesira  Senora,  cop.  883. 
anc.  cat.  port.  Calcar.  it.  Cakarc. 

I. 


CAL  289 

3.  Caussigar,  v.,  presser  du  pied ,  fouler 
aux  pieds. 

Al  terz  caussiga  '1  pe  rizen... 
Substantiv.  Donc  die  qu'el  caussigar,  que  fo 
Faitz  del  pe,  fo  fin'  amistatz. 
T.  de  Sav.  de  Mauléon,  de  G.  Faidit  et 
d'H.  de  LA  Bachelleeue  :  Gaucelm. 
Au  troisième  elle  presse  de  son  pied  le  pied  en 
riant...  Je  dis  donc  que  le  presser  du  pied,  qui  fut 
fait ,  fut  pure  amitié'. 

On  nos  caucigavan,  non  es  pues  nat  herba. 

I/ist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  3. 
Où  ils  nmxsfoulaienl  aux  pieds,  il  n'est  ne' herbe 
depuis. 

—  Récalcitrer,  regimber. 

Dura  causa  es  a  tu  causigar  contra  l'agnlho. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  ch.  g. 
C'est  une  chose  dure  à  toi  de  regimber  contre 
l'aiguillon. 

anc.  cat.  Calcigar.  anc.  it.  Calcicare. 

4.  Calpisar,  v.,  fouler  aux  pieds. 
Li  ome  la  calpisavan. 

L' Avangeli  de  li  quatre  Semencz. 
Les  hommes  la  foulaient  aux  pieds. 
it.  Calpestare. 

CALCEDOTNE,  s.  m.,  lat.  calcedon««, 
calcédoine. 

Lo  calcedoynes  a  vertut 
De  far  gazanhar  plag  mogut. 

Brev.  d'amor,  fol.  ^o. 
La  calcédoine  a  vertu  de  faire  gagner  un  procès 
suscité. 

CAT.  Calcedonia.  esp.  Calcidonio.  tort.  Calce- 
donia.  it.  Calcedonio. 

CALD,  caut,  adj. ,  lat.  cald/«\,  chaud. 
Foilla  ni  flors,  ni  chautz  temps  ni  freidura. 

Beunard  de  la  Barthe  :  Foilla. 
Feuille  ni  fleur,  ni  temps  chaud  ni  froidure. 
Las  erbas  caldas  e  humidas....   La  qualda 
vianda  escalfa  lo  cors. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  33. 
Les  herbes  chaudes  et  humides...   La  nourriture 
chaude  e'ebauffe  le  corps. 

Fig.  Cactz  de  tortz  far  e  de  caritat  frez. 

P.  Cardinal  :  D'un  sirventes. 
Chaud  à.  faire  des  torts  et  froid  à  charité. 
Car,  ses  la  décima  ,  non  es 
Ls  tan  caut  qu'en  armes  un  lenh. 
P.  bu  Vilar  :  Sendatz  vermelhs. 


M)0 


CAL 


Or,  saiu  la  décime  ,   il  n'en  rat  pas  un  si  chaud 
qu'il  eu  armât  an  navire. 

SubsAjuiy.  No  m  pot  far  tortnra 
"Venz  ni  glatz , 
"Si  CÀ.UT  ni  freidura. 

Pierre  d'Auvergne  :  Rossinliol. 

Vent  ni  glace,  ni  chaud  ni  froidure  ne  me  peut 
(aire  tourment. 
\nt.  rn.  Qu'il  faisoit  caitt  trop  à  faison. 

Roman  de  Partonopeus  de  Blois,  t.  Il  ,  p.  90. 
\Kr  cat.  Cal  t.  esp.  tout.  Calido.  it.  Caldo. 

2.  Caudamen,  ade,  chaudement. 

E  volon  cacdamek  vestir 

Qn'el  freitz  no  los  puesc'  envazir. 

P.  Cardinal  :  Can  vey  lo. 
Et  ils  veulent  se  vêtir  chaudement  de  manière 
ijue  le  froid  ne  puisse  les  envahir. 

anc.  cat.  Caldament.  Esr.  Calientemente .  it# 
Caldamente. 

3.  Cujdet,  adj. ,  doucement  chaud. 

Lo  pan  del  folb 
Caudet  e  molli 
Mandnc. 

Marcabrus  :  D'aisso  laus. 
Je  mange  le  pain  chaud  et  mollet  du  fou. 

!\ .  Calens,  adj. ,   lat.  caleks,  chaud, 
ardent. 

Qu'es  mot  clars ,  suans  e  caï.ens  , 
Et  ses  tempestat  e  ses  vens... 
Fuocx  es  cantz  ,  seex  naturalmens, 
E  l'aires  humit  e  calens. 

Bref*,  d'amor,  fol.  38  et  5  j. 
Qu'il  est  très  clair,  doux  et  chaud ,  et  sans  tem- 
pêle  et  ^aus  vent. 

Le  feu  est  chaud  ,  sec  naturellement,  et  l'air  hu- 
mide et  ardent. 

En  y  vern ,  cum  bas  cors ,  non  es  pas  tan  calens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
En  hiver  ,  quand  il  fait  sa  course  Las  ,  il  n'est  pas 
si  ardent. 

(at.  Calent,  esp.  Ca/iente.  it.  Calente. 

5.  Calorens,  adj.,  chaleureux,  réchauf- 
fant, chaud. 

....  Pus  nos  es  calorens. 

P.  DE  Copr;i\<;     El  nom  de. 
l'iu.  il  nous  est  chaleur* 

(').  Calefactiu,  adj.,  caléfaclif,  réchauf- 
fant. 


CAL 

Qui  es  cai.efactiu..   Soleil»  ha  virtut  cale- 
fvctiva  et  inflaniativa. 

Elue,  de  laspropr.j  fol.  78  et  1 16. 

Qui  est  caléfaclif...  Le  soleil  a  vertu  caléf active 
et  inflammative. 

it.  Calefattivo. 

7.  Calor,  s./.,  lat.  calor,  chaleur. 

Ni  'n  sent  freidura  nî  calor. 

P.  Cardinal  :  Ar  mi  puesc. 
Et  je  n'en  sens  froidure  ni  chaleur. 
ANC  FR. 

En  dreit  midi  esteit,  si  faseit  grant  chaîor. 
Roman  de  Rou,  v.  ^627. 
cat.  esp.  port.  Calor.  it.  Colore. 

8.  QuALiniTAT,  s./.,  chaleur. 

Natura  del  foc   es  qualiditat  e   siccitat; 
aigna  cauda...  la  qualiditat  de  aquela. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  I  et  g. 

La   nature  du    feu    est    chaleur  et  siccité  ;   eau 
chaude...   la  chaleur  de  celle-là. 
it.  Calidità. 

g.  Calfament,  s.  m.,  chanffement. 

Calfament  e  dezicamen  es  natural. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  227. 
Chauffement  et  dessiccation  est  naturel. 

10.  Calfagge,.?.  m.,  chauffage. 

De  terra  paludoza  pren  calfagge. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  170 
Il  prend  chauffage  de  terre  marécageuse. 

11.  Calefactio,  s.f. ,  caléfaction. 
Per  calefactio  temprada  per  mesura. 

Trad.  d'Albucasis ,   fol.    'j 
Par  caléfaction  tempérée  par  mesure. 

1 1.  Caudiera,  s.f.,  chaudière ,  marmite. 

E  pauca  carns  en  gran  caudiera. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Moût  m'enueia. 
El  peu  de  chair  en  grande  chaudière. 

cat.  esp.  Caldera,  port.  Caldeïra.  it.  Caldaja 

i3.  Calfar,  v.,  chauffer. 

E  sa  maire  calfava  '1  forn. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai 
Et  sa  mère  chauffait  le  four. 

Ft  ieu  calfei  me  voluntiers 
Al  gros  carbo. 

Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvci  1 
El  je  me  chauffai  volontiers  au  gros  charbon. 

it.  Scaldare. 


CAL 

i/|.  Caeiu  ,  s.  m.,  braise ,  charbon. 
La  Ou'  amot's  que  m'ai  t  plus  d'un  caliu. 

Raimond  de  Miraval  :  Trop. 
Le  pur  amour  qui  me  brûle  plus  qu'an  charbon. 

Qu'el  cor  m'art  pins  que  calius. 

Raimond  de  Miraval  :  Res  contr'amor. 
Qui  me  brûle  au  creur  plus  que  braise. 
<:AT.  C'a  lin. 

i5.  Câlina,  s.  f. ,  lat.  ckiAgmem ,  cha- 
leur. 
Que  revenc  lo  dos  temps  e  torna  la  câlina. 

Guillaume  de  Tu  delà. 
Que  le  doux  temps  revient  et  la  chaleur  retourne. 

Loc.  Tant  ai  de  joî  per  freg  ni  per  câlina. 
G.  de  Berguedan  :  Can  vei. 
Tant  j'aide  joie  par  le  froid  et  par  la  chaleur. 

anc.  fr.  Cel  jour  list-il  si  grant  chalinc 

Que  li  pins  puissant  s'en  plaignoient, 
Que  de  chaut  et  de  soif  estinguoient. .. 
Ne  saî  par  froiz  ou  par  chalines. 
G.  Guiart,  1. 1 ,  p.  237  ;  t.  Il ,  p.  4ô5. 

Esr.  Câlina. 

ï6.  Acalinar,  v.,  chauffer,  échauffer. 
Entro  que  sia  ben  tempratz, 
No  trop  freid,  ni  trop  acalinatz. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Jusqu'à  ce  qu'il  soit  Lien  tempéré  ,  non  trop  froid  , 
ni  trop  échauffé. 

1  7 .  Calivar  ,  v. ,  brûler. 
Si  ni  te  fuecx  que  m  caliva. 

Guillaume  de  S.-Gregori  :  Razo  e  dreit. 
Ainsi  me  tient  le  feu  qu'il  me  brille. 

Fig.     Qn'el  vers  farai  que  m  caliva 
Dir  a  lîeys  cui  pretz  se  jonh. 

Rambaud  d'Orange  :  Un  vers  farai. 
Que  je  ferai  un  vers  que  je  brûle  de  dire  à  celle 
à  qui  mérite  s'unit. 

18.  Escalfament,  s.  m.,  échauffement. 

"Val  contra  escalfament  de  fegge. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  220. 
Vaut  contre  échauffement  de  foie. 
Que  son  cors  dan  no  'n  ac,  ni  'n  ac  escal- 

1AMENS. 

P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Que  sou  corps  n'en  eut  dommage ,   ni  n'en  eut 
échauffement. 
Fig.  "Veraia  tiiacla  contra    tolz    escalfamens 

de  ira. 

V.  cl  Vert.,  fol.  86'. 


CAL 


291 


\  rai  remède  contre  tous  échaufftmcnls  de  colère. 
it.  Scaldamento. 

19.  Escalfar  ,  esqualfar,  v.,  échauffer 
Qu'el  fuecx  que  m'en  sol  escalfar. 

B.  DE  VeNTADOUR  :  Quan  lo  boscatges. 
Que  le  feu  qui  a  coutume  de  m'en  échauffer. 
La  qualda  vianda  esqualfa  lo  cors  e  nohis 

la  carn  e  las  venas. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  33. 
La  nourriture  chaude  échauffe  le  corps  cl  nom  1  il 
la  cliair  et  les  veines. 

Fig.     Pero  m'EscALF  e  m'abranda 
Sa  fin'  .1misi.1i/.  coraas- 

G.  Adiiemar  :  Quan  lo. 
Pour  cela  sa  pure  amitié  de  cueur  m'échauffe  et 
me  brûle. 

Qu'ai  comensar  joga  niagestrilmcn 
Al  petit  jog,  pois  s'f.scalfa  perdeu. 
Aimeri  de  Peguilain  :  Atressi  m  pieu. 
Qu'au  commencement  il  joue  savamment  au  petit 
jeu  ,  puis  il  s'échauffe  en  perdant. 

Part.  pas.  Qn'adoncx  auiors  li  mov  guerra 
E  la  fai  pus  escalfada. 
B.  Garbonel  de  Marseille  ,  Coblas  triadas  ■ 
Vu  qu'amour  alors  lui  suscite  guerre  et  la  rend 
plus  échauffée. 
cat.  Escalfar. 

20.  Escaudadura,  s. f.,  échaudure. 
"Valo  contra   escaudadura....    Ro  ungueut 

per  escauda  duras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  212  et  277. 

Valent  contre  échaudure Bon    onguent   pour 

éehaudures. 

21.  Escaudar,  v. ,  échauffer,  chauffer. 

Sirvens  del  castel  que  era  fornier  qu'ESCAu- 

dava  lo  forn. 

V.  de  Bernard  de  Venladour. 
Serviteur   du    château    qui    était     fournier    qui 
échauffait  le  four. 

Part.  pas.  D'orne  escaud  at  que  tem  tebe  anese. 
Sordel  :  Lo  reproviers. 
D'homme  échaudé  qui  craini  toujours  le  tiède. 
anc.  fr.  QxCeschaudcs  doit  iave  douter. 

Romande  la  Rose,  v.  1794- 
it.  Scaldare. 

22.  Recaliu  ,  s.  m.,  braise,  langueur, 
chaleur. 

Lo  recaliu  ni  las  sendres  no  tocon  eu  nos- 
tras  viandas. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  3g. 
La  braise  ni  les  cendres  ne  touchent  à  nos  viandes 


2Ç.2 


CAL 


Engendro  malautias,  recalui  et  podagra. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  124- 
Engendrent  maladies,  langueur  et  goutte. 

Fig.  Araors  me  ten  en  son  dons  rbcaliu. 

P.  Vidal  :  Be  m'agraila. 
L'amour  me  lient  en  sa  douce  langueur. 
Qn'aissi  coin  de  rf.caliu  , 
Ar  m'en  ve  freg ,  ar  calors. 

P.  Vidal  :  Be  m  pot. 
Qu'ainsi  comme  de  langueur,  tantôt  il  m'en  vient 
froid  ,  tantôt  chaleur. 

Perque  s'aïegron  chantador 
Et  ien,  las!  torn  en  recaliu. 

Arnaud  de  Cotignac  :  Lo  joi  comun. 
C'est   pourquoi  les  chanteurs    se   réjouissent ,  et 
moi  ,  hélas .'  je  tourne  en  langueur. 

23.  Recaeivar,  v.,  réchauffer,  rallumer. 

Enqnera  m  vai  recalivan 
Lo  mais  d'arnor  qn'avi'  antan. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Le  mal  d'amour,  que  j'avais  jadis  ,    va   me  ré- 
chauffant encore. 

"Veiaire  m'es  que  '1  guerra  recaliva 
Del  re  frances. 

Montan  Sartre  :  Coms  de. 
Il  me  semhle  que  la  guerre  du  roi   français  se 
rallume. 

—  Rechuter,  retomber. 

E  îaalantes  qne  soven  recalivA. 

P.  Vidal  :  S'eu  fos  en. 
Et  malade  qui  souvent  rechute. 

Ha  gran  pahor  de  recalivar  en  peccat ,  e 
tem  tota  temptatio. 

V.  et  Vert. ,  fol.  %. 

Il  a   grand    peur   de   rechuter  en  péché  ,   et  il 
craint  toute  tentation. 

24.  Escalsizo,  s.f.,  sauce. 
Pneis  venon  las  escalsizos. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  5. 
Puis  viennent  les  sauces. 

En  catalan   et  en  espagnol ,  caldo 
signifie  jus,  bouillon. 

CALENDA,  KM.ENDA,  s.f,  lat.  calen- 
t>.\c ,  calendes,  fête. 

Neus  m'es  Hors  blanea  e  vermeilla , 
Et  iveras  calenda  iuaia. 

B.  de  Vf.ntadour  :  Era  non. 
La  n  'nu  moi  fleur  blanche  et  vermeille, 

■  bivci  1  alende  de  mai. 


CAL 

Tro  a  kalenda  maia. 
T.  d'Ebles  d'Uisel  et  de  Gui  :  En  Gui ,  digatz. 
Jusques  aux  calendes  de  mai. 

Kalenda  de  mes  caut  ni  freg 
Ni  de  temprat,  quan  paron  flor. 

G.  Biquier  :  Kalenda. 
Calende  de  mois  chaud  ni  froid  ni  de  tempéré  , 
quand  les  Heurs  paraissent. 

Qu'il  non  amon  pretz  ni  don  ni  calenda. 

Giraud  de  Borneil  :  Cardalhac. 
Qu'ils  n'aiment  mérite  ni  don  ni  fête. 

Loc.     Rîcx  bom  que  fai  sas  calendas 
E  sas  oortz  e  sas  bevendas. 

P.  Cardinal  :  Qui  ve  gran. 
Homme  riche  qui  fait  ses  calendes  et  ses  cours 
et.  ses  orgies. 

—  Fête  de  Noël. 

La  fête  de  Noël  étant  fixée  au  0.5  dé- 
cembre, jour  des  calendes  de  janvier, 
ce  nom  de  calendas  fut  appliqué,  dans 
un  sens  restreint ,  à  la  fête  même. 
E  si  s'avenc  entorn  Nadal, 
Coin  apela  kalendas  lai. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Et  ainsi  il  arriva  autour  de  Noël ,  qu'on  appelle  là 
calendes. 

A  calendas,  lo  sant  jorn  de  Nadal. 

Chronique  d'Arles. 
A  calendes,  le  saint  jour  de  Noël. 
cat.  esp.  port.  Calendas.  it.  Calende. 

1.  Kalenda  maia,  s.f.,  chanson  qu'on 
chantait  au  mois  de  mai. 
Cantan  nna  kalenda  maia 
Que  dis  :  Cella  dona  ben  aia 
Que  non  fai  languir  son  amie. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  56. 
Chantant  une  chanson  de  mai  qui  dit  :  Bicu  ait 
cette  dame  qui  ne  fait  languir  son  ami. 

3.  Calendier,  s.  m. ,  lat.  calendarîh/h  , 

calendrier. 

Sa  mort  es  escrieba  el  calendier. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  196. 
Sa  mort  est  écrite  au  calendrier. 
En  una  letra  del  kalendier. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  126. 
En  une  lettre  du  calendrier. 
anc.  cat.  Calender.  Esr.  port.  it.  Calcndario. 

4.  Kalendar,  adj.,  qui  est  des  calendes. 

En  l'an  mile  CC... 

E  mais  LXXVI  que  so, 


CAL 

Lo  reys  Jacmes  el  sete  kalendar  il'agost 
Fenî. 

Mathieu  de  Qcerci  :  Tant  suy  marritz. 
L'an   mil  deux   ceat   et  plus  soixante-seize  qui 
sont,  le  roi  Jaeme  mourut  au  sept  des  kalendes  d'août. 

L'histoire  place  au  25  juillet  1276 
la  mort  du  roi  Jacrae. 

Art  de  Vérifier  les  dates,  1. 1,  p.  753. 

5.  Calendal,  ad/.,  calendal ,  qtii  est  des 
calendes. 

Dia  ralendat.  pren  so  nom  de  las  Ralendas. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  126. 
Jour  calendal  prend  son  nom  des  calendes. 

CALENSA,  s./.,  nécessité,  soin,  souci. 
De  casenna  scïensa 
Parlai-  non  ai  calensa. 

Nat  de  Mons  :  Sitôt  non  es. 
Je  n'ai  nécessité  de  parler  de  chaque  science. 

2.  Calier,  ad/.,  soucieux,  soigneux. 
En  sos  ruovemens  et  obras  plus  caliera  et 

tarda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  6g. 
Plus  soigneuse  et  tardive  en  ses  mouvements  et 
œuvres. 

3.  Caler,  v.  impers.,    chaloir,   faillir, 
manquer,  soucier. 

Voyez  Denina,  t.  III,  p.  i32. 

Domna  ,  puois  de  mi  no  us  cal. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  ,  puois. 
Dame  ,  puisqu'il  ne  vous  chaut  de  moi. 
Pane  vos  calra  del  mien  enansamen. 

Aimeri  de  Peguilain  :  En  greu. 
Il  vous  souciera  peu  de  mon  avancement. 
E  no  ns  quai,  desesperar. 

Marcabrus  :  A  la  fontana. 
Et  il  ne  vous  faut  désespérer. 
Loc.  Per  so  m'en  soi  gitatz  a  no  m'en  cal. 
P.  VlDAL  :  Ane  no  mori. 
C'est  pourquoi  je  me  suis  jeté  à  ne  m'en  soucie. 
"Vai  lo  segle  a  no  m'en  cau. 

Marcabrus  :  Mas  la  fueilla. 
Le  siècle  va  à  ne  m'en  soucie. 
anc.  fr.  D'amer  povre  homme  ne  li  chaille. 
Roman  de  la  Rose,  v.  i382l. 
Il  ne ch.ault  à  plusieurs  qnitiegne  la  seigneu- 
rie ,  mais  qu'ils  soient  prochains  des  prouffitz. 
OEui'res  d'Alain  Chartier,  p.  [12b. 
"Viens,  si  onques 
De  tes  enfants  te  chalut. 

C.  Makot,  t.  IV,  p.  285. 


CAL 


293 


•  anc.  esi>.  Ca  dellos  poco  min  cal. 

Poema  del  Cid ,  v.  2367. 
Mas  quequier  que  el  diga  à  mi  poco  me  cala. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  i/jo. 
it.      Deh  !  se  vi  cal  di  me. 

Boccaccio,  Decam.,  IV,  proem. 
Che  del  vender  no  i  cale ,  cale. 

Barberini,  Docum.  d'amore,  p.  3o2, 

4.  Nonchalansa,  s./.,   nonchalance , 
négligence. 

Loc.     Car  ai  vist  far  deschasensa 
Tal  que  mes 
Son  amie  e  nonchalansa. 

B.  Zorgi  :  Sitôt. 
Car  j'ai  vu  iàire  décadence  à  tel  qui  mit  son  ami 
en  nonchalance. 

anc.  fr.  Mettre  en  oubli  et  nonchalance  les 
fatigues  qu'avions  pati  sur  la  marine. 

Rabelais,  liv.  V,  ch.  7. 

5.  Noncalamen  ,  s.  m.,  nonchalance. 

Flac  ni  volpill,  plen  de  noncalamen. 

Gbanet  :  Pos  al  comte. 
Lâche  et  paresseux  ,  pleiu  de  nonchalance. 

6.  Nonchalen,  adj. ,  nonchalant ,  indif- 
férent. 

Quar  li  rie  son  tan  nonchalen. 

G.  Anelier  de  Toulouse  :  Ara  farai, 
Car  les  riches  sont  si  nonchalants. 
La  poestatz  m'es  nonchalens. 

Boniface  de  Castellane  :  Gucrra. 
La  puissance  m'est  indifférente. 

ANC.   FR. 

A  pas  mornes  et  lents  seulet  je  me  promène, 
Nonchalant  de  moi-même. 

Ronsard  ,  t.  II ,  p.  iq94- 
Lui     desprisant    et    nonchalant     d'icenls 
blasmes. 

Anc.  tr.  des  Off.  de  Cicéron,  fol.  47- 

7.  Noncaler,  v.,  nonchaloir,  noncha 
lance. 

Substantif. 

E  tan  no  us  vi ,  soven  ai  gran  doptansa 
Que  no  us  mi  fass'  oblidar  noncalers. 

Folquet  de  Marseille  :  Chantan  volgra. 
Et  quand  je  ne  vous  ai  vue,  j'ai  souvent  grande 
crainte  que  nonckaloir  ne  vous  fasse  m'ouhlier. 
Desesperar  me  fara  '1  nonchalers. 
Arnaud  de  Marueil  :  L'ensenhamcntz 
Le  nonchaloir  me  fera  désespérer. 


^94 


CAL 


Loc.    Totz  tenicros  c  doptans 

Cais  qui  s  laiss'  a  nonchaï.er. 

BbseNSBB  de  Palasol  :  Totz  tcmcros. 
11  tom1)e  tout  craintif  et  timide  celui  qui  s'ahan- 
vloune  à  nonchaloir. 

Qaar  ges  paosar  no  us  puesc  a  nonchaler. 

Berenger  de  Palasol  :  Bona  dompna. 
Car  je  ne  puis  point  vous  mettre  à  nonchaloir. 
Per  lei  qui  m'a  tornat  a  noncaler. 

Pierre  d'Auvergne  :  Mot  m'entrerais. 
Pour  elle  qui  m'a  tourné  à  nonchaloir. 

anc  fr.  Quant  sa  mie  ne  pnet  aveir, 
Sa  vie  met  en  nonchaleir. 

Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  524. 
As  dont  tôt  mis  en  nonchaloir. 

Roman  du  Renart  ,  t.  II ,  p.  283. 
La  dame  vit  que  sa  deffense 
Ne  li  puet  nnle  riens  valoir; 
Si  a  tôt  mis  à  nonchaloir. 

Fabl.  et  cont.  anc.j  t.  III ,  p.  4o. 

anc.  it.  Ed  ogni  cosa  a  messo  a  non  calcre. 
Bindo  de  Bonichi  ,  Race.  d'Allaci ,  p.  88. 
No  vo'  faccia  obbridare  ne  mettere  a  non 
colère  lui. 

Guittone  d'Arezzo,  Lett.  5. 
Gloria,  iiupero,  tesor  mette  in  non  cale. 
Tasso  ,  Gerusalemme,  cant.  I ,  st.  8. 

CALHAUS,^.  /w.,lat.  calc«lus,  caillou. 
A.  li  faict  gectar  tant    de  calhaus  dessus 
que...  la  ne  a  couverta. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  35. 
Il  lui  a  fait  jeter  tant  de  cailloux  dessus  que...  il 
l'en  a  couverte. 

Dos  ruglcs  si  encontro  en  l'ayre,  cum  dos 
calhaus  eflamatz  fazens  granda  collizio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i38. 

Deux  globes  se  rencontrent  en  l'air,  comme  deux 
cailloux  enflammés  faisant  grande  collision. 

anc.  fr.  Li  kaillo  qui  issent  des  fondes. 

G.  Gvjiart,  1. 1,  p.  160. 
port.  Calhâo. 

2.  Calhauos,  adj.,  caillouteux. 
Terra  negra,  arenoza  et  calhauoza. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  191. 
Terre  noire ,  sablonneuse  et  caillouteuse. 

3.  Codols,  s.  m.,  caillou. 

AL  tan  de  marcs  cum  ha  codols  en  Ci.ui 

Sordel  :  Quan  qu'ieu. 
\   •  e  autant  de  marc;  comme  il  y  a  de  cailloux  en 
Crau. 


CAL 

Fig.  Sap  trayre  oli  dels  codols  durs. 

V.  et  y  cl.,  fol.  52. 
Il  sait  tirer  huile  des  durs  cailloux. 
CAT.  Codai. 

CALITZ,  s.  m.,  lat.  calix,  calice. 

A  comprar  libres  et  calitz  et  vestimentz  et 
altres  ornamens  de  gleisa. 

Tit.  de  1294.  DoAT,  t.  XL1 ,  fol.  188. 
A  acheter  livres  et  calices  et  vêtements  et  autres 
ornements  d'église. 

La  patena  del  calix. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  54 • 
La  patène  du  calice. 
Esr.  port.  Caliz. 

2.  Calice,  caxici  ,  s.  m.,  lat.  calice/h  , 
calice. 
E  l'ostia  es  el  calice  c  '1  vi  pauzat  de  jos. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Et  l'hostie  est  au  calice  et  le  vin  posé  dessous. 
Las  causas  sanctas  e  sagradas...  lo  calici. 

V.  et  Vert.,  fol.  90. 
Les  choses  6aintes  et  sacrées...  le  calice. 

Fig.  Si  non  si  pot  far  que  romanga   aquest 
calici  que  non  lo  beva. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  6b. 
S'il  ne  se  peut  faire  que  ce  calice  reste  que  je  ne 
le  boive. 
it.  Calice. 

CALMEILH,  s.  m.,  lat.CALrtMMi-,  chaume. 

Qui  en  calmeilh 
Espan  son  raeilb 
Non  sap  gaire  de  laorar. 

P.  Cardinal  :  Prcdicator. 
Qui  répand  son  millet  sur  chaume  ne  sait  guère 
du  labourer. 

2.  Calmeilla,  s./.,  chaume. 

E  li  auzelet  dui  a  dui... 
Fan  retentir  la  calmeilla. 
Hameus  de  la  Broquerie  :  Quan  reverdeion.^ 
Et  les  oiselets  deux   à   deux...   font  retentir  le 
chaume. 

3.  Calamel,  caramel,  s.  m.,  lat.  cala- 

nus,  chalumeau. 

Cantam  a  vos  am  calamels. 

Trad.  duNouv.  Test.  S.  Luc,  ch.  7. 
ÎNous  chantons  pour  vous  avec  des  chalumeaux. 
En  flaujos  ni  en  caramels 
Non  faretz  acordar  los  sos. 

Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Puois  sai. 


CAL 

Vous  ne  ferez  accorder  les  sons  en  flageolets  ni  en 
i  halumeaiuc. 

Tro  que  la  gayta  toque  son  caramel. 

Un  troubadour  anonyme  :  En  un  vergicr. 
J  usqu'à  ce  que  la  sentinelle  touche  son  chalumeau. 
Aquel  qui  trobet  car amels,  noiunat  Pan,  etc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 
Celui  qui  trouva  les  chalumeaux,  nomme  Pan,  etc. 
anc. fr.  Sonnent  tabour 

Flabnstes,  tymbre  et  calimiel. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  t66. 
esp.  Caramillo. 

4.  Caramela,  s./.,  chalumeau. 

Lor  platz  auzir  flautas ,  caramelas  et  antras 
melodias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2/J5. 
Il  leur  plaît  ouïr  flûtes ,  chalumeaux  et  autres 
mélodies. 

Redi,  dans  ses  notes  sur  le  dithy- 
rambe, p.    193,  au    mot   CENNAMELLA, 

dit  que  c'est  un  instrument  de  musique 
qu'en  plusieurs  lieux  de  la  Toscane,  et 
surtout  chez  les   Arétins ,  on  nomme 

CIARAMFXLA  : 

Ora  me  vengon  buffoni  senza  fine;  chi  sona 
tromme,  chi  cornatnuse  ,  ebi  ciaramelle. 
Vita  di  Cola  di  Rienzo,  c.  25. 

Redi  ,  annot.  al  Ditir.,  p.  146. 
anc.  cat.  anc.  esp.  Caramela.   port.   Chara- 
mella.  it.  Ccnnamella. 

5.  Calamellar ,  caramelar,  v. ,  jouer 
du  chalumeau,  chalemeler. 

Que  fol  pastre  qu'ai  bel  puei  caramela. 
P.  Vidal  :  S'eu  fosen. 

Que  le  fol  pâtre  qui  joue  du  chalumeau  à  la 
belle  montagne. 

Anzelayres  uso  d'el  a  deceptio  d'auzels, 
quar,  dossamen  caramelan,  los  prendo  al 
aytal  engan. 

Elue,  de  las  propr  ,  fol.  282. 

Les  oiseleurs  en  usent  pour  la  de'ception  des  oi- 
seaux, car,  en  jouant  doucement  du  chalumeau  j 
ils  les  prennent  par  une  telle  tromperie. 

—  Chanter,  conter. 

Vay  s'en  de  manteneut  a  l'ostal  de  la  bella, 
Lauzengas  e  plasers  gran  ren  li  calamella. 

V.  de  S.  Honorât. 
11  s'en  va  de  suite  à  la  maison  de  la  belle ,  et  lui 
conte  beaucoup  louanges  et  amusements. 


CAL 


295 


anc.  fr.  Jà  n'ï  eusse  esté  séus 

Se  lî  glous  ne  chalamelast... 
Quant  li  lerres  chalemeloit 
Qui  nuîe  rien  ne  li  celoit 
Dont  il  li  poist  sovenir. 

Roman  de  la  Rose,  v.  y3o3  et  llffi'j. 

anc.  cat,  Caramelar.  esp.  Caramellar. 

CALONJA,  s.  /.,  lat.  caluwnia,  dis- 
pute, refus. 

Amors  vol  calonja. 

Pierre  d'Auvergne  :  Bel  m'es. 
Amour  veut  dispute. 

anc.  fr.  I  venront  moure  sans  contredit  et 
sans  chalcnge  de  mi  et  de  mes  oirs. 
TU.  de  1240.  Carpentier,  t.  I,  col.  728. 
anc.  esp.  Calonja.  it.  Calogna. 

2.  Calumpnjamen  ,  s.  m.,  contestation, 
difficulté. 

...Ses  tOt  CALUMPNJAMENS. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
...  Sans  aucune  contestation. 

3.  Calonjar,  v.  ,  disputer,  refuser,  pro- 
hiber. 

Qu'el  coms,dux  e  marques,  del  lîgnageN  Anfos, 
Li  calonja  sa  terra. 

Guillaume  de  Tudela. 
Que  le  comte,  duc  et  marquis,  du  lignage  d'Al- 
phonse ,  lui  dispute  sa  terre. 

Ja  'lh  CALONGE 
So  que  '1  devria  autreiar. 

GlRAUD  DE  BORNEIL  :  RaZOU. 

Qu'elle  ne  lui  refuse  jamais  ce  qu'elle  devrait  lui 
octroyer. 

anc  fr.   Refusé  m'a  et  calengié. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  1 ,  p.  139. 
La  preie  volonz  prendre  et  la  terre  tendron  ; 
Se  V  lanchtlzla  calengent ,  nos  nos  i  cumbatron. 

Roman  de  Rou,  v.  i23y. 
L'honneur  est  le  seul  prix  que  la  vertu  callenge, 
L'ombre  poursuit  le  corps  et  vertu  la  louange. 

La  Boderie  ,  Mesl.  poèt.,  p.  27. 
anc.  cat.   Calognar.  anc  esp.   Calonjar.  it, 
Calongnare. 

4.  Co\calengier,  aclj . ,  disputeur. 
E  l'amors  es  concalongiers. 

G.  Faidit  :  Bauzan. 
Et  l'amour  est  disputeur. 


ag6  CAL 

5.  Calumpnia,  s./.,  lat.  calumnia,  ca- 
lomnie ,  fausse  accusation. 
Calumpnia,  so  es  a  dir,  venir  sobre  altre 

am  mal  cor  de  far  tortz  et  am  volontat  de 
greviar  en  tôt  cant  pot. 

V.  et  Vert.,  fol.  i5. 
Calomnie,  c'est-à-dire  ,  venir  sur  un  autre  avec 
mauvais  dessein  de  faire  tort,  et  avec  volonté  de 
crever  en  tout  quand  on  peut. 

Le  serment  de  calomnie  était  prêté 
par  le  demandeur,  pour  attester  la 
justice  de  sa  réclamation. 

Un  titre  de  i34o  porte: 

Mandatnm  litem  coutestandi,  jnrandi  in 
animum  ipsins  taui  de  calumpnia,  qnam  de 
veritate  dicenda. 

Carpentier  ,  t  I ,  col.  728. 

Per  far  lo  sagramen  de  calumpnia. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  12. 
Pour  faire  le  serment  de  calomnie. 
Can  boni  yen  al  plaiz  et  fa  sagramen  de 

CALOMTNIA. 

Statuts  de  Montpellier  de  1204. 
Quand  on  vient  au   plaid  et  on   fait  serment  de 
calomnie. 

Sagramcnt  de  calumpnia  o  de  vertat  per  la 
una  part  e  per  l'antra. 

Coût,  de  Condom. 
Serment  de  calomnie  ou  de  vérité'  par  une  partie 
et  par  l'autre. 
cat.  esp.  port.  Cahunnia.  it.  Calonnia. 

6.  Calumpniar  ,   v. ,   lat.   calumniarj, 

réclamer,  accuser. 
Que  calumpnion  et  accuzon. 

V.  et  Vert.,  fol.  17. 
Oui  réclament  et  accusent. 

Non  pot  boru  ges  calumpniar 
Denan  lui  ni  fais  allegar. 

De  la  Cor.tricio. 
On  ne  peut  accuser  devant  lui  ni  alle'guer  à  faux. 

cat.  esp.  port.  Calumniar.  it.  Calunniare. 

CA.LSA,  s./.,  chausse,  soulier. 
Voyez  Aldrete,  p.  36/t. 
Ni  im.sas  de  fer  non  randa. 

BEBTRA.ND  DE  PoRN  :  Gent  fai. 
Et  n'arrange  chausses  de  fer. 
rr.  Calza. 

1.  Caussa,  s.f.,  chausse,  soulier. 


CAL 

Avian  mes  dedins  lors  caussas  un  clavel  a 
guisa  de  grafi. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  61. 
Avaient  mis  dans  leurs  chausses  un  clou  en  guise 
d'agrafe. 

Sotlars  c  caussas  delana. 

Marcabrus  :  L'autr'ier  josta. 
Souliers  et  chausses  de  laine. 
cat.  Calsas.  tort.  Calças.  it.  Calze. 

3.  Causos,  s.  m.,  chausses,  culottes. 
Causos  de  la  color  del  drap. 

Trad.  de  la  Rég.  de  S.  Benoît,  fol.  27. 
Chausses  de  la  couleur  du  drap. 

—  Chausson. 

Li  vestïmen  dels  pes  sian  causos  e  causas. 

Régla  de  S.  Beneseg,  fol.  63. 
Que  les  vêlements  des  pieds  soient  chaussons  et 
souliers. 

4.  Caussier,  s.  m.,  chausses,  culottes. 

An  laissât  mantel  e  caussier. 

Marcabrus  :  Al  départir. 
Ils  o/.t  quitte'  manteau  et  chausses. 

—  F/g.  Décence. 

Quan  pecca  en  niala  vida , 
Cauziers  e  vertut  oblida. 

Bref,  d'amor,  fol.  II. 
Quand  il  pèche  en  mauvaise  vie ,   il  oublie  dé- 
cence et  vertu. 

5.  CAUSAMES  ,     CHALSAMEN  ,    S.   111.,    lat. 

calceamentww  ,  chaussure. 

Corey  de  son  causâmes. 

Trad.  du  nouv.  Test.  S.  Jean  ,  cli.  I. 
La  courroie  de  sa  chaussure. 
Del  vestir  c  del  calsamen  dels  fraîres. 

Régla  de  S.  Benezeg  ,  fol.  63. 
Du  vêtir  et  de  la  chaussure  des  frères. 
Unglas...  en  bestias  caussament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  49- 
Ongles...  chaussure  pour  les  bêtes. 
it.  Cahamento. 

6.  Caussada,  s.f.,  chaussée. 

En  adobamens  de  carrières  0  de  caussadas. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol-  (\l. 
En  réparations  de  rues  et  de  chaussées. 
esp.  Calzada.  port.  Calcada. 

7.  Caussyr,  v. ,  lat.  CAi.ct'ARc,  chausser. 

Gnari  S03  escudiers  sas  causas  li  causet. 

Roman  de  Fierabras,  v.  727. 
Gue'rin  son  écuyer  lui  chaussa  ses  chausses. 


CAL 

...  Gent  caussar  e  vestîr. 

Raimond  de  Castelnxl'  :  Mon  surventes. 
...Bien  chausser  et  vêtir. 

Que  terra  non  poyres  aver,  per  caussar  lo 
terme  aqael  nî  sos  agachos. 

Tr.  de  l'Arpentage,  part.  II  ,  ch.  28. 

Que  vous  ne  pourrez  avoir  de  la  terre ,  pour 
chausser  le  ternie  et  ses  témoins. 

Part. prés.  E  'lh  tragua  'lssolarsben  chaussans. 
B.  de  Ventadour  :  Lanquan  vey  per. 
Et  lui  tire  les  souliers  Lien  chaussants. 

cat.   Calsar.   esp.   Càlzar.  tort.    Calcar.  it. 
Calzare. 

8.  Caussat,  s.  m.,  chaussure. 

Osta  lo  caussat  de  tos  pes,  quar  lo  luocx 
on  estas  es  terra  sancta. 

Brev.  d'amor,  fol.  89. 
Ote  la  chaussure  de  tes  pieds ,  car  le  lieu  où  tu  es 
est  terre  sainte. 

cat.    Calsat-    esp.    Calzado.   tort.    Calcado. 
anc.  it.  Calzajo.  it.  moi>.  Calzo. 

g.  Descatjssar,  v.,  déchausser. 
Ta  faras  descaussar  lo  terme. 

Tr.  de  l'Arpentage,  part.  II ,  ch.  3l. 
Tu  feras  déchausser  le  terme. 

Part.  pas. 

En  c;i misas  anavon  trastot  e  descaussatz. 
V.  de  S.  Honorât. 
Ils  allaient  tous  en  chemise  et  déchaussés. 

Per  sa  nain  1:1  vit  requier  que  sia  descaus- 
sada  ,  per  que  la  razitz  del  solelb  prenga  calor 
necessaria. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  225. 

Par  sa  nature  la  vigne  demande  qu'elle  soit  dé- 
chaussée, afin  que  la  racine  prenne  du  soleil  la  cha- 
leur nécessaire. 

cat.  Descalsar.  esp.  Descalzar.  tort.  Descal- 
car.  it.  Discalzare. 

10.  Descaus,  adj.,  déchaussé. 

Descauz  coin  paubres  pelegrins. 

V.  de  S.  Honorât. 
Déchaussés  comme  pauvres  pèlerins. 

cat.  Descals.  esp.   Descalzo.  tort.   Descalço. 
it.  Discalzo ,  scalzo. 

CALV,  qualv,  adj.,  lat.  c.\l,vus,  chauve. 
La  gent  es  qualva  per  ponh  de  lor  nais- 

sensa. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  87. 
La  gent  cat  chauve  par  point  de  leur  naissance. 

I. 


CAL 


'97 


Subst.   Que  mais  viu  cals  que  cabellutz. 

B.  de  Venzenac  :  Ivcrns. 
Quo  chauve  vit  plus  que  chevelu. 

ANC.  FR. 

N'en  vont  nul  espernant  ne  Artw/"necbevelu. 
Roman  de  Rou  ,  v.  1759. 
Ne  remest  ne  ebannz  ne  chauz. 

Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  335. 
cat.  esp.  tort.  it.  Calvo. 

2.  Calvet,  adj.,  chauve. 
Karles  calvet,  rey  de  Fransa. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  120. 
Charles  le  chauve,  roi  de  France. 

3.  Calvut,  adj.,  chauve. 

Ges  per  so  ,   parlan  propriament,   boni  no 
es  calvdt. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  66". 
Proprement  parlant ,  on  n'est  pas  chauve  pour  cela. 

4.  Calviera,   s.  f. ,    état   de  chauve, 
chauveté. 

Fa  cazemen  de  pels  e  calveria  engendra.... 
Calviera  es  perdement  dels  pels  del  cap. 

Elue .  de  las  propr.,  fol.  73  et  66. 
Fait  chute  de  poils  et  engendre  chauveté...  Chau- 
veté est  perte  des  poils  de  la  tête. 

5.  Escalvinàr,  v. ,  rendre  chauve. 
Si  coin  sia  escalvinada. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Romains. 
Comme  si  elle  était  rendue  chauve. 

6.  Decalvatiu  ,  adj. ,  du  lat.  decalva- 
T«.y,  qui  rend  chauve. 

Es  depilativa ,  decalvativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26. 
Elle  est  dépilative,  rendant  chauve. 

CALZ,  caus,  s./.,  lat.  calx,  chaux. 

Que  fan  portais  e  bestors 
De  cals  e  d'arena  ab  caire. 

Bertrand  de  Born  :  S'ahrils. 
Qui  font  portails  et  tours  de  chaux  et  de  sable 
avec  pierres  de  taille. 

Mel  e  vinaigre  ajustatz 
E  pauc  de  caus. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Ajoutez  miel  et  vinaigre  et  un  peu  de  chaux. 

IIII  forns  avem  de  quaus  e  pro  peira. 

Puilomena. 
Nous  avons  quatre  fouis  de  chaux  et  suffisamment 
de  pierres. 

38 


a98 


CAM 


anc,  rn.  E  il  fîst  cax  et  pierre  atraire  , 
Iloec  list  nue  lur  f;iirc. 

Roman  de  Rou  .  v.  1021 1 . 
t. at.  Cals.  Esr.  toit.  Cal.  it.  Calce. 

2.  Caucina,  s.  f. ,  chaux. 

Pcssio  los  anlz  mars  e  la  sala  peirluà , 

Que  so  faitz  de  morlier,  d'arena  et  de  caucina. 

G\ ÎLLAI'ME  DE  TuDELA. 

Ils  mellent  en  pièces  les  hauts  murs  et  la  salle  de 
pierre,  qui  sont  laits  de  mortier,  de  sable  et  de  chaux. 

Causina  amortada  o  a  aniortar. 

TU.  de  i366.  Doat,  t.  XCIII,  fol.  209. 

Chaux  éteinte  ou  à  éteindre, 
r.sr.  it.  Calcina. 

3.  Cat.cinar  ,  v.,  calciner. 

Pair. pas.  La  niateria  ab  vinagre  calcinada. 
Elue,  de  las  propr.j  loi.  igi. 
La  matière  calcinée  avec  vinaigre. 
esp.  tout.  Calcinar.  it.  Calcinare. 

C/VMALEON,  s.    m.,    lat.    caméléon, 
caméléon. 

Camai.eon  es  una  bestia  de  divcisas  colors, 
lasqnals  muda  segon  que  ve  antras  estranbns 

rolors. 

Elue,  de  las  prnpr.,  fol.  2/j1  • 
Caméléon  est  une  bête  de  diverses  couleurs,  les- 
quelles  il  change  selon  qu'il   voit  autres   couleurs 
étrangères. 

Hom   nicssoiguier  es  semblan  a  camalf.on 
que...  a  casenna  color  que  ve,ell  randa. 
y.  et  Verl.,  fol.  24. 
LMiomme   menteur    est   scmLlable    au   caméléon 
qui...  à  chaque  couleur  qu'il  voit  ,  il  change. 
esp.   Camclcun.    tort.    Cameleào.  it.   Camé- 
léon te. 

CAMBA. ,  s.  f. ,  jambe. 

Camba  longa  e  aigloneza... 
Esparver  ab  camba  plumosa. 

Dl  I  DES    DE  PR  ADES  ,  Auz.    CCtSS. 

Jambe  longue  el  d'aigle... 
Epervier  avec  jambe  couverte  de  plumes. 
E  donzel  que  sa  camba  mira. 

Le  MOINE  de  MoNTAUDON  :  Mol  m'enueia. 
Et  damoisel  qui  admire  sa  jambe. 
ANC.  ESP. 

Non  vi  eaballero  con  tales>  cambas  nucas. 
Poema  de  Alexundi  o,  cop.  l3(j. 
1.1.  :  1 .  Camba. 

2.  Cambiera,  s.  f.,  jambière,  arme  dé- 
fensive qui  garantissait  les  jambes. 


CAM 

Camalb  et  esrnt  e  cuyssicras  e  camp.ieras. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric}   fol.  46. 
Camail  et  e'cu  et  cuissarts  et  jambières. 

3.  Cambarut  ,  ad/.,  qui  a  de  longues 
jambes. 

A  las  craiibas  cambarudas. 

Deudesde  Prades,  Auz.  cass. 
Aux  araignées  à  longues  jambes. 

ft.  Cambaterat,  adj. ,  qui  a  mis  pied  à 
terre. 

Son  tait  ensems  canbaterrat 
E  son  se  mes  a  genoillos. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  122. 
Tous  ensemble  ont  mis  pied  à  terre  et  se  sont  mis 
à  genoux. 

Ab  tant  es  remasntz  ciiambaterra.tz. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  loo. 
En  même  temps  il  est  resté  ayant  mis  pied  à  terre. 

5.  Gambaut  ,  s.  m.,  enjambée. 

Cazen,  le  van  ,  a  grans  gambautz  , 
S'en  fug  a  sa  maizo  de  sautz. 

P.  Cardinal  :  Una  cicuiat. 
Tombant,  levant,  à  grandes  enjambées,   il  s'en- 
fuit à  sa  maison  rapidement. 
cat.  Gambada. 

6.  Trascambaha,  s./.,  enjambée. 

Al  pus  fa  sa  trascambada. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Un  vers  vuclb. 
Au  plus  il  fait  son  enjambée. 

CAMBIAR,  camjar,  v. ,  changer. 

Et  ai  lo  plom  e  l'estanh  recrezut, 
E  per  fin  anr  mon  argent  cambiat. 

G.  Adhemar  :  Won  pot  esser. 
Et  j'ai  dédaigné  le  plomb  el  l'elain  ,  ol  changé 
mon  argent  pour  or  pur. 

Belh  m'es  quan  vey  camjar  lo  scnîiorafge 
E  'ls  viels  laissan  als  joves  lui  s  maisos. 

Bertrand  de  Born  :  Belli  m'es. 
11  m'est  agréable  quand  je  vois  changer  la  domi- 
nation et  que  les  vieux  laissent  leurs  maisons  aux. 
jeunes. 

Non  es  fis  drntz  cel  que  s  camja  soven. 

T.  de  Blacas  et  de  P.  Vidal  :  Peire. 
Celui  qui  se  change  souvent  n'est  point  vrai  galant. 

Loc.  Et  ab  mentir  lor  ai  canjatz  los  datz. 

B.  DE  VentAdour  :  Per  mieills. 
Et  avec  le  mentir  je  leur  ai  changé  les  dés. 

A  la  mort  de  l'un  et  de  l'autre  se  cambieron 


CAM 

Jos  dat-z,  car  lo  Laz.u-  portcron  los  angels  en 
paradis. 

V.  et  Vert. ,  fol.  78. 
A  la  mort  de  l'un  cl  de  l'autre  les  dés  se  chan- 
gèrent,  car  les  anges  portèrent  le  Lazare  en  paradis. 

Part.  prés.  Qu'ieu  no  m  vau  ges  camjan  , 
Si  cum  las  donas  fan. 

13.  de  Ventadoir  :  Lo  gens. 
Que  je  ne  me  vais  point  changeant ,  ainsi  que 
les  dames  font. 
Part.  pas.  S'es  alqncs  camjatz  mos  sens. 

Raimond  de  Miravaï,  :  Dels  quatre. 
Mon  sens  s'est  parfois  changé. 
cat.  esp.  tort.  Cambiar.  it.  Cambiarc. 

2.  Cambi,  s.  m.,  échange,  retour. 

Si   fort   faîtz    lo    cambis   d'Alvergne   et   de 
Qnaersiin. 

V.  da  Richard,  roi  d'Angleterre. 

Ainsi  fut  fait  l'échange  d'Auvergne  et  de  Querci. 

Eu  am  la  seror  de  ma  domna  Margarida , 
vostra  mollier,  et  enig  en  aver  cambi  d'amor. 
V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 

J'aime  la   sœur  de  ma  dame  Marguerite,  votre 
e'pouse ,  et  je  pense  en  avoir  retour  d'amour. 
cat.  Cambi.  esp.  port,  it    Cambio. 

3.  Cambiamen,  s.  m.,  changement. 
D'aquest  cambiamen...  volent  ayssi  tractai'. 

Lejs  d'amors  ,  fol.  68. 
Nous  voulons  traiter  ici  de  ce  changement. 
anc.    cat.    Cambiament.   E:;r.    Cambiamiento . 
it.  Cambiamcnto. 

4.  Camge  ,     camje  ,   s.    m.,    échange, 
changement. 

Non  es  vendezos,  ans  es  chamges. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  37. 
N'est  pas  vente ,  mais  est  échange. 
Lo  camje  que  m'a  faich  far 
D'enetuia  per  atnia. 

B.  Zorgi  :  Entre  totz. 
Le  changement  qu'il  m'a  fait  faire  d'ennemie  pour 
amie. 

Si  cam  es  vendezos,  o  comprazos  o  changes. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  8. 
Comme  est  vente  ,  ou  achat  ou  échange. 

5.  CaMBIAIRE  ,      CAMJA1RE  ,      CAMBIADOR  , 

camjador,  s.  /«. ,   changeur  de  mon- 
naies, changeant. 

E  suy  cambiaires  levais. 

Râimond  d'Avig.no.n  :  Sirvens  fui 

E'  }c  suis  changeur  légal 


CAM 


'-99 


E  vay  s'en  ad  un  Cambiadob  , 
D'aqucls  que  trobet  lo  melhor. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  s'en  va  à  un  changeur,  le  meilleur  de  ceux, 
qu'elle  trouva. 

Qu'ien  eug  que  de  cavalier 
Siatz  devengutz  camjaire. 
T.  de  la  comt.  de  Die  et  de  R.  d'Orange  :  A  mies . 

Que  je  pense  que  de  chevalier  vous  soyez  devenu 
changeur. 

Adjcctiv.  Si  110  ni  semblés  camjador  , 
Ves  vos  m'en  fora  tornatz. 

Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Ara. 
Si  vous  ne  m'eussiez  paru  changeant,  je  m'en  serai., 
retourne  ver»  vous. 

anc.  ru.  Et  a  véu  un  cangeour 

Qui  Mahieus  estoit  apelés. 
V. de  J.-C.  Carpentier  ,  t.  I  ,col.  782. 
cat.  esp.  port.  Cambiador.  it.  Cambiatore. 

6.  Camjairitz ,  s.  f.,  femme  volage,  in- 
constante. 

Qu'estas  autras  camjairitz 
Segon  tost  autra  carrieira. 

Giraud  DE  Borneil  :  L'autr'icr. 
Que  ces  autres  volages  suivent  hientôt  une  autre 
voie. 

Adjcctiv.  Mal  agui  eu  s'anc  cor  volatge 
"Vos  aie  ni  us  fui  camjairitz. 
La  dame  Castelloze  :  Moût  avetz. 
J'eus  mal  si  jamais  j'eus  pour  vous  cœur  volage  ni 
je  vous  fus  inconstante. 

7.  Escambiar,  escanjar,  v. ,  échanger. 
No  l'en  donara  ni   no  l'en  vendra  ni  non 

ESCAMBIARA. 

Titre  de  989. 
Ni  lui  en  donnera  ni  lui  en  vendra  ni  n'échangera 
Per  qu'ESCANjA  '1  cortes  chans 
En  sortz  crims  e  folhs  mazans. 

Raimond  de  Miraval  :  Aissi  cum  es. 
C'est  pourquoi  il   échange   le  chant  courtois  en 
crimes  sourds  et  fols  tapages. 
it.  Scambiare. 

8.  Biscambiar  ,  v. ,  échanger. 

Ni  no  n'i  vendra ,  ni  no  n'i  biscambiara. 

Titre  de  985. 
Ni  ne  lui  en  vendra  ,  ni  ne  lui  en  échangera. 

g.    Bescambis  ,    s.    m.  ,    changement  , 
échange. 

Âyszo  es  la  catta  de  bescambis  que  fa. 
Tit  de  1192.  Ardu  du  Boy. ,  J,  322 


3oo  CAM 

Ceci  est  la  carte  de  l'échange  qu'il  l'ait. 
Qui  aquest  bescambis  receup. 

Tit.  de  \z'i!\.  Arch.  du  Roy.,  J,  322. 
Qui  reçut  cet  échange. 

10.  Escamris  ,  s.  m. ,  échange. 
Dona  per  escambis  a  'N  Ramo. 

Tit.  de  1192,  Arch.  du  Roy.,  J,  322. 
Donne  par  échange,  au  seigneur  Eaimond. 

it.  Scambio. 

1 1.  Escambiamen  ,  s.  m. ,  échange. 

Per  ESCAMBIAMEH. 

Tit.  de  1270.  Arch.  du  Roy.,  J  ,  321. 
Par  échange. 

it.  Scambiamento. 

12.  Recambiar,  v. ,  changer. 

De  recambiar  ni  mndar  las  autras  causas. 

Ord.  de  Philippe-le-Bel  de  l3o6. 
De  changer  ni  muer  les  autres  choses. 

tort.  Recambiar.  it.  Ricambiare. 

CAMBRA.,  s./.,  lat.  cambra,  chambre. 

Quan  serem  sol  dîns  cambr'  o  dins  vergier. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
Quand  nous  serons  seuls  dans  chambre  ou  dans 
verger. 

Fig.  Cambra  de  joi ,  loc  de  domnei. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Chambre  de  plaisir,  lieu  de  galanterie. 
Cambra  de  Dien ,  ort  don  naysso  tug  be. 

G.  d'Autpoll  :  Esperansa. 
Chambre  de  Dieu ,  jardin  d'où  naissent  tous  biens. 

—  Assemblée  de  justice,  tribunal. 

Autreiar  lettras  de  la  cambra. 

Statuts  de  Provence.  BoiMY,  p.  228. 
Octroyer  des  lettres  de  la  chambre. 

Comissaris  de  la  cambra. 

Tota  demanda  que  si  fa  en  la  cort  de  la 

CAMBRA. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  84. 
Commissaires  de  la  chambre. 
Toute    demande    <pii   se  fait    en  la    cour  de  la 
chambre. 

—  Compartiment,  division. 

La  maire  de  la  femna  a  "VII  cambras  ,  e  en 
cascuna  de  las  cambras  pot  aver  un  efan. 
Liv.  de  Sydrac,  fol.  26. 

La  matrice  de  la  femme  a  sept  compartiments , 
et  en  chacun  des  compartiments  elle  peut  avoir  un 
enfant 


CAM 

anc.  fr.  Es  cambres  dels  reis  meesmes. 

Ane-  trad.  du  Psaut.  de  Corbie,  ps.  104. 
cat.  anc.  esp.  Cambra,  esp.  mod.  tort.  Ca- 
mara.  it.  Caméra. 

1.  Camrreta,  s.  f.,  chambrette,  petite 
chambre. 

Dis  a  Guillem  c'nn  pane  dormis, 
Et  a  '1  mes  en  una  cambreta. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  67. 
Dit  à  Guillaume  qu'il  dormît  un  peu,  et  il  l'a 
mis  en  une  chambrette. 

cat.  Cambreta.  anc.  esp.  Camareta.  it.  Ca- 
me retta. 

3.  Cambriola,  s./.,  cambriole,  très  pe- 
tite chambre. 

Et  ab  tan  la  donna  s  rescon 
E  torna  e  sa  cambriola. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  82. 
Et  alors  la  dame  se  cache  et  retourne  à  sa  cam- 
briole. 

4.  Camrrier,  cambrieu,  s.  m. ,  cham- 
bellan ,  valet  de  chambre. 

Et  avenc  se  que  sos  cambriers 
No  'lh  fo  de  pies  ni  l'almorniers. 

Erev.  d'amor,  fol.  187. 
Et  il  advint  que  son  chambellan  ne  lui  fut  de  près 
ni  l'aumônier. 

Per  l'ajutori  d'un  cambrieu  de  Frédéric. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  189. 
Par  l'aide  d'un  chambellan  de  Frédéric. 

anc.  fr.  Grondoit  si  bien  et  fretilloit 
Pour  faire  lever  un  chambrier, 
Que  le  chambrier  s'en  esveilloit. 

Olivier  de  Magny,  p.  125. 

cat.  Camarer.  esp.  Camerero.  it.  Cameriere. 

5.  Camarlenc  ,  chamarlenc,  s.f.,  cham- 
bellan. 

Bogo  mon  chamarlenc. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  23. 
Boson  mon  chambellan. 
Son  camarlenc  apela  :  Earbadis,  ar  auiatz. 

Roman  de  Fierabras,  v.  1974. 
Il  appelle  son  chambellan  :  Barhadis  ,  maintenant 
,    oyez. 

cat.  Camarlenc.  esp.  Camarlcngo.  port.  Ca- 
mcrlengo.  it.  Camarlingo. 

6.  Camararia,  s.f.,  fonction  ,  charge  de 
camérier,  camererie. 


CAM 

Als  seîgnors  del  vestiari  et  a  la  camararia. 

Tit.  de  1263.  Doat,  t.  CVI,  fol.  210. 
Aux  seigneurs  du  vestiaire  et  à  la  camérerie. 

Homes  liges  de  vos  et  de  la  camararia  de  la 
gleia  de,  etc. 

Tit.  de  1270.  Doat,  t.  CVI ,  fol.  210. 
Hommes  liges  de  vous  et  de  la  camérerie  de  l'église 
de  ,  etc. 

Las  rendas  assignadas  al  dicb  offici  de  cama- 
raria. 

Tit.  de  i3ig.  Doat,  t.  CXXXII ,  fol.  340. 
Les  rentes  assignc'es  audit  office  de  camérerie. 

esp.  Camareria. 

7.  Camarier,  s.  m. ,  camérier. 
E  P.  de  Gesla  camarier. 

Tit.  de  1253.  Arcli.  du  Roy.,  J  ,  323. 
Et  Pierre  de  Gesle  camérier. 

Canorgnes  et  camariers  de  la  gleîa  de,  etc. 

Tit.  de  1270  Doat,  t.  CVI ,  fol.  287. 
Chanoines  et  cameriers  de  l'e'glise  de,  etc. 

8.  Camarieria,  s.  /.,  camerière. 
Una  morga  camarieria. 

Tit.  de  i3io.  Doat,  t.  CXXXJI,  fol.  340. 

Une  religieuse  èamericre. 

9.  Cambreiar,  v.,  avoir  accointance, 
coïter. 

Garcias  no  pot  cambreiar.... 
No  pot  yssir  en  cambra. 

Leys  d'amorSj  fol.   l32. 
Garcie  ne  peut  avoir  accointance...  ne  peut  sortir 
en  chambre. 

10.  Encamaramen  ,  s,  m.,  introduction. 
Les  Statuts    de    Marseille  portent , 

iiv.  V,  ch.  21  : 

«  Ne  avéra  aliqna  incamarentcr   sïve  so- 

«  phisticentnr Incamare  sea  sopbisticare 

«  aliquod  avère.  » 

Ses  encamaramen  d'avol  erba  mesclada  ab 
bona. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  47- 

Sans  introduction  de  mauvaise  herbe  mêlée  avec 
la  bonne. 

1 1.  Encamaradamen  ,  s.  m.,  introduction. 
Encamaradamen  o  inescla  d'avol  erba. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  47- 
Introduction  ou  mélange  de  mauvaise  herbe. 

\i.  Encamarar,  v.,  introduire,  mêler, 
dénaturer. 


CAM 


3oi 


O  lurs  avers,  per  niais  pezar, 
Fan  mantas  vetz  encamarar  , 
O  en  l'aigua  freia  banhan  , 
O  qualque  vils  cansas  inesclan. 

Brev.  d'amor,  fol.  125. 
Ou  ,  pour  peser  davantage  ,  ils  font  maintes  fois 
dénaturer  leurs  avoirs,  ou  en  baignant  dans  l'eau 
froide  ,  ou  mêlant  quelques  viles  choses. 
Part.  pas.  Blat  molhat  o  encamarat...  Tota 
causa  que  trobem  encamarada. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  l43  et  l44- 
Blé  mouillé  ou  dénaturé...  Toute  chose  que  nous 
trouvions  dénaluiée. 

cat.  Encamorrar .  esp.  Encamarar. 

CA.MEL,  s.  m.,  lat.  camelk*,  chameau. 

E  si  m  plagra  de  Castela 
Trop  mais  una  jovencela 
Que  d'aur  mil  cargat  camel. 

P.  Vidal  :  Be  m  pac. 
Et  ainsi   une  jouvencelle  de  Castille  me  plairait 
beaucoup  plus  que  mille  chameaux  chargés  d'or. 
anc.  fr.  Après  la  list  mètre  sor  un  charnel ,  et 
la  fist  einsi  fuster  parmi  toute  l'ost. 

R.ec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  JJ I  ,  p.  268. 
cat.  Camell.  esp.  Camello.  tort.  Camelo.  rr. 
Cammello. 

1.  Camela,  s.  f.,  camelle,  femelle  du 
chameau. 

De  lag  de  la  camela  si  fay  tantost  portar. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  3348. 
Elle  se  fait  aussitôt  apporter  du  lait  de  la  camelle. 
cat.  esp.  Camélia,  rr.  Cammella. 

3.  Camelin,  adj.y   lat.  camelin/w,  de 
chameau. 

Carns  de  bestias  secas  et  caudas,  qnals  su 
camelinas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  233. 

Chairs  de  bêtes  sèches  et  chaudes  ,  telles  que  sont 
celles  de  chameau. 

it.  Camellino. 

4.  Camelopart  ,  s.  m.,  lat.  camelopar- 
nalis,  girafe. 

Camelopart  naysb  en  Etbyopia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  241- 
La  girafe  naît  en  Ethiopie. 

esp.   Cameleopardo.  tort.  Camclopardal.   it. 
Cammellopardalo. 

CAMI,  s,  m.,  chemin. 


3o2  CAM 

Voyez  Muratori ,  Diss.  33;  Denina, 

t.  II,  p.  2.'|i ,  ot  t.  III,  p.  18  ;  Ciampi, 
dans  son  éilit.  de  Titrpin ,  p.  g3. 
Amples  camis  ab  trops  de  camîniers. 

G.  Riquier  :  Fort  gucrra. 
Larges  chemins  avec  beaucoup  de  voyageurs. 
Fig.  La  corrompuda  a  lo  cami  tôt  ubert;  la 
pieuzela  a  lo  cami  tôt  clans. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  83. 
La  corrompue  a  le  chemin  tout  ouvert  ;  la  pucellc 
a  le  chemin  tout  clos. 
Loc.  Que  anesses  lo  bon  cami. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  94. 
Que  tu  allasses  le  bon  chemin. 
Car  tiravan  e  passavan  cami  tant  que  poillan. 

Chronique  des  albigeois,  col.  10. 
Car  ils  tiraient  et   passaient  chemin  tant   qu'ils 
pouvaient. 

Aquest  près  son  cami...  tenc  son  drecb  cami 
vas  Tholoza. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  172  et  176. 
Celui-là  prit  son  chemin...  tint  son  droit  chemin 
vers  Toulouse. 

cat.  Cami.  esp.  Camino.  port.  Caminho.  it. 
Cammino. 

2.  Caminal,  adj. ,  transportable. 

Fet  los  cargar  d'aver  bon  caminau. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  6. 
Les  fit  charger  de  bonne  richesse  transportable. 

3.  Camisador  ,s.  m. ,  routier,  voyageur. 

Que  ja,  tant  cant  ieu  viva,  faizit  caminador 
A  mi  ni  a  la  gleiza  no  faran  mais  paor. 

Guillaume  de  Tudela. 
Que   jamais,   autant  de   temps  que  je  vive,  les 
routiers  bannis  ne  feront  peur  à  moi  ni  à  l'église. 
cat.  esp.  Caminador.  it.  Camminatore. 

ft.  Caminier  ,  s.  m.,  voyageur,  routier. 
Amples  eamîs  ab  trops  de  camîniers. 
G.  Riquier  :  Fort  gucrra. 
Larges  chemins  avec  beaucoup  de  'voyageurs- 

—  Adj.,  vagabond. 

Si  no  'ls  ten  reys  o  coms  o  ducs, 
Totz  temps  seran  mais  camîniers. 

Marcabrus  :  Al  départir. 
Si  roi  ou  comte  ou  duc  ne  les  relient ,  toujours  ils 
seront  plus  -vagabonds. 
..< .  tsr.  Caminero.  tort.  Caminheiro. 

>.   Caminau  ,    v.    cheminer,    mai  cher, 
voyager. 


CAM 

...  Cel  qu'ab  leis  camina. 

B.  Zohgi  :  Ben  es  adreig. 
...  Celui  qui  chemine  avec  elle. 

—  Poursuivre,  courir  après. 

Et  en  fugens  m'eucaussa  e  m  camina. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  No  puesc  saber. 
Et  en  fuyant  me  pourchasse  et  me  poursuit. 

cat.  esp.  Caminar.  port.  Caminhar.  it.  Carn- 
minare. 

6.  Encaminar,   v.,   acheminer,  mettre 
en  chemin. 

Part .  pas. 

L'ost  es  f.ncaminada,  cargatz  son  li  saumier... 
Per  una  gran  montanba  si  son  encaminatz. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  184  et  2221. 

L'armée  est  acheminée,  les  bêtes  de  somme  sont 
charge'es. 

Ils  se  sont  acheminés  par  une  grande  montagne. 

cat.  esp.  Encaminar.  port.  Encaminhar.  it. 
Incamminare. 

CAMISA,  s./.,  bas.  lat.  camisza,  che- 
mise, vêtement.  3 

Postea  in   camisia   discintus ,  et    discalcia- 
tns,  etc. 
Baluz  ,  Lex  ealica,  cap.  reg.  Fr.,  t.  I ,  col.  320. 

Voyez  Mayans,  t.  II,  p.  228  et  2/, 5; 
Aldrete  ,  p.  363  ;  Monti ,  t.  II ,  part.  1 , 
p.  3og. 

Camisias  vocamus  qnod  in  his  dormimus  in 
camis,  id  est ,  in  stractis  nostris. 

Isidor  ,  Orig.,  XIX  ,  22. 
La  camisa,  que  toca  '1  cors, 
Sia  bella,  sotils  e  blanca... 
E  va  s'en  ivern  a  la  bisa , 
Que  non  a  freg  en  sa  camisa. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Que  la  chemise ,  qui  touche  le  corps  ,  soit  belle  , 
fine  et  blanche... 

Et  il  s'en  va  en  hiver  à  la  bise  ,  vu  qu'il  n'a  pas 
froid  en  sa  chemise. 

Loc.  prov.  Sel  c'  a'1  saber  es  ries  en  sa  camisa. 
T.  d'un  anonyme  et  de  Guilhem  :  Guilhcm 
Celui  qui  a  le  savoir  est  riche  en  sa  chemise. 
anc.  fr.  Un  sarcot  on  camise. 

Lelt.  de  rem.,  \!\1\.  CARPENT1ER  ,  t.  I  ,  col.  :'|0 
cat.  Esr.  port    Camisa.  ir.  Camicia. 

CAMOIS,  î.  m  ,  bouc,  souillure  ,  tache- 


CAM 

Tôt  era  pics  de  sang  e  de  camois. 

Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  73. 
11  était  tout  plein  de  sang  et  de  souillure. 

Il  est  vraisemblable  que  camois  a 
fourni  le  mot  cambouis  français,  dont 
Ménage  n'a  pu  indiquer  l'étymologie. 

CAMOMILLA,  s.  f. ,  camomille, 
llaiz  de  fenoyl  et  tle  camomiua. 

Rec.  de  recettes  médicales. 
Racine  de  fenouil  et  de  camomille. 

Artemezia,  autraruent  ilîta  camomilla. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  200. 
Artémise  ,  autrement  dite  camomille. 

r.sr.  Camomila.  it.  Camomilla. 

CAMP,  s.  m. ,  la  t.  CAMPMf,  champ. 
E  no  y  guardetz  camp,  ui  vînha  ni  ort. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  farai. 
Et  vous  n'y  conservâtes  champ,  ni  vigne  ni  jardin. 
Las  primicias  de  ton  champ. 

Trad.  de  Bedc ,  fol.  Ifi. 
Les  prémices  de  ton  champ. 

Per  bolas  de  camp  ostar. 

Bref,  d'atr.or,  fol.  119. 
Pour  ôter  les  bornes  de  champ. 

Et  la  bella  garba  eant  es  segada 
El  CAMr. 

V.  et  Vert.,  fol.  92  ,  deuxième  version. 
Et  la  belle  gerbe  quand   elle  est  moissonnée  au 
champ. 

—  Camp. 

Eruportet   lo   camp    aiu    sas   gens...  et  els 
tornero  el  camp. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  i3. 

Il  emporta  le  camp  avec  ses  cens...  et  ils  retour- 
nèrent au  camp. 

—  Champ  de  bataille. 

E  cobrarem  el  camp  la  vera  crotz. 

Bambaud  de  Vaqueiras  :  Aras  pot  hom. 
Et  nous  recouvrerons  sur  le  champ  de  bataille  la 
vraie  croix. 

Loc.  Los  desconfit  en  pian  camt... 
Défendre  en  camp  elaus. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  28  et  67. 
Les  déconfit  en  plein  champ  de  bataille... 
Défendre  en  champ  clos. 

—  Champ,  terme  de  blason. 

Un  seinnals , 
Sifoït  aquel  d'En  Aichimbau  , 


CAM 


3o3 


Ab  flors  jannas  sus  el  camt  blaq. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  121. 
Une  enseigne ,  ce  fut  celle  du  seigneur  Archam- 
baud  ,  avec  fleurs  jaunes  sur  un  champ  bleu. 

Fig.  El  camp  de  bonas  obras  om  se  esprovan 
los  cavaliers  de  Dieu. 

V.  et  Vert.,  fol.  83. 
Au  champ  des  bonnes  œuvre3  où  s'éprouvent   les 
chevaliers  de  Dieu. 
cat.  Camp.  esp.  port.  it.  Campo. 

2.  Cambo,  s.  m.,  champ. 
Los  cambos  e  'ls  pratz. 

Tit.  de  1196.  Doat,  t.  CXXXVIII ,  fol.  i5g. 
Les  champs  et  les  prés. 
Las  diebas  doas  parts  del  dicb  cambo. 

Tit.  de  1262.  Doat,  t.  CXXXIII ,  fol.  32. 
Lcsdites  deux  portions  dudit  champ. 
En  Arcbimbautz  vai  per  cambon  , 
E  quau  poc  jostar,  sanp  li  bon. 

Roman  de  Flamenca  ,   fol.  137. 
Le  seigneur  Archambnud   va   par  le  champ ,  et 
quand  il  put  jouter,  il  lui  sut  lion. 

3.  Campolieit,  s.  m.,  tente ,  lit  de  camp. 

E  campolieit  eniperial. 

V.  de  P.  Vidal. 
Et  tente  impériale. 

/i .  Campal  ,  adj. ,  campai ,   qui  est  en 
champ. 
Per  batalha,  so  es  a  dire,  per  gatge  campal. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  68. 
Par  bataille,  c'est-à-dire  ,  par  gage  campal. 
E  de  far  campal  batalba. 

Brei>.  d'amor,  fol.  3?. 
Et  de  faire  bataille  campale. 
Près  en  batalha  campal  Ferran,  comte  de 
Flandres. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma,  fol.  VJl. 
Prit   en    bataille     campale   Ferrand  ,    comte   de 
Flandre. 

anc.  fr  ]\e  remanra  preudonie  qui  ne  re- 
eboive  mort  en  une  bataille  campai.... 
Assemblèrent  orendroit  en  bataille  cam- 
pai,  en  une  plaine. 

Roman  de  Merlin  et  d'Artus.  Du  Canuse, 
1. 1 ,  col.  1 100. 
cat.  ESr.  tort.  Campal.  it.  Campale. 

5.  Campestre,  adj.  t  lat.  campestrew, 
champêtre ,  qui  est  aux  champs. 

Eu  I  luoc  campestre. 

Trad.  du  Nouv.  Test.  S.  Luc ,  c.  6. 
En  un  lieu  champêtre. 


3o4 


CAM 


Auzels...  tl'aatres  u'i  lia  c\MrESTnEs  qui  dels 
fruchtz  de  la  terra  vivo. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i3g. 
Oiseaux...  il  y  en  a  d'autres  étant  aux  champs 
(jui  vivent  des  fruits  de  la  terre. 
anc.  fr.  Terres  labourables  et  campestres. 

Tit.  de  1457 .  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  744- 
Esr.  tort.  it.  Campestre. 

6.  Campion  ,  s.  m.,  champion  ,  défenseur. 

Ane  mais  dos  CAianos  no  vi  hom  pus  iratz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  1^12. 
Jamais  on  ne  vit  deux  champions  plus  irrites. 

Lo  valen  catholic  coms  de  Montfort  campion 
per  la  fe. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  170. 

Le  vaillant  catholique  comte  de  Montfort  cham- 
pion pour  la  foi. 

No  den  far  batailla  en  sa  propria  persona , 
mais  deu  aver  nn  campio. 

L'Arbre  de  Batalhas ,  fol.  233. 
Il  ne  doit  pas  faire  bataille  en  sa  propre  personne, 
mais  doit  avoir  un  champion. 

cat.  Campion.  esp.  Campeon.  port.  Campeâo. 
it.  Campione. 

7.  Campernar,  v.,  attaquer,  envahir. 

Ans  ,  tu  que  gleyza  governas , 
E  cobeitas  e  campernas 
L'autrui  dreg. 

P.  Cardinal  :  Jliesum  Crist. 
Ouïs,  toi  qui  gouvernes  l'e'glise,  et  convoites  et 
attaques  le  droit  d'autrui. 

8.  Acampar,  v.,  rassembler,  amasser. 

En  temps  d'estiu, 
Acampa  '1  blat  don  l'ivern  vin. 

Brei'.  d'amor,  fol.  53. 
En  temps  d'été ,  elle  rassemble  le  blé  dont  elle  vit 
l'hiver. 

C'aissi 'n  pot  hom  pro  acampar. 

G.  Olivier  d'Arlf.s  ,  Coblas  triadas. 
Qu'ainsi  on  en  peut  amasser  profit. 
Acampar  tôt  lo  froment  del  règne. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  16. 
Rassembler  tout  le  froment  du  royaume. 
Acampa  tos  preires  am  las  messas  cantantz  , 
E  digas  als  cierges  et  a  totz  adordenatz, 
E  eantlos  auras  totz  denan  tu  acampatz... 

V.  de  Sainte  Magdeiaine. 
Rassemble  tes  prêtres  avec  ceux  qui  chantent  les 
messes,  et  parle  aux  clercs  et  à  tous  ceux  qui  sont 
dans  les  ordres  ,  et  quand  tu  les  auras  tous  rassem- 
blés devant  toi... 


CAM 

Part.  pas. 

Nos  avem  vist,  estant  ensemps  acampat. 

Tit.  de  i3g2.   Trois  états  de  Sisteron. 

Nous  avons  vu  ,  étant  ensemble  rassemblés. 
it.  Accampare. 

9.  Escampament,  s.  m.,  effusion,  fuite. 
Tu  as  esquivât  I'escampament  del  sanc  in- 
nocent. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  81. 
Tu  as  évité  Yeffiision  du  sang  innocent. 

ANC.  FR. 

K'es  assis  tûtes  parts  k'il  n'a  escapement. 
Roman  de  Nom  ,  fol.  19,  col.  2. 

anc.  cat.  Escampament.  anc.  esp.  Escampa- 
mento.  it.  Scampamento. 

10.  Escampaire,  s.  m.,  dissipateur. 
Dels  bes  del  Senhor  escampaire. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  72. 
Dissipateur  des  biens  du  Seigneur. 

it.  Scampatore. 

11.  Escampar,  v.,  verser,  répandre. 
Coma  la    olha    bolhen  sobre   lo  fuoe   que 

escampa  tôt  so  que  es  dins. 

V.  et  Vert.,  fol.  25. 
Comme  le  pot  bouillant  sur  Je  feu  qui  répand  tout 
ce  qui  est  dedans. 

EscAMrAN  l'aigua  sobre  lor. 

Bref,  d'amor,  fol.  52. 
Répandant  l'eau  sur  eux  . 

Hney  vos  an  mort  e  '1  sanc  tôt  escampat. 

Passio  de  Maria. 
Aujourd'hui  vous  ont  tué  et  répandu  tout  le  sang. 

Part.  pas.  Mi  fassa  trobar  ma  roaynada 
Que  per  lo  bosc  es  escampada. 

V.  de  S.  Honorât. 
Me  fasse  trouver  ma  compagnie  qui  est  répandue 
par  le  bois. 

Laquai    polvera  sera   escampada  per  motz 
ventz. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  5. 
Laquelle   poussière  sera   dispersée  par  plusieurs 
vents. 

cat.  esp.  Escampar.  it.  Scampare. 

12.  Esc ampad amen,  adv.,  éparsemenl. 

Car  e  manhs  locs  tocat  n'ai 
Escampadamen  sai  e  lai. 

Brcv.  d'amor,  fol.  160. 
Car  en  maints  lieux  j'en  ai  touché  éparsement  ça 
et  là. 


CAM 

Cant  motas  cauzas  que  poiriau  essec  dîchas 
escamtadamens  son  ajnstadas. 

Leys  d'amors  ,  fol.  i^7 ■ 

Quand  beaucoup  de  choses  qui  pourraient  être 
dites  éparsement  sont  réunies. 

i3.  Escapar,  v.,  échapper,  s'échapper. 
Autra  vetz  fui  en  la  preison  d'aïuor, 
Don  escapei. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Autresi. 
Une  autre  fois   je    fus  dans   la   prison  d'amour , 
d'où  je  m'échappai. 

Que  non  escapet  testa. 

Philomena. 

Qu'il  n'échappa  une  tête. 

Et  EscArEi  de  lias  sieuas  ruans. 

Trad.  de  la  2e  ép.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
Et  j'échappai  de  ses  mains. 

Quar  n'ESQUAriEST, 
Per  ton  bon  astre,  do  morir. 

Bref,  d'amor,  fol.  36. 
Car,  par  ton  bon  aslre,  tu  en  échappas  de  mourir. 

anc.  fr.  Qui  erent  de  mult  grant  péril  estampé. 
Yille-1Iardou:n  ,  p.  86". 

Voulant  escamper  et  chercher  quelque  lieu 
pour  se  retirer...  Et  vous,  poltron,  escampez 
d'ici;  escampez,  maroufles. 

Histoire  maccaronique x  1. 1  ,  p.  181  et  297. 

cat.  esp.  port.  Escapar.  rr.  Scampare. 

CAMPANA,  s.  f.,  lat.  campana,  cloche. 
E  sona  '1  campana  , 
E  lo  vielhs  comuns  venc. 

Bambaud  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
Et  la  cloche  sonne,  et  la  vieille  communauté'  vient. 

E  '1s  sonan  la  campana. 

V,  de  S.  Honorât. 
Et  ils  sonnent  la  cloche. 

Elb  sonament  de  las  campanas  era  gratis. 

Philomena. 
La  sonnerie  des  cloches  était  grande. 

anc.  fr.  L'estora  et  le  garni  de  ecatipcm.es. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  285. 
Si  commencèrent  à  faire  sonner  leurs  cam- 
panes. 

Monstrelet  ,  t.  II ,  fol.  i33. 

Comme  son  père  avoit  emporté  les  campanes 
de  Notre-Dame. 

Rabelais  ,  liv.  II,  cb.  7. 

cat.    Esr.    Campana.   port.    Campainha.    rr. 
Campana. 
I. 


CAM  3o5 

1.  Campanela,  s.  f.,  clochette. 
Es  pauca  campanela. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 
C'est  une  petite  clochette. 
ANC.  fr.  Le  portier  l'ayant  introduit  courtoi- 
sement sonnera  la  campanelle. 

Rabelais,  liv.  IV,  ebap.  3. 
esp.  Campanilla.  it.  Campanella. 

3.  Campanier,  s.  m.,  sonneur  de  cloches. 

E  fuy  CAMFANIERS. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvcns  suy. 
Et  je  fus  sonneur  de  cloches. 

cat.  Campaner.  Esr.  Campanero.  vs.Campanajo. 

CAMPHORA  ,    s.  f.,    lat.    camphora  , 
camphre. 

Maiorment  unch  de  camphora... 
Destemprada  ab  ayga  roza  et  camphora. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  191  et  ig3. 
Surtout  oint  de  camphre... 
Détrempée  avec  eau  rose  et  camphre. 
cat.  port.  it.  Canfora. 

CAMUS,  camus,  arfj. ,  niais,  sofc 
Voyez  Leibnitz,  p.  106. 

Ara  m  diguatz ,  Catalanes  camus  , 
On  es  lo  pretz  que  soliatz  aver. 

G.  Banols  d'Apt  :  A  tornar  m'er. 
Maintenant ,  dites-moi ,  Catalans  niais,  où  est  le 
mérite  tjue  vous  aviez  coutume  d'avoir. 

Per  que  iea  teuc  tôt  hom  per  camus  , 
Cum  repren  so  qn'els  sabens  an  en  ns. 
B.  Carboneldl  Marseille,  Coulas  triadas. 
C'est  pourquoi   je  tiens  pour  sot  tout  homme  , 
lorsqu'il  blâme  ce  que  les  sages  ont  en  usage. 
Deu  mielhs  estar  ab  sels  que  sabon  pus 
Cant  ilh  a  cort,  que  ab  los  pecs  gamus. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
Doit  mieux  être  quand  elle  a  cour,  avec  ceux  qui 
savent  plus  qu'avec  les  sols  niais. 
it.  Camuso. 

2.  Gamusia,  s./.,  niaiserie. 

C'ab  los  coites  apren  hom  cortesias, 
Et  ab  los  pecx  fadenex  e  gamusias. 

G.  Olivier  d'Ailes  ,  Coblas  triadas. 
Qu'avec  les  courtois  on  apprend  courtoisies ,  et 
avec  les  sots  fadaises  et  niaiseries. 

3.  Camusat,  adj.,  écaché,  aplati. 

Aquel  a  non  Jaufre  ab  lo  vis  "camusat. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  2i35. 
Celui-là  a  nom  Jaufre  avec  le  visage  écaché- 

39 


3o6  CAH 

(AN,  v.  in.,  lat.  c\N/.v,  chieti. 
(11  .inioii  c ans  et  anstors. 

BkrtIr  \m>  di  Born  ■  S'abi  h 
Cai  ils  aiment  chietiS  et  autours. 

F.  ouans  que  mord  enaris  que  laîrc. 

l.r  MOINE  Dl   MOS  rA.1  DOH  :  Forl  m'cnoia. 

1  i  chien  tpii  mord  avant  '|u'U  aboie. 
Fig.    Que  foron  porc  en  Guavaila 
Et  en  Viancs  foron  ca. 

1'.  Cardinal  :  Tôt  atressi. 
Qui  lurent  porcs  en  Gévaudan  et  chiens  en  \  ien- 
nois. 

Cmn  fai  bon  can  de  cassa. 

V.  et  Veil.,  fol.  29. 
Comme  fait  bon  chien  de  chasse. 

I.oc.  F.ntre  c.\  e  lop  ,  a  la  fi  del  jorn. 

Cat.dcls  apost.  de  Rama  ,  fol.  i5o. 
Entre  chien  et  loup ,  à  la  fin  «lu  jour. 
anc   Esr.  Se  algun  can  muerde  algun  orne.... 
e   si  el  sennor  del   can  enriza  el  can  que 
preuda  ladron. 

Fuerojuzgo,  lib.  VIII ,  lit.  4  ,  %.  «9- 
De  can  qne  rauebo  ladra  nunca  vos  d'el  temades. 

•  Poema  de  Alexandi '0 ,  cop.  74'- 

Ce  mot  a  été  abandonné  pour  celui 
de  perro. 

—  Constellation. 

La  estela  dita  Ca  ,  ([ne  es  fervent  canda.... 
Ca  es  una  estela  en  sa  influencia  sobrecauda. 
Elue,  de  las  propr. ,  fol.  1 1 1  et  1 19. 
L'étoile  dite  Chienqai  est  ardemment  chaude.... 
Chien  est  une  étoile  très  chaude  en  son  influence. 

tout.  C(ïo.  it.  Cane. 

?.  Che  ,  cniN,  s.  m.,  chien. 

Que  pro  i  retins  viaiula  als  auzels  e  als  ches. 

Guillaume  dl  Tudei.a. 
Qu'il  y  reste  assez  de  pâture  aux  oiseaux  et  aux 
chiens. 

Qa'atrestan  s'en  (aria  us  chins. 

PlERR]    i>'Ai  VERCÏNE  :  Chanlar.ii. 
Qu'un  chien  eu   ferait  autant. 
Plus  aorsatz  de  guerra  qu'ors  sobre  enis. 

Pioman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  20. 
Plus  ardent  de  guerre  qu'ours  sur  chiens. 

3.  Canet,  s.  m.,  petit  chien. 

E  fauc  mus  dos  cahetz  gla:ii. 

Map.calrus  :  D'aisso  lau. 
Et  je  fais  ahover  mes  deux  petits  chiens. 
anc.  cat.  Canet. 


CAN 

',.   C\nh\,    s.  f,,    chienne,  machine  (Je 
guerre. 

Ergaelhos  no  ve  son  trabac 

Pus  que  fai  son  colp  la  canua. 

Bernard  de  Venzac  :  Pus  vev  lo. 
Orgueilleux  ne  voit  son   tre'huchement   plus    qu 
lait  la  chienne  son  coup. 

5.  Caneta,  s.  f.,  petite  chienne,  cani- 
cule, constellation. 

Quo  es  Pestela  caneta, 
E  l'autra  dicha  conieta... 
De  la  caneta  ,  ses  duptar, 
Son  dig  !i  (lia  canicnlar. 

Brev.  d'atnor,   fol.    Ij 
Comme    est   l'e'toile    Canicule  ,    et    l'autre    dite 
comète... 

Sans  douter,  les  jours  sont  dits  caniculaire;  cl"  la 
canicule. 

6.  Checa,  s.  f. ,  chienne. 

A  lei  de  checa  vilana 

P.  Vidal  :  Car'  amiga. 
A  la  manière  de  vilaine  chienne. 

7.  Canin,   canh,  ad}'.,   lat.    caNINiVv, 
canin,  de  chien. 

Segon  l'afaitamen  cant. 

P.  Cardinal  :  Tôt  alrcssi. 
Selon  la  manière  de  chien. 

Dens  so  ditas  caninas  que  son  agndas, 
aptas  a  rompre  duras  viandas...  quar  so  sem- 
lans  a  ïas  del  ca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  43. 
Sont  dites  canines,   les  dents   rpii  sont   aiguës 
aptes  à  rompre  les  dures  nourritures...  car  elles  sont 
semblables  à  celles  du  chien. 

Desonlenat  et  qnays  cani  appetîincnt  • . 
Valo  contra  mors  cani. 

Elue,  de  Lis  propr.,  loi.  92. 
\|i|iéiii  désordonné  ci  presque  canin.. 
\  dent  contre  morsure  de  chien. 

Fig.    De  passar  mar  e  d'ancir  la  gen  canh  a. 

R.AMBAUD  DE  VAQUEIRAS  :  A. as  pol   licni 
De  passer  mer  et  d'occir  la  gent  canine. 

Ni  tant  aya  fach  sobre  la  gen  canha, 
Mathieu  de  Quercy  :  Tant  sui. 
Ni  ait  tant  fait  sur  la  gent  canine. 
cat.  Cani.  Esr.  port.  it.  Canine. 

8.  Canimer,  adj.,  aimant  les  chiens. 

Era  CANIN1ERA. 

Trad.  du  Noue.  Test.  S.  Marc,  c.  7. 
Elle  était  aimant  les  chiens. 


CAN 
>).   Canineu,    cvninieu,    dtlj. ,    race  <1< 
chien,  canin. 
Pels  fais  desfait z  pejors  que  <:anineus. 

Aimeiu  de  BelhoHT  :  Ja  n'er  credutz. 
Par  les  faux  méfaits  [lires  que  ennuis. 

Que  'lh  Sarrazi  desliai,  caninieu, 
L'an  tout  son  reugne. 

P.  Vidal  :  Ane  no  mov. 
Que  les  Sarrasins  déloyaux  ,   race  de  chien  ,  lui 
ont  enlevé  son  royaume 

10.   Cadel,  s.  m.,    lat.  catuuis  ,  petit 
de  chien  et  d'antres  animaux. 
Cadels   so  ditz,    per  dïmiimcio  ,   cas  joves 

propiiament,  ja  sia  qu'els  lilbs-d'autras  bestias 

so  ditz  cadels  no  propriament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  z!\!\. 
Par  forme  diminutive,  jeunes  cliiens  sont  dits  au 

propre  cadels  ,    quoique   les    petits    d'autres   bêles 

soient  dits  improprement  cadels. 

E  carn  de  cadel  non  vezen 
lîen  l'esforza  e  l'asazona. 

Devjdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  chair  de  petit  chien,  qui  ne  voit  pas,  le  renforce 
bien  et  l'engraisse. 

Am  tant  veuc  nna  loba  blanqua  am  sos  cadels. 
y.  de  S.  Honorât. 
Alors  vint  une  louve  blanche  avec  ses  petits. 

anc.  fr.  Car  après  vienent  li  chael 
Et  li  veniere.s  les  seiuont. 

Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  92. 
cat.  Cadell.  it.  Catello. 

1  1.  Cadelet,a\  m.,  petit  chien,  jeune 
chien. 

Aysi  c'us  cadelet  fugi  de  IIII  pes. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ainsi  qu'uny'eUHt;  chien  fuit  des  quatre  pieds. 

cat.  Cadellet. 

1  2.  Cauelar,  v. ,  chienner. 
Ab  la  feniella  ,  quan  ha  cadelat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^3. 
Avec  la  femelle ,  quand  elle  a  chienne. 

cat.  Cadellar. 

i3.  Canicula,  v.  f. ,  lat.  canicula  ,  ca- 
nicule. 
I.a  stela  dita  Canicula. 

Elue,  de  lus  propr  ,  fol.  t53 
L'étoile  dite  Canicule. 

'  at.  Esr.  tort.  Canicula    it.  Canicola. 


CA.\  .in; 

1/».  Canicula»,  adj.,  lat.  canicui.au/a- > 

caniculaire. 

Duro  aqnels  «lias  canhulars  dcl  XV  jorn 
de  julh  entro  '1  XII  de  setembie. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  1 1<). 

Ces  jours  caniculaires  durent  du  quinzième  joui 
de  juillet  jusqu'au  douzième  de  septembre. 

«at.  Esr.  tort.  Canicular.  it.  Canicolarc. 
i5.  Caniculari,  adj.,  caniculaire. 

DîaS  GANICULARIS. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  119. 
Jours  caniculaires. 

CANA,  s.  f.,  lat.  canna,  roseau,  canne. 
Cuiii  f.ii  lo  veut  la  cana  torneyar, 
Que  vas  totz  Iatz  li  fai  peine  baissura. 
P.  Kspamiol  :  Entre  que  m. 
Comme  le  vent  fait  tournoyer  le  roseau  ,  de  ma- 
nière qu'il  lui  fait  prendre  inclinaison  vers  tous  les 
côtés . 

—  Canne,  sorte  de  mesure. 

Pus  que  tos  vezis  enganas 
Ab  fais  pes,  ab  falsas  canas. 

P.  Cardinal  :  Jbesum  Crist. 
Puisque  tu  trompes  tes  voisins  avec  faux  poids , 
avec  fausses  mesures. 

Las  canas  e  las  meias  canas. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  Iq8- 
Les  cannes  et  les  demi-cannes. 

cat.  Canya ,  cana.  esp.  Cana.  tort.  Cana.  it 
Canna. 

1.  Caneta,   s.  f.,   petit   roseau,  petite 
canne. 

Ab  caneta  et  ab  rosels. 

Deudes  de  Puades  ,  Auz.  cass. 
Avec  petite  canne  et  avec  roseaux. 

esp.  Canita.  tort.  Cancca. 

3.     CaNAVERA  ,      CANACIERA   ,      CANAVIERA  , 

s.  f.,  roseau. 

Et  ab  canavera  feiitz. 

Brev.  d'amor,  fol.  167. 
Et  frappé  avec  roseau. 

Canavera  fon  donada  a  mi. 

Trad.  de  l'Apocalypse,  c.  XL 
Un  roseau  nie  fut  donne. 

Pausa  iiua  caunla  de  canaciera. 

Trad.  d'Albucasis,  fol   38 
Pose  une  canule  de  roseau. 


3o8 


CAN 


Canaviera  per  tôt  vent  si  raov. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  202. 
Roseau  se  meut  p.»r  tout  veut. 

/«.  Canula  ,  s.  fi,  lat.  cannula,  canule. 
Cnm  canula  de  ausel...  Tu  pansas  la  qua- 
ntjla    sobre   la    dent....  Fai  una   canula  de 
ara  m. 

Trad.  d'.-llhucasis,  fol.3o,6,  14. 
Avec  une  canule  de  plume  d'oiseau...  Tu  poses  la 
canule  sur  la  dent...  Fais  une  canule  d'airain. 

5.  Canon,  s.   ira.,  tuyau,  quenouille, 
tourbillon. 

Vos  aiatz  un  canon  menut 
O  de  pailla  0  d'autra  re. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  ayez  un  petit  tuyau  ou  de  paille  ou  d'autre 
chose. 

Carsens  0  Peironela  que  filon  lur  cano. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Garccnde  ou  Peironelle  qui  filent  leur  quenouille. 

Loc.  La  plueia  ven  de  la  uiar  e  per  un  cano 
de  ven  monta  en  l'aire. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  46- 
La  pluie  vient  de  la  mer  et  par  un  tourbillon  de 
vent  monte  en  l'air. 

cat,  Canô.  esp.  Canon,  port.  Cano.  it.  Can- 
none. 

6.  Canel  ,  s.  m.,  tuyau,  tige. 
Sembla  canel  de  blat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  202. 
Semble  tuyau  de  blé. 

—  Tuyau,  plume. 

Canel  scriptural  es  canaviera  de  la  quai 
antiqnament  nzavo  per  escriure...  Ab  aytals 
canei.s  boni  pansa  la  teneba. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2o3. 

Tuyau  pour  écriture  est  un  roseau  duquel  on  usait 

anciennement  pour  écrire Avec  tels. tuyaux  on 

pose  l'encre. 

—  Tuyau  de  flûte  ,  de  flageolet. 
Tibia,  estrument...  jnne  o  canel,  et  alcus 

lo  fazia  de  junc  o  d'autres  canels. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 
Flûte,  instrument...  jonc  ou  tuyau,  et  quelques 
uns  le  faisaient  de  jonc  ou  d'autres  tuyaux. 

7.  Canar,  v. ,  mesurer. 

Quant  voiras  canar  la  terra...  destiaras  o 
(  anaras  lo  fons  de  una  ayga. 

Trad.  du  Tr.  de  l'Arpentage,  c.  32  et  35. 


CAN 

Quand  tu  voudras  mesurer  la  terre:.,  tu  calculeras 
ou  mesureras  le  fond  d'une  eau. 
cat.  Canar. 

8.  Canal,  s./.,  lat.  canaux,  canal,  lit 

des  eaux. 

Gola...  sa  canal  es  dura  et  cartillaginoza... 
Ab  las  canals  del  pulmo. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  46'  et  45. 
Gorgo...  son  cann/ est  dur  et  cartilagineux... 
Avec  les  canaux  du  poumon. 
Tota  la  terra  n'er  égals 
TNeys  de  la  mar  l'ampla  canals. 

Los  XV  Signes  de  la  fi  del  mon. 
Toute  la  terre  en  sera  égale ,  même  l'ample  lit  de 
la  mer. 

—  Voie,  creux. 

En  la  canal,  que  ditz  conort, 
Vei  caut  e  freyt  entremesclar. 

Eambaud  de  Vaqvjeiras  :  Los  frcvols. 
Dans  la  'voie,  que  l'encouragement  indique,  je  vois 
s'entremêler  le  chaud  et  le  froid. 
Loc.  Orgnelbs  torna  en  canal. 

Marcabri's  :  Quan  la  fuelha. 
L'orgueil  avance  rapidement. 

Jois  fora  tornatz  en  canatj. 

Marcabrus  :  Doas  cuidas  ai. 
Joie  serait  retournée  rapidement. 

La  langue  italienne  a  dit,  dans'le  même 
sens ,  far  canale  ,  voguer  en  pleine  mer. 
cat.  esp.  port.  Canal,  it.  Canale. 

9.  Cadenel,  s.  m.,  canal ,  ruisseau. 
Que  se  reparon  tots  los  cadenels  que  son 

de  casenna  part...   Seguen  lo  cadenel  antic 
que  es  vays  lo  terraenal  de  Cusac. 

TU.  de  1398.  Doat,  t.  LIV,  fol.  168. 
Que  tous  les  canaux  qui  sont  de  chaque  côté  se 
réparent...  En  suivant  le  canal  ancien  qui  est  vers 
le  confin  de  Cusac. 

CANCELLAR  ,   v. ,    lat.    cancellaré1  , 

biffer,  cancelcr. 
Part.  pas.  Cartas  publicas,  sanas,  intégras  e 

no    CANCELLADAS. 

T,t.  de  1266'.  Doat,  t.  LXXIX  ,  fol.  43. 
Charles  publiques,  saines  ,  entières  et  non  bifiëes. 
cat.  Cancellar.  esp.  Cancelar.  port.  Canccllar. 
it.  Cancellare. 

1.  Escancelar,  v.,  détruire. 
Lai ,  ebansos ,  te  y  via  ; 
Pcro  uo  t  daiia 


CAiN 

Tornada  e  revella , 
Qu'on  no  i'escanoella. 

G.  Riquier  :  Vol  un  tiers. 

Là  ,  clianson  ,  tiens-y  chemin  ;  pourtant  je  ne  te 
donnerais  ritournelle  et    refrain ,   afin  qu'on  ne  te 
détruise. 
anc.  cat.  Escanceïïar.  it.  Scanccllare. 

CANCER,  s.  m.,  lat.  cancer,  cancre, 
espèce  de  poisson. 

Cnm  lo  peysho  dit  cancer  si  iuov  natnral- 
ment  ad  arreyre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  III. 
Comme  le  poisson  dit  cancre  se  meut  naturelle- 
ment en  arrière. 

—  Signe  du  zodiaque. 
Coin  sia  el  signe  de  Cancer. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  108. 
Comme  soit  au  signe  du  Cancer. 

—  Chancre ,  sorte  de  maladie. 
Canterizatio    de   cranc,    quant   Canser  es 

couiuiensan. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  II. 
Cautérisation  du  chancre,  quand  le  chancre  est 
commençant. 
cat.  ksp.  tort.  Cancer,  it.  Canchero. 

2.  Cranc,  s.  m.,   cancre,   poisson  de 
fleuve. 

Crancs  fluvials  valo  contra  vere. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  103. 
Cancres  de  fleuve  valent  contre  venin. 

—  Cancer,  signe  du  zodiaque. 

Lo  quart  signes  es  Crancs  nommât. 

Bref,  d'amoi'j  fol.  27. 
Le  quatrième  signe  est  nomme'  Cancer. 
cat.  Cranc.  it.  Cancro. 

—  Chancre,  sorte  de  maladie. 

Pustell'  eu  son  buelli  o  cranc. 

Bertrand  de  Born  :  Al dous  nou. 
Pustule  ou  chancre  dans  son  eeil. 

E  tragua  m'ambs  los  hnelhs  crancx. 
A.  Daniel  :  En  hreu. 
Qu'un  chancre  me  tire  les  deux  yeux. 
Caracio  de  cranc. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  7». 
Guérison  de  chancre. 
cat.  Cranc.  esi>.  tort.  it.  Cancro. 

3.  Crancer,  s.  m.  ,  Cancer. 

Tropis  del  Crancer  es  dig  lus. 

Bref,  d'amor,  fol.  26. 
L'un  est  dit  tropique  du  Cancer. 


CAN 


3og 


4.  Cancros,  ad/'.,  chancreux. 

Apostema  cancros. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  1. 
Ulcère  chancreux. 
esp.  Canceroso.  tort.  Cancroso.  it.  Canchcroso. 

5.  Crancos,  adj.,  chancreux. 

Aquel  es  ab  si  crancos. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  28. 
Celui-là  est  par  soi  chancreux. 

CANDOR,  s./.,  lat.  candor  ,  candeur, 
blancheur. 

Candor   es   blancor   întensa   am  lntz   ben 
clara  e  perspicuitat  pura. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20'5. 
Candeur  est  blancheur  intense  avec  lumière  Lien 
claire  et  perspicuitp'  pure. 

anc.  esp.  tort.  Candor.  it.  Candore. 

ï.  Candorador,  s.  m.,  blanchisseur. 
A  candor adors  lo  portai  de,  etc. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  44- 
A  blanchisseurs  la  porte  de ,  etc. 

3.  Quandi,  adj. ,  lat.  cxxmdus,  blanc, 
candi,  brillant. 

Tl  sun  ta  bel  e  ta  blanc  e  ta  quanm. 
Poème  sur  Boèce. 
Us  sont  si  beaux  et  si  blancs  et  brillants. 
esp.  Candi,  port.  Candil.  it.  Candito. 

CANEBE,  CANEP,  CAMBRE  ,  CARRE,  CAMBE, 

s.  m.,  lat.  cannarew  ,  chanvre. 
O  canebe,  0  lin  ,  0  lana. 

Trad.  d'un  Efang.  apocr. 
Ou  chanfre,  ou  lin ,  ou  laine. 
Carminaeîos  de  canep  et  de  H. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  !\\. 
Cardure  de  chanfre  et  de  lin. 
Us  cordos 
Qu'er  de  cambre  sotils  e  bos. 

Dei'Des  de  Prades,  Auz.  cass- 
Un  cordon  qui  sera  de  chanfre  fin  et  bon. 

Ni  ja  no  vesta  drap  de  carbe  ni  de  lin. 

Guillaume  de  Tldela. 
Et  ne  revêle  jamais  étoffe  de  chanfre  ni  de  lin- 

Saumada  de  cambe  ,  III  deners. 

Cartulaire  de  Montpellier,  loi.  1 1^ . 
Charge  de  chanfre,  trois  deniers. 
cat.   Canain.   esp.    Cafiamo.   roux.  Canhamo, 
it.  Canapa. 

2,  Canabas,  s.  f. ,  toile  de  chanvre. 


3io 


CAi\ 


Apres  la  morl  non  portant 
Mas  so  « i ii «.-  «le  be  fact  aura 
E  III  canas  de  <  \n  mus. 

Brev.  d'amor,  fol.  226. 
Iprès  l.i  mort  il  n'emportera  i|«"'  ce  qu'il  aura  fait 
.le  Sien  et  trois  eannes  flé  toile  de  chancre. 
De  tôt  drtp  Uni.  exceptât  de  canaius. 

Cartutairede  Montpellier,  fol.  u3. 
De  toute  toile  de  lin  ,  excopie' de  toiles  Je  chanvre. 

S.  Ca>sh.,  s.  m.,  toile  de  chanvre. 
Drap  de  cancit.  e  var  e  gris. 

Romande.  Gérard  de  Rossillon,  fol.  90. 
Drap  de  chanvre  et  vair  et  gris. 
F.  camiza  d'un  rie  camsil. 

Roman  de  Jaufrc,  fol.  6o- 
Et  chemise  d'une  riche  toile  de  chanvre. 
anc.  fr.  A  un  bel  drap  de  cheisil  blanc 
Li  osterent  d'entur  le  sanc. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  7b. 
Linges,  dras  qui  sont  de  cainsil 
Plus  blans  que  n'est  nois  ne  grésil. 

Roman  de  la  Violette,  v.  1487- 

4.  Caxaiî acier  ,  s.  m. ,  tisserand. 
Que  fan  canabacier. 

G.  Riqvjier  :  Pus  Dieu. 
Que  les  tisserands  font. 

A  CANABACIERS   lu  pOftal  ,   etc. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  !\!\. 
A  tisserands  le  portail  ,  etc. 
Adjcctiv.  Que  li  drap  de  paratge  e  las  telas 
blancas  se  inesnro  ab  l'auna  de  la  eana,  et 
li  drap  gros  e  li  eanabas  et  aquill  del  li  ab 
l'auna  canabassera. 

TU.  de  1265.  Doat,  t.  VIII,  fol.  143. 
Que  les  draps  de  parage  et  les  toiles  blanches  se 
mesurent  à  l'aune  de  la  canne ,  et  les  draps  gros  et  la 
toile  de  chanvre  et  celle  de  lin  avec  l'aune  de  tisse- 
rand. 

CANELHADA,*./,  cannellée. 

Jusquiam  berba,  antrament  dila  canf.lhada. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  211. 
Jusquiamc  herbe,  autrement  dite  cannellée. 

CA1NELLA,  s.f. ,  cannelle. 

Canela  ,     autrament    dita    cinamomnin.... 
Cuni  appar  en  la  canela  ,  que  es  escorsa. 

Elue  de  las  propr.,  fol.  116  et  196. 
(  'annelle,  autrement  dite  cinnamomum...  Comme 
;1  parait  en  la  cannelle,  qui  est  une  ècorce. 
Ft  ab  canella  vos  o  mesclat. 

DeT/DES  DE  PflADES  .,  Allz    CaSS- 

Et  .11.!)  h:  mêlez  avec  de  la  cannelle 


GAN 

Pas  llayret  doussanien  rpie  canela  ronscada 

Roman  de  Fiera/iras ,  v.  498'- 
Il  senlit  plus  doux  que  cannelle  muscade. 
esp.  tort.  Canela.  it.  Cannela. 

CANIVET,  s.  m.,  petit  couteau. 

Judas  mes  la  man  a  I  canjvet...  e  aucis  lo. 

flist.  aln:  de  la  Bible,  fol.  ?5. 
Judas  mit  la  main  à  un  petit  couteau...  et  l'occit. 

anc.  fr.  Unuin  parvum  artavum  gallice  canivet. 

Lett.  derém.,  i^oo.  Cahpentier,  t.I,  Col.  76^- 

Parvus  erdtellns  galliee  cannivet. 
Gloss.lal.gall.de  l352.CARPENTlEn,  t.  I,col.  3l5. 

CANON,   s.   m.,   lat.    canon,  canon, 
partie  des  prières  de  la  inesse. 

Ajustet  el  cano  de  la  messa  una  paraula. 

Cat.  dels  apost.  de  R.oma,  fol.  [>J. 
Il  ajouta  au  canon  de  la  messe  une  parole. 

—  Canon  ,  arme  de  guerre. 

Balestas  ni  canos. 

TU.  de  1390.  Doat,  t.  CXLV1I ,  fol.  176. 
Arbalètes  ni  canons. 

—  Cens  amphitéotique. 

Pagament  de  ces  ,  pensio  0  de  cano...  Cano 
o  pensio  de  la  causa  comprada. 
TU.  du  xïiie  sièc.  Doat,  t.  CXVIII,  fol.  41  et  40. 

Paiement  de  cens  ,  pension  ou  de  canon...  Canon 
ou  pension  de  la  chose  achetée. 

anc.  fr.  Il  n'est  obligé  qu'aux  canons  arriérez. 
Stat.  Lossensia.  Du  Cange  ,  t.  II,  col.  169. 

—  Adj.  Qui  établit  ou  contient  les  lois 
de  l'église. 

Segon  que  volh  drecb  canon...  El  drecb  ca- 
non fa  soen  mention  de  Ihni. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2l3  el  87. 

Selon  que  le  veut  le  droit  canon...  Le  droit  canon 
fait  souvent  mention  de  lui. 

cat.  Esr.  port.  Canon,  it.  Canone. 

2.  Canonic,  adj. ,  lat.  canonicw*,  cano- 
nique. 

A  tôt  drecb  canonic  et  civil. 

Tit.  de  1286.  Doat.  t.  XL1 ,  fol.  77. 
\  tout  droit  canonique  et  civil. 
Doas  pistolas  que  s'apelo  canonu  as. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  S 
Deux  e'pitrea  qui: s'appellent  canoniques. 


CAN 

Per  sanetas  Scripturas  canonicas. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Par  saintes  Ecritures  canoniques. 

cat.  Canonic.  esp.  port.  it.  Canonico. 

3.  Canonical,  ndj.,  canonique. 
Segon  la  canonical  siiuplieitat. 

TU.  de  l3l8.  Doat,  t.  XLII,  fol  ?.l8. 
Selon  la  simplicité  canonique. 
esp.  Canonical.  it.  Canonicale. 

/[.  Canonista,  s.  m.,  canoniste. 

Decretalista,  canonista. 

Leys  d'itmorSj  loi.  64. 
Décrélaliste ,  cixnonisle. 

Un  canonista  diria  tantost  que  verament. 

L'Arbre  de  Batalhtts ,  fol.  191. 
Un  canoniste  dirait  aussitôt  que  vraiment . 
cat.  esp.  tort.  it.  Canonista. 

5.  Canonizatio,  s./.,  canonisation. 
Seguîa  lo  negoci  de  sa  canonizatio... 
Ea  la  lelra  de  la  canonizatio. 

Cat.  de/s  apost.  de  Iloma,  fol.  193  et  196. 
Il  suivait  l'affaire  de  sa  canonisation... 
Dans  la  huile  de  la  canonisation. 

cat.    Canonisaciô.    esp.    Canonizacion.    port. 
Canonizacao.  it.  Canonizzazione. 

6.  Canonizar,  v. ,  canoniser. 

Canoniset  sanh  Domenge. 

Cat.  dels  apost-  dePioma,  fol.  l&p 
Il  canonisa  saint  Dominique. 
Et  a  canonisatz  les  precios  cors  santz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  a  canonisé  les  précieuses  saintes  personnes. 

Part. pas.  Eo  canonizatz  per  papa. 

Cat.  dels  apost.  de  Pioma,  fol.  159. 
Il  fut  canonise  par  le  pape. 
cat.  Canonisai-,  esp.  tort.  Canonizar.  it.  Ca- 
nonizzare. 

7.  Canonge,  canorgue,  s.  m.,  chanoine. 

Ni  ruonge,  ni  canonge,  ni  capelau. 

Roman  tic  Gérard  de  Rossil/on,  fol.  80. 
ÎVi  moine,  ni  chanoine,  ni  chapelain. 
Peire  Rotgier  si  fo  d'Alvernlie,  canorgces 
de  Clermon. 

V.  de  Pierre  Rogicrs. 
Pierre  Rogier  fut  d'Auvergne  ,  chanoine  de  Cler- 
mont. 

cat.  Canonge.  esp.  Canonigo.   tort.  Conego. 
it.  Canonico. 

8.  Cannonegue ,  s.  m.,  chanoine. 


CAN  3n 

La  claustra  dels  cannonegues. 
Tit.dew]l\.  Ilist.de  Languedoc,  Tpr. ,  t.  II, col.  i34- 
I.e  cloître  des  chanoines. 

().  Canorgua,  canorcuia  ,  s./.,  canoni- 
cal, chanoinie,  réuniondes  chanoines. 
Laisset  la  canorga  e  fes  se  joglars  et  anct 
per  cors. 

V.  de  Pierre  Rogiers. 
Il  laissa  le  canonical  et  se  fit  jongleur  et  alla  par 
cours. 

Cant  era  petits,  sos  paires  lo  mes  per  ca- 
norgue en  la  canorguia  ciel  Puei. 

V.  de  Pierre  Cardinal. 
Quand  il  était  petit,  son  père  le  mit  pour  cha- 
noine dans  la  chanoinie  du  Puy. 

anc.  fr.  Il  ne  deraoura  en  Erance  abbaye, 
ne  chanoinerie ,  ne  marclians  renommez 
(ravoir  argent ,  qui  ne  lui  donnast  ou 
p  restât. 

Monstrelet  ,  t.  II ,  fol.  97. 

cat.  esp.  Canongia. 

CANS,  adj.,  lat.  CA^de/ts,  ardent. 
Fig.    JiLt  bueills  fers,  i rebols  e  cans. 

Deudesde  Pkades,  Auz.  cass. 
Et  yeux,  farouches,  troubles  et  ardents- 
esp.  Cande.  it.  Cando. 

1.  Candela,  s.  f.,   lat.  candela,  chan- 
delle ,  cierge. 

Coma  la  candela  que  ren  sa  clardat  e  se 
mezeissa  degasta. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  76. 
Comme  la  chandelle  qui  rend  sa  clarté  et  se  dé- 
truit elle-même. 

A  ley  d'enfan  cuy  la  candela  plats 
E  s'art  jogan. 

R.  Jordan,  vie.  de  S -Antonin  :  Abril. 
A  la  manière  d'enfant  à  qui  la  chandelle  plaît 
cl  qui  se  brûle  en  jouant. 

anc.  fr.  La  candelle  qui  art  dedens 

N'estaint  por  ores  ne  por  vens. 
Roman  de  Partonopens ,  t.  I,  p.  i52. 
cat.  Esr.  Candela.  port.  Candea.  it.  Candela. 

3.  Candelet ,  s.  m.,  petite  chandelle. 

Cozetz  mel  en  un  vaiselet  ; 
Cant  er  cueîtz,  fattz  n'un  candelet. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Cuisez  du  miel  dans  un  petit  vase  ;  quand  il  sera 
cuit ,  faites-en  une  petite  chandelle. 

4.  Candelier  ,  s.  m.,  chandelier. 


3 15  CAr\ 

E  eovengra  î  mîclbs  uns  sautîcrs 
En  la  gloisa  .  o  ns  cvniifmkrs 
Portai-  ab  gran  oandela  ardent. 

Pif.hre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Et  il  lui  conviendrait  mieux   un  psautier  dans 
L'église,  ou  porter  un  chandelier  avec  grand  cierge 
allume. 

La  crotz  e  'ls  candeliers. 

TU.  de  i2o5.  Doat  ,  t.  CV ,  fol.  i55. 
La  croix  et  les  chandeliers. 
cat.  Esr.  Candelero.  it.  Candelliere. 

—  Fabricant,  marchand  de  chandelles. 
Candf.liers  o  obriers  de  cera...  Los  cande- 
liers  tle  ceu. 

Cartu luire  de  Montpellier,  fol.  186"  et  90. 
Chandeliers  ou  ouvriers  en  cire...  Les  chandeliers 
île  suif. 
anc.  cat.  Candclier.  anc.  esp.  Candelero. 

5.  Candelar,  s.  m.,  chandelier. 
Uelhs  ha  luzens  de  nuech  onm  candelar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  254- 
11  a  les  yeux  luisants   pendant  la   nuit  comme 
chandelier.  _ 

6.  Candélabre  ,   s.   m.,    lat.   candeea- 
br«/h,  candélabre. 

Que  sia  pausada  sobre  lo  candélabre. 

Trad.  du  Nouv.  Test.  S.  Marc,  cli.  14. 
Qu'elle  soit  placée  sur  le  candélabre. 

E  las  set  Iccernas  en  nn  candélabre. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  18. 
Et  les  sept  lanternes  en  un  candélabre. 

anc.  cat.  Candalolre.  tort.  it.  Candelabro. 

7.  Candelor,  s.f. ,  Chandeleur. 

A  la  pagna  de  la  candelor. 

Ord.  des  Pi.  de  Fr.,  \.!\\  1,  t.  IX  ,  p.  609. 
A  la  pave  de  la  chandeleur. 

c\t.  Cmidelera.  anc.  esp.  Candelor.  esp.  mod. 
ror.T.  Candelaria. 

8.  Canuelosa,  s.f. ,  chandeleur. 
Aquelas  que  au  estât  presas  puis  la  cande- 

losa,  a  sut  dos  ans. 

Ord.  des  II.  de  Fr.,  i3o6 ,  t.  I  ,  p.  448. 
Celles  qui  ont  été  prises  depuis  la  chandeleur,  il 
v  a  eu  deux  ans. 

g.  Candeleir  ,  adj.,  de  la  chandeleur. 
Lendema  de  la  testa  candeleira  de  Noslia 
Doua. 

Tu.  de  1271.  Doat,  '    CXLYJ    fol.  147. 


CAN 

Le  lendemain  de    la  tête  de   la  chandeleur  de 
Notre-Dame 

10.   Escantir  ,  v.,  éteindre,   effacer, 
apaiser. 

Mas  la  flam'  esconduda 
Es  gren  ad  escantir. 

Pierre  d'Auvergne  :  Pois  de. 
Mais  la  flamme  cacliée  est  difficile  à  éteindre. 
Car  si  m'arlz  dins  la  incola 
Lo  fuecx,  no  vuelb  que  s'escanta. 
A.  Daniel  :  Autet  e  bas. 
Car  quoique  le  feu  me  brûle  dans  la  moelle  ,   je 
ne  veux  pas  qu'il  s'éteigne. 

Fig.    Mas  per  la  colp'  esquantir, 
Vuoill  la  vertat  descubrir. 

Gavjbert,  moine  de  Puicieot  :  Bc  s  cujet. 
Mais  pour  effacer  la  faute  ,  je  veux  dc'couvrir  la 
vérité'. 

GANT,  can,  chant,  s.  m.,  lat.  cantm.v, 
chant ,  cantique. 

Las  mias  inusas  qui  ant  perdat  lor  cant. 
Poème  sur  Boéce. 
Les  miennes  muses  qui  ont  perdu  leur  chant. 

Et  entendatz  can  melodios. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
Et  que  vous  entendiez  chant  mélodieux. 

Be  s  taing  qu'un  novel  chant  fabiec. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pois  vezem. 
Il  convient  bien  que  je  fabrique  un  nouveau  chant. 

Pauc  val  chans  que  del  cor  no  ve. 

B.  de  Ventadour  :  Peirols  cum  avetz. 
Le  chant  qui  ne  vient  du  cœur  vaut  peu. 

Cour  ses  domna  non  pot  far  d'amor  chan. 

Bertrand  de  Born  :  Quau  la  novelba. 
Qu'homme  sans  dame  ne  peut  faire  chant  d'amour. 

anc.  fr.  Que  le  tien  ca/zfsuelent  canter. 

HeLINAND  ,  Fers  sur  la  Mort. 
cat.  Cant.  esp.  port.  it.  Canto. 

•jl.   Cantaret,  chantaret,  s.  m.,  petit 
chant,  sorte  de  poésie. 

Quar  s*  eu  degues  blasuiar  tolz  los  malvatz, 
Tart  finira  lo  cantaret  qu'en  fatz. 

Lanfranc  Cigala  :  Quan  vei. 
Car  si  je  dusse  blâmer  tous  les  méchants  ,  le  petit 
chant  que  j'en  fais  Unirait  lard. 

E  m'  au  alegran 
D'un  chantaret  prezan. 

P.  Baimo.nd  de  Toulouse  :  Mon  puosc. 
El   que  j'aille  nie   réjouissant  d'un  petit    chant 
dislin 


CAN 

3.  Cantic,  s.  m.,  lut.  cantick/Wj  can- 
tique. 

Cantic  de  Saloinon. 

Doctrine  des  Validais. 
Cantique  de  Salomon. 
cat.  Cantic.  esi>.  port.  it.  Cantico. 

/».  Canso,  chanso,  s.  /.,  chanson,  sorte 
tle  poésie. 

Cansos  es  us  dictatz  que  conta  de  "V  a  "VII 
coblas,  e  dea  tractar  principalmen  d'amors  o 
de  lanzors. 

Leys  d'amors,  fol.  qx>. 
La  chanson  est  une  composition    qui  compte   de 
cinq  à  sept  couplets,  et  elle  doit  traiter  principalement 
d'amours  ou  de  louanges. 

En  aquel  temps  non  apellava  hom  cansson, 
mas  tôt  quant  hom  cantava  eron  vers. 

V.  de  Marcabrus. 
En  ce  temps  on  n'appelait  pas  chanson ,  mais  tout 
ce  qu'on  chantait  était  vers. 

Guirautz  de  Borneill  fetz  la  primera  canson 
que  anc  fos  faita. 

V.  de  Pierre  d'Auvergne. 
Giraud    de  Borneil  fit   la  première  chanson  qui 
oneques  fut  faite. 

Qu'oui  no  troba  ni  sap  devezio 
Mas  sol  lo  nom  entre  vers  et  chanso. 
Aimeri  de  Peguilain  :  Mantas  vetz. 
Qu'on  ne   trouve   ni  sait  différence  entre  vers  et 
chanson,  excepté  seulement  le  nom. 

Loc.     E  dis  la  canso  del  diable. 

V.  et  Vert. ,  fol.  2f>. 
Et  il  dit  la  chanson  du  diable. 

ANC.    ESP. 

Los  organos  y  disen  chanzones  e  motete. 
Arcipreste  de  Hita  ,  cop.  1206". 
cat.  Canso.  esp.   Cancion.  port.   Cançâo.  it. 
Canzone. 

5.  Cansoneta,  chansoneta,  s.f. ,  chan- 
sonnette. 

Farai  chansoneta  nue va. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai. 
Je  ferai  une  chansonnette  nouvelle. 
Leu  chansoneta  m'er  a  far, 
Pus  n'ai  man  de  ma  doss'  amia. 
G.  DE  MoNTAGNAGOUT  :  Leu  chansoneta. 
Légère  chansonnette  me  sera  à  faire,  puisque  j'en 
ai  commandement  de  ma  douce  amie. 

Et  auzida  cansonet'  ab  long  so. 

4.IMERI  de  Peguilain  :  Mantas  vetz. 
Et  «  hansonrielte  ouïe  avec  longue  musique. 

I. 


CAi\ 


3,3 


ANC.   Ksr. 
Todas  salon  eautando  ,  disiendo  chanzonetas. 
Arcipreste  de  Hita  ,  cop.  I2i5. 
CAT.  Cansoneta.  esp.  mod.  Cancioncilla.  port. 
Canconeta.  it.  Canzonetta. 

6.  CaNTAIRE  ,     CHANTAIRE   ,     CaNTADOR , 
CHANTADOR  ,     S.     îtl. ,     lat.      CANTATOR  , 

chanteur. 

Cantaire  fo  meravilhos. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Il  fut  merveilleux  chanteur. 

Tota  la  estatz  anava  per  cortz,  e  menava 
ab  se  dos  cantadors  que  cantavan  las  soas 
cansos. 

V.  de  Giraud  de  Borneil. 

Tout  l'été  il  allait  par  les  cours ,  et  menait  avec 
lui  deux  chanteurs  qui  chantaient  les  siennes  chan- 
sons. 

Adj.  Qu'el  freg  d'ivern  los  destrenh  e  '1s  desvia, 
Si  c'us  non  es  alegres  ni  chantaire. 
Arnaud  P.  d'Agange  :  <v)uan  lo  temps. 
Que  le  froid  d'hiver  les  presse  et  les  déroute  ,  tel- 
lement qu'un  seul  n'est  joyeux  ni  chanteur. 
Per  que  tug  amador 
Son  guay  e  chantador. 

B.  de  Ventadour  :  Lo  gens  temps. 
C'est  pourquoi  tous  les  amants  sont  gais  et  chanteurs. 
ANC.   FR. 

Quant  un  chanterres  vient  entre  gent  honorée 
Et  il  a  endroit  soi  sa  vielle  atrempée. 
H.  de  Villeneuve,  Fauchet,  anc.  Poet.fr.,  liv.  II. 
Or,  cantadours,  cantez,  cantez. 

G.  Gui  art,  1. 1,  p.  /Jt. 
Esr.  port.  Cantador.  n,  Cantatore. 

7.  Cantre,  cantor  ,  s.  m. ,  lat.  cantor  , 
chantre. 

A  penas  pot  hom  trobar  huey  cantre  ni 
autre  home  cpie  sapia  be  endevenîr  en  far 
propriamen  I  so. 

Leys  d'amors,  fol.  4- 

A  peine  peut-on  trouver  aujourd'hui  un  chantre 
ni  autre  homme  qui  sache  bien  réussir  à  faire  pro- 
prement un  air. 

Aital  clercs  non  den  aver  molier,  si  el  a  orde 
sobre  cantor  o  sobre  lector. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  2. 

Un  tel  clerc  ne  doit  pas  avoir  femme  ,  s'il  a  ordre 
au-dessus  de  chantre  ou  au-dessus  de  lecteur 
cat.  esp.  Cantor.  it.  Cantorc. 

4« 


Ii4 


cv\ 


S.  Chantressa,  s./.,  lat.   cAUforruix, 

chantresse. 

En  In  oRici  «1<-  cor,  canlava  mû  la  chaictressa. 
/'  ,/,■  Santa  Flors.  Hoat,  t.  CXX1II,  fol.  272. 
Kn  l'office  du  chœur,  elle  chantait  avec  la  chan- 
tresse. 

<  \t.  r.sr.  Cantora.  port.  it.  Cantatrice. 

9.  Cantorel,  a#- ,  chanteur. 
Qui  es  anzel  cantorel  cum  merle. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  14"  • 
Qui  est  oiseau  chanteur  comme  merle. 

10      C  \NTAR  ,    CHANTAR  ,   V.  ,  cliailtel'. 

Ans,  tu  que  cantas  las  ruessas. 

P.  Cardinal  ;  Jesum  Christ . 
Entends,  loi  qui  chantesles  messes. 
Un  goalb  que  ns  canta  las  oras. 

PlIILOMENA. 

Un  coq  qui  nous  chante  les  heures. 
Bon  cosselh  vos  don  e  geu  : 
Amatz  et  cantatz  soven. 

Peyrols  :  Quant  amors. 
Je  vous  donne  bon  et  agréable  conseil  :  Aimez  et 
chantes  souvent. 

Avec  laprêp.  de. 

Chantarai  D'aquetz  trobadors. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chanlarai. 
Je  chanterai  de  ces  troubadours. 
Subst.  Chaxtars  no  pot  guaire  valer, 
Si  d'ins  del  cor  no  mov  lo  ebans. 

B.  de  Ventadour  :  Chantais. 
Le  chanter  ne  peut  guère  valoir,  si   le  cliant  ne 
meut  du  dedans  du  cœur. 
anc.  fr.  P>iaux  chanters  en  leu  et  en  tans 
Est  une  ebose  moult  plezans. 

Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  II  ,  p.  198. 
Vanta  cest  cant ,  faisant  grant  joie. 

Roman  du  Renarl ,  t.  IV,  p.  3l(i. 
Devant  ïi  duc  alout  cantant 
De  Karlemaine  è  de  Rollant. 

Roman  de  Rou  ,  v.  i3i5i-^. 
Aussi  bien  chanter  Vautre  ebose 
\  vant  chanté  de  sa  grandeur, 
Seroit-ce  pas,  après  la  rose, 
Aux  pavots  ebereber  de  l'odeur? 

Malherbe,  Odes,  liv.  III. 

it.      Io  canterei  «f'amor  si  novamente. 
PetRARCA  :  Son.  lo  canterei. 
P>en  puoi  cantar  d'amore. 

Jacopone  daTodi  .  lib.  V,  cant.  29. 


CAN 

1 1 .  Cftandfiar,  v. ,  préluder  ,  chanton- 
ner. 

E  '1  rossignol  de  son  ebantar  chandeia 
Josta  sa  par  el  bosc. 

G.  de  Cabestaing  :  Moût  m'alcgra. 
Et  le  rossignol  prélude  à  son  chanter  auprès  de  sa 
compagne  au  bois. 

12.  Bescantaire,  s.  m.,  médisant. 

Malvatz  BESCANTAIRE. 

T.  de  Jean  Lag  et  d'Ebles  :  Qui  vos  dara. 

Mauvais  médisant. 

i3.  Bescantak,  v.,  marmotter  des  pa- 
roles ,  mal  chanter,  médire. 
Totz  jorns  rue  bescantatz  , 
S'eratz  encautayi  e , 
P>en  enebantariatz. 
T.  de  Jean  Lag  et  d'Ebles  :  Qui  vos  dara. 
Toujours  vous  me  marmottez  des  paroles  ;  si  vous 
e'tiez  enchanteur,  vous  enchanteriez  bien. 

14.  Deschans,  s.  m.,  critique,  parodie. 
Mas  lo  mieu  no  tem  deschans... 
Si  'n  la  rima  en  qn'hom  ebanta 
Non  era  faitz  lo  deschans. 

Arnaud  Catalan  :  Als  entendens. 
Mais  le  mien  ne  craint  pas  la  critique... 
Si  la  parodie  n'était  faite  en  la  rime  qu'on  chante. 

i5.  Deschantar,  v.,  cesser  de  chanter, 
Mâmer. 

Belh  l'es  que  m  deschan... 
E  '1  poder  d'amor  deschanta 
Que  m  toi  lo  sen  e  m'enchanta. 

Rostan  de  Mergl'as  :  La  douss'amor. 
Il  lui  est  agrc'able  que  je  cesse  de  chanter. 
Et  elle  blâme  le pouvoir  d'amour  qui  m'enlève  le 
sens  et  m'enchante. 

Dreit  fora  quiben  chantes 
Qu'autrui  chau  no  deschantes. 

Arnaud  Catalan  :  Als  enlendens. 
Il   serait  juste  que  celui  qui  chanterait  bien   ne 
blâmât  pas  le  chant  d'autrui. 

anc.  fr.  Deschanter  par  fignre  de  notes. 

Eustache  Deschamps  ,  p.  26'j. 

16.  Encant amen ,  s.   m.,  lat.  incanta- 

mentm/w,  enchantement. 

Un  fuoe  que  totz  temps  crema  per  encan- 
tament. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  35. 

Un  feu  qui  toujours  brûle  par  enchantement. 


CAIN 

Aqui  fes  ses  encantamentz 
E  levet  son  cercle  minor. 

V.  de  S.  Honorai. 
Là  il  fit   ses  enchantements   et  leva  son  cercle 
mineur. 

Cuui  selb  que  fou  rlex  per  encantamen  , 
Et  eu  breu  temps  perdet  sa  benanansa. 

PlERRE  ESPAHHOL  :  Cura  selh. 
Comme  celui  qui  fut  riche  par  enchantement,  et 
en  peu  de  temps  perdit  son  bien-être. 

Mas  re  no  sai  si  s'es  encantamens, 
Que,  quan  la  vey,  non  ai  de  me  poder. 
R.  Jordan  ,  vie.  de  S.-Antomn  :  Ben  es  camjat. 
Mais  je  ne  sais  pas  si  c'est  enchantement ,  vu  que  , 
quand  je  la  vois  ,  je  n'ai  pouvoir  de  moi. 

anc.  fr.  Tfencantement  m'aprist  ansi. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  327- 
Negroruance  et  encantement. 

Roman  de  Partonopeus ,  1. 1 ,  p.  l5j. 

cat.  Encantament.  esp.  Encantamiento.  tort. 
Encantamento.  it.  Incantesimo. 

17.  Encantatio,  s.  m.,  lat.  incantatio, 
enchantement ,  incantation. 

Qui  per'  deniers  fay  encantatios  et  artz  de 

dyable. 

V .  et  Vert.,  fol.  16'. 

Qui  pour  deniers  fait  enchantements  et  arts  du 
diable. 

Es  contraria  a  sciencias  magicas  et  incan- 
tatios. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  188. 
Est  contraire  à  sciences  magiques  et  incantations. 

esp.  Encantacion.  port.  Encantacào.  it.  ln- 
cantazionc. 

18.  Encantaire,  encantador,.?.  m.,  lat. 
incantator ,  enchanteur,  escamoteur. 
Si  'n  aissi  m  vai,  Le  sui  donex  encantaire. 

G.  de  S. -Didier  :  El  mon  non. 
S'il  me  va  ainsi ,  je  suis  donc  Lien  enchanteur. 

Encantayres  es  veraruens, 
E  nom  dcl  diable  fay  anzir 
Los  sorts. 

Trad.  de  VEvang.  de  Nieodcme. 
Il  est  vraiment  enchanteur,  au  nom  du  diable  il 
fait  les  sourds  ouïr. 

Per  un  gran  encantador  rie 
Fon  fach  un  antars  el  boscage. 

/'".  de  S.  Honorât 
Un  autel  fut  fait  au  bocage  pat   un  grand  en<  hau- 
teur puissant- 


CAN 


3i5 


Que  trasgitadors  et  encantauors  dcl  carre- 
forc  cesso. 

Tit.  du  xv  sièc.  Doat,  t.  CXLV11 ,  fol.  28!"). 
Que  les  bateleurs  et  les  escamoteurs  de  place  pu- 
blique cessent. 
anc.  fr.  Et  Coiuterians  li  enchan terre. 

Roman  du  Renaît ,  t.  I  ,  p.  33fj. 
Qui  tant  criement  Y  enchanteur. 

Roman  de  Partonopeus,  v.  6887. 
cat.  esp.  port.  Incantador.  it.  Incantatore. 

19.  Encantar,  enchantar,  v.,  lat.  in- 
cantarc,  enchanter. 

Si  fos  vins  Bercnguier  de  Tors, 
Non  saubra  tan  gent  enchantar 
Cum  silh  que  in  fai  velhan  somiihar. 
G.  de  S.-Gregori  :  INueg  e  jorn  ai  dos 
Si  Berenguicrdo  Tours  fût  vivant,  il  ne  saurai! 
aussi   habilement  enchanter    comme  celle  qui  me 
l'ait  rêver  en  veillant. 

S'ieu  saubes  la  gent  encantar, 
Miei  enemic  foran  enfan. 

B.  de  Yentadour  :  Quan  erba  vertz- 
Si  je  savais  enchanter  lu  gent,  mes  ennemis  se- 
raient enfants. 

Los  afflatadors  que  f.ncanton  soveu  los  gr'ans 
liorues  del  setgle. 

/'.  et  Vert.,  fol.  I0q. 
Les  flatteurs  qui  souvent  enchantent  les  grands 
hommes  du  siècle. 

Part.  pas.  E  dis  :  Sentier,  tota  aquesta  terra  es 
encantada  ,  e  neguna  foi  talcza  no  si  pot 
far  sobre  l'encantamen,  si  l'encantamens 
no  si  desfazia. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  3. 
Et  dit  :  Seigneur,  toute  cette  terre  est  enchantée, 
et  aucune  forteresse  ne  peut  se  faire  sur  ^enchante- 
ment ,  si  l'enchantement  ne  se  défaisait. 
cat.  esp.  port.  Encantar.  it.  lncantare. 

10.  Percantar,  v.,  desservir. 
Part .  pas.  Que  las  dichas  doas  capellanias  sian 
tengudas  et  tercantadas  per  totz  temps... 
PERCANTADAS-e  servidas  et  officiadas  per 
tolz  temps. 
Tit.  de  i3o2.  Doat,  t.  CXVIII  ,  fol.  47. 
Que  lesdites   deux  chapellenies   soient  tenues  el 
desservies  en  tout  temps...   Desserties  el  servies  et 
officie'es  en  tout  temps. 

21.  Recuantar,  v.,  faire  écho ,  répéter, 

résonner. 
Los  sons  que  respondu  et  rechantan  en  los 


3  it> 


CAN 


vais,  entre  las  muntaubas,  quant  hoiu  crida 
sos  haut  pueys. 

V.  et  Vert.,  2e  traduction. 
Les  sons  qui  répondent  et  résonnent  clans  les  val- 
lons ,   entre  les  montagnes,  quanti   on  crie  sur  un 
liaut  coteau. 

anc.  fr.  Celé  recanta  ,  pie  estant, 
Ce  motet  plaisant  et  joli. 

Roman  du  Renart,  t.  IV ',  p.  qo6. 
Qu'Echo  qui  déesse  hante 
Les  antres  des  monts  sacrés, 
"Vos  lamentables  regrets 
D'une  longue  voix  rechante. 
R.  GaiîMER  ,  la  Troade,  act.  I  ,  se.  t. 
ir.  Ricantare. 

CANTARIDA,  s.  /.,   lat.  cantharida, 
cantharide. 
Alcunas  cucas  verts  ditas  cantaridas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  208. 
Quelques  insectes  verts  dits  eantharides. 

r  vt.  esp.  port.  Cantarida.  it.  Cantaride. 

CANTON,  s.  m.,  coin,  angle. 

Voyez   Aldrete,  p.   36 1;    Mayans , 
t.  II,  p.  224;  Leibnitz,  p.  55;  Mura- 
tori ,  Diss.  33;  Denina,  t.  III,  p.  18. 
...Près  d'an  canto, 
Per  qn'om  los  ania,  canto. 

Leys  d'amors,  fol.  '2.\- 
Ils  chantent  près  d'un  coin  pour  qu'on  les  entende. 
De  Robion  don  m'encolpatz  , 
Ane  per  mi  no  fon  derrocatz  , 
Ans  be  'n  fis  baissar  un  canton. 

G.  de  Baux  :  En  Gui. 
Quant  à  Robion  dont  vous  m'accusez  ,  jamais  il 
ne  fut  renversé  par  moi ,  mais  j'en  -fis  bien  baisser 
un  coin. 

Los  III1  cantos  de  la  mayso. 

Hisl.  abr.  de  la  Bible,  fol.  7 1 . 
Les  quatre  coins  de  la  maison. 

anc.  fr.  Sur  le  pavé  fleurs  espesses  et  drues , 

Par  les  quantons,  théâtres,  colisées ,  etc. 
C.  Marot,  t.  II,  p.  6r. 

\n< ..  g at.  Canton,  ksp.  port.  Canto.  it.  Can- 
tone. 

1.  Cantonal,  adj. ,  du  coin,  angulaire. 
Pausaray  en   Sion  la  soberana  peira   can- 
tonal. 

Doctrim  des  Vaudois. 
le  pos(  rai  en  Sion  la  souveraine  pierre  angulaire. 


CAN 

3.  Cantonet,  s.  m.,  coin,  petit  coin. 
Del  cantonet  entro  al  pilar. 

Tit.  de  i352.  Doat,  t.  XC11I ,  fol.  222. 
Du  petit  coin  jusqu'au  pilier. 

4.  Cantel ,  s.  m. ,  chanteau,  morceau, 

coin,  quartier. 

Qu'ieti  ten  sus  el  pan  e  '1  cantel. 

Pierre  d'Auvergne  :  A  vieill. 
\  u  que  je  tiens  haut  le  pain  et  le  chanteau. 

Qu'el. derier  cantel  de  l'escut 
Li  trenqnet. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  10. 
Qu'il  lui  trancha  le  dernier  quartier  de  l'écu. 

anc.  fr.  Li  dona  si  gran  cop  sor  son  escu  qu'il 
en  abat  nn  cantel. 

Roman  de  Merlin.  Carpentier  ,  t.  I  ,  col.  773. 
Le  suppliant  print  un  chanteau  de  pain. 
Lett.  de rém.  \l\5i.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  920. 
Que  de  ce  saint  gasteau 
On  en  rapporte  à  l'hostel  nn  chanteau. 
P.  Ronsard  ,  t.  II ,  p.  161 1. 

cat.    Cantel.   esp.    Cantillo.    port.    Cantinho. 
it.  Cantonccllo. 

5.  Escantelar,  v.,  tailler,  ébranler. 
Sol  no  s'en  encantelec  en  degnna  part  per 
lo  colp. 

Philomena. 

Il  ne  s'en  ébranla  pas  seulement  en  aucune  partie 
par  le  coup. 

anc.  fr.  Li  esent  sont  estroé ,  et  depeebié  ,  et 
escantelé  par  dessus  et  par  dessous. 
Roman  de  Merlin.  Carpentier,  1. 1 ,  col.  773. 

cat.  Escantelar.  it.  Scantonare. 

CANUT,  adj.,  lat.  canus,  chenu, blanc. 
Om  per  veltat  non  a  lo  pel  chànut. 
Poème  sur  Boece. 
On  n'a  pas  le  poil  blanc  par  vieillesse. 

E  li  vergier,  cuni  si  eron  canut, 
Parevsson  blanc  ,  e  verdeyon  li  prat. 
G.  ADHEMAR  :  INon  pot  esser. 
El    les  vergers,  comme  s'ils  e'taient  chenus,   pa- 
raissent blancs  ,  et  les  pre's  verdoient. 
anc.  fr.  Ne  remest  ne  channz  ne  ebauz. 
Roman  du  Renart,  t.  I  ,  p.  335. 

Esr.  Cano.  tort.  Encanecido.  it.  Canuto. 

1.  Canicia,  s./.,  lat.  canitia,  état  des 
cheveux  blanchis,  canitie 


CA.N 

Si  engendra  blancor,  cuin  vezein  en  canicia 
de  pels.  .  La  causa  de  lor  canicia  o  blancor. 
Elue.  Je  las  prvpr.j  fol.  263  et  66. 

S'engendre    blancheur,    comme   nous   voyons   en 
ennitie  de  cheveux...  La  cause  de  leur  canitie  ou 
blancheur. 
port.  Canicia.  it.  Canizie. 

3.  Canas,  s.f.  plur. ,  cheveux  blancs. 

La    langue    latine    employait    c\m 
pour  capilli  albi. 

Non  cani,  non  rugae  repente  auctoiïtatem 
afferre  possunt. 

Cicer.  ,  de  Senect-,  62. 

Ni  per  las  canas  del  suc. 

Garin  D'ApcHiEn  :  Alsi  corn  hom. 
Mi  par  les  cheveux  blancs  de  la  lête. 

Senlier,  ab  mezura 

Ges  bos  sens  no  us  trava 

Ni  canas,  ni  an. 

G.  Riquier  :  D'Astarac. 
Seigneur,  le  bon  sens  avec  mesure  ne  vous  arrête 
ni  cheveux  blancs,  ni  années. 

anc.  fr.  Si  furent  ses  cevex  niellez  de  canes, 
si  que  li  blans  passoient  li  noir. 
Roman  des  sept  Sages.  Roquefort,  t.  I ,  p.  208. 
esp.  Canas. 

b\.  Caneta  ,  s.f.,  cheveux  blancs. 

Que  ja  m  ditz  bom  que  m  van  bruilban 
Canetas. 

G.  Adhemar  :  Ben  fora. 
Vu  que  déjà  ou  me  dit  que  les  cheveux  blancs  me 
vont  poussant. 

Car  ja  aug  dir  que  m  van  botan 
Canetas. 

R.  Vidal  de  Bezaudvn  :  En  aquel. 
Car  déjà  j'entends  dire  que  les  cheveux  blancs  me 
vont  poussant. 

5.  Canuzir,  v. ,  blanchir. 

E  fara  canuzir  a  flocs. 

G.  Adhemar  :  Ben  fora. 
Et  fera  blanchir  par  flocons. 
cat.  Canuzir. 

6.  Encanuzir,  encanezir,  v. ,  blanchir. 

E  si  m  fa  jov'  encanuzir, 
Tôt  canut  m'aura. 

G.  Adhemar  :  Ben  fora. 
Et  si  elle  me  fait  jeune  blanchir,  elle  m'aura  tout 
blanc. 

E  par  ben  ,  al  front  et  al  cais , 


CAP 


,17 


Jove  saur  vielh  encanizir. 

Gav  vt'DAN  le  Vieux  :  Ciezcns  lis. 
Et  je  parais  bien,  au  front  et  aux  joues,  jeune  blond 
blanchir  vieux. 

esp.  tort.  Encanecer.  it.  Incanutirc. 

CAP,  kap,  s.  m. ,  lat.  cwttt,  tète,  chef. 
La  pelz  li  rua,  bec  lo  kap  te  tremblant. 
Poème  sur  Bocee. 
La  peau  lui  ride,  voilà  qu'il  lient  le  chejftveia- 
blant. 

Matran ,  quan  ausîe  aisso,  vole  tolre  elbs 

caps  albs  messagiers. 

Philomena. 
Quand  Matran  ouït  cela  ,  il  voulut  enlever  les  têtes 
aux  messagers. 

C'onrada  n'er  la  corona  romana, 
Si  '1  vostre  cap  s'i  cuclau. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  disnar. 
Que  la  couronne  romaine  en  sera  honorée,  si  votre 
tête  s'y  renferme. 

La  langue  française  a  conservé  le 
primitif  cap  dans  plusieurs  mots  ,  tels 
que  cap  promontoire ,  c.wage,  cwitations, 
ct&itainc,  CAvital ,  etc. ,  et  il  est  resté 
encore  dans  plusieurs  locutions,  telles 
que  les  suivantes  : 

De  pied  en  cap  s'armera  tout  en  fer. 

Laboderie,  Iljmn.  eccl.,  p.  282. 
On  lit  venir  le  plus  babile  tailleur  de  Saint- 
Malo  pour  habiller  l'Ingénu  de  pied  en  cap. 

Voltaire,  l'Ingén  u . 
Mais  bientôt,  malgré  vous ,  je  verrai  ses  appas 

Cap  à  cat. 

Régna  rd  ,  le  Bal. 

—  Sommet,  bout,  extrémité. 

Fa  aqui  fair  I  monastier  al  cap  del  pueg. 

Philomena. 
Fait  faire  un  monastère  là  au  sommet  de  la  mon- 
tagne. 

Dels  quatre  caps  que  a  la  cros. 

P.  Cardinal  ;  Dels  quatre 
Des  quatre  extrémités  qu'a  la  croix. 
E  tenras  lo  cap  del  fil  en  ta  ma. 

Liv.  de  Sj-drac,  fol.  81 
Et  tu  tiendras  le  bout  du  fil  en  ta  main. 
Promuuctorîs  o  cats  de  rocas. 

Elue,  de  las  prop.,  fol.  |53. 
Promontoires  ou  sommets  de  roches. 
A  cap  del  pon. 
Bertrand  de  Born  :  Quan  la  novella. 
Au  bout  du  punt 


3i8  CAP 

—  Chevet  du  lit. 

Un  cavallier  uafrat  jazei 
Eu  un  lietz,  et  al  pe  sezcr 
Una  domna  joven  mont  genta. .. 
Et  al  cap  set  una  veilarda. 

Roman  de  .laufre,  fol.  55. 
Un  chevalier  blessé  être  e'tendu  dans  un  lit ,  et  au 
pied  une  jeune  dame  liés  gentille  s'asseoir...  et  une 
\  teille  est  assise  au  chevet- 

Fïg.  — Principe,  chef,  chef-lieu. 

Qu'amors  es  CArs  de  trastotz  autres  bes. 
Pons  de  Capdueil  :  Astrucs  es  selh. 
Qu'amour  est  principe  de  tous  autres  biens. 
Qnar  el  es  caps  de  pretz  e  d'onraruen. 
G.  de  S. -Didier  :  El  temps. 
Car  il  est  chef  de  mérite  et  d'honneur. 

Que  siatz  caps  de  la  crestientat. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  6. 
Que  vous  soyez  le  chef  de  la  chrétienté. 

Tôt  hom  que  sia  cap  de  molin. 

C ariulaire  de  Montpellier ,  fol.  189. 
Tout  homme  qui  soit  chefàe  moulin. 
En  los  caps  de  vigarîas  e  baylias. 

Regist.  des  Etats  de  Provence,  i^oi. 
Dans  les  chefs-lieux  de  vigueries  et  bailliages. 

Loc.  Que  tos  faits  men'  a  bon  cap. 

Libre  de  Senequa. 
Et  qu'il  mène  tes  faits  à  honnefin. 

Pus  a  cap  non  puesc  issir. 

Berenger  de  Palasol  :  Dona- 
Puisque  je  ne  puis  sortir  afin. 

Qn'ieu  si  puesc  a  cap  vos  0  traga. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  88. 
Que  si  je  puis  je  vous  le  tire  à  chef. 

Per  qu'ab  Dieu  tratz  totz  sos  faitz  a  bon  caf... 
Encaras  mens  pot  venir  a  bon  cap. 
Seryeri  de  Gironne  :  A  greu  pot. 
Parce   qu'avec  Dieu   il  conduit   tous  ses  faits   à 
honnefin... 

Encore  moins  peut  venir  à  honnefin. 

anc.  fr.  "Voyans  qu'ils  ne  pouvoient  venir  à 
chef...  délaissèrent  cette  matière. 

MONSTRELET,  t.  I,  fol.  124- 

De  tote  trait-il  bien  à  chef. 

Pioman  de  Rou  ,  v.  1/1140. 

Siei  dig  ses  coa  ni  ses  cap. 

P.  Bremond  Eicas  novas  :  En  la  mar. 
Ses  dits  sans  queue  et  sans  tête. 

Qn'ieu  non  sap  ni  cap  ni  via  , 
Pus  perdei  ma  benenansa. 

B    DE  YlN TADOl'R  :  Tuit  selhs  que. 


CAP 

Que  je  ne  sus  ni  houl  ni  -voie,  depuis  qur  je 
perdis  mon  bien-être. 
Adv .  comp. 

En  Guis  lor  a  la  causa  de  cap  en  cap  contada. 
Roman  de  Fierabras,  v.  2794. 
Le  seigneur  Guy  leur  a  conté  la  chose  de  bout  en 
bout. 
anc.  fr.  Et  je  dirai  de  chef  en  chef. 

Roman  de  la  Violette,  p.  3o3. 

Que  dol  si  DET.  CAP  TRO  AI_S  PES. 

G.  Adhemar  :  Chantan  dissen. 
Qu'il  se  plaint  de  la  tête  jusqu'aux  pieds. 
O  entendatz  del  premier  cap 
Tro  en  la.  fi. 

Raimond  de  Mirav.vl  :  Dona  la  genscr. 
Entendez  cela  du  premier  commencement  jusqu'à 
la  fin. 

Prép.  comp.  A  cap  de  temps ,  si  van  levar 
E  torneron  a  batalbar. 
Pioman  de  Blandin  de  Cornouailles,  etc. 
Au  bout  de  quelque  temps ,  ils  vont  se  lever  et  ils 
retournèrent  à  batailler. 

Sel  qu'es  en  cap  de  mûrir. 

Pierre  Espagnol  :  Entre  que  m. 
Celui  qui  est  en  terme  de  mourir. 
Dévia  s  jtfcjar  per  lo  rey  a  caps  de  cinq 
jorns. 

V.  d'Arnaud  Daniel. 
Devait  se  juger  par  le  roi  au  bout  de  cinq  jours. 
Sabrian  ai  cap  de  l'an 
Aitant  cum  lo  primier  dia. 

Cadenet  :  Huey  mai  m'auretz. 
Ils  sauraient  au  bout  de  l'année  autant  comme  le 
premier  jour. 

anc.  fr.  Et  pristent  un  parlement  al  chief  del 
mois  à  Soissons. 

Ville-Hardouin  ,  p.  16. 

Et  miex  vaut  au  chief  de  sa  vie 
Qu'il  ne  fit  an  commencement. 

Roman  de  la  Rose,  v.  8366. 

Normanz  gardoueut  les  eissues 
E  li  trespas  as  chiefs  des  rues. 

Roman  de  Rou,  v.  IO036. 

cat.  Al  cap  de.  esp.  Al  cabo  de.  port.  A  cabo 

de.  it.  A  capo  di. 
Loc.  exelamative. 

Per  mon  cap,  ditz  lo  reis,  d'aqno  n'ai  soing. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  20. 
Par  mon  chef,  dit  le  roi ,  de  cela  je  n'ai  soin. 

Per  mon  cap,  dis  lo  comte  ,  ja  iio  t'er  auln  \  al 
Roman  de  Fierabras,  v.  i55l. 


CAP 

Par  mon  chef ,  dit  le  comte  ,  jamais  ne  le  sera 
accorde'. 
cat.  Cap.  ksp.  port.  Cabo.  it.  Capo. 

2.  Rescap,  rechap,  s.  m. ,  rechef. 

Adv.  comp.  Li  discipol  anneron  de  RF.scAr. 
Trad.  du  Nouv.  Test.  S.  Jean  ,  cliap.  20. 
Les  disciples  allèrent  de  rechef. 
De  rkscaps  albiram  et  disem  ,  etc. 

Tit.  de  1248.  Doat,  t.  CXXXVII,  fol.  236. 
De  rechef  nous  jugeons  et  disons  ,  etc. 

De  rechat  dis. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  20. 
Il  dit  de  rechef. 

awc.  fr.  Les  amis  de  Caesar  proposèrent  de 
rechef  autres  demandes. 

AlWYOT,  trad.  dePlutarque.  Vied'Antonius,  p.  270. 

3.  Acabamen,  s.  m.,  achèvement,  fin, 
perfection. 

Qne  negns  hornz  non  es  senatz 

Qu'en  pretz  eug  esser  acabatz; 

Car  pretz  manda  c'omz  casenn  jorn 

En  creîsser  s'onor  se  sojorn , 

Que  nul  acabamen  non  a, 

Mais  qn'el  cresc'  oin  tant  quant  vieura. 
G.  RïQUlER  :  Al  pus  noble. 
Que  nul  homme  n'est  sensé  qui  pense  être  achevé' 
en  me'rite  ;  car  le  mérite  exige  que  chaque  jour  on 
s'occupe  à  l'augmenter,  vu  qu'il  n'a  nul  achèvement , 
excepté  qu'on  l'augmente  tant  qu'on  vivra. 

Volens...  meter  a  acabament. 
Tit.de  1478-  Hist.  du  Languedoc,  t.  IV,  pr. ,  p.  356'. 
Voulant...  mettre  à  achèvement. 

Fenïinent  et  acabament  de  l'obra. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  I. 
Fin  et  achèvement  de  l'oeuvre. 

cat.    Acabament.     esp.    Acabamiento.    port. 
Acabamento. 

/j.  Acabensa,  s.f.,  fin,  achèvement. 

Car  joys  d'amor  non  a  nul'  acabensa. 

T.  DE  FOLQVJET  ET  DE  GlRATJD  :  Guiiaut. 
Car  joie  d'amour  n'a  n\\\\e  fin. 

5.  Acabar,  v. ,  achever. 
E  s'ieu  poili'  acabar 
So  que  m'a  fait  comensar 
Mos  sobresforcius  talens. 

P.  Vidal  :  Si  m  laissava. 
Et  si  je  pouvais  achever  ce  que  mon  désir  entraî- 
nant m'a  fait  commencer. 


CAP 


3i9 


Domentre  qn'ieu  acabarai  lo  niieu  cors. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  ch.  20. 
Pendant  que  j' achèverai  la  mienne  course. 
Part.  pas.  Qa'el  vers,  quan  er  ben  acabatz, 
Trametrai  el  viage. 
Giraud  de  Borneil  :  No  puesc. 
Que  je  transmettrai  au  voyage  le  vers ,  quand  il 
sera  bien  achevé. 

cat.  esp.  port.  Acabar. 

6.  Cabes,  s.  m.,  chevet. 

I'"asia  mètre  al  cabes  del  lich. 

Cat.  dels  apost.  de  lloma,  fol.  II t. 
Faisait  mettre  au  chevet  du  lit. 

7.  Escabesceira ,  s.f.,  chevet,  oreiller. 

Far  en  podetz  espondeîra 
O  al  cap  escabesceira. 

Marcoat  :  Una  ren. 
Vous  pouvez  en  faire  un  Lord  de  lit  ou  pour  la 
tête  un  chevet. 

8.  Cobricap,  s.  m.,  couvre-chef. 

Velh ,  so  es  cobricap. 

Leys  d'amors,  fol.  91. 
Voile ,  c'est  couvre-chef. 

9.  Cabeiament,  s.  m.,  jet,  projection 
en  avant. 

Extendement  de  mas...  de  tôt  si  cabeiament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  80. 
Extension  des  mains...  et  projection  de  tout  soi. 

10.  Cabussol,  s.  m.,  plongeon. 

Ayga  e  palus  :  cum  so  cabussol  ,    anetz , 
cignes. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3g. 

Eau  et  marais  :  comme  sont  plongeons,  canards  , 
cygnes. 

11.  Cabussar,  v. ,  plonger,  jeter  à  l'eau. 

Cabussar  o  dins  aiga  preonsar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   1^7. 
Plonger  ou  enfoncer  dans  l'eau. 

Part. pas.  Cabussadas  las  unas  tro  als  ginbols, 
las  autras  tro  a  las  aurelias. 

Revel.  de  las  Penas  dels  yferns. 
Les  unes  plongées  jusqu'aux  genoux  ,  les  autres 
jusqu'aux  oreilles. 

12.  Accabustar  ,  v.,  jeter  tète  première. 

Accabustaren  lo  en  lo  gran  pelech 
De  la  niar. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  jetèrent  tête  première  dans  la  grande  eau  de  la 
mer. 


3ao  CAP 

i'3.  Decapitament,  s.  m.,  décapitation. 
Eo  tan  gran  escampament  tic  sang  e  deca- 
pitament... que  nul  hom  non  ho  poiria  dir. 

Philomena. 

Il  fut  si  grande  effusion  do  sang  et  décapitation... 

que  nul  homme  ne  le  pourrait  dire. 
esp.  Descabezamietito. 

i4.  DescamtaA,  decapttar,   v.  ,  déca- 
piter, ôter  la  tète. 

Ane  per  paor  de  la  mort... 
O  d'els  tantost  descapitar, 
Un  ora  no  s  volgro  cessai-. 

Bree.  d'amor,  fol.  178. 
Onques  par  peur  de  la  mort...  ou  de  leur  ôter  la 
tête  sur-le-cbamp,  ils  ne  voulureut  cesser  une  heure 
Mont  de  Càlvarîa,  qoar  en  el  nECAriTAvo 

înalfaytors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5g. 

Mont  du  Calvaire ,  parce  qu'en  lui  on  décapitait 
les  malfaiteurs. 

Per  peeunia  qu'el  donet  lo  fetz  far  papa ,  mas 
Temperador  fetz  lo  cossol  decapitar. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  l35. 
Par  argent  qu'il  donna  le  fit  faire  pape  ,  mais  l'em- 
pereur fit  décapiter  le  consul. 
Part.  pas.  Sans  Johans  fo  descapitatz. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  6. 

Saint  Jean  fut  décapite. 
anc.  cat.  Descabessar.  esp.  Descabezar.  tort. 
Descabecar.  it.  Decapitare. 

i5.  Escapsar,  v.,  décapiter,  étêter,  cou- 
per la  tète. 

Part.  pas. 
Aysso  son  11  gloto  qn'els  reys  an  escapsatz... 
E  qui  no  pot  pagar,  es  tantost  ohligatz, 
Per  sérvat  lo  trahnt,  que  sia  escapsatz. 

Rmnan  de  Fierabras,  v.  l\î\?>  et  2387. 
Ce  sont  les  coquins  qui  ont  décapité  les  rois. .. 
El  qui  ne  peut  payer,  il  est  aussitôt  oblige' ,  pour 
conserverie  tribut,  qu'il  soit  décapité. 
cat.  Escapsar. 

ï6.  Escabessvh,  v.,  décapiter. 
E  silh  qu'eron  de  Pioraa  senlior  mantenentmens 
Sant  Paul  escabesslron. 

P.  DE  Cor.m  \c  :  Kl  nom  de. 

1 .1  rais  qui  étaient  alors  seigneurs  «le  Rome  dt 
itèrent  saint  Paul 


CAP 

17.  Cap  de  drago,  s.  m. ,  tète  de  dra- 
gon, étoile. 

Estelas...de  lasqnals  la  una  apelam  cap  de 
drago. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  117. 

Etoiles...   desquelles  nous  appelons  l'une  tête  de 
dragon. 

18.  Capa,  s.f.,  cape. 

Nos  em  tal  trenta  guerrier 
Qnascas  ab  capa  trancada. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa  m'es. 
!Nous  sommes  tels  trente  guerriers  chacun  avec  la 
cape  trouée. 

Cavalgar  ses  capa  de  pluyeia. 
Le  moine  de  Montat;don  :  Mot  m'enueya. 
Chevaucher  sans  cape  de  pluie. 

—  Chape  de  prêtre. 

Cantava  a  la  messa,  e  vestia  capa  de  seda. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  t35. 
Il  chantait  à  la  messe ,  et  revêtait  chape  de  soie. 

Loc.fig.   Desotz  la  capa  del  ccl. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  la  vert. 
Sous  la  cape  du  ciel. 
anc.  fr.  Ge  ne  li  sui  fors  chape  à  plaie. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  36g. 
Et  ne  li  fu  demouré  de  tont  son  harnois  qne 
sa  chape  qne  elle  ot  vestae  et  nn  searcot  à 
manger. 

Joinville,  p.  46. 

N'a  gaires  raeillor  terre  soz  la  chape  del  ciel. 
Roman  de  Rou,  v.  l85l. 

cat.  esp.  port.  Capa.  it.  Cappa. 

19.  Capairo,  s.  m.,  chaperon ,  capuchon. 

Ricliart  anet  premiers,  vestit  son  capairo. 

Roman  de  Fierabras,  v.  l\oi5. 
Richard  alla  premier,  il  revêtit  sou  chaperon. 
E  port  sallat  capairon  traversier. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
Et  \e  porte  en  salade  chaperon  traversier. 

anc.  fr.  Tons  vestns  de   pers  et  chapperons 
vermeils. 

MoNSTRELET,  t.  II  ,  fol.  77. 

20.  Excapaironar  ,  v.,    couvrir   d'un 
chaperon. 

E  pois  asaia 
Corn  ira  ENCArAtiuiN-\Tz. 

Roman  de  Flamenca  ,  loi.   3Çj. 
El   puis  il  essaie  comment  il  ira  concert  du   cha- 
peron. 


CAP 

ai.  Capion,  s.  m.,  chaperon,  couvre- 
chef. 

En  son  capion  se  rescont , 
Et  ab  lo  libre  toca  '1  front. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  55. 
Elle  se  cache  en  son  chaperon  ,  et  avec  le  livre 
touche  le  front. 

22.  Capel  ,   s.  m.,   chapeau,   casque, 
couronne  de  fleurs  ou  de  feuilles. 
Un  viel  capel  d'escarlat  ses  cordos. 

Lanza  :  Emperador. 
Un  vieux  chapeau  d'écarlale  sans  cordon. 
El  fort  cafel  d'acier  es  lo  bran  arestat  ; 
No'l  pot  entamenar,  tan  era  be  tempratz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  1476. 
L'épée  s'est  arrêtée  au  fort  casque  d'acier  ;  elle  ne 
le  peut  entamer,  Unit  il  était  bien  trempé. 

Mas  ajudar  puese  a  mos  conoissens, 
L'escnt  al  col  e  capel  en  ma  testa. 

Bertrand  de  Born  :  Won  estarai. 
Mais  je  puis  aider  à  mes  amis ,  l'écu  au  col  et  le 
casque  en  ma  tête. 

Engles,  de  flor 
Faitz  capelh  o  de  fuelha. 

G.  de  MontAgnagout  :  Belh  m'es. 
Anglais  ,  faites  chapeau  de  fleur  ou  de  feuille. 

hoc.     Adoncs  fas  d'autrni  flor  capel. 

Deudes  de  Prades  :  En  un  sonet. 
Alors  je  fais  chapeau  de  fleur  d'autrui. 

anc.  fr.  Un  chapel  ot  fet  de  fenoil. 

Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  I IO. 

Un  chapel  de  fer  en  ma  teste. 

Joinville  ,  p.  55. 
Prenez  vos  chappeaulx  de  roses  vermeilles. 
Vigiles  de  Charles  VII ,  t.  I  ,  p.  86. 
anc.   cat.  Capel.  esp.  Capelo.  port.  Chapeo. 
it.  Cappello. 

a3.  Caeeleira,^./.,  couvre-chef,  coiffe. 
Ni  degnna  cabeleira  de  seda. 

TU.  du  xme  sièc.  Doat,  t.  LI ,  fol.  i38. 
Ni  aucune  coiffe  de  soie. 

i!\.  Capellier,  s.  m.,  chapelier. 

A  boquiers  et  a  capeliers...  Capeliers  et 
merciers. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  45. 
A   boucliers    et    à    chapeliers —     Chapeliers   et 
merciers. 

2 5.  Capemna,  s.f.  ,  capeline, 
i. 


CAP 


3ai 


En  capels  de  fer,  en  capelinas. 

Tu.  de  i302.  Doat,  t.  LV1I ,  fol.  248. 
En  chapeaux,  de  fer,  en  capelines. 

26.  Capmalh,  capmail  ,  capmal  ,  s.  m., 
camail,  coiffe,  tète  de  maille. 

Tôt  capmalh  pagna  II  deners. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  io5. 
Tout  camail  paie  deux  deniers. 
E  gardatz  qn'el  capmal 
Faitz  lassar  per  mesura. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Et  prenez  garde  que  vous  fassiez  lacer  le  camail 
convenablement. 

Ni  aubère  ab  capmail 
No  fon  per  els  portât. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Leu  sonetz. 
Ni  haubert  avec  camail  ne  fut  porté  par  eux. 
E  tan  capmal  derompre  e  tant  aubère  mentir. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et   rompre  tant  de  camails   et  fausser  tant  de 
hauberts. 

anc.  fr.  Et  coula  tout  outre  le  camail  qui  es- 
toit  de  bonnes  mailles,  et  lui  entra  au  col. 
Froissart,  t.  II ,  ch.  66  ;  Du  Cange  ,  t.  II ,  col.  75. 

anc.  port.  Baeineto  de  camail....  Huuui  elmo 
con  sseu  capialho. 

Doc.  de  i35o.  Elucid.  port.,  1. 1 ,  p.  23o. 
it.  Camaglio. 

27.  Capsol  ,  s.  m. ,  capsol ,  droit  dû  au 
seigneur  sur  le  prix  de  la  vente  des 
terres  qui  relevaient  de  lui,  lods. 

De  empeinbadura  de  capsol  un  dîner. 

TU.  de  1254.  Doat,  t.  CXV,  fol.  90. 
Pour  l'engagement  de  capsol  un  denier. 
Lo  CArsoL  de  l'estimatio... 
Capsol  pel  mudamen  de  la  senboria. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  122. 
lie  capsol  de  l'estimation... 
Capsol  pour  la  mutation  de  la  seigneurie. 

anc.  fr.  "Vint  solz  de  Morlans  de  lins,  avec 
tous  capsous,  présentations,  etc. 

Tit.  de  1889.  Garpentier,  t.  II ,  col.  802. 

28.  Capipurgi,  s.  m.,  sternutatoire. 
Quant  tu  curas  am   capipurgi....   Aquestz 

capipurgi  es  precios. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3  et  20. 
Quand  tu  soignes  avec  sternutatoire...  Ce  sternu- 
tatoire est  précieux. 

29.  Capitoli  ,  s.  m.  y  lat.  Capitoliu/w  , 

4' 


3aa  CAP 

Capitole,  édifice  où  s'assemblait  le 
sénat  de  Rome. 

Kl  Cantoli  lendema ,  al  dia  clar, 
Lai  o  solien  las  allias  leis  jntjar. 

Poème  sur  Boèce. 
Le  lendemain  ,  au  jour  clair,  au  Capitale,  là  où 
on  avait  coutume  do  juger  les  autres  procès. 

est.  tort.  it.  Capitolio. 

3o.  Capitol,  s.  m.,  chapitre,  assemblée 
municipale,  conseil  municipal. 
Aisso  Ce  ab  consel  et  ab  volontat   île  sept 
prnsomes ,  qne  ero  al  adone  de  cafitol  de 
Montalba. 
Tit.  de  1221.  Hist.de Languedoc,  t.  III,  pr., col.  272. 
Il    fil  cela  avec   le  conseil   et   la  volonté  île  sept 
prudhommes,  qui  étaient  alors  du  conseil  municipal 
de  MonlauLan. 

Al  Capitol  et  a  la  nnîversitat  de  Montalba. 

I,i.  de  124.7.  DoVT>  '•  LXXXVII,  fol.  24. 
Au    conseil   municipal  et   à   la   communauté   tle 
Montauhan. 

—  Capitotil  ,    magistrat   municipal   de 
Toulouse. 

Mossen  Jean  de  Molis  lîcentiat  en  leys  et 
mosseu   Peire  Esleve  Blasî  catitols  ,   e   com- 
panbos  nostres. 
Lelt.  des  Capitouls  de  Toulouse  aux  consuls  de 
Nîmes.  MÉNARD  ,  1.  II  ,  pr.,  p.  189. 
Monsieur  de  Molis  licencié  en  lois   et   monsieur 
Pierre- Etienne  Blasi  capitouls,  et  nos  collègues. 

—  Assemblée    d'ecclésiastiques  ,     de 
moines. 

Aquel  meteis  avesqne  ab  autreiamen  de  son 
CAPiTor.. 

Carlulaire  de  Montpellier,  col.  53. 
Ce  même  évêque  avec  la  permission  de  son  chapitre. 
lus  el  iniey  del  catitoi. 
Lnr  a  clic. 

V.  de  S.  Honorât. 
Dans  le  milieu  du  chapitre  il  leur  a  dit. 
l'eron  fraires  menors  lnr  CAriTor,  gênerai 
en  Monpeslier. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  71. 
Les  frères  mineurs  firent  leur  chapitre  général  à 
Montpellier. 

De  la  part  del  c\pitoi.  de  niossenber  Sant 
Paul  de  Narbona. 

Tit  de  i3wt.  Doat,  t.  LVII ,  fol.  21)8. 
De  la  part  du  chapitre  de  monseigneur  Saint-Paul 
de  Narlionne. 


CAP 

anc.    fr.    A    l'élection    que    li    capitles  avoit 
faite...  Dit  an  capîile. 

Chronii/ue  de  Cambrai. 
cat.  Capitol.  Esr.  tort.  Capitula,  it.  Capitoh. 

—  Une  des  divisions  d'un  ouvrage. 

Los  cai>ytols  e  las  quistios  esseguens. 

Lw.  de  Sydrac ,  fol.  8. 
Les  chapitres  et  les  questions  qui  suivent. 
cat.  anc.  esp.  Capitol,  tort.  Capitula,  it.  Ca- 
pitol o. 

—  Chapiteau. 

Que  totz  los  capitols  sian  cans,  qnar  me- 
trem  lu  reliquias. 

Philomena. 

Que  tous  les  chapiteaux  soient  creux.  ,  car  nous  y 
mettrons  des  reliques. 

3ï.   Capitel  ,  s.  m.  ,  la*.    CAPITEI.///W , 
chapiteau. 

XL  colompnas  d'aur  e  capitels  ayssi  nieteys 
d'aur. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  Ifi. 
(Quarante  colonnes  d'or  et   aussi   les    chapiteau  t 
mêmes  d'or. 
cat.  Capitell.  esp.  port.  Capitel.  it.  Capitello. 

32.  Capitelacge ,  s.  m.,  ensemble  des 
chapiteaux. 

Et  de  sapbir  catitelagges. 

Palaytz  de  Sai'ieza. 
Et  Vensembledes  chapiteaux  de  saphir. 

33.  Capitolier,  v.  m.,  membre  du  con- 
seil municipal ,  municipal. 
Capitolier  de   la   villa  de   Montalba...  Li 

sobredig  capitolier... 

Cossols  et  capitoliers. 
Tit.  deiitfi  et  127 1.  Doat,  t.  LXXXVII,  fol.  2i>et/jo. 

Municipaux  de  la  ville  de  Montauhan...  Les  sus- 
dits municipaux... 

Consuls  et  membres  du  conseil  municipal. 

34.  Capitolar,  capitoleiar,  7). ,  chapi- 
trer, ranger  par  chapitre. 

Part.  pas.  Tôt  capitolat  et   ordenat  de  las 
formas  dels  instrunientz. 

Trad.  d'Albueasis,  fol.  1. 
Tout  chapitré  et  ordonné  touchant  les  formes  des 
instruments. 

Segon  que  dessus  es   dicb  e  capitoleiat.. 
En  la  forma  que  dessus  es  capitulât. 

Hcgistr.  des  Etats  de  Provence  de  l/jol. 


CAP 

Selon  qu'il  est  dit  ci-dessus  et  mis  par  chapitre. 

En  la  forme  qu'il  est  ci-dessus  chapitré. 

35.  Recapitolar,  v.,  récapituler. 

Aici  récapitula  mais  80  que  a  dih. 

Trad.  d'/I/bucasiSj  fol.  3l. 
Ici  il  récapitule  encore  ce  qu'il  a  dit. 

36.  Cabelh,  s.  ni.,  lat.  cwihlus,  cheveu. 

Pren  l'als  cabelhs. 

R.  Vidal  de  Besaudun  :  Unas  novas. 
Le  prend  aux  cheveux. 
Et  es  sautai/,  avan,  per  los  cabels  lo  pren. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  3837- 
Et  il  est  saute'  en  avant,  il  le  prend  par  les  cheveux- 

Et  a  si  et  a  tos  los  sieus  servidors  fes  raire  los 

CABELHS. 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Et  il  fit  tondre  les  cheveux  à  lui  et  à  tous  les  siens 
serviteurs. 

anc.  fr.  E  maint  chevel  esraigié  clou  chief  fors. 

Roman  de  Roncevaux.  Momn  ,  p.  21. 
cat.  Cabcll.  esp.  port.  Cabello.  it.  Capelo. 

37.  Capil,  s.  m.,  cheveu. 
Capils...  apelam  pels  del  cap. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  60. 
Nous  appelons  cheveux...  les  poils  de  la  tête. 

38.  Cabeillos,  s.  m.,  chevelure. 
Trenca  eur  e  cabeillos  al)  eis  lo  test. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  56. 
Coupe  peau  et  chevelure  avec  le  crâne  même. 

3g.  Cabeissa,  s./.,  perruque,  couvre- 
chef. 

De  la  testa  semblet  cabeissa; 
Car  îas  canas  foron  firmadas  , 
Cortas  e  per  luee  irrisadas. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  100. 
De  la  têle  il  ressembla  à  perruque  ;  car  les  cheveux 
blancs  furent  arrêtés  ,  courts  et  lie'risse's  par  endroits. 

/jo.  Cabelladura  ,  s ./.,  lat.  capillatura , 
chevelure,  tresses,  parure  des  cheveux. 

Las  cabelladuras  o  lî  ornament  del  aur  e 
dels  vestirs. 

Trad.  de  la  irc  Epîl.  de  S.  Pierre. 

Les  tresses  de  cheveux  ou  les  ornements  de  l'or  et 
des  vêtements. 

cat.  anc.  esp.  Cabelladura.  it.  Capellalura. 

4i.  Cabeillier,  s.  m.,  coiffe  pour  rete- 
nir les  cheveux. 


CAP 


323 


Espeil  n'agras  e  bon  coure!  pinsal 

E  quabellier  ab  que  us  teiigues  sa  crin. 

G.  RAINOLS  d'Apt  :  Auzir  eugei. 
Tu  en  aurais  miroir  et  bonne  toilette  élégante  et 
coiffe  avec  laquelle  tu  retinsses  sa  chevelure. 

42.  Capillar,  adj. ,  lat.  capillarjV,  ca- 
pillaire. 

Eu  la  suhtilitat  del  cabel ,  e  per  aquo   es 
nompnada  fractura  capillar... 

Entro  las  arterias  capillars  que  so  expansas 
per  Iota  la  pel. 

Trad.  d'Albucasis,   fol.  58  et  53. 

En  la  subtilité  du  cheveu  ,  et  pour  cela  est  nommée 
fracture  capillaire... 

Jusqu'aux  artères  capillaires  qui  sont  répandues 
par  toute  la  peau. 

port.  Capillar.  it.  Capillare. 

43.  Descabelhar,  v.,  écheveler. 

Part.  pas. 

Santa  fors  de  son  lieyt  tota  descabelhada... 
VII  piuzelas  i  corro  totas  descabelhadas. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  4202  et  2779. 
Saute  hors  de  son  lit ,  tout  échevelée... 
Sept  pucelles  y  courent  tout  échevelées. 

anc.  fr.  Ses  bras  desrons ,  escavelée. 

R.  Wace,  Roman  de  Brut.  Hist.  pitt.  du 
Mont  S. -Michel  ,  p.  257. 
cat.  Escabelhar.  esp.  Dcscabellar. 

44-  Cabalayre  ,  s.  m.,  capitation. 
Del  cabalayre  gran  del  combat  que  crampe t 
Quatre  deniers  d'argen  lo  poboul  n'aleuguet. 
V.  de  S.  Amant. 
Il  allégea  le  peuple  de  la  grande  capitation  du 
combat ,  qu'il  acheta  quatre  deniers  d'argent. 

45.  Capage,  s.  m.,  capage,  capitation. 
Imposai-...  taillas  et  capage. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  II ,  p.  336', 
Imposer...  tailles  et  capages. 

Capages  et  autres  subsidis. 

Regist.  des  Etats  de  Provence  de  1^01 , 
Capages  et  autres  subsides. 

46.  Cabestre,  s.  m.,  lat.  capistrmw, 
chevètre. 

Azees  ab  cabestre  ligat. 

Elue-  de  las  propr. ,  fol.  236. 
L'àne  est  lié  avec  le  chevètre. 
Per  caval  que  t  sia  bos 
Ab  cabestre,  ab  manfa. 

Raimonp  de  Miraval  :  A  J>ieu  me. 


3a4  CAP 

Pour  cheval  qui  te  soit  bon  avec  chefétre,  avec 
manteau. 

anc.  fr.  Le  mulz  s'espoenta  et  rouipi 
Son  chevétre ,  puis  s'enfoï. 

F.ild.  et  COnt.  anc,  t.  II,  p.  l6'8. 

Et  puis  quand  le  jeune  homme,  une  fois  marié, 
D'an  éternel  chevestre  à  la  femme  est  lié. 

Scevole  de  Sainte-Marthe  ,  p.  20. 

cat.  Cabestre.  esp.  Cabcstro.  rr.  Capestro. 

/,;.  Chapfrenar,  v.  ,  refréner,  compri- 
mer. 
Que  ades  nos  membre  de  chapfrenar  aqnel 

fol  talant... 

Trad.  de  Bide,  fol.  12. 
Que  maintenant  nous  souvienne  de  refréner  ce  fol 
de'sir. 

48.  Capil,  s.  m.,  pignon. 

No  posca  ficar  ni  aia  nulla  fica  el  capil  de 
la  maio. 

TU.  de  1280.  Arch.  du  R.,  Quercy. 

Ne  puisse  appuyer  ni  ait  aucun  appui  au  pignon 
de  la  maison. 

49.  Capduelh,  CAPDULH,    CAUPIDUELH, 

s.  m.,  chef-lieu,  château,  donjon. 

Quar  nna  vetz  en  son  reial  capduelh, 
L'emLlei  un  Lais,  dont  tant  fort  mi  sove. 
P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Car  une  fois  en  son  roval  château  ,  je  lui  dérobai 
un  baiser,  dont  si  fort  il  me  souvient. 

Dels  chaslels  son  al  rei  tuh  lbi  capdulh. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  99. 
Tous  les  donjons  des  châteaux  sont  au  roi. 

E  pus  vassal  acuelh 
Senhor  en  son  capddelh. 
Rahbaud  de  Vaqueiras  :  Ja  non  eugey. 
Et  puisqu'un  vassal  accueille  un  seigneur  dans  son 
donjon- 

Fig.    Dona ,  qu  es  en  l'aussor  capdueilh 
Sobre  totus  cellas  qu'ora  vei. 

Aimeri  de  Sarlat  :  Quan  si  cargo. 
Dame  ,  qui  êtes  dans  le  château  le  plus  élevé  au- 
dessus  de  toutes  celles  que  l'on  voit. 

5o.  Capcasal,^.  /«., métairie  principale. 
De  cara  de  capcasal. 

TU.  de.  129,4.  D°at,  t.  XCVII ,  fol.  257. 
De  face  de  principale  métairie. 

5i.  Capcasaler  ,   aclj. ,  qui  est  chef  de 
métairie. 


CAP 

Que  aia  maio  cafcasalera. 

TU.  de  1294.  Doat,  t.  XCVII  ,  fol.  257. 
Qui  ait  maison  de  principale  métairie. 

5a.  Capdenal,  adj. ,  à  ritournelle,  qui 
reproduit,  ramène  un  même  mot  ou 
plusieurs ,  une  même  pensée. 
Capdenals  es  apelada...  quar  tos  temps  se 

fai  en  lo  cap,  so  es,  en  lo  comeusamen  de 

cascu  bordo. 

Lejs  d'amors,  fol.  34- 
Elle  est  appelée  à  ritournelle,  car  toujours  elle  se 

fait  en  tête,  c'est-à-dire,  au  commencement  de 

chaque  vers. 

53.  Capfinit,  adj. ,  à  refrain. 
E  son  capfinidas,  capdenals. 

Leys  d'amors,  fol.  26. 
Et  sont  à  refrains  ,  à  ritournelles. 

54.  Capfieu,  s.  m.,  chef-fief. 

Et  si  alcns  fa  sobrefieus,  deu  se  retener  cir- 

FIEUS. 

TU.  de  1265.  Doat,  t.  VIII,  fol.  i36. 
Et  si   quelqu'un   fait  surfiefs,  il  doit  se  retenir 
chef-fief. 

55.  Capdellamens,  s.  m.,  direction. 
Si  quon  elb  es  guitz  e  capdellamens. 

G.  Anelier  de  Toulouse  :  El  nom  de  Dieu. 
Ainsi  comme  il  est  guide  et  direction. 

56.  Capdel,  capdeu,  s.  m. ,  capital. 

Don  no  dei  renda  ni  trabug, 
Ans  m'en  a  fag  don  e  capdel. 

A.  DANIEL  :  Lanquan. 
Dont  je  ne  dois  rente  ni  tribut ,  mais  m'en  a  fait 

don  et  capital. 

—  Chef,  capitaine. 

Marques,  li  raonges  de  Clunhic 
Vuelb  que  fasson  de  vos  capdel. 

E.  Cairel  :  Pus  chai. 
Marquis  ,  je  veux  que  les  moines  de  Cluni  fassent 
de  vous  un  chef. 

Qu'adoncs  faria  dels  pros 
E  dels  valens  sos  capdeus. 

B.  Calvo  :  En  lucc. 
Qu'alors  il  ferait  ses  capitaines  des  preux,  et  des 

vaillants. 

Fis.    E  de  jovent  eratz  cafdels  e  paire. 

Bertrand  de  Born  :  Mon  clian. 
Et  vous  étiez  chef  cl  père  d'amabilité. 
anc.  er,  Bien  sai  que  vos  mieudres  chatcut 


CAP 

Est  en  bestes  et  en  aunieus. 

Fabl.  et  cont.  anc,  1. 1 ,  p.  35j. 
ANC.  ESP. 

Alcades  è  capdiellos  a  essos  vos  pnsieres. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  291. 

57.  Capdelaire,  capdelhador  ,  s.  m., 
chef,  guide. 

Ni  ricas  cortz,  nî  bel  donar,  nî  gran  , 
Pus  vos  no  î  etz  qu'en  eratz  CArnELAiRE. 
G.  Faidit  :  Fortz  cliauza. 
ÎNi  riches  cours  ,  ni  heau  ,  ni  grand  donner,  puis- 
que vous  n'y  êtes  plus,  vous  qui  en  étiez  chef. 

E  pus  Dieus,  per  sa  gran  donssor, 
Nos  bailha  tal  CArnELHADOR. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Consiros. 
Et  puisque  Dieu,  par  sa  grande  douceur,  nous  donne 
un  tel  chef. 

Donù-Dieu  prec  qu'es  verais  chadelaire. 
Lamberti  de  Bonanel  :  Moût  chantera. 
Je  prie  le  Seigneur  Dieu  qui  est  vrai  guide. 
ANC  esp.  Cabdellador.  ^. 

58.  Capejayre,  s.  m.,  poursuivant. 

Si  Diens  o  volgues  vezer, 
Be  say  fora  capejayre 
De  joven  e  conquistaire. 

Pierre  d'Auvergne  :  Gent  es. 
Si  Dieu  l'eût  voulu  voir,  je  sais  hien  que  je  serais 
poursuivant  et  conquérant  de  grâce. 

5g.  Capdelar,  v. ,  gouverner,  diriger. 
Diens,  qu'el  mon  capdela. 

B.  de  Ventadotjr  :  Lanquan  vei. 
Dieu  ,  qui  gouverne  le  monde. 
Car  despieg  rai  capdell,  et  ira  m  gnia. 
B.  Calvo  :  S'ieu  ai  perdut. 
Car  dëpit  me  gouverne,  et  tristesse  me  guide. 
Et  es  joves  dona  ,  quan  be  s  capdelh. 
Bertrand  de  Born  :  Belh  m'es  quan. 
Et  l.i  dame  est  aimable,  quand  elle  se  gouverne  bien. 
L'ivern  co  ii  capdelaras  , 
Si  l'estiu  amassât  no  as? 

Libre  de  Senequa. 
Comment  te  gouverneras-tu  l'hiver  ,  si  tu   n'as 
amasse'  l'e'té? 

Part.  pas.  Peire,  mal  es  dos  capdelatz, 

Qui  '1  don  a  selb  qu'en  grat  no  '1  te. 
T.  de  G.  P.  deCazalsetdeB.  de  laBarta  :  Bernât. 
Pierre,  un  don  est  mal  dirige,  qui  le  donne  à  celui 
qui  ne  le  tient  en  gré. 

anc.  fr.  Très  qu'à  Paris  fait  sa  gent  cadcler. 
lionian  de  Garni  le  Loherain,  p.  10- 

anc.  cat.  CapdcUar.  anc.  Esr.  CabdelLu . 


CAP  3^5 

60.  Descapdelar,  v.,  ravir  un  chef,  priver. 
Bel  Senhor  Dieus!  ben  m'as  descaphellat 
De  bon  senbor. 

Poème  sur  la  mort  de  Robert ,  roi  de  Naples. 
Beau  Seigneur  Dieu  .'  tu  m'as  hien  privé  de  Lou 
seigneur. 

61.  Cabal,^.  m.,  capital,  cheptel. 

"Venia  en  talent  que  se  stegess  par  so  cha- 
ball  ad  una  part  que  tengess. 

Titre  de  1067. 
Venait  en  de'sir  qu'elle  restât  pour  son  capital  à 
une  part  qu'elle  tînt. 

Teno  bestials  a  CABAL  ho  en  commanda. 

TU.  de  i383.  Doat,  t.  CXLVII,  fol.  154. 
Tiennent  bestiaux  à  cheptel  ou  en  commande. 
Fig.        Una  sirventesca... 

Vos  métrai  en  cabal. 

B. de  Rovenhac  :  Una. 
Un  sirvenle...  je  vous  mettrai  en  cheptel. 

Aissi  m'a  tôt  ma  domn'  en  son  cabat,. 
P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Ainsi  ma  dame  m'a  tout  en  son  cheptel. 

Âdv.  comp. 

Mas  qu'els  laisso  iains  estar  totz  de  cabal. 

GUILLAUME  DE  TuDELA. 

Mais  que  là-dedans  ils  les  laissent   être  tout  en 
entier. 

No  us  sia  greu  si  us  deman  per  cabal 
Per  cal  rason  avetz  sen  tan  vénal. 

T.  de  Blacas  et  de  P.  Vidal  :  Peire  Vidal. 
Qu'il  ne  vous  soit  pas  pe'nible  si  je  vous  demande 
principalement  par  quelle  raison  vous  avez  un  sens 
si  vénal. 

ANC.  fr.  Son  chatel  li  mipartireit. 

Chasloiement  ,  2e  trad.  Cont.  2. 
Il  m'y  va  du  propre  cabal;  le  sort ,  l'usure 
et  les  intérêts  je  pardonne. 

Rabelais  ,  liv.  IJI ,  ch.  i5. 

62.  Captal  ,   capdal,   s.  m.,  capital, 
cheptel. 

E  sobre  lo  captal  prenon  las  montas  o  en 
deniers  o  en  bestias. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  l3. 

Et  sur  le  cheptel  ils  prennent  les  inte'réts  ou  en 
deniers  ou  en  bêtes. 

En  aisso  pert  lo  gazainb  e  '1  captal. 

Reforsat  de  Forcalquier  :  En  aquest. 
En  cela  perd  le  gain  et  le  capital. 

Que  n'ai  tôt  trait  lo  gazaing  e  '1  CArDAi,. 
V.  de  Pierre  Pelissicr. 
Que  j'en  ai  tout  tiré  le  gain  et  le  capital. 


326 


CAP 


Quar  selhuy  <[iie  us  crc  , 
Merma  de  joy  sos  captais. 

Gai'BERT  MOIRE  DE  POICIBGT  :  Uua  grails. 
Car  celui  qui  vous  croit,  son  capital  tic  bonheur 
diminue. 
ANC.  cat.  Capital. 

—  Capitaine,  chef. 

Armalz  vos,  chavalier,  et  miel  caftai.... 
Dons  Odils  los  guida  lo  ricx  capdals. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  10  et  28. 
Armez-vous,  chevaliers,  et  mes  capitaines... 
Le  seigneur  Odil  ,  le  puissant  chef,  les  guide. 
anc.  fr.   Il   promet  de  payer  la   moitié   du 

chaptal. 

Joy eusetez ,  facéties ,  p.  18. 

Et  governoient  lors  en  icelni  pays  le  captai 
de  Busch ,  etc. 

MONSTRELET,  t.  II,  fol.  I96. 
AKC.    ESP. 

Nacenge  inuohos  rios  capdales  à  fondon. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  266. 
De  parte  de  los  moros  dos  sérias  ha  cabdales. 
Poema  del  Cid ,  v.  706. 

63.  Captalmen  ,  adi:,  entièrement. 
Captalmen  rendrai...  rendre  ferai. 

TU.  de  1090.  Gallia  christ.,  t.  VI,  instr.,  col.  352. 
Je  rendrai...  je  ferai  rendre  entièrement. 

64.  Captalier,  s.  m. ,  cheptelier. 
Captalier  non  den  donar  lesda  ni  copas,  si- 
non per  aquella  part  per  lacal  ad  el  perte  lo 

captai. 

Statuts  de  Montpellier  de  l2o4« 

Le  cheptelier  ne  doit  donner  leude  ni  coupes,  sinon 
pour  cette  part  pour  laquelle  le  capital  lui  appartient. 

Captaliers  es  tengutz  de  pagar  las  messios. 
Régi,  pour  les  Mines.  H.  deNîmes,  1. 1 ,  pr.,  p.  72. 

Cheptelier  est  tenu  de  payer  les  de'penses. 

Puois  ma  bella  mal'  amia 
M'ac  mes  de  cen  sospir  captai, 
A  for  de  captalier  leial, 
L'ai  pois  cregut  cascus  dia. 

Aimeri  DE  Peguilain  :  Puois  que. 
Depuis  que  ma  belle  méchante  amie  m'eut  mis  un 
cheptel  de  cent  soupirs  ,  à  guise  de  loyal  cheptelier, 
je  l'ai  ensuite  augmenté  chaque  jour. 

—  Sectateur. 

E  s'  anc  fui  plazentiers 
A  P.  Capella  ni  a  sos  captaliers  , 
Hueymai ,  d'uissi  en  an  ,  lur  serai  aversier. 
i^\RN  :  Diguas  me  lu. 
Et  si  jamais  je  fus  lavorable  à  P.  Capcllun  el  à  jc 


CAP 

sectateurs,  désormais  ,  d'ici  en  avant  ,  je  leur  serai 
adversaire. 

65.  Descaptalar,  v.,  appauvrir,  ôter  la 
richesse. 

Amara  mort!  ben  nos  as  facb  offensa, 
De  bon  senhor  descaptalat  Prozensa. 

Poème  sur  la  mort  de  Robert ,  roi  de  Naples- 
Mort  amere  !  tu  nous  as  bien  fait  offense,  appauvri 
la  Provence  d'un  bon  seigneur. 

06.  Cabau,  adj.,  supérieur,  principal. 

Rossilho,  castel  cabau. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol-  6. 
Roussillon  ,  château  principal. 

Per  so  es  mos  ebantars  cabads. 

B.  de  VentadocR  :  Chantars  non  pot. 
Pour  cela  mon  chant  est  supérieur. 
CAT.  ESP.  port.  Cahal. 

67.  Cabalmen  ,   adv. ,   principalement, 
parfaitemeirf. 

E  car  caiîalmen  van 
Ab  joglars  d'onramens. 

G.  Riqcier  :  Pus  Dieu. 

Et  parce  que  principalement  ils  vont  avec  jon- 
gleurs de  distinction. 

Son  cabalmen  receubat. 
R AiMOND  de  Miraval  :  Aissi  cum  es  gensers. 
Sont  reçus  parfaitement. 
cat.  Cabalrnent.  esp.  port.  Cabalmentc. 

68.  Sobrecabal,  adj . ,  très  distingué. 
Com  taing  al  seu  pretz  sobrecabal. 

B.  Calvo  :  Enquer. 
Comme  il  convient  à  son  mérite  très  distingué. 

6g.  Cabalos,  adj. ,  important,  parfait, 
supérieur,  extrême. 

De  nul  afar  que  sia  cabalos. 

G.  Faidit  :  Mantas  sazos. 
De  nulle  affaire  qui  soit  importante. 

E  reman  fis  vostre  pretz  cabalos  , 
Malgrat  de  gent  savaya. 

Pons  de  Capdueil  :  Humils  c  fis. 
Et  votre  mérite  supérieur  reste  pur,  malgré  la 
méchante  gent. 

Qu'ieu  sai  qu'a  vos  tauheria 
Amies  cabalos. 

ELIAS  de  Babjols  :  Belhs  Guazans. 
Que  je  sau  qu'an  ami  parfait  vous  conv  Jeudi  ait 


CAP 

Cailonc  fora  cabat.os  lo  mnznnz. 

B.  Calvo  :  En  lucc. 
Qu'alors  le  carnage  serait  extrême. 

70.  Capital,  adj.,  lat.  capitale,  capital , 
principal. 

Capitals  letras  forman. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  266. 
Formant  lettres  capitales. 

Autre  crim  capital. 

Tit.  de  1294.  Doat,  t.  XCVII ,  fol.  266'. 
Autre  crime  capital. 

La  pena  es  capital. 

L' Arbre  de  Batalhas ,  fol.  2l5. 
La  peine  est  capitale. 
A  capital  pnuicio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  72. 
A  punition  capitale. 

Iïro  lors  enemix  capitals. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  182. 
Ils  e'taient  leurs  ennemis  capitaux. 

Lors  capitals  partidas  nodozas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  61. 
Leurs  principales  parties  noueuses. 

cat.  esp.  port.  Capital,  it.  Capitale. 

7  t.  Cabaleiar,  v.  y  gouverner. 
Joys  ab  amar  cabaleya, 
E  s  veston  d'nna  despuelha. 

G.  RlDEL  :  Lanquan  lo  temps. 
Joie  gouverne  avec  aimer,  et  ils  se  vêtissent  de 
même  livrée. 

72.  Descabal  ,  adj. ,  pauvre. 

E  cil  viuran  descabal 
C  ab  engan  an  lor  esper. 

Raimond  de  Miraval  :  A  peinas. 
Et   ceux-là  vivront  pauvres  qui  ont  leur  espoir 
avec  tromperie. 

7^.  Descabaleiar  ,  v.,  déchoir. 

E  cuî  que  descabaley 
D'escarsetat  nii  despuelb. 

G.  Rudel  :  Lanquan  lo  temps. 
El  vers  celui  qui  déchoit  je  me  dépouille  d'avarice. 

74-  Acabalar  ,  v.,  pourvoir,  donner  un 
cheptel. 

Part.  pas. 
Que  totz  nos  crezens  ne  tenc  acabalatz  , 
Que  pauc  n"i  trobares  paupres  ni  estiratz. 
IzaRN  :  Diguas  me  tu. 
Qu'il  en  tient  pourvus  nous  tous  croyants  ,  vu  que 
vous  y  en  trouverez  peu  de  pauvre»  et  déguenillés. 


CAP  327 

7?*.  Encabalar,  ï>. ,    rendre  puissant, 

donner  la  domination. 
Part.  pas.  Ai!  com  es  encabALada 
La  falsa  razons  danrada. 

Makcabriîs  :  Estorncl. 
Ah  !  comme  la   fausse   raison  dorée    est   rendue 
puissante. 

76.  Encabalir,  v.,  distinguer,  perfec- 
tionner. 

Part.  pas.  Ar  auzîretz  encabalitz  chantars, 

Qu'ieu  sni  aniiex  encabalitz  e  pars. 
GlRAl'D  DE  BonNElî,  :  Ar  auzitetz. 
Maintenant  vous  entendrez  des   chanters  perfec- 
tionnés, vu  que  je  snis  ami  et  compagnon  distingué. 

Gen  în'esbaudisc  per  la  miels  encabalida 
Qui  m  defen  e  m  guida. 

G.  Raimond  de  Gironella  :  Gen. 
Je  me  réjouis  agréablement  par  la  plus  distinguée 
qui  me  défend  et  me  guide. 

77.  Capitani,  s.  m.,  capitaine. 
No  fo  auzitz  us  colps  tant  engoissos 
Cnm  sels  que  fetz  capitanis  l'autr'ier 
A  Florenca. 

Paves  :  Ane  de  Rolan. 
Un  coup  si  angoisseux  ne  fut  oui  comme  celui  que 
fit  le  capitaine  l'autre  jour  à  Florence. 

anc.  fr.  Les  capitains  de  la  foy. 

Roman  français  de  Fierabras. 
Faisons   et    estabiissons   per  ces    présentes 
lettres... capitain  général. 

Ord.  de  Philippe  VI.  Du  Cange  ,  t.  II ,  col.  ir±!\. 
cat.  Capitâ.  esp.  Capitan.  port.  Capitao.  it. 
Capitano. 

78.  Capitania,  s.  f. ,  capitainerie. 
II  letras  pertenens  a  la  capitania. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  210. 
Deux  lettres  appartenant  à  la  capitainerie. 
cat.  esp.  tort.  Capitania. 

79.  Capitanat,  s.  m.,  capitainerie,  com- 
mandement militaire. 

Del  uffici  dei  capitanat  de  campanba ,  et 
institniron  en  capitani,  per  la  lengua  d'oc, 
En  R. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  79. 

De  l'office  de  la  capitainerie  de  campagne,  et  insti- 
tuèrent capitaine  ,  pour  la  langue  d'oc,  le  seigneur  R. 

it.  Capitanato. 


3a8 


CAP 


80.  Cïîaptar, -y.,  maintenir. 

Pois  En  Rainions  ni  Turcmnlecs 
Chapton  Na  Maria  en  sos  decs. 

GiR  ïid  de  Borneil  :  Pois  en  Raimons. 
Puisque  le  seigneur  Raimond  et  Turcmalet  sou- 
tiennent dame  Marie  en  ses  dc'fauts. 

81.  Descaptar,  v.,  diminuer,  ôter. 

Cum  el  es  velz ,  vai  s'ouors  descaptan. 
Poème  sur  Boèce. 
Comme  il  est  vieux  ,  son  honneur  va  diminuant. 
E  m'en  deschapte 
Merce. 

Giral'd  de  Borneil  :  Gen  m'aten. 
Et  m'en  ôte  merci. 

82.  Captenh,  s.  m. ,  soutien ,  manière. 

Qaerrai  captenh  contra  '1  leo. 

Deudes  de  Prades  :  El  temps. 
Je  chercherai  sotitien  contre  le  lion. 

Hi  vol  hom  mais  captenhs  lengiers. 
G.  Riquier  :  Be  m  degra. 
On  y  veut  davantage  manières  légères. 
Eu  serai  t'en  captenh  a  tort  et  a  drech. 

Tit.  de  ng3.  Doat,  t.  CLXIX,  fol.  34. 
Je  t'en  serai  soutien  à  tort  et  à  droit. 

83.  Captekemen,  chaptenemen,  s.  m., 
procédé ,  conduite,  manière. 

E  tug  bel  CAPTENEMEN 
Movon  d'amar  leialmen. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Pos  lo  gai. 
Et  tous  les  beaux  procédés  proviennent  d'aimer 
loyalement. 

E'1  fol  chaptenemen 

Don  m'es  mantas  vetz  parven. 

PeyROLS  :  Quora  qu'amors. 
Et  la   folle  conduite  dont  il  m'est  maintes  fois 
apparence. 

8  '|.  Cafteneksa.,  s.f.,  conduite,  manière. 

Amies  qne  va  camjan 
Soven  sa  captenensa. 

G.  DE  Cabestaing  :  Ancmais  no. 
Ami  qui  va  souvent  changeant  sa  conduite. 

Tan  m'abelhis 
La  captenensa 
De  vos  cai  sni  aclis. 

G.  de  Cabestaing  :  Lo  dous. 
Tant  me  plaît  la  manière  de  vous  à  qui  je  suis 
souir.i?. 
awc.  cat.  Captenenza.  fsp.  Captenencia. 


CAP 

85.  Captener,  v. ,  retenir,  gouverner, 
maintenir. 

Cel  que  conois  et  ama  lo  liam  de  charitat 
den  captener  sa  lenga  de  maldire. 

Trad.  de  Bède,  fol.  20 • 
Celui  qui  connaît  et  aime  le  lien  de  charité'  doit 
retenir  sa  langue  de  médire. 

Com  se  den  captener 
Qui  vol  bon  lans  aver. 

A.  Daniel  :  Raso  es. 
Comment  se  doit  gouverner  qui  veut  avoir  bonne 
louange. 

Que  cant  t'abstenras  de  viandas,   te  chap- 
tengas  de  médire. 

Trad.  de  Bède,  fol.  5^- 

Que  quand  tu  t'abstiendras  de  viandes ,  tu  te  re- 
tiennes de  me'dire. 

Subst.  E'1  siens  honratz  chapteners 
Es  tan  genser  dels  gensors. 

B.  Calvo  :  Temps  e  lueex. 
Et  son  honorable  gouverner  est  tellement  le  plus 
gentil  des  plus  gentils. 

anc.  esp.  Captener. 

86.  Captenir  ,  v.,  maintenir,  excuser. 

Que  a  las  domnas  plagnes 
Que  m  degesson  cai-tenir 
Del  faillimen  qu'ai  faieh  vas  la  gensor. 

P.  GavARET  :  Peironet. 
Qu'il  plût  aux  dames  qu'elles  me  dussent  excuser 
de  la  faute  que  j'ai  faite  envers  la  plus  gentille. 

87.  Descaptener  ,   v. ,  déprécier,    ra- 
baisser. 

Aissi  cum  las  snelh  captener, 
En  aissi  las  descaptenrai. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  vey  la. 
De  même  que  j'ai  coutume  de  les  maintenir,  de 
même  je  les  déprécierai. 

88.  Descapdel,  s.  m.,  inconduite. 
Sol  que  fis  drutz  no  torn  en  deschapdel. 

G.  de  S. -Didier  :  Aissi  coin. 
Pourvu  que  fidèle  amant  ne  tourne  en  inconduite. 

89.  Descapdelar,  v. ,  déplacer,  déran- 
ger, dérégler. 

E  nialvestatz,  que  no  fina  , 
Bayssa  pretz  e  '1  uescapdelha. 

G.  Rcdel  :  Lanquan  lo  tems. 
Et  méchanceté ,  qui  ne  finit ,  abaisse  le  me'rile  et  le 
déplace. 


CAP 

Qne  us  afolha ,  e  ns  descapdelha. 

Pierre  d'Auvergne  :  Belli  m'es  qu'ieu. 
Qui  vous  affole  et  vous  trouble. 
Faitz  es  lo  vers  tôt  a  randa , 
Si  que  motz  no  i  descapduelha. 

B.  de  Ventadour  :  Lanquan  vei. 
Le  vers  est  fait  tout  en  ordre ,  tellement  qu'aucun 
mot  n'y  est  hors  de  place. 

E  pugnaran  matin  e  ser 
Com  vostre  joi  se  descapdel. 

Deudes  de  Prades  :'  En  un  sonet. 
Et  ils  s'efforceront  matin  et  soir  afin  que  votre  joie 
se  dérange. 
Part.  pas. 
Am  onm  hom  fols,  deschapdelatz,  ses  fre. 

G.  Faidit  :  De  solatz  e  de. 
J'aime  comme  un  homme  fol ,  déréglé ,  sans  frein. 

90.  Occiput,  s.  m.,  lat.  occiput,  oc- 
ciput. 

Corns  del  cap  e  occiput. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3. 
Côte's  de  la  tête  et  occiput. 

91.  Occipici,^.  m.,  occivi-vwm ,  occiput. 
La  partîda  darriera  es  dita  occipici...  De  la 

damera  partida  del  cap  dita  occincr. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  36  et  6*6. 
La  partie  de  derrière  est   dite   occiput...  De  la 
partie  de  derrière  de  la  tête  dite  occiput. 
esp.  Occipucio.  port.  Occipicio.  it.  Occipizio. 

CAPELLA.,  s./.,  lat.  capella,  chapelle. 
Ad  honov  del  cors  sanct  faria  una  capella. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ferait  une  chapelle  en  l'honneur  du  corps  saint. 
E  fassa  y  tal  capella  l'emperayre  prezans 
On  pretz  sia  serviîz,  joys  e  solatz  e  chans. 

P.  Bremond  Kicas  NOVAs  :  Pus  partit  an. 
Et  que  l'empereur  me'ritant  y  fasse  telle  chapelle 
où  mérite ,  gaîle'  et  plaisir  et  chant  soient  desservis. 
cat.  Capella.  esp.  Capilla.  port.  Cape/a.  it. 
Capella. 

2.  Capelan,  s.  m.,  chapelain,   prêtre, 
curé. 

E  ma  de  Guillem  lo  capela. 

Titre  de  1090. 
En  main  de  Guillaume  le  chapelain. 
Aquell  filh  del  capella  de  las  ydolas. 

V.  et  Vert.,  fol.  96. 
Ce  fils  du  prêtre  des  idoles. 
Adjectiv.    Al  parroquial  capelan. 

Bref,  d'amor,  fol.  117. 
Au  curé  paroissial. 

I. 


CAR 


3  29 


ANC.  FR. 

Combien  nous  tuerons  de  ces  cordeliers  ras! 
Combien  de  capelans  !   combien   de   prieurs 
gras  ! 
Chantelouve  ,  Trag.  de  Coligni. 
cat.  Capella.  esp.   Capellan.  port.  Capellâo. 
it.  Capellano. 

3.  Capelania,  s.  f.,  chapellenie. 

Alcuna  cansa  alienada  delà  dieba  capelania. 

Tit.  de  1281.  Doat,  t.  CXVIII,  fol.  75. 
Aucune  chose  alie'ne'e  de  ladite  chapellenie. 

cat.  esp.  tort.  Capellania.  it.  Cappellania. 

4.  Capelayar,  v. ,  hanter  les  prêtres. 
"Vielba  la  tenc  dona ,  pus  capelaya. 

Bertrand  de  Born  :  Bel  m'es. 
Je  la  tiens  vieille  clame  ,  puisqu'elle   hante  les 
prêtres. 

CA.PON,  s.  m.,  lat.  caponcw,  chapon. 
Voyez  Mayans,  t.  II,  p.  246. 
Capo  es  gai  per  defauta  de  testilhs  efeminat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  lq6. 
Chapon  est  un  coq  effe'miné   par  de'faut  de  tes- 
ticules. 

E  sai  ben  far  de  galb  capo. 

Raymond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Et  je  sais  Lien  faire  de  coq  chapon. 

cat.  Capo.  esp.  Capon.  port.  Capâo.  it.  Cap- 
pone. 

2.  Caponar  ,  v. ,  chaponner. 

...  L'avia  caponatz. 

Matfre  Ermengaud  ,  Ep.  à  sa  sœur. 
L'avait  chaponné. 

cat.  anc.  esp.  Caponar.  Esr.  mod.  port.  Ca- 
par.  it.   Capponare. 

CAPl,  adj. ,  lat.  cx&us ,  cher,  chéri. 

llelias   dix  a  sos  compagnbos  :  Senhors  , 
cars  frayres. 

Philomena. 
Elie   dit  à  ses  compagnons    :    Seigneurs ,    chers 
frères. 

—  De  haut  prix,  difficile,  rare. 
Que  tais  es  vils  que  fora  cars. 

P.  Barba  :  Sirventes. 

Que  tel  est  vil  qui  serait  de  haut  prioc. 

Et  après  una  manieira  de  trobar  en  caras 
rimas. 

V.  d'Arnaud  Daniel. 

Et  il  apprit  une  manière  de  composer  en  rimes 
difficiles. 

42 


3Jo 


CAR 


idverbial.  Cant  vos  pregnel  lan  car 

Que  de  son  oncle  la  volcselz  amparar. 

1ÎAMBMD  DF.  VAQTJEIRAS    :  lloill.ll   marque-. 

Quand  elle  vous  pria  si  chèrement  que  vous  la 
voulussiez  préserver  de  son  oncle. 
Prov .       Qui  car  compra  car  ven. 

Alvcuet  :  13el  m'es. 

Qui  achète  cher,  vend  cher. 
Loc.  Toias  las  vnèlh  honrar  e  car  tener. 

PONS  de  CapDL'EH.  :  Tant  m'a. 
Je  lc<  veux  hbnorer  toutes  et  tenir  dur. 
E  non  es  hom,  tnn  nios  cnemicx  sia, 
Si  M  ii'aug  dir  ben,  qne  no'l  tenha  en  car. 

Claire  d'Andise  :  En  greu  esmai. 
El  n'esl  homme  ,  tant  mon  ennemi  soit- il,  que  je 
ae    le    tienne    cher,    si  je    lui   en    entends   dire   du 
bien. 
cat.  Car.  Esr.  port.  it.  Caro. 

2.  Charisme,  aclj. ,  très  cher. 

Fraire  charisme. 

Trad.  Je  Bédé  ,  fol.  83. 

Très  chers  frères, 
i  \t.  Carîssim.  esp.  it.  Carissimo. 

3.  Caramf.n  ,   adv. ,    chèrement ,    avec 
instance. 

A  vos,  cni  dezîr  car  amen. 

BXACASSET  :  Si  m  (ai  amors. 

\   mis,  que  je  désirç chèrement. 

Elli  la   va   preguar  cabamen  que  elha   fos 

boua  dona  e  liselh  crestiana. 

Phii.omena. 

11    va   la    prier  avec   instance  qu'elle   fût  bonne 

dame  et  fidèle  chrétienne. 

cat.  Car.  esp.  it.  Caramente. 

/,.  Cabotât,  s./.,  la  t.  caritatcW?,  charité. 

Tait  sun  d'almosna  e  fe  e  caritat. 

Poëme  sur  Boèce. 
Ils  sont  faits  d'aumône  et  foi  et  charité. 
Car  caritatz  e  drechura 
Lo  conclue  a  salvamen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Car  charité  et  droiture  le  conduit  à  salut. 
Yera  charitatz  es  cant  hom  ama  son  amie 
en  Dcu  e  son  euemic  per  ainor  de  Deu. 

Trad.  de  Bédé  ,  fol.  23. 
La  vraie  charité  est  quand  on  aime  son  ami  en 
Dieu  et  son  ennemi  par  amour  de  Dieu. 
Adv.  comp.  Un  caval  de  vos  que  ns  avetz  donat 
per  caritat. 
Tit.de  iif/i,  DoAT,t.CXXXVIII,  fol.  i3ç). 
Un  cheval  de  vous  que  vous  nous  avez  donne  par 
charité. 


CAR 

—  Une  des  vertus  théologales. 

Las  très  vertutz  thclogicals,  que  so  fes,  cari- 
tatz ,  esperansa. 

Bref,  d'amor,  fol    5. 

Les  trois  vertus  théologales,  qui  sont  foi,  charité , 
espc'rance. 

—  Corporation  ,   confrérie  de  gens  de 
métier. 

Applicadas  a  la  caritat,  e  qne  se  despendon 
ad  ops  de  la  caritat. 

C artulaire  de  Montpellier,  fol.  187. 
applicables  à  la  charité  ,  et  qui  se  dépensent  pour 
les  besoins  de  la  charité. 

cat.   Caritat.  v.sv.    Caridad.  tort.  Caridade. 
it.  Cari  ta. 

5.  Caritadier,  s.  m.,  chef  de  la  corpo- 
ration de  la  charité. 

Que  las  diebas  caazas  sian  rendndas  als  cos- 
sols  ,  caritadiers  del  mestier. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  iSj- 

Que  lesdites  choses  soient  rendues  aux  consuls, 
chefs  de  la  corporation  de  la  charité  du  métier. 

G.  Caritatiu,  karitatiu,   adj.,  chari- 
table. 
Deu  esser  lare  ,  caritatyu. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  2&4- 
Doit  être  généreux  ,  charitable. 

E  dona  e  partiss  als  paures  per  Diea  los  bes 
que  Dieus  li  ha  donatz;  adoncs  dis  hom  que 
aqut-ls  bonis  es  karitatius. 

/'.  et  Vert.,  fol.  57. 

Et  donne  et  partage  aux  pauvres  pour  Dieu  les 
biens  que  Dieu  lui  a  donnés;  alors  ou  dit  que  cet 
homme  est  charitable. 

cat.  Caritatiu.  esp.  port.  it.  Car'uativo. 

7.  Cartat,  s./.,  cherté,  rareté. 

E  non  torn  sa  cartat  vil. 

A.  Daniel  :  Lanquan  son. 
Et  sa  cherté  ne  devient  vile. 

De  nnilla  ren  non  es  tan  grans  cardatz 
Cum  d'ornes  pros, 

Cadenet  :  De  nuilla  ren. 
De  nulle    chose    n'est    si   grande    rareté  comme 
d'hommes  généreux. 

8.  Carestia,  •>./.,  disette,  cherté. 

Ac  tant  de  carestia  e  de  sterilitat. 
V.  de  S.  Honorât 
Lut  tant  de  disette  et  de  stérilité. 


CAR 

Viltatde  mal  et  de  ben  carestia. 

Aimeri  ni;  Peguilain  :  Cil  que  s'  irais. 
Abondance  Je  mal  et  disette  «le  bien. 
Er  carestia  de  froiucn. 

Calendrier  provençal. 
Jl  scia  disette  de  froment. 

cat.  Esr.  port.  it.  Carestia. 

9.  Carkncia,  s.f.,  carence,  manque. 

Carencia  vol  dire  defalhcnieiit. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  62. 
Carence  veut  dire  manque. 
cat.  esp.  port.  Carencia.  it.  Carenzia. 

10.  Carzir,  v. ,  renchérir,  devenir  plus 
cher. 

D'elhas  qu'an  fach  lo  tencb  carzir, 
Ab  que  s  fan  la  cara  lnzir. 

Le  moine  de  MontAudon  :  Autra  vetz. 
D'elles  qui  ont  fait  renchérir  la   teinture,  avec 
laquelle  elles  se  font  luire  la  face. 
Mas  fezantat  fan  carzir, 
Quar  no  volon  lo  ver  dir. 

B.  Martin  :  A  Senhor: 
Mais  font   renchérir  la   fidélité,  parce  qu'ils  ne 
veulent  dire  le  vrai. 

Part- pas.  Qu'en  Fransa  son  CARziTsacecorrey. 
Bertrand  de  Born  :  Pus  H  baron. 
Vu   qu'en    France  les   sacs  et   les  courroies  sont 
renchéris, 

11.  Cartenenza,  s.f.,  haut  prix,  es- 
time. 

Dreg  ni  rasos  ni  cartenensa. 

Roman  de  Flamenca,  loi.  "]l\ . 
Droit  ni  raison  ,.ni  estime. 

12.  Carvenda,  s.f.,  haut  prix. 
Qu'estiers  no  in  platz  lur  carvenda. 

Raimond  de  Miraval  :  Tôt  quan. 
Qu'autrement  leur  liant  prix  ne  nie  plaît  pas. 

i3.    Carvendre,  v.,   surfaire,  vendre 
trop  cher. 

Quar  qui  ben  fait,  non  es  dreig  que  carvenda. 
Albert  de  Sisteron  :  En  amor  ai. 
Car  qui  l'ait  bien  ,  il  n'est  pas  juste  qu'il  surfasse. 
Trop  me  vol  carvendre 
Son  pretz  et  sa  beutat. 

Albert  de  Sisteron  :  Dompna  pros. 
Elle  veut  me  vendre  trop  cher  sou  mérite  et  sa 
beauté. 

i/j.  Encarzir,  v..,  renchérir,  enchérir. 

Que  si  us  me  lays  Dieus  gazanhai 


CAP» 


33 1 


No  us  puesc  plus  encauziu  ,  80  m  par. 
G.  Magret  :  Altretan. 
Que  si   Dieu   me  laisse  vous  gagner,  je  ne  vous 
puis  plus  renchérir,  ce  me  semble. 
Selhas  qu'ai  prim  son  d'amoros  semblan, 
E  pneys  si  van  tôt  ades  encarzen. 

B.  Tortis  :  Per  ensenbar. 
('elles  qui  sont  d'abord  d'amoureux,  semblant ,  et 
puis  vont  toujours  se  renchérissant. 

Qu'en  re  non  bi  fai  falbenza 
Et  a  car  nom  per  encarzir. 

B.  de  VeNTADOBR  :  En  aquest. 
Qu'il  n'y  fait  lautc  eu  rien  et  a  nom  cher  pour  en- 
chérir. 

CARA,  s.f.,  grec   K«'p«,  figure,   vi- 
sage, face. 

Remir  vostra  gentil,  plazen  cara. 

Un  Troubadour  anonyme  :  Non  puesc. 
Je  contemple  votre  gentille  ,  agréable  figure, 
Qui  vol  del  tôt  vituperar  uua  persona,  li 

escopis  en  la  cara. 

V.  et  Vert.,  fol.  98. 
Qui  veut   entièrement  avilir  une  personne  ,  lui 
crache  à  la  figure. 

Javier  en  la  penebura 
Ab  doas  cabas. 

Bref,  d'amor,  loi .  qO. 
Janvier  en  la  peinture  avec  deux,  visages. 

Loc.  Mot  li  fes  laia  cara. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem ,  fol.  3. 
Lui  fit  très  laide  Jigure. 

E  m  mostr'  om  cara  grifaigna. 

Palais  :  Be  m  plai. 
Et  on  me  montre  visage  hargneux. 

Adv.  comp.  Veziblament  cara  e  cara. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  85. 
Visiblement/rtre  à  face. 
cat.  Esr.  Cara  â  cara.  port.  Cara  a  cara. 
anc.  fr.  Je  tiens  vers  lui  la  chière  incline. 
Roman  de  la  Rose,  v.  3if)o. 
Les  yeux  et  la  chière  basse,  va  à  la  messe  en 
dévotion. 

Hist.  de  Jehan  de  Saintré ,  t.  111 ,  p.  5yy. 
Lequel  duc  de  Bourgogne,  quand  il  seeut  sa 
venue,  alla  au-devant  de  lui  et  s'entiefeireut 

gran  chière. 

Monstrelet,  t.  Il,  fol.  191. 

cat.  esp.  port.  Cara. 

2.  Caragge,  s.  m.,  (igure,  visage. 

Dels  bornes...  lor  quantitat.,  caragge  e  cos- 
tumas... En  caragge  ferocitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  170  et  ij3. 


332 


CAR 


Des  hommes.  ..leur  quantité^gwe  et  coutumes... 
Férocité  sur  le  visage. 

CARACTA,  s./.,  lat.  c/jaractw,  marque, 
caractère. 

Els  francs;  e  los  sers  qne  auran  caracta  en 
la  ma  drecba... 

Aqnel  qne  aman  la  caracta  del  nom  de  la 
bestia. 

Trad.  de  V Apocalypse  de  S.  Jean,  chap.  i3. 

Les  francs  et  les  serfs  qui  auront  marque  à   la 
main  droite... 

Ceux  qui  auront  la  marque  du  nom  de  la  bête. 

CARAMIDA,  s./.,  calamité,  boussole. 
Très  barcas  per  la  mar  qu'eron  plenas  de  jens 
Que  venian  al  perdon  am  quatre  grossas  lentz; 
M3S  ira  del  mal  temps  lur  a  frascat  Inr  vêla, 
Non  val  la  caramida  pnescan  segre  l'estella. 
V.  de  S.  Honorât. 
Trois  barques  sur  la  mer  qui  étaient  pleines  de 
gens  qui  venaient  au  pardon  avec  quatre  gros  navires  ; 
mais  le  courroux  du  mauvais  temps  leur  a  déchiré 
leur  voile,  la  calamité  ne  leur  sert  plus  de  manière 
qu'ils  puissent  suivre  l'étoile. 
Fig.    "Vers  boms  e  vers  sant  esperilz, 

Qu'el  lnr  sia  ver1  estela,  caramita 
E  'ls  gnit. 

Olivier  le  Templier  :  Estât  aurai. 
Vrai  homme  et  vrai  saint  esprit ,  qu'il  leur  soit 
véritable  étoile ,  boussole  et  les  guide. 

ANC.  fr.   Comme  le  fer  qui  suit  la  calamité. 
Du  Eellai  ,  fol.  459. 
Tu  es  le  nord  où  de  jour  et  de  nuit 
Tourne  ma  calamité. 

N.  Rapin,  p.  123. 
"Voyez  à  la  calamité  de  votre  boussole. 

Rabelais,  liv.  IV,  ch.  18. 
cat.  Caramida.  esp.  Calamida.  port.  it.  Ca- 
l ami  ta. 

CARAVIL,  s.  m.,  charivari. 

Secundo  nubentibus  fit  CHARAVARiiw/re  sen 
capramaritum  nîsi  se  redîmant  et  coinponant 
curn  abbate  jnvennm. 

Joan.  de  Garronib.  ,  de  secund.  Nupt.,  n°  68. 

Un  statut  de  Provence,  rendu  sur  la 
proposition  des  États ,  porte  : 

Ordenat  et  probibit  que  d'ayssi  en  avant , 
en  lo  dich  pays,  no  si  fassan  negnnscARAviLS. 
Statuts  de  Provence,  Bo.my,  p.  2i£. 

Ordonné  et  prohibé  que  d'ici  en  avant ,  en  ledit 
pays,  ne  se  fassent  nuls  charivaris. 


CAR 

En  ospagnol ,  carava  désigne  la  réu- 
nion bruyante  des  gens  de  la  campagne 
qui  s'amusent  le  dimanche. 

CARAYS,  s.  m.,  querelle. 

E  tornon  en  patz  lor  carats, 
Si  qne  lo  lies  lo  mal  vensa. 

B.  de  Venzenac  :  Pus  vey  lo  temps. 
Et  tournent  leurs  querelles  en  paix  ,  de  sorte  que 
le  bien  vainque  le  mal. 

CARBO  ,  s.  m.,  lat.  carbo,  charbon. 
Carbo  es  foc  actualment  ab  materîa  terres- 
tra  incorporât. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  l32. 
Charbon  est  feu  actuellement  incorporé  avec  ma- 
tière terrestre. 

Lo  foc  fo  bo  , 
Et  ieu  calfei  me  voluntiers 
Al  gros  carbo. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Eu  Alvernhe. 
Le  feu  fut  bon,  et  je  me  chauffai  volontiers  au 
gros  charbon. 

Atressi  mezeîs  li  carbo, 

De  fnoc  escompres,  fuoedig  so. 

Brev.  d'amor,  fol.  38. 
De  même  les  charbons,  de  feu  enflammés ,  sont 
appelés  feu. 

anc.  fr.  Au  grant  fu  de  carbons  s'asist. 

Pioman  du  comte  de  Poitiers,  v.  809. 

cat.   Carbô.  esp.   Carbon,  port.   Carvâo.  it. 
Carbone. 

%.  ChARBONIER,  S.  m.,  lat.  CARBONARO, 

charbonnier. 

Trobet  a  un  ftic  dos  charboniers. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  87. 
Il  trouva  à  un  feu  deux  charbonniers. 

cat.    Carboner.   esp.  Carbonero.   port.    Car- 
voiero.  it.  Carbonajo. 

CARBONCLE,  carbuncle  ,  s.  m.,  lat. 
carbunculm^,  escarboucle. 

Lo  carboncles  ret  gran  clardat 
Tau  que  resplan  en  escnrtat. 

Brev.  d'amor,  fol.  3g. 
U  escarboucle  rend  grande  clarté  tant  qu'elle  brille 
en  obscurité. 

Carbuncle  ,  quar  uscla  cum  carbo. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  97. 
Escarboucle,  car  elle  flambe  comme  charbon. 

Non  pretz  bonor  esconduda 


CAR 

Ni  carboncle  ses  lozir. 
T.  de  Plaças  et  de  Rambaud  :  En  Raimhaut. 
Je  ne  prise  gloire  cachée  ni  escarboucle  sans  luire. 

anc.  fr.  Charboucle,  saphir  et  jaspe. 

Bible  histor.,  Roquefoht,  1. 1 ,  p.  23g. 

anc.  cat.    Carboncle.  esp.   tort.    Carbunclo. 
it.  Carbonchio. 

CARCAIS,  s.  m.,  carquois. 
Voyez  Denina,  t.  II,  p.  337. 

Gambais 
An  et  arcs  e  carcais. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
Ils  ont  gambesons  et  arcs  et  carquois, 

Carcays  plen  de  cayrels. 

Tit.  de  i3o2.  Doat,  t.  XLIX,  fol.  3u. 

Carquois  plein  de  traits. 

Fig.    Dona  ,  que  ai  tais  sia 

Qu'an  prenda  e  l'autr'  en  lays , 

No  fai  ges  cortezia  ; 

Soven  presta  son  carcays. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  D'una  dona. 
Dame ,  qui  telle  soit  qu'elle  en  prenne  un  et  en 
laisse  l'autre,  ne  fait  point  courtoisie;  souvent  elle 
prêle  son  carquois. 

anc.  fr.  Il  remit  sa  flèche  au  carcas. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  BûREL  ,  p.  36. 
anc.  cat.  esp.  Carcax. 

CARCER,  s.f. ,  lat.  carcer,  chartre , 
prison. 

Lainz  e  las  carcers  o  el  jaxia  près. 
Poème  sur  Boèce. 
Là  dedans  les  prisons  où  il  gisait  prisonnier. 

Mètre  en  carcer  e  liar  en  cadenas. 

Sermons  en  provençal. 
Mettre  eu  prison  et  lier  en  chaînes. 

Fig.    E  las  carcers  ont  ilh  m'a  mes 
No  pot  claus  ohrir,  mas  merces. 

B.  de  Ventadour  :  Non  es  meravclha. 

Clef  ne  peut  ouvrir  les  prisons  où  elle  m'a  mis  , 
excepté  merci. 

anc.  fr.  Cil  qae  l'eu  met  en  chartre  oscure. 
Roman  de  la  Rose,  v.  20-23. 

Qu'amour  a  fait  gesner  en  ses  ckartres  cruelles. 

Desportes,  premières  OEuvres,  p.  i33. 
anc.  cat.  Carcer.  esp.  Carcel.  port.  it.   Car- 
cere. 

2.  Carcéral,  ad/. ,  lat.  carcérale,  de 
prison. 


CAR  333 

Cnm  jaz  Boecis  e  pena  carcéral. 

Poème  sitr  Boèce. 
Comme  gît  Boèce  en  peine  de  prison. 

3.  Carcerier,   carcelier  ,    s.  m.,  lat. 
CARCERARIU5V,  geôlier. 

Son  carcelier  apela  ;  Brustamonesnomnatz... 
Lo  carcerier  apela,  e  vai  li  demandai-. 

Pioman  de  Fierabras,  v.  1990  et  20^5. 
Il  appelle  son  geôlier  l'A  est  nommé  Brustamon... 
Il  appelle  le  geôlier,  et  va  lui  demander. 

anc.  fr.  Brutamont  le  chartrier  va  descendre 

Olivier...  en  une  prison. 

Roman  français  de  Fierabras. 
anc  cat.   Carcelier.  esp.  Carcelero.  it.  Car- 

ceriere. 

—  Prisonnier. 

Que  tray  pieg  qu'autre  carcerier, 
Que  no  mor  e  languis  cuian. 

G.  de  S. -Didier  :  Dona  ieu  vos. 
Qui  souffre  pire  qu'autre  prisonnier,  vu  qu'il  ne 
meurt  pas  et  languit  en  rêvant. 

4.  Encarceration  ,  s.  f. ,   lat.  INCARCE- 
RATiONcw ,  incarcération. 
Consentir  arrest ,  incarcération. 

Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  II  ,  p.  /J92. 
Consentir  arrêt ,  incarcération. 

esp.  Encarcelacion .  it.  Incarceragione. 

5.  ENCARCERAR  ,    V.t     lat.    INCARCERARC, 

incarcérer. 

Anc  per  paor  de  la  mort 

Ni  d'ENCARCERAR  mantenent... 

Un'  ora  no  s  volgro  cessar. 

Brev.  d'amor,  fol.  178. 
Oncques  par  peur  de  la  mort  ni  d'incarcérer  sur- 
le-champ...  ils  ne  voulurent  cesser  un  instant. 
Part.  pas.  Un  sant  home  tenes  aqui 
Encarcerat. 

Brev.  d'amor,  fol.  188. 
Tu  tiens  là  un  saint  homme  incarcéré. 

Et  es  ne  us  encarceratz 
Que  Barraban  es  apellatz. 

Trad  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Et  il  en  est  un  incarcéré  qui  est  appelé  Barralas. 
Substantiv.  L'obra  seyzema  ,  so  sapehatz  , 
Es  vezitar  encarceratz. 

Brev.  d'amor,  fol.  69. 
L'œuvre  sixième  ,  sachez  cela  ,  est  visiter  les  in- 
carcérés. 


33/f 


CAR 


anc.  fr.  A  esté  de  ce  puniz,  et  eacatcerez  an 
pain  et  eane. 
Lcti.  de  rem.,  i.3p,3.  Carpentier  ,  t.  Il ,  col.  838. 

Cinq  des    glolons  de  France qui  sont 

enchartre. 

Roman  français  de  Fierabras. 

anc.   cat.  F.ncarccrar.  cat.  mod.  esp.  Encar- 
celar.  tort.  Encarcerar.  it.  Incarcerare. 

CARCOL ,  s.  m. ,  collier. 

Greu  m'es  deisendre  carcol. 

Bertrand  de  Born  :  Greu  m'es. 
Il  m'est  pénible  de  déceindre  le  collier. 

i.  Carcan,  s.  m.,  carcan. 

E  mieg  d'ifern  a  mes  Sathan  ; 
Al  col  li  panza  I  carcan. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
A  mis  Satan  au  milieu  de  l'enfer;  il  lui  met  un 
carcan  au  cou. 

CARDAIRINA,  s./.,  chardonneret. 
Papagais ,  merlos  ,  cardairinas. 

Trad.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Perroquets ,  merles  ,  chardonnerets. 
it.  Cardelino . 

CARDAMOMI,  s.  m.,  lat.  cardamomm/»  , 
cardamome ,  malaguette. 

Cabdamoju  es  semensa  d'un  aybre ,  etc.. 
De  sal  et  cardamomi  ,  en  lec  d'autres  délicats 
condimens  ,  es  contenta. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  2o3  et  176'. 

Cardamome  «st  semence  d'un  arbre...  Elle  est 
contente  de  sel  et  de  malaguette ,  en  lieu  d'autres 
assaisonnements  délicats. 

esp.  port.  it.  Cardamomo. 

CARDENAL,  cardinal,  ad/.,  lat.  car- 
dinale, cardinal,  principal. 
Voyez  Deniua,  t.  III,  p.  io,5. 

Los  fîlozofes  ancias  parleron  mot  de  las  IV  vir- 
luts  cardinals...  E  son  appelladas  cardinals, 
car  son  piincipals  entre  totas  las  virtutz. 
V.  et  Vert.,  fol.  l^. 
Les  philosophes  anciens  parlèrent  beaucoup  des 
ju.ilre  vertus  cardinales...  Et  elles  sont  appele'es 
<  animales,  parce  qu'elles  sont  les  principales  entre 
toutes  les  vertus. 

De  dos  apostols  cardinals. 

Roman  de  Flamenca ,  fol.  î'j 
De  deux  apôtres  principaux. 


CAR 

Li  IV  signes  cardenal. 

Bret.'.  d'amor,  fol.  3l. 
Les  quatre  signes  cardinaux. 

Yens  so  XII  :  quatre  apelam  cardinals  ,  so 
es  a  dire  principals...  Auta  es  vent  cardinal. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  ij^- 

II  y  a  douze  vents  :  nous  en  appelons  quatre  car- 
dinaux ,  c'est-à-dire  principaux...  L'autan  est  vent 
cardinal. 

cat.  esp.  tort.  Cardinal,  it.  Cardinale. 

2.  Cardenal,  s.  /«.,  lat.  cardinal,  car- 
dinal. 

Roma,  als  cardenals 

Vos  pot  Loin  Le  reprendre. 

G.  Figueiras  :  Sirventes  vuelli. 
Rome  ,  on  vous  peut  bien  reprendre  au  sujet  des 
cardinaux. 

Per  cardenals  e  per  legalz. 

Pons  de  Capdueil  :  En  onordel. 
Par  cardinaux  et  par  légats. 

cat.  esp.  Cardenal.  port.  Cardcal.  it.  Cardi- 
nale. 

CARDO ,  s.  m.,  lat.  carduh*,  chardon. 
Non  gieta  sinon  ortîgas  e  car  dos  e  espinas. 

V.  et  Vert.,  fol.  g5. 
Ne  jette  sinon  orties  ,  et  chardons,  et  épines. 

Naysseran  y  espinas  e  cardos. 

Ilist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  2. 
Épines  et  chardons  y  naîtront. 
Proverb.  En  la  vinba  del  noalos 

Creisso  espinas  e  cardos. 

Libre  de  Senequa. 
Dans  la  vigne  du  paresseux   croissent  épines  et 
chardons. 

Semlan  cardo  dels  parayres. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  225. 
Ressemblant  au  chardon  des  appréteurs  de  draps. 

cat.  esp.  tort.  it.  Cardo. 

2.  Cardaire,  s.  m.,  cardeur. 

Richard  de  la  Cros,  cardaire. 

Tit.  du  xme  siée.  Arch.  du  Roy.,  J,  l\. 
Richard  de  la  Croix,  cardeur. 
cat.  esp.  tort.  Cardador.  it.  Cardatore. 

3.  Cardar,  v.,  carder,  peigner. 

La  cogola  sia  en  estât  pura ,  ses  cardar  ,  e 
raza. 

Trad.  de  la  Reg.  de  S.  Benoît ,  fol .  27. 
Que  le  capuchon  soit  en  été  pur,  sans  carder,  cl  ras. 


CAR 

Fasso  jnrar  los  paradors  que  escuro  et  cardo 
et  paro  los  draps  he  et  lîalmen. 

Tit.  de  i35t.  Doat,  t.  GXLVI ,  fol.  221. 

Qu'ils  Hissent  jurer  les  apprêteurs  qu'ils  nettoient 
et  cardent  et  apprêtent  les  draps  Lien  et  loyale- 
ment. 

Part.  pas.  Alcun  drap  estava  trop  cardât. 

tit.  de  i35r.  Doat,  t.  CXLVI ,  fol.  221. 
(Quelque  drap  e'tait  trop  cardé. 

cat.  esp.  tort.  Cardar.  :t.  Cardare. 

4.  Cadrissar,  v.,  carder. 
Part.  pas.  Lana  cadrissada. 

Tit.  de  i35i.  Doat,  t.  CXLVI ,  fol.  220. 
Laine  cardée. 

5.  Carminacio,   s.  f.,  lat.  CARMINATIO, 
cardage. 

Per  niantas  penchenacios  et  carminacios  de 
canep  et  de  li. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  223. 

Per  maintes  peignures  et  cordages  de  chanvre  et 
de  lin. 

G.  Carminar,  carmenar,  v. ,  lat.  carmi- 

NARe,  purger,  carder. 
Fig.  Carmina  aqnellas  am  pilulas ,  etc. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  /J9. 
Purge  celles-là  avec  pilules ,  etc. 

Part.  pas.  De  Iaua  carmenada...  D'estopa  o  de 
lana  carmenada. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  33  et  57. 
De  laine  cardée...  d'étoupe  ou  de  laine  cardée. 

CARENCES,  s.  i7i.,  charançon. 
Malas  bestias  ,  escorpios  ,  carences. 

Lie.  de  Sydrac,   fol.  qp. 
Méchantes  bêtes  ,  scorpions  ,  charançons. 

CARGAR,  v-,  charger,  porter. 
An  fait  cargar  totz  deruanes 
V  cares  trastotz  de  cendatz. 

Roman  de  Jaufre ,    fol.  11 5. 
Ils  ont  fait  charger  tout  de  suite  cinq  chais  tous 
de  taffetas. 

Quan  si  cargo  '1  ram  de  vert  fueilh. 

Aiiheiu  DE  Sart.at  :  Quan  si  cargo. 
Quand  les  rameaux  se  chargent  de  verte  feuille. 

Part .  pas.  Saumiers  carguatz  ,  d'aur  e  d'argent. 

Philomena. 
Bêtes  de  somme  chargées  d'or  et  d'argent. 

E  '1  ramels  cargatz  de  verdor. 

H.  de  Pena  :  Lo  dons. 
Et  le  rameau  chargé  de  verdure. 


CAR  335 

Fig.  Reis  ,  morlz  iest ,  si  fennia  en  ta  coït  fais, 
Ni  de  tal  avolesa  carjas  nulh  fais. 
Roman  de  Gérard  de  Roussillon  ,  fol.  20. 
Roi ,   tu  es  mort ,  si  tu  fais  fe'lonie  en  ta  cour,  et 
si  tu  charges  aucun  faix  de  telle  méchanceté'. 

En   cargon    lnrs    héritiers    que   ja    non  o 
emendaran. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  12. 

Ils  en  chargent  leurs  héritiers  qui  jamais   ne  le 
répareront. 

De  trop  mala  trasdossa  , 
Roma,  vos  cargatz. 

G.   FiGUElRAS  :  Sirvcnles. 
Rome,  vous  vous  chargez  d'une   trop  méchante 
endosse. 

Part. prés.  Arbre  domesche  o  carguant  finit. 
Coût,  de  Condom ,  de  i3i3. 
Arbre  domestique  ou  portant  fruit. 

Part.  pas.  E  si  s'en  part  l'esperitz 

Cargatz  de  peccatz  mortals. 
Folquet  DE  Romans  :  On  mielhs  mi. 
Et  si  l'esprit  s'en  sépare  chargé  de  péchés  mortels. 

Mas  de  grans  afans  es  carguatz 
Selh  que  bon  pretz  vol  mantener. 

P.  Rogiers  :  Senher. 
Mais    celui   qui   veut  maintenir    bon   mérite,  est 
chargé  de  grands  soucis. 

—  Accuser,  inculper. 

An  encrepat  e  cargat  lo  dit  conte  Ramon, 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  29. 
Ont  blâmé  et  accusé  ledit  comte  Raimond. 

anc.  cat.   esp.    Cargar.  port.   Carregar.  it, 
Caricare. 

2.  Carc,  s.  m.,  charge. 

Fig.    Per  que  portara  mager  carc  , 
Selb  que  anc  afan  no  sufferc. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes  e'1  temps. 
Parce  que  celui  qui  ne  souffrit  jamais  peine,  por- 
tera plus  grande  charge. 

Supportai-  los  cars  de  la  guerra. 
Tit.  de  i?\  14.  Hist.  de  Lang.,  t.  IV,  pr.,  col.  42t. 
Supporter  les  charges  de  la  guerre. 

Pagan  los  carxs  de  la  dita  terra. 

Tit.de  i38g.  Doat,  t.  XXXIX,  fol.  207. 
Paient  les  charges  de  ladite  terre. 
anc.  cat.  Carc. 

3.  Carga,  s./.,  charge,  poids. 
El  ressep  tota  la  carga. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  34. 
Il  reçut  toute  la  charg;.. 


336      ^         CAR 

Ly  laissa  la  garda  et  la  carga  île  tôt  lo  pays. 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  65. 
Lui  laisse  le  soiu  et  la  chargeas  tout  le  pays. 
Per  contribuir  ea  las  cargas  occnrrens. 

Statuts  de  Provence  ,  Julien  ,  t.  II  ,  p.  6*. 
Pour  contribuer  aux.  charges  survenantes. 
anc.  FR.Descarcbier  des  cargues  et  des  deptes. 

Tit.  Je  i320.  Carpentier,  1. 1 ,  col.  924. 
cat.  Carrega.  ksp.  tort.  Carga.  it.  Carica. 

4.  Càrcamf.n,  s.  m.  ,  chargement,  poids. 
No  siau  greviatz  per  cargamen  de  viandas. 

V.  et  Vert. ,  fol.  io5. 
]Nc  soient  grcve's  par  poids  de  viandes. 
esp.  Cargamento. 

5.  Carricament  ,  s.  m.,  chargement. 
Sona  com  carr  ab  carricament. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i38. 
Retentit  comme  cliaravec  chargement. 
cat.  Carregament.  it.  Caricamento . 

6'.  Cargada,  s.f. ,  charge. 

Cargada  de  roder  o  de  simac  o  de  roia,  un 
tlenier. 

Tit.  du  xiik  sièc.  Doat  ,  t.  CXVI ,  fol.  91. 
Charge  de  glaïeul  ou  de  sumac  ou  de  garance  ,  un 
denier. 

7.  Carvier  ,  s.  m. ,  chargeur. 

Que  fasson  promettre  als  carviers  que  non 
cargon  blal  o  civada  ,  etc. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.   1^3. 

Qui  fassent  promettre  aux  chargeurs   qu'ils   ne 
chargent  ble'  ni  avoine  ,  etc. 

8.  C.vrgiu,   adj.,   onéreux,   qui  est  à 
charge. 

Non  sni  cargius  ad  alcn. 
Trad.  de  la  2e  Ep.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
Je  ne  suis  onéreux  à  personne. 

9.  Encaroar  ,  v. ,  charger. 

Part.  pas.  No  séria  encargat  decosiensa. 
L'Arbre  de  Bataillas  ,  fol.  I  12. 
Il  ne  serait  pas  chargé  en  la  conscience. 

—  Devenir  enceinte,  concevoir. 
Qu'ieu  er'ensencba,  c'avia  encargat. 

G.  Rainols  d'Apt  :  Auzir  eugei. 
Que  j'étais  enceinte,  vu  que  j'avais  cornu. 

\>-c.  fr.  Apres  lequel  mai iage....  a  tnchargê  et 
est  grosse  d'enfant. 
Letl.  derém. ,   \'Sçfi-  Carpentier,  t.  I ,  col.  9?.5. 


CAR 

cat.  Encarregar.   esp.  Encargar.  port.  En- 
carregar.  it.  Incaricare. 

10.  EscargaRj  escarjar,  v. ,  décharger, 
déployer. 

E  per  gran  orguelb  qu'EscARGUET. 

Brev.  d'amor,  fol.   18. 
Et  par  le  grand  orgueil  qu'il  déploya. 
Narracios  de  fol  escarja  en  via. 

Trad.  de  Bide,  fol.  43. 
Discours  de  fou  décharge  en  cbemin. 

1 1 .  Descargar  ,  v. ,  décharger,  ôter  le 
poids. 

Qu'en  breu  veirem  descarguar  ries  arneis. 

Aicart  del  Fossat  :  Entre. 
Que  bientôt  nous  verrons  décharger  riches  harnais. 
E  jamais 
No  m  descargarai  del  fais. 

Bertrand  de  Born  :  Cazut  sui. 
Et  jamais  je  ne  me  déchargerai  du  faix. 
Qu'aisso  lo  fara  de  l'anta  descargar. 

SoRDEL  :   Planher  vuelli. 
Que  cela  le  fera  décharger  de  la  honte. 

—  Justifier,  absoudre. 
Part.  pas. 

Séria  justificat  e  descargat  del  dît  acte. 
Chronique  des  Albigeois  ,  col.  6". 
Serait  justifie'  et  déchargé  dudit  acte. 
Quant  els  agron  lur  bestias  descargadas. 

Hist.  abr.  de  la  Bible  ,  fol.   18. 
Quand  ils  eurent  déchargé  leurs  bêtes. 
Que  auran  aplicat  ni  descargat  a  Aiguas- 
Morlas. 

Tit.  de  l3l4-  Hist.  de  Nîmes,  t.  II ,  pr.  ,  p.  16. 
Qui  auront  touche'  et  déchargé  à  Aiguës-Mortes. 

cat.  Descarregar.  esp.  Descargar.  it.  Scari- 
care. 

11.  Dezencargar,  v. ,  décharger,  sou- 
lager. 
Prestava  deners  per  dezencargar. 

Tit.  de  i338.  Doat  ,  t.  XXXIX,  fol.  143. 
Prétait  deniers  pour  soulager. 
port.  Desencargar. 

i3.  Sobrecargar  ,  v. ,  surcharger,   ac- 
cabler. 

E  m  fa  voler  tal  re  que  m  sobrecarga. 
G.  RiQL'iER  :   Ko  m  sui  d'amor. 
Et  me  fait  vouloir  telle  chose  qui  m'accable. 
Substantif. 
Si  com  l';irbres  que,  per  sobrecargar, 


CAR 

Fraing  si  meteis  e  pert  son  fruit  e  se. 

Aimeri  de  PeguiluN  :  Si  com. 
Ainsi   comme  l'arbre   qui ,  pour  surcharger,  se 
casse  lui-même  et  perd  son  fruit  et  lui. 

esp.  Sobrecarguar.   port.  Sobrecarregar.    it. 
Sopraccaricare . 

14.  Carregar,i>._,  charrier,  transporter. 
Gran  peyra  ampla ,  la  qnal  fes  meravilho- 

sament  aplanar  e  carregar. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric ,  fol.  l\\. 
Grande  pierre  large,  laquelle  il  fit  merveilleuse- 
ment aplanir  ei  charrier. 

anc.  cat.  Carrejar.  anc  esp.  Carrear.  port. 
Acarretar.  it.  Carreggiare. 

1 5.  Car  ,  char  ,  s.  m. ,  lat.  carr«^  char. 

E  sap  com  va  '1  cars  al  moli. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ben  sai. 
Et  sait  comment  le  char  va  au  moulin. 
Coma  roda  de  char. 

Trad.  de  Bide,  fol.  43. 
Corne  roue  de  char. 
Lo  cal  emportet  vieu  ns  cars  de  fuocxp-rdentz. 

P.  DE  CorbiAC  :  El  nom  de. 
Lequel  un  char  de  feux  ardents  emporta  vivant. 

ANC.  fr.  A  pié  ,  à  queval ,  à  car,  à  carrette. 
TU.  de  i36'2.  Carpentier,  t.  I,  col.  8^7. 

16.  Carre,  s.  m.,  char. 

A  un  Lover  encontrat 

Que  mena  un  carre  cargat. 

Roman  de  Jaufre ,  fol.  /|8. 
11  a   rencontré  un   bouvier  qui  conduit  un  char 
charge'. 

Eu  un  carre  de  fuoc  arilen. 

Brev.  d'amor,  fol.  49- 
En  un  char  de  feu  ardent. 
anc.  fr.  Phyon  cist  rois  un  carre  avoit. 
Poème  de  la  guerre  de  Tr-oyes.Dv  Cange  ,  t.  IV, 


col.  5 16. 


cat.  esp.  port.  ït.  Carro. 


17.  Carros,  s.  m.,  char,  carrosse. 

La  ciutatz  se  vueia 
E  movon  lor  carros. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
La  ville  se  vide  et  ils  meuvent  leur  char. 
anc.  fr.  Si  i  fu  pris  le  carros  de  Melan. 
Trad.  de  G.  de  Tjr.  Martenne  ,  t.  V,  col.  718. 

18.  Carriol,  s.  m. ,  chariot. 

Diatz  me  co 
Lai  anaretz  si  donex  en  carriols. 
T.  de  R.  Gaucelm  et  de  J.  Miralhas  :  JoUan. 

I. 


CAR  337 

Dites-moi  alors  comment   vous    irez  là  ainsi  en 
chariot. 

19.  Carriola  ,  s.  m.,  carriole. 

De  carriera,  carriola. 

Lejs  d'amors,  fol.  49. 
De  carrière  ,  carriole. 
esp.  Carriola.  it.  Carriuola. 

20.  Cariato,  s.  m.,  chariot. 

No  us  fai  tirar  a  tal  cariato. 
T.  de  R.  Gaucelm  et  de  J.  Miralhas  :  Johan. 
Ne  vous  fait  tirer  à  tel  chariot. 

anc.  fr.  Car  je  trovai  un  charreton 

Qu'en  portoit  une  charretée. 
Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  i5â. 
Chars ,  charrettes  et  antres  en  guise  dechar- 
retons. 

Monstrelet  ,  t.  II ,  fol.  82. 

cat.    Carretô.  esp.    Carreton.  tort.   Carreto. 
it.  Carretonc ,  carreto. 

21.  Carreich  ,  s.  m. ,  chariot. 

E  si  cnui  meno  '1  carreich 
Li  bov,  quan  trao '1  legnam. 

Garin  d'Apchier  :   Aissi  com  hom. 
Et  comme  les  bœufs  mènent  le   chariot ,   quand 
ils  traînent  le  bois. 

22.  Carreta,  s./.,  charrette,  char. 

E  cargan  las  carretas  trastuit  celadamien. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  tous  chargent  les  charrettes  en  secret. 

E  ill  fetz  tirar,  quan  Tac  près, 
Sa  carret'  e  son  arnes. 

G.  Faidit  :  Al  semblan. 
Et  quand  il  l'eut  pris  ,  lui  fit  traîner  sa  charrette 
et  son  harnois. 

anc.  fr.  Passer  et  repasser...  à  carrette. 

Tit.  de  i36"2.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  837. 
cat.  esp.  port.  Carreta.  it.  Carretto. 

23.  Carruga,  s.f.,  lat.  carruca,  char- 
rette,  charrue. 

Las  carrugas  cargadas  e  del  vi  e  del  pan. 

Guillaume  de  Tudela. 
Les  charrettes  charge'es  et  du  vin  et  du  pain. 

Quan  son  duy  en  la  carruga. 

B.  de  Venzenac  :  Hueymais. 
Quand  ils  sont  deux  à  la  charrue. 

tort.  Charma,  it.  Carruca. 

24.  Charaua  ,  carretada  ,  s.  f. ,  char- 
retée. 

43 


138 


CAR 


Y  ac  d'astas  Crachas  aoa  charada. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  7.r». 
\  cul  mu'  cJuwretée  de  lances  bri  i 
De  nos  Frances  a  mort  pas  d'ana  carrktakv. 

Roman  de  Fierabras,  v.  /jao5. 
11  a  lue  plus  d'une  charretée  <le  nos  Français. 
Esr.  tort.  Carre tada.  rr.  Carretata. 

25.  Charrei,  5.  //>.,  charroi,  équipage. 
Ab  aital  charret 

Yenra  del  torney. 

P.  Cardinal  :  Per  folhs  tcnc. 
Avec  tel  équipage  il  viendra  de  la  bataille. 
Ane.  fr.  Là  qnistrent  somers  e  carrei 
Mener  i  liront  lar  conrei. 
G.  GAIHAR,   Poème  d'Ilavcloc,  V.  5oO. 
()d  granz  tonels,  od  grant  charrei 
Fct  li  deniers  porter  od  sei. 

Roman  de  Rou  ,  v.  l5gG^. 

0.6.  Charretier,  carratier  ,  s.  m. ,  char- 
retier, conducteur. 
En  charretier  que  gnrpis  sa  cliarreta. 
Bertrand  de  Born  :  Pus  Vcntedorn. 
En  charretier  qui  abandonné  sa  charrette. 
Fig.  So  dis  Salomos,  que  razos  e  discretios  son 
carratiers  de  totas  las  virtnlz. 

V.  et  Vert. ,  fol.  62. 
Ce  dit   Salomon  ,    que  raison  et  discrétion   sont 
conducteurs  de  toutes  les  vertus. 

esp.  Carretero.   tort.   Carrcteiro.  rr.   Carret- 
tiere. 

9.7.  Carpe  ntif.r  ,  s.    m.,   lar.  carpenta- 
nitts ,  charpentier. 
Quatre  artz   so   necessarias...    la   seconda, 

CARPENTIERS. 

/. ;'i>.  de  Sydrac )  fol.  8. 
Quatre  métiers  sont  nécessaires...  le  second  ,  char- 
pentiers. 

esp.  Carpintero.  port.  Carpenteiro.   it.   Car- 
pentiero. 

28.  Carpentaria,  s.jT-j  cltarpenterie. 

1  1  iivels  et  autres  istrinnens  de  CAEPENTARIA. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  12. 
Tarière  et  antres  instruments  de  cltarpenterie. 

esp.  Carpinteriu.  port.  Carpintaria. 

29.  Carriera,  s.f.,  du  lat.  carrk.v,  rue, 
voie,  carrière. 

El  es  coin  l'oi  bs  que  pissa  en  la  carriera. 

\.\S7.  \  :  Emperador. 
Et  il  est  comme  l'aveugle  <jui  pisse  dans  la  rue. 


CAR 

Lot  comandel  que  anesson  perla  carriera 
del  désert. 

llist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  28. 
Leur  commanda  qu'ils  allassent  par   la  voie  du 

désert. 

LasgenscridavoeploravoperlascARRiEYRAS. 

Roman  de  la  prise  de  Jérusalem,  fol.  lq. 
Les  gens  criaient  et  pleuraient  par  les  rues. 

Fig.     Pos  es  ben  en  la  carriera 
D'amor. 

Folquf.t  de  Lvjnel  :  Per  amor. 

Puisqu'il  esl  Lieu  dans  la  carrière  d'amour. 

Penra  calque  cariera 
Perqu'el  diga  de  non. 

G.  BlQUlER   :  Sel  que  ssrp. 
Prendra  quelque  voie  pour  qu'il  dise  de  non. 

Loc.  Tôt  îo  jorn  baten  las  carrieras. 

Bref,  d'amor,  fol.    l3o. 
Tout  le  jour  battent  les  rues  (  le  pavé  ). 

E  la  piacela  vene  primeîra, 

E  Ms  cavaliers  fan  li  carkira 
Entro  que  denant  lo  rey  fon. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  .T|. 
Et  la  demoiselle  vint  la  première,  et  les  chevalier 
\tii  font  voie  jusqu'à  ce  qu'elle  lût  devant  le  roi. 

anc.  fr.  Le  chevalier  qui  l'adestroit 

Por  le  chemin  qu'il  vit  estroît, 
La  mist  devant;  il  fu  derrière 
Por  l'estrece  de  la  qiiarrlère. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  196. 
Que  lors  véist  par  les  ckarrières 
Cent  armez  avant  et  arrières. 

G.  GrjiART  ,  t.  II ,  p.  407. 
cat.  E.sr.  Carrera,  port.  Carreira.  it.  Carriera. 

3o.  Carrau,  charau, s.  m. cl/.,  carrière, 
voie,  chemin. 

Mas  ieu  pero  teîng  la  dicta  r*r,vr. 
Aimeri  de  Pegvjilain  :  Lauquan  chanian. 
Mais  pour  cela  je  tiens  la  droite  carrière. 

Q11YI  coins  G,  venia  per  uns  charaus. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  90. 
Que  le  comte  Gérard  venait  par  un  chemin. 

3i.  CaRRairow,  .v.  m. ,  sentier. 
E  laissa  '1  cauiin  per  on  vene, 
E  vi  un  carrairon  que  tenc 
Tes  un  bosc  espes  e  foillnt. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  5g. 
Et  laisse  le  chemin  par  où   il   vint,  et  il   vil  un 
sentier  qu'il  tint  vers  un  Lois  épais  et  fourré. 

32.  Carairada  ,  s.  f. ,  voie,  direction. 


CAR 

O  '1  <-iii;i  far  carairada. 

Myrcvbrus  :  Dirai  vos. 
Où  il  pense  tracer  voie. 

CARÎENTHISMOS ,  s.  m.,  gr.  Xapitv- 

Tiipoo-,  euphémisme. 

Ciiarientismos   est  tropus  tjuo  dura    dicta 
gratins  proferuutnr. 

Jsidor.  ,  Orig.,  I ,  cap.  36. 
Carienthismos....  vol  dire  aytan  coiua  gra- 
ciosa  costuma  de  parlar. 

Leys  d'amors,  fol.  i3j. 
Euphémisme...   veut  dire  autant   que    gracieuse 
manière  de  parler. 

CARICA,  s.f. ,  lat.  cariga,  figue. 
Carica  es  lîga. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2o4- 
Carica  est  ligue. 

CARINA,  s.f.,  lat.  carina,  carène. 

Tota  la  nau  si  funda  sobre  la  carina. 

Elue,  de  lus  propr. ,  fol.  5o. 
Tout  le  vaisseau  s'appuie  sur  la  carène. 
cat.  Esr.  port.  it.  Caréna. 

CARLEPEPI,  s;  m.,  carlopepin. 

Pev  sanar  la  carn  uafrada , 
Es  bona  la  lausolada 
Qu'om  apela  carlepept. 

Bref,  d'amor,  loi.  5o. 
Pour  guérir  la  chair  hlcsse'e  ,  la  lansolade  qu'on 
appelle  carlopepin  est  lionne. 

CARN,  s.f.,  lat.  carn<?/w,  chair. 
Yeu  sui  homs  e  de  carn  et  d'os. 

V.  de  S.  Honorai. 
Je  suis  faomme  et  de  chair  et  d'os. 
Mas  Sayns-Esperitz 
Que  receup  carn  humana. 

G.  Figueiras  :  Sirventes. 
Mais  le  Saint-Esprit  qui  reçut  chair  humaine. 

Carns  de  porc  e  carns  colorobhia. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Chair  de  porc  et  chair  de  pigeon. 

Quar  era  dissapte,  Thomas  no  vole  iuangar 

CARN. 

Philomena. 
Parce  qu'il  e'tait  samedi,  Thomas  ne  voulut  pas 
manger  de  chair. 

Luc.    Qu'âne  hom  de  carn  non  ac  ira  maior. 
Deudf.s  de  Pkades  :  El  temps  d'estiu. 
Que  jamais  homme  de  chair  n'eut  plus  grande 
■  i  itesse. 


CAR 


339 


Tos  temps  serai  ab  lieys  ciiui  carn  et  oncla. 
A.  Daniel  :  Lo  ferra  voler. 

Je  serai  toujours  avec  elle  connue  chair  et  ongle. 

anc.  fr.  Et  plut  sur  els  sieum  puldre  carns. 

Ane.  tr.  du  Psaal.  de  Corbie  ,  ps.  JJ. 
De  char  fresce... 

VlLLE-Il.\RDOlHN  ,    p.  62. 

Mangerai  jo  d'une  chant  des  tors. 

Anc.  tr.  du  Psaut.,  Ms.  n°  I,  ps.  q<J. 
Et  sa  char  taster  sus  et  jus. 

Falil.  et  cont.  anc.,  t.  II,  p.  187. 
cat.  Carn.  esp.  port.  it.  Carne. 

1.  Carnet!,  s.  f,  petite  ehair,  chair 
tendre. 

De  la  salvatga  laxugeta 
Aqui  Ii  banatz  sa  carneta. 

Decdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
De  la  laitue  sauvage  là  lui  huigaez  sxchair  tendrei 
cat.  Carneta. 

3.  Carkada,  s.f.,  excroissance  de  chair. 

Per  poyre  o  per  carna.ua...  Si  la  oppilacio 
es  per  carnada. 

Trad.  d'A/luicasiSj  fol.  3o  et  35. 

Par  poireau  ou  par  excroissance. ..  Si  l'ohstructiou 
est  par  excroissance. 

4.  Carnadura,  s.  f. ,  carnatiou. 

Ab  la  vertut  dels  tros  , 
Don  fa  coinplexîos 
El  mon  e  carnaduras. 

Nat.  de  Mons  :  Al  hon  rey. 
Avec  la  vertu  des  astres  ,  dont  il  fait  au  monde  les 
complexious  et  les  carnations. 

cat.  port.  Carnadura. 

5.  Carnalitat,  s.f.,  chair. 

Loqual  es  reputalz  païens  de  Nostre  Senboi 
segon  la  carnalitat. 

Cat.  dels  apost.  de  lloma  ,  fol.  52. 
Lequel  est  réputé  parent  de  ]Notre  Seigneur  selon 
la  chai)- 

anc.  fr.  Comment  Diex  prist  carnalité 
En  la  vierge  sainte  Marie. 
V.  de  J.-C,  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  82g. 
esp.  Carnalidad.  port.  Carnalidadc.  it.  Car- 
nalita. 

6.  Carnaza,  s.f,  chair  morte. 

E  manjar  la  carnaza  de  las  giantz  mortaudalz. 
V.  de  S.  Honorât. 
Et  manger  la  chair  morte  deS  grandes  moitalités. 

7.  Carnils,  s.  m.,  charogne. 


34o  CAR 

Put  la  mentritz 
Com  fai  per  bocharia 
Carnils  poiritz. 

Mvncvnnrs  :  Soudadier. 
La  prostituée  put  comme  fait  par  boucherie  cha- 
rogne pourrie. 

8.  Caromia  ,  s.  f. ,  grec  Xapovîu,  corps, 
chair. 

La  bêla  cara  es  pins  agradans  a  la  persona 
entiera  que  la  bêla  caronha. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  109. 

La  belle  face  est  plus  convenable  à  la  personne  en- 
tière que  le  beau  corps- 

ANC.  FR. 

La  lasse  ame  cbetive  ne  scet  bostel  où  querre; 
Li  ver  ont  la  charongne  et  11  parens  la  terre. 

J.  de  Meung,  Test.,  v.  33g. 
it.  Carogna. 

9.  Caronhaiu  ,  carunhada,  s.f.,  chair, 
carcasse. 

E  mostro  lnr  carunhabas. 

Brev.  d'amor,  fol.  l3o. 
Et  elles  montrent  leurs  chairs. 
Far  la  volontat  Je  la  vil  carronada  del  cors. 

V.  et  Vert.,  fol.  3t. 
Faire  la  volonté'  de  la  vile  carcasse  du  corps. 

—  Corps  mort ,  charogne. 

Toutor  sent  de  très  legas  caronhadas. 
Natura  d'alcus  auzels. 
Le  vautour  sent  de  trois  lieues  les  charognes. 

Host  siego  per  que  de  caronhadas  d'homes 
et  de  cavals  si  posca  saziar...  Odoran  ,  percebo 
las  caronhadas  que  so  otra  mar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^9  et  16. 

Ils  suivent  l'arme'e  afin  qu'ils  puissent  se  rassasier 
de  corps  morts  d'hommes  et  de  chevaux...  En  flai- 
rant, ils  sentent  les  corps  morts  qui  sont  outre  mer. 

10.  Carnatge  ,  s.  m. ,  carnage,  destruc- 
tion. 

Cridan  e  forsenan  com  leons  a  carnage. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ils  crient  et  rugissent  comme  lion  au  carnage. 

Clergnes  jeton  cavaiers  a  carnatge. 

P.  Cardinal  :  El  mou  non. 
Clercs  jettent  chevaliers  à  destruction. 
anc.  esp.  Carnage,  port.  Carnagem.  it.  Car- 
naggio. 

11.  Carnatgle.  s.  m.,  chaînage. 


CAR 

On  appelait  décima?    carnari^    les 
dîmes  des  moutons,  des  agneaux,  etc. 

Dict.  de  Trévoux ,  v°  Charnage. 
Lo  deime  de  la  lana  e  del  carnatgue. 

TU.  de  1206'.  Doat,  t.  CV,  fol.  168. 
La  dîme  du  lainage  et  du  charnage. 

12.  Carnalatge,  s.  m.,  carnage,  char- 
nage. 

Mas  Grecx  et  Latis 
Geratz  a  carnalatge. 

G.  FlGUEiRAS  :  Sirventes  ruelh. 
Mais    vous   portez    à    carnage  les   Grecs    et  les 
Latins. 

E  'ls  deisrnes  de  las  paicheras  e  dels  molis  e 

dels   CARNALADGES. 

Tit.  du  xine  sièc.  Arch.  du  Roy.,  J.,  3 10. 
Et  les  dîmes  des  estacades  et  des  moulins  et  des 
charnages. 

i3.  Carnier,  s.  m.,  charnier,  cimetière. 

En  l'armier 
S'en  vai  l'arma  e  la  carn  el  carnier. 
B.  Cardonel  de  Marseille  :  Per  espassav. 
L'àmc  s'en  va  au  repos  des  âmes  et  la  chair  au 
charnier. 

—  Carnassière. 

E  non  a  ren  el  carner, 
On  sol  aver  maint  quartier. 
T.  de  Bonnefoy  et  de  Blacas  :  Seigner  Blacas. 
Il    n'a   rien  à    la    carnassière ,  où  il  a  coutume 
d'avoir  maint  quartier. 

esp.  Carnero.  port.  Carneiro.  it.  Carnajo. 

l4>  Carnairol,  s.  m.,  carnassière. 

E  fallet  li  testa  e  mes  la  en  nn  carnairol... 
c  trais  li  lo  cor  del  cors  e  mes  lo  en  carnayrol 
coin  la  testa. 

V.  de  Guillaume  de  Cabeslaing. 

Et  lui  coupa  la  tête  et  la  mitenune  carnassière... 
et  lui  arracha  le  cœur  du  corps  et  le  mit  en  carnas- 
sière comme  la  tète. 

it.  Carnajuolo 

i5.  Carnositat,  s.f. ,  carnosité. 

Los  auzels  qui  han  pins  de  pennositat  et 
mens  de  carnositat...  Las  arterias  no  so  res- 
costas  per  tropa  carnositat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3g  et  21. 
Les  oiseaux  qui  ont  plus  de  plumage  que  de  car- 
nosité... Les  artères   ne  sont  pas  cachées  par  trop 
uraude  carnosité. 


CAR 

esp.  Camosidad.  tout.  Carnosidade.  it.  Car- 


CAR 


3ii 


nosita. 


\6.  Carniceria,  s.  f. ,  boucherie. 

Lo  buou  que  hom  enten  menai-  a  la  carni- 
ceria engraissa  hom. 

V.  et  Vert.,  fol.  76,  2e  version. 
On   engraisse  le  bœuf  qu'on  entend   mener  à  la 
boucherie. 
cat.  esi*.  tort.  Carniceria. 

17.  Carnacier,  s.  m.,  bourreau. 

Li  carnacier  l'an  presa , 
Son  gent  cors  an  liât. 

V.  de  S.  Honorât. 
Les   bourreaux   l'ont   prise ,   ont   lié   son  gentil 
corps. 

En  qaal  mostier  li  carnassier  lo  guardavo. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  109. 
Dans  lequel  monastère  les  bourreaux  le  gardoient. 

18.  Carnal,  adj.,  lat.  carnalw,  char- 
nel ,  de  chair,  qui  appartient  à  la 
chair,  gras. 

E  d'antres  miracles  montz, 
Don  hom  carnals  no  sap  fî. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vera. 

Et  beaucoup  d'autres  miracles  dont  bonime  charnel 
ne  sait  un. 

Livra  huous  et  formatge 
A  jorn  carnat.. 

Bertrand  de  Born  :  Belh  m'es  quan. 
Livre  œufs  et  fromage  à  jour  gras. 

Li  fay  amar  et  estimar  sos  deliegz  carnals... 
"Veray  religios  non  a  ren  propre  en  terra,  ni 
païens  carnals. 

V.  et  Vert.,  fol.  71  et  99. 

Lui  fait  aimer  et  estimer  ses  plaisirs  charnels. . . 
Le  vrai  religieux  n'a  en  terre  rien  de  propre ,  ni 
parents  charnels. 

Substantif.  —  Viande. 

Pas  glotz  etz  de  pelha 
Non  es  lop  d'ovelha 
Ni  d'autre  carnal. 

B.  de  Bovenac  :  Una  sirventesca. 
Vous  êtes    plus  glouton  de  vêtement  que  le  loup 
n'est  d'ouaille  ni  d'autre  viande. 

—  Carnaval. 
Loc.prov. 

"Venian  per  los  miracles  en  l'isla  de  Lerius  ; 
Qui  non  pot  de  carnal,  si  lava  de  caresma. 
V.  de  S.  Honorât. 


Ils  venaient  pour  les  miracles  en  l'île  de  Lerins  ; 
qui  ne  peut  de  carnaval ,  se  lave  de  carême. 
cat.  esp.  port.  Carnal.  it.  Carnale. 

ig.   Carnalment,  charnalment  ,   ad/., 

charnellement. 

Non  deu  plus  carnalment  jazer  ab  ela. 

Li\>.  de  Sydrac ,  fol.  28. 
Ne  doit  plus  coucher  charnellement  avec  elle. 
Naisser  charnalment  e  vîura  esperitalment. 

Trad.  de  Bède,  fol.  8t. 
Naître  charnellement  et  vivre  spirituellement. 
ANC.  fr.  Que  de  li  ferai  mon  plaisir... 
Con  vous  et  ausi  carnelment. 

lioman  du  comte  de  Poitiers,  v.  76'. 
cat.  Carnalment.  esp.  port.  it.  Carnalmentc. 

20.  Carnos,  adj. ,  charneux. 
Quan  la  fistula  es  en  loc  carnos. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  g. 
Quand  la  fistule  est  en  lieu  charneux. 
No   trop   grassas   mas  tempradament  car- 
nozas...  Las  alas  a  nervozas  et  pauc  carnozas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  /jl  et  l^O. 
Non  trop  grasses  mais  moyennement  charneuses... 
Il  a  les  ailes  nerveuses  et  peu  charneuses. 
esp.  tort.  it.  Carnoso. 

21.  Carnut,  adj. ,  charnu. 

Cigne  auzel  es  mot  carnut...  La  vola  de  la 
ma  es  carnuda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  Iq5  et  q#. 

Le  cygne  est  oiseau  très  charnu..  .  La  paume  de 
la  main  est  charnue. 
it.  Carnuto. 

11.  Caronhier,  carunhier,  adj.,  car- 
nassier. 

E  sapehatz  qn'aucel  carunhier 
Non  bevon  aigua  voluntier. 

Bref,  d'amor,  fol.  52. 
Et  sachez  qu'oiseaux  carnassiers  ne  boivent  l'eau 
volontiers. 

Fig.     Que  sos  talans  es  fols  e  caronhier. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  21. 
Que  son  désir  est  fou  et  carnassier. 

23.  Encarnamen,  s.  m.,  incarnation. 

Aisso  que  dih  ai  dessus 

De  Pencarnamen  de  Jhesus. 

Bref,  d'amor,  fol.  82. 
Ce  que  j'ai  dit  ci-dessus  de  l'incarnation  de  Jésus. 
esp.  Encarnamiento. 

il\.  Encarnatio,  s.  f.,  lat.  incarnatio, 
incarnation. 


.î/,'2 


CAR 


Nunciet  I'encarnatio. 

Bref.  d'amor,  fo'.  20. 
Annonça  l'incarnation. 
La  lesta  de  la  encarnatiow. 

V.  et  Vert.,  fol.  4. 
La  Cite  de  l'incarnation' 
L'au  de  la  encarnation  de  Nostre  Senhor. 

TU.  de  1281.  Doat,  t.  CXVIII,  fol.  175. 
L'an  de  l'incarnation  de  Notre  Seigneur. 
cat.  Encarnaciô.  zsr.  Encarnacion.  port.  En- 
carnacao,  it.  Incarnazione. 

25.  Encarnatiu,  odj.,  incarnatif,  qui 
engendre  l«i  chair. 

De  médicament  encarnatiu... 
Pausa  sobre  aquela  polvera  encarnativa. 
Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  27  et  43. 
De  médicament  incarnatif. 
Pose  sur  celle-là  poudre  incarnative. 
Subst.  Cura  aquela  am  alcn  encarnatiu  dels 
enguents. 

Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  62. 
Soigne  celle-là  avec  quelque  incarnatif  des  onguents. 

■26.  Encarnar,  v. ,  faire  chair,  devenir 
chair,  incarner. 

Un  dels  emplaustres  que  encarnan  aquela 
«ntro  que  sia  sanada...  Ain  aquoque  encarna. 
Trad-  d'Albucasis ,  fol.  60. 
Un  de  ces  emplâtres  qui  fassent  chair  k  celle-là  jus- 
qu'à ce  qu'elle  soit  guérie...  Avec  ce  qui  fait  chair. 

Il  s'est  dit  spécialement  de  l'incarna- 
tion de  Jésus-Christ  : 

Que  Dieus  se  pogues  encarnar. 

Brev.  d'amor,  fol.   I/J7- 
(^ue  Dieu  se  pût  incarner. 
Si  vole  encarnar  e  nayser  de  la  Verge. 

V.  de  sainte  Magdelaine. 
Se  voulut  incarner  et  naître  de  la  Vierge. 

Part- pas.     Fo  pels  meus  peccatz 
En  voz  encarnatz. 
I  N  TROtBADOUR  anonyme  :  Flors  de  paradis. 
Fut  incarné  en  vous  pour  mes  péche's. 
cat.  esp.  port.  Encarnar.  it.  Incarnare. 

27.    Escarnar,  v.,  ôter   la  chair,   dé- 
charner. 

Ni  'ls  cols  dels  motons  ni  de  las  fedas  ni  dels 
inljels  non  escarnarai. 

Cartulaire  de  Montpellier,  loi.  129. 
Lt  îe  ne  dit  humerai  les  cous  des  moulons  ni  des 
1 1  liis  ni  des  agneaux. 

AKC.  esp.  port.  Escarnar.  11  Soarnare. 


CAR 

28.  Desencarnar,  v.,  déshabituer  de  la 
chair. 
Com  ti  de n  hom  dezencarnar  auzel. 

Deldes  de  Prades  ,  An:,  cass. 
Comme  on  te  doit  déshabituer  de  la  chair  un  oisea  u. 

i(j.  Descarnar,  v.,  déchaîner. 
Paît.  pas.     E  sia  mot  descarnat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  44- 
Et  soit  beaucoup  décharné. 
cat.  esp.  port.  Descarnar. 

CAROBLA  ,  s.f.,  ar.  harroba  ,  caroube, 

fruit  du  caroubier. 

Voyez  Mayans,  t.  II,  p.  232. 

Nég.  expl.  Nou  preiz  una  carorla 

Terra  qui  d'avol  gieutz  se  pobla. 
T.  de  Folquet  ET  de  Porcier  :  Porcier  cara. 
Je  ne  prise  une  caroube  terre  qui  se  peuple  de 
méchante  gent. 

anc.  cat.  Carrobla.  esp.  Garroha.  it.  Carruba. 

CARP,  adj.,  peu  dense,  poreux,  filan- 
dreux ,  spongieux. 

Neu  es  iinpressio  de  vapor  congelada  ,  la- 
quai es  carpa  ,  c  leugiera  eu  m  lana  carmi- 
nadn... 

Melsa  ,  en  sa  natura,  es  carpa  et  spongioza... 

Aytals  aybres  han  frug  trop  carp... 

Razitz  carpa  es  et  poroza. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  137,  56 ,  198  et  220. 

La  neige  est  une  pressure  de  vapeur  congelée ,  la- 
quelle est  poreuse  et  légère  comme  laine  cardée... 

La  rate,  en  sa  nature,  est  filandreuse  et  spon- 
gieuse... 

De  tels  arbres  ont  un  fruit  trop  peu  dense... 

La  racine  est  peu  dense  et  poreuse. 

CAB.RAT,  cayrat,  s.  m.,  carat,  sorte 
de  poids  pour  l'or  et  l'argent. 
La  ordenauza  de  far  marcs  a  XX  carrats. 

Tarif  des  monnaies  en  provençal. 
L'ordonnance  de  faire  des  marcs  à  vingt  carats. 
Se  battra  d'aur  fin  al  mens  a  XXIII  cayratz 
e  mieeb. 
Tit.  de  1424.  Hist.  de  Lang.,  t.  IV,  pr-,  col.  424. 
Se  battra  d'or  fin  au  moins  à  vingt-trois  carats  et 
demi. 

cat.  Qitilat.  esp.  port.  Quilatc.  it.  Carato. 

CARPOJNCULA,  s.f.,  lat.  caruncula, 
caroncule. 


CAR 

La  virtut  odorativa...  Istrnmeni  so  nqnelas 
carrunculas ,  pendens  tlins  las  nais,  que  rc- 
eebo  l'esperit  animal  per  aigus  nervis  desceu- 
dens  del  cervel... 

Non  sentem  l'ayre  corromput ,  qnarlasditas 
carrunculas  son  rcstrec'bas  o  opiladas  per 
moveruent  volnntari. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  16. 

La  vertl]  odorative...  Les  instruments  sont  ces  ca- 
roncules, pendantes  dans  les  narines  ,  qui  reçoivent 
l'esprit  animal  par  quelques  nerfs  descendant  du 
cerveau... 

Nous  ne  sentons  pas  l'air  corrompu  ,  parce  que  les- 
diles  caroncules  sont  resserrées  ou  opilées  par 
mouvement  volontaire. 

CA.RTA,  s./.,  lat.  c//arta,  papier,  lettre, 
épître. 

E  no  lo  '1  man  en  carta  ni  en  brien, 
Enanz  lo  '1  die  ab  son  e  a  presen. 

Durand  DE  CarpentRAS  :  Un  surventes. 
Et  je  ne  le  lui  mande  en  ptipier  ni  en  lettre  ,  mais 
le  lui  dis  avec  la  voix  et  en  présence. 

Letras  l'eserivo  en  ayssi... 
La  carta  porto  set  Judieu. 

Trad.  de  l'Evang-  de  Nicodime. 
Ainsi    lui  écrivent  lettres...   sept    Juifs    portent 
Vépîire. 

—  Titre,  charte. 

Que  tu  trobas  en  tas  cartas  antigas. 
TU.  de  W-jl\.  Rist.de Làng.,  t.  II,  pr.,  col.  1 34 - 
Que  tu  trouves  en  tes  chartes  antiques. 

Cum  en  las  cartas  dotais  es  contengut. 
TU.  de  i2o/|.  Doat,  t.XLI,  fol.  191. 

Comme  il  est  contenu  dans  les  titres  dotaux. 

E  tramet  vos  la  carta  on  pendet  son  sagell. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  vous  transmet   la  charte  où  il  suspendit  son 
sceau. 

Nostra  carta  es  l'Evangeli. 

V.  et  Vert.,  fol.  78. 
Notre  charte  est  l'Evangile. 

Domesticas  cartas...  no  podon  far  fe  prr  se 
al  jutge. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  28. 

Les  titres  privés...  ne  peuvent  faire  foi  par  eux- 
mêmes  devant  le  juge. 

—  Cartes  h  jouer. 

Jnec  de  cartas  a  l'eisncb. 

Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  J  ,  p.  55o. 
Jeu  de  cartes  de  hasard. 


CAR 


343 


I.oc.    Qu'en  sa  carta  m  pot  escrîure. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  chansoncta. 
Qu'elle  me  peut  inscrire  en  ses  papiers. 
Ni  sera  en  ma  carta. 

Arnaud  de  Marueil  :  Rasos  es. 
Ni  ue  sera  dans  mes  papiers. 

Fassa  m  de  sa  carta  raîre. 

G.  Adhemar  :  Be  m'agr'  ops. 
Qu'elle  me  fasse  rayer  de  ses  papiers. 
Per  qu'en  s'amor  er  tos  temps  nios  pensars, 
E  per  aisso  fassa  m  metr'  eu  sa  carta. 

R.  Jordan  ,  vie.  de  S.-Antonin  :  Vert  son. 
Parce  que  mon  penser  sera  toujours  en  sou  amour, 
et  pour  cela  qu'elle  me  fasse  mettre  en  ses  papiers. 
cat.  esp.  tort.  it.  Carta. 

1.  Cartage,  s.    m.,   examinateurs  des 
titres. 
Tub  li  savi  de  Rom  a  ni  Ibi  cartage 
Non  juj'ario  dreb. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  il. 
Tous  les  sages  de  Rome  ni  les  examinateurs  des 
titres  ne  jugeraient  droit. 

3.    Cartabel,  s.   m.,    feuille   volante, 
brouillard. 

Qnan  que  om  a  fa  mal  e  be 

En  libres  et  en  cartabei.s. 

Bref,  d'amor,  fol.  173. 
Tout  ce   qu'on   a   fait   mal  et  Lien   en    livres   et 
feuilles  volantes. 

Non  note  en  cartabels,  mais  el  libre  de  sas 
notas. 

Statuts  de  Montpellier  du  XIIIe  siècle. 
Qu'il  ne  note  pas  dans  des  brouillards  ,  mais  au 
livre  de  ses  notes. 

esp.  Cartapeh  port.  Cartapacio.  it.  Cartahello. 
/j.  Caktolar,  cartolari,  s.  m.,  char- 
trier,  notaire,  écrivain. 
La  deita  carta  feyta  per  lo  deyl  Simon  car- 

TOLAR. 

TU.  de  i3o5.  Doat,  t.  CLXXV1II,  fol.  i38. 
Ladite  charte  laite  par  ledit  Simon  chartrier. 
Joan  de  la  Trena,  cartolari  de  Rordeu. 

Tu.  de  1291.  Doat,  t.  XI ,  fol.  209. 
Jean  de  la  Trene,  notaire  de  Bordeaux. 
Si  'i    nauebier  ni  '1    cartolari  nom   eran 
aparîssans. 

Tit- de  1253.  Doat,  t.  L,  fol.  i52. 
Si  le  nocher  et  Vécricain  n'étaient  présents. 

5.  Excartamen,  s.  m.  ,  charte ,  titre. 

Encartamens  et  previlegîs.   . 

Tit.  du  xv  siée  Doat,  i  .  CXLVI1 .  fol.  287. 

Titres  et  privilèges. 


34 


CAR 


} 

La  obligansa  c  la  maneyra  del  encarta- 

MKNT. 

TU.  de  iqoo'.  Doat,  t.  LTV,  fol.  268 
L'obligation  il  la  manière  do  titre. 

Ara  d'antres  encartamfns  de  la  vila. 

Tit.  de  Bergerac  de  l38l. 
Avec  d'autres  titres  de  la  ville. 
ahc.  fr.  Procès ,  lettres,  enchartremens. 

Arrêt  de  i366\  Carpentieu  ,  t.  II ,  col.  83g. 
Documeuts,  comptes  et  enchartrements. 

Or. t.  des  11.  de  Fr.,  1404  ,  t.  IX  ,  p.  20. 

esp.  Encartamienio. 

6.  Encartar,  v.,  inscrire,  enregistrer, 
rédiger  en  titre. 

A  encartar  et  a  recebre  los  émoluments. 

Tit.  de  i355.  Doat,  t.  LUI ,  fol.  219. 
A  enregistrer  et  à  recevoir  les  émoluments. 
Part.  pas.  Tôt  en  aici  com  es  encartât  en  la 
vostra  carta. 

Tit.  de  1206.  Doat,  t.  CXIV,  fol.  277. 
Tout  ainsi  comme  est  inscrit  en  votre  charte. 
Segon  que  los  arma  encartatz. 

Tit.  de  1254.  Doat,  t.  CXV,  foi.  93. 
Selon  qu'il  les  aurait  enregistrés. 
Ter  revocar  aquo  que  fo  encartât. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  206'. 
Pour  re'voquer  ce  qui  fut  rédigé  en  titre. 
ANC.  cat.  esp.  Encartar.  it.  Incartare. 

CARTILAGE,  s.  f.  ,   lat.   cartilago, 
cartilage. 

La  cartilage  del  nas  no  es  restaurada. 

Trud.  d'Albucasis,  fol.  5o. 
Le  cartilage  du  nez  n'est  pas  re'pare'. 
Aquestas  cartilages  entre  si  unidas  et  ca- 

denadas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  q6'. 

Ces  cartilages  entre  eux.  unis  et  encbaîne's. 

esp.  Cartilago.  port.   Cardlagem.  it.  Cartila- 

gine. 

2.  Cartillaginos  ,  adj.p  lat.  cartilagi- 
ivos«5,  cartilagineux. 
Las  nars  so  cartillaginosas... 
Dels  quais  l'extreui  es  cartillaginos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  iG  et  5o. 
T.'     narines  sont  cartilagineuses... 
Desquels  l'extrémité  est  cartilagineuse. 
La  partida  de  jos  es  cartillaginosa. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  60. 
La  partie  du  bas  et  cartilagineuse. 
cat.  Caitilaginus.  tsr.  port.  it.  Cartilagiuoso. 


CAS 
CAS,  s.  m.,  lat.  casw^,  cas,  événement. 

Per  semblant  cas  se  dearîa 
Tôt  hom  gardar. 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coblas  triadas. 
Pour  semblables  cas  tout  homme  se  devrait  garder. 
Ignorancia  no  los  escuza  en  aquest  cas. 
V.  et  Vert.  ,  fol.  76. 
Ignorance  ne  les  excuse  pas  en  ce  cas. 

Conj.  cornp.  Al  cas  que  los  ditz  reys  no  los 
poiran  acordar. 
Tit.  du  xive  sièc.  Doat,  t.  CLXXII,  fol.  207. 
Au  cas  ijue  lesdits  rois  ne  les  pourront  accorder. 
Per  cas  que  mort  o  perdeinent  de  membre 
s'en  enseguis. 

Tit.  de  1263.  Doat,  t.  XCI  ,  fol.  2q5. 
Par  cas  que  mort  ou  perte  de  membre  s'en  en- 
suivît. 

—  Cas,  terme  de  grammaire. 

Li  cas  son  seis  :  uominatius,  genitius,  da- 
tius,  accusatias,  vocatius,  ablatius. 

Gram.  provenc. 

Les  cas  sont  six  :  nominatif,  ge'nitif ,  datif,  accu- 
satif, vocatif,  ablatif. 

cat.  Cas.  esp.  port.  it.  Caso. 

2.  Cazensa  ,  s.  f.,  chute. 

Ab   rimas  multiplicadas...  aurian  bêla  ca- 
zensa. 

Leys  d'amors,  fol.  i5. 
Avec  rimes  multipliées...  auraient  belle  chute. 

3.  Cazemen  ,  s.  m.,  chute. 

Dels  majors 
El  cazemen  e  dels  menors. 

Brev.  d'amor,  fol.  24. 
La  chute  des  majeurs  et  des  mineurs. 
Cazemens...  so  es  disshendemens  d'una  dic- 
tio...  e  '1  disshendemens  o  '1  cazemens  d'una 
dictio  del  nom  ad  autre  es  cazual. 

Leys  d'amors,  fol.  56. 
Chute...  c'est  abaissement  d'un  ternie...  et  l'abais- 
sement ou  la  chute  d'un  terme  du  nom  à  un  autre 
est.  casuel. 
it.  Cadimento. 

4.  Cazuta,  s.f.,  chute. 

Aitantost  que  fo  levatz  per  la  casuta  que 

hac  presa. 

Pkilomena. 

Aussitôt  qu'il  fut  levé'  à  cause  de  la  chute  qu'il  eut 
prise. 

Deslogamen  ve  per  cazuta,  battement,  etc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l\Ç). 
Dislocation  vient  pur  chute,  frappement,  etc. 


CAS 

cat.  Cassuda.  esp.   Caida.  tort.  Cahida.  it. 

OC? 

Caduta. 

5.  Chaeguda,  s.f,  chute. 
E  sia  ta  chaeguda  e  mort. 

Trad.  de  Bede,  fol.  34. 
Et  soit  ta  chute  et  mort. 

6.  Chavon  ,  s.   m.,  décadence. 
Maspocvalaquelhonor  que  tost  vena  chavon. 

La  nobla  Leyczon. 
Mais  vaut  peu  cet  honneur  qui  tôt  vient  à  déca- 
dence. 

7.  Casual,  adj. ,  lat.  casual^  ,  casuel, 
accidentel. 

Totas  aquelas  condicios  que  podon  avenir  en 
doas  guisas,  si  cum  es  aquela  de  sobre,  son 
apeladas  casuals. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  62. 

Toutes  ces  conditions  qui  peuvent  survenir  en 
deux  façons  ,  ainsi  comme  est  celle  ci-dessus ,  sont 
appele'es  casuelles. 

Cas  es  variaroen  de  dietios  cazuaus  per  ba- 
bitntz  o  per  votz  ,  etc. 

Lejs  d'amorSj  fol.  56. 
Le  cas  est  variation  de  dictions  accidentelles  par 
articles  ou  par  désinences  ,  etc. 

Substantif.  —  Régime,    accident,   mot 

auquel  l'article  est  joint. 

Habitntz  am  son  cazcai.  représenta  un  mot 
ses  plus... 

De  son  cazuae  o  d'alcus  infmitius  pauzatz 
en  loc  de  sou  cazual. 

Leys  d'amors,  loi.  1 1 1  et  !\. 

L'article  avec  son  régime  représente  un  mot  sans 
plus... 

De  son  régime  ou  d'aucuns  infinitifs  posés  en  place 
de  son  régime. 

cat.  esp.  port.  Casual.  it.  Casuale. 

S.    Cazer,  v. ,  lat.  caderc,  choir,  tom- 
ber. 

Lanquan  vey  la  fuelha 
Jos  dels  albres  cazer. 

B.  de  VeNTADOUR  :  Lanquan  vey. 
Lorsque  je  vois  la  feuille  tomber  en  bas  des  arbres. 

Denan  sos  pes  î'irai  cazer. 

P.  Raimond  df.  Toulouse  :  Us  novcîs. 
Je  lui  irai  tomber  devant  ses  pieds. 
La  sillaba  on  cay  l'accens  principals. 

Leys  d'amors,  fol.  8 
La  syllabe  où  tombe  l'accent  principal. 

1. 


CAS 


345 


Fig.  Sept  vegadas  lo  jorn  cas  lo  drechurier  en 
peccat. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 
Le  juste  tombe  sept  fois  le  jour  en  péché. 

—  Abaisser,  baisser. 

E  leva  sas  so  que  degra  chazer, 
E  baissa  jos  so  que  degra  levar. 

H.  Brunet  :  Pus  los  dos. 
Et  lève  en  haut  ce  qu'il  devrait  abaisser,  et  baisse 
en  bas  ce  qu'il  devrait  lever. 

Part.  pas.  Caztjtz  soi  en  mala  merce. 

B.  de  Ventadocr  :  Quan  vey  la. 
Je  suis  tombé  en  mauvaise  merci. 

anc.  fr.  Avant  que  11  jours  cha'ist. 

Rec  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  242. 
Se  ens  le  pnet  fere  caoir. 

Roman  du  R.cnarl ,  t.  III ,  p.  1 19. 
Tiex  pot  tost  venir  liant  ki  tost  est  jus  chaiïz. 
Roman  de  Rou,  v.  335o. 
cat.  Caurer.  anc.  esp.  Cader.  esp.  mod.  Caer. 
tort.  Cahir.  it.  Cader. 

9.  Escazenza  ,  s.f.,  accident,  chance, 
échéance. 

Ieu  n'ai  vist,  so  sapcbatz  , 
"Venir  niant'  escazenza 
De  ries  locs  bonratz. 

G   Faidit  :  Lo  gens  cors. 
J'en  ai  vu ,   sachez  cela ,  maint  accident  arriver 
de  puissants  lieux  honorés. 

Per  X  sols  lo  met...  a  I'eschazenza. 

T.  de  Fabre  et  de  Faeconet  :  En  Falconet. 
Pour  dix  sous  je  le  mets...  à  la  chance. 

esp.  Escaencia.  it.  Scadenza. 

10.  Escazecha,  s.f.,  chevance. 
Endevenia  neguna  onors  per  do  ni  per  es- 
cazecha. 

TU.  de  1221.  Doat,  t.  CXVI ,  fol.  2. 
Survenait  quelque  fief  par  don  et  par  chevance. 

11.  Escarida,  s.f.,  fortune,  destinée. 

On  s'aventura 
E  s'escarida  lo  mena. 

Lamberti  de  Bonanel  :  Pois  vei. 
Où  sa  fortune  et  sa  destinée  le  mène. 

Be  m  det  Dieus  bon'  escarida 
D'amor. 

B.  Martin  :  Bel  m'es. 
Dieu  me  donna  bieu  houne  fortune  d'amour. 

12.  Escaztjta,  s.f,  chute,  abaissement. 

Qu'ieu  lo  thesanr  del  reaime  de  Fransa 

44 


346 


CAS 


No  vuelli  per  niieu  ,  ni  in'.icnr  escazwta. 

/.,  i  s  d'amorSj  fol,  20. 
Qu«  je  ne  veux  pour  mii'ii  le  trésor  du  rojfaume 
de  France,  el  ne  me  convient  abaissement' 

i3.  Eschazer,  v.,  échoir,  arriver,  con- 
venir. 

E  qnar  tau  vos  am  c  dezir, 
Crans  brs  m'en  deari'  kscazer. 

B.  Zorgi  :  Moutfai. 
l'.l  parce  que  je  vous  aime  et  désire  tant ,  grand  bien 
m'en  devrait  échoir. 

l'ut  so  que  m'eu  f.schaya  , 
Domna  ,  périrai  en  patz. 

Arnaud  DE  Marvjeil  :  Ses  jny  non. 
Dame,  je  prendrai  en  paix  quelque  cliose  qui  m'en 
iirrui1. 

Aquo  qu'a  pretz  s'eschai. 

Ar.NAL'D  DE  MaRueit.  :  Basos  es. 
Ge  qui  convient  à  mérite. 
Impers.  Es,  quand  s'eschai,  pros  e  arditz. 
PiSTOLETA  :  Mania  gen. 
Il  est ,  quand  il  convient  ,  preux  el  hardi. 
»  -..    f.sp.  Escaeciô  uu  dia  no  li  s  tenie  que  dar- 

V.  de  S.  Millau  ,  eop.  z5!\. 
it.  Scadere, 

î .',.  Dechazensv,  descazensa,  v.  /.,  dé- 
cadence. 

E  st-lti  que  quier  los  temps  sa  decuazensv 
Trobar  la  dea,  sencs  iota  falhensa. 

GlRATJD  LE  Roi  \  :  \  lei  de  non. 
Et  celui  qui  cherche  toujours  sa  chute  doit  ,  sans 
aucun  doute,  la  trouver. 

Que  valors  a  preza  grau  dechazensa. 

Pai  lïï  de  Marseille  :  Al>  marrimen. 
One  valeur  a  pris  grandi-  décadence. 
Per  so  lot  ve  a  descazensa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  72. 
Pour  cela  tout  vient  à  décadence. 
cat.  Esr.  Decadencia.  it.  Scadenza. 

i5.   Dechazemen,  s./.,  chute,  ruine, 
revers. 

Malamen  renbatz , 
Roma  ;  Dieus  vos  abata 

En  DECHAZEMEB  ! 

G.  Figl'eiras  :  Surventes. 
Borne  ,  vous  régnez  méchamment  ;  que  Dieu  vous 
abatte  en  chute  '. 

Aquelhs  fenbers  es  a  dechazemen 
De  las  armas. 

P.  Cardinal  ,  Totz  lo  mons. 
Ce  feindre  est  à  la  ruine  des  âmes. 


CAS 

Mas  se  aunis  pél  mien  dechazemen. 

PeRDIGON  :  Tôt  l'an 
Mais  il  se  honnit  par  mon  revers. 
anc.  fr.  Cil  signe  qui  ainsi  avenoient  segne- 
fioient  mortalité  et  dechoiement  du  pople. 
Rec.  des  Ifisl.  de  Fr.,  t.  VI ,  p.  i/|8. 
anc.  cat.  Decaymen.   anc.   esp.  Decaemento. 
it.  Decadimento. 

16*.  Descazeig,  s.  m.,  chute,  renverse- 
ment. 

A  penas  m'en  tein 
Que  no  us  get  fors  en  descazeig. 
Roman  de  Flamenca,  fol.  19. 
A  peine  je  me  contiens  que  je  ne  vous  jelle  dehors 
en  renversement. 

17.  Dechaiable,  adj. ,  périssable. 

Alegreza   d'aqnest  segle    es    frevols   e.    de- 

chaiabea. 

Trad.  de  Bède,  fol.  82. 
Allégresse  de  ce  monde  est  frivole  et  périssable. 

18.  Dechazer,  descazer,  v.,  déchoir, 
rabaisser. 

Quar  trop  dechai 
Tôt  quant  vei  sai. 

P.  Rochers  :  Per  far  esbaudir. 
Car  tout  ce  que  je  vois  ici  déchoit  beaucoup. 
E  s'a  mi  mal  eu  pren 
Ni  ma  domna  m  deschai. 

Pons  de  Capdueil  :  Qui  per  nesci. 
El  s'il  m'en  prend  mal  et  ma  dame  me  rabaisse. 
Fais  lauzengiers  qu'en  amor  dechazer 
Ponhon  lotz  temps. 

Perdigon  :  Ben  aio  '1. 
Eaux  médisants  qui  s'efforcent  toujours  à  rabais- 
ser l'amour. 

Ses  promettre,  seues  paya, 
Se  pot  dona  dechazer. 

H.  de  S.-Cyr  :  Nulha  res. 
Sans  promettre,  sans  paie,  dame  se  peut  déchoir. 

Substantif.  Mos  maltraitz  ni  mos  descazers. 
P.  Vidal  :  En  una. 
Ma  souffrance  et  mon  déchoir. 

Part.  pas.  substantif. 

Qu'ab  totz  esfortz  vey  las  gens  esforzar 
De  deebazer  us  autres  dechazutz. 

G.  Biquier  :  Fortz  guerra. 
Que   je   vois    les  gens   efforcer  avec    tous  efforts 
d'abaisser  autres  déchus. 
esp.  Decaer.  tort.  Descahir.  it.  Decadere. 

KJ.     MeSCHASENSA  ,     MESCHAENZA,   S.  /. , 


CAS 

malheur,    calamité,    contre- temps  , 
mécheance. 

Et  er  grans  merces, 
Si  '1  ven  meschasensa. 
Le  troubadour  deVillarnacd  :  Un  sirventes. 
Et  sera  grande  grâce  ,  s'il  lui  vient  malheur. 
Mas  ien  me  vaux  trop  fort  nieravillan  , 
Com  Lai  esfortz  qu 'eu  diga  ill  mrschaenza. 
15.  Zorgi  :  Si  '1  monz  fondes. 
Mais  je  vais  m 'émerveillant  très  fort ,  comme  j'ai 
la  force  que  j'en  dise  la  calamité. 
anc.  kr.  Or  en  est  vostre  li  damages 
Et  la  peste  et  la  meschéance. 

Roman  du  Renartj  t.  III,  p.  t\2. 
Trois  grans  mescliéances  avienneut 
A  ceus  qui  ties.  vies  maintiennent. 

Roman  de  la  Rosej  v.  5i43. 

2o.  Meschaia,  s.  /.,  mécheance,  més- 
aventure. 

Ja  qu 'era  lui'  meschaia. 

B.  Zorgi  :  Moût  fort. 
Déjà  qu'était  leur  mésaventure. 

ai.  Mescazer,  v.,  mésarriver,  nuire. 

E  mostra  quom  boni  li  mescha. 

Marcabrus  :  Belh  m'es  quau. 
Et  montre  comment  on  lui  nuit. 

ANC.  pr..  Il  pourrait  bieci  t'en  meschéoir. 

Ysopet,  liv.  I ,  lab.  55. 

22.  Accident,  s.  m.,  lat.  accidents/»  , 
accident. 

Malautias  e'Is  accidents  de  lor. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  i. 
Maladies  et  les  accidents  d'elles. 

Que  li  veuc  un  gran  accident  ,  que  era 
coma  mort. 

V.  de  Sancta  F/ors.  DoAT,  t.  CXXIII ,  foi.  289. 

Que  lui  survint  un  graud  accident ,  de  manière 
qu'il  était  comme  mort. 

Volem  ayssi  tractai- ciels  AcciDENsdels  noms. 
Lo  noms  a  V   accidens   :  especia,   gendre, 
nombre  ,  figura ,  cas. 

Leys  d'amois,  fol.  q^- 
INous  voulons  traiter  ici  des  accidents  des  noms. 
Le  nom  a  cinq  accidents  :  espèce  ,  genre,  nombre, 
forme  ,  cas. 

cat.  Accident,  esp.  port.  it.  Accidente. 

2.3.  Accidental  ,  adj.y  lat.  accidentalo, 

accidentel . 


CAS  If; 

Tota  dictio  ha  doas  formas  :  la  uua  es  essen- 
lials,  et  l'aulra  accidentals. 

Las   partidas   essentials  de   la   cauza  et  las 
partidas  accidentals. 

Lejrs  d'amors,  iol.  7  et  iq5. 

Toute  expression  a  deux  formes  :  l'une  est  essen- 
tielle ,  et  l'autre  accidentelle. 

Les  parties  essentielles  et  les  parties  accidentelles 
de  la  cliose. 

Mitigacion  de  calor  accidental. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  19. 
Adoucissement  de  chaleur  accidentelle. 

cat.  esp.  port.  Accidental.  it.  Accidcntale. 

24.  Accident almen  ,   adv.,   accidentel- 
lement. 

Es  accidentalmen  agrcviativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2q. 
Elle  est  accidentellement  grevante. 

cat.  Accidentalmen.  esp.  port.  it.  Accidental  ■ 
mente. 

25.  Accider,  v. ,  lat.  acciderc,  arriver, 
échoir. 

Si  accideysso  en  la  superficia  del  cors. 
Trad.  d'Allmicas-iSj,  fol.   II. 
S'ils  arrivassent  en  la  superficie  du  corps. 

Part.  prés.  EJux  de  sanc  accident  per  incisio 
de  arteria. 

Trad.  d'AlèiiCasis,  fol.  12. 
Flux  de  sang  arrivant  par  incision  d'artère. 

anc.  cat.  Acaurer.  it.  Accadere. 

26.  Occident,  s.  m.,  lat.  occident*?/», 
occident ,  ouest. 

Lo  solelh  que  corre  a  totz  joiu  d'orien  en 

OCCIDENT. 

y.  et  Vert.  ,  fol.  32. 
Le  soleil  qui  court  toujours  d'orient  en  occident 

—  Nom  relatif  d'un  pays. 

Que  tut  li  moiiestiers  de  trastot  l'occinENT. 

V.  de  S.  Honorai. 
Que  tous  les  monastères  de  tout  l'occident. 

cat.  Occident,  esp.  port.  it.  Occidente. 

27.  Occidental,  adj.y  lat.  occidental^ 

occidental. 

Renbava  en  las  partidas  occidentals. 

Cat.  dels  apost.  de  Piama,  fol.  58. 
11  régnait  dans  les  parties  occidentales. 

cat.  esp.  port.  Occidental,  ir.  Occidentale . 


348 


CAS 


CASA,  s.  f.,  lat.  casa,  demeure,  case, 
maison,  famille. 

En  la  caza  de  mon  payre  son  uioltas  cazas. 

Frag.  de  (nul.  de  la  Passion. 
En  In  demeure àe  mon  pèrèsontplusieura«feme«res. 
Dou  ieu  dirai ,  Dieus  m'o  perdon , 
Donei  de  mala  casa. 
Bertrand  d'Allamanon  :  De  l'arcivesque. 
Dont  je  dirai,  Dieu  me  le  pardonne,  courtoisie 
de  mauvaise  maison. 

Abeilbas...  lors  cazas  formo  artilicialmen. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  I^I. 
ALeilles...  forment  avec  art  leurs  cases. 

E  de  qinze  cazas  los  qinze  mudamenlz. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Et  les  quinze  changements  de  quinze  cases. 

anc.  fr.     En  leur  case  se  retraïrent 

"Vonlans  le  chemin  rebourser. 

Vigiles  de  Charles  Vil ,  t.  I ,  p.  i32. 
Les  villages  flamber,  les  cases  des  bergers 
Servir  de  corps-de-garde  aux  soldats  étrangers. 

R.  GarnieR,  Antigone  ,  act.  II ,  se.  2. 
cat.  esp.  port.  it.  Casa. 

2.  Casal,  casau,  s.  m.,  métairie,  casai. 
Non  tenra ,  de  ma  terra,  mas  ni  casât.. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  i5. 
Ne  tiendra  ,  de  ma  terre,  maison  ni  métairie. 
Tota  bestia  grossa  qui  entre  en  casau,  o  en 
vinha,  o  en  camps,  o  en  pratz,  deu  vi  deners. 
Coût,  de  Condom  de  i3l3. 
Toute  grosse  bête  qui  entre  en  casal,  ou  en  vigne , 
ou  en  champs  ,  ou  en  pre's  ,  doit  six  deniers. 
anc.  fr.  Un  ckasal  qui  fu  Oudart  Jouvenet. 
TH.  de  i3o3.  Carpentier,  t.  I,  col.  847. 
Tint  fauciller  blez  à  un  kasel  à   trois  lieues 
de  l'ost. 

JoiNVILI/E  ,  p.    IOC?. 

cat.  anc.  esp.  port.  Casai,  it.  Casale. 

3.  Cap-cazau,  s.  m.,  chef-easal. 

Hi  puscan  far  un  cap-casac,  cascuns  de  sos 
iîens  et  no  plus. 

Coût,  de  Condom  de  l3l3. 

Y  puissent  faire  un  chef -casal ,  chacun  de  ses 
fiefs  et  non  plus. 

4.  Cazalet,  s.  m.,  petite  métairie,  pe- 
tit casal. 

Tro  al  cazai.et  d'En  Berlran. 

TU.  de  l2/)/j.  Arch.  du  Roy.,  J.,  325. 
Jusqu'à  la  petite  métairie  du  seigneur  Bertrand. 

5.  Casalatge,  s.  m. ,  habitation. 


CAS 

Feras,  eamîs,  cazalatges. 

Tit.  de  [265.  Doat,  t.  CLXX1I,  fol.  176. 
Fontaines,  chemins,  habitations. 

6.  Casalera,  s./.,  cassine. 

Te  una  casalera  que  s  te  ab  la  honor  d'En 
Rauion. 

Tit.  du  xui«  sièc.  Arch.  du  Roy.,  J.,  t\. 

Occupe  une  cassine  qui  se  joint  au  patrimoine  du 
seigneur  Raimond. 

7.  Casamen,    s.    m.,    habitation,    do- 
maine ,  fief. 

Als  apostols  dis  Jhesus  veramen 
Qu'hom  lo  segais,  e  laisses  qui  '1  segria, 
Totz  sos  amicx  et  son  rie  cazamen. 

Pons  de  Cafdceil  :  Er  nos  sia. 
Je'sus  dit  ve'rilahlement  à  ses  apôtres  qu'on  le  sui- 
vît,  et  que,  qui  le  suivrait ,  laissât  tous  ses  amis  et  sa 
riche  habitation. 

Lbi  donet  molher  e  chasamen... 
Un  castel  que  ac  de  K...  en  casamen. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  6  et  5o. 
Lui  donna  femme  et  domaine... 
Un  château  qu'il  eut  de  Charles  en  fief . 

D'el  tenem  nostra  terra  et  nostre  cazamen. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  l\i^3. 
jS'ous  tenons  de  lui  notre  terre  et  nolrefîef 

ANC.   FR. 

Riche  homme  sont,  chascun  tint  chasement. 
Quant  à  Bues  donnas  son  chasement , 
La  duchée  de  Gascongne  la  grant. 
R.  de  Garin  leLoherans.  Du  C.ANGE  ,  t.  II ,  col.  377. 
cat.  Casament.  esp.  Casamiento .  port.  it.  Ca- 
samento. 

8.  Cazar,  v. ,  pourvoir,  caser. 

Mas  cascus  casar  si  volria 
De  l'autrui,  mas  ren  no  i  metria. 
P.  Cardinal:  A  totas  pariz 
Mais  chacun  se  voudrait  pourvoir  de  l'autrui ,  mais 
n'y  mettrait  rien. 

De  mil  amicx  es  casada 
E  de  mil  senhors  amia. 

Maucabrus  :  Eslornel. 
Elle  est  pourvue  de  mille  amis  ,  et  amie  de  mille 
seigneurs. 

Part.  pas.  subst.  —  Casé ,  vassal. 

Per  vos  sui  al  dallin  casaz 
E  tenc  totas  mas  eretaz. 

Delfinet  :  Del  mieg. 
Par  vous  je  suis  -vassal  du  dauphin  et  tiens  tous 
mes  héritages. 


CAS 

Et  a  un  castel  mult  cortes, 
On  snn  ,  cavalliers  e  borzes, 
l'ius  de  xx.  millia  casatz. 

Roman  de  Jatifre ,  fol.  96. 
Kt  a  un  château  très  courtois  ,  où  sont  plus  de  vingt 
mille  vassaux j  chevaliers  et  bourgeois. 
Aqui  jongo  Bergonh  e  Renier 
E  chazat  e  estrauh  e  soldadier. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  80. 
Là  joignent  Bourguignons  et  Berruiers  et  casés 
et  étrangers  et  soldats  à  gage. 
asc.  fr.  Dus,  contes,  princes  et  casés, 
Bourgois,  citoiiens  et  (levés. 
Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  266'. 
Si  com  vos  estes  mi  home  e  mi  chose. 
Romande  Gérard  de  Fienne.  Serrer, v.  3991. 
cat.  esp.  port.  Casar.  it.  Casare. 

9.  Acazar,  v.f  établir,  marier. 

Mas  C  piusselas  vos  ai  vist  îuaridar... 
C  cav.iyers  vos  ai  vist  ACAZAR. 

Ba.ubacd  de  Vaqueiras  :  Honrat  marques. 
Je  vous   ai  vu  marier  plus  de  cent  demoiselles... 
je  vous  ai  vu  établir  cent  cavaliers. 
ANC.  FR. 
Il  y  en  eut  quelques  uns  qui  s'y  acasèrent. 

Brantôme  ,  Duels  ,  p.  3. 

Acaser  au  milieu  d'un  peuple  abominable. 

Du  Bartas,  p.  44 '• 

10.  Accasat,  s.  m.,  casé,  vassal. 

1 1.  Sotzaccasat,  s.  m.,  sous-vassal. 
No  devon  ni  no  podon  mettre  accasat  ni 

SOTZACCASAT. 

Tit.  de  l4i3  ,  de  sainte  Eulalie ,  h  Bordeaux. 
Ne  doivent  ni  ne  peuvent  mettre  vassal  ni  sous- 
vassal. 

Mètre  acasat  ni  sotzacasats  ab  meys  cens. 

Tit.  de  1386.  Bordeaux  ,  bibl.  de  Moutcil. 
Mettre  vassal  et  sous-vassal  à  demi-cens. 

1  .a.Descazernar,  v.,  chasser,  déposséder. 

Si  qn'enemics   qn'ieu  aîa  no  pes  que  m  des- 

cazern 
De  la  niar  on  domnei ,  et  no  m  part  del  estern. 
P.  BremoND  Bicas  NOYAS  :  En  la  mar. 
Tellement  que  je  ne  pense  pas  que  j'aie  ennemi 
qui  ne  citasse  de  la  mer  où  je  courtise ,  et  je  ne  me 
se'pare  pas  de  la  direction. 
.  E  non  cre 
Que  de  re 
Negus  me  descazern. 

E.  Fonsalada  :  En  abriu. 
El  je  ne  crois  pas  que  nul  me  dépossède  de  rien. 


CAS  3/f9 

i3.    Df.càzar,    descazar  ,  v. ,   déloger, 
chasser,  expulser. 

Mas,  sol  car  a  lor  platz ,  lo  volon  decazar. 

GUILLAUME  DK  TfDELA. 

Mais,  seulement  parce  qu'il  leur  plaît,  ils  le  veu- 
lent déloger. 

Que  decazavan  voluntiers 
Nostra  sancta  crezenza. 

V.  de  S.  Honorât. 
Qui  chassaient  volontiers  notre  sainte  croyance. 
Part.  pas.    Per  que  pretz  et  jovens 
E  bels  capt^neraens 
En  son  moût  descazatz. 

Giravd  de  Borneil  :  Solalz  e  joy. 
Par  quoi  mérite  et  grâce  et  belles  manières  en  sont 
beaucoup  expulses. 

it.  Scazare. 

CASCAVEL,  s.  m.,  grelot. 

Voyez  le  P.  Menestrier,  Origine  des 
orn.  des  armoiries ,  p.  8. 

Fai  los  cascaveis  ordir. 

GlRAt'D  de  Calanson  :  Fadet  joglar. 
Fais  carillonner  les  grelots. 

De  senbals  e  de  cascavei.s. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  14. 
D'enseignes  et  de  grelots. 
cat.  Cascavell.  esp.  Cascahel.  port.  Cascavel. 

CASS,  adj. ,  lat.  cassus  ,  nul,  vain. 

Que  la  leyssa  sia  nulla  et  cassa. 

Tit.  de  t3o6.  Doat,  t.  XLII ,  fol.  48. 
Que  le  legs  soit  nul  et  vain. 
Que  tota  gabella...  sia  cassa  et  nulla. 

Piegist.  des  Etats  de  Provence  de  i^o\. 
Que  toute  gabelle...  soit  vaine  et  nulle. 

1.    CASSAR  ,     CAISSAR  ,      CACHAR,     V.  ,     lat. 

QUASSARtf,  casser,  briser. 

Qnar  lo  ranzel  quassat  non  deu  bom  plus 

CASSAR. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoit ,  fol.  34- 
Car  on  ne  doit  plus  briser  le  roseau  cassé. 
Qu'el  Los  cavals,  quan  s'eslaissa, 
Tira  be  '1  fre  e  lo  caissa. 

G.  Adhemar  :  Pois  ja  vei. 
Que  le  lion  cheval ,  quand  il  s'élance  ,  tire  bien  le 
frein  et  le  casse. 

Fig.        Quar  mais  bes  cass'  cemberca. 

GavAI'DAN  le  Vieux  :  Lo  mes  e  '1  temps. 
Car  le  mal  casse  et  ebrèche  les  biens. 


35o  CAS 

—  Casser,  annuler. 
Part,  pris,  C&ssis  et  annnlan. 

F  :rn  ,  p-    IO97. 

(    .  ssmmt  et  atmulaut. 

Fart.  pas.  Y.  Janfre  renias  loU  CASSAT!, 
Qne  Un  (b  feritz  e  macat/. 

fioouui  «fa  Jaufre ,  toi.  34. 
Et   Jaufre    resta    tout  trise*.,   vu  qu'il  fut  tant 
frappe  et  bless 

Es  redouda  e  dora;  cacha»*.,  no  s  plega. 
Elue.  Je  las  propr. ,  fol.  ao3. 
Elle  est  ronde  et  dure  :  cassée,  elle  ne  se  plie  pas. 

LUC.  fr.  11  se  1res  grandement,  et  dist 

qa'il  caidoit  bien  que,  par  celle  cacheure. 
il  mourroit. 
Lett.  de  rém. :  1'$—.  C  \rfentier,  1. 1 .  col.  706. 

cat.    Cassar.    Esr.    Casar.    port.    Cassar.  11. 

3.  Cassadura,  cachadtjra,  .-../'.,  brisure. 

cassure. 

Mays  non  ac  nulla  cassadura. 

5    IL  morat. 
Hais  il  n'eut  aucune  brisure. 
Cachadura,  rnptura,  arsura. 

Elue  de  las  propr.,  fol.  62. 
■  un'j  rupture,  brunie. 
anc.  fr.  l'en  après  celle  cacheure,  il  chat  an 
lit,  dont  il  niornt. 
Lett.  Je  rem.;  \3".  CabFEHTIXB,  t.  I.  col.  -06. 
it.  Cassatura. 

4.  Cachakeht,  s.  m.,  eassure,  brisure. 
Per  lor  cachvment  et  blessanieut...  Laquai 

ieruperador  getet  eu  terra  et  près  CACHAKEHT. 

Aloes...  entre  dens  preu  ivchame.m. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  162  .  IO+  et  10O. 

Tar  leur  cassure  et  blessure...  Laquelle  l'empe- 
reur jeta  à  terre  et  elle  prit  cassure, 

Aloes...  prend  brisure  entre  dents. 
it.  Catsamento. 

CASSA.  .-./.,  chasse,  poursuite. 
Tôt'  ora  cant  en  cassa  iretz. 
Deldes  de  Pk  \di  s, 
A  toute  heure  quand  vous  irez  en  chasse, 
Per  paor  d'auzel  de  cassa. 

' 
Tar  peur  d'oiseau  de  chu 

—  Ce  qu'on  a  pris  à  la  chasse. 

E  'I  mangera  pro  de  sa  cassa. 
Decdes  de  Pr.ADi- 
Li  il  mandera  sutli-animent  de  sa  chasse. 
AT.  Cassa,  fcr.  Caxa,  PO&T.  Caca.  it.  Cacciu, 


CAS 

1.  Cassayrf,  câssador,  s.  ni.,  chasseur. 

Ayssi   corn  î  cassayre  a  pus  grau   gang  . 
cant  pieu  I  ser  qne  cant  preu  1  coailh. 
V.  et  Vert.,  fol.  98. 

Ainsi    comme  un  chasseur»  plus   grande  joie, 

quand  il  prend  un  cerf  que  quand  il  prend  un  lapin. 

Ai>si  col  cers  que,  quant  a  faicb  son  cors, 
l'orna  moni  al  crit  dels  cassadoks. 

RlCHVRD  I>E  Farcezieia.  :  Aliessi  eu  ni. 
Ainsi   comme   le    cerf  qui  .   après   qu'il   a   tait   sa 
course .  revient  mourir  au  cri  des  e/uisseurs. 

Adjectiv.  E  H  rie  boni  cassador 

M'enueion  e  '1  bnzacador. 
Parlan  de  volada  et  d'austor. 
Bertrand  DE  BoaH  :  Ra-sa. 
Et  les  riches  hommes  chasseurs  et  les  amateurs  de 
buses  ,  parlaut  de  volée  et  d'autour,  m'euuuieut. 

cat.  Cassador.  est-.  Cazadar.  tort.  Caçador. 
iv.  i  >re. 

3.   Cascieu  ,   s,    m. ,   chasse,    lieux   île 
chasse. 

Boscs  et    bartas  et    cascif.cs...   arbres  do- 
metgues  et  salvatgues  et  cascisus. 

Tit.  Je  ta56.  Doat,  t.CXlil ,  fol.  40. 

I  ;  et  lieux  Je  c  liasse  ,  arbres  0. 

tiques  et  sauvages  et  lieux  Je  chasse. 

.',.  Cassas,  r. .  chasser,  poursuivre. 

Et  ieu  cas  so  qu'aissel  prenga. 

RAIHOKD  D*OrAWS1  :   Tostals. 
Et  je  chasse  ce  que  celui-ci  prenne. 

Qu'anc  cynglar  no  vîna  plus  irat , 
Quau  l'an  brocat  ni  l'an  cassât. 

Bertrand  de  Bor>'  :  Ieu  chan. 
Que  jamais  nous  ne  vîmes  sanglier  plus  irrite, 
quand  ou  l'a  poursuivi  et  On  1 

Cum  selh  que  cassa  e  non  pren. 

Elias  t>t  Farjols  :  En  abetal. 
Comme  celui  e  prend  | 

Lo  orre  e  la  lebie.  Tus  per  pabor. 

l'autre  per  dezirier  ;  Vus  s'en  fug,  l'antre  .  kSSJ 

Vert.,  fol.  20- 
Le  lévrier  court  et  le  lièvre  ,  l'un  par  peur,  l'autre 
par  désir  ;  l'un  s'enfuit ,  l'autre  ch 

—  Expulser. 

Casset  Constanti  e  sos  l'ds  de  la  terra. 

V.  Je  Bertrand  Je  Boni. 
Il  chassa  de  la  terre  Constantin  et  ses  fils. 

I   . .         E  peccatz  cassa  sanctor. 

P.  Cardinal  :  Fafeadala. 
Et  pécbë  chasse  sainteté. 


CAS 

cat.    Cassar.    esp.    Cazar.    port.    Cacar.    it. 

I 

Cacciare. 

5.  Causar  ,  v. ,  chasser,  expulser. 

Que  causas  Jos  eretges  de  mest  Vautra  gent 
bona. 

GlIIXALME  DE  TlDELA. 
Qui  chassent  les  hérétiques  du  milieu  de  l'autre 
ljonnu  gent. 

G.  Decassah,  v.f  chasser,  poursuivre. 
Per  lasqnals  errors  decassar. 

Bref,  d'amor,  fol.  \\\. 
Pour  lesquelles  erreurs  chasser. 

Lo  reys  l'a  decassat, 
Car  en  tota  Equitania  non  ac  bore  ni  eiptat. 
V.  de  S.  Honorât. 
Le  roi  l'a  chassé  j  car  en  toute  Aquitaine  il  n'eut 
bourg  ni  cité. 

Els  anavan  fort  decassax. 

Bref,  d'amor,  fol.   176". 
Ils  les  allaient  poursuivant  fort. 

anc.    fr.   Scipion    fat  envoyé    en    Espagne, 
dont  il  déchassa  les  Carthaginois. 
Amyot,  Tr.  de  Plutarque.  Y.  de  Fal>.  Maximus. 
Mais  je  vois  peu  à  peu  que  l'aube  qui  s'avance 
Déchasse  en  s'approebantl'^ibra^e  et  le  silence. 
Desportes  ,  Premières  œuvres ,  p.  2o3. 
it.  Scacciare. 

7.  Encaus,  s.f.f  poursuite,  chasse. 

Grans  fo  I'encaus. 
IU.mbacd  pe  VaqbktraS  :  Senber  marques. 
La  poursuite  fut  grande. 

Mètre  la  devetz  en  encaus. 

Dfvdes  de  Prades,^«;.  cass. 
Vous  devez  la  mettre  en  chasse. 

anc.  fr.     E  lo  cers  s'enfoï  les  sanz 

Qui  n'est  pas  bel  de  Ior  enchauz. 
Roman  du  Renart ,  t.  III ,  p.  0,5. 

F.brouinz  le  enchanca  et  fist  d'eulz  en  cel 
enchauz  si  grant  occision. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  36o. 
ANC.  esp. 
Con  sabor  del  encalzo  arramarien  Trovanos. 
Poema  de  Alexandre  ,  cop.  695 

8.  Encaussamext  ,  s.  m.,  poursuite. 

Cornensero  '1s  ad  encaussar,  e  mectre  fas- 
sian  I'encaussament,  Aubier  Darnes  venc. 

Philomena. 

Ils  commencèrent  à  les  poursuivre  ,  et  tandis  qu'ils 
laisaient  la  poursuite ,  Ogicr  le  Danois  vint. 


CAS 


35i 


Ad  abaîssament  et  encacssament  de  Yau- 
desia. 

TU.  de  1243.  Doat,  t.  XXXI,  fol.  4;. 

A  abaissement    et   à   poursuite  de   l'erreur   des 
Yaudois. 
it.  Scacciamento. 

9.  Entrecaussamen ,  s.  m.,  entre-pour- 
chas. 

De  César,  de  Pompeiu  say  yen  perfiechamens 
Las  vicias  e  las  morts  e'is  entrecaussamens. 

P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  parfaitement  les  vies  et  les  morts  et  les  en- 
tre-pourchas  de  César,  de  Pompée. 

10.  Excaussador  ,  s.  m.,  poursuivant. 
Aissi  cum  fan  volpill  encaussador  , 
Encaus  soven  so  qu'ieu  non  aus  attendre. 

G.  Magret  :  En  aissi  m. 
Ainsi  comme  font  les  timides  chasseurs,  je  pour- 
suis souvent  ce  que  je  n'ose  atteindre. 

11.  Encaussar,   excassar  ,    v.,    pour- 
suivre, pouchasser. 

Que  no  s'auza  tornar  ni  s  pot  çandir, 
Quan  I'encausson  siei  enemic  mortal. 

P.  ^  IDAL  :  Anc  uo  mori. 
Qui  n'ose  se  tourner  ni  se  peut  garantir,  quand  ses 
enrremis  mortels  le  poursuivent. 

L"us  iu'encaussa  ,  l'autre  m  fui  remauer. 

Arnaud  DE  Marueil  :  Si  m  destrenhetz. 
L'un  me  chasse  ,  l'autre  nie  fait  rester. 

Fig.  Aissi  'ls  encaissa  avers. 

P.  Cardi.nal  :  L'afar. 
Ainsi  l'argent  les  poursuit. 

En  Proensa  caut  encaus  iù  cant  fan 
Crit  ;  Monferrat. 

Rambaud  de  Yaqueiras  :  ÎNon  puesc. 
En  Provence  quand  je  poursuis  et  quand  je  fais 
le  cri  :  Montferrat. 

Vos  encassavan  feren  ad  espero. 
Rambaud  dc  Yaquieras  :  Senher  marques,  var. 
Vous  chassaient  frappant  de  l'éperon. 

anc.  fr.  Et  ke  nus  n'en  faie  lor  prie, 
Ne  n'encauce  trop  foîement. 
Roman  du  Renart ,  t.  III  ,  p;  371. 
Monlt  en  ocist  en  faiant  ;  il  les  enchausa 
jusques  à  un  fleuve  qui  est  apelez  Hester. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  104. 
ANC.   ESP. 

Et  fueron  encalzados  Dario  son  su  mesnada. 
Poema  de  AuxandrOj  cop.  io32. 
it.  Incahare. 


35-2  CAS 

12.  Pf.rcat,  s.  m.,  quête,  profit,  pour- 
suite. 

Et  .m. iv. i  motas  sasons 

En  percaz  ab  autres  glolons. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et   il   allai!   maintes  fois  en  quête  avec  d'autres 
pillards. 

Quar  enueitz  es  ,  qui  tôt  l'an  val  querer 
ÎMi-nutz  tercatz,  panpre  ni  vergonbos. 
PiSTOLETA  :  Ar  agues  ieu. 
Car  c'est  un  ennui,  qui,  pauvre  et  honteux  ,  va 
tout  l'an  chercher  de  menus  profits. 
Et  en  dompnel  ai  mes  tans  bels  tercatz 
Et  tant  cortes  usatge. 

Raimond  de  Miraval  :  Sir  ventes. 
Et  en  galanterie  j'ai  mis  si  helles  poursuites  et  si 
courtois  usage. 

El  vostre  panbr'  ostal 
"Vin  boni  d'avols  tercatz. 

T.  de  Falcon  et  de  Gui  :  Falco. 
A  votre  pauvre  hôtel  on  vit  de  méchants  pntfits. 

anc.  fr.  Car  maint  beau  gibier  est  perdu 
Par  fautes  de  fane  fourchas. 

COQUILLART,  p.  33. 

Par  le  fourchas  des  envieux. 

Charles  d'Orléans,  p.  80. 

Yus  mustrerai  d'une  suriz 
Ki,  par purehaz  e  par  engin, 
Aveit  menaige  en  un  mulin. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  68. 
it.  Procaccio. 

i3.   Percassar,    v. ,  pourchasser,   tra- 
casser. 

S"ien  perçasses  mon  ben  alhor. 

Gacbert  moine  de  Pcicibot  :  Amor. 
Si  je  poursuivisse  mon  hien  ailleurs. 

E  van  tercassan  e  qneren 
Yianda  per  lui*  noiremen. 

Bref,  d'amor,  fol.  5l. 
Et  vont   pourchassant   et  cherchant  vivre  pour 
leur  nourriture. 

Cove  que  s  perças  sai  e  lai. 

P.  RogieRS  :  Senher. 
Il  convient  qu'il  se  tracasse  çà  et  là. 

fr.  A  aimer  et  fotirchasser  ceste  saincte 
sapience,  discipline  des  rovs. 
AaiYOT,  Trad.  de  Plut.,  Morales,  1. 1,  p.  17. 
it.  Procacciare. 

CASSER,  s.  m.,  chéue. 


CAS 

Casser  es  arbre  glandier....  Gentils  qnerion 
respostas  els  cassers. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  219. 

Chêne  est  arhre  à  glands....  Los  gentils  deman- 
daient des  réponses  aux  chênes. 

C ASSIA ,  s.  f. ,  casse. 

Cassia  es  especia  aromatiea. 
Erba  ayssi  cum  cassia  ligkea. 
Mollilican  cum  cassia  fistola. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  202 ,  38  ,  \o!\. 
La  casse  est  une  espèce  aromatique. 
Herbe  ainsi  comme  casse  ligneuse. 
Mollifiant  comme  la  casse Jistole. 

CASSIDOS,  adj.,  chassieux. 
Si  tos  buelbs  es  lag  ni  cassidos. 

V.  et  Vert  ,  fol.  62. 
Si  ton  œil  est  souillé  et  chassieux. 

CAST,  adj. ,  lat.  cksius ,  chaste. 

Tortretz  anzel  simple  es  cum  colomba,   et 
trop  pins  cast  que  ela. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  148. 
La  tourterelle  est  un  oiseau  simple  comme  la  co- 
lombe ,  et.  beaucoup  plus  chaste  qu'elle. 
Cove  que  sia  cast  e  a  mesura  tz. 

Ittçln  de  S.  Benezeg ,  fol.  rj!^. 
Il  convient  qu'il  soit  chaste  et  prudent. 
Qui  recep  en  son  cor  mais  pessamens....  non 
es  castz  davan  Dieu. 

V.  et  Vert.,  fol.  84. 
Qui  reçoit  en  son  cœur  mauvaises  pensées....  n'est 
pas  chaste  devant  Dieu. 
Fis.  De  mi  dons ,  qu'es  bel'  e  blonda 
E  de  totz  mais  aibs  cast'  e  monda. 

FoLQUET  DE  Ll'NEL  :  Can  beutatz. 
De  ma  dame  ,  qui  est  belle  et  blonde  et  chaste  et 
pure  de  toutes  mauvaises  qualités. 
anc.fr.  Cent  pncelles  castes  et  de  bonnes  meurs. 

B.oman  français  de  Fierabras. 
cat.  Cast.  Esr.  port.  it.  Casto. 

2.  Castament,  ado.,  chastement. 

Qu'ieu  ère ,  si  vis  vostre  cors  grail'  e  gen 
Ypolite,  que  visquet  castamen  ,  etc. 
G.  d'Anduse  :  Be  m  ditz. 
Que  je  crois  que  si  Hippolytc,  qui  vécut  chaste- 
ment ,  avait  vu  votre  corps  gracieux  et  gentil ,  etc. 
Garda  non  solament  los    oils  chastament 

mas  la  lenga. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  32. 

Garde  chastement  non  seulement  les  yeux  mais  la 

langue. 

cat.  Castament.  Esr.  port.  it.  Castamentc. 


CAS 

3.  Castitat,  CASTEDAT  ,  CASTETAT,  s.  f., 
lat.  castitaiwh,  chasteté. 
Contra  lucxnria  sun  fait  fie  castitat. 
Poëine  sur  Boèce. 
Contre  luxure  ils  sont  faits  de  chasteté. 

Obra  valra  mai  ses  castedat,  qne  caste- 
datz  ses  obra. 

Lie.  de  Sydrac ,  fol.  5i. 

OEuvre  vaudra  plus  sans  chasteté,  que  chasteté 
sans  oeuvre. 

An  fag  vot  de  gardar  castetat. 

V.  et  Vert.,  fol.  18. 
Ont  fait  vœu  de  garder  chasteté. 

cat.  Castedat.  est.  Castidad.  port.  Casddade. 
it.  Castità. 

CAST  Al^HA  ,  CASTAGNA  ,  CASTANHIA  ,  S./., 

lat.  castanéw,  châtaigne. 

Mais  am  freidnra  e  raontagna 
No  fas  iiga  ni  castagna. 

P.  Rogiers  :  Dousa  amiga. 
J'aime  plus  froidure  et  montagne  que  je  ne  fais 
figue  ni  châtaigne. 

Nég.  expî.  Totz  sos  afars  no  val  nna  castanha. 
P.  Vidal  :  Ges  pel  temps. 
Toute  son  affaire  ne  vaut  une  châtaigne. 

Castanhia  pelada  paga  del  sestier  un  dener. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  10S. 
Châtaigne  pelc'e  paie  du  setier  un  denier. 

cat.  Castanja.  esp.  Castaha.  port.  Castanha. 
it.  Castagna. 

CASTELH,  s.  tu.,  lat.  castellmm  ,  châ- 
teau. 

Lo  castei.  de  Berengs  ,  n'  el  castel  de  Cau- 
sac  n' el  castel  de  Monteacnto. 

Titre  de  960. 
Le  château  de  Bereng ,  et  le  château  de  Causac 
et  le  château  de  Montaigu. 

I.ueuh  es  lo  castelhs  e  la  tors 
Ont  elha  jay  e  son  maritz. 

G.  Rudel  :  Pro  ai  del. 
Loin  est  le  château  et  la  tour  où  elle  couche  et 
son  mari. 

Fîg.  La  servela  es  castels  e  bailieus  que  tôt  a 
en  garda. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  34- 

La  cervelle  est  le  château  et  le  gouverneur  qui  a 
tout  en  garde. 
asc.  fr.  Qui  à  un  sien  chaste!  estoit. 

Roman  du  châtelain  de  Couci,  v.  4o6'[. 


CAS 


353 


En  vostre  chastel  du  Louvre...  Se  sauvèrent 
de  chastel  en  chastel. 

Monstrelf.t,  ».  120  et  170. 
anc.  esp.  Ccrcaron  a  Ancliira  un  castiello. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  793. 
cat.  Castell.  esp.  Castillo.  tort.  it.  Castello. 

2.  Castelet,  s.  m.,  petit  château,  châ- 
telet. 

E  pren  castels  e  vilas  e  bores  e  casteletz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  prend  châteaux  et  villes  et  hourgs  et  châtelets. 
anc.  fr.  Li  dus  tel  chaste/et  i  fîst. 

Roman  de  Rou  ,  v.  8608. 
cat.  Castellet.  esp.  Castillete.  it.  Castelleuo. 

3.  Caslar,  s.  m.,  château-fort,  tertre, 
éminence. 

Un  bel  caslar  en  uiieg  d'un  plan  eambo. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Ventedorn. 
Un  heau  château-fort  au  milieu  d'un  vallon  uni. 

Lo  quai  caslar  es  pansât  en  las  apartenen- 
sas  del  castel  de  Belcastel. 

Tit.  de  1295.  Doat,  t.  CXXXIX  ,  fol.  125. 

Lequel  château-fort  est  posé  dans   les  apparte- 
nances du  château  de  Belcastel. 

E  vie  las  forças  dreytas  de  eosta  un  caslar. 

Roman  de  Fierabras,  v.  3o8i. 
Et  il  vit  les  fourches   droites  à  côté  d'une  émi- 
nence. 

4.  Castelar,^.  m.,  hourg,  château-fort. 

E  '1  caslar  e  '1  castelar. 

Tit.' de  12A8.  Arch.  du  Roy.,  J,  32D. 
Et  le  château-fort  et  le  bourg. 

5.  Castellat,  adj.t  fortifié,  qui  est  en 
forme  de  château. 

Era  mot  fortment  torrada  et  castelada. 
De  eorona  castelada  et  torrelada. 

Elue,  de  las  pmpr.,  fol.  166'  et  l5y. 
Elle  était  fortemenMourelée  eVfortifiée. 
De  couronne  en  forme  de  château  et  tourelée. 

6.  Castellania,  s./.,  châtellenie. 

Bayliadges,  castellanias. 

Tit.  de  1373.  Doat,  t.  CXXXV,  fol.  84. 
Bailliages,  châtellenies. 

Dins  la  castellania  et  dins  lo  destret  de  la 
baronia  de  Milbau. 

Tit.  de  i3io.  Doat,  t.  CLXX1X  ,  fol.  110. 
Dans  la  châtellenie  et  dans  le  district  de  la  ha- 
ronnie  de  Milhau. 
cat.  esp-  it.  Castellania. 

45 


354  CAS 

7.  Castelt.\n  ,  s.  m.  ,  châtelain. 

Fo  nn  gentils  castel\s  del  comtat  de  Ros- 
sillion. 

V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 

Fut  un  gentil  châtelain  du  comte  de  Roussillon. 
r.ertrans  de  Born  si  fo  un  castellans  de 
l'evescat  de  Peiregors. 

/".  de  Bertrand  de.  Born. 
Bertrand  de  Puni  fut  un  châtelain  de  re'vêche'  de 
Périgord. 
awc.  fr.  Lors  absolst  le  castellain. 

Chronique  de  Cambrai. 

c\t.  Castelld.  esp.  Caste/lan.  tort.  Castellào. 
it.  Castellano. 

CASTIAR,  CHASTIAR,  V.,  lat.  CXSTIgARC, 

corriger,  empêcher,  reprendre,  in- 
struire, châtier. 

Qne  fols  es  qni  no  s  chastia. 

S  Ml  de  Scola  :  De  ben  gran. 
Que  Ton  est  truî  ne  se  corrige. 
Cmu  pognes  castiar 
Las  donas  de  faillir. 

P.  de  Blssignac  :  Quan  lo  dous. 
Comme  je  pusse  empêcher  les  dames  de  faillir. 

Mielhs  chastia  , 
Quant  o  ditz  gen,  amicx  qne  qnau  s'irays. 
G.  d'Uisel  :  Ane  no  eugey. 
Ami   reprend  mieux  ,   quand  il  dit  cela   douce- 
ment ,  que  quand  il  s'irrite. 

Mas  lag  séria  ,  si  tu  fasias 
So  de  que  los  autres  castias. 

Libre  de  Senequa. 
Mais  il  serait  laid  ,   si  lu  faisais  ce  de  quoi  tu  re- 
prends  les  autres. 

Mas  no  la  'n  poc  castiar  qn'ela  no  menés 
gran  dol  per  lo  ta  cri. 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Mais  il  ne  l'en  put  empêcher  qu'elle  ne  menât: un 
erand  deuil  pour  le  fait. 

—  Avertir,  prévenir. 

E  fes  chastiar  sa  maynada 
Que  no  fâcha  brnida  ni  nausa. 

Roman  rie  Jaufre,  fol.  8^. 
Et   fit    avertir  [sa    compagnie    qu'elle   ne    fasse 
bruit  ni  noise. 

Proverb.  Suavet   se   castia  qui  per   antre  se 

CASTIA. 

V.  et  Vert.,  fol.  61. 
Se  corrige  doucement  qui  par  autre  se  corrige. 

IL  '1  proverbi  n'es  guîrens.  ses  contendre, 


CAS 

Que  ditz  :  Jove  castiar  e  vielh  pendre. 

G.  Olivier  d'Arles,  Coblas  triadas. 
Et  lo  proverbe  en  est  garant,  sans  contester,  qui 
«lit  :  Corriger  jeune  et  pendre  vieux. 

Qui  ben  ama,  ben  castia. 

G.  d'Uisel  :  L'autre  jorn. 
Qui  bien  aime ,  bien  châtie. 

Sttbstajitiv.  Baron,  sai  vir  mon  chastiar 
A  vos,  cui  Llasme  las  follors. 
Bertrand  de  Born  le  fils  :  Quan  vei  lo. 
Barons  ,  je  tourne  ici  mon  reprendre  contre  vous  , 
de  qui  je  blâme  les  folies. 

akc.  fr.  Et  li  pères  qui  douz  et  debonaires  fa, 
ne  li  iist  autre  mal,  fors  que  il  le  chastoia 
et  reprist  de  parole. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  YI ,  p.  l6l. 
Li  pères  son  flll  chastioit, 
Sens  et  savoir  li  aprenoit. 

Fabl.  et  cont.  anc. ,  t.  II  ,  p.  qo  et  l35. 
Moult  a  benéurée  vie, 
Cil  qui  par  autri  se  chastie. 

Roman  de  la  Rose,  v.  8o.'|2. 
Qui  d'autrui  meffez  se  chastie. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III,  p.  26q.- 
cat.  esp.  tort.  Castigar.  it.  Castigare. 

2.  Castic,  s.  m.,  correction,  châtiment, 
leçon ,  avis. 

De  lieys  on  no  chai  chasticx. 

B.  DE  tôt  LO  mon  :  Mais  fagz. 
D'elle  où  ne  faut  correction. 
Ja  no  creirai  castic  d'amie  ni  d'oncle. 
A.  Daniel  :  Lo  ferm  voler. 
Je  ne  croirai  jamais  avis  d'ami  ni  d'oncle. 
akc.  fr.  Mais  amors  n'a  cure  de  tel  chasti. 
Le  roi  de  Kavarke  ,  chans  28. 
En  ebastiant  moult  li  prioit 
Que  àu'chasti  li  sovenist. 

Pioman  de  la  Rose,  v.  i5o,3i. 
CAT.  Castig.  Esr.  tort.  it.  Castigo. 

3.  Castei,  s.  m.,  remontrance,  avis. 

E  cels  qui  no  volran  creire  nios  casteis 
Anho  vezer  près  lo  bosc. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Companbo  tant. 
Et  ceux  qui  ne  voudront  croire  mes  remontrance  > 
aillent  voir  prés  le  bois. 

ANC.     FR. 

Prenez-en  vous-meisnies  chastoi  et  eorrigence. 
J.  de  Mli  !.,  v.  6q8. 

Qni  folement  parti  de  toi 
Ne  ne  vout  croire  ton  chastoi. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  377. 


CAS 

Si  elle  avoir,  fait  quelque  erreur,  le  chastoy 
ne  lui  en  apparteuoit  point  en  publie. 

COMINES  ,  liv.  I  ,  p.  320. 

4.  Castier,  s.  m. ,  remontrance,  répri- 
mande. 

Semenan  vau  mos  castiebs. 

Marcabrus  :  Pus  s'cnfulleysson. 
Je  vais  semaut  mes  remontrances . 

Per  castier  e  110  per  eveia. 

Leys  d'amors,  fol.  118. 
Par  réprimande  et  non  par  envie. 

5.  Castiguier,  castigueri,  s.  m.,  cor- 
rection, châtiment. 

Per  manieyra  de  castiguier. 

TU.  du  -Xl-v^sièc.  Doat,  t.  XCIII  ,  fol.  260. 
Par  manière  de  correction. 
Puedon  dar  castigueri  e  pena  de  eissilh. 

Coût,  de  Condom  de  l3l3. 
Ils  peuvent  ilonner  châtiment  et  peine  d'exil. 

G.  Cuastiament ,  .v.  m.,  châtiment,  cor- 
rection ,  enseignement ,  avis. 
A  m  Latemen  o  per  chastiamen  del  cors. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  l!\. 
Avec  frappement  ou  par  châtiment  du  corps. 
Deus  a  mes  e  lui  so  chastiament. 

Poëme  sur  Boèce. 
Dieu  a  mis  en  lui  sa  correction. 
Adonc  fai  mal,  si  'n  ruielhs  no  s'en  repen , 
Mas  creîre  deu  adreg  castiamf.n. 

Raimond  de  Miraval  :  D'amor  son. 
Alors    elle   fait  mal ,   si  elle  ne   s'en   repent  en 
mieux  ,  mais  elle  doit  croire  un  avis  juste. 
anc.  fr.  Et  pour  ce  ooit  Ii  rois  volentiers  ses 
chastoiemenz  et  ses  saintes  paroles. 
Li  rois  ne  s'en  vont  amender  pour  le  chas- 
toiement  du  saint  home. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  111 ,  p.  263  et  ao5. 

anc.  cat.  Castigament.  esp.  Castimento. 

7.  Quastiazo,  s.f.,  lat.  cASTigATio,  cor- 
rection. 

Volg  i  Boecis  mètre  quastiazo. 

Poème  sur  Boèce. 
Boèce  y  voulut  mettre  correction. 
anc.  fr.  En  castigation,  punition  ou   répré- 
hension d'autruy. 

Anc.  trad.  des  Offic.  de  Cicéron ,  p.  43. 
anc.  esp.  Castigation.  n.  Castigazione . 

8.  Casxiansa,  cuastiansa,  s.f.,  correction 


CAS 


355 


Sia  sosmes  a  la  castiansa  réglai'. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  58. 
Soit  soumis  à  la  correction  de  la  règle. 
Hom  pechaire  si  desviet  de  la  via  de  chas- 
tiansa. 

Trad.  de  Bide,  fol.  48. 

L'homme  pe'cheur  se  de'via  de  la  voie  de  correction- 

9.  Castiaire,  castiador,  s.  m.,  lat.  cas- 
Tig-ATOR,  correcteur,  conseiller. 

A  !  quais  dois  es,  qoar  elh  er  chastiaire 

A  tôt  lo  mon  ,  als  valens  et  als  pros. 

GlRAUD  DE  CAI.ANSON  :  Belh  sentier. 

EU  :  quel  deuil  c'est,  car  il  e'tait  correcteur  \\u  tout 
le  monde,  des  vaillants  et  des  preux. 

Ella  los  refudava  totzper  En  Bertran  dcBorn, 
que  avia  près  per  entendedor  e  per  castiador. 
V.  de  Bertrand  de  Born. 

Elle  les  refusait  tous  pour  Bertrand  de  Born  , 
qu'elle  avait  pris  pour  amoureux  et  pour  conseiller. 
anc.  cat.  esp.  tort.  Castigador. 

10.  Recastinar,  v.,  reprocher. 

Part.  prés. 

Qu'ieu  vos  puesc  he  esser  recastinans, 
Que  per  un  ben  ai  de  mal  mil  aitans. 

P.  Cardin  ai.  :  Un  sirventes. 
Que  je  vous  puis  Lieu  être  reprochant ,   vu  que 

pour  un  Lien  j'ai  mille  fois  autant  de  mal. 

CASTOR,  s.f.,  lat.  castor,  castor. 
Pel  menut  de  castor,  auretz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  aurez  poil  menu  de  castor. 
cat.  Esr.  port.  Castor,  it.  Castoro. 

2.Castorea,  castoreum,  s.f,  castoreum. 

C'est  une  matière  renfermée  dans  les 
poches  que  le  castor  a  sous  les  aines , 
et  qu'on  croyait  autrefois  être  placée 
dans  ses  testicules. 

Castor...  dos  testilhs  ha,  qui  sou  ditz  cas- 
torea. 

Castoreum  verai  val  contra  mantas  passios. 
ElMp.de  las  propr. ,  fol.  244- 

Le  castor...  a  deuP^esticules  ,  qui  sont  appelés 
castoreum. 

Le  castoreum  vr'ritahle  vaut  contre  plusieurs 
maladies. 

CASTRAR,  v.,  lat.  castrarc,  châtrer, 
Ecom  eras  tan  dessenatz 
Vituperessas  ta  mayrastra  ? 
Mal  estara,  qui  no  ti  castra. 

V.  de  S.  Honorât. 


356 


CAS 


El  comment  étais-tu  si  forcené  que  lu  outrageasses 
ta  marâtre?  Mal  sera,  si  quelqu'un  ne  te  châtre. 

E  so  algunas  bestias  <|n<-  Castro  si  meteys- 
shas,  rampen  lors  testilhs  ab  las  dens,  cura  es 
castor. 

Elue.   le  las  propr.j  fol.  5c/. 
Et    sont    quelques    bêtes   qui    se    châtrent    elles- 
mémes  .  en  déchirant  leurs  testicules  avec  les  dents , 
comme  est  le  castor. 

Part.  pas.  Capo,    après  un  an  del  temps   el 
qnal  es  CASTRAT. 
Home  castrat  via  plus  longuament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i85  et  23 r. 
Cliapon  ,  après  un  an  du  temps  auquel  il  est  châtre. 
Homme  châtré  vit  plus  longuement. 
cat.  esp.  port.  Castrar.  it.  Castrare. 

i.  Crastar,  crestar,  v.,  châtrer,  couper. 
Part.  pas.  Quais  entressenhas  a  qui  es  cras- 
tatz ?   —  Cel    que  es  crastatz  per  ma 
d'ome  es  fols  et  yrose  non  a  ponh  de  barba. 
Liv.  de  SjrdraCj  fol.  127. 
Quel  indice  a  celui  qui  est  châtré  ?  —  Celui  qui 
est  châtré  par  la   main   d'homme  est  fou  et  colère 
et  n'a  point  de  barbe. 

Don  vezetz  qu'us  cavals  crestatz 
Et  I  gais  ne  pert  sa  vigor. 

Brev.  d'amor,  loi.  63. 
D'où  tous  voyez  qu'un  cheval  coupé  et  un  coq 
en  perd  sa  vigueur. 

Fig.    Per  que  Dieus  fa  ses  pro  far  penedenza 
Als  crestias  crestatz  de  paciensa. 
G.  RiQt'lER  :  Fort  guerra. 
C'est  pourquoi  Dieu  fait  faire  pe'nitence  sans  profit 
aux  chrétiens  privés  de  patience. 

Subst.  Si  aquest  crastatz  es  raenre  de  X  ans. 
Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  74. 
Si  cet  eunur/ue  est  mineur  de  dix  ans. 

3.  Creston,  s.  m.,  chevreau. 

Que  aneiza  boc  o  cabra  o  creston  en  Mon- 
peslier. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  io5. 

Qui  tue  bouc  ou  chèvre  ou  chevreau  en  Mont- 
pellier. 

4.  Crestaire,  s.  m.,  ^R.  castra?ore/w , 
châtreur,  coupeur. 

Foi  crestaire  de  porcels. 

Raimond  d'Avignon  .-  Sirvens  suy. 
Je  fus  châtreur  de  pourceaux. 
cat.  esp.  Casirador. 

5.  Castracio,  s.f.,  Iat.  castratio,  cas- 
tration. 


CAT 

Castracio  de  aatras  bestias,  cum  de  motos 
e  de  bocs  et  de  porcs. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  35. 

Cas  /ration  d'autres  bêtes  ,  comme  de  moulons  et 
de  boucs  et  de  porcs. 

esp.  Castracion.  port.   Castracào.  it.  Castra- 
zione. 

6.  Castrament,  s.  m.,  castration. 
Castors.;,  per  so  que  ditz  Tsidori  de   lor 

CASTRAMENT. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  2^4- 
Castors...  pour  ce  que  dit  Isidore  de  leur  castration. 

7.  Cresteza,  s.f. ,  châtrure. 

Fig.  E  no  s  eng  ges  qu'a  son  home  s'autrey, 
Si '1  fieu  d'Angieu  li  merma  nna  cresteza. 
Bertrand  de  Born  :  Pus  li  baron. 
Et  on  ne  croit  pas  qu'il  s'oclroie  pour  son  vassal , 
si  une  châtrure  lui  manque  au  fief  d'Anjou. 

8.  Encastrar,  v.,  châtrer. 

Part.  pas.  substantif?.  —  Cochon  châtré. 

Car  el  avia  vestida  la  pel  d'nu  encastrât. 

Roman  de  Fierabras,  v.  4081. 
Car  il  avait  revêtu  la  peau  d'un  cochon  châtré. 

CAT,  s.  m.,  chat. 

Musio  appellatur  eo  quod  muribus  infestas 
est;  hune  vulgus  CAPtnm  e  captura  vocat. 
Tsidor.',  0;7g\,XII ,  3. 
E  dedins  sion  folrat 
Ab  pel  de  lebre  e  de  cat. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  dedans  soient  garnis  avec  poil  de  lièvre  et  de 
chat. 

Lécha 
Plus  aspramen  no  fay  chatz. 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Lèche  plus  âprement  que  ne  fait  chat. 

Loc.  proverb. 

Mais  cant  lo  ricx  er  d'aisso  castiatz, 
Yenra  'N  Artns  ,  sel  qu'emportet  lo  catz. 
P.  Cardinal  :  Al  nom  del. 
Mais  quand  le  riche  sera  corrigé  de  cela  ,  viendra 
le  seigneur  Arlus  ,  celui  qui  emporta  le  chat. 
E  s'en  joga  coma  lo  cat  de  la  rata. 

V.  et  Vert.,  fol.  71. 
Et  s'en  joue  comme  le  chat  de  la  souris. 
Ab  l'autrui  man  ses  gan 
Penran  lo  chat  que  s  révéla. 

P.  Cardinal  :  El  mon  non. 
\  .  1  c  la  main  d'autrui  ,  sans  gant  ,  ils  prendront 
le  chat  qui  se  rebelle. 


CAT 

anc.  fr.  En  son  venir  Tibiert  le  cat. 

Roman  du  Rentirt ,  t.  IV,  p.  l49- 

cat.  Gat.  Esr.  tort.  Gato.  it.  Gatto. 

2.  Cato,  s.  m.,  petit  chat. 

Carn  de  cato  et  de  sorîtz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Chair  île  petit  chat  et  de  souris. 

cat.  Gato. 

3.  Gat,  s.  m.,  chat,  machine  de  guerre. 

E  fan  franher  las  branchas  e  fan  gâtas  et  gatz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  font  briser  les  brandies  et  font  ébattes  et  chats. 

ANC.  fr.  Et  grans  befrois  riches  et  biaux  , 

Chaz  pour  les  grans  fossés  emplir... 
liibles  et  mangonuiax  getter 
Et  les  chaz  aux  fossés  mener... 
Par  les  chaz  vont  portant  la  terre, 
Les  fossés  emplent  fièrement. 

it.  de  Claris.  Le  G.  d'Aussy,  Fabl.,  t-  II ,  p.  226. 

/,.  Cata,  catha,  gâta,  s./.,  chatte,  ma- 
chine de  guerre. 

Ab  tan  la  cata  s'es  moguda 
Que  no  y  ac  pus  de  reteuguda. 

Eaimond  l'Écrivain  :  Senbor,  l'autr'ier. 
Alors  la  chatte  s'est  mue  de  manière  qu'il  n'y  a 
plus  de  retenue. 

Que  fes  far  nna  catha  am  la  quai  on  aportes 
terra  e  peiras  e  fusta  per  nmplir  los  fossatz. 
Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  i"j5. 

Qu'il  fit  faire  une  chatte  avec  laquelle  on  portât 
terre  et  pierres  pour  emplir  les  lbssés. 

E  fan  far  una  gâta  e  bastir  un  bosson. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  ils  font  faire  une  chatte  et  construire  un  bélier. 

anc.   port.  E  reandon  fazer  bum  artificio  de 
Madeira  ,  que  cbaruào  gâta. 

Coronica  del  rei  D.  Joamo,  t.  I ,  p.  73. 
esp.  it.  Gâta. 

CATAR,  catarr,  s.  m. ,  Iat.  catarr/w.v, 
catarrhe,  fluxion. 

Quan  endeveno  ad  alcun  catars  o  raumas 
als  huelbs  o  al  pietz...  o  catars  agutz...  Quan 
catarr  deysen. 

Trad.  a" Albucasis ,  fol.  i3  et  23. 

Quand  surviennent  à  quelqu'un  catarrhes  ou 
rhumes  aux  yeux  ou  à  la  poitrine...  ou  catarrhes 
aigus...  Quand  le  catarrhe  descend. 

Esr.  tort.  it.  Catarro. 


CAN  357 

CATARACTA,    s.  j. ,   lat.    cataracta, 

bonde,  vanne. 

Lengua  de  la  gola  o  cataracta  que  es  dotz... 
Aquela  cataracta  es  necessaria  per  restrenher. 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  /|b. 

Langue  de  la  bouche  ou  bonde  qui  est  source... 
Cette  vanne  est  nécessaire  pour  serrer. 
it.  Caterata. 

CATHACREZIS,  s./.,  Iat.   catachre- 
sis,  catacrèse,  figure  de  mots. 
Kctlâx^o-n-;  Quintil.  VIII,  6,  34. 
Catachresis  aut  alienae  rei  nomen   apposi- 

tum. 

Isidor.,  Orig.,  1 ,  36. 
Cathacrezis  es  abusios  de  nom  a  significar 
la  causa  que  no  ha  nom. 

Lejs  d'amors,  fol.  129. 
La  calaci-ese  est  un  abus  de  nom  pour  signifier  la 
chose  qui  n'a  pas  de  nom. 
port.  Catachresis .  it.  Catacresi. 

CATHATIPOZIS ,  s./.,  lat.  catatiposis, 
imitation. 

Cathatipozis,  es  cant  hom  désigna  home 
a  las  fayssos  o  a  las  proprietatz  que  ha. 

Lejs  d'amors,  fol.  1ZJ2. 
Uirnitation  ,  c'est  quand  on  désigne  un  homme 
par  les  formes  ou  par  les  propriétés  qu'il  a. 

CATHEZIZAR,  v. ,  catéchiser. 
Substantiv.  Al  cofermar  e  al  cathezizar. 

Cat.  dels  apost.  deRoma,  fol.  ib. 
Au  confirmer  et  au  catéchiser. 
cat.  Catequisar.  Esr.  tort.  Catequizar .  it.  Ca- 
techizzare. 

CATOLIX,  adj.,  Iat.  catholicw^,  ca- 
tholique. 

Perseguian  los  martirs  catolix. 
E  renega  la  fe  catholica  e  son  crestianisme. 

V.  et  Vert.,  fol.  72  et  16'. 
Poursuivaient  les  martyrs  catholiques. 
Et  renie  la  foi  catholique  et  son  christianisme. 
Substantiv.  Son  verays  catolix  e  bos  crestias. 
L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  29. 
Ils  sont  vrais  catholiques  et  bons  chrétiens. 
cat.  Catholic.  esp.    Catolico.    port.   Catholico. 
it.  Cattolico. 

2.  Catholical,  adj.,  catholique. 
Per  la  santa  fe  catholicalh. 

Philomena • 
Pour  la  sainte  foi  catholique. 


358  CAU 

Motns  obras  de  la  fe  catholical. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  i54- 
Maintes  œuvres  de  la  foi  catholique. 

CAUCALA ,  s.  f. ,  corneille. 
O  caucala  o  colom  favar. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Ou  corneille  ou  pigeon  favart. 
cat.  Cucala. 

CAUCIDA,  s./.,  chardon  hémorrhoïdal, 

buglosse. 

Espinas,  caucidas  et  cardos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  235. 
Épines  ,  chardons  hémorrhoïdals  et  chardons. 

CAUDEYAYRE,  s.   m.,   dégraisseur. 
D'el  uzo  caudeyayres  de  draps. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  193. 
Les  dégraisseurs  de  draps  en  usent. 

CAUL,  s.  //*.,  lat.  ckvlïs,  chou. 
Fneillas  de  vieills  cauls  li  metetz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  lui  mettez  des  feuilles  de  vieux  choux. 
Meils  es  qae   hom  appelle  ab  cliaritat  als 
CHA.01.S  manjar  que  a  vedel  gras  ab  ira. 

Trad.  de  Bede ,  fol.  72. 
11  est  mieux  qu'avec  charité'  on  appelle  à  manger 
dus  choux  qu'à  veau  gras  avec  colère. 
ANC.  FR. 

Jo  ne  me  pris ,  dist  Rou ,  une  fuille  de  col. 

Roman  de  Rou,  v.  1097. 
Par  dessus  un  rouge  chol... 
Et  la  fueille  du  chol  trembler. 

Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  61  et  52. 
CAT.  ESP.  Col.  PORT.   CoilVC  IT.  Cdvolo. 

CAUPOL,  s.  m.,  falaise. 

El  cacpol  la  levan  li  foll, 
Crand  peira  li  meton  al  coll. 

V.  de  S.  Honorât. 
Les  fous  la  dressent  à  la  falaise  ,  lui  mettent  une 
grande  pierre  au  col. 

CAUSA,  s.  f. ,  lat.  causa,  cause,  rai- 
son ,  motif. 

Quar  elbs  eran  causa,  per  que  l'avian  avuda. 

Philomena. 
Car  ils  étaient  cause  pourquoi  ils  l'avaient  eue. 
Qu'ieu  sai  ben  razon  e  cauza 
Que  puesc  a  mi  dons  mostrar. 

B.  de  Ventadovjr  :  Amors  c  que. 
One  je   sais  bien   la  raison  et  la  cause  que  je  puis 
montrer  à  ma  dame. 


CAL 

—  Cause,  procès. 

Et  alongon  las  cauzas  e  fan  far  graus  dauip 
uatges  que  non  los  podon  emendar. 

V.  et  Vert.,  M-  l5. 
Et  allongent  les  causes  et  font  faire  grands  dom- 
mages tellement  qu'ils  ne  les  peuvent  réparer. 
Ben  es  fols  qar  el  ausa 
Penr'  aissi  la  lur  causa. 

B.  d'Allamanon  :  De  l'arcivesquc. 
Il  est  bien  fou  parce  qu'il  ose  prendre  ainsi  leur 
cause. 
CAT.    ESP.    PORT.    IT.    CaUSCl. 

—  Chose. 

Per  far  la  causa  dossana. 

Marcabrus  :  L'autr'ici. 
Pour  faire  la  chose  douce. 

...  D'autra  causa  no  m  soven , 
Mas  de  lieys  servir. 

Folquet  de  Marseille  :  Ab  pauc. 
Je  ne  me  souviens  d'autre  chose,  excepté  de  la 
servir. 

Tu  quiers  a  Dieu  mantas  causas; 
Fols  iest ,  car  parlar  li  n'  auzas. 

P.  Cardinal  :  Jhesum-Crist. 
Tu  demandes  à  Dieu  maintes  choses  ;  tu  es  loi , 
parce  que  tu  oses  lui  en  parler. 

Per  ben  et  ntilitat  de  la  causa  publica. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  1. 1 ,  p.  588. 
Pour  le  bien  et  l'utilité  de  la  chose  publique. 

Proverb.  Meliers  chauza  es  donars  que  penres. 
Trad.  de  Bede,  fol.  66. 
Donner  est  meilleure  chose  que  prendre. 

Prép.  comp.  A  causa  de  las  guerras. 

Regist.  des  Etats  de  Provence  de  iqoi. 
A  cause  des  guerres. 

Dans  la  basse  latinité  causa  avait  été 
employé  en  ce  sens  de  chose  : 

Si  quis  causant  alterius  tulerit  de  loco  sno. 
Baluz.  Cap.  reg.fr.,  lib.  V,  cap.  370. 

—  Personne ,  objet. 

Una  causa  que  fort  plania 
E  cridava  sancta  Maria. 

Roman  de  Jaufre,  fcl.  bij. 
Une  personne  qui   gémissait  fortement  et  criait 
sainte  Marie. 

Estauc  coma  causa  esmarida 
Que  n'agnes  solatz  peior. 

Raimond  de  Solas  :  Dompna. 
Je   suis  comme  personne  triste   qui   n'eût    pire 
soûlas. 
cat.  esp.  Cosa.  fort.  Cotisa,  ir.  Cosa. 


CAU 

2.  Causal,  adj.,  lat.  .causal?*,  causal, 
terme  de  grammaire. 

Real,  so  es  cauzal,  de  cauza  qu'ora  ve, 
quar  ab  la  cauza  conoysh  hom  si  es  de  raas- 
culi  o  de  femini. 

Leys  d'amors,  fol.  5o. 

Réel,  c'est-à-diro  causal ,  de  la  chose  qu'on  voit, 
car  avec  la  chose  on  connaît  si  elle  est  du  masculin 
ou  du  fe'minin. 
cat.  Causal,  it.  Causale. 

3.  Cauzatiu  ,    adj.,    lat.    causativm.? , 
causatif,  qui  concerne  un  procès. 
Catjzatics,  de  causa,  quar  qui  acuza  fay 

esser  en  cauza  et  en  plag  aquel  que  acuza. 
Leys  d'amors ,  fol.  5j. 
Causatif,  de  cause  ,  car  celui  qui  accuse  fait  être 
eu  cause  et  en  procès  celui  qu'il  accuse. 

—  Qui  occasionne,  qui  cause. 

Et  de  uiort  cacsatiu...  Es  de  raovement 
causativa. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  73  et  25. 
Et  causatif  de  mort...  est  causatice  de  mouve- 
ment. 

/(.    Cayson,  s.  f. ,  lat.   accuskTioxem  , 
accusation. 

...  Qu'es  "Vaudes  e  degne  de  punir. 

E  li  troban  cayson  en  meezonja  e  engan. 
Que  queron  ara  cayson  e  que  perseguon  tant. 
La  nobla  Leyczon. 

.  . .  Qu'il  est  Vaudois  et  digne  de  punition.  Et 
lui  trouvent  accusation  enménsonge  et  tromperie. 

Qui  cherchent  à  présent  accusation  et  qui  pour- 
suivent tant. 

5.  Chausament,  s.  m. ,  reproche. 

Ain  chausament  niescla  ades  queaquom  de 

blandimen. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  3. 
Avec  le  reproche  il  mêle  toujours  quelque  chose 
de  douceur. 

6.  Causeiar,  chausar,  v.,  lat.  causarz, 
reprocher,  accuser,  disputer. 

Fort  es  belha  causa  , 
Qui  malvestat  chalza 
Ad  borne  savay. 

P.  Cardinal  :  Belh  m'es  qu'ieu. 
C'est  une  fort  belle  chose ,  qui  reproche  la  mé- 
chanceté' à  un  homme  méchant. 
Non  chaussab,  ton  prosme  ni  lo  mesprezar... 
Non  chausar  îo  vieil,  mas  preia  lo  coma  paire. 
Trad.  de  Bède ,  fol.  72  et  77. 


CAN 


359 


Ne  pas  accuser  ton  prochain  ni  le  mépriser... 
Ne  pas  faire  reproches  au  vieillard ,  mais  prie  le 
comme  père. 

No  lbi  rernanra  vinba  no  lhi  estrepei , 
Ni  fontana  ni  potz  que  no  '1  causei. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  36. 
Il  ne  lui  restera  vigne  que  je  ne  lui  dévaste ,  dï 
fontaine  ni  puits  que  je  ne  lui  dispute. 

anc.  fr.  Assez  les  blasme,  assez  les  chose. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  1 ,  p.  285. 
Pour  lequel  fait  et  omicide  li  dis  procureur 
eust  causé  et  calengiet  ledit  Jaquemar  par-de- 
vant nous  en  jugement. 

Tit.  de  1377.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  878. 
Et  qui  choser  m'en  veut ,  si  chose. 

Roman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  123. 
cat.  Esr.  tort.  Causar.  it.  Causare. 

7.  OCCASIO,  OCAIZO,   OCHAIZO  ,    UCHAISO, 

.y.  y".,  lat.  occAsio,  cause,  prétexte, 
occasion. 

Partit  m'avez  de  vos 
Senes  totas  ochaisos. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  puois. 
Vous  m'avez  séparé  de  vous  sans  aucunes  causes. 
L'autra  amors  de  bes  temporals 
Que  es  ocaysos  de  motz  mais. 

Bref,  d'amor,  fol.  3. 
L'autre  amour  de  Liens  temporels  qui  est  la  cause 
de  plusieurs   maux. 

E  de  temor  vauc  fenben  ochaisos, 
Coin  si  era  vengut  per  autr'  afar. 
Gui  d'Uisel  :  Ges  de  chantar. 
Et   de    crainte   je   vais    feignant   des   prétextes, 
comme  si  j'étais  venu  pour  autre  affaire. 
Quar  ochaizon  non  ai 
De  soven  anar  lai. 

B.  de  Ventadour  :  Pus  mi. 
Quar  je  n'ai  pas  l'occasion  d'aller  souvent  là. 
anc.  fr.  Est-il  pas  vray  que  sans  nulle  achoison 
Tu  me  laissas  contre  droit  et  raison? 
J.  Marot,  t.  V,  p.  322. 
Que  lesdits  points  et  articles  estoient  moult 
préjudiciables....  et  que  à  mauvaise  occhoison 
nous  requeroient  la  privation  ,  etc. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i35g,  t.  III ,  p.  347. 
cat.  Occasio.  esp.  Ocasion.  port.  Occasiâo.  it. 
Occazione. 

—  Faute,  manquement. 

E  ges  en  mi  non  a  nul'  ochaizos. 

P.  Vidal  :  Quabt  hom  honratz. 
Et  certes  il  n'y  a  nulle  faute  en  moi. 


36o 


CALJ 


No  voîl  qne  per  ma  tjchaiso  sia  tos  sacs  pies. 

Trad.  de  Bédé ,  fol.  l\o- 
Je  ne  veux,  pas  que  ton  sac  soit  plein  par  ma.  faute. 

Si  lo  dans  es  avengut/.  per  sa  occaison. 

Trad.  du  Code  de.  Justinien ,  fol.  20. 
Si  le  dommage  est  survenu  par  sa  faute. 
anc.  fr.  Diex,  s'il  i  mueit  par  m'  ocoison, 
Rendre  m'en  convenra  raison. 

Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  1,  p.  23Zj- 
it.  Cagione. 

—  Difficulté,  obstacle. 

Et  F respondet  ses  ochaiso  : 

Tôt  lii  do  et  antrey  Melhis. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  98. 

Et  F re'pondit  sans  difficulté  :  Je  lui  donne  et 

octroie  entièrement  Melhis. 

Trop  es  de  gren  occasio 
Qui  pena  contra  l'agulbo. 

Leys  d'amors,  fol.  l38. 
Trop  est.  de  grave  difficulté  qui  se  raidit  contre 
l'aiguillon. 

anc.  fr.  Partout  le  povoir  Dieu  preschoient... 

Riens  ne  leur  grevoit  Yachoison. 
J.  de  Meung  ,  Trésor,  v.  1 1 10. 

—  Blâme. 

Be  ni  pogratz  trobar  ochaizon. 

Pons  de  Capdueil  :  S'auc  fis. 
Vous  pourriez  bien  me  trouver  blâme. 

it.  Cagione. 

—  Accusation,  querelle. 

Qu'antra  ochaizo,  dona,  no  m  sabetz  dir 
Mas  quar  vos  sai  conoisser  e  chanzir 
Per  la  melhor. 

Arnaud  de  Marueil  :  Si  m  deslrcnhetz. 
Que  vous  ne  ine  savez  dire  autre  accusation ,   ô 
dame ,  excepte'  que  je  vous  sais  connaître  et  choisir 
pour  la  meilleure. 

Loc.  Quan  qnicr  merce  mi  dons  de  genolhos, 
Ela  m'eucolpa  e  mi  met  ochaisos. 

B.  de  Ventadour  :  Bels  Monruels. 
Quand  je  demande  merci  à  ma  dame  à  genoux , 
elle  m'accuse  et  m'impose  accusations. 

Adverbial.  TJna  pauca  ochaisos 

Notz  en  araor  plus  que  no  i  val  raisos. 

Folquet  DE  MARSEILLE  :  S'al  cor  plagues. 
Une  petite  i/uerelle  nuit  en  amour  plus  que  raison 
n'y  vaut. 

...  En  gran  dreig  notz  pauca  ochaisos. 
P.  Vidal  :  Quant  nom  es. 
Petit  manquement  nuit  dans  un  grand  droit. 


CAU 

ANC     FR. 

De  plaiz  è  d' 'achoisons  damagiez  è  grevez. 
Roman  de  Rou  ,  v.  3584- 
it.  Cagione. 

8.   OcAISONAR,   OCHAISONAR,    ACAIZONAR, 

•v.,  accuser,  reprocher. 

De  tal  foldat  no  vuelh  qu'hom  id.'ochaiso. 

Rambaud  d'Orange  :  Si  do  trobar. 
Je  ne  veux  qu'on  m'accuse  de  telle  folie. 

Dieus!  lo  sieu  tort  m'ocHAizoNA. 

13.  de  Ventadour  :  La  doussa  votz. 
Dieu  !  elle  me  reproche  le  sien  tort. 

Mas  d'aitan  vos  ochaison  , 
S'ueymais  laissatz  vostre  lieus. 

Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Reis  près  vos. 
Mais  je  vous  accuse  d'autant,  si  désormais  vous 
laissez  votre  fief. 

Ni  el  meu  cor  nuls  enjans  non  s'escon 
Que  ja  m  puosca  araors  ochaizonnar. 

Richard  de  Barbezieux  :  Tôt  atressi  com. 
Et  nulle  supercherie  ne  se  cache  dans  mon  coeur 
qu'amour  puisse  me  reprocher. 

De  tôt  aiso  no  temc'om  m'ocAizo  de  mensonja. 
Rambaud  de  Vaqueiras  ;  Senher  marques. 
De  tout  ceci  je  ne  crains  pas  qu'on  in'acciMe  de 
meusonge. 

Part.  pas.  Seretz  ii'acaizonatz. 

GlIlAUD  DE  BoRNEIL  :  Lo  doutz. 

Vous  en  serez  accusé- 
anc.  fr.     De  felounie  le  reta  , 

E  d'un  meffait  Vocoisonna. 

Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  234- 
Ou  d'aucun  murdre  achoisonnés. 

Roman  de  la  Rose,  v.  l5l75. 
esp.  Qcasionar.  it.  Accagionare, 

9.  Encaisonar,  v.,  accuser,  reprocher. 

Que  m  jiot  amors  encaisonar? 

Faidit  de  Belestar  :  Tôt  atressi. 
Que  me  peut  reprocher  amour? 

Sel  sui  que  no  I'encaisona. 

Pierre  d'Auvergne  :  Ab  fina  joia. 
Je  suis  celui  qui  ne  l'accuse. 

anc.  fr.  Je  alai  véoir  le  roy  et  m'enchoisona , 
et  me  dit  que  je  n'avoie  pas  bien  fet. 
Joinville  ,  p.  8b'. 

10.  Accusation,  s.  f.,  lat.  accusatio- 
T$eni,  accusation. 

Si  parton  li  malvays  de  I'accusation. 
V.  de  S.  Honorât. 
Les  me'cliants  se  départent  dp  l'accusation. 


i 


CAU 

Si  d'un  crim  se  podian  far  fropas  acusatios. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  2^0. 
Si  plusieurs  accusations  se  pouvaient   faire   du 
même  crime. 

cat.   Acusaciô.    lisr.   Acusacion.  tort.    Accu- 
sacâo.  it.  Accusazione. 

1 1 .  Acuzaire  ,  s.  m. ,  accusateur. 
L'acuzaire  de  nostres  fraires. 

Trad.  de  l'Apocalypse  de  S.  Jean  ,  c.  12. 

U  accusateur  de  nos  frères. 

anc.  fr.  Et  li  accuseur  aura  cinq  sols. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i3i3  ,  t.  I ,  p.  521. 

cat.  esp.  Acusador .  port.  Accusador.  it.  Ac- 
cusatore. 

12.  Accusatiu,  s.  m.,  lat.  accusativw^, 
accusatif. 

Li  cas  son  sieis...  accusatius. 

Gramm.  Provenç. 
Les  cas  sont  six...  accusatif. 

cat.  Acusatiu.  est.  Acusatlvo.  port.   it.  Ac- 
cusativo. 

i3.  Accusar,  v. ,  lat.  accusarc,  accuser. 

Totz  los  forfaitz  e  tctas  las  clamors 
En  que  m  podelz  accusar  ni  retraire. 

Arnaud  de  M  a  rue  il  :  Si  m  destrenhetz. 
Tous  les  forfaits  et  toutes  les  plainles  en  quoi  vous 
me  pouvez  accuser  et  reprendre. 

Part-  pas.  Acusatz  fon  per  malas  gens. 
V.  de  S.  Honorât. 
Il  fut  accusé  par  méchantes  gens. 
Substantif.  Ges  tng  li  acusat  no  an  tort. 
Libre  de  Senequa. 
Tous  les  accusés  n'ont  point  tort. 

cat.  esp.  Acusar.  tort.  Accusar.  it.  Accusare. 
i/(.  Enctjsamen,  s.  m.,  accusation. 

Défendre  d'altrui  encusamens. 
Mon  encmic  cargar  de  mens  encusamenz. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom. 
Défendre  des  accusations  d'autrui. 
Charger  mon  ennemi  de  mes  accusations. 
anc.  fr.  Ke  féis  à  Hunlaf  lo  grant  encusement. 
Roman  de  Horn  ,  fol.  20. 

i5.  Encusador ,  s.  m.,  accusateur. 
E  si  vos  en  faitz  clamor, 
Seran  vos  encusador  , 
E  seretz  n'escumeniatz. 

G.  Figueiras  :  INo  m  laissarai. 
Et  si   vous  en  faites  plainte  ,   ils  seront  accusa- 
teurs contre  vous  ,  et  vous  en  serez  excommuniés. 

I. 


CAU  36  £ 

16.  Encusak  ,  ?>. ,  accuser,  reprocher. 

E'is  Espanbols  ges  non  encusaria. 

LANFRANC  ClGALA  :  Si  mos  chans. 
Et  n'accuserait  point  les  Espagnols. 

Det  li  comjat  et  encusava  lo  de  ma  domna 
Guiscarda. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 

Elle  lui  donna  congé'  et  elle  lui  faisait  des  re- 
proches de  madame  Guiscarde. 

anc.  fr.  Qu'il  ne  m'encusast  au  lion. 

Roman  du  Renaît ,  t.  I,  p.  233. 
Els  encusa  une  béguine. 

Fabl.  el  cont.  anc,  t.  IV,  p.  i3i. 

17.  Desencusa,  s./.,  excuse. 
Nostras  justas  et  verayas  desencusas. 

Tit.  du  xive  siie.  Doat,  t.  CXLVI,  fol.  232. 
Nos  justes  et  vraies  excuses. 

18.  Desencuzatio ,  s.  /.,  justification, 
excuse. 

E   negnna  dezencuzatio  non  poira  aver  • 
per  que  sera  dampnatz. 

Lit>.  de  Sydrac,  fol.  129. 

Et  il  ne  pourra  avoir  aucune  justification  ;  c'est 
pourquoi  il  sera  damné. 

1 9.  Desencuzar,  v.,  disculper,  exempter 

Per  loqnal  cel  qu'es  acuzatz  se  desencuza, 

Leys  d'amors,  fol.  £2. 
Par  lequel  celui  qui  est  accusé  se  disculpe. 

Part.  pas.  Tenga  nos  boni  per  desencuzatz. 
Leys  d'amors,  fol.  ni. 
Qu'on  nous  tienne  pour  disculpés. 

E  negus  no  'n  sia  dezencusat,  si   no  per 
malautia. 

Trad.  de  la  reg.  de  S.  Benoît,  fol.  18. 

Et  que  personne  n'en  soit  exempté ,  sinon   pour 
maladie. 

20.  Dezacusar,  v.,  disculper. 

Et  aeuzon  los  autres  per  se  dezacuzar. 
V.  et  Vert.,  fol.  69. 
Et  ils  accusent  les  autres  pour  se  disculper. 

21.  Excuzatio,    EXCUSASIO,  s.  f. ,   ]at. 
excusatio,  excuse. 

Non  an  excusatio  de  luis  peccaiz. 

Frag.  de  la  trad.  de  la  Passion. 
Ils  n'ont  pas  d'excuse  de  leurs  péchés. 

Lo  diable  li  ensenha  a  dire  malvaysas  escu- 
zatios. 

V.  et  Vert.,  fol.  26. 
Le  diable  lui  enseigne  à  dire  de  mauvaises  excuses 

46 


36a 


CAL 


Excusastos  prepaus.in 

Fadas. 

fitei'.  cTamor,  fol.  -r<7- 

Proposent  de  folles  excuses. 

anc.  fr.  Sans  moi  ouyr  en  mes  excusations 

raisonables. 

MoNSTRELET,  t.  II,  fol.  lb'3. 

esp.  Escusacion.  it.  Scusazione. 

11.  Escuzansa,  s.f. ,  excuse. 

Vens  quais  sera  d'aquelbs  lui-  escuzansa. 
R.  Gaucelm  :  Qui  vol  aver. 
Voilà  quelle  sera  de  ceux-là  leur  excuse. 
anc.  fr.  Disans  pour  Yexcusance  du  roi. 

MoNSTRELET,  t.  II,  fol.   103. 

anc.  esp.  Excusanza.  it.  Scusanza. 

l"\.   ESCUSAMKNT  ,  S.   TH.,   CXCUSC 
"Vizis  es  querre  escusament. 

Trnd.  de  B'ede,  fol.  2. 
C'est  un  tort  de  chercher  excuse. 
Tal  mentire  a  escusamen. 

Deudes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus- 
Un  tel  mentir  a  excuse. 
it.  Scusamento. 

24.  Excusable,  ad/'.,  excusable. 

Tug  aquest  vici  son  excusable. 

Es  ESCUSABLA. 

Lejrs  d'amors,  fol.  104  et  117. 
Tous  ces  vices  sont  excusables. 
Elle  est  excusable. 
cat.  esp.  Escusable.  it.  Scusabile. 

25.  Escusar,  excusar,  v.,  excuser,  ab- 
soudre, dispenser. 

Ignorancia  non  los  escuza  en  aqnel  cas. 
V.  et  Vert.,  fol.  76. 
L'ignorance  ne  les  excuse  point  en  ce  cas. 
Si  lo  coins  de  la  vila  fasia  far  pont  o  via,  no  s 
poira  escusar  la  gleiza  plus  d'una  antra  per- 

sona. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  I. 
Si  le  comte  de  la  ville  faisait  faire  pont  ou  chemin, 
l'e'glise    ne    pourra   pas    se    dispenser  plus  qu'une 
autre  personne. 

Que  qui  los  repren,  els  s'en  excitsan. 

V.  et  Vert.,  fol.  10,  2e  version. 
Que  à  qui  les  reprend  ,  ils  s'en  excusent. 

Part.  pas.     E  pus  d'acu/.atio 

Es  ab  lo  rei  escuzatz 
Frances. 

G.  Riquier  :  Ancmais. 
T'.l  puis  \\c%l  absous  d'accusation  par  le  roi  français. 
cat,  Esr.  Excusar.  tort.  Escusar.  it.  Scuzare. 


CALI 

iG.  Récusation  ,  s.  f. ,  lai.   recusatio- 
Tgem,  récusation. 

Requesta  de  récusation. 

Fors  de  Béarn ,  p.  1074. 
Requête  de  récusation. 

Del  dia  de  la  recusatio. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  70. 
Du  jour  de  la  récusation. 

cat.  Recusaciô.  esp.  Recusacion.  tort.  Rectt- 
sacâo.  it.  Ricusazione. 

27.  Recusar,  v. ,  lat.  recusarc,  récuser, 
refuser. 

Pena  que  suffertara  lo  cossol...  qne  recu- 
sara  lo  offici. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  70. 
La  peine  que  supportera  le  consul...  qui  refusera 
l'office. 
cat.  esp.  tort.  Recusar.  it.  Ricusare. 

CAUSIR ,  chausir  ,  v. ,  voir,  discerner. 
De  tan  luenh  cnm  nom  cauzir 
La  poiria. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Ar  ai  Len. 
De  si  loin  comme  on  la  pourrait  'voir. 

Leu  pot  conoisser  e  chausir 

Que  '1  bel  semblant  e  '1  dous  sospir 

No  son  messatge  de  fadia. 

Deudes  de  Prades  :  Ah  lo. 
Facilement  peut  connaître  et  voir  que  les  beaux 
semblants  et  les  doux  soupirs  ne  sont  pas  messages 
de  refus. 

anc.  fr.  Et  monta  une  baute  montagne  pour 
savoir  quel  part  li  Sarrazin  estoient  aie , 
lors  les  choisi  auques  loing  de  li ,  et  vit  qne 
il  estoient  monlt  grant  multitude. 

Bec.  des  Hisl.  de  Fr.,  t.  V,  p.  302. 
Devant  sei  garda  et  choisi 
Une  vielle  qui  escontout. 
Deuxième  trad.  du  Castoiemenl,  conte  2e. 

Mais  ne  furent  gueres  eslongnez  du  pont, 
quand  ils  choisirent  devant  eux  nue    grosse 
gnie  de  Gantois. 

Monstrelet,  t.  II,  fol.  48. 


compagnie  de  Gantois 


—  Choisir,  préférer. 

Ben  saup  chauzir  de  totas  la  melbor. 
Pons  de  Capdueil  :  Astrucs  es. 
Je  sus  bien  choisir]*  meilleure  de  toutes. 

Qu'ieu  n'ai  chauzit  un  pro  e  gen. 

La  comtesse  de  Die  :   Ab  joi  et  ab  joven. 
Que  j'en  ai  choisi  un  preux  et  aimable. 


CAU 

E  vev  qu'aïuors  part  e  chausis. 

MarcABRTJS  :   Pus  mos  coralges. 
Et  je  vois  qu'amour  fait  les  paris  et  choisi!. 

Substanttv.  A  cni  donet  lo  chauzir 
Del  mon. 

G.  AdhemAR  :  S'ieu  conogues. 
A  qui  donna  le  choisir  du  monde. 

Part.  pas.  adj.  v.  —  Distingué. 
Franea,  cortesa  e  chausida. 
T.  de  G.  Faiditetde  Perdigon  :  Perdigon. 
Franche,  courtoise  et  distinguée. 

CAUSIDAMEN,    chausidamen,    adv.  , 
convenablement:,  poliment. 
Domna  non  deu  parlar  mas  gent 
E  suau  e  causidament. 

Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Dame  ne  doit  parler  que  Lien  et  doucement  ci  po- 
liment. 

Ieu  eug  chausidament  parlar. 

Giraud  de  Borneil  :  Est  sonet. 
Je  crois  parler  convenablement. 

2.Causit,  s.  m.,  choix,  volonté,  atten- 
tion. 

Bernait  de  la  Barta  ,  '1  chauzit 
"Voill  aiatz  de  doas  razos. 
T.  d'Armand  et  de  B.  de  la  Barthe  :  Bernart. 
Bernard  de  la   Barte,  je  veux   que  vous  ayez  le 
choix  des  deux  propositions. 

E  sia  lur  lo  chauzitz. 
Aimeri  de  Peguilain  :  Mantas  velz. 
El  que  le  choix  soit  leur. 
hoc.     Era  'n  fassa  so  qne  s  vuelba 
Ma  dona  el  sien  chausit. 

B.  DE  Ven'TADOUR  :  Loue  temps. 
Maintenant  que  ma  dame  en  fasse  à  son  choix  ce 
qu'elle  veuille. 

3.  Cacsimen,   s.   m.,   égard,  procédé, 
discrétion. 

Mas,  si  causimens  estes 
En  lnec  d'orgnelh  en  lîeys  , 
Yeu  fora  reys. 
Giraud  d'Espagne  :  S'ieu  en. 
Mais  ,  si  égard  e'tait  en  elle  au  lieu  d'orgueil  ,    je 
serais  roi. 

E  que  tuit  vos  metetz  elseubon  cadziment. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  que  vous  vous  mettiez  tous  à  son  bon  procédé- 
Qui  {*en  no  '1  sap  ab  chausimen  eobrir. 
Arnaud  de  Marueil  :  Si  m  destrenhetz. 
Qui  ne  le  sait  couvriragréablemcnl  avec  discrétion. 


CAU 


363 


.'i.  Causia,  chausida,  s./.  ,  volonté,  choix. 
E  Folques  los  gnidet  a  sa  causia. 
Pioman  de  Gérard  de  Pmssillon,  fol.   10. 
Et  Foulque  les  guida  à  sa  'volonté. 

Mal'  er  la  chausida. 

J.  Estève  :  El  dous. 
Le  choix  sera  mauvais. 

5.  Chàussire,  chausidor,  s. m.,  celui  qui 
choisit,  choisisseur. 

C'amors  m'a  faich  tau  plazen  dompna  eslire, 
C'a  dreicb  ne  pot  totz  bom  esser  c.haussire. 
B.  Zorgi  :  Aissi  col  fuox. 
Qu'amour  m'a  fait  élire  dame  si  agréable  qu'avec 
droit  tout  homme  peut  en  être  choisisseur. 

N  TJgo,  gen  faretz  joex  partilz, 
Si  trobassetz  bon  chausidor. 
T.  DE  G.  de  Montagnagout  et  de  Sordel  : 
Senher  En  Sordel. 
Seigneur  Hugues,  gentiment  vous  ferez  jeu-parti  , 
si  vous  trouvassiez  un  bon  choisisseur. 

E  que  s'en  fan  saben  e  chauzidor. 

Lamberti  de  Bonanel  :  Eu  say  la  flor. 
Et  qui  s'en  font  savants  et  choisisseurs. 

6.  Escaozir,   v. ,  remarquer,   prendre- 
garde  ,  distinguer. 

E  que  s  pênes  e  mains  essais 
Cuin  li  cregues  pretz  e  valors 
E  qu'ESCAUsis  de  mescabar. 

Giraud  de  Borneil  :  A  ben  chantar. 
Et  qu'il  se  pénât  en  maints  essais  ,  comment  mé- 
rite et  valeur  lui  augmentât ,  et  qu'il  prit  garde  de 
déchoir. 

Qu'a  la  tanla  aussor 
"Vey  los  cussos  assîr 
E  primiers  s'eschausir. 

P.  Cardinal  :  Li  clerc. 
Que  je  vois  les  goujats  s'asseoir  à  la  plus  haute 
table  ,  et  les  premiers  se  distinguer. 

7.  Descauzir,  v.  ,  outrager,   avilir,  dé- 
considérer. 

S'En  Bernât  no  m  descausis 
Per  conseill  d'omes  frairis. 

MARCOAT  :  Mentre  m'obri. 
Si  le  seigneur  Bernard  ne  m'outrage  par  conseil 
d'hommes  vils. 

Si  m  vol  en  pailan  descauzir. 

Dalfinet  :  Del  mieg  serventes. 
S'il  me  veut  avilir  en  parlant. 

Part.  pas.  C0111  pren  sovent  gran  darupuatge 


36/f 


CAU 


Per  deschausit  compaiguatge. 
B.  Zorgi  :  Sitôt  mYslauc. 
Qu'on  prend  souvent  grand  dommage  par  vile 
compagnie. 

Substantif.  —  Déconsidéré  ,  grossier. 

Una  falsa  dsschausida 
E  radilz  de  mal  linhatge. 

B.  de  Ventadour  :  La  doussa  votz. 
Une  niasse  déconsidérée  et  racine  de  mauvaise  race. 
Et  un  marc  d'aur  donarai  al  cortes , 
Si  '1  descuauzits  mi  dona  un  tornes. 
P.  CARDINAL  :  Tos  temps. 
F.t  je  donnerai  un  marc  d'or  au  poli ,  si  le  grossier 
me  donne  un  tournois. 

8.  Descaudizamen,  adv. ,  grossièrement. 

Reis  aun.it/  val  mens  que  pages, 
Quan  reigna  descausidamen. 

P.  Vidal  :  Baros  Jliesus. 
Roi  honni ,   quand  il  règne  grossièrement,  vaut 
moins  que  villageois. 

E  vielhas  trichaîritz.... 
Renhan  coûtra  lur  drutz 

Trop  DESCHAUZIDAMEN. 

P.  Vidal  :  Dieus  en  sia. 
Et  vieilles  trompeuses...  règnenteontre  leursamants 
trop  grossièrement. 

g.  Descatjzimen  ,    s.    m. ,    impolitesse  , 
outrage. 

E  s'ieu  die  deschauzimen 
E  chan  maridamen. 
Galbert  moine  de  Puicibot  :  Hueymais. 
Et  si  je  dis  impolitesse  et  chante  tristement. 
Grans  dezonors  e  ontas  e  motz  descauzimens. 
Guillaume  de  Tldela. 
Grands  de'shonneurs  et  hontes  et  nombreux  ou- 
trages. 

Temer  deo.  hom  vilanatge 
Faire  e  tôt  descauzimen. 

Cadenet  :  A!  cum  dona. 
On  doit  craindre  de  faire  grossièreté  et  toute  im- 
politesse. 

CAUTERI ,    s.    m.  ,    lat.     cauterimto  , 
cautère. 

Sermo    vulgar   es  que  cauteri    es  dernier 

remezi  de  medecina Yeu  die  que  cauteri 

es  couvenient  en  tôt  temps. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  2. 

Un  propos  vulgaire  est  que  le  cautère  est  le  der- 
nier remède  de  la  médecine —  Je  dis  que  le  cautère 
est  convenable  en  tout  temps. 
'at.  Cauteri.  Esr.  tort.  it.  Cauterio. 


CAU 

2.  Cauterizacio,  s.f. ,  cautérisation. 
La  inîllor  cauterizacio  es  aproplas  ineizios. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  i5. 

La  meilleure  cautérisation  est  après  les  incisions. 
cat.    Cauterisaciô.   esp.    Catttcrizacion.  tort. 
Cauterizaeào.  it.  Cauterizzazione. 

3.  Cauterisar,  v. ,    lat.    cauterizarc?  , 
cautériser. 

Es  autra  manieyra  de  cauterisar. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  7. 
Il  est  autre  manière  de  cautériser. 

Part.  pas.    Que  sia   cauterizada    la   oodena 
entro  al  os. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  2. 
Que  la  peau  soit  cautérisée  jusqu'à  l'os. 

cat.    Cauterisar.    esp.    port.    Caitterizar.    it. 
Cauterizzare. 

CAUTIO,  s.f.,  lat.  CAUTio,  caution. 

E  dona  sufflciens  cautios  d'est ar  a  dreg. 
Ord.  des  R.  de  Fr.,  \\fô ,  t.  XVI,  p.  i3b'. 
Et  donne  suffisantes  cautions  d'ester  à  droit. 

Preslar  negnna  cautio. 

Tit.  de\38g.  Doat,  t.  XXXIX,  fol.  207. 
Fournir  aucune  caution. 

cat.  Caticiô.  esp.  Caucion.   port.  Caucâo.  it. 
Cauzione. 

1.  Cautela,    s.f.,   lat.  cautela,  pré- 
caution, finesse. 

Sensa  neguna  apodissa  ni  presentia  de  testi- 
monis  ni  autras  cautelas. 

Statuts  de  Provence.  BoMY,  p.  2i3. 
Sans  nulle  cédide  ni  présence  de  témoins  ni  autres 
précautions. 

Per  rasons,  exceptions,  cautelas. 

TU.  de  1384,  Arch-  du  R°y->  K>  7°- 
Par  raisons,  exceptions, Jînesses. 
ANC.   FR. 

Car  trop  scet  li  traïstres  d'agaiz  et  de  cauteles. 
J.  de  Meukg  ,  Test.  v.  1825. 
Remplis  de  cauteles  latentes. 

COQUILLART  ,    p.    2. 

cat.  esp.  port.  it.  Cautela. 

3.  Cautelos  ,    adj. ,   lat.   cauth-t  ,    pré- 
voyant,  cauteleux. 
Para  ni  as  deceptivas  e  cautelosas. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  16. 
Paroles  deceptives  et  cauteleuses. 


CAV 

La  vuolp  CAUTELOZA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  229. 
Le  renard  cauteleux. 

cat.  Cautelos.  esp.  port.  Cauteloso. 
/j.Cautelozament,  adv.,  cauteleusement. 

De  eraperi  nsurpat  cautelozament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.    112. 
D'empire  usurpe'  cauteleusement. 
cat.  Cautelosament.  esp.  port.  Cautclosamente. 

5.  Encautatiu,  adj. ,  préservatif,  pré- 
voyant. 

Es  encautatiu  de  futur. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2j. 
11  est  préservatif  de  futur. 

6.  Encautar,  v.  ,  préserver,  prévoir. 
Encautatiu  de  futur,  quan  encauta   Lomé 

que  no  fassa  mal  defendut. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  23. 
Préservatif  de  futur,  quand  il  préserve  l'homme 
qu'il   ne  fasse  mal  de'fendu. 

CAUZON ,  s.f. ,  lat.  causilî,  fièvre  ar- 
dente. 

Febre  dlta  cauzon,  quar  inflama  et  uscîa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol   92. 
Fièvre  dite  fièvre  ardente,  car  elle  enflamme  et 
brûle. 
it.  Cauzone. 

2.  Cauzonides,  adj. ,  ardent. 
Febre  nomnada  cauzonides. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  91. 
Fièvre  nomme'e  ardente. 

CAV,  adj. ,  lat.  cavm.?,  creux,  cave. 

Que  totz  los  capitols  sian  caus  ,  qnar  me- 

trem  hi  reliquias. 

Philomena. 
Que  tous  les  chapiteaux  soient  creux,  car  nous  y 
mettrons  des  reliques. 

Els  vallatz  son  caus  , 
Plens  d'aiga ,  roca  taillatz. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  88. 
Les  fossés  sont  creux, pleins  d'eau,  taillés  dans  la 
roche. 

Uelhs  caus. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3l. 
Yeux  caves. 

Fig.  Ab  cor  cau,  flac. 

H.  iiF.  S.-Cyr  :  Tan  es  de. 
Avec  uu  cœur  vide,  flasque. 


CAV 


365 


Fols  plus  caus  d'un  sambuc. 

Sordel  :  ÏS'on  pueis  mudar. 
Fou  plus  creux  qu'un  sureau. 

Substantif.  — Trou,  ravin. 

Intre  per  lo  chaus  d'un  agullia. 

Trad.  de.  Bide,  fol.  70. 
Entre  par  le  trou  d'une  aiguille. 
Laissent  la  ebariera,  segain  lo  cau. 

lUunan  de  Gérard  de  Rossi/lon,  fol.  82. 
Laissons  la  grande  route  ,  suivons  le  ravin. 
cat.   Cau.  asc.  esp.  it.  Cavo. 

2.  Cava,  s.f.,  creux,  cave,  grotte. 

E  s'amassa  per  cavas  que  so  sotz  la  terra  e 
la  fai  tota  reiuudar  e  la  creba. 

Lie.  de  Sjdrac,  fol.  5l. 
Et  s'amasse  par  grottes  qui  sont  sous  la  terre,  et  la 
fait  toute  remuer  et  la  crève. 

E  aqui  trobet  una  cava 
Che  dedins  terra  s'en  entrava. 
Roman  de  Blandin  de  Cornouailles,  etc. 
Et  là  il  trouva  une  cave  qui  s'enfonçait  dans  la 
terre. 
esp.  tort.  it.  Cava. 

3.  Cavament,  s.  m.,  excavation. 
Per  casens  gotas  no  prendo  cavament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  igo. 
Ne  prennent  excavation  par  gouttes  tombantes. 
it.   Cavamento. 

4.  Cavelet,  s.  m. ,  petit  tuyau. 

Sa  boca...  on  a  mi  cavei.et  ain  que  suça. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  258. 
Sa  bouche...  où  il  y  a  un  petit   tuyau  avec  quoi 
il  suce. 

5.  Cavar,  v.,  lat.  cavar6?,  percer,  tail- 
ler, creuser,  fouiller. 

Que  '1  gola  d'aigua  qne  ebai  , 
Fer  en  uu  loc  tan  soven , 
Tro  cava  la  peira  dura. 

B.  DE  VentadotjR  :  Conort. 
Que  la  goutte  d'eau  qui  tombe  ,  frappe  si  souvent 
en   même  lieu  ,  jusqu'à  ce  qu'elle  perce  la  pierre 
dure. 

E  serquiey  aur,  et  pueys  m'assis 
A  cavar  argen  per  très  ans. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Et  je  cherchai  or ,  et  puis  je  m'arrêtai  à  fouiller 
argent  pendant  trois  ans. 

Centre  los  dos  palmiers... 
Cavessan  apoder. .. 
Ara  cavan  li  frayre  aqui  on  dicb  lur  era, 
y.  de  S.  Honorât. 


366 


CAV 


Qu'entre  les  deux  palmiers...  ils  creusassent  à 
Force...  Maintenant  les  frères  creusent  là  où  il  leur 
était  dit. 

Part.  pas.  Passey  lo  lac  am  una   Larca  d'uu 
fast  CAVAT. 

Perilhos  ,  Voy.  au  Purg.  de  S.  Patrice. 
Je  passai  le  lac  avec  une  barque  d'un  tronc  creusé. 
ANC.  fr.  J'ay  tant  versé  de  pleurs  qu'un  marbre 
en  fust  café. 

Desportes  ,  premières  OEuvres,  p.  i33. 
La  goutte  d'eau  laquelle,  par  un   long  laps 
et  espace  de  temps,  tombant  assiduellement , 
creuse  et  cave  les  plus  dures  pierres. 

Camus  de  BeLley,  Diversités,  t.  I,  fol.  1^3. 
cat.  esp.  tort.  Cavar.  it.  Cavare. 

6.  Cavernos,  adj. ,  lat.  cavernosw^,  ca- 
verneux, creux. 

Reclan  si  en  loc  cavernos  et  tenebros. 

A  semblansa  d'esponga,  es  porosa  e  cavernosa. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  24°  et  '35. 
Se  renferme  en  lieu  caverneux  et  léne'breux. 
A  ressemblance  d'e'ponge,  elle  est  poreuse  et  creuse. 
esp.  tort.  it.  Cavernoso. 

7.  CaVERNA,.?.^,  lat.  CAVERNA,  CaVCl'IlC, 

Caverna  es  dîta,  quar  es  cavada. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  162. 
Est  dite  caverne,  parce  qu'elle  est  creusée. 

—  Creux. 

En  cavernas  d'aybres. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  276. 
En  creux-  d'arbres. 
cat.  esp.  tort.  it.  Caverna. 

8.  Cayarota,  s.f.,  grotte,  tanière. 

Las  cavarotas  on  rescondo  'ls  deniers. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Les  grottes  où  ils  cachent  les  deniers. 
Las  volps  au  lurs  cavarotas 

Brev.  d'amor,  fol.  85. 
Les  renards  ont  leurs  lanières. 

Il  est  vraisemblable  que  cac^rota  a 
produit  GROTTE. 

Creman  lotas  las  serpens,  exceptât  aquellas 
que  podon  intrar  en  las  cavarotas. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  22. 
Ils  brûlent  tous  les  serpents ,  excepte'  ceux  nui 
peuvent  entrer  dans  les  grottes. 

<j.  Cavansar,  s.  m.,  mineur. 

E  segon  nos  pezo  e  cavansar. 
Rahbald  de  Vaqieiras  :  Honrat  marques. 
Pu-tons  et  mineurs  nous  suivent. 


CAV 

10.  Concau,  adj.,  ha.  concavm.ç, concave. 
Un  instrument  concau  de  aram...  Prcn  una 
cauula  concava. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  23. 

Un   instrument  concave  d'airain Prends   une 

canule  concave. 

est.  port.  it.  Concavo. 

I  I.  CONCAVITAT,  S.f.,  lat.  CONCAVITAT6W, 

concavité. 

La  concavitat  de  la  dent...  En  la  conqua- 
vitat  del  auziment. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  6  et  l5. 

La   concavité  de  la   dent...   En  la  concavité  de 
l'ouïe. 

cat.  Concavitat.  esp.  Concavidad.  tort.  Coii- 
cavidade.  it.  Concavità. 

12.  Concavar ,  v.,  lat.  concavarc,  creu- 
ser,  rendre  concave. 

Cove  que  tu  conquaves  apostenia....  Aprop 
concava  de  tota  part. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  28  et  29. 

11  convient  que  tu  creuses  l'ulcère...  Après  creuse 
de  toute  part. 

Le  verbe  ne  se  retrouve  pas  dans 
les  autres  langues  néolatines,  mais  l'an- 
cien espagnol  et  l'ancien  italien  avaient 
conservé  les  participes. 
anc.  esp.  Concavado.  anc.  it.  Concavato. 

i3.  Sostcavar,  v.,  miner. 

Fig.    Malvestat  vey  qn'el  sostcava, 
Et  es  del  tôt  negligen. 

P.  Cardinal  :  Jbesum  Crist. 
Je  vois  que  la  me'cbancete'  le  mine  ,  et  il  est  entiè- 
rement négligent. 

CAVALH,  s.  m.,  lat.  cabal/m.v,  cheval. 

Manz  cavals  mortz,  manz  cavaliers  nafratz. 

BlACASset  :  Gerra  mi  play. 
Maints  chevaux  morts,  maints  cavaliers  blessc's. 
Una  grau  fais  en  guisa  de  fer  de  caval. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  3f . 
Une  grande  faux  en  forme  de  fer  de  cheval. 
Mandament  donet  aïs  vassallz 
Qu'el  fazan  tirar  a  cavam.z. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  donna  ordre  aux  vassaux  qu'ils  le  fissent  tirer  à 
chevaux. 

Mas  anc  sempre  cav.yi.s  de  gran  valor 
Qni  beorda  trop  soven ,  cuelh  feunia. 

Folqiet  de  Marseille  :  Silot  me  soi. 


CAV 

Mais  parfois  tout  à  coup  cheval  Je  grand  pris  qui 
hehourde  trop  souvent,  recueille  honte. 

Estrueps  loncs  en  caval  bas  trotier. 

Bertrand  de  Born  :  leu  m'escondise. 
Longs  étriers  en  cheval  trottant  bas. 
cat.  Caball.  esp.  Caballo.  port.  it.  Cavallo. 

2.  Cavalin,  s.  m.,  lat.  caballinm^  che- 
valin. 

Del  poli  cavali. 

TU.  de  1254-  Doat,  t.  CXY,  fol.  90. 
Du  poulain  chevalin. 
Tota  bestia  cavalina. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  Io5. 
Toule  bête  chevaline. 

3.  Cavalina,  s./.,  bête  chevaline. 
Tota  autra  cavalina  ferrada  o  non  ferrada. 

TU.  de  1285.  Doat,  t.  X,  fol.  19t. 
Toute  autre  be'te  chevaline  ferrée  ou  non  ferrée. 

/,.  Cavalcaire,  s.  m.,  chevaucheur,  ca- 
valier. 

Mas  tal  se  fa  cavalcaire 
Qu'atretal  deuria  faire 
Los  "VI  jorns  de  la  semana. 

Marcabrus  :  L'autr'ier. 

Mais  tel  se  fait  chevaucheur  qui  devrait  faire  de 

même  les  six.  jours  de  la  semaine. 

anc.  fr.  Il  arriva  devers  eulx  un  chevaucheur 

parti  de  Syracuse  qui  leur  apporta  cette 

nouvelle. 

Amyot,  trad.  de  Plutarque.  Vie  de  Timoléon. 

esp.  Cabalgador.  tort.  Cavalgador.  it.  Caval- 
catore. 

5.  Cavallier,  cavayer,  s.  m. ,  cavalier, 
chevalier. 

Quan  vei  per  campanhas  rengatz 
Cavat.liers  et  cavals  armatz. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  play  lo. 
Quand  je  vois  rangés  dans  les  campagnes  cavaliers 
et  chevaux  armés. 

E  sel  que  us  fetz  de  joglars  cavallier. 
T.  d'Alb.  Marquis  et  de  R.  de  Vaqueiras  :  Ara 

m  digatz. 
Et  celui  qui  de  jongleur  vous  fit  chevalier. 
E  fe  aquelh  jorn  III  M  cavayers,  losquals 
eron  tolz  fils  de  cavayers. 

Philomena. 
Et  il  fit  en  ce  jour  trois  mille  chevaliers,  lesquels 
étaient  tous  fds  de  chevaliers. 

—  Chevalier,  amant. 


CAV 


3(>7 


Entendrîan  de  cui  sui  cav ailiers, 
S1  ieu  dizia  lo  quart  de  sa  valensa. 
R.  Jordan  ,  vie.  de  S.-Antonin  :  Vas  vos  soplei. 
Ils  comprendraient  de  qui  je  suis  amant,   si  je 
disais  le  quart  de  son  mérite. 

Ma  domna  m  lais  per  autre  cavalier. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
Ma  dame  me  quitte  pour  un  autre  chevalier. 

—  Cavalier,  pièce  du  jeu  des  échecs. 
Mot  say  ab  cavayer  jogar  gen. 

P.  Bremond  Ricas  novas  :  En  la  mar. 
Je  sais  jouer  très  gentiment  avec  le  cavalier. 
anc.  cat.  Cavalier,  esp.  Caballero.  port.  Ca- 
valleiro.  it.  Cavalière. 

6.  Caver  ,  s.  m.,  cavalier. 

Cent  marcs  d'argent  a  un  caver  ,  per  anar 
en  la  Terra  Sancta  d'oltra  mar. 

TU.  de  1280.  Doat,  t.  X,  fol.  87. 
Cent  marcs  d'argent  à  un  cavalier,  pour  aller  en 
la  Terre-Sainte  d'outre-mer. 

Tolz  aquests  cavers...  de  Rigorra. 

TU.  de  1283.  Doat,  t.  CLXXIV,  fol.  i38. 
Tous  ces  chevaliers .. .  de  Bigorre. 

7.  Cavalairos,  adj. ,  ehevalereux. 

E  las  poestatz  barnatjozas  , 
Adreitas  e  cavalairosas. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Et  les  puissances  nobles,  justes  et  chevalereuses. 
anc.    fr.    Par   chevalereuse   hardiesse   de    la 
guerre. 

OEuvres  d'sllain  Chartier,  p.  4'9- 
Vous,  seigneur,  qui  portez  un  cœur  cheva- 
leureux. 

Ronsard  ,  t.  II ,  p.  i36"6. 
cat.   Caballeresc.  esp.  Caballeroso.   port.  Ca- 
valleiroso.  it.  Cavalleresco. 

8.  Cavalcada,  s./.,  cavalcade,  chevau- 
chée. 

Ren  degratz  aver  desfizada 
Me  c  tota  ma  cavalcada. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  106. 
Vous  devriez  bien  avoir  provoqué  moi  et  toute  ma 
cavalcade. 

El  vi  venir  gran  cavalcada  de  cavaliers. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles ,  etc. 
Il  vit  venir  grande  cavalcade  de  cavaliers. 
cat.  Cavalcada.  esp.  Cabalgada.  tort.  Caval- 
gada.  it.  Cavalcata. 

9.  Cavalcadura  ,  s.  f. ,   chcvauchage7 
monture. 


368 


CAV 


A  sa  bella  cavalgadura. 

r.  et  l'en.,  fol.  9. 
A  9on  beau  chevautJiage. 

Volian   manjar   e    berne  belamens   et  aver 
belbs  vestiments  e  belbas  cavalcadcras. 

PillLOMENA. 

Voulaient  manger   et    boire   bellement    et    avoir 
beaux,  vêlements  et  l)clles  montures. 
anc.    cat.    Cavalgadura.    esp.    Cabalgadura. 
tort.  Cavalgadura.  rr.  Cavalcatura. 

10.  Cavalaria,  cavaiayriaj  s./.,  cheva- 
lerie,  état  de  chevalier,  faits,  senti- 
ments  chevaleresques. 

E  non  poc  mantener  cavallaria  ,  e  fes  se 

joglars. 

V.  de  Guillaume  Adhemar. 

Et  il  ue  put  maintenir  l'état  de  chevalier,  et  se 
fit  jongleur. 

Que  si  o  fa  ,  el  deu  perdre  la  cavalaria. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  g3. 
Que  s'il  fait  cela ,  il  doit  perdre  la  chevalerie. 
Com  lo  ries  bom  f'ai  del  bon  escudier, 
Que,  per  aisso  qu'el  !o  serv  volunlier, 
Li  aloigna  mais  sa  cavai.laria. 

Aleertet  :  Atrestal. 
Comme  fait  du  bon  e'cuyer  l'homme  puissant,  le- 
quel ,  pour  cela  qu'il  le  sert  volontiers ,  lui  éloigne 
davantage  son  état  de  chevalier. 

—  Troupe,  cortège,   corps    de  cheva- 
liers. 
K.  e  tota  la  cavalayria  s'en  van  issir,  am 

gran  gaug  ,  del  palaitz. 

Philomena. 
Cbarles  el  toute  la  chevalerie  s'en  vont  sortir,  avec 
grande  joie  ,  du  palais. 

asc.  fr.  Quelque  chevalerie  emprendre  , 
Suit  d'armes,  soit  de  lectréure. 

Roman  de  la  Rose,  v.  12667. 
cat.  esp.  Caballeria.  port.  it.  Cavalleria. 

1 1.  Cavaleiral,  adj. ,  de  chevalier,  qui 
appartient  au  chevalier. 

Exceptât  lo  fins  francat  e  cavaleiral. 

TU.  de  t3i3  ,    Coût,  de  Saussignac. 
Excepte'  le  fief  affranchi  et  de  chevalier. 

1?..  Ca.valcar,  cavalguar,  v. ,  chevau- 
cher, être  à  cheval. 

L'autr'ier  cavalgcava 
Sus  mon  palafre. 

G.FlGLEtRAS  :  L'autr'ier. 
L'autre  jour  je  chevauchais  sur  mon  palefroi. 


CAV 

l'e  armât  sas  gens...  e  cavalguet  a  Narbona. 

Philomena. 
Fit  armer  ses  gens...  et  chevaucha  à  TJarbonne. 

Venc  cavalcant  I  cavall  rie. 

V.  de  S.  Honorât. 
11  vint  chevauchant  un  cheval  puissant. 

E  cavalier  senes  amor 
Dearian  aze  cavalguar. 

P.  Vidal  :  Mai  o. 
Et  chevaliers  sans  amour  devraient  chevaucher  un 
âne. 

Cavalca  sas  jornadas  tro  que  fon  en  Ongria. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  chevauche  ses  journées  jusqu'à  ce  qu'il  fut  en 
Hongrie. 

Qui  dereir'  autrui 
Cavalgua  ,  non  baiza  qui  vol. 

Amanieu  des  Escas  :  Dona  per  cui. 
Qni  chevauche  derrière  autrui ,  ne  baise  pas  qui 
il  veut. 

Fig.  Destriers  carnals  que  cavalgon  encontra 
l'arma. 

V.  et  Vert.,  fol.  103. 
Désirs  charnels  qui  chevauchent  contre  l'âme. 
Substantif. 
Si  pensa  que  luecs  es  d'els  enfantz  sejornar, 
Car  per  lo  cavalcar  podian  esser  lassât. 
V.  de  S.  Honorai. 
Ainsi  il  pense  qu'il  y  a  lieu  de  reposer  les  enfants, 
car  à  cause  du  chevaucher  ils  pouvaient  être  fatigués. 

ANC.  fr.  Sun  dos  offri  à  chevalchier. 

Romande  Rou,  v.  ^355. 
Ains  chevauche  pauvre  et  bumain 
Le  dos  d'un  asne  qui  le  porte. 

La  Boderie,  Hjmn.  eccl.,  p.  2^j. 
cat.  Cavalgar.  esp.  Cahalgar.  port.  Cavalgar. 
it.  Cavalgare. 

i3.   Chavaliar,  v.  ,  chevaucher,  com- 
battre comme  chevalier. 
Part.  près.  Nnils  hom  chavalians  a  Deu  non 
si  deu  empleiar  als  afar  del  segle. 

Trad.  deB'ede,  fol.  fit. 
IVul  homme  combattant  en  chevalier  pour  Dieu 
ne  se  doit  employer  aux.  affaires  du  siècle. 

14.    E>tcavalcar  ,  v. ,  chevaucher,  en- 
chevaucher,  pourvoir  de  chevaux. 

Et  an  aissi  encavalcat 
Parlant,  tro  metz  dia  passât. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  70,. 
Et  parlant,  ils  ont  ainsi  chevauché,  jusqu'à  midi 
passe. 


CAV 

Car  totz  los  vest  e'is  Ewei.VAi.GA. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  3o. 
Car  il  les  habille  tous  et  les  pourvoit  de  chevaux. 

Part.  pas.     encavalgatz 
Serez  assaz. 

Raimond  de  Miraval  :  Forniers. 
Vous  serez  assez  enchevauché. 

Car  sui  ben  encavalgatz 
Et  ai  Lellas  garnisos. 

B.  Calvo  :  En  luec. 
Car  je  suis  Lien  pourvu  de  chevaux  et  j'ai  beaux 
harnais. 

anc.  cat.  Eneavalcar.  esp.  Encabalgar.  port. 
Encavalgar.  it.  Incavalcare . 

i5.  Escavalchar  ,  v.,  chevaucher. 
E  Lien  miech  an  escavalcheron 
Qae  aventura  non  troberon. 

Roman  de  Blandin  de  Cornouailles,  etc. 
Et  ils  chevauchèrent  bien  une  demi-année  qu'ils 
ne  trouvèrent  aventure. 

16.    Desc.wai.car  j    v. ,    descendre    de 
cheval. 

E  venc  s'en  a  San-Leidier  e  i  descavalgcet. 

V.  de  Guillaume  de  S. -Didier. 
Et   s'en   vint   à  Saint-Lcidier  et  y  descendit  de 
cheval. 

De  sot  lo  pin  descavalqueron, 
E  aqni  lor  conselb  tengeron. 
Roman  de  Blandin  de  Cornouailles,  etc. 
Ils  descendirent  de  cheval  sous  le  pin  ,  et  là  ils 
tinrent  leur  conseil. 

cat.  Descabalcar.  esp.  Descahalgar.  port.  Des- 
cavalgar.  it.  Discavalcare. 

C  A  VILLA ,  s.  f. ,  la  t.  cIxyiculus  ,  che- 
ville. 
La  cavilla  de  la  sobeira  peîra  del  nioly. 

Liv.  de  Sjrdrac,  fol.  72. 
La  cheville  de  la  maîtresse  pierre  du  moulin. 

Una  massa  de  fnst  ab  quatre  cavilhas. 

Ttt.  de  1283.  Doat,  t.  CLXXIV,  fol.  286. 
Une  masse  de  bois  avec  quatre  chevilles. 
Entio  la  cavilha  del  pe. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  96. 
Jusqu'à  la  cheville  du  pied. 
Un  pertns  del  gran  d'una  cavilha. 

Liv .  de  Sydrac,  fol.  139. 
Un  trou  du  grand  d'une  cheville. 

2.    Cavilhatio,  s.  f.,  lat.  cavillatio, 
cavillation ,  subterfuge. 
1. 


GAZ 


369 


Et  atrobon  cavxi.ha.tios  c  baratz  e  desliale- 
zas  per  tolre  ad  altre  lo  sien. 

V.    et  Vert.,  fol.   l5. 
Et  trouvent  cavillalions  cl  tromperies  et  déloyau- 
tés  pour  ôler  à  aulre  le  sien. 

Exceptions,  cavillations  et  cautelas. 

Tit.  de  1402  de  Bordeaux.  Bibl.  Monteil. 
Exceptions  ,  cavillalions  et  ruses. 
CAT.  Cavillaciô.  esp.  Cavilacion. 

3.  Cavilladura,  s./.,  chevillure. 

Car  plus  fortz  es  tais  liadura 
Non  es  sella  cavii.i.adura  , 
Que  de  tais  n'i  a  solon  far 
D'aatra  pena. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car   telle  ligature  est   plus  forte  que  n'est  cette 
chevillure,  laquelle ,  tels  y  en  a  ,  qui  soûlent  faire 
d'autre  plume. 

4.  Cavillar  ,  v. ,  cheviller. 

Car  s'ill  cavilla  neis  de  se 

E  no  guarda  'ls  canos  de  fendre. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car  si  elle  cheville  même  aussitôt  et  ne  préserve 
les  canons  de  fendre. 

port.  Cavilhar. 

5.  Cavilhos,  adj.,  lat.  cavillosh^,  chi- 
caneur, cavillateur,  tracassier. 

Guiraut,  etz  trop  cavilhos. 
T.  d'un  seigneur  et  de  Giraud  :  De  so  don. 
Giraud  ,  vous  êtes  trop  chicaneur 
anc.  fr.  Moult  estoit  bêle  famé  la  roine  Fré- 
dégonde,  en  conseill  sage  et  cavilleuse. 
Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  238. 

cat.  Cavillos.  esp.  Caviloso.  port.  it.  Cavilloso. 

CAZEITAT,  s.  f.,   caséité,    partie  du 
lait  qui  produit  le  fromage. 
Layt  de  vaca  rete  tota  sa  nnctuositat,  so- 
brant  sa  cazeitat,  et  qnar  unctuozitat  may 
noyriib  que  cazeitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2j3. 
Lait  de  vache  retient  toute  son  onctuosité',  restant 
la   caséité ,  et  parce   que  l'onctuosité  nourrit  plus 
que  la  caséité. 

CAZERNA,  s./.,  débauchée. 

Et  jazer  ab  vîellia  caze-rna, 
Gant  ne  sent  flayror  de  taverna. 
Le  ïhoine  de  MontAUDON  :  Mot  m'enueya. 


47 


:i;o 


CEC 


El  coucher  avec  vieille  débauchée ,  quand  elle  en 
sent  l'odeur  «.!<.■  la  taverne. 

CAZUBLA.,  s./.,  chasuble. 

No  '1  sebelis  ses  dalmatica  o  ses  cazubla. 
i  '. .■/.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  29. 
I\e  l'ensevelit  sans  dalmatique  ou  sans  chasuble. 

CEBA.,  s./.,  lat.  cf.pa,  oignon. 
Per  qu'elh  volontiers  nou  usa 
Ni  d'alh  ni  tle  ceba  cruza. 

Brev.  d'amofj  fol.  2lq.. 
C'est  pourquoi  il  n'use  pas  volontiers  ni  d'ail  ni 
à'oignon  cru. 

Per  ceb'  e  per  fromatge. 
T.  de  B.  d'Allamanon  et  de  Gui  :  Amicx  Guigo. 
Pour  oignon  et  pour  fromage. 

anc.  fr.  Et  aussi  vert  cnm  une  cive. 

Roman  de  la  Rose  j  v.  200. 
cat.  Ceba. 

2.  Ceba  marina,  s.f.,   oignon   marin, 

squille. 

Et  a  confortar  l'auzidor 
Es  Tesquila  boua  e  fina 
Qn'ora  nomma  ceba  marina. 

Brev.  d'amor,  fol.  5o. 
La   squille  ,    qu'on    nomme   oignon    marin  ,   est 
lionne  et  propre  à  conforter  l'ouïe. 

Sqnilla  que  es  ceba  marina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20^. 
Squille  qui  est  oignon  marin. 

3.  Ceeat,  .s-,  m. ,  oignons. 

La  carga  de  cebat  e  de  porrat ,  très  deners. 

TU.  de  1248.  Doat,  t.CXVI,  fol.  17. 

La  charge  d'oignons  et  de  poireaux  ,  trois  deniers. 

4.  Cebula,  sivela  ,  s.f.,  lat.   cepula, 
petit  oignon,  ciboule. 

De  casen  nozel  getatz  una  pauca  cebula, 
semblant  à  las  cebulas  de  la  razitz. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  212. 
De  chaque  nœud  de  la  tige  tirez  une  petite  ciboule 
ressemelant  aux  ciboules  par  la  racine. 

Ges  non  ai  en  coratge 
Quieu  u'embîes  lo  prelz  d'una  sivela. 

P.  Cardin  \l  :  El  mon  no  a  leo. 
Je  n'ai  point  eu  courage  que  j'en  dérobasse  le  prix 
d'une  ciboule. 

cat.   Cebeta.  esp.   Cebolla.  tort.    Cebola.  it. 
Cipolla. 

CEC,  sec,  adj. ,  lat.  coecm.? ,  aveugle. 


CED 

Yeu  era  sec  e  rnluminet  mi. 

Hist.  abr.  de  la  Jidde ,  fol,  63. 
J'étais  aveugle  et  il  me  donna  la  lumière. 

D'aatras  vezer  sui  cecs  et  d'auzir  sorz. 

Arnaud  Daniel  :  Sols  sui. 
Je  suis  aveugle  de  voir  et  sourd  d'entendre  les 
autres. 

O  grailla  o  galina  sega. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Ou  corneille  ou  poule  aveugle. 

Subst.  Et  als  cecs  rendia  lo  vezer. 

Trad.  d'un  évang.  apocr. 
Et  rendait  le  voir  aux  aveugles. 

anc.  fr.  Et  aux  ces  donna  santé. 

Ane.  chant  sur  S.  Etienne.  Mém.  de  VÂcad.  des 
Inscr.,  t.  XVII,  p.  716. 

2.  Cecitat,  ceguetat,  s.f.,  lat.  C/ECi- 
TXTe/n ,  cécité. 

Cecitat  es  perdement  de  la  vista. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  83. 
Cécité  est  perte  de  la  vue. 

Fig.  Per  la  ceguetat  del  cor  de  lor. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  aux  Ephésiens. 
Par  la  cécité  du  cœur  d'eux. 

esp.  Ceguedad. 

3.  Encegar,  essegar,  v.  ,  aveugler. 

"Vers  qu'amors  home  n'ENCEGA. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  41  • 
Vrai  qu'amour  en  aveugle  l'homme. 

Part.  pas.  Encegatz  son  luis  bueylbs. 

Frag.  de  trad.  de  la  Passion. 
Leurs  yeux  sont  aveuglés. 

Fig.     Que  nos  a  trastotz  essegatz 
Ain  son  saber  et  eucantatz. 

Trad.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Qu'avec   son  savoir  ils  nous  a   tous  aveuglés  et 
enchantés. 

Substantiv.  E!s  essegatz  mescrezens. 

Brev.  d'amor,  fol.  2r. 
Les  aveuglés  mécréants. 
anc.  Esr.  Ir  pora  Babilonia  en  ora  encegada. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  2302. 

CEDO,  s.  m.,  lat.  seta,  séton. 
E  qu'en  passes  dos  cedos, 
Abanz  que  trop  s'endurzis. 

Bertrand  de  Born  :  Be  m  platz. 
Et  qu'il  en  passât    deux  sétons  ,   avant   qu'il  ne 
s'endurcît  trop. 

CEDRE,  sedre,  s,  m.,  lat.  cedrws, cèdre. 


CEL 

Cèdre  de  totz  aybres  rey...  Cèdres  es  du- 
rable mot  longuement. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  200  cl  202. 
Le  cèdre ,  roi  de  tous  arbres...  Le  cèdre  est  du- 
rable très  long-temps. 

Las  trans  d'aquest  pallays  son  d'un  fust  que 
es  appelât  sedre. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric ,  fol.  32. 
Les  poutres  de  ce  palais  sont  d'un  bois  qui  est  ap- 
pelé' cèdre. 
Fig.  Cèdre  de  galhardia. 

Palaytz  de  Savieza. 
Cèdre  de  valeur. 
cat.  esp.  port.  Cedro.  it.  Cedra. 

CEDULA,  cedola,  s.f. ,  lat.  .vc^edula, 
cédule,  titre  ,  lettre . 

Que  aquesta  présent  cedola  veyran  et  au- 
siran. 

Jlstel,  Jlist.  de  la  mais,  de  Turenne ,  1399, 

pr.  p.  l34. 
Qui  verront  et  ouïront  cette  présente  cédule. 
Jhesu-Crist    trames    li    una    cbdui.a    per 

l'angel. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  98. 
Jésus-Christ  lui  transmit  une  lettre  par  l'ange. 
cat.  esp.  Cedula.  tort.  Sedula.  it.  Cedola. 

CEL,  s.  m.,  lat.  coelm/w,  ciel,  firma- 
ment. 
Cnm  ella  s'auca ,  cel  a  del  cap  polsat. 
Poème  sur  Boèce. 
Comme  elle  se  hausse  ,  elle  a  frappé  le  ciel  avec  la 
tête. 

Ni  tan  can  cet,  pion  ni  trôna. 

Pierre  d'Auvergne  :  Ab  fina  joia. 
Et  tant  comme  le  ciel  pleut  et  tonne. 
l.oc.         De  sotz  la  capa  del  cel. 

B.  de  Ventadour  :  Quan  la  vert. 
Sous  la  cape  du  ciel. 

Ni  es  mais,  del  cel  en  jos , 
Nulb'  autra  que  ieu  am  tan. 

Elias  de  Barjols  :  Conoysens. 
Et  il  n'est  plus  ,  du  ciel  en  bas  ,  nulle  autre  que 
j'aime  autant- 

Totz  los  dreilz...   à  Arles  del  cel  entro  a 

LA  TERRA. 

Tit.  de  1232.  Doat,  t.  C  ,  fol.  1232. 
Tous  les  droits...  à  Arles,  depuis  le  ciel  jusqu'à 
la  terre. 
Fig.     Zo  significa  del  cel  la  dreita  lei. 

Poème  sur  Boèce. 
Cela  signifie  la  droite  loi  du  ciel. 
cat.  Cel.  esp.  Cielo.  port.  Ceo.  it.  Cielo. 


CEL 


3-71 


2.  Céleste,  odj.,  lat.  cof.lestew,  céleste. 
Forma  l'arc  céleste  en  l'ayre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  172. 
Forme  l'arc  céleste  en  l'air. 

cat.  esp.  port.  it.  Céleste. 

3.  Celesttn,  .v.  m.  y  bleu,  couleur  de  ciel. 
Que  drap  tenb...  en  blau...  en  celesti. 

Tit.  de  i3ji.  Doat,  t.  CXLVI ,  fol.  219. 
Que  drap  teint...  en  bleu...  en  couleur  de  ciel- 

it.  Celestino. 

4.  Celestial,  adj. ,  céleste. 

Qu'el  lo  met'  al  règne  celestial. 

J.  Esteve  :  Aissi. 
Qu'il  le  mette  au  royaume  céleste. 

Substantiv.  —  Dieu. 

Qn'el  CELESTIALS 

Hi  venc  son  bras  estendre. 
Germonde  de  Montpellier  :  Greu  m'es. 
Que  Dieu  v  vint  étendre  son  bras. 

anc.  fr.  En  secreiz  del  celestial  pais. 

Expos.  d'Haimon  ,  Mém.  de  VAcad.  des  Insc, 

t.  XXVII ,  p.  726. 
S'il  y  aura  an  siècle  aucun  miracle  celestial. 
Prophéties  de  Merlin,  fol.  8. 

cat.  esp.  port.  Celestial.  it.  Celés tiale. 

5.  Celestialmen  ,  adv.,  célestement. 

Se  fa  y  aquesta  figura  ..  celestialmen. 

Leys  d' amors,  fol.   i35. 
Cette  figure  se  fait...  célestement. 

esp.  it.  Celesiialmente. 

CELAR,  selar,  v.,  lat.   celare  ,  celer, 
cacher. 

E  consentis  m'a  celar  dinz  sa  cambra. 
A.  Daniel  :  Lo  ferm  voler. 
Et  consentît  à  me  cacher  dans  sa  chambre. 

Qu'ieu  bais  los  bnelbs  ,  et  ab  lo  cor  remire; 
Et  en  aissi  cel  lur  ma  benenansa. 

II.  Brlnet  :  Cortezamen. 
Que  je  baisse  les  yeux,  et  je  regarde  avec  le  cœur; 
et  ainsi  je  leur  cache  mon  bonheur. 

Hom  pervers  cela  sa  sciensa. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  ^3. 
Homme  pervers  cache  sa  science. 

Mas  amors  qn'es  en  mi  clausa 
No  s  pot  cobrir  ni  celar. 

B.  DE  Ventadoi;r  :  Amors  e  que. 
Mais  l'amour  qui  est  enfermé  en  moi  ne  se  peut 
couvrir  ni  celer. 


3^2 


CEL 


Part.  pas.  Que  tot;i  uoct  estero  selat. 

GUILLAUME   DE  TuDELA. 
Qu'Us  furent  caches  toute  la  nuit. 
Adv.  comp. 

E  no  ill  enquier  mais  aiitras  amistatz', 
Mas  c'a  celât  lossieus  belhs  hnoills  rue  vire. 
B.  de  Yentadour  :  Par  mieills. 
El  je  ne  lui  demande  plus  d'autres  amitiés,  excepte' 
qu'en  cachai,-  elle  tourne  sut  moi  ses  beaux,  yeux. 
a  cellat  et  a  saubnda. 

Marcabrus  :  Al  son. 
En  secret  et  publiquement. 
anc.  fr.  Une  trencliaut  coignie  a  prise 
Qu'il  inist  soz  sa  chape  à  celé. 

Roman  du  Renart,  t.  II ,  p.  23g. 
Il  a  lonc  temps  que  j'ai  aînée 
Ceste  damoiselle  à  celée. 
Roman  du  Chastelain  de  Couci ,   v.  ^63^. 

cat.  esp.  Celar.  it.  Celare. 

a.  Celadament  ,  adp.f   en  cachette,  se- 
crètement. 
Car  no  m  manda  venir  celadament. 

Pons  de  Capduf.il  :  Ges  per  la. 
Parce  qu'elle  ne  me  mande  venir  en  cachette- 

anc.  Fa.  Ne  sevent  daines  qu'elles  font 
Qui  n'aiment  moult  celéement. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  Il,  p.  189. 

3.  Celamen  ,  s.  m.,  discrétion. 

Fis  nmaire  , 
Francs  e  snfrens,  humils  e  merceyaire, 
Ses  trop  parlar  e  de  bon  celamen. 

Peyrols  :  Ben  dey  chantar. 
Fidèle    amant  ,    sincère  et    patient ,    bumble  et 
sensible  ,  sans  trop  parler  et  de  bonne  discrétion. 
it.  Celamento. 

4.  Celiu,  seliu,  adj.,  caché,  discret. 

E  per  mi  dons  sui  celius  ,. 
Qu'a  falbir  no  m'abando. 

G.  Riquier  :  A  mon  dan. 
Et  je  suis  discret  envers  ma  dame,  de  manière 
que  je  ne  m'abandonne  pas  à  faillir. 
Anzel  nizaic  non  estara 
Ja  tan  selius  corn  l'autre  fa. 

Deldes  de  Prades  ,  Aus.  cass. 
L'oiseau  niais  ne  restera  jamais  tant  caché  comme 
fait  l'autre. 

J.    SELAir.F. ,     CELADOR  ,     S.     III.,     Celciir, 

discret,  qui  cache. 
Per  qu  ieu  no  vuelb.  esser  seluul 


CEL 

De  luis  crois  faitz  ont  es  deslialtatz. 

P.  Cardinal  :  Un  sirveules. 
C'est  pourquoi  je  ne  veux  pas  être  ce/eï/r  de  leurs 
vils  laits  où  est  de'loyaute'. 

Adjectiv.  Qu'er  ai  trobat,  ses  bauzia, 
Levai  amie  celador  , 
A  cui  m'aus  clamar  d'araor. 

Gui  d'Uisel  :  L'autre  jorn. 
Que  maintenant  j'ai  trouve' ,  sans  tromperie  ,  loyal 
ami  discret,  à  qui  j'ose  me  réclamer  d'amour. 

6.  Encelar,  v. ,  celer,  cacher. 

Part. pas.  E  m  dis  :  Amies,  ben  siaz  encelaz, 
Qe  ja  per  mi  non  serez  galiaz. 

Gir.AUD  de  Borneil  :  Ben  m'era. 
Et  me  dit  :  Ami  ,  soyez  bien  caché,   vu  que  voui 
ne  serez  jamais  trompé  par  moi. 

Que  secret  encelat 
"Voilla  a  femna  descobrir. 
Un  troubadour  anonyme,  Coblas  esparsas. 
Que  je  veuille  découvrir  à  une  femme  un  secret 
caché. 

7.  Esselar,  v. ,  indiquer,  déceler. 

Pero  vuelh  esselar 
Sels  de  que  ai  parlât. 

G.  Rîquier  :  A  Penas. 
Pourtant  je  veux  indiquer  ceux  de  qui  j'ai  parlé. 

8.  Recels,  s.  m.,  discrétion. 

Quar  sera  ma  grans  dolors 
Recels  e  temensa. 

Gaubert  moine  de  Puicibot  :  Una  grans. 
Car  ma  grande  douleur  sera  discrétion  et  crainte. 

9.  Descelar  ,  v. ,  déceler,  révéler. 

Si  es  rasons  c'  om  deia  descelar  s'amor. 
V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
S'il  est  raison  qu'on  doive  déceler  sou  amour. 

Comenset  a  prediear  et  a  decelar  la  paraula. 

Trad.  du  Nonv.  Test.,  S.  Marc,  cb.  1. 
Il  commença  &  préeber  et  révéler  la  parole. 

Subst.  Car  ieu  sai 

Qu'amors  per  decelar  deebai. 

G.   Faidit  :   Oimais  laing. 
Parce  que  je  sais  que  l'amour  déeboit  par  déceler 

Part.  pas.  Que  ja  non  sera  descelada. 

V.  de  S.  Honorât. 
Que  jamais  elle  ne  sera  décelée. 
cat.  Decelar. 

10.  Descelame>t  ,  s.  m. ,  découverte,  in- 
discrétion. 

Qu  1CU  feZCS  UESCtl.AMEN 


CFX 

Don  pogues  ilol  e  mal  prendre. 

B.  Zorgi  :  L'aulr'  îer. 
Que   je  fisse  découverte   dont  je  pusse  prendre 
dueil  et  mal. 

Aisso  dis  per  descelamens. 

Roman  de  Jaufre,  loi.  l\!\. 
11  dit  cela  par  indiscrétion. 
cat.  Decclament. 

1 1 .  Entrecelar  ,  v. ,  avertir,  prémunir. 

Totz  aqnests  argumens  c'aisi  m'auzetz  parlai- 
Ai  trag  de  las  estorias,  e  per  entrecei.au 
Los  liais  de  falbir,  los  bos  per  emeudar... 
Part.  pas. 

"Vers  es  que  totz  nos  antres  a  bom  entrecf.latz 
Que  ns  gardem  de  l'esclao  d'aquelsc'om  acitatz. 
Iz.VRN  :  Diguas  nie  tu. 
J'ai  tire  des  histoires  tous  ces  arguments  que  vous 
m'entendez  exposer  ici  ,  et  pour  prémunir  les 
loyaux  de  faillir,  pour  corriger  les  lions... 

11  est  vrai  qu'on  nous  a  avertis  que  nous  nous 
gardions  de  la  trace  de  ceux  qu'on  a  cite's. 

12.  Entrecet.i  ,  adj. ,  sournois. 

Ben  semblet  borae  entreceli. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  25. 
11  sembla  bien  homme  sournois. 

i3.  Recelada,  s.  f. ,  embûche,  cachette. 

A  Sanb-Gerraa  an  fah  lor  receladas; 
Aqui  lor  an  las  testas  dels  brocs  cebradas. 
Roman  de  Gérard  de  R.ossillon  ,  fol.  32. 
Ils  ont  fait  leurs  embûches  à  Saint-Germain  ;   là 
ils  leur  ont  se'paré  les  têtes  des  troncs. 
anc.  fr.  Et  je  pri  Deu  qu'il  vos  face  savoir 
Quel  mal  cil  sent  qui  aime  à  recelée 
Le  R.oi  de  Navarre,  chanson  /j8e. 
Et  tuent  en  recelée  les  courages  où  ils  sont  tapis. 
OEui'res  d'Alain  Charlier,  p.  270. 

CELEBRAR,    v.,   lat.  celebrarc,  cé- 
lébrer. 

E  sa  festa  devotamens 
celebrava  ell  e  sas  gens. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  il  célébrait  lui  et  ses  gens  ,  dévotement  sa  fêle. 
Mas  après  Dieu,  lieys  bonors  e  célèbres. 

A.  Daniel  :  Ans  qu'els  cim. 
Mais  après  Dieu  ,  que  tu  l'honores  et  célèbres. 
<:at.  esp.  port.  Celebrar.  it.  Celebrare. 

—  Dire  la  messe. 

Cada  dîa    que  bom    deia  celebrar  per  los 
morts,  ceôebke  e  eau  le,  etc. 

Tit.  de  1281.  Doai  ,  lui.  \'/\. 


CEL 


373 


Chaque  jour  qu'on  doive  célébrer  pour  les  morts  , 
qu'il  célèbre  et  chante  ,  etc. 

2.  Célébration,    s.  f,   lat.   celebka- 
tionc/h  ,  célébration. 

Per  canzos,  proemis....   e  célébrations  de 
messas. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Par  chants  ,  poèmes....  et  célébrations  de  messes. 

cat.  Celebraciô.   esp.  Celebracion.  port.   Celé- 
bracâo.  it.  Celebrazione. 

3.  Celebritat  ,  s.f. ,  lat.  CELElîRITATi?/W, 
célébrité. 

Era  an  de  granda  celebritat. 

Elue,  de  las propr.,  fol.  128. 
C'e'tait  anne'e  de  grande  célébrité. 

cat.    Celebritat.  esp.  Celebridad.   port.   Celc- 
bridade.  it.  Celebrità. 

CELERITAT,  s.  f.,  lat.  celeritat.?m  , 
célérité. 
Am  meravilbosa  celeritat. 

Cal.  dels  aposl.  de  Roma  ,  fol.  47- 
Avec  merveilleuse  célérité. 

anc.  cat    Celeritat.  esp.  Celeridad.  port.  Ce- 
leridade.  it.  Celerita. 

CELIDONIA,  s.f.,   lat.   chelidonia  , 
chélidoine. 

Distila  en  lors   uelhs  suc  de  celidonia  ,  e 
cobro  la  vista. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^7 - 

Distille  en  leurs  yeux  suc  de  chélidoine  ,   et  ils 
recouvrent  la  vue. 
cat.  esp.  tort.  it.  Celidonia. 

CELLA,  s.f.,  lat.  cella,  cellule. 

Morgues  si  deu  toz  escondre  dins  sa  cella. 

Trad.  de  Bède  ,  fol.  62. 
Le  moine  sedoit  cacher  entièrement  dans  sa  cellule. 

anc.  cat.  Cella.  esp.  Cclda.  tort.  it.  Cella. 

2.  Celier,  s.  m. ,  écurie,  cellier. 

Caval  saur,  bansa ,  de  bon  celier. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  3g. 
Cheval  roux  ,  bauçant ,  de  bonne  écurie. 

Diens  eomplira  te  tos  graniers  de  blat  c  ton 

celier  de  vin. 

V.  et  Veit.,  fol.  75. 

Dieu  l'emplira  tes  greniers  de  hle'  et  tun  cellier  de 
vin. 


M 


CEiM 


El  micg  il  chu  me  aportat  ins   el  cflier    de 
l'abbat. 

Tit.  de  1276.  Doat,  t.  LXXXVII ,  fol.  44. 

La  demi-dime  apportée  dans  le  ccllierùc  l'abbé. 
cat.  Celler.  fort.  Cclleiro.  it.  Celliere. 

3.  Cellarier,  s.  m.  ,  lat.  ceelarim.?,  cé- 
lérier,  distributeur. 
Lo  celarier  del  mostier  sia  ebausitz,  que 

sia  savis. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoît,  fol.  16. 
Que  le  célérier  du  monastère  soit  choisi ,  qui  soit 
instruit. 

De  don  Frotar  cellarier  raaior  de  la  dita 
maio  de  Candelb,  e  de  don  Albert  cellarier 
meia,  de  donW.  de  Pradas  cellarier  mendre. 
Tit.  de  1254.  Doat  ,  t.  CXV,  fol.  88. 
De  dom  Frotaire  célérier  major  de  ladite  maison 
de  Candel ,  et  de  dom  Albert  célérier  moyen ,  et  de 
dom  G.  de  Pradcs  célérier  moindre. 

Fig. 
Hom  c'a  estât  heretic,  princeps,  e  celariers 
De  la  inala  semensa. 

Isarn  :  Diguas  me  tu. 
Homme  qui  a  été  hérétique  ,  chef  et  distributeur 
de  la  mauvaise  semence. 

AKC.    ESP. 

Yo  Mnnno  è  don  Gomez  cellerer  de  el  logar. 
V.  de  Santa  Oria  ,  cop.  l63. 
anc.  cat.  Cellerer.  esp.  mod.  Cillerero.  port. 
Cellareiro .  it.  Cellerajo. 

l\.  Celararià,  s.f.,  célérerie,  office  de 
célérier. 

De  las  rendas  e  de  las  subvencios  assignadas 
a  l'offici  de  la  celararià. 

Tit.de  i3ig.  Doat,  t.CXXXII,  fol.  33g. 
Des  lentes  et  des  subventions  assignées   à  l'office 
de  la  célérerie. 

CEjIBEL  ,  seaibel,  s.  m. ,  combat,  dis- 
pute, joute,  tournoi. 

Et  ja  no  m  trobares  lasat 
Qn'ieu  non  fas'  asant  e  cembel. 

B.  Calvo  :  Era  pueis. 
Et  jamais  vous  ne  me  trouverez  lassé  de  manière 
que  je  ne  fasse  assaut  et  combat. 

S'als  no  podon,  movran  r  f.vibel. 

Deudes  de  Prades  ,  Aus.  cass. 
S'ils  ne  peuventautre  chose,  ils  exciteront  dispute. 

E  qnan  trob  tornei  ni  ci.mcel, 
Volontiers  desplci  m'enseigna. 

I'.  Vidal  :  Pois  ubert, 


CEM 

Et  quand  je  trouve  tournoi  et  joule,  je  déploie 
volontiers  mon  enseigne. 

Lo  conis,  cui  fon  Belcaire, 

Venc  al  sembel 
Desus  un  destrier  vaire. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  El  so  que. 
Le  comte,  à  qui  fut  Beaucaire,  vint  au  tournoi 
sur  un  destrier  vair. 

—  Piège,  tromperie. 

Coiu  l'ausel  c'al  senbel  se  pren. 

T.  de  Certan  et  d'Hugues  :  N  Ugo. 
Comme  l'oiseau  qui  se  prend  au  piège. 
anc.  fr.  Dist  qu'il  iroit  faire  cembel  ; 
Un  esent  tout  fres  e  novel 
Li  avoît  sa  famé  baillié. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  288. 
Qui  d'amor  movent  lo  ccnbel. 
Nouv.  rec.  de  Fabl.  et  cont.  anc,  1. 1 ,  p.  363. 
cat.  Cembel/.  esp.  Cimbel. 

2.  Cembellar,  v.,  attaquer,  combattre, 
jouter. 

S'amors  bonrada 
Qu'ades  me  sembella. 

G.  Riquier  :  Volontiers. 
Son  honoré  amour  qui  m: 'attaque  toujours. 

Qu'ades  ja  m  sembella 
Mos  pessamens. 

G.  Pierre  de  Cazals  :  Per  re- 
Que  ma  pensée  sans  cesse  me  combat. 

Mais  il  lo  fa  ,  si  coin  cel  qe  cenbela  , 
C'ab  bel  semblan  m'a  mes  en  mortal  pena. 
P.  Vidal  :  S'eu  fos  en. 
Mais   elle  le   fait,    ainsi  que  celui  qui  joule,  vu 
qu'avec  belle  apparence   elle   m'a   mis  en   mortelle 
peine. 

E  gragela 

E  SEMBELA. 

G.  Riquier  :  Aissi  com  es. 
Et  caresse  et  combat. 
anc.  pr.  Ne  tournoie  ne  ne  chembele , 
Ains  est  assis  en  sa  cbapele. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  35l. 

3.  Assembelhar,  v.  ,  jouter,  combattre. 

Cortesament  assembelha 

Anior  vera  e  s'allna, 

Que  de  joy  fa  son  sembclb. 

G.  Rudel  :  Lanquan  lo  temps. 
L'amour  vrai  combat  courtoisement  et  s'épure, 
vu  qu'il  fait  son  combat  au  sujet  du  plaisir. 

ANC.  fr.  E  ceo  de  qu'il  nos  acc/ubc/e. 

-B.  de  Saintl-Mauke,  Chr.  de  Norm.,  foi.  66. 


CEN 
CEMENTERI,  sementeri,  s.   m.,  lat. 
c emeterik/k ,  cimetière. 
Sobre  '1  devizement  e  '1  boalament  dels  ce- 
menteris. 

Tit.de  1253.  Doat,  1.  CVI,  fol.  96. 
Sur  la  division  et  le  hornage  des  cimetières. 
Cant  hom  tray  de  glieyas  o  de  sementeris 
aquells  que  hy  venon  a  gandida. 

V.  et  Vert.,  fol.  16. 
Quand  on  tire  des  églises  ou  des  cimetières  ceux 
qui  y  viennent  à  sauveté.    . 

ANC.  fr.  Ni  les  esprits  des  ombreux  cemetaircs. 
OEiwres  de  Pierre  Ronsard ,  t.  II ,  p.  l55y. 

cat.  Cementirï.  esp.  tort.  Cimenterio.  it.  Ci- 
meterio. 

CENA,  s. /.,  lat.  coena,  repas,  souper, 
cène. 

Det  lor  cena 
De  pomat  que  el  ac  fali  e  pan  d'avena. 
Romande  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  84. 
Il  leur  donna  un  repas  de  pome'  qu'il  eut  fait  et 
pain  d'avoine. 

Il  s'est  dit  spécialement  du  dernier 
repas  de  Jésus-Christ  avec  ses  apôtres. 
E  fâcha  la  cena...  Leva  s  de  la  cena  e  pausa 
sos  vestimens. 

Fragm.  de  ti-ad.  de  la  Passion. 
Et  la  cène  faite...  Il  se  lève  de  la  cène  et  pose  ses 
vêtements. 

Fig.      Fait  ai  longua  qnarantena, 
Mas  hueymais 
Sui  al  dijous  de  la  cena. 

Bertrand  de  Born  :  Cazut  sui. 
J'ai  fait  longue  quarantaine,  mais  maintenant  je 
suis  au  jeudi  de  la  cène. 
cat.  esp.  Cena.  tort.  Cea.  it.  Cena. 

2.  Cénacle,  cénacle,  s.  m. ,  lat.  coena- 
cuuim  ,  cénacle  ,  salle. 

Pauseron   la  en  cinacle...  Can  fo  vengnt 
meneron  lo  el  cénacle. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cli.  9. 
Ils  la  posèrent  dans  le  cénacle....  Quand  il  fut 
venu  ils  le  menèrent  au  cénacle. 
anc.  cat.  Cénacle,  esp.  tort.   Cenaculo.  it. 
Cenacolo. 

3.  Cenar  ,  ?\,lat.  coenaré^  céner,  souper. 

Antiquamen  fo  costuma  de  cenar  o  sopar 
en  loc  patent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  76. 


CEN 


375 


Anciennement  il  fut  coutume  de  céner  ou  souper 
en  lieu  patent. 

Lo  Lazar  certanamen  era  l'an  d'aquels  qni 
cenavan  ab  el. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Le  Lazare  e'tait  certainement  l'un   de  ceux  qui 
soupaienl  avec  lui. 
anc.  fr.  De  soi  aisier  moult  se  pena 

Chis  hom  qui  richement  cena. 
R.  du  Riche  Homme  et  du  Ladre,  CarpeNTIer  , 
t.  J  ,  col.  1010. 
anc.  cat.  esp.  Cenar.  it.  Cenare. 

CENDAL,  cendat,  sendat, s./?*.,  taffetas. 

Cendals  don  quecha  s  bendes. 

Le  moine  de  Montaudo.v  :  Quant  luit. 
Taffetas  dont  chacune  se  ceignît. 
Ni  escarlata  ni  cendat. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  123. 
Ni  e'carlate  ni  taffetas. 

Que  sendat  e  sisclato 
E  samit  110  sion  romput. 

Bertrand  de  Born  :  Lo  coms  m'a. 
Que  taffetas  et  brocards  et  satins  ne  soient  déchirés. 

anc.  fr.  Et  eust  fait  ses  atours  de  bon  cendal 
enfbrcié  de  ses  armes... 
Un  raantel  de  cendal  noiv  entour  son  col... 
Je  li  envoiai  drap  et  cendal  pour  fourrer  la 
robe. 

Joinviixe  ,  p.  7,  20  et  46. 
Adonc  osterent  les  hliaus, 
Les  singlatons  et  les  cendaus. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  1^49- 

—  Etendard,  drapeau. 

Vexilluni  simplex  cendato  simplice  textum, 
Guillaume  le  Breton  ,  liv.  II. 
Qnan  vey  pels  vergiers  desplegar 
Los  sendatz  grueex ,  indis  e  blans. 
Bertrand  de  Born  :  Quan  vey. 
Quand  je  vois  de'ployer  par  les  vergers  les  éten- 
dards jaunes  ,  violets  et  Lleus. 

Sendatz  vermelhs,  endis  e  ros. 

P.  Du  Vilar  :  Sendatz. 
Etendards  vermeils  ,  violets  et  rouges. 

anc.  fr.  Muls  et  palefrois  et  cevaux, 

Et  vair  et  gris  et  bons  cendaux. 
Philippe  Mouskes  ,  Du  Cange,  Dissert.  XVIIT. 

anc.  cat.  Cendat.  cat.  mod.  esp.  port.  Cen- 
dal. it.  Zendato. 

CENDALIA  ,    s.  f. ,    lat.   sandaew/m  , 
sandale. 


3;(5 


CEN 


Mas  los  pes  cansatz  île  cf.ndat.ias. 

Trad.  du  Nouv.  Test.  S.  Marc  ,  eh.  G. 
Mais  les  pieds  chaussés  de  sandales. 
cat.  esp.  San dalia.  tort.  Sandalha.  it.  Sandalo. 

CENHER,  sf.kure,   î'.,   lat.    cingerc, 
ceindre,  environner. 

O  que  bai/.an  ah  SOS  belhs  bratz  mi  cenha. 

G-  Magret  :  En  aissi  m  pren. 
Ou  que  baisant  elle   me  ceigne  avec  ses  beaux 
bras. 

Quan  li  plac  senher 
Mon  bran.  « 

P.  oieaud  de  Yaqueiras  :  Engles. 
Quand  il  lui  plut  de  ceindre  mon  glaive. 

E  vai  ausberc  vestir,  espaza  senhdre. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  g5. 
Et  va  vêlir  le  haubert  et  ceindre  l'e'pe'e. 

Part.  pas. 
E  las  espasas  cinctas  e  los  elmes  lassai/. 
Guillaume  de  Tudela. 
Et  les  épées  ceintes  et  les  heaumes  lace's. 

Fig.         Be  m'en  deuria  jauzir, 

Pos  tan  gran  valor  la  ceing. 

Kaimond  de  Miraval  :  A  penas. 
Je  devrais  bien   m'en  réjouir,  puisque  si  grand 
mérite  V environne. 

cat.    C.enjir.  esp.    Cenir.    tort.     Cingir.    it. 
Cignere ,    cingere. 

i.  Senchar,  v. ,  ceindre,  entourer,  en- 
vironner. 

La  sentura  mcsclaia, 
Que  ieu  solia  senchar, 
Lassa  !  non  l'aus  portar. 

P.  Basc  :  Ab  greu. 
La   ceinture   mélangée  ,  que  j'avais  coutume  de 
ceindre,  malheureuse  !  je  ne  l'ose  porler. 

Dieus   comandet   ad   aquells  que   sacrifica- 
rian  l'anhel  pascal  que  senchesson  be  lur  loms. 
V.  et  Vert. ,  fol.  97. 

Dieu  commanda  à  ceux  qui  sacrifieraient  l'agneau 
pascal,  qu'ils  ceignissent  Lien  leurs  reins. 
esp.  Cinchar. 

3.  Seyxera,  s.  f.t  ceinture. 

Am  la  spassa  que  tôt  lo  va  fendre  entro  la 
seynera. 

Philomewa. 

Avec  l'épée  qui  le  va  fendn-  entièrement  jusqu'à 
la  ceinture. 

4.  Centit.ar,  v. ,  ceindre. 


CEN 

E  près  mi  drap...  et  va  lo  cf.nturar. 

Trad.  du  Nouv  l'est.  S.  Jean  ,  ch.  i3. 
Et  prit  un  drap...  et  va  le  ceindre. 
Part.  pas.  Lo  drap  de  que  era  centurat. 

Trad.  du  Nouv.  Test.  S.  JEAN  ,  ch.  l3. 
Le  drap  dont  il  élait  ceint. 

5.  Centura,  sentura,  s.  f. ,  ceinture. 

La  sentura  mesclaia. 

P.  Basc  :  Ab  greu. 
La  ceinture  mélangée. 
La  serpent  vay  liar  al  coll  de  sa  sentura. 

V .  de  S.  Honorât. 
\  a  lier  le  serpent  au  cou  avec  sa  ceinture. 
Fig.       Don  sentura  propriauien 
Liam  d'amor  signifia. 

Brev.  d'amor ,  fol.  8. 
D'où  ceinture,  proprement,  signifie  lien  d'amour. 

Loc.  Que  m  volcsetz  far  de  vostres  bras  centura. 
G.  Figueiras  :  En  pessSmen. 
Que  me  voulussiez  faire  ceinluréâc  vos  bras. 
Qu'ieu  'n  sai  una  qu'es  de  tan  franc  nsatge 
Qu'anc  no  gardet  honor  sotz  sa  centura. 

G.  Faidit  :  Si  anc  nuls. 
Que  j'en  sais  une  qui  est  de    si    libre  conduite 
que  jamais  elle  ne  garda  honneur  sous  sa  ceinture. 
cat.  esp.  port.  it.  Cintura. 

6.  Cenha,  cencha,  s.f. ,  bande,  cein- 
ture. 

D'una  cenha  de  pâli  li  an  sos  huelhs  bendatz. 

Roman  de  Fierabras,  v.  2961. 
Ils  lui  ont  bandé  ses  yeux  d'une  bande  de  drap  de 
soie. 

Causas ,  sabatos, 
Sench'  e  bors'  e  cotel, 
Aiatz  azaut  e  bel. 

Amanieu  des  Escas  :  El  temps  de. 
Avez  joli  et  beau  ,  chausses  ,  souliers  ,  ceinture  et 
bourse  et  couteau. 

7.  Cintha,  s.f.,  ceinture. 

La  regio  dita  zona  o  cintha  torrida. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  108. 
La  région  dite  zone  ou  ceinture  torride. 
ANC.  fr.  Que  plus  d'une  granl  lieue  dure 
La  ceinte  entonr  et  la  clôture. 

G.  Gliart  ,  t.  II ,  p.  4  '  '  • 
cat.  Cingla,  esp.  Cinta,  cincha.  tort.  Cinta. 
it.  Cigna. 

8.  Cengement,  s.  m.,  ceinture. 

Fig.     Cengemens  de  cbastelat  el  cor. 

Trad.  de  R'ede ,  fol.  79. 
Ceinture  de  chasteté  au  cœur. 


CEN 

j).  Encenher,  v.,  engrosser. 
Part-  pas.  Non  tarzet  gaire  qu'ill  si  sent 
Ensencha,  don  ac  gran  ilolor. 
V.  de  S.  Honorât. 

Il  ne  tarda  guère  qu'elle  se  sentit  engrossée  ,  dont 
elle  eut  grande  douleur. 

it.  Incignere. 

ïo.   Entressenher  ,  v. ,  entourer,  en- 
ceindre. 

Que  non  y  a  ram  no  s'entressenh 
De  bêlas  flors  e  de  vert  fnelb. 

A.  Daniil  :  Ab  plazer. 
Qu'il  n'y  a   rameau  qui   ne  s'entoure  de   belles 
fleurs  et  de  vert  feuillage. 

1 1 .  Recenger  ,  recenher  ,  v. ,  ceindre , 
enceindre,  entourer. 

E  fetz  recenger  aquesta  ciotat  de  bo  mur. 
Cat.  dels  aposl-  de  Roma,  fol.  109. 
Et  fit  entourer  cette  cite'  de  bon  mur. 

En  tan  col  mon  ressenh  e  clau  e  dura. 

G.  Figueiras  :  En  pessamen. 
En  autant  comme  le  monde  ceint  et  enferme  et 
dure. 

Fig.     Caritatz  es  en  tan  belh  estamen, 
Que  pietatz  la  resenh  e  la  clan. 

P.  Cardinal  :  Caritatz. 
Cbarite'  est  en  si  bel  état ,  que  piété'  Venceint  et  la 
renferme. 

Part. pas.  Resenhs  del  devinai  poder. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  ig^- 
Entouré  du  pouvoir  divin. 

12.  Trascenher,  v.,  ceindre,  entourer. 
Una  flama  luzeutz  lo  trasceis  tôt  entorn. 

V.  de  S.  Honorât. 
Une  flamme  luisante  le  ceignit  tout  autour. 

i3.  Sobresei>tg,  s.  m.,  cuirasse. 

C'ausberc  ni  sobreseing  vestir. 

B.  Calvo  :  Un  nov. 
Que  vêtir  baubert  ou  cuirasse. 

esp.  Sobrecincho.  it.  Sopraccinghia. 

i/|.  Sobresinal,  s.  m.,  cotte  d'armes. 
D'ausberc  e  de  sobresinal. 

Pioman  de  Jaujre  ,  fol.  98. 
De  baubert  et  de  cotte  d'armes. 

i5.  Sotzsencha  ,  s.  /.,  sous-ceinture. 

L'alba  e  la  sotzsencha  de  que  se  vi£ston  los 
ministres  de  la  sancta  Gleya. 

V.  et  Vert.,  fol.  97. 

1. 


CEN 


377 


L'aube  et  la  sous-ceinture  de  quoi  les  ministres  de 
la  sainte  Eglise  se  revêtent. 

16.  Cinglar,  singlar,  v. ,  sangler,  ser- 
rer la  sangle. 

Richart  fo  dechendutz  per  son  caval  cinglar. 
Roman  de  FierabraSj  v.  3764. 
Richard  fut  descendu  pour  sangler  son  cheval. 
Loc.Jig.     Lo  dornpneiar  e  '1  rire 

E  'I  gent  parlar  e  tôt  quan  soliatz  far, 
Avetz  perdut,  per  trop  singlar. 

Un  trolbadour  anonyme  :  En  aquest  sonet. 
Vous  avez   perdu,  pour  trop  serrer,  le  courtiser 
et  le  rire  et  le  gentil  parler  et  tout  ce  que  vous  soûliez 
faire. 

Part-  pas.  Poli...  bastat,  singlat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  246'- 
Poulain...  bâte',  sangle. 

cat.  Cinglar.  it.  Cinghiarc. 

17.  Singla,  s./.,  sangle. 

Que  la  singla  li  brisa. 

Guillaume  de  Tudela. 
Qu'il  lui  brise  la  sangle. 

esp.  Cincha.  it.  Cigna. 

18.  Recinglar,  v.,  ressangler. 

E  vai  lo  caval  recinglar, 
Pueis  s'apareilla  de  puiar. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  33. 
Et  va  ressangler  le  cheval ,  puis  s'apprêteà  monter. 
esp.  Recinchar.  it.  Ricignere. 

CENRE,   CENDRE,  CENES,  s .  f. ,   îat.  CI- 

NgRE/rt,  cendre. 

E    qui  soy  ieu,  sinon  cenres  e  béluga  de 
fuoe  ? 

V.et  Vert. ,  fol.  53. 
Et  qui  suis-je  moi ,  sinon  cendre  et  hluette  de  feu  ? 

Qu'aissi  torna  '1  fuecx  en  cendre. 

B.  de  Ventadoir  :  Leu  chansoneta. 
Qu'ainsi  le  feu  se  change  en  cendre. 

E  lor  cènes  gitad'  al  vent. 

Le  comte  de  Foix  :  Frances. 
Et  leur  cendre  jetée  au  vent. 

Le  pluriel  se  dit  spécialement  du  jour 
des  Cendres. 

Premier  dimecres  après  las  Cendres. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  122. 
Le  premier  mercredi  après  les  Cendres. 

cat.   Cendra.    esp.   Çeniza.   port.    Cinza.   it. 
Cenere. 

48 


3-8  CEN 

2.  Cendros,  senros,  adj.,  lat.  cuwroskj, 
cendreux  ,  qui  est  de  couleur  de 
cendre. 

Lor  color  es,  quan    so  joves,    cf.ndroza  , 

blanqninoza. 

Élue.  (/<•  /('.•.'  propr.,  fol.  i45. 
Leur  couleur   est,   quand   ils  sont  jeunes,   cen- 
dreuse, blanchâtre. 

Ab  bueills  slnros. 

Deudls  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Avec  yeux  couleur  de  cendre- 
cat.  Cendros.  esp.  Genizo.  it.  Ceneroso. 

3.  Acendre,  v.,  lat.   accendcre,  allu- 
mer,  enflammer. 

Fuec  grezesc  acenbre. 

Ha.mba.ud  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
Allumer  le  feu  grégeois. 

Quan  es  amortat ,  soptament  si  pot  accendre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l32. 
Quand  il  est  assoupi ,  il  peut  soudainement  s'en- 
flammer. 
Part.  pas.     E  '1  fuec  no  s  tuda 

Que  es  trop  acendctz. 

Prière  à  la  Vierge. 
Et  le  feu  qui  est  très  allumé  ne  s'éteint  pas. 

ahc.  esp.  port.  Accender.  it.  Accendere. 

4-  Encendre  ,  essendre  ,  v. ,  allumer,  in- 
cendier, enflammer. 

La  lenba  e  las  antras  cauzas  que  escalfan  lo 

fuoe  e  I'encendon. 

V.  et  Vert.,  fol.  85. 
Le  Lois  et  les  autres  choses  qui  échauffent  le  feu  et 
Y  allument. 

Flg.  On  mais  la  vey,  la  m  tenon  per  genser 
Miey  buelh ,  que  m  fan  aflamar  et  engendre. 
G  .  Magret  :  En  aissi. 
Où  plus  je  la  vois,  mes  yeux,  qui  me  font  en- 
flammer et  brûler,  me  la  tiennent  pour  plus  gentille. 
Los  coratges  essendre  e  las  lenguas  foibir. 

Guillaume  de  Tudela. 
Enflammer  les  cœurs  et  aiguiser  les  langues. 
cat.  Encendrer.  esp.  port.  Encender.  it.  In- 
cendere. 

5.  Ehcewdi,  s.  m.j  lat.  incendih/h  ,  in- 
cendie. 

Aqnel  boni  qne,  son  escient,  met  encbndi 
en  ciptat. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  100. 

Cet  homme  qui,  à  son  escient,  met  incendie  en  cité. 
cat.  Incendi.  esp.  port.  it.  Incendie 


CEN 

6.  Incineracio  ,  s./.,  incinération. 
Exustio  d'hnmors  et  incineratio. 
Mas  pren  incineracio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8i  et  82. 
Brûlure  et  incinération  d'humeurs. 
Mais  prend  incinération 

7.  Encendrar,  incinerar,  v. ,  réduire 
en  cendres. 

Part. pas.  Eu  gran  foc  entro  ero  encendratz... 
Encendrat  et  ses  tota  malignitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^3  et  2^0. 
En  grand  feu  jusqu'à  ce  qu'ils  étaient  réduits  en 
cendres...  Piéduit  en  cendres  et  sans   aucune    ma- 
lignité. 

En  quai  foc  sobtament...  fo  dins  e  incine- 
rada. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  Iq5. 

Dans  lequel  feu  subitement...   elle  fut  dedans  et 
réduite  en  cendres. 

esp.  Incinerar.  it.  Incenerare. 

CENT,  cen,  adj.  num.  indêcl.  lat.  cen- 
Tiun ,  cent. 
Si  el  a  cent  liaras  de  l'autruî. 

La  nobla  Leyczon. 
S'il  a  cent  livres  d'autrui. 

Cen  vetz  muer  lo  jorn  de  dolor 
E  reviu  de  joi  autras  cen. 

B.  de  Ventadour  :  Non  es. 
Cent  fois  le  jour  je  meurs  de  douleur,  et  je  revis 
de  joie  cent  autres. 
Cen  tan  prez  mais,  s'ieu  ad  honor  vencîa, 
Que  si  preses  so  que  vencutz  séria. 
T.  de  H.  de  la  Bachelerie  et  de  B.  de  S. -Félix  : 

Digatz. 
Je  prise  cent  fois  autant  plus  ,  si  je  vainquais  pour 
l'honneur,  que  si  je  prenais  ce  qui  serait  vaincu. 

Il  est  employé  substantivement  dans 
la  locution  suivante  : 

Aissi  valra  son  rie  prelz  per  un  cen. 

FolquET  DE  Marseille  :  Hueimais. 
Ainsi  son  riche  mérite  vaudra  cent  pour  un. 

cat.  Cent.  esp.  Cien ,  ciento.  tort.  Cern,  cento. 

it.  Cento. 
anc.  it.  O  speranza,  o  désir  sempre  fallace 

E  degli  amanti  più,  ben per  un  cento. 
Petrarca  ,  Son.  :  Corne  va  '1  mondo  ! 

Tassoni,  en  commentant  le  sonnet, 
nomme  provençale  cette  locution. 

2.  Centew  ,  adj.  num.,  centième. 


CEN 

Cant  venc  al  centen  jorn  per  ternie  vertadier. 
V.  de  S.  Honorât. 
Quand   vint  au  centième  jour   pour   terme  vé- 
ritable. 

Subst.     Dona  ,  no  us  puesc  lo  tente  dir 
De  las  penas  ni  del  niait  ir. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  gcnscr. 
Dame  ,  je  ne  puis  vous  dire  le  centième  des  peines 
et  du  martyre. 
cat.  Centé.  esp.  Ccnteno. 

3.  Centena,  s.f. ,  centaine. 

Per  companbas,  per  centen  as. 

Brev.  d'amor,  fol.  l57- 
Par  compagnies  ,  par  centaines. 

cat.  esp.  fort.  Centena. 

4.  Centenar,  s.  m.,  centaine. 
Levaran  de  casca  centenar  detz  dîners. 

Tit.  de  1270.  Doat,  t.  CLXX1II ,  fol.  68. 
Lèveront  de  chaque  centaine  dix  deniers. 
De  X"VJII  pessas  eu  sus  tro  al  centenar. 
Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  106'. 
De  dix-nuit  pièces  en  sus  jusqu'à  la  centaine. 
cat.  esp.  tort.  Centenar. 

5.  Centisme,  aclj.    num. ,   la  t.   cente- 
simis,  centuple. 

Ben  pot  esser  fis  qu'ai  pagar 
"Venra  centismes  gazardos. 

GiRAUD  DE  Bornei     :  Ben  es  adregz. 
Bien  peut  être  sûr  qu'au  payer  viendra  centuple 
gain. 

cat.  Centessim.  esp.  port.  Centesimo.  rr.  Cen- 
tesmo. 

6.  Centurio,   s.   m.,  lat.    centurio  , 
centurion. 

Et  ac,  per  so  gen  respos, 
Son  serf  salv  lo  centurios. 

Pierre  d' Auvergne  :  Dieus  vera. 
Et  le  centurion  ,  pour  sa  convenante  re'ponse  ,  eut 
son  serviteur  sauf. 

cat.  Centurio.  esp.  Centurion,  tort.  Centuriâo. 
it.  Centurione. 

7.  Centenier,  s.  m.,  centenier. 

Dels  senteniers  per  las  guerras. 

Ord.  des  rois  de  Fr.,  i^H,  t.  IX,  p.  609. 
Des  centeniers  pour  les  guerres. 
E  far  conestablias  e  centeniers. 

Tit.  du  xve  sièc.  Doat,  t.  CXLVII,  fol.  282. 
Et  faire  conuétablies  et  centeniers. 
anc.  cat.  Centener. 


Cep  379 

CENTAUR,  .v.  th.  ,  lat.  centaure,  cen- 
taure. 

Centaur  ,  compost  d'home  et  de  caval. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  240. 
Centaure,  composé  d'Iiomme  et  de  cheval. 

cat.  esp.  tort.  it.  Centauro. 

CENTAUREA,  s.f.,   lat.  centaurea, 
centaurée. 
Centaurea  herba  es  mot  amara. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  205. 
La  centaurée  est  herbe  fort  amère. 
De  farina  de  errs  e  centaurea. 

Trad.  d'Alhucasis,  fol.  [fl . 
De  farine  de  gesses  et  centaurée. 
cat.  Centaura.  esp.  port.  it.  Centaurea. 

CENTRE,  s.  m.,  lat.  centra/»  ,  centre. 
Lo  centres  terrenals  es  digz. 

Brev.  d'amor,  fol.  39. 
Est  appelé  le  centre  terrestre. 
Sobr'el  centre  del  uelb...  Entorn  del  sien 

CENTRE. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5  et  107. 
Sur  le  centre  de  l'œil...  Autour  de  son  centre. 
CAT.  Esr.  tort.  it.  Centra. 

1.  Central, adj.,  lat.  centrale,  central. 
Pupilla...  ponb  central  del  uelb. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  36. 
Pupille...  point  central  de  l'œil. 
cat.  esp.  port.  Central,  it.  Centrale. 

3.  Excentric,  adj. ,  lat.  excentric  «.y, 
excentrique. 

Es  en  on  cercle  apelat  excentric. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  n3. 
Est  en  un  cercle  appelé  excentrique. 
cat.  Excentric.  esp.  Excentrico.  port.  it.  Ec- 
centrico. 

CEP,  s.  m.,  lat.  stipes,  souche,  cep  de 
vigne. 

Pampol  no  pot  far  fruit  de  si  nieteixa,  sinon 
tant  quant  esta  en  lo  cep. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 

Pampro  ne  peut  faire  fruit  de  lui-même ,  sinon 
en  tant  qu'il  tient  au  cep. 
cat.  Cep.  esp.  port.  Cepa.  it.  Ceppo. 

2.  Essepar,  v. ,  couper,  trancher. 

Molt  es  bo  essepar  non  jes  los  felos,  mas 

las  felonias. 

Trad.  de  Bède,  fol.  8. 


38o 


CEP 


Il  est  très   l>on  de  trancher  non  [loint  les  félons  , 
mais  les  Félonies. 

Piirt.  prés.  Si  bom  de  Montferrarul  trobava 
boni,  de  noits,  en  son  forfait,  crebant  sa 
maizo  o  sou  obrador,  ni  emblant  la  soa 
ebansa ,  ni  essepant  son  blat  ni  sa  vinha 
ni  sos  arbres. 

Charte  de  Montferrand  de  1240. 
Si  un  homme  de  Montferrand  trouvait  un  homme, 
de  nuil  ,  en  son  forfait ,  crevant  sa  maison  ou  sou 
atelier,  et  dérobant  sa  chose  et  coupant  son  blé  et  sa 
vi^ue  et  ses  arbres. 
akc.  fr.  Reraese  de  vigne  cépée. 

G.  Guiart,  t.  II,  p.  54- 
ksp.  Encepar. 

CEP,  sep,  s.  m. ,  lat.  civpus,  ceps,  en- 
traves, liens. 

En  grillons ,  o  en  ceps  ,  o  en  cadenas. 

V.  et  Vert. ,  fol.  49- 
En  grilles,  ou  en  entraves,  ou  en  chaînes. 
A  mal  sers  a  mestiers  seps  el  pe. 

Trad.  de  Bede,  fol.  *jl\. 
A  mauvais  serf  a  besoin  entraves  au  pied. 
cat.  Cep.  esp.  tort.  Cepo.  it.  Ceppo. 

2.  Ceptas,  s.f.  plur.,  liens. 

En  las  ceptas  carnals  meton  lor  devocion. 

Lo  noce/  Confort- 
Mettent  leur  de'votion  dans  les  liens  charnels. 

CEPHALIC ,  ad/'. ,  lat.  cephalicma-,  cé- 
phalique,  de  la  tête. 

De  la  vena  cefhalica,  so  es  a  dire,  de  la 
vena  del  cap. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  80. 
De  la  veine  céphalique,  c'est-à-dire  ,  de  la  veine 
de  la  tête. 

Subst.  Aqnesta  ventosa  es  en  loc  de  fleuboto- 
mia  de  la  cephalica...  Fleubotoma  la  ce- 
phalica. 

Trad.  d' Albucasis ,  fol.  54  el  l\\. 
Cette  vuntouse  est  en  lieu  de  saigne'e  de  la  cépha- 
lique... Saigne  la  céphalique. 

Perla  inalautia  dita  cephai.ica. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  [yj. 
Pour  la  maladie  dite  céphalique. 
esp.  Cefallco.  port.  Cephalico.  it.  Cefalico. 

1.  Cephalea  ,  s.  f. ,  lat.  cephalea,   cé- 
phalée, migraine. 

Dolor  de  cap  apelam  cephalea...   Dolor  de 
cap  eu  la  malaatia  apelada  cephalea. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   jg. 


GER 

Nous   appelons   céphalée  la    douleur  de   tête.... 
Douleur  de  tête  en  la  maladie  appelée  céphalée. 
tort.  Cephalea. 

3.  Cenophali,   s.  m.,   cénophale,  tète 
vide. 

Aigus    homes  so   ditz   cenophalis  qui  no 
parlo,  mas  crido  layram. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  33. 

Quelques  hommes  qui  ne  parlent  pas,  mais  crient 
en  aboyant,  sont  dits  cénophales. 

4.  Acephali,  s.  m.,  lat.  acephalw*,  acé- 
phale. 

Autres  so  ses  cap,  per  que  so  ditz  acf.phalis. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
D'autres  sont  sans  tôle,  c'est  pourquoi  ils  sont  dits 
acéphales. 

Alcunas  gens  que  son  diebas  acephali. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  6. 
Quelques  nations  qui  sont  dites  acéphales. 

CAT.  ESP.  PORT.  IT.  Âccfcllo. 

CERA,  s.  f.,  lat.  cera,  cire. 

Cera  es  fetz  de  mel. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  273. 
La  cire,  est  la  lie  du  miel. 

E  n'  art  lums  de  cera  e  d'oli. 

Arnaud  Daniel  .-  Ah  guaj. 
Et  j'en  brûle  lumières  de  cire  el  d'huile. 
Que  triet  del  mel  la  cera. 

Marcabkus  :  Dirai  vos. 
Qui  tria  la  cire  du  miel. 

cat.  esp.  tort.  it.  Cera. 

'jl.  Ciri,  s.  m.,  lat.  cr.Keus,  cierge. 

E  ciris  e  candelas  per  mètre  als  candelirrs. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  cierges  et  chandelles  pour  mettre  aux  chan- 
deliers. 

Mas   Floripar  trames  un    ciri    alnmnar.... 
Un  ciri  tenc  davant  que  fort  reluzic  clar. 

Roman  de  Fierahras  ,  v.  2077  et  2081). 
Mais  Floripar  envoya  allumer   un  cierge...  Tint 
au  devant  un  cierge  qui  brillait  liés  clair. 

La  benedictio  del  ciry  pascal. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  S  j . 
La  be'nc'diction  du  cierge  pascal. 

cat.  Ciri.  esp.  tort.  Cirio.  it.  Cero. 

3.  Cere,  adj.,  qui  est  de  cire. 

Es  grassa  et  liza ,  egalmenl  cerea  si  loollifica. 

EluC.  de  las  propr.,  loi.  201. 

Est  grasse  et  lisse  ,  se  mollifie  comme  de  cire. 


CER 

/,.  Cirarar,  v. ,  écrire  sur  des  tablettes 

de  cire. 

Fassa  m  île  sa  carta  raire, 

Qu'ieu  no  vuelb  pus  portar  lo  fais; 

Fassa '1  autrur  cirarar. 

G.  Azkmar  :  Be  m'agr'  ops. 
Qu'elle  me  fasse  ravir  de  ses  papiers  ,  vu  que  je 
ne  veux  plus  porter  le  faix;   qu'elle  lasse  écrire vm 
autre  sur  lis  tablettes. 

5.  Encerar,  v. ,   lat.   incerarc?,   cirer, 
enduire  de  cire. 

Part.  pas.   Draps   enceratz  preservans  libres 

d'aygas. 

Elue,  de  1ns  propr.,  fol.  2^3. 

Draps  cirés  préservant  les  livres  d'eaux. 

cat.  esp.  r-oRT.  Encerar.  it.  Incerare. 

G.  Ceremonia,  cerimonia,  s.f.,  lat.  ce- 
rimonia  ,  cérémonie. 
De    ceras  prendon   nom    cerimonias  ,  car 
ceris  antiquament  boni  ofria. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  2J.1. 
Les  cérémonies  prennent  nom  de  cires  ,  car  an- 
ciennement on  offrait  des  cierges. 
Ha  teissnt  varias  ceremonias. 

Doctrine  des  Vaudois. 
A  établi  diverses  cérémonies. 
cat.  esp.  port.  it.  Ceremonia. 

CERASTES,  s.  m.,  lat.   cérastes,  cé- 
raste, sorte  de  serpent. 

Morsura  de  cérastes  ,  qui  es  serpent  cornnda. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  228. 
Morsure  de  céraste,  qui  est  serpent  cornu. 
esp.  Cérastes,  port.  Cerasta.  it.  Céraste. 

CERA.UNI ,  s.  m.,  aérolithe. 

Cerauni  peyra  es...  catz  de  la  nivol  algunas 
vetz  ab  toneyre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  186. 
Aérolithe  est  une  pierre...  elle  tombe  de  la  nue 
quelquefois  avec  tonnerre. 
it.  Cerauno. 

CERCLE,  sercle,  selcle,  s.  m.,  lat. 
circmlw.?,  cercle. 

Semblant  a  cercle  de  fer. 

Trad.  d' Albucasis ,  fol.  g. 
Ressemblant  à  un  cercle  de  fer. 
E  cercles  per  tonelbs  aptar. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  222. 
Et  cercles  pour  apprêter  les  tonneaux. 


CER 


38i 


Per  lo  cercle  qui  lorna  de  vîi'Q. 

Mathieu  de  Qtjercy  :  Tant  guy. 
Par  le  cercle  qui  tourne  à  l'enlour. 
E  per  quatre  sercles  saillir. 

GlRAUD  DE  CALANSON  :  Fadet. 
Et  sauter  à  travers  quatre  cercles. 
Dec    li    tan  gran   colp   que   la   maytat    del 
selcle  delb  elme  li  'n  va  devalbar. 

Philomen  A. 
Lui  donna  si  grand  coup  que  la  moitié  du  cercle 
du  heaume  lui  en  va  tomlier. 

Us  cercle  dibs  zodiacus, 
Lo  cal  cercle  revironan  , 
Complis  lo  soleil  cascnn  an. 

Bref,  d'it/nor,  fol.  26'. 
Un  cercle  dit  zodiaque  ,  lequel  cercle  le  soleil  ac- 
complit chaque  an  ,  en  tournant  nn  tour. 
anc.  cat.  Cercle,  esp.  port.  Circula,  it.  Circolo. 

2.  Celclar,  v. ,  lat.  ciRCMLARtf,  cercler, 

environner. 

Hom  cei.cla  e  rèferisn  los  touels. 

Lej's  d'amors,  fol.  l3o. 
On  cercle  et  refrappe  les  tonneaux. 
anc.  cat.  esp.  port.  Cercar.  it.  Cerchiare. 

3.  Recercelar,  v.,  friser,  recoquiller. 

Part.  pas. 

Las  marnellas  petitas  e  '1  pel  recercei.at. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  /j()3o. 
Les  mamelles  petites  et  le  poiiyWse'. 
anc.  fr.  La  keue  avoit  recercelée. 

Pioman  du  comte  de  Poitiers ,  v.  (ij3. 
Blonde  ot  le  poil  menu  ,  recercelé. 
Trouvère  anonyme  ,  Ms.  1989,  chans.  66  bis. 

4.  Circuit,  s.  m. ,  lat.  circuit«.>,  circuit, 
cercle. 

Es  apelat  an,  qnar  an  vol  dire  circuit,  et 
el  es  un  circuit. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  121. 
11  est  appelé  an  ,  car  an  veut  dire  circuit ,  et  il  est 
un  cercle. 
Prép.  coinp.  En  circuit  del  umbelic. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  28. 
Autour  &w  nombril. 
cat.  Circuit,  esp.  tort.  it.  Circtiito. 

5.  Circularitat,  s.f. ,  circularité. 

En  lors  figuras  circularitat  ...  Eu  move- 
roerît  circularitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  107  et  i5o. 

Circularité   en  leurs    figures....   Circularité   eu 
mouvement. 
it.  Circolarità. 


38a 


CRR 


6.  Circular,  adj. ,  lat.  circular /s,  cir- 
culaire. 

En  sa  figara  es  redon  e  circuï.ar. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  i35. 
En  sa  forme  il  est  rond  el  circulaire. 
cat.  ksp.  port.  Circular.  it.  Circolare. 

7.  Circclarmen,  ar/c,  circulairement. 

MOV  SI  CIRCIT.ARMENT. 

Elue.  de.  las  propr. ,  fol.  l3a. 
Se  meut  circulairement. 
cat.   Circularmen.  esp.   tort.   Circidarmente. 
it.  Circolarmente. 

8.  ClRCUMFERENSA  ,    £.  ^  ,    lat.    CIRCUMFE- 

rentia  ,  circonférence. 

Fdg   la   ClRCUMFERENSA. 

Brev.  d'amor,  fol.  3ç). 
Fait  la  circonférence. 

cat.  Circumferencia.Esr.  Circunferencia.  port. 
Circumferencia.  it.  Circonferenza. 

9.  Circuivdar  ,  v. ,  lat.  circumdar&,  en- 
vironner, contourner,  cireuire. 

Aprop  ciucunda  ain  spatam  lat  en  circuit 
ciel  umbelic. 

Trad.  d'/ilbucasis,  fol.  28. 
Après    contourne   avec   spatule   large  autour  du 
nombril. 

esp.  Circundar.  port.  Clrcumdar.  it.  Clrcon- 
dare. 

io.  Cercamen,  £.  /??.,  recherche. 
Fero  sempre  lo  cercamen. 

V.  de  S.  Honorât. 
Firent  la  recherche  sur-le-champ. 
it.   Cercamento. 

I  I  .  CeRC YR,  SERQUAR  ,   V.,  lat.  CIRCH/ARe, 

scruter,  chercher,  rechercher. 

Los  bains  cerquet  ben  e  causi... 

Los  angles  dels  bains  quer  e  cerca. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  60  et  100. 
Il  scruta  et  examina  les  bains. 
Il  examine  et  scrute  les  coins  des  bains. 

Cavals  e  muls  e  can  sercava. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Je  cherchais  chevaux  et  mulets  et  chien. 

Car  qui  sa  dompna  en  son  bratz  te 
Fols  es,  s1  aillors  la  vai  cercan. 

T.  de  Bernard  et  de  Gaucelm  :  Gaucelm. 
Car  qui  tient  sa  dame  en  son  bras  est  fou ,  s'il  la 
va  cherchant  ailleurs. 


CER 

E  serquaria  dona  don  li  venria   gran  bc 
d'amor. 

V.  de  Gaucelm  Faidit. 
Et  chercherait  dame  dont  lui  viendrait  grand  bien 
d'amour. 

anc.  pr.  Le  ebamp  cerchent  p.->r  les  lor  traire. 
B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  107. 
U  Bedoer  dist  qu'il  alast 
E  l'un  et  l'antre  mont  chercast. 
R.  Wace  ,  Roman  de  Brut.  Hist.  pitt.  du  Mont 
S. -Michel  ,  p.  255. 

12.    ENSERCAR  ,   ESCERCAR,  ESSERCAR,   V. , 

rechercher,  examiner,  scruter. 
Ensercar  totz  sos  defalbimens. 

V.  et  Vert.,  fol.  68. 

Rechercher  toutes  ses  fautes. 

Et  on  plus  sas  faisos  encerc, 
Plus  bel  mi  par  e  plus  coraplitz. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  70. 
Et  où  plus  j'examine  ses   formes  ,   il  me  paraît 
plus  beau  et  plus  parfait. 

Deus  essercha  totz  los  coratges. 

Trad.  de  Bede,  fol.  60. 
Dieu  scrute  tous  les  cœurs. 
Part.  pas.  Et  ai  escerchatz  mos  mais. 

H.  de  Saint-Cyr  :  Estât  ai. 
Et  j'ai  recherché  mes  maux. 
anc.  fr.    Si  ai   curieusement  encherché...   les 
faultes  et  les  punitions  de  nos  pères. 
Œuvres  d'Alain  Chartier,  p.  4o5. 
Qui  tôt  velt  encerchier 
Quauque  l'en  dist  de  lui. 

Proverbes  au  comte  de  Bretaigne,  p.  177. 
anc.  cat.  Encerquar. 

i3.  Encercable,  adj.,  cherchable. 

E  las  sias  vias  non  encercablas. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Romains. 
Et  ses  voies  non  cherchables. 

CEREIRA.,  s.  /.,  cv&asum ,  cerise. 

Aquo  son  peras  e  cereiras. 

Pioman  de  Flamenca ,  fol.  8. 
Ceci  sont  poires  et  cerises. 

2.  Serisia,  s./.,  cerise. 

Serisias  vi  loing  de  se. 
T.  de  B.  de  Ventadour  et  de  Peyrols  :  Peirols. 

Il  vit  les  cerises  loin  de  soi. 
cat.    Cirera,  esp.    Cereza.  tort.    Cereja.  it. 
Ciriegia. 

3.  Sérier,  sijrgier,  s.  m,,  lat.  cznasus, 
cerisier. 


CER 

Mas  car  non  poc  sns  cl  sérier  inontar, 
Blasniet  lo  frng. 
T.  d'AimerietdeG.  de  Berguedan  :  En  Bergucdan. 
Mais  parce  qu'il  ne  put  monter  sur  le  cerisier,  il 
Mima  le  fruit. 

Et  er  pins  ros  que  nn  surciers. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Et  il  sera  plus  rouge  qu'un  cerisier. 
cat.  Cirerer.  esp.  Cerezo.  tort.  Cercjeira.  it. 
Ciriegio. 

CERNALHA,  s.  /.,  cernelle,   fruit  du 

houx. 

E  vales  meus  qu'una  cernai.ha. 

Leys  d'amors ,  fol.  l3/i. 
Et  tu  vaux  moins  qu'une  cernelle. 

ANC  fr.  Ne  prise  pas  une  cenelle 

Yostre  richesse  e  vostre  avoir. 
Ane.  trael.  d'Ovide,  Ms.,  Borel,  Dict.,  etc. 

CEROT,  s.  ni.,  lat.  ceratm/w,  cérat. 

Cura  aquel  am  cerotz...  Eu  cerot  que  sia 
fayt  am  oli  rosat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  5  et  l5. 

Soigne  celui-là  avec  cerats...  En  cérat  qui  soit 
fait  avec  liuile  rosat. 
cat.  Cerot.  esp.  port.  Ceroto.  it.  Cerotto. 

CERRA,  s.^,  lat.  serra,  scie. 

Forma  de  forceps  a  la  quai  so  dents  de  cerra. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  38. 
Forme  de  ciseaux  à  laquelle  sont  dents  de  scie. 

anc.  fr.  Fist  prendre  le  pople  de  la  cited ,  si 
fist  de  serres  detrenebier. 

Anc.  tr.  des  Liv.  des  Rois,  fol.  55. 

cat.  Serra,  est.  Sierra,  port.  it.  Serra. 

CERS ,   s.   m.,  lat.    cerc/ms  ,   vent   du 
nord-ouest,  couchant. 
Dos  venscollaterals...  primier  appelam  cers. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i34- 
Deux  vents  collatéraux...  nous  appelons  couchant 
le  premier. 

E   s'afronta...   devas    cers  ab  las  carreiras 
comunals. 

Tit.  de  123^.  Arch.  du  R.,  Toulouse  ,  322. 
Et  se  confronte...  devers   le   couchant   avec   les 
chemins  communaux. 

De  part  cers  la  mar  bretonenca. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  169. 
Du  côte'  du  couchant  la  mer  de  Bretagne. 

cat.  Cers.  esp.  Cierzo. 


CEI!  383 

CERT,  adj.  ,  lat.  certes,  certain,  as- 
suré, sûr. 

E  soi  ne  ben  certz. 

Gaucelm  Faidit  :  Ar  es  lo  mont. 
Et  j'en  suis  Lien  certain. 

E  volontiers  comtan  novas  et  las  troban, 
siou  certas  e  non  certas. 

V.  et  Vert,,  fol.  22. 
El  volontiers  ils  content  des  nouvelles  et  les  in- 
ventent ,  soient  certaines  et  non  certaines. 

Adv.  E  sabem  cert  que  totz  serein  jutgatz , 
E  bos  e  mais,  segon  nostres  peccalz. 
G.  de  S. -Didier  :  El  temps. 

Et  nous  savons  certainement  que  nous  serons  tous 
jugés,  et  bons  et  mauvais,  selon  nos  péchés. 

Adv.  coinp.  Que  la  donna  parla  per  cert. 
V.  de  S.  Honorât. 
Que  la  dame  parle  pour  vrai. 

anc.  fr.  De  ce  sui,  dist  Renart,  tôt  cert. 
PiOinan  du  Renart ,  t.  1 ,  p.  83. 

Moultmal  liontmeri,  ceste  ebose  est  bien  certe. 
Roman  de  Berte  ,  p.  127. 

cat.  Cert.  esp.  Cierto.  port.  it.  Certo. 

1.  Certan,  adj. ,  sûr,  sincère,  certain. 

Si  no  fos  geut  vilain 
E  lanzengier  savai, 
Icu  agr'amor  certana. 
B.  de  Yentadol'R  :  Quan  la  doss'  aura. 
Si  ne  fût  vilaine  gent  et  méchants  médisants,  j'au- 
rais amour  sur. 
Qu'ici!  ai  trobat  del  mon  la  plus  certana. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  disnar. 
Que  j'ai  trouvé  la  plus  sincère  du  monde. 

Adj.  indét.  —  Quelque  ,  certain. 

Far  pagar  certan  argent. 
Régis  t.  des  Etats  de  Provence  de  iqoi. 
Faire  payer  certain  argent. 

Certana  mixtion  de  sulpre  en  podra. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  71. 
Certaine  mixtion  de  soufre  en  poudre. 
Adv.  comp.  Sapias  de  certan...  Beu  ti  die  de 
certan. 

Trad.  du  tr.  de  l'Arpent.,  c.  38. 
Sachez  pour  certain...  Je  te  dis  Lien  pour  certain. 
anc.  cat.  Certan.  anc.  esp.  it.  Certano. 

3.  Certamen,  certanamen-,  ado.,  cer- 
tainement, assurément. 


38  < 


»  CER 

E  sabras  tôt  certami  n  ton  nombre  et  tas 
mesuras. 

Tr.nl.  du  tr.  </■•  V Arpent.,  c.  4'- 
Et  lu  sauras  tout  certainement  ton  nombre  et  tes 
mesures. 

Cïrtaxajun  hom  <ieu  far  Le  a  pauras  gens. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  37. 
assurément  00  doit  faire  bien  à  pauvres  gcn~. 

anc.  fk.  F.t  qui  îimlt  qnident  certement. 

B.  DE  Sainte-M  vire  ,  Chr.  de  jSorm.,  fol.  III. 
une.  cat.  Certanatneiit. 

\.  Chutas,  ade ,  certes,  assurément. 

Deu  bonis  aver  gelosia  de  sa  molher?  Cer- 
tas,  hoc. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  8b". 
Doit-on  avoir  jalousie  de  sa  femme?  Certes  ,  oui. 

anc.  esp.  Dubdar  podiiamos  certas  ,  si  debies- 
senios  dubdar. 

Loores  de  Nueslia  Séïwra ,  cop.  l35. 
cat.  Certes. 

5.  Certanza,  s./.,  certitude. 

Qn'estiers  ai  certanza 
Qu'en  aurai  pen'  eternal. 

B.  ZonGi  :  Jesu  Crist. 
Qu'autrement  j'ai  certitude  que  j'en  aurai  peine 
éternelle. 

ANC.    FR. 

Avons  eu  sur  ce  acertanec  desdites  eboses. 
Coût,  du  Berry,  p.  1  (5.  Gioss.  de  Sainte- 
Palnyt • ,  col.  110. 
anc.  cat.   it.   Certanza. 

6.  Certeza,   .ç.  f. ,  certitude. 

E  aysso  es  certeza. 
Lx  TROUBADOUR  ANONYME  ,  Coblas  esparsas. 
1 .1  cela  est  certitude. 

c\t.  Certesa.  esp.  port.  Certeza.  it.  Certezza. 

7.  Certanetat,  s.  f.,  certitude. 

Li  Brelo  no  saubro  nenguna  certanetat  de 
sa  mort  ni  de  sa  vida. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  6t. 

Les  Bretons  ne  surent  aucune  certitude  de  sa  mort 
ni  de  sa  vie. 

Sab  d'aysso...  certanetat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12. 
11  sait  de  ceci...  certitude. 

cat.  Certenitat.  anc.  esp.  Certanedad. 

8.  Sertetit,  s.  f. ,  lat.  certitudo,  cer- 
titude. 


CER 

Entro  que  eslias  sobre  sertetut. 

Trad.   d'Albucasis,   fol.  67. 
Jusqu'à  ce  que  vous  soyez  sur  la  certitude. 
cat.  Certitut.  Esr.  Cerûdumbre.  it.  Certitudine. 

9.  Cerciorar,  v.,  lat.  certiorarc,  assu- 
rer, certifier. 

Part.  pas.  Cerciorat  sobre  so  perfeitament. 
Tu.  de  1293.  Doat,  t.  CLXXYI ,  fol.  2i. 
Assure  parfaitement  sur  cela. 
Cerciorat,  si  cum  digb,  de  tôt  son  dreg. 

Tit.  de  i3oç,.  Doat,  t.  CLXXIX,  fol.  38. 
Assuré  ,  comme  il  dit ,  de  tout  son  droit. 
esp.  Cerciorar. 

10.  Certtficamen ,  s.   m.,   attestation, 
assurance. 

Ses  trobar  certificamen 
"Verai ,  clar  ni  sufficien. 

Bref,  d'atnor,  (bl.  I. 
Sans   trouver  attestation ,    vraie,   claire   et  suf- 
fisante. 
it.   Certificamento . 

1 1 .  Certtfficatoria,  s.f.}  certificat,  as- 
surance. 

Portara  ,  quand  s'en  vendra,  certifficato- 
rta  del  grand  rnestre. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  102. 

Il  portera  ,  quand  il  s'en  viendra  ,  certificat  du 
Sraud-maîlre. 
anc.  cat.  anc.  Esr.  Certifcatoria. 

12.  Certificar,  v. ,  certifier,  assurer. 

Lo  dit  légat  de  tôt  ne  certificara. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  io/j. 
Ledit  légat  en  certifiera  de  tout. 
Part.  pas.  Lo  sanch  payre  de  Roma...  avertit  e 
certificat. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  3. 
Le  saint  père  de  Borne...  averti  et  assuré. 

Certificat  de  diecb  e  de  faet. 

Charte  de  Gréalou,  p.  60. 
Certifié  de  droit  et  de  fait. 
cat.  esp.  ror.T.  Certificar.  it.  Certificare. 

i3.  Acertamex  ,  s.  m.,  preuve ,  assu- 
rance. 

No  us  poiria  mentaure  ni  dire  jornalmens 
Los  caps  de  las  estorias  ni  los  acertamens. 

P.  DE  CorriAC  :  El  nom  de. 
Je  ne  vous  pourrais  rappeler  ni  dire  journelle- 
ment les  t ilres  des  histoires  ni  les  preuves. 

anc.  Fsr.  Acertamiento.  it.  Accertament". 


CEI1 
i/|.  Acert,  s.  m. ,  certitude,  assurance. 

Que  Dieus  m'en  don  bon  acert 
De  lieys  on  no  m  val  escrima. 

Arnaud  Daniel  :  Ah  guay. 
Que  Dieu  m'en  donne  bonne   assurance  de  celle 
où  adresse  ne  me  vaut. 

cat.  Acert.  esp.  Acierto.  port.  Acerto.  it.  Ac- 
certo. 

i5.  Acertar,  v.,  assurer,  indiquer. 
E  pois  negns  nos  acert  a 
De  quant. 

Pierre  d'Auvergne  :  Abansque  il. 
Et  puisque  personne  ne  nous  assure  de  combien. 

Tant  que  s'assert  mos  cuidars 
De  l'honor  qn'ieu  d'elb  aten, 
Que  tenc  e  vuelb  per  senbor. 

G.  RlQi  ier  :  Si  ja  m  deu. 
Tant  que  ma  pensée  s'assure  de   l'honneur  que 
j'attends  de  lui  que  je  tins  et  veux  pour  seigneur. 

Per  qu'es  razos  qu'ien  en  s'amor  m'ACERT. 

E.  C.UREI.  :  Abril  ni  mai. 
Parce  qu'il    est  raison  que   je  m'assure  en  son 
amour. 

Deves  on  lo  soleills  asf.rta. 

DEIDES  DE  PRADES  ,  AllZ.  CaSS- 

Devers  où  le  soleil  indique. 
ANC.  fr.  Por  ebou  nous...  atnbedeux  ensanlet, 
achertet  del ,  etr. 
Tit.  de  1255.  Carpentier  ,  Hist.  de  Cambrai , 

t.  II,  p.  28. 
Quant  n'  el  puet  od  les  siens  trover, 
As  François  vait  por  acerter. 

Roman  de  Partonopeus,  t.  I ,  p.  120. 
Quant  au  travail,  bien  j'e  vons  acertaine 
Qu'incessamment  y  serai  exposé. 

Clément  Marot  ,  t.  III ,  p.  86. 

cat.  esp.  tort.  Acertar.  it.  Accertare . 

16.  Nocertanf.dat,  s.  f. ,  instabilité,  in- 
certitude. 

La  nocertanedat  de  richesas. 
Per  la  noncertanedat  de  l'espectacio. 
Trad.  de  Bède,  fol.  71  et  q.2. 
.    L'instabilité  des  richesses. 

Par  l'incertitude  de  l'attente. 
anc.  fr.  Sur  quelle  incertainetè  ont  vogué  les 
anciens  touebaut  ceste  seule...  vérité. 
Camus  de  Belley,  Diversités,  1. 1,  fol.  3io. 

17.  Assertion,  .v.  f.,  lat.  assertion^/??, 
assertion ,  affirmation. 

1. 


CER  385 

Assertion  de  la  demanda. 

Fors  de  Bcarn,  p.  togj. 
Assertion  de  la  demande. 

18.  Acertas,  adv.,  certes,  certainement, 
sérieusement. 

Acertas  ii  tasteron  la  bona  paraula  de  Dieu. 

Trad.  de  l'Ep,  de  S.  Paul  aux  Hébreux. 
Certes  ils  tâtèrent  la  bonne  parole  de  Dieu. 

anc.  fr.  Amiablement  demande  se  ce  qui  lui 
avoit  fait  estait  esbatement  on  à  certes; 
lequel  lui  respondit  qne  à  certes. 
Lett.  de  rém.j  i38">..  Cvrpentier  ,  1. 1,  col-  909. 

19.  Acertivamen,  adv.,  affirmativement. 

Conditionalmen  ,  acertivamen. 

lieys  d'amorSj  fol.  78. 
Conditionnellement ,  affirmativement. 

20.  Asserir,  v.,  lat.  ASSERERe,  prétendre. 

Part.  prés.  Li  dig  ciutada  asserens  se  commnna 
aver  autreiat  de  fag. 

Tit.  du xm« sièc.  Doit,  t.  XVIII ,  fol.  86. 
Lesdits  citoyens  prétendant  soi  avoir  octroyé'  com- 
mune de  fait. 

anc.  cat.  Asserir.  it.  Asserire. 

CERULENC  ,    adj.  ,    lat.    coerulemm  , 
bleu,  bleuâtre,  azuré,  d'azur, 
La  mar  cerulknca,  so  es  a  dire,  de  color 
negra  déclinant  a  verdor. 
Ab  nelbs  cf.rclencs. 

Elue-  de  las  prop.,  fol.  1 53  et  25g. 
La  mer  bleuâtre,  c'est-à-dire  ,  de  couleur   noire 
inclinant  à  verdure. 
Avec  yeux  bleus. 

CERUZA  ,  s.f.,  lat.  cerussa,  céruse. 
Ceruza  si  fa  de  plaias  de  plum,  per  vapor 
de  vinagre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  267. 
Céruse  se  fait  de  lames  de  plomb,  par  vapeur  de 
vinaigre. 

Pren  un  quartero  de  cerusa,  e  destrcnipa 
la  ab  oli  d'olivas. 

Coll.  de  recettes  de  Médec.  en  prov. 
Prends  un  quarteron  de  céntse,  et   de'trempe-la 
avec  huile  d'olives. 

esp.  Cerusa.  it.  Cerussa. 

CERV,  cer,  s.  m.,  lat.  cervh^,  cerf. 
Sauta  un  cervs  de  dins  d'un  bruelh. 

V.  de  S.  Honorai. 
Un  cerf  saule  du  dedans  d'un  taillis. 

49 


'6S6 


cm 


Aissi  col  cers  que ,  quant  ;i  faich  son  cors, 
Torna  naorîr  al  crit  dois  cassadors. 

Richard  de  Barri  /:i,i\  :  Atressi  corn. 
Ainsi  que  le  cerf  qui  ,  quand  il  a  fait  sa  course, 
retourne  mourir  au  cri  îles  chasseurs. 
anc.  fr,  Hn  vint  saillant  plus  tost  que  cers. 

Ronitin  de  Rou  ,  v.  l33f)7. 
CA.T.  Cervo.  esp.  Ciervo.  tort.  it.  Cervo. 

i.  Cervia,  s./.,  lat.  cf.rva,  biche. 

Diptamni...  cervias,  quan  so  sagitadas,  la 
qnero. 

Elue,  de  las  prppf.,  fol.  206'. 
Dictante...  les  biches  le  cherchent  ,  quand  elles 
sont  blessées  d'une  flèche. 

ak.c.  fr.  Une  cerve  apparut  devant  eulz  sou- 
dainement. 
Passèrent  tout  outre  par  où  la  cerve  avoit 
passé. 

Rec.  des  hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  1 7 ^'j . 

<  \t.  Cerpa.  esp.  Cierva. port,.  Cerva.  it.  Cervia. 

3.  Servios,  s.  vi.,  petit  cerf,  faon. 

Cers  e  cabrols  e  servios. 

Roman  de  Jatifre,  fol.  5. 
Cerfs  et  chevreuils  et  faons. 

4.  Cerviat,  s.  m.,  petit  cerf. 

Quan  han  corns...  so  pauc,   cura  de  cer- 
viat,  corbs  en  reyre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  260. 

Quand   ils  ont  des  cornes...   elles   sont  petites  , 
comme  celles  de  petit  cerf  courbes  en  arrière. 
esp.  Cervato.  it.  Cerviatto. 

5.  Cervin,  adj. ,  lat.  cervinw^,  de  cerf. 
Cuich  ab  cerusa  o  mezolha  cervina. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  187. 
Cuit  avec  céruse  ou  moelle  de  cerf. 
Esr.  it.  Cervino. 

6.  Servier,  adj.,\at.  cervarhw,  cervier. 

Alays  qui  avîa  buelbs  trespassans  coma  loba 
servieyra,  qui  pot  vezer  otra  una  parct. 

V.  et  Vert. ,  fol.  3i. 

Mais  qui  avait  jeux  perçants  comme   louve  cer- 
vibre,  qui  peut  voir  à  travers  une  muraille. 
esp.  tort.  Cerval.  it.  Cervierc. 

CERVEZA.,  s./.,  lat.  cervizia  ,  cervoise. 

Cuin  cerveza  de  gras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  271. 
Comme  ceri  oise  de  grains. 
i\T.  Cerveza.  est-,  Cervcsa.  tout.  Cerveja.  it. 
Çervogia. 


CER 
CERVIZ,  servitz,  si  f. ,  lat.  cervix, 
cervelle ,  cerveau. 
E  treneba  lbi  la  chara  e  la  cerviz. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  69. 
Et  lui  coupe  la  face  et  la  cervelle. 

Tristicia  de  cor  afebliz  la  cerviz. 

Trad.  deBede,  fol.  fit). 
Tristesse  de  cœur  affaiblit  le  cerveau. 

—  Tète. 

E  pendutz  fos  aut  perla  servitz. 
Rambai'd  d'Orange  :  Braus  chans. 
Et.  fit t  pendu  haut  par  la  tête. 
Fig.  Aquest  popol  es  de  dura  servit...  Los  filbs 
d'Israël  sou  île  dura  servit. 

Hist.  abr.    de  la  Bible,  fol.  32  et  33. 
Ce  peuple  est  de  dure  cervelle...  Les  fils  d'Israël 
sont  de  dure  cervelle. 
anc.  fr.  L'elme  11  fent  et  le  cervis. 

Rotnan  de  Parlonopeus,  p.  75. 
esp.  tort.  Cerviz.  it.  Cervice. 

2.  Cervigual,  s.  m.,  nuque,  crâne. 

E  det  li  tal 
D'una  massa  el  cervigual, 
Que  '1  cervel  li  vay  escampar. 

Bnev.  d'amor,  fol.  97. 
Et  lui  donna  tel  coup  d'une  masse  sur  le  crâne, 
qu'il  lui  va  répandre  la  cervelle. 
...  Debrisan  li  elme  e'1  capinalh  e '1  nazal, 
E  testas  e  maicbelas  e  bratz  e  cervical. 

Guillaume  de  Tudela. 
Se  brisent  les  heaumes  et  les  camails  el  les  Dazals, 
et  létes  et  mâchoires  et  bras  et  crânes. 
anc.  esp.  Diol  con  la  espada  por  meà\o\  ce  rvi g  al. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  5o^. 

3.  Cervel,  servel,  s.    m.,   lat.  cere- 
brum,  cervelle,  cerveau. 

Que  sus  el  cap  li  fara»  bart 
De  cervei.h  meselat  ab  malha. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Que  je  lui  ferai  sur  la  tête  avec  le  mail  une  mar- 
que mêle'e  de  cervelle. 

El  cor  li  te  sa  e  '1  servel. 

Deldes  de  Trades  ,  Aitz.  cass. 
Lui  tient  le  cœur  sain  et  le  cerveau. 
Anc.  fr.    Et  je  lui  donnai  du  bavel 
Si  durement,  que  le  cervel 
Li  fis  espandre  par  la  voie. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  qyo 
Grant  duel  m'avez  mis  cl  cervel. 

Roman  du  Renaît ,  t.  III,  p.  321. 
cat.  Cervel/.  it.  Cerveïïo. 


CES 

[\.  Cervella,  servela,  s./.,  cervelle. 

De  Ilollan  son  nebot  espandrai  la  cervei,  y. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  129. 
Je  répandrai  la  cervelle  de  son  neveu  Roland. 

Que  las  forbidas  alamellas 

Lur  nieton  ins  en  las  cervellas. 

V.  de  S.  Honorai. 
Qu'ils  leur   mettent  les  e'pe'es   fourbies  dans  les 
cervelles. 

Fig.     Be  ns  trebalha  '1  servela. 

T.  du  cousin  d'Elias  et  d'Elias  :  N  Elias. 
La  cervelle  vous  tourmente  Lien. 

5.  ESSERVELAR,  ESHERBELAR  ,  V.,  CCerve- 

ler,  ôter  la  cervelle ,  briser  la  cervelle. 
Sostaraen  esherbela  sa  presa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i!\i. 
Ole  subtilement  la  cervelle  à  sa  proie. 

Part.  pas.  fig. 

D'ornes  trobi  fols  et  esservelatz. 
15.  Carbonf.l  de  Marseille,  Coblas  triadas. 
Je  trouve  des  hommes  fous  et  écervelés. 

anc.  fr.  Un  autre  cop  li  a  doué 
Que  trestot  l'a  escervelé. 

Roman  du  R.enart  ,  t.  III ,  p.  272. 
L'altre  od  s'espée  tscervela. 

Roman  de  Rou  ,  v.  l3Ô2. 

anc.  cat.  Ecervellar.  it.  Scervellare. 

6.  Eservigar  ,  v. ,  devenir  lunatique. 

La  turqnesa,  segon  que  par, 
Garda  caval  cI'eservigar. 

Brev.  d'amor,  fol.  3çj. 
La  turquoise  ,  selon  qu'il  paraît,  préserve  le  che- 
val de  devenir  lunatique. 

7.  Decervelar,  v.,  écerveler. 

Part.  pas.  Fo  am  nna  pergna  decervelatz. 
Cat.  dels  apost.  de  Rojna  ,  fol.  10. 
Il  fut  écervelé  avec  une  perche. 

it.  Dicervellare. 

CES,  ses,  s.  m.,  lat.  cvrims,  cens,  tribut. 

Ni  renda  en  sa  bonor  ces  ni  tolieu. 
Pioman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  72. 
Ne  rende  en  son  fief  cens  ni  tonlieu. 

Per  qne  eu  tolraî  vostie  ses. 

Garins  d'Apchier  :  Comunal. 
C'est  pourquoi  j'ôterai  votre  cens. 

Mas  mil  sospirs  li  ren  quec  jorn  per  ces. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Si  cum. 
Mais  je  lui  rends  chaque  jour  mille  soupirs  pour 
tribut. 


CES  3«7 

Per  pagar  ad  amor  lo  ces. 

Deudes  de  Pr  ades  :  Amors. 
Tour  payer  le  tribut  à  l'amour. 
cat.  Cens.  esp.  port.  it.  Cetiso. 

2.  Sensa,  s.  /.,  revenu  ,  cens,  tribut. 

E  non  cobeitan  grau  sensa 
Ni  '1  ben  d'aquest  mon. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Et  neconvoitent  grand  revenu  ni  lebien  de  ce  monde. 
Corn  bos  Reis  culbir  sa  sensa. 
Un  troubadour  anonyme  :  Vai  Ilugonet. 
Comme  bon  Roi  recueillir  son  tribut. 

3.  Sobreces,  soiîces,  s.  îii. ,  sur-cens. 
No  posca  donar  a  sorreces,  ni  a  ces,  ni  ad 

acapte  neguna  bonor  que  tengna  de  nos. 
Tit.  de  1254.  Doat  ,  t.  CXV  ,  fol.  98. 
Ne  puisse  donner  à   sur-cens,   ni    à  cens,   ni   à 
acapte  aucun  fief  qu'il  tienne  de  nous. 
De  donar  ab  sobces. 

Tit.  de  1279.  Arch.  du  R.,  J. ,  32 1. 
De  donner  avec  sur-cens. 

4.  Censuari,  s.  m.,  lat.  censuarem.?,  cen- 
sier. 

Li  feusatier,  empbiteotas  e  censuaris. 

Tit.  du  xme  sièc.  Doat  ,  t.  CXVIII ,  fol.  41. 
Les  feudataires  ,  empbite'oles  et  censiers. 

5.  Cessal,  adj.y  lat.   ce/isuaus ,  censi- 
taire, censable. 

Lanrador  terras  cessals  uienten. 
RaimonddeCastelnau  :  Mon  sirveptes. 
Les  laboureurs  niant  les  terres  censables. 
Mas,  ab  tôt  so,  m'a  plus  cessal 
Que  ,  quan  li  m  dei ,  non  avia. 

Aimehi   DE  Peguii.AIN  :  Puoisque. 
Mais  ,  avec  tout  cela  ,   elle   m'a  plus  pour  censi- 
taire qu'elle  n'avait  ,  lorsque  je  me  donnai  à  elle. 
esp.   Ccnsal.  port.  Censual.  it.  Censuale. 

6.  Cessalmen  ,  ade,  censalement,  à  cens. 
No  i   remas    boni    ni    femna   no  1   dones 

annalmens , 
Cadanspersoncap,  denier  d'aurcEssALMENs. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
N'y  demeurât  homme  ni  femme  qui  ne  lui  donnât 
annuellement ,  chacun  pour  son  chef,  un  denier  d'or 
censalement. 

Los  quais  moltos...donam  per  jasse  cessalmen. 

Tit.  de  1241.  Doat,  t.  CXL,  fol.  127. 
Lesquels  moutons...  nous  donnons  pour  toujours  à 
cens. 
esp.  Censuahrfente. 


388 


CES 


7.  Acessar,  v.,  acenser. 
Aatreiara  et  acessam  a  vos. 

Tit.  de  1262.  Doat,  t.  CXX1V,  loi.  11. 
Octroyons  et  acensons  à  vous. 
Del  nias  del  Poig  qne  lar  acesset. 

Tit.  de  1 1 13.  Doat  ,  t.  CXXXVJIi  ,  fol.  65. 
Du  mas  du  Puy  qu'il  leur  acensa. 
Part.  pas.  Pessa  de  terra  qu'eu  e  vos  avîam 
coiupratla  e  acessada. 

Tit.  de  1279.  Arch.  du  Roy.,  J.,  321. 
Pièce  de  terre  que  moi  et  vous  avions  achetée  et 
aeensée. 
anc.  esp.  Acensar.  it.  Accensare. 

8.  ACESSAMEN  ,  ASSENSA5IENT  ,  S.  TH.  ,  aCC'il- 

scraent. 

Lo  deime  de  tôt  I'acessament  del  Liât. 

Tu.  de  1247.  Doat,  t.  CXXIV,  fol.  3i3. 
La  dîme  de  tout  Vaccnscmenl  du  Lie'. 
En  lo  instrument  de  I'assensament. 

Charte  de  Gréulou  ,  p.  QO. 
Dans  l'acte  d'acensement. 

9.  Assensa,  s.  f. ,  aeensement. 

Dat  per  assensa...  Fos  feita  ascensa  per  los 
hers. 

Tit.  de  1289.  Doat  ,  t.  CXLII. 

Donné  par  aeensement...  Fut  fait  aeensement  pâl- 
ies héritiers. 

10.  Censura,  s./.,  la  t.  censura,  censure. 

Per  la  censura  ecclesiastica. 

Tit.  de  1378.  Doat  ,  t.  CXXY,  fol.  65. 
Par  la  censure  ecclésiastique. 
cat.  esp.  Censura. 

1 1 .  Recensar,  v. ,  recenser.  • 
Las  attestations  presas,...  non  si  potion  re- 
censar, ni  reire  aazir. 

Statuts  de  Provence.  Jllien  ,  t.  I ,  p.  542. 
Les  attestations  prises  ,...  ils  ne  peuvent  être  re- 
censes ,   ni  entendus  de  nouveau. 

CESAR,  s.  m.,  césar,  dignité  impériale. 

Sotz  lo  poder  d'aquest  césar...  Elegi  II  cé- 
sars, e  Maxiinia  fo  Fns. 

Cat.  dels  apost.  de  Ruma  ,  fol.  28  et  32. 
Sons  le  pouvoir  de  ce  césar...  11  choisit  deux  césars, 
et  Maximien  fut  l'un. 
cat.  esp.  port.  César,  it.  Cesare. 

CESCA,  s.  f.,  glaïeul. 

Cesga  es   iiciha   rima    et   agntia ,   ah  asta 

triangular 

Elue,  de  las prvpr.j  fol   20J. 


CES 

Glaïeul  est  une  herhe  dure  et  aigue  ,   avec    une 
pointe  triangulaire, 

CESSAR ,    sessar,    v. ,    lat.    cessàrc, 
cesser. 

Que  de  aiuassar  aur  no  se  volou  cessar. 
Ta  nobla  Leyczon- 
Qu'ils  ne  veulent  cesser  d'amasser  or. 
Va  pregar  K.  que  fes  sessar  los  giens. 

Philomena. 
Va  prier  Charles  qu'il  fit  cesser  les  machines  de 
guerre. 

cat.  Cessar.  esp.  César,  port.  Cessar.  it.  Ces- 
sar e. 

1.  Cessable,  ad/. ,  cessable,  finissable. 

De  no  cessable  dileit. 

Trad.  de  Bede  ,  fol.  \o. 
De  bonheur  won  finissable. 

3.  Cessament  , s.  m.,  interruption  .  cesse, 
abandon. 

Ab  interpollacio  0  cessament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8-j- 
Avec  interpolation  ou  interruption. 
Per  nul  cessamen  que  fassa  de  sos  bes. 

Statut*,  de  Montpellier  de  1212. 
Par  aucun  abandon  qu'il  fasse  de  ses  hiens. 
esp.  Cesamiento.  it.  Cessamento. 

CESSIO,  cession,  s.j. ,  lat.  cessio,  ces- 
sion, transport. 
Que  aquesta  donatios  e  cessio  puesca  raenbs 

valer. 

Tit.  de  129").  Doat  ,  t.  CXXX1X ,  fol.  126. 
Que  cette  donation  et  cession  puisse  moins  valoir. 
De  CESsroN  de  dregs. 

Statuts  de  Montpellier  du  xmc  sièc. 
De  cession  de  droits. 
E  lbi  'n  fas  cessio. 

Tit.  de  1275  ,  Arch.  du  Roy-,  J.  ,  328. 
Et  lui  en  fais  cession. 

—  Délaissement,  abandon  à  des  créan- 
ciers. 

Misérable  remedi  de  cession. 

Coutume  de  Condom  de  l3l3. 
Misérable  remède  de  cession. 
cat.  Cessio.  esp.  Cesion.  port.  Cessâo.  it.  Ces- 
sione. 

2.  Accessio,  s.f.  ,  lat.  AccESsio,  actes 
Cessant  la  febre,  ..  mas  ;ipr«s  torno  las  a< 

cessios,  ..  e  ve  la  accessio  en  cesta  hora 

Elue,  de  las  propr. j  fol.  89  et  90. 


CES 

La  fièvre  cessant,...  mais  après  les  accès  retour- 
nent , ...  et  l'accès  vient  à  l'heure  certaine. 
cat.   Accessiô.  esp.  Accesion.  port.  Accessdo. 
it.  Accessione. 

3.  Accessori,  s.  m. ,  accessoire. 

So  que  es  principal  deu  esser  denan  son 

ACCESSORI. 

Lejs  d'amors,  fol.  Il3. 

Ce  qui  est  principal  doit  <"•  tre  devant  son  accessoire. 

Adjectiv.  Es  appellada  principal  -en  respeit 

de  las  autras  joyas las  quais  s'appellan 

accessorias. 

La  Crusca  provenzale ,  fol.  98. 
Est  appelc'e  principale  eu  égard  aux  autres  joies.  . . 

lesquelles  s'appellent  accessoires. 

cat.  Accessori.  esp.  Accesorio.  port.   it.  Ac- 
cessorio. 

4.  Accessoriamén,  aclv.,  accessoirement , 
en  accessoire. 

Non  es  vicis  accessoriamën. 

Leys  d'amors,  fol.  n3. 
Accessoirement ,  ce  n'est  pas  vice. 
Principalment ,  accessori ament  renunciatii. 

Tit.  de  1283.  Doat  ,  t.  CLXXIV,  fol.  285. 
Nous  renonçons  en  principal  ,  en  accessoire. 
esp.  Accesoriamente.  it.  Accessoriamente. 

5.  Concession,  s.  f.,  lat.  concessions^, 
concession. 

ProhiLir  la  concession  de  tais  letras. 

Statuts  de  Provence.  Bomy,  p.  2. 
Prohiber  la  concession  de  telles  lettres. 

Capitols  de  la  concession  del  dicb  sobsicH. 

Reg.  des  Etats  de  Provence  de  \l\01. 
Chapitres  de  la  concession  dudit  subside. 
cat.    Concessiô.   esp.   Concesion.   port.    Con- 
cessâo.  it.  Concessione. 

6.  Anteceden  ,  s.  m. ,  lat.  antecedens, 
antécédent. 

La  canza  de  la  quai  fay  relaiius  recordalio 
apelam  anteceden  ,  e  vol  dire  aylancum  cel 
qu'estai  denan. 

Can  relatius  et  anteckdens  se  dezacordan. 
Leys  d'amors,  fol.  /j7  et  1^2. 

Nous  appelons  antécédent  la  chose  de  laquelle  le 
relatif  fait  remémoration  ,  et  il  veut  dire  autant 
comme  celui  qui  est  devant. 

Quand  le  relatif  et  l'antécédent  se  désaccordent. 
cat.  Antécédent,  esp.  port.  it.  Antécédente. 

7.  Excès ?  s,  m.,  lat.  exce.sskj,  excès. 


CES  389 

Et  houestamens  uzar  de  vestirs  ses  excès. 

F.  et  Vert.,  fol.  104. 
Et  honnêtement  user  de  vêtements  sans  excès. 
cat.  Excès,  esp.  Exceso.  port.  Excesso.  it.  Ec- 
cesso. 

8.  Excessiu  ,  ctdj.,  excessif. 

Calor  natural  pren  excessiva  exhalacio. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  19. 
Chaleur  naturelle  prend  excessive  exhalation. 
Causa  nou  tan  excessiva. 

Reg.  des  Etats  de  Provence  de  Iqill. 
Chose  non  tant  excessive. 
cat   Excessiu.  esp.  Exccsivo.  port.  Excessive». 
ir.  Eccessivo. 

9.  Précéder,  v.,  lat.  pr,eceder£,  pré- 
céder. 

Part.  prés.  Segon  la  manieyra  précèdent. 
Trad.   d'Albucasis  ,   fol.  q. 
Selon  la  manière  précédente. 
Part.  pas.  De  aqtio  del  quai  es  precepida  re- 
niemoracio. 

Trad.  d'Albucasis  ,    fol.  33. 
De  ce  dont  la  mention  est  précédée. 
cat. Preceir.  esp.  port . Précéder,  it. Precedere. 

10.  Predecessor,  s.  m.,  lat.  predeces- 
sor,  prédécesseur. 

Perseguetcoma  sou  pREUECEssoR"Vigili  papa. 

Cat.  de/s  apost.  de  R.oma,  fol.  70, 
Il  poursuivit  comme  le  pape  Vigile  son  prédéces- 
seur. 

Ara  nostre  senbor  lo  Rei  e  ara  sos  prede- 

cessors. 

Tit.  de  1282.  Arch.  du  Roy.,  J.  ,  32J. 
Avec  notre  seigneur  le  Roi  et  avec  ses  prédécesseurs. 

cat.  Predecessor.  esp.  Predecesor.   port.  Pre- 
decessor. it.  Prcdecessore. 

1 1 .  Procéder,  v.,  lat.  procédera,  pro- 
céder, avancer. 

Lo  bayle  pot  procéder  tro  a  sentensa. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  i463  ,  t.  XVI  ,  p.  i25. 
Le  bailli  peut  procéder  jusqu'à  sentence. 

Part.  prés.  Sageta  précèdent  en  loc  carnos. 
Trad.  d'Albucasis ,   fol.  5o. 
Une  flèche  avançant  en  lieu  charnu. 
Sant  Esperit  qui  procédissh  del  Paire  e  t'ii 
Eilh. 

Elue,  de  las  prop. ,  fol.  3. 
Saint-Esprit  qui  procède  du  Père  et  du  Eils. 

Part  prés  Del  pair'  e  del  fiih  procezens. 
Srév.  d'amor,  fol.  99. 


3c)°  CES 

Procédant  du  père  et  du  fils. 
esp.  tort.  Procéder,  it.  Procedcre. 

12.  Procedir,  procezir ,  v. ,  provenir, 
procéder,  avancer. 

D'una  bella  fon  gran 

Sais  e  trocezis  us  clars  rieus. 

Bref,  d'amor;  fol.  9. 
D'uue  belle  fontaine  grande  naît  et  provient  un 
clair  ruisseau. 

Part-  pas.  Un  borne  avia  trocesit  en  son  état. 
Trad.  d'Albucasis  ,  fol.   I. 
Un  homme  avait  avancé  en  son  état. 
cat.  Proceir. 

i3.  Procès,  .y.  m. ,  lat.  process/w,  avan- 
cement ,  progrès. 

Quant  ac  complit 
Lo  Filh  de  Bien  tôt  son  procès. 

Bref,  d'amor,  fol.  168. 
Quand  le  Fils  de  Dieu  eut  accompli  tout  son  avan- 
cement. 

Las  leys  d'amors  e  '1  bel  procès 
Nomnat  las  flors  del  gay  saber. 

La  Crusca  provenzale  ,  fol.  99. 
l.es  lois  d'amour  et  le  Leau  progrès  nommé  les 
fleurs  du  gai  savoir. 

—  Procès. 

Negnn  procès  tant  civil  que  criminal. 
Statuts  de  Provence-  BOMY,  p.  10. 
Nul  procès  tant  civil  que  criminel. 
cat.  Procès,  esp.  Proceso.  port.  it.  Processo. 

1/4.  Procezimen  ,    s.    m.,    procession, 
action  de  procéder,  progrès. 

E  creire  lo  procezimen 
Del  Sant  Esperit  issaroen. 

Brev.  d'amor,  fol.  9. 
Et  croire  également  la  procession  du  Saint-Esprit. 
En  lo  quai  trocezimen  ,  non  es   causa  ne- 
cessaria  gardar  compas. 

Leys  d'amors  ,  fol.  9. 
Dans  lequel  progrès,  garder  mesure  n'est  chose 
nécessaire. 

<:.\t.  Proceiment.  esp.  Procedimiento.  port.  it. 
Procedimcnto. 

i5.  Processio,  s.f.,  lat.  processio,  pro- 
cession, action  de  procéder. 


CES 

Processio  qne  es  propria  al  Sanct  Esperit. 

Elue,  de  las propr.j  fol.  7. 
Procession  qui  est  propre  au  Saint-Esprit. 

—  Cérémonie  religieuse. 

A  processio  ,  ab  la  crotz  e  'ls  candeliers. 

TU.  de  i2o5.  Doat,  t.  CV,  fol.  i55. 
A  procession,  avec  la  croix  et  les  chandeliers. 
Anava  a  Sant  Peyre,  dizen  las  letanias  ;  lo 
preiro  e  traiehero  foras  de  la  procession. 
Cat.  de/s  apost.  deRoma,  fol.  101. 
11  allait  à  Saint-Pierre  ,  disant  les  litanies  ;  ils  le 
prirent  et  traînèrent  hors  de  la  procession. 

—  Rassemblement,  foule. 

E  vengron   li  encontra  ab  processio  e  cri- 
davan  :  Osanna. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 
Et  ils  lui  vinrent  au-devant  avec  rassemblement, 
et  ils  criaient  :  Hosanna. 

cat.  Processio.  esp.  Procesion.    tort.   Procis- 
sâo.  it.  Processione. 

16.  SlJCCEDIR,    SUCCEZIR,  V.  ,  lat.  SUCCE- 
DERA, succéder,  survenir. 

La  molher  li  deu  succedir  entieirament. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  58. 
La  femme  lui  doit  succéder  entièrement. 
Motas  vegadas  succezeys  la  mort. 

Trad-  d'Albucasis  ,  fol.  70. 
Plusieurs   fois  survient  la  mort. 

Part.  pas.  Avia  succezit  a  Alixandre. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  7.!\. 
Avait  succédé  à  Alexandre. 

cat.  Suceir.  esp.  Suceder.  port.  Succéder,  it. 
Succedere . 

17.  Successio  ,   s.  f.,    lat.    SUCCESSIO  , 
succession ,  suite. 

■Varietat  dels  temps  ni  lor  successio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  280. 
Variété  des  temps  ni  leur  succession. 

—  Succès. 

Perdusent  a  salut  e  a  lausabla  successio. 
Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  I. 
Conduisant  à  salut  et  à  louable  succès. 

—  Héritage. 

Per  la  succession  del  dit  mon  paire. 

Tit.  de  1274.  dreh.  du  Roy.,  K.,  17. 
Par  la  succession  dudil  mon  père. 
Las  successions  que  al  dit  ruosseignor  comte 
apparteno. 

JfSTEL.  //.  de  la  M.  de  Turcnne,  l3oq,  p.  l"il\. 


CHA 

Les  successions  qui  appartiennent  amlit  monsei- 
gneur comte. 

cat.  Snccessiô.  esp.  Sucesion.  tort.  Successao. 
it.  Successione. 

18.  Successor,  s.  m. y  lat.  successor, 
successeur. 

E  aloun  successor. 

V.  de  S,   Honorai. 
Et  aucun  successeur. 

cat.  Successor.  Esr.  Sucesor.  tort.   Successor. 
it.  Successpre. 

iq.  Successivamf.nt,  ado. ,  successive- 
ment. 

Aissi  cuni  successivament  sera  instituit. 
Tu.  de  1281.  Doat  ,  t.  CXVIII ,  fol.  172. 
Ainsi  comme  il  scia  successivement  institue. 
cat.  Successivament.  esp.  Sucesivamente.  port, 
it.  Successivamente. 

CEU,  s.  m.  ,  lat.  snbum ,  suif. 
Cascuna  cargna  rie  ceu,  de  lard. 

Tu.  de  1285.  Doat  ,  t.  CLXXIV,  fol.  192. 
Chaque  charge  de  suif,  de  lard. 

Los  candeliers  de  ceu  de  Monpeslier. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  90. 
Les  fabricants  de  chandelles  de  suif  de  Montpel- 
lier. 

cat.  Seu.  esp.  port.  Sebo.  it.  Seuo. 

CHA,  s.  m.,  kan. 

Los  Tartres  disou  que  lo  gran  cha  es  senhor. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  88. 
Les  Tarlares  disent  que  le  grand  kan  est  maître. 

CHANCELAR,  v.,  chanceler. 

Moredas  la  y  portet,  que  de  paor  chancela. 
Roman  de  Fierabras  ,  v.  l35. 
Moredas,  qui  chancelle  de  peur,  la  lui  porta. 

Ce  mot,  qui  ne  se  retrouve  pas  dans 
les  autres  langues  de  l'Europe  latine,  a 
été  employé  au  figuré  par  Pierre  de 
Blois,  qui  dit,  epist.  11  : 

In  hoc  itaqne  modico  cancellavit  Pîato. 

CHANGERA,  s.f. ,  chancère,  dot. 

Dos  feiuinis  concessus;  Arvcrni  superiores 
cadeui  uotione  valcheire  ,  iuferiores  chancère 
diennt. 

Du  Cange  ,  t.  VI ,  col.  i486. 


CHA  39i 

Mollier  non  deu  perdre  sa  changera,  per 
tort  que  sos  maritz  fassa. 

Charte  de.  Aluni/errant  de  i2qO. 
Une  femme  ne  doit  pas  perdre  sa  chancère  pour  tort 
que  son  mari  fasse. 

CHANDORN  ,   s.   m. ,  lat.   candor<?m  , 
lueur. 

Aissi  col  peis  que  s'eslaissa  el  chandorn  , 
E  no  sap  re  tro  que  s'es  près  en  l'aina, 

13.  de  Vent.vdouf.  :  Aissi  col. 
De  même  que  le  poisson  qui  s'élance  à  la  lueur,  et 
ne  sait  rien  jusqu'à  ce  qu'il  s'est  pris  à  l'hameçon. 

CHAORCIN  ,  s.  m.f  cahorsin  ,  usurier. 

Louis    IX ,     par     son    ordonnance 

de  1268  ,  prononça  : 

Quod  LombardJ  et  caorcini  ,  et  etiâm 
quain  plures  alii  alienigene  usurarii,   etc. 

L'ordonnance  de  Philippe  III ,  de 
l'an  1274  ?  porte  : 

Si  qui  etiam  de  predictis  Lombardis,  caor- 
cinis,  etc. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  t.  I ,  p.  96  et  299. 

Per  aquest  peccat  no  son  pas  qnitislos  autz 
homes  d'aquest  mon  que  sosteno  los  baratz, 
e  los  chaorcis  que  preston  e  destruisson  tôt 
lur  pays  e  grevion  lur  paubra  gen. 

F.  el  Vert.  ,  fol.  Tq. 

De  ce  péché  ne  sont  pas  quittes  les  hauts  hommes 
de  ce  monde  qui  soutiennent  les  tromperies  ,  et  les 
usuriers  qui  prêtent  et  détruisent  tout  leur  pays  et 
grèvent  leur  pauvre  gent. 

CHAPLE,  s.  m.,  carnage. 
Don  comensa  lo  chaJles  e '1  mazan  per  totz  la tz . 

Roman  de  Fierabras  ,  v.  ^12. 
D'où  commence  le  carnage  et  le  hruil  de  tous  côtés . 

Recomensa  lo  chaples  de  la  guerra  rnortal. 

Guillaume  de  Tudela. 
Le  carnage  de  la  guerre  mortelle  recommence. 

anc.  fr.  De  ceus  de  pié  r'est  fiers  li  chaînes. 
G.  Guiart  ,  t.  Il ,  p.  38. 
Et  le  chapple  orible  et  merveilleux  et  grant. 
Combat  des  Trente. 

2.  Chapladis,  s.  m.,  carnage. 

E  detrencan  e  talhan  ,  e  fan  tal  chapladitz 
Dels  Frances,  qu'en  la  vila  foro  accoseguitz. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  tranchent  et  taillent  ,    et  font  tel  carnage  des 
Français  ,  qui  furent  poursuivis  dans  la  ville. 


.!<)•> 


CHA 


anc.  kr.  E  tl'espées  grant  chaplèiz. 

Roman  de  Hou,  v.  t 3 1 88 . 
Et  dura  le  chappUs  par  l'espace  d'une  forte 
heure. 

MONSTRELET  ,  t.   II,    fol.  5~ . 

3.  Chaplatio,  si  f.,  carnage. 

E  al  pla  Saut  Estefe  fan  la  chaplatio. 

GUILLAUME  DE  TuDELA. 

Kl  ils  font  le  carnage  dans  la  plaine  Saint-Etienne. 
UfC.  fr.  En  la  fuie  out  grant  chapleîson. 
\\.  he  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Nonn.,  fol.  20. 

.,.  Capuzar,  v.,  ehapler,  ebapuser,  ra- 
boter. 

gig.  F;:s  motz  e  '1s  CArcs  e  'ls  doli. 

A.  Daniel  :  Ab  guay. 
Je  fais  des  mots  et  je  les  chapuse  et  je  les  dole. 
Xi  en  torney  non  catuza  ni  dola. 
G.  DE  Bepguedan  :  Amicx. 
Ni  en  lourmii  il  ne  chaple  ni  dole. 
anc.  fr.  Une  bacbète  léenz  ot 

Dont  il  chapuisoil  à  la  foiz. 
Nom>.  rec   defabl.  el  cont.  anc.j  t.  II  ,  p.  383. 
Tant  i  a  féru  et  chaple 
Que  tnolt  lor  a  fet  grant  damaige. 

Fnbl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  g3. 
On  chappelast 
Cinq  on  six  douzaines  de  pain. 

Les  Repues  franches,  p.  1^- 

5.  Capolau,  v.  ,  charpenter,  chapler. 

Ni  en  torney  no  catola  ni  dola. 

G.  de  Berguedan  :  Amix  ,   Var. 
Ni  en  tournoi  il  ne  chaple  ni  dole. 
Part.  pas.  E  sedas  de  porc  CAroLADAS 

Li  donas  ab  la  carn  mescladas. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et  lui  donnez  mêlées  avec  la  chair  des  soies  de 
porc  chaplées. 

CHAPOTES,  s.  m.,  chapotois,  monnaie 
île  Bigorre. 
Jfezc  mila  sols  de  cHAroTEs. 

TU.  de  1280.  Doat,  t.  GLXV  ,  p.  87. 
Douze  mille  sous  de  chapotois. 

CHAU ,  s.  m. ,  hibou  ,  choucas. 
1.  Chava>a,  s./.,  chouette. 

Si...  fuerit  involata  aut  occisa...  chaua. 
l'.Al.i  z.  ,  Cap.  reg.  Fr. .  t.  1  ,  col.  48. 
E  '1  chaus  ab  sa  chavana, 
S'al  no  pot,  grondilha. 

AI  W.CABIUS  :   El  mes. 


CH1 

Et  le  hibou  avec  sa  chouette  ,  s'il  ne  peut  autre 
chose  ,  criaille. 

ANC.  fr.  Elle  est  plus  noire  qu'une  choe. 
Fahl.  et  cont.  une.  ,  t.  III,  p.  261. 
it.  Caveta. 

CHEIRA,*./.,  cilice. 

Penedcnsa  en  cheira..  .  per  lo  poniement  de 
la  cheira. 

Trad.  de  Bède,  fol.  5l. 
Pe'nitence  en  cilice...  par  la  piqûre  du  cilice. 

Perdonas  leu  , 
"Venzas  vos  greu , 
E  non  vos  cal  cheira  portai'  ; 
Amas  amies 
E  enemics, 
E  no  us  cal  anar  outra  mar. 

P.  Cardinal  :  Predicator. 
Pardonnez  facilement ,  domptez-vous  fortement , 
et  il  ne  vous  faut  pas  porter  cilice;  aimez  amis  el 
ennemis  ,  et  il  ne  vous  faut  pas  aller  outre-mer. 

CHERUBIN  ,  s.  m. ,  lat.  cherubim,  ché- 
rubin. 

Chérubin  so  dit  Ihi  segon  , 
Car  en  saber  sobeira  son; 
E  car  per  los  doctors  per  ver 
Cherub  s'enterpreta  saber. 

Bref,  d'amor,  fol.  19. 
Les  seconds  sont  appelés  chérubins ,  parce  qu'ils 
sont  supérieurs  en  savoir  ;  et  parce  que  véritablement 
chénib  s'interprète  savoir  par  les  docteurs. 
Adjectiv.  A  l'angcl  chérubin  que  garda  la  in- 
trada  de  paradis. 

Jfist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  3. 
A  l'ange  chérubin  qui  garde  l'entrée  de  paradis. 
cat.  Querubi.  esp.  Querubin.  port.  Chérubin. 
it.  Cherubino. 

CIIIFLA,  chufla,  s.  f.  ,  sifflement,  mo- 
querie ,  raillerie. 

Mi  platz  far  cantaret  plazen 
IS011  ges  de  las  chiflas  del  ven. 
LANFRANC  ClGALA  :  Quaa  vei  far. 
Me  plaît  faire  un  petit  chant  agréable  non  point 
sur  les  sifflements  du  vent. 

Fig.  Adoncx  dison  las  chufla  s  e  los  gabs  e 
trnpbas  e  jonglas  per   mays  far  de  offensa 

a  Dieu. 

V.  et  Vert.,  fol.  22. 
Alors  ils   disent  moqueries  et  railleries  et  déri- 
sions et  facéties  pour  faire  plus  d'offense  à  Dieu. 


CHI 

Faisas  chuflas...  d'aquell  que  ve  trayre  a  be. 
V.  etVert.,îo\.H. 

Il  fait  ses  moqueries...  de  celui  qu'il  voit  tirer  à 
bien . 

anc.  fr.  Laissiez  vos  chifflois  et  vos  pas. 
Helinand  ,  Vers  sur  la  Mort. 
ANC.  ESP.  PORT.  Chufa. 

2.  Chiflador  ,  s.  m.,  moqueur,  railleur. 

Dens  escarnira  los  chifladors. 

Trad.  de  Bide  ,  fol.  78. 
Dieu  raillera  les  moqueurs. 

3.  Chifflar,   chuflar  ,  v.,  siffler,  mo- 
quer, railler. 

Alcus  patliers   reprehendon   e   chuflon  e 
arezon  aquels  que  vezon  far  be. 

V.  et  Vert.,  fol.  23. 
Quelques  babillards  reprennent  et  raillent  et  blâ- 
ment ceux  qu'ils  voient  bien  faire. 

Et  ai  ques  ruainta  merce  , 

Sol  per  galiansa, 

E  chiflat  autrui  e  me. 

B.  Zorgi  :  Jesu  Crist. 
Et  j'ai  demande'  mainte  merci  ,    seulement   par 
tromperie,  et  moqué  autrui  et  moi. 

Chuflar  ,  escarnir  los  autres. 

V.  et  Vert. ,  fol.  8. 
Bloquer,  railler  les  autres. 

Subst.  Demi  no  us  cal,  pus  chuflar  no  usesbos. 
T.  de  G.  Riquier  et  d'Austorc  :  Senh'En. 

Il  ne  vous  soucie  de  moi ,  puisque  railler  ne  vous 
est  bon . 
anc.  fr.  Cbascuns  deli  chifle  et  parole. 

Nouv.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc.  ;t.  II,  p.  24. 
es  p.  Chiflar. 

4.  Achuflar,  v.,  railler,  moquer. 

Enquer  no  us  passa  , 
Fi  m'ieu,  la  maniera 
De  mi achuflar. 

G.  Riquier  :  D'Astarac. 
Encore  ne  vous  passe,  me  fis-je  ,  la  manière  de 
me  railler. 

CHILPA ,  s.  f. ,  querelle. 

Cant  bom  fay  chilpa  o  batalba  en  glieza  o 
en  sementeri,  ayssi  que  sanc  y  sia  escampatz. 
V.  et  Vert.,  fol.  16. 

Quand  on  fait  querelle  ou  bataille  en  e'glise  ou  en 
cimetière ,  tellement  que  le  sang  y  soit  re'pandu. 

CHIMERIG  ,  adj. ,  lat.  cB\M£&eus ,  chi- 
mérique. 
1. 


CHR  393 

P.estias  chimericas  cum  so  lamias  que  ban 
cap  virginal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  35. 
Bêtes  chimériques  comme  sont  les  lamies  qui  ont 
une  lête  de  jeune  fille. 
esp.  Chimerico.  port.  Quimerico.  it.  Chimerico. 

CHRIST,  Crist,  s.  m.,  lat.  Christs, 
Christ. 

On  a  souvent  dit  xprist,  xnrist  pour 
curist  et  les  mots  qui  en  dérivent. 
Cristz  mori  en  la  crotz  per  nos. 

P.  Cardinal  :  Dels  quatre. 
Le  Christ  mourut  en  la  croix  pour  nous. 
L'onrat  paire  en  christ. 
TH.  du  xm«  sièc.  Doat  ,  t.  CXXXVIII,  fol.  224. 
L'honore'  père  en  Christ. 

Loc.  affirm.  Et  ai  auzit  a  totz  comtar, 

Per  crist,  bonas  razos  e  belîas. 
Un  troubadour  anonyme:  Senior  vos  que. 
Et,  par  le  Christ,  j'ai  entendu  conter  à  tous  des 
raisons  bonnes  et  belles. 

cat.  Christo.  esp.    Cristo.  port.  Chjisto.   it. 
Cristo. 

1.  Crestianar,  v.,  baptiser,  faire  chré- 
tien. 

Anam  a  l'alrairan ,  si  s  vol  crestianar. 
Roman  de  Fierabras,  v.  2263. 
Nous  allons  vers  l'amiral ,  s'il  veut  se  faire  chré- 
tien. 
Part.  pas. 

Sabray  si  ja  mon  payre  sera  crest:anatz. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  l\\ig'3. 
Je  saurai  si  jamais  mon  père  sera  baptisé. 
Substantif.  Non  fon  tais  crestianada 
De  sai  lo  peiron. 

Marcabrus  :  Estornel. 
II  ne  fut  telle  baptisée  deçà  le  perron. 

anc.  fr.  Tant  dist,  tant  lur  a  sermuné, 
K'il  a  Olef  crestiené. 
N'erent  pas  crestienez,  ne  en  Dex  ne  créeient. 
Roman  de  Rou,  v.  6980  et  493o'- 
esp.  Cristianar. 

3.  Crestian,  cristian,  adj.,  lat.  chris- 
TiANft.?,  chrétien. 
Que,  per  Crist,  son  apelatz  crestians. 
V.  de  S.  Trophime. 
Qui,  à  cause  du  Christ  ,  sont  appele's  chrétiens. 

Per  salvar  crestiana  gent. 

P.  Vidal  :  Baros  Jhesus» 
Pour  sauver  la  gent  chrétienne. 

5o 


3g4  CHR 

Substantiv.  Cristias  vey  perilhar 
Per  colpa  dels  regidors. 

G.  Riqlier  :  Cristias. 
Je  vois  les  chrétiens  péricliter  parla  faute  des  chefs. 

LoC.  Et  3I1C   FILS   DE  CRISTIANA 

Pejor  costnrua  no  mes. 

G.  de  Iîerciedan  :  Cansoneta. 
Et  jamais Jîls  de  chrétienne  ne  mît  pire  coutume. 
anc.  Fa.  Si  volt  cres'Jan  devenir. 

Roman  de  Rou,  v.  558. 
Nos    très-chrestians    progenitenrs   roys   de 
France...  Peuple  chrestian. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.,  1^78  ,  t.  XVIII  ,  p.  ZJ25. 
cat.  Christiâ.  esp.   Christiano.  tort.  Christào. 
it.  Christiano. 

4.  Crestiaxcr,  ad/'.  ,  chrétien. 

La  ley  crestianors. 

V.  de  S.  Honorât. 
La  loi  chrétienne. 

5.  Crestianisme,  s.  m.,  lat.   christia- 
nisme.?, christianisme. 

E  ton  CRESTiANisME  as  falsa  t. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Et  tu  as  faussé  ton  christianisme. 
cat.    Christianisme,  esp.  port.   Christianismo . 
it.  Cristianesimo. 

6.  Chrestiantat,  xristiandat  ,  s.f.  ,  lat. 
CHRisTiANiTATe/7î ,  chrétienté. 

Que  mais  avetz  mes,  conques  e  donat 
C'om  ses  corona  de  la  crestiantat. 

Rambacd  de  Vaquieras  :  Valeu  marques. 
Que  plus  vous  avez  dépensé  ,   conquis   et  donné 
qu'homme  sans  couronne  de  la  chrétienté. 

Aqui ,  mori  la  flor  de  la  xpristiandat. 
V.  de  S.  Honorât. 
Là,  mourut  la  fleur  de  la  chrétienté. 

cat.    Christiandat.     esp.    Cristiandad.     port. 
Christiandade.  it.  Cristianità. 

7.  Antecrist  ,  s.  m. ,  Antéchrist. 

Hneymais  es  Axtecritz 
Al  dan  del  mon  issitz. 

G.  Faidit  :  Era  nos  sia. 
Désormais  Y  Antéchrist  est   sorti    pour  le    dom- 
mage du  monde. 

L'Ante<rist,  cng,  venra  breumen, 
Tan  aonda  gen  fellona. 

Giracd  de  Borneil  :  Tais  gen  prezi. 
L' Antéchrist ,  je   pense,  viendra    bientôt,   tant 
abonde  la  cent  méchante. 


CIG 

CIBORI,  s.  m.,  lat.  ciborim/h  ,  ciboire. 

Et  aqnel  ctbori  fo  mes  sobre  l'autar. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma ,  fol.  Tlq- 
Et  ce  ciboire  fut  mis  sur  l'autel. 

port.  it.  Ciborio. 

CICLE,  s.  /;?.,  grec  xvxAoe-,  cycle. 

Es  feuitz  lo  crci.E  0  celcle  dels  ans. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  1^3. 
Le  cycle  ou  cercle  des  ans  est  fini. 

Comptant  entro  XIX,   qnan  es  complit  un 
cicle  embolismal. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  122. 

Comptant  jusqu'à  dix-neuf,  quand  est  accompli 
un  cycle  emholismiquc. 

CAT.    ESP.    IT.    Ciclo. 

1.  Epicicle,s.  m.,  lat.  epicyclks,  épi- 
cycle. 

Que  si  movon  diversamen,  maiormen  aquel- 
las  que  bain  epicycles. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  n3. 
Qui  se  meuventdiversement,  principalement  celles 
qui  ont  des  epicycles. 

cat.  Epicicle.  esp.  it.  Epiciclo. 

CICLOPE,  s.  m.,  lat.    cyclope/h,  cy- 
clope. 

CiCLorES  ban  un  sol  uelb  el  miecb  del  front. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o. 
Les  cyclopes  ont  un  seul  œil  au  milieu  du  front. 

cat.  esp.  Ciclope.  tort.  Cyclope.  it.  Ciclope. 
CICONIA,  s.  f.,  lat.  ciconia,  cigogne. 

Un  auzel  apelat  cicoxia  o  guanta... 
Semblant  a  bec  de  ciconia. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  21  et  24. 
Un  oiseau  appelé  cigogne  ou  guante... 
Ressemblant  à  bec  de  cigogne. 

cat.   Cigonya.  esp.  Cigueha.  port.   Cegonha. 
it.  Cicogna. 

CICUDA.,    s.  f.,    lat.    cicuta  ,    ciguë, 

sorte  de  plante. 
Vi  begut  no  tempradament  es  vere  cnm  ci- 

CODA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  227. 
Tin  ba  avec  intempérance  est  venin  comme 
ciguë. 
cat.  esp.  tort.  it.  Cicuta. 

CIGALA,  s.  f.,  lat.  cic\d.\,  cigale. 


CIL 

Cigala  cantan  forma  canso  ineiavclboza. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  i ^3. 
La  cigale  en  chantant  forme  un  chant  merveilleux. 
cat.  Cigala.  esp.  tort.  Cigara.  it.  Cigala. 

CIGNE ,  .v.  m.,  lat.  exclus,  cygne. 
Cigne  es  tôt  blanc... 

Cignes  els  quais  la  nalura  ha  provezit  de 
pes  latz,  aptes  pet-  iiadar. 

Elue,  de  las  propr.j  lui.  1^5  et  i3o,. 
Le  cjgne  est  tout  Liane... 

<  'ygnes  que  la  nature  a  pourvus  de  pieds  larges, 
aptes  à  nager. 
cat.  Cigne.  esp.  port.  Cisne.  it.  Cigno. 

CIL,  silh  ,  s.  m.,  lat.  ciLÙim,  cil,  poil 
des  paupières. 
No  us  deubaria  sol  guinhar  ab  lo  silh. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  66. 
Ne  vous  daignerait  seulement  guigner  avec  le  cit. 
Cii.hs,  cubertas  dels  nelbs. 

Elue.  île  las  propr.j  loi.  38. 
CilSj  couvertures  des  yeux. 
IT.  Ciglio. 

2.  Cilla  ,  s.  m. ,  cil. 

Et  bac  un  priiu  iîllat  de  cillas 
Nègres  e  sotils  e  delgatz. 

Roman  deJaufre,  fol.  88. 
El  eut  un  mince  filet  de  eils  noirs  et  menus  et 
déliés. 
cat.  Cella.  esp.  Ceja. 

3.  SOBKECILL,  SOBRESILL  ,  S.  1)1.,  lat.   SL- 

pkrciuh m ,  sourcil. 
Sobrecilhs  so  ditz  qiiar  sobreposatz  so  als 

cilbs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3o,. 
Us  sont  dits  sourcils  parce  qu'ils  sont  posés  au- 
dessus  des  cils. 

E  la  veta  que  vai  en  soin 
Sôbr'èls  sills,  a  nom  sobresill. 

Devdesde  Prades,  Auz.  cass. 
Et  la  bande  qui  va  en  sommité  sur  les  cils  ,  a  nom 
sourcil. 

anc.  fr.  Preudome  pas  ne  sont  tôt  cil 
Qui  baissent  l'uel  et  le  sorcil. 

Fabl.  et  conl.  anc,  t.  I  ,  p.  3l6. 
it.  Sopracciglio. 

!t  .  SOERECILHA,  SOBRESSILIA,  S./.,  SOllIcil. 
Breu  ac  la  sobrecilha  , 
Ben  fait'  a  meravilha. 

Arnaud  de  Marsan  :  (v)ui  comti 
Eut  le  sourcil  court ,  bien  fait  à  merveille. 


CIM 


395 


Tas  sobressilias  davaul... 

Trad.  de  Bide ,  fol.  ^3. 
Tes  sourcils  devant... 

anc.  fr.  Le  nez  pointu  et  aquilin,  et  les  sour- 
cilles rudes  et  grandes. 

Rabelais  ,  liv.  5  ,  cb.  3g. 
port.  Sobrancelha. 

5.  Entrecilh,  s.  m.,  entre-cil. 

Entrecilh   es  aquel  espaci  ses  pels  qui  es 
eutr1  els  sobrecilhs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3o,. 
h'entre-C il  est  cet  espace  sans  poils  qui  est  entre  les 
sourcils. 
it.  Intracciglio. 

CILICI,  cirici,  selitz,  s.  m.,  lat.  cili- 
cmni ,  ci  lice. 
Portai'  cii.ici. 

F.  et  Vert.,  fol.  3^. 
Porter  cilice. 
E  cirici  vestit  portail. 

Bref,  d'amor,  fol.  168. 
Et  vêtus  ils  portent  cilice. 
De  Costa  la  carn  nuda  tos  temps  selitz  portava. 
V.  de  S ■  Honorât. 
11  portait  toujours  un  cilice  contre  la  chair  nue. 
cat.   Cilici.  esp.  port.  Cilicio.  it.  Cdiccio. 

CIM,    sim,   s.    m.,    lat.   cyma ,   cime., 
sommet. 
Voyez  Denina,  t.  II,  p.  2  5 1. 

Ans  qu'els  cims  reston  de  brancas  sec. 

A.  Daniel  :  Ans  qu'els. 
Avant  que  les  sommets  des  branches  restent  secs. 

Mas  eras  pels  souis  sims 

Entre  las  Hors  e  'ls  brondels  prims. 

G.  DE  CABESTAING  :  Er  vei. 
Mais  maintenant  par  les  hautes  cimes   entre  les 
fleurs  et  les  rameaux,  délicats. 

Fig.       Quar  estz  de  pretz  al  sim, 
En  la  plus  alla  situa. 

Baimond  de  Miraval  :  Aissi  m. 
Car  vous  êtes  au  sommet  de  mérite ,  en  la  plui 
haute  cime. 

Loc.  Siens  es  Arnautz  del  sim  tro  en  la  sola. 
A.  Daniel  :  Ans  qu'els. 
Arnaud  est  sien  du  sommet  jusqu'à  la  plante  des 
pieds. 
cat.  Cim.  port.  Cimo. 

2.    Cima  ,  sima,  s.  f,-}.  cime,  sommet, 
tête ,  extrémité. 


396 


CIM 


Lo  fondauieus  d'una  tov  es  plus  fortz  que  la 

SIMA. 

L'ayga  las  abeura  per  las  CIMAS. 

Liv.  de  SydraCj  fol.  42  el  io^- 
Le  fondement  d'une  tour  est  plus  fort  que  la  cime. 
L'eau  les  abreuve  par  les  sommets. 

Siens  soi  ilel  pe  tro  la  cima. 

A.  Daniel  :  Ali  guay  so. 
Je  suis  sien  du  pied  jusqu'à  la  te  te. 

Loc.     No  '1  laissaran  ni  cima  ni  razitz. 

Austor  Segbet  :  Ko  sai  qui. 
Ne  lui  laisseront  ni  cime  ni  racine. 

anc.  fr.  L'office  de  censeur,  qui  estoit  à  Rome 
la  cyme  de  dignité  ..  où  pouvoit  atteindre 
un  citoyen  romain. 
Amvot  ,  Trad.  de  Plularque,  vie  de  M.  Caton. 

cat.  esp.  port.  it.  Cima. 

3.  Recimar,  v.,  remonter,  retourner. 

Gréa  er  ja  fols  desnatur 
Et  a  folleiar  non  recim. 

Marcabrus  :  Bel  m'es  quant. 
Il  sera  difficile  que  jamais  fou  change  de  naturel 
et  ne  retourne  à  faire  des  folies. 

4-  Entrfcims,  s.  di.,  sommet. 

Et  el  verdier  la  flors  trembla 
Sus  el  ENTRECIM. 

A.  Daniel  :  Lanquan. 
Et  au  verger  la  fleur  tremble  sus  au  sommet. 

5.  Entrecimamen,  s.  m.,  entrelacement. 

L'entrecimamen 
Sabetz  per  c'om  non  fa  lauzor. 

T.  d'Aimeri  et  d'Aleert  :  Amicx. 
Vous  savez  V entrelacement ,  pourquoi  on  ne  fait 
louange. 

6.  Tressimar,  estrecimar,  v.,  confon- 
dre, entrelacer,  enlacer. 

Selba  qu'ab  dos  s'entressima 
Greu  er  del  très  no  s  tressim. 

Gayaudan  le  Vieux  :  Lo  vers  deg  far. 
Celle  qui  avec  deux  s'entrelace ,  il  sera  difficile 
qu'elle  ne  s'enlace  d'un  troisième. 

7.  Sobretracimar,  v.,  dominer. 

El  sien  cors  sobretracima  lo  mien. 

A.  Daniel  :  En  est  sonet. 
Son  cœur  domine  le  mien. 

C.1MBOL,  siMBOL,  s.  m.,  lat.  cymbal- 
lum,  cymbale. 


cm 

E  li  coin  et  las  trompas  e 'ls  cimbols  e 'IL 
tabor. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  les  cors  et  les  trompes  et  les  cymbales  et  les 
tambours. 

Simbols  so  alcns  isîrumens  de  metalh  qui, 
feritz,  redo  so  plazent  et  inelodios. 

Elite,  de  las  propr.j  fol.  282. 
Les  cymbales  sont  certains  instruments  de  me'tal 
qui,  frappés,  rendent  un  son  agréable  et  mélodieux. 
cat.  Cimbol.  esp.  port.  Cimbalo.  it.  Cembalo. 

2.  Cimblos,  s.  m.,  timbre,  sonnette. 
Dansan  ab  nn  cimulos  d'argent. 
Un  Troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Dansent  avec  un  timbre  d'argent. 
ANC  fr.  Douceines,  simbales,  clocettes, 
Cimbres,  la  fluste  brehaigne. 
Le  roi  de  INavarbe  ,  Ms.  de  la  Bibl.  du  Roi } 
7612  ,  et  ses  poésies  ,  t.  I ,  p.  248. 

CIMEN,  s.  m.,  lat.  coementm/h  ,  ciment. 

Feiros  i  ac  assis  per  tal  cimen. 
Pioman  de  Gérard  de  Rossillon,  fui.  21. 
Il  y  eut  un  perron  consolidé  par  tel  ciment. 
port.  Cimenta. 

CINAMOMI,  s.  m.,  lat.  cin:n ahom«/«  , 
cinnamome ,  cannelier. 

De  marme  e  de  cinamomi. 

Trad.  de  l'apocalypse  de  S.  Jean  ,  cb.  18. 
De  marbre  et  de  cinnamome . 
cat.  esp.  Cirtamomo.  port.  it.  Cinnamo/no. 

CINC,  adj.  num.  indécl. ,  lat.  QuiNQwe, 
cinq. 

Passât  son  cinc  mes  e  un  an. 

Kaimond  de  Miraval  :  Enquer  non  a. 
Cinq  mois  et  un  an  sont  passés. 
Qnar  ieu  en  conosc  de  cavaliers  cinc  cens. 

T.  d'Albert  et  du  moine  :  Monges  digatz. 
Car  de  cavaliers  j'en  connais  cinq  cents. 
Cinc  son  li  modi  dels  verbes. 

Gram.  provenç. 
Les  modes  des  verbes  sont  cinq. 
Substantiv. 
Van  s'en  a  la  capella  tut  cinc  denan  l'antar. 

V.  de  S.  Honorât. 
Tous  cinq  s'en  vt.nl  à  la  chapelle  devant  l'autel. 
cat.  Cinc.  esp.  port.  Cinco.  it.  Cinque. 

2.  Quint,  adj.  num.,  lat.  quixtus,  cin- 
quième, quint. 
Lo  quint  mandumen  ûe  la  ley  es  aquest. 


CIN 

En  la  quinta  branca  de  misericordia. 

V.  et  Vert.,  fol.  3  et  77. 
Le  cinquième  commandement  de  la  loi  est  celui-ci. 
En  la  cinquième  branche  de  miséricorde. 

Subst.  En  Gulllems  de  llibas  lo  quins. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Le  seigneur  Guillaume  de  Rives  le  cinquième. 

Ades  dir  lo  quart  e '1  quint. 

A.  Daniel  :  Ar  vei. 
Toujours  dire  le  quart  et  le  quint. 

anc.  fr.  La  quinte  vérité. 

Monstrelet,  1. 1 ,  fol.  43. 

cat.  Quint,  esp.  tort.  it.  Quinto. 

3.  Quinta,  s./.,  quinte,  terme  de  mu- 
sique. 

Mas  la  quarla  et  la  quinta  .. 
S'acordan  per  descort. 

P.  de  Corriac  :  El  nom  de. 
Mais  la  quarte  et  la  quinte...  s'accordent  par  dis- 
cordance. 
cat.  esp.  port.  it.  Quinta. 

/|.  Quintament,  adv.,  cinquièmement. 

Quintament  requier  que,  etc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5. 
Cinquièmement  requiert  que  ,  etc. 

5.  Quintar,  v.,  quinter. 

Ce  mot  s'est  dit  du  nombre  des  la- 
bours donnés  à  la  terre. 

Cartar  las  terras  o  quintar. 

Tit.  de  i3i5.  Doat,  t.  LXXXLX,  fol.  180. 
Quarter  ou  quinter  les  terres. 

Il  a  signifié ,  dans  d'autres  langues 
néolatines,  prendre  le  cinquième. 
cat.  Esr.  port.  Quintar. 

6.  Cinquen,  adj.  num.,  cinquième. 

El  cinques  es  Gancelms  Fayditz. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Pus  Peire. 
Le  cinquième  est  Gaucelm  Faidit. 

Al  sinquen  jorn  a  vostr'  anzel 
Daretz  carn  de  petit  anhel. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Au  cinquième  jour  vous  donnerez  à  votre  oiseau 
chair  de  petit  agneau. 
cat.  Cinqué.  esp.  Cinqueno. 

7.  Quinquennal,  adj. ,  lat.  quinquen- 
nal/^ quinquennal. 


GIN 


\)1 


Iiiducias  e  dilacions  quinquennaus. 

Tit.  de  ".464.  Bordeaux,  Bibl.  Monteil. 
Renvois  et  délais  quinquennaux 
anc.  esp.  Quinquenal .  tort.  Quinquennal,  it. 
Quinquennale. 

8.  Quinze,  adc.  num.,  lat.  quindec*7n  , 
quinze. 

Quinse  ciptatz  en  oscle,  estier  Proensa, 
Lhi  dara  e  "Viana  e  Arle  e  "Valensa. 

Roman  de  Gerarjl  de  Rossillon,  fol.  97. 
Il  lui  donnera  en  dot,  outre  la  Provence,  quinze 
cile's  et  Vienne  et  Arles  et  "Valence. 
En  un  vaissel...  quinze  jorns. 

Lie.  de  Sydrac  ,  fol.  ZJ9- 
En  un  vase...  quinze  jours. 
cat.    Quinse.  esp.    Quinçe.  tort.   Quinze,  it. 
Quindici. 

9.  Quinzen,  adj.  num.,  quinzième. 
Lo  quinzen  an  de  sa  état. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
La  quinzième  anne'e  de  son  âge. 
cat.  Quinsé.  esp.  Quinceno.  it.  Quindecimo. 

10.  Quinzen  a,  subst.  num.,  quinzaine. 
Très  vetz  sivals  en  la  quinzena. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Trois  fois  au  moins  dans  la  quinzaine. 
cat.  Quinsena.  esp.  Quincena. 

11.  Cinquanta,  ado.  num.,  lat.  quin- 
QUAg^NTA,  cinquante. 

Ben  cinquanta  sous  toz  nombratz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Bien  cinquante  sous  tous  nombres. 
cat.    Cinquanta.   esp.    Cinquenta.   port.   Cin- 
coenta.  it.  Cinquanta. 

11.  Cinquanten,  adj.,  cinquantième. 
Lo  cinquante  psalm  qui  es  penitencial. 
Lo  cinquante  dia  de  la  Pasca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  128  et  12g. 
Le  cinquantième  psaume  qui  est  pe'nitentiel. 
Le  cinquantième  jour  depuis  la  Pâque. 

i3.  Sinquantena  ,  s./.,  cinquantaine. 
Sai  e  lai  per  sinquantenas. 

Brev.  d'amor,  fol.  157. 
Ça  et  là  par  cinquantaines. 
cat.  Cinquantena.  esp.  Cinquentena.  it.  Cin- 
quantina. 

l4.    QUINQUAGEZIMA  ,  S.f.,.\&\..  QUINQUA- 

gesisia,  quinquagésime. 


3c)S  CIT 

Quinquagezima  ,    quar   ha   "V   vetz   X  dias 
ayshi  es  apelada. 

Elue,  de  las  pmpr.,  fol.  128. 
La  quinquagésime  est  ainsi  appelée  ,  parce  qu'elle 
a  cinq  fois  dix  jours. 

cat.  Cinquagessiina.  anc.  esp.  tort.  it.  Quin- 
quagesima. 

CIRAGRA ,  s.  f.  ,  lat.  c/hragra,  goutte 
aux  mains,  chiragre. 
Ciragra  si  engendra  de  grossas  Lnmors. 
Es  dita  ciragra,  quan  es  els  artels  de  las 
mas. 

Elue,  de  las  propr-,  fol  49  et  Q'j. 
La  ciragre  s'engendre  de  grosses  humeurs. 
Elle  esl  appelée  cii-agre  ,  quand  elle  est  aux  arti- 
culations des  mains. 

port.  Chiragra.  it.  Ciragra. 
CISTERNA,  s./".,  lat.  cisterna,  citerne. 

Sia  près,  e  metam  lo  en  una  cisterna. 
Hist.  abr.  de  la  Bible ,  fol.  9. 
Qu'il  soit  pris  ,  et  mettons-le  dans  une  citerne. 

cat.  esp.  tort.  it.  Citerna. 

?..  Riterna,  s.  f.,  citerne. 

Cara  de  boc  de  biterna. 
T.  de  G.  Rainols  et  de  G.  Magret  :  Maigret. 
Figure  de  bouc  de  citerne. 

CISTRA ,  s.  f.,  lat.  cist/«,  ciste,  sorte 
d'arbrisseau. 
E  mot  fay  bon  pieg  la  cistra. 

Brev.  d'amor,  fol.  5o. 
Et  le  ciste  fait  très  bonne  poitrine. 

it.  Cisto ,  cistio. 

ClTAR,  v. ,  lat.  citar<?,  citer,  appeler 
en  jugement. 
Quant  los  credilors  fan  citar  los  debitors. 

Statuts  de  Provence  ,  Bomy,  p.  6". 
Ouand  les  créanciers  font  citer  les  débiteurs. 

E  qui  'l  papa  pogues  citar 
A  rnaior  de  se,  fora  be. 

Folqlet  de  Lunel  :  Al  bon  rey. 
Kl  qui  pourrait  citer  le  pape  devant  un  plus  grand 
que  lui  ,  ce  serait  Lien. 

Part.  pas.   Non  den  esser  tragb  ni  citât  ni 
apellat  al  dret  foras  del  dig  loc. 

Ord.  des  rois  de  Fr.,  \\i\\  ,  t.  XVI,  p.  i3a. 

Il  De  doit  être  lire  ni  cité  ni  appelé  en  justice  hors 

duclit  lieu. 


CIT 

Substantiv.  Lo  quai  mandaraen   en  escril  sia 
enviatz  a  la  maison  del  citât. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Lequel  mandement  soit  envoyé'  en  e'erit  à  la  mai- 
son du  cité. 

cat.  esp.  port.  Citar.  it.  Citare. 

1.  Citayre,  s.  m.,  plaideur. 

Citayres  que  non  qnero  inays  co  puescon 
citai-  e  playezar  luis  vesis. 

V.  et  Vert.,  fol.  i5. 

Plaideurs  qui  ne  cherchent  jamais  que  comment 
ils  puissent  citer  et  plaider  leurs  voisins. 

esp.  Cilador.  it.  Citatore. 

3.  Citation,  s.f. ,  citation,  assignation. 
Abantz  que  la  primera  citation  fos. 

Coût,  de  Condom  de  l3l3. 
Avant  que  la  première  citation  fût. 

cat.  Citaciô.  esp.  Citacion.  port.  Citacâo.  it. 
Citazione. 

4.  Citamen,  s.  m.,  assignation. 

De  las  parts  sia  fag  citamen  per  albire  del 

j««ge- 

Statuts  de  Montpellier  de  !2o4- 

Qu'il  soit  fait  assignation  des  parties  par  avis  du 
juge- 

Alcun  jorn  dels  citamens. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Aucun  jour  des  assignations. 

5.  Citatori,.?.  m.,  citatoire,  citation. 

Un  citatory  simple  per  lo  bayle. 

Fors  de  Bearn,  p.  1095. 
Un  citatoire  simple  par  le  bailli. 

6.  Excitar,  v.  t  lat.  excitar^,  exciter. 

Per  movre  et  excitar  los  coratges  dels  aazens. 
Lejs  d'amorSj  fol.  124. 
Pour  e'mouvoir  et  exciter  les  cieurs  des  auditeurs. 

cat.  esp.  port.  Excitar.  it.  Eccitare. 

7.  Excitatiu,  ad/.,  excitatif,  excitant. 

Hé  !  semissonan  pot  esser  excitativa. 

Lejs  d'amors,  fol.  io3. 
HÉ  !  sc'missonnante  peut  être  excitalive. 
Polveras  excitativas. 

Trad.  d'Albucasis,  loi.  20. 
Poudres  excitatives . 

cat.  Excitatiu.  Esr.  Excitativo.  it.  Eccitativo. 

8.  Excitation,  s.f.,  excitation. 


CIT 

Aqnestas  significo  excitatio. 

Leys  d'arnors,  fol.  lo3. 
Celles-ci  signifient  excitation. 

roRT.  ExcitacSo.  it.  Eccitazione. 

9.  Recitar,  v.,  lat.  recitarc,  réciter, 
rapporter,  raconter. 

Lasqtials  totz  recitar  séria  longa  cauza... 
La  passio  de  Nostre  Senhor,  laquai  recîto  li 

Leys  d'arnors,  fol.  §1  et  i^S. 
Lesquelles  rapporter  toutes  serait  longue  chose... 
La  passion  de  Notre  Seigneur,  laquelle  les  c'van- 
gélistes  racontent, 

10.  Recitatio,  s./.,  lat.  recitatio,  ré- 
cit, débit. 

En  la  recitatio  de  las  gestas  dels  reys. 

Leys  d'arnors,  fol.  148. 
Dans  le  récit  des  gestes  des  rois. 

11.  Recitamen ,  s.  m.,  exposition,  récit 

du  sujet. 

Lo  recitamen  del  senhor  En  Gui. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  53- 
Uexposition  du  seigneur  seigneur  Gui. 

it.  Recitamento. 

CITHARA,  s.  f.,  lat.  cithara,  harpe, 
lyre. 

So  mantas  guisas  de  citaras. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 
Il  y  a  plusienrs  sortes  de  lyres. 

Cascus  avent  sitaras  anreas. 

Trad.  de  l'apocalypse  de  S.  Jean,  cliap.  5. 
Chacun  ayant  des  lyres  d'or. 

cat.   esp.    Citara,    guitarra.    port.    Cithara, 
guitarra.  it.  Citara,  chitarra. 

2.  ClTHARISTA,   .V.    m.,     lat.      CITHARISTA, 

harpiste,  joueur  de  lyre. 

Orpheu  ,  qui  fo  mot  meravilhos  citharista. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  46. 
Orphée  ,  qui  fut  très  merveilleux  joueur  de  lyre. 
cat.  esp.  it.  Citarista. 

3.  Cidra,  s.  f.,  lat.  cit/^ra,  guitare, 
harpe. 

E  cidra  c'om  vol  beu  auzir. 

Giraud  de  Calanson  :  Fadet  joglar. 
Et  guitare  qu'on  veut  Lien  e'couter. 

ANC  cat.  Citra. 


CIU 


399 


4.  CiTHoi.v,  s.  f. ,  citole,  harpe,  lyre. 

David  delieuret  lo  rey  Saul  del  demoni  sonau 
la  cithola. 

Cignes ,  quan  poletz  auzo  sonar  cithoi.As 
geigho  tantost  del  ni  e  comenso  cantar. 

Elue,  de  lus  propr.,  fol.  iq5  et,  181. 

David  délivra  du  démon  le  roi  Saiil  en  jouant  de 
la  harpe. 

Les  cygnes,  quand  petits  ils  entendent  jouer  de 
la  lyre,   aussitôt  sortent  du  nid  et  commencent  à 
chanter. 
anc.  esp.  Citola. 

CITRIN  ,   adj. ,  lat.  cit rin us  ,   citrin  , 
roux. 

Citris  declinans  a  color  d'anr. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^5. 
Citrin  tirant  à  couleur  d'or. 
Sian  faytas  de  eram  citri. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  27. 
Qu'elles  soient  faites  d'airain  citrin. 
tort.  it.  Citrino. 

1.  Subcitrin,  adj. ,  sous-citrin. 

Color  SUBCITRINA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  58. 
Couleur  sous-citrine. 

3.  Citrinitat,  s.  f. ,  couleur  de  citron, 
pâleur. 

E  aquo  fay  de  la  negror  e  de  la  citrinitat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  20. 
Et  fait  cela  de  la  noirceur  et  de  la  pilleur. 
citrinitat  e  consuuipcio. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol .  88. 
Pâleur  et  consomption. 
it.  Citrinità. 

CIU,  CIVITAT,  CIDTAT,  CIPTAT,  S.f.,  lat. 

cniTATfw ,  cité,  ville. 

Car  lai  en  l'encantada  ciu. 

A.  Daniel  :  AL  plazer. 
Car  là  en  l'enchantée  cité. 
De  tohe  civitat  aut  caslel. 

Titre  de  io^o. 
De  prendre  cité  ou  château. 

"Veder  ent  pot  l'om  per  quaranta  ciptatz. 

Poème  sur  Boéce. 
L'on  en  peut  voir  par  quarante  cités. 
La  ciutatz  se  vneia. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Truan  mala. 
La  cité  se  vide. 

anc.  fr.       Fut  un*  citet  Sylo. 

Anc.  trad.  des  hv.  des  Rois,  fol.  1. 


4oo 


(  I\ 


cat.   Ciutat.  esp.   Ciudad.  tort.   Cidade.  it. 
Città. 

2.  Cn  TvnvN,  ciptadan,  .?.  /m.  ,  citoyen. 
Mas  pueys  li  cictadan  foron  en  Rosesvals. 

I'.  de  S.  Honorât. 
Mais  puis  1rs  citoyens  furent  en  Rosesval. 

Los  celestials  cittadas. 

Trad.  de  Bede ,  fol.  44. 
Les  citojrens  célestes. 
ni.  Ciutadd.  esp.  Ciudadano.  tort.  Cidadào. 
it.  Cittadino. 

3.  Ciutadana,  s./.,  citadine,  citoyenne. 

Ane  tan  gentils  ciutadana 
No  nasquet  ni  tan  dolsana. 

P.  Vidal  :  Car'  amiga. 
Jamais  ne  naquit  citadine  si  gentille  ni  si  douce. 

cat.  Ciutadana.  esp.  Ciudadana.  port.  Cidadoa. 
it.  Cittadlna. 

4.  Civil,  adj.,  Iat.  civile,  civil. 
Negnn  procès  tan  civil  que  criminal. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  91. 
Aucun  procès  tant  civil  que  criminel. 

cat.  esp.  tort.  Civil,  it.  Civile. 

5.  Civilment,  adv.,  civilement. 

En  doas  guisas  natnralment  e  civilment. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  81. 

En  deux  façons  naturellement  et  civilement. 

cat.  Civilment.  esp.  tort.  it.  Civilmente . 

6.  CiVILITAT,    S.f.,    Iat.     CIVILITAT67W  , 

gouvernement ,  civilisation. 

Dieus,  qui,  en  la  civilitat  mondial,  es  un 
prineep  réglant. 

Util  a  la  eommuna  civilitat. 

Elue .  de  las  propr.,  fol.  2  et  22. 
Dieu,  qui,  dans  le  gouvernement  du  monde,  est 
un  prince  réglant. 

Utile  à  la  commune  civilisation. 
cat.  Civilitat.  esp.  Civilidad.  port.  Civilidade. 
it.  Civilità. 

OYADA,  s./.,  avoine. 

Sextariuru  de  civada. 

P.  DE  Marca,  Marc,  hisp.j  app.  an.  964. 
Setier  d'avoine- 

?*Iesura  de  civada 

Ta!  qne  pot  un  rossis  manjar. 

Devdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
uredWoinetclIequ'unrousîinpoiit  la  manger. 
cat.  Civada.  tor.t.  Cevada. 


CLA 

2.  Sivadatge,  s.  m.,  champ  d'avoine. 

Ordis ,  fromens  et  sivadatges. 

Til.  de  1410.  Doat,  t.  CLVIII,  fol.  3o4- 
Orge  ,  froment  et  champ  d'avoine. 

3.  Civaier,   s.  m.,  civadier,  sorte  de 
mesure. 

De  III  sextiers  I  civaier. 
Ch.  des  dr.  de  péage  ,  Hist.  de  Valence,  p.  298. 
De  trois  setiers  un  civadier. 

CLAMAR,  -y.,  Iat.  clamar^,  crier,  ap- 
peler, proclamer,  récrier,  réclamer. 
Donna,  merce  us  clam. 

Arnaud  de  Mauueil  :  Ses  joi. 
Dame,  je  vous  crie  merci. 

Clamar  autres  ornes  en  plait. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  3. 
Appeler  autres  hommes  en  plaid. 
El  dozes  ,  us  petitz  Lombartz 
Que  clama  sos  vezins  coartz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Le  douzième,  un  petit  Lombard  qui  proclame  ses 
voisins  lâches. 

E  m  vuelh  per  vencut  clamar. 

B.  de  Yentadour  :  Leu  chansoneta. 
Et  je  veux  me  proclamer  pour  vaincu. 

Ni  de  ren  al  no  s  rancura  ni  s  clama. 

B.  de  VentadouR  :  Be  m'an  perdut. 
Et  ne  s'afflige  ni  se  récrie  de  rien  autre. 

Part.  pas. 
E  si  ni  faitz  mal,  en  re  no  'n  sni  clamans. 

H.  de  LA  Bachelerie  :  Ses  totz. 
Et  si  vous  me  faites  mal,  en  rien  je  n'en  suis  ré- 
clamant. 

anc.  fr.  Fu  rois  clamez  parla  sentence  le  pape 
Zacarie  et  par  l'élection  des  François. 

Rec.  des  ftist.  de  Fr.j  t.  III,  p.  3i4- 
El  païs  se  fet  clamer  roi. 

Roman  du  Renart ,  t.  III ,  p.  258. 
Qu'estrc  sires  de  tôt  lo  mont  clamez. 
Le  roi  de  Navarre  :  Chanson  29. 

cat.  anc.  esp.  Clamar. 

anc.  it.  A  sergenti  clama. 

Barberini,  Doc.  d'am.,  p.  33g. 

esp.   mod.   Llamar.  port.    Clamar.   it.  mod. 
Chiamare. 

2.  Clam,  s.  m.,  plainte,  réclamation, 
ban. 


CLA 

E  fes  li  gran  clam  de  I1.  "Vidal,  que  la  avia 

baisada. 

y.  de  Pierre  Prélat. 
Et  lui   fit  grande  plainte  de  Pierre  Vidal,   <[iii 
l'avait  baisée. 

Ans  se  laissen  ses  clam  deseretJi'. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Mais  sans  réclamation  se  laissent  déshériter. 
Loc.     E  si  m  suoill  eu  tener  *on  clam 
Cuni  vassals  de  sos  bos  seig'nors. 

GlKAL'D  DE  BoRNElL  :  Ben  cove. 
Kt  ainsi  ai-je  coutume  de  tenir  son   ban  comme 
vassal  de  ses  lions  seigneurs. 

Aquelb  borne  que  son  mes  en  clam  de  criin 
si  cuni  es  d'adulteri  o  d'honiicidi. 

Tral.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  l5. 
Ces  hommes   qui   sont  mis   en  accusation   pour 
crime,  comme  est  d'adultère  eu  d'homicide. 
anc.  fr.     Isengrin  a  son  daim  fine... 

D'autre  ebose  est  ore  li  dains. 
Roman  du  Renart ,  t.  I,p.  3ll  et  3l(). 
Celui  qui  veaut  le  clam  faire,  etc. 
assises  de  Jérusalem  ,  Carpentier  ,  t.  I,  col.  97!). 
Que  vous  faut-il,  notre  escuyer, 
Qui  faites  le  dam  douloureux? 

Molinet  ,  p.   126'. 
anc.  cat.  Clam.  f.sp.  Clamo. 

3.  Clamor,  s.J~.,  lat.  clamor,  plainte, 
réclamation. 

E  quant  ieu  vi  qu'el  volia 
Far  de  s'  amia  clamor. 

Gui  d'Uisel  :  L'autre  jorn. 
Et  quand  je  vis  qu'il  voulait  faire  plainte  de  son 
amie. 

E  sos  enfans,  aissi  quon  dreitz  0  dona , 
Tengan  en  patz  lur  terra  ses  clamor. 

G.  Riquier  :  Pies  de  tristor. 
Et  que  ses  enfants,  ainsi  que  le  droit  le  donne, 
tiennent  eu  paix  leur  terre  sans  réclamation. 
anc.  fr.  Chascun  porroit  tel  clamor  fere... 
Ni  afiert  ire  ne  damors. 
Roman  du  Renart ,  t.  I,  p.  3l8,  et  t.  II  ,  p.  5. 
cat.  esp.  port.  Clamor.  it.  Clamore. 

4;  Clas,  s.  m.,  cri,  clameur,  glapis- 
sement. 
E  non  tem  clas  ,  ni  crit,  ni  jab  de  gossa. 

G.  DE  EerglEDAN  :  Amies  marques. 
Et  ne  craint  glapissement ,   ni  cri  ,  ni  aboiement 
de  chienne. 
Loc.        M'an  levât  en  tal  clas, 

C'ab  pauc  de  joi  no  m'an  ras. 

Rumond  DE  MtRAVAL  :  Sitôt  s'es  ma. 

I. 


CLA 


4  o  r 


M'ont  entraiiié  dans  telle-  clameur,  que  peu  s'en 
faut  qu'ils  ne  m'aient  privé  de  mon  bonheur. 

Adv.  comp. 

Escridan  lor  essenbas  tub  a  un  clas. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  54. 
Ils  crient  leurs  enseignes  tous  à  un  cri. 
rr.  C/iiasso. 

—  Sonnerie  des  cloches,  glas. 

Mais  al  ters  clas  ,  sai  sias. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  66. 
Mais  à  la  troisième  sonnerie,  soyez  ici. 

Iutrarai  el  mostier  sonar  mos  clas. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  77. 
J'entrerai  dans  l'église  sonner  mes  glas. 

—  Clocher. 

E  bastiretz  rnostiers  e  tors  e  clas. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  Il5. 
Et  bâtirez  églises  et  tours  et  clochers. 

anc.  fr.  Les  saiussone  de  grant  air 
A  glaz. ... 
Atant  a  fait  le  glaz  fenir. 

Roman  du  Renart,  t.  I,  p.  126-7. 

5.  Avant  clas,  s.  m.,  avant  glas. 

Ans  souet  clas  e  avant  glas. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  66. 
Mais  il  sonna  glas  et  avant-glas. 

6.  Clamaire,  s.  m.,  lat.  clamator,  ré- 
clamant. 

Us  s'en  fazia  clamaire 
Dels  digs  don  autr'  era  laire, 
Coin  fes  de  la  gralba  '1  paus. 

Gir.AL'D  de  Borneil  :  S'es  cantars. 
Un  se  faisait  réclamant  des  paroles  dont  un  autre 
était  larron  ,  comme  fit  de  la  corneille  le  paon. 
cat.  Clamador.  esp.  Llamador.  port.   Clama- 
dor.  it.  Chiamatore. 

7.  Clamatier,  adj.;,  réclamant,  plaignant. 

De  vos  no  serai  clamatiers, 
Ans  sufiïrai  alegrarnen 
Los  mais  que  m  fan  vinre  languen. 
Deudes  de  Prades  :  Ane  boni. 
Je  ne  serai  point  plaignant  de  vous ,  mais  je  soui- 
frirai  joyeusement  les  maux  qui  me  font  vivre  en 
languissant. 

anc.  cat.  Clamater. 

8.  Clamos,  adj. ,  criard*. 

Cum  mostra  per  sa  clamoza  votz  et  plorosa. 
Qnar  mala  molher  es  clamoza. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  68  et  71. 

5i 


f 


I 


CLA 


Comme  il  montre  par  --.î  coix  criard*  et  pleui 
Car  méchante  femme  est  criarde. 

Fr'g.  — Plaignant,  plaintif,  réclamant. 

Ni  per  don:i  île  que  no  sny  ci.amos. 

G.   RlQTJIER  :   ^  voir.. 

Ni  pour  dame  dont  je  ne  suis  pas  plaignant. 
Et  a  la  fin  totz  temps  serai  clamos 
Del  rostr'  :ifar. 

P.  de  Barjac  :  Toi  francamen. 
Et  à  la  lin  je  serai  toujours  réclamant  «le  votre 
affaire. 
anc.  esp.  Clamoso. 

().     RECLAMAR,     V.  ,    lat.    RECLAMAR/?,    1C- 

clamer,  se  plaindre. 

Rfclama  Deu  del  cel,  lo  rei ,  lo  grant. 
Poème  sur  Boèce. 

Réclame  Dieu  du  ciel  ,  le  roi,  le  grand. 

Mas  per  merce,  dona,  riclam 
Qne  ru  perdones. 

\inaip  de  Hartjeil  :  Dona  genser. 
Mais  par  merci,  dame,  je  réclame  que  vous  me 
pardonniez. 

Conseilleron    Constanti   qn'el  se  réclames 
d'En  Bertrand. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Us  conseillèrent  Conslanlin  «ju'il  se  plaignît  du 
seigneur  Bertrand. 
cat.  Esr.  tort.  Reclamar.  it.  Richiamare. 

10.  Reclam  ,  s.  ni.,  réclamation,  plainte. 
Et  sens  recxam  d'antre  cost. 

Tit.  de  l33o.  Bordeaux-,  bibl.  Montcil. 
Et  sans  réclamation  d'autre  dépense. 

El  mercadans  s'en  anet  a  recxam  al  rci  de 
Fransa. 

V.  de  Guillaume  de  Baux. 

Le  marchand  s'en  alla  à  réclamation  au  roi  de 
France. 

Eu  Bertraus  si  '1  fetz  recxam  de  ma  douma 
Maenz. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 

Le  seigneur  Bertrand  lui  fil  ainsi  plainte  de  ma 
dame  Maenz. 

—  Rappel,  réclame,  terme  de  faucon- 
nerie. 

Sella  carn  que  es  lur  reclam... 
E  lur  recxam  soven  en  sentisca. 

Del'des  de  PrADES,  Auz.  enss. 
Cette  chair  qui  est  leur  réclame.. . 
El  en  sente  souvent  leur  réclame. 
Allusiv.  E  non  puesc  trobar  metzina 


CLA 

Tio  venga  '1  vpstre  recxam. 

C .  lii  DEL  :  Quand  lo  rius. 

Et  je  ne  puis  trouver  remède  jusqu'à  ce  que  je 
viennes  Mitre  réclame. 

anc.  fii.  Tant  qne  besoiug,  poverte  et  fain 
La  face  venir  à  reclaim. 
Fabl.  et  conf.  anc,  t.  III,  p.  3oi. 

Il  fit  nn  reclam  moult  pieux. 

Hist.  de  Gérard  de  Nevers ,  p..  66. 
cat.  Rcclam.  esr.  tort.  Reclamo.  it.  Richiamo. 

1 1.  Exclamatio,  s./.,  lat.  f.xclamatio, 
exclamation. 

Fay  se   exclam  atios  per  dolor,  per  indi- 
gnatios. 

Leys  d'amors,  fol.  i36. 
\2  exclamation  se  fait  par  douleur,  par  indignation. 
cat.    Exclamaciô.    esp.   Exclamacion.    tort. 
Exclamacâo.  it.  Esclamazione. 

il.  Exclamatiu,  ad/.,  exclamatif. 

Podon  esser  diebas  exclamatiyas. 

Leys  d'amors,  fol.  ?>~ . 
Peuvent  être  dites  exclamatives. 

\'\.  Proclamation,  s.f.,  lat.  proclama 

Twsem ,  proclamation. 
Certanas  proclamations. 
Tit.  duxiv'sièc.  Doat,  t.  GLXXIII ,  fol.  168 

Certaines  proclamations. 
cat.  Proclamacio.   esp.    Proclamacion.    port. 
Proclamacào. 

CLAPCEDRA,  *,  / ,  seringue. 

La  extremitat  de  la  clapcedra. 
La  conquavitat  de  la  clapcedra. 

Trad.d'Albucasis,  fol.  3i 

L'extrémité  de  la  seringue. 
La  concavité  de  la  seringue. 

CLAR,  adj.,    lat.    clarh.?,    clair,   pur, 
brillant,  gai. 

E  vei  lo  temps  olar  et  sere. 

B.  pi   VeNTADODR  :  Ouan  par  la 
Et  je  vois  le  temps  clair  et  serein. 

E  '1s  riu  son  clar  de  sobre  los  sablos. 

B.  dk  \  EN  i  idour  :  liels  Monruels. 
Et  les  ruisseaux  sont  clairs  sur  les  sables. 

Am  sa  votz,  que  ae  ci,  ip.a  ,  s'es  enaatescrid.it/. 
Roman  de  Fieraliras,  v.  G67. 
sa  vois  ,  1  1      laire,  il  s'est  écrié  haute 

ment . 


CL  A 

Fig.  Li  siei  bel  huelli  clar  ,  amoros,  rizen. 
G  Faidit  :  Ja  non  crej  rai. 
Ses  beaux  yeux  brillants ,  amoureux  ,  souriants. 

E  si  'J  inuns  fos  e  nos  aitals,  co  foin 
Al  comensar,  tug  foram  clar  e  mon. 
Seh\    eu  m  GlRONE  :  Del  mon  volgra. 
li    ile  monde  fûl  et  nous  tels,  comme  nous  fûmes 
au  commencer,  uous  serions  tous  purs  et  nets. 

Que  s'ieu  l'os  àlegres  ni  clars, 

A  cascon  joui  sanbra  far  canso  guaia. 

R  IIMOND  DE  MlH  \\  AI.  :  Selli  <|  Uf. 
Que  si   je  lusse  joyeux   et  taillant,  je  saurais  à 
i  haque  jour  l'aire  chanson  gaie. 

•  De  clAras  révéla lios. 

V.  et  Vert.,  loi.  83. 
De  claires  révélations. 

/.oc.     Que  non  sia  clars  coin  (lia. 

I.am  i'.anc  Cic  VL&.  :  Escur  prim. 
Qui  ne  soit  clair  comme  le  jour. 

Adv.  Onoy  veycLARdelshnelsabqne  usremir. 
B.  dk  Ventadobr  :  Ah  joi. 
Ou  je  n'j   \ois  pas  clair  îles  yeux,  avec  lesqui  !     je 
vous  regarde, 

4(h\  coinp.      Al  dia  clar. 

Poème  sur  Boèce. 
\  u  jour  clair. 

<  ai.  Clar.  esp.  tort.  Claro.  rr.  Chiaro. 

i.  Clarament,  adv.,  clair,  clairement, 
distinctement. 

Que  tos  fyllz  veyra  clarameht. 

V.  de  S.  Honorât. 

Que  ton  lils  verra  clairement 

Si  om  non  pot  mostrar  clArament,  de  l'autra 
part ,  que  non  es  vers  aco  que  aquela  escrîplura 
diîz. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  62. 

Si  on  ne  peut  démontrer  clairement ,  de  l'autre 
part ,  que  ce  que  cette  écriture  dit  n'est  pas  véri- 
table. 

<  AT.    Clarament.   esp.  tort.    Claramente.    it. 

Chiaramente. 

3.  Claret,  adj. ,  clairet. 

Et  ab  mel  clar  et  onhetz  li 
Totas  las  penas  per  aqui. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Et    avec   du    miel   clairet    oignez -lui    toutes   les 
peunes  par  ici. 

amc.  fr.  Que  tous  avons  claret  et  bel. 

Roman  île  ParlonopeuSj  t.  II ,  p.  28. 
rr.  Chiaretto. 


CLA 


|o3 


4.  Claret,    s.   m.,    clairet,   sorte    de 
boisson. 

Claret  si  fa  de  vi ,  de  mel  e  d'  especias  aïo  - 
maticas  subtilmeut  polveridas. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  272. 

Le  clairet  se  fait  de  vin  ,  de  miel  et  d'épiées  aro- 
matiques  finement  pulvérisées. 
cat.  Claret.  esp.  port.  Clarcte.  it.  Clarctto. 

5.  ClABTTAT,    CLARDAT,    CLARTAT  ,  S.  f.  , 

lat.     cxABiTATe/w ,    clarté,    lumière, 
éclat. 

Lo  mas  o  entra,  iuz  es  grau  claritatz. 

/'.  ëme  sur  Boèce. 
I.a  demeure  où  elle  eulie,  il  y  a  dedans  grande 
clarté. 
Si  quo  '1  solelhs  sobr'  aotr'  aluinnanien 
Nos  reti  clardat,  ben  puesc  dir  eyssamen 
Qu'ilh  es  clardatz  e  rend  alumeuatge. 

CADENET  :  Al)  leyal. 
Ainsi  que  le  soleil  au-dessus  de  tout  autre  éclai- 
rage  nous  rend  clarté ,  je  puis  bien  due  également 
qu'elle  <  si  clarté  et  rend  lumière. 

Tôt  atressi  coin  la  clartatz  del  dia 
Apodera  totas  altras  clartatz. 

Faidit  de  Belistar  :  Tôt  atressi. 
Tout  aiasi  comme  la  clarté  du  jour  surpasse  toute» 
autres  clartés. 

Fig.       E  per  aiso  perl  sas  clartatz 
Pretz  e  valors  e  lialtatz. 

Folquetde  Romans  :  Tornau  es. 
Et  pour  cela  mérite  et  valeur  et  loyauté  perd  ses 
éclats. 

anc.  cat.  Clartat.  esp.  Claridad.  port.  Clarl- 
dade.  it.  Chiarità. 

6.  Clarat,  s.  f.  ,  clarté. 

Tôt  jorn  estei  en  luec  escur, 

Per  so  que  ili  claratz  no  ill  pejur. 

Devjdes  de  Pkades  ,  Auz.  cass. 
Ou'il  soit  toujours  en  lieu  obscur,  afiu  que  la  clarté 
ne  lui  nuise. 

n.  Claror,  clardor  ,  clayror  ,  s.  ni.  y 
lat.  claror,  clarté,  éclat. 
La  claror  del  solelh. 

Trad.  d'Albucasis ,  loi.  16. 
La  clarté  du  soleil. 
Cel  e  terra  an  perd  ut  lor  Senbor, 
E  yeu  mon  filb  ,  e  '1  solelh  sa  clardor. 
Passio  de  Maria. 
Le  ciel  et  la  terre  ont  perdu  leur  Seigneur,  et  moj 
mon  fils ,  et  le  soleil  sa  clarté. 


/}(>4  cla 

Lo  rays  d'aquesta  flama, 

Am  sa  bella  ci.aïroe,  venia  tro  en  Espaigna. 

/'.  de  S.  Honorât. 
Le  rayon  de  relie  flamme  .  avec  son  bel  éclat ,  \  e- 
naii  jusqu'en  Espas 
cat.  anc.  esp.  Claror.  n.  Chiarore. 

8.  Clarzir  ,  v.,  làt.  i:i.,\n<?sr.F.Rt>,  rendre 
clair,  éclaircir. 

Qnar  de  boutai/,  elugora 

Bel  jorn  e  cxarsis  noiz  negra. 

Ii.  Ventadour  :  Amors  enquera. 
Car  de  ses  beautés  elle  illumine  un  beau  jour,  et 
elle  rend  clairs  la  nuit  noire. 

Pos  dels  vertz  folhs  vei  clarzir  los  garricx. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dejost'als. 
Puisque  je   vois  les  cliénes  s'éclaircir  de  vertes 
feuilles. 
anc.  cat.  Clarir.  esp.  Clarecer.  ir.  Clùarire. 

y.  Clareiar,  v.,  lat.  clarar^,  briller. 

Car  en  materîa  terrestra  mens  ct.areio. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  2.66. 
Car  en  matière  terrestre  ils  brillent  moins. 

anc.  fr.  Li  renc  clairoient  endroit  lui. 

Pioman  de  Parlonopeus,  t.  1  ,  p.  j5. 

<  at.  Clareiar.  est.  tort.  Clarear. 

io.  Escxarziment ,  s.  m.,  netteté. 

Per  ]a  purdat  del  sanc  s'esclarzis  la  servela 
e  la  servela  per  son  esclarzimen  monta  al  co- 
ratge. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  "j5. 
Par  la  pureté  du  sang  se  nettoie  la  cervelle  ,  et  la 
cervelle  par  sa  netteté  élève  au  coura  e. 
anc.  cat.  Esclarimen. 

1 1.  Esclarzir,  esclarzezir,  v.,  éclaircir, 
clarifier,  nettoyer,  purifier,  éclairer. 
Rius  o  fontanas  esclarzir. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  vczem. 
Ruisseaux  et  fontaines  se  clarifier. 

Ab  c'on  pane  esclarzis  sos  motz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Cliantarai. 
Pourvu  qu'il  éclaircisse  un  peu  ses  mots. 

Sitôt  Fa  ara  s'es  amara  , 

Don  s'esci.arcisson  li  branc. 

GiRAl'D  DE  Caeanson  :  Sitôt  l'aura. 
Quoique  l'air  est  rude,  par  quoi  les  branches  se 
nettojent. 

h'ig.     Ara  s  pot  hom  lavar  et  esci.arzir 
De  gran  blâsme. 
P.  Bbehoh  Rica!   novas:  Pois  nostre  temps. 


CLA 

Maintenant  ou  se  peut  laver  et  purifier  de  ^rand 
blâme*. 

Lo  entendemen  d'orne  se  leva  e  se  esclar- 
zezis  en  couoysser  son  Creator. 

V.  et  Vert.,  fol.  83. 

L'entendement  de  l'homme  s'élève  et  s'éclaire  pour 
connaître  son  Créateur. 

Substantiv.  Lo  corns  demandet  vi  e  vai  dormir, 
E  levet  lo  mati  al  esclarzir. 

lioman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  q^. 
Le  comte  demanda  du  vin  et  il  va  dormir,  et  il  se 
leva  le  matin  à  Y  éclaircir. 

Part.  pas.    Aiatz  du  fort  Icissiu  de  vitz 

Que  sia  colalz  et  esct.arzitz. 
Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Ayez  île  forte  lessive  de  vigne  qui  soit  coulée  et 
clarijii  e. 

Del  solelb  es  esclarzitz  lo  rays. 

C.  de  VeNTADOTJB  :  Quan  la  fuellia. 
Le  rayon  du  soleil  est  éclaira. 
ANC.   FR. 

Tout  droit  à  l'ajourner,  quant  devra  esclarcir. 
lioman  de  Berte ,  p.  23. 
Tesclarciroie  j>os  d'estain. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II  ,  p.  281. 
cat.  Esclarir.  esp.  tort.  Esclarecer. 

12.  Esclairamen,  .v.  m . ,  éclaircissement. 
Aordenet  lo  prumier  esturmen  per  I'esclai- 
ramen  d'aquestas  doas  causas. 

Liv.  de  Sjdrac ,' fol.  60. 
Il  ordonna  le  premier  instrument  pour  l'éclair- 
cissement de  ces  deux  choses. 

i3.  Escxairar  ,  v.,  éclairer,  éclaircir. 
Can  l'alba  aparec,  qu'es  près  ad  esclayrar. 
Pioman  de  Fierabras,  v.  4^69. 
Quand  parut  l'aube,  alors  qu'il  est  près  d'éclairer. 

Can  lo   solelbs  defalh  en   alcnnas  partidas 
del  mon ,  el  esceaira  e  las  autras. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  l3q. 
Quand  le  soleil  manque  en  quelques  parties  du 
monde  ,  il  éclaire  dans  les  autres. 

Fig.  E  jamais  joys  la  ira  no  ils  esct.  ure. 

Bertrand  de  Eorn  :  Mon  clian  fenisc. 
El  que  jamais  la  joie  ne  nous  éclaircisse  la  tris- 
tesse. 

Impers.  Lo  mati  anaray  quan  sera  fsclayrat. 
Pi  mon  de  Fierabras ,  v.  3455. 
J'irai  le  matin  quand  il  sera  éclairé. 
it.  Schiarare. 

i.'i.   Iclariar,  v.,  éclairer,  éclaircir. 
Part  pas.  En  resta  mort  a  el  camp  la  qnamitalz  . 


CLA 

E  )hi  F.  :so  molt  aci.akiatz. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  loi.  68. 
Une  moitié  en  reste  morte  au  cliamp  ,  et  les  Fran- 
çais sont  beaucoup  éclaircis. 

i5.  Clarificatiu,  adj. ,  qui  a  la  vertu 
de  clarifier,  d'éclairer,  clarificatif. 

Et  de  la  vista  clarificatiu. 
De  uelbs  clarificatiu. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  55  et  75. 
Et  clarificatif  de  la  vue.     . 
Clarificatif  àes  yeux. 

esp.   Clarificativo . 

16.  Clarificacio,  s.  f. ,   lat.  clarifica- 
tio,  clarification,  clarté. 
Pren  el  entendement  clarificacio. 

Elàc.  de  las  propr.,  fol.  76'. 
Prend  clarté  en  l'entendement. 
esi>.  Clarification,  fort.  Clarificacào.  rr.  Chia- 
rifteazione . 

1  7.  Cearificament,  s.  m.,  clarification, 
clarté. 
Per  donar  als  nellis  clarificament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  38. 
Pour  donner  clarté  aux  yeux. 

18.  Clarificar,  clarifiar,  v.,  lat.  cla- 
rificar?.,  éclaircir,  manifester,  glo- 
rifier. 

Plasa  a  la  dieha  real  itiajestat  de  modifiai- 

e   CLARIFLAR. 

Statuts  de  Provence,  BoMY,  p.  1^6. 
Plaise    à  ladite    royale     majesté    de   modifier    et 
éclaircir. 

Paire,  clarifica  ton  nom;  adonc  venc  nna 
votz  del  cel  :  Et  hyeu  l'ai  ci.arificat  et  en- 
eara  lo  clarificaray. 

Frag.  de  trad  de  la  Passion. 
Père,  glorifie  ton  nom;  alors  vint  une  voix  du 
ciel  :  Et  je  l'ai  glorifié  cl  je  le  glorifierai  encore. 

anc.  fr.  De  clariffier  et  justifier  son  excuse. 

Lett.  de  rém.,  i/j6o.  CÀRPENTIER  ,  1. 1 ,  col.  978. 
anc.    cai.   esp.   port.    Clarificar.    it.    Chiari- 
ficare. 

19.  Declaratiu,  àdj.t  déclaratif. 
De  sa  declarativa  diffinitio. 

Forma  alcns  sos  scmlans  a  votz  déclara- 
tifs de  sa  entencio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3  et  II. 
De  sa  daïiniiion  déclarative. 


CAR 


4o5 


Forme  quelques  sous  semblables  à  la  voix  décla- 
ratifs de  son  intention. 

20.  Declaratio,  s.  f. ,  lat.  declaratio, 
déclaration. 

En  aquela  canso 
Qn'ieu  fi  per  declaratio. 

Bret>.  d'amor,  fol.  3. 
'    En  cette  chanson  que  je  fis  p;ir  déclaration. 
cat.  Declaratio .  esp.  Déclaration,   tort.  De- 
claraçao.  it.  Dichiarazione. 

21.  Declaramen,  s.  m. }  déclaration. 
Que   loi-  enterpretamens  et   deci.aramens 

qu'eu  diria,  etc. 

Tit.  de  1279.  Doat,  t.  CLXVII,  fol.  16. 

Que   leur  interprétation  el   déclaration  qu'ils  en 
diraient,  etc. 

22.  DECLARAR  ,   V.  ,    lat.    DEOLARARt?,  CX- 

pliquer,  déclarer. 

Discrctamen  declarava  lasdifficultats  de  las 
Escrîpturas. 

Cat.  ciels  apost.  de  Roma,  fol.  161. 
I!  explit/uait  sagement  les  difficultés  des  Ecritures. 

Per  deci.arar  las  figuras 
De  l'arbre  d'amor  escuras. 

Bref-  d'amor,  fol.  1. 

Pour  expliquer  les  figures  obscures  de  l'arbre  d'a- 
mour. 

Glozetas  petitas  a  déclarai;  lo  test. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  l56. 
Petites  gloses  pour  expliquer  le  texte. 

Segon  que  dessus  ai  toçat 
E  ben  expost  e  déclarât. 

Bref,  d'amor,  fol .  88 . 
.Selon  que  j'ai  dessus  touché  et  bien  exposé  et  dé- 
claré. 

cat.  Esr.  port.  Declarar.  it.  Dichiarare. 

î).  Df.claradament,  odi>. ,  clairement. 

Declaradament  et  specificament. 

Tit.  de  1266.  Doat,  t.  LXXIX ,  fol.  47. 
Clairement  et  spécifiquement. 

2/j.  Preclar,  adj.,  lat.  pr/eclarm.s-,  bril- 
lant, resplendissant. 

Bella  's  la  douma;  el  vis  a  tant  preclar 
Davan  son  vis  nulz  om  no  s  pot  celar. 

Poème  sur  Boéce,  27. 
Belle  est  la  dame  ;  elle  a  le  visageri  resplendissant 
que  devant  son  visage  nul  homme  ne  se  peut  celer. 


}o6  CAR 

Preclars  e  rcsplaudens  eron  endevengut. 

Izakn  :  Diguas  me  tu. 
Fiaient  devenus  brillants  et  resplendissants. 

£sr.  tort.  it.  Preclaro. 

CLARA,    glara,    *.'/.,    glaire,  blanc 
d'œuf. 

Ab  clara  d'un  lineu  destrenipat. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Détrempé  a\  ec  la  glaire  d'un  <ruf. 

L'aucels  dins  l'uou  se  congria 
De  la  glara  tota  via. 

Brev.  d'amor,  fol.  5t. 
1. 'oiseau  dans  l'ceuf  se  forme  toujours  de  la  glaire. 

i  at.  est.  port.  Clara,  it.  Chiara. 

CLARMONTES,  s.   m.,    clermontois  , 
pièce  de  monnaie. 
Qu'estiers,  nul  temps,  no  gazanbei  castel , 
Borda  ni  mas  ni  '1  quart  d'un  clarmontes. 

R.  Gaucelm  de  Beziers  :  A  penas. 
Qu'au  contraire,   en  aucun  temps,  je  ne  gagnai 
château,  borde  ni  habitation,  ni  le  quart  d'un  cler- 
runntois. 

CLAU,  s.  m.,  lat.  chi.\us,  clou. 
Pfêg.  expl. 

Per  qu'entr'  els  pros  non  es  prezatz  un  clau. 
Sordel  :  Quanqu'ieu. 
Parce  qu'entre  les  preux  il  n'est  prise'  un  clou. 

Loc.  Que  per  mil  sagramens 

No  '1  creiri'  boni  d'un  clau. 

P.  Vidal  :  Ges  pel  temps. 
Que  pour  mille  serments  on  ne  le  croirait  d'un 
clou. 
cat.  Clan.  esp.  Clavo.  tort.  Cravo.  ït.  Chiavo. 

—  Sorte  de  tumeur. 

Malautia  qne  s'apela  clau. 

Trail.  d'Albucasis,  fol.  II. 
Maladie  qui  s'appelle  clou. 

2.  Clavel,  s.  m. ,  clou,  hameçon,  (Lard. 

Al  liai  hom  donarai  un  bezan , 
Si  '1  desliais  mi  dona  un  clavel. 

P-  Cardinal  :  Tos  temps. 
Je  donnerai  un  besant  à  l'homme  loyal ,  si  le  dé- 
loyal me  donne  un  clou. 

E  de  girofles  très  clavels. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Ll  trois  clous  de  giroile. 

E  si  us  mena  pescar  al  lac 
Greu  métrez  langosta  en  clavel. 

J.e  Dauphin  d'Auvergne  :  Pnois  sai. 


CLA 

Et   s'il   vous  mène  pécher  au  lac,   vous  mettiez 
difficilement  une  langouste  à  l'hameçon. 
Ponh  de  son  clavel. 
Un  Troubadour  anonyme  :  Flor  de  paradis. 
Pique  de  sou  dard. 
Fig.  Mas  ien  no  m  duelb  d'aital  clavelh. 
Deudes  de  Prades  :  En  un  sonel. 
Mais  je  ne  me  plains  pas  de  pareil  clou. 
anc.  fr.  Li  clavel  prist  tôt  maintenant, 
SI  l'a  moult  tost  prist  et  lié. 

Roman  du  Renaît,  t.  111  ,  p.  295. 
cat.  esp.  Clavell.  it.  Chiavello. 

3.  Clavellar  ,  v. ,  clouer. 

Per  pes  e  per  nias  ci.avelar. 

Passio  de  Maria. 
Clouer -par  pieds  et  par  mains. 
Part.  pas.  On  veyrein  clavellat 

Dieu  en  la  crotz  per  totz  nos  peccadors. 
Folqijet  de  Romans  :  Quan  lo  dous. 
Où  nous  verrous  Dieu  cloue  en  la  crois  pour  nous 
tous  pécheurs. 

ANC.   FR. 

A  la  croix  où  ton  Dieu  fut  pendu  et  clavellé. 
Roman  français  de  Fierabras. 
anc.  cat.  Clavellar.  ESr.  Clavar.  tort.  Cravar. 
anc.  it.  Chiavellare. 

/j.  Desclavelhar  ,  v.,  déclouer,  détacher. 
Qu'elb  pogaesson  desclavelhar, 
E  de  sus  la  crotz  devalar. 

Passio  de  Maria. 
Qu'ils  le  pussent  déclouer,  et  le  descendre  de 
dessus  la  croix. 
Si  que  l'ausbeic  lbi  tieneha  e  desclavela. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  81. 
Tellement  qu'il  lui  tranche  et  détache  le  haubert. 
Fig:     Franc  reis,  Proenza  vos  apela , 
Que  sens  clans  df.sclavella. 

P.  Vidal  :  Ben  pac  d'ivern. 
Franc  roi ,  la  Provence  ,  qui  sans  clous  se  détache, 
vous  appelle. 

No  vuel  ges  que  desclavel 
De  sa  corl  don  vau  lonhan. 

AlMERi  de  Peguilain  :  Li  folh  c. 
Ne  veut  pas  que  je  me  détache  de  sa  cour  dont  je 
vais  ■n'éloignant. 
Esr.  Desclavar.  tort.  Descravar. 

CLAU,  s.  f.,  lat.  cLAv/f,  clef. 

Il  trameserun  a  la  vescontessa  las  claus  dcl 

lur  eslar  de  Beruiz. 

Titre  de  1 168. 
Ils  transmirent  à  la  vicomtesse  les  ■clefs  de  leur 
mai  son  de  Bernii. 


CL  A 

Ella  smetcssnia  ton  las  claus  de  paradis. 
PoÉme  sur  Boèce  ■ 
Elle-même  lient  les  clefs  de  paradis. 
Una  peyra  que  iesqua  defora  en   maniera 
de  clau. 

Philomena. 
Une  pierre  qui  sorte  en  ilcliors  en  manière  de  clef. 
E  d'albarestas  mantas  claus 
Et  estreyner  e  deyssarrar. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  serrer  et  desserrer  maintes  clefs  d'arbalètes. 

Dans  les  computs  ecclésiastiques,  il 
a  signifié  le  calcul  par  lequel  on  trouve 
l'époque  des  fêtes  mobiles. 

Endecios,  epactas  e  claus  e  concurrens. 
P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Indictions,  épactes  et  clefs  et  intersections. 

—  Terme  de  grammaire. 

Pauzadas  bavem  las  dîctios  apeladas  claus 
per  las  quais  s'ajusto  li  temps  entre  lor. 
Leys  d'amors,  fol.  77. 
Nous  avons  posé  les  termes  appelés  clefs  par  les- 
quels les  temps  s'unissent  entre  eux. 
Fig.         Amors  de  pretz  es  la  claus. 

A.  Daniel  :  En  breu  brisa. 
Amour  est  la  clefàe  mérite. 

Mi  dons  ten  las  claus 
De  toz  los  bes  qu'ieu  aten  ni  esper. 

Berenger  de  Palasol  :  Tan  m'abelis. 
Ma  dame  tient  les  clefs  de  tous  les  biens  que  j'at- 
tends et  espère. 

Ela  ten  del  niieu  joi  la  clau. 

Gaubert  moïse  de  Puicibot  :  Per  amor. 
Elle  tient  la  clefàe  mon  bonheur. 

AFfC.    FR. 

Maîtresse,  de  mon  cœur  vous  emportez  la  clef, 
La  clef  de  mes  pensers  et  la  clef  de  ma  vie. 

Ronsard,  t.  I,  p.  160. 
cat.   Clau.  anc.  Esr.  Clave.  esp.  mod.  Llave. 
tort.  Chave.  it.  Chiave. 

—  Clôture,  prison. 

O  no  m  met  dins  una  clau 
On  hoin  no  m  pognes  vezer. 

Pons  d'Ortafas  :  Si  ai  perdut. 
Ou  ne  me  mette  dans  une  clôture  où  on  ne  me  pût 
voir. 

Que  ten  mou  cor  dins  sa  clac. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  disnar. 
Qui  tient  mon  cœur  dans  sa  prison. 

2.  Clavier,  s.  m.,  clavier,  portier,  qui 
garde  les  clefs,  trésorier. 


CLA 


407 


Aquels'dos  consols  qne  seran  claviers  ten- 
gou  II  de  las  diebas  claus. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  43- 
Que  ces  deux  consuls  qui  seront  claviers  tiennent 
deux  desdites  clefs. 

E  non  vol  esser  plus  claviers 
Dels  bains,  ni  de  la  tor  portiers. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  1 16. 
El  il  ne  veut  plus  être  clavier  des  bains,  ni  por- 
tier de  la  tour. 

anc.  fr.    Garder  les  vont  e  estoier  5 
Il  meisme  en  fu  clavier. 
B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  78. 
est.  Clavcro. 

3.  Clavari,  s.  m.,  clavaire,  trésorier. 
Que  negnn  temps  no  leza  a  clavari,  o   a 

clavaris  del  cossolat,  sagellar  carta  ni  lctra 
que  eontenga  obligation  de  deniers. 

Cartulaire  de  Montpellier ,  fol.  Si. 

Qu'en  aucun  temps  il  ne  soit  permis  à  trésorier, 
ou  à  trésoriers  du  consulat ,  de  sceller  charte  ni  lettre 
qui  contienne  obligation  de  deniers. 
Si  deguessan  exigir per  los  clavaris  de  las  cortz. 
Statuts  de  Provence,  Bomy,  p.  6. 

Se  dussent  exiger  par  les  trésoriers  des  cours 
cat.  Clavari. 

4.  Clavaria,  s,f.t  trésorerie. 
L'aministration  de  la  clavaria. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  81 
L'administration  de  la  trésorerie. 

5.  Clavar,  v.,  fermer,  enfermer. 

Can  vos  clavon  lo  cortil. 

Cominal  :  Comlor  d'Apchier. 
Quand  ils  vous  ferment  le  verger. 

E  li  borges  si  cl  aven  d'eviron. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Ventedorn. 
Et  que  les  bourgeois  s'enferment  à  l'entour. 
Part.  pas. 

Cant  agrou  la  sanetor  esconduda  e  clavada. 

r.  de  S.  Honorât. 
Quand  ils  eurent  caché  et  renfermé  le  corps  saint 

6.  Conclavi,  s.  m.,  conclave. 

Els  romperon  lo  conclavi  ,  e  si  espaventeron 
los  cardenals. 

L'Arbre  de  Batalhas,  fol.  27. 

Us  rompirent  le  conclave ,  et  ainsi  épouvantèrent 
les  cardinaux. 
cat.  esp.  port,  it.  Conclave. 

7.  Enclavar,   v.,    fermer-,   enfermer, 
resserrer. 


io8 


CLA 


Brernolet,  ac  paqr  e  tas  huels  k.nclavkt. 

V.  <L-  suinte  Whgdèlainè. 
Trembla  ,  eul  peur  él  ferma  ses  yeux. 
El  eschveros  lo  en  I  Ioc,  si  que  aqui  foron 
tuich  très  près. 

Cat.  <le/s  aposl.  de  Borna  ,  fol.  189. 
li  le  resserrèrent  en  un  lieu  ,  tellement  que  là  ils 
furent  pris  tOUS  les  trois. 

S.  Esclavar,  v.,  enfermer. 
Per  esclavar  de  uueig. 
DEUDES  de  Prades  ,  Poème  sur  les  vertus. 
Pour  enfermer  de  nuit. 

q.  Desclavar,  v. ,  défermer,  détacher, 

ouvrir. 
E  mains  cairels  desclavar  e  desteudre. 

AicART  del  Fossat  :  Entre  dus  reîs. 
Et  détacher  et  détendre  maints  carreaux. 
anc.  t?,.  Desclaverent  les  sangles  de  la  selle. 

MoNSTRELET,  t.   II  ,   fol.  30. 

10.  Contraclau,  s.  f. ,  contre-clef,  re- 
mède. 

Que  m  tramezes  del  seu  estni 

La    CONTRACLAU. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  un  vers. 
Qu'il  me  transmit  la  contre-clef  Ae  son  étui. 

Fig.  Si  que  l'us  reys  cuida  tener  la  clan 

D'afortimen  e  l'auti'  a  '1  contraclau. 
G.  Fabre  de  NarbonNE  :  Pus  dels. 
Tellement  qu'un  roi  croit  tenir  la  clef  d'assurance 
et  l'autre  a  la  contre-clef. 

Yostra  valoi.s 
Estai  seguramens, 
Que  nnlh  lairo  no  y  pot  far  contraclau. 

P.  Biiemond  Bicas  novas  :  Si  m  ten. 
Vitre  mérite  se  maintient  sûrement ,  de  manière 
que  nul  larron  n'y  peut  faire  de  contre-clef 

1  1.  Contraclaviers,  s.  m.,  contre-cla- 
viers. 

Tans  m'  i  vei  dels  contraclaviers. 
MARCABRUS  :  Mos  sens  foilla. 
Tant  j'y  vois  des  contre-claviers. 

11.  Reclavar,  v. ,  refermer. 

Las  Hors,  al  levant  del  solelh,  si  expando, 
et  al  colcant,  s:  reclavo. 

Elue,  de  las  prepr.,  fol.  1 16. 

Les  (leurs  ,  au  lever  du  soleil  ,  s'épanouissent  et , 
au  couclier,  se  referment. 

i3.Clatjs,  s,  m.,  clos,  enclos. 


CLA 

Sobr'els  claus  dels  canorgues. 

Tit.  de  1271.  Doat,  t.  CXLVI,  fol.  xfî 
Sur  les  enclos  des  chanoines. 

i/|.  Clauzura,  s. f.,  clôture. 

Corn  per  alcun  temps  fosson  estât  eu  clau- 
zura. 

Ciirlulaire  de  Montpellier,  fol.  76'. 

Comme  ils  eussent  été  pendant  quelque  temps  en 
clôture, 

i5.  Clauza ,  s.  f. ,  clause. 

Las  gênerais  clauzas  contengudas  en  aquesta 
carta. 

Titre  de  il'jO.Bibl.  du  R.,  fonds  de  D.  V illevicille ■ 
Les  clauses  générales  conteuues  dans  cette  charte. 

—  Terme  de  grammaire. 

Cant  diversas  claus  as  son  ajusladas. 

Lejs  d'amors,  fol.  i.'|'i- 
Quand  diverses  clauses  sont  ajustées. 

iG.    Clausula,    S.  f.,    lat.    CLAUSULA, 
clause,  convention. 
Sens  clausula  d'opposition...  ab  clausula 
de  transport. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1080. 
Sans  clause  d'opposition...  avec  clause  de  trans- 
port. 

anc.  fr.  Une  clausele  générale  contenue  oadit 
Kembiief,  par  laquelle  clausele,  etc. 
Tit.  de.  i323.  Carpentiee,  t.  I,  col.  987. 

cat.  f.sp.  tort.  it.  Clausula. 

17.  Clos,  closc,  s.  m.,  coque,  clôture, 
enveloppe. 

Ab  notz  fracbas 
Que  sion  Le  tolas  del  clos  tracbas. 
Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Avec  des  noix  cassées  qui  soient  bien  toutes  tirées 
de  la  coque. 

Adonx  lo  closcx  se  vay  trencar, 
E  pieu  défera  pastura. 

Bref,  d'amor,  fol.  5l. 
Alors  la  coque  va  se  fendre  ,  et  il  prend  pâture  de- 
hors. 

Lo  closc  del  buou. 
Matfre  Ermengald,  Epît.  à  sa  saur. 
La  coque  de  l'œuf. 
cat.  Closca.  tort.  Casca.  it.  Gitscio. 

18.  Clusel,  s.  m.,  caverne. 

E  'ls  camis  tiaversiers,  los  clusels  e  las  balmas. 
I/.arn  :  Djguas  me  tu. 
El  les  chemins  traversiers,  les  cavernes  et  les  grottes. 


CLA 

19.  Cluza,  s.f  ,  nid  ,  gîte. 

O  perditz  jove  que  volar 
No  sap  ni  a  cluza  tornar. 

Deudes  de  Frades  ,  Auz.  cass. 
Ou  jeune  perdrix  qui  ne  sait  voler  ni  retourner 
à  nid. 

20.  Clausura,  s.f.,  lat.  clausura,  clô- 
ture. 

E  val  mais  que  clausura 
A  cintat  asctjada. 

Serveri  de  Girone  :  En  mal. 
Et  vaut  mieux  que  clôture  à  ville  assie'ge'e. 
Fig.  Et  an  porta  e  clauzura  a  totz  los  V  sens 
corporals. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 
Et  ont  porte  et  clôture  à  tous  les  cinq  sens  cor- 
porels. 
ANC.  fr.     Et  desquels  la  sépulture 

Presse  sous  même  closture 
Le  corps,  la  vie  et  le  nom. 

Ronsard,  t.  I,  p.  837. 
cat.  esp.  port.  Clausura.  it.   Chiusura. 

21.  Clausio,  s.f.,  clôture,  action  de 
fermer. 

Escurziment  de  raso  ab  clauzio  de  uelhs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  81. 
Obscurcissement  de  raison  avec  clôture  d'yeux. 

22.  Claustra,  s.  m.,  lat.   claustrmot^ 
cloître,  monastère. 

Comenzat  an  la  gleysa  e  claustras  e  maysos. 
V.  de  S.  Honorât. 
Ont  commence'  l'église  et  les  cloîtres  et  les  habi- 
tations. 

Ni  la  claustra  dels  cannonegues. 

TU.  de  1174.  Hist.  de  Lang.,  t.  III,  pr., 
col.  134. 
Ni  le  cloître  des  ebanoines. 

Mesurée  la  claustra  en  fora. 

Philomena. 
Il  mesura  le  cloître  en  dehors. 

S'estas  en  claustr'  a  rescos, 
Ni  vols  guerras  ni  tensos. 
Le  moine  de  Montaudon  :  L'autr'  ier. 
Si    tu    es    en    monastère   en   cachette ,   et  veux 
guerres  et  disputes. 

O  dedins  vostra  claustra  libres  legir. 
Roman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  77. 
Ou  dans  votre  cloître  lire  des  livres. 
Fig.  Aquest  don  de  scientia  es  priors  e  claus- 
triers  en  la  claustra  de  l'arma. 

V.  et  Vert.,  fol.  5g. 

I. 


CLA 


4»9 


Ce  don  de  science  est  prieur  cl   cloîtrier  dans  le 
cloître  de  l'âme. 

ANC.    CAT.    ANC     ESP.    ANC.    TORT.    Claustra.    IT. 

Chiostra. 

23.  Claustrier,  s.  m.,  cloîtrier. 
Claustriers   contra  priors  et   contra   ab- 

batz  et  officiais. 

V.  et  Vert-,  fol.  26. 
Cloîtriers  contre  prieurs  et  contre  abbe's   et  ofn- 
ciaux. 
anc.  esp.  Claustero. 

24.  Claure,  clauzer,  v.,  lat.  clau^re, 
clore,  fermer,  enfermer,  environner, 
cacher. 

Aquelb  tranc  pusquatz  clauser  ab  una  peyra. 

Philomena. 
Vous  puissiez  fermer  ce  trou  avec  une  pierre. 
Mas  aissi  '1  clau  e  'ls  enserra 
Qu'EngoImes  a  per  fort  cobrat. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  chan. 
Mais  les  environne  et  les  enferme  tellement  qu'il 
a  par  force  recouvre'  Angouléme. 

Clauzi  mos  bnelhs  e  torn  ma  cara. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
3e  ferme  mes  yeux  et  tourne  mon  visage. 
Loc.  fig.      E  claus  tas  aurelbas 
A  lur  votz. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Et  fermes  tes  oreilles  à  leur  voix. 
Drutz,  er  clau  las  dens. 

Rambald  d'Orange  :  Peire. 
Amant,  maintenant  je  ferme  les  dents. 
Part.  prés.  Coa  clauzens  et  uubtileta. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Queue  fermant  et  effile'e. 
Part.  pas.  Es  tôt  entorn  clauz  de  fossatz. 
Bertrand  de  Born  .-  Be  m  play. 
Est  tout  à  l'entour  clos  de  fosse's. 
Portar  lettras  clausas  de  part  mossenhor. 
TU.  de  1428,  Hist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  227. 
Porter  lettres  closes  de  la  part  de  monseigneur. 
Loc.       Deffendre  en  camp  claus. 

L'Arbre  de  Balalhas,  fol.  192. 
De'fendre  en  champ  clos. 
Substantiv.     Clauzis  e  sauputz. 

Germonde  de  Montpellier  :  Greu  m'es, 
Les  cachés  et  les  connus. 
anc.  fr.     Il  me  clojt  le  pas. 

Monstrelet,  t.  II,  p.  104. 
Et  voulut  voir  les  lettres  clauses  qni  estoient 
arrivées. 

Comines  ,  t.  I ,  p.  38o 

5a 


4io  CLA 

anc.  ir.  F.  l'affatnato  çb.  appejito  claude. 
BarberÏni  ,  Dôc.  d'ainore,  p.  nr>. 

ANC.  CAT.    Cloir.    CAT.    MOD.    Chuter.    IT.     ChlU- 

derc. 

25.   CtuCHAR,  ?'.  ,  clore. 

Si  ho  someilla  ni  s  cltjcha  , 
1,'amoi.s  que  m  fai  languir. 

GiRàud  de  Borneil  :  Quan  labruna. 
Bien  que  L'amour,  qui  me  lait  languir,  sommeille 
.m  si'  close. 

■?A\.    Cr.iïRE,    v. ,    cligner,    renfermer, 
clore,  couvrir. 
f'u  menz  que  no  ct.ugeras  l'ueyll. 

V.  de  S.  Honorât. 
En  moins  que  vous  ne  cligneriez  L'œil. 

Part.  pas.  Als  enemics  son  sei  liueilh  cr.uc. 
LANTELMET  D'AlGI  ii.i.on  :  Er  ai  ieu. 
Ses  yevnisoat formés  aux  ennemis. 

Lai  a  'h  GnîUeni  Augier  on  }>retz  s'es  clotz. 
Bertrand  du  Peu  et  :  De  sirventes. 

Là    au    seigneur   Guillaume    Aùgier    où    mérite 
s'est  renfermé i 

Al>  môtz  alqns 

Serratz  et  clus. 
Pierre  d'  Auvergne  :  Be  m'es  plazen. 

Avec  quelques  mots  serrés  et  couverts. 
Qu'un  vers  non  ci/os  cuelha 
Tai  qu'el  sos  sia  novelbs. 
!'n  rre  o'  AUVERGNE  :  L'airs. 
Que  je  cueille  un  vers  non  couvert  tel  que  le  son 
soit  nouveau. 

Ane  trobars  cr.us  ni  brans 
Non  dec  aver  pretz  ni  laus. 

Raimond  de  Miraval  :  Anc  trobars. 
Jamais  trouver  couvert  et  rude  ne  dut  avoir  prix 
ni  loiian, 

Pascha  clusa  se  disait  du  premier 
dimanche  après  Pâque. 

So  fo  sapte  de  pascha  clusa. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  35. 
Ce  fut  le  samedi  de  la  pâque  close. 

27     Claumen,  adv. ,   closement,  étroi- 
tement. 

Mal  fai  qni  claumen  serra 
Dona  joven  amorada. 
B.  C.vRBo.NKr.  de  Marseille  ,  Coblas  iriadas. 
Fait  mal  qui  ferme  étroitement  dame  jeune  eùa- 


CL  A 

28.  C  lus  amen,  ado.f  obscurément,  se- 
crèlemenl. 

Sel  que  fey  peranzir 
La  clianzo  ci.dzamen. 

G.  Riquier  :  Als  suî)lils. 
Celui  qui  (il  la  chanson  obscurément  pour  ouïr. 

2f).  Acluc.ar  ,  v. ,  fermer  les  yeux. 
La  nuoieb  qnan  lo  sons  iu'aci.uca. 

Giraud  de  Borneii,  :  Quan  la  bruna. 
l.a  nuit  quand  le  sommeil  me  ferme  les  yeux. 

3o.  Acci.urf.  ,  71.,  enfermer,  cacher. 
E  sai  ne  niotz  que  dins  lai  on  estan 
S'acluzon  plus  non  fa  son  past  auzel. 
R.  Gal'CELM  :  A  penas  vau. 
El  j'en  connais  plusieurs  qui  là-dedans  OÙ  ils  sont 
se  cachent  plus  que  l'oiseau  ne  fait  sa  pâture. 

Part.  pus.  Ni  ab  dregz  huels  esgnardar, 
Tan  suî  conquis  et  accus. 
Richard  de  Barbezievx  :  Atressi  cum 
Ni  regarder  avec  des  veux  fixes,  tant  je  suis  con- 
quis et  enferme. 

3.1.   CoNcr.usio,  s.  f. ,   lat.  conclusio  , 
conclusion. 
Ni  ses  el  logica  forme  coNcr.usio. 

Elue,  de  las  propr. ,  loi.  280 
El  que  sans  lui  la  logique  forme  conclusion. 
cat.    Conclusio    esp.    Conclusion,   tort.   Con- 
clusâo.  it.  Conclusione. 

'il.  Conclusiu  ,  adj. ,  conelusif. 
Don  conct.usiu,  si  que  conclusiu. 
Donc,  doncas  son  conjnnetios  conclusivas. 

Leys  d'amors,  fol.  76 et  lui 
Donc  conelusif ,  si  qui:  conelusif. 
Donc,  ainsi  sont  conjonctions  conclusives. 

esp.  it.  Conclusivo. 
33.     CoNCLUIRE  ,      CONCLURE,     11.,     COU- 

clure. 

Mas   l'Escriptara    conclus    totas    aquestas 
causas. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Galettes. 
Mais  L'Ecriture  conclut  toutes  ces  choses. 
Sophismar  e  concluire,  e  tôt  ginhosamens 
Menar  mon  adversari  a  descpnfezimehs. 

P.  de  Corbiac  :  Il  nom  de. 
Sophistiquer  et  conclure  ,  et  tout  adroitement  me 
lier  mon  adversaire  à  déconfiture. 
Part.  prés.  Conclusivas  o  concluens. 

Leys  d'amors.  fol.  26. 
Conclusives  ou  concluantes. 


ÇLA 

cat.  Gondolier,  tsr.   roitr.   Conclut/    it.  Con 
chiudere. 

34-  Enci.ostrar,  v. ,  cloîtrer. 

Quai  pro  v  anretz  s'ieu  m'ENCLOSTRE? 
Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  cliansoru  la. 
Qu ri  profit  y  aurez-vous  si  je  me  cloître  ? 

35.  Inclusio,  s./.,  lat.  inclusio,  iu- 
clusion. 

Dicus  es  dius  el  mon  ses  inci.uzio. 

Elue.  de  las  propr.j  fol.  5. 
Dieu  est  dans  le  monde  sans  inclusion. 

cat,  Inclusio.  esp.  Inclusion. 

3b".  Enclaure ,  -y. ,  enclore,  enfermer. 

Dius  en  ma  cambra  l'ai  enci.aus. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  no  vas. 
Je  l'ai  enferme  dans  ma  cliamlii. 
/■'/£'.  Malvestatz  roill  el  usa 

E  enclau  joven. 

Rambaud  d'Orange:  Car  douz. 
Méchanceté  rouille  et  use  et  renferme  amabilité. 
Âdoncs  Clariaua  s'enci.aus 
En  sa  chambra  secretameut. 

y.  de  S.  Honorât. 
Alors  Clariane  s'enferme  dans  sa  chamhre  secrète- 
ment- 

C'onrada  n'er  la  corona  romana  , 

Si  '1  vostre  cap  s'i  enclau. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  disnar. 
Que  la  couronne  romaine  en  sera  honorée,  si  votre 
•  nef  s'y  enferme. 

Mas  seins  en  qui  pretz  s'enclvu 
Am  ieu  e  dey  beu  amar. 

Raimond  te  Castelnae  :  Ges  sitôt. 
Mais  j'aime  et  je  dois  aimer  ceux  eu  qui  le  mé- 
î  ite  se  renferme. 

Ar  n'ai  dig  pro,  perque  mas  dens  enclau. 

Sordel  :  Quanqu'ieu. 
.Maintenant  j'en  ai  dit  assez  ,  c'est  pourquoi  j'én- 
ferme  mes  dents. 

l'art,  pas.  La  donzella  s'eslet  enclalsa. 
V.  de  S.  Honorât. 
La  demoiselle  se  tint  enfermée. 

37.   Enclure ,  v. ,  lat.   iNCLur/eRE .,  en- 
clore ,  enfermer. 

Part.  pas.  ïotas  paguas  et  politias  enclcsas. 
Tit-  de  l433.  Ilist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  241. 
Tous  paiements  et  quittances  inclus. 
Tug  viron  que  de  Helena  ,  des  lo  muscle  en  jus, 
Ténia  la  viva  brasa  lo  sieu  gent  cors  exclus. 
'  .  de  S.  Honorât. 


CL  A  411 

Tous  viren|  que  d'Hélène  ,  de  l'épaule  en  Uis ,  la 
vive  braise  tenait  son  gentil  corps  enferme. 

cat.   Enclourer.    esi>.    tout.   Incluir.    it.  /«- 
chiudere. 

38.  Inclusivament,  adv.,  inclusivement. 

Se  inten  inct.usi\  uikst. 

Fors  de  Bearn  ,  p.   1092. 
S'entend  inclusivement. 

cat.   Inclusivament.  esp.  port.  it.  Inclusiva 

mente. 

3y.  Exclusio,  s./.,  exclusion. 
Fora  '1  mon  bis  1  \<  r.usio. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  5. 
Hors  du  monde  sans  exclusion. 

cat.  Exclusio.  esp.  Exclusion,  port.  Exclusâo. 
it.  Esclusione. 

4o.  Esclaure,  esci.tire,  r>.,  lat.  exclu- 
r/cKK  ,  exclure  ,  défendre. 
Ab  signes  conogulz 
m'  ESCLOTZ 

Que  re  m  Passa. 

T.  de  Gui  et  de  Joris  :  .loris. 
Avec  signes  connus   elle    me   défend  que  je  lasse 
rien. 

Part.  pas.  Certa  amistatz  non  es  esclausa  per 
nulla  forsa 

Trad.  de  Bède,  fol.  j5. 
Amitié'  sûre  n'est  exclue  par  nulle  force. 

anc.  cat.  esp.  port.  Excluir.  it.  Escludere. 

4  1 .    Desclaure  ,  7). ,    déclore,  ôter  la 
clôture. 

Ny   DKSCEATJSES  los  Olls 

Tit.  de  1238.  Doat,  t.  CXLIX  ,  foi.  2 

Ni  notât  lu  clôture  des  jardins. 

Part.  pas.  Que  la  porta  sia  desclausa  e  pueys 
causada  de  mur. 

Tit.  de  i35.8.  Doat,  t.  XCIII,  fol.  221. 
Que  la  porte  soit  declose  et  puis  garnie  de  mur. 

cat.  Desclourer.  it.  Dischiudere. 

42.  Interclure,  v.,  entre-clore. 
Part.  pas.  Ajuda  ealor  natural  intercluza. 

Las  fumositatz  intercluzas. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  216. 
La  chaleur  naturelle  enti-e-close  aide... 
Les  fumosités  entre-closes. 

it.  Interchiudere. 

43.  Resclauza,  s.  /.,  écluse. 


12 


CLA 


Ayssi  co  nioll  ses  resclauza  que  se  torneja 
aui  blat  et  senes  blat ,  segon  lo  cors  de  l'ayga. 
V.  et  Vert.,  fol.  io3. 

Ainsi  que  moulin  sans  éleuse  qui  se  tourne  avec 

Me  et  sans  Lie' ,  selon  le  cours  de  l'eau. 

Fig.  Reten   tas  paraulas  eu   la  resclauza  de 

discretio. 

V.  et  Vert.,  fol.  io3. 

Retiens  tes  paroles  dans  V écluse  de  discre'tiou. 

cat.  Resclosa. 

44.  Resclausada,  s.  f.,  éclusée. 

La  di'cha...  secada...  fo  si  grand  que  non  po- 
dia  hom  moire  sinon  a  resclauzadas. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  76'. 
Ladite...  sécheresse...  fut  si  grande  qu'on  ne  pou- 
vait moudre  sinon  à  éclusées. 

4f).  Reclaure,  resclure,  v.,   fermer, 
faire  reclus,  enfermer. 

De  vanetat  que  reclausa  la  porja  de  paradis. 
Leys  d'amors,  fol.  l'\. 
De  la  vanité  quiyèraîe  la  porte  du  paradis. 

Part.  pas.  Que  ns  tengra  mon  fin  cor  reclus... 
E  amera  vos  a  rescos. 

A.  Daniel  :  Si  que  vos. 
Que  je  vous  tiendrais  mon  pur  cœur  caché  ..  et  je 
vous  aimerais  en  secret. 

En  la  niaiso  de  Dedalus 

M'a  mes  amors  aman  reclus. 

G.  Magret  :  Ma  dona  m. 
En  la  maison  de  Dédale  amour  m'a  mis  amant 
reclus. 

anc.  fr.  A  la  fin  des  "XII  benres  sailloieutbors 
XII  chevalier  armé  par  XII  fenestres,  que 
il  ouvroieut  à  leur  issir,  puis  le  reclooient 
per  enging. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  254. 
cat.  Reclourer.  esp.  Reclttir.  it.  Richiudere. 

46.  R.eclus,  s.  tu.,  reclus,  moine,  reli- 
gieux ,  enfermé  dans  le  cloître. 

Ans  viurai  cum  lo  reclus, 
Sols,  ses  solatz. 
Richard  de  Barbezieux  :  Atressi  curn  1'  olifans. 
Mais  je  vivrai  comme  le  reclus ,  seul ,  sans  agré- 
ment. 

Loc.       Que  bona  fes  salva  reclus. 

Deudes  de  Prades  :  Ab  cor. 
Que  bonne  foi  sauve  le  reclus. 
cat.  Reclos.  esp.  port.  Recluso.  it.  Richiuso. 

( :LA.LTDICA.TIO ,  y.  f. ,  lat.  claudicatio, 
claudication ,  boitement. 


CLE 

Non  accideys  al  malaute  claudicatio. 

Trad.  d' Albucasis  ,  fol.  64. 
N'arrive  au  malade  boitement. 
esp.    Claudicacion .    port.     Claudicacào.    it. 
Claudicazione. 

1.  Claudiquar  ,    v.  ,    lat.    claudicar?, 
boiter. 

Es  necessari  que  claudique. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  6!j. 
Il  est  nécessaire  qu'il  boite. 
cat.  esp.  port.  Claudicar. 

3.  Clop,  s.  m.,  éclopé,  boiteux. 

E  '1  fazia  los  sortz  auzir 
E  los  clops  sautai'  e  salbir. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Et  il  faisait  les  sourds  ouïr  et  les  boiteux  sauter  et 
saillir. 
Fig.  Per  que  bella  rasos  cara 

Se  pert,  que  '1  clop  e  li  ranc 
Trobon  e  son  eantador. 

GiRAUD  DE  CALANSON  :  Sitôt  l'aura. 
C'est  pourquoi  se  perd  belle  raison  chère,  attendu 
que  les  éclopés  et  les  boiteux  trouvent  et  sont  chan- 
teurs. 
anc.  fr.  XIV  clop  y  furent  redrecié. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  V,  p.  279. 
Et  d'épée  donner  main  cop 
Et  espauler  et  faire  clop. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  148. 

4.  Clopchar,  v.,  clocher,  boiter. 

Part.  prés.  Dreitz  pas  de  vostres  pes  que  no 
foleges  clopchant. 

Trad.  de  Bede,  fol.  ^3. 
Droits  pas  de  vos  pieds  pour  que  vous  n'erriez 
en  clochant. 

Per  aquo  n'anatz  clopchan. 
T.  de  Cavaire  et  de  Bonaeous  :  Bonafos. 
Pour  cela  vous  en  allez  clochant. 

CLEDA,  s./.,  claie,  palissade. 

Per  desotzla  tor  fetz  de  cledas  un  gran  pon. 

Roman  de  Fierabras,  v.  33l3. 
Il  fil  par-dessous  la  tour  un  grand  pont  de  claies. 
anc.  fr.  Le  suppliant  portoit  nne  clede  ou 
claye  qn'il  avoit  faicte. 
Lett.  de  rem.,  1466.  Carpentier  ,  t.  I,  col.  988. 

CLERC,   s.  m.,   lat.  cluricus,   clerc, 

lettré. 

A  !  per  que  vol  clercx  belha  vestidurai' 
G.  DE  MoNTAGNAGOUT  :  Per  lo  mon. 
\h  '.  pourquoi  le  clerc  veut-il  beau  vêtement  ' 


CLE 

Li  clerc  per  cui  ancse 
Sabbom  lo  mal  e  '1  be. 

Arnaud  de  Marueil  :  Basos  es. 
Les  c/er<?5  par  qui  loujours  on  sait  le  bien  et  le  mal. 
La  regina  de  qui  ieu  soy  clercz. 

Leys  d'amors,  fol.  52. 
La  reine  de  qui  je  suis  clerc. 
anc.  cat.  Clerc,  esp.  port.  Clerigo.  it.  Chie- 
rico. 

i.  Clerczon,  s.  m.,  petit  clerc,  enfant 
de  chœur. 
Eu  l'andi  îegir  a  clerczons. 

Fragm.  de  la  V.  de  sainte  Foi  d'Agen. 
Je  l'entendis  lire  à  petits  clercs. 
Fo  premieramen  paubre  clerzo  en  la  glyeia 
de,  etc. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  l5G. 
Il  fut  premièrement  pauvre  enfant  de  chœur  dans 
l'église  de ,  etc. 

anc.  fr.  Ke  ne  sai  la  kele  leçons 
Est  aie  lire  nn  des  clerjons... 
Cantent  li  mestre  cler  é  canteut  11  c/erjon. 
Roman  de  Rou,  v.  5o3  et  1626. 
Qne  li  maistres  fait  as  clercons 
Quant  il  lor  pernent  les  leçons. 

Roman  du  Renart,  t.  III  ,  p.  t\5. 
esp.  Clerizon.  it.  Chiericone. 

3.  Clergue,  clergé,  s.  m.,  clerc,  lettré, 
ecclésiastique. 
Clergue  volon  trastot  l'an  per  engnal 
Ab  cobeitat  gent  caussar  e  vestir. 

Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes. 
Les  clercs  veulent  toute  l'année  également  avec 
convoitise  se  chausser  et  se  vêtir  gentiment. 

Loc.  Et  a  clergues  et  a  laix. 

Philomena. 
Et  à  clercs  et  à  laïques. 

Prov.  Si  col  proverbi  despon  : 

Ja  no  t  fîzar  ni  en  clergé  ni  en  lairon. 

P.  Cardinal  :  Atressi. 
Comme  le  proverbe  enseigne  :  Jamais  ne  te  fie  ni 
en  clerc  ni  en  larron. 

Adjectiv.  Per  aleu  laie  o  per  aleu  clergue. 

TU.  de  1244.  Doat  ,  t.  CXXXIV,  fol.  69. 
Par  aleu  laïque  ou  par  aleu  ecclésiastique. 
cat.  Clergue.  esp.  port.  it.  Clero. 

!\.  Clergua,  s. f.,  clergesse. 

Gren  n'i  vey  laica  ni  clergua. 
GavAvjdan  le  Vieux  :  Lo  mes  e  '1  temps. 
Avec  peine  je  n'y  vois  femme  laïque  ni  clergesse. 


CLE 


4i3 


anc.  *'R.  Aprenez,  soyez  clergesses , 
Quelque  mot  vous  y  servira. 

Coquillart,  p.  3. 
Mais  trop   plus  est  à  craindre  nne  femme 
Clergesse. 

Ronsard  ,  t.  I,p.  125. 

5.  Clergavis,  s.  m.  y  clerc. 
Anc  clergavis 
Ni  gramavis. 

G.  de  Berguedan  :  Un  tricliairc. 
Oncques  clerc  ni  écrivain. 

fi.  Clergier  ,  s.  m.,  prêtre. 
En  est  lue  avia  clergier. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  83. 
En  ce  lieu  il  y  avait  prêtre. 

7.  Clergat,  clergant,   s.  m.,    ecclé- 
siastique, clerc. 

En  servizi  de  los  fais  clergatz. 

G.  Figueras  :  No  m  laissarai. 
Au  service  des  faux  ecclésiastiques. 
Ar  er  Tenjans  de  lui  e  dels  clerjatz. 
G.  RaiNOLS  d'Apt  :  A  tornar. 
Maintenant  la  tromperie  sera  de  lui  et  des  clercs. 

E  dis  ben  leu  d'aicel  clergant. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  71. 
Et  dit  peut-être  de  ce  clerc. 

8.  Clerguada,  s./.,  tonsure. 

Qui  vol  paradis  gazanbar  , 
Fass'  aisso  qn'ieu  vuelb  retraire  , 
Pueis  no 'i  cal  clerguada  faire. 
B.  Cardonel  de  Marseille  ,  Coblas  triadas. 
Qui  veut  gagner  le  paradis  ,  fasse  ce  que  je  veux 
rapporter,  puis  qu'il  ne  lui  soucie  de  faire  tonsure. 

Que  ades  mi  tolla  la  cri, 

E  que  m  fassa  granda  clerguada. 

Roman  de  Flamenca,  fol-  62. 
Que  maintenant  il  m'ôte  la  chevelure,  et  qu'il  me 
fasse  grande  tonsure. 

g.  Clercia,  s.  f. ,  clergé. 

Mas  cobeitatz  tolb  a  clercia  '1  sen. 

Pons  de  Capdueil  :  So  qu'hom  plus. 
Mais  convoitise  ôte  le  sens  au  clergé. 

E  clercia  o  degra  prezicar. 

R.  Gaucelm  :  Abgraiii 
Et  le  clergé  le  devrait  prêcher. 

—  Science. 

Et  ab  aitan  de  clercia  , 
Armani  pro  ieu  et  vos. 

Cadenet  :  Amors, 


w 


CL! 


Et  avec  autant  de  science  ,  vous  et  moi  nous  aurions 
assez. 

anc.  fr.  Moins  on  en  voit  de  Part  «le  çhyrurgie 
Qui  ne  requiert  pourtant  si  grand  clergié. 

.1.  Bouches: ,  Triomphe  de  François  /cr,  fol.  98. 
r.AT.Esr.  Clerecia,  vort.  C/erezia.iT.  Cliiericia. 

10.  ClergiL,  adj. ,  du  clergé,  ecclésias- 
tique. 

Que  Dieus  e  Torde  clergil 
A'os  a  tout  pretz  et  onransa. 

Cominal  :  Comtor  d'Apchier. 
Que  Dieu  et  l'ordre  du  cierge  vous  a  ôté  mérite 
et  honneur. 

1  1.  Clerjal,  adj. ,  lat.  clérical»,  clé- 
rical. 

En  simple  habit  clerjal. 

Cat.  de/s  apost.  de  Roma ,  fol.  17. 
En  simple  habit  clérical. 

1  2.  Clerguegar,  v. ,  pérorer,  se  perdre 
en  paroles. 

Ane  Gnillerus  trop  non  clergueget, 
Qnar  ren  non  quis  ni  demendet. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  io3. 
Jamais  Guillaume  ne  se  perdit  beaucoup  en  pa- 
roles, car  il  ne  requit  ni  ne  demanda  rien. 

CLIMAX,  s.f.y  lat.  climax  ,  gradation, 

figure  de  rhétorique. 

Climax  est  gradatio  corn  ab  eo  verbo  quo 
senstis  snperior  terminatur,  inferior  incipit  , 
ne  dehinc  quasi  per  gradus  dicendi  ordo  ser- 
vatur,  ut  est  illud  Afiicani  :  Ex  innocentia 
nascitnr  dignitas  ;  ex  diguitate  bonor;  ex  ho- 
nore imperinin;  ex  imperio  libertas. 

Isidor.  Orig.j  II  ,21. 

Climax  es  gradatios  so  es  cant  hom  proce- 
zish  de  gra  en  gra. 

Lej-s  d'amors,  fol.  l3o. 

Climax  est  gradation  ,  c'est-à  dire  quand  on  pro- 
cède de  degré  en  degré'. 

CLIN,  adj.,  lat.  cvtsatus,  incliné,  courbé. 

S'us  panpres  hom  emblava  un  lansol , 
Laires  séria,  et  iria  cap  en. 

1*.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Si  un  pauvre  homme  volait  un  linceul,   il  serait 
nr,  et  irait  tète  courbée. 

"Vau  de  tnlau  embrouex  e  eus  , 
Si  que  chans  ni  flors  d'albespis 


CLI 

No  111  valon  plus  qu'iverns  gelatz. 
G.  Hi'iux  :  I.anquan  li  jorn. 
Je  vais  triste  et  courbé  de  désir,  tellement  que  ni 
chaut  ni  Heur  d'aubépines  ne  me  valent  plus  qu'hiver 
gelé. 
it.  Chino. 

2.  Clinar  ,  v. ,  lat.  clinarc,  courber, 
baisser. 

Aqueih  orgnelh  li  te  tro  qu'el  cap  clina, 
Que  ve  sos  pes. 

Rambai  D  DE  Vaqueiras  :  No  puesc  saber. 
Cet  orgueil  lui  tient  jusqu'à  ce  qu'il  baisse  la  tête, 
de  manière  qu'il  voit  ses  pieds. 

Si  elinava  cent  vetz 
De  ginolz  al  sépulcre  on  sans  Caprasis  es. 
V.  de  S.  Honorât. 
Il  se  courbait  cent  fois  à  genoux  au  sépulcre  où  est 
saint  Capraise. 

anc.  fr.  Qant  vint  au  leu  ses  cornes  clitie. 
Roman  du  Renart,  t.  I  ,  p.  238. 
Qu'il  s'apresteut  des  murs  miner 
Pour  tout  faire  à  terre  cliner. 

G.  Gliart,  1. 1 ,  p.  49- 
Tuit  canoîènt  sur  les  arçons. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I  ,  p.  197. 
Mais  je  clinai  vers  l'amour  à  parliu 
Forcadel  ,  p.  1 10". 
anc.  it.  Clinarc.  it.  mod.  Chinare. 

3.  Aclis,   adj. ,   lat.  accl*«is,  soumis, 
enclin. 

Qu'ieu  me  rancur  d'amor  e  de  m'aniia 
A  cui  aurai  loncx  temps  estât  aclis. 
Pons  de  la  Garde  :  Sitôt  non  ai. 
Que  je  me  plains  d'amour  et  démon  amie  à  qui 
j'aurai  été  long-temps  soumis. 

Pero  mos  cors  es  aclis 
"Vaslieys  on  qu'ièu  sia. 

Peyrols  :  Quoras  que. 
Pourtant  mon  cœur  est  enclin  vers  elle  où  que  je  sois. 
Paratges  es  vas  amors  aclis. 

Arnaud  de  Marueil  :  Anc  vos. 
Noblesse  est  soumise  k  l'amour. 
anc.  fr.  Car  tous  cis  mous  vous  est  aclins. 
Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  ^O. 
Li  esquier  me  snnt  aclin. 
G.  Gaimar,  poème  cVHaveloc,  v.  279. 

4.  ACLINAMEN  ,     S.     m.,    bit.    CL1NAMEN, 

soumission. 

Cui  tug  l'orne  del  mon  feron  aclinamens. 

P.  DE  CORWAC  :  El  nom  de. 

\  qui  tous  les  hommesdu  monde  firent  «!«»»■■    • 


en 

C).  Acmnar,  v. ,  lat.  ipci.rsxRe,  incliner, 
rendre  hommage. 

Mas  Fransa  ,  Peilan  e  Beriu 
Aclin1  a  un  sol  seignoriu. 

M aiicabris  :  Emperaire. 
Mais  France,   Poitou  et  Ben  i  rend  hommage  h 
une  seule  domination. 

Pois  tota  genz  I'aclina. 

G.  dk  Berguedan  :  Quan  vei  lo 
Puisque  toule  genl  lui  rend  hommage. 

Qu'a  cel  qu'a  Den  s'aclina. 

B.  Zorgi  :  Ben  es  adreigz. 
Qu'à  celui  qui  rend  hommage  à  Dieu. 

ANC.    Fil. 

Un  poi  s'est  aclinêe  ,  car  le  cbief  avoit  vuit. 

Roman  de  Série,  p.  5^. 

6.  Enclin,  adj. ,  lat,  inclina,  enclin, 
courbé,  soumis. 

Ara  vauc  enibroncs  et  enclis. 

Aimeri  DE  BellinOI  :  Ara  m'agr'ops. 
Maintenant  je  vais  triste  et  incline. 

Adoncx  lo  prosoms  eay  enclins, 
E  requer  li  mot  bumilment. 

V.  de  S.  Honorât. 
Alors  leprutl'homme  tombe  incliné,  et  le  requiert 
très  humblement. 

anc.  esp.  Présente  la  al  rey  con  el  inoio  enclino. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  2^9- 
anc.  cat.  Enclin. 

7 .  Enclinamen,  inclinaient  ,  s.  m. ,  lat. 
inclinamentw/h  ,  inclination  ,  pen- 
chant. 

Cors  bénignes  sobremnnta  e  vens  totas  ma- 
las  costumas  e  mais  vicis  e  mais  inclinamens. 

V.  et  Vert.,  fol.  58. 
Cœur  bénin  surmonte  et  vainc  toutes  mauvaises 
habitudes  et  mauvais  vices  et  mauvais  penchants. 
A  far  mal  dona  inclinament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  227. 
Il  donne  inclination  à  mal  faire. 
anc.  cat.  Enclinament.  it.  Inchinamento. 

8.  Enclinacio,  inclinatio,  s.  J*.,  lat. 
inclinatio  ,    penchant,   inclination, 

inclinaison. 

Pes  non  es  mas  inclinacio  de  toi  a  res    a 
son  natural  loc  si  movent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  281. 

Le  poids  n'est  que  le  penchant  de  toute  chose  se 
mouvant  vers  son  lieu  naturel. 


CLI 


4i5 


Scgon  la  enclinacio  carnal. 


L'Arbre  de  liât  allia  s  ,  fol.  72. 
Selon  le  penchant  charnel. 
Contra  sa  natural  enclinacio. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  I. 
Contre  son  penchant  naturel. 
Et  aqnest  accens  vol  tostemps    estai-  entre 
doas  o  motas  depressios  o  enclinatios. 
Leys  d'amors,  fol.  9. 
Et  cet  accent  veut  toujours  être  entre  deux  ou  plu- 
sieurs dépressions  ou  inclinaisons. 
cat.    Inclinaciô.   esp.   Inclinacion.    tort.   In- 
cUnacào.  it.  Inclinazionc . 

9.  Enclesis,  s.  f.,  enclesis,   transposi- 
tion de  l'accent ,  terme  de  grammaire. 

Enclesis  so  es  enclinatios  que  fai  enclinar  e 
mudar  l'accen  de  son  loc. 

Leys  d'amors ,  fol.  1  r. 
Enclesis  ,   c'est  une  inclinaison  qui  fait  incliner 
et  changer  l'accent  de  sa  place. 

10.  Enclinar,    inclinar,  v.  ,   lat.    in- 
CLiNARt?,  incliner,  courber,  abaisser. 

Lo  cap  enclinet  e  mori. 

Passio  de  Maria. 
11  inclina  la  tête  et  mourut. 
Coma  l'arbre  qu'es  plantatz  ,  de  qualque  part 
que  lo  vens  veuba,  lo  fa  inclinar. 

Lit/,  de  Sydrac. ,  fol.  87. 
Comme  l'arbre  qui  est  plante' ,  de  quelque  part  que 
le  vent  vienne  ,  il  le  fait  incliner. 

Nos  non   podem    relevai-    aquelbs  que  son 
cazutz  ,  si  nos  non  inclinam  vas  els. 

V.  et  Vert.,  fol.  61. 
Nous  ne  pouvons  relever  ceux  qui  sont  tombe's  ,  si 
nous  ne  nous  courbons  vers  eux. 

Fay  enclinar  e  mudar  l'accent  de  son  loc. 
Part.  près.  Las  dichas  encleticas  enclinantb  se, 
so  es  sobre  lormeteyssbas,  l'accent  principal. 
Leys  d'amors,  fol.  il. 
Fait  incliner  et  changer  l'accent  de  son  lieu. 
Lesdites  encle'tiques  inclinant  à  elles,  c'est-à-dire 
sur  elles-mêmes,  l'accent  principal. 
Fig.  Ni  per  pregarias  non  si  den  enclinar. 
L'Arbre  de  Balalhas ,  fol.  262. 
Ni  ne  se  doit  abaisser  par  prières. 
Mon  règne  e  ma  terra,  tôt  cant  a  rai  s'enclina  . 

V.  de  S.  Honorât. 
Mon  royaume  et  ma  terre  ,  tout  ce  qui  s'abaisse 
devant  moi. 
Loc.  Inclina  t'aurelia  al  paubre. 

Trad.  de  Bède,  fol.  60. 
Incline  ton  oreille  vers  le  pauvre. 


4*6 


CL1 


ANC.  fr.  Li  vilains  l'en  a  encline. 

Fabl.  etcont.  une,  t.  IV,  p.  387. 
Et  n'ay  encore  résolu  quelle  part  je  tloibve 
encJiner. 

Rabelais,  liv.  IV,  nouv.  prol. 

ahc.  cat.  Enclinar.  esp.  tort.  Inclinar.  it. 
Jnchinare. 

1  1 .  Decli  ,  s.  m.  ,  déclin,  décadence. 

Desviat  de  son  cami 
Jovens  que  torn  a  decli. 

MaRCABRL'S  :  Dirai. 
L'amabilité  déviée  de  son  chemin  qui  tourne  en 
décadence. 

E  tornet  anior  en  declï. 

Raimond  de  Miraval  :  Ben  aia  '1. 
Et  tourna  amour  eu  décadence. 

it.  Dichino. 

12.  Declinamen,  s.  m.,  inclinaison. 

Del  declinamen  del  fîrmamen  ela  si  remada 
la  montansa  d'una  palma. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  72. 
De  Y  inclinaison  du  firmament  elle  se  remue  le 
montant  d'une  palme. 
it.  Dechinamento. 

i3.  Declinatio,  declinazo,  s.  f. ,  lat. 
declinatio,  déclinaison. 
Segon  romans  nos  no  havem  declinatio. 

Leys  d'amors,  fol.  57. 
Selon  le  roman  nous  n'avons  pas  de  déclinaison. 

Très  declinazos  sun. 

Gram.   Prov. 
Trois  déclinaisons  sont. 
cat.  Declinaciô.   esp.  Declinacion.   port.  De- 
clinacào.  it.  Dcclinazione . 

1 4.  Déclinable  ,  adj.,  lat.  declinab^éY, 
déclinable. 
Las  antras  IV  partz  no  declinablas. 

Leys  d'amors,  fol.  q3. 
Les  autres  quatre  parties  non  déclinables. 
cat.  esp.  Déclinable,  it.  Declinabiîe. 

i5.  Declin.vtori,  adj. ,  déclinatoire. 
Exception  declinatoria  non  ha  loc 

Fors  de  Bearn,  p.  1082- 
L'exception  déclinatoire  n'a  pas  lieu. 
port.  it.  Declinatorio. 

16.  Declinar,  v. ,  lat.  déclinai»?,  t.  de 
«ranimaire ,  décliner. 


CLI 

l'i'i    graminalica     sai    parlai'    latinamens , 
declinar  e  construire. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 

Je  sais  parler  latin  ,  décliner   et  construire  par 
grammaire. 

—  Indiquer. 

Cel  qui  de  mon  eban  devina 
So  que  chascus  moz  déclina. 

Marcabrus  :  Per  savi  '1  tenc. 
Celui  qui  devine  de  mon  chant  ce  que  chaque  mot 
indique. 

—  Abaisser,  incliner. 

Si  déclina  de  l'antra  part  de  la  montansa 
d'una  palma. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  72. 
S'abaisse  de  l'autre  côte'  du  montant  d'une  palme. 

Part.  prés.  Aposiema  a  negror  déclinant. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  28. 
Apostème  inclinant  à  noirceur. 
anc.  fr.  Ansi  est  de  la  meschine 

Qui  de  sa  béante  se  décline. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  356. 
Ils  fuyent  et  déclinent  ceux-là  comme  gens 
de  mauvais  affaire. 
Amyot,  Trad.  de  Plutarque,  Mor. ,  t.  II ,  p.  3(3. 
cat.  esp.  tort.  Declinar.  it.  Declinare. 

17.  Reclinar,  v.,  lat.  RECLiNARe,  re- 
poser, incliner. 
Mas,  ien  non  ayluoe,  ses  dnptar, 
On  puesca  mon  cap  reclinar. 

Brev.  d'amor,  fol.  85  . 
Mais  ,  sans  douter,  je  n'ai  lieu  où  je  puisse  reposer 
ma  tête. 

anc.  fr.  Puis  l'enveloppe  avec  linges  honnestes 
Le  reclinant  où  repaissent  les  bestes. 
Folqué  ,  Vie  de  J.-C,  p.  52. 

cat.  esp.  tort.  Reclinar.  it.  Reclinare. 

CLIPSE,  eclipsis,  esclipses,  s.  m. ,  lat. 
eclipsis,  éclipse. 

De  que  veno  li  clipsb?  —  Diens  establi  très 
manieras  de  clipses. 

En  cela  ora  ve  lo  clipses  de  la  lhnna. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  5l  et  52. 
De  quoi  viennent  les  éclipses  ?  —  Dieu  créa  trois 
sortes  d'éclipsés. 

En  cette  heure  vient  Yéclipse  de  la  lune. 
Aquest  defalhimens  deriers, 
Segon  los  naturals  escrigz, 
Eclipsis  del  soleilh  es  digz. 

Brev.  d'amor,  fol.  3l 


CLI 

Celle  défection  dernière ,  selon  les  écrits  naturels  , 

est  dite  éclipse  de  soleil. 

Esclipses  de  solelli  es...  que  lo  solelhs  ane  e 
la  via  de  la  lhnna. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  52. 

Eclipse  de  soleil  est...  que  le  soleil  aille  en  la  voie 
de  la  lune. 

ANC.  CAT.  EcUpSlS.  CAT.  MOT).  ESP.  PORT.  EclipSC. 

it.  Eclisse. 

—  Ellipse,  figure  de  grammaire. 

Eclypsis  est  defectns  dictionis,"in  quo  neces- 
saria  verba  desunt,  nt  :  Cui  pharetra  ex  ahroj 
deest  enim  erat. 

Isidob.  ,  Orig,  I. ,  33. 
Et  aysso  pot  se  far  per  una  figura  appelada 

FCLIPSIS. 

Eciiirsis    vol   dire  defalhiraens  de  paraulas 

necessarias  lasquals  son  entendndas,  jaciaysso 

que  no  sian  dichas  ni  expressadas. 

Leys  d'amors ,  fol.  72  et  107. 
Et  ceci  peut  se  faire  par  une  figure  appelée  ellipse- 
Ellipse  veut  dire  manque  de  paroles  nécessaires  , 

lesquelles  sont  entendues,  quoiqu'elles  ne  soient  dites 

ni  exprimées. 

cat.  Elipsis.  esp.  Elipse.  port.  Ellipse,  it.  El- 
lissi. 

2.  Eclipsar,  eclipciar,  v. ,  éclipser. 
Per  interpoziciode  la  terra  entre  si  e'1  solelh, 

la  lnna  eci.ipsa. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  117. 
Par  interposition  de  la  terre  entre  elle  et  le  soleil, 
la  lune  éclipse. 

Part.  pas.  Lo  solelh  fo  ECLrpctATz  o  esenrzitz. 
Cat.  dels  npost.  de  Roma,  fol.  [60. 
Le  soleil  fut  éclipsé  ou  obscurci. 

cat.  esp.  port.  Eclipsar.  it.  Ecclissare. 

3.  Eclipsatiu  ,   adj.,   éclipsatif,   ayant 
vertu  d'éclipser. 

Per  sa  interpozicio  entre  nos  e  '1  solelh  es 
del  solelh  f.ci.ipsativa. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  117. 
Par  son  interposition  entre  nous  et  le  soleil  elle  est 
éclipsalii'e  du  soleil. 

4.  Ecliptic,  adj. ,  lat.  eci.ipticw.9,  éclip- 
tique. 

Eu  la  linha  dita  ecliptica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  117. 
En  la  ligne  dite  écliplique. 

esp.  port.  Ecliptico. 

I. 


CLO  4r7 

CLISTERI,    s.    m.,    lat.    ci.ystkrïkw  , 
clystère. 

Et  si  pacientha  dur  ventre,  prengacr.isTERi. 

Coll.  de  recet.  de  med   en  profil'. 
Et  si  le  malade  a  le  ventre  dur,  qu'il  prenne   un 
clystère. 

Ci.isteri  rainistrar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8r. 
Administrer  un  clystère. 

esp.  Clister.  port.  Clistel.  it.  Clistero. 

o..  Cristeri,  s.  m.,  clystère. 

Li  fo  aministratz  I  cristeri,  mas  el  era  tôt 
verenos. 

Cal .  dels  apo.st.  de  Roma,  fol.  190. 
Il  lui   fut    administré  un  clystère,   mais  il  e'tait 
toul  empoisonné. 

cat.  Cristeri.    esp.   Crister.   port.    Cristel.   it. 
C  ris  ter  o. 

3.  Clisterizacio,  s.  f. ,    clystérisation  , 
action  de  clystériser. 
Clisterizacio  de  la  vessica. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3i. 
Clystérisation  de  la  vessie. 

CLOCA  ,  s.f.,  bas  lat.  cloca  ,  cloche. 

On  lit  dans  un  capitulaire  de  Chàr- 
lemagne,  sous  l'an  789  ,  art.  18  : 

Ut  ci.ocas  non  baptizeut. 

Baluz.  Capit.  reg.  Fr.,  t.  I ,  col.  2/J4. 

Mais  il  paraît  que  ce  mot  venait  des 
langues  du  Nord  :  dans  l'anglo-saxon  , 
clugga;  dans  la  langue  galloise,  cloch, 
signifient  cloche. 

Voyez  Vossius,  de  Vit.  Serm. ,  p.  5  , 
23o,  806.  Leibnitz,  p.  108. 
A  la  gleysa  s'en  van... 
Sonau  clocas  e  sens. 

V.  de  S.  Honorai. 
S'en  vont,  à  l'église...   sonnent  les  cloches  et  les 
seings. 

Fig.  —  Appel ,  invitation. 

Tant  en  doua  a  sos  homes  com  far  so  dec 
Que  anc  puis  us  a  sa  clocha  no  Ihi  falhec. 
Roman  de  Gerardde  Rossillon,  fol.  12. 
Il  en  donne  à  ses  hommes  autant  qu'il  dut  le  faire 
de  manière  qu'oneques  depuis  un  seul  ne  lui  manqua 
à  son  appel. 


i.  Clos,  s.  m, ,  cloche. 


53 


{,8 


COA 


Dels  clochiers  art  lo  fust ,  e  cha  lo  ct.os. 
Romande  Gérard  de  Rossillortj  fol.  73. 
Brûle  le  Lois  des  clochers  ,  et  la  cloche  tombe. 

3.  Cloquier,  clochier,  cluchier,  s.  m., 
clocher,  donjon. 

Grau  tempesta  que  met  a  terra  los  grans 
albres  per  los  boscatges  e  derroca  las  tors  e  los 
Cloquiers  e  los  grans  pons. 

V.  et  Vert. ,  fol.  9. 

Grande  tempête  qui  met  à  terre  les  grands  arbres 
da n<  les  bois  et  renverse  les  tours  et  les  clochers  et 
1rs  grands  ponts. 

Lhiviatz  lhi  ct.uchiers  e  mnrs  e  tors. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  l\. 
Livrez-lui  donjons  et  murs  et  tours. 
Loc  En  vostre  clochier 

Par  que  aia  columbier. 
T.  de  Bohmefoi  et  de  Blacas  :  Seign  'eu. 
En  votre  donjon  il  paraît  qu'il  y  ail  colombier. 

4.  Cloquar,  v.,  sonner. 

Cloqdak  la  cainpana  per  venir  a  la  dieba 

messa. 
Tit.  de  \t$5,Hïst.  de  Nîmes,  t.  III,  pr. ,  p.  238. 
■Sonner  la  cloebe  pour  venir  à  ladite  messe. 

CLOQUIAR ,  v. ,  glousser. 

Gloquiah    et   ranqnian;    amor,    tant   curn 
pot ,  lor  mostra. 
Part.  prés.  Votz  de  gallina  cloquian. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  i^o'. 
Elles  gloussent  et  crient  d'un  cri  rauque;  l'amour 
leur  montre,  autant  qu'il  peut. 

Voix  de  poule  gloussant. 
cat.  esp.  Cloqueiar. 

CLOT,  s.  m. ,  creux,  enfoncement. 

Las  solas  dels  pes,  e  'ls  clotz  de  las  mas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8t. 
Les  plantes  des  pieds  ,  et  les  creux  des  mains. 

CAT.    Clot. 

CLUEYS,  s.  m.,  bluet. 

Joseph  anet  cnyllir  de  clueys 
Et  un  serpent  fez  li  enneys 
Qu'el  mordet. 

Trad.  d'un  Evang.,  apocr. 
Joseph  alla  cueillir  des  bluets  et  un  serpent  qui  le 
mordit  lui  lit  chagrins. 

COA,  coda,  coza,  s./.,  lat.  cauda, queue. 

Per  la  coa  "1  près  u'Ermessen , 
E  tira  '1  cat  escoyssen. 

Le  comte  de  Poitiers  :  En  AlvernV' 


COA 

Dame  Ermcssinde  le  prend  par  la  queue  ,  et  tire  le 
(liai  qui  e'corche. 

Ha  cors  de  fenima  e  coda  de  pevsso. 
V.  et  Vert.,  fol.  23. 
A  corps  de  femme  et  queue  de  poisson. 

Liatz  a  la  coza  d'un  taur, 
Degr'  esser  frustatz. 

P.  Vidal  :  Poisubert. 
Lie'  à  la  queue  d'un  taureau  ,  il  devrait  être  mis  en 
pièces. 

Tela  que  aia  cap  e  coha. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  3ç). 
Toile  qui  ail  chef  et  queue. 
Loc.  Deves  la  coa  ill  vir  lo  fre. 

GlRAUD  de  Borneil  :  En  sonet. 
Je  lui  tourne  le  frein  vers  la  queue. 

Loc.fig.  Pero  siei  dig  parscon  ses  coa  ni  ses  cap. 
P.  Bremond  ricas  NOTAS  :  En  la  mar. 
Pourtant  ses  paroles  paroissent  sans  queue  et  san> 
tête. 

Trop  ai  estatz  sotz  coa  de  mouton , 
Que  nonchantei  de  ma  dompnaNa  sogra. 
G.  de  Bergledan  :  Trop  ai. 
J'ai  trop  été  sous  la  queue  de  mouton ,  que  je  ne 
chantai  de  ma  dame  ma  belle-sœur. 

anc.  fr.  Bec ,  eles  et  coe  vos  faut 

Pour  vous  faire  voler  en  haut. 
Fuhl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  272. 

cat.  Coa,  cita,  anc  esp.  Coa.  fort.  Cauda. 
it.  Coda. 

1.  Coeta  ,  s.f. ,  nuque. 
Entro  al  notz  de  la  coeta. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  39. 
.Tusques  au  nœud  de  la  nuque. 

3.  Caudat,  adj. ,  à  queue,  plat,  en  par- 
lant des  vers  qui  riment  deux  à  deux. 
Li  priraier  quatre  verset  son  crozat  e  li  der- 

rier  caudat. 

Lejrs  d'amors,  fol.  3l. 
Les  quatre  premiers  vers  sont  croisés  et  les  der- 
niers plats. 

4 .  C.vpcaudat  ,  capcoat  ,  adj . ,  enchaîné , 
enlacé;  s'est  dit  des  mots  rimes,  qui , 
de  la  fin  du  précédent  vers,  passent 
au  commencement  du  suivant. 

De  las  coblas  capcaudadas  en  autra  maniera 
diebas  catcoadas. 

Capcaudadas ,   quar  en   aquela   acordansa 
que  la  una  finish  comensa  l'autra. 

Ley  s  d'amors,  fol.  3o. 


COA 

Des  couplets  enchaînés  en  autre  manière  dits 
enlacés. 

Enchaînés ,  car  en  cet  accord  que  l'un  finit,  l'au- 
tre commence. 

5.  Acoatar,  v.  ,  unir,  a  coin  ter. 

Ailas!  tan  mal  si  ba rata 
Drulz  c'  ab  vieilla  s'acoata. 

Ogiers  :  lira  quan 
Hélas!  si  mal  trafique  le  galant  qui  s'unit  à  une 
\  ieille. 

Qui  ab  auior  pren  barata     " 
Ab  diable  s'acoata. 

Marcabuus  :  Dirai  vos. 
Qui  prend  marché  avec  l'amour,  s'unit  au  diable. 
akc.  fr.  Nous  n'avons  pas  fait  marché,   en 
nons  mariant,  de  nous  tenir  continuelle- 
ment accotiez  l'un  à  l'autre. 

Essais  de  Montaigne  ,  L.  III ,  ch.  9. 
it.  Accodare. 

6.  Concoa,  s.f.,  concubine. 

Li  (il  leial  devon  noirir  aquels  fils  de  la  con- 
<;oa  ,  ad  estima  d'un  pros  boni. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  5?.. 

Les  fils  légitimes  doivent  nourrir  ces  fils  de  la  con- 
cubine ,  selon  l'estimation  d'un  prud'homme. 

7.  Concoeira,  s.f ,  concubine. 

El  sabis    Salomos...   fo   enconpres  per  las 

COKCOBIRAS. 

Non    solamen    las   apertas   putas    mas   las 

CONCOEIRAS. 

Trad.  de  Bédé ,  fol.  ql  et  l\0. 

Le  sage  Salomon .. .  fut  entrepris  par  les  concubines. 

Non  seulement  les  prostituées  publiques  mais  les 
concubines. 

COAGULACIO,  s.f. ,  lat.  coagulatio, 
coagulai  ion. 

Coagulacio  de  fractura...  Se  acosta  a  la 
coagulacio  de  la  carn. 

Trad.  d'JlbucasiSj  loi.  56  et  58. 
Coagulation  de  fracture...  S'unit  à  la  coagula- 
tion de  la  chair. 

cat.  Coagulacio.  Esr.  Coagulacion.  tort.  Co- 
gulaçâo.  it.  Ccagulazione . 

1.  Coagular,  v. ,  lat.  coagularc?,  coagu- 
ler,  cailler. 

Part.  pas.  Per  so  que  sia  coagulada  la  extric- 
tura...  aderesca  e  sia  coagulada. 

Trad.  d' Albucasis ,  fol.  bTJetq^. 


COA  4I9 

Afin  que  la  ligature  soit  coagulée...  s'attache  et 
soit  caillée. 
cat.  esp.  tort.  Coagular.  it.  Coagulare. 

COANA,  s.f,  coane  ,  panier  d'osier. 
Non  puescan  pescarab  trayssa  ni  ab  coakas. 
TU.  de  1279.  Doat  ,  t.  CXLVII ,  fol.  i3. 

Ne  ]>uissent  pêcher  avec  trainc  ni  avec  paniers 
d'osier. 

COAR,  v.,  lat.  incvb\Rc ,  couver. 

Can  la  perdit/,  a  post  sos  huons...  veu  aulia 
perditz  qu'els  li  pana,  e  'ls  cobri  e  '1s  coa  e  '1s 
noiritz. 

Naluras  d'alcuns  auzels. 
Quand  la  perdrix  a  pondu  ses  ceusf...  vient  une 
autre  perdrix  qui  les  lui  dérobe  ,  et  les  couvre  et  les 
COUfe.eX  les  nourrit. 

Par  ext.  Ain  ors  es  com  la  béluga 

Que  coa  '1  fnec  en  la  suga.     . 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Amour  est  comme  l'étincelle  qui  couve  le  feu  dans 
la  suie. 

Loc.  Antre  tezaur  non  pretz  un  ov  coat. 
Romande  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  20  \. 
Je  ne  prise  un  autre  trésor  un  œuf  couvé. 
Fig.   Si   com  dis    Elimaus ,    I   trobayres,    els 
verses  de  la  Mort  : 

Levatz  de  vos  ehuflas  e  gabs  ; 
Car  tais  me  coa  sotz  sos  draps 
Que  euia  esser  fortz  e  sas. 

V.  et  Vert. ,  fol.  ^9. 
Comme  dit  Elinand  ,  un  trouvère,  dans  les  vers  de 
la  Mort  :  Otez  de  vous    moqueries  et  railleries  ;  car 
tel  me  couve  sous  ses  draps  qui  croit  être  fort  et  sain, 
Tôt  atressi  col  estros  per  natura 
Que,  de  son  huou,  gardan  lo  f'ai  COAR. 
Pierre  Espagnol  :  Entre  que. 
Tout  de  même  comme  l'autruche  par  son  naturel 
qui ,  au  sujet  de  son  œuf,  le  fait  couver  en  ie  re- 
gardant. 

anc.  fr.  Laissiez  vos  cilles  et  vos  gas, 
Tex  me  cove  desos  ses  dras 
Qui  cuide  estre  tos  fors  e  sains. 
Elinand  ,  Vers  sur  la  Mort. 

cat.  Covar.  it.  Covare. 

1.  Coador,  s.  m.,  qui  couve,  couveur. 

De  nous  estranhs  es  coador. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i^o". 
Il  est  couveur  d'œufs  étrangers. 

COARCTAR,  coARTARj-y. ,  lat.  coarc- 
tarc,  comprimer,  étreindre. 


4ap  COB 

Amînistra  sutura  o  coarta  las  labras. 
Part. pas.  Per  ventositat  coarctada. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  4'  et  28. 
administre  sulure  ou  comprime  les  lèvres. 
Par   ventosite   comprimée. 

1  at.  esp.  tort.  Coartar.  it.  Coartare. 

a.  Coartacio,   $.  f.f  lat.   coarctatio , 
pression,  resserrement. 
Reduzir  aquela  per  la  coartacio...  am  fort 

COARTACIO. 

Trad.  d'Albucasis  ,  loi.  67. 
Réduire  celle-là  parla  pression...  avec  fort  res- 
serrement. 

esp.  Coartacion.  port.  Coartacào.  it.  Coarta- 
zione. 

COART,  «<#. ,  couard,  lâche. 

Voyez    Muratori  ,   Diss.    ï(>  et  33  ; 
Denina,  t.  III,  p.  18. 

E  s' ilh  coart  Engles  y  fan  confessios. 
P.  Bremond  ricas  novas  :  Pus  partit  au. 
l'.i  si  les  lâches  Anglais  y  font  confession. 

Que  clama  sos  vezins  coartz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Cliantarai. 
Qui  proclame  ses  voisins  lâches. 

anc.  fr.  E  li  visquens  cil  de  Toarz 
Ne  fu  mie  le  jour  coarz. .. 
Por  coart,  co  dist,  le  tiendreient. 
Roman  de  Rou ,  v.  i3533  et  12092. 

anc.  cat.  Coart.  f.sp.  port.   Cobarde.  it.  Co- 
da r do. 

1.  Coardayre  ,  adj . ,  couard,  lâche. 

Non  issic  tal  coardayre. 
G.  de  Berguedan  :  Un  tricliaire. 

]Se  sortit  tel  lâche. 

3.  Coardia,  s./.,  lâcheté,  couardise. 

Quan  Diens  dira  :  Fais ,  pies  de  coardia  , 
Per  vos  fui  morlz  e  batutz  malamen. 

Pons  de  Capdueil  :  Era  nos  sia. 
Quand  Dieu  dira  :  Faux  ,  pleins  de  couardise  ,  je 
fus  mis  à  mort  et  malement  battu  pour  vous. 

No  y  aia  coardia  fayta  ni  perpensada. 
Roman  de  Fierabras t  v.  l\!\  10. 
Qu'il  n'y  ait  lâcheté  faite  ni  pourpense'e. 

<  \  1 .  esp.  port.   Cobardia.  it.  Codardia. 

COBEITOS,  cubitos,«^'.,  lat.  cupidus, 
cupide,  convoiteux,  désireux,  avare. 

Si  cum  es  plus  renoviers  COBI 1 


COH 

Op   plus  a  d'aur  e  d'argen  a  se  mes. 

Pons  deCapdueil  :  Astrucx  escelli. 
Comme  l'usurier  est  plus  cupide  là  où  il  a  tire' à 
soi  plus  d'or  et  d'argent. 

Gui,  tôt  so  don  es  cobeitos 
Deu  drutz,  ab  inerce,  demandai-. 
T.   de    Marie  de  Ventadour  et  de   Gui 
d'Uisei.  :  Digatz. 
Gui ,  un  amant  doit  demander,  avec  merci ,  tout  ce 
dont  il  est  désireux. 

Substantif.  Lo  cubitus  es  semblant  a  l'enfern , 
eu  tant  caut  el  dévora  plus,  en  tant  el 
cubita  plus. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Le   convoiteux   est  semblable   à   l'enfer  ;   eu  tant 
qu'il  de'vore  plus  ,  en  tant  il  désire  davantage. 

anc.  fr.  Qui  de  l'oison  fu  convoitos. 
Del  avoir  fu  moult  covoitos. 
Roman  du  Renurt ,  t.  I  ,  p.  i/j.0  et  t.  Il ,  p.  83. 
anc.  cat.  Cobeitos.  esp.  Codicioso.  port.  Cobi- 
coso.  it.  Cttbitoso. 

2.  Cobes,  adj.,  convoiteux,  avare. 

E  cobes  e  mal  pailiers 
Fu  e  fins  galiaire. 

Lanfranc  CigALA  :  Oi!  maire. 
Je  fus  convoiteux  et  me'disant  et  fin  moqueur. 
Quar  aquilb  que  an  mais  d'aver 
Son  pus  cobe  e  pus  savay. 

J.  Estève  :  Planlien. 
Car  ceux  qui  ont  plus  de  richesses  sont  plus  con- 
voiteux et  plus  me'chanls. 
anc.  cat.  Cobes. 

3.  CoBEYTATiu,  adj. ,  convoiteux. 

Virtut  desiderativa  e  cobeytativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  18. 
Force  de'sireuse  et  convoileuse. 

l\.  CUPIDITAT  ,     S.  f.,    lat.     CUPIDITATcW  , 

cupidité,  convoitise. 

Entro  que  satisfassan  a  la  cupiditat  de  lor, 

Priv.  ace.  par  les  rois  d'Anglet.,  p.  25. 
Jusqu'à  ce  qu'ils  satisfassent  à  leur  cupidité. 
IT.  Cupidità. 

5.  Cobeitat,  s./.,  convoitise,  désir,  ava- 
rice. 

Cobeitatz  vos  engana , 
Qu'a  vostras  berbilz 
Tondetz  trop  la  lana. 
G.  Figueiras  :  Sirventes  vuelli. 
Avarice  vous  trompe  ,  vu  que  vous  tondez  trop  la 
laint  à  vos  brebi 


COB 

Mas  cobeitatz  tolli  a  clércia  '1  sen. 

Pons  de  Capdueil  :  So  qu'hom  plus. 
Mais  convoitise  ôte  le  sens  au  clergé. 
anc.  cat.  Cobeitat. 

6'.  Cubitia,  cubiticia,  s.  /'.,  convoitise, 
désir. 

Per  cubitia  d'olb  e  per  tleleyt  de  carn... 
Usura  e  rapina  e  inala  cubiticia. 

La  nobla  Leyczon. 
Par  convoitise  d'œil  et  par  délice  de  cliair.  . 
Usure  et  rapine  et  maie  convoitise. 
anc.   Esr. 
Cuemo  non  ba  cubicia  uengnua  de  vevir. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  150,6. 

cat.  Cohdicia.  esp.  Codicia.  tort.  Cobica.  it. 
Cttpidizia. 

7.  Cobezeza,  s.f.,  convoitise,  désir. 

Lo  reys  'N  Anfos  a  laissât  cobezeza 

Als  an t ras  reys,  qu'a  sos  ops  non  vol  ges, 

E,  a  sa  part,  elb  a  preza  largueza. 

B.  DE  Rovenac  :  D'un  sirventes. 
Le  roi   Alphonse  a  laisse'  aux  autres  rois  convoi- 
tise ,  qu'il  ne  veut  point  à  son  profit,  et  il  a  pris  à 
sa  part  largesse. 

E  tenc  mou  cor  en  cobezeza. 

Fglquet  DE  Makseille  :  Senlier  Dieus. 
Et  tint  mon  cœur  en  convoitise. 
cat.  Cobezeza. 

8.  Cobir,  v. ,  départir,  accorder,   ob- 
tenir. 

Part.  pas.  Cum  joi,  que  m  faî  d'amor  lauzar, 
Que  m'es  ins  el  cor  aizitz 
Fis  e  ferais ,  e  que  in  fon  cobitz 
Ans  que  fos  natz. 
GlRAL'D  DE  BorNEIL  :  En  un  chantar. 
Connue  le  plaisir,  qui  me  fait  louer  d'amour,  qui , 
délicat  et  solide,  est  établi  dans  mon  cœur,   et  qui 
me  fut  départi  avant  que  je  fusse  né. 

Na  Tempra,  jois  m'es  cobitz 
Qu'ieu  n'ai  mais  qne  s'era  reys. 

Bertrand  de  Born  :  S'atrils. 
Dame  Tempra  ,  la  joie  m'est  accordée  tellement 
que  j'en  ai  plus  que  si  j'étais  roi. 

9.  Cobeitar  ,  cubitar  ,  v. ,  désirer,  con- 
voiter. 

E  non  cobeitar  gran  sensa 
Ni  '1  ben  d'aquest  mon  doleu. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Et  ne  pas  convoiter  grand  revenu  ni  le  bien  de 
rc  monde  dolent. 


COB 


42 


Pos  tan  vos  cobeitan  iiiiey  buel. 
A.  Daniel  :  Al>  plazers. 
Puisque  mes  yeuK  vous  convoitent  tant. 
En  tant  cant  el  dévora  plus  ,  en  tant  el  co- 
bita  plus. 

Doctrine  des  Validais. 
En  tant  qu'il  dévore  plus  ,  en  tant  il  désire  da- 
vantage. 

Part.  prés.  Trop  si  van  eutr'  els  cobeitan 
Aicill  que  vergoigna  non  an. 
Marcabrus  :  Emperaire. 
Se  vont  beaucoup  entre  eux  convoitant  ceux  qui 
n'ont  vergogne. 

cat.  Cobdiciar.  esp.  Cvdiciar.   port.   Cubicar. 
it.  Cubuare. 

10.  COBEZEIAR,     COBEZEYTAR,    V.  ,     COI1- 

voiter,  désirer. 

Per  c'om  de  pauc  poder 
Non  es  cobes  de  gaire, 
Mas  hom  que  pot  mot  faire 

Pût   mot  COBEZEIAR. 

Nat  de  Mons  :  Si  Nat  de  Mons. 
C'est  pourquoi   homme  de  peu  de  pouvoir  n'est 
convoiteux  de  guère ,   mais  homme  qui  peut   faire 
beaucoup  peut  beaucoup  convoiter. 
No  cobeseytaras  la  mayso  de  ton  proisme. 
Les  X  commandements  de  Dieu. 
Tu  ne  convoiteras  la  maison  de  ton  prochain. 
Part.  prés.   Ni  riquezas  no  van  cobezeian. 
B.  CakboNel  :  Per  espassar. 
INi  ne  vont  convoitant  richesses. 
a"nc.  fr.    Qui  tôt  covoite  trestot  pert. 

Roman  du  Renart ,  t.  II ,  p.  1^8. 
anc.  cat.  Cobejar. 

11.  Encobir  ,  v.,  convoiter,  désirer. 

Peccatz  la  m  fetz  encobir. 

Giraud  deBorneil  :  Aital. 
Péché  me  la  fit  convoiter. 

E  '1  amor  e  '1  dezir, 
On  piegz  me  fai,  la  m  fan  plus  encobir. 

Gaucelm  Faidit  :  Tant  a  ponbat. 
Et  l'amour  et  le  désir,  où  elle  me  fait  pis ,  me  la 
font  convoiter  davantage. 

Part.  pas.  Ni  drutz  de  negun  paratge 
Per  me  non  fon  encobitz. 

La  dame  Castelloze  :  Moût  avetz. 
Ni  galant  d'aucun  rang  ne  fut  désiré  par  moi. 
anc.  fr.    Pour  l'avoir  que  jou  encovi. 

Roman  de  la  Violette,  p.  i6-2- 
A  une  femme  alout  gezir 
Que  li  avoit  fait  enebvir. 
B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  i5». 


4^  COB 

Ï2.   CoNCUPISCENTIA,   S./.,    lat.    CONCU- 

piscentia,  concupiscence. 
A  carnal  concufiscentia. 

Bret>.  d'amor,  fol.  5g. 
A  concupiscence  cliarnelle. 
cat.  esp.  port.  Conçu ■piscenciei.   it.  Concupis- 
cenza. 

COBLA,  s./.,  couplet,  stancc,  chanson. 
Doas  coulas  farai  en  aquest  son. 

Gui  de  Cavaillon  :  Doas  coblas. 
Je  ferai  deux  couplets  sur  cet  air. 

Cobla  ses  so  es  en  aîssi 
Co  '1  molis  que  aigua  non  a. 
B.  Cakbonel  de  Marseille,  'Coblas  triadas. 
Couplet  sans  air  est  ainsi  comme  le  moulin  qui 
n'a  pas  d'eau. 

Fig.  N'auzira  mala  cobla, 

Per  Jhesu  Crist,  lo  jorn  que  er  jutjatz. 
R.  Galxelm  de  Beziers  :  Dieus  m'a  dada. 
Par  Je'sus-Christ ,  il  en  entendra  mauvaise  chan- 
son le  jour  qu'il  sera  juge'. 

anc.  cat.    Cobla.  esp.  port.   Copia,  anc.  it. 
Cobola. 

2.  COBLEIAIRE,   COBLEIADOR,  S.  m.,    COll- 

pletier,  faiseur  de  couplets. 

Pensius  de  cor 

E  marritz  cobleiaire. 
Lanfranc  Cigala  :  Pensius  de. 
Pensif  de  cœur  et  couplelier  marri. 

Adj.    Ren  non  volgra  oui  cobleiador. 

Un  troubadour  anonyme  ,  Coblas  esparsas. 
Je  ne  voudrais  point  homme  couplelier. 

anc.   cat.   Coblejayre ,   coblejador.   anc.  esp. 
Copleador. 

3.  Cobleiar,  v. ,  faire  des  couplets. 

Substant.  Hoimais  fastics  mi  séria 

Cobleiars  d'aisso  que  no  m  cal. 
B.  Zorgi  :  Moût  fai. 
Désormais  _/iu>e  des  couplets  de  cela  ,  dont  je  ne 
nie  soucie  ,  serait  dégoût  pour  moi. 

Part.  pas.  E  pos  srii  asseguratz 

A  deruandar  so  que  ru  platz 
Prec  que  cobleian  respondatz. 
Lanfranc  Cigala  :  Scingner  Thomas. 
Et  puisque  je  suis  assuré  à  demander  ce  qui  me 
(liait  ,  je  prie  que  vous  répondiez  faisant  des  cou- 
plets. 
anc.  cat.  Coblejar.  Esr.  Copieur. 


COR 

COBRAR,  v.,  lat.  recvvev.\KC ,  recou- 
vrer, obtenir. 
E  per  cobrar  lo  sepulcr'  e  la  crotz. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Aras  pot  hom- 
Et  pour  recouvrer  le  sépulcre  et  la  croix. 

No  m  laisses  cobrar 

Al  diable  que  m  tenc  près. 

CadeNET  :  Ben  volgra. 
Ne  me  laissez  pas  obtenir  par  le  diable  qui  me 
tient  prisonnier. 

Perdut  ai 
E  cobrarai. 

Peyrols  :  Quora  qu'amors. 
J'ai  perdu  et  je  recouvr-erai . 

Prov.         Car  qui  fai  déliai  obra  , 
Segon  c'a  servit,  o  cobra. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Car  qui  lait  œuvre  déloyale,  selon  qu'il  a  mérité  , 
il  Voblient. 

Que  ben  cobram  lo  gran  segon  1'  espic 

Aimeri  de  Peguilain  :  En  aquelh  temps. 
Que  nous  obtenons  bien  le  grain  selon  l'épi. 

anc.  fr.  Quant  le  pestel  ot  sessi  et  coubré... 
El  destrier  monte,  si  a  l'escu  cobrè. 
Roman  de  Garin.  CARPENTIER  ,  t.  I,  col.  Ioo3. 

cat.  esp.  port.  Cobrar. 

2.  Cobra,  s.  f. ,  recouvrement,  recou- 
vra n  ce. 

El  rei  Ferrans  fara 
Greu  de  pretz  cobra. 

A.  Daniel  :  Moutz  braills. 
Le  roi  Ferdinand  fera  dilficilement  recouvrement 
de  mérite. 

3.  Cobranza,  s.  f.,  recouvrance. 

De  lor  senhor  u'agro  cobranza. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  26. 
En  eurent  recouvrance  de  leur  seigneur. 
cat.  Cobransa.  esp.  Cobranza.  port.  Cobranca. 

4.  Recobrar,  v.,  recouvrer,  revenir  à  la 
charge ,  se  relever. 

Si  recobrar  lo  pot  en  la  sua  potestat...  Tro 
que  recobrat  l'aurait. 

Tit.  de  io5o,  etde  ioa5.  Hist.  de  Languedoc ,  t.  II , 
pr. ,  col.  23o,  179. 

S'il  le  peut  recouvrer  en  sa  puissance...  Jusqu'à 
ce  qu'ils  l'amont  recouvré. 

Quatre  orb  recobrero  la  vista. 

Cat.  dels  apost.  île  Roma  ,  fol.  l5(). 
Quatre  aveugles  recouvrèrent  la  vue. 


COB 

Qnar  qni  despen  iot  son  prelz  en  nn  ser 
Pueys  tle  cent  jorns  no  pot  tant  recobrar. 

H.  Brunet  :  Pus  lo  dous. 
Car  qui  dépense  tout  son  prix  en  un  soir,  puis 
de  cent  jours  ne  peut  autant  recouvier. 
En  Pons  no  s'esfelena 

De  recobrar, 
Ans  quer  alhors  estrena. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  El  so  que. 
Le  seigneur   Pons   ne   s'obstine  à    revenir    à   la 
charge ,  mais  cherche  étrenne  ailleurs. 

Anibedui  se  tleroquen  en  un  cambo , 
Mas  F.  recobret  e  Robert  no. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  76. 
Tous  deux  se  renversèrent  dans  un  champ ,  mais 
F.  se  releva  et  Eohert  non. 
Subst.  Aisselb  que  m'en  a  fag  partir 
A  ben  poder  del  recobrar. 

B.  de  Ventadour  :  En  abril. 
Celui  qui  m'en  a  fait  séparer  a  bien  le  pouvoir  du 
recouvrer. 
cat.  esp.  port.  Recobrar.  it.  Recuperare. 

5.  Recobrada,  s./.,  recouvrement,  re- 
tour. 

Donet  lo  caval  nègre  ab  la  sela  daurada 
Al  duc  Raynier  de  Gennes  ses  lunba  recobrada. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  3g84- 
Il  donna  le  cheval  noir  avec  la  selle  dorée  au  duc 
Raynier  de  Gênes  sans  nul  retour. 

6.  Recobramen,  s.  th.,  recouvrement, 
ressource. 

E  si  no  m'  accoretz  brienmen, 
Mortz  soi  ses  tôt  recobramen, 
Qu'en  autre  rnetge  no  m  conort. 
Un  troubadour  anonyme  :  Si  trobes  leials. 
Et  si  ne  me  secourez  promptement,  je  suis  mort 
sans  toute  ressource  ,  vu  qu'en  autre  médecin  je  ne 
m'encourage. 

anc.  cat.  Recobrament.  arc.  esp.  Recobra- 
miento.  port.  Recobramento.  it.  Ricupera- 
mento. 

7.  Récupération,  s.  f. ,  lat.  récupéra- 
tions/h ,  recouvrement. 

En  récupération  del  compromes. 

Statuts  de  Montpellier  du  XIIIe  siècle. 
En  recouvrement  du  compromis. 
En  las  récupérations  de  las  corts. 

TU.  du  xme  sièc.  Doat,  t.  CXVI1I ,  fol.  86. 
Dans  les  recouvrements  des  cours. 
cat.    Recuperaciô.    esp.    Récupération,    port. 
Recuperacâo.  it.  Recitperazione. 


COB  4  0.3 

COBRIR,  cubrir,  v.,  lat.  coopcrirc, 
couvrir,  cacher,  garantir. 
La  mar  creys,  e  passa  lo  ribage, 
Comenza  a  cubrir  l'isla. 

V.  de  S.  Honorât. 
La  mer  croît  et  passe  le  rivage ,  elle  commence  à 
couvrir  l'île. 

Si  cura  la  nibles  cobr'  el  jorn  lo  be  ma. 
Poème  sur  Roècc. 
Comme  le  brouillard  couvre  le  jour  le  bon  malin 

E  no  s  sap  del  mien  colp  cobrir. 

Marcabrus  :  D'aisso  laus. 
Et  ne  se  sait  garantir  de  mon  coup. 

Fig.     E  sai  ben  cobrir  mon  talan 
D'aisso  que  plus  volria. 

Garins  le  Brun  :  Nueg  e  jorn. 
Et  je  sais  bien  cacher  mon  désir  de  ce  que  je  vou- 
drais le  plus. 

Mas  amors  qu'es  en  mi  clausa 
No  s  pot  cobrir  ni  celar. 

B.  de  Ventadour  :  Amors  et  (rue. 
Mais  l'amour  qui  est  enfermé  en  moi  ne  se  peut 
couvrir  ni  celer. 

Part.  pas.  Estan  ab  las  donas  gensors 
Sobre  pâli  cobert  de  flors. 

G.  de  Berguedan  :  Cossiros. 
Sont  avec  les  dames  les  plus  gentilles  sur  un  tapi-. 
couvert  de  fleurs. 

Pero  ab  motz  cubertz  li  vau  parlan. 

Peykols  :  D'un  bon  vers. 
Pourtant  je  vais  lui  parlant  à  mots  couvais. 
Ccberta  traeios. 

G.  Riquier  :  Cristias  vey. 
Trahison  cachée. 
anc.  fr.         E  seient  cuvert. 

Anc.  trad.  du  Psaut.  de  Corbie ,  ps.  108. 
Ne  feroit  à  son  frère  duc  de  Bourgogne  ayde 
eu  appert,  n'en  couvert. 

Monstrelet,  t.  I,  fol.  206. 
cat.  esp.  port.  Cubrir.  it.  Coprire. 

1.  Cubertament  ,  adv . ,  en  cachette. 
Qu'ie  us  mostrei  cubertament 
Que  vos  amava  mais  que  re. 

Arnaud  de  Marueil  .-  Si  que  vos  e^. 
Que  je  vous  montrai  en  cachette  que  je  vous  ai- 
mais plus  qu'autre  chose. 

anc.  fr.  Point  ne  fut  trouvé,  car  il  sestoit  dé- 
party  et  en  allé  le  p'ius  cotwertement  qu'il 
avoit  peu. 

Monstrelet,  t.  I",  fol.  49- 

esp.  Cubiertamente.  it.  Copertamente . 


î>i 


cor, 


3.  Curert,  s.  m.,  couvert,  toit. 

Lo  mens  degotz  chai  de  sobre  lo  sen  cdbert. 

Trud.  du  Code  de  Justinieitj  fol.  19. 
L'eau  de  ma  gouttière  tombe  sur  sou  toit. 
cai.  Cubert.  esp.  Cobcrtizo.  tort.  Coberta.  it. 
Coperto. 

/,.   Cubrimen,   s.  ,772.,    toit ,   plafond, 
lambris. 

Plus  es  al  paubre  vc/.er  lo  cel  que  al  rie  lo 
cuBRiMts  danrat. 

T;v/rf.  deBèdc,  fol.  71. 
Mieux  est  pour  le  pauvre  de  voir  le   ciel  qu'au 
riche  le  lambris  doré. 

leu   pansue!   lo   fundament   del  cubriment 
coma  savi  maestro. 

Trad.  de  l'Epit.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
Je  posai  le  fondement  du  toit  comme  sage  maître. 

it.  Coprimento. 

5.  Cuberta,  s./.,  couverture,  protec- 
tion. 

E  fassan  las  cubertas  sobr  'els  cavals  gitar. 

Guillaume  de  Tudela. 
Et  qu'ils  fassent   jeter   les   couvertures   sur    les 
chevaux. 
Fig.       Fiels  amix  es  forz  ccberta. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  75. 
Un  fidèle  ami  est  une  forte  protection. 
Awc.  fr.  Donne,  mon  père,  la  couverte 
Qui  est  sus  mon  cheval  morel. 
Fabl.  et  cont.  anc.  ,  t.  I ,  p.  482. 
cat.  Cuberta.  esp.  Cubierta.  port.  Cuberta. 

G.  CUBERTOR,  S.  7)1.,  lat.   COOPERTORi«W  , 

couverture  de  lit. 

Colgat  ab  si  desotz  son  ccbertor 

B.  de  YentadouR  :  En  amor  truep. 
Couché  avec  elle  sous  sa  couverture. 
Loc.  Cuian  far  cubertor 

A  tolz  los  falhirnens. 

Sat  de  Mons  :  Al  Lon  rey. 
Croient  faire  couverture  à  toutes  les  fautes. 

—  Couverte,  terme  de  fauconnerie. 
Doas  penas  d'engal  valor 
En  la  coa  son  coeertor. 

Deudls  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Deux  pennes  d'égale  force  sont,  la  couverte  en  la 
queue. 

.  fk.  Duquel  lit  lé  couvertoir  estoit  de  drap 
de  soye  vermeil. 

MoNSl  nu.i  :    1.  1  .  i'.l 


cor, 

Ne  traie  à  soi  le  covertor... 
Le  covertor  sosliève  atant. 

Roman  de  Partonopeus  ,  t.  I ,  p.  3g. 
esp.  Cobertor. 

7.  Coopertura  ,  s.  f.,  couverture,  toit. 

El  temps  que  'lh  cardenal  ero  enclaus  per 
la  electio  del  papa ,  el  dizia  per  trufa  als  altres 
cardenals:  «  Descnbram  aquesta  maio,  quar  lo 
Sanh  Esperit  no  pot  passai-  a  nos  per  tantas 

COOPERTURAS.  » 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  197. 
Au  temps  que  les  cardinaux  étaient  renfermés 
pour  l'élection  du  pape,  il  disait  par  moquerie  aux 
autres  cardinaux  :  «Découvrons  cette  maison,  car 
le  Saint-Esprit  ne  peut  arriver  jusqu'à  nous  à  tra- 
vers tant  de  couvertures.  » 

8.  Cubertura ,  s.  f.,  couverture,  pro- 
tection. 

Ni  contra  mort  ressort  ni  cubertura. 
Marcabrus  :  Auiatz  de  eban. 
3STi  contre  mort  résistance  ni  protection. 

Fig.  Car  senes  geing  e  senes  cubertura. 

Pierre  d'Auvergne  :  Si  anc  nuls. 
Car  sans  fraude  et  sans  couverture. 

cat.  Cubertora.  esp.  Cobertura.  it.  Copritura. 

9.  Coberturier,  s.  m.,  couverturier , 
faiseur  de  couvertures. 
Coberturiers  e  soteeliiers. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  45. 
Couverturiers  et  faiseurs  de  housses. 

10.  COBERCELLAR,  V.  ,   COUVrir. 

Rescondon  e  cobercellon  lurs  mais. 
V.  et  Vert.  ,  fol.  69. 
Ils  cachent  et  couvrent  leurs  maux. 

1  1.  Cubresel,  s.  m.,  couvercle. 

Cant  agron  garât  del  sépulcre  lo  cubresel. 

V.  de  sainte  Magdelaine. 
Quand  ils  eurent  regardé  le  couvercle  du  sépulcre. 

anc.  fr.     Et  couvers  d'un  converse!. 

Réc.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  202. 

12.   Descobrir  ,   riEsciiBRiR ,    v. ,    dé- 
couvrir. 

No  las   DESCOBRIRA. 

Titre  de  g85. 

\'  Les  découvrira. 

Per  descobrir  los  tiespassans  per  lo  terra  - 
dor  de  Nerr.ze. 

/  :     le  i433    lh  ■    l.  Nîmes,  t.  111    pr.,p.  2^6'. 


COH 

Pour  découvrir  les  passants  par  le  territoire  Je 
finies. 

Estiers  non  aas  dir  mon  falen 
Ni  pescubrir  mon  desirier. 

Deudes  de  Prades  :  En  un  sonct. 
Autrement  je  n'ose  dire  mon  envie  ni  découvrir 
mon  désir. 

Part.  pas.  Qa'el  castelh  on  se  fai  servir 
Ja  sia  per  me  desccbertz. 

Arnaud  de  Marueil  :  A  guisa  de. 
Que  le  château  où  elle  se  fait  servir  soit  jamais  dé- 
claré par  moi. 

Loc.  E  qu'ien  '1  disses  un  escac  sotilmen 
En  descubert,  quai'  plus  bel  joc  séria. 
Bernard  d'Auriac  :  S'ieu  agues. 
Et  que  je  lui  disse  un  échec  subtilement  à  décou- 
vert ,  car  le  jeu  serait  plus  heau. 
cat.  esp.  tort.  Descuhrir.  it.  Scoprirr. 

i3.  Descobrire,  s.  m.,  déceleur. 
Ai  !  pros  dompna ,  sobrevalens,  no  ns  pes 
Si  'n  aissi  us  sui  de  m'  amor  descobrire. 

B.  Zorgi  :  Aissi  col. 
Ah!  méritante  dame,  la  plus  distinguée,  qu'il  ne 
vous  pèse  pas  si  je  vous  suis  ainsi  déceleur  de  mon 
amour. 
anc.  fr.  Des  avant-coureurs  et  descouvreurs. 

Amyot,  Trad.  de  Plut.,  vie  de  Marcellus. 
cat.  Esr.  Descubridor.  port.  Descobridor.  it. 
Scopritore. 

i4«  Descobertura ,  s./.,  découverte. 
Loc.  Quar  senes  gienh  et  A  descobertura 
Fai  a  totz  vezer 
Cum  ponha  en  se  dechazer. 

G.  F.udit  :  Si  anc  nulhs. 
Car  sans  engin  et  à  découvert ,  fait  voir  à  tous 
comment  il  s'efforce  à  se  déchoir. 
ANC.   FR. 

Une  descouverture  de  malignité  cachée. 

Amyot,  Trad.  de  Plut.,  vie  de  Sylla. 
Afin  qu'il  me  semblast  qu'il  eût  prins  sa- 
laire  pour   la   descouverture   de   l'empoison- 
nement. 

Macault,  Trad.  des  Apopht.,  fol.  3u. 
it.  Scopertura. 

i  5.  Recobrir,  v.,  recouvrir. 

Descobre  me  soptozamen 
Pneis  me  recobri  bellamen. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Je  me  découvre  suintement ,  puis  je  me  recouvre 
bellement . 
anc.  cat.  Ricobrir   it.  Ricoprire. 

I. 


coc  425 

COCA ,  cocha  ,  s.  f. ,  besoin ,  nécessité , 
presse. 

Per  c'  om  ditz  que  may  val  en  cecHA 
Amicx  que  aur. 

Amanieu  DES  Escas  :  Dona  per. 
C'est   pourquoi  on  dit  qu'ami  vaut  mieux  qu'or 
dans  le  besoin. 

Cocha  dona  entendement. 

Libre  de  Sencqna. 
Besoin  donne  entendement. 

Car  failliron  a  la  coca  maior. 

P.  de  Durban  :  Peironet. 
Car  ils  manquèrent  dans  la  plus  grande  presse. 

2.  Cochos,    adj. ,    pressé,    empressé  , 
prompt. 

Al  anar  suy  ieu  cochos, 
Mas  al  tornar  coru  séria  ? 

Cadenet  :  Amors  e  com. 
A  l'aller  je  suis  pressé  ,  mais  au  retourner  com- 
ment serais-je? 

So  qn'hom  pins  vol  e  don  es  plus  cochos. 

Pons  de  Capdueil  :  So  qu'hom. 
Ce  que  l'homme  veut  plus  et  dont  il  est  plus  em- 
pressé. 

3.  Cochosamen,    ado.,   promptement, 
hâtivement. 

S'en  den  anar  cochosamens  al  cofessor. 
V.  et  Vert.,  fol.  68. 
S'en  doit  aller  promptement  au  confesseur. 

E  per  tan  no  s  laissa  d'anar 
Cochosament. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  io. 
Et  pourtant  ne  se  laisse  d'aller  promptement. 

4«  Cochar,  coichar,  v.,  poursuivre, 
hâter,  presser. 

E  non  ty  vuelhas  cochar. 

Trad.  de  tr.  de  l'Arpentage  ,  c.  4«. 
Et  ne  te  veuilles  presser. 

El  talans  mi  cocha. 
Hameus  de  la  Broquerie  :  Mentrc  que. 
Le  désir  me  presse. 

Vos  coichan  fort  dolors  e  malanansa. 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Douleur  et  tourment  vous  pressent  fort. 
Cochet  de  venir. 

PHILOiMENA. 

Se  hâta  de  venir. 
Pus  qu'el  nauebier,  can  ve  lo  bel  teuis  clar, 
Que  s  coch1  e  cor  tro  qa'es'en  auta  raar. 
PiEnRE  Espagnol  :  Entre. 

54 


4^6 


coc 


Plus  que  le  nocher,  quand  il  voit  le  beau  temps 
clair,  qui   se   hâte  et   court  jusqu'à  ce  qu'il  esl  en 
haute  mer. 
Part.  prés.  snbs. 

Qc  li  tarean  no  s  mesclon  al>  Parden, 
Ni  li  cocu  vn  al>  selhs  que  y  van  ab  sen. 
Ozils  he  CadARTZ  :  Assatz  es. 
Que  les  tardifs  ne  se  mêlent   avec  les  ardents,  ni 
les  empressés  avec  ceux  qui  y  vont  avec  sens. 
Part.  pas. 

Mas  drcilz  cocuatz  non  a  sen  ni  membransa. 
P.  Vidal  :  Quant  liom  onralz . 
l\i.iis  galant  preste  n'a  sens  ni  mémoire. 
Substantif.  Q'umilitat/.  merceian  vos  preses 
D'aquest  cochât,  sofracbos  de  tôt  Les. 
A.IMERI  de  Peguilain  :  Atressi  m  pren. 
Qu'en  accordant  merci  indulgence  vous  prît  pour 
ce  malheureux ,  prive  de  tout  Lien. 

5.    Cochadamen,    ade ,    promptement, 
hâtivement. 

Messages  m'es  vengnlz  cochadamen... 

E  defermet  la  porta  cochadamen. 
Pioman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  96  et  6. 
Messager  m'est  venu  hâtivement... 
Et  ouvrit  la  porte  promptement. 

G.  Coita,  cuita,  s./.,  presse,  besoin, 
empressement. 

Don  a  coita  e  sofraya. 

PiEP.r.E  d'Auvergne  :  Bel  m'es. 
Dont  il  a  besoin  et  manque. 

Loc.       Que  fallon  a  la  coita  amie. 

ARNAUD  de  Makueil  :  Ancmais. 
Qu'amis  manquent  au  besoin. 
anc.  fr.  A  son  ami  l'envoie  à  coite  d'esperon. 
Adam  de  i.A  Halle  ,  du  roi  de  Sezile. 
Qui  fuient  vers  Lille  à  granz  coites. 
G.  GriART,  t.  II,  p.  480. 
Par  petites  jornées  vont,  n'ont  pas  trop  grant 
quoi  te. 

Roman  de  Berte  ,  p.  182. 

ANC.    ESP. 

Hobe  con  la  gran  cojta  rogar  à  la  mi  vieja. 
Poesias  del  Arcipieste  de  Mita  ,  cop.  903. 
Fallecer  te  ha  à  la  cojta  como  la  mala  renta. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  5o. 

7.  Coitos,  adj. ,  pressé,  passionne,  né- 
cessiteux. 

Doa  pins  es  coitos. 
T.  du  Dauphin  et  de  Peyt.ols  :  Dalfin. 
Dont  il  est  plus  empressé. 


COC 

D'aqaest  amor  soi  tan  coitos. 

G.  Rldel  :  Quan  lo  rossinliols. 
Je  suis  si  passionné  de  cet  amour. 
De  la  bella  don  soi  coitos. 

Raimond  de  Miraval  :  Cel  que 
De  la  belle  dont  je  suis  passionné. 

Ja  bom  coitos  non  torn  de  vos. 

P.  Cardinal  :  Predicator  tenc. 
Jamais  homme  nécessiteux  ne  vient  de  chez  vous. 

anc.  fr.  François  celé  part  s'acbeminent, 
Coiteux  de  grever  l'ost  contraire. 
G.  Gl'iart,  an  I2:ji  ;  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  1018. 

8.  Coitozamen  ,   adv. ,  promptement  , 
avidement. 

Un  jorn  manja  coitozamen  , 
Autre  non  vol  manjar  nien. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Un  jour  mange  avidement ,  un  autre  ne  veut  man- 
ger rien. 

9.  Coitar,  v. ,  presser,  hâter. 

E  denria  ses  pins  coitar. 

Giraid  de  Borneil  :  A  ben  ebantar. 
Et  je  devrais  sans  plus  hâter. 

E  fora  gensor 

Que  s  coitesso  del  loc  cobrar 
On  per  Melcbior  e  Gaspar 
Fon  adoratz  l'Altisme  tos. 

Pierre  du  Vilar  :  Sendalz  vermelbs- 
Et  ce  serait    mieux  qu'ils  se  pressassent  de  re- 
couvrer le  lieu  où  par  Melchior  et  Gaspard  fut  adore 
l'enfant  Très-Haut. 

Part.  pas.     So  don  pins  sera  coitatz. 

Giraud  de  Borneil  :  Quan  branca. 
Ce  dont  il  sera  plus  pressé. 
Loc.     Tan  malament  m'avez  oi  assalida 
A  coitada  dels  espérons. 
Un  troubadour  anonyme  :  Quan  escavalrei. 
Vous  m'avez  aujourd'hui  si  méchamment  assaillie 
à  coups  pressés  des  éperons. 

anc.  fr.  La  mortz  nos  coite  et  esperone... 
Merciers,  tu  es  nioust  tost  coitie, 
Dit  li  sires,  de  gages  prendre. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  321,  et  t.  III,  p.  2j. 

ANC.    ESP. 

Cojtando  el  caballo  magar  era  liviano. 

Poema  de  Alexandro,  cop.  6'56" 

Mas  el  poble  coytado  serunie  esta  temeroso 
Que  sera  soberbiado  del  rico  poderoso. 

Poesias  del  Arcipieste  de  Hila  ,  cop.  7<>  I 


COi) 

ÏO.  CoYTADAMENT,  nd(>.,  proillptCIUCnt . 
Pren  un  cauteri  coytadamen...  Tu.eaute- 

lîza  COYTADAMENT. 

TracL  d'Albucasis,  fol.  12  et  4^. 
Prends  «n  cautère  prvmptement. ..  Toi ,  cautérise 
promptement. 

11.  Sorrecochar,  v. ,  liait'!',  empresser. 
Que  trop  nie  vuoill  .sorrecochar. 

P.  VlDAX  :  Ges  del  joi. 
Que  je  nie  veux,  trop  empresser.    . 

COCENA,  s.f. ,  matelas,  oreiller. 
Cocena  plena  de  lana. 

Trad-  d'Albucasis,  fol.  (>3. 
Matelas  plein  île  laine. 

anc.  esi>.  Cochedra. 

COCODRILII,  cocoDRiLLE ,  s.  m.,  lat. 
crocomixMs ,  crocodile. 

Cocodrilhs  es  una  Lestia  niala. 

Na  taras  d'alcunas  bestias. 
Le  crocodile  est  une  méchante  bélc. 

Eutro  el  ventre  del  coconRitLE...  Coco- 
drille  fa  uous  iiiaîors  que  auca. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  -»47  et  277. 

JusqUes  au  ventre  du  crocodile...  Le  crocodile 
fait  des  œufs  plus  grands  qu'oie. 

CAT.  Cocodrillo.  esp.  port.  Cocodrilo.  it.  Coc- 
codrillo. 

2.  Calcatrics,  s./.,  crocodile. 

Qualcatricx  es  una  Lestia  que  deuiora  eu 
.ligua,  e  a  gran  testa  e  longua,  e  mort  de  dens 
verenozas  duranient. 

Liv.  de  Sjdrac ,  loi.  3/j. 

Le  crocodile  est  une  bêle  qui  habite  dans  l'eau  , 
et  a  grande  et  longue  tète  ,  et  mord  durement  avec 
dents  venimeuses. 

C'atrelan  nii  plai  lo  volers 
D'un  lop  o  d'una  calcatrics. 

P.  Cardinal  :  De  sir  ventes. 
(Qu'autant  me  plaît  le  vouloir  d'un  loup  ou  d'un 
1  rocodile. 
anc.  fb.  Le  cacatrix  est  beste  iière 

Et  maint  ades  dans  la  rivière 
De  ce  fleuve  que  Nil  a  nom. 
Le  Bestiaire.  Carpentiek,  t.  1  ,  col.  ioo^- 

lsp.  Cocadrix. 

CODE,    coide  ,    *.    m.,   lat.    çubmus , 
coude. 


COD 


4^7 


Ab  que  eobris  mos  codes,  c'  ai  rognos. 
Berengeu  de  Puivert  :  Mal'  avantura. 
\vce  quoi  je  couvrisse  mes  coudes,  que  j'ai  ro- 
gneux. 
TroLero  lo  sanh  home  que  per  Dieu  pena 
Nutz  coides,  a  genolhs,  a  plana  terra. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  8/j. 
Ils  trouvèrent  le  saint  homme  qui  s'afllige  pour 
Dieu  ,  nu-coudes ,  à  genoux  ,  à  rase  terre. 
Dislocatio  del  coyde. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  68. 
Dislocation  du  coude. 

cAT.   Colse.  esp.  Coda.  it.  Cubito. 

—  Coudée. 

E  ferou  Ios  de    X   codes  de    preon  et   de 
XX  codes  d'ample. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  loi.  12. 
Et  les  firent  de  dix  coudées  de  profondeur  et  de 
vingt  coudées  de  largeur. 

esp.  Coda.  port.  Covado.  it.  Cubito. 

2.  Coyda,  s.f.,  coudée. 

Quaranta  coydas  ses  mentir. 

Contricio  e  penals  injernals. 
Quarante  coudées  sans  mentir. 

3.  Coydat,  s.  m.,  coudée. 

Arbre  no  plus  haut  de  dos  coydatz. 
Lor  estatura  es  de  ruiech  coydat  ses  plus. 
Elue,  de  lus  propr.j  fol.  201  et  2^6. 
Arbre  pas  plus  haut  de  deux  coudées. 
Leur  stature  est  de  àemi-coiidee  sans  plus. 

4.  Copdada,  s.f.,  coudée. 

Que  cinq  copdadas  d'aut  a  de  mesura  plana 
Lo  raolou  de  la  lenha. 

V .  de  S.  Honorât. 
Vu   que   le  tas  de  bois    a    de  mesure  unie    cinq 
coudées  de  haut. 

cat.  Colsada. 

5.  Acoudar  ,    acoltar,   v. ,  accouder , 
appuyer  sur  le  coude. 

Sol  que  s'apil  et  s'acolt. 

Kambaud  d'Orange  :  Ben  s'eschai. 
Pourvu  qu'il  s'appuie  et  s'accoude. 
Part.  pas.  S'era  un  de  sos  decipols  acoudatz 
el  sen  de  Jhesus. 

Frag.  de  trad.  de  la  Passion. 
Un  de  ses  disciples  s'était  accoudé  au  sein  de  Je'sus. 
Uoa  veilla  desotz  un  pin 
Que  jac  e  stet  acoudada. 

Roman  de  J 1121  fie,  fol.  5q. 


4*8 


COD 


Une  vieille  qui  fut  gisante  sous  un  pin  et  su  tint 
accoudée. 

Airc.  fr.  Là  se  cuida  et  prendre  e  acoter. 
Roman  d'Agolant.  Bekker ,  v.  397. 
esp.  Acodar. 

CODENA,  s.  /.',  couenne. 

Que  sia  cauterizada  la  codena  entro  al  os. 

Trad.  d'Albucasis,  loi.  2. 
Que  la  couenne  soit  cautérisée  jusqu'à  l'os. 
it.  Cotenna. 

CODERC,  conderc,  s.  m.,  lat.  code- 
tus ,  pelouse ,  pâturage  communal. 

Codeta  apellatur  ager  trans  Tiberim  ,  quod 
in  eo  virgulta  nascuntur  ad  caudarnm  equîna- 
rum  similitudinem. 
Sext.  Pomp.  FESTUs,Z>e  verb.  signif.,  lib.  3,  p.  85. 

On  trouve  dans  les  preuves  de  l'his- 
toire de  Nîmes,  t.  III,  p.  261  : 

Ripas  ipsius  totins  plani  et  pratorum  sive 

CODERCORUM. 

Titre  de  1438. 

Carpentier,  t.   II,  col.   1008,  rap- 
porte divers  autres  titres  où  on  lit  : 

Codercum  commune...  portionem  pascuo- 
rum,  communitatuui  et  codercorum,  etc. 
Aqui  viratz  donar  tant  colp  aperc 
Que  tan  mil  ne  caego  per  lo  coderc. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  II. 
Là    vous    verriez    donner    ouvertement   tant   de 
coups ,  que  plusieurs  mille  en  tombent  par  la  pe- 
louse. 

E  'ls  paucs  enfans  pasc  e  coderc. 

Rambaud  d'Orange  :  Car  douz. 
Et  nourrit  les  petits  enfants  dans  le  pâturage. 
Quan  reverdeion  li  conderc. 

Hameus  de  la  Broquerie  :  Quan. 
Quand  les  pelouses  reverdissent. 

2.  Coxderser,  s.   m. ,  lieux   herbeux, 
herbages,  pâturages. 

Las  maizos,  e  'ls  condersers,  e  'ls  esartz,  e 
'ls  gazains,  si  faits  n'avian. 

Tit.  de  1205.  Arch.  du  Roy.,  J.,  3i8. 

Les  maisons  et  les  pâturages ,  et  les  de'frichements, 
et  les  gaignaux  ,  s'ils  en  avaient  faits. 

3.  Conurech  ,  adj. ,  herbeux,  qui  est 
en  prairie,  en  pâturages. 

Terras  crmas  e  condrechas. 

Tit.  de  I2qq.  Arch.  du  Roy.,  ,/.,  q. 
Terres  incultes  et  en  pâturages. 


COI) 

Lo  tendrio  condreg  a  lor  cost  et  a  loi  nies- 
sio  tro  a  vingt  ans. 

TU.  de  1277.  Doat,  t.  LXXXVII ,  fol.  5o. 

Le  tiendraient  en  pâturage  à  leur  coût  et  à  leur 
de'pense  jusqn'à  vingt  ans. 

Tôt  entierament  erm  e  condreg. 

Tit.  de  1276.  Arch.  du  Roy.,  J.,  321. 
Tout  entièrement  de'sert  et  herbeux. 

/|.  Condergar,  v. ,  faire  germer,  faire 
fleurir,  épanouir. 

Fig.     Qu'ops  m'es  c'amas  e  conderga 

Sens,  que  no  s'  escamp  ni  s  derga. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes. 
Qu'il  est  besoin  que  j'amasse  cl  fasse  genner  seus , 
de  manière  qu'il  ne  se  répande  et  ne  s'exalte. 

—  Épanouir. 

Greu  er  qu'en  leis  conderga 
Fis  jois  ses  ûama  gresesca. 

Rambaud  d'Orange  :  Car  douz. 
Il  sera  difficile  que  pure  joie  fleurisse  en  elle  sans 
ilamme  gre'geoise. 

CODI,  s.  m.,  lat.  coDicew,  code. 

Per  negun  codi. 
Un  troubadour  anonyme  :  Dieus  vos  salve. 
Par  nul  code. 
anc.  cat.  Codi.  esp.  port.  Codigo.  it.  Codice. 

i.  ConiciL,  coniciLLE,  s.  m.,  codicil- 
uis  ,  codicille. 
Per  razon  de  codicil. 

Tit.  de  1280.  Doat,  t.  CLXXTV,  fol.  88. 
Pour  raison  de  codicille. 
La  derreirana  volontatz,  sia  testament  o  sia 

codicilles. 

Cou  t.  de  Gourdon  de  I2ijq. 
La  dernière  volonté ,  soit  testament  ou  soit  co- 
dicille. 
cat.  Codicil.  esp.  Codicilo.  port.  it.  Codicillo. 

3.  ConiciLLAR,*  v. ,  faire  un  codicille. 
Part.  prés,  substantiv.  Testaire  codicillant... 
et  présent  codicillant. 

Tit.  de  i5o2.  Doat,  t.  XLVI,  fol.  246. 
Testateur  codicillant...  et  présent  codicillant. 
anc.  esp.  Codecillar.  it.  Codicillare. 

CODOING,  s.  m.  t  lat.  cydonêw/î  ma- 

lam ,  coing. 
Non  pretz  vostra  menassa,  F....,  un  codoing. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  20. 
Folquet ,  je  ne  prise  votre  menace  un  coing- 
cat.  Codouy.  it.  Cotogna. 


COF 
CODORN1TZ,    s./.,    lat.    coturnix , 
caille. 

De  conoRNiTz  o  calha. 
Premier  en  ela  codornitz  o  callas  foro  tro- 

badas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1^4  et  168. 

De  eodorniz  ou  caille. 

Codorniz  ou  cailles  furent  premièrement  trou- 
vées en  elle. 
esp.  Codorniz. 

COFA,  s./.,  cornette,  coiffe. 
Que  porta  cofa  cornuda. 

G.  de  Berguedan  :  Bernait  diU. 
Qui  porte  coiffe  cornue. 

—  Bonnet ,   calotte   que  les  chevaliers 
portaient  ordinairement  sous  le  casque. 

E  feric  Olivier  un  colp  desmesurat 
C'un  Cartier  de  la  cofa  li  abatet  el  prat. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  l632. 
Et  il  porta  à  Olivier  un  coup  excessif,  tellement 
qu'il  lui  abattit  sur  le  pré  un  quartier  de  la  coiffe. 
Capels ,  cofas  et  elins  agutz. 

R.  Vidal  de  Bezaldun  :  Unas  novas. 
Chapeaux ,  calottes  et  casques  pointus. 
Akc.  fr.  Il  lavoit  ses  mains  et  sa  bouche ,  et 
ostoit  son  chaperon  et  sa  coi/e...  Nule  foiz 
an  jour  de  vendredi  il  ne  ruuoit  coife. 
V.  de  S.  Louis  j  p.  3i4  et  36g. 
Dou  branc  d'acier... 
Tranche  la  coi/e  et  la  ventaille. 
R.  d'Atys  et  de  Profilas ,  Gloss.  sur  Joinville. 
cat.  esf.  Cofia.  tort.  Coi/a.  it.  Cuffia. 

COFIN,  s.  m.,  lat.  cophinms  ^panier, 

corbeille. 
Culhiron  XII  cofins  plens. 

Trad.  du  Nouv.  Test.  S.  Jean  ,  cb.  5. 
Ils  ramassèrent  douze  corbeilles  pleines. 
anc.  fr.     Coffin  porter  e  le  cabas. 

Eustache  Deschamps,  p.  i34- 
cat.  Cofi.  esp.   Cofin.  it.  Cofano. 

COFRE,  s.  m.,  coffre,  corbeille. 

Mantenent  venc  al  monestier; 
Non  aient  cofres  ni  saumier. 

V.  de  S.  Honorât. 
Vint  de  suite  au  monastère  ;   il  n'attend  coffres 
ni  bête  de  somme. 

Trenta  cofres  totz  pies  de  flors. 
Un  troubadour  ANONYME  :  Senior  vos  que. 
Trente  corbeilles  toutes  pleines  de  fleurs. 
<\t.  esp.  tort.  Cqfre,  it.  Cofana. 


COG  429 

COG1TAR,  v. ,  lat.  couitarc,  penser, 
concevoir. 

Non  es  lenga  que  comtaT  ho  pogues  ni  dir, 
ni  cor  d'orne  pessar  ni  cogitak. 

Philomena. 
Il  n'est  pas  langue  qui  pût  le  conter  et  dire,  ni 
cœur  d'homme  penser  et  concevoir. 

Que  m  perdon  inos  peccatz 
Que  ai  pessan  cogitatz. 
Le  frère  mineur  moine  de  Foissan  :  Cor  ay . 
Qu'il  me  pardonne  mes  péchés  que  j'ai  conçus,cn 
pensant- 

Una  nueyt  laqualh  me  cogitava  de  la  sa- 
grassio. 

Philomena. 
Une  nuit  que  je  pensais  à  la  consécration. 
anc.   fr.   Il  est  bon  à  chacun  de  cogiter  la 
chose,  avant  qu'elle  se  die. 

Roman  français  de  Fierabras. 
anc   cat.  anc.  esp.  Cogitar.  it.  Cogitare. 

2.  Cogitatio,  s.f.,  lat.  cogitatio,  pensée. 

Totas  sas  cogitacios. 

Bref,  d'amorj  fol.  65. 
Toutes  ses  pensées. 

No  laisar  en  ton  cor  creisser  malas  cogita- 
tions... Contrasta  a  la  cogitatio  del  pechat. 
Trad.  de  Bede,  fol.  60. 
We  laisse  croître  en  ton  cœur  mauvaises  pensées-.. 
Résiste  à  la  pensée  du  péché. 
anc.  cat.  Cogitaciô.  anc  esp.  Cogitacion.  it. 
Cogitazione . 

3.     CuiDAR,    CUIAR  ,    V.  ,     lat.     COglTAR , 

croire ,  penser,  imaginer,  projeter. 
No  cuid  qu'e  Roma  oin  de  so  saber  fos. 
Poème  sur  Boéce. 
Je  ne  crois  pas  qu'il  fût  dans  Rome  homme  de  son 
savoir. 
Senher,  e  doncs  cuiatz  qu'ie  us  aui  per  fort? 

Aimeri  de  Peguilain  :  Domna  per  vos. 
Seigneur,  et  vous  pensez  donc  que  je  vous  aime 
très  fort  ? 

Dona,  que  cuidatz  faire 
De  mi ,  qui  vos  am  tan  ? 
B.  de  Ventadour  :  Quan  la  doss'  aura. 
Dame ,   que  pensez-vous  faire  de  moi ,  qui  vous 
aime  tant? 

Pero  no  s  cug,  si  be  m  soi  irascutz... 
Ja  '1  diga  ren  que  sia  outra  mesura. 

Folquet  de  Marseille  :   Sitôt  me  soi. 
Pourtant  qu'elle  ne  s'imagine  pas,  bien  que  je  sois 
irrité...  que  je  lui  dise  jamais  rien  qui  soit  outre 
mesure. 


43o 


COG 


—  Faillir  à. 

El  papagnai  <  i  gkt  raorir, 
Tal  paor  ac  île  sou  senbor. 
\i  \  un  m  Carcasses  :  Dins  un  vergier. 
Le  çeTroquelJaillit  à  mourir,  toile  peur  il  eut  de 
sou  soigneur. 

Cuget  issir  de  son  sen. 

V.   et  Vert.,  fol.  75. 
Il  Jaillit  à  sortir  de  son  sens. 
Part.  prés.  Cuian,  cuiaires  priins  premiers. 
G.  AdhEMAB  :  Comensamcn  : 
Pensant  ,  rêveur  tout  d'abord. 

anc.  fr.  Et  j'en  cuit  bien  venir  à  cbief. 

Fubl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  180. 
Li  preis  fu  si  plains  de  rousée 
kc  tute  est  la  snris  moiliée, 
Dune  cuida  bien  estre  noiée. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  71  et  72. 
La  terre  aver  tute  kuidoent. 

Roman  de  Pion  ,  v.  6269. 

esi'.  port.  Ctiidar.  anc.  it.  Coitare. 

M.  de  La  Ravallière,  dans  son  Glos- 
saire sur  le  roi  de  Navarre ,  a  dérivé  ce 
mot  du  latin  credere  ,  au  lieu  de  le  dé- 
river de  co«ttar<?  ;  il  s'étonne  de  ce  que 
les  trouvères  ne  lui  ont  pas  donné  un 
sens  aussi  étendu  qu'au  mot  français 
croire;  il  a  raison  de  dire  que  cuider 
signifie  penser,  présumer,  soupçon/ter, 
avoir  doute,  mais  c'est  parce  qu'il  vient 
de  cogitare. 

4.  Ccg,  cut.  cuit,  .v.  m.,  idée,  pensée, 
réflexion ,  doute. 

Don  anc  failbi  en  cutz  ni  en  pensatz. 

A.  Brancaleon  :  Pessius  pessans. 
Dont  oneques  je  faillis  en  idée  et  en  pense'e. 
Aissi  ui  sui,  ses  totz  cutz  , 
De  cor  a  vos  rendutz. 

G.  de  Cabestaing  :  Lo  dous. 
Ainsi  je  me  suis  rendu  à  vous  de  cœur,  sans  au- 
cune réjlexion. 

esp.  Cuidado.  port.  Cuido,  cuidado.  anc.  it. 
Coto. 


Cuida,    cuia  ,  cuda  ,  s.  /.,  pensée, 
idée ,  conjecture. 

Doas  cuidas  aï,  compaingnier, 
Que  m  donon  joi  c  destovbiei   : 


COG 

Pet  la  bona  cuia  m'esgau. 

M\nc\BRUs  :  Doas  cuidas. 
Compagnon  ,  j'ai  deux  pensées  qui  me  donnent 
joie  et  trouble  :  par  la  bonne  pensée  je  me  réjouis. 

Ien  non  o  sai  mas  per  cuda. 

B.  de  Ventadour  :  Ai:  quantas. 
Je  ne  le  sais  que  par  conjecture. 
anc.  esi*.  Cuida. 

6.  Cucei,  s.  m.,  présomption,  pensée. 

Mo  cugei  conosc. 

Cadenet  :  Ab  loyal. 
Je  connais  ma  présomption. 

7.  Cuiamen  ,    s.    ni.  ,    avis  ,    pensée  , 
croyance. 

Al  cuiamen  de  nie , 
Moût  mi  ten  car  amors. 

Giraud  de  Borneil  :  Un  sonct. 
A  mon  avis ,  l'amour  me  tient  cher. 

8.  Cuiaire  ,  cugiaire  ,  s.  m. ,  penseur, 
rêveur,  présomptueux. 

Cuian  ,  cuiaires. 

G.  Adiie.mar  :  Comensamen. 
Pensant,  rêveur. 

Can  s'aizina  '1  cugiaire. 

Pierre  d'Auvergne  :  Gent  es. 
Quand  le  présomptueux  se  donne  l'air  avantageux. . 

anc.  fr.     Elle  disoit  que  grand  cuideur 
Estoit  de  trop  plaisir  avoir. 

Œuvres  d'Alain  Charlier,  p.  701. 
anc.  esp.  Cuidador. 

g.  Cuiairitz,  s./.,  rêveuse,  présomp  - 

tueusg. 
Adjectiv.  En  nul  non  trob  nna  corau, 
D'aquestas  amors  cuiairitz. 
Marcabrus  :  Doas  cuidas. 
De  ces  amours  présomptueuses  je  n'en  trouve  pas 
une  do  cordiale  dans  aucun. 

10.  Acuidameiv,  s.  m.,  idée,  pensée, 
réflexion. 

Gran  mal  m'a  fait  I'acuidamens  primers. 
Peyrols  :  Mot  m'entremis. 
La  première  idée  m'a  fait  grand  mal. 
ANC.  esp.  Acuitamiento. 

1 1.  Sobrecuiar,  v.,  être  présomptueux. 

Part.  pas. 
Totz  hoir,  orgolhos  es  ayssi  sobrecuiai/. 

V.  et  Vert. ,  fol.  8. 
Tout  bon  iuf  est  ainsi  présomp lueua 


COG 

anc,  l'R.  Tant  la  trouve  orguilleuse  et  fière , 
Et  sorcttidée  et  Lobancière. 

Roman  de  la  Rose,  v.  8624. 

12.  SOBRECUIAMENT,  S.  771.,  présomption. 
Sobrecuiament,  cant  hom  es  aissi  sobre- 
cuiatz,  que  cuia  plus  valer  e  saber  e  poder  que 
los  autres. 

V.  et  Vert.,  fol.  3. 
Présomption  ,  quand  l'homme  est  ainsi  présomp- 
tueux ,  qu'il  croit  plus  valoir  et  savoir  et  pouvoir 
que  les  autres. 

i3.  Trascuiar,  v.,   être  plein   d'assu- 
rance, être  téméraire. 

Part.  pas. 
De  tôt  es  trascuiatz,  vai  s'en  a  la  marina. 
V.  de  S.  Honorât. 
Il  est  entièrement  plein  d'assurance  ,  il  s'en  va  à 
la  mer. 

14.  Descuidar,  v.,  décroire,   négliger, 
dédaigner. 

Albert,  înan  fin  leial  aman 
N'an  fai  per  descuidar  clamor. 
T.  d'A.  Marquis  et  de  G.  Faidit  :  Gaucelm. 
Albert ,    maints   délicats    loyaux   amants    en  ont 
fait  clameur  pour  négliger. 

E  no  cresatz  qu'ieu  descut 
Aquo  qu'auran  vist  mcy  huelb. 
H.  de  S.-Cyr  :  Nulha  res. 
Et  ne  croyez  que  je   décroie  ce  que  mes  yeux 
auront  vu. 

Artus,  ja  no  t'azirar 

Qui  t  laidis  ni  t  descucha. 

Le  dauphin  d'Auvergne  :  Joglarelz. 
Artus  ,  ne  t'irrite  jamais  de  qui  que  ce  soit  qui 
t'injurie  ni  te  dédaigne. 
cat.  Descuydar.  esp.  tort.  Descuidar. 

15.  TJLTRACUIDAR  ,   OLTRACUIDAR,  V. , 

extravaguer,  outrecuider. 
Quar  cyl  m'a  fagb  oltracuidar 
Cane  no  m  vol  amie  apellar. 

GlRAUD  DF.  Borneil  :  Est  sonet. 
Car  celle-là  m'a  fait  extravaguer,  vu  que  oneques 
elle  ne  me  veut  appeler  ami. 

Part.  prés.  E  vole  volar  al  cel,  outracuidans. 
Richard  de  Barbezieux  :  Atressi  cum  l'olifant. 
Et  outrecuidant ,  voulut  voler  au  ciel. 
Part-  pas. 
Doncs  ben  lis  ien  ultracuiat  f'olatge  , 
Qaan  percassiei  ma  mort  e  mon  dampnatge. 
G.  Faidit  :  Tant  ai  suffert. 


COG 


43i 


Donc  je  fis  bien   extravagante  folie,    quand  je 
cherchai  ma  mort  et  mon  dommage. 

Pus  beutatz  fa  'ls  senatz  outracuiatz. 
P.  Vidal  :  Tan  me  platz. 
Puisque  la  Leauté  rend  les  plus  sensés  extrava- 
gants. 

anc.  rR.  Que  sa  biautez  me  fist  outrequidier. 
Le  roi  de  Navarre,  chans.  8. 

16.  Outracug,  s,  m.,  outrecuidance, 
extravagance. 

Que  per  outracug  es  peritz. 

Marcabrus  :  Pus  mos  coratges. 
Qu'il  est  péri  par  outrecuidance. 

17.  OUTRACUIDAMEN  ,   OUTRACUIAMEN, 

s.  m.,  outrecuidance,   extravagance. 
No  m  sia  dan, 
S'ieu  ai  dig  outracuidamen. 

GlRAUD  DE  Calan.SON  :  Bel  semhlan 
Ne  me  soit  dommage,  si  j'ai  dit  extravagance. 
Qui  vai  vanan 

Per  OUTRACUIAMEN. 

CadeNET  :  Pos  jois. 
Qui  va  se  vantant  par  outrecuidance. 

18.  Outrecuiador,  s.  m.,  dévergondé, 
arrogant. 

Outrecuiadors  que  non  prezon  penitentia. 
Revel.  de  las  penas  dels yferns. 
Dévergondés  qui  ne  prisent  la  pénitence. 
ANC.  fr.    Qui  de  peines  vengeresses 
Punit  les  outrecuideurs. 

Rémi  Belleau,  t.  II,  p.  55. 

COGOMBRE,  s.  m.,  lat.  ctscvms,  con- 
combre. 

Ha  frug  redon  cum  cogombre. 
Cogombre  freg  es  ;  laxa  lo  ventre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  204  et  205. 
Il  a  le  fruit  rond  comme  concombre. 
Concombre  est  froid  ;  il  relâche  le  ventre. 
it.  Cocomero. 

COGONOT,  s,  m.,  cagnard. 

Qu'el  cofundra  coartz  e  cogonotz. 
Romande  Gérard  de  PiossUlon ,  fol.  3.'j 
Qu'il  confondra  les  lâches  et  les  cagnards . 

COGOT,  s.  7?i.,  nuque,  chignon. 
Avautal  solon  apelar 
Li  Frances,  cais  per  desnot, 
So  que  nos  apelam  cogot. 

Deudes  de  Prades  ,  Au:,  cass- 


43a 


COG 


Les  Français  ont  coutume  d'appeler  avantal  , 
quasi  par  antiphrase ,  ce  que  nous  appelons  chi- 
gnon. 

Venc  un  cuirel  de  vays  la  cîutat,  e  feric  lo 
patriarcba  de  Jérusalem  per  l'nelh  dregt,  aissi 
que  per  lo  cogot  li  va  ixir. 

Philomena. 

Vint  an  trait  de  vers  la  cité,  et  frappa  le  patriarche 
île  Je'rusalem  par  l'oeil  droit,  de  sorte  qu'il  lui  va 
sortir  par  la  nuque. 

Ain  cauteri  en  meieg  loc  del  cap...  et  am 
canteri  en  coguot. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3. 

Avec  cautère  au  milieu  de  la  tête...  et  avec  cau- 
tère au  chignon. 

cat.  Cogot.  esi>.  port.  Cogote. 
COGUL,.?.  m. y  lat.  cucull^w,  coucou. 

Cum  appar  del  cant  del  cogul. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  28t. 
Comme  il  parait  par  le  chant  du  coucou. 

Qui  amor  sec  per  tal  libre, 
Cogul  tenga  per  colomba. 

A.  Daniel  :  Lanquan. 
Qui  suit  l'amour  par  tel  livre,  tienne  coucou  pour 
colombe. 

E  semhlon  lo  cogul,  que  no  sab  cantar 
niays  de  se. 

V.  et  Vert.,  fol.  23. 

Et  ils  ressemblent  au  coucou  ,  qui  ne  sait  chanter 
excepte'  de  soi. 

F/g.  —  Cocu. 

Ans  o  fe  per  so  mal  talent , 
A  lel  de  fol  e  de  cogul. 

G.  de  Berguedan  :  Mal  o  le. 
Mais  par  son  mauvais  désir,  il  le  fil  à  la  manière 
de  fou  et  de  cocu. 

cat     Cugiil.    esp.    CuchiUo.  tort.    Citco.   it. 
Cuculo. 

2.  Cogotz,  coouos  ,  s.  m. ,  cocu. 
A  dreg  son  coggos  e  sufren 
Selhs  qui  plus  s'en  fan  veziat. 

Deudes  de  Prades  :  No  m  puesc. 
Avec  justice   sont   cocus  et   souffrants    ceux  qui 
s'en  font  les  plus  rusés. 

Que  coguos  en  seretz  ses  falha. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  no  vas. 
Ouc  vous  en  serez  cocu  sans  faute. 

ANC  cat.  Cngus. 

?>.  Coutz,  s.  m.,  cocu,  cornard. 


COG 

Gnay  er  vezem  un  vilas  coutz  manens. 
G.  Anelikr  de  Toulouse  :  El  non  de  Dieu. 
Maintenant  nous  voyons  gai  un  vilain  cocu  riche. 
E  paratges  que  ebai  jos, 
E  vilas  coutz  son  prezat. 
G.  Anelier  de  Toulouse  :  Ara  farai. 
Et  la  dignité  qui  tombe  à  bas,  et  les  vilains  cor- 
nards  sont  prisés. 

anc.  fr.  Maus  feus  e  maie  flambe  m'arde, 
Se  je  estoie  come  vous, 
Se  je  ne  le  fesoie  cous. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III ,  p.  297. 

Sni-ge  mis  en  la  confraîrîo 
Saint  Ernol,  le  seignor  des  cous? 
Roman  de  la  Rose,  v.  9169. 
Qu'ele  m'aime  mil  tans  que  vous; 
Jou  di  que  de  li  estes  cous. 

Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  232. 

4.  Cocuda,  s.  /.,  cocue,  cornarde. 

Ab  cor  eau  ,  flac  ,  com  cocuda. 

H.  de  S.  Cyr  :  Tant  es  de. 
Avec  un  coeur  vide,  mou,  comme  une  cocue. 

5.  Cocue,   s.   m.,    cocu,    onomatopée 
qui  exprime  le  chant  du  coucou. 

E  cogul  de  cocue  desben. 

Leys  d'amors,  fol.  i32. 
Et  coucou  descend  de  coeur. 

6.  Cogossia  ,  s.  f. ,  cocuage. 

Pus  la  cogossia  s'espan , 
E  l'us  cogos  l'autre  non  blan. 
Marcabrus  :  Pus  s'  enfulbeysson. 
Puisque  le  cocuage  s'étend  ,  et  qu'un  cocu  ne  flatte 
pas  l'autre. 

Fig.     Si  tost  no  '1  vest  capel  de  cogosia. 

Un  troubadour  anonyme  :  Amies  privatz. 
Si  bientôt  ne  lui  revêt  chapeau  de  cocuage. 

7.  Escogossar,  v.,  coeufier. 

Mort  agratz  sel  qu'els  maritz  escogossa 

G.  de  Berguedan  :  Amicx 
Vous  auriez  tué  celui  qui  eocujie  les  maris. 

Tuit  l'abandonertn  per  so  que  tnich  los 
escogosset  o  de  las  moillers  o  de  las  filins  o  de 
las  serors. 

V.  de  Guillaume  de  Berguedan. 

Tous  l'abandonnèrent  parce  qu'il  les  codifia  tous 
ou  des  femmes  ,  ou  des  filles  ou  des  soeurs. 

Part.  pas.  substantif.  Ebriaicx  et  escogossatz. 
B.  de  Vf.ntadour  :  Pus  mos. 
Ivrognes  et  codifiés. 


COI 
COGULA,  s.f,,  lat.  cucul/«s  ,  capu- 
chon, eapuce. 

Monegues  cogulas  vestens... 
Sus  la  cogula  avia  mantel. 

V.  de  S.  Honorât. 

Moines  revêtant  les  capuchons... 
Il  avait  un  manteau  sur  le  eapuce. 

Deia  aondar  a  cascun  fraire   una  gonela  e 
I  cogula. 

Trad.  de  la  reg.  de  S.  Benoît ,  fol.  27. 
Il  doit   fournir   à   chaque   frère  Une  robe  et  un 
eapuce. 

cat.  CtiguUa.  Esr.  Cogulla.  tort.  Cogula.  it. 
CucuUo. 

COIA,  s./.,  cvcurbitx,  citrouille,  courge. 
Coia  salvagga  que  si  exten  per  terra  et  a 
frug  redon. 

Coia  bnlhida  es  vîanda  et  medecîna.         , 
Elue,  de  las  propr.j  fol.  20^  et  205. 
Citrouille  sauvage  qui  s'étend  sur  terre  et  a  fruit 
rond. 

Courge  Louillie  est  nourriture  et  médecine. 
OH  deseuiensa  de  coia. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  55. 
Huile  de  semence  de  courge. 

COLL.,  s.  m.,  testicule,  génitoire. 
Voyez  Leibnitz,  p.  io5. 
E  'ls  coilz  al  cul  pendaz. 

Palais  :  Mot  m'enoia. 
Et  les  testicules  pendus  au  cul. 

2.  Colho,  s.  m.,  génitoire,  testicule. 
Si  bom  avia  mentis  los  pes...  o  'ls  colhos  o 

'1  membre...  bom  poiria  vienre. 

Liv.  de  SydraCj  fol.  6o. 
Si  on  avait  les  pieds  de  moins...  ou  les  testicules , 
ou  le  membre...  on  pourrait  vivre. 

Loc.  fg.  Que  non  a  coillos  en  la  pel. 

G.  de  Bergvjedan  :  Mal  o  fe. 
Qu'il  n'a  pas  génitoires  en  la  peau. 

it.  Cuglione. 

3.  Colha,  s.f.,  couille. 

Fa   solver  las  pieras  en  la  colha  e  purga 

Tarena. 

Trad.  du  Lapidaire  de  Marbode. 
Fait  dissoudre  les  pierres  dans  la  couille  et  purge 
le  gravier. 

4.  Colhus  ,  adj. ,  couillu,  qui  n'est  pas 
châtré. 

1. 


COI 


433 


De  tôt  motou  vistonrnat  o  colhos. 
Ord.  des  R.  de  Fr.,  i/J6't,  t.  XV,  p.  4i5. 
De  tout  mouton  coupé  ou  couillu. 

ANC.  fr.  Un  mouton  cornut  n  coillut. 

Tit.  de  i2b'5.  Carpentier,  t.  I,  col.  1018. 

COILLIR,    CUELHIR,    CULHIR  ,    v. ,    lat. 

coixigeRe,  cueillir, recueillir,  récolter, 
admettre. 

...  Pus  N  Adam  culhic  del  fust 
Lo  pom. 

G.  de  Cabestaing  :  Ar  vei  qu'em. 
Depuis  qu'Adam  cueillit  la  pomme  de  l'arbre. 
Aissi  euro  coii.l  totas  aiguas  la  mars. 
P.  Rogiers  :  Ja  n'er  credut. 
Ainsi  comme  la  mer  recueille  toutes  les  eaux. 
Per  totas  las  alberguas  sou  li  grayle  sonat; 
Doncx.  culiron  los  traps  et  an  l'arnes  trosat. 
Roman  de  Fierabras  ,  v.  3884- 
Les  clairons  sont  sonnés  dans  tous  les  quartiers  ; 
alors  ils  ramassèrent  les  tentes  et  ils  ont  troussé  le 
barnois. 

Fig.  Ccelhon 

Man  blasme,  monta  grieu  colada. 
R.  Vidal  de  Bezaudvjn  :  En  aquel  temps. 
Us  recueillent  maint  blâme  ,   mainte  rude  gour- 
made. 

Tal  paor  ai  plazer  no  m  cuelha. 

G.  Hugues  d'Albi  :  Quan  lo  braus. 
Telle  peur  j'ai  que  je  ne  recueille  pas  de  plaisir. 
Quar  si  dins  Acre  s  culhis. 
Le  moine  de  Moîytaudon  :  L'autr'  ier  fui. 
Car  s'iUfest  admis  dans  Acre. 

Prov.  Qui  vol  cuillir  avena  , 

Primieiramen  la  seinena. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Qui  veut  récolter  avoine  ,  la  sème  premièrement. 

Fig.  et  prov.  Qui  gang  semena,  plazer  cuelh. 
A.  Daniel  :  Ab  plazer. 
Qui  sème  joie  ,  recueille  plaisir. 

Substantif.  Per  qu'orn  d'el  culhir  no  s  fenha. 
P.  Cardinal  :  Dels  quatre. 
C'est  pourquoi  qu'on  ne  se  néglige  pas  de  le  cueillir- 
anc.  fr.  Et  que  est-ce,  fet-ele,  sire, 
Avez  me  vos  coilli  en  ire? 
Roman  du  Renart,  t.  II,  p.  io5. 
CA.T.  Cuïïir.  Esr.  Coger.  port.  Colher.  it.  Co- 
gliere. 

2.  Culhida,  s.f. ,  collecte  ,  récolte. 
Mas  de  las  culhidas  lasquals  son  facbas. 

Trad.  del'Ep.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
Mais  des  collectes  lesquelles  sont  faitss. 

55 


.j.ij  COI 

i  \i    Cidliia.  \Ni:.  ksi'.  Cogida.  mur.  Colheita, 
it.  Colletta. 

3.    ClJLHIOURA  ,    S.  f.  ,   ClloillottO. 

Pagae  per  raso  Ae  deme  e  de  portaduras  e 
de  cui.hidur\s  la  tretzena  saumada  de  la  ven- 
demia. 

Tit.de  r.^)   Doàt,  t.LXXXlX,  loi. 69. 

Qu'il  paye  pour   raisou  de  dîmé  et  de  transports 
<  1  .!<■  cueillettes  la  treizième  charge  de  la  vendange. 
F.sr.  Cogedura. 

/j.  CuminoR  ,  s.  m. ,  cueilleur,  qui  cueille. 
Els  tur.ii mous  sian  d'aital  valensa 
Qu'en  pneg  ni  eu  pla,  en  selva  ni  en  hoysso, 
No  laisson  flor. 

P.  Sauvage  :  Senher. 
Que   les  CueiUeùrs  soient   de  telle  ardeur  qu'en 
montagne  ni  en  plaine  ,  en  bois  ni  en  buisson  ,  ils 
ne  laissent  fleur. 

On  mays  y  a  de  culhidors, 
Mais  i  creisson  fnelhas  e  flors. 

Brev.  d'amor,  fol.  l\. 
Où  plus   il  v  a  de  meilleurs ,   plus  y   croissent 
feuilles  et  fleurs. 

Aâj,  —  Récoltable. 

Sou  eoinnnamen  tug  li  blatz... 
Sec,  inadur  e  cui-hidor. 

Brev.  d'amor,  fo'.  /(7- 
Sont  communément  tous  les  ble's...  secs,  mûrs  et 
récoltables. 

anc.   fr.   Le  Fevre  cuelieur   ou   receveur   du 
paage.. .  de  Borges  cueilleteur  d'icelle  taille. 
Tit.  de  i3gi.  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  1024. 

cat.  CuUidor.  esp.  Cogedor.  tort.  Colhedor. 
it.   Coglitore. 

5.   CULHIER,   CUILLER,    CUILLIER ,   S.    m., 

cuiller. 

Un  culhier  d'argent  que  valia  grans  deniers. 

V.  de  S.  Honorât. 
Une  r ni//erd'.'.rgpnt  qui  valailbeaucoup  de  deniers. 
De  rnel  hï  aia  un  plen  cuiller. 

Deldes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Qu'il  v  ait  une  pleine  cuiller  de  miel. 

anc.  fr.  Ung  tel  ne  queroit  qu'une  telle, 
Velà  à  tel  pot  tel  culier. 

COQUILLART  ,  p-  ^. 

cat.  Cnller.  esp.    Cuchara.   port.   Colher.   it. 
Cucchiajo. 

G.  Cuillairet  ,  s.  m. ,  petite  cuillerée. 


COI 

Puis  ne  daretz  un  cuilt.aip, i  1 . 

Di.ides  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Puis  vous  en  donnerez  une  petite  cuillerée. 

esp.    Cucharada.   tort.    Colherada.    it.   Citc- 
chiaiata. 

7.  Acuelhir,    aculhir,  v. ,    accueillir, 

rassembler. 

Car,  atressi  cm»  bon  senhor  acuelh 
Sou'ligge  ser,  rui  devetz  aculhir. 

\i;\  WD  de  Marveil  :  Us  jois  d'amor. 
Car,    vous    devez    m' accueillir   ainsi   qu'un   bon 
seigneur  accueille  son  serviteur  lige. 

Flg.  Aude  cor  mos  precs  e  *ls  acuelh. 

B.  de  Vent  ado  1 r  :  Quan  par  la. 
Elle  entend  de  cœur  mes  prières  et  les  accueille. 
"V  cen  cavayers  foro  de  boua  geut  armada, 
Lors  saumiers  aculhiro,  van  s'en  per  mieg  la 
prada. 

Roman  de  Fierabras,  v.  3988. 
Us    furent  cinq    cents    cavaliers  de  bonne   gent 
armée,  ils  rassemblèrent  leurs  bêtes  de  somme,  ils 
s'en  vont  parmi  la  prairie. 

ANC.    FR. 

Congiéprent de  la  vielle,  saciteil/enl  lor  errer. 
0 

Pioman  de  Berte  ,  p.  32 

cat.  Acullir.  esp.  Coger.  it.  Accogliere. 

8.  Acuelh,  s.  m.,  accueil,  réception. 

Non  cre  qu'en  pla  ni  en  montanba , 
Trobes  bneiruais  qui  us  sia  de  mal  acuelh. 
P.  Vidal  :  Quoi-  qu'om. 
Je  ne  crois  pas  qu'en  plaine  ni  en  montagne  ,  je 
trouvasse  jamais  personne  qui  vous  soit  de  mauvais 
accueil. 

Q.    ACULHIMEN,  ACCOILLIMEX,  S.  lit.,  aC- 

cueil,  réception. 

S'ien  de  lieys  perdia  '1  guay  solatz 
Ni  '1  gap  ni  '1  ris  ni  '1  bel  acdlhimen. 
E.  Cairel  :  Moût  mi  platz. 
Si  je  perdais  d'elle  la  joyeuse  conversation  et  la 
plaisanterie  et  les  ris  et  le  bel  accueil. 

L'accoillimen  qu'ela  li  fez  dins  son  repaire. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
L' accueil  qu'elle  lui  fit  dans  sa  demeure. 
cat.  Acullimen.  esp.  Acogimiento .  w .  Accogli- 
mento. 

IO.    CONCUELHIR   ,     CONCUILLIR,    V. ,     l'C- 

cueillir. 

Perdolsor  espirital  tota  si  concuit.la  dins  se- 
Trad.  deBede,  fol.  12. 


COI 

Que,  par  douceur  spirituelle,  elle  se  recueille  loul 
en  soi. 

ANC.    FR. 

Qui  l'ont,  de  lieusen  liens,  cà  et  là  conqueilli. 
Roman  de  Berte  ,  p.  2. 

11.  DeSACOIIXIR  ,     DESACUOILLIR  ,     DES- 

acuellir,  v.,  rejeter,  rebuter,  désap- 
pointer. 

So  qne  dis  qu'a  fait  alhors 
Creza,  sitôt  no  lo  jura, 
E  so  qn'en  vi  dezacuelha. 

P.   Eogiers  :   Al  pareissen. 
Qu'il  croie  ,  quoiqu'elle  ne  le  jure  ,  ce  qu'elle  dit 
qu'elle  a  fait  ailleurs  ,  et  qu'il  rejette  ce  qu'il  en  vit. 
Mas  nia  donna  me  dezacuelh. 

P.  Vidal  :  En  una. 
Mais  ma  dame  me  rebute. 
Ai  pessamen  d'amor  que  m  des\cuoill. 
G.  Adhemar  :  El  temps  d'estiu. 
J'ai  une  pense'e  d'amour  qui  ine  désappointe. 
Aissi  no  sai  cosselh  a  que  m  remanha , 
Qu'antra  no  m  platz  et  ilh  mi  dezacuelh. 
Pons  de  Capdueil  :  Leials  amicx. 
Ainsi  je  ne  sais  conseil  à  quoi  je  me  fixe ,  vu  qu'une 
autre  ne  me  plaît  et  qu'elle  me  rebute. 

12.  Recoillir,    recuelhir,  reculhir  , 
v.,  recueillir,  récolter,  accueillir. 

En  semenar  o  en  reculhir  los  frngz. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien  ,  fol.  18. 
A  semer  ou  à  récolter  les  fruits. 

Fig.  El  fes  de  se  nau  per  nos  reculhir. 
P.  Cardinal  :  Tôt  atressi. 
Il  fit  de  lui  navire  pour  nous  recueillir. 
Que  plors  non  semen'  e  dois  non  recueilla. 

B.  Calyo  :  S'ieu  ai. 
Que  je  ne  sème  pleurs  et  ne  recueille  afflictions. 
E  los  Frances  los  an  am  los  brans  reculis. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  338. 
Et  les  Français  les  ont  accueillis  avec  les  glaives. 

—  Donner  l'hospitalité,  recevoir. 
Peyre  los  reculhit  en  son  ostal. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cli.  io. 
Pierre  les  reçut  en  sa  maison. 

Proverb.  Qui  bon  frug  vol  reculhir,  be  semena. 
Serveri  de  Girone  :  Qui  Lon  frug. 
Qui  veut  recueillir  Lon  fruit,  sème  bien. 
cat.    Recullir.    esp.   Recoger.  tort.  Recolhcr. 
it.  Raccogliere. 

COINASSA,  s./. ,  (lu  lat.  cuncws,  cognée. 

Pueis  a  una  coinassa  presa 


COI 


435 


E  dona  sus  a  brassa  reza , 
Tant  tio  que  l'a  tôt  peceiat. 

Roman  de  Jaufre ,  loi.  q8. 
Puis  il  a  pris  une  cognée  et  il  donne  dessus  à  bras- 
sée roide  ,  jusqu'à  ce  qu'il  l'a  tout  brise'. 

COIRE,  s.  m.,  lat.  cupR«m  ,  cuivre. 
Coyre,  apte  es  per  far  trompas  et  campanas 
per  razo  de  sa  sonoritat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  187. 
Le  cuivre  est  propre  à  faire  trompettes  et  cloches 
à  raison  de  sa  sonorité'. 

Lîmadura  de  coire. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Limure  de  cuivre. 

Metia  l'om  davan  en  vas  de  coire. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  109. 
On  le  mettait  devant  en  vase  de  cuivre. 
Proverb.  Coyre  per  aur  e  veissigas  per  lan- 
ternas. 

V.  et  Vert.,  fol.  29. 
Cuivre  pour  or  et  vessies  pour  lanternes. 
esp.  port.  Cobre. 

COISSI,  coysin  ,  s.  m.,  coussin. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33. 

Es  cum  un  coyssin  per  repans. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  t5\. 
Est  comme  un  coussin  pour  repos. 

Fig.         Ien  sai  jogar  sobre  coysi. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  vuelh. 
Je  sais  jouer  sur  coussin. 

Q'el  faissa  coisin  de  son  bratz. 
Un  TROUBADOUR  ANONYME  :  Senior  vos  que. 
Qu'il  fasse  coussin  de  son  bras. 

Proverb. 
Prop  a  guerra  qui  l'a  al  mieioh  del  sol; 
E  pus  prop  l'a  qui  l'a  sotz  son  coissi. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
Proche  a  la  guerre  qui  l'a  au  milieu  du  sol,  et  l'a 
plus  proche  qui  l'a  sous  son  coussin. 

anc.  fr.  Que  nul  ne  face  coisin  qui  ne  soit 
d'aussi  bonne  farce  comme  la  conste. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1372,  t.  V,  p.  548. 
Lors  en  moilliant  de  larmes  mon  coissin. 
Charles  d'Orléans  ,  p.  223. 
cat.  Coxi.  esp.  Coxin.  port.  Coxim.  it.  Cus- 
cino. 

2.  Cotjser,  cosser,  s.  m.,  coussin,  chevet. 

Un  leit  bastit 
De  cousers  et  de  cobertos. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  q2. 
Un  Ht  bâti  de  coussins  et  de  couvertures. 


436 


COL 


Jairelz  en  lensols  ble/ii/ 
E  en  cossers  desonradas. 

Folquet  de  Lunel  :  E  non  del. 
Vous  coucherez  déshonorées  en  linceuls  use's  et  sur 
coussins. 

COÏT,  5-.  m.,  lat.  coitw*,  coït,  accou- 
plement. 

Perque  la  Lestia  désira  coït. 

Trud.  d'Albucasis,  fol.  35. 
C'est  pourquoi  la  béte  désire  le  coït. 
i;sp.  tort.  it.  Coico. 

COL ,  s.  m. ,  lat.  coi^lum ,  col ,  cou. 
Mas  mas  junbas,  cor.  lignât  e  'l  cor  près. 
G.  Faidit  :  Trop  malamcn. 
Mes  mains  jointes  ,  le  col  lié  et  le  cceur  pris. 

Liât  pel  col  al>  un  cordo. 

G.  DE  Berguedan  :  Lai  on. 
Lié  par  le  cou  avec  un  cordon. 

Fig.       Entro  al  col  de  la  vessia. 

Trad.  d'Albucasis,  fol  3 1 . 
Jusqu'au  Col  de  la  vessie. 

—  Collier. 

Que  s'avia  col  de  fer  o  d'acier. 

P.  Vid\l  :  Drogoman. 
Que  s'il  avait  collier  de  fer  ou  d'acier. 

—  Accolade ,  caresse. 

Era  m  faran  colh  e  cais. 

P.  de  Bussignac  :  Sirvcnlcs  e  chausos. 
Maintenant  me  feront  accolade  et  caresse. 

Loc.   Un  an  avetz  portât  lo  bratz  al  col. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  io3. 
Un  an  vous  avez  porté  le  liras  au  col. 

El  pot  Le  trabuebar  e  rompre  son  col. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  /j^. 
il  peut  Lien  trébucher  et  rompre  son  col. 

c  at.  Coll.  esp.  Cuello.  tort.  Col.  it.  Collo. 
i.  Colar,  s.  m.,  lat.  col/arc,  collier. 

E  fui  nafratz  ab  lansa  pel  colar. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ilonrat  marques. 
Et  je  fus  blessé  avec  lance  à  travers  le  collier. 
(AT.  Er.r.  Collar.  tort.  Colare.  it.  Collare. 

3.  Colada,  s.  /.,  coup,  tape,  gour- 
made. 

\u  mort  domney,  perque  s  cuelbon 
i  blasrae,  mania  grieu  colada. 

I!    \  il.-  t.  r.r  BezABDUN     En  aquel 
Ils  ont  tué  courtoisie  ,  c'es!  pourquoi  ils  rccueillenl 
maint  blâme  et  mainte  rude  gourmade 


COL 

E  dero  li  de  grans  cola n as 
Sus  el  col  e  gran  gautadas. 

Btev.  d'amor,  fol.  l63. 
Et  lui  donnèrent  de  grandes  tapes  sur  le  cou  et 
de  grands  soufflets. 
anc.  fr.  Et  si  reçoif  mainte  coléc 

Souvent  de  contel  et  d'espée. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III ,  p.  58. 
Si  se  donnent  moult  grans  colccs, 
Qui  de  lor  escus  font  astieles. 

Marie  de  France  ,  1. 1 ,  p.  5j6. 

4.  Coliers,  s.  m.,  portefaix. 

Portatz  est  carbo,  siatz  coliers. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  87. 
Portez  ce  charbon  ,  soyez  portefaix. 

Qu'ilh  m'a  cargat  plus  forment  d'un  collier, 
Mas  lo  siens  fays  no  m  peza  un  boto. 

Guillaume  de  Saint-Didier  :  Pus  fin'  amors. 
Qu'elle  m'a  chargé  plus  fortement  qu'un  porte- 
faix ,  mais  le  sien  fardeau  ne  me  pèse  un  bouton. 

Neguus  colliers  ni  home  que  porte  a  col 
no  pagua  res. 

TU.  de  i2»3.  Doat,  t.  CLXXVI,  fol.  192. 

Aucun  portefaix  ni  homme  qui  poite  sur  le  cou 
ne  paye  rien. 

5.  Colar,  v. ,  embrasser,  accueillir. 

E  m'  acuelh  e  m  col. 

G.  Pierre  de  Cahors  :  Aras  pus. 
Lt  elle  m'accueille  el  m'embrasse. 
Sofrens  es  selh  que  col 
So  qu'en  cor  no  vol. 

Nat  de  MoNS  :  Sitôt  non. 
Souffrant  est  celui  qui  accueille  ce  qu'en  cœur  il 
ne  veut. 

G.  Colxadeiar,  v.,  souffleter,  tourmenter. 

Es  donat  a  mi   angel  de  Satbanas  que  me 

colladeia. 

Trad.  de  la  2e  Epil.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 

Un  envoyé  de  Satan  m'est  donné  qui  me  soufflette. 

Car  cals  gloria  es,  si  peccant  e  colladeiant 

sufres? 

Trad.  de  la  1™  Kpit.  de  S.  Pierre. 
Car  quelle  gloire  est-ce ,  si  vous  souffrez  en  \n:- 
cliant  et  en  tourmentant? 

7.  Acolar,  v.,  embrasser,  accoier. 

Perqu'ieu  la  dnpt'  e  Pacol. 

G.  Pierre  de  Cahors  :  Eras  pu 
C'est  pourquoi  je  la  redoute  et  je  l'embrasse. 
Adoucs  la  bais  e  I'acol. 

G,  Tu  DEL  :  Quan  lo  1  ius 
AIoiî  je  la  baise  et  l'accole. 


COL 

Ac  un  mauîel  acolat 
D'escarlata  ab  pel  d'enuîui. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  56. 
Eut   accole  un  manteau  d'c'carlalc  avec  fourrure 
d'hermine. 
anc.  fb.  Syuions  en  fu  de  joie  baisiés  et  acolés. 

Roman  de  Berte,  p.  i<5!\. 
it.  Accollare. 

8.  Degolatio  ,  s.  f.,  décollation. 
La  degolaTio  de  san  Johan  Batista. 

Bref,  d'amer,  fol.  l5j. 
La  décollation  de  saint  Jean-Baptiste- 
anc.  cat.  Decollaciô.  esp.  Degollacion.  port. 
Degollaçâo.  it.  Decollazione . 

y.  Escolar,  v.,  décolleter. 
Part-  pas.  E  porton  per  gran  uialvaslat 
Lo  vestimen  for  escolat. 

Brei>.  d'amor,  fol.  l3o. 
Et  portent  par  grande  me'chancete'  leur  vêlement 
fort  décolleté. 

10.  Escolatar,  v. ,  décolleter. 
Part. pas.  Fort  escolatadas  a  guisa  de  femnas. 
Perilhos,  Voy.  aupurg.  de  S.  Patrice. 
Fort  décolletées  à  guise  de  femmes. 

ii.  Percolar,  v.  ,  embrasser,  accoler, 
presser. 

Mal  en  gnerra 
Met  sa  terra 
Sel  qui  las  pergola. 
Gavatjdan  le  Vieux  :  Eras  quan. 
Mais  en  guerre  met  sa  terre  celui  qui  les  embrasse. 
Qu'abratz  e  tercoi.  e  raaney. 

Gabins  le  Brun  :  Nucg  e  jorn. 
Que  j'emhrasse  et  presse  et  manie. 

CGLAR,  v.t  lat.  colar^,  couler,  faire 
couler. 

Faretz  essemps  boillir 
E  puîs  cot.ar  e  refrezir... 
Per  nn  bel  drap  la  colatz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
\  ous  ferez  ensemble  bouillir  et  puis  couler  et  re- 
lroidir...  coulez-la.  à  travers  un  beau  linge. 

Fig.  Lo  mortal  vere, 

Roma  ,  ilel  cor  vos  cola 
Don  li  pietz  son  pie. 
G.  Figueiras  :  Sirvenles  vuelh. 
Rome  ,   il  vous  coule  du   cœur  le    mortel   venin 
dont  les  poitrines  sont  pleines. 

—  Glisser,  s'écouler. 


COL 


4^7 


Que  l'elme  del  paya  a  trastot  detrencat 

Qu'entro  sus  a  la  sela  en  a  son  bran  colat. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  2289. 

Qu'il  a  fendu  entièrement  le  heaume  du  payen  ? 
de  manière  que  son  glaive  en  a  glissé  jusqu'à  la 
selle. 

Fig.  Ar  collan  li  baro  e  teno  lor  cami. 
V.  de  S.  Honorât. 

Maintenant  les  barons  s'écoulent  et  tiennent  leur 
chemin. 
cat.  esp.  Colar.  port.  Coar.  it.  Colare. 

2.  Coladitz,  adj. ,  coulant,  doux,  don 
cereux. 

Que  ab  cansos  messougieras  et  ab  mots  co- 
laditz, 

Guillaume  de  Tudela. 
Qui  avec  des  chansons  mensongères   et  avec  des 
mots  doucereux. 

3.  Colatiu,  adj. ,  qui  aide  à  couler. 

Arena  ha  virtut  colativa,  cnm  ayga  per  ela 
colada  sia  plus  dossa  e  pura. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  i83. 

Le  sable  a  vertu  qui  aide  à  couler,  de  manière 
que  l'eau  coule'e  à  travers  lui  soit  plus  douce  et  pure. 

4.  Colament,  s.  /«. ,  coulement. 

El  sieu  colament  qui  es  mina  per  las  vias 
urinais  ves  la  vessica  destinesso. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  5j. 

Et  dirigeassent  vers  la  vessie,  par  les  voies  uri- 
naires  ,  son  coulement  qui  est  urine. 

cat.  Colament.  it.  Colamento. 

5.  Escojloriar,  v. ,  glisser,  ramper,  s'in- 
sinuer. 

Part.  prés.  El  intra  escoloriant  dedins  lo  cor. 
Trad.  de  Bide,  fol.  8t. 
11  entre  glissant  dans  le  cœur. 

6.  Escoloriables,  adj. ,  glissant,  ram- 
pant, insinuant. 

Diables  es  escoloriables  serpent  et  si,  al 
comensament,  non  li  contrastarn,  el  intra 
escoloriant  dedins  lo  cor. 

Trad.  de  B'ede ,  fol.  81  • 

Diable  est  insinuant  serpent ,  et  si  ,  au  commen- 
cement ,  nous  ne  lui  faisons  résistance  ,  il  entre 
glissant  dans  le  cœur. 

COLERA,  colra,  s.  f.,  lat.  choléra  , 
bile  ,  flegme. 


138  COL 

Adonc  la  coi.era  coromp 
Tôt  lo  fege. 

Deddes  de  Frades,  Auz.  cass. 
Alors  la  bile  corrompt  tout  le  foie. 

Las  colras  la  fan  trebalbar. 

V.  de  S.  Honorât. 
Les  flegmes  la  font  souffrir. 
cat.  Esr.  tort.  Colera.  it.  Collera. 

i.  Colretz,  s.f. ,  flegme,  bile. 

Pet  la  forssa  de  las  colretz  jaunas  que  so- 
levo  las  aulras  colretz  del  cors. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  79. 

Par  la  force  i\es Jlegnies  jauties  qui  soulèvent  les 
autres  flegmes  du  corps. 

3.  Coleric,  adj. ,  lat.  c/iOLERicrti',  bi- 
lieux ,  colérique. 
Homes  de  eanda   complexio ,    cum   so  co- 

LERIX. 

Coleric  as  passîos,  coin  es  frenezia. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  26  et  3g. 
Hommes  de  chaude  complexion ,  comme  sont  les 
bilieux. 

Souffrances  colériques,  comme  est  la  fre'nesie. 

cat.  Coleric.  esi\  tort.  Colerico.  it.  Collerico. 

COLI  ANDRE,  s.  m.,  lat.  coriandrhw  , 
coriandre  ,  herbe- 
Ain  sac  de  coliandre...  Am  aigna  de  CO- 
LIANDRE. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  35  et  58. 
Avec  suc  de  coriandre...  Avec  eau  de  coriandre. 

anc.  Esr.  it.  Coriandro. 
COLIC,  adj. ,  lat.  coiacus ,  colique. 

Dolor  de  ventre  e  coi.ica  passio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3l. 
Douleur  de  ventre  et  souffrance  colique. 
Que  fleubotoiuia  sia  temuda  aprop  colica 
passi'o. 

Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  52. 
Que  la  saignc'e  soit  redoute'e  après  douleur  colique. 
cat.  Colic.  esp.  it.  Colico. 

COLL,  s.  m.,  lat.  collw,  col  de  mon- 
tagne, colline. 
En  la  coLi.de  laBrasca  per  un  cendier  estrecb. 

V.  de  S.  Honorât. 
Au  col  de  la  Brastjue  par  un  sentier  étroit. 
Per  cols  e  pueys. 


PllILO.ME.V  A. 


Par  collines  et  montagnes. 
CAT.    Coll.  IT.    Colle. 


COL 

COLLIRI ,  .v.  ni.,  lat.  collyrimw  ,  col- 
lyre. 

Et  onh   Ios  tiens  huels   am   colliri,  que 
veias. 

Trad.  de  l'Apocalypse ,  cli.  3. 
Et  oins  tes  yeux  avec  du  collyre,  afin  que  tu 
voies. 

De  fenolh  si  fa  mot  noble  colliri  contra 

escurzimen  de  vista...  Meto  els  uels  colt.iris. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  209  et  [y] . 

De  fenouil  se  fait  un  très  puissant  collyre  contre 

l'obscurcissement  de  la  vue...  Mettent  collyres  aux 

yeux. 

cat.    Colliri.  esp.  Colirio.  port.  Collyrio.  it. 
Collirio. 

COLLOQUINTIDA ,   s.f.,   lat.   colo- 
cynthw  ,  coloquinte. 
Coli.oquintida  es  herba  mot  amara,  so  es 
coia  salvagga. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  20^- 
Coloquinte  est  herbe  très  amère ,  c'est  la  courge 
sauvage. 

cat.  Coloquinta.  esp.  port.  Coloquintida.  it. 
Colloquintida. 

COLOBI,  s.  ni.,  lat.  colobimw,  dalma- 
tique,  tunique. 

Ses  cOLoni,   que  es  uua  maniera  de  vesti- 
ment  danrada. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  29. 

Sans  dalmatique ,  qui  est  une  sorte  de  vêtement 
doré. 
port.  it.   Colobio. 

COLOBRE,  colobri,  s.  m.,  lat.  colu- 
BKiim ,  couleuvre,  serpent. 

Que  non  y  a  laissât  colobre  ni  serpent. 
V.  de  S.  Honorât. 
Qu'il  n'y  a  laissé  couleuvre  ni  serpent. 
Un  Satan  semblan  colovre... 
En  son  escut  fo  penh  ns  colobris. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  109  et  25. 
Un  Satan  ressemblant  à  couleuvre... 
Un  serpent  lut  peint  en  son  écu. 
IT.   Colubro. 

1.  Colobka,  s.f.,  lat.  coldbra,  couleu- 
vre,  serpent. 
Lausengiers  fais,  lenga  de  colobra. 
A.  Daniel:  Moutbraillz 

Médisants  faux  ,  langue  de  couleuvre 
cat.  esp    Culcbra.  tort.  Cobra. 


COL 

3.  Colobrina  ,  s./.,  çouleuvrioe,  plante. 

Dita   draguntea,  et  segon  autres  serpentina 

et  COI.OBRINA. 

Elite,  de  las  propr.,  fol.  206. 
Dite  du  dragon,  et  selon  d'autres  serpentine  et 
couleuvrine. 

COLOMBA  ,   s.  /.,   lat.    columba  ,  co  - 
lombe. 

Una  columba  veuc  del  eel ,  e  pauset  si  de- 
sobre  el. 

TraJ.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Une  colombe  vint  du  ciel ,  cl  se  posa  sur  lui. 
Pas  es  ses  fiel  que  colomba 
Ma  dona. 

E.  Cairel  :  Aras. 
Ma  dame  est  plus  sans  fiel  que  colombe. 

Fig.       Tn  qu'eras  colomba  de  Dieu. 

Trctd.  d'un  Ecang.  apocr. 
Toi  qui  étais  colombe  de  Dieu. 
cat.  Coloma.  it.  Colomba. 

2.  Colomb,  s.  m. ,  lat.  columbms,  pi- 
geon. 

Plus  blanc  d'un  colom.. 

Cominal  :  Comtor  d'Apchier. 
Plus  blanc  qu'un  pigeon. 

D'una  cueissa  de  colom 
O  de  galina  paiseretz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous    repaîtrez   d'une   cuisse   de    pigeon   ou    de 
poule. 

anc.  fr.  Les  Sarrasins  envoierent  au  soudanc 
par  coulons  rnessagiers  ,  par  trois  foiz,  que 
le  roy  estoit  arrivé. 

"    JoiNVILLE,  p.  35. 

Et  fu  simple  comme  uns  coulons. 

Roman  de  la  Rose ,  v.  1204. 
cat.  Colom.  it.  Colombo. 

3.  Colombet,  s.  m.,  pigeonneau,  tour- 
tereau. 

E  '1  colombet,  per  gaug  d'eslieu  , 
Mesclon  lur  amoros  torney, 
E  duy  e  duy  fan  lur  domney. 

A.  Daniel  :  AL  plazers. 
Et  les  pigeonneaux,  par  joie  d'été',  mêlent  leur 
amoureux,  combat ,  et  deux  à  deux  font  leur  ébat. 

cat.  Colomet. 

4.  Colombat  ,  s.  m.,  petite  colombe, 
pigeonneau. 


COL  439 

Petits  ausels  e  COLOMBAT. 

Tiud-  d'AlbucasiSj  Col.  55. 

Petits  oiseaux  et  petites  colombes. 

5.  Colombin,  adj. ,  de  pigeon,  de  co- 
lombe. 

Carn  colombina   es  dura...  Fenda  colum- 

BINA. 

Elite,  de  las  propr.,  loi.  iq/|  et  275. 
Chair  de  pigeon  est  dure...  Fiente  de  pigeon. 

Gains  de  porc  et  earns  colombina. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Cliair  de  porc  et  cliair  de  pigeon. 

anc.  fr.  Et  nos  font  cbière  colombine. 

Fabl.  et  cont.  anc.,  t.  I ,  p.  3l3. 
Que  la  simplicité  colombine  fût  instruite  par 
l'astuce  serpentine. 

Camus  de  Belley,  Diversités,  t.  II ,  fol.  /J22. 
it.  Colombino. 

6.  Colombier  ,  s.    m. ,   lat.    columba- 
Riaw,  colombier. 

En  vostre  cloebier 
Par  que  aia  colombier. 
T.  de  Bonnefoi  et  de  Blacas  :  Seign'  En. 
En  votre  donjon  il  paraît  qu'il  y  ait  colombier. 

Coma  colombiers  en  que  se  panzon  las  co- 
lombas...  per  pabor  dels  aucels  de  preza. 
V.  et  Vert.,  fol.  55. 

Comme  le  colombier  en  qui  se  posent  les  co- 
lombes... par  peur  des  oiseaux  de  proie. 

anc.  cat.  Colomer.  it.  Colombajo. 

COLONHET,  s.  m.,  fusain,  bonnet  de 
prêtre. 

D'un  albre  c'om  fuzan  apella 
O  colonhet. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
D'un   arbre  qu'on   appelle    fusain   ou  bonnet  de 
prêtre. 

Ce  nom  a  été  donné  au  fusain,  parce 
que  son  fruit  a  quatre  angles,  comme 
un  bonnet  carré. 

COLONNA,  colompna,  s.  /.,  lat.   co- 
lumna,  colonne. 

Colomfnas  de  marme  pezans. 

Una  flama  lusent  en  forma  de  colonna. 

V.  de  S.  Honorai. 
Colonnes  de  marbre  pesant. 
Une  flamme  luisant ,  en  forme  de  colonne. 


44o 


COL 


Fig.  Naisseran  dons  grans  coi.umpnas  que  la 
fe  de  Dieu  issanziran. 

Liv.  de  Sydrao,  fol.  23. 
Naîtront  deux  grandes  colonnes  qui  exhausseront 
la  foi  dt.'  Dieu- 
ASC  cat.  Colona.  cat.  mod.  Esr.  tort.  Cohtin- 
na.  it.  Colonna. 

2.  Coronda,  s.f. ,  colonne. 

Mostrec  ad  elhs  la  coronda  de  marine  la 
ralh  soslenia  l'autar. 

Philomena. 
Montra  à  eux  la  colonne,  de  marbre ,  laquelle  sou- 
tenait l'autel. 

COLOPHONIA,  s.f.,  lat.  colofonia  , 
colophane. 

Quais  so  cor-orHONiA,  pega  liquida...  Pol- 
vera  de  colophonia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  272  et  210. 
Telles  que  sont  colophane,  poix  liquide...  Poudre 
de  colophane. 

Esr.  Colofonia.  tort.  Colophonia.  it.  Colofonia. 

COLOR,  s.f,  lat.  color,  couleur. 

Nos  adui  fuelli  e  flor 
De  diversa  color. 

B.  deVentadour  :  Lo  gens. 
Nous  amène  feuille  et  fleur  de  diverse  couleur. 

Qu'el  sieu  belb  liuelh  e  la  fresca  color 
N'alnmna  '1  cor. 

Berenger  de  Palasol  :  Mas  ai. 
Que  son  bel  œil  et  la  fraîche  couleur  n'enflamme 
le  cœur. 

Fig.  —  Espèce,  qualité,  manière. 

Qu'era  flors 
De  gran  beutat  e  de  totz  bes  colors. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Ja  no  m. 
Qui  e'tait  fleur  de  grande  beauté'  et  couleur  de 
tous  biens. 

Ni  dretz  mas  d'una  color. 

G.  Faidit  :  Tug  cil. 
Ni  galant  que  d'une  qualité. 

Chantarai  d'aquetz  trobadors 
Que  ebanton  de  ruanta3  colors. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Je  chanterai  de  ces  troubadours  qui  chantent  de 
plusieurs  manières. 

—  Splendeur,  éclat. 

Lo  mon  tenetz  en  color, 
Quar,  per  vostra  gran  valor, 

■ 


COL 

Valon  lug  l'autre  valen. 

G.  RlQUlER  :  Si  ja  m  deu. 
Vous  tenez  le  monde  en  splendeur,  car  tous  les 
autres  méritants  valent  par  votre  grand  mérite. 
anc.  fr.  Tôt  ot  perdue  sa  color... 
Le  sanc  li  mue  e  la  color. 
Roman  du  Renart ,  t.  II ,  p.  i58  et  t.  I ,  p.  190. 
cat.  Esr,  Color.  tort.  Cor.  it.  Colore. 

2.  Colorament,  s.  m.,  coloration. 
Urina  pren  del  fe£ge  son  comensament  et 

els  ronbos  sa  snbstancia  et  colorament...  Et 
sanc  semblantrrient  pren  colorament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  57  et  264. 
L'urine  prend  du  foie  son  commencement  et  aux 
reins  sa  substance  et  coloration...  Le  sang  sembla- 
blement  prend  coloration. 

anc.  Esr.  Coloramiento.  it.  Coloramento . 

3.  Coloracio,  s.f. ,  coloration, 
lîeutat  no  es  mas  bêla  dispozicio  de  mem- 
bres am  bêla  coloracio...  Quant  a  figura  e 
coloracio...  Si  aytal  coloracio  ve  per  virtut 

de  nat.'ii .1 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  264  ,  l5/J  et  98. 
Beauté  n'est  que  belle  proportion  de  membres  avec 
belle  coloration...  Quand  a  figure  et  coloration... 
Si  telle  coloration  vient  par  vertu  de  nature. 

Esr.  Coloracion.  it.  Colorazione. 

4.  Coloratiu,  adj.y  coloralif,  qui  a  la 
vertu  de  colorer. 

Del  corrs  ,  per  sa  diffuzio,  coloratiu. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  29. 
Par  son  épanchement ,  coloratif  à\x  corps. 
Esr.  Colorativo. 

5.  Colorar,  v.,  lat.  colorar*?,  colorer. 

E  colora  del  sol  lo  rais 
Lo  mon. 

G.  Adhemar  :  Pos  vei. 

Et  le  rayon  du  soleil  colore  le  monde. 

Si  coin  li  penbidor 

Coloro  so  que  fan, 

Fig.  Deu  hom  colorar  tan 

Paraulas  ab  parlar. 

Amanieu  des  Escas  :  El  temps. 
Comme  les  peintres   colorent  ce  qu'ils  font,  de 
même  on  doit  colorer  les  paroles  avec  le  parler. 

So  m  met  en  cor  qu'ieu  colore  mon  chan 
D'ana  tal  flor  don  lo  frugz  si1  araors. 

A.  Daniel  :  Ai-  vei  vermeils. 
Me  met  cela  au  cœur  que  je  Colore  mon    chan 
d'une  telle  fleur  Joui  le  fruit  soit  amour. 


COL 

Part.  pas.  Entre  ls  draps  coloratz. 

Elue,  de  tas  propr.,  fol.  265. 
Entre  les  draps  colorés. 
cat.  esp.  Colorar.  tort.  Corar.  it.  Colorarc. 

G.  Colorir,  v.,  colorer,  devenir  coloré. 

Part.  pas.  Ab  fresca  earn  colorida. 

B.  de  Ventadour  :  Lo  temps  vai. 
Avec  chair  fraîche  colorée. 

Doussa,  fresqu'  e  colorida, 
Cutu  flor  de  may  en  rosier. 

B.  Martin  :  Quan  l'erba. 
Douce,  fraîche  et  colorée,   comme  fleur  de  mai 
sur  rosier. 
cat.  esp.  port.  Colorir.  it.  Colorire. 

7.  Descoloramen  ,  s.  m.  ,  pâleur,  déco- 
loration. 

Fay  fereza  e  descoloramen. 

Leys  d'amors,  fol.  i3o. 
Fait  frayeur  et  pâleur. 
Quant  a  nrina  descolorament. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  65. 
Quand  l'urine  a  décoloration. 

anc.  Esr.  Descolorimiento.  it.  Discoloramento. 

8.  Descoloracio,  s.f.,  lai.  decoloratio- 

nem,  décoloration,  pâleur. 

Falbeza ,  blaveza  et  autra  descoloracio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  65. 
Pâleur,  lividité'  et  autre  décoloration. 

9.  Descoloratiu ,  adj.,  décolorant,  dé- 
coloratif. 

Es  acr.identalment  descolorativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  24. 
Elle  est  accidentellement  décolorative. 

10.  DESCOLORAR  ,   DESACOLORAR,  V.,    Lit. 

decolorarc  ,  décolorer. 

E  '1  vis  s'en  desacolora. 
B.  de  Ventadour  :  Amors  enquera. 
Et  le  visage  s'en  décolore. 

Parc.  pas.  E  la  cara  descolorada. 

Passio  de  Maria. 
Et  la  figure  décolorée. 

esp.  Descolorar.    port.   Descorar.   it.   Disco- 
lorare. 

11.  Descolorir,  v. ,  décolorer. 

Paît.  pas.  Paor  no  pot  esser  fera  ni  descolo- 
rida  ,  mas  que  red  e  fay  persona  fera  e 

DESCOI.ORIDA. 

Leys  d'amors,  foi.  i3o. 
I. 


COL 


i4* 


La  peur  ne  peut  être  effrayée  ni  décolorée,  si  ce 

n'est  qu'elle  rend  la  personne-  effrayée  et  décolorée. 
it.  Discolorire. 

12.  Escolorir,  v. ,  décolorer,  perdre  la 
couleur. 

Part.  pas.  Qn'el  fuecx  que  m'en  sol  escalfar 
Fug,  e  reman  escoloritz. 
B.  de  Ventadour  :  Quan  lo  hoscatges. 
Vu  que  le  feu  qui  a  coutume  de  m'e'cliauffer  fuit 
et  je  reste  décoloré. 

IJua  ves  perdo  el  mes  sanc, 
Don  son  escolorit  e  blanc. 

Trad.  de  l'Ei>ang.  de  Nicodème. 
Une  fois  le  mois  ils  perdent  sang  ,  de  quoi  ils  sont 
décolorés  et  blancs. 

E  qui  d'amor  es  ben  feritz 
Moût  deu  esser  escoloritz. 

Roman  de  Flamenca ,  fol.  53. 
Et  qui  est  bien  frappe'  d'amour  doit  être  beaucoup 
décoloré. 
cat.  esp.  Escolorir.  it.  Scolorire. 

COLP,  cop  ,  s.  m.,  coup. 
On  lit  dans  la  loi  salique  : 

«  Si  quis  ingenuus  ingenuum  cnm  fuste  per- 
çussent, et  sanguis  taruen  non  exierit  usque 
ad  très  colpos...  » 

»  Si  quis  alterum  voluerit  occidere  et  colpus 
praeter  salierit.  » 

Lejc  salica,  edit.  Eccardi,  tit.  20,  art.  7  et  1. 

Pithou  et  Bignon  dérivent  colp  du 
latin  co^aphus. 

Cette  étymologie  paraît  certaine  , 
quand  on  considère  qu'au  lieu  de  col- 
pos ,  la  même  loi,  tit.  43,  art.  i, 
porte  : 

«  Similiter  servus  CCXXI  colaphos  acci- 
piat...  Si  vero  infra  priora  supplicia,  id  est 
CXXI  colaphis,  fuerit  confessus.  » 

Je  ne  dois  pas  taire  qu'Eccard  pré- 
tend que  le  mot  colpus,  qui  se  trouve 
dans  la  loi  salique,  vient  de  l'allemand 
kloppen,  kxopfen,  cicriter  fer  ire. 

Voyez  Watcher,  Gloss. germ.\° kxop- 
fen. 

Non  fezetz  colp  d'espaza  ni  de  lansa. 
T.  d'Alb.  Marquis  et  de  Rambaud  de  Vaqueiras  : 

Ara  m. 

Vous  ne  fîtes  coup  d'epc'e  ni  de  lance. 

56 


44*  col 

Quar  plus  nii  nafra  '1  cors  que  coi.rs  de  verja 

\    Daniel  :  La  tenu  voler. 
Car  il  nie  blesse  plus  le  corps  que  coup  de  verge. 

Loc.       De  l'espaza  un  colp  de  plat. 

Roman  deJaufre,  loi.  2. 
Un  coup  du  pl.it  de  l'épée. 

Big.       Cot.p  de  joi  me  fier  que  m'auci. 

G.  Rudel  :  Ko  sap  chantar. 
Coup  de  joie  nie  frappe  qui  nie  tue. 
A  un  sol  colp  a  \o  m  ici  li  del  mon  près. 
G.  Faidit  :  Fortz  cliauza. 
D'un  seul  coup  elle  a  pris  le  meilleur  du  monde. 

anc.  fr.  Il  a  pris  un  baston  ,  dusqn'à  dis  colps 
l'en  charge. 
Fabl.  de  Gautier  d'Aupais.  Roquefort.  Gl., 

t.  1,  p.  277. 
Le  premier  colp  de  la  bataille. 

G.  Gaimar.  Arch.  brii.,  t.  XVII,  p.  97. 
cat.  Colp.  esp.  tort.  Golpc.  it.  Colpo. 

2.  Colbe,  s.  ru. ,  coup. 

Qu'auc  colbk  no  i  feric. 

Torcafols  :  Comunal  veill. 
Vu  i]ue  jamais  il  n'y  frappa  coup. 

3.  Colpier,  s.  m.,  batailleur. 

Et  alcaotz  e  grans  colpiers. 

Leys  d'amors,  fol.  37. 
El  maquereaux  et  grands  batailleurs. 

COLPA, £./.,,  lat.  culpa/h,  faute,  crime. 

Mas  pcr  la  colpa  delir, 
Dey  la  vertat  descobrir. 
Gaubert  moine  de  Puicibot  :  Be  s  cuget. 
Mais  pour  effacer  \a.  faute,  je  dois  découvrir  la  vé- 
rité. 

Cristias  vey  perilhar 
Per  coi.rA  dels  regidors. 

G.  Riql'IER  :  Cristias. 
Je  vois  les  chrétiens  être  en  péril  par  h  faute  des 
gouvernants. 

—  Coulpe. 

Fau  ne  ma  colpa  a  Dieu. 

La  Confessio  e  las  penas  infernals. 
J'en  fais  ma  coulpe  à  Dieu. 
Eu ,  fort  peccaire  et  non  digne,  fas  ma  colpa 
e  ma  confession. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  16V). 
Moi ,  fort  pécheur  et  indigne ,  fais  ma  coulpe  et 
ma  confession. 

anc.  fr.  Ne  sai  pourqnci  se  combateroient 
Qui  nule  culpe  n'en  avoient. 

Roman  d'Havelok ,  v.  0,52. 
cat.  esp.  port.  Cttlpa,  it.  Colpa. 


COL 

2.  Colpau,  ad/.f  coupable. 

Ren  cug  que  silh 
Non  auzian  qui  son  colpau 
D'aqnest  perilb. 
Marcabrus  :  Lo  vers  comens. 
Je  crois  Lien  que  ceux-là  n'entendaient   pas   qui 
sont  coupables  de  ce  péril. 

3.  COLPABLE  ,     adj,  ,     lat.     CtîLPABf  LEW , 

coupable. 

Que  me  rend  colpables  penedens. 

Pierre  d'Auvergne  :  Dieus  vera  vida. 
Que  je  me  rends  coupable  pénitent. 
Si  per  autre  peccat  maior, 
Pus  COLPABLE  nou  l'a  canzlt. 

Deides  de  Prades  ,  Au:,  cass. 
Si  pour  autre  péché  plus  grand,  ne  l'a  distingué 
plus  coupable. 

cat.  esp.   Cttlpable.  tort.   Culpavel.  it.  Col- 
pevole. 

4.  Colpablament  ,  ado, ,  coupablement , 
criminellement. 

Coi.pablajient  dreissa  sas  mas  a  Deu. 
Trad.  de  B'ede,  fol.  28. 
Il  lève  criminellement  ses  mains  à  Dieu. 

cat.  Cnlpablement.  esp.  Culpablemente.  tort. 
Culpavehnente.  it.  Colpabil mente. 

5.  Colpar,  v.,  lat.  culparc,  inculper, 
accuser. 

Ela  ni  cotrA  e  mi  met  ochaisos. 

G.  Adhemar  :  Al  chant. 
Elle  m'inculpe  cl  me  met  accusations. 

Part.  pas.  Era  colpatz  de  fa  Isa  mesura. 

Tit.  de  1254.  Doat,  t.  CXV,  fol.  98. 

Il  était  accusé  de  fausse  mesure. 

anc.  fr.  Ne  de  riens  ne  colperoit  fortune. 
Trad.  de  S.  Bernard.  Montfaucon  ,  Bib.  bibl., 

Mss.,  fol.  i388. 
cat.  esf.  tort.  Culpar.  n.  Colpar. 

6.  Encolpar,  v.  ,  lat.  ïncuepar^,  ac- 
cuser, inculper,  se  plaindre. 

Lieys  que  m'ENCOLPA  a  tort. 

A.  Daniel  :  D'autra. 
Celle  qui  m'accuse  à  tort. 

Il  m'ENcoLPET  de  tal  re 
Don  mi  degra  saber  graiz. 

B.  de  Ventadoi  r  :  Conort  era. 
Elle  m'accusa  de  telle  chose  dont  elle  me  devrjii 
savoir  gré. 

E  que  de  mi  no  s  pogucsson  blasmar, 


COL 

Ni  encoi.par  cavalier  ni  jocglar. 

PlSTOLETA  :  Ar  agucs. 
Et  <[iio  chevaliers  ni  jongleurs  ne  pussent  médire 
ni  se  plaindre  de  moi. 

Part.  pas.  Substantif. 

Eu  las  ricas  curlz  pietatz 
Desencolpa  los  encoi.patz. 

P.  Vidal  :  Nulhs  boni  no  s  pot. 
Dans  les   cours  puissantes  merci  absout  les  in- 
culpés. 
anc.  fr.     Lasse!  de  graut  péchié  s' e/icoljie. 

Roman  de  la  Violette,  p.  ijS,  var. 
Du  meurtre  dont  par  lui  a  été  encoulpée. 
Hist.  de  Gérard  de  Nevers,  p.  80. 

anc.  cat.  Encolpar.   anc.  esp.  Enculpar.  it. 
Incolpare. 

7.  Desencolpar,  v. ,  disculper. 

Per  1110s  senhor  G.  desencoltar. 
Roman  île  Gérard  de  Rossi/lon,  fol.  47- 
Pour  disculper  mon  seigneur  Gérard. 

Part.  pas.     Qu'ieu  sia  desencolpaz. 

Aiaieri  de  Peglilain  :  Can  4'eu  lezes. 
Que  je  sois  disculpé. 

anc.  fr.  Icellui  Thomas...   les  en  descolpa  et 
descarga. 
Lelt.  de  rém.;  iZ-j'].  Cautentier  ,  t.  Il ,  col.  73. 
ir.  Discolpare. 

C.OLRE,  v.,  Iat.   colcre,  vénérer,  cé- 
lébrer, adorer. 

Gardar  e  colre  et  honorai'  las  festas  dels 
sancts. 

V.  et  Vert.,  M.  89. 
Observer  et  célébrer  et  honorer  les  fêtes  des  saints. 

Part.  pas.    "Vezia  aquella  eioutat  colent  las 
ydolas. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  cb.  17. 
Voyait  cette  cite'  adorant  les  idoles. 

—  Accueillir,  honorer. 

Car  la  gensor  am  e  coli. 

A.  Daniel  :  Ab  guai  so. 
Car  j'aime  et  honore  la  plus  gentille. 

Quoras  que  s  vol ,  lainz  col  sos  atuigs. 
Poème  sur  Boèce. 
Quand  elle  veut ,  elle  accueille  ses  amis  là-dedans. 

Part.  pas. 
Tos  temps  er  joys  per  mi  coltz  e  servit. 

Arnaud  de  Marueil  :  A  grand  honor. 
Toujours  joie  sera  honorée  et  servie  par  moi. 

anc.  cat.  Colrer.  awc.  it.  Colère, 


COL  443 

2.  CuETIVAR,  COLTIVAR,  V.  ,    Cultiver. 
E  la  garda  del  jardi  110  vol  coi.tivar. 
Laoro  e  coltivo  lo  frnh  de  la  terra. 

Liv.  de  Sydrac ,  fol.  70. 
Et  la  garde  du  jardin  ne  veut  pas  cultiver. 
Ils  labourent  et  cultivent  le  fruit  de  la  Une 

—  Vénérer,  honorer. 
Fig.  E  l'emperador  no  vole  cultivar  sos  dieus, 
que  no  y  avia  ferma  crezensa. 

Roman  de  la  prise  de  Jérusalem ,  fol.  5. 
Et  l'empereur  ne  voulut  honorer  ses  dieux.  ,  vu 
qu'il  n'y  avait  ferme  croyance. 

Paît.  pas. 

Terras  coltivadas  e  non  coltivadas. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  i53. 
Terres  cultivées  et  non  cultivées. 

cat.  esp.  port.  Cultivar.  it.  Coltivare. 

3.  Coltre,  s.  m.,  Iat.  cultrw///,  contre. 

Ab  coi.tr.es  et  fossors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  157. 
Avec  coulres  et  boyaux. 

it.  Coltro. 

4-  Cotel,  s.  m.,  coutre. 

Reillas,  cotels  usahles  als  obs  de  l'araire. 

Coût,  de  Saussignac  de  i3iC). 
Socs  ,  contres  nécessaires  aux  besoins  de  l'araire. 

5.  Cultura,  s.f.,  Iat.  cultura,  culture. 

E  sas  terras  e  sas  cui.turas  domengeras. 

Tit.  de  1221,  Arch.  du  Roj.,  J.,  3oç). 
Et  ses  terres  et  ses  cultures  particulières. 

cat.  esp.  tort.  Cultura.  it.  Coltura. 

6.  Coltivament,  s.  m.,   culture,  ado- 
ration. 

Ni   no    vole  que   aquell  joru   coltivamens 
fosso  fag  per  negun  home. 

Roman  de  la  prise  de  Jérusalem ,  fol.  5. 
Ni  ne  voulut  ([ue  ce  jour  les  adorations  lussent 
faites  par  aucun  homme. 

anc.  fr.  Nous  pour   regart  don   cultivement 
divin. 

Tit.  de  1254.  Carpentier,  t.I,  col.  123 1. 
anc.  cat.  Cultivament.  it.  Coltivamento. 

7.  CULTIVAIRE,  C0ET1VAD0R,  S.    m.,  Cld- 

tivateur. 

E  loguet  la  a  coltivadors. 

Trad.  du  Nouv.  Test.,  S.  Marc  ,  ch.  12. 
El  il  l'afferma  à  des  cultivateurs. 


U4 


COL 


Huey  soi  la  vera  serment  viva  e  mon  pa\  re 
n'es  COLTIVADOR. 

Fragm.  de  trad.  de  la  Passion. 

Viijourd'liui  je  sui-.  le  vrai  sarment  vivant  et  mon 
père  en  est  le  cultivateur. 

—  Adorateur. 

Si  alcuns  es  cultivaires  de  Dieu  et  fa  sa  vo- 

lontat. 

Trad.  du  Nouv.  Test.,  S.  Jean  ,  ch.  g. 
Si  quelqu'un  est  adorateur  de  Dieu  et  fait  sa  vo- 
lonté. 
jest.  tort.  Cultivador.  it.  Co/tivatorc. 

8.  Colon,  s.  ni.,  Iat.  colons,  colon. 
Si  cum  fa  vila  colons,  so  es  aqnel  qne  teu 
terra  a  faciara. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  83. 
Ainsi  comme  fait  vilain  colon,  c'est-à-dire  celui 
qui  lieut  terre  en  location. 

ANC.    CAT.    Coloil.  ESP.    PORT.    IT.    ColoilO. 

y.  Incola,  s.  m.,  Iat.  incola,  habitant, 
domicilié. 

Sabjets  de  aqnest  pays ,  incolas  et  habitants. 
Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  II ,  p.  482. 
Sujets  de  ce  pays  ,  domicilies  et  habitants. 

ANC.    CAT.   ESP.  PORT.    IT.    IllCola. 

COLTELH ,  cotelh  ,  s.  m.,  Iat.  cultel- 
lus  ,  couteau. 

Qai  de  fort  fozil 
Non  volh  coltelh  tochar, 
Ja  no  '1  cnûT  afilar 
En  un  mol  cembeli. 

GiRAUD  DE  Borneil  :  Leu  chansonela. 
Oui  ne  veut  pas  frotter  le  couteau  d'un  fort  fu- 
sil, qu'il  ne  pense  pas  l'affiler  sur  une  molle  fourrure. 
Cotelhs  et  espazas  c  faus. 
Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Couteaux-  et  épées  et  faus. 
anc.  fr.  Nous  os'erons  senipres  la  pel 
A  la  pointe  de  mon  coutel. 
Roman  du  Renart,  t.  I ,  p.  Iqg. 
cat.  Coltell.  esp.   Cucchillo.  port.  Cutello.  it. 
Coltello. 

1.  Costalier,  s.  m.,   coutelas,  couteau 
de  chasse. 

Honestat  non  porta  costalier. 
B.  Carbonel  de  Marseille  :  Per  espassar. 
L'honnêteté  ne  porte  pas  de  coutelas. 

3.  Coltellada,  s.  /.,  estafilade ,  coup  de 
couteau. 


COM 

Ileeebie  grau  coltellada. 

Un  troubadour  anonyme,  Col/las  esparsas. 
Recevoir  grande  estafilade. 

Non  deg  donar  coltellada. 

Brev.  d'amer,  fol.  6q- 
Je  ue  dois  pas  donner  coup  de  couteau. 
anc.  cat.  Coltellada.  esp.  C.uchillada.  it.  Col- 
tellata. 

4.  Cotelar,  v.,  couteler. 

Om  mielhs  non  mazela... 
Ni  mielhs  non  cotela. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
On  n'e'gorge  pas   mieux...  ni  on  ne  coutelle  pas 
mieux. 

COLUM ,   s.   m.,    Iat.   colon,   colum , 
sorte  de  ponctuation. 
Elle  était  marquée  par  un  seul  point, 
et  n'avait  guère  plus  de   la  valeur  de 
notre  virgule. 

Voici  un  exemple  fourni  par  les  Leys 
d'amors  : 

Haias  mal ,  baias  be  :         coma. 
Am  los  tiens  te  capte.       colum. 
E  ja  no  y  falbiras;  periodus. 

Leys  d'amors,  fol.  1^4- 
Aies  mal,  aies  bien  :  COMMA;  gouverne-loi  avec 
les  liens  .  colum;  et  jamais  tu  n'y  failliras  ;  période. 

Le  Dictionnaire  de  l'Académie  espa- 
gnole dit  au  mot  colon  : 

Parte  ômiembro  principal  del  periodo.  Lla- 
mase  perfecto,  cuando  por  si  hace  sentido,  é 
imperfecto,  enando  el  sentido  pende  de  otro 
miembro  del  periodo.  Tambien  se  da  este  nom- 
bre a  la  puntuacion  con  qne  se  distingaen  estos 
membros. 

COLURI,  s.  m.,  Iat.  colurîw,  colure. 

Dos  autres  cercles  ha  el  cel  apelatz  coluris... 
Coluri  septentrional,  coluri  méridional. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  108  et  8. 

Il  v  a  au  ciel  deux  autres  cercles  appelés  colures. . . 
Colure  septentrional ,  colure  méridional. 

CAT.    ESP.   PORT.    IT.    CokirO. 

COM,   co ,   cum,    du  latin    quoyiodo, 

comme,  comment. 
Adv.     C'ancmais  non  fis,  e  sabetz  co. 

Folouet  de  Marseille  :  Tan  mon. 
Que  oneques  elle  ne  fit  davantage ,  et  vous  savez 
1 ommi ni. 


COM 

i  .ils.uiM'ii  as  mentit  et  Jeu  diray  te  co. 
Izarn  :  Diguas  me  lu. 
Faussement  tu  as  menti  et  je  te  dirai  comment. 

In  Cerf. 
Cum  ausam  doncs  aqnesta  mort  atenilre  ! 
G.  Faidit  :  Cascus  boni. 
Comment  osons-nous  donc  attendre  cette  mort  ! 

Conj.  Us  autres  joglar  escomes  lo  com  el  tro- 
bava  en  plus  caras  rimas  que  el. 

V.  d'Arnaud  Daniel. 
Un  autre  jungleur  le  défia  sur  ce  qi?i\  composait 
en  rimes  plus  difficiles  que  lui. 

Dons  e  servirs  e  garnirs  e  larguesa 
Noirisamor,  com  fai  l'aiga  lo  peis. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Don  et  servir  et  équiper  et  largesse  nourrissent 
amour,  comme  l'eau  fait  le  poisson. 

Si  el  mon  es  ren  qu'ieu  am  tan  cum  vos. 

Arnaud  de  Marueil  :  Us  guays. 
S'il  est  au  monde  chose  que  j'aime  tant  comme 
vous. 

Adv.  comp.     Apren  del  p'om 
Perque  ni  com 
Na  Discordia  lo  fes  îegir. 

Giraud  de  Calanson  :  Fadet  joglar. 

Apprends   de   la  pomme  pourquoi   et    comment 
dame  Discorde  la  fit  choisir. 

anc.  fr.        Issi  fu  corn  jo  vus  di. 

Roman  de  Rou  ,  v.  ioi3t. 

Hommes  et  femmes  frois  com  marbre. 

Œuvres  d'Alain  Chartier,  p.  72/j. 
ANC    CAT. 

Com  dos  forts  vents  la  baten  egualinent. 
Ausias  March  :  Axi  com  cell. 
ANC  ESP. 

Esto  como  enntiera  com  non  eran  certeros. 
Milag.  de  Nostra  Senhora,  coh.  10^. 

anc.  tort.  Si  non  com  e  de  dreito. 

Tit.  de  1292.  Elucidj  t.  I,  p.  293. 
anc  it.  Tanto  lo  intende  com  fa  petra  mola. 

Barberini,  Doc.  d'amorej-p.  162. 
Substantiv.  leu  non  sai  lo  cum  ni  perque. 

G.  Pierre  de  Cazals  :  D'una  leu  ebanso. 
Je  ne  sais  le  comment  ni  pourquoi. 
anc.  fr.  La  curiosité  de  savoir  le  comment  et 
le  pourquoi  des  saints  et  sacrés  mystères. 
Camus  du  Belley  ,  Diversités,  t.  I ,  fol.  429. 
Conj.  comp.  Cum  s'ieu  l'avia  tort. 

B.  DE  VentAdour  :  Lanquan  vey. 
Comme  si  je  lui  avais  tort. 

Ni  ieu,  cum  ou  elha  m  malme, 


COM 


Î45 


No  m  virarai  ja  alors. 

Giraud  le  Roux  :  A  la  mia  lé. 
INi  moi,     quoiqu'elle  me  malmène,    je  ne    me 
tournerai  jamais  ailleurs. 

Mas  com  que  s  voilla. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Leu  pot  hom. 
Mais  comment  qu'eWe  veuille. 

anc.  fr.  I!  eut  envie  de  le  gaîgner  comment 
que  ce  fust. 
AiiivoT,  trad.  de  Plutarr/ue.  Vie  de  Pompée. 

Comment  qu'W  en  soit,  je  ne  pense  point,  etc. 
H.  Etienne  ,  Ap.  pour  Hérodote,  t.  II ,  p.  29. 
Si  com  l'enfas  qu'es  alevatz  petitz. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Si  com  l'enfas. 
De  même  que  l'enfant  qui  est  élevé  petit. 
anc.  fr.  Qui  bien  nos  voldroit  jugier  touz, 
Si  com  je  fais  et  com  je  croi , 
Jà  n'en  esebaperoient  troi. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  H,  p.  3l2. 
Dieu  fet  de  nos  com  de  sa  terre, 
Si  com  li  potiers  sor  sa  roe 
Sa  volenté  fet  de  sa  boe. 
Nouv.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc,  t-  II ,  p.  69. 
La  parole  li  unt  cuntée 
Si  cum  ele  ert  entr'els  alée. 

Roman  de  Rou,  v.  55Q9. 
Aissr  cum  la  naus  en  mar. 

Pons  d'Ortafas  :  Aissi  cum. 
Ainsi  comme  le  navire  eu  mer. 

anc.  fr.  Issi  com  il  me  le  jura. 

Roman  de  Rou,  v.  1199L 
Il  est  ainsi  com  dit  m'avez. 
Nouv.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  273. 
Atressi  cum  l'olipbans, 
Que,  quanebai,  no  s  pot  levar. 

Richard  de  Barbezieux  :  Atressi  cum. 

De  même  que  l'éléphant,  qui,  quand  il  tombe, 
ne  peut  se  relever. 

anc.  fr.  Tout  autresi  cum  l'antefait  venir 

Li  arrousers  de  l'aiguë  qui  chiet  sus. 
Le  roi  de  Navarre  ,  ebans.  3o. 
Aussi  comme  le  bon  valiez  défient  le  banap 
son  seigneur  des  mouches. 

Joinville  ,  p.  66. 
Mas  tant  com  d'argent  val  mais  aurs. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Mais  autant  comme  l'or  vaut  plus  qu'argent. 

Aitant  com  al  premier  dia. 

Cadenet  :  Oimais  m'auretz. 
Autant  comme  au  premier  jour. 


446 


COM 


ANC.   FR. 

Tant  corne  en  Normandie  liquensRicharl  vivra. 

Roman  de  Rou  ,  v.  43'l2- 
Qui  vaut  autant  coin  la  meire  des  herbes. 
Nom-,  rie.  défaut,  et  cont.  une.,  t.  I,  p.  190. 
l'aire  toutes  choses  autretant  coin  li  seignor. 

YlI.LE-lLvKDOUlN  ,  p.  5. 

a.no  it.      Coin  ventura  il  mena. 

Barberini,  Doc.  d'amore,  p.  36 1. 
E  coin  moi'to  sta  in  letto. 

Le  roi  Robert. 

<   \  1.   ANC.  EST.  ANC.  TORT.   ANC.  Coin.  ESP.  MOD. 
PORT.     MOD.    IT.    MOD.    Como. 

Prép.  —  Lat.  cum,  avec. 

Co  que  cum  lavor  s'aquista. 

Lo  Despreczi  del  mont. 
Ce  qui  s'acquiert  avec  travail. 
Si  '1  levèrent  inolt  a  la  joglaria  com  las  ten- 
sos  e  com  las  coblas  qu'el  feiren  com  lui. 
V.  de  Hugues  de  S.-Cyr. 
Ainsi  l'olevèrent  moult  à  la  jonglerie  avec  les  ten- 
ions et  avec,  les  couplets  qu'ils  firent  avec  lui. 
En  anan  batalbar  cum  los  gentils. 

Genealogia  dels  contes  de  Toloza  ,  p.  3. 
En  allant  combattre  avec  les  gentils. 
esp.  Con.  tort.  Coin.  it.  Con. 

■i.  Col,  pour  com  el,  comme  le. 

Et  es  col  orbs  que  pissa  en  la  carrera. 
V.  de  Pierre  Vidal. 
Et  il  est  comme  /'aveugle  qui  pisse  dans  la  rue. 

Conj.  coinp. 

Aissr  col  peis  que  s'eslaissa  el  chandorn. 

B.  DE  VentadouR  :  Be  m'an  perdut. 
Ainsi  comme  le  poisson  qui  s'élance  à  la  clarté. 

3.  Cuma,  coma,  adv.,  comme. 

Ien  los  faria  pendre  cuma  lairo. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  77. 
Je  les  ferais  pendre  comme  larron. 
E  sofrirs  es  co.ua  languira. 

Am\nieu  des  Escas  :  Dona  per. 
Et  souffrir  est  comme  languir. 
ANC.  tort.  Assim  a  mai  comha  a  lilba. 

Tit.  de  1285.  Elucid  ,  t.  I,  p.  297. 
Conj.  comp. 

Si  coma  fes  quan  passei  lai  los  porlz. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Ges  si. 
Ainsi  comme  je  fis  quand  je  passai  là  les  ports- 

/,.  Coment,  ado. ,  comment. 

De  bon  jutge  es  balansar  uou  pas  solament 
que  deia  damnar,  mas  coment. 

Trad.  de  Jiède,  fol.  2. 


COM 

11  est  d'un  bon  juge  de  peser  non  pas  seulement 
qu'il  doive  condamner,  mais  comment. 

5.  Cossi,  adv.,  comment,  de  quelle  ma- 
nière. 

Cum  es  de  vos,  cossi  us  vai? 
T.  de  P.  Rogiers  et  de  Rambal'd  :  Sentier. 
De  quelle  manière  est  de  vous  ,  comment  vous  va? 
No  sai  cossi  mortz  aucir  lo  pogues. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Totas  lionors. 
Je  ne  sais  comment  la  mort  le  pût  occire. 

Prép.  comp.  Ieu  us  servirai  cum  bon  senbor 
Cossi  que  del  guazardon  m'an. 
B.  de  Ventadour  :  Non  es. 
Je  vous  servirai  comme  bon  seigneur  comment 
qu'il  m'aille  du  bénéfice. 
it.   Cosi. 

COMA.,   s.   m.,    lat.    comma,   comma , 
sorte  de  ponctuation. 
Quoiqu'elle  consistât  en  deux  points 
(  :  )  elle  n'avait  que  la  valeur  de  la  vir- 
gule ( ,  ). 

Coltim  no  pot  tener  loc  de  coma  ni  coma  de 
col  11  m. 

Leys  d'amors,  fui.  iq^- 
Colum  ne  peut  tenir  lieu  de  comma  ni  comma 
de  COLUM. 

Le  Dictionnaire  de  l'Académie  espa- 
gnole le  définit,  et  ajoute  : 

Signo  de  esta  figura  (  ,  ). 
cat.  Esr.  it.  Coma. 

Dans  les  Leys  d'amors,  coma,  avec 

l'effet  suspensif  de  virgule,  a  pourtant 

le  signe  de  deux  points,  et  on  y  lit  cet 

exemple  : 

Ergulhiezir  fas  ton  sirven  :  aras  avem  coma  ; 

Si  '1  tenes  delicadamen .      aras  avem  colum. 

Tu  fais  enorgueillir  ton  serviteur  :  maintenant 
nous  avons  comma;  si  tu  le  tiens  délicatement,  main- 
tenant nous  avons  colum. 
cat.  esp.  Coma. 

COMA,  s./.,  lat.  coma,  chevelure,  cri- 
nière. 

Lo  crin  que  il  pend  a  la  coma. 

A.  Daniel  :  Lanquan  son. 
Le  poil  qui  lui  pend  à  la  chevelure. 
Sobre  uu  caval  moveu  ab  coma  fautia. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  to. 
Sur  un  cbeval  mouvant  avec  crinière  fauve 


COM 

—  Queue  de  comète. 

L'estala  comacla...  e  sa  coma  estendia  se  vas 
occiden. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  2l5. 
L'étoile  chevelue...   et  sa   queue  s'étendait   vers 
l'occident. 
ANC  fr.       La  corne  du  col  blanche. 

Roman  français  de  Fierabras. 

ANC.  Esr.  tort.  Coma.  it.  Chioma. 
2.  Comat,  adj. ,  lat.  comatk.v,  chevelu  , 
à  longue  crinière. 

Lo  rey  salh  del  vergier  sus  son  destc^r  comat. 
Roman  de  Fierabras,  v.  237. 
Le  roi  saute  du  verger  sur  son  clieval  à  longue 
crinière. 

L'estela  dieba  comada 
Es  pertant  aissi  noumiada, 
Car  fuoe  e  fnm  e  l'aire  fai, 
A  lei  de  coma  fazen  rai. 

Bief,  d'amor,  fol.  37. 
L'étoile  dite  chevelue  et  pourtant  ainsi  nommée, 
parce  qu'elle  fait  feu  et  fumée  dans  l'air ,  faisant 
rayon  à  manière  de  chevelure. 

S'apelavan...  La  tersa ,  Gallia  comata. 
L'Arbre  de  Balalhas ,  fol.  57. 
Elles  s'appelaient...  La  troisième,  Gaule  chevelue- 

it.  Comato. 
COMB,  adj.,  courbe. 

Una  possessio  que  fossa  drecba  de  un  costat 
e  de  l'antre  costat  fossa  comba. 

Sia  drecba  de  nn  costat,  et  de  l'autre  costat 
sia  cumba. 

Trad.  du  tr.  de  l'Arpentage ,  c.  fyo. 

Une  possession   qui   fût  droite  d'un  côté   et   de 
l'autre  fût  courbe. 

Soit  droite  d'un  côté,  et  de  l'autre  côté  soit  courbe. 

L'espagnol  a  dans  ce  sens  le  verbe 
combar,  courber. 

2.  Comba,  s.f. ,  vallon,  vallée. 

Voyez  Fortia  d'Urban,  Disc,  sur  les 
Ann.  du  Hainaut,  t.  V,  p.  172. 
Qu'es  plan  o  que  es  comba. 

A.  Daniel  :  Lanquan  son. 
Ce  qui  est  plaine  ou  ce  qui  est  vallon. 
Era  non  vey  pueg  ni  comba 
On  fuelba  ni  Hors  paresca. 

E.  Cairel  :  Era  non  vey. 
Maintenant  je  ne  vois  hauteur  ni  vallon  où  feuille 
ni  tleur  paraisse. 


COM 


447 


Fig.  Pois  de  beutat  son  las  autras  en  comiu. 
A.  Daniel  :  Si  m  fos  amors. 
Puisque  les  autres  sont  en  vallon  pour  la  beauté. 

anc.  fr.  Li  os  cbe  vauebe  par  tertres  et  par  combes. 
Roman  de  Garin  le  Loherain,  p.  go". 
Estans  où  chemin  royal  en  une  combe  ou 
vallée. 

Lett.  derém-  de  i^-zH.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  1232. 
Ne  dote  mont,  conbe  ne  val. 
Nouv.  rec.  defabl.  et  cont.  anc,  1. 1,  p.  56". 
esp.  Comba. 

3.  Combel  ,  s.  m.,  vallon,  ravin. 

O  combas  o  combei.s. 

Tit.  de  1275.  Bibl.  du  R.,  fonds  de  Villevieille. 
Ou  vallées  ou  vallons. 

4.  Cathacumba,  s.f.,  calacombe. 

En  I  potz...  a  cathacumbas...  Que  ela  levés 
lo  cors...  de  cathacdmbas...  ■ 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  1 1  et  26. 

En  un  puits...   aux  catacombes...  Qu'elle  levât 
le  corps...  des  catacombes. 
tort.  Catacumba.  it.  Catacomba. 

COMBINAR,  v.,  lat.  combinarc?,  com- 
biner, joindre. 

Que  los  dits  senhors  se  combinaran  entre  for. 
Tit.  de  i/Jog.  Bosc  ,  Mém.  du  Rouergue,  l.  I , 

p.  25o. 
Que  lesdits  seigneurs  se  combineront  entre  eux. 
Part.  pas.  En  aquesta  guiza  so  combinatz  et 
ordenatz. 
De  quatre  qualitats  combinadas  ab  quatre 

bu  mors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  10g  et  94. 

Sont  combinés  et  ordonnés  en  cette  manière. 

De  quatre  qualités  combinées  avec  quatre  humeurs, 

•1.   Combinatiu,  adj.,   combinatif,   qui 
peut  être  ou  qui  est  combiné,  joint, 

mêlé. 

Combinatiu  son  qnant  son  pionnnciat  ses 
interrogatio  coma...  Quais  es  la  maire,  talhs 
es  la  filha. 

Combinatiu,  coliectiu. 

Lejs  d'amors,  fol.  fô  et  4^- 

Ils  sont  combinatifs  quand  ils  sont  prononcés  sans 
interrogation  comme...  Quelle  est  la  mère  telle 
est  la  fille. 

Combinatif,  collectif. 

COMEDER,  ?>.,  lat.  comf.der/',  manger, 
dévorer. 


148 


COM 


Part.  prés.  Coma  foc  comedf.nt  lenha  secca. 
Trad.  tPAlbucasis,  loi.  II. 
Comme  fou  dévorant  bois  sec. 

2.     COMESTIO,    S./.,     lat.     COMES^TIO, 

manger,  repas. 

Tu  mandas  al  malaute  layssar  la   sua  co- 

WESTIO. 

En  yvern  aprop  la  comestio. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  10  et  52. 
Tu  ordonnes  au  malade  de  quitter  le  sien  manger. 
En  hiver  après  le  repas. 

COMEXSAR,  comenhar,  v.,  commencer. 
Voyez  Mnratori,  Diss.  33;  Denina, 
t.  II,  p.  249. 

Ab  joi  mov  lo  vers  e  '1  comens. 

B.  de  Ventadour  :  Ab  joi. 
Je  pousse  le  vers  et  le  commence  avec  joie. 
Cal  jorn  e'om  nais ,  comenssa  a  morir. 
G.  Faidit  :  Cbascus. 
Qu'au  jour  que   l'homme  naît ,   il  commence  à 
mourir. 

Quar  en  vos  nays  e  comensa 
Beutatz  e  conoyssensa. 

Algier  :  Per  vos  Lelha. 
Car  en   vous  naît  et  commence  beauté'  et  con- 
naissance. 

Qui  heu  comensa  e  pueissas  s'en  recre, 
Mielb.  li  fora  que  non  comenses  re. 

P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Qui  commence  bien  et  puis  s'en  lasse,  mieux 
lui  serait  qu'il  ne  commençât  rien. 
Substantif.  Al  comenchar  auzi  tal  re. 

E.  Vidal  de  Bezaldln  :  En  aquel  temps. 
J'entendis  telle  chose  au  commencer. 
anc.  it.  Col  pari  tno  comenza... 
La  patienza 
Qui  comenza. 
Barberini  ,  Docum.  d'amore,  p.  3i  et  199. 
c\t.   Comensar.  esp.  Comenzar.  tort.   Corne- 
car,  it.  mod.  Cominciare. 

2.  Coarews,  s.  m.,  commencement. 

Al  pria»  comens  del  ivernal. 

Marcabrus  :  Al  prim. 
Au  premier  commencement  de  l'hiver. 
Al  comfns  del  cosselh  intret  don  Bos. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  78. 
Le    seigneur   Bos    entra    au    commencement    du 
conseil. 
anc.  cat.  Comens. 

3.  Comens \mf.ns,  s.  ni.,  commencement. 


COM 

Dieus,  que  comensamens  es  de  tota  fazenda. 
Folql'Et  de  Marskille  :  Vers  Dicus. 
Dieu  ,  qui  est  commencement  de  toute  action. 
Car  en  tôt  bon  comensAmen 
Deu  aver  melbor  fenimen. 

G.  Magret  :  En  aissi  m. 
Car. en  tout  bon  commencement  doit  avoir  meil- 
leure fin. 

cat.  Comensament.  anc.  est-.  Comenzamiento. 
tort.  Comeco.  it.  Cominciamento . 

4.  Comensansa,  s./.,  commencement. 

Per  la  bona  comensansa 
JVli  nais  jois  e  alegransa. 

B.  de  Ventadour  :  Ab  joi  mov. 
Par  le  bon  commencement  me  naît  joie  et  allé- 
gresse. 

De  totz  bes  comensansa  e  fis. 

P.  Vidal  :  Per  mielhs  sofrir. 
Commencement  et  fin  de  tous  biens. 
anc.  cat.  Comensenza.  anc.  it.  Comincianza. 

5.  Comensailla,  s./.,  commencement. 

Podetz  auzir  la  comensailla. 

Roman  de  Jaufre  ,  fol.  I. 
Vous  pouvez  ouïr  le  commencement. 
anc.  fr.  L'oevre  de  boine  commenchaille 
Qui  aura  boine  definaille. 
Le  Bestiaire,  Ms.  Carpentier  ,  t.  II ,  col.  35. 
Sont  les  commencailles  bideuses. 

G.  Gliart,  t.  II,  p.  176. 

6.  Comensaire,  comensador,  s.  m.,  qui 
commence,  commençant. 

Que  m  fo  comensaire 
D'esquivar  roaltraire. 

Giral'd  de  Borneil  :  Aras  si  m  fos. 
Vu  qu'il  me  fut  commençant   d'e'viter  mauvais 
traitement. 

Quar  Dieus  dona  a  bon  comensador 
Bona  forsa  tan  qu'es  bona  la  fis. 

G.  Figueiras  :  Totz  hom  qui. 
Car  Dieu  donne  bonne  force  à  bon  commençant 
tellement  que  la  fin  est  bonne. 
anc.  fr.  Jà  estoit  empoint  comme  le  commen- 
ceur  et  entrepreneur  de  l'emprinse. 

Ihst.  de  Jehan  de  Saintré,  t.  II,  p.  236. 
it.  Cominciatore. 

7.  Acomensar,  v.,  commencer. 

Pueys  c'an  coruplit  lo  vot  c'avian  acomenzat. 

V.  de  S.  Honorai. 
Puisqu'ils    ont    accompli    le    vœu   qu'ils    avaient 
commence. 


COM 

E  acomensa  a  foire  e  a  minai . 

V.et  Fer*.,  fol.  41. 

Et  il  commence  à  bêcher  et  à  miner. 

8.  Acomensamen  ,   s.   m. ,    commence- 
ment. 

Can  son  acomensamen  de  razo  o  de  locutio. 

Leys  d'amors,  fol.  5g. 
Quand   elles   sont    commencement  de    raisonne- 
ment ou  de  locution. 

9.  Encomensanza  ,  s.f.,  commencement. 

A  I'enccmensanza 
Die  qu'el  mais  qu'ai  fait,  al  be, 
Ses  tôt  comt',  avanza. 

B.  Zorgi  :  Jesu  Crist. 
Au  commencement  je  dis   que    le  mal    que  j'ai 
fait ,  sans  tout  compte  ,  surpasse  le  bien. 

to.  Recomensar,  v.,  recommencer. 

Recomensa  lo  chaples  de  la  guerra  mortal. 

Guillaume  de  Tudela. 
Le  carnage  de  la  mortelle  guerre  recomitzence . 
it.  Ricominciare. 

COMETA,  s.f.,  lat.  cometa,  comète. 

E  iehia  d'aquesta  cometa  nna  flamma  es- 
pandida. 

Cat.  dels  apost.  de  Rotna,  fol.  192. 
Et  il  sortait  de  cette  comète  une  flamme  e'panouie. 

Qao  es  l'estela  caneîa 
E  l'an  Ira  dicha  cometa. 

Bref,  d'amor'j  fol.  37. 
Comme  est  l'étoile  petite  chienne   et  l'autre  dite 
comète. 

cat.  esp.  tort.  it.  Cometa. 

COMJAT,  conjât  ,  s.  m.,  lat.  comwia- 
Ta.f,  congé,  permission. 

Loc.         E  prenc  conjat  del  repaire 
On  fui  tan  gent  aculhitz. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Et  je  prends  congé  du  séjour  où  je  fus  si  agréa- 
blement accueilli. 

Mas  de  tôt  jois  me  lais, 
E  pren  comjat  de  chantar  clerenan. 

Pons  de  Capdueil  :  De  totz  caillas. 
Mais  je  me  sépare  de  toute  joie  ,  et  prends  congé 
de  chanter  désormais. 

ANC.  fr.  Atant  prist  li  garçons  congiet. 

Roman  du  châtelain  de  Couci ,  v.  2987. 
Qu'il  prene  de  ce  faire  congiet  au  prevost. 
Charte  de  Va.lencienn.es ,  il  14,  p.  4'7- 
cat.  Comiat.  it.  Congedo. 

I. 


COM 


449 


2.  Comjiar,  Vf,  congédier,  renvoyer. 

De  mon  cor  bran  orguelb  comji. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Desemparalr 
De  mon  cœur  fier  je  congédie  orgueil. 
■\nc.  fr.  Issiez  tantost  bors  de  ma  terre, 

Qnar  je  vous  eu  congie  sanz  doute 
E  la  vous  vée  e  deffens  toute. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  3()I. 
Les  Espaingnols  congièrent  tous  les  Anglois, 
hommes  et  femmes,  serviteurs  de  ladite  royne. 
Monsthelet,  t.  I,  fol.  83. 

3.  Acomjadar,  v.,  congédier,  renvoyer. 

Ieu  die  per  dreg  c'acomjadar 
Lo  deu  sela  que  l'emparet. 

B.  Vidal  de  Bezaudun  :  En  aquel. 
Je  dis  avec  justice  que  celle  qui   s'en  saisit  doit 
le  congédier. 

E  amie  que  aiatz  no  acomjadatz. 

Guillaume  de  Tudela  . 
Et  ne  renvoyez  pas  ami  que  vous  ayez. 

Part.  pas.   Bertrans    de    Born  si  f'o  acomja- 
datz  de  soa  domua. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Bertrand  de  Born  fut  ainsi  congédié  de  sa  dame. 

anc.  cat.  Acomiadar. 

COMODITAT,  s.f.,  lat.  commoditatcw, 
commodité. 

Propria  comoditat. 

Statuts  de  Provence  ,  Bomy,  p.  211. 
Propre  commodité. 

cat.  Comoditat.  Esr.  Cotnodidad.  port.   Com- 
modidade.  it.  Comodità. 

2.  Comodament,  adv . ,  commodément. 

Si  comodament  si  pot  far. 

Fors  de  Bearn ,  p.  1084. 
Si  commodément  se  peut  faire. 

cat.   Comodament.  esp.  Comodamente.    port. 
Commodamente.  it.  Comodamente. 

3.  Incommoditat,  encomoditat  ,  s.f., 
lat.  iNcoMMODiTATeAtt,  incommodité. 
Aueuna  incommoditat. 

Tit.  de  1478.  Doat,  t.  CXX,  fol.  204. 
Aucune  incommodité. 

Per  motas  encomoditatz  o  per  motz  darn- 
uatges. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  u3. 

Par    plusieurs    incommodités   'ou    par   plusieurs 
dommages 

57 


: 


!    m 


COM 


nr.    Incomoditat.   r.sp.    fncomodidad,    port. 
Incommodidade.  it.  lncomodità. 

COMOL,  s.  ni.,  lat.  crnvi.us,  comble, 
tas,  amas,  meule. 

Voyez  Muratori,  Diss.  33;  Denina, 
t.  II,  p.  267,  et  t.  III,  p.  107. 
Olivas  si  devo  en  un  COMOI,  ajustai-. 
rotas  las  peyras  que  so  eu  un  comoi.. 
Fe.ab  forças  régirai,  après  en  comoi.  ajustât. 

Elue.  île  las  propr.,  fol.  216',  279  et  209. 
Olives  se  doivent  rassembler  en  un  tas. 
Toutes  les  pierres  qui  sont  en  un  ariiits. 
Foin  ,  retourne'  avec  fourches  .  après  rassemble'  en 
meule. 

axc.  cat.   Cttmuli.  esp.  Cohno.  port.  Cumulo, 
it.  Cohno. 

1.  Comol  ,  adj. ,  comble. 

Una  eraina  comola  de  segael...   La   sobre- 
rlicha  emina  cojiola. 

TU.  de  124b".  Doat,  t.  CXXXIX,  fol.  5!\. 
Une  e'mine  de  seigle  comble...  La  susdite  émiue 
comble. 

"Venda  lo  a  mesura  rasa ,  mas  erupero  de 
notz  sia  comola. 

Coût,  de  Moissac.  Doat,  t.  CXXVII,  fol.  8. 
Qu'il  le  vende  à  mesure  rase  ,  mais  pourtant  que 
celle  de  noix,  soit  comble. 

Que  set  enaps  de  i'ust  e  très  de  veîre 
Bet  en  nn  jorn  grans  e  comols  et  pies. 
Palais  :  Mot  m'enoia. 
Qu'il  but  en  un  jour  sept  coupes  de  bois  et  trois 
de  verre  grandes,  combles  et  pleines. 
Fig.  Comols  de  totz  mais  estars. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Gase  pec. 
Comble  de  tout  mal-être. 
esp.  Cohnado.  it.  Cohno. 

3.    CUMULAR,  V.,    lat.   CUMULARc?,    CUIT1U- 

ler,  recombler. 

Cumular  lor  dota  e  venir  a  division  et  suc- 
cession de  la  hereditat. 

Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  I ,  p.  q33. 
Piecombler  leur  dot  et  venir  à  division  et  succes- 
sion de  l'be'ritage. 

cat.  CunnuUar.  esp.   port.  Cumular.  it.  Cu- 
mtdare. 

/|.  CuMtxALAR,  v.,  assembler,  amasser. 
Esser  fatz  manentz  en  bonas  obras   cume- 
salar. 

Trad.  de  la  I"  Épît.  de  S.  Paul  à  Timothée. 
Etre  faits  riebesà  amasser  bonnes  œuvres. 


COM 

5.  Moi.on,  v.  m.,. lat.   c/imui.t;m,  amas, 
tas. 

Fag  avia  gran  molon  de  legna. 

V.  de  S.  Honorai. 
Il  avait  fait  un  grand  amas  de  bois. 

La  bentat  que  par  als  buelbs  en  aquell  cors 
coma  neus  sobre  un  molos  de  feras. 

V.  et  Vert.,  fol.  3t. 

La  beauté'  qui  parait  aux  yeux  en  ce  corps  comme 
neige  sur  un  tas  de  fumier. 

An  faitz  dels  draps  un  tal  molon 
Desotz  lo  rei  que,  s'el  cazes, 
Non  crei  que  gran  mal  se  fezes. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  5. 

Ils  ont  fait  un  tel  tas  d'babits  sous  le  roi  que, 
s'il  tombait  ,  je  ne  crois  pas  qu'il  se  fit  grand  mal. 

ANC.  CAT.  3Iollô. 

6.  Amolar,  v.,  amasser,  entasser,  amon- 
celer. 

Graisans  ni  sers  que  s'amola 
No  m  fai  espaven. 

Marcabrus  :  Quan  la. 
Crapaud  ni  serpent    qui   s'amasse    ne    me    fait 
épouvante. 

anc.  fr.  Tremblotant  et  s  amouselant  en  rond 
comme  un  peloton. 

Contes  d'Eulrapel ,  fol.  iS.'j. 

7.  Acomolar,  v.,  lai.  accumulais,  ac- 
cumuler,  augmenter. 

Sa  fama  per  tôt  al  entorn  acojiolava. 
r.  de  Santa  Flors.  Doat,  t.  CXXI1I  ,  fol.  269. 

Sa  renommée  par  tout  à  l'enlour  augmentait. 

cat.    esp.    Acumular.    port.    Accumulai-,    it 
Accumulare. 

8.  Démolition,   s.  f.,  lat.   démolitio- 
ns/??, démolition. 

La  dita  démolition  e  destruction. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  56. 
Ladite  démolition  et  destruction. 

cat.  Demoliciô.  esp.  Demolicion.  port.  Demo- 
licào.  it.  Demolizione. 

g.  Demolhir  ,    v. ,   lat.   démolir/,  dé- 
molir. 

Los  castels  de  sa  terra...  los  quais  so  de  de- 
fensa  fara  abatre  e  demolhir. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  3l. 

Fera  abattre  et  démolir  les  châteaux  de  sa  terre. . . 
lesquels  sont  de  défense, 


COM 

Part,  pas.  Presa  e  demoi.ida  per  los  de  la  dita 
armada. 

Chronicité  des  Albigeois,  toi.  9. 
Prise  et  démolie  par  ceux,  de  ladite  armée. 

cat.  esp.  tort.  Demohr.  it.  Dc/nolire. 

10.  Encombre,  s.  m.,  encombre. 

Encombre  no  li  meta. 

Titre  de  1067. 
Ne  lui  moite  encombre. 

it.  Ingombro. 

11.  Encombrier,  encombrer,  engom- 
brer,  s.  m.,  encombre,  obstacle,  em- 
barras, empêchement. 

Las  cadenas  li  romp  e  tôt  l'autre  encombrier. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  lui  rompt  les  chaînes  et  tout  l'autre  obstacle. 

Lauzenjador  fan  encombriers 
Als  cortes. 

Rambaud  d'Orange  :  Als  durs. 
Les  médisants  font  embarras  aux  courtois. 
]\i  no  saberu  carreira,  via  ,  ni  senidier 
Àb  que  poscam  estorcer  al  mortal  encombrier. 
Guillaume  de  Tudela. 
Et  nous  ne  savous  rue,  voie,  ni  sentier  avec  quoi 
nous  puissions  échapper  au  mortel  encombre. 

Eu  l'ausi  dîr  en  un  ver  reprover  : 

Per  trop  parlar  creisso  maint  engombrer... 

Jesn  lo  gart  de  mal  e  iVemcombrer. 

AlMERI  DE  Peguilain  :  Lanquan  chanton. 
Je  l'entendis  dire  en  un  vrai  proverbe  :  Pour  trop 
parler  croissent  maints  embarras... 
Je'sus  le  garde  de  mal  et  à' encombre. 

anc.  fr.  Tel  cuide  sa  bonté  vengier 

Qui  porcliace  son  enconbrier... 
Qui  dit  qu'entre  bouebe  et  quiliier 
Avient  soveut  grant  enconbrier. 
Roman  du  Renaît,  t.  I ,  p.  16  et  l53. 

Ardirent  seize  ou  dix-sept  villages,  puis  s'en 
retournèrent  à  Gand  sans  encombrier. 

Monstrelet,  t.  U,  fol.  49. 

12.  Encombrat-ie,  s.  m.,  encombre. 

Ieu  prec  Dieu,  com  boms  iratz  , 
Que  us  don  mal  encombratje. 
B.  Carbonel  de  Marseille,  Coblas  Iriadas. 
Je  prie  Dieu  ,  comme  homme  irrité  ,  qu'il  vous 
donne  mal  encombre. 

i3.  Encombrament,  s.  m.,  encombre, 
empêchement ,  encombrement. 


COM  45i 

En  enois  et  encombra  mens. 

1  stebdct  :  Qui  non. 
En  ennuis  et  empêchements. 

Ses   tOt   ENCOMBRAMEN. 

Lejrs  d'amors,  fol.  38. 
Sans  tout  empêchement. 

anc.  fr.     Jo  vus  asséur  léaument, 

Jà  n'i  aurez  encumbrement. 

Marie  de  France,  t.  1 ,  p.  \\\. 
it.  Ingombramento. 

\l\.     Encombros  ,    àdj.  ,     embarrassé, 
souillé. 

Aras  pot  hom  lavar  et  esclarzir 
De  gran  blasine  silh  que  son  encombros. 
Cercajions  ou  P.  Bremond  ricas  novas  :  Pois 

nos  lie. 
Maintenant  on  peut   laver  et  c'claircir  de  grand 
blâme  ceux  qui  sout  souillés. 

anc.  fr.   Granz,  parfundes  e  encombroses. 
B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  5l. 
Et  vest  sa  robe  séculière 
Qui  mains  encombreuse  li  ère. 

Roman  de  la  Rose  ,  v.  iy636. 
...  "Vous  gardez  cYencornbreux  accidents. 
R.  Gabnier,  Trag.  d'Hippolyle,  act.  I  ,  se.  1. 

i5.  Encombrar,  v.,  embarrasser,  enta- 
cher, souiller. 
Per  tal  tem  que  la  mort  m'ENCOMBRE. 

Folquet  DE  Marseille  :  Senher  Dieus. 
C'est   pourquoi    je    crains   que    la    mort    m'em- 
pêche. 

Olivier  a  lo  rey  del  colp  si  encombrât 
Que  dels  estrieups  li  son  abdos  los  pes  ostat. 

Roman  de  Fierabras,  v.  n3q. 
Olivier  a  tellement  embarrassé  le  roi  du  coup, 
que  les  deux,  pieds  lui  sont  êtes  des  et  fiers. 

El  fetz  ATI  peccatz  mortals  per  que  encom- 
bret  cels  que  devion  naisser  de  lbuy. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  12. 

Il  fit  srpt  pe'cbés  mortels  par  quoi  il  entacha  ceux 
qui  devaient  naître  de  lui. 

Ben  es  auras 
Totz  crestias 
Qu'el  mezeis  si  vol  encombrar. 

Pierre  d'Auvergne  :  Be  m. 
Tout  chrétien  qui   veut  lui-même  se  souiller  est 
bien  fou. 

Part.  pas.  De  diversas  lagezas  ero  si  encom- 
bratz. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  223. 
Ils  étaient  si  souillés  de  diverses  taches. 


45a 


COM 


Tôt  lo  segle  es  encombrât/ 
Per  un  arbre  que  i  es  uascutz. 

MarcABRUS  :  Pois  l'iuverns. 
Tout  le  siècle  est  embarrassé  par  un  arbre  qui  y 
est  né. 
ano.  fr.    Mon  pechié  m'a  encombré. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  11 ,  p-  !\j- 

L'on  coiffait  que  l'empereur  eust  envoie  ses 

messages  plus  pour  nous  encombrer  que  pour 

nous  délivrer. 

Joinville,  p.  g3. 

Vos  estes  céans  encombrés  et  assaillis. 

Roman  français  de  Fierabras. 

,m.  cat.  Encombrar.  it.  Ingombrare. 

tt>.  Desemcombrar,  v.,  désencombrer. 
Res  no  m  val  un  sol  trays 

Al  pas  DESEMCOMBRAR. 

GlRAUD  DE  BoRNElE  :  Dels  bclllS. 

Rien  ne  me  vaut  un  seul  effort  pour  désencom- 
brer le  passage. 

A  loi-  poder  las  los  désencombreras  et  de- 
livreran  de  totz  coutrasts. 

TU.  de  i3io.  Doat,  t.  XXXVIII ,  fol.  16  j. 
Selon  leur  pouvoir  les  leur  désencombreraient  et 
délivreraient  de  tous  obstacles. 
\nc.  fr.  Tu  ne  dois  pas  désencombrer 
Celui  qui  te  velt  mal  mener... 
Amis ,  se  ce  est  vérité 
Que  tu  m'as  ici  aconté, 
Ge  t'en  cuit  bien  désencombrer. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II ,  p.  7/}  et  1 16. 

it.  Sgombrare. 

COMPACTIO,   s./..,    lat.    compactio, 
compacité. 

Entre  totz  metals  es  de  maior  compactio. 
Es  plus  ferma  per  maior  compactio  et  ajus- 
tameut. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.-  1 83  et  173. 
Entre  ions  me'laux  est  de  plus  grande  compacité. 
Est  plus  ferme  à  cause  de  plus  grande  compacité 
et  liaison. 

it.  Compazione. 

COMPENDIOS ,  adj.,  lat.  compendio- 
sus,  abrégé,  accourci. 

O  SOn...  COMPENDIOSAS. 

Leys  d'amers,  fol.  20'. 
fin  elles  sont...  abrégt  ■ 
•  at.  Compcndios.  esp.  port   it.  Com/jci/diuso 


COM 

COMPRAR,  v.,  lat.  QOMPa&AKé,  ache- 
ter, acquérir. 

Perqu'eu  soi  sa  vengutz  a  vos 
Vendre  pretz  ,  si  'n  voletz  comprar. 
Gui  de  Glotos  :  Diode  Len. 
C'est  pourquoi  je  suis  venu  ici  vers  vous  vendre 
mc'rite ,  si  vous  en  voulez  acheter, 

La  bella  que  m  compret  baizan. 

Berenger  de  Palasol  :  Mais  ai  de. 
La  belle  qui  m'acheta  en  embrassant. 

Mielbs  qu'aiselh  c'om  compr'  e  ven , 
Soi  vostres  senes  estraire. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Pus  descobrir. 
Mieux  que  celui  qu'on  acheté  et  vend  ,  je   suis 
vôtre  sans  restreindre. 

Proverb.  Que  car  deu  comprar  qui  car  vcu. 
Pierre  d'Auvergne  :  Belha  m'es. 
Que  cher  doit  acheter  qui  vend  cher. 

anc.  fr.  Nus  n'a  bien,  s'il  ne  le  compère. 

Roman  de  la  Rose ,  v.  2610. 
Que  pnis-je  comparer  plus  cher 
Que  mettre  cneur,  vie  et  courage. 

OEuvres  d'Alain  Charlier,  p.  499- 
cat.    esp.    port.     Comprar.     it.    Comprare, 
comperare. 

1.  Compra  ,  s.f. ,  achat,  acquisition. 

Aus,  tu  que  fas  compras  e  vendas. 

P.  Cardinal  :  Jhcsum  Ciist. 
Entends  ,  toi  qui  fais  achats  et  ventes. 

En  la  carta  de  la  deita  compra. 

TU.  de  i3io.  Doat,  t.  CLXX1X,  fol.  226". 
En  la  charte  dudit  achat. 

cat.  esp.  port.  it.  Compra. 

3.  Comprazos,  s.f. ,  achat,  acquisition. 
Comtrazos  e  vendezos  son  faitas  per  cos- 

senliuient  que  Vus  hom  a  ab  l'autre. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien  ,  fol.  3y. 

Acquisitions  et  ventes  sont  faites  par  consente- 
ment qu'un  homme  a  avec  l'autre. 

4.  Compraire,  comprador,  s.  m. ,  ache- 
teur, acquéreur. 

N'es  tengut  lo  compraire  de  tôt  aqno  qu'en 
perveut  a  lui,  enquera  sia  lo  vendeire  tengutz 
del  pretz  qti'el  n'ag. 

Trad.  du  C'OdedeJustinien,  fol.  17. 
\J acheteur  en  est  tenu  de  U)Ul   Ce  qui  lui  en  pie 
vient,  encore  que  le  vendeur  soit  tenu  du  prix  qu'il 
<  1,  eut. 

Énaas  si  son  faîcb  comprador 


COM 

()  toledor  qui  no  lor  veu. 

AliNAUD  de  Cominge  :  Be  m  plai. 
Au  contraire  ils  se  sont  laits  acheteurs  ou  ravis- 
seurs envers  qui  ne  leur  vend. 

Sera  tengatz  de  veslir  los  compradors. 

Tit.  du  xnie  sièc.  Doat,  t.  CXV1II ,  fol.  40. 
Sera  tenu  d'investir  les  acheteurs. 

cat.  esp.  tort.  Comprador.  it.  Compratore. 

5.  Acomparacio,  s.  f.,  acquisition,  ac- 
cumulation. 

Acomfaracio  dels  bens  de  la  terra. 

V.  et  Vert. ,  fol.  10. 
Acquisition  des  biens  de  la  terre. 

COMS,  s,  ni.,  lat.  coiaes,  comte. 

Coms  venant  de  comc?s  était  sujet, 
et  comte  venant  de  com£te/«,  régime  au 
singulier. 

El  era  coms,  ar  es  ricx  reys. 
Folquet  DE  Marseille  :  Ai  !  quant  gent. 
11  était  comte  ,  maintenant  il  est  riche  roi. 

Lai  al  comte  proensal  on  que  sia. 

Bertrand  d'Allamanon  :  Un  surventes  farai. 
Là  au  comte  provençal  où  qu'il  soit. 

Fig.  Quar  vos  es  coms  de  valor  e  de  sen  , 
E  coms  de  joy  e  coms  d'abelhimen. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Un  sirvenles  farai 
Car  vous  êtes  comte,  de  valeur  et  de  sens,  et  comte 
de  joie  el  comte  de  gentillesse. 

L'ancien     français     employa    aussi 

cuens,  quens,  coms  pour  le  sujet ,  et 

comte  pour  le  régime  au  singulier. 

anc.  fr.  Suj.  Hues  li  cuens  de  la  Marche  et 
Thiebaus  cuens  de  Charapagnie,  et  Pierre, 
dit  Mauclers,  qui  fu  cuens  de  Bretagnie, 
firent  conspiration. 

Annales  du  règne  de  S.  Louis,  p.  16*4. 
Li  quens  l'ama  ,  s'en  list  s'amie. 

Roman  de  Rou,  v.  5^o3. 

Rég.  Fit  semondre  par  ban  royal  le  comte  de 
la  Marche. 

Annales  du  règne  de  S.  Louis,  p.  164. 
Alun  cà  el  cttinte  Richart. 

Roman  de  Rou ,  v.  5586'. 
cat.  Compte,  esp.  port.  Conde,  xi.  Conte. 

—  Consul. 

Coms  fo  de  Roma. 

Poème  sur  Boèce. 
11  fui  consulat:  Home. 


COM 


453 


2.  Comtor,  s.  m.,  comtor,  qualité  après 
celle  de  vicomte. 

Ni  ai  amie  c'ab  si  m'aus  retenir, 
Coms,  ni  vescoms  ni  comtors. 

G.  de  Bergi'edan  :  Un  sirventes  ai  en. 
Et  je  n'ai  ami,  comte,  ni  vicomte  ,  ni  comtor,  qui 
avec  soi  m'ose  retenir. 

E  'lh  cavalier  e  'lh  comtor 
E  '1  baron  e  'lh  vavassor. 

P.  Vidal  :  Tant  ai  ben. 
Kt  les  chevaliers  et  les  comtors  et  les  barons  et  les 
vavasseurs. 

Corlz  de  prelatz 

O  de  rey  0  de  comtor. 

B.  Carbonel  :  Amors  per  aital. 
Cour  de  prélat  ou  de  roi  ou  de  comtor. 
anc.  fb..  Li  mestre  prince  el  li  contour 

Qui  don  pueple  estaient  seiguour. 

V.  Ms.  deJ.-C.  Carpentier,  t.  I ,  col.  in3. 

Cel  jor  il  i  ot  maint  prince, 

Maint  duc  et  maint  contors. 

R.  d'Ourson  de  Beauvois.  Roquefort,  t.  1,  p.  291 . 

3.  Comtessa,  s.f.,  comtesse. 

Qu'a  la  pro  comtessa  prezan 
Fassa  ma  chansonet'  auzir. 
,     P.  Raimond  de  Toulouse  :  Enquera. 
Qu'il   fasse  ouïr  ma  chansonnelle  à  la  noble  com- 
tesse méritante. 

4.  Comtat,  contât,  s.  m.  et.  f. ,  comté. 

Aquest  comtat 
"Vos  cresca  '1  reys  ab  Brelanha. 

Bertrand  de  Born  :  leu  chan. 
Que  le  roi  vous  augmente  ce  comte  avec  la  Bretagne. 
Destruire  tota  la  contât. 

Chronique  des  Albigeois ,  col.  40. 
Détruire  tout  le  comté. 
anc.    cat.    Contât,   esp.  port.    Condado.    it. 
Contado. 

5.  Comtiu,  s.  m.,  comté. 

Sia  '1  comtius  d'aquel  qui  tenra  Carcasonua... 
Sia  lo  comtids  sens  devats. 

Titre  de  u>34- 
Le  comté  soit  de  celui  qui  tiendra  Carcassonne. 
Le  comté  soit  sans  exceptions. 

6.  Comtal,  adj.,  corn  ta  1,  de  comté. 

Quar  en  cort  comtal 
Dis  vostra  leugua  parliera 
Al  comte  greu  mal. 
B.  de  Rovenac  :  Una  sirventesca. 
Car  en  cour  comtale  votre  langue  parleuse  dit  au 
comte  grand  mal. 


454  COM 

Subst.  —  Comte. 

No  in  sove  com  me  fes  comtal. 
T.  dk  Lignauri  lt  de  G.  de  Borneil  :  Ara  m  plats. 

Je  ne  me  souviens  pas  comment  il  me  fit  comte. 
cat.  est.  Coudai. 

7.  Vescomt,  s.  m.,  vicomte. 

Pauc  vos  ama  ,  vescoms,  qni  ns  enseigna 
Que  de  ben  far  ni  de  pretz  no  ns  soveigna... 
Et  en  die  \o  pel  vescomt  de  Bnrlaîz. 

Cadenet  :  De  nuilla  ren- 
t 'icomlèj  peu  vous  aime  qui  vous  enseigne  que 
de  Lien  faire  ni  de  mérite  ne  vous  souvienne... 

Et  je  le  dis  pour  le  vicomte  de  Burlat. 
cat.  ^escompte,  esp.  Vizconde.  tort.  Visconde. 
it.  Visconte. 

8.  Vescomtessa  ,  s.  f. ,  vicomtesse. 

Pros  vescomtess',  ab  cor  gen 
A  Ventedorn  vos  prezen 
Mon  comjal. 

G.  Faidit  :  Gen  fora. 
Honorée  'vicomtesse ,  avec  cœur  gentil,  à  Yenta- 
dour  je  vous  présente  mon  congé. 
cat.  Fiscomptessa.  Esr.  Vizcondesa.  tort.  Vis- 
condessa.  it.  Viscontessa. 

9.  Vescomtat,  s.  m.,  vicomte. 

Las  costumas  del  vescomtat. 

TU.  de  i3çj2.  Doat  ,  t.  CLVIII ,  fol.  42. 
Les  coutumes  de  la  vicomte. 

E  '1  quatre  vescomtat 
De!  Lemozi. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  no  mi. 
Et  les  quatre  vicomtes  du  Limousin. 
cat.  Vescomptat.  esp.  Vizcondado.  port.  Vis- 
condado.  it.  Viscontado. 

10.  Vescomtal,  adj. ,  vicomtal. 

Entro  als  molis  vescomtals. 

Tu.  de  1271.  Doat,  t.  XLVUI,  fol  147. 
Jusqu'aux  moulins  vicomtanx. 
En  la  coït  vlscomtal. 

Titre  de  Hat-bonnc.  Doat,  t.  XLVIII ,  p.  240. 
En  la  cour  vicomlale. 

—  S.f.,  vicomtesse. 

De  Châles  la  viscomtai. 
Vuoil  que  m  done  ad  estros 
La  gola  e  '1s  mans  amdos. 

Bertrand  de  Born  :  Domna  puois. 
.1.     veux  de  la  vicomtesse  de  Châles  qu'elle   me 
donne  ent  ïejrement  la  gorge  et  les  deux  mains. 

COMTAR,  co-Xuaf.,  v.,  lat.  com/;ktarc, 
compter. 


COM 

Poiria  comtar  d'un  rei  totz  sos  despensamens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  pourrais  compter  toutes  les  dépenses  d'un  roi. 

Ni  eu  no  sapria  issernir 

Los  vostres  bos  aips  ni  comtar. 

GavaudAN  le  Vieux  :  Crezens  fis. 
]\i  je  ne  saurais  discerner  ni  compter  les  vôtres 
bonnes  qualités. 

E  fai  dos  jorns  una  letra  e  s  conta  doblamens. 
P.  de  CoRBtAC  r  El  nom  de. 
Et  une  lettre  marque  deux  jours  et  se  compte  dou- 
blement. 
Part.  prés.  Pagadas  en  deniers  cuntans. 

TU.  de  1274  1  Arch.  du  Roy.,  K.,  17. 
Payées  en  deniers  comptants . 
Part.  pas.  Virtuz  ses  discretio  es  condada  per 
vice. 

Trad.  de  Bide,  fol.  53. 
Vertu  sans  discrétion  est  comptée  pour  vice. 

anc.    cat.    Coitiptar.   esp.   port.   Contar.   it. 
C on  tare. 

2.  Compte,  comte,  s.  m. ,  lat.  compmta- 
tio ,  compte,  calcul,  nombre. 

Mil  tan  es  doblatz  sos  bes 
Qu'el  comtes  de  l'escaquier. 

P.  Vidal  :  Tant  an  ben. 
Son  mérite  est  doublé  mille  fois  autant  que  le 
compte  de  l'échiquier. 

Car  plus  greu  comte  que  d'areua 
Port  de  pecat  sus  en  l'esquena. 

Folquet  de  Marseille  :  Senber  Dieus. 
Car  je  porte  sur  l'échiné  un  plus  grand  compte  de 
péché  que  de  sable. 

Loc.       Rendras  comt'  al  jatjamen. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Tu  rendras  compte  au  jugement. 
Adv.  comp.  Sobrevengro  lhi  Sarrazi  ses  comte, 
et  assalhiro  los. 

Cat.  dels  aposl.  de  Roma  ,  fol.  189. 
Survinrent  les  Sarrasins  sans  nombre,  et  les  assail- 
lirent. 

cat.  Compte,  esp.   Cuenta.  port.    Conta,  it. 
Conto. 

3.  Comdador,  adj.,  comptable,  à  comp- 
ter. 

IlII  dias  comdadors  del  temps  de  la  con- 
fession. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Quatre  jours  comptables  du  temps  de  l'aveu. 

4.  Acontar,  v. ,  indiquer,  marquer. 


CON 

Quant  hom  !or  o  aconta. 
Germonde  de  Montpellier  :  Greu  m'es. 
Quand  on  le  leur  indique. 

5.  Bf.scomt.vk  ,  v. ,  mécompter. 

E  vai  tro  al  mes  de  novembre  duran 
XXII  jorns,  qui  no  y  vol  bescomtar. 

Serveri  de  Girone  :  Un  vers  farai. 
Et  va  jusqu'au  mois  de  novembre,  durant  vingt- 
deux  jours,  qui  n'y  veut  mécompter. 

cat.  Bescomptar, 

6.  Besconte,  s.  m.,  mécompte. 

Que  no  prenas  l'un  per  l'antre  car...  lo  bes- 
conte. 

Trad.  du  tr.  de  l'Arpentage,  c.  34- 

Que  tu  ne  prennes  l'un  pour  l'autre  car...  le  mé- 
compte. 

7.  Mescomptar,  v.,  mécompter. 

Quan  per  gazang  fai  falceza 

En  mezura  0  en  pezar 

O  en  nombrar  per  mescomptar. 

Brev.  d'amor,  fol.  119 
Quand  pour  profit  il  fait  fausseté  en  mesure  ou 
en  peser  ou  en  nombrer  par  mécompter. 

8.  Menescompte,  s.  m.,  mécompte. 
Fais  prebostz,  fais  curials  e  fais  jutges,  que 

emblon  las  esmendas  e  las  rendas  a  lurs  sen- 
bors,  e  fan  menescompte  en  despessas  et  en 
receptas. 

V.  et  Vert.,  fol.  iq. 
Faux  pre'vôts,   faux  curiaux  et   faux  juges  ,  qui 
volent  les  amendes  et  les  renies  à  leurs  seigneurs  ,  et 
font  mécomptes  en  de'penses  et  en  recettes. 

9.  Sobrecomtar,  v. ,  surfaire. 

Sei  hoste  tnt  de  lni  se  lauson  , 

Tant  no  '1  sobrecomtan  ni  '1  bauzon 

Mais  no  lur  don'  al  départir. 

Pioman  de  Flamenca,  fol.  3o. 
Ses  aubergistes  se  louent  tous  de  lui ,   ils  ne  le 
surfont  ni  ne  le  trompent  tant  qu'il  ne  leur  donne 
davantage  au  départ. 

10.  Compot,  s.  m.,  lat.  computmw,  com- 
put. 

Els  termes  del  compot  vole  tornar  en  vers  plan. 
_       V.  de  S.  Honorât. 
11  voulut  tourner  en  vers  simple  les  termes  du 
comput. 

Esr.    Computo.  port.    Computacào.  it.   Com- 
puto. 


CON  455 

CON,  s.  m.,  vagin,  utérus. 

Douma  grassa  ab  inagre  con. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Fort  m'enoia. 
Dame  grasse  avec  maigre  vagin. 

2.  Conin,  adj. ,  histérique,  utérin. 

Tro  sent  la  doussor  conin  a. 

G.  DE  BerguedAN  :  Un  trichayro. 
Jusqu'à  ce  qu'elle  sente  la  douceur  histérique. 
Segon  plazenza  conina. 

Marcabrus  :  L'iverns  vai. 
Selon  jouissance  histérique. 

CONCA.,  concha,  comca,  s.f.,  lat.  con- 
cha  ,  bassin,  cuvette,  conque. 
Conca  d'aram. 

Detjdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Cuvette  d'airain. 

Davantla  porta  bac  una  font... 
Qui  sortz  en  una  conca  d'aur. 
Un  troubadour  anonyme  :  Seinor  vos  que. 
Devant  la  porte  eut  une  fontaine...  qui  sourde  en 
une  conque  d'or. 

cat.  anc.  Esr.  Conca.  tort.  Conclut,  it.  Conca. 

—  Coquille,  coquillage. 

Alcunas  petitas  conchas  que  bom  troba  en 
mar...  On  mays  las  conchas  recebo  d'ayre 
rozenc,  maiors  perlas  engendro. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  266'  et  i8q. 

Certains  petits  coquillages  qu'on  trouve  en  mer... 
Plus  les  coquillages  reçoivent  d'air  de  rosée  ,  plus 
ils  engendrent  perles  grandes. 

—  Cavité  de  l'oreille. 

San  Lop  a  especial  gracia  de  guérir  de  mal 
de  comca. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  78. 

Saint  Loup  a  la  grâc  -  spéciale  de  guérir  du  mal  de 
conque. 

it.  Conca. 
2.    COSCOLHA ,  S.  f.  ,    lat.   CONCHITLA  ,    CO- 

quille. 

Tortuga...  nul  autre  animant  ab  escata  ni 
am  pluma  ni  am  coscolhv  ha  vezica. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  260. 

Tortue...  nul  autre  animal  avec  écaille  ni  avec 
plume  ni  avec  coquille  n'a  vessie. 

f.sp.  Conchucla.  it.  Concliiglia. 

CONCRET,  aclj.,\at.  concrets,,  concret. 
Concret  apelam  coma  cavalier  en  respieg 


456 


CO?s 


île  cavalaria...  cavalier  es  concret  et  abstrayt 
es  cavalaria 

Leys  d'amors,  fol.  Iq3. 
IVous  appelons  concret  comme  chevalier  par  rap- 
porta chevalerie...  chevalier  est  concretel  chevalerie 
est  ahstrait. 
cat.  Concret,  esp.  tort.  it.  Concreto. 

2.  Concretiu,  adj. ,  cnncrétif. 

Alous  so  concretius  ,  cam  es  aqaest  nom, 

Diens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  7. 
Quelques  uns  sont  concrélifs ,  comme  est  ce  nom, 
Dieu. 

3.  Concrecio,  s.f. ,  lat.  concretio,  as- 
semblage, mélange,  concrétion. 
Noms  significans  per  maniera  de  concrecio. 

Elue-  de  las  propr.,  fol.  7. 
Nom  signifiant  par  manière  d'assemblage. 

it.  Concrezione. 

CONCUTIR,  v.,  lat.  coxevrere ,  ébran- 
ler, secouer. 

Entro   que  aqaela  concutesquas...   per  so 
qne  no  concutesca  cap  e  leda  aquel. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  21  et  5ç«. 

Jusqu'à  ce  que  tu  ébranles  celle-là...  pour  ce  que 
n'ébranle  pas  le  chef  et  le  Liesse. 

Part.  pas.  Aprop  la  femna  sia  concutida. 
Trad.  d'Albucasis  ,  fol.  65. 
Après  que  la  femme  soit  secouée. 

1.    Concussio,    s.   f,    lat.    CONCUSSIO  , 
ébranlement ,  seconsse. 
Am  concussio  véhément...  Concussio  e  re- 
mossio  per  percussio. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  22. 
Avec  véhément  ébranlement...  Secousse  et  dépla- 
cement par  percussion. 

cat.    Concussio.    esp.     Concusio.    port.     Con- 
cussao.  it.  Concussione. 

CONDAMINA,  s.f ,  condamine,  champ, 
pré  seigneurial. 
Permegla  condamina  dreitamensals portais. 

Guillaume  de  Tidela. 
Parmi  la  condamine  directement  aux  portails. 

En  miey  de  una  condamina. 

Trad.  du  tr.  de  l'Arpentage,  cap.  18. 
Au  milieu  d'une  condamine. 

CONDENSATIU ,  ad;.,  condensatif. 


CON 

Es  condensativa  o   ingrossativa  cam  glass 
e  l'aigna. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25. 

Elle  est  condensante  ou  grossissant  comme  glace 
en  l'eau. 

esp.  tort.  Condensativo. 

CONDIRE,  conore,  v.,  lat.  condere, 
assaisonner,  confire. 
Part.  pas.  Viandas  conditas  am  agras. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  55. 
Viandes  assaisonnées  avec  verjus. 

Fig.  Per  que  lor  diz  non  es  condutz  de  sal. 

\i-meri  de  Peguilain  :  Totz  hom. 
Parce  que  leur  dit  n'est  pas  assaisonné  de  sel. 

E  mirabolatz  conditz. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  129. 
Et  mirabelles  confites. 

anc.  esp.  Condir.  it.  Condire. 

2.  Condar,  v. ,  assaisonner. 

Fig.  Aquel  es  sabis  predicaire  que  sap  condar 
la  suavetat  del  règne  de  Deu. 

Trad.  de  Bède,  fol.  57. 
Celui-là  est  savant  prédicateur  qui  sait  assaison- 
ner la  suavité  du  règne  de  Dieu. 

Part.  pas.  substantif. 

Et  on  mais  lidonavan  coNOATzplns  saborenz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  où  plus  ils  lui  donnaient  repas  plus  savoureux  . 

3.  CoNDUG  ,  CONDUT  ,  CONDUICH  ,  S.    lit., 

festin,  repas,  régal ,  nourriture. 

Mont  me  plalz  deportz  e  guayeza, 

Condugz  e  douars  e  proeza. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Moût  meplatz. 
Me  plaît  beaucoup  amusement  et  gaîlé  ,  festin  et 
donner  et  prouesse. 

E  fan  ries  condutz  e  pleniers. 

Raimond  de  Miraval  :  Bertran  si. 
Et  font  repas  grands  et  pleniers. 

Fel  de  gai  li  daretz  en  condug. 

Devdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Tous  lui  donnerez  en  nourriture  du  fiel  de  coq. 

anc.  cat.    Condit.  anc.  esp.  Conducho.  port. 
Conduto.  it.  Condutto. 

/|.  Condimen ,  s.  m.,  assaisonnement. 

En  loc  d'autres  délicats  condimens. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  170'. 
En  lieu  d'autres  assaisonnements  délicats. 

5.  Condvchif.r  ,  s.  m.  ,  convive,  hôte. 


CON 

Que  hom  los  tenga   per  lares  e   per  bons 

CONDUCHIERS. 

V.  et  Vert.,  fol.  31. 
Qu'on   les   tienne    pour    généreux  et   pour  bons 
convives. 

Li  un  son  bon  guerrier, 
L'autre  bon  conduchier. 

Arnaud  de  Marueil  :  Rasoses. 
Les  uns  sont  bons  guerriers  ,   les  autres  bons  hôtes. 

CONDICIO  ,  s.  /.,  lat.  conditio  ,  con- 
dition ,  état,  circonstance. 
Que  tu  aias  condicio  de  fîlb  de  rey  e  de  filh 
de  emperador. 

V.  et  Vert.,  fol.  38. 
Que  tu  ayes  condition  de  fils  de  roi  et  de  fils  d'em- 
pereur. 

Tota  persona  de  qualque  estât  ho  condicion 
que  sîa. 
Tit.  de  î4i2.  Hist.  de  Nimes,  t.  III ,  pr. ,  p.  209 
Toute    personne    de   quelque    état   ou   condition 
qu'elle  soit. 

Per  la  condicio  del  luoc  pot  hom  peccar. 

V.  et  Vert.,  fol.  g3. 
Par  la  circonstance  du  lieu  on  peut  péclier. 

cat.  Condicio.  esp.  Condicion.  tort.  Condicâo. 
it.  Condizione. 

2.  Condition al,  ad/.,  !at.  conditiona- 

us ,  conditionnel. 

Stibstantiv.  Causas  obscuras  o  doptosas  o  en 
conditionals  anonciadas 

Charte  de  G  ré  al  ou  ,  p.  124. 
Choses  obscures  ou  douteuses  ou  annoncées  en  con- 
ditionnelles. 
cat.  esp.  port.  Condicional .  it.  Condizionale . 

3.  Conditionalment,  ado. ,  sous  condi- 
tion ,  conditionnellement. 

Alcunas  conditionalment  se  contenon  en 
XII  articles. 

Doctrine  des  Vaudois. 

Quelques  unes  sont  contenues  conditionnellement 
en  XII  articles. 

cat.  Condicionalment.  esp.  port.  Condicional  - 
mente,  it.  Condizionalmente. 

I\.  Conditionar  ,  v.,  conditionner. 

Part.  pas.  Avia  gran  cors  e  ben  conditionat. 
Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  44- 
Il  avait  grand  corps  et  bien  conditionné. 

Fa  home  mal  condicionat  et  desordenat. 
Elue,  de  las  propr.  ,  fol.  117. 

I. 


/|.K' 


CON  407 

Fait  homme  mal  conditionné  et  désordonné. 
cat.  esp.  port.  Condicionar.  it.  Condizionare. 

CONFESSIO  ,  s.f. ,  lat.  confessio,  con- 
fession ,  aveu. 

E  faitz  lur  verai  perdo 
Ab  vera  confessio. 

P.  Cardinal  :  Tartarassa. 
Et  leur  fait  vrai  pardon  avec  vraie  confession. 
Confessions  de  fora  juzizi  fâchas. 

Statuts  de  Montpellier  de  12 14. 
Aveux  faits  hors  jugement. 

cat.  Confessio.  esp.  Confesion.  port.  Confissâo. 
it.  Confessione. 

2.  Confessar,  COFESSA.R  ,  v. ,  confesser , 
avouer. 

En  aysso  confessava  sa  uienteza,  sa  pauretat. 

V.  et  Vert. ,  fol.  90. 
En  cela  il  avouait  son  néant ,  sa  pauvreté. 

Il  s'est  dit  spécialement  du  sacre- 
ment de  pénitence. 
Quar  quascun  jorn  propeham  del  fenimen, 
Per  que  quascus  cofessar  si  deuria. 

Pons  de  la  Garde  :  D'un  sirventes. 
Car  chaque  jour  nous  approchons  de  la  fin ,  c'est 
pourquoi  chacun  se  devrait  confesser. 
Part.  pas.     Be  te  foras  cofessatz. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Tu  te  serais  bien  confessé. 
cat.  Confessar.  esp.   Confesar.  tort.  Confes- 
sar. it.  Confessare. 

3.  CONFES,  COFES,   Cldj. ,  lat.    CONFES^WJ, 

confés,  avoué. 

E  selhs  qn'estan  cofes  e  peneden. 
Raimond  de  Castelnau  :  Mon  sirventes. 
Et  ceux  qui  sont  confés  et  repentants. 
Fig.  C'aissi,  eu  m  sers  o  près, 

Sui  siens  liges  confés. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Qui  sofrir. 
Qu'ainsi ,  comme  serf  ou  prisonnier,  je  suis  son 
lige  avoué. 

Suùstantiv.  De  martir  pogra  far  cofes 

Mi  dons  ab  un  bays  solamens. 

G.  Pierre  de  Cazals  :  Ja  tant. 
De  martyr  ma  dame  pourrait   faire  confés  avec 
un  baiser  seulement. 
anc.  fr.  Et  fust  confés  de  ses  péchiez. 

Marie  de  France  ,  t.  II,  p.  423. 
E  ki  n'en  out  proveirefS  prez, 
A  son  veisin  se  fist  confez. 

Roman  de  Rou  ,  v.  12484 

58 


458 


CON 


Mou  mal ,  si  crieng  que  je  me  mnire  , 
Que  nuit  ne  jor  point  ne  nie  cesse, 
Si  vueil  de  vous  estre  confesse. 

Fan.  ci  cont.  anc.,  t.  III ,  p.  23a. 
esp.  Confeso.  it.  Confesso. 

If.     CONFESSOR,    S.     m.,    1.1t.    CONFESSOR, 

confesseur. 
Segon  qn'ang  dir  a  cascun  confessor. 

R.  G  au  celui  :  A  Dieu. 
Selon  que  j'entends  dire  à  chaque  confesseur. 

—  Qui  confesse  une  doctrine. 
De  martyrs  c  de  confessors. 

V.  de  S.  Honorât. 
De  martyrs  et  de  confesseurs. 
Glorios  confessor  de  nostre  Senbor. 
Cal.  dels  apost.  de  Rama,  fol.  l32. 
Glorieux  confesseur  de  notre  Seigneur. 

anc.  fr.  Il  a  en  vous  mal  confessor... 
Eon  martirs  e  bon  confessor. 
Roman  du  Renaît,  t.  III ,  p.  3a. ,  et  t.  I ,  p.  178. 
cat.  Confessor.  esp.   Confesor.  port.    Confes- 
sor. it.  Conf essore. 

5.  Df.soofes,  adj.,  non  confessé. 

En  abaus  que  morisson  en  aisi  descofes. 
Guillaume  deTudela. 
Avant  qu'ils  mourussent  ainsi  non  confessés. 
anc.  fr.  Se  aucuns  bons  ou  aucune  famé  avoit 
géu   malade  bnit  jours  et  il  ne  se   volust 
confesser,  et  il   morust   desconfés,   mit  li 
muébles  seroient  au  baron,  mes  se  il  mo- 
roit  desconfés  de  mort  subite,  la  justice 
ne  la  seignorie  n'i  anroit  riens. 

Etabl.  de  S.  Louis,  cb.  8g. 

6.  Desconfessat,  adj. ,  non  confessé. 

Los  Turcs  fais  e  desconfessatz. 

Folql'ET  de  Romans  :  Quan  aug  cantar. 
Les  Turcs  faux  et  non  confessés. 

Ni  Bandes  ni  tu  desconfessatz. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Ni  Vaudois  ni  toi  non  confessé. 

CONGRE,  s.  m.,  lat.  conger,  congre, 
poisson  de  mer. 
Congres  que  so  angailas  de  mar. 
Congre,   quan    ve   la    pastnra ,    temen  la 
puncinra  de  bam,  râpa  '1  no  a  mors,  mas  ab 
las  pinulas,  e  pren  sa  pastnra. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i38  et  l56. 
Congres  qui  sont  anguilles  de  mer. 
Congre,   quand   il   voit   ta  pâture,  craignant    la 


CON 

piqûre  de  l'hameçon,   l'enlève  non  avec  morsure, 
mais  avec  les  nageoires,  et  prend  sa  pâ>ture. 
cat.  Congre,  esp.  Congrio.  port.  Congro.  it. 
Grongo. 

%.  Congra  ,  s.f.,  congresse,  femelle  du 
congre. 

Ni  manjar  congre  ni  congra. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes. 

Ni  manger  congre  ni  congresse. 

CONGRENS  ,  s.  m. ,  travail ,  instru- 
ment de  maréchal ,  avec  lequel  on 
tient  les  chevaux  suspendus. 

O  ses  congrens  dels  quatre  pes  ferar. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Ou  sans  travail  ferrer  des  quatre  pieds. 

CONGRUENT,  adf. ,  lat.  congruen- 
tem,  convenable,  congru. 

Proporcio  congruent. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  \t\. 
Proportion  convenable. 
cat.  Congruent.  esp.  tout.  it.  Congrtiente. 

CONIL,  s.  m.,  lat.  cumcuius  ,  lapin. 

Que  destrura  clapier  o  prendra  conils. 
Charte  de  Gréalou  ,  p.  I  10. 
Qui  détruira  clapier  ou  prendra  lapins. 
Pels  de  conils,  lo  cent  de  conils. 

Carlulairede  Montpellier,  fol.  Il3. 
Peaux  de  lapins,  le  cent  de  lapins. 
anc.  fr.  Rengiers  et  daius  ,  connais  et  lièvres. 
Roman  de  la  Rose  ,  v.  i5oi5. 

esp.  Conejo  port.  Coelho.  it.  Coneglio. 
CONIS,  s.f. ,  lat.  coNiza,  conise. 

Razitz  de  la  herba  de  conis. 

Coll.  de  Piécettes  de  Médec. 
Racine  de  l'herbe  de  conise. 
esp.  Coniza. 

CONREI,  s.  m.,  traitement,  festin, 
équipement. 

Merce  an  li  Francey 
Ab  que  veio  '1  conrey. 
B.  Sicard  de  Marjevols  :  Ah  greu  cossire. 
Les  Français  ont  merci  pourvu  qu'ils   voient   le 
festin. 

E  fos  cascus  armatz  de  rie  conrey. 
Roman  de  Gérard  de  Rossi/lon,  fol.  81 . 
El  chacun  fut  arme'  d'un  riche  ci/uipement. 
cat.  Conreu. 


CON 

2.  Conre,   s.    ni.,   nourriture,   régal, 
équipage,  équipement. 

E  non  donava  son  conre. 

P.  Cardinal  :  Tos  temps  vir. 
Et  ne  donnait  sa  nourriture. 

"Vos  et  vostres  arnes 
Confonda  Dieus  et  totz  vostres  conres. 
Aimeri  de  Peguilain  :  Totas  lionors. 
Dieu  confonde  vous  et  tous  vos  harnachements  et 
tous  vos  équipages. 

Cortz  e  guerras  e  gens  conres. 
Hameus  de  la  Broquerie  :  Quan  reverdeion. 
Cours  et  guerres  et  beaux  équipements. 

Fig. 

Aquo  es  la  rneziua  que  dona  el  bos  conres 
De  l'airsistat  de  Dieu  ,  can  lo  bon  cor  y  es. 
IzARN  :  Diguas  me  tu. 
Cela  est  la  médecine  que  donne  le  hon  régal  de 
l'amitié  de  Dieu,  quand  le  hon  cœur  y  est. 

anc.  fr.  Tant  li  faites  avoir  conroi, 
Que  ele  n'ait  ne  fain  ne  soi. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  Il ,  p.  100. 

Ricbart  en  treis  conreis  fist  sa  gent  conréer. 
Roman  de  Rou,  v.  4807. 
Chevauchierent  en  conroi  contre  leur  ane- 
mis  qui  à  batailles  les  atendoient. 

Rec.  des  Jfist.  de  Fr.,  t.  III  ,  p.  175. 
it.  Corredo. 

3.  Conrear,  v.,  régaler,  fêter,  équiper, 
arranger. 

"Vaî  Peires  per  alberjar 
Ab  un  ome  que  sab  gen  conrear... 
Be  me  conreet. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  40  el  60. 

Pierre  va  pour  loger  avec  uc  homme  qui  sait  Lien 
régaler... 

Me  régala  hien. 

Part.  pas.  A  la  guia  de  Fransa  si  conreat. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  3?. 
Ainsi  équipé  à  la  guise  de  France. 
anc.  fr.  A  honur  les  list  cunréer 
U  ke  il  vodrent  sejurner. 

Roman  de  Rotij  v.  6448. 
De  rîoes  draps  le  cunreerent. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  216. 
Par  matin  les  fist  tost  armer, 
E  la  bataille  conréer. 

Roman  de  Rou,  v.  12886. 

L'espagnol  emploie  conrear  dans  le 


CON 


4% 


sens   restreint    de   donner  la   seconde 
culture  à  la  terre. 

anc.  cat.  Conrear.  it.  Corredare. 

CONSELH,  cosselh,  s.  m.,  lat.  consi- 
TLium  ,  conseil ,  dessein. 
Per  cosselh  et  adjutori  de  moos  baroos  de 
Bearn. 

Titre  de  1080. 
Par  conseil  el  aide  de  mes  harons  de  Béarn. 

Bon  cosselh  vos  don  e  gen  : 
Amatz  e  cantatz  soven. 

Peyrols  :  Quant  amors. 
Je  vous  donne  conseil  hon  et  gentil  :  Aimez  et 
chantez  souvent. 

Cosselh  ai.  —  Quai?  —  "Vuelb  m'en  partir. 

P.  Bogiers  :  Ges  no  puesc. 
J'ai  dessein.  — Lequel?  —  Je  veux  m'en  séparer. 

Prov.  Per  so  no  s  deu  bom  taizar  de  ben  fayre, 
Qu'après  la  mort  lo  cosselh  no  val  gayre. 
E.  Cairel  :  Qui  sauhes. 
Pour  cela  on  ne  doit  pas  tarder  de  hien  faire,  vu 
qu'après  la  mort  le  conseil  ne  vaut  guère. 

—  Autorisation,  permission. 

Non  pot  far  gazi  o  derairana  voluntal  ses 
consel  de  paire. 

Aquella  sia  venduda  per  cocel  de  la  cort. 
Statuts  de  Montpellier  de  l'5o^. 

Ne  peut  faire  testament  ou  dernière  volonté  sans 
autorisation  de  père. 

Que  celle-là  soit  vendue  par  permission  de  la 
cour. 

—  Défenseur,  avocat. 

Lo  bayle  lbi  deu  donar  cosselh  e  copia  de 
denunciamen,  s'en  i  a. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.}  i463,  t.  XVI,  p.  134. 

Le  juge  doit  lui  donner  un  défenseur  cl  copie  de 
la  dénonciation ,  s'il  y  en  a. 

—  Assemblée  délibérante. 

Lo  cosselh  se  dfcpart  que  no  a  trop  dorât. 

Guillaume  de  Tudela. 
Le  conseil  se  sépare  qui  n'a  pas  beaucoup  duré. 

Al  conselh  gênerai  tengut  a  Marcelba. 

Tit.  de  1392.  Bailliage  de  Sisteron. 
Au  conseil  général  tenu  à  Marseille. 

Conselhs  gênerais  en  los  caps  de  vigarias  et 
baylias. 

Régis  t.  des  États  de  Provence  de  140 1. 

Conseils  généraux  dans  les  chefs-lieux  de  vigue- 
ries  et  de  bailliages. 


46o 


CON 


Dis  l'emperaire  :  Vuelh  siatz  de  mon  cossel 
privât. 

Roman  de  la  prise  de  Jérusalem,  fol.  8. 
L'empereur  dit  :  Je  veux  que  vous  soyez  de  mon 
conseil  privé. 

Et  am  totz  aqnelhs,  el  fe  cosselh  privât. 

Philomena. 
Et  avec  tous  ceux-là  ,  il  fit  conseil  prive'. 
Loc.  G.  dilz  a  cosselh  :  Ni  yeu  non  quier... 
E  trait  lo  a  cosselh  e  lhi  coratet 
Gran  messonga. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  loi  et  1 10. 
G.  dit  en  secret:  Et  je  ne  demande, 
lit  il  le  tira  à  pari  et  lui  conta  grand  mensonge. 

anc.  fr.   Cest  consel  a  en  lui  tenu. 

Roman  du  châtelain  de  Coucy ,  v.  q854« 
Encontre  lor  vint  dire  en  conseil  un  espie. 
Roman  de  Rou ,  v.  1327. 
Certe  j'ay  grant  merveille  d'une  caitive  gent 
Qui  blasphèment  les  preudomes  h  conseil  coie- 
ment. 
Le  Doctrinal.  Du  Cange  ,  t.  II ,  col.  988. 
cat.  Conseil,  esp.  Consejo.  port.  Conselho.  it. 
Consiglio. 

2.  Consei.hamen ,  s.  m.,  conseil ,  avis. 

Baro,  avetz  ansit  lo  bon  conselhamen... 
Si  lu  crezetz  Aloris  ni  so  conselamen. 

Roman  de  Fierabras ,  v.  38ix  et  3826. 
Barons ,  vous  avez  ouï  le  bon  conseil... 
Si  tu  crois  Aloris  et  son  conseil. 
anc.  fr.  Par  le  consellement  Gaines  lelosengier, 
A  fait  li  empereres  ses  très  traire  et  carcier. 
Roman  de  Fierabras  en  vers  français. 
Dune  ne  sait  reis  Hunlaf  d'ico  conseillernent. 
Roman  de  Ilorn  ,  fol.  10. 
it.  Consiglicmento. 

3.  Cosselhazo,  s.  f. ,  conseil. 

Si  vos  requier  cosselhazo. 

Romande  Gérard  de  Rossillon,  fol.  8^- 
Ainsi  je  vous  demande  conseil. 

li.  Coselhatge,  s.  m.,  ooiiseillat,  durée 
des  fonctions  du  conseiller. 
Aqnelz  qui  seian  de  cosselh,   quan  eisiran 
de  lor  coselhatge. 

Coût,  de  Condotn  de  i3i3. 
Ceux  qui  seront  de  conseil ,  quand  ils  sortiront  de 
leur  conseillât. 

5.   COSSELIERS,   COSSEILHER,  CONSEILLER, 

v.  m. ,  lat.  consiliar/m.ï,  conseiller. 

No  deu  consentir  deshonor 


CON 

Negns  sos  li/.eis  cosseliebs. 

Raimond  de  Miraval  :  D'amor  son. 
Aucun  sien  fidèle  conseiller  ne  doit  consentir  de's- 
honneur. 

Dels  dits  cossols  0  conseilhers. 

TU.  de  1299.  DoAT,  t.  CXLVII,  fol.  29. 
Desdits  consuls  ou  conseillers. 

—  Miroir. 

Bels  conseillers  ab  granz  ventaillas 
Aportet  bom  davan  cascu... 
Aqui  s  poc  qui  s  vol  acoutrar. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  II. 
On   apporta   devant  chacun   beaux   miroirs   avec 
grands  vantaux...  Là  se  put  acoutrer  qui  veut. 

—  Coussin. 

I  sac  de  palba  e  pois  uua  flessada  e  al  cap 

I    CONSELHIER. 

Trad.  de  la  Rég.  de  S.  Benoit ,  fol .  28. 
Un  sac  de  paille  et  puis  une  couverture  et  au  chef 
un  coussin. 

anc    cat.    Conseiller,    esp.    Consejero.   port. 
Conselheiro.  it.  Consigliere. 

6.  COSSELHAIRE,  COSSELHADOR,  COSSEILIiA- 

dor,  s.  m.,  lat.  coNsiLiATOR,  conseiller. 

E    US  es  fis  COSSELHAIRE. 

Aimeri  de  Pegcilain  :  Destretz. 
Et  vous  esl  fidèle  conseiller. 
Ar  es  desotz,  perl'ensenha  que  porta 
De  l'emperi,  per  cosselhadors  vas. 

P.  Vidal  :  Ma  voluntatz. 
Maintenant  est  dessous,  par  l'enseigne  qu'il  porte 
de  l'empire,  à  cause  de  ses  conseillers  vains. 
Cosseillador  que  l'an  honor  annir. 

Augier  :  Totz  temps  serai. 
Conseillers  qui  font  honnir  honneur. 
anc.  esp.  Consejador.  port.  Conselhador.  it. 
Consigliatore . 

7.  Cosselhar,  cosseillar  , -y.,  lat.  cotîsi- 
LiA^e,  conseiller,  faire  confidence. 

Ieu  sanbra  vos  conseilhar,  e  vos  me. 

Pons  de  Capdueil  :  Aissi  cum  selli. 
Je  saurais  vous  conseiller  et  vous  moi. 
Per  qu'en  cosselu  a  quascun  que  s  n'esquiu. 
Lanfranc  Cigala  :  Escar. 
C'est   pourquoi  je  conseille  à  chacun  qu'il  s'en 
échappe. 

C'aras  s'acoston  li  savaî 
E  Tus  ab  l'autre  cosseilla. 

15.  DE  Ventadol'R  :  Ara  non  vei 
Que  maintenant   les  méchants  s'accostent  et  l'un 
1  onséilU  avec  l'autre. 


CON 

Proverbial.  Qui  sol  6e  conselua,  sol  se  repent. 

Chronique  des  Albigeois,  col  25. 
Qui  se  conseille  seul ,  se  repent  seul. 
Loc.  E  comtet  o  son  fills  en  cosselhan. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  io3. 
Et  son  fils  le  raconta  en  faisant  confidence. 
anc.  esp.  Consejar.  port.  Conselhar.  it.  Con- 
sigliare. 

8.  AcOSSEILLADAMENT,  ACOSSEIXADAMENS, 

adv.y  attentivement,  délibérément. 

Anzidas  aquestas  rancmas  acosseilladamens. 
Tit.  de  1208.  Arch.  du  roj.,  J .,  3i8. 
Ces  plaintes  ouïes  attentivement. 
Acosseilladament  et  ab  pervist  coratge. 

Tit.  de  1265.  Doat,  t.  CXXX ,  fol.  21 . 
Délibérément  et  avec  volonté  prévue. 
Si  non  o  fasia  acosselladamens. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  120. 
S'il  ne  le  faisait  délibérément. 

9.  ACOCELLAIRE  ,    ACOSSELHADOR  ,    S.    m., 

conseiller. 

Aqnel  malignes  acocellaire  es  tengntz  ad 
aquel  qu'el  dan  o  'l  tort  aura  snffert. 

Statuts  de  Montpellier  de  I20:j- 

Ce  malin  conseiller  est  tenu  envers  celui  qui  aura 
souffert  le  dommage  ou  le  tort. 

XII  prozouies,  acocelladors  de  la  cornn- 

naleza. 

Statuts  de  Montpellier  de  1205. 
Douze  piudliommes,  conseillers  de  la  communauté. 
Om  pies  de  sen  e  de  saber, 
De  son  cors;  de  l'emperador 
Die  que  era  aoosselhador. 

V.  de  S.  Alexis. 
Homme  plein  de  sens  et  de  savoir  de  sa  personne; 
il  dit  qu'il  était  conseiller  de  l'empereur. 
Esr.  Aconsejador.  tort.  Aconselhador . 

10.  Acosselhayritz,  s.f.,  conseillère. 

Rasos  es  acosselhayritz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23. 
Raison  est  conseillère. 

1 1.  Acossellar  ,   acocelhar  ,  v. ,   con- 
seiller, aviser. 

Acossellatz  mi,  Senhor, 
"Vos  qu'avelz  saber  e  sen. 

B.  de  Ventadour  :  Acossellatz. 
Conseillez-moi ,  Seigneur,  vous  qui  avez  savoir 
et  sens. 

Se  acocelhet  ab  lo  jovenceli. 

V.  et  Vert...  fol.  73. 
Se  conseilla  avec  le  jouvcncel. 


COl\ 


461 


Part.  pas.  Tôt  savis  es  acossellatz. 

G.  Faidit  :  Dalfins. 
Tout  sage  est  avisé. 
cat.  Aconsellar.  esp.  Aconsejar.  tort.   Acon- 
selhar. 

12.    DESCOSSELHAR  ,    DESCONSEILLAR  ,    V.  , 

non  conseiller,  décourager. 
Part.  pas.  E  selb  qui  cosselb  mi  querra , 
No  l'en  vedatz , 
Ni  un  de  mi  non  tornera 

Descosselatz. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Ben  vuelh  que. 
Et  celui  qui  me  demandera  conseil ,  ne  l'en  empê- 
chez ,  et  aucun  ne  retournera  de  moi  non  conseillé. 

E  com  los  enviet  per  mar,  marritz  et  consi- 
ros  e  desconsetllatz. 

V.  de  Bertrand  de  Bom. 
Et  comment  il  les  envova  par  mer,  marris  et  sou- 
cieux et  découragés. 
anc.  fr.  Que  ele  ait  merci  et  pitié 
De  cest  caitif  descunseillié. 

Marie  de  France,  1. 1,  p.  78. 
Or  faut-il  savoir  que  la  pauvre  femme  descon- 
seillée est  devenue. 

Les  Quinzes  Jojes  de  mariage,  p.  i85. 
anc.  esp.  Desconsejar.  it.  Sconsigliare. 

i3.  Desaconselhar  ,  DESACOSSEILLAR,  v.} 

non  conseiller,  décourager. 
Part.  pas. 
Don  anc  nullis  horns  jorn  no  s  parti  marritz 
Ni  ses  cosselb  ni  dezacosselhatz. 

GlRAUD  de  Calanson  :  Bel  senlier. 
De  qui  jamais  nul  homme  ne  se  sépara  triste  ni 
sans  conseil  ni  découragé. 

Cant  es  engoyssada  , 
Marrida,  desaconsei.hada. 
Passio  de  Maria. 
Quand  elle  est  souffrante  ,  triste  ,  découragée. 
Substantif.  Pero  conosc  qu'es  dans  e  dezonors, 
Qui  non  acora  'ls  desacosseillatz. 
Arnaud  de  Mareuil  :  Aissi  cum  selh. 
Pour  cela  je  connais  que  c'est  dommage  et  déshon- 
neur, qui  n'encourage  les  découragés. 

i4-  Reyrecosselh  ,   s.   m.,  arrière-con- 
seil ,  arrière-pensée. 

Avez  trobat  keïrf.  cosselh. 

R.  Vidal  de  Bezaldun  :  En  aqnel. 
Vous  avez  trouvé  arrière-conseil. 

i5.  Concili,  s.  m.,  lat.  consium///,  as- 
semblée. 


46a 


CON 


A  concili  son  apellat 
On  eron  tng  II  renégat. 

Trad.  de  UEvang.  de  Nicodème. 
Ils  sont  appelés  à  une  assemblée  où  e'taient  tous 
les  rene'gats. 
anc.  fr.  De  biestes  i  ot  grant  concilie. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  127. 

9 

—  Concile  ,  assemblée  ecclésiastique. 
MotscoNciLis  foro  tengatz  perla  crestiandat. 
Concili  gênerai  o  universal. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  39  et  /j9- 
Plusieurs  conciles  furent  tenus  par  la  chrétienté. 
Concile  général  ou  universel. 
cat.  Concili.  esp.  port.  it.  Concilio. 

16.  Consol,  cossol,  s.  m.,  lat.  consul, 

cqnsul. 

Parlon  ab  Sévi,  consol  de  la  ciptat. 
V.  de  S.  Honorai. 
Ils  parlent  avec  Sévi ,  consul  de  la  cité. 
Fet  sagramen  al  major  et  als  cossols  de  l'an 
presen. 

Titre  de  Périgueux  de  l386. 
Il  fit  serment  au  maire  et  aux  consuls  de  l'année 
présente. 

Pels  quais  cossols  la  dicba  universitat  se  re- 

gisca. 

Charte  de  Gréalou ,  p.  66. 
Par  lesquels  consuls  ladite  communauté  se  gou- 
verne. 

ANC  CAT.    Consol.  ESP.  PORT.   CotlSlll.   IT.    Cofl- 

solo. 

17.  Consolât,  cossolat,  s.  m.,  lat.  con- 
sulats, consulat. 

Clavari  del  consolât  de  Nemze. 
Tit.  de  1428.  Hist.  de  Nîmes,  t.  III ,  pr.,  p.  229. 
Trésorier  du  consulat  de  Nîmes. 
Non  cuia  estar  en  patz 
Contra  '1  cossolat  d'Avignon. 

Gui  de  Cavaillon  :  Seigneiras. 
11  ne  pense  pas  être  en  paix  contre  le  consulat 
d'Avignon. 

cat.  Consulat,  esp.  port.  Consulado.  it.  Con- 
solaio. 

18.  Concossol,  s.  m.,  co-consul. 

G.  Sezana  concossol  nostre  per  infirmitat 

detengnt. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  126. 
G.  Sezane  notre  co-consul  détenu  par  infirmité. 

1  y.  Proconsul,  i.  m.,  lat.  proconsul, 
proconsul. 


CON 

Aqnels   jutges    qn'es    ordinaris   si  cum    es 

PROCONSULS. 

Jfrad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  10. 
Ce  juge  qui  est  ordinaire  ainsi  comme  est  le  pro- 
consul. 
cat.  esp.  port.  Proconsul,  it.  Proconsolo. 

20.  Consiliatiu,  adj.,  conciliant. 

Et  be  CONSILIATIVA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  67. 
Et  bien  conciliante. 
cat.  Consiliatiu.  esp.  Conciliativo. 

21.  Reconsiliatio,  s.  f. ,  lat.  RECONCI- 
liàtio,  réconciliation. 

Moria  es  mont  de  raisericordia  e  reconsi- 
liatio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  160. 
Le    Moria  est  une   montagne    de   miséricorde  et 
réconciliation. 

cat.  Reconciliaciô.  esp.  Reconciliacion.  port. 
Reconciliacao.  it.  Riconciliazione. 

11.  Reconsiliatiu,  adj. ,  qui  réconcilie. 
De  contrarias  e  diversas  afectios  nnitiva  et 
reconciliativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 
Unitive  et  rèconciliative  de  contraires  et  diverses 
affections. 

23.  Reconciliar,  v.,  lat.  reconciliarc, 

réconcilier. 

S'arma  reconciliar 
A  Dieu,  quan  n'es  departida... 
Per  nos  deslienrar  de  peccat 
Et  a  se  reconciliar. 

Brev.  d'amor,  fol.  l36et83. 
Réconcilier  son  âme  à  Dieu  ,  quand  elle  en  est  sé- 
parée... 

Pour  nous  délivrer  de  péché  et  nous  réconciliera  lui. 
Part.  pas.  Fo  confédéral  Jacob  e  renconsiliat 

ab  Laban. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5g. 
Jacob  fut  confédéré  et  réconcilié  avec  Laban. 
cat.  esp.  port.  Reconciliar.  it.  Riconciliare. 

2/,.     Senatconsult  ,      SENATUSCONSULT  , 
s.  m.,  lat.  senatusconsultmw,  séna- 
tus-consulte. 
Al  velleian  sénat  consult. 

Tit.  de  1262.  Bout,  t.  CXXXIII ,  fol.  33. 
Au  sénatus-consulle  velleien. 
Rennnciau  al  velleian  senatus  consult. 

Tit.  de  1244.  Doat,  t.  CXXX1V,  fol.  68. 
Ils  renoncent  au  sénatus-consulte  velleien. 


CON 

CONSIDERAR ,  v. ,  lat.  considerar^, 
considérer. 

Car  y  a  ben  a  considerar...  Que  vos  consi- 
deratz  doas  causas. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  112. 
Car  il  y  a  bien  à  considérer...  Que  vous  considé- 
rez deux  choses. 

La  profonditat  considéra. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  [\Z. 
Considère  la  profondeur. 

Part.  prés.  Considérant  que  tais  mercenaris 
si  paguan  manudierament. 

Statuts  de  Provence  ,  BoMY,  p.  2l3. 
Considérant  que  tels  mercenaires  se  paient  ma- 
nuellement. 

Part.  pas.  Yist  so  dessus  e  ben  considérât. 

Chronique  des  Albigeois  ,  col.  2Q. 
Vu  ce  qui  est  dessus  et  bien  considéré. 

Conj.  comp.  Considérât  que  Bosicaut  non  era 

de  grant  linatge. 
Test,  du  vie.  de  Turenne ,  i3o,o,.  Justel  ,  p.  i35. 
Vu  que  Boucicaul  n'e'tait  pas  de  grand  lignage. 

cat.  esp.  port.  Considerar.  it.  Considerare. 

2.  CONSIDERACIO,  S.f.,  lat.    CONSIDERATIO, 

considération,  contemplation. 

Pausa  la  tua  entencio  e  la  tua  consideracio 
tos  temps  en  aysso. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  kl. 

Place  la  tienne  intention  et  la  tienne  considéra- 
tion toujours  en  ceci. 

À  consideracio  de  la  divinal  equitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  9. 
A  la  contemplation  de  la  divine  équité. 

cat.    Consideracio.   esp.    Consideracion.  port. 
Consideraçâo .  it.  Considerazione . 

3.  Consideransa  ,  s.  f.,  considération. 

Ab  alcuna  consideransa. 

Régla  de  S.  Benezeg  ,  fol.  5o. 
Avec  quelque  considération. 

it.  Consideranza. 

h\.  Cossirar,  v.,  lat.  corcsicfeRARe,  consi- 
dérer, rêver,  imaginer. 
Quan  be  m  cossir  los  bes  e  'Is  mais  qu'ien  ai. 
Folqlet  de  Marseille  :  S'al  cor  plagues. 
Quand  je  considère  bien  les  biens  et  les  maux  que 
j'ai. 

Qui  coscira  Io  trauc  del  piment. 

Bref,  d'amor,  fol.  23^. 
Qui  considère  le  trou  du  piment. 


CON 


/f63 


Dona  ,  nulhs  boni  no  pot  dire 
Lo  fin  cor  ni  '1  bon  taleu 
Qu'ieu  ai  quan  de  vos  cossire. 

B.  de  Ventadour  :  Amors. 
Dame,  nul  homme  ne  peut  dire  le  pur  désir  ni 
la  bonne  volonté  que  j'ai  quand  je  rêve  de  vous. 
Negns  no  s  cossir 
Qu'el  castel  on  se  fai  servir 
Ja  sia  per  me  descubert. 

Arnaud  de  Mareuil  :  A  guisa  de  fin. 
Que  personne  ne  s'imagine  que  le  château  où  elle 
se  fait  servir  soit  jamais  déclaré  par  moi. 

Part.  prés.  Pessius  d'amor  e  cossirans. 

B.  de  Ventadoup.  :  Pel  dois  chant. 
Pensif  d'amour  et  rêvant. 
anc.  cat.  Consirar. 

5.  Cossiradament ,  ado,,  avec  réflexion. 

Qui  no  parla  cossiradament. 

Trad.  de  Bède,  fol.  34. 
Qui  ne  parle  avec  réflexion. 

6.  Consir,  cossire,  s.  m.,  chagrin,  rê- 
verie, pensée,  souci. 

Mas  dat  m'avetz  cossire 
Tal  don  plane  e  sospire. 

Guillaume  de  Beziers  :  Erransa. 
Mais  vous  m'avez  donné  chagrin  tel  dont  je  gémis 
et  soupire. 

Lo  dous  cossire 
Que  m  don  amors  soven. 

G.  de  Cabestaing  :  Lo  dous. 
La  douce  rêverie  qu'amour  me  donne  souvent. 

Quar  de  ren  al  non  son  miei  dous  cossire. 

Pons  DE  Capdueil  :  Tant  m'a  donat. 
Car  mes  douces  pensées  ne  sont  de  rien  autre. 
Per  adoîzar  mon  consir. 

H.  Brunet  :  Era  m  nafron. 
Pour  adoucir  mon  souci. 
it.  Consiro. 

7.  Consirier,  cossirier,  s.  m.,  souci , 
pensée. 

Sapchatz  lo  meillers  messatgiers 
Qu'ai  de  lieis  es  mos  cossiriers 
Que  m  recorda  sos  belbs  semblans. 
B.  de  Ventadour  :  Pel  dois  chant. 
Sachez  que   le  meilleur  messager  que  j'ai  d'elle 
c'est  ma  pensée  qui  me  rappelle  ses  belles  manières. 
Car  mas  e  vis  es  totz  lor  consiriers 

T.  de  Bambaud  et  d'Adhemar  :  Scnher. 
Car  mains  et  visage  est  tout  leur  sonci. 

8.  Consiranza,  s.f. ,  inquiétude,  souci. 


464 


CON 


Non  deu  esser  trop  pics  de  consiransA  ni 
trop  sospechos. 

Régla  de  S.  Bcnezcg-,  fol.  76. 

Il  ne  doit  pas  être  Irop  plein  à' inquiétude  ni  trop 
soupçonnrux. 

9.  Cossiraire,  s.  m. ,  rêveur. 

Cbantaire, 
Cossiràirb,  mal  parlaire. 

G.  de  Bebguf.dan  :  Un  tricliaire. 
Chanteur,  rêveur,  mal  parleur. 

10.  Consiros,  cossiros,  adj. ,  rêveur, 
pensif,  chagrin. 

Per  qne  n'am  mais  un  paabre  qa'es  joios 
C'un  rie  ses  joi  qu'es  tôt  l'an  consiros. 

Folquet  DE  Marseille  :  S'al  cor  plagues. 
C'est  pourquoi  j'en  aime  plus  un  pauvre  qui  est 
joyeux  qu'uh  riche  sans  joie  qui  est  chagrin  toute 
l'année. 

De  unlha  re ,  quan  vos  vi ,  mas  de  vos 
Ai  iea  estât,  douma,  tan  cossiros. 

Arnaud  de  Mardeil  :  Aissi  cum  selh. 
Depuis  que  je  vous  vis,  dame,  je  n'ai  été  aussi 
rêveur  d'aucune  chose  que  de  vous. 

anc.  cat.  Consiros.  it.  Consiroso. 

Le  Dictionnaire  italien  d'Alberti 
donne  le  substantif  ennsiro  et  l'adjec- 
tif consiroso,  comme  des  mots  anciens, 
venus  de  la  langue  provençale. 

CONSTIPATIU,  adj.,  du  lat.  constipa- 
tio,  qui  constipe. 
Del  ventre  constipatius. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^5. 
Conslipatif  du  ventre. 

CONTAR,  v.,  comtar  ,  conter,  raconter. 

Lainz  contava  del  temporal  cum  es. 
Poème  sur  Boécc. 
Là  dedans  il  racontait  du  temporel  comme  il  est. 

Ieu  am  si  qn'om  no  pot  contar 
Tan  be  cum  ieu  am  ni  pensar. 

Pambald  d'Orange  :  Ah  nou  cor. 
J'aime  tant  qu'on  ne  peut  raconter  ni  penser  aussi 
hien  que  j'aime. 

ANC.  fr.     Si  li  a  en  reqnoy  contet 

Comment  il  aime  une  pucelle. 
Roman  du  châtelain  de  Coucy ,  v.  2942. 
A  lur  seignnr  l'unt  tost  cunted. 

G.  Gaimar  ,  Poème  d'ILweloc,  y.  688. 
CAT.  f.sp.  tort.  Contar.  it.  Contarc. 


CON 

2.  Conte ,  comte,  s.  m.,  conte. 

E  antres  comtes  espandntz 

P.  Vidal  :  Ahril  issic. 
Et  autres  contes  répandus. 

Caut  auran  un  conte  auzit. 
Un  Troubadour  anonyme  :  De  paraulas. 
Quand  ils  auront  ouï  un  conte. 

anc.  cat.  Compte,  esp.  Cuento.  port.it.  Conto. 

3.  Contamen,  s.  m.,  récit, narration. 

Séria  loncx  contamens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Ce  serait  long  récit. 

anc.  cat.  Contamen.  it.  Contamento. 

4.  Comtaire,  s.  m.,  conteur. 

Cantaire  fo  meravilhos 
E  comtaire  azautz  e  ricx. 

P.  Vidal  :  Ahril  issic. 
Fut  merveilleux  chanteur  et  conteur  agréable  et 
distingué. 

cat.  esp.  port.  Contador.  it.  Contantore. 

5.  Acomtar,  v. ,  raconter. 

E  no  m'en  séria  bui  tan  perforsatz 
Qne  vos  agues...  tôt  acomtat 
Los  bes  que  son  en  lui  ni  las  bentatz. 
Romande  Gérard  de  Piossillon ,  fol.  53. 
Et  ne  m'en  serais  aujourd'hui  tant  efforcé  que  je 
vous  eusse...   entièrement  raconté  les  hiens  ni  les 
heautés  qui  sont  en  lui. 

anc.  fr.  Ne  vos  veil  totes  aconter 

Lor  jornées  ne  qu'il  devindrent. 

Roman  du  Renart,  t.  III ,  p.  3jg. 
Ne  sai  que  j'alasse  acontant. 
Nouv.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc.  ,  t.  I ,  p.  29. 

6.  Recomtar,  racomtar,  v.,  raconter. 

Dels  cals  séria  lonc  a  recomtar. 
Trad.  de  Bede,  fol.  ^l- 
Desquels  il  serait  long  à  raconter. 

S.  Jobans  evangelista  recomta  una  vision. 

V.  et  Vert.,  fol.  6". 
S.  Jean  évangéliste  raconte  une  vision. 

Entro  aisi  ai  racomtat 
Dels  auzels  com  sion  adobat. 
Devjdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Jusqu'ici  j'ai  raconté  des  oiseaux  comme  ils  soient 
arrangés. 

anc.  fr.  Que  paissent  estre  recuntet. 

Anc.  trad.  des  Ps.  ms.  n°  1,  ps.  3g 
it.  Raccontare. 

7.  Rfcomtansa,  s.  f. ,  récit. 


CON 

Segon  l'avandicba  recomtanza. 

Cal.  dels  apost.  de  lïoma,  fol.  l32. 
Suivant  l'avant  dit  récit. 

8.  Recomtamen  ,  s.  m.,  récit,  nar- 
ration. 

Adordenar  lo  recomtamen  de  las  causas. 

Trad.  du  Nouv.  Test.  S.  Luc,  cli.  I. 
Coordonner  le  récit  des  choses. 

9.  Recomtable,  adj.,  exprimable,  ra~ 
contable. 

Am  non  recomtables  gemimens. 
Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Romains. 
Avec  des  ge'missements  non  exprimables. 

CONTE ,  cointe  ,  cuende  ,  adj. ,  lat. 
coMPTMf,  cultivé,  gracieux,  aimable. 
Terras  contas  e  non  contas. 

Tit.  de  1253.  Arch.  du  Roy.,  J  ,  323. 
Terres  cultivées  et  non  cultivées. 

Si  va  ten  fin'  amors  coint'  e  gai. 

B.  de  Ventadour  :  Era  non  vei. 
Ainsi  pur  amour  me  tient  aimable  et  gai. 

Tais  s'en  l'ai  conhtes  e  parliers. 

B.  de  Ventadour  :  Pel  dois  chant. 
Tel  s'en  fait  gracieux  et  parleur. 

En  est  sonet  cuend'  e  leri. 

A.  Daniel  :  Ab  guay. 
En  ce  sonnet  gracieux  et  léger. 

Mont  ai  estât  cuendes  e  gais. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Pus  de  chantar. 
J'ai  e'te'  moult  gracieux  et  gai. 

2.  Congé,  conje,  adj.,  poli,  gracieux, 
aimable,  gentil. 

En  un  leu  chantar  congé. 

Giraud  de  Borneil  :  Razon. 
En  un  le'ger  chant  gracieux. 

Quai  pro  y  auretz,  dompna  conja? 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  chansoneta. 
Quel  profit  y  auiez-vous ,  dame  gentille? 

Car  de  donssa  terra  conja 
Me  trays. 

Pierre  d'Auvergne  :  Al  descebrar. 
Car  elle  me  tire  de  douce  terre  agréable. 

anc.  fr.  Cuintes  de  paroles  et  bels. 

Ane.  trad.  des  Livres  des  Rois,  fol.  21. 
Chescun  fu  de  ennseil  coinces  e  bien  séné... 
Esliz  unt  ne  sai  kels  ne  kanz 
De  plus  cuint  è  des  miex  parlanz. 

Roman  de  Rou ,  v.  8r  9  et  6062. 


CON  465 

3.  CoiNTAMEN,     CUEINDAMEN  ,     CONHDA- 

mens  ,  ado.,  gracieusement ,  poliment , 
proprement. 

Peirol,  violatz  e  chantatz  cointamen 
De  ma  chanson  los  motz  e  '1  so  leugier. 
Albert  de  Sisteron  :  Bon  chantar. 
Peyrol ,  jouez  et  chantez  gracieusement  les  mots 
et  la  musique  légère  de  ma  chanson. 

Cueindamen  vol  ruanjar  molt. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Il  veut  manger  très  proprement. 

Conhdamens  ai  estât  dezamoros. 

B.  de  Ventadour  :  Bels  Monruels. 
J'ai  poliment  cesse  d'être  amoureux. 
anc.  fr.  Li  chamberlenc  ruult  kitintement 
Fist  el  duc  sun  cumandernent. 

Roman  de  Rou,  v.  7085. 
anc.  cat.  Coindament.  anc.  it.  Contamente . 

4.  COINDET,  CUENDET,  CUNHDET  ,    adj.  , 

gracieux,  gentil,  accort. 

Vostre  gen  cors  cuendet  e  gay. 

Arnaud  de  Marueil  :  Doua  genser. 
Votre  gentille  personne  gracieuse  et  gaie. 
Perqu'ieu  sui  cuendeta  e  guaia. 

La  comtesse  de  Die  :  Ab  joi. 
C'est  pourquoi  je  suis  accorte  et  gaie. 
S' ieu  sabi'  aver  guizardo 
De  chanso,  si  la  faria, 
Ades  la  comensaria 
Cunhdeta  de  motz  e  de  so. 

Berenger  de  Palasol  :  S'  ieu  sabi'  aver. 
Si  je  savais  avoir  récompense  d'une  chanson  ,  si  je 
la  ferais,  je  la  commencerais  dès  à  pre'sent  gentille 
de  mots  et  de  musique. 

5.  CoiNDIA,    CUEINDIA  ,    CUNHDIA,     CUN- 

thia  ,  s.  f. ,  grâce ,   politesse  ,  cour- 
toisie, charme. 

Al  mieu  semblan  non  séria 

Lo  paradis  gent  complitz  de  coindia 

Senz  leis. 

B.  Calvo  :  S'ieu  ai  perdut. 
A  mon  avis  le  paradis  ne  serait  pas  agréablement 
accompli  de  charme  sans  elle. 

E  gens  parlai-  et  avineus  cunhdia. 

G.  Faidit  :  Chant  e  déport. 
Et  gentil  parler  et  avenante  politesse. 
Beutatz  e  valors  e  cueindia  , 
Dona,  creis  en  vos  quasenn  dia. 
Pons  de  Capdueil  :  S'anc  fis  ni  dis. 
Beauté' et  me'rite  et  grâce,  damé,  croît  en  vous 
chaque  jour. 


466 


CON 


De  grau  beutat  e  île  gran  cunthia. 

P.  Vidai  :  Mai  o. 
De  grande  beauté  et  de  grand  charme.     . 

6.  CoiNDANSA,    CUENDANSÂ ,     CUNDaNSA  , 

s./.,  accointance,  agrément,  aménité. 

Ë  qu'uni  non  aia  coindansa 
Ab  paubra  persona. 

P.  Cardinal  iFalsedatz. 
Et  qu'on  n'ait  pas  accointance  avec  pauvre  per- 
sonne. 

Vuelh  sa  cuendans'  e  sa  paria. 

PONS  de  Capdieil  :  S'anc  fis  ni. 
Je  veux  son  accointance  et  sa  compagnie. 
Qu'après  ai"  sa  ctnr dansa. 

E.  Cairel  :  Can  la  freidors. 
Que  j'ai  appris  son  aménité. 

7.  Cundezia,  s./.,  gracieuseté. 

Coin  marqueza  qu'es  ses  par  de  ccndezia. 
T.  de  Gir.  Relier  et  de  Jordan  :  Senlier  Jorda. 
Comme  marquise  qui  est  sans  pareille  de  gracieu- 
seté. 
anc.  fr.  Hoiîs  qui  porchace  druerie 

Ne  vaut  noient  sans  cointerie. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2iq6\ 

8.  Coindeiar,  condeiar,  v. ,  embellir, 
faire  politesse,  ajuster. 

E  '1  joven  cors  c  ades  gensa  e  coindeia. 
RamBAUD  de  Vaqueiras  :  Eissamen  ai. 
Et  le  joli  corps  qui  s'arrange  et  embellit  toujours. 
Aqnella  qne  miels  parla  e  coindeya. 
Aimeri  de  Peguilain  :  Destreitz  cocbatz. 
Celle  qui  mieux  parle  et  fait  politesse. 

E  '1  joves  cois  que  tan  gen  se  condeia. 
Raimond  de  Miraval  :  Dona. 
Et  l'agréable  corps  qui  s'ajuste  si  gentiment. 

anc.  fr.  Et  se  remire  et  se  demaine 
Por  soi  parer  et  cointoier... 
Et  se  cointoient  et  se  fardent 
Pour  ceux  bouler  qui  les  regardent. 
Roman  (le  la  Rose,  v.  0,o55  et  9065. 

it.  Conciare. 

9.  Coindar,  v.  ,  cajoler,  caresser,  dis- 
poser. 

Qa'ien  no  sai  dir  ni  coindar. 

Bertrand  de  Born  :  Quant  vei  lo. 
Que  je  ne  sais  dire  ni  cajoler. 
Qu'il  se  tengron  per  paiat 
Del  près  ;  coui  an  coindat, 


CON 

Laissera  morir  tanta  gen. 

B.  Zorgi  :  On  bom  plus. 
Vu  qu'ils  se  tinrent  pour  payés  du  prix  ;  comme 
ils  ont  disposé,  ils  laissent  mourir  tant  dé  gens. 

10.  Cueïntat,  s.  m.,  compagnon ,  affulé. 

Venc  bo  mati  Matran  e  son  cueyntat. 
Philomena. 
Matran  et  son  compagnon  vint  bon  malin. 

11.  CuNDiR,-y.,  orner,  embellir. 

Et  aiso  don  cundir 

Voira  et  abelir 

Sa  test'  en  aquel  jorn. 

\manieu  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Et  cela  dont  elle  voudra  orner  et  embellir  sa  tel 
en  ce  jour.   "~ 

ANC.  fr.  Si  s'en  affuble  et  si  s'apreste 
De  soi  cointir  et  faire  feste. 

Roman  de  la  Rose,  v.  1821'i 
Et  volentiers  se  cointissoient 
A  leur  pooir  et  s'acesmoient. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III  ,  p.  447 • 

12.  Acoindaxsa,  s.  f. ,  accointance,  ac- 
cueil, société. 

Tan  me  feses  plazer  vostr'  acoindansv  ' 
Giraud  le  Roux  :  Nulbs  born. 
Tant  me  fil  plaisir  votre  accointance'. 
Tant  qu'alenges  mon  afan. 
Ab  douss'  acoindansa. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pessamen. 
Tant  qu'elle  allégeât  mon  ebagrin  avec  un  doux 
accueil. 

anc.  fr.  Miex  aim  morir  recordans  ses  béantes 
Et  son  grant  sens  et  sa  belle  acointance . 
Le  roi  de  Navarre  ,  ebanson  29. 

13.  AcUNDAMEN"  ,     ACOIXTAMEN,    S.    //?., 

accointement,  rapport. 

A  selbs  qne  an  ab  vos  acundamen 
Qne  amon  joy  e  solatz  e  joven. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Aissi  cum. 
A  ceux  qui  ont  accointement  avec  vous ,  qui  ai- 
ment joie  et  soûlas  et  grâce. 

D'arismetioa  sai  totz  los  acointamens. 
P.  de  Cordiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  tous  les  rapports  d'arithmétique. 
ANC.  fr.  Je  ne  sai  quel  acointement 
Vous  penssez. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  3l8. 

it.  Acconciamento. 

14.  Acoindar,  v.,  accointer,  fréquenter, 
accueillir. 


CON 

E  qui  los  acoini  a 
Fai  trop  gran  follor. 

G.  Figueiras  :  Sir  ventes. 
Et  qui  les  fréquente  fait  très  grande  folie. 
Pus  tan  fai  qa'ab  si  ju'acuynba. 

A.  Daniel  :  Ans  qu'els  ci  m. 
Puisqu'elle  fait  tant  qu'elle  m'accueille  avec  soi. 
anc.  fr.  As  riches  se  voldra  tôt  a*vant  acointier. 

Thibaud  de  Mailli  ,  p.  n. 
rr.  Àcconciare. 

1 5.  Aconjar  ,  v.,  affectionner,  accointer. 

Qui  s'aconja 
De  trop  hunian  joi  janzîr. 

Pierre  d'Auvergne  :  Al-desceLrar. 
Qui  s'affectionne  à  trop  goûter  jouissance  humaine. 

16.  Reconja,  s.f.,  enjolivement. 

Que  may  val  que  reconja. 

Arnaud  de  Marsan  :  Qui  comte  vol. 
Vu  que  vaut  mieux  qu'enjolivement. 

17.  Reconjar,  v. ,  rapprocher,  rajuster. 

Can  se  reconjan  auzeus. 

Thibaud  de  Bleson  :  Can  se. 
Quand  les  oiseaux  se  rapprochent. 
it.  Riconcïare. 

CONTEIRAL,  s.  m.,  contemporain. 

Mos  conteirals  de  mon  linage. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Galates- 
Mes  contemporains  de  mon  lignage. 

CONTEMPNER,  v.,  lat.  contemner*?, 
mépriser. 
Totz  îos  herelges  contempnet  e  reproet. 

L'Arbre  de  Bataillas ,  fol.  i!l. 
Il  méprisa  et  re'prouva  tous  les  hérétiques. 
anc.  fr.   Son  insolence  de  contemner  ainsi  les 
loix. 
Amyot,  trad.  de  Plutarque,  Vied'Alcibiade. 
Alors  pourriez  en  vérité 
1    Contemner  leur  autorité. 

C.  Marot,  t.  IV,  p.  18». 
it.  Contennere. 

CONTENT,  adj.,  lat.  contenta,  con- 
tent. 

El  es  fort  mal  content. 

Chronique  des  Albigeois,  col.  69. 
Il  est  fort  mal  content. 
cat.  Content.  Esr.  Contenta,  i-ort.   Contente. 
it.  Contento. 

2.   EsCONTENTAR,  V.,   réjoilif. 


CON  /,67 

Al  dons  uou  termini  blanc 
Del  pascor  vei  la  elesta 
Don  lo  nous  temps  s'kscontenta. 
Bertrand  de  Born  :  Al  dous  non. 
Au  doux   nouveau  terme  hlanc  du  printemps  je 
vois  l'élue  dont  le  nouveau  temps  se  réjouit. 

CONTRA,  prép.,  lat.  contra,  contre, 
en  comparaison,  vers,  envers. 
Contra  felnia  son  fait  de  gran  bontat  ; 
Contra  perjuri,  de  bona  feeltat. 

Poëme  sur  Boèce. 
Contre  fe'lonie    ils  sont   faits  de   grande  honte'  , 
contre  parjure,  de  honne  fidélité. 

Sembleran  tut  leugier 
Contra  la  mort  del  jove  reî  engles. 
Bertrand  de  Born  :  Si  tut  li  dol. 
Sembleraient  tous  légers  en  comparaison  de    la 
mort  du  jeune  roi  anglais. 

Com  la  flors  c'om  retrai 
Que  totas  horas  vai 
Contra  'I  soleill  viran. 

Peyrols  :  D'un  sonet. 
Comme  la  fleur  qu'on  cite  qui  va  à  toute  heure  se 
louinant  vers  le  soleil. 

Com  lo  sol  es  plus  chauz  contra  '1  média. 

Albertet  :  Atrestal  vol  laire. 
Comme  le  soleil  est  plus  chaud  vers  le  midi. 

Tant  tem  de  far  contra  ley  faillimen. 
Albert  de  Sisteron  :  Ben  chantar. 
Craint  tellement  de  faire  manquement  envers  elle. 
anc.  fr.  Que  trestoutle  pais  contre  li  acouroit. 

Roman  de  Berte,  p.  181. 
cat.  esp.  tort.  it.  Contra. 

2.     CONTRARI,     adj.  ,     lat.      CONTRARIA, 

contraire ,  opposant. 
E  greus  ira  de  mar, 
Mas  lo  temps  fo  contraris. 

V.  de  S.  Honorât. 
Et  forte   agitation   de   mer  ,   mais   le    temps   fut 
contraire. 

Adv.  comp.  Faire  neguna  causa  al  contrari. 
Tit.  de  r/jo'i.  Doat,  t.  LX,  fol.  223. 
Faire  aucune  chose  au  contraire. 

En  contrari  afferman. 
Tit.  du  wu«  sièc.  Doat,  t.  CXXXVII ,  fol.  236'. 
Au  contraire  ils  affirment. 
Per  contrari  puesc  dir. 

Serveri  de  GiroNE  :  Del  mon  volgra* 
Je  puis  dire  par  contraire. 


468 


CON 


Sitbstantiv.  Hoc  e  110  son  tlay  contrari. 

G.  Olivier  d'Arles,  Coblas  triadas. 
Oui  et  non  sont  deux,  contraires. 
Ans  a  de  contraris  tan. 
T.  de  G.  de  Mlr  et  de  G.  Riquier  :  Guiraut 
Riquier. 
Mais  il  a  tant  de  contrariétés. 
cat.  Contrari.  Esr.  tort.  it.  Contrario. 

3.  Contrariament,  adv.,  contrairement, 
d'une  façon  contraire. 

Deves  procezir  contrariament. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  g3. 
Devez  proce'der  d'une  façon  contraire. 

4.  Contrarios,  adj.,  lat.  contrarius, 
contraire,  contrariant,  adversaire. 

Que  sol  esser  fis  e  bos  , 
Mas  er  m'es  contrarios. 

Aimeri  de  Pegcilain  :  Eissaraens. 
Qu'il  a  coutume  d'être  fidèle  et  bon  ,  mais  main- 
tenant il  m'est  contraire. 

E  us  y  verns  braus  e  contrarios. 

P.  Cardinal  :  l\"on  es  corles. 
Et  un  hiver  rude  et  contrariant. 
Qnar  mala  molher  es  contrarioza. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  71. 
Car  me'chante  femme  est  contrariante. 

Substantif.  Ni  blandis  sos  contrarios. 

G.  Riquier  :  Kalenda. 
Ni  flatte  ses  adversaires. 
arc.  fr.  Iriéement  parla  li  luz 

Qui  moult  esteit  contraliuz... 
Un  vileins  prist  feme  à  espuse 
Qui  moult  esteit  contraliuse. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  64  et  379. 

anc.  cat.  Contrarios.  esp.  Contrarioso. 

5.  Contrariosamen,  adv.,  contrairement. 

Senton  diversamen  o  contrariosamen. 

Trad.  de  la  Règle  de  S.  Benoît ,  fol.  76. 
Ils  sentent  diversement  ou  contrairement. 

6.  Contrariaire  ,  s.  m.,  contradicteur. 

Quan  poirai ,  lhi  serai  contrariaire. 

Roman  de  Gérard  de  Rossil/on  ,  fol.  Q,3. 
Quand  je  pourrai ,  je  lui  serai  contradicteur. 
ANC.  esp.  port.  Contrariador . 

7.  CONTRARIETAT,   S./.,   lat.    CONTRARIE- 

rxTe/n ,  contrariété. 
Per  gran  contrarietat  de  vens. 

Cat.  deh  apost.  de  Roma  ,  fol.  211. 
Par  crande  contrariété  de  vents. 


cm 

Se  a  tu  fai  contrarietat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  29. 
S'il  te  fait  contrariété. 
Adv.  comp.  Pur  bona  fe  e  ses  mal  engien  e  ses 
contrarietat. 

Statuts  de  Montpellier  de  1204. 
Par  bonne  foi,  et  sans  mauvais  artifice,  et  sans 
contrariété.      , 

cat.    Contrarietat.    esp.    Conlrariedad.  port. 
Contrariedade .  ip.  Contrarieta. 

8.  Contraria,  s.  f.,  contradiction,  ré- 
sistance. 

Cant  au  K.  Martels  la  contraria. 
Pioman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  2. 
Quand  Charles  Martel  entend  la  résistance. 
anc.  esp.  Contraria. 

9.  Contrariamen  ,  s.  m.,  contrariété, 
opposition. 

Aquelas  acordansas  ni'ls  contrariamentz 
Ab  las  autras  estellas. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de- 
Ces  concordances  et  les  oppositions  avec  les  autres 
e'toiles. 

10.  Contrariar,  v. ,  contrarier. 

E  '1  tieu  filhs  non  contraria 
Ton  voler  neguna  ves. 

P.  Cardinal  :  Vera  vergena. 
Et  ton  fils  ne  contrarie  ta  volonté  aucune  fois. 
Qu'aissi  sui  fis  qu'on  plus  mi  contraria, 
Siec  son  coman  e  '1  fas  tôt  a  sa  gnia. 

G.  Pierre  de  Cazals  :  Ja  co  eugey. 
Que  je  suis  ainsi  fidèle  qu'où  elle  me  contrarie 
plus  ,  je  suis  son  commandement  et  je  lais  tout  à  sa 
guise. 

Part.  prés.  Qu'ie  us  fos  contrarians 
Ab  digz  mais  dizedors. 
GAL'BERT  îuoi:ve  de  Puicibot  :  S'ieu  anc  jorn. 
Vu  que  je  vous  fus  contrariant  avec  mots  me'- 
ebants  parleurs. 
cat.  esp.  tort.  Contrariar.  it.  Contrariare. 

11.  Contrastius,  adj.,  contrariant. 

Mas  ben  suy  contrastius 
En  tôt  quan  pue.se. 

P.  Cardinal  :  Non  es  corles. 
Mais  je  suis  bien  contrariant  en  tout  ce  que  je  puis. 

12.  Contrastaire,  s.  m. t  contrediseur , 
contrariant. 

Car  d'aisso  m'es  contrastaire. 
T.  df.  G.  de  S.  Gregori  et  de  Iîlacas  :.Scingntr. 

Car  de  cela  il  m'est  conlrediscur. 
anc.  esp.  Contrasto.  it.  Contrastatore . 


CON 

i3.  Contrast,  s.  m.,  débat,  querelle, 
contraste. 

Qaelas  lebres  an  contrast  als  lebriers. 
Guillaume  de  Tudela. 
i)ue  les  lièvres  ont  querelle  avec  les  le'vriers. 

Angel  non  ha  contrast  en  sa  virginitat ,  car 
non  ha  cors  ni  caru  ;  angels  es  purs  esperitz. 
V.  et  Vert.,  fol.  94. 

Ange  n'a  point  de  débat  en  sa  virginité,  car  il  n'a 
corps  ni  chair  ;  ange  est  pur  esprit. 

anc.  cat.    Contrast.  f.sp.  port.  Contraste,  it. 
Contrasta. 

\l\.    CONTRASTAR,   V.  ,    \&l.  CONTRASTAR?, 

contredire,  opposer. 
Doncx  ben  es  fols  qui  ab  Turcx  mov  conteza , 
Pus  Jésus  Crist  no  lor  contrasta  res. 

Le  chevalier  du  Temple  :  Ira  e  dolor. 

Donc  est  bien  fou  qui  avec  Turcs  meut  querelle  , 
puisque  Je'sus-Christ  ne  leur  contredit  rien. 
Lai  on  aiuor  vol  renbar, 
Razos  no  pot  contrastar. 

Aimar  de  Rochaficha  :  Si  amors  fos. 
Là  où  amour  veut  régner,  raison  ne  peut  contredire. 

ANC.   FR. 

N'i  a  ne  fort  ne  fièble  ki  à  Rou  contrestace. 
Roman  de  Rou,  v.  Iq4'- 
cat.  esp.  port.  Contrastar.  it.  Contrastare. 

i5.    Contestar,   v.,   lat.   contestar^, 
contester,  disputer. 

Avian  contestada  la  leit...  Pois  que  la  leis 
es  contestada. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  5. 

Ils  avaient  contesté  la  cause. . .  Après  que  la  cause 
est  contestée. 

cat.  esp.  port.  Contestar.  it.  Contestare. 

ï6.  Encontra,  prép.  ,   contre,   vis-à- 
vis  ,  vers ,  en  comparaison  de. 

Ni  no  conselh  a  cels  del  Canpidnelh 
Qu'ENCONTRA'lreypasson  tost  en  Catnpanha. 

P.  Vidal  :  Quor  qu'om. 
Ni  je  ne  conseille  à  ceux  du  Capitole  que  contre 
le  roi  ils  passent  promptement  en  Campanie. 

Encontra '1  prim  rai  del  solelh. 

Gavaudan  le  Vieux  :  L'autre  dia- 
Vis-à-vis  le  premier  rayon  du  soleil. 

Ja  ruos  chantais  no  m'er  honors 
Encontra  '1  rie  joy  qu'ai  conques. 

B.  de  Ve.xtadour  :  Ja  mos. 


CON 


469 


Jamais  mon  chant  ne  me  sera  honneur  en  compa- 
raison du  bonheur  que  j'ai  conquis. 

Advcrb.  Nul  temps  no  venrau  encontra. 
Titre  du  Périgord  de  127 1 . 
En  aucun  temps  ils  ne  viendront  contre. 
Adv.  comp.  Il  venc  a  l'encontra  ,  et  il  dis  : 
Senher,  ben  sias  vos  vengutz. 

V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
Elle  vint  à  l'encontre.  et  elle  dit  :  Seigneur,  vous 
soyez  bien  venu. 

anc.  fr.  Nous  leur  devions  aidier  encontre  le 
Soudanc  de  Damas. 

Joinville,  p.  iob\ 
Sunt  asemblet  encuntre  mei. 

Anc.  trad.  du  Ps.  Ms.  n°  I ,  ps.  58. 
Li    empereur  ala    encontre   lui    et  le   reçut 
moult  honorablement. 

Rec  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III  ,  p.  179. 
Encontre  la  pasche  est  venuz. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  420. 
anc.  cat.  esp.  Encontra.  it.  Incontra. 

17.  Encontre,  s.  m.,  encontre,  ren- 
contre. 

E  pus  alhors  vau  mndar  mon  estatge, 
Bon  encontre  m  don  Dieus  e  bon  intratge. 

G.  Faidit  :  Tant  ai  sufert. 
Et  puisque  je  vais  changer  ailleurs  ma  demeure  , 
Dieu  me  donne  bon  encontre  et  bonne  entre'e. 
Al  encontre  dels  brans  foc  e  (lama  salis. 
Roman  de  Fierabras  ,  v.  2l32. 
A  la  rencontre  des  glaives  feu  et  flamme  jaillit. 
Lor  salon  al  encontre  dereire  e  denant. 
Guillaume  de  Tudela. 
Ils  leur  saillissent  à  l'encontre  derrière  et  devant. 
anc.  fr.  Et  allèrent  à  son  encontre  tous  les  plus 
grans  de  l'hostel  du  duc. 

Monstrelet,  t.  II,  fol.  100. 
Si  d'aventure...  elles  en  rencontroient  en  la 
rue...  c'est  mal  encontre. 

Arrêts  d'amour,  p.  766. 
Mais  aux  petits  va  tousjours  à  l'encontre. 
Desmasures,  trad.  de  l'Enéide, -p.  271. 
cat.  Encontre,  esp.  Encuentro.  port.  Encontro. 
it.  Incontro. 

18.  Encontraha  ,  s.  f.  ,   rencontre,  oc- 
currence. 

Lo  somi  s'averet  ;  mala  fos  I'encontrada. 
Roman  de  Fierabras,  v.  5o8o. 
Le  songe  s'avéra  ;  la  rencontre  fut  mauvaise. 

19.  Encontramens,  s.   m.,   rencontre, 
choc. 


Î7° 


COft 


Que  Mars,  que  tan  es  fels,  canl  l'es  encon- 

TRANENS, 

S'apaza  tôt  per  ela. 

P.  de  CORDIAC  :  El  nom  de. 
l^ue  Mars  ,  qui  est  si  cruel,  s'apaise  entièrement 
par  elle  ,  quand  il  lui  est  rencontre. 
Elh  encontramens  dels  vens. 

Lif.  de  SydrttCj  fol.  Ifi- 
Le  choc  des  vents. 
ANC.   FR. 

Si  m'en  pusse  venger  en  nnl  enctintrement. 
Pioman  de  Horn  ,  fol.  19. 

anc.  cat.  Encontrament.  it.  Incontramento. 

20.  Encontrar  ,  v. ,  rencontrer. 
N1  Uget ,  et  îeu  vauc  si  nnz  , 
Que  si  laire  ra'EN contraria, 
No  m  tolria  ,  si  no  m  daiia. 
T.  de  Hugues  et  de  Reculaire  :  Cometre  us. 
Seigneur  Hugues  ,  et  je  vais  si  nu  ,  que  si  voleur 
me  rencontrerait,  il  ne  m'ôterait ,  s'il  ne  me  don- 
nerait. 

Encontrey  pastora  ses  par. 

J.  EstÈVE  :  L'autr'ier. 
Je  rencontrai  bergère  sans  pareille. 
S'ien  m*ENC0NTRE  un  jorn  ab  sosbailos 
Que  m  gnerreyo ,  ieu  los  farai  dolens. 

Boniface  de  Castell  vne  :  Sitôt  no  m'es. 
Si  je  me  rencontre  un  jour  avec  ses  baillis  qui  me 
font  la  guerre  ,  je  les  ferai  dolents. 

Car  si  s'encontron  d'un  voler 
Dui  fin  amie  e  d'un  talan. 

Giraud  de  Borneil  :  Nuilla  res. 
Car  si  deux  purs  amants  se  rencontrent  de  même 
vouloir  et  de  même  de'sir. 

Substanàv. 

Mas  li  baro  de  Fransa  lor  son  al  encontrar. 

Roman  de  Fierabras,  v.  3423. 
Mais  les  barons  de  France  leur  sont  au  rencontrer. 

anc.  fr.  Encor  se  crient  d'estre  encontrez. 

Roman  dit  Renart ,  t.  I ,  p.  2o5. 
Si  dous  ebars  i  éust  vennz, 
Bien  se  poissent  encontrer 
E  largement  outre  passer. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  l\b\. 
Trois  lieues  outre  encontrèrent  le  roi  d'An- 
gleterre. 

Monstrelet,  t.  I ,  fol.  i5. 

cat.  esp.  tort.  Encontrar.  it.  Incontrare. 

CONTRABILLAR ,  v. ,  chanceler,  né 
])  u  cher. 


CON 

Engans  estai  en  pes 
E  liais  fes  contrabilla. 

Marcabrus  :  Lanquan. 
Tromperie  est  en  pied  et  foi  loyale  chancelle. 

CONTRADA ,  s.  f. ,  contrée ,  pays. 
Voyez  Muratori,  Diss.  33;Denina, 

t.  II,  p.  268. 

Am  tan  foron  en  la  contrada. 

Trad.  d'un  Evang.  apocr. 
Alors  ils  furent  dans  la  contrée. 
ANC  ESP. 

Contra  tierras  de  Lara  faza  una  contrada. 
V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cob.  265. 
it.  Contrada. 

2.  Encontrada  ,  s./.,  contrée. 
Tota  Basconn'  e  Aragos 
E  I'encontrada  dels  Gascos , 
Saben  quais  es  aquist  canezos. 

V.  de  Sainte  Foj  d'Agen. 
Tout  le  pays  basque  et  l'Aragon  et  la  contrée  des 
Gascons  ,  savent  quelle  est  cette  ebauson. 
De  dos  cavalliers  qu'ieu  sai 
Qu'estan  en  nn'  encontrada. 
T.  de  l'Oste  et  de  Guillaume  :  Guillem  razon. 
De  deux  cavaliers  que  je  sais  qui  sont   en  une 
contrée. 

De  totas  encontradas 
Estranbas  e  privadas. 

Arnaud  de  Maueuil  :  Rasos  es. 
De  toutes  les  contrées  étrangères  et  connues. 
anc.  Esr. 
Que  por  esta  encontrada  que  yo  tengo  guardada . 

Poesias  del  Arcipreste  de  Hita  ,  cop.  934  • 
anc.  cat.  Encontrada. 

CONTRIT,  adj.,  lai.  contrite,  con- 
trit, repentant. 

Peccador  non  contrit  veramen. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Pe'cbeurs  non  contrits  véritablement. 
cat.  Contrit,  esp.  port.  it.  Contrito. 

2.  CONTRICIO,  CONTRIXIO,  S./.,  lat.  C0N- 

tritio,  contrition. 

Contricios  aver. 

Bref,  d'amor,  fol.  109. 
Avoir  contritions. 

Lo  santz  vi  la  contrixion. 

V.  de  S.  Honorât. 
Le  saint  vit  la  contrition. 
cat.    Conlriciô.  esp.    Contricion.   tort.    Con- 
tricâo.  it.  Contrizione. 


CON 

3.  Contrimen  ,  s.  m.,  contrition. 

Repentimen  reqnfer  grand  dolor  e  contri- 
men de  cor. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  67. 
Repentance  requiert  grande  douleur  et  contrition 
de  cœur. 

CÔNTUMAX  ,    adj. ,    la  t.   contumax  , 
contumace,  opiniâtre. 

Sera  desobediens  o  contumax. 

Trad.  Je  la  règle  de  S.  Benoit,  fol.  3g. 
Sera  désobéissant  ou  opiniâtre. 

—  Qui  refuse  de  comparaître  en  jus- 
tice. 

E  sia  estât  contumax  per  I  an. 

Coût,  de  Condom  de  l3l3. 
Et  ait  été  contumace  pendant  uu  an. 

Substantiv. 
Garda  que  l'endurzitz  contumax  no  ti  vensa. 

V.  de  S.  Honorât. 
Prends  garde  que  l'opiniâtre  endurci  ne  te  vainque. 

anc.  fr.  Les  chevaulx  mignots  et  rebelles  sont 
modérés  par  le  frein ,  et  les  chiens  contu- 
maces sont  liés  et  retenus  au  collier. 
Anc.  trad.  des  Politiques  d'Aristote,  fol.  55. 

cat.  esp.  port,  Contumaz.  it.  Contumace. 

1.    CONTUMACIA  ,  S.  f.  ,    lat.    CONTUMACIA, 

contumace,  opiniâtreté. 

La  contumacia  de  Frédéric  contra  la  Glyeia. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  187. 
\s  opiniâtreté  de  Frédéric  contre  l'Eglise. 
Mas  si  el  vol  perseverar  en  aquela  contu- 
macia. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien  ,  fol.  l[\. 
Mais  s'il  veut  persévérer  en  cette  contumace. 

Racine  a  dit  : 
L'esprit  de  contumace  est  dans  cette  famille. 
Racine  ,  les  Plaideurs,  acl.  II ,  se.  5. 

—  Défaut  de  comparution  de  l'accusé. 
Los  fetz  citar,  mas  els  no  comparegro  pas, 

perque  foro  mes  en  contumacia. 

Cat.  dels  apost.  de  Rotna,  fol.  2o5. 

Il  les  fit  citer,  mais  ils  ne  comparurent  pas,  c'est 
pourquoi  ils  furent  mis  en  contumace. 

cat.  esp.  port.  it.  Contumacia. 

CONTUMELIA,  s./.,  lat.  contumelia, 
affront,  injure. 


CON 


47i 


O  si  el  li  fei  grant  contumfxiv  ,  so  es,  gran 
anta. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  16. 
Ou  s'il  lui  fit  grand  affront  ,  c'est-à-dire  ,  grande 
bonté. 

anc.  fr.  Remplis  de  sales  injures  et  contumé- 
lies. 

F.  P.  Crespet,  Trad.  de  Terlullien,  aux;  mart. 
L'aspreté  des  plus  atroces  contitmelies. 

Camus  de  Bellev,  Diversités,  t.  I ,  fol.  283. 
Et  que  nesung  autheur 
Extraire  sçeust  telle  contumelie. 
Crétin  ,  p.  120. 
Antonius  commencea  à  dire  et  à  faire  plu- 
sieurs choses  en  contumelie  et  au  desadvantage 
de  lny. 

Lesquels  ne  pouvoient  plus  souffrir  ne  en- 
durer les  injures  et  contitmelies  qu'on  leur 
faisoit. 

Amyot,  Trad.  de  Plutarr/ue,  Vie  d'Antoine, 
cat.  esp.  port.  it.  Contumelia. 

2.  Contumeliosament,  adv . }  injurieuse- 
ment. 

Contumeliosament  blasfemavo  sanctaMag- 
dalena. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  168. 

Us  blasphémaient  injurieusement  sainte  Made- 
leine. 

anc.  fr.  Ils  veirent  qu'on  le  trainnoit  ainsi 
contumelieusement  lié  et  garoté. 

Amyot,  Trad.  de  Platarque,  Vie  de  Pliilopœmen, 
Aulcune  chose  dire  et  prononcer  medisam- 

ment  et  contumelieusement. 

Anc.  trad.  du  tr.  des  Off.  de  Cicèron,  p.  60. 

cat.  Contumeliosament.  ssr.  port.  it.  Contu- 
meliosamente. 

3.  Contumeliak ,   v.,   honnir,   couvrir 
d'opprobre. 

Part.  pas.  Flagellatz  e  contumeliatz. 

V.  et  Vert.,  fol.  64. 
Flagellé  et  couvert  d'opprobres. 

CONVIT,  covit,  s.  m.,  lat.  conv ivium , 
festin,  repas,  invitation. 

An  toit  dons  e  convitz, 

Giraud  de  Borneie  :  Lo  doutz. 
Ont  supprimé  dons  et  festins. 

Podetz  ben  en  Peitau  o  en  Fransa 
Morir  de  fam ,  s'en  convit  vos  fiatz. 
T.  d'Albert  de  Sisteron  et  du  moine  ;  Monges. 


472  COP 

Vous  pouvez  bien  en  Poitou  ou  en  Fiance  mourir 
île  faim  ,  si  vous  vous  fiez  en  incitation. 

Fetz  I  gran  covit  de  mot  nobles  homes. 
Cat.  de/s  npost.  deRoma,  fol.  îog- 
Jl  fil  une  grande  incitation  de  très  nobles  hommes. 
Ieu  vi ,  ans  que  fos  faîditz , 
Si  fos  per  amor  donatz 
Us  cordos,  qu'adreg  solatz 
N'issia  e  ricx  covitz. 

AlMERl  DE  PEGUILAIN  :  Mantas  vetz. 
Je  vis  ,  avant  qu'il  fût  exile' ,  que  si  un  cordon  fût 
donne'  par  amour,  il  en  sortait  adroit  entretien  et 
noble  invitation. 

ANC.  fr.  En  un  convif  où  il  y  avoit  plusieurs 
assis  à  la  table. 
Amyot,  Trad.  de  Plutarqae,  Vie  d'Antoine. 
A  Abbeville  où  ledit  duc  de  Bourgogne  feit , 
pour  sa  bienvenue,  un  hounorable  convi. 

MONSTRELET  ,  t.  I  ,   fol.  6. 

La  maison  où  ils  tenoient  leurs  grans  convis. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  444* 
Les  convis  et  banquets  plus  grands  et  plus 
prodigues  qu'en  nul  autre  lieu. 

Co.MINES,  t.    I  ,  p.    l4- 

cat.  Convit.  F.sr.  port.  Convite.  it.  Convito. 

a.  Convidar,  COVIDAR,  v. ,   lat.    CONVI- 
VARe,  convier,  inviter. 

E  car  tan  jen  m'en  convidatz  , 
E  per  vostr'  amor,  manjarai. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  48- 
Et  parce  que  vous  m'en  conviez  si  bien,  et  pour 
votre  amour,  je  mangerai. 

Mas  la  Gleiza  esta  tan  endurmida 
Que  de  passai-  negus  hom  non  covida. 
R.  Gaucelm  de  Beziers  :  Ab  grans  trebals. 
Mais  l'Église  demeure  si  endormie  qu'elle  ne  con- 
vie personne  de  passer. 

Gent  aculhir,  gent  covidar. 

B.  d'AiriAC  :  En  Guillem. 
Gentiment  accueillir,  gentiment  invite?: 
Qn'elsen  puesc ben  servir,  qnanlos ai  covidatz. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Que  je  puis  bien  les  en  servir,   quand  je  les  ai 
conviés- 
Part.  pas.  Trastug  y  foro  convidat. 

Trad.  de  l'Evang.  de  JSicodème. 
Tous  y  furent  conviés. 
CAT.  esp.  tort.  Convidar.  it.  Convitare. 

°).    Descoviuar  ,  v.,   non   convier,   ne 
pas  inviter. 


COP 

Part.  pas. 
N  Augier,  tost  auretz  trobat  so  que  sercatz, 
Que  ab  cascun  intras  manjar  descovidatz. 

T.  d'Augier  et  de  Bertrand  :  Bertran  vos. 
Seigneur  Augier,  bientôt  vous  aurez  trouve'  ce  que 
vous  cherchez,  vu  que  vous  entrez  manger  avec  cha- 
cun sans  être  invité. 

cat.  esp.  Desconvidar. 

4.  Envidar,  v.,  lat.  invitarc,  inviter, 
convier. 

E  venc  un  jorn  en  aquesta  encontrada  per 
servir  lo  e  per  envidar  lo  al  sieu  castel. 
V.  de  Bertrand  de  Born. 
Et  il  vint  un  jour  en  cette  contrée  pour  le  servir 
et  pour  l'inviter  au  sien  château. 

Et  a  envidat  sos  amicx. 

V.  de  S.  Honorât. 
El  a  invité  ses  amis. 

Part.  pas. 

A  las  nossas  on  fon  envidat  ab  sas  gens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Aux.  noces  où  il  fut  invité  avec  ses  gens. 
cat.  Envidar.  anc.  esp.  port.  Invitar.  it.  In- 
vitât e. 

5.  Envit,  s.  m.,  invitation,  défi. 

E  can  vos  seretz  reculhitz 
Ab  els ,  e  seran  sermadas 
Las  viandas  ,  er  faitz  I'envitz. 

Folquet  de  Lunel  :  E  nom  dcl. 
Et  quand  vous  serez  rassemblé  avec  eux,  et  que 
les  viandes  seront  disposées  ,  sera  faite  V invitation. 

Quar  de  beutat  me  fai  envit. 

Deudes  de  Prades  :  Pus  merces. 
Car  me  fait  défi  de  beauté. 
cat.  Envit.  Esv.Envite.  tort.  Invite,  it.  Invito. 

COPADA  ,   s.  f. ,    cochevis ,    alouette 

huppée. 

Chant  de  la  copada. 

P.  Cardinal  :  Sel  que  fes. 
Chant  dn  cochevis. 
esp.  Copada. 

COPIA,  s.  f.,  lat.  copia,  abondance. 

Estomach  sec  es  assedat  e  désira  granda  co- 
n\  d'ayga. 

El  suc  de  las  ditas  heibas  lor   dona  coriA 

de  lac. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  34  et  245. 


COP 

Estomac  sec  est  altère  et  désire  grande  abondance 
d'eau. 

Le  suc  tlcsdites  lierbes  leur  donne  abondance  de 
lait. 

E  gran  copia  d'autra  cavalaria. 

Cat.  dels  apost.  de  lloma  ,  fol.  58. 
Et  grande  abondance  d'autre  chevalerie. 

2.  Copios  ,  adj. ,  lat.    copiosk5,  abon- 
dant. 

En  boscagges  copios  as...  Qne  es  conos  en 
aygas...  Es  copios  en  tota  bontat. 

Elue,  de  les  propr:,  fol.  160 ,  l3l  et  8. 

Abondantes  en  forêts...  Qui  est  abondant  en 
eaux...  Est  abondant  en  toute  honte'. 

3.  Copiozament,  adv. ,  abondamment. 
Cavals  et  autras  bestias  copiozament  hau 

pastencs  et  engraisbs. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  129. 
Les  chevaux,  et  autres  bêtes  ont  abondamment  pâ- 
turages et  engrais. 

COPIA ,  s.  f. ,  copie. 

Copia  del  denunciamen. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.,  iq63,  t.  XVI ,  p.  i34- 
Copie  de  la  de'noncialion. 

La  copia  dels  presens  statuts...  Que  dels  pre- 
sens  articles  se  fassa  una  coriA. 

Tit.  de  \l\tio.  Doat,  t.  LXXX,  fol.  390  et  3g5. 
La  copie  des  présents  statuts...  Qu'il  se  fasse  une 
copie  des  présents  articles. 
cat.  esp.  tort.  it.  Copia. 

COPULA,  s.  f. ,  lat.  copula,  copule. 

Si  aytal   nominatiu  singular  no  s'ajuslavo 
aiu  copula  ,  adonc  no  requero  verb  plural. 
Leys  d'amors,  fol.  53. 

Si  de  tels  nominatifs  singuliers  ne  s'ajustaient  avec 
copule,  alors  ils  ne  requièrent  pas  un  verbe  pluriel. 
CAT.  ESP  PORT.  IT.    Copula. 

2.  Copulathj  ,  adj. ,  lat.   coptjlativm,ï, 
copulatif. 

Dictios...  las  quais  apelam  claus  o  copula- 
tiva  o  disjunctiva. 

Leys  d'amors,  fol.  76. 

Expressions...  lesquelles  nous  appelons  clef  ou 
copulative  ou  disjouctive. 

Substantiv.  Cant  aquil  dui  nominatiu  singular 
son  ajustât  ab  copulativa. 

Leys  d'amors ,  fol.  53. 
Quand  ces  deux  nominatifs  singuliers  sont  ajus- 
tés avec  copulative. 
cat.   Copulatiu.  esp.  it.  Copulativo. 

1. 


COR  473 

3.  Coptjlar,  v.,  lat.  coruLARtf,  copuler, 
assembler. 
Copulativa  can  copula,  so  es  can  ajusta. 

Leys  d'amors,  fol.  101. 
Copulative  quand  elle  copule. ,  c'est-à-dire  quand 
elle  ajuste. 

—  Accoupler. 

Copulet  o  ajustet  la  sua  filba  matrimonial- 
ment. 

Prie.  conc.  parles  rois  d'Anglet.,  p.  28. 
Il  accoupla  ou  ajusta  sa  fille  matrimonialement. 
it.  Copulare. 

/j.  Encojblar  ,  v. ,  accoupler. 
Part.  pas. 
O  te  menara  ab  si  eum  roausti  encoblat. 

Rrman  de  Fierabras  ,  v.  2A5i. 
Ou  te  mènera  avec  soi  comme  mâtin  accouplé. 

5.    Descoblar  ,  v. ,   découpler,    désac- 

coupler. 
Part.  pas.  Que  pus  tost  pieu  la  terra  qne  le- 
brier  descoblatz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  i^oS. 
Qui   prend  plus   vite    la   terre  que    lévrier  dés- 
accouplé. 

COQUA  ,  s.  f.,  sorte  de  navire ,  nef. 

Aru  sas  naus  et  a  m  sas  coquas  arribet  en 
Cypre. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  i6d- 
Avec    ses    navires    et  avec  ses  nefs  il  arriva  en 
Chypre. 
anc.  fr.  En  la  nef  on  coque,  nommée  S.  Esprit. 

Tit.  de  1371.  Carpentier  ,  t.  I,  col.  1004. 
esp.  Coca.  it.  Cocca. 

COR,  s.  m.,  lat.  cor,  cœur,  volonté, 
courage. 

Trais  li  lu  cou  del  ventre. 

V.  de  Guillaume  de  Cabestaing. 
Lui  arracha  le  cœur  du  ventre. 
Par  ext.  Un  cor  de  tros  cozetz  el  fuec. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Cuisez  au  feu  un  cœur  de  trognon. 
Fig.         Lo  cor  n'ac  tendre. 

Pioman  de  Gérard  de  Rossillon ,  fol.  h3. 
Il  en  eut  le  cœur  attendri. 
Orar  devem  de  cou,  non  pas  de  lavras. 

Trad.  de  Bede,  fol.  27. 
Nous  devons  prier  de  cœur,  non  pas  de  lèvres. 
Loc.         Flacx  ,  avars  ,  cors  de  ven. 

P.  Vidal  :  Dieus  en  sia. 
Flasques  ,  avares  ,  cœurs  de  vent. 

60 


4?4 


COR 


Mas  a  cor  de  dragon. 

P.  Vidal  :  Ajustar. 
Mais  a  cœur  de  dragon. 

E  non  avia  cor  de  plom  , 
Sec  et  rnalvat,  mas  fi  e  bo. 
R.  Vidal  de  Bezacdun  :  En  aquelh. 
Et  n'avait  pas  cœur  de  plomb ,  sec  et  mauvais , 
mais  pur  et  bon. 

Qui  sabon  tôt  lo  sauteri 
De  cor. 

Raimond  de  la  Tocr  :  Ar  es  drctz. 
Qui  savent  tout  le  psautier  par  cœur. 

An  de  cor  mos  precs  e  'ls  acnelb. 

B.  de  Yentadocr  :  Quan  par  la. 
Elle  e'coute  du  cœur  mes  prières  et  les  accueille. 

Un  sirventes  ai  en  cor  que  comens. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
J'ai  en  volonté  que  je  commence  uu  sirvente. 
Leys  de  natura  que  naturalnien  es  escricba 
el  cor  de  cascnn. 

V.  el  Vert.,  fol.  57. 
Loi  de  nature  qui  est  écrite  naturellement  au  cœur 
de  cliacun. 

E  l'cmperaire  ab  lo  cor  al  talo 
Esperonet. 

Rambald  de  Vaqleiras  :  Senher  marques. 
Et  l'empereur  éperonna  avec  le  cœur  au  talon. 

Tant  com  a  cor  de  donar. 

G.  Riquier  :  Qui  m  disses. 
Autant  comme  il  a  cœur  de  donner. 
Ades  vol  de  l'aondansa 
Del  cor  la  boca  parlar. 

Aimeri  de  Pegcilain  :  Ades. 
La  bouche  veut  maintenant  parler  de  l'abondance 
du  cœur. 

Impers.  Er  110  y  a  cor  de  far  nulh  fag  valen. 
G.  de  Saint-Didier  :  El  temps  quan. 
Maintenant  il  n'y  a  pas  cœur  de  faire  nul  vaillant 
fait. 

Adv.  comp.  ...  Que  vas  vos  110  fassam  falhiiuen 

Ans  vos  aineni  de  bon  cor  leyalmen. 

B.  DE  Venzenac  :  Lo  pair'  e  '1  filb. 

Que  nous  ne  fassions  pas  faute  vers  vous  ,  mais 

que  nous  vous  aimions  de  bon  cœur,  loyalement. 

Era  de  cor  per  Jhesn  Crist  issit 
Del  sien  pays  contra  'ls  fais  ïnrex  aunitz. 

R.  Galcelm  :  Ab  grans. 
Il  était   'volontairement  sorti  de  son   pays  pour 
Jésus-Christ  contre  les  faux  Turcs  honnis. 

anc.  fr.  As-tn  ce  que  tes  cuers  voloit? 

Roman  du  Renarl ,  r.  2767. 


COR 

11  se  fu  conseillez  à  ceus  qui  pins  estoient  de 
son  cuer. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  VI,  p.  ]5a. 
Ore  est  sis  quors  en  grant  prisun. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  432. 
Donne  de  bon  cuer. 
Everard  ,  Trad.  des  Dist.  de  Caton. 
anc  esp.  Dixo  entro  su  cor  :  esto  es  librado... 
De  cuer  sey  los  actores ,  de  libro  non  be  enra. 
Poema  de  Alexandro ,  cop.  662  et  38. 

anc.  it.  L'anima  esce  del  cor  per  seguir  voi. 
Petrarca  ,  Son.  :  Piovommi. 

cat.  Cor.  esp.  mod.  Coruzoti.  port.  Coracâo. 
it.  mod.  Cuore. 

a.  Coratge,  s.  ni.,  courage,  cœur,  vo- 
lonlô. 

Tant  es  avols  e  de  menut  coratge 
Qu'anc  jorn  no  '1  plac  pretz  de  cavalaria. 
Lanfranc  Cigala  :  Estiers  mon. 
Tant  il  est  lâche  et  de  menu  courage  que  jamais 
le  mérite  de  chevalerie  ne  lui  plut. 

Per  so  t'en  prec,  tu  qne  o  as  en  poder, 
Qu'un  pane  vas  mi  lo  sien  coratge  vires. 

Arnaud  de  Marueil  :  Belh  m'es  lo. 
C'est  pourquoi  je.   t'en   prie ,  toi  qui  as  cela  en 
pouvoir,  que  tu  tournes  un  peu  vers  moi  sa  'volonté. 
anc.  fr.  Qu'el  mont  n'a  voir  si  cruel  traïson 
Coin  bian  semblant  a  corage  félon. 
Le  châtelain  de  Couci ,  chanson  9. 

Et  lui  dirent  tant  d'unes  et  d'autres  qu'il 
amodera  son  courage  et  son  ire. 

Monstrelet,  t.  II,  fol.  106'. 

Punissez  vos  beanlez  plutost  que  mon  courage, 
Si  trop  bant  s'élevant,  il  adore  un  visage 
Adorable  par  force  à  quiconque  a  des  yenx. 
Malherbe  :  Poésies,  liv.  5. 

cat.    Coratge.  esp.   Corage.  tort.   Coragem. 
it.  Coraggio. 

3.  Coratjos,    coratgos,    adj . ,    coura- 
geux, hardi. 

Us  cavayers  mot  coratjos. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Un  cavalier  très  courageux. 

Las  fai  esser  irozas, 
Movens  leu,  et  coratgozas 
De  mesclar  tota  baralba. 

Brei>.  d'amor,  fol.  37. 
Elle  les  fait  être  irritées,  s'emportaut  facilement, 
et  hardies  à  mêler  toute  querelle. 


COR 

anc.  kr.  Il  sunt  félon  et  outrageas  , 
De  tons  inans  faire  corageux. 

Roman  de  la  Rose,  v.  0''  '  '|  • 
cat.   Coratjos.  anc.  esp.  Corajoso.  tort.   Co- 
racudo.  it.  Coraggioso. 

4-   Coratjosamens,   adc ,   courageuse- 
ment. 

Ab  joi  de  lieys,  pus  coratjosamens 
Servi,  qn'ieu  am. 

Sordel  :  Aitan  ses  pus. 
Avec  la  joie  de  celle  que  j'aime,  je  sers  plus  cou- 
rageusement. 

anc.  cat.  Coratjosament.  anc.  E.sr.  Corajosa- 
mente,  it.  Coraggiosamente. 

5.  Coral,    corau,  adj . ,   cordial,  du 
cœur,  intime,  sincère. 

Sabetz  per  que  '1  port  amor  tan  coral? 
P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Savez-vous  pourquoi  je  lui  porte  amonr  si  cordial  ? 
Penedenza  doncs  re  no  val 
Senes  contrixio  coral. 

Contricio  e  penas  infernals. 
Pe'nitence  ne  vaut  donc  rien  sans  la  contiition  dit 
cœur. 

No  sembla  sia  corals  amies. 

B.  de  Ventadour  :  Bels  Monruels. 
Il  ne  semble  pas  qu'il  soit  ami  sincère. 

Lo  cor  partitz 

D'an  dol  corau. 

Le  comte  de  Poitiers  :  Farai  un  vers. 
Le  coeur  brisé  d'une  douleur  intime. 
anc.  fr.     Et  si  aime  d'amonr  coral. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  108. 
cat.  Coral.  it.  Corale. 

6.  Cora*lmen,  adv. ,  cordialement,  par 
cœur. 

Qaar  qui  non  tem  ,  non  ama  coralmen. 

R.  Jordan  vie.  de  Saint-Awtonih  :  Ves  vos. 
Car  qui  ne  craint ,  n'aime  pas  cordialement. 
Ses  libre,  coralmentz. 

P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Sans  livre,  par  cœur. 
anc.  cat.  Coralment.  it.   Coralmente. 

7.  Cordial,  adj. ,  cordial,  du  cœur. 

Per  mitigar  la  calor  cordial...  Per  accidens 

CORDIALS. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19  et  87. 
Pour  mitiger  la  cbaleur  cordiale,..  Par  accidents 
du  cœur. 
cat.  esp.  tort.  Cordial,  it.  Cordiale. 


COR  475 

8.  Cardiac,   adj. ,  Iat.  cardiacwj,  car- 
diaque. 

Tremor  dita  cardiaca  es  passio  del  cor,  tal- 
ment  nomnada  quar  soven  ve  per  defalhimen 
de  cor. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  87. 

La  faiblesse  dite  cardiaque  est  souffrance  du 
cœur,  ainsi  nommée  parce  que  souvent  elle  vient 
par  défaillance  de  cœur. 

cat.  Cardiac.  i:sr.  tort.  it.  Cardiaco. 

9.  CORADA  ,     CORANA,     CORAILHA  ,     S.    f., 

poitrine,  entrailles,  ventre. 

...  El  fege  de  dins  la  corada 
Vos  trayrem  manteuent  tôt  fresc 
V.  de  S.  Honorât. 

Nous  vous  arracherons  maintenant  tout  frais  le 
foie  de  dedans  la  poitrine. 

Li  mes  tota  sa  lansa  perla  corana. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fcl.  32. 
Il  lui  mit  toute  sa  lance  par  le  -ventre. 

Fig.      l'as  semblan  qu'aias  corailha, 
Mas  lai  on  lebres  es  leos. 

Bertrand  de  Born  ;  Maitolin. 
Tu  fais  semblant  que  tu  aies  des  entrailles ,  mais 
là  où  le  lièvre  est  lion. 

anc.  fr.  Li  embat  jusqu'en  la  corée. 

Nouv.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  24. 
Tote  poet  l'en  véir  leutraille, 
E  li  pomon  è  la  cor  aille. 

Roman  de  Rou  ,  v.  i35A(. 
cat.  Coradella.  esp.  Corada.  anc.  it.  Corata. 

to.  Corduelh,  s.  m.,  Iat.   cordol/«//î, 
chagrin ,  deuil  de  cœur. 

Greu  vieurai  mais  ses  corduelh. 
P.  Raimond  de  Toulouse  :  Pos  lo. 
Difficilement  je  vivrai  davantage  sans  chagrin. 
anc.  esp.  Cordojo.  it.  Cordoglio. 

11.  Baticor,  s.  m.,  battement  de  cœur, 
émotion. 

En  gran  baticor  estai  ara. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  42. 
Il  est  alors  en  grande  émotion. 

ang.  esp.  Baticor.  it.  Batdcuore. 

11.  Crebacor,  s.  m.,  crèvecœur. 
Escarnimens  pot  esser  apelatz  crebacor. 
Per  escarnimen  e  per  crebacor. 

Leys  d'amors,  fol.  i38  et  i3o. 


476 


COR 


Moquerie  peut  être  appele'e  crèvecœtu . 
Par  moquerie  et  par  crèvecceur. 
it.  Crepacuore. 

l3.  COREILLA,   CORILLA  ,  CORALHA  ,  S.  f.  , 

plainte,  dispute,  querelle. 
Ieu  fatz  de  lor  ma  coreilla. 

Augier  :  Era  quau. 
Je  fais  ma  plainte  d'eus. 
Las  rancuras  et  las  corillas  ero  aitals. 

TU.  de  1192.  Doat,  t.  CXXIV,  fol.  292. 
Les  plaintes  et  les  querelles  e'taient  telles. 
Mas  ar  n'aurait  tal  bai  allia 
Que  lor  enfan,  si  '1  reys  no  'ls  part , 
Auran  part  en  la  coralha. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Mais  maintenant  ils  en  auront  une  telle  dispute 
que   leurs  enfants  ,  si  le  roi  ne  les  sépare  ,  auront 
part  à  la  querelle. 

1  /,.  Coregliaire  ,  adj . ,  querelleur,  gron- 
deur. 

Aiso  don  sui  coregliaire. 

Marcabrus  :  Diray  vos  eu. 
Ce  dont  je  suis  querelleur. 

l5.     CORALHAR,    CORELHAR,     COREILHAR  , 

corillar,  v.y  inquiéter,  fâcher,  que- 
reller, courroucer. 

Apres  meta  l'om  al  soleill , 
On  neguna  res  no  ill  coreill. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Après  qu'on  le  mette  au  soleil ,  où  nulle  chose  ne 
l'inquiète. 

M'escrim  e  m  defen  e  m  coralh  , 
C'oni  me  fond  ma  terra  e  la  m'ait. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Je  m'escrime  et  me  défends  et  me  querelle,  parce 
qu'on  me  détruit  et  me  brûle  ma  terre. 
D'aquel  flagei 
Marcabros  si  cokeilla. 

Marcabrus  :  Lo  vers. 
Marcabrus  se  courrouce  de  ce  fléau. 
E  pus  quascus  si  corelha 
De  l'autrui  joy  e  s'esuiaia. 

B.  de  Ventadour  :  Eras  non  vey. 
l.l  puisque  chacun  se  fâche  et  s'attriste  de  la  joie 
d'autrui. 
Part.  prés.     S'il  est  coreillans. 

Giraud  de  Borneil  :  Si  sotils. 
Si  elle  est  inquiétante- 

Non  sia  corillans. 

GihAi  d  de  Borneil  :  De  chantai . 
Ve  soit  pas  querellant. 


COR 

iG.  Corrotz,  $.  m.t  chagrin  ,  courroux. 

Totz  mos  gaugz  maiers  mi  par  corrotz. 

Mathieu  de  Querci  :  Tant  suy. 
Toute  ma  plus  grande  joie  me  paraît  chagrin. 
Quar  per  un  gaug  n'a  '1  pus  ries  mil  corrotz. 
Rambaud  de  Vaqueiras  :  Aras  pot  hom. 
Car  pour  un  plaisir  le  plus  puissant  en  a  mille 
chagrins. 
Quar  de  jauglar  s'engenra  corrotz  c  ira. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  106. 
Car  de  plaisanter  s'engendre  courroux  et  colère. 

17.  Corrosansa,  s.  f.,  chagrin ,  inquié- 
tude, amertume. 

Ieu  am  mai... 
Renanansa  ab  un  denier 
Que  '1  souda  ab  corrossansa. 

Deudes  de  Prades  :  Belha  m'es. 
J'aime  mieux...  le  bonheur  avec  un  denier  que  la 
solde  avec  amertume. 

18.  Corrossos,  adj. ,  courroucé,  iras- 
cible, colère. 

Ans  soy  corrossos  e  marrilz. 

Giraud  de  Borneil  :  En  honor. 
Mais  je  suis  courroucé  et  marri. 
S'om  es  felz  e  corrossos  ,  eu  quai  mânieira 
0  pot  hom  esquivar? 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  33. 
Si  un  homme  est  méchant  et   irascible  ,  de  quelle 
manière  peut-on  esquiver  cela? 

Substantif.  Ins  en  ifern  lo  corrossos. 

Trad.  de  VEvang.  de  Nicodème. 
Dedans  l'enfer  le  colère. 

ANC.     FR. 

Si  leur  pri  qu'il  ne  soient  envers  moi  correceus. 
Jehan  de  Meung,  Test.',  v.  72^. 
Et  correceuse  et  tencerresse. 

Roman  de  la  Rose,  v.  1^2. 
anc.  cat.  Corrosos. 

19.  Corrossar,  v.,  attrister,  courroucer, 
irriter,  mettre  en  colère. 

Quar  si  tu  lhi  mostras  malvatz  semblan ,  tu 
lo  corrossaras,  et  aura  ti  mala  voluulat,  et 
auras  corrossat  te  e  lhuy. 

Lit',  de  Sydrac,  fol.  102. 

Car  si  tu  lui  montres  mauvais  semblant  ,  lu  le 
courrouceras,  et  il  l'aura  mauvaise  volouté,  et  tu 
auras  attristé  loi  et  lui. 

Quan  Peiie  "Vidais  se  corrossava  ab  ela,  En 
Banal  fasia  ades  la  patz. 

/     de  Finie  Vidal* 


COR 

Lorsque  Pierre  Viciai  se  courrouçait  avec  elle  ,  le 
seigneur  Barrai  faisait  alors  la  paix. 
Part.  pas.    Cum   Rollaus  l'entendet,   el   n'es 

mot  CORROSSATZ... 

Del  comte  Olivier  soy  forment  corrossatz, 
Car  ier  fo  en  l'engarda  mot  malament  plagalz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  558  et  597. 

Comme  Rolaud  l'entendit,  il  en  est  beaucoup  cour- 
roucé. . . 

Je  suis  fort  attristé  au  sujet  du  comte  Olivier,  car 
hier  il  fut  grièvement  Liesse  eu  l'avant-garde. 

anc.  fr.  Merlin  respond  que  de  sa  maladie 
estoit-il  moult  courroucé  et  moult  lui  en 
desplait. 

Prophéties  de  Merlin,  fol.  48- 
Pensis  d'amours,  dolens  et  courrouciés , 
M 'est  net  chanter  que  ma  dame  m'en  prie. 
Romancero  français,  p.  14  <  • 
anc.  CAT.  Corrosar. 

20.    Corrossadamens,    ade. ,    furieuse- 
ment, rudement. 

Se  partie  d'aqui  mot  corrossadamens. 
Roman  de  la  prise  de  Jérusalem  ,  fol.  3. 
Jl  se  retira  de  là  très  furieusement . 

ai.  Acorar,  -y.,  encourager,  consoler. 

Quar  Len  ai  reconegut 
Qu'amors  no  m  vol  ni  m' a  cor. 
Giracd  de  Borneil  :  Las  !  com  ave. 
Car  j'ai  Lien  reconnu  qu'amour  ne  me  veut  ni 
m'encourage. 

Aisso  sai  eu,  qu'es  danz  e  dezonors , 
Qui  non  acor  Ios  dezapoderatz. 

Pons  de  Capdvjeii,  :  Aissi  com  cel. 
Je  sais  cela  ,  que  c'est  dommage  et  de'slionneur, 
qui  ne  console  pas  les  affligés. 

Dans  l'ancien  français,  acorer  signi- 
fia oter  le  courage,  la  vie. 

Maie  mort  le  puisse  acorer. 

Roman  du  Renaît,  t.  III,  p.  87. 
Maint  povre  ont  mort  et  acorè. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I,  p.  283. 
•\nc.  it.  Se  mala  signoria 

Cbe  sempre  accuora  i  popoli  suggetti. 
Dante  ,  Parad.,  e.  8. 
anc.  cat.  Acorar. 

j.2.  Decorar,    v. ,    apprendre,  réciter 
par  cœur. 
Om  lo  puesca  plus  leu  reportai-  e  decorar. 

I.<  y  s  d'amors,  fol.   I. 
Qu'où  le  puisse  plutôt  rapporter  et  réciter 


COU 


477 


Oblides  so  que  deu  oblidar, 

E  décores  de  cor  so  qu'es  salutz. 

G.  RiguiER  :  Furtz  euerra. 
Qu'il  publiât  ce  qu'il  doit  oublier,  et  apprît  pai 
cœur  ee  qui  est  salut. 
Part.  pas.  Legen  tôt  jorn  e  recordan 
E  relrazen  e  decoran. 

Leys  d'amors,  fui.  141. 
Lisant  chaque  jour  et  rappelant  el  rapportant  et 
récitant  par  cœur. 
cat.  esp.  tout    Decorar. 

a3.  Dezacorar,descouar,tj.,  décourager, 
manquer  de  courage,  être  sans  cœur. 
Ver  qu'ieu  de  vos  amar  no  m  dezacori. 

-Leys  d'amors,  fol.  23. 
C'est  pourquoi  je  ne  me  décourage  pas  de  vous 
aimer. 
Part.  pas. 

Qu'oui  li  traga  lo  cor  e  qu'en  manjo  'I  haro 
Que  vivon  descorat  ,  pueis  aurait  de  cor  pro. 
Sordel  :  Planher  vuelh. 
Qu'on  lui  tire  le  cœur  et  que  les  barons  qui  vivent 
sans  cœur,  eu  mangent ,  puis  ils  auront  assez  de  cœur. 

24-    Descorallar  ,    v.  ,     décourager, 
perdre  courage. 

Mas  si  s  part,  descoralla. 

Giraud  de  Borneil  :  Qui  chantar. 
Mais  s'il  se  sépare  ,  il  perd  courage. 

Quelques  Mss.  portent  escorailla. 

25.  Encorillar,    encoreillar ,  v.,  af- 
fliger, fâcher. 

Tort  n'aura  s'ill  iii'encorii.t,a 

Marcadrcs  :  Lanquan. 
Elle  eu  aura  tort  si  elle  me  fâche. 
Pesa  lur  del  joi  q'ieu  ai , 
E  pois  chascus  s'encoreii.la 
De  l'autrui  joi  ni  s'esmaia. 
B.  de  Ventadouh  :  Ara  non  vei.  Var. 
Il  leur  pèse  de  la  joie  que  j'ai,  et  puis  chacun  s'af- 
flige et  se  lâche  de  la  joie  d'autrui. 

26.  Encorar,  v.  ,  exciter,  affliger. 

Quar  gaug  uj'encoratz 
On  plus  mos  cor  s'es  iratz. 

B.  Zorgi  :  Âtressi  com  lo. 
Car  vous  m'excitez  la  joie  où  mou  cœur  s'est  plus- 
attriste. 

...  Ien  l'am  c  l'amei  de  bon  cor, 
E  l'amarai,  sitôt  iu'encora 
E  un  m  fassa  be  ni  detnor.- 
Un  troubadour  anonyme  :  Si  la  bclla  que. 


478 


COR 


Je  l'aime  et  l'aimai  de  bon  cœur,  et  l'aimerai  , 
quoiqu'elle  m'afflige ,  et  qu'elle  ne  nie  fasse  hien  ni 
agre'ment. 

Part.  pas.  Cavalliers  encoratz  de  contendre. 
Aicart  del  Fossat  :  Entre  dos  reys. 
Cavaliers  excités  à  combat  Ire. 

27.  Recordatio,  s.f. ,  lat.  recordatio, 
souvenir. 

Reminiscencia  o  recordatio. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  18. 
Re'miniscence  ou  souvenir. 

anc.  cat.  Recordaciô.  esp.  Recordacion.  tort. 
Racordaçào.  it.  Ricordazione . 

28.  Recort,  s.  m.,  souvenir,  souvenance. 

Sol  vos  prezes  d'omilitat  recortz. 
B.  Zorgi  :  Aissi  col. 
Seulement  que  le  souvenir  d'indulgence  vous  prît. 
anc.  fr.  Car  ce  seroit  trop  lais  recors 
C'oa  poroit  de  moi  recorder. 
Roman  du  châtelain  de  Couci ,  v.  654- 
Me  font  recors  des  ténébreuses  chartres, 
Du  grand  chagrin  et  recueil  ord  et  laid 
Que  je  trouvay  dedans  le  Chastelet. 

C.  Marot,  t.  I ,  p.  245. 
cat.  Record,  esp.  Recuerdo.  it.  Ricordo. 

29.  Recordansa  ,  s.  f.  ,   commémorai- 
son  ,  commémoration. 

Que  en  la  messa  se  aya  recordansa  de  îi  mort. 

Doctrine  des  Vaudois. 
Qu'à  la  messe  on  ait  commémoraison  des  morts. 
anc.  fr.  Dont  tu  ne  faces  recordance. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  108. 
anc    cat.  Recordança.  ANC.  esp.  Recordanza. 
it.  Ricordanza. 

30.  Recordamen,  .v.  m.,  souvenir. 

Ni  per  recordamen  de  tort  ni  d'aunimen 
que  ill  fos  ditz  ni  faitz. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 

Ni  par  souvenir  de  tort  ni  d'outrage  qui  lui  fut 
dit  ni  fait. 

Donas,  ben  die  certanament 
Que  ieu  non  ai  recordamen 
Que  per  hum  est  nom  fos  dilz. 

V.  de  S.  Alexis. 
Dames,  je  vous  dis  bien  certainement  que  je  n'ai 
pas  souvenir  que  ce  nom  fût  dit  par  homme. 
Lo  recordament  de  cauzas  oblidadas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  22g. 
Le  souvenir  de  choses  oublie'es. 
anc.  esp.  Recordamiento.  it.  Ricordamento. 


COR 

3i.  Recordaïiu,  adj. ,   recordatif,  re- 
mémoratif. 

Cobla    retrogradada  per  dictios,   en  antra 
maniera  es  dicha  recordativa. 
Son...  recordativas. 

Leys  d'amors,  fol.  33  et  26. 
Couplet  rétrograde'  par  les  mots  ,  en  autre  manière 
est  dit  recordatif. 

Elles  sont...  recordatives. 
Per  sa  virtnt  recordativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l3. 
Par  sa  vertu  rememorative. 

32.  Recordar  ,    v. ,  lat.  recordarî,  se 
rappeler,  se  souvenir. 

RI  os  eossiriers 
Que  m  recorda  sos  belbs  semblans. 

B.  de  Ventaeour  :  Pel  dois  ebani. 
Ma  peuse'e  qui  me  rappelle  ses  belles  manières. 
Soven  record  lo  grand  honor  e  '1  bes 
E  '1  dolz  plazer  qu'en  sospiran  me  dis. 
G.  Faidit  :  Molt  mi. 
Souvent  je  me  rappelle  le  grand  bonneur  et  le 
bien  et  le  doux  plaisir  qu'elle  me  dit  en  soupirant. 

E  Peyre  se  recordet  de  la  paranla. 

Trad.  du  Nouv.  Test.,  S.  Jean  ,  cb.  18. 
Et  Pierre  se  ressouvint  de  la  parole. 

Non   vos    becordatz,    quant    ieu   frais  los 
"V*  pas  ? 

'Trad.  du  Nouv.  Test.,  S.  Marc  ,  cb.  8. 
Ne  vous  souvenez-vous  ,  quand  je  rompis  les  cinq 
pains  ? 

Aisso  fai  ben  a  recordar. 

Deijdes  de  Pbades,  Aux.  cass. 
Ceci  fait  bien  à  rappeler. 

Trobaire  fo  dels  premiers  qu'om  se  recort. 

V.  de  Marcabrus. 
Il  fut  troubadour  des  premiers  qu'on  se  rappelle. 

Substantiv.  La  gloria  que  s'en  donon  el  re- 
cordar. 

V.  et  Vert.,  fol.  22. 
La  gloire  qu'ils  s'en  donnent  au  ressouvenir. 

anc.  fr.  Jeo  recordowe  mes  salmes  en  nuit. 
Trad.  des  Ps.,  Ms.  n°  1 ,  ps.  76. 
Pour  ce  que  je  recors  l'ancienne  amour. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  191. 
Quar  quant  recors  les  biaux  ex  de  son  front. 
J.  de  Chison  ,  Ess.  sur  la  Mus.,  t.  II ,  p.  181. 
cat.  esp.  port.  Recordar.  it.  Ricordare. 

COR,  .y.  m. ,  lat.  crocus,  chœur,  partie 
de  l'église  où  sont  les  chantres. 


COR 

X  arx  alh  cor  ,  V  de  quada  part,  e  puis  fay 
ne  XIIII  per  tota  l'autra  gleysa. 

Philomena. 
Dix  arches  au  chœur,  cinq  de  chaque  côte  ,  et  puis 
fais-en  quatorze  pour  toute  l'autre  église. 
Doze  enfants  inoynes  ac  el  cor. 

V.  de  S.  Honorât. 
Il  y  eut  douze  enfants  moines  au  chœur. 

—  Réunion  de  voix  chantantes. 

E  regia  lo  cor  am  lo  chantre. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol:  l35. 
Et  il  gouvernait  le  chœur  avec  le  chantre. 
Sobr'  els  cors  des  angels. 

Sermons  en  provençal ,  fol.  33. 
Au-dessus  des  chœurs  des  anges. 
anc.  fr.  Beaus  fu  li  queis,  bêle  la  nef. 

B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  160. 
cat.  Cor.  esp.  tort.  it.  Coro. 

2.  Chorus,  s.  m. ,  Iat.  chorus,  chorus, 
chœur. 

Que  symphonia  generalment  sia  accort  de 
totz  sos,  cnm  chorus  es  acort  de  totas  votz. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 

Que  symphonie  soit  généralement  accord  de  tous 
sons,  comme  chœur  est  accord  de  toutes  voix. 

3.  Chorist,  s.  m.,  Iat.  choristc,  cho- 
riste. 

...Choristz,  mas  d'antres,  no. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2.2.(1. 
...Les  choristes,  mais  d'autres  ,  non. 

CAT.  ESP.  PORT.    IT.     Corista. 

CORAL,  s.  m.,  chêne. 

Corals...  royres. 

Leys  d'amors,  fol.  7. 
Chênes...  rouvres. 

CORALH,  s,  m.f  Iat.  coRALLwm,  corail. 

Coralh  mois  et  hlans  ramels  ha  jus  l'ayga  , 
mas  tantost  cum  es  fora,  si  torno  vermelhs  et 
durs...  lia  mar  de  Sieilia  engendra  coralh. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  186  et  180. 

Le  corail  a  au  fond  de  l'eau  des  rameaux  mous  et 
blancs,   mais  aussitôt  comme  il  est  dehors,  ils  de- 
viennent vermeils  et  durs...  La  mer  de  Sicile  eu- 
gendre  du  corail. 
cat.  esp.  port.  Coral.  it.  Coralh. 

CORB,  corp,  s.  m. ,  Iat.  cor  vus,  corbeau. 
Corbs  ni  votors  ni  anzels... 

Guillaume  de  Tudela. 
Corbeau  ni  vautour  ni  oiseau... 


coc 


479 


Et  el  rcmas  plus  nègre  qne  corp. 

Chronique  d'Arles. 
Et  il  resta  plus  noir  que  corbeau. 
On  Noe  trames  lo  corp  el  temps  del  deluvi. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  3. 
Où  Koé  transmit  le  corbeau  au  temps  du  déluge. 
anc.  fr.  "Vola  un  corb... 

Si  le  corb  porra  engingnier... 
Le  corb  s'oï  si  bien  loer. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  io5. 

cat.  Corb.  esp.  Cuervo.  port.  it.  Corvo- 

1.  Coupatos,  s.  m. ,  petit  corbeau. 
Lo  corp  cant  a  sos  corpatos. 

Naturas  d'alcus  auzels. 
Le  corbeau  quand  il  a  ses  petits  corbeaux. 

3.  Corpmari,  s.  m.,  cormoran. 

O  de  morgoill,  s'es  en  aizina  , 
Que  hom  apella  corpmari, 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Ou  de  plongeon  ,  qu'on  appelle  cormoran  ,  s'il  est 
à  portée. 

cat.  Corbmari.  port.  Corvomarinho . 

4.  Croac  ,  s.  m.,  croac,  cri  du  corbeau. 

Corps  can  crida  croac... 

Del  so  de  croac  corps  se  pren. 

Lejs  d'amors,  fol.  2  et  l32. 
Le  corbeau  quand  il  crie  croac. 
Corbeau  se  prend  du  son  de  croac. 

it.  Fr.  Saccheti ,  Bim.,  dit  du  corbeau  : 
Il  corbo  allor  faceia  cro  ,  cro. 

CORB,  adj,,  Iat.  curvk.?,  courbe,  couché. 

E  grans  espazas  corbas  de  bon  acier  trempât. 

Roman  de  Fierabras,  v.  25û. 
Et  grandes  épées  courbes  de  bon  acier  trempé. 
Natnra  a  provezit  de  corbas  unglas. 
Totz  aytals  ausels  han  bec  corb. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  49  et  i3g. 
La  nature  a  pourvu  d'ongles  courbes. 
Tous  tels  oiseaux  ont  bec  courbe. 

Fig.    No  us  pessetz  ges  que  lur  tir, 

Quant  hom  las  fai  corbas  estai'. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Aulra  vetz. 
Ne  pensez  pas  qu'il  leur  en  coûte  ,  quand  on  les 
fait  tenir  courbes. 

anc.  fr.  Que  tote  en  ai  corbe  l'eschine. 
Roman  du  Ren art ,  t.  II,  p.  33. 
Les  bras  avoit  longz  et  corbes. 

Roman  français  de  Fierabras. 
cat.  Corb.  esp.  port.  it.  Corvo. 


[Sb 


COR 


•_>.    CrnMTAT,    s.   f.  ,    lat.    crnviTATrm  , 
courbure. 
Es  drecha  ses  citrvitat. 

E lin-.  de  las  propr.,  loi.  225. 
Est  droite  sans  courbure. 
esp.    Curvidad.  tort.  Cunùdade.  it.  Curvità. 

'.  .    CORBAMENT,    .V.    //*•  ,     lat.     CURVAMEN , 

traverse ,  entorse. 

Degun    oontrast  ,    embargament    o   corba- 
mint  DO  faran. 

Zït.  de  i3io.  Dovt,  t.  XXXYI11 ,  fol.  16^. 

No  feront  aucune  opposition  ,  arrêtement  ou  tra- 
verse. 

.',.CoRBAR,     CURVAR,    V.  ,    lat.     C.URVÀRf, 

courber,  plier. 
Alas  l'en  corbon  e  l'en  baisson. 

Dei:des  ds  Prades  ,  Auz-  cass. 
Les  ailes  lui  en  courbent  et  lui  en  haïssent. 

Il  fut  employé  dans  des  sens  ou  dans 

des  locutions  obscènes: 

Corba  ill  be  soven  l'esquina. 
T.  de  Bernard  et  de  Gaucel.m  :  Gaucelm. 
Lui  courbe  bien  souvent  l'échiné. 
Las  baratairitz  baratati, 
Frigens  del  barat  corbaran. 

Marcabrls  :  Pus  s'enfulleysson. 
Courberont  les  trompeuses  trompant  ,  grillantes 
.le  la  tromperie. 

l'art,  pas.  Instrument  subtil  de  ccrvada  ex- 
treinitat. 

Trad.  d'Albucasis,  fol.  3i. 
Instrument  subtil  d'extrémité  courbée. 

MîG.  Esr.  Corvar.  port.  Curvar.  ît.  Curvare. 

5.  Acorrar,  v.,  courber,  baisser. 
De  jus  pes  no  si  acorba. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol .  202. 
courbe  pas  en  Las  aux  pieds. 

anc.  fr.  Qui  tant  nos  fet  ci  acorber. 

Roman  du  Renaît ,  t.  1  ,  p.  218. 

6.  Incurvacio  ,  s.  f.,   lat.  inccrvatio, 
courbure. 

Cnm  rnostra  per  lor  incurvacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  z!\r>. 
Comme  il  montre  par  leur  courbure. 
:t.  lncurvazione. 

7.  Encorbar,  v.,  lat.  incurvarc,  cour- 
ber, renverser. 


COR 

Substantiv.  Al  encorbar  ,  sitôt  vos  es  gabaire , 
Dis  qu'el  vos  vi. 
G.  de  Berguedan  :  Amicx  marques. 
Quoique  vous  êtes  railleur,  il  dit  qu'il  vous  vit 
au  renverser. 

cat.  esp.  Encorvar.  it.  lncurvare. 

8.  Recurvatio,  s./.,  recourbement. 

Plicabilitat  e  recurvatio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  23o. 
Pliabilité  et  recourbement. 

9.  Recurvar,  v. ,  recourber. 

Ja  sia  qn'els  corns  et  las  nnglas  e  '1s  becs  dels 
auzels  si  posco  mollificar  e  recurvar. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  t>2. 

Jà  soit  que  les  cornes  et  les  ongles  et  les  becs  des 
oiseaux  se  puissent  mollifier  et  recourber. 

tort.  Recurvar. 

CORDA,  s.f.,  lat.  chorda,  corde,  lacet, 
cordage. 

Soi  liât/,  ab  ferma  corda. 

A.  Daniel  :  Autet  e  bas. 
Je  suis  lie  avec  solide  corde. 
Per  reruirar  si  falh 
Corda,  borel ,  ni  benda 
On  calba  far  esmenrla. 

AMANIEB  DES  Escas  :  En  aquel  mes. 
Pour  examiner   s'il   manque  lacet,   bourrelet  ni 
bandeau  où  il  faille  faire  réparation. 

Conon~coin  bélugas  de  fuee,  per  cordas  e 
per  albres. 

V .  et  Vert.,  fol.  54. 

Courent  ,  comme  hluettes  de  feu ,  par  cordages  et 
par  mâts. 

Qu'el  loire  per  la  corda  tenha. 

Del'Des  de  Prades,  Auz.  cass. 
Qu'il  liennc  le  leurre  par  la  corde. 

Très  livras  et  mieja  de  fil  filât  per  las  cordas 
de  las  arbalestas  del  corann. 

Tu.  de  i433  ,  Hist.  de  Nîmes,  t.  III ,  pr.,  p.  219. 

Trois  livres  et  demie  de  fil  filé  pour  les  cordes  des 
arbalètes  de  la  commune. 

—  Corde  d'instrument. 

Failz  la  rota 
Ab  XVII  cordas  garnir. 

Giravd  de  Cai.anson  :  Fadel  joglai. 
Fais  garnir  la  rote  avec  dix-sept  cordes. 

La  primaiiana  corda  s'entona  jotz  greuraens. 
Pierre  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
La  première  corde  s'cnlonne  bas  gravement. 


COR 

Del  salteri 
Paras  X  cordas  estrangir. 

GlRAUD  DE  CALANSON  :  Fadel  JOglai 
Tu  feras  résonner  les  dix  cordes  du  psaltérion. 

Flg.  Chascus  es  eslreiz  ab  las  cordas  de  sos 
pechaz. 

Trad.  de  11'ede,  fol.  5l. 
Chacun  est  étreint  avec  les  cordes  de  ses  péchés. 

Loc.  Car  los  volrion  tornar  a  Inr  cord\. 

V.  et  Vert.,  fol.  23. 
Car  ils  voudraient  1rs  tourner  à  leur  corde. 

anc.  fr.   Tels  les  a  la  dame  atornez 

Que  toz  les  a  trez  à  sa  corde  , 
Chascuns  du  tout  à  li  s'acorde. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  III,  p.  280. 

ANC.  ESP. 

Non  querria  el  tiempo  ennas  cordas  perder. 
Poemade  Alcxandro,  cop.  238  t. 
cat.  Corda,  esp.  Cuerda.  tort.  it.  Corda. 

2.  Cordo  ,  s.  i)i.,  cordon,  collier. 

Un  viel  capel  d'escarlat  ses  cordos. 
Lanza  :  Emperador. 
Un  vieux  chapeau  d'écarlale  sans  cordons. 
Liât  pel  col  ab  nn  cordo. 

G.  DE  Berguedan  :  Lai  on  hom. 
Lié  par  le  col  avec  un  cordon. 

Loc.  La  plus  plazens 

Domna  e  de  plus  de  faysso 
Que  a  son  colh  portes  cordo. 

Maïfre  Ermengaud  :  Dregz  de. 
La  plus  aimable  dame  et  de  meilleure  façon  qui 
port  lit  collier  à  son  cou. 

cat.    Cordo.  Esr.    Cordon,   port.    Cordâo.  it. 
Cor  donc 

3.  Cordonet,  s.  m.,  cordonnet. 

D'un  cordonet  daurat  lo  fasa. 
Un  troubadour  anonyme  :  Senior  vos  que. 
Qu'il  le  fasse  d'un  cordonnet  doré. 
cat.  Cordonet. 

4.  Cordel,  s.  m.,  cordeau. 
Cordées  per  mezurar. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  21 3. 
Cordeaux  pour  mesurer. 
anc.  cat.  Cordell.  Esr.  port.  Cordel. 

5.  Cordella,  s.  f.,  cordon,  cordelette. 

Aia  hom  anel  o  cordeeea. 

Deudes  de  Prades  ,  Ans.  cass- 
Qu'on  aie  anneau  ou  cordelette. 

lire.  cat.  it.  Cordella. 

I. 


COR  [8i 

G.  Cordalha,  s.  f. ,  cordage. 

Per  una  carga  de  cordalha ,  quatre  deniers. 

TU.  de  1283.  Doat,  t.  CLXXIV,  fol.  191. 
Pour  une  charge  de  cordage,  quatre  deniers. 
port.  Cordoalha. 

7.  Cordazo,  s.  f. ,  mesurage  au  cordeau. 

"Venga  a  cordazo. 

TU.  de  i352.  Doat,  t.  XCIII ,  fol.  222. 
\  ienne  à  mesurage  nu  cordeau. 

8.  Cordier,  s.  nu,  cordier. 
Del  dimecres  son  cordiers. 

Carlulaire  de  Montpellier ,  fol.  .'|  1 
Les  cordiers  sont  du  mercredi. 

port.  Cordoeiro.  it.  Cordajo. 

9.  Encorda,  s.  f.,  encorde,  garniture 

d'arc. 

...  Fil...  per  las  cordas  et  encordas  de  las  arba- 
lesfas  dcl  comun. 

Fil  plat  per  far  las  encordas  de  las  grossas 
arbalestas. 
TU.  de  i433,  Ilist.  de  Nim.,  t.  III,  pr.,p.  240  et  238. 

Fil...  pour  les  cordes  et  encordes  des  arbalètes  de 
la  commune. 

Fil  plat  pour  faire  les  encordes  des  grosses  arba- 
lètes. 

10.  Cordar  ,  v.,  corder,  mesurer. 
Quan  las  aura  fâchas  portai-  a  sa  maison  o 

a  son  ohrador,  qo'el  comprador  puesca  cor- 
dar, si  s  vol ,  e  '1  vendedor  no  hi  puesca  con- 
trastai-qne  non  las  corde. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  3q. 
Quand   il  les  aura  fait  porter  à  sa  maison   ou  à 
son  ouvroir,  que  l'acheteur  puisse  les  mesurer  s'il 
le  veut ,   et  que  le  vendeur  ne  puisse  y  empêcher 
qu'il  ne  les  mesure. 

—  Lacer. 

Cordatz  estrechamen 
"Vostres  bratz  ben  e  gen. 
...  Enans  que  us  cordetz, 
Lan  qu'el  bras  vos  lavetz. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Lacez  étroitement  vos  bras  Lien  et  avec  "race. 
Avant  que  vous  vous  laciez  ,  j'approuve  que  vous 
vous  laviez  le  bras. 

Part.  pas.   Menudet  cordât    ■ 
Al)  fîletz  d'argen. 
Un  troubadour  anonyme  :  Per  ... 
Légèrement  lacé  avec  des  filets  d'argent. 
cat.  Cordar. 

6l 


48a  COR 

ii.  Cordf.iar,  v.,  attacher,  mettre  en 
laisse. 

E  jatz  ab  una  vielha  rossa 
Que  cordeia  e  tira  gossa. 

P.  Cardinal  :  D'Esteve  de. 
Et  couche  avec  une  vieille  rosse  qui  attache  et 
traîne  chienne. 

ia.MANicoRn.v,  s./.,  lat.  noNOCORDiim , 
monocorde. 

Manicorda 
Ab  una  corda. 
GiRAUD  DE  Calanson  :  Fadet  joglar. 
Le  monocorde  avec  une  corde. 

L'ns  inanilura  ,  e  i'autr'  acorda 
I.o  santeri  ab  manicorpa. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  n. 
L'un  joue  de  la  manilore  ,  l'autre  accorde  le  psal- 
térion  avec  le  monocorde. 
ANC.  fr.  Harpes,  manicordons ,  espinettes. 
Histoire  maccaronique,  t.  H,  p.  6. 

esp.  Manicordio    it.  Monocorde-. 

i3.  Accort,  s.  i7i. ,  accord,  traité. 

An  fag  acop.t  ab  Peiregorc  e  jur. 

Bertrand  de  Born  :  Pus  Ventedorn. 
Ils  ont  fait  traité  et  serment  avec  Pe'rigord. 
anc.  cat.  Acord.  esp.  Acuerdo.  port.  Acordo. 
it.  Accordo. 

\\.  Entracor,  s.  m.,  convention  réci- 
proque. 
Ab  lei  an  près  Ioc  e  lor  entracor. 

G.  Adhemar  :  Moût  cantera. 
Avec  elle  ils  ont  pris  lieu  et  leur  convention  réci- 
proque 

i  5.  Acordi  ,  s.  m.,  accord ,  consentement. 
E  lo  acordi  fo  aiîal. 

TU.  de  i3i5.  Doat,  t.  LXXXIX,  fol.  120. 
Et  l'accord  fut  tel. 

Et,  per  aquesta  esperansa,  lo  simple  home 
donet  sa  vacca  al  capela  ab  lo  acordi  de  sa 
molber. 

V.  et  Vert.,  fol.  ;5. 
Et,  dans  cette  espérance,  l'homme  niais  donna  sa 
vache  au  prêtre  avec  le  consentement  de  sa  femme. 
anc.  fr.  Pour  mètre  entre  les  rois  acorde. 

G.  Guiart,  1. 1,  p.  120. 
kvc.  cat.  Acordi. 

16.  Acorhier,  acorder,  s.  m.,  accord, 
traité. 


COR 

E  metria  tôt  lo  plag  voluutier 

En  dos  amicx  per  far  bon  acordier. 

Le  moine  de  Montaldon  :  Ayssi  cum. 
Et  je  confierais  volontiers  toute  la  contestation  à 
deux  amis  pour  faire  un  hon  traité. 

Tôt  acordiers  m'en  sera  honratz. 

RviMOND  DE  MlRAYAL  :  Pus  OgaU. 

Tout  accord  sera  honore'  par  moi. 
Avem  faig  acorder  ab  l'abat. 

TU.  de  1182.  Doat,  t.  CXXXVIII,  fol.  5g. 
Nous  avons  fait  accord  avec  l'ahhe'. 

17.  Acorhamen,  s.  m.,  accord,  traité. 

Si  per  lo  mon  fos  bos  acordamens, 
Que  cristias  se  denbesson  amar. 

R.  Galcelm  :  Ah  grans. 
Si  par  le  monde  était  hon  accord,  de  manière  que 
les  chrétiens  daignassent  s'aimer. 

Qa'ilh  et  arcors  son  d'un  acordamen. 

G.  RiquieR  •.  Aissi  cum  selh  que. 
Qu'elle  et  l'amour  sont  d'un  même  accord. 

—  Concordance,  règle. 

D'arismetica  sai  totz  los  acordamens. 
P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Je  sais  toutes  les  concordances  d'arithmétique. 

anc.  fr.  Pais  ont  faite  e  acordement. 

B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  84. 

anc.  esp.  Acordiamento.  it.  Accordamento. 

18.  Acordansa,  s.  /.,  accord  ,  rapport, 
traité,  concordance. 

Qu'el  comens  ab  la  fi  ay' acordansa. 
P.  Cardinal  :  l^ui  s  vol. 
Que  le  commencement  ait  accord  Avec  la  fin. 
Aquelas  acordansas  ni  'ls  conlraliamens 
Ab  las  autras  estelas... 
D'aquelas  acordansas  nais  us  alempramens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Ces    rapports  et  les  oppositions  avec  les  autres 
étoiles. 

De  ces  accords  naît  une  comhinaison. 
S'ieu  accort 

E  bon' ACORDANZA 

Trobes  ab  lieys  qu'am  plus  fort. 

Giraud  DE  Salignac  :  Per  solatz. 
Si  je  trouvais  accord  et  hon  traité  avec  elle  que 
j'aime  plus  fort. 

anc.  fr.  Après  ceste  accordance ,  ils  murent 
tout  mainteuant  de  commun  accord  seur 
le  roy  Contran. 

Kec  des  Ilist.  de  Fr.,  t.  JH  ,  p.  2l3- 
E  fu  Yacordance  d'iceux  telle. 

G.  Guiart  ,  t.  I ,  p.  3i. 


COR 

anc.  cat.   anc.  esp.   Acordanza.    anc.   tort. 
Acordança.  it.  Accordanza. 

ig.  Acordatiu ,  adj,}  qui  accorde,  ac- 
cordatif. 

Art  mnzical  es  de  cauzas  contrarias,  quais 
so  greu  votz  et  aguda  ,  acordativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  282. 

L'art  musical  est  accordât:/ de  choses  contraires  , 
telles  que  sont  voix  grave  et  aiguë. 

20.  Acordar  ,   v.  ,   accorder  ,    mettre 
d'accord  ,  permettre  ,  unir. 

Per  so  no  pnesc  motz  ui  sos  acordar. 
AlMERI  DE  Bellinoi  :  Ailas  !  per  que. 
Pour  cela  je  ne  puis  accorder  mots  ni  sons. 
Amors  o  vol  e  m'o  acorda. 

R.  Vidal  de  Bezaudun  :  Unas  novas. 
Amour  le  veut  et  me  V accorde. 
Ab  lo  rey  mi  vuelh  acordar  d'Aragon. 
Bertrand  de  Born  :  Quan  vei. 
Je  veux  ia' unir  avec  le  roi  d'Aragon. 

Quan  dui  cor  en  un'  amistat 
S'acordon  per  leial  amor. 

Gui  de  Cavaillon  :  Al>  tant  de. 
Quand  deux  cœurs  s'unissent  en  un  même  atta- 
chement par  loyal  amour. 

Echo...  acorda  se  a  tôt  aco  que  boni  ditz. 

V.  et  Vert.,  fol.  2o. 
Echo...  s'accorde  a  tout  ce  qu'on  dit. 
Mas  la  quarta  e  la  quinta... 
S'acordon  per  descort. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Mais  la  quarte  et  la  quinte...  s'accordent  par  dis- 
cordance. 

Part.  prés.  Acordans  fo  ab  sos  égals. 

Bre\>.  d'amor,  fol.  92. 
Il  fut  facile  avec  ses  e'gaux  . 
E  can  son  ben  acordan 
E  ferm  tuit  trei  d'un  semblan. 

Aimeri  de  Peguilain  :  Ancmais. 
Et  quand  ils  sont  Lien  accordants  et  fermes  tous 
trois  de  la  même  manière. 

Part.  pas.  Quar  ab  mi  vos  vey  acordat. 

Raimond  de  Durfort  :  Turcmalet  be  us. 
Car  je  vous  vois  accordé  avec  moi. 

anc.  fr.   Et  ce  fu  accordée  par  l'evesqne  de 
Cambrai. 

Charte  de  Valenciennes,  il  iA  ,  p.  \  10. 

cat.  esp.  port.  Acordar.  it.  Accordare. 

21.  Acordadament ,   a(h> .  ,   conjointe- 
ment, unanimement. 


COR  483 

E  seran  signadas   pel   senbor   e  'ls   cossols 

ACORDADAMENT. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  86. 
Et  seront  signe'es  par  le   seigneur  et  les  consuls 

conjointement. 

E  issiron  d'Egipte  tug  acordadamens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Et  sortirent  d'Egypte  lous  conjointement. 

Si  s'esdevenia  que  toz  lo  covens  acordada- 
men  causis  una  persona. 

Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoît,  fol.  33. 

S'il  arrivait  que  tout  le  couvent  choisît  unanime- 
ment une  personne. 

anc.  cat.  Acordadament.   esp.  port.  Acorda- 
damente.  it.  Accordatamenie. 

22.  CONCORDIA,    S.  f.  ,     lat.     CONCORDIA , 

concorde,  union. 

Qui  rump  la  fraternal  concordia  fai  con- 
tra Deu. 

Trad.  de  Be.de,  fol.  22. 
Qui  rompt  la  concorde  fraternelle  fait  contre  Dieu. 

Lor  promes...   de   recebre  aquella   patz  et 
aquella  concordia. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
Leur  promit...  d'accepter  cette  paix  et  cette  union. 

cat.  esp-  port.  it.  Concordia. 

23.  Concordi,  s.  m.  j  accord,  traité. 

Lo  concordi  entre  vos  et  ella. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 
\J  accord  entre  vous  et  elle. 

24-     CoNCORDAR,    CONCORDIAR  ,    V. ,     lat. 

concordarc?,  accorder,  concorder. 

"Vas  K.  rei  de  Fransa  qu'ien  m'en  concort. 

Roman  de  Gérard  de  Ross  il/on ,  fol-  4 ' • 
Que  je  m'en  accorde  avec  Charles  roi  de  France. 

Si  aquestas  letras  se  concordian. 

Prie.  conc.  par  les  rois  d'Angl.,  fol.  10. 
Si  ces  lettres  s'accordaient. 

anc.  fr.  Concorde  nos  a  nostre  rei. 

B.  de  Sainte-Maure,  Chr.  de  Norm.,  fol.  4o. 
cat.  esp.  port.  Concordar.  it.  Concordare. 

a5.  Descort,  s.  m.,  querelle,  discord. 
Corn  an  vezi ,  an  descortz. 

Bertrand  de  Born  :  S'abrils. 
Comme  ils  ont  voisins,  ils  ont  discords. 

—  Dissonance,  terme  de  musique. 

Mas  la  quarta  et  la  quinta,  que  '1  son  contra- 
fezens , 


[84 


cou 


S'accordûD.  ]>er  descort  ableis  uioh  dossamens. 

P.  DE  CORBI  u.  :  El  nom  de- 
Mais  la  quarte  et  la  quinte  ,  ([ui  lui  sont  contre- 
faisants, s'accordent  par  dissonances  avec  elle  très 
doucement. 

—  Discord ,  sorle  de  poésie  des  trouba- 
dours. 

Le  petit  Glossaire  provençal  manu- 
scrit qui  se  trouve  à  la  bibliothèque 
Laurenziana,  nous  apprend  que  cette 
sorte  de  poésie  avait  des  couplets  iné- 
gaux, lesquels  avaient  chacun  une  mu- 
sique différente  :  cantilcna  habens  sonos 
diversos. 

La  pièce  de  Rambaud  de  Vaqueiras  : 
Eras  quan  vey  verdeiar  ,  est  intitulée 
Descort  par  le  troubadour. 

Elle  est  en  cinq  idiomes,  qui  diffèrent 
ainsi  que  les  rimes  et  les  airs  de  chaque 
couplet. 

Eras  quan  vey  verdeyar 
Pratz  e  vergiers  e  boscatges, 
"Vuelh  an  descort  comensar 
D'amor. 

B  \mbaud  de  Vaqueiras  :  Eras  quan. 
Maintenant  que  je  vois  verdoyer  prés   et  vergers 
et  bocages,  je  veux,  commencer  un  discord  d'amour. 
Descortz  es  dictatz  mot  divers,  e  pot  haver 
aytantas  coblas  coma  vers...  dcsacordablas  e 
variablas  en  accort,  en  so  et  en  lengatge, 
Leys  d'amorSj  fol.  40. 
Le  discord  est  une  composition  très  diverse  ,  et 
elle  peut  avoir  autant  de  couplets  que  le  vers...  dis- 
cordants et  variables  en  accord  ,  en  air  et  en  lansage. 

26.  Discordia  ,  s.f. ,  lat.  discordia,  cîis- 
corde. 

Apres  la  discordia  mognda. 

Carlidaire  de  Montpellier,  fol.  52. 
Après  la  discorde  suscitée. 

E  lar  mescla  discordias  et  antras  trebnla- 

tions. 

V.  et  Vert.,  fol.  92. 
Et  leur  suscite  discordes  et  autres  tribulations. 

cat.  esp.  tort.  it.  Discordia. 

27.  Discordi,  v.  ///.,  désaccord,  dispute. 
Si  dxscordis  es  d'ace  que  om  demanda. 

Trad.  (I  Juslinien,  fol.  g3. 


COR 

S'il  est  dispute  de  ce  qu'on  demande. 

it.  Discordio. 

28.  Descordier  ,  s.  m. ,  querelle. 

Don  l'ara ars  s'azerma 

Fors  c'um  volva  descordier. 

Pierre  d'Auvergne  :  L'airs  clairs. 

Dont    l'aimer  s'exile  excepte  qu'on   excite  qw 
relie. 

29.  Descoroar,    v. ,    lat.    mscoRUARe?, 
désaccorder,  déranger. 

Car  lo  mirails  e  no  vezer  descorda 
Tan  mon  acord  ,  c'  ab  pauc  no  '1  desacorda. 
La  dame  Lombarde  :  Corn  volgr'  aver. 
Car  le  miroir  et  non  voir  dérange  tant  ma  réso- 
lution, que  peu  s'en  faut  qu'il  ne  la  désaccorde. 

Part.  prés.   Roma  descordans. 

G.  Figueiras  :  D'un  sirventes. 
Rome  qui  détruit  l'accord. 

anc.  fr.    Les  barons   d'outre-mer   se  descor- 
dèrent du  ebastel  refermer. 

Joinvilxe  ,  p.  11 5. 
Ne  descordez  à  ces  joyeux  canticques. 

COQUILI.ART,  p.  l83. 

cat.  esp.  tort.  Discordai-,  it.  Discordare . 

30.  Dezacort,  s.  m.,  mésintelligence, 
discord. 

Et  entre  amiex  dezacort 
M'enneia  e  111  fai  piegz  de  mort. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Mot  m'enueia. 
Et  mésintelligence  entre  amis  m'ennuie  et   me 
fait  pire  que  mort. 

anc.  cat.  Desacort.  port.  Desacordo. 

3i.  Dezacorhamen,  s.  m.  ,  désaccord, 
mésintelligence. 

Duran  aquel  dezacordamen. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  76. 
Durant  ce  désaccord. 

32.  Dezacordansa,  s.f.,  discord,  con- 
tradiction. 
M  plagia  fezessan  accordansa 
Dels  reis  que  an  gnerr'  e  dezacordansa. 
B.  Carbonel  :  Per  espassar. 
Il  me  plairait  qu'ils  fissent  l'accord  des  rois  qui 
ont  guerre  et  discord. 

E  fan  desacordansas  en  la  congregatio. 
Hegla  de  S.  Benezeg,  fol.  76". 
ords  "ii  la  congrégation. 


COR 

Aquesta    yarietat    e    desacordansa    es    per 
aventura  per  defauta  dels  escrivas. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  I. 

Cetle  différence    et    contradiction    est  peut-être 
par  la  faute  des  écrivains. 

anc.  fr.  Si  c'unc  n'i  sort  desacordance. 
B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  52. 

anc.   cat.  Desacordansa.   anc.  esp.   Desacor- 
danza. 

33.  Desacordabi.e,  adj.y  discordant. 
Aspra    e    desacordabla  contentios  de  sil- 

labas. 

Lejs  d'amors,  fol.  8. 
Apre  et  discordant  concours  de  syllabes. 

anc.  fr.  C'unc  puis  ne  furent  descordable. 
B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  40. 

34.  Desacord ar  ,  v.,  désaccorder,   ne 
pas  s'accorder. 

Se  desacordon  las  IIIÏ  humors ,  eu  que  es 
tota  la  complexio  dels  cors. 

V.   et  Vert.  ,  fol.  60. 

Les  quatre  humeurs ,  dans  lesquelles  est  toute  la 
complexion  du  corps ,  se  désaccordent. 

Per  qu'ieu  fauc  desacordar 

Los  mots  e  '1s  sos  e  'ls  lenguatges. 

RAMBATJD  de  Vaqueiras  :  Eras  quan. 
C'est  pourquoi  je  fais  désaccorder  les  mots  et  les 
airs  et  les  langages. 

Part.  prés.  Per  dig  desacordan 
De  lauzengier  truan. 

Baimond  de  Miraval  :  Aissi  m. 
Par  dit  désaccordant  de  médisant  vil. 

Substantiv.  Aias  patz  ab  los  desacordans  abans 
que  sia  nnch. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoît,  fol.  7. 
Aies  pais  avec  les  discordants  avant  qu'il  soit 
nuit. 

Part.  pas.  Qu'els  reys  trueps  desacordatz 
Que  d'un  voler  110  'n  sai  dos. 
G.  Riquier  :  Cristias. 
Que  je  trouve  les  rois  désaccordés  tellement  que 
je  n'en  sais  deux  d'un  même  vouloir. 

cat.  esp.  tort.  Desacordar.  it.  Disaccordare . 

35.  Malacordanza,  s./.,  brouillerie. 

Mas  bos  comjat  m'a  es  tort 

De  sa  MALACORDANSA. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Engles. 
Mais  Lon  congé  m'a  délivré  de  sa  brouillait-. 

CORDOAN,  s.  m.,  cordouan. 


COR 


485 


Cascuna  dotzena  de  cordoan  III  deniers. 
De  I  trossel  de  connOAN  XII  deniers. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  n3et  1  lt>. 
Chaque  douzaine  de  cordouan  trois  deniers. 
D'un  trousseau  de  cordouan  douze  deniers. 
Cordoan,  très  deniers  la  dotzena. 

Tit.  du  xin*  sièc.  Doat  ,  t.  LI ,  fol.  i56. 
Cordouan  ,  trois  deniers  la  douzaine. 
anc.  fr.  Et  de  soulers  de  cordouan. 

G.  Guiart,  1. 1,  p.  i3b\ 
cat.  Cordoâ.  esp.  Cordoban.  port.  Cordovuu. 
it.  Cordovano. 

2.  Cordoneir,  s.  m.,  cordonnier. 

Cordoneirs...  que  al  merchat  ni  a  la  feira 
venra. 

Cli.  de  Besse  en  Auvergne  de  1270. 

Cordonnier...  qui  viendra  au  marché  et  à  la  foire. 
it.  Cordovaniere. 

CORIANDRE,  s.  m.,  lat.  coriandrkm, 
coriandre. 

Coriandre  es  gra   redolent  qui,  begut  ab 
vi,  ret  bom  luxurios. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  204. 

Coriandre  est  un  grain  odorant  qui  ,  bu  avec  vin  , 
rend  l'homme  luxurieux. 
anc.  esp.  it.  Coriandro. 

CORN,  cor,  s.  m.,  du  lat.  cornm,  cor, 
clairon. 

Trompas  ni  corns  ni  viulas  ni  tambors. 

Pons  de  Capdueil  :  Per  joy  d'amor. 
Trompettes  et  clairons  et  vieles  et  tambours. 
Entro  que  augatz  mon  cor  per  doas  fetz. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  96. 
Jusqu'à  ce  que  vous  entendiez  mon  cor  par  deux 
fois. 

Aqui  auzim  vas  mantas  parts  sonar 
Man  corn. 

Rambaud  de  Vaqueiras  :  Sentier. 
Là  nous  entendîmes  de  divers  côtés  sonner  maint  cor. 
ANC.  fr.  Ço  fa  le  corn  al  rei  Gunter... 
Suz  ciel  n'aveït  nul  cbeveler 
Ke  jà  cel  corn  péast  soner. 
G.  Gaimar  ,  Poème  d'Haveloc  ,  v.  6^3  et  6^5. 
cat.  Corn.  it.  Corna. 

2.  Corna,  s.f.,  cor,  clairon. 

Ab  trombas  et  ab  cornas  et  ab  autres  estur- 
rnens. 

Philojiena. 
Avec  trompettes  et  avec   clairons  et  avec  autres 
instruments. 


436 


COR 


3.  Corxament,  s.  m.,  bourdonnement, 
retentissement. 

Corsamest   o   brach  d'aurelbas...   Corna- 
ment  d'aurelbas. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  56et8l- 

Bourdonnement  ou  bruit  d'oreilles...  Bourdon- 
nement d'oreilles. 

cat.  esp.  Cornamenta.  it.  Cornamento . 

4.  Cornaror,  s.  m. ,  sonneur  de  la  trom- 
pette, de  la  trompe,  du  cor,  corneur. 
Ab  tant  cornan  la  ost  lî  corsador  cortes. 

GllLLAUME  DE  TuDELA.. 

En    môme   temps  les   sonneurs  de  la  trompette 
courtois  sonnent  l'armée. 

Sonon  joglar  e  cornador. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  l3g. 
Les  jongleurs  et  les  corneurs  sonnent. 

5.  Cornar,  v. ,  corner ,  sonner  de  la 
trompette,  de  la  tompe,  donner  du  coi\ 

Que  cors'  ades  lo  corn  niaior. 

Roman  de  Jaufre  ,  fol.  101. 
Qu'il  corne  maintenant  le  cor  principal. 

Per  amor  de  lui  corna  la  recreznda. 
G.  DE  LA  Tocr  :  Un  sirventes. 
Par  amour  de  lui  il  sonne  la  retraite. 

Coinensero  a  cornar. 

PlIILOMENW. 

Ils  commencèrent  à  corner. 

Et  en  après  cornet  un  gran  corn  de  lato. 

Roman  de  Fierabras,  v.  36g3. 
Et  ensuite  il  corna  un  grand  cor  de  laiton. 

Subst.  Sel  que  del  cornar  ac  desdenh. 

G.  de  Durfort  :  Turcmalet. 
Celui  qui  eut  dédain  du  corner. 
ANC.   FR. 
Tote  noit  fist  ses  gaites  è  hucier  è  corner. 
Pioman  de  Rou  ,  v.  /j/'S- 
Li  Rois  fet  corner  la  retrete. 

Roman  du  Renart ,  t.  III ,  p.  289. 
cat.  Cornar.  it.  Cornare. 

CORN,  s.  m.,  lat.  cornm,  corne. 

Que  '1  lauzengier  e  '1  trichador 
Portesson  corn  el  fron  denan. 

B.  DE  VentadouR  :  Non  es  meravelha. 
Que  les  médisants  et  les  traîtres  portassent  corne 
au-devant  du  front. 

La  li  massa  que  trazia  sos  corns. 

V.  et  Vert.,  fol.  12. 
La  limace  qui  lirait  >ts  cornes. 


COR 

Fig.    Dreseio   los   corns   contra   '1    comte  de 
Monlfort. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  17^. 
Ils  dressèrent  les  cornes  contre  le  comte  de  Monl- 
fort. 

Annas  de  corn  e  non  aias  temensa. 

G.  DE  BerguedAN  :  Amies  marques. 
Allez  de  front  et  n'ayez  pas  crainte. 

anc.  fr.  Serat  eshalciet  li  corns  de  lui. 

Ane  trad.  du  Psaul.  de  Corbie ,  ps.  88- 

—  Coin ,  angle. 

Al  corn  del  taulier. 
T.  d'Albertet  et  de  Pierre  :  Peire. 
A  Y  angle  de  l'échiquier. 

Los  IIII  corns  de  la  mayo. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Les  quatre  coins  de  la  maison. 

Al  dextre  corn  de  l'altar. 

Sermons  en  Provençal,  fol.  19. 
Au  coin  droit  de  l'autel. 

—  Canal,  tuyau. 

En  aqui  comenso  li  corn  del  plom...  Aquel 
corn  per  on  passa  l'aigua...  En  laquai  vinha  a 
un  corn  que  recep  l'aigua. 

TU.  de  1277.  Doat,  t.  LXXXVII ,  fol.  5o. 

Là  commencent  les  tuyaux  de  plomb...  Ce  tuyau 
par  où  passe  l'eau...  En  laquelle  vigne  il  y  a  un 
canal  qui  reçoit  l'eau. 

2.  Cornet,  s.  m.,  petite  corne. 
Limac...  ha  alcus  cornetz. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  253. 
Le  limas...  a  aucunes  petites  cornes. 

cat.  Cornet,  esp.  Cornete.  it.  Cornetlo. 

3.  Cornea,  s.  /". ,  lat.  cornea,  cornée 
tunique  de  l'œil. 

De  la  adherencia  de  la  palpebra  am  la  con- 
junctiva  o  ara  la  cornea. 

Trad.  d' Albucasis ,  fol.  17. 

De  l'adhérence  de  la  paupière  avec  la  conjonctive 
ou  avec  la  cornée. 

Adjectïv.    La    tela   cornea    apelada ,    quar  de 
corn  luzent  ha  semblansa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  3^  . 
La  toile  appelée  cornée,  parce  qu'elle  a  la  res- 
semblance de  la  corne  luisante. 

Non  toces  la  tanica  cornea. 

Trad.  d' Albucasis,  fol.  17. 
Que  tu  ne  touches  la  tunique  cornée. 

cat.  Esr.  tort,  it    Cornea. 


COR 

4.  Cornenc  ,  cidj. ,  de  la  corne. 
Unglas...  han  en  si  algnna   laciditat  cor- 

nenca. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  l\g. 
Ongles...  ont  en  soi  quelque  transparence  de  la 
corne. 

5.  Cornut,  adj. ,  lat.  cornutkj,  cornu, 
à  cornettes. 

Aissi  cum  es  arditz 

Leos  plus  que  cabrilz 

Et  ors  que  buous  cornutz. 

P.  VlD.Vi.  :  Dieus  en  sia. 
Ainsi  comme  le  lion   est  plus  hardi  que  le  che- 
vreau ,  et  l'ours  que  le  bœuf  cornu. 
Porta  cofa  cornuiia. 

G.  DE  Berguedan  :  Bernait. 
Elle  porte  coiffe  à  cornettes. 
Fig.  Luna...  appar cornuda. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  u6. 
La  lune...  paraît  cornue. 
Substantif.  Quai'  no  vnelh  ab  nom  de  cornut, 
Aver  l'emperi  dels  Grifos. 
Raimond  de  Miraval  :  Chansoneta. 
Car  je  ne  veux  ,  avec  le  nom  de  cornu  ,  avoir  l'em- 
pire des  Grecs. 
cat.  Cornut.  esp.  tort.  Cornudo.  it.  Cornuto. 

6.  Cornuda,  s.  f. ,  cornue. 

Non  en  cornuda  ni  en  cuba. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Non  en  cornue  ni  en  cuve. 

7.  Cornadura,  s .  f. ,  coup  de  corne. 

Si  es  trenquat  per  aucuna  cornadura  de 
beu  o  de  vaqua. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  iqoi,  t.  XV,  p.  q.i5. 

S'il  est  casse'  par  aucun  coup  de  corne  de  bœuf  ou 
de  vache. 
esp.  Cornadura. 

8.  Escornar,  v.,  écorner. 

De  la  part  de  Gavet  li  an  si  escornat 

Que  del  castel  de  Lorda  non  receup  poestat. 

Guillaume  de  Tldela. 
Ils  lui  ont  tellement  écorné  de  la  part  de  Gavet 

qu'il  ne  reçut  pas  la  propriété  du  château  de  Lorde. 

cat.  Escornar.  esp.  Descornar.  it.  Scornare. 

9.  Hunicorn,  s.  m.,  lat.  unicornjV,  li- 
corne. 

Hunicorn  es  la  pus  salvalja  bestia  que  sia, 
qne  non  es  res  que  l'auzes  esperar  ab  I  corn 
que  a  snl  cap. 


COR 


487 


La  licorne  est  la  bête  la  plus  sauvage  qui  soit , 
de  sorte  qu'il  n'y  a  rien  qui  l'osât  attendre  avec  une 
corne  qu'elle  a  sur  la  tête. 

cat.   Unicorn.  esp.  port.   Unicornio.  it.  Lio- 
corno. 

CORNAMUSA ,  s./.,  cornemuse. 
Salteriims,  arpas,  cornamusa. 

Dialogue  de  l'iîinc  et  du  corps 
Psaltérions,  harpes,  cornemuse. 

cat.  esp.  tort.  Cornamusa. 

?..  Cornomusaire,  s.  m.,  joueur  de  cor- 
nemuse. 
Dus  troinpadors  0  I  cornomusaire. 

Tit.  du  xiv«  sièc.  Doat,  t.  XCIII ,  fol.  260. 
Deux  joueurs  de  trompe  ou  un  joueur  de  cor- 
nemuse. 

cat.  Cornamuser. 

3.  Musar,  v.,  jouer  de  la  cornemuse. 
L'us  musa  l'autre  caramclla. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  11. 

L'un  joue  de  la  cornemuse ,  l'autre  joue  du  cha- 
lumeau. 

CORNELHA,  s.  f. ,  lat.  cornu?,   cor- 
neille. 

Cornelha  es  auzel  que  viu  lonc  temps. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  il\l\. 
La  corneille  est  un  oiseau  qui  vit  long-temps. 

cat.  Cornella.  esp.  Corneja.  it.  Cornacchia. 

CORNELINA,  s.f. ,  lat.  cornewla,  cor- 
naline. 

Naturalmen  cornelina 

A  gran  vertut,  cant  es  fina , 

Contra  decorramen  de  sanc. 

Bref,  d'amor,  fol.  ^O. 
Naturellement  la  cornaline,  quand  elle  est  fine  , 
a  une  grande  vertu  contre  la  perte  du  san". 

Cornelina...  es  peyra  negra;  initiga  iras. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  186'. 

Cornaline...  est  pierre  noire;  elle  adoucit  les  co- 
lères. 

anc.  esp.  tort.    Cornelina.   it.   Cornalina. 

CORONA,  s.f.,  lat.  corona,  couronne. 
Que,  s'ieu  fos  reis,  vos  agratz  d'anr  corona. 

Berenger  de  Palasol  :  Aissi  cum. 
Que  ,  si  je  fusse  roi ,  vous  auriez  couronne  d'or. 


Raturas  d'alcunas  bestias.  |  Mitre  de  prélat. 


488 


COR 


Hermitans  soi,  seynors,  non  voeyll  portai  CO- 
RONA. 

]'.  de  S.  Honorât. 
Je  suis  ermite,  seigneurs,  je  ne  veux  pas  porter 
mitre. 
Par  exteiis.  Lo  gais...  a  corona. 

Lie.  de  Sydrac,  fol.  [6. 
I      coq. ..  a  couronne. 
Fig.         Qui  de  joi  porta  corona. 

P.  Raimond  de  Tooloose  :  Pos  lo  prims. 
Qui  porte  couronne  île  joie. 
Lo  fils  es  corosa  del  paire. 

Trad.  de  Bide,  fol.  70. 
Le  fils  est  la  couronne  du  père. 

—  Sorte  de  monnaie. 

Coroxas  que  liegon  :  Philipus,  etc. 

Tarif  des  monnaies  en  provençal. 
Couronnes  où  on  lit  :  Philippe  ,  etc. 
anc.  fr.  Tôt  environ  siet  en  coronne 
Sa  mesnie  qui  Vavironne. 

Pioman  du  Renàrtj  t.  1  ,  p.  3o8. 
CAT.  esp.  Corona.  port.  Coroa.  it.  Corona. 

1.  Coronamen,  s.  m.,  couronnement. 

Novelas  del  corosamek  del  rey. 
TU.  de  l'|?-9.  Ilist.  de  Nîmes,  t.  III,  pr.,  p.  23l. 

Nouvelles  du  couronnement  du  roi. 

A  son  corohame»  foron  los  seuhors. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  7  '). 

Les  seigneurs  furent  à  son  couronnement. 
\nc.  Esr.  Coroniamento.  it.  Coronamento. 

3.  Coronatio,  s.f.,  couronnement. 
Apres  sa  coronatio. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  201. 
Après  son  couronnement. 
cat.  Coronaciô.  esp.  Coronacion.  port.  Coroa- 

cào.  it.  Coronazione. 

» 

', .  Coro>tadura  ,  s.  f. ,  enchâssure  ,  en- 
tourage. 
Carlanda    a    trena,    ses    tota    coronadura 

d'aur. 

Statuts  de  Montpellier  du  XIIIe  siècle. 

Guirlande  à  tresse  ,  sans  aucune  enchâssure  d'or. 

5.  Coronari,  adj.,  lat.  coronarimj-,  co- 
ronnaire. 

Coyre  es  dit  coronari,  quai-  joglars  ne  so- 
lion  far  coronas. 

Elue,  de  laspropr.,  fol.  187. 
Cuivre  est  dit  coronnaire  ,  parce  que  les  jongleurs 
avaient  coutume  d'en  faire  des  couronnes. 
esp.  it.  Coronario. 


COR 

6.  Coronar,  v.,  lat.  coronar?,  couron- 
ner, tonsurer. 

Anet  se  coronar  a  Roma. 

V.  de  Pierre  roi  d'Aragon. 
Il  alla  se  couronner  à  Rome. 

Quan  sclaisset  d'espinas  coronar. 

Pons  de  Capdueil  :  So  qu'hom. 
Quand  il  se  laissa  r ouronner  d'e'pines. 
Fig.  Corona  los  de  gloria. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 
Les  couronne  de  gloire. 

Part.  pas. 
Trastnit  li  monge  blanc  qni  eran  coronatz. 

GUILLAUME  DE  Tl'DELA. 

Tous  les  moines  Lianes  qui  e'taient  couronnés. 
Al  valen  rei  qu'es  de  pretz  coronatz. 

Pistoleta  :  Ancmais  nullis  liom. 
Au  vaillant  roi  qui  est  couronné  de  mérite. 

Substantiy.  Qu'ieu  no  sai  tan  fais  coronat, 
Cierge  ni  prior  ni  abbat. 

G.  de  BergvjedAn  :  Mal  o  fe. 
Que  je  ne  sais  si  faux  tonsuré ,  clerc  ni  prieur  m 
abbé. 

anc.  pr.   Si  je  puis  un  rasoir  trover 
Je  vos  vodré  bien  coroner. 

Pioman  du  Pienarl ,  t.  I ,  p.  12?-. 
cat.    esp.    Coronar.    tort.    Coroar.    it.    Co- 
ronarc. 

COR.PA,  s.  f.,  croupe. 

Caval,  si  a  granda  corpa  ab  redondeza. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^6- 
Cheval ,  s'il  a  grande  croupe  avec  rondeur. 

cat.    Gropa.    esp.    Grupa.  port.    Garupa.    it. 
Groppa. 

CORRER,  v. ,  lat.  ctjrrerc,  courir,  se 
mouvoir,  poursuivre. 

Messatgier  vai  e  cor. 
B.  DE  YentadouR  :  Quant  ai  mon. 
Messager  va  et  cours. 

Lai  per  on  corr  Eïires. 

A.  Daniel  :  Ans  qu'els  sims. 
Là  par  où  court  l'Elue. 

Los  IIII  vens  cûrreran  e  bnfaran  tan  as- 
pratnen. 

Los  XV signes  de  laji  del  mon. 
Les  quatre  vents  courront  et  souffleront  si  âpre- 
ment. 

De  la  tnoneda  que  corria. 

Ord.  i/es  Pi.  de  Fr.,  1 3of> ,  t.  I ,  p.  '\l\&. 
Delà  monnaie  qui  courait. 


COR 

Fig.  Segon  lo  temps  e  la  sazon  que  cor. 

LANFRANC  ClGALA  :  Gcs  eu  non. 
Selon  le  temps  et  la  saison  qui  court. 
...  Cobeytatz  a  tant  sazit  en  brieu 
Lo  mon,  que  no  y  cort  dreg  ni  tem  bom  Dieu. 
Raimond  de  Castelnai;  :  Mon  sirventes. 
La  convoitise  a  tant  saisi  le  monde  en  si  peu  de 
temps  ,  qu'il  n'y  court  point  de  droiture  ni  f>u  n«' 
craint  Dieu. 

Loc.  ...  En  lor  ai  fraiz  mais  de  mil  agulions, 
Ane  non  puoic  far  un  correr  ni  trotar. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes  fatz. 
En  eux  j'ai  brise'  plus  de  mille  aiguillons  ,  jamais 
je  ne  pus  en  faire  courir  ni  trotter  un. 

Totz  lo  mous  l'accuzav'  e  '1  corria. 
Bertrand  d'Allamanon  :  Un  sirventes. 
Tout  le  monde  l'accusait  et  le  poursuivait. 
Part.  prés. 

E  mos  bnous  es  trop  plus  correns  que  lebres. 
A.  Daniel  :  Ans  qu'els. 
Et  mon  bœuf  est  beaucoup  plus  courant  que  lièvre. 
S'ieu  aduc  aiga  corrent  per  lo  camp  d'un 
meu  vezin. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  19. 
Si  j'amène  eau  courante  par  le  champ  d'un  mien 
voisin. 
Substantiv.  Corrent  de  l'aiga. 

Trad.  du  t>-.  de  V Arpent.,  c.  35. 
Courant  de  l'eau. 

Adverbial.  Qu'adobon  de  manjar  corren. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  87. 
Qu'ils  préparent  promptement  à  manger. 

anc.  fb..  Un  serjant  se  lait  correr  contreval 
de  la  nef  en  la  barge. 
Il  ne  savoit  auquel  corre  ou  deçà  ou  delà. 
Ville-Hardoiîin  ,  p.  47  et  192. 
cat.  esp.  fort.  Correr.  it.  Correre. 

2.  Cors  ,  s.   m.,   lat.    cursks  .,    cours, 

course. 

Ben  a  mil  cavals  de  cors. 

G.  Adhemar  :  L'aiga  pueia. 
Il  a  bien  mille  chevaux,  de  course. 
Aissi  co  moli  ses  resclauza  ,  que  se  torneia , 
am  blat  e  senes  bîat ,  segon  lo  cors  de  l'ayga. 
V.  et  Vert.,  fol.  to3. 
Ainsi  comme  moulin  sans  e'eluse  ,  qui  tourne  ,  avec 
blé  et  sans  blé  ,  selon  le  cours  de  l'eau. 

Fig.  Car  aissi  es  lo  cors  del  mon,  lbi  un  son 
rie  e  lb'autre  paure. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  i33. 
Car  ainsi  est  le  cours   du  monde,  les   uns  sont 
riches  et  les  autres  pauvres. 

I. 


COR 


Ï89 


Totas  monedas  blancas  e  negras  que  corre- 
ran  et  anran  cors. 

Tit.  de  14^4.  Hisl.  de  Languedoc,  t.  IV,  pr., 

col.  423. 
Toutes  monnaies  blanches  et  noires  qui  courront 
et  auront  cours. 

Loc.  S'eu  ven  vays  elb  a  cors  de  cavalh. 

Philomena. 
Si  je  viens  vers  lui  à  course  de  cheval. 

Ma  volontat  s'en  vay  lo  cors. 

G.  Rcdel  :  Pro  ai  del. 
Ma  volonté  s'en  va  à  la  course. 

Soven  a  cors  de  ventre. 

Elue,  dt'  las  propr. ,  fol.  92. 
Souvent  a  cours  de  ventre. 

Adv.  comp. 
A  Marseilla  m'en  vuelh  tornar  nE  cors. 
Peyrols  :  Pus  flum  Jordan. 
Je  veux  sur-le-champ  retourner  à  Marseille. 

E  qui  do  no  fai  de  cors,  no  l'es  grazitz  tan. 

Gaubert  moine  de  Puicibot  :  Quar  no. 
Et  qui  ne  fait  don  tout  de  suite ,  il  ne  lui  est  pas 
autant  agréé. 

Elb  venc  vays  elb  a  cors  batut. 
Philomena. 
Il  vint  vers  lui  à  course  abattue. 

A  cors  abatdt. 
Giracd  de  Borneil  :  Ara  si  m  fos. 
A  course  abattue. 

Que  près  ter  cors  de  cabrols  dos  o  très. 

B.  de  Paris  de  Rouergue  :  Guordo. 
Qui  prit  à  la  course  deux  ou  trois  chevreuils. 

D'aver  sui  ries  e  bastatz, 
E  far  vos  n'ai  part  cors  isnel. 
J.  Esteve  :  L'autr'ier. 
Je  suis  riche  et  fourni  d'avoir,  et  je  vous  en  ferai 
part  sur-le-champ . 

anc.  fr.  Gardez-vous  del  trot  on  del  cors. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  II,  p.  186. 
Estes -vos  maintenant  un  ors 
Qui  lor  est  venuz  à  plain  cors. 

Roman  du  Renarl,  t.  I ,  p.  262. 
Les  autres  retournèrent  à   grand  cours  en 
leur  logis. 

Monstrelet,  t.  II,  fol.  134. 
cat.  Curs.  esp.  port.  Curso.  it.  Corso. 

3.  Corsa,  s./.,  course. 

Adv.  comp.  ...  Conqueretz  castels 
E  prenetz  ter  corsa  , 
Ses  lansa  e  ses  escut. 

G.  DE  BeRgueda-N  :  Bernart  ditz. 

62 


49° 


COR 


Vous  conquérez  et  prenez  des  châteaux  à  la  course , 
sans  lance  et  sans  e'cu. 

it.  Corsa. 
/,.    CoRRENSA,   S.    f.  ,    COlirS,   flllX. 

Avia  agut  XII  ans  corrf.nsa  de  sanc. 

lhsl.  abr.  de  la  Bible,  fol.  77. 
.l'avais  eu  douze  wàsjlux  de  sang. 

5.  Correment,  s.  m . ,   cours  ,  course , 
agilité. 

Fluvî  a  en  son  correment  continuitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i5o- 
Fleuve  a  continuité'  dans  son  cours. 

Lengieras  en  lnr  correment. 

Lett.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  10. 
Légères  en  leur  course. 
Per  qne  no  prengo  tropa  graisha  iupedieut 

lor  CORREMENT. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^4' 
Pour  qu'ils  ne  prennent  grande  graisse  empêchant 
leur  agilité. 
it.  Corrimento. 

6.  Corril,  s.  m.,  chemin,  route. 

Be  us  a  breviat  lo  corrii. 
Monlaur,  que  ténias  per  vil. 

Cominal  :  Corntor  d'Apchier. 
Montlaur,  que  vous  teniez  pour  vil ,  vous  a  bien 
abrégé  le  chemin. 

7.  Corsier,  s.  m.,  chemin  de  ronde. 

Moutero  sns  los  corsiers  dels  murs. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  9. 
Ils  montèrent  au-dessus    des    chemins  de  ronde 
des  murailles. 

8.  Corsieyra,  s.  /.,  chemin  couvert. 
Que  tug  aportessou  peyras...  per  las  cor- 

sieyivas. 

Pioman  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  8. 
Que  tous  apportassent  des  pierres...    par  les  che- 
mins couverts. 

arc.  fr.  Affin  que  par  terre,  aussi  comme  par 

la  coursière  de   dessus,  on  puisse  aler  et 

venir  delivréement  à  pié  et  à  cheval  à  la- 

ditte  défense  et  gart  de  laditte  cité. 

Tit.  de  i366 ,  Hist.  de  Nimes,  t.  II ,  pr.  ,  p.  295. 

—  Barque. 

Que  hi  passe  a  la  nau  o  en  una  corsieyra. 

Tit.  du  XU«  siée.  DoAT  ,  t.  CXVI ,  fol.  92. 
Qu'il  y  passe  avec  le  navire  ou  en  une  barque. 


COR 

q.  Corredor,  s.  m.,  coureur,  partisan, 
éclaireur. 

Home  de  mala  vida ,  grant  corredor  e  mal 

pilhart. 

L'Arbre  de  Balalhas,  fol.  2^8. 
Homme  de  mauvaise  vie,  grand  coureur  et  mé- 
chant pillard. 

Plai  mi  quan  li  corredor 
Fan  las  gens  e  '1s  avers  fugir. 

Bertrand  de  Born  :  Bcm  play. 
Il  me  plaît  lorsque  les  éclaireui-s  font  fuir  les  gens 
et  les  troupeaux. 

Adjectiv.  Palafres  ambladors... 
E  destres  corredors. 

Giraud  de  Salignac  :  Esparviers. 
Palefrois  ambleurs...  et  destriers  coureurs. 

cat.  esp.  tort.  Corredor.  it.  Corridore . 

10.  Corrieu,  corlieu,  s.  m.,  coureur, 
sergent,  courrier. 

Remansut  son  li  messalg'  e  '1  corrieu. 

V.  de  Pierre  Pelissier 
Les  messagers  et  les  coureurs  sont  restés. 

Per  los  corrieus  de  la  cort. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Par  les  sergents  de  la  cour. 

Ab  tan  novas  Ihi  venc  per  un  corlieu. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  91. 

En  même  temps  il  lui  vint  des  nouvelles  par  un 
courrier. 
cat.  Correu. 

1 1 .  Corsarle  ,  ad/.,  courant,  qui  a  cours. 

De  la  nioneda  corsabla  a  Bordeu. 

Tit.  de  i3oo.  Doat,  t.  XXXIII ,  fol.  189. 
De  la  monnaie  courante  à  Bordeaux. 

De  la  moneda  nova  corsabla  a  Borden. 

Tit.  de  i3o6.  Doat,  t.  CLXXVII1 ,  fol.  170. 
De  la  monnaie  nouvelle  ayant  cours  à  Bordeaux. 

12.  Cursori  ,  adj.,  lat.  cursori«5-,  ra- 
pide, prompt. 

Deu  baver  so  I  petit  cursori  ,  vivacier. 

Lejs  d'amors,  fol.  l\l . 
Doit  avoir  air  un  peu  rapide,  léger. 

i3.  Corsier,  adj.,  coursier,  coureur, 
qui  court  vite. 

S'iea  agaes  caval  adreg  corsier. 

P.  Vidal  :  Drogoman. 
Si  j'avais  un  cheval  habile  coureur. 
Mas  greu  penretz  jamais  lebre  corseira. 
T.  de  Bonefoi  et  de  Blacas  :  Scingn'  En. 


COR 

Mais  difficilement  vous  prendrez  jamais  lièvre  qui 
court  vite. 

Substantiv. 

EntrastotaEspanha  non  ac  melhorcoRsiER. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  /j686. 
Dans   toute    l'Espagne    il   n'y   eut   pas    meilleur 
coursier.. 

anc.  cat.  Corsicr.  Esr.  Corcel.  it.  Corsiere. 

14.  Corseyar,  v.,   faire  des  courses, 
parcourir. 

Eran  C.   M.  cavayers  que corseyavan 

tota  la  terra  e  la  gastavan. 

Philomena. 

Ils  étaient  cent  mille  cavaliers  qui. ..  faisaient  des 
courses  sur  toute  la  terre  et  la  ravageaient. 

i5.  Corsari,  s.  m. ,  corsaire,  pirate. 
Corsari  sarazi  qn'estavan  aplatat 
Els  escuellz  de  la  ruar. 

V.  de  S.  Honorât. 
Des  corsaires  sarrasins  qui  se  tenaient  cache's  aux. 
rochers  de  la  mer. 

esp.  port.  Corsario.  it.  Corsare. 

16.  Corrateiar,  v.,  exercer  l'état  de 
courtier,  maquignonner. 

E  si  corrateiava  alcuna  bestîa   o  bestias, 
per  portar  cargas  ho  trocel  ves  Tolosa. 

C artulaire  de  Montpellier,  fol.  126. 

Et  s'il  maquignonnail    aucune    bête   eu    bêtes, 
pour  porter  fardeaux  ou  trousseau  vers  Toulouse. 

17.  Corratadora,  s.  f.,  courtage. 
Aisso  que  es   acostumat  de   peDre  per  dre- 

ebas  corrataduras....   Douon   II  deniers  de 
corratauuras  del  quiutal. 

C  artulaire  de  Montpellier,  fol.  l3l  et  116. 
Ce  qu'il  est  accoutumé  de   prendre  pour  justes 
courtages...  Donnent  du  quintal   deux   deniers  de 
courtages. 

18.  Corratier,  s.  m.,   courtier,    ma- 
quignon. 

Ni  'ls  corratiers  que  fan  mercats  de  telas... 
Corratiers  de  bestias. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  3g  et  /j5. 

Ni  les   courtiers  qui    font    marché   de  toiles 

Courtiers  de  bêtes. 

Fig.     Quar  tug  quatre  son  corratiers 
De  donas. 

P.  Vidal  :  Mai  o. 
Car  tous  quatre  sont  courtiers  de  dames. 


.y 


COR 

anc.  CA.T.  Corrater.  esp.  Corredor.  port.  Cor- 
retor. 


19.  Corratieira,  s.  f.  ,  courtière. 

Aquest  sacrainent  fan  las  coiuiatieiras. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  l3l. 
Les  courtières  font  ce  serment. 

20.  Accorre,  v.,  accourir. 

Part.  prés.  Yen  acorren. 

Poème  sur  Boèce. 
Il  vient  accourant. 

—  Secourir,  porter  secours. 

Accores  la  coytiva ,  seyner  sant  Honorât. 

V.   de  S.  Honorât. 
Secourez  la  chétive  ,  seigneur  saint  Honorât. 

Arjuilh  lilh  devon  acorre  al  paire  et  noirir 
lor  paire. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  52. 

Ces  fils  doivent  porter  secours  au  père  et  nourrir 
leur  père. 

anc.  cat.  anc.  esp.  port.  Acorrer.  it.  Accorrere , 

21.  Accorrement,  s.  m. ,  secours. 

Petit  pretz  ma  vaîensa  e  vostre  accorrement. 

Guillaume  de  Tudela. 
Je  prise  peu  ma  valeur  et  votre  secours. 

anc.  cat.  Acorriment.  anc.  esp.  Accorrimiento. 
it.  Accorrimento. 

22.  Acorsar,  v.,  accoutumer,  établir. 

Part.  pas. 

Son  ill  de  "Valobrega  ab  los  lins  acorsatz, 
Que  nulhs  bom  no  i  abeura  que  no  torne 
damnât/.. 

Guillaume  df.  Tudela. 
Ceux  de  Valobrege  sont  établis  avec  les  navires  , 
de  sorte  que  nul  homme  n'y  abreuve  qui  ne  retourne 
endommagé. 

Aissi  es  acorsat 
En  Espanha  de  dîr. 

G.  Riquier  :  PusDieus  m'a. 
Ainsi  il  est  accoutumé  en  Espagne  de  dire. 

23.  Acorsaditz  ,  cidj.,  coureur. 

E  meneï  mon  caval  acorsaditz 
E  cavalgei  mon  mul  afrenaditz. 

Roman  de  Gérard  de  R.ossillon,  fol.  59. 
Et  je  menai  mon  cheval  coureur  et  je  chevauchai 
mon  mulet  soumis  au  frein. 

24.  Concurrer  ,   v.  ,  lat.  concurreri?, 
concourir. 


Î92 


COR 


Entro  qne  concdrren. 

Trad.  tfMbucasis,  loi.  17. 
Jusqu'à  ce  qu'ils  Concourent. 
cat.    Concitrrer.    esp.   Concurrir-    port.    Con- 
corrcr.  it.  Concorrere . 

.').    Concurren,  \.   ///.  ,   intersection, 
conjonction. 

Indicios,  cpactas  e  clans  e  cûncurress. 
P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de 
lodictions  ,  c'paclcs  et  clefs  et  intersections. 
isr.  port.  Concurrente,  it.  Concorrente. 

26.  Concursio,  s.f.,   Iat.    CONCURSIO, 
concours ,  rencontre. 

Aspra  concursios  de  dictios. 

Leys  d'amors,  fol.  108. 
Apre  rencontre  de  mots. 

27.  Contracorre,  v.,  courir  de  pair. 

rart  prés.   E  saî,  dels  set  planetas,  qu'els  son 

CONTRACORRENS. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
Et  je  sais,  au  sujet   des  sept  planètes  ,  qu'elles 
sont  courant  de  pair. 

28.  Decorre,  v.,  Iat.  decurre?^  couler, 
ruisseler. 

Lay  on  lo  sanc  plus  decorria... 
Fîg.  E  totz  mien  sen 

Decorron  en  devotio. 

Passio  de  Maria. 

Là  où  le  sang  ruisselait  davantage 

Et  tous  mes  sens  coulent  en  de'votion. 

anc.  fr.  Li  miel  décor  oient  des  chesnes. 

Roman  de  la  Rose,  v.  S^ib- 
Tonte  la  nuict  decouroit  vin  en  aucuns  qnar- 
tefourgs  abondamment  en  robinets  d'erain. 

MoNSTREtET  ,  t.  I  ,  fol.  3oi. 

anc.  cat.  anc.  esp.  Decorrer.  it.  Scorrere. 

29.  Decorremen,  s.  m.,  cours,  flux. 

Contra  decorremen  de  sanc. 

Brev.  d'amor,  fol.  âo. 
Contre  \ejlux  de  sang. 

anc.    cat.   Decorriment.    anc.    esp.    Decorri- 
miento.  it.  Scorrimento. 

30.  Décors,  s.  m.,  Iat.  nEcuRS«.y,  dé- 
cours,  décroissance. 

Jois  qu'es  en  décors 

No  tanh  nays'  als  menors. 

GlRAVD  DE  EortNEIL  ;  Dels  liels. 


COR 

11   m-  convient  pas  que  la  joie  qui  est  en  décours 
naisse  aux.  moindres. 

Apres  lo  décors  de  la  planeta. 

Cal.  dels  apost.  de  Rama ,  fol.  193. 
Après  le  décours  de  la  planète. 
anc.  fr.  Soleil  et  lune  et  ans  et  jors 
Et  les  croisans  et  les  décors. 

Roman  de  Partonopeus,  t.  I ,  p.  3o. 
cat.  Decurs.  esp.  port.  Decurso.  it.  Discorso. 

3 1 .  Discursiu  ,  adj. ,  discursif. 
Ab  successio  discursiva. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  8. 
A  vec  succession  discursive. 
cat.  Discursiu.  esp.  port.  it.  Discursivo. 

32.  Encorre,  encorrer,  v.,  Iat.  incur- 
RERe,  encourir,  confisquer. 

Ni  degun  non  puesca  encorrf.  pena. 

Statuts  de  Provence,  Bomy.  p.  1. 
El  que  nul  ne  puisse  encourir  peine. 
La  pena  que  poyrian  encorrer. 

Til.  de  i3o2.  Doat,  t.  XLIX  ,  fol.  292. 
La  peine  qu'ils  pourraient  encourir. 

Part.  pas.  Sian  confiscats  et  encors  als  senbors 
de  Condom. 

Coût,  de  Condom  de  i3i3. 
Soient  confisquc's  et  encourus  par  los  seigneurs  de 
Condom. 

Pietornats  en  beretgia,  dels  cals  es  encor- 
regcda  tota  lor  terra  e  tota  lor  bonor. 
Tit.  du  xme siée.  Doat,  t.  XXXII,  fol.  258. 
Eetourne's  en  lie're'sie  ,  desquels  est  encourue  toute 
leur  terre  et  tout  leur  fief. 

cat.  Encorrer.  esp.  Incurrir.  port.  Encorrer. 
it.  Incorrere. 

33.  Encorremen ,  s.  m.,    confiscation, 
encourement. 

Crim  que  reqnerra   encorrejien  de  cors  e 
de  bes. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.,  1463,  t.  XVI,  p.  134. 
Crime  qui   requerra   confiscation   de  corps   et  de 
Liens. 

Confiscats  per  encorrement. 

Coût,  de  Condom  de  i3r3. 
Confisque's  par  encourement. 
anc.  fr.  Il  soit  sauf  en  forfaiture,  en  paines, 
en  encor rement. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.,  1283,  t.  I  ,  p.  3l  1. 
anc.  cat.  Incorriment.  esp.  Incurrimiento. 

3/|.   Escorre  ,   v.,  écouler,  échapper, 
échoir. 


COR 

D'el  s'escorro  huinors  viscozas. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  82. 
De  lui  s'écoulenl  humeurs  visqueuses. 

Tonels  s'e«  vai ,  per  s'escorr. 

Leys  d'amors,  fol.  68. 
Le  tonneau  s'en  va  ,  pours'eVo«/e. 

it.  Escorrere. 

—  Confisquer,  acquérir,  courir  sus. 
Part,  pas.  La  part  es  escorreguda. 

Escorregutz  es  eru  poder  del  senior  sos  cors. 
Régi,  sur  lesMines ,  llist.  de  Nîmes-,  t.  I,  pr., 
p.  71  et  72. 
La  portion  est  confisquée. 
Sa  personne  est  acquise  en  pouvoir  du  seigneur. 

Lo  fîeus  s'ateins  escorregutz. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  96. 
Le  fief  devient  confisque. 

35.  Escorrement,  s.  m.,  concours,  écou- 
lement, flux. 

Plneias  e  grans  escorremens  d'aiguas. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  21 1 . 
Pluies  et  grands  écoulements  d'eaux. 

Per  Tescorrement  de  las  lagremas. 
Si  fetuna  prens  ha  gran   escorrement  de 
layt. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  82  et  5l . 
Par  l'écoulement  des  larmes. 
Si  femme  enceinte  a  grand  écoulement  de  lait. 

—  Rassemblement. 

Ni  fazent  negu  escorement  en  las  sinagogas 
ni  en  la  cioutat. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  eu.  2q. 

Ni  faisant  aucun  rassemblement  dans  les  syna- 
gogues ni  dans  la  ville. 

36.  Occorre,  OCCURER,  V.  ,  lat.  OCCUR- 
rer<?,  survenir,  accourir. 

Las  cansas  que  occurreran  en  aquest  pays. 

Statuts  de  Provence,  Bomy,  p.  q. 
Les  causes  qui  surviendront  en  ce  pays. 

Que  occurron  al  pays,    ni   puesqaan  oc- 
corre. 

Régist.  des  Etats  de  Provence  de  iqol. 
Qui  surviennent  en  ce  pays  ,  et  puissent  survenir. 

Part.  prés.  Per  contribuir  en  las  cargas  occu- 

RENS. 

Statuts  de  Provence,  Julien  ,  t.  II ,  p.  b. 
Pour  contribuer  aux.  charges  survenantes- 
cat.  Ocorrer.   esp.    Oatrrir.    tort.    Occorrer. 
it.  Occorrere. 


COR 


493 


'jj.Recorre,  v.,  lat.REcuRRE/r,  recourir, 
avoir  recours. 

Ee  fay  doue  qui  per  lieys  rf.cor 
A  la  gracia  del  Creator. 

Brev.  d'amer,  fol!  8.5. 
Bien  fait  donc  qui  par  elle  recourt  à   la  grâce  du 
Créateur. 

A  monseynor  sant  Peyre... 
Recorreras  tosterops  en  tas  orations. 

lr.  de  S.  Honorât. 
À  monseigneur  saint  Pierre...    tu  recourras  tou- 
jours dans  tes  oraisons. 

cat.  Recorrer.   esp.  Recurir.    port.  Recorrer. 
it.  Ricorrere. 

38.  Recors,  s.  m. ,  lat.   recursh.?  ,   re- 
cours. 

Als  quais  avéra  soven  recors. 

Brev.  d'arnor,  fol.  76. 
Auxquels  nous  avons  souvent  recours . 
Loc.     Lo  sépulcre  on  Dieus  fon  a  recors. 
LANFRANC  ClGALA  :  Si  mos  chans. 
Le  sépulcre  où  Dieu  fut  à  recours. 
anc.  cat.  Recors. es?,  port.  Ricurso.  it.  Ricorso, 

39.  Recorsa,  s.  f. ,  retour. 

Pot  hora  far  recorsa  del  compas  de  la  una 
de  las  coblas. 

Piecorsa  pot  far  cadaus. 

Leys  d'amors j  fol.  [\p  et  qi. 
On  peut  faire  retour  de  la  mesure  d'un  des  cou  p 
Chacun  peut  faire  retour. 

40.  Recoredor,  s.  m.,  secoureur. 
San  Trophenie  lur  fon  recoredor. 

V.  de  S.  Trophime. 

Saint  Trophime  leur  fut  secoureur. 

41.  SOCCORRE,  SECORRE,  SECORRER,  2>.,lat. 

succurrerc,  secourir,  porter  secours. 
Ara  no  lu  val  joi  ni  in  soccou. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Crezens  ,  fis. 
Maintenant  plaisir  ne  me  vaut  ni  me  secourt. 
Si  merces  no  m  secor  , 
Tem  qne  n'  auretz  pechat. 

Arnaud  de  Marueil  :  Aissi  cum. 
Si  merci  ne  me  secourt,  je  crains  que  vous  en 
aurez  la  faute. 

Que  anes  al  pays  soccorer  et  aidât'. 

Roman  de  Fierabras,  v.  5oi5. 
Qu'il  allât  porter  secours  et  aider  au  pays. 

Qu'ai  rey  d'Espanha  socorratz. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Senbors. 
Que  vous  portiez  secours  au  roi  d'Espagne. 


494 


COR 


asc.  fr.  Secor  lions,  car  en  est  mestiers... 
Secor  ton  serf,  secor  ta  serve. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  i  35. 
tu',  esp.  Socorrer.   port.  Soccorrer.    it.  Scc- 
correre. 

42.  Socors  ,  secors,  s.  m.,  secours,  aide. 

AI  comte  die  non  aia  espaven 
De  Proensa,  qu'en  breu  aura  socors. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Je  «lis  au  comte  de  Provence  qu'il  n'ait  pas  de 
ii  jinte  ,  que  dans  peu  il  aura  du  secours. 
Fazes  me  ajada  e  secors. 

Aknald  de  Marueil  :  Belh  m'es. 
Faites-moi  aide  et  secours. 
A.XC.  fr.  Mes  joies  et  tout  mon  secors. 

Nouv.  rec.  de  fabl.  et  cont.  anc,  t.  II  ,  p.  3oo,. 
Pour  conquerre  secors. 

Yille-Hardoox  ,  p.  169. 
Qui  venoient  au  secors  de  la  cité. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  VI ,  p.  i3a. 
ANC.  cat.  Socors.  esp.  Socorro.  tort.  Soccorro. 
it.  Soccorso. 

43.  Socorremen,  s.  m.,  secours ,  assi- 
stance. 

Fasian  gran  socorremen 
D'almornas  a  la  paura  gen. 

V.  de  S.  Alexis. 
Faisaient  grand  secours  d'aumônes  à  la  pauvre  gent. 
it.  Soccorrimento . 

CORS,  s.  m.,  lat,  cor/?ks,  corps,  per- 
sonne. 

El  cors  qn'om  no  pot  gandir 
De  mort. 

Folquet  de  Marseille  :  Hueimais. 
Le  corps  qu'on  ne  peut  garantir  de  mort. 
Vostre  gent  cors  adreg  e  plazentier. 

Bertrand  de  Born  :  Ieu  m'escondisc. 
Votre  gentille  personne  Lieu  faite  et  agréable. 

Fig.  Si  nos  em  verays  membres  d'aquell  glo- 

iîos  cors  de  que  Jhesn  Xrist  es  cap. 

V.  et  Vert.,  fol.  58. 

Si  nous  sommes  les  vrais  membres  de  ce  glorieux 

corps  dont  Jésus-Christ  est  la  tête. 

E  menue  Thomas  levava  elb  cors  de  Jbesu 

Xrist  a  la  messa. 

Philomena. 

Et  tandis  que  Thomas  levait  le  corps  de  Jésus- 
Christ  à  la  messe. 

Loc.  Et  Karles  anet  son  cors  los  vezer  a  lur 

teuda. 

Pbilomen  V. 


COR 

Et  Charles  alla  de  sa  personne  les  voir  à  leur  tente. 
Dente  degut  per  obligation  de  cors. 

Coût,  de  Cor.dom  de  l3l3. 
Dette  due  par  obligation  par  corps. 
Los  miracles  qu'en  sa  vida 
Fetz  lo  benauratz  cors  sancts. 

V.  de  S.  Honorât. 
Les  miracles  que  le  bienheureux  corps  saint  fit 
en  sa  vie. 

ANC.  fr.  Onqnes  mes  cors  de  chevaliers  mielz 
ne  se  defeudi  de  lui. 

Ville-Hardouin  ,  p.  i!\6. 
Et  il  dit  que  il  ne  les  y  lèroit  jà  aler,  se  son 
cors  u'i  aloit  avec. 

Jo[nville  ,  p.  117. 
anc.  esp.  El  rei  Alexandre  corpo  tan  acabado... 
Andamos  por  las  tierras  los  corpos  deleytando. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  2366'  et  1 19. 

anc.   cat.  Cors.  esp.  mod.    Cuerpo.  port.  it. 
Corpo. 

2.  Corporal,    adj. ,    lat.    CORPORALW , 
corporel,  du  corps,  matériel. 

Aissi  corn  tu  podes  vezer  ab  los  huelhs  cor- 
porals  qu'el  solelh  illumena  tôt  aquest  mun. 
V.  et  Vert.,  fol.  46. 
Ainsi  comme  tu  peux  voir  avec  les  yeux  du  corps 
que  le  soleil  éclaire  tout  ce  monde. 
En  corporal  possessio. 

TU.  de  1277.  Doat,  t.  CXXIV,  fol.  40. 
En  possession  corporelle. 
III  <:el  so  :  l'us  es  corporals  ,  aissel  que  nos 

vezem. 

Liv.  de  SydraCj  fol.  8. 
Il  y  a  trois  cieux  :  l'un  est  matériel,  celui  que 
nous  voyons. 

cat.  esp.  port.  Corporal.  it.  Corporale. 

3.  Corporalmen,  adv.,  corporellement. 

Sian  punit  corporalmen. 

Piegla  de  S.  Benezeg. 
Soient  punis  corporellement. 
cat.    Corporalmen.  esp.  port.  it.   Corporal- 
mente. 

4.  Corporal  .  s,  m.,  corporal. 

Los  corporals  e  la  crema  e  los  vestirs  sa- 

gratz. 

V.  et  Vert.,  fol.  16. 

Les  corporaux  et  le  chrême  et  les  vêtements  sacrés. 
Quels  corporals  fosso  fact  de  purli. 

Cat.  de/s  apost.  deRoma,  fol.  17. 
Que  les  corporaux  fussent  faits  de  pur  lin. 
cm.  f.îp,  port.  Corporal.  it.  Corporale. 


COR. 

5.  CORPOREITAT,   S.  /.,  lat.  CORPORA/lTA- 

iem ,  corporéité. 
Corporeitat,  corruptibilitat ,  etc. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  I. 
Corporelle  ,  corruptibilité  ,  etc. 

cat.  Corporeitat.  esp.  Corporeidad.  it.  Corpo- 
rel ta. 

6.  CORPULENCIA,  S.f.,   lat.  CORPULENTIA, 

corpulence. 
Corpulencia  et  graysha...  Causa  de  maior 

CORPULENCIA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l56  et  l6'8. 
Corpulence   et   graisse...    Cause  de   plus  grande 
corpulence. 
cat.  esp.  port.  Corpulencia.  it.  Corpulenza. 

7.  Corpulent,  ad/.,  lat.  corpulente, 
corpulent. 

Fa  hom  corpulent,  bel  de  cara. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  116. 
Fait  homme  corpulent ,  beau  de  visage. 

cat.  Corpulent,  esp.  port.  it.  Corpulento. 

8.  Corporent,  adj. ,  épais,  opaque, 
formant  corps. 

Entre  nos  e  '1  solelh  ella  es  corporentz. 
P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Entre  nous  et  le  soleil  elle  est  opaque. 

9.  Gardacors ,  .y.  m.,  justaucorps,  ha- 
billement de  guerre  ,  haubergeon  , 
corset. 

Tant  es  de  bel  taill  gardacors. 

Bertrand  d'Allamanon  :  Qui  que  s'esmai. 
Tant  le  justaucorps  est  de  Lelle  coupe. 

L'autre  non  a  gardacors  de  bruneta. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guerra. 
L'autre  n'a  pas  corset  de  brunette. 

anc.  cat.  Guardacors. 

10.  Incorporacio,  s.f.,   lat.  incorpo- 

ratio,  incorporation. 

Don  ve  corrupeio  per  lor  incorporacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25. 
Dont  vient  corruption  par  leur  incorporation. 

cat.   Incorporacio.  esp.  Incorporacion.  port. 
Incorporacâo.  it.  Incorporazione . 

11.  Incorporeitat,  s.  m.,  lat.  incorpo- 
ra/itatc/h  ,  incorporel  té. 


COR 


495 


Que  ban  incorporeitat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1. 
Qui  ont  incorporéité. 

cat.  Incorporeitat.  esp.  Incorporeidad.  port. 
Incorporeidade.  it.  Incorporeità. 

12.  Incouporatiu,  adj.,  incorporatif. 

Es  atractiva  et  incorporativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26. 
Est  attractive  et  incorporative. 

13.  Incorporai. ,  adj.,  incorporel. 
Causa  corporals  si  eu  m  es  cbavals...  incor- 

torals  si  cum  es  alcus  dreitz. 

Trad.  du  Code  de  Juslinien,  fol.  25. 
Cliose  corporelle  ainsi  comme  est  un  clieval...  in- 
corporelle ainsi  comme  est  aucun  droit. 

anc.  cat.  anc.  esp.  Incorporai,  it.  Incorpo- 
rale. 

14.  Encorporar,  incorporar  ,  v. ,  lat. 
incorporarê1,  incorporer. 

Quar  la  vianda  recebuda  els  membres  en- 
corpora...  En  el  si  encorpora...  luira  dedins 
et  incorpora  si  en  sa  substancia. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  19,  1 33  et  197. 
Car  il  incorpore  aux  membres  sa  nourriture  reçue... 
s'incorpore  en  lui...  Entre  au-dedans  el  s'incorpore 
en  sa  substance. 

Part.  pas.   Carbo  es  foc  actualment  ab  ma- 
teria  terrestra  incorporât. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.   l32. 
Charbon  est  feu  actuellement  incorporé  avec  ma- 
tière terrestre. 
cat.  esp.  port.  Incorporar.  it.  Incorporare . 

i5.  Escorporar,  v. ,  incorporer. 
Part.  pas.  Quant  er  be  escorporat. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Quand  il  sera  bien  incorporé. 

16.  Recorporatiu,  adj.,  recorporatif, 
rétablissant  le  corps. 
Solpre...  es  recorporatiu,  per  que  val  con- 
tra tos,  etc. 

Elue,  de  las  propr-,  fol.  193. 
Soufre...   est   rétablissant   le  corps,  car  il  vaut 
contre  toux  ,  etc. 

CORT,  adj.,  lat.   curte,,  court,  mes- 
quin. 

Lo  fust  es  cortz  mai  d'uua  brassa. 

Trad.  de  l'Evang.  de  l'Enfance. 
Le  bois  est  court  plus  d'une  brasse.  . 


49^3 


COR 


Fig.  Pero  baros  cortz  ,  cscortatz  ,  cortes 

Ai  trobat  mains,  on  non  val  ren  trobais. 
\i  gif.R  :  Totz  temps  serai. 
J'ai    pourtant    trouvé   maints   barons  mesquins  , 
c'courle's,  courtois,  auprès  de  qui  le  trouver  De  vaut 
rien. 

Corta  d'anior  e  corta  de  franqneza. 
1  S  troi'BADOI'R  anonyme,  Coblas  esparsas. 
Courte  d'amour  el  courte  de  franchise. 
anc.  fr.  Jambes  ont  cortes,  gros  les  os. 
Roman  de  Rou ,  v.  1^69. 
G  à  cori  terme  m'ocîrrai. 
Roman  du  comte  de  Poitiers,  v.  85o. 
anc.  cat.    Cort.   Esr.  Corto.  port.  Curto.  it. 
Corto. 

1.  Cortet,  adj. ,  court,  petit. 
Un'  aguilleta  sercaretz 
Mot  corteta  e  molt  sotil , 
C'om  no  i  puesca  mètre  fil. 

Decdes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  chercherez  une  petite  aiguille  très  courte  et 
très  mince,  qu'on  n'y  puisse  pas  mettre  fil. 

°>.  Acorchar,  accorsar,  v. ,  accourcir, 

abréger. 

Non  si  pot  alongar  ni  acorchar. 

Trad.  du  tr.  de  l'Arpent.,  c.  3t. 
Ne  se  peut  allonger  ni  accourcir. 
Part.  pas. 
Nos  lor  degram  aver  acorchat  lur  viage. 

V.  de  S.  Honorât. 
ISous  devrions  leur  avoir  accourci  leur  voyage. 
Coma  lo  corus  agues  fabtz  grans  despens  e 
fos  acorssatz  et  agues  mestier  d'argent. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  174. 
Comme  le  comte  eut  fait  grandes  de'penses  et  fut 
accourci  et  eut  hesoin  d'argent. 

anc.  fr.  Car  mains  acorcent  bien  lor  vie. 

Roman  de  la  Piose ,  v.  17193. 
Acorches  lor  ans  et  lor  mois. 

HeliNAND  ,  Vers  sur  la  Mort. 
cat.  Acursar.  Esr.  Acortar.  it.  Accorciare. 

/,.  Escortât.,  v.,  écourter. 
Part.  pas.  Pero  baros  cortz,  escortatz,  cortes 
Ai  trobat. 

\  1  i.iers  :  Totz  temps  serai. 
Pourtant  j'ai  trouvé  barons  mesquins,  écourlés, 
courtois. 

ASC    FR. 

Qnant  ot  fait  sa  proiere,son  mantel  escourca. 
Pioman  de  Berte,  p.  q2. 

cat.  Escursar.  f.sp.  Escorsar.  it.  Scortare. 


COR 
CORT,  s./.,  cour,  assemblée. 

Si  quis  in  citrte  dneis  bominem  occiderit. 
Lex  alam.,  XIX,  1.  Balvjz.,  Cap.  reg.  Fr.,  t.  1  , 

coi.  64. 

Fes  se  mercadier  e  venc  ries,  e  laisset  d'anar 

per  cortz. 

V.  de  Pistoleta. 
Il  se  fit  marchand  et  devint  riche,  et  cessa  d'al- 
ler dans  les  cours. 

En  cort  de  prélat 
O  de  rei  o  de  comtor. 

B.  Carbonel  :  Amors  per. 
En  cour  de  prélat  ou  de  roi  ou  de  comtor. 
Maintas  bonas  cortz  e  main  tas  bêlas  jostas. 

V.  de  Pons  de  Capdueil. 
Maintes  bonnes  cours  et  maintes  belles  joutes. 

llicx  boin ,  cant  faî  sas  kalendas 
•     E  sas  cortz  e  sas  bevendas. 

P.  Cardinal  :  Qui  ve  gran. 
L'homme  riche  ,  quand  il  fait  ses  kalendes  et  ses 
assemblées  et  ses  festins. 

Fig.       E  '1  malvestatz  es  sa  cors. 

G.  de  Saint-Gregori  :  Ben  grans. 
Et  la  méchanceté  est  sa  cour. 

anc.  fr.  Qui  furent  retenues  en  la  cort  pour 
servir  en  aucuns  offices. 

Rec.  des  Hist.  de.Fr.,  t.  VI ,  p.  i38. 

anc.  esp.       E  dentro  en  mi  cort. 

Poema  del  Cid ,  v.  970. 
cat.  Cort.  esp.  mod.  port.  it.  Corte. 


2.  Cortadis,  s.  m.,  cour. 

Anc  no  saupes  ebansos  ni  sirventes, 
Vers  ni  descort  qu'en  cortadis  fezes. 
B.  m.  Paris  de  Rocergfje  :  Guordo  ie  us. 
Je  ne   susse  jamais   chansons  ni  sirventes ,  vers 
ni  discoit  que  vous  fissiez  en  cour. 


>.  Cortes,  adj.,  de  cour,  courtois,  ga- 
lant, courtisan,  agréable. 

...  Sni  folbs  ebantaires  cortes, 
Tais  qn'om  m'en  apela  joglar. 

Rambatjd  d'Orange  :  Escotatz. 
Je  suis  fou  chanteur  de  cour,  tel  qu'on  m'en  ap- 
pelle jongleur. 

Er  es  cortes  lo  plus  mal  ensenbatz. 

B.  de  Ventadour  :  Ja  mos  chantars. 
Maintenant  le  plus  mal  élevé  est  courtois. 
Cum  an  l'auzelh,  quant  s'alegron  pels  nius 
Del  cortes  temps  que  vezon  aparer. 

P.  Vidal  :  Bels  amies. 
Comme  ont  les  oiseaux  .  quand  ils  se  réjouissent 
dans  les  nids  du  temps  agréable  qu'ils  voient  paraître 


COR 

Us  de  corteza  voluntat. 

G.  de  Cabestaing  :  Aissi  cum. 
Usage  de  volonté  courtoise. 
Subst.  Reys  dels  cortes  e  dels  pros  emperaire. 
Bertrand  de  Born  :  Mon  cban. 
Roi  des  courtois  et  empereur  des  preux. 

cat.  esp.  Cortes.  tort.  Cortez.  it.  Cortese. 
[\.  Cortesamentz  ,  cidv . ,  courtoisement , 
honnêtement. 

"Vensa  us  per  mi  cortesamentz, 
Amors,  que  totas  causas  ventz. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Que  l'amour,  qui  soumet  toutes  choses  ,  vous  vain- 
que courtoisement  pour  moi. 
cat.    Cortesament.    esp.    Cortesmente .    port. 
Cortesamente .  it.  Cortesemente. 

5.  Corteiaire,  corteiahor,  .v.  m.,  ga- 
lant, courtisan. 

De  putanas  corteiaire. 
T.  de  Hugues  et  de  Reculaire  :  Cometre  us. 
Courtisan  de  prostituées. 

Per  que  tut  sei  corteiador 
Partorf  d'enan  lei  ab  désire. 
Bertrand  de  Born  :  Sel  qui  camja. 
C'est  pourquoi  tous  ses  courtisans  partent  de  de- 
vant elle  avec  désir. 
cat.  esp.  Cortejador. 

6.  Cortezia  ,  s.  f. ,   courtoisie ,   galan- 
terie. 

De  cortezia  s  pot  vanar 
Qui  ben  sap  mesura  gardar. 

Marcabrus  :  Cortezamen. 
Qui  sait  Lien  garder  mesure  se  peut  vanter  de 
courtoisie. 

Ni  lor  platz  res  que  taingn'  a  cortezia. 
Bertrand  du  Pcget  :  De  sirventes. 
Ni  leur  plaît  rien  qui  appartienne  à  courtoisie. 
cat.  esp.  Cortesia.  port.  Cortezia.  it.  Cortesia. 

7.  Cortejar,  cortezar,  v. ,  tenir  cour. 

S'a  Lombers  corteja  el  reys, 
Tos  temps  mays  er  joy  ab  luy. 

Raimond  de  Miraval  :  Er  ab  la. 
Si  le  roi  tient  cour  à  Lombers  ,  la  joie  sera  à  ja- 
mais avec  lui. 

—  Courtiser,  faire  la  cour,  se  montrer 
galant. 


La  vaî  soveu  cortezar. 
Un  troubadour  anonyme  :  Dona  vos. 
Il  la  va  souvent  courtiser. 

I. 


COR  497 

Neys  de  cortezar  m'en>estenb. 

Raimond  de  Miraval  :  Selb  que  no. 
Je  m'en  abstiens  même  de  courtiser. 
Subst.  Si  domneys  e  cortejars  no  fos. 

P.  Raimond  de  Toulouse  :  Tos  temps  aug. 
Si  ne  fut  galanterie  et  courtiser. 
ANC  er.  Qu'il  vaiugne  aprendre  à  cortoier. 
Roman  du  Pienart,  t.  II,  p.  3^3. 
cat.  esp.  port.  Cortejar.  it.  Corteggiare. 

8.  Descortes,  adj. ,  discourtois. 
Si  '1  dalfis  fis  e  verays 
No  vos  agues  aitaa  sen  mes, 
"Vos  foratz  tornatz  descortes. 

P.  Vidal  :  Abril  issic. 
Si  le  dauphin  délicat  et  vrai  ne  vous  eût  mis  au- 
tant de  sens ,  vous  seriez  devenu  discourtois . 
Paraulas  descortezas  de  derrizio. 

Lejs  d' amors,  fol.  139. 
Paroles  discourtoises  de  dérision. 
cat.  esp.  port.  Descortes.  it.  Discortese. 

g.  Descortezia,  s.  f.,  discourtoisie. 

Fach  descortes 
Qne  fan  ab  descortezia. 

Bernard  de  Tôt  lo  Mon  :  Mais  freg. 
Fait  discourtois  qu'ils  font  avec  discourtoisie. 
cat.  esp.  Descortesia.  port.  Descortezia.  it. 
Discortesia. 

10.  Encortezir,  v.  ,  devenir  courtois. 
E  '1  totz  vilas  encortezir. 
Le  comte  de  Poitiers  :  Moût  jauzens. 
Et  l' entièrement  vilain  devenir  courtois. 

n.  Curial,  s.  m.,    lat.    curialiV,  de 
cour,  homme,  offleier  de  la  cour. 
De  prebostz  e  de  senescals  et  de  mais  cu- 
rials  que  fan  grans  greuges  a  la  paura  gen. 

Aisso  es  lo  peccat  dels  curials  que  servon 
en  las  cortz  dels  grans  senbors. 

V.  et  Vert.,  fol.  l5  et  17. 
De  prévôts  et  de  sénéchaux  et  de  méchants  officiers 
de  la  cour  qui  font  de  grandes  vexations  à  la  pauvre 
gent. 

Ceci  est  le  péché  des  hommes  de  cour  qui  servent 
dans  les  cours  des  grands  seigneurs. 
Adjectiv.  E  s'estrai  de  tota  obra  curial. 
Trad.  de  Bede ,  fol.  37. 
Et  se  retire  de  toute  œuvre  de  cour. 
anc.  fr.  Je  te  prépare  lieu  et  entrée  à  vie  e«. 
nale  que  tu  appetes...  Les  bonnenrs  mon- 
dains et  pompes  des  gens  curiaux. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  3o,T. 
cat.  esp.  port.  Curial.  it.  Curîale. 

63 


b* 


COR 


12.  Cortalh,  5.  m.,  fortification,   re- 
tranchement, basse-cour. 

Sarrasis  foro  vencutz,  e  fugiro  entra  elh  cor- 
talh e  per  cols  e  per  puegs. 

Philomf.na. 
Les  Sarrasins  furent  vaincus  ,  et  fuirent  jusqu'au 
retranchement  et  par  collines  el  par  montagnes. 
Y  so  fag  H  palhier, 
Escuras  e  boals, 
E  y  fa  nom  los  cortals 
Per  tener  bestiar. 

G.  RlQLlER  :  Segon  qu'ieu. 
Y  sont  faites  les  granges ,  les  e'euries  et  les  étables 
:'i  bœufs,  et  on  y  fait  les  basses-cours  pour  tenir  le 
bétail. 

i3.  Cortil,  s.  m.,  verger,  jardin,  mé- 
tairie. 

Pels  cortils  vei  verdeiar  los  lis. 

B.  DE  VentADOUR  :  Bels  Monruels. 
Je  vois  les  lis  verdoyer  par  les  jardins. 
Yi  de  près  d'un  cortil 
"Vaqueira. 

J.  Estève  :  Ogan. 
Je  vis  une  vachère  auprès  d'un  verger. 

Palais  ten  per  cortil. 

Aimeri  de  Bellinoi  :  Pus  !o  gais. 
Tient  palais  pour  métairie. 

Fig.       Qa'el  cor  e  '1  cors  m'a  saizit 
E  mes  en  estrech  cortil. 

Azemar  le  Ivoir  :  Ja  d'ogan. 
Qu'elle  m'a  saisi  le  cœur  et  le  corps  et  les  a  mis  en 
étroit  y'art/<n. 
anc.  fr.  L'nis  a  onvert  de  son  cortil. 

Roman  du  Renart ,  t.  1 ,  p.  188. 
L'nn  en  enida  passer  parmi  une  soif  en  un 

courtil. 

Joinville,  p.  26. 

esp.  Cortijo. 

CORTINA,  s.  /.,  lat.    cortina,   cour- 
tine, rideau,  draperie. 

Dins  vergier  o  sotz  cortina, 
Ab  deslrada  companba. 

G.  Rvdel  :  Quan  lo  rius. 
Dans  un  verger  ou  sous  la  courtine,  avec  la  com- 
pagnie de'sire'e. 

E  la  cortina  se  parti  el  temple  d'aval  tro 
a  mon. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 

Et  la  courtine  se  déchira  au  temple  d'en  bas  jus- 
qu'en haut 


cos 

Ben  garnit  de  cortinas. 

Bref,  d'amor,  fol.  49- 
Bien  garni  de  draperies. 
anc.  fr.    Fait  tendre  une  cortine  en  une  des 
parties  de  son  palais. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  i85. 
cat.  esp.  port,  it.  Cortina. 

1.  Encortinamen,  s.  m. ,  tenture  de  dra- 
peries. 

E  fon  11  facba  gran  bonor  et  encortinamen. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  73. 
Et  il  lui  fut  fait   grand  honneur  et    tenture  de 
draperies. 

3.   Encortinar  ,   v. ,   tendre    des   dra- 
peries. 

Entretant  fai  ben  adobar 
La  vila  e  encortinar. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  7. 
Cependant  il  fait  bien  arranger  et  tendre  de  dra- 
peries la  ville. 
Elhs  encortinero  la  gleysa  de  nobles  draps. 

Philomen  \ . 
Ils  tendirent  l'église  de  nobles  draps. 
Part-  pas.  Palis  e  samitz  e  sendatz 

Don  fo  '1  castelz  encortinatz. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  81. 
Tapis  et   satins    et   taffetas   dont   le  château    fut 
tendu. 

anc.  fr.  Encourtiner 

Face  le  castiel  et  les  rues. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  218. 
Sa  bêle  chambre  encurtince. 

Marie  de  France  ,  t.  I ,  p.  410. 
anc.  cat.  esp.  Incortinar.  it.  Incortinare. 

CORUSCACIO,  s.  f.,  lat.  cortjscatio, 

coruscation. 

Cordscatio  es  sopta  apparicio  de  vapor 
subtil,  eflarnada,  que  avalish  e  despar  sopta- 
ment  en  l'ayre. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  i38. 

La  coruscation  est  une  soudaine  apparition  de  va- 
peur subtile  ,  enflammée  ,  qui  s'évanouit  et  disparait 
subitement  en  l'air. 
it.  Coruscazione . 

COSER,  COZER,   COZIR  ,  CTJSIR,  v.,    lat. 

c.orcsMERe,  coudre. 

De  coser,  de  fîlar  de  son  mestier. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  3. 
De  coudre,  de  filer  de  son  métier. 


cos 

Pero  de  cozir  non  trnep  par. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Pour  cela  je  ne  trouve  pas  de  pareil  pour  coudre. 
De  sirurgia  no  sai  ni  vuelh  ses  feramens  ; 
Per  talhar,  per  cozer,  no  fui  anc  aprendens. 

P.  de  Cohbiac  :  El  nom  de. 
Je  ne  sais  ni  ne  veux  de  chirurgie  sans  fers  ;  pour 
tailler,  pour  coudre,  je  ne  fus  jamais  apprenant. 

Fig.  Cuia  '1  ab  la  terra  cusir. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  90. 
Il  croit  le  coudre  avec  la  terre. 
Part.  pas.  ...  Ma  camiza 

Que  era  cozida 
De  seda  ricamen. 

P.  Basc  :  AL  greu. 
Ma  chemise  qui  e'tait  richement  cousue  de  soie. 

Fig.  La  boca  de  la  femna  sera  cozuda  ferma- 

men  e  sarrada. 

Lu>.  de  Sjdrac,  fol.  92. 
La  Louche  de  la  femme  sera  cousue  fortement  et 
serrée. 
cat.  Cosir.  esp.  Coser.  port.  Cozer.  it.  Cucire. 

2.  Cordura,  s.  f,  couture. 

Gonella  de  Jhesu  Crist  era  ses  cordura. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  78. 
La  rohe  de  Je'sus-Christ  e'tait  sans  couture. 

3.  Costura,  s./.,  couture. 

Per  desotz  la  costura  del  fort  escut  listrat. 

Roman  de  Ficrabras,  v.  l58o. 
Par-dessous  la  couture  du  fort  e'cu  borde'. 
cat.  esp.  port.  Costura. 

4.  Cozedura,  cozidura,  s.  f,  couture , 
suture. 

Am  très  cozeduras  o  quatre  et  acu  ferma  su- 
tura. 

Ajustem  las  doas  labias  am  cozidura. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  62  et  35. 
Avec  trois  coulures  ou  quatre  et  avec  ferme  suture. 
Joignons  les  deux  lèvres  avec  coulure. 

5.  Cozender,  s.  m.,  couturier. 

Tuitz  li  sartor  ni  'ls  cozenders. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  101. 
Tous  les  tailleurs  et  les  couturiers. 

6.  Cordurier,  s.  i7i.,  couturier. 

E  pueis  carpentiers,  en  après  corduriers, 
car  il  cozion  lo  euer  am  fil  de  cuer. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  81. 

Et  puis  charpentiers ,  et  après  couturiers,  car  ils 
cousaient  le  cuir  avec  du  fil  de  cuir. 
anc.  cat.  Costurer. 


COS 


499 


7.  Corduriera,  s.f.,  couturière. 

Pueis  mi  fetz  apenre  a  corduriera. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  88. 
Puis  il  me  fit  apprendre  le  métier  de  couturière. 
cat.  esp.  Costurera.  tort.  Costureira.  it.  Cti- 
citrice. 

8.  Descoser,  v.,  découdre. 

Tan  ferm  que  no  s  romp  ni  descos. 

Gaucelm  Faidit  :  Tôt  me  cuidei. 
Tant  ferme  qu'il  ne  se  rompt  ni  décout. 
Fig.  Mos  volers  no  s  descos. 

Gaubert  moine  de  Puicibot  :  Fin'  amors. 
Mon  vouloir  ne  se  découl. 

Part.  pas.  Cant  porta  descozutz 

Sos  draps... 

Gardatz  be 

Que  rauba  descozuda 

No  portetz. 

Amanieu  des  Escas  :  El  temps  de. 

Quaud  il  porte  ses  vêtements  décousus... 

Prenez  bien  garde  que  vous  ne  portiez  robe  dé- 
cousue. 

anc.  cat.  Descosir.  esp.  Descoser.  port.  Desco- 

zer.  it.  Scucire. 

COSIN,  cozin,  s.  nu,  lat.  consobnsus, 
cousin. 

Cosin,  so  es  leu  a  chauzir. 

T.  d'Elias  et  de  son  Cousin  :  K  Elias. 
Cousin,  c'est  facile  à  choisir. 

Am  la  mais  no  f'az  cozin  ni  oncle. 

A.  Daniel  :  Lo  ferm  voler. 
Je  l'aime  plus  que  je  ne  fais  cousin  ni  oncle. 

cat.  Cosi.  it.  Ctigino. 
2.  Coziisa  ,  s.f. ,  cousine. 

Sor,  cozina  ni  parenta. 

Rambai  d  d'Obange  :  Entre  gel. 
Sœur,  cousine  ni  parente. 
Tant  es  de  pretz  e  de  valor  enclausa  , 
Qu'ieu  non  volgra  que  fos  ma  cozina. 

G.  de  Cabestaing  :  Moût  m'alegra. 
Elle  est  si  entoure'e  de  me'rite  et  de  valeur,  que  je 
ne  voudrais  pas  qu'elle  fût  ma  cousine. 
cat.  Cosina.  it.  Cugina. 

COSSOUDA,  consouda,  s.f.,  lat.  con- 
solida ,  consolide. 
E  consouda  que  nais  en  prat. 

Deudes  de  Prades  ,  Aus.  cass. 
Et  la  consolide  qui  naît  en  pré. 

Barbaihol 
E  cossouda  grassa ,  qui  s  vol , 


5oo  COS 

\'alens  es  contra  cretuadura... 
Et  ad  soudar  rompednra 
Recep  la  cossouda  maior. 

Bref,  d'amor,  fol.  5o. 
La  joubarbe  et  la  consolide  grasse,  qui  le  veut, 
est   bonne   contre    la   brûlure...  et    reçoit    la  plus 
grande  consolide  pour  souder  fracture. 
cat.  Consolva.  Esr.  Consuelda.  port.  Consolda. 
it.  Consolida. 

COST,  s.  m. ,  lat.  cosT«.f,  coq,  plante 
aromatique. 

Prenetz  pastenegla,  verben' e  cost, 
E  cozetz  lo  fort  tôt  ensemps. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Prenez  carotte ,  verveine  et  coq  ,  et  cuisez-le  lort 
tout  ensemble. 
ESP.  PORT.  IT.    CoStO. 

COST,  s.  m. ,  coût,  prix  d'une  chose. 
Voyez  Leibnitz  ,  p.  108. 

Cant  es  de  gran  cost  e  de  pauc  de  profieg. 

V.  et  Vert. ,  fol.  32. 
Quand  il  est  de  grand  coût  et  de  peu  de  profit. 

A  sos  propris  costz  e  despens. 

Tit.  de  1418.  Bordeaux ,  Bibl.  Monteil. 
A  ses  propres  coûts  et  dépens. 
anc.  fr.  Sire,  que  tenon-nos  tel  cost. 
Deuxième  traduction  du  Chastoiement ,  conte  27. 
Et  à  gran  cost  vos  nnt  sui. 

Roman  de  Hou  ,  v.  11249. 
cat.  Cost.  esp.  it.  Costa. 

2.  Costa,  s.f. ,  coût,  prix  d'une  chose, 
dépense. 

Un  novel  plait  c'adutz  guerr'  e  mesclaigna  , 
Costas  d'aver  e  trebaill. 

Aicarts  del  Fossat  :  Entre  dos. 
Un  nouveau  débat  qui  amène  guerre  et  trouble , 
dépenses  de  richesses  et  travail. 
CAT.  esp.  Costa. 

3.  Costatge,  S.  m.,  coût. 
Los  despens  et  costatges. 

Tit.  de  i4o3.  Doat,  t.  XCV,fol.  18 1. 
Les  dépens  et  coûts. 
ANC.  fr.   Pour  vous  moustrer  le  coustage  que 

le  roy  i  mist. 

JOINVILLE  ,  p.  1 17. 

4.  Costar,  v.  ,  coûter. 

A  mi  non  costa  un  denier. 

Bertrand  du  Puget  :  De  surventes. 
Il  ne  me  coûte  pas  un  denier. 


COS 

Ane  non  aie  joi  que  no  m  costes  un  plor. 

Arnaud  de  Marueil  :  Ilom  ditz  que. 
Je  n'eus  jamais  joie  qui  ne  me  coûtât  un  pleur. 
anc.  fr.  "Vons  l'aurez,  combien  qu'il  me  coust. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  UI ,  p.  \l. 
cat.  esp.  Costar.  port.  Custar.  it.  Costare. 

5.    Decostamen  ,  s.    m.,    défrai,   rem- 
boursement de  dépenses. 

Mielhuramentz  et  decostamentz. 
Autres  legitims  decostamens. 

Fors  de  Bearn  ,  p.  1080'  et  1085. 
Améliorations  et  défrais. 
Autres  légitimes  dé j rais. 

COSTA,  prép. ,  à  côté  de,  auprès  de, 
contre. 
En  un  vergier,  sotz  fnelha  d'albespi , 
Tenc  la  dompna  son  amie  costa  si. 

Un  troubadour  anonyme  :  En  un  vergier. 
Dans  un  verger,  sous  la  feuille  de  l'aubépin ,  la 
dame  tint  son  ami  à  côté  d'elle. 

Erba  verz  nais  costa  las  aigas. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  4'- 
L'herbe  verte  naît  auprès  des  eaux. 

Costa 'ls  crus  amaires  cruzels. 

R.  Vidal  de  Bezacdun  :  Entre  '1  taur. 
Contre  les  méchants  amants  cruels. 

Prép.  comp. 
L'un  cay  de  costa  l'autre  ablesmat  el  sablo. 

V.  de  S.  Honorât. 
L'un  tombe  à  côté  de  l'autre  évanoui  sur  le  sable. 

De  costa  l'abltacol. 

Philomena. 
Contre  l'habitation. 

anc.  fr.  L'empererix  sa  famé  de  coste  lui. 
Ville-Hardouin  ,  p.  73. 

Mangoit  encoste  celé  table  la  îoyne  Blancbe 
sa  mère. 

Et  se  vindrent  arranger  de  coste  nous. 

JOINVILLE  ,  p.  22  et  34- 

anc.  esp.  De  costa.  it.  Costa,  di costà. 

2.  Costa,  s.f.,  lat.  costa,  côte,  partie 
latérale  de  la  poitrine. 
No  l'agues  facba  de  sa  costa...  mas  elh  vole 
que  ilh  dui  fosso  un...  e  per  so  fetz  la  de  sa 
<;osta. 

Liv.  de  Sydrac.  ,  fol.  64. 
Il  ne  l'eût  pas  faite  de  sa  côte...  mais  il   voulut 
que  les  deux  ne  fissent  qu'un...  et  pour  cela  il  la  fit 
de  sa  côte. 


cos 

Estrenc  lo  tan  malamen 
Que  las  costas  li  t'es  crucir. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  \l\. 
11  l'étreignit  si  durement  qu'il  lui  fit  craquer  les 
côtes. 
Ane.  cat.  it.  Costa. 

—  Rivage  ,  côte  de  montagne. 

Al  pe  d'nna  costa  regarda  e  vi  venir. 

Chron.  d'Arles. 
Regarde  au  pied  d'une  côte  et  vit  venir. 

3.  Costa,  s.  f.,  cotte  de  soie,  capiton  , 
fleuret. 

Autras  costas  ni  antres  borrots,  mais  sola- 
mens  aqnela  costa  et  aquels  borrots  que  delà 
dieba  céda  seran  isebitz. 

Carlulaire  de  Montpellier,  fol.  ig3. 

Autres  Jlenrets  ni  autres  bourres  ,  mais  seulement 
ce  Jleuret  et  ces  bourres  qui  seront  sortis  de  ladite 
soie. 

4.  Costeta,  s./.,  côtelette,  petite  côte. 

Sol  las  costp.tas  ben  mondadas 
Cozetz  en  vi  ab  lart. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Seulement  cuisez  dans  du  vin  avec  du  lard  les 
côtelettes  bien  nettoyées. 

cat.  Costelleta. 

5.  Costat,  s.  m.,  côté. 

Cant  am  lansa  ubert  fo  sos  costatz. 

Matfre  Ermengaud  ,  Lettre  à  sa  sœur. 
Quand  son  côté  fut  ouvert  avec  lance. 

Pel  costat  nafrat  tau  malamen. 

Folquet  de  Romans  :  Quan  lo  dous. 
Blessé  si  cruellement  par  le  côté. 

El  tost  li  plnmara  los  costatz. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
\\  lui  plumera  promptement  les  côtés. 

Una  possessio...  drecba  de  un  costat  e  del 
antre  costat...  comba. 

Trad.  du  tr.  de  l'Arpentage,  cb .  qO. 

Une  possession...  droite  d'un  côté  et  de  l'autre 
côté...  courbe. 

awc.  fr.  Et  del  costet  de  mi  Robin. 

Tit.  de  1255.  Carpentier,  Hist.  de  Cambrai,  p.  29. 

cat.  Costat.  esp.  Costado.  it.  Costato. 
6.  Costal,  s.  m.,  flanc,  coteau. 

Si  vos  acossiec  sul  costal. 

Raimond  l'écrivain  :  Senliors ,  l'autr'ier. 
Si  je  vous  atteins  sur  le  flanc. 


COS  Soi 

Puegz  et  costals,  plan,  ribeira  e  cnuiba. 
G.  de  Durfort  :  Quar  say  petit. 
Hauteurs  et  coteaux,  plaine,  rivage  et  vallon. 

7.  Acostament,  s.  m.,  accointement. 
Santa  Maria  esposa  de  Josepb  negun  temps 

non  ac  carnal  acostament. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  q8. 
Sainte   Marie  épouse  de  Josepb   n'eut  en  aucun 
temps  accointement  cbarnel. 

8.  Acostar,  v. ,  accoster,   approcher, 
accointer. 

Aras  s'acoston  li  savai, 
E  l'us  ab  l'antre  cosseilla. 

B.  de  Ventadour  :  Ara  non  vei. 
Maintenant    les    vauriens    s'accostent  ,    et    l'un 
conseille  avec  l'autre. 

Al  valen  comte  de  Rodes 
Mi  volgra  lai  acostar. 

Serveri  de  Girone  :  Sitôt  s'es. 
Je  voudrais  là   m' accoster  au  vaillant  comte  de 
Rodez. 

Cant  la  femna  es  en  sas  Hors,  ela  no  si  deu 
am  lhuy  acostar. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  60. 
Quand  la  femme  est  en  ses   fleurs ,  elle  ne  doit 
pas  s'accointer  avec  lui. 

Ane  malvestat  en  vos  no  pot  caber, 
Ni  nulbs  mais  ays  acostar  ni  apondre. 
Izarn  Risols  :  Aylas. 
Jamais   la   mécbanceté  en  vous  ne  peut  tenir,  ni 
nulle  mauvaise  qualité  approcher  et  se  joindre. 

anc.  fr.  Et  se  acostoioit  à  un  cbesne  et  nous 
fesoit  seoir  entour  li. 

Joinville,  p.  i3. 

cat.  esp.  Acostar.  port.  Accostar.n.  Accostare. 

COSTIL,  s.  m.,  couche,  couchette. 
Ans  que  s  lev  del  costil. 

Amanieu  des  Escas  :  En  aquel  mes. 
Avant  qu'elle  se  lève  de  la  couche. 

%.  Cota,  s.  f.,  grec  KoIt*j  ,  couette,  lit 
de  plumes,  matelas. 

Si  no  m  tengaes  a  la  cota, 
Ja  non  pogra  sus  estar. 

Guillaume  de  la  Tour  ■•  Una ,  doas. 
Si  je  ne  me  tinsse  à  la  couette,  je  ne  pourrais 
jamais  demeurer  dessus. 

anc.  fr.  Qu'ele  li  face  tost  son  lit  : 
Celé  le  fet  isnel-le-pas  , 
Oste  la  couste  et  toz  les  dras. 

Fabl.  eteont.  anc.  ,  t.  IV,  p.  l5o. 


5o2  COS 

COSTIPACIO  ,  s./.,  lat.  co/zsTiPATio, 
constipation. 

Costipacio  de  ventre...  Valo  contra  febre  e 
cosTirAcio. 

Elue,  de  lus  propr.j  fol.  91  et  218 
Constipation  de  ventre...  Valent  contre  fièvre  et 
constipation. 

cat.  Constipaciô .  esp.  Constipacion.  tort.  Cox- 
stipacào.  it.  Costipazione. 

2.  Costipatiu,  adj.,  constipatif. 
Aiga  salada,' dezicativa  et  constipativa. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  "}5. 
Eau  sale'e  ,  dessiccative  et  constipative. 

it.  Costipativo. 

3.  CoSTIPAR,  V.  ,    lat.    CO/ÎSTIPARt?,   COI1- 

stiper. 

Part.  prés.  Mal  digestibles,  costipans. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  220. 
Mal  digestibles,  constipants. 

cat.  Esr.  port.  Consùpar .  it.  Costipare. 

COSTUM ,  s.  m.,   lat.   consuervdineM, 
coutume,  habitude. 

Vilas  a  cos~um  de  traeia 
Que  de  gen  viare  s'enueia. 

Bertrand  de  Born  :  Moût  mi  plai. 

Le  vilain  a  la  coutume  de  la  truie  qui  s'ennuie  de 
Lien  vivre. 

Mas  ien  non  cru  qne  negn  temps 
Morisson  tans  de  bons  costums  essemps. 
AniERl  de  Peguilain  :  Ane  no  m  eugey. 
Mais  je  ne  crois  pas  que  jamais  pe'rissent  tant  de 
bonnes  habitudes  ensemble. 

cat.  Costum.  esp.  Cosmmbre.  tort.  it.  Costume. 

2.  Costuma,  cosdumna  ,  s.f.  ,  coutume, 
habitude. 

Car  costuma  torna  a  natura. 

Libre  de  Senetjua. 
Car  coutume  tourne  à  nature. 

—  Droit,  lois  d'un  pays. 

Aisso  son  costumas  de  la  villa  de,  etc. 

Ttt.  de  1238.  Doat,  t.  CXLIX,  fol.  1. 
Ceci  sont  les  coutumes  de  la  ville  de  ,  etc. 

Meton  bans  e  malas  costumas  per  ocavzon 
d'à  ver  emenda-.. 

V.  et  Vert.,  fol.  i5. 

IK  rlablissent  b  <ns   et  mauvaises  coutumes  pour 
occasion  d'avoir  des  amendes. 


COS 

Loc.    Plor  tota  dia  ,  fas  cosdumna  d'efan. 
Poème  sur  JBoèce. 
Je  pleure  tout  le  jour,  je  fais  coutume  d'enfant. 
Dis  que  reys,  que  lo  sen  vai  donan 
Ni  s'en  torna  ,  fai  costuma  d'enfan. 

Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Je  dis  que  roi ,   qui  va  donnant  le  sien  et  s'en 
dédit ,  fait  coutume  d'enfant. 
anc.  cat.  it.  Costuma. 

3.  COSTUMANZA  ,  COSTUMNANSA,  S.  /.,  COU- 

tume,  habitude. 

Per  costumanza  de  bonas  obras. 

V.  et  Vert.,  fol.  43. 
Par  habitude  de  bonnes  œuvres. 
Molt  es  greus  l'emperis  de  costumnansa. 

Trad.  de  Bede,  fol.  5. 
L'empire  de  V habitude  est  très  fort. 

anc.  cat.  it.  Costumanza. 

4.  Costum  ar  ,  v. ,  être  accoutumé,  être 
habitué. 

Car  non  a  de  que  menestrar 
Si  com  a  costumât  de  far. 

V.  de  S.  Honorât. 
Car  il  n'a  pas  de  quoi  fournir  ainsi  qu'il  a  ac- 
coutumé de  faire. 

Part.pas.  Quar  donnas  son  costum  adas  d'aitan. 
CaDENET  :  Non  sai  quai. 
Car  les  dames  sont  accoutumées  d'autant. 

anc.  fr.  Ne  forga  ne  ne  Cst  forgier  monnoye 

qui  onques  fast  coustumée. 
Lett.  de  rém.,  i3g4-  Carpentier,  1. 1 ,  col.  1104. 

anc.  ESP.Torndàsn  eslndlo que avie costumnado. 
V.  de  S.  Domingo  de  Silos,  cop.  3g3. 

anc  cat.   Costumar.    esp.   Costumbrar.  port. 
Costumar.  it.  Costumare. 

5.  Costumier,  cosdumnier,  adj.,  coutu- 
mier,  habituel,  ordinaire. 

Si  cnm  cel  que  es  costumiers 
D'anzir  et  de  sofrir  lui"  gîat. 

Bambaud  d'Orange  :  Als  durs  crus. 
Ainsi  que  celui  qui  est  coulumier  d'ouïr  et  de 
souffrir  leur  aboiement. 

Fig.      En  aizimen  de  blancas  flors 

E  de  novelb  eban  costumier. 

Marcabrus  :  A  la  fontana. 
Dans  l'agrément  des  blanches  fleurs  et  du  nouveau 
chant  habituel. 

Cosdumnibra  ebansa  es. 

Trad.  de  Bede,  fol.  3 
C'est  une  chose  ordinaire. 


COT 

6.  Acosdumnansa  ,  s.  f.,  coutume,  habi- 
tude. 

Acosdumnansa  de  bouas  causas. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  4- 
Habitude  de  bonnes  clioses. 
anc.  fr.  \?  accoustumancc  est  une  antre  nature. 

Camus  de  Belley,  Diversités,  t. 1 ,  fol.  435. 
it.  Accostumanza. 

7.  Acostumar,^.,  accoutumer,  habituer. 

Gardas  de  acostcmar  follas  paranlas. 

F.  et  Fert.  ,  fol.  gS. 
Garilez-vous  d'accoutumer  les  folles  paroles. 
Causa  que  non  a  acostumada. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  8.5- 
Chose  qu'il  n'a  pas  accoutumée. 

Car  avi'  acostumat  de  vîure  bonradamen. 

F.  de  S.  Honorât. 
Car  il  avait  accoutumé  de  vivre  honorablement. 

Part.  pas.  Can  sera  ben  acostcmat 
De  penre  e  ben  adobat. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz-  cass. 
Quand  il  sera  bien  accoutumé  de  prendre  et  bien 
dressé. 

En  la  ley  era  enseynada 

De  Dieu  e  ben  acostumada. 

Trad.  d'un  Et>ang.  apocr. 
Elle  était  enseignée  et  bien  accoutumée  en  la  loi 
de  Dieu. 

cat.  Acostumar.  esp.  Acostumbrar.  tort.  Acos- 
turnar.  it.  Accostumare. 

8.  Acostumadàmen,   adv. ,    habituelle- 
ment. 
CanthomjnraACOSTUMADAMEir,  ayssi  comma 

a  cascun  mot. 

F.  et  Vert.,  fol.  24. 
Quand  on  jure  habituellement ,  pour  ainsi  dire  à 
chaque  mot. 

anc.  fr.  Les  administrations  gouvernées  ac- 
cent stumèèment. 

Ord.  des  Rois  de  Fr.,  1256  ,  t.  I ,  p.  81 . 
anc.  cat.  Acostumadament.  esp.  Acostumbra- 
damente.  port.  Acostumadamente.  it.  Ac- 
costumadamente . 

COT,  s.f. ,  lat.  coTem ,  queux,  pierre 
à  aiiruiser. 

Ab  so  qu'ieu  sembli  be  la  cot, 
Que  no  tailh  e  fa  '1  fer  talhar. 

B.  Martin  :  Farai  un. 
Avec  cela  que  je  ressemble  bien  à  la  queux,  qui  ne 
taille  pas  et  fait  tailler  le  fer. 


COT 


5o3 


Wig.  ...  Ieu  soi  la  cot 

De  tôt  esfz  mais  tocatz. 

G.  Riquier  :  Tant  petit. 
...  Je  suis  la  queux  de  tous  ces  mais  louches 
anc.  fr.  Lors  comenca  à  aguîsier 

Son  coutel  à  une  grant  kex. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  111 ,  p.  i5. 
it.  Cote. 

COT,  s.  m.,  cotte,  cotillon. 
Voyez  Denina  ,  t.  II,  p.  106. 

Us  vai  dolan  ab  tal  ayssa 

Que  no  us  te  pro  cot  ni  manta. 

B.  Alahan  de  Narbonne  :  No  puesc. 
Il  va  vous  ilolant  avec  telle  aisselte  que  ne  vous 
tient  profit  cotte  ni  manteau. 

anc.  fr.  Famé  est  plus  cointe  et  plus  mignote 
En  sorquanie  nue  en  cote... 
Et  une  cote  de  brunete. 

Roman  de  la  Rose,  v.  1216  et  214. 

cat.  Cot. 

2.  Sobrecot,  s.  m.,  surcot. 

L'autra  non  a  sobrecot  de  bruneta. 

P.  Cardinal  :  Prop  a  guei-ra.  Far. 
L'autre  n'a  pas  surcot  de  brunette. 

Mantel  e  blial  de  violas 
Portet  e  sobrecot  de  rozas. 

P.  Vidal  :  Mai  o. 
Elle  porta  manteau  et  justaucorps  de  violettes  et 
surcot  de  roses. 

anc.  fr.  A  tousjors  en  ivier  si  ot 

A  mances  un  nonviel  surcot 
Fourré  de  vair. 
Ph.  Movsk.es;  Carpentier  ,  1.  III ,  col.  924. 

3.  Cota,  cotha,  quota  ,  s.f.,  cotte. 

"Vestir  una  cota  de  malba. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  \l\\. 
Vêtir  une  cotte  de  maille. 

E  van   vestitz  los   grans  senbors   aui    una 
cotha  ses  dobladura  entro  al  ginolh. 

Els  se  armo  de  quota  de  malba. 

Perilhos  ,  Voy.  au  Purg.  de  S.  Patrice. 

Et  les  grands  seigneurs  vont  vêtus  avec  une  cotte 
sans  doublure  jusqu'au  genou. 

Ils  s'arment  de  cotte  de  maille. 
cat.  esp.  port.  Cota.  it.  Cotta. 

COT,  s.  m.,  bas  lat.  coTagium ,  coû- 
tage,  sorte  d'impôt. 

E  tôt  so  que  del  dit  cot  ly  dits  babitadors 
auran  percebnts. 


5o4 


coz 


Emolumens  del  cot  de  la  jurisdictio. 

Coût,  de  Saitssignac  de  l3iç>. 
Et  tout  ce  que  lesdits  habitants  auront  perçu  dudit 
coulage. 

Emoluments  du  coulage  de  la  juridiction. 

2.  Cotador,  s.  m. ,  cotagier,  collecteur 
du  coûtage. 

Institnira  un  cotador  conegut. 

Coût,  de  Saus'signac  de  i3lg. 

Instituera  un  cotagier  connu. 

COTON  ,  s.  m.,  ar.  kotonn ,  coton. 

Voyez   Golius  ,  Dict.  arabico-latin. , 
col.  19*33. 

Que  sia  coton  bon  et  marchant. 

Ord.  des  R.  deFr.,  1462,  t.  XV,  p.  476. 
Que  ce  soit  coton  bon  et  marchand. 
Coton  filât  e  non  filât. 

T'a.  du  xme  sièc.  Doat,  t.  LI,  fol.  i52. 
Coton  file'  et  non  file. 
cat.  Cotô.  est.  Coton,  tort.  Cotao.  it.  Cotone. 

COUTEL,  s.  m.,  couteau,  grosse  plume 
du  guidon  de  l'aile,  terme  de  faucon- 
nerie. 

Aprob  so  venon  II  coutel  ; 
So  son  las  pennas  en  anzel 
Que  las  alas  si  fan  plus  bellas. 
Pels  COUTEES  l'ala  li  tira. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Après  cela   viennent  les  couteaux;  ce  sont  dans 
l'oiseau  les  pennes  par  lesquelles  les  ailes   se  font 
plus  belles. 

Lui  tire  l'aile  par  les  couteaux. 

COZER,  coire,  v.,  lat.  coquerê-,  cuire. 

Filb  d'un  sirven  del  castel  que  era  forniers... 

a  cozer  pa. 

V.  de  B.  de  Ventadour. 
Fils  d'un  serviteurdu  châteauqui  e'tait  fournier... 
à  cuire  le  pain. 

Cozetz  mel  en  un  vaiselet. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Cuisez  du  miel  dans  un  petit  vase. 

—  Causer  une  douleur  piquante. 

Coc  me,  mas  ieu  per  tôt  aquo 
No  m  mogui  ges. 
Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvernhe. 
Il  m'en  cuisit ,  mais  pour  tout  cela  je  ne  me  bou- 
geai point. 

Fig.  Part.  prés.  El  desiriers  cozens  e  doloiros. 
B.  de  Ventadour  :  Bcls  Monruels. 
Le  désir  cuisant  pt  douloureux. 


CON 

Farai  nn  sirventes  cozen. 
Bertrand  de  Born  le  fils  :  Quan  vei  lo. 

Je  ferai  un  sirvente  cuisant. 

Part.  pas.  Cbars  quant  es  mal  cuecha  e  dura. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Motm'enueia. 
La  chair  quand  elle  est  mal  cuite  et  dure. 
Fig.     Ab  semblan  cueg  et  ab  cor  cru. 

B.  de  Ventadour  :  Ab  cor  leial. 
Avec  extérieur  cuit  et  avec  cœur  cru. 

cat.  Cotirer.  esp.  Cocer.  tort.  Cozer.  it.  Cuo- 
cere. 

2.  Cuchiu,  adj.,  facile  à  cuire. 
Aquelas  lentillas  so  mai  grossas,  frescas  e 

may  cuchivas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2l3. 
Ces  lentilles  sont  plus  grosses  ,    fraîches  et  plus 
faciles  à  cuire. 

3.  Cossezen,  adj. ,  cuisant. 

Per  qn'us  sonetz  fai  gualiartz 
Ab  motz  amaribotz  bastartz, 
E  lui  apelion  cossezen. 

Pierre  d'Auvergne  :  Chantarai. 
Parce  qu'il  fait  un  sonnet  menteur  avec  des  mots 
aigrelets  bâtards ,  et  on  l'appelle  cuisant. 

4.  Coc,  cuec,  cutz,  s.  m.,  lat.  coquus , 
cuisinier. 

Sai  esser  pestres  e  coex. 
Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Je  sais  être  boulanger  et  cuisinier. 

...  Cuecx  e  biveis  e  baylos. 

P.  Cardinal  :  Un  sirventes. 
Cuisiniers  et  échansons  et  gouverneurs. 
Senher,  vostre  manjars,  so  ditz  lo  cutz, 
Vos  es  aparelbatz. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  l5. 
Seigneur,  ce  dit  le  cuisinier,  votre  manger  vous 
est  apprêté. 

anc.  fr.  Trois  escoufles  i  ot  de  mez  salez 
Que  li  queux  li  avoit  appareilliez. 
Fabl.  et  cont.  anc,  t.  IV,  p.  23o. 
Les  maistres  queux  souvent  lardent  perdrix.. . 
en  intention...  de  les  mettre  roustir. 

Rabelais,  liv.  IV,  ch.  24. 
cat.  Coc.  it.  Cuoco. 

5.  CosnvER,  s.  m.,  cuisinier. 

Qu'el  cosiner  se  va  levar,  et  aportet  una  es- 
palla. 

Jlisl.  abr.  de  la  Bible,  fol.  36. 

Que  le  cuisinier  se  va  lever,  et   il   apperla   une 
épaule. 


coz 

esp.   Cocinero.    tort.   Cozinhciro.     vc.    Cuci- 
niere. 

6.   Cogtjastro,  s.  m.,   cuisinier,  mar- 
miton. 

Et  anc  sol  110  y  ac  coguastros  , 
Mas  que  nos  très. 

Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvernbc. 
El  il  n'y  eut  oncqucs  un  seul  cuisinier,  excepte' 
nous  trois. 

7.Coze,5.  m.,  mets,  plat  d'aliments  cuits. 
En  loc  rie  gran  cozes,  lor  disia  suas  cansos. 

V.  d'Elias  d'Uisel. 
En  place  de  grands  mets,  il  leur  disait  ses  chan- 
sons. 

8.  Cozina,  s.  f. ,  lat.  cucina,  cuisine, 
victuaille. 

Per  qu'ieu  volgra  esser  mais  cocs 

De  sa  cozina. 

G.  Adhemar  :  Ben  fora. 
C'est  pourquoi  j'aimerais  mieux  être  cuisinier  de 
sa  cuisine. 

Près  de  très  ans  en  la  gaudina 
On  avian  mot  paura  cozina. 

V.  de  S.  Honorât. 
Près  de  trois  ans  dans  la  forêt  où  ils  avaient  très 
pauvre  cicisine. 
esp.  Cocina.  port.  Cozinha.  it.  Cucina. 

<).   Cozensa,   coizenza  ,   s.  f.,   cuisson, 
douleur. 

Fig.  Mais  senes  jauzimens 

E  senes  benfag  cozensa. 
Gaubert  moine  de  Plicibot  :  Una  grans. 
Mal  sans  jouissance  et  douleur  sans  bienfait. 
Merce  m  degratz  aver  senes  coizenza. 

Raimond  Jobdan  :  Vas  vos  soplei. 
Vous  me  devriez  avoir  merci  sans  cuisson. 

io.   Coitura,  s.  f. ,  brûlure ,  cuisson, 
cautérisation. 

A  la  pniridara  de  la  charn  a  at  fer  e  coitura. 

Trad.  de  B'ede,  fol.  5o. 
11  est  besoin  du  fer  et  de  la  brûlure  à  la  pour- 
riture de  la  cliair. 

Car  plus  se  délecta,  en  aissi 
Sesta  coitura  es  valens. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car  plus  il  se  délecte  ,  de  même  cette  cautérisa- 
tion est  avantageuse. 
esp.  Cocedura.  tort.  Cozeditra.  it.  Cottttra. 

1 1 .  Cosinar,  v.,  cuisiner, 
i. 


CRA  5o5 

Totas  berbas  aptas  a  cosinar. 

llist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  36. 
Toutes  herbes  propres  à  cuisiner. 
Part.  pas.  subst. 

Be  ruangi  sovcn  de  fort  bos  cozinatz, 
De  salsaa  de  girofle ,  e  de  bos  enipastatz. 
Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Je  mange  Lien    souvent  de  fort  bons  mets,  des 
sauces  au  girofle,  et  de  bons  pâte's. 
esp.  Cocinar.  tort.  Cosinhar.  it.  Cucinare. 

il.  Bescueg,  besctjeit,  s.  m.,  biscuit. 

Aysso  es  lo  bescueg  per  garnir  nostra  nau. 

V.  et  Vert. ,  fol.  43. 
Ceci  est  le  biscuit  pour  garnir  notre  navire. 
Icn  prétz  mais... 
Bos  m.mjars  e  palafres  assatz 
Que  rescueitz  ab  auratge. 

Raihbaud  de  Vaqueihas  :  Ben  sai. 
Je  prise  davantage...  bons  mangers  avec  de  nom- 
breux palefrois  ,  que  biscuits  avec  la  tempête. 
cat.  Bescujt.  esp.  Bizcocho.  port.  Biscuto.  it. 
Biscotto. 

i3.  Decoctio,  decoccio,  s./.,  lat.  de- 
coctio,  décoction. 

En  l'ayga  de  laquai  se  fa  la  sal  per  forta  de- 
coccio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  ^5. 
En  l'eau  de  laquelle  le  sel  se  fait  par   forte  dé- 
coction. 

Decoctio  de  anet  e  de  camomilla. 

Trad.  d'yllbucasis,  fol.  55. 
Décoction  d'anet  et  de  camomille. 
cat.  Decoccio.  esp.  Decoccion.  tout.  Decoccâo. 
it.  Decozione . 

14'    R.ECOSER,    7).  ,     lat.    KECOQUERCj     Y(i- 

cuire. 

Part-  pas. 
Que  nulbs  antre  recuegs  en  fuec  salvatge. 
Arnaud  de  Marueil  :  Ancmais  tan  be. 
Que  nul  autre  recuit  en  feu  non  re'gle'. 
cat.  Recourer.  esp.  Recocer.  port.  Recozer.  it. 
Ricuocere. 

CRAI,  s.  ni.,  crachat. 

Voyez  Leibnitz,  p.  109. 
Sa  boca  plena  d'orre  crai. 

P.  Vidai,  :  Puois  ubert. 
Sa  bouche  pleine  de  crachat  de'goûtant. 
port.  Escarro. 

i.  Escracar,   v. ,    cracher,  couvrir  de 
crachats. 

64 


5oG 


CRE 


Li  van  sus  los  uellis  escracar. 

Bref,  d'mr.or,  fol.  l53. 
Ils  lui  vont  cracher  sur  les  yeux. 
En  despieyt  île  Jesu  en  las  fous  escracha. 

Roman  de  Fierabras  ,  v.  48°3- 
En  mépris  de  Jc'sus  il  crache  dans  les  fonts  baptis- 
maux. 

Part.  pas.  E  fort  baïutz  c  malmenalz, 
Et  escarnitz  et  escracatz. 

Passio  de  Maria. 
Kt  fort  battu  et  maltraite,  et  insulte'  et  couvert  de 
crachats. 
port.  Escarrar. 

CRAJNEL,  s.  m.,  créneau. 

Dea  esser  en  cascu  cranel  un  petit  gaf  am 
que  botesso...  liresso  las  escalas...  Que  sian 
plus  haut  que  los  cranels. 

'TU.  du  xve  sièc.  Doat,  t.  CXLVII ,  fol.  283. 
Il  doit  être  en  chaque  créneau  un  petit  croc  avec 
lequel  ils  poussassent...  tirassent  les  échelles...  Qui 
soient  plus  haut  que  les  créneaux. 
ANC.  er.  Trop  sont  plus  riches  les  toureles 
Et  li  crenel  raiex  deffensable. 

G.  Gliart,  1. 1,  p.  i83. 

CRAPANA  ,  .v.  /. ,  crâne ,  caboche. 

An  vos  pisat  per  crapana. 
T.  de  Bonnefoi  et  de  Blacas  :  Seign'  En. 
Vous  ont  pisse'  sur  la  caboche. 

cat.  esp.  tort.  Craneo.  it.  Cranio. 

CRAPULA,  s.  m.,  lat.  crapula,  cra- 
pule. 

A  vegadas,  per  trop  manjar  e  benre,  me  es- 
devenia  crapula,  ebrietaiz. 

La  Confessio. 

Parfois  ,  pour  trop  manger  et  boire  ,  me  survenait 
crapule,  ivrognerie. 

Neguna  ebauza  non  es  aissl  contraria  a  tôt 
crestian  sicom  crapula. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  5o. 

Aucune  chose  n'est  aussi  contraire  à  tout  chrétien 
comme  crapule. 
esp.  it.  Crapula. 

CREAR,  v. ,  lat.  crear?,  créer. 
Seicblans  a  si  nos  vole  crear. 

Brev.  d'amor,  fol.  2. 
11  voulut  nous  créer  semblables  à  lui. 
Es  acostumat  de  crf.ar  dos  syndics. 

C  art  ul a  ire  de  Montpellier,  fol.  212. 
Il  est  accoutume  de  créer  deux  syndics. 


CRE 

Part.  pas.  Hotus  fon  creatz  en  tal  honor  et 
tal  senhoria ,  qu'el  era  senbers  de  totas 
creaturas  que  eron  sotz  lo  cel. 

V.  et  Vert.,  fol.  32. 
L'homme    fut    créé  en  tel    honneur  et   telle   di- 
gnité ,  qu'il  était  seigneur  de  toutes  les  créatures  qui 
étaient  sous  le  ciel . 

anc.  cat.  esp.  port.  Crear.  it.  Creare. 

1.   CrEAIRE,   CREATOR,    S.    1)1.,  lat.    CREA- 
TOR ,  créateur. 

Qu'enant  era  nostre  creayres, 
D'aqui  enan  fo  nostre  payres. 

Los  VII  Gaugs  de  la  mayre,  etc. 
Qu'avant  il  était  notre  créateur,  de  là  en  avant  il 
fut  notre  père. 

Qui  morra  per  Dieu  lo  creator 
"Viura  tos  temps  jauzens  en  paradis. 

G.  FlGL'ElRAS  :  Totz  bom  qui. 
Qui  mourra  pour  Dieu  le  créateur  vivra  toujours 
joveus  en  paradis. 

anc.  fr.  Li  baus  Créerres  du  ciel  et  de  la  terre 
face  que  nous  en  charité  puissons  ci  as- 
samhler. 

JoiNVILLE,  p.  200. 

Je  jure  Den  le  Creator. 
Roman  du  Pienart ,  t.  III  ,  p.  285. 
anc.  cat.  Creador.    esp.    port.    Criador.    it. 
Creatore. 

3 .  Cre  airitz,  la  t.  cREAftux,  s./.,  créa  trice. 

Qu'oui  la  pnesca  dir  creairitz. 

Bref,  d'amor,  fol.  y3. 
Qu'on  la  puisse  dire  créatrice. 

/|.  Creatio,  creazo,  s.f.,  lat.  creatio, 
création,  formation. 

Cossi  a  fag  diables  tola  creatio. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Comment  le  diable  a  fait  toute  création. 
En  la  creatio  dels  dichs  cossols. 

Charte  de  Gréalou  ,  p.  68. 
En  la  création  desdits  consuls. 
Qan  pens  cum  es  de  gentil  creazo. 

B.  de  Ve.ntadour  :  En  pessanien. 
Quand  je  pense  comme   elle  est  de  gentille  for- 
mation. 

c\t.   Creaclô.  esp.    Creacion.  port.   Creacao. 

j 

it.  Creazione. 
5.  Creamen,  s.  m.,  création,  formation. 

...  Lucifers  encontenen 

Sus  el  ponb  de  son  creamen, 

Sa  gran  beutat  trop  cossiran 


CRE 

E  sa  bontat  e  son  sen  grau  , 
S'en  carguet  folor  et  orguelh. 

Brev.  d'amor,  fol.  23. 
Lucifer  sur-le-champ,  au  moment  de  sa  création  , 
conside'rant  trop  sa  grande  Liante'  et  sa  perfection  et 
son  grand  sens  ,  s'en  remplit  de  folie  et  d'orgueil. 
E  can  de  totas  res  fo  faitz  lo  creamens. 

P.  DE  CoRBiAC  :  El  nom  de. 
Et  quand  la  création  de  toutes  choses  fut  faite. 
ANC.  cat.  Criament.  Esr.  Criamiento. 

6.  Creatura,  s.f.,  lat.  creatura,  créa- 
ture  ,  enfant. 

Doua , la  genser  creatura 
Que  anc  formes  el  mon  n.itura. 

Arnaud  de  Mareuil  :  Dona  genser. 
Dame,  la  plus  gentille  créature  que  formât  oneques 
au  monde  la  nature. 

La  creatcra  n'an  portât  ; 
Aquest1  a  fag  noyrir  lo  sanz. 

V.  de  S.  Honorât. 
Es  en  ont  emporté  Y  enfant;  le  saint  a  fait  nourrir 
celui-ci. 

anc.  cat.  anc.  esp.  Creatura.  esp.  mod.  Cria- 
tura.  port.  it.  Creatura. 

7.  Procrear,  v. ,  lat.  procrear<?  ,  pro- 
créer. 

Part.  pas.  Ses  lier. ..  procréât  de  lai  et  de...  sa 
inolher. 

Tit.  de  i3o8.  Doat,  t.  CLXXVIII,  fol.  3oo. 
Sans  héritier...  procréé  de  lui  et  de...  sa  femme. 

Sensheret  procréât...  descenden  de  lor  dos. 
Tit.  de  iS-'it.  Doat,  t.  XXXIX,  fol.  i5o. 
Sans  héritier  procréé...  descendant  d'eux  deux. 

cat.  esp.  port.  Procrear.  it.  Procreare. 

8.  Procreatio  ,  s.  f. ,  lat.  procreatio  , 
procréation. 

De  la  procreatio  dels  enfans. 
V.  de  santa  Flors.  Doat,  t.  CXXIII ,  fol.  2.5'jl. 
De  la  procréation  des  enfants. 

cat.  Procreaciô.  esp.  Procreacion.  tort.  Pro- 
creaçào.  it.  Procreazione. 

9.  Recrear,  v. ,  lat.  recrear^,  délas- 
ser,  récréer. 

Per  refrescar  e  per  recrear  la  ost ,  que  era 
lassa. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  65. 

Pour  rafraîchir  et  pour  délasser  l'armée,  qui  était 
fatiguée. 

Cant  lo  pros  cavaliers  ha  vencut  lo  torney, 


CRE 


007 


ell  s'en  torna  repauzar  a   son  ostall,  et  re- 
crear e  s  sojornar  per  I  lonc  temps. 

V.  et  Vert.  ,  fol.  102. 
Quand  le  preux  chevalier  a  vaincu,  le  tournoi,  il 
s'en  retourne  reposer  en  son  hôtel ,  et  récréer  et  se 
délasser  pour  un  long  temps. 

cat.  esp.  tort.  Recrear.  it.  Ricreare. 

10.  Recreacio,  s.f.,   lat.  recreatio  , 
délassemen  t ,  récréation . 

Dona  repaus  e  recreacio. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  76. 
Donne  repos  et  délassement. 

cat.  Recreacio.  esp.  Recreacion.  port.  Recréa  - 
câo.  it.  Recreazîone. 

11.  Recreamens,  s.  m.,  délassement,, 
récréation 

Car  moiz  recreamens 
Aportan  e  plazers. 

G.  PiIquier  :  El  nom. 
Car  ils  apportent  beaucoup  de  délassements  et  de 
plaisirs. 
it.  Ricreamento. 

CREAT,  s.  m.,  créât,  esturgeon. 

Dauffin  0  créât  et  tôt  autre  peixs. 

Ord.  des  R.  de  F,.,  1889,  t.  XV,  p.  633. 

Dauphin  ou  esturgeon  et  tout  autre  poisson. 

CREBÀR,   v.,    lat.  creparc?,   crever, 
percer. 

Li  creberon  los  huels  de  la  testa  e  lo  yssor- 
beron. 

V.  et  Vert.;  fol.  72. 
Il  lui  crevèrent  les  yeux  de  la  tête  et  l'aveuglèrent. 

Si  'ls  crebavatz  en  dos  locx  o  en  très, 
No  us  eugessetz  que  vertatz  n'isses  ges, 
Mas  messongas. 

P.  Cardinal  :  Tos  temps. 
Si  vous  les  perciez  en  deux  ou  trois  endroits ,  ne 
pensassiez  pas  qu'il  en  sortît  vérités,  mais  mensonges. 

Si  '1  reis  Felips  n'agues  ars'  una  barja 
Denan  Gisors  o  crebat  un  estanc 

Bertrand  de  Borx  :  Xon  estarai. 
Si  le  roi  Philippe  en  eût  brûlé  une  Laïque  devant 
Gisors  ou  percé  un  étang. 

Lo  ventre  crida  :  Pies  soi  !  e  la  glotonessa 
gola  respon  :  Si  dévias  crebar  ,  non  leyssaraî 
que  non  mange  d'aysso  que  tan  be  es  appa- 
rel'uat. 

V.  et  Vert.,  fol.  22. 

Le  ventre  crie  :  Je  suis  plein  !  et  la  gueule  glou- 


5o8 


CRE 


tonne  répond  :  QuaiKl  tu  devrais  crever,  je  ne  lais- 
serai pas  que  je  ne  mange  de  ceci  qui  est  si  bien  ap- 
prête'. 

Loc.  Sembla  qn'el  cel  crebe. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  1 38- 
Il  semble  que  le  ciel  crève. 

Fig.  Aleuna  vetz  la  terra  creba  que  non  pot 
safrir  lo  peccat  c'om  fai. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  i3o. 
Aucune  fois  la  terre  crève  parce  qu'elle  ne  peut 
souffrir  le  péclie' qu'on  fait. 

Lo  cor  me  crebet  e  m  failli. 

Passio  de  Maria. 
Le  cœur  me  creva  et  me  faillit. 

Part.  pas.  El  s'es  pendut,  et  es  crebat. 

Trad.  des  Actes  des  Apôtres,  ch.  1 . 
Il  s'est  pendu  ,  et  il  est  crevé. 

Lendema  gran  mati ,  can  l'alba  fo  crebada. 
Roman  de  Fierabras ,  v.  3977. 

Le    lendemain   grand    matin  ,    quand    l'aube    fui 
crevée. 
Esr.  port.  Quebrar.  it.  Cfepare. 

2.  Crebassar,  v.,  crevasser. 

Lo  soleil ,  qnan  dessus  passa , 
La  terra  fen  e  crebassA. 

Brev.  d'amor,  fol.  3p. 
Le  soleil ,  quand  il  passe  dessus,  fend  et  crevasse 
terre. 

anc.   fr.  Maisons  aident,  viles  crabassent. 
G.  Guiart,  t.  I,  p.  94. 

3.  Ckebassa,  s.  f. ,  crevasse. 

Vipra  en  hyvern  esta  en  las  creeassas  jus 
terra.        * 

Elue .  de  las  propr.,  fol.  262. 

Vippre  en  lùver  demeure  dans  les  crevasses  sous 
terre. 

4.  Crebadura,  s./., crevasse,  ouverture. 

Trobaria   la  crebadura    de  la  terra  per  la 
quai  la  mars  Betada  passa. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  ^g. 

Trouverait  V ouverture  de  la  terre  par  laquelle  la 
mer  Bétée  passe. 

Hernia  es  per  crebadura  de   la    tela   dita 
siphat. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  Qq. 
Hernie  est  par  ouverture  de  la  toile  dite  sipbat. 
asc.  cat.   Crebadura.  Esr.  port.  Quebradura. 
it.  Crepatura. 

5.  Ceebabtt,  v.  m.,  choc,  secousse. 

1        n'en  la  terra  tal  crebant 


CRE 

Qu'els  ucils  H  fes  del  cap  saillir. 

Pioman  de  Jaufre ,  fol.  36. 
11  en  donna  un  si  fort  choc  en  la  terre  qu'il  lui  fit 
sortir  les  yeux,  de  la  tête. 

6.  Crebei,  adj. ,  crevé,  éclaté. 

Fig.  Landema  tantost  co  l'alba  es  crebeia. 
Guillaume  de  Tldela. 
Le  lendemain  aussitôt  que  l'aube  est  crevée. 

anc.  fr.  Si  con  l'aube  sera  crevée. 

Pioman  du  Pienart ,  t.  I ,  p.  l3b". 

7.  Crebantar,  v.,  culbuter,  renverser. 

...  Di  qu'el  parlars  no  '1  cola 
Nuilla  ren  qu'ai  cor  crebant a 
De  pretz  us. 

A.  Daniel  :  Autet  e  bas. 
Dit  que  le  parler  ne  lui  glisse  nulle  cliose  qui  ren- 
verse dans  le  cœur  l'usage  du  mérite. 

Per  qn'el  bos  vassals  crebanta. 

G.  Adhemar  :  Lanquan. 
Par  quoi  le  bon  vassal  culbute. 

anc.  fr.  Lors  con  manda  c'ou  eseillast 

Maupertruis  et  tout  cravantast. 

Roman  du  Pienart,  t.  IV,  p.  297. 
La  cité  détruit  toute  et  craventa  les  murs  et 
les  forteresces  jusqnes  en  terre. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  289. 
Graud  partie  de  leurs   murs  estoient  tons 
cravantez  et  desrompuz. 

Monstrelet,  t.  I,  fol.  3i8. 

ANC    ESP. 

Fusso  mal  crebantado  diciendo  :  Ay  mesquino! 

Vida  de  san  Millau  ,  cop.  12  t. 
esp.  tort.   Quebrantar. 

8.  ESCREVANTAR  ,  EsCREBANTAR  ,  V.  ,   reH-j 

verser,  abattre. 

Los  siens  escrevantar  ,  mûrir. 
Pioman  de  Gérard  de  Piossillon,  fol.  y3. 
Renverser,  tuer  les  siens. 

Tost  veyretz  cesta  tor  del  tôt  escrebantar. 

Pioman  de  Fierabras  ,  v.  3364. 
Vous  verrez  bienl ôt  en tièrem en taba //recette  tour. 

Part.  pas.  Ëscrevahtat  l'a  mort  el  prat  erbut. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  8. 
Il  l'a  renversé  mort  sur  le  pré  berbu. 

anc.  fr.  Tant  que  la  bouche  li  soit  close 
Et  que  maie  mort  Xacravant. 

Roman  de  la  Rose,  v.  484 '- 
Lequel  vous  pourrait  tous  accraventer  et  cn- 
elorre  vostre  ruine  soubz  la  sienne. 

Œuvres  d'Alain  Chartier,  p.  \nq. 


CRE 

9.  Crebamostier,  s.  ni.  ,  ren verseur  de 
monastère,  terme  d'injure. 

Homicidi  e  lauzengier, 

Lengu'  a  logat , 'crebamostier. 

MarcABRUS  :  Pus  mos  coratge. 
Homicide  et  me'disant,  langue  à  louage  ,  renver- 
sent- de  monastère. 

CREIRE,  v.,  lat.  CREcfeaE,  croire. 
Mas  eras  crei  so  qu'an lan  nou  chezia. 

Arnaud  de  Marueil  :  Ancrnais  tan. 
Mais  maintenant  je  crois  ce  que  je  ne  croyais  pas 
autrefois. 
Si  m'en  voliatz  creire  fariatz  ne  vostre  pro. 

Philomena. 
Si  vous  m'en  vouliez  croire  vous  en  feriez  votre 
profit. 

El  popol  que  eu  ell  crezia. 

Trad.  de  l'Evang.  de  Nicodème. 
Le  peuple  qui  croyait  en  lui. 

Loc.  fig.  Qui  fai  son  pron  non  creza  sas  mans. 
Un  troubadour  anonyme,  Coblas  esparsas. 
Qui  fait  son  profit  ne  croie  ses  mains. 

Substcuitiv .  Mais  vueill  aver  jauzinien... 
Que  fol  creire  ses  jauzir. 
T.  de  Blacas  et  de  Rambaud  :  En  Raimbaut. 
J'aime   mieux  avoir  jouissance...  que  fol   croire 
sans  jouir. 

Part,  prés.  De  VII  ordres  sny  crezens. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvenssuy. 
Je  suis  croyant  de  sept  ordres. 

Subsc.        Esperansa  deïs  crezens. 

P.  DE  CoRBIAC  :  Domna  dels. 
Espe'rance  des  croyants. 
Part.  pas. 

Quar  houi  no  cre  autre  ni  es  cresutz. 

-  G.  Riquier  :  Fortz  guerra. 
Parce  qu'un  homme  n'en  croit  pas  un  autre  ni  n'est 
cru. 
Subst. 

Ab  tota  sa  compana  que  eron  de  sou  cp.ezut. 
Izaen  :  Diguas  me  tu. 
Avec  toute  sa  compagnie  qui  e'taient  de  sa  croyance. 
anc.  cat.  Creire.  esp.  Créer,  tort.  Crer.  it. 
Creclere. 

1.  Credo,  s.  m.,  credo. 

El  credo  que  feron  los  XII  apostois ,  don 
cascus  dels  apostois  y  pauset  lo  sieu  article. 
V.  et  Vert. ,  fol.  4. 
Le  credo  que  firent  les  douze  apôlres  ,  dont  chacun 
des  apôtres  y  posa  le  sien  article. 
cat.    esp.    PORT.   it.    Credo. 


CRE  5o9 

3.  Creansa,  s.  f. ,  croyance. 

Non  par  qu'aia  Lona  creansa. 

GiRaud  du  Lut.  :  Si  per  malvatz. 
Il  ne  paraît  qu'il  ait  bonne  croyance. 

4.  Credensa,  crezensa,  s./.,  croyance. 

Estai  donc  en  penedensa 
Et  aias  ferma  credensa. 

P.  Cardinal  :  Jhesum  Crist. 
Reste  donc  en  pénitence  et  aye  ferme  croyance. 

Articles  de  cresensa  de  la  sancta  trinitat. 

L'Arbre  de  Bataillas  ,  fol.  7. 
Articles  de  croyance  de  la  Sainte  Trinité'. 

—  Créance,  crédit,  emprunt. 

De  pagar  non  volgra  crezenza. 

Pioman  de  Flamenca,  fol.  4- 
11  ne  voudrait  pas  crédit  pour  payer. 

L'antr'  es  de  penre  presentiers 
Draps  o  deniers  a  crezenza, 
Mais  al  pagar  ser'  afrontiers. 

Folquet  de  Lunel  :  El  nom  de. 
L'autre  est  gracieux  pour  prendre  draps  ou  deniers 
à  crédit  j  mais  pour  payer  il  sera  effronté. 

ANC.    FR. 

Afin  d'éviter  toutes  erreurs  et  folles  crédences. 
Monstrelet,  t.  I,  fol.  178. 
Homme  de  foy  et  de  crédence.. 

Hist.  de  Gérard  de  Nevers,  Ie  part.,  p.  45. 
Mais  si  tu  veulx  avoir  à  nioy  crédence. 
J.  Boucuet,  Triomphe  de  François  I" ,  fol.  3o. 
anc.     cat.     Crezensa.    Esr.    Crcencia.    tort. 
Crenca.  it,  Credenza. 

5.  Credeire,  crezedor,  s.  m.,  croyant. 
Fi'sel  credeire  al  sang  sacrât. 

Epitajilie  du  comte  Bernard  j  Hist.  de  Lang., 
t.  I  ,.  pr.,  col.  83. 
Fidèle  croyant  au  sang  sacré. 

—  Lat.  creditor,  créancier. 

Escriptnra  la  cal  fe  îo  credeire. 

Trad.  du  Code  de  Justinien ,  fol.  29. 
Ecriture  que  le  créancier  fit. 

Per  aco  fan  jurai- 
Carias  li  crezedor. 

G.  Riquier  :  Si  m  fos  tan. 
Pour  cela  les  créanciers  font  jurer  les  actes. 

anc.  fr.  Que  disent  ces  gentils  croyeurs  des- 
quels il  est  question? 
lï.  Etienne,  Apol.  pour  Hérodote,  Disc.  prcl.  III. 
Le  créditeur  de  celui...  Car  aultres  créditeurs 
poroient  venir. 

Charte  de  Falcnciennes,  1 1 14  1  P-  4'°  ct  41  '  ■ 


5io 


CRE 


anc.   CAT.   anc.  esp.   Creedor.  tort.    Credor. 
it.  Creditore. 

6.  Acreire  ,  v. ,  accroire. 

No  fan  acreire  lauzengier 

G.  Rioi  ier  :  L'aulr'  ici-. 
Les  flatteurs  ne  font  pas  accroire. 

Part.  près,  subst. 

Ar  en  son  drut  son  acreent. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  6. 
Il  eut  en  son  ami  son  confident. 

Esr.  Acrecr. 

7.  Descreire,  descrezer,  v.,  mécroire, 
ne  pas  croire. 

Nî  Jbesu  Crist  descreire. 

Sordel  :  Sel  que. 
>i  mécroire  Je'sus-Clirist. 

Zo  que  vîssen  mei  oill 
Me  fera  descrezer  amor. 

Poxs  de  la  Garde  :  Totz  temps. 
L'amour  me  ferait  ne  pas  croire  ce  que  Tissent 
mes  veux. 

Part.  prés.  Fais  clergne,  rnessongier,  traidor, 
Perjnr,  lairo,  putanier,  descrezen. 
B.  Carbonel  :  Per  espassar. 
Faux  cierge' ,  mensonger,  traître  ,  parjure  ,  voleur, 
liLertin  ,  mécréant. 

Part.  pas.  Esser  non  pot  descrezutz. 

Pierre  d'Auvergne  :  Lauzat  sia. 
11  ne  peut  être  mécru. 

anc.fr.  Quanta  telles  choses,  il  y  a  danger  à 
trop  les  croire  et  à  trop  les  descroire. 
Amyot,  Trad.  de  Plutarque,  vie  de  Camille. 
M'estant  tout  nn  de  croire  ou  descroire  sa  loi. 
Du  Bartas  ,  p.  3i2. 

cat.  Descreurcr.  esp.  Descreer.  tort.  Descrer. 
it.  Discredere ,  scredere. 

8.  Descrezexsa  ,  s./.,  incrédulité,  chose 
incroyable. 

Gréa  m'es  a  dinar 
Quar  ang  tal  descrezenza 
Dir  ni  semenar. 
Germonde  de  Montpellier  :  Greu  m'es. 
Il  m'est  pe'nible  à  supporter  quand  j'entends  dire 
et  semer  une  telle  incrédulité. 

Grans  causa  es  d'auzir  c  sera  descp.ezerza 
Tôt  lo  mais  qu'es  en  lui. 

Guillaume  de  la  Tour  :  Du  sirventes. 
Tout  le  mal  qui  est  en  lui  est  grande  cliose  à  en- 
tendre et  sera  chose  incroyable. 


CRE 

E  repres  la  lnr  descrezenza  e  la  dareza  de 
lur  cor. 

Trad.  du  Nouv.  Test.,  S.  Marc  ,  c.  16. 

Et  il  blâma  leur  incrédulité  et  la  dureté'  de  leur 
cœur. 
esp.  Descredencia.  it.  Discredenza. 

g.  Excreire  ,  v. ,  accroire. 

Aquel  que  ho  fay  encreire  hi  pecca  mor- 
talment. 

La  nobla  Leyczon. 
Celui  qui  fait  accroire  cela  y  pèche  mortellement. 

10.  Incredulitat,  s.f. ,  lat.  increduh- 
T\Tem ,  incrédulité. 

La  lur  incredulitat  e  la  dureza  de  lur  cor. 

Hist.  abr.  de  la  Bible,  fol.  69. 
Leur  incrédulité  et  la  dureté  de  leur  cœur. 
cat.  Incredulitat.  esp.  Incredulidad.  port.  In- 
credulidade.  it.  Incredulita. 

11.  Mescreire,  v.  ,  mécroire,  ne  pas 
croire. 

Contra  la  gen  que  nostra  le!  mescre. 

P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Contre  la  gent  qui  mécroit  notre  loi. 
.Ta  nuls  hom  no  m  mescreya 
De  lauzor  que  m  n'auga  dir. 

Berenger  de  Palasol  :  Dona  la. 
Que  jamais   nul   homme   ne   me  mécroie   de  la 
louange  qu'il  m'en  entende  dire. 
Part.  prés.  Sobr'  els  Turcx  felos ,  mescrezens. 
Pons  de  Capdueil  :  En  honor. 
Sur  les  Turcs  fe'lons  ,  mécréants. 
Mescrezens  euves  Dieu  e  fais  ves  son  senhor. 

Sordel  :  Sol  que  m'afi. 
Mécroyant  envers  Dieu  et  faux  envers  son  seigneur. 
Subst.         Son  ja  tan  li  mescrezens 
Qu'a  penas  renha  dreitz  ni  fes. 

P.  Vidal  :  Baros  JLesus.  Var. 
Les  mécréants  sont  de'jà  si  nombreux  qu'à  peine 
règne  droit  ni  foi. 

Cttlll  d'un  MESCREZEN 

Que  sas  paraulas  ven. 

P.  Cardinal  :  Selh  jorn. 
Comme  d'un  incrédule  qui  vend  ses  paroles. 

Part.  pas.  Gels  per  que  Dieus  es  mescrezutz. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  I. 
Ceux  par  qui  Dieu  est  mécru. 

anc.  fr.  De  mile  rien  ne  vos  mescrei. 

Pioman  de  Rou  ,  v.  iSjoCj. 
Espèrent  ce  que  jà  est  advenu  et  mescroient 
ce  qui  leur  adviendra. 

OEuvres  d'Alain  Chartier,  p.  3/(2. 


CRE 

12.  Mescreant,  adj. ,  mécréant. 

Li  payau  mescreant. 

V.  de  S.  Honorât. 
Les  payens  mécréants. 
it.  Miscredente ,  scredente. 

i3.  Mescrezenza,  s.f.,  mécréance,  in- 
crédulité. 

Mes  en  mescrezenza. 

G.  Faidit  :  Lo  gens  cors. 
Mis  en  mécréance. 

Fctz  veair  sos  savîs  per  disputai-  a  Sydrac, 
et  coinensero  a  mostrar  lor  mescrezensas. 
Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  4- 

Il  fît  venir  ses  savants  pour  disputer  avec  Sydrac, 
et  ils  commencèrent  à  montrer  leurs  incrédulités. 

ANC.  fr.   Ke   l'un  d'els   n'ait  verz  l'altre  dote 
ne  mescréance. 

Roman  de  Jlou,  v.  2352. 
it.  Miscredenza. 

CRESCER.,  creisser,  v. ,  lat.  crescerc^ 
croître,  accroître,  augmenter. 
Apres,  Dieus,  quan  los  ac  formatz, 
Ditz  :  Creissetz  e  ranhiplicatz. 

Brev.  d'arnor,  fol.  56°. 
Après,  quand  il  les  eut  forme's,  Dieu  dit  :  Croissez 
et  multipliez. 

Fig.     De  fin.pretz,  d'aniîcx,  e  de  poder 
Creyssetz  totz  jorns. 

Giraud  de  Salign.vc  :  A  vos  cui. 
\ous  croissez  tous  les  jours  en  vrai  me'rite  ,  en 
amis  et  en  pouvoir. 

Vos  vesetz  be  lo  solelh,  (pie  es  planeta,  que 
creis  l'erba  et  noiris  lo  frnb. 

Liv.  de  Sydrac  ,  fol.  5^- 
Vous   voyez  Lien  le  soleil ,  qui  est  planète  ,  qui 
accroît  l'herne  et  nourrit  le  fruit. 

Fig.     El  lo  crec  e  Penrequi. 

V.  du  moine  de  Montaudon. 
Il  l'accrut  et  l'enrichit. 

—  Additionner. 

Crescer,  niultiplicar  e  iuermar  dividens. 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
additionner,  multiplier  et  amoindrir  en  divisant. 
Part.  prés. 

Anatz  creissen  e'1  rey  Jaime  mernian. 
Bertrand  de  Born  :  Un  sirventes. 
Vous  allez  croissant  et  le  roi  Jacques  diminuant. 
Part.  pas.  Non  pogia  passar  sens  ajuda  , 
Tant  era  l'aigua  creguda. 

V.  de  S.  Honorât. 


CRE 


5n 


Je  ne  pourrais  passer  sans  aide,    tant  l'eau  était 
augmentée. 
Fig.     ...  Tant  m'es  lo  desiriers  cregutz. 

G.  Riquieu  :  L'autr'  ier  troLci. 

...Tant  le  de'sir  m'est  accru. 

anc.  fr.  A  plusors  dona  terres  è  crut  lor  entez. 
Roman  de  Rou,  v.  4711- 
Bien  heureux  le   malheur  qui  croise  la  re- 
nommée. 
Desportes,  premières  OEiwres ,  p.  8o. 
Les  eaues  estoient  telement  cruttes  qu'il  ne 
peut  passer  la  rivière. 

Discipline  de  Clergie,  conte  10. 

cat.  Crexer.  isp.  fort.  Crecer.  it.  Crescere. 

•x.  Creys,  s.  m.,  croît,   crue,  accrois- 
sement. 

Donon  bestias  a  mieg  creys  que  non  podon 
morir,  coma  si  eron  de  fer,  e  si  moron  ,  els  ne 
emendo  autras  contravalens. 

V.  et  Vert.,  fol.  i.'|. 

Ils  donnent  des  bêtes  à  mi-crue  qui  ne  peuvent 
mourir,  comme  si  elles  e'taient  de  fer,  et  si  elles 
meurent,  ils  en  remplacent  d'autres  équivalentes. 

anc.  fr.  Mors  fait  laissier  usure  et  crois. 
Helinand  ,  Vers  sur  la  Mort. 

3.  Creguda,  s.  /.,  crue,    augmentation 
de  prix. 

Ton  gran  creguda  d'ayga  a  Monpeslîer. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  "j5. 
Il  fut  grande  crue  d'eau  à  Montpellier. 

La  creguda  de  la  sal,  ad  un  an  tant  sola- 
men. 
Tit.  de  ll\l!\.  Hist.  de  Languedoc ,  t.  IV,  pr.,c.  422. 

La  crue  du  sel  ,  pour  un  an  tant  seulement. 

cat.  Crescuda.  Esr.  Crecida. 

4.  Creyssho  ,  s.  f. ,  croissance. 

Et  encorporada  la  vianda  li  dona  creyssho 
e  noyriinen. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  j3. 

Et  la  viande  incorpore'e  lui  donne  croissance  et 
nourriture. 

5.  Creissensa,  s.f.,  lat.  crescentia  , 
croissance,  accroissement. 

Amies  Guillem ,  quan  lima  a  près  creissensa. 

T.  de  Blacas  et  de  Guillaume  :  Amies. 
Arai  Guillaume  ,  quand  la  lune  a  pris  croissance. 
Fig.     D'amor,  que  y  met  tal  creyssensa 
Que  d'als  non  ai  sovinensa. 

Rambaud  d'Orange  :  Un  vers  farai. 


5 i a  CRE 

De  l'amour  qui  y  met  tel  accroissement ,  que  je 
n'ai  souvenir  de  rien  autre  chose. 
cat.  Cre.vensa.  arc.  esp.  Crecencia.  tort.  Cre- 
cenca.  it.  Crescenza. 

(>.  Creisshement,  creycement,  s.  m.,  ac- 
croissement,    croissance,    augmenta- 
tion, amélioration. 
De  corporal  creysshemekt. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l4- 
De  croissance  corporelle. 
Per  r.REYCEMENT  de  merit. 
V.  de  Santa  F/ors,  Doat,  t.  CXXIII  ,  fol.  25/p 
Par  accroissement  de  me'rile. 
Loq liai  cii mi  conoissem  que  es...  grans  creis- 
semens  a  tota  la  vila. 

TU.  de  1248.  Doat,  t.  CXYI ,  fol.  16. 
Lequel  chemin  nous  connaissons  qu'il  est...  grande 
amélioration  pour  toute  la  ville. 
A  mi  platz  lor  cortezla  , 
Lor  creissemens  e  lor  joia. 

Rumond  de  Castelnau  :  Ges  sitôt. 
Me  plaît  leur  courtoisie ,  leur  accroissement  et 
leur  joie. 

Fig.     Darn  a  ton  cap  creissement  de  gracia. 
Trad.  de  Bide,  fol.  36. 
11  donnera  à  ton  chef  accroissement  de  grâce. 
A>-c.  fr.  Les  croissements  dss  vignes  et  la  conp- 
pure  cl's  sermens. 
I.air.  de  Premier  Faict  ,  trad.  de  la  Vieill. 
de  Cicéron ,  fol.  35. 
ASc.  cat.  Crexement.  esp.  Crecimiento .  port. 
Crecimento.  it.  Crescimento . 

7.     AcREISSER,  V.  ,    lat.     ACCRESCKRtf,     ac- 

croîlre,  augmenter. 
...A  nna  valen 
Certa  propriëtat 
Ab  sîngularitat 

Qrie  despendtn  acreis. 

G.  Riqlier  :  Pus  Dieus. 
Il  a  une  certaine  riche  proprie'té  avec  cette  singu- 
Inrile' qu'elle  accroît  en  dépensant. 

Xon  i  poiras  ackeisser  negnna  servitut. 

Trad.  du  Code  deJustinien,  fol.  l\o. 
Tu  n'v  poun-as  accroître  nulle  servitude. 

Part. pas.  Ab  aquo  que  i  es  acregct. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  35. 
Avec  ce  qui  v  est  accru. 
-,-■,-< .  fr.  Debte  acrute  en  son  mariage. 

Charte  de  Valenciennes ,  iii^.  p.  j 
c;r.   Acrecer.  tort.  Accrescer.  it.  Accrescerc. 


CRE 

8.  Acreissemen  ,  s.  m.,  accroissement , 
augmentation. 

Rose  es  acreissemeks  de  faoc,  e  grans  vianda 
es  acreissemeks  del  ventre. 

Trad.  de  Bede  ,  fol.  5.]. 
Le  hois  est  accroissement  du  feu ,   et  la   grande 
nourriture  est  accroissement  du  ventre. 
En  ACCREissE3iE>T  de...  dot. 

Tit.  de  i3o;.  Doat,  t.  CLXXVIII,  fol.  228. 
En  augmentation  de...  dot. 
esp.  Acrecimiento.  tort.  Accrecentamento.  it. 
Accrescimento. 

9.  Acreysedor,  s.  m.,  protecteur,  cu- 
rateur. 

Mas  es  sotz  defendedors  et  acreysedors  en- 
tro  al  avant  Huit  temps. 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Galates. 

Mais   il  est  sous  des  de'fenseurs  et  des   curateurs 
jusqu'au  temps  pre'de'termine'. 
it.  Accrescitore. 

10.  Descreisser,  v. ,  lat.  descrescer^, 
abaisser,  diminuer,  décroître. 

Fig.     Aital  cuiar  oescheis  e  I'autr'  enansa. 

AlUERI  DE  BELLINOI  :  IS'ull  hom  no. 
Un  tel  penser  abaisse  et  l'autre  élève. 

Dels  ries  vins  qui  Diens  descresca. 

Aleghet  ou  Marcabres  :  Bel  m'es. 
Des  riches  vivants  que  Dieu  abaisse. 
...  La  brnn'  aor'e  '1  freitz 
Que  descreitz 
Los  adreitz 
Auzeletz  de  chantai'. 

G.  Faidit  :  Per  l'esgar. 
...  Le  veut  gris  et  le  froid  qui  diminue  les  gentils 
oiselets  de  chanter. 

Part.  prés.  Car,  en  la  luua  descreissen, 
Fareiz  nn  autre  esperimen. 

Del'des  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Car  vous  ferez  une  autre  expérience ,  à   la  lune 
décroissante. 
cat.  Descrexer.  esp.  Descrecer.  it.  Discrescere. 

xi.  Dèscréis,  .<■.    m.,  décroît,  décrois- 

sement. 

...  Esser  non  pot  deserezutz 
Ni  ren  pus  aver  decreis. 

Pierpe  d'Auvergne  :  Lauzatz  sia. 
..Il  ne  peu!  rire  mécru  ni  avoir  dacroissement 
en  rien  de  plus. 
ANC.   FR. 

la  la  campagne  rroîst  par  le  descroist  des  eaux. 

Du  D  ART  AS  ,  p.  97. 


CRE 

12.    DeCREYSSHEMENT  ,    DECREYSHEMENT , 

s.  m.,  diminution,  décroissement. 

El  decreysshement  de  la  luna. 

I  mit  es  en  son  decreyshement. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  3o  el  n6. 
A  la  diminution  de  la  lune. 
La  lune  est  dans  son  décroissement. 

i3.  Encreisser,  v.,  accroître,  augmen- 
ter. 

Qne  parlar  dossaraens 
Assnauja  enemiex  inalvolens  - 
E'ncreys  amicx  . 

G.  Olivier  d'Arles  ,  Coulas  triadas. 
Que  le  parler  doucement  adoucit  ennemis  mal- 
veillants et  augmente  les  amis. 

No  val... 

Lo  siens  trobars  una  raba 

Contra  '1  rnieu  que  m'a  encrebut. 

Rambaud  d'Orange  :  Er  quan. 
Le  sien  trouver  ne  vaut  une  rave  en  comparaison 
du  mien  qui  m'a  accru. 

n.  Increscere. 

14.  Encrezensa ,  s.    /".,   excroissance, 
augmentation. 

No  joc  per  encrezensa, 
Car  del  joc  ai  trop  gran  melhurazo. 

T.  de  Fabre  et  de  Falconet  :  En  Falconet. 
Je  ne  joue  pour  augmentation,  car  j'ai  une  très 
grande  amélioration  du  jeu. 
anc.  fr.  L'amour  est  foible  à  sa  naissance, 

Mais  le  temps  lui  donne  accrois sance. 
Desportes  ,  premières  OEuvres,  p.  1  \!\. 
Et  son  fruit  trois  fois  l'an  prend  nouvelle 
accroissance. 

Rémi  Belleau  ,  1. 1 ,  p.  3oi. 

1 5.  Percreisser  ,   v. ,   accroître ,  aug- 
menter. 

Part.  pas.  Serps  menudas 

Que  ges  no  sion  percregodas. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  ectss. 
Serpents  menus  qui  ne  soient  point  accrus. 

anc.  fr.  Quant  il  fn  grans  et  parcréus. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  l55. 

Un  singe  cras  et  parcréu. 

Marie  de  France  ,  t.  II ,  p.  191. 

16.  Recreisser,  v.  ,  lat.   recrescer*?, 
repousser,  recroître. 

1. 


CRE  m.', 

Ram  rumput  d'aquest  aybre  no  recreysh 
jamay. 

Elue  de  las  propr.j  fol.  202. 
Rameau  rompu  de  cet  arbre  ne  repousse  jamais. 
anc.  cat.  Recrexer.  Esr.   port.   Recrecer.   n. 
Ricrescere. 

17.  Sobrecreisser,  v. ,  surcroître,  aug- 
menter. 

Si  a  vostr'  auzel  carn  sobrecreis. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Si  la  chair  surcroît  à  votre  oiseau. 

Car  la  nostra  fe  sobrecreis. 

Trad.  de  la  2<=  Êpîl.  de  S.  Paul  aux  Thess. 
Car  notre  foi  augmente. 

cat.  Sobrecrexer.  esp.  Sobrecrecer. 
CREMA,  s.f. ,  lat.  cremw,  suc. 

Rozina  es  la  crema  distillant  d'aybre  per 
suzor. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  22t. 

Résine  est  le  suc  distillant  d'arbre  par  transpi- 
ration. 

CREMA ,    cresma  ,  crisma  ,  s.f.,   lat. 
chrisma  ,  chrême ,  saint  chrême. 

Mal  démens  ton  payri  e  la  cresma  qne  y  mes. 

Izarn  :  Diguas  me  tu. 
Tu  déments  méchamment  ton  parrain  et  le  chrême 
qu'il  y  mit. 

Tro  la  crisma  li  pauzon  sus  el  fron. 
Bertrand  de  Born  :  Quan  la  novelha. 
Jusqu'à  ce  qu'ils  lui  placent  le  chrême  sur  le  front. 
Establit  mais  aquest  papa  que  la  crema  fos 
renovelada  cascun  an,  e  fos  consecrada  al  dia 
de  la  cena  e  que  la  vieilha  crema  fo  arssa. 

Cal.  dels  aposl.  de  Roma,  fol.  25. 
Ce  pape  établit  de  plus  que  le  chrême  fût  renou- 
velé chaque  année  ,  et  qu'il  fût  consacré  le  jour  de 
la  cène  ,  et  que  le  vieux  chrême  fût  brûlé. 

Loc.  Quar  sa  cresma  pert  qu'ilh  met,  e'1  lezer, 
Qui  filb  d'aze  bateja. 

Aimeri  de  Pegltlain  :  A  ley  de  fol. 
Car  celui  qui  baptise  fils  d'âne  perd  son  chrême 
qu'il  lui  met,  et  le  loisir. 

Par  ext.  —  Crème. 
Ja  bro  no  soanar 
Per  oli  ni  per  cresma. 

Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
3Ne  jamais  dédaigner  du  bouillon  pour   huile  et 
pour  crème. 
cat.  esp.  Crisma.  port.  Chrisma. 

■  65 


5i4  CRE 

■i.  Cresima  ,  s.f.,  chrême,  saint  chrême. 

La  cresima,  la  quai  al  présent  es...  sacra- 
méat  de  coniîrniatio. 

Doctrine  des  Vaudois. 

Le  suint  chrême,  lequel  est  présentement...  sa- 
crement de  confirmation. 
it.   Cresima. 

CREMAR,  v.,    lat.    cremar^,   brûler, 
consumer. 

Senher,  fuee  las  puesca  cremar. 

Le  moine  de  Montavdon  :  Autra  veti. 
Scisueur,  que  le  feu  puisse  les  brûler. 
Ences  cant  crema  els  carbos  ardens,  flayra 

snau. 

V.  et  Vert.,  fol.  88. 

L'encens,  quand  il  brûle  sur  les  charbons  ardents, 
répand  une  odeur  suave. 

Del  foc  d'Ifern  cremaran  veramen. 

P.  Cardinal  :  Totz  lo  nions. 
Véritablement  ils  brilleront  du  feu  d'enfer- 

Fig.    Tôt  lo  sang  li  crema  et  art. 

Deides  de  Prades  :  Auz.  cass. 
Tout  le  sang  lui  consume  et  brûle. 
Mielhs  es  esser  en  matrimoni  que  se  cremar  ; 
aquell  o  aquella  se  crema  que  cossent  a  peccat. 
V.  et  Vert.,  fol.  Ç;3. 

H  est  mieux  d'être  en  mariage  que  de  se  briller; 
celui-là  ou  celle-là  se  brûle  qui  consent  au  pe'clie'. 

Part. prés.  Candela  cbemast  tenc  en  man. 
V.  de  S.  Honorât. 
Il  tint  en  main  une  chandelle  brûlant. 

Fig.     Estas  pntas  ardens,  cremans. 

Marcabrls  :  Hueimais  dey. 
Ces  prostitue'es  ardentes ,  brûlantes. 
Part.  pas. 

May  s  quant  la  lbena  fon  consuruada  e  cremada. 
V.  de  S.  Honorât- 
Mais  quand  le  bois  fut  consume'  et  brûlé. 
anc.  fr.  Et  des  niortz  cremez  les  ombres 
Resveiller  des  antres  sombres. 
Lcc  de  la  Porte,  trad.  d'Horace,  Epod.  p.  157. 
ca.t.  Cremar.  esp.  Quemar.  tort.  Queimar. 

9..  Cremor  ,  cramor,  s.f ,  brûlure,  em- 
brasement. 

Lai  on  la  cremor  es 
Del  fuec  d'ifern. 

Raimond  Gxlcelm  :  A  penas  vau. 
Là  où  est  l'embrasement  du  feu  d'enfer. 


CRE 

Ostatz  nos  totz  de  guerra  e  de  cramor. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  107. 
Otez-nous  tous  de  guerre  et  d'embrasement. 
anc.  cat.  Cremor. 

3.  Cremadtjra,  s.f.,  brûlure. 
Iris  es  per  natnra 
Moût  bos  contra  cremadura. 

Brev.  d'amor,  fol.  5o. 
L'iris  est  par  sa  nature  très  bonne  contre  brûlure. 

CAT.  Cremadura.  esp.  Quemadura.  tort.  Quei- 
m  a  dur  a. 

l\.  Cremament,  s.  m.,  brûlure. 

Apres  lo  cremament. 

Cal.  dels  apost.  de  Pioma,  fol.  io5. 
Après  la  brûlure. 

ANC.  cat.  Cremament.  anc.  esp.  Quemamiento. 

CREMER,  v.,  craindre. 
Part.  pas.  D'aisso  c'ai  tant  duptat  e  crems 
Creis  ades. 

A.  Daniel  :  Amors  e  joi. 
Croît    toujours   de  ce  que   j'ai  tant   redouté   et 
craint. 

D'aquo  qu'ieu  mont  ai  crems. 

A.  Daniel  :  Autet  e  bas. 
De  ce  que  j'ai  beaucoup  craint. 

anc.  fr.  Com  cil  qui  cremoient  pardre  la  terre 
Ville-IIardouin  ,  p.  160. 
Le  diex  d'amors  onc  ne  cremut. 

Roman  de  la  R.ose,  v.  6o,l3. 
Très  grandement  nous  cremism.es. 

Monstrelet,  1. 1,  fol.  28. 

2.  Cremos,  adj. ,  craintif. 

Que  sacbo  esser  cremos,  segon  los  coman- 
dainens  de  Dieu...  Ab  los  ancians  entremes- 
cladamens  ,  que  sio  cremos  de  lor. 

Trad.  de  la  r'eg.  de  S.  Benoit ,  fui.  l3. 

Qu'ils  sachent  être  craintifs,  selon  les  comman- 
dements de  Dieu...  Pêle-mêle  avec  les  anciens  ,  qu'ils 
soient  craintifs  d'eux. 

3.  Cremosamen  ,  adv. ,  craintivement. 
Deu  plus  cremosamen  gardai-  los  comanda- 

raens  de  la  régla. 

Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoit  ,  fol.  35. 
Doit  garder  plus   craintivement   les   commande- 
ments de  la  règle. 

CREPCHA ,  crepia  ,  crupia  ,  s.f,  crèche. 
Voyez  Watcher  ;  Muratori ,  Diss.  33; 
Denina,  t.  III,  p.  3/j. 


CRE 

Per  angles  e  per  cretchas. 

Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Par  coins  et  par  crèches. 

Il  s'est  dit  spécialement  de  la  sainte 
crèche. 

En  la  crepia  lo  panseron. 

La  nobla  Lejczon. 
Ils  le  déposèrent  en  la  crèche. 
L'enfant  envolopat  en  draps  e  pausat  en  la 

CRUriA. 

Hist.  abr.  de  la  Bible ,  fol.  q.8. 
L'enfant  enveloppé  en  linges  et  posé  en  la  crèche. 

CRESP,  crisp,  adj. ,  lat.  crispîw,  crépu  , 
frisé. 

Lo  pel  ac  blon  ,  cresp  et  unilat. 

Roman  de  Flamenca,  fol.  28. 
Il  eut  la  chevelure  Monde,  crépue  et  ondoyante. 

Las  fuelhas....  so  mai  crispas  et  spinosas. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  2l4- 
Les  feuilles sont  plus  crépues  et  épineuses. 

L'nns  avia  lo  cap  cresp. 

V.  de  S.  Honorai. 
L'un  avait  la  tête  crépue. 
cat.  Cresp.  esp.  port.  it.  Crespo. 

1.  Crespel,  adj.,  crépu. 

En  colors  nègres ,  en  pels  crespels. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  168. 
Noirs  en  couleurs  ,  crépus  en  chevelure. 

3.  Crespina,   s.  f.  ,    crépine,  sorte  de 
parure. 

La  plus  bella  reyna  que  anc  portes  crespina. 
V.  de  S.  Honorât. 
La  plus  helle  reine  qui  onques  portât  crépine. 

anc.  fr.  Il  contraignoit  les  jeunes  garçons  à 

porter  cheveux  longs  comme  filles  et  des 

crispines  et  autres  affiquets  d'or  par-dessus. 

Amïot,  trad.  de  Plularque.  Mor.,  t.  IV,  p.  198. 

4-  Cresp ar,  v. ,  lat.  crispar*?,   crêper, 

friser. 
Parc.  pas.  Frayshe,  las  fuelhas  del  campestre 
son  mai  crespadas. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  207. 
Fiêne,  les  feuilles  du  champêtre  sont  ]>hisfrisée$. 
cat.  anc.  esp.  Crespar.  it.  Crispare. 

CRESTA,  s.f.,  lat.  crista,  crête. 


CRI 


5i5 


Cresta  porta  per  corona. 

Elue,  de  las  propr. ,  fol.  îdjt). 
Porte  une  crête  pour  couronne. 
cat.  esp.  Cresta.  port.  it.  Crisla. 

2.  Cristal,  s.  m.,  crête,  hauteur. 

Nos  cobrarem  Belcaire  e'1  castel  e  '1  cristal. 

Guillaume  de  Tudela. 
Nous   recouvrerons  Beaucaire  et   le  château  et  la 
hauteur. 

anc.  fr.  Sor  le  mur  montent  as  creteals 
Tuit  li  borjois  de  la  cité. 

Roman  de  Partonopeus,  l.  II  ,  p.  l5ç). 

CRIBELLAR ,  v. ,  du  lat.  cribella^/w, 
cribler,  agiter. 

Que  crtbelles  aquel  cum  album  de  huon. 
Part.  pas.  Tots  sian  trissatz  e  cribellatz. 
Trad.  d'Albucasis,  fol.  57. 
Que  lu  agiles  celui-là  avec  hlanc  d'œuf. 
Que  tous  soient  piles  et  criblés. 
anc.  cat.  Crivelar.  esp.  Cribar.  port.  Crivar. 
it.  Crivellare. 

CRIDAR,  v.,  lat.  qk/ritar^  crier,  chan- 
ter, appeler,  proclamer. 

Cant  los  auziro  aissi  cridar  ni  plorar,  près 
lor  ne  pielat. 

Philomena. 
Quand  ils  les  ouïrent  ainsi  crier  et  pleurer,  il  leur 
en  prit  pitié. 

Mon  paire  me  crida. 
Un  troubadour  anonyme  :  Per  amor. 
Mon  père  m'appelle. 

Dona  grazida , 
Quecx  laus'  e  crida 
Vostra  valor. 
Rambaud  de  VaqueirAS  :  Kalenda. 
Aimahle   dame,  chacun  loue  et  proclame  votre 
me'rite. 

Loc.       Qui  que  s'en  crit  ni  en  braîa. 

Arnaud  de  Marueil  :  Rasos  es. 
Qui  que  ce  soit  qui  en  crie  et  en  hraille. 
Cridan  misericordia. 

V.  de  S.  Honorât. 
Us  crient  miséricorde. 

Subst.    Tro  que  l'autre,  ab  lo  cridar 
De  lor  votz,  lo  levon  sus. 

Richard  de  Barbezieux  :  Atressi  cum. 
Jusqu'à  ce  que  les  autres ,  avec  le  crier  de  leur 
voix. ,  le  fassent  lever. 
Part .  prés,  substantif. 

Granz  vetinz  de  colps  e  de  cridanz. 
B.  Calvo  :  En  lime  de. 


5i6 


CRI 


Grands  retentissements  de  coups  et  de  criants. 
anc.  fr.  Roger  le  sire  du  cbastel  estoit  criez 
de  desrober  les  pèlerins. 

JOINVILLE,  p.   27. 

Alors  d'un  vol  audacieux 
Criant  ta  louange  immortelle, 
Je  voleray  jnsqnes  aux  cieux. 
Œuvres  dé  Du  Bellay,  fol.  23i. 
Que  le  marcïuet  en  a  esté  crict. 

Charte  de  Valenciennes,  11 14,  p.  4°7- 
cat.  anc.  Esr.  Cridar.  Esr.  mod.  port.  Gritar. 
it.  Gridare. 

2.  Crizaillar,  t>.,  criailler. 

...   Ses  CRIZAILLAR. 

Decdes  de  Prades  ,  Poème  sur  les  Vertus. 
Saiiï  criailler. 

3.  Crit,  .?.  m. ,  cri,  exclamation. 

Bel  m'es  lo  retins  e  '1  critz 
Dels  arinatz. 

B.  Calvo  :  En  luec  de. 
Beau  m'est  le  bruit  et  le  cri  des  guerriers. 
Vengxon  sas  donzelas  al  crit  et  demande- 
ront :  Qu'es  aisso? 

V.  de  Pierre  Vidal. 
Ses  damoiselles  vinrent  au  cri  et  demandèrent  : 
Qu'est  ceci? 
anc.  fr.  Li  rois  Nobles  au  crit  s'esveille. 

Roman  du  Renart,  t.  IV,  p.  194. 
Après  que  les crits  furent  faits  de  parle  roy. 
Monstrelet,  t.  1 ,  fol.  219. 
cat.  Crit.  esp.  port.  Grito.  it.  Grido. 

1\.  Crida,  s./.,  cri,  clameur,  bruit,  re- 
nommée. 

Auzit  la  crida. 

Philomena. 
Il  entendit  le  cri. 

Amors,  morta  es  vostra  crida. 

Deudes  de  Prades  :  Ben  deu. 
Amour,  votre  renommée  est  morte. 

—  Criée,  publication. 

Las  cridas  que  s  faran  a  exequcio  de  juris- 
dictio. 

Tit.  du  xme  siec.  Doat  ,  t.  CXVIII ,  fol.  3g. 
Les  criées  qui  se  feront  en  exécution  de  jugement. 

ANC.    FR. 

Le  coq  annonce-jour  avoit  ja  faict  sa  crie. 
De  Lal'DL'N,  Franciade,  p.  3l3. 
cat.  Crida.  anc.   esp.  Grida.  esp.  mod.  tort. 
fhita.  it.  Grida. 

■ —  Crieur. 


CRI 

Las  cridas  anavan  cridan. 

Passio  de  Maria. 
Les  crieurs  allaient  criant. 
ANC.  cat.   Crida. 

5.  Cridor,  s.  f. ,   cri,  clameur,  bruit, 
bruissement. 

Cant  !o  paires  autz  la  cridor  , 
En  son  cor  ac  mortal  dolor... 
La  terra  retentis  e  l'ayres  de  cridor. 
V.  de  S.  Honorât. 
Quand  le  père  entendit  la  clameur,  il  eut  mortelle- 
douleur  dans  son  cœur... 

La  terre  retentit  ainsi  que  l'air  du  bruissement. 

6.  Cridamen,  s.  m.,  cri,  clameur. 

Lo  cridamen  qu'cl  popol  fasia. 
Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  14. 
La  clameur  que  le  peuple  faisait. 

7.  Cridada,  s.  f. ,  cri,  clameur. 
Mot  fo  sobriers  l'asaut  e  fera  la  cridada 

Piu/nan  de  Fierai/ras,  v.  4400- 
L'assaut  fut  très  rude  et  la  clameur  farouche. 

8.  Cridoria  ,   s.  f. ,   criaillerie  ,    tinta- 
marre. 

Es  appelât  nausa  e  cridoria. 

Trad.  de  Bide,  fol.  43- 
Est  appelé'  noise  et  criaillerie. 
anc.  fr.     De  joie  ot  là  tel  crierie , 

Cou  n'i  oist  pas  Dieu  tonnant. 
Roman  du  Pienart ,  t.  IV,  p.  217. 
Y  avoit  grand  cryerie  et  resjouyssement  de 
peuple. 

Monstrelet,  t.  III ,  fol.  24. 
esp.  Griteria.  port.  Gritaria. 

g.   Cridaire,    cridador,   s.    m.,   senti- 
nelle, crieur. 

Quan  s'aizina  '1  cridaire. 

Pierre  d'Auvergne  :  Gent  es  eu. 
Quand  la  sentinelle  s'apprête. 

Adj.  — Braillard,  criailleur. 

E  non  sia  cridaire. 

Trad.  de  la  règle  de  S.  Benoît ,  fol.  1 1 . 
Et  qu'il  ne  soit  pas  criailleur. 

Si  vostre  auzel  es  trop  cridaire. 

Decdes  de  Prades  ,  Auz-  cass. 
Si  votre  oiseau  est  trop  criailleur. 
Mas  er  volon  ricx  fols  e  cridadors. 

G.  de  Montagnagout  :  Qui  vol. 
Mais    maintenant   ils  veulent  les  riches    fous  et 
braillards. 


CRI 

anc.  fr.       Li  crieries  crie  le  ban. 

Roman  de  Perceval ,  Gl.  sur  Joinville  ,  fol.  9. 
cat.  Cridayre ,  cridadore.  Esr.  port.  Gritador. 

it.  Gridatore. 

10.  Cridiu,  adj.,  criaillcur,  criard. 

Douzela  cridiva 
Non  es  fort  agradiva. 
Amanieu  des  Escas  :  En  aqucl  mes. 
Damoiselle  criarde  n'est  pas  fort  agre'able. 

1  1.  EscRimR  ,  v.,  appeler,  crier,  écrier. 

Raubadors los  escridan. 

V.  de  S.  Honorât. 
Ils  les  appellent  voleurs. 
Escriden  lor  essenhas  tnb  a  un  clas. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  5^. 
Ils  Client  leurs  enseignes  tous  par  un  cri. 
Tal  n'EscRiDA 
Cui  ges  non  vai  tan  be. 

A.  Daniel  :  Quan  chai  la. 
Tel  en  crie  à  qui  cela  ne  va  pas  si  bien. 
En  auta  votz  escrida  :  Anem  los  escarrar. 
Guillaume  de  Tudela. 
Il  s'écrie  à  haute  voix  :  Allons  les  détruire. 
anc.  fr.  Le  Ion  virent,  si  Yescrièrent. 

Marie  de  France,  t.  II ,  p.  377. 
Le  dieu  des  eaux  me  veit  et  m'escria. 

C.  MAROT.t.  IV,  p.  86. 
it.  Sgridare. 

12.  Escridalar,  v.,  brailler,  criailler. 

Mas  ieu  ,  qui  qu'EscRiDALH  , 
No  m  uiueu. 

Giraud  de  Borneil  :  Jois  e  chans. 
Mais  je  ne  me  meus ,  qui  que  ce  soit  qui  criaille. 

i3.  Escridamen,  s.  m.,  cri ,  criaillerie. 

Menassas  ab  alqun  escridamen. 

Leys  d'amors,  fol.  102. 
Menaces  avec  aucune  criaillerie. 

CRIM ,   s.    m.,    lat.    crim<?«,    crime, 

péché. 

Que  no  sia  del  crim  teebitz. 

MarcABRLS  :  Pus  mos  coratge. 
Qu'il  ne  soit  pas  entaché  du  crime. 
Quan  ve  que  siei  fag  inenut 
Intran  en  crim  et  eu  brut. 

H.  de  Saint-Cyr  :  Longamens. 
Quand  cils  voit  que  ses  petites  actions  deviennent 
crime  et  sont  divulguées. 
hoc.  Si  el  senbors  es  accusatz  de  falsa  inoneda 

O   de  CRIM    DE  MAJESTAT. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  28. 


CRI 


5i7 

Si  le  seigneur  est  accusé  de  fausse  monnaie  ou  de 
crime  de  lèse-majesté. 

anc  fr.  Pour  quelque  crim  ou  excès,  se  le  crim 
n'est  capital. 

Ord.  des  R.  de  Fr. ,  ï3"]i,  t.  V,  p.  706. 
cat.  Crim.  esp.  Crimen.  port.  Crime,  it.  Cri- 
mine. 

1.  Criminal,  adj. ,  lat.  criminaIw,  cri- 
minel. 

Nostres  clergues  solion  dire 
Que  raubar  antruis  ostals 
lira  peccatz  criminals. 

P.  Cardinal  :  L'afar  del  comte. 
ISos  clercs  avaient  coutume  de  dire  que  c'était  péché 
criminel  que  de  dérober  les  habitations  d'autrui. 
Peccat  fat  criminal 
Ma  belba  domna,  car  no  ru  socor. 

P.  Vidal  :  Si  col  paubres. 
Ma  belle  dame   fait  une  faute  criminelle ,  parce 
qu'elle  ne  me  secourt  pas. 

Las  causas  que  occurreran  en  aquest  pays, 
tant  civils  que  criminals. 

Statuts  de  Provence.  Julien  ,  t.  I ,  p.  58. 
Les  causes  qui  adviendront  en  ce  pays  ,  tant  ci- 
viles que  criminelles. 
anc.  fr.  A  faire  criminal  péebié. 

13.  de  Sainte-Maure  ,  Clir.  de  Norm.,  fol.  i58. 
cat.  esp.  port.  Criminal.  it.  Criminelle. 

3.  Criminalmen,  aih>.  ,  criminellement. 

Criminalmen  esser  condempnatz. 

Statuts  de  Montpellier  de  1258. 
Etre  condamné  criminellement. 
cat.   Criminalmcnt.   esp.  tort.  it.   Criminal- 
mente. 

/,.  Criminos  ,  adj.,  lat.  criminosmi,  cou- 
pable, criminel. 
S'es  home  que  sia  criminos. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  248. 
S'il  est  homme  qui  soit  coupable. 
Que  agues  cornes  forfag  criminos. 

Tit.  de  1287.  Do\t,  t.  CXVI ,  fol.  80. 
Qui  eut  commis  forfait  criminel. 
cat.  Criminos.  Esr.  port.  it.  Criminoso. 

5.  Criminayre,  s.  m.,  criminel,  auteur 

de  crimes. 

En  grec  diable  vol  dire  criminayre,  et  el 
istiga  borne  a  cri  m  s. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12. 

En  grec  diable  veut  dire  auteur  de  crimes,  et  il 
insligue  l'homme  à  crimes. 


i8 


CRI 


6.  Encrimar  ,  v.,  accuser,  inculper. 

Per  qu'ie  'ls  encrim 
De  part  bonor. 

G.  de  Montagnagout  :  Bel  m'es. 
C'est  pourquoi  je  les  accuse  de  par  l'honneur. 
Ben  sap  far  paisser  erba  vert 
Femna  qn'el  ruarit  ENCnrMA. 

Pierre  d'Auvergne  :  Abans  qu'il. 
La  femme  qui  accusele  mari  sait  bien  faire  paître 
l'herbe  verte. 

7.  Desencrimar ,  v.  ,  disculper. 

Jamais  no  s  cug  que  s  desencrim. 

G.  de  Montagnagout  :  Bel  m'es. 
Qu'il  ne  pense  pas  que  jamais  il  se  disculpe. 

8.  Encriminar,  incriminar  ,  v. ,  incri- 
miner, accuser. 

Part.  pas.  De  que  son  incriminatz. 

Statuts  de  Provence,  Masse,  p.  169. 
Dont  ils  sont  incriminés. 
Aquestfo  encriminatz  de  la  mort  de"Vigili. 

Cat.  dels  upost.  de  Roma,  fol.  71. 
Celui-là  fut  accusé  de  la  mort  de  Vigile. 

cat.  Encriminar. 

CRIN,  s.  m.  et/.,  lat.  crinw,  cheve- 
lure ,  cheveu ,  crinière. 

La  vostra  belha  sanra  cris. 

Arnaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
La  votre  belle  blonde  chevelure. 
Perdet  los  cris  de  son  cap  en  que  era  la 
forsa  de  son  cors. 

V.  et  Vert.,  fol.  72. 
11  perdit  les  cheveux  de  sa  tête  en  quoi  était  la  force 
de  son  corps. 

Si  gloiieia  en  sa  cri. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2^6. 
Elle  se  glorifie  en  sa  crinière. 

Fig.     Claus  de  bon  pretz  e  crinz  d'onor. 

Akxaud  de  Marueil  :  Dona  genser. 
Clef  de  bon  mérite  et  chevelure  d'honneur. 

anc.  fr.  De  Poncet  à  la  crine  bloie. 

Roman  du  Pienart ,  t.  II ,  p.  120. 

Quaut  de  ses  crins  le  depela. 

Piomande  la  R.ose,  v.  16887. 

Que  le  lvou  s'esmeut,  tout  son  crin  se  hérisse. 
Du  Bartas  ,  p.  275. 

cat.  Esr.  Crin.  port.  Crina.  rr.  Crine. 
2.  Gren  ,  v.  m. ,  poil,  moustache. 


CRI 

E  donzel  barbât  ab  gren. 
Le  moine  de  Montaudon  :  Be  m'enueia. 
Et  damoiseau  barbu  avec  moustache. 

3.      GRENO  ,      GRIGNO   ,     GRINO   ,     S.      m., 

moustache. 

Tiran  lut  pels  e  Inr  grenons. 

V.  de  S.  Honorât. 
Arrachent  leurs  cheveux  et  leurs  moustaches. 
E  G.  se  sori  sotz  son  greno. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  77. 
Et  Gérard  se  sourit  sous  sa  moustache. 
Quant  ieu  vi  vengut  l'enuîos 
Qui  a  grant  onglas  e  lonc  grignos. 
Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvernhe. 
Quand  je  vis  venu  l'ennuyeux  qui  a  grands  ongles 
et  longue  moustache. 

E  los  grinons  Ions  e  canutz. 
E  'ls  grenons  loncs  sobre  la  boca. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  56  et  16. 
Et  les  moustaches  longues  et  blanches. 
Et  les  moustaches  longues  sur  la  bouche. 
anc.  fis.  Si  H  conpa  la  barbe  à  touz  les  grenons. 
Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  III ,  p.  277. 
Si  n'avoit  barbe  ne  grenon 
Se  petiz  peus  folages  non. 

Pioman  de  la  Rose,  v.  821. 

ANC    ESP. 

Onde  juraron  todos  sobre  los  sus  grinones... 
Corrien  las  vivas  lagrimas  per  medio  los  grin- 
nones. 
Poema  de  Alexandro,  cop.  io52  et  2036. 

4.  Crinut,  crinit,  ad/.,  lat.  crinittw, 
chevelu. 

De  Sampsou  lo  crinot  que  venquet  en  ferens 
Ab  una  ganta  d'aze  M  pages... 

P.  de  Corbiac  :  El  nom  de. 
De  Samson  le  chevelu  qui  vainquit  mille  payens 
en  frappant  avec  une  mâchoire  d'âne. 
Fig.  Semlant    ad    estela    tota    eflammada  et 

CRIKIDA. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  118. 
Semblant  à  une  étoile  tout  enflammée  et  chevelue. 
ANC.  FR. 

A  II  mille  homes  sor  les  destriers  crenus. 
Roman  de  Gérard  de  Vienne.  Bekker,  v.  35. 
esp.  tort.  it.  Crinito. 

CRISTAL  ,  s.  m.,  lat.  crystal/w//*,  cris- 
tal, verre. 

Dens  plus  blancas  que  cristals. 

Hugues  deSaint-Cyr  :  Servit  aurai. 
Dents  plu-  blanches  qur  cristal 


CRI 

Si  quo  '1  solelh  per  freg  cristal  si  lansa 
De  ta!  esfors  qu'outra  'a  nays  fuocs  ardens. 
Peyrols  :  Tug  miey  cossir. 
Comme  le  soleil  se  lance  à  travers  le  froid  cristal, 
de  tel  effort  qu'au-delà  en  naît  un  feu  ardent. 

Fig.     Quan  vi  las  denz  de  cristall. 

Bertrand  de  Born  :  Ges  de  disnar. 
Quand  je  vis  les  dents  de  cristal. 

Loc.       Torna  sos  safirs  cristals. 

Hugues  de  Saint-Cyr  :  Estât  ai. 
Son  saphir  devient  cristal. 
cat.  Cristall.  esp.  tort.  Cristal,  it.  Cristallo. 

i.  Cristallin,   adj.,  lat.  crystallinhj.-, 
cristallin,  clair,  transparent  comme  le 
cristal. 
Cristaixi,  car  es  a  semblansa  de  crestalh. 

Colloque  de  l'empereur  et  de  l'enfant. 
Cristallin  ,  car  il  est  à  ressemblance  du  cristal. 
Fig.  Cel  CRISTALLI. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  106. 
Ciel  de  cristal. 

—  Il  se  dit  de  l'une  des  trois  humeurs 
de  l'œil. 
No  pot  veyre  ses  harnor  cristallina. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  27. 
Ne  peut  voir  sans  humeur  cristalline. 
cat.  Cristalli.  esp.  port.  it.  Cristailino. 

3.  Cristalloydes  ,  s.  m.,  cristalloïde. 

Ad  aysso  que  la  vizio  sia ,  es  necessaria  la 
huinor....  pels  phizicias  cristaixoydes  apelada. 
Elue,  de  las  propr.,  fol.  i/J. 

Afin  que  la  vue  soit ,  l'humeur —  appele'e  cristal- 
loïde par  les  médecins  est  nécessaire. 
it.  Cristalloide . 


lat.    chrysolit/w.? , 


CRIZOLIT,  s.  f. 
chrysolite. 
Lo  "VII  crizolis  ,  lo  VIII  berils. 

Trad.  de  l'Apocalypse  de  S.  Jean  ,  c.  21. 
Le  septième  chrysolite ,  le  huitième  he'ryl. 
Crisolit  es....  cam  aur  luzent  e  cum  focsin- 

tillant. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  186. 
Chrysolite  est....  luisant  comme  or  et  scintillant 
comme  feu. 

cat.  Crisolite.  esp.  Crisolito.  port.  Chrysolito. 
it.  Crisolito. 

CRIZOPASSI,  s./,  chrysoprase. 

Lo  IX  stopacis,  lo  X  crizopassis. 

Trad.  de  l'Apocalypse  de  S.  Jean  ,  cli.  21. 


CRO  5 19 

Le  neuvième  topaze  ,  le  dixième  chrysoprase. 
Crizopassi  de  nucb  cum  foc  es  resplendent 
et  de  jorn  pert  sa  fulgor. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  186. 
Chrysoprase  est  resplendissante  de  nuit  comme 
feu  et  de  jour  perd  son  e'clat. 

esp.  Crisprasio.  port.  Chrysopraso.  it.  Criso- 
pazio. 

CROC,  s.  m.,  croc,  crochet. 

Voyez  Wachter,  Gloss.  german.,  v°. 

Krucre  ;  Denina,  t.  II,  p.  62. 

Ieu  ai  arbalesta  e  croc. 

Durand  tailleur  :  En  talent. 
J'ai  arbalète  et  croc. 

Ab  estrieup  t'auria  ops  crocs. 

G.  Adhemar  :  Be  fora. 
Avec  l'e'trier  un  croc  te  serait  nécessaire. 

Loc.         Un  rossinier,  nas  de  croc. 

T.  de  G.  Rainols  et  de  Magret  :  Maigret. 
Un  meneur  de  roussins  ,  nez  de  croc. 

anc.  fr.  Une  arbalestre  avecqaes  son  engin 
appelé  croc ,  à  quoy  se  bandoit  ladite  ar- 
balestre. 
Lelt.  de  rein.,  \l\'](\.  Carfentier  ,  t.  I,  col.  1205, 

anc.  cat.  Croc.  it.  Crocco. 

CROCUT,  adj.,  crochu,  recourbé. 

Gans  e  sentura... 
Ab  frontal  crocut. 

G.  d'Autpoul  :  L'autr'  ier. 
Gants  et  ceinture...  avec  frontal  recourbé. 

1.  Crocares,  adj. ,  à  croc. 
Arbaletas  crocaressas. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  1^9. 
Arbalètes  à  croc. 

3.  Crossa,  s.f.,  crosse. 

Mais  non  portara  anel  ni  crossa  ni  corona. 
Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Vergoisna. 
Il  ne  portera  plus  anneau  ni  crosse  ni  couronne, 

Avesques  et  abbatz  portanz  crossas. 
Philojiena. 
Evêques  et  abbe's  portant  crosses. 

A  tortz  ten  crossa  ni  anel. 

G.  de  Berguedan  :  Mai  o  fe. 
Il  tient  injustement  crosse  et  anneau. 

cat.  Crossa.  anc.  esp.  Croza. 

CROI,  adj.,  lâche,  vil,  honteux,  mau- 
vais. 


5  30 


CRO 


Croi  lauzengier 


Son  d'amor  guerrier. 

G.  Faidit  :  Ab  cossirior. 
Les  viU  médis.inls  sont  ennemis  de  l'amour. 

Estai  eulre  croya  gent. 

Le  moine  de  Montaidon  :  Amicx. 
Etre  parmi  gent  lâche. 
Fig.         Euueia  m  comcnsamens 

Malvatz  e  crois  definimens. 

Le  moine  de  Montaudon  :  Amicx. 
Un  mauvais  commencement  m'ennuie  ainsi  qu'une 
honteuse  fin. 
Subst. 
Mos  mestlers  es  qn'ieu  dei  iaazar  los  pros 
E  dey  blasmar  los  croys  adreitament. 

GrANET  :  Comte  Karle. 
Mon  me'tier  est  que  je  dois  louer  les  preux,  et  je 
dois  blâmer  justement  les  lâches. 

Qui  croy  sert  croy  gazardon  aten. 

Durand  de  Cakpentras  :  Un  sirventes. 
Qui  sert  un   mauvais   attend   mauvaise  récom- 
pense. 
anc.  cat.  Croi. 

CROILLE,  s.  m.,  berceau. 

L'autr'  ier  trobei  tras  nn  fogier 
Un  croilxe  ab  dos  enfans  mes 
En  un  leit. 

Garins  d'Apchier  :  Veillz  comunal. 
Je  trouvai  l'autre  jour  derrière  un  foyer  un  ber- 
ceau avec  deux  enfants  mis  dans  un  lit. 

2.    Gorbel,   s.   m.,   lat.    corbzV  ,  cor- 
beille. 
Gorbels  aguest  de  releu. 

Trad.  du  N.  Test.,  S.  Marc,  ch.  8. 
Vous  eûtes  des  corbeilles  de  relief. 

CROLLAR  ,    crotlar  ,    v.  ,    remuer  , 
branler. 

La  mayo  comenset  a  crotlar  fort  et  a  treraolar. 
Pioman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  23. 
La  maison  commença  à  branler  fort  et  à  trembler. 

Can  l'entendet ,  Karles  si  a  so  cap  crolxat. 

Roman  de  Fierabras,  v.  65 1. 
Charles,  quand  il  l'entendit,  assurément  a  branle 
son  chef. 

Mas  la  bestia  no  fes  parven 
Qu'el  vis,  ni  anc  sol  no  s  crolit. 
Roman  de  Jaufre,  fol.  3. 
Mais  la  bétc  ne   fit  semblant  qu'elle  le   vit ,  ni 
oneques  seulement  ne  se  remua. 

Fig.     Ferm  se  valors  et  vertatz 


CRO 

De  que  ja  crolaya  us  grans  pans. 

Gikaud  de  Borneil  :  Era  quan. 
Que  valeur  et  ve'rite',    dont   déjà  un  grand   pan 
croulait,  se  raffermisse. 

Part.  prés.  Mas  pueis  lo  deu  bom  far  sezer 
En  tal  perga  que  s'an  crotlan. 
Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Mais  puis  on  doit  le  faire  placer  sur  telle  perche 
qui  s'en  aille  branlant. 

anc.  fr.  Li  Rois  croie  le  cbef... 

Sa  gent  fait  la  tiere  croller 
E  lor  armes  re.sclarcir  l'air. 

Roman  du  Renart ,  t.  III ,  p.  1^5,  et  t.  IV,  p.  lfâ. 

Nus  ne  fu  puis  si  hardiz  qui  s'osast  croller 
contre  l'empereor. 

Rec.  des  Hist.  de  Fr.,  t.  VI ,  p.  ll\\. 
Il  les  change,  remue  et  crolle. 

OEucres  d'Alain  Chartier,  p.  65^- 
anc.  cat.  Crollar.  it.  Crollaro. 

i.  CrossaRj-v. ,  remuer,  secouer. 

Crossan  cap  per  far  cuiar 

Per  tal  c'om  no  '1s  puesca  proar, 

Si  s'en  volian  escondir. 

Nat  de  Mons  :  Al  bon  rey. 
Ils  secouent  la  tête  pour  faire  croire  par  cela  qu'on 
ne  les  puisse  éprouver,  s'ils  s'en  voulaient  excuser. 

CRONICA,  s.  f.,  lat.  chroiïica  ,  chro- 
nique. 
So  retrai  la  cronxca  que  nos  laisset  Tnrpin. 

F~.  de  S.  Honorai. 
La  chronique  que  nous   laissa  Turpin  rapporte 
cela. 

En  diversas  cronicas  del  temps. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma  ,  fol.  i. 
En  diverses  chroniques  du  temps. 
cat.  esp.  Cronica.  port.  Chronica.  it.   Cro- 
it ica. 

1.  Cronographia,  S.  f.,  lat.  CHRONOGRA- 
phia,  chronographie. 
Entendi,  en  aqnest  libre,  segre  cronogra- 
phia, so  es  assaber  summariamen  las  diebas 
istorias. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  2. 
J'entends  ,  en  ce  livre  ,  suivre  la  chronographie  , 
c'est  à  savoir  sommairement  lesdites  histoires. 

cat.  esp.  port.  Cronografia. 

CROPA ,  s.  f.,  croupe. 


CRO 

La  carn  e  la  cropa  lhi  rompon. 
Sus  la  cropa. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  107  et  116- 
Lui  brisent  la  chair  et  la  croupe. 
Sur  la  croupe. 
cat.  Gropa.  Esr.  Grupa.  port.  Garuppa.  it. 
Groppa. 

2.  Cropiera  ,  s.f.,  croupière. 

E  I  testiera  e  cropiera  de  caval. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  1^9. 
Et.  une  têtière  et  croupière  de  cheval. 

cat.  Gropera.  esp.  Grupera.  it.  Groppiera. 

3.  Crupir,  v. ,  croupir,  languir. 

Selh  qai  crup  en  l'escura. 

Marcabrus  :  Dirai  vos. 
Celui  qui  croupit  dans  l'obscurité. 

anc.  fr.  Et  est  si  froid  ,  ord  et  pluvieux 

Qu'empres  le  feu  couvient  croupir. 
Charles  d'Orléans,  p.  255. 
Por  ce  qu'il  me  fait  trop  cropir. 

Roman  de  la  Rose,  v.  2>l'\- ■ 

l\.  Descrupir,  r>.,  s'accroupir. 
Part.  prés.  So  el  ventre  de  lor  maire  descru- 
pens  e  lor  genolLs. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  11/p 
Ils   sont  au  ventre  de  leur  mère  s' accroupissant 
sur  leurs  genoux. 

5.  Acropit,  adj.,  vil,  avili. 

Adoncs  es  ben  dreg  qu'om  lais 
Fais'  amors  enganairitz 
Als  volpillos  acropitz. 

Pierre  d'Auvergne  :  En  estiu. 
Il  est  bien  juste  alors  qu'on  laisse  le  faux  amour 
trompeur  aux  lâches  vils. 

Subst.  Tolz  temps  viuran  li  acropit 
E  '1s  fais  becut  lauzenjador. 

Deudes  de  Prades  ,  No  m  puesc  mudar. 
Les  lâches  et  les  faux  médisants  crochus  vivront 
en  tous  temps. 

L'anc.  fr.  a  dit  orroupir  pour  avilir. 
Quele  ribaudaille  sont  ceux-là  qui  nous  veul- 


CRO 


521 


lent 


acroupir . 


Lett.  de  rém.,  i3go.  C  arpentier,  1. 1 ,  coi.  qy. 

GROS,  s.  m.,  creux,  trou. 

Seroatz  un  greill  que  sia  gros, 
E  gilatz  lo  fors  de  son  cros, 

Deudes  de  Prades  ,  Au:-,  cass. 
Cherchez  un  grillon  qui  soit  gros ,  et  jetez-le  hors 
de  son  trou. 


Pan  ou  raton  fan  cros. 

Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Le  pain  où  les  ratons  font  des  trous. 
anc.  fr.  Il  cbey  ou  dit  cros  ou  fosse  qui  estoit 

derrière  lui. 
Lett.  de  rém.,  1387.  Carpentif.r  ,  t.  I ,  col.  1210. 

2.  Crus,  adj.,  creux,  vide. 

Fig.     Avols  e  vils  e  cruza  es  lur  semensa. 
P.  Cardinal  :  Qui  s  vol  tal. 
Leur  semence  est  mauvaise  et  vile  et  creuse. 

3.  Croza,  s.f. ,  grotte,  cavité. 

En  crozas  estava  nutz. 

Bref,  d'amor,  fol.  l56. 
Il  se  tenait  nu  dans  les  grottes. 

4.  CROTA,  CROPTA  ,  CLOTA  ,  S.f.,  lat.  CRY- 
PTA, grotte,  cave,  caverne. 

Crotas  penchas. 

V.  de  S.  Honorât. 
Grottes  peintes. 

Escudier  van  sercau  croptas  e  cros. 

Roman  de  Gérard  de  Rossi/lon,  fol.  ^3. 
Les  écuyers  vont  cherchant  grottes  et  creux. 
E  les  lo  mètre  en  I  clota  sotz  terra. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem,  fol.  10. 
Et  il  le  fit  mettre  dans  une  caverne  sous  terre. 

—  Chapelle. 

No  i  laissen  a  raubur  antar  ni  crota. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  ^3. 
Ils  n'y  laissent  à  piller  autel  ni  chapelle- 

anc.  fr.  Fors  d'une  croûte 

Vinrent  sis  dames  noblement. 

Pioman  du  Renart ,  t.  IV,  p.  170. 
Si  s'en  ala  moult  tost  à  l'uiz  de  la  crote,  mes 
il  ne  le  trouva  pas  desfremé. 

Au  moustier  S.   Cassien   avoit  une    crote; 
laiens  estoit  un  grans  sarcuz  de  marbre. 
Rec.  des  Ilist.  de  Fr.,  t.  III,  p.  203  et  202. 
Une  chambre  et  deux  petites  croies ,  assises 
en  la  cité  de  Viviers. 

Tit.  de  \t\!fi.  Carpentiir  ,  1. 1,  col.  1210. 

5.  Croptos,  s.  m.  pi.,  caveaux,  creux. 
En  la  chambra  qu'es  voûta  tras  Ios  croptos. 

Roman  de  Gérard  de  R.ossillon  ,  fol.  33. 
Dans  la  chambre  qui  est  voûtée  derrière  les  ca- 
veaux- 

anc.  fr.  Tant  d'animaux  gloutons 

Qui  vivent  confinez  dans  ces  obscurs  grotons. 
Du  Bartas  ,  p.  169. 

G.  Crozat,  adj.,  creusé,  creux. 

66 


'J11 


CRO 


En  fort  escndella  cb.oka.da. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass- 
Dans  une  forte  écuclle  creuse. 

CROSTA,  s.  /.,  lat.  crusta,  croûte. 
Cum  la  pasta  pren  el  foin  crosta. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  96. 
Comme  la  pâte  prend  croûte  au  four. 

Tant  n'i  pauzatz  tro  fassa  crosta. 

Deudes  de  PrAdes  ,  Auz-  cass. 
Vous  y  en  posez  tant  jusqu'à  ce  qu'il  fasse  croule. 
Ni  crosta  dura 
Ni  pan  on  raton  fan  cros. 

Le  Dalthin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Ni   croule   dure  ni   pain   où   les   ratons  font   des 
trous. 

anc.  fr.  Quant  en  les  vot  mener  en  Egypte , 
l'eu  abati  les  crotes  de  desus  à  tout  l'herbe 
vert ,  et  trouva  l'en  le  fonrment  et  l'orge 
aussi  fiez  comme  l'en  l'enst  maintenant 
batu. 

JOINVILLE  ,  p.  29. 

cat.    Crosta.    esp.    Costra.    port.    Codea.  it. 
Crosta. 

2.  Crostela  ,  s.f.,  petite  croûte. 

La  humor  colerîca  per  aquela  bullicio  leva 
una  crostela. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  96. 

L'humeur  bilieuse  par  cette   e'bullition   produit 
une  ■petite  croule. 
cat.  Crosteta.  Esr.  Costrilla. 

CROTA,  s.f.,  crotte. 

Ara  crotas  de  cabra. 

Ziiv.  de  Sydrac,  fol.  117. 
Avec  des  crottes  de  clièvres. 

CROTZ,  s.f. ,  lat.  crux,  croix. 

Li  bon  hom  de  religion  foron  ab  las  crotz 
en  bralz  ,  pregan  Richard. 

V.  de  Bertrand  de  Born. 

Les    bons  hommes    fie    religion  furent  avec  les 
croix  aux  liras,  priant  Richard. 

Jurav  vos  puese  per  sancta  crotz. 

P.  Raiîiond  de  Toulouse  :  Ara  pus. 
Je  puis  vous  jurer  par  la  sainte  croix. 

Uig.     Mon  cor  qu'estai  perlieis  en  crotz. 

Deudes  de  Prades  :  De  bel  désir. 
Mon  cœur  qui  est  en  croix  pour  elle. 

P>en  meravil  per  qu'hom  de  cros  se  senha  , 
Pos  non  a  nuls  hom  que  la  iuantenha. 

Lanfranc  Cioala  :  Si  mos  chans- 


CRO 

Je  m'étonne  bien  comment  on  se  signe  de  la  croix, 
puisqu'il  n'y  a  aucun  homme  qui  la  maintienne. 
Qu'us  raubaire,  per  la  crotz  d'una  veta, 
Ses  esmendar  venh'  a  salvatio. 

Guillaume  de  Murs  :  D'un  sirventes  far. 
Qu'un  voleur  vienne  à  salut  par  la  croix  d'une 
bandelette  sans  s'amender. 

—  Croisade. 

E  qui  no  se  vol  trair'  enan 

De  far  la  crotz,  al  mieu  semblan. 

Non  es  a  Dieu  obediens. 

Pons  de  Capdueil  :  En  honor. 
Et  qui   ne   veut  se  mettre  en  avant  de   faire  la 
croisade,  à  mon  avis,  n'est  pas  obe'issant  à  Dieu. 
Loc.  Qu'ab  tal  honor  a  levada  la  crotz. 

PiAMBAUD  de  Vaqueif.As  :  Aras  pot  hom. 
Qu'il  a  pris  la  croix  avec  un  tel  honneur. 
anc.  fr.  Que  je  puis  preesehier  des  crois 
S'ai  tel  pooir  conme  uns  legaus. 
Roman,  du  Renarl ,  t.  IV,  p  lS3. 

—  Marque  de  monnaie. 

Sai  mest  nos  mostran  gran  cobeeza, 
Car  nostras  crotz  van  per  crotz  de  tornes. 
Le  chevalier  du  Temple  :  Ira  e  dolor. 
Ils  montrent  ici  parmi  nous  grande  cupidité  ,  car 
nos  croix  vont  pour  croix  de  tournois. 
anc.  fr.  Et  vous  laisser  sans  croix  ne  pile. 

Clément  Marot,  t.  II ,  p.  235. 
anc.  cat.  Crotz.  esp.  tort.  Cruz.  it.  Croce. 

%.  Crozeta  ,  s.f,  petite  croix. 

S'aquel  eis  a  nna  crozeta 
Eu  mei  de  la  destra  sengleta. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Si  celui-là  même  a  une  petite  croix  au  milieu  du 
guidon  droit. 

La  crozeta...  aqai  on  deu  esser  lo  pons  de 
l'espaza  I  petita  ~(",  e  detras  en  niiey  de  la 
cros,  una  autra  petita  j". 

Tarif  des  monnaies  en  provençal. 
La  petite  croix...  là  où  doit  être  la  poignée  de 
l'épée  une  petite  -p  ,  et  derrière  ,   au   milieu  de  la 
croix  ,  une  autre  petite  "j". 

3.  Crozaxja,  s.f,  croisade. 

Per  adordenar  crozada  e  per  deseretar  lo 

bon  comte. 

V.  de  Perdigon. 
Pour  ordonner  la  croisade  et  pour  déshériter  le 
bon  comte. 

anc.  fr.  Eut  par  nostre  sainct  père  le  pape 
ordonné  une  croisée  sur  les  Pragois. 

Monstrelet  ,  1. 1 ,  fol.  296'. 
cat.  Crusada.  esp.  port.  Cruzada.  it.  Crociata. 


CRO 

4.  Crozamen  ,  s.  m.,  croisade. 

Non  mandet  crozamen. 

G.  Fabue  de  Narbonne  :  Pus  dels. 
Il  ne  manda  point  la  croisade. 
anc.fr.  La  grant  foison  de  gens  qui  moururent 
en  ces  douz  croisement ,  c'est  à  savoir,  en 
celi  de  Egypte  et  en  l'autre  là  où  il  mourut 

en  Cartilage. 

Joinville,  p.  16. 

5.  Crozar,  v. ,  croiser. 

Pcr  volontat  de  lieis  vezer,  el  se  crozet. 

V.  de  Geofifroi  Rudel. 
11  se  croisa  par  le  désir  de  la  voir. 
Per  que  n'an  fag  mans  homs  de  say  crozar. 

Olivier  i.f.  Templier  :  Estât  aurai. 
C'est  pourquoi  ils  en  ont  fait  croiser  de  çà  maints 
hommes. 

E  qui  no  s  crozara  ,  ja  non  Leva  de  vin 
Ni  mange  en  toalba  de  ser  ni  de  matin. 
Guillaume  de  Tudela. 
Et  qui  ne  se  croisera  ,  qu'il  ne  boive  jamais  de 
vin  ni  mange  en  nappe  le  soir  ni  le  matin. 
Substantiv. 

Quar  del  crozar  nul  prezicx  no  y  s'auzitz. 

Raimond  Gaucelm  :  Ali  graas. 
Car  nulle  prédication  du  croiser  ne  s'y  entendit. 

Part.  pas.  Qcan  veiran  los  Laros  crozatz. 
Gavaudan  le  Vieux  :  Scnliors  per  los. 
Quand  ils  verront  les  barons  croisés. 
Substantiv.  Dels  crozatz  los  cors  e  '1s  esperitz. 
Gaucelm  Faidit  :  Cascus  boni  deu. 
Les  corps  et  les  esprits  des  croisés. 
Deîs  riras  crozaz.    Can...   primiers  Lordos 
s'acorda  en  la  fi  am  lo  quart...  e  '1  segons  am 
lo  ters  ,  adonx  son  dig  crozat. 

Lejs  d'amors,  fol.  22. 
Des  rimes  croisées.  Quand  le  premier  vers  s'ac- 
corde à  la  fin  avec  le  quatrième...  et  le  second  avec  le 
troisième,  alors  ils  sont  dits  croisés. 
cat.  Crusar.  esp.  tort.  Cruzar.  it.  Crociare. 

6.  Crucific,  s.  m.,  crucifix. 

Sapcbatz  cert  qu'el  crucificx 
Espaventa  los  enemicx. 

Brei'.  d'amor,  fol.  ^5. 
Sachez  certainement  que  le  crucifix  épouvante  les 
ennemis. 

Raubet  la  glyeia  de  Sant  P.  d'un  crucific 
d'aur. 

Cat.  dels  apost.  deRoma,  fol.  i52. 
Il  déroba  l'église  de  Saint-P.  d'un  crucifix  d'or. 
cat.  Crucifix,  esp.  tort.  Crucifixo.  it.  Cro- 
cifisso. 


CRU  5a3 

7.  Crucifiamen  j  s.  m.,  crucifiement. 

Pcr  aquel  crucifiamen   delhienrara  Adam 
e  'ls  autres  sos  amix  del  poder  del  diable. 

Lie.  de  Sydrac,  fol.  8. 
Par  ce  crucifiement  il  délivrera  Adam  et  ses  autres 
amis  du  pouvoir  du  diable. 

anc.  cat.  Crucijicamen. 

8.  Crucificar,  v.,  lat.  cRUCiFiGcre,  cru- 
cifier. 

E  dys  Pilât:  "Vostre   rey  crucificaray  ?... 
E  quan  lo  nienavan  crucificar. 

Hist.  al/r.  de  la  Bible,  fol.  64. 
Et  Pilate  dit  :  Je  crut  (fierai  votre  roi?...  Et  quaud 
ils  le  menaient  crucifier. 
Perdonet  sa  mort  a  cells  que  lo  crucificavo- 

V.  et  Vert.,  fol.  tfa. 
Il  pardonna  sa  mort  à  cou:»  qui  le  crucifiaient. 
Part.  pas. 
Esser  batutz  ni  tortz,  crucificatz  ni  mortz. 

V .  de  S.  Honorai. 
Etre  battu  et  torturé ,  crucifié  el  tue'. 
Fis.  A  mi  es  tôt  aquest  mun  crucificat  e  îeu 

a  mun. 

V.  et  Vert,  fol.  99. 
Tout  ce  monde  m'est  crucifié  et  moi  au  monde. 
cat.  esp.  tort.  Crucificar.  it.  Crocifiggere. 

9.  Cruciar,  v. ,   lat.   cruciar^,    tour- 
menter, mortifier. 

Part.  pas.  Per  tos  temps  seran  cruciadas. 
Revelatio  de  las  Penas  d'ifern. 
Elles  seront  toujours  tourmentées. 
Penedensa  es  saludabla  per  la  cal...  arma  es 

CRUCIADA. 

Trad.  de  Bédé,  fol.  5i. 
La  pénitence  est  salutaire  par  laquelle...  l'âme  est 
mortifiée. 

ANC.  F». 

Ce  qui  nous  doit,  si  nous  sommes  de  Dieu  , 
Plus  crucier  en  ce  plorable  lieu. 
J.Bouchet,  Triomp.  de  François  hr,  fol.  107. 
anc  cat.  tort.  Cruciar.  it.  Crociare. 

CRU,   ad/. ,    lat.*  cnvdus ,   cru,  âpre, 

méchant. 

Que  neguna  persona  non  auze  portar  negu 
drap  cru  al  parador,  etc. 

TU.  de  i35i.  Doat,  t.  CXLVI,  fol.  230. 
Qu'aucune  personne  n'ose  porter  aucun  drap  cru 
à  l'apprétoir,  etc. 

Retonica  prenretz  cruda. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Vous  prendrez  de  la  be'toine  crr/e._ 


5a4 


CRU 


Mangarias  la  vianda  tota  crua. 

Liv.  de  Sydrac,  fol.  104. 
Vous  mangeriez  la  viande  toute  crue. 

Fig.     Alsdurs,  crus,  cozens  lanzengîers. 

RAMBAUD  D'ORANGB  :  Als  durs. 
Aux  durs,  méchants,  cuisants  médisants. 

Loc.  fig.  Gent  me  Irai 

Ab  semblan  cneg  et  ab  cor  cru. 

B.  de  Vkntadocr  :  AL  corleial. 
Elle  m'attire  gentiment  avec   semblant   cuit   et 
avec  cœur  cru. 

ANC.  fr.  Un  fenillant  hoitenx  qui,  arrué  tout  à 
crud,  se  faisoit  faire  place. 

Satyre  Mennippée,  tom.  I,  p.  i3. 
Son  herbe...  tant  verte  que  crude,  qne  con- 
ficte  et  préparée. 

Rabelais  ,  liv.  III ,  ch.  47- 
<  at.  Cru.  esi>.  Crudo.  port.  Cru.  it.  Crudo. 

2.    CRUD1TAT  ,    S.  f.  ,     lat.     CRUDITAT^/H  , 

crud  ilc. 
Croditat  d'humors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  l\b. 
Crudité  d'humeurs. 
jt.  Crud i ta. 

>.  Recrusar,  v. ,  excéder,  être  recru. 

E  ges  sos  mais  no  li  mellnra  , 
Ans  s'en  recrura  e  pejnra. 

Roman  de  Flamenca  ,  fol.  58. 
Et  son  mal  ne  lui  ame'liore  point,  mais  il  en' est 
recru  et  devient  pire. 

CRUGO  ,  s.  m. ,  cruchon. 

Petits  crugos  pies  d'aigua  bnlhen. 

Tit.  du  x\"=  sièc.  Doat,  t.  CXLVII ,  fol.  283. 
Petits  cruchons  pleins  d'eau  Louillante. 

CRUOL  ,  s.  m. ,  lampe  ,  creuset ,  four- 
neau. 

Que  no  fui  sel  que  s  calfa  al  cruol 
E  layssa  '1  foc  bel,  clar  al  fogairo. 
T.  de  R.  Gaucklm  et  de  J.  de  Miralhas  :  Joan. 
Que  ne  fait  celui  qui  se  réchauffe  à  la  lampe  et 
laisse  un  feu  beau  ,  clair  au  foyer. 

asc.  fr.  Qui  an  cruisel  tote  nuit  veille. 

Fabl.  et  cont.  anc,  t.  I ,  p.  3o6. 
Et  comme  l'or  ou  croise!  les  affine. 
OEuvres  d'Alain  Charlier,  p.  5o,2. 
akc.  cat.  Crcsol.  esp.  Crisol.  it.  Crogiulo. 

CRUSCHAR,  v.,  ronger. 
Ja  os  por  non  gitar 


CRU 

Don  cans  après  te  cruscha. 

Le  Dauphin  d'Auvergne  :  Joglaretz. 
Jamais  ne  jeile  loin  un  os  dont  un  chien  ronge 
après  toi. 

CRUCIR,      CRUISSIR  ,       CROISSIR,     CROI- 

chir,  v. ,  écraser,  briser,   craquer, 
grincer,  pétiller. 

Tant  esent  peceiar  e  fendre  e  croichir. 
Guillaume  de  Tudela. 
Mettre  en  pièces  et  fendre  et  briser  tant  d'e'cus. 

E  croyz  quon  el  fueg  la  pinba. 

M  vr.CABRUs  :  Dirai  vos. 
Et  pétille  comme  la  pomme  de  pin  au  feu. 

Estrein  lo  tan  malamen 
Que  las  costas  li  fes  crucir. 

Romande  Jaufre,  fol.  (I. 
11  l'e'treint  si  durement  qu'il  lui  fit  craquer  les 
côtes. 

Sobre  Pausbert  Hii  fetz  l'asta  croissir. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  32. 
Il  lui  fit  briser  la  lance  sur  l'haubert. 

Las  dens  cruysso  cum  al  leo. 

Planch  de  S '.  Estève. 
Les  dents  grincent  comme  au  lion. 

anc.   fr.  L'a  si  féru  parmi  li  dos 

Ke  toz  li  fet  croissir  les  os. 

Roman  de  Rou ,  v.  i353g. 
La  véissiez  mainte  lance  croissir... 
Par  devant  moi  font  mes  chastiaus  croissir. 
Roman  de  Garin  le  Loherain  ,  t.  I ,  p.  \l^  et  !\. 
cat.  Crtixir. 

1.  Crois,  s.  m.,  craquement. 

Tal  crois  fan  e  tal  so  coma  tempestre... 
Las  maios  e  'lh  solier  giten  tal  crois. 
Roman  de  Gérard  ds  Rossillon ,  fol.  68  et  ^3. 
Ils   font  tel  craquement  et  tel  bruit   comme  la 
tempête... 

Les   maisons  et  les   plafonds  jettent  tel  craque- 
ment. 
anc.  fr.  Là  véissiez  ùe  lances  croissais. 

Roman  de  Garin  le  Loherain,  t.  I,  p.  28. 
cat.   Cruxit. 

3.  Escroissir,  v.,  écraser,  briser. 

Part.  pas.  Don  sio  elms  escroisit. 

Pai  let  de  Marseille  :  L'autr"  ier. 
Dont  les  heaumes  soient  brisés. 

4.  Escroychedis ,  .v.  ni.,  bris,  froisse- 
ment. 

Mot  fo  gtan  la  batalba  c  fers  I'escroychedis... 


CRU 

Al  encontrar  dels  brans  fo  grans  I'escroychedis. 
Roman  de  Fierabras,  v.  339  et  l220- 

La  bataille  fut  très  grande  et  rude  le  froisse- 
ment... 

A  la  rencontre  des  glaives  le  froissement  lut 
grand. 

CRUZEL,  cruel,  adj. ,  lai.  cRvdEus , 
cruel ,  féroce  ,  dur. 

Costa  'ls  crus  amaires  cruzels. 

K.  Vidal  de  Bezaudun  :  Entr'  el  taur. 
Contre  les  méchants  amants  cruels. 

Cruels  chansa  es  que  cel  que  a  non  donc 
al  non  avent. 

Trad.  de  Bide,  fol.  S'\. 

C'est  chose  cruelle  que  celui  qui  a  ne  donne  au 
non  ayant. 

Silh  que  son  cruel  d'apenre  la  fe. 

Lii>.  de  Sjdrac,  fol.  129. 
Ceux  qui  sont  durs  à  apprendre  la  foi. 

cat.  esp.  port.  Cruel,  it.  Crudele. 


CUP» 


5^5 


a.  Cruzelmen,  ado. ,  cruellement. 
Sera  cruzelmen  vengat. 

Philomena. 
11  sera  cruellement  venge'. 

cat.   Crudelment.  esp.  tort.  Cruelmente.  it. 
Crudelmente. 

3.  Cruzeltat,  crueltat,  s.f.  ,  la  t.  cru- 
del/tat^w  _,  cruauté. 

Drechura  ses  inisericordia  es  cruzeltat. 

V.  et  Vert.,  fol.  80. 
La  justice  sans  mise'ricorde  est  cruauté. 

Crueltatz  l'a  tolla  pietat  e  inerce. 

Hugues  de  S.  Cyr  :  Un  sirventes. 
La  cruauté  lui  a  enlevé  piété  et  merci. 

ANC.  fr.  Culvert,  cornant  avez  pansé 
Que  feistes  tiel  crueltè  ? 
R.  de  la  Guerre  de  Trojes,  Carpentier, 

t.   I  ,    Col.   123  t. 

cat.   Crudeltat.    esp.    Crueldad.   port.    Cruel- 
dade.  it.  Crudelta. 

4.  Crtjzeleza,  s.f.  ,  cruauté. 

Per  sa  gran  crczeleza  volrla  devorar   tôt 
cant  ve  de  sos  liuelhs. 

V.  et  Vert.,  foi.  6. 

Par  sa  grande  cruauté  il  voudrait  dévorer  tout  ce 
qu'il  voit  de  ses  yeux. 

anc.  esp.  Crueleza.  it.  Crudélezza. 

5.  Cruzeza,  s.  f.  cruauté. 


Ieu  quier  cort  que  s  descort  ab  cruzeza. 

P.  Cardinal  :  Aquesta  cens. 
Je  cherche  une  cour  qui  se  désaccorde  avec  cruauté. 

cat.  Cruesa.  esp.  Crudeza.  port.  Crueza. 

CUBA,  s.f. ,  lat.  cupa,  cuve. 

Laissl  gran  cuba  per  dore. 

Gavaudan  le  Vieux  :  Lo  mes. 
Je  laisse  une  grande  cuve,  pour  une  cruche. 

Una  cura  cuinpliro  d'aygna  tro  pro  n'i  a. 

Roman  de  Fierabras  ,  v.  4&49- 
Ils  remplirent  d'eau  une  cuve  jusqu'à  ce  qu'il  y 
en  a  assez. 

ESP.    FORT.   Cuba. 

2.  Cubel,  s.  m.,  coupe ,  sorte  de  mesure. 

Hueit  vingtz  ciibels  de  vins  et  de  blad. 

TU.  de  1278.  Doat,  t.  LXXIX  ,  fol.  328. 
Huit  vingts  coupes  de  vin  et  de  blé. 

—  Cuve,  petit  tonneau. 

E  mes  en  un  cubel  tota  nna  nuect. 

V.  de  Santa  Flors,  Doat,  t.  CXXIII  ,  loi.  276. 
Et  mis  dans  une  cuve  toute  une  nuit. 

3.  Cubelost,  s.  ni.,  petit  tonneau. 

Cubelost  pies  de  vi...  Li  avandits...  cube- 
losz  pies  de  vi. 

TU.  de  i25ç.  Doat,  t.  LXXVII1 ,  fol.  386  et  387. 

Petit  tonneau  plein  de  vin...  Les  avant  dits...  petits 
tonneaux  pleins  de  vin. 

4.  Copa  ,  s.  f.j  coupe,  tasse. 

Venc  ab  nna  copa  d'aur  fin 
Denant  lo  rei  plena  de  vin. 

Roman  deJaufre,  fol.  1 16. 

Jl  vint  devant  le  roi  avec  une  coupe  d'or  tin  pleine 
de  vin. 

anc.  fr.  Le  poison  met  en  une  cope. 

Roman  de  la  Violette,  p.  174,  vàr. 
cat.  esp.  tort.  Copa.  it.  Coppa. 

—  Sorte  de  mesure. 

Dona  una  cor  a  de  froment  l'an. 

Charte  de  Resse  en  Auvergne  de  1270. 
Donne  une  coupe  de  froment  l'an. 

anc.  fr.  Le  suppliant  ala  acheter  une  cope  de 
sel  pour  saler  le  potage. 
Lett.  de  rém.,  \l\nq.  Carpentier  ,  1. 1 ,  col.  1126. 
De  tous  bleds  de  .sextier  une  cope  de  laide. 
Til.  de  1260.  Du  Cange  ,  t.  II,  col.   1232. 

5.  Copa,  s.f.,  coupe,  droit  sur  la  vente 
des  marchandises. 


5a6  CUC 

Dans  la  charte  municipale  d'Avi- 
nionet  on  lit  : 

Sicut  immunes  rt  liberi  die  forî  dicti  loei, 
eniendo  et  vendendo ,  a  leuda  sen  copagio  per 
très  annos. 

Ord.  des  Rois  de  Fr. ,  l356',  t.  JII ,  p.  75. 
Super  cei  tis  leudis,  copis  et  aliis  redditibus. 
Tu.  </<■  uî'i;.  Carpentier,  t.  I,  col.  1127. 

Caseati  babitaire  de  Montpeslier,  per  mazo 
o  per  logal ,  qnalqne  près  sia,  petit  o  gran  , 
deu  salvar  leudas  e  copas. 

Statuts  de  Montpellier  de  izo!^. 

Chaque  habitant  de  Montpellier,  par  maison  ou 
par  loyer,  quelque  prix  que  ce  soit ,  petit  ou  grand  , 
doit  être  exempt  de  leudes  et  droits  de  coupe. 

ANC.  fr.  Merciers  à  taulette  doit  I  coppe...  Le 
cent  de  fer  doit  III  coppes. 

Til.  de  i3.'|ci-  Carpentier  ,  t.  I ,  col.  1 127. 

6.  Gobelet,  s.  m.,  gobelet. 

Preiro  I  plen  gobelet  de  vere...  Sydracpres 
adonc  lo  gobelet  ,  e  dis. 

Liv.  de  Sjdrac,  fol.  6. 
Us  prirent  un  gobelet   plein  de  poison...  Sydrac 
prit  alors  le  gobelet  j  et  dit. 
esp.  Cubilete. 

CUBEBA  ,  s.f. ,  cnbèbe. 

Leva  gras  semlans  a  cobebas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  228. 
Pousse  des  grains  ressemblants  à  cubèbes. 
esp.  port.  Cubeba.  it.  Cubebe. 

CUBICULARI,  s.  m.,  lat.  cubicularim^, 
chambellan. 

Joban  ccbicularis  de  Costancia,  filba  del 
gran  Costenti. 

Cal.  dels  apost.  de  Roma,  fol.  q2. 
Jean   chambellan  de  Constance  ,   fille   du  grand 
Constantin. 
esp.  tort.  it.  Cubiculario. 

2.    CONCUBIKA,    S.  f.,    lat.     CONCUBINA , 

concubine. 

Costanti,  loqual  avia  agnt  de  Helcna  sa  co>-- 
ccbixa. 

Cat.  dels  apost.  de  Roma,  fol  33. 
Constantin,  lequel  il  avaitcu  d'He'lène  sa  concubine. 
cat.  esp.  port.  it.  Concubina. 

CUCA,  s.  f. ,  insecte. 
Ara  cucas  e  verms. 

Leys  d'amors,  fol.  28. 


CUE 

Avec  insectes  et  vermisseaux. 

Mantas  cucas   degastans  berbas...  Alcunas 
cucas  verts  ,  ditas  cantaridas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  25o  et  208. 

Maintes  chenil/es  gâtant  les   herbes...  Quelques 
insectes  verts  ,  dits  cantharides. 
cat.  esp.  Cuca. 

1.  Eruca,  s.  /.,  lat.  eruca,  chenille. 

Vérins  alcas  so  en  berbas  qnals  so  erucas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  262. 
Quelques  vers  sout  dans  les  herbes  tels  que  sont 
les  chenilles. 

CUEISSA,  coissa,   cuïssa,  s.f.,  lat. 
coxa,  cuisse. 

Ben  pot  hom  dir  que  de  las  cambas 
Es  sas  e  de  las  cueissas  ambas. 

Deuiies  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
On  peut  bien  dire  qu'il  est  sain  des  jambes  et  des 
deux  cuisses. 

Cuiu  saeta  fîcbada  a  la  coissa. 

Trad.  de  Bede,  fol.  /j3. 
Comme  flèche  fichée  à  la  cuisse. 

Fo  nafratz  d'tma  lansa  per  las  cutssas. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem ,  fol.  i3. 
Il  fut  blesse'  avec  une  lance  à  travers  les  cuisses. 

tort.  Coxa.  it.  Coscia. 

2.  Ctjyssiera,  s.f. ,  cuissart. 

Camalh  et  escut ,  e  cdyssieras  e  cambieras. 

Lelt.  de  Preste  Jean  à  Frédéric,  fol.  46. 
Camail  et  e'cu ,  et  cuissart  et  jambières. 

3.  Cuissos,.v.  m. ,  cuissart. 

Menibrari'  us  del  jornal 
Quan  perdes  vostres  cuissos  ? 

Garins  d'Apchier  :  Viellz  Comunal. 
Vous  souviendrait-il  de  la  journée  quand    vous 
perdîtes  vos  cuissarts  ? 

4.  Cuichal,  s.  m.,  cuissart. 

Cambieras  benestans, 
Cols  ,  fraseis  e  cuichals 
E  '1  braguier. 

Amanieu  des  Escas  :  El  temps  de. 
Jambières  convenables  ,  cols  ,  fraises  et  cuissarts 
et  le  brayer. 

it.  Cosciale. 

5.  Esctjissat,  adj.,  éreinté  ,  déhanché. 

Si  nnlh  corrieu  veiria 
Qu'ilh  venon  dans  totz  latz 


CUE 

Poîsos  et  ESCUYSSATZ. 

Bertrand  d'Allamanon  :  Lo  segle. 
S'il  verrait  aucun   courrier   ([ui   lui  viennent  île 
tous  côtes  poudreux,  et  déhanchés. 

CUER,  cur,  .v.  m.,  lat.  couittm ,  cuir. 
Als  cuers  que  adobaray  farai  dar  IÏI  rusons 
no  vas. 

Cartulaire de  Montpellier,  fol.  112. 
Je  ferai   donner  trois  tans  nouveaux,  aux   cuirs 
que  j'apprêterai. 

Superfluitatz  que  so  entre  cher  e  carn. 

Elue,  de  las  propr.j  fol.  65. 
Snperfluités  qui  sont  entre  cuir  et  chair. 
Aver  deu  gans,  en  ambas  inas, 
De  ccer  que  sia  mois  e  plas. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Il  doit  avoir,  aux  deux  mains,  des  gants  de  cuir 
qui  soit  mou  et  lisse. 

—  Peau. 

...  En  la  carn  n'en  lo  cuer 
Ardors  non  pareyssia. 

V.  de  S.  Honorât 
La  brûlure  ne  paraissait  dans  la  chair  ni  sur  la 
peau. 
anc.  fr.  Cler  et  luisant  sont  si  sorcil , 

Le  cuir  del  front  tenre  et  sontil. 

Fabl.  eteont.  anc,  t.  IV,  p.  l/jo"- 
anc.  cat.  Cujt.  esp.  Citera,  tort.  Couro.  it. 
Cuojo. 

2.  COIRATIER,     S.     /?/.  ,     lat.     CORIXTKIUS , 

tanneur. 

Del  dimecres  son  coiratiers. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  ^4- 
Les  tanneurs  sont  du  mercredi. 

3.  Coirataria,  s.  f. ,  tannerie. 
Garda  del  mestier  de  la  coirataria. 

Cartulaire  de  Montpellier,  fol.  112. 
Garde  du  métier  de  la  tannerie. 

4.  Coirassa,  cuirassa,  s.  /.,  cuirasse. 

Pois  a  una  coirassa  presa. 

Roman  de  Jaufre,  fol.  q£î. 
Puis  il  a  pris  une  cuirasse. 
Giton  en  lor  dos 
Coirassas  de  traeia 
Ab  que  eobron  lor  os. 
Rambaud  de  Vaqceiras  :  Truan  mala. 
Jettent  sur  leur  dos  des  cuirasses  de  peau  de  truie 
avec  quoi  ils  couvrent  leurs  os. 
anc.  cat.  Cujraça.  esp.  Coraza.  port,  Couraca. 
tt.  Corazza. 


CUE  5oJ? 

5.  Corrf.iar  ,  v. ,  corroyer. 

Totz  los  cuers  corrf.iar. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  9. 
Corroyer  tous  les  cuirs. 

6.  Encoirar,   encuirar,   v. ,    couvrir, 
garnir  de  cuir. 

Fai  ne  encoirar  tota  la  valb  de  Josafat. 

Roman  de  la  Prise,  de  Jérusalem  ,  fol.  9. 
Il   fait  recouvrir  de  ces  cuirs  toute  la  vallée  de 
Josapliat. 

Part.  pas.  Totas  las  portas  de  Jherusalem  ero 
encoiradas  de  cuers  de  brufols. 

Roman  de  la  Prise  île  Jérusalem,  fol.  1^. 
Toutes  les  portes  de  Jérusalem  étaient  garnies  de 
cuirs  de  buffles. 

Tabor  enctjirada. 

Bertrand  de  Born  :  Rassa. 
Tambour  garni  de  cuir. 

cat.  Encttjrar.  esp.  Encorar.  tort.  Encourai . 

7.  Descoirar  ,  v. ,  dégarnir  de  cuir. 

Descoyravon  las. 

Roman  de  la  Prise  de  Jérusalem  ,  fol.  1^- 
Ils  les  dégarnissaient  des  cuirs. 

8.  Corrigier,  s.  m. ,  lat.  coRiAR£tf.5\,  fai- 
seur  de  courroies,  de  ceintures. 

Corrigiers  fui  longamens. 

Raimond  d'Avignon  :  Sirvens  suy. 
Je  fus  Ycn^-lem^s  faiseur  de  courroies. 

anc.  cat.  Correjer.  esp.   Correero.  port.  Cor- 
reeiro.  it.  Correggiajo. 

Q.  CORREG,  CORREY,  CORRETZ ,  S.    771,, 

courroie. 

...Non  tem  correg  ni  verga. 

Rambaud  d'Orange  :  Cardouz. 
11  ne  craint  courroie  ni  verge. 

Mas  elb  non  estrenb  correys. 

Bertrand  de  Born  :  S'aLrils. 
Mais  il  ne  serre  pas  les  courroies. 

Ab  pauc  no  m  roropet  rnos  corretz. 

Le  comte  de  Poitiers  :  En  Alvernlie. 
Peu  s'en  fallut  que  ma  courroie  ne  me  rompît. 
cat.  Corretj. 

10.   CORITJA,   CORREJA,   S.f.,    Lit.   CORRI- 

gia  ,  courroie,  cordon,  ceinture. 

Am  coritjas  Fanet  batre  fortmen. 

Passio  de  Maria. 
Il  alla  le  battre  fortement  avec  des  courroies. 


5a8  CUE 

Si   alcus  hom  troba  un»   causa  que  cai  ad 

-ilt  ro  de  sa  coreja  o  de  son  azc  o  de  son  caval. 

Trad.  du  Code  de  Justinien,  fol.  77. 

Si  aucun  homme  trouve  une  chose  qui  tonihe  à  un 

autre  de  sa  ceinture  ou  de  son  àue  ou  de  son  cheval. 

Li  plus  fin  jngador  de  correja. 

I  amis  \xc  ClG  \i>A  :  Ges  eu  non. 
Les  vins  fins  joueurs  de  courroie. 
\m.  h-,.  Rien,  paré  de  courroie,  de  fermait  et 

de  chapel  d'or. 

Joinville,  p.  2t. 
\m  .  cat.  Correja.  nsr.  tort.  Correa.  it.  Cor- 
reggia. 

1 1 .  Corregeta  ,  s .  f. ,  petite  courroie. 

Pasuaretz 
A  travers  uua  corregeta 
Qu'es  pane  ampla  e  be  moleta. 

Deudes  de  Prades  ,  Auz.  cass. 
Vous  passerez  à   travers  une  petite  courroie  qui 
est  peu  ample  et  bien  mollet!''. 

cat.  Corretjeta. 

1 2.  Correjar  ,  v. ,  frapper  de  courroies. 
Part. pas.  Tolz  nntz,  fon  correjatz  ab  notz. 

Gui  Folquet  :  A  te  verge. 
Tout  nu  ,  il  fat  frappé  de  courroies  avec  nrcnds. 

i3.  Correjada,  corregada,  .v. /.,  coups 
de  courroie,  courroie,  cordon. 
Quatre  corre.iadas 
De  cuer  de  cer  mentit  nosadas. 

Pioman  de  Jaufre,  loi.  6l. 
Quatre  courroies  de  peau  de  serpent  menu  nouées. 

l/t.     CORRECTIO,     v.  f.  ,    lat.    CORRECTIO, 

correction. 

De  veraïa  e   pietosa   coinpassio   deu    venir 

tOta   CORKECTIOS. 

V.  et  Vert.,  fol.  5. 
Toute  correction  doit   venir  de  vraie   et   tendre 
compassion. 

Messongeira  correctios  es  en  la  boea  del 
maldizent. 

Trad.  de  Bede,  fol.  /j8. 
Mensongère  correction  est  dans  la  bouche  du  mé- 
disant. 

cat.  Correcciô.  esp.  Correction,  port.  Corre- 
cào.  it.  Correzzione. 

J'J.    CORREGIR,   CORRIGIR,  V.  ,    lat.    COR- 
RIGERA, corriger. 
Ieu  COKBEGIS  si  e  castic  aqncls  que  ami. 


CUE 

Corrigir...  los  usuriers  malvatz. 

V.  et  Fert.,  fol.  76. 
Je  corrige  ainsi  et  châtie  ceux  que  j'aime. 
Corriger. . .  les  méchants  usuriers. 

Part.  pas. 

Ab  tôt  ditz  hom  qu'el  mun  es  corregitz 
E  pus  que  mais  no  fo  es  valoros. 

G.  Riquier  :  Jamais  non  er. 
\wt  tout  on  dit  que  le  monde  est  corrigé,  et 

qu'il  est  plus  valeureux  qu'il  ne  fut  jamais. 

cat.  Corretgir.  esp.  Corregir.  port.  Corrigir. 
it.  Correggere. 

16.  Escorjador,  s.  m.,  écorchoir,  bou- 
cherie. 

In  quodam  loco  vocato  lo  escorjador,  ali- 
ter 1A  BOQUERIA. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  1/J08,  t.  IX  ,  p.  355. 

En  certain  lieu  nommé  Vécorchoir,  autrement  la 
boucherie. 

17.  Escorjar,  escorgar,  escorsar,  v., 
écorcher,  arracher  la  peau,  dépouiller. 

Escorjar  anguilla  lena. 

Marcoat  :  Mentre  m'obri. 
Ecorcher  une  anguille  glissante. 

Tu  te  laissarias  enans  vins  escorjar. 

V.  et  Vert.,  fol.  28. 
Auparavant  tu  te  laisserais  écorcher  vïL 

Al  XX  jorn  escorgaria  la  malvaysa  pel,  et 
al  compliineu   de    XXV  jorns,    lbi   mudaria 
un' autra  pels,  e  séria  garitz  de  sa  mezelia. 
Liv.  de  Sj'drac,  fol.  l\5. 

Au  vingtième  jour  il  dépouillerait  la  mauvaise 
peau,  et  au  complément  de  vingt-cinq  jours,  une 
autre  peau  lui  reviendrait,  et  il  serait  guéri  de  sa 
lèpre. 

Fig.  ...  Ab  ai  tais  noveletatz 

Escor.ton  lor  gens  de  totz  latz. 

Brev.  d'amor,  fol.  122. 
Avec  de  telles  nouveautés  ils  dépouillent  leurs 
gens  de  tout  côté. 

Al  comte  que  ton 

Los  Frances  e  'ls  escorsa. 

G.  FigvJEIRAs  :  Sirventes  vuelb. 
Au. comte  qui  tond  les  Français  et  les  écorche. 
Prov.  Ans  es  ben  dig  un  proverbis  pel  mon  : 
Sel  qu'una  vetz  escorga  ,  autra  non  ton. 
P.  Cardinal  :  Tos  temps. 
Mais  un  proverbe  est  bien  dit  par  le  monde  :  Celui 
qui  écorche  une  fois  ,  ne  tond  pas  l'autre. 


CUL 

Part.  pas. 

Del  gran  bestiari  qu'es  lains  escoroatz. 

GUILLAUME    DeTuDELA. 

Du  grand  bétail  (jui  est  là-dedans  ecorché. 
cat.  Escorxar.  esp.  tort.  Escorchar.  it.  Scor- 
ticare. 

18.  Escortegar  ,  v.,  éeorcher,  déchirer. 

Part.  pas.  Membre  vos  de  sant  Bertomieu  , 
Com  fon  escortegatz  per  Dieu. 
V.  de  S.  Honorât. 
Qu'il  vous  souvienne  de  saint  Barthélemi ,  comme 
il  fut  ecorché  pour  Dieu. 

19.  EXCOEIACIO,   S.f.  ,  lat.    EXCORTATIO, 

excoriation. 
La  excoriacio  del  npostema. 

Trad.  d'Jlbucasis,  fol.  27. 
Uexcoriation  de  l'apostème. 

cat.  Escoriaciô.  esp.  Excoriacion.  port.  Ex- 
coriacào.  it.  Escoriazione . 

20.  Excoriament,  s.  m.,  excoriation. 
Ulceracio  e  excoriament. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  84. 
Ulcération  et  excoriation. 

ai.  Escoriadura,  s.f.,  excoriation. 
Han  soven  escoriaduras...    e  fendillas  als 

talos. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  \l!\. 
Ont  souvent  des  excoriations...  et  des  gerçures 
aux  talons. 

CUL  ,  .y.  m. ,  lat.  evius,  cul,  derrière. 

Si  no  m  baises  el  cul  ,  ren  no  '1  creiria. 

LANFRANC  ClGALA  :  Estiers  mon. 
S'il  ne  me  baisât  au  derrière,  je  ne  le  croirais  en 
rien. 

Si  el  no  la  cornava  al  cul. 

V.  de  Raimond  de  Durfort. 
S'il  ne  la  cornait  au  derrière. 

CAT.  Cul.  esp.  Culo.  TORT.  Cit.  IT.  Culo. 

2.  Culada,  s.f.,  cul,  derrière,  fonde- 
ment.   . 

En  vos  fa  rai  lanzar  per  la  culada 

Tais  peitz,  que  son  de  corn  vos  semblaran. 

T.  DE  MûNTAN  ET  d'une  DAME  :  Ieu  veing. 
Je  vous  ferai  iancer  par  le  derrière  tels  pets,  qu'ils 
vous  sembleront  sons  de  cor. 
cat.  esp.  Cttlata.  port.    Culatra.  it.  Culatta. 

3.  Recular,  v. ,  reculer,  repousser. 
Aycels  TïIT  e  Karle  fan  payas  recular... 

I. 


CUN  5a9 

Que  per  forsa  los  an  un  arpen  rf.culatz. 
Roman  de  Fierabras,  v.  4<33  et  447- 

Ces  quatre  et  Charles  font  reculer  les  païens 

Qu'ils  les  ont  par  force  reculés  un  arpent. 

Al  cal  iea  dissi  ma  intencio  del  viatge  que 
ieu  volia  far,  loqnal  nie  reculet  mot  nota- 
blement. 

Periliios  ,  Voy.  au  purg.  de  S.  Patrice. 

Auquel  je  dis  mon  intention  du  voyage  que  je 
voulais  faire,  lequel  me  repoussa  très  notablement. 

Part,  pas.fig.   Tuit  li  crestia  foro  reculatz 
e  mot  greviatz. 

Cal.  de/s  apost.  de  Roma,  fol.  162. 
Tous  les  chrétiens  furent  reculés  et  beaucoup  en- 
dommage's. 

cat.  esp.  Recular.  tort.  Recuar.  it.  Rinculare. 
CULVERT,  adj.,   perfide,  pervers. 

L'evesque  cui.vert  , 
Non  o  preson  gaire, 
S'el  sainz  vas  se  pert. 

Tomiers  :  De  chantar. 
Les  évêques  pervers,  si  le  saint  tombeau  se  perd  , 
ne  s'en  soucient  guère. 

Subst.  Li  cuivert  .  e  'lb  malvat  e  'lb  bauzador. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon  ,  fol.  48. 
Les  pervers,  et  les  méchants  et  les  moqueurs. 

ANC.  fr:  Mes  à  cuivert  et  à  félon 

Le  tenoît  on  en  la  contrée. 

Fabl.  et  cont.  anc. ,  t.  1  ,  p.  186. 

Li  cuivert  malade  se  faint. 

Roman  de  Rou  ,  v.  5jfy. 

2.  Culvertia,  s.f,  perfidie,  perversité. 
Gayne  ,  so  a  dit  Karles ,  Dieus  ti  donc  mal  fat , 
E  cels  de  ton  linatge  sian  deseretat . 
Car  per  ta  culvertia  as  Olivier  jntjat. 

Roman  de  Fierabras,  v.  78g. 
Ganelon  ,  ce  a  dit  Charles,  Dieu  te  donne  mal- 
heur, et  que  ceux  de  ton  lignage  soient  déshérités, 
parce  que  tu  as  jugé  Olivier  par  ta  perversité 

CUNH,  cotîh,  cong,  s.  m.,  lat.  cvxeus, 
coin ,  pièce  de  bois  ou  de  fer  qui  sert 
à  fendre,  côté. 
Els  verials  e  las  portas  e  '1s  cunhs  e'is  cadenatz. 

Guillaume  de  Tlbela. 
Les  vitraux  et  les  portes  et  les  coins  et  les  cadenas. 

Fig.  On  vi  la  maîor  preissa  ,  de  se  i  fai  conh. 
Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  55. 
Où  il  vit  la  plus  grosse  presse,  il  y  fait   coin  de 
lui-même. 


67 


>3o 


CUR 


Loc.  fig.  Tôt  vos  a  tornat  en  autre  cong. 

Roman  de  Gérard  de  Rossillon,  fol.  0|- 
Il  vous  a  tout  retourne  en  un  autre  côté. 

—  Coin  à  frapper  monnaie. 

Que  totas  las  monedas  se  batan...  d'un  cunu. 
Tit.  de  i  p'|.  ///</.  de  Languedoc,  t. TV,  pr.,i 

Que  toutes  les  monnaies  se  battent  d'un  mime 
coin. 

Escuts  (Vaut-  de  bon  e  leal  pes  ,  del  coi;h 
de,  elo. 

Rlil  libras  de  tornes  petits  de  conh  de  Tors. 
Tit.  de  1:541.  Doat,  t.  XXXIX,  fol.  i5o. 

Ecus  d'or  île  hou  et  lovai  poids ,  du  coin  de  ,  etc. 

Mille  livres  «le  petits  tournois  de  coin  de  Tours. 
Esr.  Cuno.  tort.  Cunho.  it.  Conio. 

2.  Conhet  ,  s.   m. ,  angle  ,  coin. 

Terra  0  vinha  que  fos  coxhet  drecburier. 
Devesir  coshet  en.  III  0  en  IIII  partz  ,  etc. 
Partir  un  coshet  de  terra  en  tantas  parts. 
Trad.  du  tr.  de  l' Arpentage,  c.  ^  et  26. 
Terre  ou  vigne  qui  fût  angle  droit. 
Diviser  un  ani;Ie  en  trois  ou  quatre  parties  ,  etc. 
Partager  un  coin  de  terre  en  autant  de  parties. 

CURA ,  s./.,  lat.  cura  ,  soin  ,  sollicitude , 
souci. 

Us  comandi  la  cura,  de  l'abadia ,  que  la 
regiatz. 

Philomena. 

Je  vous  recommande  le  soin  de  l'abbaye ,  afin  que 
vous  la  re'gissiez. 

Tôt  aquest  niun  e  totas  las  curas  e  los  ne- 
gocis  del  mnn  li  semblon  aytant  co  un  bel 
nient. 

V.  et  Vert. ,  fol.  6'5. 

Tout  ce  monde  et  toutes  les  sollicitudes  et  les 
affaires  du  monde  lui  paraissent  autant  qu'un  beau 
rien. 

Loc.      Mos  cors  que  d'als  non  a  cura. 

A.IMERI  DE  Bellin'oi  :  Per  Crist. 
Mon  cœur  qui  n'a  souci  d'autre  chose. 

Ni  d'autra  no  sni  eu  cura. 

B.  de  Ventadolr  :  Lanquan  fuclhon. 
Ni  ne  suis  en  souci  d'autre. 

Que  '1  prenda  de  mi  cura. 

P.  Rogiers  :  Al  pareissen. 
Qu'elle  prenne  souci  de  moi. 

En  lui  servir  métras  ta  ocra, 
Pren  la  coma  ta  mayre  pura. 

Passio  de  Maria. 
Tu  mettras  ton  soin  à  la  servir,  prends-la  comme 
ta  vraie  mère. 


CUR 

.7(ii'.  comp.   Diens  e  sos  sans 

En  gitatz  a  non  CURA. 

G.  Figueiras  :  Surventes  vuelh. 
Vous  de'laissez  avec  indifférence  Dieu  et  ses  saints. 

Entr'  amor  et  joven 
Déport  s'es  mes  a  non  cura. 

E.  ZoRCI  :  Totz  hom. 
Entre  l'amour  et  la  gaite'  l'amusement  s'est  mis 
en  indifférence. 

—  Cure,  médicament. 

Apres  quant  an  agut  l'argen, 
Son  en  la  cura  negligen. 

Brev.  d'amorj  fol.  12^- 
Après  quand  ils  ont  eu  l'argent ,  ils  sont  ne'gligents 
de  la  cure. 

Qui  bona  cura  donar  vol. 

Deudes  de  Prades,  Auz.  cass. 
Qui  veut  donner  bon  médicament. 

— ■  Curatelle. 

Dacio  de  tutela  o  de  cura. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  l46'3  ,  t.  XVI ,  p.  125. 
Don  de  tutelle  ou  de  curatelle. 

Eslrumens  de  tntelas  o  de  curas. 

Statuts  de  Montpellier  du  XIIIe  siècle. 
Titres  de  tutelles  ou  de  curatelles. 

—  Soin  ,  charge. 

Un  benefissi  lo  quai  agues  cura  d'armas. 

L'Arbre  de  Bataillas,  fol.  127. 
Un  be'néfice  lequel  eût  charge  d'âmes. 

anc.  fr.  Devreient  bien  mettre  leur  cure 
Es  buns  livres  è  es  escris. 

Marie  de  France  ,  t.  II,  p.  59. 
Hélas!  que  feront-ils?  qui  en  prendra  la  cure? 
R.  GaRMER  ,  trag.  de  Marc-Antoine,  act.  V,  se.  1 . 

Si  je  suis  sans  argent,  aussi  je  suis  sans  cure  , 
Et  ne  crains  point  voleurs  en  nuit  obscare. 

La  Boderie,  Mél.  poét.,  fol.  23. 
J'aime  et  désir  ce  qui  de  moi  n'a  cure. 
Le  vidame  de  Chartres  :  Quan  la.  Ms.  7222 ,  fol.  7. 

cat.  Esr.  tort.  it.  Cura. 

1.    CUKATION,     S.  f.  ,     lat.     CURATIOXtf/W  , 

cure ,  guérison. 

Doncas  an  tug  gracias  de  curations? 

Trad.  de  l'Ep.  de  S.  Paul  aux  Corinthiens. 
Ont-ils  donc  tous  dons  de  guérisons  ? 

cat.  Curacio.   f.sp.  Curacion.  tort.  Curaçao. 
it.  Curazione. 

3.  Curament,  s.f. ,  cure,  guérison. 


CUR 

De  lualaïUias  feniinent  o  corameht. 

Elue,  de  las  propr.,  loi.  78. 
Fin  ou  guérison  de  maladies. 

l\.  ClJRAIRE,  CURADOR ,  S.   m.,   lat.  CURA- 

tor  ,  curateur. 

El   curatre   pot   possedir    cl   nom    de   son 
adulto. 

Trad.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  78. 
Le  curateur  peut  posse'der  au  nom  de  son  adulte. 
Oncle  et  curaire  del  sobre  dig. 

TU.  de  1276.  Doat,  t.  GVI,  fol.  355. 
Oncle  et  curateur  du  susdit. 
Que  tators  o  curadors  e  de  sos  bens  anii- 
nistrators  seran. 

Statuts  de  Montpellier  du  xme  siècle. 
Qui  seront  tuteurs  ou  curateurs  et  administra- 
teurs de  ses  Liens. 

—  Médecin. 

Fig.  De  nostras  malautias  esperitals  so  cura- 
dors. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  12. 
Ils  sont  médecins  de  nos  maladies  spirituelles. 

cat.  esp.  tort.  Curador.  it.  Curatore. 

5.  Curos,  adj. ,  soigneux,  soucieux. 

D'aver  es  tant  curos 
Hom ,  e  pro  non  pot  aver! 

G.  Eiquier  :  Vertatz. 
L'homme  est  si  soucieux  de  posse'der,  et  ne  peut 
'  avoir  assez  ! 

Dieus  es  curos  de  apparelkar  als  paures  lurs 
viandas  dossamen  et  a  bona  sabor. 

V.  et  Vert.,  fol.  53. 
Dieu  est  soigneux  d'apprêter  aux  pauvres  leurs 
nourritures  doucement  et  avec  bonne  saveur. 

Bons  e  curos  y  serai  el  profietb  del  cossolat. 

C artulaire  de  Montpellier,  fol.  83. 
J'y  serai  bon  et  soigneux  au  profit  du  consulat. 

Curozas  de  noyrir  lors  filhs. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  69. 
Soigneuses  de  nourrir  leurs  petits. 

ANC.  cat.  Curos. 

6.  Curosament,  adv. ,  soigneusement, 
régulièrement. 

Curosament  deu  viure  ebascus  e  pessar  lo 
ternie  d'aquesta  vida. 

Trad.  de  Bède,  fol.  82. 

Chacun  doit  vivre  régulièrement  et  conside'rcr  le 
terme  de  cette  vie. 

7.  Curable,  adj. ,  curable,  guérissable. 


CUR 


53i 


Malautias  non  curaulas...  Non  es  curakle. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  2l/j  et  82. 
Maladies  non  guérissables...  N'est  pas  curable. 

cat.  esp.  Curable,  port.  Curavel.  it.  Curabile. 

8.  Incurable,  adj.,  incurable. 
Causa  de  incur.abi.as  malautias. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  32. 
Cause  de  maladies  incurables . 
cat.  Esr.  Incurable,  tort.  Incuravel,  it.  Incu- 
rabile. 

9.  CuRIOSITAT,    CURIOZETAT,    S.  f.     lat. 

CURIOSITAT6V» ,  curiosité. 

Escbiva  cuRiosiTAT...  Curiositatz  es  peri- 
liosa  presumeios. 

Trad.  de  Bède,  fol.  77. 

Evite  la  curiosité...  La  curiosité  est  une  dange- 
reuse pre'soraptiou. 

—  Soin  affecté. 

La  curiozetat  de  las  viandas  aparelbai... 
Per  malas  antras  curiozetatz. 

V.  et  Vert.,  fol.  21  el  16. 
Le  soin  affecté  d'apprêter  les  viandes...  Par  autres 
mauvais  soins  affectés. 

cat.  Curiositat.  esp.  Curiosidad.  port.  Curio- 
sidade.  it.  Curiosità. 

10.  Curios  ,   adj.,   lat.   curioska-,   soi- 
gneux, curieux. 

Mot  curios...  de  bonas  obras  far. 

La  nobla  Leyczon. 
Très  soigneux...  de  faire  de  bonnes  œuvres. 

anc,  fr.  Curios  fu  cornent  li  paix  defendreit... 
Curios  fu  li  dus  de  ço  k'il  a  oï. 

Roman  de  Rou ,  v.  1221  et  ^37.'». 
esp.  port.  it.  Curioso. 

1 1.  Curiosamen  ,  adv.,  soigneusement, 
curieusement. 

Encara   las  deia  el  gardar  e  aministrar  cu- 
riosament. 

Tr.  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  73. 
Encore  qu'il  les  doive  garder  et  administrer  soi- 
gneusement. 
Preciosas  viandas  ni  curiosament  adobadas. 

V.  et  Vert.,  fol.  53. 
Viandes  de  prix  et  soigneusement  apprêtées. 
esp.  port.  it.  Curiosamcnte. 

12.  Curar,  v.,  lat.  curarc,  soucier, 
soigner. 


53: 


CUR 


Per  que  elas  s'cu  devon  curar. 

Le  moine  de  Montaudon  :  L'autr'  ier. 

C'est  pourquoi  elles  doivent  s'en  soucier. 
De  pretz  se  cura  e  i  s  lava. 

Bertrand  de  Born  :  Ane  no  s  poc. 
Il  su  soucie  du  mc'rite  et  s'y  lave. 

Loc.     Aus,  tri  que  obras  ab  uznra 
E  metz  Dieu  a  no  t'en  cura. 

P.  Cardinal  :  Jliesuni  Crist. 
Entends,  toi  qui  opères  avec  usure  et  mets  Dieu 
à  ne  t'en  soucie. 

—  Curer,  récurer,  nettoyer. 

Curar  la   cava   mayral...  Que  las  rriairals 
antiquas  ciels  digs  termenals  se  curon. 

Tit.  de  1J98.  Doat,  t.  LIV,  loi.  ib'y. 
Récurer  la  cave  mère...  Que  les  antiques  mères 
desdits  confins  se  nettoient. 

Fig.  Curas  ton  oil  per  Deu  vezer. 

Trad.  de  Bédé  ,  fol.  3. 
Nettoie  ton  œil  pour  voir  Dieu. 

Part.  pas.  Qu'el  deu  tenir  son  valat  curât. 
Trad.  du  tr.  de  l'Arpentage,  c.  q5. 
Qu'il  doit  tenir  son  fosse'  curé. 

—  Guérir. 

Dea  si  curar  per  teroprada  dieta. 

Elue,  de  ias  propr.,  fol.  79. 
Doit  se  guérir  par  diète  lempe'rée. 
Aquesta  passio  si  cura   per  medecinas  eva- 
porativas. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  93. 
Cette  douleur  se  guérit  par  médecines  évapora- 
tives. 

anc.  fr.  E  poi  curoit  du  damaige  de  l'église. 
Cliron.  de  Cambray. 
Pour  curer  la  maladie  jà.  advenue. 

Amtot,  tr.  de  Plutarque.  Mor.  ,  t.  I  ,  p.  332. 
Tant  que  j'en  euz  un  franc  baisier 
Qui  pour  l'heure  mon  mal  cura. 

OE livres  d'Alain  Chartier,  p.  7^0. 
cat.  esp.  tort.  Curar.  it.  Curare. 

i3.  Curadamens,  adv. ,  soigneusement. 

Mas  s'ien  las  vos  dizia  aichi  curadamens. 
P.  DE  Corbiac  :  El  nom  de. 
Mais  si  je  vous  les  disais  ici  soigneusement. 

1/,.  Escurar,  v.,  nettoyer,  récurer. 

Fasso  jurar  los  paradors  que  escuro  et  cardo 
et  paro  los  draps  ne  et  lialmen. 

TU.  de  i35i.  Doat,  t.  CXLVJ  ,  fol.  221. 
Fassent  jurer  les  apprêteurs  qu'ils  nettoient  et  car- 
dent  et  parent  les  draps  hien  et  loyalement. 


CUR 

i5.  Procuration,  s./.,  lat.  procuratio- 
mem,  procuration. 

De  sa  procuration,  per  instrument  public. 
Tu.  de  i36i.  Doat,  t.  CLXX1V,  fol.  295. 
De  sa  procuration  ,  par  instrument  public. 

Fe  de    lor   rp.ocuRACio  per   an  public  in- 
strument. 

TU.  de  i373.  Doat,  t.  CXXV,  fol.  62. 
Foi  de  leur  procuration  par  un  titre  public. 
Cum  de  lor  procuration  pot  apparer. 

Tit.  de  i384-  Arch.  du  Roy.,  K  ,  70. 
Comme  il  peut  apparaître  par  leur  procuration. 

anc  cat.  Procuraciô.  esp.  P  rocuracion .  port. 
Procuracâo.  it.  Procurazione. 

16.  Procuraire,  procurador  ,  s.  m., 
lat.  procurator,  procureur,  procu- 
rateur. 

Eissamen  si  mos  procuraire  la  li  emenda. 

Trad-  du  Code  de  Justinien  ,  fol.  6. 
De  même  si  mon  procureur  la  lui  re'pare. 
Sera  appelhat  et  présent  lo  procuraire  real. 

Ord.  des  R.  de  Fr.,  14OO,  t.  YII1 ,  p.  402. 
Sera  appelé'  et  présent  le  procureur  royal. 
E  gardas  e  procuradors 
Que  son  establit  per  gardar, 
Exegir  et  administrai-. 

Bref,  d'amor,  fol.  126'. 
Et  gardiens  et  procurateurs  qui  sout  établis  pour 
garder,  exiger  et  administrer. 

cat.  esp.  tort.  Procurador.  it.  Procuratore. 

1 7 .  Procurairitz  ,  s.f.,  lat.  procura^rix  , 
procuratrice. 

Per  me  e  per  lor  procurairitz. 

Tit.  de  1275.  Doat,  t.  CXXIV,  fol.  27. 
Par  moi  et  par  leurs  procuratrices. 

it.  Procuratrice. 

18.  Procuratiu  ,  adj.,  procurant,  qui 
procure. 

De  set  trocurativa...  De  som  procurativa. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  26'  et  73. 
Procurant  la  soif...  Procurant  le  sommeil. 

iy.  Procurar,  v. ,  lat.  procurar?,  pro- 
curer, prendre  soin,  occasionner. 

El  fasia  procurar 
La  vianda  dels  fraires,  que  poguessan  manjar. 
/".  de  S.  Honorât. 
Jl  faisait  procurer  la  nourriture  des  frères,  afin 
qu'ils  pussent  manger. 


eus 

Dont  se  esdeve  soven  qae  el  mezeys  procura 

sa  mort. 

V.  et  Vert.,  fol.  i3. 

Dont  il  arrive  souvent  que  lui-même  occasionne 
sa  mort. 

Lo  Le  et  la  honor  de  la  dicha  corn  tin  a  tro- 

CURARA. 

Tit.  de  Périgiieux  de  1 386. 
Il  procurera  le  bien  et  l'honneur  de  ladite  commune. 
E  casquna  de  las  paru   trocura  de  si  en 
aqnela  nueyt,  al  îuielhs  que  poe. 

Philomena. 
Et  chacune  des  parties  prend  soin  de  soi  celte  nuit, 
au  mieux  qu'elle  pu! . 
cat.  esp.  port.  Procura/-,  it.  Procurare. 

CUSSO,  cusco,  s.  m.,  goujat,  coquin, 
vaurien. 

Ceu  taus  sabon  mais  d'engan 
Que  raubadors  ni  mal  cussos. 

P.  Cardinal  :  Quan  vey. 
Ils  savent  cent  lois    plus  de  tromperie  que  les 
voleurs  et  les  mauvais  vauriens. 
A  la  taula  aussor 
Vey  los  cussos  assir. 

P.  Cardinal  :  Li  clerc. 
Je  vois  les  goujats  s'asseoir  à  la  plus  haute  table. 
Cum  si  eron  trotiers  o  vils  cussos. 

Boniface  de  Castellane  :  Sitôt  no  m'es. 
Comme  s'ils  étaient  trottiers  ou  vils  goujats. 
Menet  essems  ab  se  CC  cuscos  , 
FeU  los  vestir  de  fiblas  coma  garcos. 
Roman  de  Gérard  de  RossilLon  ,  fol.  33. 
11  mena  ensemble  avec  lui  deux  cents  goujats,  il 
les  fit  vélir  de  galons  comme  des  garçons. 
Adj.  No  us  aus  so  que  m'atalanta 
Dir  d'una  gen  que  s  fai  cusca. 

Maecabrusou  AlegRET  :  Bel  m'es  can. 
Je  n'ose  vous  dire  ce  que  je  pense  d'une  gent  qui 
se  fait  coquine. 
ANC.  cat.  Cusson. 

CUSTODIA.,  s.f.,  lat.  custodia,  garde, 
surveillance. 

Sia  somes  a  custodia.  e  correccios  de  disci- 
plina reglar. 

Régla  de  S.  Benezeg,  fol.  77. 
Soit  soumis  à  la  surveillance  et  corrections  de 
discipline  régulière. 
cat.  esp.  tort.  it.  Custodia. 

2.  Custodi,  s.  m.,  lat.  custodcvh,  garde, 
surveillai!  t. 


CYR 


533 


P>aile  lh'  om  1  fraire  dels  ancias  per  custodi. 

Trad.  de  la  règ.  de  S.  Benoit ,  fol.  29. 
Qu'on  lui  donne  un  frère  des  anciens  pour  sur- 
veillant. 

anc.  fr.  Custode  et  garde  et  marrugler. 

B.  de  Sainte-Maure  ,  Chr.  de  Norm.,  fol.  i5;. 
cat.  Custodi.  Esr.  port.  Custodio.  it.  Custode. 

CYPRES,  sipres,  s.  m.,  lat.  Cupressws, 
cyprès. 

Cyprès  es  aybre  qui  creysh  naut  en  redon. 

Elue.  île  las  propr.,  fol.  202. 
Cyprès  est  un  arbre  qui  croît  haut  en  rond. 
L'autre  libre  que  donec  fos  sauteri  am  post 
de  sipres. 

Philomena. 
L'autre  livre  qu'il  donna   fût  un  psautier  avec 
planche  de  cyprès. 

anc.  cat.  Ciprer.  esp.  Cipres.  port.    Cipreste. 
it.  Cipresso. 

CYPRI,  s.  m.,  lat.  civyms,  troène. 
Cypri  aybre  glutiuos  es. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  202. 
Le  troène  est  un  arbre  gluant. 

CYRE ,  s.  m. ,  sire. 

Aug  la  cortesa  gen 

Que  cridon  cyre 

Al  Frances  bumilmen. 

B.  SlCARD   DE   MARJEVOLS  :  Ab  gl'CU. 

J'entends  la  gent  polie  qui  crie   humblement  au 
Français  :  Sire. 

CYRURGIA,  sirurgia,    s.f.,  lat.  chi- 
rurgia,  chirurgie. 
La  operacio  am  ma ,  so  es  cyrurgia. 

Trad  d'Albucasis,  fol.  1. 
L'ope'ration  avec  la  main,  c'est  chirurgie. 
Si  anren  de  metgia, 
Fizica  o  sirurgia. 

Bref,  d'amor,  fol.  66. 
S'il  apprend  me'decine,  phvsique  ou  chirurgie. 

cat.   Cirurgia.  esp.   Cirugia.  port.   Cirurgîa, 
it.  Chirurgîa. 

2.  Surgaria,  surgi  a,  s.f.,  chirurgie. 

L'art  de  surgaria  et  de  fleuvatomia. 

Orcl.  des  R.  de  Fr.,  1^7,  t.  XIV,  p.  [\S"],. 
L'art  de  chirurgie  et  de  phlébotomie. 
Per  art  de  surgia  hom  deu  remédiai-. 

Elue,  de  las  propr.,  fol.  81 . 
On  doit  remédier  par  art  de  chirurgie. 


FIN     DU    TOUJE    SECOND. 


ERRATA. 

Le  premier  chiffre  arabe  indique  la  page,  le  chiffre  romain  la  colonne,  l'autre  chiffre  arabe  la  ligne. 

3,  il,  4,  221  ;  21  ,  lennes;  22,  forment;  25,  gaaing;  30,  li  rump.  —  4,  i,  39,  p.  i32;  II, 
1,  non;  15,  t.  II,  p.  256;  18,esto;  48,  3409. —  5,  1,  7,  fuh.  —  7,  1,  30,  seulement  nez.  — 
10,  11,  42,  t.  II,  p.  —  12,  1,  5,  t.  CXXIX;  21,  nevoz;  11,  35  et  39,  asbeste.  _  13,  11,  5, 
puet;  G,  ne,  ne;  S,  por.  —  15,  11,  9,  fol.  65;  12,  p.  142.  —  19,  11,  36,  fol.  12  et  8. —20, 

I,  24,  s./.  ,11,  32,  v.  Sf,3;  40,  combatez  li.  —  22, 1,  29,  moveroens  ;  36 ,  fol.  1 4;  11,  6,  sobre; 
30,  12  et  18. —  23,  i,9,  tout;  10,  col.  i63.  —  24,  1,  17,  actor;  35.  tabellionatz  ;  11,  2,  fan- 
Sazi  !«,  eff-  aussi.  —26,  11,  50,  12.  —  29,  11,  3,  204.  — 30,  1,  39  ,  digua.  —  32,  1,  37, 
virtut;  n,9,  affbcbiseni.  —  33  ,  1 ,  2  ,  37.  —  35  ,  1 ,  49  ,  IV,  c.  58.—  36,  11,6,  187. —37, 

II,  13,  20$.  —  38,  11,  15,  resplandis.  —  41  ,  11,  47,  e^.  39.  _  42, 1,  33,  3i2;  37  et  38 , 
aizidameu  ;  11 ,  28  ,  aizinas  ,  s.f.  plur.  —  44  ,  1 ,  9  ,  douna;  10  ;  araiu  ;  11 ,  42 ,  indét.  indécl.  — 
48,  1,  7,  v.  2921  ;  11,  au  matin  el.  —  11,  41  ,  si  m  vay.  —  50,  11,  39,  alberguas  son;  40, 
v.  3883;  45  et  46  ,  fist,  demoura.  — 52,  11,  30,  peirent.  —  54,  1 ,  13,  amoine  ;  21,  peuet,  un. 

—  5S  ,  11,  4  ,  cat.  alquitra.  —  61  ,  1  ,  29  ,  grana.  —  62 ,  I,  2,  eff.  l'ex.  entier;  11,  9,  1 1  ,  los, 
les.—  63,  1,  43,  dansiaus;  11,  30,  deo  amur;  42,  85  et  S7. —  65,  1,  8,  tractable  ;  39,  <var. 
antiguage.  — 67,  1,  25,  aj.  Roquefort ,  gloss.  p.  443  -var.  ;  11 ,  5  ,  :3.  —  68,  I,  14 ,  imp ,  et...; 
20,  61;  31,gcniemeus.  —  69,  1,  XCIII.  —  70,  11,  1  ,  las;  17,  ce  mot. —71,  1,  45,  es. — 
72,  11,  3,  amirat  ;  31  ,  3781.  —  73,  1,  1S  ,  206  et 76,  1,  9  ,  s.  m.;  11,  36,  parlons  de  ce; 

38,  i3,  — 77,  11,  n^AvxS-iTXoùa-n.—  78,  1,  25,  liv.  IV.  —  79  ,  11,  10,  145.  —  80, 1,  14, 
fol.  64;  23,  et  14;  h,  48,  t.  III.  —  81 ,  11,  18,  et  beau.  —  82,  1,  2,  contumelia;  27,  94.  — 
83,  11,  3,  206 ;  15,  fermanza;  41  ,  428  et  43o.  —  86,  1,  9  et  11  ,  angulositat;  20,  Car- 
pentier,  t.  ;  25,  167;  43,  triangolo.  —87,  11 ,  7,  recomta.  —  88,  11,  6 ,  non  sem.  —  90,  11,  3, 
bornes.—  91  ,  1,  48 ,  ediotas.  —  92  ,  1 ,  5,  p.  271  ;  51  ,  esp.  avante.  —  93,  11,  1  ,  fai,avan- 
tatge;  6,  fait;  29,  vescu,  estoit  ;  32,  davant;  47,  abandonnèrent.  —  94,  1,  2,  flores;  11,  11, 
p.  5 19;  50,  ne  me.  —  95,  11,  43,  deptal.  —  97,  1,  33,  joie  faut.  —  98,  1,   1  ,  ReiN  Anfos. 

—  99, 1,  24  ,  alqus  ;  11,  1  et  2,  es  resposta  qu'om  fay  a  ;  14  ,  '  Avditry.oç;  16,"Avâoç;  21,  'Avt«- 
Ôstov;  40,illinc  — 100,  1,  d,crx«{*.—  101,1,  12,».;  13,  'AvSfœTroTraSâç  ;  17,  int.  —102, 
1,  6,  met  avant;  11 ,  23  ,  'Esrê'vôeo-iç.  —  103,  11,  7,  apertamen.  —  104,  1,  7,  car  ells;  10,  fai 
carn;  24,  abrir;  n,  21  ,  proffita;  32,  fargah.  —105,  1,  27,  s.f.  y  44,  121  ;  11,  19 ,  apocri- 
fas.  —  106,  11,  9,428;  27,  dei....  payre;  37,  fol.  218.— 107,  1,  9,paraulas;  11,  29,  28.— 
109,  1,  12,eram,  s.  m.;  20,  eram  ;  11 ,  9,  P.  Vidal;  18,  Raimond  de. —  110,  11,  12,  s.  m.  ; 
19,  arbitrage;  46,  t.  CXVIII.— 113,  1,  35 ,  el  arc  ;  41 ,  voi  ;  42,nouv.t.  I;  H4,n,33  et 
48,  tremontaua.  —  115,  11,  1,  ella  ;  22,  grant. —  116  ,  1 ,  7,  herdemens;  11,  48,  Ior;  49, 
i5i;  50,  il  de  covoitise,  —  118,  1,  27,  Thibaud  de  Malli  ,  p.  i3  ;  43  ,  venc  ;  11,  10,  dezempa- 
rat.—  120,i,  42  et  43,  bomla;  11,  19,  p.  —  122,  1,  14,  autant;  16,  truant  ;  49,  armas; 
50,  T.  de.—  124,  11,  3,  5  ,  7,  aruoglossa.  —  126,  11,  15,  auzi!.  —  127,  11,  19,  d'art;  20, 
73.— 128,  1,  9,  eutro;  11,  27,  eamomilla.  —  129,  1,  26,  fol.  4.  —  130,  11',  31,  ebarebié.— 
1 33  ,  11 ,  43,  aspis  basilisc.  —  134,  1 ,  36 ,  seront.  —  1 36, 11 ,  2,  bruelh.  —  1 38  , 1 ,  34,  et  1 1 5.  — 
139,  11,  39,  paovres  ;  40,  sepmaines;  43,  non  se  guardar.  —  140,  11,  45,  46,  47,  born,  leialmen, 
jutgatz.—  14l,i,  3,  mérité;  28,  car  ceci  ;  32,  errenment.  —  1 42, 11,  44,  v.  i52l3.—  144,11,14, 
aportero.  —  146,  n,  30,  que  fan.  —  1  iS,  1,  20 ,  9  ;  11 ,  42 ,  li.  —  149  ,  1,  19,  fol.  274  ;  n,  9, 
Salehadins.  —  150, 1,  5 ,  465;  14,  4,  — 151  ,  I,  48  ,  a  vist  ;  11,  17,  t.  I.  — 152,  11,  1,  alber- 
gotz.— 154.  i,4l,  65.— 158,  i,50,  t.  Lp;u,40,  leide.  —  159,  n ,  6 ,  52.  —  161 ,  11, 

39,  et  100.—  162,n,  24,azim.  — 163,  i,45,  airamens.  —  165,  1 ,  28  ,  6  ;  48  ,  326;n,  17, 
63;  43,  Marcabrus.  —  168,  i,28,  p.  i3o;  n  ,  27,  palefroi.  —  169,  1,  48,  li;n,  17,  fol.  a3. 

—  170,  1,  32,  et  gouvernement  ;  n,  19,  lascivis.— 171, 1 ,  31  ,  uutatz  ;  n,  27,  fol.  22.— 173, 
1,  38.  poisson.  —  175,  1,8,  353;  11,  6,  eu  une.  —  17S,  1,  16,baults;  17,  abaudounéément.  — 


535 

179,  i,  7,  cols;  19,  bague—  180,  i ,  22 ,  souspire  ;  n  ,  7,  qu'....—  181,  i,  26,  îmilt  ;  it ,  28  , 
Lernaige. —  183,  i,  48,  125.  —  184,  i,  1 ,  achatoit;  18,  19,  por  le  bareteor,  297  —  18G,  1, 

4,  segner  en  ;  11,  43,  la.  —  187,  11,  10 ,  barguigne  ;  28  ,  papelart  ;  32,  bargeigna 188  ,  1, 

-  39,  4090.  — 189,  1,  17,  camia;  42,  grand;  44,  617.  —  191 ,  1,  44,  ergolios.  —  192,  11 ,  24, 

espéras;  47,  deniers. —  193,  1,96,  oir.  —  194,  ir  ,  30  ,  airament.  —  190,1,20,  fo  penb. 

197,  n,  38,  crestien;  39,  et  li  Sarrazin.  —  199,  I,  29,  bardement.  —  200,'i,.9,  non  as;  l'S  , 
t.  I,  p.  i58.  —  201 ,  1,  38,  banist;  11,  21  ,  joyeux.  — 202,  11,  29,  mors  fait  droiz.  —  204  ,  1, 
28,  Cat.  dels  apost.  deRoma;  n,  48,  pas.  —205,  1,  45,  \>.\3j.  — 215,  i,9,  eff.  un.—  21G, 
1,1,  querre  ;  28  ,  29  ,  bleta.  —  217,  1,  40,bebrage;  11,  21,  carn;  23,  139.  —  218  ,  1 ,  4  , 
poi.sance;  11,  abebrar.  —  219,  11,  47,  fol.  33.  — 222, 1,  13,  16,  no,  qui  ne.— 224  ,  11,  38, 
coucu.  — 226  ,  1,  38,  deelino,  o  so  ;  41  ,  ou  sont;  11,  32,  aman;  36  ,  lansols.  —  227,  1  ,  17, 
des  trois. —  228  ,  1,  15,  por;  50,  lors,  trancatz  ;  11 ,  3  ,  boclados.  —  230 ,  n,  9,  fazeut  son; 
12,  faisant  son;  23,  ceutauat.  —  231,  1,  37,  lbi  quai  jazio  ;  53,  esperdalh.  —  232,  1,  28, 
fol.  65.  —  234,  11,  33,  quaisb,  appetiment.  —  235,  1,  1  et  3 ,  fazeut,  faisant. —  237,  1,  8,  e 
inotz  devio.  — 238,  1,  17,  5o5.  —  240,  11,  28,cest;  30,  aj.  cat.  bosc.  —  242,  1 ,  31 ,  822; 
11,  35,  fol.  107.  —  243,  1,  30,  famé.  — 244,  1,  24,  seit  ;  11,  36  ,  p.  m.  —  247,  1,  2, 
brayeuses  ;  11 ,  14  ,  de  bona  amor.  — 248  , 1,  33,  où;  43,  braioit.  —  249,  11,  17,  409g. —  253, 
1,  19,  29;  n,  13,  8608.— 254,  1,  20,  berça;  n,  2,  liv.  de  Sydrac  ,  fol.  ;  39,  hV.  IV,  ebap.  11.  — 
257,i,  41,cosuza.  —  259,  11,  34,  fol.  56  bis.  —  260,  n ,  12,  et  119.  — 262,  1,  43,tost;  n  , 

41,  aias.  —  264,  11,  21  ,  4358.-265,1,23,  brant.  —  268,  ir,  26,  aj.  poema  de  Alexandro, 
cob.  533.  —  270,  11,  39  et  41 ,  et,  et.  —  271  , 1 ,  21 ,  moneda;  11,  2,  betun  ;  3,  sauma  ;  10,  auc. 
—  272  ,  11 ,  27,  esparvier.  —  276  ,  1 ,  30 ,  mesebavez  ;  36  ,  venc  mot  gran.  —  277,  11 ,  1 9,  3g  ; 

42,  228.-278,  1,  36,  t.  II.—  280, 1,  47,  reeebemen,  frueb.  —  282,  1,  35,  vint;  46,  ca- 
brit  ;  11 ,  1 ,  cabrit  ;  33  ,  drap  vestit  ;  35 ,  vêtu  drap.  —  283  ,  11 ,  48  ,  las.  —  284 ,  1 ,  3 ,  aj.  esp. 
cada  uno.  port,  cada  bum  ;  44  et  45,  eff.  ces  mots.  —  285,  1,21,  g35.  —  286  ,  11 ,  5,  t.  III.  — 
28S,  n,23,  lo  dolz.  —  289,i,  30,  derumpuda.  —  290  ,  1,  10,  p.  88;  29,  tempesta.  —  291  , 

I,  18  et  19,  plaingnoient,estaingnoient;  49,  fol.  56.  —  292,  1,2,  i34;  45,  122. —294,  1,  15, 
dou;  17,  19,  voit  que,  mis  en;  n,  21,  fol.  96.  —  295,  1,  38  ,  am  aital  ;  11,  2 , .  cbalemelast  ;  44, 
coucalongier.  —  296,  11,  44,  ou.  —  297,  1,8,  aj.  lui....  et;  11,  21  ,  calviera.  — 299,  1 ,  49  , 
sni.  —  301,  1,  6,  287;  44,encamarament;  n,  29,  del  lag.  —  302,  1,  45,  739;  11,  13,  car- 
gab.  — 304, 1,  10,  magsnon  vie.  —  305,  1,  40,  la;  11,  7,  IV,  cli.  12.  —  306,  1,  13,  bos  cas 
que;  n,  37,  198.  —  307,  n  ,  9  et  10,  caniculars.  —  308,  i,2,  2o3.  —  309,  11,  34,  Elue,  de  las 
propr.  fol.  223.  — 310,  1,  21 ,2487  ;  46,  202  et  ;  11  ,  9,  artauum  ;  33  et  34,  dreb,  cano. —  311, 

II,  19,prestast.  —  312, 1,  15,  et  190  ;  27,  4.  —  313,  11,  40,  41  ;  44,  nuils  clercs.  —  314,  1, 
50,  aj.  cat.  [esp.  port,  cantar.  it.  cantar.  —  315,  1,18,  nigromance  ;  27,  4;  11 ,  6 ,  cointeriaus  ; 
44,  fol.  247.  —  316, 11,  3,  223.  —  319,  1,  9,  2^7  ;  11,  11,  lien;  29  et  30,  cabusso,  cabussos. — 
320,i,  26,  sanbs,  descapitatz.  —  321,  n,  42,  t.  IL  — 324,  1,  3,  li;  11,  19,  si. —  325, 1,  4, 
pusiesses.  —  327, 1,8,  forment.  —  328,  11,  5,  21.  —  329,  1 ,  47,  fol.  9S;  49,  eff.  adject.  ;  11, 
9,  175.  —  330,  1,  50,  i5g;  11,  2,  aiar.  theologicals.  —  331,  1,  9,  defalbiment;  11,  39et40,  ge 
tins,  3170. —  336,  1,  21  ,  rodor.  —  338,  1,  35,  81  ;  41,  trivels  ;  11,  26,  li  chevaliers. —  340, 
1,7,  Xo.pcovst0  5  j  11,  46,  et  moins  de  carnosité.  —  342,  11  ,  26,  frugs  trops  carps.  —  343,  1,  39, 
avangeli;  11 ,  16  ,  examinateur;  47,  fol.  i5i.  —  345,  11,  48  ,  escazuta,  accident,  fortune. —  346, 
1,1,  maior;  4,  plus  grande  fortune.  —  347,  1 ,  13,  perte.  —  350  ,  1 ,  35  ,  fol.  62.  —  351  ,  11, 
43  ,  t.  IV.  —  352  , 1 ,  29,  manaige.  —  353  ,1,6,  val  mai  ;  1 1  ,  de  Servar  ;  11 ,  3  ,  t.  I ,  fol.  — 
357,  ri,  21  ,  lat.  catatyposis.  —  358 ,  1,  30  ,  par  dedesus.—  361  ,  11,  16,  233.-362,  1,  14, 
III;  11,  42,  III.  — 365,i,24,gi  ;  39,  en  roca  taillada  ;  11,  5,  d'un;  25  et  27,  eff.  no  ,  ne.  — 
366,  11,  35,  cavall.  — 368,n,  38,  11 667.— 370,  1,  28,  205  ;  36  et  39  ,  getara,  poussera.— 
371  ,  1,3,  202  et  201;  44,  arlos;  46,  fol.  3S7.  — 373,  1,  30,  baia  maior;  33,  ait  plus;  11, 
42,  omplira  ;  43  ,  vi.  —  374,  1  ,  3,  45  ;  11,  41  ,  assés.  —  377,  n,  5,  dichendutz.  —  378  ,  n  ,  4, 
fol.  81  et  D2;  15  et  18,  dius  el,  dans  lui.  —  379, 1,  43,  de  las. —  380,  1,  21,  mesteir  ;  11,  7,  lai- 
ram  ;  41  ,  brilla.  —  3S2  ,  n  ,  79.  —  385,  11 ,  20  ,  CXVIII.  —  386,  1 ,  33  et  35  ,  uneb  ab ,  oint 
avec  —  387,  r,  26,  i3672;  11,  47,  fol.  i37.  —  388,  1,  17,  3i4;  25,  CCXLII,  p.  4^2;  49, 
104;    ",  15,deleit;  48,  certa.  —  389,  n,  42,  procèdent.  —390,  1,  6,  riusj  42,  m.— 391, 


536 

i,  24,  190.  — 392,  i,  5,  t.  III.  —  395,  i ,  24  ,  filet;  25,  nègre  e  sotil  et  delgat.  —  396,  î,  4 
et  112;38,ters.  —  399,  u,6,fol.  281  et  140.  —  401  ,  11,  23,  glas.  —  402  ,  h,  14,  indigna- 
tio;  26,  fol.  167.  —403,i,  48,  quar  teos.  —  404,  1,  11  ,  B.  de;  36,  riuse.  —  405,  11,  14  , 
CXLVII  ;  45,  eff.  27.  —  407,  1 ,  38  ,  i65.  —  408  ,  1 ,  4 ,  enclauzero  ,  foro  ;  11 ,  5  ,  estastz.  — 
409,  11,  49,  t.  III,  fol.  —  413,  11,  1,  clergeresses.  —  414, 1,  16  et  17,  clercial,  fol.  217. 
—  416,  11,  25,  2i3;  43,  eff  et  52.—  419,  n,  23,  fol.  104.  —  424,  1,  30,  t.  IV.— 
425,  1,  46,  soptosamen  ;  n,  3G,  t'y;  38,  t'y. —  426,  1,  42,  grand  ;  11 ,  1 ,  aquest;  45,  si 
empre.  —  429,  1,  50,  eff.  cofana.  —  430,  11,  18,  beaucoup  cher.  —  432,  11,  el  nom  ; 
17,  332.  —  433,n,  17,  tressât.  — 436,i,  13,junchas;  33,  trasbucar  ;  11,  23,  CXXV.  —437, 
1,  17,lor,  fort;  11 ,  27  ,  veziga.  —  438  ,  H,  10  ,  et  49.  —  439,  11,  13,  il  nos.  —  441, 1,  21,  80. 

443,  1,  24,  descoulpa;  25,  descharga;  26,  72.  —  445,  11,  17,  je  sai. —  446, 1,  12,  aj.  anc. 

it.  coin.  —  447, 1,  2,  estela.  —  448  ,1,  12,  comenchar. —  451,  1,  40,  t.  III. —  454,  1,  37, 
XLVI.  —  458,i,  47,238.-459,1,27,  174;  46,  toz.  —  462  ,  11,  11,  38  et  49.  —  464,  1,  34, 
comtar,  v.  ;  11,  20,  it.  contatore.  —  468,  I,  38,  régla  de  s.  Benezeg..  —  469,  11,  30,  v.  1232; 
37,  t.  III.  — 472,  11,  46  et  47,  layt,  38  et.  —  473,  1,  12,  161  et;  11,  15,  o  t;  46,  28. —474  , 
11,8,  entre  ;  3 1  ,  III.  —  476 ,  1 ,  46  ,  s'il  es.  —  477 ,  1 ,  3 ,  can  Rollans.  —  480 ,  1 ,  42  et  44  , 
eff.  per,  par.  —  481  ,  il,  11  ,  dimercres,  coriatiers.  —  482  ,  1,  36,  180. —  484,  I,  40,  tribu- 
lations. —  485,  11,  7,  157.  —  486,  1,  21 ,  110;  11,  31  ,  a54- —  487, 1,  32,  tronquât;  n,  37  et 
39,  peyra  roia,  rouge.  —  488,  i,7,  116.  — 490,  n,  33,  t.  175,  fol.  23  ;  35 ,  corsable. — 
491,  1,  27,  i36;  28,  si  je  faisais  courtage  d'. —  493,  1,  23  ,  lacremas.  —  494,  11,  16,  rey. — 
495,  11,  1S,  eff.  encorporar;  20  et  21  ,  incorpora.  —  506,  I,  2,  i63  ;  15,  aver;  17,  autz  plus. 
—  518,1,24,  eff.etL;  29,los.  —  526,  i,3,  siut.  —  527,  1,  3,  32,  dimercres  ;  33  ,  45.  — 
528 ,  11 ,  1 6 ,  boquaria  ;  28  ,  el  XX V  dia. 

Mots  latins  qui  auraient  pu  être  indiqués  comme  origine  des  mots  romans  analogues  : 

32  ,  affectuosus  ;  70  ,  ambitiosus  ;  87,  evangelizare  ;  1 1 1 ,  arbitrari;  207,  bubon  ;  278  ,  decep- 
tio  ;  298  ,  cambiare  ;  299  ,  cambium;  313  ,  cantio;  314,  cantare  ;  361  ,  accasator  ;  362  ,  excusa- 
bilis  ,  excusare  ;  367,  caballarius  ;  378,  incendere;  407,  conclave  ;  411 ,  exclusio  ;  412,  reclusus; 
424,  discooperire  5  435  ,  recolligere. 

Errata  de  l'Introduction.  —  Page  iij ,  1.  15,  au  lieu  d'étudié,  lisez  reconnu.  —  Page  xxxvij  , 
j  et  ij  ;  1.  34  ,  compasso. 

Quand  l'erreur  ne  portait  pas  sur  le  mot  essentiel  à  expliquer,  je  n'ai  pas  toujours  indiqué  les 
corrections  de  .S  en  Z ,  d'I  en  Y,  d'O  final  en  ON,  de  LI  en  LUI  et  vice  versa  ,  la  suppression 
d'une  double  lettre  ou  sou  addition,  et  autres  semblables. 


O 


urauiraisr  &t. 


MAY  1  A  1PRP 


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