HANDUOLND
AT THE
UMYERSITY OF
TORONTO PRESS
J
NOUVEAU CHOIX
DES POESIES ORIGINALES
DES
TROUBADOURS.
TOME II.
f
//
NOUVEAU CHOIX
DES POESIES ORIGINALES
DES
TROUBADOURS,
PAR M. RAYNOUARD,
MEMBRE DE L'iNSTITUT ROYAL DE FRANCE (ACADEMIE FRANÇAISE , ET ACADEMIE
DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES ) , SECRETAIRE I-ERr-ETCE!. HONORMRE DE
[.'ACADÉMIE FRANÇAISE, ETC.
TOME DEUXIÈME,
CONTENANT
Le Lexique roman , ou Dictionnaire de la Langue des Troubadours , «ompare'e
avec les autres langues de l'Europe latine.
A — C.
'f$V&
A PARIS,
DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET,
RUE DE VAUGIRARD, N° Q.
1836.
f 9 *
r \.
'\<
INTRODUCTION.
Dans ce travail préliminaire je recherche et j'expose les
nombreuses affinités, les rapports souvent identiques,
des six langues néolatines :
La langue des troubadours ,
La langue catalane,
La langue espagnole,
La langue portugaise,
La langue italienne,
La langue française.
J'entreprends, pour la lexicographie de ces idiomes,
ce que j'ai tâché d'exécuter pour la comparaison de leurs
formes grammaticales. '
J'ose espérer que le résultat de mes investigations dé-
montrera évidemment l'origine commune des diverses
langues de l'Europe latine, et ne laissera plus aucun
doute sur l'existence ancienne d'un type primitif, c'est-
à-dire d'une langue intermédiaire , idiome encore gros-
sier sans doute, mais qui pourtant était dirigé par des
principes rationnels , notamment quand il s'appro-
priait, sous des formes nouvelles, plusieurs des mots de
la langue latine.
A l'époque où l'irruption des hordes du Nord eut con-
quis, ou pour mieux dire dévasté les provinces méri-
dionales de l'empire romain , les hommes de l'invasion
1 Voyez le tome VI du Choix des Poésies originales des Trouba-
dours ; des exemplaires de ce volume avaient été tirés à part , sous le
titre de Grammaire comparée des Langues de l'Europe latine dans
leurs rapports avec la Langue des Troubadours . Paris, Firmin Didot,
182 1 , in-8.
1. a
ij INTRODUCTION,
d'abord campés sur les débris de cet empire , et les anciens
habitants qui avaient échappé aux périls et aux malheurs
de la destruction, éprouvèrent également le besoin d'ex-
primer les uns aux autres les idées, les sentiments qui ,
à chaque jour, à chaque heure, à chaque instant, exi-
geaient une rapide et intime communication ; mais les an-
ciennes populations n'entendaient presque plus la langue
latine, et les étrangers l'entendaient moins encore.
Cette crise morale et politique, ces nécessités réci-
proques, favorisèrent la création d'une nouvelle langue
dérivée du latin, ce fut la romane rustique. '
Me demandera-t-on à quelle époque précise la langue
latine, ainsi modifiée et remaniée, devint un nouvel
idiome à l'usage des populations qui occupaient le midi
de l'Europe?
Je répondrai , sans hésiter, que la transmutation était,
sinon entièrement achevée, du moins très avancée, lors
des serments de 842; j'aurais pu même dire long-temps
avant ces serments, puisque leur existence suppose un
langage déjà convenu dans une nation, entendu et com-
pris par les princes, les grands et le peuple, qui figurèrent
tour à tour dans ces actes solennellement politiques.
Ces serments ont conservé et transmis des exem-
ples , des fragments , sans doute trop peu considérables
de cette rustique romane , annoncée comme popu-
laire dans les conciles de 81 3; toutefois ces débris
suffisent à constater l'existence d'un idiome fortement
esquissé, qui déjà se suffisait à lui-même, parce qu'il pos-
sédait les habiles moyens de former, d'après un système
à la fois facile et arrêté, les mots nécessaires aux com-
' Voyez les Eléments de la Langue romane avant Van 1 000 ;
tome Ier du Choix des Poésies originales des Troubadours . Paris ,
Firmin Didot , 1816.
INTRODUCTION. iij
munications de la famille et de la société, et à la marche
de la civilisation ; aussi j'ose dire que les serments de 842
n'appartiennent pas seulement à une époque de création,
mais encore à une époque de progrès.
Cet idiome rustique roman était évidemment celui
des habitants de l'empire français, sujets de Charles-le-
Chauve, auxquels s'adressait le serment de Louis-le-Ger-
manique, comme parties intéressées à son exécution, et
qui eux-mêmes , se rendant garants des promesses de
Charles -le -Chauve leur prince, répondirent dans le
même langage.
Je l'ai déjà dit, et je le répète : le style de ces serments
est encore grossier et informe ; il parait barbare aux
personnes qui n'ayant pas fait une étude approfondie des
langues néolatines, n'ont pas étudié leur origine, et,
pour ainsi dire, assisté à leur formation , aussi simple
qu'ingénieuse; mais j'espère fournir les moyens déjuger
moins sévèrement cette romane rustique.
Mettrai-je sur le compte des copistes quelques fautes
de transcription qui leur sont évidemment échappées?
Non, sans doute. Ne sufllt-il pas que les textes des deux
serments offrent, dans leur ensemble et dans leurs dé-
tails, plusieurs accidents lexicographiques et grammati-
caux, singulièrement remarquables et incontestablement
décisifs, soit par leur existence en 842, soit par leur
influence sur les langues de l'Europe latine?
Voici le texte de ces serments :
SERMENT DE LOUIS LE GERMANIQUE.
Pro Deo amur et pro xristian poblo et nostro
COMMUN SALVAMENT D'iST DI EN AVANT, IN QUANT DeUS
savir et podir me dunat , si salvarai eo cist meon
FRADRE KARLO ET IN AJUDHA ET IN CADHUNA COSA , SI
iv INTRODUCTION.
cum om per dreit son fradra salvar Mst , in o quid
IL MI ALTRESI fttîft j ET AB LuDHER NUL PLAID Tllinquam
prindrai qui, meon vol, cist meon fradre Karle in
damno sit. ■
SERMENT DU PEUPLE FRANÇAIS.
Si Loduuigs sagrament que son fradre Karlo jurât,
conservât, et Karlus, meos sntïïra, de suo part non
lo ôtûnit; si 10 returnar non Hint pois, ne io, ne
neuls cui eo returnar int pois, in nulla ajudha contra
Loduwig nun li \mx.
OBSERVATIONS SUR LES SERMENTS.
Dans le serment de Louis-le-Germanique se trouve
le mot SALVA.men.tj il n'était pas fourni par la langue
latine, qui n'a que salva&o.
Qu'on ne soit pas surpris de cette transmutation ; la
romane rustique possédait déjà l'artifice lexicographique
de s'approprier la racine des mots latins , et d'y adapter
des désinences différentes et spéciales. a
C'est une circonstance très remarquable que ce rema-
i°. Les lettres capitales indiquent les mots qui sont restés dans
une ou plusieurs des langues néolatines ;
2°. Les lettres italiques, les mots qui, avec une très légère mo-
dification , telle que le changement ou la suppression d'une voyelle,
d'une consonne , appartiendraient à une ou plusieurs de ces langues ;
3°. Les caractères romains désignent les mots purement latins ;
4°. Les gothiques , les mots qui n'entrent dans aucune de ces trois
classifications.
2 Le mot salvàmentum , comme latin de basse latinité , paraît , en
85^, employé dans une allocution de Charles-le-Chauve , qui pourrait
bien n'être que la traduction d'un texte roman , et qui conserve beau
eoup des tournures des serments de 8/{?..
INTRODUCTION. v
niemenl du mot salvaIio par la romane rustique , mais
ce qui est plus étonnant c'est que le substantif s alv xment
se retrouve dans les six langues néolatines :
troub. Salvament. cat. Salv-ament. esp. Salvamiento.
port. Salvamento. it. Salvamento. fr. S autrement.
M'accusera-t-on de me faire illusion quand je trouve,
dans un fait aussi frappant, la preuve d'une antique et
incontestable affinité entre les langues néolatines, c'est-
à-dire l'évidence d'un type commun , d'après lequel cha-
cune s'est ensuite développée, en s'abandonnant au ca-
ractère particulier qui l'a distinguée?
Objectera-t-on que c'est là un phénomène qu'une série
de circonstances heureuses a produit? Je répondrai en
citant un autre mot qui , dans le même serment , offre
une pareille transformation. C'est le mot roman ajud/z«
au lieu d' abj vtorium latin; la rustique romane avait
changé ce dernier substantif neutre en un substantif
féminin roman, ajud/mz_, employé dans le serment de
Louis-le-Germanique et dans celui du peuple français. '
Ce même mot , dont la transmutation était jusqu'à
présent restée inaperçue, comme celle de salva^xo en
s alv xment j, se retrouve aussi dans les six langues néo-
latines.
troub. Ajuda. cat. uéjudct. esp. Ayuda.
port. Ajuda. it. Ajuto. fr. Ajude.
Dans le même serment de Louis-le-Germanique, il est
un substantif qui n'appartient pas à la langue latine, le
mot plaid , traité , accord, plaid. 2
1 On trouve plus tard, dans la basse latinité, ajuda, adjuda, qui
de la langue romane avait passé dans les documents latins. Cette cir-
constance prouve l'influence de la romane rustique et des langues
néolatines sur le latin du moyen âge ; question qui mérite d'*ètre
examinée et discutée à fond.
3 Vossius, de Vit. Serm. , lib. IV, p. 722-8.
vj INTRODUCTION.
Ce mot est resté dans les six langues néolatines :
troub. Play, plaît, cat. Plet. esp. Plejto.
port. Pleito. it. Piato. fr. Plet , plaid.
Qu'il me soit permis d'appeler une attention plus spé-
ciale sur le substantif indéterminé om roman , d'/ioMO
latin, employé dans le serment de Louis-le-Germanique.
Non seulement om y remplit la fonction de substantif
indéterminé , comme il la remplit toujours dans la
langue française, mais encore il paraît, par les plus
anciens monuments des langues néolatines , que toutes
l'avaient conservé avec la même acception.
troub. Om , hom. cat. Hom. esp. Omne , orne.
port. Orne. it. XJom. fr. Hom, on.
Cette forme hardie, qui, par un seul substantif, ex-
prime une pluralité indéterminée, est très ancienne dans
les langues néolatines.
Le poëme de Boèce, écrit avant l'an iooo, en offre
l'emploi.
No comprari' om ab mil libras d'argent. ( v. 198.)
On n'achèterait pas avec mille livres d'argent.
Les lois de Guillaume-le-Conquérant, qui datent de la
seconde moitié du xie siècle, nous montrent plusieurs
exemples de ce substantif indéterminé.
Et de tant os cum home trarad de la plaie.
Lois de Guillaume-le-Conquérant, art. XII.
Et d'autant d'os comme on tirera de la plaie.
Si femme est jugée à mort u à defaçum des membres , ki seit
enceinte, ne faced I'um justice dès qu'ele seit délivrée.
Lois de Guillaume-le-Conquérant , art. XXXV.
Si femme , qui soit enceinte, est jugée à mort ou à destruction
de membres, qu'on ne fasse justice jusqu'à ce qu'elle soit dé-
livrée.
INTRODUCTION. vij
La langue latine n'avait pas indiqué aux peuples qui
bégayaient la romane rustique cet art d'individualiser
une généralisation et de faire connaître par un sub-
stantif spécial que plusieurs personnes pensent , parlent
agissent, soit ensemble, soit de la même manière.
Que cette forme ait été inventée par la romane rus-
tique, ou qu'elle ait été empruntée d'un idiome alors
existant, la création ou l'imitation, adoptée par toutes
les langues néolatines , peut-elle laisser quelque doute
sur l'existence d'un type commun et primitif?
La romane rustique présente deux fois, dans le ser-
ment de Louis-le-Germanique , l'adjectif relatif cist,
formé du latin hic isxe.
Une telle transmutation n'indique-t-ellepas une langue
qui a l'art heureux de composer avec les éléments latins
les mots qu'elle veut adapter aux besoins de l'expression?
Cadhun fut un mot singulièrement composé, puisque
le radical cada, auquel un fut adapté, ne se trouve pas
dans la langue latine.
Est-ce lors de ses premiers essais , et de ses tâtonnements
encore indécis, qu'une langue nouvelle peut ainsi com-
poser des mots hybrides? Non, sans doute; ce n'est que
de progrès en progrès qu'elle parvient à s'approprier de
telles ressources.
0, d'Hoc latin neutre;
LO, régime, substantif relatif, le, s'appliquant aux
choses ;
L' , élision de lo, régime, substantif relatif , person-
nel, le;
IL, substantif relatif , personnel, sujet, il;
LI, substantif relatif, personnel, régime indirect,
à lui ,
sont des créations ou transmutations qui démontrent
un système grammatical et lexicographique déjà très
viij INTRODUCTION,
avancé, une habileté très exercée dans l'art de dériver
du latin les expressions nécessaires à la nouvelle langue.
Le que, adjectif relatif, qui est devenu à la fois sujet
et régime dans toutes les langues néolatines , emprunté à
l'accusatif latin Qur.m, est un fait qu'il importe de signa-
ler particulièrement. Ce que est devenu un mot essentiel
et très usuel dans ces langues.
troub. Que. cat. Que. ESP. Que.
port. Que. it. Chc. fr. Que.
Dans le même serment de Louis-le-Germanique, on
lit l'adverbe altresi , composé d'ALTERwm sic. Cette
sorte de création lexicographique prouve évidemment
l'existence non seulement actuelle , mais même très an-
cienne, de l'idiome qui se donnait ainsi des adverbes
composés. Ce fait seul serait très remarquable, très dé-
cisif; mais il y a plus , cet adverbe de la romane rustique
s'est conservé dans les six langues néolatines.
troub. Atresi. cat. Altresi. esp. Otrosi.
port. Outrosi. it. Altresi. anc. fr. Altresi.
Cette décomposition de la langue latine et la recom-
position romane ne démontrent-elles pas, jusqu'à la der-
nière évidence, que cette langue rustique, dont il nous
reste ces deux fragments de l'an 8/p , possédait à un
haut degré l'art de créer, avec les éléments latins , les
mots qui lui convenaient pour exprimer ou plus clai-
rement ou plus rapidement les sentiments et les idées?
De l'adverbe latin Quoiviocfo,, la rustique romane, en-
levant la désinence odo , produisit l'adverbe ou conjonc-
tion quom, cum, que les langues néolatines adoptèrent.
Joint à si, de sic latin, com forma une conjonction
composée qu'on trouve dans le serment de Louis-le-Ger-
manique.
INTRODUCTION. jx
Le poëme de Boèce employa cum et sicum.
Lainz contava ciel temporal , cum es ,
De sol et luna, cel et terra, mar, cum es.
Poëme sur Boèce , v. 97 et 98.
Là il contait du temporel , comme est ;
De soleil et lune, ciel et terre, mer, comme est.
Si cum la nibles cobr' el jorn , lo be ma.
Poëme sur Boèce, v. i33.
Ainsi comme le brouillard couvre le jour, le bien matin.
TROUB. Com. CAT. ANC. ESP. ANC. PORT. ANC. IT. ANC. FR. Com.
it. mod. Corne, fr. mod. Comme.
troub. Si com. cat. Axi com. esp. Asi como.
port. Assimcomo. it. Si corne. anc. fr. Si com.
La préposition ab , employée dans le sens d' avec ,
comme le constate le serment de Louis-le-Germanique ,
n'est restée que dans la langue des troubadours et dans
la langue catalane.
Mais quoique ab n'ait pas été expressément conservé
ou adopté par les autres langues néolatines, je dois dire
que la préposition a, contraction évidente cWb, quand
elle offre le sens ai avec se retrouve dans ces langues. J
N'était-ce pas aussi un habile remaniement de la langue
latine que de former le verbe z^tornar, employé deux
fois dans le serment du peuple Français , dans le sens de
ramener, détourner, en ajoutant l'augment re au primitif
latin TORNARe ? '
Ce verbe de la romane rustique retornar , a aussi
été adopté par les six langues néolatines :
1 Voyez ci-après le Lexique roman , p. 3.
2 Voyez l'introduction contenant les preuves historiques de L'an-
cienneté de la langue romane, t. Ier du Choix des Poésies originales
des Troubadours, p. ix.
I. b
x INTRODUCTION.
troub. 'Retornar. cat. Retornar. esp. Retornar.
port. Retornar. it. Ritornarc. fr. Retourner.
J'ai annoncé l'existence d'accidents grammaticaux qui
prouvent que la langue romane rustique avait créé ou
adopté des formes spéciales, des principes caractéristiques.
J'indiquerai notamment quatre de ces accidents dont
l'existence est constatée par les serments de 842.
i°. Il en est un qui paraîtra de peu d'importance; tou-
tefois, uni aux autres preuves, il sert à les corroborer.
Dans mes travaux précédents ' j'avais eu occasion
d'énoncer que les prépositions de et a , qui dans l'orga-
nisation de ces langues suppléent, par leur action, au
défaut des désinences indicatives des cas , étaient souvent
supprimées devant les noms propres, et on sait que cette
forme est long-temps restée dans la langue française ,
qui, aujourd'hui même, en conserve encore des vestiges
dans les mots Fête-Dieu, Hôtel-Dieu , etc., etc., où
de est supprimé.
Cette forme spéciale se trouve dans les serments
de 842.
Pro II Deo amur; de supprimé;
| Cist meon fradre in damno sit; a supprimé ;
Que j| son fradre Karlo jurât ; a supprimé.
2°. La rustique romane, en acceptant les mots latins,
retranchait ordinairement la désinence : de l'infinitif en
AR£, elle fit ar, signe caractéristique du présent des infi-
nitifs de la première conjugaison : aussi on lit dans les
serments, sALV/zr, returnût.
3° Un des artifices grammaticaux de la nouvelle lan-
gue , fut de composer son futur de l'indicatif , en
' Grammaire romane , articles. — Grammaire comparée , etc. ,
pages 20-22.
INTRODUCTION. xj
adaptant, à ce présent de l'infinitif, le présent ou la
désinence du présent du verbe haver, avoir.
Salvar suivi d'Aï, première personne du présent de
l'indicatif du verbe aver , produisit la première personne
du futur dans salvar«j. '
Prindraï fut formé de la même manière de l'infinitif
prindr^ et d'Aï première personne du présent de l'in-
dicatif à' aver. 2
Je ferai remarquer que l'existence de ces deux futurs,
dans les serments de 842 , démontre que la conjugaison
du verbe aver employait ai à la première personne
du singulier, et il est sans doute permis d'en conclure
qu'à cette époque ce verbe possédait sa conjugaison ré-
gulière, telle qu'elle s'est trouvée établie par les preuves
que des citations d'ouvrages très anciens ont fournies.
En effet , dans des actes de 960 3 on trouve :
La seconde personne du singulier en as, dar«^;
La troisième personne en a, devedar«/
La première personne du pluriel en em, dar^i;
La seconde en ez, commonir^;
La troisième en an, absolver««.
L'ancien français offre des exemples frappants de la
1 J'ai eu occasion de dire et de prouver que le conditionnel roman
fut formé de la même manière , en joignant au présent de l'infinitif
l'imparfait ou la désinence de l'imparfait du verbe aver.
2 Et ainsi des autres personnes :
Sing. 2e. Salvar as.
3e. Salvar a.
Plur. ire. Salvar avem.
2e. Salvar a\etz.
3e. Salvar an.
De même de prindrc, prindrcm, as , a, etc.
3 Choix des Poésies originales des Troubadours , l. IT , p. 4*> et suiv.
xij INTRODUCTION.
forme primitive de ce futur, quand, au lieu d'AURûu,
aura, il dit \\ei\ai, av^rad.
Celui qui I'avcrad troved.
Lois de Guillaume-le- Conquérant , art. VII.
Ou vuelle ou non, je I'avcrai.
Roman du Renan, Chabaille. far., p. 18a.
La langue des troubadours avait une sorte de futur
composé an a far; l'espagnole dit encore ho a far, etc.
La langue portugaise , outre le futur ordinaire, avero ,
kXERaSj, etc. , a conservé un futur composé :
Ho de aver , j'ai à avoir.
Has de aver , tu as à avoir.
Ha de aver , il a à avoir.
Si l'on m'opposait que des langues néolatines ter-
minent la première personne du futur au singulier, non
par ai mais par È ou o, etc., je répondrais que cette
circonstance même confirme le principe ; car ces langues
n'ont pas haï à la première personne du verbe aver ,
mais hé, ho, etc., etc., ensuite elles prennent a la
seconde et à la troisième, as, a, en se conformant
toujours à leur propre conjugaison du verbe aver.
L'existence des deux futurs contenus dans les ser-
ments de 842 , permet donc d'admettre qu'à cette
époque les règles des conjugaisons des verbes , et sur-
tout celles du verbe aver , étaient établies , connues et
observées.
4°. Mais la circonstance qui , dans les serments de 842 ,
achève de constater l'existence parfaite de la langue
romane rustique, c'est d'y trouver son caractère le plus
essentiel , sa forme la plus spéciale , le signe qui dès lors
distinguait le sujet du régime par la présence ou l'absence
d'un s final.
INTRODUCTION. xiij
On y remarque :
Sujets. Régimes.
Deuj, Deo.
Loduuigj, Loduwig.
Karlu.? , Karlo , Karle.
Meoj/ Mon, meon.
Neul s , Nul.
Aucun s final n'accompagne les autres mots employés
comme régimes, amury salvament , xrïstian, jradre ,
dreit , Ludher, plaid , vol, sagrament , etc.
Ai-je besoin d'insister sur les conséquences qu'on peut
tirer de l'existence de cette règle avant 842? Qui ne
serait convaincu de l'ancienneté de la langue rustique
primitive, quand on reconnaît que, dès cette époque,
elle employait un mécanisme aussi simple et aussi ingé-
nieux, et surtout aussi utile à la clarté du discours?
Tels sont les signes principaux qui révèlent dans les
serments de 842 l'existence d'une langue déjà formée ,
soumise à des principes constants et à des règles fixes.
Ces serments contiennent cent quatorze mots.
Quatre - vingt - cinq * appartiennent à la romane
1 En voici les preuves :
Deus , Deo.
Les troubadours avaient Deus, sujet; et Deu, régime.
anc. port. Quai dona Deus fez mellor parecer?
Cane, do coll. dos Nobres de Lisboa , p. 58.
anc. it. Deo, voce che s'incontra fréquente negli antichi , sebbeue nou
sia per lo più în uso presso i moderni :
Sol per servire alla magion de Deo.
Guitt. d'Arrezzo , Not. 371 , p. 274.
ÀMUR.
anc. fr. Ai-jo vers Deu greignnr amur.
Marie de France, t. II, p. &12.
Et, et, et, et, et, et, et1, a été employé dans toutes les langues
1 Je crois devoir répéter les mots aussi souvent qu'ils se rencontrent dans les
serments.
xiv INTRODUCTION.
rustique primitive, puisqu'ils se retrouvent dans une ou
plusieurs des Langues néolatines.
nrolalmes ; quelques unes, celle des troubadours, l'ancien français,
1 italien , ont parfois supprimé le t, surtout devant une consonne;
1 ancien catalan et l'ancien espagnol disaient e , et$ ensuite ces langues
ont adopté en place la conjonction y.
Xristian , de Christian us, latin. Voilà une opération de la langue
romane rustique sur la langue latine. Ce mot a été formé par le re-
tranchement de la désinence latine , caractéristique du cas.
Les troubadours ont toujours employé Christian.
Le catalan employa cristiâ, Ta accentué équivalant à an; l'espagnol ,
le portugais, l'italien , ont seulement ajouté l'o final euphonique, qui
a produit christiano.
L'ancien français conserva long-temps, surtout dans le style de la
chancellerie, le type primitif de la romane rustique. On lit encore
dans les ordonnances de Louis XI :
Nostre dit Saint Père, comme bou père, et pasteur du peuple chrestian.
Ord. des Rois de France, 1478 , t. XVIII , p. l\2.5.
Poblo. L'ancien espagnol employait ce mot , qu'il a depuis modifié
en PueBLO.
A oyez le Fuero juzgo, passim , et le Glosario de Voces antigua-
clas, etc. , qui est à la suite.
Nostro.
amc. esp. it. Nostro.
Commun, de commune, latin. La langue rustique l'avait modifié en
commun par le retranchement de la désinence latine.
trovb. Comim. cat. esp. Commun, port. Commum. it. Commune, fr. Commun.
Salvament. J'ai déjà fait observer que ce mot était le produit d'une
opération systématique de la langue romane primitive.
La langue des troubadours, le catalan et le français conservèrent
exactement cette désinence ; le français , dans ce mot, ainsi que dans
beaucoup d'autres, changea I'a intérieur en e; l'espagnol, le portu-
gais, l'italien, joignirent à ment la finale euphonique o.
D', de. De , latin , fut adopté par la langue des troubadours , par
le français , le catalan , l'espagnol , le portugais , et même par l'ita-
lien , qui aujourd'hui emploie di ; mais jadis il avait employé de.
Quoique les dictionnaires de la langue italienne n'indiquent pas
INTRODUCTION. xv
Ce serait ici le lieu de comparer quelques uns de ces
quatre-vingt-cinq mots de la langue romane rustique,
cette particularité, elle est constatée par des exemples tirés des auteurs
anciens.
Lo cor fn paventato
De la sua annunciata.
Jacopone da Todi , od. VI.
Ma de la temperanza e pietate
La misericordia si è nata.
Jacopone da Todi, cant. II.
IST , CIST , CIST.
Ist, d'iSTe , latin; cist , d'/uciSTe, latin.
La langue des troubadours adopta ist , est.
Cette même langue , et celle des trouvères , conservèrent cist , et
employèrent cest.
Les anciens écrivains italiens, entre autres Dante et Pétrarque , se
sont servis d'ESTO , d'ESTA ; mais on a prétendu , et le Tasse lui-même
a partagé cette erreur ', qu'ESTE était la sincope de o«esto.
Il est évident qu'ESTO , italien, venait d'iST des serments de 842.
Le Vocabolista bolognese, p. 1462, cite d'anciens vers où on trouve :
Perch' egli è re del popol d' esto regno.
Ainsi , il faut admettre que l'italien avait conservé cet esto comme
la langue des troubadours et les autres langues de l'Europe latine.
troub. Ist, est, cist, cest. cat. Est. esp. port. Este, isto.
it. Esto, questo. fr. Cist , cest.
Di , de mes, latin , resté dans la langue italienne, se trouve dans
l'ancien français ; les troubadours ont employé ma. Il ne paraît pas
invraisemblable que le passage du serment m en eût subi en ni l'élision
de Ta , ma en; mais je renonce à ce qui n'est que conjectures,
quelque fondées qu'elles paraissent.
En , de in , latin.
Ici la langue rustique romane a elle-même changé l'i en E.
Toutes les langues néolatines adoptèrent cet en.
TROUE. CAT. ESP. En. PORT. ElTl. ANC. IT. FR. En.
Les grammairiens et les lexicographes italiens ont reconnu que
l'ancien italien usait d'EN au lieu d'm ; ce qui n'est pas surprenant ,
1 Dans ses annotations sur Dante.
2 Gio. Antonio Brcnai.di, Vocabolista bolognese. Bologna, 1660, in-12. «
xvj INTRODUCTION.
avec les analogues des anciennes langues germaniques et
des divers idiomes du Nord; j'ose croire qu'il en résul-
puisque en et in sont également employés dans les serments. Mais il
est à remarquer, au sujet du d'ist dl en avant , qu'EN est mêlé dans
une phrase formant un adverbe composé ; ce qui permet de croire
que cet en était très ancien dans la romane rustique.
Vedî da che sei indulto
En ogni opra qne vuoi fare.
Jacopone da Todi , lib. II , cant. 3o.
En questa gloria di mala ventura.
Jacopone da. Todi , lib. V, cant. 23.
Avant.
troob. cat. Avant, anc. esp. Avante. anc. port. Avan. fr. Avant.
ÏN , IN, IN , IN , IN, IN.
On trouve dans le poëme sur Boèce :
Tôt a in jatjamen. (v.17.)
Tout a en jugement.
In est resté dans la langue italienne.
Quant.
trotjb. cat. Quant, esp. port. it. Quanto. fr. Quant.
Me, mi.
troue, cat. esp. Me, mi. port. Me, mim. it. anc. fr. Me, mi.
fr. mod. Me, moi.
Si , si , adverbes d'affirmation , de sic.
TROTTE. CAT. ESP. TORT. IT- ANC. FR. SI.
Si , si , conjonction conditionnelle , du latin si.
TROUB. CAT. ESP. Si. PORT. IT. ANC. FR. Se. FR. MOD. Si,
Salvakai , salvar. Deux formes grammaticales essentielles de la
langue rustique romane, dont il a été parlé page xj.
Eo, eo , d'Ego.
L'ancien italien a employé eo , comme la langue des troubadours ,
et le portugais eu.
In questa gente ch' eo descrivo adesso....
Ti eonsigli' co.
BabberiM , Docum. d'amorej p. 35 et 10- .
INTRODUCTION. xvij
terait sans doute des rapports curieux , et peut-être
d'utiles éclaircissements sur les origines de plusieurs
des langues européennes.
Le dictionnaire d'Alberti dit expressément d'eo, « che si trova fre-
([uentemente negli antichi poeti. »
Fradre, fradre, fradre , du latin fratre/m.
troue. Fraire. cat. Frare.
anc. esp. Los fradres de la casa, ornes bien acordados.
V. de S. Millan , cop. 35i.
it. Frate. fr. Frère.
Karlo , Karlo , Karle , de Karolw.^ latin.
troub. cat. Carie, esp. port. it. Carlo, fr. Carie.
Ajudha , ajudha. Voyez page iv.
Cadhuna , j'ai déjà dit que c'est un mot hybride de la romane rus-
tique ; Voyez page vîj .
trodb. Cada us. cat. Cada hû. esp. Cada uno. port. Cada hum.
Cosa, du latin cuusa. 11 est resté en italien.
Cum, de qvonodo. Voyez page viij.
Om , d'HOMo. Voyez p. vj.
Per , du latin per. Cette préposition a été adoptée par les trouba-
dours , par la langue catalane et par la langue italienne.
On la retrouve dans l'ancien espagnol :
Fablar curso rimado per la quaderna via....
Cuemo se partet vû.xx\xào per treb particion.
Poema de Alexandro , cop. 2 et 25l\.
Voyez le Glosario de Voc. antig. , placé après le Foero juzgo.
ahc. port. Per fléchas que eron lançadas.
Coronica del re D. Joanno, part. II , p. 11.
port. mod. Pera.
Au reste , on lit dans Paul Orose, lib. VII :
Ante biennium romanse irruptionis , excitatœ fer Stiliconem gentes
Alanornni.
Et dans la Chronique d'Idace :
Snperatis per .fëtium in certamine Francis....
De Africa per Placidiam evocatus.
Rec. des Hist. de Fr., t. I , p. 597 et 617.
I. C
ïviij INTRODUCTION.
Je me borne à constater un fait grammatical qui me
semble de haute importance.
DrEIT , (lu Lit. DIRECTM/M.
troub. Dreit. cat. Dret. esp. Derecho. port. Diricto. it. Dritto. fr. Droit
Son , son , de suum.
TROUB. C.VT. <?OH. ANC. ESP. So.
Mandato de so seâor todo lo han a far.
Poema del Cid, v. ^3^.
L'italien a aussi employé so.
0 , d'/ioc , latin ; cela, le.
La langue des troubadours a conservé cet o.
On le retrouve dans l'ancien portugais :
Que assi o provaria.
Doc. de i3i5. Elucidario , t. I , p. 45i.
Il , lo , l' , li , substantifs relatifs.
Il , d'iL/e, est resté dans le français comme sujet , et a été employé
parfois en italien comme régime.
Lo, l', s'est retrouvé dans toutes les langues néolatines.
TROOB. CAT. ESP. PORT. IT. ANC, FR. Lo.
D'une part, ce conseil lo trait....
Que c'il tainent lo chapelain,
11 lo metront en mal pelain.
Nouv. rec. des fabl. et cont. anc, t. I , p. tl6 et 117.
Lï, du latin ihi.
TROUB. LÎ. ANC. ESP. LU. IT. FR. Li.
Altresi. Voyez page viij.
Ab. Voyez page ix.
Ludher , régime venant du latin Lotharîmj.
Nul, nulla, du latin nvlIus.
TROUB. CAT. Nlll. IT. Nllllo. FR. Nul.
En cette acception , nul manque à l'espagnol et au portugais.
Plaid. Voyez pages v et vj.
Prindrai. Voyez page xj.
Qui, que, cui , dn latin qui, queto, cui.
Qui, cui ont été conservés du latin.
tbocb. Qui, cui, que. anc cat. Que. esp. Qui, que.
port. Que. rr. Che, cui , que. fr. Cui, qui, que.
INTRODUCTION. xix
J'ai prouve que la romane rustique et toutes les autres
langues néolatines ont admis le substantif indéterminé ,
hom, om, on, d'HOMO^ latin, pour exprimer une généra-
lité de personnes.
Cette forme grammaticale a existé aussi très ancien-
nement dans les langues germaniques et dans celles du
Nord.
Vol, de l'indicatif du verbe volo.
Ce substantif, conservé par les troubadours, a été aussi adopté par
l'ancien français.
a
troub. Don ieu die que escurols
Non es plus lieus que sos vols.
R. de Tors de Marseille : Ar es dreU.
D'où je dis qn'écurenil n'est pas plus léger que sa •volonté.
anc. fr. Incontinent à son vueil obéirent.
Salel , trad. de l'Iliade, p. 127.
Loduuigs, Loduwig. Voyez page xiij.
Sagrament , de sacramentel, conservé par les troubadours, le
catalan et le français , avec la finale ment ; et par les autres langues,
en ajoutant à ment l'o euphonique.
Part, de l'accusatif latin partc/h.
troub. cat. Part. esp. pobt. it. Parle, fr. Part.
Non, non, négation adoptée par toutes les langues néolatines.
troub. Non, no. cat. No. esp. Non, no. port. Nâo. it. Non, no. fr. Non.
Jo , jo. Jo a été français et italien , yo espagnol. L'o, changé en eu,
a produit chez les troubadours ieu , eu , et chez les Portugais eu ; et
depuis, changé en e, je dans la langue française.
Returnar. Voyez pages ix et x.
Ne, ne, de nec, ni, latins, a été adopté par l'ancien provençal,
par le français et par l'italien.
L'ancien espagnol l'avait employé :
En sacos ne en gnilmas non podian caber.
Poema de Alexandro, cop. i/joo.
Contra, du latin contra.
Adopté par toutes les langues de l'Europe latine , le français ayant
seul changé Va en e.
xx INTRODUCTION.
Le mot man , homme , a eu dans ces idiomes l'acception
générale , et de plus l'acception particulière de substantif
indéterminé.
Cette double acception se trouve dans l'anglo-saxon ,
dans le gothique d'Ulphilas.
Wachter, Gloss. germ. 3 pense que cette forme a été
fournie aux langues du Nord par la langue gothique. On
trouve dans la traduction des Évangiles , par Otfrid :
Za nuzze grebit man ouh tar.
Ad utilitatem fodit homo quoque ibi.
Otfrid, Evang., lib. I, cap. i , v. 137.
Voyez Ihre, Gloss. suio-gothic.
En danois , en suédois , en hollandais , en allemand ,
man , substantif masculin , a conservé l'acception géné-
rale d'homme et l'acception particulière donnée à on,
roman.
Je crois avoir prouvé que quatre-vingt-cinq mots
des serments appartiennent à la romane rustique pri-
mitive.
Quant aux mots restants, i°. il s'en trouve cinq pu-
rement latins. '
20. Cinq autres n'entrent dans aucune des classifica-
tions que j'ai indiquées; ils ne sont ni romans, ni latins. '
3°. Dix -neuf mots peuvent, avec la plus légère mo-
dification, être comptés parmi ceux de la langue ro-
mane. 3
' Pro , pro , quid , damno , sit.
2 Dist, doit; f'azet , fera ; stanit , tient; sendra, seigneur ; iver,
j'irai.
3 Dcnaé , changé en dona par le changement de l'a en o el par la
suppression du t final.
Conservai, conserva
.ÏDRAt, jura.
INTRODUCTION. xxj
On ne saurait trop regretter qu'un document beau-
coup plus considérable que les serments de 842 ne nous
Cette suppression en fait des troisièmes personnes du singulier
au présent de l'indicatif roman.
troub. cat. Esr. port. it. Dona , conserva , jura.
Le français a changé Ta final roman en e muet: donne, conserve,
jure.
Nunqua/» .• il suffit de retrancher Ym.
Mica nonqua la te.
Poëme sur Boece , v. \t\.
Mie jamais la tient.
troub. Nonca. cat. anc. esp. port. Nunca. anc. fr. Nonques.
Karlus , roman Caries.
Savik, podir ; par une légère transmutation, sabcr , podck.
troub. cat. esp. port. Saber, poder.
it. Sabere , potere. anc. fr. Saver, poer.
Meon, meon, meon.
troub. fr. Mon.
Meos.
troub. Meus.
Fradra. Voyez page xvij , fradre.
Suo.
troub. .Sua.
Int , d'iNDe, latin.
troub. Ent.
Ella 's ta bella relnz ent lo palaz.
Poème sur Boece, v. 162-
Elle est si belle que le palais en relnit.
anc. esp. El non quiso ende parte nin ôvo délia cura.
Poema de Alexandro , cop. 129^.
Estaban maravilladas ende todas las gentes.
V. de Santa Oria , cop. 7.
Pots , vois , du latin posswn.
Nculs, du latin nul^hs.
On a vu précédemment nul , nulla.
Nz«n, de non , latin.
Le véritable mol roman non se trouve dans le serment du peuple
français.
xxij INTRODUCTION,
ait été transmis que dans une traduction latine, qui du
moins constate son existence en romane rustique ; je
veux parler des allocutions que firent, en cette langue,
Charles-le-Chauve et Louis de Germanie son frère, lors
du traité de paix qu'ils conclurent en 860 à Coblentz,
où ils avaient réuni des princes de leur famille , des
évêques, des grands et leurs fidèles.
On jugera aisément que les expressions de ce précieux
document auraient confirmé ce que je dis sur l'existence
et l'état de la langue romane au ixe siècle, et auraient
fourni à mes assertions de nouvelles preuves et de nom-
breux développements.
Le roi Louis parla d'abord en langue théotisque ' ;
Charles répéta la même allocution en langue romane. a
Louis de Germanie dit ensuite à son frère en langue
romane : « Maintenant, si vous le vouiez bien, je désire
« avoir votre parole au sujet de ces hommes qui me firent
« hommage de fidélité. » 3
Et le seigneur Charles dit à haute voix en langue ro-
mane :
« Quant à ces hommes qui se conduisirent envers
« moi comme vous le savez, et vinrent auprès de mon
« frère, tous les méfaits dont ils se rendirent coupables
« envers moi je les pardonne à cause de Dieu et pour
«■ son amour, et afin d'obtenir sa grâce : je leur accorde
« les alleux qu'ils ont eus par héritage ou par acquêt et
1 Celte allocution fut longue; elle est traduite clans les capitulaires.
Balcz., Copie. Reg. Fr., t. II, col. 141, 142, 143, i44-
3 Haec eadem dominas Karolus romana lingca adnuntiavit.
Baltjz., Capit. Reg. Fr., t. II, col. i44-
3 Post haec domnus Hludouvicus ad domnum Karolum fratrem
">uum ungua romana dixit : « Nunc , si vobis placet , vestruni verbum
babere volo de illis hominibus qui ad meam fidcni venerunt. »
B.u.uz. , Capit. Reg Fr., t. II , col. 144.
INTRODUCTION. xxiij
« par donation de notre Seigneur, exceptant ce que
«j'avais donné moi-même, s'ils me fournissent l'assu-
« rance qu'ils seront en paix dans mon royaume , et
a qu'ils y vivront comme des chrétiens doivent vivre
« dans un royaume chrétien , et cela si mon frère ac-
re corde également à mes fidèles qui ne commirent au-
« cun méfait envers lui, et qui m'aidèrent, quand il en
« fut besoin , les alleux qu'ils possèdent dans son royaume.
« Quant à ces alleux, et même quant aux fiefs que
« les autres obtinrent de moi , j'agirai envers ceux qui
« reviendront à moi, sans prendre d'engagement à cet
« égard, d'après ma volonté, comme je le déterminerai
a mieux avec mon frère. » '
Enfin Charles parla encore en langue romane, exhorta
à la paix, et exprima le voeu, qu'avec la grâce de Dieu,
tous les assistants retournassent chez eux sains et saufs;
il mit ainsi fin aux allocutions. 2
1 Et domnus Karolus , excelsiori voce , lingua romana dixit :
« Illis hominibus qui contra me sic fecerunt sicut scitis , et ad
« meura fratrem venerunt , propter Deum et illius amorem et pro
« illius gratia , totum perdono quod contra me misfecerunt , et illo-
« rum alodes de hereditate et de conquisitu, et quod de donatione
« nostri Senioris habuerunt , excepto illo quod de mea donatione
« venit , illis concedo , si mihi firmitatem fecerint quod in regno meo
« pacifici sint , et sic ibi vivant sicut ebristiani in ebristiano regno vi-
« vere debent. In boc si frater meus meis fidelibus , qui contra illum
« nibil misfecerunt, et me, quando mihi opus fuit, adjuvaverunt,
« similiter illorum alodes, quos in regno illius babent, concesserit.
« Sed et de illis alodibus quos de mea donatione babuerunt, et etiam
« de honoribus , sicut cum illo melius considerabo , illis qui ad me se
« retornabunt , voluntarie faciam. »
Baluz. , Capit. Reg. Fr., t. II, col. 144.
2 Et tune domnus Karolus iterum lingua romana de pace commo-
nuit , et ut , cum Dei gratia , sani et salvi irent , et ut eos sanos revi-
derent, oravit , et adnuntiationibus finem imposuit.
Baluz. , Cap. Reg. Fr., t. II, col. 144.
xxiv INTRODUCTION.
La traduction de ces diverses allocutions romanes a
fourni plus de six cent cinquante mots latins , et il faut
observer que tous les discours romans n'ont pas été
traduits.
Voilà donc sept à huit cents mots romans dont l'exis-
tence au ixe siècle est constatée, et qui auraient sans
cloute fourni le moyen de compléter la démonstration
qu'à cette époque cette langue avait déjà reçu la plupart
des développements et des genres de perfection qu'on a
remarqués dans les langues néolatines.
Mais si ces preuves utiles , quoique surabondantes ,
manquent, il me sera permis de recueillir et de rapprocher
celles que fournissent divers fragments de cette langue
romane rustique à l'époque de 960. '
Dans le peu de mots qu'ils ont conservés, ces frag-
ments offrent une correspondance intime avec le style
des serments de 842 , et il n'est pas possible de mécon-
naître l'identité des formes grammaticales et lexicogra-
phiques. 2
Ajouterai-je qu'il a existé , conformément aux con-
Serments de 842.
Actes de 960.
Substantif. Sagrament
Subst.et adj. Li.
Lo , l'.
0.
Qoe.
Sacrament , p. 5o.
Li tolra, li devedara , p. 4° 5 42-
Lo tornara, p. 4<>.
Non 0 farai , si o tenra , p. 46, 42-
Que conibatre , p . 4 r •
Que no las , per so que, p. 42> 4^-
Nul, p. 45.
Salvar , returnàr. Trobar, p. 46.
Salvarai , prindrai. Tolrai, vedarai, prendrai, p. 4 1 •
Ne, non. Ne las, ne no, p. ^5.
Ab. Abii, ab te, abeh, p. 44? 4^» 4^-
Per. Per bataillia, p. 41-
Choix des Poésies originales des Troubadours, t. II , p. 49 et s.
Relatif
Adj. indét
Verbes.
Négation .
Préposition
hv.
r .
INTRODUCTION. xxv
ciles de 81 5, des homélies, des discours, qu'adressaient
au peuple les ministres de la religion , expressément
chargés de prêcher en romane rustique ? '
Mais à défaut de ces documents qui expliqueraient et
démontreraient toujours plus évidemment les principes
ingénieux, les règles simples et habiles qui présidèrent
à la formation et au développement de la romane rus-
tique , on peut établir et indiquer avec succès la com-
paraison et les rapports des diverses langues néolatines;
oui, l'homogénéité de leurs imitations de la langue la-
tine, l'unité méthodique des modifications qu'elles ont
ou faites ou acceptées comme de concert , fourniraient à
elles seules la preuve incontestable de leur unité , et
de l'existence d'un type primitif intermédiaire , d'après
lequel chaque langue paraît avoir développé, ou plus
tôt ou plus tard , les moyens communs à toutes , en
marquant son individualité par des formes spéciales,
des particularités caractéristiques.
Pour établir la vérité et l'identité de ces rapports ,
je présenterai divers tableaux où j'aurai soin de ranger,
de grouper un choix des mots principaux des six lan-
gues néolatines, lesquels ont entre eux des relations plus
directes, plus intimes, et ces tableaux permettront de
reconnaître jusques à quel point l'action du principe
créateur de la langue romane rustique a conservé sa
féconde unité dans ces six langues.
Ce travail sera divisé en plusieurs paragraphes sous
lesquels je placerai les diverses classifications.
1 Homelias quisque aperte transferre audeat in rusticam romanam
L1NGUAM.
L\bbf. , Concil. de 8i3 , t. VII , col. ia63.
1. d
xxv j INTRODUCTION.
§• Ie'-
Séjour, habitation , logement et dépendances , bâtisse , etc.
§• IL
Nourriture, aliments, boissons , ustensiles relatifs, etc.
§. III.
Habillements, étoffes, parure, ornements, chaussure, etc.
S- iv.
Sens , exercice des sens ; objets , qualités qui les frappent plus
particulièrement, etc.
§. V.
Saisons , accidents de l'air, feu , couleurs , temps , durée , etc.
§. VI.
Espace, dimension, poids, mesures, proportions, localité, etc.
§. VII.
Agriculture , jardinage , troupeaux , campagne , animaux domes-
tiques et sauvages , oiseaux , etc.
§. VIII.
Métaux , arts et métiers , travaux et instruments concernant les
arts et les métiers , artistes et ouvriers qui les exerçaient, etc.
§. IX.
L'homme : son corps , ses qualités , actions physiques , repos ,
mouvement; ses manières, ses procédés, usages domestiques, etc.
S- x-
Relations de famille et de société , amour, amitié , impressions mo-
rales, bonnes qualités, nobles sentiments, etc.
§• XI.
Mauvaises qualités , mauvais sentiments , mauvaises actions , etc.
INTRODUCTION. xxvij
§. XII.
Commerce , trafic , achat , vente , échanges , marchandises , pro-
duits industriels , marine, navigation , etc.
§. XIII.
Parole, langage, entendement, littérature, etc.
§. XIV.
Jeux , amusements , musique, chasse, etc.
§• xv.
Médecine, maladies, traitement, poisons, etc.
§. XVI.
Gouvernement, autorité, exercice du pouvoir, cours, impositions,
monnaies , etc.
§. XVII.
Seigneurs, vassaux, féodalité, titres, dignités, etc.
§. XVIII.
Législation civile et criminelle , procédures , crimes , délits ,
fraudes , etc.
§. XIX.
Armes, guerre, combats, batailles, tournois, etc.
§. XX.
Religion , croyances , superstitions , etc.
XXVII]
INTRODUCTION
§. I-'.
SÉJOUR , HABITATION , LOGEMENT
Troub.
Cat.
Esp
Demora .
Demora.
Demora.
Alberc.
Alberg.
Albergo.
Albergador.
Albergador.
Albergador.
Albergar.
Albergar.
Albergar.
Lotja.
Llotja.
Lonja.
Cabana.
Cabanya.
Cabana.
Cazal.
Casai.
Casai.
Tenda.
Tenda.
Tienda.
Sala.
Sala.
Sala.
Muralha.
Muralla.
Muralla.
Murar.
Murar.
Murar.
Pilar.
Pilar.
Pilar.
Balcon.
Balcd.
Balcon.
Barra.
Barra.
Barra .
Intrada.
Entrada.
Entrada.
Fogal.
Fogar.
Hogar.
Fornel.
Fornell.
Hornillo.
On remarquera que la plupart de ces mots, tels que
n'ont pas été fournis par des racines tirées de la langue
ou adoptés ou conservés dans toutes les langues néola-
S- il-
NOURRITURE
Troub.
Cat.
Vitoalha.
Vitualla.
Biscueit.
Bescuyt.
Pebrada.
Pebrada.
Canela.
Caneyla.
Clara , glara.
Clara.
Safran.
Safrâ.
Claret.
Claret.
ALIMENTS, BOISSONS,
Esp.
Vitualla.
Bizcocho.
Pebrada.
Canela.
Clara.
Azafran.
Clarete.
INTRODUCTION.
XXIX
ET DÉPENDANCES, BATISSE, ETC.
Port.
//.
Fr.
Demora.
Dirrïora.
Demeure.
Albergue .
Albergo.
Alberc .
Albergador.
Albergatore.
Aubergiste
Albergar.
Albergare.
Alberger,
Loja.
Loggia.
Loge.
Cabana.
Capanna.
Cabane.
Casai.
Casale.
Casai.
Tenda.
Tenda.
Tente.
Sala.
Sala.
Sale.
Muralha.
Muraglia.
Muraille.
Murar.
Murare.
Murer.
Pilar.
Pilastro.
Pilier.
Balcào.
Balcone.
Balcon.
Barra.
Barra.
Barre.
Entrada.
Entrata.
Entrée.
Fogào.
Focolare.
Foyer.
Fornillo.
Fornello.
Fourneau.
alberc, albergador ', albergar, sala, balcon, barra, etc. ,
latine, et, qu'empruntés à d'autres langues, ils ont été
tines avec une désinence uniforme.
§• II.
USTENSILES RELATIFS, ETC.
Port.
It.
Fr.
Vitualba.
Vittuaglia.
Victuaille.
Biseouto.
Biscotto.
Biscuit.
Pevirada.
Pevereda.
Poivrade.
Canela.
Cannela.
Cannelle.
Clara.
Chiara .
Glaire (d'œuf )
Acafrào.
0
Zafferano.
Safran.
Clarete.
Claretto.
Clairet.
XXX
INTRODUCT
ION.
Troub.
Cat.
Esp.
Vinagre.
Vinagre.
Vinagre.
Tonel.
Tonell.
Tonel.
Botelha .
Botella.
Botella.
Caponar.
Caponar.
Caponar
Lardar.
Enllardar.
Lardar.
Friehura, frigidura.
Fregidura.
Fritura.
Copa .
Copa.
Copa.
Culher.
Culler.
Cuchara
Barril.
Barril.
Barril.
Bacin.
Baci.
Bacin.
Banc.
Banc.
Banco.
Banca.
Banca.
Banca.
Bota.
Bota.
Bota.
Caudiera.
Caldera.
Caldera.
Le mot bacin aura rappelé à l'esprit des lecteurs, le
(( Brunichildis quoque regina jussit fabricari ex auro ac
« duabus pateris ligneis , quas vulgo Bacchinon vocant,
« Hispanian misit. »
On reconnaît aisément que la plupart des mots classés
s- ni.
HABILLEMENTS, ÉTOFFES, PARURE
Esp.
r
Troub.
Cat.
Capel.
Capel.
Capillo.
Barreta
, berreta.
Barret.
Barreta
Cola.
Cofia.
Cofia.
Benda.
Benda.
Venda.
Bendar.
Bendar.
Vendar.
Cordo.
Cordé.
Cordon.
Guan.
Guant.
Guante.
Bureus.
Burell.
Buriel.
Falda ,
fauda .
Falda.
Falda.
Rauba.
Roba.
Ropa.
Aurpel .
Oripell.
Oropel.
Seda.
Seda.
Seda.
Port.
INTRODUCTION.
It.
XXX |
Fr.
Vinagre.
Vinagro.
Vinaigre .
Tonel.
Tinello.
Tonel.
Botelha.
Bottiglia.
Bouteille.
Capar.
Capponare.
Chaponner,
Lardear.
Lardare.
Larder.
Fritura .
Frittura.
Friture.
Copa.
Coppa.
Coupe.
Colher.
Cucehiajo.
Cuiller.
Barril.
Barile.
Baril.
Bacio.
Bacino.
Bassin.
Banco.
Banco.
Banc.
Banca.
Banca.
Banque.
Bota.
Botte.
Boute.
Caldeira.
Caldaja.
Chaudière.
passage de Grégoire de Tours, Hist. y lib. IX , c. 28.
gemmis mirae magnitudinis clypeum ipsumque cum
eisdemque similiter ex gemmis fabricatis et auro in
ci-dessus ne sont pas dérivés du latin.
§•
III.
ORNEMENTS, CHAUSSURE,
ETC.
Port.
V
It
Chapeo.
Capello.
Chapel.
Barrete.
Berretta.
Barette.
Coifa.
Cuffia.
Coife.
Venda.
Benda.
Bande.
Vendar.
Bendare.
Bander.
Cordào.
Cordone.
Cordon.
Guante .
Guanto .
Gant.
Burel.
Burello.
Bureau.
Falda.
Falda.
Faude.
Roupa.
Roba.
Robe.
Ouropel.
Orpello.
Oripel.
Seda.
Scta.
Soie.
Fr.
xxxij
INTRODUCTION.
Troiib.
Cat.
Es p.
Perla.
Perla.
Perla.
Diaman.
Diamant.
Diamantc.
Cuber la.
Cuberta.
Cubierta.
Cubertura .
Cubertora.
Cubertura.
Pelissa.
Pelissa.
Pcllica.
Hennin.
Arminyo.
Armino.
Coton.
Cotô.
Coton .
Borra.
Borra.
Borra.
Cendal , cendat.
Cendal, cendat.
Cendal.
Listar.
Llistar.
Listar.
Lista.
Llista.
Lista.
Paramen.
Paramenl.
Paramento
Centura.
Cintura.
Cintura.
Coysin.
Coxi.
Coxin.
Saquet.
Saquet.
Saquete.
Guarra.
Gerra.
Jarra.
Caussat.
Calsat.
Calzado.
Sabata.
Sabata.
Zapato.
Descaus.
Descals.
Descalzo.
Descaussar.
Descalsar.
Descalzar.
Cordoan.
Cordoâ.
Cordoban.
Serait- on surpris de ce que les langues des peuples qui
termes concernant les habillements , les étoffes qui n'ont
Le langage qui exprime les besoins journaliers , les
facilement chez les populations subjuguées. Aussi est-il
benda , guan, falda, rauba , coysin, guarra, etc.;
autres ont été apportés par les étrangers , qui , lors des
habitants.
S- IV.
SENS , EXERCICE DES SENS ; OBJETS , QUALITÉS
Troub.
Cat.
Esp
Saborar.
Saborar.
Saborear.
Assaborar.
Assaborar.
Asaborar.
Acetos.
Acetos.
Acetoso.
INTRODUCTION.
Port.
h.
Fr.
Perla.
Perla.
Perle.
Di amante.
Diamante.
Diamant.
Cuberta.
Coperta.
Couverte.
Cubertura.
Copritura.
Couverture
Pelissa.
Pellieia.
Pelisse.
Arminho.
Ermellino.
Hermine.
Cotao.
Cotone.
Coton.
Borra.
Borra.
Bourre.
Cendal.
Zendado.
Cendal.
Listar.
Listare.
Lister.
Lista.
Lista.
Liste.
Paramento.
Paramento.
Parement.
Cintura.
Cintura.
Ceinture.
Coxira.
Cuscino.
Coussin.
Saquete.
Sacchetto.
Sachet.
Jarra.
Giara.
Jarre.
Caleado.
u
Calcajo.
Chaussé.
Sabatto.
Ciabatta.
Savatte.
Descalco.
a
Discalzo.
Déchaus.
Descalcar.
a
Discalzare.
Déchausser
Cordovào.
Cordovano.
Cordouan.
XXXUJ
habitèrent le midi de l'Europe ? offrent plusieurs des
pas été dérivés du latin?
soins du ménage , les usages domestiques , ne change pas
permis de présumer que parmi les mots barreta, cofa,
quelques uns sont restés de la langue du pays, et que les
diverses invasions , se mêlèrent et s'unirent aux anciens
§. IV.
QUI LES FRAPPENT PLUS PARTICULIÈREMENT , ETC.
Port,
//.
Fr
Saborear.
Saporare.
Savourer.
Assaborear.
Assaporare.
Assavorer.
Acetoso.
Acetoso.
Acéteux.
I.
i
xxxiv
INTRODUCTION.
Troub.
Cat.
Esp.
.\margor, amaror.
Amargor.
Amargor.
Aspreza.
Aspresa.
Aspereza.
Tocar.
Tocar.
Tocar.
Embasmar.
Embalsamar.
Embalsamar
Bruit.
Brugit.
Ruido.
Vista.
Vista.
Vista.
Visual.
Visual.
Visual.
Ce petit groupe de mots offre , entre autres , deux
père, de la quatrième conjugaison, les six langues néola-
ar, saborar et assaborar; de plus, elles ont formé par
admettre que de pareils rapports entre six langues, ne
S- V.
SAISONS , ACCIDENTS DE L'AIR , FEU ,
Troub.
Cat.
Esp.
Primavera.
Primavera.
Primavera
Nevar.
Nevar.
Nevar.
Bufar.
Bufar.
Bufar.
Ventar.
Ventar.
Ventar.
Eclipsar.
Eclipsar.
Eclipsar.
Brasa.
Brasa.
Brasa.
Brasier.
Braser.
Brasero.
Abrasar.
Abrasar.
Abrasar.
Alumar, alumnar.
Alumar.
Alumbra r.
Brillar.
Brillar.
Brillar.
Atisar.
Atiar.
Atisar.
Colorir.
Colorir.
Colorir.
Azur.
Azul.
Azul.
Blanc.
Blanc.
Blanco.
Blanqueiar.
Blanquejar.
Blanquear
Vermelh .
Vermegli.
Bermejo.
Verdeiar.
Verdejar.
Verdear.
Vernis.
Barnis.
Barniz.
Cycle.
Ciclo.
Ciclo.
INTRODUCTION.
Port.
It.
Fr.
Amargor.
Amarore.
Amareur.
Aspereza.
Asprezza.
Aspresse.
Tocar.
Toccare.
Toquer.
Embalsamar.
Imbalsamare.
Embaumer.
Ruido.
Bruito.
Bruit.
Vista.
Vista.
Viste.
Visual.
Visuale.
Visuel.
XXXV
circonstances à remarquer; c'est que, du verbe latin .sa-
tines ont fait ou adopté les verbes de la conjugaison en
dérivation l'adjectif acetos. Il serait difficile de faire
soient que des coïncidences fortuites.
S- V.
COULEURS , TEMPS , DURÉE , ETC.
Port.
It.
Fr.
Primavera.
Primavera.
Primevère.
Nevar.
Nevare.
Neiger.
Bufar.
Buffare.
Bouffer.
Ventar.
Ventare.
Venter.
Eclipsar.
Ecclissare.
Eclipser.
Braza.
Bracia.
Braise.
Brazeiro.
Braciere.
Brasier.
Abrasar.
Abbruciare.
Embraser.
Allumiar.
Alluminare.
Allumer.
Brilhar.
Brillare.
Briller.
Atisar.
Attizzare.
Attiser.
Colorir.
Colorire.
Colorier.
Azul.
Azzurro.
Azur.
Branco.
Bianco.
Blanc.
Branquejar.
Biancbeggiare,
Blanchoyer
Vermelho.
Vermiglio.
Vermeil.
Verdejar.
Verdeggiare.
Verdoyer.
Verniz.
Vernice.
Vernis.
Ciclo.
Ciclo.
Cicle.
xxxvj
INTRODUCTION.
Troué..
Cat.
Esp.
Jornada.
Jornada.
Jornada
Jornal.
Jornal.
Jornal.
Durada.
Durada.
Durada.
Ancian.
Anciâ.
Anciano
Data.
Data.
Data.
Comment était-il arrive que la langue latine n'eût pas
Il a fallu que les langues néolatines créassent les mots
Aux verbes latins peu usités , ningere, nivere et virere,
Parmi les autres remarques que les mots placés sous ce
hrasa, brasier, abrasar, dérivés du grec , ont été adoptés
§• VI.
ESPACE, DIMENSION, POIDS,
Troub.
Cat.
Esp.
Bas.
Bas , bax.
Baxo.
Baisseza.
Baxesa.
Baxeza.
Baissar.
Baxar.
Baxar.
Abaissamen.
Abaxament.
Abaxiamento.
Abaissar.
Abaxar.
Abaxar.
Baza.
Basa.
Basa, base.
Arrêtai.
Altretal.
Otrotal.
Augmentatiu .
Aumentatiu.
Aumentativo.
Diminuir.
Diminuir.
Diminuir.
Grandcza.
Grandesa.
Grandeza.
Alteza.
Altesa.
Alteza.
Abissar.
Abisar.
Abismar.
Gros.
Gros.
Grueso.
Grossier.
Groser.
Groser o.
Balansar.
Balanceyar.
Balanzar.
Repletio.
Repleciô.
Replecion.
Cumplimen.
Cumpliment.
Cumplimento.
Intégral.
Intégral.
Intégral.
Excessiu.
Excessiu.
Excesivo.
Compas.
Compas.
Compas.
INTRODUCTION.
Port.
h.
Fr.
Jornada.
Giornada.
Journée
Jornal.
Giornale.
Journal.
Durada.
Durata.
Durée.
Aneiào.
Anziano.
Ancien.
Data.
Data".
Date.
\.\\\ I]
<.?
de verbes pour exprimer l'action de venter, d'éclipser
ventar, eclipsar.
elles ont substitué nevary verdeiar.
paragraphe fourniraient , je ne dois pas oublier celle que
dans toutes les langues néolatines.
S- VI.
MESURE, PROPORTION, LOCALITÉS, ETC.
Port.
It.
Fr.
Baixo.
Basso.
Bas.
Baixeza.
Bassezza.
Bassesse.
Baxar.
Bassare.
Baisser.
Abeixamento.
Abassamento.
Abaissement.
Abaixar.
Abassare.
Abaisser.
Base.
Basa, base.
Base.
Outrotal.
Altretale.
Autel.
Augmentativo.
Aumentativo.
Augmentatif.
Diminuir.
Diminuire.
Diminuer.
Grandeza.
^arandezza.
Grandesse.
Alteza.
Altezza.
Hautesse.
Abismar.
Abissare.
Abismer.
Grosso.
Grosso.
Gros.
Grogeiro.
Grossière.
Grossier.
Balancear.
Bilaneiare.
Balancer.
Repleçào.
Ripiezione.
Réplétion.
Cumprimenlo.
Compimento.
Complément
Intégral.
Intégrale.
Intégral.
Excessivo.
Eccessivo.
Excessif.
Compasco.
Compasco.
Compas.
xxx \ iij
INTRODUCTION
Troub.
' Cat.
Esp.
Rectificar.
Rectificar.
Rectificar.
Rectificatio.
Rectificaciô.
Rectificacion.
Unitiu.
Unitiu.
Unitivo.
Accessori.
Accessori.
Accesorio.
Corroboracio.
Corroboracio.
Corroboracion.
Crebadura.
Crebadura.
Quebradura.
Pessa.
Pessa.
Pieza.
Départir.
Départir.
Départir.
Dcpartimen.
Departimen .
Departimiento.
Marcar.
Marcar.
Marcar.
Démarchai-.
Demarcar.
Demarcar.
Trassa.
Trassa.
Traza.
Alignai'.
Alinyar.
Alinar.
Limitar.
Limitar.
Limitar.
Confinar.
Confinar.
Confinar.
Finimen .
Finiment.
Fenecimienlo.
Trespassar.
Traspassar.
Traspasar.
Mancar.
Mancar.
Mancar.
Prolongamen.
Prolongamen.
Prolongamiento
Fardel.
Fardel.
Fardel.
Cargar.
Cargar.
Cargar.
Encargar.
Encarregar.
Encargar.
Descargar, desencargar. Descarregar.
Descargar.
Carga.
Carrega.
Carga.
Carregar.
Carrejar.
Carrear.
Carriato.
Carreta
Carreton.
Carreta.
Carreta.
Carreta.
Carriera.
Carrera.
Carrera.
Ribeira.
Ribera.
'Ribera.
Aribar.
Aribar.
Aribar.
Canton.
Canton , cantô.
Canto.
Montanha.
Montanya.
Montana.
Derocar.
Derocar.
Derocar.
Acostar.
Acostar.
Acostar.
Costat.
Costat.
Costado.
On remarquera clans cette liste de mots, les cinq pre-
b(is et ses dérivés n'existassent pas en latin; soit que bas
INTRODUCTION
Port.
It.
Fr.
Rectificar.
Rettificare.
Rectifier.
Rectificacao.
a
Rettificazione.
Rectification.
Unitivo.
Unitivo.
Unitif.
Accessorio.
Accessorio.
Accessoire.
Corrobora cao.
0
Corroborazione.
Corroboration
Quebradura.
Crepatura.
Crevnre.
Peca.
a
Pezza.
Pièce.
Départir.
Spartiie.
Départir.
Departimento.
Departimento.
Départemenl.
Marcar.
Marcare.
Marquer.
Demarcar.
Dimarquare.
Démarquer.
Traça.
a
Traccia.
Trace.
Alinhar.
Allineare.
Aligner.
Limitar.
Limitare.
Limiter.
Confinar.
G on fin are.
Confiner.
Fenecimento.
Finimento.
Finiment.
Traspassar.
Trapassare.
Trespasser.
Mancar.
Mancare.
Manquer.
Prolongamento.
Prolungamento.
Prolongement.
Fardel.
Fardello.
Fardeau.
Carregar.
Caricare.
Charger.
Encarregar.
Incaricare.
Encbarger.
Desencargar.
Scaricare.
Décharger.
Carga.
Carica.
Charge.
Acarretar.
Carreggiare.
Charrier.
Carretd.
Carre ton e.
Charreton.
Carreta.
Carretta.
Charrette.
Careira.
Carriera .
Carrière.
Ribeira.
Riviera.
Rivière.
Aribar.
Arrivare.
Arriver.
Ganto.
Cantone.
Canton.
Montanha.
Montaçna.
Montagne.
Derocar.
Dirrocciare.
Dérocher.
Accostar.
Accostare.
Accoster.
Gostado.
Costato.
Côté.
XXXDt
miers ; introduits dans les langues néolatines , bien que
roman ait été emprunté à basis , latin, ou à bassus , latin
xl INTRODUCTION,
inusité, qu'on donne comme traduit du grec; quoiqu'il
veut, l'imitation, par laquelle la famille des mots in-
1 an «mes néolatines.
§. VIL
AGRICULTURE, JARDINAGE, TROUPEAUX, CAMPAGNE,
Troub.
Cat.
Esp.
Laborador.
Laurador.
Labrador.
Cultivador.
Culturador.
Cultivador.
Cultivai-.
Cultivai-.
Cultivai-.
Vaquier.
\ aquer.
\aquero.
Bovier, boyer.
Bover.
Boyero.
Pasturgar.
Pasturar.
Pastorear.
Toiso.
Tusd.
Tuson.
Segador.
Segador.
Segador.
Jardin.
Jardi.
Jardin.
Violeta.
Violeta.
\ioleta.
Guirlanda.
Guirlanda.
Guinalda.
Pera.
Pera.
Pera.
Pastora.
Pastora.
Pastora.
Productiu.
Productiu.
Productivo.
Salvatge.
Salvatge.
Salvage.
Figuiera, figuier.
Figuera.
Figuiera.
Pradaria.
Praderia.
Praderia.
Trabal .
Trabal.
Trabajo.
Traballos .
Traballos .
Trabajoso.
Traballier.
Trabelhador.
Trabajador.
Traballar.
Traballar.
Trabajar.
Rigar.
Regar.
Regar.
Trillar.
Trillar.
Trillar.
Atrapar.
Atrapar .
Atrampar.
Roci.
Roci.
Rocin.
Palafre.
Palafré.
Palafren.
Brida.
Brida.
Brida.
Corpa.
Gropa.
Grupa .
Manjadoira.
Menjadora.
Manjadoura
Girfalc.
Girfalc.
Gerifalco.
Cornelha.
Cornella .
Corneja.
INTRODUCTION. xlj
en soit, il sera juste de distinguer la création, ou si l'on
diqués a passé, avec tous ses développemens , dans les
§• VIL
ANIMAUX DOMESTIQUES ET SAUVAGES, OISEAUX, ETC.
Port.
It.
Fr.
Lavrador.
Lavoratore.
Laboureur.
Cultivador.
Coltivatore.
Cultivateur
Cultiva r.
Coltivare.
Cultiver.
Vaqueiro.
Vaccarro.
Vacher.
Boeiro.
Boaro.
Bouvier.
Pastorar, pastorear.
Pasturare.
Pasturer.
Tosao.
Tosone.
Toison.
Segador.
Segatore.
Scieur.
Jardim.
Giardino.
Jardin.
Violeta.
Violetta.
Violette.
Grinalda.
Ghirlanda .
Guirlande.
Pera.
Pera.
Poire.
Pastora.
Pastora .
Pastore.
Productive
Produttivo.
Productif.
Salvagem .
Salvaggio.
Sauvage.
Figueira.
Ficaja.
Figuier.
Praderia.
Prateria.
Praerie.
Trabalho.
Travaglio.
Travail.
Trabalhoso.
Travaglioso.
Travailleur
Trabalhador.
Travagliatore.
Travailleur
Trabalhar.
Travagliare.
Travailler.
Regar.
Rigare .
Riguer.
Trilhar.
Trillare.
Tribler.
Atracar.
Attrappare.
Attraper.
Rocira.
Ronzino.
Roncin.
Palafrem.
Palafreno.
Palefroi.
Brida.
Briglia.
Bride.
Garupa.
Groppa.
Croupe.
Manjadoura.
Mangiatoja.
Mangeoire.
Gerifalte.
Girfalco.
Gerfaut.
Cornelba .
Cornacchia.
Corneille.
I.
/
xlij
INTRODUCTION.
Troub.
Cal.
Esp.
Cala ad ra
Calandra.
Calandria.
Papagaj.
Papagall.
Papagayo.
Bec.
Bec.
Pico.
Cabri t.
Cabrit.
Cabrito.
Boc.
Boc.
Bode.
Scrcna.
Sirena.
Sirena.
Tartuga.
Tortuga .
Tortnga .
Dromedari.
Dromedari ,
Dromedario
Bramar.
Bramar.
Bramar.
Foutana.
Fontana .
Fontana.
Canon.
Cand.
Canon.
Bosc.
Bosc.
Bosqne.
Forestici
Forastci .
Forastero.
Foresta.
Floresl a.
Floresta.
Boton.
Bold.
Boton.
Botonar, abotonai .
Botonar.
Abotonar.
Aplanar.
Aplanar.
Allanar.
Arri.
Arri.
Arre.
L'interjection arri, dont se servaient les cultivateurs
à marcher en avant , est sans doute un reste de l'ancien
qramme de Mulabus gallicis :
Dissona quam varios flectant ad murmura cursus
Et certas adeant, voce régente, vias....
Barbaricos docili concipit aure sonos.
Absentis longinqua valens pracepta magistri ,
Frenorumque vicem lingua virilis agit....
Miraris si voce feras pacaverit Orpheus,
Cum prônas pecudes gallica verba regant !
§. vni.
MÉTAUX , ARTS ET MÉTIERS , TRAVAUX ET
ARTISTES ET OUVRIERS
Troub.
Argentar
Lato.
Cal.
Argentar.
Llautô.
Esp.
Argentar
Laton.
INTRODUCTION.
Port.
It.
Fr.
Calhandra.
Calandra.
Calandre.
Papagaio.
Pappagallo.
Papegault.
Bico.
Becco.
Bec.
Cabrito.
Capretlo.
Cabrit.
Bode.
Becco.
Boc.
Sirena.
Sirena.
Sirène.
Tartaruga.
Tartaruga.
Tortue.
Dromedario.
Dromedario.
Dromadaire.
Bramar.
Bramare.
Bramer.
Fontinha.
Fontana.
Fontaine.
Cano.
Cannone.
Canon (tuyau)
Bosque.
Bosco.
Bosc.
Forasteiro.
Forestière.
Forestier.
Floresta.
Foresta.
Forest.
Botào.
Bottone.
Bouton.
Abotoar.
Abbottonare.
Boutonner.
Aplainar.
Àppianare.
Aplaner.
Arre.
Arri.
Arri.
xliij
et les conducteurs de bêtes de charge, pour les exciter
idiome méridional, dont Claudien disait dans son épi—
Comme elles changent et varient leur allure, et obéissant à la voix
elles suivent les routes qu'elle indique.... La mule comprend d'une oreille
docile les intonations barbares; le conducteur n'est pas présent, mais
ses ordres, entendus de loin, sont respectés, et la langue de l'homme la
dirige comme ferait le frein.
Tu t'étonnes de ce que la voix d'Orphée apprivoisa les monstres, quand
des paroles d'un Gaulois gouvernent les mules courbées vers la terre !
§. VIII.
INSTRUMENTS CONCERNANT LES ARTS ET LES MÉTIERS ,
QUI LES EXERÇAIENT, ETC.
Port.
Argentar.
Latao.
It.
Argentare.
Ottone.
Fr.
Argenter.
Laiton.
xliv
INTRODUCTION.
Troub.
Cat.
Esp.
Sobredaurar.
Sobredaurar.
Sobredorar
Pellicier.
Pellicer.
Pellejero.
Cardaire.
Cardador.
Cardador.
Cardar.
Cardar.
Cardar.
Batedor.
Batedor.
Batedor.
Molinier.
Moliner.
Molinero.
Molin.
Moli.
Molino.
Barbier.
Barber.
Barbero.
Barbairia .
Barberia.
Barberia.
Enfornar.
Enfornar.
Enhornar.
Farga.
Farga.
Forja.
Esmerar .
Esmerar .
Esmerar.
Agusar.
Aguzar.
Aguzar.
Aguilla.
Agulha.
Aguja.
Descoser.
Descosir.
Descoser.
Acerar.
Acerar.
Acerar.
Ferrar.
Ferrar.
Herrar.
Desferrar .
Desferrar.
Desherrar.
Clavelar.
Clavelar.
Clavar.
Brunir.
Brunyir.
Brunir.
Martel.
Martell.
Martillo.
Martellar.
Martellejar.
Martillar.
Bugada .
Bugada.
Bugada.
Lavandiera .
Llavandera.
Lavandera
Banhar.
Banyar.
Banar.
Filar.
Filar.
Hilar.
Desfilar.
Desfilar.
Deshilar.
Filet.
Filet.
Fileté.
Destorser.
Destorcer.
Destorcer.
Afinar.
Afinar.
Afinar.
Raisfinar.
Refinar.
Refinar.
Fineza.
Finesa.
Fineza.
Fin.
Fi.
Fino.
Pic.
Pico.
Pico.
Picar.
Picar.
Picar.
Destrempai .
Destemplar.
Destemplai
Eniplcgai
Emplegar.
Emplear.
Poncha.
Punxa.
Punta.
INTRODUCTION.
xl\
Port.
It.
Fr.
Sobredourar.
Sopraindorare.
Surdorer.
Pelleiro.
Pellicciere.
Pellicier.
Cardador.
Cardatore.
Cardeur .
Cardar.
Cardare.
Carder.
Batedor.
Battitore.
Batteur.
Moleiro.
Molinaro.
Mobilier.
Moinho.
Molino.
Molin.
Barbeiro.
Barbiere.
Barbier.
Barbearia.
Barbieria.
Barberie.
Enfornar.
Infornare.
Enfourner,
Forja.
Foggia , fuccina.
Forge.
Esmerar.
Smerare.
Esmerer.
Aguçar.
Aguzzare.
Aguiser.
Agulha.
Aguglia.
Aguille.
Descozer.
Scucire.
Découdre.
Azerar.
Acciajare.
Acérer.
Ferrar.
Ferrare.
Ferrer.
Desferrar.
Sierra re.
Déferrer.
Cravar.
Cbiavellare.
Claveller.
Brunir.
Brunire.
Brunir.
Martello.
Martello.
Martel.
Martellar.
Mar tell are.
Marteller.
Bugada.
Bucata.
Buée.
Lavandeira.
Lavandara.
Lavandière
Banbar.
Bagnare.
Baigner.
Fiar.
Filare.
Filer.
Desfiar.
Sfdare.
Défiler.
Fileté.
Filetto.
Filet.
Destorcer.
Storcere.
Détordre.
Affinar.
Affinare.
Affiner.
Refinar.
Raffinare.
Raffiner.
Fineza.
Finezza.
Finesse.
Fino.
Fino.
Fin.
Picao.
Piecone.
Pic.
Picar.
Picchiare.
Piquer.
Destemperar.
Distemprarc.
Détremper.
Enipregar.
Inipiegare.
Employer.
Ponta.
Punta.
Pointe.
\1\J
INTRODUCTION.
Trou//.
Cat.
Esp.
Apontamen.
Apuntament.
Apuiitamiento
Apontar.
Apuntar.
Apuntar.
Deissoterrar.
Dessoterrar.
Desoterrar.
En lisant cette liste , on aura sans doute remarqué
donnèrent pour exprimer divers arts et métiers , et dé-
Ainsi , du latin carduus, elles firent cardaire, cardar;
le verbe enfornar ; d'acutus , le verbe agusar; otaries,
de balneum, le verbe banhar, etdeJUum, les mots filar.
On trouve aussi plusieurs mots dont le latin n'a pas
bugada, pic, picar, etc. Fin,jineza, afînar, raisjinar,
dériver de fines, pris dans le sens de perfection. Voyez
§. IX.
L'HOMME , SON CORPS , SES QUALITÉS ; ACTIONS
SES PROCÉDÉS, USAGES
Troub.
Cat.
Esp.
Pcrsonatge .
Personatge.
Personage.
Donzel.
Donsell.
Doncell.
Donzella.
Donsella.
Doncella.
Nayssemen .
Naximen.
Nacimiento.
Velh.
Vell.
Viejo.
Envellezir.
Envellir.
Envejecer.
Sobrenom.
Sobrenom.
Sobrenombre
Creissemen .
Crexement.
Crecimiento.
Avivai".
Avivai". .
Avivai' .
Anca.
Anca.
Anca.
Flanc.
Flanc.
Flanco.
Faisso.
Faccid.
Faccion.
Pansa.
Panxa.
Panza.
Sobredent.
Sobredent.
Sobrediente.
Barbut.
Barbut.
Barbudo.
Velut.
Vellut.
Velludo.
Membrut.
Meinbrud.
Membrudo.
Desmembrar.
Desmembrar.
Desmembrar.
Port.
Apontamenlo.
Apontar.
Desenterrar.
INTRODUCTION.
It. Fr.
Appuntamento. Appointement.
xlvij
Appuntare.
Dissotterrare.
Appointer.
Détenir.
certain nombre de mots que les langues néolatines se
signer les personnes qui les exerçaient.
de barba, barbator, vint barbier, barbairia; deforn,
celui d'acerar; dejerrum, ceux de ferrar et desferrar ;
desjilar, jilet , etc.
fourni la racine : Forja, brunir, martel, martellar ,
ont exercé la sagacité des étymologistes ; on peut les
Pasquier, liv. VIII, ch. 64.
S- IX
PHYSIQUES, REPOS, MOUVEMENT, SES MANIÈRES,
DOMESTIQUES, ETC.
Port.
It.
Fr.
Personagem.
Personaggio.
Personnage.
Donzel.
Donzello.
Donzel.
Donzella.
Donzella.
Donzelle.
Nascimento.
Nascimento.
Naissement.
Velho.
Veccbio.
Vieil.
Envelhecer.
Invecebiare.
Envieillir.
Sobrenome.
Soprannome.
Surnom.
Crecimento.
Crescimento.
Croissement
Avivar.
Avvivare.
Aviver.
Anca.
Anca.
Hanche.
Flanco.
Fianco.
Flanc.
Faccâo.
Fazione.
Façon.
Panca.
Pancia.
Panse.
Sobredente.
Sopraddente.
Surdent.
Barbudo.
Barbuto.
Barbu.
Veludo.
Velluto.
Velu.
Membrudo.
Membruto.
Membru.
Desmembrar.
Smembrare.
Démembrer,
xlvîij
INTRODUCTI
ON.
Troub.
Cat.
Esp.
Escarnar, descarnar.
Descarnar.
Escarnar, descarnar
Maçreza.
Magreza.
Magreza .
Desfigurar.
Desfigurar.
Desfigurar.
Desnaturar.
Desnaturar.
Desnaturar.
Merdos .
Merdos.
Merdoso.
Movimen.
Moviment.
Movimiento.
A iatge.
Viatge.
Viage.
Aviar.
Aviar.
Aviar.
Desviamen.
Desviament.
Desviamiento.
Desviar.
Desviar.
Desviar.
Obviar.
Obviar.
Obviar.
Aventura.
Aventura.
Aventura.
Aventurier.
Aventurer.
Aventurero.
Aventurar.
Aventurar.
Aventurar.
Desavenlura.
Desventura.
Desaventura.
Mesquin.
Mesqui.
Mezquino.
Desastrat.
Desastrat.
Desastrado.
Desastruc.
Desastruch.
Desastroso.
Angoissar.
Angoissar.
Angustiar.
Carencia.
Carencia.
Carencia.
Afan.
Afany.
Afan.
Afanar.
Afanar.
Afanar.
Guisa.
Guisa.
Guisa.
Maneira.
Manera.
Manera.
Semblan.
Semblant.
Semblante.
Semblansa.
Semblansa.
Semejanza.
Monstra.
Mostra.
Muestra .
Afailar.
Afaytar.
Afeitar.
Afaitamen.
Afaytament.
Afeitamiento.
Contrafaire.
Contrafer.
Contrahacer.
Contrafazedor.
Contrafaedor.
Contrahacedor.
Desfaire, desfar.
Desfer.
Desbacer.
Diversifiar.
Diversificar.
Diversificar.
Virar.
Girar.
Virar.
Tirar.
Tirar.
Tirar.
Estirar.
Estirar.
Estirar.
Retirar.
Retirar.
Retirar.
Retornar.
Retornar.
Retornar.
INTRODUCTION.
xlix
Port.
//.
Fr.
Escarnar, descarnar.
Scarnare.
Déeharner.
Magreza.
Magrezza .
Maigresse.
Desfigurar.
Sfigurare.
Défigurer.
Desnaturar.
Disnaturare.
Dénaturer.
Merdoso.
Merdoso.
Merdeux.
Movimento.
Movimento.
Mouvement.
Viagem.
Viaggio.
Vovage.
Aviar.
Avviare.
Àvier.
Desviamento.
Sviamento.
Déviement.
Desviar.
Sviare.
Dévier.
Obviar.
Ovviare.
Obvier.
Aventura .
Av ventura.
Aventure.
Avantureiro.
Avventuriere.
Aventurier.
Aventurai*.
Avventurare.
Aventurer.
Desaventura.
Disavventura.
Désaventure.
Mesquinho.
Meschino.
Mesquin.
Desastrado.
Disastrato.
Désastre.
Desastroso.
Desastroso.
Désastreux.
Angustiar.
Angosciare.
Angoisser.
Carencia.
Carenzia.
Carence.
Affano .
Affanno.
Ahan.
Affanar.
Affannare.
Ahanner.
Guisa.
Guisa.
Guise.
Maneira.
Maniera.
Manière.
Semblante.
Sembiante.
Semblant.
Semelhança.
Sembianza.
Semblance.
Mostra .
Mostra .
Montre.
Affeitar.
Àffaitare.
Afaiter.
Affeitamento.
Affaittamento.
Afaitement.
Contra fa zer.
Contraffare.
Contrefaire,
Contrafazedor.
Contrafattore.
Contrefacteur
Desfazer.
Disfare.
Défaire.
Diversificar.
Diversificare.
Diversifier.
Virar.
Virare .
Virer.
Tirar.
Tirare.
Tirer.
Estirar.
Stirare.
Etirer.
Retirar.
Ritirare.
Retirer.
Retornar.
Ritornare.
Retourner.
g
!
INTRODUCTION.
Troub.
Cat.
Esp.
L sar.
Usar.
Usar.
Usage.
Usatge.
Usage.
Messatge.
Missatge.
Mensage.
Mantcner.
Mantenir.
Mantener.
Entretenir.
Entretenir.
Entretener.
Puiar.
Pujar.
Pujar.
Trabucar.
Trabucar.
Trabucar.
Tombai*.
Tonibar.
Tumbar.
Calar.
Calar.
Callar.
Tardansa,
Tardansa.
Tardanza.
Pelar.
Pelar.
Pelar.
Destrempar.
Destemplar , destrempar.
Destemplar.
Destempramen.
Destrempament.
Destemplamiento
Portador.
Portador.
Portador.
Custodi.
Custodi.
Custodio.
Maneiar.
Manejar.
Manejar.
Forsar.
Forsar.
Forzar.
Esforzar.
Esforzar.
Esforzar.
Recular.
Recular.
Recular.
Encontra.
Encontre.
Encuentro.
Encontrar.
Encontrar.
Encontrar.
Praticar.
Practicar.
Practicar.
Aparelh.
Aparell.
Aparejo.
Prest.
Prest.
Presto.
Fornir.
Fornir.
Fornir.
Baisar.
Besar.
Besar.
Contrast.
Contrast.
Contrasto.
En vit.
Envit.
Envile.
Cavalcar.
Cavalgar.
Cabalgar.
Cavalcada.
Cavalcata.
Cabalgada.
Cavalcadura.
Cavalgadura.
Cabalgadura.
Encavalcar.
Encavalcar.
Encabalgar.
Descavalcar.
Descabalcar.
Descabalgar.
Galop.
Galop.
Galope.
Galaupar.
Galopar.
Galopear.
Trot.
Trot.
Trot.
Que d'observations j'aurais à présenter sur les mots
INTRODUCTION.
>j
Porl.
It.
Fr.
Usar.
Usare.
User.
Usager».
Usaggio.
Usage.
Mensagem.
Messaggio.
Message.
Manter.
Mantenere.
Maintenir.
Entreter.
Intr-attenere.
Entretenir.
Pujar.
Poggiare.
Puier.
Trabucar.
Traboccare.
Trébucher.
Tombar.
Tomare , tombolare.
Tomber.
Calar.
Calare.
Caler.
Tardanca.
a
Tardanza.
Tardance.
Pelar.
Pelare.
Peler.
Destemperar.
Desteniperamento .
Portador.
Distempera re.
Distemperamento .
Portatore.
Détremper.
Détrempement
Porteur.
Custodio.
Custode.
Custode.
Manejar.
Maneggiare.
Manier.
Forcar.
3
Forzare.
Forcer.
Esforcar.
3
Sforzare.
Efforcer.
Recuar.
Rinculare.
Reculer.
Encontro.
Incontro.
Encontre.
Encontrar.
Incontrare.
Encontrer.
Praticar.
Praticare.
Pratiquer.
Apparelho.
Presto.
Apparecchfo.
Presto.
Appareil.
Prest.
Fornir.
Fornire.
Fournir.
Beijar.
Bacciare.
Baiser.
Contraste.
Contrasto.
Contraste.
Envite.
Invito.
Envit.
Cavalgar.
Cavalcare.
Chevaucher.
Cavalgada.
Cavalcata.
Cavalcade.
Cavalgadura.
Cavalcatura.
Chevauchéure.
Encavalgar.
Incavalcare.
Enchevaucher.
Descavalgar.
Galope.
Galopar, galopear.
Trote.
Discavalcare.
Galoppo.
Galoppare.
Trotto.
Déchevaucher.
Galop.
Galop per.
Trot.
contenus dans ce paragraphe ! Comment concevoir que
lij INTRODUCTION.
les langues néolatines eussent disposé , chacune à son
rivées du latin , les autres dérivées du latin , mais avec
Dans les mots que le latin n'a pas fournis, on distin-
retirary tombar, calar.
Dans ceux dont la racine est latine , de trabucus a été
desviamen desviar ; d'astrum, les adjectifs desastrat ,
le verbe aventurar et les substantifs aventurier, desaven-
les dérivés de caballus > latin, cavalcar, cavalcada ,
marquer que les mots trot, galop , galaupar, n'ont
s- *•
RELATIONS DE FAMILLE , DE SOCIÉTÉ ; AMOUR ,
QUALITÉS, NOBLES
Troub.
Cat.
Esp.
En pareil ta r.
Emparentar.
Emparentar.
Linhatge.
Llinatge.
Linage.
Patentai.
Paternal.
Paternal.
Fraternal.
Fraternal.
Fraternal.
Corapaire.
Compare.
Compadre.
Coma ire.
Comare.
Comadre.
Contraire.
Confrare.
Confrade.
Compan.
Compagn.
Compano.
Acompanhar.
Acompanyar.
Acompanar.
Bastard.
Bastard.
Bastardo.
Amistat.
Amistat.
Amistad.
Desamar.
Desamar.
Desamar.
Enamorar.
Enamorar.
Enamorar.
Abrassar.
Abrassar.
Abrazar.
Confédération.
Confederacid.
Confédération
Ciutadan.
Ciutadâ.
Ciudadano.
Condeyssendre.
Condescendir.
Condescender.
Socors.
Socors.
Socorro.
Oblidar.
Oblidar.
Olvidar.
Remembransa.
Ri'inerobrança.
Remembranza
Activitat
Activitat.
Actividad.
Coratge
Coratge.
Corage.
INTRODUCTION. liij
usage, tant d'expressions identiques, les unes non dé-
des modifications uniformes?
guera anca , pansa , flanc , ajan, afanar, guis a , tirar,
formé trabucar , de via, sont dérivés viatge, aviar,
desastrut ; de manus , le substantif maniera ; de venir ,
tura. J'appelle surtout l'attention des philologues sur
cavalcadura , encavalcar , descavatcar, en faisant re-
aucun rapport avec la langue latine.
§• x.
AMITIÉ , IMPRESSIONS MORALES , BONNES
SENTIMENTS, ETC.
Port.
h.
Fr.
Emparentar.
Imparentare.
Emparenter.
Linhagem.
Lignaggio.
Lignage.
Paternal .
Paternale.
Paternel.
Fraternal.
Fraternale.
Fraternel.
Compadre.
Compare.
Compère.
Comadre.
Comare.
Commère .
Confrade.
Confrate.
Confrère.
Companhâo.
Compagne
Compain , compagnon
Acompanhar.
Accompagnare.
Accompagner.
Bastard.
Bastardo.
Bastard.
Amislade.
Amistà.
Amisté.
Desamar.
Disamare.
Désaimer.
Enamorar.
Innamorare.
Enamourer.
Abraçar.
Abbracciare.
Embrasser.
Confederaeao.
Confederazione .
Confédération.
Cidadao.
Cittadino.
Citadin.
Condescender.
Condescendere.
Condescendre.
Socorro.
Soccorso.
Secors.
Olvidar.
Obbliare.
Oublier.
Remembrança.
Rimembranza.
Remembrance.
Actividade.
Attivilà.
Activité.
Coragem,
Coraggio.
Corage.
liv
INTRODUCTION.
Troué.
Cal.
Esp.
Coratjos.
Coratjos.
Corajoso.
Cordi;il.
Cordial.
Cordial.
Misericordîos.
Misericordîos.
Misericordioso.
Garitatiu.
Caritatiu.
Caritativo.
Perdo.
Perdd.
Perdon .
Perdonar.
Perdonar.
Perdonar.
Franc.
Franc.
Franco.
Franqueza.
Franquesa.
Franqueza.
Gentileza.
Gcntilesa.
Gentileza.
Seguransa.
Asseguransa.
Seguranza.
Assegurar.
Assegurar.
Asegurar.
Largueza.
Llarguesa .
Largueza.
Sentiraen.
Sentiment.
Sentimiento.
Consentimen.
Consentiment.
Consentimiento
Interessar.
Interessar.
Interesar.
Grat.
Grat.
Grado.
Agradar.
Agradar.
Agradar.
Lealtat.
Llealtat.
Lealtad.
Fiar, fizar.
Fiar.
Fiar.
Confidar.
ConGar.
Confiar.
Confisansa.
Confiansa.
Confianza.
Costumar.
Costumar.
Costumbrar.
Acostumar.
Acostumar.
Acostumbrar.
Plaser.
Plaer.
Placer.
Desieg.
Desitgi.
Deseo.
Vregognos.
Vergonyos.
\7ergonoso.
Meravclha.
Maravella.
Maravilla.
Maravelhar.
Maravellar.
Maravillar.
Maravillos.
Maravellos.
Maravilloso.
Rerairar.
Remirar.
Remirar.
Parmi les mots classés dans ce paragraphe, on remar-
(|uelques uns, tels que perdo, perdonar, bastard,
fournie par la langue latine,, comme amistat, enamorar,
n'applaudira-t-on pas à l'industrieuse composition des
verbes , consuefacere et consuescere; les verbes romans
langue romane ayant fait costum, c'est avec le secours
iumar et acostumar.
INTRODUCTION.
Port.
//.
Fr.
Coracudo.
a
Coraggioso.
Courageux.
Cordial.
Cordiale.
Cordial.
Misericordioso.
Misericordioso.
Misericordios.
Caritativo.
Caritativo.
Caritatif.
Perdâo.
Perdono.
Pardon.
Pcrdoar.
Pcrdonare.
Pardonner.
Franco.
Franco.
Franc.
Franqueza.
Franchezza.
Franchise.
Gentileza.
Gentilezza.
Gentillesse.
Seguransa.
Sicuranza.
Séurtance.
Assegurar.
Assicnrare.
Asséurer.
Largueza.
Larghezza.
Largesse.
Sentimento.
Sentimento.
Sentiment.
Consentimento.
Consentimento.
Consentement
Interessar.
Interessare.
Intéresser.
Grado.
Grado.
Gret.
Agradar.
Aggradare.
Agréer.
Lealtade.
Lealtà.
Loyauté.
Fiar.
Fidar.
Fier.
Confiar.
Confidare.
Confier.
Confianza.
Confidanza.
Confiance.
Costumar.
Costumare.
Coutumer.
Acostumar.
Accostumare.
Accoutumer.
Plazer.
Piacere.
Plaisir.
Desejo.
Desio.
Désir.
Vergonhoso.
Vergognoso.
Vergogneux.
Maravilha.
Maraviglia.
Merveille.
Maravilhar.
Maravigliare.
Merveiller.
Maravilhoso.
Maraviglioso.
Merveilleux.
Reniirar.
Rimirare.
Remirer.
lv
quera que la grande parties ont dérivés du latin , excepté
franqueza, etc.; parmi les mots dont la racine a été
desamar, venus à'amor, et agradar, venu de gratus,
verbes costumar et acostumar? Le latin fournissait deux
n'en ont rien emprunté ; mais de co?îSueT:udineM . la
de ce substantif qu'ont été formés les deux verbes cos-
ivi
INTRODUCTION.
S. XL
MAUVAISES QUALITÉS, MAUVAIS
Troub.
Cat.
Esp.
Deshonest .
Deshonest.
Deshonesto.
Deshonestetat.
Desbonestedat.
Deshonestidad
Deshonor.
Deslionor.
Deshonor.
Deshonrar, deshonorar
Deshonrar.
Deshonrar.
Desleal.
Deslleal.
Desleal.
Deslealtat.
Desllealtat.
Deslealdad.
Desmesura.
Desmesura.
Desmesura .
Coart.
Coart.
Cobarde.
Coardia.
Cobardia.
Cobardia.
Malvat.
Malvad.
Malvado.
Cobeitar.
Cobdiciar.
Codiciar.
Cubitia.
Cobdieia.
Codicia.
Subtileza.
Sutilesa.
Subtileza.
Subtiliar.
Subtilisar.
Subtilizar.
Contrariar.
Contrariar.
Contrariar.
Desmentir.
Desmentir.
Desmentir.
Fantasia.
Fantasia.
Fantasia.
Lausengier, lauzenjador
. Lausengador.
Lisonjeador.
Fenhemen.
Fingiment.
Fingimiento.
Enueg.
Enug.
Enojo.
Enoios.
Enujos.
Enojoso.
Enuiar.
Enujar.
Enojar.
Trufar.
Trufar.
Trufar.
Paoros.
Pavoros .
Pavoroso.
Espavent.
Espant.
Espaviento.
Espaventar.
Espantar.
Espantar.
Molleza.
Mollesa.
Molleza .
Orguelh.
Orgull.
Orgullo
Orguelhos.
Orgullos.
Orgulloso.
Falsari.
Falsari .
Falsario.
Puta.
Puta.
Puta.
Brutal
Brutal.
Brutal.
INTRODUCTION.
lvij
§. XL
SENTIMENTS, MAUVAISES ACTIONS.
Port.
It.
Fr.
Deshonesto.
Disonesto.
Déshonnête.
Deshonestidade.
Disonestità.
Déshonnételé.
Deshonor.
Disonore.
Déshonneur.
Deshonrar.
Disonorare, desonrare
. Déshonorer.
Desleal.
Disleale.
Déloyal.
Deslealdade.
Desmesura.
Dislealtà.
Dismisura.
Déloyauté.
Desmesure.
Cobarde.
Codardo.
Couart.
Cobardia.
Codardia.
Couardise.
Malvado.
Malvaggio.
Mal vais.
Cobicar.
Cubitare.
Convoiter.
Cobica.
o
Cupidizia.
Convoitise.
Subtileza .
Sottigliezza.
Subtilesse.
Subtilizar.
Sottigliare.
Subtiliser.
Contrariar.
Contrariare.
Contrarier.
Desmentir.
Smentire.
Démentir.
Fantasia.
Fantasia.
Fantaisie.
Lisonjeiro.
Lusinghiere.
Losengier, losengeour
Fingimento.
Fingimento.
Feignement.
Enojo.
Enojoso.
Enojar.
Trufar.
Noja.
Annojoso.
Annojare.
Truffare.
Ennui.
Ennuyeux.
Ennuyer.
Truffer.
Pavoroso.
Paoroso.
Peureux.
Espanto.
Espantar.
MoUeza.
Spavento.
Spaventare.
Mollezza.
Épouvante.
Epouvanter.
Mollesse.
Orgulho.
Ore^ilhoso.
Orgoglio.
Orgoglioso .
Orguel.
Orgoillos.
Falsario.
Falsario.
Faussaire.
Puta.
Putta.
Pute.
Brutal.
Brutale.
Brutal.
I.
h
lviij
INTRODUCTION.
Troub.
Cat.
Esp.
Nesci.
Neci.
Necio.
Venjansa.
\ enjansa.
Venganza.
Venjador.
Venjador.
Vengador.
Desdenh.
Desdcny.
Desden.
Destruimen.
Destrniment.
Destruimiento.
Corrumpcmen.
Corrompiment.
Corrompimiento
Batemen.
Balimen.
Balimiento.
Avant d'indiquer les principaux termes de ce para-
je ferai remarquer le mot composé malvat , adopté par
celui qui va mal. Le latin avait donné l'exemple de
mots l'adverbe maie ; c'est en s'emparant de cette for-
Dans ce même paragraphe coart, coardia , enueg,
des langues autres que la latine.
§. XII.
COMMERCE, TRAFIC, ACHAT, VENTE, ÉCHANGES,
MARINE,
Troub .
Cat.
Esp
Cost.
Cost.
Costo.
Costar.
Costar.
Costar.
Gazanh.
Gazagn.
Gano.
Gazanhar.
Gazagnar.
Ganar.
Profeit.
ProHt.
Provecho.
Profeitar.
ProGtar.
Provechar.
Feira.
Feria.
Feria.
Fazenda.
Facenda.
Facienda.
Prestar.
Prestar.
Prestar.
Botiga.
Botiga.
Botica.
Mercadeiar.
Mercadejar.
Mercadear.
Desprezar.
Despreciar.
Despreciar.
Pes.
Pes.
Peso.
Contrapes.
Contrapes.
Contrapeso.
Contrapesar.
Contrapesar.
Contrapesar.
Port.
Necio.
Vinganca.
Vingador.
Desdem.
Destruimento.
Corrompimento.
Batimento.
INTRODUCTION.
//.
Nescio.
Vengianza.
Vendicatore.
Disdcgno.
Distruggitnento.
Corrompimento.
Battimento.
lix
Fr.
Nice.
Vengeance.
Vengeur.
Desdaing.
Destruisement.
Corrumpement.
Battement.
graphe qui n'ont pas été fournis par la langue latine,
toutes les langues néolatines , et créé pour exprimer
modifier les qualités ou les actions, en apposant aux
mule que la langue romane produisit malvat.
enoios, enuiar, orguelh, orguelhos , sont empruntés h
§. XII.
MARCHANDISES, PRODUITS INDUSTRIELS,
NAVIGATION, ETC.
Port.
Custo.
Custar.
Ganho.
Ganhar.
Proveito.
Aproveitar.
Feira.
Fazenda.
Prestar.
Botica.
Mercadejar.
Desprezar.
Peso.
Contrapezo.
Contrapezar.
//.
Fr.
Costo.
Cost , coût.
Costare.
Coster.
Guadagno.
Gaaing.
Guadagnare.
Profitto.
Gagner.
Profeit.
Profittare.
Profiter.
Fiera.
Foire.
Faccenda.
Faciende.
Prestare.
Prester.
Bottega.
Mercanteggiare.
Disprezzare.
Peso.
Boutique.
Marchander.
Despriser.
Poids.
Contrappeso.
Contrappesare.
Contrepoids.
Contrepeser.
Ix
INTRODUCTION.
Troub.
Cat.
Esp.
Comprar.
Comprar.
Comprar.
Prometedor.
Prometedor.
Prometedor.
Pagar.
Pagar.
Pagar.
Paga.
Paga.
Paga.
Pagamen.
Pagament.
Pagament».
Apagar.
Apagar.
Apagar.
Recepta.
Recepta.
Receta.
Tara.
Tara.
Tara.
Bala.
Bala.
Bala.
Encant.
Encant.
Encante.
Trafec.
Trafag.
Trafago.
Endeptar.
Endeutar.
Endeudar.
Cambiador.
Cambiador.
Cambiador.
Conditionar.
Condicionar.
Condicionar.
Comtar.
Comptar.
Contar.
Compte.
Compte.
Cuenta.
Recobramen.
Recobrament .
Recobramiento.
Carrât.
Quilat.
Quilate.
Alcali.
Alkali.
Alcali.
Barataria.
Barateria.
Barateria.
Baratar.
Baratar.
Baratar.
Baratier.
Barater.
Baratero.
Marina.
Marina.
Marina.
Marinier.
Mariner.
Marinero.
Galera.
Galera.
Galera.
Batbelh.
Batell.
Batel.
Barca.
Barca.
Barca.
Embarcar.
Embarcar.
Embarcar.
Popa.
Popa.
Popa.
Vêla.
Vêla.
Vêla.
Vogar.
Bogar.
Bogar.
Calafatar.
Calafatejar.
Calafetar.
Caramida.
Caramida.
Calamita.
Tramuntana.
Tramontana.
Tramontana.
Plusieurs
des termes de commerce et de navigation
à la langue latine. Dans les termes de commerce, on re-
lara , carat ; et parmi les mots dérivés du latin , je
INTRODUCTION.
Port.
It.
Fr.
Comprar.
Comprare.
Compérer.
Proraettedor.
Promettitore.
Prometteur.
Pagar.
Pagare.
Payer.
Paga.
Paga.
Paye.
Pagamento.
Pagamento.
Payement.
Apagar.
Appagare.
Apaier.
Receita.
Ricetta.
Recette.
Tara.
Tara.
Tare.
Bala.
Balla.
Balle.
Encante.
Incanto.
Encan.
Trafego.
Traffico.
Trafic.
Endividar.
Indebitare.
Endetter.
Cambiador.
Cambiatore.
Cambgeur.
Condicionar.
Condizionare.
Conditionner.
Contar.
Contare.
Compter.
Conta.
Conto.
Compte.
Recobramento.
Ricuperamento.
Recouvrement
Quilate.
Carato.
Carat.
Alkalî.
Alcali.
Alcali.
Barataria.
Baratteria.
Baraterie.
Baratar.
Barattare.
Barater.
Barateiro.
Barattiero.
Barateor.
Marinha.
Marina.
Marine.
Marinheiro.
Marinaro.
Marinier.
Galera.
Galera.
Galère.
Bote.
Batello.
Batel.
Barca.
Barca.
Barque.
Embarcar.
Imbarcare.
Embarquer.
Poppa.
Poppa.
Poupe.
Vêla.
Vêla.
Voile.
Vogar.
Vogare.
Voguer.
Calafetar.
Calafatare.
Calfater.
Calamita.
Calamita.
Calamité.
Tramontana.
Tramontana.
Tramontane.
Ixj
que présente ce paragraphe, sont entièrement étrangers
marquera cost, costar , gazanh, gazanhar, botiga ,
citerai, i°. comprar, venant de comp^rah^ parce que
lxij INTRODUCTION,
l'action d'acheter est celle de comparer la valeur de l'ob-
canî, que la langue romane forme d'm QUANTwra, c'est-à-
termes de navigation , galera , bathelh, barca, embar-
avec la langue latine; et barataria , baratar, baratter,
marins se rendent parfois coupables.
S. xiii.
PAROLE , LANGAGE ,
Troub.
Cat.
Esp.
Lenguatge.
Llenguatge.
Lenguage.
Arenguar.
Arengar.
Arengar.
Arengua.
Arenga.
Arenga.
Girgo.
Gergon.
Gerigonza.
Parlamen.
Parlament.
Parlamento.
Parlador.
Parlador.
Parlador.
Estudiar.
Estudiar.
Estudiar.
Accentuar.
Accentuar.
Acentuar.
Crit.
Crit.
Grito.
Crida.
Crida.
Grita.
Cridaire, cridador.
Cridador.
Gritador.
Cridar.
Cridar.
Cridar.
Desdire.
Desdir.
Desdecir.
Contradictori.
Contradictori.
Contradictorio.
Disputa.
Disputa.
Disputa.
Sophisticar.
Sofisticar.
Sofisticar.
Pensar.
Pensar.
Pensar.
Pensamen.
Pensament.
Pensamiento.
Avis.
Avis.
Aviso.
Avisar.
Avisar.
Avisar.
Entendemen.
Entendement.
Entendimiento.
Entendedor.
Entendedor.
Entendedor.
Con'oissensa.
Conexensa.
Conocencia.
Razonamen.
Rahonament.
Razonamiento.
Requeremen.
Requiriment.
Requerimiento.
Acertar.
Acertar.
Acertar.
Certificar.
Certificar.
Certificar.
INTRODUCTION. lxiij
jet vendu avec celle de l'objet donné en retour; 20. en-
dire, « à combien poussez-vous l'enchère? » Dans les
car, vogar, calafatar, caramida, n'ont aucun rapport
ont désigné spécialement un genre de délit dont les
S- XIII.
ENTENDEMENT, LITTÉRATURE, ETC.
Port.
It.
Fr.
Lingoagem.
Linguaggio.
Langage.
Arengar.
Aringare.
Haranguer.
Arenga.
Aringa.
Harangue.
Gerigonça.
Gergo.
Jargon.
Parlamento.
Parlamento.
Parlement .
Fallador.
Parlatore.
Parleur.
Estudar.
Studiare.
Etudier.
Accentuai".
Accentuare.
Accentuer.
Grito.
Grido.
Cri.
Grita.
Grida.
Cride, crie.
Gritador.
Gritadore.
Crière, crieur.
Gritar.
Gridare.
Crier.
Desdizer.
Disdire.
Dédire.
Contraditorio.
Contradittorio.
Contradictoire
Disputa.
Disputa.
Dispute.
Sophisticar.
Sofisticare.
Sophistiquer.
Pensar.
Pensare.
Penser.
Pensamento.
Pensamento.
Pensement.
Aviso.
Avviso.
Avis.
Avisar.
Avvisare.
Aviser.
Entendimento.
Intendimento.
Entendement.
Entendedor.
Intenditore.
Entendeur.
Conocenca.
9
Conoscenza.
Connoissance.
Razoamento.
Ragionamento.
Raisonnement.
Requerimento.
Richiedimento.
Requèrement.
Acertar.
Accertare.
Acerter.
Certificar.
Certificare.
Certifier.
lxiv
INTRODUCTION.
Troitù .
Cal.
~Esp.
Sahi.
Sabi.
Sabio.
Sabieza.
Sabiesa.
Sabieza .
Doctrinal".
Endoctrinai'.
Doctrinar.
Doctrinador.
Doctrinayre.
Doctrinador.
Doctrinal.
Doctrinal.
Doctrinal.
Ensenhar.
Ensenyar.
Ensenar.
Trobar.
Trobar.
Trovar.
Trobairo, trobador.
Trobador.
Trovator.
Maestria.
Mestria.
Maestria.
Cansoneta.
Cansoneta.
Cbanzoneta.
Roinansar.
Roman sar.
Romanzar.
Rima.
Rima.
Rima.
Riniar.
Rimar.
Rimar.
INovelha.
Novella.
Novela.
Cobla.
Cobla.
Copia.
Contar.
Contar.
Contar.
Conte.
Compte.
Cuento.
Contaire.
Contador.
Contador.
Glozar.
Glosar.
Glosar.
Enginbar.
Enginyar.
Engenar.
Aprendre.
Aprebendrer.
Aprender.
Desaprendre.
Desapendrer.
Desaprender
Emprendre.
Empendrer.
Emprender.
Parmi les mots dont la formation mérite d'être remar-
substantif, harangue, et arengar, verbe, haranguer.
a une langue étrangère, et arenga a signifié harangue ,
écouter, et de même arengar, verbe, haranguer, ou
Troub.
§. XIV.
Cat.
JEUX, AMUSEMENTS,
Dansai.
Dansar.
Danzar.
Dansa.
Dansa.
Danza.
Bal.
Bail.
Bailc.
INTRODUCTION.
Ix
Port.
h.
Fr.
Sabio.
Savio.
Saive.
Sabedoria.
Saviezza.
Sagesse.
Doutrinar.
Dottrinare.
Doctriner.
Doutrinador.
Dottrinatore.
Doctrineur.
Doutrinal.
Dottrinale.
Doctrinal.
Ensinar.
Insegnare.
Enseigner.
Trovar.
Trovare.
Trouver.
Trovador.
Trovatore.
Trouvère, troubadour
Mestria.
Maestria.
Mestrie.
Canconeta.
Canzonetta.
Chansonnette.
Romancear.
Romanzeggiare.
Romancer.
Rima .
Rima.
Rime.
Rimar.
Rimare.
Rimer.
Novella .
Novella.
Nouvelle.
Copia.
Cobola.
Couplet.
Contar.
Contare.
Conter.
Gonto.
Conto.
Conte.
Contador.
Contatore.
Conteur.
Glossar.
Glosare.
Gloser.
Engenbar.
Ingenare.
Ingénier.
Apprender.
Apprendere.
Apprendre.
Desapprender.
Disapprendere.
Désapprendre.
Emprender.
Imprendere.
Emprendre.
quée, les linguistes distingueront sans doute arenga,
Pour les former, renc , substantif , rang , a été emprunté
ou discours adressé à des personnes placées en rang pour
parler à des personnes rangées autour de soi.
§. XIV.
MUSIQUE, CHASSE, ETC.
Port.
It.
Dancar.
a
Danzare.
Danser
Danca.
9
Danza.
Danse.
Baile.
Ballo.
Bal.
I.
Fr.
lxvj
INTRODUCTION
Tronb.
Cat.
Esp.
Dat.
Dau.
Dado.
Arpa.
Arpa.
Arpa.
Flauta.
Flauta.
Flauta.
Trompa ,
tromba .
Trompa.
Trompa.
Tabor.
Tambor.
Tambor.
Quinta.
Quinta.
Quinta.
Joguador.
Jugador.
Jugador.
Cassa.
Cassa.
Caza.
Cassador.
Cassador.
Cazador.
Cassar.
Cassar.
Cazar.
Déport.
Déport.
Déporte.
Ce paragraphe ne contient qu'un petit nombre de
dansar, dansa, s'ils sont dérivés du latin , n'ont été em-
par les langues néolatines, de même que le mot bal. Les
Fortunat , flauta, trompa, tabor, n'ont pas été em-
cassar, verbe, chasser, et cassador, substantif, chas-
et casses, substantifs, signifiant rets, filets, ont reçu
plus étendue.
S- XV.
MÉDECINE, MALADIES,
Troub.
Cat.
Esp
Ydropisia.
ITidropesia.
Hidropesia.
Plasmar.
Pasmar.
Pasmar.
Plasmazo.
Pasmo.
Pasmo.
Verdet.
Verdet.
Verdete.
Droga.
Droga.
Droga.
Lectuari.
Electuari.
Electuario.
Preservar.
Preservar.
Preservar.
Salvament.
Salvament.
Salvamiento.
Curable.
Curable.
Curable.
Incurable.
Incurable.
Incurable.
Cauterizacio.
Cauterizacio.
Cauterizacion
Ce court paragraphe présente des mots dérivés du
INTRODUCTION.
Port.
It.
Fr.
Dado.
Dado.
Dez.
Harpa.
Arpa.
Harpe.
Frauta.
Flauto.
Flûte.
Trompa.
Tromba.
Trompe.
Tambor.
Tamburo.
Tambour.
Quinta.
Quinta.
Quinte.
Jogador.
Giuocatore.
Joueur.
Caca.
a
Caccia.
Cace, chasse.
Cacador.
Cacciatore.
Cacéor.
Caçar.
Cacciare.
Chasser.
Déporte.
Diporto.
Déport.
Ixvij
mots, mais ils méritent une attention particulière; car
ployés dans l'acception précise de danser y de danse, que
instruments de musique, arpa, latinisé par le poète
pruntésà la langue latine: et cassa, substantif, chasse ,
seur, quoique vraisemblablement dérivés du latin cassis
dans les langues néolatines une signification beaucoup
§. xv.
TRAITEMENT, POISONS, ETC.
Port.
//.
Fr.
Hidropesia.
Idropisia.
Hydropisie.
Pasmar.
Spasimare.
Pasmer.
Pasmo.
Spasimo.
Pâmoison, spasme
Verdete.
Verdetto.
Verdet.
Droga.
Droga.
Drogue.
Electuario.
Elettuario.
Electuaire.
Préservai*.
Preservare.
Préserver.
Salvamento.
Salvamento.
Saulvement.
Curavel.
Curabile.
Curable.
Incuravel.
Incurabile.
Incurable.
Cauterizacâo.
.1
Cauterizzazione.
Cautérisation .
latin , et auxquels les langues néolatines ont adapté des
lxviij INTRODUCTION,
désinences différentes. Ydropisia vient du latin hjdro-
manquaità. la langue latine, et il a été créé par la langue
et adopta quelques mots étrangers tels que droga, etc.
§. XVI.
GOUVERNEMENT , AUTORITÉ , EXERCICE DU
Troub.
Cat.
Esp.
Poder.
Poder.
Poder.
Poderos.
Poderos.
Poderoso.
Govrernamen .
Governament.
Gobernamiento.
Mandamen.
Manament.
Mandamiento.
Comandamen.
Comandamen.
Comandamiento
Demanda.
Demanda.
Demanda.
Recomandar.
Recomanar.
Recomendar.
Junta.
Junta.
Junta.
Regidor.
Regidor.
Regidor.
Comunal.
Comunal.
Comunal.
Cort.
Cort.
Cort.
Coites.
Cortes.
Cortes.
Cortesia.
Cortesia.
Cortesia.
Cortejar.
Cortejar.
Cortejar.
Descortes.
Descortes.
Descortes.
Descortesia.
Descortesia.
Descortesia.
Gabela.
Gabella.
Gabela.
Doana.
Duaua, aduana.
Aduana.
Peatge.
Peatge.
Péage.
Talha.
Talla.
Talla.
Talhar.
Talhar.
Tajar.
Marc.
Marc.
Marco.
Bezan.
Besant.
Besante.
Billo.
Vcllô.
Vellon.
Ducat.
Ducat.
Ducado.
Parmi les mots que renferme ce paragraphe, il faut
çais , depuis cour, et ses divers dérivés, cortes , cor-
mots gabella, doana, peatge, talla, que la langue
INTRODUCTION. lxix
pisis ; et salvament de salvatio. Le substantif cauterisatio
romane ; elle créa aussi les adjectifs curable et incurable,
§. XVI.
POUVOIR, COURS, IMPOSITIONS, MONNAIES.
Port.
h.
Fr.
Poder.
Potere.
Poer.
Poderoso.
Poderoso.
Poderos.
Governamento.
Governamento.
Gouvernement.
Mandamento.
Mandamento.
Mandement.
Commandamento.
Comandamento.
Commandement
Demanda.
Dimanda.
Demande.
Recommendar.
Raccomandare.
Recommander.
Junta.
Giunta.
Junte.
Regedor.
Reggitore.
Régisseur.
Communal.
Comunale.
Communal.
Corte.
Corte.
Cort.
Cortez.
Cortese.
Courtois.
Cortezia.
Cortesia.
Courtoisie.
Cortejar.
Corteggiare.
Courtiser.
Descortez.
Discortese.
Discourtois.
Descortezia.
Discortesia.
Discourtoisie.
Gabella.
Gabella.
Gabelle.
Aduana.
Dogana.
Douane.
Pedagio.
Pedaggio.
Péage.
Talha.
Taglia.
Taille.
Talhar.
Tagliare.
Tailler.
Marco.
Marco.
Marc.
Besante.
Bisante.
Besant.
Bilhâo.
Biglione.
Billon.
Ducado.
Ducato.
Ducat.
distinguer le substantif cort, jadis cort, court , en fran-
tesia, cortejar, descortes , descortesia ; et encore les
latine n'a pas fournis.
lxx
INTRODUCTION.
§. XVII.
SEIGNEURS , VASSAUX , FÉODALITÉ ,
Troub.
Cat.
Esf
Senhoratge.
Senhoria.
Senyoratge.
Senyoria.
Senorage.
Senoria.
Senhoreiar.
Armas.
Senyorejar.
Armas.
Senorear.
Armas.
Castellan.
Castellâ.
Castellan.
Casar.
Casar.
Casar.
Casamen.
Casament.
Casamiento.
Homatge.
Vassal.
Hommatge.
Vassal.
Homenage.
Vasallo.
Vassalatge.
Cesar.
Vassalatge.
Cesar.
Vasalage.
Cesar.
Soudan.
Solda.
Soldan.
Sultan.
Sultd.
Sultan .
Ducat.
Ducat.
Ducado.
Duguessa.
Marques.
Marquesa.
Comtat.
Duquessa.
Marques.
Marquesa.
Comptât.
Duquesa.
Marques.
Marquesa.
Condado.
Vescoms.
Vescompte.
Vizconde.
Vescomtat.
Vescomptat.
Vizcondad.
Bar, baro.
Bard.
Baro.
Baronessa.
Baronessa.
Baronesa.
Baronia.
Baronia.
Baronia.
Ambassador.
Embaxador.
Embaxador.
Ambassada.
Embaxada .
Embaxada.
Marescal.
Mariscal.
Mariscal.
Capitani.
Bacalar, bachallier.
Capitâ.
Batxeller.
Capitan.
Bachiller.
Nobleza.
Noblesa.
Nobleza.
La plupart des mots de ce paragraphe ont été sans
devoirs des vassaux, l'exercice de la féodalité, et l'orgueil
âge. Aussi en trouve-ton peu qui soient dérivés du latin ,
que d'une manière détournée; tels que de senior, les
i
INTRODUCTION.
Ixxj
§. XVII.
TITRES ,
DIGNITÉS , ETC.
Port
//.
Fr.
Senhioragem.
Sigrioraggio.
Seigneurage.
Senhoria.
Signoria.
Seigneurie.
Senhorear.
Signoreggiare.
Seignorier.
Armas.
Arme.
Armes, armoiries
Castellâo.
Castellano.
Châtelain.
Casar.
Casare.
Caser.
Casamento.
Casamento.
Casement.
Homenagem.
Omaggio.
Hommage.
Vas s allô.
Vassallo.
Vassal.
Vassallagem .
Vassallaggio.
Vasselage.
César.
Cesare.
César.
Soldâo.
Soldano.
Soudan.
Sultâo.
Sultano.
Sultan.
Ducado.
Ducato.
Duché.
Duqueza.
Duchessa.
Duchesse.
Marquez.
Marches e.
Marquis.
Marqueza.
Marchesa.
Marquise .
Condado.
Contado.
Comté.
Visconde.
Visconte.
Vicomte.
Viscondado.
Viscontado.
Vicomte.
Barâo.
Barone.
Baron.
Baroneza.
Baronessa.
Baronesse.
Baronia.
Baronia.
Baronie.
Embaixador.
Ambasciatore.
Ambassadeur.
Embaixada.
Ambasciata.
Ambassade.
Maréchal.
Maresciallo.
Maréchal.
Capitâo.
Capitano.
Capitaine.
Bacbarel.
Baccelliere.
Bachelier.
Nobreza.
Nobilezza.
Noblesse.
doute créés à mesure que les droits des seigneurs ^ les
des dignités et des titres commencèrent dans le moyen
et ceux même qui ont leur racine latine n'ont été formés
mots senhoratge, senhoria, senkoreiar, etc., etc.
lxxij
INTRODUCTION.
§. XVIII.
LÉGISLATION CIVILE ET CRIMINELLE,
Troub.
Cat.
Esp.
For.
For.
Fuero.
Accort.
Accord.
Acuerdo.
Acordansa.
Acordanza.
Acordanza.
Acordar.
Acordar.
Acordar.
Desacordar.
Desacordar.
Desacordar.
Licenciar.
Llicenciar.
Licenciar.
Promessa.
Promesa.
Promesa.
Contractar.
Contractar.
Contratar.
Ordonnansa.
Ordenansa.
Ordenanza.
Ordenamen.
Ordenament.
Ordenamiento.
Citation.
Citaciô.
Citacion.
Clam, reclam.
Clam, reclam.
Clamo, reclamo
Prova.
Proba.
Prueba.
Comissari.
Comisari.
Comisario.
Autenticar.
Autenticar.
Autenticar.
Habilitai-.
Habilitar.
Habilitar.
Averar.
Averiguar.
Averiguar.
Ratificar.
Ratificar.
Ratificar.
Privilegiar.
Privilegiar.
Privilegiar.
Heretar.
Heretar.
Heredar.
Desheretar.
Desheretar.
Desheredar.
Envestitura.
Investidura.
Envestidura.
Nullitat.
Nullitat.
Nulidad.
Annular.
Anullar.
Anular.
Assassin.
Assessi.
Asesino.
Legista.
Legista.
Legista.
Justiciar.
Justiciar.
Justiciar.
Jutjamen.
Jutjament.
Juzgamiento.
Justicier.
Justicier.
Justiciero.
Sentenciar.
Sentenciar.
Sentenciar.
Penar.
Penar.
Penar.
Esmenda.
Emena.
Enmienda.
Fustigar.
Fustigar.
Fustigar.
.
INTRODUCTION .
§. XVIII.
PROCÉDURES, CRIMES, DÉLITS, FRAUDES, ETC.
lxxiij
Port.
It.
Fr.
Foro.
Foro.
For.
Acordo.
Accorde
Accord.
Acordanca.
Accordanza.
Accordance.
Acordar.
Accordare.
Accorder.
Desacordar.
Disaccordare.
Désaccorder.
Licenciar.
Licenziare.
Licencier.
Promessa.
Promessa.
Promesse.
Contratar.
Contra Itare.
Contracter.
Ordenanca.
Ordinanza.
Ordonnance.
Ordenamento.
Ordinamento.
Ordenement.
Citacao.
Citazione.
Citation.
Reclarno.
Richiamo.
Claim , reclaim
Prova.
Prova.
Preuve.
Commissario.
Commissario.
Commissaire.
AutLenticar.
Autenticare.
Authentiquer.
Habilitar.
Abilitare.
Habiliter.
Averiguar.
Avverare.
Avérer.
Ratificar.
Ratificare.
Ratifier.
Privilégiai'.
Privilegiare.
Privilégier.
Herdar.
Eredare.
Hériter.
Desherdar.
Diseredare.
Déshériter.
Investidura.
Investitura.
Investiture.
Nullidade.
Nullità.
Nullité.
Annullar.
Annullare.
Annuler.
Assassine
Assassine
Assassin.
Legista.
Legista.
Légiste.
Justiçar.
Giustiziare.
Justicier.
Julgamento.
Giudicamento.
Jugement.
Justiceiro.
Giustiziere.
Justicier.
Sentenziar.
Sentenziare.
Sentencier.
Penar.
Penare.
Peiner.
Emenda.
Emenda.
Amende.
Fustigar.
Frustare.
Fustiger.
I.
lxxiv
INTRODUCTION.
Troub.
Cat.
Esp.
Castic.
Caslig.
Castigo.
Castiador.
Casligador.
Castigador.
Tormeutar.
Tormentar.
Tormentar.
Decolacio.
Decollacio.
Degollacion.
Confronlacio.
Confrontaeiô.
Confrontacion
Confrontai'.
Confrontar.
Confrontar.
Ultratge.
Ultra tçe.
Ultragc.
Tort. *"
Tort.
Tuerto.
DifTamacio.
Diffamacid.
Difamacion.
Rufian .
Rufiâ.
Rufian.
Maltractar.
Maltractar.
Maltratar.
Raubar.
Robar.
Robar.
Raubador.
Robador.
Robador.
Abusar.
Abusar.
Abusar.
Dampnificar.
Dampnificar.
Damnificar.
Les mots qui précèdent donneraient lieu à diverses
surprenant que la langue latine, qui a fourni à la romane,
exprimer Faction , le droit d'hériter ou de déshériter ;
tar, desheretar ; 2°. je remarque plusieurs autres verbes
du moins très utiles à la langue; justiciar, sentenciar,
§. XIX.
ARMES , GUERRE , COMBATS ,
Troub.
Cat.
Esp.
Alabarda .
Alabarda.
Alabarda.
Flecba.
Fletxa.
Flécha.
Dart.
Dard.
Dardo.
Lanseta.
Llanceta.
Lanceta.
Lansada.
Llansada.
Lanzada.
Lansar.
Llansar.
Lanzar.
Peirier.
Pedrer.
Pedrero.
Mina.
Mina.
Mina.
Minar.
Minar.
Minar.
Corredor.
Corredor.
Corredor.
INTRODUCTION.
Port.
It.
Fr.
Castigo.
Castigo.
Cbasti.
Castigador.
Gastigatore.
Castiere.
Tormentar.
Tormentare.
Tourmenter.
Degollacao.
Decollazione.
Décollation.
Confrontaeâo.
a
Confrontazione.
Confrontation
Confrontai'.
Confrontare.
Confronter.
Ultraje.
Oltraggio.
Oltrage.
Torto.
Torto.
Tort.
Diffamaçao.
Diffamazione.
Diffamation.
Rufiâo.
Ruffiano.
Ruffien.
Maltratar.
Maltrattare.
Maltraiter.
Roubar.
Rubare.
Rober.
Roubador.
Rubatore.
Robeor.
Abusar.
Abusare.
Abuser.
Danificar.
Dannificare.
Dampnisier.
lxxv
observations, je me borne aux suivantes : i°. n'est-il pas
hœres , substantif, héritier, n'eut pas de verbes pour
il a fallu que les langues néolatines se donnassent here-
qui, dérivés de substantifs latins, étaient nécessaires, ou
penar, tormentar, confrontar, damnificar , adulterar.
%. XIX.
BATAILLE , TOURNOIS , ETC.
Port.
It.
Fr
Alabarda.
Alabarda .
Hallebarde.
Frecha .
Freccia.
Flèche.
Dardo.
Dardo.
Dard.
Lanceta.
Lancetta.
Lancette.
Lancada.
a
Lanciata.
Lancade.
Lancar.
Lanciare.
Lancer.
Pedreiro.
Petrero.
Pierrier.
Mina.
Mina.
Mine.
Minar.
Minare.
Miner.
Corredor.
Corridore.
Coureur.
I\\\ 1
INTRODUCTION
V.
Troub.
Cat.
Esp.
Guardar.
Guardar.
Guardar.
Garda.
Guarda.
Guarda.
Gardian.
Guardia.
Guardian.
Garda dor.
Guardador.
Guardador.
Angarda.
Avanlguarda.
Avanguarda.
Rciregarda.
Retraguarda.
Reta guarda.
Esgardar.
Esguardar.
Esguardar.
Guerra .
Guerra .
Guerra .
Guerrcr.
Guerrer.
Guerrero.
Guerreiador.
Guerrejador.
Guerreador.
Guerreiar.
Guerrej ar.
Guerrear.
Dcfendedor.
Defenedor.
Defendedor.
Banda.
Banda.
Banda.
Guida , guia.
Guia.
Guia.
Guidaire, guiador.
Guiador.
Guiador.
Guidar.
Guiar.
Guiar.
Desfiar.
DesaGar.
Desafiar.
Fortalessa.
Fort alésa.
Fortaleza.
Contrafort.
Contrafort.
Contrafuerte
Scarmussa.
Escaramussa.
Escaramuza.
Assetiar.
Asseljar.
Asediar.
Assalt, assaut.
Assalt.
Asalto.
Assaliador.
Assaltador.
Asaltador.
Assautar.
Assaltar.
Asaltar.
Afrontar.
Afrontar.
Afrontar.
Sac.
Saco.
Saco.
Piiatge.
Pillatge.
Pillage.
Plagar.
Plagar.
Plagar.
Ensanglentar.
Ensagrentar.
Ensagrentar.
Gastar.
Gastar.
Gastar.
Desarmar.
Desarmar.
Desarmar.
Col p.
Colp.
Golpe.
Signalar.
Senyalar.
Senalar.
Signal.
Senyal.
Senal.
Arson.
Arsd.
Arzon .
Coirassa.
Cuyraça.
Coraza.
Cola
Cola.
Cota.
\i nés.
A mes.
Arnes.
INTRODUCTION.
lxxvij
Port.
h.
Fr.
Guardar.
Guardare.
Garder.
Guarda.
Guardia.
Garde.
Guardiao.
Guardiano.
Gardien.
Guardador.
Guarda tore.
Gardeur.
Vanguarda.
Van guardia.
Avant-garde.
Retaguarda .
Retroguardia.
Arrière-garde.
Esguardar.
Sgardare.
Esgarder.
Guerra.
Guerra.
Guerre.
Guerreiro.
Guerriero.
Guerrier.
Guerreador.
Guerreggiatore.
Guerroyeur.
Guerrear.
Guerressiare.
88
Guerroyer.
Defendedor.
Difenditore.
Défendeur.
Banda.
Banda.
Bande.
Guia.
Guida.
Guide.
Guiador.
Guidatore.
Guieres.
Guiar.
Guidare.
Guider.
Desafiar.
Sfidare.
Desfier.
Fortaleza.
Fortezza.
Forteresse.
Contraforte.
Contrafforte.
Contrefort.
Escaramuca.
Scaramuccia.
Escarmouche.
Assediar.
Assediare.
Assegier.
Assalto.
Assalto.
Assaut.
Assaltador.
Assalitore.
Assailleur.
Assaltar.
Assaltare.
Asalter.
Affrontar.
Affrontare.
Affronter.
Saque.
Sacco.
Sac, saccage.
Pilhagem.
Piglio.
Pillage.
Chagar.
Piagare.
Plaier.
Ensanguentar.
Insanguinare.
Ensanglanter.
Gastar.
Guastare.
Gaster.
Desarmar.
Disarmare.
Désarmer.
Golpe.
Colpo.
Coup.
Sinalar.
Segnalare.
Signaler.
Sinal.
Segnale.
Signal.
Arcâo.
a
Arcione.
Arcon.
a
Couraca .
a
Corazza .
Cuirasse.
Cota.
Cotta.
Cotte de mailles
Arnez.
Arnese.
Harnois.
lxxviij
1NTRODUCT1
ON.
Troub.
Cat.
Esp.
Artilleria.
Arlilleria.
Artilleria.
Garnir.
Guarnir.
Guarnir.
Garnimen.
Guarniment.
Guarnimienlo
Garnison.
Garnison.
Guarnicion.
Fugir.
Fugir.
Fugir.
Tregua.
Tregua.
Tregua.
Escampar.
Escapar.
Escapar.
Pressa.
Pressa.
Priesa.
Presa.
Presa.
Presa.
Près.
Près.
Preso.
Prezonier.
Presoner.
Prisionero.
Conquistar.
Conquistar.
Conquistar.
Preservacio.
Preservacio.
Preservacion.
Tornei.
Tornelj.
Torneo.
Torneiar.
Tornejar.
Tornear.
Justa.
Justa.
Justa.
Justar.
Justar.
Justar.
Justa dor.
Justador.
Justador.
Ajustar.
Ajustar.
Ajustar.
Ajustamen.
Ajustament.
Ajustamiento.
Brandir.
Brandir.
Brandir.
On trouve ici divers mots relatifs à la guerre, non
mina, etc.
§. XX.
RELIGION, CROYANCES,
Troub.
Cat.
Esp
Celestial.
Celestial.
Celestial.
Cathezizar.
Catequisar.
Catequizar.
Canonizar.
Canonisar.
Canonizar.
Canonizacio.
Canonisacio.
Canonizacion
Canonista.
Canonista.
Canonista.
Preguiera.
Preguiera.
Pregaria.
Confessar.
Confessar.
Confesar.
Vodar.
Votar.
Votar.
Capa.
Capa.
Capa.
INTRODUCTION.
Port.
It.
Fr.
Àrtilheria.
Artiglieria.
Artillerie.
Guarneeer.
Guarnire.
Garnir.
Guarnecimento.
Guarnimento.
Garnement.
Guarnicao.
a
Guarnigione.
Garnison.
Fugir.
Fuggire.
Fuir.
Tregoa.
Tregua.
Trêve.
Escapar.
S camp are.
Eschapper.
Pressa.
Pressa.
Presse.
Preza.
Presa.
Prise.
Prisâo.
Prigione.
Prison, pris,
Prisioneiro.
Prigïoniere.
Prisonnier.
Conquistar.
Conquistare.
Conquester.
Preservaeâo.
3
Preservazione.
Préservation
Torneyo.
Torneo.
Tournoi.
Tornear.
Torneare.
Tournoyer.
Justa.
Giostra.
Jouste.
Justar.
Giostare.
Jouster.
Justador.
Giostratore.
Jousteur.
Ajustar.
Aggiustare.
Ajouster.
Ajustaïuento.
Aggiustamento.
Ajustement.
Brandir.
Brandire.
Brandir.
lxxix
dérivés du latin : alabarda , flécha, dart , peirier ,
§. xx.
SUPERSTITIONS, ETC.
Port.
It.
Fr
Celestial.
Celestiale.
Celestial.
Catequizar.
Catechizzare.
Catéchiser.
Canonizar.
Canonizzare.
Canoniser.
Canonizacâo.
Canonizzazione.
Canonisation
Canonista.
Canonista.
Canoniste.
Pregaria .
Preghiera.
Prière.
Confessar.
Confessare.
Confesser.
Votar.
Votare.
Vouer.
Capa.
Cappa.
Cape.
lxxx
INTRODUCTION.
Troitb.
Cat.
Esp.
Capelan.
Capellâ.
Capellan.
Capelania.
Capellania.
Capellania.
Cathedra!.
Catedral.
Catedral.
Festa.
Festa.
Ficsta.
Festejar.
Festejar.
Festejar.
Solemnisar.
Solemnisar.
Solemnizar.
Septuagesima.
Septuagesima.
Septuagesima.
Relicari.
Reliquiari.
Relicario.
Corporal.
Corporal.
Corporal.
Crucifie.
Crucifix.
Crucifixo.
Crucificar.
Crucificar.
Crucificar.
Prestre.
Preste.
Preste.
Sacristan.
Sagrista.
Sacristan.
Monge.
Monjo.
Monge.
Bedel.
Bedell.
Bedel.
Campanier.
Campaner.
Campanero.
Tonsurar.
Tonsurar.
Tonsurar.
Clercia.
Clerecia.
Clerecia.
Martiriar.
Martirisar.
Martirizar.
Penitencial.
Penitencial.
Penitencial.
Tomba.
Tomba.
Tumba.
Resuscitar.
Resuscitar.
Resucitar.
Descreire.
Descreurer.
Descreer.
Endiablar.
Endiablar.
Endiablar.
Paganisme.
Paganisme.
Paganismo.
Idolâtrai-.
Idolatrar.
Idolatrar.
Destin.
Destino.
Destino.
Fada.
Fada.
Hada.
Fadar.
Fadar.
Hadar.
Azar.
Azar.
Azar.
Ce paragraphe, relatif à la religion, aux croyances,
mots dont la racine est latine ; il est pourtant remar-
substantif latin fatum, et que de ce dernier mot soient
fadar, verbe , fée , jéer.
INTRODUCTION.
Port.
h.
Fr.
Capellâo.
Cappellano.
Capelan.
Capellania.
Cappellania.
Chapellenie.
Cathedral.
Cattedrale.
Cathedral.
Festa.
Festa.
Feste.
Festejar.
Festeggiare.
Festoyer.
Solemnisar.
Solennizzare.
Solemniser.
Septuagesima.
Settuagesima.
Septuagésimc
Relicario.
Reliquiario.
Reliquaire.
Corporal.
Corporale.
Corporal.
Crucifixo.
Crocifisso.
Crucifix.
Crucificar.
Crocificarc.
Crucifier.
Preste.
Prête.
Prêtre.
Sacristâo.
Sagrestano.
Sacristain.
Monge.
Monaco.
Moine.
Bedel.
Bidello.
Bedeau.
Campainhero.
Canipanajo.
Campanier.
Tonsurar.
Tonsurare.
Tonsurer.
Clerezia.
Chiericia.
Clergie.
Martirisar.
Martirizzare.
Martiriser.
Penitencial.
Penitenziale.
Pénitentiel.
Tumba.
Tomba.
Tombe.
Resuscitar.
Risuscitare.
Ressusciter.
Descrer.
Discredere.
Décroire.
Endiabrar.
Indiavolare.
Endiabler.
Paganisme.
Paganesmo.
Paganisme.
Idolâtrai".
Idolatrare.
Idolâtrer.
Destino.
Destino.
Destin.
Fada.
Fata.
Fée.
Fadar.
Fatare.
Féer.
Azar.
Azzardo.
Hazard.
lxxxj
aux superstitions , offre nécessairement beaucoup de
quable que le substantif roman, destin, ait remplacé le
dérivés pour les langues néolatines fada, substantif,
i.
lxxxij INTRODUCTION.
Le grand nombre et l'identité de ces rapports ', dans
les six: langues néolatines, ne laisseront plus de doute
sur l'origine commune de ces langues, sur l'existence
d'un type primitif. 9
1 Si je l'avais cru nécessaire , plusieurs autres exemples , que je
n'ai pas cités , et qu'on trouvera parmi les divers articles du Lexique
roman, auraient été classés dans ces paragraphes ; d'ailleurs je n'ai in-
diqué que des mots appartenant aux six langues néolatines ; j'ai renoncé
à ceux qui se rencontrent seulement dans cinq , dans quatre de ces
langues, etc.
a II faudrait ici de longs développements pour rappeler les diffé-
rentes modifications que chacune des langues néolatines a, selon son
caractère et ses hesoins , imposées à plusieurs des mots de la romane
primitive : je me borne à quelques unes des principales.
Catalan. — Cette langue , comme celle des troubadours, supprime
souvent le n final des substantifs et des adjectifs , surtout quand ils ne
sont pas dérivés du latin , et la voyelle , qui précédait immédiatement
ce n supprimé , est presque toujours marquée d'un accent aigu : ancid,
pic, cami, cani , falcô, dejd , etc. , etc. Quelquefois le catalan ajoute
l'y final à des mots terminés en an, afan, engan, etc. , afany, engam;
il sunprime aussi en certains mots le d intérieur : manamen pour
man</amen , recomanar pour recoman^ar.
Espagnol. — Cette langue place ordinairement un i avant I'e dans
l'intérieur des mots: mandamento , mandamjento ; change l'o inté-
rieur en tje, cor, cueK, dona , dmcna , porta, vucrta. Quand deux
mêmes consonnes se trouvent dans l'intérieur d'un mot, souvent l'es-
pagnol n'en conserve qu'une.
Portugais. — La langue portugaise supprime souvent le l de l'in-
térieur des mots : fi^ar, fiar; ce/o, ceo ; sa/ude, saude; a/a, aa ,
co/or , do&îr , cor, ddr : l'accent circonflexe avertit de la suppression
d'un o. Elle change le pl en en; Vhaga, cIiaga, et supprime parfois
le N placé avant la voyelle finale dans les mots , comme platio, chao;
plcno, clico. Elle remplace de même le l intérieur des mots par le r :
c/aro, craro; ob/igar , obrigar ; change I'au roman en ou : aur , ovro.
Le m est souvent substitué au n final : commuai , jardm ; et ce m final
est quelquefois ajouté à des mots terminés en i : mi, outrosi , mit»,
outrosiot, etc. , etc.
Italien. — La langue italienne rejette, comme une aspérité, la pro-
INTRODUCTION. lxxxiij
11 me reste a résumer mon travail, en choisissant dans
ces langues plusieurs désinences identiques de divers
substantifs , adjectifs et verbes.
Le rapprochement de ces nombreuses flexions offrira
une nouvelle preuve de la réalité du type commun , et
surtout il révélera, à la curiosité des philologues, le mé-
nonciation de deux consonnes différentes qui se suivent dans un mot ,
et , par euphonie , elle substitue à l'une la répétition de l'autre :
oieiare , occiare ; acto , pac/o : Atto , v\tto. On trouve quelques ex-
ceptions pour des mots qui ont intérieurement It , assa^are , o^rag-
gio , etc. Elle a pris l'i au lieu de I'e , dans la préposition di, et dans
les augments de , re , qui alors sont changés en di, ri, etc.
Français. — Voyez, pour les changements de I'a roman primitif
en e, les Observations sur le Roman de Rou, p. 6-12.
Pour les verbes surtout , le français supprima très souvent la con-
sonne intérieure du mot latin ou roman ; en voici quelques exemples :
Latin.
Troubadours.
Français.
Licare
Liaar.
Li-er.
Lauoare.
Lauzar.
Lon-er.
Mutare.
Munar.
Mu-er.
SiiDare.
Suzar.
Su-er.
Et ainsi des mots : cri-er, chàti-er, nou-er, convi-er, mari-er, pri-er,
pli-er, publi-er, mendi-er, salu-er, ni-er, jou-er, éternu-er, etc., etc.
Troubadours. Français. Troubadours. Français.
Traucar. Trouer. Asseourar. Asse-nrer.
Fav,ar. Fé-er. Agranar. Agré-er.
Je donne ici cet aperçu de quelques unes des modifications de mots
faites par les langues néolatines , parce que ces changements mêmes
concourent à prouver l'identité primitive de ces mots , que chacune
de ces langues , en se détachant de la romane rustique , modifia
d'après son caractère particulier.
Je crois inutile d'avertir que les voyelles euphoniques , ajoutées par
quelques langues néolatines à la fin des mots primitifs romans , doi-
vent être comptées comme de simples modifications.
J'espère donner ailleurs des développements philologiques qui dé-
montreront que chacune de ces langues a remanié les mots primitifs
d'après un système régulier et constant.
Ixxxiv INTRODUCTION,
canisme simple et constant qui, dans ces six langues
nouvelles , a marqué , d'une empreinte spécialement
uniforme, une aussi grande quantité de mots, les uns
entièrement étrangers à la langue latine, les autres mo-
difiés de cette langue par la seule adoption de la racine,
et par la substitution d'une désinence nouvelle et com-
mune.
TABLEAU DE DIVERSES DÉSINENCES DE MOTS ROMANS.
Ce tableau présentera successivement quelques uns
des substantifs, adjectifs et verbes romans qui n'ont pas
été dérivés du latin, ou qui, en conservant la racine
latine, ont changé la désinence.
§. I».
CHOIX DE DIVERS SUBSTANTIFS QUE LES SIX LANGUES
NÉOLATINES n'oNT PAS EMPRUNTES AU LATIN.
Ac.
Sac.1
Ada.
Bugada, fada.
Ala.
Bala , sala ,
Alda.
Falda.
Alha.
Talha.
An.
Afan .
Anc.
Banc, flanc.
Anda.
Banda , guirlanda
Ian.
Gardian , rufian.
Anh.
Gazanh .
Oan.
Cordoan .
Uan.
Gnan.
Andra.
Calandra.
Ansa.
Dansa , pansa.
Ar.
Azar.
Arc.
Marc , parc .
Arca.
Barca.
Arda.
Garda , alabarda.
Ardia.
Coardia
Arc a.
Farga.
Arra.
Barra.
Art.
Dart , bastart.
Asa.
Brasa.
Assa.
Cassa , bagassa .
At, m.
Barat , at.
At , f.
Dyaphanilat
Ata.
Barata , sabata.
Atge.
Bagatge.
' Saccegement
INTRODUCTION.
lxxxv
E.
Ec.
Bec.
Eciia.
Flécha .
Eda.
Seda.
Egua.
Tregua.
El.
Martel, fordel.
Ela.
Gabela.
Elh.
Batelh.
Elha.
Botelha .
En.
Palafren , abaissamen.
Enda.
Benda.
Engua.
Arengiia .
Era.
G al era.
Erc.
Alberc.
Erla.
Perla.
Erra.
Guerra , barrera.
Es.
Arnes.
Esta.
Foresta.
Eta.
Lanseta.
Eza. Baisseza.
I.
ICLE.
1er.
II.
In.
Is.
ISON.
UlT.
O.
Oart.
Ofa.
Ola.
Olp.
Op.
Orra.
Ost.
Ota.
UlDA.
Ur.
Alcali.
Cicle.
Brasier.
Baril.
Camin , jardin , assassin. Ina.
Vernis.
Garnison.
Bruit.
Lato , girgo.
Balloart.
Cofa.
Bola.
Colp.
Galop.
Borra.
Cost.
Cota, bola.
Guida.
Azur .
le.
Pic.
Ida.
Brida , caramida , crida
Iga.
Botiga.
Ila.
Fila.
Ina.
Mina.
Isa.
Camisa.
ISTA.
Lista.
O.
Oana.
Doana.
Oc.
Boc.
Oga.
Droga.
Ota.
Cota.
On.
Baston , bolon.
Dor.
Trobador, cassadoi
Ose.
Bosc.
Ot.
Trot.
u.
UlSA.
USSA •
Guisa.
Scarmussa.
lxxxvj
INTRODUCTION.
§. II.
CHOIX DE DIVERS SUBSTANTIFS DONT LES SIX LANGUES
NÉOLATINES ONT EMPRUNTÉ LA RACINE AU LATIN, ET
ONT CHANGÉ LA DÉSINENCE.
Latin.
Roman.
Latin .
Roman.
Ac.
S accus.
Sac.
Ada.
Piper.
Pebrada .
Caballus.
Cavalcada.
Diurnus.
Jornada.
Adaria
Pratnm.
Pradaria.
Agre.
Kinum acre.
Vinagre.
Aire.
Trobar.
Trobaire.
AlRIA.
Barba.
Barbairia.
Al.
Casa.
Casai.
Alc.
Giro falco.
Gerfalc.
Alh.
Bat acre.
Batalh.
Alha.
Batuere.
Batalha.
Oalha.
Victus.
Vitoalha.
Alt.
S al ire.
Assalt.
Am.
Clamarc.
Reclam.
An.
Panis.
Compan.
Cwitas.
Ciutadan.
Ana.
Capere.
Cabana.
Fons.
Fontana.
Anda.
Via, v ictus.
Vianda.
AiNHA.
Mons.
Mon ta nh a.
Ania.
Capella.
Capellania.
Ansa.
Corda .
Acordansa.
Us.
Usansa.
Simulare.
Sembla nsa.
Appa.
Caput.
Cappa.
Ar.
Baccalaureus. Bacalar.
Pila.
Pilar.
Ara.
Clarus.
Glara.
Aria.
Caballus.
Cavalaria.
Arga.
Currus.
Carga.
As.
Pas s us.
Compas.
Assa.
Corium.
Coirassa.
Ast
Contrastare.
Contrast.
At, m.
Batucre.
Débat.
Dux.
Ducat.
Ai,/
Bcllus.
Beltat.
Amicitia.
Amistat.
Ata.
Dation.
Data.
Atge.
Via.
Viatge.
Ultra.
C Hratge.
Persona.
Personatge.
Us.
Usatge.
Aza.
E.
Basis .
Baza.
Edor.
Batuere.
Batedor.
Cotre.
Corredor.
Et.
Tornare.
Tornti .
ElRA.
Ripa.
Ribeira.
Manu s .
Mancira.
Iera.
Lavare.
Lavandicra
ElT.
Profectus.
Profeit.
El.
Dominus.
Donzel.
El-IIA.
Cornix.
Cornelha.
Noms.
Novelha.
INTRO
DUCTK
3N.
lxxxvij
Latin.
Roman .
Latin .
Roman.
Ella.
Domina.
Donzella.
Men.
Sah'atio.
Salvamcn.
Punrtum .
Apunlamen.
Casa .
Casamen.
Nasci.
Nayssemen.
Fia.
Desviamen.
Cresceve.
Creissemen.
Movcre.
Movimen.
Encia
. Carere.
Carencia.
Enda.
Facere.
Fazenda.
Tende re.
Tenda.
Enh.
Di^nari.
Desdenh.
Er.
P lacère.
Plaser.
Era.
Pyrus.
Pera.
Primurn vei
. Primavera.
Ercia.
Clericus.
Clercia.
Erta.
Coopertus.
Cuberta.
Es.
Prchcndere.
Près.
ESSA.
Dnx.
Duguessa.
Fort.
Fortalessa ,
Est.
Prœstatio.
Prest.
Esta.
Festum.
Festa.
Estia.
Carere.
Carestia.
Et.
Clarus.
Claret.
Saccus.
Saquet.
Eta.
Kiola.
Violeta.
Ez\.
Al tus.
Alteza.
EZZA .
A s ver.
r
Asprezza .
Grandis.
Grandezza.
I.
I.
Caput.
Capitani.
Electuarium
. Lecluari.
le.
Castigare.
Castic.
Ieg.
Desidcrium.
Desieg,
1er.
Barba.
Barbier.
Prchcndere.
Presonier.
Iera.
Carrus.
Carriera.
UlERA.
Prccari.
Preguiera.
In.
Dcstinare.
Destin.
Ina.
Mare.
Marina.
Inta.
Quintus.
Quinta.
Is.
Visus.
Avis.
Issa.
Pel.
Pelissa.
ÏSTA.
Lex.
Legista.
Canon.
Canonista.
Kisus.
Vista.
It.
Quiritare.
Crit.
0.
Odi.
Cabra.
Cabril.
Obla.
Copula.
Cobla .
Custos.
Custodi.
Omba.
Tumulus.
Tomba.
Oms.
Kicccomcs.
Viscoms.
Ompra.
Comparatio .
Compra.
Ompte.
Computus.
Compte.
On.
Corda.
Cordon.
Oncha.
Punctum.
Poncha.
Onstra. Monstrare.
Monstra.
Ontra.
Contra.
Encontra.
Opa.
Cupa.
Copa.
Io.
Lndiscretus.
Indiscretio.
Ion.
Campus.
Campion.
Or.
Forum.
For.
Ora.
Morari.
Demora.
Oria.
Senior.
Senhoria. -
Ors.
Succurrere.
Socors.
Ort.
Corda.
Accort.
Tortus.
Tort.
Otja.
Locarc.
Lolja.
Ova.
Probatio.
Prova.
lxxxviij
INTRODUCTION.
Uda.
Uga.
Unta.
Uta.
Latin. Roman.
Adjutorium. Ajuda.
Tcstudo.
Jungere.
Cingerc.
Coopcrire.
Disputatio.
Tarluga.
Junta.
Centura.
Cuberlura.
Disputa.
u.
Latin.
Ueit. Bis coctus.
Uilla. Acutus.
Ura. Caballas.
Venir.
Urier. Venir.
Roman.
Biscueit.
Aguilla.
Cavalcadura.
Aventura.
Aventurier.
Je me suis presque toujours borné à rapporter un
seul exemple , quand j'aurais pu indiquer un très grand
nombre de substantifs romans formés par le même mé-
canisme grammatical. Je n'ai voulu ici que constater le
fait primitif.
§. III.
CHOIX FAIT, PARMI LES SIX LANGUES NEOLATINES, DE
QUELQUES ADJECTIFS EMPRUNTÉS A DES LANGUES ÉTRAN-
GÈRES.
A.
Art. Coart.
At. Malvat.
Anc.
Blanc.
As.
Bas.
Au.
Brau.
Es.
Cortes , descortes
In.
Mesquin.
E.
Elh. Velh, vermelh.
S- IV.
CHOIX DE DIVERS ADJECTIFS QUI , DANS LES SIX LANGUES
NEOLATINES, ONT TIRÉ LEUR RACINE DU LATIN, ET ONT
PUIS UNE DÉSINENCE PARTICULIÈRE.
A.
Al
Latin.
Brut us.
Roman.
Brutal.
Latin .
Campus .
Roman.
Campai.
INTRO
Dt
fCTIO
N.
lxxxix
Latin.
'lioman.
Latin.
Roman.
Al.
Paternus.
Paternal.
Fraternus.
Fraternal.
Cor.
Cordial.
Diurnus.
Jornal.
Lex.
Desleal.
An.
Antiquus.
Ancian.
At.
Astrum.
Desâstrat.
E.
Atge
Silva.
Salvatge.
El.
Bellus.
Bel.
Est.
Prœstà.
Prest.
•K
Honestus.
Deshonest.
I.
Nesciens.
Nesci.
I.
Sapiens.
Sabi.
Ori.
Contradictor.
Contradictori.
Lx.
Finis.
Fin.
0.
Os.
Acetum.
Acetos.
Cor.
Coratjos.
Crassus.
Gros.
Trabalh.
Trabalhos.
OSSIER
Crassus.
Grossier.
le.
Discursus.
Discursiu
Unilus.
Unitiu.
Ut.
Barliatus.
Barbut.
Villosus.
Velut.
u.
Excessus. Excessiu.
Uch. Astrum. Desastruch.
Membrosus. Membrut.
S- V.
CHOIX D£ VERBES EN AR QUI EXISTENT DANS LES SIX
LANGUES ROMANES, ET DONT LE LATIN «'A PAS FOURNI
LA RACINE.
B.
Abaissai-.
Abotonar.
Abrasar.
Acaptar.
Afanar.
Albergar.
Anar.
Angoissar.
Aplanar.
Arengar.
Atrapar.
Baissar.
Balansar.
Ballar.
Bastar.
Bendar.
Bernicar.
m
xc
B.
Blanqueiar
Bramai-.
C.
Calar.
Comensar.
D.
Dansar.
E.
Erabarcar.
Esgardar.
F.
Fadar.
G.
Galaupar.
Guidar.
L.
Lansar.
M.
Mancar.
Minar.
P.
Picar.
R.
Retirar.
Romansar.
T.
Talhar.
Torabar.
Trovar.
INTRODUCTION.
Varar.
Botar.
Botonar.
Brillar.
Bufar.
Caminar.
Cassar.
Costar.
Demarchar.
Derocar.
Embarrar.
Encaminar.
Estirar.
Forregiar.
Guardar.
Lislar.
Marcar.
Rimar.
Tirar.
Trabalhar.
Guerreiar.
Martellar.
Robar.
Tocar.
Trabucar.
§• VI.
CHOIX DE VERBES DES SIX LANGUES NEOLATINES QUI ,
EMPRUNTANT SEULEMENT LEUR RACINE AUX MOTS LA-
TINS, ONT PRIS LA TERMINAISON EN AR.
Abrassar.
Accentuai-.
Acerar.
Acerlar.
Acordar.
Acostar.
Acostumar.
Acumpanhar.
Afaitar.
Afinar.
Afrontar.
Agradar.
Agusar.
Ajustar.
Alinhar.
Alumnai .
Anuular.
Aplanar.
ipontar.
Argenlar.
Assaborar
INTRODUCTION.
xc
A.
Assautar. .
Aventurai1.
Atisar.
Auleiitioar.
Averar.
Aviar.
B.
Baisar.
Balansar.
Banbar.
Batalhar.
C.
Cambiar.
Canonisar.
Caponar.
Cardar.
Casar.
Cathezizar.
Cavalcar.
Certificar.
Clavelar.
Confinai".
Confrontar.
Contar.
Contrariai".
Cridar.
D.
Damnificar.
Deissoterrar.
Desacordar.
Desamar.
Desarmar.
Deseargar.
Descarnar.
Deseaussar.
Descavalcar.
Desferrar.
Desfidar.
Desfigurar.
Desfilar.
Desheretar.
Desmembrar.
Desnaturar.
Destrempar.
Desviar.
Diversifiar.
Doctrinar.
E.
Embasmar.
Emplegar.
Enamorar.
Encargar.
Encarnar.
Encavalcar.
Encontrar.
Endiablar.
Enfornar.
Enginhar.
Enparentar.
Ensanglentai
Ensenbar.
Enviar.
F.
Ferra r.
Festejar.
Filai.
Forsar.
Fustigar.
G.
Gastar.
Glosar.
H.
Habilitar.
Heretar.
I.
Idolatrar.
J.
Justar.
Justiciar.
L.
Lardar.
Licenciar.
Liraitar.
M.
Maltraitar.
Maneiar.
Martiriar.
Mescabar.
Murar.
0.
Obviar.
P.
Parlar.
Pasturgar.
Pelar.
Penar.
Plagar.
Plasmar.
Pratiquai'.
Privilégiai.
Puiar.
xcij
INTRODUCTION.
II.
Raistinar.
Ratificar.
Rectificar.
Rccular.
Retornar.
Rigar.
S.
Saborar.
Senhoreiar.
Sentenciar.
Signalai'.
Sobredaurar.
Solemnisar
T.
Tonsurar.
Tormentar.
Torneiar.
Trcspassar.
Trillar.
V.
Ventar.
Verdeiar.
Virar.
S. VII.
CHOIX DE VERBES QUI , DANS LES SIX LANGUES NÉOLA-
T1NFS, ONT ABANDONNÉ LES CONJUGAISONS LATINES EN
I, ERE, IRE , ETC., POUR PRENDRE LA CONJUGAISON
ROMANE AR.
Latin.
Abuti.
Calcfacere.
Con/iteri.
Cracifigere .
Deserere.
Misccre.
Oblivisci.
Rectum facere.
Studere.
Uti.
Roman.
Abusar.
Calfar.
Confessai-.
Crucificar.
Desertar.
Mesclar.
Oblidar.
Rectificar.
Esludiar.
Usar.
Latin.
A s sidère.
Colère.
Contrahere.
Dcbere.
Dulccscere.
Nwere.
Rapere.
Resurgerc.
T réméré.
P^overc.
Roman.
Asseljar.
Cultivar.
Contractar.
Endeptar.
Adolzar.
Nevar.
Raubar.
Resuscitar.
Tremblar.
Votar.
LEXIQUE ROMAN,
ou
DICTIONNAIRE
DE LA LANGUE DES TROUBADOURS
COMPAREE
AVEC LES AUTRES LANGUES DE L'EUROPE LATINE.
A, s. 7?2., voyelle, première lettre de
l'alphabet , a.
Car la prima lettra d'amor
Apellon a.
P. Milon : En amor troli.
Car ils appellent a la première lettre d'amour.
Fenisson en a estreig.
Gramm. provenç.
Finissent en a Lref.-
Loc. Pos no sabes a ni b,
Com rnostraras antres ni me?
Trad. d'un Evang. apocr.
Puisque tu ne sais a ni b , comment enseigneras-tu
les autres et moi?
anc. fr. Mais en latin le bon abbé
N'y entendoit ni a ni b.
Du Bellay, p. Ifli.
A, troisième personne du verbe aver,
au présent du singulier de l'indicatif,
voyez aver.
A, préposition, vient <\'\d ou à'kb et a
latins, et quelquefois à\b roman.
D'mI latin :
S'a lieis non platz qae m man a se venir.
Berenger de Palasol : De la gensor.
S'il ne lui plaît qu'elle me mande venir à elle.
I.
D'aô, d'A latins :
a mainz homes ang amor acusar.
Aimeri de Peguilain : Totz nom.
Par plusieurs hommes j'enteuds accuser l'amour.
D'a6 roman; voyez ab.
Coms, a bonor non podetz mais jorn viure.
Montant Sartre : Coms de Tolsan.
Comte , vous ne pouvez de'sormais vivre avec
honneur.
A, préposition romane, est resté dans
la contraction qui a formé les articles
AL , ALS , AS.
Quelquefois il reçoit, par euphonie,
le d ou le z devant les mots qui com-
mencent par une voyelle.
Atressi cum la candela
Que si meteyssa destrui,
Per far clardat ad autrui.
P. Raimond de Toulouse : Atressi cum.
Ainsi que la chandelle qui se de'truit elle-même,
pour faire clarté' à autrui.
Que mantas vez lo jorn non pose tener
C'az nna part non an totz sols plorar.
Folquet DE Marseille : Meravil me.
Que plusieurs lois le jour je ne puis tenir que
je n'aille tout seul pleurer à un coin.
2 A
Cette préposition indique ou carne-
térise plus ou moins expressément di-
vers rapports, tels que :
1. DlUIi riON, TENDANCE, BUT, FIN.
Mand e tramet salut a vos.
\.\id de Marueil : Dopa genser.
Envoie el transmet s.ilnt à vous.
Hueim;iis es Antecritz
Al dan ciel mon issitz.
G. Faidit : Era nos sia.
rtnais l'Àntficrîst est sorti pour le dommage
du monde.
2. Relation.
E pueis montes! de rossin A destrier,
\o fesetz colp d'espaza ni de lansa.
T. d'Alb. Marquis f.t de Ramb. de
Vaqi.eikas : Ara m digatz.
El depuis que vous vous élevâtes du roussin au
destrier, vous ne fîtes coup d'e'pe'e ni de lance.
a t. ils vassals, ta! senhor.
Aimeri de Pegltlain : Li fol.
à tels vassaux , tels seigneurs.
3. Personnalité, appartenance.
Poiria nos A amdos enniar,
a me del dire, a vos del escotar.
Rambaud de Vaqi eiras : Senlier marques.
11 pourrait nous ennuyer à tous deux , à moi du
dire, à vous de l'écouter.
Bertrans, la filha al pros comte Raimon
Drgra vezer qu'il gensa tôt lo mon.
Guillaume de Saint-Didier : Âissi cum es.
Bertrand , la fille au preux, comte Raimond devrait
qu'elle charme tout le monde.
Que vol la terr' a mos eufans.
Bertrand de Eorn : Ges de far.
Qu'il veut la terre de mes enfants.
,T1 MB1 TION, INDICATION.
Baptejavan al nom de Yeshn Xrist.
La nobla Leyczon.
Ils baptisaient au nom de Jésus-Christ.
Ad Lonor del cors sanct fana nna capella.
V. de S. Honorai.
Ferait une chapelle en l'honneur du corps saint.
a las obras pareis.
Bertrand de Eorn : Rostre senber.
Aux œuvres il paraît.
5 Espèce, qualité.
Qu'era forniers que escandava lo forn a
coser lo pan.
V . de Bernard de Ventadour.
Qui était foùrnior qui échauffait le four à cuire le
pain.
(>, Manière, ét\t.
a genolhos sopleyan humilmen.
P. Raimond de Toulouse: Si cum scluy.
•Suppliant humblement à genoux.
Anar a pe , a ley de croy joglar.
T. d'Alb. Marquis et de Ramb. de
Vaqi liras : Ara m digatz.
Aller à pied, à la manière de vil jongleur.
7. Destination.
Era meicadiers que ténia draps a vendre.
V. d' Aimeri de Peguilain.
Il e'iail marchand qui tenait draps à vendre.
Favas a desgranar.
MabcoAT : Mentre
Fèves à écosser.
8. Moyen, cause, effet.
Ades pueg a plena vêla.
Rambaud d'Orange : Una chansonela.
A présent je monte à pleine voile.
Vengion sas donzelas al crit, e demanderon :
Qn'es aisso ?
V. de Pierre Vidal.
Ses demoiselles vinrent au cri, et demandèrent :
Qu'est-ce ?
Pero us d'els mi veiia a son dan.
BlACASSET : Gt ira mi play.
Pour cela un d'eux me verra à son dommage.
g. Temps, époque, circonstance de
TEMPS.
a quascun jorn de l'an....
Coin par nens a Nadal.
B. de Ventadour : Lo gens temps.
à chaque jour de l'an comme paraît nei
Noël.
Ges al premier an no val gaire,
ATas al ters torna de bon aîré.
Deldes de Prades , Au:, ras.'.
à la première année , il ne vaut j;iière, mais, à la
troisième, il devient de bonne qualité.
Al premier lans pert ieu mon esparvier.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
Au premier jet je perds mon épervier.
10. Localité, circonstance de lieu.
Vendre lot quant avion A Berniz.
Titre de 1 168.
Vendre tout ce qu'ils avaient à Bernis.
a la fontana del vergier....
a l'ombra d'un fust domesgier
Trobei sola.
Marcabrus : A la fontana.
s
Je la trouvai seule à la (bataillé du vergci , à
l'ombre d'un arbre domestique.
a doas léguas lonbet d'aqni.
K. Vidal de Bezaudun : Unas novas.
Il s'éloigna de là à deux lieues.
Nos encotitretn , al pas de Belestar,
xn Iairos.
Rambaid de Yaqueiras : Honratz marques.
Nous rencontrâmes , à» passage de Belestar, douze
.fleurs.
1 I . ORDRE , RANG.
Un a un los avia près.
Roman de Janfrc , fol. 23.
11 les avait mis un à un.
Pilatz s'aset e sa cadeira ,
E li autre ad una tyeyra.
Trad. de VEvang. de Nicndème.
Pilate s'assit en sa chaire , et les autres à une
même (ile.
Qu'el met' al Iatz sanh Johau.
Bertrand de Born : Mon chant.
Qu'il le mette au cote de saint Jean.
12. Mesure, poids, quantité, va-
leur, CAPACITÉ.
Richartz mettra a mueis c a sestiers
Aur et argent.
Bertrand de Born : Miez sirvcnles.
Richard fournira à muids et à setiers l'or et l'argent.
E métrai hi blasnies e deshonors
E tracions a mîliers e a cens.
P. Cardinal : Un sirventes.
Et j'y mettrai les Liâmes et les déshonneurs et les
trahisons à milliers et à cents.
Faita d'un nov talli presan,
a compas et a guaran.
Gaibert Moine de Puicibot : Uns joys.
Faite d'une nouvelle taille distinguée , à compas et
.'/ proportion.
E faia m caimzir a llocs.
G. Adhemar : Ben fora.
Et me fera blanchir à flocons.
A, préposition romane , se traduit
ordinairement par a dans les langues
de l'Europe latine, mais il a quelquefois
le sens exact ou approximatif d'autres
prépositions, dont les principales sont :
i. Après,
E mot a mot no li eontatz.
Roman de Jaufre, fol. ll\.
Et ne lui racontez mol à mot.
ANC. l'R. Que je conte un à un les astres ra-
dieux. . .
Les desrornpt pièce à pièce.
Destortes , premières œuvres , fui. 108 et 223.
cat. Torsetz los li un a un tots.
Trad. calai, de/s auz. COSS.
Esr. Enna corte poc â poco te (aras connosecr.
Poema de Alexandro , cop 3o'()
tort. Tirando peca â peca....
a poucos dios morreo.
BARROS , Decad. I , 1. III , cap. 9; 1. 1 , cap. 1 1.
it. a morte al ciel s'annidi.
BllONAROTTI , Rime, 29.
2. Avec , voyez a».
De totas parts y venou a gran joya.
RahbAL'D DE VAQUEIRAS : Truau mala.
De toutes parts y viennent avec grande joie.
Fas a la geut un covinent novelb.
P. Cardinal : Tos temps azir.
Je fais avec la gent un traité nouveau.
anc. fr. à plours et à larmes leur conta la
graut doleur... Le lia fortement à un arbre
à quatre fors hars torses... Et se conseilla
Kalles à sa gent... Et s'en retournèrent à
grans proies et à grant gaiug.
Rec. des /lis t. de Fr., t. V, p. 269 , 302 , 297 ;
et III, p. 2;5.
11 les tenroient à bonne foi.
Yille-Hardquin , p. 12.
Le col li prit à ses deus meins.
Marie de France , t. I , p. 322.
Vilains et de mauves afere
Ne pot à els nul marchié fere.
Fabl. et cont. ane. , t. IV, p. 2.
cat. Convinenca que.... barra fêta â inerca-
ders o â sos mariners.
Consolai de la mar, cap. 209.
Esr. Reccbidas las duenas « una grant ou-
dranza
a tant grant ondra ellasâValenciaentraban....
En buenos cavallos â petrales é â cascabeles
E â cuberturas de cendales.
Poema del Cid , v. i5b'fj , 1617, i5i6, i5i7-
tort. Estou a mil nos atado.
A. Ferreira , Bristo, act. I, se. t.
Pediudo a altas voces a Deos misericordia.
LlCENA , V. de P. Fr. Xavier, liv. X , cap. 2.
:t. a fidanza riebiederô.... a gran fatica si
levô di terra.
BoccACCio , Pecam. 111 , 2 j et IX , 9.
4 A
E comandô che l'amassero a fede.
Dante , Farad. ,\i.
Voyez l«i Grammaire comparée dos
langues de l'Europe latine, p. 3ig.
3. Auprès de.
E platz uii Le lai en estiu
Que m sojorn a font o a riu.
Le Moine de Moxtavdon : Moût me platz.
Et il me plaît Lien là en e'te' que je me repose
auprès de fontaine ou auprès de ruisseau.
anc. fr. Après que Themistocles, dechassé pre-
mièrement d'Athènes et depuis de toute la
Grèce, fut retiré au roi des Perses.
Macatjlt, Trad. des apopht. fol. 294.
cat. Encara al flum non era.... al flum Gra-
nico combatut avem.
Trad. catal. de Quinte-Curce , lili. !\.
esp. Sedien ci los sos pies.
V. de S. Mrflan , cop. 261.
tort E quanto mais ci fonte
Se cliega, tanto mais verde parece.
A. Ferre) r a, Egloga I.
it. Messer Laneialotto combattea un giorno a
nna fontana con un cavalière.
Cento novelle antiche , nov. l\1.
4. C0?I5IE, EN QUALITÉ DE.
Si volon Frances ni Picartz
a senhors ni a drogomans.
P. Cardinal : Per follis.
S'ils veulent Français et Picards en qualité de
seigneurs et comme interprètes.
Ieu lo jutge per dreg a traydor.
T. de Go d'Uizee et de M. de Ventadour : Gui
d'Uiselh.
Je le juge justement comme traître.
anc. fr. Deus t'a enaint a prince et à rei.
Ane. trad. des livres des Rois , fol. II.
à segnur lo volrunt aveir.
Marie de France , t. II, p. 123.
Là fu li enfes enoinz e coroné à roi parla
main de l'apostoile Adrien.
Rec. des hist. de Fr. , t. VI , p. 129.
à fol et à mauves s'encuse
Qui ceste requeste refuse.
Nouv. Rec. de Fab. et conl. anc, t. II , p. 188.
(AT. Lo que havem près e prenem ci molta
e singnlar complascencia.
Cap.manv, Col/cet. diplom. t. I , p. 3o5.
Y ci bu ila no os tingan.
Vie Garci\ , Quinlillas, p. 63.
esp. No lo tenga ci mal.
Poema del Cid , v, 983.
tort. O teve a mùo Sinal.
Moraes , Palmelrim , 1,1.
it. Ella si govemava a republica.
Novelle inédite , p. l3l.
Quelli che riceve a figliuoli.
Gl'ITTONE d'Arezzo, Lctt. 3.
5. Contre.
Estiers no m puesc a sas armas défendre.
Richard de Barbezieux : Be volria.
Autrement je ne puis me défeudre contre ses
armes.
ANC. fr. à renaît de rien ne tenciez.
Roman du Pienart, p. 256.
cat. E '1 falco gran batayla rendon
ci selbs qui lurs auzelos prendon.
Trad. catal. dels ans. cass.
est. Este lidiare ci tod' cl mas ardido.
Poema del Cid , v. 33^2.
ci Dios non se delienden nin carceres nin
cuebas.
Vida de S. Domingo de Silos , cop. 71 3.
tort. He ter o sprito armado ci ma fortuna.
A. Ferreira , Castro, acto V, se. I.
it. Che 1'apressar' a terra
A nave è mortal guerra....
Che mal non fieri a scoglio.
Barberim , Docum. d'amore , p. 263 et 270.
6. De.
Filla 's al rei qui a grant poestat.
Poème sur Boece.
Elle est fille du roi qui a grande puissance.
Qu'a sa vida be non cantet.
P. d'Auvergne : Chantarai.
Qui de sa vie ne chanta Lien.
Anc. fr. Sez-tu que soies fille à roi?
Fabl. et cont. anc. , t. IV, p. l55.
Congié prist à son manage.
Roman du R.enart , t. II, p. l\!^.
à une voiz tuz s'escrioient.
Marie de France, t. II, p. ^58.
cat. Si algun mariner fugirà ci nau o ci leny,
pus que aura rebut son loguer.
Consolât de la mar3 cap. 228.
esp. Besan las manos al rey don Alfonso.
Poema del Cid , v. 3469.
r-oRT. boni Joâo beijou a mào a cl rey.
J. F. de Andrada, V. del). J. de Castro, 1. 1 .
it. Per servo star'rt cosi gran signore.
Hafberinj, Docum. d'amore , p. 101.
7. Devant, en présence de.
Caiitatz ma canson %;olantiers
a la reyna dels Normans.
B. de Ventadour : Pel dois chant.
Chantez ma chanson volontiers devant la reine
des Normands.
Coma la pois futz ai, ven.
Cat. ciels apost. de Roma , fol. 170.
Comme la poussière fuit devant le veut.
E qui '1 papa pogues citar
a inaii ir de se, fora gen.
Folquet de Lunel : Al hon rey.
Et qui pourrait citer le pape devant plus grand
que lui, ce serait beau.
Car a mos heylls veg verainen
Te per cni aurem salvamen.
Trad. de l'Evang. de Nicodime.
Car devant mes yeux, je vois vraiment loi par qui
nous aurons salut.
anc. fr. à lui s'encline la cort tote.
Roman du Renart , t. I , p. 338.
cat. Câpres meta 'l boni al soleil.
Trad. eatal. dels auz. Cass.
esp. Ruelven coma hoja al viento.
P. Torrellas , Cane. gen.
tort. Isto se obrava aos olhos do governador
J. F. de Andrada , V. de D. J. de Castro, 1. 1
it. E poi a raiei occhi veggenti
Sputô fuor tlell' elmetto quattro denti.
Burchiello , part. I, son. 129.
Stava in nna grotta al sole.
Cento novelle anliche, nov. 63.
8, Dans, en.
F. platz mi a rie Loin franqneza.
Le Moine de Montaudon : Moût me platz
Et la franchise me plaît en un homme puissant.
Qu\\ Rezers fesetz faire
Moût estranh utazel.
G. Figueiras : Sirventes.
Que dans Be'ziers fîtes faire très e'trange carnage.
Que chantarai a despieg de trachors.
P. Cardinal : Un sirventes.
Que je chanterai en de'pit des traîtres.
akc. fr.. Mes il meisme les va querre
à plaiu et à bois.
Roman du Renarl , t. I , p. 335.
cat. Entant al mon ha durât est engan....
E port' al cor sens fnm continu foch.
Ausias March : Lo tôt es ; Alt et amor.
Esr. Todos esa aoeh fueron â sus posadas.
Poema del Cid , v. 2192.
port. E o peito le passou de banda a banda.
Camoens , Oitav. VII , 6'8.
it. E tutto eio è nnlla anco a paraggio.
Guittone d'Arezzo, Lett. 10.
I pesci notar vedean per lo lago a grandis-
sime schiere.
BoccAccio, Decam. VII, 3.
Eu li suoi vietô terrena grandezza e la
biasma a tutti.
Guittone d'Arezzo, Lett. 1.
g. Envers, a l'égard de.
Qu'a totas sui bos e francs e privatz.
Pons de Capdueil : Tant m'a donat.
Qu'envers toutes je suis hon et franc et apprivoise'.
Qu'a son senbor fassa en re fallinsen.
G. DE MontAgNAgout: Per lo mon.
Qu'envers son seigneur il ne fasse faute en rien.
Lo coms d'Anjou es ses merce
Als Proensals.
Paulet de Marseille : L'autr'ier.
Le comte d'Anjou est sans merci à l'égard des
Provençaux.
Mos ebantars es emieg ai.s enoios,
Et als plazens plazers.
P. Cardinal : Ricx hom.
Mon chanter est ennui à l'égard des ennuyeux ,
et joie à l'égard des joyeux.
ANC. fr. Sages soies et acointables....
Et as grans gens et as menues.
Roman de la Rose, v. 2109.
cat. De que sou tengutz los mercaders als
senyors de las naus.
Consolai de la mar, cap. 238.
esp. l'also â todos è mas al rriador.
Poema del Cid , v. 33g9-
port. Facendo do merecimamento doshomens
estimacào tam justa que nem â convenien-
cia, nem ao estado ficava devedor.
J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, I. 1.
it. Ad ogni mancanza pieno ristoramento....
a queîli Dio s'ira forte che peccando
non li fragella.
Guittone d'Arezzo , Lett. 3.
10. Lors de, au moment de.
Quar boni conoys los amicx fenhedors
E los verays a las coytas maiors.
Lanfranc CigALA : Si mos chans.
Car on connaît les amis feints et les véritables lors
des malheurs plus grands.
Seran complit VII ans al prim erbalge.
Cadenet : Ab leyal.
Sept ans seront accomplis lors de la première herbe.
6 A
anc. fr. Au départir fa li dels gra&z.
Roman du Renart , t. II, p. 44-
cat. EU al entrai- porta molt gran dotsor.
\i SIAS March : Molt me par.
Al scv donaretz l'a menjaï de carn.
Tracl. calai, dels anz. CdSS,
esp. â la salida de Valencia mis fijas vos di yo....
Al exir de Salon maclio ovo bnenas aves.
Poema del Cid , v. 3273 et 807.
port. Ao romper das lanças foi tamanho es-
trondo que parecia que todo Londres se ar-
ruinava.
Muraes, Palmeirim, part. II, 1. 46*.
it. Ad ogni passo di lana lilata, che al fuso
avvolgeva, mille sospiri.... gittava.
BOCCACCIO , Decam. IV, 7.
Tn mi darai mille livre al primo piatto que
lu vincerai.
Cento novelle anliche, nov. 53.
1 1. Par.
Qu'adoncs n'ang tan a quascun de ben dir.
B. DE Ventadour : Ouan la fuelha.
Qu'à pre'sent j'en ouïs dire tant de Lien par chacun.
Et a manli nesci, ab fol parlar,
Ai ja vist trop ben son pro far.
G. Adhoiar : Ieu ai ja vist.
Et par maint ignorant, avec un fol parler, j'ai
déjà vu très bien faire son profit.
Aras vei possezir
a clercx la senhoria.
P. Cardinal : Li clerc si fan.
Maintenant je vois posséder par les clercs la do-
mination.
Pren I'als cabelhs.
R. Vidal de Bezaudcn : Uiias novas.
Il le prend par les cheveux.
anc. fr. Si faz-je, à la foi que je doi :
A-je corone? Oïl, par foi.
Roman du Pienarl , t. I , p. 125.
Tontes leurs cboses prenoit et ravissoit à
force et sanz raizon.
Rec. des hist. de Fr. t. III, p. 261.
Qui à force l'en ad menée.
Marie de France , t. II , p. 72.
cat. No séria ni fora peiduda aïs dits merca-
ders, ans al dit senyor de la nau.
Consolât de la mar, cap. l\\.
esp. Que no puede ser tomada
à fuerza mi fortaleza
M â traycion.
GOMEZ ManRRIQJ.'F. , Cane- peu
port. Dito foi a uni eraude sabio : Casa eu
ignal.
A. Ferreira, Bristo, act. I, se. 3.
it. Le cantcle provate
a voi che navigate.
Barberim , Docum. d' amore, p. 256.
C'est surtout après quelques verbes,
tels que laissau, far, etc.
Qu'eu no us fassa lauzav a tota gent.
La dame Castelloze : Amie s'ie vis.
Que je ne vous fasse louer par toute gent.
E s'en laisset als sieus trahir e vendre.
Bernard d'Auriac : Be volria.
Et s'en laissa trahir et vendre par les siens.
anc. fr. Fere vos feré granl bornage
As chevaliers de mon parage.
Roman du R.enai-1 , t. II , p. 196.
cat. E jaquiran possehir als assegnradors las
quantitats.
Capmany, Collect. diplom. t. I, p. 387.
esp. â los Judios te dexesle prender.
Pocma de/ Cid , v. 348.
tort. Nem dar a entendre ao inundo que fazia
tanto caso de la guerra.
J. F. DE Andrada , V. de D. J. de Castro, 1. I.
it. Se non mi fa cridare merce a cento baroni
ed a cento cavalieri ed a cento dame e a
cento donzelle....
S1 era lassato ingannare a uno alchimista.
Cento novelle ant., nov. 6t et 74.
12. Pendant, dukawt.
Que us am a tota ma vida.
G. FiGl'EiRAS : L'autr'ier.
Que je vous aime pendant toute ma vie.
No'ls poiria mosîrar a totzmosjorns vivenz.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Je ne les pourrais montrer pendant tous mes jour;
\ ivants.
anc fr. Avez-vons inteniion de me demonrer
à année devant mon chastel?
Pioman de Perceforest , t. IV, fol. 26.
cat. Totz regimens son mesuratz; mas alcuns
son annuals, altrcs â vida.
Trad. de Gilles de Rome, Reg. del princ.
esp. Floreciô el arcipreste d la mitad del siglo
XIV.
Sanchez, Colec. depocs. castel. not. t. I, p. 102.
port. Ao mesmo tempo assallaràooshalnartes.
J. F. de Andrada . /'. de D. ./. de Castro, 1. 2.
ri. Ad ogui stagione
Sono in sna compagnia.
.Tac. da Tout, Od. III, 3.
Noliporria mostrarea tutti miei giorni viveuti.
Galvani , Trad. de P. de Corbiac.
1 3. POUR, AFIN DE, A L'EFFET DE.
Que re non val a amor
Hom que joglars sia.
P. B REM ON RlCAS NOVAS : Lobel.
Que ne vaut rien pour l'amour liomme qui soit
jongleur.
a vos aurai amor coral.
Arnaud de Marvjeil : Totas bônas.
J'aurai pour vous amour de cœur.
Mos sens es elars
aî.s bons entendedors;
Trop es escnrs
a selh que no sap gaire.
Gavaedan le Vieux : Leu no sui.
Mon sens est clair pour les Lons entendeurs ; il est.
très obscur pour celui qui ne sait guère.
Et al heure reseondo s dins maizo
Et al manjar no queron companho....
a que f<ir doncs, van emblan ni tolen?
P. Cardinal : Ries hom.
Et afin de boire se cachent daus la maison , et pour
manger ne cherchent compagnon.
Pourquoi faire donc vont-ils volant et enlevant ?
anc. fr. Ainsi que s'ils estoieut nés seulement
à boire et à manger.
Œuvres d'Alain Chartier, p. 3i6.
cat. Deu ha dos mons à tôt hom establit.
Ausias March : O quant es.
Esr. A mi , que ver te desseo ,
Mil annos se haze un dia.
Rodrigo d'Avalos , Cane. gen.
tort. Como sVj terra sô fossem creadas.
A. Ferreira , Cart. Il, 2.
it. Se ad esli vani , vili e picciuli béni....
avesse criati noi a viver bene e beato,
neente manca loco o'è vertu.
Gi'ittone d'Arezzo, Lett. i et 3.
i4- Selon, d'après, conformément a.
Et estai gen a luecx et a sazos.
Giraud Le Roux: Ara sabrai.
Et il est bien selon les lieux, et selon les temps.
Que talan ai que defeuda
Las donas a mon poder.
T. de Bernard et de Gaucelm : Gaucelm no us.
Que j'ai volonté' que je défende les dames selon
mon pouvoir.
anc. fr. Qui à ses besoins la servoit.
Nouv. rec- defabl. et cont. anc. t. II , p. 3i5.
cat. Que| la pogues vendre e fer d sa vo-
luntat.
Consolât de la mar, cap. 211.
esp. Aqui lo meiorare â juuicio de la cort.
Poema del Cid, v. 327 1 .
A cantar el Te Dedji lvudamcs â poder.
V. de S. Domingo de Silos, cop. 568.
port. Negocio, ao parecer dos sens, nào mny
difficil.
J. F. de Andrada , V. deD. J. de Castro, 1. 2.
it. Tutto tempo ensegnando a potere loro.
Guittone d'Arezzo, Lett. 9.
i5. Sur.
Cant a manjat , el lo forbis
a peira 0 a fust ronhos.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Quand il a mange', il le fourbit sur une pierre
ou sur du bois raboteux.
a sas sanbtas espatlas la levet.... el portet,
en la cros, a sas espatlas los nostres peccatz.
Trad. de la règle de S. Benoit, fol. i5.
Il la plaça sur ses saintes e'paules il porta, en
la croix , sur ses e'paules tous les nôtres pe'che's.
anc. fr. à la terre entre deux esebames s'asiet.
Roman du Renart, t. II, p. 12.
cat. So son paucas bossas que naisson â
l'ausel.
Trad. calai, dels auz. cass.
Esr. Con unos quince â terra s finô.
Poema del Cid, v. 2029.
port. Conta.se de elepbante o que traza torre
as costas.
F. de Sa de Miranda, ecl. 8.
it. L' appoggiaro ritto aile sponde....
Et ahbatello morto alla terra.
Cento novelle antiche, nov. 92.
16. Vkrs.
Si m tira ves amor lo fres
Qu'a nulh'autra part no m'aten.
B. de Ventadour : Non es maravelha.
Tellement le frein me tire vers l'amour que je ne
me porte vers nulle autre part.
anc. fr. Et tant tirai que j'amène
Le fust à moi tout empené.
Roman de la R.ose/\. 1722.
cat. Al vici soin moguts naturalment.
Ausias March : Volgra ser nat.
esp. Alzaba Ananias â Dios ambas las manos.
V. de S. Domingo de Silos, cop. 555.
8 A
tort. Maudou ao seu piloto que governasse
no porto tîe Combre.
S. F. de Andrada, ^. de D. J. de Castro, 1. 1.
Olbando a todas as partes.
MORAJES , Palmeirim , cap. XII, p. I.
rr. Gli ocebi tenendo al cielo.
GlITTONE D'AREZZO, Lctl. I.
A, place- devant des mots avec les-
quels il présente un sens absolu, con-
court à former des adverbes composés.
En voici quelques exemples :
i. Avec un substantif.
C'a pejta vei la elara lnz.
Folquet de Marseille : Senlier Dieu.
QuY/ peine je vois la claire lumière.
a ia sua fe, Ainors,
Gran peccat avetz de me.
Gavai dan Le Vieux : A la mia fe.
Par ma foi , Amour , vous avez graud pe'clié
envers moi.
2. Avec un adjectif ou un participe
employé substantivement.
Non amarai autra mas vos
Ni A PRESENT ni A RESCOS.
I \ JltoiBVDOiR anonyme : Seinor vos.
Je n'aimerai autre excepte' vous ni h découvert ni
en cachette.
Qn'iea fui al prim destrier
Et après palafres.
Raimond de Mira val : Ben aia.
Que je fus au commencement destrier et après
palefroi.
A est employé quelquefois dans une
ellipse où le verbe dont il exprime
l'action est sous-entendu.
Ad armas! seinor.
Roman de Jaufre, fol. 112.
Aux armes! seigneurs.
Le verbe sous-entendu est couretz,
courez.
Il exprime quelquefois le rapport
d'un substantif à un autre :
E non ai dreg al fieu qu'ieu ai.
Pierre Rogiers : Tant ai.
Et je n*ai pas droit au fief que je possède.
Celui d'un substantif à un verbe:
M'es obs un novel ebant a faire.
Arnaud P. d'Agange : Quan lo temps.
11 m'est Lesoin de faire vin nouveau chant.
Celui d'un adjectif à un verbe :
Que anc mais no fo leus a enamorar.
G. Faidit : Mon cor e mi.
Que jamais il ne fut facile à rendre amoureux.
Autre dol ai que m'es greus a dnrar.
Aimeri de Peguilain : Anc no.
J'ai une autre douleur qui m'est pe'nihle à sup-
porter.
Et enfin celui d'un verbe à un autre
verbe :
Cal jorn c'om nai , comensa a morir.
G. Faidit : Cascus hom deu.
Qu'au jour qu'on naît , on commence à mourir.
En chantan m'aven a membrar
So qn'iea eug ebantan oblidar.
Folquet de Marseille : En chautau.
En chantant il m'arrive de rappeler ce que je crois
oublier en chantant.
A, placé entre deux verbes, dont le
dernier est au présent de l'infinitif, si-
gnifie quelquefois de quoi, le moyen de.
E trobes om a comprar et a vendre.
Pistoleta : Ar agues ieu.
Et qu'on trouvât de quoi acheter et de quoi
vendre.
Ja non er qu'ilb don' a manjar.
Garin d'Apchier : Mos cominals.
Jamais ne sera qui lui donne de quoi manger.
A forme, à la suite de divers mots,
des prépositions composées.
Mas pane sent los mais
Quant a Damieta.
Toviiers : De chantar.
Mais il sent peu les maux quant à Damielte.
Il se joint même explétivement à
d'autres prépositions.
ïro a kalenda maia.
T. d'Ebles etdeGuid'Uisel: Gui d'Uisel.
Jusques aux calendes de mai.
Dcls maiors mov tota la malvestatz,
E pois après, de gra en gra, dissen
Tro als inenors.
Sordel : Qui he s membra.
Des plus grands part toute la me'chancete', et puis
après elle descend, de degré en degré, jusqu'aux plus
petits.
A, devant un adverbe de quantité,
gouverne parfois cet adverbe employé
substantivement.
a meins me tenb que Ju/.ieus.
P. Vidal : De cliantar.
Me tient à moins que Juif.
Car al plus qu'il pot m'enansa.
B. de Ventadoir : Tnit sellis que.
Car elle me rehausse au plus qu'elle peut.
Il sert aussi à former des adverbes
composés.
Qu'a tôt lo meins m'er l'atendres honors.
Aimeiu de Sarlat : Fis e leials.
Qu'à tout le moins l'attendre me sera lionneur.
A sert à désigner le régime indirect
des substantifs personnels, démonstra-
tifs et relatifs : me, mi, tu, te, ti, nos,
VOS, EL, LI , LUR, CUI, LOQUAL , CtC. ;
mais il est souvent sous-entendu. Voyez
ces divers mots.
Après le verbe aver il sert à expri-
mer l'idée d'une action à faire, d'un
projet à exécuter, d'un devoir à rem-
plir, etc.
Pus sap qu'ab lieys ai a guérir.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
Puisque je sais que j'ni à gue'rir avec elle.
Voyez aver.
Parfois , avec cette préposition , le
verbe aver exprime le sens précis de
tenir à , regarder comme.
Si '1 monz fondes a raeravilla gran,
Non I'auria a descovinenza.
B. Zorgi : Si '1 monz.
Si le monde s'écroulait par grande merveille , je
ne le tiendrais pas à inconvenance.
A, placé après le verbe esser , aide à
former diverses locutions.
Avec un substantif:
E dis : Baros, a DrEti siatz,
Que per vos mi son trop tardatz,
Et aras n'i puesc plus estar.
Iîoman de Jaufrc , fol. l\.
Et dit : Barons, à Dieu soyez , car je me suis
trop retardé pour voua j et maintenant je n'y puis
plus rester.
I.
A 9
a Dieu siatz correspond au latin
Dominus voiîiscum, Dieu soit avec vous.
ANC fr. à Dieu soyez , je m'en revois.
Nouv. rec. defabl. et eont. une. , t. II , p. 3a9-
Par ellipse on a dit : a Dieu.
Qu'ie us dis : a Dieu, donssa amia.
B. Zorgi : Moût fai.
Que je vous dis : à Dieu, douce amie.
Enfin la langue française en a com-
posé le substantif adieu , adieux.
Avec un verbe :
P.elli' e plazens, si que non es a dire
Negnsbos ayps qu'on pnesc'en domn'eslire.
Pons de Capdueil : Tant m'a donat.
Belle et agre'able, tellement que ne manque au-
cune bonne qualité' qu'on puisse distinguer en une
dame.
Voyez dire.
En général, après le verbe esser, a
exprime l'idée d'une action qui reste à
faire, qu'il convient de faire.
Leu ebansoneta m'ER a far,
Pus n'ai man de ma doss'amia.
G. de Montagnagout : Leu cliansoneta.
Il me sera à faire une le'gère chansonnette , puis-
que j'en ai ordre de ma douce amie.
A placé absolument au-devant du
présent de l'infinitif, répond quelque-
fois au gérondif en do de la langue
latine.
Al comensar jogua majestrilmen.
Aimeri DE Peguilain : Atressi m pren.
En commençant il joue savamment.
Souvent le présent de l'infinitif et le
participe présent sont employés sub-
stantivement.
Que filba, c'an de comayre,
Fan lur nepta al maridar.
B. Carbonel : Tans ricx.
Que la fille, qu'ils ont d'une commère, ils la
font leur nièce au marier.
Al tareissen de las flors.
P. Bogiers : Al pareissen.
Au paraissant des fleurs.
A était employé aussi comme inter-
jection.
io AH
a! Proensal, vos de\el/. tng ploiar
L'onrat scnhor del P>ans.
I'm let de Marseille: Razos non es.
Ah\ Provençaux, vous devez tous pleurer l'ho-
nore seigneur de Baux.
a ! coin ni'au mort fais amador truan!
B. de Yentadour : Quan la fuelha.
ILlas .' comme les Taux amoureux perfides m'ont
tue :
AJS,prip. lat. ai;, avec.
Ai; latin avait parfois la significa-
tion à'apec.
Certe scio me ab singulari amore benevo-
lentîaqne tibi scribere.
Balb. , Ciceroni Episl. ad Atticum, IX , 7.
Et tenernm molli torquet ab arte latns.
Ovid. , Amures, IV, 3o.
~Se posseat tacto stringere ab axe latns.
Propert. , III ,9,2^.
Dans la basse latinité , ab avait sou-
vent l'acception d'avec.
Tillam cui vocabulnm est Bertbomates ab
omui integritate.
Tit. du IXe siècle, hist. de Lang., 1. 1 , pr., col. 35.
Il se trouve dans les plus anciens
monuments de la langue romane.
Et ab Ludber nul plaid nnnquan prendrai.
Serment de 8^2.
Et avec Lothaire je ne prendrai jamais aucun
traite'.
Adjutor t'en serai ab ti e senes ti.
Titre de 960.
Je l'en serai aide avec toi et sans toi.
Ella ab Boeci parlet ta dolzameu.
Poème sur Boece.
Eile parla si doucement avec Boece.
Qu'en muns bels locxs ai ab vos domneyat
Et ai ab vos per gnerra cavalguat.
Rambald dk Yaqueiras : Valen marques.
Qu'en maints beaux lieux j'ai fait le courtois
arec vous et j'ai chevauché avec vous pour la guerre.
cat. Ab.
Ab roman fut quelquefois employé
dans le sens général de ab latin, et
rendu en français par la préposition par.
Tro sia totz adoassatz
Ab ben dir et ae merce.
B. de Vf .\ CADODR : Conort era.
Jusqu'à ce qu'il soit entièrement adouci par bien
dire et par merci.
ABA
Adonc solia iea pensai'
Cum mi pogues d'amor jau/.ii
Ab cavalgar et ab garnir
Et ab servir et ab donar.
B. de Ventadour : En abril quan.
Alors j'avais coutume de penser comment je pusse
jouir d'amour par le chevaucher et par le parer et
par le servir et par le donner.
Quelquefois , mais rarement , des
manuscrits offrent ap pour ab; il arrive
aussi qu'on trouve a pour ab. Voyez a.
Ab, joint à d'autres mots, forme des
adverbes composés ou des conjonctions
composées.
Adv. comp. Can que dira tart o ab ora.
Del des de Prades , Au:, cass.
Combien qu'il dîne tard ou de bonne heure.
Conj. comp. Ab rAuc ieu d'amar no m recre
Per enueg dels lauzenjadors.
Folqeet de Marseille : AL pauc.
Peu s'en faut que je ne me lasse d'aimer par
ennui des me'disants.
Voyez les divers mots précédés par
ab quand il n'a pas le sens ordinaire
d'avec, et notamment que, sol, tau
et AITAN.
Au, prep. du roman ab , avec.
Ce changement du b en u ne se trouve,
pour cette préposition , que dans les
ouvrages des Vaudois , quoique les
troubadours l'eussent adopté pour plu-
sieurs autres mots.
au plor et au gemament oravan lo Segnor....
Qu'entro a la fin del mont fora tota via au loi'.
La nohla Leyczon-
Avec pleur et avec gémissement ils priaient
le Seigneur.... Que jusqu'à la fin du inonde il serait
toujours avec eux.
anc. fr. Or puet o sa mie gésir.
Roman de la Rose, v. 2\^6.
Ayant o lui denx. cens Anglois.
Vigiles de Charles VI, p. 94.
Il est vraisemblable que cet o fran-
çais vient d'od, ancienne préposition
signifiant avec.
ABAC, s. ni., lat. \u\cus , arithmétique.
ABB
L'abac e l'algorisme apressî.
Pierre de Corbiac : Kl nom de.
J'appris l'arithmétique et l'art du calcul.
anc fr. Un petit écrivain... qui apprenoit
aux enfans à écrire avec Yabaco.... c'est-à-dire
avec l'arithmétique.
RouiLLARD , Histoire de Melun , p. (107.
anc. cat. Abach. it. Abbaco.
A.BAIR, v., désirer, convoiter.
Part. pas.
Tan me destrenh lo dart don soi feritz
Al cor d'amor, si que'l mort m'es abaida.
Sordel : Aitan ses pus.
Le dard dont je suis frappe' au cœur par l'amour
rue cause tant de douleur, que la mort est convoitée
par moi.
it. Abbaj'a'e.
A.BAUZAR, v. , renverser, abattre,
prosterner.
Part. pas. L'abat mort abauzat.
Pioman de Fierabras , v. 4665.
L'abat renversé mort.
La princessa....
Denant el s'es abaozada.
V. de S. Honorât.
La princesse s'est prosternée devant lui.
2. Abauzos,^. m., prosternement, pro-
sternation.
E met s' al sol en abauzos.
Piom/tn de Jaufre , fol. 60.
Et il se met sur la terre en prosternation.
ABAVEB., v. , convenir, appartenir.
Mas selb a cuy grans fams en pren,
Manja lo pan que non I'abau.
Pierre d'Auvergne : Bella m'es.
Mais celui à qui une grande faim en prend ,
mange le pain qui ne lui convient pas.
E sai d'amor tôt son mestier
E tôt qu'a dradaria abau.
P. Vidal : Drogoman.
Et je sais toute l'affaire d'amour et tout ce qui
convient à la galanterie.
IBBAT, s. m., lat. abbat^/??, abbé,
chef de l'abbaye.
San Sylvan elegron abbat.
V. de S. Honorai.
Ils choisirent abbé saint Sylvain.
Fais preveires e fais abatz.
Marcabrus : Pus mos corat°e$.
Faux prêtres et faux abbés.
ABG , 1
ANC fr. Fouirent Yabbet de S. Mai tin de
Totimay.
Chronique de Cambrai.
cat. esp. Abad. tort. Abbade. it. Abbate.
■1. Abbadessa, s.f. abbesse.
La dicha madona la abbadessa.
TU. du xnie sihc, Doat, t. V11I , fol. 2.63.
Ladite madame V abbesse.
cat. Abadessa. esp. Abadesa. tort. it. Ab-
badessa.
3. Abadia, s. /'. , abbaye, maison de
religieux gouvernée par un abbé.
Et es intratz en 1' abadia.
El temps que santz Amantz goveruet
1' abadia.
V. de S. Honorât.
Et il est entré dans Y abbaye.
Au temps que saint Amant gouverna V abbaye.
cat. ESr. Abadia. tort. it. Abbadia.
ABC , s. m. , abécé.
Très letras de I'abc
Apprendetz, plus no us deman,
a. m. T. ; quar atretan
Volon dire com : « Am te. »
Cadenët : Amors.
Apprenez trois lettres de Y abécé, je ne vous de-
mande pas davantage, A. M. t.; car elles veulent
dire autant que : « J'aime toi. »
anc. fr. Il vos apenra Y abc.
Fabl et cont. anc. t. IV, p. 436.
cat. Libre... appellat dictionari,.. segunt
l'ordre del abc.
Sanchez , Colec. de poes. cast. not. 1. 1, p. 78.
esp. Sin aver aprendido el abc...
Las letras de abc.
Aldrede, Del origen, etc. , p. 124 et 140.
port. Per todas as mais letras do abc a que se
pode ajuntar.
D. Nunes do L1Â0, Ortog. port., p. i(io.
it. Credo cbe voi sapeste Yabc.
Boccaccio , Decam. VI, 5.
Il s'est dit des trois lettres a, b, c,
placées en la marge intermédiaire de
deux exemplaires d'une charte ou d'au-
tres pièces écrites sur une nu-mc feuille ,
que l'on séparait en coupant par le mi-
lieu ces lettres, de manière que, par
le rapprochement des deux exemplaires,
la ABE
elles servissent de contrôle mutuel, de-
venant, l'une à l'égard de l'autre, la
souche et le talon :
Doas carias parlidas per a n c.
Tit. de 1246 , Doat, t. XXIX , fol. 3o4-
Deux chartes partage'es par a b c.
Aqucstas presens caitas per a ne partidas.
TU. de i34S, Doat, t. C\\\I\ , fol. 233.
Ces présentes chartes partagées par abc.
Et même on a dit a b c d dans le
même sens :
Daas carias parlidas per a b c d.
Tit. de i23g , Doat, t. CXXYIJ , fol. 36'.
Deux chartes partage'es par a b c d.
1. Abece, s. /«., ahécé.
Adoncx Jhesus a dicli darre
D'outra en onlra tôt I'abece.
Trad. d'un évang. apocr.
Alors Jésus a dit couramment d'outre en outre
tout l'abécé.
anc. fr. Lor novoz sont avant chanoine
Qu'il aient apris Yabécé.
Fabl. et cont. anc. t. I, p. 3o5.
cat. No entender ô no saber el abecé.
Diction, catal.-castel.-lat.
es?. Las letras del alphabeto 6 abecé giiego.
Mariana, lib. IV, <\ip. 20.
fort. Os Gregos sohiâo contar pubis Ietias do
sen abece.
Barreto, Ortogr. da ling.port., p. 16.
3. Becedari, s. m., abécédaire.
Seguen las letras del eecedari.
Leys d'amors, fol. l5l.
Suivant les lettres de Y abécédaire.
cat. Abecedari. esp. tort. Abecedario. :t.
Abbecedario.
ABDICAR , v. lat. ardicarc, abdiquer,
abandonner.
Et fo compellit abdicar et leyschar totas las
sobredeytas causas.
Priv. conc. par les rois d'Angleterre, p. 29.
Et fut contraint d'abandonner et laisser toutes les
susdites choses.
cat. esp. port. Abdicar. IT. Abdicare.
ABECH, s. m., vent du sud-ouest.
Mayans, t. II, p. 249, dit que le
mot espagnol leeecue vient de l'arabe.
ABE
Tempesîa d'aquilon, cyssiroc e I'abech
Los parton de la terra.
V . de S. Honorai.
Tempête d'aquilon, cyssiroc et •vent de sud-ouest
les se'parent de la terre.
anc. fr. L'uug loue le sîrocb , l'aultre le bech,
l'aultre le guarbin, etc.
Rabelais, liv. IV, cliap. 43-
Le vent se tourna en lebeche, qui est entre
le midi et le ponant.
Amyot, TV. de Plularc/ue, Vie d'Antoine.
esp. Lebeche. it. Libeccio.
ABELHA, s. f. lat. apicmla, abeille.
Lo plus dignes auzels del mon es I'abelha.
Liv. de Sydrac, fol. 117.
Le plus digne oiseau du monde est V abeille.
Cat. Abclla. esp. Abcja. tort. Abelha. it.
Ape.
2. Apier, s. m. lat. xviavàum, ruche,
apier.
Los eissams se van pausar de un apier en
autre.... Que si l'aysam que salhira de tal
atier, aquel de qui es lo siec , per ben que
vaya en un autre apier , etc.
Trad. du tr. de l'arpent., 2e part. , c. 1.
Les essaims vont se poser d'une ruche en une
autre.... Que si l'essaim qui sortira de telle ruche ,
celui de qui il est le suit, Lien qu'il aille en une
autre ruche , etc.
anc. fr. Apier.
Il se trouve dans le Dictionnaire de
Cotgrave.
esp. Abejero. it. Apiario.
ABESTON , s. m., du grec ua-tin^os ,
abeste, amiante.
Abeston es peyra en color ferrenca.... no
pot escantir una vetz alumnada.
Elue, de las pvopr., fol. i85 cl 180.
Abeste est pierre en couleur de fer une fois
allumée , elle ne peut s'éteindre.
anc. fr. Abestos vient de la cuntrée....
Ceste pierre a de fer culur.
Trad. de Marbode , col. l66'3.
esp. port. it. Asbesto.
ABET, s. m. lat. w.iv.Tcm , sapin.
Abet creys en baut, et es drecîi quays ses
tota tortuozitat.
Elue, de las propr.j fol. 198.
Le sapin croît en haut , et esl droit presque sans
aucune tortuositc.
ABE
On lit dans Borcl, v° Sap : «Il y a
au pays de Foix.... un ancien sapin
qu'on nomme I'.ybkt coronal, c'est-à-
dire sapin couronné, en mémoire de
ce qu'autrefois trois rois dînèrent des-
sous. »
cat. Abet. est. Abeto. port. it. Abete, Abeto.
2. Abadia, s. f. , du Iat. abi'cs, forêt de
sapins.
E trobei nu' amaîrîtz
A l'oinbraill d'un' abadia.
B. Zougi : L'aulr' ier.
Et je trouvai une amoureuse à l'ombre d'un lieu
jilanté de sapins.
anc. fr. An un destour d'une abaie
Qui sembloit bien es Ire erbaie.
Le Renart contrefait, Robert, t. II, p. 3oo.
it. Abetaia.
ABET, s. m., finesse, ruse.
Adoncx que ni val lauzenjars ni abetz?
Rambaud de Yaqueiras : Non puesc saber.
Donc que me vaut flatter nijinesse?
Baros , so dilz Lucatz , ab vostres niais abetz.
Guillaume de Tudela.
Barons, ce dit Lucas , avec vos mauvaises ruses.
anc. fr. Li déables par son abet
Li preudome concbié a.
Noitf. rec. defabl. et cont. anc. t. II, p. 369.
Caria vielle set trop d:abet.
Roman du Renart , t. III, p. 3i2.
2. Abeta, s. f. . fraude, ruse.
Mas malvestatz, que lor laissa I'abeta,
Lor tolb vezer que es fais ni es fi.
P. Cardinal : Prop a guerra.
Mais la me'cbancete', qui leur laisse la fraude,
leur ôte de voir ce qui est faux et ce qui est vrai.
3. Abetairitz, s./., trompeuse.
Qa'eras me soi departitz
D'una fais' abetairitz.
Giral'D DE Borneil : L'autr'ier.
Que maintenant je me suis sépare' d'une fausse
trompeuse.
Lo marabeti mnrritz
Que m det un' abetairitz.
Raimond de Miraval : Chant quan.
Le mauvais maravedis qu'une trompeuse me donna.
4. Abetar, v., tromper, ruser.
Per so no vuells que ui'abet
AI5II
i3
Lauzeugiers ni mal parlaire.
Raimond de Miraval : Cil que de.
Pour cela je ne veux, que flatteur ni médisant me
trompe.
anc. fr. Lui ne peut-il mie guiler
Ni engigner ni abetcr.
Fabl. et cont. anc. t. II , p. 366.
anc. Esr. Nolofacenperalsinonque leabctcn.
Poema de Alexandre, cop. 36o.
ABHOMINATIO, s./., Iat. abominatio,
dégoût, abomination.
Ce mot a signifié premièrement dé-
goût.
Fastig es abomtnacio no voluntaiia de
viauda et de beuragge.
Elue, de las propr., fol. 91.
De'goût est abomination involontaire de viande et
de boisson.
El mezeis lo demoni, que fai far lo peccat e
lo procura, n'a fasti et abhominatio, cant boui
lo fay.
V. et Vert., fol. 19.
Le de'mon lui-même , qui fait faire le péché et le
procure, en a de'goût et abomination , quand on le
commet.
Ealansa falsa es abuominacios a Den.
Trad. de Ride, fol. q7-
Balance fausse est abomination devant Dieu.
anc. fr. La mente conforte l'estomac , donne
appétit de mangîer et oste abomination.
LU', de physique, Roquefort, t. I , p. 8.
cat. Abominaciô. f.sp. Abomination, fort.
Abominacâo. it. Abbominazione.
2. Abhoiienable , adj. Iat. abominab/-
lew, abominable.
Lo peecat es plus gréas e pins abhomenable.
V. et Vert., fol. 19.
Le pe'cbe' est plus grave et plus abominable.
cat. Esr. Abominable, tort. Abominaveî.
it. Abbominabile.
3. Abomi-swr, v. , Iat. abomina r/, abo-
miner, abhorrer.
Ieu airci et abominiei iniquilat.
Trad. de Ride , fol. l5.
Je bais et abhorrai l'iniquité. .
Part. pas. Orazos d'iraissable es abominaz
ences.
Trad. de Ride , fol. 38.
La prière de l'irascible est un encens abominé,
ï4
ABL
ASC. fr. Hideux, horribles, griefs es lays....
Dont Dieux et le ciel sab/iomine.
l'.i STACKE DESCB UHPS, ms. , fol. fa5 , col. 3.
Quant aux meurtriers et décepteurs,
Celui qui terre et ciel domine,
Les abomine.
C. Marot, t. IV, p. 234-
cat. esp. port. Abominar. it. Abbominare.
ABIS, .v. m. , lat. knissus, abîme.
Abis es preondeza d'aygas no estimabla.
Elue- de las propr., fol. l52.
Abîme est profondeur d'eaux non appréciable.
F/g. enfer.
Si '1 mon pogues desfermar
E far l'en abis deissendre.
B. Zobgi : S'ieu pogues.
Si je pouvais enti 'ouvrir le monde et le faire
descendre dans Vabîme.
Ins el foc d'ABis.
G. Figuëiras : Sirventes.
Dans le feu d'enfer.
anc cat. Abis. it. Abisso.
2. Abisme, s. ni. , abîme , enfer.
Que nos non caiam en abisme d'iffern....
Tonubero de cel en abisme.
Lw. de Sydrac , fol. 70 et n3.
Que nous ne tombions dans l' ab î me d'enfer... Ils
tombèrent du ciel en enfer.
ANC. fr. Dans le fin fond et abysme de la gran-
deur.
Brantôme, Dam. gai. , t. II , p. i56-
cat. Abisme. esp. tort. Abismo.
3. Abissar, v., abîmer.
Sobre las V ciutatz de Sodomma e de Go-
morra.... et abysset las totas.
V. et Vert. , fol. 19.
Sur les cinq cite's de Sodome et de Gomorre.... et
les abîma toutes.
Coma si per no fe m'ABissi.
Lejrs d'amors, fol. §.
Comme si je m'abîme par non foi.
anc. fr. Et deust trembler la terre tonte
Et les montagnes abismer
Au milieu de la haute mer.
C. Marot , t. IV, p. 29t.
anc. cat. Abisav. cat. mod. esp. tort. Abis-
mar. it. Abissare.
ABLATIO, s. f. lat. ablatio, enlève-
ment, abstraction.
ABL
La ablatio e d'aquels la abstraetio es alle-
viada.
En la circuicio de l'os et en la ablatio.
Trad. d'AlbiicasiSj fol. t\l\ ; 5g.
L' enlèvement et l'abstraction de ceux-là est faci-
lile'e.
Dans l'cntour et dans l'enlèvement de l'os.
— Figure de mots. Abstraction , abla
tion.
E vol dire ablatio removemen, cant hom
osta e toi de la dictio.
Prendo diversifieamen.... per ablatio.
Lejs d'amors, fol. 69; 6'8.
Et ablation veut dire soustraction, quand on ôte
et enlève du mot.
Prennent diversification — par ablation.
2. Ablatiu, s. m. lat. ablativm.?, ablatif.
L'ablatius es ditz de tolre o de ostar.
Leys d'amorSj fol. 57.
L'ablatif est dit d'enlever ou d'ôter.
Li cas snn seis ablatius.... e'1 datiu et
vocatiu et I'ablatic.
Gramm. provenç.
Les cas sont six, l'ablatif.... et le datif et vocatif
et l'ablatif.
cat. Ablatiu. esp. tort. it. Ablativo.
3. Ablatar, v., enlever.
Part. pas. E aquesta sancta vida
Que sant Honorât fey....
Perduda et ablatada
Tro que Deus, per sa merce,
La nos a revelada.
V. de S. Honorai.
Et cette sainte vie que saint Honorât fit.... perdue
et enlevée jusqu'à ce que Dieu , par sa merci, nous
l'a re've'le'e.
4. Collation, s. /., lat. collations/// ,
collation, confrontation.
Collation ab lo registre.
Fois de Bearn , p. 1082.
Collation avec le registre.
Meruoria simplament regarda las causas
preteridas ses collatio.
Elue, de las propr., fol. 18.
La mémoire regarde simplement les eboscs passées
sans confrontation.
— Collation , cession , transport.
ABL
La COIXATIO dels benelicîs cl dels officia ciel
dich monestier.
Tit, de i3ig, Doat, t. CXXN.II , fol. 337.
La collation des bénéfices et des offices dudit
monastère.
— Collation, léger repas du soir.
Una livra de d ragea perlada per far colla-
cion.... per venir après dinar a la collacion.
Tit. de 1428, Hist. de Nîmes, t. III, p. 225 et 226.
Une livre de dragée perlée pour faire collation —
pour venir après dîner à la collation.
Quan sera diasde dejunh , sequentre vespras
un pauc, venlio tuh a collatio.
Trad. de la règle de S. Benoit, fol. 22.
Quand sera jour de jeûne, un peu après vêpres ,
tous viennent à la collation.
cat. CoUaciô. esi\ Colacion. tort. Collacao.
it. Colazione.
5. Coliationar, v. , colla tionner , con-
fronter.
Part. pas. Ab la copia collationada ab lo
original.
Fors de Bearn , p. 1097.
Avec la copie collationnee avec l'original.
esp. Colacionar. it. Collazionare.
6. Df.lat, ctàj., Iat. dilata, divulgué,
dénoncé.
Substantif. Un delat.... tenon encarcerat.
Statuts de Provence, Bomy, p. 19g.
Un dénoncé ils tiennent emprisonné.
cat. Delat.
7. DlLATION, S.f., Iat. DILATIONS»? , di-
lation , délai, renvoi.
E '1 plays que pogues durar très dilatios
ses plus.
Tit. de 1238, Doat, t. CXLIX , fol. 2.
Ut le procès qui pût soufVrir trois renvois sans
plus.
Alcuna de las parts demande dilacions.
Statuts de Montpellier de 1258.
Qu'aucune des parties demande délais.
anc. fr. Sans prendre dilution.
B.oman français de Fierabras.
cat. Dilaciô. esp. Dilacion. fort. Dilacao.
it. Dilazione.
8. Dilatori, (ulj. , Iat. mthsùvàus, di-
latoire.
ABL 1 -,
Exception declinatoria non ha loi: ni DILA-
TORI A.
Fors de Bearn , p. 1802.
N'a lieu exception déclinatoire ni dilatoire.
9. Elacio, s.f., Iat. ELATio, élévation ,
hauteur.
Elacios dejeta los alts et ergoils los hu-
milia.
Trad. de B'ede, fol. 67.
Hauteur renverse les élevés et orgueil les humilie
anc. fr. L'orgueil de tous, Yélacion.
Eustache Deschamps, p. 242.
it. Elazione.
10. Oblatio,.?./., Iat. oblatio, obla-
tion , offre , offrande.
E venho proferre l'efan a l'autar ab la
OBLATIO.
Trad. de la règle de S. Benoît , fol. 3o.
Et viennent présenter l'enfant à l'autel avec
Yoblation.
Sel qne fai sas oblatios.
Brev. d' amor, fol. 71.
Celui qui fait ses offrandes.
De la oblatio del pretz.
Tit. du xnie sièc, Doat, t. CXYIII, fol. 42.
De l'offre du prix.
cat. Oblaciô. esp. Oblacion. port. Oblacao.
it. Oblazione.
11. Oblador, s. m., Iat. oblator , of-
frant, qui fait des offrandes.
E ab vos seran li oblador.
T. de G. Gasmars et d'Ebles de Signe : N ELle.
Et les offrants seront avec vous.
it. Oblatore.
11. Prelacio, s. f. , Iat. prelatio, élé-
vation, supériorité.
Presidencia aytal et prelacio ha entr'els
angels, que los maiors han einperi sobr' els
menors.
Que no devo , en lors trelacios ni régi-
ment, desirar favor mundanal.
Elue, de las propr., fol. 10.
Il y a une telle préséance et supériorité entre les
anges , que les plus grands ont empire sur les
moindres.
Qui no doivent, en leurs supériorités et gouver-
nements, désirer faveur mondaine.
— Prélalure.
1 6 ARL
Evescatz o antras rRFr.\Tros.
/'. et l\n., fol. rri.
K\ Sellés ou antres prélatines.
i3. Prelatura, $. ,/!, lat. pr t.t.ati n\ ,
prélatine.
E totz clercs ses prelatttra..
Bref, d' amor, fol. k'j1-
I tous les clercs sans prélature.
esp. tort. it. Prelatura.
i.\. Prélat, s. m., lat. pr£Lat«j, pré-
lat, supérieur.
Morts , que desfai los comtes e 'ls trelatz.
lï. Er.i nkt : Cuendas razos.
1. 1 mort , qui défait les comtes et les prélats.
QtlC fûSSa lui' PRELATZ.
V. de S. Honorai.
Qu'il fût leur supérieur.
Ja non dirai dels prelatz
Qu'ilh devon governar nos.
GlRAUD RiquieR : Cristias.
Je ne dirai jamais des prélats qu'ils doivent nous
gouverner.
cat. Prélat, esp. tort. Prelado. it. Pretato.
i5. Prolation, s./., lat. PROLATiÔNavra,
prolation, publication.
Procedir a la prolation de sentencia defi-
nitiva.
Fors de Bearn , p. 10^5.
Procc'der à la publication de la sentence de'fini-
tive.
16. Relation, s. /'., lat. relation*?;»,
relation, rapport.
Per auzir la relation del npponebament
fach a Carcassona al dich conselh.
TU. de 1429, Ilist. de Nîmes , I. III, pr. , p. a3l.
Pour ouïr la lelalion du trailé fait à Carcassonne
audit conseil.
Fo facba relatio a R.oma de Grecîa, que, etc.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 62.
Fut fait à Rom'- rapj ">-t de la Grèce , que, etc.
cat. Relaciù. esp. Relacion. tort. Relacào.
it. Reïazione.
17. Relatiu, adj.j lat. relative, relatif.
— Substantif., terme de grammaire.
Can BEIATIUS et antecedens se dezacordan.
Lejs d'amors, fol. 142.
Quand le relatif et l'antécédent se désaccordent.
< \r. Relatiu. f.sp. port. IT. Rclativo.
18. Rei vtivamen, ark., relativement.
ABL
On panza liom soen rei.ativatuen.
Leys d'amors , fol. 77.
On pose souvent on relativement.
Esr. port. it. Relalivamente.
19. SUPERLATIO, S.f. , lat. SUPERLATIO,
exagération , hyperbole.
SoPERT.ATio est oratio superans veritatera ,
alicujus augendi minnendive causa.
Auctor Rhet. ad Ileren. , lib. IV, 45.
Fay se scperlatios per aqnela meteysslia
maniera que yperbole.
Lejs d'amors , fol. l34-
\J exagération se fait de la même manière que
l'hyperbole.
it. Superlazione .
20. Superlatiu, adj. , lat. SUPERLATI-
VE, superlatif, exagéré.
Si'Peri.ativas, sobrefort, sobreforment.
Lejs d'amors, fol. 100.
( Expressions ) superlatives , très fort , très for-
tement.
Substantiv. "Vol dire superi.atius sobre-
montant, qnar sobremonta per creyssemen o
per mermamen.
Leys d'amors, fol. 49-
Le superlatif veut dire surpassant, car il surpasse
par accroissement ou par diminution.
Per sobre babundancia en supf.ri.atiu.
Elue, de las propr., fol. 6".
Par surabondance en su]yerlatif.
AHC. 1 r. Et de tous corubatans estez superlatis.
Poème d'Hugues Capet, fol. 22.
cat. Superlatiu. esp. port. it. Superlativo .
21. Translatio, s.f. , lat. translatio,
translation, transport.
La translatio de S. Sever.
Calendrier provençal.
La translation de S. Sever.
— Traduction , version.
Eusebi de Cesaria, que sec la antiqua trans-
latio.
Cat. dels apost. de Pioma , fol. 3.
Eusèbe de Ce'sarc'e, qui suivit l'ancienne version.
— Figure de grammaire.
E fay se translvtios.... quant per alcuna
semblansa , bom pansa alcunas dictios impro-
priamen.
Leys d'amors, fol. 128.
El se fait translation quand, par quelque ressem-
blance, ou pose quelques mots improprement.
ABO
cat. Translaciô. esp. Translation, port. Trans-
îacao. it. Traslazione,
22. Translatas,, v. , translater, trans-
crire, traduire.
Fetz tan qae translatet aquest libre.
Liv de Sjrdrac, fo\. I.
Il fît tant qu'il translata ce livre.
Lo quai libre Jeronime translatet de grec
en lati.
Cat. ciels apost. de Roma, fol. 45.
Lequel livre Jérôme traduisit de grec eu latin.
Part. pas. De quai libre escrig per la sna
man fon aissi tôt translatât.
Avant-propos des pièces de Giraud R.itjuier.
Duquel livre e'erit de sa main il fut ici tout
transcrit.
ANC. fr. Translatée est la glorie Den Israël.
Ane- trad. des Livres des Rois, fol. 6'.
esp. Trasladar. it. Traslatare.
23. Traslat, s. m., copie.
Panse son sagel el traslat d'aquella escrip-
tura retenguda.
Statuts de Montpellier de 1258.
Qu'il appose son sceau à la copie de cette écriture
retenue.
X letras papals et II traslats.
Carlulaire de Montpellier, fol. 20^.
Dix lettres papales et deux copies.
ABOLITIO, s.f., lat. abolitio, pardon,
abolition.
Abolitio gênerai a tots aquels que anran
mercadeia vendnt sens licentia.
Tit. de i/jZ^, Jiist. de Lang., t. IV, pr. , col. 42^-
Pardon général à tous ceux qui auront vendu
marchandise sans permission.
cat. Aboliciô. esp. Abolition, tort. Abolicào.
it. Abolïzione.
2. Abolir, v., lat. abolé-r^, abolir,
détruire.
Part-pas Cartas pnblicas sanas, intégras et
no cancelladas ni abolidas.
Tit. de 1266, Doat, t. LXXIX, fol. 48.
Chartespubliques, saines, entières et non cancellées
ni abolies.
cat. esp. port. Abolir, it. Aboîire.
ABHOR.TIR, abordir, ?'., lat. abortir*?,
avorter.
ABR i?
Es tan nociu a fenmas prens que las fa
ABHORTIR.
Elue, de las propr., fol. i32.
Est si nuisible aux femmes enceintes, qu'il les
fait avorter.
Part. pas. Perqu'els effans son abordit.
Deudes de Prades : No m puesc mudar.
C'est pourquoi les enfants sont avortés.
anc. fr. Ne bailleront aucune médecine
qui puissent faire abortir.
Ord des rois de France (i353), t. II , p. 533.
Mes vers aussi ne sont point ab or tifs.
J. Taboureau , p. 249.
cat. esp. tort. Abortar. it. Abortire.
2. Abhortiment, s. m., avortement.
Tropas fenmas per petita occasio bauran
ABORTIMENT.
Elue, de las propr., fol. 27.
Beaucoup de femmes par petite occasion auront
avortement.
cat. Abortament. esp. tort. it. Aborto.
ABRACAR, v., accourcir, abréger.
Mermar ni abracar.
Lcjs d'amors, fol. 11.
Diminuer et accourcir.
ABRIAGA, s./., ivraie.
Aissi coma I'abriaga entre lo frouieu pareis.
Liv. de Sydrac, fol. 23.
Ainsi comme l'ivraie paraît parmi le froment.
ABB.IC, s. m., lat. apric/^, abri, pro-
tection.
Amon lo sojorn e I'abric.
Marcabrus : Emperaire.
Ils aiment le repos et \'abri.
Fig. E i trobaran cosselb e bon abric.
Aimeri DE PegiilAIN : En aquelh.
Et y trouveront conseil et Lonne protection.
Quar per folhor t'es abric,
Tal que per sen no t valria.
Hugues de S -Cyr : Messonget.
Car par folie t'est abri, tel qui par sens ne te
vaudrait.
Adv. comp. a l'abric , lonc la pastura.
Marcabrus : L'autr'irr.
A l'abri, le long du pâturage.
cat. Abrig. esp. port. Abrigo.
2. Abriar, abricar, v., abriter, protéger.
Mantelb qui aital n'ABRiA.
Kaimond de Miraval : D'amor son.
Manteau qui en abrite tel.
3
lis
Ans
Quar manhs mi dizon qa'aissi m i>ert,
Quar iii'abric sai on sol non fer.
P. Fabre d'Uzès : Quan pes qui.
Car plusieurs me disent que je me perds ainsi,
parce que je m' abrite ici où le soleil ne frappe pas.
Fig. Vas celeys on jois abricha.
Giraud de Borneil : Er auziretz.
Vers celle où joie abrite.
Qu'en luec bos pretz no s'abria
Len, si non ve per amia.
Baimond de Miraval : D'amor son.
Que bon mérite ne s abrite pas facilement en un
lieu . s'il n'y vient par amie.
cat. esp. port. Abrigar.
ABRIL, .v. m., lat. aprilw, nom d'un
mois, avril.
En abrii-, ans qn'intre niais.
Arnaud de Marueil : Bel m'es quan.
En avril, avant que mai arrive.
<at. Esr. tort. Jbril. rr. Jprile.
ABROSSIR, abruzir, v., attrister, in-
quiéter, absorber.
Part. pas. Qu'oras qn'ieu fos griens ni pezans
Ni abruzitz ni nualbos,
Eras sui Lautz e delechos.
G. Adhejiar : S'ieu conogues.
Bien que je fusse triste et lourd et absorbé et
paresseux , maintenant je suis hardi et gai.
Estât ai molta setmana
Abrossitz en gran langnor.
Devdes de Prades : Belha m'es.
J'ai e'té mainte semaine absorbé en grande lan-
gueur.
Per la bona cuia m'esgan
E per l'avol sni abruzitz ;
D'aital caiar douz et amar
Es totz lo segles replenitz.
Marcabrus : Doas cuidas.
Par la bonne pense'e je me réjouis , et par la mau-
vaise je suis attristé; tout le siècle est rempli de tel
penser doux et amer.
2. Ar.r.rziA, s./., tristesse, accablement.
Senes grant abruzia.
Gui d'Uisel : Pois tan es.
Sans grande tristesse.
ABSINTI , s. m., lat. nv.sixThium , ab-
sinthe.
Absinti es berba cauda, seca et sobreamara.
Elue, de las propr., fol. 200.
L'absinthe est une herbe chaude , sèche et très
ani' 1
ACA
2. Abskns, v. m., absinthe.
Les divers manuscrits dont l'exemple
suivant est tiré offrent assers, ascens,
eyssens.
Que fel meselat ab absens
M'es endevengutz pimens.
Bertrand de Born : S'abrils.
Vu que fiel mêlé avec absinthe m'estdevenupiment.
3. Eyssens, s. m., absinthe.
Que fel meselat ab eyssens
M'es endevengutz pimens.
Bertrand de Born : S'abrils.
Vu que fiel mêlé avec absinthe m'est devenu piment.
Ce mot a été employé , en français ,
comme masculin et comme féminin ; il
n'a conservé que ce dernier genre. Mal-
herbe l'avait employé figurément au
pluriel et au féminin.
anc. fr. Quand tu la vois si dignement
Adoucir tontes nos absinthes.
Malherbe, Odes, liv. III.
ANC. Esr. Oviemos del absincio largamente a
beber.
Duelo de la virgen Maria , cop. q5.
esp. mod. Axenjo. it. Assenzio.
ABURAR, v., effrayer, ahurir.
Part. pas.
A Karle quier merce dolens et aburatz.
Adonc viratz baros plurar totz aburatz.
Roman de Fiera bras , v. 4891 et 2217.
Plaintif et effrayé , il demande merci à Charles.
Alors vous verriez barons pleurer tous ahuris.
esp. Aburrir.
ACAPTA, s./., acapte.
L'acapte était un droit féodal , exigé
par le nouveau seigneur lors du chan-
gement du maître du ftef.
Du Caxge, t. I, col. 73, le définit :
Relevium seu agnotio in dominum.
Ce mot était pris, dans un sens plus
étendu , pour redevance, censé.
Tôt temps lo ces et I'acapta sec la causa
venduda.... Donar a acapta.
Charte de Gréalou, p. 90 et 124.
Toujours le cens et la redevance suit la chose
vendue Donner à redevance.
ACC
i. Acapte, s. m., acaplc.
Doni a ces et ad acapte.
Mos acaptes si res se vendia.
Titr. de 1274, Arch. du Roy . , K , 17.
Je donne à cens el à acapte.
Mon acapte si rien se vendait.
D'acafte a senlior mudan o a fenzatier
cambian.
TU. de 1287, Doat, t. CXXX, fol. i58.
D'acaple à seigneur changeant ou à feudataire
changeant.
ANC. fr. Sauf les ventes et acaptes et droits de
lots.
Nom', coût. gén. , t. IV, p. 0,0^ , col. 2.
anc. esp. Acato.
3. Acaptament, s. m., reconnaissance
de l'acapte.
De ÀCAPTAMENT.
Titr. du XIe siècle, Carlul. de Sauxillanges.
De la reconnaissance de l'acapte.
4. Reire - acapte , s. m., arrière-
acapte.
C'était un droit d'acapte exigé du
sous-feudataire.
IIII deners de reire-acapte , can si avendra.
TU. de 1280, Arch. du Roy., J, 021.
Quatre deniers d'arrière - acapte , quand il
écherra.
5. Acaptxr, v., prendre à acapte.
P. de Goutaud acaptet de fraire Bertran... .
la ineitat de la terra.
Tit. de 1287, Doat, t. CXXX, fol. 167.
P. de Conlaud prit à acapte de frère Bertrand....
la moitié' de la terre.
ACASSIA , s. m. , lat. acacia , sorte
d'arbre , acacia.
De las polveras încisiyas ses mordicacio
ayssi en m acassia et semblans.
Trad. d'Albucasis, fol. 35.
Des poudres incisives sans mordicacité comme
acacia et semblables.
esp. port. it. Acassia.
ACCENT, s. m., lat. acce^t«^, accent,
sorte de prononciation, modiGcation
de la voix;.
ACC
UJ
Accens es reguiars melodia e temprameii
de votz.
Quan parlarem e direm que accens es
forma de dictio, entendem dictio segou qu'es
votz.
Leys d'amors, fol. 7.
ÏJaccent est une mélodie re'gulière et un tem-
pérament de voix.
Quand nous parlerons et dirons que l'accent est
forme de terme , nous entendons terme , selon qu'il
est un son.
— Terme de grammaire.
Accens agalz, accens greus, accens cir-
cumflecs.
Leys d'amors, fol. 9.
Accent aigu , accent grave , accent circon-
flexe.
— Terme de musique.
Cantar en sancta gleyza per ponhs e per
ACCElfZ.
P. de Corbiac : El nom de.
Clianter en sainte église selon les points el les
accents.
cat. Accent, esp. Acento. port. it. Ac-
cento.
■i. Accentual , adj., accentuable.
Aquels motz apelam accentuai.s qui, per
mudamen del accen , modo lur significat.
Leys d'amors, fol. 7.
Nous appelons accentuables ces mots qui , par
changement de l'accent, changent leur signification.
3. Accentuar, v., accentuer.
Aytals vocables dels quais son opinios quo
s devo accentuar.
Si tu accentuas dominns.
Lejs d'amors, fol. 12 et 18.
Tels mots concernant lesquels sont les opinions
comment ils doivent s'accentuer.
Si tu accentues dominus.
Substantif. Entre accen agut e cirenraflec ,
cant al accentuar.
Leys d'amors, fol. 9.
Entre l'accent aigu et l'accent circonflexe, quant
à V accentuer.
Part. pas. Paranlas ben pauzadas , ben
pronnneiadas e accentuadas.
Leys d'amors, fol 8.
Paroles bien posées, bien prononcées, et accen
tuées.
cat. Accentuar. esp. Acentuar. tort. Accen-
tuai-, it. Accentuare.
20
ACI
ACCIDIA, s./., paresse, indolence.
Peccat cTaccidia, so es pigricia de far be.
V. et Vert., fol. 12.
Péché à' indolence, c'est-à-dire paresse de faire
Lien.
a>c. fr. Sobriétés et astinence
Contre glonternie grant tence
Font souvent, et fois contre accide.
Roman du Renart, t. IV. p. 175.
ANC. esp. port. Acidia. it. Accidia.
2. Accidios, adj. , paresseux, indolent.
Persona qne es accidiosa e flaca el servici
de Dieu.
V. et Vert. , fol. 67.
Personne qui est paresseuse et flasque au service
de Dieu.
anc. esp. Acidioso. it. Accidioso.
ACHATES, s./., lat. achates, agathe.
Achates , peyra precioza.... Achates es
peyra negra ab venas blancas.
Elue, de las propr., fol. 180 et l85.
Agathe, pierre précieuse.... Agathe est pierre
noire avec veines blanches.
2. Agathes, s. m., lat. achates, agathe.
Agathes encanssa veri,
E val a mal d'uelb atressi.
Bref, d'amor, fol. l\o.
U agathe chasse le venin, et vaut aussi pour mal
d'oeil.
cat. esp. port. it. Agata.
ACHE-PELADA, s./., lat. kvium, céleri,
livèche.
La raiz d'ACHE-pELADA.
Liv. de Sydrac , fol. 77.
La racine de livèche.
ACI, s. m., lat. kc.idus , acide, vi-
naigre.
Fel e aci li abeoreron.
La nohla Lejczon.
Ils l'abreuvèrent de fiel et de vinaigre.
esp. tort. it. Acido.
2. AcETOZiTAT, s.f.f aigreur.
La calor del solelh digèrent la acetozitat
et en dossor transmudant.
Elue, de las propr., fol. 198.
La chaleur du soleil digérant l'aigreur et la
changeant en douceur.
fsp. Acctositad. it. deetosità.
ACI
3. Acetos, adj., du lat. acetmw, acide,
aigre.
Cura inilgranas acetosas.
Trad. d'AUmcasis, fol. 55-
Comme grenades acides.
Causas acetozas eonvertisb en dossas.
Elue, de las propr., fol. "il\.
Il convertit les choses aigres en douces.
Les dictionnaires d'Oudin et de Cot-
grave donnent acéteux comme fran-
çais.
cat. Acetos. esp. port. it. Acetoso.
ACIER, ACER, ASSIER, s. m., lat. ACIE.?,
acier.
Cum acier en farga
S'afina.
G. de Durfort : Quar sui.
Comme Y acier s'épure dans la forge.
E darz d'ACER vnoill que ill pertus la pansa.
LanzA : Emperador.
Et je veux qu'un dard d'acier lui perce la panse.
Elmes de fin assier.
V. de S. Honorât.
Heaume de pur acier.
anc cat. Asscr. ese. Acero. port. Aco.
it. Acciajo.
2. Aceirar , v. , acérer.
Part. pas. Asta reida e fort fer aceirat.
Roman de Gérard de Piossillon , fol. 52.
Lance roide et fort fer acéré.
Ieu tanarai ferir de mon bran aceyrat.
Roman de Fiera bras , v. 4^92-
Je t'irai frapper de mon épée acérée.
cat. esp. Acerar. port. Azerar. it. Accia-
jare.
■
3. Aceirin, adj. , acéré.
De sa 'spasa lo brans vertz aceiris.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 25.
Le tranchant de son épée fraîchement acéré.
anc. fr. Combatet vos o lo bran acerin.
Roman d'Agolant , Bekker , fol. 170.
ACIROLOGIA, s./., lat. \cyrologia,
acirologic, impropriété d'expression.
'Aai/foxo}/* , Dionys. Hat.ic. , Lysias. 4.
\< \ !;<•! 1 c.r \ . non propria dictio. ut. liceat
ACT
sperare timentî; proprium est antein timeuti
fbrmîdare, non sperare.
Isidor. , I, 33.
E vol dire aytant acirologia coma paraula
mot estranha e repngnan al entendemen
d'orne.
Vicis qu'es apelat acirologia.
Leys d'amors , fol. 106 et 68.
Et acirologie veut dire autant comme parole très
étrange et répugnant à l'entendement de l'homme.
Vice qui est appelé acirologie.
it. Acirologia.
2. Acirologiar , v. , acirologier, em-
ployer un mot impropre , un mot
pour un autre.
Part. pas. Que us motz sia panzatz per autre,
adonx aylal mot son apelat acirologiat.
Leys d'amors , fol. 68.
Qu'un mot soit posé pour un autre , alors de tels
mots sont appelés acirologiés.
ÀCOLIT, s. m., lat. acoi.ytm.ï, acolyte.
Que fos exorcista , acolit.... Que negun
acolit non auzes portai' las reliquias.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 29 et 81.
Qui fût exorciste, acolyte Que nul acolyte
n'osât porter les reliques.
cat. Acolit. esp, port. it. Acolito.
ACOTRAR , v. , accoutrer , équiper ,
parer.
Se van ben armar et acotrar cascun.
Chronique des Albigeois , col. 28.
Us vont chacun se hien armer et accoutrer.
Part. pas. Lo fec portai" a la grand gleysa ben
onestamen acoutrat.
Chronique des Albigeois , col. 20.
Il le fit porter à la grande église Lien honnêtement
■paré.
ANC. FR.
Luxure confond tout là où elle s'acoutre.
J. DkMeung, Testament, v. 1809.
Là où on lui accoustroit son disner sump-
tueusemènt.
Or avoit il laissé croistre tousjours sa
barbe, depuis sa desfaitte, sans Yaccoustrer ,
tellement qu'elle estoit fort longue.
Amyot , trad. de Plutarque, Vie d'Antoine.
ACTIU, ndj., lat. kc.Tiviis , qui agit,
actif.
ACT
21
Home es de natura activa.
Elue, de las propr. , fol. 70.
L'homme est de nature active.
Se apella vida activa, per so car es en trebal
de bonas obras.
V. et Vert., fol. 83.
Elle s'appelle vie active , parce qu'elle est en tra-
vail de Lonnes œuvres.
Très significatios.... 1' activa, la passiva, la
neutrals.
Leys d'amors, fol. 100.
Trois significations.... V active , la passive, la
neutre.
cat. Actiu. esp. port. Active it. Attivo.
2. Actiu, s. m., actif, terme de gram-
maire.
L'actius tostemps significa alqun fazemen.
Leys d'amors, fol. 'j[\.
L'tf<7(/"signifie toujours quelque action.
3. Activamen, adv., activement.
Doas manieras de signilicar , so es activa-
men e passivamen.
Leys d'amors, fol. 7/}-
Deux manières de signifier, c'est-à-dire active-
ment et passivement'.
esp. port. Activament. it. Attivamente.
4. Activitat, s. f. , activité, prompti-
tude.
Solelb ha meravelboza activitat.
En lors operacios maior activitat.
Elue, de las propr., fol. n5 et l3i.
Le soleil a une merveilleuse activité.
Plus grande activité en leurs opérations.
cat. Activitat. esp. Actividad. port. Actividade.
it. Attività.
5. Actual , adj., lat. actualw, actuel.
Son apelat aytal mot en romans actual.
Que fan lo fay t de presen, realmen , e son dig
mot actual.
Leys d'amors, fol. 5o.
De tels mots sont appelés actuels en roman.
Qui font l'action présentement , réellement , et
sont dits mots actuels.
. cat. esp. port. Actual. it. Attuale.
6. Actualment, adv., actuellement.
Huiuor es substancia actualment liquida.
Elue, de las propr., fol. 28.
L'humeur est une substance actuellement liquide.
32
ACT
cat. Àctuahnent. esp. port. Actualmente . it.
Attuahnemc.
7. Ani mi ; \t, s. f., actualité.
Mobilitat \< 11 \i.it\t.
Elue. Je las propr., fol. 120.
Mobilité' actualité-
cat. Actualitat. esp. Actualidad. it. Auualità.
8. Actart, .ç. /»., greffier, abréviatcur.
Havem actart s.
Leys d'à mors, fol. i5o.
Nous avons greffiers.
g. Agilitat , s. f. , lat. agilitatcv?/ ,
agilitû.
So coruparats a vens per signifiai- lor agi-
litat.
Elue, de las propr., fol. l3.
Sont compares à vents pour signifier leur agilité.
cat. Agilitat. esp. Agilidad. port. Agilidade.
it. Agilità.
10. Agitacio, s.f. , lat. agitatio, agi-
tation.
"Vent, per sa agitacio, de spuma en l'ayga
causatiu.
Elue, de las propr., fol. t^l\.
Vent , par son agitation , auteur d'écume en l'eau.
cat. Agitacio. esp. Agitacion. port. Agitaçdo.
it. Agitazione.
1 1 . Agitatiu , adj. , agitatif , qui agite.
De mouvemens agitatius.
Elue, de las propr., fol. 63.
De mouvements agilatifs.
12. Accio, s.f., lat. actio, action, de-
mande eu justice.
Totas las accios, so es tueb li deraan que
fai as.
Trad. du Code de Justinien , fol. 6.
Toutes les actions , c'est-à-dire toutes les deman-
des que l'un fait.
cat. Accio. esp. Acc'ion. tort. Accdo. it. Azionc.
i3. Coaccio, s. f, lat. coactio, con-
trainte, coaction.
Ses violencia et ses coaccio.
Elue, de las propr., fol. 8.
Sans violence et sans contrainte.
• : . Coaccio. esp. Coaccion. tort, Coaccào.
it. Coazionc.
ACT
l/j. Exaction, s.f., lat. exaction^/// ,
exaction, surcharge, recette.
Senes tota leuda et senes tota exaction.
Tu. de 1262, Doat, t. LXXIX, fol. 99.
Sans aucune leude et sans aucune exaction.
Aion plenier poder de la sobradieba exaction
per se o per antres de recebre de totz navegans.
Carlulaire de Montpellier, fol. 122.
Aient plein pouvoir de la susdite recelte a recevoir
par soi ou par autres de tous navigants.
cat. Exacciô. esp. Exaccion. port. Exaccâo.
it. Esazione.
i5. Exigir, v., lat. ExioeRc, exiger.
Per exegir las talbas.
Statuts de Provence, Julien , t. II , p. 2.
Pour exiger les tailles.
cat. esp. port. Exigir. it. Esigere.
16. TrANSACTIO, S.f., lat. TRANSACTIO ,
transaction, accord.
Autre covinent son que au nom transac-
TIOS.
Trad. du Cod. de Justinien , fol. ^.
Autres accords sont qui ont nom transactions.
cat. Transacciô. esp. Transacio. port. Trans-
acçâo. it. Transazione.
17. Actor, auctor,.?. m., lat. actor, qui
actionne, demandeur en justice.
L'actors deu jurar premieramen en aital
guisa.... A I'actor, so es al demander.
Trad. du Code de Justinien , fol. 3 et l\.
Le demandeur doit jurer premièrement en telle
manière.... A celui qui actionne, c'est-à-dire au
demandeur.
— Agent.
Per sindicx 0 per proenrators 0 auctors de
tota la comunaleza.
Cartulaire de Montpellier, fol. ^3.
Par syndics ou par procureurs ou agents de toute
la communauté'.
18. Autorier,*. /;/., agent, ayant-cause.
Aquel crezeire ni sieî actorier al senhor ni
a la cort no sia tengutz.
Statuts de Montpellier de I20/j.
Ce cre'ancier ni ses ayants-cause ne soient tenus
au seigneur ni à la cour.
19. Actoria, s.f, agence.
En aquel offici de syndicat o d' actor 1 a.
Cartulaire de Montpellier, fol. /j.V
En tel office de syndical 1 U A' agence.
ACT
20. AlJCTOR, ACTOR, S. IH., Lit. AUCTOR,
auteur, écrivain.
Los livres dels auctors.
Giraud de Salignac : Esparviers.
Les livres des auteurs.
Faulas (I'actor sai eu a milliers et a C.
P. DE Corbiac : El nom de.
Je sais à milliers et à cents contes d'auteur.
anc. fr. Qui de tous le monde est acteur.
G. Machaut, Cl. de Sainte-Palaye, p. i6'3.
cat. esp. Autor. tort. Author. it. Autore.
— Garant, témoin.
Bos drutz no deu creire auctors ,
Ni so que veirau sey huelh.
P. Rogiers : Al pareissen.
Bon amoureux ne doit croire, témoins, ni ce que
ses yeux verront.
Quar Adams fo lo nostre premier paire , e
avem Dami-Dieu ad auctor.
R. Jordan , vie. de S. Antonin : No puesc.
Car Adam fut notre premier père , et nous avons
le Seigneur Dieu à garant.
Baros , so dis l'avesque , Dieu vos trac ad
auctor.
Guillaume de Tudela.
Barons, ce dit l'éveque, je vous prends Dieu à
témoin.
21. Auctorici , s. m., témoin, garant.
D'aquest sacrament.... so auctorici et fer-
mador.
Tit. de 1062, Ilist. de Lang., t. II, pr., col. 2M.
De ce serment — sont témoins et assureurs.
22. Auctoros , autoros , ctdj. , assuré,
puissant.
Si de poder estes tan auctoros
Com de dever, fazen son benestar,
Fera de li per tôt lo mon parlar.
G. RiquieR : Pies de tristor.
S'il eût été aussi assuré de puissance comme de
devoir, faisant son Lien-être , il ferait parler de lui
par tout le monde.
Que per digz autoros
Farai creire als bos
Qu'ieu die ver per ma fe.
GlRAUD DK BoRNEiL : Solatz , joys.
Que, par dits assurés , je ferai croire aux hons
que je dis vrai par ma foi.
— Oppresseur.
Ieu fui primierament maldizeire e perse-
guieyre et autoros.
Trad. de la première ép. de S. Paul à Timolhée.
ACT
23
Je fus premièrement médisant et persécuteur et
oppresseur.
23. Autorosamen, adv.s avec confiance,
avec autorité.
Yenran mot autorosamen,
Mays ells auran fag fol aten.
Trad. de l'Evang. de. Nicodème.
Ils viendront avec grande confiance, mais ils
auront fait une folle attente.
24. Auctorier, adj., consentant, par-
ticipant.
E mot liais e drechuriers,
Que anc no y fo auctoriers
Al fag que fero li Jozien.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Et très loyal et plein de droiture , qui ne fut ja-
mais participant au fait que firent les Juifs.
25. ACTORITAT, ATJCTORITAT, AUTORITAT,
s. /., Iat. auctoritat^ot , autorité,
permission.
Per I'actoritat del Sanct Paire.
Cat. dels apost. de Roma , fol. Iq8.
Par la permission du Saint Père.
Traire atjctoritatz del velh Testament e
del noel.
Trad. de la règ. de S. Benoît , fol. 33.
Tirer autorités du vieux Testament et du nou-
veau.
E per totas las terras de nostre lengage son
de maior autoritat.
Grarnm. provenç.
Et sont de plus grande autorité par toutes les
terres de notre langage.
Qui sap cansos far
E vers d'AUCTORiTAT.
G. RiQUiER : Sitôt s'es.
Qui sut faire chansons et vers d'autorité.
Cel pert I'actoritat d'essegniar del cal sa
paraula es mesprezada per obra.
Trad. de Bède, fol. 55.
Celui duquel la parole est méprisée à cause de son
oeuvre , perd le droit d'enseigner.
— Puissance, vertu.
E 'n fan gan re de medecinas, car lo solpres
a gran autoritat en se.
Lii>. de Sjdrac , fol. q7-
Et en font beaucoup de médecines , car le soufre
a grande •vertu en soi.
cat. Autoritat. esp. Autoridad. fort. Authori-
dade, it. Autorità.
24 ACU
26. ArTiror»isvR,î>., autoriser, approuver.
De far adthoris ar las causas dessus dichas.
T,t. de \\-?.. Doat, t. OWIII , fol. 123.
De faire autoriser les choses susdites.
Part. prés. Aqui presens et auctorisans.
Vu. de i3ig . Doat, t. CXXXII , fol. 334-
Là présents et autorisants.
cat. Autorisai-. esf. tort. Autorizar. it Au-
torizzare.
27. Al THENTIC, (idj., lat. AUTHENTICH.Ï,
authentique', véritable.
Anastasius . ûv$t/]i)c£s, atictorabilitcr,
vertit. Yoy- Glossar. Clialcondvlœ.
En forma authentica.
TU. de 142^. jffwfc. de Lang.j t. IV, pr., col. 426.
En forme authentique:
Segon que dizo antors autentix.
Elue, de las propr., fol. i~'-\-
Selon que disent auteurs authentiques.
Que apresesso lo cant autentic de Roma.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 107.
Qu'ils apprissent le chant 'véritable de Rome.
1 \t. Autentic. esp. Autentico. tort. Authcn-
tico. it. Autentico.
28. Anticab., v., authentiquer.
Paire verai , senher del firmamen,
Qu'en la Verge vengues per nos salvar
E baptisme preses per I'anticar.
Olivieb le Templier : Estât aurai.
Père vrai , seigneur du firmament , qui vins en la
Vierge pour nous sauver et pris baptême pour V au-
thentiquer.
29. Aute>"ticar , v., authentiquer.
La qnal copia e lo original sian senhatz,
tabellionalz et autenticatz de ma del notari.
Tit. de 1460 , Doat, t. LXXX, p. 3o,5.
Laquelle copie et l'original soient signe's , re'dige's
et authentiques de main du notaire.
ci. esp. Autenticar. tort. Authenticar. it.
Autcnûcare.
ACUPAR, v., achopper.
Ven lo diables qui guarda '1 baratro ,
AVn acorren; si '1 pren per lo talo,
Faî 1' accpar.
Poème sur Boece.
Vient le diable qui garde l'enfer , il vient accou-
rant ; si le prend par le talon , le fait achopper.
ANC. fr. Comme icellui suppliant se fut as-
soupe ou aheurtié à un joene homme.
I 1 II. de rem., l363, CarteNTIER, t. I , col. 3!\$.
ADD
11 se assopa à aucune chose en la rue et chut
en un fangar.
Lett. de rem., l383, Carpentier , t. I, col. 348.
ADAIT, s. m., péril , malheur.
Tôt aissi m guardatz, si us platz,
D'adais de mort snbitana.
Lanfranc CigALA : Oi ! maire.
Tout ainsi pre'scrvez-moi , s'il vous plaît, de pé-
rils de mort subite.
ADAMAS, s. m. , lat. ad amas, diamant.
Adamas es peyra que vol dire no doma-
hla.... La peyra adamas, la quai foc ni fer no
pot rumpie.
Elue, de las prop., fol. 184 et a5i.
Diamant est une pierre qui veut dire non domp-
table.... La pierre diamant, laquelle feu ni fer ne
peut rompre.
anc. fr. Comme aussi le riche adamant.
Lovs DE Caron, Gloss. de Sainle-Palaye.
anc. cat. Ademant. anc esp. it. Adamante.
2. Diajian, s. /11., diamant.
Dornna, celh que premiers trohet
C'om raescles fin' aur ah assier
Per qtamas que on requier.
Decdes de Prades : Anc mais hom.
Dame , ctlui qui le premier trouva qu'on mêlât
fin or avec acier pour diamant qu'on recherche.
Fig. Humilitat es lo verays dyamans , peyra
preciosa.
V. et Vert., M. 54.
Humilité' est le vrai diamant, pierre pre'cieuse.
cat. Diamant, esp. port. it. Diamante.
ADAPTIR, v., assaillir, frapper.
Cavalers e borzes e sirvent, ah désir,
F.ntr'els brans e las massas los van si adaptir.
En quantas de maneiras los poirian adaptir.
Guillaume de Tldela.
Chevaliers et bourgeois et sergents , avec désir, les
vont assaillir ainsi entre les glaives et les masses.
En combien de manières ils pourraient les as-
saillir.
ADDITIO, s./., lat. additio, addition.
La quarta per additio.
Liys d'amors, fol. !\ \.
La quatrième par addition.
c \t. Addiciô. esp. Adicion. port. Addicâo.
it. Addizione.
ADE
2. Additament, .v. m., lat. .\dimtame\-
Titm, ajutage, ajutoir.
La largitut de aquel additament es quays
un palm.... Entre aquels dos additamentz.
Trad. d'Albucasis, fol. 38.
La largeur de cet ajutage est presque un palme. . . .
Eu ces deux ajutoir s.
port. it. Additamento .
ADEPS, .y. m., lat. adeps, saindoux,
graisse.
Nomnat adeps comunanient o graysba.
Elue, de lus propr.j fol. 6J.
Kommé saindoux communément ou graisse.
it. Adipe.
ADES,«r/f. , du lat. ad ipsum tempus,
maintenant, incontinent.
Yuelh que ns anem A des disnar.
P. Vidal : Abri] issic.
Je veux que nous allions maintenant dîner.
anc. fr. Adès avant , adès arrière.
Vigiles de Charles VII , t. I ,p. 166.
— Sans cesse, toujours.
A lei de mal deutor
Qu'ades promet, mas re non pagarla.
Folquet de Marseille : Si tôt me.
A la manière d'un mauvais débiteur qui toujours
promet , mais qui ne payerait rien.
"Vei vos ades, en pessan, jorn e ser.
BÉeenger DE PalASOL : Tant m'abelis.
En pensant , je vous vois sans cesse jour et nuit.
akc. fr. Deu fa dèvan et er adès.
Image du monde , not. des MSS., t. V, p. 246.
asc, cat. Ades. asc. esp. Adiesso. it. Adesso.
2. Ades ades, adv. comp., sans relâche.
Los encliausseu ades ades.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 83.
Les chassent sans relâche.
anc. cat. Ades ades. it. adesso adesso.
3. Per ades, adv. comp., quelquefois,
parfois.
Que ges ergueil per ades non es bos.
G. LE Roux : Ara sabrai.
Que parfois l'orgueil n'est pas bon.
ADESAR, v., atteindre, adhérer.
Et de son bec clese adhesa
Sas en la carn , pues que l'a preza.
Deudes de Prades , Auz. cass.
I.
ADE a 5
Et de son bec toujours il s'attache sur la chair,
depuis qu'il l'a prise.
C'aissi fos presa
Del mal que iu'adesa
M'amia, cil a cui pane pesa
Car mi fai languir.
P. Raimond de Toulouse : Sens alegrage.
Qu'ainsi mon amie, celle à qui peu soucie de ce
qu'elle me fait languir, fût prise du mal qui s'at-
tiufie à moi.
anc. fr. N'i out baronz ki Vadesast,
Ne ki sa main mètre i osast.
Roman de R.011, v. l432u".
S'onques d'orne fui adesée
Carneument aine se de vous non.
Roman du comte de Poitiers, v. 422.
Que si bideuse beste osas onc adeser.
Roman de Bette, p. 6.
2. AdERDRE , AERDKE , V., lat. ADBttERtfRE ,
attacher, lier.
Part. pas. Si es nios cors en vos joinhz et aders
De lin' arnor e de désir coral ,
Qu'en autra part non es ferms mon voler.
Arnaud de Marueil : L'cusenliamenz.
Mon cœur est en vous tellement joint et attaché
par amour et par désir d'affection, que ma volonté
n'est ferme en autre part.
anc. fr. Mes à autre se vuet aerdre.
Roman de la Rose, v. 9806'.
Et meurt tout vif s'a aimer ne s'ahert.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 58g.
3. ADHERIR, AHER1R, V. , lat. ADHERERA,
attacher, adhérer, se joindre.
E fay ADHERIR aqno que es snperflueys.
Trad. d'Albucasis, fol. 16.
Et fais joindre ce qui est superflu.
Part. prés. Els antres ero adherens a lor apel-
latio.
Tit. de i3go, Doat, t. CXLYII , fol. 174.
Les autres étaient adhérents à leur appel.
Substantif. Et juraran los diebs aherens.
Tit. du xive siècle, Doat, t. YI1I , fol. 229.
Et lesdits adhérents jureront.
cat. esp. port. Adherir. it. Aderire.
4. Adherencia, s. f., lat. adh.erentia,
adhérence.
De la aeherencia de la palpebra... Tu in-
scindeys la adherencia.
Trad. d'Albucasis, fol. 17.
De V adhérence de la paupière... Tu coupes \' ad-
hérence.
A DE
i sp. port. Adkerencia. i r. Aderenza.
5. Aorseb, v. , attacher, unir.
Verras no si pot jonger ni aorser ab mes-
sonja .
l'nul. i!c Bide, fol. l\\.
I ,\ vérité ne se peut joindre ni attacher avec le
mensonge.
■\xc . fr. Se elle ne se feust aorgê à nu estai.
/.ai. dérem. , < "'jb', Carpentier, 1. 1, col. 3io.
La gont qui à guerre s'aonrse.
(',. (Il I MÎT, t 1 , p. 60.
ADHIBIR, v., lat. .umiBCRc, employer,
appliquer.
Part. pas. Ad aqnestas causas reinedi esser
AD1UBIT.
Prie conc. par les R. d'Angleterre, p. 1 1
Remède être appliqué h ces choses.
2. Exhibition, s.f., lat. hxhibition^w,
exhibition.
Sia fâcha exhibition de l'instrument.
Statuts de Provence , BoMY, p. 229.
Soit faite exhibition de 1 instrument.
cat. Exhibici à. esp. Exhibition, tort. Exhibi-
câo. it. Esibizionc.
3. Inhibir, v: ', lat. iMtii-.ciu', inhiber,
prohiber.
Far inhibir al dict président.
Statuts de Provence, Julien , t. II , p. 43i.
Faire inhiber audit président.
Plassa que inhibisca a totas sas gents.
TU. du Mve siée.-, Doat, t. CXLVI , fol. 234.
Plaise qu'il prohibe à toutes ses gens.
cat. esp. tort. Inhibir. it. Inibire.
If. Inhibition, s.f , lat. inhibition^?*,
inhibition.
Inhibition et ilefensa.
Fors de Bearn, p. 1078.
Inhibition et de'fense.
Inhibitios de portai' armas.
Tit. de 1394, Doat, t. CXLII , fol. 54.
Inhibitions de porter armes.
cat. Inhibiciù. Esr. Inhibition. por.t. Inhibicâo.
it. Inibizionc.
">. P 10HIBIK, v., lat. PROHiBeiwj, prohi-
ber, empêcher.
Aquo prohibir.... Sia PRoniBinA de la faci-
litât del movement.
Trad. d'Albucasis, loi. m et 17.
Empêcher cela.... Soit empêchée de la facilité
du mouvement.
ADO
Part pas. Que sia ntoiiiBiT.
Statuts de Provence, J JULIEN , I. I , p. 600.
Qui soit prohibé.
cat. esp. port. Prohibir. it. Proibire.
G. Prohibition, s. f, lat. prohibitions/^,
prohibition.
Far.... prohibitios sus los draps del dit
pays de Catalogua A l'eucontra de las pro-
hibitios.
Tit. de\!\z!\, Ilist. deLang-.,t.ï\r, pr., col. l\ 24 et 425.
Faire — prohibitions sur les draps dudit pays de
Catalogne A l'encontrc de ces prohibitions.
cat. Prohibiciô. esp. Prohibition, tort. Prohi-
bicao. it. Proibizione.
7. Prohibitiu, odj. , lat. frohibito/ju.ï,
prohibitif.
Las autras PRontBiTiVAS coma : no fassas aquo.
Leys d'amors, fol. 99.
Les autres prohibitives comme : ne fasses pas cela.
cat. Prohibitiu. esp. port. Prohibitivo. it.
Protbitivo.
ADÏTJS, odj., prompt, empressé, exact.
Ad ira sias fort tardius,
E a merce adius e pius.
Deudes de Prades , Poème sur les vertus.
Sois fort lent à la colère, et empressé et facile
pour la merci.
ADQBAR, v., armer, adouber, garnir.
At dubba, duban, equitem creare, vel ad bo-
norem equitis aliquem solemniter provehere.
Inde quod equitem creatum vestimentis et
armis splendidis ornare solebant, addobare
in spécial! sensu adornare dixerunt.
G. HicKEsn s , Gramm. fnanco-lheot.j p. 91.
Voyez Du Cance, 1. 1, col. i5o et i5t.
Que gen m'avetz noiril et adobat,
E de nieu fag cavayer prezat.
Rambaud de VAQUEIRAS : Valen marques.
Que vous m'avez agréablement nourri et adoubé,
et de rien fait chevalier distingue'.
Fig. Coin d'aqael que lo Sans Esperit adoita et
arma de virtutz.
V. et Vert., fol. 3a.
Comme de celui que le Saint-Esprit garnit et
arme de vertus.
I.oc. Ren mi l'escut, Pausberc e '1 bran,
E'1 caval que sai t'aportet.
— No farai , qu'el bon rei m'o det
Cant m'AnoBET a cavallier.
PiO?nan de Jaufrr, fol. 2.
ADO
Bends-moi l'écu , le haubert cl le glaive , et le
i Leya] qui t'apporta ici. — Ne ferai , \ u que le bon
roi m'en fit présent quand il m'arma chevalier.
— Arranger, disposer.
Cnriosamens adobar lur cap.
V. et l'ert., fol. 70.
Soigneusement arranger leur tête.
Bec et onglas I'jÀjjo'baretz.
Deudes de Prades , Anz. casa.
Vous lui arrangerez le bec et les onul
— Raccommoder , pacifier, préparer,
arranger.
Pueis adoba us sers
La coreilla d'un an.
GlRAUD de Borneil : Si solils.
Puis un soir pacifie la querelle d'un an.
£ manda levar sa masnada
Qu'adobon de nianjar correu.
Roman de Jaufre , fol. 87.
El ordonne de faire lever ses gens pour qu'ils
préparent à la hâte de quoi manger.
Cal es aquel che vos a nafrat
Ni chi tant mal vos a adobat?
lioman de Blandin de Cornouailles , etc.
Quel est celui qui vous a blessé et qui vous a si
mal arrangé?
Part pas. D'aital liuen aissi adobat
Dirnaretz très vetz, per mon grat,
En la semmana vostre auzel.
Deudes de Prades, Auz. cass.
A mon avis, vous renaîtrez trois fois la semaine
voire oiseau d'un tel œuf ainsi préparé.
Non qnier preciosas viandas ni curio-
saraens adobadas.
V. et Vert., fol. 53.
11 ne cberche les mets précieux et soigneusement
préparés.
Susbtanriv. N'y a agut de mal adobat.
Chronique des Albigeois, col. 44-
Il y en a eu de mal arrangés.
anc. fr. A chevalier l'ad adubè.
Marie de France , t. I , p. 34^.
Se onques fûtes chevalier adobe.
limn.de GerarddeVienne ,Du Gange, 1. 1, col. l5r.
\1 adoube à loi de chevalier.
/« . itePartonopex deBlois , not. des MSS. , t. IX, p. 83.
Me donna armes, après que je (us adoubé, etc.
Roman français de Fierabras-
El lny fust adoubée sa playe qu'il avoit an col.
(Domines, liv. I, p. 3i.
m-, esp. Adobar. tt. Addobare.
ADO
on
•2. \dob, \nop , s. m., arrangement,
harnois, équipage.
De bon adop en totas res.
Du DES DE PllADES, AlIZ. CÙSS.
De bon arrangement en toutes eboses.
No trobon adop que lur sia onratz.
IzAr.N : Dignas me tu.
Ils ne trouvent équipage qui leur soit honorable
Un adob portava tant acermat.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 3cS.
11 portait un liarnois si bien disposé.
anc. fr . L'em pereres de France descendi à ses très;
llluec se désarma des aduus qa'ot porté
Not. du Rom. de Garin le Loherain , p. 66.
cat. Adob. Esr. Adobo. it. Addobbo.
3. Adobaiient, s. m., ajustement, ré-
paration , ornement.
En adobamens de carrïeras.
Cartulaire de Montpellier, loi. l\\.
En réparations de rues.
Adobamentz de plagas.
Ord. des R.. de Fr., i^oo, t. VIII , p. qo2-
Ajustement (pansement) de blessures.
— Accommodement, traité.
Et non plus qu'en daia per sentencia o per
auobamen ad aqael a que avia fâcha l'ancla.
Coût. d'Alais, arch. du Roy., K, 704.
Et non plus qu'il en donnera par jugement ou
accommodement à celui à qui il avait fait l'injure.
Lo tort que eu ai.... vengut a adobamen.
Tit. de 1243, Doat, t. CXL, fol. i4'j.
Le tort que j'ai venu à accommodement.
anc. fr. Molt fa ses adoubemens beax.
Fabl. et conl. anc, t. IV, p. 91.
it. Addobamcnto.
4. Adobiek , s. m. , traité, arrangement.
En lor adobier et en lor acordier.... Per
acordier et per adobier.
Tit. de 1279, Doa.t, t. CXLVII, fol. 12.
En leur arrangement et en leur accord — Par
accord et par traité.
5. Adob.ydor, s. m. , arbitre, entremet-
teur, réparateur.
Adonc son tng très adobador.
Deudes de Prades , Poème sur les -vertus.
Alors ils sont tous trois réparateurs.
Dans Nicot et dans Cotgrave on
trouve addoubeur.
28 ADO
esp. Adobador.
ADOLESCENTIA, s. f. , lai. adoles-
centi v. , adolescence.
Puericia, adolescentia.
Cartulaire de Montpellier, fol. \~'\-
Enfance , adolescence.
esp. port. Adolesceiitia. it. Àdolescenza.
ADOPTIO, s./., lat. adoptio, adoption.
Cant ans ricx honis non ha effans, el pot
alîlhar un filh d'un paure home, si far o vol,
e sera sos filhs per adoptio, e non es lilhs
naturals.
V. et Vert. , fol. 3g.
Quand un homme riclie n'a pas d'enfants , il peut
adopter un fils d'un homme pauvre , s'il le veut
faire, et il sera son fils par adoption j et il n'est pas
fils naturel.
Fig. Em nos totz filhs de Dieu per adoptio.
V. et Vert., fol. 67.
ÎSous sommes tous fils de Dieu par adoption.
cat. Adopciô. esp. Adopcion. tort. Adopcào.
it. Adozione.
2. Adoptiu, adj. , lat. adoptiv/w, adop-
tif.
Es coma filhs adoptius.
Lejrs d'aniors , fol. l\\.
Est comme fils adoplif.
cat. Adoptiu. esp. port. Adoptivo. it. Adot-
tivo.
ADORAR, azorar, -v. , lat. adoraré?,
adorer, prier.
Un sol Dieu adoraras.
V. et Vert. , fol. 2.
Tu adoreras un seul Dieu.
Poderos D-eus , verays e mereeyans,
Mercem'aiatz, qu'ieu vos azor.
G. d'Autpoul : Espcransa de totz.
Dieu puissant , vrai et miséricordieux , ayez pitié
de moi , vu que je vous adore.
Car lieis am e lieis ador.
G. Faidit: D'undolzhe).
Car je l'aime et je X adore.
Loc. Adorar en esperit et en veritat.
V. et Vert. , fol. 88.
Adorer en esprit et en vérité.
— Appliquer sa bouche, baiser.
Presero Ànnas et Cayfas lo libre de la ley
e pauzero lo devant Joseph, et el adoret lo
devotament ayci coin far devia.
liai, abr. de la Bible, fol. 7t.
ADU
Anne et Caïplie prirent le livre de la loi el le po-
sèrent devant Joseph , et il le baisa dc'votement ainsi
comme il devait faire.
cat. esp. tort. Adorar. it. Adorare.
2. Adorador, s. m., lat. adorator ,
adorateur.
Ayci com servidor et adorador de Dieu.
Hist. abr. de la Bible, fol. ^O.
Ainsi comme serviteur el adorateur de Dieu.
cat. esp. port. Adorador. it. Adoratore.
ADTJLATIO, azuxatio, s. m., lat. adu-
latio, adulation, flatterie.
Peccat de adcxatio es portar lauzengas.
V. et Vert. , fol. 3.
Oflrir des flatteries est péché à' adulation.
Ab enguan et ab malvestat,
Ab feuchas azulatios.
Brev. d'amor , fol. 172.
Avec tromperie et méchanceté , avec feintes adu-
lations.
cat. Adulaciô. esp. Adnlacion. port. Adula-
cao. it. Adulazione.
ADULTERI , .s-, m., lat. adulteri«/h ,
adultère.
adui.teris es cant hom es molheratz o
femna maridada , o ambidoy o so , e falso lor
niariatge.
Liv. de Sjdrac , fol. i3o.
Adultère est quand l'homme est épousé ou la
femme est mariée , ou tous les deux le sont , et
qu'ils faussent leur mariage.
La femna que era preza en adulteri e devia
esser lapidada.
V. et Vert. , fol. 79.
La femme qui était surprise en adultère el devait
être lapidée.
ANC. fr. Jà n'oïstes vous onques dire
Que j'aie fait nul avoutire.
Roman de la Rose , v. 16708.
cat. Adulteri. esp. port. it. Adulterio.
1. Adultre, s. m., lat. adulter , adul-
tère.
3. Adultra, s.f. , lat. adultéra, adul-
tère.
Si aduetres o adcltra so près en adulteri.
Coût, de Fnmel , I ?.<>'> , DoAT, t. VIII, fol. ifâ.
Si un adultère ou une adultère sont surpris en
adultère.
ADU
4. Adulterador , s. m. , lat. adulte-
rator, adultère.
Dieus daninara los fornicadors e 'ls adul-
TERADORS.
Trad. de Bide , fol. 40.
Dieu damnera les fornicateurs et les adultères.
anc. fr. Billonneurs, adultèrateurs de mar-
chandises.
Rabelais , liv. IV, cli. 46.
cat. esp. Adulterador. it. Adulteraiore.
5. AVOUTRE, AVOUTRO, S. 111., adultère,
fils adultérin.
S'ieu t'apel ser o lairon o avodtre.
Trad. du Code de Justinien , p. 102.
Si je t'appelle serf ou voleur ou adultérin.
Fas ben trassio,
Qa'el home fais de Dieu apelas avoutro.
IzARN : Dignas me tu.
Tu fais bien trabison , puisque tu appelles adul-
térin l'homme fils de Dieu.
anc. fr. Et hérite à gran tort maint bastard ,
maint avoutre.
J. de Meung, Testament, v. 181 1.
Fil à putain, bastart , avoutre....
Si les bâti et chevela,
Et avoltres les apela.
Roman du Renart , t. I , p. 19 et 319.
anc. it. Intendo avaro dilettare inavarizia,
in avolterio avoltro.... Tntti adoltri
non figliuoli siete.
Guittone d'Arezzo , Lett. 3.
anc. cat. Adulter. esp. port. it. Adultero.
6. Avoutra, s. f. , adultère.
Donca , vivent lo marit, sera appellada
avoutra.
Tr. de l'Ep. de S. Paul aux Romains.
Donc , le mari vivant , elle sera appelée adultère.
7. Adulterar, avoutrar, v., adulté-
rer, commettre un adultère.
Qne la femna pnblicamen s'espauses venais
a adulterar sou propri cors.
Tit. du xnie sièc, Doat, t. CXYIII , fol. 42.
Que la femme s'exposât publiquement ve'nale à
adultérer son propre corps.
Ben deffent la îey velha fornigar e avoutrar...
Ni avoutrar ni ancir....
La nobla Lejczon.
La loi ancienne de'fend bien de forniquer et de
commettre adultère.... ni adultérer ni occire.
AER
29
anc. fr. Il desbaucha et adultéra la femme de
l'antre.
Amvot, Trad. dePlatarque, morales, t. III, p. 3o4-
Et ne peut adultérer l'espouse incorioinjme
de Jésus-Christ.
Monstrelet , t. II , fol. 160.
cat. esp. port. Adulterar. it. Adulterare.
ADULTO , s. m., lat. adultm.?, adulte,
pupille.
El curaire pot possedir a nom de son adulto.
Trad. du Code de Justinien , fol. 78.
Le curateur peut posse'der an riom de son pupille.
cat. Adult. esp. tort. it. Adulto.
AER, s. m., lat. aer, air.
Creet Dieus, quauli plac, los qnatreselemens:
Lo cel, I'aer, la terra e l'aiga eissamens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
Dieu créa , quand il lui plut , les quatre éléments :
le ciel , V'aÎTj la terre et l'eau aussi.
anc. fr. Parquoi en Vaer ses aesles esbranla.
J. Marot , t. III , p. 60.
Prendre vol en Vaer.
Rabelais, liv. V, c. I.
anc. esp. Cecilia sobre totas avie aer caliente.
Poema de Alexandro , cop. 836.
anc cat. Aer. it. Aer, aère.
1. Air, s. m., air.
L'airs clars e '1 chans dels anzelhs.
Pierre d'Auvergne : L'airs clars.
Uair clair et le ebant des oiseaux.
3. Aire, s. m., air.
La terra retentis e I'ayres de cridor.
V. de S. Honorai.
La terre et l'air retentissent de clameur.
Ab l'alen, tir vas me Taire
Qu'ieu sen venir de Proensa.
P. Vidal : Ab l'alen.
Avec l'haleine , je lire vers moi l'air que je sens
venir de Provence.
— Demeure, pays, famille.
L'amors, don ieu sui mostraire,
Nasquet en un gentil aire.
Marcabrus : Al son desviat.
L'Amour, dont je suis indicateur , naquit en une
gentille demeure.
Tôt mon linh e mon aire
Vei revenir e retraire
Al vesoig et a l'araire.
Marcabris : L'autr'ier.
MTv
Je rois tontp m» lignée jet ia*.famille revenu- et
letnurner à la bêche cl à la charrue.
Qu'el mon non es crestias de uni aire
Que siens lipes o ciels jiarens no fos.
Giravd de Cai.anson : Belb senber Dieus.
Qu'il n'y 8 •>" monde chrétien d'aucune./;.»"^'
qni ne tut son homme-lige ou de ses paredts;
— Ma relie , erre.
A Rossilbo torna son aire.
"Roman de Gérard de liossillon , loi. 43.
Tourne son erre à Rossillon.
U&c. fr. Jons e flors espandre par Yaire.
Natif, me. defàbl. et cont. anc. t. I, p. 76.
Parmi la forest chemina
Moult bon aire sans arester.
Roman du Renart , t. III , p. \lfi-
esp. Aire. port. Aria. anc. it. Aire. it. mod,
Aria.
— Air de la personne, manière, qua-
lité , convenance.
Tan es de gentil aire
Qu'en lieys renba beutatz e sens.
BaimoND de Castei \Ai : Aras pus ai.
Elle est de si gentille qualité qu'en elle règne
beauté et raison.
Li baron de mal aire
Que tôt jorn fan
Lo mal , e '1 be non gaire.
P. Cardinal : Tais cuia.
Les barons de mauvaise manière, qui toujours
font le nul , et non beaucoup le bien.
Li sant viron lo luoc,
Que es asaz de bon ayre
A servir Jbesu-Crist.
V. de S. Honora!.
Les saints virent le lieu, qui est assez de bonne
convenance pour servir Jésus-Christ.
Et ja nuls bom que sia de bon aire
No sufrira qu'om en digna folhor.
IL Jordan : jNo puesc mudar.
l.i jamais nul homme qui soit de bonne manière
ne souffrira qu'on en dise folie.
\NC. FR.
Qoi tant son cler ne mi sont de mal atVe.
Le châtelain DE Coccy : Nouvele amor.
Kar estes fel e de put aire.
Marie de France, 1 - II- p. M77.
La Locution de boh mue devint un
adjectif composé.
AER
Qn'ieu am la plus de ron \1r.1
Del mon mais que nulla re.
B. de Vf.ntadovr : Amors que.
Oue j'aime la plus débonnaire du monde plus
qu'aucune chose.
Los bénignes et aquells de bon ayrb here-
taran la terra.
V. et Vert. , fol. f>8.
Les bénignes et ceux débonnaires hériteront de la
terre.
anc. fr. Et cependant ta plume de bonne aire
Nous veuille escripre ung petit mot ou deux.
Crétin, p. 17O-
L'adièCtif composé débonnaire est
resté dans la langue française.
anc. it. Il di bon aire buon signore nosiro.
E solo qnello è di bon aire e saggio cbe serve
a lni.... Cuore di bon aire.
Gcittone d'Arezzo, Lett. i3 et 20.
La dona ridendo e di buona aria.
BoccAccio , Decam.j III , q-
cat. Ayre. esp. anc. it. Aire.
/,. Aère, adj. , lat. xv.wias, aérien.
Per sa aerea levitat.
En natura aerea si transmuda.
Elue, de las propr., fol. 64 et 20.
Par sa légèreté aérienne.
Se change en nature aérienne.
cat. esp. tort. it. Aereo.
5. Aerekc, adj. , aérien.
Partidas avgozas et aerencas....
Transmudat en materia aerenca.
Elue, de las propr., fol. 270 et 263
Parties aqueuses et aériennes.
Changé en matière aérienne.
anc. fr. Parmi la région aèrine.
Le Maire , Illuslr. des Gaules, p. 87.
6. Ayreiar., v. , aérer.
Tinea.... engendra si, quan la rauba esta
trop plegada ses ayreiar.
Elue, de las propr., fol. 260.
La teigne.... s'engendre, quand la robe reste trop
jiliée sans aérer.
cat. Ayreiar. esp. Arear. tort. Areiar.
7. Dezaiee, s. m., disgrâce, infortune.
Filhs, paires, Dicns, boin , per traire
AFA
Nos de perilbos dezaire.
G. Riquiep. : Santta verges.
Fils , père , Dieu , homme , pour nous tirer d'une
dangereuse infortune.
cat. Desayre. esp. port. Desaire.
8. Dezairar, v. , mépriser, disgracier.
Pare. pas. substantiv.
E fasson ben a!s paupres deza-iratz.
P. Cardinal : Lo sab'er.
Et fassent bien aux pauvres disgraciés.
cat. Desajrar. esp. Desairar.
AFAN, s. m., travail, peine, chagrin.
Si j'avais à indiquer l'étymologie du
mot ajfanj que la langue des trouba-
dours a employé avant l'an iooo, je
croirais pouvoir le dériver de l'arabe
ana, labor, molestla, dont le premier a,
fortement aspiré, a pu être reproduit
par \f.
Voyez Ferrari, v°. affano; Ménage,
v°. ahan ; Muratori , Diss. 33 ; Denina,
t. III, p. 3.
O es eferms o a afan agut.
Poème sur Boece.
Ou il est infirme ou il a eu chagrin.
Loc. Que son afan i perdria ,
Si m'entendia cobrar.
B. Zorgi : Entre totz mos.
Qu'elle y perdrait sa peine, si elle entendait me
recouvrer.
ANC fr. Le vilain qne je port m'a mis
En grant travail, en grant ahan.
Pioman du Renart , t. III , p. 328.
anc. port. Por quant affan per vos soffri.
Cancion. do coll. dos nohres, fol. ji.
cat. Afany. anc. esp. Afan. port. mod. Af-
fano. it. Afa, affanno.
i. AfanaUïen , s. m., fatigue, peine.
D'ornes vey c'an a totz jorns mens,
On pns s'efforsan d'afanar,
E vey n'alegratz estar
D'autres, ses tolz afanamens.
G. Olivier d'Arles , Coblas iriadas.
Je vois des hommes qui ont toujours moins, plus
ils s'efforcent de prendre peine , et j'en vois d'autres
être satisfaits , sans 3iicimes fatigues .
AFE 3i
3. Affanaire,*. m., basse lai. aff^wtoh,
ouvrier, manœuvre.
Que nul masso, peirier ni afanaire non
obre mas a la obra.
TU. du -km* site, Doat, t. CXLVII, fol. 285.
Que nul maçon , tailleur de pierre ni homme de
peine ne travaille qu'à l'œuvre.
Totz aquels del mestier d'AFFANADORs.
Tit. de 1267, Arch. du Roy., J. 3o3-
Tous ci-us. du métier à'ourriers.
anc. fr. Eust requis Lorens... affannur, qne il,
pour compétent salaire, voulsist mener, etc.
Lell. de rem., 1089, Cat.PENTIER , t- I, col. IOO.
l\. Afanar, v. , fatiguer, chagriner,
prendre peine.
Per mi dons, qu'aissi m'A fana.
B. de Yentadour : Ges mos.
Par ma dame, qui ainsi me chagrine.
Lo jorn per afanar , la nuegz per pauzamens,
P. de Corbiac : El nom de.
Le jour pour fatiguer, la nuit pour repos.
Qu'astrucs sojorn e jaî,
E malastrucs s'afana.
B. de Ventadour : Quan la doss'aura.
Que l'heureux se repose et se couche, et le mal-
heureux se fatigue.
anc. fr. Ge ne sui fox. ne tremelerres,
Ainz me sai molt bien ahaner
Et bien soier et bien vaner.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 237.
Et s'affanoit de forcer sa forteresse.
Brantôme , Dam. galan., t. Il , p. 42.
anc. cat. esp. Afanar. port. Affanar. it.
Affannare.
5. Sobrafan, s. m., grand chagrin.
Sols sai que sai lo sobrafan que m sortz.
A. Daniel : Sols sui que.
Je suis seul qui sais le grand chagrin qui me
surgit.
AFERIR, v., convenir.
En général, il s'employait imperson-
nellement.
Mas tant quant al poder s'afier.
B. de Ventadour ; En aquest
Mais autant qu'il confient au pouvoir.
(kc. fr. Car ce n'aferist mie à bomme
Que sens et proesce renomme.
Roman de la Rose, v. r»4?7
3a AFF
AFFECTIO, s./., lat. affectio, affec-
tion, volonté.
Es purgada de tota ainor terrenal e de tota
affectio carnal.
F. et Vert., fol. 102.
Esi purgée de tout amour terrestre et de toute
affection charnelle.
L'affection dels officiers.
Statuts de Provence, Julien , t. II , p. 5.
L' affection des officiers.
Agro bon desirier e grau affectio de troLar.
La Cnisca provenzale, p. 95.
Eurent grand désir et grande volonté de trouver.
anc. cat. Affecciô. Esr. Afeccion. port. AJfe-
ciào. it. Affczione.
2. Affectuos, ad]., affectueux.
Ni '1 red affectuos ni volontos ad auzir.
E son.... affectuosas.
Leys d'amors, fol. 120 et 26.
Et le rend affectueux et désireux d'ouïr.
Et sont... affectueuses.
cat. Afectuos. esp. Afectuoso. port. Affec-
tuoso. it. Affettuoso.
3. Affectuosamens , adv.3 affectueuse-
ment.
Plassa scriare affectcosamens al rey nostre
senhor.
Reg. des Etats de Provence de i/joi.
Plaise écrire affectueusement au roi notre sei-
gneur.
4 . Sobreaffectuos , cidj . , très affec-
tueux.
Sobreaffectuosa devocio.
V. de S. Flors, Doat, t. CXXIII , fol. 269.
Très affectueuse dévotion.
5. Aff.ctiu, adj. , affectif.
Per sa verta afectiva.
Elue, de las propr., fol. i3.
Par sa vertu affective.
esp. Afectivo. tort. Affectlvo. it. Afjetûvo.
AFFLICTION, s./., lat. afflictioncW;
affliction, pénitence.
Era ape'.at jorn d'AFiicrio.
Elue, de las propr., fol. 12g.
Etait appelé jour A' affliction.
De far afflictions e de martmiar
AFO
Sa carn ab abstinencias.
V. de S. Honorât.
De faire des pénitences et de martyriser sa chair
avec les abstinences.
cat. Affliccw. esp. AJJliccion. tort. Afflic-
çâo. it. Afflizioiie.
2. Aflechir, v., affliger, mortifier.
Qui aflechis son paire.... es malastrux.
Si afflechisem per dejnns e per vigilias
nostras carns.
Trad. de Be.de, fol. 70 et 54.
Qui afflige son père.... est malotru.
Si nous mortifiions nos cliairs par jeûnes et par
veilles.
cat. s.sv.Afligir. tort. Affligir. it. Affliggere.
AFITES, s. m., afites.
Afitf.s es peyra blanca qne ba algnna lutz
si uiovent cum estela.
Elue, de las propr., fol. i85.
Afites est une pierre blanche qui a aucune lu-
mière se mouvant comme étoile.
AFOLAR, v., endommager, altérer,
détériorer.
Si vostr'anzel arnas afolon.
Deudes de Prades , Auz. cass-
Si les teignes endommagent votre oiseau.
Belha, fi m' ieu, per trop plorar
Afolha cara e colors.
Marcabrus : A la fontana.
Une belle, dis-je, par trop pleurer altère figure
et couleurs.
Li trobador, entre ver e mentir,
Afolhon dratz e molbers et espos.
Cercamons : Pus nostre.
Les troubadours , entre le vrai et le mentir, en-
demmagent amants et femmes et époux.
Car tota res qne el mon ve
Pot afolar o melburar.
îS'at de Mons : Al noble rey.
Car toute chose qui vient au monde peut se dété-
riorer ou s'améliorer.
Gran son dan fai qui se meteis afola.
A. Daniel : Ans qu'els.
Qui s'endommage soi-même fait son dommage
grand.
Part. pas. Can vie totz soz draps Affolatz,
Peritz e delitz e crematz.
Trad. de l'Evang. de l'Enfance.
Quand vil tous ses draps endommagés, péris et
détruits et brûlés.
AFR
Que la causa no fos afolada.
Trad.du Code de Juslinien, fol. 17.
Que la chose ne fût pas détériorée.
Substanùv. Que foras de Caslel-Raynart
Fes mayson a I'affolada ,
Que non bautugues la maynada.
V. de S. Honorât.
Que dehors de Châtcau-Renart il fil une demeure
•' Raffolée, afia qu'elle n'infectât pas la famille.
anc. fr. Pour doute d'estre battuz ou inortz
ou affolez.
IVÏONSTRELET, t. III, fol. g!\.
lit que lors il chéust en quelque lieu, et
gaffolast.
Arrests d'amours, p. 622.
Le mot fouler, dans le sens A' en-
dommager, blesser, est resté dans la
langue française.
2. Afoliar, v. , blesser, endommager,
maltraiter.
L'un inaldi, l'autre menassa
E l'autre afolhia.
P. Cardinal : Qui ve.
Il maudit l'un , menace l'autre et blesse l'autre.
Mas qui '1s autres afolhia
E si meteis non castia ,
Non obra ges adreg gazanh.
Gui d'Uisel : Ades en pas.
Mais qui maltraite les autres et ne se châtie lui-
même , n'opère point un juste gain.
3. Afolamen, s. m., détérioration, dom-
mage, blessure.
Si I'afolamf.ns aven en la causa, ses engan
e ses colpa del vendedor.
Trad. du Code de Justinien , fol. 37.
Si la détérioration advient en la chose , sans trom-
perie et sans faute du vendeur.
Non a près en preisso afolamen.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 96'.
N'a pris dommage en prison.
Senes afolamen del cors e dels membres.
Tit. du xii* sièc., Doat, t. CXXVII, fol. l\.
Sans blessure du corps et des memhres.
anc. fr. Que il le gart iïafolement.
Roman du Renart , t. II , p. 197.
anc. cat. Affollament.
AFRETAR, v., équiper.
Part. pas. L naus ben garnidas et afretadas
Cat. dels apost. de Roma, fol. io;j.
Cinquante naviies Lien garnis et bien équipés.
I.
AGN 33
esi1. Ajretar. rr. Affrettare.
AFRICH, ad/., acharné, obstiné.
Reis que fo princeps nobles e cars,
Contra cui estai afiucha
Clergia plena d'engans.
R wmond de la Tour : Ar es Len drelz.
Roi qui fut prince noble et cher, contre qui est
acharné le clergé plein de fourberies.
Pus tan s'es ni'amor africha
Qu'autra non quier ni non deman.
Giraud de Borneil : Er ausiretz.
Puisque mon amour est tellement obstinée que je
ne cherche ni ne demande autre.
AGANDA, s.f., prise, saisie.
Coin Tantalus, que so que plus l'ageusa
Ve, e no'ua aganda ni valensa.
T. de Raimond et de Lantet.m : Ramond, una.
Comme Tantale , qui voit ce qui lui convient le
mieux , et n'en a prise ni pouvoir.
AGANOS , adj. , hydroptfjue.
Et a mal d'AGANos garir
Es bona flors de romani.
Bref, d'amor, fol. 5o.
La fleur de romarin est bonne pour «iiérir mal
i'frydropique.
esp. Aguanoso.
AGNEL, anhel, s. m., lat. agttel lus ,
agneau.
E '1 rei Felips agnel me par.
Bertrand de Born : Volontiers.
Et. le roi Philippe me paraît agneau.
Vi guaya bergiera ,
Bell1 e plazentiera ,
Sos akhels gardan.
G. Riquier : L'autre jorn.
Je vis une gaie bergère, belle et courtoise , gardant
ses agneaux.
Fig. Ilb m'es mala, eu li sui bos;
Anhels sui, ilh m'es leos.
H. de S.-Cyr : Nulha rcs.
Elle est méchante pour moi , je suis bon pour elle;
je suis agneau, elle est lion pour moi.
Myst. An elegit las nossas del anhel.
V. et Vert., fol. 96.
Ont choisi les noces de l'agneau.
— Pièce de monnaie.
Anhels que fes lo dit rey, e liegon : Agnus
Dei, etc.
Anc. Tarif des monn. en provençal.
Agneaux que fit faire ledit roi , et on lit : Agnus
Dei , etc.
5
I
\(\\\
anc. fr. Ol la grosse des agnels.
Ane. tr. dit psaut. de Corbie: Audile cceli.
Celle monnaie 'i Vaigncl.... li denier d'or à
ï aigtwl . ■ . . Les dealers à Vaignel.
Ord. des R. de Fr., i3c4 , t. I , p. 536 et 53;.
Ce dist don len e don aignel....
Si i-uin li lox. Il.st à Vaingniel.
Marie m Fran< e, t. II, p. 64 et 67.
ANC. FM'.
brassen sa pasena jmeblo de Israël,
Issadb io comiessen, non ooebo el anneh
El sacrificio de la misa , cop. 1 \>).
<- (at. Agnel. it. Agnello.
AGOST, aost, s. m., lat. augystus, août.
El seten kalendnr d'AGOST.
Mathieu de Querci : Tant sui.
Au septième des calendes A'aoïlt.
Per qne peaho li penhedor
Aost a lei de batedor.
Brev. d'amor, fol. t\~j.
C'est pourquoi les peintres représentent Août à la
manière d'un batteur de grains.
me. tr. N'avons pas blé jusqu'à aost-
Deuxième traduct. du Chasloiement , cont. 27.
Ce mois d? Auguste a nom qu'ouvre le jour
saint Pierre.
La Boderie , Mesl. poét., p. 78.
(AT. Agost. rsr. tort. it. Agosto.
AGRE , s. m. , essor, vol , clan.
Alais solgii' eu trair pena el désert
On anc non ac d'auzels agre.
A. Daniel : En Lreu briza.
Je voudrais plutôt traîner ma peine au de'sert où
il n'v eut jamais vol d'oiseaux.
Lo colornb sec trop voluntier son agre ,
per paor d'auzel de cassa, que sia leu a gandida.
Naturas d'alcuns auzels-
Le pigeon , par peur d'oiseau de chasse , suit très
volontiers son essor, afin qu'il soit plus facilement
en sûreté.
AGRE, adj., lat. acrew , aigre, âpre,
rude, violent.
Dona grossa que troba mays sabor en una
pometa agra que en pan de fromen.
V.et Vert , fol. 3i.
Dame enceinte qui trouve plus de saveur en une
petite pomme aigre qu'en pain de froment.
Es tan grans fuox e tan lgres.
Liv. de SjrdraCj fui. 97.
Le feu est si grand et si violent.
ACrR
Fig. Lai on dons moiz mov en agre.
A. Daniel : Ku breu briza.
Là OÙ doux mot se change en aigre.
Subst. "Vist ai e trobat en ma sort
Que d'AGRE potz doussor gitar....
E fai tant agrès ab doussor
Que l'ivern mesela ab calor.
Rambavd de Yaqeeiras : Los frevols.
J'ai vu et trouve' dans ma divination que à! aigre
peut jaillir douceur et aigre fait tant avec douceur
qu'il mêle l'hiver avec la chaleur.
(.'AT. ANC. ESP. Agre. BSP. MOD. Agrio. PORT.
it. Agro.
1. Acramen, AiGRAMF.NTjtfr/e., aigrement.
Ni de trop agramen repenre.
Dei'Des de Prades , Poème sur les vertus.
Et de reprendre trop aigrement.
Fols repropcba aigrament.
Trad. de Bède, fol. q3.
Le fou reproche aigrement.
cat. Agrament. esp. Agriamente. port. it.
Agramente.
3. Agror, s.f., aigreur.
Es de sabor de cassia ab pauca agror.
Elue, de las propr., fol. 2o3.
Elle est de saveur de cassie avec petite ai-
greur.
cat. anc. esp. Agror.
4. Agrimonial , adj. , du lat. acrimo-
nia , acre.
Catars aguts per bumiditatz aorimoxiaxs.
Trad. d'Albucasis, fol. i3.
Catarres aigus par les humidités acres.
5. Agras, eygras, s. m., raisin aigre,
verjus.
Es may util vinagre que suc de milgranas
ni AGRAS.
Elue, de las propr. , fol. 22.8.
Le vinaigre est plus utile que suc des grenadis m
verjus.
"Viandas conditas am agras.
Trad. d'Albucasis, fol. 55.
Viandes assaisonnées avec verjus.
Prendre ny culhir eygras ni rasins.
Titre du XVe sièc. entre le seigneur el les
habitants de La Pioche.
Prendre ni cueillir des raisins non murs, ni des
raisins.
anc. fr. Personnes amblans aigrest, raisin, etc.
Ord. des rois de France, l'i^i, t. V, p. 67b'.
cat, Agras. esp. Agraz. port. Agraco.
AGI
AGRICULTURA, s. J\, lai. agrioul-
tuea , agriculture.
Agricultura et ar;ir, ses ferr, ve a defalhi-
ment.
Elue, de las propr.j fol. 188.
V agriculture et le labourer vient à décadence,
sans le fer.
cat. esp. tort. Agricultura. m; Agrieoltura.
2. Agrest, «<^/., la t. agrestvV, agreste,
sauvage.
Vit agresta es dita îabrusca.
Elue . de las propr. , fol 226.
Vigne sauvage est appelée lamlmisquc.
cat. Agrest. esp. tort. it. Agreste.
3. Agreira , s. /., champart, terrage,
a g rier.
Dent agrarium , scilicet novenani partem
gai'barum , etc.
Tit. de 1292. Carpentier, t. I, col. 123.
Cens, esporles, agreiras.
Titr. de 1289. Doat, t. CCXLII, fol. !\!fi.
Cens , esporles , agriers.
anc. fr. Hz avoient prins sept quinteaulx de
gerbes par droit (Vagrier ou terraîge.
Lett. de rém., i^o'o. Carpentier, 1. 1, col. 123.
AGRIMEN, s. m., lat. acrimonie, ai-
gremoine.
E prendetz sal et agrimen ,
E crematz o comunalmen.
Devdes de Prades , Auz. cass.
Et prenez sel et aigremoine, et brûlez cela en-
semble.
cat. Esr. it. Agrimonia.
AGRUNIER, s. m. , épine noire.
Rusca de fraiss' e de pomier,
De pauc roire e d'AGRUNiER
Faretz cozer.
Deudes de Prades , Auz. eass-
Vous ferez cuire de l'écorce de frêne et de pom-
mier, de petit chêne-vert et à'épine noire.
AGUER, aclj., hagard.
Uelhs o trop movens, mal trempatz,
Agcers, o calmes o malvatz.
Bref, d'amor, fol. 3^.
Yeux ou trop mouvants , mal adoucis , hagards ,
ou calmes ou méchants.
anc. fr. Oyseanlx aguars, peregrins, essors,
rapineux , etc.
Rabelais , lu. IV, c. lyr
\(;i!
35
\GLILEN, s. m., églantier.
Relha m'es la flors d'AGUiLEN.
Pierre d'Auvergne : B'elha m'es.
La fleur à'cglantier m'est belle.
— Fruit de l'églantier.
Esteve es faitz a for dels aguilens ,
Gros c redons, pies de malas humors.
P. Cardinal : Un sirventes ai.
Estève est fait à la manière des fruits d'églan-
tier, gros et ronds , pleins de mauvaises humeurs,
Semblans es als aguilens ,
Croys hom que gent se guarnis,
Que de fora resplandis ,
E dins val meyns que niens.
P. Cardinal : Pus ma boca.
Il est semblable aux fruits d'églantier, le mé-
chant homme qui se pare agréablement , vu qu'il
brille au-dehor« , et au-dedans il vaut moins que
rien.
Nég. expl. E si s mirava en espelb ,
No s prezaria un agtilen.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Et s'il se regardait en miroir, il ne se priserait un
fruit d'églantier.
1. Aguilancier, s. m., églantier.
Car el vi un aguilancier,
Un joru, que Hamas gitava.
Brev. d'amor, fol. 79.
Car, un jour, il vit un églantier qui jetait des
flammes.
AGUT, adj\ , lat. ac.utus , aigu, pointu,
piquant.
E '1 becs fos loues et agutz.
A. Daniel : Pueis Rainions.
Et que le bec fût long et aigu.
Fig. De especias e de sabors caudas et agu-
DAS.
V. et Vert. , fol. 85.
D'épiceries et de saveurs chaudes et piquantes .
C'ab ma lenga, qu'es plus que rasors esmoluda,
Lor farai derenan guerra fort e agcda.
Palais : Un sirventes farai.
Qu'avec ma langue , qui est plus émoulue que
rasoir, je leur ferai dorénavant guerre forte et
aiguë.
Si non febr' agcda
Vos destrenha 'ls costatz:
Albert de Sisteron : Dompna pros.
Si non qu'une fièvre aiguë vous presse les
côtés.
— Subst., aigu,
36
AGU
De sos acordans en greu et en acut.
Eltic. de las propr., fol. 28t.
De sons accordants en grave et en aigu.
anc. fr. Ele iert aguë por percicr.
Roman de la Rose, v. i835.
Une question bien agite.
Coquillart , pag. 34.
Telle qu'est en ung angle acut.
Rabelais , liv. IV, cli> 33.
anc. it. A me ferîôd'un guardo
Pungente, si forte aguto.
P. belle VlGNE, Tat>. de' doc. d' amore.
cat. Agud. esp. tort. Agudo. it. mod. Acuto.
2. Agudament, ach\ } aiguement, fine-
ment.
Vezo agudament.... Quan teno las aurelhas
levadas, auzo agudament.
Elue, de las propr., fol. 38 et 2^5.
Ils voient aiguement — Quand ils tiennent les
oreilles leve'es , ils entendenty/nemenf.
Le Glossaire de M. de Roquefort
admet le mot aiguement.
cat. Agudament. Esr. port. Agudamente.
it. Acutamente.
3. Agl-df.t, adj. d'un., finement aigu,
pointu.
E pueisas ab nna broqueta
Que non sia trop agldeta
Hom los pasca.
Deides de Prades , Auz. cass.
Et puis qu'on les paisse avec une brochette qui
ne soit point trop pointue.
IT. JgutettO.
If. Actjcia, s.f. , piquant.
Carbo per sa acucia al cap es nociu.
Elue, de las propr., fol. l32.
Le charbon par son piquant est nuisible à la tête.
5. Acuitat , s.f., piqûre, élancement.
La acuitat del foc.
Dolor ses acuitat.
Trad. d'Albucasis, fol. 6 et 7.
La piqûre du feu.
Douleur sans élancement.
— Perspicacité.
L'esperit de maîor acuitat et subtilitat.
Elue, de las propr., fol. îqo.
L'espril de plus grande perspicacité cl finesse.
AGU
ANC fr. Par acuité de vive impression.
Crétin , p. 223.
it. Acuità.
6. Agudeza, s. /., aiguisement, finesse.
Un fer per antre pren agudeza.
Elue, de las propr., fol. 184.
Un fer prend aiguisement par un autre.
cat. Agudcsa. esp. port. Agudeza. it. Acti-
tezza.
7. Aguzament , s. nt . , aiguisement,
perspicacité.
Et la vista prenga serenitat et aguzament.
Elue, de las propr., fol. 39.
Et que la vue prenne sérénité et perspicacité.
8. Agusar, v. , aiguiser, polir.
Fers es agusaz ab fer, e boni agusa son
amie.
Trad. de Bédé, fol. 80.
Le fer est aiguisé avec le fer, et l'homme aiguise
son ami.
Auzel hi a qne mal aguzon
Lui' onglas.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Il y a des oiseaux qui aiguisent mal leurs ongles.
Mostarda aguza apetiment.
Elue, de las propr. , fol. 223.
Moutarde aiguise l'appétit.
Fig. Qu'els aguza e 'ls esniol
E'is toea coma coutelh
Lo Senber, cui es Bordelb.
Bertrand de Born : Greu m'es.
Que le Seigneur, à qui est Bordeaux , les aiguise
et les émoule et les frotte comme couteau.
Part. pas. Revs d'Aragon , tant aguisatz de dire
Als ben dizens.
Aimeri de Peglilain : De fin' amor.
Roi d'Aragon , si poli à répondre aux bien
disants.
anc. fr. De poinsons aguisez.
Monstrelet , t. II , fol. 46'-
Les siens à son exemple aiguisants leur courage.
Bertai d , p. 566'.
anc. cat. esp. Aguzar. tort. Aguçar. it.
Aguzzare.
9. Acullia, aguilla, s.f., aiguille.
Intre per lo ebaus d'un' agullia.
Trad. de Bède , fol. 70.
Entre par le trou d'une aiguille.
Aguilla que poyn.
Deudes df. Prades , Poème sur les vertus.
Aiguille qui pique.
AGU
anc. fr. De 111 en aguille.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc. , t. II , p. ^55.
— Aiguille, maladie des oiseaux.
Si vostr' auzel agotllas sen
Molt, es cazntz en gran turmen....
Et aguilla sembla qu'el ponga.
Dei'Des DE Pbades, Au:, cass.
Si votre oiseau sent des aiguilles , il est tombé
en grand tourment. ... Et il semble qu'une aiguille
le pique.
cat. Aguïïa. esp. slgiija. port. Agulha.
it. Aguglia.
10. Aiguilleta, s. f. , petite aiguille.
Un' aiguilleta sercaretz
Corn no i puesca mètre fil.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Vous ebereberez une petite aiguille qu'on n'y
puisse mettre du (il.
cat. Agulleta. esp. Agujeta. port. Agulh.eta.
11. Agullier , s. ni. , fabricant, mar-
chand d'aiguilles.
E suy trop cortes agulliers.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Et je suis très courtois fabricant d'aiguilles.
Ad AGULHIEP.S lo portai de, etc.
Cartulaire de Montpellier , fol. [\!\.
Aux marchands d'aiguilles la porte de, etc.
cat. Aguller esp. Agujero. port. Agulheteiro.
12. Agulion, s. m., aiguillon.
Qu'en lor ai fraiz mais de mil agulions ;
Anc no pnoic far nn correr ni trotar.
Bertrand de Born : Un sirventes fatz.
Çue j'ai brise' sur eux plus de mille aiguillons ;
jamais je n'en pus faire courir ni trotter un seul.
Fig. L'agulios de luxuria s'esmov.
Trad. de Bède , fol. ^i.
\! aiguillon de luxure s'e'mcut.
cat. Aguïlô. Esr. Agt/jon. tort. Agailhào.
it. Aguglione.
i3. Agulionamen , s. ni., aiguillonne-
ment.
Es venenz per los agulionamens d'ira.
Trad. de Bède , fol. 79.
Il est vaincu par les aiguillonnemenls de la co-
lère.
anc. esp. Agiiijamiento.
14. Agusim, ,y. /'. , pointe, sommité,
subtilité.
AI
3?
E mes lo sempre
Sobre I'aguzim del lemple.
Brev. d'amer, fol. i52.
Et le mit sur - le - ebamp sur le sommet du
tomple.
Fig. L'aguzims de nostra lengua.
Trad. de Bède, fol. 56'.
La pointe de notre langue.
i5. Agulhos, adj'.y pointu.
Sas fuelbas so agulhozas de cascun latz et
mot agudas.
Cardo herba es... el cap agulhosa.
Elue, de las propr., fol. 221.
Ses feuilles sont pointues de tous côtés et très
aiguës.
Le ebardon est une berbe pointue au sommet.
16. Deguisar , v. , polir.
Part. pas. Lacalb peyra es apelada agates,
lacalb es fort deguisada.
Philomena.
Laquelle pierre est appelée agate , laquelle est
fort polie.
AI,
AY
HAI
, hay , interj. , gr. cet ,
ah! hé!
Hay! que pot significar gang e dolor.
Leys d'Amors, fol. 102.
Ah l qui peut signifier joie et douleur.
Es mortz! ai Dieus ! quais perd' e quais
dans es!
G. Faidit : Fortz ebausa.
Il est mort .' ah Dieu ! quelle perte et quel
dommage c'est .'
Ay ! fin' amors, fons de bontatz !
Marcabrus : Pus mos coratge.
Ah! pur amour, fontaine de bontés!
Sospir e 'n dis : haï !
Moriz foss' ieu !
Un troubadour anonyme : Près soi.
Je soupire , et j'en dis : Ah\ fussé-je mort!
Ab si meleyssa dis : Hay !
Sola suy, e '1 temps s'en vai.
G. d'Autpoul : L'aulr' ier.
Elle dit avec elle-même : Ah '. je suis seule , et
le temps s'en va.
anc. fr. Hé Dex! vrai Dex ! ne puis durer.
Raoul de Beauvais, Ess. sur la ?nus. ,
t. II , p\ 162.
cat. esp. Ay. port. Ai, ay. it. Aid.
2. Ailas, aylas, hailas, haylas, interj.,
d\u et de las, hélas !
38
Ain
Ailas ! quant cuiava saber
D'amor, \e quant petit en sai!
B. de VfMMini i; : Quai) vei la.
Hélas .' combien je croyais savoir d'amour , et
combien j'en sais peu !
Hailas! co fni malauros !
Gcillvume de Balai n : Mon vers mov.
Hélas ! comme je fus malheureux !
Las joint à hé a conservé quelquefois
sa qualité d'adjectif.
ANC. fr. Hélasse! moi dolente, dit Isabel.
Histoire de Jehan de Sain/ré, t. I , p. 120.
anc. it. Ahi lasso nie !.. . . Ahi lassa me !
Boccaccio , Decam. Il , 6 et 5.
AIB, aip , s. m., qualité, mœurs, habi-
tude , avantage.
Ni en no sapria îssernîr
Los vostres bos atbs ni comtar.
Gavaudan le Vieux : Crezens fis.
Je ne saurais ni distinguer ni compter vos bonnes
qualités.
E segrai I'aip de tôt bon sofridor.
Folquet de Marseille : Sitôt me.
Et je suivrai l'habitude de tout bon patient.
S'om pogues vezer en espelh
Tan be sos ayps cnm sas laisos.
H. BruNET : Lanquan son ]i.
Si l'on pouvait voir dans un miroir ses qualités
aussi bien que ses formes.
i. Aibit, adj. , parfait, doué, garni ,
pourvu de qualités.
Papagay, be vnelb sapiatz
Qu'ieu am del mon lo plus aibit.
Arnaud de Carcasses : Dins un verdier.
Perroquet, je veux bien que vous sachiez que
j'aime le plus -parfait du monde.
Car la pena el cors se mnda
En be , e torna nieills aibitz,
Pins agradans e plus fornilz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Car la plume se change en bien sur son corps, et
il devient mieux garni, plus agréable et plus
fourni.
Suy ien vostre, qnar etz la mielbs aybida ,
Donssa e plazens, snans et yssernida.
SorDEL : Aitan ses plus.
I uis \ôlrr, parce que vous êtes la mieux
pourvue de qualités, douce et agréable , suave et
distinguée.
Alfr
AIGLA , s. f. , lat. aqm/la , aigle.
Ieu m'espert totz , corn l'esparviers
Que non a ni forsa ni cen,
Cant poder d'AiGL 'el sobrepen.
Deudes de Prades : Ane hom.
Je suis tout éperdu, comme l'épervier qui n'a ni
force ni sens , quand la puissance de M aigle le sur-
prend.
Fig. E nneg e jorn plora la blanca tors
Per vostr' aigla qu'en gitet us vontors.
Peyrols : Pus flum Jordan.
Et nuit et jour la blanche tour pleure pour votre
aigle qu'un vautour en chassa.
E I'aigla d'anr que lutz co '1 solelb resplanditz.
Roman de Fierahras , v. 63o.
Et l'aigle d'or qui luit comme le soleil épanoui.
Le mot latin aquila a été donné
comme roman dans le passage qui suit:
Es aigla o aquila nomnada.
Elue, de las propr., fol. 140.
anc. cat. Aigla. esp. Aguila. tort. Aguia.
it. Aquila.
1. Aiglos, s. m., aiglon.
Quo fai I'aiglos.
G. Adiiemar : Quan la bruna.
Comme fait l'aiglon.
anc. fr. Il receuillit, dedans un pan de sa
robbe, l'aire d'une aigle dedans laquelle y
avoit sept petits aiglets.
Amyot , Trad. de Plutarque , V. de Marius.
3. Aiclones, adj. , d'aiglon, qui ap-
partient à l'aiglon.
Camba longa e aigloneza.
Df.udes de Prades , Auz. cass.
Jambe longue et à' aiglon.
4. Aiglentin, adj. , de l'aigle, qui ap-
partient à l'aigle.
Testa longa, plat', aiglentina.
Deudes de Prades , Auz. cass-
Tête longue , plate , d'aigle.
5. Aquilin, adj., lat. \qvilwus, aqui-
lin , d'aigle.
Las plumas aquilinas.
Elue, de las propr., fol. I^t-
Les plumes d'aigle.
esp. Aguileno. port. it. Aquilino.
AIGLENTINA, s. f. , buisson, églan-
tier.
AIG
Domna, vos etz Taiglentina
Que trobet vert Moysens
Entre las flamas ardens.
P. DE Corbiac : Domna dels.
Dame , vous êtes le buisson que Moïse trouva
vert parmi les flammes ardentes.
anc. fr. Desoz un pin, delez un aiglentier,
Là trova ruorl le cortois Olivier.
Roman de Roncei>uu.r , Monin , p. 38.
2. Aiglantin, aclj . , du buisson, buis-
sonnier.
E par la flors aiglantina.
G. Rldel : Quan lo rius.
Et la fleur buissonniere paraît.
AIGROS , s. i)i., héron.
Qu'ieu aug cbantar las gnantas e 'ls aigros.
B. de Yentadour : 13els Monruels.
Que j'entends chanter les oies et les hérons.
cat. esp. Agro. it. Aghirone.
2. Agronat, s. m., cormoran, héron.
l'ilans loncs agronats de ribeira.
T. de Gui et de B. d'Allamanon : Vist liai.
Vilain long cormoran de rivière.
AIGUA , aiga, s. f. , lat. aqua, eau.
Qu'il gota d'AiGUA que cbai
Fer en uu loc tan soven
Que trauca la peira dura.
B. de Yentadour : Conortz.
Que la goutte d'eau qui tombe frappe en un lieu
si souvent qu'elle perce la pierre dure.
S'ieu adut aiga corrent per lo camp d'un
ineu vezi.
Trad. du Code de Justinien , fol. 10,-
Si je conduis eau courante par le champ d'un
mien voisin.
S'en va tocar la lenga amb aquella aiga
beneseyta.
Philomena.
Il s'en va toucher la langue avec celte eau he'nite.
Fig. Castetat.... periss en Taïga dels deliegs
corporals.
V. et Vert. , fol. 85.
Chasteté périt en l'eau des délices corporelles.
— Rivière, fleuve, amas d'eau.
Ain que passa Taïga del Var als pelegrins.
V. de S. Honorât.
Avec quoi il passe Veau du Var aux. pèlerins.
— Humeur liquide, de la sueur, des
larmes.
AIG
39
E Taicua m cor dcnan per mei lo vis.
B. de Yentadour : Bels Monruels.
Et l'eau me court devant parmi le visage.
Que nos done Taïga de lagremas per esten-
her aquelb mal fuoc.
V. et Vert. , fol. 88.
Qu'il nous donne l'eau de larmes pour éteindre
ce mauvais feu.
anc. fr. Ague perce dur cbaillou
Por qu'ades i fiere.
Un trouvère ANONYME : Apres ai qu'en.
La grange de Clux et les appartenances, en
bois , en terres , en aiguës, etc.
Tit. de 1266 , Pérard , p. 5i^j.
anc. it. Fugga vostre core vizio , e apprenda
vertute corn' aigua spungia.
Guittone d'Arezzo , Lett. 20.
cat. Ajgua. esp. port. Agita, it. Aqua.
2. Aigua-rosa, s./., eau rose.
Mais be pot gitar aiga-rosa ,
Que qui la baisa, per gran dousor
Cug c'aia '1 cors pies de flors.
Un TROUBADOUR ANONYME : Seinor, vos que.
Mais elle peut bien produire de l'eau rose , vu
que celui qui l'embrasse croit , à cause de la grande
douceur, qu'elle ait le corps plein de fleurs.
cat. Ajgua-ros. esp. Agua rosada. it. Acqua-
7 osa.
3. Aquositat, s.f., humeur aqueuse,
aquosité.
Am plus d'AQuosiTAT... ab inaior aquositat
mens han d'ayre.
Elue, de las propr., fol. 267 et 270.
Avec plus A'aquosité... avec plus grande aquosité
ont moius d'air.
anc. fr. Les roignons, par les veines émul-
gentes , en tirent Yaiguosité que nous
nommons urine.
Rabelais , liv. III, ch. !\.
it. Aquosita.
l\. Ayage , s. m., arrosage.
Puscanusar de tais ayages.
Statuts de Provence. Bomy , p. i^.
Puissent user de tels arrosages.
5. Aguada, s.f., alluvion.
Si creis alcuna causa per agûada a mon
camp d'un camp d'un meu vezin.... aco creis
a mon camp per agdada que lo flavis toi del
camp de mon vezin et ajusta al meu camp.
Trad. du Code de Justinien , fol. "]5.
I"
au;
Si aucune chose croît du champ île mou voisin
à mon champ par alluvion.... cela croît à mon
champ par ullurion que le lleuve eulève du champ
de mon voisin et ajoute au mien.
6. A.TG1 w>\, s./., inondation.
E son damnificatz en temps (I'aycuadas
los termenals.
Tit. de 1398 , Doat, t. LIV, fol. 167.
Et les contins sont endommagés en temps d'inon-
dations.
anc. c.at. Ayguada.
7. Agauda, s. f. , aiguière , jatte.
Ac nna bel' agauda ,
Tota plena d'aiga cauda.
Bref, d'amor, fol. 160.
Eut une belle aiguière, toute pleine d'eau chaude.
8. Aici tif.ra , s f. , aiguière.
Plenega per aiguiera.
Lejs d'amorti , fol. 69.
Pot à l'eau pour aiguière.
— Rigole, ruisseau d'arrosage.
Los digs consols an la conoycbenssa de
aiguieras adepravadas.
Ord. desR. de Fr. , 1463 , t. XVI, p. 1 26.
Lesdils consuls ont la connaissance des ruisseaux
d'arrosage endommagés.
cat. Arguera.
g. Aigos , adj. . lat. xqugsus , aqueux,
marécageux.
En luec aigos de josta nn riu.
Deudes de Prades , Auz. cass.
En lieu aqueux', auprès d'un ruisseau.
Possession aygosa qne non aia terrenli
negun ni luoc essneh.
Trad. du Tr. de l'arpentage , part. I, c. 3l.
Possession marécageuse qui n'ait aucun terrain
ni lieu sec.
Engendro sanc trop aygos.
Elue, de las propr., fol. 73.
Engendrent sang trop aqueux.
ESP. port. it. Aquoso.
10. Aque, adj., aqueux.
Las partidas aqueas et subtils.
De complexio aquea et bumida.
Elue, de las propr., fol. i52 et 39.
Les parties aqueuses et subtiles.
De complexi .n aqueuse et humide.
CAT. ESP. port. Aquea. it. Acquco.
AIR
11. Aquatic, adj. , lat. aquatick.v ,
aquatique.
Aquel qui es aquatic.
Elue, de las propr., fol. 188.
Celui qui est aquatique.
cat. Aquatic. esp. tort. it. Aquatico.
12. Adaguador,^. m., canal d'irrigation.
Los adaguadors dels pratz.
Titr. de 1280, Arcli. du Roy., J, 321.
Les canaux d'irrigation des prés.
13. ApAIGAR , AZAIGAR , V., aiTOSCl' ,
mouiller, humecter.
Et el iuieiz a una fontana
Don s'azaiga aquclla prada.
Pioman de Jaufre , fol. g5.
Et au milieu il y a une fontaine dont cette prairie
s'arrose.
Fig. "Vostra non sabensa
E rorap e 'sraig,
Per pane qn'ADAïKG,
Lo dreiz jujar.
Lantelm : Lanfranc de saher.
Votre non savoir et je brise et je déracine , pour
peu que je mouille, le droit de juger.
Part. pas. Azaygat d'ayga dossa.... Azaygat
ab ayga de ploja.
Elue, de las propr., fol. 196 et 202.
Arrosé d'eau douce Arrosé avec eau de pluie.
i4> Aquari, s. m., lat. aqu.yrim.c, ver-
seau , signe du zodiaque.
aquaris es nomnat l'onzes.
Bref d'amor, fol. 3o.
Le onzième est nommé 'verseau.
anc. fr. Quant aux signes spéciaux
Li capricornes, li toreanlx,
La vierge, le mouton. Vacaire.
Eistache Deschamps , ms. , fol. 471-
cat. Aquari. esp. port. Aquario. it. Ac-
quario.
AIRAL, .v. m., basse-cour, dépendances,
masure, hangar.
Lo cals airals es dtnant la porta del castel.
Lo forn e totz los airals comnnals del forn.
Tit. de 127 1 , arclt. de la mais, de Lenlillac.
Laquelle masure rsl devant la porte du château.
Le four et tous les hangars communs du four.
AIS
De la maiso e de Voirai que se te ab la
maiso.
TU. du xme siècle, Arch. du Roy., J, 4-
De la maison et du hangar qui se tient avec la
maison.
Que I'ayralS de la maio aya quatre brassas
de ample e cinq de preon.
TU. de 1254. Doat, t. CX.V, fol. 90.
Que la basse-cour de la maison ait quatre brasses
de large et cinq de profondeur.
Dans la basse latinité airai.e, airalus,
ont signifié place vide, masure.
Du Cange, 1. 1, col. 675.
Un ancien document, inséré au t. II,
p. 194 , délia Storia di Chieri, porte :
De blato furato invento in ayrali alicujus
de alîqna villa.
Et l'auteur, M. Cibrario, le définit:
Coperto costrntto intorno all'aia, sotto a
cnî si riducono i feni e le biade.
AIS , s. m., dégoût , tristesse.
"Vomit li fai aïs e bistoc.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Dégoût et répugnance lui cause vomissement.
CAT. ESP. PORT. AsCO.
2. Aissa, s./., tristesse, dégoût.
Plen d'Aïs» a.
Trad. de Bède, fol. 20.
Plein de dégoût.
3. Aissos, adj.f dégoûté, inquiet, sou-
cieux.
Tun sui iratz.
— De que ? — De lieys don sui Aissos.
P. Rogiers : Ges non.
Tant je suis affligé. — De quoi ? — De celle dont
je suis inquiet.
E '1 désirer de vezer vos
Me teu aissi lo cor aissos.
Arnaud de Marueiu : Dona genser, <var.
Et le désir de vous voir me tient ainsi le cœur
soucieux.
AIS, s. m., aise, agrément.
Loc. No '1 valra mession genta
Ni sojorns ni eslar ad aïs,
Tan cnm gnerr' e trebaill e fais.
Bertrand de Born : Al dous nou.
Ne lui vaudra libéralité agréable ni repos ni res-
ter à Y aise, autant comme guerre et fatigue et faix.
1. Aize, s. m. , demeure, séjour.
1.
AIS
4»
Mas adonex l'es lot son delcit doblatz,
Quan sap I'aize salvatge.
Rambaud de Vaqueiras : Ben sai.
Mais alors tout son plaisir lui est doublé , quand
il connaît le séjour sauvage.
— Aise, plaisir.
Mas mal trazen, creis bonors....
E pueys après aizes ve.
Giraud LE Roux : A la mia le.
Mais en supportant le mal, bonneur grandit.... et
puis après le plaisir vient.
anc. fr. Et il molt doucement le baise ,
Ne li vaut soffrir nule antre aise.
Lai d'Ignauris , p. i5.
anc. it. Se vuo' pin in asio stare.
Barberini , Docum. d'amore, p. 256'.
anc. cat. Aise, aize. it. mod. Agio.
3. Aizi , s. m., demeure, maison, asile.
Que vers es so qn'el vilas di,
Que nul hom qu'es dins son aizi
Trobe tôt so que vai queren.
Rambaud de Vaqueiras : Ben sai.
Que ce que le vilain dit est vrai , que nul bomme
qui est dans sa demeure trouve tout ce qu'il va
eberebant.
4. Aizimen, s. m., aise, facilité.
Pero leumens
Dona gran joy qui be mante
Los aizimens.
Le comte de Poitiers : Pus vezem.
Pour cela facilement donne grande joie qui bien
maintient les aises.
anc. fr. Se elle s'en vousist fuir, elle n'avoit
lieu ne aisément par quoi elle s'en peust
fuir.
Rec. des hist. de Fr., t. III , p. 214.
Qu'benreuse fut d'bonnenr et d'aisément.
J. Marot, t. V, p. 88.
5. Ayzer , s. m., aise.
Quar del mal aizer del paure \0 rjcx hom
non a paor.
Un hom qne es en gran efermelat molt de
temps, e ve las autras gens sanas et a gran
atzer.
Aissi tost coma lo mal lo laissa I jorn o dos ,
el es mais ad ayzer et plus joyos.
Liv- de Sydrac , fol. 25 , 39 et 40.
Car l'homme riebe n'a pas peur du mal aise du
pauvre.
Un bomme qui est en grande maladie beaucoup de
6
4*
AIS
temps, et M>it les autres gens en saule el à grand «fae.
aussitôt «pie Le mal le laisse on jour ou deux , il
est plus à l'awe et plus joyeux.
6. A.ISIDA, ï.yi, jouissance, agrément.
Per que l'onors lorna eu aisida.
G. Olivier d'Arles , Coulas triadas.
C'est pourquoi l'honneur tourne en agrément-
De camps, pratz et boscagges ayzida.
Elue, de las pràpr-, fol. 177-
Jouissance de cliamps , prés et Lois.
7. Aïs, adj'., «aise, joyeux.
Advcrb. Preguera vos que cultamens et aïs
A la bella cui sui fis e verais,
M'anesses dir, pois tota gens l'aclina ,
Qu'l meiller es del mon e que val mais.
Gl'ii.laïme de Beugi'EDAN ; Ouan vei lo.
Je vous prierais que vous m'allassiez dire rapide-
ment et joyeusement à la Le] le à qui je suis fidèle
et vrai , puisque toute gent lui rend hommage ,
qu'elle est la meilleure du monde et qu'elle vaut
le plus.
8. Aisatî , v., donner tic l'aise, mettre à-
l'aise.
Aquilh que trebalho e no s'auzo aizar,
aquilb so sfrvenb d'autrui.
Quais so las plus aisadas gens del mon?
Lie. de Sydrac, loi. qi et 107.
Ceu s qui travaillent et n'osent se donner de l'aise,
\-là .sont sers ileurs d'autrui.
Quelles sont les gens les plus ci l'aise du monde ?
a.\-c. Fa. Après qu'il eut séjourné.... trois jours
pour refresebir et aiser ses gens.
Monstf.elet, t. I, fol. 3o2.
Et Fa grandement aaiset.
Hist. du châtelain de Coucij v. 3i3i.
it. Agiare.
f). Àizadamen, adv., facilement.
Coma no '1 pot ancire àizadamen.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 85.
Comme il ne peut le iucr facilement.
jo. Aizin, v.t accueillir, accommoder.
Aizic un fais preyador
Ab si jos son cuberlor.
BEST, MOIRE DE Pl'YCIBOT : Partit de joy.
Accueillit un faux amant avec elle sous sa cou-
ite.
Si no m'Aizu iai ont ilb jay.
B. DE Ventadolr : Lonc temps a.
Si elle ne m'accueille là où elle gît.
AIS
N Ugo, lo reis valenlz e lis
D'Aragon, en cui prêt 7. s'aj/.is.
T. de Certan et n'ihr.i 1 s : N Ugo.
Seigneur Hugues, le vaillant et parlait roi d'Ara-
gon, en qui mérite s'accommode.
F 'art. pas. Aquest tablier aizit
De totz joex.
G. RlQTJIEB : Segon qu'ieu.
Cette tahle accommodée ie lousjeux.
anc. fr. La tovson prist et Medée saisit,
Laquelle peu de son amour se aisic.
S. Marot, t. Ul, p. 289.
1 r. Aizirj , adj. , accommodant, facile.
Si a lieys platz qn'clba m sia AizivAceladamen.
Sur. de ScOLA : Crans esfors.
S'il lui plaît qu'elle me soit accommodante se-
crètement.
Que ges mey fag als dilz no son aiziu.
G. Biqlier : Be m meravelh.
Que mes faits ne sont point accommodants aux
paroles.
12. Aizivar, v., accueillir, accommoder.
Si desotz son ruantel vayre
Josta son bel cors m'Aiznr.
B. MaHTIH : Quau l'herLa.
Si je m'accommode auprès de sa Lelle personne
sous son manteau vair.
i3. Aizixa, s. f. , ustensile, facilité.
De aizinas de refreehor'.,.. de toalbas, d'es-
cndelas.
Tit. de i3ig. Doat, t. CXXXII , fol. 3qi.
ty ustensiles de réfectoire.. . de nappes , d'écuelles
P>e m degratz dar de vos loc et aizina.
Gl illaoie DE BERGDEDAN : Quan vey lo.
Vous devriez Lien me donner lieu el facilité à
l'égard de vous.
E pus tôt jorn m'en fal AizriîA.
G. Bl'DEL : Quan lo rius.
Et puisque \a facilité m'en manque toujours.
1/1. Azina, .v. f. , êtres.
Selvas... en els boni pert leu las vias, si be
no sap lors aziwas.
Elue, de las propr., fol. 222.
Eois.... on y perd facilement les voies, si on ne
sait Lien leurs êtres.
i5. Azinamën, s. m., préparation, dis-
position.
D'esperit es plaga moi lai
Et iziNAMENS de totz mais.
Deudes de PrADES , Poème sur les Ferlas.
AIS
Est plaie mortelle d'esprit et préparation <! Lou ,
les maux.
16. Aizixar , v., arranger, préparer.
Karlcs a faytz sos homes garnir et a y/.inau.
Roman de Fierab'ras.j v. '\]"/°-
Charles a fait armer et arranger ses hommes.
Que a m ors es tan chauzida
C'ab hnmilitat s'aizina.
1'. li umond de Toi lui se : Pos lo prims.
Qu'amour est si poli qu'il s'arrarige avec la
modes! ie.
Lo pros conis de Tolosa aizina son affar.
GoitLAUME de Tl'dela.
Le preux comte de Toulouse arrange son affaire.
Part. pas. En un lieg que trobet aisinat.
Phil-omena.
En un lit qu'il trouva préparé.
17. Desaise, s. m., malaise.
El era en un ost , en temps d'ivern , et
avia gran desaise.
V. de Bertrand de Boni.
Il était en une armée, en temps d'hiver, et
avait grand malaise-
ANC. FR.
Car mieulx me vaut tout à ung cop morir
Que longuement en desaise languir.
Charles d'Orléans , p. 12.
18. Desaizixar , -y., ôter l'aise, troubler.
E m desaisinet mon pays.
G. Faidit : Pus vey reverdir.
Et me troubla mon pays.
19. Malatze, mezayze, s. m., malaise,
mésaise.
La amor d'aqnest niun que torba lo cor e
lo met a malayze.
Motz tiebalhs e mezayzes.
V. et Vert-, fol. 101 et 5'{-
L'amour de ce monde qui trouble le cœur et le
met à malaise.
Nombre de tourments et mésaises.
ANC. it. Corne si perde in agio, in misagio
s' acquis ta.
Gl'ITTONE d'Arezzo, Lelt. 21.
20. Dezaizir , v., ôter l'aise, déranger.
Ni de s'amor mi dezazic.
Rambatjd d'Orange : Pus tais salers.
Et me dérangea de son amour.
21. Desasiat, art/.; privé d'aise.
u. 43
Anet s'en paubres, desasiatz.
V. de Guillaume de Baux.
11 s'en alla pauvre, privé d'aises.
it. Disagiato.
AISSELA, s.f. lat., axii.i.a, aisselle.
Per so ni train , e m cenibela
E m tra '1 cor de sotz I'aissei.a.
P. Vidal .- Ce m pac.
Pour cela me traîne, et me combat et me lire [1
cœur de dessous Vaisselle.
Adonc lo inoynes leva sotz Taissela lo moi t.
V. de S. Honorai.
Alors le moine enlève le mort sous Vaisselle.
cat. Axella, it. Ascella.
AIZ, s. m.% lat. a^tis, essieu.
Coma roda de char e coma aiz versaz.
Tiad. de Bède, fol. t\5.
Comme roue de char et comme essieu, versatile
anc. fr. Sur quatre roes et aissels de araim,
Ane. tr. des livres des Piois, fol. 8g.
Esp. Exe. port. Eixo. it. Asse.
1. Aysha, s.f., axe, essieu.
Aysha que atenh del ponch méridional
entro '1 ponch septentrional , passan pel ccd-
tre de la terra, sobre la quai si revol coma la
roda si gira en sa aysha.
Elue, de las propr. , fol. 108.
Axe qui atteint du point méridional jusqu'au
point septentrional , passant par le centre de la terre ,
sur lequel elle tourne comme la roue se tourne sur
son essieu.
AL , ALS , AS , art. masc. ind. sing. ctpL,
au , aux.
Sing. Eenanansa non pot negus aver
De nulba re, mas d'aquo qu'Ai, cor plaî.
Folquet de Marseille : S'al cor plaques.
Personne ne peut avoir bien-être de nulle chose ,
excepté de ce qui plait au cœur.
Plttr. D'aisso sai grat als autres trobadors.
Arnaud de Marl'Eil : L'enseuhamcnlz.
Je sais gré de ceci aux autres troubadours.
as, contraction cI'als , se rencontre
rarement chez les troubadours, surtout
dans les bons manuscrits.
cat. esp. anc. tort. it. Al au singulier.
AL, adj. indtt., lat. klïus, autre.
Ni al res no m fai viure.
P. Rogiers : Tan no pion
iSi autre chose ne me fait vivre.
44
AL
Que de ren al no s rancura ni s clama.
B. de Vent.\doi k : Bc m'an perdut.
Qu'il ne se plaint ni se réclame d'autre chose.
Subst. Qu'assatz vei que tôt Pals qu'om fai
Abayss e sordei e dechaî.
P. RociEns : Tant ai mon.
Vu que je vois assez que toute autre chose qu on
fait baisse et s'avilit et déchoit.
anc. fr. Ne donna or, argent ne covre ,
Plonc ne estain, airain ne al.
Roman du Renart , t. IV, p. 102.
L'ancien catalan employait als , soit
comme adjectif, soit comme adverbe.
ANC. Esr.
Al non significaba , como diz la lection.
Milagros de Nuestra Senora , cop. 41 •
E qni al quisiere série su ocasion.
Poema del Cid, v. 3472.
Le Dictionnaire de l'Académie de
Lisbonne dit que al est un ancien
pronom indéclinable, signifiant aliud,
et les nombreux exemples qu'il cite
sont tous de l'emploi A' al comme sub-
stantif neutre.
Mais on trouve aussi dans l'ancien
portugais al adjectif.
Mesura nen deus nen al ren....
De querer
Al ben en quant' eu vivo for se non vos.
Cancion. do coll. dos Nob., fol. 43 et 42.
2, Altre, autre, aclj. indét., lat.ALTER,
autre.
Que totz es autres qa'anc no fon.
Qu'en altra terra eu moria.
B. de Yentadour : Peyrols ; Tuit sel que.
Qu'il est tout autre qu'il ne fut jamais.
Qu'en autre terre je mourrais.
Subst.
Qu'autra del mon no m platz ni m'abelis.
Rambaud de Vaqueiras : Del rei d'Aragon.
Qu'autre du monde ne me plaît ni me charme.
Jutga enaissi los altres com tu volrias
esser jutgaz.
Trad. de B'ede, fol. 65.
Juge les autres ainsi que tu voudrais être jugé.
Substantif, et corrélativ. avec l'adjectif
numéral un.
AL
E Tus en Vautre no si puesca fizar.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
Et l'un ne se puisse fier en l'autre.
anc. fr. De Y altre part.
Anc. trad. des liv. des Rois, fol. 22.
"Vanter è mentir, l'un è Y altre est folie....
De l'une part et A' altre gran perte recoillirent.
Roman de Rou , v. i68t>, 1689.
ANC. Esr.
Tenien un contra altro los rostros retornados.
El sacrificio de la misa, cop. i3.
cat. Altre. esp. mod. Otro. tort. Outro.
it. Altro.
Employé explétivement avec les sub-
stantifs personnels nos, vos.
E nos autres em tug d'aquel eys sen.
Baimond de Castelnau : Mon sirventes.
Et nous mitres nous sommes tous de ce même
sentiment.
El aura merce de vos autres.
Pioman de la prise de Jérusalem , loi. I-
11 aura merci de vous autres.
à.hc.vr. Nos autres aymons la patience de Dieu.
Crespet, trad. de Tertullién.
cat. Nos altres. esp. Nos otros. port. Nos
outros. it. Noi altri.
Adv.comp. Qn'otra mar passessan est actr'an.
B. Carbonel : Per espassar.
Qu'ils passassent outre mer, cet an prochain.
L'autre dia per un mati.
Gavaudan le Vieux : L'autre dia.
L'autre jour par un matin.
L'autre jorn cost' una via.
Gui d'Uisel : L'autre jorn.
L' autre jour près d'un chemin.
L'autr'ier fuy en paradis.
Le Moine de Montaudon : L'autr'ier.
TJ autre jour je fus en paradis.
anc. fr. Membrez-vos des Normanz k'il vos
firent Yautr'ier.
Roman de Rou , v. 2969.
3. Altrui, autrui, adj. indét., qui est
d'autrui, d'un autre.
E de 1' autrui joy suy joyos.
E. Cairel : Si cum.
Et je suis joyeux de la joie d'autrui.
E sap gran ren de las autrui cansos.
V. d'Hugues de Pena.
Et il sut beaucoup des chansons d'autrui.
Subst. Qu'ieu cas so qu'AuTRui pren.
B. de Ventadour : Conort.
Que je chasse ce <\\x'autrui prend.
AL
E '1 rels conquier I'autrui e '1 sieu defen.
Bertrand de Born : Gent fai.
Et le roi conquiert le bien d'autrui et défend
le sien.
ANC. FR.
Ne altrui erîtëz par forche ne prendreient.
Roman de Rou, v. jgo.
Et rendent Vautrui chatel. -
Join'villi: , p. io.
La meilleure partie des hommes ayme mieus
atteindre et ravir Vautruy par travail , que
jouir du leur en repos et en sûreté.
Contes d'Eutrapel , fol. i58.
Je n'i vi cottes brodées ni le roy ni les autrui.
Joinville , p. <].
L'ancien italien l'a employé adjecti-
vement pour les choses.
ANC. it. Ciô , che ora è nostro, altrui fu già.
Guittone d'Arezzo , Lett. 3.
anc. cat. Altruj. tort. Outrem. it. Altrui.
4. Atressi, adv.y Je même, pareillement.
Paura era nostra Dona e Joseph atressi.
La nobla Lejczon.
Notre Dame était pauvre et Joseph aussi.
Conj. comp. Atressi cum la candela
Que si meteyssa destruy.
P. Raimond de Toulouse : Atressi cum.
Ainsi que la chandelle qui se de'truit elle-même.
C'atressi m nafra amors ,
Com vos, de sa lansa.
Rambaud de Vaqueibas : Engles.
L'amour me Liesse , ainsi que vous , de sa lance.
ANC FR.
Li roiz en fn blasmé et Gerberde altressi.
Roman de Rou , v. 4^94-
Li blanc moine de l'ordre de Cystiaus erenl
altressi en discorde.
Ville-Hardouin , p. 45.
Tout autressi com fiaint nois e ivers.
Le roi de Navarre , chanson 36.
Autresi se tapissent corne oisiax priz en reiz.
R.oman de Rou , v. 34g3.
anc. cat. Altresi. est. Otrosi. anc. tort.
Outrossi. port. mod. Outrosim. it. Altresi.
5 Atretal, altretai. , adj. , le même,
tel , pareil.
Gardatz non deveigna
Altretai, de vos.
P. de la Caravane : D'un surventes,
Prenez garde qu'il ne devienne tel que vous.
AL
45
Totas las dopt e las mescre,
Quar sa! que atretal, se son.
B. de Ventadoub : Quan vei la.
Je les crains et les me'crois toutes , car je sais
qu'elles sont les mêmes.
Adv. Mas l'usatge del escorpiûn te,
Qu'auci rizen, et ilh fetz atretal.
G. Faidit : Ben a amors.
Mais elle tient l'usage du scorpion , qui tue en
riant , et elle fil de même.
Prép. comp. Blanc' e frese' atretal
Cum par neus a Nadal.
B. de Ventadoub : Lo gens temps.
Blanche et fraîche ainsi que la neige paraît à Noël.
anc. fr. E li dus a sor saiuz jurés
Ke atretel loier atendent.
Tout altretel pensé out li reis Loeis.
R.oman de Rou , v. 9497 et 388p.
anc. cat. Altretai. Esr. Otrotal. it. Altrettale.
6. Atbestan, atretan, adv. , autant,
de même , ainsi.
Ar agues ieu mil inarex de fin argen
Et atrestan de fin aur e de ros.
PlSTOLETA : Ar agues.
Que j'eusse maintenant mille marcs d'argent fin et
autant d'or fin et roux.
C'atretan mi plai lo volers
D'un lop.
P. Cardinal : De sirventes.
Qu'autant me plaît le vouloir d'un loup.
ANC. fr. En tôt li mond n'a altretant.
Roman de Rou , v. 12585.
cat. Altretant. esp. Otrotanto. port. Outro-
tajito. it. Altrettanto.
7. Altercar, v. , lat. altercarï, dis-
puter.
Del gnardamen de îa régla alques fraires
altercavo et contendio.
Cat. dels apost. de Ro/na, fol. 21 3.
Quelques frères disputaient et contestaient sur
l'observance de la règle.
anc fr. Ainsi comme les diz... alterquoient et
debattoient ensemble.
Lett. de rém.j ilfiÇ). Carpentier, t. I, col. 175.
cat. esp. port. Altercar. it. Altercare.
8. Alteecatio, s. f. , lat. -altercatio,
altercation , dispute.
De que ac gran altercatio... Del quai es
grans altercatios.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 69 et 124-
46
AL
De quoi il y cul grande altercation... Duquel est
grande altercation.
cat. Altercaciô. esp. Altercation, tort. Altcr-
cacao, it. Altercazione.
;). Àlienar, y. , ta t. aliéna rc, aliéner.
Si alcus Loiu , qnant veug a mort , laisset
nna causa ad autre, eu tal convent qu'el non
la Ai.iENts ad autre, el non la deu alienar
per negxina guisa.
Trad. du Cuir de Jnslinien , fol. q°-
Si quelque homme , quand il vint à trépas, laissa
une chose à un autre , en telle condition qu'il ne
l'aliénât à autrui , il ne la doit aliéner en aucune
manière.
cat. esp. tort. Alienar. it. Alienare.
10. Alienatio , s. f. , lat. aliehatio,
aliénation , vente.
Ben val la alienatios peraquella parllda.
Trad. du Code de Justinien , fol. qo-
^aliénation vaut Lien pour cette partie.
En tant que serian aliénations. ... volun-
tarias.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 255.
En tant que les aliénations seraient volontaires.
— Aliénation mentale.
Alienatio o desmemoriament.
Elue, de las propr.j fol. 5o.
Aliénation ou perte de mémoire.
cat. Alienaciô. esp. Aliénation, tort. Alie-
nacâo. it. Alienazione .
il. Aliehtansa, s./., aliénation.
Entro que.... I'alienansa sia fâcha.
Coul. d'Alais, Arcli. duRoj., K, yi/j.
Jusqu'à ce que — Y aliénation soil faite.
12. Aliio>"dres , ath., lai. alzunde,
ailleurs.
Mas l'amor, qu'en me s'es enpreza,
No m laissa ai.hondres anar.
R. Vidal dk BezauduN : Unas novas.
Mais l'amour, qui s'est éprise en moi , ne me
laisse pas aller ailleurs.
Si cauza, alondre emblada, a Monpesller
trobada es.
Statuts de Montpellier de i20.i.
Si chose , de'rohce ailleurs, est trouvée à Mont-
pellier.
it. Altronde.
ï3. Ai.hors , adv., ailleurs.
Ce mot composé , soit des mots latins
ALA
HLia hor«, soit des mots romans al
noRrt, d'abord adverbe de temps, est
devenu adverbe de lieu , comme on a
dit l'espace d'une heure, tandis qu'es-
pace ne s'appliquait primitivement qu'à
l'étendue.
Mas forsa d'amor m'en rete ,
Que no m laissa virar alhors.
Arnaud dk Marueil : Ah pauc.
Mais force d'amour m'en retient , qui ne me laisse
tourner ailleurs.
anc. fr. EnNormendievint, aler «///ors ne sout.
Roman de Roitj v. 2528.
Il vosîst miex estre aillors.
Roman du Renarl , t. II , p. 202.
ANC. port. De me partir de vos per rmlla ren
E yr morar allur sen vosso ben.
.... E sen men grad allur morei.
Cancion. do coll. dos Nob. , col. 90.
\l\. Alterar, v., lat. alterarp, alté-
rer, détériorer.
La quai altéra la compleccio.
Trad. d'Albucasis, fol. 2.
Laquelle altère la complexion.
cat. esp. port. Alterar. it. Alterare.
i5. Alteracio, s. f. , lat. alteratio ,
altération.
Sosmes a mantas alteracios.
Elue, de las propr.j fol. 3i.
Soumis à maintes altérations.
cat. Alteracio. esp. Altération, tort. Altera-
câo. it. Alterazione.
16. Alteratiu, odj. , qui altère, alté-
ra tif.
Del ayre alterativa.
Elue, de las propr., fol. 268-
A Itérative de l'air.
anc. esp. it. Alterativo.
17. Altérable , adj., altérable.
Aiga de ploia es de len ai.terabla.
Elue, de las propr., fol. l36".
Eau de pluie est facilement altérable.
esp. Altérable, it. Alterabite.
ALA , 5. /. , lat. ala , aile.
Quan vcy l'alaudeta mover
De joi sas al as contra '1 rai.
13. DE VeNTADOI i; : Quan vr_\ .
AL A
Quand je vois l'alouette mouvoir île joie ses ailes
contre le rayon.
Se penh ab alas als talos.
Bref, d'amor, fol. 32.
11 se peint avec des ailes aux talon-.
Fig. Aisso que oratio pervenga davan Dieu,
coven que aia doas alas que la porton al c:l :
so son dejunis et aluiornas ses aquestas
doas alas, oratio non pot volar entro a Dieu.
/". ('/ / ilt., fol. <)<>.
\ :i que l'oraison parvienne devant Dieu, il con-
vient qu'elle ail deux ailes qui la portent au ciel :
ce sont jeûnes et aumônes. . . . sans ces deux ailes ,
l'oraison ne peut voler jusqu'à Dieu.
Loc. La lor amor in'agra ferit sotz I'ala,
S'arnar degues.
T. DE B. DE VeNTADOLR ET D'ALB. DE
SiSteron : En amors.
Leur amour m'eût frappe' sous Vaitej si je dusse
aimer.
— Partie d'un bâtiment.
Pero si ben vol amparar
Lo castel, I'ala ni '1 bastos,
Passar pot Escotz et Engles.
Piebre du Vilar : Sendalz vermelos.
Pourtant s'il veut bien défendre le château ,
l'aile et le Lastion , il peut passer Ecossais et An-
glais.
cat. esi>. tort, it. Ala.
i. Alat, adj., la t. xlvsus, ailé.
Aladas et quaysb cum menudas moscas.
Elue, de las propr., fol. 25 1.
Ailées el quasi comme petites mouches.
cat. Alat. Esr. tort. Alado. it. Alato.
3. A'lapens, adj. , à ailes pendantes.
E s'es per natura alapexs.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Et s'il est naturellement aux ailes pendantes.
cat. Alabax. esp. Alicaido.
l\. Eissalatar , v . , déployer.
Part. pas. Si non bat fort, e '1 bec non bada,
Ni te la coa eissalatada ,
Sas es de cors; no i a dopte.
Deudes de Prades , Auz. cass.
S'il nehatfort, et n'ouvre lehec, ni ne tient la
queue déployée, il est sain de corps ; il n'y a pas
de doute.
AL AB ARDA, .y./, hallebarde.
Securim palatinam qna reguili satel-
lites et corporum custodes armantur;
ALA
\j
] [\ i.ii., Atrium palat'd ; B\Rn, vête ri
Germanorum sive Celtarum vocabulo ,
Securis.
Voyez Cluverius , Germ. antiq. ,
lib. I, cap. 44; J. Lipsi epist. 44 ad
ficlgas ; Mayans, t. II, p. 23 1 , etc. ;
Dcniria, t. III , p. 3.
Porta vo una alabarda d'una ma et a l'au-
tra nna torcha alucada.
Tit. de i534. Doat, t. CFY, fol. 3i5.
Ils portaient une hallebarde d'une main et à l'au-
tre une torche allumée.
cat. est. port. it. Alabarda.
ALABAUSTRE, s. ni., lat. axabastrïÏej,
albâtre.
El sépulcre del alaraustre.
Cat. dels apost. de Romà, fol. 201 •
Le sépulcre d'albdlre.
cat. Alabastre. esp. port. it. Alabastru.
ALARS , s. ni., enjambée, bond.
L'emporta a graus sauts et alars.
V. de S. Honorât.
L'emporte à grands sauts et bonds.
ALAUZA , s. /., lat. alauda, alouette.
La langue latine avait emprunté ce
mot à la langue des Gaulois.
Gallico vocabulo... legioni nomen dederat
itil'D-E.
Pu», lib. XI, c. 37.
Vocabulo quoque gallico alauda etiam ap-
pellabatur.
Sueton. in Jul. Cœs. , c.l\.
César en levant une légion lui avait
donné le nom latin galerita, alouette ;
mais comme les soldats qui compo-
saient cette légion étaient de la Gaule
transalpine, le mot gaulois alauda pré-
valut.
Grégoire de Tours , lib. IV, c. 3o ,
dit : Avis corydalus quam alaudam vo-
camus.
Voyez Vossius , de Fit. serin. 1. 1 , c. 2;
Hauteserre , Rer. Àquit. , 1. I , c. 7 ;
48
ALli
Fortia d'Urban , Disc, sur 1rs an//, du
Hainaut, t. V, p, /jia.
Una alauza li gîtara.
Devdes dj Prades, Auz. cass.
Lui jettera nue alouette.
Avssi fuio Rollan corn alauza esparvier.
nom, in de Fifrabras , V. /j6'68.
Ils fuient Roland ainsi que V alouette l'épervier.
ANC. fr. Plnstost passans que le vol d'une aloue.
Œuvres d'Alain Chartier, p. 712.
Al matin al poin que Valoe
La douce ebanconete 16e.
Guill. Guiartj Carpentier, t. I, col. 140.
esp. Alondra. it. Allodola.
2. Alaudeta, alauzeta, s./., alouette.
Qiian vey I'alaudf.ta mover
De joi sas alas contra '1 rai.
B. de VentADOOR : Quan vey l'alaudeta.
Quand je vois V alouette mouvoir de joie ses ailes
eoutre le ravon.
E pueis l'effan ne fes aussels,
Alauzetas et estornels.
Trad. de l'Evang. de l'Enfance.
Et puis l'enfant en fit des oiseaux, alouettes et
rtourneaux.
arc fr. Ilaloëte liève ses clians.
Roman de la Violette, p. 2j5.
ALBATST, adj. , lai. albh.v, blanc.
E peinb sos peills cum s' er' auras ;
Ben a tient' ans que for' albas,
SI no fos lo negrezimen.
Le Moine de Montaudon : Pus Peyre.
Et il peint ses cheveux comme s'il e'tait évapore' ;
il y a Lien trente ans qu'il serait blanc , si ce ne
fût la peinture noire.
esp. Albo. sort. Alvo. it. Albo.
1. Alba , s. f. , lat. alba , aube.
I5o mati, ans que fos alba.
Philomena.
Bon matin , avant qu'il fût Vaube.
Dieus ! quai enuog
Mi faî la nueg !
Per qu'ieu desir I'alba.
H. DE LA Bachei.ERIE : Per grazir.
Dieu .' quel ennui me fait la nuit I c'est pour-
quoi je désire l'aube.
Fig. E ta yest I'alba del dia
Don lo tieus filhs solelhs es.
P. Cardinal : Vera Vergena.
Et tu es Vaube dû jour dont ton fils est le soleil.
ALB
anc. fr. Tu forjas Yalbc e le soleil.
Ane. tr. dupsaut. de Corbie , ps. y3.
cat. esp. Alba. port. Alva. it. Alba.
— Aubade, sorte de poésie qu'on chan-
tait à l'aube du jour.
"Vuelh far alb' ab son novelb.
II. de la Baciielerie : Per grazir.
Je veux faire une aubade, avec un air nouveau.
Car, qui sap dansas far
E coblas e baladas
D'azaut ruaiestradas,
Albas et surventes.
G. RlQl'lER : El nom del ver.
Car, qui sait faire danses et couplets et ballades
composées avec grâce , aubades et sirventes.
cat. esp. Albada.
— Aube, vêtement blanc pour les prê-
tres.
Aisso raeteys nos significa I'alba e la sotz-
seneba de que se vieston los ministres de
sancta gleya, cant devon servir a l'autar.
V. et Vert. , fol. 97.
Uaube et la sous-ceinture dont se revêtent les
ministres de la sainte église, quand ils doivent ser-
vir à l'autel, cela même nous signifie.
cat. esp. Alba. tort. Alva.
3. Albeta , s. f. , petite aube.
Un bon mati,
Enans de I'alreta.
Un troubadour anonyme : Per amor.
Un bon matin , avant la petite aube.
,. Albor , s. f. , aube.
E intrec a Beziers un matin à F albor,
E enquer jorns no fo.
Guillaume de Tudela.
Et il entra à Beziers un malin à Vaube, et il ne
fut l'as encore jour.
Qn'ab sa rcsplendor
Tud' altra clardor,
Quo '1 dia l'estela d'ALBOR.
J. Esteve : S'un vay Le.
Qu'avec son éclat éteint autre clarté , comme le
jour l'étoile de Vaube.
— Blancheur, albeur.
A blancor perteno candor, albor.
Elue, de las propr., fol. 265.
A la blancheur appartiennent candeur, albeur.
anc. cat. Fsr. Albor. port. Alvorada. it.
Albore.
ALB
5. Albaysia, s. f. , temps clair, beau
temps.
Apres ellas, s'en van las barcas dreyta via
De pelegrins c'aviau espérât I'ai.baysia.
V. de S. Honorai.
Après elles , s'en vont droit chemin les barques de
pèlerins qui avaient attendu le temps clair.
6. Album, s. m., lat. album, blanc,
album.
Coto enbegnt en album de huou... Album
del huel.
Trad. d'Albucasis, fol. 5 et 6.
Coton imbu dans le blanc d'œuf... Blanc de l'œil.
it. Album.
7. Albuge, s. f., lat. albugo, taie blan-
che dans l'œil.
S'albuges o mailla hi creys, aisi '1 gnerretz.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Si taie blanche ou maille lui croît , vous le
guérirez ainsi.
Oudin et Cotgrave donnent le mot
albugine pour français.
it. Albugine.
8. Albugine, adj., blanc, blanchâtre.
La huiniditat albuginea.
Trad. d'Albucasis, fol. 19.
L'humidité' blanchâtre.
9. Albuginenc, adj., blanc, blanchâtre.
La prumiera liumor es albuginenca.
Elue, de las propr.j fol. 36.
La première humeur est blanchâtre.
10. Albificar, v., blanchir, rendre
blanc.
Entro que sia albificat. ,
Trad. d'Albawsis, fol. 3.
Jusqu'à ce qu'il soit blanchi. '
11. Azalbar, v., blanchir, éclaircir.
Part. pas.
Domna, ben fou saubut et azalbat
Lo luns niati.
G. Eainols d'Apt : Auzir eugei.
Dame , bien fut connu et eclairci le lundi matin.
12. Dealbatiu, adj., blanchissant, blan-
chisseur.
De sanc mestrnal receptiva et d'el en layt
ALIî
49
DEALBATIVA.
Elue, de las propr.j fol. 5i.
Receveuse du sang menstruel et blanchisseuse de
lui en lait.
i'3. Dealbatio, s.f. , blancheur, blan-
chissage.
Pren dealbatio.
Elue, de las propr., fol. 273.
Prend blancheur.
14. Dealbar, v., lat. nEALBARe, blanchir.
O tais lanzengiers escuzan e dealbon a per-
sona totz sos mais.
V. et Vert., deuxième trad. , fol. 32.
Ou tels flatteurs excusent et blanchissent à une
personne toutes ses fautes.
Part. pas. Coma sépulcre que es dealbatz per
deforas.
V. et Vert., fol. 94.
Comme un sépulcre qui est blanchi par dehors.
i5. Subalbenc, adj., sous-blanchissant.
Lor natural color, que deu esser subat.benca.
Elue, de las propr., fol. 265.
Leur couleur naturelle , qui doit être sous-blan-
chissante.
ALBAN, s. m., aubrier, sorte d'oiseau
de proie.
Yenon al Castel-Nou , don se moc un alban
Que venedevassenestre sai a la destra man,
Et anec tant can poc encontra sns volan.
Guillaume de Tudela.
Ils viennent à Château - W eu f, d'où s'élança un
aubrier qui vint devers la gauche en çà à la main
droite, et il alla tant qu'il put à l'encontre sus en
volant.
2. Albanel, s. m., haubereau, hobe-
reau.
D'albanel, de gavanh, d'autres auzels ferens.
P. de Corbiac : El nom de.
De haubereau , de goéland , d'autres oiseaux car-
nassiers.
it. Albanella.
ALBAR, s. /n., aubier, obier, aubour.
Un sang fil d'ALBAR.
P. Vidal : Ges pel temps.
Un sureau fils à'aubier.
2. Alborn, s. m., lat. alburnww, au-
bier, obier, aubour.
Ab arc manal d'ALBORN.
Pieure d'Auvergne : Charftarai.
Avec un arc manuel à' aubour.
5o
ALB
!■ li traisses tôt entoru
Sagetas ab arc d'Ai.noRN.
(U [liai tTE im B) RGl i d\n : Un sirvcnles.
I lui tirassiez tout autour flèches avec un arc
A' aubier.
ANC. K.
\n- iVmibour porte et sajettes d'acier
Il prend son arc iïaubor.
R. de Gai in , Du Cange, t. I, col. 670.
Car vous estes mieux digne de pendre à I am-
bour.
Que d'espouser roïne de si hante tenour.
Pot me de Hugues Capet , fol. l5.
cat. Âlbenc. esp. Alborno.
3. Albareda, s. /., albarède, lieu
planté d'aubiers.
Coma albareda per sauzeda.
Leys d'il mors , fol. 68.
Comme albarède pour saussaie.
Frats o aiguas, o albaredas.
Titr. de 1271 , arck. de la mais, de Lenlillac.
Prc's ou eaux , ou albarèdes.
ALBARAN, .?. m., quittance, acquit.
Le mot arabe Barat signifie
Diploma hegium, împrimis quo ïnimunilas
aut privilegîum alicui conceditnr.
Castel , Lexicon heptagl.
Per loqnal testituoni lo présent albaran ay
de ma man propra seignad.
TU. de i'jr-8 , Hist. de y/mes , t. III , pr., p. 228.
Pour lequel témoignage j'ai signe' de ma propre
main la présente (/uiltance.
Sagellar carta ni letra ni albaran que con-
tenga obligacion de deniers.
Carlulaire de Montpellier, fol. 81.
Sceller cViarte ni lettre ni quittance qui contienne
obligation de deniers.
anc. fr. Ne doit rien lever du voiturier qui
aura payé audit Beziers , en fesant foi de
Yalbare et cartel signé du commis.
Tii. de i.l'|o. Carpentier, 1. 1, col. i!\\.
cat. Atbard. esp. Albaram. port. Aharâ.
ALBERC, .v. m., demeure, logement,
maison.
Primitivement l'ancienne langue al-
lemande a dit iteri-berc , de l'armée,
camp , ou montagne ; dans la basse
latinité, heriberctis a signifié logement
de V armée , logement public ; et enfin ,
ALB
le sens a été restreint au simple loge-
ment.
Schiller, Gloss. teutonic., donne divers
exemples d'HERiBERGA, employé par la
langue francique dans l'acception de
tabernaculum , demeure.
Bi then heribergon dhero lierdon.
Près les tabernacles des bergers.
Cant. cant. I, 8.
Voyez Juste Lipse, Epist. l\l\ , ad
Bclsas.
o
Per mandamen de son senhor,
Vas I'at.bekc d'En Bascol s'en cor.
R. Vidal de Bezavdun : Uuas no vas.
Par ordre de son seigneur, il court vers la de-
meure du seigneur Bascol.
Tan feron que lo conduisseron. a Tripoli en
nn alberc.
V. de Geojfroi Rudel.
Ils firent tant qu'ils le conduisirent à Tripoli en
un logement.
Fig. Del alberc e del pays
E del lignage de David.
Trad. d'un Evang. ajwcr.
De la maison et du pays et du lignage de David .
— Droit de gîte.
Vingt sols... que l'om li pag quad an per
ALBERG.
TU. de 1216, Doat, t. CXXIX, fol. i55.
Vingt sous... qifon lui paie ebaque année pour
droit de gite.
ANC. FR.
Ne cuidoie que ci fussent fait mi herbert.
Roman de Berte , p. 52.
cat. Alberg. anc. Esr. Albergo. esp. mod.
FORT. Alliergue. it. Albergo.
2. Alberga, albkrja, s./., barraque,
tente, campement.
Per totas las albergas an li graylesonat.
Roman de Fierabras , v. 3882.
Les cors ont sonné par tous les campements.
Fan Albekjas bastir e traps dressar.
Roman de Gérard de Rossil/on , fol. 72.
Us font liàlir baraques et dresser tentes.
anc. fr. Là fit tendre ses herberges et i de-
meura aucuns jours.
Rec. drs hist. de Fr. , t. V, p. 236.
— Droit d'albergue, de gîte.
ALB
El toms avia alberga ab taus COtnpanhos
que menaria.
Tit. de 1221, Arch. du Roy., J, 3o<).
Le comte avait droit de gîte avec autant de com-
pagnons qu'il mènerait.
Demandai- a me ni a mos homes tolta, ni
quista , ni alberga.
Tit. de 1217 du Rouergue, Arch. du Roy.
Demander à moi ni à mes nommes toile , ni
quiste , ni albergue.
L'alberga a IIII manjar et tlisnar.
Tit. de n35.Bosc, mém. du Rouergue, t. III, p.2o3.
LV albergue à manger et dîner pour quatre per-
sonnes.
3. Albergue, s. i)i., droit de gîte.
Donec albergue can venran ni tornaraD.
Tit. de 1190. Doat, t. CXIV, fol. 242.
Il donna droit de gîte quand ils viendront et re-
tourneront.
4. Alberguaria , s./., demeure, cam-
pement.
Segur pot estar dedins s'albergaria.
G. Figueiras : Un nou sirventes.
Il peut rester sûr dans sa demeure.
E Frances los esgardan de loi- alberguaria.
Roman de Fiera/iras 3 v. i32i.
Et les Français les regardent de leur campement.
ANC. FR.
Qui avoeqnes Constance a pris hebergerie.
Roman de Berle , p. 83.
— Droit de gîte.
Donec als homes de l'abadia... albergaria
en las suas niaisos.
Tit. de 1190. Doat, t. CXIV, fol. 242.
Il donna aux hommes de l'abbaye droit de gîte
dans les siennes maisons.
anc. cat. ANC. Esr. Albergaria. esp. mod.
Albergueria. port. Albergaria. it. Alber-
gheria.
5. Albergada , s. f. , campement, gîte.
Tais enia venir
Ab falsa croisada ,
Qn'el n'er' a fozir
Ses fog d'ALBERGADA.
TûMIERS : De ebantar.
Tel pense venir avec fausse croisade, qu'il lui
sera à s'enfuir sans feu de gîte.
Tro al join que vist lo pueg
E '1 castel e las albf.rgadas.
Roman de Javfre , fol. 53.
ALli
5i
Jusqu'au jour qu'il vit la montagne et le château
et les campements.
anc esp. Albergada.
6. Alberjazo , s. f. , gîte , logement.
A nuh prengatz at.berjazo.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 8'|.
A la nuit prenez gîte.
it. Albergagione.
7. Albergamen, s. m., demeure, lo-
gement.
Albergen els reials albergamens.
Roman de Gérard de Rossil/on , fol. 106.
Hc'bergent aux royales demeures.
ANC. FR.
A Rostemont snr Meuse ont pris hébergement.
Roman de Belle , p. 1^-
anc. port. it. Albergamento.
8. Alberguatge , s. m., logement, de-
meure.
Et ab totz vens ieu penrai vas totz latz
Alberguatge.
Rambaud de V\oi.eir.\s : Ben sai.
Et avec tous vents je prendrai logement de tous
côte's.
— Droit de gîte.
Alberjatge ni tolta , ni talha.
Charte de Besse en Auvergne de 1270.
Droit de gîte ni tolte , ni taille.
9. Albergaire, arbergador , s. m.,
hôte, logeur.
Eu eni sens es albergaire.
Pierre d'Auvergne : Genl ■ s
En qui sens est hôte.
Sufertan freit e langor,
Com dison Farbergador.
T. d'Auz. Figera et d'Aim. de Peguil un .
Bertrand.
Souillant froid et langueur, comme disent I.
logeurs.
anc. fr. Quoique songeur,
Sou cœur soit d'ennui herbergeur .
OEuvres d'Alain Charlier, p. 647.
anc. cat. anc. esp. anc. port. Albergador .
it. Albergatore.
10. Alberguier, s. m., logeur, auber-
giste.
Ad alberguiers de romieus.
Cariulaire de Montpellier, fol. 43.
A logeurs de pèlerins.
5a ALC
cat. Albergucr. esp. Alberguero.
ii. Alberguar, v. , héberger, loger.
Et acnlbir los pros,
Et alberguar cui que volgues deissendre.
Pistolet \ : \r agues.
Et accueillir los preux , et héberger quiconque
voulût descendre.
Albergar los viandans panres qae no podon
logar ostal.
V. et ï'iri., fol. 79.
Héberger les voyageurs pauvres qui ne peuvent
louer demeure.
E s'a Iieis platz, albergar ai
Près de lieis.
G. RcDEL : Lanquan.
Et s'il lui plaît , j'hébergerai près d'elle.
Part. pas. Ben antamens soi albergatz
Am lo comt' Enric.
P. Vidal : Neu ni gel.
Je suis hébergé bien haut avec le comte Henri.
cat. esp. tort. Albergar. it. Albergare.
12. Desalbergar, v. , déloger, sortir
de la maison.
Part. pas. E cant foron desalbergat.
Trad. d'un Evang. apoer.
Et quand ils furent sortis de la maison-
it. Disalbergare.
ALBESPIN, .v. m., lat. albaspinû, au-
bépin.
En nn vergier, sotz fuelba d'ALBEsn,
Tencla domna son ainic costa si.
Un troubabour anonyme : En un vergier.
Dans un verger, sous la feuille de Vaubépin , la
dame tint son ami près d'elle.
2. Albespix , arlj. , d'aubepin.
Lanqnan lo temps renovella
E par la flors albespina ,
E son florit albespi.
G. Rudel : Lanquan.
Quand le temps se renouvelle et que la fleur d'au-
bépin paraît , et que les aubépins sont fleuris.
ALCAFlT, s m., alcade, titre de ma-
gistrature maure conservé par les Es-
pagnols.
E 'lh feric I'alcafit de Tortosa.
Philomena.
Et il frappa Y alcade de Tortose.
cat. esp. Alcade, port. Alcaide. it. Alcado.
ALC
ALCALI, .v. m. , arabe al-kai.i, soude,
alcali.
Pren de alcali e de caus non extinta.
Trad. d'Albucasis, fol. 9.
Prends de l'alcali et de la ebaux non e'teinte.
cat. Alkali. esp. Alcali, port. Alkali. it. Alcali.
ALCAVOT , alcaot , s. m. , maquereau ,
débauché, libertin.
Ribautz et alcavotz et jogadors.
V. et Vert., fol. 80.
Ribauds et maquereaux et joueurs.
Et alcaotz e gran colpiers.
Leys d'amors, fol. i\~
Et libertin et grand batailleur.
esp. Alcahue te, alcaline ton.
ALCION , s. m. , lat. alcyon, alcyon.
Un auzel mari dit alcion.
Elue, de las propr., fol. 276.
Un oiseau marin dit alcyon.
esp. Alcion. port. Alcyon, it. Alcione.
ALCOTO, s. m. , cotte-de-mailles, pour-
point piqué.
Un aasberg ac vestit ses alcoto.
El pihts, sobre fausberc, perl'Ai.coTo.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 73 et 56.
Eut vêtu un baubert sans colte-de-mailles.
A la poitrine, sur le baubert, à travers la cotle-
de-mailles .
anc. fr. Et desrompu li bauberc fremilon,
Si ke desouz feirent li aqueton.
Pioman de Gérard de Vienne, Bekker, v. 24g3.
ALCUN, adj. ind. , lat. At/QoeM, au-
cun, un , quelque.
Ad AUGUN bom dens los termis de la sanbetat.
Titre de 1080.
A aucun bomme dans les limites de la sauveté.
Alcds bornes se esforsson de viure , e fan
alcunas penedensas e motas bonas obras.
V. et Vert., fol. 9.
Quelques hommes s'efforcent de vivre , et font
quelques pénitences et beaucoup de bonnes œuvres.
anc. fr. Manda les aucuns des seigneurs de
son royaume.
OEueres d'Alain Chartier, p. 239.
Et de ta bonche aucuns mots gracieux.
C. Marot, 1. 1, p. 366'.
Quelquefois il s'emploie corrélative-
ment, et signifie l'ait, Vautre.
ALE
Subst. ind. Qui sap d'Ainor quan bona es?
Ai.cdn orguelb, aucun reblan.
Arnaud de Cotignac : Lo vers comens.
Qui sait d'Amour quaud il est bon ? il traite l'un
fièrement , il caresse l'autre.
cat. Esr. Algun. tort. Algmn. n. Alcuno.
2. Alque, adj. irtdét. , lat. auque/m ,
quelque.
Que, s'il plai, de s'amor me dentz
Far alque novel entresentz.
P. DU VlLAR : Scndatz vermelhs.
Que , s'il lui plaît , elle me daigne faire quelque
nouveau témoignage de son amour.
cat. esp. Algun. tort. Algmn. it. Alcuno.
3. Alques , s. indét. , quelque chose,
un peu , quelque peu.
Desesperatz ab alquls d'esperanza.
FoLQUET DE MARSEILLE : Ja )10.
Désespéré avec un peu d'espérance.
Adverbial. Una res m'a aleujat
Alques de mon pessamen.
Cadenet : S'ieu pogues.
Une chose m'a un peu soulagé de mon chagrin.
Mesura m'a ensenbat tan,
Qu'ieu m sai alques guardar de dan.
Garin le ISrun : Wueg e jorn.
Baison m'a tant instruit , que je sais quelque peu
me garder de dommage.
anc. fr. Anques a joie, auques dolor.
Pioman de Partonopeus de Blois, 1. 1 , p. 3i .
4. Alquant, s. rel. ind., lat. AiiQUAivTz,
quelques uns.
Alquant s'en tornen aval arrenso.
Poème sur Boece.
Quelques idis s'en retournent là-bas par-derrière.
it. A /quanti.
5. Alquantet, adv., un peu, tant soir
peu.
Cum bom ba alquantet profeitat en a-
questa gracia.
Trad. de Bede, fol. 18.
Comme on a un peu profilé en cette grâce.
ALECTORI, s. m., lat. alf.ctori« ,
alectorienne.
Alectori es peyra qae se engendra el ventre
del capo.... El engendra et porta la preciosa
dita alectori.
Elue, de las propr., fol. iS5 el i.\(>.
ALF
53
L' alectorienne est une pierre qui s'engendre dans
le ventre du chapon 11 engendre et porte la pré-
cieuse dite alectorienne.
anc. fr. Alectoire tenent à bon
Ki creist el ventre del ebiapon.
Trad. de Marbode , col. 16^2.
esp. port. A/ectoria. it. Alettoria.
ALEITOS, adj., gr. âMtrsja-, misérable,
coupable.
Ane 110 cuidei vezer que fos tan* aleitos,
Que no nivalguessan armas ni sant ni orazos.
Guillaume de Tudela.
Oncques je ne crus voir que je fusse si misérable,
que ne me valussent armes ni saint ni oraisons.
ALENA, s./., alêne.
Voyez Wachter, Gloss. gcrni.; Leib-
nitz , p. 52.
Lengas pins esmoludas qae razors ni que
alena.
V. et Vert., fol. 25.
Langues plus effilées que rasoir et qu'alêne.
anc. fr. Il luy feit percer la langue avec trois
coups cYalesne.
Amyot , Trad. de Plutarque, vie d'Artaxcrxe.
cat. Alena. esp. Alesna.
ALEPH , s. m. , première lettre de l'al-
phabet hébreu, a.
Digas me que vol dire aleph,
Ien te dirai que vol dire bepb.
Trad. de VÉvang. de i 'Enfance.
Dis-moi ce que veut dire a , je le dirai ce que
veut dire h.
ALFERAN, s. m., auferant, cheval en-
tier.
Des étymologistes ont avancé que
ferran, 'dit d'abord de la couleur du
poil du cheval, a ensuite désigne le
cheval même.
Il est plus probable que alferan
vient de waran/o, cheval entier, che-
val de guerre.
Charlemagne , dans le capitulaire de
F illis, c. i3 , ordonne
Ut equos amissarios, id est warasiWj,
bene provideant.
Baluz. , Càpit. reg. Fr., t. T , p. 333.
54 AL1I
Voyez Eecard , Leg. franc. Salie,
p. 1 3 et 76, aux notes.
Denant l'emperador dichen de Falferan.
Roman </<■ Fierabras, v. 3924 •
Il descend de Vaujeranl devant l'empereur.
Per que t preo, messagiers, que brocs,
Taa cum poiras, ton alferan.
G. Adhejmar : Een fora oimais.
C'est pourquoi je te prie, messager, que lu pi-
ques , autant que tu pourras, ton auferant.
ANC. fr. Desus un auf errant gascon.
Roman du Renaît, t. IV, p. /Jig.
L'en li aineine nn destrier auferrant.
Roman de Gérard de tienne, Berker, v. 295.
ALGORISME, s. m., algorithme, art du
calcul.
L'abac e I'algorisme aprezi.
P. de Corbiac : El nom de.
J'appris l'aritbme'tique et Varl du calcul.
ANC. fr.
Qu'on peut juger ung chiffre en algorisme.
J. Marot, t. V, p. 80.
aîîc. Esr. Alguarismo. esp. mod. Algoritmo.
tort. Algarismo. it. Algorismo.
ALH , aill, s. m., lat. kùtun, ail.
Prendetz sol nna dolsa d'Alix.
Decdes de Prades , Auz. cass.
Prenez seulement une gousse d'ail.
Alh reprem autras odors et pudors.
Elue, de las propr., fol. 199.
L'ail réprime autres odeurs et puanteurs.
Loc. Ni no faria
Per clercia
"Valen d'un aylh.
I S trovb vdour anonyme : Dieus vos salve.
Et ne ferait pour cierge' la valeur d'un ail.
Nég. expl.
E '1 coms non es d'un aill crezut.
Bambaud de Vaqteiras : Leu sonel.
Et le comte n'est pas cru d'un ail.
I 11 sirventes , cui motz non falh ,
Ai fag , qu'anc no m costet un alh.
Bertrand de Born : Un sirventes.
J'ai fait un sirvente, auquel mot ne manque, qui
jamais ne me coûta un ail.
anc. fr. Ceste vantance ne pris II alz peleiz.
Roman de Gérard de Vienne, Bekker , v. 1223.
ANC. CAT. Ajl. CAT. MOD. AU. ESP. Ajo. PORT.
Alho. it. Aglio.
ALI
2. Alhada, s. f., aillade, ailloli.
Causas trop caudas quais so fort alhada, etc.
Qui vol per locs pudens passar de forts
alhadas se sol armar.
Elue, de las propr., fol. IOO et 199.
Choses trop chaudes, telles que sont forte aii-
lade, etc.
Qui veut passer par des lieux, puants a coutume
de s'armer de fortes aillades.
anc. fr. Puante haleine... alors qu'il mangea
tant Saitlade.
Babelàis, liv. II, ch. 32.
anc. cat. Aïïada. cat. mod. Alioli. it. AgUata.
ALIET, s. m., aliet , faucon pêcheur.
Aliet, autrament dit moysheta, es nn petit
auzel de raphia.
Elue, de las propr., fol. 1^1.
Aliet, autrement dit mouette , est un petit oiseau
de rapine.
anc. fr. Si comme aigles, ailliers et escoufles.
Bible hislor., BoREL, p. 7.
it. Alieto.
ALIMENT, x. m., lat. alimenthw, ali-
ment.
Home , qui pot viure ses aliment aigu
temps, no pot viure ses aspiracio et respiracio
a penas per un moment.
Elue, de las propr., fol. 19.
L'homme , qui peut vivre quelque temps sans
aliment , ne peut à peine vivre pendant un moment
sans aspiration et respiration.
Cant lo semenador semena lo semenc,
L'una tomba en las peyras, ont ha pooalimemt.
E'Evangeli de li quatre Semencz.
Quand le semeur sème la semence , l'une tombe
dans les pierres , où elle a peu d'aliment.
cat. Aliment, esp. tort. it. Alimente
ALISCAMPS, du lat. jlViùos campos,
élyséc, cimetière.
La ville d'Arles, sous la domination
romaine, avait des théâtres, des cir-
ques, etc., des ehamps-élysées , où les
morts étaient déposés, et qui, lors de
l'établissement du christianisme, con-
servèrent la même destination.
L'auteur de la Vie de S. Honorât,
celui de la Vie de S. Trophime, par-
lent des ALiscAMi's d'Arles; les chrétiens
ALL
étrangers avaient la dévotion do s'y
faire enterrer.
E promet a tôt/, los crestians
Qu'el seinenteri jagran d'Ai.isouAMPS ,
].o sleu regue ses tôt destorbament.
V. de S. Trophirne.
Et promet à tous les chrétiens qui reposeront au
cimetière à'A/iscarn/is, son royaume sans contes-
tation.
Quand S. Honorât fut nommé évéqnc
«l'Arles, les électeurs s'étaient réunis à
Aliscamps.
Als vases (I'Aliscamps ,
Aqui se fey l'aeamps.
V. de S. Honorai.
Aux tombeaux à'ylliscamps, là se fit l'assemhlée.
On trouve le même mot dans des
récits concernant d'antres pays de la
France.
Esr. port. Campos eliseos. ix. Campi elisi.
ÀLKIMIà, s. f., arabe al-kimia, chi-
mie, alchimie.
Aquels que euro saber las operacîos cI'alki-
mia.
Elue, de las propr., fol. 2^-
Ceux (jui prennent soin de savoir les ope'rations
X alchimie.
cat, esp. port. Alquimia, it. Alchimià.
ALLEBOLUS, s. m., allebolus, figure
de mots,
Allebolus es estranha sentensa , so es im-
proprietat de sentensa.
Allebolus se desshen de doas dictios gre-
cas : la una es alleos, que vol dire estranli , e
l'autra es bolc, que vol dire sentenza ; et ayssi
allebolus vol dire estranha sentensa.
Leys amors, fol. lO^-
Allebolus est une sentence étrange , c'est-à-dire
une impropriété de sentence.
Allebolus se dérive de deux mots grecs : l'un est
ALLEOS , qui veut dire étrange , et l'autre est BOLÉ ,
qui veut dire sentence ; et ainsi allebolus veut dire
sentence étrange.
Ce mot a été altéré; il faudrait pro-
bablement :
"Aw.okotos, allocotus , absurda , mons-
ALL 55
trosa verba et plane absoua a consuctudine
linguae.
Voyez Lucian., Rhet. prœc, 17.
ALLEGORIA, s. rn., lat. ali.egoria ,
du grec ùxxcs et ùyoptva, allégorie,
figure de mots.
Allegoria est alienî loquiuin, aliad enim
sonat, aliad intelligitur, ut,
Très in littore cervos
Conspicit errantes ,
ViRG., jE/z-, 1. I, v. 184,
ubi très duces belli punici, vel tria bella pu-
nica , significantur.
Isidor. , Orig., 1 , 36.
Allegoria es nna figura per laquai hom
ditz nna cauza et autra n'enten,
Lejs d' amors , fol. l34-
L' 'allégorie est une figure par laquelle on dit une
cliose et on en entend une autre.
C'aitan vol dir, per dreicb'ALEGORiA, Jérusalem.
Lanfranc Cigala : Si mos chans.
Qu'autant veut dire , par droite allégorie, Jé-
rusalem.
Adv. comp. Las cals causas son dicliaspc/- alle-
goria.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Galales.
Lesquelles choses sont dites par allégorie.
cat. esp. port. it. Allegoria,
1. Allegokialmf.n, adv., allégorique-
mem.
Que vol aysso dire allegorialmen.
Leys d' amors , fol. 1A0.
Que veut dire ceci allégoriquement.
ALLELUIA, s. m. , alléluia.
Alleluya e '1s autres cants d'alegrîer.
Elue, de las propr. } fol. 127.
Alléluia et les autres chants d'allégresse.
Caut f alléluia si disia.
y. de S. Honorât.
Lorsque V alléluia se disait.
cat. esp. Aleluya. it. Alleluja.
ALLEOTHETA, s. f. , aleotète, an-
tistichon, figure de mots.
Il est à croire que l'auteur a voulu
former un substantif de l'adjectif grec
ûXXo tofaroç , transposé.
56 ALL
Voyez le Trésor d'Henri Es tienne ,
Lond., col. 1868.
Pcr una figura apelada alleotheta o an-
titosis.
- d'amers , fol. 59.
Par une figure appelée aléotète ou anlito^e.
Cette figure consiste à charnier une
lettre en une autre.
ALLIZIO , s. f. , lat. allisio, froisse-
ment.
Que en cl l'ayre fassa plus fort allisio e
percussio.
Elue, de las propr.j fol. l5.
Qu'en lui l'air fasse plus fort froissement et frap-
pement.
2. Collisio, s./., lat. coLLisio, collision ,
froissement.
Collisio de vent e de so.
Per lor ferituent et collisio.
Elue, de las propr.j fol. l5 et i3t.
Froissement de vent et de son.
Par leur frappement et froissement.
— Vice du discours, collision.
Tiei qn'om apela coli.i7.io, que vol dire as-
pra e desacordabla contentios de sillabas.
Collizios es ajustamens de motas dictios
que ban motas consonans en una sillaba, coma
fortz , franez, ferms, etc.
Leys d'amors, fol. 8 et 109.
\ ice qu'on appelle eollision, qui veut dire âpre
et discordante occurrence de syllabes.
Collision est la re'union de diverses expressions
qui ont plusieurs consonnes en une syllabe , comme
fort , franc , ferme , etc.
ALLOPICLV, s. f, lat. alopecia, pe-
lade , alopécie.
Els calvtz et en aquels que ban allopiciv...
Mirt val contra allopicia et cazement de pels.
Elue, de las propr., fol. 3^ et 214
Aux ebauves et en ceux qui ont alopécie... Myrte
vaut contre alopécie et chute de poils.
cat. Alopecia. asc. esp. Alopicia. tort. Alo-
pesia. it. Alopicia.
ALLLVIO, s. f. , lat. Mit vto, débor-
dement, alluvion.
ALM
Alluvio lava la terra don fa passage, et la-
van la degasta.
Elue, de las propr.j fol. l52.
Uallufian lave la terre par où elle fait passage ,
et en la lavant la gâte.
esp. Aluvion. tort. Ailuviâo. it. Alluvione.
ALM , ad/., lat. aimus, nourricier.
Mayre alma.
Elue, de las propr., fol. 157.
Mère nourricière.
ANC. FR.
Et me paissant de vostre aime présence.
Facet. nuits de Slraparole, t. I, p. 9.
esp. it. Almo.
ALMASSOR, s. m., almansor, chef de
Sarrasins.
Miels saup Lozoics deslivrar
Guillelme , e '1 fes iic secors
Ad Aurenga, quan I'almassors
A Tibaut Tac fait aseljar.
Bertrand de Born le fils : Quant vey lo temps.
Louis sut mieux délivrer Guillaume , et lui
fournit à Orange un puissant secours , quand V al-
mansor l'eut fait assie'ger par Thihaud.
Lo fîlb delb almassor de Cordoa.
Philomex \ .
Le fils de V almansor de Cordoue.
axt. fr. Entor lui vienent et roi et ainnacor.
Roman d'Agolant ,BekkeR, v. 184.
ALMATIST , s. m. , lat. kvetvjstus ,
améthyste.
almatist, peira moût dura ,
D'ebrietat assegnra.
Brev. d'amor, fol. 40.
L' améthyste, pierre très dure , garantit d'ivresse.
Cors gent format e car e just ,
Blanc e lis plus qu'us almatist.
Guillaume de Cabestaing : Ar vey qu'em.
Corps bien formé et précieux et parfait, pur et
poli plus qu'une améthyste.
ANC. fr. "Vermeille comme une arnathiste.
Villon, p. 25.
cat. Amatista. anc. esp. Ametisto. esp. Mon.
Amathta. tort. Amethysto, Amelysta. it.
Ametisto, Amatista.
ALMATRAC, s. m., matelas.
Per tapis e per almatracx.
R. Vidvi. de Ib ./. \i DL'X •• Enaquel.
Sur tapi)! <:t sur matelas.
ALN
E mans almatras pcr jazer.
P. Vidal : Mai o acobra.
Et maints matelas pour coucher.
cat. Matalas. it. Materasso.
ALMUSSA , s. /'. , lat. almdthw» , au-
musse.
L'aumussc était jadis une partie de
l'habillement qui servait, ainsi que le
chaperon , à couvrir et garantir la tête.
Les princes et les grands portaient l'au-
musse garnie de fourrures ; dans la
suite les ecclésiastiques ne la conser-
vèrent que comme un ornement que
les chanoines placent aujourd'hui sur
le bras gauche.
Et ac almussa d'escarlata ,
Tota de sebelin orlada.
Roman de Jaufre , fol. 56".
Et eut une aumusse d'e'carlate , tout ourle'e de
fourrure.
E non den esser coms ni reys,
Ni lnnhs autr'oms tan poderos,
Que port almussa, mas sol nos.
P. Vidal : Abril issic.
Et il ne doit être comte ni roi , ni nul autre
homme si puissant , qui porte aumusse , excepté
seulement nous.
anc. fr. A leur assemblée l'empereur osta
Yaumusse et chaperon tout jus.
Chr. de Fland., ch. io5. Du Gange, 1. 1, col. 3a6.
cat. Almussa. port. Mursa. it. Mozzeua.
2. Almucella, s./., petite aumusse.
Almucella, II deners.
Cariulaire de Montpellier, fol. 1 1^.
Petite aumusse, deux, deniers.
anc. fr. Ne l'avoit daigné saluer ne oster
saumussette... Pour cause d'une aumussette
on barrette.
Lelt.derém., i37Ô",l38o. Carpentier, 1. 1, col. 387.
ALNA, auna, s. f. , lat. «lna , aune,
sorte de mesure.
D'alna falsa , vu sols.
Charte de Montjerrand de 1248.
D'une aune fausse, sept sous.
Qu'ab quatr'AUNAS de filât.
P. Cardinal : Tartarassa.
Qu'avec quatre aunes de toile.
anc. cat. Alna, auna. anc. esp. Alna. it. Auna.
ALP 57
ALOA, s.f., sorte d'arbre, aloès.
Aloa es aybre aromatic qui naysb en India.
Elue, de las propr.j fol. 198.
Aloès est arbre aromatique qui naît en Inde.
a. Aloen, aloes, s. m., lat. aloe, plante,
aloès.
De I'aloen li donaretz
Sus en la carn enpolverat.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous lui donnerez de Valoès en poudre sur la
chair.
— Suc de cette plante.
Aloe es sne de la herba dita aloen.
Elue, de las propr-, fol. 199.
Aloes est le suc de la plante dite aloès.
De mirra e d'ALOEs.
Passio de Maria.
De myrrhe et à'aloès.
Aportet mirra et aloe.
Jiist. abr. de la Bible, fol. 66.
Apporta myrrhe et aloès.
ANC. CAT. ANC ESP. Aloes. ESP. MOD. TORT. Aloe.
it. Aloè.
ALOC , aleuc , s. m. , aleu.
Bodin, Rech. hist. sur Saumur, dé-
rive aleud du celtique leuo, vassal et
d'à privatif.
Aissi cum cel qu'a estât ses segnor,
En son aloc, franchamen et en patz.
Le Moine de Montaldon : Aissi com cel.
De même que celui qui a été , dans son aleu ,
sans seigneur, librement et en paix.
Et de vos teng mon aloc e mon feu.
Folquet DE Romans : Ma bella dompna.
Et je tiens de vous mon aleu et mon fief.
Loc. Si Gérard Rossilho en alluc tenc.
Pioman de Gérard de liossillon , fol. 19.
Si Gérard tient Roussillon en a/eu.
anc. fr. Challe li Cbanf , entends : Mains te
tiennent pour sage.
Partie tiens de loi de mon grant héritage,
Et d'alité/ en tiens je la très plus grand partie.
Piom. franc, de Gérard de Piossillon, foj. 21.
cat. Alou. esp. Alodio. it. Allodio.
ALPS , s. m. , lat. alpcs , Alpes , monts
élevés.
On a avancé avec beaucoup de vrai-
semblance que, dans la langue celtique
8
58
ALQ
ou gauloise, alp a signifié originaire-
ment haute montagne. Isidore de Séville
l'avait dit; Vossius l'a confirmé par
une explication.
Servais , à l'occasion de ce vers ,
Alpiui Boreœ nanc bine, nunc flatibus îllînc,
YlRG. , JEncid., IV, V. 442 >
dit sur le mot alpini :
Quae Gallornm lingua alti montes vocantur.
Les exemples suivants prouveront que
les troubadours employaient le mot
daus cette acception.
Perqae Karlles, sécréta men ,
A tapin , si mes en la via
Sus per los alps de Lombardia.
E passa per los alps de Pueymont a en sus.
V. de S. Honorât.
C'est pourquoi Charles , secrètement , en tapinois,
se mit en route au-dessus par les Alpes de Lom-
Lardie.
Et il passe par les Alpes de Piémont au-dessus.
Esr. Alpes, it. Alpe.
ALPHA ,s. m., nom de la lettre grecque
« , alpha.
Alpha et O, comensament e fi... Diens, qne
es alpha et O , so es a dire comensament
et fi.
Elue, de las propr., fol. io5 et 279.
Alpha et oméga, commencement et fin. ..Dieu, qui
est alpha el oméga, c'est-à-dire commencement et fin.
it. Alfa.
ALPHABET, s. m., lat. alphabf.tm//; ,
alphabet.
Escriven pel paviment las letias del alpha-
bet , so es a dire del abc.
Elue, de las propr., fol. l3o.
Écrivant sur le pavé les lettres de Y alphabet ,
c'est-à-dire de l'abc.
f \r. Alfabet. esp. tort. it. Alfabeto.
ALQlTTPiA^, s. m., arab. al-kitran,
goudron.
Près del foc alqoitp.an, et la ola umpleg.
Guillaume de Tudela.
Il prit le goudron du feu , et emplit le pot.
anc fr. Pour cequnses mains estoient jouil-
ALT
lécs daiil goutron.... pour lui aidîer à gou-
trener.
Lett.derém., i/jGj. Carpentier, t. II, col. 602.
anc. cat. Alquitra. esp. Alquitran. tort. Al-
catrào. it. Catrame.
ALT, x\JT,adj., lat. alt«.ç, haut, élevé.
E fan sacrifici far en nn taulier alt de très
pes o plus.
Liv. de Sydrac , fol. 3l.
Et font faire sacrifice en un tréteau haut de trois
pieds ou plus.
El nauebier, can ve be lo temps clar,
Que s coeba e cor, tro qu'es en auta mar.
PlERRE Espagnol : Entre que.
Le nocher, quand il voit bien le temps clair, qui se
hâte et court , jusqu'à ce qu'il soit en haute mer.
Fig. E sabes be que ieu soi gentils et auta de
riqueza e jove d'ans.
V. de Gaucclm Faidit.
Et vous savez bien que je suis gentille et haute
de richesses et jeune d'ans.
Tant quant chascus ama plus son prosme,
tant er alts el règne de Deu.
Trad. de B'ede , fol. 23.
Autant comme chacun aime plus son prochain,
autant il sera élevé au royaume de Dieu.
Subst. Elacios dejeta los alts.
Trad. de Bede , fol. 65.
Orgeuil abaisse les élevés.
Que de bassez fez ads e d'AUZ aussors.
AlMERI DE Peguilain : Totz boni.
Que de bas il fit hauts et de hauts plus hauts.
Adv. On hom plus aut es pueiat,
Mas pot en bas chazer.
B. Zorgi : On hom.
D'autant plus un homme est monté haut , plus il
peut tomber en bas.
Quar es tant alt pniatz
Lo désirs que m turmenta.
Arnaud de Marueil : Ses joi.
Car le désir qui me tourmente est monté si haut.
Adv. comp. Era m fai d'AUT en bas chazer.
Rambaud de Vaqueiras : Ko m'agrad.
Ma intenant me fait tomber de haut en lias.
E crida tan can pot en aut.
R. Yidal de Bezaudun : Unas novas.
Et crie autant qu'il peut en haut.
Que aut e bas denfra sa terra
Pogues intrar ses tota guerra.
V. de S. Honorai.
Qu'il pût partout entrer dans sa terre sans aucune
guerre.
ALT
Comparât. Del loc alsoii
Jos al terrai.
A. Daniel : Chanson d'un mot.
Du lieu plus élevé on Las à terre.
Superlat. Quau chai la fuellia
Dels aussors entrecims.
A. Daniel : Quan chai.
Quand tombe la feuille des plus hautes cimes.
On per Melchior e Gaspard
Fort adzoratz I'Altisme tos.
P. DU YllAR : Sendatz.
Où fut adore' l'enfant Très-Haut par Melchior
et Gaspard.
Subst. Car als tieus preex. s'iimîlîa I'Auzismes.
P. Cardinal : Vera Vergena.
Car le Très-Haut est indulgent à tes prières.
Yole esser seniblans al Altisme.
Lit', de Sj-drac , fol. 9.
Il voulut être semblable au Très-Haut.
Tant es sobre los aussors.
A. Daniel : Mot eran.
Tant il est sur les plus hauts.
ANC. fr. Devant l'arche à Y ait Deu.... Et sut els
toz plus hait parut de l'espalde en amunt.
Ane. trad. des liv. des Piois , fol. 6 et 12.
La cité fermie de halz mars et de haltes lors.
Ville-Baudouin , p. 29.
Cum venimes en hait mer.
G. Gaimar , Haveloc, v. 582.
Et la dame fa en la tor
De son caslel montée hait.
Chrétien de Troyes , Hist. litt. , t. XV, p. 241.
Sus el palais hancor.
Roman de Guillaume au court nez.
Et aussi le sien cuer haultisme.
J. DE Mei'NG , Trésor, v. 839.
cat. Alt , altisme. esp. tort. Alto. it. Alto ,
altismo.
2. Naut, adj. , haut.
Tors e nact castels.
Leys d'amors j fol. 29.
Tours et hauts châteaux.
Avia senhoria nauta e hassa.
TU. du xme sièc. Doat, t. VIII , fol. 264.
Avait seigneurie haute et basse.
3. Altamen, autament, adt>. , en lieu
haut, hautement.
E conois que miels m'estai
Que si trop altament âmes.
G. Amiels : Brcu vers.
ALT
%
Et je connais «rue cela m'est mieux que si j'ai-
masse en lieu trop élevé.
Cridan autament Narbona davant totz.
Philomen \ .
Crient hautement Narbonne devant tous.
cat. Altament. esp. port. it. Altamen te.
4. Autet, adv., hautement.
E'1 rossiuhols autet e clar
Leva sa votz e mov son chan.
B. DE VentadouR : Quant crba.
Et le rossignol haut et clair élève sa voix cl
commence son chant.
5. Alteza, auteza, s. f. , hautesse,
hauteur, lieu haut, altesse.
La largueza, la longueza, Tauteza e la
pregundeza.
Tr. de l'Epît. de S. Paul aux Ephésiens.
La largeur, la longueur, la hauteur et la pro-
fondeur.
Gloria sia a Dieu en las autezas , e pas sia
en terra als homes de bona voluntat.
V. et Vert., fol. io5.
Gloire soit à Dieu dans les lieux hauts , et paix,
soit en terre aux hommes de bonne volonté.
L' alteza de la Deitat.
Leys d'amors, fol. 118.
La hauteur de la Divinité.
Regina d'AUTEZA
E de seuboria.
PeRDIGON : Verges.
Reine de hautesse et de seigneurie.
cat. Altesa. esp. tort. Alteza. it. Altezza
6. Nauteza, s. f., hauteur.
Nauteza et eminencia.
Elue, de las propr., fol. 160.
Hauteur et éminence.
7. Altura, s.f. , élévation, hauteur.
Senber, trop parlatz ricamen ,
Qnar vos sentetz en altura.
Le Moine de Montaudon : Autra vetz.
Seigneur, vous parlez trop impérieusement , parce
que vous vous sentez en élévation.
cat. esp. roaT. it. Altura.
8. Alzor, s.f., haut rang, hauteur.
En rictatz et en alzors.
Peyrols.- Camjat ai.
En puissances et en hauts rangs.
9. Altiu, autiu, adj., hautain, élevé,
fier.
6o ALT
Mas boni atjtius
Er greu maliens.
P. Vidal : Gcs guar.
Mais liomnie hautain sera difficilement riche.
Si vos qu'es altiva
De près sobrantîu.
Un troi/bapoi r anonyme : Si '1 dous jois.
Si vous qui êtes élevée d'un mérite tris supé-
rieur.
Et anc servidor meyns autiu
Non ac la bella a oui servi Tristans.
RAIMOND DE MlRAVAIi : Be m'agrada.
Et oneques la belle que Tristan servit n'eut un
serviteur moins Jier.
cat. Ahiu. esp. port. Ahivo.
10. SOBRALTIUS , S0BRAUT1U, Cldj. , très
haut, très élevé, supérieur.
Car lo sobraltius valers
De lei cui sui finz servire
Es tant sobre tôt consire.
B. Calvo : Temps e.
Car le tris haut me'rite de celle dont je suis
fidèle serviteur est tant au-dessus de toute pensée.
Vostra grans valors
Es tan per drecb sobrautiva.
P. Bremon Kicas novas : Be volgra.
Votre grand mérite est si justement supérieur.
il. Sobrewaut, adj., sur-haut.
Lor sobrenautas partidas.
Elue, de las propr., fol. 16t.
Leurs parties sur-hautes.
] 2. Alsar , ausar, v. , hausser, exhaus-
ser.
Et ai AtrssAT lur pietz e lur valor.
B. de Ventadour : En amor truep.
Et j'ai haussé leur prix et leur mérite.
Cum elba s'auca, cel a del cap polsat.
Poème sur Boece.
Comme elle se hausse, elle a frappé de la tête
le ciel.
Qui s'nmilia si s'alsa , e qui s'alsa plus
qne non den, trasbneha.
Lie. de Sydrac, fol. i3i.
Qui s'humilie assurément s'exhausse, et qui
s'exhausse plus qu'il ne doit , trébuche.
cat. Alsar. esp. Alzar. it. Alzare.
l3. EsSALSA-UEN, EISSAUCHAMENZ, 1SSAL-
sahen, s. m. , élévation, avantage.
ALT
El essalsamens dels fols non es mas blasmes.
Trad. de Bède , fol. 36.
L'élévation des fous n'est que blâme. .
Co Co als crestians uiult gran bissauchamenz.
P. DE Corbiac : El nom de.
Ce fut pour les chrétiens" un très grand avantage.
Sa dignetat e son yssaussamkn.
V. et Vert., fol. 9.
Sa dignité et son élévation.
anc. cat. Exalcament. it. Inalzamento.
l4- EXALTATIO, S. f. , hit. EXALTATIO,
exaltation.
La exaltatio de sancta + .
Calendrier provençal.
Uexallation de la sainte croix.
cat. Exahaciô. esp. Exaltation, port. Exal-
tacao. it. Esaltazione.
l5. ESALSAR, EXALTAR, EYSSAUSAR , ISSAU-
sar, v., élever, exhausser, exaucer.
Toz bom qne se esalsa er Imininat/.
Trad. de Bédé , fol. 24.
Tout homme qui s'élève sera abaissé.
E sobre totz yssaussa son pretz gen.
Pons de la Garde : D'un sirventes.
Et élève sur tous son mérite gentil.
Eysxausar la sancta fe crestiana.
Philomena.
Exhaussera sainte foi chrétienne.
Ab que s enion eyssausar e formir.
P. Cardinal : Tôt atressi.
Avec quoi ils croient s'exhausser et orner.
Part. pas. Qui s'umilia er esalsaz.
Trad. de Bède, fol. 24.
Qui s'humilie sera exhaussé.
Totz bom que se humilia sera exaltatz.
Cat de/s apost. de Borna, fol. 3l.
Tout homme qui s'humilie sera élevé.
Leu sera acabatz
Mos precx et yssaussat.
Le Moine de Foissan : Cor ai.
Bientôt ma prière sera achevée et exaucée.
anc. ckT.Exalsar. anc esp. Exalzar. it. Inal-
zare.
ALTAR, autar, s. m., lat. altarc,
autel.
Las croz e li altar.
H. de S.-CïR : Canson que.
Les croix et les autels.
El altar major.
TU. de 1257. Doat, t. CXL, fol. 171.
Au plus grand autel.
ALU
Lo san sacrilici de I'autar.
V. et Vert., fol. 5.
Le saint sacrifice de V autel.
anc. fr. Un altel pur Den servir leva.
Ane. trad. des lie des Rois , fol. 9.
cat. Ksr. pokt. Altar. it. Altare.
ALTEA, s./., guimauve.
La aigua en laquai son coytz altey e se-
rnensa de li.
Trad. d'Albucasis, fol. 17.
L'eau dans laquelle sont cuites guimauve et graine
de lin.
esp. it. AJtea.
ALUDA , s./., alue, alude , peau de
basane colorée.
Voyez Labbe, Ane. Gloss.; Sainte-
Palaye, col. 683.
Aludas... per ilotzena... Si las auudas no s
vendon.
Tit. du xiii» sicc. Doat, t. LI, fol. i58.
Alites... par douzaine... Si les alues ne se vendent.
cat. Aluda.
ALUM, alun,.?, m., lat. h&vuen, alun.
Graua e roga e brezil ,
Gudi et alun atressi
Trad. de V Evang. de l'Enfance.
Ecarlate et garance etbre'sil , pastel elalun aussi.
Ien tenberai ben e lialmen ab grance et ab
ALUM.
Carlulaire de Montpellier, fol. 117.
Je teindrai Lien et loyalement avec garance et avec
alun.
cat. Alutn. esp. Alumbre. it. Allume.
2. Aixuminos, adj. , lat. aluminosw.ï ,
alumineux.
Ayga aluuminoza et semlans de lasqnals ,
per art o per natura , se fa... aluz et semlans.
Elue, de las propr., fol. 272.
Eau alumineuse et semLlaLles desquelles , par
art ou par nature , se fait... alun et semblables.
est. tort. Ahuninoso. it. AUuminoso.
3. Altjmenar, enalumenar, v., aluner.
Que no alumenarai blanc ni blau per
tenber en grana enalumenada.
Cart. de Montpellier, fol. 117.
Que je n' alunerai blanc ni bleu pour teindre
en ecarlate alunée.
esp, Alumhar. rr. Alhuninare.
AMA 61
ALZONA, s./., Alsonne.
Dans un lieu» appelé Alsonne , se
trouvaient vraisemblablement deux ro-
chers remarquables par leurs masses,
et opposés l'un à l'autre, mais à quel-
que distance.
Des troubadours ont fait allusion à
ces pierres d'Alsonne.
Qu'ans eugey levesson las peyras d\\i.zoNA ,
L'una ves Paris, e l'autra ves ïoleta ,
Qu'ella, per aisso , m fos mala ni fellona.
G. Pierre de Cazals : D'una leu.
Je pensai qu'on enlèverait les pierres à' Alsonne,
l'une vers Paris , et l'autre vers Tolède , avant que ,
pour cela , elle me fût méchante ni trompeuse.
Ar sai qne s tocan las peiras d'AtzoN \.
Rai.iiond de Mirayal : Chansoneta.
Maintenant je sais que les pierres d'Alsonne se
touclient.
AM , amb , prep. , avec.
Assez généralement am est employé
au-devant des mots qui commencent
par une consonne, et amb au-devant de .
ceux qui commencent par une voyelle.
Fait lo torneybament, Roland e N Ayme-
ric, am los lurs, s'en tornero vays Narbona ,
am gran gasagb e am gran gaug.
Philomena.
Le combat fini , Roland et le seigneur Aymeri ,
avec, les leurs , s'en retournèrent vers Karbonne ,
avec grand gain , et avec grande joie.
Fossem amb els niartirizalz.
V. de S. Honorât.
Nous fussions martyrise's avec eux.
Conj. comp. am que sia vera e corals.
Conlricio e penas infernals.
Pourvu qu'eWe Soit vraie et du coeur.
Les troubadours ont très rarement
fait usage û"a3h et d'AMB.
AMA, s. f., lat. hamo, hameçon.
Aissi co'l peis qne s'eslaissa el ebandorn ,
E no sap re tro que s'es prés en I'ama.
B. de VentADOUR : Be m'au perdut.
Ainsi que le poisson qui s'élance à l'appât , et qui
ne sait rien jusqu'à ce qu'il est pris à Y hameçon.
62 AMA
Cassayre cant a teudnt al ors, e li gieta mel
per L'axa.
V.'et t'trt., fol. 23.
Quand le chasseur a tendu à l'ours , et lui jette
du miel pour l'hameçon.
abc. fr. Car le poisson c'on prent à Vain.
Amors m'a souspris à son ain.
Fabl. et conL anc. , t. Il , p. 3o4; t. IV, p. 338.
c.yt. Am , ham. it. Amo.
AMANDOLA, amf.lxa , ameuta , s. f. ,
lat. AMYgDflLA , amande.
Figas.... uvas, amardoias.
Doctrine des Vaudois.
Figues.... raisins, amandes.
Per chascana beslia qui porte amasdolas.
Charte du péage de Faïence, Hist. de Val., p. 297.
Pour chaque héte qui porte amandes.
Oli de ameixàs dossas.
Trad. d'Albucasis, fol. 55.
Huile Ôl amandes douces.
Ajjïstas e comï , anis e ris.
TU. de 1248. Doat, t. CXVI , fol. 17.
Amandes et cumin , anis et ris.
cat. Amctlla. est-. Ahnendra. tort. Amendoa.
it. Mandorla.
1. Amell, amelier, s. m., lat. xiirgcla-
iMSf amandier.
Que prendo pastnra de flors u"amet,ls.
Elue, de las propr., fol. l!\3.
Qui prennent pâture de fleurs d'amandiers.
Precegniers, ameliers.
Milgraniers , ameliers, son especïal.
Leys d'amors , fol. 5l et 48.
Pêcher , amandier.
Grenadiers, amandiers, sont spéciaux.
cat. Ametller. ïsr. Ahnendro. tort. Amen-
doeira. it. Mandorlo.
AMAGAR, v., cacher, musser.
No'l pot cobrir ni amagar,
Ni 1 pot escondir ni celar.
Contricio e penas infernals.
~Se le peut couvrir ni musser, ni ne le peut
cacher ni celer.
Amaguetz nos entre Elbenc e'1 Finar.
Rambaud de Vaqi:eiras : Honrat marques.
Vous nous cachâtes entre Elhen et le Finar.
E parti s d'aqni, et AMAGTTet d'els.
Fragm. de trad. de la Passion.
Et se retira de là , et se cacha d'eux.
Adoncas se amagaran
Us et autres, e intraran
AMA
Desotz las rocas en las balmas.
Contricio e penas infernals.
Alors se cacheront les uns et les autres , et
entreront sous les roches dans les cavernes.
Falbir se pot cobrir
Un temps et amagar.
NaT. de MoHS : Sitôt non es.
Faillir se peut couvrir et cacher un temps.
Part. pas. Ni per locs ajiagatz.
V. et Vert., fol. 5o.
IN'i par lieux cachés.
cat. Amagar.
2. Amagadamen , adv. , secrètement.
Qu'elh vengnes amagadamen.
JJrev. d'amor, fol. 57.
Qu'il vînt en cachette.
cat. Amagadament.
3. Amagament, s. m., action de se cacher.
Léo esta al camp patent, cum si reputava
amagament vergonba.
Elue, de las propr., fol. 253.
Le lion demeure au champ patent , comme s'il
réputait honte Yaction de se cacher.
asc. cat. Atnagament.
4. Amagatailh , s. m. , cachette.
Et avia borsas et ajiagataylhs.
Fragm. de trad. de la Passion.
Et il avait Lourses et cachettes.
cat. Amagatall.
5. Esmagar , v. , cacher, musser.
Comesset lo a repenre, e dis li : Per que vos
esmagatz ?
Piornan de la prise de Jérusalem , fol. 8.
Il commença à le reprendre , et lui dit : Pourquoi
vous cachez-vous ?
AMAR, v., lat. Aiixne, aimer.
Nnls bom non pot ben chantar
Sens amar...
Ges non suy tan desesperatz
Qa'ien non âmes,
S'ieu fos amatz.
B. de Ventadoer : Estât ai.
Kul homme ne peut Lien chanter sans aimer... Je
ne suis pas tellement désespère' que je n'aimasse ,
si j'étais aimé.
Part. pr. Aman vin et aman morrai.
Pons de La Garde : Ben es dreitz.
Je vis en aimant et je mourrai en aimant.
Part. pas. Que siien fos per altradomn' amatz.
R. d'Orange : Ah noucor.
Que si je fusse aimé par une autre dame.
AMA
anc. fr. Tel mestier n'ai ge mie chier,
Ye am trop miax estre bonchier.
Le Renart contrefait. Robert, t. II, p. 3^0.
cat. esp. port. Amar. it. Amare.
2. Amadament, ach\ , d'une manière ai-
mante , avec amour.
Et gardes entegrament et amadament totz
temps.
Tit. de 1248. Doat, t. CXXXYII, fol. 221.
Et gardât toujours en entier et avec amour.
3. Amorar, v. , rendre amoureux.
Sors joys , per qne tais s'amora
Qu'anc en yvern mal non trays.
GiRAUD de BoRneil : Quan brancha.
La joie surgit , c'est pourquoi tel se rend amou-
reux qui jamais ne sent mal en hiver.
4. Amoreiar, v. , rendre amoureux.
Antrei c'amors s'amoreia.
Marcabrus : Per savi '1 tenc.
J'accorde qu'amour devient amoureux.
anc. cat. Amorejar.
5. Amans, s. m., amant, ami.
Tro '1 nom cI'amaxs
En drnt se muda.
Rambatjd de Vaqueiras : Kalenda maya.
Jusqu'à ce que le nom à' amant se change en galant.
6. AMAIRE , AMADOR, S. 111., lat. AMAT0R5
amant, amoureux, ami.
Pois cilh cui sui amaire,
Qu'es la gensor qu'anc fos,
"Vol mi e mas ebansos.
G. Faidit : L'onrat jauzens.
Puisque celle dont je suis amant , qui est la plus
gentille qui fut jamais , veut moi et mes chansons.
Per qne tug amador
Son guay e cantador.
B. de Yentadour : Lo gens temps.
C'est pourquoi tous les amoureux sont gais et
chanteurs.
Amaire dels homes en aquest mon.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 79.
Ami des hommes en ce monde.
anc. fr. Et si cuidast bien li donsiaus
Estre ammeres de dames bêles.
Fabl. et cont. anc, t. III , p. 1 18.
cat. esp. port. Amador. it. Amatore.
7. Amairitz, s./., lat. ama^rix, amante,
amoureuse.
AMA
63
Qn'entr'AMAiRiTZ et amans
S'es mes ns pales enjans.
Aimeri de Peguilain : Mantas vos.
Qu'entre amantes et amants s'est mise une trom-
perie ouverte.
8. Amaressa, s.f. , amante.
Tait li fin amadors e las finas amaressas.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Tous les fidèles amants et les fidèles amantes.
9. A>ior, s./., lat. amor, attachement,
amour.
Amor ni societat ab lui non ai; n'a.
Titre de l\3g.
Il n'aurait avec lui attachement ni socie'te'.
Los bes d'AMOR venon a tart,
E '1 mais ven quasqun dia.
P. Cardinal : Ben ten.
Les biens A'amour viennent lard , et le mal vient
chaque jour.
— Mytholog. le dieu d'amour, les
Amours.
E'1 dieu d'.\MOR m'a nafrat de sa lansa.
Albert de Sisteron : En amor ai.
Et le dieu d'amour m'a blesse' de sa lance.
Quant Proessa hag dit son agrat,
L'Amor son en pes levât.
Un troubadour anonyme : Seinor, vos que.
Quand Prouesse eut dit ce qui lui plut , les
Amours se sont leve's en pieds.
Loc. Pro Deu amor.
Serment de 842.
Pour l'amour de Dieu.
Pf.r amor Dieu mi fezes
Ma dona quelque bon saber.
B. de Ventadour : Bel m'es.
Pour l'amour de Bien que ma dame me fît quel-
que bonne indication.
anc. fr. Qu'amors me le prie et commande.
Roman de la R_ose, v. 33.
Por amor Dieu le glorioux....
Sire , merci por Dieu amor.
Fabl. et cont. anc, t. II , p. 33 et 87.
cat. esp. port. Amor. it. Amore.
10. Aiuors, s. m., la gaie science des
troubadours.
Donx li trobador noel venguan pozar en
aquestas leys d'AMORs, quar ayssi es la fons
d'esta gaya sciensa de trobar.
Leys d'amors, fol. i.
Donc que les troubadours nouveaux viennent pui-
64 AMA
ser en ces lois de gaie science, car ici est la fontaine
de cette gaie science de trouver.
ii. ÀmKSA, umansa, *./.', amour, atta-
chement, affection.
Mas gren veiretz fia'AMAHSA
Ses paor e ses doptansa.
B. DE VeNTADOTJB : Al> joi tnov.
Mais difficilement vous verrez un pur amom
sans peur et sans crainte.
E sai que dizetz soveu
Que fraitura d'autr'.UMANSA
Me fai vas vos venir humelian.
\imeri DE Peguilain : S'ar sai.
Et je sais que vous dites souvent que le manque
d'autre amour me fait venir humble vers vous.
use. f». Si va dire par grand amance :
En Dieu ay toute ma fiance.
LOBINEATJ , Hist. de Bret., t. II , P. 7I9-
anc. it. Cbe noi trasse ad amanza.
Barberini , Docum. d'amore, p. 372.
12. Amatiu, ùdj., aimant, capable d'ai-
mer.
De be amativa e de mal fugitiva.
Elue, de lus propr., fol. 23.
Aimante du Lien et fugitive du mal.
it. Amativo.
i3. Amoros, adj., amoureux, amical,
qui appartient à l'amour.
Be sni gays et amoros ,
Dona , per araor de vos.
Albert de Malespine : Dona a vos.
Dame , je suis bien gai et amoureux pour l'amour
de vous.
Pauc sap de I'amorosa ley.
A .Daniel : Al> plazer.
Il sait peu de la loi amoureuse.
Et als amies es francs et amoros.
Bertrand du Plget : De sirventes.
Et il est franc et amical envers les amis.
cat. Amoros. est-, port. it. Amoroso.
AMA
La bona domna valen
Qui tan gen vos aculhit
E tan AMOROSAMEN.
Peyrols : Quant amors.
La bonne dame me'ritante qui si gentiment vous
accueillit et si amoureusement .
cat. Amorosament. esp. port. it. Amorosa-
mente.
16. Amic , s. m. , lat. amicus , ami,
amant.
Verays amis es aquel que ama en adversi-
tat aissi co en prosperitat.
V. et Vert., fol. 76.
Vrai ami est celui qui aime en adversité ainsi
qu'en prospérité'.
Ai Dieus! quant bona fora amors
De dos amics.
B. de Ventadour : Ja mos.
Ah Dieu ! combien serait bonne l'amour de deux.
amants.
cat. Amig. esp. tort. Amigo. it. Amico.
17. Amiga, amta, s./., lat. AMicA,amie,
amante.
Car' amiga, donss'e franca,
Covinens e bell'e bona.
P. Vidal : Car' amiga.
Chère amante, douce et franche , agréable et belle
et bonne.
Que fara la vostra amia?
Amic, cum la voletz laissar?
B. de VentadoiR : En abril.
Que fera la votre amie? Ami, comment vous vou-
lez la quitter?
cat. esp. tort. Amiga. it. Arnica.
18. Amiguot,*. m., petit ami.
E cuia s'om aver amic
Lai on no s'a ges amiguot.
Amanieu des Esc ys : Dona per cui.
Et on s'imagine avoir ami là où on n'a pas petit
ami.
1 4. Amoroset, adj., amoureux, qui con
cerne l'amour.
L'amop.oseta bevenda
No feric ab son cairel
Tristan n'Iseut plus fortmen.
B. Zorgi : Altressi.
V amoureuse boisson ne frappa pas plus forte-
ment avec son trait Tristan ni Iseult.
it. Amorosetto.
i5. Amorosamf.n, ndc, amoureusement.
cat. Amiguet.
in. Amable, adj., lat. amabsleot, ai-
mable.
Calque cauzas son amablas.
Tr. de l'Mpître de S. Paul aux Philippiens.
Quelques choses sont aimables.
cat. esp. Amable. port. Amavel. it. Amabile.
20. AMICABLE, adj., lat. AJUCABttEJW,
amiable, capable d'attachement
AMA
Per arbitre arbitrador o amicable corcpo-
nedor.
Slatuls de Montpellier de I23l.
Pour arbitre arbitrateur ou amiable compositeur.
O amiqables coraponedors.
Tit. de 1269, Arch. du Roy., K, 17.
Ou amiables compositeurs.
Home... huma e traitable et amigable.
V. et Vert., fol, 56.
Homme... bumain et traitable et capable d'atta-
chement.
anc. fr. Car masculin est moult liable
Avec féminin amiable.
La fontaine des amoureux , v. 556'.
cat. Amigable.
2 1 . AmIGALMENS , AMIGABLAMENT , ado, ,
amicalement.
Car m'as repres non pas amigalmens.
B. Carbonel , Coblae triadas.
Car tu ne m'as point repris amicalement.
E sia receubutz amigablament.
Trad. de la règle de S. Benoit, fol. 26.
Et soit reçu amicalement.
22. Amistatz , s. m., amitié, attache-
ment, témoignage d'amitié.
E quan me soi de vos lonbatz ,
Creys e dobla pus I'amistatz.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Et quand je me suis éloigné de tous , Y attache-
ment croît et double davantage.
Qnar salutz, ni amistatz
Ni messatges no m'en ve.
B. de Yentadour : Conort.
Car salut , ui amitié, ni message ne m'en vient.
ANC. FR.
Naymon , dist-ele , je vos doing m'amisté.
Roman d'Agolant, v. i3l6.
cat. Amistat. esp. Amistad. port. Amizade.
it. Amistà.
23. Amiguaje, s. m., attachement, affec-
tion.
Qui vol ansir gesta reyal
E de gran amiguaje.
V. de S. Honorât.
Qui veut ouïr geste royal et de grand attachement.
24. Amistansa, s./., amitié, attache-
ment.
Qae cors non pot pensai' ni boca dire
L'anior que ilb teing ni la fina amistansa.
H. Brunet : Cortesamen.
I.
AMA
65
Que cœur ne peut penser ni Louche dire l'amour
et le pur attachement que je lui porte.
Qui vol aver complida amistansa
De Jhesu-Crist e qui '1 voira servire.
R. G aucelm : Qui vol aver.
Qui veut avoir entier attachement de Jésus-Christ
et qui le voudra servir.
anc. esp. Amistansa. anc port. Amistanca.
it. Amistanza.
25. Enemic, s. m., lat. inimich^, ennemi.
Très enemicx e dos mais senbors ai.
H. de S.-Cyr : Très enemicx.
J'ai trois ennemis et deux mauvais seigneurs.
Qu'el mon non ai tan mortal enemic.
Pons de Capdueil : Astruc.
Que je n'ai au monde si mortel ennemi.
Spécialement. — L'ennemi du genre
humain, le diable.
Qui no fai so que Dieus manda,
L'enemicx l'a en sa landa.
P. Cardinal : Jhesum-Crist.
Qui ne fait ce que Dieu commande, le diable l'a
en son domaine.
Yostra passios mi sia defendens ,
Que no m'encbanl'ENEMics que m vai tentans.
Arnaud Catalan : Dieus verais.
Que votre passion me soit protectrice , afin que
V ennemi qui me va tentant ne me séduise pas.
cat. Enemig. esp. Enemigo. port. Inimigo.
it. Nemico.
26. Enemia, s.f., lat. immica, ennemie.
Pus er l'a m tan que m'es raala enemia.
Guillaume de S.-Didier : El mon non.
Puisque je l'aime tant alors qu'elle m'est mé-
chante ennemie.
cat. esp. Enemiga. port. Inimiga. it. Ne-
mica.
27. Enimigablament, ado., irréconcilia-
blement.
Tasiblament s'irais enveia , mas enimiga-
blament.
Trad. de Bède, fol. 6.
L'envie s'irrite tacitement , mais irréconciliable-
tnent.
anc. cat. Enimigablament.
28. Inimicitia , s.f., lat. inimicitia , in-
imitié.
Inimicttias et malvolensas.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 35o.
Inimitiés et malveillances.
9
66
AMA
anc. iîsp. rotiT. Inimicicia. it. Inimicizia.
29. Enemistat, s. f., inimitié, rupture.
Q'us de corteza voluntat
La fai sens gînh cI'enemistat
Gnardar.
G. de Cabestaing : àissi cum sclh.
Qu'usage de courtoise volonté la fait considérer
sans ruse A' inimitié.
c\t. Enemistat. esp. Encmistad. tort. Inî-
mizade.
30. Adamar, v., aimer.
Yos prec que m detz tal cosselh
Qu'ieu sapcha ben aoamar.
G. Biqlier : Jhesu-Crist.
Je vous prie que vous me donniez tel conseil que
je sache Lien aime)-.
anc. Esr. Adamar.
3i. Dezamar, v. , cesser d'aimer, dé-
daigner, haïr.
Trop mi podetz longamen mal voler,
Si m dezamatz quar ieu vos sny amaire.
BerengeR de Palasol : Bona dompna.
Vous me pouvez vouloir mal très long-temps , si
vous me haïssez parce que je suis votre amant.
ANC. fr. Dune saveras tost aimer
Et après desamer.
Evrard, Hist. Int., t. XIII, p. 69.
Je crains... que \otrecœar n'apprenne petit
à petit à me désaimer.
S. François de Sales, Lett. dit>. , p. 187.
anc. cat. F. si desam, no m sia dada colpa.
Aimas MaRCH : Per lo cami.
tsp. Puesque soy tau desamado
Yo me deva desamar.
,T. de MENA , Cancion. gen.
port. Desamo mi perqne me desamades.
Cane, do coll. dos Nob. de Lisboa, fol. 53.
it. \V l'allro cbe in un punto ama e desama.
Petrarca , Triom. d'am. , c. ?■,.
E mortalmenîe il disamb... E lo disamavano
mortalmente.
Cento novelle anliche, 00.
32. Desamor, s.f., indifférence, dés-
ection.
Qu'araors perd son nom e desmen ,
Et es desamor planamen ,
Pois merces nr. i pot far socors.
Folqcet df. Marseille : Molt i fes.
mour perd son nom et le dément , et est
AMA
pleinement indifférence t lorsque merci ne lui peut
faire secours.
anc. cat. Desamor. esp. tort. Disamor. it.
Disamore.
33. Desamansa , s. f. y indifférence ,
dédain , désaffection.
Qu'hom en ven leu de totz en desamansa.
Le Moine de Fossan : Ben volria.
Qu'on en vient bientôt entièrement en désaffection.
34. Dezamistat , s. f. , brouillerie ,
refroidissement.
Quant liora non pot una setmana
Us bos amicx estar ab autr'en patz ,
Ses grans enueitz e ses dezamistatz.
B. de Ventadoir : Ja mes chantars.
Quand on ne peut une semaine être bon ami
avec un autre , en paix , sans grands ennuis et sans
brouilleries.
anc. esp. Desamistad.
35. Dezamoros, adj. , indifférent, dés-
affectionné.
Can pes cum soi tornat desamoros.
Folquet de Marseille : Per Deu ainor.
Quand je pense comme je suis devenu indifférent.
Qu'auc non amet, ben l'en puesc escondire;
Ans es nescis dezamoros proatz.
Pons de Capdueil : Tant m'a donat.
Va que jamais il n'aima , je puis bien l'en jus-
tifier; au contraire, il est démontré un niais indif-
férent.
cat. Desamoros. esp. Desamoroso it. Disamo-
roso.
36. Examorar , v. , aimer, chérir, af-
fectionner, énamourer, amouracher.
Un gosset li fasia festa , e s metia e sa fauda ,
e li sautava el coll, e lo senhor lo enamorava
ab gran gang.
V. et Vert., fol. 61.
Un petit chien lui faisait fête, et se mettait sur
ses genoux , et lui sautait au cou , et le seigneur le
chérissait avec grand plaisir.
Qu'anc mais no fo lens a enamorar.
G. Faidiï : Mon cor e me.
Ou'oncques mais je ne fus facile à amouracher.
Miravals s'enamoret de n' Azalais.
V. de Raimond de Miraval,
Miraval s' amouracha de la dame Azalais.
Et enamoret se de lui et el de la dona.
F. de Bernard de Ventadour.
Elle s'amouracha de lui et lui d'elle.
AMA
E H auzel si van enamoran
L'uns pels autres.
B. deVkntvdoiii : Quan la fuelha.
Et les oiseaux s'en vont devenant amoureux les
uns pour les autres.
Subst. Al prim de iiosIi-'enamorar.
B. de Vestadouh : Quan lo.
Au commencement de notre amouracher.
Part. pas- Car, a mon clan, su! trop enamoratz.
G. Faidit : Mon cor e mi.
Car, à mon dommage, je suis trop amourache.
C'aissi m fadero très sorors,
En aqnella ora qu'ieu fui natz,
Que totz temps fos enamoratz.
Un troubadour Anonyme: Domna ieupnn.
Les trois sœurs me féèrent ainsi , eD cette lieure
i|ue je fus né, que je fusse en tout temps amouraché.
asc. fr. Car j'en suis nionlt énamourez.
La fontaine des amoureux , v. 86g.
Nul ne se doit énamourer .
OEuvres d'Alain Chartier, p. 521-
Grant pièce ai illec demouré
De bel-accueil enamoré.
Roman de la Rose, v. 3320.
cat. esp. port. Enamorar. it. Innamorare.
37. Enamorament, .v. m. , amour, atta-
chement.
De Tristan e d'Ysolt los enamoramentz.
P. DE Corbiac : El nom de.
Les amours de Tristan et d'Iseult.
cat. Enamorament. esp. Enamoramiento.
port. Namoramento. it. Innamoramento.
38. Desanamorat , adj. , indifférent ,
qui n'aime plus, désaffectionné.
Per qu'ien vuelh mais esser paubres onratz,
G' avols manens c desanamoratz.
T. d'Aimeri et de G. deBerguedan : En Berguedan.
C'est pourquoi j'aime mieux être pauvre honoré ,
que lâche richard et indifférent.
anc. fr. Mais est-ce un coup bien sur que votre
seigneurie
.Soit désanamourée , on si c'est raillerie ?
Molière, le Dépit Amoureux , act. I, se. 4-
3g. Sobrenamorat , adj. , exalté en
amour.
Mont es mal amatz
Totz bom sobrenamoratz.
Giraud de Borneil : Si mon cor.
Icnil homme exalté en amour est très mal aimé.
AMA
<3?
',o. Entramar, v. , entr'aimer, chérir
réciproquement.
Tôt aissy es d'orne e de femna quan s'en-
tramo.
Liv. de Sjdrac , fol. 74.
Tout ainsi est d'homme et de femme quand ils
s'entr'aiment.
anc. fr. Apres cest mot s'entre besierent
Cil qui onques ne s'ciitr'amerent ,
Ne ja jor ne s'entr'aineront.
Roman du Renaît, t. I, p. 211.
4 1 . Sobramar , v. , aimer à l'excès ,
aimer trop.
Sols su! que sai lo sobrafan que in sortz
Al cor, d'amor sofren per sobramar.
A. Daniel : Sols sui que.
Je suis le seul qui sais l'extrême chagrin qui me
surgit au cœur, souffrant d'amour pour aimer à
l'excès.
Et tôt aisso m ven per sobramar.
Gli d'Uisel : Ges de chanlar.
Et tout ceci me vient pour trop aimer.
Que leu m pot perdonar,
S'ieu failli per sobramar.
Richard de Barbezieex : Alressi cum l'olifans.
Qu'elle me peut facilement pardonner, si je faillis
pour trop aimer.
l\i. Sobramor, s. f. , amour excessif,
passion.
Qu'il soeramors qu'ieu l'ai m'en te.
GlRADD de Salignac : Per solatz.
Que l'extrême amour que j'ai pour elle m'en
retient.
43. Sobrenamoramen , s. m., extrême
amour.
Dompna , eu ai un usatge
Qu'es, segon mon escien,
Per SORRENAMORAMEN.
Cadenet : Aisso m dona.
Dame , j'ai un usage qui est , selon mon savoir,
par extrême amour.
AMAR, adj., lat. amai»w, amer, triste,
rude.
Fontainas caudas , autras freydas , antras
amaras, autras saladas.
Liv. de Sjdrac j fol. 55.
Fontaines chaudes , autres froides , autres ambrés ,
autres salées.
(38
AMA
Sitôt l'aura s'es amara ,
Don s'eclaircisson li branc.
GlRAUD DE CALAJïSON : Sitol l'aura.
Quoique l'air soit rude, de quoi les brauclics
s'éclaire isscni.
Fil;. JNIais er conosc que l'amars
D'aqncst segle os amars.
(ii nu i> i a l'ui.M h. : Be vey e conosc.
Mais maintenant je connais que l'aimer de ce siècle
est amer.
Subst. E'1 dois m'es tornatz en amar.
\m \nii.u DES Escas : Doua per.
Et le doux m'est tourne' en amer.
E m'es amar quar eu non sui amatz.
Sordel : Entre dolsor.
Et il m'est amer de ce que je ne suis aime'.
cat. Amarg. esp. tort. Amar go. it. Amaro.
2. Amaramex , adv., amèrement.
El comenscet de plorar mot am aramens.
ffist. abr. de la Bible, fol. 62.
Il commença à pleurer très amèrement.
cat. Amargament. esp. port. Amargamentc .
it. Amaramente.
3. Amaribot, adj., amer, aigre.
Perqu' us sonetz fai gualiartz,
Àb motz amaribotz bastartz.
Pierre d'Auvergne : Cliantarai.
Parce qu'il fait des sonnets trompeurs , avec des
mots aigres bâtards.
4. Amaros, adj., amer, triste.
En amaros gems.
V. et Vert., fol. 88.
En amers gémissements.
5. Amaror, amargor, s./., amertume.
E tan tost torn en amargor
Lo joy d'aquest segle leugier.
Pierre d'Auvergne : De Dieu.
Et si vite tourne en amertume la joie de ce siècle
le'ger.
Que pos m'auci per lo dolz I'amarors.
Sordel : Entre dolsor.
Que puisque l'amertume me tue par le doux.
Amaror de boca.
Elue, de las propr., fol. 3l.
Amertume de Louche.
Cazet el lif-h de dolor e ù'amaror.
Cat. de/s aposl. de Roma, fol. 207.
11 tomba au lit de douleur et d'amertume.
cat. Ainargor. ahc. esp. Amaror. Esr. mod.
tort. Amargor. it. Atnarorc.
AMA
6. Amareza, s./., amertume, tristesse.
Amareza e foreenaria.
Trad. de Bède, fol. 38.
Tristesse et folie.
anc. cat. Amarguesa. it. Amarezza.
7. Amaruns , s./., amertume.
E volt douz en amaruns.
Pierre d'Auvergne : Bels m'es dous.
Et tourne le doux en amertume.
8. Amartat, s./., amertume.
"Vis trop begut es amartatz de l'arma.
Trad. de Bède, fol. 45.
Vin trop bu est amertume de l'âme.
La amartatz , lo peccatz ela pena del segle.
Lie. de Sjrdratj fol. 0,5.
E 'amertume , le pêche' et la peine du siècle.
anc. fr. Escurit per amertet mis olz.
Anc. trad. du Psautier, Ms. n° I , ps. 6.
Plein de misère et d'amené.
Marie de France , t. II , p. l\l\8.
9. Amargar, v. , rendre amer, causer
amertume.
Tais moreels que pueîs I'amarga.
Gavaudan le Vieux : Lo mes.
Tel morceau qui puis lui cause amertume.
Part. prés. Sa vida, qu'es de grau dolor,
Doloyrosa e amargans.
V. de S. Alexis.
Sa vie , qui est de grande douleur, douloureuse
et arrière.
cat. esp. port. Amargar.
10. Amarejar, v., avoir le goût amer.
Mascbat entre dens es mol ni amareja....
Ginesta gustada amareja.
Elue, de las propr., fol. 199 et 210.
Mâché entre les dents il est mou et a goût amer....
Genêt goûté a goût amer.
Part, prés , Es fels amarejans.
JS \T de Mons : Sitôt non.
Est fiel ayant le goût amer.
anc. cat. Amarejar. it. Amareggiare.
11. Amarzir, v. , rendre amer, rude,
causer de l'amertume.
Que pueys del frug amarsis la sabor.
P. Jordan : S'ira d'amor.
Qu'ensuite il rend amère la saveur du fruit.
Qu'en la boca m fez al prim dolcir
Co que m'a fait pois el cor amarcir.
Aimeri de PEGUILATN : De fin'amor.
AMA
Que me fit d'abord devenir doux en la bouche ce
qu'il m'a fait ensuite devenir rimer au cœur.
Quan Tarira doussa s'amarzis.
Cercamons : Quan l'aura.
Quand l'air doux se /ait rude.
Pus amars m'en amarzis.
Pierre d'Auvergne : Al descebrar.
Depuis qu'aimer m'en cause de l'amertume.
Part. pas. E pel temps que vei amarzit.
Deudes de Prades : No m puesc.
Et par le temps que je vois devenu rude.
it. Amarire.
12. Enamarzir, v., lat. iN.vH.vB.e.ycEne,
rendre amer, attrister.
Part. pas. Pessa.... aissi enoiada e enamarzida.
Trad. de Bede, fol. 1 1.
Pense'e ainsi ennuye'e et rendue amère.
it. ïnamarire.
A MARINA, s.f., cerisier sauvage.
La grossa lansa
Que es de fraysse o d'AMARiNA.
V. de S. Honorât.
La grosse lance qui est de frêne ou de cerisier
sauvage.
it. Amarina.
— Jets (le jonc.
Amarinas verdas o secas que son apeladas
brins.
Cartulaire de Montpellier, fol. 107.
Jets de jonc verts ou secs qui sont appelés brins.
AMARVIR , ■»., apprêter, fournir.
Et devo amarvir l'escrît de la talha als
senhors.
Coût, de 3Toissac. Doat , t. CXXVII , fol. 3.
Et doivent apprêter l'écrit de la taille aux sei-
gneurs.
Part. pas. Que lor sian amarvitz lieytz am
inventari.
Tit. de i356. Doat, t. XCXIII, fol. 210.
Que leur soient apprêtés lits avec inventaire.
E las maios.... amarvidas e lîvradas.
Til. de 1268, Arch. du Roy., J, 323.
Et les maisons fournies et livrées.
Garda t d'orne ses mesura 5
No y aias tenso ni rancnra,
Qn'el te la lenga amarvida ,
Car foldat e no sen la guida.
Libre de Sener/ua.
Garde-toi d'homme sans mesure; n'aies avec lui
AJU1.Î 69
dispute ni contestation , vu qu'il tient la langue
apprêtée, car folie et non sens la guide.
AMAZONES, s.f.plur., lat. amazones.
amazones.
Per que son ditas amazones, que vol dire
ses mamelas o popas.
Elue, de las propr. , fol. 164.
C'est pourquoi elles sont appelées amazones , qui
veut dire sans mamelles ou tétins.
cat. Amassonas. esp. port. Amazonas. it.
Amazzone.
AMBANS, anvan, s. m., lat. ambjens,
entour, retranchement.
Que mais aîatz la vila, la tor ni los ambans.
Mas no i a tor, ni sala, ni ambans, ni soler.
Guillaume de Tudela.
Que jamais vous ayez la ville, la tour ni les en-
tours.
Mais il n'y a tour, ni salle , ni retranchement, ni
plate-forme.
Ni no m'espeit s'il se fan
An vans ni murs, que l'obra es de faîgaa.
Giraud DE Borneil : Toi suavet.
]Ni ne me trouble s'ils se font îetranc/iements ou
murs , vu que l'ouvrage est de boue.
cat. Ambient. esp. port. Ambiente.
2. Dezanvanar, v., crouler.
Can trazo '1 peiner
E '1 mur DEZANVANA.
B. Arnaud de Montcuc : Er quan li.
Quand les pierriers tirent et le mur croule.
AMBASSADOR, euïeaichador, s. m.,
ambassadeur, envoyé.
César, de Bello Gallico, lib. VI, rap-
porte que choque Gaulois distingué
par sa naissance et par sa fortune avait
circum se ambactc^ clientes, etc.
Le mot ambascia se trouve dans la
loi Salique et dans celle des Bourgui-
gnons.
On lit dans la paraphrase des Evan-
giles en vers franciques :
Johannes, mid if jungaron, Godes AMBAHTmrt«.
Jean , avec ses disciples , de Dieu envoyé.
Sos leguatz o ambaichadors.... Tramet sos
EMBAICHADORS.
Cat. deh apost. de Roma, fol. 9^ et 97-
7°
AMB
Ses légats ou ambassadeurs — Transmit ses am-
bassadeurs.
Ar mandau Tiennes per tôt ambayssadors
Que queran lo cors sanct.
/". de S. Honorât.
Maintenant les Viennois envoient partout ambas-
sadeurs qui cherchent la personne sainte.
cat. esp. Embaxador. port. Embaixador. it.
Ambascia dore .
2. Ambaiohakia, embayssaria, s./., am-
bassade.
Aquesta ambaicharia fo fâcha l'an DCCL.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 97.
Cette ambassade fut faite l'an ^5o.
Que, perEMBAYssARiAcTalcunasgranscientatz,
"Volon parlar al rey.
Pertractar patz amvosen esta embayssaria.
V. de S. Honorât.
Que par ambassade de quelques grandes cite's, ils
veulent parler au roi.
Pour traiter paix avec vous en cette ambassade.
3. Ambayssada, s. f., ambassade.
Avian trametut lor ambayssada.
Chronique des Albigeois, coî. 35.
Ils avaient transmis leur ambassade.
cat. esp. Embaxada. port. Embaixada. it.
Ambasciata .
4. Ambaissat, embaissat, s. m., mes-
sage, ambassade.
Peïre, ta furniras est ambaissat,
E diras.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 38.
Pierre, tu rempliras celte ambassade, et tu diras.
Que de vos no s partira
Per nnîh antre embaissat.
Eerf.nger de Palasol : Ab la.
Qu'il ne se se'parera de vous pour nul autre mes-
sage.
A31UITIO, s./., lat. ambitio, ambition.
Ambitios , dezirier de montar en aut près
o en dignitat.
Gran ameitio de la lionor del segle.
V. et Vert., fol. 7 et 80.
Ambition, de'sir de monter en haute estime ou en
dignité'.
Grande ambition de l'honneur du siècle.
cat. Ambiciô. esp. Ambicion. port. Ambicào.
it. Ambizione.
■x. Ambecios, adj., ambitieux.
AMP,
Substantif'. Los ambecios d'aqnest mont.
Trad. de Bide, fol. 53.
Les ambitieux de ce monde.
cat. Ambicios. esp. tort. Amblcioso. it. Am-
bizioso.
AMBONILH, s. m., lat. lmbil#cm.>,
nombril.
Effant.... el ventre de sa mayre, per Pam-
bonilh atyra aliment.... L'ambonilh es talhat
als efans, quan so natz.
Elue, de las propr., fol. 58-
L'enfant dans le rentre de sa mère , prend ali-
ment par le nombril Le nombril est coupe' aux
enfants , quand ils sont ne's.
esp. Ombligo. port. Embigo. it. Qmbilico.
AMBRA, s./., basse lat, ambra, ambre.
On a dit que mot vient de l'arabe
ambar. Voyez Mayans, t. II, p. 240.
Skinner , Lex. etym. , le dérive de la
langue belge.
Aquest peish babunda mot en bumor sé-
minal, de laquai, quan rema en l'ayga , si en-
gendra ambra per endurziment.
Elue, de las propr. . fol. i56'.
Ce poisson aLonde beaucoup en humeur séminale ,
de laquelle , quand elle reste en l'eau, s'engendre
V ambre par endurcissement.
esp. port. Ambar. it. Ambra.
2. Ambre, s. m., ambre jaune.
Unum pater noster de ambre.
Rjmer, t. VIII , p. 428.
Es resplendent semlant al ambre.
Elue, de las propr., fol. n5.
Il est resplendissant semblable à Y ambre jaune.
cat. Ambre.
AMBS , mis, adj. nam., lat. ambo, l'un
et l'autre, les deux.
Il ne s'emploie qu'au pluriel.
Et ien senti m' ambs los flancs.
A. Daniel : En breu hriza.
Et je me sens l'un et l'autre flanc.
Que d'AMS mos bras vos senga.
RAiHBAL'D B'On \nge : Pos lais.
Que je vous ceigne de mes deux bras.
Ambas las uars li pertusatz.
Deldes de Prades , Auz. cass-
Vous lui percez ! deua narines.
AMB
Ans lieys non estreys lo liaius,
Qu'ieu cugei qu'AMS nos preses.
Giraud de Borneil : Quan creis.
Mais le lien , que je crus qui nous prit nous deux,
ne Pétreignit pas.
Esr. tort. Ambos. it. Ambo , ambe.
i. Entramr, adj. num. plur., tous deux.
D'ENTRAMBAslas pnrtidas ne fan lô sanc raiar.
Cl II.LAUME DE TuDELA.
Ils en font couler le sang des deux côtés.
3. AmBIGUITAT, S.f, lat. AMBIGUITATC/H,
ambiguïté.
Ambiguitatz es can la sentensa es doptosa
per ampbibolia.
Leys d'amors, fol. 120.
Y! ambiguïté est quand la sentence est douteuse
par amphibologie.
cat. Ambiguitat. esp. Ambig'ùedad. port. Am-
biguidade. it. Ambiguita.
AMBULACIO , s.f., lat. ambulatio ,
marche.
No fec contrarietat en ambulacio....
E fay acpiel tardar en ambulacio pei' alcus
dias.
Trad. d'Albucasis, fol. /|5 et 70.
Ne fit contrariété en la marche.
Et fais retarder celui-là en marche pendant quel-
ques jours.
2. Ambulatiu, adj. , faisant marcher,
ambulatif.
Segon que es motiva dels pes, es dîta virtut
progressiva o ambulativa.
Elue, de las propr., fol. 20.
Selon qu'elle est motrice des pieds , est dite vertu
progressive ou ambulative.
esp. Ambidaùvo.
3. Deambulacio, s.f., lat. de ambulatio,
marche.
E sent en front deambulacio, aissi cum si
era deambulacio de formîguas.
Trad. d'Albucasis, fol. l3.
Et il sent sur le front marche, ainsi comme si
c'était marche de fourmis.
4. Deambulatiu , adj , marchant, vague.
La dolor.... est deambui.ativa.
Elue, de las propr., fol. 93.
I.a douleur.... est vague.
AMB
71
5. PERAMBULAR, V. , lat. PERAMBULARe,
parcourir, faire des progrès.
E no cesset perambular la corrnptîo, entro
qu'el malaute peric.
Trad. d'Albucasis, fol. t.
Et la corruption ne cessa de faire des progrès,
jusqu'à ce que le malade périt.
6. Amblar, v., ambler, aller à l'amble.
Et ella lo sec cavalcan
En un bel palafre feran ,
On bom de cavalcar no s dol ,
Et ambla si que par que vol.
Roman de Jaufre, fol. 81.
Et elle le suit chevauchant sur un heau palefroi
gris, où on ne se plaint pas de chevaucher, et il
amble tellement qu'il paraît qu'il vole.
E monta en un caval de bon' auria ;
Non cor tan uns cavals com amblaria.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. g.
Et il monte un cheval de bonne légèreté; un che-
val ne court pas autant comme il amblerail.
anc. fr. Sors deus blans palefrois anblans.
Marie de France , t. I , p. 238.
Un souef aiiblant palefroi.
Roman du Renart, t. I, p. C)3.
anc. cat. ANC. esp. Arnblar. it. Arnbiare.
7. Amblanza , s.f, amble.
111 van bellamen I'amblanza.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Ils vont joliment Y amble.
8. Ambladura, s.f, amble.
E met s'el camin (I'amiiladura ,
Et anet tant can lo joru dura.
Roman de Jaufre, fol. 9.
Et se met au chemin à Y amble, et il alla tant
que le jour dure.
E quan m'en J>art, vau meins que d'AMBLADURA.
Pistoleta : Sens e sahers.
Et quand je m'en sépare , je vais moins qu'à
Y amble.
anc. fr. Et le grant trot et Vambléure.
Roman du Renart , t. II, p. 276.
anc. esp. Ambladura. it. Ambiadura.
9. Ambladureta, s. f, petit amble.
Mas ieu venray de bel' ambladureta en
palafre.
T. de R. Gaucelm et de J. de Miralhas : Joan.
Mais je viendrai à beau petit amble sur palefroi.
72 AME
io. Amblador, adj., ambleur, qui va à
l'amble.
Palafres amrladors.
CiKaid DE S u.i<;\ \C : Esparvicrs.
Palefroi 177/1 va à l'amble.
anc. fr. Un palefroi amblèour, bel e chier.
R. de l'Enf. d'Ogier le Danois, fol. 88.
ANC. cat. anc. Esr. Amblador.
AMDA, amoan, s./., lat. amzta, tante.
Ab lors oncles et ab lors amdas.
So es a lor oncle et a lor amdan.
Trad. du Code de Justinien, fol. 72.
Avec leurs oncles et avec leurs tantes.
C'est-à-dire à leur oncle et à leur tante.
anc. fr. Une vieil aunte me nnrri.
Marie de France , t. I , p. 36o.
Ele étoit s'ante, suer de sa mère.
Chr. d'outre-mer, Ms. de la bibl. de Berne , fol. l\\ .
Qai fust d'amis emparentée,
Qui éust oncles et antains
Et frères et cousins germains.
Fabl. et eont. anc. t. IV, p. 4;5.
Sa mère nostre chiere antain.
'.Cit. de 1265. Carpentier, t. I, col. 398.
AMEN, s. m., hébr. amen, amen, oui,
soit, ainsi soit.
E tu;j digam en amen,
Gratias al Seinhor valen.
P. Cardinal : Jhesum-Crist.
Et tous disons en amen, grâces au Seigneur puis-
sant.
lnterj. Que'lb vostra pietatz
Lor perdon lor peceatz;
Amen ! Diens ! aissi sia.
Folqli t de Marseille : VersDieus.
Que votre pitié leur pardonne leurs péchés ;
amenl Dieu! ainsi soit-il.
anc. fr. Toot le camp dit Amen.
DfBARTAfi , p. 34^.
esp. Amen. it. Ammen.
AMEMTAT, s. f. , lat. amoenitatt/h,
aménité, agrément.
Amenitat vol dire deliciozitat,
Elue, de las pn,/ r., fol. i5i.
Aménité veul dire agrément.
AME
cat. Amenitat. Esr. Amenidad. tort. Ameni-
dade. it. Amenith.
AMIRAN, amirar, s. m., émir.
Legati Caroli ab Aaron amira sea rege
Persarum redeuntes.... Aaron amira. rexque
Persarum.
Chr. S. Bertini. Martenne, Th. nov. anecd.,
t. III, col. 5oo.
Perq'ieu volria esser mais cocs
De sa cozina, lieis gardan,
C'aver l'onor d'un amiran,
Ses sa vista , e fos mieus Mariocs.
G. Adhemar : Ben fora.
C'est pourquoi je voudrais plutôt être cuisinier
de sa cuisine , la regardant , qu'avoir, sans sa vue ,
la dignité d'un émir, et que Maroc fût à moi.
E s' ieu fos reis ni dnex ni amiratz.
Giraud DE Borneil : Gen m'estava.
Et si je fusse roi et duc et émir.
Un troubadour a appliqué ce titre
à un prince chrétien.
Dels Alamans, s'iea fos lur amiratz ,
Tosl passera la lor cavaillaria.
LANFRANC Cigala : Si mos chans.
Des Allemands , si je fusse leur émir, bientôt pas-
serait leur chevalerie.
anc. fr. Le premier qui print tiltre Garniras
en Sarragoce fut Ibnalarabi.
Fal'CHET, Antiij.fr., liv. VI , fol. 227.
Oukes plus bels n'ot quens ni amirant.
Roman de Gérard de tienne, Berker, v. 3j32.
AMORSAR, v., étouffer, éteindre.
Estet lo fuoe que no lo pogron amorsar.
Chron, d' Arles.
Le feu dura de manière qu'on ne le put éteindre.
Per lo fuoe amorsar.
V. de S. Tropkime.
Pour éteindre le feu.
Fig. Dona que d'antra s'escusa,
Ni CUÎZ AMORSAR
Son crim per antr' encolpar.
Un troi.badour anonyme, Coblas esparsas.
Dame qui s'excuse par l'exemple d'une autre , et
croil étouffer son crime en inculpant une autre.
anc. cat. anc. est. Amortar. Esr. mod. Amor-
tigtuir.
— Amortir, calmer.
AMP
Mas pauc Les amorsa
Gran mal.
Albert de Sisteron : Domna pros.
Mais un petit Lien calme un grand mal.
— Amorcer, attiser, agacer.
En Nicolet, tôt lo foc amorzava
Aquest' aigla et nn gran luin metia.
T. de J. d'Albusson et dk Nicol-et : En Nicolet.
Seigneur Nicolet , cet aigle attisait tout le feu et
produisait une grande lumière.
Part. pas.
Cum veltros en cadena qu'es Amorsatz.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 27.
Comme un cliienà l'attache qui est agacé,
ANC. fr. Poissons H done por amordre...
Jà n'en doit avoir raencon
Que li autre ne s'i amordent.
Roman du Renaît , t. II , p. 3o6' et 3o8.
2. Amorzamen, s. m., attisement.
L'amouzameiî del foc.
T. de J. d'Aiblsson et de Nicolet : En Nicolet.
1/ 'attisement du feu.
AMOSIR, v., ternir, obscurcir.
Tant a Boecis lo vis esvanuit
Que el zo pensa , nel sien amosit.
Poème sur Boece.
Boece a le risage tellement eljloui qu'il pense cela ,
que ses yeux soient ternis.
AMPARAR, v., protéger, défendre,
prohiber.
Senber, Dieu prec la vostr' arma ampar.
Aimeri de Bellinoi : Ailas perque.
Seigneur, je prie Dieu qu'il protège votre âme.
Que de son oncle la volcsetz amparar,
Que la volia a tort dezeritar.
RAMBAUD de Vaqueiras : Honrat marques.
Que vous la voulussiez défendre de son oncle , qui
la voulait dépouiller à tort.
E no fassa jes so que amparara.
Trad. de la règle de S. Benoît, fol. q-
Et ne fasse point ce qu'il prohibera.
Part. prés, subst.
Et a poder de forsa et de bons amparans.
Guillaume de Tudela.
Et il a pouvoir de force et de bons défendants.
cat. esp. port. Amparar.
— Etudier, apprendre.
Cuideron que ampares letras, e '1 amparet
cansos e vers e sirventes e tensos e coblas...
I.
AMP ?3
Gran ren amparet de l'antrui saber e volnn-
tiers l'enseignet a antrui.
V. de Hugues de S.-Cyr.
On crut qu'il apprît les lettres , il apprit chan-
sons et verset sirventes et tensons et couplets... 11
apprit beaucoup du savoir d'autrui , et volontiers
l'enseigna à autrui.
anc. cat. Emparar. n. Imparare.
?.. Anparar , emparar, v. , saisir,
prendre.
Non la den anparar.
Trad. du Code de Justinien, fol. 6.
Ne la doit saisir.
E aprop emparar elb moli.
Philomena.
Et ensuite prendre le moulin.
anc. cat. Emparar.
3. Amparamen, s. m., défense, prohibition.
Armas portar contra I'amparamen d'aicbel
evesque e de sa cor t.
Tit. du xiii' sièc, Doat, t. CXVHI , fol. 88.
Porter les armes contre la prohibition de cet e'vê-
que et de sa cour.
— ■ Usurpation.
Si lo clam es de amparamen de terra o de
vinha.
Ord. des R. de Fr., 1^63 , t. XVI, p. 127.
Si la réclamation est d'usurpation de terre ou de
vigne.
anc. cat. Amparament.
4. Amparansa, s. /., rempart, sauve-
garde, protection.
E Diens , per sa gran pitansa ,
Lo guit e fass' amparansa
Sobr' els fais Turex non batisatz.
Aimeri de Bellinoi : Consiros cum.
EL que Dieu , par sa grande pitié', le guide et lui
fasse sauvegarde contre les faux Turcs non baptise's.
Siatz de lieys amparansa.
Lejs d'amors, fol. 3o.
Soyez sauvegarde d'elle.
anc. cat. anc. esp. Amparanza.
5. Amparador, s. m., envahisseur.
Son flac envïos,
Emparador d'autrui mestier.
P. VlL AL : Abril issic.
Ce sont lâches envieux, envahisseurs du me'ticr
d'autrui.
10
74
AMP
Tols fmpàradors, tarbadors.
l'tt. de dflii de Bordeaux, Bill. WEonteil.
Tous envahisseurs! causants trouLIe.
6. Desamparar, v., désemparer, aban-
donner.
Comensa a guerreiar N Aemar lo vescomte
que P avia desamparat.
V. de Bertrand de Born.
Commence à guerroyer le vicomte seigneur Aimar
qui l'avait abandonné.
Las riquesas del mont avian desamparat.
V. de S. Honorât.
Ils avaient abandonné les richesses du monde.
E pois quascus desampara
Vers per canson.
GlRAVJD DE CALANSON : Sitôt.
Et puisque chacun abandonne le vers pour la
chanson.
Desampari per totz temps.
Tit. dus.me sièc, Arch. du Roy, J, 328.
Je désempare pour toujours.
Respondet sant Peyre disent : Senber, si
totz ti desampar an , negan temps non ti des-
AMPARARAI.
Hist. abr. de laBibl., fol. 6o.
Saint Pierre répondit disant : Seigneur, si tous
V abandonnent j en aucun temps je ne t'abandon-
nerai.
Parc. pas. Jernsalems es luecs desamparatz.
Lanfranc Cigala : Si mos chans.
Je'rusalem est un lieu abandonné.
Substantif. Ampara 'ls desamparatz.
Perdigon : Entr' amor.
11 protège les abandonnés.
cat. esp. port. Desamparar.
7. Desamparamewt j s. m., abandon,
désemparement.
E per desamparameîït que vos nos avetz
faig dels deimes.
Tit. de 1263. Doat, t. CVI , fol. 86.
Et par ['abandon que vous nous avez fait des dîmes.
Ad esquivar l'engan del desamparament
dels Les.
Tit. de 1221. Doat, t. L , fol. 21.
Pour e'viter la fraude de l'abandon des Liens.
Per aquest absolvement et per aquest desam-
parament.
Ttt. de 1206. Do vi , t. CX1V, fol. 279.
Par celte quittance et par ce désemparement.
• . est. Desamparamiento.
A3IPHIB0LIA, ami'Uibolocia, s./.,
AMP
lat. AMPHIBOLIA , AMPHIBOÏ.OGIA , 3111-
phibolie, amphibologie.
'A/u^iCoaÎ*. Hermog. Tlipi cTsivot., p. 72.
'AjuîiÇoKojlo. , ambigna dictio.
Isidor. , Orig., 1 , 33.
Amphtbolia, en antra maniera , dieba am-
rmnoLOGiA , e vol dire aytan cnm doptoza
sentensa.
Leys d'amors j fol. 116.
Amphibolie , en autre manière, dite amphibo-
logie, et elle veut dire autant que sentence douteuse.
cat. Amfibologia. esp. Anfibologia. tort. Am-
phibolia, amphibologia. it. Anfibologia.
AMPLE , adj., lat. amplmav, ample, large.
Qu'amples vestirs porton e bels arnes.
T. d'Alb. de Sisteron et di- Moine : Monges di^atz.
Qu'ils portent amples vêtements et beaux harnois.
Amples camis ab trop de caminiers.
G- Riqtjier : Fortz guerra.
Larges chemins avec beaucoup de voyageurs.
Fig. Saiuta gleisa es amfla en las charnals
ebausas, et estreita en las esperitals.
Trad. de Bédé, fol. 74.
La sainte église est large dans les choses char-
nelles , et étroite dans les choses spirituelles.
Substantif. Los valbatz agron XXX pes de
preon e LX pes d'AMPLE.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 1^.
Les fossés eurent trente pieds de profondeur et
soixante pieds de large.
cat. Ample, esp. port. Amplo. it. Ampio.
2. Amplamen, adc. , amplement.
(Juin plus amplamen es contengut en son
libre.
Genologia dels contes de Toloza, p. 3.
Comme il est plus amplement contenu dans son
livre.
cat. Amplamen. esp. AmpUamente. port. Am-
plamente. it. Ampiamente.
3. Ampliatitj, adj., ampliatif.
Per attraction d'ayre del pulmon ampliatiu
et restrictiu.
Elue, de las propr. , fol. qo.
Ampliatif et restrictif du poumon par attraction
d'air-
4. Amplitut, s./., lat. amplitudo, am-
pleur.
La amplitut de la plaga.
Trad. d'Albucasis, fol. 42.
"L'ampleur de la plaie.
AiMP
ANC. cat. Amplitut. esp. port. Amplitud. IT.
Amplitudine.
5. Amplessa, s.f., ampleur.
Qu'ellas et els an faudas d'una amplessa.
P. Cardinal : Al» votz d'angels.
Qu'elles et eux oui girons de même ampleur.
Amtleza de las venas pulsatils.
Elue, de las propr., fol. 3'j.
Ampleur des veines pulsatiles.
Sia la amplesa del tranc.
Tradi d'Albucasis, fol. l\0-
Soit Y ampleur du trou.
anc. cat. Amplesa. it. Ampiezza.
6. Amplar, v. , augmenter, rendre plus
ample.
Aqnest amplec las possessios de la glyeia.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 8.'|.
Celui-ci augmenta les possessions de l'église.
7. Ampliar, v., lat. AMPLiARf, amplicr,
amplifier, augmenter.
Per ampliar autramen la materia.
Alongan o amplian la materia.
Lejs d'amors, fol. i3g.
Pour amplier autrement la matière.
Allongeant ou amplifiant la matière.
Lo règne accrelcher et ampliar.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 97.
Accroître et augmenter le royaume.
cat. esp. port. Ampliar. it. Ampliare.
8. AmPLIFICAR, V. , lat. AMPLIFICARtf ,
amplifier, augmenter.
Quai- l'enfant amtlifica trop.
Elue, de las propr., fol. 70.
Car l'enfant augmente beaucoup.
Entro que sia amplificat.
Trad. d'Albucasis, fol. 29.
Jusqu'à ce qu'il soit amplifié.
esp. port. Ampli ficar . it. Amplificare.
9. Adamplar, v., amplifier, grossir.
Lo pieitz fai adamplar.
Le dauphin d'Auvergne : Joglaretz.
Fait grossir le sein.
10. Issamplar, issampliar, v. , élargir,
augmenter, ouvrir.
Lo sans cors son ponh issamplet.
V. de S . Alexis.
La sainte personne ouvrit son poing.
AN
7^
><i '1s cols dels motons escarnarai per is-
sampliar els cartiers dels motons.
Cartulaire de Montpellier, fol. 129.
Et je ne de'cliarnerai pas les cous des moutons
pour augmenter les quartiers des moulons.
AMPOLA , s. f. , lat. ampdlla , fiole ,
ampoule.
Van oniplir una ampoea d'aquesta aigua Lc-
neseyta.
Philo mena.
Ils vont remplir une fi oie de celte eau benile.
E totz los reys de Fransa son onbs d'aquella
cresma d'aquel' ampola.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 6/j.
Et tous les rois de France sont oints de ce chrême
de celtejiole.
ANC. rR. Au sommet de ce pillier estoit assise
une ampolle...
Le pilier estoit creux et Y ampolle de fin or.
R. de Perceforest, Sainte-Palaye , Gloss.
cat. esp. anc. port. it. Ampolla.
2. Ampoleta, s.f., petite fiole.
El près una ampoleta d'oli.
Hist. abr. de la Bible, fol. 36".
Il prit une petite Jîole d'huile.
esp. Ampolleta. port. Ampulheta. it. Ampol-
le tta.
3. Ampulhos, ad/., ampoulé, bour-
souflé.
Materia spurnosa et ampulhoza.
Elue, de las propr., fol. 94-
Matière e'eumeuse et ampoulée.
it. Ampolloso.
AN, s. m., lat. an nus , an, année.
An es una revolacio del solelli.
Elue, de las propr., fol. 121.
An est une re'volution du soleil.
Que meinz val uns ans d'un dia ;
Saïl de ScolA : De ben gran.
Vu qu'un an vaut moins qu'un jour.
A cap d'un an.
Cadenet : Oimais.
Au bout d'une année.
Loc. Lo mal an ayatz.
P. MlLON : S'ieu anc d'amor.
Ayez le mal an-
anc. rti. Uns anz est pères, antre parrastre.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 373.
anc. cat. An. esp. Ano. tort. it. Anno.
;6 AN
2. Anoal , s. m., anniversaire.
Venian far cascnn au anoal per lur armas,
iiiial jorn qnan moriro, pregan notre Senbor
qae lur agues merce.
/ . île G. de Cabestaing.
Chaque année ils venaient faire anniversaire pour
leurs âmes, le même jour qu'ils moururent, priant
notiv Seigneur qu'il eût pour eux merci.
3. Aniversari, s.f., lat. anniversariw/h,
anniversaire.
Li deu far om so aniversari a leis et a 'N
Dgo Larroca so rnarit.
Titre vers logo.
On doit lui faire son anniversaire à elle et au sei-
gneur Hugues Laroque sou mari.
cat. Aniversari. esp. Aniversario. port. it.
Annivèrsario.
4- Annal, annual, adj., lat. annale,
ankualw, "annuel, de l'année.
Eutro la festa anal
De la verge Maria.
Guillaume de Tudll \ .
Jusqu'à la fête annuelle de la vierge Marie.
De renda annual.
Tu. de i3io, Doat. t. CLXXIX, fol. 188.
De rente annuelle.
Lo lor annal officî.
TU. du xmc sièc. , Doat , t. CXVIII , fol. 35.
Leur charge de Vannée.
cat. Annual. anc. esp. Anal. esp. mod. Annal.
port. Annual. it. Annale, annuale.
5. Annaemens, annualment, adv., an-
nuellement.
No î remas borue nî femna no'l dones
ANNAt.MENS,
Cadaus perso cap , denier d'aur cessahnens.
P. DE CorbiAC : El nom de.
Il n'y reste homme ni femme qui ne lui donnât
annuellement, chacun pour sa tête, un denier d'or
en cens.
Cascnn an... annualment vubl e com-
mandi, etc.
Tit. de 1270, Doat, t. IX, fol. i3.
Chaque an... annuellement je veux et com-
mande, etc.
anc. fr. Et pour robe a cent sonlz annuelment.
1.1 sTAciiE Deschamps, p. Lt..
«Ai. Annualment. esp. Anualmente. tort. it.
Annualmentc .
6. Annat, adj. , àyé, vieux.
AN
Subsl. E s'el annatz volgnes rendre l'argen,
Del sagrameu crel qn'om lo quitaria.
Lanfranc CigALA : Estiers mon.
ht si l'âgé voulait rendre l'argent , je crois qu'on
le dispenserait du serment.
Tota la gen de la ciutat,
E li menor e li annat,
Li fazian mot gran bonor.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Toute la gent de la cite' , et les jeunes et les ■vieux,
lui faisaient grand honneur.
7. Trasannat, adj. , très vieux, vieil-
lard.
Car lo princes es trasannatz.
V. de S. Honorai.
Car le prince est 1res vieux.
8. Antan, adv. , lat. ant<? kvnum, l'an
dernier, jadis.
Ni non sui cel que era antan.
Raimond de Salas : Si m fos.
Et je ne suis point celui que j'étais l'an dernier.
Enquera m vai recalivan
Lo mais d'amor qu'avi' antan.
Raimond de Toulouse : Enquera.
Le mal d'amour que j'avais jadis me va encore
re'chaufîànt.
anc. fr. Nous perdismes nostre froment,
Que entan nous semasmes es terres,
Pour la gelée dure et grand.
Monstrelet , 1. 1, fol. 323.
Substantiv.
L'autrier trobei la bergeira d'ANTAN.
G. RiQiiER : L'autr'ier.
L'autre jour je trouvai la bergère de jadis.
ano. fr. Afin qn'on ne die pas que je parle
des neiges X antan, de ce que voyent encores
aujourd'huy tous ceux qui ont des yeux.
H. Estienne , Aj>. pourHér.j Disc, prél., p. 23.
Mais où sont les neiges X antan?
Villon , p. i\.
cat. Antanj. esp. Anta'.o.
9. Ogan, oan, ongan, ugan, adv., lat. hoc
an«o, cette année, dernièrement.
Car si m malmenet ogan,
Gen mi restaurara '1 dan.
B. Zorgi : Atressi.
Car si elle me maltraita dernièrement j elle mi
réparera heureusement le dommage.
Qu'eu non ebantei oan.
Pevrols : D'un «met.
\ 11 que je ne chantai de celle année.
ANA
Ni no m vole ongan iiuzir.
G. Faidit : Lo rossignolct.
Ni clic ne voulut m'écouter dernièrement.
— Cette année, maintenant.
E'I bon guerrier doblon lnr pretz ugan.
Blacasset : Gcrra.
Et les bons guerriers doublent leur me'rite cette
année.
— Cette année, désormais.
No farai ogan mon chan auzir.
J'oxs de Capdueil : Ges per la.
Je ne ferai désormais entendre mon chant.
Que no m plagr' onguas
Solatz ni déport ni chan.
Pons de la Garde : Tant sui.
Vu que soûlas ni amusement ni chant ne me plai-
ront désormais.
Adv. comp. Que ja no m'alegres d'ogtjan.
Raimondde Miraval : Enquer non.
Que jamais je ne me réjouisse désonnais.
Ja d'ogan, pel temps floiït
Ni per la sason d'abril,
No fera mou chan auzir.
Azeaiar le Noir : Ja d'ogan.
Jamais désormais, pendant le temps fleuri ni pen-
dant la saison d'avril, je ne ferai entendre mon chant.
Vos pregui que per ogan prengas l'argen...
que ter ogan me fasatz aqnel plaser.
Tit. de 1404. Doat , t. CXXXVII , fol 204.
Je vous prie que maintenant vous preniez l'ar-
gent... que maintenant vous me fassiez ce plaisir.
anc. fr. Dit la dame : N'aiez paor,
Je vous métrai en tel destor
Où il ne vous querra ottan.
Fabl. et eont. anc, t. III , p. 3i4-
Sire, ce ne dirai oan
K'a vielle soie ne ja siens
Ne serai, mais si coin j'entens.
Le roi de Navarre , chanson 45.
S'îrai mes oan el mostier.
Roman du Pienart , t. III , p. (\2..
ANC. ESP.
Nunca la Golondrina mejor consejô oga'o.
Arcipreste de Hita , cop. 7 36.
it. Uguanno , unguanno.
ANACHORITA ,s. w.,lat. anachoreta,
anachorète.
Anachorita que es maniera de religio eu
Egypte per sanhta vida.
Cat. dels apost. de Roma , fol, 5o.
ANA
77
Anachorète qui est sorte d'ordre religieux en
Egypte pour sainte vie.
cat. Esr. Anacoreta. port. Anachoreta. it.
Anacoreta.
ANADILLA, s./., fermeture, anille.
Per illud ostium vel anaticwla de ipsa casa.
For/nul. de Marculfe , n° 20.
Puescon levar las anadillas de lurs niolins.
Carlulaire de Montpellier , fol. 189.
Puissent lever les anilles de leurs moulins.
ANADYPLOZIS, s./., lat. anadiplosis,
répétition, redoublement.
'Av«eTl7rA0O-|Ç.
Dkimetr. , de Elocut., 66" et 140.
Anadiplosis est, quando ah eodern verho ,
qno prior versus liuivit, sequens versus in-
cipit.
IsrDon. , Orig., 1 , 35.
Anadytlozis es can... versetz comensa per
aquela meteyssha dictio que '1 versetz prece-
dens fenish, coma :
Verges, sendiers verays epons,
Pons de salut.
Leys d'amors, fol. 123.
La répétition est qu;nd... le verset commence par
cette même expression par laquelle le verset précé-
dent finit , comme :
Vierge , vrai sentier et pont,
Pont de salut.
it. Anadiplosi.
ANAPHORA, s.f., lat. anaphora, ana-
phore , répétition.
'AvsKpop* est cum eadem dictio ia principio
versuum plurimorum pouitur.
Sosipp. Char. , Inst. gramm., col. 25o, éd. Putsch.
Anaphora es cant mant versetz 0 motas
clauzas comenso per uua meteyssha dictio.
Leys d'amors, fol. 123.
h'anaphore est quand maint verset ou heaucoup
de membres de phrase commencent par un même mot.
esp. it. Anafora.
ANAR, v., aller.
E torn atras quan eug anar. enan.
G. Faidit : Maintas sazos.
Et je retourne en arrière quand je crois aller en
avant.
Mercadiers qui enga eu Fransa.
Bertrand de Boun : Micz sirventes.
Marchand qui aille en France.
7
8
W \
Il se combina avec en.
Eu Alvernbc part Limosi
M'en aniey tolz sols a tapi.
Le comte he Poitiers : En Alvernhe.
Je m'en allai tout seul en tapinois en Auvergne
par-delà le Limousin.
Leva sus, e annem nos en.
Trail. d'un Ei'ang. apocr.
Lève SUS . et allons-nous-en.
it. Prestamente a la marina n' andaro... in-
sieme n' andaro là... Solo s' en andb.
BoccAcciO, Decam., II , 7.
Il prenait l'auxiliaire aver.
Aqnest libres A aksat dels ns als altres.
Liv. de Sydrac, fol. 1.
Ce livre a allé des uns aux autres.
Abans que sia nneyts ,
Yea HADRâï anadas X legas.
Leys d'amors , fol. 88.
Avant qu'il soit nuit, j'aurai allé dis lieues.
Awc. fr. Et cil îi ont tôt raconté
Cornent la ebose avoit aie.
Fabl. et conl. anc, t. II, p. 62.
Après avoir bien allé et visité la rivière.
(Domines , liv. I , p. 23 1.
Impers. Aras no sai cnm s'aiîara de me.
Arnaud de Marueil : Razos e mesura.
Maintenant je ne sais comment il ira de moi.
Ce verbe fut aussi employé comme
une espèce d'auxiliaire au-devant des
participes présents.
De sapiencia anava en ditan.
Poème sur Boece.
3' allais dictant sur la sagesse.
Trobat avem qu'ANAM queren.
Le comte de Poitiers : En Alvernlie.
Kous avons trouve' ce que nous allons cherchant.
La gensor am , no i anetz duptan.
B. de Yentadocr : Quan la fuelha.
J'aime la plus gentille , n'y allez pas doutant.
Loc. Am vos ai annat tota via.
V. de S. Honorât.
Avec vous j'ai allé tout le chemin.
anc. fr. Et qnant ils ont grant voie alée.
Fabl. et cont. anc, t. III, p. 4 12.
Substantif.
Garda que tos akars non ofenda home.
Trad. de Bide , fol. 79.
Garde que ton aller n'offense personne.
Adv. comp. Al lonc asar no s poguesso def-
fendre longuamen.
Cal. dels apost. de Roma , fol. i63.
ANA
\u long aller ils ne pussent se défendre longue-
ment.
anc. it. Scrisse il Castelvetro cbe gli antiebi
Italiani dicevano anante e anare in vece de
aWante e an</are.
Muratoiu, dissert. 33.
cat. Anar. esp. port. Andar. it. mod. An-
dare.
2. Anan, s. m., allant, voyageur.
Lumneira de bonas obras als anans.
Trad. de Bide, fol. 80.
Lumière de tonnes œuvres aux voyageurs.
esp. port. it. Andante.
3. Akaire , s. m., marcheur, voyageur.
Fols anaire es cel que , qnant vai , agaita los
deleitables praz.
Trad. de Bide, fol ;3.
Fou voyageur est celui qui , quand il va , consi-
dère les charmantes prairies.
anc. cat. Anador. port. Andador. it. Anda-
tore.
4. Anada , s./., voyage, départ , allée.
Quant la anada fo de Jérusalem.
Tit. de 1 199 , Marca , Jlist. de Béarn, p. 821.
Quand fut le -voyage de Je'rusalem.
Toza , etz irada ?
— Oc , per vostr" anada.
G. RiQtiER : Gaya pastorella.
Fillette, vous êtes triste? — Oui, à cause de
votre départ.
Plusors anadas e vengudas.
Chron. des Albigeois, col. 64-
Plusieurs allées et venues.
ANC. ESP.
Quiero saber, Reina, onde es vuestra andada,
Poema de Alexandro, cop. 1720.
cat. Anada. anc. port, andada. it. Andata.
5. Anamen, s. m., marche, allure.
Pavo... ba suau anament.
Elue, de las propr., fol. 148.
Le paon... a une allure agréable.
Per anamen de mos pes.
La Confessio.
Par marche de mes pieds.
Fig. Tos anamens sia sîmpleza.
Trad. de Bide, fol. 79.
Que Uni allure soit la simplicité'.
anc. cat. Anament. anc. esp. Andamienlo. it.
Andamento.
ANA
6. Anassamen , s. m. , avancement , pré-
éminence.
Ni no y vey personatz ,
Ni lunli ANASSAMEN.
G. Riquier : Pus Dieu.
Et je n'y vois dignités , ni aucune prééminence.
7. Benanan, adj. v. , qui est en bonne
santé , heureux.
L'autre diran : Ienno sni benanans.
R. Gaucelm : Qui vol aver.
Les autres diront : Je ne suis pas en bonne santé.
Belha dona, ja no serai
Jauzens ses vos ni benanans.
P. Raiajond de T0TJI.OUSE : Pus vey parer.
Belle dame , je ne serai jamais sans vous joyeux
ni heureux.
anc. Esr. Bienandante.
8. Benanansa, s./., bonheur, bien-être.
Nulhs horn non sap que s'es grans benanansA,
S'enans non sap quais esd'aruor l'afans.
Giraud LE Roux : Nulhs hom.
Nul homme ne sait ce que c'est grand bonheur,
si auparavant il ne sait quel est le souci d'amour.
anc. it. In onne heninanza.
Brunetto Latini , Tes., p. 34.
esp. Bienandanza.
9. Malanan, s. m., malade, malheu-
reux.
Aîssi quo '1 MALANANS,
Quant a sas grans dolors.
J. EstÈve : Aissi quo '1.
Ainsi comme le malade, quand il a ses grandes
douleurs.
Avia un maianaht de laia lebrosia.
V. de S . Honorât-
Il y avait un malade de laide lèpre.
Jdjectiv.
Don hom pert Dieu e reman malanans.
Giraud de Borneil : Persolatz.
D'où homme perd Dieu et reste malheureux.
anc. esp. Malandanle.
10. Malanansa, s.f., maladie, chagrin,
malheur.
Que non a freg ni fam ni malanansa.
T. de Blacas et de Pelissier : En Pelissiers.
Vu qu'il n'a froid ni faim ni maladie.
Anc non aie joi que no m costes un plor ,
ANA
79
Et enaissi dobla ma malanansa.
Arnaud de Marueil : Hom ditz.
Jamais je n'eus une joie qui ne me coûtât un
pleur , et ainsi mon chagrin douhle.
anc. esp. Malandanza. it. Malandanza, male-
nansa.
il. Desanar, v., cesser d'aller, tré-
passer.
Et si desanava senes ef'ant.
Tit. de i2i5. Doat, t. CXXIX, fol. 144.
Et s'il mourait sans enfant.
Si alcus desanava o moria ses testament.
Tit. de 1294. DoAT : l- XCVII , fol. 257.
Si quelqu'un trépassait ou mourait sans testa-
ment.
esp. port. Desandar.
12. Desanament, s. m., décès, trépas.
Seguentrc lo desanament d'En B...
Tit. de 1211. Doat, t. LXXVIII, fol. io5.
Après le trépas du seigneur B...
i3. Desanador, s. m., qui rebrousse,
rebroussant.
Adjectiv. E tôt l'als es desanador
E desrefugen.
Pierre d'Auvergne : De Dieu non.
Et tout le reste est rebroussant et fuyant.
L'espagnol a le verbe desandar, re-
tourner en arrière.
14. Sobrandar, v., surpasser, aller au-
dessus.
Quar anc non fon hom joves ni antics
. . . . no ill SOBRANDES.
B. Zorgi : Si '1 monz.
Car jamais ne fut homme jeune ni vieux... qu'il
ne surpassât.
ANASTROPHE, s.f., anastrophe.
'Ava-çlf 0?» est verhorum tantum ordo prse-
posterus, ut, Cartago ltaliam, etc., pro con-
tra ltaliam.
Donat. , de Trop., col. 1777, éd. Putsch.
L'autra figura es anastrophe, en aysso que
li nominatiu que devon esser pauzat denan lo
verb, son pauzat aprop.
Anastrophe... can las dictios no son pau-
zadas segon lor natural orde.
Leys d'amors , fol. 122 et l33.
L'autre figure est anastrophe, en ce que les no-
Bo
ANC
minatifs , qui doivent être placés devant le verbe,
sont placés après.
Anastropbc... quand les expressions ne sont pas
placées selon leur ordre naturel.
tort. Anastrophe.
ANATHEMA.TIZAR, v., lat. anathe-
m\tiz\r<?, excommunier, anathéma-
tiser.
El damnet e vnatmematizet los hyretgnes.
Cat- dels apost. de R.oma, fol. 85.
Il condamna et excommunia les be're'tiques.
Part. pas. E los Grex recouciliet, liqual ero
ANATHEMATIZATZ.
Cal. dels apost. de Pioma, fol. IOI.
Et il re'concilia les Grecs , lesquels e'taient excom-
muniés.
cat. Anatematisar. zsv. Anatematizar. tort.
Anathematizar. it. Anatematizzare .
ANATHOMIA, a>otomia , s. /., lat.
\>atomia, anatornie.
Aysso tnostra la asathomu,
En nn nervi en la axothomia apelat optic.
Elue, de lus propr., fol. 53 et 16.
L' anatornie montre cela.
En un nerf appelé optique dans Y anatornie.
La sciencia de axotomii.
Trad. d'Albucasis, fol. r.
La science A'anatomie.
cat. Anatomia. esp. Anatomia , anotomia
tort. Anatomia. it. Anatomia, anotomia.
A>TC, adj. démonsl., du lat. hxxc, hunc,
ce , cet.
Il se combine avec divers mots , et
forme ainsi des adverbes composés.
Anc ui para , so dis Jaufïes.
Roman de Jaufre , fol. 68.
Aujourd'hui il paraîtra , ce dit Jaufre.
anc. fr. Ge vous froisserai eest esen,
Tons en gerns enciti par terre.
Pioman de la Pœsc, v. i566i.
Que bevan hney ni axca ncech.
Tr. d'un Evang. apocr.
Qu'ils boivent aujourd'hui et cette nuit.
anc. fr. Enquenuit et ore et demain.
Roman du Renart , t. I , p. 202.
Qnar enquenuit dedenz mon lit
Feroîz de moi vostre délit.
Fabl. et ront. anc-j t- I . p. 2jo.
ANC
ANC, adv. , lat. , vaquai», onc, onc-
ques, jamais.
E ja non er ni anc no fo
Bona dona senes inerce.
GiRAUDLE Boux : Auiatz la.
El jamais il ne sera ni oneques ne fut bonne dame
sans merci.
Anc non aie joi qne no m costes un plor.
Arnaud de Marueil : Hom ditz.
Jamais je n'eus une joie qui ne me coûtât un pleur.
akc. fr. Aine ne vos vi un boort commencier.
Romand' Aubri , fol. 71. BekkeR, p. l58.
Onc puis après ceste besoingne...
Ne s'entr'aïuèrent.
G. Gitvrt , t. I , p. 7 \.
ANC. cat. Anc.
Adv. comp.
E '1 maior dol , las! qn'ien anc mais agnes.
G. Faidit : Fortz cliauza.
Et le plus grand deuil , be'las! que j'eusse jamais.
Mort es , et anc tan gran otratge
No vi hom ni tan gran error
Mais far.
Augier : Cascus plor.
11 est mort , et jamais ou ne vit faire si grand
outrage ni si grande erreur.
Mas pel mal qu'aoras m'en ve,
Conosc qu'ANC mai nonamiey re.
Peyhols : Altressi col.
Mais par le mal qui maintenant m'en vient , je
reconnais que jamais je n'aimai rien.
E s'ieu anc jop.n fui gays ni amoros,
Er non ai joy d'amor ni non l'esper.
Folquet DE Marseille : S'al cor plagucs.
Et s\ jamais je fus gai et amoureux , maintenant
je n'ai joie d'amour ni ne l'espère.
Qu'anc. sempre vei que tuit li fin aman
Son mortz per vos.
Cadenet : Tais reigna.
Qu' oneques toujours je vois que tous les fidèles
amants sont morts par vous.
anc. fr. Lul.es mais tant ne ru'esmaai.
liajnan de Rou , v. l3o3o.
~S'onc mais de ce mot ne sonnas.
G. Gciart, t. 1 , p. 73.
Plus qu'on n'avoit oneques mais veu traie -
ter quelque ambassade.
Mo.vstrelet , t. II, fol. 6.
cat. Unca mes. esp. y /incarnai, it. Unquemai.
Conj comp. Ainada l'ai rus anc la vi.
Du des de Prades : Ab cor bal.
li !'ai aime'c depuis que je la vis.
ANC
Que rus anc fui natz,
Me soy assayatz
Coin pogues mi dons défendre.
Rambaud de Yaqi eiras : Su-ventes e cbansos.
Que depuis que je lus né, je mil' suis essayé com-
ment je pusse défendre ma dame.
2. Ancse , adv. , jadis, toujours , jamais.
Francx reys , valha '1 la Loua fe
Qu'el vos a portada ancse.
J. Esteve : Francx reys.
Roi franc, que la bonne foi qu'il vous a toujours
portée lui soit utile.
D'aquesta don Dieus joi verai,
C'autre joi no l'ai quist ancse.
B. Martin: Ben es dreilz.
Que Dieu me donne vrai bonheur de celle-ci, vu
que je ne lui ai jamais demandé autre bonheur.
3. Oncas, adv. , oneques , jamais.
La gensor e la pus bona
C'oncas vezeson miey huelh.
P. Raimond de Toulouse : Pos lo prim.
La plus gentille et la meilleure qu 'oneques mes
yeux vissent.
anc. fr. Ciac anz fu Willanie en la tur,
IL'un/ces n'en pont issir nul jur.
Roman de Hou , v. 6l47-
cat. Unca. it. Unqua.
4- NONCA,NOCA, NOQUA, ddv., lat. NUN-
QUA/rt, jamais.
Del marit nonca m'es gen.
T. de G. Faidit etd'H. de la Bacheleiue : N Uc.
De la part du mari ne m'est jamais agréable.
E ja Decs noca lor perdon.
Folquet de Map.seille : Tan mov de.
Et que Dieu ne leur pardonne jamais.
Qu'ieu noca m planh, sitôt mi dol.
B. de YentadouR : Loue temps.
Que je ne me plains jamais , quoique je soutire.
ANC. CAT. £Sr. PORT. NllIlCll.
ANC A , hanca , s. f. , hanche.
Ce mot paraît venir de l'ancien alle-
mand ancre. Voyez "Wachter, Gloss.
germ.; Denina, t. III, p. 41 •
La forsa qu'ai en las h ancas.
Rambaud d'Orange : Parliers.
La force que j'ai daus les hanches.
E a l'en las ancas donat
De l'espaza un colp de plat.
Roman de Jaufre, fol. 2.
I.
ANC
8i
El lui .1 donné sur les hanches un coup de plat de
l'épéc.
Dislocacio de I'anqua.
Trad. d'Albucasis, fol. 9.
Dislocation de la hanche.
Ges co s dol de pe ni d'ANCA.
P. Vidal. : Car' amigua.
Point ne se plaint ni de pied ni de hanche.
— Croupe du cheval.
Va '1 sus en las ancas sautar
Del caval.
Roman de Jaufre, fol. 20.
Il va sauter sur la croupe du cheval.
— Gigot, jambon.
Bon vin e bel pan de froinen...
E de sanglai- una gran anca.
Roman de Jaufre, fol. Itf.
Bon vin et pain de froment... et un grand gigot
de sanglier.
CAT. ESP. PORT. IT. jdllCCl.
1. Renquaixos , adj. , déhanché.
Luytant Jacob ab I'angel , dona li l'angel
nna ferida en I'anqua, si que... fo Jacob ren-
quali.os.
flisl. délia Bibbia., Redi , ann. al dit., p. 206'.
Jacob luttant avec l'ange , Fange lui donne un
coup sur la hanche, tellement que... Jacob fut dé-
hanché.
ANCELLA, s. f. , lat. ancilla , servante.
Ancella de sa cambra.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 72.
Servante de sa chambre.
anc. fr. A tuz-jursines serai ancelle.
Marie de France , t. I , p. 338.
Rose vernant, de Dieu mère et ancelle.
J. Marot, t. V, p. 366.
it. Ancella.
ANCORA, s.f., lat. anc/jora , ancre.
E contra '1 veut non pot nulb genb trobar,
Ni no T te pro si be s gela I'ancora.
Perdigon : d'Amor no m puesc.
Et il ne peut trouver ressource contre le vent, et
il ne lui tient à profit bien qu'il jette l'ancre.
ANC. fr. Debuons... comme d'une saincte an-
chore le conferiner.
G. Tory. Trad. des polit, de Plutarque, fol. ^l .
cat. esp. port. it. Ancora.
ANCTA , amta , anta , s. f. , honte ,
déshonneur, outrage.
1 1
8a ANC
L'ancien allemand avait hou ouhohn,
coiitumclia , d'où est venu honnir.
Voyez Denina , t. II, p. 2^5.
Ancta lur es, si , per ma rezenson ,
Soi sai dos yvers près.
ItlCHARD-CoElR-DE-LlO.\- : .la nuls liom.
C'est une honte à eux , si , à cause de ma rançon ,
je sais ici prisonnier pendant deux hivers.
Mais vos o tenelz a joia,
Amta ab pro, mais que honor ab dan.
Bertrand de Born : Fuelheta.
Mais vous tenez cela à joie , la fwnte avec profit,
plus rrue l'honneur avec dommage.
Ieu conosc ben sen e follor,
E conosc anta. et honor.
Le comte de Poitiers : Ben vuelli.
Je connais Lien raison et folie , et je connais honte
et honneur.
Quar on pins pren d'.vNT.v , mais s'uruilia
Eneontra selhs don li ven l'aunimens.
Bertrand d'Aleajianon : Ja de chantar.
Car plus il prend de honte, plus il s'humilie en-
vers ceux dont lui vient l'opprobre.
— Parties honteuses du corps.
Creisso lhi pel el cors d'orne per vestir e
cubrir s' anta.
Lit>. de Sydrac, fol. 7^.
Les poils croissent sur le corps de l'homme pour
vêtir et couvrir ses parties honteuses.
2. Antius, adj. , honteux , déshonorant.
Qu'inz el cor ai doloiosa penzauza,
Penzan quais es Pantius dechazinienz
Del saint paes on Dens fon mortz e natz.
B. Zorgi : Non lassarai.
Que dans le cœur j'ai douloureuse pensée , pensant
quelle est la honteuse décadence du saint pays où
Dieu fut mort et né.
3. Anctos , adj. , honteux.
Tais vergoyna es erguillosa,
Quaa de peine si fay anctosa ;
\o es vergoyna covinenîz.
Deldes de Prades , Poème sur les vertus.
Telle vergogne est orgueilleuse , quand elle se fait
honteuse de prendre ; ce n'est point une vergogne
convenable.
it. Ontos.
',. Antar, v. , déshonorer, couvrir de
honte.
ANC
Si... ta filha fai fulbia de son cors, tu no la
deves pas antar, e si ta la antas, fas peccat.
Liu. de Sydrac, fol. 85.
Si... ta fille fait folie de son corps , tu ne dois pas la
déshonorer, et si lu la déshonores, tu fais péché.
Part. pas. Ben sni antatz.
Le Moine de Montaudon : L'autre jorn.
Je suis bien couvert de honte.
ANC. fr. Le vallet qui de legier se hontoie ,
aime Ion corn ton enfant.
Tr. de S. Bernard. Montfaucon, Bih. hib., p. 1387.
Soy veant mener desbonnestement en pri-
son se hontoya... Par contrainte de nature,
esternua nue fois bien bault, dont il se hon-
toya.
Lett. de rem., 1389 et 1402. Carpentier, t. III ,
col. 434.
5. Anctatat, adj., déshonoré, couvert
de honte.
E T paes es dechauzitz et anctatatz.
B. Zorgi : Non lassarai.
Et le pays est déconsidéré et déshonoré.
6. Adantar , v. , déshonorer, couvrir de
honte.
Anem los adantar, e fassam y tant de las
armas que a els sia a penedte car say so ven-
gutz.
Pioman de la prise de Jémsalem, fol. 8.
Allons les couvrir de honte, et que nous leur fas-
sions tant avec les armes qu'il leur soit à repentir de
ce qu'ils sont venus ici.
Part. pas. E ruotas douas, verges e piuzellas ,
en so vilmeus adantadas.
V. el Vert., fol. 12.
Et plusieurs dames , vierges et pucelles , en sont
vilement déshonorées.
7. Enantar , v. , déshonorer, couvrir de
honte.
Per ton ben es veugut mesqnina desastrada
De tu e de ta filha que agras enantada.
V. de S. Honorât.
Pour ton bien il est venu fâcheuse mésaventure de
toi et de ta fille que tu aurais déshonorée.
8. Onta , s./. , honte.
Si on trouve onta dans quelques
manuscrits , d'autres manuscrits por-
tent anta dans les mêmes passages.
Las ontas e '1 dampnalges.
(il III, MME DE TlJDELA.
AND
Les // onles et le dommage.
Redi, ann. al dit., déclare que « È voce
provenzale onta. »
9. Aontos, adj. , honteux.
Quai mestiers es plus aontos
D'esser joglar o laire?
T. n'Ai gieret de Bertrand : Bertrand.
Quel me'tier est plus honteux- d'être jongleur ou
larron ?
10. Aontar, adontar, v. , avilir, couvrir
de honte.
Parc. pas. Donc séria aontat et avelit.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 3l.
Donc il serait couvert de liante et avili.
Enquers am inays morir que vieure adontatz.
Roman de Fierabras, v. 3809.
J'aime encore mieux mourir que vivre couvert de
honte.
anc. fr. Avoir nos cuidiés ahonteis.
Nouf. rec. de fabl. et cont. anc. t. I , p. 89.
... Mais je crains ahonter
L'honneur d'aulcun qu'on cuidoit invincible.
J. Bouchet, Triom- de Franc. I, fol. 22.
anc. esp. Ca si non, tan mal non fuera aontado...
Non séria pora rey vida tan aontada.
Poema de Alexandro, cop. g3 et 1^2..
anc. cat. Aontar. anc. it. Aontare.
1 1. AoNTiR , v. , déshonorer.
Cel qui vol aontir mi dons ma maire.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. g3.
Celui qui veut déshonorer madame ma mère.
Dona poder, Sanz-Esperitz;
Esloingna que non si' aontitz
Del doble trefan, plen d'enjaD.
Giraud DE Borneil : Al honor Dieu.
Saint-Esprit, donne pouvoir; éloigne de manière
que je ne sois pas déshonoré par le douille mécliant ,
plein de tromperie.
anc. fr. Ses enfans seront aucunement ahontis
par la faute de leur mère.
Les quinze joyes du mariage, p. 172.
ANDRONA, s. /., petite rue, ruelle,
cul-de-sac.
Clericus per plateas et andronas... sine of-
ficii sui necessitate non ambulet.
Can. hibern. Martenne, Th. nov., t. IV, col. 2.
ANE
83
Il carias pertenens a I'anurona déreire
l'ostal de cossols.
Carlulaire de Montpellier, fol. 106.
Deux, chartes concernant la ruelle derrière l'bôtcl
des consuls.
cat. Androna. it. Androne.
ANEDUEL, s. m., serpent.
Ben canija civadd per juelh,
Et anguilas per aneduel.
P. Cardinal : De Sirvenlesc.
Il change hien avoine pour ivraie, et anguilles
pour serpent.
ANEL, s. m., lat. an/zmlm? , anneau,
cachet.
E il det 1' anel de son det per fermensa.
V. de Rai mond Jordan.
Et lui donna Vanneau de son doigt pour assurance.
Breu sagelat de mon anel.
Arnaud de RLVRUEIL : Dona genser.
Bref scelle' de mon anneau.
A tort ten crossa ni anel.
G. de Berguedan : Mal o fe.
Il tient à tort crosse et anneau.
anc. fr. Et osta son anel de son doy pour as-
seurer que il tenroit la trêve.
JotNVII.LE , p. 67.
Famé, de cest anel t'espous.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc, t. II , p. 297.
Il bailla sa propre espée , sa dague et un
annel.
MONSTRELET , t. IV, fol. l\6.
cat. Anell. est. Anillo. tort. Annel. it.
Anello.
i. Anelet, s. m. , petit anneau.
Quan preses mon anelet.
Foï.qiet de Bomans : Domna ieu pren.
Quant vous prîtes mon petit anneau.
anc. fr. E V anelet li presentot...
Vanelet d'or mist en sun dei...
E Y anelet mist en sun dei.
Marie de France , t. I , p. 428 et 429.
cat. Anellet. esp. Anillejo. port. Anelinho.
it. Anelletto.
3. Anelier, s. m. , lat. annularmu, fa-
bricant d'anneaux.
De l'escala dei dijons son... aneliers.
Cartulaire de Montpellier, fol. l\5.
De la troupe du jeudi sont... les fabricants d'an-
84 ANE
La basse latinité avait xkhejjemus .
Voyez Du Cange, t. I, col. 44 T-
4- Anular , ad/., lat. amnut.ar/.v, annu-
laire.
Quart apelara anular , qaar en el hom
porta Tanel.
Elue, de las propr., fol. 49'
Nous appelons le quatrième annulaire, parce que
en lui on porte l'anneau.
5. Am i.os , adj., en anneaux , annuleux.
Serpent es ancloza...
Sobre abellns et bestias anclozas.
Elue, de las propr., fol. 236 et 216.
Le serpent est annuleux.
Sur les aLeilles et bêtes annuleuses.
ANELAR, v. , lat. anAelai^, soupirer,
respirer.
De tôt son cor aqno aseiava et desirava.
V. de S. Flors. Doat, t. CXXII1 , fol. 273.
De tout son cœur elle soupirait et désirait cela.
2. Alenar, v. , haleiner, respirer, souf-
fler.
Bel m'es qnan lo vens hi'alena
En abril, ans qn'intre raays.
Arnaud de Marl'eil : Bel m'es.
Il m'est agréable quand le vent soujjle vers moi en
avril , avant que vienne mai.
Qnan aleket vas me,
En ma boca bayzan,
El cor seguet l'aie.
G. Faidit : Ges no.
Quand , en baisant ma bouebe , elle lialeina, vers
moi, le cœur suivit l'baleine.
Que ALENAR
Non pot mas nn pane per la nar.
Deedes de Prades , Auz. cass.
Qu'il ne peut respirer qu'un peu par la narine.
Del dreg volar, no s'alésa.
Marcadrus : Lovers.
A cause du voler droit , il ne prend pas haleine.
Subst. L'aeenars mov e ieis del roilb e de l'es-
cuma de las buinors.
Liv. de Sydrac, fol. 104.
\J haleiner meut et sort de la rouille et de l'écu-
me des humeurs.
anc. fr. Un doux vent bnmide qui les halenoit.
Amyot , Trad. de Plutarr/uc, vie d'Antoine.
Tandis qn'nn zepbyre élément
ANE
Contre sa sainte poo pe haleine heureusement.
Du Bartas , p. 373.
Fr. Redi, Lett., 1. 1, indique les exem-
ples suivants :
E cbe egli possa leggermente alenare.
Aldobrandino di Siena.
Cbe non è dilettevole ad alenare.
Libro de' mali délie donne.
cat. Alenar.
3. Ale, aletc, hale , s. m., haleine,
souffle , respiration.
E dis c'om es niens de pueys que pert I'ale.
II. de S.-Cyr : Un sirventes.
Et je dis qu'homme est néant depuis qu'il perd
le souffle.
Ab I'alen tir vas me l'aire
Qu'ien sen venir de Proensa.
P. Yidal : Ab l'alen.
Avec la respiration je tire vers moi l'air que je
sens venir de Provence.
Cran dolor e difictiltat en lo hale.
Trad. d'Albucasis, fol. 61.
Grande douleur et difficulté en la respiration.
anc. cat. Alens, aient, cat. mod. Ale.
4. Alena, s./., haleine, souffle.
Adams fo fabs de I'alena de Dieu , cant el
lb'alenet en la cara.
Lh>. de Sydrac , fol. 78.
Adam fut fait du souffle de Dieu , quand il lui
souffla en la face.
Ist lanzengier
Que m'an tout sen et alena.
T. DE LA COMTESSE DE DlE ET DE R. D'ORANGE :
Amicx.
Ces médisants qui m'ont ôté sens et souffle.
Ce mot a été autrefois employé dans
la langue italienne, mais on ne le trou-
vait pas dans les deux premières édi-
tions du Dictionnaire de la Crusca.
Fr. Redi, Lett., t. I, indique des
exemples :
Impedisce la libertà dell' alena.
Libro de' mali délie donne.
it. mod. Lena.
5. Alenada, s./., haleine, respiration.
Et escridet : Aufrica, ab mot gran ai.enada.
Roman de Fierabras, v. 4629.
Et arec une grande respiration, il s'écria: Au-
frique.
ANE
Et eu i trag d'un' aif.kada.
Leys d'amors, fol. 6.
Et en un trait d'une haleine.
ANC. fr. Et Zephirns soupirant doucement ,
Soefves rendoit, par tiedes alenées,
Les belles fleurs.
C. Marot, t. IV, p. 17.
cat. Alenada.
6. Alenament, s. m., souffle, respiration.
Serpens... per son aienament moro.
Halenament es movement del cor et del
polmo.
Elue, de las propr., fol. 2^0 et 53.
Serpents... meurent par son souffle.
Respiration est mouvement du cœur et du poumon.
it. AUenamento.
7. Haivelit, s. m. , Lit. anhelitw^, res-
piration.
Diffiealtat de hanelit e tos.
Trad. d'Albucasis, fol. 61.
Difficulté de respiration et toux.
8. Aeainar, v., indiquer, héler.
Part. pas. Lo bon rei fasia sercar
"Vas totas partz homes valens
E savis, car ab aîtal gens
Conquer hom las autras rîctatz;
E cant us hom er alainatz,
"Volia l'aver on que fos.
Kat de Mons : Al Lon rey.
Le Lon roi faisait chercher vers toutes parts vail-
lants et savants hommes , car avec telle gent on ac-
quiert les autres richesses; et quand un homme e'tait
indiqué, il voulait l'avoir où qu'il fût.
g. Elenegar , eslenegar, 7)., perdre
haleine, s'épuiser.
Tal qu'el pueya greumens
Hoin ses elenegar.
G. Riquier : Als suhtils.
Tel qu'on le monte difficilement sans perdre ha-
leine.
Part. pas. Si es plus tost eslenegaiia
"Vida d'orne, qnan miels li va.
Del'Des de Prades , Poème sur les vertvs.
Ainsi est plus lot épuisée la vie de l'homme , lors-
qu'il se porte le mieux.
anc. cat. Alenagar.
10. Exhai.acio, s.f. , lat. exhalatio,
exhalaison.
ANG
85
Calor natnral pren excessiva exbalacio.
Elue, de las propr., fol. 19.
La chaleur naturelle prend une excessive exha-
laison.
cat. Exhalaciù. esp. Exhalacion. tort. Exha-
lacâo. it. Esalazione.
ANET, s. m.., lat. , anat<?/«, canard.
Si quis anserem doruestienm ant anetum
fu rave ri t.
Lex Salica , tit. VII , art. 5.
Serselas pren , anets e grailla.
Dei'des de Prades , Auz. cass.
Il prend sarcelles , canards et corneille.
ANC. fr. Gelines, chapons, coz , anez.
llnman du Renaît , t. I , p. 2q3.
anc. cat. Anet.
1. Anedier, adj. , bas lat. anatar*'«.î , à
canard.
Domna , s'ieu ai mon anstor anedier
Bon e volan e prenden e mainier.
Bertrand de Born : leum'escondisc.
Dame , si j'ai mon autour à canards hon et volant
et prenant et privé.
ANET, s. m., lat. atîet/^hot, anet,
plante odoriférante.
Obs l'a que anet salvatge queira.
De I'anet penretz la foilleta ,
E far n'etz sotil polvereta.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Il lui est besoin qu'il cherche de I'anet sauvage.
Vous prendrez la petite feuille de Vanet , et vous
en ferez une petite poussière suhlile.
cat. Anet. esp. Eneldo. it. Aneto.
1. Axetin , adj. , d'anet.
OU ANETI.
Trad. d'Albucasis, fol. 55.
Huile d'anet.
it. Anetino.
ANGLE, s. m., lat. muguuis , angle,
coin, recoin.
Qnan fa angles drechtz... Un angle pyra-
midal et agut.
Elue, de las propr. , fol. l5.
Quand fait angles droits... Un angle pyramidal
et aigu.
Anz jairas en tos drapels-
Per angi.es e per grepehas.
Pierre d'Auvergne : Joglaretz.
Mais tu coucheras dans tes draps par les recoins et
par les crèches.
86
ANC,
Adouc una galina aiatz ,
Et en un angle l'estaoatz.
Deudes de Phases , Au:, cass.
Alors ayez une poule , et attachez-la en un coin.
Fig. Vertaz non a angles ni quer usnras.
Trad. de Bide, fol. 6l.
La vérité' n'a pas de recoins ni ne cherche gains.
anc. cat. Angle, esp. tort. it. Anglo.
2. Anglozitat, s. f. , angulosité, état
de ce qui est en angles.
So ses tota asperitat et anglozitat.
Elue, de las propr. , fol. Il8.
Sont sans aucune aspe'rite' ni angulosité.
3. Axclada , s. f. , angle.
Terme... era sus una anglada plantât.
Trad. du tr. de l'arpent. , part. II , ch. 27.
Le terme... était planté sur un angle.
anc. fr. En une parfonde valée
De l'une part en une anglèe.
V. des Pères , Du Gange , t. I , col. 210.
4- Angulos, adj., lat. angulosmj, an-
guleux.
Corsica es ilha per trop promunctoris o
rocas angcloza.
Elue, de las propr. , fol. 16.
La Corse est une île anguleuse par plusieurs
promontoires ou roches.
ESP. port. it. Anguloso .
5. Angular, adj.y lat. angularw, an-
gulaire.
En las mayzos angulars.
Elue, de las propr. , fol. 109.
Dans les maisons angulaires .
cat. esp. tort. Angular. it. Angulare.
G. Triangle, s. m., lat. triangwlm^,
triangle.
Saï proar triangle.
P. deCobbivc : El nom de.
Je sais prouver triangle.
Cuni es figura de triangle.
Elue, de las propr. , fol. 5^.
Comme est figure de triangle.
cat. Triangul. esp. port. it. Triangulo.
7 . Triangular , adj. , lat. triangularm ,
triangulaire.
Ora nègre , triangular.
Elue- de las propr., fol. 211.
<>r,nn noir, triangulaire
ANG
cat. esf. port. Triangular. it. Triangolare.
8. Triangulat, adj. v. , triangulaire,
formé en triangle.
Entro que vengua la figura de cauteri
triangclada.
Trad. d'Albucasis , fol. 7.
Jusqu'à ce que la figure du cautère devienne en
triangle.
anc. esp. Triangulado. it. Triangolato.
g. Quadrangle, s. m., lat. quadran-
guws , quadrangle.
Delasquals quatre fan quaysh quadrangle.
Elue, de las propr. , fol. 119.
Desquelles quatre font presque un quadrangle.
Adjectiv. "Vayshel quayrat te may de liquor
que vayshel quadrangle.
Elue, de las propr. , fol. 280.
Vaisseau carré tient plus de liqueur que vaisseau
quadrangle.
cat. Quadrangul. esp. port. Quadrangulo.
it. Qtiadrangolo.
AN GEL, angil, s. m., lat. axgelmj ,
ange.
E podem be saber que I'angel sns
Son de sa mort alegre e jauzen.
Pons de C.vrDUEiL : De tolz caitius.
Et nous pouvons Kien savoir que là-haut les anges
sont joyeux et contents de sa mort.
E dels angels regina.
Lanfranc Cigala : Oi! maire.
Et des anges reine.
Gran multitut... d'ANGiLHS.
Philomena.
Grande multitude d'anges.
anc. fr. Des sept angels des sept églises.
J. de Meu.ng, Trésor, v. n5.
— Angelot , monnaie où était empreint
• un ange.
Angels que fes lodit rey, e lîegon devers
I'angel , Pbilipus , etc.
Tarif des monnaies en provençal.
Angelots que fit ledit roi , et on lit du côté de
Y ange, Philipus , etc.
cat. esp. Angel. tort. Anjo. it. Angelo.
2. Angelical, adj. , angélique.
E la sieua sauta cara es tan angelicai.s.
y. de S. Honorai
I 1 .1 sainte face est si angélique.
ANG
A nos pa angelical ministre!.
Elue, de las propr. , fol. 128.
11 nous administra le pain angélique.
ANC. fr. ... S'aujourd'hui venoit de paradis
Homme on femme sons forme angelical.
E. Deschamps, ms-, p. 249- Sainte-Palaïe, Gloss.
cat. esp. port. Angelical.
3. Archangel , arcangil, s. m., lat.
archangel^, archange.
Los archangels e 'ls angels alretal
E totz los sans , don la eort es compila,
Preguon per nos.
B. de Venzekac : Lo paire '1 filh.
Les archanges et les anges aussi et tous les saints ,
dont la cour est remplie , prient pour nous.
Gran multitnt d'ARCANGiLs.
Philomena.
Grande multitude d'archanges.
cat. esp. Arcangel. port. Arcanjo. it. Ar-
changelo.
k- EVANGELI , AVANGELI , s. m., lat.
EVANGELi«/# , évangile.
L'Evangelis ditz...
Qne qui anci mûrir deu eyssamens.
Boniface DE CastellaNE : Sitôt no m'es.
l'Evangile dit... que qui occit doit mourir pa-
reillement.
Qu'ien jur pels sans Evangelis.
H. de la Bachelerie : Per grazir.
Que je jure par les saints Evangiles.
Nos trobam en I'avangeli.
V. et Vert., fol. 19.
Nous trouvons en VEi>angile.
cat. Evangeli. esp. Evangelio. tort. Evan-
gel ko. it. Evangelio.
5. Evangelisation , s . f. , prédication
de l'Evangile.
Per vita de bon exemple et per evangelisa-
tion.
Doctrine des Vaudois.
Par vie de bons exemples et par prédication de
l'Evangile.
6. Evangelic, ad/., lat. evangelic?w,
évangelique.
Second la ley evangelica.
Doctrine des Vaudois.
Selon la loi évangelique.
cat. Evangelic. esp. tort. it. Evangelico.
ANG
•87
7. Euvangelical, ad/., évangelique.
Per la votz euvangelical.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 1 1.
Par la voix évangelique.
8. EVANGELISTA, S. m., lat. EVANGELISTA,
évangéliste.
S. Johans evangelista raconta nna vizio.
V. et Vert. , fol. 6.
Saint Jean V Evangéliste raconte une vision.
En los libres dels evangelistas.
liist. abr. de la Bible, fol. 62.
Dans les livres des évangélistes.
cat. esi\ port. it. Evangelista.
g. Evangelistier , s. m., évangéliste.
Sant Mathieu o antorgna, vers evangelistiers.
Izarn : Diguas me tu.
Saint Maltbieu , vrai evangéliste, l'assure.
10. Evangelizar, v. , évangéliser, prê-
cher l'Évangile.
Non devem evangelizar.
Brev. d'amor, fol. 61.
Nous ne devons évangéliser.
cat. esp. port. Evangelizar. it. Evange-
lizzare.
ANGEVI, s. m., angevin, monnaie
d'Angers.
E no val dos angevis
Tos sabers, mest bonas gens.
T. DE B. DE GoURDON ET DE P. BAIMOND : Totz tOS.
Et , parmi les bonnes gens , ton savoir ne vaut pas
deux angevins.
2. Angevina, s./., angevine, monnaie
d'Angers.
No lor tengra nulh dan valent un1 angevina.
Guillaume de Tudela.
Ne leur tiendra nul dommage de la valeur d'une
angevine.
ANC. FR.
Ce ne li vaut mie le pris d'uue angevine.
Fabliau, Ms. 7218, fol. 347.
ANGLAR , .r . m. , pierre , rocher , écou-
lement.
Prenon lo al pes, gîeton l.'en mar
Ain contrapes d'un gran anglar...
Per anar qnerre son mai h ,
Que I'anglars avia sepelit.
V. de S. Honora!.
88
A-NG
Ils le prennent par 1<- pied , le jettent dans la mer
avec le contre-poids d'une grande pierre.
Pour aller chercher son mari , que Yéboulcment
avait enterré.
ANGUILA, enguilv, s. f., lat. an-
guilla , anguille.
Lo fel li donatz d'un' anguila.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous lui donnez le fiel d'une anguille.
En gnisa d'ENcuiLA.
Liv- de Sydrac , fol. 34-
En forme à' anguille.
Congres que so anguilas de mar.
Elue, de las propr., fol. 233.
Congres qui sont anguilles de mer.
cat. Esr. Anguila. port. Anguia. it. Anguilla.
AN GUSTIA , s. f.y lat. angustia , an-
goisse.
Voyez Georg. Hickesius , Gramm.
franco-theot .
Faczent a lor rnotas angustias e tonnent.
L'Ei>angeli de li quatre semenez.
Leur faisant nombreuses angoisses et tourment.
Tribulaclons ni angustia ni fams.
Trad. de Bède, fol. 17.
Tribulations et angoisse et faim.
A gran dolor et a grau angustia.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 67.
Avec grande douleur et avec grande angoisse.
cat. Esp. tort. Angustia.
2. Angoissa , s. f. , angoisse.
Qaal angoissa ni cal mki1ii.ii!
Deudes de Prades : El temps.
Quelle angoisse et quel malkeur .'
anc. cat. Angoissa, it. Angoscia.
3. Excoyssame>- , s. ni., angoisse.
Tan temerau Tencoyssamex
Que sufrirau ai jutzamen.
Los XV signes de la fi del mon.
Tant ils craindront l'angoisse qu'ils souffriront
au jugement.
it. Angosciamento.
4. Angoissar, exgoissab. , v. , mettre en
angoisse, affliger, tourmenter.
Tan fort m'AWGUOYSsoN li sospir.
P. RAIMOND in i 01 LOI SE : Enqui a
! ,oupirs me tourmentent si fortement.
ANG
E la snzor del sanc , cant se angoisset a la
ymaginatiou de sa mort.
V. et Vert. , fol. 36.
Et la sueur du sang , quand il s'aj/ligea à l'image
de sa mort.
Part. pas. Sufiein iribulacio nias no sun en-
goissat.
Trad. de Bède, fol. 67.
Nous souffrons la tribulation , mais nous ne
sommes pas dans l'angoisse.
anc. fr. Quant ti mal t1 angoisseront fort,
Tu iras à li par confort.
Roman de la Rose, v. 2705.
Quant à ne se angoisser point de ce que l'on
raconte des enfers.
Amyot, Trad. dePlutarque. Morales, t. IV, p. 4'4-
anc. cat. Angoissar. esp. port. Angustiar. it.
Angosciare.
5. Engoys, adj. , angoisseux, affligé.
Can fo raalautes et engoys.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Quand il fut malade et angoisseux.
6. Angoissos, engoissos, adj. , pénible,
angoisseux , fâcheux.
Qu'el maltrag Ter plus angoissos ,
Quan li sove '1 benanansa.
P. Raimond de Toulouse : Us novels.
Que le mauvais traitement lui sera plus pénible,
quand il lui souvient du bien-être.
Donna, car ist lauzengier,
Que m'an tout sen et alena ,
Son vostre angoissos guerrier.
T. de R. d'Orange et de la comt. de Die : Amicx.
Dame , car ces médisants , qui m'ont Ole' sens et
baleine, sont vos fâcheux ennemis.
Mesciat ab vinaigr' engoissos.
Folqlet de LtJNEL : El nom del.
Mêle' avec du vinaigre angoisseux.
anc. fr. Qui niout est d'ire angoissos.
Pioman du Renart , t. I , p. l34-
Moût parfu Gauvain angoissos.
Noue. rec. defabl. et cont. anc. t. I, p. i4^-
anc. cat. Angoisos. anc. esp. Angusdoso. it.
Angoscioso.
7. Engoissozamens, ado., avec angoisse,
amèrement.
E David ploret lo mot engoissozamens.
P. DE CoRCiAC : El nom de.
El David le pleura très am'eren:ent.
anc fr. Anguissotiseinent suspiia.
Roman d'ilaveloc, v. 748.
ÂNM
Si la prist à rongier
Trop angoiseusement.
Ysopetj I, fabl. i5, Robert, t. I, p. 34 1.
anc. Esr. Angustiosamente. it Angosciosa-
mente.
ANGONAR, engonar, s. m., lat. nr-
cueN, aine.
Panse la palma de la sna ma drcyta sobr' el
angonar malaute... E I'engonarcs aposleniat,
I'engonar es mollifîcat.
Trad. d'Albacasis, fol. 69 et 70.
Qu'il pose la paume de sa main droite sur Vaine
malade... Et Vaine est enflée , Vaine est mollifiée.
cat. Angonal. esp. Ingle. it. Anguinaja.
ANHA, s./., prunelle.
Qu'ieu van e venh com I'anha d'nelb.
G. Magret : Ma donipna.
Vu que je vais et viens comme la prunelle de l'oeil.
cat. Nina. esp. Nina.
ANIS, s. m., Iat. aniswm, anis.
Per mixtio d'ANis o de fenolh... En sa de-
coctio si dea mètre alcuna quantitat d'ANis.
Elue, de las propr., fol. 209 et 220.
Par mixtion à'anis et de fenouil... P^n sa de'coc-
tion se doit mettre certaine quantité' à'anis.
cat. esp. Anis. it. Anice.
ANMA, arma, s./., lat. anj'ma, âme.
Sos corps ni s'anma iniga per ren guarîs.
Poème sur Boece.
Il ne guérit mie pour rien son corps ni son âme.
Arma es fâcha de tal for
Que sos essers sera jasse.
]N at de Mons : Al noble rey.
L'âme est faite de telle nature que son être sera
toujours.
Si m sen lo cor afrevolir,
Que paor ai I'arma s'en an.
P. Bàijhond de Toulouse : Enquera.
Tellement je me sens le cœur s'affaiblir, que j'ai
peur que l'âme s'en aille.
E per I'arma mon paire.
Roman de Fierabras, v. 675.
Et par l'âme de mon père.
Loc. Ditz hom tôt jorn : No y a arma , o no y
vi arma.
Lej~s d'amors, fol. l32.
On dit tous les jours : 11 n'y a pas âme, ou je n'y
vis âme.
anc. fr. Li cors m'est mis à escill ;
1.
ANM 89
L'arme en vait à grand perill.
Marie de France , t. H, p. 309.
anc. cat. Arma. esp. tort. it. Aima.
1. Armier , s. m., lieu de repos des
âmes.
.... En I'armier
S'en rai l'arma , e la rarn el carnier.
B. Carbonel : Per espassar.
L'âme s'en va au lieu de repos, et la chair au
charnier.
3.. Animar, v. , lat. animar?, animer,
respirer.
Part. prés.
Es donatz per natura a totas causas animans
E sentent;...
Las causas animans qu'on ve.
Brev. d'amor , fol. 4 et 38.
Est donné par nature à toutes choses respirantes
et sentantes.
Les choses respirantes qu'on voit.
Susbta?itiv. Tôt animant respirant ha pulmo...
En yvern tôt animant requier maior vianda
et plus grossa que en estiu.
Elue, de las propr., fol. 2jI et 7^.
Tout animal respirant a poumon...
En hiver, tout animal requiert plus grande nour-
riture et plus grosse qu'en été.
Part. pas. Homs es cors sentens, animatz.
Lejs d'amors, fol. Iq5.
L'homme est corps sentant, animé.
ANC FR.
Qui cognoissant du feu la semence divine
Estre des animants la première origine.
Du Bellay , p. 410.
cat. esp. tort. Animar. it. Animare.
4. Inanimat, adj. , lat. inanimatw.5- ,
inanimé.
Que una causa inanimada o muda parla.
Leys d'amors, fol. 1^3.
Qu'une chose inanimée ou muette parle.
cat. Inanimat. esp. port. Inanimado. it. Ina-
nimato.
5. Animal, s. m., lat. animal, animal.
El mieg de dos animais brutz,
Sera encaras conegntz.
Trad. d'un Evang. apocr.
Au milieu de deux animaux brutes , il sera en-
core reconnu.
Adj. Transmuda si en esperit animal.
12
9g
AN. M
Membres a virlut amm.il miaistrans.
Elue, de /.(.-■ propr., fol. 20 et 33.
Il se change en esprit uni/mil.
Mcmliri s servant à vertu animale.
Accideutz animals ayssi cnm es anguslia,
Trad. d'Albucasis, fol. 52.
Accidents animaux ainsi comme est angoisse , co-
lère , crainte.
. \t. Esr. tort. Animal, it. Animale.
6. Animositat, s.f, lat. aximositat<?/m ,
courage.
Mudar... de temor ad animozitat... De sa
ANtMoziTAï et aadacia.
Elue, de las propr., fol. 4° et 47-
Changer... decrainteà courage... De son courage
et audace.
cat. Animositat. esp. Animosidad. port. Ani-
mosidade. it. Animosità.
7. Animos, adj. , lat. aximosms, coura-
geux.
Avgla... sobre antres anzels animoza.
Elue, de las propr., fol. 140.
Aigle... courageuse au-dessus des autres oiseaux.
a>"c. ir. D'une façon si animeuse que, etc.
Mém. de Villeroy, t. II , p. 366.
cat. Animos. esp. port. it. Animoso.
8. Sobre animos, adj. , très audacieux,
très courageux.
Cnm sia sobre animos a rapina.
Elue, de las propr., fol. 14 1-
Comme il soit très audacieux à rapine.
Q. LoNGANIMITAT, S.f., lilt. LONGANIMI-
Tkrem , longanimité.
En l'isla de Lerins a longanimitat.
V. de S. Honorât.
En Vile de Lerins il y a longanimité.
CAT. Longanimitat. esp. Longanimidad. tort.
Longanimidade. it. Longanimità.
10. Magnaximitat, s.f , lat. magnani-
mitatcw, magnanimité.
Lo premier gra se apella en letra magnani-
mitat.
V. et Vert., fol. 64.
LepremierdcgreVappelleen lettre magnanimité.
cat. Magnanimitat. esp. Magnanimidad. tort.
Magnanimidade. it. Magnanimità.
AiVT
II. PrSSII.LANIMITAT , S.f, lat. PUSILLA-
xiMiTATd-w , pusillanimité.
Pussili.animitat es cant hom est de pauc
coratge a be far, e si laissa nom son temps
perdre.
Liv. de Sydrac, fol. 128.
Pusillanimité est quand on est de peu de courage
à hien faire , et qu'on laisse perdre sou temps.
cat. Pttsillanimitat. esp. Pusilanimidad. port.
Pusiïïanimidade. it. Pusillaniinità.
ANONA, s.f, lat. axxona, annone, blé.
INIns selhs que an aodansa
De vin e d'ANON.v.
P. Cardinal : Falsedats.
Mais ceux qui ont ahondance de vin et de blé.
Ben cambi' anona per jueill.
P. Cardinal : Ges de.
Il change véritablement blé pour ivraie.
esp. Anona. it. Annona.
ANORMAL, adj. , lat. anomale, irré-
gulier, anomal.
Séria irregulars aytals dansa et anormals.
Leys d'amors, fol. 40.
Un tel air de danse serait irre'gulier et anomal.
a:."c. fr. Si dois savoir pour un cas anormal
Que nous avons autre tonuoirre et fouldre.
J. le Maire, III. des Gaul., Ste.-Palaye,co1.873.
»~at. esp. port. it. Anomalo.
1. Enorme , adj., lat. enokmeoz , énorme.
Per bomicidi o per autre énorme délit.
Tit. du xme siée, Doat, t. CXVIII , fol. fi.
Pour homicide ou pour autre énorme délit.
cat. esp. port. it. Enorme.
YNT , axs, awz, lat. axtc, antm ,
avant, auparavant.
Ce mot et ses dérivés furent em-
plovés comme adverbes, prépositions
et conjonctions , soit dans la forme sim-
ple, soit dans la forme composée.
Adv. Que d'aquesta bora en ant.
Tit. de 11 22.
Que de cette heure en avant.
Qu'ant poiratz mi '1 bureus far
De presset dir que fos saya.
P. Raimond de Toulouse : Ar ai ben.
Qu'auparavant vous pourriez me faire dire que
le bureau fût savon de drap de couleur perse.
anc. fr. Qui est pire qu'il ne fut ainz.
Roman du Henart, t. II, p. l4^-
ANT
Ki eu Normandie erenl ninz.
Roman de Huit , v. 3j5.
asjc. esp. Et vos ant eon ant soiles desfiuzatîos.
Poema de Alexandio, cop. G8.'|.
ANC. PORT.
Trocadas as mostranças d'ora em ante.
Sa de Miranda , ecl. 4-
ANC. IT.
Per qnanto non vorreste o poscîa od ante.
Petrarca , Son. : Anima clie.
CAT. Ans. ESP. MOD. PORT. BIOD. Alites. IT.
wod. Anzi.
Prép. "Vai , Papiol , ades tost e correns ,
A Trasinhac, ou sias ans la festa.
Bertrand de Born : Non estarai.
Va, Papiol , toujours -vite et courant , à Trasinhac,
où tu sois avant la fête.
anc. fr. Ainz nn an trespassé.
Roman de Rou, y. 3263.
Mille ans ains sa venue.
C. Marot , t. IV, p. 201.
anc. esp. Plogo me qnando o^e ant ti a venir.
Poema de Alexandio, cop. 34 1 •
ANC. PORT.
Vay me sempre ante os olhos figurando.
A. Ferreira , Son. 1 , 3.
anc. it. Loi- morte permettendo ante lor viso.
Guittone d'Arezzo , Lett. \!\.
cat. Ante. esp mod. port. mod. Ames. it.
mod. Anzi.
Prép. comp.
E la vespra de Paschas se ruogron ans de dia.
Guillaume de Tudela.
Et la nuit de Pâques ils se murent avant le jour.
cat. Ans de sa mort prega us li perdoneu.
Ausias March : Tal so com.
ANC ESP.
Non morrâ por Acbilles Ector ant del dia.
Poema de Alexandro, cop. 629.
C'est une sorte de préposition com-
posée que l'emploi suivant cI'ans que.
Si vols Lona molher aver ,
Enquier lo sen ans que l'aver.
Libre de Seneqtia.
Si tu veux avoir bonne femme, recherche le sens
avant que la richesse.
Conj. Coma els no foso letrats , ant ero laïcs,
et idiotas.
Cat. dels apost. de Roma, fol. l5o,.
Comme ils ne fussent letlre's , mais ils e'taient laï-
ques et idiots.
Bernart, so es desavinens
AVI
9*
Que douas preion, ans cove
Qu'oui las prec e lor clam merce.
T. de P. d'Auvergne et de B. de Ventadour .-
Amicx.
Bernard , il est inconvenant que les dames prient ,
au contraire il convient qu'on les prie et qu'on leur
crie merci.
anc. fr. Il ne s'en effraya point, ains dit :
Sparte n'est pas à nn homme près.
A.mvot, Trad. de Plularque, Morales, t. IV, p. 56.
cat. Que no 's lassât, ans tôt jorn multiplica.
Ausias March : Fantasiant.
esp. Ca non querie foir nin un passo sennero ,
Ant morrerien îodos fastal postremero.
Poema de Alexandro , cop. 910.
it. E non mi si partia dinanzi al volto ,
Anzi impediva tauto il mio camino.
Dante , Inf. , I.
Conj. comp. En abril ans Qu'intre mays.
A. Daniel : Bel m'es.
En avril avant que mai entre.
ANC FR.
Mult en tueron , ainz he il se possent armer.
Roman de Rou, v. 4?92-
cat. La part aquella deu esser venuda ans que
la nau ô legni partesca.
Consolât de la mai; cap. l\.
anc. Esr.
Dexar nos an el campo ant que los fîramos.
Poema de Alexandro, cop. go3.
tort. Ante s que cuhisse sobre elles o rigor.
Luiz de Sousa, Hist. de S. Domin., I, 2.
anc. it. Chianti voria morir di spata
Ch'Y voi vedessi curoceiosa.
Allaci, Rim.j nol., p. 45b.
2. Anceis, adv., avant, auparavant.
Cortezia e solatz e domneis
S'en ven a vos, e '1 cor estei anceis.
Bertrand de Born : Ai! Lemozis.
Courtoisie et gaîte' et grâce s'en vient vers vous ,
et le cœur y est auparavant.
anc. fr. Laissiez vos encois enseignier
L'ostel où vos aler devez.
Fabl. et vont, anc, t. IV, p. 207.
Prép. comp.
Avars se dol anceis de dan que sabis.
Trad. de Bede, fol. [\.
Un avare se plaint du dommage avant que le sage.
Conj. comp. Qui mor anceis -que '1 convenia
la mort a preiar.
Trad. de Bede, fol. 6.
Qui meurt avant qu'il lui convenait de prier la
mort .
9^
ANT
anc. fr. Encois que cil assant comeneast.
VlLLF.-IlARDOUlN , p. ig3.
C'on doit aincois le leu huer
Des bestes qu'il i soit venuz.
Fabl. etcont. anc, t. IV, p. 47 >•
Et dit qu'il parleroit au roy et au duc
d'Aquitaine, son fils, aincois qu'il jurast la
dite paix.
MoNSTRELET , t. I , fol. 21 9.
3. Abaxs, abanchas, adv., bas. lat.
ab AXTt', avant , auparavant.
Pins que d'autra qu'ieu vis pueis ni abans.
Berenger de Palasol : Tan m'abelis.
Plus qu'autre que je vis depuis ni avant.
awc. fr. Tîntes nus homs poiz ne avant
N'en eustrent ne conquistrent tant...
En mer cbaï le chief avant.
Roman deRou, v. qg et 97q9-
cat. Si ells lo ho otorgan è ho renuucian, là
donchs ells poden emparât- de fer è de
obrar en aquella obra , è abans no.
Consulat de la mar, cap. 8.
Prép. comp. Si no m socor aban D'un an.
G. Adhemar : Ben fora oimais.
Si elle ne me secourt avant un an.
Conj. comp. Abans que il blan puoi sion vert.
Pierre d'Auvergne : Abans que.
Avant quelcs blancs sommets soient verts.
En abans que morisson aissi desconfes.
Guillaume de Tudela.
Auparavant ^k'ïIs mourussent ainsi non confesses.
E conoc be la senha abanchas que fos natz.
P. Cardinal : Un estribot.
Et il connut bien l'enseigne avant qu'il fût né.
cat. Abans yM'elleny partesca d'aquest loc.
Consolât de la mar, cap. q5.
4. Avant, adv. , lat. ab ant&, avant,
devant, auparavant.
Qn'el cap derrier, e '1s pes avan,
Lor coven dels palais issir.
Marcabrus : Emperaire.
Qu'il leur convient de sortir des palais, la tête
derrière, les pieds avant.
No prometre re si no o pessas avant.
Trad. de Bide, fol. 61.
Ne promettre rien si tu ne le penses auparavant.
arc. fr. Alez avant, g'irai après.
Roman du Renarl , t. I , p. 1 1 7 .
i AT. No guai t avant ne membre lo passât.
Ausias March : Si col malalt.
ANT
port. Nàopodefazera sua joruada mais avante.
G. Barreiros, Chrorogr., 161.
Adv. comp. D'ist di en avant.
Serment de 842.
De ce jour en avant.
cat. En avant.
D'aqui avant fo tôt assegnrat.
PuiLOMENA.
De là en avant il fut tout rassuré.
Que fuec no passes d'aqui avant.
TU. de 1 294. Doat, t. XCVII , fol. 264.
Que le feu ne passât de là en avant.
anc. cat. Que d'aqui avant algun avol
home, etc.
Consolât de la mar, cap. 99.
Prép. comp. Avan nel avesprar.
Guillaume de Tudela.
Avant le soir.
Qu'aprenda '1 avans de Nadal.
P. Rogiers : Tan no plou.
Qu'elle lui apprenne avant Noël.
Nivollias esser cha vallées avant Qu'escnders.
Trad. de Bide, fol. 80.
Ni ne veuilles être chevalier avant qu'écuyer.
port. E a verde Enropa mais avante
De Tanais até o largo mar de Atlante.
G. Per. de Castro, Uljssea, III, 119.
it. Innanzi che.
5. Avanzar, v. , passer devant, avan-
cer.
Los pros e '1s arditz avansavA.
Lejs d'amors , fol. 35.
11 avançait les preus et les hardis.
Die qu'el mais qu'ai faitz al be ,
Ses tôt comte, avanza.
B. Zorgi : Jesu-Crist.
Je dis que le mal que j'ai fait , sans aucun compte,
passe devant au bien.
Mas lo coms Olivier s'es mot be avansatz.
Roman de Fierabras, v. 2971 .
Mais le comte Olivier s'est très bien avancé.
cat. Avansar. esp. Avanzar. port. Avcincar.
it. Avanzar e.
6. Avansa, s./., reste, surplus.
Ta , destra I'avansa per petitas cayraduras
e per petits conhetz.
Trad. du tr. de l'arpentage, part. I , c. 4 ' •
Toi , mesure le surplus par petits carrés et par
petits coins.
7. Avansament , s. ru., avancement,
prospérité.
ANT
L'avansament del qnal veiras eu verttit.
Trad. de Bide, fol. 8.
Duquel tu verras V avancement en vertu.
Quan tu seras en ta honor et en ton avan-
SAMEST.
Hist. abr. de la Bible, fol. i^.
Quand tu seras en ta gloire et eu ta prospérité.
anc. cat. Avansament. tort. Avancamento.
it. Avanzamento.
8. Avantar , v., avancer, avantager.
So don fin araors I'avanta.
Rostans de Merguas : La douss' amor.
Ce dont le pur amour l'avantage.
"Vas mon Oc e non i'avanta,
Papiols.
Bertrand de Born : Ane no us poc.
Papiols , avance-toi vers mon Oui et non.
— Éloigner, échapper.
Per que patz de nos s'avanta.
B. Alahan de Narbonne : No puesc.
C'est pourquoi la paix s'éloigne de nous.
Qu'a pane lo cor no m'A vanta.
Rambavjd d'Orange : Aras no.
Peu s'en faut que le cœur ne m'échappe.
g. Avantir, v. , avancer.
L'abas no deu el mostier amar ni avantir
una persona pins qu'autra.
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 4.
L'abbé ne doit au monastère aimer ni avancer une
personne plus qu'autre.
— Pousser en avant.
No dens to lîlge que t vol servir
De guerra escomovre ni avantir.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 35.
Tu ne dois exciter au sujet de la guerre ni pousser
en avant ton lige qui veut te servir.
ïo. Avantage, s. m., avantage, profit.
A que far donc van emblan e tolen ,
Pus lo donars a dos tans d'AVANTAGE ?
P. Cardinal : Ries. hom.
A quoi faire donc vont-ils volant et enlevant,
puisque le donner a deux fois autant de profit ?
Hotn fai plus d'AVANTAGE ad un que ad autre.
V. et Vert., fol. 26.
On fait plus d'avantage à l'un qu'à l'autre.
cat. Avantatje. esp. Ventaja. port. Ventagem.
it. Vantaggio.
11. D'avantage, adr. çomp. , de plus,
davantage.
ANT 93
Dieus li fayra d'avantage aquest Les tem-
poral.
E Dieus promet nos ab aco d'avantage tôt
cant nos fay mestier al cors.
V. et Vert. , fol. 87 et 88.
Dieu lui fera de plus ce bien temporel.
Et avec cela Dieu nous promet de plus tout ce qui
nous fait besoin au corps-
it. Da vantaggio , davantaggio.
12. Sobravanzar, v., aller devant, sur-
passer.
Qu'autre socors al sien non sobravanza.
B. Zorgi : Non lassarai.
Vu qu'autre secours ne surpasse le sien.
it. Sopravanzare.
i3. Davan, devant, adv. , auparavant,
devant.
Car devait avian grant paor.
La nobla Lejczon.
Car auparavant ils avaient grand peur.
E que tota lur bontaz era feneba , que an
mostrada davan.
V. et Vert., fol. 10.
Et que toute leur bonté, qu'ils ont montrée au-
paravant, était feinte.
ANC. fr. A li vindrent li baron qui devant
l'avoient gnerpi.
Rec. des hist. de Fr., t. III, p. 214.
Le temps vécu devant ne m'étoitque langueur.
Desportes , premières œuvres, p. 140.
— Avant, devant, préférablement à.
Prép. No lauzar home devant sa mort.
Trad -de Bédé, fol. 3g.
Ne louer pas un homme avant sa mort.
Que devan lui s'es abauzada.
V. de S. Honorât.
Qui s'est prosternée devant lui.
Sos boms plevilz e juratz
Serai ades, s'a leis plalz,
Davan totz autres senhors.
Alphonse II , roi d'Aragon : Per mantas.
Je serai toujours son homme engagé et juré, s'il
lui plaît , préférablement à tous autres seigneurs.
anc. fr. E prend le fil devant le père ,
E kieult le fleur devant le finit.
Helinand , Vers, sur la mort.
Et abandonnant celle place devant la venue
d'iceux.
Monstrelet , t II, fol. 175.
cat. Devant, davant.
94 ANT
ANC. ESP.
Las sombras è las aguas, las devant dichas (lors.
Milagros de mies Ira Seno?-a, cop. l\!\.
anc. esp. Delant. esp. mod. Delante. tort.
Diante. it. Dinanzi.
14. D avant al, s. m., tablier, linge à
essuyer.
Fes bolbir los payrols , et aportet an davan-
tal, et esgardet Maria als pes de Jhesu-Crist.
V. de sainte Magdelaine.
Elle fit Louillir les chaudrons , et apporta un ta-
blier, et Marie regarda aux pieds de Je'sus-Cbrist.
cat. Davantal. esp. Devantal.
i5. Davancir, v., devancer»
Que per aventura... morznon davancischa.
Trad. de B'ede, fol. ^2.
Que par hasard... la mort ne devance.
16. Enan, ENANS, enant, adv. , du lat.
in wrea, en avant, devant, par
avance.
Qu'en fosson pagats enant.
Tit. de 1254 . Doat , t. CXV, fol. 95.
Qu'ils en fussent payés par avance.
Qu'areire s trais per miehs salir enan.
Folquet de Marseille : Ai ! quant.
Qu'il se tire en arrière pour mieux sauter en
avant.
Nulbshomnon sapque s'es grans benanansa,
S'enans non sap quais es d'anior l'afans.
Giraudle Roux : Nulhs hom.
Nul homme ne sut ce que c'est que le grand hon-
heur d'amour, si auparavant il ne sut quel en est le
tourment.
Et es tan sabens d'artz e d'estronomia
Qn'el ve e conois enans so que ave.
G. Figueiras : Un nou.
Et il est si savant en arts et en astronomie qu'il
voit et connaît d 'avance ce qui arrive.
Adv. comp. Que sio tengudas d'Aici enant.
Tit. de 1220. Doat , t. CIII, fol. t\.
Qu'elles soient tenues d'ici en avant.
Usar cPaici enant.
Tit. de 1295. Doat, t. CXXXIX , fol. 125.
User d'ici en avant.
Pueis , d'aqdella hora enan ,
Anblan roncin que us sosteinba.
R. de Tous de Marseille : Amies Gaucclm.
Pau , de celle heure, en avant, un roncin ambiant
qui vous soutienne.
ANT
Des aquesta hora enant.
Des hcey enant, faray tota ta volonlat.
V. de S. Honorât.
De cette heure en avant.
Des aujourd'hui en avant, je ferai toute ta
volonté.
arc. fr. Et d'ores en avant seient si bien acort.
Roman de Rou, v. io^i-
Monnoîes blancbes et noires... des ore en
avant.
Ord. des R. de Fr., i3i3 , 1. 1 , p. 319.
ANC. PORT.
Trocadas as mostrancas cYora em ante.
F. de Sa de Miranda , ecl. l\.
ANC it. Dali' or' inanzi un di non vissi mai.
Petrarca , Son : Nou puô far.
— Prép., devant, de devant.
Des jorns enans l'avenimens.
Cantvenc lo jorn enant la festa.
V. de S. Honorât.
Dix jours avant l'arrivée.
Quand vint le jour de devant la fête.
Perque tut sei corteiador
Parton d'enan lei ab désire.
Bertrand de Born : Sel qui canvja.
C'est pourquoi tous ses courtisans partent de
devant elle avec désir.
— Conj. Mais , au contraire.
Ja per autra no sera faitz contens ;
Enans , sai be que si eron cinc cens,
Quai que ebanzis la gensor vos penria.
Giraud le Roux : Ara sabrai.
Jamais ne sera fait dispute pour une autre ; au
contraire, je sais hien que si elles étaient cinq cents
femmes , quel qui choisit la plus gentille vous pren-
drait.
Mas amans dretz non es desnieznratz ,
Enans, ama araezuradamen.
G. de Montagnagout : Nulhs hom.
Mais amant sincère n'est pas démesuré , au con-
traire, il aime avec mesure.
Prép. comp. Un bon inati,
Enans de l'albeta.
Un troubadour anonyme : Per amor.
Un bon matin , avant la petite aube.
Enans de sa congelacio.
Elue, de las propr., loi. 107.
Avant sa congélation.
Conj. comp. De dar enans qu'oii no mi quiet .
Deudi:s de Prades : En unsonct.
De donner avant qu'on me requière.
ANT
Ien melhur enans que sordei.
B. de Ventadour : Era non.
Je m'améliore bien loin que je déchoie.
anc. cat. Enans , enantz. akc. esp. Enante,
enantes. it. lnnante , innanzi.
17. Enansas que, enanseis que. Conj.
comp., avant que, plutôt que.
Era us quier, amia ,
Socors 5
Qu'enansas morria
Qu'en queris alhors.
Peyrols : Quora qu'amors.
Maintenant, ô amie! je vous demande secours ;
car je mourrais avant que j'en cherchasse ailleurs.
Qu'enanseis lai iria,
Qu'iea reinazes eu aital non caler.
T. d'Hugues et de Bertrand : Senher En Bertrand.
Que j'irais là , plutôt que je demeurasse en un tel
nonchaloir.
18. Enamps, adv., avant, ensuite.
Enamps li dis : Non teiner, Maria.
La nobla Leyczon.
Ensuite il lui dit : Ne craignez , Marie.
19. Enansar, v., avancer, exalter, élever,
surpasser.
"Vi en las dilas qualitatz dîgestio enansa.
Elue, de las propr., fol. 227.
\ in en ces qualités avance la digestion.
C'ab belz ditz avinens
Enans vostra honor.
Arnaud de Marueil : Aissi cum mos.
Que if exalte votre honneur avec de Leaux dits
agréables.
Quarjois e pretz sobre totas I'enansa.
RabibAud de Vaqueiras : No m requier.
Car grâce et mérite l'élève au-dessus de toutes.
Car no fai trop qui 'ls enansatz enansa,
Mas qui 'ls bumils enansa e sosie,
Dieu et amies e bon pretz en rete.
Aimeri de Peguilain : Hom ditz que.
Car celui qui élève les élevés ne fait pas beau-
coup , mais celui qui élève et soutient les humbles ,
il en retient Dieu et des amis et bon mérite.
Yesla belha N' Alienor t' enansa,
Chanson.
Aimeri de Bellinoi : Null hom.
Chanson , avance-toi vers la belle Alienor.
Mes des livras sus la balanza ,
E la fueylla tan fort s' enanza
C'ayssi las leva de randon ,
Com fera un petit boton.
V. de S. Honorai,
ANT
95
Mit dis livres sur la balance , et la feuille sur-
passe si fort qu'elle les lève de suite , comme elle
ferait un petit bouton.
Si es hom que Dieu descreza ,
Sos afars enansa.
P. CAPDINAL : Falsedatz.
S'il est un homme qui ne croie pas à Dieu , son
aflaire avance.
anc. cat. Enantar.
20. Enans, .y. m. , avancement, avan-
tage.
E si no us platz mos enans e mos pros,
"Voirai m'en mal , don', e amarai vos.
Arnaud de Marueil : Us gays amoros.
Et si mon avancement et mon profit ne vous plaît,
ô dame , je m'en voudrai mal , et je vous aimerai.
Tan ai volgut sos bes e sos enans !
Berenger de Palasol : Tant m'abelhis.
Tant j'ai voulu ses biens et ses avantages '.
21. Enansamen , s. m. , avancement ,
avantage.
Pane vos calra del mien enansambn.
Aimeri de Peguilain : En greu.
Il vous souciera peu de mon avancement.
Et am tan de dolz cor
Lo vostr' enansamen.
Arnaud de Marueil : Aissi cum mos.
Et j'aime tant de doux cœur votre avantage.
22. Enansaire, s. ni. , preneur.
Ilh sui totz jorns aisi fizels servire,
E de sos bes enansaire e grazire.
H. de S.-Cyr : Gentau.
Ainsi je lui suis toujours fidèle serviteur, et pre-
neur, et approbateur de ses bonnes qualités.
23. Enantir, v. , relever, célébrer, louer,
avancer.
D'Eu Blacas no m tuelh ni m vire,
Ni de son pretz enantir.
Elias de Barjols : Car comprei.
Je ne me tire ni me détourne du seigneur Blacas ,
ni de célébrer sou mérite.
E '1 rie prélat volo s tant enantir
Que ses razo alargon son deptat.
Raimond de Castelnau : Mos sirvenles.
Et les riches prélats se veulent tellement avancer,
que sans raison ils élargissent leur livre de créance.
Part. pas. "Vertutz es atras tiiada
E messonja enantida.
G. Riquier : Yertutz.
La vertu est tirée en arrière, et le mensonge avancé.
96
ANT
2.|. Exantimext , s . ni., avantage.
Car fis amans deu voler, per nn cen ,
Mais de si dons qn' el sien enantimen.
G. de Montagnagout : Nuls hoin.
Car un fidèle amant doit , cent fois pour une ,
vouloir Y avantage de sa dame plus que le sien.
Loqual cami es grans enantimens a tota
la vila.
TU. de 1248. Doat , t. CXVI , fol. 16.
Lequel chemin est un grand avantage pour toute
la ville.
25. Enavantir, v., célébrer, mettre en
avant.
E de son laus enavantir.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
Et de célébrer sa louange.
26. Denan, adv. , devant, au-devant,
par-devant.
Que s pot nom défendre ab bran
O mètre l'esent denan.
Cadenet : Amors e com.
Que l'on se peut défendre avec le glaive ou mettre
l'écu devant.
Adv. comp. Des lo temps Rotlan
Ni DE LAI DENAN.
Bertrand de Bor.n : Mon chan fenisc.
Dès le temps de Roland , ni de là au-devant.
anc. cat. Denant. esp. Denante, déliantes.
port. Dante s , diante. it. Dianzi, dinanzi.
Loc. Car er so denan detras ,
L' avol bo, e bo malvatz.
Garins d'Apchier : Cominal vielh.
Car sera ce devant derrière, les méchants bons ,
el les bons méchants.
anc. fr. Le roi fit tourner les nefs ce devant
derrière.
Joinville , p i35.
Et tout iroit ce devant derrière.
Roman du Renart. t. II , p. 291.
Prép. Qui vi anc mais penedensa
Faire denan lo peccat.
B. de Ventadotir : Lo temps vai.
Qui vit jamais faire la pénitence avant le péché.
Tôt francamen, douma , venh denan vos.
P. DE Barjac : Tôt francamen.
Dame , je viens tout franchement devant vous.
anc. fr. Qu'ils parloient à crédit de plusieurs
choses advenues devant leur temps.
H. Estienne , apol. pour Hérodote, dise. prél. I.
cat. Devant nie vey de grans dolors nn munt.
AusiAS MARCH : Ccrvo ferit.
ANT
27. Denantit, ad/., reculé, retardé.
Er trop corta la jornada
Per long voler denantit.
GavAudan le Vieux : Un vers vuelh.
La journée sera trop courte pour un long vouloir
retardé.
28. Derenan , deserenan, adc. , désor-
mais , dorénavant.
E pren comjat de chantar derenan.
Pons de Capdueil : De totz caitius.
Et je prends congé de chanter dorénavant.
Perqu' ieu vir deserenan
Lo cors e '1 sen e 'ls pretz ailhors.
G. Faidit : Gen fera.
C'est pourquoi désormais je tourne ailleurs le
corps , le sens et le mérite.
29. Deserenavans , adv. , désormais ,
dorénavant.
Mas deserenavans
Conoisca.
Arnaud de Marueil : Tan m'abelis.
Mais dorénavant qu'elle connaisse.
30. Adenant, adv., à l'avenir, en avant,
par avance.
D'aquella forza que es ni adenant sera.
Tit. de 1059.
De cette forteresse qui est et sera « l'avenir.
Li un queron a travers, li autre adenant.
V. de S. Honora .
Les uns cherchent à travers , les autres en avant.
Perqu' ieu en ebantan
Trac vostre pretz adenan.
Gaubert , Moine de Puicibot : Car no us.
C'est pourquoi en chantant je porte votre mérite
en , ■ 1.
Adv- comp. Totz boni savis garda ter adze.nan.
B. Carbonel : Joan Fabre.
Tout homme sage regarde par avance.
Elis compro blat o vi... a pagar per ade-
nant, ben mens la meytat que non val, per
so quar pagon premiers lur deniers.
F. et Vert., fol. iq-
Us achètent blé ou vin... à payer par avance, bien
moins de la moitié qu'il ne vaut , parce qu'ils payent
d'abord leurs deniers.
esp. Adelante. port. Adeante , adiante.
3i. Desenan, adesenan, adv. , désor-
mais.
Vos vnelb niostrare dir df.senan que farem.
Guillaume de Tldei.a.
ANT
Je veux vous montrer et dire ce que nous ferons
désormais.
Vostr' oui sui juratz e plevitz,
E vostres m er adesenans.
B. DE VeNTADOLR : Pel dois.
Je suis votre homme juré et promis , et je serai
vôtre désormais.
3a. Desenans, s. m., désavantage, dé-
couragement.
E no m plai sos desenans.
G. Riquier : Si chans mi.
Et son désavantage ne me plaît pas.
Qa'el bes que m fai es a totz los prezans
Enantimentz , et als crois desenans.
B. Calvo : En luec
Que le Lien qu'il me fait est encouragement à tous
les méritants, et découragement aux. méchants.
33. Desenainsar, v., baisser, rabaisser.
Il inorz de mon seignor mi desananza.
Folqlet de Marseille : Ja non cuig.
La mort de mon seigneur me /-abaisse.
E sos pretz no s desenans.
G. Riquier : Qui m disses.
Et son mérite ne baisse pas.
Tôt vostr' argen torn en plom
E vostr' afar desenansa.
Comixal : Comtor d'Apcbier.
Tout votre argent tourne en plomb et votre aflàire
baisse.
Perqne joiz faill e gens gabars
Merma e desenansa.
GlRAUD DE BoRNEIL ; Plaing.
C'est pourquoi joie faillit et gentille plaisanterie
diminue et baisse.
anc. fr. Cascnne moult nos desavance.
Roman du Renarl , t. IV, p. i j5.
Car ebacnn d'eulx met son entente
En moi vers vous desavancer.
OEuvres d'Alain CJiarlier, p. 767.
3/) . Antkenant, entrenan, adv., en avant.
De Mabom lur message
Qn' es pausat antrenant
En peyras d' aymant ,
A Mecba la royal.
V. de S . Honorât.
De Maliomet leur envoyé qui est posé en avant
aux pierres d'aimant , à Mecque la royale.
— Auparavant, jadis.
Qu'el gnay dompney qu'om ténia ENTRENAN
An li plusor volt en deschanzimen.
H. Brunet : Pus lo dous.
ANT
97
Que la plupart ont tourné en grossièreté la gaie
courtoisie qu'on tenait auparavant.
35. Ancessor, s. m., ancêtre, prédé-
cesseur.
E devria s ben vergoinbar
Qu'el membres de sos ancessors.
Bertrand de Born : Quan vei lo.
Et il devrait bien avoir bonté , pourvu qu'il se
souvînt de ses ancêtres.
Vostr' ancessor, so aug dir e retraire,
Foron tug pros, mas vos no'n soven guaire.
E. Cairel : Pus ebai la.
Vos ancêtres, j'entends dire et rapporter cela,
furent tous preux , mais il ne vous eu souvient
guère.
— Prédécesseurs, les hommes des temps
passés.
Us reprochiers me ditz dels ancessors.
G. Adhemar : Non pot esser.
Un proverbe des gens anciens me dit.
Los libres dels auetors
Sai e dels ancessors
Los sens e las follors.
Giraud de Salignac : Esparviers.
Je sais les livres des auteurs et les sagesses et les
folies des prédécesseurs.
anc. fr. A vos ancessors et à nos
La tolirent lor ancessor.
Roman de Rou , v. 9907.
Servi et aidé nos ancesseurs.
Ord. des R. de Fr., l3l5, t. I, p. 602.
cat. Antecessor. esp. Antecesor. port. Ante-
cessor. it. Antecessore.
— Conseiller, assesseur.
Malvatz ancessors, so es mais cocellîers que
donon mais cocelbs als jntges et als senbors.
V. et Vert., fol. i5.
Mauvais assesseurs , c'est-à-dire mécbants con-
seillers qui donnent mécbants conseils aux juges et
aux seigneurs.
36. ANTIC, aclj. lat. antiqwm*, an-
tique, ancien.
Qu'en un mostier antic
Mi jureron rnaut rie
Sobr' nn missal.
Bertrand de Born : Ges no mi.
\ u qu'en un monastère antitpie plusieurs puis-
sants me jurèrent sur un missel.
La gesta dis qu'el temps antic.
V. de S. Honorât.
L'histoire dit qu'au temps antique.
i3
98
ANT
E'I rei n'Anfos que tan gen se capuella
Ab sen antic.
Pavi.et de Marseille : Al> marrimen.
Et le roi Alphonse qui se conduit si bien avec sens
antique.
Subst. Si co feiro '1 premier antic.
GavAUDAN le Vieux : Patz passien.
Ainsi comme firent les premiers anciens.
Ad. comp. Segon que ab antic ban aeostumat.
Tit. de 1241. Doat, t. CLXX, fol. i5i.
Selon que dès long-temps ils ont accoutumé.
cat. Antig. esp. Antiguo. port. Antigo. it.
A/uico.
37. Antiquament, adv. , antiquement ,
anciennement.
Sapcbatz que antiqtamen
Hom comtava lo naissamen
De mascles e de femiuas no.
Brev. d'amor, fol. 82.
Sachez qu' anciennement on complait la nais-
sance des mâles et non des femelles.
So qne es estât nsat antiquament.
Ord. des R. deFr., 1461, t. XV, fol. 414.
Ce qui a été usité' anciennement.
Antiquament en lo temps que, etc.
Tit. du xive sièc. Doat, t. XGLTI, fol. 257.
Anciennement dans le temps que , etc.
cat. Anùguament. esp. Antiguamente. tort.
Antigamente. it. Anticamente .
38. Antigage, s. m., ancienneté.
E de gran antigage.
V. de S. Honorât.
Et de grande ancienneté.
3g. Antiqititat , s. f., lat. antiqui-
T.KTem , antiquité.
De gran antiquitat.
V. de S. Honorât.
De grande antiquité.
Adv. comp.
Que seran deguts a casenn de nos de antiquitat.
Coût, de Saussignac , de l3iCj.
Qui seront dus à chacun de nous depuis très long-
temps.
cat. Antiguitat. esp. Antigiiedad. port. Anti-
guidade. it. Antidata.
40. Antiquar , v. , devenir ancien.
Quan es comensant petit , mais qnan es
vntiqtt*t e es gra.
Trad, d'A/bncasis , fol. 28
ANT
Quand il est en commençant petit , mais quand il
est devenu ancien et est grand.
4 r . Antiquatiu , ad/. , faisant vieillir.
Es antiquativa, descolorativa.
Elue, de las propr., fol. 20'-
Elle est faisant vieillir, décolorante.
42. Ancian, adj'.y ancien.
No laissar ton ancian amie, car lo noels no
lo semblara pas.
Trad. de Bède, fol. 75.
Ne pas laisser ton ancien ami , car le nouveau ne
lui ressemblera pas.
Subst. Los bels ditz e 'ls bells fagz dels ANriAs.
V. et Vert. , fol. 22.
Les beaux dits et les beaux faits des anciens.
cat. Anciâ. esp. Anciano. port. Anciào. it.
Anziano.
Comparât. El temps ansianor.
V. de S. Honorât.
Au temps plus ancien.
ANC. fr. Ke li baron e li signor
EireDt de temps ancianor.
Roman de Rou , v. 14.
Ki eu P>retaigne 3a menur
Avint al lems ancienur.
Marie de France , 1. 1 , p. 5o.
/,3. Ancianamens, ade, anciennement.
Ayssi co solian far los fîlozofes pagas an-
cianamens.
V. et Vert. , fol. 65.
Ainsi comme les philosophes païens avaient cou-
tume de faire anciennement.
anc. Esr. Ancianamente.
44- Ancianetat, s. f., ancienneté.
Ab aquela ancianetat.
Tit. du xiv* sièc. Doat, t. CLXXH , fol. 216.
Avec cette ancienneté.
cat. Ancianitat. esp. Ancianidad. tort. An-
cianidade . it. Anzianità.
45. Anticipacio, s./., lat. anticipatio,
anticipation.
Si conoysh per anticipacio de la accessio.
Elue- de las propr., fol. 90.
Se connaît par anticipation de l'accès.
cat. Anticipacio. esp. Anticipacion . port. An-
ticipacâo. it. Anticipazione.
46. Anticipas., v., lat. anticipais, an-
ticiper, devancer.
I
ANTj
Es dit Lucifer, ANTicir/l denunciah... levant
del solelb.
Elue de las propr., fol. ii5.
Est appelé Lucifer, anticipe en l'annonçant... le
lever du soleil.
cat. esp. port. Anticipât, it. Anticipare.
ANTENNA , s, f. , lat. antenna , an-
tenne.
Âm tant nnadrech vens si fier sus en 1' antenna.
V. de S. Honorât.
Alors un vent du nord frappe si fort sur \'an-
lenne.
Doas antennas , ix sols.
Ch. du péage de Valence, Hist de Val., p. 20J.
Deux, antennes, soixante sous.
cat. Antena, esp. Entend, tort. Entérina, it.
Antenna.
ANTHIFRAZIS, s./., lat. antiphrasis,
antiphrase.
Antiphrasis est sermo e contrario intelli-
gendus, nt lucus , quia caret luce per ni-
miam nemorum umbraru.
Isidor., Orig. , I, cap. 36.
Anthifrazis es caut alques vocables signi-
fica lo contrari de so que propriameu dévia
signilicar.
Ley s d 'amors , fol. 137.
Y! antiphrase, c'est quand aucun terme signifie le
contraire de ce que proprement il devait signifier.
cat. esp. port. Antijrasis. it. Antifrasi.
ANTHIMETABOLA , s. f., lat. antime-
tabole , antimétabole.
'AvIiy-iTctCohn. Quintiï,., IX, 3, 85.
Antimétabole est conversio verborum ,
quœ, ordine mutato , contrarium efficit sen-
sum : Non ut edam vivo, sed ut vivant edo.
Isidor., Orig., II , 2.
Comrnutatios apelada anthimetabola.
Leys d'amors, fol. 146.
Cbangement appelé antimétabole .
ANTHIPOFOBA, s. /., lat. anthipo-
phora, antipophore, figure.
'Avâf7ropofa.
Jul. Rltin. ,fig- Sent. , p. 270 , éd. Putsch.
Le même auteur, p. 36, appelle en
latin cette figure adjectio , quse affec-
tum adversariorum quemlibet fingi-
mus, cui respondemns.
AJNT
99
Anthitofora es cant boni respon a la
questio o a la demanda qu'oui poyria far.
Lcys d'amors, fol. iqt.
\J antipophore est quand on répond à la question
ou à la demande qu'on pourrait faire.
ANTHISMOS, s. m. , persiflage.
Es anthismos mal dig o vilania dieba ad
autre cubertamen am bêlas e cortezas pa-
ra ulas.
Ley s d'amors, fol. iJbï.
Le persiflage est mauvais propos ou vilainie dite à
un autre couvertement avec de helles et courtoises
paroles.
Ce mot, qui en grec s'écrirait uv-
Bîe-ftoç) ne se trouve point dans les an-
ciens rhéteurs. Sa racine est âvèoç, fleur.
ANTHITETON, j./.,lat. antitheton,
antithèse, opposition.
Quintil., Inst. oral., IX, 3, 81 : Contra -
positum autem, vel, ut quidam vocant, con-
tentio (avTÎ9sT0v dicitur) non uno fit modo:
nam et si singuîa singulis opponuntur, ut in
eo quod modo dixi , vicit pudorem libido ,
timorem aodacia , etc.
Es anthiteton cant hom panza diversas
cauzas contrarias per ostar, vencer, abayssar
o cofondre la una per la diversitat o per con-
trarietat de l'autra.
Ley s d'amors , fol. 126.
L'antithèse est quand on pose diverses choses
contraires pour ôter, vaincre, abaisser ou confondre
l'une par la diversité' ou par la contrarie'te' de l'autre.
2. Anthiteta, 5-, /., antithèse, oppo-
sition.
Isidor., Orig., II, cap. 2t :
Antitheta , quœ latine contraposila appel-
lantur , quœ dum ex adversa pouuntur, sen-
tentiœ pulcbriludiueiii faciuut et in orna-
mento locutionis decentissima existunt , ut
Cicero : Ex hac parte pudor expugnat, î 1 11 ne
petulantia; binepudicitia, illincstuprum, etc.
Cicéron lui-même se sert de ce terme,
Orat. , 5o. Semper hac , quœ Greci
'AvTiQtTx nominant , cum contrariis
opponuntur contraria, numerum ora-
torium necessitate ipsa efficiunt.
Anthiteta . en autra maniera apelada syn-
IOO
ANT
diasmos, segoa alqns, se fay cant nua senten-
cia es contraria o diverse a l'autra.
Leys d'amors, fol. 126.
L' opposition , d'une autre manière appelée syn-
diasme , se fait , selon aucuns, quand une expression
est contraire ou diverse à l'autre.
3. Antitozis, s./., antithèse, figure de
grammaire.
'ÀvTiâej-iç, Alexand. Tliçî o^«v, p. 586.
Per nna figura apelada alleotheta o anti-
tozis.
Leys d'amors, fol. 79-
Par une figure appelée allcothète ou antithèse.
4- Anthitezis, s. /., lat. antithesis,
antithèse.
'AvriÙta-iç , Art. rhetor. , p. 6g5. Sosipp. ,
Charls. inst. gramm., ed Putsch , col. 249-
Antithesis est litteras pio littera îmrantatio,
ut, inipete nnne vasto, etc., pro impetw.
Anthitezis, laquai figura panza o mnda
una sillaba o una letra per autra.
Leys d'amors, fol. 68.
Antithèse, laquelle figure pose ou change une
syllabe ou une lettre pour une autre.
5. Anthitezir, v.y substituer une lettre
à une autre dans un mot.
Part. pas. Si per mutatio , adonc avtal mot
son apclat anthitezit, quar aqui es una
figura apelada anthitezis.
Leys d'amors, fol. 68.
Si par mutation , alors de tels mots sont appele's
substitués, car là est une figure appelée antithèse.
ANTHONOMAZIA, *./., lat. awtono-
masia , antonomase.
Antonomasia 'dnovbfAAaia.) cstvocabulnm.
quod sine nomine posituai loco ejus fungi-
tur, ut est Arma viru/nque cano et intelligitur
JEneas,
Diomed., de Part, orat., col. q52 , ed. Putsch.
Anthonomazia... se fay cant hom per ex-
cellensa pauza en loc de nom propri alcu nom
qu'es cornus... Per apostol, Paul enten.
/ i d'amors, fol. i3l.
L'antonomase... se fait quand on pose par excel-
lence au lieu d'un nom propre aucun nom qui est
commun... Par apôtre , il entend Paul.
cat. esp. port. it. Antonomasia.
ANT
ANTIDOTARI , s. m., antidotaire , dis-
pensaire.
Fasson las confeccions ses tota sophisti-
cacion , aisi com I'antidotakis o comanda.
C art 11 la ire de Montpellier, fol. 128.
Qu'ils fassent les compositions sans aucun mé-
lange , ainsi comme le dispensaire le commande.
Esr. tout. it. Antidotario.
ANTIFONA, antifena, s./., bas lat.
ATîTiPHONA, antienne, sorte de poésie.
Antiphona se disait dans la basse la-
tinité d'un chant ecclésiastique , quand
deux chœurs chantaient alternative-
ment les versets d'un psaume ou d'une
hymne.
On lit , dans un des manuscrits des
troubadours, ce titre d'une pièce en
l'honneur de la Vierge:
Antifena de Lanfranco.
Lanfranc Cigala : En chantant.
Antienne de Lanfranc.
Himnes cantant , antifonas , versetz.
La Crusça provenzale , p. lût.
Chantant hymnes , antiennes, versets.
Aqaest' antifena qe cantan als martirs.
V. de S. Flors. Doat, t. CXXII1 , fol. 263.
Cette antienne qu'on chante aux martyrs.
anc. fr. Une hymne on anthaine de saint
Nicolas.
Letl. de rem., \[\\~i. Carpentier , t. I, col. 228.
cat. esp. port. it. Antifona.
2. Antifoxari, s. m., bas. lat. anti-
PHOivAmu/tt , antiphonaire.
Acrdenet regularmen I'antifonari.
Cat. dels apost. de Pioma , fol. j5.
Il disposa régulièrement V antiphonaire.
cat. Antifonari. esp. port. it. Antifonario.
AÏTTRAC , s. m., gr. «v9p«|, carboncle,
sorte d'ulcère.
In pede gravari apostemate qnod ANTRACe/ra
soient medici nominare.
Martenne , Th. not\, t. III , col. 1802.
Si la materia no es trop venenosa, cum en
herizipila et antrac.
Elue, de las propr.j fol. 97
Si la matière n'est pas très venimeuse, comme en
érysipèle et carboncle
APC
anc. fr. Boutz, mal de dentz, rongne, antrac,
morve, toux.
Crétin , p. 180.
port. Ântraz. it. Antrace.
ANTRE, s. m. , lat. antrmm, antre.
Antre vol dire escnr.
Elue, de las propr. , fol. 162.
Antre veut dire obscur.
Esr. it. Antro.
ANTROPOSPATOS , s. m., antropo-
spate.
'Etti Gfoo ot«v Xtycevlai /aÎMi m /J.îfn,
civôpoTrCTrxQaiç fitv Xê^ov-rcti , Ùi07rpt7râç <Ts
vooÛvto.1, i.e. QuandoDeo tribuuntur membra
vel partes, id juxtahumanam affectionem qui-
dem dicitur, sed intelligitnr convenienler Deo.
S. Athanas. , Bial. I, de Trin., t. II, p. \Q!\.
Antrofosfatos es cant alcuna proprictat
d'orne bom aplica e attrnibuish a Dieu, e peï
contrari.
Lejrs d'amors, fol. iiji.
Uantropospjte est quand on applique et attribue
à Dieu quelque propriété' de l'homme, et par le con-
traire.
ANXIETAT, s. /., lat. ANxiETATem,
anxiété.
Cnpiditat et anxietat.
Elite, de las propr., fol. ico".
Cupidité et anxiété.
cat. Ansia. it. Ansietà.
APARAT, s. m., lat. apparats, appa-
rat, ouvrage préparatoire.
Aicho es contengut en I'aparat de las dé-
crétais.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 100.
Ceci est contenu dans l'apparat des décrétales.
cat. esp. Aparato. port. it. Apparato.
APCHA, ayssa, s. /., lat. ascia , goth.
akhen, hache, coignée.
Casens porta sa apcha o sa destrau.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 82.
Chacun porte sa hache ou sa coignée.
O ArcHA esmoluda , faucilla o pilo.
Guillaume de Tudela.
Ou hache émoulue , faucille ou dard.
Ab apchas et ab picx an los portais brîsatz.
Roman de Fierabras , v. (\\OJj.
Ils ont brisé les portes avec les haches et les
pics.
APE
101
Fig. Ricx, ponbens plus que garrîga ,
Iferns vos estrenb e us fayssa
E us vay dolan ab tal ayssa,
Que no us te pro cot ni manta.
B. Alahan de Narbonne : No puesc.
Riches, poignants plus que ronce, l'enfer vous
étreint et vous accable et va vous dolant aveo telle
hache, que cotte ni manteau ne vous tient profit.
cat. Axa. esp. Hacha, it. Ascia.
1. Ayssola, s. /., petite hache, ha-
chette, herminette.
Afilatz becx d'AYSSOLA.
M.yrcabrus : Quan la fuelha.
Becs afilés de petite hache.
3. Ayssadon, s. th., petite bêche.
Prenon palas et ayssadons.
V. de S. Honorât.
Ils prennent pelles et petites bêches.
cat. Axadô. esp. Azandoncillo .
4. Ayssar, v., hacher, diminuer.
Qu'el vostre gens cors engraissa ,
Quan lo miens trebalb e ayssa.
G. Adhemar : Lanquan.
Que votre gentil corps engraisse quand, le mien
souffre et diminue.
APPELLAR, v., lat. appellarc, nommer,
appeler.
C ades me fug on plus I'ai-ei.
B. de Yentadolr: Ab cor.
Que toujours il me fuit où plus je l'appelle.
E lo princes de la ciptat
Corn appei.lava Mouordric...
Et ancaras s'apela lo terraires de plan,
Per las gens, al Dragon , de sobre Draguignan.
V. de S. Honorât.
Et le prince de la cité, qu'on appelait Monordric.
Et au-dessus de Draguignan, le terroir s'appelle
encore simplement , par les gens , au Dragon.
Part. pas. E tais es savis apellatz ,
Que fai e dilz de grans foldatz.
Pistoleta : Manta gent.
Et tel est appelé sage , qui fait et dit de grandes
folies.
— Dénoncer, accuser.
Qu'ieu la repte e I'apelh
De trassio e d'anjan.
Bertrand de Born : Greu m'es.
Que je 'a blâme et V accuse de trahison et de fraude.
102 APE
Part. prés, subst. Cum I'appellant non allégua
prova de dret comun.
Arbre des Batailles, p. 98.
Quand l'accusateur n'allègue pas preuve de droit
commun.
L'apelans, si vol proar lo criai qu'el met en
avant.
TU. de I2»65. Doat, t. CLXX1I, fol. 140.
I? accusateur j s'il veut prouver le crime qu'il
met en avant.
Part. pas. substar.tiv. Per confessio de l'ArrELAT.
Arbre des Batailles , p. 98.
Par confession de l'accusé.
— Porter la cause du tribunal où elle
a été jugée à celui où elle ressortit.
E d'aital sententia a negu non sia lezer
d'APrELLAR.
Statuts de Montpellier de 1258.
Et qu'il ne soit faculté à aucun d'appeler d'une
telle sentence.
cat. Apellar. esp. Apelar. port. Appellar. it.
Appettare .
2. Apel, s. m. , appel.
Car no venetz a uios apells.
Passio de Maria.
Car vous ne venez à mes appels.
Qn'el mous es pies de platz e de tensos ,
Qa'om sec apei.hs, assizas volentos.
G. Riquier : Jamais non.
Que le monde est plein de plaids et de contesta-
tions, vu qu'on suit les appels, les assises volontiers.
it. Appello.
3. Appellation, s. f. , lat. appellatio ,
appel , appellation.
Lasqnals venon per appellations.
Statuts de Provence. Bomy, p. 5.
Lesquelles viennent par appel.
Per via de apellation, de requesta... sup-
plication.
Statuts de Provence. Julien , t. 1 , p. 91.
Par voie A' appellation, de requête... supplique.
cat. Apeïïaciù. est. Apelacion. port. Appel-
lacào. it. Appellazione .
4. Apellaire, s. m., appelant.
Si I'apellaire o gazanha, negana raesion
non dara.
Statuts de Montpellier de i2.o\.
Si V appelant le gagne , il ne Jonnera au'un frais.
cat. Apellador,
APE
5. Appellatori, adj , qui concerne l'ap-
pel, appellatoire.
E mon libel prendretz appellatori.
Leys d'amors, fol. l52.
Et vous prendrez ma ce'dule appellatoire.
6. Apellatiu, adj. , lat. appellativm^,
appellatif.
Us noms apellatius es cornus naturalmens
a motas causas.
Leys d'amors, fol. 44-
Un nom appellatif est commun naturellement à
plusieurs choses.
cat. Apellatiu. esp. Apelativo. tort. it. Ap-
pellativo.
7 . Contrapellar , v., réclamer, résister.
Lo fieu que fo mon paire non contrapel...
... No trobon dedins qui 'ls contrapel.
Roman de Gérard de Piossillon , fol. 48 et 12.
Je ne réclame point le fief qui fut de mon père.
Ils ne trouvent pas au-dedans qui leur résiste.
esp. Contrapelar.
APENTHEZIS, s./., apenthèse.
'EîTêvôeff-iç est apposilio ad mediam dictio-
nem litterae aut syllabae.
DoNAT. , de Schem.j col. 1772, éd. Putsch.
Es una figura aqui qu'es apelada apenthezis ,
laquai dona creyssemen en lo mieg de dictio
de sillaba o de lelra.
Leys d'amors, fol. 69.
Là est une figure qui est appelée apenthèse, la-
quelle donne accroissement d'une lettre ou d'une Syl-
iane dans le milieu d'un mot.
2. Apenthezir , v., soumettre à l'apen-
thèse , apenthéser.
Part. pas. Si prendon crcyssbeinen en lo mieg
loc, adonx aytal mot son apelat apen-
thezit.
Leys d'amors, fol. 69.
S'ils prennent accroissement dans le milieu , alors
de tels mots sont appelés apenlhésés.
APERCIO, s. f., lat. apertio, trou,
ouverture.
Per razo de la apercio dels pors.
Elue . de lus propr.j fol. 74.
Par raison de Vouverlurz des pores.
Sia la apercio ampla... Si la apercio es
petita.
/ ràd. d'Albucasis, fol. 33 et 53.
APE
Que l'ouverture soit ample... Si V ouverture est
petite.
port. Apercào. it. Aperzione.
i. Apertiu , adj. , lat. APERTivof, apé-
ritif.
De vias urinais apkrtiva.
Elue, de las propr.j fol. 199.
Apéritive des voies urinales.
it. Jpertivo.
3. Aperitiu, adj. , lat. aperitivm.?, apé-
ritif.
De canals del pulmo et del piey tz aperitiva.
Elue, de las propr.j fol. 269.
Apéritive de canaux du poumon et de la poitrine.
Aperitios, resolutius.
Trad. d'/llbueasis, fol. 55.
Apéritifs, re'solutifs.
Substantif. Ab aperitius cnm es gra de mos-
tarda fomentar.
Elue, de las propr., fol. 81.
Fomenter avec des apéritifs comme est grain de
moutarde.
cat. Aperitiu. esp. port. it. Aperitivo.
4. Apert, adj. , lat. apert«j_, ouvert,
évident, développé.
Dieus H a fach vertnlz e miracles apertz.
V. de S. Honorai.
Dieu lui a fait prodiges et miracles évidents.
Grossetz pel peitz e ben apert.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Gros par la poitrine et Lien développé.
Lo pus cortes e 'l mielbs apertz.
Gavaudan le Vieux : Yeu no sui.
Le plus courtois et le mieux ouvert.
Adv. comp.
Mandait per la ciptat a rescos, ad apert.
V . de S. Honorât.
Commandant dans la cité secrètement , ouverte-
ment.
Qaar la gensor am e coli
Del mon, so ns dis en apert.
A. Daniel : Ab guai so.
Car j'aime et je cultive la plus Lelle du monde,
je vous le dis ouvertement.
anc. fr. Que menconge avez dite aperte.
Pioman du Pienart , t. II, p. 182.
Caesar et Pompeius estans entrés en aperte
guerre l'on contre l'autre.
Amyot, Trad. dePlutarque, Morales, t. III, p. 3go.
Si voit or bien tôt en apert
APE
io3
Que qui tôt covoite tôt pert.
Pioman du Pienart, t. I , p. 1^7.
Cesseront de faire guerre en appert et en
couvert.
MONSTRELET, t. II, fol. 9.
CKT.Obert. nsp.Abierto.voRT.Aberto. m.Aperto.
5. Apertemen, adv.} publiquement, ou-
vertement.
Si ela non es donada apertamen.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 11.
Si elle n'est pas donne'e publiquement.
Qui vol aquest thesaur vezer apertamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Qui veut voir ouvertement ce tre'sor.
anc. fr. Qui Dieu guerroie apertement.
Helinand , Vers sur la Mort.
Quand on ne peut vaincre apertement , on
a recours aux embuscades, trahisons , sur-
prises.
Camus de Belleï, Diversités, t. I, fol. 3i2.
cat. Obertament. esp. Abiertamente. port.
Abertamente. it. Apertamente.
6. Obriment, ubriment, s. m. f action
d'ouvrir, ouverture.
Uelh tart en son obriment.
Elue, de las propr., fol. 38.
L'oeil tardif en son ouverture.
Ubrimens de sa boca.
Trad. de Bède , fol. ^3.
L' ouverture de sa Louche.
anc cat. Obriment.
7. Ubertura, s. f., lat. apertura , ou-
verture.
Et buels ab gran ubertura
Devon aver per natura.
Brev. d'amor, fol. 3l.
Et ils doivent avoir par nature des yeux avec
grande ouverture.
cat. Obertura. esp. port. Abertura. it. Aper-
tura.
8. Obrir , ubrir, v., ouvrir.
E las earcers ont ilb m'a mes
No pot claus OBRIR.
B. de Ventadour : Non es.
Et clef ne peut ouvrir les prisons où elle m'a mis.
Obri mos buelbs isnelaroen ,
Gart sai e lai.
ARNAUD de Marueil : Dona genser.
J'ouvre mes veux promptement . , je regarde ça
et là.
io4 API
— Desserrer.
Qu'as per oc dir non auz' obrir la deus.
Alegret : A per pauc.
Vu qu'un seul n'ose desserrer les dents pour dire
oui.
— Mettre à découvert.
Los Jnzieus que lo crucifîguero ; cars ells
no li ubriro negus de sos osses, mays alcus
crestias lo despezon plus menudamens que
hom no fa! carna a mazell.
F. et Vert. , fol. 25.
Les Juifs qui le crucifièrent ; car ils ne lui mirent
à découvert aucun de ses os , mais quelques clire'tiens
le dépècent plus menu qu'on ne fait chair à bou-
cherie.
Part. pas. Aissi com lo leos ,
Huelhs ubertz , es dormens.
Giravjd de Calanson : El mon.
Ainsi que le lion est dormant , les yeux ouverts.
Ades te la boc' uuerta.
Deldes de Prades, Auz. cass.
Tient toujours la Louche ouverte.
ANC cat. Ubrir. cat. mod. Obrir. esp. port.
Aprir. it. Aperire.
9. Adubrir , v., ouvrir.
Per so que Dieus aduebra a vos l'os de pa-
raula.
Trad. de VEpître de S. Paul aux Colossiens.
Afin que Dieu vous ouvre l'huis de la parole.
10. Entrubrir , v., entr'ouvrir.
El dos temps...
Estrdebke 'ls becs dels auzelos.
Pierre d'Auvergne : Chantarai pus.
Que le doux temps... entr'ouvre les becs des oi-
seaux.
Part. pas. f g. Qu'entrubert tenc mon coratge.
Aimef.i de Bellinoi : Per Crist.
Vu qu'il tint mon cœur entr'ouvert.
cat. Entrobrir. esp. Entreabrir.
API, s. m., lat. xvj'im, api, ache, céleri.
La flor de I'ati faitz secar.
Dei;des de Prades , Auz. cass.
Faites sécher la fleur de l'api.
Suc d'APi contra frenezi
E letarguia issamens
Es mot médicinal enguens.
Brev. d'amor, fol. 5o.
Le suc de céleri est un onguent très médicinal
contre la frénésie cl la léthargie également.
cat. Apit. Esr. Apio. port. Aipo. it. Appio.
APL
1. Apiostra, s. /., lat. apiastrmw ,
apiastre.
Herba dita apiostra semlant api, qne auci
borne rizen.
Elue, de las propr., fol. 178.
Herbe dite apiastre ressemblant au céleri, laquelle
tue homme riant.
APLEG, apleit, s. m., plane, instru-
ment , outil.
Sens mon apleg no vauc ni sens ma lima.
Aimeri de Peguilain : Sens mon.
Je ne vais sans ma plane ni sans ma lime.
Fig. Los apleitz ab qu'ieu suoilh ebantar.
GiRAL'D de Borneil : Los apleitz.
Les instruments avec lesquels j'ai coutume de
chanter.
ANC. FR.
Mal fera soc ne coltre ne apleit remuer...
A la ebarue apleiz, soc et coltre leissa.
Roman de Piou , v. 1979 et 1093.
. . . Pour estre à un profit de pesebier,
Yapploit ou barnois dudit Colin fu plus grevé.
Lett. de rém., 1879. Carpentier , t. I, col. 236.
2. Esplet, esplec, s. m., instrument,
outil.
Si lai a draps, astz ni pals ni picx,
Que al levar s'en van ab los espletz.
P. Cardinal : D'un sirventes.
S'il y a là manteaux , lances et pieux et piques ,
vu qu'au lever ils s'en vont avec les instruments.
Noe mes en l'areba dels esplehs que foro
fargalz.
Liv. de Sjdrac, fol. 38.
Woé mit dans l'arche des instruments qui furent
forgés.
Dels corns al foc redressatz et amolezitz , si
fan vaysels , arcs et... explechts.
Elue, de las propr., fol. 23g.
Des cornes redressées au feu et ramollies, se font
vaisseaux, arcs et... instruments.
— Hâte, presse.
Fig. Ab pauc d'Esri.EG me pot levar mon mal.
G. Faidit : Pel messatgier.
Avec un peu de lutte, elle me peutôter mon mal-
Adv. comp.
E lo coins pren comjat e va s'en a espletz.
Guillaume de Tudela.
Et le comte prend congé et s'en va à la hâte.
Que manjava a gran espley.
P. Cardinal : Tos temps.
Qu'il mangeait à grande hâte.
APO
anc. fr. Vers li ala à grant espleit.
Marie de France, t. II, p. i56.
Parmi la gian forest d'errer
Ne cessèrent à grant exphlt.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 197.
APOCA, s.f., lat. apoca, quittance.
Apoca es escriptura Iacal felz lo credeire en
aissi... que l'avers que li dévia us hoin li era
pagat.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 29.
La quittance est l'écriture que fit le créancier
alors... que la somme qu'un homme lui devait lui
était payée.
cat. esp. it. Apoca.
2. Antapoca, s.f., contre-lettre.
Si cum es apoca e antapoca.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 29.
Comme est quittance et contre-lettre.
3. Appodissa , s. f., quittance.
Si pagan manudierament et sensa neguna
apodissa.
Non prengan ren per lur appodissa.
Statuts de Provence. Bomy , p. 2i3 et 218.
S'ils payent de la main à la main et sans aucune
quittance.
Qu'ils ne prennent rien pour leur quittance.
APOCALIPSI , s. m., lat. apocalypse,
Apocalypse.
De que S. Jolian parla en I'Apocalipsi.
V. et Vert. , fol. 67.
De quoi saint Jean parle dans X Apocalypse.
Grans mestiers o secrets de I'Apocalipsi.
Cat. de/s apost. de R.oma, fol. i6r.
Grands mystères ou secrets de V Apocalypse.
cat. esp. Apocalipsis. port. Apocalypse, it.
Apocalisse.
APOCOPA, s.f., lat. apocope, apocope,
retranchement , figure de grammaire.
'Attoxotth establatio de fine dictionis litteroe
aut syllaba;.
Donat., de Schem., col. 1772 , éd. Puslcli.
Apocopa es ostamens de letra o de sillaba de
la fi de dictio.
Leys d'amors , fol. \7.!\.
1/ apocope est retranchement de lettre ou de syl-
labe de la fin d'un mot.
cat. Apocope, anc esp. Apocopa. it. Apocope.
2. Apocopame>-, s. i?t., apocope, retran-
chement, figure de grammaire.
1.
APO I05
Volera tractar del atocopamen.
Leys d'amors, fol. 60.
Nous voulons traiter du retranchement.
3. Apocopar , v. , apocoper, abréger.
Per esta maniera qn'om no dea APOCorAR ,
so es abreviar la primiera persona.
Troncat coma aquel qu'om apocopa.
Leys d'amors, fol. gi et 70.
Par cette manière qu'on ne doit apocoper, c'est-à-
dire abréger la première personne.
Tronqué comme celui qu'on apocope.
Part. pas. Dels noms ArocopATz coma Virgi-
Yms, Virgili.
Leys d'amors, fol. 10.
Des noms apocopes comme Virgiliws, Virgili.
esp. Apocopar. it. Apocopare.
APOCRIPHA , adj. , lat. apocryphe ,
apocryphe, non autenthique.
Aquel libres es reputats APOCRirHAs.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 5.
Ce livre est réputé apocryphe.
CAT. esp. port. it. Apocrifo.
APOPLEXIA , s. f. , lat. apoplexia ,
apoplexie.
Laquai malaudia li Grec apelo apoplexia.
Cal. dels apost. de Roma, fol. /j6.
Laquelle maladie les Grecs appellent apoplexie.
Don ve suffocacio cum vezem en AropLExiA.
Elue, de las propr., fol. 19.
D'où vient suffocation comme nous voyons en apo-
plexie.
cat. Apoplexia. esp. Apoplegia. port. Apo-
plexia. it. Apoplessia.
APOSTATA , adj. , lat. apostata, apo-
stat.
Apostata, so es fais crestia e renegatz e
juziens.
E qui lo trenca es apostata e sacrilegis.
V. et Vert. , fol. 7 et 98.
Apostat, c'est-à-dire faux chrétien et renégat et
juif.
Et qui le rompt est apostat et sacrilège.
ANC. FR.
Pou en est qui de court veulent estre apostate.
J. DE MeuNG, Testam., V.8/JI-
CAT. ESP. PORT. IT. ApOStatO..
2. Apostatar, v., lat. apostatarc?, apo-
stasier.
14
io6
APO
Part. pas. Era apostatatz e perturbava toi lu
règne.
Cit. dels apost. de Romitj fol. 120.
Il était apostasie et troublait tout le royaume.
cat. esp. port. Apostatar. it. Jpostatare.
APOSTEMA, 5. w. , Iat. apostema,
apostème , abcès.
Avei încidit un apostema.
Trad. d'Albucasis, fol. I.
Avoir taillé un apostème.
akc. cat. Aposterma. cat. mod. Postema. esp.
tort. it. Apostema.
2. Apostemacio, $. /. , état d'apostème,
apostémation.
Devant la apostemacio dcl loc.
Trad. d'Albucasis, fol. 3o.
Avant V apostémation du lieu.
anc. esp. Apostemacion. anc port. Apostema-
cào. it. Apostemazione.
3. Apostemat, a^'. , apostémé.
La cara vezes esser apostemada.
La coyssa e 'l pe foro apostematz.
Trad. d'Albucasis, fol. 8 et 1 .
Tu vois la face être apostémée.
La cuisse et le pied furent apostêmés.
esp. port. Apostemado . it. Apostemato.
4. Apostemos, adj. , apostémeux, qui
annonce l'apostème.
Dissipa de comensainent inflacios aposte-
mozas.
Elue, de las propr., fol. 219.
Dissipe dès le commencement les enflures aposté-
meuses.
esp. it. Apostemoso.
APOSTOL , apostou , s. m. , lat. apo-
stolks , apôtre.
Qa'als apostols dis Jhesus veramen
Qa'bom lo segais.
Pons de Capdveil : Er nos sia.
Que Jésus dit vraiment aux apôtres qu'on le suivît.
Trobam els fagz dels apostols.
V. et Vert. , fol. 78.
îvous trouvons aux actes des apôtres.
— Par ext., pape, évêque.
No vnelh de Roina l'emperi
Ni fja'oin m'en fass' ArosTOLi.
A. Daniel : En ccsi souci.
APO
Je ne veux l'empire de Rome ni qu'on m'en fasse
pape.
Donec C jorns de perdon... can fon apo-
stolis.
V. de Folquet de Marseille.
Il donna cent jours d'indulgentes... quand il fut
évêque.
anc. kr. An pape , c'est al apostole.
Roman du Renart , t. IV, p. 4s4-
Qui de Rome fu apostoiles.
Fabl. elcont. anc, 1. 1, p. 327.
cat. esp. Apostol. tort. it. Apostolo.
2. Apostola, s./., messagère.
La sancta Magdalena de tôt ben adhampli-
da, apostola de Dieu... Quan fon resuscitaz ,
premieramens lo vi , e li fes tant d'onor ,
c'ArosTOLA en fes, cant a sos cars amies co-
ebadamens la trames.
V. de S. Magdelaine.
La sainte Magdelaine remplie de tout Lien, mes-
sagère de Dieu... Quand il fut ressuscite', elle le vit.
la première , et il lui fit tant d'honneur , qu'il en fit
sa messagère, quand il l'envoya en hâte à ses chers
amis.
3. Apostoliat, 5-. m., Iat. apostolats,
apostolat, papauté.
Entro al apostoliat de sanh Peyre.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2.
Jusqu'à la papauté de saint Pierre.
cat. Apostolat, esp. port. Apostolado. it.
Apostolats.
4. Apostolical, adj. , apostolique.
Per la actoritat apostolical.
Tit. de i3io. Doat, t. CT.XXIX , fol. 210.
Par l'autorité apostolique.
Per letras apostolicals.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 227.
Par lettres apostoliques.
ANC CAT. ANC ESP. ApOStolical. IT. ApOStoU-
cale.
APOSTROPHE, s./., lat. apostrophe,
apostrophe, figure de réthorique.
Apostrophe e tropologia... Fan se aquestas
figuras, cant boni vira la tersa persoua en se-
gonda.
Leys d'amors, fol. 1^ I -
L apostrophe et le discours figuré... Ces figures
se font , quand on tourne la troisième personne en
seconde.
CAT. ESP. PORT. IT. ApOStlo/c.
APT
APOZIOPAZIS, s./., lai. aposiopezis,
réticence.
'Acroo-iaifl-nfl-iç , Tiber. rhetor., 10.
Aposiopesis est, cum id quod dictnri vide-
bamur, silentio intercipinius, ita : Quos ego...
sed motos , etc.
Jsidor. , Orig., I, 21.
Apoziopazis es cant hom comensa alcnnas
parolas e per sobreflnitat de gaug o d'ira...
boni s'en layssha.
Leys d'amors, fol. \l\\.
La réticence est quand on commence aucunes pa-
roles, et par superlluité de joie ou de tristesse... on
s'en désiste.
APOZISMA, s. m., lat. apozema, apo-
zème.
Bega lo pacient un apozisma de ruda or-
tenca.
Recettes médicales en provençal.
Que le malade boive un apozème de rue de jardin.
port. Apozima. it. Aposema.
APTE, adj. , lat. apt«^, apte, conve-
nable.
Qai met sa ma a l'arayre e regarda dereyre
se , non es aptes ni dignes davan lo règne de
Dien.
V. et Vert., fol. 99-
Qui met sa main à la charrue et regarde derrière
soi , n'est apte ni digne devant le royaume de Dieu.
En aitals causas aptes, experts.
Tit. de i35i.Doat, t. CXLVI, fol. 217.
Aptes , experts en telles cboses.
May ArTE per canlar amb esturmens.
Leys d'amors , fol. l\l.
rius convenable pour chanter avec instruments.
CAT. Apte, ESP. PORT. Apto. IT. Atto.
1. Aptament , adv . , habilement, con-
venablement.
Hom no obra tan ai-tament.
Per que sia de tota sabor plus aptamest
recepliva.
Elue, de las propr., fol. 12?j et 16.
Homme ne travaille pas aussi habilement.
Afin qu'elle soit plus convenablement capable de
recevoir toute saveur.
cat. Aptament. esp. port. Aptamente. it. At-
tamente.
3. Apteza, s.f.} aptitude, habileté.
APT
10
;
De monlar aiteza et habilitât.
Elue, de las propr., fol. 13g.
Aptitude et habileté à monter.
anc. esp. Apteza. it. Attezza.
4- Adaut , adj. , adroit.
E fai tornar los mais adauz cortes.
Giraud de Borneil : Non es savis.
Et fait devenir polis les ma\adroits.
5. Aptar, v., lat. aptar?, accommoder,
adapter.
Part. pas. Convenientment aptat.
Elue, de las propr., fol. l3.
Convenablement adapté.
6. Aptificar , v., accommoder, dis-
poser.
Es necessaria la mixtio per aptificar sanc
a noyriment dels membres melancolix.
Elue, de las propr., fol. 32.
Le mélange est nécessaire pour disposer le sang à
la nourriture des membres mélancoliques.
7. Adaptar, -y., lat. adaptar*?, adapter,
disposer.
Per que s pot adattar
A taulier gent et be.
Giraud de Calanson : Als subtils.
Parce qu'il peut s'adapter agréablement et bien
au tablier.
Si adapta a pntrefaeio.
Elue, de las propr., fol. 26.
Se dispose à putréfaction.
Part. pas. Ab nervis et autres ligaments adap-
tais.
Elue, de las propr-, fol. 33.
Avec nerfs et autres ligaments adaptés.
8. Mal apte, malaut, adj. , lat. malc
aptk.?, mal apte , malade, indisposé.
O es malaptes , o autre près lo te.
Poème sur Boece.
Ou il est malade, ou autre chose le tient pris.
Metges non a at als sas, mas als malaptes.
Trad. de Bide, fol. 79.
Médecin n'a besoin aux sains , mais aux malades
Per son joi pot malautz guérir.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
Par sa grâce elle peut guérir les malades.
asc. cat. Malaut. cat. Mon. Malalt-
ANC. ESP.
Non ovd el malato mester otro padrino.
V. de S . Domingo de Silos, cop. 477
io8 APT
anc. it. Pare essere malato forte palato di
voslro cuore.
Giittone d'Arezzo , Lett. i4-
it. mod. Ammahito.
9. Mai.ai'tia , malautia, s. f. , maladie.
Sécant la mai.aptia ilen hom donar la me-
deciaa... E garir lor mai.aptias.
Trad. .A- Bède, fol. 5i et 10.
Selon la maladie on doit donner la me'decine...
Et guérir leurs maladies.
Per guérir malautia de peccat.
V. et Vert., fol. 79.
Pour guérir la maladie du péché.
cat. Malahia. anc. esp. Malatia. it. Malattia.
10. Malagge, s. m., maladie.
Fol es qui cel al mege son mat.agge.
T. de Raimbai d et de Coine : Sent' En.
Fol est celui qui cacbeau médecin sa maladie.
anc. fr. A Acre mora de malage.
Ph. Mouskes. Carpentier , t. II, col. 1128.
IT. Malaggio.
11. Malaudaria , s. f., hôpital, mala-
drerie.
En la capela delà malaudaria de Soubiros.
TU. dj> i3o2. Doat, t. CXVIII, loi. 247.
Dans la chapelle de la maladrerie de Souhiros.
12. Malavejar, v., être malade.
Que malavejet longuament.
V. de S. Honorât.
Qu'il/uJ malade long-temps.
Avia estât de dormir tan can avia malave-
chat.
V. de S. Flors. Doat, t. CXXIII , fol. 280.
Il avait cessé de dormir tant qu'il avait été malade.
anc. fr. Dont il maladia environ dix sep-
maines et en moru.
Lett. de rém. 1877. Carpentier, t. II, col. 1128.
anc. cat. Malavejar.
i3. Emmuai tir, v. , rendre malade.
Car fortor d'erbas e de vi
L'emmalautis, e si l'aucis.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Car l'odeur forte d'hcrLes et de vin le rend ma-
lade, et même le tue.
— Devenir malade.
Que ne mangeron ses morir, ses emma-
t.autir.
/ 1 1 Vert. , fol 37.
ARA
Qu'ils en mangèrent sans mourir, sans devenir
malades.
ANC. fr. Mes la rcyne enmaladist.
Roman d'Haveloc, v. 23 1.
it. Ammalare.
AQUILO, aguii.o , s. m., lat. aquilo,
aquilon, vent du nord, septentrion,
nord.
Teuipesta d'AQuiLO.
V. de S. Honorât.
Tempête d'aquilon.
Aguilos es secx am freior,
Quar lo solelbs de luen li cor.
Brev. d'amor, fol. ^1.
Le nord est sec avec froidure , parce que le soleil
passe loin de lui.
esp. Aquilon, tort. Aquilâo- it. Aquilone.
2. Aquilonar, a cl/. , lat. aquilonarw,
d'aquilon , du nord.
Vent aquilonar restrenb las rnalas hu-
mors.
En regios aquilonars.
Elue, delas propr., fol. l35 et l5y.
Vent d'aquilon resserre les mauvaises humeurs.
Dans le3 régions du nord.
cat. esp. port. Aquilonar. it. Aquilonare.
ARA, s./., lat. ara, autel.
Ara vol dire autar.
Elue, de las propr., fol. 234-
Ara veut dire autel.
Verges , can lo pas es pauzat sus Tara
E lo capelas, ab l'oracio cara,
Lo te entre sas mas.
Un troubadour anonyme : Flor de paradis.
Vierge , quand le pain est placé sur V autel et que
le prêtre , avec une oraison pre'cieuse , le tient entre
ses mains.
cat. esp. port. it. Ara.
ARABI , arabit , adj. , arabe.
Ce mot a été employé pour désigner
la langue arabe , dans le sens de diffi-
cile, d'indéchiffrable.
Lur escrig redo arabc.
Trad. de l'Evang. de Nicodeme.
Ils rendent leur écrit arabe.
Il a qualifié une espèce de cheval.
Bsusans fon 3on cbaval ferrans e bais;
ARA
De iniehtz fo arabitz , de uaietz morais.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 96'.
Son cheval baussan fut Terrant et Lai ; il fut moi-
tié arabe et moitié moresque.
Substantiv. Non pot plus annar lo caval,
Per que deissent de I'araiu.
V. de S. Honorât.
Le cheval ne peut plus aller, c'est pourquoi il
descend del' arabe.
cat. Arabig. esp. port. Arabe , arabico. it.
Arabico.
ARAM, s. m., lat. aramot, airain,
cuivre.
I calisse d'ER.\M que era argentatz.
Philomena.
Un calice A' airain qui était argenté.
Conqua cI'aram.
Dkldes de Prades , Aux. cuss.
Cuve à' airain.
Myst. Lo serpen del eran.
V. et Vert., fol. 84.
Le serpent d'airain.
cat. Aram. anc. esp. Arambre. esp. mod.
Alambre. port. Arame. it. Rame.
ARAMIR, v. , assigner, défier, attaquer.
Voyez Wachter, Gloss. german.
Qne quan m' o albir,
Dolors m'en ven arramir.
P. Cardinal : De sirventes suelh.
Que quand je considère cela , la douleur m'en
vient attaquer.
Ni cura En Frédéric
Gitesson de l'abric ;
Pero tais I'aramic
Cane fort no s' en jauzic.
P. Cardinal : Li clerc si fan.
Ni comme ils jetassent de son abri le seigneur
Frédéric ; pourtant tel le défia qui jamais ne s'en
réjouit fort.
Aissi com cel qn'a batalha aramida,
E sap de plan sa razos es delida.
Perdigon : Tôt l'an miten. Var.
De même que celui qui a bataille assignée, et
sait certainement que sa raison est détruite.
— Mettre en gage, assurer.
Que no potz aramir, mas que as vestut.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 85.
Que tu ne peux mettre engage, excepté ce que
lu as vêtu.
anc. fr. Por ce ot bataille aramie.
R.oman du Renart, t. II , p. 184.
ARA 109
K.i son anemi trove en bataille aramie...
E Dex jurer et aramir
Ke mar i sunt Normanz venu.
Roman de Rou, v. 1679 et 12444-
anc. cat. Arremir.
ARATNHA, aranh , eranha , s./., lat.
ARANetf, araignée.
E sos prez es aital com fils d'ARANHA.
G. Vidal : Ges pcl.
Et son mérite est tel que (il d'araignée.
Ges I'eranha tan prim no teyb ni fila.
Fol()CET de Lunel : Tant fin.
h'araignée ne tisse ni ne file si menu.
AranhAs c'om apela fadas.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Araignées qu'on appelle folles.
Prim es lo fils de I'aranh.
G. Eaimond dr Gironella : La clara.
Le fil de l'araignée est mince.
anc. fr. Plus délié d'un fil cYiragne.
Pioman du comte de Poitiers, r. g35.
Il n'est rien, dit Varagne, aux cases qui me plaise.
La Fontaine , Fables, III , 8.
cat. Arany. esp. Arana. port. Aranha. it.
Aragna .
2. Arane , adj. , lat. aranew^, d'araignée.
La tela dita aranea per razo de sa granda
subtileza.
Elue, de las propr., fol. 3j.
La toile dite d'araignée pour raison de sa grande
subtilité.
ARAR, v. , lat. ararc, labourer, mener
la charrue.
Semena fromen ses arar.
P. Cardinal : Predicalor.
Il sème froment sans labourer.
Las messios qu'el a fâchas en arar.
Trad. du Code de Justinien, fol. 17.
Les dépenses qu'il a faites à labourer.
Qu'ieu lo vei la jus arar ab bueus.
UN TROtJBADOLR anonyme : Per amor soi.
Que je le vois là-bas labourer avec des bœufs.
anc. fr. Que trop me fêles demorer
A arer un seillon de terre.
Pioman du Renart, t. II , p. 2l4-
N'icrt point la terre lors arée.
Pioman de la Rose, v. 8421.
anc. cat. esp. port. Arar. it. Arare.
2. Araire, s? m. , lat. araJrm/w, araire,
charrue.
no ARR
Que mais amats dos huons et nu araire
A M ont ferrât.
E. CAIREL : Pus chai.
Que vous aimez mieux deux bœufs et une charrue
à Montferrat.
Qni met sa ma a I'arayre e regarda dereyre
se, non es aptes ni dignes davan lo règne de
Dien.
V. et Vert., fol. 99.
(lui met sa main à la charrue et regarde derrière
soi , n'est apte ni digne devant le royaume de Dieu.
asi . fr. Car qui sa main met à Varere,
S'arriére lui regarde un pas,
Du règne Dieu digne n'est pas.
Miracles de la Vierge, liv. II.
Sangar picque ses bœufs, et d'un luisant araire
Retrace les sillons de son champ tributaire.
Du Bartas , p. 480.
aîtc. cat. Âradre. esp. port. Arado. it. Aratro.
3. Arada, s.f. , labour, labourage.
Un home de la paroquia d'Aynac era en
sa ARADA.
V. de S. Flors. Doat , t. CXXTII , fol. 282.
Un homme de la paroisse d'Aynac était dans son
labourage.
anc. fr. Dont l'en poing et fait aler les buefs
en Yarée.
Lelt. de rein. i/Joo. Carpextier, 1. 1, col. 270.
cat. esp. Arada.
ARBITRE, £. m., lat. arbitrez, avis,
opinion.
Mala obra de propri arbitre es germes de
volontat.
Us movemens en home que ve del cor e de
so livre areitre.
Trad. de Bédé, foL 63 et 16.
Méchante œuvre de propre arbitre est germe de
volonté'.
Un mouvement dans l'homme qui vient du cœur
et de son lihre arbitre.
cat. Arbitri. esp. port. it. Arbitrio.
— Arbitre.
Era digam dels arbitres, so es d'aquels
homes que teno plag en Joe de jutges.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 10.
Maintenant parlons des arbitres, c'est-à-dire de
ces hommes qui tiennent le plaid en place de juges.
Liais jutges e flzels arbitres entre l'esperit
e la carn , que son tostemps contraris.
< 1 t Vert., fol 66.
ARB
Loyal juge et fidèle arbitre entre l'esprit et la
chair, qui sont toujours contraires.
cat. Arbitre, esp. port. it. Arbitra.
1. Sobra-arbitre, s. m., sur-arbitre ,
tiers-arbitre.
Non es pas verais humilh cel que conjois
que deia davant los altres esser per lo sobra-
arbitre.
Trad. de Bédé, fol. 56".
Il n'est pas vrai humble celui qui prétend qu'il
doive être au-dessus des autres comme le sur-arbitre-
3. Arbitramen, s.f., arbitrage, juge-
ment.
Ni en donan sentencia ni arbitrâmes de
drech.
TU. de 1279. Doat, t. CXLV1I, fol. 12.
Et en donnent sentence et jugement de droit.
cat. Arbitratnent. Esr. fort. Arbitramento .
4. Arbitracio, s. f. , abritrage , juge-
ment.
Pronunciet, sobr' els avant ditz contrasz e
questios, son dig et s'arbitratio.
Ta. de i25g. Doat, t. LXXVIII , fol. 397.
Prononça , sur les ci-devant dits débats et ques-
tions , son dire et son jugement.
E fosson comprorr.es en la arbitracio de
fraire, etc.
TU. de 1274. Doat, t. CXXX , fol. 55.
Et fussent compromis à l'arbitrage de frère , etc.
anc. cat. Arbitracio. anc. esp. Arbitracion .
5. Arbitrador, s. m., arbitrateur.
Li predig arbitres àrbitradors... arbitres
arbitradors, o amigables componedors.
TU. de 1279. Arch. du Roy., K, 17.
Les ci-devant dits arbitres arbitraleurs... arbitres
arbitrateur s , ou amiables compositeurs.
Per arbitre arbitrador et per amicable
componedor.
Statuts de Montpellier de I23r.
Pour arbitre arbitrateur et pour amiable compo-
siteur.
esp. tort. Arbitrador. it. Arbitratore.
G. àrbitrari, ad/., lat. arbitrariw.? ,
arbitraire.
Segon I'arbitrari poder.
Tit. du xii' siée. Doat, t. XVJII , fol. 78.
Selon le pouvoir arbitraire.
J
ARB
Esmcnda arbitraria.
Ord. des H. de Fr. , \\§i , t. XV, p. 476'.
Amende arbitraire.
— Arbitral.
De sententia arbitraria.
Fors de Bearn , p. 1084 ■
De sentence arbitrale.
cat. Arbitrari. esp. tort. it. Arbitrario.
7. ARBITRARIAMENT , ARBITRARAMENT ,
adv., arbitrairement.
Sia punit arbitrariament pels cossols.
Charte de Gréalou, p. 70.
Soit puni arbitrairement par les consuls.
Seran punitz arbitrarament.
Tit. de 1422. Doat, t. LXXIII , fol. 146.
Seront punis arbitrairement.
cat. Arbitrariament. esp. port. it. Arbitra-
riamcnte.
8. Arbitrar, v., arbitrer, juger en qua-
lité d'arbitre.
Pronunciara , arbitrara.
Tit. de 1291. Dovt, t. XI, p. 211.
Prononcera , arbitrera.
cat. esp. port. Arbitrar. it, Arbitrare.
9. Albir, albiri, arbir, s. m., avis,
opinion , prudence , goût.
C'om non es de maior albir
Qu'ien sui.
Marcabrus : D'aisso lau Dieu.
Qu'on n'est pas de plus grande prudence que je
suis.
Segon I'albiri e'1 cocelh de son jutge.
V. et Vert., fol. 71.
Selon Vopinion et le conseil de son juge.
Diguatz d'aisso vostr'ALBiR.
T. de G. de la Tour et de Sordel : Us amicx.
Dites votre opinion sur cela.
Metge querrai al mieu albir.
Le comte de Poitiers : Farai un vers.
Je chercherai médecin à mon goût.
ANC. cat. Arbir, albire , albiri.
10. Franc albiri, s. m., libre arbitre.
Es franc albiri o franca voluntat , que
bom puesca far o elegir francainens lo be e
lo mal.
V. et Vert., fol. 33.
C'est libre arbitre ou franche volonté que l'on
puisse faire ou élire franchement le bien ou le mal.
ARB m
11. Albir ar, arbirar , v. , imaginer,
considérer, juger.
Ac tan gran dol e tota sa companha , que
hom no s'o poiria albirar.
Philomena.
Eut si grand deuil et toute sa compagnie , qu'on ne
se le pourrait imaginer.
Ans deu arbitrar
Cnm puesca far.
P. Sauvage : Senher.
Mais doit considérer comment il puisse faire.
Ni fais lauzengiers no creya
De mi, ni s'albir
Que vas antra m vir.
G. Faidit : Lo rossinholet.
Et qu'elle ne croie sur moi les faux médisants ,
ni ne s'imagine que je me tourne vers une autre.
— Viser, ajuster.
Quar Frances sabon grans colps dar
Et albirar ab lor bordon.
Le comte de Foix : Mas qui a.
Car les Français savent donner et 'viser grands
coups avec leur lance.
Et albiret son colp e a'1 ben azesmat.
Roman de Fierabras , v. i63b".
Et il ajusta son coup et il l'a bien préparé.
anc. cat. Albirar.
12. Albirada, s./., visée, jugement de
l'archer.
Son arc a Dieus tendnt et estai totz apa-
relhatz per nos aucire, e en cant n'a mais de
lezer de far sa albirada , en tant fier rniells
lai ont se vol.
V. et Vert., fol. 69.
Dieu a son arc tendu et tout préparé pour nous
occire , et en quant il a plus de loisir de faire sa
'visée , en tant il frappe mieux là où il veut.
ARBRE, albre, aybre, s. m., lat. ar-
BORE/n , arbre.
Lanqnan vey la fnelba
Jos dels arbres cazer.
B. de VentadouR : Lanquan vey.
Quand je vois la feuille tomber des arbres en bas.
Quan la fuelba sobre Palbre s'espan.
B. de Ventadour : Quan la fuelha.
Quand la feuille s'épanouit sur l'arbre.
Fig. En Narbones es gent plantatz
L'arbres que m fai aman inorir.
Pons d'Ort yf as : Aissi cum la.
Uarbre qui me fait mourir en aimant est agréa-
blement planté dans le Waxbonnais.
1 12
ARB
Lo frag de I'arbre de snber.
P. Cardinal : Dels quatre.
Le finit Je V arbre de la science.
Lo frug que porta Palbre de sobrietat.
V. et Vert. , fol. 102.
Le fruit que porto V arbre de sobriété'.
Prov. De malvatz arbre non pot issir mais
nialvatz frubs.
Liv. de SydraCj fol. 86".
De mauvais arbre il ne peut sortir que de mau-
vais fruit.
— Màt de vaisseau.
Frascat lur a Inr vêla , e van ad albre sec.
V. de S. Honorât.
Leur a déchiré leur voile, et ils vont à mât dégarni.
Coma son bornes de raar. que, tantost com
auzon la vos del regidor principal , corron ,
com bélugas def uoc,'per cordas e per albres,
a far son niandamen.
V. et Vert., fol. 54-
Comme sont les hommes de mer, qui , aussitôt
qu'ils entendent la voix du commandant principal ,
courent , comme hluettes de feu , par cordages et par
mais, pour faire son commandement.
Le catalan a la locution a arbre sec.
anc. it. Nobile arbore fa nobile fintto.
Glittone d'Arezzo , Lett. i3.
cat. Arbre. T.sv.AlboI. port. Arvore. ir. mod.
Albero.
a. Arborei.h, v. m., arbrisseau, bocage.
Sola si contenta
Jost' Un ARBORELH.
G. d'Altpoll : L'autr'ier.
Seule se réjouit auprès d'un arbrisseau.
Intrem no 'n solz un areorelh.
J. Estlve : L'autr'ier.
Entrons-nous-en sous un bocage.
it. Albereto, alberetto.
3. Arbrier, s. ni., arbrier, fnst de
l'arc, manebe de l'arbalète.
E '1 ueill, e 'l sil negr', espes,
E '1 nas qu'es en loc d' arbrier ,
Veaa l'arc de e'aitals colps fier.
I'. \ idal : Tant an hen dig.
Et les yeux, et les sourcils noirs, épais, et le
nez en place eX arbrier, voilà l'arc avec lequel elle
frappe de tels coups.
anc. fr. Lequel Giral feri ledit fen Benoist en
la teste de Marbrier d'une arbalcste.
tel. de rem., i'|<>2. Carpentieu- t, I, col. 274-
ARC
Afin qu'ils puissent àleurjone asseoir leur
arbrier.
Ord. 1448- Daniel, Jtist.de la tnil.fr., t. I, p. 244.
4. Albre sec, .y. m., Arbre Sec, pays
de l'Afrique.
E '1 reis Felips en mar poia
Ab autres reis, c'ab tal esfort vendran
Que part I'Arbre Sec irem conquistan.
Bertrand de Born : Ara sai eu.
Et le roi Philippe monte en mer avec les autres
rois , vu qu'ils viendront avec un tel effort que
nous irons conquérant au-delà de V Arbre Sec.
ANC. fr. Et ce estoit dever l'arbre sol qe en
livre d'Alexandre est appelée V Arbrée Sè-
che... En la contrée de Y Arbre Sèche... En
celz plaingne de l'Arbre Sèche.
Voyage de Marc Pol , ch. 201.
Jà n'i remania tor de marbre
Que n'abace jusc'au Sech-Arbre...
Hostages ont livrés vaillans
De Jérusalem xx enfans,
Atant s'en rêva l'emperere...
Aine ne laissa jusc'an Sec-Arbre
Castiel, cité, ne tor de marbre.
Pioman dit comte de Poitiers, v. 1287 et l636\
Car sa renommée espandra jnsqnes kY Arbre
Sèche.
Prophéties de Merlin, fol. 7.
ARC, s. ni., lat. arc«.v, arc-
Mas eu son paire ac bon sirven,
Per traire ab arc manal d'alborn.
Pierre d' Auvergne : Chantarai.
Mais il eut en son père un hon sergent, pour tirer
avec l'arc manuel d'auhier.
E cor plus fort c'nna sageta d'ARC.
Bertrand de Born : Non estarai.
Et court plus vite qu'une flèche d'arc.
Fig. Son arc a Dieu tendut.
V. et Vert., fol. 69.
Diou a son arc tendu.
— Arcade.
X arx al cor, "V de qnada part.
Philomena.
Dix arcades au chœur, cinq de chaque côté.
cat. Arc. rsr. port. it. Arco.
2. Arquier, s. m., areber.
Tais qu'anc no vis nul arquier
Tan prim ni tan drec traisses.
P. Vidal : Tant an.
ARB
Tel que jamais je no vis nul archer qui tirât si
finement ni si droit.
Très tiradas y ac {Parquier.
V. de S. Honorât.
II y eut trois traits d'archer.
cat. Arquer, it. Arciere.
3. Arquiera, s. f. , embrasure par où
on lançait les flèches.
Que bast dedins et tranca e fai arquiera.
P. Vidal : Quan liom onratz.
Qui bâtit en dedans et perce et fait embrasure.
/j . Arqueia , s. f., jet , portée d'un arc ,
archée.
No prezi colp d'ARQUEiA.
Palaytz de Savieza.
Je ne prise coup à' archée.
ANC. FR.
Quatre archies est loing du manoir et demie.
Piornan de Berle, fol. lift.
Eu sus se traient une archiée et demie.
Roman de Roncevaux , Monin , p. 22.
it. Arcata.
5. Arcuae , adj., en arc, arqué.
Luna appar arcual... adhoras es arcual,
adhoras redonda.
Fazen arcual nafra.
Elue, de las propl:, fol. 116 et 25g.
La lune paraît arquée... tantôt elle est en arc ,
tantôt ronde.
Faisant blessure en arc.
anc. esp. Arcual.
ô. Arc-voltutz , arc-vout, s. m., ca-
veau, arcade, embrasure.
A un autar desotz us arcs-voltotz.
E '1 los trais a I'arc-voot d'un veirial.
Jloman de Gérard de Rossillon , fol. 89 et l5.
A un autel sous des arcades.
Et il les conduit à X embrasure d'une fenêtre.
anc.fr. Devant la tor fête à ciment
En un arvolt cpii moult ert gent.
Roman de Floire et Blanche Flur, Ms., fol. 198.
He! Diex, je vois nostre meson,
Les fenestres et les arvols.
Fabl. et cont. anc, t. II , p. 377.
Esr. Boveda. tort. Ahobada. it. Volta.
7. Arc-s.-marti , s. m., arc-en-ciel.
Una forma mostra en si
Que apella hom I'arc-s.-marti,
I.
ARC 1 1 3
E fai se d'ivers et d'eslieu
Quan lo solbeilbs atenh la nien.
Bref, d'amor, fol. 38.
Il montre en lui une forme qu'on appelle l'arc-
en-cielj et se fait d'hiver et d'été quand le soleil
atteint la nue.
cat. Arc de sant Marti esp. Arco de sait Martin.
8. Arcuat, adj., v. la t. arcuat«.ï, ar-
qué, courbé en arc.
Quar es fayta fractura arcuada.
Trad. d'Albucasis, fol. 56.
Parce que la fracture est faite en arc.
anc. esp. Arcuato. port. Arqueato. it. Ar~
cuato.
9. Arcelar, v., plier, courber en arc.
No i ac tan fort escut non escancel ,
No fenda o no pertus o no arcel.
Roman de Gérard de RossilloUj fol. 28.
Il n'y eut si fort e'cuqui ne se rompe, ne se fende,
ou ne se perce , ou ne se courbe.
ARCAT, s. m., du grec «pfc>)> com-
mandement.
Del archat de Ravena.
[Cat- dels apost. de R.oma, fol. 200.
Du commandement de Eavenne.
2. IERARCHIA , GERARCHIA , S. f., Lit.
/uerarchia, hiérarchie.
Prîncipat angelical qui, segon lengnagge
grec, s'apela ierarchia.
Elue, de las propr., loi. 9.
Principauté' ange'lique qui , selon le langage grec ,
s'appelle hiérarchie.
El libre de la celestial gerarchia.
V. et Vert., fol. 34-
Au livre de la hiérarchie céleste.
Et es tripla iherarchia.
Bref, d'amor, fol. 19.
Et la hiérarchie est triple.
esp. Gerarquia. port. Jerarquia. it. Gerar-
chia.
3. Hifrarchic , adj. , lat. hierarchicw.v,
hiérarchique.
Pnrgar, illuminai- et perfectio donar, so très
operacios angelicals o hierarchicas.
Elue, de las propr., fol. 11.
Purger, illuminer et donner perfection , sont trois
opérations angéliques ou hier ar cl dques.
esp. Gerarquico, port. Jerarquico. it. Gerar-
chico.
i5
n4
ARC
4. Monarchia, s./., lat. MONARCHIA,
monarchie.
La monarchia del emperi venc a Costanti.
dels apost. de Roma, fol. ^4-
La monarchie de L'empire vint à Constantin.
PruviiKKis e monarckias circuinvesinas.
Chronique des Albigeois, col. 2.
Provinces et monarchies circonvoisines.
cat. Esr. tort. ~Mona.rqv.ia. it. Monarchia.
5. TETRARCUIA, .?. /., lat. TETRARCHIA,
tétrarchie.
El règne fo divisitz en tetrarchias, so es
a dire en IIII partidas.
Cat. dels apost. de Pioma, fol. 5.
Le rovaume fut divisé en tétrarchies , c'est-à-dire
en quatre parties.
est. roKT. Tetrarquia. it. Tetrarchia.
6. Tetrvrcha, s. m., lat. tetrarcha,
tétrarque.
Fo président et tetrarcha.
Elue, de las propr., fol. 181 -
Fut président et tétrarque.
esp. Tetrarca. port. Tetrarcha. it. Tetrarca.
7. Architipe, s. m., lat. archetypm/w,
architvpe, modèle premier.
Architite, qne vol dire principal figura,
qnar el es principal patro et exeuiplar figura
del mon créât.
Elue, de las propr., fol. io5.
Architype, qui veut dire principale figure , car il
est principal patron et figure exemplaire du inonde
créé.
esf. Arquetipo. port. Archetjpo. it. Archetipo.
8. ARCHITRICLIN, S. m. y lat. ARCHITRI-
c.lixus , architriclin.
Que a 1' architriclin fesist de aigna vin.
V . de S. Honorât.
Qui pour V architriclin fîtes vin de l'eau.
En cort J'architricun on fo '1 nocegamens.
Izarn : Diguas me tu.
Kn la cour de Y architriclin où fut la noce.
ANC. fr. Architriclin qui bien scenstes cest art.
Villon, p. 6r.
asc. esp. Mando el ome bneno also architriclino.
y. de san Millan, cop. 2.
tort. it. Architriclino.
ARCHA, arqua, s. /., lat. arca, coffre,
caisse.
ARC
Que la diclia commnnautat aia Archa com-
muna.
Charte de Gréaloit, p. 6^.
Que ladite communauté ait caisse commune.
Arquas el. autres garnimentz
Que foron plenas de froment.
V. de S. Honorât.
Coffres et autres meuLles qui furent pleins de
froment.
Il s'est dit spécialement de l'arche
de Noé.
Noe intret en I'archa , e près de cascuna
bestia e dels auzels un parelh que mestier avia
de mètre en I'archa..
Lit', de Sydrac , fol. q().
Noé entra dans V arche, et prit une paire de cha-
que bête et des oiseaux, qu'il avait besoin de mettre
dans l'arche.
anc. cat. esp. tort. it. Arca.
1. Archadura, s. f., coffre.
Escrims et archadura
Hoin estai' a mesura
So que '1 platz ni '1 sap bo.
Nat de Mons : Sitôt non es.
Écrin et coffre où homme cache avec sagesse ce
qui lui plaît et lui semble bon.
ARCTURI, s. m., lat. arcttjrks, arc-
ture.
C'est le nom d'une étoile qui se
trouve à la queue de la grande ourse
entre les jambes du bouvier.
Arcturi es costellacio qae ba VII estelas,
lasquals si movo eviro de la tramontana.
Elue, de las propr., fol. iiçj.
Uarcture est une constellation qui a sept étoiles,
lesquelles se meuvent autour de la tramontane.
2. Artcrus, s. m., arcture.
Et arturus et orion,
E cap e coa de drago.
Bref, d'ainor, fol. 3^.
Et arcture et orion , et tête et queue du dragon.
Esr. port. Arcturo. it. Arturo.
3. Artic, adj., lat. arctickj, arctique.
Local apella hom artic.
Bref, d'amor, fol. 28.
Lequel on appelle arctique.
Polus arthic es aquela cstela que totz temps
appar, de mar appelada o tramontana.
Elue, de las propr., fol. lit).
ARD
Le pôle arctique est celte c'toilc qui parait toujours,
appelée de mer ou tramontane.
cat. Arctic. esp. port. Arctico. it. Arlico.
4- Antartic, adj., lat. antarcticwj, ant-
arctique.
Dels quais l'as es de jus I'antartic
Pesilhar , Tautr' es daus Partie.
Brev. d'ii/nor, fol. 2y.
Desquels l'un est sous le pôle antarctique et
l'autre est devers l'arctique.
Ponch o polus anthartic o méridional.
Elue, de las propr., fol. X 19.
Point ou pôle antarctique ou méridional.
cat. Antarctic. esp. port. Antarctico. it. An-
tartico.
ARDA, s.f. , bardes, équipage.
Moût în'enneîa dels avocatz
Qu'els vey auar a gran arda.
Bonifacede Castellane : Guerra e trebalhs.
Il m'ennuie beaucoup des avoués que je vois aller
à grand équipage-
Les étymologistes qui ont avancé
que le mot /tarde pouvait venir de har-
del , ancien français, botte, ou de hard,
corde, auraient sans doute préféré le
dériver de arda roman.
AR.DALHON, s. m., ardillon, boucle,
agrafe.
E fînelha ses ardalho.
E enueia m d'ARDALON lort.
Le moine de Montaudon : Mot m'enueia.
Et courroie sans boucle.
Et il m'ennuie d'un ardillon, tordu.
anc. cat. Ardillon, it. Ardiglione.
Il me semble difficile de remonter à
l'étymologie de ce mot ; je dois dire
que, dans la langue portugaise, ardil
signiGe subtilité , finesse , etc.
ARDIT, adj. , hardi.
Si ctymologîa teutonice perquiratur, harde
quidem velox vel/ortis.
Eminœ Encom. Duchesne , Norrn. Script-, p. 172.
Voyez Muratori , Diss., 33 ; Denina ,
t. II, p. i59, et t. III, p. 41.
ARD
u5
Elle 's ardidAi
Poème sur Boece.
Elle est hardie.
Ar son arditz, ar me torna paors.
Jordan de Bonels : S'ira d'amor.
Tantôt je suis hardi, tantôt la peur me revient.
E tais es apellatz petitz,
Qu'es, qaan s'eschai, pros e arditz.
Pistolet v : Manta gent.
Et tel est appelé petit, qui est preux et hardi,
quand il éclieoit.
E donc serai tan arditz
C'umils , mas junthas, cofes,
L'irai preiar a sos pes.
G. Faidit : No m'alcgra.
Et donc je serai si hardi qu'humble, mains
jointes , confés , j'irai à ses pieds la prier.
Vertut fai borne ardit coma leo
V. et Vert., fol. 32.
La vertu rend l'homme hardi comme lion .
ANC. ESP.
Que fae franc è ardit è de gran sabencîa .
Poe/na de Alexandro, cop. 6.
No fue mas ardid ni t.in.o valiente.
Gomez Manrrique, Caution, gen.
anc. cat. Ardit. it. Ardito.
i. Ardidamen, ado, } hardiment.
Que mielhs ama selb. que pregna temen
Que no fai selh que pregua ardidamen.
Arnaud de Marueil : Aissi cum selb.
Que celui qui prie en craignant aime mieux que
ne fait celui qui prie hardiment.
anc cat. Ardidamtnt. it. Ardidamente .
3. Ardit, s. m., hardiesse, courage.
Torna I'arditz en paor,
Qaan lo clar temps s'abiverna.
Bertrand de Born : Greu m'es.
Le courage tourne en peur, quand le temps clair
devient hiver.
E quar non ai tan d\\RDiT qu'ieu l'aus dire.
P. de Maensac : Trop ai.
Et parce que je n'ai tant de hardiesse que je lui
ose dire.
t\. Ardideza, s.f., hardiesse, courage.
E d'aquesta ardideza parla Jbesn-Crist.
V. et Vert. , fol. 64.
Jésus-Christ parle de cette hardiesse.
anc. cat. Ardidesa. it. Ardit.ezza.
5. Ardimen, s. m. , hardiesse, courage,
audace.
i6
ARD
Qae re no val forsa ses ardimen.
Bertrand d'Allamanon : Un sirvcntes.
Que la force sans le courage no vaut rien.
Mi dona ardimen amors.
Bertrand de Born le fils : Quan vei.
L'amour me donue hardiesse.
ANC. r r. Ore li croist ses hardemens.
Plus ot de hardement k'Ector.
Roman du comte </r PoitierSj v. -r>77 et 6\o-
ANC. cat. Ardiment. it. Ardhnento.
6. Ardir, v. , enhardir.
Ni no m sai de ren ardir ,
Mais d'aisso qu'a lieys agensa.
Pons d'Ortafas : Siaiperdut.
Kl je ne sais m'enhardir de rien, excepte' de ce
qui lui plaît.
anc. cat. Ardir. it. Ardire.
7. Enhardir, v. , enhardir.
Qnar no ns ansas de preiar enhardir.
La comtesse de Provence : Vos que.
Parce que vous n'osez vous enhardir de prier.
L'ns hi'enardis e l'autre m fai temer.
Arnaud de Marueil : Si m destrenlietz.
L'un m'enhardit et l'autre me fait craindre.
8. Sobrardit, adj., très hardi.
E trop sobrarditz volers.
Folquet de Marseille : Uns volers.
Et vouloir très grandement hardi.
9. Sobrenardir , v. , surenhardir, gran-
dement enhardir.
Substantiv.
E m fai cassar sobrf.nardirs e folheiars.
(• wbert moine de Puicibot : Amars.
Et grandement enhardir et folâtrer me font
chasser.
10. SoBr.AF.niMF.N, s. m. , grande har-
diesse, excès d'audace.
Per SOBRARDIMF.N.
Gir wù de Borneil : Gen m'aten.
Par excès d'audace.
APiDIT, s. m., hardi, liard , sorte de
monnaie.
Seis ardits tant solamen per fust.... Paga
un AP.Dir de ponl
Fors de J't-arn, fol. 1078 el 109U.
Six hardis lant seulement par fuste... Paie un
hardi pour le passage du pont.
ARD
Ardits d'Angleteyra an lo capelet que
leyon : Eduardus.
Anc. tari/des Monnaies en provençal.
Les hardis d'Angleterre ont le chapelet où on lit :
Eduardus.
ARDRE, v., lat. ardcre, brûler, en-
flammer.
No y a un tan gran ni fort ,
Si cai lains , qn'ab gran dolor
No '1 fasson ardre.
GÀVAlTDAW Le Vieux : Patz passien.
Il n'y a un si grand ni si fort , s'il clieoit là dedans,
qu'ils ne le fassent brûler avec grande douleur.
E s'ieu pognes contrafar
Fenix, don non es mas ns ,
Que s'art e puois resortz sus,
En m'arsera.
Bichard de Barbezieux : Atressi com l'olifans.
Et si je pouvais imiter le phénix , dont il n'en est
qu'un , qui se bnîle el puis ressuscite, je me brû-
lerais ■
Tais se cuia calfar que s'art.
P. Cardinal : Ben ten per.
Tel se croit chauffer qui se brûle.
Par extension. Elas ardon la carn, e s'acom-
pagnon am lascolretz jannas et ablasnegras.
Liv. de Sjdrac , fol. 35.
Elles brûlent la chair , et s'accompagnent avec les
hiles jaunes et avec les noires.
Fig. Dona, inerce vos clam,
Que tôt ard e aflam,
Tant de bon cor vos am.
Arnaud de Marueil : Ses joy.
Dame , je vous demande merci , vu que je brille
et m'enflamme entièrement , tant je vous aimr de
hon cœur.
E d'aizo que nostre Senhor lor dizia e lor
parlava , lor cors en ardia.
Sermons en provençal , fol. 26.
Et de ce que notre Seigneur leur disait et leur
parlait , leur cœur en brûlait.
Part. pas. Es arsa del solelh.
Evangeli de li quatre Semencz.
Elle est brûlée du soleil.
anc.fr. C'est feu grégeois, ne croy-je, qui ne cesse
D'ardre.
Charles d'Orléans , p. 139.
Gasta et ardi aucunes de leurs viles.
Rec. des hisl. de Fr. , t. VI , p. l5o.
Lors ardent-Ws de convoitise.
Fabl. et cont. anc, I. II , p. 386'.
Tout vif me paisse l'en arder.
Roman de la Rosej v. 3760.
ARD
anc. cat. Ardrer. esp. port. Arder. it. Ar-
dere.
2. Ardent, ad}., lat. ardent^/?*, ardent,
allumé.
Ah gran candela ardkn.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Avec grande chandelle allumée.
Vos qn'estorsetz Sidrac
D'ardent flarna.
Pierre d'Auvergne : Dieu vera.
Vous qui délivrâtes Sydrac de la flamme ardente.
Cnrn séraphin vuelha dire ardens.
■Elue, de las propr., fol. 9.
Comme se'rapliin veuille dire ardent.
Fig. Et aîssellas putas ardens.
B. de Ventadour : Pus mos coratges.
Et ces prostitue'es ardentes.
De cor dévot et arden arnor.
V. et Vert., fol. 88.
De cœur de'vot et ardent amour.
cat. Ardent, esp. Ardiente. tort. it. Ardente.
3. Ardenment, adv., ardemment.
Aqno en que s'esbriva ardenment.
Trad. de Bède, fol. I.
Ce en quoi il s'e'lance ardemment.
La regarda ardentment.
Elue, de las propr., fol. 71.
La regarde ardemment.
esp. Ardientemente. port. it. Ardentemente.
4- Ardura, arsura , s. f. , brûlure ,
incendie.
Tôt aissi quon se banha doussamen
Salamaudra en fuec et en ardura.
P. de Cols d'Aori.ac : Si quo 'lsolelhs.
Tout de même que la salamandre se délecte douce-
ment en feu et en bi-ûlure.
La ceudre de sa scorsa val contra arsura.
Elue, de las propr., fol. 2o5.
La cendre de son écorce vaut contre brûlure.
Fig. Donc s'ien n'ai I'ardura,
Cobri ma dolor.
Giraud de Calanson : Ab la verdura.
Donc si j'en ai la brûlure, je couvre ma douleur.
anc. fr. ...Que de soif souffrez si grant ardure
Roman d'Alexandre, not. des Mss., t. V, p. 110
Qu'en amours ait joie et ardure.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 6^2.
anc. cat. it. Arsura.
5. Arcio, s.f., chaleur, ardeur.
ARE
"7
Per I'arcio de las cenres.
Trad. de Bede, fol. 5.1.
Par l'ardeur des cendres.
anc. fr. Maisons è viles (ist ardeir...
Poiz fist à Mantes un arson,
La vile mist tote en charbon.
lloman de B.011, v. 1^209.
La glace, la froidure,
Le brasier, Varsion ,
La mort perpétuel.
Fabl. et cont. anc., Ms. , 7218, fol. 222.
6. Ardor, s. f., lat. ardor, brûlure,
ardeur, flamme.
E portavo lo lay cremant on li plasia,
Qu'en la carn n'en locner ar dors non pareyssîa.
V. de S. Honorât.
Et le portait là brûlant où il lui plaisait, de ma-
nière que la brûlure ne paraissait ni en la chair ni
en la peau.
Si quo '1 solelbs...
E '1s plus bas luecx destrentz mais per s'ardor .
P. de Cols d'Aorlac : Si quo '1 solelhs.
Ainsi que le soleil... et presse plus de son ardeur
les plus Las lieux.
Fig. Mas ieu, las ! que suefri I'ardor
E la pena que m ven d'amor.
Guillaume de Cabestaing : Ar vey qu'em.
Mais moi , malheureux.' qui souffre V ardeur et la
peine qui me vient d'amour.
Meils es mollier penre que périr per I'ar-
dor de luxuria.
Trad. de Bède, fol. 32.
Il est mieux de prendre femme que de périr par
l'ardeur de la luxure.
cat. esp. tort. Ardor. it. Ârdore.
7. Arsum, s. /«., ardeur, chaleur.
Sentirai I'arsum
E '1 foc d'ifern.
Leys d'amors, fol. 29.
Je sentirai Y ardeur et le feu d'enfer.
AREAMEN, s. m., parure, arrange-
ment, équipage.
E vos etz bons e plazens,
E '1 vostre areamens es grans.
Bertrand de Gordon : Totz los afars.
Et vous êtes bon et agréable , et votre équipage.
est grand.
anc. cat. Arreament. anc. esp. Arreamiento.
ARELS, adj. , lat. erecMs, qui est en
érection.
n8
ARE
Esta dos jorns aueis e volontos.
T. de Blac.vs et de P. Pelissier : En Peliccr.
Il demeure deux jours en érection et désireux.
Asc. fr. Mes j'estoie toz jorns aroiz,
Je sui tle moult chaude nature.
Roman du Rcnart, t. III , p. 3l7-
ARENA, s./., lat. arena, arène, sable.
Que fan portais e bestors
De caus e cI'aresa ab caire.
Bertrand de Born : S'aLrils.
Qui font portails et tours de chaux, et de sable
avec pierre de taille.
Qn'ien lo vi en I'arena
Jos trabucar.
Ra.mbaud de Yaqueiras : El so que.
Que je le vis trébucher en bas sur l'arène.
Fig. Qu'aur perdi e vos arena.
T. de la C. de Die et de R. d'Orange : Amicx.
Que je perdis or et vous sable.
Loc. Et es plus fols, mon escien,
Que sel que seniena en arena.
T. de P. d'Auvergne et de B. de Yentadour :
Amicx.
Et il est plus fou , à mon avis , que celui qui sème
dans le sable.
ANC. FR.
S'il en y avoit tant com araine en gravier.
Helinand , Vers sur la Mort.
cat. esp. port. it. Arena.
— Pierre, gravelle.
Fa solver las peiras en la colha , e purga
I'arena.
Trad. du Lapidaire de Marbode.
Il fait dissoudre les pierres dans la vessie , et
purge la gravelle-
2. Areneta, s.f., petit sable.
Entre arenas fluvials et de mar, si trobo
arenetas d'aur.
Elue- de las propr. , fol. i83.
Parmi les sables de fleuves et de mer, se trouvent
petits sables d'or.
3. Arener, s. m., grève, gravier.
El a passada Taïga e vene al arener.
Guillaume de Tudela.
Il a passe' l'eau et vint à la grève.
/|. Arexos, adj., lat. arexosjm, sablon-
neux.
Aquesta terra arenosa.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 89.
Cette terre sablonneuse.
ARE
EU loc ARENOS.
Elue, de las propr., fol. Ô7.
En lieu sablonneux.
cat. Arenos. esp. port. it. Arenoso.
ARENC, .v. //?., lat. halex, bareng.
Milla arencs et cinq cens merlus.
Ta. de i25g. Doat, t. LXXVIII, fol. 38;.
Mille harengs et cinq cents morues.
Nég. expl. Que ses joi no valh un arenc.
Gavaudvn le Vieux : Dezamparat.
Qui sans joie ne vaut un hareng.
cat. Arenc. esp. port. Arenque. it. Aringa.
ARESAR, v., moquer, ridiculiser.
Alcuns parliers reprendon e ebuflon e are-
son aquels que vezon far be.
V. et Vert., fol. 23.
Aucuns bavards reprennent et raillent et moquent
ceux qu'ils voient bien faire.
Part. pas. Per pahor de esser menesprezatz o
arezatz per la gent.
V. et Vert., fol. io-
Par crainte d'être me'prise' ou ridiculisé par la
gent.
ARESTA , s. f. , lat. arista , pointe ,
barbe de l'épi , arête.
Premieyraniens son en berbas o en semen-
sas, e pueys en aresta et en espiga , e pueys
en frug complit.
V. et Vert., fol. 10.
Premièrement ils sont en berbes ou en seme's , et
puis en pointe de l'épi et en e'pi , et puis en fruit
parfait.
— Fig. , moisson , saison .
Qui manja blat de très arestas
Miels pot suffrir vens e tempestas.
Leys d'amors, fol. 129.
Qui mange blé de trois saisons peut mieux souf-
frir vents et tempêtes.
anc. fr. De paille et poignant areste.
Miserere du reclus de Molliens-
cat. esp. tort. Aresta. it. Arista, aresta.
— Arête du poisson.
Tota bestia generalment que ha arestas ha
petit de sanc
Cum peysshos aresta.
Elue, de las propr-, fol. 62 et 61.
Toute bêle généralement qui a des arêtes a peu
de sang.
Comme les poissons l'arête.
ARG
cat. anc. esp. tort. Aresta. it. Resta.
ARESTOL, s. m., manche, fût de
lance , poignée de la lance.
Jaufres a girat I'arestol
Can. vi lo cavalier el sol.
Roman de Janfre, fol. 10.
Jaufre a tourné le fût de la lance quand il a vu
le cavalier sur le sol.
"Va donar tan gran colp a Borrelh am I'ares-
toi. de sa lansa.
Philomena.
11 va donner si grand coup à Borel avec le fût
de sa lance.
abc. fr. ... Sa lance torna, derrière
Le fer, et Yarestuel devant.
Roman d'Erec et d'Enide. Sainte-PalàyE , Gloss.
D'nn arestol l'a féru.
Roman de Florimont. Sainte-Palaye, Gloss.
ANC cat. Aristol.
Le Diccionario cat.-cast.-lat. définit
aristol , la punta inferior de la llansa.
ARGAMASSA, s.f. , ciment, mortier.
Pietat es ayssi coma bona argamassa de
que hom fa los murs sarrazines, que nom no
pot derrocar ab pic ni ab peira d'engin.
V. et Vert. , fol. 63, 2* trad.
La piété est comme le bon ciment dont on bâtit
les murs sarrasinois , qu'on ne peut détacher avec
pic ni avec pierre de machine.
cat. Argamassa. esp. Argamasa. port. Arga-
maca.
ARGENT, s. m., lat. argentm/h, argent.
Ar agues ica mil marcs de fin argent !
Pistoleta : Ar agues.
Maintenant eussé-je mille marcs de pur argent!
En un culhier d'ARGEN.
V. de S. Honorât.
En une cuiller à'argent.
Qu'asaz val mais gazanhar en argen
Que perdre en aur.
Aijieri de Peguilain : En greu pantays.
Qu'il vaut beaucoup mieux gagner en argent que
perdre en or.
Il se dit généralement des diverses
monnaies , et même des richesses , de la
fortune.
E '1 riex que no li vole be faire ,
"Valc a la mort pane son argens.
Pons de Capdvol : En bonor.
ARG
"9
Et le riche qui ne lui voulut bien faire , infortune
lui valut peu à la mort.
ANC. ESP.
El exe de fin argent qne cantasse meior.
Poema de Alexandro , cop. 8l I .
anc. cat. Argent, tort. it. Argento.
2. Argen-viu, s. m., lat. argent«/h
vixum , vif-argent , mercure.
Solfre et argen-viu mesclat.
Deedes de Prades , Auz. cass.
Soufre et argent-vif mêlés.
Ayssi cnm si fos argen-viu , qaan corr de
loc en loc.
Trad. d'Albucasis, fol. q8.
Comme si ce fût argent-vif quand il court de lieu
en lieu.
cat. Argent-viu. anc esp. Argen-vivo. it. Ar-
gento-vivo.
3. Argenté, adj., lat. argentemj-, ar-
genté.
Terra argentea , déclinant a blancor.
Elue, de las propr., fol. io3.
Terre argentée , déclinant à blancheur.
port. it. Argenteo.
4. Argenteyra, s.f., lat. argent ar*a,
mine d'argent.
C'aqui no val ni thesanr ni captais,
Tors ni castels , palais ni argenteyra.
P. DE LA Mula : Ja de razon.
Que là ne vaut ni trésor ni cheptel , tour ni châ-
teau , palais ni mine d'argeni.
it. Argentiera.
5. Argentaria, s. f, orfèvrerie, état
d'argentier.
Per los diebs proboms de I'argentaria.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1^5.
Par lesdits prudhommes de \' orfèvrerie.
u. Argentier, s. m., lat. argentarzm.v,
argentier, orfèvre.
D'una plata d'anr o d'argen voira far nn
argentier una bella copa.
V. et Vert., fol. 66'.
Un argentier voudra , d'une plaque d'or ou d'ar-
gent , faire une belle coupe.
Car uns argentiers... fazia e'mages d'argent.
Trad. des Actes des apôtres, ch. 19.
Car un argentier... faisait figures d'argent.
anc fr. E l'entailla moult volontiers
120
ARG
Uns très bons maistres argentiers.
Froissard. Poés. manusc. Roquefort, t. I, p. 88.
cat. Argenter. anc. esp. Argentero. it. Ar-
gentajo .
>7 . Argentari, adj. , d'argentier.
En fornatz argentarias.
Elue, de las propr., fol. 184.
En fournaises à'argentier.
8. Argentar, v. , argenter.
Part. pas. Calisse d'eram que era argentatz.
Philomena.
Calice d'airain qui était argenté.
De coire argent at.
Cartulaire de Montpellier, fol. 139.
De cuivre argenté.
ANC. cat. anc. esp. roRT. Argentar. it. Inar-
gentare.
ARGILA, s. f. , lat. argi/la , argile.
D'argila e de terra amasset,
Am fanga trastot o mesclet.
Trad. de l'Evangile de l'Enfance.
Il amassa de l'argile et de la terre, il mêla tout
cela avec de la fange.
Argila es terra glutinoza.
Elue, de las propr., fol. l83.
L'argile est une terre glutineuse.
Olla nova ben cnberta ab argila.
Rec. de remèdes en provençal .
Pot neuf biçn couvert avec argile.
cat. Argila. esp. Arcila. port. it. Argi/la.
2, Argillos, adj. , lat. argillosm^^ argi-
leux.
Fan lors nîs en terra argilloza... En terra
ARGILL07.A meza , reten sa beutat.
Elue, de las propr., fol. it\J et 212.
Ils font leurs nids en terre argileuse... Mise en
terre argileuse, elle relient sa beauté'.
cat. Argilos. esp. Arcilloso. tort. it. Ar-
gilloso.
ARGUMENT, s. m., lat. argument»/??,
argument, analogie, raisonnement.
On lo den jutgar per ahgument d'antra ley
que paraula d'autre negoci sembîan ad aquel.
Trad. du Code de Justinien, fol. 96.
On doit le juper par analogie avec uneautre loi qui
parle d'autre affaire semblable à celle-là.
E'is arguments son payre a niotbenentendutz.
V. de S. Honorai.
Et a très bien entendu les arguments de son père.
ARI
Pessamens es us argumens que Dlea mes el
cor d'orne... que fassa be e laisse lo mal.
Liv. de Sydrac, fol. l35.
La pense'e est un raisonnement que Dieu mit au
cœur de l'homme... afin qu'il fassebien et qu'il laisse
le mal.
cat. Argument, esp. port. Argumenta, it. At-
gomento.
2. Arguir, v. , lat. ARGueRe?, arguer,
prouver, blâmer.
Que arguish que en el es somma bontat.
Elue, de las propr., fol. I.
Qui prouve qu'en lui est suprême bonté'.
Ni arguir so que no sabem.
Cal. dels apost. deRoma, fol. 161.
Ni blâmer ce que nous ne savons.
anc. fr. Et soutilment arguer par logique.
Car son peebié Yargne.
Ei stache Deschamps , fol. 34 et i5.
cat. esp. tort. Arguir. it. Arguire.
3. Redarguire, v., lat. redargu^u?, blâ-
mer , réfuter.
Arguire, redarguire.
Leys d'amors, fol. 99.
Arguer, réfuter.
cat. esp. port. Redarguir. it. Redarguire.
ARIETH , aret, aries, s. m., lat. arie-
iem, bélier.
Aret es bestia lanosa.
Elue, de las propr., fol. 23^.
Rélier est bêle laineuse.
Te, vec te de que fassasholocaust netamens ;
E det li I aret don felz a Dieu presens.
P. de Corbiac : El nom de.
Tiens , voici de quoi tu fasses bolocauste pure-
ment ; et il lui donna un bélier dont il fit hommage
à Dieu.
No venda carn de feda o d'.\RET per moton
crestat.
Statuts de Montpellier de 120^-
Qu'il ne vende pas chair <!<■ brebis ou de bélier
pour mouton châtre.
— Bélier, signe du zodiaque.
Lo premier sign' es arieth.
Erev. d'amor, fol. 29.
Le premier signe est le bélier.
E renha en un signe que a nom aries.
Liv. de Sydrac, fol. 53.
Et il règne dans un signe qui a nom bélier.
ARI
anc. fr. Quant le soleil sera en ariés.
Prophéties de Merlin, fol. 18.
cat. esp. port. Aries. it. Ariete.
ARIDITAT, s. f. , lat. ariditatt/;?., ari-
dité.
Ariditat, qae vol dire siecitat.
Elue, de las propr., fol. i83.
Aridité, qai veut dire sécheresse.
ANC. cat. Ariditat. it. Aridità.
2. Arefaccio, s. f., du lat. arefac<?^,
aréfaction.
Arefaccio o dezicament.
Elue, de las propr., fol. 48-
Aréfaction ou dessèchement.
ARIPIN, arpen, s. m. , arpent.
Parmi les autres langues de l'Europe
latine , la seule langue française em-
ploie ce mot.
Columelle, liv. V, ch. i , dit : « Galli
candetum appellant, in areis urbanis,
spatium centum pedum, in agrestibus
autem pedum cl semijugerum quo-
que arepennem vocant.
Grégoire de Tours, liv. V, ch. 28:
Stalutum fuerat ut possessor de pro-
pria terra unam amphoram vini per
aripennum redderet.
On trouve dans l'appendice des For-
mules de Marculfe, n° 5o, vineam....
aripennos tantos.
De meg aripin de vinea lo cart.
Titre de 987 .
Le quart d'un demi-arpent de vigne.
De terra sol rtn arpen.
Roman de Gérard de Rossilion, fol. 3çj.
Un seul arpent de terre.
Qae per forsa los an un arpen recuîatz.
Pioman de Fierabras , v. 447"
Que par force ils les ont repousse's un arpent.
ARISMETICA, s. f., lat. arithjietica ,
arithmétique.
D'arismetica sai totz los acordaments.
T1. de Corbiac : El nom de.
Je sais toutes les concordances de l' arithmétique-
1.
ARL lai
Que arismetica sia scientia entre matlie-
maticas scientias.
Elue, de las propr., fol. 280.
Que arithmétique soit science entre les sciences
niallirmaliques.
Era après eu astronomia e artsmetica.
Cat. dels apost. de Ruina, fol. 25.
11 e'tait instruit en astronomie et en arithmétique.
cat. esp. Arismetica. port. Arithmetica. it.
Aritmetica.
1. Arismetic, adj. , lat. arithmetick^^
arithmétique, concernant l'arithmé-
tique.
De sciencia arismetit v.
Elue, de las propr., fol. n5.
De la science arithmétique.
cat. Arismetic. est. Arismetica, port. Arith-
metico. it. Aritmctico.
ARLSTOLOGIA, s. f. , lat. aristolo-
chia , aristoloche.
Prendetz una erba bon' e bella
C'aristologia s'apella.
Becdes de Prades , Auz. cass.
Prenez une herLe bonne et belle qui s'appelle
aristoloche.
Aristologia es berba mot medecinal, mas-
amara.
Elue, de las propr., fol. 200.
Uaristoloche est herbe très médicinale , mais
amère.
cat. Aristologia. port. Arlstolochia. it. Aris-
tologia.
ARLÀBECA, s. f., complainte, chant
lugubre.
Et entendes nna arlabeca
Que ieu vos vuel dire;
Sabes no m puesc ebantar ni rire ,
Ni far conort,
Tant veg en poder de la mort
ïota la gent!...
le us ay fenida I'arlabeca.
Qui be l'enten.
Un trolbadolr anonyme : Dieus vos salve.
Et entendez Un chant lugubre que je veux vous
dire ; vous savez que je ne puis chanter ni rire , ni
faire amusement , tant je vois toute la gent en pou-
voir de la mort !...
Je vous ai fini la complainte pour qui bien l'entend.
L'ancien portugais employait le mot
arrabeca , depuis rabeca , rebec, violon.
16
12-2 ARM
ARLOT, s. m. , ribaud, goujat, gueux.
Qu'ilb arloï tnian
Van cridau duy e duy :
Datz me , que joglars suy.
T. de la Mbla : Dels joglars.
Que les ribauds mendiants vont criant deux à
Jeux : Douuez-raoi , vu que je suis jongleur.
Mout se fez grazir als arlots et als putans
et als liostes taverniers.
V. de Guillaume Figueiras.
Se fit beaucoup agréer aux ribauds et aux dé-
bauchc'es et aux aubergistes taverniers.
anc. fr. Icellni Pierre appellast le suppliant
arlot , tacain , borne , qui vault autan à
dire en langaige du pays de par-delà ,
garçon, truan, bastart.
Lett. de rem. il\ii. Carpentier, t. I, col. 204.
anc. cat. Arlotz.
ANC. ESP.
Ca clamaban los canes, ereges et arlotes.
V. de San Domingo, cop. 6^8.
ANC. it. E sapeva di vin coin' un' arlotto.
Ptjlci : Morg. , c. 19 , st. l3l.
E non vi dico se sapea di1 arlotto.
GiambullARi , Ciriff. cah>., lib. II.
ARLOTES, s. m., arlote, sorte de poésie.
Que ebanso ni sirventes ,
Ni 'stribot ni arlotes
Non es mas quan liebaria.
B. Martin : D'entier vers.
Que ebanson et sirvente , estribot et arlote n'est
que le'cberie.
ARMAS, s.f. , lat. arma, armes.
A l'exemple de la langue latine, celle
des troubadours n'a point employé ce
mot au singulier.
Ni ges d' armas Galvains plus no valia.
\ i HEBI de PeguilAIN : Era par beu.
Et Gauvain ne va'ait pas plus en armes.
Tôt hotn que pogues portar armas.
PhILOMENA.
Tout homme qui pût porter les armes.
Loc. Que digo a lors escudiers
Que prengon las armas de briu.
P. Vidal : Mai o acobra.
Qu'ils disent i leurs écuyers qu'ils prennent les
armes sur-le-champ.
El sien mand estener
De fay d\\RMEs.
T. Hordkl ET de Bertra.nd : Doas donas.
ARM
Commande au sien do s'abstenir de fait à'armes.
Per lo lay de las gens d' armas.
Tit. de iqab. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 229.
Par le fait des gens d'armes.
Fis;. Sac e dignns... armas de penedensa.
Trad. de Bède, fol. 5o.
Sac et jeûnes... armes de pénitence.
Sel que m'afis ab armas
Tostemps del sirventes.
SoRDEL : Sel que m'afis.
Celui qui me de'fie toujours avec les armes du
sirvente.
— ■ Instruments de chirurgie.
Prenetz las vostras armas am sollicitut.
Trad. d'Albucasis, fol. I.
Prenez vos armes avec sollicitude.
Ad armas, interf., aux armes.
Que fezesso cridar per tota la ost : Ad armas!
Ad armas !
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 12.
Qu'ils fissent crier par toute l'arme'e : Aux armes '.
aux- armes l
Eu auta voutz escria : Ad armas ! cavaliers.
V. de S. Honorât.
Il crie à haute voix : Aux armes ! chevaliers.
anc. fr. Fut tantost en plusieurs et divers
lieux crié : A l'arme .'
MONSTRELET , t. II , fol. 82.
L'on fait une procession devant laquelle
marebe un trompette qui va sonnant à
l'arme !
Amyot , trad. de Plutarque, vie d'Aristide.
cat. esp. port. Armas, it. Anne.
7.. Alarma , s.f. , alarme.
No podian endurar ni suportar las grands
alarmas que fasia.
Chronique des Albigeois, col. 43.
Ne pouvaient endurer ni supporter les grandes
alarmes qu'il faisait.
3. Armadur y , s.f. , armure.
Cni armadura non tengues nuill pro.
G. de S.-Leidier : Puois fin'.
A qui armure ne tint nul profit.
Ni las armaduras no fan pas bon cavalier.
V. et Vert., fol. 65.
Et les armures ne font pas le bon chevalier.
Fig-
Les lo segnaldeCrist, non vol autra armadura.
V. de S. Honorât.
Il fit le signe du Christ , il ne veutautre armure.
ARM
Penedensa es I'armadura que l'apostol
S. Paul comanda.
V. et Vert., fol. 67.
La pénitence est l'armure que l'apôtre saint Paul
recommande.
cat. esp. tort. it. Armadura.
4. Armurier, s. m., lat. \Rnament\-
rius, armurier.
Que nul menestairal, balestier, armurier,
non obro si no d'artilleria.
Ta. du xve siée. Doat, t. CXLVII, fol. 285.
Que nul ouvrier, arbaletier, m mûrier, ne travail-
lent sinon d'artillerie.
cat. Armer, esp. Armero. tort. Armeiro. it.
Armajuolo.
5. Armada, s. f. , armée.
Lodit légat fec partir e demarebar ladita ar-
mada e Lost.
Chronique des Albigeois, col. 8.
Ledit le'gat fit partir et mettre en marclie ladite
armée et ost.
ANC. cat. Armada, it. Armata.
6. Armari, s. m., lat. armarih/h, ar-
moire.
Lo meniill
C'ai trayt de mon armari.
G. DE S.-Gregori : Razo e dreit.
Le manteau que j'ai tiré de mon armoire.
La clau de I'armari que es en ladita capela.
TU. de ilfio. Doat, t. LXXX, fol. 39t.
La clef de V armoire qui est daus ladite cliapelle.
Fig. Disen qu'els portava en I'armari de son
cor totz jorns escritz.
V. de Hait/tond Jordan.
Disant qu'il les portait toujours écrits dans l'ar-
moire de son cœur.
anc. fr. Cest livres est cum armarie des secreîs
Den.
Ane. trad. des livres des Rois, fol. 2.
cat. Armari. esp. port. it. Armario.
7. Armar, v. , lat. ARMAKe, armer.
Aitantost elhs se van be armar.
Philomena.
Aussitôt ils se vont Lien armer.
Car, ses la décima , non es
Us tant caut qu'en armes un lenb.
P. DU VlLAR : Sendats vermelhs.
Car, sans la décime , il n'en est un si chaud qui
en armât une barque.
ARM
ia3
Fig- Coin d'aquell que lo Sans-Esperit adoba
e arma de virtutz.
V. et Vert., fol. 32.
Comme de celui que le Saint-Esprit équipe et
arme de vertus.
Substantiv. Quar ges armars no us plazîa.
B. de Rovf.NAc : Una sirventesca.
Car armer ne vous plaisait point.
Part. pas. E m play quan vey cavals armatz.
BoNiFACE DE Castellane : Guerra e treballs.
Et il me plaît quand je vois chevaux armés.
cvr. esp. tort. Armar. it. Armure.
8. Desarmar, v., désarmer.
Feiron las cnmpanbas tost desarmar.
Romande Gérard de Rossillon , fol. ^3.
Ils firent quitter aussitôt les armes aux compa-
gnies.
Adonc els se van desarmar.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Alors ils vont se désarmer.
Paît. pas.
Et el e siey baro an lor cors desarmatz.
Mas non as ges d'espaza , enans iest desarmatz.
Roman de Fierabras , v. 5^1 et i5l7-
Et lui et ses barons ont désarmé, leurs corps.
Mais tu n'as point d'épée , au contraire tu es dés-
armé,
cat. esp. tort. Desarmar. it. Disarmars.
g. Armas, s. f., armes, armoiries.
En P. "Vidal se fasia apelar lop per ela, e por-
tava armas de lop.
V. de Pierre Vidal.
A cause d'elle, Pierre Vidal se faisait appeler
loup , et portait armoiries de loup.
Deseignaire d'ARMAs,
V. d'Elias C a irai.
Peintre d'armoiries.
Pilât conoscloa sas armas, que avia senbal
d'aigla.
Pioman de la Prise de Jérusalem.
Pilatele connut à ses armoiries, vu qu'il avait une
représentation d'aigle.
anc. fr. De sinople, d'or et d'argent
Ierent ses armes et d'azar.
Pioman du Renaît , t. P7. p. 1^4-
cat. esp. port. Armas, it. Arme.
ARMILLA, s. f. , lat. armilla, brace-
let, anneau, cercle.
Volp qui porta sa leugua en anel o armilla.
124
ARN
Las armili.as dois espondilhs so cartUIagî-
nozas et plîcablas.
Elue. Je las propr.j fol. 262 et 238.
Renard c|iii porte *.i langue en anneau ou en cercle.
Les anneaux des vertèbres sont cartilagineux el
pliables.
anc. fr. Donna à l'un une armillè de fin or,
quatre livres pesant.
Rec. des hist. de Fr., t. VIII, p. 35o.
ANC. CAT. anc. est. it. Armilla.
ARMONIA, s. f.f lat. /^armonia, har-
monie.
Entre elas ha quaishuna rnuzical armonia.
Es tle armoria corporal dissolucio.
Sa complexio que es en melhor armonia
temprada et fdrmadà.
Elue, de lus propr.j fol. 106', 33 et 67.
Entre elles il y a presque une harmonie musicale.
C'est dissolution de l'harmonie corporelle.
Sa cornplexion qui est tempe're'e et formée en meil-
leure harmonie.
cat. Harmonia. esp. Armonia. port. Hanno-
nia. it. Armonia.
2. Armoîîic , ndj., lat. hxwxioyicus ,
harmonique.
"Votz so nnidas aeordans en armonica pro-
porcio.
Elue, de las propr.j fol. 281.
Les voix sont unies s'accordant en proportion har-
monique.
cat. Harmonie esp. Armonico. port. Harmo-
nica, it. Armonico.
ARMONIAC. adj., ammoniac.
Per abstercio ab sal armoniac.
Elue, de las propr.j fol. 19t.
far nettoiement avec sel ammoniac.
port. it. Ammoniaco.
ARNA, arda, s./., teigne.
Si vostr' anzel arras afolon.
Deudes de Prades , Auz. cas*.
Si les teignes tourmentent votre oiseau.
Libres et ranbas defendo cVardas.
ropr., fol. 206'.
Préservent de teignes les livres et les habits.
cat. Arna.
1. Arnos, adj. , teigneux.
Li moillatz las penas arrosas
Que no son 1 ncar del lot rozas.
Decdïs de Prades. Auz « ,
ARN
Mouillez-lui les plumes teigneuses qui ne sont
pas encore entièrement rongées.
ARNAGLOSSA, s./., lat. arnoglossa,
arnaglosse, plantain.
Plantagge, autrament dit arnaglossa, que
so lengua de serpent.
Arnaglossa... A forma d'aqnest' berba era
fayt l'ornainent de la mitra del maior capela.
Elue, de las propr.j fol. 219.
Plantain, autrement dit arnaglosse , qui sont
langue de serpent.
Plantain... L'ornement de la mitre du prêtre chef
était fait en forme de celte herbe!
port. Arnoglosa. it. Arnaglossa.
ARNES , s. m., harnois, équipage de
guerre , vêtement.
Selon Hickësius, ce mot a signifié
d'abord , chez les guerriers du Nord ,
une partie de l'armure, le casque, ap-
pelé par les Goths hairns ou hwctirns.
Wachler, Gloss. Germ., v°. Harnisch,
étend la signification de ce mot à l'ar-
mure entière.
Dans la langue des troubadours,
arnes a été employé non seulement
pour l'armure et l'équipage de guerre,
mais même pour les vêtements ordi-
naires , etc.
Que man caval ferran e brun et bai,
Donava plus soven et autr' arnes.
Aimeri de PeguilAin : Kia par ben.
Qu'il donnait plus souvent maint cheval ferran et
brun et bai, et autre équipage.
E tans autres valcns arnes
E f'res dan rat z e palafres.
P. Vidal : Abril issic.
Et tant d'autres précieux harnois et freins dorés
et palefrois-
Ane mais non anct en arnes, que toi quant
gazaingnava el jogava.
P. de Guillaume Magret.
Jamais il n'alla en équipage , vu qu'il jouait tout
il gagnait.
— Vêtement , parure, costume.
Tu fust nada de Suria ,
Gentils* panra d'ARNEs.
P. Cvrdinw, : Vera Vergcnn
ARO
Tu fus née de Syrie, gentille et pauvre de parure.
Qu'amples vestirs porton e bels arnes.
T. d'Albert de Sisteron et du moine : Monges.
Qu'ils portent d'amples vêtements et de belles
parures*
E '1 preires a las fons vengutz, ab son aunes,
Sou libre e s'estola.
Izarn : Diguas me tu.
Et le prêtre arrive' aux funts , avec son costume,
son livre et son e'tole.
anc. fr. Et ne li fa demoaré de tout son har-
nais que sa cbape, que elle ot vestue, et
nn sorcot à manger.
Joisville , p. 3o.
Il n'avoit eu loisir de prendre son harnois
de jambe.
OEuvres d'Alain Chartier, p. l85.
cat. esp. Ames. port. Arnez. it. Arnese.
2. Arnei, s m., harnois, arme.
Qu'el fortz jaianz
Contra cui se levet Davitz
Era gamitz,
So trobam, de forsor arnei.
Girald de Borneit, : Era quant.
Que le fort ge'ant contre qui David se leva était
muni , nous trouvons cela , de plus fort harnois.
3. Arnescar, v., garnir, équiper, har-
nacher.
Ad Agen se près arnescar.
Leys d'amors, fol. 129.
Et se prit à s'harnacher pour Agen-
El arnesqde r lo, a joglar, de vestir, et d'arnes.
V. de Gaubert , moine de Puicibot.
Et Yéquipa, en jongleur, de vêtements et de har-
nois.
4. Arnassar , arnesar, v. , équiper.
Part. pas. Cen cavaliers valens...
Ben arnassatz.
Pistoleta. : Ar argues.
Cent chevaliers vaillants... Lien équipés.
Arnesada de ranbas, de palafre.
Tit. de i3i3. Doat, t. XXXVIII , foL 177.
Equipée de rohes , de palefroi.
anc. fr. Le sire Poton de Xantraille
Tout harnaché d'orfaverie.
Vigiles de Charles VII, t. II, p. 72.
AROMATIC., adj., lat. aromatic«.v,
aromatique.
Aybre aromatic
ARP 125
Herbas aromatxcas.
Pren , pcr causas aromaticas etredolens,
restauracio et confortacio.
Elue, de las propr.j fol. 196, l58 et 20.
Arhre aromatique.
Ilerhes aromatiques.
Prend , par choses aromatiques et odorantes, res-
tauration et force.
Substantiv. Flagravan coma si fos d'AROMATic.
Philomena.
Fleuraient comme si ce fût de chose aromatique.
cat. Aromatic. esp. port. it. Aromatico.
2. Aromaticitat, s.f., arôme.
Aromaticitat e odorament.
Trad. d'Albucasis, fol. 52.
Arôme et odeur.
Aybre aromatic adboras a sa aromaticitat
o redolentia en la scorsa, adhoras en la flor,
adhoras el frug.-
Elue, de las propr., fol. içtt.
L'arhre aromatique tantôt a son arôme ou odeur
en Pécorce , tantôt en la Heur, tantôt dans le fruit.
esp. Aromaticidad. it. A romaticità.
3. Aromatizar, v. , lat. aromatizar(? ,
aromatiser.
Part. pr. Fum aromatizant et redolent, cum
es fum d'esses.
Elue, de las propr. , fol. i32.
Fumée aromatisante et odorante , comme est
fumée d'encens.
Part. pas. Eyssarop de inel aromatizat.
Trad. d'Albucasis, fol. 53.
Sirop de miel aromatisé.
cat. esp. port. Aromatizar. it. Aromatizzare.
ARPA, s.f., griffe.
De bec et d'ARPAs.
Elue, de las propr., fol. 1^3.
De hec et de griffes.
"Venon las pigas... et ela gieta sasdeusetsas
arpas, et pren las e las dévora.
Naturas d'alcuhas Besliast
Viennent les pies... et elle jette ses dents et ses
griffes, et les prend et les dévore.
So las arpas de diables.
Liv. de Sydrac, fol. 26.
Sont les griffes de diables.
cat. Arpa. esp. Zarpa.
7.. Arpar, v., happer, saisir, griffer.
Part. pas. Del p;ng dreit es arfat.
M \rcoat : Mentir.
11 est griffé du poing droit.
ia6 ARR
cat. esp. tort. Arpar.
ARPA, .y./. , harpe.
L'oj)inion des étymologistes qui ont
avancé que harpa était un instrument
des nations septentrionales, appelé
HARPE, HARFF. , HEARPE, COlUmC le dit
notamment "Wachter, Gloss. Gcrm., est
corroborée par celle du poète Fortunat,
qui, au sixième siècle, disait à un prince:
Plaudet tibi barbarus HARrA.
Fortunat, lib. VII, Carm.S.
Aldrete , p. 36i, Mayans , t. II,
p. 223, pensent que ce mot vient du
gothique harpfen.
L'as ag arpa, l'antre viola.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
L'un eut harpe, l'autre viole.
cat. esp. Arpa. port. Harpa. it. Arpa.
2. Arpar , v. , jouer de la harpe.
Sapcbas arpar.
Giraud de Calanson : Fadet joglar.
Sache jouer de la harpe.
ARRAS, s.f. plur., du lat. arr/ja , arrhes.
O si arras non son donadas.
Trad. du Code de Justinien, fol. 37.
Ou si arrhes ne sont donne'es.
esp. port. Arras. it. Arre.
ARRAT, adj. , arrangé, bien ordonné.
Tos temps volgra m vengnes bon1 aventura,
E c'om me vis arratz e manent.
Un troubadour anonyme : Tos temps.
Je voudrais que bonne aventure m'advînt en tout
temps , et qu'on me vît bien ordonné et riche.
En catalan arrax signifiait : com-
mandant d'un navire more, et dans
l'ancien espagnol, arraz : capitan de
gente de guerra entre los Moros; en
arabe , ras , tête ; rays , chef.
— Interj., cri de guerre.
"Vnelb qn'en andion cridar : Arrat!
E Monjoi ! e Dens aia !
Bertrand de Born : Ieli chant.
Je veux, qu'ils en entendent crier : Arrat'. el
^Innjoie ! et Dieu aide .'
ARR
ANC. FR.
Frauceiz crient : Monjoe ! e Normanz : Diez aie !
Flamenz crient : Asraz! e Angevin : Valie!
Roman de Rou, v. 4666.
ARRE , adj. , sec , desséché.
Thomaz aportet li mieg pas de mil dur et
arre, quar avia be XI jorns qu'era queitz.
Philomena.
Thomas lui apporta une moitié' de pain de mil
dur et desséché, car il y avait bien onze jours qu'il
était cuit.
Lucrèce avait dit : Facit are.
AR.RENSO, ade, en arrière.
Alqnant s'en tornen aval, arrenso...
Cal an li anzal signifacio
Qui, de la sebala, tornen arrenso?
Poème sur JJoece.
Quelques uns s'en retournent en bas, en arrière.. ■
Quelle signification ont les oiseaux qui, de l'échelle,
retournent en arrière?
ARRESTAR, v. , arrêter.
Far arrestar ni encarcerar negnn debitor.
Statuts de Provence. BoMY, p. 3.
Faire arrêter ni incarcérer aucun débiteur.
O de lieys on ainors I'aresta.
Leys d'amors, fol. 118.
Ou de celle où amour V arrête.
Part. pas. No sia... arestat.
Charte de Gréa/ou, p. Ç)q.
Qu'il ne soit pas... arrêté.
Conte arestat... o promessa passada.
Fors de Bearn, p. 1082.
Compte arrêté... ou promesse passée.
cat. esp. Arestar. it. Arrcstare.
2. Arrest, s. m., arrêt, arrestation.
Consentir arrest, incarcération.
Statuts de Provence. BoMY, p. ^.
Consentir arrestation, incarcération.
Mes en prison... en arrest.
Ord. des R. de Fr., 1462, t. XV, p. 634-
Mis en prison... en arrestation.
cat. Arrest. esp. it. Arresto.
3. Arrestation, s.f., arrestation.
Per arrestation et caption de lors per-
sonas.
Fors de Bearn, p. 1094.
Par arrestation et capture de leurs personnes.
4. Arrestameist, s. m., arrestation.
ARS
Couipellir per arrestament, prisa e déten-
tion.
TU. de i43 1, de Bordeaux, Bibl. Monteil.
Contraindre par arrestation, prise et détention.
it. Arrestamento.
ARRI , intcrj. , pour exciter les bêtes
de charge à aller en avant, arri.
Per las interjectios excita bom soen las bes-
tias, coma arri !
Lejs d'amors, fol. io3.
Par les interjections on excite souvent les bêtes ,
comme arri 1
cat. Arri. esp. port. Arre. it. Arri.
ARROGAN, ad/., lat. arrogant, arro-
gant.
Diran qn'ieu sni fols, arrogans.
Giraid de Borneil : Be m'era.
Ils diroul que je suis fou , arrogant.
cat. Arrogant, esp. tort. it. Arrogante.
ARSENIC, s. m., lat. arsenic«/w_, ar-
senic.
Arsenic es anrpiment, taimen dit quar a
color d'aur.
Per adnslio de solpre et d'ARCENic.
Elue, de las propr., fol. 267 et 191.
Arsenic est orpiment , ainsi appelé' parce qu'il a
couleur d'or.
Par brûlure de soufre et d'arsenic.
cat. Arsenic, esp. port. it. Arsenico.
ARSON, s. m., arçon.
E pren I'arson ab la ina ,
Et es sus el caval saillit?..
Roman de Jaufre , fol. 9.
Et prend V arçon avec la main , et est sauté sur
le cbeval.
Albert marques, que era cazat jos del arso.
Rambatjd de Vaqueiras : Valen marques.
Albert marquis , qui e'tait tombe' de l'arçon en
bas.
Loc. Que cbascuus voidet los arsos.
Roman de Jaufre, fol. 82.
Que chacun vida les arçons.
cat. Arso. esp. Arzon. port. Arcào. it. Ar-
i
cione.
2. Dessaixokar , v. , désarçonner.
Fig. E tais, per annar tro plen,
Que sos faig dessaixona.
Giradd de Borneil : Tais gen preii.
ART
127
Et tel que son faix désarçonne , pour aller trop
plein.
ART, s.f., lat. \Kiem , art, adresse,
artifice.
Elb m'a donat I'art e '1 genh.
Folquet de Marseille : Pos entremes.
11 m'a donné l'art et le génie.
Ben petit val tos giens e î'artz,
Si pertz l'arma per tos efans.
P. Cardinal : Per folhs.
Ton adresse et ton ait vaut bien peu, si tu perds
l'âme pour tes enfants.
Esgardatz si son de mal' art.
G. Aduemar : Ieu ai ja.
Regardez s'ils sont de mécliant artifice.
Que sabian dyablias e las malvaysas arts.
V. de S. Honorai.
Qui savaient diableries et les mauvais artifices.
Las gens de I'art.
Lie. de Sjdrac , fol. 93.
Les gens de l'art.
Neguna arz non es apresa ses maistre.
Trad. de Bide, fol. 80.
Aucun art n'est appris sans maître.
Il s'est dit spécialement des arts libé-
raux.
En totas las VII artz sui assalz connoissens.
P. DE Corbiac : El nom de.
Je suis assez connaisseur dans tous les sept arts.
anc. fr. Il avoit trové maistre de celé art.
Rec. des hist. deFr., t. VI, p. 1^9.
anc. esp. Hyo sirviendo vos sin art.
Poema del Cid, v. 2685.
cat. Art. esp. mod. tort. it. Arte.
2. Artiamen, s. m., art, adresse.
Savis et enginhos de motz artiamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Savant et habile en plusieurs adresses.
3. Artisia, s.f., exercice d'un art ou
d'un métier, industrie.
Los mazeliers so franxs, que no devo re per
lor artisia al senhor.
Ord. des R. de Fr., i463 , t. XVI , p. i3i.
Les bouchers sont francs , de manière qu'ils ne
doivent rien au seigneur pour leur industrie.
4. Artifici, s. m. , lat. artificiww, ar-
tifice, adresse.
Per artifici natnral.
Brev. d'amor, fol. 54-
Par artifice naturel.
128
ART
El île noble artifici obrat.
Gai. dels apost. de Roma, fol. 200.
Et travaille avec noble adresse.
cat. Artifici. esp. tort. Artificio. it. Artifizio.
5. Artificial, arfj. , lat. artificialw ,
artificiel.
Calor aiitii Ki.u,.
Artificiai, dia es l'espazi el qnal... solelh
si revol sobre nostre emysperi d'orient en oc-
cident.
Elue, de las propr., fol. z!\ et 126.
Chaleur artificielle.
Le jour artificiel est l'espace durant lequel... le
soleil fait sa révolution sur notre hémisphère d'orient
eu occident.
cat. esp. tort. Artificial. it, Artifiziale.
6. Artificiai.ment, cidv. , artificielle-
ment, avec art.
Abelhas... lors cazas fornio artifici vlment.
Elue, de las propr.j fol. 141.
Les abeilles... forment leurs cellules avec art.
esp. port. it. Artificialmente .
7. Artificios, adj. , lat. artificiosw^ ,
artificieux, adroit.
Qui a la cara... niagra e jauna es artificios
e enginhos.
Lii>. de SjrdraCj fol. 127.
Qui a la figure... maigre et jaune est artificieux
et rusé.
cat. Artificios. Esr. tort. it. Artificioso.
S. Artifizios.oiext, adv., adroitement.
Si vol obrar utilinent et artifiziosament.
Elue, de las propr., fol. io3.
S'il veut travailler utilement et adroitement.
esp. port. it. Artificiosamente .
9. Artifex, artifeys, s. m., lat. arti-
fex , ouvrier, artiste.
Artifex savi e subtil en l'art atroba, etc.
E no fa aquo si no bo artifeys e savi.
Trad. d'Albucasis, fol. 21 et 22.
Ou. -rier savant et habile en l'art trouve, etc.
Et ne fait cela sinon artiste bon et habile.
CAT. esp. tort. Artifice, it. Artefice.
10. Artifikr, s. m., maître dans l'art.
Pins sap d'aqnel art c'us artifiers.
Roman de Gérard de Piossillon , fol. 21.
Il sait plus de cet art rju'un maître.
ART
ARTELH , s. m., orteil.
Et onglas de mas e d'ARTELLz.
V. de S. Honorât.
Et ongles de mains et à'orteils.
En arteli.s levar s'esforssava.
Passio de Maria.
S'efforçait de se lever sur les orteils.
Fig. S' itavatz un jorn a son arteilh ,
No us denbaria sol guinhar ab lo silb.
Roman de Gérard de Ptossillon, fol. 6'6.
Si vous alliez un jour à ses pieds, il ne vous dai-
gnerait pas guigner avec le sourcil.
Anar d'ARTELH a pe.
SoRDEL : Sol que m'afi.
Aller à pied sur l'orteil.
anc. cat. Artell. port. Artelho.
1. Arteilletz, s. m., petit orteil, ergot.
Un petitet dels arteilletz.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Un peu des petits ergots.
ARTEMEZIA , arsemisa , arcimiza , s.f.,
lat. artemisia, armoise.
On l'appelle vulgairement herbe de
la Saint-Jean.
Artemisia vnlvae medetur trita , etc.
C. Plin. , Nal. Hist.j lib. XXVI , cap. 90.
Artemezia antrament dita camonilla.
Elue, de las propr., fol. 200.
Armoise j autrement dite camomille.
E I'arcimiza fai grau be
A fctiina qu'efan no rete.
Brev. d'amors, fol. 5o.
Et l'armoise fait grand bien à femme qui ne re-
tient enfant.
Del snc de I'arsemiza ill detz.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Donnez-lui du suc de l'armoise.
cat. Artemcsia. esp. port. Artemisa. it. Arte-
misia.
ARTERIA, s. /., lat. arteria, artère.
Alcuuas arterias del colh.
Trad. d'Albucasis, fol. 1.
Quelques aj-tères du cou.
Nnlba bestia forma votz si no ha arteria
trachea et pulmo.
Elue, de las propr., fol. 23 1.
Aucune béte ne forme voix si elle n'a artère tra-
chée et poumon.
cat. esp. tort. it. Arteria.
2. Arterios, adj., qui a des artères.
ART
Nervosa et arteriosa.
Elue, de las propr., fol. 9,4.
IVcrveuse et ayant des artères.
esp. tort. it. Arterioso.
ARTETIC, s. m., lat. ARi/iriTicus, gout-
teux.
Ajada artetics.
Elue, de las propr., fol. ig3.
Aide les goutteux.
— Adj. , arthritique , qui concerne la
goutte.
Val contra gota artetica.
Elue, de las propr., fol. 191.
Vaut contre goutte arthritique.
anc. cat. Artetic. esp. port. it. Artetico.
2. Artetica, s. J., goutte aux mains.
Malas kuruors, occupans las juncturas, que
so causa cTartetica.
Elue, de las propr., fol. 62.
Mauvaises humeurs , occupant les jointures , qui
sont cause de goutte.
cat. port. esp. it. Artetica.
ARTICLE, s. m., lat. articklm^, article.
El Credo, que feron los XII apostols don
cascus dels apostols y panset lo sien article.
V. et Vert., fol. 24.
Le Credo que firent les douze apôtres dont chacun
y mit son article.
Loc. Confessar en aizi corn article de fe.
Jjoctrine des Vaudois.
Confesser de même qu'un article de foi.
— Terme de grammaire.
E son apelat article aquest trey pronom
hic, ha'c, hoc, etc.
Leys d'amors, fol. 5l.
Et ces trois pronoms hic , uxc , hoc , etc. , sont
appcle's articles.
cat. Article, esp. tort. Articulo. it. Articolo.
2. Articular, adj. , lat. articulaiuw.s',
qui concerne les articles, articulaire.
Alcns gendres es apelatz articular.
Leys d'amors, fol 5t.
Aucun genre est appelé articulaire.
cat. esp. Articular.
3. Articular, v. , lat. articular^, ar-
ticuler.
1.
ART 129
Part. pas. De votz literal et articdlada.
Elue, de las propr., fol. (\2.
De voix litte'rale et articulée.
cat. esp. port. Articular. it. Articolare.
ARTIGUA,.?./., bas. lat. artiga, tertre,
monticule , terre défrichée.
Voyez Du Cange, 1. 1, col. 742 ; Car-
pentier, t. I , col. 3 1 6.
A dieu! a dieu, cavalier!
Que mon paire m crida,
Que lo vei la jus arar ab bueus
Apres sel' artigua ,
Que semenam blatz.
Un troubadour anonyme : Per amor.
Adieu ! adieu , chevalier ! vu que mon père m'ap-
pelle , je le vois là-has lahourer avec les bœufs après
ce monticule, vu que nous semons les blés.
cat. Artiga. esp. Artigua.
ARTUS, s. m., Artus, nom du roi au-
quel les romans de chevalerie attri-
buent l'institution de la Table Ronde.
Chez les Bretons il existait une tradi-
tion populaire supposant qu'Artus n'é-
tait pas mort, et qu'il reparaîtrait un-
jour; les écrivains du moyen âge, et
surtout les troubadours, ont souvent fait
allusion à cette espérance des Bretons.
Guillaume de Neubrige, qui écrivait
dans la seconde moitié du xnc siècle,
dit des Bretons : « Quorum plurimi tam
« bruti esse feruntur, ut adhuc Arturum
« tanquam venturum exspectare dican-
« tur, eumque mortuum nec audire pa-
rt tiantur. »
A la même époque, Pierre de Blois,
archidiacre de Bath , exprimait la même
pensée en vers latins :
Quibus si credideris
Exspectare poteris
Arturum cum Britonibus.
Petrus Blesensis , epist. 5-].
De la mort dARTus sai per que "n'es doptamentz.
P. de Corbiac : El nom de.
De la mort A' Artus je sais pourquoi il en est doute.
Car ben devetz aitan de dol aver,
'7
arx
('.uni pcr Ai, i i s agron sdhs de Rretagna.
Ma i 111 1 i DE <v'l 1 RCI : T.in suv manilz.
Car vous devez avoir autant de douleur, comme
ceux de Bretagne en eurent pour Artus.
Par; tolz los monz voill qu'an mou sii'ventes
E part totas las mais, si ja pogues
Home trobar que il saubes novas dir
Del rei Artus, e quan don revenir.
\ i -.il 1. 1 DE I'kc.lii.un . Totas honors.
Je veu\ que mon sirvente aille par tous les pays
et par toutes les mers, s'il pût jamais trouver un
homme qui lui sut dire des nouvelles du roi Artus,
et quand il doit rn euir.
Ceux de Valenciennes attendaient de
même un comte de Flandre.
. fr. A Yaleneines l'atent on
Ansi contue font li Breton
Artu , que jà ne revenra...
Mais Breton atendent folie,
Car Artus ne revenra mie.
Cil de Yaleneienes ausi
Corne fol atendent ensi.
Pu. MorsKES , an 1225.
ARUSPICTA, s. /., lat. aruspici«a, art
des aruspices.
Ar.usnciA, qnees nna maniera de divinatio.
Elue, de lus propr.j loi. i8t.
L'art des aruspices, qui est une manière de divi-
nation.
isp. port. Ariispiciua. it. Arutpicio.
ÀRVINA, s. /., lat. urvina , graisse,
lard.
Dedins adeps, arvina fora , mays grayssha
per tôt.
Aqnel qui ab la pel si te es dit arvina.
Elue, de las propr., fol 65.
Au-dedans embonpoint, lard au-deliors , mais
craisse partout.
Celui qui se tient avec la peau est dit lard.
ARX, s. /., lat. aux, forteresse, fort,
citadelle.
Il reis frances aunet sa gran ost, et entret
en la terra del rei Pucbart, e pies vilas et ars e
bores e castels.
V. de Richard, roi d'Angleterre.
Et le roi français assembla sa grande armi
, terre du roi Ricliard, et prit villes el foi -
esses, et bourgs et châteaux .
?.. Artekalh, s. m. > citadelle, foi t.
AS
Talairans non nota ni salb ,
Xi no s mov de son artenai.h
Bertrand de Born : In surventes.
Talairan ne trotte ni saute, ni ne se meut de
son fort.
3. Artilha, s./., fortification, retran-
chement.
Près del castel , en la sala ,
Fors de la tor, en Vartilha.
MaRCABRUS ou Alegret : Bel m'es can.
Pus du château, en la salle d'armes , hors de la
tour, sur la fortification.
'j. Artillaria, arttlhf.rta, s. m., ar-
tillerie, armes, munitions de guerre.
Voyez Du Cange, t. I, col. 7^3.
Per on dévia venir la dila artii.hakcv e
earretas.
Per portar... ladita artii.heria et engins.
Chronique des Albigeois , col. 26'.
Par où devait venir ladite artillerie et charrettes.
Pour porter ladite artillerie et engins.
Que nul menestairal , fabre , etc., non obro
si no d* af.tili.aria... Que aio pro vitalha et
armaduras et artillaria.
Tit. du xve sièc. Do at , t. CXLVD , fol. 282.
Quel nul ouvrier, forgeron , etc. , ne travaille si-
non (\'artilleric... Qu'ils aient assez vivres et armu-
res et artillerie.
anc. fr. Artillerie est le ebarroi
Qui, par duc, par conte ou par roi ,
Est ebargé dequarriaus en guerre,
D'arbalestes, de dards, de lances, etc.
G. Gliart , t. II , p. 433.
Getterent pierres, garroz et arteillerie con-
tre Tceulx nos ennemis.
Lett. de rem., 1 352. CarPENTIEB , t. I , col. 3t7-
Heubergon, chappeltne, garde-bras, arc,
artillerie et autres arméures invasibles.
Lett. de rém., 1397. Carpemier, t. I , col. 3i;.
cat. esp. Art'dleria. tort. Art'dheria. it. Ar-
tiglicria.
ARZO, s. m. , archet.
Que bâton Taer folamen ,
Aissi coin fan il estrumen
Corn toca de mas o d\vRzo.
Dei>des de Prades , Poème sur les Vertus.
Oui battent l'air follement . ainsi comme font les
instruments qu'on touche des mains ou à' archet.
AS, s, m., as, un.
ASC
On a dit que ce mot , qui désigne
un point unique marqué sur une carte
ou sur un dé, venait du latin assus ,
seul, unique. Voyez Du Cange, t. I,
P- 97-
En VI d'un as.
B. de Venzenac : lvcms.
En six d'un as.
cat. esp. As. tout. Az. it. Asso.
ASCENDRE, v., lat. ascendcre, mon-
ter.
Poyrio comme foc ascendre.
Fum sobtamen ascen.
D'aquest mon Jhesu-Crist ascendet al cel.
Elue. île las propr.j fol. 107, u>3 et 160.
Pourraient comme le feu monter.
La fumée monte subitement.
De ce monde Jesus-Christ monta au ciel.
esp. Ascender. it. Ascendere.
2. ASCENDENT, Oflj. V. , lat. ASCENDEN-
tem, ascendant.
Als plus probdas païens que aura, assen-
dens o descendens.
Tit. de T2Ç).'l. Doat , t. XCVII , fol. 263.
Aux plus proches parents qu'il aura , ascendants
ou descendants.
Substantif. Eretat d'aquelz que nioran ses gazi,
ascendent e li descendent, etc.
Coût, d' .liais, Arçh. du Roy. , K , 70^-
llére'dité de ceux qui mourront sans testament ,
les ascendants et les descendants , etc.
cat. Ascendent. esp. Ascendiente. tort. it.
Ascendente.
3. Ascensio, s. J~., lat. ascensio , ascen-
sion.
Al bon jous de may la Ascentio.
V. et Vert., fol. 89.
T.' 'Ascension au bon jeudi de mai.
E fetz ascension sus el sobevran tron.
V. de S. Honorât.
Et fit ascension sur le trône suprême.
Solelb, en sa maior ascensio.
Elue, de las propr., fol. 126.
Le soleil , en sa plus grande ascension.
cat. Ascensio. esp. Ascension, port. Ascensâo.
it. Ascensione.
/j. Deissendre, dissendre, v. , lat. de-
scendre, descendre, abaisser.
ASC
.3i
Et un mon cuzi german , Josep , lo mes el
sien sépulcre e '1 dissendet de la cros.
Roman de la Prise de Jérusalem , loi. .S.
Kl un mien cousin germain, Joseph, le mil au
sien sépulcre, et le descendit de la Croix.
Tôt jauzions, de mon rossi
Dessendey jos sobr' el gravel.
Gavaldan Li: Vu vx : l.'autii (lia.
Tout joyeux , je descendis de mon roussi m m bas
sur le gravier.
Fig. "
E te vencuiz clercx qn'el volgron deissendre.
P. VlDAL : Ma vnluntatz.
Et tient vaincus les clercs qui le voulurent abaisser.
Malvestatz poia, pretz dkiscen.
Un troubadour \koswi : Ldesvei.
Me'cliauceté monte , mérite descend.
Substatitiv. La rod', en bien virar ,
Faî son poiar e descendre.
Giraud de Borneil : Honraz es.
La roue , en un rapide tourner , fait son monter et
descendre.
Part. pas. E pus dompn' es dissenduda
Per blasme de fallimen.
H. de S. -Car : Longaroen.
Et depuis qu'une dame est abaissée par ]>làme
d'une faute.
cat. Descendir. esp, tort. Descender. it,
Descendere.
5. Descendent, adj. v., descendant.
Angels asceudens et descendens.
Elue, de las propr., loi. 160.
Anges montants et descendants.
Substantif. Ascendent e li descendent.
Coût. d'Alrtis, Areb. du Roy., K , 70/j.
Les ascendants et les descendants.
cat. Descendent, esp. port. it. Descendente.
6. Dessenh, deisses, disses, s. m., dé-
cadence.
Que quan bom lo troba en deisses.
Rambaud de Vaqueiras : Ja hom près.
Que quand on le trouve en décadence.
Per qu'ien suy vengutz en dessenh.
Deudes de Prades : Sitôt m'ai près.
Parce que je suis venu en décadence.
Mas als fenbens gualiadors
Que vos meton en dtsses.
Elias de Barjols : Morir pogr' ieu.
Mais aux feignants trompeurs qui vous mettent
en décadence.
7. DESCENDEMENT , DEYSENDEMENT, S. Ht.,
descente, abaissement.
l3-2
\.s<
Per aytal montament et dfsc kndement.
Elue, de las propr., fol 92.
Pour telle montée et descente.
E '1 niYSÏNDEMBNr
Qae fes lo Sant-Esperit.
f. de S. Trophime.
Et la descente que fil le Saint-Esprit.
Vole mostrar lo descendf.men-t de Deu als
homes.
Trad. de B'ede, fol. 14.
Il voulut montrer Y abaissement de Dieu aux
hommes.
esp. Descendimiento. port. it. Descendimento.
8. Descensio, s. f., lat. descensio, des-
cente.
Als inféras descensio.
Elue- de las propr., fol. 128.
Descente aux enfers.
cat. Descensiô. esp. Descension. it. Descensione.
g. Condeyssendre , v. , condescendre ,
consentir.
Que cokdeyssenda a lar volontat.
Statuts de Provence. Bomy , p. 199.
Qu'il condescende à leur volonté.
Co>"dece>" qne ella puesca alienar.
Ta. de 1389. Doat , t. XXXIX , fol. 206.
Consent qu'elle puisse aliéner.
cat. Condescendir. esp. port. Condescender.
it. Cvndescendere.
10. Transcendent, adj. v. , lat. trans-
CExnr.Mew , transcendant.
Perso es ape'.atz noms traîîscendeiïs, so es
rnotz que totz los autres mots passa et sobre-
monta.
Lers d'amors , fol. 44-
Pour cila il est appelé nom transcendant, c'est-à-
dire mot qui passe et surmonte tous les autres.
cat. Transcendent. ESr. port. Transcendente.
it. Trascendente.
ÀSCLAR, ascleiar, v., fendre, mettre
en éclats, fêler.
No pens mais cTasci-ar caps e bras.
Bertrakd de Borx : Be m plav.
Je ne pense jamais qu'à fendre têtes et bras.
Non i a bon esent que non pecei
Asta reida de fiaisser o non asclei.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. n.
Il n'y a bon ocu que dure lance de chêne n': Li i^e
on ne fende.
cat. Asclar. it Asciarc.
ASM
1. Asc.t.a , s. f., éclat de bois.
Sanmada de lenha , I ascla.
Cartulaire de Montpellier, fol. Il5.
Charge de Lois , un éclat.
3. Asclen , s. m., éclat, fêlure.
Que de sa lansa volen Ihi gran asclen.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 8(.
Que les grands éclats de sa lance volent.
cat. Ascle.
!\. Esclatar, v., éclater, se fendre, se
briser.
E la vostra panseta
Esclatara, si avetz maejat pro.
T. de R. Gait.elm et de J. Miralhas : Joan.
Et votre petite panse éclatera, si vous avez mangé
beaucoup.
Qu'a pane lo cors no m'ESCLAT\.
Ra.mbaud d'Orange : Ab durs crus.
Que peu s'en faut que le cœur ne me fende.
cat. Esclatar.
5. Esclata, s. f., rejeton, lignée.
Roma, de mal' esclata.
G. FlGUE[RAS : Sirvcntes vuelh.
Rome , de mauvaise lignée.
ASCONA, s./., pique, épieu.
E tenc una ascona el man,
E trames la '1 de tal vertnt
Que tota s romp sus en l'escnt.
Roman de Jaufre, fol. 49.
Et tient une pique à la main , et la lui lance de
telle force qu'elle se rompt entièrement sur l'écu.
Fig. Lansengier , bec d'AscoxA.
P. Raimoxd de Toulouse : Pos lo prims.
Médisants , becs de pique.
ASC. ESP.
Dexaron se matar à golpes de azeonas.
V. de Santa Oria, cop. 81.
ASMA , s. f. , lat. ASthyix , aslbine.
Si vostr' anzels es trop pensins,
So fai asma, uns mais esquius,
Qae ill fai batre lo cor plus fort
Que no deu.
Decdes de Peades , Auz. cass.
Si votre oiseau est trop pensif, ce qui fait cela,
c'est l'asthme, un mal terrible , qui lui fait battre le
cœur plus fort qu'il ne doit.
DifGcnltat de respiracio et de haspiracio o
de quascuna apelain \sma.
Elut . de las propr.j fol. 86.
ASN
Nous appelons asthme difficulté de respiration et
d'aspiration , ou de chacune.
anc. fr. Les signes qne l'oiseau a Yasme, au-
trement pantais , sont quand il ne peut
avoir l'haleine, etc.
Fol'illoux, Fauconnerie, fol. 80.
cat. esp. port. it. Asma.
2. Asmatic, adj. , lat. as///matic«j ,
asthmatique.
Gensana... no sera asmatic qni d'ela uza...
Val ad asmatics qne han aleuament cor-
rumput.
Elue, de las propr.j fol. 211 et 184.
Gentiane... ne sera asthmatique qui en use...
Vaut aux asthmatiques qui ont la respiration cor-
rompue.
cat. Asmatic. esp. tort. it. Asmatico.
ASNE, aze, s. m., lat. kshms , âne.
Vianda , fais e basto coven a asne.
Trad. de Bide, fol. 74.
Nourriture , fardeau et bâton convient à âne.
E I'azes qunn brama.
Pierre d'Auvergne : Belha m'es.
Et Y âne quand il brait.
Coma I'aze del moli que porta aytan volon-
tiers lo blat del paure coma del rie.
V. et Vert., fol. 54.
Comme l'nne du moulin qui porte aussi volontiers
le ble' du pauvre comme du riche.
cat. Ase. esp. port. Asno. it. Asino.
2. Asina, s. f. , lat. asina, ânesse.
Una asina e so poli.
Sermons en provençal, fol. 23.
Une ânesse et son ânon.
esp. tort. Asna. it. Asina.
3. Azenin, azinin, adj., lat. asininm.?,
qui est d'âne.
Fan semblan azeni.
Marcabrus : Diray vos en.
Ils font manière A' âne.
Sanc azini begut sana febres.
Suffumigacio d'unglas azininas.
S lue- de las propr., fol. 236'.
Le sang d'âne bu guérit fièvres.
Fumigation d'ongles d'âne.
anc. fr. Iceluy avec sa bouche d'asne ne fait
qn'asnoner ; Ba'de ne peut entendre son
langage asnin.
Histoire maccaronique, t. Il , p. 276.
esp. Asnino. tort. it. Asinino.
ASP
i33
4. Anina, anhina, s./., peau d'âne
préparée.
Lo C d'ANiNAs, I denier... Un trosel d'ANiNAs.
Cartulaire de Montpellier, fol. Il3.
Le cent de peaux d'ânes, un denier... Uue charge
de peaux d'ânes.
ASPERSIO, s. f., lat. aspersio, asper-
sion, effusion.
Oli si tra per aspersio d'aiga bullent sobre
las olivas.
No cuiavo prendre purificacio en lors tem-
ples ses AsrERsio.
Elue, de las propr., fol. 216 cl 21 1.
Huile s'extrait par effusion d'eau bouillante sur
les olives.
]Ne croyaient prendre purification en leurs tem-
ples sans aspersion.
Per AsrERsioN o estendament del sanc de
Jhesu Xprist.
Priv. conc. par les R. d'Anglet., p. 4-
Par i'eff'usion et l'expansion du sang de Jésus-
Christ.
cat. Aspersio. esp. Aspersion, port. Aspersào.
it. Aspersione.
2. Aspergir, v. , lat. ASPERGcRe, asper-
ger.
Sia aspergit am aigua frega.
Trad. d'Albucasis, fol. 13.
Qu'il soit aspergé avec eau froide.
port. Aspergir. it. Aspergere.
ASPHALT, s. m., lat. asphalt/w/w,
asphalt, bitume.
Es lac de asphalt o de betum apelat Mar
Morta.
Elue, de las propr., fol. i52.
Lac à' asphalt ou de bitume est appelé Mer Morte.
esp. it. Asfalto.
ASPLS , aspic, s. m., lat. aspis, aspic.
Una serpen es que es appellada en lati
aspis.
V. et Vert., fol. 104.
Il est un serpent qui en latin est appelé aspic.
Uel uon d' aspic naysh basilic.
Elue, de las propr., fol. 277.
De l'œuf à' aspic naît le basilic.
cat. Aspit. esp. port. Aspid. it. Àspide.
ASPRE, adj. , lat. asper, âpre, rude.
i34
ASP
Lo gra d'aquesta herba es mot pauc, mas el
es mot vsrRE e forts.
Portava aspres vestirs e fort hnmils.
Aquestas aspras peuedensas.
V. et l'ai., fol. 55 , 104 et 71.
Le grain de celte herbe est très petit, mais il est
tn'-s rude el fort .
11 portait vêtements nides et très modestes.
Ces âpres pénitences.
La via de salut qne sembla nb pauc aspra.
Tnnl. de lu règ. de S. Benoit, fol. 3.
La voie du salut qui semble un peu âpre.
cat. Aspre. tsr. tort. Aspero. it. Aspro.
1. Asprieu, adj. , rude, grossier.
Substantif. Que totz bos fagz
Demostr'al plus asprieu.
Bref, d'amor, fol. 223.
Qu'elle démontre tous bons faits au plus grossier.
3. Aspramexs, ado., âprement, dure-
ment.
Que lai on no mort, ilb lécha
Plus AsrRA.MENT no fai cbatz.
Marcabrls : Dirai vos.
Que là où elle ne mord , elle lèche plus âprement
que le chat ne fait.
Reprec la trop aspramens.
Philomena.
La reprit très durement.
cat. Asprerneiit. esp. tort. Asperamente. it.
Aspramente.
/1. Aspre, s. m., lat. aspre^«ot, lieu
scabreux.
A Enpus a granz aspres
E uua gran clapiera.
V. de S. Honorât.
A Empus il y a de grands lieux scabreux et un
grand amas de pierres.
5. ASPERITAT, ASPREDAT, ASPRETAT , S.J.,
lat. ASPERiTATew } aspérité, âpreté ,
rudesse , austérité.
Cove qne razas e engaales aquel ea la AsrE-
RIl
L'aspretat de aqnela fractio sia ostada e
engualbada.
Trad.d'Albucasis, fol. 59 et 21.
11 convient que tu ra es 1 1 égalises celui-là en son
aspérité.
Que V aspérité de cette cassure soit ôle'.; el
lisée.
ASS
Dejunis ni antras aspretatz.
V. et Vert., fol. .2.
Jeûnes et autres austérités.
Per la aspredat dels mais.
Trad. de Bide, fol. 65.
Par Vâpreté des maux.
Que no y conoysh hom aspretat de so.
Leys d'amors, fol. ni.
Que l'on n'y connaît rudesse de son.
anc. fr. Tu redotes Yaspreteit de la médecine.
Trad. desserm. de S. Bernard. Ste.-Palaye, G/oss.
ANC. cat. Asperitat, aspretat. anc. esp. Aspe-
ridad. it. Asprita.
6. Aspreza, s. f., âpreté, rudesse, au-
stérité.
Motas gens fan sacrifie! a Dieu de dejunis, e
de peregrinacios, ede cilicis, e de disciplinas, e
d'antras asprezas de lur cors.
V. et Vert., fol. 74.
Beaucoup de gens fout sacrifice à Dieu de jeûnes ,
et de pèlerinages , et de ciliées , et de disciplines , et
d'autres austérités de leur corps.
Mot si ferran am gran aspreza.
Los XV signes de la fi del mon.
Se frapperont avec très grande rudesse.
ANC. fr. Doublant rigour et aspresse de justice.
Lelt. de rém. 1372. Carpentier , t. I, col. 329.
cat. Aspresa. esp. port. Aspcreza. it. As-
prezza.
7. Asperatiu , adj. , qui rend âpre,
aspératif.
"Virtut asperativa obra per cant et freg.
Elue, de las propr., fol. 275.
Vertu aspérative opère par chaud et froid.
aïïc. fr. Que toutes choses laxatives
Et qui sont asperatives.
Eustache Deschamps, p. 168.
8. Exasperatiu , adj., lat. exasperato^
exaspéra tif, qui exaspère.
De las venas et las arterias exasperativa.
Elue, de las propr., fol. 26.
Exaspératii>e des veines et des artères.
ASSANA, s./., chiffon.
Tal, que no pretz un' assana.
Deldes de Prades : lîclha m'es.
Tels , que je ne prise un chiffon.
ASSAR , v. , lat. assarc, rôtir.
Part. pas.
Uous... quan so assadz de jus cendres.
ASS
Carns si devo niaajar \ss.\ii v>. . Onu algn-
nas carns sio sanas assadas e no bulhiilas.
Elue, de las propr., fol. 277 et 233.
OEufs... quand ils sont rôtis sous cendres.
Chairs se doivent manger rôties... Comme quel-
ques chairs soient saines rôties et non bouillies.
Esr. Asar. port. Assar.
2. Assament, s. m., rôtissure.
Carns liumidas per assament prendo dezi-
catio.
Elue, de las propr,, fol. 233.
Chairs humides prennent dessiccation par rôtis-
sure.
esp. Asacion. it. Assazione.
3. ASSATURA, S. f. , Iat. ASSATURA, l'ÔUS-
sure.
Fava pane noyrjsh ; per assatura et decoc-
tio sa ventozitat ainerina.
Elue, de las propr., fol. 208.
Fève nourrit peu ; par rôtissim et de'coction sa
ventosite' diminue.
tort. Assadura.
4. Aste, s. m., Iat. Asraius , broche,
pièce mise à la broche.
Et an aste o enpastat.
£rei-. d'amors, fol. l3o.
Et ils ont broche ou pâte.
ANC. fr. Dame, li chapon sont tont enit
Et les deux oies en un haste.
Et qnand j'avoie, o le verjus ,
Mon haste en la broche torné.
Fabl. et cont. anc., t. III , p. 363; t. IV, p. 447.
Fêtes li un petit de haste
De deux roiugnons.
Roman du Renart , t. I, p. 10.
CAT. As t.
5. Enastar, v., embrocher, mettre en
broche.
Part. pas.
Pueys ah clavelhs sus la cros enastat.
Matfiif. Eioiengaud , Epît. à sa sœur.
Puis avec des clous embroché sur la croix.
anc. CAT. Enastar.
ASSASSIN, ansessi, .v. m., assassin.
Le mot saks signifiait glaive chez les
anciens Saxons ; le poète Eitgelhusius
a tlit :
Quippe brevis gladius apud illos saxa vocatuv.
ASS ï35
On a conjecturé avec quelque vrai-
semblance que ce mot avait fourni
celui d'assassin, d'autant que Matthieu
Paris, dans la Vie de Henri III, roi
d'Angleterre, désigne les assassins par
l'épithète de porteurs de couteaux : As-
sassinos quos cultelliferos appellamus.
Voyez les Mém. de VInst., classe de
lang. et litt. anc, t. IV, p. i , etc.
Mas qne s'amors m'anci ,
Ja p'.ns mal assassi
No sai pogra enveiar.
GiRAi'D de Borneil : Leu chansoneta.
Pourvu que son amour me tue, jamais elle ne
pourrait envoyer ici plus méchant assassin.
Qnar mielhs m'avetz ses duptansa
Qn'el vielh ansessi la gen ,
Que van , neys si era part Fransa ,
Tan li son obedien,
Aucir sos guerriers mortals.
Aimeri de Pegtjilain : Pus descobrir.
Car vous me posse'dez sans doute mieux que le vieil
assassin ne possède ses gens , qui vont , même si
c'e'tait à travers la France , tant ils lui sont obéis-
sants, tuer ses ennemis mortels.
Mas fag m'avetz ansessi
Mon cor, que per vos m'auci.
Aimeri de Peguilain : Yssamencum.
Mais vous m'avez rendu assassin mon cfeur, qui
me tue pour vous.
anc. cat. Assessi. esp. Asesino. port. it. As-
sassino.
ASSIDUOS, adj. Iat. assiduus, assidu,
attentif.
Aias ton cor els comandamens de Den e sias
i fort AssiDiJOS.
Assiduosa orazos del just es molt bona.
Trad. de Bide, fol. 3i et 27.
Ayes ton cœur aux commandements de Dieu et
sois-y fort attentif.
L'oraison assidue du juste est très bonne.
anc. c\t. Assiduit. anc. esp. Asiduo. port. it.
Assiduo.
1. ASSIDUOSAMEKT, ASIDUALMENS, adv., aS-
sidùment, continuellement.
Fols pécha assiduosament.
Trad. de Bède, fol. 4^-
L'insensé pèche continuellement .
i36 AST
Non puesca estai asidualmens en la ^aîlîa
outra dos ans.
Coût. d'Alais, Arch. du Roy., K, 704.
Ne puisse être assidûment dans le bailliage au-
delà de deux an<.
anc. cat. Assiduitament. anc. esp. Asidua-
mente. tort. it. Assiduamente.
3. Assiduitatz, s.f. , assiduité.
Si cum assiduitatz aparelia familiaritat.
Trad. de Bédé, fol. 80.
De même que l'assiduité pre'pare la familiarité.
anc. esp. Asiduidad. tort. Assiduidade. it.
Assiduità.
ASSISTAR, v., Iat. assist<?rc?, assister.
Part. pas. Assistât de son viquari gênerai.
Til. de 1212. Hist. de Nîmes, t. I , pr- , p. 102.
Assisté de son vicaire ge'ne'ral.
Quoique ce titre soit évidemment
faux , il n'en constate pas moins l'usage
du mot dans la langue du pays.
cat. esp. Asistir. tort. Assistir. it. Assistere.
2. Resistir, v., Iat. RESisTeR^ , résister.
Et iea demourarai... per resistir a la folia
de mon nebot.
Chronique des Albigeois, col. 6.
Et je demeurerai... pour résistera, la folie de mon
neveu.
Alcnn volen a lui resistir.
Prie. conc. parles R. d'Anglet., p. 18.
Quelques uns veulent lui résister.
cat. esp. port. Resistir. it. Resistere.
ASSORIZANAR, v. , empirer, se dé-
tériorer.
Tal , que no pietz un' assana ,
Canton e cridon voluntier,
Issameu co '1 pins dreiturier,
Per que chans assorizana.
Deudes de Prades : Belba m'es.
Tels , que je ne prise pas un chiffon , cliantent et
crient volontiers , comme les plus babiles , c'est
pourquoi le ebant se détériore.
AST, s. m., du Iat. /ixara , pique.
Si lay a astz, ni pals, ni pics.
P. Cardinal : D'un sirventes far.
S'il v a là lance, et pieu , et piqur.
2. Asta, s.f., Iat. /fASTA, pique, javelot,
lance.
AST
El cors li met de s'asta lo fer.
Lai, per est prat, dVsTAs tal brnelha.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 8l et 17.
Il lui met le fer de sa lance dans le corps.
Là , par ce pré", une telle forêt de piques.
TJna ast 'i deu esser messa.
Trad. du Code de Justinien, fol. 40.
Une pique y doit être mise.
anc. fr. Que la haste grosse de pomîer
Li fist parmi l'escn passer.
R. de la Guerre de Troye. DuCange, t. III, col. 1069.
cat. esp. Asta. tort. Aste. it. Asta.
3. Asteza , s.f., petite pique, tronçon.
... Ieu no sai baro ,
Tan sia joves efas ,
Que mezes dos1 astezas
Ni us servis ses guizardo.
Elias de Barjols : Amor be m platz.
Je ne sais un baron , tant il soit jeune enfant ,
qui mît douze tronçons et vous servît sans récom-
pense.
4. Asteiar, v., tendre, vibrer.
Part. pas. E pueis trag demanes
Sagetas d'aur ab son arc asteiat.
Giratjd de Calanson : A lieys cui.
Et puis il tire sur-le-champ des flèches d'or avec
son arc vibré.
5. Astela, s.f. , Iat. /jastmla, attelle,
petite lance, tronçon.
Que la astelh a , que es pansada sobre aqnela
fractura , sia pus grossa e pus lada un petit que
las autras astelhas.
Doas canas e doas astelas subtils.
Trad. d'Albucasis, fol. 5"j et 16.
Que l'attelle , qui est posée sur la fracture ,
soit un peu plus grosse et plus large que les autres
attelles.
Deux cannes et deux attelles déliées.
L'uns trais peira , l'autre astelas.
P. Cardinal : Una cieutat.
L'un lance pierre , l'autre tronçons.
anc. fr. Les lances volent en asteles.
Roman du Renart , t. III , p. 261.
cat. Astella.
6. Astelier , s. m., amas de lances.
Aqni viratz far d'astas tant astelier ,
Tan colp ferir de drecli e traversier.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 80.
Là , vous verriez faire si grand amas de lances,
tant de coups frapper de droit ei de travers.
esp. Astillcro.
AST
7. Astellar, v. , briser, casser en mor-
ceaux.
No i ac tan fort escut non escancel ,
No fenda , e no pertns , e no arcel;
Asta reida de fraisser qne no astel.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 28.
Il n'y eut si fort e'cu qui ne se rompe , ne se fende,
ou ne se perce , ou ne se courbe ; lance roide de frêne
qui ne se brise
cat. Astellar. Esr. AstUlar.
8. Subastacio , s. f. , lat. sub/^astatio ,
subhastation, encan, vente publique.
Al encan o am subastacio.
TU. du xm« sièc. Doat , t. CXVIII , fol. 42.
A l'encan ou avec subhastation.
Esr. Subastacion. it. Subastazione.
g. Subastaire, subastador, s. m., of-
ficier qui vend à l'encan.
Al encantaire e al subastaire... Eligir totz
sdbastadors o encantadors.
Tit. du xme sièc. Doat, t. CXVIII , fol. 42 et 3?.
A l'encanlcur et au sitbhastaleur... Elire tous
subhastateurs ou encauteurs.
On lit dans les statuts d'Avignon,
lib. I, rnb. i 4 , art. i :
Quod subhastatores jurent quod fldeliter
subbastabunt , e c.
Du Cange , t. VI , col. 8o3-
io. Subastar, v., lat. sub/zastarc , sub-
haster, mettre à l'encan.
Per encantar e subastar las causas venais.
Tit. die XIIIe sièc. DoAT , t. CXVIII , fol. 3-j.
Pour vendre à l'encan et subhaster les choses
vénales.
Paît. pas. Ela deu esser subastada ; so es
nna ast' i deu esser messa per senial , per
aco que tait ome sapian qu'ela vol esser
venduda.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 40.
Elle doit cire subhastée, c'est-à-dire une pique
y doit être mise pour signe , à l'effet que tous
hommes sachent qu'elle veut être vendue.
anc. fr. Comme Servilia , mère de Marcns
Brutus , eut acliepté à vil prix un riche
héritaige de César, qui faisoit subhaster les
biens des citoyens.
Macault, trad. des Apopht., fol. 253-
cat. Esr. Subastar. it. Subastare.
I.
AST
37
ASTIU, adj., allem.HASTiG, prompt, vite.
Quan la votz es grossa... delgada e astiva.
Lie. de Sydrac , fol. 127.
Quand la voix est grosse... de'lie'e et prompte.
1 Astivamen, ado., hâtivement.
Ajudar e esqualfar per core, per anar asti-
vamen.
Liv. de Sydrac, fol. 93.
Aider et échauffer pour courir, pour aller Jiâti-
t'ement.
ASTRE, s. m., lat. astrw/?* , astre,
destin , bonheur.
Et astre de bes o de mais
Segonla costellacio.
Brei>. d'amor, fol. 34-
El astre de bien ou de mal selon la constellation.
Doncs astres notz e val
A tôt bom del mon.
ÎVAT DE MoN'S : Al bon rei.
Donc un astre nuit et vaut à tout homme du monde.
Fig. Tant vos det Dieus d'ASTRE e de poder.
R. Jordan : Aissi cum.
Tant Dieu vous donna de bonheur et de pouvoir.
Cnion que ln.r sia donatz
Astres, que puescon ses valor
Esser valens.
Aimar de RocAfixa : No m lau de.
Ils pensent que destin leur soit donné , qu'ils
puissent sans mérite être méritants.
cat. Astre, esp. port. it. Astro.
1. ASTRONOMIA , ASTROLOMIA , AUSTRO-
nomia, s.f., lat. astronomia, astro-
nomie, astrologie.
Quar nul temps astronomia
Non anzi ni gcometria.
Bref, d'amor, fol. 2.
Car jamais je n'appris astronomie ni géométrie.
Las arts de deviuar e d'ASTRONOMiA.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 83.
Les arts de deviner et à'astrologie.
L'art de I'austronomia e de las planetas e
dels signes, e dels ponhs e de las oras.
Liv. de Sydrac, fol. 44-
L'art de l'astrologie et des planètes et des signes ,
et des points et des heures.
Tant sabia de astrouomia.
V. de S. Honorât.
Tant il savait d'astrologie.
anc. cat. Astrolomia. cat. mod. esp. port. it.
Astronomia.
18
i38 AST
3. ASTROLOGIA , S./., lat. VSTROLOCIA,
astrologie, astronomie.
Que hmhs bonis posca saber per sciencia
d'.\STROT,OGIA.
E so denotatz, pels maestres d'ASTROLOGiA,
per alcnnas costellacios, etc.
Elue. de las propr., fol. n et 109.
Qui- nul homme puisse savoir par science à' as-
trologie.
Et sont dénotes , pour les maîtres d'astronomie,
par aucunes constellations , etc.
cat. Esr. tort. it. Astrologia .
4. EsTROLOMIA, ESTRONOMIA, S. f. , 3S-
trologie.
Segon la razon dels agnrs ni de poinz, e
d'ESTROLOMIA.
V. de Bertrand de Born.
Selon la raison des augures et de points, et d'as-
trologie.
Et es tant sabens d'art e d'EsTRONOMiA ,
Qu'el ve e conois enans so qae ave.
G. Figceiras : Un nou.
Et il est tellement savant d'art et d'astrologie,
qu'il voit auparavant et connaît ce qui arrive.
5. ASTROLOGIAN, AUSTRONOMIAN, ESTRONO-
mian, s. m., astronome, astrologue.
Aqnestz signes apelo los astrologias mayzos.
Elue, de las propr., fol. 109.
Les astronomes appellent ces signes maisons.
E fo lo pins grans austronomias de cel
temps.
Mas lo bos estronomias en pot saber una
partida.
LU>. de Sydrac, fol. ^3 et i5.
Et il fut le plus grand astronome de ce temps.
Mais le Lon astrologue en peut savoir une partie.
asc. fr. Sont médecins et astronomîens.
J. Bouchet, Triom. de François I, fol. 90.
cat. esp. port. it. Astronomo.
6. AtJSTROKOMEIAIRE , ESTRONOMEIAIRE ,
s. m., astronome, astrologue.
Lo lhibre e son austroxomeiaire Sydrac...
Qae ns evietz vostre estronomeiaire Sy-
drac.
Liv. de Sydrac , fol. 3.
Le livre et son astronome Sydrac...
Que vous nous envoyiez votre astrologue Sydrac.
\î\C esp. Astronomero-
7. Estroi-ogivr , v. , observer les astres.
AST
\h\ pastor armini... que estroi.ogia.
Hist. abrégée de ta Bible, fol. l5.
Un pasteur arménien... qui observe les astres.
8. ASTRÀLABI, S. III., lat. ASTROLABIM/rt,
astrolabe.
An astralabi e qnadran.
Brev. d'amor, fol. 28.
Us ont astrolabe et cadran.
cat. Astrolabi. esp. port. it. Astrolabio.
9. Astrar , v., influencer par les astres.
Part. pas. E tôt quant sazos fa
En est mon es astrat.
Nat de Mons : Al bon rei.
Et tout ce que le temps fait en ce monde est in-
fluencé par les astres.
Moût es greu turmen astratz
A selb qn'ab nnlb valedor
No s pot valer.
G. Riquieb : Ad un fin.
C'est un pénible tourment influencé par les astres à
celui qui ne se peut prévaloir avec aucun protecteur.
10. Astruc, adj. i lat. astrosm^, heu-
reux , bien influencé par les astres.
Astrosos , ab astro dietns , quasi malo si-
dère natus.
Isidor. , Orig., X.
Astrucs es selb cui amors ten joyos.
Pons de Capdceil : Astrucs es.
Heureux- est celui qu'amour tient joyeux.
Substantif. Qu'astrucs sojorn e jai ,
E malastrncs s'afana.
B. de Yent.vdovjr : Quan la.
(lue Vheureux repose et gît, et le malheureux se
fatigue.
anc. cat. Astruch. akc. esp. anc. tort. As-
troso.
11. Astrugueza, s. f. , bonheur.
So qu'el filh qu'es en poder de son paire
gazanha. .. o per son afan , o per astrugueza ,
si cnm es si el o troba.
Trad. du Code de Justinien, fol. 73.
Ce que gagne le fils qui est en pouvoir de son
père. .. ou par sa peine, ou par bonheur, ainsi comme
il est s'il le trouve.
12. Benastre, s. m.; bonheur.
Lanzeugier, denastr' aiatz,
Quar ro'etz de tan bon' ajuda ,
Qn'ab vostre mentir m'onratz,
AST
E vertatz non es saabada.
Cadenet : A mors e coin.
Médisants , ayez bonheur, car vous m'êtes de si
bonne aide , qu'avec votre mentir vous m'honorez ,
et la vérité n'est pas sue.
i3. Benastruc, adj., bienheureux.
E coin lo eenastruc cors santz
Li fon aparegut enans.
V. de S. Honorât.
Kt comme le bienheureux- corps saint lui fut ap-
paru devant-
Eras pns vei mon benastruc
Temps que qnascus désira e vol.
G. Pierre de Cazals : Eras pus vey.
Maintenant puisque je vois mon bienheureux
temps que chacun désire et veut.
\l\. Désastre, s. m., malheur, infor-
tune , désastre.
Er aniatz, senher, cal desastre
Li avenc per sa gilozia.
R. Vidal de Bezaudun : TJnas novas.
Maintenant écoutez, seigneurs, quel désastre lui
advint par sa jalousie.
cat. esp. port. Desastro. it. Disastro.
i5. Desastrat, adj., malheureux, aban-
donné du ciel.
Que farai, desastrat?
V. de S. Honorât.
Que ferai-je , malheureux?
Car si, per lor grand malvestat,
Aqnist enemic desastrat
Tempton -un home vigoros.
Jirev. d'amor, fol. 25.
Car si , par leur grande méchanceté , ces ennemis
abandonnés du ciel tentent un homme vigoureux.
Substantiv. Meice ti quer la desastrada.
V. de S. Honorât.
La malheureuse te requiert merci.
anc. fr. A ce jour fatal et désastre.
Contes d' Eutrapel , fol. 171.
Voi quel malheur poursuit ces terres desastrées ,
Et quel heur cependant rit dedansles contrées
Qu'une constante paix hahite autour de nous.
Bertaut , p. 23.
L'année desastrée
Que Bude trespassa.
J.-A. de Baïf.
cat. Desastrat. esp. port. Desastrado. it.
Disastratto.
16. Desastruc, adj. , infortuné, mal-
heureux.
AST
39
Desastrucs uasques de maire ,
Pus totz mais mi apejura.
Rambaud d'Orange : Arm'cs.
Je naquisse de mère malheureux, puisque tout
mal m'empirc.
anc. cat. Desastruch. esp. port. Desastroso.
it. Disastroso.
17. Malastre, s. m., infortune, mal-
heur.
E pus malastres m'a eleg.
R \mbaud d'Orange : Er no sui.
Kt puisque le malheur m'a choisi.
Que bos esfortz malastre vens.
G. Adhemvr : Ben fora.
Que Lon eflbrt surmonte le malheur.
18. Malastruc , adj., malheureux,
malotru.
E fis Le malastruc jornal,
Qu'anc nuilhs malastrncs no '1 fetz tal.
Rambaud d'Orange : Er no sui ges.
Et je fis Lien malheureuse journée, tellement
que jamais nul malheureux ne la fit telle.
Farai vers malastruc e freg.
Rambaud d'Orange : Er do sui ges.
Je ferai un vers malotru et froid.
Ricx malastrucx, s'ien vos sabia
Lauzor, volontiers la us diria.
B. de Rovenac : D'un sirveutes.
Riche malotru, si je vous connaissais louange, vo-
lontiers je vous la dirais.
Substantiv. Que mil malastruc serion pie
Del malastre qu'ieu ai en me.
Rambaud d'Orange : Er no sui.
Que mille malheureux seraient remplis du mal-
heur que j'ai en moi.
anc.fr. Dit... je suis bien malostru de tant
avoir parlé à toi... escommenié que tu es.
Lett. de rém., 1/J07. Carpentier, t. H, col. 1 i3o.
Ainsi les pauvres malautrus sont aulcunes
fois plus de trois semaines sans manger.
Rabelais , liv. II , ch. 3o.
anc. cat. Malastruch.
anc. esp. El ome malastrugo no s sabe gardar.
Poema de Alexandro, cop. '6'44-
anc. it. Ahi màlestrui, e mal nati, che disser-
tate vedove e pupilli, che rapite alli men
possenti.
Dante, il Convito.
Un annotateur de Dante explique
màlestrui par mal instruit , maie 'n-
i4o AT
struiti. Mais il vient du malastruc des
troubadours ; le mal nati l'explique
assez. D'ailleurs la lecture du passage
entier de Dante ue laisse aucun doute.
19. Mylastiu oamln', adv., malheureu-
sement.
Mas s'atrobes dos rnalastrncx
Qu'anesson malastrugaiuen.
Bambado d'Orange : Er no sui.
Hais si je trouvasse deux malheureux quiallasscnt
malheureusement .
20. Mai.astrcgeza, s. f., malheur.
Malastrugeza abaissa , astrngeza esleva.
Trad. de Bède, fol. 2.
Malheur abat, bonheur élève.
21. Enastrar, v.} douer d'une heureuse
étoile.
Part. pas. Car non sui enastratz.
Giraud de Borneil : Lo doutz chantz.
Car je ne suis pas doué d'une heureuse étoile.
11. Adastrar , v. , mettre sous l'heu-
reuse influence des astres , doter ,
douer.
Toza, fi m ieu , gentil fada
"Vos adastrec ,quan fos nada ,
D'ana beutat esmerada.
Marcabrus : L'autr'ier.
Fillette , fis-je, une gentille fée vous doua d'une
beauté épurée , quand vous fûtes née.
ASTRION, s.m.,\2il. astrion, astrion.
Astrion es peyra... al centre de laquai hitz
una steleta.
Elue, de las propr., fol. i85.
astrion est une pierre. .. au centre de laquelle luit
une petite étoile.
ASTUCIA, s. f. , lat. astctia, astuce.
L'apela serpent , per razo de sa astucia e
falsia venenoza...Tal es lor astucia que a pena
se pereep per home.
EhtC. de las prnpr., fol. 12 et 210.
L'appelle serpent pour raison de son astuce et
fausseté venimeuse... Telle est leur astuce qu'à
peine elle s'aperçoit par l'homme.
cat. Esr. tort. Astucia. ir. Astuzia.
AT, s. m. , besoin } profit , avantage.
ATE
Dans l'ancien teutonique , at , az a
signifié aliment, nourriture. Wachter ,
Gloss. german. Just. Lips., ep. 44, ad
Belgûsi en langue francique, possession.
No sai far mon at ni mon pro.
Folquet de Romans : Mas camjat ai.
Je ne sais faire mon avantage ni mon profit.
E devedon als autres d'aco que fan lor atz.
P. Cardinal : Un estribot.
El défendent aux autres ce dont ils font leur profit.
At, joint aux troisièmes personnes
du verbe aveu , forme une locution
impersonnelle.
Metges non a at als sais, mas as malaptes.
Trad. de Bede , fol. 79.
Le médecin n'a pas besoin aux saufs , mais aux
malades.
Nos dona Deus so que nos a at.
Trad. de Bede, fol. 28.
Dieu nous donne ce dont nous a besoin.
ATACHA, s./., attaque.
No i ac dressât peirier ni gran A tacha,
Ni no i ac co!p donat de fust ni d'apeha.
Roman de Gérard de Bas sillon, fol. 6'.
11 n'y eut pierrier dressé ni grande attaque, et il
n'y eut coup de lance ou de hache donné.
cat. Ataco. it. Attacco.
2. Ataciiar, v. , tâcher, s'efforcer.
Qu'usquecx ponha e ataca
Quon als fis clrntz sia joys lams.
Rambaud de Vaqueiras : Ar vei escur.
Que chacun prend peine et s'efforce à l'effet que le
bonheur soit glissant pour les fidèles amants.
cat. Atacar. it. Attacare.
ATEIGNER , atenher, v., lat. attin-
ger£, atteindre.
Rollan lo ouyd' atenher de son bran aceyrat.
Roman de Fierabras , v. 2736'.
Roland croit l'atteindre de son glaive acéré-
Que partir no m'en puesc, ni eug que ja y
atenha.
G. de S.-DidieR : Pus tan mi.
Vu que je ne puis m'en séparer, ni je pense que
jamais j'y atteigne.
Part. pas. Si lo rnalvatz home es près en mes-
fah o eu malvestat, et es atenhs leyala-
ment, es jutjatz segon que a deservit.
LiV. de Sj drac, fol 2]
ATR
Si le méchant homme est pris en méfait ou eu
me'ehanceté, et est atteint le'galement, il est jugé
selon qu'il a mér té.
cat. Atenyer. esp. Atener.
ATOMI, s. m., lat. \tomus, atome,
sorte de division du temps.
Et atomis XLVII
Quascnna de las onsas ret.
Bref. d'amor, fol. l{3.
Et chacune des onces rend quarante-sept atomes.
Athomi es 3a XL"VI partida de la unsa.
Elue, de las propr., fol. 126.
"L'atome est la quarante-sixième partie de l'once.
CAT. ESP. PORT. IT. AtOino.
ATRASAG, ado.} certainement, de suite.
Doncs pus tnit morem atrasag ,
Ben es fols qui via mal ni lag.
P. YiDAL : Baros Jhesus.
Donc puisque nous mourons tous certainement ,
est hien fou qui vit mal ou vilement.
Lo sauct lur respont atrasach.
V. de S. Honorât.
Le saint leur répond de suite.
Adv. comp. Aisso vos die per atrasag.
Aquest très que an retrag
Que il l'an vist ter atrasag.
Trad. de l'Évang. de Nicomède.
Car je vous dis pour certain-
Ces trois qui ont rapporté qu'ils l'ont vu t?ès cer-
tainement.
anc. fr. Vés me chi tout prest entresaie
A deffendre tout etreument.
Roman de la Violette, V. 5354-
ATRASSIT, adj. , accablé, stupéfait.
Estec coma atrassida de las nieravilbas que
avia vistas.
V. de S. Flors. Doat, t. CXXIII, fol. 260.
Elle resta comme stupéfaite des merveilles qu'elle
avait vues.
ATRAMENT , atremans , airamenz ,
s. m., lat. atramentm/h , encre.
Ta cara es negresida cum atremans.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. ilï.
Ta face est noircie comme de Vende.
Humoroza, freia , negra con airamenz.
P. DE CoRBlAC : El nom de.
Pleine d'humidité , froide , noire comme encre.
Atrament es color... sema, et es necessaria
tôt jorn a scriptnra et pîctara.
Elue, de las propr., fol 267-
ATU
14,
Encre est une couleur... ohscurc, cl est toujours
nécessaire à écriture et à peinture.
anc. fr. Et tôt son cors delivrement
Lois fu plus noir que atrement.
Roman du Renart, t. III , p. 1 18.
Plus noirs est à'airement bouli.
Roman du comte de Poitiers, v. 79JÎ.
Dans l'ancien espagnol, le mot atra-
mentoso désignait ce qui avait la qua-
lité de teindre en noir.
it. Atramento.
ATUR , s. m. , application , soin , atta-
chement.
Ieu serai bos
"Ves l'amor que m condutz,
E franc e ferm en mos aturs.
Pierre d'Auvergne : Fuelhs e flors.
Je serai bon envers l'amour qui me guide , et franc
et ferme en mes attachements.
C'ab gen servir ai vist mains aturs fraitz.
E. Cairel : Lo rossinhols.
(Qu'avec gentil servir j'ai vu maints attachements
rompflfe.
2. Aturar, v. , fixer, appliquer, ap-
puyer, efforcer.
A greu pot hom lo solelh aturar.
Serveri de Gironne : A greu pot hom.
Difficilement on peut fixer le soleil.
Segle caitiu e de falsa natura ,
Soven es traitz aquel qu'ab vos s'atura.
Aimeri de Peguilain : S'ieu anc chantiei.
Siècle méchant et de fausse nature, celui qui s'av-
puie en vous est souvent trahi.
Qu'en lieis remirar s'atura
Mos cors, que d'als non a cura.
Aimeri de Bellinoi : Per Crist.
Que mon cœur, qui n'a souci d'autres choses , se
fixe à l'admirer.
Et avaretatz s'atura
Encontra largessa.
P. Cardinal : Falsedatz.
Et avarice s'efforce contre largesse.
Part. pas. Si ben cofessatz ,
De cor aturatz...
Ploran los peccatz.
Un troubadour anonyme.: Flor de paradis.
Si hieu confessé, appliqué de coeur... pleurant les
péchés.
cat. esp. tort. Aturar.
i4* AUlV
AUCA, s./., oie.
Lo sang e la graissa piendetz
D'un' acca.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Prenez te Bang .-l la graisse d'une oie.
Una canula de pena d'AUCA.
Trad. éPÂlbucasis, fol. 40.
Une canule de plume d'oie.
\m . fr. Ne que une 011e à gorgueter
S'ele éust raengié un grain d'orge.
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 266".
Le nom français de la reine Pedanque
était la traduction des mots provençaux
pe d'auca , pied d'oie.
anc. cat. Auca, cat. mod. it. Oca.
2. Auco,.v. m., oison.
Prendetz la carn d'an acco tenre.
Deides de Prades , Auz. cass.
Prenez la ebair d'un oison tendre.
AUFEKEZlS,s.f., lat. aphefresis, aphé-
rèse , figure de mots.
'A^a/pês-iç. Diomed. , in Gramm. , éd.
Putsch, col. 436.
Aphacresis, abscissio de principio , ut temno,
pro costemno.
Isidor. , Orig. I, 33.
Auferezis es ostamens o removemens de
letra o de sillaba del comensamen de dictio.
Leys d'amors, fol. 121.
Uapherese est retranchements ou déplacements
de lettre ou de syllabe du commencement des mots.
esp. Aferesis. it. Aferesi.
2. Auferezir , v. , apheréser, modifier
par l'auferèse.
Part. pas. Si, en lo comensamen de dictio, se
fay aytals removemens et abreviamens de
motz , adonx son apelat auferezit.
Leys d'amors, fol. 69.
Si, au commencement d'un terme, il se fait tels dé-
placements et abre'viations de mots, alors ils sont
appelés aphérèses.
AUGER , v., lat. auger?, augmenter,
accroître.
Part. pas. Anfos, per las vertutz
De Dieu, endevengntz
Augutz, tos temps creissens.
> \t de Mo>s : Al bon rei.
Vlphonsc devenu, par les vertus .!• Dieu.
>cnt<:, toujours croissant.
AUG
2. AlJGMENTAR, V. , lat. AUGMENTARe ,
augmenter.
Part. pas. La humiditat foc augmentada... Si
la hnmiditat es mays augmentada.
Trad. d'Albucasis, fol. 12 et i3.
L'humidité fut augmentée... Si L'humidité est
plus augmentée.
Augmentât , raelborat et crescut.
TU. de i3io. Doat , t. CLXXIX , fol. t88.
Augmenté, amélioré et accru.
cat. esp. tort. Aumentar. it. Aumentare.
3. AuCMENTACIO , S.f. , lat. AUGMENTATIO,
augmentation.
Creysshement et adcmentacio.
Elue, de las propr., fol. l^-
Accroissement et augmentation.
esp. Aumentacion. port. Augmentacào. it.
Aumentazione.
4. Aucmentatiu , adj. , augmentatif.
La tersa virtnt aucmentativa... De tôt cors
animât aucmentativa.
Elue, de las propr., fol. i^ et 26.
La troisième vertu augmentatU'C... Augmenta-
nte de tout corps animé.
cat. Aumentatiti. esp. Aumentativo. port.
Augmentativo. it. Aumentativo.
AUGURI, augur, agur, s. m. y lat. au-
gcriw/h, augure, sort, présage.
Ad augoris et divinacios si donavo.
Elue, de las propr. , fol. 1^3.
Ils se livraient aux augures et divinations.
Non ai mas fiansa
Eu augurs ni en sort.
B. DE Ventadour : Lanquan vei.
Je n'ai plus confiance en présages ni en sort.
Ni ja agurs de grailla no gardarai.
T.deR. deTarasconetdeG.deCavaillon: Abrit.
Et je ne ferai jamais attention à présages de cor-
neille.
Ab bel augur entrey en nan.
Deldes de Prades : El temps.
J'entrai dans le vaisseau avec bel augure.
anc. fr. Si mis augures ne ment.
Roman de Rou, v. i52IQ.
anc. cat. Agur. esp. Agiiero. tort. Agoitro.
it. Augurio.
2. Agurament, s. m., augure, divi-
nation.
AUN
Sai mot cTac.uramenz
D'eneontres, de demandas, ed'estornudamenz.
P. df. Cordiac : El nom de.
Je sais beaucoup de divinations de hasards, de
questions et d'e'teruuements.
ANC. cat. Auguramcnt.
3. AuGURADOR , ARGURIADOR , S. m. , «1U-
l/jS
;ure .
levin.
Et ieu foi peccair', e ay motas ves , per
aventura, nostre Senbor desconegut, renégat,
e cresut augdrahors.
La Confessio.
Et je fus pécheur, et j'ai maintes fois , par aven-
ture, méconnu et renié notre Seigneur, et cru les
devins.
Li ARGURIADOR e li devin.
Doctrine des Vaudois.
Les augures et les devins.
cat. Augurador. it. Auguratore.
[\. AuGURAR, AGURAR, V. , lat. AUGURARc",
prédire, augurer.
Ang dir a la gen
Que, ben li deu venir, qui ben s'agura.
B. de la Barthe : Foilla ni flors.
J'entends dire à la gent que, qui s'augure Lien,
Lien lui doit venir.
N'Uc de Sanc Cire , ara m'es avengut
So que m'avetz longamen auguratz.
T. DE GuiRAUT ET DE H. DE S.-CyR : N'Uc.
Hugues de Saint-Cyr, ce que vous m'avez dès long-
temps prédit m'est présentement arrivé.
Segon que iuos cors s'augura.
B. DE VentadouR : Lanquan fuelhon.
Selon que mon coeur se prédit .
esp. tort. Attgurar. it. Augurare:
AUGTJST, s. m., lat. augustw.9, au-
guste.
Fetz "Valentinia d'iuGusT emperador... Fo
apelat consul et august.
Cat. dels aposl. de Roma , fol. 55 et 65.
Il fit Valentinien à' auguste empereur... Il fut
appelé consul et auguste.
CAT. August. ESP. TORT. IT. Augusto.
AUNIR , v. , déshonorer , mépriser ,
avilir.
Otfrid, Évang. , lih. III, cap. 19,
v. 1 2 :
AUN
Uns tbunkit in giauissi
Nobis videtur pro certo
Tbaz îz honida si.
Quod id turpe cssel.
Voyez J. Schilter, Thés, antiq. teu-
tonic. , t. I, p. 2o3 ; Wachter, Gloss.
german. , v° hon , qu'il traduit conta-
melia .
Et coin sa filba lo deutors
Li demanda per aunir la.
V. de S. Honorât.
Et comme le créancier lui demande sa fille pour
la déshonorer.
Intret en gnisa de tracbor
En mou lieg, e vole me aunir.
B. Vidal de Bezaudun : Uuas novas.
Il entra dans mon lit en manière de traître, et
voulut, me déshonorer.
E no m'es sens ,
Qui s'aunis per altrui falhimens.
P. Raimond de Toulouse : S'ieu fos.
Et ce ne m'est pas raison , qui se déshonore pour
les fautes d'autrui.
Part. pas. E reis, pus vin aunitz,
"Val mens que selielitz.
P. Vidal : Dieus en sia.
Et un roi, lorsqu'il vit honni, vaut moins qu'en-
seveli.
Substanth'. E laissa los aunitz
E l'avol gen savaya.
G. Faidit : Era nos sia.
Et laisse les déshonorés et la vile gent méchante.
2. Aunidamen, adi>. , honteusement.
Mas volon mort ondrada que viure auni-
damens.
Guillaume de Tudela.
Ils veulent mieux une mort honorable que vivre
honteusement.
3. Auisimen, s. m., honte, ignominie.
Quar on plus pren d'anta , mays s'umilîa
Encoutra selhs don li veu I'aunimens.
Bertrand d'Allamanon : Ja de.
Car plus il prend de honte , plus il s'humilie en-
vers ceux dont lui vient l'ignominie.
4. Azatjnir, v. , honnir, outrager.
Malvas rei, per te az aunir
O ai fait.
Roman de Jaufrc , fol. 5.
Méchant roi , je l'ai fait pour te honnir.
«44
AUR
AUNEI, s. 77 1. , lat. kvsttufn, aunaic,
lieu planté d'aunes.
El vi Folqnet venir latr. nu aunei.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. II.
Il vit Folquri venir les une aunaie.
LUC. esp. Alnedo.
AUR, .?. 777. , lat. ATJR7/777 , 01'.
De lin aur c'om ve resplendir.
GinAvD de Calanson : Fadet.
De pur or qu'on voit resplendir.
Et ai lo plom e l'estanb recrezut ,
E per fin aur mon argent cambiat.
G. Adhemar : JN'on pot esser.
El j'ai quitte' le plomb et l'e'tain , et changé mon
argent pour fin or.
Qu'en lieis s'afina bentatz
Cum I'aurs en l'arden carbo.
P. Vidal : De chanlar.
Qu'en elle la beauté s'épure comme l'or en l'ar-
dent charbon.
No fassa mcscla J'aur de Lucas ni d'argent
filât ab aur fin filât.
Cartulaire de Montpellier , fol. 192.
Qu'il ne fasse mélange d'or de Lucques ni d'argent
filé avec or fin filé.
ANC. fr. Coveitus fad'aurè d'argent.
E vaissels d'aur è d'argent.
Roman de R011 , v. (j!\63 et 6568.
anc. cat. Aur. esp. Oro. tort. Ouro. it.
Aura, oro.
1. Aure , adj. , lat. avtlkus , qui est d'or.
Cascus avent sitaras aureas.
Trad. de l'Apocalypse, ch. 5.
Chacun avant des lyres d'or.
— Qui est de couleur d'or.
Luna, si es al comensament aurea, sïgnî-
fica ploias.
Elue, de las propr- , fol. 117.
La lune , si elle est au commencement de couleur
d'or, signifie pluies.
CAT. ESP. PORT. IT. AlirCO.
3. Aubin, adj,, qui est d'or, doré.
Antre n'i a que dissen aurin , que es en
acbi com a fuoe aur.
Colloq. de l'Enfant et de l'Empereur.
11 y en a un autre qu'ils nomment orin, qui est
ainsi que l'or au feu.
Axe. fr. Palmes orines , ço trovnns,
AUR
Chandelabres è gomfannns.
Marie de France , t. II , p. l\"o.
Et Latone an chef orin.
Luc LA Porte , trad. d'Horace; Od., liv. Ier.
it. Aurino.
4. Auriol, adj. , couleur d'or, jaune.
Colra citrina o auriola... Si ruudo en color
AUR101.A.
Elue, de las propr-, fol. 55 et 85.
Bile couleur de citron ou couleur d'or... Se
changent en couleur d'or.
5. Ormier, s. m., lat. aur7*/7? mer»/» ,
ormier, or pur.
Clarion aporton sus un escut d'oRiwiER.
XV blocas y ac faitas totas d'oRMiER.
Roman de Fierabras, v. 3633 et l54-
Ils apportent Clarion sur un écu à' ormier.
Il y eut quinze bosses faites toutes A' ormier.
anc. fr. L'espée ebainteau poing Cormier.
Roman du comte de Poitiers, v. 921.
6. Atjrfres, s. m., orfrois, frange d'or,
drap d'or.
Dans la basse latinité, aa/i/Hgia ,
aunfrisium , etc. , et même auripkci-
giiun ; les Phrygiens avaient inventé la
broderie d'or, aurut» vuuygiiim .
Flin. , VIII , 48 ; Isidor. , Orig., XIX , 22.
Vestimentum cum alba undique aurifriza-
titin, manipulum et stolas cum lapidibns auri-
frizatas.
Itist. pontif. et com. Engolism. Labbe , Nov. bibl.
man., t. II . p. 260.
Una reyna qu'avia
Vestirs de var e d'iuRFrtES.
P. Cardinal : Vera Vergena.
Une reine qui avait vêtements de vair et A'orfroi.
anc. fr. Tl'orfrois ot un ebapel mignot.
Un ebapel de roses tout frais
Ot dessus le ebapel d'orfrais.
Roman de la Rose, v. 55l et 558.
anc. esp. Orofres.
7. Auria flor, s. f. , fleur d'or, ori-
flamme.
Ab lbui si eombatra deman al jorn,
E fassa be gardai- s'auriv ft.or.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 79.
Demain au jeur il combattra avec lui , et qu'il
fasse bien garder son oriflamme.
AUR
8. Auriflor, s. m. , oriflamme, dra-
peau , étendard.
Es vengutz a Murel e pauza i Fauriflor.
GUILLAUME DE TlDELA.
Il est venu à Murel et y plante l'étendard.
ANC. FR.
Requourent celé part où virent Vori/lour.
Roman Ms.j Du Cange , t. I , col. 866.
9. Auriflan , auriflamma , s. f. , ori-
flamme , drapeau principal.
Dans la basse latinité, aurea flamma.
Guillaume Lebreton dit dans sa Phi-
lippique , liv. XI :
"Vexillum simplex , cendato simplice textura ,
Splendoris rahei...
Qnod cqoi flamma habeat vulgariter aurea
noiuen
Omnibus in bellis babet omuia signa prœire.
Enans si trai , ves I'auriflan.
Desplcga Fauriflamma e fai arinar sa gent.
V. de S. Honorât.
Il se porte en avant , près de Y oriflamme.
De'ploie Vorijlamme et fait armer sa troupe.
ANC. fr. Oriflamme est une bannière
De sendal roujoiant et simple.
G. Guiart. Du Cange , t. I , col. 865.
port. Auriflamma. it. Oriafiamma.
10. Auricalc, s. m., lat. auric//al-
cum , laiton.
Auricalc , ja sia que sia coyre , empero res-
plan de fora cnm aur.
Elue, de las propr. , fol. 184.
Laiton, Lien qu'il soit cuivre , pourtant resplen-
dit par dehors comme or.
esp. Auricalco. it. Orica/co.
11. Aurpel , s. m., oripel , oripeau.
L'Académie de la Crusca le dérive
des mots oro et pel&?, c'est-à-dire su-
perficie cïnr.
Que l'AunrEL e H boton
Ressemblou tuit d'nna faison.
Un troubadour anonyme : Seinor vos que.
Que Voripeau et les nouions se ressemblent tous
d'une façon.
anc. cat. Oripell. Esr. Oropel. port. Ouropel.
it. Orpello.
1.
aur
145
12. Auripelat, adj. , couvert d'ori-
peaux, brillante.
Taillats et auripelatz.
Tit. de 1343. Doat , t. CIII , fol. 265.
Tailles et couverts d' oripeaux .
Fig. Paire e f 111 de villania ,
Auripelat de parlarîa.
Deudes de Prades , Auz. cass-
Père et fds de grossièreté , brillantes de langage.
it. Orpellato.
13. AURPIGMENT , AURIPIMENT, S. m.,
lat. auripigmentm/72 _, orpin , orpi-
ment.
Colors alcunas naysbo de venas de terra
naturalment , cum so aurpigment, etc. Aur-
piment es specia de peira semlant aur.
Elue, de las propr., fol. 267 et 184.
Quelques couleurs naissent des veines de terre
naturellement, comme sont orpiment, etc. Orpiment
est une espèce de pierre semblant or.
Polvera d'AURipiMEN,
En lana trnsada forinen.
Deudes de Prades , Auz- cass.
Poudre d' 'orpiment , fortement broyée dans la
laine.
E longas et amplas las dens ,
Aitan rosas coin aukpimen.
Roman de Jaufre , fol. 56.
Et dents longues -et larges , aussi rousses qu'orpi-
rnent.
cat. Orpiment, esp. Oropimento. port. Ouro-
pimento. it. Orpimento.
i4- Aurevelhier , s. m., orfèvre.
D'uua plata d'aur e d'argen voira far un
aurevelhier una bella copa a la taula del rey.
V. et Vert., foi. 66.
D'une plaque d'or ou d'argent un orfèvre voudra
faire une belle coupe pour la table du roi.
port. Ourives.
i5. Dauradura, s.f., dorure.
No pren dauradura.
Elue, de las propr. , fol. 184.
]Ne prend dorure.
Fig. Ses aquesta dauradura, neguna virtut
non es , davan Dieus , bella , ni plazens , ni
preciosa, ni deu aver nom de virtut.
V. et Vert., fol. 96.
Sans cette dorure, nulle vertu n'est, devant Dieu ,
belle, ni agréable, ni précieuse, ni ne doit avoir
nom de vertu.
*9
146 AIR
cat. Dauradura. esp. Doradura. tort. Dou-
radura. it. Dorntimi.
16. Dauramex, s. m., dorure.
Ad aiso non puesc penb
Ni dauramen trobar.
G. RlQUTER : Scgon qu'ieu.
A cola je ne puis trouver peinture ni dorure.
it. Doramento.
17. Dauraire, uAURADon, j. m., doreur.
Senliors dauraires.
P. Basc : Ab greu cossire.
Seigneurs doreurs.
A dauradors lo portai San... De l'escala
del dijous son dauradors.
Cartidaire de Montpellier, fol. 44-
Aux doreurs le portail Saint... Les doreurs sont
de la troupe du jeudi.
< \t. Daurador.*.sp. Dorador. voRT.Dourador.
it. Doratore.
18. Daurivelier, s. m., marchand de
dorure.
E los DAURIVFXIERS.
P. Basc : Ab greu cossire.
Et les marchands de dorure.
19. Daurar, v., lat. De?AtJRAR<?, dorer,
orner, couvrir d'or.
Coin cel que daur' etesjtanba.
Guillaume de Cabestaing : Al plus lcu.
Comme celui <jui dore et e'tame.
Espaza fnrbir ni fren daurar.
Bertrand de Born le fils : Pos sai es.
Fourbir l'épee et dorer le frein.
AJs cabelbs par c'aiatz daurada
La testa, tan son bel e bloy.
Amakieu des Escas : A vos qu'ieu.
11 semble aux. cheveux, que vous ayez la tète dorée,
tant ils sont beaux et blonds.
Fig. Mas lo perilb m'asaava e m datjra
Lo bos espers c'ay en vos fermamens.
Le moine de Fossan : Be m'a lonc temps.
Mais le bon espoir, que j'ai en vous fermement,
m'adoucit et me dore le péril.
Don ieu daurava mon eban.
Lanfranc Cigala : Ges non sui.
Dont je dorais mon ebant.
Part. pas. E tans autres valens arnes
E fres dauratz e palafres.
P. Vidai. : Abril issic.
Et tant d'autres riches harnois et freins d'or et pa-
lefrois.
AUR
La falsa rasons daurada.
Mahcabrus : Eslornelhs.
La fausse raison dorée.
cat. Daurar. Esr. Dorar. port. Dottrar. it.
Dorare.
20. Enaurar , v., dorer.
Part. pas. Enaurada d'aur.
Trad. de V Apocalypse, ch. 17.
Dorée d'or.
it. Inaurare.
21. Sobredaurar, v. , surdorer.
Part. pas.
Quar be sabetz qn'ien no vuels als de vos
Mas qu'el fis aurs sobrepauratz nie fos.
Fi.UMOND de Miraval : Chans quan.
Car vous savez bien que je ne veux de vous autres
choses , excepte' que le pur or me rut surdoré.
cat. Sobredaurar. esp. Sobredorar. port. So~
bredourar. it. Sopraindorare.
22. Thesaur, s. m., lat. thesaurm*,
trésor.
El mon non a thesaurs ni gran ricor
Que si' aunitz, sapcbaz, qu'ieu prez un guan.
B. Arnaud de Montcuc : Ancmais.
Sachez qu'il n'y a au monde trésor ni grande ri-
chesse qui soit honnie que je prise un gant.
D'avol thezaur efz poderos.
T. de G. Faidit et de Perdigon : Perdigons.
Vous êtes possesseur de mauvais trésor.
E fan thesaur de bos morcels de lor leca-
rias.
Liv. de Sydrac , fol. 129.
Et font trésor des bons morceaux de leurs frian-
dises.
anc. cat. Tesor. esp. Tesoro. port. Thcsouro.
it. Tesoro.
23. Tezatjramen , s. m., trésor, ri-
chesses.
Senber Diens, ja no us quier trop grans
tezauramens.
P. de Corbiac : El nom de.
Seigneur Dieu, je ne vous demande pas très
grandes richesses.
24. Thesaurier, s. /w.,lat. THESAURrtriH.y,
trésorier.
Eos yen avesqnes, tu sérias mos thesad-
riers.
Leys d'amors , fol. 86-
Fussc'-je evéque , tu serais mon trésorier.
AUR
Al graut thesaurier de Prohenssa.
Tit. de i3g2, Bailliage de Sisteron.
Au grand trésorier de Provence.
cat. Tresorer. esp. Tesorero. port. Thesoureiro.
it. Tesoriere.
25. Tezaurieyra , s. f. , trésorière.
La temor de Dieu es tezaurieyra que
garda aquest thesaur desancta virginitat.
V. et Vert., fol. 95.
La crainte de Dieu est la trésorière qui garde ce
trésor de sainte virginité.
it. Tesoriera.
26. Thezauraria , s. f. , trésorerie.
Escrivan de la thezauraria.
Cartulaire de Montpellier, fol. 107.
Ecrivain de la trésorerie.
Esr. it. Tesoreria.
27. Aurora, s. f., lat. aurora, aurore.
Es aurora apelada, quar es anrea hora.
Elue- de las propr. , fol. 126.
Est appelée aurore, parce qu'elle est heure d'or.
cat. esp. port. it. Aurora.
28. Auruga , s. f., lat. aurz'go , jaunisse.
Es nomnada auruga , quar ret home de
color d'aur o citrina.
Elue, de las propr., fol. 98.
Elle est nommée jaunisse, car elle rend l'homme
de couleur d'or ou de citron.
AURA, s. f., lat. aura, vent, souffle,
aure.
Aura es ayre ab suau movement.
Elue, de las propr., fol. 1 38.
Le vent est l'air avec un doux mouvement.
Quan la doss'ACRA venta.
B. de VentadouR : Quan la doss'aura.
Quand le doux vent souffle.
E sitôt venta la freg'AURA ,
L'amor, qu'ins el cor mi muev,
Mi ten caut , on plus yverna.
A. Daniel : Ah guay so.
Et quoique le vent froid souffle, l'amour, qui me
remue au' cœur, me tient chaud , plus il fait hiver.
anc. fr. L'aure sneve e quoie.
Benoît de Sainte-Maure , Archeologia, t. XII.
Je ne me pais de Y aure populaire.
Forcadel , p. 142.
La douce aure et faveur du vent.
La Boderie, Hymnes eccl., p. 260.
Esr. port. it. Aura.
AUR
i/l7
2. Aurei, s. m., souffle, air, orage.
• Don m'en ven dons aureis
Tempratz, no trop caut ni freis.
G. d'Espagne de Toulouse : S'icu en.
D'où m'en vient un doux air tempéré , non trop
chaud ni froid.
Ar, el mes que la neu e '1 fres
Vei venir, e '1 gel e I'aurei.
Guillaume de Berguedan : Ar el mes.
Maintenant , au mois où je vois venir la neige et
le froid , et la gelée et Y orage.
ANC. fr. Quel vent vos mené et quel orép
Roman du Renart , t. I, p. 100.
Dez ke il orent bon oré,
Sunt as nés prestement entrez.
Roman de Rou, v. 6237.
3. Atjratge, s. m. , vent, air, zéphyr.
M'aven qu'ieu vas joy m'acli,
Lai quant fai lo dons auratge
Que m reven lo cor aissi.
Arnaud de Marueil : Belh m'es.
Il m'arrive que je penche vers la joie, lorsqu'il
fait un doux zéphyr, qui me ranime aussi le cœur.
— Orage, tempête.
Qu'après lo fer auratge ,
"Vei qu'ill dons' aara venta.
B. de Ventadour : Quan lo.
Qu'après le rude orage, je vois que le doux vent
souffle.
Fig. Yana gloria es lo gran ven, lo gran au-
ratge que mena lo diable a m gran tem-
pesta.
V. et Vert., fol. 9.
La vaine gloire est le grand vent , le grand orage
que mène le diahle avec grande tempête.
cat. Oretj. esp. Orage.
4. Atjreza, s.f. , folie, légèreté.
Per lur delieg, e per lur aureza,
An perdut la renda que avien
En Alisquams, tant com belo servien.
V. de S. Trophime.
Pour leur plaisir, et par leur légèreté, ils ont
perdu le revenu qu'ils avaient en Aliscamps , tant
qu'ils le servaient Lien.
5.Aurat, s. m., vent, tempête, orage.
No us tarzaretz per neu, ni per aurat.
Roman de Fierabras, v. 3474*
Vous ne vous retarderez poHr neige , ni pour
orage.
6. Aubat, adj., évaporé, léger.
i48
ai n
Despneis que Agar se senti prens, tornet
en afrada , e no volia esser sotzmessa al
mandauient de sa dona.
Hist. abr. de la Bible, fol. 6.
Depuis que tai se sentit enceinte, elle se changea
en évaporée, et elle ne voulait être soumise au com-
mandement de s.i maîtresse.
Tug diran vos es fols auratz,
Si de tôt joî no vos laissatz.
FOLQ1 I I dp Romans : Tornatz es.
Tous diront que vous êtes un fou évaporé, si vous
ne vous abstenez de toute joie.
Re m poira tener per aurat,
Per coart.
Romande Jaufre, fol. 1^-
11 pourra bien me tenir pour évaporé, pour lâche.
cat. Orat. esp. port. Orate.
7. Auria, s./., légèreté, rapidité.
E monta en un caval de bon' auria.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 3.
Et monte en un cheval de bonne légèreté.
8. Atjrania, s.f., légèreté , extravagance.
Ma foloi- es trop peior d'AURANiA.
G. Riquier : Non puesc
Ma folie est beaucoup pire que légèreté.
Que dona bevenda de mort
O bevenda d'AURANiA.
Brev. d' amor, fol. l3i.
\ u qu'elle donne breuvage de mort ou breuvage
à' extravagance.
9. Aurais, adj., évaporé, léger.
Que m vol aitals amors aurana ?
B. de Yentadolr : Ja mosebantars.
Que me veut une telle amour légère ?
10. Axjriu, adj. , évaporé, léger.
Qn'ilb li rendra son joi doblan ,
Si no '1 conoys fol o auriu.
Arnaud de Cotignac : Lo vers.
Qu'elle lui rendra son bonheur en doublant, si
elle ne le connaît fou ou léger.
Et enantis los siens com folbs aurius.
P. Cardinal : Non es cortes.
Et il avance les sien; comme un fol évaporé.
Adv. Toit li an len et acriu.
Pi Vidal : Ben pac.
Lui ont enlevé t ile et légèrement.
11. ElSAURAR , YSSA0RAR , ESSAUREIAR ,
v. , essorer, élever.
AUR
Un temps vol Dieus yssaurar
Creslias.
G. Rio.cier : Cristias.
Un temps Dieu veut élever les chrétiens.
Tan no m débat ni di'essaurey
Qu'ades non truep mon cor lai.
ARNAUD DE Marieil : Cui que fin.
Tant je ne me deliats ni ne ai' essore que toujours
je ne trouve là mon cœur.
Qu'el sieu cors sobretracima
Lo mieu tôt e no s'eisaura.
A. Daniel : En un sonet.
Que son cœur surmonte le mien entièrement, cl ne
s'élève pas.
1 52. Malauratge, s. m., malheur.
E sitôt m'estanc apensatz,
Ni près per malauratge.
Girald DE Borneil : Non puesc sofrir.
Et quoique je sois pensif, et pris par le malheur.
AURELHA , s. /., lat. auricwla, oreille.
E vestic se de nègre, e talbet las coas e las
aurelhas a totz sos cavals.
V. de Pierre Vidal.
Et il s'habilla de noir , et tailla les queues et les
oreilles à tous ses chevaux.
Paeis rete '1 per aurelha.
Rambaid de Vaqueiras : El so que.
Puis le retient par V oreille.
hoc. E claus tas aurelhas
A lur votz.
P. Cardinal : Jhesum-Crist.
Et ferme tes oreilles à leur voix.
A 1' aurelha de monsegnor Raimon venc.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Il parvint à l'oreille de monseigneur Raimond.
Ad aytal pregador fay Dieus la sorda au-
relha.
V. et Vert., fol. 88.
A tel suppliant Dieu fait la sourde oreille.
ANC. FR.
A plusors ont trenchiez et aureilles et piez.
Le messaige del rei dist el duc en Y Mireille.
Roman de Rou, v. i3o8 et 34Ô'o.
Volontairement et sans me faire tirer Van-
reille.
\. R U'IN , p. 112.
cat. Aurella. esp. Oreja. port. Orelha. it.
Orecchia.
i. Auril , .y. m., oreille.
E tan pe e tan ponli e tan auril.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 29
Et tant de pieds et tant de poings et tmld'oreUlot
AUR
3. Aurelhier , s. m., oreiller.
Una peyra a son cap, non vol anlrc aurelhier.
V. de S. Honorât.
Une pierre à sa tête , il ne veut d'autre oreiller.
ANC. fr. Ne plas ne moins que les aureillers.
AMYOT, Trad. de Plularr/ue. Morales, 1. 1, p. 281.
L\. Auricular, adj. , lat. avjricularw,
auriculaire.
Es dit auricular, quar ab el purgara et
gratam las aurelhas.
Elue, de las propr.j fol. 49-
II est dit auriculaire , parce qu'avec lui nous
nettoyons et grattons les oreilles.
En sa confessio auricular.
Doctrine des Vaudois.
En sa confession auriculaire.
cat. esp. port. Auricular. it. Auriculare.
5. Yssaurelhiar, v. , essoiïller.
Per far yssaurelhiar l'homme, etc.
TU. de 1498. Dovt, t. CXXVII, loi. 278.
Pour faire essoriller l'homme.
Le dictionnaire de Trévoux remarque
que le verbe français est mal fait, et
qu'on devrait dire essorciller.
Mais l'ancien français avait le verbe
essoreiller.
ANC. fr. Esmutiler, essoreiller, etc.
Tit. de 1293. Carpentier , t. I, p. 3g3.
6. Auzir, v. , lat. AuniRe, entendre,
ouïr, écouter.
Auiàtz la derreira chanso
Que jamais auziretz de me.
Giraud le Koux : Auiatz la.
Ecoutez la dernière clianson que jamais vous en-
tendrez de moi.
Aus-tUj Raimbal?
Titre de 10^0.
Entends-tu. , Kaimbal ?
E dis lur qne ela avia auzit dir.
Titre de Il6'8-
Et leur dit qu'elle avait ouï dire.
Selha dei mon que ieu plus vuelh
K mais am de cor e de fe ,
Au de cor mos precs e 'ls acuelh.
B. de Vemadovr : Quan par la.
Celle du monde que je de'sire le plus et aime le
mieux de cœur et de foi , écoute de cœur mes prières
et les accueille.
AUR
*49
Que pot saber aquell que non es temptatz ,
si no per auzir dire?
V. et Vert. , fol. 45.
Que peut savoir celui qui n'est pas tenté, si non
par ouïr dire ?
Loc. Alzen de totz, aissi parlet.
Trad. de l'Évang. de Nicomède.
\ Voyant de tous , il parla ainsi.
anc. fr. Quand ebou oï Salbedins....
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 74-
anc. cat. Auzir. esp. Oir. port. Ouvir. it.
Udire.
7. AiDiTORi, s. ni., lat. auditorikm ,
auditoire , école.
E plen auditori.
Chronique des Albigeois , col. 3i.
En plein auditoire.
Quar de vertatz mantenetz auditori.
/.,).< d'amors, fol. l52.
Car vous maintenez école de vérités.
cat. Auditori. esp. port. it. Auditorio.
8. AODIENCIA, AUDIENZA, S. f., bit. AU-
dientia, audience, assemblée qui
écoute.
S' ieu , en audiencia de moltz ,
Dizia III o IIII motz.
Bree. d'amor, fol. 12.
Si , en audience nombreuse , je disais trois ou
quatre mots.
En audienza dels pastors.
Trad. d'un Evang. apocr.
En audience des pasteurs.
anc. fr. Un prince aussi grand d'ailleurs que
celui qui honore cette audience.
Bossuet , Or.fun. d'Anne de Gonzague.
Dans l'édition des Chefs- d'OEuvre
oratoires de Bossuet, t. VI, p. 3i3 , on
lit auditoire.
Il est très vraisemblable que Cléopâtre parlait
souvent dans ce goût, mais ce n'est point cette
indécence qu'il faut représenter devant une
audience respectable.
Voltaire , Epître déd. de Zaïre.
esp. tort. Audiencia. it. Audienzia.
— Ouïe, action d'écouter.
A la vezensa e a la audienza de "VII garens.
Trad. du Code de Juslinien , fol. 61.
A la vue et à Y ouïe de sept témoins.
anc. fr. Et je vois sa raison
i5o
AUR
D'nne auditrice avide avaler ce poison.
Molière , Dom Garcie de Navarre, acte II, se. i.
— Séance des magistrats qui jugent.
On seignors cossols tenon lor audiensa.
l'tt. de i3o^. Doat, t. XCII , fol. 466.
Où les seigneurs consuls tiennent leur audience.
Et apelet a I'audiensa papal.
Cal. dels apost. de Roma, fol. i5/J.
Et il appela à l'audience du pape.
cat. est. tout. Audiencia. it. Audienza.
9. Ausensa, audenza, s. f. , audition.
So qne H advocat diran enplait, en ve-
zensa et en ausensa d'aqnel de eni es lo plaitz.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 6.
Ce que les avocats diront en plaid , en vue et en
audition de celui de qui est le plaid.
En vedenza e en audenza d'En Ugo de
Mondragon.
Tit. de 1225 del'arch. d'Arles, n° 86.
En pre'sence et en audition du seigneur Hugues de
Montdragon.
10. Auzimen,^. m., ouïe.
Alssecxdonet lu nmieyras, étals sortz auzimens.
P. DE Corbiac : El nom de.
Aux aveugles il donna les lumières , et l'ouïe aux
sourds.
Gieta oli en la conqnavilat del auzimen.
Trad. d'Albucasis, fol. i5.
Jette huile en la concavité' de l'ouïe.
esp. Oirniento. it. Udimento.
11. AuziDA,5.y!, renommée.
E servir tal senhor
Que vuelha fort honor
Et auzid' e bobans.
Amanieu des Escas : El temps.
Et servir tel seigneur qui veuille fort honneur et
renommée et magnificence.
ANC. esp. Oïda. it. Udita.
11. AUDITOR, AUZIDOR, S. 171., lat. AU -
ditor, oïant, écoutant. <
Bon entendemen als auzidors.
Leys d'amors, fol. l3a.
Bon entendement aux ccoutants.
Al dizen ni al auzidor.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus.
Au parlant et à V écoulant.
Adj. Discipols, escolars auzidors.
Statuts de Montpellier de 120/j.
Disciples , e'colicrs oïants.
AUR
— Auditeur.
Que cra auzidor del sanh palais.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 199.
Qui était auditeur du saint palais.
Per los auditors de vostres comptes.
Tit. de 1418. Doat, t. CXLV , fol. 206.
Par les auditeurs de vos comptes.
— Ouïe.
A confortai- I'auzidor.
Brev. d'amor, fol. 5o.
A fortifier l'ouïe.
i3, Revre-auditor , s. m., sous-audi-
teur.
Per lo auditor o reyre-acditor de cambra
apostolical.
Tit. de 1373. Doat , t. CXXV, fol. 65.
Par l'auditeur ou sous-auditeur de la chamhre
apostolique.
i4- Vice-auditor , s. m., vice-auditeur.
De sos auditors, vice-auditors cominissaris.
Tit. de 137S. Doat , t. CXXV, fol. 69.
De ses auditeurs , 'vice-auditeurs commissaires.
i5. Auziritz, s./., auditrice, celle qui
écoute.
Don la votz a I'auziritz
Qu'a jutjar lo plag avia
Comenset dir.
B. Zorgi : L'autr'ier.
Dont la voix commença à dire à l'auditrice qui
avait le différend à juger.
it. Uditrice.
16. Auditiu, adj. , qui fait ouïr, au-
ditif.
Plus subtil es la virtut viziva que la vîrtnt
auditiva.
Elue, de las propr., fol. i38.
La faculté' visuelle est plus suhtile que la faculté'
auditive.
17. Auzible , adj. , qui peut être ouï.
De causas auziblas cnm so votz e sos.
Elue . de las propr. , fol. 17.
De choses qui peuvent être ouïes comme sont voix
et son.
18. Eyssauzir, exaucir , issauzir , v. ,
lat. exaudirc, écouter.
Tro que denb mos precx eyssauzir.
P. Raimond de Toulouse : Enqucra.
Jusqu'à ce qu'elle daigne écouter m©6 prières.
AUR
Cel que non issau lo paubre non er issAu-
zitz de Deu; issau lo paubre e 'l famolent, e
Deus issauzira ti.
Trad. deBède,îo\. 84.
Celui qui n'écoufp pas le pauvre ne sera point
écoute de Bieu; écoule le pauvre et l'affamé, et
Dieu t' écoutera.
Tan qu'elb -vol exaucir
Mos precx et obezir.
G. RlQl'IER : Qui vuelha.
Tant qu'il veut écouter et accueillir mes prières.
it. Exaudire.
AURIERA, s./., lisière.
No 'ls fasan totz plas senes cap et senes
aurieras , de tal gaisa qu'entre 'lb drap, las
atjrieras e '1 cap , non aya degnna variacio de
color.
Tit. de i36o. Doat, t. LXVII, fol. 372.
Ne les fassent tous unis sans chef et sans lisières,
de telle guise qu'entre le drap, les lisières et le chef,
il n'y ait aucune variation de couleur.
anc. fr. Le suppliant apercent sur Yorière ou
rive d'un champ.
Lelt. de rém., i444- Carpentier, t. III, col. 96.
AURIOL, s. m., loriot.
Non crida I'auriols
En vergier ni dins forest.
Rambaud d'Orange : Ar es.
Le loriot ne chante dans le verger ni dans la forêt.
Nêg. expl. No mi prezaria nn adriol,
Si a cort no m'auzian li savi e 'lh fol.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 38.
Je ne me priserais pas un loriot, si les sages et
les fous ne m'entendaient à la cour.
cat. esp. Oriol.
2. Auriola, s./., loriot.
Neys ab sa par I'attriola
Met son ebantar.
M vrcabrus : Pus la.
Même le loriot met son chanter avec sa compagne.
AURION, s. m., lat. orion , orion ,
grande ourse.
Car n'atendon I'acrion.
Sordel : IXon pueis.
Car ils se dirigent vers Y orion.
Escantis tôt' antra lugor
E de luna e d'AURiON.
Brev. d'amor, fol. 3o.
Eteint toute autre lueur et de lune et A' orion-
AUS i5i
toc. Car ieu pugei tant contra '1 mon,
Que penre eugei I'aurion.
G. Faidit : S'om pogues.
Car je m'e'levai tant contremont , que je crus pren-
dre la grande ourse.
cat. esp. port. Orion. it. Orione.
AUSAR, v., du lat. atjsm.ï, oser, s'en-
hardir.
Que no us n'AusEs combatre.
Titre de 960.
Que vous n'en osassiez combattre.
Molt l'ama pauc si no ill lo ausA dir.
R. Bistors : Non trob.
Il l'aime bien peu , s'il ne le lui ose dire.
anc. fr. Qui misassent plus desrober sur les
cbemins.
MONSTRELET, t. II, fol. 86".
N'aveit el ebastel bum si os,
Ki cuntre li osast eissir,
Ne estnr ne niellée tenir.
Marie de France , 1. 1 , p. §06.
Et dist comment ils estoient si oset.
Chronique de Cambray.
F.sr. Osar. port. Ousar. it. Ausare , osare.
2. Auzaelament, adv., hardiment.
Puesca vos dir auzaelament del patriareba
David.
Trad. des Actes des Apôtres, cb. 2.
Que je puisse vous dire hardiment du patriarche
David.
port. Ousadamente.
3. AczART, adj., hardi, audacieux.
E lur eug mètre cor aczart.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Et je leur crois mettre cœur audacieux .
Mascles es plus adzart.
Elue, de las propr-, fol. 70.
Le mâle est plus hardi.
Que neguna persona... non sia tan auzarda
que auze aportar, etc.
Cartulaire de Montpellier, fol. 175.
Qu'aucune personne... ne soit si osée qu'elle ose
apporter, etc.
4. Ausat, s. m., hardiesse.
Can I'atjzatz es vengutz
Don amor veu alutz.
G. Riquier : Scgon qu'ieu ai.
Quand Yaudace avec laquelle amour vient à bout
est venue.
13a AUS
5. Audei, s. /., hardiesse, audace.
Que lbi mostrarai d'armas tan gran audei.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 36.
Que je lui montrerai une si grande hardiesse
d'armes.
AUSBERC, s. m., haubert, cotte de
mailles.
Halsberga vel halspfrga vos est saxonica;
proprieque signât thoracem ferreum sive ar-
maturam colli et pectoris, ab h als coïïum, et
bkrgen tegerc, protegerc, munire.
Vossius , de Vit. Serm., lib. II , tit. 9.
Le comte de Boulainvilliers , dans
son supplément aux Essais sur la No-
blesse , p. g4 , dit: «Le haubert étoit
une chemise de mailles longue jus-
qu'au-dessous des genoux. Le haubert
se plaçoit par-dessus le gambeson, qui
se mettoit sur la chair, comme nos gi-
lets d'hiver sur la chemise. «
Ab dard d'assier, don fer colp de plazer,
On no il I ten pro ausbercs fortz ni espes.
Giraud de Calanson : A lieis cui am.
Avec dard d'acier , dont il frappe coup à plaisir ,
où haubert fort et épais ne tient profit contre lui.
Als us viratz vestir ausbercx,
Als altres perpunbs et esoutz.
R. Vidal de Bezauden : Unas novas.
Vous verriez vêtir hauberts aux uns , pourpoints
et écus aux autres.
Quant ai vestit mon fort ausberg dobler.
P. Vidal : Drogman.
Quand j'ai revêtu mon fort haubert double.
anc. fr. Je n'avoie onqnes lors hauberc vestu
Joinvili.e, p. 23.
El dos lo vestent un blanc hauberc doublier.
Roman de Guillaume au court nez.
L'ancien français exprimait par un
seul mot l'action de se dévêtir du hau-
bert.
A lor tentes deshaubergié
Se sont, et an mengier assis.
Roman du Renart , t. IV, p. 201.
it. Usbergo.
2. Alberget, v. m., haubergeon , petit
haubert.
AUS
Albergftz, IIII deners.
Carlulaire de Montpellier, fol. \\!\.
Les haubergeons, quatre deniers.
3. Ausbergot, s. m., haubergeon, pe-
tit haubert. " .
Ansberc o ausbergot dona cascan IIII de-
ners.
Carlulaire de Montpellier, fol. io5.
Haubert ou haubergeon, pour chaque , donne qua-
tre deniers.
AUSTARDA, s. f., lat. a vis tarda, ou-
tarde.
Aissi com fai I'austarda,
Can vei venir l'aigla o l'austor ;
A terra s fer per plus viatz morir.
AniERi de Peguilain : D'avinen sap.
De même que fait Moutarde, quand elle voit venir
l'aigle ou l'autour ; elle se frappe à terre pour mou-
rir plus vite.
cat. esp. Avutarda. port. Abetarda. it. Ot-
tarda.
AUSTOR, s. m., lat. wsTeRÎus , au-
tour, épervier.
De très inaneiras son austor;
Car Tan son gran, l'antre menor,
L'autre petit de bona gnisa.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Les éperviers sont de trois sortes ; car les uns sont
grands, les autres moindres, les autres petits de
bonne guise.
E per un austor que nays
Son mil perditz.
P. Cardinal : Razos es qu'ieu.
Et pour un autour qui naît sont mille perdrix.
Loc. E prendre eng ab la perditz I'austor.
G. Magret : En aissi m pren.
Et avec la perdrix je crois prendre Vautour.
ANC. va.
Cbace de cbien, d'espervler, ne à'ostor.
Roman d'Aigolant. Bekker , p. 184.
Rien sont esprevier duire é oslour è falcon.
Roman de Rou , v. 3825.
AHC. cat. Austor. Esr. Azor. port. Acor. it.
Astore.
2. ArsTor.F.T, s. m., petit autour.
Mon austoret amparar.
Raimond j>e Mir.Av a : Del rei d'Aragon.
Je vis... mon petit autour se détendre
AUT
AUSTRI, s. m., lat. austcr , austcr,
vent du midi.
III portas dans austri.
Trad. de l'Apocalypse, cliap. 21.
Trois portes devers Yauster.
esp. tort. it. Austro.
2. Austral, ad/., lat. austraux, au-
stral, du midi.
Vens australs resolvo las hmuors del cors.
Elue, de las propr. , fol. î3/j.
Vents du midi résolvent les humeurs du corps.
cat. esp. port. Austral, it. Australe.
AUTAN , s. m. , lat. altanm.? ,, autan.
"Vent auta... Adta es vent cardinal.
Elue, de las propr., fol. 36 et i3^ -
Vent autan... Autan est vent cardinal.
AUTREI, s. m., permission, concession,
octroi.
Ayci ac Joseph I'atjtrey del rey Pharaon.
Ilist. abr. delà Bible, fol. 23.
Ainsi Joseph eut la permission du roi Pharaon.
Qu'ieu l'am finamen ses autrei.
Ameus de la Broquerie : Quan reverdeion.
Que je l'aime purement sans concession.
E si no fos I'autreys
Qu'ieu ai fag.
Amametj des Escas : En aquel mes.
Et si ne fût l'octroi que j'ai fait.
ANC. fr. Ne puet-il riens faire por moi.
Si ce n'estoit par vostre otroi.
Roman de la Rose, v. 199,4.
Fais-nous, Seigneur , dist-elle, cest ottrojr.
FoucouÉ , rie de J.-C, p. 355.
2. Autreiansa, s . f. , concession.
Las alienatios , las autreiansas.
Tit. de i3ig. Doat, t. CXXXII , fol. 343.
Les aliénations , les concessions.
Aqnesta autreyansa.
Prie conc. par les R. d'Anglet., p. 37.
Cette concession.
3. Autkeiamekt, s. m., concession, per-
mission.
Aquest do et aquest autreiament.
Tit. de 1194. Doat, t. LXXXVII, fol. 6'.
Ce don et cette concession.
Carta d'AUTREiAMEN dels notaris.
Cartulaire de Montpellier, fol. 100.
Charte de concession des notaires.
I.
AUT
i53
Que m meravelh car ill an esperausa
Que a negun ne fas' autretamen.
Bertrand d'Allamanon III : D'un sirventes.
Que je m'e'merveille de ce qu'ils ont espérance
qu'il en fasse concession à aucun.
Adoncs. det son autreiamen.
Brev. d'amor, fol. 56.
Alors il donna sa permission.
anc. fr. Et les octroyemens qu'il a fait ou fera
pour nous.
Tit. de 1374. CarpeNtier , t. III , col. 109.
4. Autreiaso, s. f. , octroi , concession.
Per aitan Ih'a fah Pautreiaso.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 90.
Pour autant lui a fait la Concession.
5. Autreiar, v. , octroyer, accorder,
donner, permettre.
Est chastel vos autrei en chazamen.
Roman de Gérard de Piossillon, fol. 96.
Je vous octroie ce château en fief.
Ela li perdonet lo fait del baisar, e lo i au-
treiet en dos.
V. de Pierre Vidal.
Elle lui pardonna le fait du haiser , et le lui ac~
corda en dons.
Donam et autreiam.
Tit. de 1182. Doat , t. CXXXVIII , fol. 5g.'
Nous donnons et octroyons.
E donna deu I'o autreiar.
T. de Gui d'Uisel et de M. de Ventadour : Gui.
Et la dame doit le lui accorder.
Mi ren e di'autrei e m do
A lieys.
Pallet de Marseille : Ges pels.
Je me rends et m'octroie et me donne à elle.
Prov. Qui non contraditz autreia.
Peïrols : Nuls boni.
Qui ne contredit accorde.
— Promettre, assurer.
Mas a malvat sort
Venra, so us autrey,
Quais qu'ah mi plaidey.
Bertrand de Born : Ges de far.
Mais quel qui dispute avec moi viendra à mau-
vais sort , je vous assure cela.
Part. pas. E diguas li m qu'a lieys s'es datz
Mos cors ligges et autrey atz.
Peïrols : Atressi col.
Et dis-lui- moi qu'à elle s'est donné et octroyé
mon coeur lige.
20
i 5 | AUT
anc. fr. E H dût eînssi : Je l'octroi mon em-
pire.
iUv. </<•>• //i.s/. <fc Fr.'j t. III , p. 227.
\n<\ cat. Autrèiar,
G. Desvutrfiar, v., refuser, révoquer.
M'a promes que s'amor m'autreia ,
S'enquer no la m desautrf.i a.
!.. i \ l ntadoir : Ara non vei.
Elle m'a promis qu'elle m'accorde son amour, si
encore clic ne me le révotfùe.
Per qu'ieu non crey qu'enqner, quanqne
n'estia,
inaiitrev tôt so qa'ar mi desAUTreya.
G. Pierre de Cazals : Ja tant.
C'est pourquoi je ne crois pas qu'encore, quoi qu'il
en soil , elle ne m'accorde tout ce qu'à présent elle
me refuse.
7. Autorc, s. m., permission, autori-
sation.
Lo cosselk que '1 donava e I'autorc qn'ela
li proiuetia.
V. rie Rambaudde Vagueiras.
Le conseil qu'elle lui donnait ei Y autorisation
qu'elle lui promettait.
anc. esp. Otorgo. port. Outorga.
8. Atjtorgajient , s. m., consentement ,
permission.
Ab cosseil et ab autorgament del capitol
sobre ilig île la gleia , etc.
Tit. de 1220. Doat, t. CIII, fol. 4.
\mc le conseil et le consentement du chapitre
susdit de l'église.
Et per aiïtorgamest de la una partida e de
l'antra.
Tit. de 1 a3g. Doat , t. CXXIV , fol. 3oo
Et par consentement d'une partie et de l'autre.
cat. Otorgament. esp. Otorgamicnto. tort.
Outorgamento.
9. Autorgier, s. m., permission.
Per dego. autorgier.
Tit. de 1270. Doat , t. LXXXIX, fol 69.
Par aucune permission.
10. Altorgar, v., autoriser, octroyer,
accorder.
Don et autoro a te.
Tit. de 1177. Doat, t. CXXXVHI, fol. 35.
Je donne et octroie à toi.
AUZ
Per qu'ieu vos do conseil et austorgui que
vos l'enqueiras d'amor.
V. de Rambaudde Vagueiras.
C'est pourquoi je vous donne conseil et vous auto-
rise que vous la requériez d'amour.
Sant Matbieu o autorg a , vers evangelistiers.
Izarn : Diguasme tu.
Saint Matthieu , vrai évangéliste , autorise cela.
cat. esp. Otorgar. port. Outorgar.
1 1 . Desautorgar , -v. s désapprouver.
Quar vos, que pins envei
D'autra qu'el mon estey ,
Desautorc e mescrei.
Guillaume de Cabestaing : Lo dous cossire.
Car vous, que je désire plus qu'autre qui soit au
monde , je vous désapprouve et vous mécrois.
AUTOMS, autompne, s. m., lat. au-
tumn/w, automne.
So es lo joru dezesete
De setembre , pueys automs ve.
Brev. d'amor, fol. /j5.
C'est le jour dix-septième de septembre, puis
vient l'automne.
Et en autompne seran grans dilnvis.
Calendrier provençal.
Et en automne seront grandes averses.
anc. cat. Autumno. esp. Otoïio. tort. Outono.
it. Autumno.
2. Automnal, autumpnau , adj. , lat.
autumnalzV , automnal, d'automne.
Equinocci autumpnai,.
Elue, de las propr., fol. 122.
Equinoxe à' automne.
Lo temps automnals de vendemias.
Lejs d'amor s, fol. 129.
Le temps automnal des vendanges.
cat. esp. port. Autumnal. it. Aittumnafe.
AUZEL, s. /?/., lat. kvîcelIus, oiseau.
Un pane auzel en mon punb, qne no s u' an ,
Ani mais qn'al cel nna grna volan.
G. Faidit : Tant ai.
J'aime mieux un petit oiseau en mon poing , qui
ne s'en aille pas , qu'une grue volant au ciel.
Et ang los auzels alegrar.
B. de Yentadour : En abril.
Et j'entends les oiseaux se réjouir.
Per paor d'AUZEL de cassa.
Naluras d'ahuns auzels.
Par peur à'oiscau de chasse.
AUZ
anc. fr. Je durrai ton cors à dévorer à beste
et à oisels.
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 23.
akc. cat. Ausel. it. Augello.
2. Ausella , s. /., caille femelle.
Voyez Du Cange, t. I, col. 8a5.
Plus tost no vola ysrundella,
ni esparvier, ni ausella.
Guillaume de Berguedan : Lai on nom.
Hirondelle, ni épervier, ni caille, ne vole plus vite.
3. Auzelet, s. m., oiselet, oisillon.
Neis I'auzelet s'alegron per s'ainor,
Qaan la vezon , tal jois n'an entre lor.
PlSTOLETA : Aitan sospir.
Les oiselets même se réjouissent par amour d'elle ,
quand ils la voient , telle joie ils en ont entre eux.
ANC. FR.
Re li oiselet chantent è la rose est florie.
Roman de Rou , v. 3924.
cat. Auceïïet. it. Augelletlo.
4. Auzelo, s. m., oisillon.
Per aqui inonten cent miri attzeli.o.
Poëme surBoece.
Par là montent cent mille oisillons.
E la gaia sazos
E '1 ebans dels auzelos.
Blacas ; Lo belh dous temps.
Et la gaie saison et le chant des oisillons.
anc. fr. Ce fa en la donce saison
Qae cler chantent li oseïlon.
Roman du Renart, t. III , p. 167.
it. Uccellone.
5. Auzulans, s. m., oisillon.
Per la boca dels auzulans.
Trad. de Bède, fol. 40.
Par la bouche des oisillons.
6. AUCELLAYRE, AUZELLADOR , S. m., 0\-
seleur.
E non fassatz I'auzellauor,
Qu'apella e trai ab doussor
L'anzel, tro que l'a en sa tela.
Un troubadour anonyme : Senior, vos que.
Et ne faites pas l'oiseleur, qui attire et appelle
avec douceur l'oiseau, jusqu'à ce qu'il l'ait en sa
toile.
Fig. L'aucelayre d'ifern no vay ren pus qne-
ren mays enin prenda aquel aucell.
V. et Vert., fol. io3.
L 'oiseleur d'enfer ne va rien cherchant plus que
comment il prenne cet oiseau.
AVA
i55
anc. FR. Ainsinc cum fait li oiselierres
Qui tent à Voisel, comme lierres.
Roman de la Rose, v. 21757.
Einsi com fet li oiselerres.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc. t. II, p. 391.
anc. cat. Auselaire. it. Ucellatore.
7. Auzelar, v., chasser aux oiseaux,
faueonner.
Pot auzelar a son talen.
Que ges, per coita d' auzelar,
No '1 fassa trop per temps volai-.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Peut chasser aux oiseaux à son désir.
Que, par empressement de chasser, il ne le fasse
trop long-temps voler.
anc. fr. Par oyseler et par chasser aux bestes
saulv^aiges.
L. de Premier Fait, tr. delaVieil. deCicéron, p. 37.
A cest oisel a-il failli ?
En autre leu voist oiseler.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc. t. II, p. 43.
anc cat. Auselar. it. Uccellare.
8. Enauzelar, v., élever, dresser un oi-
seau.
Enquera vueill demoustrar
Com dea son auzel enauzelar.
Leugers es a enauzelar.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Maintenant je veux démontrer comment il doit
dresser son oiseau.
Il est facile à élever.
AVANTAL, s. m.f avantal , terme de
fauconnerie.
Avantal solon apellar
Li Frances, cais per desnot ,
So que nos apelan cogot.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Les Fiançais ont coutume d'appeler, presque par
antiphrase , avantal, ce que nous appelons cogot.
AVAR, ad/., lat. avarm.v, avare, chiche.
Per qu'ieu no vuelh cambiar
De joi ab nn rei avar,
Cui sobra aurs et argens.
P. Vidal : Si m laissa va.
C'est pourquoi je ne veux changer de bonheur avec
un roi avare, pour qui l'or et l'argent abonde.
E no siatz avars, largaïnent despendetz.
Philomena.
Et ne soyez pas avares, dépensez largement.
i56
\\ a
Donna ab cor avar.
Bertrand de Born : Ges no mi.
Dame avec cour avare.
Substantiv. Li cubit e H a\ar.
/../ ni'lila Leycxon.
1 - convoiteax et K-s avares.
\nc. kr. Avcrz estait et convoites seur toutes
riens.
lier, dés Hist. de Fr., t. III , p. 261.
Que te vaut ce que tu es riche ,
Puisque tn es avais et chiche ?
Quatrains moraux, not. sur les anc. liv. d'heures.
' \i. Esr. port. it. Avaro.
2. Avarg, aâj. , avare.
Na Miels de ben, no m siatz avarg a.
A. Daniel : Si m l'os araors.-
Dame Mieux que Lien , ne me soyez avare.
3 Avaros, s. m., avare.
E sobre tôt que non si' avaros ;
Tôt homs avars non er ja cahallos.
Fragm. de la Bibl. Laurentiana.
Et surtout qu'il ne soit avare; tout homme avare
ne sera jamais considérable.
/( . Avaricia , s.f. , lat. avaritia , avarice.
Contr' avaricia , sun fait de largetat.
Poème sur Boece.
Contre avarice, ils sont faits de largesse.
Avaricia es amors dezaordenada d'aver e
possezir los bes d'aqnest nmn.
V. et Vert., fol. i3.
Avarice es t amour désordonné d'avoir et de pos-
se'der les biens de ce monde.
cat. esp. port. Avaricia. it. Avarizia.
5. Avaria, s.f. , avarice.
Ergueilh et avaria
A '1 renegatz.
Bertrand d'Allamanon : De l'arcivesque.
Le renégat a orgueil et avarice.
6. Avareza, s.f., avarice, épargne.
Cum qui '1 fai per avareza.
Brev. d'amor, fol. 69.
Comme qui le fait par avarice.
E per avareza e per sen o sab tôt recobrar
e gazaignai plus qne non perdet.
V. du Dauphin d'Auvergne.
Et par épargne et par sens il le sut recouvrer en-
tièrement et gagner plus qu'il ne perdit.
akc. cat. Avareza. port. Avarezza.
7. Avaretatz, s.f , avarice.
AVE
Et avaretatz s'atura
Encontra largessa.
P. Cardinal : Falsedatz.
Et avarice s'eflorce contre largesse.
8. Sobravars, adj. , excessivement avare.
E qui s fai de l'autrui coites,
Pos del sien sera sobravars.
Giraud DE Borneil : Ohs m'agra.
Et qui se fait généreux du bien d'autrui , après
sera excessivement avare du sien.
AVELANAjAvilana, aulaigna, aulana,
s.f. , nux, ave/lana , aveline, noisette.
On lit dans un glossaire manuscrit
du moyen âge :
AbellanjE , ab Abellano Campanile op-
pido , ubi abundant, cognominatae sunt.
Sinner , Ms. de la Bib. de Berne, 1. 1 , p. 38g.
Avelanas et notz muscadas.
Elue, de las propr., fol. 2l5.
Avelines et noix muscades.
Eu pinholetas que siou corn aulanas.
Detjdes de Prades , Auz. cass.
En boulettes qui soient comme des noisettes.
Le substantif était souvent employé
en négation explétive.
Que no valra un' avilana.
T. d'Hugues de S.-Cyr et du vicomte : Vescoms.
Qui ne vaudra une noisette.
Totz no los dopt un' aulaigna.
Palazis : Be m plai.
Tous je ne les redoute une noisette.
Adj. Notz AVELANA.
Elue, de las propr., fol. 2l5.
Noix aveline.
ANC. ESP.
Que tod esto non precio qnanto III aulanas.
Poema de Alexandre cop. 237.
cat. esp. Avellana. port. Avelà. it. Aveilana.
2. Avelaneta, s.f, petite aveline.
Aitant cant es un' avelaneta.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Autant qu'est une petite aveline.
3. Avelanier, s. m. , noisetier.
Vergasd'AVELANiER... Passant près avelaniei .
Elue, de las propr., fol. 172 et 2i5.
Verges de noisetier... Passant près un noisetier.
cat. Avellaner. esp. Avellano. tort. Aveleira.
it. Avellano.
AVE
AVENA, s./., lat. avena, avoine.
Car qui vol cuillir avena ,
Primielramen la semena.
P. Cardinal : J hesum-Crist.
Car qui veut recueillir avoine, la sème première-
ment.
Donet lor cena
De poinat que el ac fatz e pan cI'avena.
Roman de Gérard de Rossillan, fol. 84-
Il leur donna souper de pome' qu'il eut fait et de
pain A'avoine.
bsp. Avena. port. Âvêa. it. Vena.
AVER, v. , lat. /*aber<?, avoir, tenir,
posséder.
Non aura... non aurai.
Titre de 960.
Il n'aura... je n'aurai.
Tos temps vol nom so qu'om uo pot aver.
Peyrols : M'entencio.
En tout temps on veut ce qu'on ne peut avoir.
Qn'era no us ai , ni vos non avetz mi.
Folquet DE Marseille : Ai ! quant,
(lue maintenant je ne vous ai, et vous ne m'avez
pas.
as , pus qn'anc non aguist may,
Follia e nescies.
H. DE S.-Cyr : Messonget.
Tu as , plus que tu n'eus jamais , folie et igno-
rance.
Àr agues ieu mil marcs de fin iirgent...
Et ieu agues bella dona e plazen.
Pistoleta : Ar agues ieu.
Maintenant eussé-je mille marcs de pur argent...
Et eussé-je dame belle et agréable.
anc. fr. Nulle , pour de peine aver,
Ne puet sun corage mover.
Marie de France , t. II , p. 433.
Et bien puet aver cel nom.
Catal. de la Bib. Harléienne, t. 1 , p. 55j.
anc. cat. Aver. esp. Haber. port. Baver, it.
Avère.
Ce verbe se composa avec Iui-mctne ,
au moyen de l'emploi de son participe
passé uni à ses autres temps.
O es eferms, o a afan agut.
Poème sur JBoece.
Ou il est infirme, ou il a eu chagrin.
Per qn'ien del lien qu'en agr' agut
Sai e crey qu'ieu n'ai molt perdut.
Rambaud d'Orange : Er quan.
AVE
*7
C'est pourquoi je sais et je crois que j'ai beaucoup
perdu du bien que j'en aurais eu.
Laissa la paor que as aguda.
V. de S. Honorât.
Laisse la peur que tu as eue.
Il forma aussi ses temps composés en
employant l'auxiliaire esser.
Selli qu'ERON de pretz avug,
Enqueron corn pretz anbaissan.
Gavaudan le Vieux : A la pus longa.
Ceux, qui étaient eus de me'rite demandent com-
ment le me'rite va baissant.
Euans que fos agutz prelatz.
V. de S. Honorât.
Avant qu'il fut eu prélat.
Moult es avutz licl lis sos comensamens.
G. Riquier : Tant m'er.
Son commencement est eu très beau.
Ce verbe, suivi de la préposition a,
exprima parfois une action à faire , une
destination , etc.
Et als autres mostran,
S'il volon far lur pion, so qu'A far an.
B. CalvO : Ab gran dreg.
Et montrent aux autres , s'ils veulent faire leur
profit , ce qu'ils ont à faire.
Quar plus soven devria om venir
Lai on hom a a vinre et a morir.
Giraud le Roux : Nulhs boni.
Car on devrait plus souvent venir là où l'on a à
vivre et à mourir.
cat. Que tels cambis no s hajen d deducir.
Capmany, Coll. dipl., 1. 1, p. 45o.
ANC. ESP.
Cuemo lo mandé mio Cid, asi lo han todos â far.
Poema del Cid, v. 323.
port. Avyam a dar.
Elucidario, t. II , p. i3l.
L'infinitif présent des verbes , quoi-
que séparé par d'autres mots , formait
avec les diverses personnes du présent
de l'indicatif d'AVER un futur com-
posé.
E trobar I'em oltra mar ses falhensa.
G. Figueiras : Totz qui ben.
Et nous le trouverons outre-mer sans faute.
Ce verbe , joint à divers mots , forma
un grand nombre de locutions.
De batalhar o d'AVER paraulas ab alcuna
persona.
Liv. de Sydrac , fol. 101.
i58
AVE
De disputer ou A' avoir des paroles avec quelque
personne.
Tan com a cor de donar.
G. Biquier : Qui m disses.
Tant comme il a cour de donner •
Qu'enqner aurai loc de cliantar.
B. DE VeNTADOLR : En abril.
Que l'aurai encore lieu de chanter.
A lo diable el cors , que tan fort la tnrmenta.
V. de S. Honorât.
Elle a le diable au corps, qui la tourmente si
fort.
Que ns part , e vos aiatz los datz.
T. d'IIigues et de Baussan : Baussan.
Que je vous départis , et vous ayez les dés.
Qne Dieu ni lei ni ben non an.
Giravjd de Borneil : A l'honor.
Qui n'ont Dieu ni loi ni bien.
Qn'anc de lui amar no m'estrais ,
Ni ai en cor que m n'estraia.
La comtesse de Die : AL joi.
Que je ne me retire oneques de l'aimer, ni a' ai
dans le cœur que je m'en retire.
Qu'hom mort ni près n'A amic ni parent.
RlCHARD-coEUR-DE-LlON : Ja nuls hom.
Qu'homme mort ni prisonnier n'a ami ni paient.
Ben aia coms qu'es d'afortit coratge.
Bertrand d'Allamanon : Un surventes.
Bien ait le comte qui est de courage affermi.
Mal aiaI jornsqu'amors mi fetz emprendre.
Pons de la Garde : Sitôt non.
Mal ait le jour qu'amour me fit éprendre.
anc. fr. Renart respont : Biaux donz compère ,
Bien ait l'ame de vostre père.
Roman du Renart , t. III, p. 4.
Cil respont: Sire, ben aies.
Roman du comte de Poitiers, v. 773.
Mans jocs y a qne valon mais qne rires.
Arnaud de Marueil : Belh m'es lo.
11 y a maints jeux qui valent mieux que rire.
E à. n'i d'aqnels malvatz
Per qn'el 6etgles es sordeiats.
Peïrols : Atressicol.
Et il y en a de ces méchants par qui le siècle est
souillé.
anc fr. El roianme ■n'avoit plus bêles.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 74.
Durant la feste eut jouxtes belles.
An retour y eut une paix.
Vigiles de Charles VII , p. 218 et 12.
r\T. Una corbeylta hom a fava... un sach on
ha bescuyt.
Capmany, Coll. dipl., 1. 1, p. 412.
AVE
esp. Avia un sacrîstano en essa abadia
Que gnardaba las cosas de la sacristania.
Milagros de nuestra Seriora, cop. 287.
tort. Avia muytas centenas de annos que era
fundada.
J. Barros, Dec. III, IV, ..
it. Non ha gran tempo.
Boccaccio , Decam., III, 1.
Part. prés. Si alcnn avent pocession franca.
Coût. d'Arles. Anibert , t. I , p. 99.
Si quelqu'un ayant possession franche.
Substantif. Cruels ebausa es qne cel que non
dona al non avent.
Trad. de B'ede, fol. 84.
C'est cruelle chose que celui qui ne donne pas au
non ayant.
anc. it. Avent in longo perticas qnatordice.
Tit. de 81b". Mlratori , Diss. 3a.
2. Aver, s. m., avoir, richesse, argent.
Mas non es bos que s fi' e son aver.
Poème sur Boece.
Mais il n'est pas bon qu'il se fie en son avoir.
D'aquellas que amon per aver.
B. de Ventadocr : Chantars.
De celles qui aiment pour argent.
Car per aver amassar
Vole Judas Deu renegar.
Giravjd dx Borneil : Honrai es.
Car Judas consentit à renier Dieu pour amasser de
l'argent.
— Troupeau.
E play mî quan li corridor
Fan las gens e' ls avers fugir.
Bertrand de Born : Be m play.
Et il me plaît quand les coureurs font fuir les
gens et les troupeaux.
Ni d'aqnels avers ledda non prendra.
Tit. de I Io3. llisl. de Languedoc, t. II, pr., col. 36l .
Et de ces troupeaux il ne prendra pas droit de
Leyde.
... Mon aver menant
Per las montagnas pastorgant...
Tôt suau nostre aver payssen.
Trad. d'un Evang. apocr.
... Menant mon troupeau pâturant sur ies mon-
tagnes... Paissant tout doucement notre troupeau.
anc. fr. Noz hoirs prendront tout nostre avoir
E Dieu ou déables noz âmes.
J. de Meung, Codic, v. 63.
Ledit sire de Bueil et ses compagnons y
AVI
gaingnorent moult Savoir, car c'estoiz la plus
riche place et la pins forte de tonz le pays.
OEuvres d'Alain Charlier, p. 119.
cat. llaber. esp. Aver. port. Haver. it. Avère.
3. Desaver,^., quitter, abandonner,
détacher.
Pros femna...
Senher, de vos se deza
Tan qu'aïs viclhs non etz par.
G. RiQUiER : A sant Pos.
Digne femme... Seigneur, se détache de vous tant
que vous n'êtes pareil aux vieux.
AVI, aviol , s. m., lat. avus , aïeul.
C'ayssi renhet sos avis ab fin pretz sobeyran.
P. Bremond Kicas NOVAS : Pus partit.
Qu'ainsi son aïeul re'gna avec un pur mérite
supérieur.
Payrc et inayre... avis morents sens testa-
ment.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 433.
l'ère et mère... aïeux mourant sans testament-
Mos paires, mos aviols et ieu.
Liv. de Sjdrac , fol- 6-
Mon père , mon aïeul et moi.
Qn'ieu auzi dir a mon aviol
Que qui non dona so que '1 dol,
Mantas vetz non pren so que s vol.
G. Figueiras : Ja de far.
Que j'ouïs dire à mon aïeul que qui ne donne
pas ce qui lui fait peine , maintes fois ne prend ce
qu'il veut.
ano. fr. El non son «l'o/comenclia.
Menessier , Hist. litt. de la Fr., t. XV, p. 252.
cat. Avi. esp. Abuelo. tort. Avo. it. Avo, avolo.
1. Bf.zavi, reyravi, s. m., bisaïeul, ar-
rière-aïeul.
De son paire, de son avi,
De bezavi, de reyravi.
Bref, d'amor, fol. 00.
De son père, de son aïeul, de bisaïeul, à1 arrière-
aïeul.
cat. Bcsavi. esp. Bisabuelo. port. Bisavô. it.
Bisavo , bisavolo.
3. Avia, s./., lat. avia, aïeule.
Lo paire, la maire, o l'avis o I'avia , quant
ilh van a la mort.
Trad. du Code de Juslinien, fol. l5.
Le'père , la mère , ou l'aïeul ou Vaieule, quand
ils vont à la mort.
AVO
i5p
cat. Avia. esp. Abucla. tort. Avo. it. Avola.
4. Besavia , s. f. , bisaïeule.
Li fil son destreitz de noirir lor paires e lor
maires , e lor avis e lor avias , e lor bezavis e
lor BEZAVIAS.
Trad. du Code de Justinien , fol. 27.
Les fils sont obligés de nourrir leurs pères et leurs
mères , et leurs aïeux et leurs aïeules , et leurs
bisaïeuls et leurs bisaïeules.
cat. Besavia. esp. Bisabuela. port. Bisavô. it.
Bisava.
AVOL, aul, atlj.,. lâche, méchant,
mauvais, vil.
Tant es avols e de menut coratge ,
Qu'anc jorn no '1 plac pretz de cavalaira.
Lanfranc Cigala : Estiers mon.
Il est si lâche et de petit courage, que le mérite
de chevalerie ne lui plut jamais.
An, a!) falsas arnistatz,
Volt pretz en avol color.
G. Faidit : Tug cil que.
Ils ont , avec de fausses amitiés , tourné le mérite
en méchante couleur.
D'avoe patz ven mais mais que be.
B. DE LA Barthe : Foilla ni flors.
De méchante paix vient plus de mal que de bien.
Subst. Et als avols es d'ergulbos semblans.
P.AMBAVJD de VaqueiRAS : Era m requier.
Et elle est d'une fière contenance aux ■vils.
On lit dans les Leys d'amors , fol. 7 :
Mots sineopatz... aul per avoe.
Mots sincopés aul pour avol.
Die vos que ets aues, e fais, et traydor.
Philomena.
Je vous dis que vous êtes vil, et faux , et traître.
Subst. E sai triar los attls dels avinens.
Alegret : Ara pareisson.
Et je sais trier les mauvais des convenables.
ANC. ESP.
Quando del avol ovae tal dereebo li daba.
Vida de San Mïllan, cop. 2A3.
ANC. CAT. Avol.
1. Avolmen, ade, méchamment.
Tos temps fo raubadors e visquet avolmen.
Pioman de Fierabras, v. 3835.
En tous temps il fut voleur et il vécut méchamment.
3. Avolezza, s./., lâcheté, méchanceté.
Ben an canjat honor per avolezza.
Bertrand de Born : Pus li baron.
Ils ont bien changé honneur pour lâcheté.
i6o
\iS
Ja non aura proeza
Qui ao fng AVOLBZEA.
Arnai n de Marevil : Razos es.
Qui ne fuit lâcheté n'aura jamais prouesse.
ANC. ESP.
... Fuvo de a voles a...
Perder la por tardanza séria gran avolesa.
A.RCIP. DE HlT\ , cop. 162 et 788.
AVONCLE, s. m. , lat. kwjscuuis ,
oncle.
De mon paire ni de mos avonci.es.
Tit. de 1222. DOAT, t. CX1V , fol. 89.
De mon père et de mes oncles.
anc. cat. Avoncle.
1. Oncle, s. /h., oncle.
Ja no creirai castic d'amie nî d'oNCLE.
A. Daniel : Lo ferm.
Je ne croirai jamais la réprimande d'ami nià'oncle.
Qae de son oncle la volcsetz amparar.
Rambaud de Vaqueiras : Senber marques.
Que vous voulussiez la protéger contre son oncle.
cAT. Oncle.
AYM, adj. , le même, semblable.
Totas cosas son aymas.
Lo Payre eternal.
Toutes choses sont semblables.
1. Enatha , ach>., comme, ainsi.
Enayma fey Caym , lo primier filh de Adam.
Mot fo de nobla gent en aquela faezon,
Enayma fo David e lo rey Salomon.
La nobla Leyczon.
Comme fît Cain , le premier fils d'Adam.
Il y eut beaucoup de gens de cette manière , ainsi
fut David et le roi Salomon.
— Ensuite.
Enayma torna secca e seneza vîgoria.
L'Evangeli de li quatre Semence.
Ensuite elle devient sècbe et sans vigueur.
Conj. Enayma tn conoises loi', fai lor eonoi-
ser tn.
Lo Payre eternal.
Ainsi que tu les connais, fais-leur connaître toi.
AYSE, s. m. , tonneaux, vaisseaux pro-
pres à contenir le vin, l'huile et au-
tres liquides.
In uno gi.sali, vel broco, vel alia Ktsîna
recipietnr aqua il la .
Tit. de l3J2- Hist. de JS'imes, t. II , pr. , p. i5?..
AZA
Veiam los ayses de l'ostal ;
E la donna H mostret pueys
Gan ren vayeels e huerris vneys.
V. de S. honorât.
Voyons les vaisseaux de la maison ; et la dame
lui montra ensuite grand nombre de tonneaux et de
greniers vides.
AYSHA, s./., souci, chagrin.
Non lia ayssa ni pensament, mena vita de
segurtat.
Trenior, aysha, ofïuscamcnt de razo.
De tota ayssha et pensament getar.
Elue, de las propr., fol. 69, 90 et 81.
11 n'a souci ni pensement , mène vie de sécurité.
Crainte , chagrin, embarras de raison.
Tirer de tout souci et pensement.
AYZEIAR, v. , vaguer, errer.
Quan peysbo va ayzeian, si pert la maior
partida dels uons, car no vaca a lnrformacio.
Meravelbozament ama balenatz e 'ls mena
ayzeian per mar.
Elue, de las propr. , fol. \bl\ et i56.
Quand le poisson va errant, la majeure partie des
œufs se perd , car il ne vaque pas à leur formation.
Elle aime merveilleusement ses baleineaux et les
mène errant par mer.
AZAR, s. m. , hasard.
Voyez Mayans, t. II, p. 244; De-
nina, t. III, p. 42, etc.
Les étymologies de ce mot, indiquées
jusqu'à présent, laissent beaucoup à
désirer. Voici une nouvelle conjecture.
Dans la langue suevo-gothique, as
signifiait Dieu.
Les peuples du Nord avaient cette
formule de serment :
So bielpi mier bin belge as Freyer et Niord.
lia me juvet sanctus as Freyer et Niord.
Le pluriel d\vs était asar.
Ihre, Gloss. suio-gothic, t.I, col. 112.
Chez les Goths , asar signifiait donc
les dieux , fatum, etc.
Ane nulbs azars, ab datz galiadors,
Ni lanbs poder, nosaup tand'aver traire.
Gavaudanle Vieux : Icu no soi.
Jamais aucun hasard, avec des dés trompeurs , m
aucun pouvoir , ne sut tirer tant de richesses.
AZA
Que no s tanh jocx iI'azar
Mas ad home avar.
Arnaud de Marsan : Qui comte.
Vu que jeu de hasard ne convient qu'à homme
. — 2*"r*
Loc. Totz îos bes de son senhor que li erou
donatz per gazanbar e per multiplicar, ba
despendutz e porregitatz e mes. ad un
azar.
V. et Vert., fol. 67.
Tous les biens de son seigneur qui lui étaient don-
nés pour profiter et pour multiplier , il les a dépensés
et dissipés et mis à un hasard.
cat. esp. tort. Azar. it. Azzardo.
AZAURA, s.f., tartane , barque sar-
rasine.
Qui apparclban azauras e gallias e naus.
Cant per la proa près I'azaura.
V. de S. Honorât.
Qui apprêtent tartanes et galéaces et navires.
Quand il prit la tartane par la proue.
AZAUT, s. m., grâce , agrément, plaisir.
Donc val mais azautz que beutatz.
Guillaume de Berguedan : Mais volgra.
Donc grâce vaut mieux que beauté.
Qu'ieu fora pro ricx e de bon azaut,
Sol de s'amor pogues issir allutz.
Rambaud de Vaqueiras : D'amor no m.
Que je fusse assez riebe et de bon contentement,
seulement que je pusse sortira fin de son amour.
2. AZAUTIMENS , ADZAUTIMENS , S. m.,
agrément , plaisir.
E fai far grans azautimens...
Car noble cor aver solian
E far proezas , don venian
Adzautimens e joy e pretz.
P. Vidal : Abril issic.
Et fait faire grands agréments... Car ils avaient
coutume d'avoir cœur noble et de faire prouesses ,
d'où venaient plaisir et joie et distinction.
3. Azauteza , s. /., gracieuseté, poli-
tesse, bijou.
Denan faitz azauteza.
Amanieu des EsCAS : En aquel mes.
Avant faites politesse.
Si vezetz azauteza
Que us fassa cobezeza
Entre mas ad autruy,
Non la prendatz de lui.
Arnaud de Marsan : Qui comte.
I.
AZA
161
Si vous voyez entre les mains d'un autre, bijou
qui vous fasse envie , ne le prenez pas de lui.
4. Azautia , s.f., gracieuseté , gentillesse.
Per savi '1 ten de sen e d'AZAUTiA.
Lejs à" a mors, fol. 38.
Je le tiens pour sage de sens et de gracieuseté.
Mantel portée gent folrat d'AZAUTiA.
Palajtz de Savieza.
Il porta un manteau agréablement fourré de gen-
tillesse.
5. Azaut, adj. , gracieux, agréable,
élevé , convenable.
E '1 bel cors blanc e le...
E '1 plus azaut qu'om ve
E '1 miels afaisonat.
Berenger de Palasol : Ab la fresca.
Et le beau corps blanc'et lisse... Et le plus agréa-
ble qu'on voit et le mieux façonné.
Quan vie l'abbat ani tan asauta compa-
gnba... bac gran gaug.
Philomena.
Quand il vit l'abbé avec si gracieuse compagnie...
il eut grande joie.
Ni sai belbs digz ni azauts mots trîar.
R. GauCELM : Un sirventes.
Et je sais choisir beaux dits et mots agréables.
Muscles azautz e cais agutz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Muscles convenables et mâchoires aiguës.
Adv. Mut sun servit ricament,
Azaut e acermadament.
Pioman de Jaufre, fol. IIO.
Sont servis très richement , agréablement et élé-
gamment.
6. Azautet, adautet, adj. , gentillet,
gracieuset.
Ver diminutiu son azaut, azautet.
Coma gentet, adautet.
Lejs d'amors, fol. 69 et 10.
Les vrais diminutifs sont gentil , gentillet.
Comme gentillet , gracieuset.
Adv. E batetz lo moût azautet.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Et battez-le très doucement.
7 . Azautar , v. , charmer , plaire , ac-
commoder.
Toza , mot m'agrada
Quar vos ai trobada ,
Si us puesc azautar.
G. Riquier : L'autre jorn.
21
iGi
AZE
Fillette, il meplaît beaucoup de ce que je vous ai
trouvée, si je vous puis plaire.
Ane lanzengier non vos poc azautar.
Ruibavp DE VAQUERAS : Honratz marques.
Jamais ilalteur ne put vous plaire.
M no m'xzAUT de trop guabar,
NI de companba d'avol gen.
Pistolet a : Manta gen.
Et je ne m'accommode pas de trop plaisanter, ni
de la compagnie de méchantes gens.
Per c'ora no us vei qui no s'azact de vos.
Arnaud de Markuii. : Aissi col peis.
Parce qu'homme ne vous voit qui ne se charme de
vous.
Part. pas.
Sapchatz de lie-ys me sui rnout asactat.
Albebtet : E mou cor.
Sachez que je me suis beaucoup charmé d'elle.
Asatjta s mais de perdonar
Totz temps que de sobreira far.
Pioman de Jaufre, fol. j5.
S'accommode plus de pardonner en tous temps
que de faire fierté.
8. Adzaltir, v., embellir.
Car so c'om plus ne ve
Devetz mais adzautir.
Â.MAjnxrj des Escas : En aquel mes.
Car ce qu'on en voit le plus vous devez V embellir
davantage.
9. Desazatjtar , v. , chagriner , dé-
plaire.
Joglars, perque m desazaut
Ma doinpna, e vos mi faitz haut?
IiAMBvrD d'Orange : Ben s'eschai.
Jongleur, pourquoi ma dame me chagrine-\.-c\\e ,
et vous , me faites-vous orgueilleux?
10. Malazaut, adj. , déplaisant , maus-
sade.
Qu'boms malazautz , sitôt s'es pros ,
Non es gair' ad ops d'amar.
RaimoitD de Miraval : Dels quatre.
Qu'un homme maussade, quoiqu'il soit preux ,
n'est guère bon à l'œuvre d'aimer.
Poiton malazavtz arneys.
Cadenet : A tais euro.
Portent déplaisants harnois.
A.ZEMPRIU , adempriu , s. m. , usage ,
droits, privilèges.
Les droits désignés par ce nom exis-
taient à la fois en faveur d'un seigneur
AZI
à l'égard des habitants d'un lieu, et en
faveur des habitants envers un seigneur.
Aigas e casius et esplecbins et azemprios.
Tit. de 12^4. Arch. du Roy., J, l\.
Eaux et chasse et pâturages et usages.
De lor onor o de lor adempriu.
Til. de 119!. Arch. du Poy., J, 323.
De leur fief ou de leur droit.
Un titre offre plusieurs détails sur
I'azempkiu en faveur des habitants.
Penre fustas , lenhas el bosc ; quant sya
aglan, las gens de Cnssac, per casenn parelb,
marit et molher, y podon mètre un parelh de
porcs , et lo rémanent es a vendre al senhor.
' Tit. de 1410. Doat, t. CLVIII , fol. 3o6.
Prendre fustes , hois à la forêt ; quand est le gland ,
les gens de Cussac , par chaque couple , mari et
femme , y peuvent mettre une paire de porcs , et le
restant est à vendre par le seigneur.
anc. fr. Jamais ne furent contraints payer
aucuns impôts, toltes, quistes o;i udem-
pres.
J. de iS'ostradaml's , V. des Poét. prov., p. \o\
AZIMA, adj., lat. azymus, azime.
Farina o pasta ses levain es dita azima.
Elue, de las propr., fol. 20g.
Farine ou pâte sans levain est dite azime.
Esr. Azyino. port. Azimo. it. Azzimo.
1. Aymé, adj. , azime.
Et era la paseba dels Jnzieus e lur pan
AYME.
Trad. du N. Test. Marc, c. 14.
Et c'était la pâque des Juifs et leur pain azime.
AZIMAN, AYMAN, ARIMAN, S. /??., bit.
adamans, aimant.
Qn'eissr.mens com I'azimans
Tira '1 fer e '1 fai levar.
Folquet de MarsE'.lxe : Si cum selh.
Que de même que Yaimant tire le fer et le fait
lever.
Ayscbi cum fer siec aziman, la mar siec la
luna.
Elue, de las propr., fol. i53.
Comme le fer suit l'aimant, la mer suit la lune.
Aissi quo'I ferr la peira d'ARiMAN,
Tira ves si fin' amors solamen.
B. de Ventadolr : Per ensenhar.
L'amour pur attire vers soi seulement , comme la
pierre d'aimant le fer.
cat. esp. port. Irnan.
AZI
2. Adawas, s. m., aimant.
A semblant que la peyra adamas atyra 'l
ferr.
Elue, de las propr., fol. 116.
De même que la pierre aimant attire le fer.
Dans la basse latinité adamas a signifié
aimant.
Adamahti lapidi comparatur, enjus uatura
talis est ut ipsum etîam ferrum ad se sub-
trabat.
Acta SS., april., t. I, p. 19.
AZIR, azire, s. m., haine, violence ,
impétuosité.
Ar es tornatz lo segl' en tal azire ,
Que quecs. pessa de son par a trazir.
P. Cardinal : Tôt atressi.
Maintenant le siècle est tourné en telle violence,
que chacun pense de traliir son pareil.
E si m metetz en azir ,
Tein que totz lo mon m' azire.
E. de Barjols : Car comprei.
Et si vous me mettez en haine, je crains que tout
le monde me baisse.
anc. fr. Moult ot li serpens grant air...
Puis l'a enpaint de tel air,
C'a la terre le fist cair.
Ro?nan du comte de Poitiers, v. r^3 et 1173.
Le géant assena par tel ajr snr la teste, que
oneques la coéffe ne le peut garantir que la
teste ne lui escartelat.
Ilist. de Gérard de Nevers , p. b'^.
2. Azirada, s.f. , impétuosité, élan.
Can li comte los viro, per mot gran azirada,
Ab los brans del acier an la'tor deslieurada.
Roman de Fierai/ras, v. 44J9-
Quand les comtes les virent, par une très grande
impétuosité, ils ont délivre' la tour avec les épées
d'acier.
3. Aziramen, airamen, s.- m., haine ,
courroux.
Tôt jorn m' azire
Et ai aziramen.
B. Sicard DE Marjevols : AL gran cossir.
Tout le jour je me courrouce et j'ai courroux.
Azirameks de peccat.
Trad. deB'ede, fol. 36'.
Haine de péché.
Car cors qu'es pies d'AiRAMEN
Fai ben faillir boca soven.
P. Yipal : Amors près sui.
AZU
i63
Car cœur qui est plein de /uuWfait bien souvent
faillir la houchc.
4. Aziros, adj. , colère, irrité, em-
porté.
Mas vos cuiatz qu'eu sia aziros,
Qu'aissi del tôt non vos 0 die de ver.
P. DE BaRJAC : Tôt francamen.
Mais \ous pensez que je sois irrité, qu'ainsi nul
lement je ne vous le dis de vrai.
E pane ama qui non es aziros.
B. de Ventadolr : Belhs Monruelhs.
Et qui n'est emporté aime peu.
E sempr' estauc marritz e aziros.
I'. Vidal : Aissi m'ave.
Et je suis toujours triste et colère.
5. Azirar, v., haïr, irriter, courroucer.
So qu'ilb vol mal azir.
Pons de Capdleil : Si totz los.
Je hais ce î quoi elle veut mal.
Senher, datz nos tal saber
Qu'el mon azirem per vos.
G. Biqlier : Vertatz.
Seigneur, donnez-nous tel savoir que pour vous
nous haïssions le monde.
Ren per autrui no V ans mandai-,
Tal paor ai qu'ades s' azir.
Le comte de Poitiers : Moût jauzeus.
Je ne lui ose rien mander par autrui , telle peur
j'ai qu'elle ne se courrouce incessamment.
"VasNems t'en vai , chansos, qui que s n' azire.
Folqvjet de Marseille : Tan m'ahellis.
Chanson , va-t'en vers INîmes , qui que s'en cour-
rouce.
Part. pas. Aissi es joys aziratz.
G. Biquier : Aissi pert poder.
Ainsi joie est haïe.
AZOME, s. m., azome.
Bagas de cabra que bom dis
Azome.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Crotins de chèvre qu'on appelle azome.
AZUR, s. m., azur.
Cel qu'entorn nos es et es de color d'AzuR.
Liv. de Sydrac , fol. 5a-
Le ciel qui est autour de nous et est de couleur
à'azur.
Azur melhor es on Hiay ha color de cel.
Elue, de las propr., fol. io4-
L'azur est meilleur plus il a couleur de ciel.
i64
BAC
Escnt d'aar e cI'azir escartelat.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 52-
Ecu écartelé d*or et à' azur.
anc. cat. Esr. tort. Azul. it. Azztirro.
BAC
i. Azurenc , adj. , azuré, d'azur.
Color d'ayre azurbnca.
Elue, de las propr-, fol. l35.
Couleur d'air azurée.
B
B, s. m., consoune, seconde lettre de
l'alphabet, b.
E cant lo maystre ausi
Coni declinet, e devesi
Perque fom a enans qne b,
Ni perqae b enans que c.
Trad. d'un Evang. apocr.
Et truand le maître ouït comment il de'clina , et
définit pourquoi A fut avant b, et pourquoi b avant C.
asc. fr. Qne ençois a devenra b.
Fabl. et conl. âne, t. I, p. 330,
2. Beph , s. m. , mothébreu , romanisé , b.
Mon effant, ar dîgas aleph ,
Et en après tu diras beph.
Trad. de l'Èvang. de l'Enfance.
Mon enfant , maintenant dis a , et après tu diras b.
BABAU , adj., lat. nxsvlus, sot, niais,
nigaud.
Qai s fay trop simple ni suau
Sembla foyl , e ditzl'om babat.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus.
Qui se fait trop simple et paisible semble un fou ,
et on l'appelle nigaud.
cat. esp. Babieca. it. Babaccio.
BACA , eaga , s. f. , lat. bacca , baie ,
graine.
Cyprès aybres es ramos qui , en loc de frag ,
leva bacas.
De sa faelha et bagas si fa oli.
Elue, de las propr., fol. 202 et 2ll\-
Le cyprès est un arbre rameux qui, au lieu de
fruit , porte des baies.
De sa feuille et de ses graines se fait buile.
Prendetz las basas del lanrel.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Prenez les baies du laurier.
— Fig. , crotin.
Bagas de cabra.
Deudes de Prades , Auz. cass.
C rotins de chèvre.
Axe. est. Baca. esp. mod. Baya. port. Buga.
it. Bacca.
BACALAB, bachallier , s. m., lat. bac-
cxi.Auv.eus, bachelier.
Il s'est dit du jeune étudiant, du jeune
militaire, et du jeune homme en âge
d'être marié.
Aras t'er a responre , heretic bacalar.
Izarn : Diguas me tu.
Maintenant il te sera à re'pondre , bére'tique ba-
chelier.
"Vos e mi 'n fesetz per totz lauzar,
"Vos com senber, e mi com bacalar.
Rambaud de Vaqueiras : Honrat.
Vous en fîtes louer vous et moi par tous , vous
comme seigneur, et moi comme bachelier.
Aytan can dura batalha,
Nos fay grau dan sirventalba •
Panan van man bacalar.
Leys d'amors, fol. Ii3.
Autant que dure la bataille, la valetaille nous fait
grand dommage; maints bacheliers vont de'robant.
... Bachallier
Près moyller.
V. de S. Honorât.
Un bachelier prit femme.
L'ancien français a employé ce mot
dans les trois acceptions.
anc. fr. Sont grant elers, backeler, doctonr,
Et maître ce dient à court.
Eustache Descuamps , Ms., fol. 526.
Johan Gnarret, bachelier en leys.
TU. 1428. ffist. de jSîmes, t. III , pr. , p. 226.
Maint baceler, maint chevalier,
Bien armés con por îaus aklier.
Roman du Renart, t. IV, p. l6'3.
Jennes compaignons , qne on appelle ba-
cheliers à marier.
Lett. de rem. 1478. Carpentier, 1. 1, col. 41 1.
ahc. cat. Batxeïïer. esp. BachiUer. port. Ba-
charel. it. Baccelliere .
BAC
BACIN , s. m., bassin , vase , coupe ,
plat à barbe.
Ce mot a été en usage dans la langue
vulgaire, parlée dans les Gaules, avant
le perfectionnement de la langue ro-
mane.
Cum dnabns pateris ligneis quas vulgo bac-
chinon vocant.
Gregor. Tlron. , lib. IX.
Voyez Mayans, t. II, p. 244 ; Mu-
ratori, Diss. 33 ; Denina , t. III, p. 8.
Bacins d'argent e copas d'anr.
Roman de Jaufre, fol. III.
Bassins d'argent et coupes d'or. -
Barbier fon qne porta bacin ,
Perque vai penre mantenent
Son bacin e son garniraeut,
E mes el bacin l'aigua neta.
V. de S. Honorât.
Il fut barbier qui porte bassin, c'est pourquoi il
va prendre maintenant son bassin et son assortiment ,
et il mit au bassin l'eau nette.
— Bassinet , armure de tète.
E trenca elnies e bacins.
V. de S. Honorât.
Et il fend heaumes et bassinets.
ANC. fr. "Vous cracherez dans le bacin.
Contes d'Eutrapel, fol. 5.
Ne pnet le cop tenir qu'il ne soit entrés
En la coiffe et li bacins fanssés. .
Roman de Kanor, Du Cange , t. I , col. 91 5.
cat. Baci. esp. Bacin. tort. Bacio. it. Bacino.
2. Bacinet, s. m., bassinet, armure de
tète.
E tan gran colp io va ferir
D'nna destral suï basinet...
E det li tal snl bacinet ,
Che entro el menton lo fendet.
Roman de Blandin de Cornouailles , etc.
Et un si grand coup de hache va le frapper sur le
bassinet... et le lui donna tel sur le bassinet, qu'il
le fendit jusqu'au menton.
cat. Bacinet. Esr. Bacinejo. port. Bacinete. it.
Bacinetto.
BACLAR , v. , du lat. bxcuuis , fermer.
Qne la carrieyra fos barrada e baclada a las
sors de Fargas.
Tit. de i535. Doat, t. CIV, fol. 325.
RAD
i65
Que la rue fût barrée et fermée aux sœurs de
Farges. '
On fermait avec une barre ou avec
un bâton qu'on plaçait derrière la porte ;
de cet usage sont venus les mots barrar,
barrer, et baclar , bâcler.
BACON ,s.m., bacon , morceau de porc
salé, flèche de lard , salaison.
Voyez Leibnitz , p. 101.
"Vianda an assatz , carn fresca e bacon.
Guillaume de Tudela.
Ils ont assez de nourriture , chair fraîche et bacon.
E li sobra blatz e vis e bacos.
Bertrand de Born : Belh m'es.
Et il lui reste blé et vin et porc salé.
anc. fr. Et de bacons et de sel avoient poi.
Ville-ïIardouin , p. 62.
Deux flèches de lard, lors appelez bacons,
dont vient le mot baconer pour saler.
Fauchet , Lang. et Poés. franc. , liv. II.
cat. Baco. port. Bacoro.
2. Bacut, adj. , charnu , gras.
Gent son l'empeut e 'ls frugz bacutz.
Marcabrus : Al départir.
Belles sont les greffes et les fruits charnus.
3. Enbaconat, adj., coupé par quartiers.
E tug erau enbaconatz , coma qui los volgues
salar.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 20.
Et ils e'taient tous coupés par quartieis, comme
qui voulût les saler.
BADA, s. f., guette, sentinelle.
E '1 reis fes cridar mantenent
A la bada qu'es en la tor,
Que corn ades lo corn maioT,
E la bada fes son cornan.
Romande Jaufre, fol. 110.
Et le roi fit aussitôt crier à la sentinelle qui est au
haut de la tour, qu'elle sonne le plus grand cor, et
la sentinelle fit son commandement.
Loc. L'autr' ier mi fetz far la bada
ïota nueg , entro qn'al dia.
Marcabus : EstorneJ.
L'autre jour me fit faire sentinelle toute la nuit ,
jusqu'au jour.
Adv. comp. E dix : Abiatar^ de bada
As esta verga estuiada.
Trad. d'un Evang. apocr.
Et dit : Abiatar, en vain tu as caché cette verge.
i66 BAD
De badas se confessaria ni o desoobriria ,
pueys qne lo peccat no vol layssar.
y. et Vert., fol. 71.
En vain il se confesserait et le découvrirait , puis-
qu'il ne veut abandonner le pèche'.
Qae non en bada s'armaria.
P. Cardinal : Un sirventes.
Qu'il ne s'armerait pas en vain.
anc. fr. Chis mos ne fu pas dis en bades.
Trad. de Caton. Carpentier , t. I , col. /ji6.
anc. cat. En bada, debades. cat. moi>. Ende-
bades.
BADAR , v. , ouvrir, bâiller.
Badan , la boca recnelb ayre.
Elue, de las propr., fol. 248.
Ouvrant, la bouche recueille l'air.
Cant er candet, vos faitz badar
Lo bec de Pauzelb.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Quand il sera ebaud , vous faites ouvrir le bec
de l'oiseau.
Aissi cam selh qne bada al veirial.
P. Vidal : Si col paubres.
Ainsi que celui qui bâille au vitrage.
— Huer.
Haias bonestz captenemeus si no vols que t
bado las gens.
Lejs d'amors , fol. i38-
Aye des formes honnêtes si tu ne veux pas que
les gens te huent.
— Languir.
Be '1 laas qae m fassa pro badar,
Qa'ieu n'aarai so qne m n'a promes.
Marcabrus : Cortezamens.
Bien je la loue qu'elle me fasse assez languir, vu
que j'en aurai ce qu'elle m'en a promis.
Part, pas. En la gola badada.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
En la gueule ouverte.
ANC. er. Qaant voit le serpent qui baaille ,
Corant sens lai, geule baée.
Pioman du comte de Poitiers, v. 729-
cat. Badar. it. Badare.
2. Badaillar, badalholar, v. , bâiller,
soupirer.
Cant auzel trop soven badailla.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Quand oiseau bâille très souvent.
13AD
Er ai fam d'anior, don badaill.
A. Daniel : Chanson d'un.
Maintenant j'ai faim d'amour, dont je bâille.
Ges del tôt non badai.hola
Marcabrus , per pro 'u saber.
Marcabrus : Quan la.
Marcabrus ne soupire point du tout pour en savoir
beaucoup.
Substantiv. Conosc lo al badaillar.
Bertrand de Born : Quan vei.
Je le connais au bâiller.
ANC. fr. Mes renart , qui de fain baaille ,
N'a cure de fere bataille.
Roman du Renart , t. 1 , p. 81.
J'enrage de soif et de faim ,
Mes boyanx ronflent de colère ;
Ils contrefont la gibecière
De inon maître, ils bâillent toujours.
Rémi Belleau , t. II , fol. 124.
cat. Badallar. it. Sbadigliare.
3. Badeiar , v. , biaiser , perdre son
temps.
Si no s'en part, en fol atur badeia.
B. ZoRci : Atressi.
S'il ne s'en sépare , il perd son temps en folle
tentative.
anc. cat. Badejar.
[\. Badalh, s. m., bâillement, soupir.
Can venta al derrier badaill.
Marcabrus : Emperaire.
Quand il viendra au dernier bâillement.
E son d'engan siei badalh.
Gavaudan le Vieux : Lo vers deg.
Et ses soupirs sont de tromperie.
ANC. fr. Maint baal fait et maint saspir.
Roman de Protheslaus, Ms. de la Bibl. roy.
cat. Badall.
5. Badatge, s, m., folle attente, mu-
sardise.
E soi m'en tart apercebutz
Que trop ai fach lonc badatge.
B. DE Ventadour : Estât ai.
Et je m'en suis tard aperçu que j'ai fait trop longue
attente.
L'ancien italien a employé le mot
badaggio dans le sens d'attente amou-
reuse.
6. Badau , s. m., niaiserie, bêtise, ri
dicole.
BAD
Me tornon mon chant en radau.
Marcabrus : Lo vers comens.
Ils me tournent mon chant eu ridicule.
Àdjectiv. E vos tenb ben per badatj.
T. de Bertrand et de Gausbert : Gausbert.
Et je vous tiens bien pour niais.
7. Baet, s. m., embarras, incertitude.
Altressi m'a amors en tal iîaet mes,
Don no m val res n'ill ans clamar merres.
Rambaid d'Orange : Aissi com cel.
Ainsi amour m'a mis en tel embarras, où rien ne
me vaut et je n'ose lui crier merci.
8. Badahec,.?. m., bâillon.
Lbi meiron I badahec en la boca.
Cat- dels apost. de Roma, fol. 128.
Lui mirent un bâillon en la bouche.
9. Badarel, s. m., badauderie, ba-
daudage.
E gelos bada et musa
E fai badiu badarel.
Marcabrus : Cant l'aura.
Et le jaloux bâille et muse et fait niaise badau-
derie.
10. Badoc, adj. , niais, sot, benêt, fou.
Al rei engles que bom ten per badoc,
Quar suefr'aunitz qn'om del sieu lo descoc.
Durand tailleur de Paernes : En talent ai.
Au roi anglais qu'on tient pour benêt, parce qu'il
souffre'bonni qu'où le chasse du sien.
— Fou , pièce de jeu des échecs.
Substantif.
Mas En Sordel joguet adoncs ab lo badoc...
Per que fon del tôt matz.
P. Bremond Ricas novas : En la mar.
Mais le seigneur Sordel joua alors avec le fou...
c'est pourquoi il fut entièrement mat.
anc. cat. Badoc.
1 1 . Badiu , adj. , sot, niais, badaud.
Qnar de gent badiva
E de la senada
Conquer beavolensa.
G. Riquier : Voluntiers.
Car je conquiers la bienveillance de la gent sotie
et de la sensée.
Snbst. E '1s savis e 'ls fols e 'ls badixts
De la franca regio.
Raimond de Miraval : Entre dos.
Les sages et les fous et les sots de la re'gion fran-
çaise.
BAF 167
12. Badaul , adj., niais , badaud, dupe.
Substantif. Perdet très cavals e un nu il...
Qu'els perdet com badaul.
Guillaume de Berguedan : Mal o fe.
Il perdit trois chevaux et un mulet... qu'il les
perdit comme un niais.
î3. B.vduel, adj., niais, indécis.
N'ay triât, ses dig baduel ,
La gensor e la pus bona.
P. Raimond de Toulouse : Pos lo prims.
J'en ai choisi , sans parole niaise, la plus belle et
la meilleure.
14. Badaluc, adj. , musard , niais.
... El segles es badalccx ,
Don mal aven e desturbier.
Marcabrus : Al départir.
Le siècle est musard, d'où advient mal et trouble.
it. Badahiceatore .
1 5. Esbadar , v. , bâiller, s'ouvrir.
Apres s'esbadara mont fort.
Quatrains moraux en provençal.
Après s'ouvrira très fort.
BAFA, s./., bourde, moquerie.
...Aquestas paraulas ,
Que no son ges bafa ni faulas.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Ces paroles , qui ne sont point moquerie ni fables.
Il est vraisemblable que de bafa est
venu le mot français bafouer.
ANC. fr. Ils ne servirent pas de beffe.
Roman du Renart , t. II , p. l8.
ANC. ESP.
La bafa, dixô Darîo, en vero es tornado.
Poema de Alexandro, cop. 777.
cat. esp. mou. Befa. it. Beffa.
BAFOMET, s. m., nom propre, Ma-
homet.
E Dieus er bonratz et servitz
On Bafometz era grazitz.
Gavaudan le Vieux : Senhors per.
Et Dieu sera honoré et servi où Mahomet était
honoré.
2. Bafomairia, baffumaria, s. f. , mos-
quée, temple de Mahomet.
Raimundus de Agiles dit des Maho-
métans : « In ecclesiis autem magnis
« bafumarias faciebant... Habebant et
168 BAC.
« monticulum... ubi du.t erant baftt-
« mariœ. »
Enans fara bafomairia
Del mostcr de Sancta Maria.
Le chevalier du Temple : Ira c dolor.
Il fera auparavant mosquée du couvent de Sainte-
Marie.
On a dit bafomeria, pays des Maho-
métans , poltiine on a dit chrétienté.
Lo rei de payauia
Ostz fes miravillosas, grantz ,
Am Sa BAKFUMARIA.
V. de S. Honorât.
Le roi de païennie fit des arme'es merveilleuses,
grandes, .avec son mahométisme.
BAGUA , s. f., bagage, équipage.
Dans la langue anglo-saxonne , eage
signifie sac.
Voyez Dcnina , t. III, p. 9.
"Vidas e baguas salvas.
Chronique des Albigeois, col. 3^.
Vies et bagages saufs.
asc. fr. Des haubers, heaulmes et bons écris...
Et plusieurs aultres bagues nobles et riches.
Pioman franc . de Fierabras.
Il eut perdu toute son artillerie , sa vaisselle
et toutes ses bagues, etc.
Chronique scandaleuse, p. z5l.
2. Bagatge , s. m. , bagage , équipage.
Carrelas et autres bagatges.
Chronique des Albigeois , col. [\H.
Charrettes et autres bagages.
ANC. FR.
Après nous vient nostre bagage et harnois.
Roman franc, de Fierabras.
cat. Bagatge. esp. Bagage, port. Bagagem.
it. Eagaglio.
BAGUASSA , s.f. , prostituée, catin.
Tilis persona , nt sunt publicœ meretrices
vel bagaseœ.
Titre de 1208. Du Cange , t. I , col. 926.
Alcanas publicas eagassas.
Statuts de Montpellier du XIIe siec.
Quelques prostituées publiques.
Adjectiv. Ta moler es falsa , baguassa e déliai.
Philo.mf.na.
Ta femme est fausse , prostituée et déloyale.
asc. fr. Lors s'est la bagasse parée
E de ses dras bien acesmée.
Fnbl. et cont. anc. , t. III , p. 5g.
BAI
Tant qu'elle estiraeroit que l'on votdût
donner l'bonnenr dont elle se verroit privée ,
à cette bagasse de Gabrielle.
Mémoires de Sully, t. I , p. 536.
cat. Bagassa. anc. esp. Bagasa. it. Bagascia.
2. Bagassier, adj. , libertin , débauché.
L'autr' es niolheratz bagassiers.
Folquet DE Lunel : El nom del.
L'autre est un mari libertin.
cat. Bagasse r.
3. Embagcassar , v., livrer aux prosti-
tuées.
Part. pas. Quar el ges enamoratz
Non es, mas embaguassatz.
Raimond de Tors de Marseille : Bel erguelhos.
Car il n'est point amourache' , mais livré aux
prostituées.
anc. cat. Embagassir.
BAI, bay, adj. , bai.
Faitz m'aduir' un bel caval bay.
T. de Richard et de Gui : Cabrit-
Fais-moi amener un beau cheval bai.
Loc. Bay e bru e blanc e ros.
P. Cardinal : De sirventes.
Bai et brun et blanc et rouge.
ANC. FR.
Orent Berte montée sur nn palefrui bai.
Roman de Berte, p. 12.
esp. tort. Bayo. it. Balo.
2. Baiart, s. m., chevai bai.
"Venrai armât sobr' el baiart.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Je viendrai arme' sur le cheval bai.
BAIAN, adj. , trompeur, menteur.
Peger es que gualiana
Amors que guespilla
Cruzels, cozens e baiana.
Marcabrus : Belh m'es quan.
Est pire que tromperie amour cruel, cuisant et
trompeur qui taquine.
BAILAR , v. , livrer, donner.
Mas aqnel es bonratz ses failla
Que promet !or deniers e 'ls bailla.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Mais celui-là est certainement honoré qui leur
promet deniers et les livre.
Baylon lurs deniers als mercadiers, e son
parsoniers el gazanh e non en la perda.
V. et Vert., loi. \!\.
BAI
Ils livrent leurs deniers aux marchands, et sont
associe's au profit et non pas dans la perte.
anc. fr. Pais li a quinze solz bailliet.
Roman du Chastelain de Couci, v. 3l32.
"Vez ci !a règle qu'il eu baille.
Roman de la Rose, v. 8343.
On parle de l'enfer et des maux éternels
/?rt/7/t'spourchâlirrjensà ces grands criminels.
Malherbe , liv. V.
2. Balhansa , s. f. , don , action de
livrer, concession.
Aquesta balhansa et infeudacion.
Tit. de i/]02 de Bordeaux. Bibl. MonleU.
Cette concession et infe'odation.
anc. fr. Par la baillance de ces présentes
lettres.
Tit. de 1288. Carpentier , 1. 1 , col. 424.
3. Rebailar, ?>., redonner, rendre.
Llii dig cossol seran tengnt bailar las clans,
mas tantost als cossols seran rebailadas.
Tit. du xmc sibe. Doat , t. CXVII1 , fol. 36.
Les dits consuls seront tenus de livrer les clc's ,
mais aussitôt elles seront rendues aux consuls.
anc. fr. Rebailler aux muets la parole perdue,
Malherbe , liv. I.
BAILE, BAILON, BAILIDOR, BAILIEUS ,
s. m., lat. bajulus , bailli, gouver-
neur, intendant.
E !1 vescoms lo fetz baile de tuta la sua
terra.
V. de Pierre Pelissier.
Le vicomte le fît bailli de toute sa terre.
Bailles et maestre de la maio del Temple.
Tit. de 1 175. Doat , t. CXXIV, fol. 288.
Bailli et maître de la maison du Temple.
E aussi enoex e hivers e bailos.
P. Cardinal : Un surventes.
Et il occit cuisiniers et sommeliers et intendants.
Clamar m'en deu com de mais bailidors.
G. Faidit : Tant ai.
Je m'en dois plaindre comme de mauvais gouver-
neurs.
Fig. La servela es castels e bailieus que tôt o
a en garda.
Liy. de Sydrac, fol. 34.
La cervelle est le château et le gouverneur qui a
tout cela en garde.
anc. fr. Henris le balz de l'empire.
Ville-Hardoiin , p. i6r.
anc. cat. Baile. Esr. Bayie. port. Bailio. it.
Bailo.
BAI i6q
2. Sobrebaile , s. m., bailli supérieur.
Sobrecaile en Albeges.
Tit. de 1275. Arch. du Roy., J, 323.
Bailli supérieur dans l'Albigeois.
3. Sotz-baile, .v. m., sous-bailli.
Bailes, sotz-bailes, jutges et viguiers.
Statuts de Montpellier de 1204.
Baillis , sous-baillis, juges et viguiers.
4. Baylla, s.f., gouvernante, nourrice.
Bayi.las fes mantenen venir
Que deguesson l'enfan noirir.
V. de S. Honorât.
Il fit sur-le-champ venir des nourrices qui dussent
nourrir l'enfant.
Fig. Lauzengiers son las baylas del diaLle ,
que li alachon sos efans.
V. et Vert., fol. 28.
Les flatteurs sont les nourrices du diable, qui lui
allaitent ses enfants.
anc. fr. Et quant fa nés, sachiés sans falle,
Encor n'i avoit eu balle.
Mirac. de N.-D. Carpentier , 1. 1 , col. 421 .
it. Balia.
5. Baillessa, s.f., gouvernante, inten-
dante.
La baillessa d'Amor a presa
Honor, dejost' Amor l'a mesa.
Un trolbadour anonyme : Senior vos que.
L'intendante d'Amour a pris Honneur, elle l'a
mis auprès d'Amour.
6. Baileyar , v., gouverner.
Si ab enjan baileyas,
Ab erguelb et ab enveyas.
P. Cardinal : Jhesum-Crist.
Si tu gouvernes avec tromperie , avec orgueil et
avec envie.
7. Baixlir, v. , gouverner, traiter.
Mas ab los sieus , qui los sap gen baillir
Pot bom lo sien gardar, e conquérir.
B. Arnaud de Montclc : Anc mais.
Mais avec les siens , qui les sait bien gouverner,
on peut garder le sien, et conque'rir.
Part. pas. Joven es mal bailitz.
P- Vidal : Dieus.
La gaîle' est maltraitée.
anc fr. Crestienté ont malement bailli.
Pioman de Garin le Loherain, p. r.
Ge cuit que caer vous est faillis,
Mes vous en serés malbaillis.
Roman delà Rose, v. 3737.
'il
i;o BAÎ
anc. <at. Bnillir.
8. Bailia, s. /., puissance, gouverne-
ment, administration.
Conquis lo mon e l'ac en sa bailia.
Perdigon : Aissi cum selh.
Il conquit le momie et l'eut en sa puissance.
En cui bailia me laisset mos paire.
T,t. de I23i. Doat ,t. CX1V, fol. 168.
Sous la puissance de qui mon père me laissa.
Que aia bailia de las soas causas.
Tfad. du Code de Justinien, fol. q.
Qu'il ait V administration de ses choses.
E giet de sa bailia totz los Juziens.
Guillaume de Tudela.
Et chasse de son gouvernement tous les Juifs.
Fis- Per qu'ieu me suy mes en vostra bailia.
Pons de la Garde : D'un sirventes.
C'est pourquoi je me suis mis en votre puissance.
ANC. fr. Jetés estes de le bai/lie
La bêle fée vostre amie.
Partonopeus, t.I,p.i38.
Touz li miens caers remaint en sa baillie.
Le Châtelain de Couci , chans. 22.
Li tens , qui toute a la baillie
Des gens viellir, l'avoit viellie.
Roman de la Piose, v. 387.
cat. Baillia. esp. Baylia.
— Bailliage.
En los caps de vigarias et baylias.
Pu'g. des États de Provence de 1401.
Dans les chefs de vigueries et bailliages.
9. Baiiximent , s. m., gouvernement.
Senes tota administration ni bailliment de
persona.
TU. de i3io. Doat , t. CLXXIX , fol. 188.
Sans aucune administration ni gouvernement de
personne.
10. Biele, s. f. , bailliage, gouverne-
ment.
Nul hom d'esta biele.
For de Morlac de 1088.
Nul homme de ce bailliage.
11. Bailiatge, s. m., bailliage , admini-
stration.
Lo quai bailes aia e prenga per son trebalb
e per son bailiatge tota la doezeua part, etc.
Coût, de Fumel. DoAT , t. VIII , fol. l32.
Lequel ]>ailli ait et prenne pour son travail et pour
son administration toute la douzième partie etc.
BAI
— Circonscription administrative.
Per los cossols et communa et baillatge.
Tit. de 1373. Doat , t. CXXV, fol. 83.
Par les consuls et commune et bailliage.
ANC fr. Bailliage ne doit nul avoir, si le fié
ne li peut escheir... Celui emporte le bail-
liage devant tous , etc.
Ass. de Jérusalem. Du Cange , t. I , col. çpq-
esp. Baïliage.
BAIS, s. m., lat. nksium , baiser.
Le grammairien Donat a dit :
Tria sunt osculandi gênera, oscnlum scili-
cet, basium et suavium : oscula, officiorum
sunt; basia, pudicorum affectunm; suavia ,
lihidiuum vel amorum.
Donat. , in Eun. Terent.
On lit dans Papias :
Basia conjugibus, sed et osculadantur amicis ;
Suavia lascivia miscentur grata labellis.
Sinner, Cat. des Ms. de Berne, 1. 1 , p. 3o4-
Si '1 bais emblatz
Mi fos datz
O neys autreyatz.
P. Vidal : Tant me platz.
Si le baiservolé me fût donné ou seulementconcédé.
Que m don un bais en guizardon.
Arnaud de Marueil : Lo gens temps.
Qu'elle me donne un baiser en récompense.
cat. Bes. esp. Beso. port. Beij'o. rr. Bacio.
2. Baisat, s. m., baiser.
Quar autre baisatz
No m'es délie tz ni sabor.
Alphonse II, roi d'Aragon : Per mantas.
Car autre baiser ne m'est délice ni saveur.
3. Baizamext, s. m., baiser, baise-
ment.
Homenatge, mans junebas e dat baizamens.
Cartulaire de Montpellier, fol. 57.
Hommage, mains jointes et baiser donné.
anc. cat. Besament. it. Baciamento.
4. Baisada, s. f. , baiser.
Lengua entrebescada
Es en la baisada.
B. Martin : Bel m'es.
La langue est entremêlée dans le baiser.
5. Baysairf. , v. m., lat. basia^ore/»,
baiseur.
E scria jauzious e batsAire
BAI
De la gcnsor que honi paesca vezcr.
Arnavd de Marveii. : En mou cor.
Et je serais jouissant et baiseiir de ia plus belle
qu'on puisse voir.
ANC. FR.
Mais les baiseurs de Lois qui lèchent la peiuture
Des cailloux safïanés de force pourriture ,
Périront à bon droit.
H. Estiknne, Apol. pour Herod., t. I, p. 22.
esp. Besiidor. port. Beijador. it. Baciatore.
6. Baisar, v., baiser, embrasser.
El vas en queDieus jac baisar.
Deldes de Prades : Si per amar.
Baiser le tombeau où Dieu reposa.
Quan 11 baisiei dousaraen
Son bel col blanc, covinen.
G. Faidit : Gen fora.
Quand je lui baisai doucement son beau cou
blanc , avenant.
Il se disait aussi de l'action de bai-
ser lors de la prestation de l'hommage.
S'eu fos seîgner , ja no in feir' homenatge
Adrecbamen , car sai qu'el no '1 tenria ;
Ni m baisera mais de boeb' el visatge,
Car autra vetz la m baiset a Pavia,
Pois en baiset lo papa eissainen.
Lanfranc Cigala : Estiers mon giat.
Si j'e'tais seigneur , jamais il ne me ferait hom-
mage sincèrement , car je sais qu'il ne le tiendrait
pas; ni il ne me baiserait plus sur la bouche au vi-
sage , car une autre fois il me la baisa à Pavie , puis
il en baisa e'galement le pape.
Loc. Merce, mi dons, a cui baisiei las mas.
Pons de la Garde : Farai chanso.
Merci , ma dame , à qui je baisai les mains.
Prov. Qui dereir' autrui
Cavalgua, non baisa qui vol.
Amanieu des Escas : Dona per cui.
Qui chevauche derrière autrui , ne baise qui veut.
Substantif. Mas ab nn dous baizar m'aucis.
B. de Ventadour : Ab joi mou.
Mais elle me tue avec un doux baiser,
ANC. fr. Elas ! il a no huis baisiet.
Roman du Chastelain de Couci, V. 2654-
cat. Besar. esp. Bezar. tort. Beijar. it. Ba-
ciare.
7 . Rebayzar , v. , rebaiser , baiser de
nouveau.
Las sanctas reliquias.,.
... Li ten, e las rebaysa.
Roman de Fierabras , v. 4352.
BAL
I7I
Lui tient les saintes reliques , et il les rebaise.
it. Ribaciare.
BALA,.y. /., anc. allem. hxilen, balle,
ballot , paquet.
"Voyez Muratori, Diss., 33; Box-
horn, p. 9.
Treis bai. as d'acier.
Char, du péage de Faïence. Hist.de Val., p. 299.
Trois balles d'acier.
De cada bat.a de draps.
TU. de 1248. Doat, t. CXVI , fol. 16.
De chaque balle de drap.
cat. esp. port. Bala. it. Bal/a.
BALACH , balays, s. m., balais, dia-
mant.
Voyez Leibnitz , p. 102.
Balach ha color de carbuncle.
Elue, de las propr., fol. i85.
Balais a couleur d'escarboucle.
Cuin a mais de valor
D'un veir' un rie balays.
G. Faidit : Ges no m tuelh.
Comme un riche balais a plus de valeur qu'un
verre.
anc fr. Belle espée garnie de pierres, de dya-
mans , rubis et balays.
Monstrelet , t. ni , p. 22.
anc. cat. Balay. esp. port. Balax.
BALANSA, s./., Iat. bilans, balance.
Unas ealansas elor pes per pezarlas carns.
Tu. de 1422. Doat, t. LXXIII, fol. 145.
Unes balances et leurs poids pour peser les chairs.
Ans tenc drech la balansa
De liauîat.
B. Carbonel : Perespassar.
Mais il tint droit la balance de loyauté'.
— Balancier.
Una corda prima perla balansa del reloge.
TU. de 1428. Hist. de Nimes, t. III , pr., p. 229.
Une corde fine pour le balancier de l'horloge.
— Fig., agitation , doute, perplexité.
Lo jorn qu'en aital balansa
Yolgui mon fin cor assire.
G. Faidit : Coras que.
Le jour où je voulus placer" mon fidèle cœur en
telle perplexité.
— Balance , signe du zodiaque.
i7a
BAL
Et iutra senes duptansa
Lo solelb en la balansa
En lo dezesete dia
De setenibre tota via.
Bref- d'amorj fol. 3o.
Le soleil entre toujours sans faute dans la balance
au dix-septième jour de septembre.
cat. Balansa. est. Balanza. port. Balança, it.
Biîancia.
2. Balans, s. m., perplexité, incerti-
tude, inquiétude.
E m ten en aqnest balans.
Marcabrus : Contra.
Et me tient dans cette perplexité.
cat. Balans.
3. Balansar, v., peser, balancer.
Cel que fai pan per revendre
No 'l sap tan prim balanzar.
Giraud deBorneil : Honraz es nom.
Celui qui fait du pain pour revendre ne le sait si
finement peser.
E regarda be
Ta vida, e balansa
On vai ni don ve.
P. Cardinal : Won cre que.
Et regarde Lien ta vie , et pèse où elle va et d'où
elle vient.
Qn'en la onda
Que m fai balansar
Ins en la mar preonda.
Un TROUBADOUR anonyme : Flors de paradis.
Qu'en l'onde qui me fait balancer dans la mer
profonde.
Sabetz per que no m vir ni no m balans
De vos amar, ma bella douss' amia.
Berenger de Palasol : Tan m'abelis.
Vous savez pourquoi je ne me de'tourne ni balance
de vous aimer, ma telle douce amie.
Part. pas. Las paraulas del sabi ealansadas
en balansa.
Trad. de Bède , fol. q3.
Les paroles du sage pesées en balance.
ANC. cat. Balanceyar. anc. esp. Balanzar. port.
Balancear. it. Bilanciare.
4. Desbaiansab. , v. , renverser, ébran-
ler, trébucher.
Qaan veillesa lo rom ni desbalansa.
H. de S.-Ctr : Antan fes.
Quand la vieillesse le casse et Yébranle.
Can coia montar, desbalansa.
Libre de Sener/ua.
Quand il croit monter . il trébuche
BAL
BALAUSTRA, balaustia, s. f., du
lat. BALAUSTRM/», BALusTiww, balauste,
grenadier sauvage.
Es assemblada a roza de balaustra.
Trad. d* Albucasis , fol. 18.
Elle ressemble à rose de balauste.
D'escorsa de milgrana et de balaustia.
Elue, de las propr., fol. 85.
D'e'corce de grenadier et de balauste.
esp. Balaustia. it. Balaustra.
BALAY, s. m., verge, balai.
Si '1 coms es d'avol balay soffrens.
Boniface de Castellvne : Sitôt m'es fort.
Si le comte est souffrant de me'cliante verge.
— Balle , capsule qui enveloppe le
grain .
Que part lo gran e '1 balay.
Marcacrus : L'iverns vai.
Qui sépare le grain et la balle.
ANC. fr. Mesloient laditte avaine avec paille,
appelée balais, pour donner aux chevaus.
Let. de rém., i3"jg. Carpentier^ 1. 1 , col. 436.
2. Balaiar, v., balancer, s'agiter.
Pos que l'espig' es issida ,
Balaya lonc temps lo gras.
B. de Ventadour : Lo temps.
Depuis que l'épi est sorti , le grain balance long-
temps.
— Frapper.
Proverb. Om cuoîl mantas ves los balays
Ab que mezeis se balaya.
La comtesse de Die : Ab joi.
On cueille maintes fois les verges avec lesquelles
on se frappe soi-même.
anc. fr. Porte l'enseigne
Qui baloie contre le vent.
Roman du Renaît , t. IU , p. 23g.
Lors aux penons qu'on véoit balloyer.
Déposition de Richard II.
BALBT, adj. , lat. balbm.v, bègue.
L'aur' amara...
E 'ls lecx
Becx
Dels auzels rainencx
Te balbtz e mutz.
A. Daniel: L'aur' amara.
Le vent âpre... et tient bègues cl muets les friands
becs des oiseaux branchiei -
BAL
Ain Lois lo balb.
Cal. ciels apost. de lioma, fol. 120.
Avec Louis le bègue.
anc. fr. A Looys le fil Challe le Cbauf, qui
Loys li baubes fu apelez.
Rec. des Hist. de Fr., t. VIII, p. 326.
tort. it. Balbo.
2. Balbucient , adj. v. , lat. balbutien-
iem, balbutiant.
Cnm vezem els ybres qui so balbuciens.
Elue, de las propr.j fol. /J4-
Comme nous voyons aux ivres qui sont balbu-
tiants.
cat. Balbucient. esp. port. Balbuciente. it.
Bàlbettante.
BALC, adj. , humide.
Una terra trop balca , arenosa , ichi del fon-
dament perfon e se levet eu aut.
Cat. de/s apost. de Roma, fol. 99.
Une terre très humide, sablonneuse , sortit du
fondement profond et se leva en haut.
BALCON, s. m., go th. baeck, balcon.
Voyez May ans, t. II, p. 224 ; De-
nina, t. III , p. 10; Pougens, p. 1Z1.
La dona ae paor, e fugi al balcon, e se lais-
set cazer jos, e fo morta.
V. de Guillaume de Cabestaing.
La dame eut peur , et fuit au balcon, et se laissa
clieoir en bas , et elle fut morte.
cat. Ralcô. esp. Balcon, tort. Balcâo. it. Bal-
cone.
BALENA , s. f. , lat. balena, baleine.
Balena porta mais d'amor
Que negus peisos que sia
A sos cadels.
Bref, d'amor, fol. 52.
La baleine porte plus d'amour à ses petits que nul
poissou qui soit.
E Jonas del ventre de la balena.
Liv. de Sydrac , fol. 118.
Et Jonas du ventre de la baleine.
cat. Balena. esp. Ballena. tort. Balea. it.
Balena.
2. Balenat, s. m., baleineau , petit de la
baleine.
Meravelhosaiïient aima balenatz, e '1s mena
ayzeian per mar... Balenatz fuio ves sa coa.
Elue, de las propr., fol. i56.
Elle aime merveilleusement ses baleineaux, et les
BAL i73
mène en errant par mer... Les baleineaux fuient vers
sa queue.
esp. Balenato. tort. Baleato. it. Balenetto.
BALESTA, s.f. , lat. balista, baliste ,
arbalète.
A presa una balesta , et ung cop a trach al
dit conte.
Chronique des Albigeois, col. 90.
Il a pris une balisle, et a tire' un coup audit
comte.
Bona balesta ab bon croc.
TU. de i3o2. DoAT, t. XLIX , fol. 3u.
Bonne arbalète avec bon croc.
cat. esp. Ballesta. port. Bcsta. it. Balestra.
2. Balestier, s. m., arbalétrier.
Menet a'b si X M cavayers e M balestriers.
Philomena.
Il mena avec lui dix mille cavaliers et mille ar-
balétriers.
Us braus balestiers enicx
Que traisses als enemicx.
H. de S.-Cyr : Messonget.
Un cruel arbalétrier me'cliant qui tirât aux en-
nemis.
cat. Ballcster. esp. Ballestero. port. Besteiro.
it. Balestrajo.
3. Balestrada, balestada, s.f., portée
d'arbalète.
Luein d'aqni una balestrada.
Roman de Jaufre , fol. 11 3.
Une portée d'arbalète loin de là.
Pas d'una balestada an payas reculatz.
Roman de Fierabras , v. !\$!\.
Les païens ont reculé plus d'une portée d'arba-
lète.
esp. Ballestada. it. Balestrata.
4. Arbalesta, albaresta, s.f., arbalète.
Car Dieus lo reis sap s'arbalesta tendre.
G. Faidit : Cascus boni.
Car Dieu le roi sait tendre son arbalète.
Albarestas et arcs eysserrar e destendre.
V. de S. Honorât.
Desserrer et de'teudre arbalètes et arcs.
Trazon ab arbalestas los cairels empenats.
Guillaume de Tldela.
Ils tirent avec les arbalètes les flèches empenne'es.
5. Arbalestada , s. f, portée d'arbalète.
Luin una grau arbalestada.
Roman de Jaufre, fol. 100. var. du n° 7988.
Loin une grande portée d'arbalète.
7
!
BAL
anc. fr. L'ost au roi Challes tant s'aproche
Qu'il n'a pas une arbalestèe
Jnsques ceux qui les contratendeut.
G. Giiart, an 1264. Carpentier, 1. 1, col. 272.
6. Arcralestrif.r , s. ni., arbalétrier.
E sabran arcbalestrier
Qu'es la patz en la contraria.
Bertrand de Born : Rassa m'es.
Et les arbalétriers sauront que la pais est dans la
contre'e.
BALLAR, v., danser, sauter.
Si quis b.vlatkwî« ante ecclesias sanctoruin
fecerit.
Conc. Bracar. de 572. Aldrete , p. 272.
Voyez Mayans , t. II, p. 244; De-
nina, t. III, p. 10.
El vi lo vedel que li cantavan e li balavan.
Hist. abr. de la Bible, fol. 33.
Il vit le veau devant lequel ils chantaient et dan-
saient.
Al son de flaviol
Balar.
T. de B. Galcelm et de J. de Miralhas : Joan.
Danser an son du flageolet.
anc. fr. Sire, empres le chanter
Déussiez Lien baler.
Ysopet , II , fab. 28.
— Elancer.
Aquels aussels...
Los fes trastotz del fane volar,
Et pueis los fes en haut balar.
Trad. de l'Evang. de l'Enfance.
Ces oiseaux... il les fit tous voler de la fange , et
puis les fit s'élancer en haut.
cat. anc. esp. Ballar. tort. Bailar. ït. Bal-
lare.
2. Bal, s. m., bal, danse.
M en trobet a treebas... gran bal.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 92.
Il en trouva mille aux danses., grand bal.
— Sorte de poésie.
Bals es divers de dansa... Bals a X copias
o mays.
Leys d'amors, fol. t\l.
Le bal est différent de la danse... Le bal a dix
couplets ou plus.
cat. Bail. Esr. Baylc. tort. Baile. n. Ballo.
3. Ballada , s./., ballade.
BAL
Dona N' Auda , balladas ni chansons
No vuelh faire que no y parle de vos.
Pons de Capdueil : Per joi d'amor.
Dame Aude , je ne veux faire ballades ni chan-
sons que je n'y parle de vous.
cat. Ballada. anc. esp. Balada, balata. it.
Ballata.
4- Baladeta, s.f. , petite ballade.
"Va , baladeta , tost de cors ten via ,
E salada me ma donss' amia.
Un trot.badoub anonyme : Lo fin cor.
Va , petite ballade, tiens ton chemin vite en cou-
rant, et salue-moi ma douce amie.
it. Ballatetta.
5. Balaresc , s. m., ballade.
Ni sirventesc,
Ni BALARESC ,
Non t'aug dir nuilla fazon.
Giraud de Cabrieras : Cabra jogîar.
Je ne t'entends dire en nulle façon, ni sirvente ,
ni ballade.
6. Entrebalhar, v., bondir autour,
sauter autour.
Son semblans a jove lebrier que vol corre
après totas las bestias que ve, e neguna non
preu , e laissa se tôt entrebalhar, e res no
profieeba.
V. et Vert., fol. fjl.
Ils sont semblables au jeune le'vrier qui veut cou-
rir après toutes les bêtes qu'il voit , et n'en prend
aucune , et se laisse tout bondir autour, et il ne pro-
file rien.
BALLOAR, s. m., boulevard.
Grands balloars per se défendre.
Chronique des Albigeois , col. 86.
De srands boulevards pour se défendre.
anc. fr. Flanquée de bons boulevars de pierre.
Joyeusetez, Facéties, etc. , p. 3l.
cat. Baluart. esp. tort. Baluarte. it. Ba-
luardo.
BALMA, s. f. , grotte, caverne.
Sabran ben las estradas e'1 camis traversiers,
Los cluzels e las balmas.
Izarn : Diguas me tu.
Ils sauront bien les estrades et les chemins de tra-
verse , les creux et les grottes.
Fig. La taverna es ealma de layros.
V. et Vert., fol. 22.
La taverne est caverne de voleurs.
BAL
Aire. fr. Après s'en ala en Bethléem , et en la
balme tlou Sauveonr entra.
V. des Saints. Carpentier , t. I, col. 438.
cat. Balma.
— Réservoir d'eau.
De la vostra balma de que adagatz los vos-
tres orts.
Tit. de 1276. Doat, t. CV1 , fol. 253.
De votre réservoir duquel vous arrosez vos jar-
dins.
2. Balmeta, s./., petite grotte.
Aras viron una balmeta
Près del sentier.
Trad. d'un Evang. apocr.
Soudain ils virent une petite grotte près du sen-
tier.
BALME, basme, s. m. , lat. BALsamum ,
baume.
Metez de pnr balme un pane.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Mettez un peu de baume pur.
On appelle du même nom l'arbre et
la liqueur qu'il fournit.
Basme es aybre no pins nant de dos coy-
datz... Basme , las partidas del quai totas so
redolens.
Elue, de las propr., fol. 201 et 196.
Baume est arhre non plus haut que deux coudées...
Baume , les parties duquel sont toutes odorifé-
rantes.
Un basme don ton Dieu fo uncatz...
Âr vay , si beu del basme , fay ne tas volontatz,
E seras de tas plaguas mantenen totz sanatz.
Roman de Fierabras} v. o,55 et 958.
Un baume dont ton Dieu fut oint... Maintenant ,
va , et Lois du baume, fais-en tes volontés , et tu
seras sur-le-champ tout guéri de tes plaies.
ANC. fr. Qui oient plus soef que basme.
Roman de la Rose, v. 1061O.
cat. Balsam. esp. port. it. Balsamo.
2. Enbasmak, embaymab. , v. , oindre,
embaumer,
D'aqnest oli son onchat et enbasmatz aqnels
que Dieus fay reys.
V. et Vert., to\. 35.
Ceux que Dieu fait rois sont oints et embaumés
de cette huile.
E H fazien tug los riez embaymar.
V. de S. Trop/iime.
BAN
175
Et y faisaient embaumer tous les riches.
anc. fr. Qui sans basme s'enbasme.
Crétin, p. 218.
De femmes nne troupe
Portoient du baume cher
Et une boete ou coupe
Pour embasmer sa ebaîr.
La Boderie , Hymnes eccl.
cat. esp. port. Embalsamar. it. Imbalsamare.
BALTEMO, s. m., lat. baltewm , bau-
drier.
De Anastazil'emperador.,. tunica e baltemo.
Cat- dels apost. de Roma, fol. 6'5-
D'Anastase l'empereur... tunique et baudrier.
BALUC, ad/'., stupide, malade.
E pus lo caps es balucs,
Doîens son li membre estremier.
Marcabrl'S : Al départir.
Et lorsque le chef est malade, les membres ex-
trêmes sont souffrants.
it. Balosco.
2. Esbalauzib , v. , abasourdir, ébahir.
Part. pas. Ni sap on s'an ni on se sia ,
Ans es totz esbvlauzit.
Roman de Jaufre , fol. uf).
Il ne sait où il aille ni où il soit , mais il est tout
abasourdi.
Qui es esbalauzitz en sos oils, pessa mal.
Trad. de Bédé , fol. 34-
Qui est ébahi dans ses yeux , pense mal.
anc. cat. Esbalair.
BAN, s. m. , lat. BA^num , ban , convo-
cation , ordonnance, autorité.
E meton bans e mains costumas per ocay-
zon d'aver emendas.
V. et Vert., fol. l5.
Et ils mettent bans et mauvaises coutumes pour
occasion d'avoir des amendes.
Mas des que siguem tuit un ban.
Giraud de Borneil : A l'honor de.
Mais puisque nous suivons tous une même ordon-
nance.
Loc. Yen m pens de cortesia tan
Que res non es , ni eu no sai
On ja la truep, pus non es lai
On tng m'antreiavon lo ban.
G. de S. -Didier : Companhon ah joy.
Je pense tellement de courtoisie qu'elle n'eat rien T
fjG
BAN
el je ne sais 0»;je la trouve jamais , puisqu'elle n'est
pas là où tous m'accordaient l'autorité.
cat. Ban. esp. tort. it. Iiando.
2. Bandier, rannier, s. m., sergent,
bannier.
E l'aulr'es corrieus o bandiers
Que tôt l'an en mal despensa
Per gatjar pastors o boyers.
Folquet de Lunel : El nom del.
Et l'autre est coureur ou sergent qui dépense
tonte l'année en mal pour gager pitres ou bouviers.
Qne aia forestiers et baniers qu'els gardo.
Tit. de 1254. Doat, t. CXV , fol. 97.
Qu'il ait gardes champêtres "et banniers qui les
gardent.
anc. fr. Bandiers jurés ou messlers jurés de
la ville de Narbonne... Snrvint un messier
on bandier qni gaga le suppliant d'une
brebis.
Lett. de rém., i\o\. Carpentier, t. I , col. 440"-
anc. cat. Banderer. it. Banditore.
3. Bandir, v., lat. ban/zirc, proclamer.
Quan l'ac facba , dis aitans :
"Vuelb que la serf e la banda
Totz temps.
G. Adhemar : Quan la.
Quand il l'eut faite , il dit telles choses : Je veux
qu'il la serve et la proclame en tout temps.
— Déployer, agiter.
E tanta bêla ensenba e tant peno bandtr.
Guillaume de Tudela.
Et déployer tant de belles enseignes et tant de
guidons.
Part. pas.
Senbeiras desplegadas e'is gonfanons banditz.
Guillaume de Tudela.
Enseignes déployées et les élendards flottants.
— Exiler, bannir.
Li senbors, ab la cort , lo podon bandir.
Coût, de Condomde i3i3.
Les seigneurs , avec la cour, le peuvent bannir.
Part. pas. substantiv. Las terras dels banditz.
Tit. du xivc sièc. Doat, t. VIII, fol. 219.
Les terres des bannis.
esp. tort. Bandir. it. Bandire.
.',. Bandimen, s. m., ban, ordonnance,
bannissement.
BAN
E can d'aquel rey fo cridatz lo bandimens.
P. de ConBiAC : El nom de.
Et lorsque le ban de ce roi fut crié.
Et aprob lo bandiment.
Coût, de Condom de i3l3.
Et après le bannissement.
anc. fr. Aler mètre bandiment eu nne vigne, etc.
Lett. de rém., 1459. Carpentier , 1. 1 , col. 45i-
cat. Bandejament.
5. Baneiament, s. m. , saisie, mise au
ban.
Baneiament et gatjament de bestials qne
darian dampnatge.
Tit. de 1394. Doat, t. CXLII, fol. 54.
Mise au ban et saisie des bestiaux qui donneraient
dommage.
6. Banda, s. /., troupe, bande.
Avia faita très bandas de sas gens.
Chronique des albigeois, col. 53.
Il avait fait trois bandes de ses gens.
cat. esp. port. it. Banda.
7. Auriban, s. m., arrière-ban.
Mas lai de vas Montfort
"Volgra vezer bueimais son auriban
Contra totz selbs qui'l van d'onor baissan.
Bertrand de Born : Un surventes.
Mais là devers Montfort je voudrais voir son ar-
rière-ban contre tous ceux qui vont le rabaissant
d'honneur.
Ab aquestas paraulas, es I'auriban cornatz.
Ro77ian de Fierabras, v. 602.
A ces mots , Y arrière-ban est sonné.
8. Reiban, s. m., arrière-ban.
E Karles a mandat son reiban.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 78.
Et Charles a mandé son arriere-ban.
g. Bandier a, baneira, s./., bannière,
étendard.
Am la baniera de la ciotat de Borna.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 101.
Avec la bannière de la ville de Borne.
Ten la bandiera de saint Jordi.
Anc. tarif des monnaies en provençal.
Tient la bannière de S. George.
Cant viron las baneiras desplegadas.
Guillaume de Tudela.
Quand ils virent les bannières déployées.
Loc. "Venguet a baniera despi.egada.
Chronique des Albigeois, col. 11.
Il vint à bannière déployée .
BAN
Et enneia m de fort maneira
Hom volpilh que porta bvneyra.
Le moine de MontAudon : Be m'enucia.
Et m'ennuie de forte manière homme lâche qui
porte bannière.
Fig. Per far sos mandamens ,
Segral sa basera.
GlRAUD DE Borneil : Sol qu'amors.
Pour faire ses commandements ,. je suivrai sa
bannière.
cat. esp. Bandera, tort. Bandeira. it. Ban-
diera.
10. Banaire, s. m., qui porte la ban-
nière, banneret.
Aqnist banaires
Qu'an castels I o II o très.
Brev. d'amor, fol. 122.
Ces banneret s qui ont châteaux un ou deux ou
trois.
cat. Banderado. it. Banderaio.
11. Bandeiar, baneyar, v. , flotter,
s'agiter.
Tan golfayno contra '1 ven baneyar.
RambauD DE YaqueirAS : Honrat marques.
Tant de drapeaux flotter contre le vent.
Mas eu faz coin fe '1 cers... eau vi
L'ombra dels banz en la fon bandeiar.
G. de Montagnagout : Non estarai-
Mais je fais comme fit le cerf... quand il vit
l'ombre des cornes s'agiter dans la fontaine.
Part. prés.
Los estendards dressât/ contra '1 vent banoians.
Guillaume de Tudela.
Les étendards levés s'agitant contre le vent.
— S'amuser, se récréer.
E can ven en après que levo del diunar,
Cascus près son caval per anar baneyar.
Roman de Fierabras , v. 5oo7-
Et quand il arrive ensuite qu'ils se lèvent de
dîner, chacun prit son cheval pour aller se ré
ANC. fr. Li quens esteit aie ebacier,
El bois s'alout esbanoier.
Roman de Rou _, v. 61 83.
Esr. Bandear.
12. Desbandir, v., rappeler du bannis-
sement.
Part. pas. Devon esser desbandit.
TH. de 1294. Doat , t. XCVI1 , fol. 255.
Doivent être rappelés du bannissement.
it. Sbandire.
BAN
11
BANDON , s. m. , permission.
Que m des bando
Que ebantes.
G. Riquier : Ar non agui.
Qu'elle me donnât permission que je chantasse.
El rei si '1 det handon d'anar e met lo en
arnes de totas res.
V. d'Aimeri de Peguilain.
Le roi ainsi lui donna la ]iermissioti d'aller, et le
mit en équipage de toutes choses.
ANC. fr. Onques pucele de parage
N'ot d'amer tel bandon cum gié,
Car j'ai de mon père congié
De faire ami e d'estre amée.
Roman de la Rose, v. 5845.
Adv. comp.
No truep selbuy ni selba que mont gen ,
Quan la mentan, no la laus a bando.
G. Riquier : Bazos m'aduy.
Quand je la mentionne, je ne trouve celui ni celle
qui ne la loue sans réserve.
S'amon de bon cor a bandon.
G. Faidit : Dalfins , respondetz.
Ils s'aiment de bon cœur sans réserve.
ANC. fr. Va , si li di qu'il vigne à mei,
M'amor li métrai à bandun.
Marie de France , 1. 1 , p. 488.
1. Abandon , s. m., penchant, volonté.'
Qui layssa anar l'ayga a son abandon.
F. et Fer t., fol. Io3.
Qui laisse aller l'eau à son penchant.
anc.fr. Comme le vent souffle à son abandon
Leduvet blancdu vieux chenu ebardon.
Amyot, trad. de Pltilarrjue. Morales, t. IV, p. 444-
esp. tort. Abandono. it. Abbandono.
Adv. comp.
E totz los mandamentz farai ad abandon.
V. de S. Honorât.
Et tous les commandements je ferai sans réserve.
anc. fr. Mais tost s'en parte à habandon.
Fabl. et (ont. anc, t. I , p. 70.
3. Abandonar, v., abandonner, quitter,
délaisser, livrer.
Drutz qui pros don' abandona.
P. Raimond de Toulouse : Pos lo prims.
Amant qui abandonne noble dame.
Com so folas femnas que se abandonon per
un pauc de gazanb.
V. et Vert., fol. 17.
Comme sont folles femmes qui se livrent pour un
| peu de profit.
23
,8
BAIN
Part. pas. adv. camp.
E Fiances esperonan i,or fres abandonatz.
Roman de Fierabras , v. ^IO.
Et les Français éperounenl à bride abattue.
cat. Ksr. tort. Abandonar. rr. Abbandonare.
5. Abandon wiamkx, adv., en toute hâte,
sans réserve.
C'anesson vers lo corn abandonadamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Qu'ils allassent vers l'angle en toute hâte.
...Eu non voil abandon ad amen
Orne laczar, s'enan vist no l'a via.
T! \mbaud de Beaujeu : Eu Peire.
Je ne veux louer un homme sans réserve, si je
ne l'avais vu auparavant.
anc. fr. De ses hauts dons qu'il a entièrement
En elle mis abandonèément.
Charles d'Orléans , p. 40-
it. Troppo abbandonatamente t'ho amalo.
Volg. délie Pislole d' Ovidio.
BANC, s. m., banc, siège, place.
Voyez Aldrete , p. 363 ; Denina ,
t. III, p. 10; Mayans, t. II, p. 227;
Muratori, Diss. 33.
Anero se asetjar en un bel banc.
V. de S. Honorât.
Ils allèrent s'asseoir en un beau >mnc.
Dorm sobre arclia e sobre banc.
GiRAudDE Borneil : Quant la Lruna.
Dort sur coffre et sur banc.
Fis. Cosi us torn en vostre banc.
Gavaudan le Vieux : A la pus longa.
Comment il vous remet en votre place.
Fig. Per que Adams lo pom trazit...
Elh era assis en tal banc, etc.
Gavaldvn le Vieux : Palz passien.
C'est pourquoi Adam prit la pomme. . . il était
assis en tel banc, etc.
cat. Banc. est. tort. it. Banco.
2. Banca,^./. , siège, banquette.
Ad ops de portar corona
Sus en l'emperial banca.
P. Vidal : Car' amipa.
Afin de porter la couroune sur le siège impérial.
Fig. Baissaretz d'ant banc en bahca.
G \v u dan LE Vu. ix : A la pus longa.
Vous baisserez de haut rang en banquette.
MIC. fr. Banque de cbesne ou de baistre.
TU. de i3;9- C\p.pentier ,t. I,col. l\'>\
fAT. esp. tort. it. Banca.
BAN
3. Bancal, s. m. , banc, siège.
E trais m'a part
Sezer sus un bancal.
Amanieu DEsEscas : En aquel mes.
Et m'amène asseoir à part sur un banc.
cat. esp. port. Bancal.
BATVDISOS,*./, apprêt, étalage de mets.
Qu'a lui no dol ni s'irais
Si '1 datz faisols ab uignos
Senes autra bandisos.
R. de Miraval , Gloss. occit.
Qu'il ne lui fait peine ni se fâche si vous lui don-
nez haricots avec oignons sans autre apprêt.
BANH, bain, s. m., lat. Bkliseœ , bain.
Ieu muer si cum fetz el banh
Serena, lo vielb auctor.
Giraud le Roux : A lei de bon.
Je meurs comme fit au bain Sénèqne , le vieil
auteur.
— Fig., purification , délices.
Apres l'anar c'avem empres
En lai on es comunals bainz.
Giraud de Borneil : En un chantar.
Après le vovage que nous avons entre-pris devers
là où est la commune purification.
Loc. Ar ai conquist sojorn en banh.
P. Vidal : ]Neu ni gel.
J'ai maintenant conquis repos en délices.
anc. cat. Bayn. esp. Baïo. tort. Banho. it.
Bagno.
1. Balneacio, s. f. , balnéatiou , action
de se baigner.
Per balneacio.
Elue, de las propr., fol. 22.
Par balnéation.
3. Banhar, v. , baigner, mouiller.
Alcuna vetz lo banharetz.
Si vostr' auzel a trop gran set ,
E volontiers en aiga s met ,
Per sol benre, non per banhar.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Quelquefois vous le baignerez.
Si votre oiseau a trop grande soif, et se met vo-
lontiers dans l'eau, seulement pour boire , non pour
baigner.
Ieu sui aisselh qu'e mieg de l'aiga s bagna
E mor de set.
Perdigon : Estât aurai.
Je suis celui qui se baigne au milieu de l'eau et
meurt de soif.
BAN
— Fig. , baigner, délecter.
Quai' en valor se banha.
B. de RoVENHAC : Belli m'es.
Car il se délecte en valeur.
Tôt en aissi quo s banha doussamen
Salaniandra en faec et en ardara.
P. de Cos d'Aorlac : Sicjuo '1 solellis.
Tout ainsi que la salamandre se baigne doucement
en feu cl en brûlure.
Part. pas.
Els li viron tan bellz e los liuellz e la cara
Com si se fos banhada.
V. de S. Honorât.
Ils lui virent les yeux et la face aussi beaux: comme
si elle se fût baignée.
ANC. FR.
De ce que tn es morsmoncueren claelsebainge.
Poe me d'Hugues Capet, fol. 17.
Il se baigne en liesse et en félicité.
Desportes , premières œuvres, p. !fî.
Berger Thenot, je suis esmerveillé
De tes chansons , et plus fort je m'y baigne
Qu'à escenter le linot esveillé.
C. Marot, t. III, p. 294.
anc. cat. Banyar. esp. Ba'nar. port. Banhar.
it. Bagnare.
BANZ , s. m., corne, bois de cerf.
Mas eu faz com fe '1 cerf... can ri
L'ombra dels BÂSZ en la fon bandeiar.
G. DE Montagnagoct : Won estarai.
Mais je fais comme fit le cerf... quand il vit l'om-
bre des cornes s'agiter dans la fontaine.
2. Bana, banda , s. f. , corne.
Las banas d'un moton que paissia.
Hist. abr. de la Bible, fol. 7.
Les cornes d'un mouton qui paissait.
II buous e II sonalhs e IIII banas que tenon
els caps.
Declaramen de motas demandas.
Deux boeufs et deux sonnettes et quatre cornes qui
tiennent aux têtes.
Natura a provezit a cascuna bestia d'alcunas
armas , cnm a cervis de bandas.
Elue, de las propr., fol. 23o.
La natureapourvu chaque bête de quelques armes,
comme aux cerfs de cornes.
cat. Banja.
3. Enbanamen , s. m., ouvrage à cornes,
partie de fortification.
BAP
'79
Los enbanamens de la vila.
Tu. de 1382. Ville de Bergerac,
Les ouvrages à cornes de la ville.
BAPTISME, s. ?n. , lat. baptism»* ,
baptême.
Los autres que no volgran penre baptisme.
Philomena.
Les autres qui ne voudraient prendre le baptême.
E pueys ab totz los reys que baptism' an
Anet venjar Jhesu-Crist en Suria.
Folquf.t de Lvjnel : Al bon rey.
Et puis avec tous les rois qui ont baptême, il
alla venger Je'sus-Clirist en Syrie.
cat. Bapdsme. esp. Bautisme. port. Babtismo.
it. Battesimo.
2. Batejamen, s. m. , baptême.
Lay el soudau del Cayre, sol pren batejamen.
P. Brkmond Ricas Novas : Pus partit.
Là au Soudan du Caire , pourvu qu'il prenne
baptême.
anc fr. Quant li rois fu bauptisiez et li of-
fices du bauptiszeinent fait , il issi de l'église .
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. 171.
it. Baitezzamento.
3. Baptistili , s. tri., baptême.
Que diguas to veiaire : per cal razo descies
Lo nostre baptistiei ?
Izarn : Diguas me lu.
Que tu dises ton avis : pour quelle raison ignores-
tu notre baptême ?
4. Babtismal , adj. , lat. baptismale ,
baptismal.
Han perduda innoscencia babtismal.
Elue, de las propr., fol. 5g.
Us ont perdu l'innocence baptismale.
cat. Babtismal. esp. Bautismal. tort. Baptismal.
it. Battesimale.
5. Batejar. bathegak, v. , lat. bapti-
zak6', baptiser, donner un nom.
E tais es nus
Que non a plus
Qu'aqnel c'om porta batejar.
P. Cardinal : Predicator.
Et tel est nu qui n'a pas plus que celui qu'on polie
baptiser.
K. magnes mandée a l'arssevesque Turpi
que tOtZ los BArTEGES.
PUILOMENA.
i8o BAR
Charlemagae manda à l'archevêque Turpin qu'il
les baptisât tous.
Er fîuisc mon no sai que s'es,
Qa'aissi l'ai volgnt r. itejar.
Rambacd d'Orange : Kscotaiz.
Maintenant je finis mon je ne sais ce que t'est ,
car j'ai voulu Le baptiser ainsi.
Prov. Car sa crésma pert qu'ilb met e '1 lezer,
Qui lilli d'ase bateja.
A.IMER1 DE PEGUILAIN : A Ici de fol.
Car il perd son chrême et le loisir qu'il y met , qui
baptise un fils il âne.
Part. pas. Yuelh esser batejatz.
Izvrx : Diguas me tu.
Je veux: être baptise,
Substant. K. vestic totz los bateuatz, e loi-
donec blat a manjar.
Philomena.
Charles vêtit tous les baptisés, et leur donna blé à
manger.
axc.fr. Rebaptise ponrtantdeplaintedéguisée
Les vers qne je soupire au Lord aiisonien.
Du Bellay, p. /|02.
cat. Batejar. esp. Bautizar. port. Babtizar.
it. Battezzare.
ô. Desbatf.jat, adj, , non baptisé.
Sobr'els fais Turcs desbatejatz.
AihEri de Bellinoi : Cossiros.
Sur les faux. Turcs non baptisés.
7. Rebateiak , rkf.atizar , v. , rebaptiser.
Que s fezes rebateiar. .. loqual era reba-
tizatz o doas vetz bateiatz.
Cal. ciels apost. de Roma, fol. 38 et 44-
Qu'il se fît rebaptiser... lequel était rebaptisé ou
deux fois baptisé.
esp. Rebautizar. it. Ribattezzare.
BAR, s. m., rempart.
Quan enpugiei sus el bar merlat.
G. Rainols d'Apt : Auzir eugei.
Quand je montai sur le rempart crénelé.
2. Barri, s. m., rempart.
Sarrazi asamero la tor a gran rando;
Tôt an conquist lo barri tro a l'ausor dromo.
Pioman de Fierabras, v. 33 to'.
' Uirent la tour avec grande im-
pétuosité ; ils ont conquis tout le rempart jusqu'à la
plus baute approebe.
Qaan vei furtz castels assetjatz
E 'ls barris rotz e effondrât?..
Bertrand de Born ; Bc m play.
BAR
Quand je vois forts châteaux assiégés et les rem-
parts détruits et effondrés.
— Faubourg.
Que negun blat iesca de Monpeslier ni dels
BARRIS.
Cartulaire de Montpellier, fol. i^o.
Q'aucun blé sorte de Montpellier ni des faubourgs .
Baris es veramen
Ditz so que fora vila
Es bastit senes guiza,
Entorn, e près del mur.
G. Riquier : À lieis cui.
Faubourg est vraiment dit ce qui hors ville est
bâti sans forme , à l'cntour , et près du mur.
ANC. er. Ladicte ville et les barriz d'icelle ont
besoing de réparation et fortilication.
Ord. des R. de Fr., l368 , t. V, p. 396.
cat. Barri, esp. Barrio.
3. Barrian, s. m., habitant du faubourg,
bourgeois.
Ab coisseil et ab voluntat dels barrias del
castel de Lautrcc.
Tu. de 120g. Ilist. deLanguedoc , t. III, pr., col. 219.
Avec le conseil et la volonté des bourgeois du
château de Laulrec.
BAR, baro>", s. m., lat. \ïr, y/rum,
homme, mari-
En général , bar est sujet au singu-
lier, et baron régime.
C'est l'acception primitive et res-
treinte deviR, mari.
Non estereatus vir projeter mnlierem, sed
mulier propter virum.
Lo bar non es créât per la femna, mas la
femna per lo baro.
Trad. de l'Epilre de S. Paul aux Corinthiens.
L'homme n'est pas créé pour la femme, mais la
femme pour V homme.
anc. fr. Monlt ot lo cuer triste et irié ,
De son baro se trest arrière.
Marie de France, t. II, p. 384-
Et à baron prengne son frère
Qn'ele a geté de tel misère...
La sainte famé lor respont
Qu'ele n'aura jamès baron ,
Ami, n'espons , se celui non
Qui sires est de tôt lou monde.
Nom>. rec, defabl, et cont. anc, t. II, p. 88.
BAR
On l'a employé pour désigner l'âge
viril.
Las set estatz , lasqnals so : enfantia, pneri-
cia, adolescentia, juventutz, baro, vilheza,
decrepitutz.
La Cofessio.
Les sept âges, lesquels sont : enfance , pue'rilite',
adolescence, jeunesse, tige viril, vieillesse, décré-
pitude.
Il a aussi signifié grand , seigneur, et
même roi, et spécialement baron.
En Blacatz si fo de Proensa gentils bars c
antz e ries.
V. de BlacaS.
Le seigneur Blacas fut de Provence gentilhomme
et distingué et puissant.
Qu'oni li traga lo cor, c qu'en manjo '1 baro;
Premier mange... l'emperaire de Fiorua.
Sordel : Planber vuelh.
Qu'on lui tire le cœur, et que les princes en
mangent; que l'empereur de Rome en mange le pre-
mier.
E ill baron e il vavassor.
P. Vidal : Tant ai.
Et les barons et les vavasseurs.
anc. fr. Moult ère hait ber et honore'z.
Ville-Hardouin , p. i8.
cat. esp. Baro. port. Barào. rr. Barone.
i. Baroxessa, s./., baronne.
Contessas e baronessas sobre las antras
senhoreyans.
Lelt. de Preste Jean à Frédéric, fol. 18.
Comtesses et baronnes dominant sur les autres.
cat. Baronessa. esp. Baronesa. port. Baro-
neza. rr. Baronessa.
3. Bardât, s. m., noblesse, baronnage.
De lai es proeza e bar_natz
Mantengut, larguesa e covitz.
T. de R. de Mira val et de Bertrand : Bertran.
De l'autre côté prouesse et noblesse, largesse et
régal sont maintenus.
Merma pretz e barnatz,
E pas las poestatz.
Giracd de Borneil : Si per mon.
Le mérite et la noblesse dégénèrent , et plus les
puissances.
— Concours, émulation de galanterie.
Qu'ieu vi que per un gan ,
Si lor fos enviatz,
BAR
Si mesclav' us barnatz
Que durava tôt l'an.
l8l
Girald de Borneil : Lo doutz clians.
» Que je vis que pour un gant , s'il leur fût envoyé ,
il s'établissait une émulation de galanterie qui du-
rait tout l'an.
\n< :. fr. Tant qu'il fu en la sale amunt,
Où asanblez iert li barnez.
Roman du Renart, t. II , p. 348.
anc. cat. Barnatz.
4. Barxage , s. m., baronnage, noblesse.
No tan a rey que a tan rie coratge
Quo '1 reysN'Anfos, e tau noble barnatge,
Lavs estar près borne de son linbatge.
Paii.et de Marseille : Abmarrimen.
Il ne convient pas à un roi qui , comme le roi AJ-
pbonse, a si puissant courage et si noble baronnage,
qu'il laisse être prisonnier bomme de son lignage.
— Exploit d'armes.
Senbors, so dis Rollan, mot nos deu enugar
Que l'amiran Balan si meta al sopar;
So sera gran barnatge qui lo 'n fara layebar.
Pioman de Fierabras , v. 33q3.
Seigneurs , ce dit Roland , il doit beaucoup nous
fâcber que l'émir Balan se mette à souper ; ce sera un
grand exploit d'armes qui l'en fera désister.
ANC. fr. Le feu roi oudit siège lors
Faisoit conduire grant barnaige,
Et avoit autour de son corps
Plusieurs de son sang et lignaige.
Vigiles de Charles Vil, t. I , p. 181.
rr. Barnaggio , baronaggio.
5. Barxatjos, ad}., noble, valeureux.
Als nobles cors barnatjos.
P. Vidal : Abril issic.
Aux nobles cœurs valeureux.
G. Barxil , adj.y noble, distingué.
Ieu, que vi son gai cors barnil,
Saludei la.
G. D'ArTPOL'L : L'autr'ier.
Moi , qui vis son agréable personne distinguée, je
la saluai.
anc. fr. Earnilment t'estuet contenir.
Marie de France , !. II , p. 43q-
7. Baroxia, s. /., baronnie, noblesse.
Tolon cieutatz e castels, terras, fieus e ba-
RONIAS.
V. et Vert., fol. i5.
Ils enlèvent cités et cbàteaux. , terres , fiefs ef ba-
ronnies.
i8i
BAR
Anero penre conjat de K. e de lola la baro-
nia que era a la ost.
Philomena.
Ils allèrent prendre congé de Charles et de toute
la noblesse qui était à l'armée.
akc. fr. Entotir eus ot grant baronie
Ki leur tenoient conpaignie.
RoTitan du Reiuzrt, t. IV, p. 128.
cat. esp. tort. it. Baroniu.
BARA.LH, .v. ///., trouble, dispute, bruit.
AL fellona desiransa
Et estranbatg' e baralh
Pays ainors los desîrans.
Marcabrus : Contra.
\mour nourrit les de'sirants avec félon de'sir et
e'trangeté et trouble.
E guerra e baraili..
Rambaudde Vaqleiras : Leusonetz.
Et guerre et dispute.
2. Baralha, s. f. , trouble, dispute,
bruit.
Bregas e baralh as c d'antras falbias assatz.
Liv. de Sydrac, fol. tôt.
Querelles et disputes, et assez d'autres folies.
ANC. fr. Tant que l'en maintînt les bereles
Des serjans ans noires gonneles.
G. GviART,an i3o4- Carpentier, t. I, col. 522.
cat. Baralla. port. Baralha. it. Baraja.
3. Barrei, s. m., querelle, tumulte,
dévastation.
E de Mauzac lo barei
Ai ben anzit cossi fo.
P. Cardinal : L'afàr del.
Et j'aibien oui comment fut le tumulteàe Mauzac.
Adv. cotnp. E tema meyns mort
Qu'el coins de Montfort,
Qni vol qu'.\ barrey
Lo nions H sopley.
P. Cardinal : Per folhs ten.
Et qu'il craigne moins la mort que le comte de
Montfort , qui veut que le monde se soumette à lui
par dévastation.
Loc. Menan a fnec e a barrey.
Avian tôt effugat e menât a barrey.
V. de S. Honorât.
Ils mènent à feu et à dévastation.
Es avaient tout incendie' et mené à dévastation-
anc. cat. Barreig.
l\. Guaralha, v. /'. , dispute.
Que jes de dona qne vos valha
BAR
No s tauh, c'ab loi- aia guaralha
Ni ab pegua gent ufanieira.
Amanieu desEscas : A vos qu'icu.
Qu'il ne convient point de dame qui vous vaille,
qu'elle ait dispute avec eux ni avec sotte gent or-
gueilleuse.
5. Barreiàaient , s. m., enlèvement,
pillage.
Del barreiament de las fedas et de la occi-
sio qne feîro li mien.
TU. de 1243. Do\t, t. CXL , fol. 144.
De V enlèvement dc3 brebis et de la tuerie que les
miens firent.
6. Bar.vlhar, v. , contester, disputer,
attaquer.
C'ab son amie non baralha.
Marcabrus : Cant l'aura.
Qu'elle ne dispute pas avec son ami.
Tôt jorn contendi e m baralh ,
M'escrim e m defen e m coralh ,
Coin me fond la terra e la m'art.
Bertrand de Born : Un sir\eni<
Toujours je conteste et me dispute, je m'escrime
et me de'fends et me courrouce , parce qu'on me dé-
truit la terre et qu'on me la brûle.
cat. Barallar. tort. Ba ralliai .
7. Bareiar, v. , confondre, troubler.
Dien pree que tracbors barrey,
E los degol e los abays.
P. Cardinal : Basos es.
Je prie Dieu qu'il confonde les traîtres , et les
précipite et les abaisse.
— Attaquer, détruire.
Barreiar Iran Tudella,
E '1 Puey e Monferran.
P. CARDINAL : Un surventes tramelray.
Us iront attaquer Tudela , et le Puy et Mont-
ferrant.
anc. fr. Et ponr ce souvent on y trouve
avantage à fort barrojer la matière... Si
rien ne trouve à barrojer au libelle... Si
rien n'y peut estre barroyè , peut encore le
défendeur demander garand.
Somme rurale. De Laurière, Gloss. du dr. fr.,
t. I , p. 146.
cat. Barrejar. anc. esp. Barajar.
8. Esbaraixa , s.f.t querelle, tourment.
E mantenent li moc ainor esbaralla.
V. de Guillaume de Cabeslainf^
Et maintenant amour lui meut querelle.
BAR
BARANDA, s.f. , barricade, bastion.
Non vuelh esser reis d'Irlanda,
Per tal qu'ien emble ni tuelha
Castel ni tor ni baranda.
P. Cardinal : A tôt farai.
Je ne veux pas être roi d'Irlande, pour tel que je
vole et emporte château et tour et bastion.
cat. Barana. esp. Baranda.
BARAT , s. m., tromperie, fraude, su-
percherie , ribauderie.
Voyez Muratori, Diss. 33; Denina,
t. III , p. i3.
Pcccatz cassa sanctor
E baratz simplessa.
P. Cardinal : Falsedatz.
Le péché cliasse sainteté' , et la tromperie sim-
plcsse.
Et ai al) vos fait maint coites barat.
Rambaud de Vaqleiras : Valen marques.
Et j'ai fait avec vous mainte courtoise supercherie.
anc. fr. Qai barat quiert , baraz li vient.
Fabl. et conl. anc, t. III, p. 91.
anc. cat. Barat. esp. tort. Barato. n.Baratto.
2. Baran, s. m., tromperie, super-
cherie.
Ben pot cbausir domn' un sol fin aman,
Ses malestan ,
Son par o pauc major;
Pero no falh si cbauzis en menor,
Si '1 ve valor;
Sol no pes lo baran.
G. de Montagnagout : No sap per.
Une dame peut Lien , sans inconve'nient , choisir
un seul amant chéri , son e'gal ou un peu au-dessus
d'elle; pourtant elle ne commet point de faute si elle
choisit eu moindre , si elle lui voit du me'rite ;
seulement qu'elle ne pense pas la supercherie.
3. Barata, s.f., tromperie, fraude.
Roma, be sapebatz
Que vostr' avo's barata
E vostra folthitz
Feiz perdre Damiata.
G. Figvjieras : Sirventes vuelh.
Rome , sachez hien que votre me'chante perfidie et
votre folie fit perdre Damiette.
— Marché.
Fan baraïas ad espéra.
Bref, d'amorj fol. 12.
Us font marchés à terme.
BAR
i*3
— Dette.
Entro que sio pagadas las baratas de la
maio.
TU. de 1226. Doat , t. XXXVIII , fol 14.
Jusqu'à cequeles dettes de la maison soient payées.
anc. port. "Vender ou empenorar ou outra
barata far.
Elue, doc. de 1270.
cat. esp. it. Barata.
L\. Barataria , s. /., marché , intérêts.
Son vedadas usuras et antras baratarias.
Les dix- Cotnmandements de Dieu.
Sont prohihées usures et autres marchés.
cat. Barateria. anc. esp. Barataria. it. Ba-
ratteria.
5. Baratar , v. , trafiquer, friponner,
gagner, houspiller.
Subtils en autres engannar o decebre o ba-
ratar.
V. et Vert., fol. 3i.
SuLtils à tromper ou décevoir ou friponner les
autres.
S'ieu perjugaarm'aseti al taulier,
Ja no i puesca baratar un denier.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc. ■
Si pour jouer je m'asseois à la tahle , que je n'y
puisse jamais gagner un denier.
Els pastors ab los cas lo cassero e '1 bara-
tero si malamen qu'el en fo portât per mort.
V. de Pierre Vidal.
Les hergers avec les chiens le chassèrent et le hous-
pillèrent si rudement , qu'il en fut porté pour mort.
Ailas! tan mal si barata
Drutz qu'ab vieilla s'acoata.
Ogiers : Era quan l'ivern.
Hélas ! si mal se trafique galant qui avec vieille
s'associe.
Nostre cardinals
Sojorna e barata ,
E prent bels ostals.
TonilERs ET PaLAZis : De chanlar.
"Noire cardinal se divertit et trajlt/uc, et prend de
heaux hôtels.
Compraran ni barataran negu aver.
Tit. de 1221. Doat, t. CXVI , fol. 2.
Achèteront et trafiqueront aucun avoir.
anc. fr. Baratent le siècle et engignent.
Fabl. eteont. anc, t. II, p. 388.
C'est celé qui fait l'autrui prendre
Rober, tolir et baréter.
Rrman de la Rose, v. 181.
i84
BAR
Et achctoit et revendent
Les denrées qu'il connissoit ;
T;int sebarcta d'un et d'el ,
Que toz jors sauva son chatel.
Ftibl. ci cont. anc, t. IV, p. 474-
cat. aiîc. Esr. Barutar. it. Barattare.
6. BaRATAIRE , BARATADOR, S. TU., tlOITl-
peur, fripon, rihaud.
El es un gran baratador.
Oh tiuh badocr anonyme : El nom de.
Il est un grand trompeur.
La molher coitosa
Acuelh ab se alcun baratador.
P. Cardinal : Tais cuia.
La femme convoitcuse accueille quelque rihaud
avec elle.
Aflrc. fr. Mais refuser sovent veomes
Le bon pour le barateor.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 296.
cat. Esr. Baratador. it. Barattatore.
7. Baratiers, s. m., fripon, déver-
gondé.
Grans baratiers fo de jogar e d'estar en
taverna , per que ades fo panbres e ses arnes.
V. de Hugues de Pena.
Il fut grand dévergondé de jouer et d'être en ta-
verne, c'est pourquoi il fut toujours pauvre et sans
c'quipement.
So dltz lo reproiers :
ïola s de baratiers.
G. Riqcier : Si m fostan.
Le proverbe dit ceci : Qu'il se sépare des fripons.
anc. fr. Tant fat sontîs et barretierres.
Roman de la Rose, v. 2o338.
anc. cat. Barater. anc. esp. Baratero. tort.
Barateiro. it. Barattiero.
8. Babataxritz, s. f., coquine, fri-
ponne, ribaude.
Las bakatairitz baratan,
Frigens del barat, cerbaran.
CABRTJS : Pus s'enfullcyson.
I coquines trafiquant se courberont , en frisson-
nant de la ribauderie.
anc. ir. Plu-, tost se snnt apercent s
Des bareteresses faveles
Que ne font les tendres puceles.
Roman de la Rose, v. 21729.
r). Deskarat, s. m., déroute, défaite.
M oh fo vostra lanza bona ,
BAR
En Taurel, per mon grat,
No fora al desbarat,
Quant anavatz vas Cremona.
T. de Taurel et de Falconet : Fakonct.
Seigneur Taurel , votre lance fut très bonne , à
mon gre' , si ne serait à la déroule, quand vous alliez
vers Cre'mone.
En l'an M et C XXX LUI fon lo desbarat
de Fragra , e fon près lo rei d'Aragon.
Cartulaire de Montpellier, fol. 66'.
L'an 1 134 fut la défaite de Fragre , et leroi d'Ara-
gon fut pris.
10. Desbaratar, v. , vaincre, défaire,
abattre.
E poirem los trastotz aisi desbaratar.
Guillaume de Tldels..
Et nous pourrons ainsi les abattre tous.
Anneron ferir en la gent e desbareteron
los totz.
Hist. abr. de la Bible, fol. 37.
Allèrent frapper sur la gent et les défirent tous.
Part. pas. Paya son descofit e tub. desbaratat.
Roman de Fierabras, v. 4763.
Païens sont de'confits et tous défaits.
Lo rei de Fransa fon desbaratatz a la Mas-
sora.
Cartulaire de Montpellier, fol. 69.
Le roi de France fut défait à Massoure.
anc. fr. Soient mort et debaretè...
Cil de Sissons sunt tuit desbareté.
Roman de Garin le Lolierain, p. 35.
Tous furent desbaratés pour l'estendart qui
chéut à terre.
Roman de Galien Rhetoré , fol. 74.
cat. Desbaratar. it. Sbarattarc.
BARATRO, s. ni., lat. barat/<rw/w, ba-
rathre, enfer, abîme.
Yen lo diables que guarda '1 baratro.
Poème sur Boece.
Vient le diable qui garde le baralhre.
E manda ti per mi e jura baratro.
Roman de Fierabras, v. 3688.
Il te mande par moi et jure le barathre.
anc. fr. Et Apolin et tes diex baratron.
Roman d'Agolant , BeKKEB , v. 908.
Or te mande par moi et jure baratron.
l!"//ian de Fierabras en vers français .
Esr. Baratro. fort. Rarathro. it. Baratro.
BARBA,. v./., lat. barba , barbe.
BAR
La barba ly a faita far.
Chronique des Albigeois, col. 33.
H lui a fait faire la barbe.
Barba rossa auras.
GlRAED DE CaLANSON : Fadet joglar.
Tu auras une barbe rousse.
Barba es ornament de la cara d'home.
Elue, de laspropr. , fol. ^i.
La barbe est l'ornement du visage de l'homme.
Loc. Aqnilh qne l'auzo s'en janglo et li bufon
EN LA BARBA.
Liv. de Sjdrac, fol. Io3.
Ceux qui l'e'coutent s'en moquent et lui souillent
dans la barbe.
cat. esp. port. it. Barba.
i. Barbeta, s./., petite barbe.
Per so meto algana barbeta.
Elue, de las propr.. fol. ^i.
Pour cela ils mettent aucune petite barbe.
CAT. Barbeta. esp. Barbita. it. Barbetta.
3. Barbât, adj.y lat. barbatk^, barbu,
embarbelé.
E donzelos barbatz ab gren.
Le moine de Montaudon : Be m'enueia.
Et damoiseau barbu avec moustache.
Arc e sageta barbada.
Bertrand de Born : Bassa.
Arc et flèche embarbelée.
ANC.fr. Ni trovast-il horue barbé
S'encontre lui liuter vousist.
Roman d'Haveloc, v. l52.
Se li barbé le sens séussent
Bons et chievres molt en eussent.
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 176.
cat. Barbât, esp. port. Barbado. it. Barbato.
/,. Barbut, adj., barbu , qui porte barbe.
Capellan e monge barect.
Le moine de Montaudon : Mot m'enueia.
Chapelains et moines barbus.
Aissi com es ardiiz
Leos plus que cabritz,
Et ors qne buens cornutz ,
E lops qne bocs. barbctz.
P. Yidal : Dieus en sia.
Ainsi comme est plus hardi lion que chevreau , et
ours que bœuf cornu , et loup que houe barbu.
cat. Barbut. esp. port. Barbudo. it. Barbuto.
5. Barbuda, s.f. , museau.
Cata moriuda ,
Ien vos aurai tost abatuda j
E fier la denan la barbcda
BAR
18:
Tal colp qne tota l'escoissen.
Raimond l'écrivain : Senhor l'autr'ier.
Chatte lippue, je vous aurai bientôt abattue; et il
la frappe au devant du museau d'un ici coup qu'il
l'écrase entièrement.
6. Barbier, s. m., barbier.
Tolo moiller à Milan ; la moiller d'un bar-
bier, bella e jove.
V. de Guillaume de la Tour.
Il enleva une femme à Milan ; la femme d'un
barbier, jeune et belle.
cat. Barber, esp. Barbero, port. Barbiero.
it. Barbiere.
7. Barbier.v, s.f., barbiere.
Degun barbier ny... barbiera.
Ord. des R. de Fr., Iqoo , t. VIII , p. 4O1-2.
Nul barbier ni... barbiere.
8. Barbaria, barbairia, s.f , barberie ,
boutique, métier de barbier ou de
chirurgien.
Li parec e signe li fes
Ayssi com raire si volgues,
E vai s'en a la barbaria.
V. de S. Honorât.
Lui parut et lui fit signe ainsi comme s'il se vou-
lait raser, et il s'en va à la boutique du barbier.
No podon far... lo dit mestier de barbaria...
de barbairia.
Ord. des R. de Fr., 1400 , t. VIII , p. 400.
Ne peuvent faire... ledit métier de barberie... de
barberie.
cat. esp. Barberia. tort. Barbearia. it. Bar-
bier ia.
9. Barbustee, or//., imberbe, blanc-bec.
Ab G. so XX. M. en nn sembel,
No n'i a un trop vilb. ni barbtjstel.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 28.
Ils sont vingt mille avec Gérard dans un combat ,
il n'y en a pas un trop vieux ni imberbe.
10. Barbari, s. m., barbillé, barbarin,
sorte de monnaie.
C'était une monnaie frappée par les
vicomtes de Limoges; son nom lui ve-
nait d'une effigie à barbe, Lemovicensis
barbat.e monetee.
Voyez Du Car.ge , t. I, col. ioio;
Carpentier, t. I, cul. 462.
Quar si '1 metiatz en la ma
24
[86 BAR
Per ver dir un marabetis,
E per mentir nn harbari,
Lo barbari guazanbara.
P. Cvrdinal : Sen' En Neble.
Car si vous lui mettiez dans la main un maravc'ilis
pour dire vrai , et pour mentir un barbarin , elle
gagnera le barbarin.
E ns daran dels barbaris,
Si volon qn'om ab lor romaigna.
Bertrand de Born : Be m platz.
Kl ils nous donneront des barbarins , s'ils veulent
qu'on reste avec eux.
anc. fr. Vint pièces de gros tournois et de
barbillcs.
Lett. de rém. 1410. Carpentier, t. I, col. 462.
BARBACANA, s. f. , barbacane, cré-
neau, embrasure.
Be in plazo l'arquier
Près la barbacana.
B. Arnaud de Montcuc : Er can li.
Bien me plaisent les archers près de la barbacane.
Sus als cranals et en las barbacanas den
boni mètre gran quantitat de peiras ponhals
per lansar am fondas.
Tu. du xv= sièc. Doat , t. CXLVH , fol. 283.
Sur les créneaux, et dans les barbacanes on doit
mettre grande quantité de pierres de la grosseur du
poing pour lancer avec frondes.
...Ai ab vos fait maint cortes barat...
Et esvazit barbacan' e fossat.
Rambacd de Vaqueiras : Valen marques.
J'ai fait avec vous mainte courtoise supercherie...
et envahi barbacane et fossé.
A5c. fr. Dedens cel encloz fist drecier bonnes
barbacanes bien deffensables.
Rec. des Hist. de Fr., t. V, p. 2^2.
cat. Esr. Barbacana. port. Barbacâ. it. Bar-
bacane.
BARBAIOL, s. m., lat. BARBAJor>i.v,
joubarbe.
Ajusta i hom del barbaioi, •
E d'aqutT erba tenon pro
Li vilan sobre lnr maiso.
Deides de Prades , A us. cass.
On y ajoute de la joubarbe ; et les paysans tien-
nent assez de cette herbe sur leur maison.
BAR.BARI , ad/., lat. barbare, étran-
ger, barbare.
Substantif. E trames lo en Frunsa contra 'ls
BARBARIS.
Cat. dels apost. de B.oma, fol. b\\.
BAR
Et le transmit en France contre les barbares.
anc. fr. Fu vendu à un barbarin en la cité de
Trêves.
Chr. de S. Denys. Carpentier , 1. 1 , p. 4*>3.
2. Barbaric , adj. , lat. barbaricws,
étranger, barbare.
Habitat per mantas nacios barbaricas... De
las gens barbaricas en ela habitans.
Elue, de las propr., fol. l63et 168.
Habité par maintes nations barbares... Des gens
barbares habitant en elle.
anc. cat. Barbarie, esp. port. it. Barbarico.
3. Barbarisme , s. m., lat. barbarismm/h,
barbarisme.
E m gar de barbarisme en peruunciamens.
P. DE Corbiac : El nom de.
Et je me garde de barbarisme en prononciation.
Barbarisme es una viciosa part d'oratio.
Leys d'amors, fol. 103.
Le barbarisme est une partie vicieuse du discours.
cat. Barbarisme, esp. port. it. Barbarisme
4. Barbarin, adj., de Barbarie.
Sitôt port' arc e coutel barbarin.
G. Rainols d'Apt : Auzir eugei.
Quoiqu'il porte arc et coutelas de Barbarie.
BABBOT, s. m., lat. barb*to«, lyre,
luth.
Don En Gaubert de Puegcibot
Dis ad est' amor su '1 barbot.
Brev. d'amor, fol. 194.
Dont le seigneur Gaubert de Puicibot à l'occasion
de cette amour dit sur la lyre.
BARCA, barja, s.f. , barque, chaloupe.
Barca est quae cuncta navis conimercia ail
litus portât.
Isidor., Orig., XIX, l.
Trobero doasBARCAS pescant en lo ribage.
V. de S. Honorât.
Ils trouvèrent deux barques péchant sur le rivage.
... Naus en mar, quant a perdut sa barja.
Bertrand DE Born : Non estarai.
Navire en mer, quand il a perdu sa chaloupe.
ANC. fr. Envoya sa barge de sa nef.
Ville-Hardolin , p. 46.
La barge trevent; ens l'unt mis,
Od lui s'en vet en snn pais.
Marie de France , t. I ", p. 94.
cat. f.sp. port. it. Barca.
BAR
2.Emuarcar, v., embarquer.
Substantif. ... La levci del port a I'emiiarcar.
Rembaud de Vaqijkiras : Honrat marques.
Je la levai du porl à V embarquer.
cat. esp. port. Embarcar. it. lmbarcare.
BARDEL, s. m. , barde, bât.
Le mot arabe albardaa est défini en
portugais :
«Cubertura cheia depalha que se poem nas
bestas de carga. »
Vestig. delà ling. arab., etc. , p. l6\
Voyez Monti, t. II, part. 2 , p. 3io.
E vos don sella e bardel.
Le dauphin d'Auvergne : Puois sai.
Et vous donne selle et bat.
anc. fr. Estoit bardé au possible, et sur ladite
barde estoient les couleurs devaut dites
blanche et violette.
Delà Vigne , llist. de Charles VIII, p. 162.
anc. cat. Bart. esp. Barda, tort. Albarda-
it. Barda.
BARGANH, s. m., marché, commerce,
barguignage.
Voyez Leibnilz, p. 102; Muratoiï,
Dis s. 33.
Me fes pregar de tal barganh
Don m'a '1 cor soven dolgut.
Guillaume de Balaun : Mon vers.
Il nie fit prier de tel marché dont au cœur m'a
souvent fait mal.
— Niaiserie, sottise.
Que ten barganh ,
Si per estanh
Do mon aur.
Giraud deBorneil : Joys e chaus.
Que je tiens à sottise, si je donne mon or pour
ctain.
it. Bargagno.
2. Barganha, bargaingna, s, f. , com-
merce , barguignage , maquignonnage.
Car iest de pauca barganha.
Le moine de Montaudon : Gasc pec.
Car vous êtes de petit commerce.
S'ien fos fais ni ginbos ,
Ieu n'agra pro companhos ;
Mais sa beatatz e '1 dolz ris
Mi tolon de lor bargainha.
FoLQVJET DE MARSEILLE : Ja no volgra.
BAR
;87
Si je lusse faux et trompeur, j'en aurais assez de
compagnons ; mais sa beauté et le doux, sourire
m'arrachent à leur maquignonnage.
Papiol, ja 'N Frédéric
No fera aital bargaingna
Com fes sos fils En Heuris.
Bertrand de Born : Be m plaU.
Papiol , jamais le seigneur Frédéric ne ferait tel
barguignage comme fit son fils le seigneur Henri.
anc. fr. Qui n'a cure de cel barguigne.
Roman du Rfinart, t. 1 , p. 17.
3. Barganhar , v. , barguigner, tâton-
ner, marchander.
Al re mos cors no m barganha
Mas solatz e cortesia.
H. BruNET : Lanquan son.
Mon cœur ne me marchande autre chose que
plaisir et courtoisie.
Ostans de fallimens,
Ab lialtat barganh.
Serveri de Gironne : Cavayers.
Excepté par erreur, il marchande avec loyauté.
Fig. Qui no s pessa tost barganha
Bons vers.
Bernard de Venzenac : Pus vey.
Qui ne réfléchit pas bientôt tâtonne bons vers.
anc. fr. Com savez bien barguingnier
Yoiz du papelars , du begnin.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 128.
Tant l'ot gardé que le vont vendre;
Pur vingt souz, ce dit, le dunra :
Un sien veisin le bargaigna ,
Maiz n'en waut mie tant duner.
Marie de France , t. II , p. 3o2.
Et tantost qu'ils les aperceurent, sans bar-
guigner, frappèrent en eux.
Monstrelet, t. I, fol. 288.
it. Bargagnare.
BARQIU, s. m., réservoir.
Un pauc barqiu on recnelb ayga.
Elue, de las propr., fol. 166.
Un petit réservoir où recueille l'eau.
2. Barquinet, s. m., petit réservoir.
El es format a guiza de barquinet.
Elue, de las propr., fol. 55.
Il est formé à guise de petit réservoir.
BARRA, s./., barre, perche.
De II parelbs de barras la porta es establia.
Roman de Fierabras , v. 3ÇP7.
La porte est affermie avec deux paires de barres-
i88
BAR
Barras de fer vos v pansas.
Trad. </,■ l'Evécng. de Nicodeme.
Vous v place» des hurres de fer.
Sauniada de cabirons et de barras dona ,
cascuna de sa maniera , I eabiron o I barra.
Cartulaire de Montpellier, fol. 107.
Charge de chevrons et de barres donne , chacune
en sa manière , un chevron ou une barre.
— Délai.
Li senbors revs de Fransa e de Malborgas
auctreyeroii barra a très ans.
Cartulaire de Montpellier, fol. 79.
Les seigneurs rois de France et de Majorque ac-
cordèrent délai à trois ans.
— Barrière, barricade, retranchement.
Lai on las oz s'encontren en un plan bel,
No i ac fossat ni barra , bos ni ramel.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 28.
Là où les armées se rencontrent en une helle
plaine , il n'y eut fossé ni barrière, Lois ni haie.
Una barra tornadissa.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 23.
Une barrière retournante.
Fig. Portugais, Gallics , Castillas...
Lnr aveni en barra , geguitz
Qu'els an rabusatz et aunitz.
Gavaudan le Vieux : Senhors per los.
Portugais , Galiciens , Castillans... nous leur avons
laissés en retranchement, qui les ont rongés et honnis.
anc fr . N'i aveit bare ne devise
Fors nn haut mur de piere bise.
Marie de France, t. I, p. 3 16.
Bien semble estre la mer une barre assez forte ,
Pour nous oster l'espoir qu'il puisse estre battu.
Malherbe, liv. IL
cat. Esr. port. it. Barra.
2. Barras, s. m., barre, bûche, perche.
Lo duc gardet vas terra, uu barras n'a levât.
Roman de Fierabras, v. /J080.
Le duc regarda vers la terre , il en a levé une
perche.
3. Barrar, v. , fermer, clore.
Las portas an bArradas e fermadas.
Chronique des albigeois, col. II.
Ils ont clos et fermé les portes.
Non avia mas I sola intrada , et aquella
i:arrero fort an grans baras de ferre.
Ilisl. abr. de la Bible, fol. 70.
Il n'y avait qu'une seule entrer, et 'ùsfermèrent
celle-là fortement avec grandes barres de fer.
BAR
— Barioler, rayer.
Part. pas. MantelsBARRATz de brun e de blanc.
Cartulaire de Montpellier, fol. 7 1.
Manteaux bariolés de brun et de blanc.
Portavan capas barratas de brun e de
blanc.
Petit Talamus. Martin, p. i5i.
Portaient capes bariolées de brun et de blanc.
Esr. tort. Barrar. it. Barrare.
4. Barriera , s.f. , barrière, retranche-
ment, fortification.
E dedins fan barreiras ab caus et ab morter.
Fassan, entorn las tendas , las barrieras
dressai-.
Guillaume de Tudela.
Et dedans ils font barrières avec chaux et avec
mortier.
Us fassent , autour des tentes , dresser les retran-
chements.
... Ai ab vos fait maint cortes barat...
E part barieyras ab vos esperonat.
Rambaud de Vaqueiras : Valen marques.
J'ai fait avec vous mainte courtoise supercherie...
et éperonné avec vous au-delà des fortifications .
cat. esp. Barrera, tort. Barreira. it. Barriera.
5. Barradura, s.f. , clôture, fermeture.
À la barradura de la vila.
Fors de Be rn, p. 1089.
A la fermeture de La ville.
6. Embarrar, v. , enfermer, clore.
No sai las ! on hi'embarre.
Leys d'amors, fol. 28.
Je ne sais, hélas ! où je m'enferme.
Part. pas. Lo poble que es aissi embarat.
Chronique des Albigeois, col. I^-
Le peuple qui est ainsi enfermé.
cat. esp. port. Embarrar. it. Imbarrare.
BARRACAN, s. m., barracan, camelot.
Ut nullas scarlatas aut barracanos aut pre-
ciosos burellos habeat,
Statuts de Pierre, abbé de Cluni, c. 18.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Barracan dona de tenher en grana III s.
Cartulaire de Montpellier, fol. 114.
Barracan coûte pour teindre en ccarlate trois sous.
cat. esp. Barragam. it. Baraoane.
BARRETA, berreta , s.f., barrette,
chaperon.
BAR
En son cap porta barreta.
Del cap li osta la berreta.
V. de S. Honorât.
En son chef il porte une barrette.
11 lui ôte la barrette de la tête.
cat. Baret. anc. esp. Barreta. tort. Barrete.
it. Berretta.
2. Berretier, s. m.} bonnetier.
E biliaires e berretiers.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Et faiseur de billes et bonnetier.
cat. Barreter. tort. Barreuero. it. Berretajo.
3. Birret, s. m., bonnet.
Lo birret sul cap.
' Leys d'amors, La Loubère, loi. 73.
Le bonnet sur le chef.
Los signes pontifîcals, la camisa romana e '1
BIRRtT.
Cat. dels aposl- de Borna, fol. 217.
Les insignes pontificaux , la chemise romaine et le
bonnet.
l\. Boneta, s. f. , bonnet, barrette.
E m falh , mas pauc sap qne m'ai en ma boneta.
G. Pierre de Cazals : D'una leu.
Et je me trompe , mais je sais peu ce que j'ai dans
mon bonnet.
anc. cat. Bonet. esp. port. Bonete.
BARRIL, s. m., baril.
Voyez Leibnitz, p. 53 et 102.
Pueys trosset dos barrils a l'arso de la sela.
Roman de Fierabras , v. i58.
Puis il attacha deux barils à l'arçon de la selle.
Un barril de vi.
Coût, de Moyssac. Doat, t. CXXVII , fol. 9.
Un baril de vin.
cat. esp. port. Barril. it. Barde.
1. Barrial, s. m., baril.
Mas ve t lai dos barrials a ma sela trossatz.
Roman de Fierabras, v. Q5^.
Mais te voilà deux barils troussés à ma selle.
ANC FR.
Donze moutons , nn bœuf de gran corsage,
Gras, bien charnu, et six barraux de vin.
Ronsard , 1. 1 , p. 616.
cat. Barrai.
3. Barllon, s. m., petit baril, barillon.
BAR 189
Un barllon da vin e un pan.
V. de S. Honorât.
Un petit baril de viu et un pain.
cat. Barrïlet. it. Bariglione.
4. Barriqua, s.f. , barrique.
Barriqua de vi blanc.
Tit. de 1498. Doat, t. CXXVLÏ, fol. 270.
Barrique de vin blanc.
port. Barrica.
BARRUFAUT, s. m., regrattier.
E fuy portiers e barrufatjtz.
Raïmond d'Avignon : Sirvens suj.
Et je fus portier et regrattier-
BART, s. m., tache, marque.
Que sus el cap li farai bart
De cervelh mesclat ab rcalha.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Vu que je lui ferai sur la tête une marque de
cervelle broyée avec maillet.
BARTA , s. f. , hallier , broussailles ,
bocage.
Cum terris et barta , boc est silva.
Titr. de 1080. Du Cange , 1. 1 , col. io52.
El rossinhol aug cbantar
El désert autet e clar,
Perque retint la barta.
R. Jordan, vie. de S.-Antonin : Vert son.
J'entends le rossignol chanter au désert haut et
clair, c'est pourquoi le hallier retentit.
Si non o fas en barta, en bosc o en boisso.'
IzARN : Diguas me tu.
Si tu ne le fais en broussailles, en bois ou en
buisson.
anc. vr. Une tasse de bois ou buisson apelé
barte... Li diz bois ou barte.
Tit. de i3i6. Carpentier , t. I, col 477-
Se transporter en certain bois ou bartes.
Letl. de rém., 1409. Carpentier , t. I, col. 477-
BARUTEL, s. m., blutoir, tarais.
Voyez Denina, t. III, p. i3i.
Semblans es a barutel,
Reten lo lach e laissa '1 ben.
Un troubadour anonyme : De paraulas.
Il est semblable à blutoir, il retient le laid et
laisse le bien.
hoc. E menet tan lo barutel,
Que senti si grossa d'enfant.
V . de S. Honorât.
Et elle mena tant le blutoir, qu'elle se sentit
grosse d'enfant.
•
190 BAS
anc. fr. Il resemblent le buretcl...
Qui giète la blanche ferine
Fors de lui, et retient le bren.
Fnbl. et cont. anc. t. II , p. 382.
Aire. cat. Baruteh.
2. Barutelar, ?'., bluter.
Del mestier bo del nffici de mondar e de
BARUTELAR.
Cartulaire de Montpellier, in fine.
Du métier ou de l'office de nettoyer et de bluter.
Part. pas.
Be val vi de tonella e pas barutelatz.
Izarn : Diguas me tu.
Bien vaut vin de tonnelle et pain bluté.
Fig. Cors quan barutela.
P. Cardinal : Un sirventes.
Le cœur quand il s'agite.
ANC. cat. Barutelar.
3. Barutelaire, barutelador , s. m.,
bluteur.
A barutelaires lo portai Nou... Pestres e
baruteladors.
Cartulaire de Montpellier, fol. 44 et 4^-
A bluteurs le portail Neuf... Boulangers et blu-
teur s.
BAS, adj. , bas, vil, peu considérable.
Voyez Leibnitz, p. 102; Muratori,
Diss. 33.
Ans fon hom bas, segon qu'auzem retraire.
Perdigon : Aissi cum selh.
Mais il fut homme peu considérable, ainsi que
nous entendons rapporter.
Qu'ien esgardei Jumna de tal valor
Que de bentatz fos bass' e de ricor.
Baimond de Miraval : Ben aia 1.
Vu que je regardai dame de telle valeur qui fût
basse de beauté' et de richesse.
Adv . De ben haut pot hom bas cazer.
G. Faidit : S'om pogues.
De bien haut on peut bas tomber.
Adv. comp. Era m fait d'aut en bas chazer.
Ba.mbaud pb Yaoueiras : No m'agrad.
Maintenant me fait de haut en bas tomber.
E van montan de bas en aut, creissent de
mal en pieg.
y. et Vert. , fol. 18.
Et vont montant de bas en haut, croissant de mal
en pire.
anc fr. Bas de stature et de joye et d'esbas,
Bas de savoir, en bas degré nourri.
C Marot , t. II , p, 89.
BAS
anc cat. Bas. cat. no». Bax. Esr. Baxo.
port. Baixo. it. Basso.
Subst Ans er al bas tos temps may.
G. Anelier de Toulouse : Ara farai.
Mais il sera au bas toujours davantage.
E de bas pu hir contra mon.
G. Faidit : S'om pogues.
Et de bas monter contre mont.
2. Bassament, adv., bassement, en bas.
Mas non s'eschai
Qu'ilh am tan bassamen.
B. de Vf.ntadour : Belh m'es qu'ieu.
Mais il n'e'choit pas qu'elle aime si bassement.
Li quatre van en sus detz cordas autamens,
E il quatre van en jos en cantan bassamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Les quatre vont en sus dix cordes hautement, et
les quatre vont en dessous en chantant en bas.
anc. fr. Alors disois bassement à part moi.
C. Marot , t. I , p. 3i5.
cat. Baxament. port. Baixamente.
3. Basset, adj. , basset, abaissé.
Subst. Que cavaliers ai vist e trobadors
Que de bassetz fez auz, e d'anz ausors.
Aimeri : Totz hom. Var.
Que j'ai vu chevaliers et troubadours que de
bassets elle fit hauts , et de hauts plus élevés.
anc. fr. Li qnens li fist basseste chiere.
Fabl. et cont. anc, t. IV , p. 3yg.
Qui en basset lui demanda.
Roman du Chastelain de Couci, v. 2866.
4. Baissura, s./. , abaissement, cour-
bure.
Coin fai lo vent la cana tornegar
Que vas totzlatz li fai penre baissura.
P. Espagnol : Entre que m.
Comme le vent fait tournoyer le roseau, de sorte
qu'il lui fait prendre courbure de tous côtés.
ANC. FR.
Mais, s'il te plaist, non obstant sa bosseur
Le recevoir en gré.
C. Marot, t. II, p. 180.
akc. cat. Baxura.
5. Baisseza, s. f. , bassesse, abaisse-
ment.
Fai lo solelhs autre cami per declinameu
del firniamen segon sa baisseza e sa alteza.
Liv. de Sjdrac, fol. 72.
Le soleil fait un autre chemin par la déclinaison
du firmament selon son abaissement ou son élévation.
BAS
cat. Daxesa. est. Baxeza. port. Baixeza. it.
Bassczza.
6. Baysshamen, s. m., abaissement.
Elevatios de votz se fay per forsa , e bays-
shamens per si meteysh.
Leys d'amors, fol. 9.
L'élévation de la voix se fait par force , et l'abais-
sement par soi-même.
it. Bassamento.
7. Baissar, v., baisser, abaisser, abat-
tre.
Quart per me BAissETsa benda.
Guillaume deBalaun : Mon vers mov.
Quand pour moi elle abaissa son bandeau.
Ane per mi non fon derrocatz ,
Mas be 'u lî baissar un canton.
Guillaume de Baux : En Gui a tort.
Oncques par moi il ne fut détruit, mais j'en fis Lien
abattre un coin.
Fig. Car qui be vol baissar ni frevolhir
Sos eneruics, bo? amies deu ebauzir.
B. Arnaud de Montcuc : Ane mais.
Car qui veut bien abaisser et affaiblir ses enne-
mis , doit choisir de bons amis.
Qnar cobeytatz los vay vensen ,
Don proeza s baissa e s cofon.
G. Anelier de Toulouse : Ara farai.
Car convoitise les va vainquant , d'où prouesse se
baisse et se confond.
cat. esp. port. ' Baxar. it. Bassare.
8. Abais, s. m., abaissement, déca-
dence.
Dels tortz que las donas fan,
Torna doraneis en abais.
Raimond de Miraval : Tôt sel que.
Par les torts que les dames font , galanterie tourne
en abaissement.
9. Araissamen, s. m., abaissement , dé-
cadence.
L'os es abaissa mens
E l'antre creyssensa .
Pierre d'Auvergne : L'airs clars.
L'un est abaissement et l'autre croissance.
Tost torna en abaissassent gloria d'orgolios.
Trad. de Bede, fol. l\.
La gloire d'orgueilleux tourne bientôt en abaisse-
ment.
anc. cat. Abaxament. esp. Abaxiamento.
port. Abeixamento. it. Abbassamento.
BAS igi
10. Abaissera, s. f., abaissement, dé-
cadence.
A la razo de nostra abaisseza.
Liv. de Sydrac, fol. 72.
A la raison de notre abaissement.
11. Abayssador . s. m., abaisseur, qui
abaisse.
Li lauzengier e 'ls fais devinador,
Abayssador de joy e de joven.
Claire d'Anduze : En greu.
Les médisants et les faux conjectureurs , abais-
seurs de joie et de plaisir.
cat. Baxador , abaxador.
12. Abaissar, v. , abaisser, rabaisser,
humilier, déprimer.
Soven la van entr'els melbors blasman,
Et en mos dilz totz sos affars abays.
B. de Ventadour : Quan la fuelha.
Souvent je la vais blâmant entre les meilleurs , et
dans mes propos rabaisse toutes ses qualités.
Qnec jorn afinisc e abais
Qu'ira no m pot del cor yssir.
Gavaudan le Vieux : Crezens fis.
Chaque jour finit et baisse que la tristesse ne nre
peut sortir du cœur.
cat. esp. Abaxar. port. Abaixar. it. Abbassare.
i3. Sobrebas, adj. , très bas.
De sobrebas estamen.
Lejs d'amors, fol. 54-
De très bas état.
BASCLOS, s. m., vaurien, souteneur,
routier, chenapan.
Ges no m platz compaingna de basclos
Ni de las pntanas venaus.
Bertrand de Born : Ar ven la.
Point ne me plaît la compagnie des souteneurs ni
des prostituées vénales.
Mal vos tenem per asertuc
D'arnias en la ost dels basclos.
Bertrand de Born : Maitolin.
jNous vous tenons pour mal assuré d'armes en l'ar-
mée des chenapans.
BASILICA, s.f., basilique.
De la vena basilica, laquai es nna de très
venas, etc.
Trad. d'AlbucasiSj fol.5o.
De la veine basilique, laquelle est une des trois
veines , etc.
it. Basilica.
tgi BAS
BASILICON, s. m., basilicon.
Am enguent basilicon.
Trad. d'AlbuciLsis, fol. l4-
Avec onguont basilicon.
cat. Ksr. Basilicon. it. Basilico.
BASILISC, basilesc, s. m., lat. basi-
"Liscus, basilic.
Vere de bazilisc es tan fort que , totas her-
bas sobre lasquals bazimsc passa , nscla.
Elue, de las propr., fol. 102.
Le venin de basilic est si fort que , toutes les
herbes sur lesquelles le basilic passe , il les brûle.
Co'l basilesc, qo'ab joi s'anet ancir,
Quant el mirai se remiret e s vi.
AlMERI de PeguilAin : Si com.
Comme le basilic, qui avec joie alla s'occire ,
quand il se mira et se vit au miroir.
asc. cat. Basilisc. esp. port. it. Basilisco.
BAST, s. m., du grec ficcerrccÇtui y bât.
Bestias ab cela ni ab bast.
TU. du xive sièc. Doat , t. XCLII , fol. 261.
Bêtes avec selle et avec bat.
Prov. Cascun en aissi
Troba gens de son bas ,
Car greu veiretz amas
Far de fols ab senatz.
G. Riquier : A penas.
Ainsi chacun trouve gens de son bât, car difficile-
ment vous verrez faire amas de fous avec sensés.
cat. Bast. esp. it. Basto.
1. Bastar , v. , bâter.
Part. pas. Poli , en aquest temps, non es per
cargas greviat, bastat.
Elue, de las propr., fol. 2^6.
Poulain , en ce temps , n'est point accable' , bâté
pour fardeaux.
abc. cat. Bastar.
3. Exbastar, v., bâter, embâter.
E pueys ell tantost enbastet
La 'ga que Maria portet.
Trad. d'un Evang. apocr.
Et puis il embâta aussitôt la cavale qui porta
Marie.
it. Imbastare.
4. Bastier, s. m., bâtier, faiseur de
bâts.
A bastiersIo portai del Peiron... De Pescala
del dijous son b\stiers.
Cartulairc de Montpellier, loi. 44 et 45.
BAS
Aux bâtiers le portail du Peiron... De la garde du
jeudi sont les bâtiers.
— Adj. , qui porte bât, portant le bât.
Aiatz rossin bastier.
Arnaud de Marsan : Qui comte.
Ayez roussin portant bât.
cat. Baster. esp. Bastero. it. Bastiere.
5. Bastays, s. m., crocheteur, portefaix.
Ans anaras a gnisa de bastays.
T. de Thomas et de Bernardo : Bernardo.
Mais tu iras à guise de crocheteur.
I bastays cargatz
Sol d'estrelis de nov fargatz.
V. de S. Alexis.
Un portefaix chargé seulement de sterlings nou-
vellement fabriqués.
anc. cat. Bastay. esp. Bastage. it. Bastagio.
BASTAR, v. , suffire, pourvoir.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Nostra tenzos pot ben bneimais bastar.
T. de troubadours anonymes .-Amies privatz.
Notre tenson peut bien désormais suffire.
Basta que aqael veia tas almornas e tos bes
de qui ne espères esser gazardonatz.
V. et Vert., fol.8l.
Il suffit que celui-là voie tes aumônes et tes bien-
faits de qui tu espères en être récompensé.
Part. prés. Lo frevol entendemens
D'ome viven non es bastans...
A conoisserla veritat.
Brev. d'amor, fol. 7.
Le faible entendement d'homme vivant n'est pas
suffisant... à connaître la vérité.
Part . pas. Qne d'aver sni ricx e bastatz.
J. Esteve de Beziers : L'autr'ier el gay.
Que je suis riche et pourvu de biens.
anc. fr. Mes forces ne sont pas bastantes ponr
nn tel dessein.
Camus du Belley, Diversités, t. II, fol. 465.
cat. esp. port. Bastar. it. Bastare,
1. Abastar, v., suffire, pourvoir, abon-
der.
Qnar non pot abastar lanbs sens
A aqael dupte declarar.
Brev. d'amor, fol. g.
Car nul sens ne peut suffire à éclaircir ce doute.
CC derniers de pan non abastabian.
Trad. du Nouf. Test. S. Jean , cap. 6.
Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas.
BAS
Part. pas.
Ab paac no m part de Dieu nia esperansa.
Pusqu'els fais son abastat e manen.
P. Cardinal : Totz lo mons.
Peu s'en faut que je ne détache de Dieu mon
espérance, puisque les hypocrites sont pourvus et
riches.
cat. anc. esp. Abastar. port. Abastar.
3. Abastamen, s. m., suffisance, abon-
dance.
Ans se tenon tôt qnant es a nîen,
Sol qne aion d'aver abastamen.
R. Gaucelm de Bezif.rs : Dieus m'a.
Mais ils tiennent tout ce qui est pour rien , pourvu
qu'ils aient abondance de richesses.
Pus que n'havem abastamen.
Leys d'amors, fol. l5l.
Puisque nous en avons suffisance.
anc. cat. Bastamen. anc. esp. Abastamiento.
BASTARD, s. m., bâtard.
Voyez Leibnitz, p. 102.
El fon filz a nn mal bastard.
Un troubadour anonyme , Câblas esparsas.
Il fut fils à un mc'cliant bâtard.
ANC. FR.
N'apelent pas droit eir celui qui fiert son père,
Ainsl'apelent bastart , si fet honte à sa mère.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. l\!\2.
— Fig. , homme de peu.
Mot bastart me son ara valen
A mon trobar e '1 baro desplazen.
P. Bremoxd Rica s novas : Un sirventes.
Beaucoup de gens de peu me sont maintenant
favorables à mon trouver, et les barons de'plaisants.
anc. fr. Et que ces plaisirs-là sont seuls pro-
pres à l'ame, et les autres sont bastards et
estrangers qui sont attachés au corps.
Amyot, trad. de Plutarque, Morales, t. I, p. 218.
— Adj., illégitime.
Fig. Ab motz amaribotz, bastartz.
Piekre d'Auvergne : Chantarai.
Avec mots amers, bâtards.
Mas la falsa via bastarsa
Que sec la gent, qu'el fuec fos arsa.
Un TROUBADOUR anonyme : Senior vos que.
Mais la fausse voie illégitime que suit la gent,
que fût-elle brùle'e au feu.
anc. fr. Il gaigne et attire à soy la commune,
laquelle enfin vient à cognoislre que toutes
les flatteries, attraits et allechement des
I.
BAS
i93
autres ne sont que faux appast et araorses
bastardes.
Amyot, trad. de Plutarque , Morales, t. III , p. iq8.
cat. Bastard. esp. port. it. Bastardo.
2. Bastardos, s. m., petit bâtard.
E li fais elergue renégat
Cnidan dezeretar Colrat
Per donar a lors bastardos.
Boniface de Castellane : Era pueis.
Et les fiux clercs rene'gats croient de'she'riter Con-
rad pour donner à leurs j>etits bâtards.
it. Bastardeïïo.
3. Bastarda, s.f., bâtarde.
Si alcuns confessara alcun bastart o bastarda
son enfan esser.
Statuts de Montpellier de !2o5.
Si quelqu'un avouera quelque bâtard ou bâtarde
être son enfant.
4- Abastardir, v., abâtardir.
Part. pas. Totas las abadias antiguas ero en
aisi ABASTARDIDAS.
Cat. dels apost. de Borna, fol. 126.
Toutes les antiques abbay'es étaient ainsi abâtar-
dies.
anc. esp. Abastardar.
5. Exbastarxjir , v. , abâtardir.
Nuls hom gentils que an' enbastarden
Son lignatge per aur ni per argen.
Sordee : Qui se membra.
Nul homme gentil qui aille abâtardissant sa
lignée pour or ni pour argent.
anc. cat. Embastardir . it. Imbastardire.
BASTIR, v., bâtir, former, créer, éta-
blir, composer.
Voyez Muratori, Diss. 26.
Qnan tolh las autrui heretatz
Ni bast castelhs , tors ni pares.
Pons de Capdueil : En honor.
Quand il enlève les héritages d'autrui et bâtit
châteaux , tours et murs.
Car ses la décima non es
Us tant caut qu'en armes un lenh,
Ni 'n bastis trabuquet ni genh.
P. du Vilar :.Scndatz vermelhs.
Car sans la dîme il n'en est pas un si chaud qui en
armât un vaisseau , ni en fabriquât trébuchet ni
machine.
Et anc pus lo mons fo bastits.
Rambaud de Vaqueiras : No m'agrad.
Et oneques depuis que le monde fut créé.
25
i94 BAS
Fig.
Entr'els viralz tal guerra bastir e comensar.
Roman de Ftcrabnis , V. '5i~5.
Vous veniez entre eux. établir et commencer une
telle guerre.
Yuoill an nov sirventes bastir.
G. Faidit : Àb nov.
J« veux composer un nouveau sirveute.
ParC. pas. Auzatz un roruanz bon e bel,
Bastit île joi lin e novel.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Ecoutez un roman bon et beau , composé de joie
pure et nouvelle.
ahc. fr. En el bos sunt agait lasti.
Roman du Renart , t. IV, p. 365.
Cenlx qui basassent une tyrauuie.
Amyot, trad. de Plutarijue, Vie de Camille.
anc. cat. anc. esp. Bastir. anc. it. Bastire.
2. Bastit, s. m., édifice.
Onrret e einendet lo reanme de motz bas-
titz.
Cat. ciels apost. de Roma , fol- l36.
Il embellit et répara le royaume de plusieurs édi-
fices.
3. Bastimetît, s. m. y bâtiment, bâtisse.
Et aqni eis fan bastiment
Per vilans tolre a lor segnor.
Arnaud de Cominge : Be m plai.
Et là même ils font bâtiment pour enlever vilains
à leur seigneur.
anc. cat. Bastiment. anc. Esr. Bastimento.
4. Bastida, s. f., bastide, métairie où
il y a un logement.
La bastida d'En Gaillard, etc.
Ta. de 1276. Doat , t. CVI, fol. .\'t\.
La bastide du seigneur Gaillard , etc.
— Fortification, bastille.
E pois près la bastida.
Guillaume de Tudela .
Et puis il prit la bastille.
5. Bastizo, s. f., bâtiment, maison.
Chassatz d'ort et de bastizo.
G. Adiiemar : Be m'agr' ops.
Chassé de jardin et de bâtiment.
6. Bastio, s. m., bastion, fortification.
Que faza gacba ni bastio.
T,t. de 1238. Doat , t. CXLIX , fol. 3.
Qui fasse vedette ni bastion.
7. Bastidor, s. m., bâtisseur, maron.
BAS
D'antres n'i a b asti dors
Que (an portais e bestors.
Bertrand de Born : S'abrils.
Il y en a d'autres bâtisseurs qui font portails et
fortifications.
anc. fr. Les beanîx bastisscrirs nouveaulx.
Rabelais , liv. III , cb. 6'.
Un seul Dien bastisseur de la machine ronde .
F. P. Crespet, Vie de S. Catherine.
8. Debastir, desbastir , v. , démolir,
debâtir, renverser.
E corn l'uns aura bastit, l'autre derasta.
Un troubadour anonyme, Coblasesparsas-
Et quand l'un aura bâti, que l'autre démolisse.
Aitals semblou lo fol que bastia d'nna part
sa mayo et desbastia d'autra part.
V.etVert., fol. 82.
Tels ressemblent au fou qui bâtissait d'uue part sa
maison et débâtissait d'autre part.
9. Rebastir, v. , rebâtir.
Part. pas. Motz mostiers foro rebastitz.
Cat. dels apost. de Roma, fol. l35.
Plusieurs monastères furent rebâtis.
BASTON, s. m., bâton , lance, plusieurs
sortes d'armes.
Vovez Denina, t. I, p. 33 4.
E sa lanza sera uns loncs bastos.
Lanza : Emperador.
Et sa lance sera un long bâton.
Per lairement dels chas et per lo basto dcl
pastor.
Trad. de Bédé, fol. 55.
Par l'aboi des cbiens et parle bâton du berger.
Loc. D'aquestas mas fo culbitz lo bastos
Ab que m'aucis la plus belha qu'anc fos.
B. de Ventadour : Belhs Monruelhs.
De ces mains fut cueilli le bâton avec lequel la
plus belle qui fut oneques me tue.
Com batalbiers qu'a perdut son basto,
Que jaî nafratz sotz l'aatre campio.
G. Magret : En aissi m.
Comme batailleur qui a perdu son bâton, qui gît
blessé sous l'autre champion.
No podon ni devon mètre sergent ni hos-
tages ni basto senhoril sobre lors bes.
Tit. de 1294. Doat, t. XCVII , fol. 255.
Ne peuvent ni ne doivent mettre sergent ni otages
ni bâton seigneurial sur leurs biens.
Loc. L'escut e'1 basto vuelh rendre,
E m vuelh per vencut clamar,
Ans que ves domna défendre
BAS
M'avenha ni gnerreiar.
B. de Ventadour : Lcu chansoncta.
Je veux rendre l'e'cu et la lance, et me veux crier
pour vaincu , avant qu'il m'arrive de me défendre ni
de guerroyer contre une dame.
Frances menan bateu un gran trayt de dasto.
Rotnan de Fierai/ras , v. 47^9-
Ils mènent Lattant les Français un grand trait de
liàton.
cat. Bastô. *.sv.Baston. roRT. -Bastào. it. Bas-
tone.
— Couplet, stance.
En lo ters basto d'una o de niotas acor-
dansas.
Lej-s d'amors, fol. It2.
Au troisième couplet d'une ou de plusieurs accor-
dances.
2. B vstonal , adj. , de stance.
D'una panza basto» al, seiublan per acort
a la final acordansa.
Pauzas bastonals son en lo mieg de lor.
Lcys d'amors, fol. ii3 et 116.
D'une pause de stance, semblable par l'accord à la
finale accordance.
Pauses de stance sont au milieu d'eux.
3. Bastonet , s. m., petit bâton, bâ-
tonnet.
Et aquist comtador mennt
Ne porton ades bastonetz.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Et ces petits conteurs en portent maintenant des
bâtonnets.
cat. Bastonet. it. Bastoncello.
— Petits couplets.
Bordonetz... o bastos o bastonetz.
Lejs d'amors , fol. l3.
Vers... ou couplets ou petits cou]>lets.
4* Bastonada, s. f., bastonnade.
Colps, maldigz e bastonadas.
Leys d'amors , fol. 3g.
Coups , mauvais propos et bastonnades.
cat. Esr. Bastonada. it. Bastonata.
5. Embastoxar, v. , armer, équiper,
garnir.
Part. pas. Cinq cens cavaliers... gens faict,
ben armais et embastonats.
Chronique des Albigeois, col. 38.
Cinq cents cavaliers.., gentiment faits , Lien armés
et équipés-
BAT
i95
anc. fr. Alin que cbneun d'eux fussent em -
bas ton nez , que chacun se pourveust de
cours maillets de plomb ou de fer à
poinctes et de lances, etc.
Monstrelet , t. Il , fol. i3o.
Tant les maistres que lesdits valets sont
toujours embastonnez et garnis d'espées, poi-
gnards et autres bastons.
Arrests d'amour, p. 869.
BATELH, s. m., sax. bat, bateau.
E no y podia boni intrar mas am un batei.u.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 23.
Et on n'y pouvait entrer qu'avec un bateau.
anc. fr. Ne nef ne batel n'i aveit.
Deuxième trad. du Chastoiemenl, cont. 10.
Batel avez et nef et vent.
Parlonopex de Blois, not. des Ms., t. IX , p. qr.
anc. cat. Batell. esp. Batel, port. Bote. ir.
Batello, battello.
BAÏBE, v., battre, frapper.
Voyez Aldrete, p. 199; Muratori,
Diss. 33; Deniua, t. II, p. 333; Mé-
nage , etc.
Que bâti fer freg ab martel.
Deudes de Prades : En un sonet.
Que je bats fer froid avec marteau.
En cort de rey mi bâton li portier.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
En cour de roi les portiers me battent.
Sa pluma li trembla e ill bat.
Deudes de Prades, Auz. cass-
Sa plume lui tremble et lui bat.
Subst. Lo rey demanda : Deu born. castiar
fenina ab batre, cant ela mesfai?
Liv. de Sydrac, fol. 35.
Le roi demande : Doit-on châtier femme avec
battre, quand elle méfait?
— Affliger, tourmenter.
Dieus bat en aquest segle cels cui aparelia
salut.
Trad. de Bide, fol. 68.
Dieu afflige en ce siècle ceux à qui il préparc
salut.
Quan la malautia '1 bat,
Fan li far donatio.
P. Cardinal : Tartarassa.
Quand la maladie le tourmente, ils lui font faire
donation.
— Combattre.
ig6
BAT
Âissi bat frevols contra fort.
Rambaud de Vaqueiras : Los frevob.
Ainsi le faible combat contre le fort.
— En parlant des monnaies.
Totas monedas d'ànr e d'argent que lo rey
fara battre et anran cors.
Tit. de 1424. Jlisl. de Lang., t. IV, pr., col. 426.
Toutes monnaies d'or et d'argent que le roi fera
battre et qui auront cours.
Part. prés. loc.
Li messatge s'en van tost et isnelament,
Al plus tost que ilb pogron, a Roma bat baten.
Guillaume de Tudela.
Les messagers s'en vont tôt et rapidement , au plus
vite qu'ils pussent , à Eome en toute hâte-
Part, pas. Ab l'englut
D'un ov batut.
Augier : Era quau.
Avec le blanc d'un ceuf battu.
Tôt fo ben d'anr b*.tut.
Romande Fierabrus, v. l53.
Tout fut bien d'or battu.
Adv. comp. Elb venc vays elh a cors batut.
Philomena.
Il vint vers lui à course abattue.
cat. Batrer. anc. esp. Bâter, esp. mod. Bâtir.
port. Bâter, it. Battere.
2. Batalh, s. ni., battant.
Gnillems de Gordon , fort batalh
Avetz mes dins vostre sonhal.
Bertrand de Born : Un surventes.
Guillaume de Gourdon , vous avez mis fort battant
dans votre cloebette.
Segnrs es de gran batalba,
Com es lo senbs del batalh.
Gavaudan le Vieux : Lo vers deg.
11 est sûr de grand frappement , comme est la clo-
che du battant.
akc. fr. Le batail estoit d'une queue de renard.
Rabelais , liv. V, cb. 27.
Sommeillant, s'éveille au bruit
De ton batail.
R. Belleau , t. II , fol. 69.
cat. Batail. esp. Badajo. port. Badalo. it.
Battaglio.
— Cliquet du moulin.
Non podou una hora calar com fay lo ratal
del moli.
V. et Vert., fol. 22.
Ils ne peuvent s'arrêta une heiir<; comme fait le
cliquet du moulin.
BAT
3. Batut, s. m. , chemin battu, sentier.
Non y a boscatges.
Ni pratz, ni vergiers , ni batutz.
Folquet de Lunel : El nom del.
Il n'y a bocages , ni pre's , ni vergers, ni sentiers.
4. Batemens , s. m., battement, coup,
frappement.
Qu'aissi m ten en fre et en paor,
Com lo girfalex , quant a son crit levât ,
Fai la grua, que tan la desnatura,
Ab sol son crit, ses autre batf.men ,
La fai cazer, e ses tornas la pren.
P. de Cols d'Aorlac : Si quo'l solbelbs.
Ainsi elle me tient en frein et en peur, comme le
gerfaut fait la grue , quand il a poussé son cri , car
tant il la déconcerte avec son seul cri . sans autre
coup, qu'il la fait choir, et la prend saus débat.
Per batemen de pe 0 de ma.
Ord. desPi. deFr., i463,t. XVI, p. 127.
Par frappements de pied ou de main.
Si lo fraire no s'esmenda per soen castîar ni
per escumenio, boni bi den ajustar batemens.
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. l5.
Si le frère ne se corrige par le souvent reprendre
ni par excommunication, on doit y ajouter frappe-
ments.
Fig. Lo batemens de Deu es dobles : Tus per
que sem batut en la ebarn, per so que
esmendem, et l'antre batemens es can
sem nafrat en la coscienca de ebaritat.
Trad. de Bede, fol. 68.
Le battement de Dieu est double : l'un par lequel
nous sommes battus en la chair, afin que nous nous
amendions , et l'autre battement est quand nous
sommes blessés en la conscience de charité.
cat. Bâtiment, anc. esp. Batimiento. tort.
Batimento. it. Battimento.
5. Batezos, s./., châtiment, correction.
Una batezos i es atendnda , que comensa
en aquest segîe.
Damnât en la durabla batezo.
Trad. de Bede, fol. 68.
Un châtiment qui commence en ce monde, y est
attendu.
Condamné eu l'éternel châtiment.
6. Batige, s. m. , battement, agitation.
Desotz el pe un' autra n'a
Que per batige s trencara.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Sous le pied il en a une autre qui par battement
se tranchera.
BAT
7. Batestau , s. m., dispute, querelle.
Amîcx , fas elha , gilos bran
An comensat tal batestau
Que sera greus a départir.
G. Rudel : Pro ai (Ici.
Ami , fait-elle , les méchants jaloux out commencé
telle dispute qui sera difficile à démêler.
aitc. fr. Or escontez le batestal.
Roman du Renurt , t. I , p. 255.
8. Batedor, s. m., battoir, fléau.
E fo batutz lo Redemptors
Tôt enforn ab grans batedors.
Brev. d'amor, fol. 167.
Et le Rédempteur fut battu tout autour avec grands
battoirs.
9. Bateyre, batedor, s. m., batteur.
Dels batedors que fero e bato tan fort coma
lo favres bat lo fer.
Liv. de Sydrac, fol. 97.
Des batteurs qui frappent et Lattent aussi fort
comme le forgeron bat le 1er.
— Celui qui bat le blé.
Bateyre tenent un flagel.
Elue, de las propr., fol. 125.
Batteur tenant un fle'au.
Per que penbo li penhedor
Aost a lei de batedor.
Brev. d'amor, fol. 47-
C'est pourquoi les peintres peignent août à ma-
nière de batteur.
ANC. cat. Batedor. esp. Batidor. fort. Batedor.
it. Battitore.
10. Batalhar , v. , batailler, débattre,
combattre , fortifier.
Non agro cura de bataihar... qaar tota
nostra compaynba es lassa.
Philomena.
Ils n'auraient souci de combattre... car toute notre
compagnie est lasse.
Fig. Serqne îas escripturas e lbiga els libres
soen , e retenhae son coratge so queligira,
e e rnemoria batalhe totz jorns am lor, e
fassa tan que los vensa e meta al desotz.
Liv. de SjrdraCj fol. 109.
Qu'il cherche les e'eritures et lise les livres sou-
vent , et retienne en son cœur ce qu'il lira , et qu'en
sa mémoire il débatte toujours avec eux . et fasse
tant qu'il les vainque et les mette au-dessous.
Part. pas. Debels murs batalhatz, dentelbatz.
GiRAliD de Bornf.il : Si per non.
De beaux murs fortifiés, crénelés.
BAT
[97
Que sol la man de nostre Senbor s'era ba-
tai.hada contra Amalec.
Hist. abr. de la Bible, fol. il.
Que seulement la main de notre Seigneur s'était
combattue contre Amalec.
anc. cat. esp. Batallar. tort. Batalhar. it.
Battagliare.
11. Batalha, s. f. , combat, bataille,
dispute.
Aissi com cel que a batalha aramida.
Perdigon : Tôt temps mi.
Ainsi comme celui qui a bataille indiquée.
Tôt m'a vencut a forsa , ses batailla.
B. de Ventadour : Per mieills-
Elle m'a entièrement vaincu à force, sans combat.
Qu'en borne fan tôt l'an batalha
Très vizis contra très vertutz.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadas.
Que toute l'année en l'homme trois vices font ba-
taille contre trois vertus.
— Bataillon, corps d'armée.
Las batalhas s'aproeban per un camp plan.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. Ho.
Les bataillons s'approchent par un champ plain.
Li dui vescomt... et es lor tart
Que siat^ en lor batalha.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Les deux vicomtes... et il leur est tard que vous
soyez en leur corps d'armée.
La dezena escala lo rey Sant-Denis;
En cascuna batalha a X melia Frauces.
Roman de Fierabras , v. 4OI7-
Le dixième corps de troupes, le roi de Saint-De-
nis; en chaque bataille il y a dix mille Français.
anc. fr. Et chevaucha à tote sa bataille en-
contre les fuyant.
Vu le-Hardouin , p. 149.
Quatre batailles firent li chrestien de toute
leurgent, et Sarrazin "V.
Rec. des Hist. de Fr., t. V, p. 292.
Et le lendemain au matin ordonna le roi
d'Angleterre ses batailles.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 33.
anc. cat. esp. Bataïïa. port. Batalha. it. Bat-
taglia.
12. Bataria, s./., rixe, batterie.
A aguda gran bataria entre las gens de la
dita vila e las gens del conte.
Chronique des Albigeois, col. 80.
Il y a eu grande batterie entre les gens de la ville
et les sens du com le.
i98
BAT
cat. esp. Bateria. tort. liataria. it. Batteria.
1 3. B.YTALHIER , BATALHADOR , S. VI. , cliaiîl-
pion , disputeur, adversaire.
E dirai vos batalhtfr
Que us vensera , mas no lier.
P. Durand : Una dona ai.
Et je vous nommerai un champion qui vous
vaincra , mais il ne frappe pas.
Utils so a batalhadors per audacia exitar.
Elue, de las propr., fol. 23g.
Sont utiles aux comba liants pour exciter l'audace.
Disent : Si negun batalher es en l'ost
d'Israël qne vuelba combatre.
Hisl. abr. de la Bible, fol. 38.
Disant : Si aucun combattant est en l'armée
d'Israël qui veuille combattre.
Contra la carn e '1 mont e 'ls antres bataylliers.
V. de S. Honorât.
Contre la chair et le monde et les autres adversaires.
Adjectiv. Orgolhos e gneregaire,
Batalhiers , et engres de mal faire.
Roman de Gérard de Piossillon, fol. 86.
Orgueilleux et guerroyeur, batailleur, et avide
de mal faire.
Un calabre qne trenca e brisa e fier
Lo portai de la Yinba e lo mur batalhier.
Guillaume de Tudela.
Une catapulte qui tranche et Lrise et frappe le
portail de la Vigne et le mur défenseur.
ANC. fr. Les batailleurs du peuple de Dieu en-
chassoient leurs ennemis , quand Moyse
levoit ses mains aux cieux.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 383.
anc. cat. Bataller. esp. Batallador. port. Ba-
talhador. it. Battagliatore .
i!\. Batalhairitz, s.f.f combattante.
E foro fortanadas batalhairitz.
Elue, de las propr., fol. \&\.
Et furent heureuses combattantes.
A.NC. fr. Celle gent, fiere bateilleresse.
Bec. des Hist. de Fr., t. V, p. 242.
Carthage la batailleresse.
OEuvres d'Alain Cliartier, p. (\o!\.
ANC. cat. Batallera. it. Battaghera.
i5. Abatalhar, v., batailler, combattre.
Tota nostra compaynba es lassa, e valmays
que sian pausatz per niielbs abatalhar.
PlIILOMF.NA.
Toute notre compagnie est lasse, et il vaut mieux
qu'ils soient reposés pour mieux combattre.
BAT
16. Abatre , v., renverser, abattre,
vaincre.
Es aissy coma on frnbs madnrs e poiritz,
caut un paux de vens lo toca , si I'abat a
terra.
Liv. de Sydrac, fol. 78.
Il est ainsi qu'un fruit mûr et pourri , quand un
peu de vent le touche, aussitôt il l'abat à terre.
So es la mortz qu'els abat.
P. Cardinal : Tartarassa.
C'est la mort qui les abat.
Na Beatrix cuion de pretz abatre;
Mas non lur val , s'eran per una quatre.
Bambaud de Vaqueiras : Truan mala.
Elles pensent renverser de son mérite dameBc'alrix ;
mais ne leur profite, même seraient-elles quatre
pour une.
Retener no m puesegesmon voler ni abatre.
G. de S. -Didier : Pus tan mi.
Je ne me puis nullement retenir ni vaincre mon
vouloir.
Quan en abat ni soi abatuz.
AlHERI de Peglilain : Can qu'eu-
Quand j'abats et je suis abattu.
Adonc s'abat el plus prion.
B. de Ventadour : Ah cor.
Alors il s'abat au plus profond.
Part. pas. E trobet lo abatut en terra.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 10.
Et il le trouva renversé en terre.
Adv. comp. A cors abatut.
Giraud de Borneil : Ara si m fos.
A course abattue.
ANC. fr. Et abattit à terre.
Chronique de Cambray.
— Rabattre.
Quar cascus jorn , ses re abatre,
Comta de oras XX e quatre.
Brev. d'amor, fol. /j3.
Car chaque jour, sans rien rabattre, compte
d'heures vingt et quatre.
cat. Abatrer. esp. Abatir. port. Abater. it.
Abbattcre.
17. Abatemex , s. m., chute, renver-
sement.
Mil ans que foro del abatemen del diable en
juscas Adam.
Liv. de Sydrac, fol. 22.
Mille ans qui furent de la chute du diable jusques
à Adam.
cat. Abatimcnt. esp. Abatirnicnto. tort Aba-
t'mcnto. it. Abbattimento. .
BAT
18. Abatament , s. m., déduction , ra-
battement.
En solta, paga, déduction, et abat amen
de très milia, etc. En paga et abatement.
Tit.de i3io.Doat, t. CLXXIX, fol. 228et223.
En soulte , paie , déduct ion et rabattement de trois
mille , etc. En paie et déduction.
19. Combattre, v. , combattre, battre,
débattre.
Que no ns n'anses combatre.
Titre de 960.
Qui ne vous en osât combattre.
De totas partzcomenson a combattre.
RAMBAXJD de Vaqueiras : Truan mala.
De toutes parts commencent à combattre.
Reis qui per son dreig si combat.
Bertrand de Born : Ieu chant.
Boi qui se bat pour son droit.
Selh que ab Dieu se combat.
P. Cardinal : Tartarassa.
Celui qui se combat avec Dieu.
O en perga combat.
Deudes de Brades , Auz. cass.
Ou se débat sur la percbe.
anc. fr. Apres ces victoires que Narsetes ot
eues se combati contre Sisnliud , le roi des
Gepidiens.
Piec. des Hist. de Fr., t. III , p. 202.
"Vilains , dont te vient herdement,
Que tu te veus à moi combatre?
Fabl. et cont. anc, t. III , p. 307.
cat. Combatrer. esp. Combatir. port. Coinba-
ter. it. Combattere.
Ou voit que les troubadours disaient
se combattre, forme restée dans les au-
tres langues de l'Europe latine.
20. Combàtemen,.?. m . , combat, attaque,
Grans combatemens de villas et decastels.
Hist. abr. de la Bible, fol. 4°.
Grandes attaques de villes et de châteaux.
anc. fr. Combatemens de chastiaux.
Lett. de rém., 1342. Carpentier, t. I, col. io33.
anc cat. Combadment . anc. esp. Combad-
miento. it. Combattitnento.
21. Combatedor, s. m., combattant,
assaillant.
Trop son li combatedor
E pane li defendedor.
Aimeri de Pegijilain : Li fol e '1.
l^esassaillfints sont beaucoup et les dc'fenseurs peu.
BAT
[99
ANC. FR.
De boenscurnbateors plains de granthardement.
As cumbateors fist de lor péchiez pardon.
Roman de Rou , v. iofa"6 et 1617.
Mainte eschielle de combatteurs rassembla.
Rec. des Hist. de Fr., t. V, p. 289.
esp. Combaddor . it. Combattitore.
11. Escombatre, v., dompter, vaincre.
Retener no m puesc ges mou voler ni abatre
Qu'ades l'am mielbs e mais , e no m puesc
escombatre.
G. de S. -Didier : Pus tan mi.
Je ne me puis nullement retenir ni vaincre mon
vouloir, vu que je l'aime toujours mieux et plus , et
je ne me puis dompter.
i3. Desbatre, debatre, v., débattre,
démener, agiter, quereller.
Trop m'a fait en fols plais mos fols volers
desbatre.
G. de S. -Didier : Pus tan mi.
Mon fol vouloir m'a fait trop débattre en folles
querelles.
Sobre las alas lo penra ,
Car en aissi no s debatra.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Sur les ailes il le prendra , car ainsi il ne se dé-
battra pas.
Ben chan, qui qne s'en debata ,
De lauzengiers qu'an joi baissât.
Rambald d'Orange : Als durs crus.
Qui que ce soit qui s'en agile, je chante bien
contre les médisants qui ont abaissé la joie.
Part. prés.
Qu'ieu no suy ges dels fais drutz df.batens.
Elias de Barjols : Pus la belha.
Que je ne suis point des faux, galants querellants-
anc. fr. Débat son pis , deront ses dras...
Son vis à ses ongles depièce.
Fabl. et cont. anc, t. III, p. 126.
cat. Debatrer. esp. Debatir. port. Debater-
it. Dibattere.
24. Débat, s. m., débat, querelle.
Aian a cognoisser lurs differensias et débats.
Statuts de Provence. Bomy, p. j4-
Ils aient à connaître leurs différends et débats.
Tensos es contrastz 0 debatz en loqual
casens mante e razoua alcun dig o alcun fag.
Lejs d'apiors, fol. 40.
La tenson est un contraste ou débat dans lequel
chacun maintient et raisonne aucun dit ou aucun
fait.
200 BAT
So que es de débat entre lor.
Tit. duxiv» sièc. DoiT, t. VIII, fol. 217.
Ce qui est de débat entre eux.
cat. Débat, esp. port. Debate. it. Dibatto.
a5. Embatre, i'., battre, attaquer,
élancer.
No s'auzara embatre te , qne pessaria esser
vencutz per te; e si ta t'en fuges nna vetz ab
lliny, o tu i'emratf.s sobre lui, e non es forssa
encontra lbuy, e tu es vencutz, el ti mespre-
zara.
Liv. de Sydrae, fol. 107.
Il ne s'osera l'attaquer, parce qu'il penserait être
vaincu par toi ; et si tu t'enfuis une fois de lui ,
ou tu t'élances sur lui , et n'est pas la force contre
lui , et tu es vaincu, il te méprisera.
Part. pas.
S'es per forsa embatutz, iratz , pies de felnia.
GuiLLVUME DE TuDELA.
Il s'est battu par force , triste, plein de chagrin.
Cant auzel es enbatut.
Deudes de Pbades , Auz. cass.
Quand l'oiseau est abattu.
anc. m. N'i porriez les denz embatre,
Et vos briseriez les denz.
Si se sont sur lui embatu
Là où gisoit estendu.
Roman du lienart, t. II , p. 259 ; el t. I , p. 258.
anc. Esr. Embatir. it. Imbattere.
26. Esbatre, v., ébattre, battre.
Be m fora toz mos pans cuicb ,
Si rn volgnes esbatre.
Guillaume de la Tour : Una.
Tout mon pain me serait Lien cuit , si je me vou-
lusse ébattre.
Cant una ostz ve contra l'autra , si s'y deu
l'una esbatre contra l'antra.
Liv. de Sydrae, fol. 60.
Quand une armée vient contre l'autre , si l'une s'y
doit élancer contre l'autre.
it. Sbattere.
i~. Rebatre, v., rabattre.
Part. pr. Rebatent a qnadaun las quantitats.
R.eg. des Etats de Provence de 1^01.
Rabattant à chacun les quantite's.
Part. pas. Esser rebatut de vostra recepta.
Tit. de 1/J18. Doat , t. CXLV, fol. 206.
Etre rabattu de votre recette.
jt. Sbattere.
28. Rabatamen, s. m., rabattement.
BAU
Tant en rabatamens de mon talh coma en
assignations.
Tit. de 1^33. Ilist. de Nîmes, t. III, pr., p. 242.
Tant en rabattement de ma taille qu'en assigna-
tions.
29. Rebatement, s. m., rebattement.
La repercussio, rebatement o reflexio del
rach retornant.
Elue, de las propr., fol. i36.
La répercussion , le rebattement ou re'flexion du
rayon qui retourne.
esp. Rebatimicnto. port. Rebatimento.
BATTA, s./., buisson.
Erisso a tal natura , que se met en las grans
battas et en las grans rodas d'espinas que
no '1 puesca bonis penre.
Naturas d'aleunas bestias.
Le hérisson a telle nature , qu'il se met dans les
grands buissons et dans les grandes touffes d'épines
de manière qn'on ne le puisse prendre.
BATJC , s. m. , coffre , bahut.
De mos efans panez
Voira eascus la cura
Per garnir los baucz
De la sobre mezura.
Le/s d'amors, fol. 29.
Chacun voudra la curatelle de mes petits enfants
pour garnir les coffres avec le surplus.
cat. esp. port. Raid. it. Baule.
BAUDRAT, s. m., baudrier, ceinturon.
Floripar près Rollan per lo nolz del baudrat.
Car el l'a tôt fendut entro jos al raudratz.
Roman de Fierabras , v. 261^ et 3t6o.
Floripar prit Roland par le nœud du baudrier.
Car il l'a tout fendu jusques au baudrier.
anc. fr. Et baudrez et fallois moult beaux.
Le Dit d'un mercier, p. i54-
port. Roldrié. it. Budriere.
BAUDUC, bautuc, s. ni., dispute, con-
fusion, mélange.
Auziriatz nanzas e bauducx.
Mabcabrus : Al départir.
Vous entendriez noises et disputes.
Alegistas vey far gran fallimen,
E corr' entr' els grans bautucx e bauzia.
Pons de la Garde : D'un sirventes.
Aux légistes je vois faire grande faute, et courir
entre eux grandes disputes cl tromperie.
BAU
Ieu tenherai ab grana et aluu, ses tôt autre
BAUTUC
Cartulaire de Montpellier, fol. 117.
Je teindrai avec e'carlate et alun , sans tout autre
mélange.
Adj. Don los clam flaex e bauducx,
Ieu e tug 1' autre soudadier.
MaBCABBUS : Al départir.
D'où je les appelle lâches et querelleurs , moi et
tous les autres compagnons.
2. Bautugar, v., troubler, profaner.
Et an de l'eregia batjtugat la cientat.
V. de S . Honorât.
Et ont troublé la cite' par l'heïe'sie.
Part . pas. Escondam las reliquias que non sian
BAUTUGADAS.
V. de S. Honorât. Passio.
Cachons les reliques afin qu'elles ne soient pas
profanées.
esp. Bazucar.
BAUSAN. s. m., bauçant, sorte de
cheval.
Bausans fon chavals ferrans e bais,
De iniehtz arabitz, de mietz morais.
Folques dissen a pe denan Karlo;
Présenta lhi batjsa lo barsalo.
Roman de Gérard de Piossil/on , fol. 96 et 106.
Bauçant fut un cheval ferrant et gris , moitié'
arabe , moitié maure.
Foulques descend à pied devant Charles ; il lui
pre'sente bauçant le barcelonais.
Adj. Uns escudiers adneis denan
A Jaufre un caval bausan.
Roman de Jaufre, fol. 6.
Un écuyer amène devant Jaufre un cheval lan-
çant.
ANC. fr. Orghilleus sist sour un beaucant
Ki honist, grate , Sert et mort.
Pioman du Renart, t. IV, p. 1^7.
— S. m., étendard des templiers, beau-
ceaut.
Preiro baniera... lo bausa.
Cat. dels apost. de Roma, fol. l5l.
Ils prirent pour bannière... le beauceant .
BAUTZ , adj. , hardi , fier , joyeux ,
gai.
Jornandès, dans son Histoire des
1.
BAU 201
Goths, dit que baltha signifie dans leur
langue audax.
El noves es En Raimbautz,
Que s fai , per son trobar, trop bautz.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Le neuvième est le seigneur Raimbaud , qui , à
cause de son trouver, se fait Iropjier.
... "Visquera tota sazos
Alegres e bautz e joios.
Arnaud de Mareuil : Dona sel que.
... Je vivrais en toute saison allègre , gai et
joveux.
anc. fr. Lors queilli si grant orgueill et si
grant arogance que trop estoit baude et
hardie, selon la coustume de tel famé, à
faire engrestiés et felonnies.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. 208.
Ains vueiil qu'cl me trait bault
Sans guiller et sans mentir.
Le roi de Navarre , chans. 26.
Gai et joyeux et liez et bauz.
Pioman du Renart, t. I , p. 35.
ANC. cat. Bald. it. Baldo.
1. Baudos, adj., joyeux, réjoui.
Bos sabers joyos
Me fay e baudos.
Qn'ien mon cor non baia baudos ,
Alegre , mot gay e joyos.
Leys d'amors, fol. 123 et 12^.
Bon savoir me fait joyeux et réjoui.
Que je n'aie pas mon cœur ré/oui, alerte , très gai
et joyeux.
3. Bauzor, baudor, s./., joie, allégresse.
E play mi quant aug la baczor
Dels auzels que fan retentir
Lor chant per lo boscatge.
Bertrand de Born : Be m play.
Et me plaît quand j'entends l' allégresse des oi-
seaux qui font retentir leur chant par le bocage.
Don menan gran baudor per tota la ciutat.
V. de S. Honorai.
Dont ils mènent grande allégresse par toute la
cite'.
anc fr. Il a perdu joie e baudor...
Quinze jors va à grant baudor.
Roman du Renart, t. I, p. 297, et t. II, p. 108.
Dans les annales du Hainaut , par
Jacques de Guyse, t. IV, p. 876, on
lit qu'après la prise de Nervie, César
offrit des sacrifices aux dieux dans un
26
20'.>. BAU
lieu : « Undc usque in hodiernum diem,
« locus ille ab eventu rei, lingua ro-
« mana rvudour, id est gaudium deo-
<c ruw, ab incolis nuncupatur. »
it. Baldore.
/,. B.vtJDEz.v, s.f., hardiesse, confiance.
Per la gran baudeza qu'el avia , car li Cam-
panes avian ad el pronies que no îll serian a
l'encontra.
V. de Bertrand de Born.
Par la grande confiance qu'il avait, car les Cham-
penois lui avaient promis qu'ils ne lui seraient pas à
l 'cni outre.
Det li baudeza de trobar e de cantar d'ella.
y. d'Arnaud de Narueil.
Lui donna hardiesse de trouver et de chanter
d'elle.
it. Baldeza.
5. Esraldir, esbaudir, v., réjouir,
égayer.
... I messatge qu'els a fait esbalhir.
Guillaume de Tudela-
I n message qui les a fait réjouir.
Me vuelh en cantan esbaudir.
B. de VentADOUR : En aquest.
Je nie veux égayer en chantant.
anc. fr. Me feit mon cuer esbaudir.
Le roi de Navarre , chans. 20.
An lien de les esbaudir, je les offense.
Rabelais, liv. III. Prol.
6. Esbaudimen, S; ni., gaîté , joie, allé-
gresse.
Mont chantera de joi e voluntiers
En len sonet, per dar hi'esbaudimen.
LaMBERTI DE BojXAREL : Al cor.
Je chanterais de joie beaucoup et volontiers en un
léger sonnet , pour me donner gaîl".
Ni per reverdir de prada
Ni per nuill autre esbaudimen ,
Non chan ni non fai chautaire.
Rambaud d'Orange : Non chant per.
Ni pour le reverdir de prairie ni pour nulle autre
allégresse, je ne chante ni ne fus chanteur.
anc. fr. Les legieretés et esbaudissemens des
jeunes nobles hommes.
OEuvres d'Alain Char lier, p. 4^4-
La grand voix et esbaudissement que fai-
soient ceux qui venoient.
Mosstrelet. 1. I, fol. 85.
BAU
7. Esbaudeiar, v., réjouir.
Lo rossinholet salvatge
Ai anzit que s'esbaudeia.
G. Faidit : Lo rossinholet.
J'ai ouï le rossignol sauvage qui se réjouit.
BAUZA.R, v., tromper.
Tu li diras qne s'ar no ill vaill ab bran,
Il valrai tost, si 'ls reis no m van bauzan.
Bertrand de Born : Ara sui en.
Tu lui diras que si maintenant je ne lui aide avec
glaive , je lui aiderai bientôt , si les rois ne me vont
pas trompant.
M'an bauzat ni mes a lur dan.
Rambaud de Vaqueiras : Ges sitôt.
Ils m'ont trompé et mis à leur dommage.
T'i bauzas e perdes dobla beneicio.
Trad. de Bede , fol. 46-
Tu t'y trompes et perds double he'ne'diction.
Part. pas. substantiv. Bauzadors e bauzats
"Valor menan derreira.
B. Sicard de Marjevols : Ab greu.
Trompeurs et trompés mènent mérite derrière.
ANC. FR.
Qui moult parsont dolent que la serve les boise.
Roman de Berte, p. 88.
"Vous jurerez...
Que Tsengrin n'avez boisié.
Roman du Renart, t. I , p. 33<).
Mort fait dire à toz les boisiés.
IIÉi.iNAND, Vers sur la Mort.
anc. cat. esp. Embaucar.
1. Bauzia, bauza, s.f., tromperie, faus-
seté.
Car res no i truep mas enjan e bauzia.
B. de Ventadour : En amor truep.
Car je n'y trouve rien que tromperie et fausseté.
Gardatz s'es be falsa bauza.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadas.
Voyez si c'est bien fausse tromperie.
Adv. cornp.
Que saubessetz qu'ieu vos am sts bauzia.
Le moine de Montaudon : Aissi com sel.
Que vous sussiez que je vous aime sans trom-
perie.
anc fr. Poi sont de famés sans boidie.
Roman du Renart, t. II, p. 200.
Qni pas ne te délites en la boisdie des mau-
vais.
Rec des Hist. de Fr., t. III , p. 252.
Sans nulle souspicion de fraude ni de boidie.
Ord. des R. de Fr-, 1256, t. I, p. 81.
anc cat. Bausia.
BAV
3. Bauzaire, bauzador, s. m., trom-
peur.
Ni lauzengiers no lo y puescou re traire
Qu'ieu li sia de reu fais e bauzaire.
Arn.ud de Marieil : En mon cor.
ht médisants ne lui peuvent rapporter que je lui
mis en rien faux et trompeur.
Del BAUZADOR
Que m'a soven mes en error.
Los VII Gaugz de la maire.
Du trompeur qui m'a souvent mis en erreur.
Adject. Cor trichador
Ni EAUZADOR.
A. Daniel : Chanson d'un.
Cœur tricheur et trompeur.
anc. fr. N'iert ja mes cuers boisières ni faintis.
Andrius Contradis : Quant voi paroir.
Autresi vet des tenchéenrs ,
Des lairons è des boiséeurs.
Marie de France , t. II , p. 197.
anc. cat. Bausador. anc. esi\ Bauzador. esp.
mod. Embaucador.
4. Baussan, adj. v., trompeur.
Que lairo cossilha
Ah sa messonja baussana.
M.VRCABRUS : Al mes quan.
Que larron conseille avec son mensonge trompeur.
5. Bausios, adj. , trompeur, faux.
Garda d'hom qu'es bausios.
Libre de Senequa.
Garde-loi d'homme qui est trompeur.
Que non ha la lengna dobla ni bauziosa.
Trtid. de la îeg. de S. Benoit, fol. 2.
Qui n'a la langue double ni trompeuse.
BAVAR, v., baver.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Semblan lo masti que îaira e bava , e mort
totz aquels que pot.
V. et Vert , 2e version.
Us ressemblent au mâtin qui aboie et bave, et
mord tous ceux, qu'il peut.
cat. Babar. esp. Babear. tort. Babar. it. Far
bava.
2. Bavec, bavet, adj., bavard, caque-
teur, babillard.
E a n'i pro d'aitals secs, peex,
Outracuîatz , travers, bavecx.
Df.udes de Prades , Au:, cass-
Et il y en a assez de tels aveugles, niais, suffisants,
contrariants , babillards.
HAV 5o3
E ineti sels en bavec
De nessia gen baveca,
Que tornon dos eu amar.
Gavai dan le Vieux : Lo vers deg.
Et je mets en caquetage ceux de niaise gent ba-
varde, qui tournent doux en amer.
anc. fr. Et que plus n'en soit curieuse,
Sur peine de cent mars d'argent,
Ces te rusée, ceste baveuse.
COQUILLART, p. 78.
C'est un causeur, un baveux , un menteur.
Salel , liud. de l'Iliade, fol. 93.
De moi n'aura mensonger ne buveur
Bien ne faveur.
C. Mahot, t. IV, r.3o8.
D'ung tas de folles baveresses.
CoyciLLART, p. 37.
— Substantiv. , babillage, caquetage,
bavardage.
Quar peza '1 folia may
Qu'el balansa el dreg bavec
Bernard de Venzenac : Bel m'es lo.
Car la folie lui pèse davantage , vu que le vrai
bavardage l'agite.
Senber, Na Eva trespasset
Lo mandamen que ténia ,
Et qui de vos me castia
Aitant se muza en bavet.
Gavaudan le Vieux : L'autre dia.
Seigneur , dame Eve dépassa le commandement
qu'elle tenait, et qui de vous me reprend musc au-
tant en bavardage.
anc. fr. J'ay bien ouy tout son tripot
Et ses baves.
Coquillart , p. 89.
jMeintes baves, meinte promesse ont fait.
Légende de F ait f eu , p. 98.
En disant mainte bonne bave.
Les Repues franches , p. 5.
ANC. ESP.
Mas pora mi non era tan liera bavequia.
Poema de Alexandro, cop. 655.
BAVASTEL, s. m., marionnette, man-
nequin.
Cimils ni bavastels.
G. Biqlier : Pus Dieu.
Singes et marionnettes.
E panex pomels
Ab dos cotels
Sapcbas gitar e retenir,
2C>4
13E
E chans d'auzels
E BAVASTELS.
Giraud de Calanson : Fadet joglar.
Et sache jeter el retenir petites pommes avec
deux couteaux , et chants d'oiseaux et tours de ma-
rionneltes.
Dels cavalliers sembla?, del bAvasthl ,
Quant el caval etz poiaz ab l'arnes.
P. Bremond Ricas novas : Tant fort.
Vous ressemblez au mannequin des chevaliers,
quand vous êtes monte' à cheval avec l'équipement.
BAZA, s.f., lat. Busis, base.
Abis, pev so quar es ses baza et fons.
Un angle pyramidal et agut qui termina a
la pnpilla... et la baza es la causa vista.
Elue, de las propr. , fol. l52ct 15.
Abîme, parce qu'il est sans base et fond.
Un angle pyramidal et aigu qui termine à la pru-
nelle... et la base est la chose vue.
cat. Basa. ssr. Basa, base. port. Base. it.
Basa, base.
BAZILICA , s.f., lat. basilica , basilique.
En la BAzitiCA de San Peire.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 60.
En la basilique de Saint-Pierre.
Aquest emperaire fetz atreci la bazilica de
Santz-Lanrens.
Elue, de las propr., fol. 37.
Cet empereur fit aussi la basilique de Saint-
Laurent.
cat. esp. fort. it. Basilica.
BAZILICA , s. f. , basilique, gentiane,
plante.
Gensana... autrament es dita bazilica.
Elue, de las propr., fol. 211.
La gentiane... autrement est appelée basilique.
BDELLI, s. w.,lat. bdelli«//.', bclellium.
Pideli.i es aybre mot nègre; sa goma val
en medecina.
Elue, de las propr., fol. 201.
Bdellium est arbre très noir ; sa gomme vaut en
médecine.
port. it. Bdellio.
BE, s. m., bé, cri des brebis.
Vox earnm non me sed bee sonare videtur.
VarRO , II , de Re rustic., cap. I.
Per so de bf. ditz hom belar.
Lejrs d'amors, fol. l32.
Pour cela de bé on dit héler.
. AT. it. Be.
BEC
2. Belar, v., lat. bal arc , bêler.
La ovella bêla.
Leys d'amors, fol. 128.
La brebis bêle.
Part. prés.
Pus que toca dels rnans motos eelans,
Ni que rauba gleizas ni viandans.
GlRAUD de Borneil : Per solatz.
Puisqu'il touche des mains moutons bêlants, el
qu'il dérobe églises et voyageurs.
cat. Belar. est. port. Balar. it. Belare.
BEC , s. m. , bec.
Cui Tolosre nato cognomen in pueritia Becco
fuerat; id valet gallinacei rostrum.
Svieton. , Fitellius, 18.
"Vos faitz badar
Lo bec de Pauzel.
Mas si vols bon falcou lanier,
Ab gros cap et ab gros bec lo quier.
Devjdes de Prades , Auz. cass.
Vous faites ouvrir le bec de l'oiseau.
Mais si tu veux un bon faucon lanier, cherche-le
avec grosse tête et avec gros bec.
E no y ten mut bec ni guola
Nuls anzels.
A. Daniel : Autet et bas.
Et aucun oiseau n'y tient muet bec ni gosier.
— Bouche.
Pueys a so bec vinagre mest am fel.
MatfreErmengaud, Ep. à sa sœur.
Puis à sa bouche vinaigre mêlé avec fiel.
Fig. Ges l'afilatz becs d'aisola
Non pert son Ion al fogual.
Marcabrl'S : Mas la fuelha.
L'affilé bec d'aissetle ne perd point sa place au
foyer.
— Langage , langue.
Selhs qu'an mais becx ,
Joves e seneex.
Germonde de Montpellier : Greu m'es.
Ceux qui ont mauvaises langues, jeunes et vieux.
Qu'an afilatz lnrs becx.
P. Raimond de Toulouse : Era pus yverns.
Qui ont affilé leur langue.
Loc. A dojs lengas e dos becx.
G. Faidit : Aras lo mont.
Il a deux langues et deux becs.
anc. fr. Ores n'est pus temps de clorre le bec,
Cbantons, sautons et dansons rie à rie.
C. Marot, t. II, p. 255.
Ce n'est pas tout que d'estre bec à bec,
BEC
Les lèvres se pressant d'un baiser tousionrssec;
Il faut que l'nne langue avec l'antre s'assemble.
Olivier de Magny , p. i8o.
cat. Bec. esp. Pico. port. Bico. it. Becco.
2. Beca, s. /., croc, crampon.
Cordas e becas e paysso.
Bertrand de Born : Lo coms m'a.
Cordes et crocs et pieux.
3. Becut, adj. , beccu , crochu.
Ben l'agr'obs que fos becutz ,
E '1 bec fos loues et agutz.
A. Daniel : Puois Kaimons.
Il aurait bien besoin qu'il fut beccu, et que le bec
fût long et aigu.
Fig. Els fais becut lauzenjador.
Deudes de Prades : No m puesc mudar.
Les faux beccus médisants.
anc. fr. Naus, galbons et leurs esprons beats.
Ronsard, 1. 1, p. 619.
port. Bicudo.
4. Bechar, v. , becquer, becqueter, pi-
quer.
Cant vostr' anzel cornensara
Sus a bechar, el saucx parra.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Quand votre oiseau commencera à becquer dessus ,
le sang paraîtra.
ANC. fr.
Ou me laisser becquer ceste amorce friande.
R. Belleau , 1. 1 , p. 253.
it. Beccare.
BECHINA, begùina, s./., béguine.
Voyez Du Cange, t. I, col. iog4 ;
Carpentier, t. I, col. 5og; Ménage,
t. I, p. 171.
Toz' an vos facba menor
Bechina.
J. Estève : Oganab.
Fillette, ils vous ont faite béguine mineure.
De beguinas re no us dirai.
P. Cardinal : Ab votz.
Je ne vous dirai rien des béguines.
anc. fr. En riens que béguine die ,
N'entendiez tuit se bien non.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. 5j.
Une des béguines de la reine, quant elle ot
la royne ebaucé, si ne se prît garde.
JoiNVILLE, p. l35.
it. Beghina.
BEI)
ao5
2. Beguinatje, s. m., béguinage, mo-
nastère de béguines.
Ni bermitanatge escondutz,
Ni reclus, ni beguinatje.
Folquet de Lunel : E nom dcl.
Ni ermitage caché , ni reclus , ni béguinage.
anc. fr. Tuit li preudome , ce me semble,
Haïr doivent trestuit ensanble
Pappelardie et beginage.
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 320.
BECILH , s. tn. , renversement, détério-
ration , trouble.
Sest fai de nueytz son jornal,
Per qu'el frug torn en becilh.
Marcabrus : Pus la fuelba.
Celui-là fait sa journée pendant la nuit , c'est
pourquoi le fruit tourne en détérioration.
Cel propbetizet ben e maa
Que ditz c'on iri' en becill;
Seignor ser, e sers senhoran.
Marcabrus : Lo vers comens.
Celui-là prophétisa bien et mal , qui dit qu'on
irait en renversement ; le seigneur serf, et le serf
seigneuriant.
anc. fr. Onques si laide occision
Ni si laide destruction
Ne tel besil ne tel doulour
Ne fu de Sesnes en un jour.
Roman de Brut, Ms. de l'Arsenal , fol. 60.
Qu'il n'i ot besil et masacre.
G. Gi;iART,t. I,p. 88.
Onques n'oï en nnl péril
De famés fait si grant besil.
Roman de Brut, Abrahams , v. 6070.
2. Besillar , v., détruire, périr, ren-
verser. .
Jovens feuney e trafana,
E donars besilla.
Marcabrls : Bel m'es quan.
La grâce trompe et se moque, et largesse périt.
anc. fr. Mainte bone ville besillent ;
En allant, la contrée essilent.
Gran due! en maine la reine;
A poi qu'elle ne s'en besille...
Car huis et portes en refraignent ,
Besilent tous ceux qu'il ataignent.
G. Guiart , 1. 1 , p. 83 , et \. II , p. 122 et i36.
BEDEL, s. m., bedeau
L'anglo - saxon boedel , nuneius ,
ao6 BEL
paraît la véritable étymologie de ce
mot.
"N'oyez le Vocabul. anglo-saxonic, et
Wachter, Gloss. germa n.
Qu'el bétels de lor consistori baia los emo-
Iuruens acostumatz.
Leys d'imors, La Loubère , p. 62.
Que le bedeau de leur consistoire ait les émolu-
ments accoutumés.
1 \t. Bedett, esp. tout. Bedel. it. Bidello.
BEL , ad/., lat. bel/m.v, bel, beau.
Pus bella que bels jorns de may.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Plus belle que beau jour de mai.
Comparât. Pus blanca es qu'Elena ,
Bellazors que flors que nays.
Arnaud de Marueil : Belli m'es.
Elle est plus blanche qu'Hélène, plus belle que
(leur qui naît.
Superlat. Puois es del mon la. bellâtre.
Aimeri de Peguilain : Per solatz.
Puisqu'elle est la plus belle du monde.
Et am del mon la bellazor.
Rambaud d'Orange : Mon chant.
Et j'aime la plus belle au. monde.
Loc. Ses respieg d'altra merce,
Sol snefra qu'en lei m'atenda
E qu'el belh nient atenda.
Peïfols : Del seu tort.
Sans espoir d'autre récompense , qu'elle souffre
seulement que je m'adresse à elle et que j'attende le
beau rien.
Tuelh mas coblas movon totas en bel.
Guillaume de St. -Didier : Ayssi cum es.
Je veux que mes couplets tournent tous en beau.
M'es bon e bel hueyniais qu'iea m'entremeta
D'nn sirventes per elhs aconortar.
Bertrand de Born : Pus Ventedorn.
Il m'est désormais bel et bon que je m'entremette
d'un sirvente pour les encourager.
Neutral. Bel m'es qnan l'erba reverdis.
R. Vidal : Bel m'es quan.
Il m'est beau quand L'herbe reverdit.
anc. fr. Bel leur fut d'eux départir de la dicte
forteresse.
Monstrelet , t. II , fol. 32.
Volentiers, suer, puisqu'il t'est bel.
Li Gieus de Robin etde Marion, p. 7.
Et chantoit bien et bel.
Pastourelle : L'autre ier. Leorand , t. II , p. 288.
BEL
ANC. EST.
Quando enloqueeiô por el su bel parecer.
Poema de Alexandro, cop. 2263.
E da me nn bel pandero e seis anillos de
estano.
ARCirRESTE DE IIlTA , cop. Cf-rf .
cat. Bell. esp. mod. tort. it. Bello.
1. Bellamen, adv. , bellement, agréa-
blement.
Que non sia bellamen faissonatz.
B. de VentADOUR : Per mieills.
Qui ne soit agréablement façonné.
Anatz suau c*et.lament.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Allez paisiblement et bellement.
Adv. comp. E pueisas , ab una broqueta
Que non sia trop agudeta,
Hom los pasca tôt belamen.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Et puis , avec une brochette qui ne soit pas trop
aigué , qu'on les paisse tout bellement.
anc. fr. Et puis tout bellement
S'approchant dn ebalit, saisit le cimeterre.
Du Bartas, p. 4 12.
cat. Bellament. esp. port. it. Bellamente.
3. Sobrebel, adj., très beau.
"Vezia en esperit nn arbre sobrebel, de ma-
ravilhosas flors.
V. de S. Flors. Doat , t. CXXI1I, fol. 261.
Voyait en esprit un arbre très beau, de merveil-
leuses fleurs.
4. Beltat, beutat, s.f., beauté.
La granz beltatz e '1 valor qu'en leîs es.
Pep.DIGON : Lo mal d'amor.
La grande beauté el le mérite qui est en elle.
Sabis hom no s'atent pas a la beltat del
cors , mas a la beltat de l'arma.
Trad. de Bédé , fol. 72.
L'homme sage ne s'attache pas à la beauté du corps,
mais à la beauté de l'âme.
Tau mi destrenb sa bontatz,
Sa proeza e sa beutatz.
Alphonse II , roi d'Aragon : Per mania 1
Tant me maîtrise sa bonté, son mérite et sa beauté.
anc. fr. Bealtet ad vestut.
Anc. trad. du Psmit. de Corbie, ps. 92.
anc. cat. Beltat. esp. Beldad. tort. Beldade.
it. Belta.
5. Belleza , s./., beauté.
Las donas eissarnens
BEL
An pretz diversanicns :
Las unas de belleza,
Las autras de proeza.
Arnaud df. Marueil : Razos es.
Les dames e'galement ont prix diversement : les
unes de beauté, les autres de mérite.
cat. Bellesa. esp. port. Belleza. it. Beïlezza.
6. Belor, s.f. , beauté.
Fe, quan naysb, a verdor, creyshen belor,
après ilor.
Elue, de las propr., fol. 209.
Foin, quand il naît, a verdeur, en croissant,
beauté, ensuite fleur.
anc. cat. Bellor. anc. it. Bellore.
7. Abelhir, v., agréer, plaire , charmer,
briller.
Tan m'ABELis jois et amors e chans,
Et alegrier, déport e cortezia.
Berenger de Palasol : Tan m'ahelis.
Tant me charme joie et amour et chant et allé-
gresse , réjouissance et courtoisie.
Aissi s vai inelhnran,
Tan quan cove a valor e a sen,
Qu'abelhir fa sos faitz a tota gen.
Pons de Capdueil : Aissi m'es près.
Ainsi elle va se perfectionnant, autant qu'il con-
vient au mérite et au sens, qu'elle fait agréer ses faits
à toute personne.
E pois feirou la gaita tro qn'el jorns abelig.
Guillaume de Tudela.
Et puis ils firent le guet jusqu'à ce que le jour
brilla.
Car totz hom pros s'abelis
De Na Conja e s grazis.
T. de G. de la Tour et de Sordel : Us amicx.
Car tout homme preux se charme de dame Conje
et s'en agrée.
anc. fr. N'onc a prodomnie n'abêti
N'il n'est drois qu'el li abelisse.
Roman de la Rose, v. 5370-1.
it. Ma cosi o cosi , natnra lascia
Poi fare a voi , secondo che v' abbella.
Dante , Parad. , XXVI.
anc. cat. Abelir.
8. Arelhimen, s. m., agrément, gra-
cieuseté.
L'es vengutz abelhimens
Qae sias sey chantaire.
Raimond de Castelnau : Aras pus.
11 lui est venu la gracieuseté que vous soyez ses
chanteurs.
BEL
507
Fig. Qnar vos etz coms de valor e de sen,
E coms de joy, e coms d'ABEi.HiMEN.
Bertrand d'Allamanon : Un surventes.
Car vous êtes comte de valeur et de sens , et comte
de joie , et comte d'agrément.
anc. cat. Abeliment.
9. Arelivol , adj. , agréable, plaisant.
Mal abei.ivols fo e Proenza e sos ditz.
V. de Giraud de Calanson.
11 fut peu agréable en Provence dans ses propos.
10. Desarelir, v., déplaire, désagréer.
La m fai desabelir
E de mon cor loignar.
Aimf.ri df. Peguh.AIN : Qui sofrir s'en.
La fait me désagréer et éloigner de mon cœur.
anc. fr. E si li en desabeli.
G. Guiart , an. 1259. Carpentier, 1. 1 , col. 11.
11* Embellir, v. , embellir.
Corn plus Tesgard, mais la vei embellir.
B. de Ventadour : Quan la fuellia. Far.
Comme plus je la regarde, plus je la vois embellir.
cat. Embellir.
12. Emrellezir, v. , embellir.
Hnmilitat colora et adorna et embelleziss
obediensa de totz sos ornamens.
V. et Vert., fol. 54.
L'humilité colore et orne et embellit l'ohéissance
de tous ses ornements.
E colora de sol lo rais
Lo mon, per que s'embellezis.
G. Adhemar : Pos vei.
Et le rayon du soleil colore le monde , c'est pour-
quoi il s'embellit.
BELLICOS , adj. , lat. bellicosm,?, bel-
liqueux.
Fo aquela gent totz temps bellicoza.
Elue, de las propr., fol. 17g.
Cette nation fut en tout temps belliqueuse.
cat. Bellicos. esp. port. it. Bellicoso.
2. Sobrebellicos, adj., très belliqueux.
Sa gent fo antiguament sobrebelliquosa.
Elue, de las propr., fol. 171.
Sa nation fut jadis très belliqueuse.
3. REBEL , REBELLE , REVEL , adj. , lat.
rebel/w, rebelle, indocile, revéche.
El es trop arditz a mal afar et engres e
REBELS.
V.et Ferl., fol 61.
20
8
BEL
Il est trop hardi dans mauvaise affaire et irrite
et rebelle.
E si tant era que negus fos rebells a penre
lo dig oftici.
Cartulain : de Montpellier, fol. 126.
Et si tant était que personne fût indocile à prendre
ledit office.
Mètre los delielz de sa carn sotzlos pes, que
non sia rebella, a l'esperit.
V. et Vert. , fol. 85.
Mettre les délices de sa chair sous les pieds, afin
qu'elle ne soit pas rebelle à l'esprit.
Al> los pels REVELS.
Elue, de las propr., fol. 259.
Avec les poils revéches.
anc. cat. Rebelle, cat. mod. esi\ tort. Re-
belde. it. Ribello.
4. Revel, s. m. , rébellion, résistance.
Que ja negun revel no i trobaran.
E. Cairel : Qui saubes.
Vu que jamais ils n'y trouveront nulle résistance.
Selha cui sui liges ses revelh.
Guillaume de S.-Didier : Aissi cum es.
Celle à qui je suis lige sans rébellion.
5. Rebellio, s. f. , lat. rebellio, ré-
bellion, résistance, refus.
Avian estât en rebellio contra lai.
Trad. de Bédé, fol. 10.
Ils avaient e'té en rébellion contre lui.
Si aquel si deffen e se met en rebellio.
Ord. des R. de Fr., Iq63 , t. XVI , p. i35.
Si celui-là se de'fend et se met en rébellion.
E fes rébellion de pagar.
Tu. de i333. Doat, t. XLIII , fol. 38.
Et fit refus de payer.
cat. Rebellio. tsp. Rebelion. port. Rebelliâo.
it. Ribellione.
6. Rebellacion , s. f., rébellion.
Mais piegers es rebellatios.
Rebellacions es un peccatz que nays de cor
qui es rebels e durs.
V. et Vert. , fol. 26 et 36.
Mais pire est rébellion.
La rébellion est un pèche' qui naît du cœur qui est
rebelle et dur.
it. Ribellazione.
7. Rebellar, revellar, v., lat. rebel-
larc, révolter, rebeller.
Se son délibérât de rebellai;.
BEL
La gen del pays que se rebellavan.
Chronique des Albigeois, col. 79 et 49-
fis ont delibe're' de se révolter.
La gent d u pays qui se révoltaient.
Els se revelero contra Ihui.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 72.
Us se révoltèrent contre lui.
Part. pas. Li guazan si son acordat
Entrelbs e ves lui révélât.
Bertrand de Born : Ieu chan.
Les vassaux se sont accorde's entre eux et rebellés
contre lui.
Substantif. Que mais mi volgr'esser rezems
De Malmutz o de revellatz.
GlRAUD DE Borneil : Ben cove.
Vu qu'il me vaudrait mieux être racheté' des Ma-
meluks ou des infidèles.
anc. fr. Li elergies et tous li peules révélèrent
encontre lui.
Chronique de Cambray.
cat. Rebellar. est. Rebelar. tort Rebellar.
it. Ribellare.
BELUGA , s. f., bluette , étincelle.
Amors es cum la béluga
Que coa '1 fueg en la suga,
Art lo fust e la festuga.
MarcaBRUS : Dirai vos.
L'amour est comme la bluette qui couve le feu
dans la suie , hrûle le bois et la paille.
Fig. E qui soi ieu si no cenres e béluga de
f 110c ?
V. et Vert. , fol. 53.
Et que suis-je , moi , sinon cendre et bluette de
feu?
2. Belugament, s. m.} bluettement.
So scîntillameut o belugament.
Elue, de las propr., fol. l32.
Son scintillement ou bluettement.
3. Belugeiar, v. , bluetter.
La vezo sintillar et belugeiar.
Elue, de las propr., fol. 117.
La voient scintiller et bluetter.
cat. Bellugar.
4. Abellucar, v., éblouir.
Cant eu la vei tôt iu'abelluc,
Et oelei mai d'un ratairol.
Un troubadour anonyme: Can vei.
Lorsque je la vois je suis tout ébloui, et je suis
aveugle plus qu'une taupe.
BELZEBUC, s. m. , Belzébut.
BEN
Ab art del diable Bet.zebuc.
Bref- d'amor, fol. l56.
Avec Fart du diable Belzébut.
it. BelzebU.
BEN, be, adv. , lat. ben^, bien, beau-
coup.
Aqaest cantar poiria ben esser bos.
B. DE VentadouR : Belhs Monrucllis.
Ce chanter pourrai! bien être bon.
Qu'elh fora mortz, ben a un an o dos,
Si '1 belh cofortz d'elhas doas no fos.
Pujols : Si '1 mal d'amor.
Qu'il fût mort, il y a bien un an ou deux , si ne fût
le bel encouragement d'elles deux.
Prov. Qni ben fara , ben trobara.
P. Cardinal : Predicator.
Oui bien fera , bien trouvera.
Qui ben penb, ben ven.
I.e moine de Montaudon : Autra vetz.
Qui bien peint , bien vend.
anc. fr. Qui bien fera , bien trouvera,
Chacun son payement aura...
N'a pas longtemps entra un bien matin.
Charles d'Orléans , p. 019 et 235.
cat. Ben, be. anc. esp. Ben. esp. mod. Bien.
tort. Bern. it. Bene , be.
Loc. E l'aculhirs de : Ben siatz vengutz.
Aimeri de Peguilain : De tôt en tôt.
Et l'accueillir de : Soyez bien venu.
Ben aia arbres don nais tan bella brancha.
Bambaid d'Hyères : Coms proensal.
Bien ait l'arbre d'où naît si belle brandie.
Ben aia coms qu'es d'afortit coratge.
Bertrand d'Allama-non : Un sirventes.
Bien ait comte qui est de courage affermi.
anc. fr. Cil respont : Sire , bien niés ,
Tous ne me sanlés mie liés.
Pioman du comte de Poitiers, v. 773.
Adv. comp. Amicx, ben leu deruan morras.
Garins le Brun : Nueg e jorn.
Ami , peut-être tu mourras demain.
Dieus don li bona via tener
De ben en mielh e de pretz en poder.
H. Brunet : Pus lo dous.
Dieu lui donne de tenir bonne voie de bien en
mieux et de mérite en pouvoir.
E gart lo ben e gen per la vertut que î es.
Bertrand d'Allamanon : Mot m'es.
Et qu'elle le garde bien et gentiment pour la vertu
qui y est.
anc. fr. Fai prospérer de bien en mieux.
Luc de la Porte , trad. d'Horace, p. i58.
I.
BEN
209
Il aloit tonzjors de bien en mieuz.
V. de S. Louis, p. 3o5.
it. Io ho sempre diben in meglio fatti i fatti miei.
Boccaccio , Decam., I , 1.
Conj. comp. Car no s eug, si be m ri ni m chan,
Qu'o puesca longuameu sufrir.
P. Baimond de Toulouse : Enquera m vai.
Car qu'elle ne pense pas , bien t/ue je rie et je
ebante , que je puisse long-temps souffrir cela.
Ben q'oib no 'ls coingnogues.
B. ZoRGI : Si '1 monz.
Bien r/u'on ne les connût.
2. Ben, be, s. m., bien, richesse, for-
lune, avantage.
Avers e '1 honors presatz
"Val mais que nuls autre bes.
B. Calvo : Qui lia lalen.
Bicliesse et l'honneur apprécie' vaut plus que nul
autre bien.
Los bes de la fortuna que sou coma nient.
V. et Vert., fol. 29.
Les biens de la fortune qui sont comme rien.
Senber, fontana de tôt be.
J. Esteve : Francx reys.
Seigneur, source de tout bien.
TJna on creis e nais
Bes pins c'om no 'n pot dir.
Aimeri de Peguilain : Qui sofïrir.
Une où le bien croît et naît plus qu'on n'en peut
dire.
E pus lo mais aitan bos m'es,
Bos er lo bes après l'afan.
B. de Ventadour : iVon es.
Et puisque le mal m'est si bon , le 'bien me sera
bon après la peine.
— Expression d'amitié pour désigner
une amante.
Pueys digas a mon ben, s'eschai,
Qu'en tal son pauzat miei dezir.
Arnaud de Marueil : A guiza de fin.
Puis dis à
désirs sont plac
ruuien, s il y a occasion , que mes
insi.
Loc. Et ela I'acnlhit fort et omet , e '1 fes
V. de Pierre Rogiers.
Et elle l'accueillit et l'honora beaucoup, et laijît.
grand bien.
D
Anc hom non nasquet de maire
Tan de be ns puesca voler.
Pierre d'Auvergne : Bossinbol.
Oncques homme ne naquit de mère qui vous
puisse vouloir autant de bien.
27
2IO
1M.\
E dirai bkh de lîeys en mas chansos.
FOLQOETBE MARSEILLE : S'.il <or.
El je dirai du bien d'elle dans nus chansons.
E lut quan s'en pot avenir
Dea dratz en de penr' e grazir.
T. d'Alb. Marquis et de G. Faidit : Gaucelm.
I : tout ce qui peut en survenir, un galant doit le
prendre en bien et l'agréer.
3. A.r.KNA.11, v., améliorer, faire du bien.
Quai' si fai mal, pois abena.
T. de P. d'AtjvAgne et de B. de Ventadour:
Amicx.
Car s'il lait du mal , après \\ fait du bien.
BENC, s. m., aspérité, pointe,
l'er iinas roebas, per us bencs;
Car adoncas 110 lii avia
Per la val estrada ni via.
V. de Sancta Enimia, fol. l3.
Par îles roches , par des aspérités; car alors il n'y
avait par la valle'e ni chemin ni voie.
BENDA , banda , s.f. , bande , bandeau ,
ruban, ceinture.
Bend , en persan; band, en ancien
allemand, signifient ligamen, lien.
Voyez Juste Lipse, epist. 44 ■> a(l Bcl-
gas ; Monti, t. II, part, i, p. 307 ; Mu-
ratori, Diss. 33; Denina, t. I, p. i53.
... L'entresenh faitz ab benda
De la jupa del rey d'arruar.
Bertrand de Born : Quan veypels.
L'enseigne faite avec udc bande du pourpoint du
roi d'armes.
Aprop pren una autra benda et envolveys
una autra vegada.
Trad. d'/llbucasis, fol. 5y.
Après prends une autre bande et enveloppe une
autre fois.
Fresca , vermelba , ses menda ,
Es la cara sotz la bend\^
H. de S.-Cyr : Servit aurai.
Sous le bandeau, la figure est fraîche , vermeille ,
sans défaut.
Pendre am sa benda o negar.
V. de S. Honorât.
Pendre avec sa ceinture ou noyer.
— Filet, tuyau.
Vos faitz badar
Lo bec de Tauzel e colar
Per nna sotileta benda
BEN
En la hpca sella bevenda.
Deedes de Prades , Auz. cass.
Vous faites ouvrir le hec de l'oiseau et couler par
uu suhtil tuyau celte boisson dans la houche.
Loc. Aissi com il es la gensorqne port benda.
Plaças : Per merce.
\ insi com me elle esl la plus jolie qui port e bandeau.
anc. fr. Mais la bende qne j'ai devant les yeulx
Me fait passer les jeunes pour les vieulx.
La Danse aux aveugles.
anc. cat. Benda. esp. tort. Venda. ït. Benda.
— Côté, lisière.
Lo cers s'en vai per mieg la landa,
Per una mot estrecha banda.
V . de S. Honorât.
Le cerf s'en va à travers la lande , par une très
étroite lisière.
cat. esp. port. ït. Banda.
2. Bendel, s. m. , bandeau , bandelette.
Als autres pendutz emblaiïa
Cordas o bendels o tortors.
P. Cardinal : D'Esteve de Belmon .
Il déroberait aux autres pendus cordes ou bande-
lettes ou garrots.
3. Bendar, v. , ceindre, entourer, appa-
reiller.
Pneys s'en faytotz sos ilancxsisnelamen bendar.
Roman de Fierabras , v. 708.
Puis il s'en fait ceindre rapidement tous ses flancs.
Cendals don quecha se bendes.
Le moine de Montal'don : Quant tut
Taffetas dont chacune se ceignît.
cat. Bendar. esp. tort. Vendar. it. Bendare.
4. Desbendar, v. , débander, décoiffer,
ôter le bandeau.
Los huelbs li desbendero , envia estrey t liât/.
Roman de Fierabras , v. i960.
Ils lui débandèrent les yeux , qu'il avait serrés
étroitement.
Substantif. Es al desbendar grasida.
T. d'Armand et deB. de laBarthe : Bernart.
Au décoiffer elle est agréable.
esp. Desvendar. it. Sbendarc.
5. Enbendelar, v., bander, envelopper.
Apres lo van enbendelar.
Bref, d'amoi-j fol. [63.
Après ils le vont bander.
Part. pas. Siei cabelb foro tirassatz
E li sieu nelh enbendelatz.
Bref, d'amor, fol. 167.
BEO
Ses cheveux lurent tiraillés et ses \iux timides.
it. Imbendare.
BENEVESSA, s./., panier.
En cercar estny tz ,
Cofres e benevessa.
Leys d'amors, fol. 28.
A clierclier e'tuis, coffres et panier.
BENIGNE, adj., lat. benignw.?, bénin,
doux.
I cors bénignes sobremuuta e vens totas
malas costumas e mais vicis e mais enclinamens.
V. et Vert., fol. 58.
Un cœur bénin surmonte et vainc toutes les mau-
vaises habitudes et les mauvais vices et les mau-
vaises inclinations.
Eléphant bénigne es sobre totas bestias.
Elue, de las propr., fol. 2^9.
L'éle'phant est doux par-dessus toutes les bêtes.
Fig. Y. pus dons temps bantz bril bénigne.
R. Vidal de Bezaudun : Eutr'el taur.
Et puisque le doux temps gai brille bénin.
Substantif .
Es bos ab los bénignes e mais ah los nozens.
P. DE Cobbi\c : El nom de.
II est bon avec les bénins et méchant avec les mal-
faisants.
cat. Bénigne, esp. port. it. Benigno.
2. Benignamen, adv. , bénigneraent.
Respos li benignamen.
Bref, d'amor, fo'. l83.
Il lui répondit bénignement.
Que benignamen entendo e enterpreto.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 2.
Qui entendent et interprètent bénignement.
cat. Benignamen t esp.pobt. it. Benignamente.
3. Benignitat , s. f. , lat. benignitatc?w .
bénignité , douceur, bonté.
Suaveza de cor o benignitat.
V. et Vert-, fol. 56-
Douceur de cœur ou bénignité.
Que a luy plassa per sa benignitat.
Tit. du xive siée. Doat, t. CXLVI , fol. 232.
Qu'il lui plaise par sa douceur.
cat. Benignitat. esp. Benignidat. port. Be-
nignide.de. it. Benignità.
BEORT , BEIORT, BIORT , BORT , S. m. ,
bebourt, joute /tournois.
E torneiainen e beort.
Un troubadour anonyme : Senior vosque.
Et tournois et bebourt.
BEO 211
E cant lo beiortz fou mesclatz,
Viratz estar douas a estras.
Roman de Jaufre , fol. m.
Et quand le tournois fut mêlé , vous verriez les
dames se tenir aux balcons.
E feron justas e biortz
Que dureron ben XV jortz.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Et firent joutes et tournois qui dureront bien
quinze jours.
Ancniais, so us pliu , no m plac tant treps
ni BORTZ.
A. Daniel : Sols sui que sai.
Jamais , je vous le jure , ne me plut tant danse ni
bebourt.
ANC. FR.
Jostes, essaiz, bouhotirs et tournoyemens.
OEufres d'Alain Cbarticr, p. 566.
Aine ne vos vi un boort commencer.
Roman dyAubri , Bekker , fol. 7 1 .
it. Bigordo , bagordo.
2. Bordei, bordeit, s. m., behourdie,
art de jouter.
E sabon de domney ,
De trep e de bordey.
Arnaud de Marueil : Razos es.
Et savent de galanterie , de danse et de behourdie
— Bebourt, joute.
Las pimpas sian als pastors,
Et als enfans borpeitz petitz.
G. Rudel : Pro ai.
Que les chalumeaux soient aux pasteurs , et aux
enfants les petits bebourts.
anc. fr. Et par behordéis de vens
Les undes de mer eslevans.
Roman de la Rose, v. 19147-
Le premier dimanche de qaaresme, appelé
les brandons ou behourdiz.
Tit. de 1420. Carpentier, 1. 1, col. 5j4-
Ce premier dimanche de carême était
ainsi appelé, parce que ce jour-là les
hommes et même les enfants s'amu-
saient à des joutes, à des simulacres
de combats , avec des bâtons nommés
bouhours.
Le jour des brandons iceux compaignons
tenant bouhours en leurs mains , desqnelz ilz
s'esbatoient l'an contre l'antre.
Lett. de rém., \!\7§. Garpentiee , l. I , col. 5?4-
aia BEO
3. Beordar, bagordar, BIORDAR , V.,
behourder, jouter, faire des tournois,
des joutes.
Mas anc seuiprc cavals de gran valor
Qui beorda trop soven, cuelh feunia.
FoLQUF.T DE Marseille : Sitôt me.
Mais presque toujours , cheval de grande valeur
qui behourde trop souvent, recueille honte.
E pueis mandon li cavalier
Als escudiers que enselar
Fasson , qu'il volon biordar.
Roman de Jaufre, fol. III.
Et puis les chevaliers ordonnent aux e'cuycrs
qu'ils fassent seller, vu qu'ils veulent behourder.
Part. pas. Ben deu esser bagordada
Cortz de gran baron.
Sordel : Ben deu esser.
Cour de grand baron doit être bien embellie de
tournois-
anc. fr. Ge vois nne lance aporter,
Et puis en ira bohorder.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 267.
Moult i convendra béhorder
Ains que de nous puist estre pris.
Roman de la Rose, v. io532.
Ledit Colin... tiroit et behourdoit contre
lui, pour lui oster son baston ou houllete.
Lett. de rém., 1387. Carpentier , 1. 1 , col. 57/j.
anc. it. Bigordare.
4. BORDIR, BAORDIR, BURDIR , V. t be-
bourder, jouter, folâtrer, s'amuser,
bondir.
Jois mi fai rire e bordir.
P. B.OGIERS : Entr' ir' e joy.
Joie me fait rire et folâtrer.
Canton , trépan e baorden.
Roman de Jaufre, fol. 35.
Ils chantent , dansent et behourdent.
Li donzel van burdir à la qnintana-
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 32.
Les damoiseaux vont s'amuser à la quintaine.
Substantif. Mais ama'l bordir e '1 cassar.
Bertrand de Born le fils : Quan vei lo.
Il aime mieux le behourder et le chasser.
Part. prés. Dui poli
Bel e borden ab saura cri.
Marcabrls : Dirai vos.
Deux poulains beaux et bondissants avec blonde
crinière.
BER
anc. fr. Oy le service Dieu dévotement, sans
border et sans regarder sa ne là.
Annales du règne de S. Louis, p. 284.
BERA , s. f. , bière , cercueil .
Bar signifiait , en celtique et en ger-
manique, table , caisse portative, bran-
card.
Voyez Denina,t. I,p. 333.
Quan vos veira en la bera,
No sera sos huelbs mulbatz.
Marcabri s : Dirai vos.
Quand elle vous verra dans la bière, sou œil ne
sera pas mouille'.
Cant bom ve nnaBERA parada de bels draps,
senbal es que aqui ba mort.
V. et Vert., fol. io/j-
Quand on voit un cercueil paré de beaux draps ,
c'est signe qu'il y a là mort.
it. Dara.
BERB1TZ, s./., lat. vervex, brebis.
Si quis anniculam vel bimum VERVEce/«
furaverit.
Eccard , Lex salica , tit. IV, §. 2 , p. 21.
Des manuscrits portent berbic<?/h.
Ballz. , Cap. reg. Fr., t. I , col. 286.
Ar es pretz de raubar
Buous, motos e berbitz.
Giraud DE Boiineil : Per solatz.
Maintenant c'est un mérite de dérober bœufs,
moutons et brebis.
anc. fr. "Va-t'en à la berbis ta mère...
Les berbis sans garde truva.
Marie de France , t. II , p. 221 et 222.
anc. cat. Berbitz. it. Berbice.
2. Bergier, s. m., basse lat. berbica-
sdus, berger.
La loi des Allemands, tit. XCVIII,
art. 3 , porte : « Et quod de berbicario ,
« stotario, et vaccario sit, etc. »
Que guardes las bestias coma bergiers.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 32.
Que tu gardes les bêtes comme les bergers.
. Bergeira , s. f. , bergère.
L'autr'ier trobei la bergeira
Que d'autras vetz ai trobada.
G. Riqcier : L'autr'ier.
L'autre jour je trouvai la bergère que j'ai trouvée
d'autres fois.
BER
BERGAU, adj., bulgare, bougre, dé-
testable.
Mennt trobador bergatj.
Marcabrus : Lo vers comensa.
Petit troubadour détestable.
cat. Bergant. esp. Bergante.
BERGONHO , peu , légèrement.
Ce mot, avec un, forma un adverbe
composé.
Aqui viro las régnas un bergonho.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 7 1 .
Ils tournent là un peu les rênes.
BERILLE, bericle, s. m., lat. beryllm^
béryl , sorte d'émeraude.
Marbode , lib. Lapidum seu de gem-
mis, §.12, dit du béryl :
Hic et conjugii gestare refertur amorem.
Voyez la note du Roman de la Rose,
t. III, p. 72.
Eerille es peyra falbenca , luzent.
Elue, de las propr., fol. l85.
Béryl est pierre verdâlre, luisante.
De berici.e dizo li autor
Que val a cosservar l'amor
Entre la molber e "1 marît.
Brei>. d'amor, fol. ^O.
Les auteurs disent du béryl qu'il est Lon à con-
server l'amour entre la femme et le mari.
ANC. fr. Plus fu clere qne nnl beril.
Roman de la Rose, v. i5723.
Nnl ne puet faire ne faire faire tailler dia-
mans de bericle.
Ord. des R. de Fr., i355 , t. III , p. 12.
cat. Beril. esp. Berilo. port. it. Berillo.
BERJA, s./., bas lat. beria , berge,
plaine.
Discendet e dormit en la berja.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. III.
Il descendit et dormit en la berge.
akc. fr. Une grant berrie de sablon , là où il
ne croissoit nul Lien.
Celle berrie commensoit à nnes très grans
roches merveilleuses, qui sont en la fin du
monde devers orient.
Parla aux sages bornes des berries.
Joinville , p. 99 et 100.
BERNICAR, v., vernisser.
1ÎES
2l3
Car vos enpeinetz aitant fort
Ni as bernicatz.
Le moine de Montaudon : Quant luit.
Car vous vous peignez et 'vernissez si fort.
cat. Embarnissar. esp. Barnizar. port. Enver-
nizar. it. Vernicare.
BERROVIER, s. m., éclaiteur, soldat
d'avant-poste.
Et en la ost veirein solatz e laigna ,
E '1s berroviers soven correr la plaigna.
AlCART DEL FossAT : Entre dos reis.
Et dans l'armée nous verrons plaisirs et peine , et
les éclaireurs souvent courir la plaine.
it. Berroviere.
BERTAL, bertau, s. m., hanneton.
Mosca ni tavan que vola ,
Escaravat ni bertal.
Marcabrvjs : Pus la fuelha.
Mouche ni taon qui vole , scarabée ni hanneton.
Fig. Cui sens nos es guidaire
No sap ni pot a cap traire ,
Ans par a la fin bf.rtaus.
Giraudde Borneil : S'es cantars.
Celui à qui le sens n'est pas guide , ne sait ni ne
peut venir à chef, mais à la lin il paraît hanneton.
BERTRESCA, s./., bréteche, forte-
resse.
Et a una bertresca sobre casenn pilar ,
E podon en cascuna XX cavayer estar.
Roman de Fierabras, v. 233y.
Et il y a une bréteche sur chaque pilier , et vingt
chevaliers peuvent se tenir en chacune.
Ni autmur, ni bertresca, nidentelbbatalbier.
Guillaume de Tudela.
Ni haut mur, ni bréteche, ni créneau défen-
seur.
anc. fr. Et fist fère les murs à tors et à bre-
teches et défenses mont espesses.
V. de S. Louis, p. 3o5.
Encore nnt bertesches levées
Bien plancbies et kernelées.
Roman de Rou, v. 9^50.
it. Bertesca.
BESCALMES, s. m., galetas ouvert.
Dans la basse latinité , calma a été-
employé dans le sens de fortification
bâtie.
2l4
BES
Destruat calmam et fossatum... Cai.mam
destruere nolo, qnia fratermens eara Bedîficavit.
Du C.\nge, t. II , col. 53.
Factum est hoc in bescalmo consulum, in
praeseutia omnium cousulnm... In bescalmo
ante salam.
Cautentier, 1. 1, col. 5a8.
No se fasan bescalmes si non els sobeirans
soliers de las maizons sobre fenestratge.
Statuts de Montpellier du xm' siècle.
Que De se lassent galetas ouverts, sinon au plan-
cher supérieur des maisons sur les fenêtres-
BESCLES, s. m., fressures.
Ane no compretz ni ventre, ni budei ,
Ni cap, ni pes, ni fetges, ni bescles.
P. Brejiond Ricas novas : Tant fort.
Vous n'achetâtes jamais ni ventre, ni boyau, ni
tête , ni pied , ni foie , ni fressures.
BESONH, bezonh, s. m., besoin, né-
cessité.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Qnar non ans mostrar mon besonh.
Rambaid d'Orange : Un vers.
Car je n'ose montrer mon besoin.
A las gens que n'an besonh.
Liv. de Sydrac , fol. l\i.
Aux gens qui en ont besoin.
Il s'est dit des besoins naturels.
Ayssi coma la bestia que fai son bezonh
davan la gen.
Liv. de Sydrac, fol. !\Q.
Ainsi comme la bête qui fait sa nécessité devant
la gent.
ANC fr. Autres choses qui besoing nons
estoient.
Joinville, p. i33.
Besoing si fet vielle troter.
Roman du Renart, t. I, p. l83.
anc cat. Eessogn. it. Bisogno.
2. Besonha , besoigna , s./., besoin , né-
cessité, besogne.
E '1 paire li dava certa liurazon de deniers
per vianda e per so que besoigna Fera.
V. de Bertrand de Born.
Et le père lui donnait certaine quantité' de deniers
pour la nourriture et pour ce qui lui c'iait besoin.
Li falh a la besonh a gran.
E. CAIRÉL : Qui saubcs.
Lui manque dans la grande nécessite.
BES
Imper sonnell.
Besogna es qu'el entenda calcosa esbene mal.
Lo novel Sermon.
Il est besoin qu'il entende quelle chose est bien et
mal.
— L'acte de la copulation.
E s'ilh s'ajusto alegramen e alegramen com-
plisso lor besonha, l'efas qu'ilh auran sera aie-
grès e de bêla maniera.
Liv. de Sydrac, fol. 27.
Et s'ils s'ajustent alle'grement et s'ils accomplis-
sent allègrement leur besogne, l'enfant qu'ils auront
sera allègre et de belle manière.
ANC. fr. Artilleries , vivres et antres besongnes
nécessaires à guerre.
MONSTRELET , t. I , fol. Îs6.
Et choses d'excellent besongne.
Vigiles de Charles VU, 1. 1, p. 92.
anc. cat. Bessogna.
3. Besonhar , besoignar, v. , manquer,
faire besoin.
El coms li dava cavals et armas , e 'h draps
que besoignaven e so que '1 fasia mestier.
V. de Raimond de Miraval.
Le comte lui donnait cheval et armes, et les ha-
bits qui lui manquaient, et ce qui lui faisait besoin.
— Travailler, faire de la besogne.
Tôt so que an besonhat... Mentre que be-
SONHAVAN.
Chronique des Albigeois , col. 63 et 0,3.
Tout ce qu'ils ont fait... Taudis qu'ils travail-
laient.
Ce mot , dans l'ancien français , s'em-
ployait plus souvent dans l'acception
de faire de la besogne , travailler beau-
coup.
anc. fr. Les artisans besognoient en leurs
boutiques, les gens d'estat se promenoient
en robbes longues sur la place.
Amyot, Trad. de Plutarque, Vie de Camille.
Et onc ne cessât de son estude que tous-
jours ne besognast.
L. de Premier Faict, trad. de la Vieill. de Cicéron.
Si nous n'avions pas fait besongner nos sol-
dats à trente sols la toise, nous n'en serions
pas si près.
Mémoires de Sully, t. I , p. 429-
anc. cat. Bessognar. it. Bisognare.
BES
4. Besonhos, adj. , nécessiteux, besoi-
gneux, nécessaire, qui fait besoin.
Et esta ben qu'ieu aprenda
Ka quai guiza via besonhos.
Guillaume de Bal au n : Mon vers.
Et il est bien que j'apprenne en quelle manière
je vis nécessiteux.
Las gens d'art e 'lh mercadier que fan c
porton las causas bezonhosas d'un pais en un
autre.
Liv. de Sydrac, fol. 73.
Les gens d'art et les marchands qui font cl portent
les choses nécessaires d'un pays dans un autre.
ANC. fr. L'infortune et maleurté d'ieelle la
rend plus bcsongneuse de bon secours.
Œuvres d'Alain Chartier, p. q3().
Subst. On trobavan cosselh tug bezonhos.
GlRAl'D DE Calanson : Belh senher.
Où tous les nécessiteux trouvaient conseil.
anc. cat. Bessognos. it. Bisognoso.
5. Bezonhable , adj. , nécessaire.
Mas bezonhabla causa es a vos.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux P/iilippiens.
Mais c'est chose nécessaire à vous.
BESSO, adj. t jumeau.
II fraires bessos que ero natz en I jorn.
Cat. dels apost. de Piomaj fol. 70.
Deux frères jumeaux qui étaient nés en même
jour.
anc. fr. Puis les astres bessons des jumeaux
font leur course.
R. Belle au , t. I , p. 29/}.
Ils sont bien éveillez, peu farouches, et sem-
blent
Estre frères bessons, tant fort ils se ressemblent.
Ronsard, 1. 1, p. 836.
cat. Bessô.
BESTIA , s. f. , lat. bestia , bête.
Cascuna bestia ama son semblan.
Coma caval o mul que son bestias ses en-
tendemen.
V. et Vert. , fol. 56 et 92.
Chaque bêle aime son semblable.
Comme cheval et mulet qui sont bêtes sans enten-
dement.
II s'est dit spécialement des bétes de
charge.
Tôt mercier que passa sa mersairia en bes-
tia. , passe quan qu'en porte la bestia.
Tit. du xmP siec. Doat , t. LI , fol. 162.
BES
ai 5
Tout mercier qui passe sa marchandise sur une
bête, qu'il passe combien que la bête en porte.
Sens caval e sens bestia.
V. de S. Honorât.
Sans cheval et sans bête.
cat. esp. Bestia. port. Besta, it. Bestia.
a. Bestiola, s. f., lat. bestiola, bes-
tiole , petite bête.
"Vivo d'aigus auzels et d'algtinas bestiolas.
Noctiluca es panca bestiola.
Elue, de las propr., fol. 237 et 255. .
Vivent de quelques oiseaux et de quelques bes-
tioles.
Vers luisant est une petite bestiole.
it. Bestiola.
3. Bestiab , s. m., bétail, troupeau.
Son per lo bestiar.
De foras governar.
G. RiQuiER : Pus Dieu.
Ils sont pour gouverner le bétail dehors.
Tu as gran bestiar de buous, de vacas, de
brufols e de camels.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 9.
Tu as grand bétail de bœufs , de vaches , de buffles
et de chameaux.
cat. Bestiar.
4. Bestiari, s. m., lat. bestiabik.? , bé-
tail.
E del gran bestiari qu'es laîns escorgatz
E de tôt lo pais i era enserratz.
Guillaume de Tudela.
Et du nombreux bétail qui est écorché dedans et
y était enfermé de tout le pays.
Adj. Peiros i ac assis per tal cimen ,
A obra bestiaria , magistramen
Figuratz a musée d'aur resplanden.
Pioman de Gérard de Rossillont fol. 22.
Il y eut perron établi par tel ciment , avec œuvre
de bestiaux, magistralement figuré en mosaïque d'or
resplendissant.
5. Bestial, adj., lat. bestial*'.?, bes-
tial, de bête.
Aquell plazer orre es tant bestial.
V. et Vert., fol. 92.
Ce plaisir sale est si bestial.
Trop seguir deliegz carnals
Es vida vils e bestiai.s.
Bref, d'-amor, fol. 5/J.
Trop suivre délices charnels c'est une vie vile et
bestiale.
îi6
13ET
Substantif. Fetz querer bestial pcr far sacri-
fici a lor.
ZiV. </c Sydrac, fol. l\.
Il fit chercher du bétail pour leur faire sacri-
fice.
Si lur festials doua dan.
Bref, d'amor, fol. 127.
Si leur bétail donne dommage.
anc. fk. Ceulx de Nuiuitor enimenoient par
force partie du bestial des autres.
Amyot , Trad. de Plutarque, Vie de Romulus.
Emmenèrent très grande multitude de bes-
tial.
MONSTRELET , t. I , fol. 127.
cat. esp. tort. Bestial, rr. Bestiale.
6. Bestialmen, adv. , bestialement.
Tieu ses dnpte bestialmen.
Bref, d' amor, fol. 5^.
Il vit sans doute bestialement.
cat. Bestialment. esp. tort. it. Bestialmente.
BETA , s. f. , marque, trace , impression .
Mas malvestatz, que lor laissa la beta,
Lor tolh vezer que es fais ni es fi.
P. Cardinal : Prop a guerra.
Mais la me'chancele' , rjui leur laisse la marque,
leur Ole le voir ce qui est faux et ce <jui est vrai.
cat. esp. Beta , Veta.
BETA, s.f. , lat. beta, bette, poirée.
Enpeutat en beta, la endurzish.
Elue, de las propr., fol. 196.
Ente' sur la bette, il l'endurcit.
BETAT, adj., beté.
Qaesotzl'aubercnesalhlo sancverinelhBETATZ.
Câpres lo cop n'ichic lo sanc vermelh betatz.
Roman de Fierabras, v. 11^ et 681.
Que sous le haubert en jaillit le sang vermeil beté.
Qu'après le coup en sortit le sang vermeil bêlé-
Le nom de betada, betée, fut em-
ployé pour désigner une mer éloignée.
Non a si fort layro jusc'a la marBETADA.
Roman de Fierabras, v. 27^7.
11 n'y a si fort larron jusqu'à la mer Betée.
Y a doas mars: la una es la mars Betada,
sela que esvirona la terra... la seconda si es
la mars Negra.
Liv. de Sydrac, fol. 55.
Il v a deux mers: l'une est la mer Betée, celle
qui environne la terre... la seconde est la mer Noire.
BEU
anc. fr. Qu'il n'a jusqu'à la mer Betée
Garçon qui ne l'ait garconée.
Roman du Renart, t. HI , p. 3og.
Me livrés bons mules ambîans,
Puis li cerkerons la contrée
Et dusques en la mer Betée.
Roman du comte de Poitiers, v. 1263.
N'éust tel borne dusk'à la mer Betée.
Roman d'Aubri. Bekker, p. 182.
L'auteur de Y Image du Monde , cha-
pitre d' jtufrique et de ses régions , dit ,
au sujet de l'Atlantide :
Une ilie est celé part si grant,
Si corn Platons nous va disant...
Mais puis toute fu si desroute,
Si com Diex. vaut qu'ele fondi ,
Et est la mer Betée iki.
Ms. de la Bibl. du Roi, n° 7595, fol. 178.
BETONICA, s.f., lat. BETONicA,bétoine.
"Veltonica dicitur in Gallia, in Italia seratula.
Plin. , lih.XXV, cap. 46.
Betonica penretz cruda.
Dei>des de Prades , Auz. e.ass.
Vous prendrez de la bétoine crue.
cat. esp. port. it. Betonica.
BEUBE, v., lat. bz&ere, boire.
Es ayssi coma negat , e cant enja bedre lo
vi, lo vi lo beu.
V. et Vert., fol. 101.
Il est comme noyé , et quand il pense boire le vin ,
le vin le boit.
Sa noiridura es del sanc qu'el beu per lo
budel del embonilh.
Liv. de Sydrac, fol. 85.
Sa nourriture est du sang qu'il boit par le boyau du
nombril.
Et on plus beu , plus a ab se
"Voluntat de beure.
G. Faidit : Tan sui ferms.
Et plus il boit, plus il a en soi volonté de boire.
Fig. Si Karles fetz folbia , en est loc la bec.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 12.
Si Charles t't folie , il la but en ce lieu.
Car ieu begui de l'ainor.
Rambaud d'Orange : Mon chant.
Car je bus de l'amour.
Prop. E taub si be qu'ab enap
Ab qui bec lai cogos
Bjsva sai lo sufienz.
Alegbet : A pcr pauc.
BET
Et il convient donc Lien que le souffrant boive ici
dans la coupe avec laquelle le cocu but là-bas.
Substatitiv. Si cum lo beures de l'aiga profeita
al sedeiant per la clialor del soleil.
Trad. de Bède, fol. 65.
Ainsi comme le boire de l'eau profite à l'altère' par
la chaleur du soleil.
anc. fr. Pais que ele out mangied e beud.
Ane. trad. des Livres des Rois, fol. 2.
Pentagruel lui dit qu'il ne beuroit que trop
. sans cela.
Rabelus , liv. V, chap. 5.
Assés ont but e dosnoié.
Nouv. JRec. de Fabl. et cont. anc, t. 1 , p. 167.
cat. Beurer. esp. tort. Beber. it. Bevere.
2. Biver, s. m. f éebanson, sommelier.
Et aussi cueex e bivers e baylos.
P. Cardinal : Un sirvenles.
Et tua cuisiniers , et sommeliers et gouverneurs.
3. Beveire, bevedor, s. m. , buveur.
El mon non es ebriacs ni beveire
Qu'entre Lombartz no faza sirventes.
Palais : Mot m'enueia.
Au monde il n'est ivrogne ni buveur qui , parmi
les Lombards , ne fasse des sirventes.
Frances bevedor
Plus que perdix ad anstors
No vos fan temeosa.
P. Cardinal : Falsedatz.
Les Français buveurs ne vous font pas peur plus
que les perdrix à l'autour.
cat. esp. tort. Bebedor. it. Bevitore.
4. BF.iiRAGEr s. m. , boisson , breuvage.
"Vianda , beuragge.
Elue, de las propr., fol. 27.
Nourriture, boisson.
Donar li vai beurage e vay l'entuysegar.
V. de S. Honorât.
Il va lui donner breuvage et va l'empoisonner.
F.sr. Brebrage. tort. Beberagem. n.Beveraggio.
5. Bevenda, s.f. , boisson, orgie.
D'una bevenda que boni fa ,
Si com dizon fezbia ,
Qu'es de vi e de mel ensems
Boillitz.
Deudes de Pf.ades , Auz. cass.
D'une boisson qu'on fait , comme disent les
me'decins , qui est de vin et de miel bouillis en-
semble.
Ricx bom , quan fai sas calendas
I.
BET
ar
E sas corlz e sas bevendas.
P. Cardinal : Quivegran.
Homme puissant , quand il fait ses calendes et ses
cours et ses orgies.
anc. cat. Bevenda. anc. esp. Bebienda. it.
Bevanda.
6. Beveria , s. f. , action de boire,
buverie.
Que totz juexs de datz e beveria de taverna
cesson.
TU. du xv« sièc. Doat, t. CXLVII , fol. 285.
Que tousjeux de de's clbuveriede taverne cessent.
anc. tr. Se trait en sns des beveries
Desyvrecbes, des lecberies.
Le Bestiaire, CARPENTIEB, t. I, col. 534-
En sa vieillesse se enclina à beuverie et à
suivre tavernes.
Lett. de rém., ityïi. Carpentier , 1. 1, col. 534.
anc. esp. Beberia. it. Beveria.
7. Bevedor, adj. , buvable, potable.
De pa o de vi o de car... o d'autra causa
menjadoirao bevedoira.
TU. de i26'5. Doat, t. CLXX1I, fol. i38.
De pain ou de vin ou de chair... ou d'autre chose
mangeable ou buvable.
8. Bibulos, adj., lat. bibtjlus, qui boit.
Ha mezol blanc, pertuzos, sec et bibulos.
Elue, de las propr., fol. 218.
II a la moelle blanche , poreuse , sèche et qui boit.
9. Abetjrar , v. , boire, abreuver.
Tal ren ti farai abeurar,
Que ti fara lo ventre enflar.
Trad. d'un Evang. apocr.
Je te ferai boire telle chose qui te fera enfler le
vent m.
E si set a, deu I'abeurar.
Brev. d'amor, fol. 68.
El s'il a soif, il doit Y abreuver:
E de fel abeurar.
Pons de Capdueil : So qu'hom plus.
Et abreuver de fiel.
L'ayga que dissen de l'ayre las reverdezis e
las abeura per las cimas.
Liv. de Sjdrac, fol. 112.
L'eau qui descend de l'air les reverdit et les abreuve
par les cimes.
Del fluvi de la vostra dossorvos lo abeura -
retz , car ab vos es la fontayna de vida.
V. et Vert. , loi. 101.
28
u8
BET
Vous les abreuverez àu fleuve de votre douceur,
. ii ivoc tous est la fontaine de \ te.
*nc. fr. Chascuns des vins se fîst plus digne
Par sa bonté, par sa boissance
Wabettrer bieu le roi de France.
Fabl. et cont. anc.j t. I , p- t53.
1 nus les en aboivre à ses mains,
Mes les uns plus , les autres mains.
Roman de la Rose, v. ob^ç)-
knc. Esr.
Es agnà mni sanà para beber e abrebar.
Poema de Ale.randro, cop. i3o5.
. \t. Abeurar. esp. mod. Abrevar. it. Abbe-
ventre.
io. Abeuratge, s. m. , boisson , abreu-
vement.
In enaps de anr pie de precios abeuratge.
V. de S. Flors. Doat , t. CXXIII , fol. 260.
I 11 ■• coupe d'or pleine de précieuse boisson.
1 1. Abeurador, s. m. , abreuvoir.
Qae los cavals se nafron ins en I'abf.crador.
Guillaume de Tidela.
Vu que les chevaux se blessent dans Y abreuvoir.
Las herbas e 'ls abeuradors e 'ls bosx e las
aigu as.
Tit. de 1273, Arch. du Roy., J, 3ai.
Les herbes et les abreuvoirs et les bois et les eaux .
cat. Abeurador. esp. Ahrevador. it. Abbeve-
ratojo.
12. Embiber, embeure , v., lat. IMBIBER*?,
imbiber, imboire.
Aprop eîïbibets coto en aiga de sal.
Trad. cC Albucasis , fol. ?>.
Après imbibe du coton dans l'eau de sel.
La nivols qu'es embeguda
D'aital vapor.
Bref, d'amor, fol. 42.
La nue qui est imbibée de telle vapeur.
Fig. Lis ero embegutz de la error dels Arrias.
Cal. dels apost. de Roma, fol. qo.
Ils étaient imbus de l'erreur des Ariens.
Part. pas. Carn de boc, si 's ben esbeguda.
E '1 froment cr embegut
Del vere.
DECDES DE Pr.ADES , Auz. Caf.
Chair de bouc , si elle est bien imbi"-.
Elle froment 'era imbu do venin.
\sc.. fr Comme homme einbeu, qui chancelle
et trépigne,
L'ai vea souvent quand il se alloit coucher.
\ II I.ON' , p. 6l.
13EZ
La terre embue du sang du juste.
I! u'.m.us, liv. II , chap. 1.
CAT. Embeurer. v.sp. tort. Embebcr. it. Im-
bevere.
i3. Enbevemex , s. m. , élision.
Oa deu far un pane plus longa aqnela sil-
laba on cay I'knbevemeïjs que no fay can es
entiera.
Leys d'amors , fol. 2q.-
Ou doit faire un peu plus longue cette syllabe OÙ
tombe Vélision qu'on ne fait quand elle est entière
14. Esbeiire , v. , boire, élider.
Deu a mieia vote pronunciar la vocal que
s'esbeu.
.Leys d'amors, fol. 2q.
Doit prononcer à demi-voix la voyelle qui s'élide.
i5. Rebeure, v. , reboire.
Tôt jorn aytal vol may rebeure.
Elue, de las propr., fol. 227.
Toujours ainsi veut plus reboire.
BEZAN , s. m. , besant , monnaie de
l'empire de Constantinople.
Al liai boni donarai nn eezan,
Si '1 desliais mi dona un elavel.
P. Cardinal : Totz temps.
Je donnerai un besant à l'homme loyal, si le <!<■-
lovai me donne un clou.
Si el non es mais de dos bezans.
Trad. du Code de Justinien , fol. 8.
S'il n'est pas plus de deux besanls.
Il paraît que ce mot fut appliqué
généralement aux monnaies.
Dans la Nouvelle sixième des Ccnto
Novelle antiche , un homme qui parle à
l'empereur d'Allemagne, lui dit : «. Mi
« feci dare loro cento Insanti d'oro, o
« in ciascuno vidi la vostra faccia, che
« v' è suso coniata. »
En que anran despendnt lo bezan del
Senhor.
V. et Vert., fol. 3o.
En quoi ils auront dépensé le besant du Seigneui
Il servait aussi à désigner une petite
monnaie.
No prefz nn bezak
Ni cop d'un aglan
Lo mon ni cels qne i estan.
Bertrand de Bor.n : Mon chan.
BIA
Je nr prise un besant ni le coup d'un gland le
monde et ceux qui y habitent.
anc. cat. esp. Besant. vokt. Bcsante. it. Disante.
BEZANA, s. m., ruche à miel.
De bezanas, I mezalla de la dotzena.
Cartulaire de Montpellier, fol. 116.
De ruches, une maille Je la douzaine.
ANC. fr. Lou miel et le cire des besaines.
Tit de 1245. Carpentier , 1. 1 , col. 628.
Environ six bezennes ou paniers de inou-
ohettes.
Lett. de re'rn.j > ^07. Carpentier , t. I , col. 528.
Ou il vait veoir ses bezeines,
Qui snnt de cire et de miel plaines.
Trad. de l'Art d'aimer d'Ovide. Carpentier ,
t. 1, col. 528.
BEZUCAR, v., baisotter, caresser.
Maritz druts
Qu'antrui con bezuc
B. DE VeNTADOUR : Pus vey lo.
Mari calant qui caresse vagin d'autrui.
anc. fr. Car cil des fronz pas ne besuchent
Soudoiers d'armes qui trébuchent.
G. Guiart, t. II , p. 198.
esp, Besucar-
RIAIS,. v. m., biais, détour.
Voyez Denina, t. II, p. 282.
Totz lo mons torn en tal biays,
Qu'ier lo vim mal et huei peior.
P. Vidal : Per pauc.
Tout le monde tourne en tel biais, qu'hier nous
le vîmes mal et aujourd'hui pire.
Loc. M'en toi mon dret e mon biais.
Un troubadour anonyme, Cnblas esparsas.
11 m'en ôte mon droit et mon biais.
Els van dizen qu'amors torn en biays.
B. de Yentadour : Quan la.
Ils vont disant que l'amour tourne en biais.
Adv. comp. Ar vau dretz et ar en biais.
Bambaud d'Orange : Entre gel.
Tantôt je vais droit et tantôt de biais.
Pus vei que vai de biais
Ni te autra via.
Bambaud de Vaqueiras : D'una dona.
Puisque je vois qu'elle va de biais et qu'elle tient
une autre voie.
Car ainatz Dieu e bonas gens onratz ,
E ses biais en totz afars renhatz.
Lanfranc Cigala : Si mos chans.
Car vous aimez Dieu et vous honorez les bonnes
gens , et vous vous comportez sans détour en toute
affaire.
BIG 219
anc. FR. Quelque parole dicte de biais.
\mvot, trad. de PlutOrque, Morales, t.I , p. -1.
anc cat. Biais, c.vr. MOD. Biax , biai.i .
2. Biaisar, -y. , biaiser, détourner.
Ni m cambi ni m biays.
G. Faidit : Ges no m.
Je ne change ni me détourne.
Pois tenc ma carriera ,
No m biais j
Ves Rocbacboart m'eslais.
Bertrand de Born : Domna puois.
Puis je tiens ma carrière , je ne me détourne pas ;
je m'élance vers Rochcchouart.
La genta
Covinenta...
Don joi no s biaizsa.
Augier : Era quan l'ivern.
La gentille convenante... de qui joie ne se dé-
tourne.
No conosc qu'en re biais.
B. DE MlRÀVAL : Tuit sil.
Je ne connais pas que biaise en rien.
Drutz biais
Qu'ier se dec et oi s'estrais.
Un troubadour anonyme, Coblas esparsas.
Amant biaise qui hier se donna et aujourd'hui se
retire.
Part. pas. E del nas tort, mal talhat,
E del vezer biaisât.
CominaL : Comtor d'Apchier.
Et tors du nez, mal taille' , et louche du voir.
ANC. FR.
Biaizant la rondeur de ce grand univers.
Bemi Belleau , t I , fol. 207.
Biaisant ceste mer, cherche un port asseuré,
Du Bartas , p. 233.
it. Sbiecare.
BIBLA, s.f. , lat. biblù, bible.
Translatet en Jati la niaior partida de la
Bibla dels Grexs.
Cat. dels apost. de Borna , fol. 48.
Il traduisit en latin la plus grande partie de la
Bible des Grecs.
cat. esp. port. Bïblia. it. Bibbia.
1. Biblaria, s.f. , bibliothèque.
Presde XXXmelia libres avia en sa biblaria.
Cat. dels apost. deRoma, fol. ^8.
Il avait près de trente mille volumes dans sa
bibliothèque.
BIGA, bigua, s.f., lat. biga, char,
joug-
220 BIL
Yole qu'on mezes lo cors mort sobre una
biga am bestias, e que las bestias lo menesso
lai on volrio.
Cal. dels apost. de llomu , fol. i3y.
Il voulut qu'on mil le corps mort sur un char
avec bêtes , et que les bêtes le menassent là où elles
voudraient.
Trop sofferra '1 col greu biga
Selb que d'an rr ni grays engraissa.
B. Ai. \iian Dt NaRBONNE : No puesc.
Celui qui engraisse de la graisse d'autrui souf-
frira au cou trop pesant Joug.
— Chevron, solive.
Totas las paretz foro faytas e las biguas
aparelbadas de pausar.
Philomena.
Toutes les murailles furent, faites et les chevrons
préparés à poser.
cat. it. Biga.
i. Bigal, adj. , de bige, attelé au bige.
Cavals bigals , so es a dire deputatz a tyrar
car que requier dos cavals.
Elue, de las propr. , fol. zffi.
Chevaux de bige, c'est-à-dire destine's à tirer ebar
qui requiert deux chevaux.
BILHO,.?. m. , billot, bâton.
Dans la basse latinité, billia a signi-
fié billot , rameau, tronc d'arbre.
In billia vel in ramo silvœ longœ.
In dîctis neruoribus... pro calefaciendo , ex-
ceptis billis , etc.
TU. de 1198 et 1283. Du Cange , t. I. col. 1167.
Casons seten deniers ven son carbo ,
C'ilh non an plus de lbui miga un bilho.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 87.
Chacun vend son charbon sept deniers , de sorte
qu'ils n'en ont plus mie un bâton.
BILLO, s. m., billon , or ou argent
dont l'alliage est au-dessous du taux.
Ànr, argent 0 billon.
Cartulaire de Montpellier, fol. 2IÇ/.
Or, argent ou billon.
— Monnaie décriée.
La dieba moneda sia... abatnda per que
venga en bilho.
Tit. de \l\2I\. Ilisl. de Lang.,l. IV, pr., col. 425.
Que ladite monnaie soit... dépréciée pour qu'elle
de% ienne en billon.
Qn'el bilon portetz, dins lo temps sobre-
BIS
dig , als monediers o als cauibis acostumatz.
Tit. de i3o8. Doat, t. LI, fol. 453.
Que , dans le temps susdit , vous portiez le billon
aux. monnoyeurs ou aux changes accoutumes.
cat. Fellô. esp. Vellon. port. Bilhào. it, Bi-
glione.
BIOC, s. m., bioc, portion de vers,
vers plus court que les autres.
Estan coma biocz e per lor fan bordo.
E cant boni pauza bioc de quatre sillabas,
mestiers fay qu'el compas principals de cascun
bordo sia maiors de "VI sillabas.
Leys d'amors, fol. 17.
Sont comme biocs et par eux fout vers.
Et quand on pose bioc de quatre syllabes, il lait
besoin que la mesure principale de chaque vers soit
de plus de six syllabes.
2. Biocar, v. , bloquer.
Part. pas. Bordos biocatz apela bom aquel
qu'om pauza en la fi d'alqun antre bordo,
aprop lo complimen del principal bordo.
Li bordo biocat no devon passai' la meitat
dels bordos principals.
Leys d'amors , fol. 17.
On appelle vers bior/ué celui qu'on pose à la fin
d'aucun autre vers , après l'accomplissement du
principal vers.
Les vers bloqués ne doivent dépasser la moitié
des vers principaux.
BIS , adj. , bis , brun .
Adonc venc Esclamar sus son caval mot bis.
Roman de Fierabras , v. 3q7-
Alors Esclamar vint sur son cheval très brun.
l.'espalla drecha ac biza. ,
E la senestra tota grisa.
P. Vidal : Mai o.
Il eut l'épaule droite brune , et la gauche tonte
grise.
anc. fr. Sor la roce sist la grans tors
Qui faite estoit de bise pierre...
De mur de bis marbre fermée.
Roman du comte de Poitiers, v. 889 et 385.
Maint escu bis è rouge e maint bealme luisant.
Roman de Rou, v. 3982.
Qui ne fu ne brune ne bise,
Ains ère blancbe comme nois.
Roman de la Rose, v. 1 198.
esp. Bazo. it. Bigio.
BIS, bisso, s. m., lat. biss«.>, Kn.
I3IS
La cal era cuberta de bis e de polpra e de
vermelho.
Trad. de l'Apocalypse, cliap. 18.
Laquelle e'tait couverte de lin et de pourpre et
d'éearlate.
"Vestir de polpra et de bisso que es booaran.
V. et Vert., fol. mq.
Vêtement de pourpre et de lin qui est bougrau.
ANC. FR.
Un vesteineut tissu et de soye et de bisse.
Du Bartas , p. 386.
it. Bisso.
BISA, Biz.v, s./., bise, vent.
Juste Lipse, epist. 44 > ad Belgas, dit
que ce mot vient de l'ancien teutonique.
E vai en ivern a la bisa.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Et va à la bise en hiver.
Quan la bruna biza branda
De la forest fraisses e faus.
G. AdhemAR : Quan la bruna.
Quand la noire bise brandit les frênes et les hêtres
de la forêt.
BISTENS, s. m., trouble, hésitation,
délai.
Conseil demandai-
D'aisso dont estau en bistenz.
Raimond de Salas : Domna.
Demander conseil de ce dont je reste en trouble.
Adv. cornp. Denan te venga ses bisten.
Tng en nn pong, en una bora,
Senes bisten , senes demora.
Trad. de l'Evang. de Nicodèmc.
Qu'il vienne devant toi sans délai.
Tous en un point, à une heure , sans hésitation,
sans retard.
anc. fr. De totes querelles et de touz bestans
qui sont et péuent eistre antre nos.
Tit. de 1267. Carpentier , t. I , col. 53o.
it. Bistento.
2,. Bistensa, s.f. , hésitation, retard.
No m vuoill plus tardai'
Ni far longa bistensa.
G. Figueiras : Sirventes vuelli.
Je ne veux plus tarder ni faire longue hésitation.
Lo sanz lur respondet : No y roetas bistenza.
V. de S. Honorât.
Le saint leur re'poudit : N'y mettez pas retard.
Mas ai tan rica entendensa
Que totz n'estanc en bistensa ,
BIT
'ilX
Que no poe anc complir mon gaug.
Rambaud d'Orange : Un vers.
Mais j'ai si haute inclination que j'en suis tout en
hésitation , vu qu'elle ne put oneques accomplir
mon bonheur.
Adv . comp. Veiam lo sens bistinza
Dreig vas els cavalgar.
B. Calvo : Moût.
Voyons-le chevaucher droit vers eux sans retard.
E m fer al cor ses bistensa.
P. Vidal : Tant an ben.
Et me frappe au cœur aussitôt.
3. Bistensar, v. , troubler, retarder.
E '1 res que plus bistensa
Loscaitins malaliuratz.
P. Cardinal : Selh jorn.
Et la chose qui le plus trouble les chélifs malheu-
reux.
Eolbatges es , qui son afar bistensa.
Peyrols : Ah granjoy.
Qui retarde son affaire , c'est folie.
Savis om en ren no s bistenza.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus.
L'homme sage ne se trouble en rien.
anc. fr. Se... li clers en voloient bestancier ,
ne's chalengier.
Tit. de 1239. "Carpentier, t. I , col. 53i.
it. Bistentar.
BISTOC, s. m. , répugnance, dégoût.
Vomit li fai ais e bistoc...
Cant auzel a bistoc.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Dégoût et répugnance lui causent vomissement.
Quand un oiseau a du dégoût-
BITUMINOS , ad/. , lat. bituminoswj,
bitumineux.
Mar, en aigus locs, es eituminoza.
Ardo una terra quays eituminoza.
Elue, de las piopr., fol. i53 et 170.
La mer , en certains lieux , est bitumineuse.
Us brûlent une terre quasi bitumineuse.
esp. Bitmninoso. port. Betuminoso. it. Bitumi-
noso.
1. Betum , s. m., lat. bitum<?«, bitume.
Betum es terra viscosa , glutinosa.
En lac de aspbalt o de betum apelat Mar
Morta.
Elue, de las propr., fol. i85ct i52.
Bitume est terre visqueuse , glutineuse.
Dans le lac d'asphalte ou de bitume appelé Mer
Morte.
222 RLA
cat. Betitm. est. lictitn. fort. Betttmc. it. Bi-
tume.
3. Batum, s. m. , mastic, enduit.
Pietat es jonhens coma bon batum de que
boni fai los murs sarasinesc que boni non pot
derocar ab martel).
V. et Vert., fol. 44-
La piété esl joignante comme bon mastic avec
quoi on lait les murs sarrasins qu'on ne peut abattre
avec marteau.
4. Enbetdmàr, v. , lat. bitumwarc,
enduire de bitume.
Part. pas. Ni posca re sostenir que so sia en-
BETUMAT.
Elue, de las propr., fol. l52.
B i puisse supporter rien que ce soit enduit de
bitume.
cat. Embetumar. esp. Embetunar. port. Abe-
tumar. it. Imbitumare.
BIZON, s. m., lat. bison, bison, buffle.
Bubalis o bisons... Sobubabso bizons.
Elue, de las propr., fol. 166.
Buffles ou bisons... Sont buffles ou bisons.
esp. it. Bisonte.
BLANC , adj. , blanc.
Voyez Aldrete, p. 36i ; Mayans,
t. II, p. 224; Muratori, Dûs. 33;
Denina, t. II, p. 342.
E vostre fron pus blanc que lîs.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Et votre front plus blanc que lis.
Plus etz blanca qu'evori.
Le comte de Poitiers : Faraichansoneta.
Vous êtes plus blanche qu'ivoire.
Faretz vermelb so qu'es blanc.
Gayaudan le Vieux : A la pus longa.
Vous ferez vermeil ce qui est blanc.
Fig. Qu'en vostr'amor me trobaretz tôt blanc.
A. Daniel : Si m fosamors.
Que vous me trouverez tout blanc en votre amour.
Substantif. Degun manclauaen en blanc.
Fors de Bearn, p. 1073.
Aucun ordre en blanc.
Armatz a blanc de cap en pe.
TU. de i534- Doat , t. CIV, fol. 3i5.
Armés à blanc de cap en pied.
D'apostema erjgendrada el blanch de uelb.
Elue, de las prnpr., fol. 82.
D'apostèmc engendrée nu blanc de l'oeil.
BLA
Coma lo blanx. e '1 jaunes del aov.
Liv.de SydraCj fol. 4^.
Comme le blanc et le jaune de l'œuf.
Tôt vestit de blanc.
Trad. d'un Evang. apocr.
Tout vêtu de blanc.
Loc. Per jutjar los blancs e 'ls bras.
Pierre d'Auvergne : Cui bon vers.
Pour juger les blancs et les bruns.
cat. Blanc, esp. Blanco. port. Branco. it.
Bianco.
— Blanc, sorte de monnaie.
Al for de XI blancs la livra... Monta nov
grOS I BLANC.
Titr. de 1428 et de ïft'j. Hist. deNimes, t. III, pr. ,
p. 227 et 2^9.
Au prix de onze blancs la livre... Monte neuf gros
un blanc.
2. Blanquet, adj. , blanchet, blanc.
Coma falc lanier blanquet.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Comme faucon lanier blanchet.
Substantif. De blanquet e de verrneillon.
Le moine deMontaudon : Quant tait.
De blanchet et de vermillon.
Anc.fr. J'ai blanchet dont eus se font blanches.
LEGRAND d'AuSSY , Fabliaux, t. II, p. 65.
cat. Blanquet. esp. BlanquiUo.
3. Blanquinos, adj. , blanchâtre.
Las alas li torno blanquinozas.
Tacas ades negras , ades blanquinozas.
Elue, de las propr., fol. '4« et 99.
Les ailes lui deviennent blanchâtres-
Tacbes tantôt noires , tantôt blanchâtres.
cat. Blanquinos.
4. Blanquier, s. m., tanneur, cor-
royeur.
Blanquiers aion V rutlos per I cosol cas-
cun an.
Carlulaire de Montpellier, fol. 46-
Que les corrojeurs aient cinq suffrages pour un
consul ebaquean.
cat. Blanquer.
5. Blancor, s./., blancheur.
Rosa de pascor
Sembla de la color
E lis de la blancor.
P. Vidal : Moût viu.
Elle semble par la couleur une rose du printemps
1 mi lis par la blancheur.
HLA
Ayssi coma garda lili sa flor e ssa rlancou
«■litre las espinas.
V. et Vert., fol. çfi.
Ainsi comme le lis garde sa fleur et sa blancheur
parmi les c'pines.
anc. fr. Pins bel' et plus fine blanchor
Que flor d'espine en pascor.
Partonopex de Blois, not. des Ms., t. IX , p. 75.
CX*. esp. Dlancor. rr. Biancore.
6. Blanqueza , s. f. , blancheur.
La blanqueza e ill colors
S'acordon en leis.
Folquetde Marseille : Mot i fetz.
La blancheur et la couleur s'accordent en elle.
anc. cat. Blanquesa. it. Bianchezza.
7. Blancaria , s. f. , tannerie.
Las erbas qnc se vendran en Monpeslicr ad
obs del mestier de la blancaria.
Cartiiluire de Montpellier, fol. 47-
Les lierhes qui se vendront à Montpellier pour le
besoin du métier de la tannerie.
anc. cat. Blanqueria.
8. Blanquiment , s. m., blanchiment.
Pren color et blanquiment.
Elue, de las propr., fol. 01.
Prend couleur et blanchiment.
anc. cat. Blanquiment.
9. Blanchir, v. , blanchir, rendre
blanc.
F. devriatz blanchir
"Vostras dentz totz matis.
AmANIEU des EscAS : En aquel mes.
Et vous devriez blanchir vos dents tous les matins.
De sus e de sotz blanquira.
Deudes de Prades , Auz. cass.
11 blanchira dessus et dessous.
Part. pas. Mal fai qui égailla
Fons ni flums complitz
Ab cisterna ab murs blanquitz.
T. de l'IIosïe et de Guillaume : Guillem.
Mal fait celui qui égale fontaines et fleuves parfaits
à la citerne aux murs blanchis.
anc. cat. Blanquir.
10. Blanquejar , v. , blanchir, paraître
blanc , devenir blanc.
E las vais blanquejan de Hors.
V. de S. Honorât.
Ht les vallées blanchissent de fleurs.
BLA
223
Mas paor ai , pus ailan fort blanquf.i a,
QuVl lo voira ben de Matafelo.
Bertrand de Born : Pus Ventedorn.
Mais j'ai peur, puisque aussi fort il parait blanc,
qu'il le verra Lien de Malafclon.
Fig. Tôt lo cor m'en blanqueya.
Arnaud de Cotignac : Moût désir.
Tout le cœur m'en devient blanc.
anc. fr. Quant il vit l'eve blanchoier.
Boman du Picnart, t. III, p. 302.
cat. Illanquejar. esp. Blanquear. tort. Brait'
quejar. it. Blanche ggiare.
11. Enblanquiment , s. m., blanchi-
ment.
Uens prendo enblanquiment.
Elue, de las propr., fol. l\i.
Les dents prennent blanchiment.
cat. Emblanquiment.
12. Emblanquezir , v., blanchir.
Laveron lur vestimentas e las emblanquezi-
ron... el sang de l'agnel.
Trad. de l'Apocalypse, cliap. 7.
Ils lavèrent leurs vêtements elles blanchirent..,
au sang de l'agneau.
anc. fr. E sur neif sera enblancJdz.
Anc. trad- duPsaut., Ms n° 1, ps. 5o.
cat. Emblanquir, emblancar. it. Imbiancare,
BLANDIB, v. , lat. BLANniRz', flatter,
caresser, cajoler, adoucir.
Jamais blandir ni temer
No us vuelh.
B. DE VentadouR : Tuit sels que.
Je ne vous veux jamais flatter ni craindre.
Razos s' irais, merces blandis.
Arnaud de Marueil : Sel cui vos.
La raison s'irrite , merci adoucit.
Tant pauc vuelh s'acordansa,
Qu'ieu endreg iie.ys no m blan.
Pons de Capdueil : Ben es folhs.
Je veux si peu son accord, qu'à sou égard je ne
m'adoucis pas.
anc. fr. Tous ceux de son ostel blandissoit de
paroles.
Piec. des Hist. de Fr., t. III , p. 244.
Tant le blandi e losenga
Que s'avanture li ennta ;
Nu le chose ne li cela. .
Marie de France , t. I , p. 182.
anc Esr. Blandir. it, Blandire.
■ii'l BLA
2. Blanoiment, s. ni., cajolerie, caresse,
flatterie.
Arn precs et am gran blandimf.nt.
/'. de S. Honorât, Pass.
Avec prieras et avec grande cajolerie.
Per so que esquive los blandimens d'aqnest
segle.
Trad. de Bide, fol. 82.
Alîn qu'il esquive les caresses de ce siècle.
ANC. fr. Ne blandissemcnt ne menace.
Marie de France, t. II, p. l\'p.
Ses blandismens sont poignans et mortels.
J. Bouchet, Triom. de Franc. I, fol. 23.
3. Blandre, s. m., blandice, flatterie.
Car a sa cort noitz orguelh e val ei.andres.
A. Daniel : Ai- vei vermeils.
Car à sa cour l'orgueil nuit et la flatterie profite.
4. Reblandir, v., flatter, caresser, mé-
nager.
Al mielhs qu'ien sai ,
La serv e la eeblan.
Peyrols : Quora qu'amors.
Au mieux que je sais , je la sers et la caresse.
Moat m'es greu qae ja reblasda
Selieys que ves mi s'erguelha.
B. de Yentadol'R : Lanquan vei.
Il m'est très difficile que jamais je flatte celle qui
s'enorgueillit contre moi.
anc. fr. De nulle rien n'en rehlandi.
B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm., fol. i65.
Se fait prier et resblandir.
Mémoires de Sully, t. II , p. 3o,3.
BLA.SIEMVR, v. , lat. blasphémais,
blasphémer.
Bi.asfemar e jnrar de Dieu.
Totz mais bornes per qui es , e per lur vida,
blasfematz lo precios nom de Jhesn- Ci'ist
entre las gens.
V. et Vert., fol. 17 et 80.
Blasphémer et jurer de Dieu.
Tous les méchants hommes par qui , et par la vie
desquels , le précieux nom de Je'sus-Christ est blas-
phémé parmi les g(
cat. esp. port. Blasfemar. it. Bestemmiare.
2. Blasphème, s. m., lat. blasphème,
blâme.
O allevar lo mal o lo blasph eh f que non es ver.
V. et Vert., fol. 3.
Ou réparer le mal ou le blâme qui n'e*t pas vrai.
p,la
3. Blasphéma, s. m., lat. blasphème,
blasphème.
Non jura maliciosamen ni am blasphéma.
V. et Vert., fol. 2.
Ne jure malicieusement ni avec blasphème.
cat. esp. port. Blasfemia. it. Bestemmia.
4. Blasphemament, s. m., blasphème.
De grans renegamens et blasphemamens
de Dien.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 55o.
De grands reniements et blasphèmes de Dieu.
5. Blasphemador, s. m., lat. blasphe-
mator , blasphémateur.
Si es question... de blasphemadors.
Fors de Bearn., p. 1075.
S'il est question... de blasphémateurs.
6. Blastemar, blastomar , BLASTIMAR ,
v., blasphémer, blâmer.
Ilh lo blastemeron.
La nobla Leyczon.
Us le blasphémèrent .
Blastomar nostra ley.
Philomena.
Blasphémer notre loi.
Avols gens que blastima
Tôt so qn'anc dreilara amec.
Pierre d'Auvergne : Abansque.
Méchante gent qui blâme tout ce que droiture
oneques aima.
anc. cat. Blastemar.
7. Blastenjar , v., blâmer.
Fols vest si las gens blastenjas,
Si non per castiamen.
P. Cardinal : Jhesum-Crist.
Tu es fou si tu blâmes les gens , autrement que
pour correction.
anc. fr. Arrière s'an vait la mazange,
Le cocu laidist e blestange.
Marie de France , t. II , p. i33.
8. Blasteinhs, s. m., blâme, répri-
mande.
E quan li piai , ie 'n sai esser sufreinhs ,
Per so qu'a lieis non paresca blasteinhs.
B. de Ventadolr : Quant erba.
El quand il lui plait , je sais en être souffrant .
afin qu'il ne lui paraisse pas blâme.
Cj. Blasmar , v., blâmer.
Totz hom que so blasma qne den lauzar,
BLA
Laus' atressi aco que deu bi.asmar.
Aimeri de Peguilain : Totz Lom.
Tout homme qui blâme ce qu'il doit louer, loue
aussi ce qu'il doit blâmer.
Part. pas. Ja non er hom tan pros
Que non sia blasmatz,
Quant es a tort felhos.
Pons de Capdieil : Ja non er.
Il ne sera jamais homme si preux qui ne soit
blâmé, quand il est félon à tort.
Substantiv. Mos diz blasmaran li blasmat.
Aimeri de Peguilain : Ab tant.
Les blâmés blâmeront mes propos.
anc. fr. Et altre qui blasmed ait ested.
Lois de Guillaume-le-Conquérant , XVI.
L'ancienne langue italienne a con-
servé assez long-temps le l de b/asmar ,
qu'elle a depuis changé en i.
anc. it. Non vi dolete già , ne blasmate me.
Gvjittone d'Arezzo , Lett. XVI.
In quel , che blasma ciô ch' allui non piace...
Laudar lo mal non è che ben blasmare...
Ne 1' amico blasmare
Del vizo occulto, alcun' altro présente...
Non blasma donna chi crudel la dice.
Barberini, Docum. d'Amure, p. 57, 120, l34, i55.
anc. cat. anc. esp. Blasmar. it. mod. Blas-
mare.
10. Blasme, s. m., blâme.
Hom non es tan pros ni tan prezatz
Que non aia blasme de cui que sia...
... Blasmes es del fol al pro lauzors.
Cadenet : De nuilla ren.
11 n'est pas homme si preux ni si prisé qui n'ait
blâme de qui que ce soit... Le blâme du fou est
louange au preux.
anc. it. Senz' il gran blasmo che di ciô riceve.
Barberini , Docum. d'Atnore, p 5l.
anc. cat. Blasme. anc. esp. Blasmo. it. mod.
Blasmo.
11. Blasmamen, s. m., blâme, répri-
mande.
Cel que blasma so que s fai a blasmar,
Fai que cortes en aquel blasmamen.
B. CaRBONEL : Un sirventes.
Celui qui blâme ce qui se fait à blâmer, ne lait que
courtois par cette réprimande.
it. Biasimamento.
12. Blasmok , s.y!, blâme, improbation.
1.
BLA
225
Ar es ben drech, pus ieu n' ai dich blasmor ,
Qu'el be qu'els fan laus' e vasa dizen.
B. CaRBONEL : Pcr espassar.
Il est bien juste maintenant , puisque j'en ai dit
le blâme, que je loue et aille disant le bien qu'ils
font.
anc. cat. Blasmor.
i3. Blasmaire, blasmador, s. m., répri-
mandeur, blasphémateur.
Ben devri' esser blasmaire
De mi meteis a razo.
B. de Ventadodr : Lo temps.
Je devrais bien être réprimandeur de moi-même
avec raison.
Li blasmador, li encantador.
Liv. de Sjdrac, fol. 98.
Les blasphémateurs , les enchanteurs.
it. Blaslmatore.
14. Blasmos, ad/., blâmable.
Coita en jutgar es blasmosa.
Trad. de Bide , fol. 6.
Pre'cipitation à juger est blâmable.
i5. Ablasmar, v.j blâmer.
Seigner En coms , ablasmar
Vos faitz senes failla ,
Car no i ausetz anar.
Bertrand de Born : Seigner En coms.
Seigneur comte , sans doute vous vous laites blâ-
mer, de ce que vous n'osâtes y aller.
ANC. fr. Leurs parens et amis furent grande-
ment ahontez et ablasmez.
Lett. de rém., iZj53. Carpentier, 1. 1, col. 55g.
anc it. Ablasmo en mensa soverchio parlare.
Barberini, Docum. d'Amore, p. 121.
anc. cat. Ablasmar.
BLAT, s. m., Iat. bladmw, blé, froment.
Voyez Denina, t. I, p. 162.
Ab pauc de vi e de blat.
CominAL : Comtor d'Apchier.
Avec peu de vin et de blé.
Compron lo blat en herba.
V. et Vert., fol. 14.
Ils achètent le blé en herbe.
— Semé de blé.
E vei talhar ortz e vinhas e blatz.
Bernard de Rovenhac : Bel m'es qu.m
Et je vois couper vergers et vignes et blés.
cat. Blat- it. Blada.
39
>. Hi.vDMiv, s. ï. , bladage, redevance
en blé;
Que mossenher lo coms e li seu prengo
bi.adada e vinada en aissi com an faig.
Tu. de i 246. Jrch. du Roy, J, 4 e1 5.
Que monseigneur le comte et l<s siens prennent le
bladage et < inage comme ils ont fait.
3. Bladabia,*./, bladerie, marché au
blé, droit de mesurage.
A. ver blaharia.
77/. ./« xme sièc. Doat . t. CXVIII , Fol. 87.
\ voir bladerie.
,m . kr. Ottroyer la bladerie île ladite ville,
c'est assavoir le devoir du mesurage du blé.
Tu. de i34 1 - Carpkntier , t. 1 , col. 554.
/,. àbladar, v., semer, ensemencer de
blé.
Part. pas. Per lur camp quan er abladatz.
Bref, d'amor, fol. 127.
Par leur cliamp quand il sera ensemencé de blé.
asc. vr. En terres ablayèes de blé.
Coût, gêner., t. I, p. 608.
it. Abbiadare.
BLA.U, cidj., bleu.
La bt.ava flors que nais per los boissos.
B. de Ventadour : Belhs Monruelhs.
La llcur bleue qui naît parmi les buissons.
— Livide.
Fiq. Que l'uelh me son tornat tng blau.
Volpillos blau , d'enveia sec.
Pierre d'Auvergne : Belli m'es qu'ieu.
Que les veux me sont devenus tout livides.
Trompeurs livides, secs d'envie.
asc. fr. Qce la cbar en fn bloe.
Roman de Berte, p. 5o.'
■ \t. Blau. asc. esp. Blavo.
2. Blavenc, adj. , bleuâtre.
Inclino a blancor e so blavencs.
Sapbir es peyra m.avenca.
Elue, de las propr., fol. 83 et lui.
Inclinent à Lianclieur et sont bleuâtres.
Snpliir est pierre bleuâtre.
cat. Blavenc.
°». Blayeza, s. f., lividité, pâleur.
I.ividitat o blaveza.
Blaveza els potz et en las unglas.
Elue, de las propr., fol. 88 et 90.
Lividité ou pâleur.
Lividité «ta. lèvre-, et 'lin- les 00g
liLA
/J. Bl.A\VIRO, BI.AVAYROI , S. 1/1 . , COlltll-
sion, meurtrissure.
Val contra dolor et blavayrol per bate-
ment.
Elue- de las propr., fol. 200.
Vaut contre douleur et meurtrissure par coup.
Menudamen de mot gros blavairos
Fon lardât/, lo capos.
MATFRE ErmengAUD, Epit. à sa Sœur.
Le chapon fut minutieusement larde' de très fortes
meurtrissures.
5. Blavt.iar, v., blavoier, paraître bleu.
E la flors viuleta bl-aveia.
Leys d'amors, fol. 127.
Et la fleur violette blavoie.
cat. Blaveiar.
6. Beahir, v., blêmir, devenir livide.
Per me us o die, c'ns faitz blahir e fondre.
G. DE S.-Gregori : Kaso e dreyt.
Je vous dis cela pour moi , que vous faites blêmir
et dépérir.
7. Blezir, v. , faner, blêmir, devenir
blême, salir.
Amors fai l'amie aman blezir.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadas.
L'amour fait blêmir l'ami amant.
Mas vuelb mon cor pessan blezir ;
Tos temps serai tortres ses par.
Gavaudan le Vieux : Crezens fis.
Mais je \ eves. faner mon coeur en pensant ; tou-
jours je serai tourtereau sans compagne.
Qu'amors mi ten que m fai aiman blezir.
Pierre Espagnol : Entre que.
Vu qu'amour me tient de sorte qu'il me fait blê-
mir en aimant.
Part. pas. E jairetz en lansol blezitz.
Foi.QCET DE Ll NEL : El nom del.
El vous coucherez dans des draps salis.
8. Blesma r , blasmar, v., blêmir,
s'évanouir, s'abandonner.
Il calors ab dejuuar
Art tôt lo cor e lo blesma.
Le dauphin d'Auvergne : Joglarelz.
La chaleur avec le jeûner brûle tout le corps et
le blêmit.
Tal dolor a al cor per tôt s'en sen ;
Sobr' el col del chaval blesma soen.
Roman de Gérard de R.ossillon, fol. 82.
11 a au cœur I elle douleur qu'il s'en ressent partout;
sur le cou du cheval il s'abandonne souvent.
BLE
Part, pas.
E quant la ilompna l'an, tu.asmaivv esten.
Roman de Gérard de Rossil/on , fol. 82.
Et quand la dame l'entend , elle tombe étendue
évanouie.
9. Ablesmar, v., s'évanouir, blêmir.
Part. pas. Casegron en terr' ablesmatz,
Mot foron tug espaventatz.
De gran dolor sou abi.esmat.
Trad- de l'Evang. de Nicodime.
Us tombèrent évanouis en terre , ils furent tous
très épouvantés.
Ils sont blêmis par la grande douleur.
De fereza que ac cazet ablasmada.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. l5.
De la peur qu'elle eut elle tomba évanouie.
anc. fr. De trois sens iestes abosmez ,
Riax amis, or les retenez.
Fabl. et cont. anc, t. III , p. 127.
10. Enblasmar, esblasmar, v., s'éva-
nouir.
La domna esblasmet sus marnie.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 82.
La dame s'évanouit sur le marbre.
Fart. pas.
So es gran meravilka , car tan o an durât,
Que sol per un petit no cazon enblasmat.
Roman de Fierabras, v. 1^10.
C'est grande merveille, car ils ont tant enduré
cela , que seulement pour un peu ils ne tombent
évanouis.
BLEDA, s. f. , lat. blîtwwî, blette.
Bleda. es hei'La comuna ; sobre sa razitz si
pot enpeutar verga que après si fai aybre.
Elue, de las propr., fol. 201.
Blette est berbe commune ; sur sa racine on peut
enter un rameau qui après se fait arbre.
cat. Blet. Esr. Bledo.
BLEZ , ctdj.y lat. blmsus , blés, qui arti-
cule mal ou avec difficulté.
Ab votz d'angel , lengn' esperta , non bleza.
P. Cardinal : Ab votz.
Avec voix d'ange, la langue expérimentée, non
h lèse.
Lengua alcùnas vetz es blessa per sobras
d'bunior inpedent ves las extremitatz sa dila-
tacio.
Elue, de las propr-, fol. 44-
La langue est quelquefois blcse par surcroît d'hu-
meur empêchant sa dilatation vers les extrémités.
1SL0
227
Adverbial. E parlava tolz temps ui.es.
Ilist. abr. de lu Bible, fol. 2;}.
Et il parlait toujours biese.
BLIAL , BLIAU , BLIZAUT, S. ni. , bliail ,
justaucorps, robe, habit
El cors delgat , graile e fresc e lis
V! benestan en bliau.
Bertrand de Born : Ges de dinar.
Je vis bienséant en lobe le corps délicat , mince
et frais et lisse.
Sabon far un blizaut
O autre vestir benestan.
P. Vidal : Abril issic.
Us savent faire un justaucorps ou autre habit
bienséant.
Mantel e blial de violas
E sobrecot de rosas.
P. Vidal : Mai o.
Manteau et justaucorps de violettes et surcot de
roses.
ANC. FR.
Puis vesti drap de lin et bli aut teint en graine.
/{. de G. au court nez. Du Cange , t. I , col. I2û3.
Dans le roman du comte de Poitiers,
de belles femmes sont forcées à paraître
nues devant l'empereur.
Adonc osterent les bilans ,
Les singlatons et les cendaus.
Roman du comte de Poitiers, v. 1448.
Et dans le fabliau d'Aticassin et Ni-
colette :
Si vesti nn bliaut de drap de soie que ele
avoit noolt bon.
Fabl. et cont. anc, t. 1 , p. 3o,2.
anc cat. esp. Brial.
BLOCA, bocla, s.f. , bosse, partie du
bouclier.
Voyez Leibnitz, p. 54 et io5 ; Mu-
ra tori, Dis s. 33.
Vai ferir
Engal la bloca de l'escut.
Roman de Jaufre, fol. 10.
11 va frapper juste la bosse de l'écu.
XV blocas y ac faitas totas d'ormier,
Et en cascuna bloca nn carboncle.
Roman de Fierabras, v. l54-
Il y eut quinze bosses toutes faites d'or pur, et en
• haque bosse une escarboucle.
Una targa a son col...
228
BLO
La bocla e lbi clavel, etc.
Roman de Gérard île Rossillon, fol. 3g.
Un bouclier à son cou... la bosse et les clous, etc.
ANC. FR.
Gratis colz se donent sor les escos devant ,
Desoz la boude les rompent maintenant.
Roman de Gérard de Vienne. Bekker , v. 3oO.
Il l'a fern desor l'escn ,
Dusqu'en la bocle l'a fendu.
Partonopeus de Blois , t. I , p. 77.
Donna l'exposant audit Morelet un cop de
la bosse de son bouclier.
Lett. de rém., i3cte. Carpentier , t. I , col. 658.
ANC. ESP.
Per medio de la bloca del escudo quebrantô.
Poema del Cid , v. 3691.
2. Bloquier, s. m., bouclier.
A forma d'escut redon o bloquier.
Elue, de las propr. , fol. 234-
A forme d'écu rond ou bouclier.
Tal port' espaz' e bloquier,
Qu'es grans e bels e de bon talb ,
Que als obs non val I denier.
B. Carbonel de Marseille , Coblas esparsas.
Tel qui est grand et beau et de bonne façon , porte
épe'e et bouclier, qui , dans les besoins, ne vaut pas
un denier.
Prenga l'espasa e '1 bloquier.
Bref, d'amor, fol. 64-
Qu'il prenne l'e'pée et le bouclier.
anc. cat. Broquer. esp. port. Broquel.
3. Blezo, blizo, s. m., bouclier.
Oimais sai qu'auran sazo
Ausberc et elm e blezo.
P. de Bergerac : Bel m'es cant.
Je sais que désormais bauberts et beaumes et
boucliers auront leur saison.
A Messina vos cobri del blizo.
Rambacd de Vaqueiras : Senber marques.
A Messine je vous couvris du bouclier.
Bella m'es preissa de blezos.
Bertrand de Born : Ar ven la.
La presse des boucliers m'est agre'able.
ANC. FR.
Les lances en leur poins et an col le blazon.
Chron.deB.Du Guesclin. DuCange, 1. 1, col. i332.
4. Blocar, v., bosseler, couvrir, orner
de bosses.
Part. pas.
Mot grans colps si donero sus losescutzBLOcATz,
Desotz las blocas d'aur an los escutz traucatz.
Roman de FierabraSj v. 2282.
BLO
Ils se donnèrent de grands coups sur les e'eus bosse-
lés, ils ont percé les écus sous les bosses d'or.
anc. esp. Escudos blocados con oro é cou plata.
Poema del Cid , v. '979-
5. Desblocar , v. , ôter, détruire les
bosses, dégarnir de bosses.
Part. pas.
Don los escutz fendero, e son tnb desblocatz.
Roman de Fierabras , v. 11 20.
Dont ils fendirent les e'eus , et ils sont tous dé-
garnis de bosses.
BLOI, adj., blond.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Ni '1 bel' Ysseulz ab lo pel bloi.
Arnaud de Marvjeil : Dona genser.
Ni la belle Yseult à la clievelure blonde.
Poi vi mi dons bcll' e bloia.
Bertrand de Born : Ara sai ieu.
Depuis que je vis ma belle et blonde dame.
anc. fr. Li uns l'orent tute d'or fin
Et li autre vert ou purprin,
Li uns de jacinte culur
Bloie ou blancbes cume flur.
Marie de France , t. II , p. 473.
"Vairs ot les yex et les crins blois.
Roman de la Violette, v. 1 15.
2. Blon, adj. , blond.
Don' ab pel blon.
GiRALD de CALANSON : Li miei désir.
Dame à la blonde chevelure.
Ni del Bans En Gnillem lo blon.
P. Vidal : Abril issic.
Ni le blond seigneur Guillaume de Baux.
esp. Blondo. it. Biondo.
3. Blondet, adj. , blond, jaune.
Blondet vestit bliaut non de cendat.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. io4-
Il revêtit un justaucorps jaune non de taffetas.
4. Blondir, v., blondir, faire paraître
blond.
Ni seran ja pro lavadas...
Ni lui- cabelb pro maestrat
Ni pro blondit.
Brev. d'amor, fol. 129.
Ni ne seront jamais assez lavées... ni leur che-
velure assez arrangée ni assez blondie.
ANC. fr. Tu le peignes et le blondis.
Piler, de la vie hum- Cartentier ,1.1, col. 564
BOB
BLOS, adj.y anc. allem. blos, vide, dé-
pouillé, privé, exempt.
Voyez Schiller, Gloss. teuton.
Dans le Glossarium germanicum me-
dii œvi , par Georg. Scherzius , on lit:
Blosz , nudus , implumis ; unmeines blos,
absque falsitate , probus.
E 'ls albres de frug reston blos.
B. de Venzenaë : Iverns.
Et les arbres demeurent dépouillés de fruits.
Tro qa'el cors rest de l'arma elos.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Jusqu'à ce que le corps reste vide de l'âme.
Hom carnals de peccatz blos.
G. de S. -Didier : Aissi cum.
Homme de chair exempt de pèche'.
ANC. fr. Si bacheler sont de sens blos.
Roman de Parlonopeus, v. 2^5y.
BOAS, s. m., lat. boa, boa.
Ha una serpent mot gran dita boas.
Elue, de las propr., fol. 237.
Il y a un serpent très grand dit boa.
ESP. Boa.
BOBA , s. m., tique, petit insecte.
Unadona que una boba li 'n era intrada en
l'aurelha , que li dolia tan que anava coma
raugosa... La boba yssi de l'aurelha.
V. de Santa Flors. DoAT, t. GXXIII , fol. 292.
Une dame à qui une tique en était entrée dans
l'oreille , qui lui causait douleur tant qu'elle allait
comme enrage'e... La tique sortit de l'oreille.
BOBAN, burban, s. m., pompe, osten-
tation, générosité, magnificence.
Lur bob ans sera de sobr' en jos.
Bertrand de Born : S'ieu fos aissi.
Leur ostentation sera de dessus en Las.
Et si la cortz del Puei e '1 rie bobans
No m relevon , jamais non serai sors.
Richard de Barbezieux : Atressi cum.
Et si la cour du Puy et la noble générosité ne me
relèvent, jamais je ne serai debout.
Arnor no vens meuassa ni bobans,
Mas gens servirs e precs e bona fes.
H. Brunet : Cortesamen.
Menace ni ostentation ne soumet l'amour, mais
gentil servir et prière et bonne foi.
Près moyller a granz burbanz.
V. de S- Honorai.
Il prit femme avec grandw pompes.
BOB
229
anc. fr. Qar il i avoit d'orgueil tant,
De convoitise et de bobant.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. qo8.
Des grans pompes et bobans n'avoit cure.
Vigiles de Charles VII, t. II , p. 3o.
Ains a plus orgex pooir
E beubans que dous voloir.
Le roi de Navarre , chans. 3o.
En celle bataille ot moût de gent de grant
bobant qui s'en vindrent moult honteusement
fuiant.
Joinville , p. 53.
anc. cat. Bobanz.
2. Bobansa, s. f. , ostentation, faste,
magnificence.
Els non an ni erguelh ni bobansa.
B. Carbonel : Per espassar.
Ils n'ont ni orgueil ni ostentation.
Aia mais de bobansa
Aquelh que meyns dona.
P. Cardinal : Falsedatz.
Qu'il ail plus de faste celui qui donne le moins.
anc. fr. 'Vivre en orguel ni en beubance.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 123
En festes , jeux, esbattemeut et bobance.
Trad. de S. Bernard. Montfaucon , Bibl. bibl. ,
fol. 1389.
Mais au moulin il les faut installer
Pour porter sacs avec leur grand bobance.
P. Hegemon , p. 5o.
anc. cat. Bobanza.
3. Bobancier, adj., fastueux, prodigue.
De promessas son bobanciers.
Marcabrvjs : Al départir.
Ils sont prodigues de promesses.
D'aquel aver es lares e bobanciers.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 2t.
Il est ge'ne'reus et prodigue de cette richesse.
anc. fr. Combien qu'il soient bobancier.
Roman de la Rose, v. •jdoà.
4. Bobansar , v. , entourer de faste,
rendre fier.
Lai on se bobansa.
Giraud de Borneil : Plaing.
Là où il s'entoure de faste.
E jacto se e se bobanso de lur paratge.
V. et Vert., fol. 34.
Et ils se vantent et se font fiers de leur parage.
anc. cat. Bobansar.
5. Bomba, s./., pompe, ostentation.
Car gran guerra fai d'escars seuhorlaic.
lio BOC
Per que m sap bo ilels reys qaan vei lur bom » \
Bertrand de Bobn : Nonestarar.
Car grande gOOte fait il 'avare seigneur généreux,
c'est pourquoi il nie plaît des rois quand je vois leur
pompe.
6. Pompa, s./., Iat. pompa, pompe, os-
tentation.
O per la pompa o la vana gloria del setgle.
V. et Vert. , fol. 70.
Ou par la pompe ou la vaine gloire du siècle.
Adv. comp. Ses pompa, secretamen.
Brev. d'amor, fol. 72.
Sans pompe, secrètement.
cat. esp. port. it. Pompa.
BOC, s. m. , entaille.
Non es tan fortz l'ausberc no '1 trenc e '1 troc;
En cel costat senestre lui fetz tal boc ;
Aqui lo deroquet, ruover no s poc.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. j5.
L'haubert n'est pas si fort qu'il ne le coupe et le
troue; en ce côte' gauclie il lui fit telle entadle ; il
le renversa là , il ne put se mouvoir.
BOC , s. m. , boue.
On a dit que ce mot vient du celtique
ou du vieux allemand bok.
Si qnis bucch/« furaverit.
Lex Salica. Tit. V, §. 3. Eccard , p. 146.
Voyez Wachter, Gloss. germ. ; Leib-
nitz, p. 54.
Boc es animant mot cant et luxurios.
Elue, de las propr., fol. 25 1.
Bouc est animal très chaud et luxurieux.
Enblavas bnens, bocx , fedas e motos.
T. de Bertrand et de Gui : Amicx.
Tu dérobais bœufs , boucs, brebis et moutons.
Prov. Laissem lo boc en la corda.
R. Vidal de Bezaudun : Unas novas.
Laissons le bouc à l'attache.
Cara de boc de biterna.
T. de G. Bainols et de G. Magret : Maigret.
Figure de bouc de citerne.
cat. Boc. esp. port. Bode. it. Bocco.
2. Boquet,*. m., petit bouc, chevreau.
Aprop d'aisso, vos li donatz
Carn de boquet manjar assatz.
Deudes de Prades, Auz. cass.
V.près cela , vous lai donnez assez à manger de la
chair de chevreau.
\nt. fr. La bi'|iK ferma sa porte an loquet
r.oc
Non sans dire à son biquet '
Gardez-vous , etc.
La Fontaine , Fabl., liv. IV, i5.
3. Bot, s. m., peau de bouc enflée, outre.
Pluseflatz que botz.
T. DE G. RlQUIER ET DE Henri : Senhcr.
Plus enflé qu'outre.
Ventre d'aytal sembla bot... Ab inflacio de
ventre so cum un bot.
Elue, de las propr., fol. 0,4 et 0,5.
Ventre de tel semble outre. .. Avec enllurede ventre
sont comme une outre.
anc. fr. Dedens un boutVi plans ert de vin vies.
Roman d'Ogier.
cat. Bot.
4- Boquin, adj'.t de bouc.
Car caprina que es may compétent que carn
BOQUINA.
Elue, de las propr., fol. 232.
Chair de chèvre qui est plus convenable que chair
de bouc.
5. Boquina, s. f. , peau de bouc.
Boquinas vint deniers per centenas, et si las
boquinas no s vendon , etc.
Tit. du xiiic sièc. Do AT, t. LI , fol. 161.
Les peaux de bouc vingt deniers par centaines , et
si les peaux de bouc ne se vendent , etc.
6. BOCHIER , BRETJTER , S. 171., boucher.
Can Mars greva las gens d'armas e cels que
laboro armas , li bochier son grevah en lor art.
Liv . de Sjdrac , fol. 125-
Lorsque Mars presse les gens d'armes et ceux qui
fabriquent lçs armes , les bouchers sont pressés
dans leur art.
O de autre borne que no sia bredter...
Observât entre los breuters et en totas las
brecarias.
Ord. des R. de Fr., 1461 , t. XV, p. 4i5.
Ou d'autre homme qui ne soit pas boucher...
Observé entre les boucliers et dans toutes les bou-
cheries
cat. Botxi.
7. Bocaria , brecaria, s.f. , boucherie.
Nom donné au lieu où l'on tuait les
boucs pour en vendre la chair.
Ni el mazel de bocaria no sia vendnda carn
de feda.
SlalUtS de Montpellier de I?.Oq.
lit i la tuerie de boucherie ne soit vendue chaii de
l,i ,l,i
BOC
Car.soven per putia
Put la mendritz ,
Coru fa! per bocaria
Box poiritz.
Marcabrus : Soiuladier per mi.
Car souvent la prostituée pue par débauche,
comme (ait dans la boucherie le houe pourri.
Tota carn porlar a vendre a la brecaria...
Nulb benno se talbe en la dicta brf.caria.
Ord. desR. de Fr., 1461 , t. XV, p. 4 14.
Portera la boucherie toute chair à vendre... Nul
bœuf ne se dépèce en ladite boucherie,
BOCA, s./., lat. bucca, bouche.
Petita boca , bellas dens.
Arnaud de Marueii, : Dona genser.
Petite bouche, helles dents.
Boca es niessagiera del cor.
Elue, de las propr., fol. l\7..
La bouche est la messagère du cœur.
Loc. Lo donzell cavalca un destrier
Que fon boca durs e félons.
V. de S. Honorât.
Le jeune homme chevauche un destrier qui fut
dur et rude de la bouche.
Amie de bocha.
Pierre d'Auvergne : Ahans que.
Ami de bouche.
Que Jhesu-Crist 0 avia dig de sa boca.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 6.
Que Jésus-Christ l'avait dit de sa bouche.
Loc. Ane mais en savi ni en fol
No passet la boca n'el col ,
Domna, aiso qu'ie us dirai ara.
Roman de Jaufre, fol. 89.
Jamais , ô dame .' ce que je vous dirai à présent ne
passa la bouche ni le cou en sage ni en fou.
Loqual jaccio, a bocas dens, losbratz esten-
dutz en crotz.
Cat. dels apost. de Ro?na, fol. 169.
Lesquels gisaient , à bouches dents , les bras éten-
dus en crois.
— Ouverture , entrée.
Sobre la boca del stouiac... A la boca de la
vesica.
Trad. d 'Albucasis , fol. 11 et3l.
Sur Y ouverture de l'estomac... A V ouverture de
la vessie.
Queretz dos vaiseletz prions ,
Engals per boca e per fons.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Cherchez deux petits vaisseaux profonds , égaux
par la bouche et par le fond.
En Africa a doas montanhas que so sperdal
BOC 23,
o boca d'yferu, que uo lino de dias ni de
nuebtz d'ardre , e geto trop fer fuoe.
Liv. de Sydrac, fol. l35.
Il y a en Afrique deux montagnes qui sont soupi-
rail ou bouche d'enfer, qui ne cessent de brûler jour
et nuit , et elles jettent un très terrible feu.
Es pus nègres entor niieg jom
Que ges non es boca de forn.
Los XV Signes de la fi del mon.
Il est plus noir vers midi que n'est point bouche
de four.
anc. fr. La boce li baise et la face.
Roman du Renart, t. III , p. 119.
cat. esp. tort. Boca. it. Bocca.
?.. Boqueta, s./., petite bouche.
Sa bella boqdeta vermeilla....
Sa bella boqueta risens.
Roman de Flamenca, fol-. 45 et 70.
Sa belle petite bouche vermeille.
Sa belle petite bouche riant.
anc. fr. Le bord plus frais de sa bouchette
Qui rougissoit de vermillon.
Forcadel, p. 184.
Esr. Boquita. port. Boquina. it. Bocchetta.
3. Bucella , s. f. , bouchée, morceau.
Plus val una bucei.la ab joi que plena ma
de charu ab odi.
Trad. de Bide, fol. 65.
Plus vaut une bouchée avec joie que pleine main
de chair avec haine.
4. Bossi , s. m. , morceau, bouchée.
De grais fresc de porc un bossi.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Un morceau de graisse fraîche de porc.
Loc. Mal bossi fa qui s nofega.
Lejs d'amors, fol. 32.
Mauvais morceau fait qui se dédit.
Quascus s'en guaba e s'en ri,
Gieta lenga e fai bossi.
Aimar de Rocaficua : No m lau.
Chacun s'en raille et s'en rit , tire la langue et
fait la moue.
Elb fan de lengua bossi.
Brev. d'amor, fol. 204.
Ils font de la langue la moue.
anc. fr. Mais le quintal de ces quiuquailleries
ue vaut que un boussin de pain.
Babelais , liv. II, ch. 3o.
anc esp. Faciendo li bocines jndios è paganos.
Duelo de la Virgen, cop. 49-
Faz le olvidar la materia onde vino,
il* BOC
El sieglo por escamio faz el bocino.
Poemn de Alexandro, cop. lt>43-
cat. Boci.
5. Bocinap v , s.f, , bouchée.
La bocinada que près
A Pnegoerda.
G. de Berguedan : Talans m'es.
La bouchée que je pris à Puycerda.
anc. esp. Bocada. tort. Bocado. rr. Boccato.
6. Bocon , s. m., morceau.
Dire qne aqui ac mal bocon.
La nobla Leyczon.
Dire qu'il y eut là mauvais morceau.
anc. fr. Elle se doute que ledit galand ne lui ait
baillé quelque bocon dont elle a celle maladie.
Arrests d'amour, p. 558.
it. Boccone.
7. Bocal, s. m, , défilé, ouverture.
... Li passatge e 'lh bocal traverser.
Defendero '1 passatge... e '1 bocal.
Guillaume de Tudela.
Les passages et les ouvertures transversales.
Défendirent le passage... et V ouverture.
8. Enboquiparlat , ad/. , blagueur, hâ-
bleur.
Hora , quant es enboquiparlat/ ,
A gran re per auzir desplatz.
Leys d'amors, fol. 69.
L'homme , quand il est hâbleur, de'plaît à beau-
coup pour ouïr.
BOCARAN, boqueran, s. m., bougran,
sorte d'étoffe.
Voyez Muratori, Diss. 33; Montl,
t. II, p. 3io.
Ai! ausberg et bran
E belh bocaran...
INon an qui 'ls mantenba.
Bertrand de Born : Mon chan finisc.
Hélas! hauberts et épées et beaux bougrans...
n'ont qui les maintienne.
Vestirs...de polpra edebisso que es bocaran.
V. et Vert. , fol. 10^-
Vêtement... de pourpre et de lin qui est bougran.
anc. fr. Un bougheran blanc bordé de noir
cendal.
TU. de i3fji. Carpentier, 1. 1, col. 612.
— Toile gommée.
Mètre boqueran contra lo drap.
Ord. des R. de Fr., 1*62 ,1 XV, p. '177.
BOI
Mettre du bougran contre le drap.
anc. fr. Envelopé en nn cbier boqueran.
Roman d'Agolant, fol. 177. BeKKER , p. l85.
cat. Bocaram.
BOGIA, s. /., bougie.
Denina, t. III, p. i3o.
Quatre torchas et am filbalas et am la bogia
necessaria.
Tit. de 1460. Doat, t. LXXX, fol. 392.
Quatre torches et avec lampes et avec la bougie
nécessaire.
esp. port. it. Bugia.
BOIA, boeia, s.f., chaîne, menottes,
fers , ceps , entraves.
Jubet compedibus costringi qnos rustîca
lingua boias vocat.
V. de Sainte Foi, Act. SS., oct. , t. III.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Ar fos nns quecs d'els en boia
D'En Saladin.
Bertrand de Born : Ara sai eu.
Que maintenant un chacun d'eux fut dans la chaîne
du seigneur Saladin.
Pueis elb mes nnas bueias de fust al pes.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 23.
Puis il lui mit des entraves de bois au pied.
Fig. Aissi m ten pies en la bueia
Fin' amors e no m deslassa.
E. Gairel : Era non vey.
Ainsi l'amour pur me tient pris dans la chaîne et
ne me délie point.
anc. fr. En la tour le rova garder
Et en bones bides fermer.
Roman de Rou , v. 15109.
... Les prisons ont remis...
En bides et en grans carcans.
Roman du Renart, t. IV, p. 192.
anc. it. Jean Villani rapporte qu'au
retour de la captivité que Louis IX
et ses barons avaient subie en Afrique,
Il detto re Luis fece fare nella moneta
del tornese grosso, dal lato délia pila,
le boie da prigioni.
Ducanoe , dissert. XIX, sur l'Histoire
de Saint-Louis.
it. Bujose.
BOIS, s. m., Iat. bvxus , buis.
BOl
Non ges de bois ni de prunier.
Deudes de Pradks , Auz. cass
Non point de buis ni de prunier.
Boish totz temps es vert.
Elue, de las propr.j fol. 201.
Buis toujours est vert.
CAT. ESr. Box. PORT. Buxo. it. Bosso.
2. Boissera, s. f, lat. buxe/ww, buis-
sière, lieu planté de buis.
Qnan perdes vostres cuissds
A Monfort, e messes vos
Dins en la boissera.
Garins d'Apchier : Viellz comunal.
Lorsque vous perdîtes vos euissarls à Montfort , et
que vous vous mîtes dans la buissière.
cat. Boxeda. esp. Buxeda. tort. Buxo/.
3. Boissa, s. f, boîte.
Portet una boissa de lectaari fi.
V. de S. Honorai.
Il porta une boîte d'électuaire pur.
Conseil 1 que se meta
En una boissa bella e neta.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Je conseille qu'on le mette dans une boîte belle et
propre.
port. Boeta. it. Bossolo.
4. Bostia, s.f. , boîte.
Devra esser quitis, la bostia delhieurada.
Devra hom delbieurar doas vetz l'an la
bostia.
Titre de Périgueux de Van 1276.
La boîte livrée, il devra être quitte.
On devra livrer la boite deux fois l'an.
5. Brostia, brustia, s.f., boîte, cassette,
pclite caisse.
Lïna brostia bon' e bella ,
Ben enserada e novella.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Une boîte bonne et belle , bien fermée et neuve.
El papa Léo liuret I brustia cnberta d'anr
et d'argent dins I borsa.
Philomena.
Le pape Léon livra dans une bourse une boîte cou-
verte d'or et d'argent.
6. Bosseta, s.f. , petite boîte.
Ajcist bosseta es tan granda.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus.
Cette petite boîte est si grande.
BOITOS, adj. , boiteux, tortueux.
1.
IÎOL
o.33
Destrar una terra boitosa ho gibosa en di-
versas parts.
Capitol de terme boytos... Atrobaras alcun
terme que la peyra fossa boytosa.
Trad. du ir. de l'arpent., part. I , ch. 39 , part. II ,
cb. l5.
Arpenter une terre tortueuse ou inégale en di-
verses parties.
Chapitre du terme boiteux... Tu trouveras quel-
que terme dont la pierre serait boiteuse.
BOJAL, s. m. , lucarne.
Hon ueys, fenestra ni bojal
Non avia ni bo ni mal.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Où il n'y avait ni bonne ni mauvaise issue, fenêtre
ni lucarne.
Can davala del bojai,.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Quand il descend de la lucarne.
BOJAR, v. , bouger, se retirer.
Que no se aian a bojar del dit Arles.
Chronique des Albigeois , col. 3o.
Qu'ils n'aient à io(/£'er dudit Arles.
esp. port. Bojar.
BOJOLH , v. m., moyeu, jaune d'œuf.
Dizo li anctor ses gauda
Que bojolhs es sa vianda,
E de! bojoi.h trai sa vida ,
Tro que del lot es complida
Dins l'nou sa génération.
Brev. d'amor, fol. 5l.
Les auteurs disent sans tromperie que le moyeu
est sa nourriture, et il tire sa vie du moyeu, jusqu'à
ce que son engendration est entièrement accomplie
dans l'œuf.
Pins groc
Non es boyols d'ueu cuect en foc.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Jaune d'œuf 'cuit au feu n'est pas plus jaune.
BOL, s. m., lat. bol«î_, bol, argile mé-
dicale.
De bol Arménie.
Trad. d'Albucasis, fol. 57.
De bol d'Arménie.
CAT. esp. Bol. port. it. Bolo.
BOLA, s. f. , boule.
Ab las bolas redondas quependon.
P. Cardinal : Un estribot.
Avec les boules rondes qui pendent.
cat. esp. Bola. port. Bolla.
3o
■>.:,\ ih)l
BOLA, boula, s./., borne, limite.
E '1 pages per bolas traire
Se perdon.
FolQl E I 01 l.l MI. : El nom de.
Et les paysans sa perdent pour «radier les bonus.
Per tolre o per emblar,
O per B01A.9 de camp ostar.
Ihi v. d'amor, fol. 1 19-
Pour enlever on pour déVoier, ou pour ôler les
bornes de champ.
Deçun sériant no di-'a passar las boulas
acoastnraadas.
Ord. des 11. </<• iV., 1^1 1, t. IX , p. 6o8-
Aucun sergent ne doit passer les limites accoutu-
mées.
Y. va de boi.a en bola tro a la bola que es
ficadà , etc.
Tit. de 124t. Doat , t. CXXIV, fol. 23o.
El va de borne en borne jusqu'à la borne qui est
plantée , etc.
2. Boulament, s. m., bornage.
Sobre '1 devizement e '1 boulament dels ce-
menteris... Ad aquest boulament , etc.
TU. de 1253. Doat , t. CVI , fol. 96.
Sur la division et. le bornage des cimetières...
A ce bornage, etc.
3. Bolaire , bollier, s. m . , borneur,
planteur de bornes.
Ans, tu que yest laoraires,
E que yest malvais bolaires.
P. Cardinal : Jliesum-Crist.
Entends , loi qui es laboureur , et qui es mauvais
borneur.
De l'escala del dissapte son bolliers.
Cartulaiic de Montpellier, fol. 45.
Les bormurs sont de l'échelle du samedi.
4. Bolar, boular, v., borner, limiter.
En ayssi com s bola e s partis.
En ayssi coma s bolo e s partisso.
Tit. de 1279, Arch. du Roy., J , 321.
Ainsi comme il se borne et se divise.
Ainsi comme ils se bornent et se divisent.
Partem e boula m los sobredigbs cementeris.
Tit. de 1253. Doat , t. CVI , fol. g5.
Nous divisons et limitons les susdits cimetières.
En aici boula ab la honor de Peirola. ..
D'aqui BOULA dreg a Pont Peire.
Tit. de 1206. Doat , t. CXIV, fol. 278.
Linsî limite avec\e fief de Peirole... De là limite
droit à Pont Pierre.
BOM
5. P)Ozola, s./., borne, limitation.
A praedictis terminis seu bozolis.
Tir. de 1246. Du Cange , t. I , col. 1264.
Co bozola es.
Til. de 1201. Arch. du Roy., 3 , 323.
Comme est une limitation.
6. Bozoi.ar, v., limiter, borner.
Part. pas. Aissi co bozolatz es ab iutrar et
al) issir.
Tit. de 1204. Arch. du Roy., .1 , 3o5.
Ainsi qu'il est limité avec entrer et avec sortir.
Plenier.inient senliadas e bozoladas.
Tit. de 12.53. Arch. du Roy., J , 323.
Pleinement marquées et limitées.
BOLEGAR, v. , remuer, faire un mou-
vement, s'agiter.
"Vi 'ls cavaliers bolegar.
Romande Jaufre, fol. 53.
11 vit les cavaliers remuer.
VI lo sant bolleguar.
V. de S. Honorai.
Il vit le saint remuer.
BOLERNA, s.f., brouillard, brume.
No m frezis freitz ni gels ni bolerna.
lie m vai d'aïuor, qu'ela ni bais'e nt'acola ,
l'er so no ni pot ferir neus ni bolerna.
A. Daniel : Ans qu'els.
Froid ni gelée ni brouillard ne me refroidit.
Bien il me va d'amour, car elle me baise et m'em-
brasse , c'est pourquoi ne me peut frapper neige ni
brouillard.
BOLET, s. m., lat. bolets, champi-
gnon.
Es propii a peras tolre a boletz tota la ma-
leza , ab els cuechas.
Maleza de boletz.
Elue, de las propr., fol. 218 et 223.
Il est propre à poires d'ôter à champignons toute
mauvaiseté, cuites avec eux.
Malignité' de champignons.
cat. Bolet, it. Boleto.
BOLISME, s. m., bolisme.
Rolisme es desordenat e quayssi cani ape-
timent.
Elue, de las propr., fol. 92.
Bolisme est un appétit de'sordonne' et presque canin.
BOMBIX, v. m., lat. bombyx, vers à
soie.
BON
A guiza de bombix farem céda.
Elue, de las propr., fol. 9s5o.
A guise de 'vers à soie nous ferons soie.
it. Bombice.
BON, adj. , lat. boisus , bon.
Co '1 bos aurs, quan ben es fis.
Pierre d'Auverc-ne : Ben a lengut.
Comme le bon or, quand il est bien pur.
Car anc bon fag non sap far.
Lanfranc Cigala : Estiers mon grat.
Car oneques il ne sut faire bon lait.
Mas s'el bo:<s reis Felips non s'en entremetia.
L'ÉvÈque de CxERMONT : Peire de Maensac
Mais si le bon roi Philippe ne s'en entremettait.
— Suivi de prépositions .
E larex e coites e bos n'armas.
V. de Pi. Jordan, ■vie. de S.-Antomn.
Et généreux et courtois et bon (/'armes.
Los pren, e los ns fai raustir, e '1s autres
fai hulhir, segon aisso que ilh so bo a uianj.ir.
Liv. de Sydrac, fol. 17.
Les prend , et fait rôtir les uns , et fait bouillir
les autres , selou ce qu'ils sont bons à manger.
Uni à certains substantifs, il avait
quelquefois un sens spécial.
— Grand , fort.
Done l'om alcuna vegada
A manjar de bona padelada.
Deides de Pkades, Auz. cass-
Qu'on lui donne quelquefois à manger de bonne
poêlée.
Be '1 det bona roorrada.
Leva t bo raati.
Leys d'amors , fol. 90' et ^5-
Il lui donna bien un bon coup de museau.
Lève-toi bon matin.
— Franc, vrai, véritable.
On trobavetz mais tan de bona fe?
Folquet de Marseille : Ai ! quant gent.
Où trouverez-vous jamais tant de bonne foi ?
Pero no i a mas un bon sen,
Qu'om lais los mais e preuda 'ls bes.
P. Vidal : Bavos Jliesus.
Pourtant il n'y a qu'un bon sens ; qu'on laisse les
maux et qu'on prenne les biens.
— Agréable, amusant.
Solatz ni bon mot per rire.
P. de Bussignac : Surventes.
Amusement et bons mots pour rire.
BON
9.3:
— Expression d'estime ou d'égards.
E li bon borne de religion foron ab las crotz
en bratz, pregan Ricbart e '1 ici Felip que la
batailla non degnes esser.
V. de Bertrand de Born.
Et les bons bommes de religion allèrent avec les
croix aux bras , priant Richard et le roi Philippe que
la bataille ne dût pas être.
Diz lur : P>onas gentz, laissas la dolor grant.
V. de S. Honorât.
11 leur dit : Bonnes gens, laissez la grande douleur.
Imperson. Es roi tôt bon de sofrir.
T. de Bertrand et de Bernard : En Bernatz.
11 m'est tout bon de souffrir.
Loc. imperson.
Bon ebantar fai al gai temps de pascor.
Albert de Sisteron : Bon chantar.
11 fait bon chanter au gai temps de printemps.
Adv. comp. Per bona fe e ses engan.
B. de Yentadour : Won es meravelba.
Par bonne foi et sans fraude.
E m'a de bon cor retengut.
G. Aduemar : Non pot esser.
F.l m'a retenu de bon cœur.
Car vos auaa de tan bon cor.
Arnaud de Marueil : Sel que vos.
Car il vous aime de si bon cœur.
Per que fon de bon' ora natz.
Folqvjet DE Romans : ÇJuan eug cantar.
Parce qu'il fut né à une bonne heure.
anc. fr. Je ne fuz pas nez de bonne heure ,
Se d'amours n'ai aucun soûlas.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 690.
Esr. Ya campeador, en buen' ora fuestes nacido.
l'oema del Cid, v. 71.
it. Va in buona ora, e lasciaci dormire.
Boccaccio , Decam., Il , 5.
Eu vos 0 dirai ben e bon.
Un troubadour anonyme : Senior vos.
Je vous le dirai bien et bon.
L'ancien espagnol a employé bono :
Cantaban a Dios laudes essos bonos ebristianos,
V. de S. Domingo de Silos, cop. 555.
cât. Bo. esp. Mon. Bueno. port. Bom. it.
Buono.
Au comparatif, les troubadours ont
conservé melhor ; voyez mielhs. Ils
disaient au superlatif : lo melhor ou
lo plus bon.
Per tal c'om tria lo plus bon.
Decdes dePrades, Auz. cass.
236
i;o\
De telle sorte qu'on choisit le plus bon.
La genser e la n.us bona.
P. RaimoNd de Toulouse : Pos lo prims.
La plus gentille et lu plus bonne.
2. Bonamen, adv., bonnement, conve-
nablement, franchement.
A senhor tanh qu'am los sieus bonamen.
G. DE MoNTAGNAGOUT: Perlomon.
Il convient à un seigneur qu'il aime les siens
franchement.
En lo bonamen despensar.
Brev. d'amor, fol. 35.
A le dépenser convenablement.
cat. Bonament. esp. Buenamente . tort. Boa-
mente. it. Bonariamente.
3. Bont.vt, s.f. , lat. BONrrATe/» , bonté.
Quar en vos son totas plazens bontatz.
G. d'Autpoul : Esperansa.
Car toutes les agréables bontés sont en vous.
anc.fr. En la tue bontet enseigne... Sernnt
emplit de bontet.
Ane. trad. du Psaut. de Corbie, ps. n8et lo3.
anc. cat. Boutât, esp. Boudât, port. Bondade.
it. Bon tèi .
4. Bontatge , s. m, , bonté , bonne
qualité.
Cam bos anrs, qnan ben es fis,
Que s'esmera de bontatge.
Pierre d'Auvergne : Ben lia tengut.
Comme le bon or, quand il est bien fin , qui
s'épure de qualité.
5. Bonessa, boneza, s.f., bonté, mérite,
excellence.
La sanctetat d'aqnest loc e la bonessa delhs
sans homes bermitas que aissi so.
Philomi.na.
La sainteté de ce lieu et le mérite des saints hom-
mes ermites qui sont ici.
De tota boneza
Etz rosa espandia.
Perdigon : Verges.
Vous êtes la rose épanouie de toute excellence.
anc. cat. Bonesa. it. Bonizia.
?>. Bo>-aS'v\ , s.f., bonace , calme en mer.
Mas pneis fes gran bonassa, que los segon am
barcas.
V . de S. Honorât.
Mais après il fit grandi honace, de sorte qu'ils les
'.n* avec des barques.
BOR
cat. esp. Bonanza. port. Bonanca, it. Bo-
naccia.
7. Abonesir , v., abonir, rendre bon.
Mas adonc plus s'abonesis
Mais d'amor, quan s'adolentis.
Roman de Flamenca, fol. 58.
Mais alors le mal d'amour devient davantage bon ,
quand il devient plus douloureux.
it. Abbonirc.
8. Sobrebon, adj. , excellent, très bon.
' Si non es ma canso sobrebona ,
Non dei esser aissi del tôt blasmat.
R. de Miraval : Amors mi fai.
Si ma chanson n'est pas excellente, je ne dois pas
être ainsi du tout blâmé.
BONBA, s.f., masse, massue.
No '1 quier ges ni ab malb ni ab bonba ,
Qu'ab agut sen tria l'argent del plomb.
Guillaume de Durfort : Quar say.
Je ne le cherche ni avec maillet ni avec massej vu
qu'il distingue l'argent du plomb avec un sens délié.
BONDIR, v., retentir.
No i ausiralz parlar, ni motz bnigir,
Ni gâcha fiestelar, ni corn bondir.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 6.
Vous n'y entendriez parler, ni bruire mots, ni
sentinelle jouer de la flûte , ni cor retentir.
Pus de II II C grayles an sonat e bonois.
Pioman de Fierabras , v. 33^.
Plus de quatre cents cors ont sonné et retenti.
anc. fr. Et s'oï ces cloquers bondir.
Roman du comte de Poitiers, v. 906'.
cat. Bonir.
BONDON, s. m., bonde, bondon.
Li vayeel tro al bondon
Eoron plen de vin bel e bon.
V. de S. Honorât.
Les vaisseaux furent pleins de vin beau et bon
jusqu'à la bonde.
2. Bondonel, s. m. , bouchon.
Lo bondonel destapa , e '1 n'a begut assatz.
Roman de Fierabras , v. I330,.
11 retire le bouchon , et il en a bu assez.
anc. fr. Lo bondonel en oste, s'en a béu assés.
Roman de Fierabras en vers français .
BOR AL, borrel, s. m., bagarre.
E no l'en te pro borals.
Rambaud de Vaquf.iRvs : D'tina doua.
El li bagarre ne lui en tient pas profit.
BOR
A uq teneu s'en moc borrei..
Pierre d'Auvergne : A vieil trobar.
Sur-le-champ il s'en émut bagarre.
i. Borola, s.f., brouillerie, sédition.
Magna différencia et borrolh/.s super facto
monetae.
Tit. de l494- But. de Nimes, t. IV, pr., p. 5g.
Et mot d'antres que devieu esser en aquesta
BOROLA.
Cat. dels aposl. de Roma, fol. l85.
Et plusieurs autres qui devaient être dans cette
sédition.
BORC, s. m., lat. bvrcus, bourg.
Voyez Leibnitz, p. 5/,; Salverte,
t. II, p. 243; Abrahams, Dîss. sur le
Brut, p. 2 5.
La universitat del die eorg ne quitam.
Tit. de i385. Doat, t. CXXXJ1 , fol. 57.
Nous en quittons la communauté dudit bourg.
Castels et borcs fortz que avia en Peitieus.
V . de Bertrand de Born.
Châteaux et bourgs fortifle's qu'il avait en Poitou.
anc. cat. Bore. isp. Burgo. it. Borgo.
2. Borget, s. m., petit bourg.
Fo de l'evescat de Gavaudan , d'un borget
que a nom i'Espero.
V. de Perdigon.
Il fut de revécue' de Ge'vaudan , d'un petit bourg
qui a nom l'Eperon .
3. Borges, borzes, s. m., bourgeois,
habitant du bourg.
Que de joglar s'es faitz borges.
Le moine de Montaudon : Pus Peire.
Qui de jongleur s'est fait bourgeois .
Se far borgues.
Ord. des R. de Fr., 1462 , t. XV, p. 477.
Se faire bourgeois.
Els borzes de Toloza ê la cominaltatz.
Guillaume de Tudela.
Les bourgeois de Toulouse et la communauté'.
ANC. fr. Ja en celé cité borgeis ne remaindra.
Roman de Roiij v. 3448.
esp. Burges. it. Borghese.
4. Borzesa, s. f, bourgeoise.
Enanioret se d'una borzesa sa vezîna.
f. d'slimeri de Peguilain.
11 s'amouracha d'une bourgeoise sa voisine.
BOR 237
5. Borguesia, s.f., bourgeoisie.
Seran iingndz de se far borgues et payar lo
dreit de borguesia.
Ord. des R. de Fr., 146*2 , t. XV, p. 477-
Ils seront tenus de se faire bourgeois et de payer
le droit de bourgeoisie.
Franquesas et libertatz de borguesia.
Tit. de (33o , à Bordeaux. Bibl. Monteil.
Franchises et liberte's de bourgeoisie.
it. Borghesia.
BORDA , s. f. , bourde , menterie , jac-
tance.
Si enio far tener per pros e per valens per
lor bordas e per lor vantatz.
La seconda manieira es de fol estranh que
recomta bordas e fulbia.
Liv. de Sydrac, fol. 40 et io3.
Ils pensent se faire tenir pour preux et pour vail-
lants par leurs bourdes et par leurs vanteries.
La seconde manière est du fou e'trange qui raconte
bourdes et folie.
anc. fr. Tel borde ne fu mes cie...
Je sai bien conoistre tes bordes,
Et tes lobes et tes falordes.
Roman du Renart , t. I , p. 223 ; et t. II , p. 260.
BORDA, s. m., angl.-sax. bord, mai-
son, cabane, métairie.
Le Monasticum anglicum , 1. 1, p. 37,
rapporte un ancien titre où on lit :
Cnm XVIII servis et XVI villanis et X bor-
dis enra LX acris prati.
Un titre de 12 19, au registre de
Carcassonne, porte:
Et ibidem scilicet in strata fiet borda com-
munis ad levandum pedagium.
Guillaume de Jumiéges emploie bor-
dellus pour maison , etc.
Voyez Du Cange , Observ. sur Join-
ville , p. 63.
!!Nul temps no gazanbei castel,
Borda ni mas.
R. Gaucelm de Beziers : A penas.
En aucun temps je ne gagnai château , métairie
ni maison.
Ni an inavo ni borda on pogues albergar.
IzARN : Diguas me tu.
Et n'ont maison ni cabane où lu pusses loger.
-38
BOR
anc. fr. Ni a ineson ne borde ne mesnil.
Roman de (îarin. Du CANGE , t. 1 , col. 1237.
L'un ot nnj trou et l'autre ol nue borde
Pour deuiorer.
Déposition de Richard II.
anc. cat. Borda.
3. Boria,.*./., basse lat. eoria , borie,
métairie.
Aquela boria ab totz sos dregs... En la
dicha boria et els avant digs campmas e
terras et prats, etc.
Tit. de 1275 , -£<6. rf« R., F. de Villevieille.
Cette borie avec tous ses droits... Dans ladite
burie et aux susdits champs et terres et pre's , etc.
lire. fr. Pour aller devers leurs bories "ou
maisons.
Ze/f. <ie re/n., i!\56. Carpentier , t. I , col. ig5.
3. Bordari v , s. f., borderie, petite mé-
tairie , petite maison de campagne.
Antra bordarta que s te ab , etc.
Tit. de 1194. DoAT. l- CX1V, fol. 188.
Autre métairie qui se tient avec , etc.
Confronta se ab la bordaria del Vilar.
Tit. de 1272. Arch. du Roy., J. 4-
Se confronte avec la borderie du Yilar.
Ni en ortz , ni en mas , ni en capmas, ni en
BORDARIAS.
Tit. de I23i. Doat, t. CXXIV, p. ib3.
Ni en jardins, ni en maisons, ni en champs, ni en
borderie s.
/,. Bordoles, s./., hangar, maisonnette.
"Volgues cambiar so moli qu'el pogoes far
bnrquier o bokdoles.
TU. de iz'io. Arch. du Roy., J. 307.
\ oulût changer son moulin pour qu'il pût en
faire e'table ou hangar.
5. Bordil, s. m. , métairie, ferme.
La sal... als usatges de sa mayo e de son
bestiari et de son bordil.
TU. du xivc siée. Do at, t. LXXXVIII , fol. 148.
Le sel... aux usages de sa maison et de son Létai]
et de sa métairie.
anc. fr. Que n'i remist à eissilier
Bordel ne grange ne mostier.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 169.
6. Bordel, s. m., bordel, lien de pro-
stitution.
BOR
Mais volon tolre que îop no fan,
F. mais meutir que tozas de bordel.
P. Cardinal : Totz temps.
Ils veulent plus ravir que ne font loups, cl plus
mentir que filles de bordel.
anc. fr. Prisé, loué, fort estimé des filles
Par les bordeaux, et beau joueur de quilles.
C. Marot, t. II, p. g3.
cat. Bordell. esp. Burdel. it. Bordello.
7. Bordelairia , s./., bordelage, liber-
tinage.
A joc de datz o en bordelairia.
B. Carbonel : Jean Fabre.
Au jeu de de's ou en libertinage.
8. Bordelier, adj. , débauché, libertin.
Substandv.
Antan fez coblas d'una kordeliera
Ser Aimerics, e s'en det alegransa.
IL DE S.-Cyr : Antan fez.
Jadis sire Airneri fit des couplets sur une pro-
stituée, et il s'en donna allégresse.
anc. fr. Car nule faîne bordeliere
Ne fu de si maie manière.
Fabl. et ccml. une , t. III , p. 237.
Li autre en seront diffamé,
Ribaud et bordelier clamé.
Roman de la Rose, v. 20964.
it. Bordellicre.
g. Bort, s. m., bâtard, parasite.
E qui l'apel de dreit bort,
Lan que la lenga l'arap ,
Que mais fols molz no ill escap.
Rambald d'Orange : Ben s'eschai.
Et qui l'appelle directement bâtard , j'approuve
qu'il lui arrache la langue , pour qu'il ne lui
échappe plus mot fou.
Adjectiv. Si naysbo rams d'autras partidas que
dels uelbs delà vit, tantost si devo rum-
pre, qnar so bortz et inutils.
Es planta borda e 110 frnctnosa.
Elue, de las propr., fol. 225 et 226.
Si naissent des rameaux d'autres parties que des
yeux de la vigne , aussitôt ils se doivent rompre ,
car ils sont parasites et inutiles.
Est plante stérile et infructueuse.
Jois e solatz d'antra m par fais e bortz,
C'una de pretz ab lieis no i s pot egar.
A. Daniel : Sol sui que.
l'I.usir et allégresse d'uni- autre me parait fou et
BOR
bâtard , VU qu'aucune ne se peut e'galer à elle en
me'rite.
Un titre du 29 août 1379, rapporté
dans Y Histoire du Rouergue, par M. Gau-
jal,t. I, p. 448> nomme le bâtard
d'Armagnac le bon de Savoie, le bon
de Bernlh , le bort de IVIont-Leznn , etc.
cat. Bord. esp. Borde.
BORDO , s. m., bourdon, bâton de
pèlerin.
Can près romieus ah eordos.
Bertrand de Born : Be m platz.
Quand il prit pèlerins avec bourdons.
Preugua tost un bordo,
E pas la mar.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 23.
Qu'il prenne tôt un bourdon , cl qu'il passe la
mer.
ANC. fr. Escrespe et bordon prent.
Roman du Renaît, t. II, p. l33.
esp. Bordon. tort. Bordâo. it. Bordone.
— Lance , pique.
Am nafras mortals de bordon.
V. de S. Honorât.
Avec blessures mortelles de pique.
Quar Frances sahon gratis colps dar
Et albirar ab lor bordon.
Le comte de Foix : Mas qui a.
Car les Français savent donner de grands coups et
viser avec leur lance.
anc. fr. De son bordon qui est ferrez
Li a tonz perciez les costez.
Roman du Renart , t. JI , p. ic'j.
Jamais Mangis hermite ne se porta si vail-
lamment à tout son bordon contre les Sar-
rasins.
Rabelais, liv. I, oli. 2%.
BORDOS, s. m. s vers.
Bordos es una part de rima que al mays
conte XII sillabas.
Hom pot de cascun d'aquestz bordos de XII
sillabas far dos bordos.
Le*) s d'amors, fol. i3 et 16.
Le vers est une partie de rime qui contient au
plus douze syllabes.
De chacuu de ces vers de douze .syllabes on peut
faire deux vers.
Le Dictionnaire de l'Académie espa-
gnole définit ainsi bordox :
BOR 239
« Verso quebrado que se repite al lin de
cada copia , intercalaris versus. »
2. Bordonet, s. ni., petit vers.
Bordoretz de quatre sillabas.
Leys d'amors, fol. 17.
Petits Vers de quatre syllabes.
BORRAS, s. m., lat. Boreas, Borée.
Boreas es quart vens.
Elue, de las propr., fol. i34-
Borée est le quatrième veut.
esp. port. Boreas. it. Borea.
2. Boréal, ad/., lat. boréale, de Borée.
Vent boréal, qui es frpg e sec.
Elue, de las propr., fol. l5.
Vent de Borée, qui est froid et sec.
esp. port. Boréal, it. Boréale.
3. Yperboreal, adj. , lat. yperborea-
ii.v, hyperboréen.
Deves mons yperboreals.
Elue, de las propi-. , fol. i34.
Vers les monts hjrperboréens ■
BOREL, s. m., bourreau.
Batut per lo borel.
Arbre de Bataillas, fol. 2l5.
Battu par le bourreau.
anc. fr. Par le bourel eurent les testes coup-
pées.
Monstiîelet , t. I , fol. 76.
anc. esp. Borrero.
BORLLEI, s. m., appareil, faste.
Lo dncacampet gran host e gran borllei.
V. de S. Honorât.
Le duc rassembla une grande armée et grand ap-
pareil-
BORN,. y. m., bord.
hoc. Cant lo senh de cossolat aura sonat de
born en born.
Tit. de 1/J75. Fille de Bergerac.
Quand la elocbe du consulat aura sonné de bord à
bord (à toute vole'e).
BORRA, s./., bourre.
Borra de seda non paga ren.
Tit. du xme sièc. Doat, t. LI , fol. 162.
Bourre de soie ne paie rien.
cat. esp. port. it. Borra.
?.. Borrot , s. m., bourre.
*4o BOK
Que aixze mesclar ab la céda, que '1 sera
baylada per obrar, autras oostas ni antres
BORROTS.
Cartulaire de Montpellier, fol. 193.
Qui ose mêler avec la soie, qui lui sera fournie
pour travailler, autres remplissages ni autres bourres-
BORRAGE, s./., lat. bokago, bour-
rache.
Borrage es cauda et bumida... Ab snc de
BORRAGE.
Elue, de las propr., fol. 201 et i83.
Bourrache est chaude et humide... Avec suc de
bourrache.
anc. cat. Boraja. esp. Borraja. port. Borra-
gem. it. Borragine.
BORRAS, s. m., bouras, sorte d'étoffe
grossière.
Pueis no vestî nul drap de li ,
Knans porti I borras dur.
V. de S. Alexis.
Depuis je ne revêtis nul drap de lin , mais je porte
un bouras dur.
anc. fr. Combien qne tel vest robe de bourras.
Eustache Deschamps , p. 17.
cat. Borras.
BORREL , s. m. , bourrelet.
Portatz li , bel' amia ,
En la ma lo miralb,
Per remirar si falh
Corda, borrel ni benda
On calba far esmenda.
Amanieu des Escas : En aquel mes.
Portez-lui , belle amie , le miroir en la main , pour
examiner s'il manque corde, bourrelet ni bandeau
où il faille faire correction.
BORSA, s. f. , bourse.
"Voyez Aldrete, p. 363; Leibnitz,
p. 122.
Portatz la borsa plcna.
G. Figueiras : Surventes vuelh.
Vous portez la bourse pleine.
Bella borsa, bella centura.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Belle bourse, belle ceinture.
anc. fr. Mai/, qnant chesenn innigne fet borse,
Li comnns bien tant en reborse.
Roman de Rou , v. 10679.
esp. port. Boisa, it. Borsa.
— Partie du corps.
BOS
Los budels cazo en las borsas.
Elue, de las propr. , fol. 99.
Les boyaux tombent dans les bourses.
2. Borsel, s. m., gousset, bourset.
"Vos mi pagatz d'autrui borsel.
Cercamons : Car vei.
Vous me payez du gousset d'autrui .
BORSEDURA, s./., froissement.
Si vostr' auzel, per borsedura,
N'a cais lïaita la pena dura.
Deudes dé I'rades , Auz. cass.
Si votre oiseau en a , par froissement , la penne
dure quasi brisée.
BOSC, s. m., go th. busch, bois, forêt.
Voyez Aldrete, p. 36 1 ; Mayans,
t. II, p. 224.
Flama art lo bosc.
Trad. de Bide , fol. 5^.
La flamme brûle le bois.
Vas un bosc espes
Que dura ben XX legas grans.
Roman de Jaufre, fol. 100.
Vers un bois épais qui dure bien vingt grandes
lieues.
anc. fr. Li rois fu du bos repairiès.
Marie de France , t. I , p. 226.
Que nous faisons
En ces bos quatre embuscemens.
Roman du Renart, t. IV, p. 365.
est. port. Bosque. it. Bosco.
2. Bosquet, s. m., bosquet, petit bois.
Ver diminiliu son bosez, bosquetz.
Leys d'amors, fol. 69.
Les vrais diminutifs sont bois, bosquets.
esp. Bosquete. it. Boschetto.
3. Buguet, .v. /;/., petit bois.
De la via que te vas lo buguet.
TU. de 1271. Doat, t. CXLVI, fol. 148.
De la voie qui tient vers le petit bois.
4. Boscal , s. m., forêt, bois.
Son XXV M latz lo boscai,.
Romande Gérard de Rossillon , fol. in.
Ils sont vingt-cinq mille à côté de la foret.
5. Bosqtjixa, s.f. , forêt, bois.
E quan son deysendnt,pueyan perla bosquin v ,
Venon s'en a la balma.
V. de S. Honorât.
Et quand ils sont descendus , montant parla./nrrV,
ils s'en viennent à la baume.
BOS
6. Boscatge, s. m., bocage, forêt.
Donssa votz pel boscatge
Aug dels auzelhs enaraoratz.
Giraud de I3ornf.il : Ko puesc sofrir.
J'entends par le bocage la douce voix des oiseaux
amoureux.
Falgneira qu'es en boscatge.
Deudes de Prades , Auz. cass.
La fougère qui est dans la forêt.
ANC. fr. Li paisan et li vilain-,
Cil del boscage et cil del plain.
Roman de Rou, v. 5g8o.
Tant ont erré par le boschage
Qu'il sont venu à l'hermitage.
Roman du Renart , t. II, p. l3o.
esp. Boscage. it. Boscaglia.
7. Boisson, s. m., buisson, haie.
Qnan vey florir pratz et boissos.
E. Cairel : Moût mi platz.
Quand je vois fleurir pre's cl buissons.
La blava flor que nais per los boissos.
B. DE VeNTADOUR : Belhs Monruellis.
La fleur Lieue qui naît parmi les buissons.
Robe 0 boysho es espes ajustamens de spi-
nas et de semlans rams.
Elue, de las pvopi:, fol. 221.
Ronce ou buisson est un épais rapprochement
d'e'pines ou de semLlaljles rameaux.
anc. fr. Elles vindrent se mettre dedans nn
gros boisson qui estoit tout joignant le
grand chemin, et de qui l'espaissenr ren-
doit eu tout temps un agréable séjour.
Durfé, Astrée.
8. Boyssada, s./., forêt, bois.
Aissi prop de la boyssada.
Philomena.
Ici près de la forêt.
it. Boscata.
9. Busca, s. f. , bûche, morceau de
bois, fêta.
"Vezon la busca en l'autrui huelh.
V. et Vert., fol. 69.
Us voient le fétu dans l'oeil d'autrui.
Tu es aquel que ve la bcsca el autrui olb.
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 4-
Tu es celui qui voit le fétu en l'œil d'autrui.
akc. it. Busca. it. mod. Busco.
10. Busqueta , s. f., bûchette, petite
bûche, fétu.
1.
BOS 241
Al sol veiras una busqueta.
Trad. d'un Evang. apocr.
Tu verras à terre une bûchette.
anc. fr. Et rompu du tout la bûchette ;
D'espérance je n'en ai plus.
Rémi Belleau , t. II, p. i36.
it. Buschetta.
1 1 . Boscos , adj. , boisé , boiseux , cou-
vert de bois.
Que fara l'islla de Lerins?
Ar tornara gasta e boscosa.
V. de S. Honorât.
Que fera l'île de Le'rins? maintenant elle redevien-
dra déserte et boisée.
it. Boscoso.
12. Emboscar, v., embusquer, enfoncer
dans le bois.
X rnelia Sarrnzis fetz els bruels enboscar.
Roman de Fierabras , v. 3o65.
II fit embusquer dans les bois dix mille Sarrasins.
Los a totz emboscatz en un defes.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 'j^.
Il les a tous embusqués dans un Lois.
Part. pas. "Vi un carrairon que tenc
"Ves un bosc espes e foillut...
E cant se fon ben emboscatz.
Roman de Jaufre, fol. 5g.
Il vit un sentier qu'il suivit vers un Lois épais
et feuillu... et quand il se fut Lien enfoncé dans le
bois.
Veus ayssi dos cavals, correns et abrivatz,
E prendetz lo bansa que lay es enboscatz.
Roman de Fierabras, v. 1672.
Voici deux chevaux courants et prompts, et prenez
le Lauçant qui est là enfoncé dans le bois.
anc. fr. Lors s'enbuissent en le foriest.
Roman du Renart, t. IV, p. 365.
esp. Emboscar. tort. Embuscar. it. Irnboscare.
i3. Deboscar, v., débusquer, éloigner
du bois.
Li paya si deboscan fors dels brnlhetz raniatz.
Roman de Fierabras , v. 3148.
Les païens se débusquent hors des Lois feuillus.
ANC. FR.
Vus , ki serrez inuscez , si tus débuscherez.
Roman dellorn, fol. 18.
i4- Deboissar, v. , ôter. du bois, dé-
grossir, représenter, sculpter.
Cals qu'el debois ni l'entalh,
3i
a j ».
BUS
Deboissar lu pol d'aital t:illi ,
Ses pel, sos carn e ses color
E ses joven r ses vïgor.
CrM'.iNS n' Vrum i; : A!,., comioals. / ai:
Qui que ce soil qui lé dégrossisse et le taille , il
le peut dégrossir de telle façon, sans peau, sans
chair et sans couleur el sans jeunesse et sans vigueur.
Port. pus. Et de l'autra part es d'aital faîso coma
es ai.ssi DEBOISSAT.
Tarif des monnaies en provençal.
1 : .li' l'autre côte, il est de telle forme comme
il est ici représenté.
BOSSA, s./., bosse, tumeur.
Camel ha bossa, sobr' el dors.
Elue, de las propr. , fol. 2^1.
Chameau a bosse sur le dos.
El ventre redon coma bossa.
P. Cardinal : D'Esteve.
Le ventre rond comme bosse.
Car el nais enlorn los ors
E (ai gran bossa.
Di.cdes de Prades, Auz. cass.
Car il naît entre les orteils et fait grande tumeur.
anc. fr. Un Nabis ou un Catilina qui n'es-
toient pas tant citoyens que bosses et
pestes d'une cité.
A.uyot, irad. de Plutan/ue. Morales, t. III, p. l49-
1 r. Bozza.
2. Bosseta , s./., bossette.
Bossetas de las bridas.
Tit. de i535. Doat, t. CIV, fol. 32i.
Bosselles des brides.
it. Bozzetta.
3. Bossat, adj., bosselé, gonflé, bossue
Fon per la cara bossatz
De grans bossas meravilosas.
Roman de Jaufre, fol. 27.
Il fut bossue par la figure de grandes bosses e'ton-
nantes.
Don so fossatz li sementeri.
Un troubadour anonyme : Dieus vos salve.
Dont les cimetières sont bossues.
ANC. FR.
Et qne des corps meurtris une pile dressée
Laisse éternellement la campagne bossée.
R . Garnies , la Porcie, act. I , se. 1 .
BOSSEL, s. m., bosse, bossel, sorte de
mesure.
E plen bossel de vi.
Roman de Fièrabras, v. 2973.
Et plein bossel de vin.
BOT
anc. fr. Apres a fet un boissel prendre...
Qu'il emprunlout îtel mesure.
Seconde tra.l. du ûhastoiement, conte 27.
Et un boucel de vin o de claré.
Roman de Gérard de tienne, Bekker, v. 2611.
BOSSOS , s. m. , bélier , machine de
guerre.
Trauquon murs ab bossos.
Rambaud de Vaquieras : Truan mala.
Ils percent les murs avec les béliers.
Es lo bossos tendntz,
Que es be loncs e ferra tz e adreitz e agutz.
Guillaume deTudela.
Le bélier, qui est bien long et ferre' et droit et
pointu , est tendu.
BOTA, s./., du saxon butte, barrique.
Per regardai' las botas en las quais porton
ayga-
Cartulaire de Montpellier, in fine.
Pour regarder les barriques dans lesquelles ils
portent eau.
D'aquesta aygna fazem uniplir grans con-
quas ho botas.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. qo.
De cette eau nous faisons remplir grandes <
ou barriques.
cat. Esr. Bota it. Botte.
1. Bota, s./., botte.
Leva '1 braier, tira la bota.
Roman de Flamenca, fol. 22.
Lève le brayer, tire la botte.
cat. esp. port. Botta.
3. Botelha, s. /., bouteille.
Saumada de eotelhas dona I botei.h v
Cartulaire de Montpellier, fol. 106.
Charge de bouteilles donne une bouteille.
cat. esp. Botella. port. Botelha. it. ISottiglia.
4. Boteilliee, .v. m. , éclianson , bou-
teiller.
Ab tant Lucas lo boteillibrs
"Venc ab nna copa d'aur lin
Denant lo rei plena de vin.
Fioman de Jaufre, fol. 116.
En même temps Yéchanson Lucas vint devant le
roi avec une coupe d'or fin pleine de vin.
Aondara quatre pas son despensiers,
Dos pies enaps de vi sos botelhiers.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 21.
Son intendant fournira quatre pains, son éclian-
son deux coupes pleines de vin.
BOT
Lo BOTti.iiER ilel rey fanion.
Hist. abr. de la Bible, fol. l4-
L échanson du roi Pharaon.
anc. esp. Boteller. esp. mo». Jiotillero. it. Bot-
tigliere.
BOTAR, boutar, butar, v., mettre ,
pousser, heurter.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Consec lu prince en sa rota ,
.liyosa dintz lo cors li eota.
V. de S. Honorât.
II poursuit le prince en sa déroute, lui met joyeuse
dans le corps.
Lo seti y an boutât.
Chronique des Albigeois , col. /j6.
Ils y ont mis le siège.
L'nus l'empeuh , l'antre lo bota.
P. Cardinal : Una cieutat.
L'un le frappe , l'autre le pousse.
[ssic vezer qui buta va la porta.
Trad. des Actes des Apôtres, cliap. 12.
11 sortit voir qui poussait la porte.
— Pousser, croître.
Car ja aug dir que m van botan
Canetas.
R. Vidai, de Bezaudun : En aquel.
Car de'jà j'entends dire que les cheveux hlancs me
vont poussant.
anc. fr. Por ce te lo que hors le boutes...
Car jonesce boute homme et feme
En tous péris de cors et d'ame.
Roman de la Rose, v. 4°"27 et 4449-
l.ii un trou de tarière li boutent errarument
Les deux pois-.
Roman de Berte, p. 127.
Et des espaules l'a buté....
Et ki bone novele aporte
Séurernent bute à la porte.
Roman de Rou , v. 5^86 et 10070.
cat. esp. port. Botar. ré. Buttare.
1. Debotar, v., rejeter, repousser.
Anavo lo tug debotan.
V. de S. Alexis.
Tous allaient le repoussant.
anc. cat. Debotar.
3. Debotamen, .?. m., expulsion, rejeî.
La dicha somma... emplegar al debotamen
de las dichas gens d'armas.
Tit. de l42-|. Hist. de Lang., t. IV, pr., col. l\l"i.
Ladite somme... employer à l'expulsion desdits
d'armes.
BOT
-43
4- Rebotar, v., repousser, rebuter.
Sa electio , laquai lo papa rkbotet.
Part. pas. Lo coms de Montfort esaget a gitar
de Tholosa lo comte , mas fo rebutât.
Cat. deis apost. de Romu , loi. 206 et t ■j f> .
Son élection , laquelle le pape repoussa.
Le comte de Montfort essaya de chasser de Tou-
louse le comte , mais il fut repoussé.
cat. Rebotar. it. Ributtare.
5. Embotir , v., garnir, enchâsser.
Part. pas. E 'I sencha issamen
Embotida d'aur e d'argen.
V. de S. Alexis.
Et la ceinture également garnie d'or et d'argent
cat. Embotir. it. Imboltire.
BOTIGA, s./., boutique.
Los ruercadiers de conventions que tenon
bottgas.
Tu. de i3l4- Hist. de Nîmes, t. II , pr. , p. 17.
Les marchands de foires qui tiennent boutiques.
Dins l'alberc o la botiga.
Cartulaire de Montpellier, fol. 39.
Dans la demeure ou la boutique.
cat. Botiga. esp. port. Botica. it. Bottega.
BOTOISAR, v., raser, tondre.
Los pels li botoisa e '1 col ,
E fai '1 corona gran e larga.
Part. pas. Guillems es a v esp ras vengntz
Port botoisatz et aut tondtiiz.
Roman de Flamenca, fol. 62. et 6j.
Lui rase les cheveux et le cou , et lui fait cou-
ronne grande et large.
Guillaume est venu à vêpres très rasé et haut
tondu.
BOTOLA, s./., tumeur, tubercule.
D'alcunas botolas que nayssho en alqus
aybres près de raar, quan , per virtut de la
freior de l'aiga, aquelas botolas se restrenho.
Atcunas botol\s cum de razim.
Elire, de las propr., loi. 25 et 2o3.
De quelques tubercules qui naissent en quelques
arhres près de la mer, quand , par vertu de la fraî-
cheur de l'eau , ces tubercules se resserrent.
Quelques tubercules comme de raisin.
BOTON, s. m., bouton d'habillement.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Que puescan portar botons d'argent blanc.
Statuts de Montpellier du xme siècle.
Qui puissent porter boutons d'argent blanc.
i44 BOT
Anel e boto de niier aur lî.
Roman de Gérard do Rossillon , fol. S"].
Anneau et bouton de pur or fin.
— Bouton, bourgeon,
S'espandig la folli.i e la flors dels botos.
(Il'IT.T AI HE DE Tl DELA.
La feuille et la fleur des boutons s'épanouit.
Ayssi los leva e de randon ,
Coiu fera nn petit boton.
V. de S. Honorai.
Il les lève ainsi et d'un trait , comme il ferait un
petit bouton.
Nég. expl. Quar si ses fe be fasia,
Un boto no li v allia.
Brev. d'umor, fol. 62.
Car s'il faisait Lien sans la foi , cela ne lui vaudrait
un bouton.
Mas lo sieus fays no m peza nn boto.
Guillaume de S. -Didier : Pus fin' amors.
Mais le sien faix ne rae pèse un bouton.
ANC. fr. Mais l'ainois d'an bergeron
Certes ne vnnt nn boton.
Le roi de Navarre , chanson /joe.
Ne me sot respondve un boton.
Roman du Renartj t. III, p. 5l.
cat. Boto. esp. Boton. tort. Botâo. it. Bottone.
2. Botonadura, s.f., garniture de bou-
tons.
Cosut ab botonadura... Senes BOTONADURA.
Tu. de i343. Doat, t. CI1I, fol. 266.
Cousu avec boutons... Sans boulons.
esp. Botonadura. it. Bottonatnra.
3. Botonar, v., boutonner, bourgeon-
ner, germer.
Pos lo p tiras verjans boton a ,
De qne nays lo fing e '1 fuelb.
P. RaimOND de Toulouse : Pos lo prims.
Puisque le printanier verger boulonne^ de quoi
naît le fruit et la feuille.
Fis. Al cor mi botona
Tais un' amistatz.
Giraud de Borneil : La flor.
Une telle amitié me bourgeonne au cœur.
cat. Botonar.
b\. Abotonar, v., boutonner, germer.
Ad aquo es ben parven
Quais volers y abotona.
P. Cardinal : L'aicivesque.
A ctla il est bien c'vident quel vouloir y germe.
BOV
ksp. Abolonar. port. Abotoar. it. Abbotto-
nare.
5. Dksenbotonar , v., déboutonner.
Els vesliis an naffratz
E descadenatz
F. desenbotonatz.
P. Ba.sc : Ab greu cossire.
Ils ont déchiré et défait et déboutonné les vête-
ments.
esp. Desabotonar. tort. Desabotoar, it. Sbot-
tonare.
BOULA, s.f. , mensonge, fraude.
Si monge nier vol Dieus que sian sal
Per pro manjar ni per feinnas tenir.
Ni monge blanc per boulas a mentir.
Raiaiond de Castelnau : Mon sirventes.
Si Dieu veut que les moines noirs soient sauvés
pour manger beaucoup et pour tenir des femmes , et
les moines blancs pour/>rtî«/e.s à mentir.
ANC. fr. Bologne aprent boule à boleur.
Fabl. et cont. anc. t. I, p. 307.
Tant sait de boule li boulerres...
Par son barat et par sa boule.
Les Miracles de la J'ierge.C arpentier, t- 1, col.6t3.
esp. Bola.
BOV, buou, s. m. , lat. BO\em , bœuf.
Can cassava lebre ab lo bov.
A. Daniel : Amors e joi.
Lorsque je chassais le lièvre avec le bœuf.
Mais amatz dos buous et un araire
A Montferrat.
E. Cairels : Pus chai.
Vous aimez mieux deux bœufs et une araire à
Montferrat.
anc. fr. Eieni entrast un pie de bof.
Roman dit Renarl , t. I, p. 109.
Oil de bafYsà 01 nomer.
Roman de Rou, v. 10837.
cat. Bov. anc. esp. Boy. esp. mod. Buejr.
port. Boi. it. Bove.
2. Boacca , s.f. , bœuf femelle.
Vacca es dita quays boacca.
Elue, de las propr., fol. 260.
Vache est dite presque bœuf femelle.
3. Bovin, adj., lat. bovine, de bœuf.
Bestias bovinas.
TU. de 1299. Doat. t. CXLIX , fol. 28
Bêtes bovines.
BOV
Carns bovinas et caprinas.
Corns eovis.
Elue, de las prop., fol. 232 et 240.
Chairs de bceufel de clièvre.
Cornes de bœuf.
Malautia bovina, per so quar motas ve-
guadas endeveals baons.
Trad. d'/tlbucasis, fol. 48.
Maladie bovine, parce que souventes fois elle
arrive aux bœufs.
anc. fr. La charge de garder le bestail bovin.
Lett. de rem., 1470. Carpentier , t. I , col. 6(2.
cat. Bovi. esp. it. Bovino.
4. Boviek,boveir, boyer, s. m. , bouvier.
Mas eras, qui vai premiers
Penre los buous e 'ls boviers,
Dizon que sap mais valer.
Cadenet : Aitalscum.
Mais maintenant , qui va le premier prendre les
bœufs et les bouviers, ils disent qu'il sait mieux
valoir.
Belh m'es qnan vey que boyer e pastor
"Van si marri t qu'ns no sap vas on s'an.
B. Arnaud de Montcuc : Ancmais.
Il m'est beau quand je vois que les bouviers et
les pâtres vont si tristes que nul ne sait vers où il va.
cat. Bover. esp. Boyero. port. Boieiro. it.
Boaro.
5. Boiera, s. f. , bouvière.
Laquai era boiera e de petit linbatge.
Cat. des aposl. de Roma, fol. 160.
Laquelle était bouvière et de petit lignage.
6. Boacier, s. m. , vendeurs de chair de
bœuf.
Mazelliers aion V ratios, so es assaber,
1 boacier, dos motoniers, I porquacier et I
peyehoniers.
Cartulaire de Montpellier, fol. 45.
Que les bouchers aient cinq votes , c'est à savoir,
un les vendeurs de chair de bœuf, deux les vendeurs
de mouton , un les vendeurs de porc et un les pois-
sonniers.
7.B00TES, s. m., lai. eootès, le bouvier,
constellation.
Dalfls, signes e bootes
E sageta e pliades.
Brev. d'ajnor, fol. 37.
Le dauphin , le signe et le bouvier et la sajette et
les ple'iades.
•S. Boal, boau, s.f. , étabie à boeufs.
BOV u45
Escuras e boals.
G. Riquier : Segon qu'ieu.
Ecuries et étables à bœufs.
esp. Bojera. it. Bovile.
9. Boaria, s.f. , étable à bœufs.
Ins en la boaria del comte.
Guillaume de Tudela.
Dans "étable à bœufs du comte.
anc. fr. En une leur boverie ou mestaerie.
Lett. île rem., 1457. Carpentier , t. I , col. 608.
Tindrent en une boverie ou hostel appellée
la i'rcideyre.
Lett. de rem. 1378. Carpentier, t. I, col. Gob-
10. Boada , s./., boade, redevance au
sujet des bœufs.
Boadam videlicetunam dietam de quolibet
aratro bovis.
Tit.de 1271. Du Cange , t. I , col. 1207.
Sian quiti e franx de la boada.
TU. de 1263. Doat, t. XCI , fol. 246.
Soient quittes et francs de la boade.
11. Boza, buza, s. f., bouze, ordure,
fiente de bœuf.
Mot séria gran offensa a Dieu , qui el calice
de l'autar metria II bozas o autra plus vil
ordura.
V. et Vert. , fol. 97.
Ce serait une très grande offense à Dieu , qui met-
trait dans le calice de l'autel deux houzes ou autre
plus vile ordure.
Escaravatz que non toca negun temps a
la flor, mas que se envelopa en la buza.
V. et Vert., 2e version.
Scarabée qui ne touche jamais à la Heur, mais qui
s'enveloppe dans la bouze.
— Employée au chauffage.
Àrdo una terra quays bituminoza, et boza.
Elue, de las propr., fol. 170.
Ils brûlent une terre presque bitumineuse et de
la bouze.
1 1. Bozinar , v. , bâtir avec de la bouze,
bousiller.
Fig. Pois, pos tôt quant au romanssa,
Non sec razo, mas bozina,
Car s'amor viu de rapina.
MARCABRUS : Per savi '1 tenc.
Paul , puisqu'il romance touf ce qu'il entend ,
ne suit point la raison , mais il bousille, car son
amour vit de rapine.
246 BRA
BOYA,*. m., bubon.
Gran dolor ai de tu, mesquin emperador
Cezar, que yest plen de boyas e de mezellia.
E naysseron flovrons e boyhas en los bornes
et en las femnas d'Egvple.
Il, st. abr. de la Bible, fol. 76 et 26.
.l'.n grande douleur au sujet <le toi , pauvre em-
pereur César, de ce que lu es plein de bubons et de
lèpre.
Et naquirent pustules et bubons aux hommes et
aux femmes d'Egypte.
BRAC, bracon, braquet, s. m.t bra-
que, chien couchant , brachet.
Voyez Wachter, Glossar. german.,
col. 197, où il définit Brack, canis
quidam vena tiens forte ineestigator.
TVIais ama '1 bordir e '1 cassai',
E bracs e lebriers et anstors.
Bertrand de Born : Quan vei lo.
Il aime davantage le behourder et le cliasser, et les
braques et les le'vriers et les autours.
Mena vayletz e mans garsons
E gran ren lebriers e bracons.
V. de S. Honorât.
11 mène valets el maints goujats et beaucoup de
lévriers et de chiens couchants.
En la fanla d'nn braquet e d'un aze.
V. et Vert., fol. 61.
En la fable d'un brachet et d'un âne.
Cassavon ab esparviers,
E menon brachets et lebriers.
Roman de Jaufre, fol. /J9.
Ils chassaient avec des éperviers, et ils mènent
des brachets et des le'vriers.
anc. fr. Brochez a\eit fet demander,
En boiz voleit aler berser.
Roman de Rou, v. 1^9 "»■
Maigre ot la teste entor et environ ,
l'etite oreille com nn gentil bracon.
Roman d'Aubery. Du CangE , t- 1 , col. 1266.
ANC. cat. Brac , braquet.
BRAC, s. m., boue, fange.
Brac, selon Juste Lipse, a c.rasso
fartasse dicta.
A et a SS., 21 febr. , p. 25 1.
Non trobaretz que non getes
De sobre lui brac e ordura.
Passin de Maria.
Vous ne trouverez qui ne jetât sur lui bouëe\ or-
ri me.
BRA
lyssi coma lo forn, can cols et cudutziss
los teules que son fag/. de brac , e los fai durs
e ferras coma peyra.
V. et Vert., fol. 66.
\nisi comme le four, quand il cuit et endurcit
les tuiles qui sont faites de fange, et les fait dures
et fermes comme pierre.
Fig. Voludam nos el brac et en la ordura del
mun.
V. et Vert., fol. /j8.
Nous nous roulons dans la boue et dans l'ordure
du monde.
Nég. expl. Que despueysno '1 prezei un brac
Pierre d'Auvergne : Chantarai-
Que depuis je ne le prisai une ordure.
— Gour.
Cel i mes lo sablo que trais del brac.
Flamande Gérard de Ross illon, fol. 112.
Celui-ci y mit le sable qu'il tira du gour.
— Pus.
Et aprop fa brac, e corr brac et es fayta lis-
tula.
Cauteri ubert , per so que gete brac perlonc
temps.
Trad. d'Albucasis, fol. 5 et 7.
Et après fait pus, et le pus court et la fistule est
faite.
Cautère ouvert , pour qu'il jette pus pendant long-
temps.
anc. fr. Retraire le bray de l'yau de Somme.
Tit. de 1268. Du Cange , t. I , col. 1279.
Où fu jadis la plancbe de Mybrai;
Tel nom portoit pour la vague et le bray.
Ancien poème cite' par DtCANGE , t. I , col. 1279.
cat. Brac. it. Brago.
1. Brac, adj., vil, sale,' abject.
En aquesta rima braca.
Rambaud d'Orange : Ar veybrun.
Dans cette vile rime.
Donc pregatz Dieu que de vana
"Vida nos gart e de braca.
Giraud Riquier : Aissi com es.
Priez donc Dieu qu'il nous garde de vaine et ab-
jecte vie.
3. Bragos, adj., boueux, crotté, sale.
E foron orres e bragos.
Trad. d'un Evang- apocr.
El ils lurent laids et sales.
Purga la playa braoosa.
Rec. deremèdes en provençal, fol. 1.
JNetloie la plaie sale.
HRA
anc. fr. La ville où y avoit eaues et sourses
moult brageuses.
MONSTRELET, t. I, fol. 289.
BRACOLOGIA, s./., bracologic, abré-
viation.
Bpu%vXoyict , auctor Rhctor. ad
Alexandr., ap. Aid., p. 283.
Aytal vicis es escnzables per una figura que
ha nom rracologia.
Bracologia se fay can hom en Lrens motz
pauza gran seutensa.
Leys d'amorSj fol. 120 et 1^2.
Un tel vice est excusable par une figure qui a nom
bracologic.
Bracologie se fait quand on pose grande sentence
en peu de mots.
BRAIA, braga, s./., lat. bracca, braies,
culotte.
Ce mot est un de ceux qu'on recon-
naît appartenir à la langue des Gau-
les, mais le vêtement qu'il désignait
était autre que nos culottes.
Suétone , dans la Vie de Jules Cé-
sar, cb. 3o , rapporte une épigramme
où on lit :
GalliBRACAsdeposnerunt,latuinclavuui sump-
serunt.
Voyez For lia d'Urban , Discours sur
les Annales du Hainaut , t. V, p. 428.
Selon le P. Pezron , le mot celtique
est BRAG.
Non lur Iaisson braya.
Boniface de Castellane : Sitôt 110.
t\s ne leur laissent pas culotte.
Cens que porto bragas el fondamen d'nna
pal m a longas.
Lie. de Sydrac , fol. 3o.
Gens qui portentau fondement è/Yiieslonguesd'unc
palme.
anc.fr. En braies ert et en chemise.
Roman de Rou , v. 8826.
Le plus gentil chevalier donnera à l'escuier
sa chemise, un autre lui baillera ses brages.
Slat. des chef, du Bain. Du Cange, t. 1, col. 1266".
cat. Braga. esp. port. Broyas, it. Brache.
1. Braguier. braier, s. m., brayer,
bas du ventre, enfourchure.
BRA 247
Fendutzper bustz tro als braiers.
Bertrand de Born : Miez sirventes.
Fendus par le buste jusqu'aux enfourchures .
Braguier maillât e ben triât.
Deides de Prades , Auz. cass.
Broyer maille' et bien marque'.
anc. fr. Chevaliers qui se combattoient
Jusqu'és brayers s'entrefendoient.
G. Guiart, t. I,p. 8.
— Ceinture placée au-dessus des braies.
Eu braguier de las braguas.
Trad. d'Albucasis, fol. 33-
Dans la ceinture des braies.
Per senhal de son amor det li son brahyer.
Ilist. abr. de la Bible, fol. 38.
Pour signe de son amour il lui donna son brayer.
anc. fr. Que don dos li trait tel corroie
Dont l'en poist faire un braier.
Roman du Renaît , t. II , p. 3/(7-
cat. Braguer.
3. Braccat, adj., lat. braccatm.?, qui
porte des braies.
Antiqnament fo dita Gallia braccada.
Elue, de las propr., fol. 1^5.
Anciennement elle fut appelée Gaule portant
braies.
4. Desbraiar, v. , débrailler, ôter les
braies, baisser les culottes.
Part. pas.
S'iea fos marrit , rnolt agra gran fereza
C'oms desbraiat lonc ma inoiller segues.
P. Cardinal : Ab votz d'angel.
Si j'étais mari , j'aurais très grande frayeur qu'un
homme débraillé se tînt à côté de ma femme.
esp. Desbragaclo.
5. BrazoNj s. m., fesses, gras des fesses.
L'autre avia perdut lo latz,
La cueissa , lo brazon e bratz.
V. de S. Honorât.
L'autre avait perdu le côté , la cuisse , le gras des
fesses et les bras.
Muscles redons e fortz brasons.
Roman de Flamenca, fol. 28.
Muscles ronds et fesses fortes.
an<\ fr. Totes ses ongles ficha lui ù braion.
Pioman d' Agolant , BEKjiER, v. 423.
Fery ung cop où vif braon de la nage.
Lelt. de rém., i^5g. Carpentier , t. III, col. 9.
248 BRA
6. Bugas, s. m., haut-dc-chausses, cu-
lotte, braies.
Fai sas nrc.vs trenchsr, val l'escut prendre,
E vai ausberc vestir, espaza senbdre.
/; man de Gérard de Rossillon, fol. 95.
Fait couper ses braies, va prendre l'ecu et va
vêtir haubert , ceindre l'epëe.
use fr. Je donne l'envers de mes buges
Pour tons les matins les torcher.
Villon , p. 6o.
BRAIRE, v. , chanter, braire, brailler,
crier, résonner.
El rossinholet qu'aug braire.
Bertrand de Born : S'abrils.
Le rossignol que j'entends chanter.
Qui que s'en crit ni 'n braia.
Arnaud de Marueil : Kazos es.
Qui que ce soit qui en crie ni en braille.
Per vos vaelh an sonel braire.
Guillaume de Berguedan : Untrichaire
Je veux chanter un sonnet pour vous.
Li corn e las trompas e 'ls cimbol e 'lh tabor
Fan relindir e braire la ribeira e l'albor.
Guillaume de Tudela.
Les cors et les trompettes et les c\inbales et les
tambours font retentir et résonner la rivière et la
forêt.
Subst. Qoar amon cans et anstors
E corn e laïior e braire.
Bertrand de Born : S'abrils.
Car ils aiment chiens et autours et cor et tambour
et brailler.
anc. fr. Tonte nuit braient an mostier.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. 36i.
Coisent li mort, li navré braient.
Et li mastin crient et braient.
Roman du Renart, t. IV, p. 287, et t. I , p. 32^.
Quant les enfans anx. Sarrazins braioient ,
les femmes les escrioient et leur disoient :
Taisiez-vons , vezci le roi BJchart, et pour
eulz faire taire.
JoiNYILLE, p. 17.
Et nne cliate borgne de faim braiait.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 221.
2. Brais, s. m., braillement, cris, cla-
meur.
Fan per l'ost remaner e crit e brah.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 107.
Ils font cesser dans l'arme'c cris et braillements.
BRA
Ab los fais brais
Dels lauzengiers savais.
G. Faidit : Ara cove.
Avec les clameurs mensongères des me'chants mé-
disants.
anc. fr. Primant si a geté un brait,
Que bien sent que il est bleciez.
Roman du Renart, t. I , p. 167.
3. Brailar, v., brailler, crier, chanter.
... Qu'eu crit ni 'n braile.
P. Durand : Una dona.
Que je crie et j'en braille.
El rossinbols braii.' e erida.
B. Martin : Quan l'erba.
Le rossignol chante et crie.
4. Brail, s. m., braillement, cri, cla-
meur, chant.
Cris e plors e brails e dois corals.
Aicart dll Fossat : Entre dos reis.
Cris et pleurs et braillements et douleurs pro-
fondes.
Montz braills e cris e sons e chans e vontas
Ang dels auzelhs qu'en lur latins fan precs.
A. Daniel : Moutz braills.
J'entends beaucoup de braillements et de cris et
de chants et de voltes des oiseaux, qui font prière3
dans leur langage.
5. Braidir, v. , crier, brailler, chanter.
Els anzels cridar e braidir.
Lamberti de Bonanel : Totz m'era.
Les oiseaux crier et brailler.
ANC. FR.
Mainte bannière et maint destrier bresdir.
Roman de Garin. Carpentier , 1. 1, col. 624.
6. Braidar, v., brailler, crier.
Tôt lo jorn braida e crida.
Que brayda, crida e plang si.
V. de S. Honorât.
Tout, le jour il braille et crie.
Qui braille, crie et se plaint.
7. Braidiu, braydis, adj. , braillard,
hennissant.
El temps d'estiu, quan par la flors el bruelh,
E son braidiu li auzelhet d'ergnelh.
G. Aduemar : El temps.
Au temps d'e'té, quand la fleur parait au ra-
meau , et que les oiseaux sont braillards de conten-
tement.
... Car es tan braidiva.
Folquet de Lu net. : E nom del.
Car elle est si braillarde.
BRA
— Alerte, fougueux.
Ans te dara cavalb braidiu.
Raimond de Miravals : A Dieu me.
Mais il te donnera cheval alerte.
Esclamar d'Amiata fo sul destrier braydis
Que cor pus de rando que no vola perdis.
Roman de Fierabras , v. 323.
Esclamar d'Amiate fut sur le destrier alerte qui
court pluspromptement que perdrix ne vole.
anc. fr. Moult ert li valiez biax et genz...
Mes déables tant lou laidi
Et tant lou fist sot et braidl
Qu'amer le ilst.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc. t. II , p. 7.
ANC. fr. Puis montant es chevals braidis.
B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm., loi. 29.
8. Bram, s. m., braillement, braiement.
Cel qui tôt chan desfaissona
Mon douz sonet torn' en bram.
Pierre d'Auvergne : Ab (ina joia.
Celui qui de'figure tout chant tourne mon doux
sonnet en braillement.
cat. Bram.
g. Bramar, v. , bramer, braire, crier,
chanter.
Voyez Aldrete, p. 270; Muratori,
Diss. 33.
Die e man que chan e que bram.
Le comte de Poitiers : Farai chansoneta.
Je dis et je commande qu'il chante et qu:il brame.
E l'azes quan brama eissumen.
Pierre d'Auvergne : Belha m'es.
Et l'âne quand il brait c'galement.
El rossiuhol end' e brama.
Marcabrtjs : Bel m'es.
Le rossignol crie et chante.
anc. fr. Que son fils avoit faîct entrant en la
lumière de ce monde, quand il brasmoit
demandant à boire.
Rabelus , liv. I , eh. 7.
Adonc l'amour, que epoinconne
Toute créature à s'aimer,
Les fait de rut si fort bramer
Que le bois d'autour en résonne.
R. Garnier , Hippoljte, acte I.
cat. Esr. tort. Bramar. it. Bramare..
BRAN, brenc,,?. m., épée, glaive.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Sabra de mon bran cum talba.
Bertrand de Born : Un sirvenles.
I.
BRA
>49
Il saura de mon glaive comment il taille.
De tôt autre guerrier cre
Que s pot bom defendere ab bran.
Cadenet : Amors e com er.
Je crois qu'on se peut de'f'endre avec e'pe'e de
tout autre ennemi.
Fatz de r.ii so que us voillatz ,
Neis traire lo cor ab nn brenc
Gavaudan le Vieux : Desemparatz.
Faites de moi ce que vous vouliez , même arracher
le cœur avec un glaive.
— Pique, lance.
Arc inanal o balesta o bon bran de planson.
Guillaume de Tudela.
Arc manuel ou arbalète ou honne lance de plançon.
anc. fr. E joster e ferir de lances e de branz-
Roman de Rou, v. 3q8l.
En sa main tint le branc levé.
Roman du Renart, t. III , p. 284.
anc. cat. Bran. it. Brando.
BRANCA, s./., branche, rameau.
Al départir del brau tempier,
Quan perla branca pueia 'I sucs.
Marcabrus : Al départir.
Au départ du cruel mauvais temps , quand le suc
monte par la branche.
E vi pendre en una branca
Una lansa.
Roman deJaufre, fol. 16.
Et il vit une lance pendre en une branche.
Fig. ...Vos etz arbres e branca
Ou frutz de gaug se sazona.
P. Vidal : Car' amiga.
Vous êtes arbre et branche où le fruit de joie se
mûrit.
Aquest VII peccatz mortals se devezisson en
motas brancas.
V. et Vert., fol. 6.
Ces sept péchés mortels se divisent en plusieurs
branches.
cat. it. Branca.
2. Branc,. v. m. , branche, rameau.
Sitôt l'aura s'es amara ,
Don s'esclarcisson li branc.
Giraud de Calanson : Sitôt l'aura.
Quoique le vent soit rude , d'où les rameaux
s'eelaircissent.
Fig. Lor état si couoysb pels brancs dels
corns, quarcascuau ne meto untro VII ans.
Elue, de las propr., fol. 2^5.
Leur âge se connaît par les rameaux des cornes,
car chaque année ils en poussent un jusqu'à sept ans,
32
a5o BRA
3. Branquit, s. m. , brandie, rameau.
... Dels arbres qn'eran tut sec
Lo fueilz pois branquitz s'arenga.
Rvwbvud d'Orync.e : Pos tais sabers.
La feuille s'arrange par les rameaux «les arbres
qui étaient tout secs.
A. Branqueil, branquil, s. m., petit
rameau , branche.
Quan si part lo frng del branqueil.
RiARCABRtJS ou B. DE Yen'zen'AC : llueymais pus.
Quand le fruit se sépare de la branche.
Lo vers comeus, qaan vei de fau
Ses fuelha la cima e '1 branquil.
Marcabrus : Lo vers comeus.
Je commence le vers , quand je vois sans feuille
la cime et le rameau du hêtre.
5. Brancut, ad/., branchu.
Per un albre que y es nascatz,
Autz e grans , brancutz e fulhatz.
Marcabrus : Mas l'iverns.
Pour un arbre qui y est né, baut et grand , branchu
et feuille.
cat. Brancutz.
6. Brancar, v. , pousser des branches.
F.nans branca e creis e hruelh en branc.
Pierre de Blai : En est sou.
Au contraire il pousse des branches et croit et
s'allonge en branches.
Quan branca '1 brondels e rama.
GtRAUD de Borneil : Quan branca.
Quand le rameau pousse des branches et des ramées.
Fig. "Volb que branc' e brolb mos sabers.
Pierre d'Auvergne : De josta'ls.
Je veux que mon savoir pousse des branches el
verdisse.
7. Branqollar , v., jeter des branches,
pousser.
Belb m'es quan la fuelba fana
E l'aiitra branquilla.
Marcabrus : Bel m'es quan.
il m'est beau quand la feuille se fane et que l'autre
pousse.
8. Esbrancar , v. , ébrancher, casser.
Fig. Lo cors dîns me crida e m' hueba
Que no '1 rompa ni I'esbranc.
Giraud DE Borneil : Quan la bruna.
Le coeur me crie au-dedans et me huche que je ne
le rompe ni Ycbranche.
Qaecs entendn qne in'amor no s'esbranca.
Pierre de Blai : En est son.
BRA
Que chacun entende que mon amour ne %'ébranche
pas.
BRANCA. ORCINA , s. /., brancursine ,
achaute , branche ursine.
Atressi branca orcina
Contra postema es fîna.
Bref, d'amor, fol. 5o.
Aussi la brancursine est parfaite contre l'apostème.
cat. esp. Branca ursina. it. Branca orsina ,
brancorsina.
BRANCOS, s. 7n., branque.
Porc a nna malautia dita brancos que es
apostema en l'aurelha et en la mayselha, etc.
Elue, de las propr. , fol. 256.
Le porc a une maladie dite brani/ue qui est une
tumeur en l'oreille ou en la mâchoire , etc.
BRANDIR, v., brandir, balancer, vi-
brer.
Brandir lansas e bordos
Veîrem en breu.
P. du Vilar : Sendatz vennelbs.
Nous verrons clans peu brandir lances et piques.
Brandis mos chanssa flécha.
K. Vidal de Bezaudin : Entr'el taur.
Mon chant brandit sa ilèclie.
Loc. bel Papiol , vas Savoia
Ten ton camin branditz, broebau.
Bertrand de Born : Ara sai.
Beau Papiol, balancé, éperonnanl , tiens ton
chemin vers la Savoie.
anc. cat. esp. port. Brandir, it. Brandire.
1. Brandar, v. , agiter, branler, remuer.
Quan la bruna biza branda
De la forest fraisses e fans.
G. Adhe:uar : Quan la bruna.
Quand la noire bise agile les frênes et les hêtres
de la forêt.
Anatz brandan co fai nau sens govern.
T. d'Elias et de son cousin : N Elias.
Vous allez branlant comme fait navire sans gou-
vernail.
Tôt trassalh e brant e fremisc,
Per s'amor, durnaen e velban.
P. Bremond Ricas NOVAS : Can l'aura.
Je tressaille tout et m'agite et frémis, à cause de
son amour, en dormant et en veillant.
Quan pus qu'estrne m'afîc
Que estay esguardan
Sos buous qu'els buelbs no bran-
Raimond de Miraval : Aissi m te.
HPi A
Quand je m'attache fixement plus que l'autruche
qui reste regardant ses œufs de manière qu'elle ne
remue pas les yeux.
BRA.NDO,.y.M.,anc.all. brand, brandon.
Voyez "Wachter, Gloss, germ. , v°.
brand, feu, incendie.
Un historien de Grégoire VII trouva
dans son nom d'Hilde-Brand un pro-
nostic de son zèle ardent et divin.
Script, rer. ital., t. III , p. 3o^.
Ab aitant s'alumnero las f.ilbas e'1 brando.
Guillaume de Tudela.
Alors les torches et les brandons s'allumèrent.
Brandos o candela ardens.
Brev. d'amor,(oH'] .
Brandon ou chandelle ardente.
Si qu'en Peiteus seran nostres brakdos
Gent ahiiual/.
Bertrand de Born : S'ieu fos.
Tellement que nos brandons seront bellement
allumes en Poitou.
anc. cat. Brandà.
2. Abrandar, v. , brûler, enflammer,
consumer.
Tolh lur castels e derroqn' et abranda
Deves tolz latz.
Bertrand de Born : D'un sirventes.
Il enlève et renverse et embrase de tons côle's leurs
châteaux.
Qnar sobr'autras res 1' abranda
Sobrefluitatz de vianda.
Brei'. d'amor, loi. 66.
Car superfluité de viande Y enflamme sur toutes
autres choses.
Per so m'esoalf e m'ABRANDA
Sa fin' amistatz coraas.
G. Adhemar : Quan labruna.
Pour cela sa pure amitié' cordiale m'échauffe et
m'enflamme.
Us destriers , qu'ins en mon cor s'abranda ,
Mi conselha e m ditz que us serva e us blanda .
Perdigon : Aissi cura.
Un désir, qui £ enflamme dans mon cœur, me
conseille et me dit que je vous serve et vous flatte.
anc. fr. Armez ains que l'aube sabrande.
B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm.j fol. i3p.
3. Brasa, s. f. du gr. Bp<*£e<e, braise,
charbon allumé.
BRA ?.5i
Voyez Aldrete, p. 270, Dcnina ,
t. II , p. 282.
Ain las nians prenia braza e lo ferre bolleut.
Penset penre la brasa , si cum usât avia ,
E creinet si la man.
V. de S. Honorât.
Avec les mains il prenait la braise et le fer bouil-
lant.
Il pensa prendre la braise, comme il avait use , et
il se Lrûla la main.
Fig. En la boca nais lo carbons
De foc d'amor, mantas sazons,
Dont ja non er estancida
La BRAZA.
P. Vidal : Si saupesson.
Maintes fois naît dans la bouche le charbon du l'eu
d'amour, dont la braise ne sera jamais éteinte.
cat. esp. Brasa. tort. Braza. it. Brada.
4. Brazal, s. m. , brasier.
Quant es lay en aisselh brazal.
B. de Venzenac : Iverns vay.
Quand il est là à ce brasier-
5. Brazell, s. m. , brasier.
Gieta selui el brazel ,
On no troba nul gandel.
B. de Venzen.vc : Hueymais.
Il jette celui-là au brasier, où il ne trouve aucun
secours.
6. Brazier , s. m., brasier.
Que plus respleudian que braza en brazier.
Roman de Fierabras , v. i56.
Qui brillaient plus que braise dans le brasier.
... En miey del brasier
Yiron la dona estar am son jent cors entier.
V. de S. Honorai.
Ils virent la dame se tenir au milieu du brasier
avec son gentil corps entier.
cat. Braser. esp. Brasero, tort. Braseiro.
it. Braciere.
7. Bruzar, bruizar, v. , brûler.
Fetz dos crestias brdzar.
V. de Bertrand de Born.
Il fit brider deux chrétiens.
Part. pas. Tuit brtjisat seran
E lor cènes gitad' al vent.
Le comte de Foix : Frances.
Ils seront tous brûlés et leur cendre jetée au vent.
Substantiv. ... A Roma ac carta novella
25a
BRA
De mil bruzatz.
Torcafols : Cuminal en rima.
Il y eut à Rome une nouvelle liste de mille brûlés.
8. Bruslar , ?>., brûler.
Part. pas. Bruslat per lo bnfament de l'espi-
racio al diable.
Trad. deBede, fol. 47-
Brillé par le souille de la respiration du diable.
ANC. fr. Une église en l'onour S.-Martin qni
tonte fut arse e bruie.
Rec. des Hist. deFr., t. III, p. ll\\.
E tôt snn cors arder e bruir.
Marie de France , t. II, p. 44°-
Axe. cat. Briisar.
9. Abrasar , v. , embraser , enflammer ,
faire de la braise.
M'an ma terr'ABRASADA.
Bertrand de Born : Rassa.
Ils m'ont embrasé ma terre.
Aissi co '1 focs s'abrasa per la legna.
G. Faidit : Pel messatgier.
Ainsi comme le feu s'enflamme par le Lois.
Fig. Cobeitatz los abraset.
Pierre d'Acvergne : Abans que.
La convoitise les enflamma.
Comenson a cantar li ausel,
E '1 foc d'amor ad abrazar.
Un tboubadolr anonyme : Senior vos.
Les oiseaux commencent à ebanter, et le feu
d'amour à embraser.
Prov. Focs s'abrasa per cobrir.
Folqoet de Marseille : Cbantan volgra.
Le feu devient braise en le couvrant.
Part. pas. Es bom pins abrazaz a amassar
l'a ver.
Trad. deBede, fol. 44.
On est plus enflammé à amasser la riebesse.
Soi abrasatz per seleis que no m degna.
G. Faidit : Pel messatgier.
Je suis enflammé pour celle qui ne m'accueille.
ANC. fr. Com se ce fusent X cierges abrasé.
Pioman d'Affolant. Bekker , p. 5y.
cat. esp. Abrasar. port. Abrazar. it. Abruc-
ciare.
10. Abrazillar, v. , embraser, enflam-
mer, allumer.
Fig. La pntia l'es après
Que l'afogua e I'abrazilla.
B. de Venzenac : Lanquan
BRA
Le libertinage lui est après qui l'allume et
{'embrase.
11. Embrasar, -y., embraser, enflammer.
allumer.
Fig. Lo embrasa en son amor.
Aissi comeusa lo fuoe d'ira ad embrasar
bregas.
V. et Vert., fol. 34 et 25.
Il l'embrase en son amour.
Ainsi le feu de la colère commence à allumer des
12. Embrazamen , s. m. , embrasement.
Fig. Del gran embrazamen de la amor deDien.
Nazaret vol dire flor et embrasamen d'amor.
F. et Vert., fol. 45.
Du grand embrasement de l'amour de Dieu.
Nazareth veut dire fleur et embrasement d'amour.
i3. Esbrazar, v. , embraser, allumer,
emflammer.
Fig. Sabieza nafrada soent s'esbraza en for-
cenaria.
Trad. deBede, fol. 5.
La sagesse offense'e souvent s'embrase en fureur.
BRATZ, s. i7i. y lat. w^xchium, bras.
"Venc ad el al sien lieich, e près lo entre sos
BRAS.
V. de Geoffroi Rudel.
Elle vint à lui à son lit , et le prit entre ses bras.
Un au avetz portât lo bratz al col.
Roman de Gérard de Rossiilon, fol. io3.
Vous avez porte' un an le bras au col.
— Détroit, bras de mer.
Passai un bratz de mar ab mo navei.
Roman de Gérard de Rossiilon, fol. ^2.
Je passai un bras de mer avec ma flotte.
cat. Bras. est. Brazo. port. Braço. it.
Braccio.
1. Brassier, s. m. , manouvrier, celui
qui travaille de ses bras, homme de
peine.
Eli fav obras corporals coma fan los labora-
dors e los brassiers e los raenestayrals.
V. et Vert. , fol. 34.
Il fait œuvres corporelles comme font les labou-
reurs et les manouvriers et les artisans.
Lo dente degut al brazer.
Los brasers que bom loga , sian pagalz, al
plus tard al digmenge, de lor logner.
Coût, de Condom.
BRA
Le salaire dû à l'homme de peine.
Que les hommes de peine que l'on loue soient
paye's, au plus tard le dimanche , de leur salaire.
3. Brassa, s.f. , brasse, sorte de me-
sure.
Trobet que hac de lonc CXXX brassas.
Philomena.
Jl trouva qu'il eut cent trente brasses de long.
Lo fust l'on breus mais d'una brassa.
Trad. de l'Evang . de l'Enfance.
Le bois fut court plus d'une brasse.
— Brassée, embrassade.
Quant ella tenc entre sa brassa
Aquell que tôt lo mon abr;issa.
Los VII Gang de la mayre.
Quand elle tint en son embrassade celui qui em-
brasse tout le monde.
Pueys leva l'efan en sa brassa.
V. de Sainte Enimie, fol. 88.
Puis elle lève l'enfant en sa brassée.
ANC. fr. Prentle danzel entre sa brace.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 88.
cat. Brassa, esp. Braza. tort. Braca. it.
Braccio.
4- Brassada, s.f., brasse, brassée.
E quan sny pujatz cent brassadas.
Un troubadour anonyme : Suy e non suy.
Et quand je suis monté cent brasses.
D'espallas ac uua brassada.
Roman de Jaufre, fol. 7.
Il eut une brassée d'épaules.
cat. Brassada. esp. Brazado. port. Bracado.
it. Bracciata.
5. Braissar, v. , embrasser.
Chascuna ha son amador...
Kaizon e braisson soven.
Un troubadour anonyme : Seinor vos que.
Chacune a son amoureux... Us baisent et embras-
sent souvent.
anc. fr. Funels de pécheurs enviram bradent
mei.
Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 118.
Cil le braca et estreint vers soi.
Roman d' Haveloc , v. 44^-
6. Abrassar, v. , embrasser, serrer,
tenir dans les bras.
Car la genser que anc nasquet de maire
Tenc et abras.
Gir.U'D de Bokneil : Rei clorios.
HRA
253
Car je tiens et j'embrasse la plus gentille qui
oncques naquit de mère.
L'abbat, que vie que hac trayta la 'spassa ,
anec abrassar l'autar de gran paor que hac.
Philomena.
L'abbe', qui vit qu'il avait tirél'épée, alla em-
brasser l'autel par la grande peur qu'il eut.
Par ext. Car la correja si abrassa
Los muscles e '1 cor d'eviron.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Car la courroie embrasse ainsi les muscles et le
corps tout à l'entour.
Part. pus. Totz lo mons es vestitz et abrassatz
De fais enguans.
P. Cardinal : Totz lo mons.
Tout le monde est vêtu et embrassé de fausses
tromperies.
cat. Abrassar. ksp. Abrazar. tort. Abracar.
it. Abbracciare.
7. Embrassar , v., embrasser.
Pensan vos bais e us inaney e us embraz.
Arnaud de Marueil : Si cum li.
En pensant je vous baise et vous caresse et vous
embrasse.
Autra baisar, embrassar ni tener.
Berenger de Palasol : Tan m'abelis.
Baiser , embrasser et tenir une autre.
Part. pas. Non er per elh embrassada valensa.
Pujols : Si '1 mal.
La vaillance ne sera point embrassée par lui.
anc. esp. Embrazar. it. Imbracciare.
BR.AU , aâj. , dur, méchant , fougueux ,
brave.
Voyez Leibnitz, p. 54; Muratori ,
Diss. 33; Denina, t. III, p. i5.
Ab lo brau temps et ab la gran freidor.
Berenger de Palasol : Mais ai de.
Avec le temps dur et avec la grande froidure.
Assatz paria
De la bestia que non fos brava,
Car per défendre no s girava.
Roman de Jaufre , fol. 3.
Il paraissait assez de la bête qu'elle n'e'tait pas mé-
chante, car elle ne se retournait pas pour se défendre.
Braus cavals, quan s'eslaissa,
Tira '1 fren tan tro l'escayssa.
G. Adhemar : Lanquan vei.
Cheval fougueux, quand il s'élance , tire le frein
tant jusqu'à ce qu'il le casse.
cat. Brau. esp. port. it. Bravo.
•254 BRE
■i. Brayamkxz, adi: , bravement.
Tan biuvamehï
Combatr' et envazir.
B. Calvo : Moul a que.
Combattre et assaillir si bravement.
cat. Bravement, Esr. tort. it. Bravamente .
BRECII, adj., de l'allcm. brèche/?, ébré-
ché, clochant, boiteux.
Voyez J. Ihre , Gloss. suio-goth. ; De-
nina , t. I, p. 181.
Fis;. Amors solia esser drecha,
Mas eras es torta e brecha.
Mahcacrus : Dirai vos.
L'amour avait coutume d'être droit, mais mainte-
nant il est tortu et ébréché.
Vostra razos es brecha.
T. de Bertrand et de Gausbert : Gausbert.
Votre raison est clochante.
2. Bercar , v., ébrécher, entailler.
Per que la fes franh e berga.
Gavaudan le Vieux : Lo mese'l temps.
Par quoi la foi se brise et s'ébrèche.
Qu'en dar conseyl pesse gran re...
Per tal que nuilla res no y berque.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus.
Qu' il pense beaucoup à donner conseil... afin que
nulle chose n'y cloche.
3. Enbercar , v. , ébrécher.
Que mais bes cass' e enberca.
Gavaudan le Vieux : Lo mes e '1 temps.
Que le mal casse et èbrèche les biens-
BREGA, s.f. , querelle, dispute, rixe,
noise , tracasserie.
Guerra e trebalhs e brega m platz.
Boniface de Castellane : Guerra.
La guerre et l'agitation et la querelle me plaît.
Empero brega e tinel
Vnelh aver tos temps.
Folquetde Llnel : Siquon ho.
C'est pourquoi je veux toujours avoir dispute et
querelle.
Fon gran brega entre la maynada dels car-
denals.
Cartulaire de Montpellier, fol. 76.
Il fut grande dispute dans la société des cardinaux.
Ni res que brega fassa
A vostr' auzel cora que jassa.
Deudes de Prades, Auz. cass.
"m rien <|ui cause tracasserie à votre oiseau alors
qu'il repose.
iîre
Prov. Juoc de mas engeura bregas.
V. et Vert. , fol. 106.
Jeu de mains engendre querelles.
cat. Esi?. Brega. port. it. Eriga.
BREGAN, s. m., brigand, soldat mal
discipliné.
Un capitani dels Lombartz emena am si
VIe bregans , e pren los gatges del Rey ,
VI francs per mes , per caseu dels bregans.
L'Arbre de Balalhas, fol. 220.
Un capitaine des Lombards emmène avec lui six
cents brigands, et prend les gages du Roi , six francs
par mois , pour chacun des brigands.
it. Brigante.
BREN, s. m. , son.
Voyez Denina , t. I , p. 22 1 .
Il n'est pas admissible que bren
vienne du brance des Gaulois, qui était
une espèce de blé et non l'enveloppe
du grain.
Pline, liv. XVIII, ch. 7, désigne
évidemment le grain , lorsqu'il dit :
« Galliae quoque suura genus farris de-
« dere : quod illic brance vocant. »
Aytal différencia, co es, entre lo gras del
fromen e la palba , et entre la pura flor de la
farina del fromen e lo bren.
Coma aquel que pnrga la pura farina del
BREN.
V. et Vert., fol. 88 et 35.
Telle différence , comme elle est , entre le grain
du froment et la paille, et entre la pure fleur de la
farine du froment et le son.
Comme celui qui purge du son la pure farine.
ANC. FR.
Vendre à l'enchère autant bren que farine.
J. Marot, t. V, p. 216.
Faisoit de l'asne pour avoir du bren.
Rabelais , liv. I , ch. 2.
ANC. ESP.
La que partie la casa, el bren de la farina.
ElSacrificio de la Misa, cop. 78.
BRES, bretz, s. m., berceau.
Lo premier filh del rey de Fransa que es
petit el bres e plora et es heretieis del règne.
V. et Vert., fol. 52.
Le premier fils du roi de France qui est petit au
berceau et pleure cl r.t liéi it ior du royaume.
BRE
Deffent e garda, quant es pausada el hretz
tle l'effan, que neguna raala aventura no
posca venir a l'efian.
Tracl. du Lapidaire de Marbode.
Défend et garde , quand elle est placée au berceau
de l'enfant, qu'aucune mauvaise aventure ne puisse
venir à l'enfant.
cat. Bres.
2. Bers, s. m. , berceau, tombeau.
Lo sanh bers on Dieu fos sebëlbitz.
Guillaume de Mur : D'un sirventes.
Le saint tombeau où Dieu fut enseveli.
anc. fr. Li enfez hors des bers traioient.
Roman de Roit , v. 638o.
Les diots Yrlandois de pied prenoient pelits
enfans en bers , licts et autres bagues.
Monstrelet, t. I, fol. 209.
Quant le bers veiras devant tei
Où tes anfez fu morz par mei.
M viue de France, t. II , p. 272.
Que Fredegoude obtint grosse victoire
Près de Soissons , entre ses bras portant
Son lils Clotaire encore au bers estant.
Crétin, p. 139.
Fors seul Helain qu'en escapa...
Et fors un autre en berc petit.
Roman de Partonopeus, t. I, p. II.
tort. Berco.
i
3. Bressol, s. m., berceau.
Non er dans,
Si Ms autruis enfans
Colga el mieu bkessol.
Bertrand de Born : Anc no us.
Il ne sera pas dommage, si je couche les enfants
d'autrui dans mon berceau.
Quant Jhesu-Ciist al bressol fopels pastors
azoratz.
Cat. dels apost. de Ronta , fol. 18.
Quand Jésus-Christ au berceau fut adoré par les
pasteurs.
anc. fr. LTng petit enfant aagé d'un an ou
environ ou bressoîet.
Lell. de rém., 1^7 • Carpentier, 1. 1 , col. Ssi.
cat. Bressol.
4. Bursar, v., bercer, balancer.
Mas el non au ren ni enten,
Et el lo bursa e '1 secot.
Roman de Jaufre, fol. Zrj.
Mais il n'oit ni n'entend rien , et il le berce et le
secoue.
BRE
255
5. Bressar, v., bercer.
Es bo que a dormir sio provocatz bressan.
Elue, de las propr., fol. 69.
Il est Lon qu'ils soient provoqués à dormir en
berçant.
BRETANHA, s.f., Bretagne.
Ce nom géographique et les suivants
sont placés ici à cause des allusions
que les troubadours ont souvent faites à
la Basse-Bretagne et à ses habitants.
Que pos Arlus an cobrat en Bretanha.
P. Vidal : Ges pel temps.
Que puisqu'on a recouvré Artus en Bretagne.
Cella m platz mais que chansos,
Tolta ni lais de Bretaigna.
Folquet de Marseille : Ja no volgra.
Celle-là me plaît plus que chanson , roulade ni
lai de Bretagne.
2. Brf.t, ad/., bret, breton.
Car es Bretz o Normans.
Pierre de la Mula : Dels joglars.
Car il est Breton ou INormand.
Mas ieu non ai lengua friza ni breta.
P. Cardinal : Prop a guerra.
Mais je n'ai langue frisonne ni bretonne.
3. Breton, s. m., Breton.
Fach ai l'obra de l'aranba
E la musa del Breto.
P. Vidal : Moût es.
J'ai fait l'œuvre de l'araignée et la vaine attente
du Breton.
Qu'anc non auzi fors de Breto
D'ouïe tau longua ateudeza.
G. AdhemAR : Be m'agr'ohs.
Que jamais je n'ouïs dire une si longue attente
d'homme excepté de Breton.
Reys Castellas, l'emperis vos aten ,
Mas sai dizon , senber, qu'atendemen
Fai de Breton.
G. de Montagnagout : Per lo mont.
Roi de Castille, l'empire vous attend , mais , sei-
gneur, on dit ici qu'il fait attente de Breton.
Adject'w. Servirs qu'om no guazardona
Et esperansa bretona
Fan de senhor escudier.
B. de Ventadour : La doussa.
Service qu'on ne récompense pas et espéranre bre-
tonne font de seigneur écuyer.
BRETZ, brec, bres, s. m., piége, glu,
appeau, pipée.
Flg.
a56 ME
Anzeletz que son petitelz,
C'om pren per mei lo cap ab brktz.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Oiselets qui sont tout petits , qu'on prend avec un
piège par le milieu île la tête.
Co '1 fol auzel , tant auc lo bres,
Que s vai cochozameus ferir.
P. Vidai, : Nulhs hom no.
Comme l'oiseau insensé' qui va rapidement se frap-
per, quand il entend la pipée.
Mal viven,
Cazem tôt jorn el ères.
G. Riquier : Qui s tolgues.
Vivant mal , nous tombons toujours au piège.
anc. fr. Il eut peuv d'estre prins au bret.
Poëme sur la dame de Beaujeu, Mém. de VA Cad.
des Inscr. jl.Yni, p. 585.
2. Brezador , .v. m., oiseleur, pipeur.
Bufador
Que porta brezador.
B. Martin : Segnor qui.
Sifflet que porte l'oiseleur.
... Elas ab bêla parvensa
Fan lor for de brezador.
T. de Bernard et de Gaccelm : Gausselm.
Avec belle apparence elles leur font manière d'oi-
seleur.
3. Embregar, v., embarrasser, empê-
trer.
El paladel non I'enbreguetz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Ne lui embarrassez pas le palais.
D'al re servir no iu'embrec.
P. Kaimond de Toulouse : Pos vezem.
Je ne m'embanasse pas de servir autre chose.
Part. pas. Be us tenon embregatz.
Bertrand de Born : A tornar m'er.
Vous tiennent bien empêtrés.
esp. Embregar. tt. Imbrlgare .
4. EXTREBESQUILE, S. VI., brouillon.
Mas menut trobador bergau,
Entf.ebesquiel
Me torno mon ebant en badau.
Marcabrus : Lo vers comens.
Mais petits troubadours détestables, brouillons me
tournent mon chant en raillerie.
5. Entrebrescar, entrebescar, v,, em-
barrasser, embrouiller.
BRE
Amors adonex entrebresca.
Marcabrus : Coutra l'ivern.
L'amour alors embrouille.
Part. pas. Entrebescat d'engan.
G. Adhemar : Comensamen.
Embarrassé de tromperie.
G. Desentrebescar , v., débrouiller.
Amors adonex entrebresea ,
Enginbos desentrebesca.
Marcabrus : Contra l'ivern.
Alors l'amour embrouille , l'ingénieux débrouille.
BRESCA , s./., rayon de miel , bresque,
gaufre.
E detz als filbs d'Israël
Lacb e brescha e manna e mel.
Pierre d'Auvergne : Dieus vera.
Et vous donnâtes aux fils d'Israël lait et gaufre et
manne et miel.
Dolz e suaus es plus que bresca.
Fragmens de la Vie de Sainte Fides d'Agen.
Est doux et suave plus que ray on de miel.
ANC. tk. Bresce de miel cueillie de diverses fleurs.
Brunetto Latini , Not. des Mss., t. V, p. 271.
anc. esp. Bresca.
BR.EU, adj., lat. brevzV, bref, court,
rapide, de peu de durée.
E régnas ereus qu'oui non puesc' alongnar.
Bertrand de Born : leu m'escondic.
Et rênes courtes qu'on ne puisse allonger.
De josta 'ls breus jorns e 'ls lunes sers.
Pierre d'Auvergne : De josta 'ls.
Pendant les jours courts et les longues soirées.
anc. fr. Cuidant que brefs seit mult lor vie.
B. de Sainte -Maure , Chr. de Norm., fol. l\5.
cat. Breu. esp. tort. it. Crevé.
Adv. comp. Sapcha qu'eN breu la veyrai.
P. Kogiers : Tant ai.
Qu'elle sache que je la verrai dans peu.
S'en breu de temps no fai de que m cofort.
G. Adhemar : En temps.
Si dans peu de temps elle ne fait pas de quoi je
me reconforte.
M'aura mort en breu d'ora.
PeRDIGon : D'amor no m puesc.
M'aura tué en peu d'heures.
anc. fr. Lors le seigneur ainsi répond en bref.
Desmasures, trad. de l'Enéide, p. 3io.
2. Semibreus, s. m., semi-brève.
Am los semibreus de lors molctz.
Leys d'amors, fol. ')<>■
Avec les semi-brèves de leurs motets.
3. Breumen, adv., bientôt, brièvement,
rapidement.
Diguas II m que breumen lo veirai.
B. de Ventadolb : Bel m'es qu'ieu.
Diles-lui de moi que je le verrai bientôt.
ANC. fr. Si vons dirai tost et bricftnent.
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 255.
Adv. comp. Al re no y a niais del mûrir,
S'alqun joy non ai en breumen.
Geoffroi Rudel : Pro ai del.
Il n'y a plus autre chose qu'à mourir, si je n'ai
dans peu quelque joie.
cat. Breument. esp. port. it. Brevemente.
4- Brevadamen, adv., brièvement.
Adv. comp.
Per las onsas dels delz tôt en brevadamens
Poiria comtar d'un rei tôt sos despensamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Par les phalanges des doigts je pourrais entière-
ment compter tout brièvement les dépenses d'un roi.
5. Breviamex, s. m., abréviation.
Traetem del aloDgamen e del breviamen e
del cambianien dels motz.
Lejs d'amors, fol. 120.
Traitons de l'allongement et de l'abréviation et du
changement des mots.
6. Breveza, s./., brièveté.
Breveza de la vida es dampnamenz dels
deleiz.
Trad.deBède,io\. 82.
La brièveté de la vie est la condamnation des
plaisirs.
Segon longueza ni breveza de sillabas.
Leys d'amors , fol. ro.
Selon longueur et bri. vêlé de syllahes.
7. Brevitat, breugetat, s./., lat. bre-
xiTATem, brièveté.
La brevitat d'aquesta vida.
Trad. de Bède , fol. 82.
La brièveté de cette vie.
Que la sentensa no remanga concluza per
la breugetat.
Leys d'amors j fol. l5o.
Que la sentence ne demeure enveloppe'e par la
brièveté.
anc. fr. Pense à la brefveté de ceste vie.
Camus du Belley, Diversités, t. II , fol. 28.
anc. cat. Brevitat. esp. Brevedad. port. Bre-
vidade. it. Br évita.
8. Breviar, v., abréger, acconreir.
1.
BRI 257
Com pagnes temps breviar.
A. Daniel : Ar vei.
Comment je pusse abréger le temps.
Brf.viaray mos esfrueps.
T. de Gaucelm et de J. Miralhas : Joan.
J'accourcirai mes étriers.
Mas si m breuges ma dolor,
Ben tengra '1 joy per melhor.
Giraud de Calanso.v : Sitôt l'aura.
Mais si elle m'abrégeait ma douleur, je tiendrais
Lien ma joie pour meilleure.
anc. esp. Orô al cuerpo santo oracion breviada.
V. de S. Domingo , cop. 98.
y. Abrf.viacio, s./., lat. a^breviatio,
abréviation.
Segon la via de exposicio e de declaracio e
de abreviacio... Am exposicio manifesta c
ABREVIACIO.
Trad. d'Albucasis , fol. 1 et3r.
Selon la voie d'exposition et de déclaration et
d'abréviation... Avec exposition claire et abrévia-
tion.
cat. Abreviacio. Esr. Abreviacion. port. Ab-
breviacâo. it. Abbreviazione.
10. Abreviamen, s. m., accourcissement,
abrègement, abréviation.
Kl trop marirs lo vai meten en via
D'abreviamen de jorns e de sos ans.
B. CarboneLde Marseille, Coblas triadas.
Le trop souffrir le va mettant en chemin d'abrè-
gement de jours et de ses années.
anc. fr. Or ça donc par abbrègement.
COQUILLART , p. o3.
Désirant Xabrégement de la guerre.
Monstrelet , t. II, fol. 29.
esp. Abreviamento. it. Abbreviamento.
11. Abreviar,2>., lat. a/;breviar£, abré-
ger, aceourcir.
Acrevia nos lo temps.
V. de S . Honorât.
Il nous abrège le temps.
Part. pas. Kntendemens de l'albre d'amor
abreviatz e senes rimas.
Brev. d'amor j fol. [1.
Interprétation de l'arbre d'amour abrégée et sans
rimes.
anc. fr. Abreviez sans festinatiou.
J. Bouchet, Triom. de François I, fol. 79,
cat. esp. Abreviar. port. Abbreviar. it. Ab-
breviare.
33
• 58
BRK
12. Abremadamen , adv.} en abrégé.
Aiîreviadamen escrichas.
Brev. d'amor, fol. 6.
Écrites en abrégé.
i3. Breu, rriev, s. m., bref, lettre,
feuille de papier.
Senes eretj de parguatuina
Tramet lo vers en chantan.
G. Budel : Quan lo rius.
Je transmets le vers en cliantaut sans feuille de
parchemin.
Breu sagellat de mon atiel.
Arnaud de Marleil : Dona genser.
Lettre scellée de mon anneau.
anc fr. Par son briefW remanderoït.
Roman de PiOU , v. U^oJ.
Que li rois l'a par brief mandé.
Marie de France , t. I , p. 290.
cat. Breu. esp. port. it. Brève.
1 .'( . Breu-doble , s. m., bref-double.
Pus mas cbansos
Ab precx no vol grazir,
Qu'est bred-doble fassa.
G. Biquier : Amors.
Puisque elle ne veut agréer mes chansons avec
prières , que je fasse ce bref-double.
i5. Breviari, .v. m. , lat. breviarim/h ,
bréviaire.
Un BREVIARI
On ac santeri et imnarî.
Roman de Flamenca , fol. ^5.
In bréviaire où il y eut psautier et livm-
naire.
Comenset lo primier dia
De primavera sus l'allior
Aqnest breviari d'amor.
Brev. d'amor, fol. 1.
Il commença le premier jour du printemps à
l'aube ce bréviaire d'amour.
cat. Breviari. esp. port. it. Breviario.
BREZILH, s. m., brésil, sorte d'arbre.
Anet trobar
Grana et roga e brezilh.
Evang. de l'Enfance.
11 alla trouver e'carlate et garance et brésil.
No fassa mescla de brésil
Ni de rocba am grana.
C artulaire de Montpellier, fol. 192.
Qu'il ne fasse mélange de brésil ni de garance avec
»>arlatc.
BRI
cat. esp. Brasil. it. Brasile.
Il est reconnu que le Brésil, contrée
de l'Amérique méridionale, fut ainsi
nommé par les Européens à cause de la
grande quantité de brésils qu'on v
trouva.
BRIAN, s. m., ascaride, ver.
Engendro brians, provocans prnzor.
Verms... Alcus so en bestias cnm brians.
Elue, de las propr., fol. ^9 et 262.
Engendrent ascarides, provoquant démangeaison.
Vers... quelques uns sont dans les bêtes comme
ascarides.
cat. Briâ.
BRIC, s. m., fripon, coquin, vaurien.
... Ane no il plac engans ni tries.
Ni lausengiers ni gelos erics.
P. Vidal : Pois ubert.
Jamais ne lui plut tromperie ni tricherie, ni mé-
disant ni jaloux vaurien.
Adj. No vos vuelb dar coselh ja d'ome bric.
Fai lo coms G. que fol e bric,
Quar cavalga vas K. per tal afic.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. I et 80.
Je ne veux vous donner jamais le conseil d'un
liomme coquin.
Le comte Gérard agit comme fou et vaurien ,
puisqu'il chevauclie vers Charles dans tel dessein.
anc. fr. Aura semblé fous, bries e nice.
B. de Sainte-Macre , Chr. deNorm., fol. i5g.
2. Brico. s. m., fripon, coquin, vau-
rien , malotru , misérable.
El reis, eut es Paris, gart lo be dels bricos.
P. Bremon Bicas noyas : Pus partit.
Que le roi , à qui est Paris. , le garde bien des
fripons.
Esperar e musar
.M'a fait coma bricon.
P. Vidal : Ajostar.
Il m'a fait attendre et muser comme un misé-
rable.
Adj. Et a l'autra gent bricona.
P. Cardinal : L'arcivesque.
Et à l'autre gent friponne.
anc. fr. Blasmez seriez è tenu por bricon.
Roman de Rou, v. '|'^4-
Moult a en toi maavés bricon.
Fabl. et conl. anc, t. III, p. 290.
anc. cat. Bricon. it. Briccone.
BRI
BRIDA, s./., bride.
Le Duchat dérive ce mot de l'ancien
saxon brid/, bride.
Voyez Ménage, t. I, p. 162; De-
nina, t. II, p. io5.
Bossetas de las bridas.
Tit. de i535. Doat , t. CIV, fol. 321.
Les bossettes des brides.
Cosir las bridas.
Tit. de 1410. Doat, 1. CLVIII , loi. 3o5.
Coudre les brides.
cat. esp. Brida, it. Briglia.
— Machine à lancer des traits.
La principal de las torrs es garnida...
Ni pane ni trop no '1 notz quayrel ni brida.
Palaytz de Savieza.
La principale des tours est armée... carreau ni
bride ne lui nuit ni peu ni beaucoup.
BRIGUAR, v. , frayer, se familiariser,
briguer.
Mes se a servir als valens homes e a bri-
gcar ab lor.
V. de Folquet de Marseille.
Il se mit à servir les hommes de mérite et h frayer
avec eux.
Rriguet corn los bons homes de cort et
après tôt so qn'el pot.
V. de Sordel.
\\ fraya avec les bons hommes de cour, et apprit
tout ce qu'il put.
ir. Brigare.
BRILLAR , v. , briller, luire.
Voyez Denina, t. III, p. 16.
Pus doux temps baut bril bénigne.
R. Vidal de Bezaudi.n : Entr'cl taur.
Puisqu'un temps doux , gai, be'nin, brille.
cat. esp. Briïïar. port. Brilhar. it. Brillare.
BRIN, s. m., brin.
Voyez Ménage, t. I, p. 255.
Amarinas verdas o sequas que son apelladas
brins.
Cartulaire de Montpellier, fol. 107.
Joncs verds ou secs qui sont appele's brins.
bsp. Brin.
BR1TATN., s. m., britain.
Lo sete apella hom britan.
Del des de Prades , Auz. cass.
On appelle le septième hritcfii.
IÎM
*59
BR1U , .t. m. , valeur, mérite, impé-
tuosité, orgueil.
Voyez Muratori, Dus. 33.
... No pot sofrir lauzors
La gran forsa del veiBRiu.
P. Vidal : Be m pac.
La grande force de la vraie valeur ne peut souf-
frir les louanges.
...Drut truan que. perun paucque prenda ,
Leva sou brieu, per qu'amors per son cor.
Bernard Tortis : Per enseuhar.
Galant perfide qui , pour un peu qu'il prenne ,
élève son orgueil, c'est pourquoi amour perd son
coeur.
Quar d'amor es natz mos brius ,
S'ieu ren fas ni die de bon.
G. Riquier : A mon dan.
Car, si je fais et dis rien de bon , mon mérite est
né d'amour.
Adv. camp. Que digo a lors escudiers
Que prenguan las armas de briu.
P. Vidal : Mai o.
Qu'ils disent à leurs écuyers qu'ils prennent les
armes aussitôt.
CAT. ESP. PORT. IT. BriO.
?.. Brivar, v., presser, s'empresser.
Una dolors esforsiva
Me pren e m toca e m briva.
G. Faidit : Una dolors.
Une douleur violente me prend , me pousse et me
presse.
Part. prés. Piulan e bufan e briven
Cum fonser can del cet dessen.
Roman de Jaufre, fol . 5^ .
Criant , soufflant et £ empressant comme la lbudre
quand elle descend du ciel.
3. Abrivar , v. , presser, hâter, attirer,
entraîner, appliquer.
Amors vos abriva.
G. Riquier : Gaya paslorella.
L'amour vous presse.
Car l'os semblan hi'abriva lai
E l'autre m desvia.
Giraud de Borneil : A penas sui.
Car une manière m'attire là et l'autre me détourne.
Perqu'ieu, quan cant, en cantar clar m'abriu.
Lanfranc Cigala : Escur.
C'est pourquoi , quand je chante , je m'applique
à chanter clair.
S'ara no s'abriva
a6o
Bill
Vostra valors , non es veira ui viva.
Montant Sartre : Coms de.
Si maintenant votre valeur ne se lui te, elle n'est
vraie ni vive.
Part. pas. El venc ves me totz abrivatz.
Romiui de Jaufre, fol. 8-
Il vint vers moi tout hâté.
ANC. fr. Audigier chevaucha par grant fierté
E vint à son ostel tout abrivè.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 228.
Que François viennent irié etabrifé.
Roman de Garin. Carpentier , t. I , col. 20.
Emeiiithis lest courre le cheval abrivé.
Roman d'Alexandre. Carpentier , t. I , col. 20.
ANC. cat. Abribat.
4. Arrivament, s. m., impétuosité, em-
pressement.
Non pot hom retener ventre sadol de
I'abrivament de l'ardens luxuria.
Trad.deBède, fol. 5^-
On ne peut retenir ventre rassasié de l'impétuo-
sité de l'ardente luxure.
5. Embriar, v. , augmenter, hâter, em-
presser, approcher.
E jau los bes e 'ls embria.
Raimond de Miravax : Tais vei mon.
Et jouit des biens et les augmente.
Vas la fenida s'embria.
Marcabrus : Lanquan.
Se hâte vers la fin.
El terminis s'enbria.
Garins le Brun : Nueg e jorn.
Le terme s'approche.
BRIZA, Briga, s. f., miette, débris.
Los cadels manjau las brigas que cazon.
Trad. du Tiouv. Test., S. Marc, ch. 7.
Les petits chiens mangent les mies qui tombent.
Las paucas brizas del pa
Que cazon als senhors del ma
O que cazon de la taula.
Bref, d'air.or, fol. 1^3.
Les petites miettes de pain qui tombent de la
main des seigneurs ou qui tombent de la table.
Loc. Lo val d'una paoca briza.
Pierre d'Auvergne : Chantaray pus.
La valeur d'une petite miette.
2. Brisament , s, nu, bris, fracture.
Plaga o brisament de l'os.
Cou t. de Condoni.
Plaie on fracture de l'os.
BRI
3. Brisar , v. , briser, rompre, casser,
écraser.
Voyez Aldrete, p. 36 1; Mayans ,
t. II, p. 224; Denina, t. II, p. 64;
Ihre, de V. Mcsog. , p. i65.
Taylla testas e brisa bratz.
V. de S. Honorât.
Il coupe têtes et brise Bras.
El brizara las portas d'eflern.
La verga , caiit es seca , hom no la pot
plegar e brisa.
Liv. de Sjdrac, fol. 6/j et 89.
Il brisej'n les portes d'enfer.
La verge, quand elle est sèche, on ne peut la
plier et elle casse.
Qui non la dreisa , len se brisa.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Qui ne la dresse pas , bientôt elle se casse.
Fig. Plus amors per vos me briz' e m lima.
Aimeri de Peguii.Ain : rSullis bom non es.
Plus l'amour me brise et me torture pour vous.
Elis seran pus punitz en l'autre setgle que
juzieus de brizar lar sabbat.
V. et Vert., fol. 89.
Ils seront plus punis en l'autre monde que les
juifs de rompre leur sabbat.
Loc. E qui cre d'antra guisa,
Maire de Dieu! sabem qu'EL col se briza.
Lanfranc Cigala : En ebantan d'aquest.
Et qui croit d'autre manière, ô mère de Dieu ,
nous savons qu'il 5e casse le cou.
Part- pas Ab piexe picasasla porta anBRiZADA.
Pioman de Fierabras, v. 4402>
Avec pics et pioches ils ont brisé la porte.
anc. fr. TJng homme a brisiet une maison.
Charte de V alenciennes , Ill4i P- 42^-
anc. port. Britar.
4. Brezillar, v. , tomber en débris, se
briser.
Fig. E moc la colpa dels anssors,
Quan devers brezili.et ni frais.
GiRALD DE Borneil : Si per mon.
Et la faute provint des grands , quand le devoir
tomba en débris et rompit.
Substantif. Ben triar los brezilhatz del sans.
GiRALD de Borneil : Dels bels.
Bien trier les brisés des sains.
5. Abrizar, v. , se briser, tomber en
débris.
BRO
Ben eu conosc que prez destriza
E fîna valors abriza.
T. de G. de Cabanas et d'Eschileta : N'Esqileta.
Je connais bien que me'rite dc'pe'rit et pure valeut
se brise.
anc. Esr. Abrusar.
6. Débrisar, desbrizar , v. , briser ,
écraser.
Si s cuian défendre, que totz Ios-debrizetz.
... Las astas debrizan e volan li trenso.
Guillaume de Tudela.
Que vous les écrasiez tous , s'ils pensent se dé-
fendre.
Ils brisent les lances et les tronçons volent.
Tôt lo fen e '1 ijeseriza e trastot lo partis.
Roman de Fierabras , v. 36 1.
11 le fend tout et le brise et le partage entièrement.
Tôt so que fier, trauca o debriza.
Elue, de las propr., fol. 25^.
Tout ce qu'il frappe , il troue ou brise.
anc. fr. Ceaux de la ville... debruserent le
pount, et le roi le fît reféare, et passa len-
demayn.
llist. d'Edouard III. Carpentier, t. II, col. 112.
Entre mes poins me débrisoit ma lance.
Roman de Roncevaux. Monin , p. 12.
7. Desabrizar , v. , briser, détruire.
Qnar dos mal dalz desabriza
Valor e prez, e 'ls îueudiza.
T. de G. df.Cabanas et d'Eschileta rlN'Esqileta.
Car don mal donne' brise valeur et me'rite , et les
de'truit.
BRO, s. m., lat. BRodium, brouet,
bouillon.
Artas, si t'es bons lo bros,
Ben ne a desmesura.
Le dauphin d'Auvergne : Joglaretz.
Artus , si le brouet t'est bon , bois-en outre me-
sure.
Batetz lo fort , puis lo coisetz
En bro de vaca o de mouto.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Battez-le bien , puis vous le cuisez dans du bouil-
lon de vacbe ou de mouton.
esp. port. Brodio. it. Bi-odo.
BROA, .y.^,bas. lat. braga, braie.
C'est, en termes de pèche, l'endroit
d'une rivière disposé de manière à
BRO 261
présenter au poisson un goulet par où
il passe pour tomber dans le filet.
Sobre la broa del Tarn que es sobre los
molins.
Tit. de 1294. Doat . *" c^m 1 fo'- 33.
Sur la braie Au Tarn qui est au-dessus des moulins.
BROC, .1. m., lat. brocha, broc.
Ar sai eu qu'ieu ai begut del broc
Don bec Trislans, qu'anc pois garir non poc.
Augier : Per vos bella.
Je sais maintenant que j'ai bu du broc dont but
Tristan , qui oneques depuis ne put gue'rir.
Loc. Non i ba conseilb mas
Del broc a l'enap.
• G. Durand de Paernes : Ar ai talant.
Il n'y a conseil que du broc à la coupe.
cat. Broc , brocal.
2. Broisso , s. m., gouleau.
Tro q'cl broissos lai renia.
Un troubadour anonyme , Coblas esparsas.
Jusqu'à ce que le gouleau reste là.
anc. fr. Un pot à broisseron de cuivre.
Lelt. de rem. 1397. Carpentier , t. I , col. 6^5.
3. Broquer , s. m. , cruchon, pot.
Prov. Tan va '1 broquer a l'aîga.
Un troubadour anonyme , Coblas esparsas.
Tant va le cruchon à l'eau.
4. Ambrocar, v. , mettre en broc.
Fig.
Par qu'ANBROc los vers e qu'els mescl'en enap.
P. Bremond Ricas novas : En la mar.
Il paraît qu'il met en broc les vers et qu'il les
mêle dans la coupe.
5. Embrocar, v. , verser à broc, layer.
Embroca al comensnment la caniba am
aygua cauda.
Trad. d'Albucasis, fol. 47-
Lave abondamment au commencement la jambe
avec eau ebaude.
Parc. pas. De aigna canda sia embrocat.
Trad. d'Albucasis, fol. 34-
Qu'il soit lavé abondamment d'eau chaude.
6. Embrocacio, s./., embrocation.
E continua enbrocacio am aygna tebeza.
E sia curât am embrocacio. .
Trad. d'Albucasis, fol. 66 et 23.
Et continue V embrocation avec eau tiède.
El qu'il soit soigne' avec embrocation.
2(5* BRO
BROCA, s./. , broche, pointe.
Voyez Deninn , t. III , p. 16.
Brocas vuoil que il tragan la lumera.
Lanza : Emperador.
Je veux que les broches lui arrachent la lumière.
anc. fr. Lî leus besa le hcricon
E cil s'ahert a son grenon ,
A ses lafies s'est atakiez
Et od ses brokes afichiez.
Marie de France , t. II , p. 264.
1. Broqueta, s.f., brochette.
Pueyssas ah una broqueta
Que non sia trop agndeta ,
Hom los pasca tôt belamen.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Ensuite, qu'on les paisse tout gentiment avec une
brochette qui ne soit pas trop aiguë.
3. Brocar, brochar, v., piquer, épe-
ronner, courir.
Per que te prec , messagiers, que brocs
Tan cum poiras ton alferan.
G. AdhemAR : Ben fora.
C'est pourquoi je te prie , messager , que lu épe-
tvnnes autant que tu pourras ton auferan.
Ja no creirai que tant aiatz brocat
Entr'els Frances , cum sai avetz mandat.
Bertrand Folcon : Ja no creirai.
Je ne croirai jamais que vous ayez autant piqué
parmi les Français , comme vous l'avez mandé ici.
Ane cynglar no vim pins irat,
Quan l'an brocat ni l'an cassât.
Bertrand de Born : Ieu eban.
Jamais nous ne vîmes sanglier plus irrité, quand
on l'a piqué et qu'on l'a chassé.
Car a caval no y podian brocar.
Bambaud de Vaqueiras : Honratz marques.
Car nous n'y pouvions pas piquera cheval.
El broqda vays Matran, qu'el vie estar al
bruelb.
Philomena.
Il pique vers Matran, qu'il vit se tenir dans le bois.
anc. fr. Audigier ehevanchalez Je garet ,
11 brosche le destrier qui tôt li vet.
Fabl. eteont. anc, t. IV, p. 22g.
Lor brochierent li crestien et se meslerent
avec les Sarrazins.
Rec. des Hist. de Fr., t. V, p. 296.
BRONHA , broingna , s.f., brugne, bru-
nie, cuirasse.
\ oyez Leibnitz , p. 55.
BRO
Denan liai falset la blanca bronhA.
Roman de Gérard de Rossillon, lui. 2g.
11 lui faussa la blanche brugne devant.
"Volpitz garnitz e ses broingna.
Bambaud d'Orange : Lonc temps.
Lâche garni et sans brugne.
anc. fr. E mainte broigne percier et estroer...
I.'escu li perce, s'a la broigne faussée...
En son dos vest une broigne treslice.
Roman de Garin. Du Cange , t. I, col. l3ig.
2. Embroincnar,v., revêtir la cuirasse.
No s camja ni s'embroingna
Per menassas.
Bertrand de Born : Seigner en.
Il ne se meut ni se revêt de la cuirasse par me-
naces.
BRONC, s. m. , âpreté, grossièreté, hu-
meur.
Gardey be de broncx
E d'enuitz far e dire.
G. Biqcier : Al noble.
Je me gardai bien de grossièreté et de faire et
dire des choses déplaisantes.
Mostron bronc e fellonia.
H. BruNET : Lanquan son.
Ils montrent âpreté et félonie.
it. Broncio.
1. Embronc , adj. , refrogné , triste.
Mentre que ela m fes semblant embronc.
A. Daniel : En breu briza.
Tandis qu'elle me montra manière refrognée.
Ara van embroncs et enclis.
Aimeri de Bellinoi : Ara m'agr'ops.
Maintenant je vais triste et courbé.
Fig. ... Aug d'auzelhs chans e refrims
Pels playssatz qu'a tengntz embroncs
Lo fregz.
Guillaume de Cabestaing : Ar vey.
J'entends les chants et les refrains des oiseaux
dans les bocages que le froid a tenus tristes.
anc. fr. Amis trneve les gens si embrons
Et si crueus et si félons.
Fabl. et cont. anc, 1. 1 , p. 227.
Renart se séoit toz enbrons.
E Coart chanta les respons
Qui o les autres eit enbrons.
Roman du Renart, t. I, p. 10, et t. III, p. 346'.
Qui chiere
A embranche et les yeux pesans
BRO
Ne peut regarder la lumière.
Chr. de Pisan , jlf>\ de Berne, 1. 111, p. 4'3.
cat. Bronc. esp. Bronco. it. Bronclo , Imbron-
ciato.
3. Embroncar , v. , refrogner, cacher,
voiler.
Sotz son elme s'enbronca e son espent brandig.
Guillaume de Tudela.
Il se refrogne sous son heaume et brandit son
e'pieu.
Part. pas. substantif.
Per us o die embroncatz cossiros
H. Brunet : Cuendas.
Je le dis pour quelques rejrognés soucieux.
anc. fr. Li rois l'entent , si enbronche le vis.
Roman de Gaiïn le Loherain, t. I , p. j6.
Moult parest dolanz e pensis,
Son visage enbrunchê tenoit....
Es-vos nn vilain qui venoit
Parmi la lande tôt à pie,
En son chaperon enbrunch'é.
Roman du Renarl , t. III, p. 342, et t. II, p. 129.
Et de ses mains me teuoît la teste et les yeux
enibrunchez et estoupez , si que je n'avoye
l'aise de veoir ni oyr.
Œuvres d'Alain Cliartier, p. 263.
4. Embronsit, embronquit, adj. , re-
frogne, grossier.
Plus embronsit d'un convers.
Girald deBorneil : Arauziretz.
Plus rej rogné qu'un convers.
Ries avols EMBRONQUITZ.
Girald de Borneii. : En un chantar.
Mauvais riches grossiers.
anc. fr. L'espée à la main , le heaulme embrun-
chjr, son escu avant mis.
Hist. de Gérard de Nevers, part. II , p. 63.
BRONDELH,*. m., rameau, feuillée,
branche.
La flors fresca e la fuelha
Que s'espan per los brondet.hs.
Pierre d'Auvergne : L'airs clars.
La fraîche fleur et la feuille qui s'épanouit sur les
rameaux.
Quan branca '1 brondels e rama
Per vergiers e l'herba nais.
GlRAUD DE Borneil : Quan branca.
Quand le rameau pousse et se développe dans les
vergers et que l'herbe naît.
BRO
i(>3
anc. fr. Bronde, dans le sens de rameaux
d'arbres.
Cotgrave , A french english Dict.
it. Broncone.
1. Brondill, s. m. y rameau, assem-
blage.
Al temps snau
Qu'el nais brodill.
Marcabrus : Lo vers comens.
Au doux temps où naît le rameau.
Fig. Ab brondills d'estranhs aturs.
Pierre d'Auvergne : Dieus vera.
Avec assemblage d'étranges atours.
3. Esbrondar, v. , émonder, abattre.
Fig. Er ai gaug, car s'esbronda '1 freis
E remanon sol li abric.
Rambaud d'Orange : Postais.
Maintenant j'ai du plaisir, car le froid s'abat et
les abris restent seuls.
BROT, s. m., pousse, jet de l'arbre,
rameau.
Voyez Denina , t. II, p. 69.
F>ella vitz de que yssian III brotz, en que
avia bellas flors.
Hist. abr. de la Bible, fol. 16.
Belle vigne , de laquelle sortaient trois jets, où il
v avait belles fleurs.
Brotz dels aybres et de las herbas entro la
razitz devoro.
Elue, de las propr., fol. 14.
Ils dévorent les pousses des arbres et des herbes
jusqu'à la racine.
Era pus hyverns franh los brotz.
P. Kaimond de Toulouse : Era pus hyverns.
Maintenant puisque l'hiver brise les rameaux.
No y reman brotz ni razitz.
Gavaudan le Vieux : Senhors per.
N'y demeure jet ni racine.
2. Broto, s. m., pousse, jet de l'arbre.
Germe o broto es petit ramel el quai na-
tnra tramet calor natural , humor nutri-
mental.
Elue, de las propr., fol. 210.
Germe ou pousse est un petit rameau auquel na-
ture transmet chaleur naturelle , humeur nutritive.
anc. fr. Le brost desdaigne et la racine.
Roman de Partonopeus, t. I , p. 19.
cat. Broto. esp. Broton.
3. Brotar, v., pousser, croître.
a64
HRl
Fig. Qa'ades brota lo bon espers qu'icu ai.
Pierre d'Auvergne : De jost' als.
Qu'incessamment lo l>on espoir que j'ai croit.
Quar per solatz e per chan
Nays amors e iirot' e rama.
Raimond Dr Miraval : Sitôt s'es.
Vu que par soûlas el par chant amour naît , croit
et pousse des branches.
cat. esp. tort. Brotar.
4. Brutoxar, v., pousser, bourgeonner.
Part. prés. Vent aquilonar gela las vinbas bru-
tonans.
Elue, de las propr. . fol. t35.
Vent d'aquilon gèle les vignes oui bourgeonnent.
5. Brostar, v., brouter, manger, ronger.
So que la gen paubr' endura
Manjas e beves soven ;
Sabes donc, pus l'aatrni brostas
Ab gran tort , etc.
P. Cardinal : Jhesuus-Crist.
Tu manges et bois souvent ce que la pauvre gent
supporte; tu sais donc, puisque tu manges le bien
d'autrui avec grand tort , etc.
6. Brost, adj. , rongé.
S'avia pel brost.
Gibaid de Borneil : L'autr'ier lo.
Il avait le poil rongé.
7. Brossa, s./., broussailles.
Puescan prendre de la brossa que es de jos
la paysiera ad obs de la restanqna far.
TU. de i356. Doat, t. XCIII , fol. 210.
Puissent prendre de la broussaille qui est sous
l'estacade pour le besoin de faire l'e'cluse.
\nc. fr. Que des buissons et des baies et des
broces.
lit. de 1240. Carpextier , 1. 1 , col. 643.
cat. Brossa, esp. Broza.
BRUELH, bruoil, v. m. , bois, bran-
chage.
Muratori, Dûs. 33 , a tenté sans
succès d'expliquer l'origine de ce mot.
Il paraît venir de la langue des anciens
habitants des Gaules, puiscpie dans un
capitulairc de Charlemagne de l'an 800,
on lit :
I.ucos noslros quos vulgus BRog-ir.o.5 vocat.
Rw.i 7.. Cap. reg. Fr., t. I , col. 338.
BRU
On trouve aussi dans les Capitu-
laires : « broii.h/?* ad Attiniacum, broi-
« t.um Compendii. >,
... Aug lo chan per bruelh espes
Del rossinbol mati e ser.
B. de Ventadour : Bels m'es.
J'entends matin et soir le chant du rossignol parmi
les boit épais.
... Non podian ses ruorir
Outra l'ombrai del bruoill anar.
Guillaume de la Tour : Plus que.
Elles-ne pouvaient aller bois de l'ombre du 60/5
sans mourir.
Fig. A de saber razitz et bruelh.
G. Riquier : Tant m'es.
Elle a racines et branchages du savoir.
ANC. fr. Et chaut sovent , coin oiselet en broel.
Le roi de INavarre , chanson 58.
Dona broîls, dona terres, dona grans éritez...
SI vit dai chevaliers ki d'un bru il sont issn.
Roman de Rou, v. IO,3o et ^258.
anc. it. E le prazze convertirono in prati e in
orti chiaraati broli.
Rosmini , Ist. di Milano, t. I , p. 36.
2. Brulhet, s. di., petit bois, taillis.
Farem los amngaren cels brulhetz ramatz.
En nn brulhet dissendo e so s de fer vestntz.
Roman de Fierabras , v. 3o55 et 5o5.
Nous les ferons cacber dans ces taillis feuillus.
Ils descendent dans un taillis , et ils se sont vêtus
de fer.
anc. fr. Li plnisor l'en virent alcr
Et lés le bruellet avaler.
R. de Robert le Diable. Carpentier, t. I,col. 653.
3. Bruelha, brtjoilla, s. f., taillis, fo-
rêt, broussailles, ramée.
Doussamen per miey la bruelha
I,o rossinhols s'esbandeya.
G. Rudel : Lanquan lo.
Le rossignol se réjouit doucement au milieu du
taillis.
P>el m'es quan eu vei la bruoilla.
B. de Ventadour : Bel m'es.
Il m'est beau quand je vois la ramée.
Fig. "Ve; de senhas bruelha.
G. DE MONTAGNAGOUT : Bel m'es.
Je vois une foret d'enseignes.
ANC. FR.
Biaus m'est estez qne retentist la bruelle
BRU
Qne li oisel chantent par le boschage.
Gasse. Chanson, Ms. 7222, fol. 25.
cat. Brolla. port. Brulha.
/(. BrUELHAR, BROLHAR , BRUILLAR, V. ,
bourgeonner , surgir , pousser , re-
verdir.
Enans, branca e creis e eruelh en branc.
Pierre de Blai : En est son.
Au contraire , il pousse et croît et bourgeonne en
Lranclie.
Cant Falba dousa brolha.
GUILLAUME DE TtJDELA.
Quand la douce aube surgit.
Que ja m ditz bom que m van brulhan
Canetas.
G. Adhemar : Ben fora.
Qu'on me dit déjà que les cheveux blancs me vont
poussant.
E quant ac la peira levada ,
Guillems broillet.
Roman de Flamenca, fol. 101.
Et quand il eut levé la pierre , Guillaume surgit.
Fig- "Vol que brang' e brolh mos sabers.
Pierre d'Auvergne : De jost'als.
Je veux que mou savoir pousse des brandies et
reverdisse.
cat. Brollar.
5. Desbruelhar , desbrueillar , v., ef-
feuiller, déparer.
El a costnm de l'aversier,
Qui '1 sien destrui e desbrueit.i.a.
G. Adhemar : Pos vei.
11 a la coutume du diable , qui de'truit et dépare
le sien.
BRUIT, bruich, brut, .v. m., bruit ,
rumeur, renommée.
Ni m fan ebantar Hors ni fuelhas ni brittz
Que l'auzel fan.
P. Vidai, : Bels amies.
Ni fleurs ni feuilles ni bruit que font les oiseaux
ne me font chanter.
Pel bruit don quascun men.
Pons de Capdueil : Qui per.
Par le bruit dont chacun ment.
Pus tau l'am e ponb en sa honor
Non dea creire bruich ni raalvais castic.
Pons de Capdueil : Astrucx es.
Puisque je l'aime autant et que je m'efforce à lui
faire honneur, elle ne doit croire binât ni mauvais
avis.
I.
BRU
265
anc. fr. Desquelles joustes pour icelui j'onr
emporta le bruit le seigneur de "Vaurin.
MONSTRELET, t. II, fol. I78.
cat. Brugit. esp. port. Ruido. it. Bruito.
1. Brugiment, .y. m. , rumeur, bruit.
Tan gran brugiment an buey menât... E
comensara lo gran brugiment.
Hist. abr. de la Bible, fol. 6 et 3t.
Ils ont mené aujourd'hui si grand bruit... Et le
grand bruit commencera.
3. Bruda, s.f., bruit.
E fero gran bruda.
Hist. abr. de la Bible, fol. 3l.
Et firent grand bruit.
4. Bruzir, brugire, 7)., bruire, mugir,
frémir.
Part. prés.
La terra fes redonda , stabla fermamens ,
La cal enclau la mar movabla e bruzens.
P. DE CorbiAC : El nom de.
11 fit la terre ronde , et solidement stable, laquelle
la mer mouvante et mugissante renferme.
Tempesta brugens.
V. et Vert., fol. 28.
Tempête bruyante.
anc. fr. Qnand Aquilon assoupit son orage
Et l'onde bruit doucement au rivage.
Ronsard , t. I , p. 595.
anc. cat. Brugir. esp. Zurrir. it. Bruire.
5. Embrugir, -y., ébruiter, proclamer.
Quar non die e non embrugis
Cum sui aissi guais e jauzens.
B. de VeNtadour : Ab j'oi.
Car je ne dis ni ne proclame comment je suis aussi
gai et joyeux.
Toza, ie us ai embrugida ,
E tenc m'o a grau pezansa.
GiRAUD Biquier : L'autr'ier.
Fillette , je vous ai ébruitée , et je me le tiens à
grand chagrin.
6. Rebrugire, v., rebruire, bruire de
nouveau.
Brugire, rebrugire.
Leys d'amors, fol. 99.
Bruire , rebruire.
BRUMA, s.f., lat. bruma, brouillard,
brume.
Vai la clardatz del temps gen ,
34
a66
mit
E vei la bruma qui fmna.
Alegret : Ara pareisspn.
La clarté' du temps agréable sfan va, et j>' vois la
brume qui fume.
Las vapors e la bruma que troba lo mali.
/". et Vert., fol. l\i.
Les vapeur? et la brume que lé matin trouve.
Las vapors qne so materia île nivol et de
BRUMA.
Elue, de las propr., fol. 127.
Les vapeurs qui sont matière de nuage et de
brouillard.
esp. it. Bruma.
2. Brumos, adj., brumeux.
Espeysba l'ayre e '1 fa brtjmos.
Elue, de las propr., fol. l;ty.
Épaissit l'air et le fait brumeux.
Esr. Brumos.
BRUN, adj., brun, sombre, bis, triste.
Voyez Wachter, p. 333; Ménage,
l. I , p. iQZ.
Manb caval ferran e brun e bay.
Aimeri de Peguilain : Era par.
Maint cheval gris et brunet Lai.
La brun' aura e '1 freitz.
G. Faidit : Per l'csgar.
Le temps sombre et le froid.
Per pan brun , "XII deniers.
Compte de ll\2.S. Ilist. deNismes, t. III , pr. p. 227.
Pour pain bis, douze deniers.
Fig. M'es sos cors escurs e brus.
Lamberti de Bonanel : Pois vei.
Son cœur m'est obscur et sombre.
Employé adjectivement ou substan-
tivement , il concourut à former ces
sortes de locutions qui désignent col-
lectivement toute une espèce.
P>ay e bru e blanc e ros.
P. Cardinal : De sirvenles.
Bai et brun et blanc et roux.
... Ane fais lauzengiers , brus ni bais,
Ts'on poc nn sol de vos mal dir.
Galvaudan le Vieux : Crezens fis.
Onques un seul faux me'disant , brun ni gris , ne
put me'dire de vous.
Loc. M'avetz viratz de brun blanc.
GlRAUD DE Borneil : Quan la.
Vous m'avez tourné de brun en blanc.
ANC fr. Nnages
Gros de frimas et bruns d'orages.
Rémi Belleau , t I , p. fâ.
RRU
De noirs et de bruns et de blois.
Roman de Partonopeus, t. II , p. 56.
Esr. it. Bruno.
2 . Brunor , s. f. , brune , entrée de la
nuit, obscurité.
El vos guidara ab la brunor.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 92.
Il vous guidera avec la brune.
3. Bruneta, s. /., brunette, sorte d'é-
toffe.
Voyez Mayans, t. II, p. ib\ 5.
L'autra non a gardacors de bruneta.
P. Cardinal : Las amairitz.
L'autre n'a pas justaucorps de brunette.
Auretz vestidura
De brunett' esenra.
G. d'Autpoul : L'autr'ier.
Vous aurez vêtement d'obscure brunette.
anc. fr. Car ausinc bien sunt anioretes
Sous buriaus comme sous brunetes.
Roman de la Rose, v. yJ3^8.
Les unes de fine escarlate et les autres de
fine brunette.
Histoire de Jehan de Saintré, t. I , p. IOO.
esp. Brune te.
4. Brunir, v., brunir, bronzer, polir.
Ara pareîsson l'albre sec
E brunisson li elemen.
Alegret : Ara pareisson.
Maintenant les arbres paraissent secs et les élémens
brunissent.
Part. pas.
Aqui viras alberex e luzens e brunitz.
V. de S. Honorât.
Là vous verriez hauberts et luisants et bronzés.
Aissi cum es fis aurs brunitz.
Roman de Jaufre, fol. 6b.
Ainsi comme or fin est poli.
c.at. Brunyir. esp. BruJ.ir. tort. Brunir.
it. Brunire.
5. Brunezir, v. , brunir, s'obscurcir,
devenir sombre , attrister.
Lo clar temps vei brunezir.
R. Jordan , vie. de S.-Antonin : Lo clar temps.
Je vois brunir le temps clair.
Fig. Quan tôt lo segles rrunezis ,
Lai on ilh es aqui resplan.
CeRCAMONS : Quan l'aura.
BRU
Alors que tout le monde s' obscurcit j il resplendit
lu où elle est.
Mas ara falh si m hrunezis.
R. Vidal de Bezaijdl'N : Bel m'es quau.
Mais maintenant elle faut si elle m'attriste.
6. Esbrunir, v., brunir, rendre sombre,
obscurcir.
Part. pas.
E per la nenla brnna es l'aires esbrunitz.
Gt'ILlAUME DE TuDELA.
Et l'air est obscurci par la nue'c sombre.
anc. cat. Brunezir.
BRUS, s./., bruyère.
Muratori, Diss. 33; Denina, t. III,
p. 17.
Don reviu la genest' e '1 brus
E florisson li pressegnier.
Marcarrus : Al départir.
D'où revit le genêt et la bruyère et les pêchers
fleurissent.
it. Brughiera.
BRUSC , buc , s. f. , ruche.
L'isams que vola fors de mon lrusc.
Trad. du Code de Justinien , loi. "]5.
L'essaim qui vole Lors de ma ruche.
Quan l'entragge tlel buc es trop estrech...
Que fora '1s bucx geto las qne no niellifico.
Elue, de las prvpr.j fol. l/J2.
Quand l'entre'e de la ruche est trop e'troite... Qui
jettent hors des ruches celles qui ne font pas de miel.
CAT. Buc.
BRUSCA, s./., broussaille, rameau.
Per que '1 flors e fuelhs e '1 bkusca
E '1 frug reviu e la planta.
Marcabrus : Belh m'es quan.
C'est pourquoi la fleur et la feuille et la brous-
saille et le fruit et la plante revivent.
cat. lirusca.
2. Bruzilhar , v., marcher à travers les
obstacles.
Lur jois sec la via plana
E 1 nostre bruzilha.
Marcabrus : El mes.
Leur plaisir suit le chemin plain , et le nôtre
marche à travers les obstacles
BUB
267
BRUT , adj. , lat. krvtus ,
pide , grossier.
El niieg
pide , grossier.
de dos animais brutz
brute, stu-
Sera encatas conegutz.
Trad. d'un évang. apocr.
11 sera encore reconnu au milieu de deux animaux
brutes.
Fig. Aytal rim son dig espara e brut.
Lejrs d'amors, fol. 19.
De telles rimes sont dites e'parses et brutes.
cat. Brut. Esr. port. it. Bruto.
a. Brutal, adj., brutal, brute.
En las bestias brutals... E fait tornar home
brutal e perdre gra racional.
Elue, de las propr., fol. 20 et 227.
Dans les bêtes brutes... El fait devenir l'homme
biute et perdre le degré' de raison.
cat. esp. port. Brutal, it. Brutale.
BRUYNA, s. /., lat. pruina, gelée
blanche.
Lo freitz frainh e la bruyna
Contra la gentil sazo.
Marcabrus : L'iverns vai.
Le froid et la gelée blanche se dissipe devaut la
gentille saison.
anc. esp. Pruina. it. Brina.
BUADA, s. m., chambre voûtée, lieu
voûté, caveau, couloir.
"Voyez Du Cange , 1. 1 , col. 1 325-6 ; •
Carpentier, t. I, col. 608.
Que y fason buada... Que sia feyta una
buada vonta de teule, loqual îeule de la buada
jiague la vila.
Tit. de i358. Doat , t. XCIII , fol. 221 .
Qu'ils y fassent chambre voûtée... Que soit faite
une chambre voûtée de tuile , laquelle tuile de la
chambre voûtée la ville paie.
BUBA, s.f., bubon, tumeur, bouton.
Pies de bubas , nutz de vestir,
E feritz de lebrozia.
Bref, d'amor, fol. 72.
Fleins de tumeurs, nus de vêtements , et frappes
de la lèpre.
"Val contra bubas de cap et pezols.
Elue, de las propr. , fol. 190.
Vaut contre les tumeurs de tête et les poux.
anc. fr. On ses mains en ses gans repoingne,
Si n'i perfa bube ne roingne.
Roman de la R.ose, v. i3532.
esp. Buba.
2. Bubo, s. m., bubon.
a68
BUC
Per apostemas... ditas pels inegges uuços.
Elue, de lus propr. , fol. 88.
Par tumeurs... dites par les médecins bubons.
Fistulas e bubos.
Vi ad. d'Albucasis, fol. 26.
Fistules et bubons.
cat. Bubô. Ksr. Bubon, tort. Btibao. it. Bub-
borie.
3. Bubf.ta , s. f., petit bubon.
Eraca... alcunas bubetas induzent.
Elue, de las propr., fol. 25o.
Chenille... causant quelques petits bubons.
anc. fr. Mais n'i vois nés une bubete.
Fabl. et cont. une, t. IV, p. 4o3.
BUBALI, s. m., lat. bubalh.s-, buffle.
En salvagginas quais so bubalis o bizons...
Rcbali semla pauc buou.
Elue, de las propr., fol. 240.
En bêtes sauvages , telles que sont buffles ou Li-
sons... Le buffle ressemble à un petit bœuf.
CAT. ESP. TORT. it. Bufalo.
a. Brufe, brufol , s. m. , buffle.
La earn del buon o de brufe... Carn de
buoa o de brufe que an gran sustancia.
Liv. de SjrdraCj fol. 80.
La chair de bœuf ou de buffle... Chair de bœuf ou
de buffle qui ont grande substance.
Vacas e brufols e camek.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 9.
Vaches et buffles et chameaux.
cat. Brufol.
BUBO, s. m. , lat. bubo , hibou.
Bubo o caus fa menntz nous vayrs et am
frevol test.
Elue, de las propr., fol. 277.
Le hibou ou ebouette fait de petits œufs vairs et
avec une faible coquille.
Esr. Bubo. port. Bufo. it. Gufo.
BUCCINA, bozina, s.f., lat. buccina,
trompette.
Buccina es pauca trompa de corn o de fust
o d'antra materia.
Elue, de las propr., fol. 282.
Buccine est une petite trompe de corne ou de bois
ou d'autre matière.
Doncxs aaziratz bozinas e corns d'argen sonar.
Romande Fierabras , v. 336o.
Alors vous entendriez sonner trompettes et cors
d'argent.
BUD
anc. fr. Tantost fît sonner trompes et buisines.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. 282.
En publiant à voix, trompe et buccine.
C. Marot, 1. III, p. 242.
On sone les bozines.
Ville-Hardouin , p. 29.
ANC. cat. Botzina. esp. Bocina. tort. Bozina.
i r. Buccina .
BUDEL , s. m. , lat. botel/«^, boyau.
D'outra en outra si que defors
Li son tuit li budel salit.
Roman de Jaufre, fol. 10.
D'outre en outre tellement que tous les boyaux lui
sont sortis dehors.
Sas es de cors e de budf.l.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Il est sain de corps et de boyau.
Cordas faytas de budels de lop.
Elue, de las propr., fol. 1^.1.
Cordes faites de boyaux de loup.
anc. fr. Tote l'entraille, si corn li boel sont.
Roman d'Agolant. BekreR , v. 217.
cat. Budeil.
ANC ESP.
Àbatiô a Tolomeo , feriô lo por el budel.
it. Budello.
ï. Budelada, s.f., tripaille.
Vin après de budet.adas de bestias.
Elue, de las propr., fol. 147.
Vit après de tripailles de bêtes.
it. Budellame.
3. Buela, s. f. y bedaine.
Dont motz bornes somortzfendnlz per la buela.
Guillaume de Tudela.
Dont maints hommes sont morts fendus par la
bedaine.
4. Budellier, s. m., tripier.
Budelliers sui a sazos.
Raimond d'Avignon : Sirvens sui.
Je suis tripier dans l'occasion.
5. Enbudelar, v. , éventrer, écraser les
boyaux.
Pus de VII C Frances li son desûs passât,
Ab los pes dels cavals Tan tôt enbudelat.
Roman de Fierabras, v. 277.
Plus de sept cents Français lui sont passés dessus ,
avec les pieds des chevaux ils l'ont entièrement
éventré.
anc. fr. E detranchent et esboelenc
B. de Saime-M u t,k , Chr. de Nom., fol. 28.
BUF
BUERNA, s.f., bruine, brouillard.
Fregz, anra e buerna
S'atrai e chai e despuelha la vernha.
Albert Caille : Aras quan.
Le froid , le vent et le brouillard s'attire et tombe
et de'pouille l'aulne.
2. Esbuernar , v. , noircir, obscurcir.
Quan lo clars lemps s'esbuerna.
Bertrand de Born :.Be m'es.
Quand le temps clair s'obscurcit.
BUF, baf, exclamation , buf, baf ! mo-
querie.
E volon mays
Li fol, en cuy saber non ays,
Buf, baf, qn'nna sapiensa.
B. de Venzenac : Pus vey.
Et les fous , en qui le savoir n'est à l'aise, aiment
mieux moquerie qu'une sagesse.
D'aiso no dis ni buf ni baf.
Roman de Flamenca, fol. 22.
De ceci je ue dis moquerie.
BUFAR, -y., souffler.
Buffa fuec, saleir' issuga.
Marcabrus : Dirai vos.
Il souffle le feu , essuie la salière.
Si bufaraiï tan aspramen
Que los arbres arabaran.
Los XV signes de la fi del mon.
Aussi ils souilleront si violemment qu'ils arrache-
ront les arbres.
Qnar l'aie d'ome que bufa ,
Qu'es de se caut naturalmen ,
Dona freior a lei de ven.
Brev. d'Amor, fol. l\\.
Car la respiration de l'homme qui souffle , laquelle
est par soi chaude naturellement , donne de la fraî-
cheur à la manière du vent.
Part. près. Per lur natura, li ven van
Sus per l'aire volan, bufan.
Brev. d'Amor, loi. q°-
Par leur nature, les vents vont sus volant, soufflant
par l'air.
ANC. FR.
Des vents impétueux qui se bouffent si fort
Qu'à peine l'univers résiste à leur effort.
Ronsard , t. II , p. i io5.
Et tes fiers éteudars
Boufferont dans Sion.
Du Bartas , p. 3o,3.
cat. esp. tort. Bu far. it. Ettffare,
BUG
169
■i. Bufet, s. m. , souffle.
Un petit de ploia o un bufet de vent.
Elue, de las propr., fol. 238.
Un peu de pluie ou un souffle de vent.
3. Bufamen, v. m., souffle.
Per lo bufamen de l'espiraeîo.
Trad. de Bide, fol. 47.
Par le souffle de la respiration.
4. Bufauor, s. m. , sifflet.
Bufador
Que porta lo brezador.
B. Marti : Ser.hor.
Sifflet que porte l'oiseleur.
BUFO, s. /«.,lat. bufo, crapaud.
Diable no pot sufïrir bona odor de l'enguen
de misericordia, aytan pauc cuui lo bufos la
odor de la vinha cant Iloris.
V. et VerUi.îol. ^I\.
Le diable ne peut souffrir la bonne odeur de l'on-
guent de miséricorde , aussi peu que le crapaud
l'odeur de la vigne quand elle fleurit.
Per bufo o semblant bestia venenosa.
Elue, de las propr., fol. 146'-
Par crapaud ou semblable bête véne'neuse.
BUGA, -v. m., lat. bocw, bogue, sorte
de poisson.
Les Statuts de Marseille portent,
p. 587: «Tunni, locustse... sardini ,
« jareti, sercleti, boguœ. »
Du Canges-e trompe quand il avance,
t. I, col. I2i3, qu'on sale ce poisson et
qu'on le coupe en tranches comme le
thon , auquel il ressemble ; la bogue
pèse quelques onces seulement.
Tireron la ret contra lor,
Non troban buga ni jarllet.
V. de S. honorât.
Us tirèrent le filet vers eux , ils ne trouvent
bogue ni jarlet.
CAT. ESP. PORT. IT. Boga.
BUGADA, s.f., lessive.
Voyez Mura tori, Diss. 33.
Cenres que puescon esser danipnosas a las
diebas telas non meton en las bugadas.
Cartulaire de Montpellier , fol. 3p.
Ne mettent dans les lessives cendres qui puissent
être dommageables auxdites toiles.
270
Mil
Que anc no fez blancha bugada.
Deidesde Prades, Poème sur les Fertus.
Qui oncques ne fit blanche lessive.
Dires c'obs i es la bug ad a.
T. d'une dame et de Montant : Ieu venc.
Vous direz que la lessive y fait besoin.
anc. fr. Une lavandière, quand elle veut la-
ver la buée sur le bord de l'ean.
Hi.il. maccaronique , t. I,p. 367.
cat. Aire. esp. Bugada. it. Bucato.
2. Bcgadar, v., lessiver, blanchir.
E s'auiiga bugada lo
Ab un' aiga bella e clara.
Deudes de Prades , Poème sur les fertus.
Et son amie le lessive avec une eau belle et claire.
Part. pas.
De cainisas, de bragnas, de lanssols bugadatz.
Izarn : Diguas me tu.
De chemises , de braies , de linceuls lessivés.
anc. fr. Deux famés entr'ax tous avoîent
Qui por aus huer les servoient.
Fahl. etcont. anc. , t. III , p. 61.
La pluie nous a buez et lavez.
Villon , p. 94.
BUIRE, s. m., lat. nutt^um, beurre.
Que onberetz de buire fresc.
Devdes de Prades , Auz. cass.
Que vous oindrez de beurre frais.
it. Burro.
1. Boder, s. m., beurre.
Roder, layt, formagges.
Elue, de las propr-, fol. 174.
Beurre, lait, fromage.
Coto embegut en boder... Pansa coto mul-
hat en boder.
Trad. d'Albucasis, fol. 2 et 3.
Coton imbu en beurre... Mets coton mouille' en
beurre.
3. Buturozitat, s./., qualité butireuse.
Per sa buturositat a vere es contraria.
Elue, de las propr., fol. 2j3.
Par sa qualité butireuse est contraire à venin.
4. Butlros, adj. , butireux.
La snbstancia buturoza, unctuoza et rnol-
lificativa.
Elue de las propr., fol. 273.
La substance butireuse, onctueuse et eraollicntc.
it. Burroso.
BUL
BULHIR, BOLHIR, BUILLIR, B01LLIR, V.,
lat. BuixiRe, bouillir , faire bouillir,
bouillonner.
Los pren, e los ns fai ranstir, e 'ls antres faî
bdlhir, segon aisso que ilh so bo a nianjar.
Liv. de Sydrac , fol. 17.
Il les prend , et fait rôtir les uns , et les autres
bouillir, selon ce qu'ils sont bons à manger.
En bon vi las boilletz tan
Qu'el vis torn a ters per garan.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous les faites bouillir en bon vin tant que le
vin soit certainement re'duit au tiers.
Par exteiis.
E bolh sobre la terra , corn fai la fon al prat.
V. de S. Honorât.
Et bouillonne sur la terre , comme fait la fontaine
au pre'.
Fig. L'ira qne bulia en son cor.
Trad. de Bide, fol. 49.
La colère qui bouillait en son cœur.
Part. prés. Per aigna buil£en passatz
Tota l'autra caru que il donatz.
Deudes de Prades , Auz cass.
Passez par l'eau bouillante toute l'autre chair que
vous lui donnez.
Part. pas. Cant er ben cueita e buillida.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Quand elle sera bien cuite et bouillie.
cat. esp. Bullir. it. Bullire.
2. BoLiDOR,.y. m., bouilloire, chaudière.
A selbs qu'intran al bolidor
Don jamais non poiran issir.
Gavaudan le Vieux : Patz passien.
A. ceux qui entrent dans la bouilloire d'où jamais
ils ne pourront sortir.
3. Bvllicio, s./., lat. tfBuixiTio , bouil-
lonnement, cbullition.
Bcixicio es fervor de sanc.
Elue- de las propr., fol. 85.
Ebullilion est ferveur de sang.
esp. Bullicio. it. Bollizione.
4. Ebullicio, s./., lat. ebullitio, ébul-
lition.
Entro qne es sedada la ebullicio.
Trad. d'Albucasis, fol. 26.
Jusqu'à ce que ïébullition est apaisée.
F.sr. Ebtilicion. tort. Ebullicâo. it. Ebulli-
zione.
BUR
5. Bolidura, s. f. , bouillagé.
Que en nna bolidura non tenberai d'una
libra de céda eu sus.
Cartulaire de Montpellier, fol. 117.
Qu'en un bouillagé je ne teindrai en sus d'une
livre de soie.
6. Esbulir, v., échauffer, animer.
Cant ebascus s'esbui.is en la fervor de drei-
tura.
Tvad. de Bède , fol. 79.
Quand chacun s'échauffe dans la ferveur de droi-
ture.
it. Ebollire.
7. Rebulzir, v.y retremper.
Part. pas.
Mas li bran de Colonba e l'acer rebulhit.
Guillaume de Tudf.la.
Mais les glaives de Cologne et l'acier retrempe.
BULLA. , bolla, s./., lat. bulla , bulle ,
métal arrondi et marqué d'un sceau.
Hom pot falsar la moncta o lo sagell tdel
rey o la bulla del papa.
V. et Vert. , fol. 24.
On peut falsiGer la monnaie ou le sceau du roi ou
la bulle du pape.
De ma bolla man cofermar.
Statuts de Montpellier de 1204.
Je mande confirmer par mon sceau.
anc. cat. Bulla. esp. Bula. port. Bulla. it.
Bolla.
1. Bullar, bollar, v. , buller, sceller.
De la bolla es establit que negus bom non
sia tengntz de bolla , e si alcus bollara per
sa propria volontat, non don per la bolla mais
"VI deners , e per sagel de cera IIII deners.
Statuts de Montpellier de 1204.
Au sujet de la bulle il est e'tabli qu'aucun liomnie
ne soit tenu de la bulle, et quand quelqu'un hui-
lera par sa propre volonté' , il ne donne pour la bulle
que six deniers , et pour le sceau de cire quatre
deniers .
Part. pas. Carta bolla da de plom.
Cartulaire de Montpellier, fol. 160.
Charte scellée de plomb.
Trames sns letras bulladas.
Cat. dels apost. de Borna, fol. 206.
Transmit ses lettres huilées.
esp. Bollar. it. Bollare.
BURDO, s. m. , lat. burdo, bardot,
bardeau.
13UR a7i
Bnrdonem produeit equusconjnnctusasella?.
Ebrard. Betun , in Grœcismo.
Aquel qui es de caval et somma apelam
BURDO.
Elue, de las propr., fol. 236".
Nous appelons bardot celui qui est de cheval et
d'ânesse.
BUREUS, s. m. , bure, étoffe grossière.
Mas tan sui greus .1 proar,
Qu'anc poiratz mi '1 bureus far
De Presset dir qe fos saya.
P. Rvimond de Toulouse : Arai ben.
Mais je suis si difficile à convaincre , que vous
pourriez avant me faire dire que la bure est sayoïi de
drap de Perse.
ANC. fr. Myeux vault vivre sonbz gros bureaux
Pauvre, qu'avoir esté seigneur
Et pourrir soubz riebes tumbeaux.
Villon , p. 22.
cat. Burel. esp. Buriel. port. Burel. it. Bu-
rello.
2. Burel, adj. , brun.
Que degu non anse tenber ni far tenher...
degnna bladura blancba ni burela.
TU. de i36o. Doat, t. LXVII , fol. 372.
Que personne n'ose teindre ni faire teindre... au-
cune chose filée blanche ni brune.
BTJRLAIRE, s. m., moqueur, railleur.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Ab aver don sui burlaire
T. de Hugues et de Reculaire : Cometre us.
Avec la richesse dont je suis railleur.
anc. cat. Burlo. esp. Burlador. it. Burlatore.
2. Burga, s. f. , bourde, raillerie.
Trufas e burgas de jocglars.
V. et Vert., fol. ï\.
Moqueries et railleries de jongleurs.
cat. esp. Burla. port. Bulra. it. Burla.
BURQUIER, s. m., écurie, étable à
ânes.
"Volgues cambiar son moli, qu'el pogues far
burquier o bordolez.
TU. de l23o. Arch. du Boy., J , 307.
Voulût changer son moulin , afin qu'il pût faire
écurie ou petite habitation.
BURS, s. m., heurt, choc, coup.
E no î a trau ni cabrion,
7.^1 L,
Tenle ni peira ai cairou
Qne no '1 don un colp o un burs.
Roman de Jaufre, fol. 32.
Et il n'v a poutre ni chevron , toile ni pierre ni
moellon qui ne lui donne un coupon un choc.
2. Bukcab , v. , butter, broncher.
Om non pot tan plan anar
Que non l'avengua burcar.
B. Carbonel : Amors per.
Un homme ne peut aller si sagement qu'il ne lui
arrive de broncher.
ANC. fr. En busquant plusieurs fois à Fuis de la
chambre... Busquèrent ou heurtèrent à
l'uis qui estoit cloz.
Letl. de rem., 1898,1402. CarpentieR, 1. 1, col. 686.
3. Abroxcar, v., heurter, trébucher,
broncher, se précipiter.
Cant Tus dels pes... s'abronca.
V. et Vert., fol. 58.
Quand l'un des pieds... se heurte.
anc. fr. La dame s embronca aval.
Roman du comte de Poitiers, v. 1686.
BUS , s. m., bateau , barque.
Si cum val mais grans naus e mar
Que bus ni sagecia
P. Cardinal : Ben valgra.
Ainsi comme un grand vaisseau vaut mieux en mer
que barque ni nacelle.
cat. Bue. Esr. Buza.
BUSTZ , BRUC, BRUSC , BRUT, S. JTl., tfOUC
du corps, buste.
Fendutz per bcstz tro als braiers.
Bertrand de Born : Miez sirventes.
Fendus par bustes jusqu'aux enfourchures.
Aqui lor an las testas del Btttrc cebradas.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 3s.
Là ils leur out se'pare' les têtes du buste.
Largua ac sa forcadura , long e plenier lo brut.
Roman de Fierabras, v. 980.
CAB
Il eut son enfourchure large , le buste long et
plein.
... Partis ben , a mon voler,
Per testa , per nRusc, en cartier.
P. Cardinal : Ieu non sui.
Je se'parai hien , à mon aise , par tête , par tronc,
en quartier.
anc. fr. Et mainte teste i fit du bu sevrer.
Roman de Garin le Loherain, p. l3.
Et trespassant li a le chief du bus sevré.
Roman de Fierabras en vers français .
Comment saulveriez-vous icelles cendres a
part et séparées des cendres du bust et feu
funeral.
Rabelais, liv. III , ch. 49-
ESP. tort. it. Bttsto.
BUZA.C, busart, s. m., buse, busart ,
oiseau de proie.
Als poletz es'piatadoza, d'els défendre con-
tra '1 bitsac mot enrosa.
Elue, de las propr., fol. 146.
Elle est très attache'e aux petits , très soigneuse
de les défendre contre le busart.
Fig. Que y an fatz li buzartz d'enjan.
MarcABRis : Lo vers comens.
Qu'y ont fait les busards de tromperie.
anc. fr. Jamais buzart ne fist tour d'épervier.
J. Marot, t. V, p. i4-
Un sot busart le moleste à grand tort.
Sunt-Gelais , p. 90.
it. Bozzagro.
2. Buzacador, s. m., amateur de buse.
... Li rie home cassador
M'enueion e 'i buzacador ,
Parlan de volada , d'austor,
E jamais d'arraas ni d'amor.
Bertrand de Born : Rassa una.
Les riches hommes chasseurs et les amateurs de
buses m'ennuient , en parlant de vole'e , d'autour ,
et jamais d'armes ni d'amour.
C, î. m., troisième lettre de l'alphabet
et seconde des consonnes.
Empero mais ieu volria
O e C mantas sazos.
Cadenet : Amors c com.
Pourtant maintes fois j'aimerais mieux o et c.
O et C forment le mot oc, qui si-
gnifie oui.
CABEB, v., lat. caper*?,, contenir, fournir.
Meravil me on poiria '1 joy caber.
Berenger de Palasol : Tan m'ahelis.
Je m'e'tonnc où je pourrais contenir le honheur.
CAtf
— Être contenu, demeurer.
Es dit cap, qnar lotz "V sens corporals oabo
en el.
Elue, de las propr., fol. 34-
Est dit chef, parce que tous les cinq sens corpo-
rels sont contenus en lui.
Car qui al segle vol caber ,
Maintas vetz l'aven a soffrir.
P. Vidal : Cant hom.
Car qui veut demeure r dans le sièc.le, il lui arrive
maintes fois de souffrir.
Qu'el, qu'es mais de tôt lo mon,
Caup en vos , verge certana.
G. RlQUlER : Aissi quon es.
Que lui , qui est plus que tout le monde , fut con-
tenu en vous , vierge certaine.
Part. pas. E screlz mal e lag cabitz
De coissis et de siessadas.
Folquet de Lunel : El nom de.
Et vous serez mal et tristementyÔH/vii de coussins
et de sie'ges.
Si as molber de sen cabida,
Ama la cum la tua vida.
Libre de Senetjua.
Si tu as femme fournie de sens, aime-la comme
ta vie.
cat. Cabrer, esp. port. Caber. it. Capere.
2. CàPACITAT, S. f, lat. CAPACITATf/n ,
capacité.
Per que sia de maior capacitat.
Figura redonda que es de maior capacitat.
Elue, de las propr.j fol. 34 et 280.
Pour qu'il soit de plus grande capacité.
Figure ronde qui est de plus grande capacité.
cat. Capacitat. esp. Capacidad. port. Capaci-
dade. it. Capacità.
3. Capable, ad/., capable.
Si s'en troba de capables.
Fors de Bearn , p. 1072.
S'il s'en trouve de capables.
4. Caban a, s.f , cabane, chaumière.
Voyez Leibnitz, p. io5; Muratori,
Dis s. 33.
Hanc rustici cafaka;» vocant quod unuui
tantum capiat.
IsiD., Orig., XIV, 12.
Que eu y puesca tener una cabana a ma
vida.
Tit. de 1253, Doat, t. CXXXIX, fol. 76.
Que j'y puisse posse'der une cabane pendant ma vie.
T.
CAU
,73
— Baraque.
E cabanas e pabalhos.
Roman de Jaufre, fol. 55.
Et baraques et pavillons.
cat. Cabanja. esp. Cabana. port. Cabana.
it. Capanna.
5. Cayssa, caissa, s.f., lat. capsa, caisse,
cassette.
En una cayssa donsamen
L'a mult bellament estnzat.
Un tkoubadour anonyme : Senior vos que.
Doucement l'a très l>ien caclie' en une caisse.
L'arsivesque a los clavels de la caycha gitat.
Roman de Fierabras , v. 49$) .
L'archevêque a tire' les clous de la cassette.
E poiran li a luocx valer mil tans
Qu'en sa caissa dos pies sacs de besanbs.
G. Olivier d'Arles, Coblas triadas.
Et dans l'occasion pourront lui valoir mille fois
autant que deux pleins sacs de Lésants en sa caisse.
cat. Capsa-, esp. Caxa. port. Caixa. it. Cassa.
6. Capse , s.f., châsse.
La capse del argent.... ont es lo cors.
Tit. de i534 , Doat, t. C1V, fol. 3 14.
La châsse d'argent — où est le corps.
7. Caisseta, s.f, petite caisse, cassette.
Una caisseta mandet far.
V. de S. Honorât.
Ordonna de faire une cassette.
cat. Capseta. est. Caixita. port. Caixina.
it. C assena.
8. Capsula, s.f, lat. capsula, capsule,
petite caisse.
Una tela dita capsula o cayssheta del cor.
Elue, de las propr.j fol. 52.
Une toile dite capsule ou cassette du coeur.
esp. Capsula, it. Capsola.
9. Chaupir, v. , prendre, saisir.
Sol las terras puescan chacpir,
Qui s vuelha n'aia Fnelb mulhat.
P. Cardinal : Qui volgra sirventes. far.
Pourvu qu'ils puissent prendre les terres, en ait
les yeux mouillés qui voudra.
10. Sobrecaupir, v., couvrir, surmon-
ter.
Que aignaset pluvias
Sobrecaupiron fort las vais e las gandinas.
V. de S. Honorât.
35
274
CAtt
Que Us «.lux et les pluies couvrirent fort les val-
lées et les bocages.
i i. Caption, .v./, lat. captions//, cap-
ture, prise, arrestation.
Totz aquels que avio estât a la captïo de
son predecessor papa Bonifaci.
Cat. dfis apost. de Roma, fol. 207.
Tous ceux qui avaient été à l'arrestation de son
prédécesseur le pape lkmilace.
Non si consenta ciniON nengnna.
Statuts de Provence., Julien , t. II , p. q3t.
Qu'il ne se consente aucune arrestation.
Los habitaus volens evitar la c\rTio del dicb
loc el de las personas.
Vit. du \.iv* siècle , Doat, t. CXXV, fol. 97.
Les habitants voulant e'viter la prise dùdit lieu et
îles personnes.
Per caption et arrest de lors proprîas per-
sonnas.
Tit. de i353, Doat, t. CXXV, fol. 65.
Par capture et arrestation de leurs propres per-
sonnes.
anc. cat. Capciô. anc. bsp. Capcion.
12. Captura, s./., lat. captura, cap-
Hire.
Per captura rt arrest de lor personnas.
Tu. de i373,Doa.t, t. CXXV, fol. 8b'.
Par capture et arrestation de leurs personnes.
1 vr. esp. port. Captura, it. Cattura.
i3. Captionai., ad/., d'arrestation, qui
lient à la capture.
Non consenta nengunasletras captionai.s.
Statuts de Provence, Julien , t. II , p. 43t.
Qu'il De consente aucunes lettres d'arrestation.
1 V Capcios, adj., lat. captiosui, captieux.
Penchas pozicios
Capciosas.
Ihev. d'amor, fol. 123.
Feintes suppositions captieuses.
1 \t. Capcios. esp. fort. Capcioso. it. Cap-
zioso.
i5. Captiosauf.n, ado., captieusement.
Mostradas d'alcunas gens CAPTIOSAMEW.
Tit. de 1261 , Doat , t. X, fol. 284.
luontrées captieusement par quelques personnes.
est. port. Capciosamente.
16. Captar , v., lat. captais, capter,
acquérir.
CAB
Fig. Et mette azautimnns
A CAPTAR henvolcnza en primas de las gens.
P. DE Corbiac : Kl nom de.
Et mettre de la politesse à capter d'abord la bien-
veillance des gens.
cat. esp. tort. Captar. it. Captare.
17. Captivar, v., lat. captivar*?, cap-
tiver, tenir captif.
Près et captivet et amenet a m se per so
inatrimoni Radeguuda.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 67.
Il prit et captiva et amena avec lui pour son ma-
riage Radegonde.
Captivet Judea.
Elue, de las propr., fol. ib'5.
Il captiva la Jude'e.
Part. pas. LXX ans els quais fo cattivat eu
F.abilonia.
Elue, de las propr., fol. 127.
Soixante-dix ans pendant lesquels il fut tenu
captif eu Babylonc.
cat. anc. esp. Captivar. esp. moi». Cauùvar.
port. Captivar, cadvar. it. Cattivare.
18. CvPTIVITAT, S. j\, lat. CAPTIVITAM77W ,
captivité.
Es mort en cattivitat.
Trad. du Code de Justinien , fol. 16.
Il est mort eu captivité.
anc. fr. La chàidvitet de Sion... La nostre
caidvetet.
Anc. tr. du Psaul. de Corbie, ps. 12S.
cat. Captivitat. ksp. Caudvidad. it. Cattività.
19. Captivatio, s.f., captivité.
Es estada mot greu la dila cattivatio.
Tit. de 1419. Doat , t. LTV, fol. :>.g2.
Ladite captivité a ele très pénible.
ANC. fr. Jérusalem estre en chativoisons.
Romancero français , p. 10O.
20. Caytivikr, s. m., prison, misère.
En aquest caytivier estet Pilât II ans.
Roman de. la Prise de Jérusalem, fol. ?3.
Pilate resta deux ans dans cette prison.
E nou temp la polpra dels reis , ni mespreza
lo chaitivier dels mendies.
Trad. de Rede, fol. l\i.
Et ne craint la pourpre des rois , ni ne méprise la
misère des mendiants.
cat. Capdvcri. anc. esp. Capdverio. esp. mod.
Caudvcrio. tort. Cadvciro.
CAB
21. Cai'tiu , caitiu , adj., lat. CAPTiytlJ,
captif, prisonnier.
E tener captiva, inclansa.
Roman de F l unie ne a , fol. 32.
Et tc'Dir captive , enferme'e.
Si lo filh sera caitius entre Sarrazins et lo
paire no '1 voira résiner.
Trad. du Code de Justinien , loi. 16.
Si le fils sera captif parmi les Sarrasins , et le
père ne le voudra pas racheter.
— Chétif , malheureux.
Fig. De totz caitius sui ieu aissel que plus
Ai grand dolor e suefre greu tnrmen.
Pons de Capdueil : De totz caitius.
De tous les malheureux je suis celui qui ai plus
grande douleur et souffre plus pe'nible tourment.
Caitieu ! cnm em tng a mal mes !
G. moine de Beziers : Quascus plor.
Malheureux '. comme nous sommes tous mis à
mal!
\nc. fr. Fi ans hom, ilist-ele, je te pri
De la caitive aies merci...
Trois fois s'est caitive clamée.
Roman du comte de Poitiers, p. 2l\ et 27.
anc. cat. Caitiu. anc. esp. Captivo. esp. mod.
Cautivo. port. Cativo. it. Cattivo.
22. Caitivet, adj. , chétif, malheureux.
Ay ! caitivet, co em torhat!
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Ah .' chétifs, comme nous sommes trouble's !
it. Cattivello.
a3. Encaytivar , v. , tenir captif, em-
prisonner.
Part. pas. Mot longamen bncaytivat.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Très longuement tenu captif.
anc. esp. Encativar.
24. Acaptar, acatar, v. , obtenir.
Au moyen âge, le verbe accaptarc" a
été employé dans les diverses accep-
tions Cacheter, prendre, accepter, etc.
Mas ges non chant per aver acaptar.
T. DE BoNFlLS ET DE GlRAUD : GuiraUt.
Mais je ne chante point pour obtenir richesse.
— Solliciter, mendier.
F. 'ls trop nutz, ses veslimenta,
E van leur pan acaptar.
Bertrand de Born : Moût mi phi.
CAB 275
Et je les trouve nus, sans vêtements, et ils vonl
mendier leur pain.
Irai per tôt acaptan
De ch;;scuna un bel semblant.
Bertrand de Born : Domna puois.
J'irai partout sollicitant de chacune une belle
manière.
— Acheter.
S'ieu trobes plaser a vendre,
E agnes prou de pagar,
Ben mi porri' om reprendre ,
S'ieu non l'anes acatar.
B. Zorgi : S'ieu trobes.
Si je trouvais plaisir à vendre , et que j'eusse assez
pour payer, on pourrait bien me reprendre, si je ne
l'allais acheter.
anc. fr. A acatet bien et leoiaument.
Charte d'Enguerrand de Coucliy de 1266.
Cilz qui l'ara achetet en goyra paisible-
ment. . . . Cestui qui avéra cestui heritaige
achetet.
Charte de Valenciennes de \\\!\.
On ne peut trop cher achapter
Mercy, qui est le plus grant bien.
Œuvres d'Alain Chartier, p. y36.
cat. Acaptar. anc. esp. Acaptar. it. Accattare.
25. Recaptar , v. , rétablir, racheter.
Part. pas. Donan , meten,
Plazers fazen ,
Es valors recaptada.
P. Cardinal : Qui vol aver.
Donnant , de'pensant , faisant des plaisirs , le mé-
rite est rétabli.
cat. Recaptar. it. Riscattare.
26. Forcap, forcapi,^. m, , basse lat.
FORWCAPZM/tt , lods.
C'était un droit du seigneur sur les
choses trouvées et sur les mutations.
Agues tôt lo forcaps.
Tit. de 1227. Arc h. du R.oy., J., 32b'.
Eut tout le lods.
Ab dos deners tolosas que n'agro d'acapte
e lor FORCAn.
Tit. de I2.'j3. Arch. du Roj., J., 325.
Avec deux deniers toulousains qu'ils en eurent
d'acapte et leur lods.
anc. fr. Prinst la possession et saisine, sanz
ce qu'il paiast foriscapi et sans obtenir
lausisme ne licence du souverain.
TU. de i38g. Carpentier, t. II, col. 487.
■2-G CAB
27. Ancaps, $. m. , profit.
Yostr' es I'ancaps e totz lo mescaps miens.
Aimeki p.e Pe&iilain : Nulshom.
Lo profil est vôtre et tout le dommage mien.
28. Mescabar, MENKSCABAR, MESCAPAR,
v., manquer, échapper, diminuer,
perdre, déchoir.
Mas homs per sa grau folia
Mescabet sa senhoria.
E qnan mescabam nostr' aver.
Bref, d'amor, fo . 18 et 107.
Mais l'homme par sa grande folie perdit sa sei-
gneurie.
Et quand nous perdons notre avoir.
Qu'en lui ai mescabat senhor et amie bo.
SoRDEL : Planher vuclli.
Qu'en lui j'ai perdu seigneur et bon ami.
Et a s'arma menbscabada.
Conlricio e penas infernals.
Et il a perdu son âme.
Mais am ab lieis mescabar
Qa'ab autra joy conqnistar.
P. Vidal : Pus tornat.
J'aime mieux déchoir avec elle que conquérir le
bonheur avec une autre.
Gréa sera qne no i s mescap.
Brev. d'amor, fol. 17.
Il sera difficile qu'il ne s'y perde.
asc. fr. Je sui li pins cheliz da monde
Et de toz li pins meschevez.
Fabl. et cont. anc, t. 1 , p. 3j3.
ANC. cat. Menyscabar. anc esp. Mescabar. esp.
mod. Menoscabar . port. Mescabar.
29. Mescap, s. ni., méchef, malheur,
mésaventure.
Adnn tertre montan ,li ven un gran mescaps,
Son bon caval li es desotz li encltnatz.
Pioman de Fierabras, v. 3537-
Montant sur un tertre, il lui survint une grande
mésaventure, son bon cheval s'est abattu sous lui.
Can es lo mescaps sors.
Giracd de Borneil : Dels bels.
Quand le malheur est surgi.
Tenir l'en pot tais mescaps e tais dans,
Qu'il fara pro si '1 restaur' en des ans.
B. Calvo : Luecde.
Il peut lui en venir tel malheur et tel dommage,
qu'il fera assez s'il le re'pare en dix ans.
CAB
anc. FR. L ne graut maladie prist le roi à Paris
dont il fit à tel meschief, si comme il le
disoit , que l'une des dames qui le gardoit ,
li vouloit traire le drap sus le visage.
Joinvili.e, p. 6\
Car où je fais semblant de rire ,
J'ai toujours le cueur en meschief.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 797.
anc. cat. Menjscab. anc. esp. Mescabo. esp.
moq. Menoscabo.
3o. Mescabamen , s. m. , perte , malheur.
Per lo mescabamen de la causa qu'om planh.
Leys d'amors, fol. !\\.
Par le malheur de la chose qu'on plaint.
3i. Entrecapiadamens, adv., par des
malheurs réciproques.
Los trebals e las guerras e los descofîmens
Que s mogro l'us a l'autre entrecapiadamens.
P. de Corbiac : El nom del.
Les travaux et les guerres et les déconfitures qu'ils
se causèrent l'un à l'autre par des malheurs réci-
proques.
32. Acceptar , v. , lat. acceptar^, ac-
cepter.
Li pregan que aquela vêla prendre et ac-
ceptar.
Chronique des Albigeois , col. 19.
Le prient qu'il veuille prendre et accepter
celle-là.
Se deia acceptar en comte et en deminu-
tion.
Reg. des Etals de Provence de iqot.
Se doive accepter en compte et en déduction.
cat. Acceptar. esp. Aceptar. port. Acceptar.
it. Accettare.
33. Acceptio, s.f., lat. acceptio, ac-
ception.
Senes acceptio et distinctio de personas.
TU. du xme sièc. Doat , t. CXVIII, fol. 34.
Sans acception et distinction de personnes.
cat. Accepciô. esp. Acepcion. tort. Accepcào.
34- Acceptamen , s. m. , acception.
Senes acceptamen de nombre, de personas.
Cartulaire de Montpellier, fol. 48.
Sans acception de nombre, de personnes.
35. Exceptar, V. , lat. EXCEPTAR?., CX-
cepter.
CAB
Nul boni non deu kxceptar.
Brev. d'amor, fol. 98.
Ne doit excepter aucun homme.
Empero alqus vers ii'exceptem.
Leys d'amors, fol. 97.
Pourtant exce]>tons-vn quelques vers.
Part. pas. Als cas exceptais.
Charte de Greulou , p. çfy.
Aux cas exceptés.
36. Exceptât, septat, prêp. , excepté.
Exceptât la frucha bêla
D'aquel albre.
Brev. d'amor, fol. 5^.
Excepté le beau fruit de cet arbre.
E fara tôt cant boni fara , exceptât peccat.
Lie. de SyàrttCj fol. 3o.
Et fera tout ce qu'homme fera , excepté péché.
La vista e '1 parlar perderon
Trastotz essens, aissi co eron,
Septat Josepb , que aqui estet.
Trad. de l'Êpang. de l'Enfance.
Tous ensemhle, ainsi qu'ils e'taient , perdirent la
vue et le parler, excepté Joseph , qui demeura là.
cat. Exceptât, esp. port. Eccepto. it. Eccet-
tato.
37. Exceptio, s./., lat. exceptio , ex-
ception , restriction.
Alcunas exceptions de la dicba régla.
Leys d'amors, fol- 26.
Aucunes exceptions de ladite règle.
El no fara pas exceptio del rei.
L'Arbre de Batalhas, fol. io3.
Il ne fera pas exception du roi.
El coffessa ab exceptio.
Trad- du Code de Justinien , fol. Iq.
Il avoue avec restriction.
— Défense , moyens.
El non vol admettre las exceptions, allé-
gations, e defensas.
Statuts de Provence. Masse, p. 193.
Il ne veut admettre les exceptions, allégations et
de'fenses.
Exceptio de non nuinerada pecunia.
Tit. du xme si'ec. Areh. du Roy., J., 328.
Exception d'argent non compté.
cat. Excepciô. esp. Excepcion. port. Excep-
câo. it. Eccezione.
38. Interceptio , s./., interception.
Segon contraris movemens ab interceptio
et înterposicio de îepaus.
Elue, de las propr., fol. 66.
CAB
27-
Selon mouvements contraires avec interception et
interposition de repos.
39. CoNCEBRE, V. , lat. CONCIPCRE, COn-
cevoir.
Usât soveu per jovencelas las ret aptas a
concebre.
Elue, de las propr., fol. 219.
Employé souvent par jouvencelles les rend aptes à
concevoir.
Qne concebras per l'aurelha
Dieu.
P. de Corbiac : Dona dels.
Que tu concevras Dieu par l'oreille.
Car l'aura cossetjbitt.
Liv. de Sydrac, fol. 8.
Car elle i'aura conçu.
Feiuua turquesa portan
Cossebre non pot ges efan.
Brev. d'amor, fol. 29.
Femme portant turquoise ne peut aucunement
concevoir enfant.
anc. cat. Concevra. Esr. Concebir. tort. Con-
ceber. it. Concepire.
40. Conceptio , s. f. , lat. conceptio ,
conception.
Ret apta la niayritz a conceptio.
Elue, de las propr., fol. 3o.
Rend la matrice aple à conception.
La concettio de Nostra Dona.
Calendrier provençal.
La conception de Notre-Dame.
Am conception de gendre, de nombre, de
persona.
Leys d'amors, fol. iq6.
Avec conception de genre , de nombre , de per-
sonne.
cat. Conceptio. esp. Concepcion. tort. Con-
ceicâo. it, Concezione.
41. Concebement, s. m., conception.
Ren donas aptas a concebre, et ajuda lor
concebement et a enfantar.
Elue, de las propr., fol. 225.
Rend femmes aptes à concevoir, et aide leur con-
ception et à enfanter.
Nostra Dona fon verges en son concebe-
MENS.
V. et Vert., fol. q.
Notre-Dame fut vierge en sa conception.
anc. fr. Or Deus l'oit, si donat concivement
a Rebeche.
Dial. de S. Grégoire, Hv. 1 , th. 8.
278
CAtt
anc. cat. Concebement. tsr. Concelimiento.
tort. Concebimento.il. Concepimento.
/ti. Decebre, ?>. , lat. uecip^re, déce-
voir, tromper.
No l'en decebra... no 'ls en decebran...
non m 1 n. ri m.
Titres de 960.
INe l'en trompera... ne les en tromperont... nous
ne tromperons.
Pot me rie far o decebre.
E. Cairel : Aras.
Peut me faire puissant ou me tromper.
Non sai perqae
M'auci ni m vol decebre
Que , per ma fe ,
Lai on plus me decep,
Non a merce.
Aimeri de Pegol.un : Ses mos apleitz.
Je ne sais pourquoi elle me tue et me veut trom-
per; vu que , par ma foi , là où plus elle me trompe,
il n'y a pas merci.
El senher NUc , que anc dessebre
No vole.
R. Vidal de Bezaudun : En aquel temps.
Le seigneur Hugues, qui jamais ne voulut tromper.
Part. prés. Don anc failhi en cutz, ni en pezatz,
Ni en fols ditz, ni en faitz decebens.
A. Brancaleon : Pessius.
D'où jamais je faillis en opinions , ni en pense'es ,
ni en paroles folles , ni en faits décevants-
Part. pas. En que seretz desecputz.
Pierre d'Auvergne : Bel m'es.
En quoi vous serez trompé.
anc fr. E li vileinsle vol deceivre...
Por lui deceivre è engigner.
Marie de France , 1. 1 , p. 270 et q92-
Ou certainement il pense qu'il t'ait décent.
Lett. de S. Bernard. Montfaucon , Bill. bibl.
t. II , p. 1387.
anc cat. Decebre. anc. esp. Decebir.
/,3. Decetjbudamen, adv, , trompeuse-
ment.
Enduihg decei eudames per conseil.
Ta. de 1286. Doat, t. CLXXIV , fol. 284.
Induit trompeusement par conseil.
44. Deceptio, s./., déception, fraude.
Fez u breu faire per gran deceptio.
Poème sur Boèce.
11 fit faire une lettre par grande fraude.
CAB
Totas fallacias e totas decettios.
V. et Vert., fol. 2^.
Toutes faussetés et toutes déceptions.
ahc. cat. Decepciô. ahc. esp. Decepc'ion.
/t5. Dessebement , s. m., tromperie,
perfidie.
Us prec que us gardatz de lot dessebement
delhs Sarrazis.
Philomena.
Je vous prie que vous vous gardiez de toute per-
fidie des Sarrasins.
anc. fr. Par celui decevement cuideront tous
qu'il soit Dieu le tout puissant.
Prophécies de Merlin, ibl. 52.
anc. cat. Decebementz. anc. esp. Decebimiento.
46. Decebeire, descebedor, s. m., trom-
peur.
Lo decebeire fein vertat tant que poseba
decebre.
Trad. de Bide, fol. 61.
Le trompeur feint la vérité' tant qu'il puisse tromper.
Adject. Mot descebedor propbetas issiron cl
mont.
Trad. de la Irc ép. de S. Jean.
Plusieurs prophètes trompeurs sortiront au monde.
47. Deceptiu, atlj., trompeur.
Parauîas deceptivas e cautelosas.
Chronique des Albigeois, p. 16.
Paroles trompeuses et cauteleuses.
anc. fr. Qui t'a faiz si savant
A mettre mots deceptifs en avant.
C. Marot, 1. IV, p. 112.
Tel argument est deceptifet plein de fallace.
OEuvres d'Alain Charlier, p. 336'.
anc. cat. Deceptiu.
48. Percebre, v., lat. PERcipeRE , aper-
cevoir, distinguer.
Ab tant es al castels vengutz,
Et a dos sirvens tercebutz.
Roman de Jaufre , fol. 1 1 .
En même temps il est arrive' au château, et a aperçu
deux sergents.
Pot s'en TERCEBRE.
E. Cairels : Aras.
Elle peut s'en apercevoir.
Part. pas. E '1 segon es, so m par,
D'umil precx percecbdtz.
G. RiQUiER : Segon qu'un.
Et le second est , ce me semble , distingué par
humble prière.
CAO
Pf.rceut pour percebut.
Prov.
Mas, coin dis lo proverbis : Tait se son percect;
Qn'els an clans lor estable e' caval son perdut.
Guillaume de Tudela.
Mais, comme dit le proverbe : Ils se sont lard
aperçus; car ils ont fermé leur etahle et les chevaux
sont perdus.
anc. fr. La dame s'en perçoit.
Romancero français , p. 23.
Si percent assez Lien à ceste fois qu'il n'es-
toit pas bien eu sa grâce.
MONSTRELET, t. I, fol. 299.
Je l'ai percéu et choisy.
Roman du Chastela.in.de Coucy, v. ^53 1.
anc. cat. Percebre. cat. mod. esp. Percebir.
port. Perceber.
!tg. Percibilitat, s./., percibilité.
Ses tota quantitativa extensio o percibixitat.
Elue, de las propr., fol. 9.
Sans aucune extension quantitative ou percibilité.
5o. Perceptitj, ad/., perceptif.
"Virtnt anditiva... de sos propriament sensi-
tiva et perceptiva.
Elue, de las propr., fol. i5.
Vertu auditive... proprement sensitive et percep-
tive de sons.
esp. Perceptivo.
5i. Apercebre, apercepre, 7). , aper-
cevoir, aviser, distinguer.
E si s n'APERCEP lo gilos.
GiRAûD de Bornf.il : Ailas!
Et si le jaloux s'en aperçoit.
Duret lonc temps lor amor ans que el ves-
coms ni home s'en aperceubes.
V. de Bernard de Ventadour.
Leur amour dura long-temps avant que le vicomte
ni personne s'en aperçut.
Part. pas.
Que sia savis et discret... e ben aperceuputz
V. et Vert., fol. 72.
Qu'il soit sage et discret... et Lien avisé-
Ien crei que vos seriatz
De dir oc aperceubudv.
CaDEJîET : Amors.
Je crois que vous seriez avisée pour dire oui.
Fig. E sos parlars aperceubutz.
Aimeri de Peguilain : De tôt «n tôt.
Et son parler distingué.
CA1J 27g
Snbst. Et a manb nesci acaptar
Plus qu'a un franc aperceubut.
G. Adhemar : Ieu ai ja.
Et à maint ignorant de réussir plus qu'à un franc
avisé-
ASC, cat. Apercebrer . cat. mod. esp. Aper-
cebir. port. Aperceber.
52. Aperceubudamens , adv. } avec in-
telligence, avec discernement.
E fas be mon mester aperceubudamens.
P. de CorbiAc : El nom de.
Et je fais Lien mon me'tier avec, intelligence.
53. Apercebemen, s. m., discernement,
intelligence.
E deu aver leu apercebemen.
Serveri de Gironne : Bayle jutge.
Et il doit avoir prompt discernement.
cat. Apercebiment. esp. Apercibimiento. port.
Apcrcebim ento.
5/j. Despercebre, v., ne pas se précau-
tionner, dépourvoir.
Part. pas. Contra peccat gran o menut
No t trobe boni desperceubut.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertu*.
Contre pêche' grand ou petit qu'on ne te trouve
pas dépourvu.
55. Desperseruhament , adv. , à l'irn-
proviste.
Lo comte de Tripol dbspersebudamf.nt so-
brevenc.
Cat. dels apost. de Rom a, fol. 161.
Le comte de Tripoli survint à l'improviste.
56. Recebre, v., lac. recip^re, rece-
voir, accepter.
En ricas cortz ai vist raantas sazos
Paubr' enrequir e recebre grans dos.
Arnaud de Marueil .- Si cum li.
J'ai vu maintes fois en riches cours des pauvres
s'enrichir et recevoir de grands dons.
El es digne de resserre so qu'a servit.
Liv. de Sjdrac, fol. ?J-\.
Il est digne de recevoir ce qu'il a rr.e'rité.
— Admettre quelqu'un chez soi, en sa
compagnie.
Loth que... recebia volontiers los paures e
ténia ospitalitat, receup los angels'que lo de-
livreron.
V. et Vert. , fol. 79.
28o CAR
Lotli qui... recevoîl volontiers les pauvres et te
liait hospitalité , reçut ta an^es qui le délivrèrent.
Cant la vie, resecp la am gran gaug.
Philomena.
Quand il la vit , il la reçut avec grande joie.
— Souffrir, endurer.
E venc, per nostre salvamen,
Recebre mort e passio.
Pierre d'Auvergne : Lo Senher.
Et il vint , pour notre salut , recevoir mort et
passion.
E receubist greu mort per karitat.
G. RlQliER : Christian.
El vous recules cruelle mort par charité.
Fiff. Qu'eu RECiF.ur amor e senboratge.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. \"i..
Vu qu'il en reçut amour et seigneurie.
Lo vers recepia '1 coins Uc.
B. de Venzenac : Pus vey lo.
Le comte Hugues recevait le vers.
Ab plazer RECEr e recuelh
Lo dos temps que colora e penb.
A. Daniel : Ah plazer.
Je reçois et accueille avec plaisir le doux temps
qui colore et peint.
Loc. Si coin Dieus fos de vos natz
E 'n RECEr carn humana.
Lanfranc ClGALA : Oi : maire.
Ainsi que Dieu fut ne' de vous et en reçut chair
humaine.
Part. pas. E tant colp dat e receubct e pies.
Bertrand de Borx : Quan la novela.
Et tant de coups donne's et reçus et pris.
esp. Recibir. tort. Receber. it. Ricevere.
57. Receptio, s./., lat. receptio , ré-
ception.
La réception de rua lettra.
Lettr. de l'Év. de Maguelonne. M\RT(N , p. l56.
La réception de ma lettre.
Las recf.ptios tle las morgnas.
Tu. de i3iç,. Doat , t. CXXXU , fol. 343.
Les réceptions des religieuses.
cat. Recepciô. esp. Recepcion. port Recepcào.
it. Ricezione.
58. Recebimen , recebemen, s. m., ré-
ception.
Lo recebimek dels frnehs de! premier an.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 2 18.
La réception des fruit* de la première année.
A recebemen de guirens.
Statuts de Montpellier de 1258.
CAB
A réception de témoins.
port. Recebimento. it. Ricevimento.
5q. Recepta, s.f. , recette, ordonnance
de médecin.
E us fai la recepta legir.-
Brev. d'amor, fol. 124.
Et vous fait lire la recette.
— Rentrée de fonds.
Deu rendre compte a son senhor de re-
ceptas e de despessas.
V. et Vert., fol. 68.
Il doit rendre compte à son seigneur de recettes
et de dépenses.
cat. Recepta. esp. Recela, tort. Receita. it.
Ricetta.
60. Recepte, s. m., réceptacle, asile.
Tro que Remus e Romulns, que foron d'els
parens,
Feron un pauc recepte.
P. DE Corbiac : El nom de.
Jusqu'à ce que Rémus et Roniulus, qui furent
parents d'eux , firent un petit asile.
anc. fr. Tant a aie que toute vole
Parvint la nuit à sou recest.
Roman du Renarl, t. III , p. 6.
Recet n'i auroit ni ados.
B. df. Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. ib'5.
Tu n'as forteresse ni recet où tu puisse fuir
ne ruucicr.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. t63.
L'an mil quatre cent trente sept
Où ebastel de plaisant recept.
Guari.es d'Orléans, p. 294.
it. Ricetlo.
— Recette, compte.
Rebatut de lor recepte per aquels a cai
appartenra.
TU. de 1379. Doat, t. CXXV, fol. 120.
Rehattu de leur recette par ceux à qui il appar-
tiendra.
61. Recie>-t, s. m., refuge, asile.
Mètre en tal ocaisso
No lor demest recient, tor ni maio.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 62.
Mettre en telle difficulté qu'il ne leur demeure
refuge, tour ni maison.
62. Réceptacle, s. m., lat. receptacm-
uim , réceptacle.
CAB
Premier réceptacle de sanc.
Elue, de las propr.j fol. 29.
Premier réceptacle de sang.
cat. ESP. Receptaculo. it. Ricettaculo.
63. ReCEBEIRE , RECEBEDOR, S. 111., lat.
receptor, receveur, récipient.
Ventre es recebedor de tôt son noyriment.
Elue, de las propr.j fol. 58.
Le ventre est récipient de toute sa. nourriture.
Recebedor del emprumpt fach en la vila de
Nemse.
Tit. de i433. Jlist. de Nîmes, t. III , pr., p. 239.
Receveur de l'emprunt fait dans la ville de Nîmes.
— Qui fait acception , distingueur.
Dieus non es recebeires de personas.
Trad. des Actes des Apôtres, cliap. io-
Dieu n'est pas distingueur des personnes.
Adj. — Recevable.
Defension d'aqui en ant non sia recebe-
doira.
Statuts de Montpellier de 1258.
Défense d'ici en avant ne soit pas recevable.
cat. esp. Receptor. fort. Recebedor. anc. it.
Recipitore. it. mod. Ricevitore.
64. Receptable, adj. , recevable , con-
venable.
Te eysauzi en temps receptable.
Trad. de la IIe Ep. de S. Paul aux Corinthiens.
Je t'esauce en temps convenable.
65- Receptiu, adj., réceptif, qui a la
faculté de recevoir.
En si ha aytal potencia receptiva... rb-
ceptiva de iiluminacio divinal.
Elue- de las pmpr., fol. i3oct l3.
En soi a telle puissance réceptive ■• réceptive
d'illumination divine.
it. Ricettivo.
66. Arrecebre, v. , recevoir.
Part. pas. L'exceptio de no arrecebut los
cinquanta milia soutz.
Tit. de 1289. Doat, t. CCXLII , fol. 460.
L'exception de non reçu les cinquante mille sous.
67. Occupar, v., lat. occuparc?, occuper,
prendre.
E si ocorET lo papat.
L'Arbre de Batalhas, fol. 20.
Et ainsi occupa la papauté'.
I.
CAB 28i
Occcpar ni prendre las terras dels antres.
Chronique des Albigeois, col. 10.
Occuper ni prendre les terres des autres.
Part. pas. Forlalesas occupadas per luy.
Tit. du xiv sièc. Doat, t. CLXXII, fol. 220.
Forteresses occupées par lui.
— Employer, donner à travailler.
Part . pas. Ela vie que so marit fo occupât.
Philomena.
Elle vit que son mari fut occupé.
Que lo diable ton enemic te tiobe totz
temps occupatz en bonas obras.
Occupadas de non estar en lnrs ostals.
F . et Vert., fol. 8b" et 93.
Que le diable ton ennemi te trouve toujours oc-
cupé à de bonnes œuvres.
Soigneuses de ne pas rester dans leurs demeures.
cat. esp. Ocupar. port. Occupai: it. Occupare.
68. Occtjpatio, s. f. , lat. occupatio,
occupation, soin, invasion.
Et occupations de lnrs terradors.
Statuts de Provence. BoMY, p. 2.
Et occupations de leurs territoires.
Fig. Er vencuz per la occupatio del segle.
Trad. de Bede, fol. 7 1 .
Sera vaincu par l'occupation du siècle.
cat. Ocupaciô. Esr. Qcupacion. port. Occu-
paçâo. it. Occupazione.
69. Occupatiu, adj., possessif.
O son... occupativas.
Lejs d'amors, fol. 27.
Ou elles sont... possessives.
70. Preoccupar, v., lat. preoccupàrc-,,
préoccuper, dominer, prévenir,
S'ira ti preocupara, tu la suausa.
Trad. de Bédé, fol. 38.
Quand la colère te dominera , calme-la.
Part. pas. Las causas que son préoccupa bas
per davant los jurats.
Fors de Béam, p. IO^-
Les causes qui sont prévenues par-devant les
jurats.
cat. r.sp. Preocupar. tort. Preoccupar. it.
Preoccupare.
71. Recuperatio, s.f., lat. recupera-
tio, recouvrement.
36
282 CAB
En las récupération de la tort.
Tit. du xmc sièc. lH'v r, t.X\ III , loi. 86.
D.ir.s les recouvrements de la cour.
( \t. Récupérai 10. esp. Récupération, port.
Recupcracào. it Recuperazione.
CABRA., *•/•> l««- oapba, chèvre.
Daretz carn de polit aubel
Eu lait de cabra freit moillada.
Deldes de Prades, Auz- eass.
Vous donnerez chair de petit agneau mouillée en
lait de chèvre froid.
Loc. E a vos dos , ab mon grau essien ,
Kar.ii cuiar d'orne qne cabra sia.
T. de G- Biquier et d'Henri : Sentier.
Kl avec mon grand savoir, je vous ferai croire à
vous deux d'un homme qu'il soit chèvre.
Prov. Tan grata cabra truey que mal jatz.
Lie. de Sydrac, fol. 108.
Tant gratte la chèvre jusqu'à ce qu'elle gît mal.
cat. esp. port. Cabra, it. Capra.
i. Cabreta, s.f. , chevrette.
En lait de cabreta.
Deldes de Prades , Auz. cass.
En lait de chevrette.
Cabrotas, betz, etc.
Ord. des Rois de Fr., 1461 , t. XV, p. q.16.
Chevrettes, lapins , etc.
(at. Cabreta. esp. Cahrita. m. Capretta.
3. Cabrel, s. m., lat. capreolh.?, che-
vreau.
Coin fait al lap lo cabrel o Pagnel.
P. MlLON : Pois que d'al.
Comme fait au loup le chevreau ou l'agneau.
* se. fr. Lez un boscbel par une brecbe
Vît poignant après le chevrel...
Et H blanc chevrel...
Et li chevrel qui fu legiers, etc.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc, t. II . p. 35l.
4. Cabrit,^. m., cabri.
C'aissi cum es arditz
Leos pins qne cabritz.
P. Vidal : Dieus en sia.
Qu'ainsi comme le lion est plus hardi que le
cabri.
cat. Cabrit. esp. port Cabrito. it. Capretto.
5. Cabrât, s. m., chevreau.
CAB
Cabrât pel ha plus lônc et rude que anliel.
Elue, de lus propr , fol. 25o.
Chevreau a le poil plus long et pins rude que
agneau.
6. Cabrol , CABIROL , s. m., lat. CAPRCOI.H.?,
chevreuil.
L'auzel portaretz, e casatz
Un cabrol tro que prelz l'aialz
Deldes de Prades , Auz. cass.
Vous porterez l'oiseau , et chassez un chevreuil
jusqu'à ce que vous l'ayez pris
Qa'esquirols
Non es ni cabirols
Tans leus coin ieu sui.
E ambaud d'Orange : Aras no.
Qu'écureuil ni chevreuil n'est aussi léger que je
suis.
cat. Cabirol. anc. esp. Cabriola, it. Cavriolo,
capriuolo.
7. Cabirola, s.f , chevrette.
Ieu vî cabirola ses nielsa , qnar tôt jorn
payshia tamarisc
Elue, de las propr. , fol. 22'5.
Je vis une chevrette sans rate , parce qu'elle pais-
sait toujours le tamarisc.
8. Caprin, cabren, adj., lat. caprine,
de chèvre.
Cendre de corn capri ... Nafra clansa ab pel
CAPRINA.
Elue, de las propr., fol. l!\7..
Cendre de corne de chèvre... Blessure fermée avec
peau de chèvre.
Non ac vestit mas pel cabrena.
Roman de Gérard de Rossillon , fol, S.'j-
Il n'eut de vêtement que peau de chèvre.
esp. Cabruno. port. Cabrum. it. Caprino.
9. Cabril, adj,, lat. caprilw, qui est de
la chèvre.
A semblan d'usatge cabril.
MarcabRls : Lo vers.
A semhlant d'usage de chèvre.
anc. cat. Cabronil.
10. Cabrier, s. m., lat. cwRcinus, ehe-
vrier.
Ja '1 fol cabrier no semblarai
Qu'enques la reina l'ames.
Galbert Amius : Breu vers.
Jamais je ne ressemblerai au fou chevrier qui de-
manda que la reine l'aimât.
CAB
< at. Cabrer, esp. Cabrera, port. Càbrciro,
it. Caprajo , capraro.
i r. Cabreria, ca.briera, s./., boucherie
où l'on vend la chair de chèvre.
Fassa portai- a la cabreria... Se talhe a la
CABRIBRA.
Ord, des Rois de Fi ., itfoi, t. XV, p.^iSet l{i6.
Fasse porter à la boucherie... Se dépèce à la bou-
cherie.
esp. Cabreria.
12. Caprizant, adj. , lat. caprisantc/w ,
cap risant.
Cnm es pois caprizant.
Elue, de las propr., fol. 21.
Comme est un pouls caprisant.
13. CoRPICORNE, CAPRICORNUS, S. ni.,
lat. capricornwv, capricorne.
Cela renha ea un sigue que a nom cor pi -
CORNE.
Liv. de Sydrac, fol. 5iî.
Celle-là règne en un signe <{iii a nom capricorne.
Tropics del crancer es dicb l'us
E l'autre de capricornus.
Bret>. d'amor, fol. 26.
L'un est dit tropique du cancer et l'autre du
capricorne.
cat. Capricorni. est. port. Capricornio. it.
Capricorne).
i4-Caprifuelh, s. m., lat. caprifolz'm/72 ,
chèvrefeuille.
Sac de caprifuelh.
Elue, de lus propr., fol. lo3.
Suc de chèvrefeuille.
it. Caprifoglio .
CABRION. , cabiros , s. m. , chevron.
£ 110 i a traa ni cabrion ,
Teuîe ni peira ni cairon.
Roman deJaufre, fol. 32.
Et n'y a poutre ni chevron, tuile ni pierre ni
moellon.
Saumada de cabirons et de barras dona
cascuna de sa maniera I cabiron o I barra.
Cartulaire de Montpellier, fol. 107.
Charge de chevrons et de barres donne chacune de
sa manière un chevron ou une barre.
A quel foragier que avian fait far dels cabi-
ros de la maio de lor trael.
TU. de 1284. Arch. du Roy., J., 3l8-
CAC
t83
Ce grenier à fourrage qu'ils avaient fait faire des
chevrons de la maison de leur pressoir.
esp. Cabrio.
■i. Cabrella , s.f. , rais de la roue.
Del bratz no us pretz una figa,
Que cabrella par de biga.
G. DK BfcniiUEDAN : Cansonetu
Pour le bras je ne vous prise une figue , vu qu'il
paraît un rais de roue de char.
3. Cabrionat, s. m., chevronnage, che-
vrons employés dans une construc-
tion.
Las traus d'aquel palbays son d'un fust que
es apellat sedre; lo cabrionat es de Libano.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 32.
Les poutres de ce palais sont d'un bois qui esl
appelé cèdre ; le chevronnage est de bois du Liban.
CAC , cada , adj. indéterm. , chaque.
Ieu no la vei cac dia.
Giraud le Roux : Ara sabrai.
Je ne la vois chaque jour
A cada joc metam un croy baro.
T. de Faure et de Falconet : En Falconet.
\ chaque jeu mettons un lâche baron.
Cad' an an freg doze mes.
B. DE TOT LO MON : Mais fregs.
Chaque anne'e ils ont froid douze mois.
Adv. comp. Quan me faill pas sobre toailla ,
Que cada petit lo m tailla.
Le moine de Montaldon : Ben m'enueia.
Quand le pain me manque sur la nappe , vu qu'il
me le coupe peu à peu.
Qu'ieu ai vista comensar tor
D'una sola peira ab bastir
E cada pacc levar aussor.
Giraud de Bokneil : Non puesc soûrii
Que j'ai vu commencer une tour en bâtissant
d'une seule pierre et peu à peu s'élever plus haute.
cat. esp. port. Cada.
2. Cada us, subst. indét. , chacun.
E no y ten mat bec ni gola
Nuls ausels, ans bray e canta
Cada us
En son us.
A. Daniel : Autet e bas.
Et nul oiseau n'y tient muet bec ni gosier, hk<iî
chacun crie et chante selon son usage.
E penrai de la faissos
De qvada un de las melhors qu'auran.
Elias de Barjols : Belhs.
284
CAC
Et je prendrai des manières de chacun d*s meil-
leures qu'ils auront.
cat. Cada un. it. Cadauno.
3. Cascun, quascun, subst. indèt. , lat.
qu AliscvMquc , chacun.
On lit dans une charte de Pépin de
l'an 753 :
Alias natioues promiscuas de QUASCUMywe
pagos vel provincias...Nec eorum necuciantes
nec de omiies naciones QUAscuMçwe.
Hist. de l'abbaye de S. DenjSj pièc. justif., n° 35-
Voyez Denina, t. II, p. 241 et 273.
E que cascus no fos coebos
D'apenre Castia-gibs.
E. Vidal de Bezaudun : Unas novas.
Et que chacun ne fût empressé d'apprendre le
Châtie-jaloux.
Per esproar de quascun son semblan.
B. de Ventadour : Quan la fuelha.
Pour éprouver l'opinion de chacun.
Irai per tôt acaptan
De chascuna un bel semblan.
Bertrand de Born : Domna pois.
J'irai partout sollicitant de chacune un beau sem-
blant.
■ — Chaque, chacun, adj. indèt.
Quascus bos om si fai 10 so degra.
Poème sur Boece.
Chaque bon homme se fait le sien degré. -
Beutatz e valors e cueindia ,
Dona, creis en vos quascun dîa.
Pons de Capdueil : S'anc fis ni dis.
. Dame , beauté et mérite et agrément croît en voua
chaque jour.
anc. fr. Toujours se deffendirent et rallièrent
en chascun carrefour de la ville.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 3^4-
De chacun costé entrèrent en grandes re-
monstrances et à soutenir chacun son parti.
Cojiines, liv.I, p. z!\!\.
âne. esp. En cascun de los oîos eebo uua pun-
nada.
V. de S. Domingo de Silos, cop. 39^-
anc. cat. Quascun. esp. Cada uno. tort. Cada
hum. it. Ciascuno.
CACA, s./., lie, excrément.
E coma aquell que fai oli , que reteu io plus
gras 6 gieta por la caca e la grossa substantîa.
V. et Vert , fol, 35.
CAC
Comme celui qui fait l'huile , qui retient le plus
gras et jette dehors la lie et la grosse substance.
cat. tort. Caca. it. Cacca.
2. Cacar, v. , lat. cACARf, cliier.
C'aprop de la crotz cagatz.
Marcoat : Una ren.
Que vous chiez auprès de la croix.
cat. esp. tort. Cagar. it. Cacare.
3. Concagar, v., lat. concacarc, chier,
concilier.
Apres lo pet, totz m'en concagaria.
T. DU COMTE DE PROVENCE ET D'ARNAUD : Amies.
Après le pet , je m'en concilierais tout.
ANC. fr. Ceux qui vuellent concilier la gloire
de l'empire et de ton nom par leur fans
enortemens.
Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. i63.
A ceux qui pour moi concilier,
"Viennent mes roses espier.
Roman de la Rose, v. 363 1 .
CACENPHATON, s, m. , cacologie.
'Kax.éy.pa.TOv. Cacempbaton dictio obscœna
vel incomposite sonans.
Isidor. Orig., 1 , 33.
"Vol dire cacenphaton aytant coma mala ,
aspra e laia sonoritat.
Cacenphatons es can lag sona
La dictios que bom mensona.
Leys d'amors, fol. 106.
Cacologie veut dire autant comme mauvaise,
âpre et laide consonance.
La cacologie est quand le terme qu'on mentionne
sonne laidement.
CACHOSSINTHETON , s. m., caco-
phonie.
KstJcoc-t/'vOêTOv. Lucian, de Calumn. non tem.
cred., §. 14, t. III, p. 144 > 1. 83, éd. Reitz.
Cacosyntheton , vitiosa compositio.
Isidor. Orig., I, 33.
Es apelada cachossintheton , ay tan coma
viciosa et aspra ordinatios 0 compositios de
dictios, et aspra concursios de dictios et ernpa-
chada transpositios de dictios.
Leys d'amors, fol. 108.
Est appelée cacophonie, autant comme vicieuse et
âpre ordonnance ou composition d'expressions , et
âpre concours d'expressions et transposition embar-
rassée d'expressions.
Cx\D
CADAFALC, s. m., échafaud.
En los cadafals s'en monte*
Lo reis.
Roman de Flamenca , fol. l33.
Le roi monta sur les échajaitds.
— Machine de guerre, tour de bois.
Los cadafalcs dobles e ab ferme escalo.
GUILLAUME DE TuDELA.
Les échajaitds (lou)iles et avec ferme éclielle.
anc. fr. Où chafaut que l'on ot establi fu
porté.
JoiNVILLE, p. l58.
Et dn chafauh où ils jonoient leurs tragédies.
Amyot, trad. de Plutarque, Vie de Thésée.
Ceux du cbastel decliquerent quatre marti-
nets... contre lesdits chauffait x ; ces quatre
martinets gettoient si grosses pierres et si sou-
vent sur ces chauffaux , qu'ils furent bientôt
froissés.
Froissart, 1. 1, cap. 121 ; Carpentier,
1. 1, col. o,36\
anc. cat. Cadafal. esp. Cadalso. tort. Cada-
falso. it. Catafalco.
CADE , s. m. , cade , sorte de genévrier.
Prendetz la goma del genebre,
So es albre ; e sembla pebre
Sa frnita , cant es ben madura ;
Et, en la nostra parladura ,
A nom cade.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Prenez la gomme du genévrier, c'est un arbre; et
son fruit , quand il est mûr, ressemble au poivre ;
et , dans notre langage ^ il a nom cade.
cat. Cade.
CADENA, s./., lat. catena, chaîne.
Trai veltre o lebrier en sa cadena...
Cum veltres en cadena.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 2 et 27.
Tire chien ou lévrier en sa chaîne...
Comme lévrier en sa chaîne.
— Sorte d'ornement.
Ni ja non anran pro botos...
Cadenas d'argen ni tessels.
Bref, d'amor, fol. 12g.
Et jamais n'auront assez de boutons... chaînes
d'argent ni agrafes.
Fig. Ab suau cadena
Mi destrenh e m lia.
Peyrols : Ah joi
M'élreint et me lie avec douce chaîne
CAD
285
EU se veyria en las cadenas del dyable, en
carcer del peccat.
V. et Vert., fol. 69.
Il se verrait dans les chaînes du diable , en prison
de péché.
anc. fr. J'ai la cadene an pié.
RemiBelleau, t. I,fol. a3i.
Entravez à la cadene de tant d'infirmités.
Camus de Belley, Diversités, t. I. fol i/j.
cat. esp. Cadena. port. Cadea. it. Catena.
2. Cana, s.f., chaîne.
Si mi donz, que m te ses cana ,
No val pro mais c'autra assatz.
Rambaud d'Orange : A mon vers.
Si ma dame , qui me tient sans chaîne, ne vaut
beaucoup plus qu'autre.
3. Cadenat, s. m., cadenas.
E '1s verials, e las portas , e 'ls ennbs , e '1s cade-
NATZ.
Guillaume de Tudela.
Et les vitraux , et les portes, et les coins, et les
cadenas,
4. Cadenar, v., lat. CATENARe, enchaîner.
Part. pas. D'aquestas cartillages entre se uni
das et cadenadas la gola es composta.
Elue, de las propr.j fol. q6.
La gorge est composée de ces cartilages unis et
enchaînés entre eux.
it. Catenare.
5. Encadenar, v., lat. incatenar^ en-
chaîner.
Ditz amoros vertadiers encadena
Mo ferm voler.
Savari de Mauleon : Qui bon frug.
Vrai discours amoureux enchaîne mon ferme
vouloir.
Part. pas. En la cal ardent cadena son enca-
jdenat e per lo col estreg liât los peccadors.
Contricio e penas injernals.
En laquelle ardente chaîne sont enchaînés les
pécheurs et étroitement liés par le cou.
Fig. Dels rims encadenatz.
Leys d'amors, fol. 22.
Des rimes enchaînées.
Causon redonda et encadenada de motz
e de son.
V. de Giraud Rii/uier.
Chanson arrondie et enchaînée de mots et de son.
cat. esp. Encadenar. port. Encadear, it. /«-
catenare.
•286
CAD
6. Encahenamkn, s. m. , enchaînement.
Alqa apelo encadenamen la locntio que
havem pauzaila vn cliraaz.
/ .. ys d'amors, fol. i3o.
Aucuns appellent enchaînement la locution que
nous avons posée à la gradation.
7. Descadenar, v., déchaîner.
Qa'ilh m'a mes en tal cadena
Don malha no s descadena.
Bertrand de Born : Cazut sui.
Qu'elle m'a rais en telle chaîne dont maille ne se
déchaîne-
Part, pas. Cam leos o lanpartz, can es desca-
denatz.
Guillaume de Tudela.
Comme lion ou léopard, quand il est déchaîne.
Esr. Desencadenar. port. Desencadear. it.
Scatenare.
CADERA, cadieira, s. /., lat. cathe-
dra, trône, chaire, chaise.
Emperador avem de tal manera
Que non a sen, ni saber, ni membranza;
Pins ibriacs no s'asec en cadera.
Lanza : Emperador.
rVous avons empereur de telle manière qu'il na
sens, ni savoir, ni souvenir; plus ivrogne ne s'assit
sur le trône.
Portan l'a l'eveseat, en cadïera l'an mes.
V. de S. Honorât.
Ils le portent a l'évêché , ils l'ont mis en la chaire.
Car tro vol dire cadieira.
Bref, d'amnr, loi. 19.
Car trône veut dire chaise.
Loc. Quan levaran en cadera ,
Per lina valor enteira ,
Lo pros comte de Rhodes.
FolquET DE Lunel : Per amor.
Quand ils e'ièveront au trône, pour pur mérite
entier, le preux comte de Bhodez.
L'emperaire levet en cadteyra sans dé-
mens ad apostoli.
Roman de la prise de Jérusalem , fol. 16.
L'empereur éleva saint Clément sur la chaire
comme pape.
— Nom d'une monnaie de France et
d'Angleterre.
Cadieras d'antra manyera que liegon : Phi-
lippus, etc. Cadieras d'Engleteyra que liegon :
Eduardus, etc.
Tarif des monnaies en provençal
CA1
Chaises d'autre manière OÙ on lit : PlllLlPPUS, etc.
Chaises d'Angleterre où on lit : Kia'AKDUS , etc.
ANC. fr. l!b roi estoit assis en sa chajere riche-
ment aornée.
IMONSTRELET , t. II , fol . 23.
Leqnel estoit assis sur une chaière couverte
de drap d'or.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 192.
cat. Cadira. anc. Esr. Cadera. tort. Cadeira.
it. Cattedra.
2. Catedrai., adj. , lat. cathedraus ,
cathédral.
En la glieia que es catedrai.
De san Peyre e de san Paul.
V. de S. Alexis
En l'église de saint Pierre et de saint Paul, qui
est cathédrale.
anc. fr. Où sont li cathedra! chanoinne.
G. Gtjiart, 1. 1 ,p. 344-
cat. esp. Catedrai. tort. Cathedra!, it. Cattc-
dràle.
CADUC, adj. , lat. caducws, caduc.
Alcus la nomo mal caduc.
Elue, de las propr., fol. 100.
Quelques uns la nomment mal caduc.
Substantiv. Dizo que valo a epileutics et cadux.
Elue, de las propr., fol. 278.
On dit qu'ils valent aux épilcptiques et caducs.
cat. Caduc, esp. port. it. Caduco.
CAGOT, s. m. , cagot.
Cagots no pagaran talhas.
Fors de Bearn, p. 1072.
Les cagots ne pajeront pas de tailles.
Les cagots étaient une espèce d'hom-
mes abjecte et méprisée qu'on croyait
descendus des Goths d'Aquitaine; ils
vivaient comme hors de la société.
Voyez Oihenart, Not. Mr. Vasconiœ ,
p. 414 ; Du Cange, t. II, col. 26.
CAILLA, s./., bas. lat. qua^milla ,
qualia, caille.
Ans vol guerra mais que cailla esparvi rs
Bertrand de Born : Miez sirvenl
Mais il veut guerre plus quYpcrvier caille.
Loc. F. fo pus gras qui' <at.ha.
B\MBAID DE V "i 1 IF ^s El 0 que
CAI
El il fut plus gras que caille.
it. Quaglia.
C.AIREL, s. m., carreau, trait.
Trazon ab arbaleslas los cairei.s empenatz.
Guillaume de Tudela.
Avec arbalètes ils lancent les traits cmpcnne's.
E trai cairfls trenchans, per ben ferir.
G. Faidit : Cascus hom.
El , pour Lien frapper, lire traits tranchants.
Fîg. Ab un cairel de plazensa
Fabregat en foc d'amor.
P. Vidal : Tant an ben.
Avec un trait de plaisir fabriqué au feu d'amour.
anc. fr. Met en la corde un grand carrel
d'acier.
Roman de Garin. Du Cange , 1. 1 , col. 671.
Et II quand qui en l'air cliquent.
G- Guiart, t. I. p. ib'o.
anc. cat. Quadrell. it. Quadrello.
1. Cayreliera , *. f. s carrelière, ouver-
ture par où l'on tirait les traits.
Am cayrelieras, lasquals cayrelieras
sian faytas en ayssi co, etc.
TU. de i356'. Doat, t. XCI1I , fol. 209.
Avec carrelières , lesquelles carrelières soient
faites ainsi comme , etc.
3. Encaireixar , v., accabler, percer
de traits.
Los meton lay on boni los encairella.
P. Cardinal : Un sirventes.
Les mettent là où on les accable de traits.
CAIS , s. m., joue, mâchoire, dents,
bouche, visage.
Caitîus, desheretat d'amor,
Ses jov, dolens, que d'ira m pais,
E par ben al front et al cais.
Gavaudan le Vieux : Crezens.
Malheureux , déshérité d'amour, sans joie , souf-
frant, qui me nourris de tristesse, et cela paraît
bien au front et'aux joues-
Cum del ean eni cazet del cays la carus,
quan l'ombr' e l'aigua '1 trabis.
Pierre d'Auvergne : L'airs clars.
Comme le chien à qui la viande tomba de la bou-
che, quaud l'image dans l'eau le trompa.
Adonc poiet al rei lo sancs el cays.
Romande Gerard.de RossiUon, fol. :>x>.
Alors le sang monta au visage du roi.
CAL
087
J.oc Mas l'afars no us iesca del cays.
B. de la SALA : Dicus aydatz.
Mais que l'aftàire ne vous sorte de la bouche
Si tan ricx rnotz me passa '1 cays.
Giraud de Borneil : Ges de sobre voler.
Si une parole si puissante me franchit les dents.
Ara m faran colh f. cais.
Rambaud de Vaquf.iras : Sirventes.
Maintenant me feront accueil et caresse.
?.. C\YSM,n,s.f., dent mâchelière, dent.
E tant gran col el li donet
Che doas caysals li arabet.
Roman de Blandin de. Cornouailles , etc.
Et il lui donna si grand coup qu'il lui arracha
deux dents.
Natura a provezit a cascuna bestia d'algnnas
armas , cum a singlars de loncs caysalhs.
Elue, de las propr., fol. 23o.
La nature a accordé à chaque bête de certaines
armes , comme au sanglier de longues dents.
cat. Caxal.
3. Caissel, .y. m. , mâchoire.
Ab son dons caut morsel
Prop del caissel.
Marcabrus : Lo vers comensa.
Avec son doux chaud morceau près de la mâchoire.
4. àcaissar, v. , embrasser, caresser.
M'acnoil
Nijosta se hi'acaissa.
Ogiers : Era quan .
M'accueille et contre soi me caresse.
5. Escayssar, v., rompre la mâchoire.
Tira '1 fie tan tro I'escayssa.
G. Adhemar : Lanquan.
Il tire tant le frein jusqu'à ce qu'il lui rompe la
mâchoire.
cat. Escaxalar.
CALA, s.f., cale.
Car no y a ni cala ni port
On puesca star segur de mort.
Deudes de PjiADES , Poëme sur les Vertus.
Car il n'y a ni cale ni port où il puisse être assuré
contre la mort.
cat. esp. it. Cala.
CALABRE, v. m., caiabre, machine de
guerre.
Marin Sanut, parlant du siège de
a88 CAL
Ptolémaïdc par le souclan Scraf, en
1291, dit :
« Fecit erigi plnres carabagas projicientes
magnos lapides et fréquenter ita ut proster-
nèrent ninros cuni turribus. »
Gesta Dci per Fpancos, t. II , p. 23o.
Pero lo seus calabres a tant forsa e vigor
Que tôt lo portai trenca e brisa e gieta por.
GUILLAUME DE TuDELA.
Pourtant son calabre a tant de force et de vigueur
qu'il perce et brise et jette à bas tout le portail.
De l'aatra part calabres e peiriers.
P. Cardinal : Tendas e traps.
De l'autre part calabres et pierriers.
CALAFATAR , calefatar , v. , arab.
kalafa, grec mod. KuXu<puTt7v, cal-
feutrer, calfater.
Voyez Muratori, Diss. 33; Monti,
t. II, part. 1 , p. 3 12.
E quecx, quo s pot, calafata.
Rajubaud d'Orange : Als durs.
Et ebacun calfeutre, comme il peut.
Part. pas. Una caxeta empeguntada
E CALEFATADA.
V. de S. Honorât.
Une petite caisse empoisse'e et calfatée.
cat. Calfatcjar. anc. esp. tort. Calafetar.
it. Calafatare.
CALAMALEC, s. m., salamalec.
Calamalec volun qne lor repona.
Giraud du Luc : Ges sitôt mai.
Ils veulent qu'il leur re'ponde salamalec.
it. Salamalecche .
CALAMAR, s. m., du lat. calamarm.*,
écritoire.
Non podia parlar
E el près nn sien calamar ,
E, segon qne l'augels l'ac dich,
El lor vai rendre per esciït.
Brev. d'amor, fol. Iq(S.
Il ne pouvait parler et il prit une sienne écritoire,
et il leur va exprimer par écrit, selon que l'ange lui
a dit.
anc. fr. Des calcmars garnis d'ancre, plume
et Cousteau.
DuBartas , p. 212.
it. Calainajo.
CAL
CALAMENT, .v. m.f lat. calament//«« ,
calament, herbe à chat.
Calament es berba semlant a inenta.
Elue, de las propr.j fol. 2o3.
Calament est herbe ressemblant à menlbe.
Suc de mentastre o de calament.
Trad. d'Albucasis, fol. 53.
Suc de mentbe sauvage ou de calament.
cat. Calament. esp. Calamento. port. Cala-
minta. it. Calaminto.
CALAMITAT, s.f. , lat. calamitatc-w ,
calamité, infortune.
En miseria e calamitat.
Elue, de las propr., fol. i.
En misère et calamité.
Per sa privada e doiuesgua calamitat.
Cal. dels apost. de Roma , fol. 120.
Par son infortune prive'e et domestique.
cat. Calamitat. esp. Calamidad. port. Cala-
midade. it. Calamità.
CALANDRA, s.f., calandre, alouette.
Lo dolz chan qu'au de la calandra.
P. Raimond de Toulouse : Lo dotz.
Le doux ebant de la calandre que j'entends.
ANC fr. Lors s'esvertue et lors s'envoise
Li papegaus et la kalandre.
Roman de la Rose, v. 77.
anc. cat. Calandra. esp. Calandria. it. Ca-
landra,
•
CALAR, v., caler, se taire, cesser.
Celt. Kal, il kal, il se tait.
BoDiN , Rech. hist. sur Saumur.
Melius est tacere qnam cum pudore loqui ,
juxta provincialium vulgare proverbium , qno
dicitur :
Mais val calar
Que fol parlar.
G. Durand , Spéculum juris.
Mieux vaut se taire que parler follement.
Que parion avan et areyre, que non podon
una bora calar, corn fai lo batal del moli.
V. et f*ert-, fol. 22.
Qui parlent ai ànt et arrière, qui ne peuvent cesser
une heure , comme fait le cliquet du moulin.
No digatz , senher coms, mas calatz vos.
Roman de Gerardde Rossillon , fol. qO,.
Seigneur comte , ne parlez pas , mais laisez-\o\xi.
Caleron , et el parlet.
Trad. des Actes des Apôtres, cb. 2t.
Ils se turent, et il parla.
CAL
Perque s cala '1 cortes cbans.
R. Vidal de Bezaudun : En aqucl.
C'est pourquoi le chant courtois se tait.
Substantiv.
Perque lo calars val mais qu'el respondres.
Liv. de Sydrac, fol. 4l-
C'est pourquoi le taire vaut mieux que le ré-
pondre.
E val mais bon calar que no fay fol parlar.
Roman de Fierabras , v. 2100.
Et vaut mieux bon se taire que ne vaut fol parler.
anc. cat. Calar. esp. Callar. tort. Calar. it.
Calare.
2. Calamens, s. m. , silence, calme.
Calamens fon fatz el cel.
Trad. de l'Apocalypse, cliap. 8.
Silence fut lait au ciel.
3. Recalar, v., rapaisei\
E lo temps si recala.
V. de S. Honorât.
Et le temps se rapaise.
esp. Recalar.
CALCA, calgua, s. /., charpie.
Pansa en qnascuna fissura calgua de coto
vielh... Pansa la calca en la seccio.
Trad. d'Albucasis, fol. 1^.
Pose en chaque fissure charpie de coton vieux...
Pose la charpie dans la coupure.
CALCAMEN, s. m., foulement.
Dissipada e derumpada per calcamen de
pes de cavals.
Cat. dels apost. de Roma, fol. y3.
Dissipe'e et rompue par le foulement de pieds de
chevaux.
it. Calcamento.
2. Calcar, v. , lat. calcarc, fouler, en-
foncer.
Aprop calca aquels.
Trad. d'Albucasis , fol. 6'5.
Après foule ceux-là.
Per paor no s fassa calcar.
Df.udes de Prades , Auz. cass.
Par peur ne se fasse fouler.
anc. esp. Calcaron li espinas redor de la mol-
lera .
Duelo de la virgen Maria . cop. 25.
Nia con clavo que luese con marliello calcado.
Milagros de Nuesira Senora, cop. 883.
anc. cat. port. Calcar. it. Cakarc.
I.
CAL 289
3. Caussigar, v., presser du pied , fouler
aux pieds.
Al terz caussiga '1 pe rizen...
Substantiv. Donc die qu'el caussigar, que fo
Faitz del pe, fo fin' amistatz.
T. de Sav. de Mauléon, de G. Faidit et
d'H. de LA Bachelleeue : Gaucelm.
Au troisième elle presse de son pied le pied en
riant... Je dis donc que le presser du pied, qui fut
fait , fut pure amitié'.
On nos caucigavan, non es pues nat herba.
I/ist. abr. de la Bible, fol. 3.
Où ils nmxsfoulaienl aux pieds, il n'est ne' herbe
depuis.
— Récalcitrer, regimber.
Dura causa es a tu causigar contra l'agnlho.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. g.
C'est une chose dure à toi de regimber contre
l'aiguillon.
anc. cat. Calcigar. anc. it. Calcicare.
4. Calpisar, v., fouler aux pieds.
Li ome la calpisavan.
L' Avangeli de li quatre Semencz.
Les hommes la foulaient aux pieds.
it. Calpestare.
CALCEDOTNE, s. m., lat. calcedon««,
calcédoine.
Lo calcedoynes a vertut
De far gazanhar plag mogut.
Brev. d'amor, fol. ^o.
La calcédoine a vertu de faire gagner un procès
suscité.
CAT. Calcedonia. esp. Calcidonio. tort. Calce-
donia. it. Calcedonio.
CALD, caut, adj. , lat. cald/«\, chaud.
Foilla ni flors, ni chautz temps ni freidura.
Beunard de la Barthe : Foilla.
Feuille ni fleur, ni temps chaud ni froidure.
Las erbas caldas e humidas.... La qualda
vianda escalfa lo cors.
Liv. de Sydrac, fol. 33.
Les herbes chaudes et humides... La nourriture
chaude e'ebauffe le corps.
Fig. Cactz de tortz far e de caritat frez.
P. Cardinal : D'un sirventes.
Chaud à. faire des torts et froid à charité.
Car, ses la décima , non es
Ls tan caut qu'en armes un lenh.
P. bu Vilar : Sendatz vermelhs.
M)0
CAL
Or, saiu la décime , il n'en rat pas un si chaud
qu'il eu armât an navire.
SubsAjuiy. No m pot far tortnra
"Venz ni glatz ,
"Si CÀ.UT ni freidura.
Pierre d'Auvergne : Rossinliol.
Vent ni glace, ni chaud ni froidure ne me peut
(aire tourment.
\nt. rn. Qu'il faisoit caitt trop à faison.
Roman de Partonopeus de Blois, t. Il , p. 90.
\Kr cat. Cal t. esp. tout. Calido. it. Caldo.
2. Caudamen, ade, chaudement.
E volon cacdamek vestir
Qn'el freitz no los puesc' envazir.
P. Cardinal : Can vey lo.
Et ils veulent se vêtir chaudement de manière
ijue le froid ne puisse les envahir.
anc. cat. Caldament. Esr. Calientemente . it#
Caldamente.
3. Cujdet, adj. , doucement chaud.
Lo pan del folb
Caudet e molli
Mandnc.
Marcabrus : D'aisso laus.
Je mange le pain chaud et mollet du fou.
!\ . Calens, adj. , lat. caleks, chaud,
ardent.
Qu'es mot clars , suans e caï.ens ,
Et ses tempestat e ses vens...
Fuocx es cantz , seex naturalmens,
E l'aires humit e calens.
Bref*, d'amor, fol. 38 et 5 j.
Qu'il est très clair, doux et chaud , et sans tem-
pêle et ^aus vent.
Le feu est chaud , sec naturellement, et l'air hu-
mide et ardent.
En y vern , cum bas cors , non es pas tan calens.
P. de Corbiac : El nom de.
En hiver , quand il fait sa course Las , il n'est pas
si ardent.
(at. Calent, esp. Ca/iente. it. Calente.
5. Calorens, adj., chaleureux, réchauf-
fant, chaud.
.... Pus nos es calorens.
P. DE Copr;i\<; El nom de.
l'iu. il nous est chaleur*
('). Calefactiu, adj., caléfaclif, réchauf-
fant.
CAL
Qui es cai.efactiu.. Soleil» ha virtut cale-
fvctiva et inflaniativa.
Elue, de laspropr.j fol. 78 et 1 16.
Qui est caléfaclif... Le soleil a vertu caléf active
et inflammative.
it. Calefattivo.
7. Calor, s./., lat. calor, chaleur.
Ni 'n sent freidura nî calor.
P. Cardinal : Ar mi puesc.
Et je n'en sens froidure ni chaleur.
ANC FR.
En dreit midi esteit, si faseit grant chaîor.
Roman de Rou, v. ^627.
cat. esp. port. Calor. it. Colore.
8. QuALiniTAT, s./., chaleur.
Natura del foc es qualiditat e siccitat;
aigna cauda... la qualiditat de aquela.
Trad. d'Albucasis, fol. I et g.
La nature du feu est chaleur et siccité ; eau
chaude... la chaleur de celle-là.
it. Calidità.
g. Calfament, s. m., chanffement.
Calfament e dezicamen es natural.
Elue, de las propr., fol. 227.
Chauffement et dessiccation est naturel.
10. Calfagge,.?. m., chauffage.
De terra paludoza pren calfagge.
Elue, de las propr., fol. 170
Il prend chauffage de terre marécageuse.
11. Calefactio, s.f. , caléfaction.
Per calefactio temprada per mesura.
Trad. d'Albucasis , fol. 'j
Par caléfaction tempérée par mesure.
1 1. Caudiera, s.f., chaudière , marmite.
E pauca carns en gran caudiera.
Le moine de Montaudon : Moût m'enueia.
El peu de chair en grande chaudière.
cat. esp. Caldera, port. Caldeïra. it. Caldaja
i3. Calfar, v., chauffer.
E sa maire calfava '1 forn.
Pierre d'Auvergne : Chantarai
Et sa mère chauffait le four.
Ft ieu calfei me voluntiers
Al gros carbo.
Le comte de Poitiers : En Alvci 1
El je me chauffai volontiers au gros charbon.
it. Scaldare.
CAL
i/|. Caeiu , s. m., braise , charbon.
La Ou' amot's que m'ai t plus d'un caliu.
Raimond de Miraval : Trop.
Le pur amour qui me brûle plus qu'an charbon.
Qu'el cor m'art pins que calius.
Raimond de Miraval : Res contr'amor.
Qui me brûle au creur plus que braise.
<:AT. C'a lin.
i5. Câlina, s. f. , lat. ckiAgmem , cha-
leur.
Que revenc lo dos temps e torna la câlina.
Guillaume de Tu delà.
Que le doux temps revient et la chaleur retourne.
Loc. Tant ai de joî per freg ni per câlina.
G. de Berguedan : Can vei.
Tant j'aide joie par le froid et par la chaleur.
anc. fr. Cel jour list-il si grant chalinc
Que li pins puissant s'en plaignoient,
Que de chaut et de soif estinguoient. ..
Ne saî par froiz ou par chalines.
G. Guiart, 1. 1 , p. 237 ; t. Il , p. 4ô5.
Esr. Câlina.
ï6. Acalinar, v., chauffer, échauffer.
Entro que sia ben tempratz,
No trop freid, ni trop acalinatz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Jusqu'à ce qu'il soit Lien tempéré , non trop froid ,
ni trop échauffé.
1 7 . Calivar , v. , brûler.
Si ni te fuecx que m caliva.
Guillaume de S.-Gregori : Razo e dreit.
Ainsi me tient le feu qu'il me brille.
Fig. Qn'el vers farai que m caliva
Dir a lîeys cui pretz se jonh.
Rambaud d'Orange : Un vers farai.
Que je ferai un vers que je brûle de dire à celle
à qui mérite s'unit.
18. Escalfament, s. m., échauffement.
"Val contra escalfament de fegge.
Elue, de las propr. , fol. 220.
Vaut contre échauffement de foie.
Que son cors dan no 'n ac, ni 'n ac escal-
1AMENS.
P. DE Corbiac : El nom de.
Que sou corps n'en eut dommage , ni n'en eut
échauffement.
Fig. "Veraia tiiacla contra tolz escalfamens
de ira.
V. cl Vert., fol. 86'.
CAL
291
\ rai remède contre tous échaufftmcnls de colère.
it. Scaldamento.
19. Escalfar , esqualfar, v., échauffer
Qu'el fuecx que m'en sol escalfar.
B. DE VeNTADOUR : Quan lo boscatges.
Que le feu qui a coutume de m'en échauffer.
La qualda vianda esqualfa lo cors e nohis
la carn e las venas.
Liv. de Sydrac, fol. 33.
La nourriture chaude échauffe le corps cl nom 1 il
la cliair et les veines.
Fig. Pero m'EscALF e m'abranda
Sa fin' .1misi.1i/. coraas-
G. Adiiemar : Quan lo.
Pour cela sa pure amitié de cueur m'échauffe et
me brûle.
Qu'ai comensar joga niagestrilmcn
Al petit jog, pois s'f.scalfa perdeu.
Aimeri de Peguilain : Atressi m pieu.
Qu'au commencement il joue savamment au petit
jeu , puis il s'échauffe en perdant.
Part. pas. Qn'adoncx auiors li mov guerra
E la fai pus escalfada.
B. Garbonel de Marseille , Coblas triadas ■
Vu qu'amour alors lui suscite guerre et la rend
plus échauffée.
cat. Escalfar.
20. Escaudadura, s. f., échaudure.
"Valo contra escaudadura.... Ro ungueut
per escauda duras.
Elue, de las propr., fol. 212 et 277.
Valent contre échaudure Bon onguent pour
éehaudures.
21. Escaudar, v. , échauffer, chauffer.
Sirvens del castel que era fornier qu'ESCAu-
dava lo forn.
V. de Bernard de Venladour.
Serviteur du château qui était fournier qui
échauffait le four.
Part. pas. D'orne escaud at que tem tebe anese.
Sordel : Lo reproviers.
D'homme échaudé qui craini toujours le tiède.
anc. fr. QxCeschaudcs doit iave douter.
Romande la Rose, v. 1794-
it. Scaldare.
22. Recaliu , s. m., braise, langueur,
chaleur.
Lo recaliu ni las sendres no tocon eu nos-
tras viandas.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 3g.
La braise ni les cendres ne touchent à nos viandes
2Ç.2
CAL
Engendro malautias, recalui et podagra.
Elue, de las propr.j fol. 124-
Engendrent maladies, langueur et goutte.
Fig. Araors me ten en son dons rbcaliu.
P. Vidal : Be m'agraila.
L'amour me lient en sa douce langueur.
Qn'aissi coin de rf.caliu ,
Ar m'en ve freg , ar calors.
P. Vidal : Be m pot.
Qu'ainsi comme de langueur, tantôt il m'en vient
froid , tantôt chaleur.
Perque s'aïegron chantador
Et ien, las! torn en recaliu.
Arnaud de Cotignac : Lo joi comun.
C'est pourquoi les chanteurs se réjouissent , et
moi , hélas .' je tourne en langueur.
23. Recaeivar, v., réchauffer, rallumer.
Enqnera m vai recalivan
Lo mais d'arnor qn'avi' antan.
P. Raimond de Toulouse : Enquera.
Le mal d'amour, que j'avais jadis , va me ré-
chauffant encore.
"Veiaire m'es que '1 guerra recaliva
Del re frances.
Montan Sartre : Coms de.
Il me semhle que la guerre du roi français se
rallume.
— Rechuter, retomber.
E îaalantes qne soven recalivA.
P. Vidal : S'eu fos en.
Et malade qui souvent rechute.
Ha gran pahor de recalivar en peccat , e
tem tota temptatio.
V. et Vert. , fol. %.
Il a grand peur de rechuter en péché , et il
craint toute tentation.
24. Escalsizo, s.f., sauce.
Pneis venon las escalsizos.
Roman de Jaufre, fol. 5.
Puis viennent les sauces.
En catalan et en espagnol , caldo
signifie jus, bouillon.
CALENDA, KM.ENDA, s.f, lat. calen-
t>.\c , calendes, fête.
Neus m'es Hors blanea e vermeilla ,
Et iveras calenda iuaia.
B. de Vf.ntadour : Era non.
La n 'nu moi fleur blanche et vermeille,
■ bivci 1 alende de mai.
CAL
Tro a kalenda maia.
T. d'Ebles d'Uisel et de Gui : En Gui , digatz.
Jusques aux calendes de mai.
Kalenda de mes caut ni freg
Ni de temprat, quan paron flor.
G. Biquier : Kalenda.
Calende de mois chaud ni froid ni de tempéré ,
quand les Heurs paraissent.
Qu'il non amon pretz ni don ni calenda.
Giraud de Borneil : Cardalhac.
Qu'ils n'aiment mérite ni don ni fête.
Loc. Rîcx bom que fai sas calendas
E sas oortz e sas bevendas.
P. Cardinal : Qui ve gran.
Homme riche qui fait ses calendes et ses cours
et. ses orgies.
— Fête de Noël.
La fête de Noël étant fixée au 0.5 dé-
cembre, jour des calendes de janvier,
ce nom de calendas fut appliqué, dans
un sens restreint , à la fête même.
E si s'avenc entorn Nadal,
Coin apela kalendas lai.
P. Vidal : Abril issic.
Et ainsi il arriva autour de Noël , qu'on appelle là
calendes.
A calendas, lo sant jorn de Nadal.
Chronique d'Arles.
A calendes, le saint jour de Noël.
cat. esp. port. Calendas. it. Calende.
1. Kalenda maia, s.f., chanson qu'on
chantait au mois de mai.
Cantan nna kalenda maia
Que dis : Cella dona ben aia
Que non fai languir son amie.
Roman de Flamenca, fol. 56.
Chantant une chanson de mai qui dit : Bicu ait
cette dame qui ne fait languir son ami.
3. Calendier, s. m. , lat. calendarîh/h ,
calendrier.
Sa mort es escrieba el calendier.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 196.
Sa mort est écrite au calendrier.
En una letra del kalendier.
Elue, de las propr., loi. 126.
En une lettre du calendrier.
anc. cat. Calender. Esr. port. it. Calcndario.
4. Kalendar, adj., qui est des calendes.
En l'an mile CC...
E mais LXXVI que so,
CAL
Lo reys Jacmes el sete kalendar il'agost
Fenî.
Mathieu de Qcerci : Tant suy marritz.
L'an mil deux ceat et plus soixante-seize qui
sont, le roi Jaeme mourut au sept des kalendes d'août.
L'histoire place au 25 juillet 1276
la mort du roi Jacrae.
Art de Vérifier les dates, 1. 1, p. 753.
5. Calendal, ad/., calendal , qtii est des
calendes.
Dia ralendat. pren so nom de las Ralendas.
Elue, de las propr.j fol. 126.
Jour calendal prend son nom des calendes.
CALENSA, s./., nécessité, soin, souci.
De casenna scïensa
Parlai- non ai calensa.
Nat de Mons : Sitôt non es.
Je n'ai nécessité de parler de chaque science.
2. Calier, ad/., soucieux, soigneux.
En sos ruovemens et obras plus caliera et
tarda.
Elue, de las propr., fol. 6g.
Plus soigneuse et tardive en ses mouvements et
œuvres.
3. Caler, v. impers., chaloir, faillir,
manquer, soucier.
Voyez Denina, t. III, p. i32.
Domna , puois de mi no us cal.
Bertrand de Born : Domna , puois.
Dame , puisqu'il ne vous chaut de moi.
Pane vos calra del mien enansamen.
Aimeri de Peguilain : En greu.
Il vous souciera peu de mon avancement.
E no ns quai, desesperar.
Marcabrus : A la fontana.
Et il ne vous faut désespérer.
Loc. Per so m'en soi gitatz a no m'en cal.
P. VlDAL : Ane no mori.
C'est pourquoi je me suis jeté à ne m'en soucie.
"Vai lo segle a no m'en cau.
Marcabrus : Mas la fueilla.
Le siècle va à ne m'en soucie.
anc. fr. D'amer povre homme ne li chaille.
Roman de la Rose, v. i382l.
Il ne ch.ault à plusieurs qnitiegne la seigneu-
rie , mais qu'ils soient prochains des prouffitz.
OEui'res d'Alain Chartier, p. [12b.
"Viens, si onques
De tes enfants te chalut.
C. Makot, t. IV, p. 285.
CAL
293
• anc. esi>. Ca dellos poco min cal.
Poema del Cid , v. 2367.
Mas quequier que el diga à mi poco me cala.
Poema de Alexandro, cop. i/jo.
it. Deh ! se vi cal di me.
Boccaccio, Decam., IV, proem.
Che del vender no i cale , cale.
Barberini, Docum. d'amore, p. 3o2,
4. Nonchalansa, s./., nonchalance ,
négligence.
Loc. Car ai vist far deschasensa
Tal que mes
Son amie e nonchalansa.
B. Zorgi : Sitôt.
Car j'ai vu iàire décadence à tel qui mit son ami
en nonchalance.
anc. fr. Mettre en oubli et nonchalance les
fatigues qu'avions pati sur la marine.
Rabelais, liv. V, ch. 7.
5. Noncalamen , s. m., nonchalance.
Flac ni volpill, plen de noncalamen.
Gbanet : Pos al comte.
Lâche et paresseux , pleiu de nonchalance.
6. Nonchalen, adj. , nonchalant , indif-
férent.
Quar li rie son tan nonchalen.
G. Anelier de Toulouse : Ara farai,
Car les riches sont si nonchalants.
La poestatz m'es nonchalens.
Boniface de Castellane : Gucrra.
La puissance m'est indifférente.
ANC. FR.
A pas mornes et lents seulet je me promène,
Nonchalant de moi-même.
Ronsard , t. II , p. iq94-
Lui desprisant et nonchalant d'icenls
blasmes.
Anc. tr. des Off. de Cicéron, fol. 47-
7. Noncaler, v., nonchaloir, noncha
lance.
Substantif.
E tan no us vi , soven ai gran doptansa
Que no us mi fass' oblidar noncalers.
Folquet de Marseille : Chantan volgra.
Et quand je ne vous ai vue, j'ai souvent grande
crainte que nonckaloir ne vous fasse m'ouhlier.
Desesperar me fara '1 nonchalers.
Arnaud de Marueil : L'ensenhamcntz
Le nonchaloir me fera désespérer.
^94
CAL
Loc. Totz tenicros c doptans
Cais qui s laiss' a nonchaï.er.
BbseNSBB de Palasol : Totz tcmcros.
11 tom1)e tout craintif et timide celui qui s'ahan-
vloune à nonchaloir.
Qaar ges paosar no us puesc a nonchaler.
Berenger de Palasol : Bona dompna.
Car je ne puis point vous mettre à nonchaloir.
Per lei qui m'a tornat a noncaler.
Pierre d'Auvergne : Mot m'entrerais.
Pour elle qui m'a tourné à nonchaloir.
anc fr. Quant sa mie ne pnet aveir,
Sa vie met en nonchaleir.
Marie de France , 1. 1 , p. 524.
As dont tôt mis en nonchaloir.
Roman du Renart , t. II , p. 283.
La dame vit que sa deffense
Ne li puet nnle riens valoir;
Si a tôt mis à nonchaloir.
Fabl. et cont. anc.j t. III , p. 4o.
anc. it. Ed ogni cosa a messo a non calcre.
Bindo de Bonichi , Race. d'Allaci , p. 88.
No vo' faccia obbridare ne mettere a non
colère lui.
Guittone d'Arezzo, Lett. 5.
Gloria, iiupero, tesor mette in non cale.
Tasso , Gerusalemme, cant. I , st. 8.
CALHAUS,^. /w.,lat. calc«lus, caillou.
A. li faict gectar tant de calhaus dessus
que... la ne a couverta.
Chronique des Albigeois, col. 35.
Il lui a fait jeter tant de cailloux dessus que... il
l'en a couverte.
Dos ruglcs si encontro en l'ayre, cum dos
calhaus eflamatz fazens granda collizio.
Elue, de las propr., fol. i38.
Deux globes se rencontrent en l'air, comme deux
cailloux enflammés faisant grande collision.
anc. fr. Li kaillo qui issent des fondes.
G. Gvjiart, 1. 1, p. 160.
port. Calhâo.
2. Calhauos, adj., caillouteux.
Terra negra, arenoza et calhauoza.
Elue, de las propr., fol. 191.
Terre noire , sablonneuse et caillouteuse.
3. Codols, s. m., caillou.
AL tan de marcs cum ha codols en Ci.ui
Sordel : Quan qu'ieu.
\ • e autant de marc; comme il y a de cailloux en
Crau.
CAL
Fig. Sap trayre oli dels codols durs.
V. et y cl., fol. 52.
Il sait tirer huile des durs cailloux.
CAT. Codai.
CALITZ, s. m., lat. calix, calice.
A comprar libres et calitz et vestimentz et
altres ornamens de gleisa.
Tit. de 1294. DoAT, t. XL1 , fol. 188.
A acheter livres et calices et vêtements et autres
ornements d'église.
La patena del calix.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 54 •
La patène du calice.
Esr. port. Caliz.
2. Calice, caxici , s. m., lat. calice/h ,
calice.
E l'ostia es el calice c '1 vi pauzat de jos.
Izarn : Diguas me tu.
Et l'hostie est au calice et le vin posé dessous.
Las causas sanctas e sagradas... lo calici.
V. et Vert., fol. 90.
Les choses 6aintes et sacrées... le calice.
Fig. Si non si pot far que romanga aquest
calici que non lo beva.
Hist. abr. de la Bible, fol. 6b.
S'il ne se peut faire que ce calice reste que je ne
le boive.
it. Calice.
CALMEILH, s. m., lat.CALrtMMi-, chaume.
Qui en calmeilh
Espan son raeilb
Non sap gaire de laorar.
P. Cardinal : Prcdicator.
Qui répand son millet sur chaume ne sait guère
du labourer.
2. Calmeilla, s./., chaume.
E li auzelet dui a dui...
Fan retentir la calmeilla.
Hameus de la Broquerie : Quan reverdeion.^
Et les oiselets deux à deux... font retentir le
chaume.
3. Calamel, caramel, s. m., lat. cala-
nus, chalumeau.
Cantam a vos am calamels.
Trad. duNouv. Test. S. Luc, ch. 7.
ÎNous chantons pour vous avec des chalumeaux.
En flaujos ni en caramels
Non faretz acordar los sos.
Le Dauphin d'Auvergne : Puois sai.
CAL
Vous ne ferez accorder les sons en flageolets ni en
i halumeaiuc.
Tro que la gayta toque son caramel.
Un troubadour anonyme : En un vergicr.
J usqu'à ce que la sentinelle touche son chalumeau.
Aquel qui trobet car amels, noiunat Pan, etc.
Elue, de las propr., fol. 282.
Celui qui trouva les chalumeaux, nomme Pan, etc.
anc. fr. Sonnent tabour
Flabnstes, tymbre et calimiel.
Roman du Renart , t. IV, p. t66.
esp. Caramillo.
4. Caramela, s./., chalumeau.
Lor platz auzir flautas , caramelas et antras
melodias.
Elue, de las propr., fol. 2/J5.
Il leur plaît ouïr flûtes , chalumeaux et autres
mélodies.
Redi, dans ses notes sur le dithy-
rambe, p. 193, au mot CENNAMELLA,
dit que c'est un instrument de musique
qu'en plusieurs lieux de la Toscane, et
surtout chez les Arétins , on nomme
CIARAMFXLA :
Ora me vengon buffoni senza fine; chi sona
tromme, chi cornatnuse , ebi ciaramelle.
Vita di Cola di Rienzo, c. 25.
Redi , annot. al Ditir., p. 146.
anc. cat. anc. esp. Caramela. port. Chara-
mella. it. Ccnnamella.
5. Calamellar , caramelar, v. , jouer
du chalumeau, chalemeler.
Que fol pastre qu'ai bel puei caramela.
P. Vidal : S'eu fosen.
Que le fol pâtre qui joue du chalumeau à la
belle montagne.
Anzelayres uso d'el a deceptio d'auzels,
quar, dossamen caramelan, los prendo al
aytal engan.
Elue, de las propr , fol. 282.
Les oiseleurs en usent pour la de'ception des oi-
seaux, car, en jouant doucement du chalumeau j
ils les prennent par une telle tromperie.
— Chanter, conter.
Vay s'en de manteneut a l'ostal de la bella,
Lauzengas e plasers gran ren li calamella.
V. de S. Honorât.
11 s'en va de suite à la maison de la belle , et lui
conte beaucoup louanges et amusements.
CAL
295
anc. fr. Jà n'ï eusse esté séus
Se lî glous ne chalamelast...
Quant li lerres chalemeloit
Qui nuîe rien ne li celoit
Dont il li poist sovenir.
Roman de la Rose, v. y3o3 et llffi'j.
anc. cat, Caramelar. esp. Caramellar.
CALONJA, s. /., lat. caluwnia, dis-
pute, refus.
Amors vol calonja.
Pierre d'Auvergne : Bel m'es.
Amour veut dispute.
anc. fr. I venront moure sans contredit et
sans chalcnge de mi et de mes oirs.
TU. de 1240. Carpentier, t. I, col. 728.
anc. esp. Calonja. it. Calogna.
2. Calumpnjamen , s. m., contestation,
difficulté.
...Ses tOt CALUMPNJAMENS.
P. de Corbiac : El nom de.
... Sans aucune contestation.
3. Calonjar, v. , disputer, refuser, pro-
hiber.
Qu'el coms,dux e marques, del lîgnageN Anfos,
Li calonja sa terra.
Guillaume de Tudela.
Que le comte, duc et marquis, du lignage d'Al-
phonse , lui dispute sa terre.
Ja 'lh CALONGE
So que '1 devria autreiar.
GlRAUD DE BORNEIL : RaZOU.
Qu'elle ne lui refuse jamais ce qu'elle devrait lui
octroyer.
anc fr. Refusé m'a et calengié.
Fabl. et cont. anc, t. 1 , p. 139.
La preie volonz prendre et la terre tendron ;
Se V lanchtlzla calengent , nos nos i cumbatron.
Roman de Rou, v. i23y.
L'honneur est le seul prix que la vertu callenge,
L'ombre poursuit le corps et vertu la louange.
La Boderie , Mesl. poèt., p. 27.
anc. cat. Calognar. anc esp. Calonjar. it,
Calongnare.
4. Co\calengier, aclj . , disputeur.
E l'amors es concalongiers.
G. Faidit : Bauzan.
Et l'amour est disputeur.
ag6 CAL
5. Calumpnia, s./., lat. calumnia, ca-
lomnie , fausse accusation.
Calumpnia, so es a dir, venir sobre altre
am mal cor de far tortz et am volontat de
greviar en tôt cant pot.
V. et Vert., fol. i5.
Calomnie, c'est-à-dire , venir sur un autre avec
mauvais dessein de faire tort, et avec volonté de
crever en tout quand on peut.
Le serment de calomnie était prêté
par le demandeur, pour attester la
justice de sa réclamation.
Un titre de i34o porte:
Mandatnm litem coutestandi, jnrandi in
animum ipsins taui de calumpnia, qnam de
veritate dicenda.
Carpentier , t I , col. 728.
Per far lo sagramen de calumpnia.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 12.
Pour faire le serment de calomnie.
Can boni yen al plaiz et fa sagramen de
CALOMTNIA.
Statuts de Montpellier de 1204.
Quand on vient au plaid et on fait serment de
calomnie.
Sagramcnt de calumpnia o de vertat per la
una part e per l'antra.
Coût, de Condom.
Serment de calomnie ou de vérité' par une partie
et par l'autre.
cat. esp. port. Cahunnia. it. Calonnia.
6. Calumpniar , v. , lat. calumniarj,
réclamer, accuser.
Que calumpnion et accuzon.
V. et Vert., fol. 17.
Oui réclament et accusent.
Non pot boru ges calumpniar
Denan lui ni fais allegar.
De la Cor.tricio.
On ne peut accuser devant lui ni alle'guer à faux.
cat. esp. port. Calumniar. it. Calunniare.
CA.LSA, s./., chausse, soulier.
Voyez Aldrete, p. 36/t.
Ni im.sas de fer non randa.
BEBTRA.ND DE PoRN : Gent fai.
Et n'arrange chausses de fer.
rr. Calza.
1. Caussa, s.f., chausse, soulier.
CAL
Avian mes dedins lors caussas un clavel a
guisa de grafi.
L'Arbre de Batalhas, fol. 61.
Avaient mis dans leurs chausses un clou en guise
d'agrafe.
Sotlars c caussas delana.
Marcabrus : L'autr'ier josta.
Souliers et chausses de laine.
cat. Calsas. tort. Calças. it. Calze.
3. Causos, s. m., chausses, culottes.
Causos de la color del drap.
Trad. de la Rég. de S. Benoît, fol. 27.
Chausses de la couleur du drap.
— Chausson.
Li vestïmen dels pes sian causos e causas.
Régla de S. Beneseg, fol. 63.
Que les vêlements des pieds soient chaussons et
souliers.
4. Caussier, s. m., chausses, culottes.
An laissât mantel e caussier.
Marcabrus : Al départir.
Ils o/.t quitte' manteau et chausses.
— F/g. Décence.
Quan pecca en niala vida ,
Cauziers e vertut oblida.
Bref, d'amor, fol. II.
Quand il pèche en mauvaise vie , il oublie dé-
cence et vertu.
5. CAUSAMES , CHALSAMEN , S. 111., lat.
calceamentww , chaussure.
Corey de son causâmes.
Trad. du nouv. Test. S. Jean , cli. I.
La courroie de sa chaussure.
Del vestir c del calsamen dels fraîres.
Régla de S. Benezeg , fol. 63.
Du vêtir et de la chaussure des frères.
Unglas... en bestias caussament.
Elue, de las propr., fol. 49-
Ongles... chaussure pour les bêtes.
it. Cahamento.
6. Caussada, s.f., chaussée.
En adobamens de carrières 0 de caussadas.
Cartulaire de Montpellier, fol- (\l.
En réparations de rues et de chaussées.
esp. Calzada. port. Calcada.
7. Caussyr, v. , lat. CAi.ct'ARc, chausser.
Gnari S03 escudiers sas causas li causet.
Roman de Fierabras, v. 727.
Gue'rin son écuyer lui chaussa ses chausses.
CAL
... Gent caussar e vestîr.
Raimond de Castelnxl' : Mon surventes.
...Bien chausser et vêtir.
Que terra non poyres aver, per caussar lo
terme aqael nî sos agachos.
Tr. de l'Arpentage, part. II , ch. 28.
Que vous ne pourrez avoir de la terre , pour
chausser le ternie et ses témoins.
Part. prés. E 'lh tragua 'lssolarsben chaussans.
B. de Ventadour : Lanquan vey per.
Et lui tire les souliers Lien chaussants.
cat. Calsar. esp. Càlzar. tort. Calcar. it.
Calzare.
8. Caussat, s. m., chaussure.
Osta lo caussat de tos pes, quar lo luocx
on estas es terra sancta.
Brev. d'amor, fol. 89.
Ote la chaussure de tes pieds , car le lieu où tu es
est terre sainte.
cat. Calsat- esp. Calzado. tort. Calcado.
anc. it. Calzajo. it. moi>. Calzo.
g. Descatjssar, v., déchausser.
Ta faras descaussar lo terme.
Tr. de l'Arpentage, part. II , ch. 3l.
Tu feras déchausser le terme.
Part. pas.
En c;i misas anavon trastot e descaussatz.
V. de S. Honorât.
Ils allaient tous en chemise et déchaussés.
Per sa nain 1:1 vit requier que sia descaus-
sada , per que la razitz del solelb prenga calor
necessaria.
Elue, de las propr., fol. 225.
Par sa nature la vigne demande qu'elle soit dé-
chaussée, afin que la racine prenne du soleil la cha-
leur nécessaire.
cat. Descalsar. esp. Descalzar. tort. Descal-
car. it. Discalzare.
10. Descaus, adj., déchaussé.
Descauz coin paubres pelegrins.
V. de S. Honorât.
Déchaussés comme pauvres pèlerins.
cat. Descals. esp. Descalzo. tort. Descalço.
it. Discalzo , scalzo.
CALV, qualv, adj., lat. c.\l,vus, chauve.
La gent es qualva per ponh de lor nais-
sensa.
Liv. de Sydrac, fol. 87.
La gent cat chauve par point de leur naissance.
I.
CAL
'97
Subst. Que mais viu cals que cabellutz.
B. de Venzenac : Ivcrns.
Quo chauve vit plus que chevelu.
ANC. FR.
N'en vont nul espernant ne Artw/"necbevelu.
Roman de Rou , v. 1759.
Ne remest ne ebannz ne chauz.
Roman du Renart, t. I , p. 335.
cat. esp. tort. it. Calvo.
2. Calvet, adj., chauve.
Karles calvet, rey de Fransa.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 120.
Charles le chauve, roi de France.
3. Calvut, adj., chauve.
Ges per so , parlan propriament, boni no
es calvdt.
Elue, de las propr., fol. 66".
Proprement parlant , on n'est pas chauve pour cela.
4. Calviera, s. f. , état de chauve,
chauveté.
Fa cazemen de pels e calveria engendra....
Calviera es perdement dels pels del cap.
Elue . de las propr., fol. 73 et 66.
Fait chute de poils et engendre chauveté... Chau-
veté est perte des poils de la tête.
5. Escalvinàr, v. , rendre chauve.
Si coin sia escalvinada.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Romains.
Comme si elle était rendue chauve.
6. Decalvatiu , adj. , du lat. decalva-
T«.y, qui rend chauve.
Es depilativa , decalvativa.
Elue, de las propr., fol. 26.
Elle est dépilative, rendant chauve.
CALZ, caus, s./., lat. calx, chaux.
Que fan portais e bestors
De cals e d'arena ab caire.
Bertrand de Born : S'ahrils.
Qui font portails et tours de chaux et de sable
avec pierres de taille.
Mel e vinaigre ajustatz
E pauc de caus.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Ajoutez miel et vinaigre et un peu de chaux.
IIII forns avem de quaus e pro peira.
Puilomena.
Nous avons quatre fouis de chaux et suffisamment
de pierres.
38
a98
CAM
anc, rn. E il fîst cax et pierre atraire ,
Iloec list nue lur f;iirc.
Roman de Rou . v. 1021 1 .
t. at. Cals. Esr. toit. Cal. it. Calce.
2. Caucina, s. f. , chaux.
Pcssio los anlz mars e la sala peirluà ,
Que so faitz de morlier, d'arena et de caucina.
G\ ÎLLAI'ME DE TuDELA.
Ils mellent en pièces les hauts murs et la salle de
pierre, qui sont laits de mortier, de sable et de chaux.
Causina amortada o a aniortar.
TU. de i366. Doat, t. XCIII, fol. 209.
Chaux éteinte ou à éteindre,
r.sr. it. Calcina.
3. Cat.cinar , v., calciner.
Pair. pas. La niateria ab vinagre calcinada.
Elue, de las propr.j loi. igi.
La matière calcinée avec vinaigre.
esp. tout. Calcinar. it. Calcinare.
C/VMALEON, s. m., lat. caméléon,
caméléon.
Camai.eon es una bestia de divcisas colors,
lasqnals muda segon que ve antras estranbns
rolors.
Elue, de las prnpr., fol. 2/j1 •
Caméléon est une bête de diverses couleurs, les-
quelles il change selon qu'il voit autres couleurs
étrangères.
Hom nicssoiguier es semblan a camalf.on
que... a casenna color que ve,ell randa.
y. et Verl., fol. 24.
LMiomme menteur est scmLlable au caméléon
qui... à chaque couleur qu'il voit , il change.
esp. Camclcun. tort. Cameleào. it. Camé-
léon te.
CAMBA. , s. f. , jambe.
Camba longa e aigloneza...
Esparver ab camba plumosa.
Dl I DES DE PR ADES , Auz. CCtSS.
Jambe longue el d'aigle...
Epervier avec jambe couverte de plumes.
E donzel que sa camba mira.
Le MOINE de MoNTAUDON : Mol m'enueia.
Et damoisel qui admire sa jambe.
ANC. ESP.
Non vi eaballero con tales> cambas nucas.
Poema de Alexundi o, cop. l3(j.
1.1. : 1 . Camba.
2. Cambiera, s. f., jambière, arme dé-
fensive qui garantissait les jambes.
CAM
Camalb et esrnt e cuyssicras e camp.ieras.
Lett. de Preste Jean à Frédéric} fol. 46.
Camail et e'cu et cuissarts et jambières.
3. Cambarut , ad/., qui a de longues
jambes.
A las craiibas cambarudas.
Deudesde Prades, Auz. cass.
Aux araignées à longues jambes.
ft. Cambaterat, adj. , qui a mis pied à
terre.
Son tait ensems canbaterrat
E son se mes a genoillos.
Roman de Jaufre, fol. 122.
Tous ensemble ont mis pied à terre et se sont mis
à genoux.
Ab tant es remasntz ciiambaterra.tz.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. loo.
En même temps il est resté ayant mis pied à terre.
5. Gambaut , s. m., enjambée.
Cazen, le van , a grans gambautz ,
S'en fug a sa maizo de sautz.
P. Cardinal : Una cicuiat.
Tombant, levant, à grandes enjambées, il s'en-
fuit à sa maison rapidement.
cat. Gambada.
6. Trascambaha, s./., enjambée.
Al pus fa sa trascambada.
Gavaudan le Vieux : Un vers vuclb.
Au plus il fait son enjambée.
CAMBIAR, camjar, v. , changer.
Et ai lo plom e l'estanh recrezut,
E per fin anr mon argent cambiat.
G. Adhemar : Won pot esser.
Et j'ai dédaigné le plomb el l'elain , ol changé
mon argent pour or pur.
Belh m'es quan vey camjar lo scnîiorafge
E 'ls viels laissan als joves lui s maisos.
Bertrand de Born : Belli m'es.
11 m'est agréable quand je vois changer la domi-
nation et que les vieux laissent leurs maisons aux.
jeunes.
Non es fis drntz cel que s camja soven.
T. de Blacas et de P. Vidal : Peire.
Celui qui se change souvent n'est point vrai galant.
Loc. Et ab mentir lor ai canjatz los datz.
B. DE VentAdour : Per mieills.
Et avec le mentir je leur ai changé les dés.
A la mort de l'un et de l'autre se cambieron
CAM
Jos dat-z, car lo Laz.u- portcron los angels en
paradis.
V. et Vert. , fol. 78.
A la mort de l'un cl de l'autre les dés se chan-
gèrent, car les anges portèrent le Lazare en paradis.
Part. prés. Qu'ieu no m vau ges camjan ,
Si cum las donas fan.
13. de Ventadoir : Lo gens.
Que je ne me vais point changeant , ainsi que
les dames font.
Part. pas. S'es alqncs camjatz mos sens.
Raimond de Miravaï, : Dels quatre.
Mon sens s'est parfois changé.
cat. esp. tort. Cambiar. it. Cambiarc.
2. Cambi, s. m., échange, retour.
Si fort faîtz lo cambis d'Alvergne et de
Qnaersiin.
V. da Richard, roi d'Angleterre.
Ainsi fut fait l'échange d'Auvergne et de Querci.
Eu am la seror de ma domna Margarida ,
vostra mollier, et enig en aver cambi d'amor.
V. de Guillaume de Cabestaing.
J'aime la sœur de ma dame Marguerite, votre
e'pouse , et je pense en avoir retour d'amour.
cat. Cambi. esp. port, it Cambio.
3. Cambiamen, s. m., changement.
D'aquest cambiamen... volent ayssi tractai'.
Lejs d'amors , fol. 68.
Nous voulons traiter ici de ce changement.
anc. cat. Cambiament. E:;r. Cambiamiento .
it. Cambiamcnto.
4. Camge , camje , s. m., échange,
changement.
Non es vendezos, ans es chamges.
Trad. du Code de Justinien , fol. 37.
N'est pas vente , mais est échange.
Lo camje que m'a faich far
D'enetuia per atnia.
B. Zorgi : Entre totz.
Le changement qu'il m'a fait faire d'ennemie pour
amie.
Si cam es vendezos, o comprazos o changes.
Trad. du Code de Justinien , fol. 8.
Comme est vente , ou achat ou échange.
5. CaMBIAIRE , CAMJA1RE , CAMBIADOR ,
camjador, s. /«. , changeur de mon-
naies, changeant.
E suy cambiaires levais.
Râimond d'Avig.no.n : Sirvens fui
E' }c suis changeur légal
CAM
'-99
E vay s'en ad un Cambiadob ,
D'aqucls que trobet lo melhor.
V. de S. Honorât.
Et s'en va à un changeur, le meilleur de ceux,
qu'elle trouva.
Qu'ien eug que de cavalier
Siatz devengutz camjaire.
T. de la comt. de Die et de R. d'Orange : A mies .
Que je pense que de chevalier vous soyez devenu
changeur.
Adjcctiv. Si 110 ni semblés camjador ,
Ves vos m'en fora tornatz.
Le Dauphin d'Auvergne : Ara.
Si vous ne m'eussiez paru changeant, je m'en serai.,
retourne ver» vous.
anc. ru. Et a véu un cangeour
Qui Mahieus estoit apelés.
V. de J.-C. Carpentier , t. I ,col. 782.
cat. esp. port. Cambiador. it. Cambiatore.
6. Camjairitz , s. f., femme volage, in-
constante.
Qu'estas autras camjairitz
Segon tost autra carrieira.
Giraud DE Borneil : L'autr'icr.
Que ces autres volages suivent hientôt une autre
voie.
Adjcctiv. Mal agui eu s'anc cor volatge
"Vos aie ni us fui camjairitz.
La dame Castelloze : Moût avetz.
J'eus mal si jamais j'eus pour vous cœur volage ni
je vous fus inconstante.
7. Escambiar, escanjar, v. , échanger.
No l'en donara ni no l'en vendra ni non
ESCAMBIARA.
Titre de 989.
Ni lui en donnera ni lui en vendra ni n'échangera
Per qu'ESCANjA '1 cortes chans
En sortz crims e folhs mazans.
Raimond de Miraval : Aissi cum es.
C'est pourquoi il échange le chant courtois en
crimes sourds et fols tapages.
it. Scambiare.
8. Biscambiar , v. , échanger.
Ni no n'i vendra , ni no n'i biscambiara.
Titre de 985.
Ni ne lui en vendra , ni ne lui en échangera.
g. Bescambis , s. m. , changement ,
échange.
Âyszo es la catta de bescambis que fa.
Tit de 1192. Ardu du Boy. , J, 322
3oo CAM
Ceci est la carte de l'échange qu'il l'ait.
Qui aquest bescambis receup.
Tit. de \z'i!\. Arch. du Roy., J, 322.
Qui reçut cet échange.
10. Escamris , s. m. , échange.
Dona per escambis a 'N Ramo.
Tit. de 1192, Arch. du Roy., J, 322.
Donne par échange, au seigneur Eaimond.
it. Scambio.
1 1. Escambiamen , s. m. , échange.
Per ESCAMBIAMEH.
Tit. de 1270. Arch. du Roy., J , 321.
Par échange.
it. Scambiamento.
12. Recambiar, v. , changer.
De recambiar ni mndar las autras causas.
Ord. de Philippe-le-Bel de l3o6.
De changer ni muer les autres choses.
tort. Recambiar. it. Ricambiare.
CAMBRA., s./., lat. cambra, chambre.
Quan serem sol dîns cambr' o dins vergier.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
Quand nous serons seuls dans chambre ou dans
verger.
Fig. Cambra de joi , loc de domnei.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Chambre de plaisir, lieu de galanterie.
Cambra de Dien , ort don naysso tug be.
G. d'Autpoll : Esperansa.
Chambre de Dieu , jardin d'où naissent tous biens.
— Assemblée de justice, tribunal.
Autreiar lettras de la cambra.
Statuts de Provence. BoiMY, p. 228.
Octroyer des lettres de la chambre.
Comissaris de la cambra.
Tota demanda que si fa en la cort de la
CAMBRA.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 84.
Commissaires de la chambre.
Toute demande <pii se fait en la cour de la
chambre.
— Compartiment, division.
La maire de la femna a "VII cambras , e en
cascuna de las cambras pot aver un efan.
Liv. de Sydrac, fol. 26.
La matrice de la femme a sept compartiments ,
et en chacun des compartiments elle peut avoir un
enfant
CAM
anc. fr. Es cambres dels reis meesmes.
Ane- trad. du Psaut. de Corbie, ps. 104.
cat. anc. esp. Cambra, esp. mod. tort. Ca-
mara. it. Caméra.
1. Camrreta, s. f., chambrette, petite
chambre.
Dis a Guillem c'nn pane dormis,
Et a '1 mes en una cambreta.
Roman de Flamenca , fol. 67.
Dit à Guillaume qu'il dormît un peu, et il l'a
mis en une chambrette.
cat. Cambreta. anc. esp. Camareta. it. Ca-
me retta.
3. Cambriola, s./., cambriole, très pe-
tite chambre.
Et ab tan la donna s rescon
E torna e sa cambriola.
Roman de Flamenca , fol. 82.
Et alors la dame se cache et retourne à sa cam-
briole.
4. Camrrier, cambrieu, s. m. , cham-
bellan , valet de chambre.
Et avenc se que sos cambriers
No 'lh fo de pies ni l'almorniers.
Erev. d'amor, fol. 187.
Et il advint que son chambellan ne lui fut de près
ni l'aumônier.
Per l'ajutori d'un cambrieu de Frédéric.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 189.
Par l'aide d'un chambellan de Frédéric.
anc. fr. Grondoit si bien et fretilloit
Pour faire lever un chambrier,
Que le chambrier s'en esveilloit.
Olivier de Magny, p. 125.
cat. Camarer. esp. Camerero. it. Cameriere.
5. Camarlenc , chamarlenc, s.f., cham-
bellan.
Bogo mon chamarlenc.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 23.
Boson mon chambellan.
Son camarlenc apela : Earbadis, ar auiatz.
Roman de Fierabras, v. 1974.
Il appelle son chambellan : Barhadis , maintenant
, oyez.
cat. Camarlenc. esp. Camarlcngo. port. Ca-
mcrlengo. it. Camarlingo.
6. Camararia, s.f., fonction , charge de
camérier, camererie.
CAM
Als seîgnors del vestiari et a la camararia.
Tit. de 1263. Doat, t. CVI, fol. 210.
Aux seigneurs du vestiaire et à la camérerie.
Homes liges de vos et de la camararia de la
gleia de, etc.
Tit. de 1270. Doat, t. CVI , fol. 210.
Hommes liges de vous et de la camérerie de l'église
de , etc.
Las rendas assignadas al dicb offici de cama-
raria.
Tit. de i3ig. Doat, t. CXXXII , fol. 340.
Les rentes assignc'es audit office de camérerie.
esp. Camareria.
7. Camarier, s. m. , camérier.
E P. de Gesla camarier.
Tit. de 1253. Arcli. du Roy., J , 323.
Et Pierre de Gesle camérier.
Canorgnes et camariers de la gleîa de, etc.
Tit. de 1270 Doat, t. CVI , fol. 287.
Chanoines et cameriers de l'e'glise de, etc.
8. Camarieria, s. /., camerière.
Una morga camarieria.
Tit. de i3io. Doat, t. CXXXJI, fol. 340.
Une religieuse èamericre.
9. Cambreiar, v., avoir accointance,
coïter.
Garcias no pot cambreiar....
No pot yssir en cambra.
Leys d'amorSj fol. l32.
Garcie ne peut avoir accointance... ne peut sortir
en chambre.
10. Encamaramen , s, m., introduction.
Les Statuts de Marseille portent ,
iiv. V, ch. 21 :
« Ne avéra aliqna incamarentcr sïve so-
« phisticentnr Incamare sea sopbisticare
« aliquod avère. »
Ses encamaramen d'avol erba mesclada ab
bona.
Cartulaire de Montpellier, fol. 47-
Sans introduction de mauvaise herbe mêlée avec
la bonne.
1 1. Encamaradamen , s. m., introduction.
Encamaradamen o inescla d'avol erba.
Cartulaire de Montpellier, fol. 47-
Introduction ou mélange de mauvaise herbe.
\i. Encamarar, v., introduire, mêler,
dénaturer.
CAM
3oi
O lurs avers, per niais pezar,
Fan mantas vetz encamarar ,
O en l'aigua freia banhan ,
O qualque vils cansas inesclan.
Brev. d'amor, fol. 125.
Ou , pour peser davantage , ils font maintes fois
dénaturer leurs avoirs, ou en baignant dans l'eau
froide , ou mêlant quelques viles choses.
Part. pas. Blat molhat o encamarat... Tota
causa que trobem encamarada.
Cartulaire de Montpellier, fol. l43 et l44-
Blé mouillé ou dénaturé... Toute chose que nous
trouvions dénaluiée.
cat. Encamorrar . esp. Encamarar.
CA.MEL, s. m., lat. camelk*, chameau.
E si m plagra de Castela
Trop mais una jovencela
Que d'aur mil cargat camel.
P. Vidal : Be m pac.
Et ainsi une jouvencelle de Castille me plairait
beaucoup plus que mille chameaux chargés d'or.
anc. fr. Après la list mètre sor un charnel , et
la fist einsi fuster parmi toute l'ost.
R.ec. des Hist. de Fr., t. JJ I , p. 268.
cat. Camell. esp. Camello. tort. Camelo. rr.
Cammello.
1. Camela, s. f., camelle, femelle du
chameau.
De lag de la camela si fay tantost portar.
Roman de Fierabras , v. 3348.
Elle se fait aussitôt apporter du lait de la camelle.
cat. esp. Camélia, rr. Cammella.
3. Camelin, adj.y lat. camelin/w, de
chameau.
Carns de bestias secas et caudas, qnals su
camelinas.
Elue, de las propr., fol. 233.
Chairs de bêtes sèches et chaudes , telles que sont
celles de chameau.
it. Camellino.
4. Camelopart , s. m., lat. camelopar-
nalis, girafe.
Camelopart naysb en Etbyopia.
Elue, de las propr., fol. 241-
La girafe naît en Ethiopie.
esp. Cameleopardo. tort. Camclopardal. it.
Cammellopardalo.
CAMI, s, m., chemin.
3o2 CAM
Voyez Muratori , Diss. 33; Denina,
t. II, p. 2.'|i , ot t. III, p. 18 ; Ciampi,
dans son éilit. de Titrpin , p. g3.
Amples camis ab trops de camîniers.
G. Riquier : Fort gucrra.
Larges chemins avec beaucoup de voyageurs.
Fig. La corrompuda a lo cami tôt ubert; la
pieuzela a lo cami tôt clans.
Liv. de Sydrac, fol. 83.
La corrompue a le chemin tout ouvert ; la pucellc
a le chemin tout clos.
Loc. Que anesses lo bon cami.
Liv. de Sydrac, fol. 94.
Que tu allasses le bon chemin.
Car tiravan e passavan cami tant que poillan.
Chronique des albigeois, col. 10.
Car ils tiraient et passaient chemin tant qu'ils
pouvaient.
Aquest près son cami... tenc son drecb cami
vas Tholoza.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 172 et 176.
Celui-là prit son chemin... tint son droit chemin
vers Toulouse.
cat. Cami. esp. Camino. port. Caminho. it.
Cammino.
2. Caminal, adj. , transportable.
Fet los cargar d'aver bon caminau.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 6.
Les fit charger de bonne richesse transportable.
3. Camisador ,s. m. , routier, voyageur.
Que ja, tant cant ieu viva, faizit caminador
A mi ni a la gleiza no faran mais paor.
Guillaume de Tudela.
Que jamais, autant de temps que je vive, les
routiers bannis ne feront peur à moi ni à l'église.
cat. esp. Caminador. it. Camminatore.
ft. Caminier , s. m., voyageur, routier.
Amples eamîs ab trops de camîniers.
G. Riquier : Fort gucrra.
Larges chemins avec beaucoup de 'voyageurs-
— Adj., vagabond.
Si no 'ls ten reys o coms o ducs,
Totz temps seran mais camîniers.
Marcabrus : Al départir.
Si roi ou comte ou duc ne les relient , toujours ils
seront plus -vagabonds.
..< . tsr. Caminero. tort. Caminheiro.
>. Caminau , v. cheminer, mai cher,
voyager.
CAM
... Cel qu'ab leis camina.
B. Zohgi : Ben es adreig.
... Celui qui chemine avec elle.
— Poursuivre, courir après.
Et en fugens m'eucaussa e m camina.
Rambaud de Vaqueiras : No puesc saber.
Et en fuyant me pourchasse et me poursuit.
cat. esp. Caminar. port. Caminhar. it. Carn-
minare.
6. Encaminar, v., acheminer, mettre
en chemin.
Part . pas.
L'ost es f.ncaminada, cargatz son li saumier...
Per una gran montanba si son encaminatz.
Roman de Fierabras , v. 184 et 2221.
L'armée est acheminée, les bêtes de somme sont
charge'es.
Ils se sont acheminés par une grande montagne.
cat. esp. Encaminar. port. Encaminhar. it.
Incamminare.
CAMISA, s./., bas. lat. camisza, che-
mise, vêtement. 3
Postea in camisia discintus , et discalcia-
tns, etc.
Baluz , Lex ealica, cap. reg. Fr., t. I , col. 320.
Voyez Mayans, t. II, p. 228 et 2/, 5;
Aldrete , p. 363 ; Monti , t. II , part. 1 ,
p. 3og.
Camisias vocamus qnod in his dormimus in
camis, id est , in stractis nostris.
Isidor , Orig., XIX , 22.
La camisa, que toca '1 cors,
Sia bella, sotils e blanca...
E va s'en ivern a la bisa ,
Que non a freg en sa camisa.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Que la chemise , qui touche le corps , soit belle ,
fine et blanche...
Et il s'en va en hiver à la bise , vu qu'il n'a pas
froid en sa chemise.
Loc. prov. Sel c' a'1 saber es ries en sa camisa.
T. d'un anonyme et de Guilhem : Guilhcm
Celui qui a le savoir est riche en sa chemise.
anc. fr. Un sarcot on camise.
Lelt. de rem., \!\1\. CARPENT1ER , t. I , col. :'|0
cat. Esr. port Camisa. ir. Camicia.
CAMOIS, î. m , bouc, souillure , tache-
CAM
Tôt era pics de sang e de camois.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 73.
11 était tout plein de sang et de souillure.
Il est vraisemblable que camois a
fourni le mot cambouis français, dont
Ménage n'a pu indiquer l'étymologie.
CAMOMILLA, s. f. , camomille,
llaiz de fenoyl et tle camomiua.
Rec. de recettes médicales.
Racine de fenouil et de camomille.
Artemezia, autraruent ilîta camomilla.
Elue, de las propr.j fol. 200.
Artémise , autrement dite camomille.
r.sr. Camomila. it. Camomilla.
CAMP, s. m. , la t. CAMPMf, champ.
E no y guardetz camp, ui vînha ni ort.
Bertrand de Born : Un sirventes farai.
Et vous n'y conservâtes champ, ni vigne ni jardin.
Las primicias de ton champ.
Trad. de Bedc , fol. Ifi.
Les prémices de ton champ.
Per bolas de camp ostar.
Bref, d'atr.or, fol. 119.
Pour ôter les bornes de champ.
Et la bella garba eant es segada
El CAMr.
V. et Vert., fol. 92 , deuxième version.
Et la belle gerbe quand elle est moissonnée au
champ.
— Camp.
Eruportet lo camp aiu sas gens... et els
tornero el camp.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. i3.
Il emporta le camp avec ses cens... et ils retour-
nèrent au camp.
— Champ de bataille.
E cobrarem el camp la vera crotz.
Bambaud de Vaqueiras : Aras pot hom.
Et nous recouvrerons sur le champ de bataille la
vraie croix.
Loc. Los desconfit en pian camt...
Défendre en camp elaus.
L'Arbre de Bataillas, fol. 28 et 67.
Les déconfit en plein champ de bataille...
Défendre en champ clos.
— Champ, terme de blason.
Un seinnals ,
Sifoït aquel d'En Aichimbau ,
CAM
3o3
Ab flors jannas sus el camt blaq.
Roman de Flamenca , fol. 121.
Une enseigne , ce fut celle du seigneur Archam-
baud , avec fleurs jaunes sur un champ bleu.
Fig. El camp de bonas obras om se esprovan
los cavaliers de Dieu.
V. et Vert., fol. 83.
Au champ des bonnes œuvre3 où s'éprouvent les
chevaliers de Dieu.
cat. Camp. esp. port. it. Campo.
2. Cambo, s. m., champ.
Los cambos e 'ls pratz.
Tit. de 1196. Doat, t. CXXXVIII , fol. i5g.
Les champs et les prés.
Las diebas doas parts del dicb cambo.
Tit. de 1262. Doat, t. CXXXIII , fol. 32.
Lcsdites deux portions dudit champ.
En Arcbimbautz vai per cambon ,
E quau poc jostar, sanp li bon.
Roman de Flamenca , fol. 137.
Le seigneur Archambnud va par le champ , et
quand il put jouter, il lui sut lion.
3. Campolieit, s. m., tente , lit de camp.
E campolieit eniperial.
V. de P. Vidal.
Et tente impériale.
/i . Campal , adj. , campai , qui est en
champ.
Per batalha, so es a dire, per gatge campal.
L'Arbre de Batalhas, fol. 68.
Par bataille, c'est-à-dire , par gage campal.
E de far campal batalba.
Brei>. d'amor, fol. 3?.
Et de faire bataille campale.
Près en batalha campal Ferran, comte de
Flandres.
Cat. ciels apost. de Roma, fol. VJl.
Prit en bataille campale Ferrand , comte de
Flandre.
anc. fr ]\e remanra preudonie qui ne re-
eboive mort en une bataille campai....
Assemblèrent orendroit en bataille cam-
pai, en une plaine.
Roman de Merlin et d'Artus. Du Canuse,
1. 1 , col. 1 100.
cat. ESr. tort. Campal. it. Campale.
5. Campestre, adj. t lat. campestrew,
champêtre , qui est aux champs.
Eu I luoc campestre.
Trad. du Nouv. Test. S. Luc , c. 6.
En un lieu champêtre.
3o4
CAM
Auzels... tl'aatres u'i lia c\MrESTnEs qui dels
fruchtz de la terra vivo.
Elue, de las propr., fol. i3g.
Oiseaux... il y en a d'autres étant aux champs
(jui vivent des fruits de la terre.
anc. fr. Terres labourables et campestres.
Tit. de 1457 . Carpentier , 1. 1 , col. 744-
Esr. tort. it. Campestre.
6. Campion , s. m., champion , défenseur.
Ane mais dos CAianos no vi hom pus iratz.
Roman de Fierabras , v. 1^12.
Jamais on ne vit deux champions plus irrites.
Lo valen catholic coms de Montfort campion
per la fe.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 170.
Le vaillant catholique comte de Montfort cham-
pion pour la foi.
No den far batailla en sa propria persona ,
mais deu aver nn campio.
L'Arbre de Batalhas , fol. 233.
Il ne doit pas faire bataille en sa propre personne,
mais doit avoir un champion.
cat. Campion. esp. Campeon. port. Campeâo.
it. Campione.
7. Campernar, v., attaquer, envahir.
Ans , tu que gleyza governas ,
E cobeitas e campernas
L'autrui dreg.
P. Cardinal : Jliesum Crist.
Ouïs, toi qui gouvernes l'e'glise, et convoites et
attaques le droit d'autrui.
8. Acampar, v., rassembler, amasser.
En temps d'estiu,
Acampa '1 blat don l'ivern vin.
Brei'. d'amor, fol. 53.
En temps d'été , elle rassemble le blé dont elle vit
l'hiver.
C'aissi 'n pot hom pro acampar.
G. Olivier d'Arlf.s , Coblas triadas.
Qu'ainsi on en peut amasser profit.
Acampar tôt lo froment del règne.
Hist. abr. de la Bible, fol. 16.
Rassembler tout le froment du royaume.
Acampa tos preires am las messas cantantz ,
E digas als cierges et a totz adordenatz,
E eantlos auras totz denan tu acampatz...
V. de Sainte Magdeiaine.
Rassemble tes prêtres avec ceux qui chantent les
messes, et parle aux clercs et à tous ceux qui sont
dans les ordres , et quand tu les auras tous rassem-
blés devant toi...
CAM
Part. pas.
Nos avem vist, estant ensemps acampat.
Tit. de i3g2. Trois états de Sisteron.
Nous avons vu , étant ensemble rassemblés.
it. Accampare.
9. Escampament, s. m., effusion, fuite.
Tu as esquivât I'escampament del sanc in-
nocent.
Hist. abr. de la Bible, fol. 81.
Tu as évité Yeffiision du sang innocent.
ANC. FR.
K'es assis tûtes parts k'il n'a escapement.
Roman de Nom , fol. 19, col. 2.
anc. cat. Escampament. anc. esp. Escampa-
mento. it. Scampamento.
10. Escampaire, s. m., dissipateur.
Dels bes del Senhor escampaire.
Elue, de las propr., fol. 72.
Dissipateur des biens du Seigneur.
it. Scampatore.
11. Escampar, v., verser, répandre.
Coma la olha bolhen sobre lo fuoe que
escampa tôt so que es dins.
V. et Vert., fol. 25.
Comme le pot bouillant sur Je feu qui répand tout
ce qui est dedans.
EscAMrAN l'aigua sobre lor.
Bref, d'amor, fol. 52.
Répandant l'eau sur eux .
Hney vos an mort e '1 sanc tôt escampat.
Passio de Maria.
Aujourd'hui vous ont tué et répandu tout le sang.
Part. pas. Mi fassa trobar ma roaynada
Que per lo bosc es escampada.
V. de S. Honorât.
Me fasse trouver ma compagnie qui est répandue
par le bois.
Laquai polvera sera escampada per motz
ventz.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 5.
Laquelle poussière sera dispersée par plusieurs
vents.
cat. esp. Escampar. it. Scampare.
12. Esc ampad amen, adv., éparsemenl.
Car e manhs locs tocat n'ai
Escampadamen sai e lai.
Brcv. d'amor, fol. 160.
Car en maints lieux j'en ai touché éparsement ça
et là.
CAM
Cant motas cauzas que poiriau essec dîchas
escamtadamens son ajnstadas.
Leys d'amors , fol. i^7 ■
Quand beaucoup de choses qui pourraient être
dites éparsement sont réunies.
i3. Escapar, v., échapper, s'échapper.
Autra vetz fui en la preison d'aïuor,
Don escapei.
Aimeri de Peguilain : Autresi.
Une autre fois je fus dans la prison d'amour ,
d'où je m'échappai.
Que non escapet testa.
Philomena.
Qu'il n'échappa une tête.
Et EscArEi de lias sieuas ruans.
Trad. de la 2e ép. de S. Paul aux Corinthiens.
Et j'échappai de ses mains.
Quar n'ESQUAriEST,
Per ton bon astre, do morir.
Bref, d'amor, fol. 36.
Car, par ton bon aslre, tu en échappas de mourir.
anc. fr. Qui erent de mult grant péril estampé.
Yille-1Iardou:n , p. 86".
Voulant escamper et chercher quelque lieu
pour se retirer... Et vous, poltron, escampez
d'ici; escampez, maroufles.
Histoire maccaronique x 1. 1 , p. 181 et 297.
cat. esp. port. Escapar. rr. Scampare.
CAMPANA, s. f., lat. campana, cloche.
E sona '1 campana ,
E lo vielhs comuns venc.
Bambaud de Vaqueiras : Truan mala.
Et la cloche sonne, et la vieille communauté' vient.
E '1s sonan la campana.
V, de S. Honorât.
Et ils sonnent la cloche.
Elb sonament de las campanas era gratis.
Philomena.
La sonnerie des cloches était grande.
anc. fr. L'estora et le garni de ecatipcm.es.
Rec. des Hist. de Fr., t. V, p. 285.
Si commencèrent à faire sonner leurs cam-
panes.
Monstrelet , t. II , fol. i33.
Comme son père avoit emporté les campanes
de Notre-Dame.
Rabelais , liv. II, cb. 7.
cat. Esr. Campana. port. Campainha. rr.
Campana.
I.
CAM 3o5
1. Campanela, s. f., clochette.
Es pauca campanela.
Elue, de las propr., fol. 282.
C'est une petite clochette.
ANC. fr. Le portier l'ayant introduit courtoi-
sement sonnera la campanelle.
Rabelais, liv. IV, ebap. 3.
esp. Campanilla. it. Campanella.
3. Campanier, s. m., sonneur de cloches.
E fuy CAMFANIERS.
Raimond d'Avignon : Sirvcns suy.
Et je fus sonneur de cloches.
cat. Campaner. Esr. Campanero. vs.Campanajo.
CAMPHORA , s. f., lat. camphora ,
camphre.
Maiorment unch de camphora...
Destemprada ab ayga roza et camphora.
Elue, de las propr., fol. 191 et ig3.
Surtout oint de camphre...
Détrempée avec eau rose et camphre.
cat. port. it. Canfora.
CAMUS, camus, arfj. , niais, sofc
Voyez Leibnitz, p. 106.
Ara m diguatz , Catalanes camus ,
On es lo pretz que soliatz aver.
G. Banols d'Apt : A tornar m'er.
Maintenant , dites-moi , Catalans niais, où est le
mérite tjue vous aviez coutume d'avoir.
Per que iea teuc tôt hom per camus ,
Cum repren so qn'els sabens an en ns.
B. Carboneldl Marseille, Coulas triadas.
C'est pourquoi je tiens pour sot tout homme ,
lorsqu'il blâme ce que les sages ont en usage.
Deu mielhs estar ab sels que sabon pus
Cant ilh a cort, que ab los pecs gamus.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadas.
Doit mieux être quand elle a cour, avec ceux qui
savent plus qu'avec les sols niais.
it. Camuso.
2. Gamusia, s./., niaiserie.
C'ab los coites apren hom cortesias,
Et ab los pecx fadenex e gamusias.
G. Olivier d'Ailes , Coblas triadas.
Qu'avec les courtois on apprend courtoisies , et
avec les sots fadaises et niaiseries.
3. Camusat, adj., écaché, aplati.
Aquel a non Jaufre ab lo vis "camusat.
Roman de Fierabras , v. 2i35.
Celui-là a nom Jaufre avec le visage écaché-
39
3o6 CAH
(AN, v. in., lat. c\N/.v, chieti.
(11 .inioii c ans et anstors.
BkrtIr \m> di Born ■ S'abi h
Cai ils aiment chietiS et autours.
F. ouans que mord enaris que laîrc.
l.r MOINE Dl MOS rA.1 DOH : Forl m'cnoia.
1 i chien tpii mord avant '|u'U aboie.
Fig. Que foron porc en Guavaila
Et en Viancs foron ca.
1'. Cardinal : Tôt atressi.
Qui lurent porcs en Gévaudan et chiens en \ ien-
nois.
Cmn fai bon can de cassa.
V. et Veil., fol. 29.
Comme fait bon chien de chasse.
I.oc. F.ntre c.\ e lop , a la fi del jorn.
Cat.dcls apost. de Rama , fol. i5o.
Entre chien et loup , à la fin «lu jour.
anc Esr. Se algun can muerde algun orne....
e si el sennor del can enriza el can que
preuda ladron.
Fuerojuzgo, lib. VIII , lit. 4 , %. «9-
De can qne rauebo ladra nunca vos d'el temades.
• Poema de Alexandi '0 , cop. 74'-
Ce mot a été abandonné pour celui
de perro.
— Constellation.
La estela dita Ca , ([ne es fervent canda....
Ca es una estela en sa influencia sobrecauda.
Elue, de las propr. , fol. 1 1 1 et 1 19.
L'étoile dite Chienqai est ardemment chaude....
Chien est une étoile très chaude en son influence.
tout. C(ïo. it. Cane.
?. Che , cniN, s. m., chien.
Que pro i retins viaiula als auzels e als ches.
Guillaume dl Tudei.a.
Qu'il y reste assez de pâture aux oiseaux et aux
chiens.
Qa'atrestan s'en (aria us chins.
PlERR] i>'Ai VERCÏNE : Chanlar.ii.
Qu'un chien eu ferait autant.
Plus aorsatz de guerra qu'ors sobre enis.
Pioman de Gérard de Rossillon , fol. 20.
Plus ardent de guerre qu'ours sur chiens.
3. Canet, s. m., petit chien.
E fauc mus dos cahetz gla:ii.
Map.calrus : D'aisso lau.
Et je fais ahover mes deux petits chiens.
anc. cat. Canet.
CAN
',. C\nh\, s. f,, chienne, machine (Je
guerre.
Ergaelhos no ve son trabac
Pus que fai son colp la canua.
Bernard de Venzac : Pus vev lo.
Orgueilleux ne voit son tre'huchement plus qu
lait la chienne son coup.
5. Caneta, s. f., petite chienne, cani-
cule, constellation.
Quo es Pestela caneta,
E l'autra dicha conieta...
De la caneta , ses duptar,
Son dig !i (lia canicnlar.
Brev. d'atnor, fol. Ij
Comme est l'e'toile Canicule , et l'autre dite
comète...
Sans douter, les jours sont dits caniculaire; cl" la
canicule.
6. Checa, s. f. , chienne.
A lei de checa vilana
P. Vidal : Car' amiga.
A la manière de vilaine chienne.
7. Canin, canh, ad}'., lat. caNINiVv,
canin, de chien.
Segon l'afaitamen cant.
P. Cardinal : Tôt alrcssi.
Selon la manière de chien.
Dens so ditas caninas que son agndas,
aptas a rompre duras viandas... quar so sem-
lans a ïas del ca.
Elue, de las propr., fol. 43.
Sont dites canines, les dents rpii sont aiguës
aptes à rompre les dures nourritures... car elles sont
semblables à celles du chien.
Desonlenat et qnays cani appetîincnt • .
Valo contra mors cani.
Elue, de Lis propr., loi. 92.
\|i|iéiii désordonné ci presque canin..
\ dent contre morsure de chien.
Fig. De passar mar e d'ancir la gen canh a.
R.AMBAUD DE VAQUEIRAS : A. as pol licni
De passer mer et d'occir la gent canine.
Ni tant aya fach sobre la gen canha,
Mathieu de Quercy : Tant sui.
Ni ait tant fait sur la gent canine.
cat. Cani. Esr. port. it. Canine.
8. Canimer, adj., aimant les chiens.
Era CANIN1ERA.
Trad. du Noue. Test. S. Marc, c. 7.
Elle était aimant les chiens.
CAN
>). Canineu, cvninieu, dtlj. , race <1<
chien, canin.
Pels fais desfait z pejors que <:anineus.
Aimeiu de BelhoHT : Ja n'er credutz.
Par les faux méfaits [lires que ennuis.
Que 'lh Sarrazi desliai, caninieu,
L'an tout son reugne.
P. Vidal : Ane no mov.
Que les Sarrasins déloyaux , race de chien , lui
ont enlevé son royaume
10. Cadel, s. m., lat. catuuis , petit
de chien et d'antres animaux.
Cadels so ditz, per dïmiimcio , cas joves
propiiament, ja sia qu'els lilbs-d'autras bestias
so ditz cadels no propriament.
Elue, de las propr., fol. z!\!\.
Par forme diminutive, jeunes cliiens sont dits au
propre cadels , quoique les petits d'autres bêles
soient dits improprement cadels.
E carn de cadel non vezen
lîen l'esforza e l'asazona.
Devjdes de Prades , Auz. cass.
Et chair de petit chien, qui ne voit pas, le renforce
bien et l'engraisse.
Am tant veuc nna loba blanqua am sos cadels.
y. de S. Honorât.
Alors vint une louve blanche avec ses petits.
anc. fr. Car après vienent li chael
Et li veniere.s les seiuont.
Roman du Renart, t. I , p. 92.
cat. Cadell. it. Catello.
1 1. Cadelet,a\ m., petit chien, jeune
chien.
Aysi c'us cadelet fugi de IIII pes.
V. de S. Honorât.
Ainsi qu'uny'eUHt; chien fuit des quatre pieds.
cat. Cadellet.
1 2. Cauelar, v. , chienner.
Ab la feniella , quan ha cadelat.
Elue, de las propr., fol. 2^3.
Avec la femelle , quand elle a chienne.
cat. Cadellar.
i3. Canicula, v. f. , lat. canicula , ca-
nicule.
I.a stela dita Canicula.
Elue, de lus propr , fol. t53
L'étoile dite Canicule.
' at. Esr. tort. Canicula it. Canicola.
CA.\ .in;
1/». Canicula», adj., lat. canicui.au/a- >
caniculaire.
Duro aqnels «lias canhulars dcl XV jorn
de julh entro '1 XII de setembie.
Elue, de lus propr., fol. 1 1<).
Ces jours caniculaires durent du quinzième joui
de juillet jusqu'au douzième de septembre.
«at. Esr. tort. Canicular. it. Canicolarc.
i5. Caniculari, adj., caniculaire.
DîaS GANICULARIS.
Elue, de lus propr., fol. 119.
Jours caniculaires.
CANA, s. f., lat. canna, roseau, canne.
Cuiii f.ii lo veut la cana torneyar,
Que vas totz Iatz li fai peine baissura.
P. Kspamiol : Entre que m.
Comme le vent fait tournoyer le roseau , de ma-
nière qu'il lui fait prendre inclinaison vers tous les
côtés .
— Canne, sorte de mesure.
Pus que tos vezis enganas
Ab fais pes, ab falsas canas.
P. Cardinal : Jbesum Crist.
Puisque tu trompes tes voisins avec faux poids ,
avec fausses mesures.
Las canas e las meias canas.
Carlulaire de Montpellier, fol. Iq8-
Les cannes et les demi-cannes.
cat. Canya , cana. esp. Cana. tort. Cana. it
Canna.
1. Caneta, s. f., petit roseau, petite
canne.
Ab caneta et ab rosels.
Deudes de Puades , Auz. cass.
Avec petite canne et avec roseaux.
esp. Canita. tort. Cancca.
3. CaNAVERA , CANACIERA , CANAVIERA ,
s. f., roseau.
Et ab canavera feiitz.
Brev. d'amor, fol. 167.
Et frappé avec roseau.
Canavera fon donada a mi.
Trad. de l'Apocalypse, c. XL
Un roseau nie fut donne.
Pausa iiua caunla de canaciera.
Trad. d'Albucasis, fol 38
Pose une canule de roseau.
3o8
CAN
Canaviera per tôt vent si raov.
Elue, de lus propr., fol. 202.
Roseau se meut p.»r tout veut.
/«. Canula , s. fi, lat. cannula, canule.
Cnm canula de ausel... Tu pansas la qua-
ntjla sobre la dent.... Fai una canula de
ara m.
Trad. d'.-llhucasis, fol.3o,6, 14.
Avec une canule de plume d'oiseau... Tu poses la
canule sur la dent... Fais une canule d'airain.
5. Canon, s. ira., tuyau, quenouille,
tourbillon.
Vos aiatz un canon menut
O de pailla 0 d'autra re.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous ayez un petit tuyau ou de paille ou d'autre
chose.
Carsens 0 Peironela que filon lur cano.
Izarn : Diguas me tu.
Garccnde ou Peironelle qui filent leur quenouille.
Loc. La plueia ven de la uiar e per un cano
de ven monta en l'aire.
Liv. de Sydrac , fol. 46-
La pluie vient de la mer et par un tourbillon de
vent monte en l'air.
cat, Canô. esp. Canon, port. Cano. it. Can-
none.
6. Canel , s. m., tuyau, tige.
Sembla canel de blat.
Elue, de las propr., fol. 202.
Semble tuyau de blé.
— Tuyau, plume.
Canel scriptural es canaviera de la quai
antiqnament nzavo per escriure... Ab aytals
canei.s boni pansa la teneba.
Elue, de las propr., fol. 2o3.
Tuyau pour écriture est un roseau duquel on usait
anciennement pour écrire Avec tels. tuyaux on
pose l'encre.
— Tuyau de flûte , de flageolet.
Tibia, estrument... jnne o canel, et alcus
lo fazia de junc o d'autres canels.
Elue, de las propr., fol. 282.
Flûte, instrument... jonc ou tuyau, et quelques
uns le faisaient de jonc ou d'autres tuyaux.
7. Canar, v. , mesurer.
Quant voiras canar la terra... destiaras o
( anaras lo fons de una ayga.
Trad. du Tr. de l'Arpentage, c. 32 et 35.
CAN
Quand tu voudras mesurer la terre:., tu calculeras
ou mesureras le fond d'une eau.
cat. Canar.
8. Canal, s./., lat. canaux, canal, lit
des eaux.
Gola... sa canal es dura et cartillaginoza...
Ab las canals del pulmo.
Elue, de las propr., fol. 46' et 45.
Gorgo... son cann/ est dur et cartilagineux...
Avec les canaux du poumon.
Tota la terra n'er égals
TNeys de la mar l'ampla canals.
Los XV Signes de la fi del mon.
Toute la terre en sera égale , même l'ample lit de
la mer.
— Voie, creux.
En la canal, que ditz conort,
Vei caut e freyt entremesclar.
Eambaud de Vaqvjeiras : Los frcvols.
Dans la 'voie, que l'encouragement indique, je vois
s'entremêler le chaud et le froid.
Loc. Orgnelbs torna en canal.
Marcabri's : Quan la fuelha.
L'orgueil avance rapidement.
Jois fora tornatz en canatj.
Marcabrus : Doas cuidas ai.
Joie serait retournée rapidement.
La langue italienne a dit, dans'le même
sens , far canale , voguer en pleine mer.
cat. esp. port. Canal, it. Canale.
9. Cadenel, s. m., canal , ruisseau.
Que se reparon tots los cadenels que son
de casenna part... Seguen lo cadenel antic
que es vays lo terraenal de Cusac.
TU. de 1398. Doat, t. LIV, fol. 168.
Que tous les canaux qui sont de chaque côté se
réparent... En suivant le canal ancien qui est vers
le confin de Cusac.
CANCELLAR , v. , lat. cancellaré1 ,
biffer, cancelcr.
Part. pas. Cartas publicas, sanas, intégras e
no CANCELLADAS.
T,t. de 1266'. Doat, t. LXXIX , fol. 43.
Charles publiques, saines , entières et non bifiëes.
cat. Cancellar. esp. Cancelar. port. Canccllar.
it. Cancellare.
1. Escancelar, v., détruire.
Lai , ebansos , te y via ;
Pcro uo t daiia
CAiN
Tornada e revella ,
Qu'on no i'escanoella.
G. Riquier : Vol un tiers.
Là , clianson , tiens-y chemin ; pourtant je ne te
donnerais ritournelle et refrain , afin qu'on ne te
détruise.
anc. cat. Escanceïïar. it. Scanccllare.
CANCER, s. m., lat. cancer, cancre,
espèce de poisson.
Cnm lo peysho dit cancer si iuov natnral-
ment ad arreyre.
Elue, de las propr., fol. III.
Comme le poisson dit cancre se meut naturelle-
ment en arrière.
— Signe du zodiaque.
Coin sia el signe de Cancer.
Elue, de las propr., fol. 108.
Comme soit au signe du Cancer.
— Chancre , sorte de maladie.
Canterizatio de cranc, quant Canser es
couiuiensan.
Trad. d'Albucasis, fol. II.
Cautérisation du chancre, quand le chancre est
commençant.
cat. ksp. tort. Cancer, it. Canchero.
2. Cranc, s. m., cancre, poisson de
fleuve.
Crancs fluvials valo contra vere.
Elue, de las propr., fol. 103.
Cancres de fleuve valent contre venin.
— Cancer, signe du zodiaque.
Lo quart signes es Crancs nommât.
Bref, d'amoi'j fol. 27.
Le quatrième signe est nomme' Cancer.
cat. Cranc. it. Cancro.
— Chancre, sorte de maladie.
Pustell' eu son buelli o cranc.
Bertrand de Born : Al dous nou.
Pustule ou chancre dans son eeil.
E tragua m'ambs los hnelhs crancx.
A. Daniel : En hreu.
Qu'un chancre me tire les deux yeux.
Caracio de cranc.
Trad. d'Albucasis, fol. 7».
Guérison de chancre.
cat. Cranc. esi>. tort. it. Cancro.
3. Crancer, s. m. , Cancer.
Tropis del Crancer es dig lus.
Bref, d'amor, fol. 26.
L'un est dit tropique du Cancer.
CAN
3og
4. Cancros, ad/'., chancreux.
Apostema cancros.
Trad. d'Albucasis, fol. 1.
Ulcère chancreux.
esp. Canceroso. tort. Cancroso. it. Canchcroso.
5. Crancos, adj., chancreux.
Aquel es ab si crancos.
Trad. d'Albucasis, fol. 28.
Celui-là est par soi chancreux.
CANDOR, s./., lat. candor , candeur,
blancheur.
Candor es blancor întensa am lntz ben
clara e perspicuitat pura.
Elue, de las propr., fol. 20'5.
Candeur est blancheur intense avec lumière Lien
claire et perspicuitp' pure.
anc. esp. tort. Candor. it. Candore.
ï. Candorador, s. m., blanchisseur.
A candor adors lo portai de, etc.
Cartulaire de Montpellier, fol. 44-
A blanchisseurs la porte de , etc.
3. Quandi, adj. , lat. cxxmdus, blanc,
candi, brillant.
Tl sun ta bel e ta blanc e ta quanm.
Poème sur Boèce.
Us sont si beaux et si blancs et brillants.
esp. Candi, port. Candil. it. Candito.
CANEBE, CANEP, CAMBRE , CARRE, CAMBE,
s. m., lat. cannarew , chanvre.
O canebe, 0 lin , 0 lana.
Trad. d'un Efang. apocr.
Ou chanfre, ou lin , ou laine.
Carminaeîos de canep et de H.
Cartulaire de Montpellier, fol. !\\.
Cardure de chanfre et de lin.
Us cordos
Qu'er de cambre sotils e bos.
Dei'Des de Prades, Auz. cass-
Un cordon qui sera de chanfre fin et bon.
Ni ja no vesta drap de carbe ni de lin.
Guillaume de Tldela.
Et ne revêle jamais étoffe de chanfre ni de lin-
Saumada de cambe , III deners.
Cartulaire de Montpellier, loi. 1 1^ .
Charge de chanfre, trois deniers.
cat. Canain. esp. Cafiamo. roux. Canhamo,
it. Canapa.
2, Canabas, s. f. , toile de chanvre.
3io
CAi\
Apres la morl non portant
Mas so « i ii «.- «le be fact aura
E III canas de < \n mus.
Brev. d'amor, fol. 226.
Iprès l.i mort il n'emportera i|«"' ce qu'il aura fait
.le Sien et trois eannes flé toile de chancre.
De tôt drtp Uni. exceptât de canaius.
Cartutairede Montpellier, fol. u3.
De toute toile de lin , excopie' de toiles Je chanvre.
S. Ca>sh., s. m., toile de chanvre.
Drap de cancit. e var e gris.
Romande. Gérard de Rossillon, fol. 90.
Drap de chanvre et vair et gris.
F. camiza d'un rie camsil.
Roman de Jaufrc, fol. 6o-
Et chemise d'une riche toile de chanvre.
anc. fr. A un bel drap de cheisil blanc
Li osterent d'entur le sanc.
Marie de France , t. I , p. 7b.
Linges, dras qui sont de cainsil
Plus blans que n'est nois ne grésil.
Roman de la Violette, v. 1487-
4. Caxaiî acier , s. m. , tisserand.
Que fan canabacier.
G. Riqvjier : Pus Dieu.
Que les tisserands font.
A CANABACIERS lu pOftal , etc.
Carlulaire de Montpellier, fol. !\!\.
A tisserands le portail , etc.
Adjcctiv. Que li drap de paratge e las telas
blancas se inesnro ab l'auna de la eana, et
li drap gros e li eanabas et aquill del li ab
l'auna canabassera.
TU. de 1265. Doat, t. VIII, fol. 143.
Que les draps de parage et les toiles blanches se
mesurent à l'aune de la canne , et les draps gros et la
toile de chanvre et celle de lin avec l'aune de tisse-
rand.
CANELHADA,*./, cannellée.
Jusquiam berba, antrament dila canf.lhada.
Elite, de las propr., fol. 211.
Jusquiamc herbe, autrement dite cannellée.
CA1NELLA, s.f. , cannelle.
Canela , autrament dita cinamomnin....
Cuni appar en la canela , que es escorsa.
Elue de las propr., fol. 116 et 196.
( 'annelle, autrement dite cinnamomum... Comme
;1 parait en la cannelle, qui est une ècorce.
Ft ab canella vos o mesclat.
DeT/DES DE PflADES ., Allz CaSS-
Et .11.!) h: mêlez avec de la cannelle
GAN
Pas llayret doussanien rpie canela ronscada
Roman de Fiera/iras , v. 498'-
Il senlit plus doux que cannelle muscade.
esp. tort. Canela. it. Cannela.
CANIVET, s. m., petit couteau.
Judas mes la man a I canjvet... e aucis lo.
flist. aln: de la Bible, fol. ?5.
Judas mit la main à un petit couteau... et l'occit.
anc. fr. Unuin parvum artavum gallice canivet.
Lett. derém., i^oo. Cahpentier, t.I, Col. 76^-
Parvus erdtellns galliee cannivet.
Gloss.lal.gall.de l352.CARPENTlEn, t. I,col. 3l5.
CANON, s. m., lat. canon, canon,
partie des prières de la inesse.
Ajustet el cano de la messa una paraula.
Cat. dels apost. de R.oma, fol. [>J.
Il ajouta au canon de la messe une parole.
— Canon , arme de guerre.
Balestas ni canos.
TU. de 1390. Doat, t. CXLV1I , fol. 176.
Arbalètes ni canons.
— Cens amphitéotique.
Pagament de ces , pensio 0 de cano... Cano
o pensio de la causa comprada.
TU. du xïiie sièc. Doat, t. CXVIII, fol. 41 et 40.
Paiement de cens , pension ou de canon... Canon
ou pension de la chose achetée.
anc. fr. Il n'est obligé qu'aux canons arriérez.
Stat. Lossensia. Du Cange , t. II, col. 169.
— Adj. Qui établit ou contient les lois
de l'église.
Segon que volh drecb canon... El drecb ca-
non fa soen mention de Ihni.
Cal. dels apost. de Roma, fol. 2l3 el 87.
Selon que le veut le droit canon... Le droit canon
fait souvent mention de lui.
cat. Esr. port. Canon, it. Canone.
2. Canonic, adj. , lat. canonicw*, cano-
nique.
A tôt drecb canonic et civil.
Tit. de 1286. Doat. t. XL1 , fol. 77.
\ tout droit canonique et civil.
Doas pistolas que s'apelo canonu as.
Cal. dels apost. de Roma , fol. S
Deux e'pitrea qui: s'appellent canoniques.
CAN
Per sanetas Scripturas canonicas.
Doctrine des Vaudois.
Par saintes Ecritures canoniques.
cat. Canonic. esp. port. it. Canonico.
3. Canonical, ndj., canonique.
Segon la canonical siiuplieitat.
TU. de l3l8. Doat, t. XLII, fol ?.l8.
Selon la simplicité canonique.
esp. Canonical. it. Canonicale.
/[. Canonista, s. m., canoniste.
Decretalista, canonista.
Leys d'itmorSj loi. 64.
Décrélaliste , cixnonisle.
Un canonista diria tantost que verament.
L'Arbre de Batalhtts , fol. 191.
Un canoniste dirait aussitôt que vraiment .
cat. esp. tort. it. Canonista.
5. Canonizatio, s./., canonisation.
Seguîa lo negoci de sa canonizatio...
Ea la lelra de la canonizatio.
Cat. de/s apost. de Iloma, fol. 193 et 196.
Il suivait l'affaire de sa canonisation...
Dans la huile de la canonisation.
cat. Canonisaciô. esp. Canonizacion. port.
Canonizacao. it. Canonizzazione.
6. Canonizar, v. , canoniser.
Canoniset sanh Domenge.
Cat. dels apost- dePioma, fol. l&p
Il canonisa saint Dominique.
Et a canonisatz les precios cors santz.
V. de S. Honorât.
Et a canonisé les précieuses saintes personnes.
Part. pas. Eo canonizatz per papa.
Cat. dels apost. de Pioma, fol. 159.
Il fut canonise par le pape.
cat. Canonisai-, esp. tort. Canonizar. it. Ca-
nonizzare.
7. Canonge, canorgue, s. m., chanoine.
Ni ruonge, ni canonge, ni capelau.
Roman tic Gérard de Rossil/on, fol. 80.
ÎVi moine, ni chanoine, ni chapelain.
Peire Rotgier si fo d'Alvernlie, canorgces
de Clermon.
V. de Pierre Rogicrs.
Pierre Rogier fut d'Auvergne , chanoine de Cler-
mont.
cat. Canonge. esp. Canonigo. tort. Conego.
it. Canonico.
8. Cannonegue , s. m., chanoine.
CAN 3n
La claustra dels cannonegues.
Tit.dew]l\. Ilist.de Languedoc, Tpr. , t. II, col. i34-
I.e cloître des chanoines.
(). Canorgua, canorcuia , s./., canoni-
cal, chanoinie, réuniondes chanoines.
Laisset la canorga e fes se joglars et anct
per cors.
V. de Pierre Rogiers.
Il laissa le canonical et se fit jongleur et alla par
cours.
Cant era petits, sos paires lo mes per ca-
norgue en la canorguia ciel Puei.
V. de Pierre Cardinal.
Quand il était petit, son père le mit pour cha-
noine dans la chanoinie du Puy.
anc. fr. Il ne deraoura en Erance abbaye,
ne chanoinerie , ne marclians renommez
(ravoir argent , qui ne lui donnast ou
p restât.
Monstrelet , t. II , fol. 97.
cat. esp. Canongia.
CANS, adj., lat. CA^de/ts, ardent.
Fig. JiLt bueills fers, i rebols e cans.
Deudesde Pkades, Auz. cass.
Et yeux, farouches, troubles et ardents-
esp. Cande. it. Cando.
1. Candela, s. f., lat. candela, chan-
delle , cierge.
Coma la candela que ren sa clardat e se
mezeissa degasta.
Liv. de Sydrac, fol. 76.
Comme la chandelle qui rend sa clarté et se dé-
truit elle-même.
A ley d'enfan cuy la candela plats
E s'art jogan.
R. Jordan, vie. de S -Antonin : Abril.
A la manière d'enfant à qui la chandelle plaît
cl qui se brûle en jouant.
anc. fr. La candelle qui art dedens
N'estaint por ores ne por vens.
Roman de Partonopens , t. I, p. i52.
cat. Esr. Candela. port. Candea. it. Candela.
3. Candelet , s. m., petite chandelle.
Cozetz mel en un vaiselet ;
Cant er cueîtz, fattz n'un candelet.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Cuisez du miel dans un petit vase ; quand il sera
cuit , faites-en une petite chandelle.
4. Candelier , s. m., chandelier.
3 15 CAr\
E eovengra î mîclbs uns sautîcrs
En la gloisa . o ns cvniifmkrs
Portai- ab gran oandela ardent.
Pif.hre d'Auvergne : Chantarai.
Et il lui conviendrait mieux un psautier dans
L'église, ou porter un chandelier avec grand cierge
allume.
La crotz e 'ls candeliers.
TU. de i2o5. Doat , t. CV , fol. i55.
La croix et les chandeliers.
cat. Esr. Candelero. it. Candelliere.
— Fabricant, marchand de chandelles.
Candf.liers o obriers de cera... Los cande-
liers tle ceu.
Cartu luire de Montpellier, fol. 186" et 90.
Chandeliers ou ouvriers en cire... Les chandeliers
île suif.
anc. cat. Candclier. anc. esp. Candelero.
5. Candelar, s. m., chandelier.
Uelhs ha luzens de nuech onm candelar.
Elue, de las propr., fol. 254-
11 a les yeux luisants pendant la nuit comme
chandelier. _
6. Candélabre , s. m., lat. candeea-
br«/h, candélabre.
Que sia pausada sobre lo candélabre.
Trad. du Nouv. Test. S. Marc, cli. 14.
Qu'elle soit placée sur le candélabre.
E las set Iccernas en nn candélabre.
Trad. de B'ede, fol. 18.
Et les sept lanternes en un candélabre.
anc. cat. Candalolre. tort. it. Candelabro.
7. Candelor, s.f. , Chandeleur.
A la pagna de la candelor.
Ord. des Pi. de Fr., \.!\\ 1, t. IX , p. 609.
A la pave de la chandeleur.
c\t. Cmidelera. anc. esp. Candelor. esp. mod.
ror.T. Candelaria.
8. Canuelosa, s.f. , chandeleur.
Aquelas que au estât presas puis la cande-
losa, a sut dos ans.
Ord. des II. de Fr., i3o6 , t. I , p. 448.
Celles qui ont été prises depuis la chandeleur, il
v a eu deux ans.
g. Candeleir , adj., de la chandeleur.
Lendema de la testa candeleira de Noslia
Doua.
Tu. de 1271. Doat, ' CXLYJ fol. 147.
CAN
Le lendemain de la tête de la chandeleur de
Notre-Dame
10. Escantir , v., éteindre, effacer,
apaiser.
Mas la flam' esconduda
Es gren ad escantir.
Pierre d'Auvergne : Pois de.
Mais la flamme cacliée est difficile à éteindre.
Car si m'arlz dins la incola
Lo fuecx, no vuelb que s'escanta.
A. Daniel : Autet e bas.
Car quoique le feu me brûle dans la moelle , je
ne veux pas qu'il s'éteigne.
Fig. Mas per la colp' esquantir,
Vuoill la vertat descubrir.
Gavjbert, moine de Puicieot : Bc s cujet.
Mais pour effacer la faute , je veux dc'couvrir la
vérité'.
GANT, can, chant, s. m., lat. cantm.v,
chant , cantique.
Las mias inusas qui ant perdat lor cant.
Poème sur Boéce.
Les miennes muses qui ont perdu leur chant.
Et entendatz can melodios.
Leys d'amors, fol. 7.
Et que vous entendiez chant mélodieux.
Be s taing qu'un novel chant fabiec.
P. Raimond de Toulouse : Pois vezem.
Il convient bien que je fabrique un nouveau chant.
Pauc val chans que del cor no ve.
B. de Ventadour : Peirols cum avetz.
Le chant qui ne vient du cœur vaut peu.
Cour ses domna non pot far d'amor chan.
Bertrand de Born : Quau la novelba.
Qu'homme sans dame ne peut faire chant d'amour.
anc. fr. Que le tien ca/zfsuelent canter.
HeLINAND , Fers sur la Mort.
cat. Cant. esp. port. it. Canto.
•jl. Cantaret, chantaret, s. m., petit
chant, sorte de poésie.
Quar s* eu degues blasuiar tolz los malvatz,
Tart finira lo cantaret qu'en fatz.
Lanfranc Cigala : Quan vei.
Car si je dusse blâmer tous les méchants , le petit
chant que j'en fais Unirait lard.
E m' au alegran
D'un chantaret prezan.
P. Baimo.nd de Toulouse : Mon puosc.
El que j'aille nie réjouissant d'un petit chant
dislin
CAN
3. Cantic, s. m., lut. cantick/Wj can-
tique.
Cantic de Saloinon.
Doctrine des Validais.
Cantique de Salomon.
cat. Cantic. esi>. port. it. Cantico.
/». Canso, chanso, s. /., chanson, sorte
tle poésie.
Cansos es us dictatz que conta de "V a "VII
coblas, e dea tractar principalmen d'amors o
de lanzors.
Leys d'amors, fol. qx>.
La chanson est une composition qui compte de
cinq à sept couplets, et elle doit traiter principalement
d'amours ou de louanges.
En aquel temps non apellava hom cansson,
mas tôt quant hom cantava eron vers.
V. de Marcabrus.
En ce temps on n'appelait pas chanson , mais tout
ce qu'on chantait était vers.
Guirautz de Borneill fetz la primera canson
que anc fos faita.
V. de Pierre d'Auvergne.
Giraud de Borneil fit la première chanson qui
oneques fut faite.
Qu'oui no troba ni sap devezio
Mas sol lo nom entre vers et chanso.
Aimeri de Peguilain : Mantas vetz.
Qu'on ne trouve ni sait différence entre vers et
chanson, excepté seulement le nom.
Loc. E dis la canso del diable.
V. et Vert. , fol. 2f>.
Et il dit la chanson du diable.
ANC. ESP.
Los organos y disen chanzones e motete.
Arcipreste de Hita , cop. 1206".
cat. Canso. esp. Cancion. port. Cançâo. it.
Canzone.
5. Cansoneta, chansoneta, s.f. , chan-
sonnette.
Farai chansoneta nue va.
Le comte de Poitiers : Farai.
Je ferai une chansonnette nouvelle.
Leu chansoneta m'er a far,
Pus n'ai man de ma doss' amia.
G. DE MoNTAGNAGOUT : Leu chansoneta.
Légère chansonnette me sera à faire, puisque j'en
ai commandement de ma douce amie.
Et auzida cansonet' ab long so.
4.IMERI de Peguilain : Mantas vetz.
Et « hansonrielte ouïe avec longue musique.
I.
CAi\
3,3
ANC. Ksr.
Todas salon eautando , disiendo chanzonetas.
Arcipreste de Hita , cop. I2i5.
CAT. Cansoneta. esp. mod. Cancioncilla. port.
Canconeta. it. Canzonetta.
6. CaNTAIRE , CHANTAIRE , CaNTADOR ,
CHANTADOR , S. îtl. , lat. CANTATOR ,
chanteur.
Cantaire fo meravilhos.
P. Vidal : Abril issic.
Il fut merveilleux chanteur.
Tota la estatz anava per cortz, e menava
ab se dos cantadors que cantavan las soas
cansos.
V. de Giraud de Borneil.
Tout l'été il allait par les cours , et menait avec
lui deux chanteurs qui chantaient les siennes chan-
sons.
Adj. Qu'el freg d'ivern los destrenh e '1s desvia,
Si c'us non es alegres ni chantaire.
Arnaud P. d'Agange : <v)uan lo temps.
Que le froid d'hiver les presse et les déroute , tel-
lement qu'un seul n'est joyeux ni chanteur.
Per que tug amador
Son guay e chantador.
B. de Ventadour : Lo gens temps.
C'est pourquoi tous les amants sont gais et chanteurs.
ANC. FR.
Quant un chanterres vient entre gent honorée
Et il a endroit soi sa vielle atrempée.
H. de Villeneuve, Fauchet, anc. Poet.fr., liv. II.
Or, cantadours, cantez, cantez.
G. Gui art, 1. 1, p. /Jt.
Esr. port. Cantador. n, Cantatore.
7. Cantre, cantor , s. m. , lat. cantor ,
chantre.
A penas pot hom trobar huey cantre ni
autre home cpie sapia be endevenîr en far
propriamen I so.
Leys d'amors, fol. 4-
A peine peut-on trouver aujourd'hui un chantre
ni autre homme qui sache bien réussir à faire pro-
prement un air.
Aital clercs non den aver molier, si el a orde
sobre cantor o sobre lector.
Trad. du Code de Justinien , fol. 2.
Un tel clerc ne doit pas avoir femme , s'il a ordre
au-dessus de chantre ou au-dessus de lecteur
cat. esp. Cantor. it. Cantorc.
4«
Ii4
cv\
S. Chantressa, s./., lat. cAUforruix,
chantresse.
En In oRici «1<- cor, canlava mû la chaictressa.
/' ,/,■ Santa Flors. Hoat, t. CXX1II, fol. 272.
Kn l'office du chœur, elle chantait avec la chan-
tresse.
< \t. r.sr. Cantora. port. it. Cantatrice.
9. Cantorel, a#- , chanteur.
Qui es anzel cantorel cum merle.
Elue, de las propr., fol. 14" •
Qui est oiseau chanteur comme merle.
10 C \NTAR , CHANTAR , V. , cliailtel'.
Ans, tu que cantas las ruessas.
P. Cardinal ; Jesum Christ .
Entends, loi qui chantesles messes.
Un goalb que ns canta las oras.
PlIILOMENA.
Un coq qui nous chante les heures.
Bon cosselh vos don e geu :
Amatz et cantatz soven.
Peyrols : Quant amors.
Je vous donne bon et agréable conseil : Aimez et
chantes souvent.
Avec laprêp. de.
Chantarai D'aquetz trobadors.
Pierre d'Auvergne : Chanlarai.
Je chanterai de ces troubadours.
Subst. Chaxtars no pot guaire valer,
Si d'ins del cor no mov lo ebans.
B. de Ventadour : Chantais.
Le chanter ne peut guère valoir, si le cliant ne
meut du dedans du cœur.
anc. fr. P>iaux chanters en leu et en tans
Est une ebose moult plezans.
Fabl. et cont. anc., t. II , p. 198.
Vanta cest cant , faisant grant joie.
Roman du Renarl , t. IV, p. 3l(i.
Devant ïi duc alout cantant
De Karlemaine è de Rollant.
Roman de Rou , v. i3i5i-^.
Aussi bien chanter Vautre ebose
\ vant chanté de sa grandeur,
Seroit-ce pas, après la rose,
Aux pavots ebereber de l'odeur?
Malherbe, Odes, liv. III.
it. Io canterei «f'amor si novamente.
PetRARCA : Son. lo canterei.
P>en puoi cantar d'amore.
Jacopone daTodi . lib. V, cant. 29.
CAN
1 1 . Cftandfiar, v. , préluder , chanton-
ner.
E '1 rossignol de son ebantar chandeia
Josta sa par el bosc.
G. de Cabestaing : Moût m'alcgra.
Et le rossignol prélude à son chanter auprès de sa
compagne au bois.
12. Bescantaire, s. m., médisant.
Malvatz BESCANTAIRE.
T. de Jean Lag et d'Ebles : Qui vos dara.
Mauvais médisant.
i3. Bescantak, v., marmotter des pa-
roles , mal chanter, médire.
Totz jorns rue bescantatz ,
S'eratz encautayi e ,
P>en enebantariatz.
T. de Jean Lag et d'Ebles : Qui vos dara.
Toujours vous me marmottez des paroles ; si vous
e'tiez enchanteur, vous enchanteriez bien.
14. Deschans, s. m., critique, parodie.
Mas lo mieu no tem deschans...
Si 'n la rima en qn'hom ebanta
Non era faitz lo deschans.
Arnaud Catalan : Als entendens.
Mais le mien ne craint pas la critique...
Si la parodie n'était faite en la rime qu'on chante.
i5. Deschantar, v., cesser de chanter,
Mâmer.
Belh l'es que m deschan...
E '1 poder d'amor deschanta
Que m toi lo sen e m'enchanta.
Rostan de Mergl'as : La douss'amor.
Il lui est agrc'able que je cesse de chanter.
Et elle blâme le pouvoir d'amour qui m'enlève le
sens et m'enchante.
Dreit fora quiben chantes
Qu'autrui chau no deschantes.
Arnaud Catalan : Als enlendens.
Il serait juste que celui qui chanterait bien ne
blâmât pas le chant d'autrui.
anc. fr. Deschanter par fignre de notes.
Eustache Deschamps , p. 26'j.
16. Encant amen , s. m., lat. incanta-
mentm/w, enchantement.
Un fuoe que totz temps crema per encan-
tament.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 35.
Un feu qui toujours brûle par enchantement.
CAIN
Aqui fes ses encantamentz
E levet son cercle minor.
V. de S. Honorai.
Là il fit ses enchantements et leva son cercle
mineur.
Cuui selb que fou rlex per encantamen ,
Et eu breu temps perdet sa benanansa.
PlERRE ESPAHHOL : Cura selh.
Comme celui qui fut riche par enchantement, et
en peu de temps perdit son bien-être.
Mas re no sai si s'es encantamens,
Que, quan la vey, non ai de me poder.
R. Jordan , vie. de S.-Antomn : Ben es camjat.
Mais je ne sais pas si c'est enchantement , vu que ,
quand je la vois , je n'ai pouvoir de moi.
anc. fr. Tfencantement m'aprist ansi.
Roman du Renart , t. IV, p. 327-
Negroruance et encantement.
Roman de Partonopeus , 1. 1 , p. l5j.
cat. Encantament. esp. Encantamiento. tort.
Encantamento. it. Incantesimo.
17. Encantatio, s. m., lat. incantatio,
enchantement , incantation.
Qui per' deniers fay encantatios et artz de
dyable.
V . et Vert., fol. 16'.
Qui pour deniers fait enchantements et arts du
diable.
Es contraria a sciencias magicas et incan-
tatios.
Elue, de las propr., fol. 188.
Est contraire à sciences magiques et incantations.
esp. Encantacion. port. Encantacào. it. ln-
cantazionc.
18. Encantaire, encantador,.?. m., lat.
incantator , enchanteur, escamoteur.
Si 'n aissi m vai, Le sui donex encantaire.
G. de S. -Didier : El mon non.
S'il me va ainsi , je suis donc Lien enchanteur.
Encantayres es veraruens,
E nom dcl diable fay anzir
Los sorts.
Trad. de VEvang. de Nieodcme.
Il est vraiment enchanteur, au nom du diable il
fait les sourds ouïr.
Per un gran encantador rie
Fon fach un antars el boscage.
/'". de S. Honorât
Un autel fut fait au bocage pat un grand en< hau-
teur puissant-
CAN
3i5
Que trasgitadors et encantauors dcl carre-
forc cesso.
Tit. du xv sièc. Doat, t. CXLV11 , fol. 28!").
Que les bateleurs et les escamoteurs de place pu-
blique cessent.
anc. fr. Et Coiuterians li enchan terre.
Roman du Renaît , t. I , p. 33fj.
Qui tant criement Y enchanteur.
Roman de Partonopeus, v. 6887.
cat. esp. port. Incantador. it. Incantatore.
19. Encantar, enchantar, v., lat. in-
cantarc, enchanter.
Si fos vins Bercnguier de Tors,
Non saubra tan gent enchantar
Cum silh que in fai velhan somiihar.
G. de S.-Gregori : INueg e jorn ai dos
Si Berenguicrdo Tours fût vivant, il ne saurai!
aussi habilement enchanter comme celle qui me
l'ait rêver en veillant.
S'ieu saubes la gent encantar,
Miei enemic foran enfan.
B. de Yentadour : Quan erba vertz-
Si je savais enchanter lu gent, mes ennemis se-
raient enfants.
Los afflatadors que f.ncanton soveu los gr'ans
liorues del setgle.
/'. et Vert., fol. I0q.
Les flatteurs qui souvent enchantent les grands
hommes du siècle.
Part. pas. E dis : Sentier, tota aquesta terra es
encantada , e neguna foi talcza no si pot
far sobre l'encantamen, si l'encantamens
no si desfazia.
Liv. de Sydrac , fol. 3.
Et dit : Seigneur, toute cette terre est enchantée,
et aucune forteresse ne peut se faire sur ^enchante-
ment , si l'enchantement ne se défaisait.
cat. esp. port. Encantar. it. lncantare.
10. Percantar, v., desservir.
Part . pas. Que las dichas doas capellanias sian
tengudas et tercantadas per totz temps...
PERCANTADAS-e servidas et officiadas per
tolz temps.
Tit. de i3o2. Doat, t. CXVIII , fol. 47.
Que lesdites deux chapellenies soient tenues el
desservies en tout temps... Desserties el servies et
officie'es en tout temps.
21. Recuantar, v., faire écho , répéter,
résonner.
Los sons que respondu et rechantan en los
3 it>
CAN
vais, entre las muntaubas, quant hoiu crida
sos haut pueys.
V. et Vert., 2e traduction.
Les sons qui répondent et résonnent clans les val-
lons , entre les montagnes, quanti on crie sur un
liaut coteau.
anc. fr. Celé recanta , pie estant,
Ce motet plaisant et joli.
Roman du Renart, t. IV ', p. qo6.
Qu'Echo qui déesse hante
Les antres des monts sacrés,
"Vos lamentables regrets
D'une longue voix rechante.
R. GaiîMER , la Troade, act. I , se. t.
ir. Ricantare.
CANTARIDA, s. /., lat. cantharida,
cantharide.
Alcunas cucas verts ditas cantaridas.
Elue, de las propr., fol. 208.
Quelques insectes verts dits eantharides.
r vt. esp. port. Cantarida. it. Cantaride.
CANTON, s. m., coin, angle.
Voyez Aldrete, p. 36 1; Mayans ,
t. II, p. 224; Leibnitz, p. 55; Mura-
tori , Diss. 33; Denina, t. III, p. 18.
...Près d'an canto,
Per qn'om los ania, canto.
Leys d'amors, fol. '2.\-
Ils chantent près d'un coin pour qu'on les entende.
De Robion don m'encolpatz ,
Ane per mi no fon derrocatz ,
Ans be 'n fis baissar un canton.
G. de Baux : En Gui.
Quant à Robion dont vous m'accusez , jamais il
ne fut renversé par moi , mais j'en -fis bien baisser
un coin.
Los III1 cantos de la mayso.
Hisl. abr. de la Bible, fol. 7 1 .
Les quatre coins de la maison.
anc. fr. Sur le pavé fleurs espesses et drues ,
Par les quantons, théâtres, colisées , etc.
C. Marot, t. II, p. 6r.
\n< .. g at. Canton, ksp. port. Canto. it. Can-
tone.
1. Cantonal, adj. , du coin, angulaire.
Pausaray en Sion la soberana peira can-
tonal.
Doctrim des Vaudois.
le pos( rai en Sion la souveraine pierre angulaire.
CAN
3. Cantonet, s. m., coin, petit coin.
Del cantonet entro al pilar.
Tit. de i352. Doat, t. XC11I , fol. 222.
Du petit coin jusqu'au pilier.
4. Cantel , s. m. , chanteau, morceau,
coin, quartier.
Qu'ieti ten sus el pan e '1 cantel.
Pierre d'Auvergne : A vieill.
\ u que je tiens haut le pain et le chanteau.
Qu'el. derier cantel de l'escut
Li trenqnet.
Roman de Jaufre, fol. 10.
Qu'il lui trancha le dernier quartier de l'écu.
anc. fr. Li dona si gran cop sor son escu qu'il
en abat nn cantel.
Roman de Merlin. Carpentier , t. I , col. 773.
Le suppliant print un chanteau de pain.
Lett. de rém. \l\5i. Carpentier , 1. 1 , col. 920.
Que de ce saint gasteau
On en rapporte à l'hostel nn chanteau.
P. Ronsard , t. II , p. 161 1.
cat. Cantel. esp. Cantillo. port. Cantinho.
it. Cantonccllo.
5. Escantelar, v., tailler, ébranler.
Sol no s'en encantelec en degnna part per
lo colp.
Philomena.
Il ne s'en ébranla pas seulement en aucune partie
par le coup.
anc. fr. Li esent sont estroé , et depeebié , et
escantelé par dessus et par dessous.
Roman de Merlin. Carpentier, 1. 1 , col. 773.
cat. Escantelar. it. Scantonare.
CANUT, adj., lat. canus, chenu, blanc.
Om per veltat non a lo pel chànut.
Poème sur Boece.
On n'a pas le poil blanc par vieillesse.
E li vergier, cuni si eron canut,
Parevsson blanc , e verdeyon li prat.
G. ADHEMAR : INon pot esser.
El les vergers, comme s'ils e'taient chenus, pa-
raissent blancs , et les pre's verdoient.
anc. fr. Ne remest ne channz ne ebauz.
Roman du Renart, t. I , p. 335.
Esr. Cano. tort. Encanecido. it. Canuto.
1. Canicia, s./., lat. canitia, état des
cheveux blanchis, canitie
CA.N
Si engendra blancor, cuin vezein en canicia
de pels. . La causa de lor canicia o blancor.
Elue. Je las prvpr.j fol. 263 et 66.
S'engendre blancheur, comme nous voyons en
ennitie de cheveux... La cause de leur canitie ou
blancheur.
port. Canicia. it. Canizie.
3. Canas, s.f. plur. , cheveux blancs.
La langue latine employait c\m
pour capilli albi.
Non cani, non rugae repente auctoiïtatem
afferre possunt.
Cicer. , de Senect-, 62.
Ni per las canas del suc.
Garin D'ApcHiEn : Alsi corn hom.
Mi par les cheveux blancs de la lête.
Senlier, ab mezura
Ges bos sens no us trava
Ni canas, ni an.
G. Riquier : D'Astarac.
Seigneur, le bon sens avec mesure ne vous arrête
ni cheveux blancs, ni années.
anc. fr. Si furent ses cevex niellez de canes,
si que li blans passoient li noir.
Roman des sept Sages. Roquefort, t. I , p. 208.
esp. Canas.
b\. Caneta , s.f., cheveux blancs.
Que ja m ditz bom que m van bruilban
Canetas.
G. Adhemar : Ben fora.
Vu que déjà ou me dit que les cheveux blancs me
vont poussant.
Car ja aug dir que m van botan
Canetas.
R. Vidal de Bezaudvn : En aquel.
Car déjà j'entends dire que les cheveux blancs me
vont poussant.
5. Canuzir, v. , blanchir.
E fara canuzir a flocs.
G. Adhemar : Ben fora.
Et fera blanchir par flocons.
cat. Canuzir.
6. Encanuzir, encanezir, v. , blanchir.
E si m fa jov' encanuzir,
Tôt canut m'aura.
G. Adhemar : Ben fora.
Et si elle me fait jeune blanchir, elle m'aura tout
blanc.
E par ben , al front et al cais ,
CAP
,17
Jove saur vielh encanizir.
Gav vt'DAN le Vieux : Ciezcns lis.
Et je parais bien, au front et aux joues, jeune blond
blanchir vieux.
esp. tort. Encanecer. it. Incanutirc.
CAP, kap, s. m. , lat. cwttt, tète, chef.
La pelz li rua, bec lo kap te tremblant.
Poème sur Bocee.
La peau lui ride, voilà qu'il lient le chejftveia-
blant.
Matran , quan ausîe aisso, vole tolre elbs
caps albs messagiers.
Philomena.
Quand Matran ouït cela , il voulut enlever les têtes
aux messagers.
C'onrada n'er la corona romana,
Si '1 vostre cap s'i cuclau.
Bertrand de Born : Ges de disnar.
Que la couronne romaine en sera honorée, si votre
tête s'y renferme.
La langue française a conservé le
primitif cap dans plusieurs mots , tels
que cap promontoire , c.wage, cwitations,
ct&itainc, CAvital , etc. , et il est resté
encore dans plusieurs locutions, telles
que les suivantes :
De pied en cap s'armera tout en fer.
Laboderie, Iljmn. eccl., p. 282.
On lit venir le plus babile tailleur de Saint-
Malo pour habiller l'Ingénu de pied en cap.
Voltaire, l'Ingén u .
Mais bientôt, malgré vous , je verrai ses appas
Cap à cat.
Régna rd , le Bal.
— Sommet, bout, extrémité.
Fa aqui fair I monastier al cap del pueg.
Philomena.
Fait faire un monastère là au sommet de la mon-
tagne.
Dels quatre caps que a la cros.
P. Cardinal ; Dels quatre
Des quatre extrémités qu'a la croix.
E tenras lo cap del fil en ta ma.
Liv. de Sj-drac, fol. 81
Et tu tiendras le bout du fil en ta main.
Promuuctorîs o cats de rocas.
Elue, de las prop., fol. |53.
Promontoires ou sommets de roches.
A cap del pon.
Bertrand de Born : Quan la novella.
Au bout du punt
3i8 CAP
— Chevet du lit.
Un cavallier uafrat jazei
Eu un lietz, et al pe sezcr
Una domna joven mont genta. ..
Et al cap set una veilarda.
Roman de .laufre, fol. 55.
Un chevalier blessé être e'tendu dans un lit , et au
pied une jeune dame liés gentille s'asseoir... et une
\ teille est assise au chevet-
Fïg. — Principe, chef, chef-lieu.
Qu'amors es CArs de trastotz autres bes.
Pons de Capdueil : Astrucs es selh.
Qu'amour est principe de tous autres biens.
Qnar el es caps de pretz e d'onraruen.
G. de S. -Didier : El temps.
Car il est chef de mérite et d'honneur.
Que siatz caps de la crestientat.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 6.
Que vous soyez le chef de la chrétienté.
Tôt hom que sia cap de molin.
C ariulaire de Montpellier , fol. 189.
Tout homme qui soit chefàe moulin.
En los caps de vigarîas e baylias.
Regist. des Etats de Provence, i^oi.
Dans les chefs-lieux de vigueries et bailliages.
Loc. Que tos faits men' a bon cap.
Libre de Senequa.
Et qu'il mène tes faits à honnefin.
Pus a cap non puesc issir.
Berenger de Palasol : Dona-
Puisque je ne puis sortir afin.
Qn'ieu si puesc a cap vos 0 traga.
Roman de Jaufre, fol. 88.
Que si je puis je vous le tire à chef.
Per qu'ab Dieu tratz totz sos faitz a bon caf...
Encaras mens pot venir a bon cap.
Seryeri de Gironne : A greu pot.
Parce qu'avec Dieu il conduit tous ses faits à
honnefin...
Encore moins peut venir à honnefin.
anc. fr. "Voyans qu'ils ne pouvoient venir à
chef... délaissèrent cette matière.
MONSTRELET, t. I, fol. 124-
De tote trait-il bien à chef.
Pioman de Rou , v. 1/1140.
Siei dig ses coa ni ses cap.
P. Bremond Eicas novas : En la mar.
Ses dits sans queue et sans tête.
Qn'ieu non sap ni cap ni via ,
Pus perdei ma benenansa.
B DE YlN TADOl'R : Tuit selhs que.
CAP
Que je ne sus ni houl ni -voie, depuis qur je
perdis mon bien-être.
Adv . comp.
En Guis lor a la causa de cap en cap contada.
Roman de Fierabras, v. 2794.
Le seigneur Guy leur a conté la chose de bout en
bout.
anc. fr. Et je dirai de chef en chef.
Roman de la Violette, p. 3o3.
Que dol si DET. CAP TRO AI_S PES.
G. Adhemar : Chantan dissen.
Qu'il se plaint de la tête jusqu'aux pieds.
O entendatz del premier cap
Tro en la. fi.
Raimond de Mirav.vl : Dona la genscr.
Entendez cela du premier commencement jusqu'à
la fin.
Prép. comp. A cap de temps , si van levar
E torneron a batalbar.
Pioman de Blandin de Cornouailles, etc.
Au bout de quelque temps , ils vont se lever et ils
retournèrent à batailler.
Sel qu'es en cap de mûrir.
Pierre Espagnol : Entre que m.
Celui qui est en terme de mourir.
Dévia s jtfcjar per lo rey a caps de cinq
jorns.
V. d'Arnaud Daniel.
Devait se juger par le roi au bout de cinq jours.
Sabrian ai cap de l'an
Aitant cum lo primier dia.
Cadenet : Huey mai m'auretz.
Ils sauraient au bout de l'année autant comme le
premier jour.
anc. fr. Et pristent un parlement al chief del
mois à Soissons.
Ville-Hardouin , p. 16.
Et miex vaut au chief de sa vie
Qu'il ne fit an commencement.
Roman de la Rose, v. 8366.
Normanz gardoueut les eissues
E li trespas as chiefs des rues.
Roman de Rou, v. IO036.
cat. Al cap de. esp. Al cabo de. port. A cabo
de. it. A capo di.
Loc. exelamative.
Per mon cap, ditz lo reis, d'aqno n'ai soing.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 20.
Par mon chef, dit le roi , de cela je n'ai soin.
Per mon cap, dis lo comte , ja iio t'er auln \ al
Roman de Fierabras, v. i55l.
CAP
Par mon chef , dit le comte , jamais ne le sera
accorde'.
cat. Cap. ksp. port. Cabo. it. Capo.
2. Rescap, rechap, s. m. , rechef.
Adv. comp. Li discipol anneron de RF.scAr.
Trad. du Nouv. Test. S. Jean , cliap. 20.
Les disciples allèrent de rechef.
De rkscaps albiram et disem , etc.
Tit. de 1248. Doat, t. CXXXVII, fol. 236.
De rechef nous jugeons et disons , etc.
De rechat dis.
Trad. de Bède , fol. 20.
Il dit de rechef.
awc. fr. Les amis de Caesar proposèrent de
rechef autres demandes.
AlWYOT, trad. dePlutarque. Vied'Antonius, p. 270.
3. Acabamen, s. m., achèvement, fin,
perfection.
Qne negns hornz non es senatz
Qu'en pretz eug esser acabatz;
Car pretz manda c'omz casenn jorn
En creîsser s'onor se sojorn ,
Que nul acabamen non a,
Mais qn'el cresc' oin tant quant vieura.
G. RïQUlER : Al pus noble.
Que nul homme n'est sensé qui pense être achevé'
en me'rite ; car le mérite exige que chaque jour on
s'occupe à l'augmenter, vu qu'il n'a nul achèvement ,
excepté qu'on l'augmente tant qu'on vivra.
Volens... meter a acabament.
Tit.de 1478- Hist. du Languedoc, t. IV, pr. , p. 356'.
Voulant... mettre à achèvement.
Fenïinent et acabament de l'obra.
Hist. abr. de la Bible, fol. I.
Fin et achèvement de l'oeuvre.
cat. Acabament. esp. Acabamiento. port.
Acabamento.
/j. Acabensa, s.f., fin, achèvement.
Car joys d'amor non a nul' acabensa.
T. DE FOLQVJET ET DE GlRATJD : Guiiaut.
Car joie d'amour n'a n\\\\e fin.
5. Acabar, v. , achever.
E s'ieu poili' acabar
So que m'a fait comensar
Mos sobresforcius talens.
P. Vidal : Si m laissava.
Et si je pouvais achever ce que mon désir entraî-
nant m'a fait commencer.
CAP
3i9
Domentre qn'ieu acabarai lo niieu cors.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 20.
Pendant que j' achèverai la mienne course.
Part. pas. Qa'el vers, quan er ben acabatz,
Trametrai el viage.
Giraud de Borneil : No puesc.
Que je transmettrai au voyage le vers , quand il
sera bien achevé.
cat. esp. port. Acabar.
6. Cabes, s. m., chevet.
I'"asia mètre al cabes del lich.
Cat. dels apost. de lloma, fol. II t.
Faisait mettre au chevet du lit.
7. Escabesceira , s.f., chevet, oreiller.
Far en podetz espondeîra
O al cap escabesceira.
Marcoat : Una ren.
Vous pouvez en faire un Lord de lit ou pour la
tête un chevet.
8. Cobricap, s. m., couvre-chef.
Velh , so es cobricap.
Leys d'amors, fol. 91.
Voile , c'est couvre-chef.
9. Cabeiament, s. m., jet, projection
en avant.
Extendement de mas... de tôt si cabeiament.
Elue, de las propr., fol. 80.
Extension des mains... et projection de tout soi.
10. Cabussol, s. m., plongeon.
Ayga e palus : cum so cabussol , anetz ,
cignes.
Elue, de las propr., fol. l3g.
Eau et marais : comme sont plongeons, canards ,
cygnes.
11. Cabussar, v. , plonger, jeter à l'eau.
Cabussar o dins aiga preonsar.
Elue, de las propr., fol. 1^7.
Plonger ou enfoncer dans l'eau.
Part. pas. Cabussadas las unas tro als ginbols,
las autras tro a las aurelias.
Revel. de las Penas dels yferns.
Les unes plongées jusqu'aux genoux , les autres
jusqu'aux oreilles.
12. Accabustar , v., jeter tète première.
Accabustaren lo en lo gran pelech
De la niar.
V. de S. Honorât.
Le jetèrent tête première dans la grande eau de la
mer.
3ao CAP
i'3. Decapitament, s. m., décapitation.
Eo tan gran escampament tic sang e deca-
pitament... que nul hom non ho poiria dir.
Philomena.
Il fut si grande effusion do sang et décapitation...
que nul homme ne le pourrait dire.
esp. Descabezamietito.
i4. DescamtaA, decapttar, v. , déca-
piter, ôter la tète.
Ane per paor de la mort...
O d'els tantost descapitar,
Un ora no s volgro cessai-.
Bree. d'amor, fol. 178.
Onques par peur de la mort... ou de leur ôter la
tête sur-le-cbamp, ils ne voulureut cesser une heure
Mont de Càlvarîa, qoar en el nECAriTAvo
înalfaytors.
Elue, de las propr., fol. i5g.
Mont du Calvaire , parce qu'en lui on décapitait
les malfaiteurs.
Per peeunia qu'el donet lo fetz far papa , mas
Temperador fetz lo cossol decapitar.
Cat. dels apost. de Roma, fol. l35.
Par argent qu'il donna le fit faire pape , mais l'em-
pereur fit décapiter le consul.
Part. pas. Sans Johans fo descapitatz.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 6.
Saint Jean fut décapite.
anc. cat. Descabessar. esp. Descabezar. tort.
Descabecar. it. Decapitare.
i5. Escapsar, v., décapiter, étêter, cou-
per la tète.
Part. pas.
Aysso son 11 gloto qn'els reys an escapsatz...
E qui no pot pagar, es tantost ohligatz,
Per sérvat lo trahnt, que sia escapsatz.
Rmnan de Fierabras, v. l\î\?> et 2387.
Ce sont les coquins qui ont décapité les rois. ..
El qui ne peut payer, il est aussitôt oblige' , pour
conserverie tribut, qu'il soit décapité.
cat. Escapsar.
ï6. Escabessvh, v., décapiter.
E silh qu'eron de Pioraa senlior mantenentmens
Sant Paul escabesslron.
P. DE Cor.m \c : Kl nom de.
1 .1 rais qui étaient alors seigneurs «le Rome dt
itèrent saint Paul
CAP
17. Cap de drago, s. m. , tète de dra-
gon, étoile.
Estelas...de lasqnals la una apelam cap de
drago.
Elue, de las propr., fol. 117.
Etoiles... desquelles nous appelons l'une tête de
dragon.
18. Capa, s.f., cape.
Nos em tal trenta guerrier
Qnascas ab capa trancada.
Bertrand de Born : Rassa m'es.
!Nous sommes tels trente guerriers chacun avec la
cape trouée.
Cavalgar ses capa de pluyeia.
Le moine de Montat;don : Mot m'enueya.
Chevaucher sans cape de pluie.
— Chape de prêtre.
Cantava a la messa, e vestia capa de seda.
Cat. dels apost. de Roma, fol. t35.
Il chantait à la messe , et revêtait chape de soie.
Loc.fig. Desotz la capa del ccl.
B. de Ventadour : Quan la vert.
Sous la cape du ciel.
anc. fr. Ge ne li sui fors chape à plaie.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 36g.
Et ne li fu demouré de tont son harnois qne
sa chape qne elle ot vestae et nn searcot à
manger.
Joinville, p. 46.
N'a gaires raeillor terre soz la chape del ciel.
Roman de Rou, v. l85l.
cat. esp. port. Capa. it. Cappa.
19. Capairo, s. m., chaperon , capuchon.
Ricliart anet premiers, vestit son capairo.
Roman de Fierabras, v. l\oi5.
Richard alla premier, il revêtit sou chaperon.
E port sallat capairon traversier.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
Et \e porte en salade chaperon traversier.
anc. fr. Tons vestns de pers et chapperons
vermeils.
MoNSTRELET, t. II , fol. 77.
20. Excapaironar , v., couvrir d'un
chaperon.
E pois asaia
Corn ira ENCArAtiuiN-\Tz.
Roman de Flamenca , loi. 3Çj.
El puis il essaie comment il ira concert du cha-
peron.
CAP
ai. Capion, s. m., chaperon, couvre-
chef.
En son capion se rescont ,
Et ab lo libre toca '1 front.
Roman de Flamenca, fol. 55.
Elle se cache en son chaperon , et avec le livre
touche le front.
22. Capel , s. m., chapeau, casque,
couronne de fleurs ou de feuilles.
Un viel capel d'escarlat ses cordos.
Lanza : Emperador.
Un vieux chapeau d'écarlale sans cordon.
El fort cafel d'acier es lo bran arestat ;
No'l pot entamenar, tan era be tempratz.
Roman de Fierabras, v. 1476.
L'épée s'est arrêtée au fort casque d'acier ; elle ne
le peut entamer, Unit il était bien trempé.
Mas ajudar puese a mos conoissens,
L'escnt al col e capel en ma testa.
Bertrand de Born : Won estarai.
Mais je puis aider à mes amis , l'écu au col et le
casque en ma tête.
Engles, de flor
Faitz capelh o de fuelha.
G. de MontAgnagout : Belh m'es.
Anglais , faites chapeau de fleur ou de feuille.
hoc. Adoncs fas d'autrni flor capel.
Deudes de Prades : En un sonet.
Alors je fais chapeau de fleur d'autrui.
anc. fr. Un chapel ot fet de fenoil.
Roman du Renart, t. III , p. I IO.
Un chapel de fer en ma teste.
Joinville , p. 55.
Prenez vos chappeaulx de roses vermeilles.
Vigiles de Charles VII , t. I , p. 86.
anc. cat. Capel. esp. Capelo. port. Chapeo.
it. Cappello.
a3. Caeeleira,^./., couvre-chef, coiffe.
Ni degnna cabeleira de seda.
TU. du xme sièc. Doat, t. LI , fol. i38.
Ni aucune coiffe de soie.
i!\. Capellier, s. m., chapelier.
A boquiers et a capeliers... Capeliers et
merciers.
Cartulaire de Montpellier, fol. 45.
A boucliers et à chapeliers — Chapeliers et
merciers.
2 5. Capemna, s.f. , capeline,
i.
CAP
3ai
En capels de fer, en capelinas.
Tu. de i302. Doat, t. LV1I , fol. 248.
En chapeaux, de fer, en capelines.
26. Capmalh, capmail , capmal , s. m.,
camail, coiffe, tète de maille.
Tôt capmalh pagna II deners.
Cartulaire de Montpellier, fol. io5.
Tout camail paie deux deniers.
E gardatz qn'el capmal
Faitz lassar per mesura.
Amanieu des Escas : En aquel mes.
Et prenez garde que vous fassiez lacer le camail
convenablement.
Ni aubère ab capmail
No fon per els portât.
Rambaud de Vaqueiras : Leu sonetz.
Ni haubert avec camail ne fut porté par eux.
E tan capmal derompre e tant aubère mentir.
Guillaume de Tudela.
Et rompre tant de camails et fausser tant de
hauberts.
anc. fr. Et coula tout outre le camail qui es-
toit de bonnes mailles, et lui entra au col.
Froissart, t. II , ch. 66 ; Du Cange , t. II , col. 75.
anc. port. Baeineto de camail.... Huuui elmo
con sseu capialho.
Doc. de i35o. Elucid. port., 1. 1 , p. 23o.
it. Camaglio.
27. Capsol , s. m. , capsol , droit dû au
seigneur sur le prix de la vente des
terres qui relevaient de lui, lods.
De empeinbadura de capsol un dîner.
TU. de 1254. Doat, t. CXV, fol. 90.
Pour l'engagement de capsol un denier.
Lo CArsoL de l'estimatio...
Capsol pel mudamen de la senboria.
Charte de Gréalou , p. 122.
lie capsol de l'estimation...
Capsol pour la mutation de la seigneurie.
anc. fr. "Vint solz de Morlans de lins, avec
tous capsous, présentations, etc.
Tit. de 1889. Garpentier, t. II , col. 802.
28. Capipurgi, s. m., sternutatoire.
Quant tu curas am capipurgi.... Aquestz
capipurgi es precios.
Trad. d'Albucasis, fol. 3 et 20.
Quand tu soignes avec sternutatoire... Ce sternu-
tatoire est précieux.
29. Capitoli , s. m. y lat. Capitoliu/w ,
4'
3aa CAP
Capitole, édifice où s'assemblait le
sénat de Rome.
Kl Cantoli lendema , al dia clar,
Lai o solien las allias leis jntjar.
Poème sur Boèce.
Le lendemain , au jour clair, au Capitale, là où
on avait coutume do juger les autres procès.
est. tort. it. Capitolio.
3o. Capitol, s. m., chapitre, assemblée
municipale, conseil municipal.
Aisso Ce ab consel et ab volontat île sept
prnsomes , qne ero al adone de cafitol de
Montalba.
Tit. de 1221. Hist.de Languedoc, t. III, pr., col. 272.
Il fil cela avec le conseil et la volonté île sept
prudhommes, qui étaient alors du conseil municipal
de MonlauLan.
Al Capitol et a la nnîversitat de Montalba.
I,i. de 124.7. DoVT> '• LXXXVII, fol. 24.
Au conseil municipal et à la communauté tle
Montauhan.
— Capitotil , magistrat municipal de
Toulouse.
Mossen Jean de Molis lîcentiat en leys et
mosseu Peire Esleve Blasî catitols , e com-
panbos nostres.
Lelt. des Capitouls de Toulouse aux consuls de
Nîmes. MÉNARD , 1. II , pr., p. 189.
Monsieur de Molis licencié en lois et monsieur
Pierre- Etienne Blasi capitouls, et nos collègues.
— Assemblée d'ecclésiastiques , de
moines.
Aquel meteis avesqne ab autreiamen de son
CAPiTor..
Carlulaire de Montpellier, col. 53.
Ce même évêque avec la permission de son chapitre.
lus el iniey del catitoi.
Lnr a clic.
V. de S. Honorât.
Dans le milieu du chapitre il leur a dit.
l'eron fraires menors lnr CAriTor, gênerai
en Monpeslier.
Carlulaire de Montpellier, fol. 71.
Les frères mineurs firent leur chapitre général à
Montpellier.
De la part del c\pitoi. de niossenber Sant
Paul de Narbona.
Tit de i3wt. Doat, t. LVII , fol. 21)8.
De la part du chapitre de monseigneur Saint-Paul
de Narlionne.
CAP
anc. fr. A l'élection que li capitles avoit
faite... Dit an capîile.
Chronii/ue de Cambrai.
cat. Capitol. Esr. tort. Capitula, it. Capitoh.
— Une des divisions d'un ouvrage.
Los cai>ytols e las quistios esseguens.
Lw. de Sydrac , fol. 8.
Les chapitres et les questions qui suivent.
cat. anc. esp. Capitol, tort. Capitula, it. Ca-
pitol o.
— Chapiteau.
Que totz los capitols sian cans, qnar me-
trem lu reliquias.
Philomena.
Que tous les chapiteaux soient creux. , car nous y
mettrons des reliques.
3ï. Capitel , s. m. , la*. CAPITEI.///W ,
chapiteau.
XL colompnas d'aur e capitels ayssi nieteys
d'aur.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. Ifi.
(Quarante colonnes d'or et aussi les chapiteau t
mêmes d'or.
cat. Capitell. esp. port. Capitel. it. Capitello.
32. Capitelacge , s. m., ensemble des
chapiteaux.
Et de sapbir catitelagges.
Palaytz de Sai'ieza.
Et Vensembledes chapiteaux de saphir.
33. Capitolier, v. m., membre du con-
seil municipal , municipal.
Capitolier de la villa de Montalba... Li
sobredig capitolier...
Cossols et capitoliers.
Tit. deiitfi et 127 1. Doat, t. LXXXVII, fol. 2i>et/jo.
Municipaux de la ville de Montauhan... Les sus-
dits municipaux...
Consuls et membres du conseil municipal.
34. Capitolar, capitoleiar, 7). , chapi-
trer, ranger par chapitre.
Part. pas. Tôt capitolat et ordenat de las
formas dels instrunientz.
Trad. d'Albueasis, fol. 1.
Tout chapitré et ordonné touchant les formes des
instruments.
Segon que dessus es dicb e capitoleiat..
En la forma que dessus es capitulât.
Hcgistr. des Etats de Provence de l/jol.
CAP
Selon qu'il est dit ci-dessus et mis par chapitre.
En la forme qu'il est ci-dessus chapitré.
35. Recapitolar, v., récapituler.
Aici récapitula mais 80 que a dih.
Trad. d'/I/bucasiSj fol. 3l.
Ici il récapitule encore ce qu'il a dit.
36. Cabelh, s. ni., lat. cwihlus, cheveu.
Pren l'als cabelhs.
R. Vidal de Besaudun : Unas novas.
Le prend aux cheveux.
Et es sautai/, avan, per los cabels lo pren.
Roman de Fierabras , v. 3837-
Et il est saute' en avant, il le prend par les cheveux-
Et a si et a tos los sieus servidors fes raire los
CABELHS.
V. de Pierre Vidal.
Et il fit tondre les cheveux à lui et à tous les siens
serviteurs.
anc. fr. E maint chevel esraigié clou chief fors.
Roman de Roncevaux. Momn , p. 21.
cat. Cabcll. esp. port. Cabello. it. Capelo.
37. Capil, s. m., cheveu.
Capils... apelam pels del cap.
Elue, de las propr., fol. 60.
Nous appelons cheveux... les poils de la tête.
38. Cabeillos, s. m., chevelure.
Trenca eur e cabeillos al) eis lo test.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 56.
Coupe peau et chevelure avec le crâne même.
3g. Cabeissa, s./., perruque, couvre-
chef.
De la testa semblet cabeissa;
Car îas canas foron firmadas ,
Cortas e per luee irrisadas.
Roman de Flamenca, fol. 100.
De la têle il ressembla à perruque ; car les cheveux
blancs furent arrêtés , courts et lie'risse's par endroits.
/jo. Cabelladura , s ./., lat. capillatura ,
chevelure, tresses, parure des cheveux.
Las cabelladuras o lî ornament del aur e
dels vestirs.
Trad. de la irc Epîl. de S. Pierre.
Les tresses de cheveux ou les ornements de l'or et
des vêtements.
cat. anc. esp. Cabelladura. it. Capellalura.
4i. Cabeillier, s. m., coiffe pour rete-
nir les cheveux.
CAP
323
Espeil n'agras e bon coure! pinsal
E quabellier ab que us teiigues sa crin.
G. RAINOLS d'Apt : Auzir eugei.
Tu en aurais miroir et bonne toilette élégante et
coiffe avec laquelle tu retinsses sa chevelure.
42. Capillar, adj. , lat. capillarjV, ca-
pillaire.
Eu la suhtilitat del cabel , e per aquo es
nompnada fractura capillar...
Entro las arterias capillars que so expansas
per Iota la pel.
Trad. d'Albucasis, fol. 58 et 53.
En la subtilité du cheveu , et pour cela est nommée
fracture capillaire...
Jusqu'aux artères capillaires qui sont répandues
par toute la peau.
port. Capillar. it. Capillare.
43. Descabelhar, v., écheveler.
Part. pas.
Santa fors de son lieyt tota descabelhada...
VII piuzelas i corro totas descabelhadas.
Roman de Fierabras , v. 4202 et 2779.
Saute hors de son lit , tout échevelée...
Sept pucelles y courent tout échevelées.
anc. fr. Ses bras desrons , escavelée.
R. Wace, Roman de Brut. Hist. pitt. du
Mont S. -Michel , p. 257.
cat. Escabelhar. esp. Dcscabellar.
44- Cabalayre , s. m., capitation.
Del cabalayre gran del combat que crampe t
Quatre deniers d'argen lo poboul n'aleuguet.
V. de S. Amant.
Il allégea le peuple de la grande capitation du
combat , qu'il acheta quatre deniers d'argent.
45. Capage, s. m., capage, capitation.
Imposai-... taillas et capage.
Statuts de Provence. Julien , t. II , p. 336',
Imposer... tailles et capages.
Capages et autres subsidis.
Regist. des Etats de Provence de 1^01 ,
Capages et autres subsides.
46. Cabestre, s. m., lat. capistrmw,
chevètre.
Azees ab cabestre ligat.
Elue- de las propr. , fol. 236.
L'àne est lié avec le chevètre.
Per caval que t sia bos
Ab cabestre, ab manfa.
Raimonp de Miraval : A J>ieu me.
3a4 CAP
Pour cheval qui te soit bon avec chefétre, avec
manteau.
anc. fr. Le mulz s'espoenta et rouipi
Son chevétre , puis s'enfoï.
F.ild. et COnt. anc, t. II, p. l6'8.
Et puis quand le jeune homme, une fois marié,
D'an éternel chevestre à la femme est lié.
Scevole de Sainte-Marthe , p. 20.
cat. Cabestre. esp. Cabcstro. rr. Capestro.
/,;. Chapfrenar, v. , refréner, compri-
mer.
Que ades nos membre de chapfrenar aqnel
fol talant...
Trad. de Bide, fol. 12.
Que maintenant nous souvienne de refréner ce fol
de'sir.
48. Capil, s. m., pignon.
No posca ficar ni aia nulla fica el capil de
la maio.
TU. de 1280. Arch. du R., Quercy.
Ne puisse appuyer ni ait aucun appui au pignon
de la maison.
49. Capduelh, CAPDULH, CAUPIDUELH,
s. m., chef-lieu, château, donjon.
Quar nna vetz en son reial capduelh,
L'emLlei un Lais, dont tant fort mi sove.
P. Vidal : Si col paubres.
Car une fois en son roval château , je lui dérobai
un baiser, dont si fort il me souvient.
Dels chaslels son al rei tuh lbi capdulh.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 99.
Tous les donjons des châteaux sont au roi.
E pus vassal acuelh
Senhor en son capddelh.
Rahbaud de Vaqueiras : Ja non eugey.
Et puisqu'un vassal accueille un seigneur dans son
donjon-
Fig. Dona , qu es en l'aussor capdueilh
Sobre totus cellas qu'ora vei.
Aimeri de Sarlat : Quan si cargo.
Dame , qui êtes dans le château le plus élevé au-
dessus de toutes celles que l'on voit.
5o. Capcasal,^. /«., métairie principale.
De cara de capcasal.
TU. de. 129,4. D°at, t. XCVII , fol. 257.
De face de principale métairie.
5i. Capcasaler , aclj. , qui est chef de
métairie.
CAP
Que aia maio cafcasalera.
TU. de 1294. Doat, t. XCVII , fol. 257.
Qui ait maison de principale métairie.
5a. Capdenal, adj. , à ritournelle, qui
reproduit, ramène un même mot ou
plusieurs , une même pensée.
Capdenals es apelada... quar tos temps se
fai en lo cap, so es, en lo comeusamen de
cascu bordo.
Lejs d'amors, fol. 34-
Elle est appelée à ritournelle, car toujours elle se
fait en tête, c'est-à-dire, au commencement de
chaque vers.
53. Capfinit, adj. , à refrain.
E son capfinidas, capdenals.
Leys d'amors, fol. 26.
Et sont à refrains , à ritournelles.
54. Capfieu, s. m., chef-fief.
Et si alcns fa sobrefieus, deu se retener cir-
FIEUS.
TU. de 1265. Doat, t. VIII, fol. i36.
Et si quelqu'un fait surfiefs, il doit se retenir
chef-fief.
55. Capdellamens, s. m., direction.
Si quon elb es guitz e capdellamens.
G. Anelier de Toulouse : El nom de Dieu.
Ainsi comme il est guide et direction.
56. Capdel, capdeu, s. m. , capital.
Don no dei renda ni trabug,
Ans m'en a fag don e capdel.
A. DANIEL : Lanquan.
Dont je ne dois rente ni tribut , mais m'en a fait
don et capital.
— Chef, capitaine.
Marques, li raonges de Clunhic
Vuelb que fasson de vos capdel.
E. Cairel : Pus chai.
Marquis , je veux que les moines de Cluni fassent
de vous un chef.
Qu'adoncs faria dels pros
E dels valens sos capdeus.
B. Calvo : En lucc.
Qu'alors il ferait ses capitaines des preux, et des
vaillants.
Fis. E de jovent eratz cafdels e paire.
Bertrand de Born : Mon clian.
Et vous étiez chef cl père d'amabilité.
anc. er, Bien sai que vos mieudres chatcut
CAP
Est en bestes et en aunieus.
Fabl. et cont. anc, 1. 1 , p. 35j.
ANC. ESP.
Alcades è capdiellos a essos vos pnsieres.
Poema de Alexandro , cop. 291.
57. Capdelaire, capdelhador , s. m.,
chef, guide.
Ni ricas cortz, nî bel donar, nî gran ,
Pus vos no î etz qu'en eratz CArnELAiRE.
G. Faidit : Fortz cliauza.
ÎNi riches cours , ni heau , ni grand donner, puis-
que vous n'y êtes plus, vous qui en étiez chef.
E pus Dieus, per sa gran donssor,
Nos bailha tal CArnELHADOR.
Aimeri de Bellinoi : Consiros.
Et puisque Dieu, par sa grande douceur, nous donne
un tel chef.
Donù-Dieu prec qu'es verais chadelaire.
Lamberti de Bonanel : Moût chantera.
Je prie le Seigneur Dieu qui est vrai guide.
ANC esp. Cabdellador. ^.
58. Capejayre, s. m., poursuivant.
Si Diens o volgues vezer,
Be say fora capejayre
De joven e conquistaire.
Pierre d'Auvergne : Gent es.
Si Dieu l'eût voulu voir, je sais hien que je serais
poursuivant et conquérant de grâce.
5g. Capdelar, v. , gouverner, diriger.
Diens, qu'el mon capdela.
B. de Ventadotjr : Lanquan vei.
Dieu , qui gouverne le monde.
Car despieg rai capdell, et ira m gnia.
B. Calvo : S'ieu ai perdut.
Car dëpit me gouverne, et tristesse me guide.
Et es joves dona , quan be s capdelh.
Bertrand de Born : Belh m'es quan.
Et l.i dame est aimable, quand elle se gouverne bien.
L'ivern co ii capdelaras ,
Si l'estiu amassât no as?
Libre de Senequa.
Comment te gouverneras-tu l'hiver , si tu n'as
amasse' l'e'té?
Part. pas. Peire, mal es dos capdelatz,
Qui '1 don a selb qu'en grat no '1 te.
T. de G. P. deCazalsetdeB. de laBarta : Bernât.
Pierre, un don est mal dirige, qui le donne à celui
qui ne le tient en gré.
anc. fr. Très qu'à Paris fait sa gent cadcler.
lionian de Garni le Loherain, p. 10-
anc. cat. CapdcUar. anc. Esr. CabdelLu .
CAP 3^5
60. Descapdelar, v., ravir un chef, priver.
Bel Senhor Dieus! ben m'as descaphellat
De bon senbor.
Poème sur la mort de Robert , roi de Naples.
Beau Seigneur Dieu .' tu m'as hien privé de Lou
seigneur.
61. Cabal,^. m., capital, cheptel.
"Venia en talent que se stegess par so cha-
ball ad una part que tengess.
Titre de 1067.
Venait en de'sir qu'elle restât pour son capital à
une part qu'elle tînt.
Teno bestials a CABAL ho en commanda.
TU. de i383. Doat, t. CXLVII, fol. 154.
Tiennent bestiaux à cheptel ou en commande.
Fig. Una sirventesca...
Vos métrai en cabal.
B. de Rovenhac : Una.
Un sirvenle... je vous mettrai en cheptel.
Aissi m'a tôt ma domn' en son cabat,.
P. Vidal : Si col paubres.
Ainsi ma dame m'a tout en son cheptel.
Âdv. comp.
Mas qu'els laisso iains estar totz de cabal.
GUILLAUME DE TuDELA.
Mais que là-dedans ils les laissent être tout en
entier.
No us sia greu si us deman per cabal
Per cal rason avetz sen tan vénal.
T. de Blacas et de P. Vidal : Peire Vidal.
Qu'il ne vous soit pas pe'nible si je vous demande
principalement par quelle raison vous avez un sens
si vénal.
ANC. fr. Son chatel li mipartireit.
Chasloiement , 2e trad. Cont. 2.
Il m'y va du propre cabal; le sort , l'usure
et les intérêts je pardonne.
Rabelais , liv. IJI , ch. i5.
62. Captal , capdal, s. m., capital,
cheptel.
E sobre lo captal prenon las montas o en
deniers o en bestias.
V. et Vert. , fol. l3.
Et sur le cheptel ils prennent les inte'réts ou en
deniers ou en bêtes.
En aisso pert lo gazainb e '1 captal.
Reforsat de Forcalquier : En aquest.
En cela perd le gain et le capital.
Que n'ai tôt trait lo gazaing e '1 CArDAi,.
V. de Pierre Pelissicr.
Que j'en ai tout tiré le gain et le capital.
326
CAP
Quar selhuy <[iie us crc ,
Merma de joy sos captais.
Gai'BERT MOIRE DE POICIBGT : Uua grails.
Car celui qui vous croit, son capital tic bonheur
diminue.
ANC. cat. Capital.
— Capitaine, chef.
Armalz vos, chavalier, et miel caftai....
Dons Odils los guida lo ricx capdals.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 10 et 28.
Armez-vous, chevaliers, et mes capitaines...
Le seigneur Odil , le puissant chef, les guide.
anc. fr. Il promet de payer la moitié du
chaptal.
Joy eusetez , facéties , p. 18.
Et governoient lors en icelni pays le captai
de Busch , etc.
MONSTRELET, t. II, fol. I96.
AKC. ESP.
Nacenge inuohos rios capdales à fondon.
Poema de Alexandro, cop. 266.
De parte de los moros dos sérias ha cabdales.
Poema del Cid , v. 706.
63. Captalmen , adi:, entièrement.
Captalmen rendrai... rendre ferai.
TU. de 1090. Gallia christ., t. VI, instr., col. 352.
Je rendrai... je ferai rendre entièrement.
64. Captalier, s. m. , cheptelier.
Captalier non den donar lesda ni copas, si-
non per aquella part per lacal ad el perte lo
captai.
Statuts de Montpellier de l2o4«
Le cheptelier ne doit donner leude ni coupes, sinon
pour cette part pour laquelle le capital lui appartient.
Captaliers es tengutz de pagar las messios.
Régi, pour les Mines. H. deNîmes, 1. 1 , pr., p. 72.
Cheptelier est tenu de payer les de'penses.
Puois ma bella mal' amia
M'ac mes de cen sospir captai,
A for de captalier leial,
L'ai pois cregut cascus dia.
Aimeri DE Peguilain : Puois que.
Depuis que ma belle méchante amie m'eut mis un
cheptel de cent soupirs , à guise de loyal cheptelier,
je l'ai ensuite augmenté chaque jour.
— Sectateur.
E s' anc fui plazentiers
A P. Capella ni a sos captaliers ,
Hueymai , d'uissi en an , lur serai aversier.
i^\RN : Diguas me lu.
Et si jamais je fus lavorable à P. Capcllun el à jc
CAP
sectateurs, désormais , d'ici en avant , je leur serai
adversaire.
65. Descaptalar, v., appauvrir, ôter la
richesse.
Amara mort! ben nos as facb offensa,
De bon senhor descaptalat Prozensa.
Poème sur la mort de Robert , roi de Naples-
Mort amere ! tu nous as bien fait offense, appauvri
la Provence d'un bon seigneur.
06. Cabau, adj., supérieur, principal.
Rossilho, castel cabau.
Roman de Gérard de Rossillon , fol- 6.
Roussillon , château principal.
Per so es mos ebantars cabads.
B. de VentadocR : Chantars non pot.
Pour cela mon chant est supérieur.
CAT. ESP. port. Cahal.
67. Cabalmen , adv. , principalement,
parfaitemeirf.
E car caiîalmen van
Ab joglars d'onramens.
G. Riqcier : Pus Dieu.
Et parce que principalement ils vont avec jon-
gleurs de distinction.
Son cabalmen receubat.
R AiMOND de Miraval : Aissi cum es gensers.
Sont reçus parfaitement.
cat. Cabalrnent. esp. port. Cabalmentc.
68. Sobrecabal, adj . , très distingué.
Com taing al seu pretz sobrecabal.
B. Calvo : Enquer.
Comme il convient à son mérite très distingué.
6g. Cabalos, adj. , important, parfait,
supérieur, extrême.
De nul afar que sia cabalos.
G. Faidit : Mantas sazos.
De nulle affaire qui soit importante.
E reman fis vostre pretz cabalos ,
Malgrat de gent savaya.
Pons de Capdueil : Humils c fis.
Et votre mérite supérieur reste pur, malgré la
méchante gent.
Qu'ieu sai qu'a vos tauheria
Amies cabalos.
ELIAS de Babjols : Belhs Guazans.
Que je sau qu'an ami parfait vous conv Jeudi ait
CAP
Cailonc fora cabat.os lo mnznnz.
B. Calvo : En lucc.
Qu'alors le carnage serait extrême.
70. Capital, adj., lat. capitale, capital ,
principal.
Capitals letras forman.
Elue, de las propr., fol. 266.
Formant lettres capitales.
Autre crim capital.
Tit. de 1294. Doat, t. XCVII , fol. 266'.
Autre crime capital.
La pena es capital.
L' Arbre de Batalhas , fol. 2l5.
La peine est capitale.
A capital pnuicio.
Elue, de las propr., fol. 72.
A punition capitale.
Iïro lors enemix capitals.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 182.
Ils e'taient leurs ennemis capitaux.
Lors capitals partidas nodozas.
Elue, de las propr., fol. 61.
Leurs principales parties noueuses.
cat. esp. port. Capital, it. Capitale.
7 t. Cabaleiar, v. y gouverner.
Joys ab amar cabaleya,
E s veston d'nna despuelha.
G. RlDEL : Lanquan lo temps.
Joie gouverne avec aimer, et ils se vêtissent de
même livrée.
72. Descabal , adj. , pauvre.
E cil viuran descabal
C ab engan an lor esper.
Raimond de Miraval : A peinas.
Et ceux-là vivront pauvres qui ont leur espoir
avec tromperie.
7^. Descabaleiar , v., déchoir.
E cuî que descabaley
D'escarsetat nii despuelb.
G. Rudel : Lanquan lo temps.
El vers celui qui déchoit je me dépouille d'avarice.
74- Acabalar , v., pourvoir, donner un
cheptel.
Part. pas.
Que totz nos crezens ne tenc acabalatz ,
Que pauc n"i trobares paupres ni estiratz.
IzaRN : Diguas me tu.
Qu'il en tient pourvus nous tous croyants , vu que
vous y en trouverez peu de pauvre» et déguenillés.
CAP 327
7?*. Encabalar, ï>. , rendre puissant,
donner la domination.
Part. pas. Ai! com es encabALada
La falsa razons danrada.
Makcabriîs : Estorncl.
Ah ! comme la fausse raison dorée est rendue
puissante.
76. Encabalir, v., distinguer, perfec-
tionner.
Part. pas. Ar auzîretz encabalitz chantars,
Qu'ieu sni aniiex encabalitz e pars.
GlRAl'D DE BonNElî, : Ar auzitetz.
Maintenant vous entendrez des chanters perfec-
tionnés, vu que je snis ami et compagnon distingué.
Gen în'esbaudisc per la miels encabalida
Qui m defen e m guida.
G. Raimond de Gironella : Gen.
Je me réjouis agréablement par la plus distinguée
qui me défend et me guide.
77. Capitani, s. m., capitaine.
No fo auzitz us colps tant engoissos
Cnm sels que fetz capitanis l'autr'ier
A Florenca.
Paves : Ane de Rolan.
Un coup si angoisseux ne fut oui comme celui que
fit le capitaine l'autre jour à Florence.
anc. fr. Les capitains de la foy.
Roman français de Fierabras.
Faisons et estabiissons per ces présentes
lettres... capitain général.
Ord. de Philippe VI. Du Cange , t. II , col. ir±!\.
cat. Capitâ. esp. Capitan. port. Capitao. it.
Capitano.
78. Capitania, s. f. , capitainerie.
II letras pertenens a la capitania.
Cartulaire de Montpellier, fol. 210.
Deux lettres appartenant à la capitainerie.
cat. esp. tort. Capitania.
79. Capitanat, s. m., capitainerie, com-
mandement militaire.
Del uffici dei capitanat de campanba , et
institniron en capitani, per la lengua d'oc,
En R.
Cartulaire de Montpellier, fol. 79.
De l'office de la capitainerie de campagne, et insti-
tuèrent capitaine , pour la langue d'oc, le seigneur R.
it. Capitanato.
3a8
CAP
80. Cïîaptar, -y., maintenir.
Pois En Rainions ni Turcmnlecs
Chapton Na Maria en sos decs.
GiR ïid de Borneil : Pois en Raimons.
Puisque le seigneur Raimond et Turcmalet sou-
tiennent dame Marie en ses dc'fauts.
81. Descaptar, v., diminuer, ôter.
Cum el es velz , vai s'ouors descaptan.
Poème sur Boèce.
Comme il est vieux , son honneur va diminuant.
E m'en deschapte
Merce.
Giral'd de Borneil : Gen m'aten.
Et m'en ôte merci.
82. Captenh, s. m. , soutien , manière.
Qaerrai captenh contra '1 leo.
Deudes de Prades : El temps.
Je chercherai sotitien contre le lion.
Hi vol hom mais captenhs lengiers.
G. Riquier : Be m degra.
On y veut davantage manières légères.
Eu serai t'en captenh a tort et a drech.
Tit. de ng3. Doat, t. CLXIX, fol. 34.
Je t'en serai soutien à tort et à droit.
83. Captekemen, chaptenemen, s. m.,
procédé , conduite, manière.
E tug bel CAPTENEMEN
Movon d'amar leialmen.
Aimeri de Bellinoi : Pos lo gai.
Et tous les beaux procédés proviennent d'aimer
loyalement.
E'1 fol chaptenemen
Don m'es mantas vetz parven.
PeyROLS : Quora qu'amors.
Et la folle conduite dont il m'est maintes fois
apparence.
8 '|. Cafteneksa., s.f., conduite, manière.
Amies qne va camjan
Soven sa captenensa.
G. DE Cabestaing : Ancmais no.
Ami qui va souvent changeant sa conduite.
Tan m'abelhis
La captenensa
De vos cai sni aclis.
G. de Cabestaing : Lo dous.
Tant me plaît la manière de vous à qui je suis
souir.i?.
awc. cat. Captenenza. fsp. Captenencia.
CAP
85. Captener, v. , retenir, gouverner,
maintenir.
Cel que conois et ama lo liam de charitat
den captener sa lenga de maldire.
Trad. de Bède, fol. 20 •
Celui qui connaît et aime le lien de charité' doit
retenir sa langue de médire.
Com se den captener
Qui vol bon lans aver.
A. Daniel : Raso es.
Comment se doit gouverner qui veut avoir bonne
louange.
Que cant t'abstenras de viandas, te chap-
tengas de médire.
Trad. de Bède, fol. 5^-
Que quand tu t'abstiendras de viandes , tu te re-
tiennes de me'dire.
Subst. E'1 siens honratz chapteners
Es tan genser dels gensors.
B. Calvo : Temps e lueex.
Et son honorable gouverner est tellement le plus
gentil des plus gentils.
anc. esp. Captener.
86. Captenir , v., maintenir, excuser.
Que a las domnas plagnes
Que m degesson cai-tenir
Del faillimen qu'ai faieh vas la gensor.
P. GavARET : Peironet.
Qu'il plût aux dames qu'elles me dussent excuser
de la faute que j'ai faite envers la plus gentille.
87. Descaptener , v. , déprécier, ra-
baisser.
Aissi cum las snelh captener,
En aissi las descaptenrai.
B. de Ventadour : Quan vey la.
De même que j'ai coutume de les maintenir, de
même je les déprécierai.
88. Descapdel, s. m., inconduite.
Sol que fis drutz no torn en deschapdel.
G. de S. -Didier : Aissi coin.
Pourvu que fidèle amant ne tourne en inconduite.
89. Descapdelar, v. , déplacer, déran-
ger, dérégler.
E nialvestatz, que no fina ,
Bayssa pretz e '1 uescapdelha.
G. Rcdel : Lanquan lo tems.
Et méchanceté , qui ne finit , abaisse le me'rile et le
déplace.
CAP
Qne us afolha , e ns descapdelha.
Pierre d'Auvergne : Belli m'es qu'ieu.
Qui vous affole et vous trouble.
Faitz es lo vers tôt a randa ,
Si que motz no i descapduelha.
B. de Ventadour : Lanquan vei.
Le vers est fait tout en ordre , tellement qu'aucun
mot n'y est hors de place.
E pugnaran matin e ser
Com vostre joi se descapdel.
Deudes de Prades :' En un sonet.
Et ils s'efforceront matin et soir afin que votre joie
se dérange.
Part. pas.
Am onm hom fols, deschapdelatz, ses fre.
G. Faidit : De solatz e de.
J'aime comme un homme fol , déréglé , sans frein.
90. Occiput, s. m., lat. occiput, oc-
ciput.
Corns del cap e occiput.
Trad. d'Albucasis, fol. 3.
Côte's de la tête et occiput.
91. Occipici,^. m., occivi-vwm , occiput.
La partîda darriera es dita occipici... De la
damera partida del cap dita occincr.
Elue, de las propr., fol. 36 et 6*6.
La partie de derrière est dite occiput... De la
partie de derrière de la tête dite occiput.
esp. Occipucio. port. Occipicio. it. Occipizio.
CAPELLA., s./., lat. capella, chapelle.
Ad honov del cors sanct faria una capella.
V. de S. Honorât.
Ferait une chapelle en l'honneur du corps saint.
E fassa y tal capella l'emperayre prezans
On pretz sia serviîz, joys e solatz e chans.
P. Bremond Kicas NOVAs : Pus partit an.
Et que l'empereur me'ritant y fasse telle chapelle
où mérite , gaîle' et plaisir et chant soient desservis.
cat. Capella. esp. Capilla. port. Cape/a. it.
Capella.
2. Capelan, s. m., chapelain, prêtre,
curé.
E ma de Guillem lo capela.
Titre de 1090.
En main de Guillaume le chapelain.
Aquell filh del capella de las ydolas.
V. et Vert., fol. 96.
Ce fils du prêtre des idoles.
Adjectiv. Al parroquial capelan.
Bref, d'amor, fol. 117.
Au curé paroissial.
I.
CAR
3 29
ANC. FR.
Combien nous tuerons de ces cordeliers ras!
Combien de capelans ! combien de prieurs
gras !
Chantelouve , Trag. de Coligni.
cat. Capella. esp. Capellan. port. Capellâo.
it. Capellano.
3. Capelania, s. f., chapellenie.
Alcuna cansa alienada delà dieba capelania.
Tit. de 1281. Doat, t. CXVIII, fol. 75.
Aucune chose alie'ne'e de ladite chapellenie.
cat. esp. tort. Capellania. it. Cappellania.
4. Capelayar, v. , hanter les prêtres.
"Vielba la tenc dona , pus capelaya.
Bertrand de Born : Bel m'es.
Je la tiens vieille clame , puisqu'elle hante les
prêtres.
CA.PON, s. m., lat. caponcw, chapon.
Voyez Mayans, t. II, p. 246.
Capo es gai per defauta de testilhs efeminat.
Elue, de las propr., fol. lq6.
Chapon est un coq effe'miné par de'faut de tes-
ticules.
E sai ben far de galb capo.
Raymond d'Avignon : Sirvens suy.
Et je sais Lien faire de coq chapon.
cat. Capo. esp. Capon. port. Capâo. it. Cap-
pone.
2. Caponar , v. , chaponner.
... L'avia caponatz.
Matfre Ermengaud , Ep. à sa sœur.
L'avait chaponné.
cat. anc. esp. Caponar. Esr. mod. port. Ca-
par. it. Capponare.
CAPl, adj. , lat. cx&us , cher, chéri.
llelias dix a sos compagnbos : Senhors ,
cars frayres.
Philomena.
Elie dit à ses compagnons : Seigneurs , chers
frères.
— De haut prix, difficile, rare.
Que tais es vils que fora cars.
P. Barba : Sirventes.
Que tel est vil qui serait de haut prioc.
Et après una manieira de trobar en caras
rimas.
V. d'Arnaud Daniel.
Et il apprit une manière de composer en rimes
difficiles.
42
3Jo
CAR
idverbial. Cant vos pregnel lan car
Que de son oncle la volcselz amparar.
1ÎAMBMD DF. VAQTJEIRAS : lloill.ll marque-.
Quand elle vous pria si chèrement que vous la
voulussiez préserver de son oncle.
Prov . Qui car compra car ven.
Alvcuet : 13el m'es.
Qui achète cher, vend cher.
Loc. Toias las vnèlh honrar e car tener.
PONS de CapDL'EH. : Tant m'a.
Je lc< veux hbnorer toutes et tenir dur.
E non es hom, tnn nios cnemicx sia,
Si M ii'aug dir ben, qne no'l tenha en car.
Claire d'Andise : En greu esmai.
El n'esl homme , tant mon ennemi soit- il, que je
ae le tienne cher, si je lui en entends dire du
bien.
cat. Car. Esr. port. it. Caro.
2. Charisme, aclj. , très cher.
Fraire charisme.
Trad. Je Bédé , fol. 83.
Très chers frères,
i \t. Carîssim. esp. it. Carissimo.
3. Caramf.n , adv. , chèrement , avec
instance.
A vos, cni dezîr car amen.
BXACASSET : Si m (ai amors.
\ mis, que je désirç chèrement.
Elli la va preguar cabamen que elha fos
boua dona e liselh crestiana.
Phii.omena.
11 va la prier avec instance qu'elle fût bonne
dame et fidèle chrétienne.
cat. Car. esp. it. Caramente.
/,. Cabotât, s./., la t. caritatcW?, charité.
Tait sun d'almosna e fe e caritat.
Poëme sur Boèce.
Ils sont faits d'aumône et foi et charité.
Car caritatz e drechura
Lo conclue a salvamen.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Car charité et droiture le conduit à salut.
Yera charitatz es cant hom ama son amie
en Dcu e son euemic per ainor de Deu.
Trad. de Bédé , fol. 23.
La vraie charité est quand on aime son ami en
Dieu et son ennemi par amour de Dieu.
Adv. comp. Un caval de vos que ns avetz donat
per caritat.
Tit.de iif/i, DoAT,t.CXXXVIII, fol. i3ç).
Un cheval de vous que vous nous avez donne par
charité.
CAR
— Une des vertus théologales.
Las très vertutz thclogicals, que so fes, cari-
tatz , esperansa.
Bref, d'amor, fol 5.
Les trois vertus théologales, qui sont foi, charité ,
espc'rance.
— Corporation , confrérie de gens de
métier.
Applicadas a la caritat, e qne se despendon
ad ops de la caritat.
C artulaire de Montpellier, fol. 187.
applicables à la charité , et qui se dépensent pour
les besoins de la charité.
cat. Caritat. v.sv. Caridad. tort. Caridade.
it. Cari ta.
5. Caritadier, s. m., chef de la corpo-
ration de la charité.
Que las diebas caazas sian rendndas als cos-
sols , caritadiers del mestier.
Cartulaire de Montpellier, fol. iSj-
Que lesdites choses soient rendues aux consuls,
chefs de la corporation de la charité du métier.
G. Caritatiu, karitatiu, adj., chari-
table.
Deu esser lare , caritatyu.
L'Arbre de Batalhas, fol. 2&4-
Doit être généreux , charitable.
E dona e partiss als paures per Diea los bes
que Dieus li ha donatz; adoncs dis hom que
aqut-ls bonis es karitatius.
/'. et Vert., fol. 57.
Et donne et partage aux pauvres pour Dieu les
biens que Dieu lui a donnés; alors ou dit que cet
homme est charitable.
cat. Caritatiu. esp. port. it. Car'uativo.
7. Cartat, s./., cherté, rareté.
E non torn sa cartat vil.
A. Daniel : Lanquan son.
Et sa cherté ne devient vile.
De nnilla ren non es tan grans cardatz
Cum d'ornes pros,
Cadenet : De nuilla ren.
De nulle chose n'est si grande rareté comme
d'hommes généreux.
8. Carestia, •>./., disette, cherté.
Ac tant de carestia e de sterilitat.
V. de S. Honorât
Lut tant de disette et de stérilité.
CAR
Viltatde mal et de ben carestia.
Aimeri ni; Peguilain : Cil que s' irais.
Abondance Je mal et disette «le bien.
Er carestia de froiucn.
Calendrier provençal.
Jl scia disette de froment.
cat. Esr. port. it. Carestia.
9. Carkncia, s.f., carence, manque.
Carencia vol dire defalhcnieiit.
Elue, de las propr., loi. 62.
Carence veut dire manque.
cat. esp. port. Carencia. it. Carenzia.
10. Carzir, v. , renchérir, devenir plus
cher.
D'elhas qu'an fach lo tencb carzir,
Ab que s fan la cara lnzir.
Le moine de MontAudon : Autra vetz.
D'elles qui ont fait renchérir la teinture, avec
laquelle elles se font luire la face.
Mas fezantat fan carzir,
Quar no volon lo ver dir.
B. Martin : A Senhor:
Mais font renchérir la fidélité, parce qu'ils ne
veulent dire le vrai.
Part- pas. Qu'en Fransa son CARziTsacecorrey.
Bertrand de Born : Pus H baron.
Vu qu'en France les sacs et les courroies sont
renchéris,
11. Cartenenza, s.f., haut prix, es-
time.
Dreg ni rasos ni cartenensa.
Roman de Flamenca, loi. "]l\ .
Droit ni raison ,.ni estime.
12. Carvenda, s.f., haut prix.
Qu'estiers no in platz lur carvenda.
Raimond de Miraval : Tôt quan.
Qu'autrement leur liant prix ne nie plaît pas.
i3. Carvendre, v., surfaire, vendre
trop cher.
Quar qui ben fait, non es dreig que carvenda.
Albert de Sisteron : En amor ai.
Car qui l'ait bien , il n'est pas juste qu'il surfasse.
Trop me vol carvendre
Son pretz et sa beutat.
Albert de Sisteron : Dompna pros.
Elle veut me vendre trop cher sou mérite et sa
beauté.
i/j. Encarzir, v.., renchérir, enchérir.
Que si us me lays Dieus gazanhai
CAP»
33 1
No us puesc plus encauziu , 80 m par.
G. Magret : Altretan.
Que si Dieu me laisse vous gagner, je ne vous
puis plus renchérir, ce me semble.
Selhas qu'ai prim son d'amoros semblan,
E pneys si van tôt ades encarzen.
B. Tortis : Per ensenbar.
('elles qui sont d'abord d'amoureux, semblant , et
puis vont toujours se renchérissant.
Qu'en re non bi fai falbenza
Et a car nom per encarzir.
B. de VeNTADOBR : En aquest.
Qu'il n'y fait lautc eu rien et a nom cher pour en-
chérir.
CARA, s.f., grec K«'p«, figure, vi-
sage, face.
Remir vostra gentil, plazen cara.
Un Troubadour anonyme : Non puesc.
Je contemple votre gentille , agréable figure,
Qui vol del tôt vituperar uua persona, li
escopis en la cara.
V. et Vert., fol. 98.
Qui veut entièrement avilir une personne , lui
crache à la figure.
Javier en la penebura
Ab doas cabas.
Bref, d'amor, loi . qO.
Janvier en la peinture avec deux, visages.
Loc. Mot li fes laia cara.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 3.
Lui fit très laide Jigure.
E m mostr' om cara grifaigna.
Palais : Be m plai.
Et on me montre visage hargneux.
Adv. comp. Veziblament cara e cara.
Liv. de Sjdrac, fol. 85.
Visiblement/rtre à face.
cat. Esr. Cara â cara. port. Cara a cara.
anc. fr. Je tiens vers lui la chière incline.
Roman de la Rose, v. 3if)o.
Les yeux et la chière basse, va à la messe en
dévotion.
Hist. de Jehan de Saintré , t. 111 , p. 5yy.
Lequel duc de Bourgogne, quand il seeut sa
venue, alla au-devant de lui et s'entiefeireut
gran chière.
Monstrelet, t. Il, fol. 191.
cat. esp. port. Cara.
2. Caragge, s. m., (igure, visage.
Dels bornes... lor quantitat., caragge e cos-
tumas... En caragge ferocitat.
Elue, de las propr., fol. 170 et ij3.
332
CAR
Des hommes. ..leur quantité^gwe et coutumes...
Férocité sur le visage.
CARACTA, s./., lat. c/jaractw, marque,
caractère.
Els francs; e los sers qne auran caracta en
la ma drecba...
Aqnel qne aman la caracta del nom de la
bestia.
Trad. de V Apocalypse de S. Jean, chap. i3.
Les francs et les serfs qui auront marque à la
main droite...
Ceux qui auront la marque du nom de la bête.
CARAMIDA, s./., calamité, boussole.
Très barcas per la mar qu'eron plenas de jens
Que venian al perdon am quatre grossas lentz;
M3S ira del mal temps lur a frascat Inr vêla,
Non val la caramida pnescan segre l'estella.
V. de S. Honorât.
Trois barques sur la mer qui étaient pleines de
gens qui venaient au pardon avec quatre gros navires ;
mais le courroux du mauvais temps leur a déchiré
leur voile, la calamité ne leur sert plus de manière
qu'ils puissent suivre l'étoile.
Fig. "Vers boms e vers sant esperilz,
Qu'el lnr sia ver1 estela, caramita
E 'ls gnit.
Olivier le Templier : Estât aurai.
Vrai homme et vrai saint esprit , qu'il leur soit
véritable étoile , boussole et les guide.
ANC. fr. Comme le fer qui suit la calamité.
Du Eellai , fol. 459.
Tu es le nord où de jour et de nuit
Tourne ma calamité.
N. Rapin, p. 123.
"Voyez à la calamité de votre boussole.
Rabelais, liv. IV, ch. 18.
cat. Caramida. esp. Calamida. port. it. Ca-
l ami ta.
CARAVIL, s. m., charivari.
Secundo nubentibus fit CHARAVARiiw/re sen
capramaritum nîsi se redîmant et coinponant
curn abbate jnvennm.
Joan. de Garronib. , de secund. Nupt., n° 68.
Un statut de Provence, rendu sur la
proposition des États , porte :
Ordenat et probibit que d'ayssi en avant ,
en lo dich pays, no si fassan negnnscARAviLS.
Statuts de Provence, Bo.my, p. 2i£.
Ordonné et prohibé que d'ici en avant , en ledit
pays, ne se fassent nuls charivaris.
CAR
En ospagnol , carava désigne la réu-
nion bruyante des gens de la campagne
qui s'amusent le dimanche.
CARAYS, s. m., querelle.
E tornon en patz lor carats,
Si qne lo lies lo mal vensa.
B. de Venzenac : Pus vey lo temps.
Et tournent leurs querelles en paix , de sorte que
le bien vainque le mal.
CARBO , s. m., lat. carbo, charbon.
Carbo es foc actualment ab materîa terres-
tra incorporât.
Elue, de las propr. , fol. l32.
Charbon est feu actuellement incorporé avec ma-
tière terrestre.
Lo foc fo bo ,
Et ieu calfei me voluntiers
Al gros carbo.
Le comte de Poitiers : Eu Alvernhe.
Le feu fut bon, et je me chauffai volontiers au
gros charbon.
Atressi mezeîs li carbo,
De fnoc escompres, fuoedig so.
Brev. d'amor, fol. 38.
De même les charbons, de feu enflammés , sont
appelés feu.
anc. fr. Au grant fu de carbons s'asist.
Pioman du comte de Poitiers, v. 809.
cat. Carbô. esp. Carbon, port. Carvâo. it.
Carbone.
%. ChARBONIER, S. m., lat. CARBONARO,
charbonnier.
Trobet a un ftic dos charboniers.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 87.
Il trouva à un feu deux charbonniers.
cat. Carboner. esp. Carbonero. port. Car-
voiero. it. Carbonajo.
CARBONCLE, carbuncle , s. m., lat.
carbunculm^, escarboucle.
Lo carboncles ret gran clardat
Tau que resplan en escnrtat.
Brev. d'amor, fol. 3g.
U escarboucle rend grande clarté tant qu'elle brille
en obscurité.
Carbuncle , quar uscla cum carbo.
Elue, de las propr., fol. 97.
Escarboucle, car elle flambe comme charbon.
Non pretz bonor esconduda
CAR
Ni carboncle ses lozir.
T. de Plaças et de Rambaud : En Raimhaut.
Je ne prise gloire cachée ni escarboucle sans luire.
anc. fr. Charboucle, saphir et jaspe.
Bible histor., Roquefoht, 1. 1 , p. 23g.
anc. cat. Carboncle. esp. tort. Carbunclo.
it. Carbonchio.
CARCAIS, s. m., carquois.
Voyez Denina, t. II, p. 337.
Gambais
An et arcs e carcais.
Rambaud de Vaqueiras : Truan mala.
Ils ont gambesons et arcs et carquois,
Carcays plen de cayrels.
Tit. de i3o2. Doat, t. XLIX, fol. 3u.
Carquois plein de traits.
Fig. Dona , que ai tais sia
Qu'an prenda e l'autr' en lays ,
No fai ges cortezia ;
Soven presta son carcays.
Rambaud de Vaqueiras : D'una dona.
Dame , qui telle soit qu'elle en prenne un et en
laisse l'autre, ne fait point courtoisie; souvent elle
prêle son carquois.
anc. fr. Il remit sa flèche au carcas.
OEuvres d'Alain Chartier, BûREL , p. 36.
anc. cat. esp. Carcax.
CARCER, s.f. , lat. carcer, chartre ,
prison.
Lainz e las carcers o el jaxia près.
Poème sur Boèce.
Là dedans les prisons où il gisait prisonnier.
Mètre en carcer e liar en cadenas.
Sermons en provençal.
Mettre eu prison et lier en chaînes.
Fig. E las carcers ont ilh m'a mes
No pot claus ohrir, mas merces.
B. de Ventadour : Non es meravclha.
Clef ne peut ouvrir les prisons où elle m'a mis ,
excepté merci.
anc. fr. Cil qae l'eu met en chartre oscure.
Roman de la Rose, v. 20-23.
Qu'amour a fait gesner en ses ckartres cruelles.
Desportes, premières OEuvres, p. i33.
anc. cat. Carcer. esp. Carcel. port. it. Car-
cere.
2. Carcéral, ad/. , lat. carcérale, de
prison.
CAR 333
Cnm jaz Boecis e pena carcéral.
Poème sitr Boèce.
Comme gît Boèce en peine de prison.
3. Carcerier, carcelier , s. m., lat.
CARCERARIU5V, geôlier.
Son carcelier apela ; Brustamonesnomnatz...
Lo carcerier apela, e vai li demandai-.
Pioman de Fierabras, v. 1990 et 20^5.
Il appelle son geôlier l'A est nommé Brustamon...
Il appelle le geôlier, et va lui demander.
anc. fr. Brutamont le chartrier va descendre
Olivier... en une prison.
Roman français de Fierabras.
anc cat. Carcelier. esp. Carcelero. it. Car-
ceriere.
— Prisonnier.
Que tray pieg qu'autre carcerier,
Que no mor e languis cuian.
G. de S. -Didier : Dona ieu vos.
Qui souffre pire qu'autre prisonnier, vu qu'il ne
meurt pas et languit en rêvant.
4. Encarceration , s. f. , lat. INCARCE-
RATiONcw , incarcération.
Consentir arrest , incarcération.
Statuts de Provence, Julien , t. II , p. /J92.
Consentir arrêt , incarcération.
esp. Encarcelacion . it. Incarceragione.
5. ENCARCERAR , V.t lat. INCARCERARC,
incarcérer.
Anc per paor de la mort
Ni d'ENCARCERAR mantenent...
Un' ora no s volgro cessar.
Brev. d'amor, fol. 178.
Oncques par peur de la mort ni d'incarcérer sur-
le-champ... ils ne voulurent cesser un instant.
Part. pas. Un sant home tenes aqui
Encarcerat.
Brev. d'amor, fol. 188.
Tu tiens là un saint homme incarcéré.
Et es ne us encarceratz
Que Barraban es apellatz.
Trad de l'Evang. de Nicodème.
Et il en est un incarcéré qui est appelé Barralas.
Substantiv. L'obra seyzema , so sapehatz ,
Es vezitar encarceratz.
Brev. d'amor, fol. 69.
L'œuvre sixième , sachez cela , est visiter les in-
carcérés.
33/f
CAR
anc. fr. A esté de ce puniz, et eacatcerez an
pain et eane.
Lcti. de rem., i.3p,3. Carpentier , t. Il , col. 838.
Cinq des glolons de France qui sont
enchartre.
Roman français de Fierabras.
anc. cat. F.ncarccrar. cat. mod. esp. Encar-
celar. tort. Encarcerar. it. Incarcerare.
CARCOL , s. m. , collier.
Greu m'es deisendre carcol.
Bertrand de Born : Greu m'es.
Il m'est pénible de déceindre le collier.
i. Carcan, s. m., carcan.
E mieg d'ifern a mes Sathan ;
Al col li panza I carcan.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
A mis Satan au milieu de l'enfer; il lui met un
carcan au cou.
CARDAIRINA, s./., chardonneret.
Papagais , merlos , cardairinas.
Trad. de l'Evang. de l'Enfance.
Perroquets , merles , chardonnerets.
it. Cardelino .
CARDAMOMI, s. m., lat. cardamomm/» ,
cardamome , malaguette.
Cabdamoju es semensa d'un aybre , etc..
De sal et cardamomi , en lec d'autres délicats
condimens , es contenta.
Elue, de las propr.j fol. 2o3 et 176'.
Cardamome «st semence d'un arbre... Elle est
contente de sel et de malaguette , en lieu d'autres
assaisonnements délicats.
esp. port. it. Cardamomo.
CARDENAL, cardinal, ad/., lat. car-
dinale, cardinal, principal.
Voyez Deniua, t. III, p. io,5.
Los fîlozofes ancias parleron mot de las IV vir-
luts cardinals... E son appelladas cardinals,
car son piincipals entre totas las virtutz.
V. et Vert., fol. l^.
Les philosophes anciens parlèrent beaucoup des
ju.ilre vertus cardinales... Et elles sont appele'es
< animales, parce qu'elles sont les principales entre
toutes les vertus.
De dos apostols cardinals.
Roman de Flamenca , fol. î'j
De deux apôtres principaux.
CAR
Li IV signes cardenal.
Bret.'. d'amor, fol. 3l.
Les quatre signes cardinaux.
Yens so XII : quatre apelam cardinals , so
es a dire principals... Auta es vent cardinal.
Elue, de las propr., fol. ij^-
II y a douze vents : nous en appelons quatre car-
dinaux , c'est-à-dire principaux... L'autan est vent
cardinal.
cat. esp. tort. Cardinal, it. Cardinale.
2. Cardenal, s. /«., lat. cardinal, car-
dinal.
Roma, als cardenals
Vos pot Loin Le reprendre.
G. Figueiras : Sirventes vuelli.
Rome , on vous peut bien reprendre au sujet des
cardinaux.
Per cardenals e per legalz.
Pons de Capdueil : En onordel.
Par cardinaux et par légats.
cat. esp. Cardenal. port. Cardcal. it. Cardi-
nale.
CARDO , s. m., lat. carduh*, chardon.
Non gieta sinon ortîgas e car dos e espinas.
V. et Vert., fol. g5.
Ne jette sinon orties , et chardons, et épines.
Naysseran y espinas e cardos.
Ilist. abr. de la Bible, fol. 2.
Épines et chardons y naîtront.
Proverb. En la vinba del noalos
Creisso espinas e cardos.
Libre de Senequa.
Dans la vigne du paresseux croissent épines et
chardons.
Semlan cardo dels parayres.
Elue, de las propr., fol. 225.
Ressemblant au chardon des appréteurs de draps.
cat. esp. tort. it. Cardo.
2. Cardaire, s. m., cardeur.
Richard de la Cros, cardaire.
Tit. du xme siée. Arch. du Roy., J, l\.
Richard de la Croix, cardeur.
cat. esp. tort. Cardador. it. Cardatore.
3. Cardar, v., carder, peigner.
La cogola sia en estât pura , ses cardar , e
raza.
Trad. de la Reg. de S. Benoît , fol . 27.
Que le capuchon soit en été pur, sans carder, cl ras.
CAR
Fasso jnrar los paradors que escuro et cardo
et paro los draps he et lîalmen.
Tit. de i35t. Doat, t. GXLVI , fol. 221.
Qu'ils Hissent jurer les apprêteurs qu'ils nettoient
et cardent et apprêtent les draps Lien et loyale-
ment.
Part. pas. Alcun drap estava trop cardât.
tit. de i35r. Doat, t. CXLVI , fol. 221.
(Quelque drap e'tait trop cardé.
cat. esp. tort. Cardar. :t. Cardare.
4. Cadrissar, v., carder.
Part. pas. Lana cadrissada.
Tit. de i35i. Doat, t. CXLVI , fol. 220.
Laine cardée.
5. Carminacio, s. f., lat. CARMINATIO,
cardage.
Per niantas penchenacios et carminacios de
canep et de li.
Elue, de las propr.j fol. 223.
Per maintes peignures et cordages de chanvre et
de lin.
G. Carminar, carmenar, v. , lat. carmi-
NARe, purger, carder.
Fig. Carmina aqnellas am pilulas , etc.
Trad. d'Albucasis, fol. /J9.
Purge celles-là avec pilules , etc.
Part. pas. De Iaua carmenada... D'estopa o de
lana carmenada.
Trad. d'Albucasis, fol. 33 et 57.
De laine cardée... d'étoupe ou de laine cardée.
CARENCES, s. i7i., charançon.
Malas bestias , escorpios , carences.
Lie. de Sydrac, fol. qp.
Méchantes bêtes , scorpions , charançons.
CARGAR, v-, charger, porter.
An fait cargar totz deruanes
V cares trastotz de cendatz.
Roman de Jaufre , fol. 11 5.
Ils ont fait charger tout de suite cinq chais tous
de taffetas.
Quan si cargo '1 ram de vert fueilh.
Aiiheiu DE Sart.at : Quan si cargo.
Quand les rameaux se chargent de verte feuille.
Part . pas. Saumiers carguatz , d'aur e d'argent.
Philomena.
Bêtes de somme chargées d'or et d'argent.
E '1 ramels cargatz de verdor.
H. de Pena : Lo dons.
Et le rameau chargé de verdure.
CAR 335
Fig. Reis , morlz iest , si fennia en ta coït fais,
Ni de tal avolesa carjas nulh fais.
Roman de Gérard de Roussillon , fol. 20.
Roi , tu es mort , si tu fais fe'lonie en ta cour, et
si tu charges aucun faix de telle méchanceté'.
En cargon lnrs héritiers que ja non o
emendaran.
V. et Vert. , fol. 12.
Ils en chargent leurs héritiers qui jamais ne le
répareront.
De trop mala trasdossa ,
Roma, vos cargatz.
G. FiGUElRAS : Sirvcnles.
Rome, vous vous chargez d'une trop méchante
endosse.
Part. prés. Arbre domesche o carguant finit.
Coût, de Condom , de i3i3.
Arbre domestique ou portant fruit.
Part. pas. E si s'en part l'esperitz
Cargatz de peccatz mortals.
Folquet DE Romans : On mielhs mi.
Et si l'esprit s'en sépare chargé de péchés mortels.
Mas de grans afans es carguatz
Selh que bon pretz vol mantener.
P. Rogiers : Senher.
Mais celui qui veut maintenir bon mérite, est
chargé de grands soucis.
— Accuser, inculper.
An encrepat e cargat lo dit conte Ramon,
Chronique des Albigeois , col. 29.
Ont blâmé et accusé ledit comte Raimond.
anc. cat. esp. Cargar. port. Carregar. it,
Caricare.
2. Carc, s. m., charge.
Fig. Per que portara mager carc ,
Selb que anc afan no sufferc.
Gavaudan le Vieux : Lo mes e'1 temps.
Parce que celui qui ne souffrit jamais peine, por-
tera plus grande charge.
Supportai- los cars de la guerra.
Tit. de i?\ 14. Hist. de Lang., t. IV, pr., col. 42t.
Supporter les charges de la guerre.
Pagan los carxs de la dita terra.
Tit.de i38g. Doat, t. XXXIX, fol. 207.
Paient les charges de ladite terre.
anc. cat. Carc.
3. Carga, s./., charge, poids.
El ressep tota la carga.
Liv. de Sydrac, fol. 34.
Il reçut toute la charg;..
336 ^ CAR
Ly laissa la garda et la carga île tôt lo pays.
Chronique des Albigeois , col. 65.
Lui laisse le soiu et la chargeas tout le pays.
Per contribuir ea las cargas occnrrens.
Statuts de Provence , Julien , t. II , p. 6*.
Pour contribuer aux. charges survenantes.
anc. FR.Descarcbier des cargues et des deptes.
Tit. Je i320. Carpentier, 1. 1 , col. 924.
cat. Carrega. ksp. tort. Carga. it. Carica.
4. Càrcamf.n, s. m. , chargement, poids.
No siau greviatz per cargamen de viandas.
V. et Vert. , fol. io5.
]Nc soient grcve's par poids de viandes.
esp. Cargamento.
5. Carricament , s. m., chargement.
Sona com carr ab carricament.
Elue, de las propr. , fol. i38.
Retentit comme cliaravec chargement.
cat. Carregament. it. Caricamento .
6'. Cargada, s.f. , charge.
Cargada de roder o de simac o de roia, un
tlenier.
Tit. du xiik sièc. Doat , t. CXVI , fol. 91.
Charge de glaïeul ou de sumac ou de garance , un
denier.
7. Carvier , s. m. , chargeur.
Que fasson promettre als carviers que non
cargon blal o civada , etc.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1^3.
Qui fassent promettre aux chargeurs qu'ils ne
chargent ble' ni avoine , etc.
8. C.vrgiu, adj., onéreux, qui est à
charge.
Non sni cargius ad alcn.
Trad. de la 2e Ep. de S. Paul aux Corinthiens.
Je ne suis onéreux à personne.
9. Encaroar , v. , charger.
Part. pas. No séria encargat decosiensa.
L'Arbre de Bataillas , fol. I 12.
Il ne serait pas chargé en la conscience.
— Devenir enceinte, concevoir.
Qu'ieu er'ensencba, c'avia encargat.
G. Rainols d'Apt : Auzir eugei.
Que j'étais enceinte, vu que j'avais cornu.
\>-c. fr. Apres lequel mai iage.... a tnchargê et
est grosse d'enfant.
Letl. derém. , \'Sçfi- Carpentier, t. I , col. 9?.5.
CAR
cat. Encarregar. esp. Encargar. port. En-
carregar. it. Incaricare.
10. EscargaRj escarjar, v. , décharger,
déployer.
E per gran orguelb qu'EscARGUET.
Brev. d'amor, fol. 18.
Et par le grand orgueil qu'il déploya.
Narracios de fol escarja en via.
Trad. de Bide, fol. 43.
Discours de fou décharge en cbemin.
1 1 . Descargar , v. , décharger, ôter le
poids.
Qu'en breu veirem descarguar ries arneis.
Aicart del Fossat : Entre.
Que bientôt nous verrons décharger riches harnais.
E jamais
No m descargarai del fais.
Bertrand de Born : Cazut sui.
Et jamais je ne me déchargerai du faix.
Qu'aisso lo fara de l'anta descargar.
SoRDEL : Planher vuelli.
Que cela le fera décharger de la honte.
— Justifier, absoudre.
Part. pas.
Séria justificat e descargat del dît acte.
Chronique des Albigeois , col. 6".
Serait justifie' et déchargé dudit acte.
Quant els agron lur bestias descargadas.
Hist. abr. de la Bible , fol. 18.
Quand ils eurent déchargé leurs bêtes.
Que auran aplicat ni descargat a Aiguas-
Morlas.
Tit. de l3l4- Hist. de Nîmes, t. II , pr. , p. 16.
Qui auront touche' et déchargé à Aiguës-Mortes.
cat. Descarregar. esp. Descargar. it. Scari-
care.
11. Dezencargar, v. , décharger, sou-
lager.
Prestava deners per dezencargar.
Tit. de i338. Doat , t. XXXIX, fol. 143.
Prétait deniers pour soulager.
port. Desencargar.
i3. Sobrecargar , v. , surcharger, ac-
cabler.
E m fa voler tal re que m sobrecarga.
G. RiQL'iER : Ko m sui d'amor.
Et me fait vouloir telle chose qui m'accable.
Substantif.
Si com l';irbres que, per sobrecargar,
CAR
Fraing si meteis e pert son fruit e se.
Aimeri de PeguiluN : Si com.
Ainsi comme l'arbre qui , pour surcharger, se
casse lui-même et perd son fruit et lui.
esp. Sobrecarguar. port. Sobrecarregar. it.
Sopraccaricare .
14. Carregar,i>._, charrier, transporter.
Gran peyra ampla , la qnal fes meravilho-
sament aplanar e carregar.
Lett. de Preste Jean à Frédéric , fol. l\\.
Grande pierre large, laquelle il fit merveilleuse-
ment aplanir ei charrier.
anc. cat. Carrejar. anc esp. Carrear. port.
Acarretar. it. Carreggiare.
1 5. Car , char , s. m. , lat. carr«^ char.
E sap com va '1 cars al moli.
Rambaud de Vaqueiras : Ben sai.
Et sait comment le char va au moulin.
Coma roda de char.
Trad. de Bide, fol. 43.
Corne roue de char.
Lo cal emportet vieu ns cars de fuocxp-rdentz.
P. DE CorbiAC : El nom de.
Lequel un char de feux ardents emporta vivant.
ANC. fr. A pié , à queval , à car, à carrette.
TU. de i36'2. Carpentier, t. I, col. 8^7.
16. Carre, s. m., char.
A un Lover encontrat
Que mena un carre cargat.
Roman de Jaufre , fol. /|8.
11 a rencontré un bouvier qui conduit un char
charge'.
Eu un carre de fuoc arilen.
Brev. d'amor, fol. 49-
En un char de feu ardent.
anc. fr. Phyon cist rois un carre avoit.
Poème de la guerre de Tr-oyes.Dv Cange , t. IV,
col. 5 16.
cat. esp. port. ït. Carro.
17. Carros, s. m., char, carrosse.
La ciutatz se vueia
E movon lor carros.
Rambaud de Vaqueiras : Truan mala.
La ville se vide et ils meuvent leur char.
anc. fr. Si i fu pris le carros de Melan.
Trad. de G. de Tjr. Martenne , t. V, col. 718.
18. Carriol, s. m. , chariot.
Diatz me co
Lai anaretz si donex en carriols.
T. de R. Gaucelm et de J. Miralhas : JoUan.
I.
CAR 337
Dites-moi alors comment vous irez là ainsi en
chariot.
19. Carriola , s. m., carriole.
De carriera, carriola.
Lejs d'amors, fol. 49.
De carrière , carriole.
esp. Carriola. it. Carriuola.
20. Cariato, s. m., chariot.
No us fai tirar a tal cariato.
T. de R. Gaucelm et de J. Miralhas : Johan.
Ne vous fait tirer à tel chariot.
anc. fr. Car je trovai un charreton
Qu'en portoit une charretée.
Roman du Renart, t. I, p. i5â.
Chars , charrettes et antres en guise dechar-
retons.
Monstrelet , t. II , fol. 82.
cat. Carretô. esp. Carreton. tort. Carreto.
it. Carretonc , carreto.
21. Carreich , s. m. , chariot.
E si cnui meno '1 carreich
Li bov, quan trao '1 legnam.
Garin d'Apchier : Aissi com hom.
Et comme les bœufs mènent le chariot , quand
ils traînent le bois.
22. Carreta, s./., charrette, char.
E cargan las carretas trastuit celadamien.
Guillaume de Tudela.
Et tous chargent les charrettes en secret.
E ill fetz tirar, quan Tac près,
Sa carret' e son arnes.
G. Faidit : Al semblan.
Et quand il l'eut pris , lui fit traîner sa charrette
et son harnois.
anc. fr. Passer et repasser... à carrette.
Tit. de i36"2. Carpentier , t. I , col. 837.
cat. esp. port. Carreta. it. Carretto.
23. Carruga, s.f., lat. carruca, char-
rette, charrue.
Las carrugas cargadas e del vi e del pan.
Guillaume de Tudela.
Les charrettes charge'es et du vin et du pain.
Quan son duy en la carruga.
B. de Venzenac : Hueymais.
Quand ils sont deux à la charrue.
tort. Charma, it. Carruca.
24. Charaua , carretada , s. f. , char-
retée.
43
138
CAR
Y ac d'astas Crachas aoa charada.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 7.r».
\ cul mu' cJuwretée de lances bri i
De nos Frances a mort pas d'ana carrktakv.
Roman de Fierabras, v. /jao5.
11 a lue plus d'une charretée <le nos Français.
Esr. tort. Carre tada. rr. Carretata.
25. Charrei, 5. //>., charroi, équipage.
Ab aital charret
Yenra del torney.
P. Cardinal : Per folhs tcnc.
Avec tel équipage il viendra de la bataille.
Ane. fr. Là qnistrent somers e carrei
Mener i liront lar conrei.
G. GAIHAR, Poème d'Ilavcloc, V. 5oO.
()d granz tonels, od grant charrei
Fct li deniers porter od sei.
Roman de Rou , v. l5gG^.
0.6. Charretier, carratier , s. m. , char-
retier, conducteur.
En charretier que gnrpis sa cliarreta.
Bertrand de Born : Pus Vcntedorn.
En charretier qui abandonné sa charrette.
Fig. So dis Salomos, que razos e discretios son
carratiers de totas las virtnlz.
V. et Vert. , fol. 62.
Ce dit Salomon , que raison et discrétion sont
conducteurs de toutes les vertus.
esp. Carretero. tort. Carrcteiro. rr. Carret-
tiere.
9.7. Carpe ntif.r , s. m., lar. carpenta-
nitts , charpentier.
Quatre artz so necessarias... la seconda,
CARPENTIERS.
/. ;'i>. de Sydrac ) fol. 8.
Quatre métiers sont nécessaires... le second , char-
pentiers.
esp. Carpintero. port. Carpenteiro. it. Car-
pentiero.
28. Carpentaria, s.jT-j cltarpenterie.
1 1 iivels et autres istrinnens de CAEPENTARIA.
Elue, de las propr., fol. 12.
Tarière et antres instruments de cltarpenterie.
esp. Carpinteriu. port. Carpintaria.
29. Carriera, s.f., du lat. carrk.v, rue,
voie, carrière.
El es coin l'oi bs que pissa en la carriera.
\.\S7. \ : Emperador.
Et il est comme l'aveugle <jui pisse dans la rue.
CAR
Lot comandel que anesson perla carriera
del désert.
llist. abr. de la Bible, fol. 28.
Leur commanda qu'ils allassent par la voie du
désert.
LasgenscridavoeploravoperlascARRiEYRAS.
Roman de la prise de Jérusalem, fol. lq.
Les gens criaient et pleuraient par les rues.
Fig. Pos es ben en la carriera
D'amor.
Folquf.t de Lvjnel : Per amor.
Puisqu'il esl Lieu dans la carrière d'amour.
Penra calque cariera
Perqu'el diga de non.
G. BlQUlER : Sel que ssrp.
Prendra quelque voie pour qu'il dise de non.
Loc. Tôt îo jorn baten las carrieras.
Bref, d'amor, fol. l3o.
Tout le jour battent les rues ( le pavé ).
E la piacela vene primeîra,
E Ms cavaliers fan li carkira
Entro que denant lo rey fon.
Roman de Jaufre, fol. .T|.
Et la demoiselle vint la première, et les chevalier
\tii font voie jusqu'à ce qu'elle lût devant le roi.
anc. fr. Le chevalier qui l'adestroit
Por le chemin qu'il vit estroît,
La mist devant; il fu derrière
Por l'estrece de la qiiarrlère.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 196.
Que lors véist par les ckarrières
Cent armez avant et arrières.
G. GrjiART , t. II , p. 407.
cat. E.sr. Carrera, port. Carreira. it. Carriera.
3o. Carrau, charau, s. m. cl/., carrière,
voie, chemin.
Mas ieu pero teîng la dicta r*r,vr.
Aimeri de Pegvjilain : Lauquan chanian.
Mais pour cela je tiens la droite carrière.
Q11YI coins G, venia per uns charaus.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 90.
Que le comte Gérard venait par un chemin.
3i. CaRRairow, .v. m. , sentier.
E laissa '1 cauiin per on vene,
E vi un carrairon que tenc
Tes un bosc espes e foillnt.
Roman de Jaufre, fol. 5g.
Et laisse le chemin par où il vint, et il vil un
sentier qu'il tint vers un Lois épais et fourré.
32. Carairada , s. f. , voie, direction.
CAR
O '1 <-iii;i far carairada.
Myrcvbrus : Dirai vos.
Où il pense tracer voie.
CARÎENTHISMOS , s. m., gr. Xapitv-
Tiipoo-, euphémisme.
Ciiarientismos est tropus tjuo dura dicta
gratins proferuutnr.
Jsidor. , Orig., I , cap. 36.
Carienthismos.... vol dire aytan coiua gra-
ciosa costuma de parlar.
Leys d'amors, fol. i3j.
Euphémisme... veut dire autant que gracieuse
manière de parler.
CARICA, s.f. , lat. cariga, figue.
Carica es lîga.
Elue, de las propr., fol. 2o4-
Carica est ligue.
CARINA, s.f., lat. carina, carène.
Tota la nau si funda sobre la carina.
Elue, de lus propr. , fol. 5o.
Tout le vaisseau s'appuie sur la carène.
cat. Esr. port. it. Caréna.
CARLEPEPI, s; m., carlopepin.
Pev sanar la carn uafrada ,
Es bona la lausolada
Qu'om apela carlepept.
Bref, d'amor, loi. 5o.
Pour guérir la chair hlcsse'e , la lansolade qu'on
appelle carlopepin est lionne.
CARN, s.f., lat. carn<?/w, chair.
Yeu sui homs e de carn et d'os.
V. de S. Honorai.
Je suis faomme et de chair et d'os.
Mas Sayns-Esperitz
Que receup carn humana.
G. Figueiras : Sirventes.
Mais le Saint-Esprit qui reçut chair humaine.
Carns de porc e carns colorobhia.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Chair de porc et chair de pigeon.
Quar era dissapte, Thomas no vole iuangar
CARN.
Philomena.
Parce qu'il e'tait samedi, Thomas ne voulut pas
manger de chair.
Luc. Qu'âne hom de carn non ac ira maior.
Deudf.s de Pkades : El temps d'estiu.
Que jamais homme de chair n'eut plus grande
■ i itesse.
CAR
339
Tos temps serai ab lieys ciiui carn et oncla.
A. Daniel : Lo ferra voler.
Je serai toujours avec elle connue chair et ongle.
anc. fr. Et plut sur els sieum puldre carns.
Ane. tr. du Psaal. de Corbie , ps. JJ.
De char fresce...
VlLLE-Il.\RDOlHN , p. 62.
Mangerai jo d'une chant des tors.
Anc. tr. du Psaut., Ms. n° I, ps. q<J.
Et sa char taster sus et jus.
Falil. et cont. anc., t. II, p. 187.
cat. Carn. esp. port. it. Carne.
1. Carnet!, s. f, petite ehair, chair
tendre.
De la salvatga laxugeta
Aqui Ii banatz sa carneta.
Decdes de Prades , Auz. cass.
De la laitue sauvage là lui huigaez sxchair tendrei
cat. Carneta.
3. Carkada, s.f., excroissance de chair.
Per poyre o per carna.ua... Si la oppilacio
es per carnada.
Trad. d'A/luicasiSj fol. 3o et 35.
Par poireau ou par excroissance. .. Si l'ohstructiou
est par excroissance.
4. Carnadura, s. f. , carnatiou.
Ab la vertut dels tros ,
Don fa coinplexîos
El mon e carnaduras.
Nat. de Mons : Al hon rey.
Avec la vertu des astres , dont il fait au monde les
complexious et les carnations.
cat. port. Carnadura.
5. Carnalitat, s.f., chair.
Loqual es reputalz païens de Nostre Senboi
segon la carnalitat.
Cat. dels apost. de lloma , fol. 52.
Lequel est réputé parent de ]Notre Seigneur selon
la chai)-
anc. fr. Comment Diex prist carnalité
En la vierge sainte Marie.
V. de J.-C, Carpentier , t. I , col. 82g.
esp. Carnalidad. port. Carnalidadc. it. Car-
nalita.
6. Carnaza, s.f, chair morte.
E manjar la carnaza de las giantz mortaudalz.
V. de S. Honorât.
Et manger la chair morte deS grandes moitalités.
7. Carnils, s. m., charogne.
34o CAR
Put la mentritz
Com fai per bocharia
Carnils poiritz.
Mvncvnnrs : Soudadier.
La prostituée put comme fait par boucherie cha-
rogne pourrie.
8. Caromia , s. f. , grec Xapovîu, corps,
chair.
La bêla cara es pins agradans a la persona
entiera que la bêla caronha.
Liv. de Sydrac , fol. 109.
La belle face est plus convenable à la personne en-
tière que le beau corps-
ANC. FR.
La lasse ame cbetive ne scet bostel où querre;
Li ver ont la charongne et 11 parens la terre.
J. de Meung, Test., v. 33g.
it. Carogna.
9. Caronhaiu , carunhada, s.f., chair,
carcasse.
E mostro lnr carunhabas.
Brev. d'amor, fol. l3o.
Et elles montrent leurs chairs.
Far la volontat Je la vil carronada del cors.
V. et Vert., fol. 3t.
Faire la volonté' de la vile carcasse du corps.
— Corps mort , charogne.
Toutor sent de très legas caronhadas.
Natura d'alcus auzels.
Le vautour sent de trois lieues les charognes.
Host siego per que de caronhadas d'homes
et de cavals si posca saziar... Odoran , percebo
las caronhadas que so otra mar.
Elue, de las propr., fol. 1^9 et 16.
Ils suivent l'arme'e afin qu'ils puissent se rassasier
de corps morts d'hommes et de chevaux... En flai-
rant, ils sentent les corps morts qui sont outre mer.
10. Carnatge , s. m. , carnage, destruc-
tion.
Cridan e forsenan com leons a carnage.
V. de S. Honorât.
Ils crient et rugissent comme lion au carnage.
Clergnes jeton cavaiers a carnatge.
P. Cardinal : El mou non.
Clercs jettent chevaliers à destruction.
anc. esp. Carnage, port. Carnagem. it. Car-
naggio.
11. Carnatgle. s. m., chaînage.
CAR
On appelait décima? carnari^ les
dîmes des moutons, des agneaux, etc.
Dict. de Trévoux , v° Charnage.
Lo deime de la lana e del carnatgue.
TU. de 1206'. Doat, t. CV, fol. 168.
La dîme du lainage et du charnage.
12. Carnalatge, s. m., carnage, char-
nage.
Mas Grecx et Latis
Geratz a carnalatge.
G. FlGUEiRAS : Sirventes ruelh.
Mais vous portez à carnage les Grecs et les
Latins.
E 'ls deisrnes de las paicheras e dels molis e
dels CARNALADGES.
Tit. du xine sièc. Arch. du Roy., J., 3 10.
Et les dîmes des estacades et des moulins et des
charnages.
i3. Carnier, s. m., charnier, cimetière.
En l'armier
S'en vai l'arma e la carn el carnier.
B. Cardonel de Marseille : Per espassav.
L'àmc s'en va au repos des âmes et la chair au
charnier.
— Carnassière.
E non a ren el carner,
On sol aver maint quartier.
T. de Bonnefoy et de Blacas : Seigner Blacas.
Il n'a rien à la carnassière , où il a coutume
d'avoir maint quartier.
esp. Carnero. port. Carneiro. it. Carnajo.
l4> Carnairol, s. m., carnassière.
E fallet li testa e mes la en nn carnairol...
c trais li lo cor del cors e mes lo en carnayrol
coin la testa.
V. de Guillaume de Cabeslaing.
Et lui coupa la tête et la mitenune carnassière...
et lui arracha le cœur du corps et le mit en carnas-
sière comme la tète.
it. Carnajuolo
i5. Carnositat, s.f. , carnosité.
Los auzels qui han pins de pennositat et
mens de carnositat... Las arterias no so res-
costas per tropa carnositat.
Elue, de las propr., fol. l3g et 21.
Les oiseaux qui ont plus de plumage que de car-
nosité... Les artères ne sont pas cachées par trop
uraude carnosité.
CAR
esp. Camosidad. tout. Carnosidade. it. Car-
CAR
3ii
nosita.
\6. Carniceria, s. f. , boucherie.
Lo buou que hom enten menai- a la carni-
ceria engraissa hom.
V. et Vert., fol. 76, 2e version.
On engraisse le bœuf qu'on entend mener à la
boucherie.
cat. esi*. tort. Carniceria.
17. Carnacier, s. m., bourreau.
Li carnacier l'an presa ,
Son gent cors an liât.
V. de S. Honorât.
Les bourreaux l'ont prise , ont lié son gentil
corps.
En qaal mostier li carnassier lo guardavo.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 109.
Dans lequel monastère les bourreaux le gardoient.
18. Carnal, adj., lat. carnalw, char-
nel , de chair, qui appartient à la
chair, gras.
E d'antres miracles montz,
Don hom carnals no sap fî.
Pierre d'Auvergne : Dieus vera.
Et beaucoup d'autres miracles dont bonime charnel
ne sait un.
Livra huous et formatge
A jorn carnat..
Bertrand de Born : Belh m'es quan.
Livre œufs et fromage à jour gras.
Li fay amar et estimar sos deliegz carnals...
"Veray religios non a ren propre en terra, ni
païens carnals.
V. et Vert., fol. 71 et 99.
Lui fait aimer et estimer ses plaisirs charnels. . .
Le vrai religieux n'a en terre rien de propre , ni
parents charnels.
Substantif. — Viande.
Pas glotz etz de pelha
Non es lop d'ovelha
Ni d'autre carnal.
B. de Bovenac : Una sirventesca.
Vous êtes plus glouton de vêtement que le loup
n'est d'ouaille ni d'autre viande.
— Carnaval.
Loc.prov.
"Venian per los miracles en l'isla de Lerius ;
Qui non pot de carnal, si lava de caresma.
V. de S. Honorât.
Ils venaient pour les miracles en l'île de Lerins ;
qui ne peut de carnaval , se lave de carême.
cat. esp. port. Carnal. it. Carnale.
ig. Carnalment, charnalment , ad/.,
charnellement.
Non deu plus carnalment jazer ab ela.
Li\>. de Sydrac , fol. 28.
Ne doit plus coucher charnellement avec elle.
Naisser charnalment e vîura esperitalment.
Trad. de Bède, fol. 8t.
Naître charnellement et vivre spirituellement.
ANC. fr. Que de li ferai mon plaisir...
Con vous et ausi carnelment.
lioman du comte de Poitiers, v. 76'.
cat. Carnalment. esp. port. it. Carnalmentc.
20. Carnos, adj. , charneux.
Quan la fistula es en loc carnos.
Trad. d'Albucasis, fol. g.
Quand la fistule est en lieu charneux.
No trop grassas mas tempradament car-
nozas... Las alas a nervozas et pauc carnozas.
Elue, de las propr., fol. /jl et l^O.
Non trop grasses mais moyennement charneuses...
Il a les ailes nerveuses et peu charneuses.
esp. tort. it. Carnoso.
21. Carnut, adj. , charnu.
Cigne auzel es mot carnut... La vola de la
ma es carnuda.
Elue, de las propr., fol. Iq5 et q#.
Le cygne est oiseau très charnu.. . La paume de
la main est charnue.
it. Carnuto.
11. Caronhier, carunhier, adj., car-
nassier.
E sapehatz qn'aucel carunhier
Non bevon aigua voluntier.
Bref, d'amor, fol. 52.
Et sachez qu'oiseaux carnassiers ne boivent l'eau
volontiers.
Fig. Que sos talans es fols e caronhier.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 21.
Que son désir est fou et carnassier.
23. Encarnamen, s. m., incarnation.
Aisso que dih ai dessus
De Pencarnamen de Jhesus.
Bref, d'amor, fol. 82.
Ce que j'ai dit ci-dessus de l'incarnation de Jésus.
esp. Encarnamiento.
il\. Encarnatio, s. f., lat. incarnatio,
incarnation.
.î/,'2
CAR
Nunciet I'encarnatio.
Bref. d'amor, fo'. 20.
Annonça l'incarnation.
La lesta de la encarnatiow.
V. et Vert., fol. 4.
La Cite de l'incarnation'
L'au de la encarnation de Nostre Senhor.
TU. de 1281. Doat, t. CXVIII, fol. 175.
L'an de l'incarnation de Notre Seigneur.
cat. Encarnaciô. zsr. Encarnacion. port. En-
carnacao, it. Incarnazione.
25. Encarnatiu, odj., incarnatif, qui
engendre l«i chair.
De médicament encarnatiu...
Pausa sobre aquela polvera encarnativa.
Trad. d'Albucasis , fol. 27 et 43.
De médicament incarnatif.
Pose sur celle-là poudre incarnative.
Subst. Cura aquela am alcn encarnatiu dels
enguents.
Trad. d'Albucasis , fol. 62.
Soigne celle-là avec quelque incarnatif des onguents.
■26. Encarnar, v. , faire chair, devenir
chair, incarner.
Un dels emplaustres que encarnan aquela
«ntro que sia sanada... Ain aquoque encarna.
Trad- d'Albucasis , fol. 60.
Un de ces emplâtres qui fassent chair k celle-là jus-
qu'à ce qu'elle soit guérie... Avec ce qui fait chair.
Il s'est dit spécialement de l'incarna-
tion de Jésus-Christ :
Que Dieus se pogues encarnar.
Brev. d'amor, fol. I/J7-
(^ue Dieu se pût incarner.
Si vole encarnar e nayser de la Verge.
V. de sainte Magdelaine.
Se voulut incarner et naître de la Vierge.
Part- pas. Fo pels meus peccatz
En voz encarnatz.
I N TROtBADOUR anonyme : Flors de paradis.
Fut incarné en vous pour mes péche's.
cat. esp. port. Encarnar. it. Incarnare.
27. Escarnar, v., ôter la chair, dé-
charner.
Ni 'ls cols dels motons ni de las fedas ni dels
inljels non escarnarai.
Cartulaire de Montpellier, loi. 129.
Lt îe ne dit humerai les cous des moulons ni des
1 1 liis ni des agneaux.
AKC. esp. port. Escarnar. 11 Soarnare.
CAR
28. Desencarnar, v., déshabituer de la
chair.
Com ti de n hom dezencarnar auzel.
Deldes de Prades , An:, cass.
Comme on te doit déshabituer de la chair un oisea u.
i(j. Descarnar, v., déchaîner.
Paît. pas. E sia mot descarnat.
Trad. d'Albucasis, fol. 44-
Et soit beaucoup décharné.
cat. esp. port. Descarnar.
CAROBLA , s.f., ar. harroba , caroube,
fruit du caroubier.
Voyez Mayans, t. II, p. 232.
Nég. expl. Nou preiz una carorla
Terra qui d'avol gieutz se pobla.
T. de Folquet ET de Porcier : Porcier cara.
Je ne prise une caroube terre qui se peuple de
méchante gent.
anc. cat. Carrobla. esp. Garroha. it. Carruba.
CARP, adj., peu dense, poreux, filan-
dreux , spongieux.
Neu es iinpressio de vapor congelada , la-
quai es carpa , c leugiera eu m lana carmi-
nadn...
Melsa , en sa natura, es carpa et spongioza...
Aytals aybres han frug trop carp...
Razitz carpa es et poroza.
Elue, de las propr., fol. 137, 56 , 198 et 220.
La neige est une pressure de vapeur congelée , la-
quelle est poreuse et légère comme laine cardée...
La rate, en sa nature, est filandreuse et spon-
gieuse...
De tels arbres ont un fruit trop peu dense...
La racine est peu dense et poreuse.
CAB.RAT, cayrat, s. m., carat, sorte
de poids pour l'or et l'argent.
La ordenauza de far marcs a XX carrats.
Tarif des monnaies en provençal.
L'ordonnance de faire des marcs à vingt carats.
Se battra d'aur fin al mens a XXIII cayratz
e mieeb.
Tit. de 1424. Hist. de Lang., t. IV, pr-, col. 424.
Se battra d'or fin au moins à vingt-trois carats et
demi.
cat. Qitilat. esp. port. Quilatc. it. Carato.
CARPOJNCULA, s.f., lat. caruncula,
caroncule.
CAR
La virtut odorativa... Istrnmeni so nqnelas
carrunculas , pendens tlins las nais, que rc-
eebo l'esperit animal per aigus nervis desceu-
dens del cervel...
Non sentem l'ayre corromput , qnarlasditas
carrunculas son rcstrec'bas o opiladas per
moveruent volnntari.
Elue, de las propr., fol. 16.
La vertl] odorative... Les instruments sont ces ca-
roncules, pendantes dans les narines , qui reçoivent
l'esprit animal par quelques nerfs descendant du
cerveau...
Nous ne sentons pas l'air corrompu , parce que les-
diles caroncules sont resserrées ou opilées par
mouvement volontaire.
CA.RTA, s./., lat. c//arta, papier, lettre,
épître.
E no lo '1 man en carta ni en brien,
Enanz lo '1 die ab son e a presen.
Durand DE CarpentRAS : Un surventes.
Et je ne le lui mande en ptipier ni en lettre , mais
le lui dis avec la voix et en présence.
Letras l'eserivo en ayssi...
La carta porto set Judieu.
Trad. de l'Evang- de Nicodime.
Ainsi lui écrivent lettres... sept Juifs portent
Vépîire.
— Titre, charte.
Que tu trobas en tas cartas antigas.
TU. de W-jl\. Rist.de Làng., t. II, pr., col. 1 34 -
Que tu trouves en tes chartes antiques.
Cum en las cartas dotais es contengut.
TU. de i2o/|. Doat, t.XLI, fol. 191.
Comme il est contenu dans les titres dotaux.
E tramet vos la carta on pendet son sagell.
V. de S. Honorât.
Et vous transmet la charte où il suspendit son
sceau.
Nostra carta es l'Evangeli.
V. et Vert., fol. 78.
Notre charte est l'Evangile.
Domesticas cartas... no podon far fe prr se
al jutge.
Trad. du Code de Justinien , fol. 28.
Les titres privés... ne peuvent faire foi par eux-
mêmes devant le juge.
— Cartes h jouer.
Jnec de cartas a l'eisncb.
Statuts de Provence, Julien , t. J , p. 55o.
Jeu de cartes de hasard.
CAR
343
I.oc. Qu'en sa carta m pot escrîure.
Le comte de Poitiers : Farai chansoncta.
Qu'elle me peut inscrire en ses papiers.
Ni sera en ma carta.
Arnaud de Marueil : Rasos es.
Ni ue sera dans mes papiers.
Fassa m de sa carta raîre.
G. Adhemar : Be m'agr' ops.
Qu'elle me fasse rayer de ses papiers.
Per qu'en s'amor er tos temps nios pensars,
E per aisso fassa m metr' eu sa carta.
R. Jordan , vie. de S.-Antonin : Vert son.
Parce que mon penser sera toujours en sou amour,
et pour cela qu'elle me fasse mettre en ses papiers.
cat. esp. tort. it. Carta.
1. Cartage, s. m., examinateurs des
titres.
Tub li savi de Rom a ni Ibi cartage
Non juj'ario dreb.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. il.
Tous les sages de Rome ni les examinateurs des
titres ne jugeraient droit.
3. Cartabel, s. m., feuille volante,
brouillard.
Qnan que om a fa mal e be
En libres et en cartabei.s.
Bref, d'amor, fol. 173.
Tout ce qu'on a fait mal et Lien en livres et
feuilles volantes.
Non note en cartabels, mais el libre de sas
notas.
Statuts de Montpellier du XIIIe siècle.
Qu'il ne note pas dans des brouillards , mais au
livre de ses notes.
esp. Cartapeh port. Cartapacio. it. Cartahello.
/j. Caktolar, cartolari, s. m., char-
trier, notaire, écrivain.
La deita carta feyta per lo deyl Simon car-
TOLAR.
TU. de i3o5. Doat, t. CLXXV1II, fol. i38.
Ladite charte laite par ledit Simon chartrier.
Joan de la Trena, cartolari de Rordeu.
Tu. de 1291. Doat, t. XI , fol. 209.
Jean de la Trene, notaire de Bordeaux.
Si 'i nauebier ni '1 cartolari nom eran
aparîssans.
Tit- de 1253. Doat, t. L, fol. i52.
Si le nocher et Vécricain n'étaient présents.
5. Excartamen, s. m. , charte , titre.
Encartamens et previlegîs. .
Tit. du xv siée Doat, i . CXLVI1 . fol. 287.
Titres et privilèges.
34
CAR
}
La obligansa c la maneyra del encarta-
MKNT.
TU. de iqoo'. Doat, t. LTV, fol. 268
L'obligation il la manière do titre.
Ara d'antres encartamfns de la vila.
Tit. de Bergerac de l38l.
Avec d'autres titres de la ville.
ahc. fr. Procès , lettres, enchartremens.
Arrêt de i366\ Carpentieu , t. II , col. 83g.
Documeuts, comptes et enchartrements.
Or. t. des 11. de Fr., 1404 , t. IX , p. 20.
esp. Encartamienio.
6. Encartar, v., inscrire, enregistrer,
rédiger en titre.
A encartar et a recebre los émoluments.
Tit. de i355. Doat, t. LUI , fol. 219.
A enregistrer et à recevoir les émoluments.
Part. pas. Tôt en aici com es encartât en la
vostra carta.
Tit. de 1206. Doat, t. CXIV, fol. 277.
Tout ainsi comme est inscrit en votre charte.
Segon que los arma encartatz.
Tit. de 1254. Doat, t. CXV, foi. 93.
Selon qu'il les aurait enregistrés.
Ter revocar aquo que fo encartât.
Cartulaire de Montpellier, fol. 206'.
Pour re'voquer ce qui fut rédigé en titre.
ANC. cat. esp. Encartar. it. Incartare.
CARTILAGE, s. f. , lat. cartilago,
cartilage.
La cartilage del nas no es restaurada.
Trud. d'Albucasis, fol. 5o.
Le cartilage du nez n'est pas re'pare'.
Aquestas cartilages entre si unidas et ca-
denadas.
Elue, de las propr., fol. q6'.
Ces cartilages entre eux. unis et encbaîne's.
esp. Cartilago. port. Cardlagem. it. Cartila-
gine.
2. Cartillaginos , adj.p lat. cartilagi-
ivos«5, cartilagineux.
Las nars so cartillaginosas...
Dels quais l'extreui es cartillaginos.
Elue, de las propr., fol. iG et 5o.
T.' narines sont cartilagineuses...
Desquels l'extrémité est cartilagineuse.
La partida de jos es cartillaginosa.
Trad. d'Albucasis, fol. 60.
La partie du bas et cartilagineuse.
cat. Caitilaginus. tsr. port. it. Cartilagiuoso.
CAS
CAS, s. m., lat. casw^, cas, événement.
Per semblant cas se dearîa
Tôt hom gardar.
G. Olivier d'Arles , Coblas triadas.
Pour semblables cas tout homme se devrait garder.
Ignorancia no los escuza en aquest cas.
V. et Vert. , fol. 76.
Ignorance ne les excuse pas en ce cas.
Conj. cornp. Al cas que los ditz reys no los
poiran acordar.
Tit. du xive sièc. Doat, t. CLXXII, fol. 207.
Au cas ijue lesdits rois ne les pourront accorder.
Per cas que mort o perdeinent de membre
s'en enseguis.
Tit. de 1263. Doat, t. XCI , fol. 2q5.
Par cas que mort ou perte de membre s'en en-
suivît.
— Cas, terme de grammaire.
Li cas son seis : uominatius, genitius, da-
tius, accusatias, vocatius, ablatius.
Gram. provenc.
Les cas sont six : nominatif, ge'nitif , datif, accu-
satif, vocatif, ablatif.
cat. Cas. esp. port. it. Caso.
2. Cazensa , s. f., chute.
Ab rimas multiplicadas... aurian bêla ca-
zensa.
Leys d'amors, fol. i5.
Avec rimes multipliées... auraient belle chute.
3. Cazemen , s. m., chute.
Dels majors
El cazemen e dels menors.
Brev. d'amor, fol. 24.
La chute des majeurs et des mineurs.
Cazemens... so es disshendemens d'una dic-
tio... e '1 disshendemens o '1 cazemens d'una
dictio del nom ad autre es cazual.
Leys d'amors, fol. 56.
Chute... c'est abaissement d'un ternie... et l'abais-
sement ou la chute d'un terme du nom à un autre
est. casuel.
it. Cadimento.
4. Cazuta, s.f., chute.
Aitantost que fo levatz per la casuta que
hac presa.
Pkilomena.
Aussitôt qu'il fut levé' à cause de la chute qu'il eut
prise.
Deslogamen ve per cazuta, battement, etc.
Elue, de las propr., fol. l\Ç).
Dislocation vient pur chute, frappement, etc.
CAS
cat. Cassuda. esp. Caida. tort. Cahida. it.
OC?
Caduta.
5. Chaeguda, s.f, chute.
E sia ta chaeguda e mort.
Trad. de Bede, fol. 34.
Et soit ta chute et mort.
6. Chavon , s. m., décadence.
Maspocvalaquelhonor que tost vena chavon.
La nobla Leyczon.
Mais vaut peu cet honneur qui tôt vient à déca-
dence.
7. Casual, adj. , lat. casual^ , casuel,
accidentel.
Totas aquelas condicios que podon avenir en
doas guisas, si cum es aquela de sobre, son
apeladas casuals.
Trad. du Code de Justinien , fol. 62.
Toutes ces conditions qui peuvent survenir en
deux façons , ainsi comme est celle ci-dessus , sont
appele'es casuelles.
Cas es variaroen de dietios cazuaus per ba-
bitntz o per votz , etc.
Lejs d'amorSj fol. 56.
Le cas est variation de dictions accidentelles par
articles ou par désinences , etc.
Substantif. — Régime, accident, mot
auquel l'article est joint.
Habitntz am son cazcai. représenta un mot
ses plus...
De son cazuae o d'alcus infmitius pauzatz
en loc de sou cazual.
Leys d'amors, loi. 1 1 1 et !\.
L'article avec son régime représente un mot sans
plus...
De son régime ou d'aucuns infinitifs posés en place
de son régime.
cat. esp. port. Casual. it. Casuale.
S. Cazer, v. , lat. caderc, choir, tom-
ber.
Lanquan vey la fuelha
Jos dels albres cazer.
B. de VeNTADOUR : Lanquan vey.
Lorsque je vois la feuille tomber en bas des arbres.
Denan sos pes î'irai cazer.
P. Raimond df. Toulouse : Us novcîs.
Je lui irai tomber devant ses pieds.
La sillaba on cay l'accens principals.
Leys d'amors, fol. 8
La syllabe où tombe l'accent principal.
1.
CAS
345
Fig. Sept vegadas lo jorn cas lo drechurier en
peccat.
V. et Vert., fol. 28.
Le juste tombe sept fois le jour en péché.
— Abaisser, baisser.
E leva sas so que degra chazer,
E baissa jos so que degra levar.
H. Brunet : Pus los dos.
Et lève en haut ce qu'il devrait abaisser, et baisse
en bas ce qu'il devrait lever.
Part. pas. Caztjtz soi en mala merce.
B. de Ventadocr : Quan vey la.
Je suis tombé en mauvaise merci.
anc. fr. Avant que 11 jours cha'ist.
Rec des Hist. de Fr., t. III , p. 242.
Se ens le pnet fere caoir.
Roman du R.cnarl , t. III , p. 1 19.
Tiex pot tost venir liant ki tost est jus chaiïz.
Roman de Rou, v. 335o.
cat. Caurer. anc. esp. Cader. esp. mod. Caer.
tort. Cahir. it. Cader.
9. Escazenza , s.f., accident, chance,
échéance.
Ieu n'ai vist, so sapcbatz ,
"Venir niant' escazenza
De ries locs bonratz.
G Faidit : Lo gens cors.
J'en ai vu , sachez cela , maint accident arriver
de puissants lieux honorés.
Per X sols lo met... a I'eschazenza.
T. de Fabre et de Faeconet : En Falconet.
Pour dix sous je le mets... à la chance.
esp. Escaencia. it. Scadenza.
10. Escazecha, s.f., chevance.
Endevenia neguna onors per do ni per es-
cazecha.
TU. de 1221. Doat, t. CXVI , fol. 2.
Survenait quelque fief par don et par chevance.
11. Escarida, s.f., fortune, destinée.
On s'aventura
E s'escarida lo mena.
Lamberti de Bonanel : Pois vei.
Où sa fortune et sa destinée le mène.
Be m det Dieus bon' escarida
D'amor.
B. Martin : Bel m'es.
Dieu me donna bieu houne fortune d'amour.
12. Escaztjta, s.f, chute, abaissement.
Qu'ieu lo thesanr del reaime de Fransa
44
346
CAS
No vuelli per niieu , ni in'.icnr escazwta.
/., i s d'amorSj fol, 20.
Qu« je ne veux pour mii'ii le trésor du rojfaume
de France, el ne me convient abaissement'
i3. Eschazer, v., échoir, arriver, con-
venir.
E qnar tau vos am c dezir,
Crans brs m'en deari' kscazer.
B. Zorgi : Moutfai.
l'.l parce que je vous aime et désire tant , grand bien
m'en devrait échoir.
l'ut so que m'eu f.schaya ,
Domna , périrai en patz.
Arnaud DE Marvjeil : Ses jny non.
Dame, je prendrai en paix quelque cliose qui m'en
iirrui1.
Aquo qu'a pretz s'eschai.
Ar.NAL'D DE MaRueit. : Basos es.
Ge qui convient à mérite.
Impers. Es, quand s'eschai, pros e arditz.
PiSTOLETA : Mania gen.
Il est , quand il convient , preux el hardi.
» -.. f.sp. Escaeciô uu dia no li s tenie que dar-
V. de S. Millau , eop. z5!\.
it. Scadere,
î .',. Dechazensv, descazensa, v. /., dé-
cadence.
E st-lti que quier los temps sa decuazensv
Trobar la dea, sencs iota falhensa.
GlRATJD LE Roi \ : \ lei de non.
Et celui qui cherche toujours sa chute doit , sans
aucun doute, la trouver.
Que valors a preza grau dechazensa.
Pai lïï de Marseille : Al> marrimen.
One valeur a pris grandi- décadence.
Per so lot ve a descazensa.
Elue, de las propr., fol. 72.
Pour cela tout vient à décadence.
cat. Esr. Decadencia. it. Scadenza.
i5. Dechazemen, s./., chute, ruine,
revers.
Malamen renbatz ,
Roma ; Dieus vos abata
En DECHAZEMEB !
G. Figl'eiras : Surventes.
Borne , vous régnez méchamment ; que Dieu vous
abatte en chute '.
Aquelhs fenbers es a dechazemen
De las armas.
P. Cardinal , Totz lo mons.
Ce feindre est à la ruine des âmes.
CAS
Mas se aunis pél mien dechazemen.
PeRDIGON : Tôt l'an
Mais il se honnit par mon revers.
anc. fr. Cil signe qui ainsi avenoient segne-
fioient mortalité et dechoiement du pople.
Rec. des Ifisl. de Fr., t. VI , p. i/|8.
anc. cat. Decaymen. anc. esp. Decaemento.
it. Decadimento.
16*. Descazeig, s. m., chute, renverse-
ment.
A penas m'en tein
Que no us get fors en descazeig.
Roman de Flamenca, fol. 19.
A peine je me contiens que je ne vous jelle dehors
en renversement.
17. Dechaiable, adj. , périssable.
Alegreza d'aqnest segle es frevols e. de-
chaiabea.
Trad. de Bède, fol. 82.
Allégresse de ce monde est frivole et périssable.
18. Dechazer, descazer, v., déchoir,
rabaisser.
Quar trop dechai
Tôt quant vei sai.
P. Rochers : Per far esbaudir.
Car tout ce que je vois ici déchoit beaucoup.
E s'a mi mal eu pren
Ni ma domna m deschai.
Pons de Capdueil : Qui per nesci.
El s'il m'en prend mal et ma dame me rabaisse.
Fais lauzengiers qu'en amor dechazer
Ponhon lotz temps.
Perdigon : Ben aio '1.
Eaux médisants qui s'efforcent toujours à rabais-
ser l'amour.
Ses promettre, seues paya,
Se pot dona dechazer.
H. de S.-Cyr : Nulha res.
Sans promettre, sans paie, dame se peut déchoir.
Substantif. Mos maltraitz ni mos descazers.
P. Vidal : En una.
Ma souffrance et mon déchoir.
Part. pas. substantif.
Qu'ab totz esfortz vey las gens esforzar
De deebazer us autres dechazutz.
G. Biquier : Fortz guerra.
Que je vois les gens efforcer avec tous efforts
d'abaisser autres déchus.
esp. Decaer. tort. Descahir. it. Decadere.
KJ. MeSCHASENSA , MESCHAENZA, S. /. ,
CAS
malheur, calamité, contre- temps ,
mécheance.
Et er grans merces,
Si '1 ven meschasensa.
Le troubadour deVillarnacd : Un sirventes.
Et sera grande grâce , s'il lui vient malheur.
Mas ien me vaux trop fort nieravillan ,
Com Lai esfortz qu 'eu diga ill mrschaenza.
15. Zorgi : Si '1 monz fondes.
Mais je vais m 'émerveillant très fort , comme j'ai
la force que j'en dise la calamité.
anc. kr. Or en est vostre li damages
Et la peste et la meschéance.
Roman du Renartj t. III, p. t\2.
Trois grans mescliéances avienneut
A ceus qui ties. vies maintiennent.
Roman de la Rosej v. 5i43.
2o. Meschaia, s. /., mécheance, més-
aventure.
Ja qu 'era lui' meschaia.
B. Zorgi : Moût fort.
Déjà qu'était leur mésaventure.
ai. Mescazer, v., mésarriver, nuire.
E mostra quom boni li mescha.
Marcabrus : Belh m'es quau.
Et montre comment on lui nuit.
ANC. pr.. Il pourrait bieci t'en meschéoir.
Ysopet, liv. I , lab. 55.
22. Accident, s. m., lat. accidents/» ,
accident.
Malautias e'Is accidents de lor.
Trad. d'Albucasis, fol. i.
Maladies et les accidents d'elles.
Que li veuc un gran accident , que era
coma mort.
V. de Sancta F/ors. DoAT, t. CXXIII , foi. 289.
Que lui survint un graud accident , de manière
qu'il était comme mort.
Volem ayssi tractai- ciels AcciDENsdels noms.
Lo noms a V accidens : especia, gendre,
nombre , figura , cas.
Leys d'amois, fol. q^-
INous voulons traiter ici des accidents des noms.
Le nom a cinq accidents : espèce , genre, nombre,
forme , cas.
cat. Accident, esp. port. it. Accidente.
2.3. Accidental , adj.y lat. accidentalo,
accidentel .
CAS If;
Tota dictio ha doas formas : la uua es essen-
lials, et l'aulra accidentals.
Las partidas essentials de la cauza et las
partidas accidentals.
Lejrs d'amors, iol. 7 et iq5.
Toute expression a deux formes : l'une est essen-
tielle , et l'autre accidentelle.
Les parties essentielles et les parties accidentelles
de la cliose.
Mitigacion de calor accidental.
Elue, de las propr. , fol. 19.
Adoucissement de chaleur accidentelle.
cat. esp. port. Accidental. it. Accidcntale.
24. Accident almen , adv., accidentel-
lement.
Es accidentalmen agrcviativa.
Elue, de las propr., fol. 2q.
Elle est accidentellement grevante.
cat. Accidentalmen. esp. port. it. Accidental ■
mente.
25. Accider, v. , lat. acciderc, arriver,
échoir.
Si accideysso en la superficia del cors.
Trad. d'Allmicas-iSj, fol. II.
S'ils arrivassent en la superficie du corps.
Part. prés. EJux de sanc accident per incisio
de arteria.
Trad. d'AlèiiCasis, fol. 12.
Flux de sang arrivant par incision d'artère.
anc. cat. Acaurer. it. Accadere.
26. Occident, s. m., lat. occident*?/»,
occident , ouest.
Lo solelh que corre a totz joiu d'orien en
OCCIDENT.
y. et Vert. , fol. 32.
Le soleil qui court toujours d'orient en occident
— Nom relatif d'un pays.
Que tut li moiiestiers de trastot l'occinENT.
V. de S. Honorai.
Que tous les monastères de tout l'occident.
cat. Occident, esp. port. it. Occidente.
27. Occidental, adj.y lat. occidental^
occidental.
Renbava en las partidas occidentals.
Cat. dels apost. de Piama, fol. 58.
11 régnait dans les parties occidentales.
cat. esp. port. Occidental, ir. Occidentale .
348
CAS
CASA, s. f., lat. casa, demeure, case,
maison, famille.
En la caza de mon payre son uioltas cazas.
Frag. de (nul. de la Passion.
En In demeure àe mon pèrèsontplusieura«feme«res.
Dou ieu dirai , Dieus m'o perdon ,
Donei de mala casa.
Bertrand d'Allamanon : De l'arcivesque.
Dont je dirai, Dieu me le pardonne, courtoisie
de mauvaise maison.
Abeilbas... lors cazas formo artilicialmen.
Elue, de las propr., fol. I^I.
ALeilles... forment avec art leurs cases.
E de qinze cazas los qinze mudamenlz.
P. de Corbiac : El nom de.
Et les quinze changements de quinze cases.
anc. fr. En leur case se retraïrent
"Vonlans le chemin rebourser.
Vigiles de Charles Vil , t. I , p. i32.
Les villages flamber, les cases des bergers
Servir de corps-de-garde aux soldats étrangers.
R. GarnieR, Antigone , act. II , se. 2.
cat. esp. port. it. Casa.
2. Casal, casau, s. m., métairie, casai.
Non tenra , de ma terra, mas ni casât..
Roman de Gérard de Rossillon , fol. i5.
Ne tiendra , de ma terre, maison ni métairie.
Tota bestia grossa qui entre en casau, o en
vinha, o en camps, o en pratz, deu vi deners.
Coût, de Condom de i3l3.
Toute grosse bête qui entre en casal, ou en vigne ,
ou en champs , ou en pre's , doit six deniers.
anc. fr. Un ckasal qui fu Oudart Jouvenet.
TH. de i3o3. Carpentier, t. I, col. 847.
Tint fauciller blez à un kasel à trois lieues
de l'ost.
JoiNVILI/E , p. IOC?.
cat. anc. esp. port. Casai, it. Casale.
3. Cap-cazau, s. m., chef-easal.
Hi puscan far un cap-casac, cascuns de sos
iîens et no plus.
Coût, de Condom de l3l3.
Y puissent faire un chef -casal , chacun de ses
fiefs et non plus.
4. Cazalet, s. m., petite métairie, pe-
tit casal.
Tro al cazai.et d'En Berlran.
TU. de l2/)/j. Arch. du Roy., J., 325.
Jusqu'à la petite métairie du seigneur Bertrand.
5. Casalatge, s. m. , habitation.
CAS
Feras, eamîs, cazalatges.
Tit. de [265. Doat, t. CLXX1I, fol. 176.
Fontaines, chemins, habitations.
6. Casalera, s./., cassine.
Te una casalera que s te ab la honor d'En
Rauion.
Tit. du xui« sièc. Arch. du Roy., J., t\.
Occupe une cassine qui se joint au patrimoine du
seigneur Raimond.
7. Casamen, s. m., habitation, do-
maine , fief.
Als apostols dis Jhesus veramen
Qu'hom lo segais, e laisses qui '1 segria,
Totz sos amicx et son rie cazamen.
Pons de Cafdceil : Er nos sia.
Je'sus dit ve'rilahlement à ses apôtres qu'on le sui-
vît, et que, qui le suivrait , laissât tous ses amis et sa
riche habitation.
Lbi donet molher e chasamen...
Un castel que ac de K... en casamen.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 6 et 5o.
Lui donna femme et domaine...
Un château qu'il eut de Charles en fief .
D'el tenem nostra terra et nostre cazamen.
Roman de Fierabras , v. l\i^3.
jS'ous tenons de lui notre terre et nolrefîef
ANC. FR.
Riche homme sont, chascun tint chasement.
Quant à Bues donnas son chasement ,
La duchée de Gascongne la grant.
R. de Garin leLoherans. Du C.ANGE , t. II , col. 377.
cat. Casament. esp. Casamiento . port. it. Ca-
samento.
8. Cazar, v. , pourvoir, caser.
Mas cascus casar si volria
De l'autrui, mas ren no i metria.
P. Cardinal: A totas pariz
Mais chacun se voudrait pourvoir de l'autrui , mais
n'y mettrait rien.
De mil amicx es casada
E de mil senhors amia.
Maucabrus : Eslornel.
Elle est pourvue de mille amis , et amie de mille
seigneurs.
Part. pas. subst. — Casé , vassal.
Per vos sui al dallin casaz
E tenc totas mas eretaz.
Delfinet : Del mieg.
Par vous je suis -vassal du dauphin et tiens tous
mes héritages.
CAS
Et a un castel mult cortes,
On snn , cavalliers e borzes,
l'ius de xx. millia casatz.
Roman de Jatifre , fol. 96.
Kt a un château très courtois , où sont plus de vingt
mille vassaux j chevaliers et bourgeois.
Aqui jongo Bergonh e Renier
E chazat e estrauh e soldadier.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 80.
Là joignent Bourguignons et Berruiers et casés
et étrangers et soldats à gage.
asc. fr. Dus, contes, princes et casés,
Bourgois, citoiiens et (levés.
Roman du Renart , t. IV, p. 266'.
Si com vos estes mi home e mi chose.
Romande Gérard de Fienne. Serrer, v. 3991.
cat. esp. port. Casar. it. Casare.
9. Acazar, v.f établir, marier.
Mas C piusselas vos ai vist îuaridar...
C cav.iyers vos ai vist ACAZAR.
Ba.ubacd de Vaqueiras : Honrat marques.
Je vous ai vu marier plus de cent demoiselles...
je vous ai vu établir cent cavaliers.
ANC. FR.
Il y en eut quelques uns qui s'y acasèrent.
Brantôme , Duels , p. 3.
Acaser au milieu d'un peuple abominable.
Du Bartas, p. 44 '•
10. Accasat, s. m., casé, vassal.
1 1. Sotzaccasat, s. m., sous-vassal.
No devon ni no podon mettre accasat ni
SOTZACCASAT.
Tit. de l4i3 , de sainte Eulalie , h Bordeaux.
Ne doivent ni ne peuvent mettre vassal ni sous-
vassal.
Mètre acasat ni sotzacasats ab meys cens.
Tit. de 1386. Bordeaux , bibl. de Moutcil.
Mettre vassal et sous-vassal à demi-cens.
1 .a.Descazernar, v., chasser, déposséder.
Si qn'enemics qn'ieu aîa no pes que m des-
cazern
De la niar on domnei , et no m part del estern.
P. BremoND Bicas NOYAS : En la mar.
Tellement que je ne pense pas que j'aie ennemi
qui ne citasse de la mer où je courtise , et je ne me
se'pare pas de la direction.
. E non cre
Que de re
Negus me descazern.
E. Fonsalada : En abriu.
El je ne crois pas que nul me dépossède de rien.
CAS 3/f9
i3. Df.càzar, descazar , v. , déloger,
chasser, expulser.
Mas, sol car a lor platz , lo volon decazar.
GUILLAUME DK TfDELA.
Mais, seulement parce qu'il leur plaît, ils le veu-
lent déloger.
Que decazavan voluntiers
Nostra sancta crezenza.
V. de S. Honorât.
Qui chassaient volontiers notre sainte croyance.
Part. pas. Per que pretz et jovens
E bels capt^neraens
En son moût descazatz.
Giravd de Borneil : Solalz e joy.
Par quoi mérite et grâce et belles manières en sont
beaucoup expulses.
it. Scazare.
CASCAVEL, s. m., grelot.
Voyez le P. Menestrier, Origine des
orn. des armoiries , p. 8.
Fai los cascaveis ordir.
GlRAt'D de Calanson : Fadet joglar.
Fais carillonner les grelots.
De senbals e de cascavei.s.
Roman de Flamenca, fol. 14.
D'enseignes et de grelots.
cat. Cascavell. esp. Cascahel. port. Cascavel.
CASS, adj. , lat. cassus , nul, vain.
Que la leyssa sia nulla et cassa.
Tit. de t3o6. Doat, t. XLII , fol. 48.
Que le legs soit nul et vain.
Que tota gabella... sia cassa et nulla.
Piegist. des Etats de Provence de i^o\.
Que toute gabelle... soit vaine et nulle.
1. CASSAR , CAISSAR , CACHAR, V. , lat.
QUASSARtf, casser, briser.
Qnar lo ranzel quassat non deu bom plus
CASSAR.
Trad. de la règle de S. Benoit , fol. 34-
Car on ne doit plus briser le roseau cassé.
Qu'el Los cavals, quan s'eslaissa,
Tira be '1 fre e lo caissa.
G. Adhemar : Pois ja vei.
Que le lion cheval , quand il s'élance , tire bien le
frein et le casse.
Fig. Quar mais bes cass' cemberca.
GavAI'DAN le Vieux : Lo mes e '1 temps.
Car le mal casse et ebrèche les biens.
35o CAS
— Casser, annuler.
Part, pris, C&ssis et annnlan.
F :rn , p- IO97.
( . ssmmt et atmulaut.
Fart. pas. Y. Janfre renias loU CASSAT!,
Qne Un (b feritz e macat/.
fioouui «fa Jaufre , toi. 34.
Et Jaufre resta tout trise*., vu qu'il fut tant
frappe et bless
Es redouda e dora; cacha»*., no s plega.
Elue. Je las propr. , fol. ao3.
Elle est ronde et dure : cassée, elle ne se plie pas.
LUC. fr. 11 se 1res grandement, et dist
qa'il caidoit bien que, par celle cacheure.
il mourroit.
Lett. de rém. : 1'$—. C \rfentier, 1. 1 . col. 706.
cat. Cassar. Esr. Casar. port. Cassar. 11.
3. Cassadura, cachadtjra, .-../'., brisure.
cassure.
Mays non ac nulla cassadura.
5 IL morat.
Hais il n'eut aucune brisure.
Cachadura, rnptura, arsura.
Elue de las propr., fol. 62.
■ un'j rupture, brunie.
anc. fr. l'en après celle cacheure, il chat an
lit, dont il niornt.
Lett. Je rem.; \3". CabFEHTIXB, t. I. col. -06.
it. Cassatura.
4. Cachakeht, s. m., eassure, brisure.
Per lor cachvment et blessanieut... Laquai
ieruperador getet eu terra et près CACHAKEHT.
Aloes... entre dens preu ivchame.m.
Elue, de las propr., fol. 162 . IO+ et 10O.
Tar leur cassure et blessure... Laquelle l'empe-
reur jeta à terre et elle prit cassure,
Aloes... prend brisure entre dents.
it. Catsamento.
CASSA. .-./., chasse, poursuite.
Tôt' ora cant en cassa iretz.
Deldes de Pk \di s,
A toute heure quand vous irez en chasse,
Per paor d'auzel de cassa.
'
Tar peur d'oiseau de chu
— Ce qu'on a pris à la chasse.
E 'I mangera pro de sa cassa.
Decdes de Pr.ADi-
Li il mandera sutli-animent de sa chasse.
AT. Cassa, fcr. Caxa, PO&T. Caca. it. Cacciu,
CAS
1. Cassayrf, câssador, s. ni., chasseur.
Ayssi corn î cassayre a pus grau gang .
cant pieu I ser qne cant preu 1 coailh.
V. et Vert., fol. 98.
Ainsi comme un chasseur» plus grande joie,
quand il prend un cerf que quand il prend un lapin.
Ai>si col cers que, quant a faicb son cors,
l'orna moni al crit dels cassadoks.
RlCHVRD I>E Farcezieia. : Aliessi eu ni.
Ainsi comme le cerf qui . après qu'il a tait sa
course . revient mourir au cri des e/uisseurs.
Adjectiv. E H rie boni cassador
M'enueion e '1 bnzacador.
Parlan de volada et d'austor.
Bertrand DE BoaH : Ra-sa.
Et les riches hommes chasseurs et les amateurs de
buses , parlaut de volée et d'autour, m'euuuieut.
cat. Cassador. est-. Cazadar. tort. Caçador.
iv. i >re.
3. Cascieu , s, m. , chasse, lieux île
chasse.
Boscs et bartas et cascif.cs... arbres do-
metgues et salvatgues et cascisus.
Tit. Je ta56. Doat, t.CXlil , fol. 40.
I ; et lieux Je c liasse , arbres 0.
tiques et sauvages et lieux Je chasse.
.',. Cassas, r. . chasser, poursuivre.
Et ieu cas so qu'aissel prenga.
RAIHOKD D*OrAWS1 : Tostals.
Et je chasse ce que celui-ci prenne.
Qu'anc cynglar no vîna plus irat ,
Quau l'an brocat ni l'an cassât.
Bertrand de Bor>' : Ieu chan.
Que jamais nous ne vîmes sanglier plus irrite,
quand ou l'a poursuivi et On 1
Cum selh que cassa e non pren.
Elias t>t Farjols : En abetal.
Comme celui e prend |
Lo orre e la lebie. Tus per pabor.
l'autre per dezirier ; Vus s'en fug, l'antre . kSSJ
Vert., fol. 20-
Le lévrier court et le lièvre , l'un par peur, l'autre
par désir ; l'un s'enfuit , l'autre ch
— Expulser.
Casset Constanti e sos l'ds de la terra.
V. Je Bertrand Je Boni.
Il chassa de la terre Constantin et ses fils.
I . . E peccatz cassa sanctor.
P. Cardinal : Fafeadala.
Et pécbë chasse sainteté.
CAS
cat. Cassar. esp. Cazar. port. Cacar. it.
I
Cacciare.
5. Causar , v. , chasser, expulser.
Que causas Jos eretges de mest Vautra gent
bona.
GlIIXALME DE TlDELA.
Qui chassent les hérétiques du milieu de l'autre
ljonnu gent.
G. Decassah, v.f chasser, poursuivre.
Per lasqnals errors decassar.
Bref, d'amor, fol. \\\.
Pour lesquelles erreurs chasser.
Lo reys l'a decassat,
Car en tota Equitania non ac bore ni eiptat.
V. de S. Honorât.
Le roi l'a chassé j car en toute Aquitaine il n'eut
bourg ni cité.
Els anavan fort decassax.
Bref, d'amor, fol. 176".
Ils les allaient poursuivant fort.
anc. fr. Scipion fat envoyé en Espagne,
dont il déchassa les Carthaginois.
Amyot, Tr. de Plutarque. Y. de Fal>. Maximus.
Mais je vois peu à peu que l'aube qui s'avance
Déchasse en s'approebantl'^ibra^e et le silence.
Desportes , Premières œuvres , p. 2o3.
it. Scacciare.
7. Encaus, s.f.f poursuite, chasse.
Grans fo I'encaus.
IU.mbacd pe VaqbktraS : Senber marques.
La poursuite fut grande.
Mètre la devetz en encaus.
Dfvdes de Prades,^«;. cass.
Vous devez la mettre en chasse.
anc. fr. E lo cers s'enfoï les sanz
Qui n'est pas bel de Ior enchauz.
Roman du Renart , t. III , p. 0,5.
F.brouinz le enchanca et fist d'eulz en cel
enchauz si grant occision.
Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 36o.
ANC. esp.
Con sabor del encalzo arramarien Trovanos.
Poema de Alexandre , cop. 695
8. Encaussamext , s. m., poursuite.
Cornensero '1s ad encaussar, e mectre fas-
sian I'encaussament, Aubier Darnes venc.
Philomena.
Ils commencèrent à les poursuivre , et tandis qu'ils
laisaient la poursuite , Ogicr le Danois vint.
CAS
35i
Ad abaîssament et encacssament de Yau-
desia.
TU. de 1243. Doat, t. XXXI, fol. 4;.
A abaissement et à poursuite de l'erreur des
Yaudois.
it. Scacciamento.
9. Entrecaussamen , s. m., entre-pour-
chas.
De César, de Pompeiu say yen perfiechamens
Las vicias e las morts e'is entrecaussamens.
P. DE Corbiac : El nom de.
Je sais parfaitement les vies et les morts et les en-
tre-pourchas de César, de Pompée.
10. Excaussador , s. m., poursuivant.
Aissi cum fan volpill encaussador ,
Encaus soven so qu'ieu non aus attendre.
G. Magret : En aissi m.
Ainsi comme font les timides chasseurs, je pour-
suis souvent ce que je n'ose atteindre.
11. Encaussar, excassar , v., pour-
suivre, pouchasser.
Que no s'auza tornar ni s pot çandir,
Quan I'encausson siei enemic mortal.
P. ^ IDAL : Anc uo mori.
Qui n'ose se tourner ni se peut garantir, quand ses
enrremis mortels le poursuivent.
L"us iu'encaussa , l'autre m fui remauer.
Arnaud DE Marueil : Si m destrenhetz.
L'un me chasse , l'autre nie fait rester.
Fig. Aissi 'ls encaissa avers.
P. Cardi.nal : L'afar.
Ainsi l'argent les poursuit.
En Proensa caut encaus iù cant fan
Crit ; Monferrat.
Rambaud de Yaqueiras : ÎNon puesc.
En Provence quand je poursuis et quand je fais
le cri : Montferrat.
Vos encassavan feren ad espero.
Rambaud dc Yaquieras : Senher marques, var.
Vous chassaient frappant de l'éperon.
anc. fr. Et ke nus n'en faie lor prie,
Ne n'encauce trop foîement.
Roman du Renart , t. III , p; 371.
Monlt en ocist en faiant ; il les enchausa
jusques à un fleuve qui est apelez Hester.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. 104.
ANC. ESP.
Et fueron encalzados Dario son su mesnada.
Poema de AuxandrOj cop. io32.
it. Incahare.
35-2 CAS
12. Pf.rcat, s. m., quête, profit, pour-
suite.
Et .m. iv. i motas sasons
En percaz ab autres glolons.
V. de S. Honorât.
Et il allai! maintes fois en quête avec d'autres
pillards.
Quar enueitz es , qui tôt l'an val querer
ÎMi-nutz tercatz, panpre ni vergonbos.
PiSTOLETA : Ar agues ieu.
Car c'est un ennui, qui, pauvre et honteux , va
tout l'an chercher de menus profits.
Et en dompnel ai mes tans bels tercatz
Et tant cortes usatge.
Raimond de Miraval : Sir ventes.
Et en galanterie j'ai mis si helles poursuites et si
courtois usage.
El vostre panbr' ostal
"Vin boni d'avols tercatz.
T. de Falcon et de Gui : Falco.
A votre pauvre hôtel on vit de méchants pntfits.
anc. fr. Car maint beau gibier est perdu
Par fautes de fane fourchas.
COQUILLART, p. 33.
Par le fourchas des envieux.
Charles d'Orléans, p. 80.
Yus mustrerai d'une suriz
Ki, par purehaz e par engin,
Aveit menaige en un mulin.
Marie de France , t. II , p. 68.
it. Procaccio.
i3. Percassar, v. , pourchasser, tra-
casser.
S"ien perçasses mon ben alhor.
Gacbert moine de Pcicibot : Amor.
Si je poursuivisse mon hien ailleurs.
E van tercassan e qneren
Yianda per lui* noiremen.
Bref, d'amor, fol. 5l.
Et vont pourchassant et cherchant vivre pour
leur nourriture.
Cove que s perças sai e lai.
P. RogieRS : Senher.
Il convient qu'il se tracasse çà et là.
fr. A aimer et fotirchasser ceste saincte
sapience, discipline des rovs.
AaiYOT, Trad. de Plut., Morales, 1. 1, p. 17.
it. Procacciare.
CASSER, s. m., chéue.
CAS
Casser es arbre glandier.... Gentils qnerion
respostas els cassers.
Elue, de las propr., fol. 219.
Chêne est arhre à glands.... Los gentils deman-
daient des réponses aux chênes.
C ASSIA , s. f. , casse.
Cassia es especia aromatiea.
Erba ayssi cum cassia ligkea.
Mollilican cum cassia fistola.
Elue, de las propr., fol. 202 , 38 , \o!\.
La casse est une espèce aromatique.
Herbe ainsi comme casse ligneuse.
Mollifiant comme la casse Jistole.
CASSIDOS, adj., chassieux.
Si tos buelbs es lag ni cassidos.
V. et Vert , fol. 62.
Si ton œil est souillé et chassieux.
CAST, adj. , lat. cksius , chaste.
Tortretz anzel simple es cum colomba, et
trop pins cast que ela.
Elue, de las propr., fol. 148.
La tourterelle est un oiseau simple comme la co-
lombe , et. beaucoup plus chaste qu'elle.
Cove que sia cast e a mesura tz.
Ittçln de S. Benezeg , fol. rj!^.
Il convient qu'il soit chaste et prudent.
Qui recep en son cor mais pessamens.... non
es castz davan Dieu.
V. et Vert., fol. 84.
Qui reçoit en son cœur mauvaises pensées.... n'est
pas chaste devant Dieu.
Fis. De mi dons , qu'es bel' e blonda
E de totz mais aibs cast' e monda.
FoLQUET DE Ll'NEL : Can beutatz.
De ma dame , qui est belle et blonde et chaste et
pure de toutes mauvaises qualités.
anc.fr. Cent pncelles castes et de bonnes meurs.
B.oman français de Fierabras.
cat. Cast. Esr. port. it. Casto.
2. Castament, ado., chastement.
Qu'ieu ère , si vis vostre cors grail' e gen
Ypolite, que visquet castamen , etc.
G. d'Anduse : Be m ditz.
Que je crois que si Hippolytc, qui vécut chaste-
ment , avait vu votre corps gracieux et gentil , etc.
Garda non solament los oils chastament
mas la lenga.
Trad. de B'ede, fol. 32.
Garde chastement non seulement les yeux mais la
langue.
cat. Castament. Esr. port. it. Castamentc.
CAS
3. Castitat, CASTEDAT , CASTETAT, s. f.,
lat. castitaiwh, chasteté.
Contra lucxnria sun fait fie castitat.
Poëine sur Boèce.
Contre luxure ils sont faits de chasteté.
Obra valra mai ses castedat, qne caste-
datz ses obra.
Lie. de Sydrac , fol. 5i.
OEuvre vaudra plus sans chasteté, que chasteté
sans oeuvre.
An fag vot de gardar castetat.
V. et Vert., fol. 18.
Ont fait vœu de garder chasteté.
cat. Castedat. est. Castidad. port. Casddade.
it. Castità.
CAST Al^HA , CASTAGNA , CASTANHIA , S./.,
lat. castanéw, châtaigne.
Mais am freidnra e raontagna
No fas iiga ni castagna.
P. Rogiers : Dousa amiga.
J'aime plus froidure et montagne que je ne fais
figue ni châtaigne.
Nég. expî. Totz sos afars no val nna castanha.
P. Vidal : Ges pel temps.
Toute son affaire ne vaut une châtaigne.
Castanhia pelada paga del sestier un dener.
Cartulaire de Montpellier, fol. 10S.
Châtaigne pelc'e paie du setier un denier.
cat. Castanja. esp. Castaha. port. Castanha.
it. Castagna.
CASTELH, s. tu., lat. castellmm , châ-
teau.
Lo castei. de Berengs , n' el castel de Cau-
sac n' el castel de Monteacnto.
Titre de 960.
Le château de Bereng , et le château de Causac
et le château de Montaigu.
I.ueuh es lo castelhs e la tors
Ont elha jay e son maritz.
G. Rudel : Pro ai del.
Loin est le château et la tour où elle couche et
son mari.
Fîg. La servela es castels e bailieus que tôt a
en garda.
Liv. de Sydrac, fol. 34-
La cervelle est le château et le gouverneur qui a
tout en garde.
asc. fr. Qui à un sien chaste! estoit.
Roman du châtelain de Couci, v. 4o6'[.
CAS
353
En vostre chastel du Louvre... Se sauvèrent
de chastel en chastel.
Monstrelf.t, ». 120 et 170.
anc. esp. Ccrcaron a Ancliira un castiello.
Poema de Alexandro, cop. 793.
cat. Castell. esp. Castillo. tort. it. Castello.
2. Castelet, s. m., petit château, châ-
telet.
E pren castels e vilas e bores e casteletz.
Guillaume de Tudela.
Et prend châteaux et villes et hourgs et châtelets.
anc. fr. Li dus tel chaste/et i fîst.
Roman de Rou , v. 8608.
cat. Castellet. esp. Castillete. it. Castelleuo.
3. Caslar, s. m., château-fort, tertre,
éminence.
Un bel caslar en uiieg d'un plan eambo.
Bertrand de Born : Pus Ventedorn.
Un heau château-fort au milieu d'un vallon uni.
Lo quai caslar es pansât en las apartenen-
sas del castel de Belcastel.
Tit. de 1295. Doat, t. CXXXIX , fol. 125.
Lequel château-fort est posé dans les apparte-
nances du château de Belcastel.
E vie las forças dreytas de eosta un caslar.
Roman de Fierabras, v. 3o8i.
Et il vit les fourches droites à côté d'une émi-
nence.
4. Castelar,^. m., hourg, château-fort.
E '1 caslar e '1 castelar.
Tit.' de 12A8. Arch. du Roy., J, 32D.
Et le château-fort et le bourg.
5. Castellat, adj.t fortifié, qui est en
forme de château.
Era mot fortment torrada et castelada.
De eorona castelada et torrelada.
Elue, de las pmpr., fol. 166' et l5y.
Elle était fortemenMourelée eVfortifiée.
De couronne en forme de château et tourelée.
6. Castellania, s./., châtellenie.
Bayliadges, castellanias.
Tit. de 1373. Doat, t. CXXXV, fol. 84.
Bailliages, châtellenies.
Dins la castellania et dins lo destret de la
baronia de Milbau.
Tit. de i3io. Doat, t. CLXX1X , fol. 110.
Dans la châtellenie et dans le district de la ha-
ronnie de Milhau.
cat. esp- it. Castellania.
45
354 CAS
7. Castelt.\n , s. m. , châtelain.
Fo nn gentils castel\s del comtat de Ros-
sillion.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Fut un gentil châtelain du comte de Roussillon.
r.ertrans de Born si fo un castellans de
l'evescat de Peiregors.
/". de Bertrand de. Born.
Bertrand de Puni fut un châtelain de re'vêche' de
Périgord.
awc. fr. Lors absolst le castellain.
Chronique de Cambrai.
c\t. Castelld. esp. Caste/lan. tort. Castellào.
it. Castellano.
CASTIAR, CHASTIAR, V., lat. CXSTIgARC,
corriger, empêcher, reprendre, in-
struire, châtier.
Qne fols es qni no s chastia.
S Ml de Scola : De ben gran.
Que Ton est truî ne se corrige.
Cmu pognes castiar
Las donas de faillir.
P. de Blssignac : Quan lo dous.
Comme je pusse empêcher les dames de faillir.
Mielhs chastia ,
Quant o ditz gen, amicx qne qnau s'irays.
G. d'Uisel : Ane no eugey.
Ami reprend mieux , quand il dit cela douce-
ment , que quand il s'irrite.
Mas lag séria , si tu fasias
So de que los autres castias.
Libre de Senequa.
Mais il serait laid , si lu faisais ce de quoi tu re-
prends les autres.
Mas no la 'n poc castiar qn'ela no menés
gran dol per lo ta cri.
V. de Pierre Vidal.
Mais il ne l'en put empêcher qu'elle ne menât: un
erand deuil pour le fait.
— Avertir, prévenir.
E fes chastiar sa maynada
Que no fâcha brnida ni nausa.
Roman rie Jaufre, fol. 8^.
Et fit avertir [sa compagnie qu'elle ne fasse
bruit ni noise.
Proverb. Suavet se castia qui per antre se
CASTIA.
V. et Vert., fol. 61.
Se corrige doucement qui par autre se corrige.
IL '1 proverbi n'es guîrens. ses contendre,
CAS
Que ditz : Jove castiar e vielh pendre.
G. Olivier d'Arles, Coblas triadas.
Et lo proverbe en est garant, sans contester, qui
«lit : Corriger jeune et pendre vieux.
Qui ben ama, ben castia.
G. d'Uisel : L'autre jorn.
Qui bien aime , bien châtie.
Sttbstajitiv. Baron, sai vir mon chastiar
A vos, cui Llasme las follors.
Bertrand de Born le fils : Quan vei lo.
Barons , je tourne ici mon reprendre contre vous ,
de qui je blâme les folies.
akc. fr. Et li pères qui douz et debonaires fa,
ne li iist autre mal, fors que il le chastoia
et reprist de parole.
Rec. des Hist. de Fr., t. YI , p. l6l.
Li pères son flll chastioit,
Sens et savoir li aprenoit.
Fabl. et cont. anc. , t. II , p. qo et l35.
Moult a benéurée vie,
Cil qui par autri se chastie.
Roman de la Rose, v. 8o.'|2.
Qui d'autrui meffez se chastie.
Fabl. et cont. anc, t. III, p. 26q.-
cat. esp. tort. Castigar. it. Castigare.
2. Castic, s. m., correction, châtiment,
leçon , avis.
De lieys on no chai chasticx.
B. DE tôt LO mon : Mais fagz.
D'elle où ne faut correction.
Ja no creirai castic d'amie ni d'oncle.
A. Daniel : Lo ferm voler.
Je ne croirai jamais avis d'ami ni d'oncle.
akc. fr. Mais amors n'a cure de tel chasti.
Le roi de Kavarke , chans 28.
En ebastiant moult li prioit
Que àu'chasti li sovenist.
Pioman de la Rose, v. i5o,3i.
CAT. Castig. Esr. tort. it. Castigo.
3. Castei, s. m., remontrance, avis.
E cels qui no volran creire nios casteis
Anho vezer près lo bosc.
Le comte de Poitiers : Companbo tant.
Et ceux qui ne voudront croire mes remontrance >
aillent voir prés le bois.
ANC. FR.
Prenez-en vous-meisnies chastoi et eorrigence.
J. de Mli !., v. 6q8.
Qni folement parti de toi
Ne ne vout croire ton chastoi.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 377.
CAS
Si elle avoir, fait quelque erreur, le chastoy
ne lui en apparteuoit point en publie.
COMINES , liv. I , p. 320.
4. Castier, s. m. , remontrance, répri-
mande.
Semenan vau mos castiebs.
Marcabrus : Pus s'cnfulleysson.
Je vais semaut mes remontrances .
Per castier e 110 per eveia.
Leys d'amors, fol. 118.
Par réprimande et non par envie.
5. Castiguier, castigueri, s. m., cor-
rection, châtiment.
Per manieyra de castiguier.
TU. du -Xl-v^sièc. Doat, t. XCIII , fol. 260.
Par manière de correction.
Puedon dar castigueri e pena de eissilh.
Coût, de Condom de l3l3.
Ils peuvent ilonner châtiment et peine d'exil.
G. Cuastiament , .v. m., châtiment, cor-
rection , enseignement , avis.
A m Latemen o per chastiamen del cors.
Régla de S. Benezeg, fol. l!\.
Avec frappement ou par châtiment du corps.
Deus a mes e lui so chastiament.
Poëme sur Boèce.
Dieu a mis en lui sa correction.
Adonc fai mal, si 'n ruielhs no s'en repen ,
Mas creîre deu adreg castiamf.n.
Raimond de Miraval : D'amor son.
Alors elle fait mal , si elle ne s'en repent en
mieux , mais elle doit croire un avis juste.
anc. fr. Et pour ce ooit Ii rois volentiers ses
chastoiemenz et ses saintes paroles.
Li rois ne s'en vont amender pour le chas-
toiement du saint home.
Rec. des Hist. de Fr., t. 111 , p. 263 et ao5.
anc. cat. Castigament. esp. Castimento.
7. Quastiazo, s.f., lat. cASTigATio, cor-
rection.
Volg i Boecis mètre quastiazo.
Poème sur Boèce.
Boèce y voulut mettre correction.
anc. fr. En castigation, punition ou répré-
hension d'autruy.
Anc. trad. des Offic. de Cicéron , p. 43.
anc. esp. Castigation. n. Castigazione .
8. Casxiansa, cuastiansa, s.f., correction
CAS
355
Sia sosmes a la castiansa réglai'.
Régla de S. Benezeg, fol. 58.
Soit soumis à la correction de la règle.
Hom pechaire si desviet de la via de chas-
tiansa.
Trad. de Bide, fol. 48.
L'homme pe'cheur se de'via de la voie de correction-
9. Castiaire, castiador, s. m., lat. cas-
Tig-ATOR, correcteur, conseiller.
A ! quais dois es, qoar elh er chastiaire
A tôt lo mon , als valens et als pros.
GlRAUD DE CAI.ANSON : Belh sentier.
EU : quel deuil c'est, car il e'tait correcteur \\u tout
le monde, des vaillants et des preux.
Ella los refudava totzper En Bertran dcBorn,
que avia près per entendedor e per castiador.
V. de Bertrand de Born.
Elle les refusait tous pour Bertrand de Born ,
qu'elle avait pris pour amoureux et pour conseiller.
anc. cat. esp. tort. Castigador.
10. Recastinar, v., reprocher.
Part. prés.
Qu'ieu vos puesc he esser recastinans,
Que per un ben ai de mal mil aitans.
P. Cardin ai. : Un sirventes.
Que je vous puis Lieu être reprochant , vu que
pour un Lien j'ai mille fois autant de mal.
CASTOR, s.f., lat. castor, castor.
Pel menut de castor, auretz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous aurez poil menu de castor.
cat. Esr. port. Castor, it. Castoro.
2.Castorea, castoreum, s.f, castoreum.
C'est une matière renfermée dans les
poches que le castor a sous les aines ,
et qu'on croyait autrefois être placée
dans ses testicules.
Castor... dos testilhs ha, qui sou ditz cas-
torea.
Castoreum verai val contra mantas passios.
ElMp.de las propr. , fol. 244-
Le castor... a deuP^esticules , qui sont appelés
castoreum.
Le castoreum vr'ritahle vaut contre plusieurs
maladies.
CASTRAR, v., lat. castrarc, châtrer,
Ecom eras tan dessenatz
Vituperessas ta mayrastra ?
Mal estara, qui no ti castra.
V. de S. Honorât.
356
CAS
El comment étais-tu si forcené que lu outrageasses
ta marâtre? Mal sera, si quelqu'un ne te châtre.
E so algunas bestias <|n<- Castro si meteys-
shas, rampen lors testilhs ab las dens, cura es
castor.
Elue. le las propr.j fol. 5c/.
Et sont quelques bêtes qui se châtrent elles-
mémes . en déchirant leurs testicules avec les dents ,
comme est le castor.
Part. pas. Capo, après un an del temps el
qnal es CASTRAT.
Home castrat via plus longuament.
Elue, de las propr., fol. i85 et 23 r.
Cliapon , après un an du temps auquel il est châtre.
Homme châtré vit plus longuement.
cat. esp. port. Castrar. it. Castrare.
i. Crastar, crestar, v., châtrer, couper.
Part. pas. Quais entressenhas a qui es cras-
tatz ? — Cel que es crastatz per ma
d'ome es fols et yrose non a ponh de barba.
Liv. de SjrdraCj fol. 127.
Quel indice a celui qui est châtré ? — Celui qui
est châtré par la main d'homme est fou et colère
et n'a point de barbe.
Don vezetz qu'us cavals crestatz
Et I gais ne pert sa vigor.
Brev. d'amor, loi. 63.
D'où tous voyez qu'un cheval coupé et un coq
en perd sa vigueur.
Fig. Per que Dieus fa ses pro far penedenza
Als crestias crestatz de paciensa.
G. RiQt'lER : Fort guerra.
C'est pourquoi Dieu fait faire pe'nitence sans profit
aux chrétiens privés de patience.
Subst. Si aquest crastatz es raenre de X ans.
Trad. du Code de Justinien , fol. 74.
Si cet eunur/ue est mineur de dix ans.
3. Creston, s. m., chevreau.
Que aneiza boc o cabra o creston en Mon-
peslier.
Carlulaire de Montpellier, fol. io5.
Qui tue bouc ou chèvre ou chevreau en Mont-
pellier.
4. Crestaire, s. m., ^R. castra?ore/w ,
châtreur, coupeur.
Foi crestaire de porcels.
Raimond d'Avignon .- Sirvens suy.
Je fus châtreur de pourceaux.
cat. esp. Casirador.
5. Castracio, s.f., Iat. castratio, cas-
tration.
CAT
Castracio de aatras bestias, cum de motos
e de bocs et de porcs.
Trad. d'Albucasis, fol. 35.
Cas /ration d'autres bêtes , comme de moulons et
de boucs et de porcs.
esp. Castracion. port. Castracào. it. Castra-
zione.
6. Castrament, s. m., castration.
Castors.;, per so que ditz Tsidori de lor
CASTRAMENT.
Trad. d'Albucasis, fol. 2^4-
Castors... pour ce que dit Isidore de leur castration.
7. Cresteza, s.f. , châtrure.
Fig. E no s eng ges qu'a son home s'autrey,
Si '1 fieu d'Angieu li merma nna cresteza.
Bertrand de Born : Pus li baron.
Et on ne croit pas qu'il s'oclroie pour son vassal ,
si une châtrure lui manque au fief d'Anjou.
8. Encastrar, v., châtrer.
Part. pas. substantif?. — Cochon châtré.
Car el avia vestida la pel d'nu encastrât.
Roman de Fierabras, v. 4081.
Car il avait revêtu la peau d'un cochon châtré.
CAT, s. m., chat.
Musio appellatur eo quod muribus infestas
est; hune vulgus CAPtnm e captura vocat.
Tsidor.', 0;7g\,XII , 3.
E dedins sion folrat
Ab pel de lebre e de cat.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Et dedans soient garnis avec poil de lièvre et de
chat.
Lécha
Plus aspramen no fay chatz.
Marcabrus : Dirai vos.
Lèche plus âprement que ne fait chat.
Loc. proverb.
Mais cant lo ricx er d'aisso castiatz,
Yenra 'N Artns , sel qu'emportet lo catz.
P. Cardinal : Al nom del.
Mais quand le riche sera corrigé de cela , viendra
le seigneur Arlus , celui qui emporta le chat.
E s'en joga coma lo cat de la rata.
V. et Vert., fol. 71.
Et s'en joue comme le chat de la souris.
Ab l'autrui man ses gan
Penran lo chat que s révéla.
P. Cardinal : El mon non.
\ . 1 c la main d'autrui , sans gant , ils prendront
le chat qui se rebelle.
CAT
anc. fr. En son venir Tibiert le cat.
Roman du Rentirt , t. IV, p. l49-
cat. Gat. Esr. tort. Gato. it. Gatto.
2. Cato, s. m., petit chat.
Carn de cato et de sorîtz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Chair île petit chat et de souris.
cat. Gato.
3. Gat, s. m., chat, machine de guerre.
E fan franher las branchas e fan gâtas et gatz.
Guillaume de Tudela.
Et font briser les brandies et font ébattes et chats.
ANC. fr. Et grans befrois riches et biaux ,
Chaz pour les grans fossés emplir...
liibles et mangonuiax getter
Et les chaz aux fossés mener...
Par les chaz vont portant la terre,
Les fossés emplent fièrement.
it. de Claris. Le G. d'Aussy, Fabl., t- II , p. 226.
/,. Cata, catha, gâta, s./., chatte, ma-
chine de guerre.
Ab tan la cata s'es moguda
Que no y ac pus de reteuguda.
Eaimond l'Écrivain : Senbor, l'autr'ier.
Alors la chatte s'est mue de manière qu'il n'y a
plus de retenue.
Que fes far nna catha am la quai on aportes
terra e peiras e fusta per nmplir los fossatz.
Cat. dels apost. de Roma, fol. i"j5.
Qu'il fit faire une chatte avec laquelle on portât
terre et pierres pour emplir les lbssés.
E fan far una gâta e bastir un bosson.
Guillaume de Tudela.
Et ils font faire une chatte et construire un bélier.
anc. port. E reandon fazer bum artificio de
Madeira , que cbaruào gâta.
Coronica del rei D. Joamo, t. I , p. 73.
esp. it. Gâta.
CATAR, catarr, s. m. , Iat. catarr/w.v,
catarrhe, fluxion.
Quan endeveno ad alcun catars o raumas
als huelbs o al pietz... o catars agutz... Quan
catarr deysen.
Trad. a" Albucasis , fol. i3 et 23.
Quand surviennent à quelqu'un catarrhes ou
rhumes aux yeux ou à la poitrine... ou catarrhes
aigus... Quand le catarrhe descend.
Esr. tort. it. Catarro.
CAN 357
CATARACTA, s. j. , lat. cataracta,
bonde, vanne.
Lengua de la gola o cataracta que es dotz...
Aquela cataracta es necessaria per restrenher.
Elue, de las propr.j fol. /|b.
Langue de la bouche ou bonde qui est source...
Cette vanne est nécessaire pour serrer.
it. Caterata.
CATHACREZIS, s./., Iat. catachre-
sis, catacrèse, figure de mots.
Kctlâx^o-n-; Quintil. VIII, 6, 34.
Catachresis aut alienae rei nomen apposi-
tum.
Isidor., Orig., 1 , 36.
Cathacrezis es abusios de nom a significar
la causa que no ha nom.
Lejs d'amors, fol. 129.
La calaci-ese est un abus de nom pour signifier la
chose qui n'a pas de nom.
port. Catachresis . it. Catacresi.
CATHATIPOZIS , s./., lat. catatiposis,
imitation.
Cathatipozis, es cant hom désigna home
a las fayssos o a las proprietatz que ha.
Lejs d'amors, fol. 1ZJ2.
Uirnitation , c'est quand on désigne un homme
par les formes ou par les propriétés qu'il a.
CATHEZIZAR, v. , catéchiser.
Substantiv. Al cofermar e al cathezizar.
Cat. dels apost. deRoma, fol. ib.
Au confirmer et au catéchiser.
cat. Catequisar. Esr. tort. Catequizar . it. Ca-
techizzare.
CATOLIX, adj., Iat. catholicw^, ca-
tholique.
Perseguian los martirs catolix.
E renega la fe catholica e son crestianisme.
V. et Vert., fol. 72 et 16'.
Poursuivaient les martyrs catholiques.
Et renie la foi catholique et son christianisme.
Substantiv. Son verays catolix e bos crestias.
L'Arbre de Batalhas, fol. 29.
Ils sont vrais catholiques et bons chrétiens.
cat. Catholic. esp. Catolico. port. Catholico.
it. Cattolico.
2. Catholical, adj., catholique.
Per la santa fe catholicalh.
Philomena •
Pour la sainte foi catholique.
358 CAU
Motns obras de la fe catholical.
Cat. dels apost. de Roma, fol. i54-
Maintes œuvres de la foi catholique.
CAUCALA , s. f. , corneille.
O caucala o colom favar.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Ou corneille ou pigeon favart.
cat. Cucala.
CAUCIDA, s./., chardon hémorrhoïdal,
buglosse.
Espinas, caucidas et cardos.
Elue, de las propr., fol. 235.
Épines , chardons hémorrhoïdals et chardons.
CAUDEYAYRE, s. m., dégraisseur.
D'el uzo caudeyayres de draps.
Elue, de las propr., fol. 193.
Les dégraisseurs de draps en usent.
CAUL, s. //*., lat. ckvlïs, chou.
Fneillas de vieills cauls li metetz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous lui mettez des feuilles de vieux choux.
Meils es qae hom appelle ab cliaritat als
CHA.01.S manjar que a vedel gras ab ira.
Trad. de Bede , fol. 72.
11 est mieux qu'avec charité' on appelle à manger
dus choux qu'à veau gras avec colère.
ANC. FR.
Jo ne me pris , dist Rou , une fuille de col.
Roman de Rou, v. 1097.
Par dessus un rouge chol...
Et la fueille du chol trembler.
Roman du Renart, t. I , p. 61 et 52.
CAT. ESP. Col. PORT. CoilVC IT. Cdvolo.
CAUPOL, s. m., falaise.
El cacpol la levan li foll,
Crand peira li meton al coll.
V. de S. Honorât.
Les fous la dressent à la falaise , lui mettent une
grande pierre au col.
CAUSA, s. f. , lat. causa, cause, rai-
son , motif.
Quar elbs eran causa, per que l'avian avuda.
Philomena.
Car ils étaient cause pourquoi ils l'avaient eue.
Qu'ieu sai ben razon e cauza
Que puesc a mi dons mostrar.
B. de Ventadovjr : Amors c que.
One je sais bien la raison et la cause que je puis
montrer à ma dame.
CAL
— Cause, procès.
Et alongon las cauzas e fan far graus dauip
uatges que non los podon emendar.
V. et Vert., M- l5.
Et allongent les causes et font faire grands dom-
mages tellement qu'ils ne les peuvent réparer.
Ben es fols qar el ausa
Penr' aissi la lur causa.
B. d'Allamanon : De l'arcivesquc.
Il est bien fou parce qu'il ose prendre ainsi leur
cause.
CAT. ESP. PORT. IT. CaUSCl.
— Chose.
Per far la causa dossana.
Marcabrus : L'autr'ici.
Pour faire la chose douce.
... D'autra causa no m soven ,
Mas de lieys servir.
Folquet de Marseille : Ab pauc.
Je ne me souviens d'autre chose, excepté de la
servir.
Tu quiers a Dieu mantas causas;
Fols iest , car parlar li n' auzas.
P. Cardinal : Jhesum-Crist.
Tu demandes à Dieu maintes choses ; tu es loi ,
parce que tu oses lui en parler.
Per ben et ntilitat de la causa publica.
Statuts de Provence. Julien , 1. 1 , p. 588.
Pour le bien et l'utilité de la chose publique.
Proverb. Meliers chauza es donars que penres.
Trad. de Bede, fol. 66.
Donner est meilleure chose que prendre.
Prép. comp. A causa de las guerras.
Regist. des Etats de Provence de iqoi.
A cause des guerres.
Dans la basse latinité causa avait été
employé en ce sens de chose :
Si quis causant alterius tulerit de loco sno.
Baluz. Cap. reg.fr., lib. V, cap. 370.
— Personne , objet.
Una causa que fort plania
E cridava sancta Maria.
Roman de Jaufre, fcl. bij.
Une personne qui gémissait fortement et criait
sainte Marie.
Estauc coma causa esmarida
Que n'agnes solatz peior.
Raimond de Solas : Dompna.
Je suis comme personne triste qui n'eût pire
soûlas.
cat. esp. Cosa. fort. Cotisa, ir. Cosa.
CAU
2. Causal, adj., lat. .causal?*, causal,
terme de grammaire.
Real, so es cauzal, de cauza qu'ora ve,
quar ab la cauza conoysh hom si es de raas-
culi o de femini.
Leys d'amors, fol. 5o.
Réel, c'est-à-diro causal , de la chose qu'on voit,
car avec la chose on connaît si elle est du masculin
ou du fe'minin.
cat. Causal, it. Causale.
3. Cauzatiu , adj., lat. causativm.? ,
causatif, qui concerne un procès.
Catjzatics, de causa, quar qui acuza fay
esser en cauza et en plag aquel que acuza.
Leys d'amors , fol. 5j.
Causatif, de cause , car celui qui accuse fait être
eu cause et en procès celui qu'il accuse.
— Qui occasionne, qui cause.
Et de uiort cacsatiu... Es de raovement
causativa.
Elue, de las propr.j fol. 73 et 25.
Et causatif de mort... est causatice de mouve-
ment.
/(. Cayson, s. f. , lat. accuskTioxem ,
accusation.
... Qu'es "Vaudes e degne de punir.
E li troban cayson en meezonja e engan.
Que queron ara cayson e que perseguon tant.
La nobla Leyczon.
. . . Qu'il est Vaudois et digne de punition. Et
lui trouvent accusation enménsonge et tromperie.
Qui cherchent à présent accusation et qui pour-
suivent tant.
5. Chausament, s. m. , reproche.
Ain chausament niescla ades queaquom de
blandimen.
Trad. de Bède , fol. 3.
Avec le reproche il mêle toujours quelque chose
de douceur.
6. Causeiar, chausar, v., lat. causarz,
reprocher, accuser, disputer.
Fort es belha causa ,
Qui malvestat chalza
Ad borne savay.
P. Cardinal : Belh m'es qu'ieu.
C'est une fort belle chose , qui reproche la mé-
chanceté' à un homme méchant.
Non chaussab, ton prosme ni lo mesprezar...
Non chausar îo vieil, mas preia lo coma paire.
Trad. de Bède , fol. 72 et 77.
CAN
359
Ne pas accuser ton prochain ni le mépriser...
Ne pas faire reproches au vieillard , mais prie le
comme père.
No lbi rernanra vinba no lhi estrepei ,
Ni fontana ni potz que no '1 causei.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 36.
Il ne lui restera vigne que je ne lui dévaste , dï
fontaine ni puits que je ne lui dispute.
anc. fr. Assez les blasme, assez les chose.
Fabl. et cont. anc, t. 1 , p. 285.
Pour lequel fait et omicide li dis procureur
eust causé et calengiet ledit Jaquemar par-de-
vant nous en jugement.
Tit. de 1377. Carpentier , t. I , col. 878.
Et qui choser m'en veut , si chose.
Roman du Renart , t. IV, p. 123.
cat. Esr. tort. Causar. it. Causare.
7. OCCASIO, OCAIZO, OCHAIZO , UCHAISO,
.y. y"., lat. occAsio, cause, prétexte,
occasion.
Partit m'avez de vos
Senes totas ochaisos.
Bertrand de Born : Domna puois.
Vous m'avez séparé de vous sans aucunes causes.
L'autra amors de bes temporals
Que es ocaysos de motz mais.
Bref, d'amor, fol. 3.
L'autre amour de Liens temporels qui est la cause
de plusieurs maux.
E de temor vauc fenben ochaisos,
Coin si era vengut per autr' afar.
Gui d'Uisel : Ges de chantar.
Et de crainte je vais feignant des prétextes,
comme si j'étais venu pour autre affaire.
Quar ochaizon non ai
De soven anar lai.
B. de Ventadour : Pus mi.
Quar je n'ai pas l'occasion d'aller souvent là.
anc. fr. Est-il pas vray que sans nulle achoison
Tu me laissas contre droit et raison?
J. Marot, t. V, p. 322.
Que lesdits points et articles estoient moult
préjudiciables.... et que à mauvaise occhoison
nous requeroient la privation , etc.
Ord. des R. de Fr., i35g, t. III , p. 347.
cat. Occasio. esp. Ocasion. port. Occasiâo. it.
Occazione.
— Faute, manquement.
E ges en mi non a nul' ochaizos.
P. Vidal : Quabt hom honratz.
Et certes il n'y a nulle faute en moi.
36o
CALJ
No voîl qne per ma tjchaiso sia tos sacs pies.
Trad. de Bédé , fol. l\o-
Je ne veux, pas que ton sac soit plein par ma. faute.
Si lo dans es avengut/. per sa occaison.
Trad. du Code de. Justinien , fol. 20.
Si le dommage est survenu par sa faute.
anc. fr. Diex, s'il i mueit par m' ocoison,
Rendre m'en convenra raison.
Fabl. et cont. anc., t. 1, p. 23Zj-
it. Cagione.
— Difficulté, obstacle.
Et F respondet ses ochaiso :
Tôt lii do et antrey Melhis.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 98.
Et F re'pondit sans difficulté : Je lui donne et
octroie entièrement Melhis.
Trop es de gren occasio
Qui pena contra l'agulbo.
Leys d'amors, fol. l38.
Trop est. de grave difficulté qui se raidit contre
l'aiguillon.
anc. fr. Partout le povoir Dieu preschoient...
Riens ne leur grevoit Yachoison.
J. de Meung , Trésor, v. 1 1 10.
— Blâme.
Be ni pogratz trobar ochaizon.
Pons de Capdueil : S'auc fis.
Vous pourriez bien me trouver blâme.
it. Cagione.
— Accusation, querelle.
Qu'antra ochaizo, dona, no m sabetz dir
Mas quar vos sai conoisser e chanzir
Per la melhor.
Arnaud de Marueil : Si m deslrcnhetz.
Que vous ne ine savez dire autre accusation , ô
dame , excepte' que je vous sais connaître et choisir
pour la meilleure.
Loc. Quan qnicr merce mi dons de genolhos,
Ela m'eucolpa e mi met ochaisos.
B. de Ventadour : Bels Monruels.
Quand je demande merci à ma dame à genoux ,
elle m'accuse et m'impose accusations.
Adverbial. TJna pauca ochaisos
Notz en araor plus que no i val raisos.
Folquet DE MARSEILLE : S'al cor plagues.
Une petite i/uerelle nuit en amour plus que raison
n'y vaut.
... En gran dreig notz pauca ochaisos.
P. Vidal : Quant nom es.
Petit manquement nuit dans un grand droit.
CAU
ANC FR.
De plaiz è d' 'achoisons damagiez è grevez.
Roman de Rou , v. 3584-
it. Cagione.
8. OcAISONAR, OCHAISONAR, ACAIZONAR,
•v., accuser, reprocher.
De tal foldat no vuelh qu'hom id.'ochaiso.
Rambaud d'Orange : Si do trobar.
Je ne veux qu'on m'accuse de telle folie.
Dieus! lo sieu tort m'ocHAizoNA.
13. de Ventadour : La doussa votz.
Dieu ! elle me reproche le sien tort.
Mas d'aitan vos ochaison ,
S'ueymais laissatz vostre lieus.
Le Dauphin d'Auvergne : Reis près vos.
Mais je vous accuse d'autant, si désormais vous
laissez votre fief.
Ni el meu cor nuls enjans non s'escon
Que ja m puosca araors ochaizonnar.
Richard de Barbezieux : Tôt atressi com.
Et nulle supercherie ne se cache dans mon coeur
qu'amour puisse me reprocher.
De tôt aiso no temc'om m'ocAizo de mensonja.
Rambaud de Vaqueiras ; Senher marques.
De tout ceci je ne crains pas qu'on in'acciMe de
meusonge.
Part. pas. Seretz ii'acaizonatz.
GlIlAUD DE BoRNEIL : Lo doutz.
Vous en serez accusé-
anc. fr. De felounie le reta ,
E d'un meffait Vocoisonna.
Marie de France , 1. 1 , p. 234-
Ou d'aucun murdre achoisonnés.
Roman de la Rose, v. l5l75.
esp. Qcasionar. it. Accagionare,
9. Encaisonar, v., accuser, reprocher.
Que m jiot amors encaisonar?
Faidit de Belestar : Tôt atressi.
Que me peut reprocher amour?
Sel sui que no I'encaisona.
Pierre d'Auvergne : Ab fina joia.
Je suis celui qui ne l'accuse.
anc. fr. Je alai véoir le roy et m'enchoisona ,
et me dit que je n'avoie pas bien fet.
Joinville , p. 8b'.
10. Accusation, s. f., lat. accusatio-
T$eni, accusation.
Si parton li malvays de I'accusation.
V. de S. Honorât.
Les me'cliants se départent dp l'accusation.
i
CAU
Si d'un crim se podian far fropas acusatios.
L'Arbre de Batalhas, fol. 2^0.
Si plusieurs accusations se pouvaient faire du
même crime.
cat. Acusaciô. lisr. Acusacion. tort. Accu-
sacâo. it. Accusazione.
1 1 . Acuzaire , s. m. , accusateur.
L'acuzaire de nostres fraires.
Trad. de l'Apocalypse de S. Jean , c. 12.
U accusateur de nos frères.
anc. fr. Et li accuseur aura cinq sols.
Ord. des R. de Fr., i3i3 , t. I , p. 521.
cat. esp. Acusador . port. Accusador. it. Ac-
cusatore.
12. Accusatiu, s. m., lat. accusativw^,
accusatif.
Li cas son sieis... accusatius.
Gramm. Provenç.
Les cas sont six... accusatif.
cat. Acusatiu. est. Acusatlvo. port. it. Ac-
cusativo.
i3. Accusar, v. , lat. accusarc, accuser.
Totz los forfaitz e tctas las clamors
En que m podelz accusar ni retraire.
Arnaud de M a rue il : Si m destrenhetz.
Tous les forfaits et toutes les plainles en quoi vous
me pouvez accuser et reprendre.
Part- pas. Acusatz fon per malas gens.
V. de S. Honorât.
Il fut accusé par méchantes gens.
Substantif. Ges tng li acusat no an tort.
Libre de Senequa.
Tous les accusés n'ont point tort.
cat. esp. Acusar. tort. Accusar. it. Accusare.
i/(. Enctjsamen, s. m., accusation.
Défendre d'altrui encusamens.
Mon encmic cargar de mens encusamenz.
P. de Corbiac : El nom.
Défendre des accusations d'autrui.
Charger mon ennemi de mes accusations.
anc. fr. Ke féis à Hunlaf lo grant encusement.
Roman de Horn , fol. 20.
i5. Encusador , s. m., accusateur.
E si vos en faitz clamor,
Seran vos encusador ,
E seretz n'escumeniatz.
G. Figueiras : INo m laissarai.
Et si vous en faites plainte , ils seront accusa-
teurs contre vous , et vous en serez excommuniés.
I.
CAU 36 £
16. Encusak , ?>. , accuser, reprocher.
E'is Espanbols ges non encusaria.
LANFRANC ClGALA : Si mos chans.
Et n'accuserait point les Espagnols.
Det li comjat et encusava lo de ma domna
Guiscarda.
V. de Bertrand de Born.
Elle lui donna congé' et elle lui faisait des re-
proches de madame Guiscarde.
anc. fr. Qu'il ne m'encusast au lion.
Roman du Renaît , t. I, p. 233.
Els encusa une béguine.
Fabl. el cont. anc, t. IV, p. i3i.
17. Desencusa, s./., excuse.
Nostras justas et verayas desencusas.
Tit. du xive siie. Doat, t. CXLVI, fol. 232.
Nos justes et vraies excuses.
18. Desencuzatio , s. /., justification,
excuse.
E negnna dezencuzatio non poira aver •
per que sera dampnatz.
Lit>. de Sydrac, fol. 129.
Et il ne pourra avoir aucune justification ; c'est
pourquoi il sera damné.
1 9. Desencuzar, v., disculper, exempter
Per loqnal cel qu'es acuzatz se desencuza,
Leys d'amors, fol. £2.
Par lequel celui qui est accusé se disculpe.
Part. pas. Tenga nos boni per desencuzatz.
Leys d'amors, fol. ni.
Qu'on nous tienne pour disculpés.
E negus no 'n sia dezencusat, si no per
malautia.
Trad. de la reg. de S. Benoît, fol. 18.
Et que personne n'en soit exempté , sinon pour
maladie.
20. Dezacusar, v., disculper.
Et aeuzon los autres per se dezacuzar.
V. et Vert., fol. 69.
Et ils accusent les autres pour se disculper.
21. Excuzatio, EXCUSASIO, s. f. , ]at.
excusatio, excuse.
Non an excusatio de luis peccaiz.
Frag. de la trad. de la Passion.
Ils n'ont pas d'excuse de leurs péchés.
Lo diable li ensenha a dire malvaysas escu-
zatios.
V. et Vert., fol. 26.
Le diable lui enseigne à dire de mauvaises excuses
46
36a
CAL
Excusastos prepaus.in
Fadas.
fitei'. cTamor, fol. -r<7-
Proposent de folles excuses.
anc. fr. Sans moi ouyr en mes excusations
raisonables.
MoNSTRELET, t. II, fol. lb'3.
esp. Escusacion. it. Scusazione.
11. Escuzansa, s.f. , excuse.
Vens quais sera d'aquelbs lui- escuzansa.
R. Gaucelm : Qui vol aver.
Voilà quelle sera de ceux-là leur excuse.
anc. fr. Disans pour Yexcusance du roi.
MoNSTRELET, t. II, fol. 103.
anc. esp. Excusanza. it. Scusanza.
l"\. ESCUSAMKNT , S. TH., CXCUSC
"Vizis es querre escusament.
Trnd. de B'ede, fol. 2.
C'est un tort de chercher excuse.
Tal mentire a escusamen.
Deudes de Prades , Poème sur les Vertus-
Un tel mentir a excuse.
it. Scusamento.
24. Excusable, ad/'., excusable.
Tug aquest vici son excusable.
Es ESCUSABLA.
Lejrs d'amors, fol. 104 et 117.
Tous ces vices sont excusables.
Elle est excusable.
cat. esp. Escusable. it. Scusabile.
25. Escusar, excusar, v., excuser, ab-
soudre, dispenser.
Ignorancia non los escuza en aqnel cas.
V. et Vert., fol. 76.
L'ignorance ne les excuse point en ce cas.
Si lo coins de la vila fasia far pont o via, no s
poira escusar la gleiza plus d'una antra per-
sona.
Trad. du Code de Justinien , fol. I.
Si le comte de la ville faisait faire pont ou chemin,
l'e'glise ne pourra pas se dispenser plus qu'une
autre personne.
Que qui los repren, els s'en excitsan.
V. et Vert., fol. 10, 2e version.
Que à qui les reprend , ils s'en excusent.
Part. pas. E pus d'acu/.atio
Es ab lo rei escuzatz
Frances.
G. Riquier : Ancmais.
T'.l puis \\c%l absous d'accusation par le roi français.
cat, Esr. Excusar. tort. Escusar. it. Scuzare.
CALI
iG. Récusation , s. f. , lai. recusatio-
Tgem, récusation.
Requesta de récusation.
Fors de Béarn , p. 1074.
Requête de récusation.
Del dia de la recusatio.
Charte de Gréalou , p. 70.
Du jour de la récusation.
cat. Recusaciô. esp. Recusacion. tort. Rectt-
sacâo. it. Ricusazione.
27. Recusar, v. , lat. recusarc, récuser,
refuser.
Pena que suffertara lo cossol... qne recu-
sara lo offici.
Charte de Gréalou , p. 70.
La peine que supportera le consul... qui refusera
l'office.
cat. esp. tort. Recusar. it. Ricusare.
CAUSIR , chausir , v. , voir, discerner.
De tan luenh cnm nom cauzir
La poiria.
P. Raimond de Toulouse : Ar ai Len.
De si loin comme on la pourrait 'voir.
Leu pot conoisser e chausir
Que '1 bel semblant e '1 dous sospir
No son messatge de fadia.
Deudes de Prades : Ah lo.
Facilement peut connaître et voir que les beaux
semblants et les doux soupirs ne sont pas messages
de refus.
anc. fr. Et monta une baute montagne pour
savoir quel part li Sarrazin estoient aie ,
lors les choisi auques loing de li , et vit qne
il estoient monlt grant multitude.
Bec. des Hisl. de Fr., t. V, p. 302.
Devant sei garda et choisi
Une vielle qui escontout.
Deuxième trad. du Castoiemenl, conte 2e.
Mais ne furent gueres eslongnez du pont,
quand ils choisirent devant eux nue grosse
gnie de Gantois.
Monstrelet, t. II, fol. 48.
compagnie de Gantois
— Choisir, préférer.
Ben saup chauzir de totas la melbor.
Pons de Capdueil : Astrucs es.
Je sus bien choisir]* meilleure de toutes.
Qu'ieu n'ai chauzit un pro e gen.
La comtesse de Die : Ab joi et ab joven.
Que j'en ai choisi un preux et aimable.
CAU
E vev qu'aïuors part e chausis.
MarcABRTJS : Pus mos coralges.
Et je vois qu'amour fait les paris et choisi!.
Substanttv. A cni donet lo chauzir
Del mon.
G. AdhemAR : S'ieu conogues.
A qui donna le choisir du monde.
Part. pas. adj. v. — Distingué.
Franea, cortesa e chausida.
T. de G. Faiditetde Perdigon : Perdigon.
Franche, courtoise et distinguée.
CAUSIDAMEN, chausidamen, adv. ,
convenablement:, poliment.
Domna non deu parlar mas gent
E suau e causidament.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Dame ne doit parler que Lien et doucement ci po-
liment.
Ieu eug chausidament parlar.
Giraud de Borneil : Est sonet.
Je crois parler convenablement.
2.Causit, s. m., choix, volonté, atten-
tion.
Bernait de la Barta , '1 chauzit
"Voill aiatz de doas razos.
T. d'Armand et de B. de la Barthe : Bernart.
Bernard de la Barte, je veux que vous ayez le
choix des deux propositions.
E sia lur lo chauzitz.
Aimeri de Peguilain : Mantas velz.
El que le choix soit leur.
hoc. Era 'n fassa so qne s vuelba
Ma dona el sien chausit.
B. DE Ven'TADOUR : Loue temps.
Maintenant que ma dame en fasse à son choix ce
qu'elle veuille.
3. Cacsimen, s. m., égard, procédé,
discrétion.
Mas, si causimens estes
En lnec d'orgnelh en lîeys ,
Yeu fora reys.
Giraud d'Espagne : S'ieu en.
Mais , si égard e'tait en elle au lieu d'orgueil , je
serais roi.
E que tuit vos metetz elseubon cadziment.
Guillaume de Tudela.
Et que vous vous mettiez tous à son bon procédé-
Qui {*en no '1 sap ab chausimen eobrir.
Arnaud de Marueil : Si m destrenhetz.
Qui ne le sait couvriragréablemcnl avec discrétion.
CAU
363
.'i. Causia, chausida, s./. , volonté, choix.
E Folques los gnidet a sa causia.
Pioman de Gérard de Pmssillon, fol. 10.
Et Foulque les guida à sa 'volonté.
Mal' er la chausida.
J. Estève : El dous.
Le choix sera mauvais.
5. Chàussire, chausidor, s. m., celui qui
choisit, choisisseur.
C'amors m'a faich tau plazen dompna eslire,
C'a dreicb ne pot totz bom esser c.haussire.
B. Zorgi : Aissi col fuox.
Qu'amour m'a fait élire dame si agréable qu'avec
droit tout homme peut en être choisisseur.
N TJgo, gen faretz joex partilz,
Si trobassetz bon chausidor.
T. DE G. de Montagnagout et de Sordel :
Senher En Sordel.
Seigneur Hugues, gentiment vous ferez jeu-parti ,
si vous trouvassiez un bon choisisseur.
E que s'en fan saben e chauzidor.
Lamberti de Bonanel : Eu say la flor.
Et qui s'en font savants et choisisseurs.
6. Escaozir, v. , remarquer, prendre-
garde , distinguer.
E que s pênes e mains essais
Cuin li cregues pretz e valors
E qu'ESCAUsis de mescabar.
Giraud de Borneil : A ben chantar.
Et qu'il se pénât en maints essais , comment mé-
rite et valeur lui augmentât , et qu'il prit garde de
déchoir.
Qu'a la tanla aussor
"Vey los cussos assîr
E primiers s'eschausir.
P. Cardinal : Li clerc.
Que je vois les goujats s'asseoir à la plus haute
table , et les premiers se distinguer.
7. Descauzir, v. , outrager, avilir, dé-
considérer.
S'En Bernât no m descausis
Per conseill d'omes frairis.
MARCOAT : Mentre m'obri.
Si le seigneur Bernard ne m'outrage par conseil
d'hommes vils.
Si m vol en pailan descauzir.
Dalfinet : Del mieg serventes.
S'il me veut avilir en parlant.
Part. pas. C0111 pren sovent gran darupuatge
36/f
CAU
Per deschausit compaiguatge.
B. Zorgi : Sitôt mYslauc.
Qu'on prend souvent grand dommage par vile
compagnie.
Substantif. — Déconsidéré , grossier.
Una falsa dsschausida
E radilz de mal linhatge.
B. de Ventadour : La doussa votz.
Une niasse déconsidérée et racine de mauvaise race.
Et un marc d'aur donarai al cortes ,
Si '1 descuauzits mi dona un tornes.
P. CARDINAL : Tos temps.
F.t je donnerai un marc d'or au poli , si le grossier
me donne un tournois.
8. Descaudizamen, adv. , grossièrement.
Reis aun.it/ val mens que pages,
Quan reigna descausidamen.
P. Vidal : Baros Jliesus.
Roi honni , quand il règne grossièrement, vaut
moins que villageois.
E vielhas trichaîritz....
Renhan coûtra lur drutz
Trop DESCHAUZIDAMEN.
P. Vidal : Dieus en sia.
Et vieilles trompeuses... règnenteontre leursamants
trop grossièrement.
g. Descatjzimen , s. m. , impolitesse ,
outrage.
E s'ieu die deschauzimen
E chan maridamen.
Galbert moine de Puicibot : Hueymais.
Et si je dis impolitesse et chante tristement.
Grans dezonors e ontas e motz descauzimens.
Guillaume de Tldela.
Grands de'shonneurs et hontes et nombreux ou-
trages.
Temer deo. hom vilanatge
Faire e tôt descauzimen.
Cadenet : A! cum dona.
On doit craindre de faire grossièreté et toute im-
politesse.
CAUTERI , s. m. , lat. cauterimto ,
cautère.
Sermo vulgar es que cauteri es dernier
remezi de medecina Yeu die que cauteri
es couvenient en tôt temps.
Trad. d' Albucasis, fol. 2.
Un propos vulgaire est que le cautère est le der-
nier remède de la médecine — Je dis que le cautère
est convenable en tout temps.
'at. Cauteri. Esr. tort. it. Cauterio.
CAU
2. Cauterizacio, s.f. , cautérisation.
La inîllor cauterizacio es aproplas ineizios.
Trad. d' Albucasis, fol. i5.
La meilleure cautérisation est après les incisions.
cat. Cauterisaciô. esp. Catttcrizacion. tort.
Cauterizaeào. it. Cauterizzazione.
3. Cauterisar, v. , lat. cauterizarc? ,
cautériser.
Es autra manieyra de cauterisar.
Trad. d' Albucasis, fol. 7.
Il est autre manière de cautériser.
Part. pas. Que sia cauterizada la oodena
entro al os.
Trad. d' Albucasis, fol. 2.
Que la peau soit cautérisée jusqu'à l'os.
cat. Cauterisar. esp. port. Caitterizar. it.
Cauterizzare.
CAUTIO, s.f., lat. CAUTio, caution.
E dona sufflciens cautios d'est ar a dreg.
Ord. des R. de Fr., \\fô , t. XVI, p. i3b'.
Et donne suffisantes cautions d'ester à droit.
Preslar negnna cautio.
Tit. de\38g. Doat, t. XXXIX, fol. 207.
Fournir aucune caution.
cat. Caticiô. esp. Caucion. port. Caucâo. it.
Cauzione.
1. Cautela, s.f., lat. cautela, pré-
caution, finesse.
Sensa neguna apodissa ni presentia de testi-
monis ni autras cautelas.
Statuts de Provence. BoMY, p. 2i3.
Sans nulle cédide ni présence de témoins ni autres
précautions.
Per rasons, exceptions, cautelas.
TU. de 1384, Arch- du R°y-> K> 7°-
Par raisons, exceptions, Jînesses.
ANC. FR.
Car trop scet li traïstres d'agaiz et de cauteles.
J. de Meukg , Test. v. 1825.
Remplis de cauteles latentes.
COQUILLART , p. 2.
cat. esp. port. it. Cautela.
3. Cautelos , adj. , lat. cauth-t , pré-
voyant, cauteleux.
Para ni as deceptivas e cautelosas.
Chronique des Albigeois, col. 16.
Paroles deceptives et cauteleuses.
CAV
La vuolp CAUTELOZA.
Elue, de las propr., fol. 229.
Le renard cauteleux.
cat. Cautelos. esp. port. Cauteloso.
/j.Cautelozament, adv., cauteleusement.
De eraperi nsurpat cautelozament.
Elue, de las propr., fol. 112.
D'empire usurpe' cauteleusement.
cat. Cautelosament. esp. port. Cautclosamente.
5. Encautatiu, adj. , préservatif, pré-
voyant.
Es encautatiu de futur.
Elue, de las propr., fol. 2j.
11 est préservatif de futur.
6. Encautar, v. , préserver, prévoir.
Encautatiu de futur, quan encauta Lomé
que no fassa mal defendut.
Elue, de las propr. , fol. 23.
Préservatif de futur, quand il préserve l'homme
qu'il ne fasse mal de'fendu.
CAUZON , s.f. , lat. causilî, fièvre ar-
dente.
Febre dlta cauzon, quar inflama et uscîa.
Elue, de las propr., fol 92.
Fièvre dite fièvre ardente, car elle enflamme et
brûle.
it. Cauzone.
2. Cauzonides, adj. , ardent.
Febre nomnada cauzonides.
Elue, de las propr-, fol. 91.
Fièvre nomme'e ardente.
CAV, adj. , lat. cavm.?, creux, cave.
Que totz los capitols sian caus , qnar me-
trem hi reliquias.
Philomena.
Que tous les chapiteaux soient creux, car nous y
mettrons des reliques.
Els vallatz son caus ,
Plens d'aiga , roca taillatz.
Roman de Jaufre, fol. 88.
Les fossés sont creux, pleins d'eau, taillés dans la
roche.
Uelhs caus.
Elue, de las propr., fol. 3l.
Yeux caves.
Fig. Ab cor cau, flac.
H. iiF. S.-Cyr : Tan es de.
Avec uu cœur vide, flasque.
CAV
365
Fols plus caus d'un sambuc.
Sordel : ÏS'on pueis mudar.
Fou plus creux qu'un sureau.
Substantif. — Trou, ravin.
Intre per lo chaus d'un agullia.
Trad. de. Bide, fol. 70.
Entre par le trou d'une aiguille.
Laissent la ebariera, segain lo cau.
lUunan de Gérard de Rossi/lon, fol. 82.
Laissons la grande route , suivons le ravin.
cat. Cau. asc. esp. it. Cavo.
2. Cava, s.f., creux, cave, grotte.
E s'amassa per cavas que so sotz la terra e
la fai tota reiuudar e la creba.
Lie. de Sjdrac, fol. 5l.
Et s'amasse par grottes qui sont sous la terre, et la
fait toute remuer et la crève.
E aqui trobet una cava
Che dedins terra s'en entrava.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Et là il trouva une cave qui s'enfonçait dans la
terre.
esp. tort. it. Cava.
3. Cavament, s. m., excavation.
Per casens gotas no prendo cavament.
Elue, de las propr., fol. igo.
Ne prennent excavation par gouttes tombantes.
it. Cavamento.
4. Cavelet, s. m. , petit tuyau.
Sa boca... on a mi cavei.et ain que suça.
Elue, de las propr., fol. 258.
Sa bouche... où il y a un petit tuyau avec quoi
il suce.
5. Cavar, v., lat. cavar6?, percer, tail-
ler, creuser, fouiller.
Que '1 gola d'aigua qne ebai ,
Fer en uu loc tan soven ,
Tro cava la peira dura.
B. DE VentadotjR : Conort.
Que la goutte d'eau qui tombe , frappe si souvent
en même lieu , jusqu'à ce qu'elle perce la pierre
dure.
E serquiey aur, et pueys m'assis
A cavar argen per très ans.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Et je cherchai or , et puis je m'arrêtai à fouiller
argent pendant trois ans.
Centre los dos palmiers...
Cavessan apoder. ..
Ara cavan li frayre aqui on dicb lur era,
y. de S. Honorât.
366
CAV
Qu'entre les deux palmiers... ils creusassent à
Force... Maintenant les frères creusent là où il leur
était dit.
Part. pas. Passey lo lac am una Larca d'uu
fast CAVAT.
Perilhos , Voy. au Purg. de S. Patrice.
Je passai le lac avec une barque d'un tronc creusé.
ANC. fr. J'ay tant versé de pleurs qu'un marbre
en fust café.
Desportes , premières OEuvres, p. i33.
La goutte d'eau laquelle, par un long laps
et espace de temps, tombant assiduellement ,
creuse et cave les plus dures pierres.
Camus de BeLley, Diversités, t. I, fol. 1^3.
cat. esp. tort. Cavar. it. Cavare.
6. Cavernos, adj. , lat. cavernosw^, ca-
verneux, creux.
Reclan si en loc cavernos et tenebros.
A semblansa d'esponga, es porosa e cavernosa.
Elue, de las propr.j fol. 24° et '35.
Se renferme en lieu caverneux et léne'breux.
A ressemblance d'e'ponge, elle est poreuse et creuse.
esp. tort. it. Cavernoso.
7. CaVERNA,.?.^, lat. CAVERNA, CaVCl'IlC,
Caverna es dîta, quar es cavada.
Elue, de las propr.j fol. 162.
Est dite caverne, parce qu'elle est creusée.
— Creux.
En cavernas d'aybres.
Elue, de las propr.j fol. 276.
En creux- d'arbres.
cat. esp. tort. it. Caverna.
8. Cayarota, s.f., grotte, tanière.
Las cavarotas on rescondo 'ls deniers.
Izarn : Diguas me tu.
Les grottes où ils cachent les deniers.
Las volps au lurs cavarotas
Brev. d'amor, fol. 85.
Les renards ont leurs lanières.
Il est vraisemblable que cac^rota a
produit GROTTE.
Creman lotas las serpens, exceptât aquellas
que podon intrar en las cavarotas.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 22.
Ils brûlent tous les serpents , excepte' ceux nui
peuvent entrer dans les grottes.
<j. Cavansar, s. m., mineur.
E segon nos pezo e cavansar.
Rahbald de Vaqieiras : Honrat marques.
Pu-tons et mineurs nous suivent.
CAV
10. Concau, adj., ha. concavm.ç, concave.
Un instrument concau de aram... Prcn una
cauula concava.
Trad. d'Albucasis, fol. 23.
Un instrument concave d'airain Prends une
canule concave.
est. port. it. Concavo.
I I. CONCAVITAT, S.f., lat. CONCAVITAT6W,
concavité.
La concavitat de la dent... En la conqua-
vitat del auziment.
Trad. d'Albucasis, fol. 6 et l5.
La concavité de la dent... En la concavité de
l'ouïe.
cat. Concavitat. esp. Concavidad. tort. Coii-
cavidade. it. Concavità.
12. Concavar , v., lat. concavarc, creu-
ser, rendre concave.
Cove que tu conquaves apostenia.... Aprop
concava de tota part.
Trad. d'Albucasis, fol. 28 et 29.
11 convient que tu creuses l'ulcère... Après creuse
de toute part.
Le verbe ne se retrouve pas dans
les autres langues néolatines, mais l'an-
cien espagnol et l'ancien italien avaient
conservé les participes.
anc. esp. Concavado. anc. it. Concavato.
i3. Sostcavar, v., miner.
Fig. Malvestat vey qn'el sostcava,
Et es del tôt negligen.
P. Cardinal : Jbesum Crist.
Je vois que la me'cbancete' le mine , et il est entiè-
rement négligent.
CAVALH, s. m., lat. cabal/m.v, cheval.
Manz cavals mortz, manz cavaliers nafratz.
BlACASset : Gerra mi play.
Maints chevaux morts, maints cavaliers blessc's.
Una grau fais en guisa de fer de caval.
Liv. de Sydrac, fol. 3f .
Une grande faux en forme de fer de cheval.
Mandament donet aïs vassallz
Qu'el fazan tirar a cavam.z.
V. de S. Honorât.
Il donna ordre aux vassaux qu'ils le fissent tirer à
chevaux.
Mas anc sempre cav.yi.s de gran valor
Qni beorda trop soven , cuelh feunia.
Folqiet de Marseille : Silot me soi.
CAV
Mais parfois tout à coup cheval Je grand pris qui
hehourde trop souvent, recueille honte.
Estrueps loncs en caval bas trotier.
Bertrand de Born : leu m'escondise.
Longs étriers en cheval trottant bas.
cat. Caball. esp. Caballo. port. it. Cavallo.
2. Cavalin, s. m., lat. caballinm^ che-
valin.
Del poli cavali.
TU. de 1254- Doat, t. CXY, fol. 90.
Du poulain chevalin.
Tota bestia cavalina.
Cartulaire de Montpellier, fol. Io5.
Toule bête chevaline.
3. Cavalina, s./., bête chevaline.
Tota autra cavalina ferrada o non ferrada.
TU. de 1285. Doat, t. X, fol. 19t.
Toute autre be'te chevaline ferrée ou non ferrée.
/,. Cavalcaire, s. m., chevaucheur, ca-
valier.
Mas tal se fa cavalcaire
Qu'atretal deuria faire
Los "VI jorns de la semana.
Marcabrus : L'autr'ier.
Mais tel se fait chevaucheur qui devrait faire de
même les six. jours de la semaine.
anc. fr. Il arriva devers eulx un chevaucheur
parti de Syracuse qui leur apporta cette
nouvelle.
Amyot, trad. de Plutarque. Vie de Timoléon.
esp. Cabalgador. tort. Cavalgador. it. Caval-
catore.
5. Cavallier, cavayer, s. m. , cavalier,
chevalier.
Quan vei per campanhas rengatz
Cavat.liers et cavals armatz.
Bertrand de Born : Be m play lo.
Quand je vois rangés dans les campagnes cavaliers
et chevaux armés.
E sel que us fetz de joglars cavallier.
T. d'Alb. Marquis et de R. de Vaqueiras : Ara
m digatz.
Et celui qui de jongleur vous fit chevalier.
E fe aquelh jorn III M cavayers, losquals
eron tolz fils de cavayers.
Philomena.
Et il fit en ce jour trois mille chevaliers, lesquels
étaient tous fds de chevaliers.
— Chevalier, amant.
CAV
3(>7
Entendrîan de cui sui cav ailiers,
S1 ieu dizia lo quart de sa valensa.
R. Jordan , vie. de S.-Antonin : Vas vos soplei.
Ils comprendraient de qui je suis amant, si je
disais le quart de son mérite.
Ma domna m lais per autre cavalier.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
Ma dame me quitte pour un autre chevalier.
— Cavalier, pièce du jeu des échecs.
Mot say ab cavayer jogar gen.
P. Bremond Ricas novas : En la mar.
Je sais jouer très gentiment avec le cavalier.
anc. cat. Cavalier, esp. Caballero. port. Ca-
valleiro. it. Cavalière.
6. Caver , s. m., cavalier.
Cent marcs d'argent a un caver , per anar
en la Terra Sancta d'oltra mar.
TU. de 1280. Doat, t. X, fol. 87.
Cent marcs d'argent à un cavalier, pour aller en
la Terre-Sainte d'outre-mer.
Tolz aquests cavers... de Rigorra.
TU. de 1283. Doat, t. CLXXIV, fol. i38.
Tous ces chevaliers .. . de Bigorre.
7. Cavalairos, adj. , ehevalereux.
E las poestatz barnatjozas ,
Adreitas e cavalairosas.
P. Vidal : Abril issic.
Et les puissances nobles, justes et chevalereuses.
anc. fr. Par chevalereuse hardiesse de la
guerre.
OEuvres d'sllain Chartier, p. 4'9-
Vous, seigneur, qui portez un cœur cheva-
leureux.
Ronsard , t. II , p. i36"6.
cat. Caballeresc. esp. Caballeroso. port. Ca-
valleiroso. it. Cavalleresco.
8. Cavalcada, s./., cavalcade, chevau-
chée.
Ren degratz aver desfizada
Me c tota ma cavalcada.
Roman de Jaufre, fol. 106.
Vous devriez bien avoir provoqué moi et toute ma
cavalcade.
El vi venir gran cavalcada de cavaliers.
Roman de Blandin de Cornouailles , etc.
Il vit venir grande cavalcade de cavaliers.
cat. Cavalcada. esp. Cabalgada. tort. Caval-
gada. it. Cavalcata.
9. Cavalcadura , s. f. , chcvauchage7
monture.
368
CAV
A sa bella cavalgadura.
r. et l'en., fol. 9.
A 9on beau chevautJiage.
Volian manjar e berne belamens et aver
belbs vestiments e belbas cavalcadcras.
PillLOMENA.
Voulaient manger et boire bellement et avoir
beaux, vêlements et l)clles montures.
anc. cat. Cavalgadura. esp. Cabalgadura.
tort. Cavalgadura. rr. Cavalcatura.
10. Cavalaria, cavaiayriaj s./., cheva-
lerie, état de chevalier, faits, senti-
ments chevaleresques.
E non poc mantener cavallaria , e fes se
joglars.
V. de Guillaume Adhemar.
Et il ue put maintenir l'état de chevalier, et se
fit jongleur.
Que si o fa , el deu perdre la cavalaria.
L'Arbre de Bataillas, fol. g3.
Que s'il fait cela , il doit perdre la chevalerie.
Com lo ries bom f'ai del bon escudier,
Que, per aisso qu'el !o serv volunlier,
Li aloigna mais sa cavai.laria.
Aleertet : Atrestal.
Comme fait du bon e'cuyer l'homme puissant, le-
quel , pour cela qu'il le sert volontiers , lui éloigne
davantage son état de chevalier.
— Troupe, cortège, corps de cheva-
liers.
K. e tota la cavalayria s'en van issir, am
gran gaug , del palaitz.
Philomena.
Cbarles el toute la chevalerie s'en vont sortir, avec
grande joie , du palais.
asc. fr. Quelque chevalerie emprendre ,
Suit d'armes, soit de lectréure.
Roman de la Rose, v. 12667.
cat. esp. Caballeria. port. it. Cavalleria.
1 1. Cavaleiral, adj. , de chevalier, qui
appartient au chevalier.
Exceptât lo fins francat e cavaleiral.
TU. de t3i3 , Coût, de Saussignac.
Excepte' le fief affranchi et de chevalier.
1?.. Ca.valcar, cavalguar, v. , chevau-
cher, être à cheval.
L'autr'ier cavalgcava
Sus mon palafre.
G.FlGLEtRAS : L'autr'ier.
L'autre jour je chevauchais sur mon palefroi.
CAV
l'e armât sas gens... e cavalguet a Narbona.
Philomena.
Fit armer ses gens... et chevaucha à TJarbonne.
Venc cavalcant I cavall rie.
V. de S. Honorât.
11 vint chevauchant un cheval puissant.
E cavalier senes amor
Dearian aze cavalguar.
P. Vidal : Mai o.
Et chevaliers sans amour devraient chevaucher un
âne.
Cavalca sas jornadas tro que fon en Ongria.
V. de S. Honorât.
Il chevauche ses journées jusqu'à ce qu'il fut en
Hongrie.
Qui dereir' autrui
Cavalgua , non baiza qui vol.
Amanieu des Escas : Dona per cui.
Qni chevauche derrière autrui , ne baise pas qui
il veut.
Fig. Destriers carnals que cavalgon encontra
l'arma.
V. et Vert., fol. 103.
Désirs charnels qui chevauchent contre l'âme.
Substantif.
Si pensa que luecs es d'els enfantz sejornar,
Car per lo cavalcar podian esser lassât.
V. de S. Honorai.
Ainsi il pense qu'il y a lieu de reposer les enfants,
car à cause du chevaucher ils pouvaient être fatigués.
ANC. fr. Sun dos offri à chevalchier.
Romande Rou, v. ^355.
Ains chevauche pauvre et bumain
Le dos d'un asne qui le porte.
La Boderie, Hjmn. eccl., p. 2^j.
cat. Cavalgar. esp. Cahalgar. port. Cavalgar.
it. Cavalgare.
i3. Chavaliar, v. , chevaucher, com-
battre comme chevalier.
Part. près. Nnils hom chavalians a Deu non
si deu empleiar als afar del segle.
Trad. deB'ede, fol. fit.
IVul homme combattant en chevalier pour Dieu
ne se doit employer aux. affaires du siècle.
14. E>tcavalcar , v. , chevaucher, en-
chevaucher, pourvoir de chevaux.
Et an aissi encavalcat
Parlant, tro metz dia passât.
Roman de Jaufre, fol. 70,.
Et parlant, ils ont ainsi chevauché, jusqu'à midi
passe.
CAV
Car totz los vest e'is Ewei.VAi.GA.
Roman de Flamenca , fol. 3o.
Car il les habille tous et les pourvoit de chevaux.
Part. pas. encavalgatz
Serez assaz.
Raimond de Miraval : Forniers.
Vous serez assez enchevauché.
Car sui ben encavalgatz
Et ai Lellas garnisos.
B. Calvo : En luec.
Car je suis Lien pourvu de chevaux et j'ai beaux
harnais.
anc. cat. Eneavalcar. esp. Encabalgar. port.
Encavalgar. it. Incavalcare .
i5. Escavalchar , v., chevaucher.
E Lien miech an escavalcheron
Qae aventura non troberon.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Et ils chevauchèrent bien une demi-année qu'ils
ne trouvèrent aventure.
16. Desc.wai.car j v. , descendre de
cheval.
E venc s'en a San-Leidier e i descavalgcet.
V. de Guillaume de S. -Didier.
Et s'en vint à Saint-Lcidier et y descendit de
cheval.
De sot lo pin descavalqueron,
E aqni lor conselb tengeron.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Ils descendirent de cheval sous le pin , et là ils
tinrent leur conseil.
cat. Descabalcar. esp. Descahalgar. port. Des-
cavalgar. it. Discavalcare.
C A VILLA , s. f. , la t. cIxyiculus , che-
ville.
La cavilla de la sobeira peîra del nioly.
Liv. de Sjrdrac, fol. 72.
La cheville de la maîtresse pierre du moulin.
Una massa de fnst ab quatre cavilhas.
Ttt. de 1283. Doat, t. CLXXIV, fol. 286.
Une masse de bois avec quatre chevilles.
Entio la cavilha del pe.
Elue, de las propr., fol. 96.
Jusqu'à la cheville du pied.
Un pertns del gran d'una cavilha.
Liv . de Sydrac, fol. 139.
Un trou du grand d'une cheville.
2. Cavilhatio, s. f., lat. cavillatio,
cavillation , subterfuge.
1.
GAZ
369
Et atrobon cavxi.ha.tios c baratz e desliale-
zas per tolre ad altre lo sien.
V. et Vert., fol. l5.
Et trouvent cavillalions cl tromperies et déloyau-
tés pour ôler à aulre le sien.
Exceptions, cavillations et cautelas.
Tit. de 1402 de Bordeaux. Bibl. Monteil.
Exceptions , cavillalions et ruses.
CAT. Cavillaciô. esp. Cavilacion.
3. Cavilladura, s./., chevillure.
Car plus fortz es tais liadura
Non es sella cavii.i.adura ,
Que de tais n'i a solon far
D'aatra pena.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Car telle ligature est plus forte que n'est cette
chevillure, laquelle , tels y en a , qui soûlent faire
d'autre plume.
4. Cavillar , v. , cheviller.
Car s'ill cavilla neis de se
E no guarda 'ls canos de fendre.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Car si elle cheville même aussitôt et ne préserve
les canons de fendre.
port. Cavilhar.
5. Cavilhos, adj., lat. cavillosh^, chi-
caneur, cavillateur, tracassier.
Guiraut, etz trop cavilhos.
T. d'un seigneur et de Giraud : De so don.
Giraud , vous êtes trop chicaneur
anc. fr. Moult estoit bêle famé la roine Fré-
dégonde, en conseill sage et cavilleuse.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. 238.
cat. Cavillos. esp. Caviloso. port. it. Cavilloso.
CAZEITAT, s. f., caséité, partie du
lait qui produit le fromage.
Layt de vaca rete tota sa nnctuositat, so-
brant sa cazeitat, et qnar unctuozitat may
noyriib que cazeitat.
Elue, de las propr., fol. 2j3.
Lait de vache retient toute son onctuosité', restant
la caséité , et parce que l'onctuosité nourrit plus
que la caséité.
CAZERNA, s./., débauchée.
Et jazer ab vîellia caze-rna,
Gant ne sent flayror de taverna.
Le ïhoine de MontAUDON : Mot m'enueya.
47
:i;o
CEC
El coucher avec vieille débauchée , quand elle en
sent l'odeur «.!<.■ la taverne.
CAZUBLA., s./., chasuble.
No '1 sebelis ses dalmatica o ses cazubla.
i '. .■/. dels apost. de Roma , fol. 29.
I\e l'ensevelit sans dalmatique ou sans chasuble.
CEBA., s./., lat. cf.pa, oignon.
Per qu'elh volontiers nou usa
Ni d'alh ni tle ceba cruza.
Brev. d'amofj fol. 2lq..
C'est pourquoi il n'use pas volontiers ni d'ail ni
à'oignon cru.
Per ceb' e per fromatge.
T. de B. d'Allamanon et de Gui : Amicx Guigo.
Pour oignon et pour fromage.
anc. fr. Et aussi vert cnm une cive.
Roman de la Rose j v. 200.
cat. Ceba.
2. Ceba marina, s.f., oignon marin,
squille.
Et a confortar l'auzidor
Es Tesquila boua e fina
Qn'ora nomma ceba marina.
Brev. d'amor, fol. 5o.
La squille , qu'on nomme oignon marin , est
lionne et propre à conforter l'ouïe.
Sqnilla que es ceba marina.
Elue, de las propr., fol. 20^.
Squille qui est oignon marin.
3. Ceeat, .s-, m. , oignons.
La carga de cebat e de porrat , très deners.
TU. de 1248. Doat, t.CXVI, fol. 17.
La charge d'oignons et de poireaux , trois deniers.
4. Cebula, sivela , s.f., lat. cepula,
petit oignon, ciboule.
De casen nozel getatz una pauca cebula,
semblant à las cebulas de la razitz.
Elue, de las propr. , fol. 212.
De chaque nœud de la tige tirez une petite ciboule
ressemelant aux ciboules par la racine.
Ges non ai en coratge
Quieu u'embîes lo prelz d'una sivela.
P. Cardin \l : El mon no a leo.
Je n'ai point eu courage que j'en dérobasse le prix
d'une ciboule.
cat. Cebeta. esp. Cebolla. tort. Cebola. it.
Cipolla.
CEC, sec, adj. , lat. coecm.? , aveugle.
CED
Yeu era sec e rnluminet mi.
Hist. abr. de la Jidde , fol, 63.
J'étais aveugle et il me donna la lumière.
D'aatras vezer sui cecs et d'auzir sorz.
Arnaud Daniel : Sols sui.
Je suis aveugle de voir et sourd d'entendre les
autres.
O grailla o galina sega.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Ou corneille ou poule aveugle.
Subst. Et als cecs rendia lo vezer.
Trad. d'un évang. apocr.
Et rendait le voir aux aveugles.
anc. fr. Et aux ces donna santé.
Ane. chant sur S. Etienne. Mém. de VÂcad. des
Inscr., t. XVII, p. 716.
2. Cecitat, ceguetat, s.f., lat. C/ECi-
TXTe/n , cécité.
Cecitat es perdement de la vista.
Elue, de las propr., fol. 83.
Cécité est perte de la vue.
Fig. Per la ceguetat del cor de lor.
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Ephésiens.
Par la cécité du cœur d'eux.
esp. Ceguedad.
3. Encegar, essegar, v. , aveugler.
"Vers qu'amors home n'ENCEGA.
Roman de Flamenca , fol. 41 •
Vrai qu'amour en aveugle l'homme.
Part. pas. Encegatz son luis bueylbs.
Frag. de trad. de la Passion.
Leurs yeux sont aveuglés.
Fig. Que nos a trastotz essegatz
Ain son saber et eucantatz.
Trad. de l'Evang. de l'Enfance.
Qu'avec son savoir ils nous a tous aveuglés et
enchantés.
Substantiv. E!s essegatz mescrezens.
Brev. d'amor, fol. 2r.
Les aveuglés mécréants.
anc. Esr. Ir pora Babilonia en ora encegada.
Poema de Alexandro , cop. 2302.
CEDO, s. m., lat. seta, séton.
E qu'en passes dos cedos,
Abanz que trop s'endurzis.
Bertrand de Born : Be m platz.
Et qu'il en passât deux sétons , avant qu'il ne
s'endurcît trop.
CEDRE, sedre, s, m., lat. cedrws, cèdre.
CEL
Cèdre de totz aybres rey... Cèdres es du-
rable mot longuement.
Elue, de las propr., fol. 200 cl 202.
Le cèdre , roi de tous arbres... Le cèdre est du-
rable très long-temps.
Las trans d'aquest pallays son d'un fust que
es appelât sedre.
Lett. de Preste Jean à Frédéric , fol. 32.
Les poutres de ce palais sont d'un bois qui est ap-
pelé' cèdre.
Fig. Cèdre de galhardia.
Palaytz de Savieza.
Cèdre de valeur.
cat. esp. port. Cedro. it. Cedra.
CEDULA, cedola, s.f. , lat. .vc^edula,
cédule, titre , lettre .
Que aquesta présent cedola veyran et au-
siran.
Jlstel, Jlist. de la mais, de Turenne , 1399,
pr. p. l34.
Qui verront et ouïront cette présente cédule.
Jhesu-Crist trames li una cbdui.a per
l'angel.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 98.
Jésus-Christ lui transmit une lettre par l'ange.
cat. esp. Cedula. tort. Sedula. it. Cedola.
CEL, s. m., lat. coelm/w, ciel, firma-
ment.
Cnm ella s'auca , cel a del cap polsat.
Poème sur Boèce.
Comme elle se hausse , elle a frappé le ciel avec la
tête.
Ni tan can cet, pion ni trôna.
Pierre d'Auvergne : Ab fina joia.
Et tant comme le ciel pleut et tonne.
l.oc. De sotz la capa del cel.
B. de Ventadour : Quan la vert.
Sous la cape du ciel.
Ni es mais, del cel en jos ,
Nulb' autra que ieu am tan.
Elias de Barjols : Conoysens.
Et il n'est plus , du ciel en bas , nulle autre que
j'aime autant-
Totz los dreilz... à Arles del cel entro a
LA TERRA.
Tit. de 1232. Doat, t. C , fol. 1232.
Tous les droits... à Arles, depuis le ciel jusqu'à
la terre.
Fig. Zo significa del cel la dreita lei.
Poème sur Boèce.
Cela signifie la droite loi du ciel.
cat. Cel. esp. Cielo. port. Ceo. it. Cielo.
CEL
3-71
2. Céleste, odj., lat. cof.lestew, céleste.
Forma l'arc céleste en l'ayre.
Elue, de las propr., fol. 172.
Forme l'arc céleste en l'air.
cat. esp. port. it. Céleste.
3. Celesttn, .v. m. y bleu, couleur de ciel.
Que drap tenb... en blau... en celesti.
Tit. de i3ji. Doat, t. CXLVI , fol. 219.
Que drap teint... en bleu... en couleur de ciel-
it. Celestino.
4. Celestial, adj. , céleste.
Qu'el lo met' al règne celestial.
J. Esteve : Aissi.
Qu'il le mette au royaume céleste.
Substantiv. — Dieu.
Qn'el CELESTIALS
Hi venc son bras estendre.
Germonde de Montpellier : Greu m'es.
Que Dieu v vint étendre son bras.
anc. fr. En secreiz del celestial pais.
Expos. d'Haimon , Mém. de VAcad. des Insc,
t. XXVII , p. 726.
S'il y aura an siècle aucun miracle celestial.
Prophéties de Merlin, fol. 8.
cat. esp. port. Celestial. it. Celés tiale.
5. Celestialmen , adv., célestement.
Se fa y aquesta figura .. celestialmen.
Leys d' amors, fol. i35.
Cette figure se fait... célestement.
esp. it. Celesiialmente.
CELAR, selar, v., lat. celare , celer,
cacher.
E consentis m'a celar dinz sa cambra.
A. Daniel : Lo ferm voler.
Et consentît à me cacher dans sa chambre.
Qu'ieu bais los bnelbs , et ab lo cor remire;
Et en aissi cel lur ma benenansa.
II. Brlnet : Cortezamen.
Que je baisse les yeux, et je regarde avec le cœur;
et ainsi je leur cache mon bonheur.
Hom pervers cela sa sciensa.
Trad. de Bède , fol. ^3.
Homme pervers cache sa science.
Mas amors qn'es en mi clausa
No s pot cobrir ni celar.
B. DE Ventadoi;r : Amors e que.
Mais l'amour qui est enfermé en moi ne se peut
couvrir ni celer.
3^2
CEL
Part. pas. Que tot;i uoct estero selat.
GUILLAUME DE TuDELA.
Qu'Us furent caches toute la nuit.
Adv. comp.
E no ill enquier mais aiitras amistatz',
Mas c'a celât lossieus belhs hnoills rue vire.
B. de Yentadour : Par mieills.
El je ne lui demande plus d'autres amitiés, excepte'
qu'en cachai,- elle tourne sut moi ses beaux, yeux.
a cellat et a saubnda.
Marcabrus : Al son.
En secret et publiquement.
anc. fr. Une trencliaut coignie a prise
Qu'il inist soz sa chape à celé.
Roman du Renart, t. II , p. 23g.
Il a lonc temps que j'ai aînée
Ceste damoiselle à celée.
Roman du Chastelain de Couci , v. ^63^.
cat. esp. Celar. it. Celare.
a. Celadament , adp.f en cachette, se-
crètement.
Car no m manda venir celadament.
Pons de Capduf.il : Ges per la.
Parce qu'elle ne me mande venir en cachette-
anc. Fa. Ne sevent daines qu'elles font
Qui n'aiment moult celéement.
Fabl. et cont. anc, t. Il, p. 189.
3. Celamen , s. m., discrétion.
Fis nmaire ,
Francs e snfrens, humils e merceyaire,
Ses trop parlar e de bon celamen.
Peyrols : Ben dey chantar.
Fidèle amant , sincère et patient , bumble et
sensible , sans trop parler et de bonne discrétion.
it. Celamento.
4. Celiu, seliu, adj., caché, discret.
E per mi dons sui celius ,.
Qu'a falbir no m'abando.
G. Riquier : A mon dan.
Et je suis discret envers ma dame, de manière
que je ne m'abandonne pas à faillir.
Anzel nizaic non estara
Ja tan selius corn l'autre fa.
Deldes de Prades , Aus. cass.
L'oiseau niais ne restera jamais tant caché comme
fait l'autre.
J. SELAir.F. , CELADOR , S. III., Celciir,
discret, qui cache.
Per qu ieu no vuelb. esser seluul
CEL
De luis crois faitz ont es deslialtatz.
P. Cardinal : Un sirveules.
C'est pourquoi je ne veux pas être ce/eï/r de leurs
vils laits où est de'loyaute'.
Adjectiv. Qu'er ai trobat, ses bauzia,
Levai amie celador ,
A cui m'aus clamar d'araor.
Gui d'Uisel : L'autre jorn.
Que maintenant j'ai trouve' , sans tromperie , loyal
ami discret, à qui j'ose me réclamer d'amour.
6. Encelar, v. , celer, cacher.
Part. pas. E m dis : Amies, ben siaz encelaz,
Qe ja per mi non serez galiaz.
Gir.AUD de Borneil : Ben m'era.
Et me dit : Ami , soyez bien caché, vu que voui
ne serez jamais trompé par moi.
Que secret encelat
"Voilla a femna descobrir.
Un troubadour anonyme, Coblas esparsas.
Que je veuille découvrir à une femme un secret
caché.
7. Esselar, v. , indiquer, déceler.
Pero vuelh esselar
Sels de que ai parlât.
G. Rîquier : A Penas.
Pourtant je veux indiquer ceux de qui j'ai parlé.
8. Recels, s. m., discrétion.
Quar sera ma grans dolors
Recels e temensa.
Gaubert moine de Puicibot : Una grans.
Car ma grande douleur sera discrétion et crainte.
9. Descelar , v. , déceler, révéler.
Si es rasons c' om deia descelar s'amor.
V. de Guillaume de Cabestaing.
S'il est raison qu'on doive déceler sou amour.
Comenset a prediear et a decelar la paraula.
Trad. du Nonv. Test., S. Marc, cb. 1.
Il commença & préeber et révéler la parole.
Subst. Car ieu sai
Qu'amors per decelar deebai.
G. Faidit : Oimais laing.
Parce que je sais que l'amour déeboit par déceler
Part. pas. Que ja non sera descelada.
V. de S. Honorât.
Que jamais elle ne sera décelée.
cat. Decelar.
10. Descelame>t , s. m. , découverte, in-
discrétion.
Qu 1CU feZCS UESCtl.AMEN
CFX
Don pogues ilol e mal prendre.
B. Zorgi : L'aulr' îer.
Que je fisse découverte dont je pusse prendre
dueil et mal.
Aisso dis per descelamens.
Roman de Jaufre, loi. l\!\.
11 dit cela par indiscrétion.
cat. Decclament.
1 1 . Entrecelar , v. , avertir, prémunir.
Totz aqnests argumens c'aisi m'auzetz parlai-
Ai trag de las estorias, e per entrecei.au
Los liais de falbir, los bos per emeudar...
Part. pas.
"Vers es que totz nos antres a bom entrecf.latz
Que ns gardem de l'esclao d'aquelsc'om acitatz.
Iz.VRN : Diguas nie tu.
J'ai tire des histoires tous ces arguments que vous
m'entendez exposer ici , et pour prémunir les
loyaux de faillir, pour corriger les lions...
11 est vrai qu'on nous a avertis que nous nous
gardions de la trace de ceux qu'on a cite's.
12. Entrecet.i , adj. , sournois.
Ben semblet borae entreceli.
Roman de Flamenca, fol. 25.
11 sembla bien homme sournois.
i3. Recelada, s. f. , embûche, cachette.
A Sanb-Gerraa an fah lor receladas;
Aqui lor an las testas dels brocs cebradas.
Roman de Gérard de R.ossillon , fol. 32.
Ils ont fait leurs embûches à Saint-Germain ; là
ils leur ont se'paré les têtes des troncs.
anc. fr. Et je pri Deu qu'il vos face savoir
Quel mal cil sent qui aime à recelée
Le R.oi de Navarre, chanson /j8e.
Et tuent en recelée les courages où ils sont tapis.
OEui'res d'Alain Charlier, p. 270.
CELEBRAR, v., lat. celebrarc, cé-
lébrer.
E sa festa devotamens
celebrava ell e sas gens.
V. de S. Honorât.
Et il célébrait lui et ses gens , dévotement sa fêle.
Mas après Dieu, lieys bonors e célèbres.
A. Daniel : Ans qu'els cim.
Mais après Dieu , que tu l'honores et célèbres.
<:at. esp. port. Celebrar. it. Celebrare.
— Dire la messe.
Cada dîa que bom deia celebrar per los
morts, ceôebke e eau le, etc.
Tit. de 1281. Doai , lui. \'/\.
CEL
373
Chaque jour qu'on doive célébrer pour les morts ,
qu'il célèbre et chante , etc.
2. Célébration, s. f, lat. celebka-
tionc/h , célébration.
Per canzos, proemis.... e célébrations de
messas.
Doctrine des Vaudois.
Par chants , poèmes.... et célébrations de messes.
cat. Celebraciô. esp. Celebracion. port. Celé-
bracâo. it. Celebrazione.
3. Celebritat , s.f. , lat. CELElîRITATi?/W,
célébrité.
Era an de granda celebritat.
Elue, de las propr., fol. 128.
C'e'tait anne'e de grande célébrité.
cat. Celebritat. esp. Celebridad. port. Celc-
bridade. it. Celebrità.
CELERITAT, s. f., lat. celeritat.?m ,
célérité.
Am meravilbosa celeritat.
Cal. dels aposl. de Roma , fol. 47-
Avec merveilleuse célérité.
anc. cat Celeritat. esp. Celeridad. port. Ce-
leridade. it. Celerita.
CELIDONIA, s.f., lat. chelidonia ,
chélidoine.
Distila en lors uelhs suc de celidonia , e
cobro la vista.
Elue, de las propr., fol. 1^7 -
Distille en leurs yeux suc de chélidoine , et ils
recouvrent la vue.
cat. esp. tort. it. Celidonia.
CELLA, s.f., lat. cella, cellule.
Morgues si deu toz escondre dins sa cella.
Trad. de Bède , fol. 62.
Le moine sedoit cacher entièrement dans sa cellule.
anc. cat. Cella. esp. Cclda. tort. it. Cella.
2. Celier, s. m. , écurie, cellier.
Caval saur, bansa , de bon celier.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 3g.
Cheval roux , bauçant , de bonne écurie.
Diens eomplira te tos graniers de blat c ton
celier de vin.
V. et Veit., fol. 75.
Dieu l'emplira tes greniers de hle' et tun cellier de
vin.
M
CEiM
El micg il chu me aportat ins el cflier de
l'abbat.
Tit. de 1276. Doat, t. LXXXVII , fol. 44.
La demi-dime apportée dans le ccllierùc l'abbé.
cat. Celler. fort. Cclleiro. it. Celliere.
3. Cellarier, s. m. , lat. ceelarim.?, cé-
lérier, distributeur.
Lo celarier del mostier sia ebausitz, que
sia savis.
Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 16.
Que le célérier du monastère soit choisi , qui soit
instruit.
De don Frotar cellarier raaior de la dita
maio de Candelb, e de don Albert cellarier
meia, de donW. de Pradas cellarier mendre.
Tit. de 1254. Doat , t. CXV, fol. 88.
De dom Frotaire célérier major de ladite maison
de Candel , et de dom Albert célérier moyen , et de
dom G. de Pradcs célérier moindre.
Fig.
Hom c'a estât heretic, princeps, e celariers
De la inala semensa.
Isarn : Diguas me tu.
Homme qui a été hérétique , chef et distributeur
de la mauvaise semence.
AKC. ESP.
Yo Mnnno è don Gomez cellerer de el logar.
V. de Santa Oria , cop. l63.
anc. cat. Cellerer. esp. mod. Cillerero. port.
Cellareiro . it. Cellerajo.
l\. Celararià, s.f., célérerie, office de
célérier.
De las rendas e de las subvencios assignadas
a l'offici de la celararià.
Tit.de i3ig. Doat, t.CXXXII, fol. 33g.
Des lentes et des subventions assignées à l'office
de la célérerie.
CEjIBEL , seaibel, s. m. , combat, dis-
pute, joute, tournoi.
Et ja no m trobares lasat
Qn'ieu non fas' asant e cembel.
B. Calvo : Era pueis.
Et jamais vous ne me trouverez lassé de manière
que je ne fasse assaut et combat.
S'als no podon, movran r f.vibel.
Deudes de Prades , Aus. cass.
S'ils ne peuventautre chose, ils exciteront dispute.
E qnan trob tornei ni ci.mcel,
Volontiers desplci m'enseigna.
I'. Vidal : Pois ubert,
CEM
Et quand je trouve tournoi et joule, je déploie
volontiers mon enseigne.
Lo conis, cui fon Belcaire,
Venc al sembel
Desus un destrier vaire.
Rambaud de Vaqueiras : El so que.
Le comte, à qui fut Beaucaire, vint au tournoi
sur un destrier vair.
— Piège, tromperie.
Coiu l'ausel c'al senbel se pren.
T. de Certan et d'Hugues : N Ugo.
Comme l'oiseau qui se prend au piège.
anc. fr. Dist qu'il iroit faire cembel ;
Un esent tout fres e novel
Li avoît sa famé baillié.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 288.
Qui d'amor movent lo ccnbel.
Nouv. rec. de Fabl. et cont. anc, 1. 1 , p. 363.
cat. Cembel/. esp. Cimbel.
2. Cembellar, v., attaquer, combattre,
jouter.
S'amors bonrada
Qu'ades me sembella.
G. Riquier : Volontiers.
Son honoré amour qui m: 'attaque toujours.
Qu'ades ja m sembella
Mos pessamens.
G. Pierre de Cazals : Per re-
Que ma pensée sans cesse me combat.
Mais il lo fa , si coin cel qe cenbela ,
C'ab bel semblan m'a mes en mortal pena.
P. Vidal : S'eu fos en.
Mais elle le fait, ainsi que celui qui joule, vu
qu'avec belle apparence elle m'a mis en mortelle
peine.
E gragela
E SEMBELA.
G. Riquier : Aissi com es.
Et caresse et combat.
anc. pr. Ne tournoie ne ne chembele ,
Ains est assis en sa cbapele.
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 35l.
3. Assembelhar, v. , jouter, combattre.
Cortesament assembelha
Anior vera e s'allna,
Que de joy fa son sembclb.
G. Rudel : Lanquan lo temps.
L'amour vrai combat courtoisement et s'épure,
vu qu'il fait son combat au sujet du plaisir.
ANC. fr. E ceo de qu'il nos acc/ubc/e.
-B. de Saintl-Mauke, Chr. de Norm., foi. 66.
CEN
CEMENTERI, sementeri, s. m., lat.
c emeterik/k , cimetière.
Sobre '1 devizement e '1 boalament dels ce-
menteris.
Tit.de 1253. Doat, 1. CVI, fol. 96.
Sur la division et le hornage des cimetières.
Cant hom tray de glieyas o de sementeris
aquells que hy venon a gandida.
V. et Vert., fol. 16.
Quand on tire des églises ou des cimetières ceux
qui y viennent à sauveté. .
ANC. fr. Ni les esprits des ombreux cemetaircs.
OEiwres de Pierre Ronsard , t. II , p. l55y.
cat. Cementirï. esp. tort. Cimenterio. it. Ci-
meterio.
CENA, s. /., lat. coena, repas, souper,
cène.
Det lor cena
De pomat que el ac fali e pan d'avena.
Romande Gérard de Rossillon , fol. 84.
Il leur donna un repas de pome' qu'il eut fait et
pain d'avoine.
Il s'est dit spécialement du dernier
repas de Jésus-Christ avec ses apôtres.
E fâcha la cena... Leva s de la cena e pausa
sos vestimens.
Fragm. de ti-ad. de la Passion.
Et la cène faite... Il se lève de la cène et pose ses
vêtements.
Fig. Fait ai longua qnarantena,
Mas hueymais
Sui al dijous de la cena.
Bertrand de Born : Cazut sui.
J'ai fait longue quarantaine, mais maintenant je
suis au jeudi de la cène.
cat. esp. Cena. tort. Cea. it. Cena.
2. Cénacle, cénacle, s. m. , lat. coena-
cuuim , cénacle , salle.
Pauseron la en cinacle... Can fo vengnt
meneron lo el cénacle.
Trad. des Actes des Apôtres, cli. 9.
Ils la posèrent dans le cénacle.... Quand il fut
venu ils le menèrent au cénacle.
anc. cat. Cénacle, esp. tort. Cenaculo. it.
Cenacolo.
3. Cenar , ?\,lat. coenaré^ céner, souper.
Antiquamen fo costuma de cenar o sopar
en loc patent.
Elue, de las propr., fol. 76.
CEN
375
Anciennement il fut coutume de céner ou souper
en lieu patent.
Lo Lazar certanamen era l'an d'aquels qni
cenavan ab el.
Fragm. de trad. de la Passion.
Le Lazare e'tait certainement l'un de ceux qui
soupaienl avec lui.
anc. fr. De soi aisier moult se pena
Chis hom qui richement cena.
R. du Riche Homme et du Ladre, CarpeNTIer ,
t. J , col. 1010.
anc. cat. esp. Cenar. it. Cenare.
CENDAL, cendat, sendat, s./?*., taffetas.
Cendals don quecha s bendes.
Le moine de Montaudo.v : Quant luit.
Taffetas dont chacune se ceignît.
Ni escarlata ni cendat.
Roman de Jaufre, fol. 123.
Ni e'carlate ni taffetas.
Que sendat e sisclato
E samit 110 sion romput.
Bertrand de Born : Lo coms m'a.
Que taffetas et brocards et satins ne soient déchirés.
anc. fr. Et eust fait ses atours de bon cendal
enfbrcié de ses armes...
Un raantel de cendal noiv entour son col...
Je li envoiai drap et cendal pour fourrer la
robe.
Joinviixe , p. 7, 20 et 46.
Adonc osterent les hliaus,
Les singlatons et les cendaus.
Roman du comte de Poitiers, v. 1^49-
— Etendard, drapeau.
Vexilluni simplex cendato simplice textum,
Guillaume le Breton , liv. II.
Qnan vey pels vergiers desplegar
Los sendatz grueex , indis e blans.
Bertrand de Born : Quan vey.
Quand je vois de'ployer par les vergers les éten-
dards jaunes , violets et Lleus.
Sendatz vermelhs, endis e ros.
P. Du Vilar : Sendatz.
Etendards vermeils , violets et rouges.
anc. fr. Muls et palefrois et cevaux,
Et vair et gris et bons cendaux.
Philippe Mouskes , Du Cange, Dissert. XVIIT.
anc. cat. Cendat. cat. mod. esp. port. Cen-
dal. it. Zendato.
CENDALIA , s. f. , lat. sandaew/m ,
sandale.
3;(5
CEN
Mas los pes cansatz île cf.ndat.ias.
Trad. du Nouv. Test. S. Marc , eh. G.
Mais les pieds chaussés de sandales.
cat. esp. San dalia. tort. Sandalha. it. Sandalo.
CENHER, sf.kure, î'., lat. cingerc,
ceindre, environner.
O que bai/.an ah SOS belhs bratz mi cenha.
G- Magret : En aissi m pren.
Ou que baisant elle me ceigne avec ses beaux
bras.
Quan li plac senher
Mon bran. «
P. oieaud de Yaqueiras : Engles.
Quand il lui plut de ceindre mon glaive.
E vai ausberc vestir, espaza senhdre.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. g5.
Et va vêlir le haubert et ceindre l'e'pe'e.
Part. pas.
E las espasas cinctas e los elmes lassai/.
Guillaume de Tudela.
Et les épées ceintes et les heaumes lace's.
Fig. Be m'en deuria jauzir,
Pos tan gran valor la ceing.
Kaimond de Miraval : A penas.
Je devrais bien m'en réjouir, puisque si grand
mérite V environne.
cat. C.enjir. esp. Cenir. tort. Cingir. it.
Cignere , cingere.
i. Senchar, v. , ceindre, entourer, en-
vironner.
La sentura mcsclaia,
Que ieu solia senchar,
Lassa ! non l'aus portar.
P. Basc : Ab greu.
La ceinture mélangée , que j'avais coutume de
ceindre, malheureuse ! je ne l'ose porler.
Dieus comandet ad aquells que sacrifica-
rian l'anhel pascal que senchesson be lur loms.
V. et Vert. , fol. 97.
Dieu commanda à ceux qui sacrifieraient l'agneau
pascal, qu'ils ceignissent Lien leurs reins.
esp. Cinchar.
3. Seyxera, s. f.t ceinture.
Am la spassa que tôt lo va fendre entro la
seynera.
Philomewa.
Avec l'épée qui le va fendn- entièrement jusqu'à
la ceinture.
4. Centit.ar, v. , ceindre.
CEN
E près mi drap... et va lo cf.nturar.
Trad. du Nouv l'est. S. Jean , ch. i3.
Et prit un drap... et va le ceindre.
Part. pas. Lo drap de que era centurat.
Trad. du Nouv. Test. S. JEAN , ch. l3.
Le drap dont il élait ceint.
5. Centura, sentura, s. f. , ceinture.
La sentura mesclaia.
P. Basc : Ab greu.
La ceinture mélangée.
La serpent vay liar al coll de sa sentura.
V . de S. Honorât.
\ a lier le serpent au cou avec sa ceinture.
Fig. Don sentura propriauien
Liam d'amor signifia.
Brev. d'amor , fol. 8.
D'où ceinture, proprement, signifie lien d'amour.
Loc. Que m volcsetz far de vostres bras centura.
G. Figueiras : En pessSmen.
Que me voulussiez faire ceinluréâc vos bras.
Qu'ieu 'n sai una qu'es de tan franc nsatge
Qu'anc no gardet honor sotz sa centura.
G. Faidit : Si anc nuls.
Que j'en sais une qui est de si libre conduite
que jamais elle ne garda honneur sous sa ceinture.
cat. esp. port. it. Cintura.
6. Cenha, cencha, s.f. , bande, cein-
ture.
D'una cenha de pâli li an sos huelhs bendatz.
Roman de Fierabras, v. 2961.
Ils lui ont bandé ses yeux d'une bande de drap de
soie.
Causas , sabatos,
Sench' e bors' e cotel,
Aiatz azaut e bel.
Amanieu des Escas : El temps de.
Avez joli et beau , chausses , souliers , ceinture et
bourse et couteau.
7. Cintha, s.f., ceinture.
La regio dita zona o cintha torrida.
Elue, de las propr., fol. 108.
La région dite zone ou ceinture torride.
ANC. fr. Que plus d'une granl lieue dure
La ceinte entonr et la clôture.
G. Gliart , t. II , p. 4 ' ' •
cat. Cingla, esp. Cinta, cincha. tort. Cinta.
it. Cigna.
8. Cengement, s. m., ceinture.
Fig. Cengemens de cbastelat el cor.
Trad. de R'ede , fol. 79.
Ceinture de chasteté au cœur.
CEN
j). Encenher, v., engrosser.
Part- pas. Non tarzet gaire qu'ill si sent
Ensencha, don ac gran ilolor.
V. de S. Honorât.
Il ne tarda guère qu'elle se sentit engrossée , dont
elle eut grande douleur.
it. Incignere.
ïo. Entressenher , v. , entourer, en-
ceindre.
Que non y a ram no s'entressenh
De bêlas flors e de vert fnelb.
A. Daniil : Ab plazer.
Qu'il n'y a rameau qui ne s'entoure de belles
fleurs et de vert feuillage.
1 1 . Recenger , recenher , v. , ceindre ,
enceindre, entourer.
E fetz recenger aquesta ciotat de bo mur.
Cat. dels aposl- de Roma, fol. 109.
Et fit entourer cette cite' de bon mur.
En tan col mon ressenh e clau e dura.
G. Figueiras : En pessamen.
En autant comme le monde ceint et enferme et
dure.
Fig. Caritatz es en tan belh estamen,
Que pietatz la resenh e la clan.
P. Cardinal : Caritatz.
Cbarite' est en si bel état , que piété' Venceint et la
renferme.
Part. pas. Resenhs del devinai poder.
Cat. dels apost. de Roma, fol. ig^-
Entouré du pouvoir divin.
12. Trascenher, v., ceindre, entourer.
Una flama luzeutz lo trasceis tôt entorn.
V. de S. Honorât.
Une flamme luisante le ceignit tout autour.
i3. Sobresei>tg, s. m., cuirasse.
C'ausberc ni sobreseing vestir.
B. Calvo : Un nov.
Que vêtir baubert ou cuirasse.
esp. Sobrecincho. it. Sopraccinghia.
i/|. Sobresinal, s. m., cotte d'armes.
D'ausberc e de sobresinal.
Pioman de Jaujre , fol. 98.
De baubert et de cotte d'armes.
i5. Sotzsencha , s. /., sous-ceinture.
L'alba e la sotzsencha de que se vi£ston los
ministres de la sancta Gleya.
V. et Vert., fol. 97.
1.
CEN
377
L'aube et la sous-ceinture de quoi les ministres de
la sainte Eglise se revêtent.
16. Cinglar, singlar, v. , sangler, ser-
rer la sangle.
Richart fo dechendutz per son caval cinglar.
Roman de FierabraSj v. 3764.
Richard fut descendu pour sangler son cheval.
Loc.Jig. Lo dornpneiar e '1 rire
E 'I gent parlar e tôt quan soliatz far,
Avetz perdut, per trop singlar.
Un trolbadour anonyme : En aquest sonet.
Vous avez perdu, pour trop serrer, le courtiser
et le rire et le gentil parler et tout ce que vous soûliez
faire.
Part- pas. Poli... bastat, singlat.
Elue, de las propr., fol. 246'-
Poulain... bâte', sangle.
cat. Cinglar. it. Cinghiarc.
17. Singla, s./., sangle.
Que la singla li brisa.
Guillaume de Tudela.
Qu'il lui brise la sangle.
esp. Cincha. it. Cigna.
18. Recinglar, v., ressangler.
E vai lo caval recinglar,
Pueis s'apareilla de puiar.
Roman de Jaufre, fol. 33.
Et va ressangler le cheval , puis s'apprêteà monter.
esp. Recinchar. it. Ricignere.
CENRE, CENDRE, CENES, s . f. , îat. CI-
NgRE/rt, cendre.
E qui soy ieu, sinon cenres e béluga de
fuoe ?
V.et Vert. , fol. 53.
Et qui suis-je moi , sinon cendre et hluette de feu ?
Qu'aissi torna '1 fuecx en cendre.
B. de Ventadoir : Leu chansoneta.
Qu'ainsi le feu se change en cendre.
E lor cènes gitad' al vent.
Le comte de Foix : Frances.
Et leur cendre jetée au vent.
Le pluriel se dit spécialement du jour
des Cendres.
Premier dimecres après las Cendres.
Elue, de las propr., fol. 122.
Le premier mercredi après les Cendres.
cat. Cendra. esp. Çeniza. port. Cinza. it.
Cenere.
48
3-8 CEN
2. Cendros, senros, adj., lat. cuwroskj,
cendreux , qui est de couleur de
cendre.
Lor color es, quan so joves, cf.ndroza ,
blanqninoza.
Élue. (/<• /('.•.' propr., fol. i45.
Leur couleur est, quand ils sont jeunes, cen-
dreuse, blanchâtre.
Ab bueills slnros.
Deudls de Prades , Auz. cass.
Avec yeux couleur de cendre-
cat. Cendros. esp. Genizo. it. Ceneroso.
3. Acendre, v., lat. accendcre, allu-
mer, enflammer.
Fuec grezesc acenbre.
Ha.mba.ud de Vaqueiras : Truan mala.
Allumer le feu grégeois.
Quan es amortat , soptament si pot accendre.
Elue, de las propr., fol. l32.
Quand il est assoupi , il peut soudainement s'en-
flammer.
Part. pas. E '1 fuec no s tuda
Que es trop acendctz.
Prière à la Vierge.
Et le feu qui est très allumé ne s'éteint pas.
ahc. esp. port. Accender. it. Accendere.
4- Encendre , essendre , v. , allumer, in-
cendier, enflammer.
La lenba e las antras cauzas que escalfan lo
fuoe e I'encendon.
V. et Vert., fol. 85.
Le Lois et les autres choses qui échauffent le feu et
Y allument.
Flg. On mais la vey, la m tenon per genser
Miey buelh , que m fan aflamar et engendre.
G . Magret : En aissi.
Où plus je la vois, mes yeux, qui me font en-
flammer et brûler, me la tiennent pour plus gentille.
Los coratges essendre e las lenguas foibir.
Guillaume de Tudela.
Enflammer les cœurs et aiguiser les langues.
cat. Encendrer. esp. port. Encender. it. In-
cendere.
5. Ehcewdi, s. m.j lat. incendih/h , in-
cendie.
Aqnel boni qne, son escient, met encbndi
en ciptat.
Trad. du Code de Justinien , fol. 100.
Cet homme qui, à son escient, met incendie en cité.
cat. Incendi. esp. port. it. Incendie
CEN
6. Incineracio , s./., incinération.
Exustio d'hnmors et incineratio.
Mas pren incineracio.
Elue, de las propr., fol. 8i et 82.
Brûlure et incinération d'humeurs.
Mais prend incinération
7. Encendrar, incinerar, v. , réduire
en cendres.
Part. pas. Eu gran foc entro ero encendratz...
Encendrat et ses tota malignitat.
Elue, de las propr., fol. 1^3 et 2^0.
En grand feu jusqu'à ce qu'ils étaient réduits en
cendres... Piéduit en cendres et sans aucune ma-
lignité.
En quai foc sobtament... fo dins e incine-
rada.
Elue, de las propr-, fol. Iq5.
Dans lequel feu subitement... elle fut dedans et
réduite en cendres.
esp. Incinerar. it. Incenerare.
CENT, cen, adj. num. indêcl. lat. cen-
Tiun , cent.
Si el a cent liaras de l'autruî.
La nobla Leyczon.
S'il a cent livres d'autrui.
Cen vetz muer lo jorn de dolor
E reviu de joi autras cen.
B. de Ventadour : Non es.
Cent fois le jour je meurs de douleur, et je revis
de joie cent autres.
Cen tan prez mais, s'ieu ad honor vencîa,
Que si preses so que vencutz séria.
T. de H. de la Bachelerie et de B. de S. -Félix :
Digatz.
Je prise cent fois autant plus , si je vainquais pour
l'honneur, que si je prenais ce qui serait vaincu.
Il est employé substantivement dans
la locution suivante :
Aissi valra son rie prelz per un cen.
FolquET DE Marseille : Hueimais.
Ainsi son riche mérite vaudra cent pour un.
cat. Cent. esp. Cien , ciento. tort. Cern, cento.
it. Cento.
anc. it. O speranza, o désir sempre fallace
E degli amanti più, ben per un cento.
Petrarca , Son. : Corne va '1 mondo !
Tassoni, en commentant le sonnet,
nomme provençale cette locution.
2. Centew , adj. num., centième.
CEN
Cant venc al centen jorn per ternie vertadier.
V. de S. Honorât.
Quand vint au centième jour pour terme vé-
ritable.
Subst. Dona , no us puesc lo tente dir
De las penas ni del niait ir.
Arnaud de Marueil : Dona gcnscr.
Dame , je ne puis vous dire le centième des peines
et du martyre.
cat. Centé. esp. Ccnteno.
3. Centena, s.f. , centaine.
Per companbas, per centen as.
Brev. d'amor, fol. l57-
Par compagnies , par centaines.
cat. esp. fort. Centena.
4. Centenar, s. m., centaine.
Levaran de casca centenar detz dîners.
Tit. de 1270. Doat, t. CLXX1II , fol. 68.
Lèveront de chaque centaine dix deniers.
De X"VJII pessas eu sus tro al centenar.
Cartulaire de Montpellier, fol. 106'.
De dix-nuit pièces en sus jusqu'à la centaine.
cat. esp. tort. Centenar.
5. Centisme, aclj. num. , la t. cente-
simis, centuple.
Ben pot esser fis qu'ai pagar
"Venra centismes gazardos.
GiRAUD DE Bornei : Ben es adregz.
Bien peut être sûr qu'au payer viendra centuple
gain.
cat. Centessim. esp. port. Centesimo. rr. Cen-
tesmo.
6. Centurio, s. m., lat. centurio ,
centurion.
Et ac, per so gen respos,
Son serf salv lo centurios.
Pierre d' Auvergne : Dieus vera.
Et le centurion , pour sa convenante re'ponse , eut
son serviteur sauf.
cat. Centurio. esp. Centurion, tort. Centuriâo.
it. Centurione.
7. Centenier, s. m., centenier.
Dels senteniers per las guerras.
Ord. des rois de Fr., i^H, t. IX, p. 609.
Des centeniers pour les guerres.
E far conestablias e centeniers.
Tit. du xve sièc. Doat, t. CXLVII, fol. 282.
Et faire conuétablies et centeniers.
anc. cat. Centener.
Cep 379
CENTAUR, .v. th. , lat. centaure, cen-
taure.
Centaur , compost d'home et de caval.
Elue, de las propr., fol. 240.
Centaure, composé d'Iiomme et de cheval.
cat. esp. tort. it. Centauro.
CENTAUREA, s.f., lat. centaurea,
centaurée.
Centaurea herba es mot amara.
Elue, de las propr., fol. 205.
La centaurée est herbe fort amère.
De farina de errs e centaurea.
Trad. d'Alhucasis, fol. [fl .
De farine de gesses et centaurée.
cat. Centaura. esp. port. it. Centaurea.
CENTRE, s. m., lat. centra/» , centre.
Lo centres terrenals es digz.
Brev. d'amor, fol. 39.
Est appelé le centre terrestre.
Sobr'el centre del uelb... Entorn del sien
CENTRE.
Elue, de las propr., fol. i5 et 107.
Sur le centre de l'œil... Autour de son centre.
CAT. Esr. tort. it. Centra.
1. Central, adj., lat. centrale, central.
Pupilla... ponb central del uelb.
Elue, de las propr., fol. 36.
Pupille... point central de l'œil.
cat. esp. port. Central, it. Centrale.
3. Excentric, adj. , lat. excentric «.y,
excentrique.
Es en on cercle apelat excentric.
Elue, de las propr., fol. n3.
Est en un cercle appelé excentrique.
cat. Excentric. esp. Excentrico. port. it. Ec-
centrico.
CEP, s. m., lat. stipes, souche, cep de
vigne.
Pampol no pot far fruit de si nieteixa, sinon
tant quant esta en lo cep.
Fragm. de trad. de la Passion.
Pampro ne peut faire fruit de lui-même , sinon
en tant qu'il tient au cep.
cat. Cep. esp. port. Cepa. it. Ceppo.
2. Essepar, v. , couper, trancher.
Molt es bo essepar non jes los felos, mas
las felonias.
Trad. de Bède, fol. 8.
38o
CEP
Il est très l>on de trancher non [loint les félons ,
mais les Félonies.
Piirt. prés. Si bom de Montferrarul trobava
boni, de noits, en son forfait, crebant sa
maizo o sou obrador, ni emblant la soa
ebansa , ni essepant son blat ni sa vinha
ni sos arbres.
Charte de Montferrand de 1240.
Si un homme de Montferrand trouvait un homme,
de nuil , en son forfait , crevant sa maison ou sou
atelier, et dérobant sa chose et coupant son blé et sa
vi^ue et ses arbres.
akc. fr. Reraese de vigne cépée.
G. Guiart, t. II, p. 54-
ksp. Encepar.
CEP, sep, s. m. , lat. civpus, ceps, en-
traves, liens.
En grillons , o en ceps , o en cadenas.
V. et Vert. , fol. 49-
En grilles, ou en entraves, ou en chaînes.
A mal sers a mestiers seps el pe.
Trad. de Bede, fol. *jl\.
A mauvais serf a besoin entraves au pied.
cat. Cep. esp. tort. Cepo. it. Ceppo.
2. Ceptas, s.f. plur., liens.
En las ceptas carnals meton lor devocion.
Lo noce/ Confort-
Mettent leur de'votion dans les liens charnels.
CEPHALIC , ad/'. , lat. cephalicma-, cé-
phalique, de la tête.
De la vena cefhalica, so es a dire, de la
vena del cap.
Elue, de las propr., fol. 80.
De la veine céphalique, c'est-à-dire , de la veine
de la tête.
Subst. Aqnesta ventosa es en loc de fleuboto-
mia de la cephalica... Fleubotoma la ce-
phalica.
Trad. d' Albucasis , fol. 54 el l\\.
Cette vuntouse est en lieu de saigne'e de la cépha-
lique... Saigne la céphalique.
Perla inalautia dita cephai.ica.
Elue, de las propr.j fol. [yj.
Pour la maladie dite céphalique.
esp. Cefallco. port. Cephalico. it. Cefalico.
1. Cephalea , s. f. , lat. cephalea, cé-
phalée, migraine.
Dolor de cap apelam cephalea... Dolor de
cap eu la malaatia apelada cephalea.
Elue, de las propr., fol. jg.
GER
Nous appelons céphalée la douleur de tête....
Douleur de tête en la maladie appelée céphalée.
tort. Cephalea.
3. Cenophali, s. m., cénophale, tète
vide.
Aigus homes so ditz cenophalis qui no
parlo, mas crido layram.
Elue, de las propr. , fol. 33.
Quelques hommes qui ne parlent pas, mais crient
en aboyant, sont dits cénophales.
4. Acephali, s. m., lat. acephalw*, acé-
phale.
Autres so ses cap, per que so ditz acf.phalis.
Elue, de las propr., fol. 25o.
D'autres sont sans tôle, c'est pourquoi ils sont dits
acéphales.
Alcunas gens que son diebas acephali.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 6.
Quelques nations qui sont dites acéphales.
CAT. ESP. PORT. IT. Âccfcllo.
CERA, s. f., lat. cera, cire.
Cera es fetz de mel.
Elue, de las propr., fol. 273.
La cire, est la lie du miel.
E n' art lums de cera e d'oli.
Arnaud Daniel .- Ah guaj.
Et j'en brûle lumières de cire el d'huile.
Que triet del mel la cera.
Marcabkus : Dirai vos.
Qui tria la cire du miel.
cat. esp. tort. it. Cera.
'jl. Ciri, s. m., lat. cr.Keus, cierge.
E ciris e candelas per mètre als candelirrs.
Guillaume de Tudela.
Et cierges et chandelles pour mettre aux chan-
deliers.
Mas Floripar trames un ciri alnmnar....
Un ciri tenc davant que fort reluzic clar.
Roman de Fierahras , v. 2077 et 2081).
Mais Floripar envoya allumer un cierge... Tint
au devant un cierge qui brillait liés clair.
La benedictio del ciry pascal.
Cat. dels apost. de Roma , fol. S j .
La be'nc'diction du cierge pascal.
cat. Ciri. esp. tort. Cirio. it. Cero.
3. Cere, adj., qui est de cire.
Es grassa et liza , egalmenl cerea si loollifica.
EluC. de las propr., loi. 201.
Est grasse et lisse , se mollifie comme de cire.
CER
/,. Cirarar, v. , écrire sur des tablettes
de cire.
Fassa m île sa carta raire,
Qu'ieu no vuelb pus portar lo fais;
Fassa '1 autrur cirarar.
G. Azkmar : Be m'agr' ops.
Qu'elle me fasse ravir de ses papiers , vu que je
ne veux plus porter le faix; qu'elle lasse écrire vm
autre sur lis tablettes.
5. Encerar, v. , lat. incerarc?, cirer,
enduire de cire.
Part. pas. Draps enceratz preservans libres
d'aygas.
Elue, de 1ns propr., fol. 2^3.
Draps cirés préservant les livres d'eaux.
cat. esp. r-oRT. Encerar. it. Incerare.
G. Ceremonia, cerimonia, s.f., lat. ce-
rimonia , cérémonie.
De ceras prendon nom cerimonias , car
ceris antiquament boni ofria.
Elue, de lus propr., fol. 2J.1.
Les cérémonies prennent nom de cires , car an-
ciennement on offrait des cierges.
Ha teissnt varias ceremonias.
Doctrine des Vaudois.
A établi diverses cérémonies.
cat. esp. port. it. Ceremonia.
CERASTES, s. m., lat. cérastes, cé-
raste, sorte de serpent.
Morsura de cérastes , qui es serpent cornnda.
Elue, de las propr. , fol. 228.
Morsure de céraste, qui est serpent cornu.
esp. Cérastes, port. Cerasta. it. Céraste.
CERA.UNI , s. m., aérolithe.
Cerauni peyra es... catz de la nivol algunas
vetz ab toneyre.
Elue, de las propr., fol. 186.
Aérolithe est une pierre... elle tombe de la nue
quelquefois avec tonnerre.
it. Cerauno.
CERCLE, sercle, selcle, s. m., lat.
circmlw.?, cercle.
Semblant a cercle de fer.
Trad. d' Albucasis , fol. g.
Ressemblant à un cercle de fer.
E cercles per tonelbs aptar.
Elue, de las propr. , fol. 222.
Et cercles pour apprêter les tonneaux.
CER
38i
Per lo cercle qui lorna de vîi'Q.
Mathieu de Qtjercy : Tant guy.
Par le cercle qui tourne à l'enlour.
E per quatre sercles saillir.
GlRAUD DE CALANSON : Fadet.
Et sauter à travers quatre cercles.
Dec li tan gran colp que la maytat del
selcle delb elme li 'n va devalbar.
Philomen A.
Lui donna si grand coup que la moitié du cercle
du heaume lui en va tomlier.
Us cercle dibs zodiacus,
Lo cal cercle revironan ,
Complis lo soleil cascnn an.
Bref, d'it/nor, fol. 26'.
Un cercle dit zodiaque , lequel cercle le soleil ac-
complit chaque an , en tournant nn tour.
anc. cat. Cercle, esp. port. Circula, it. Circolo.
2. Celclar, v. , lat. ciRCMLARtf, cercler,
environner.
Hom cei.cla e rèferisn los touels.
Lej's d'amors, fol. l3o.
On cercle et refrappe les tonneaux.
anc. cat. esp. port. Cercar. it. Cerchiare.
3. Recercelar, v., friser, recoquiller.
Part. pas.
Las marnellas petitas e '1 pel recercei.at.
Roman de Fierabras , v. /j()3o.
Les mamelles petites et le poiiyWse'.
anc. fr. La keue avoit recercelée.
Pioman du comte de Poitiers , v. (ij3.
Blonde ot le poil menu , recercelé.
Trouvère anonyme , Ms. 1989, chans. 66 bis.
4. Circuit, s. m. , lat. circuit«.>, circuit,
cercle.
Es apelat an, qnar an vol dire circuit, et
el es un circuit.
Elue, de las propr., fol. 121.
11 est appelé an , car an veut dire circuit , et il est
un cercle.
Prép. coinp. En circuit del umbelic.
Trad. d' Albucasis, fol. 28.
Autour &w nombril.
cat. Circuit, esp. tort. it. Circtiito.
5. Circularitat, s.f. , circularité.
En lors figuras circularitat ... Eu move-
roerît circularitat.
Elue, de las propr., fol. 107 et i5o.
Circularité en leurs figures.... Circularité eu
mouvement.
it. Circolarità.
38a
CRR
6. Circular, adj. , lat. circular /s, cir-
culaire.
En sa figara es redon e circuï.ar.
Elue, de las propr.j fol. i35.
En sa forme il est rond el circulaire.
cat. ksp. port. Circular. it. Circolare.
7. Circclarmen, ar/c, circulairement.
MOV SI CIRCIT.ARMENT.
Elue. de. las propr. , fol. l3a.
Se meut circulairement.
cat. Circularmen. esp. tort. Circidarmente.
it. Circolarmente.
8. ClRCUMFERENSA , £. ^ , lat. CIRCUMFE-
rentia , circonférence.
Fdg la ClRCUMFERENSA.
Brev. d'amor, fol. 3ç).
Fait la circonférence.
cat. Circumferencia.Esr. Circunferencia. port.
Circumferencia. it. Circonferenza.
9. Circuivdar , v. , lat. circumdar&, en-
vironner, contourner, cireuire.
Aprop ciucunda ain spatam lat en circuit
ciel umbelic.
Trad. d'/ilbucasis, fol. 28.
Après contourne avec spatule large autour du
nombril.
esp. Circundar. port. Clrcumdar. it. Clrcon-
dare.
io. Cercamen, £. /??., recherche.
Fero sempre lo cercamen.
V. de S. Honorât.
Firent la recherche sur-le-champ.
it. Cercamento.
I I . CeRC YR, SERQUAR , V., lat. CIRCH/ARe,
scruter, chercher, rechercher.
Los bains cerquet ben e causi...
Los angles dels bains quer e cerca.
Roman de Flamenca , fol. 60 et 100.
Il scruta et examina les bains.
Il examine et scrute les coins des bains.
Cavals e muls e can sercava.
P. Vidal : Abril issic.
Je cherchais chevaux et mulets et chien.
Car qui sa dompna en son bratz te
Fols es, s1 aillors la vai cercan.
T. de Bernard et de Gaucelm : Gaucelm.
Car qui tient sa dame en son bras est fou , s'il la
va cherchant ailleurs.
CER
E serquaria dona don li venria gran bc
d'amor.
V. de Gaucelm Faidit.
Et chercherait dame dont lui viendrait grand bien
d'amour.
anc. pr. Le ebamp cerchent p.->r les lor traire.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 107.
U Bedoer dist qu'il alast
E l'un et l'antre mont chercast.
R. Wace , Roman de Brut. Hist. pitt. du Mont
S. -Michel , p. 255.
12. ENSERCAR , ESCERCAR, ESSERCAR, V. ,
rechercher, examiner, scruter.
Ensercar totz sos defalbimens.
V. et Vert., fol. 68.
Rechercher toutes ses fautes.
Et on plus sas faisos encerc,
Plus bel mi par e plus coraplitz.
Roman de Flamenca , fol. 70.
Et où plus j'examine ses formes , il me paraît
plus beau et plus parfait.
Deus essercha totz los coratges.
Trad. de Bede, fol. 60.
Dieu scrute tous les cœurs.
Part. pas. Et ai escerchatz mos mais.
H. de Saint-Cyr : Estât ai.
Et j'ai recherché mes maux.
anc. fr. Si ai curieusement encherché... les
faultes et les punitions de nos pères.
Œuvres d'Alain Chartier, p. 4o5.
Qui tôt velt encerchier
Quauque l'en dist de lui.
Proverbes au comte de Bretaigne, p. 177.
anc. cat. Encerquar.
i3. Encercable, adj., cherchable.
E las sias vias non encercablas.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Romains.
Et ses voies non cherchables.
CEREIRA., s. /., cv&asum , cerise.
Aquo son peras e cereiras.
Pioman de Flamenca , fol. 8.
Ceci sont poires et cerises.
2. Serisia, s./., cerise.
Serisias vi loing de se.
T. de B. de Ventadour et de Peyrols : Peirols.
Il vit les cerises loin de soi.
cat. Cirera, esp. Cereza. tort. Cereja. it.
Ciriegia.
3. Sérier, sijrgier, s. m,, lat. cznasus,
cerisier.
CER
Mas car non poc sns cl sérier inontar,
Blasniet lo frng.
T. d'AimerietdeG. de Berguedan : En Bergucdan.
Mais parce qu'il ne put monter sur le cerisier, il
Mima le fruit.
Et er pins ros que nn surciers.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Et il sera plus rouge qu'un cerisier.
cat. Cirerer. esp. Cerezo. tort. Cercjeira. it.
Ciriegio.
CERNALHA, s. /., cernelle, fruit du
houx.
E vales meus qu'una cernai.ha.
Leys d'amors , fol. l3/i.
Et tu vaux moins qu'une cernelle.
ANC fr. Ne prise pas une cenelle
Yostre richesse e vostre avoir.
Ane. trael. d'Ovide, Ms., Borel, Dict., etc.
CEROT, s. ni., lat. ceratm/w, cérat.
Cura aquel am cerotz... Eu cerot que sia
fayt am oli rosat.
Trad. d'Albucasis, fol. 5 et l5.
Soigne celui-là avec cerats... En cérat qui soit
fait avec liuile rosat.
cat. Cerot. esp. port. Ceroto. it. Cerotto.
CERRA, s.^, lat. serra, scie.
Forma de forceps a la quai so dents de cerra.
Trad. d'Albucasis, fol. 38.
Forme de ciseaux à laquelle sont dents de scie.
anc. fr. Fist prendre le pople de la cited , si
fist de serres detrenebier.
Anc. tr. des Liv. des Rois, fol. 55.
cat. Serra, est. Sierra, port. it. Serra.
CERS , s. m., lat. cerc/ms , vent du
nord-ouest, couchant.
Dos venscollaterals... primier appelam cers.
Elue, de las propr., fol. i34-
Deux vents collatéraux... nous appelons couchant
le premier.
E s'afronta... devas cers ab las carreiras
comunals.
Tit. de 123^. Arch. du R., Toulouse , 322.
Et se confronte... devers le couchant avec les
chemins communaux.
De part cers la mar bretonenca.
Elue- de las propr., fol. 169.
Du côte' du couchant la mer de Bretagne.
cat. Cers. esp. Cierzo.
CEI! 383
CERT, adj. , lat. certes, certain, as-
suré, sûr.
E soi ne ben certz.
Gaucelm Faidit : Ar es lo mont.
Et j'en suis Lien certain.
E volontiers comtan novas et las troban,
siou certas e non certas.
V. et Vert,, fol. 22.
El volontiers ils content des nouvelles et les in-
ventent , soient certaines et non certaines.
Adv. E sabem cert que totz serein jutgatz ,
E bos e mais, segon nostres peccalz.
G. de S. -Didier : El temps.
Et nous savons certainement que nous serons tous
jugés, et bons et mauvais, selon nos péchés.
Adv. coinp. Que la donna parla per cert.
V. de S. Honorât.
Que la dame parle pour vrai.
anc. fr. De ce sui, dist Renart, tôt cert.
PiOinan du Renart , t. 1 , p. 83.
Moultmal liontmeri, ceste ebose est bien certe.
Roman de Berte , p. 127.
cat. Cert. esp. Cierto. port. it. Certo.
1. Certan, adj. , sûr, sincère, certain.
Si no fos geut vilain
E lanzengier savai,
Icu agr'amor certana.
B. de Yentadol'R : Quan la doss' aura.
Si ne fût vilaine gent et méchants médisants, j'au-
rais amour sur.
Qu'ici! ai trobat del mon la plus certana.
Bertrand de Born : Ges de disnar.
Que j'ai trouvé la plus sincère du monde.
Adj. indét. — Quelque , certain.
Far pagar certan argent.
Régis t. des Etats de Provence de iqoi.
Faire payer certain argent.
Certana mixtion de sulpre en podra.
Chronique des Albigeois , col. 71.
Certaine mixtion de soufre en poudre.
Adv. comp. Sapias de certan... Beu ti die de
certan.
Trad. du tr. de l'Arpent., c. 38.
Sachez pour certain... Je te dis Lien pour certain.
anc. cat. Certan. anc. esp. it. Certano.
3. Certamen, certanamen-, ado., cer-
tainement, assurément.
38 <
» CER
E sabras tôt certami n ton nombre et tas
mesuras.
Tr.nl. du tr. </■• V Arpent., c. 4'-
Et lu sauras tout certainement ton nombre et tes
mesures.
Cïrtaxajun hom <ieu far Le a pauras gens.
Liv. de Sydrac, fol. 37.
assurément 00 doit faire bien à pauvres gcn~.
anc. fk. F.t qui îimlt qnident certement.
B. DE Sainte-M vire , Chr. de jSorm., fol. III.
une. cat. Certanatneiit.
\. Chutas, ade , certes, assurément.
Deu bonis aver gelosia de sa molher? Cer-
tas, hoc.
Liv. de Sydrac, fol. 8b".
Doit-on avoir jalousie de sa femme? Certes , oui.
anc. esp. Dubdar podiiamos certas , si debies-
senios dubdar.
Loores de Nueslia Séïwra , cop. l35.
cat. Certes.
5. Certanza, s./., certitude.
Qn'estiers ai certanza
Qu'en aurai pen' eternal.
B. ZonGi : Jesu Crist.
Qu'autrement j'ai certitude que j'en aurai peine
éternelle.
ANC. FR.
Avons eu sur ce acertanec desdites eboses.
Coût, du Berry, p. 1 (5. Gioss. de Sainte-
Palnyt • , col. 110.
anc. cat. it. Certanza.
6. Certeza, .ç. f. , certitude.
E aysso es certeza.
Lx TROUBADOUR ANONYME , Coblas esparsas.
1 .1 cela est certitude.
c\t. Certesa. esp. port. Certeza. it. Certezza.
7. Certanetat, s. f., certitude.
Li Brelo no saubro nenguna certanetat de
sa mort ni de sa vida.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 6t.
Les Bretons ne surent aucune certitude de sa mort
ni de sa vie.
Sab d'aysso... certanetat.
Elue, de las propr., fol. 12.
11 sait de ceci... certitude.
cat. Certenitat. anc. esp. Certanedad.
8. Sertetit, s. f. , lat. certitudo, cer-
titude.
CER
Entro que eslias sobre sertetut.
Trad. d'Albucasis, fol. 67.
Jusqu'à ce que vous soyez sur la certitude.
cat. Certitut. Esr. Cerûdumbre. it. Certitudine.
9. Cerciorar, v., lat. certiorarc, assu-
rer, certifier.
Part. pas. Cerciorat sobre so perfeitament.
Tu. de 1293. Doat, t. CLXXYI , fol. 2i.
Assure parfaitement sur cela.
Cerciorat, si cum digb, de tôt son dreg.
Tit. de i3oç,. Doat, t. CLXXIX, fol. 38.
Assuré , comme il dit , de tout son droit.
esp. Cerciorar.
10. Certtficamen , s. m., attestation,
assurance.
Ses trobar certificamen
"Verai , clar ni sufficien.
Bref, d'atnor, (bl. I.
Sans trouver attestation , vraie, claire et suf-
fisante.
it. Certificamento .
1 1 . Certtfficatoria, s.f.} certificat, as-
surance.
Portara , quand s'en vendra, certifficato-
rta del grand rnestre.
Chronique des Albigeois, col. 102.
Il portera , quand il s'en viendra , certificat du
Sraud-maîlre.
anc. cat. anc. Esr. Certifcatoria.
12. Certificar, v. , certifier, assurer.
Lo dit légat de tôt ne certificara.
Chronique des Albigeois , col. io/j.
Ledit légat en certifiera de tout.
Part. pas. Lo sanch payre de Roma... avertit e
certificat.
Chronique des Albigeois, col. 3.
Le saint père de Borne... averti et assuré.
Certificat de diecb e de faet.
Charte de Gréalou, p. 60.
Certifié de droit et de fait.
cat. esp. ror.T. Certificar. it. Certificare.
i3. Acertamex , s. m., preuve , assu-
rance.
No us poiria mentaure ni dire jornalmens
Los caps de las estorias ni los acertamens.
P. DE CorriAC : El nom de.
Je ne vous pourrais rappeler ni dire journelle-
ment les t ilres des histoires ni les preuves.
anc. Fsr. Acertamiento. it. Accertament".
CEI1
i/|. Acert, s. m. , certitude, assurance.
Que Dieus m'en don bon acert
De lieys on no m val escrima.
Arnaud Daniel : Ah guay.
Que Dieu m'en donne bonne assurance de celle
où adresse ne me vaut.
cat. Acert. esp. Acierto. port. Acerto. it. Ac-
certo.
i5. Acertar, v., assurer, indiquer.
E pois negns nos acert a
De quant.
Pierre d'Auvergne : Abansque il.
Et puisque personne ne nous assure de combien.
Tant que s'assert mos cuidars
De l'honor qn'ieu d'elb aten,
Que tenc e vuelb per senbor.
G. RlQi ier : Si ja m deu.
Tant que ma pensée s'assure de l'honneur que
j'attends de lui que je tins et veux pour seigneur.
Per qu'es razos qu'ien en s'amor m'ACERT.
E. C.UREI. : Abril ni mai.
Parce qu'il est raison que je m'assure en son
amour.
Deves on lo soleills asf.rta.
DEIDES DE PRADES , AllZ. CaSS-
Devers où le soleil indique.
ANC. fr. Por ebou nous... atnbedeux ensanlet,
achertet del , etr.
Tit. de 1255. Carpentier , Hist. de Cambrai ,
t. II, p. 28.
Quant n' el puet od les siens trover,
As François vait por acerter.
Roman de Partonopeus, t. I , p. 120.
Quant au travail, bien j'e vons acertaine
Qu'incessamment y serai exposé.
Clément Marot , t. III , p. 86.
cat. esp. tort. Acertar. it. Accertare .
16. Nocertanf.dat, s. f. , instabilité, in-
certitude.
La nocertanedat de richesas.
Per la noncertanedat de l'espectacio.
Trad. de Bède, fol. 71 et q.2.
. L'instabilité des richesses.
Par l'incertitude de l'attente.
anc. fr. Sur quelle incertainetè ont vogué les
anciens touebaut ceste seule... vérité.
Camus de Belley, Diversités, 1. 1, fol. 3io.
17. Assertion, .v. f., lat. assertion^/??,
assertion , affirmation.
1.
CER 385
Assertion de la demanda.
Fors de Bcarn, p. togj.
Assertion de la demande.
18. Acertas, adv., certes, certainement,
sérieusement.
Acertas ii tasteron la bona paraula de Dieu.
Trad. de l'Ep, de S. Paul aux Hébreux.
Certes ils tâtèrent la bonne parole de Dieu.
anc. fr. Amiablement demande se ce qui lui
avoit fait estait esbatement on à certes;
lequel lui respondit qne à certes.
Lett. de rém.j i38">.. Cvrpentier , 1. 1, col- 909.
19. Acertivamen, adv., affirmativement.
Conditionalmen , acertivamen.
lieys d'amorSj fol. 78.
Conditionnellement , affirmativement.
20. Asserir, v., lat. ASSERERe, prétendre.
Part. prés. Li dig ciutada asserens se commnna
aver autreiat de fag.
Tit. du xm« sièc. Doit, t. XVIII , fol. 86.
Lesdits citoyens prétendant soi avoir octroyé' com-
mune de fait.
anc. cat. Asserir. it. Asserire.
CERULENC , adj. , lat. coerulemm ,
bleu, bleuâtre, azuré, d'azur,
La mar cerulknca, so es a dire, de color
negra déclinant a verdor.
Ab nelbs cf.rclencs.
Elue- de las prop., fol. 1 53 et 25g.
La mer bleuâtre, c'est-à-dire , de couleur noire
inclinant à verdure.
Avec yeux bleus.
CERUZA , s.f., lat. cerussa, céruse.
Ceruza si fa de plaias de plum, per vapor
de vinagre.
Elue, de las propr., fol. 267.
Céruse se fait de lames de plomb, par vapeur de
vinaigre.
Pren un quartero de cerusa, e destrcnipa
la ab oli d'olivas.
Coll. de recettes de Médec. en prov.
Prends un quarteron de céntse, et de'trempe-la
avec huile d'olives.
esp. Cerusa. it. Cerussa.
CERV, cer, s. m., lat. cervh^, cerf.
Sauta un cervs de dins d'un bruelh.
V. de S. Honorai.
Un cerf saule du dedans d'un taillis.
49
'6S6
cm
Aissi col cers que , quant ;i faich son cors,
Torna naorîr al crit dois cassadors.
Richard de Barri /:i,i\ : Atressi corn.
Ainsi que le cerf qui , quand il a fait sa course,
retourne mourir au cri îles chasseurs.
anc. fr, Hn vint saillant plus tost que cers.
Ronitin de Rou , v. l33f)7.
CA.T. Cervo. esp. Ciervo. tort. it. Cervo.
i. Cervia, s./., lat. cf.rva, biche.
Diptamni... cervias, quan so sagitadas, la
qnero.
Elue, de las prppf., fol. 206'.
Dictante... les biches le cherchent , quand elles
sont blessées d'une flèche.
ak.c. fr. Une cerve apparut devant eulz sou-
dainement.
Passèrent tout outre par où la cerve avoit
passé.
Rec. des hist. de Fr., t. III , p. 1 7 ^'j .
< \t. Cerpa. esp. Cierva. port,. Cerva. it. Cervia.
3. Servios, s. vi., petit cerf, faon.
Cers e cabrols e servios.
Roman de Jatifre, fol. 5.
Cerfs et chevreuils et faons.
4. Cerviat, s. m., petit cerf.
Quan han corns... so pauc, cura de cer-
viat, corbs en reyre.
Elue, de las propr., fol. 260.
Quand ils ont des cornes... elles sont petites ,
comme celles de petit cerf courbes en arrière.
esp. Cervato. it. Cerviatto.
5. Cervin, adj. , lat. cervinw^, de cerf.
Cuich ab cerusa o mezolha cervina.
Elue, de las propr., fol. 187.
Cuit avec céruse ou moelle de cerf.
Esr. it. Cervino.
6. Servier, adj.,\at. cervarhw, cervier.
Alays qui avîa buelbs trespassans coma loba
servieyra, qui pot vezer otra una parct.
V. et Vert. , fol. 3i.
Mais qui avait jeux perçants comme louve cer-
vibre, qui peut voir à travers une muraille.
esp. tort. Cerval. it. Cervierc.
CERVEZA., s./., lat. cervizia , cervoise.
Cuin cerveza de gras.
Elue, de las propr., fol. 271.
Comme ceri oise de grains.
i\T. Cerveza. est-, Cervcsa. tout. Cerveja. it.
Çervogia.
CER
CERVIZ, servitz, si f. , lat. cervix,
cervelle , cerveau.
E treneba lbi la chara e la cerviz.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 69.
Et lui coupe la face et la cervelle.
Tristicia de cor afebliz la cerviz.
Trad. deBede, fol. fit).
Tristesse de cœur affaiblit le cerveau.
— Tète.
E pendutz fos aut perla servitz.
Rambai'd d'Orange : Braus chans.
Et. fit t pendu haut par la tête.
Fig. Aquest popol es de dura servit... Los filbs
d'Israël sou île dura servit.
Hist. abr. de la Bible, fol. 32 et 33.
Ce peuple est de dure cervelle... Les fils d'Israël
sont de dure cervelle.
anc. fr. L'elme 11 fent et le cervis.
Rotnan de Parlonopeus, p. 75.
esp. tort. Cerviz. it. Cervice.
2. Cervigual, s. m., nuque, crâne.
E det li tal
D'una massa el cervigual,
Que '1 cervel li vay escampar.
Bnev. d'amor, fol. 97.
Et lui donna tel coup d'une masse sur le crâne,
qu'il lui va répandre la cervelle.
... Debrisan li elme e'1 capinalh e '1 nazal,
E testas e maicbelas e bratz e cervical.
Guillaume de Tudela.
Se brisent les heaumes et les camails el les Dazals,
et létes et mâchoires et bras et crânes.
anc. esp. Diol con la espada por meà\o\ ce rvi g al.
Poema de Alexandro , cop. 5o^.
3. Cervel, servel, s. m., lat. cere-
brum, cervelle, cerveau.
Que sus el cap li fara» bart
De cervei.h meselat ab malha.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Que je lui ferai sur la tête avec le mail une mar-
que mêle'e de cervelle.
El cor li te sa e '1 servel.
Deldes de Trades , Aitz. cass.
Lui tient le cœur sain et le cerveau.
Anc. fr. Et je lui donnai du bavel
Si durement, que le cervel
Li fis espandre par la voie.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. qyo
Grant duel m'avez mis cl cervel.
Roman du Renaît , t. III, p. 321.
cat. Cervel/. it. Cerveïïo.
CES
[\. Cervella, servela, s./., cervelle.
De Ilollan son nebot espandrai la cervei, y.
Roman de Fierabras , v. 129.
Je répandrai la cervelle de son neveu Roland.
Que las forbidas alamellas
Lur nieton ins en las cervellas.
V. de S. Honorai.
Qu'ils leur mettent les e'pe'es fourbies dans les
cervelles.
Fig. Be ns trebalha '1 servela.
T. du cousin d'Elias et d'Elias : N Elias.
La cervelle vous tourmente Lien.
5. ESSERVELAR, ESHERBELAR , V., CCerve-
ler, ôter la cervelle , briser la cervelle.
Sostaraen esherbela sa presa.
Elue, de las propr., fol. i!\i.
Ole subtilement la cervelle à sa proie.
Part. pas. fig.
D'ornes trobi fols et esservelatz.
15. Carbonf.l de Marseille, Coblas triadas.
Je trouve des hommes fous et écervelés.
anc. fr. Un autre cop li a doué
Que trestot l'a escervelé.
Roman du R.enart , t. III , p. 272.
L'altre od s'espée tscervela.
Roman de Rou , v. l3Ô2.
anc. cat. Ecervellar. it. Scervellare.
6. Eservigar , v. , devenir lunatique.
La turqnesa, segon que par,
Garda caval cI'eservigar.
Brev. d'amor, fol. 3çj.
La turquoise , selon qu'il paraît, préserve le che-
val de devenir lunatique.
7. Decervelar, v., écerveler.
Part. pas. Fo am nna pergna decervelatz.
Cat. dels apost. de Rojna , fol. 10.
Il fut écervelé avec une perche.
it. Dicervellare.
CES, ses, s. m., lat. cvrims, cens, tribut.
Ni renda en sa bonor ces ni tolieu.
Pioman de Gérard de Rossillon , fol. 72.
Ne rende en son fief cens ni tonlieu.
Per qne eu tolraî vostie ses.
Garins d'Apchier : Comunal.
C'est pourquoi j'ôterai votre cens.
Mas mil sospirs li ren quec jorn per ces.
P. Raimond de Toulouse : Si cum.
Mais je lui rends chaque jour mille soupirs pour
tribut.
CES 3«7
Per pagar ad amor lo ces.
Deudes de Pr ades : Amors.
Tour payer le tribut à l'amour.
cat. Cens. esp. port. it. Cetiso.
2. Sensa, s. /., revenu , cens, tribut.
E non cobeitan grau sensa
Ni '1 ben d'aquest mon.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Et neconvoitent grand revenu ni lebien de ce monde.
Corn bos Reis culbir sa sensa.
Un troubadour anonyme : Vai Ilugonet.
Comme bon Roi recueillir son tribut.
3. Sobreces, soiîces, s. îii. , sur-cens.
No posca donar a sorreces, ni a ces, ni ad
acapte neguna bonor que tengna de nos.
Tit. de 1254. Doat , t. CXV , fol. 98.
Ne puisse donner à sur-cens, ni à cens, ni à
acapte aucun fief qu'il tienne de nous.
De donar ab sobces.
Tit. de 1279. Arch. du R., J. , 32 1.
De donner avec sur-cens.
4. Censuari, s. m., lat. censuarem.?, cen-
sier.
Li feusatier, empbiteotas e censuaris.
Tit. du xme sièc. Doat , t. CXVIII , fol. 41.
Les feudataires , empbite'oles et censiers.
5. Cessal, adj.y lat. ce/isuaus , censi-
taire, censable.
Lanrador terras cessals uienten.
RaimonddeCastelnau : Mon sirveptes.
Les laboureurs niant les terres censables.
Mas, ab tôt so, m'a plus cessal
Que , quan li m dei , non avia.
Aimehi DE Peguii.AIN : Puoisque.
Mais , avec tout cela , elle m'a plus pour censi-
taire qu'elle n'avait , lorsque je me donnai à elle.
esp. Ccnsal. port. Censual. it. Censuale.
6. Cessalmen , ade, censalement, à cens.
No i remas boni ni femna no 1 dones
annalmens ,
Cadanspersoncap, denier d'aurcEssALMENs.
P. de Corbiac : El nom de.
N'y demeurât homme ni femme qui ne lui donnât
annuellement , chacun pour son chef, un denier d'or
censalement.
Los quais moltos...donam per jasse cessalmen.
Tit. de 1241. Doat, t. CXL, fol. 127.
Lesquels moutons... nous donnons pour toujours à
cens.
esp. Censuahrfente.
388
CES
7. Acessar, v., acenser.
Aatreiara et acessam a vos.
Tit. de 1262. Doat, t. CXX1V, loi. 11.
Octroyons et acensons à vous.
Del nias del Poig qne lar acesset.
Tit. de 1 1 13. Doat , t. CXXXVJIi , fol. 65.
Du mas du Puy qu'il leur acensa.
Part. pas. Pessa de terra qu'eu e vos avîam
coiupratla e acessada.
Tit. de 1279. Arch. du Roy., J., 321.
Pièce de terre que moi et vous avions achetée et
aeensée.
anc. esp. Acensar. it. Accensare.
8. ACESSAMEN , ASSENSA5IENT , S. TH. , aCC'il-
scraent.
Lo deime de tôt I'acessament del Liât.
Tu. de 1247. Doat, t. CXXIV, fol. 3i3.
La dîme de tout Vaccnscmenl du Lie'.
En lo instrument de I'assensament.
Charte de Gréulou , p. QO.
Dans l'acte d'acensement.
9. Assensa, s. f. , aeensement.
Dat per assensa... Fos feita ascensa per los
hers.
Tit. de 1289. Doat , t. CXLII.
Donné par aeensement... Fut fait aeensement pâl-
ies héritiers.
10. Censura, s./., la t. censura, censure.
Per la censura ecclesiastica.
Tit. de 1378. Doat , t. CXXY, fol. 65.
Par la censure ecclésiastique.
cat. esp. Censura.
1 1 . Recensar, v. , recenser. •
Las attestations presas,... non si potion re-
censar, ni reire aazir.
Statuts de Provence. Jllien , t. I , p. 542.
Les attestations prises ,... ils ne peuvent être re-
censes , ni entendus de nouveau.
CESAR, s. m., césar, dignité impériale.
Sotz lo poder d'aquest césar... Elegi II cé-
sars, e Maxiinia fo Fns.
Cat. dels apost. de Ruma , fol. 28 et 32.
Sons le pouvoir de ce césar... 11 choisit deux césars,
et Maximien fut l'un.
cat. esp. port. César, it. Cesare.
CESCA, s. f., glaïeul.
Cesga es iiciha rima et agntia , ah asta
triangular
Elue, de las prvpr.j fol 20J.
CES
Glaïeul est une herhe dure et aigue , avec une
pointe triangulaire,
CESSAR , sessar, v. , lat. cessàrc,
cesser.
Que de aiuassar aur no se volou cessar.
Ta nobla Leyczon-
Qu'ils ne veulent cesser d'amasser or.
Va pregar K. que fes sessar los giens.
Philomena.
Va prier Charles qu'il fit cesser les machines de
guerre.
cat. Cessar. esp. César, port. Cessar. it. Ces-
sar e.
1. Cessable, ad/. , cessable, finissable.
De no cessable dileit.
Trad. de Bede , fol. \o.
De bonheur won finissable.
3. Cessament , s. m., interruption . cesse,
abandon.
Ab interpollacio 0 cessament.
Elue, de las propr., fol. 8-j-
Avec interpolation ou interruption.
Per nul cessamen que fassa de sos bes.
Statut*, de Montpellier de 1212.
Par aucun abandon qu'il fasse de ses hiens.
esp. Cesamiento. it. Cessamento.
CESSIO, cession, s.j. , lat. cessio, ces-
sion, transport.
Que aquesta donatios e cessio puesca raenbs
valer.
Tit. de 129"). Doat , t. CXXX1X , fol. 126.
Que cette donation et cession puisse moins valoir.
De CESsroN de dregs.
Statuts de Montpellier du xmc sièc.
De cession de droits.
E lbi 'n fas cessio.
Tit. de 1275 , Arch. du Roy-, J. , 328.
Et lui en fais cession.
— Délaissement, abandon à des créan-
ciers.
Misérable remedi de cession.
Coutume de Condom de l3l3.
Misérable remède de cession.
cat. Cessio. esp. Cesion. port. Cessâo. it. Ces-
sione.
2. Accessio, s.f. , lat. AccESsio, actes
Cessant la febre, .. mas ;ipr«s torno las a<
cessios, .. e ve la accessio en cesta hora
Elue, de las propr. j fol. 89 et 90.
CES
La fièvre cessant,... mais après les accès retour-
nent , ... et l'accès vient à l'heure certaine.
cat. Accessiô. esp. Accesion. port. Accessdo.
it. Accessione.
3. Accessori, s. m. , accessoire.
So que es principal deu esser denan son
ACCESSORI.
Lejs d'amors, fol. Il3.
Ce qui est principal doit <"• tre devant son accessoire.
Adjectiv. Es appellada principal -en respeit
de las autras joyas las quais s'appellan
accessorias.
La Crusca provenzale , fol. 98.
Est appelc'e principale eu égard aux autres joies. . .
lesquelles s'appellent accessoires.
cat. Accessori. esp. Accesorio. port. it. Ac-
cessorio.
4. Accessoriamén, aclv., accessoirement ,
en accessoire.
Non es vicis accessoriamën.
Leys d'amors, fol. n3.
Accessoirement , ce n'est pas vice.
Principalment , accessori ament renunciatii.
Tit. de 1283. Doat , t. CLXXIV, fol. 285.
Nous renonçons en principal , en accessoire.
esp. Accesoriamente. it. Accessoriamente.
5. Concession, s. f., lat. concessions^,
concession.
ProhiLir la concession de tais letras.
Statuts de Provence. Bomy, p. 2.
Prohiber la concession de telles lettres.
Capitols de la concession del dicb sobsicH.
Reg. des Etats de Provence de \l\01.
Chapitres de la concession dudit subside.
cat. Concessiô. esp. Concesion. port. Con-
cessâo. it. Concessione.
6. Anteceden , s. m. , lat. antecedens,
antécédent.
La canza de la quai fay relaiius recordalio
apelam anteceden , e vol dire aylancum cel
qu'estai denan.
Can relatius et anteckdens se dezacordan.
Leys d'amors, fol. /j7 et 1^2.
Nous appelons antécédent la chose de laquelle le
relatif fait remémoration , et il veut dire autant
comme celui qui est devant.
Quand le relatif et l'antécédent se désaccordent.
cat. Antécédent, esp. port. it. Antécédente.
7. Excès ? s, m., lat. exce.sskj, excès.
CES 389
Et houestamens uzar de vestirs ses excès.
F. et Vert., fol. 104.
Et honnêtement user de vêtements sans excès.
cat. Excès, esp. Exceso. port. Excesso. it. Ec-
cesso.
8. Excessiu , ctdj., excessif.
Calor natural pren excessiva exhalacio.
Elue, de las propr., fol. 19.
Chaleur naturelle prend excessive exhalation.
Causa nou tan excessiva.
Reg. des Etats de Provence de Iqill.
Chose non tant excessive.
cat Excessiu. esp. Exccsivo. port. Excessive».
ir. Eccessivo.
9. Précéder, v., lat. pr,eceder£, pré-
céder.
Part. prés. Segon la manieyra précèdent.
Trad. d'Albucasis , fol. q.
Selon la manière précédente.
Part. pas. De aqtio del quai es precepida re-
niemoracio.
Trad. d'Albucasis , fol. 33.
De ce dont la mention est précédée.
cat. Preceir. esp. port . Précéder, it. Precedere.
10. Predecessor, s. m., lat. predeces-
sor, prédécesseur.
Perseguetcoma sou pREUECEssoR"Vigili papa.
Cat. de/s apost. de R.oma, fol. 70,
Il poursuivit comme le pape Vigile son prédéces-
seur.
Ara nostre senbor lo Rei e ara sos prede-
cessors.
Tit. de 1282. Arch. du Roy., J. , 32J.
Avec notre seigneur le Roi et avec ses prédécesseurs.
cat. Predecessor. esp. Predecesor. port. Pre-
decessor. it. Prcdecessore.
1 1 . Procéder, v., lat. procédera, pro-
céder, avancer.
Lo bayle pot procéder tro a sentensa.
Ord. des R. de Fr., i463 , t. XVI , p. i25.
Le bailli peut procéder jusqu'à sentence.
Part. prés. Sageta précèdent en loc carnos.
Trad. d'Albucasis , fol. 5o.
Une flèche avançant en lieu charnu.
Sant Esperit qui procédissh del Paire e t'ii
Eilh.
Elue, de las prop. , fol. 3.
Saint-Esprit qui procède du Père et du Eils.
Part prés Del pair' e del fiih procezens.
Srév. d'amor, fol. 99.
3c)° CES
Procédant du père et du fils.
esp. tort. Procéder, it. Procedcre.
12. Procedir, procezir , v. , provenir,
procéder, avancer.
D'una bella fon gran
Sais e trocezis us clars rieus.
Bref, d'amor; fol. 9.
D'uue belle fontaine grande naît et provient un
clair ruisseau.
Part- pas. Un borne avia trocesit en son état.
Trad. d'Albucasis , fol. I.
Un homme avait avancé en son état.
cat. Proceir.
i3. Procès, .y. m. , lat. process/w, avan-
cement , progrès.
Quant ac complit
Lo Filh de Bien tôt son procès.
Bref, d'amor, fol. 168.
Quand le Fils de Dieu eut accompli tout son avan-
cement.
Las leys d'amors e '1 bel procès
Nomnat las flors del gay saber.
La Crusca provenzale , fol. 99.
l.es lois d'amour et le Leau progrès nommé les
fleurs du gai savoir.
— Procès.
Negnn procès tant civil que criminal.
Statuts de Provence- BOMY, p. 10.
Nul procès tant civil que criminel.
cat. Procès, esp. Proceso. port. it. Processo.
1/4. Procezimen , s. m., procession,
action de procéder, progrès.
E creire lo procezimen
Del Sant Esperit issaroen.
Brev. d'amor, fol. 9.
Et croire également la procession du Saint-Esprit.
En lo quai trocezimen , non es causa ne-
cessaria gardar compas.
Leys d'amors , fol. 9.
Dans lequel progrès, garder mesure n'est chose
nécessaire.
<:.\t. Proceiment. esp. Procedimiento. port. it.
Procedimcnto.
i5. Processio, s.f., lat. processio, pro-
cession, action de procéder.
CES
Processio qne es propria al Sanct Esperit.
Elue, de las propr.j fol. 7.
Procession qui est propre au Saint-Esprit.
— Cérémonie religieuse.
A processio , ab la crotz e 'ls candeliers.
TU. de i2o5. Doat, t. CV, fol. i55.
A procession, avec la croix et les chandeliers.
Anava a Sant Peyre, dizen las letanias ; lo
preiro e traiehero foras de la procession.
Cat. de/s apost. deRoma, fol. 101.
11 allait à Saint-Pierre , disant les litanies ; ils le
prirent et traînèrent hors de la procession.
— Rassemblement, foule.
E vengron li encontra ab processio e cri-
davan : Osanna.
Fragm. de trad. de la Passion.
Et ils lui vinrent au-devant avec rassemblement,
et ils criaient : Hosanna.
cat. Processio. esp. Procesion. tort. Procis-
sâo. it. Processione.
16. SlJCCEDIR, SUCCEZIR, V. , lat. SUCCE-
DERA, succéder, survenir.
La molher li deu succedir entieirament.
Trad. du Code de Justinien, fol. 58.
La femme lui doit succéder entièrement.
Motas vegadas succezeys la mort.
Trad- d'Albucasis , fol. 70.
Plusieurs fois survient la mort.
Part. pas. Avia succezit a Alixandre.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 7.!\.
Avait succédé à Alexandre.
cat. Suceir. esp. Suceder. port. Succéder, it.
Succedere .
17. Successio , s. f., lat. SUCCESSIO ,
succession , suite.
■Varietat dels temps ni lor successio.
Elue, de las propr., fol. 280.
Variété des temps ni leur succession.
— Succès.
Perdusent a salut e a lausabla successio.
Trad. d'Albucasis , fol. I.
Conduisant à salut et à louable succès.
— Héritage.
Per la succession del dit mon paire.
Tit. de 1274. dreh. du Roy., K., 17.
Par la succession dudil mon père.
Las successions que al dit ruosseignor comte
apparteno.
JfSTEL. //. de la M. de Turcnne, l3oq, p. l"il\.
CHA
Les successions qui appartiennent amlit monsei-
gneur comte.
cat. Snccessiô. esp. Sucesion. tort. Successao.
it. Successione.
18. Successor, s. m. y lat. successor,
successeur.
E aloun successor.
V. de S, Honorai.
Et aucun successeur.
cat. Successor. Esr. Sucesor. tort. Successor.
it. Successpre.
iq. Successivamf.nt, ado. , successive-
ment.
Aissi cuni successivament sera instituit.
Tu. de 1281. Doat , t. CXVIII , fol. 172.
Ainsi comme il scia successivement institue.
cat. Successivament. esp. Sucesivamente. port,
it. Successivamente.
CEU, s. m. , lat. snbum , suif.
Cascuna cargna rie ceu, de lard.
Tu. de 1285. Doat , t. CLXXIV, fol. 192.
Chaque charge de suif, de lard.
Los candeliers de ceu de Monpeslier.
Carlulaire de Montpellier, fol. 90.
Les fabricants de chandelles de suif de Montpel-
lier.
cat. Seu. esp. port. Sebo. it. Seuo.
CHA, s. m., kan.
Los Tartres disou que lo gran cha es senhor.
L'Arbre de Batalhas, fol. 88.
Les Tarlares disent que le grand kan est maître.
CHANCELAR, v., chanceler.
Moredas la y portet, que de paor chancela.
Roman de Fierabras , v. l35.
Moredas, qui chancelle de peur, la lui porta.
Ce mot, qui ne se retrouve pas dans
les autres langues de l'Europe latine, a
été employé au figuré par Pierre de
Blois, qui dit, epist. 11 :
In hoc itaqne modico cancellavit Pîato.
CHANGERA, s.f. , chancère, dot.
Dos feiuinis concessus; Arvcrni superiores
cadeui uotione valcheire , iuferiores chancère
diennt.
Du Cange , t. VI , col. i486.
CHA 39i
Mollier non deu perdre sa changera, per
tort que sos maritz fassa.
Charte de. Aluni/errant de i2qO.
Une femme ne doit pas perdre sa chancère pour tort
que son mari fasse.
CHANDORN , s. m. , lat. candor<?m ,
lueur.
Aissi col peis que s'eslaissa el chandorn ,
E no sap re tro que s'es près en l'aina,
13. de Vent.vdouf. : Aissi col.
De même que le poisson qui s'élance à la lueur, et
ne sait rien jusqu'à ce qu'il s'est pris à l'hameçon.
CHAORCIN , s. m.f cahorsin , usurier.
Louis IX , par son ordonnance
de 1268 , prononça :
Quod LombardJ et caorcini , et etiâm
quain plures alii alienigene usurarii, etc.
L'ordonnance de Philippe III , de
l'an 1274 ? porte :
Si qui etiam de predictis Lombardis, caor-
cinis, etc.
Ord. des R. de Fr., t. I , p. 96 et 299.
Per aquest peccat no son pas qnitislos autz
homes d'aquest mon que sosteno los baratz,
e los chaorcis que preston e destruisson tôt
lur pays e grevion lur paubra gen.
F. el Vert. , fol. Tq.
De ce péché ne sont pas quittes les hauts hommes
de ce monde qui soutiennent les tromperies , et les
usuriers qui prêtent et détruisent tout leur pays et
grèvent leur pauvre gent.
CHAPLE, s. m., carnage.
Don comensa lo chaJles e '1 mazan per totz la tz .
Roman de Fierabras , v. ^12.
D'où commence le carnage et le hruil de tous côtés .
Recomensa lo chaples de la guerra rnortal.
Guillaume de Tudela.
Le carnage de la guerre mortelle recommence.
anc. fr. De ceus de pié r'est fiers li chaînes.
G. Guiart , t. Il , p. 38.
Et le chapple orible et merveilleux et grant.
Combat des Trente.
2. Chapladis, s. m., carnage.
E detrencan e talhan , e fan tal chapladitz
Dels Frances, qu'en la vila foro accoseguitz.
Guillaume de Tudela.
Et tranchent et taillent , et font tel carnage des
Français , qui furent poursuivis dans la ville.
.!<)•>
CHA
anc. kr. E tl'espées grant chaplèiz.
Roman de Hou, v. t 3 1 88 .
Et dura le chappUs par l'espace d'une forte
heure.
MONSTRELET , t. II, fol. 5~ .
3. Chaplatio, si f., carnage.
E al pla Saut Estefe fan la chaplatio.
GUILLAUME DE TuDELA.
Kl ils font le carnage dans la plaine Saint-Etienne.
UfC. fr. En la fuie out grant chapleîson.
\\. he Sainte-Maure , Chr. de Nonn., fol. 20.
.,. Capuzar, v., ehapler, ebapuser, ra-
boter.
gig. F;:s motz e '1s CArcs e 'ls doli.
A. Daniel : Ab guay.
Je fais des mots et je les chapuse et je les dole.
Xi en torney non catuza ni dola.
G. DE Bepguedan : Amicx.
Ni en lourmii il ne chaple ni dole.
anc. fr. Une bacbète léenz ot
Dont il chapuisoil à la foiz.
Nom>. rec defabl. el cont. anc.j t. II , p. 383.
Tant i a féru et chaple
Que tnolt lor a fet grant damaige.
Fnbl. et cont. anc, t. IV, p. g3.
On chappelast
Cinq on six douzaines de pain.
Les Repues franches, p. 1^-
5. Capolau, v. , charpenter, chapler.
Ni en torney no catola ni dola.
G. de Berguedan : Amix , Var.
Ni en tournoi il ne chaple ni dole.
Part. pas. E sedas de porc CAroLADAS
Li donas ab la carn mescladas.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Et lui donnez mêlées avec la chair des soies de
porc chaplées.
CHAPOTES, s. m., chapotois, monnaie
île Bigorre.
Jfezc mila sols de cHAroTEs.
TU. de 1280. Doat, t. GLXV , p. 87.
Douze mille sous de chapotois.
CHAU , s. m. , hibou , choucas.
1. Chava>a, s./., chouette.
Si... fuerit involata aut occisa... chaua.
l'.Al.i z. , Cap. reg. Fr. . t. 1 , col. 48.
E '1 chaus ab sa chavana,
S'al no pot, grondilha.
AI W.CABIUS : El mes.
CH1
Et le hibou avec sa chouette , s'il ne peut autre
chose , criaille.
ANC. fr. Elle est plus noire qu'une choe.
Fahl. et cont. une. , t. III, p. 261.
it. Caveta.
CHEIRA,*./., cilice.
Penedcnsa en cheira.. . per lo poniement de
la cheira.
Trad. de Bède, fol. 5l.
Pe'nitence en cilice... par la piqûre du cilice.
Perdonas leu ,
"Venzas vos greu ,
E non vos cal cheira portai' ;
Amas amies
E enemics,
E no us cal anar outra mar.
P. Cardinal : Predicator.
Pardonnez facilement , domptez-vous fortement ,
et il ne vous faut pas porter cilice; aimez amis el
ennemis , et il ne vous faut pas aller outre-mer.
CHERUBIN , s. m. , lat. cherubim, ché-
rubin.
Chérubin so dit Ihi segon ,
Car en saber sobeira son;
E car per los doctors per ver
Cherub s'enterpreta saber.
Bref, d'amor, fol. 19.
Les seconds sont appelés chérubins , parce qu'ils
sont supérieurs en savoir ; et parce que véritablement
chénib s'interprète savoir par les docteurs.
Adjectiv. A l'angcl chérubin que garda la in-
trada de paradis.
Jfist. abr. de la Bible, fol. 3.
A l'ange chérubin qui garde l'entrée de paradis.
cat. Querubi. esp. Querubin. port. Chérubin.
it. Cherubino.
CIIIFLA, chufla, s. f. , sifflement, mo-
querie , raillerie.
Mi platz far cantaret plazen
IS011 ges de las chiflas del ven.
LANFRANC ClGALA : Quaa vei far.
Me plaît faire un petit chant agréable non point
sur les sifflements du vent.
Fig. Adoncx dison las chufla s e los gabs e
trnpbas e jonglas per mays far de offensa
a Dieu.
V. et Vert., fol. 22.
Alors ils disent moqueries et railleries et déri-
sions et facéties pour faire plus d'offense à Dieu.
CHI
Faisas chuflas... d'aquell que ve trayre a be.
V. etVert.,îo\.H.
Il fait ses moqueries... de celui qu'il voit tirer à
bien .
anc. fr. Laissiez vos chifflois et vos pas.
Helinand , Vers sur la Mort.
ANC. ESP. PORT. Chufa.
2. Chiflador , s. m., moqueur, railleur.
Dens escarnira los chifladors.
Trad. de Bide , fol. 78.
Dieu raillera les moqueurs.
3. Chifflar, chuflar , v., siffler, mo-
quer, railler.
Alcus patliers reprehendon e chuflon e
arezon aquels que vezon far be.
V. et Vert., fol. 23.
Quelques babillards reprennent et raillent et blâ-
ment ceux qu'ils voient bien faire.
Et ai ques ruainta merce ,
Sol per galiansa,
E chiflat autrui e me.
B. Zorgi : Jesu Crist.
Et j'ai demande' mainte merci , seulement par
tromperie, et moqué autrui et moi.
Chuflar , escarnir los autres.
V. et Vert. , fol. 8.
Bloquer, railler les autres.
Subst. Demi no us cal, pus chuflar no usesbos.
T. de G. Riquier et d'Austorc : Senh'En.
Il ne vous soucie de moi , puisque railler ne vous
est bon .
anc. fr. Cbascuns deli chifle et parole.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. ;t. II, p. 24.
es p. Chiflar.
4. Achuflar, v., railler, moquer.
Enquer no us passa ,
Fi m'ieu, la maniera
De mi achuflar.
G. Riquier : D'Astarac.
Encore ne vous passe, me fis-je , la manière de
me railler.
CHILPA , s. f. , querelle.
Cant bom fay chilpa o batalba en glieza o
en sementeri, ayssi que sanc y sia escampatz.
V. et Vert., fol. 16.
Quand on fait querelle ou bataille en e'glise ou en
cimetière , tellement que le sang y soit re'pandu.
CHIMERIG , adj. , lat. cB\M£&eus , chi-
mérique.
1.
CHR 393
P.estias chimericas cum so lamias que ban
cap virginal.
Elue, de las propr., fol. 35.
Bêtes chimériques comme sont les lamies qui ont
une lête de jeune fille.
esp. Chimerico. port. Quimerico. it. Chimerico.
CHRIST, Crist, s. m., lat. Christs,
Christ.
On a souvent dit xprist, xnrist pour
curist et les mots qui en dérivent.
Cristz mori en la crotz per nos.
P. Cardinal : Dels quatre.
Le Christ mourut en la croix pour nous.
L'onrat paire en christ.
TH. du xm« sièc. Doat , t. CXXXVIII, fol. 224.
L'honore' père en Christ.
Loc. affirm. Et ai auzit a totz comtar,
Per crist, bonas razos e belîas.
Un troubadour anonyme: Senior vos que.
Et, par le Christ, j'ai entendu conter à tous des
raisons bonnes et belles.
cat. Christo. esp. Cristo. port. Chjisto. it.
Cristo.
1. Crestianar, v., baptiser, faire chré-
tien.
Anam a l'alrairan , si s vol crestianar.
Roman de Fierabras, v. 2263.
Nous allons vers l'amiral , s'il veut se faire chré-
tien.
Part. pas.
Sabray si ja mon payre sera crest:anatz.
Roman de Fierabras , v. l\\ig'3.
Je saurai si jamais mon père sera baptisé.
Substantif. Non fon tais crestianada
De sai lo peiron.
Marcabrus : Estornel.
II ne fut telle baptisée deçà le perron.
anc. fr. Tant dist, tant lur a sermuné,
K'il a Olef crestiené.
N'erent pas crestienez, ne en Dex ne créeient.
Roman de Rou, v. 6980 et 493o'-
esp. Cristianar.
3. Crestian, cristian, adj., lat. chris-
TiANft.?, chrétien.
Que, per Crist, son apelatz crestians.
V. de S. Trophime.
Qui, à cause du Christ , sont appele's chrétiens.
Per salvar crestiana gent.
P. Vidal : Baros Jhesus»
Pour sauver la gent chrétienne.
5o
3g4 CHR
Substantiv. Cristias vey perilhar
Per colpa dels regidors.
G. Riqlier : Cristias.
Je vois les chrétiens péricliter parla faute des chefs.
LoC. Et 3I1C FILS DE CRISTIANA
Pejor costnrua no mes.
G. de Iîerciedan : Cansoneta.
Et jamais Jîls de chrétienne ne mît pire coutume.
anc. Fa. Si volt cres'Jan devenir.
Roman de Rou, v. 558.
Nos très-chrestians progenitenrs roys de
France... Peuple chrestian.
Ord. des Rois de Fr., 1^78 , t. XVIII , p. ZJ25.
cat. Christiâ. esp. Christiano. tort. Christào.
it. Christiano.
4. Crestiaxcr, ad/'. , chrétien.
La ley crestianors.
V. de S. Honorât.
La loi chrétienne.
5. Crestianisme, s. m., lat. christia-
nisme.?, christianisme.
E ton CRESTiANisME as falsa t.
Izarn : Diguas me tu.
Et tu as faussé ton christianisme.
cat. Christianisme, esp. port. Christianismo .
it. Cristianesimo.
6. Chrestiantat, xristiandat , s.f. , lat.
CHRisTiANiTATe/7î , chrétienté.
Que mais avetz mes, conques e donat
C'om ses corona de la crestiantat.
Rambacd de Vaquieras : Valeu marques.
Que plus vous avez dépensé , conquis et donné
qu'homme sans couronne de la chrétienté.
Aqui , mori la flor de la xpristiandat.
V. de S. Honorât.
Là, mourut la fleur de la chrétienté.
cat. Christiandat. esp. Cristiandad. port.
Christiandade. it. Cristianità.
7. Antecrist , s. m. , Antéchrist.
Hneymais es Axtecritz
Al dan del mon issitz.
G. Faidit : Era nos sia.
Désormais Y Antéchrist est sorti pour le dom-
mage du monde.
L'Ante<rist, cng, venra breumen,
Tan aonda gen fellona.
Giracd de Borneil : Tais gen prezi.
L' Antéchrist , je pense, viendra bientôt, tant
abonde la cent méchante.
CIG
CIBORI, s. m., lat. ciborim/h , ciboire.
Et aqnel ctbori fo mes sobre l'autar.
Cat. dels apost. de Roma , fol. Tlq-
Et ce ciboire fut mis sur l'autel.
port. it. Ciborio.
CICLE, s. /;?., grec xvxAoe-, cycle.
Es feuitz lo crci.E 0 celcle dels ans.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 1^3.
Le cycle ou cercle des ans est fini.
Comptant entro XIX, qnan es complit un
cicle embolismal.
Elue, de las propr., fol. 122.
Comptant jusqu'à dix-neuf, quand est accompli
un cycle emholismiquc.
CAT. ESP. IT. Ciclo.
1. Epicicle,s. m., lat. epicyclks, épi-
cycle.
Que si movon diversamen, maiormen aquel-
las que bain epicycles.
Elue, de las propr., fol. n3.
Qui se meuventdiversement, principalement celles
qui ont des epicycles.
cat. Epicicle. esp. it. Epiciclo.
CICLOPE, s. m., lat. cyclope/h, cy-
clope.
CiCLorES ban un sol uelb el miecb del front.
Elue, de las propr., fol. 25o.
Les cyclopes ont un seul œil au milieu du front.
cat. esp. Ciclope. tort. Cyclope. it. Ciclope.
CICONIA, s. f., lat. ciconia, cigogne.
Un auzel apelat cicoxia o guanta...
Semblant a bec de ciconia.
Trad. d' Albucasis, fol. 21 et 24.
Un oiseau appelé cigogne ou guante...
Ressemblant à bec de cigogne.
cat. Cigonya. esp. Cigueha. port. Cegonha.
it. Cicogna.
CICUDA., s. f., lat. cicuta , ciguë,
sorte de plante.
Vi begut no tempradament es vere cnm ci-
CODA.
Elue, de las propr., fol. 227.
Tin ba avec intempérance est venin comme
ciguë.
cat. esp. tort. it. Cicuta.
CIGALA, s. f., lat. cic\d.\, cigale.
CIL
Cigala cantan forma canso ineiavclboza.
Elue, de las propr.j fol. i ^3.
La cigale en chantant forme un chant merveilleux.
cat. Cigala. esp. tort. Cigara. it. Cigala.
CIGNE , .v. m., lat. exclus, cygne.
Cigne es tôt blanc...
Cignes els quais la nalura ha provezit de
pes latz, aptes pet- iiadar.
Elue, de las propr.j lui. 1^5 et i3o,.
Le cjgne est tout Liane...
< 'ygnes que la nature a pourvus de pieds larges,
aptes à nager.
cat. Cigne. esp. port. Cisne. it. Cigno.
CIL, silh , s. m., lat. ciLÙim, cil, poil
des paupières.
No us deubaria sol guinhar ab lo silh.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 66.
Ne vous daignerait seulement guigner avec le cit.
Cii.hs, cubertas dels nelbs.
Elue. île las propr.j loi. 38.
CilSj couvertures des yeux.
IT. Ciglio.
2. Cilla , s. m. , cil.
Et bac un priiu iîllat de cillas
Nègres e sotils e delgatz.
Roman deJaufre, fol. 88.
El eut un mince filet de eils noirs et menus et
déliés.
cat. Cella. esp. Ceja.
3. SOBKECILL, SOBRESILL , S. 1)1., lat. SL-
pkrciuh m , sourcil.
Sobrecilhs so ditz qiiar sobreposatz so als
cilbs.
Elue, de las propr., fol. 3o,.
Us sont dits sourcils parce qu'ils sont posés au-
dessus des cils.
E la veta que vai en soin
Sôbr'èls sills, a nom sobresill.
Devdesde Prades, Auz. cass.
Et la bande qui va en sommité sur les cils , a nom
sourcil.
anc. fr. Preudome pas ne sont tôt cil
Qui baissent l'uel et le sorcil.
Fabl. et conl. anc, t. I , p. 3l6.
it. Sopracciglio.
!t . SOERECILHA, SOBRESSILIA, S./., SOllIcil.
Breu ac la sobrecilha ,
Ben fait' a meravilha.
Arnaud de Marsan : (v)ui comti
Eut le sourcil court , bien fait à merveille.
CIM
395
Tas sobressilias davaul...
Trad. de Bide , fol. ^3.
Tes sourcils devant...
anc. fr. Le nez pointu et aquilin, et les sour-
cilles rudes et grandes.
Rabelais , liv. 5 , cb. 3g.
port. Sobrancelha.
5. Entrecilh, s. m., entre-cil.
Entrecilh es aquel espaci ses pels qui es
eutr1 els sobrecilhs.
Elue, de las propr., fol. 3o,.
h'entre-C il est cet espace sans poils qui est entre les
sourcils.
it. Intracciglio.
CILICI, cirici, selitz, s. m., lat. cili-
cmni , ci lice.
Portai' cii.ici.
F. et Vert., fol. 3^.
Porter cilice.
E cirici vestit portail.
Bref, d'amor, fol. 168.
Et vêtus ils portent cilice.
De Costa la carn nuda tos temps selitz portava.
V. de S ■ Honorât.
11 portait toujours un cilice contre la chair nue.
cat. Cilici. esp. port. Cilicio. it. Cdiccio.
CIM, sim, s. m., lat. cyma , cime.,
sommet.
Voyez Denina, t. II, p. 2 5 1.
Ans qu'els cims reston de brancas sec.
A. Daniel : Ans qu'els.
Avant que les sommets des branches restent secs.
Mas eras pels souis sims
Entre las Hors e 'ls brondels prims.
G. DE CABESTAING : Er vei.
Mais maintenant par les hautes cimes entre les
fleurs et les rameaux, délicats.
Fig. Quar estz de pretz al sim,
En la plus alla situa.
Baimond de Miraval : Aissi m.
Car vous êtes au sommet de mérite , en la plui
haute cime.
Loc. Siens es Arnautz del sim tro en la sola.
A. Daniel : Ans qu'els.
Arnaud est sien du sommet jusqu'à la plante des
pieds.
cat. Cim. port. Cimo.
2. Cima , sima, s. f,-}. cime, sommet,
tête , extrémité.
396
CIM
Lo fondauieus d'una tov es plus fortz que la
SIMA.
L'ayga las abeura per las CIMAS.
Liv. de SydraCj fol. 42 el io^-
Le fondement d'une tour est plus fort que la cime.
L'eau les abreuve par les sommets.
Siens soi ilel pe tro la cima.
A. Daniel : Ali guay so.
Je suis sien du pied jusqu'à la te te.
Loc. No '1 laissaran ni cima ni razitz.
Austor Segbet : Ko sai qui.
Ne lui laisseront ni cime ni racine.
anc. fr. L'office de censeur, qui estoit à Rome
la cyme de dignité .. où pouvoit atteindre
un citoyen romain.
Amvot , Trad. de Plularque, vie de M. Caton.
cat. esp. port. it. Cima.
3. Recimar, v., remonter, retourner.
Gréa er ja fols desnatur
Et a folleiar non recim.
Marcabrus : Bel m'es quant.
Il sera difficile que jamais fou change de naturel
et ne retourne à faire des folies.
4- Entrfcims, s. di., sommet.
Et el verdier la flors trembla
Sus el ENTRECIM.
A. Daniel : Lanquan.
Et au verger la fleur tremble sus au sommet.
5. Entrecimamen, s. m., entrelacement.
L'entrecimamen
Sabetz per c'om non fa lauzor.
T. d'Aimeri et d'Aleert : Amicx.
Vous savez V entrelacement , pourquoi on ne fait
louange.
6. Tressimar, estrecimar, v., confon-
dre, entrelacer, enlacer.
Selba qu'ab dos s'entressima
Greu er del très no s tressim.
Gayaudan le Vieux : Lo vers deg far.
Celle qui avec deux s'entrelace , il sera difficile
qu'elle ne s'enlace d'un troisième.
7. Sobretracimar, v., dominer.
El sien cors sobretracima lo mien.
A. Daniel : En est sonet.
Son cœur domine le mien.
C.1MBOL, siMBOL, s. m., lat. cymbal-
lum, cymbale.
cm
E li coin et las trompas e 'ls cimbols e 'IL
tabor.
Guillaume de Tudela.
Et les cors et les trompes et les cymbales et les
tambours.
Simbols so alcns isîrumens de metalh qui,
feritz, redo so plazent et inelodios.
Elite, de las propr.j fol. 282.
Les cymbales sont certains instruments de me'tal
qui, frappés, rendent un son agréable et mélodieux.
cat. Cimbol. esp. port. Cimbalo. it. Cembalo.
2. Cimblos, s. m., timbre, sonnette.
Dansan ab nn cimulos d'argent.
Un Troubadour anonyme : Senior vos que.
Dansent avec un timbre d'argent.
ANC fr. Douceines, simbales, clocettes,
Cimbres, la fluste brehaigne.
Le roi de INavarbe , Ms. de la Bibl. du Roi }
7612 , et ses poésies , t. I , p. 248.
CIMEN, s. m., lat. coementm/h , ciment.
Feiros i ac assis per tal cimen.
Pioman de Gérard de Rossillon, fui. 21.
Il y eut un perron consolidé par tel ciment.
port. Cimenta.
CINAMOMI, s. m., lat. cin:n ahom«/« ,
cinnamome , cannelier.
De marme e de cinamomi.
Trad. de l'apocalypse de S. Jean , cb. 18.
De marbre et de cinnamome .
cat. esp. Cirtamomo. port. it. Cinnamo/no.
CINC, adj. num. indécl. , lat. QuiNQwe,
cinq.
Passât son cinc mes e un an.
Kaimond de Miraval : Enquer non a.
Cinq mois et un an sont passés.
Qnar ieu en conosc de cavaliers cinc cens.
T. d'Albert et du moine : Monges digatz.
Car de cavaliers j'en connais cinq cents.
Cinc son li modi dels verbes.
Gram. provenç.
Les modes des verbes sont cinq.
Substantiv.
Van s'en a la capella tut cinc denan l'antar.
V. de S. Honorât.
Tous cinq s'en vt.nl à la chapelle devant l'autel.
cat. Cinc. esp. port. Cinco. it. Cinque.
2. Quint, adj. num., lat. quixtus, cin-
quième, quint.
Lo quint mandumen ûe la ley es aquest.
CIN
En la quinta branca de misericordia.
V. et Vert., fol. 3 et 77.
Le cinquième commandement de la loi est celui-ci.
En la cinquième branche de miséricorde.
Subst. En Gulllems de llibas lo quins.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Le seigneur Guillaume de Rives le cinquième.
Ades dir lo quart e '1 quint.
A. Daniel : Ar vei.
Toujours dire le quart et le quint.
anc. fr. La quinte vérité.
Monstrelet, 1. 1 , fol. 43.
cat. Quint, esp. tort. it. Quinto.
3. Quinta, s./., quinte, terme de mu-
sique.
Mas la quarla et la quinta ..
S'acordan per descort.
P. de Corriac : El nom de.
Mais la quarte et la quinte... s'accordent par dis-
cordance.
cat. esp. port. it. Quinta.
/|. Quintament, adv., cinquièmement.
Quintament requier que, etc.
Elue, de las propr., fol. i5.
Cinquièmement requiert que , etc.
5. Quintar, v., quinter.
Ce mot s'est dit du nombre des la-
bours donnés à la terre.
Cartar las terras o quintar.
Tit. de i3i5. Doat, t. LXXXLX, fol. 180.
Quarter ou quinter les terres.
Il a signifié , dans d'autres langues
néolatines, prendre le cinquième.
cat. Esr. port. Quintar.
6. Cinquen, adj. num., cinquième.
El cinques es Gancelms Fayditz.
Le moine de Montaudon : Pus Peire.
Le cinquième est Gaucelm Faidit.
Al sinquen jorn a vostr' anzel
Daretz carn de petit anhel.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Au cinquième jour vous donnerez à votre oiseau
chair de petit agneau.
cat. Cinqué. esp. Cinqueno.
7. Quinquennal, adj. , lat. quinquen-
nal/^ quinquennal.
GIN
\)1
Iiiducias e dilacions quinquennaus.
Tit. de ".464. Bordeaux, Bibl. Monteil.
Renvois et délais quinquennaux
anc. esp. Quinquenal . tort. Quinquennal, it.
Quinquennale.
8. Quinze, adc. num., lat. quindec*7n ,
quinze.
Quinse ciptatz en oscle, estier Proensa,
Lhi dara e "Viana e Arle e "Valensa.
Roman de Gerarjl de Rossillon, fol. 97.
Il lui donnera en dot, outre la Provence, quinze
cile's et Vienne et Arles et "Valence.
En un vaissel... quinze jorns.
Lie. de Sydrac , fol. ZJ9-
En un vase... quinze jours.
cat. Quinse. esp. Quinçe. tort. Quinze, it.
Quindici.
9. Quinzen, adj. num., quinzième.
Lo quinzen an de sa état.
Trad. d'un Evang. apocr.
La quinzième anne'e de son âge.
cat. Quinsé. esp. Quinceno. it. Quindecimo.
10. Quinzen a, subst. num., quinzaine.
Très vetz sivals en la quinzena.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Trois fois au moins dans la quinzaine.
cat. Quinsena. esp. Quincena.
11. Cinquanta, ado. num., lat. quin-
QUAg^NTA, cinquante.
Ben cinquanta sous toz nombratz.
V. de S. Honorât.
Bien cinquante sous tous nombres.
cat. Cinquanta. esp. Cinquenta. port. Cin-
coenta. it. Cinquanta.
11. Cinquanten, adj., cinquantième.
Lo cinquante psalm qui es penitencial.
Lo cinquante dia de la Pasca.
Elue, de las propr., fol. 128 et 12g.
Le cinquantième psaume qui est pe'nitentiel.
Le cinquantième jour depuis la Pâque.
i3. Sinquantena , s./., cinquantaine.
Sai e lai per sinquantenas.
Brev. d'amor, fol. 157.
Ça et là par cinquantaines.
cat. Cinquantena. esp. Cinquentena. it. Cin-
quantina.
l4. QUINQUAGEZIMA , S.f.,.\&\.. QUINQUA-
gesisia, quinquagésime.
3c)S CIT
Quinquagezima , quar ha "V vetz X dias
ayshi es apelada.
Elue, de las pmpr., fol. 128.
La quinquagésime est ainsi appelée , parce qu'elle
a cinq fois dix jours.
cat. Cinquagessiina. anc. esp. tort. it. Quin-
quagesima.
CIRAGRA , s. f. , lat. c/hragra, goutte
aux mains, chiragre.
Ciragra si engendra de grossas Lnmors.
Es dita ciragra, quan es els artels de las
mas.
Elue, de las propr-, fol 49 et Q'j.
La ciragre s'engendre de grosses humeurs.
Elle esl appelée cii-agre , quand elle est aux arti-
culations des mains.
port. Chiragra. it. Ciragra.
CISTERNA, s./"., lat. cisterna, citerne.
Sia près, e metam lo en una cisterna.
Hist. abr. de la Bible , fol. 9.
Qu'il soit pris , et mettons-le dans une citerne.
cat. esp. tort. it. Citerna.
?.. Riterna, s. f., citerne.
Cara de boc de biterna.
T. de G. Rainols et de G. Magret : Maigret.
Figure de bouc de citerne.
CISTRA , s. f., lat. cist/«, ciste, sorte
d'arbrisseau.
E mot fay bon pieg la cistra.
Brev. d'amor, fol. 5o.
Et le ciste fait très bonne poitrine.
it. Cisto , cistio.
ClTAR, v. , lat. citar<?, citer, appeler
en jugement.
Quant los credilors fan citar los debitors.
Statuts de Provence , Bomy, p. 6".
Ouand les créanciers font citer les débiteurs.
E qui 'l papa pogues citar
A rnaior de se, fora be.
Folqlet de Lunel : Al bon rey.
Kl qui pourrait citer le pape devant un plus grand
que lui , ce serait Lien.
Part. pas. Non den esser tragb ni citât ni
apellat al dret foras del dig loc.
Ord. des rois de Fr., \\i\\ , t. XVI, p. i3a.
Il De doit être lire ni cité ni appelé en justice hors
duclit lieu.
CIT
Substantiv. Lo quai mandaraen en escril sia
enviatz a la maison del citât.
Statuts de Montpellier de 1258.
Lequel mandement soit envoyé' en e'erit à la mai-
son du cité.
cat. esp. port. Citar. it. Citare.
1. Citayre, s. m., plaideur.
Citayres que non qnero inays co puescon
citai- e playezar luis vesis.
V. et Vert., fol. i5.
Plaideurs qui ne cherchent jamais que comment
ils puissent citer et plaider leurs voisins.
esp. Cilador. it. Citatore.
3. Citation, s.f. , citation, assignation.
Abantz que la primera citation fos.
Coût, de Condom de l3l3.
Avant que la première citation fût.
cat. Citaciô. esp. Citacion. port. Citacâo. it.
Citazione.
4. Citamen, s. m., assignation.
De las parts sia fag citamen per albire del
j««ge-
Statuts de Montpellier de !2o4-
Qu'il soit fait assignation des parties par avis du
juge-
Alcun jorn dels citamens.
Statuts de Montpellier de 1258.
Aucun jour des assignations.
5. Citatori,.?. m., citatoire, citation.
Un citatory simple per lo bayle.
Fors de Bearn, p. 1095.
Un citatoire simple par le bailli.
6. Excitar, v. t lat. excitar^, exciter.
Per movre et excitar los coratges dels aazens.
Lejs d'amorSj fol. 124.
Pour e'mouvoir et exciter les cieurs des auditeurs.
cat. esp. port. Excitar. it. Eccitare.
7. Excitatiu, ad/., excitatif, excitant.
Hé ! semissonan pot esser excitativa.
Lejs d'amors, fol. io3.
HÉ ! sc'missonnante peut être excitalive.
Polveras excitativas.
Trad. d'Albucasis, loi. 20.
Poudres excitatives .
cat. Excitatiu. Esr. Excitativo. it. Eccitativo.
8. Excitation, s.f., excitation.
CIT
Aqnestas significo excitatio.
Leys d'arnors, fol. lo3.
Celles-ci signifient excitation.
roRT. ExcitacSo. it. Eccitazione.
9. Recitar, v., lat. recitarc, réciter,
rapporter, raconter.
Lasqtials totz recitar séria longa cauza...
La passio de Nostre Senhor, laquai recîto li
Leys d'arnors, fol. §1 et i^S.
Lesquelles rapporter toutes serait longue chose...
La passion de Notre Seigneur, laquelle les c'van-
gélistes racontent,
10. Recitatio, s./., lat. recitatio, ré-
cit, débit.
En la recitatio de las gestas dels reys.
Leys d'arnors, fol. 148.
Dans le récit des gestes des rois.
11. Recitamen , s. m., exposition, récit
du sujet.
Lo recitamen del senhor En Gui.
Cartulaire de Montpellier, fol. 53-
Uexposition du seigneur seigneur Gui.
it. Recitamento.
CITHARA, s. f., lat. cithara, harpe,
lyre.
So mantas guisas de citaras.
Elue, de las propr., fol. 282.
Il y a plusienrs sortes de lyres.
Cascus avent sitaras anreas.
Trad. de l'apocalypse de S. Jean, cliap. 5.
Chacun ayant des lyres d'or.
cat. esp. Citara, guitarra. port. Cithara,
guitarra. it. Citara, chitarra.
2. ClTHARISTA, .V. m., lat. CITHARISTA,
harpiste, joueur de lyre.
Orpheu , qui fo mot meravilhos citharista.
Elue, de las propr., fol. 46.
Orphée , qui fut très merveilleux joueur de lyre.
cat. esp. it. Citarista.
3. Cidra, s. f., lat. cit/^ra, guitare,
harpe.
E cidra c'om vol beu auzir.
Giraud de Calanson : Fadet joglar.
Et guitare qu'on veut Lien e'couter.
ANC cat. Citra.
CIU
399
4. CiTHoi.v, s. f. , citole, harpe, lyre.
David delieuret lo rey Saul del demoni sonau
la cithola.
Cignes , quan poletz auzo sonar cithoi.As
geigho tantost del ni e comenso cantar.
Elue, de lus propr., fol. iq5 et, 181.
David délivra du démon le roi Saiil en jouant de
la harpe.
Les cygnes, quand petits ils entendent jouer de
la lyre, aussitôt sortent du nid et commencent à
chanter.
anc. esp. Citola.
CITRIN , adj. , lat. cit rin us , citrin ,
roux.
Citris declinans a color d'anr.
Elue, de las propr., fol. ^5.
Citrin tirant à couleur d'or.
Sian faytas de eram citri.
Trad. d'Albucasis, fol. 27.
Qu'elles soient faites d'airain citrin.
tort. it. Citrino.
1. Subcitrin, adj. , sous-citrin.
Color SUBCITRINA.
Elue, de las propr., fol. 58.
Couleur sous-citrine.
3. Citrinitat, s. f. , couleur de citron,
pâleur.
E aquo fay de la negror e de la citrinitat.
Trad. d'Albucasis, fol. 20.
Et fait cela de la noirceur et de la pilleur.
citrinitat e consuuipcio.
Elue, de las propr. , fol . 88.
Pâleur et consomption.
it. Citrinità.
CIU, CIVITAT, CIDTAT, CIPTAT, S.f., lat.
cniTATfw , cité, ville.
Car lai en l'encantada ciu.
A. Daniel : AL plazer.
Car là en l'enchantée cité.
De tohe civitat aut caslel.
Titre de io^o.
De prendre cité ou château.
"Veder ent pot l'om per quaranta ciptatz.
Poème sur Boéce.
L'on en peut voir par quarante cités.
La ciutatz se vneia.
Rambaud de Vaqueiras : Truan mala.
La cité se vide.
anc. fr. Fut un* citet Sylo.
Anc. trad. des hv. des Rois, fol. 1.
4oo
( I\
cat. Ciutat. esp. Ciudad. tort. Cidade. it.
Città.
2. Cn TvnvN, ciptadan, .?. /m. , citoyen.
Mas pueys li cictadan foron en Rosesvals.
I'. de S. Honorât.
Mais puis 1rs citoyens furent en Rosesval.
Los celestials cittadas.
Trad. de Bede , fol. 44.
Les citojrens célestes.
ni. Ciutadd. esp. Ciudadano. tort. Cidadào.
it. Cittadino.
3. Ciutadana, s./., citadine, citoyenne.
Ane tan gentils ciutadana
No nasquet ni tan dolsana.
P. Vidal : Car' amiga.
Jamais ne naquit citadine si gentille ni si douce.
cat. Ciutadana. esp. Ciudadana. port. Cidadoa.
it. Cittadlna.
4. Civil, adj., Iat. civile, civil.
Negnn procès tan civil que criminal.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 91.
Aucun procès tant civil que criminel.
cat. esp. tort. Civil, it. Civile.
5. Civilment, adv., civilement.
En doas guisas natnralment e civilment.
Trad. du Code de Justinien , fol. 81.
En deux façons naturellement et civilement.
cat. Civilment. esp. tort. it. Civilmente .
6. CiVILITAT, S.f., Iat. CIVILITAT67W ,
gouvernement , civilisation.
Dieus, qui, en la civilitat mondial, es un
prineep réglant.
Util a la eommuna civilitat.
Elue . de las propr., fol. 2 et 22.
Dieu, qui, dans le gouvernement du monde, est
un prince réglant.
Utile à la commune civilisation.
cat. Civilitat. esp. Civilidad. port. Civilidade.
it. Civilità.
OYADA, s./., avoine.
Sextariuru de civada.
P. DE Marca, Marc, hisp.j app. an. 964.
Setier d'avoine-
?*Iesura de civada
Ta! qne pot un rossis manjar.
Devdes de Prades , Auz. cass.
uredWoinetclIequ'unrousîinpoiit la manger.
cat. Civada. tor.t. Cevada.
CLA
2. Sivadatge, s. m., champ d'avoine.
Ordis , fromens et sivadatges.
Til. de 1410. Doat, t. CLVIII, fol. 3o4-
Orge , froment et champ d'avoine.
3. Civaier, s. m., civadier, sorte de
mesure.
De III sextiers I civaier.
Ch. des dr. de péage , Hist. de Valence, p. 298.
De trois setiers un civadier.
CLAMAR, -y., Iat. clamar^, crier, ap-
peler, proclamer, récrier, réclamer.
Donna, merce us clam.
Arnaud de Mauueil : Ses joi.
Dame, je vous crie merci.
Clamar autres ornes en plait.
Trad. du Code de Justinien , fol. 3.
Appeler autres hommes en plaid.
El dozes , us petitz Lombartz
Que clama sos vezins coartz.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Le douzième, un petit Lombard qui proclame ses
voisins lâches.
E m vuelh per vencut clamar.
B. de Yentadour : Leu chansoneta.
Et je veux me proclamer pour vaincu.
Ni de ren al no s rancura ni s clama.
B. de VentadouR : Be m'an perdut.
Et ne s'afflige ni se récrie de rien autre.
Part. pas.
E si ni faitz mal, en re no 'n sni clamans.
H. de LA Bachelerie : Ses totz.
Et si vous me faites mal, en rien je n'en suis ré-
clamant.
anc. fr. Fu rois clamez parla sentence le pape
Zacarie et par l'élection des François.
Rec. des ftist. de Fr.j t. III, p. 3i4-
El païs se fet clamer roi.
Roman du Renart , t. III , p. 258.
Qu'estrc sires de tôt lo mont clamez.
Le roi de Navarre : Chanson 29.
cat. anc. esp. Clamar.
anc. it. A sergenti clama.
Barberini, Doc. d'am., p. 33g.
esp. mod. Llamar. port. Clamar. it. mod.
Chiamare.
2. Clam, s. m., plainte, réclamation,
ban.
CLA
E fes li gran clam de I1. "Vidal, que la avia
baisada.
y. de Pierre Prélat.
Et lui fit grande plainte de Pierre Vidal, <[iii
l'avait baisée.
Ans se laissen ses clam deseretJi'.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Mais sans réclamation se laissent déshériter.
Loc. E si m suoill eu tener *on clam
Cuni vassals de sos bos seig'nors.
GlKAL'D DE BoRNElL : Ben cove.
Kt ainsi ai-je coutume de tenir son ban comme
vassal de ses lions seigneurs.
Aquelb borne que son mes en clam de criin
si cuni es d'adulteri o d'honiicidi.
Tral. du Code de Justinien , fol. l5.
Ces hommes qui sont mis en accusation pour
crime, comme est d'adultère eu d'homicide.
anc. fr. Isengrin a son daim fine...
D'autre ebose est ore li dains.
Roman du Renart , t. I,p. 3ll et 3l().
Celui qui veaut le clam faire, etc.
assises de Jérusalem , Carpentier , t. I, col. 97!).
Que vous faut-il, notre escuyer,
Qui faites le dam douloureux?
Molinet , p. 126'.
anc. cat. Clam. f.sp. Clamo.
3. Clamor, s.J~., lat. clamor, plainte,
réclamation.
E quant ieu vi qu'el volia
Far de s' amia clamor.
Gui d'Uisel : L'autre jorn.
Et quand je vis qu'il voulait faire plainte de son
amie.
E sos enfans, aissi quon dreitz 0 dona ,
Tengan en patz lur terra ses clamor.
G. Riquier : Pies de tristor.
Et que ses enfants, ainsi que le droit le donne,
tiennent eu paix leur terre sans réclamation.
anc. fr. Chascun porroit tel clamor fere...
Ni afiert ire ne damors.
Roman du Renart , t. I, p. 3l8, et t. II , p. 5.
cat. esp. port. Clamor. it. Clamore.
4; Clas, s. m., cri, clameur, glapis-
sement.
E non tem clas , ni crit, ni jab de gossa.
G. DE EerglEDAN : Amies marques.
Et ne craint glapissement , ni cri , ni aboiement
de chienne.
Loc. M'an levât en tal clas,
C'ab pauc de joi no m'an ras.
Rumond DE MtRAVAL : Sitôt s'es ma.
I.
CLA
4 o r
M'ont entraiiié dans telle- clameur, que peu s'en
faut qu'ils ne m'aient privé de mon bonheur.
Adv. comp.
Escridan lor essenbas tub a un clas.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 54.
Ils crient leurs enseignes tous à un cri.
rr. C/iiasso.
— Sonnerie des cloches, glas.
Mais al ters clas , sai sias.
Roman de Flamenca , fol. 66.
Mais à la troisième sonnerie, soyez ici.
Iutrarai el mostier sonar mos clas.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 77.
J'entrerai dans l'église sonner mes glas.
— Clocher.
E bastiretz rnostiers e tors e clas.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. Il5.
Et bâtirez églises et tours et clochers.
anc. fr. Les saiussone de grant air
A glaz. ...
Atant a fait le glaz fenir.
Roman du Renart, t. I, p. 126-7.
5. Avant clas, s. m., avant glas.
Ans souet clas e avant glas.
Roman de Flamenca, fol. 66.
Mais il sonna glas et avant-glas.
6. Clamaire, s. m., lat. clamator, ré-
clamant.
Us s'en fazia clamaire
Dels digs don autr' era laire,
Coin fes de la gralba '1 paus.
Gir.AL'D de Borneil : S'es cantars.
Un se faisait réclamant des paroles dont un autre
était larron , comme fit de la corneille le paon.
cat. Clamador. esp. Llamador. port. Clama-
dor. it. Chiamatore.
7. Clamatier, adj.;, réclamant, plaignant.
De vos no serai clamatiers,
Ans sufiïrai alegrarnen
Los mais que m fan vinre languen.
Deudes de Prades : Ane boni.
Je ne serai point plaignant de vous , mais je soui-
frirai joyeusement les maux qui me font vivre en
languissant.
anc. cat. Clamater.
8. Clamos, adj. , criard*.
Cum mostra per sa clamoza votz et plorosa.
Qnar mala molher es clamoza.
Elue, de las propr. , fol. 68 et 71.
5i
f
I
CLA
Comme il montre par --.î coix criard* et pleui
Car méchante femme est criarde.
Fr'g. — Plaignant, plaintif, réclamant.
Ni per don:i île que no sny ci.amos.
G. RlQTJIER : ^ voir..
Ni pour dame dont je ne suis pas plaignant.
Et a la fin totz temps serai clamos
Del rostr' :ifar.
P. de Barjac : Toi francamen.
Et à la lin je serai toujours réclamant «le votre
affaire.
anc. esp. Clamoso.
(). RECLAMAR, V. , lat. RECLAMAR/?, 1C-
clamer, se plaindre.
Rfclama Deu del cel, lo rei , lo grant.
Poème sur Boèce.
Réclame Dieu du ciel , le roi, le grand.
Mas per merce, dona, riclam
Qne ru perdones.
\inaip de Hartjeil : Dona genser.
Mais par merci, dame, je réclame que vous me
pardonniez.
Conseilleron Constanti qn'el se réclames
d'En Bertrand.
V. de Bertrand de Born.
Us conseillèrent Conslanlin «ju'il se plaignît du
seigneur Bertrand.
cat. Esr. tort. Reclamar. it. Richiamare.
10. Reclam , s. ni., réclamation, plainte.
Et sens recxam d'antre cost.
Tit. de l33o. Bordeaux-, bibl. Montcil.
Et sans réclamation d'autre dépense.
El mercadans s'en anet a recxam al rci de
Fransa.
V. de Guillaume de Baux.
Le marchand s'en alla à réclamation au roi de
France.
Eu Bertraus si '1 fetz recxam de ma douma
Maenz.
V. de Bertrand de Born.
Le seigneur Bertrand lui fil ainsi plainte de ma
dame Maenz.
— Rappel, réclame, terme de faucon-
nerie.
Sella carn que es lur reclam...
E lur recxam soven en sentisca.
Del'des de PrADES, Auz. enss.
Cette chair qui est leur réclame.. .
El en sente souvent leur réclame.
Allusiv. E non puesc trobar metzina
CLA
Tio venga '1 vpstre recxam.
C . lii DEL : Quand lo rius.
Et je ne puis trouver remède jusqu'à ce que je
viennes Mitre réclame.
anc. fii. Tant qne besoiug, poverte et fain
La face venir à reclaim.
Fabl. et conf. anc, t. III, p. 3oi.
Il fit nn reclam moult pieux.
Hist. de Gérard de Nevers , p.. 66.
cat. Rcclam. esr. tort. Reclamo. it. Richiamo.
1 1. Exclamatio, s./., lat. f.xclamatio,
exclamation.
Fay se exclam atios per dolor, per indi-
gnatios.
Leys d'amors, fol. i36.
\2 exclamation se fait par douleur, par indignation.
cat. Exclamaciô. esp. Exclamacion. tort.
Exclamacâo. it. Esclamazione.
il. Exclamatiu, ad/., exclamatif.
Podon esser diebas exclamatiyas.
Leys d'amors, fol. ?>~ .
Peuvent être dites exclamatives.
\'\. Proclamation, s.f., lat. proclama
Twsem , proclamation.
Certanas proclamations.
Tit. duxiv'sièc. Doat, t. GLXXIII , fol. 168
Certaines proclamations.
cat. Proclamacio. esp. Proclamacion. port.
Proclamacào.
CLAPCEDRA, *, / , seringue.
La extremitat de la clapcedra.
La conquavitat de la clapcedra.
Trad.d'Albucasis, fol. 3i
L'extrémité de la seringue.
La concavité de la seringue.
CLAR, adj., lat. clarh.?, clair, pur,
brillant, gai.
E vei lo temps olar et sere.
B. pi VeNTADODR : Ouan par la
Et je vois le temps clair et serein.
E '1s riu son clar de sobre los sablos.
B. dk \ EN i idour : liels Monruels.
Et les ruisseaux sont clairs sur les sables.
Am sa votz, que ae ci, ip.a , s'es enaatescrid.it/.
Roman de Fieraliras, v. G67.
sa vois , 1 1 laire, il s'est écrié haute
ment .
CL A
Fig. Li siei bel huelli clar , amoros, rizen.
G Faidit : Ja non crej rai.
Ses beaux yeux brillants , amoureux , souriants.
E si 'J inuns fos e nos aitals, co foin
Al comensar, tug foram clar e mon.
Seh\ eu m GlRONE : Del mon volgra.
li ile monde fûl et nous tels, comme nous fûmes
au commencer, uous serions tous purs et nets.
Que s'ieu l'os àlegres ni clars,
A cascon joui sanbra far canso guaia.
R IIMOND DE MlH \\ AI. : Selli <| Uf.
Que si je lusse joyeux et taillant, je saurais à
i haque jour l'aire chanson gaie.
• De clAras révéla lios.
V. et Vert., loi. 83.
De claires révélations.
/.oc. Que non sia clars coin (lia.
I.am i'.anc Cic VL&. : Escur prim.
Qui ne soit clair comme le jour.
Adv. Onoy veycLARdelshnelsabqne usremir.
B. dk Ventadobr : Ah joi.
Ou je n'j \ois pas clair îles yeux, avec lesqui ! je
vous regarde,
4(h\ coinp. Al dia clar.
Poème sur Boèce.
\ u jour clair.
< ai. Clar. esp. tort. Claro. rr. Chiaro.
i. Clarament, adv., clair, clairement,
distinctement.
Que tos fyllz veyra clarameht.
V. de S. Honorât.
Que ton lils verra clairement
Si om non pot mostrar clArament, de l'autra
part , que non es vers aco que aquela escrîplura
diîz.
Trad. du Code de Justinien , fol. 62.
Si on ne peut démontrer clairement , de l'autre
part , que ce que cette écriture dit n'est pas véri-
table.
< AT. Clarament. esp. tort. Claramente. it.
Chiaramente.
3. Claret, adj. , clairet.
Et ab mel clar et onhetz li
Totas las penas per aqui.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Et avec du miel clairet oignez -lui toutes les
peunes par ici.
amc. fr. Que tous avons claret et bel.
Roman île ParlonopeuSj t. II , p. 28.
rr. Chiaretto.
CLA
|o3
4. Claret, s. m., clairet, sorte de
boisson.
Claret si fa de vi , de mel e d' especias aïo -
maticas subtilmeut polveridas.
Elue, de las propr.j fol. 272.
Le clairet se fait de vin , de miel et d'épiées aro-
matiques finement pulvérisées.
cat. Claret. esp. port. Clarcte. it. Clarctto.
5. ClABTTAT, CLARDAT, CLARTAT , S. f. ,
lat. cxABiTATe/w , clarté, lumière,
éclat.
Lo mas o entra, iuz es grau claritatz.
/'. ëme sur Boèce.
I.a demeure où elle eulie, il y a dedans grande
clarté.
Si quo '1 solelhs sobr' aotr' aluinnanien
Nos reti clardat, ben puesc dir eyssamen
Qu'ilh es clardatz e rend alumeuatge.
CADENET : Al) leyal.
Ainsi que le soleil au-dessus de tout autre éclai-
rage nous rend clarté , je puis bien due également
qu'elle < si clarté et rend lumière.
Tôt atressi coin la clartatz del dia
Apodera totas altras clartatz.
Faidit de Belistar : Tôt atressi.
Tout aiasi comme la clarté du jour surpasse toute»
autres clartés.
Fig. E per aiso perl sas clartatz
Pretz e valors e lialtatz.
Folquetde Romans : Tornau es.
Et pour cela mérite et valeur et loyauté perd ses
éclats.
anc. cat. Clartat. esp. Claridad. port. Clarl-
dade. it. Chiarità.
6. Clarat, s. f. , clarté.
Tôt jorn estei en luec escur,
Per so que ili claratz no ill pejur.
Devjdes de Pkades , Auz. cass.
Ou'il soit toujours en lieu obscur, afiu que la clarté
ne lui nuise.
n. Claror, clardor , clayror , s. ni. y
lat. claror, clarté, éclat.
La claror del solelh.
Trad. d'Albucasis , loi. 16.
La clarté du soleil.
Cel e terra an perd ut lor Senbor,
E yeu mon filb , e '1 solelh sa clardor.
Passio de Maria.
Le ciel et la terre ont perdu leur Seigneur, et moj
mon fils , et le soleil sa clarté.
/}(>4 cla
Lo rays d'aquesta flama,
Am sa bella ci.aïroe, venia tro en Espaigna.
/'. de S. Honorât.
Le rayon de relie flamme . avec son bel éclat , \ e-
naii jusqu'en Espas
cat. anc. esp. Claror. n. Chiarore.
8. Clarzir , v., làt. i:i.,\n<?sr.F.Rt>, rendre
clair, éclaircir.
Qnar de boutai/, elugora
Bel jorn e cxarsis noiz negra.
Ii. Ventadour : Amors enquera.
Car de ses beautés elle illumine un beau jour, et
elle rend clairs la nuit noire.
Pos dels vertz folhs vei clarzir los garricx.
Pierre d'Auvergne : Dejost'als.
Puisque je vois les cliénes s'éclaircir de vertes
feuilles.
anc. cat. Clarir. esp. Clarecer. ir. Clùarire.
y. Clareiar, v., lat. clarar^, briller.
Car en materîa terrestra mens ct.areio.
Elue, de las propr.j fol. 2.66.
Car en matière terrestre ils brillent moins.
anc. fr. Li renc clairoient endroit lui.
Pioman de Parlonopeus, t. 1 , p. j5.
< at. Clareiar. est. tort. Clarear.
io. Escxarziment , s. m., netteté.
Per ]a purdat del sanc s'esclarzis la servela
e la servela per son esclarzimen monta al co-
ratge.
Liv. de Sydrac, fol. "j5.
Par la pureté du sang se nettoie la cervelle , et la
cervelle par sa netteté élève au coura e.
anc. cat. Esclarimen.
1 1. Esclarzir, esclarzezir, v., éclaircir,
clarifier, nettoyer, purifier, éclairer.
Rius o fontanas esclarzir.
Le comte de Poitiers : Pus vczem.
Ruisseaux et fontaines se clarifier.
Ab c'on pane esclarzis sos motz.
Pierre d'Auvergne : Cliantarai.
Pourvu qu'il éclaircisse un peu ses mots.
Sitôt Fa ara s'es amara ,
Don s'esci.arcisson li branc.
GiRAl'D DE Caeanson : Sitôt l'aura.
Quoique l'air est rude, par quoi les branches se
nettojent.
h'ig. Ara s pot hom lavar et esci.arzir
De gran blâsme.
P. Bbehoh Rica! novas: Pois nostre temps.
CLA
Maintenant ou se peut laver et purifier de ^rand
blâme*.
Lo entendemen d'orne se leva e se esclar-
zezis en couoysser son Creator.
V. et Vert., fol. 83.
L'entendement de l'homme s'élève et s'éclaire pour
connaître son Créateur.
Substantiv. Lo corns demandet vi e vai dormir,
E levet lo mati al esclarzir.
lioman de Gérard de Rossillon , fol. q^.
Le comte demanda du vin et il va dormir, et il se
leva le matin à Y éclaircir.
Part. pas. Aiatz du fort Icissiu de vitz
Que sia colalz et esct.arzitz.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Ayez île forte lessive de vigne qui soit coulée et
clarijii e.
Del solelb es esclarzitz lo rays.
C. de VeNTADOTJB : Quan la fuellia.
Le rayon du soleil est éclaira.
ANC. FR.
Tout droit à l'ajourner, quant devra esclarcir.
lioman de Berte , p. 23.
Tesclarciroie j>os d'estain.
Fabl. et cont. anc, t. II , p. 281.
cat. Esclarir. esp. tort. Esclarecer.
12. Esclairamen, .v. m . , éclaircissement.
Aordenet lo prumier esturmen per I'esclai-
ramen d'aquestas doas causas.
Liv. de Sjdrac ,' fol. 60.
Il ordonna le premier instrument pour l'éclair-
cissement de ces deux choses.
i3. Escxairar , v., éclairer, éclaircir.
Can l'alba aparec, qu'es près ad esclayrar.
Pioman de Fierabras, v. 4^69.
Quand parut l'aube, alors qu'il est près d'éclairer.
Can lo solelbs defalh en alcnnas partidas
del mon , el esceaira e las autras.
Liv. de Sydrac, fol. l3q.
Quand le soleil manque en quelques parties du
monde , il éclaire dans les autres.
Fig. E jamais joys la ira no ils esct. ure.
Bertrand de Eorn : Mon clian fenisc.
El que jamais la joie ne nous éclaircisse la tris-
tesse.
Impers. Lo mati anaray quan sera fsclayrat.
Pi mon de Fierabras , v. 3455.
J'irai le matin quand il sera éclairé.
it. Schiarare.
i.'i. Iclariar, v., éclairer, éclaircir.
Part pas. En resta mort a el camp la qnamitalz .
CLA
E )hi F. :so molt aci.akiatz.
Roman de Gérard de Rossillon , loi. 68.
Une moitié en reste morte au cliamp , et les Fran-
çais sont beaucoup éclaircis.
i5. Clarificatiu, adj. , qui a la vertu
de clarifier, d'éclairer, clarificatif.
Et de la vista clarificatiu.
De uelbs clarificatiu.
Elue, de las propr. , fol. 55 et 75.
Et clarificatif de la vue. .
Clarificatif àes yeux.
esp. Clarificativo .
16. Clarificacio, s. f. , lat. clarifica-
tio, clarification, clarté.
Pren el entendement clarificacio.
Elàc. de las propr., fol. 76'.
Prend clarté en l'entendement.
esi>. Clarification, fort. Clarificacào. rr. Chia-
rifteazione .
1 7. Cearificament, s. m., clarification,
clarté.
Per donar als nellis clarificament.
Elue, de las propr., fol. 38.
Pour donner clarté aux yeux.
18. Clarificar, clarifiar, v., lat. cla-
rificar?., éclaircir, manifester, glo-
rifier.
Plasa a la dieha real itiajestat de modifiai-
e CLARIFLAR.
Statuts de Provence, BoMY, p. 1^6.
Plaise à ladite royale majesté de modifier et
éclaircir.
Paire, clarifica ton nom; adonc venc nna
votz del cel : Et hyeu l'ai ci.arificat et en-
eara lo clarificaray.
Frag. de trad de la Passion.
Père, glorifie ton nom; alors vint une voix du
ciel : Et je l'ai glorifié cl je le glorifierai encore.
anc. fr. De clariffier et justifier son excuse.
Lett. de rém., i/j6o. CÀRPENTIER , 1. 1 , col. 978.
anc. cai. esp. port. Clarificar. it. Chiari-
ficare.
19. Declaratiu, àdj.t déclaratif.
De sa declarativa diffinitio.
Forma alcns sos scmlans a votz déclara-
tifs de sa entencio.
Elue, de las propr., fol. l3 et II.
De sa daïiniiion déclarative.
CAR
4o5
Forme quelques sous semblables à la voix décla-
ratifs de son intention.
20. Declaratio, s. f. , lat. declaratio,
déclaration.
En aquela canso
Qn'ieu fi per declaratio.
Bret>. d'amor, fol. 3.
' En cette chanson que je fis p;ir déclaration.
cat. Declaratio . esp. Déclaration, tort. De-
claraçao. it. Dichiarazione.
21. Declaramen, s. m. } déclaration.
Que loi- enterpretamens et deci.aramens
qu'eu diria, etc.
Tit. de 1279. Doat, t. CLXVII, fol. 16.
Que leur interprétation el déclaration qu'ils en
diraient, etc.
22. DECLARAR , V. , lat. DEOLARARt?, CX-
pliquer, déclarer.
Discrctamen declarava lasdifficultats de las
Escrîpturas.
Cat. ciels apost. de Roma, fol. 161.
I! explit/uait sagement les difficultés des Ecritures.
Per deci.arar las figuras
De l'arbre d'amor escuras.
Bref- d'amor, fol. 1.
Pour expliquer les figures obscures de l'arbre d'a-
mour.
Glozetas petitas a déclarai; lo test.
Cat. dels apost. de Roma , fol. l56.
Petites gloses pour expliquer le texte.
Segon que dessus ai toçat
E ben expost e déclarât.
Bref, d'amor, fol . 88 .
.Selon que j'ai dessus touché et bien exposé et dé-
claré.
cat. Esr. port. Declarar. it. Dichiarare.
î). Df.claradament, odi>. , clairement.
Declaradament et specificament.
Tit. de 1266. Doat, t. LXXIX , fol. 47.
Clairement et spécifiquement.
2/j. Preclar, adj., lat. pr/eclarm.s-, bril-
lant, resplendissant.
Bella 's la douma; el vis a tant preclar
Davan son vis nulz om no s pot celar.
Poème sur Boéce, 27.
Belle est la dame ; elle a le visageri resplendissant
que devant son visage nul homme ne se peut celer.
}o6 CAR
Preclars e rcsplaudens eron endevengut.
Izakn : Diguas me tu.
Fiaient devenus brillants et resplendissants.
£sr. tort. it. Preclaro.
CLARA, glara, *.'/., glaire, blanc
d'œuf.
Ab clara d'un lineu destrenipat.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Détrempé a\ ec la glaire d'un <ruf.
L'aucels dins l'uou se congria
De la glara tota via.
Brev. d'amor, fol. 5t.
1. 'oiseau dans l'ceuf se forme toujours de la glaire.
i at. est. port. Clara, it. Chiara.
CLARMONTES, s. m., clermontois ,
pièce de monnaie.
Qu'estiers, nul temps, no gazanbei castel ,
Borda ni mas ni '1 quart d'un clarmontes.
R. Gaucelm de Beziers : A penas.
Qu'au contraire, en aucun temps, je ne gagnai
château, borde ni habitation, ni le quart d'un cler-
runntois.
CLAU, s. m., lat. chi.\us, clou.
Pfêg. expl.
Per qu'entr' els pros non es prezatz un clau.
Sordel : Quanqu'ieu.
Parce qu'entre les preux il n'est prise' un clou.
Loc. Que per mil sagramens
No '1 creiri' boni d'un clau.
P. Vidal : Ges pel temps.
Que pour mille serments on ne le croirait d'un
clou.
cat. Clan. esp. Clavo. tort. Cravo. ït. Chiavo.
— Sorte de tumeur.
Malautia qne s'apela clau.
Trail. d'Albucasis, fol. II.
Maladie qui s'appelle clou.
2. Clavel, s. m. , clou, hameçon, (Lard.
Al liai hom donarai un bezan ,
Si '1 desliais mi dona un clavel.
P- Cardinal : Tos temps.
Je donnerai un besant à l'homme loyal , si le dé-
loyal me donne un clou.
E de girofles très clavels.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Ll trois clous de giroile.
E si us mena pescar al lac
Greu métrez langosta en clavel.
J.e Dauphin d'Auvergne : Pnois sai.
CLA
Et s'il vous mène pécher au lac, vous mettiez
difficilement une langouste à l'hameçon.
Ponh de son clavel.
Un Troubadour anonyme : Flor de paradis.
Pique de sou dard.
Fig. Mas ien no m duelb d'aital clavelh.
Deudes de Prades : En un sonel.
Mais je ne me plains pas de pareil clou.
anc. fr. Li clavel prist tôt maintenant,
SI l'a moult tost prist et lié.
Roman du Renaît, t. 111 , p. 295.
cat. esp. Clavell. it. Chiavello.
3. Clavellar , v. , clouer.
Per pes e per nias ci.avelar.
Passio de Maria.
Clouer -par pieds et par mains.
Part. pas. On veyrein clavellat
Dieu en la crotz per totz nos peccadors.
Folqijet de Romans : Quan lo dous.
Où nous verrous Dieu cloue en la crois pour nous
tous pécheurs.
ANC. FR.
A la croix où ton Dieu fut pendu et clavellé.
Roman français de Fierabras.
anc. cat. Clavellar. ESr. Clavar. tort. Cravar.
anc. it. Chiavellare.
/j. Desclavelhar , v., déclouer, détacher.
Qu'elb pogaesson desclavelhar,
E de sus la crotz devalar.
Passio de Maria.
Qu'ils le pussent déclouer, et le descendre de
dessus la croix.
Si que l'ausbeic lbi tieneha e desclavela.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 81.
Tellement qu'il lui tranche et détache le haubert.
Fig: Franc reis, Proenza vos apela ,
Que sens clans df.sclavella.
P. Vidal : Ben pac d'ivern.
Franc roi , la Provence , qui sans clous se détache,
vous appelle.
No vuel ges que desclavel
De sa corl don vau lonhan.
AlMERi de Peguilain : Li folh c.
Ne veut pas que je me détache de sa cour dont je
vais ■n'éloignant.
Esr. Desclavar. tort. Descravar.
CLAU, s. f., lat. cLAv/f, clef.
Il trameserun a la vescontessa las claus dcl
lur eslar de Beruiz.
Titre de 1 168.
Ils transmirent à la vicomtesse les ■clefs de leur
mai son de Bernii.
CL A
Ella smetcssnia ton las claus de paradis.
PoÉme sur Boèce ■
Elle-même lient les clefs de paradis.
Una peyra que iesqua defora en maniera
de clau.
Philomena.
Une pierre qui sorte en ilcliors en manière de clef.
E d'albarestas mantas claus
Et estreyner e deyssarrar.
V. de S. Honorât.
Et serrer et desserrer maintes clefs d'arbalètes.
Dans les computs ecclésiastiques, il
a signifié le calcul par lequel on trouve
l'époque des fêtes mobiles.
Endecios, epactas e claus e concurrens.
P. DE Corbiac : El nom de.
Indictions, épactes et clefs et intersections.
— Terme de grammaire.
Pauzadas bavem las dîctios apeladas claus
per las quais s'ajusto li temps entre lor.
Leys d'amors, fol. 77.
Nous avons posé les termes appelés clefs par les-
quels les temps s'unissent entre eux.
Fig. Amors de pretz es la claus.
A. Daniel : En breu brisa.
Amour est la clefàe mérite.
Mi dons ten las claus
De toz los bes qu'ieu aten ni esper.
Berenger de Palasol : Tan m'abelis.
Ma dame tient les clefs de tous les biens que j'at-
tends et espère.
Ela ten del niieu joi la clau.
Gaubert moïse de Puicibot : Per amor.
Elle tient la clefàe mon bonheur.
AFfC. FR.
Maîtresse, de mon cœur vous emportez la clef,
La clef de mes pensers et la clef de ma vie.
Ronsard, t. I, p. 160.
cat. Clau. anc. Esr. Clave. esp. mod. Llave.
tort. Chave. it. Chiave.
— Clôture, prison.
O no m met dins una clau
On hoin no m pognes vezer.
Pons d'Ortafas : Si ai perdut.
Ou ne me mette dans une clôture où on ne me pût
voir.
Que ten mou cor dins sa clac.
Bertrand de Born : Ges de disnar.
Qui tient mon cœur dans sa prison.
2. Clavier, s. m., clavier, portier, qui
garde les clefs, trésorier.
CLA
407
Aquels'dos consols qne seran claviers ten-
gou II de las diebas claus.
Cartulaire de Montpellier, fol. 43-
Que ces deux consuls qui seront claviers tiennent
deux desdites clefs.
E non vol esser plus claviers
Dels bains, ni de la tor portiers.
Roman de Flamenca , fol. 1 16.
El il ne veut plus être clavier des bains, ni por-
tier de la tour.
anc. fr. Garder les vont e estoier 5
Il meisme en fu clavier.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 78.
est. Clavcro.
3. Clavari, s. m., clavaire, trésorier.
Que negnn temps no leza a clavari, o a
clavaris del cossolat, sagellar carta ni lctra
que eontenga obligation de deniers.
Cartulaire de Montpellier , fol. Si.
Qu'en aucun temps il ne soit permis à trésorier,
ou à trésoriers du consulat , de sceller charte ni lettre
qui contienne obligation de deniers.
Si deguessan exigir per los clavaris de las cortz.
Statuts de Provence, Bomy, p. 6.
Se dussent exiger par les trésoriers des cours
cat. Clavari.
4. Clavaria, s,f.t trésorerie.
L'aministration de la clavaria.
Cartulaire de Montpellier, fol. 81
L'administration de la trésorerie.
5. Clavar, v., fermer, enfermer.
Can vos clavon lo cortil.
Cominal : Comlor d'Apchier.
Quand ils vous ferment le verger.
E li borges si cl aven d'eviron.
Bertrand de Born : Pus Ventedorn.
Et que les bourgeois s'enferment à l'entour.
Part. pas.
Cant agrou la sanetor esconduda e clavada.
r. de S. Honorât.
Quand ils eurent caché et renfermé le corps saint
6. Conclavi, s. m., conclave.
Els romperon lo conclavi , e si espaventeron
los cardenals.
L'Arbre de Batalhas, fol. 27.
Us rompirent le conclave , et ainsi épouvantèrent
les cardinaux.
cat. esp. port, it. Conclave.
7. Enclavar, v., fermer-, enfermer,
resserrer.
io8
CLA
Brernolet, ac paqr e tas huels k.nclavkt.
V. <L- suinte Whgdèlainè.
Trembla , eul peur él ferma ses yeux.
El eschveros lo en I Ioc, si que aqui foron
tuich très près.
Cat. <le/s aposl. de Borna , fol. 189.
li le resserrèrent en un lieu , tellement que là ils
furent pris tOUS les trois.
S. Esclavar, v., enfermer.
Per esclavar de uueig.
DEUDES de Prades , Poème sur les vertus.
Pour enfermer de nuit.
q. Desclavar, v. , défermer, détacher,
ouvrir.
E mains cairels desclavar e desteudre.
AicART del Fossat : Entre dus reîs.
Et détacher et détendre maints carreaux.
anc. t?,. Desclaverent les sangles de la selle.
MoNSTRELET, t. II , fol. 30.
10. Contraclau, s. f. , contre-clef, re-
mède.
Que m tramezes del seu estni
La CONTRACLAU.
Le comte de Poitiers : Farai un vers.
Qu'il me transmit la contre-clef Ae son étui.
Fig. Si que l'us reys cuida tener la clan
D'afortimen e l'auti' a '1 contraclau.
G. Fabre de NarbonNE : Pus dels.
Tellement qu'un roi croit tenir la clef d'assurance
et l'autre a la contre-clef.
Yostra valoi.s
Estai seguramens,
Que nnlh lairo no y pot far contraclau.
P. Biiemond Bicas novas : Si m ten.
Vitre mérite se maintient sûrement , de manière
que nul larron n'y peut faire de contre-clef
1 1. Contraclaviers, s. m., contre-cla-
viers.
Tans m' i vei dels contraclaviers.
MARCABRUS : Mos sens foilla.
Tant j'y vois des contre-claviers.
11. Reclavar, v. , refermer.
Las Hors, al levant del solelh, si expando,
et al colcant, s: reclavo.
Elue, de las prepr., fol. 1 16.
Les (leurs , au lever du soleil , s'épanouissent et ,
au couclier, se referment.
i3.Clatjs, s, m., clos, enclos.
CLA
Sobr'els claus dels canorgues.
Tit. de 1271. Doat, t. CXLVI, fol. xfî
Sur les enclos des chanoines.
i/|. Clauzura, s. f., clôture.
Corn per alcun temps fosson estât eu clau-
zura.
Ciirlulaire de Montpellier, fol. 76'.
Comme ils eussent été pendant quelque temps en
clôture,
i5. Clauza , s. f. , clause.
Las gênerais clauzas contengudas en aquesta
carta.
Titre de il'jO.Bibl. du R., fonds de D. V illevicille ■
Les clauses générales conteuues dans cette charte.
— Terme de grammaire.
Cant diversas claus as son ajusladas.
Lejs d'amors, fol. i.'|'i-
Quand diverses clauses sont ajustées.
iG. Clausula, S. f., lat. CLAUSULA,
clause, convention.
Sens clausula d'opposition... ab clausula
de transport.
Fors de Bearn , p. 1080.
Sans clause d'opposition... avec clause de trans-
port.
anc. fr. Une clausele générale contenue oadit
Kembiief, par laquelle clausele, etc.
Tit. de. i323. Carpentiee, t. I, col. 987.
cat. f.sp. tort. it. Clausula.
17. Clos, closc, s. m., coque, clôture,
enveloppe.
Ab notz fracbas
Que sion Le tolas del clos tracbas.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Avec des noix cassées qui soient bien toutes tirées
de la coque.
Adonx lo closcx se vay trencar,
E pieu défera pastura.
Bref, d'amor, fol. 5l.
Alors la coque va se fendre , et il prend pâture de-
hors.
Lo closc del buou.
Matfre Ermengald, Epît. à sa saur.
La coque de l'œuf.
cat. Closca. tort. Casca. it. Gitscio.
18. Clusel, s. m., caverne.
E 'ls camis tiaversiers, los clusels e las balmas.
I/.arn : Djguas me tu.
El les chemins traversiers, les cavernes et les grottes.
CLA
19. Cluza, s.f , nid , gîte.
O perditz jove que volar
No sap ni a cluza tornar.
Deudes de Frades , Auz. cass.
Ou jeune perdrix qui ne sait voler ni retourner
à nid.
20. Clausura, s.f., lat. clausura, clô-
ture.
E val mais que clausura
A cintat asctjada.
Serveri de Girone : En mal.
Et vaut mieux que clôture à ville assie'ge'e.
Fig. Et an porta e clauzura a totz los V sens
corporals.
V. et Vert., fol. 28.
Et ont porte et clôture à tous les cinq sens cor-
porels.
ANC. fr. Et desquels la sépulture
Presse sous même closture
Le corps, la vie et le nom.
Ronsard, t. I, p. 837.
cat. esp. port. Clausura. it. Chiusura.
21. Clausio, s.f., clôture, action de
fermer.
Escurziment de raso ab clauzio de uelhs.
Elue, de las propr., fol. 81.
Obscurcissement de raison avec clôture d'yeux.
22. Claustra, s. m., lat. claustrmot^
cloître, monastère.
Comenzat an la gleysa e claustras e maysos.
V. de S. Honorât.
Ont commence' l'église et les cloîtres et les habi-
tations.
Ni la claustra dels cannonegues.
TU. de 1174. Hist. de Lang., t. III, pr.,
col. 134.
Ni le cloître des ebanoines.
Mesurée la claustra en fora.
Philomena.
Il mesura le cloître en dehors.
S'estas en claustr' a rescos,
Ni vols guerras ni tensos.
Le moine de Montaudon : L'autr' ier.
Si tu es en monastère en cachette , et veux
guerres et disputes.
O dedins vostra claustra libres legir.
Roman de Gérard de Piossillon, fol. 77.
Ou dans votre cloître lire des livres.
Fig. Aquest don de scientia es priors e claus-
triers en la claustra de l'arma.
V. et Vert., fol. 5g.
I.
CLA
4»9
Ce don de science est prieur cl cloîtrier dans le
cloître de l'âme.
ANC. CAT. ANC ESP. ANC. TORT. Claustra. IT.
Chiostra.
23. Claustrier, s. m., cloîtrier.
Claustriers contra priors et contra ab-
batz et officiais.
V. et Vert-, fol. 26.
Cloîtriers contre prieurs et contre abbe's et ofn-
ciaux.
anc. esp. Claustero.
24. Claure, clauzer, v., lat. clau^re,
clore, fermer, enfermer, environner,
cacher.
Aquelb tranc pusquatz clauser ab una peyra.
Philomena.
Vous puissiez fermer ce trou avec une pierre.
Mas aissi '1 clau e 'ls enserra
Qu'EngoImes a per fort cobrat.
Bertrand de Born : Ieu chan.
Mais les environne et les enferme tellement qu'il
a par force recouvre' Angouléme.
Clauzi mos bnelhs e torn ma cara.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
3e ferme mes yeux et tourne mon visage.
Loc. fig. E claus tas aurelbas
A lur votz.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Et fermes tes oreilles à leur voix.
Drutz, er clau las dens.
Rambald d'Orange : Peire.
Amant, maintenant je ferme les dents.
Part. prés. Coa clauzens et uubtileta.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Queue fermant et effile'e.
Part. pas. Es tôt entorn clauz de fossatz.
Bertrand de Born .- Be m play.
Est tout à l'entour clos de fosse's.
Portar lettras clausas de part mossenhor.
TU. de 1428, Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 227.
Porter lettres closes de la part de monseigneur.
Loc. Deffendre en camp claus.
L'Arbre de Balalhas, fol. 192.
De'fendre en champ clos.
Substantiv. Clauzis e sauputz.
Germonde de Montpellier : Greu m'es,
Les cachés et les connus.
anc. fr. Il me clojt le pas.
Monstrelet, t. II, p. 104.
Et voulut voir les lettres clauses qni estoient
arrivées.
Comines , t. I , p. 38o
5a
4io CLA
anc. ir. F. l'affatnato çb. appejito claude.
BarberÏni , Dôc. d'ainore, p. nr>.
ANC. CAT. Cloir. CAT. MOD. Chuter. IT. ChlU-
derc.
25. CtuCHAR, ?'. , clore.
Si ho someilla ni s cltjcha ,
1,'amoi.s que m fai languir.
GiRàud de Borneil : Quan labruna.
Bien que L'amour, qui me lait languir, sommeille
.m si' close.
■?A\. Cr.iïRE, v. , cligner, renfermer,
clore, couvrir.
f'u menz que no ct.ugeras l'ueyll.
V. de S. Honorât.
En moins que vous ne cligneriez L'œil.
Part. pas. Als enemics son sei liueilh cr.uc.
LANTELMET D'AlGI ii.i.on : Er ai ieu.
Ses yevnisoat formés aux ennemis.
Lai a 'h GnîUeni Augier on }>retz s'es clotz.
Bertrand du Peu et : De sirventes.
Là au seigneur Guillaume Aùgier où mérite
s'est renfermé i
Al> môtz alqns
Serratz et clus.
Pierre d' Auvergne : Be m'es plazen.
Avec quelques mots serrés et couverts.
Qu'un vers non ci/os cuelha
Tai qu'el sos sia novelbs.
!'n rre o' AUVERGNE : L'airs.
Que je cueille un vers non couvert tel que le son
soit nouveau.
Ane trobars cr.us ni brans
Non dec aver pretz ni laus.
Raimond de Miraval : Anc trobars.
Jamais trouver couvert et rude ne dut avoir prix
ni loiian,
Pascha clusa se disait du premier
dimanche après Pâque.
So fo sapte de pascha clusa.
Roman de Flamenca , fol. 35.
Ce fut le samedi de la pâque close.
27 Claumen, adv. , closement, étroi-
tement.
Mal fai qni claumen serra
Dona joven amorada.
B. C.vRBo.NKr. de Marseille , Coblas iriadas.
Fait mal qui ferme étroitement dame jeune eùa-
CL A
28. C lus amen, ado.f obscurément, se-
crèlemenl.
Sel que fey peranzir
La clianzo ci.dzamen.
G. Riquier : Als suî)lils.
Celui qui (il la chanson obscurément pour ouïr.
2f). Acluc.ar , v. , fermer les yeux.
La nuoieb qnan lo sons iu'aci.uca.
Giraud de Borneii, : Quan la bruna.
l.a nuit quand le sommeil me ferme les yeux.
3o. Acci.urf. , 71., enfermer, cacher.
E sai ne niotz que dins lai on estan
S'acluzon plus non fa son past auzel.
R. Gal'CELM : A penas vau.
El j'en connais plusieurs qui là-dedans OÙ ils sont
se cachent plus que l'oiseau ne fait sa pâture.
Part. pus. Ni ab dregz huels esgnardar,
Tan suî conquis et accus.
Richard de Barbezievx : Atressi cum
Ni regarder avec des veux fixes, tant je suis con-
quis et enferme.
3.1. CoNcr.usio, s. f. , lat. conclusio ,
conclusion.
Ni ses el logica forme coNcr.usio.
Elue, de las propr. , loi. 280
El que sans lui la logique forme conclusion.
cat. Conclusio esp. Conclusion, tort. Con-
clusâo. it. Conclusione.
'il. Conclusiu , adj. , conelusif.
Don conct.usiu, si que conclusiu.
Donc, doncas son conjnnetios conclusivas.
Leys d'amors, fol. 76 et lui
Donc conelusif , si qui: conelusif.
Donc, ainsi sont conjonctions conclusives.
esp. it. Conclusivo.
33. CoNCLUIRE , CONCLURE, 11., COU-
clure.
Mas l'Escriptara conclus totas aquestas
causas.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Galettes.
Mais L'Ecriture conclut toutes ces choses.
Sophismar e concluire, e tôt ginhosamens
Menar mon adversari a descpnfezimehs.
P. de Corbiac : Il nom de.
Sophistiquer et conclure , et tout adroitement me
lier mon adversaire à déconfiture.
Part. prés. Conclusivas o concluens.
Leys d'amors. fol. 26.
Conclusives ou concluantes.
ÇLA
cat. Gondolier, tsr. roitr. Conclut/ it. Con
chiudere.
34- Enci.ostrar, v. , cloîtrer.
Quai pro v anretz s'ieu m'ENCLOSTRE?
Le comte de Poitiers : Farai cliansoru la.
Qu ri profit y aurez-vous si je me cloître ?
35. Inclusio, s./., lat. inclusio, iu-
clusion.
Dicus es dius el mon ses inci.uzio.
Elue. de las propr.j fol. 5.
Dieu est dans le monde sans inclusion.
cat, Inclusio. esp. Inclusion.
3b". Enclaure , -y. , enclore, enfermer.
Dius en ma cambra l'ai enci.aus.
R. Vidal de Bezaudun : Unas no vas.
Je l'ai enferme dans ma cliamlii.
/■'/£'. Malvestatz roill el usa
E enclau joven.
Rambaud d'Orange: Car douz.
Méchanceté rouille et use et renferme amabilité.
Âdoncs Clariaua s'enci.aus
En sa chambra secretameut.
y. de S. Honorât.
Alors Clariane s'enferme dans sa chamhre secrète-
ment-
C'onrada n'er la corona romana ,
Si '1 vostre cap s'i enclau.
Bertrand de Born : Ges de disnar.
Que la couronne romaine en sera honorée, si votre
• nef s'y enferme.
Mas seins en qui pretz s'enclvu
Am ieu e dey beu amar.
Raimond te Castelnae : Ges sitôt.
Mais j'aime et je dois aimer ceux eu qui le mé-
î ite se renferme.
Ar n'ai dig pro, perque mas dens enclau.
Sordel : Quanqu'ieu.
.Maintenant j'en ai dit assez , c'est pourquoi j'én-
ferme mes dents.
l'art, pas. La donzella s'eslet enclalsa.
V. de S. Honorât.
La demoiselle se tint enfermée.
37. Enclure , v. , lat. iNCLur/eRE ., en-
clore , enfermer.
Part. pas. ïotas paguas et politias enclcsas.
Tit- de l433. Ilist. de Nîmes, t. III, pr., p. 241.
Tous paiements et quittances inclus.
Tug viron que de Helena , des lo muscle en jus,
Ténia la viva brasa lo sieu gent cors exclus.
' . de S. Honorât.
CL A 411
Tous viren| que d'Hélène , de l'épaule en Uis , la
vive braise tenait son gentil corps enferme.
cat. Enclourer. esi>. tout. Incluir. it. /«-
chiudere.
38. Inclusivament, adv., inclusivement.
Se inten inct.usi\ uikst.
Fors de Bearn , p. 1092.
S'entend inclusivement.
cat. Inclusivament. esp. port. it. Inclusiva
mente.
3y. Exclusio, s./., exclusion.
Fora '1 mon bis 1 \< r.usio.
Elue, de las propr.j fol. 5.
Hors du monde sans exclusion.
cat. Exclusio. esp. Exclusion, port. Exclusâo.
it. Esclusione.
4o. Esclaure, esci.tire, r>., lat. exclu-
r/cKK , exclure , défendre.
Ab signes conogulz
m' ESCLOTZ
Que re m Passa.
T. de Gui et de Joris : .loris.
Avec signes connus elle me défend que je lasse
rien.
Part. pas. Certa amistatz non es esclausa per
nulla forsa
Trad. de Bède, fol. j5.
Amitié' sûre n'est exclue par nulle force.
anc. cat. esp. port. Excluir. it. Escludere.
4 1 . Desclaure , 7). , déclore, ôter la
clôture.
Ny DKSCEATJSES los Olls
Tit. de 1238. Doat, t. CXLIX , foi. 2
Ni notât lu clôture des jardins.
Part. pas. Que la porta sia desclausa e pueys
causada de mur.
Tit. de i35.8. Doat, t. XCIII, fol. 221.
Que la porte soit declose et puis garnie de mur.
cat. Desclourer. it. Dischiudere.
42. Interclure, v., entre-clore.
Part. pas. Ajuda ealor natural intercluza.
Las fumositatz intercluzas.
Elue, de las propr., fol. 216.
La chaleur naturelle enti-e-close aide...
Les fumosités entre-closes.
it. Interchiudere.
43. Resclauza, s. /., écluse.
12
CLA
Ayssi co nioll ses resclauza que se torneja
aui blat et senes blat , segon lo cors de l'ayga.
V. et Vert., fol. io3.
Ainsi que moulin sans éleuse qui se tourne avec
Me et sans Lie' , selon le cours de l'eau.
Fig. Reten tas paraulas eu la resclauza de
discretio.
V. et Vert., fol. io3.
Retiens tes paroles dans V écluse de discre'tiou.
cat. Resclosa.
44. Resclausada, s. f., éclusée.
La di'cha... secada... fo si grand que non po-
dia hom moire sinon a resclauzadas.
Cartulaire de Montpellier, fol. 76'.
Ladite... sécheresse... fut si grande qu'on ne pou-
vait moudre sinon à éclusées.
4f). Reclaure, resclure, v., fermer,
faire reclus, enfermer.
De vanetat que reclausa la porja de paradis.
Leys d'amors, fol. l'\.
De la vanité quiyèraîe la porte du paradis.
Part. pas. Que ns tengra mon fin cor reclus...
E amera vos a rescos.
A. Daniel : Si que vos.
Que je vous tiendrais mon pur cœur caché .. et je
vous aimerais en secret.
En la niaiso de Dedalus
M'a mes amors aman reclus.
G. Magret : Ma dona m.
En la maison de Dédale amour m'a mis amant
reclus.
anc. fr. A la fin des "XII benres sailloieutbors
XII chevalier armé par XII fenestres, que
il ouvroieut à leur issir, puis le reclooient
per enging.
Rec. des Hist. de Fr., t. V, p. 254.
cat. Reclourer. esp. Reclttir. it. Richiudere.
46. R.eclus, s. tu., reclus, moine, reli-
gieux , enfermé dans le cloître.
Ans viurai cum lo reclus,
Sols, ses solatz.
Richard de Barbezieux : Atressi curn 1' olifans.
Mais je vivrai comme le reclus , seul , sans agré-
ment.
Loc. Que bona fes salva reclus.
Deudes de Prades : Ab cor.
Que bonne foi sauve le reclus.
cat. Reclos. esp. port. Recluso. it. Richiuso.
( :LA.LTDICA.TIO , y. f. , lat. claudicatio,
claudication , boitement.
CLE
Non accideys al malaute claudicatio.
Trad. d' Albucasis , fol. 64.
N'arrive au malade boitement.
esp. Claudicacion . port. Claudicacào. it.
Claudicazione.
1. Claudiquar , v. , lat. claudicar?,
boiter.
Es necessari que claudique.
Trad. d' Albucasis, fol. 6!j.
Il est nécessaire qu'il boite.
cat. esp. port. Claudicar.
3. Clop, s. m., éclopé, boiteux.
E '1 fazia los sortz auzir
E los clops sautai' e salbir.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Et il faisait les sourds ouïr et les boiteux sauter et
saillir.
Fig. Per que bella rasos cara
Se pert, que '1 clop e li ranc
Trobon e son eantador.
GiRAUD DE CALANSON : Sitôt l'aura.
C'est pourquoi se perd belle raison chère, attendu
que les éclopés et les boiteux trouvent et sont chan-
teurs.
anc. fr. XIV clop y furent redrecié.
Rec. des Hist. de Fr., t. V, p. 279.
Et d'épée donner main cop
Et espauler et faire clop.
Roman du Renart, t. IV, p. 148.
4. Clopchar, v., clocher, boiter.
Part. prés. Dreitz pas de vostres pes que no
foleges clopchant.
Trad. de Bede, fol. ^3.
Droits pas de vos pieds pour que vous n'erriez
en clochant.
Per aquo n'anatz clopchan.
T. de Cavaire et de Bonaeous : Bonafos.
Pour cela vous en allez clochant.
CLEDA, s./., claie, palissade.
Per desotzla tor fetz de cledas un gran pon.
Roman de Fierabras, v. 33l3.
Il fil par-dessous la tour un grand pont de claies.
anc. fr. Le suppliant portoit nne clede ou
claye qn'il avoit faicte.
Lett. de rem., 1466. Carpentier , t. I, col. 988.
CLERC, s. m., lat. cluricus, clerc,
lettré.
A ! per que vol clercx belha vestidurai'
G. DE MoNTAGNAGOUT : Per lo mon.
\h '. pourquoi le clerc veut-il beau vêtement '
CLE
Li clerc per cui ancse
Sabbom lo mal e '1 be.
Arnaud de Marueil : Basos es.
Les c/er<?5 par qui loujours on sait le bien et le mal.
La regina de qui ieu soy clercz.
Leys d'amors, fol. 52.
La reine de qui je suis clerc.
anc. cat. Clerc, esp. port. Clerigo. it. Chie-
rico.
i. Clerczon, s. m., petit clerc, enfant
de chœur.
Eu l'andi îegir a clerczons.
Fragm. de la V. de sainte Foi d'Agen.
Je l'entendis lire à petits clercs.
Fo premieramen paubre clerzo en la glyeia
de, etc.
Cat. dels apost. de Roma , fol. l5G.
Il fut premièrement pauvre enfant de chœur dans
l'église de , etc.
anc. fr. Ke ne sai la kele leçons
Est aie lire nn des clerjons...
Cantent li mestre cler é canteut 11 c/erjon.
Roman de Rou, v. 5o3 et 1626.
Qne li maistres fait as clercons
Quant il lor pernent les leçons.
Roman du Renart, t. III , p. t\5.
esp. Clerizon. it. Chiericone.
3. Clergue, clergé, s. m., clerc, lettré,
ecclésiastique.
Clergue volon trastot l'an per engnal
Ab cobeitat gent caussar e vestir.
Raimond de Castelnau : Mon sirventes.
Les clercs veulent toute l'année également avec
convoitise se chausser et se vêtir gentiment.
Loc. Et a clergues et a laix.
Philomena.
Et à clercs et à laïques.
Prov. Si col proverbi despon :
Ja no t fîzar ni en clergé ni en lairon.
P. Cardinal : Atressi.
Comme le proverbe enseigne : Jamais ne te fie ni
en clerc ni en larron.
Adjectiv. Per aleu laie o per aleu clergue.
TU. de 1244. Doat , t. CXXXIV, fol. 69.
Par aleu laïque ou par aleu ecclésiastique.
cat. Clergue. esp. port. it. Clero.
!\. Clergua, s. f., clergesse.
Gren n'i vey laica ni clergua.
GavAvjdan le Vieux : Lo mes e '1 temps.
Avec peine je n'y vois femme laïque ni clergesse.
CLE
4i3
anc. *'R. Aprenez, soyez clergesses ,
Quelque mot vous y servira.
Coquillart, p. 3.
Mais trop plus est à craindre nne femme
Clergesse.
Ronsard , t. I,p. 125.
5. Clergavis, s. m. y clerc.
Anc clergavis
Ni gramavis.
G. de Berguedan : Un tricliairc.
Oncques clerc ni écrivain.
fi. Clergier , s. m., prêtre.
En est lue avia clergier.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 83.
En ce lieu il y avait prêtre.
7. Clergat, clergant, s. m., ecclé-
siastique, clerc.
En servizi de los fais clergatz.
G. Figueras : No m laissarai.
Au service des faux ecclésiastiques.
Ar er Tenjans de lui e dels clerjatz.
G. RaiNOLS d'Apt : A tornar.
Maintenant la tromperie sera de lui et des clercs.
E dis ben leu d'aicel clergant.
Roman de Flamenca, fol. 71.
Et dit peut-être de ce clerc.
8. Clerguada, s./., tonsure.
Qui vol paradis gazanbar ,
Fass' aisso qn'ieu vuelb retraire ,
Pueis no 'i cal clerguada faire.
B. Cardonel de Marseille , Coblas triadas.
Qui veut gagner le paradis , fasse ce que je veux
rapporter, puis qu'il ne lui soucie de faire tonsure.
Que ades mi tolla la cri,
E que m fassa granda clerguada.
Roman de Flamenca, fol- 62.
Que maintenant il m'ôte la chevelure, et qu'il me
fasse grande tonsure.
g. Clercia, s. f. , clergé.
Mas cobeitatz tolb a clercia '1 sen.
Pons de Capdueil : So qu'hom plus.
Mais convoitise ôte le sens au clergé.
E clercia o degra prezicar.
R. Gaucelm : Abgraiii
Et le clergé le devrait prêcher.
— Science.
Et ab aitan de clercia ,
Armani pro ieu et vos.
Cadenet : Amors,
w
CL!
Et avec autant de science , vous et moi nous aurions
assez.
anc. fr. Moins on en voit de Part «le çhyrurgie
Qui ne requiert pourtant si grand clergié.
.1. Bouches: , Triomphe de François /cr, fol. 98.
r.AT.Esr. Clerecia, vort. C/erezia.iT. Cliiericia.
10. ClergiL, adj. , du clergé, ecclésias-
tique.
Que Dieus e Torde clergil
A'os a tout pretz et onransa.
Cominal : Comtor d'Apchier.
Que Dieu et l'ordre du cierge vous a ôté mérite
et honneur.
1 1. Clerjal, adj. , lat. clérical», clé-
rical.
En simple habit clerjal.
Cat. de/s apost. de Roma , fol. 17.
En simple habit clérical.
1 2. Clerguegar, v. , pérorer, se perdre
en paroles.
Ane Gnillerus trop non clergueget,
Qnar ren non quis ni demendet.
Roman de Flamenca, fol. io3.
Jamais Guillaume ne se perdit beaucoup en pa-
roles, car il ne requit ni ne demanda rien.
CLIMAX, s.f.y lat. climax , gradation,
figure de rhétorique.
Climax est gradatio corn ab eo verbo quo
senstis snperior terminatur, inferior incipit ,
ne dehinc quasi per gradus dicendi ordo ser-
vatur, ut est illud Afiicani : Ex innocentia
nascitnr dignitas ; ex diguitate bonor; ex ho-
nore imperinin; ex imperio libertas.
Isidor. Orig.j II ,21.
Climax es gradatios so es cant hom proce-
zish de gra en gra.
Lej-s d'amors, fol. l3o.
Climax est gradation , c'est-à dire quand on pro-
cède de degré en degré'.
CLIN, adj., lat. cvtsatus, incliné, courbé.
S'us panpres hom emblava un lansol ,
Laires séria, et iria cap en.
1*. Cardinal : Prop a guerra.
Si un pauvre homme volait un linceul, il serait
nr, et irait tète courbée.
"Vau de tnlau embrouex e eus ,
Si que chans ni flors d'albespis
CLI
No 111 valon plus qu'iverns gelatz.
G. Hi'iux : I.anquan li jorn.
Je vais triste et courbé de désir, tellement que ni
chaut ni Heur d'aubépines ne me valent plus qu'hiver
gelé.
it. Chino.
2. Clinar , v. , lat. clinarc, courber,
baisser.
Aqueih orgnelh li te tro qu'el cap clina,
Que ve sos pes.
Rambai D DE Vaqueiras : No puesc saber.
Cet orgueil lui tient jusqu'à ce qu'il baisse la tête,
de manière qu'il voit ses pieds.
Si elinava cent vetz
De ginolz al sépulcre on sans Caprasis es.
V. de S. Honorât.
Il se courbait cent fois à genoux au sépulcre où est
saint Capraise.
anc. fr. Qant vint au leu ses cornes clitie.
Roman du Renart, t. I , p. 238.
Qu'il s'apresteut des murs miner
Pour tout faire à terre cliner.
G. Gliart, 1. 1 , p. 49-
Tuit canoîènt sur les arçons.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 197.
Mais je clinai vers l'amour à parliu
Forcadel , p. 1 10".
anc. it. Clinarc. it. mod. Chinare.
3. Aclis, adj. , lat. accl*«is, soumis,
enclin.
Qu'ieu me rancur d'amor e de m'aniia
A cui aurai loncx temps estât aclis.
Pons de la Garde : Sitôt non ai.
Que je me plains d'amour et démon amie à qui
j'aurai été long-temps soumis.
Pero mos cors es aclis
"Vaslieys on qu'ièu sia.
Peyrols : Quoras que.
Pourtant mon cœur est enclin vers elle où que je sois.
Paratges es vas amors aclis.
Arnaud de Marueil : Anc vos.
Noblesse est soumise k l'amour.
anc. fr. Car tous cis mous vous est aclins.
Roman du comte de Poitiers, v. ^O.
Li esquier me snnt aclin.
G. Gaimar, poème cVHaveloc, v. 279.
4. ACLINAMEN , S. m., bit. CL1NAMEN,
soumission.
Cui tug l'orne del mon feron aclinamens.
P. DE CORWAC : El nom de.
\ qui tous les hommesdu monde firent «!«»»■■ •
en
C). Acmnar, v. , lat. ipci.rsxRe, incliner,
rendre hommage.
Mas Fransa , Peilan e Beriu
Aclin1 a un sol seignoriu.
M aiicabris : Emperaire.
Mais France, Poitou et Ben i rend hommage h
une seule domination.
Pois tota genz I'aclina.
G. dk Berguedan : Quan vei lo
Puisque toule genl lui rend hommage.
Qu'a cel qu'a Den s'aclina.
B. Zorgi : Ben es adreigz.
Qu'à celui qui rend hommage à Dieu.
ANC. Fil.
Un poi s'est aclinêe , car le cbief avoit vuit.
Roman de Série, p. 5^.
6. Enclin, adj. , lat, inclina, enclin,
courbé, soumis.
Ara vauc enibroncs et enclis.
Aimeri DE BellinOI : Ara m'agr'ops.
Maintenant je vais triste et incline.
Adoncx lo prosoms eay enclins,
E requer li mot bumilment.
V. de S. Honorât.
Alors leprutl'homme tombe incliné, et le requiert
très humblement.
anc. esp. Présente la al rey con el inoio enclino.
Poema de Alexandro, cop. 2^9-
anc. cat. Enclin.
7 . Enclinamen, inclinaient , s. m. , lat.
inclinamentw/h , inclination , pen-
chant.
Cors bénignes sobremnnta e vens totas ma-
las costumas e mais vicis e mais inclinamens.
V. et Vert., fol. 58.
Cœur bénin surmonte et vainc toutes mauvaises
habitudes et mauvais vices et mauvais penchants.
A far mal dona inclinament.
Elue, de las propr., fol. 227.
Il donne inclination à mal faire.
anc. cat. Enclinament. it. Inchinamento.
8. Enclinacio, inclinatio, s. J*., lat.
inclinatio , penchant, inclination,
inclinaison.
Pes non es mas inclinacio de toi a res a
son natural loc si movent.
Elue, de las propr., fol. 281.
Le poids n'est que le penchant de toute chose se
mouvant vers son lieu naturel.
CLI
4i5
Scgon la enclinacio carnal.
L'Arbre de liât allia s , fol. 72.
Selon le penchant charnel.
Contra sa natural enclinacio.
Elue, de las propr., loi. I.
Contre son penchant naturel.
Et aqnest accens vol tostemps estai- entre
doas o motas depressios o enclinatios.
Leys d'amors, fol. 9.
Et cet accent veut toujours être entre deux ou plu-
sieurs dépressions ou inclinaisons.
cat. Inclinaciô. esp. Inclinacion. tort. In-
cUnacào. it. Inclinazionc .
9. Enclesis, s. f., enclesis, transposi-
tion de l'accent , terme de grammaire.
Enclesis so es enclinatios que fai enclinar e
mudar l'accen de son loc.
Leys d'amors , fol. 1 r.
Enclesis , c'est une inclinaison qui fait incliner
et changer l'accent de sa place.
10. Enclinar, inclinar, v. , lat. in-
CLiNARt?, incliner, courber, abaisser.
Lo cap enclinet e mori.
Passio de Maria.
11 inclina la tête et mourut.
Coma l'arbre qu'es plantatz , de qualque part
que lo vens veuba, lo fa inclinar.
Lit/, de Sydrac. , fol. 87.
Comme l'arbre qui est plante' , de quelque part que
le vent vienne , il le fait incliner.
Nos non podem relevai- aquelbs que son
cazutz , si nos non inclinam vas els.
V. et Vert., fol. 61.
Nous ne pouvons relever ceux qui sont tombe's , si
nous ne nous courbons vers eux.
Fay enclinar e mudar l'accent de son loc.
Part. près. Las dichas encleticas enclinantb se,
so es sobre lormeteyssbas, l'accent principal.
Leys d'amors, fol. il.
Fait incliner et changer l'accent de son lieu.
Lesdites encle'tiques inclinant à elles, c'est-à-dire
sur elles-mêmes, l'accent principal.
Fig. Ni per pregarias non si den enclinar.
L'Arbre de Balalhas , fol. 262.
Ni ne se doit abaisser par prières.
Mon règne e ma terra, tôt cant a rai s'enclina .
V. de S. Honorât.
Mon royaume et ma terre , tout ce qui s'abaisse
devant moi.
Loc. Inclina t'aurelia al paubre.
Trad. de Bède, fol. 60.
Incline ton oreille vers le pauvre.
4*6
CL1
ANC. fr. Li vilains l'en a encline.
Fabl. etcont. une, t. IV, p. 387.
Et n'ay encore résolu quelle part je tloibve
encJiner.
Rabelais, liv. IV, nouv. prol.
ahc. cat. Enclinar. esp. tort. Inclinar. it.
Jnchinare.
1 1 . Decli , s. m. , déclin, décadence.
Desviat de son cami
Jovens que torn a decli.
MaRCABRL'S : Dirai.
L'amabilité déviée de son chemin qui tourne en
décadence.
E tornet anior en declï.
Raimond de Miraval : Ben aia '1.
Et tourna amour eu décadence.
it. Dichino.
12. Declinamen, s. m., inclinaison.
Del declinamen del fîrmamen ela si remada
la montansa d'una palma.
Liv. de Sydrac , fol. 72.
De Y inclinaison du firmament elle se remue le
montant d'une palme.
it. Dechinamento.
i3. Declinatio, declinazo, s. f. , lat.
declinatio, déclinaison.
Segon romans nos no havem declinatio.
Leys d'amors, fol. 57.
Selon le roman nous n'avons pas de déclinaison.
Très declinazos sun.
Gram. Prov.
Trois déclinaisons sont.
cat. Declinaciô. esp. Declinacion. port. De-
clinacào. it. Dcclinazione .
1 4. Déclinable , adj., lat. declinab^éY,
déclinable.
Las antras IV partz no declinablas.
Leys d'amors, fol. q3.
Les autres quatre parties non déclinables.
cat. esp. Déclinable, it. Declinabiîe.
i5. Declin.vtori, adj. , déclinatoire.
Exception declinatoria non ha loc
Fors de Bearn, p. 1082-
L'exception déclinatoire n'a pas lieu.
port. it. Declinatorio.
16. Declinar, v. , lat. déclinai»?, t. de
«ranimaire , décliner.
CLI
l'i'i graminalica sai parlai' latinamens ,
declinar e construire.
P. de Corbiac : El nom de.
Je sais parler latin , décliner et construire par
grammaire.
— Indiquer.
Cel qui de mon eban devina
So que chascus moz déclina.
Marcabrus : Per savi '1 tenc.
Celui qui devine de mon chant ce que chaque mot
indique.
— Abaisser, incliner.
Si déclina de l'antra part de la montansa
d'una palma.
Liv. de Sydrac, fol. 72.
S'abaisse de l'autre côte' du montant d'une palme.
Part. prés. Aposiema a negror déclinant.
Trad. d'Albucasis, fol. 28.
Apostème inclinant à noirceur.
anc. fr. Ansi est de la meschine
Qui de sa béante se décline.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 356.
Ils fuyent et déclinent ceux-là comme gens
de mauvais affaire.
Amyot, Trad. de Plutarque, Mor. , t. II , p. 3(3.
cat. esp. tort. Declinar. it. Declinare.
17. Reclinar, v., lat. RECLiNARe, re-
poser, incliner.
Mas, ien non ayluoe, ses dnptar,
On puesca mon cap reclinar.
Brev. d'amor, fol. 85 .
Mais , sans douter, je n'ai lieu où je puisse reposer
ma tête.
anc. fr. Puis l'enveloppe avec linges honnestes
Le reclinant où repaissent les bestes.
Folqué , Vie de J.-C, p. 52.
cat. esp. tort. Reclinar. it. Reclinare.
CLIPSE, eclipsis, esclipses, s. m. , lat.
eclipsis, éclipse.
De que veno li clipsb? — Diens establi très
manieras de clipses.
En cela ora ve lo clipses de la lhnna.
Liv. de Sydrac , fol. 5l et 52.
De quoi viennent les éclipses ? — Dieu créa trois
sortes d'éclipsés.
En cette heure vient Yéclipse de la lune.
Aquest defalhimens deriers,
Segon los naturals escrigz,
Eclipsis del soleilh es digz.
Brev. d'amor, fol. 3l
CLI
Celle défection dernière , selon les écrits naturels ,
est dite éclipse de soleil.
Esclipses de solelli es... que lo solelhs ane e
la via de la lhnna.
Liv. de Sydrac, fol. 52.
Eclipse de soleil est... que le soleil aille en la voie
de la lune.
ANC. CAT. EcUpSlS. CAT. MOT). ESP. PORT. EclipSC.
it. Eclisse.
— Ellipse, figure de grammaire.
Eclypsis est defectns dictionis,"in quo neces-
saria verba desunt, nt : Cui pharetra ex ahroj
deest enim erat.
Isidob. , Orig, I. , 33.
Et aysso pot se far per una figura appelada
FCLIPSIS.
Eciiirsis vol dire defalhiraens de paraulas
necessarias lasquals son entendndas, jaciaysso
que no sian dichas ni expressadas.
Leys d'amors , fol. 72 et 107.
Et ceci peut se faire par une figure appelée ellipse-
Ellipse veut dire manque de paroles nécessaires ,
lesquelles sont entendues, quoiqu'elles ne soient dites
ni exprimées.
cat. Elipsis. esp. Elipse. port. Ellipse, it. El-
lissi.
2. Eclipsar, eclipciar, v. , éclipser.
Per interpoziciode la terra entre si e'1 solelh,
la lnna eci.ipsa.
Elue, de las propr.j fol. 117.
Par interposition de la terre entre elle et le soleil,
la lune éclipse.
Part. pas. Lo solelh fo ECLrpctATz o esenrzitz.
Cat. dels npost. de Roma, fol. [60.
Le soleil fut éclipsé ou obscurci.
cat. esp. port. Eclipsar. it. Ecclissare.
3. Eclipsatiu , adj., éclipsatif, ayant
vertu d'éclipser.
Per sa interpozicio entre nos e '1 solelh es
del solelh f.ci.ipsativa.
Elue, de las propr. , fol. 117.
Par son interposition entre nous et le soleil elle est
éclipsalii'e du soleil.
4. Ecliptic, adj. , lat. eci.ipticw.9, éclip-
tique.
Eu la linha dita ecliptica.
Elue, de las propr., fol. 117.
En la ligne dite écliplique.
esp. port. Ecliptico.
I.
CLO 4r7
CLISTERI, s. m., lat. ci.ystkrïkw ,
clystère.
Et si pacientha dur ventre, prengacr.isTERi.
Coll. de recet. de med en profil'.
Et si le malade a le ventre dur, qu'il prenne un
clystère.
Ci.isteri rainistrar.
Elue, de las propr., fol. 8r.
Administrer un clystère.
esp. Clister. port. Clistel. it. Clistero.
o.. Cristeri, s. m., clystère.
Li fo aministratz I cristeri, mas el era tôt
verenos.
Cal . dels apo.st. de Roma, fol. 190.
Il lui fut administré un clystère, mais il e'tait
toul empoisonné.
cat. Cristeri. esp. Crister. port. Cristel. it.
C ris ter o.
3. Clisterizacio, s. f. , clystérisation ,
action de clystériser.
Clisterizacio de la vessica.
Trad. d'Albucasis, fol. 3i.
Clystérisation de la vessie.
CLOCA , s.f., bas lat. cloca , cloche.
On lit dans un capitulaire de Chàr-
lemagne, sous l'an 789 , art. 18 :
Ut ci.ocas non baptizeut.
Baluz. Capit. reg. Fr., t. I , col. 2/J4.
Mais il paraît que ce mot venait des
langues du Nord : dans l'anglo-saxon ,
clugga; dans la langue galloise, cloch,
signifient cloche.
Voyez Vossius, de Vit. Serm. , p. 5 ,
23o, 806. Leibnitz, p. 108.
A la gleysa s'en van...
Sonau clocas e sens.
V. de S. Honorai.
S'en vont, à l'église... sonnent les cloches et les
seings.
Fig. — Appel , invitation.
Tant en doua a sos homes com far so dec
Que anc puis us a sa clocha no Ihi falhec.
Roman de Gerardde Rossillon, fol. 12.
Il en donne à ses hommes autant qu'il dut le faire
de manière qu'oneques depuis un seul ne lui manqua
à son appel.
i. Clos, s. m, , cloche.
53
{,8
COA
Dels clochiers art lo fust , e cha lo ct.os.
Romande Gérard de Rossillortj fol. 73.
Brûle le Lois des clochers , et la cloche tombe.
3. Cloquier, clochier, cluchier, s. m.,
clocher, donjon.
Grau tempesta que met a terra los grans
albres per los boscatges e derroca las tors e los
Cloquiers e los grans pons.
V. et Vert. , fol. 9.
Grande tempête qui met à terre les grands arbres
da n< les bois et renverse les tours et les clochers et
1rs grands ponts.
Lhiviatz lhi ct.uchiers e mnrs e tors.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. l\.
Livrez-lui donjons et murs et tours.
Loc En vostre clochier
Par que aia columbier.
T. de Bohmefoi et de Blacas : Seign 'eu.
En votre donjon il paraît qu'il y ail colombier.
4. Cloquar, v., sonner.
Cloqdak la cainpana per venir a la dieba
messa.
Tit. de \t$5,Hïst. de Nîmes, t. III, pr. , p. 238.
■Sonner la cloebe pour venir à ladite messe.
CLOQUIAR , v. , glousser.
Gloquiah et ranqnian; amor, tant curn
pot , lor mostra.
Part. prés. Votz de gallina cloquian.
Elue, de las propr-, fol. i^o'.
Elles gloussent et crient d'un cri rauque; l'amour
leur montre, autant qu'il peut.
Voix de poule gloussant.
cat. esp. Cloqueiar.
CLOT, s. m. , creux, enfoncement.
Las solas dels pes, e 'ls clotz de las mas.
Elue, de las propr., fol. 8t.
Les plantes des pieds , et les creux des mains.
CAT. Clot.
CLUEYS, s. m., bluet.
Joseph anet cnyllir de clueys
Et un serpent fez li enneys
Qu'el mordet.
Trad. d'un Evang., apocr.
Joseph alla cueillir des bluets et un serpent qui le
mordit lui lit chagrins.
COA, coda, coza, s./., lat. cauda, queue.
Per la coa "1 près u'Ermessen ,
E tira '1 cat escoyssen.
Le comte de Poitiers : En AlvernV'
COA
Dame Ermcssinde le prend par la queue , et tire le
(liai qui e'corche.
Ha cors de fenima e coda de pevsso.
V. et Vert., fol. 23.
A corps de femme et queue de poisson.
Liatz a la coza d'un taur,
Degr' esser frustatz.
P. Vidal : Poisubert.
Lie' à la queue d'un taureau , il devrait être mis en
pièces.
Tela que aia cap e coha.
Cartulaire de Montpellier, fol. 3ç).
Toile qui ail chef et queue.
Loc. Deves la coa ill vir lo fre.
GlRAUD de Borneil : En sonet.
Je lui tourne le frein vers la queue.
Loc.fig. Pero siei dig parscon ses coa ni ses cap.
P. Bremond ricas NOTAS : En la mar.
Pourtant ses paroles paroissent sans queue et san>
tête.
Trop ai estatz sotz coa de mouton ,
Que nonchantei de ma dompnaNa sogra.
G. de Bergledan : Trop ai.
J'ai trop été sous la queue de mouton , que je ne
chantai de ma dame ma belle-sœur.
anc. fr. Bec , eles et coe vos faut
Pour vous faire voler en haut.
Fuhl. et cont. anc, t. IV, p. 272.
cat. Coa, cita, anc esp. Coa. fort. Cauda.
it. Coda.
1. Coeta , s.f. , nuque.
Entro al notz de la coeta.
Trad. d'Albucasis, fol. 39.
.Tusques au nœud de la nuque.
3. Caudat, adj. , à queue, plat, en par-
lant des vers qui riment deux à deux.
Li priraier quatre verset son crozat e li der-
rier caudat.
Lejrs d'amors, fol. 3l.
Les quatre premiers vers sont croisés et les der-
niers plats.
4 . C.vpcaudat , capcoat , adj . , enchaîné ,
enlacé; s'est dit des mots rimes, qui ,
de la fin du précédent vers, passent
au commencement du suivant.
De las coblas capcaudadas en autra maniera
diebas catcoadas.
Capcaudadas , quar en aquela acordansa
que la una finish comensa l'autra.
Ley s d'amors, fol. 3o.
COA
Des couplets enchaînés en autre manière dits
enlacés.
Enchaînés , car en cet accord que l'un finit, l'au-
tre commence.
5. Acoatar, v. , unir, a coin ter.
Ailas! tan mal si ba rata
Drulz c' ab vieilla s'acoata.
Ogiers : lira quan
Hélas! si mal trafique le galant qui s'unit à une
\ ieille.
Qui ab auior pren barata "
Ab diable s'acoata.
Marcabuus : Dirai vos.
Qui prend marché avec l'amour, s'unit au diable.
akc. fr. Nous n'avons pas fait marché, en
nons mariant, de nous tenir continuelle-
ment accotiez l'un à l'autre.
Essais de Montaigne , L. III , ch. 9.
it. Accodare.
6. Concoa, s.f., concubine.
Li (il leial devon noirir aquels fils de la con-
<;oa , ad estima d'un pros boni.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 5?..
Les fils légitimes doivent nourrir ces fils de la con-
cubine , selon l'estimation d'un prud'homme.
7. Concoeira, s.f , concubine.
El sabis Salomos... fo enconpres per las
COKCOBIRAS.
Non solamen las apertas putas mas las
CONCOEIRAS.
Trad. de Bédé , fol. ql et l\0.
Le sage Salomon .. . fut entrepris par les concubines.
Non seulement les prostituées publiques mais les
concubines.
COAGULACIO, s.f. , lat. coagulatio,
coagulai ion.
Coagulacio de fractura... Se acosta a la
coagulacio de la carn.
Trad. d'JlbucasiSj loi. 56 et 58.
Coagulation de fracture... S'unit à la coagula-
tion de la chair.
cat. Coagulacio. Esr. Coagulacion. tort. Co-
gulaçâo. it. Ccagulazione .
1. Coagular, v. , lat. coagularc?, coagu-
ler, cailler.
Part. pas. Per so que sia coagulada la extric-
tura... aderesca e sia coagulada.
Trad. d' Albucasis , fol. bTJetq^.
COA 4I9
Afin que la ligature soit coagulée... s'attache et
soit caillée.
cat. esp. tort. Coagular. it. Coagulare.
COANA, s.f, coane , panier d'osier.
Non puescan pescarab trayssa ni ab coakas.
TU. de 1279. Doat , t. CXLVII , fol. i3.
Ne ]>uissent pêcher avec trainc ni avec paniers
d'osier.
COAR, v., lat. incvb\Rc , couver.
Can la perdit/, a post sos huons... veu aulia
perditz qu'els li pana, e 'ls cobri e '1s coa e '1s
noiritz.
Naluras d'alcuns auzels.
Quand la perdrix a pondu ses ceusf... vient une
autre perdrix qui les lui dérobe , et les couvre et les
COUfe.eX les nourrit.
Par ext. Ain ors es com la béluga
Que coa '1 fnec en la suga. .
Marcabrus : Dirai vos.
Amour est comme l'étincelle qui couve le feu dans
la suie.
Loc. Antre tezaur non pretz un ov coat.
Romande Gérard de Rossillon , fol. 20 \.
Je ne prise un autre trésor un œuf couvé.
Fig. Si com dis Elimaus , I trobayres, els
verses de la Mort :
Levatz de vos ehuflas e gabs ;
Car tais me coa sotz sos draps
Que euia esser fortz e sas.
V. et Vert. , fol. ^9.
Comme dit Elinand , un trouvère, dans les vers de
la Mort : Otez de vous moqueries et railleries ; car
tel me couve sous ses draps qui croit être fort et sain,
Tôt atressi col estros per natura
Que, de son huou, gardan lo f'ai COAR.
Pierre Espagnol : Entre que.
Tout de même comme l'autruche par son naturel
qui , au sujet de son œuf, le fait couver en ie re-
gardant.
anc. fr. Laissiez vos cilles et vos gas,
Tex me cove desos ses dras
Qui cuide estre tos fors e sains.
Elinand , Vers sur la Mort.
cat. Covar. it. Covare.
1. Coador, s. m., qui couve, couveur.
De nous estranhs es coador.
Elue, de las propr., fol. i^o".
Il est couveur d'œufs étrangers.
COARCTAR, coARTARj-y. , lat. coarc-
tarc, comprimer, étreindre.
4ap COB
Amînistra sutura o coarta las labras.
Part. pas. Per ventositat coarctada.
Trad. d'Albucasis, fol. 4' et 28.
administre sulure ou comprime les lèvres.
Par ventosite comprimée.
1 at. esp. tort. Coartar. it. Coartare.
a. Coartacio, $. f.f lat. coarctatio ,
pression, resserrement.
Reduzir aquela per la coartacio... am fort
COARTACIO.
Trad. d'Albucasis , loi. 67.
Réduire celle-là parla pression... avec fort res-
serrement.
esp. Coartacion. port. Coartacào. it. Coarta-
zione.
COART, «<#. , couard, lâche.
Voyez Muratori , Diss. ï(> et 33 ;
Denina, t. III, p. 18.
E s' ilh coart Engles y fan confessios.
P. Bremond ricas novas : Pus partit au.
l'.i si les lâches Anglais y font confession.
Que clama sos vezins coartz.
Pierre d'Auvergne : Cliantarai.
Qui proclame ses voisins lâches.
anc. fr. E li visquens cil de Toarz
Ne fu mie le jour coarz. ..
Por coart, co dist, le tiendreient.
Roman de Rou , v. i3533 et 12092.
anc. cat. Coart. f.sp. port. Cobarde. it. Co-
da r do.
1. Coardayre , adj . , couard, lâche.
Non issic tal coardayre.
G. de Berguedan : Un tricliaire.
]Se sortit tel lâche.
3. Coardia, s./., lâcheté, couardise.
Quan Diens dira : Fais , pies de coardia ,
Per vos fui morlz e batutz malamen.
Pons de Capdueil : Era nos sia.
Quand Dieu dira : Faux , pleins de couardise , je
fus mis à mort et malement battu pour vous.
No y aia coardia fayta ni perpensada.
Roman de Fierabras t v. l\!\ 10.
Qu'il n'y ait lâcheté faite ni pourpense'e.
< \ 1 . esp. port. Cobardia. it. Codardia.
COBEITOS, cubitos,«^'., lat. cupidus,
cupide, convoiteux, désireux, avare.
Si cum es plus renoviers COBI 1
COH
Op plus a d'aur e d'argen a se mes.
Pons deCapdueil : Astrucx escelli.
Comme l'usurier est plus cupide là où il a tire' à
soi plus d'or et d'argent.
Gui, tôt so don es cobeitos
Deu drutz, ab inerce, demandai-.
T. de Marie de Ventadour et de Gui
d'Uisei. : Digatz.
Gui , un amant doit demander, avec merci , tout ce
dont il est désireux.
Substantif. Lo cubitus es semblant a l'enfern ,
eu tant caut el dévora plus, en tant el
cubita plus.
Doctrine des Vaudois.
Le convoiteux est semblable à l'enfer ; eu tant
qu'il de'vore plus , en tant il désire davantage.
anc. fr. Qui de l'oison fu convoitos.
Del avoir fu moult covoitos.
Roman du Renurt , t. I , p. i/j.0 et t. Il , p. 83.
anc. cat. Cobeitos. esp. Codicioso. port. Cobi-
coso. it. Cttbitoso.
2. Cobes, adj., convoiteux, avare.
E cobes e mal pailiers
Fu e fins galiaire.
Lanfranc CigALA : Oi! maire.
Je fus convoiteux et me'disant et fin moqueur.
Quar aquilb que an mais d'aver
Son pus cobe e pus savay.
J. Estève : Planlien.
Car ceux qui ont plus de richesses sont plus con-
voiteux et plus me'chanls.
anc. cat. Cobes.
3. CoBEYTATiu, adj. , convoiteux.
Virtut desiderativa e cobeytativa.
Elue, de las propr., fol. 18.
Force de'sireuse et convoileuse.
l\. CUPIDITAT , S. f., lat. CUPIDITATcW ,
cupidité, convoitise.
Entro que satisfassan a la cupiditat de lor,
Priv. ace. par les rois d'Anglet., p. 25.
Jusqu'à ce qu'ils satisfassent à leur cupidité.
IT. Cupidità.
5. Cobeitat, s./., convoitise, désir, ava-
rice.
Cobeitatz vos engana ,
Qu'a vostras berbilz
Tondetz trop la lana.
G. Figueiras : Sirventes vuelli.
Avarice vous trompe , vu que vous tondez trop la
laint à vos brebi
COB
Mas cobeitatz tolli a clércia '1 sen.
Pons de Capdueil : So qu'hom plus.
Mais convoitise ôte le sens au clergé.
anc. cat. Cobeitat.
6'. Cubitia, cubiticia, s. /'., convoitise,
désir.
Per cubitia d'olb e per tleleyt de carn...
Usura e rapina e inala cubiticia.
La nobla Leyczon.
Par convoitise d'œil et par délice de cliair. .
Usure et rapine et maie convoitise.
anc. Esr.
Cuemo non ba cubicia uengnua de vevir.
Poema de Alexandro , cop. 150,6.
cat. Cohdicia. esp. Codicia. tort. Cobica. it.
Cttpidizia.
7. Cobezeza, s.f., convoitise, désir.
Lo reys 'N Anfos a laissât cobezeza
Als an t ras reys, qu'a sos ops non vol ges,
E, a sa part, elb a preza largueza.
B. DE Rovenac : D'un sirventes.
Le roi Alphonse a laisse' aux autres rois convoi-
tise , qu'il ne veut point à son profit, et il a pris à
sa part largesse.
E tenc mou cor en cobezeza.
Fglquet DE Makseille : Senlier Dieus.
Et tint mon cœur en convoitise.
cat. Cobezeza.
8. Cobir, v. , départir, accorder, ob-
tenir.
Part. pas. Cum joi, que m faî d'amor lauzar,
Que m'es ins el cor aizitz
Fis e ferais , e que in fon cobitz
Ans que fos natz.
GlRAL'D DE BorNEIL : En un chantar.
Connue le plaisir, qui me fait louer d'amour, qui ,
délicat et solide, est établi dans mon cœur, et qui
me fut départi avant que je fusse né.
Na Tempra, jois m'es cobitz
Qu'ieu n'ai mais qne s'era reys.
Bertrand de Born : S'atrils.
Dame Tempra , la joie m'est accordée tellement
que j'en ai plus que si j'étais roi.
9. Cobeitar , cubitar , v. , désirer, con-
voiter.
E non cobeitar gran sensa
Ni '1 ben d'aquest mon doleu.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Et ne pas convoiter grand revenu ni le bien de
rc monde dolent.
COB
42
Pos tan vos cobeitan iiiiey buel.
A. Daniel : Al> plazers.
Puisque mes yeuK vous convoitent tant.
En tant cant el dévora plus , en tant el co-
bita plus.
Doctrine des Validais.
En tant qu'il dévore plus , en tant il désire da-
vantage.
Part. prés. Trop si van eutr' els cobeitan
Aicill que vergoigna non an.
Marcabrus : Emperaire.
Se vont beaucoup entre eux convoitant ceux qui
n'ont vergogne.
cat. Cobdiciar. esp. Cvdiciar. port. Cubicar.
it. Cubuare.
10. COBEZEIAR, COBEZEYTAR, V. , COI1-
voiter, désirer.
Per c'om de pauc poder
Non es cobes de gaire,
Mas hom que pot mot faire
Pût mot COBEZEIAR.
Nat de Mons : Si Nat de Mons.
C'est pourquoi homme de peu de pouvoir n'est
convoiteux de guère , mais homme qui peut faire
beaucoup peut beaucoup convoiter.
No cobeseytaras la mayso de ton proisme.
Les X commandements de Dieu.
Tu ne convoiteras la maison de ton prochain.
Part. prés. Ni riquezas no van cobezeian.
B. CakboNel : Per espassar.
INi ne vont convoitant richesses.
a"nc. fr. Qui tôt covoite trestot pert.
Roman du Renart , t. II , p. 1^8.
anc. cat. Cobejar.
11. Encobir , v., convoiter, désirer.
Peccatz la m fetz encobir.
Giraud deBorneil : Aital.
Péché me la fit convoiter.
E '1 amor e '1 dezir,
On piegz me fai, la m fan plus encobir.
Gaucelm Faidit : Tant a ponbat.
Et l'amour et le désir, où elle me fait pis , me la
font convoiter davantage.
Part. pas. Ni drutz de negun paratge
Per me non fon encobitz.
La dame Castelloze : Moût avetz.
Ni galant d'aucun rang ne fut désiré par moi.
anc. fr. Pour l'avoir que jou encovi.
Roman de la Violette, p. i6-2-
A une femme alout gezir
Que li avoit fait enebvir.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. i5».
4^ COB
Ï2. CoNCUPISCENTIA, S./., lat. CONCU-
piscentia, concupiscence.
A carnal concufiscentia.
Bret>. d'amor, fol. 5g.
A concupiscence cliarnelle.
cat. esp. port. Conçu ■piscenciei. it. Concupis-
cenza.
COBLA, s./., couplet, stancc, chanson.
Doas coulas farai en aquest son.
Gui de Cavaillon : Doas coblas.
Je ferai deux couplets sur cet air.
Cobla ses so es en aîssi
Co '1 molis que aigua non a.
B. Cakbonel de Marseille, 'Coblas triadas.
Couplet sans air est ainsi comme le moulin qui
n'a pas d'eau.
Fig. N'auzira mala cobla,
Per Jhesu Crist, lo jorn que er jutjatz.
R. Galxelm de Beziers : Dieus m'a dada.
Par Je'sus-Christ , il en entendra mauvaise chan-
son le jour qu'il sera juge'.
anc. cat. Cobla. esp. port. Copia, anc. it.
Cobola.
2. COBLEIAIRE, COBLEIADOR, S. m., COll-
pletier, faiseur de couplets.
Pensius de cor
E marritz cobleiaire.
Lanfranc Cigala : Pensius de.
Pensif de cœur et couplelier marri.
Adj. Ren non volgra oui cobleiador.
Un troubadour anonyme , Coblas esparsas.
Je ne voudrais point homme couplelier.
anc. cat. Coblejayre , coblejador. anc. esp.
Copleador.
3. Cobleiar, v. , faire des couplets.
Substant. Hoimais fastics mi séria
Cobleiars d'aisso que no m cal.
B. Zorgi : Moût fai.
Désormais _/iu>e des couplets de cela , dont je ne
nie soucie , serait dégoût pour moi.
Part. pas. E pos srii asseguratz
A deruandar so que ru platz
Prec que cobleian respondatz.
Lanfranc Cigala : Scingner Thomas.
Et puisque je suis assuré à demander ce qui me
(liait , je prie que vous répondiez faisant des cou-
plets.
anc. cat. Coblejar. Esr. Copieur.
COR
COBRAR, v., lat. recvvev.\KC , recou-
vrer, obtenir.
E per cobrar lo sepulcr' e la crotz.
Rambaud de Vaqueiras : Aras pot hom-
Et pour recouvrer le sépulcre et la croix.
No m laisses cobrar
Al diable que m tenc près.
CadeNET : Ben volgra.
Ne me laissez pas obtenir par le diable qui me
tient prisonnier.
Perdut ai
E cobrarai.
Peyrols : Quora qu'amors.
J'ai perdu et je recouvr-erai .
Prov. Car qui fai déliai obra ,
Segon c'a servit, o cobra.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Car qui lait œuvre déloyale, selon qu'il a mérité ,
il Voblient.
Que ben cobram lo gran segon 1' espic
Aimeri de Peguilain : En aquelh temps.
Que nous obtenons bien le grain selon l'épi.
anc. fr. Quant le pestel ot sessi et coubré...
El destrier monte, si a l'escu cobrè.
Roman de Garin. CARPENTIER , t. I, col. Ioo3.
cat. esp. port. Cobrar.
2. Cobra, s. f. , recouvrement, recou-
vra n ce.
El rei Ferrans fara
Greu de pretz cobra.
A. Daniel : Moutz braills.
Le roi Ferdinand fera dilficilement recouvrement
de mérite.
3. Cobranza, s. f., recouvrance.
De lor senhor u'agro cobranza.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 26.
En eurent recouvrance de leur seigneur.
cat. Cobransa. esp. Cobranza. port. Cobranca.
4. Recobrar, v., recouvrer, revenir à la
charge , se relever.
Si recobrar lo pot en la sua potestat... Tro
que recobrat l'aurait.
Tit. de io5o, etde ioa5. Hist. de Languedoc , t. II ,
pr. , col. 23o, 179.
S'il le peut recouvrer en sa puissance... Jusqu'à
ce qu'ils l'amont recouvré.
Quatre orb recobrero la vista.
Cat. dels apost. île Roma , fol. l5().
Quatre aveugles recouvrèrent la vue.
COB
Qnar qni despen iot son prelz en nn ser
Pueys tle cent jorns no pot tant recobrar.
H. Brunet : Pus lo dous.
Car qui dépense tout son prix en un soir, puis
de cent jours ne peut autant recouvier.
En Pons no s'esfelena
De recobrar,
Ans quer alhors estrena.
Rambaud de Vaqueiras : El so que.
Le seigneur Pons ne s'obstine à revenir à la
charge , mais cherche étrenne ailleurs.
Anibedui se tleroquen en un cambo ,
Mas F. recobret e Robert no.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 76.
Tous deux se renversèrent dans un champ , mais
F. se releva et Eohert non.
Subst. Aisselb que m'en a fag partir
A ben poder del recobrar.
B. de Ventadour : En abril.
Celui qui m'en a fait séparer a bien le pouvoir du
recouvrer.
cat. esp. port. Recobrar. it. Recuperare.
5. Recobrada, s./., recouvrement, re-
tour.
Donet lo caval nègre ab la sela daurada
Al duc Raynier de Gennes ses lunba recobrada.
Roman de Fierabras , v. 3g84-
Il donna le cheval noir avec la selle dorée au duc
Raynier de Gênes sans nul retour.
6. Recobramen, s. th., recouvrement,
ressource.
E si no m' accoretz brienmen,
Mortz soi ses tôt recobramen,
Qu'en autre rnetge no m conort.
Un troubadour anonyme : Si trobes leials.
Et si ne me secourez promptement, je suis mort
sans toute ressource , vu qu'en autre médecin je ne
m'encourage.
anc. cat. Recobrament. arc. esp. Recobra-
miento. port. Recobramento. it. Ricupera-
mento.
7. Récupération, s. f. , lat. récupéra-
tions/h , recouvrement.
En récupération del compromes.
Statuts de Montpellier du XIIIe siècle.
En recouvrement du compromis.
En las récupérations de las corts.
TU. du xme sièc. Doat, t. CXVI1I , fol. 86.
Dans les recouvrements des cours.
cat. Recuperaciô. esp. Récupération, port.
Recuperacâo. it. Recitperazione.
COB 4 0.3
COBRIR, cubrir, v., lat. coopcrirc,
couvrir, cacher, garantir.
La mar creys, e passa lo ribage,
Comenza a cubrir l'isla.
V. de S. Honorât.
La mer croît et passe le rivage , elle commence à
couvrir l'île.
Si cura la nibles cobr' el jorn lo be ma.
Poème sur Roècc.
Comme le brouillard couvre le jour le bon malin
E no s sap del mien colp cobrir.
Marcabrus : D'aisso laus.
Et ne se sait garantir de mon coup.
Fig. E sai ben cobrir mon talan
D'aisso que plus volria.
Garins le Brun : Nueg e jorn.
Et je sais bien cacher mon désir de ce que je vou-
drais le plus.
Mas amors qu'es en mi clausa
No s pot cobrir ni celar.
B. de Ventadour : Amors et (rue.
Mais l'amour qui est enfermé en moi ne se peut
couvrir ni celer.
Part. pas. Estan ab las donas gensors
Sobre pâli cobert de flors.
G. de Berguedan : Cossiros.
Sont avec les dames les plus gentilles sur un tapi-.
couvert de fleurs.
Pero ab motz cubertz li vau parlan.
Peykols : D'un bon vers.
Pourtant je vais lui parlant à mots couvais.
Ccberta traeios.
G. Riquier : Cristias vey.
Trahison cachée.
anc. fr. E seient cuvert.
Anc. trad. du Psaut. de Corbie , ps. 108.
Ne feroit à son frère duc de Bourgogne ayde
eu appert, n'en couvert.
Monstrelet, t. I, fol. 206.
cat. esp. port. Cubrir. it. Coprire.
1. Cubertament , adv . , en cachette.
Qu'ie us mostrei cubertament
Que vos amava mais que re.
Arnaud de Marueil .- Si que vos e^.
Que je vous montrai en cachette que je vous ai-
mais plus qu'autre chose.
anc. fr. Point ne fut trouvé, car il sestoit dé-
party et en allé le p'ius cotwertement qu'il
avoit peu.
Monstrelet, t. I", fol. 49-
esp. Cubiertamente. it. Copertamente .
î>i
cor,
3. Curert, s. m., couvert, toit.
Lo mens degotz chai de sobre lo sen cdbert.
Trud. du Code de Justinieitj fol. 19.
L'eau de ma gouttière tombe sur sou toit.
cai. Cubert. esp. Cobcrtizo. tort. Coberta. it.
Coperto.
/,. Cubrimen, s. ,772., toit , plafond,
lambris.
Plus es al paubre vc/.er lo cel que al rie lo
cuBRiMts danrat.
T;v/rf. deBèdc, fol. 71.
Mieux est pour le pauvre de voir le ciel qu'au
riche le lambris doré.
leu pansue! lo fundament del cubriment
coma savi maestro.
Trad. de l'Epit. de S. Paul aux Corinthiens.
Je posai le fondement du toit comme sage maître.
it. Coprimento.
5. Cuberta, s./., couverture, protec-
tion.
E fassan las cubertas sobr 'els cavals gitar.
Guillaume de Tudela.
Et qu'ils fassent jeter les couvertures sur les
chevaux.
Fig. Fiels amix es forz ccberta.
Trad. de B'ede, fol. 75.
Un fidèle ami est une forte protection.
Awc. fr. Donne, mon père, la couverte
Qui est sus mon cheval morel.
Fabl. et cont. anc. , t. I , p. 482.
cat. Cuberta. esp. Cubierta. port. Cuberta.
G. CUBERTOR, S. 7)1., lat. COOPERTORi«W ,
couverture de lit.
Colgat ab si desotz son ccbertor
B. de YentadouR : En amor truep.
Couché avec elle sous sa couverture.
Loc. Cuian far cubertor
A tolz los falhirnens.
Sat de Mons : Al Lon rey.
Croient faire couverture à toutes les fautes.
— Couverte, terme de fauconnerie.
Doas penas d'engal valor
En la coa son coeertor.
Deudls de Prades , Auz. cass.
Deux pennes d'égale force sont, la couverte en la
queue.
. fk. Duquel lit lé couvertoir estoit de drap
de soye vermeil.
MoNSl nu.i : 1. 1 . i'.l
cor,
Ne traie à soi le covertor...
Le covertor sosliève atant.
Roman de Partonopeus , t. I , p. 3g.
esp. Cobertor.
7. Coopertura , s. f., couverture, toit.
El temps que 'lh cardenal ero enclaus per
la electio del papa , el dizia per trufa als altres
cardenals: « Descnbram aquesta maio, quar lo
Sanh Esperit no pot passai- a nos per tantas
COOPERTURAS. »
Cat. dels apost. de Roma, fol. 197.
Au temps que les cardinaux étaient renfermés
pour l'élection du pape, il disait par moquerie aux
autres cardinaux : «Découvrons cette maison, car
le Saint-Esprit ne peut arriver jusqu'à nous à tra-
vers tant de couvertures. »
8. Cubertura , s. f., couverture, pro-
tection.
Ni contra mort ressort ni cubertura.
Marcabrus : Auiatz de eban.
3STi contre mort résistance ni protection.
Fig. Car senes geing e senes cubertura.
Pierre d'Auvergne : Si anc nuls.
Car sans fraude et sans couverture.
cat. Cubertora. esp. Cobertura. it. Copritura.
9. Coberturier, s. m., couverturier ,
faiseur de couvertures.
Coberturiers e soteeliiers.
Carlulaire de Montpellier, fol. 45.
Couverturiers et faiseurs de housses.
10. COBERCELLAR, V. , COUVrir.
Rescondon e cobercellon lurs mais.
V. et Vert. , fol. 69.
Ils cachent et couvrent leurs maux.
1 1. Cubresel, s. m., couvercle.
Cant agron garât del sépulcre lo cubresel.
V. de sainte Magdelaine.
Quand ils eurent regardé le couvercle du sépulcre.
anc. fr. Et couvers d'un converse!.
Réc. des Hist. de Fr., t. III , p. 202.
12. Descobrir , riEsciiBRiR , v. , dé-
couvrir.
No las DESCOBRIRA.
Titre de g85.
\' Les découvrira.
Per descobrir los tiespassans per lo terra -
dor de Nerr.ze.
/ : le i433 lh ■ l. Nîmes, t. 111 pr.,p. 2^6'.
COH
Pour découvrir les passants par le territoire Je
finies.
Estiers non aas dir mon falen
Ni pescubrir mon desirier.
Deudes de Prades : En un sonct.
Autrement je n'ose dire mon envie ni découvrir
mon désir.
Part. pas. Qa'el castelh on se fai servir
Ja sia per me desccbertz.
Arnaud de Marueil : A guisa de.
Que le château où elle se fait servir soit jamais dé-
claré par moi.
Loc. E qu'ien '1 disses un escac sotilmen
En descubert, quai' plus bel joc séria.
Bernard d'Auriac : S'ieu agues.
Et que je lui disse un échec subtilement à décou-
vert , car le jeu serait plus heau.
cat. esp. tort. Descuhrir. it. Scoprirr.
i3. Descobrire, s. m., déceleur.
Ai ! pros dompna , sobrevalens, no ns pes
Si 'n aissi us sui de m' amor descobrire.
B. Zorgi : Aissi col.
Ah! méritante dame, la plus distinguée, qu'il ne
vous pèse pas si je vous suis ainsi déceleur de mon
amour.
anc. fr. Des avant-coureurs et descouvreurs.
Amyot, Trad. de Plut., vie de Marcellus.
cat. Esr. Descubridor. port. Descobridor. it.
Scopritore.
i4« Descobertura , s./., découverte.
Loc. Quar senes gienh et A descobertura
Fai a totz vezer
Cum ponha en se dechazer.
G. F.udit : Si anc nulhs.
Car sans engin et à découvert , fait voir à tous
comment il s'efforce à se déchoir.
ANC. FR.
Une descouverture de malignité cachée.
Amyot, Trad. de Plut., vie de Sylla.
Afin qu'il me semblast qu'il eût prins sa-
laire pour la descouverture de l'empoison-
nement.
Macault, Trad. des Apopht., fol. 3u.
it. Scopertura.
i 5. Recobrir, v., recouvrir.
Descobre me soptozamen
Pneis me recobri bellamen.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Je me découvre suintement , puis je me recouvre
bellement .
anc. cat. Ricobrir it. Ricoprire.
I.
coc 425
COCA , cocha , s. f. , besoin , nécessité ,
presse.
Per c' om ditz que may val en cecHA
Amicx que aur.
Amanieu DES Escas : Dona per.
C'est pourquoi on dit qu'ami vaut mieux qu'or
dans le besoin.
Cocha dona entendement.
Libre de Sencqna.
Besoin donne entendement.
Car failliron a la coca maior.
P. de Durban : Peironet.
Car ils manquèrent dans la plus grande presse.
2. Cochos, adj. , pressé, empressé ,
prompt.
Al anar suy ieu cochos,
Mas al tornar coru séria ?
Cadenet : Amors e com.
A l'aller je suis pressé , mais au retourner com-
ment serais-je?
So qn'hom pins vol e don es plus cochos.
Pons de Capdueil : So qu'hom.
Ce que l'homme veut plus et dont il est plus em-
pressé.
3. Cochosamen, ado., promptement,
hâtivement.
S'en den anar cochosamens al cofessor.
V. et Vert., fol. 68.
S'en doit aller promptement au confesseur.
E per tan no s laissa d'anar
Cochosament.
Roman de Jaufre, fol. io.
Et pourtant ne se laisse d'aller promptement.
4« Cochar, coichar, v., poursuivre,
hâter, presser.
E non ty vuelhas cochar.
Trad. de tr. de l'Arpentage , c. 4«.
Et ne te veuilles presser.
El talans mi cocha.
Hameus de la Broquerie : Mentrc que.
Le désir me presse.
Vos coichan fort dolors e malanansa.
V. de Pierre Vidal.
Douleur et tourment vous pressent fort.
Cochet de venir.
PHILOiMENA.
Se hâta de venir.
Pus qu'el nauebier, can ve lo bel teuis clar,
Que s coch1 e cor tro qa'es'en auta raar.
PiEnRE Espagnol : Entre.
54
4^6
coc
Plus que le nocher, quand il voit le beau temps
clair, qui se hâte et court jusqu'à ce qu'il esl en
haute mer.
Part. prés. snbs.
Qc li tarean no s mesclon al> Parden,
Ni li cocu vn al> selhs que y van ab sen.
Ozils he CadARTZ : Assatz es.
Que les tardifs ne se mêlent avec les ardents, ni
les empressés avec ceux qui y vont avec sens.
Part. pas.
Mas drcilz cocuatz non a sen ni membransa.
P. Vidal : Quant liom onralz .
l\i.iis galant preste n'a sens ni mémoire.
Substantif. Q'umilitat/. merceian vos preses
D'aquest cochât, sofracbos de tôt Les.
A.IMERI de Peguilain : Atressi m pren.
Qu'en accordant merci indulgence vous prît pour
ce malheureux , prive de tout Lien.
5. Cochadamen, ade , promptement,
hâtivement.
Messages m'es vengnlz cochadamen...
E defermet la porta cochadamen.
Pioman de Gérard de Piossillon, fol. 96 et 6.
Messager m'est venu hâtivement...
Et ouvrit la porte promptement.
G. Coita, cuita, s./., presse, besoin,
empressement.
Don a coita e sofraya.
PiEP.r.E d'Auvergne : Bel m'es.
Dont il a besoin et manque.
Loc. Que fallon a la coita amie.
ARNAUD de Makueil : Ancmais.
Qu'amis manquent au besoin.
anc. fr. A son ami l'envoie à coite d'esperon.
Adam de i.A Halle , du roi de Sezile.
Qui fuient vers Lille à granz coites.
G. GriART, t. II, p. 480.
Par petites jornées vont, n'ont pas trop grant
quoi te.
Roman de Berte , p. 182.
ANC. ESP.
Hobe con la gran cojta rogar à la mi vieja.
Poesias del Arcipieste de Mita , cop. 903.
Fallecer te ha à la cojta como la mala renta.
Poema de Alexandro, cop. 5o.
7. Coitos, adj. , pressé, passionne, né-
cessiteux.
Doa pins es coitos.
T. du Dauphin et de Peyt.ols : Dalfin.
Dont il est plus empressé.
COC
D'aqaest amor soi tan coitos.
G. Rldel : Quan lo rossinliols.
Je suis si passionné de cet amour.
De la bella don soi coitos.
Raimond de Miraval : Cel que
De la belle dont je suis passionné.
Ja bom coitos non torn de vos.
P. Cardinal : Predicator tenc.
Jamais homme nécessiteux ne vient de chez vous.
anc. fr. François celé part s'acbeminent,
Coiteux de grever l'ost contraire.
G. Gl'iart, an I2:ji ; Carpentier , t. I , col. 1018.
8. Coitozamen , adv. , promptement ,
avidement.
Un jorn manja coitozamen ,
Autre non vol manjar nien.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Un jour mange avidement , un autre ne veut man-
ger rien.
9. Coitar, v. , presser, hâter.
E denria ses pins coitar.
Giraid de Borneil : A ben ebantar.
Et je devrais sans plus hâter.
E fora gensor
Que s coitesso del loc cobrar
On per Melcbior e Gaspar
Fon adoratz l'Altisme tos.
Pierre du Vilar : Sendalz vermelbs-
Et ce serait mieux qu'ils se pressassent de re-
couvrer le lieu où par Melchior et Gaspard fut adore
l'enfant Très-Haut.
Part. pas. So don pins sera coitatz.
Giraud de Borneil : Quan branca.
Ce dont il sera plus pressé.
Loc. Tan malament m'avez oi assalida
A coitada dels espérons.
Un troubadour anonyme : Quan escavalrei.
Vous m'avez aujourd'hui si méchamment assaillie
à coups pressés des éperons.
anc. fr. La mortz nos coite et esperone...
Merciers, tu es nioust tost coitie,
Dit li sires, de gages prendre.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. 321, et t. III, p. 2j.
ANC. ESP.
Cojtando el caballo magar era liviano.
Poema de Alexandro, cop. 6'56"
Mas el poble coytado serunie esta temeroso
Que sera soberbiado del rico poderoso.
Poesias del Arcipieste de Hila , cop. 7<> I
COi)
ÏO. CoYTADAMENT, nd(>., proillptCIUCnt .
Pren un cauteri coytadamen... Tu.eaute-
lîza COYTADAMENT.
TracL d'Albucasis, fol. 12 et 4^.
Prends «n cautère prvmptement. .. Toi , cautérise
promptement.
11. Sorrecochar, v. , liait'!', empresser.
Que trop nie vuoill .sorrecochar.
P. VlDAX : Ges del joi.
Que je nie veux, trop empresser. .
COCENA, s.f. , matelas, oreiller.
Cocena plena de lana.
Trad- d'Albucasis, fol. (>3.
Matelas plein île laine.
anc. esi>. Cochedra.
COCODRILII, cocoDRiLLE , s. m., lat.
crocomixMs , crocodile.
Cocodrilhs es una Lestia niala.
Na taras d'alcunas bestias.
Le crocodile est une méchante bélc.
Eutro el ventre del coconRitLE... Coco-
drille fa uous iiiaîors que auca.
Elue, de las propr., fol. -»47 et 277.
JusqUes au ventre du crocodile... Le crocodile
fait des œufs plus grands qu'oie.
CAT. Cocodrillo. esp. port. Cocodrilo. it. Coc-
codrillo.
2. Calcatrics, s./., crocodile.
Qualcatricx es una Lestia que deuiora eu
.ligua, e a gran testa e longua, e mort de dens
verenozas duranient.
Liv. de Sjdrac , loi. 3/j.
Le crocodile est une bêle qui habite dans l'eau ,
et a grande et longue tète , et mord durement avec
dents venimeuses.
C'atrelan nii plai lo volers
D'un lop o d'una calcatrics.
P. Cardinal : De sir ventes.
(Qu'autant me plaît le vouloir d'un loup ou d'un
1 rocodile.
anc. fb. Le cacatrix est beste iière
Et maint ades dans la rivière
De ce fleuve que Nil a nom.
Le Bestiaire. Carpentiek, t. 1 , col. ioo^-
lsp. Cocadrix.
CODE, coide , *. m., lat. çubmus ,
coude.
COD
4^7
Ab que eobris mos codes, c' ai rognos.
Berengeu de Puivert : Mal' avantura.
\vce quoi je couvrisse mes coudes, que j'ai ro-
gneux.
TroLero lo sanh home que per Dieu pena
Nutz coides, a genolhs, a plana terra.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 8/j.
Ils trouvèrent le saint homme qui s'afllige pour
Dieu , nu-coudes , à genoux , à rase terre.
Dislocatio del coyde.
Trad. d'Albucasis, fol. 68.
Dislocation du coude.
cAT. Colse. esp. Coda. it. Cubito.
— Coudée.
E ferou Ios de X codes de preon et de
XX codes d'ample.
Roman de la Prise de Jérusalem, loi. 12.
Et les firent de dix coudées de profondeur et de
vingt coudées de largeur.
esp. Coda. port. Covado. it. Cubito.
2. Coyda, s.f., coudée.
Quaranta coydas ses mentir.
Contricio e penals injernals.
Quarante coudées sans mentir.
3. Coydat, s. m., coudée.
Arbre no plus haut de dos coydatz.
Lor estatura es de ruiech coydat ses plus.
Elue, de lus propr.j fol. 201 et 2^6.
Arbre pas plus haut de deux coudées.
Leur stature est de àemi-coiidee sans plus.
4. Copdada, s.f., coudée.
Que cinq copdadas d'aut a de mesura plana
Lo raolou de la lenha.
V . de S. Honorât.
Vu que le tas de bois a de mesure unie cinq
coudées de haut.
cat. Colsada.
5. Acoudar , acoltar, v. , accouder ,
appuyer sur le coude.
Sol que s'apil et s'acolt.
Kambaud d'Orange : Ben s'eschai.
Pourvu qu'il s'appuie et s'accoude.
Part. pas. S'era un de sos decipols acoudatz
el sen de Jhesus.
Frag. de trad. de la Passion.
Un de ses disciples s'était accoudé au sein de Je'sus.
Uoa veilla desotz un pin
Que jac e stet acoudada.
Roman de J 1121 fie, fol. 5q.
4*8
COD
Une vieille qui fut gisante sous un pin et su tint
accoudée.
Airc. fr. Là se cuida et prendre e acoter.
Roman d'Agolant. Bekker , v. 397.
esp. Acodar.
CODENA, s. /.', couenne.
Que sia cauterizada la codena entro al os.
Trad. d'Albucasis, loi. 2.
Que la couenne soit cautérisée jusqu'à l'os.
it. Cotenna.
CODERC, conderc, s. m., lat. code-
tus , pelouse , pâturage communal.
Codeta apellatur ager trans Tiberim , quod
in eo virgulta nascuntur ad caudarnm equîna-
rum similitudinem.
Sext. Pomp. FESTUs,Z>e verb. signif., lib. 3, p. 85.
On trouve dans les preuves de l'his-
toire de Nîmes, t. III, p. 261 :
Ripas ipsius totins plani et pratorum sive
CODERCORUM.
Titre de 1438.
Carpentier, t. II, col. 1008, rap-
porte divers autres titres où on lit :
Codercum commune... portionem pascuo-
rum, communitatuui et codercorum, etc.
Aqui viratz donar tant colp aperc
Que tan mil ne caego per lo coderc.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. II.
Là vous verriez donner ouvertement tant de
coups , que plusieurs mille en tombent par la pe-
louse.
E 'ls paucs enfans pasc e coderc.
Rambaud d'Orange : Car douz.
Et nourrit les petits enfants dans le pâturage.
Quan reverdeion li conderc.
Hameus de la Broquerie : Quan.
Quand les pelouses reverdissent.
2. Coxderser, s. m. , lieux herbeux,
herbages, pâturages.
Las maizos, e 'ls condersers, e 'ls esartz, e
'ls gazains, si faits n'avian.
Tit. de 1205. Arch. du Roy., J., 3i8.
Les maisons et les pâturages , et les de'frichements,
et les gaignaux , s'ils en avaient faits.
3. Conurech , adj. , herbeux, qui est
en prairie, en pâturages.
Terras crmas e condrechas.
Tit. de I2qq. Arch. du Roy., ,/., q.
Terres incultes et en pâturages.
COI)
Lo tendrio condreg a lor cost et a loi nies-
sio tro a vingt ans.
TU. de 1277. Doat, t. LXXXVII , fol. 5o.
Le tiendraient en pâturage à leur coût et à leur
de'pense jusqn'à vingt ans.
Tôt entierament erm e condreg.
Tit. de 1276. Arch. du Roy., J., 321.
Tout entièrement de'sert et herbeux.
/|. Condergar, v. , faire germer, faire
fleurir, épanouir.
Fig. Qu'ops m'es c'amas e conderga
Sens, que no s' escamp ni s derga.
Gavaudan le Vieux : Lo mes.
Qu'il est besoin que j'amasse cl fasse genner seus ,
de manière qu'il ne se répande et ne s'exalte.
— Épanouir.
Greu er qu'en leis conderga
Fis jois ses ûama gresesca.
Rambaud d'Orange : Car douz.
Il sera difficile que pure joie fleurisse en elle sans
ilamme gre'geoise.
CODI, s. m., lat. coDicew, code.
Per negun codi.
Un troubadour anonyme : Dieus vos salve.
Par nul code.
anc. cat. Codi. esp. port. Codigo. it. Codice.
i. ConiciL, coniciLLE, s. m., codicil-
uis , codicille.
Per razon de codicil.
Tit. de 1280. Doat, t. CLXXTV, fol. 88.
Pour raison de codicille.
La derreirana volontatz, sia testament o sia
codicilles.
Cou t. de Gourdon de I2ijq.
La dernière volonté , soit testament ou soit co-
dicille.
cat. Codicil. esp. Codicilo. port. it. Codicillo.
3. ConiciLLAR,* v. , faire un codicille.
Part. prés, substantiv. Testaire codicillant...
et présent codicillant.
Tit. de i5o2. Doat, t. XLVI, fol. 246.
Testateur codicillant... et présent codicillant.
anc. esp. Codecillar. it. Codicillare.
CODOING, s. m. t lat. cydonêw/î ma-
lam , coing.
Non pretz vostra menassa, F...., un codoing.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 20.
Folquet , je ne prise votre menace un coing-
cat. Codouy. it. Cotogna.
COF
CODORN1TZ, s./., lat. coturnix ,
caille.
De conoRNiTz o calha.
Premier en ela codornitz o callas foro tro-
badas.
Elue, de las propr., fol. 1^4 et 168.
De eodorniz ou caille.
Codorniz ou cailles furent premièrement trou-
vées en elle.
esp. Codorniz.
COFA, s./., cornette, coiffe.
Que porta cofa cornuda.
G. de Berguedan : Bernait diU.
Qui porte coiffe cornue.
— Bonnet , calotte que les chevaliers
portaient ordinairement sous le casque.
E feric Olivier un colp desmesurat
C'un Cartier de la cofa li abatet el prat.
Roman de Fierabras , v. l632.
Et il porta à Olivier un coup excessif, tellement
qu'il lui abattit sur le pré un quartier de la coiffe.
Capels , cofas et elins agutz.
R. Vidal de Bezaldun : Unas novas.
Chapeaux , calottes et casques pointus.
Akc. fr. Il lavoit ses mains et sa bouche , et
ostoit son chaperon et sa coi/e... Nule foiz
an jour de vendredi il ne ruuoit coife.
V. de S. Louis j p. 3i4 et 36g.
Dou branc d'acier...
Tranche la coi/e et la ventaille.
R. d'Atys et de Profilas , Gloss. sur Joinville.
cat. esf. Cofia. tort. Coi/a. it. Cuffia.
COFIN, s. m., lat. cophinms ^panier,
corbeille.
Culhiron XII cofins plens.
Trad. du Nouv. Test. S. Jean , cb. 5.
Ils ramassèrent douze corbeilles pleines.
anc. fr. Coffin porter e le cabas.
Eustache Deschamps, p. i34-
cat. Cofi. esp. Cofin. it. Cofano.
COFRE, s. m., coffre, corbeille.
Mantenent venc al monestier;
Non aient cofres ni saumier.
V. de S. Honorât.
Vint de suite au monastère ; il n'attend coffres
ni bête de somme.
Trenta cofres totz pies de flors.
Un troubadour ANONYME : Senior vos que.
Trente corbeilles toutes pleines de fleurs.
<\t. esp. tort. Cqfre, it. Cofana.
COG 429
COG1TAR, v. , lat. couitarc, penser,
concevoir.
Non es lenga que comtaT ho pogues ni dir,
ni cor d'orne pessar ni cogitak.
Philomena.
Il n'est pas langue qui pût le conter et dire, ni
cœur d'homme penser et concevoir.
Que m perdon inos peccatz
Que ai pessan cogitatz.
Le frère mineur moine de Foissan : Cor ay .
Qu'il me pardonne mes péchés que j'ai conçus,cn
pensant-
Una nueyt laqualh me cogitava de la sa-
grassio.
Philomena.
Une nuit que je pensais à la consécration.
anc. fr. Il est bon à chacun de cogiter la
chose, avant qu'elle se die.
Roman français de Fierabras.
anc cat. anc. esp. Cogitar. it. Cogitare.
2. Cogitatio, s.f., lat. cogitatio, pensée.
Totas sas cogitacios.
Bref, d'amorj fol. 65.
Toutes ses pensées.
No laisar en ton cor creisser malas cogita-
tions... Contrasta a la cogitatio del pechat.
Trad. de Bede, fol. 60.
We laisse croître en ton cœur mauvaises pensées-..
Résiste à la pensée du péché.
anc. cat. Cogitaciô. anc esp. Cogitacion. it.
Cogitazione .
3. CuiDAR, CUIAR , V. , lat. COglTAR ,
croire , penser, imaginer, projeter.
No cuid qu'e Roma oin de so saber fos.
Poème sur Boéce.
Je ne crois pas qu'il fût dans Rome homme de son
savoir.
Senher, e doncs cuiatz qu'ie us aui per fort?
Aimeri de Peguilain : Domna per vos.
Seigneur, et vous pensez donc que je vous aime
très fort ?
Dona, que cuidatz faire
De mi , qui vos am tan ?
B. de Ventadour : Quan la doss' aura.
Dame , que pensez-vous faire de moi , qui vous
aime tant?
Pero no s cug, si be m soi irascutz...
Ja '1 diga ren que sia outra mesura.
Folquet de Marseille : Sitôt me soi.
Pourtant qu'elle ne s'imagine pas, bien que je sois
irrité... que je lui dise jamais rien qui soit outre
mesure.
43o
COG
— Faillir à.
El papagnai < i gkt raorir,
Tal paor ac île sou senbor.
\i \ un m Carcasses : Dins un vergier.
Le çeTroquelJaillit à mourir, toile peur il eut de
sou soigneur.
Cuget issir de son sen.
V. et Vert., fol. 75.
Il Jaillit à sortir de son sens.
Part. prés. Cuian, cuiaires priins premiers.
G. AdhEMAB : Comensamcn :
Pensant , rêveur tout d'abord.
anc. fr. Et j'en cuit bien venir à cbief.
Fubl. et cont. anc, t. I, p. 180.
Li preis fu si plains de rousée
kc tute est la snris moiliée,
Dune cuida bien estre noiée.
Marie de France , t. II , p. 71 et 72.
La terre aver tute kuidoent.
Roman de Pion , v. 6269.
esi'. port. Ctiidar. anc. it. Coitare.
M. de La Ravallière, dans son Glos-
saire sur le roi de Navarre , a dérivé ce
mot du latin credere , au lieu de le dé-
river de co«ttar<? ; il s'étonne de ce que
les trouvères ne lui ont pas donné un
sens aussi étendu qu'au mot français
croire; il a raison de dire que cuider
signifie penser, présumer, soupçon/ter,
avoir doute, mais c'est parce qu'il vient
de cogitare.
4. Ccg, cut. cuit, .v. m., idée, pensée,
réflexion , doute.
Don anc failbi en cutz ni en pensatz.
A. Brancaleon : Pessius pessans.
Dont oneques je faillis en idée et en pense'e.
Aissi ui sui, ses totz cutz ,
De cor a vos rendutz.
G. de Cabestaing : Lo dous.
Ainsi je me suis rendu à vous de cœur, sans au-
cune réjlexion.
esp. Cuidado. port. Cuido, cuidado. anc. it.
Coto.
Cuida, cuia , cuda , s. /., pensée,
idée , conjecture.
Doas cuidas aï, compaingnier,
Que m donon joi c destovbiei :
COG
Pet la bona cuia m'esgau.
M\nc\BRUs : Doas cuidas.
Compagnon , j'ai deux pensées qui me donnent
joie et trouble : par la bonne pensée je me réjouis.
Ien non o sai mas per cuda.
B. de Ventadour : Ai: quantas.
Je ne le sais que par conjecture.
anc. esi*. Cuida.
6. Cucei, s. m., présomption, pensée.
Mo cugei conosc.
Cadenet : Ab loyal.
Je connais ma présomption.
7. Cuiamen , s. ni. , avis , pensée ,
croyance.
Al cuiamen de nie ,
Moût mi ten car amors.
Giraud de Borneil : Un sonct.
A mon avis , l'amour me tient cher.
8. Cuiaire , cugiaire , s. m. , penseur,
rêveur, présomptueux.
Cuian , cuiaires.
G. Adiie.mar : Comensamen.
Pensant, rêveur.
Can s'aizina '1 cugiaire.
Pierre d'Auvergne : Gent es.
Quand le présomptueux se donne l'air avantageux. .
anc. fr. Elle disoit que grand cuideur
Estoit de trop plaisir avoir.
Œuvres d'Alain Charlier, p. 701.
anc. esp. Cuidador.
g. Cuiairitz, s./., rêveuse, présomp -
tueusg.
Adjectiv. En nul non trob nna corau,
D'aquestas amors cuiairitz.
Marcabrus : Doas cuidas.
De ces amours présomptueuses je n'en trouve pas
une do cordiale dans aucun.
10. Acuidameiv, s. m., idée, pensée,
réflexion.
Gran mal m'a fait I'acuidamens primers.
Peyrols : Mot m'entremis.
La première idée m'a fait grand mal.
ANC. esp. Acuitamiento.
1 1. Sobrecuiar, v., être présomptueux.
Part. pas.
Totz hoir, orgolhos es ayssi sobrecuiai/.
V. et Vert. , fol. 8.
Tout bon iuf est ainsi présomp lueua
COG
anc, l'R. Tant la trouve orguilleuse et fière ,
Et sorcttidée et Lobancière.
Roman de la Rose, v. 8624.
12. SOBRECUIAMENT, S. 771., présomption.
Sobrecuiament, cant hom es aissi sobre-
cuiatz, que cuia plus valer e saber e poder que
los autres.
V. et Vert., fol. 3.
Présomption , quand l'homme est ainsi présomp-
tueux , qu'il croit plus valoir et savoir et pouvoir
que les autres.
i3. Trascuiar, v., être plein d'assu-
rance, être téméraire.
Part. pas.
De tôt es trascuiatz, vai s'en a la marina.
V. de S. Honorât.
Il est entièrement plein d'assurance , il s'en va à
la mer.
14. Descuidar, v., décroire, négliger,
dédaigner.
Albert, înan fin leial aman
N'an fai per descuidar clamor.
T. d'A. Marquis et de G. Faidit : Gaucelm.
Albert , maints délicats loyaux amants en ont
fait clameur pour négliger.
E no cresatz qu'ieu descut
Aquo qu'auran vist mcy huelb.
H. de S.-Cyr : Nulha res.
Et ne croyez que je décroie ce que mes yeux
auront vu.
Artus, ja no t'azirar
Qui t laidis ni t descucha.
Le dauphin d'Auvergne : Joglarelz.
Artus , ne t'irrite jamais de qui que ce soit qui
t'injurie ni te dédaigne.
cat. Descuydar. esp. tort. Descuidar.
15. TJLTRACUIDAR , OLTRACUIDAR, V. ,
extravaguer, outrecuider.
Quar cyl m'a fagb oltracuidar
Cane no m vol amie apellar.
GlRAUD DF. Borneil : Est sonet.
Car celle-là m'a fait extravaguer, vu que oneques
elle ne me veut appeler ami.
Part. prés. E vole volar al cel, outracuidans.
Richard de Barbezieux : Atressi cum l'olifant.
Et outrecuidant , voulut voler au ciel.
Part- pas.
Doncs ben lis ien ultracuiat f'olatge ,
Qaan percassiei ma mort e mon dampnatge.
G. Faidit : Tant ai suffert.
COG
43i
Donc je fis bien extravagante folie, quand je
cherchai ma mort et mon dommage.
Pus beutatz fa 'ls senatz outracuiatz.
P. Vidal : Tan me platz.
Puisque la Leauté rend les plus sensés extrava-
gants.
anc. rR. Que sa biautez me fist outrequidier.
Le roi de Navarre, chans. 8.
16. Outracug, s, m., outrecuidance,
extravagance.
Que per outracug es peritz.
Marcabrus : Pus mos coratges.
Qu'il est péri par outrecuidance.
17. OUTRACUIDAMEN , OUTRACUIAMEN,
s. m., outrecuidance, extravagance.
No m sia dan,
S'ieu ai dig outracuidamen.
GlRAUD DE Calan.SON : Bel semhlan
Ne me soit dommage, si j'ai dit extravagance.
Qui vai vanan
Per OUTRACUIAMEN.
CadeNET : Pos jois.
Qui va se vantant par outrecuidance.
18. Outrecuiador, s. m., dévergondé,
arrogant.
Outrecuiadors que non prezon penitentia.
Revel. de las penas dels yferns.
Dévergondés qui ne prisent la pénitence.
ANC. fr. Qui de peines vengeresses
Punit les outrecuideurs.
Rémi Belleau, t. II, p. 55.
COGOMBRE, s. m., lat. ctscvms, con-
combre.
Ha frug redon cum cogombre.
Cogombre freg es ; laxa lo ventre.
Elue, de las propr., fol. 204 et 205.
Il a le fruit rond comme concombre.
Concombre est froid ; il relâche le ventre.
it. Cocomero.
COGONOT, s, m., cagnard.
Qu'el cofundra coartz e cogonotz.
Romande Gérard de PiossUlon , fol. 3.'j
Qu'il confondra les lâches et les cagnards .
COGOT, s. 7?i., nuque, chignon.
Avautal solon apelar
Li Frances, cais per desnot,
So que nos apelam cogot.
Deudes de Prades , Au:, cass-
43a
COG
Les Français ont coutume d'appeler avantal ,
quasi par antiphrase , ce que nous appelons chi-
gnon.
Venc un cuirel de vays la cîutat, e feric lo
patriarcba de Jérusalem per l'nelh dregt, aissi
que per lo cogot li va ixir.
Philomena.
Vint an trait de vers la cité, et frappa le patriarche
île Je'rusalem par l'oeil droit, de sorte qu'il lui va
sortir par la nuque.
Ain cauteri en meieg loc del cap... et am
canteri en coguot.
Trad. d'Albucasis, fol. 3.
Avec cautère au milieu de la tête... et avec cau-
tère au chignon.
cat. Cogot. esi>. port. Cogote.
COGUL,.?. m. y lat. cucull^w, coucou.
Cum appar del cant del cogul.
Elue, de las propr., fol. 28t.
Comme il parait par le chant du coucou.
Qui amor sec per tal libre,
Cogul tenga per colomba.
A. Daniel : Lanquan.
Qui suit l'amour par tel livre, tienne coucou pour
colombe.
E semhlon lo cogul, que no sab cantar
niays de se.
V. et Vert., fol. 23.
Et ils ressemblent au coucou , qui ne sait chanter
excepte' de soi.
F/g. — Cocu.
Ans o fe per so mal talent ,
A lel de fol e de cogul.
G. de Berguedan : Mal o le.
Mais par son mauvais désir, il le fil à la manière
de fou et de cocu.
cat Cugiil. esp. CuchiUo. tort. Citco. it.
Cuculo.
2. Cogotz, coouos , s. m. , cocu.
A dreg son coggos e sufren
Selhs qui plus s'en fan veziat.
Deudes de Prades : No m puesc.
Avec justice sont cocus et souffrants ceux qui
s'en font les plus rusés.
Que coguos en seretz ses falha.
R. Vidal de Bezaudun : Unas no vas.
Ouc vous en serez cocu sans faute.
ANC cat. Cngus.
?>. Coutz, s. m., cocu, cornard.
COG
Gnay er vezem un vilas coutz manens.
G. Anelikr de Toulouse : El non de Dieu.
Maintenant nous voyons gai un vilain cocu riche.
E paratges que ebai jos,
E vilas coutz son prezat.
G. Anelier de Toulouse : Ara farai.
Et la dignité qui tombe à bas, et les vilains cor-
nards sont prisés.
anc. fr. Maus feus e maie flambe m'arde,
Se je estoie come vous,
Se je ne le fesoie cous.
Fabl. et cont. anc, t. III , p. 297.
Sni-ge mis en la confraîrîo
Saint Ernol, le seignor des cous?
Roman de la Rose, v. 9169.
Qu'ele m'aime mil tans que vous;
Jou di que de li estes cous.
Roman du comte de Poitiers, v. 232.
4. Cocuda, s. /., cocue, cornarde.
Ab cor eau , flac , com cocuda.
H. de S. Cyr : Tant es de.
Avec un coeur vide, mou, comme une cocue.
5. Cocue, s. m., cocu, onomatopée
qui exprime le chant du coucou.
E cogul de cocue desben.
Leys d'amors, fol. i32.
Et coucou descend de coeur.
6. Cogossia , s. f. , cocuage.
Pus la cogossia s'espan ,
E l'us cogos l'autre non blan.
Marcabrus : Pus s' enfulbeysson.
Puisque le cocuage s'étend , et qu'un cocu ne flatte
pas l'autre.
Fig. Si tost no '1 vest capel de cogosia.
Un troubadour anonyme : Amies privatz.
Si bientôt ne lui revêt chapeau de cocuage.
7. Escogossar, v., coeufier.
Mort agratz sel qu'els maritz escogossa
G. de Berguedan : Amicx
Vous auriez tué celui qui eocujie les maris.
Tuit l'abandonertn per so que tnich los
escogosset o de las moillers o de las filins o de
las serors.
V. de Guillaume de Berguedan.
Tous l'abandonnèrent parce qu'il les codifia tous
ou des femmes , ou des filles ou des soeurs.
Part. pas. substantif. Ebriaicx et escogossatz.
B. de Vf.ntadour : Pus mos.
Ivrognes et codifiés.
COI
COGULA, s.f,, lat. cucul/«s , capu-
chon, eapuce.
Monegues cogulas vestens...
Sus la cogula avia mantel.
V. de S. Honorât.
Moines revêtant les capuchons...
Il avait un manteau sur le eapuce.
Deia aondar a cascun fraire una gonela e
I cogula.
Trad. de la reg. de S. Benoît , fol. 27.
Il doit fournir à chaque frère Une robe et un
eapuce.
cat. CtiguUa. Esr. Cogulla. tort. Cogula. it.
CucuUo.
COIA, s./., cvcurbitx, citrouille, courge.
Coia salvagga que si exten per terra et a
frug redon.
Coia bnlhida es vîanda et medecîna. ,
Elue, de las propr.j fol. 20^ et 205.
Citrouille sauvage qui s'étend sur terre et a fruit
rond.
Courge Louillie est nourriture et médecine.
OH deseuiensa de coia.
Trad. d'Albucasis, fol. 55.
Huile de semence de courge.
COLL., s. m., testicule, génitoire.
Voyez Leibnitz, p. io5.
E 'ls coilz al cul pendaz.
Palais : Mot m'enoia.
Et les testicules pendus au cul.
2. Colho, s. m., génitoire, testicule.
Si bom avia mentis los pes... o 'ls colhos o
'1 membre... bom poiria vienre.
Liv. de SydraCj fol. 6o.
Si on avait les pieds de moins... ou les testicules ,
ou le membre... on pourrait vivre.
Loc. fg. Que non a coillos en la pel.
G. de Bergvjedan : Mal o fe.
Qu'il n'a pas génitoires en la peau.
it. Cuglione.
3. Colha, s.f., couille.
Fa solver las pieras en la colha e purga
Tarena.
Trad. du Lapidaire de Marbode.
Fait dissoudre les pierres dans la couille et purge
le gravier.
4. Colhus , adj. , couillu, qui n'est pas
châtré.
1.
COI
433
De tôt motou vistonrnat o colhos.
Ord. des R. de Fr., i/J6't, t. XV, p. 4i5.
De tout mouton coupé ou couillu.
ANC. fr. Un mouton cornut n coillut.
Tit. de i2b'5. Carpentier, t. I, col. 1018.
COILLIR, CUELHIR, CULHIR , v. , lat.
coixigeRe, cueillir, recueillir, récolter,
admettre.
... Pus N Adam culhic del fust
Lo pom.
G. de Cabestaing : Ar vei qu'em.
Depuis qu'Adam cueillit la pomme de l'arbre.
Aissi euro coii.l totas aiguas la mars.
P. Rogiers : Ja n'er credut.
Ainsi comme la mer recueille toutes les eaux.
Per totas las alberguas sou li grayle sonat;
Doncx. culiron los traps et an l'arnes trosat.
Roman de Fierabras , v. 3884-
Les clairons sont sonnés dans tous les quartiers ;
alors ils ramassèrent les tentes et ils ont troussé le
barnois.
Fig. Ccelhon
Man blasme, monta grieu colada.
R. Vidal de Bezaudvjn : En aquel temps.
Us recueillent maint blâme , mainte rude gour-
made.
Tal paor ai plazer no m cuelha.
G. Hugues d'Albi : Quan lo braus.
Telle peur j'ai que je ne recueille pas de plaisir.
Quar si dins Acre s culhis.
Le moine de Moîytaudon : L'autr' ier fui.
Car s'iUfest admis dans Acre.
Prov. Qui vol cuillir avena ,
Primieiramen la seinena.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Qui veut récolter avoine , la sème premièrement.
Fig. et prov. Qui gang semena, plazer cuelh.
A. Daniel : Ab plazer.
Qui sème joie , recueille plaisir.
Substantif. Per qu'orn d'el culhir no s fenha.
P. Cardinal : Dels quatre.
C'est pourquoi qu'on ne se néglige pas de le cueillir-
anc. fr. Et que est-ce, fet-ele, sire,
Avez me vos coilli en ire?
Roman du Renart, t. II, p. io5.
CA.T. Cuïïir. Esr. Coger. port. Colher. it. Co-
gliere.
2. Culhida, s.f. , collecte , récolte.
Mas de las culhidas lasquals son facbas.
Trad. del'Ep. de S. Paul aux Corinthiens.
Mais des collectes lesquelles sont faitss.
55
.j.ij COI
i \i Cidliia. \Ni:. ksi'. Cogida. mur. Colheita,
it. Colletta.
3. ClJLHIOURA , S. f. , ClloillottO.
Pagae per raso Ae deme e de portaduras e
de cui.hidur\s la tretzena saumada de la ven-
demia.
Tit.de r.^) Doàt, t.LXXXlX, loi. 69.
Qu'il paye pour raisou de dîmé et de transports
< 1 .!<■ cueillettes la treizième charge de la vendange.
F.sr. Cogedura.
/j. CuminoR , s. m. , cueilleur, qui cueille.
Els tur.ii mous sian d'aital valensa
Qu'en pneg ni eu pla, en selva ni en hoysso,
No laisson flor.
P. Sauvage : Senher.
Que les CueiUeùrs soient de telle ardeur qu'en
montagne ni en plaine , en bois ni en buisson , ils
ne laissent fleur.
On mays y a de culhidors,
Mais i creisson fnelhas e flors.
Brev. d'amor, fol. l\.
Où plus il v a de meilleurs , plus y croissent
feuilles et fleurs.
Aâj, — Récoltable.
Sou eoinnnamen tug li blatz...
Sec, inadur e cui-hidor.
Brev. d'amor, fo'. /(7-
Sont communément tous les ble's... secs, mûrs et
récoltables.
anc. fr. Le Fevre cuelieur ou receveur du
paage.. . de Borges cueilleteur d'icelle taille.
Tit. de i3gi. Carpentier , t. I , col. 1024.
cat. CuUidor. esp. Cogedor. tort. Colhedor.
it. Coglitore.
5. CULHIER, CUILLER, CUILLIER , S. m.,
cuiller.
Un culhier d'argent que valia grans deniers.
V. de S. Honorât.
Une r ni//erd'.'.rgpnt qui valailbeaucoup de deniers.
De rnel hï aia un plen cuiller.
Deldes de Prades , Auz. cass.
Qu'il v ait une pleine cuiller de miel.
anc. fr. Ung tel ne queroit qu'une telle,
Velà à tel pot tel culier.
COQUILLART , p- ^.
cat. Cnller. esp. Cuchara. port. Colher. it.
Cucchiajo.
G. Cuillairet , s. m. , petite cuillerée.
COI
Puis ne daretz un cuilt.aip, i 1 .
Di.ides de Prades , Auz. cass.
Puis vous en donnerez une petite cuillerée.
esp. Cucharada. tort. Colherada. it. Citc-
chiaiata.
7. Acuelhir, aculhir, v. , accueillir,
rassembler.
Car, atressi cm» bon senhor acuelh
Sou'ligge ser, rui devetz aculhir.
\i;\ WD de Marveil : Us jois d'amor.
Car, vous devez m' accueillir ainsi qu'un bon
seigneur accueille son serviteur lige.
Flg. Aude cor mos precs e *ls acuelh.
B. de Vent ado 1 r : Quan par la.
Elle entend de cœur mes prières et les accueille.
"V cen cavayers foro de boua geut armada,
Lors saumiers aculhiro, van s'en per mieg la
prada.
Roman de Fierabras, v. 3988.
Us furent cinq cents cavaliers de bonne gent
armée, ils rassemblèrent leurs bêtes de somme, ils
s'en vont parmi la prairie.
ANC. FR.
Congiéprent de la vielle, saciteil/enl lor errer.
0
Pioman de Berte , p. 32
cat. Acullir. esp. Coger. it. Accogliere.
8. Acuelh, s. m., accueil, réception.
Non cre qu'en pla ni en montanba ,
Trobes bneiruais qui us sia de mal acuelh.
P. Vidal : Quoi- qu'om.
Je ne crois pas qu'en plaine ni en montagne , je
trouvasse jamais personne qui vous soit de mauvais
accueil.
Q. ACULHIMEN, ACCOILLIMEX, S. lit., aC-
cueil, réception.
S'ien de lieys perdia '1 guay solatz
Ni '1 gap ni '1 ris ni '1 bel acdlhimen.
E. Cairel : Moût mi platz.
Si je perdais d'elle la joyeuse conversation et la
plaisanterie et les ris et le bel accueil.
L'accoillimen qu'ela li fez dins son repaire.
V. de Bertrand de Born.
L' accueil qu'elle lui fit dans sa demeure.
cat. Acullimen. esp. Acogimiento . w . Accogli-
mento.
IO. CONCUELHIR , CONCUILLIR, V. , l'C-
cueillir.
Perdolsor espirital tota si concuit.la dins se-
Trad. deBede, fol. 12.
COI
Que, par douceur spirituelle, elle se recueille loul
en soi.
ANC. FR.
Qui l'ont, de lieusen liens, cà et là conqueilli.
Roman de Berte , p. 2.
11. DeSACOIIXIR , DESACUOILLIR , DES-
acuellir, v., rejeter, rebuter, désap-
pointer.
So qne dis qu'a fait alhors
Creza, sitôt no lo jura,
E so qn'en vi dezacuelha.
P. Eogiers : Al pareissen.
Qu'il croie , quoiqu'elle ne le jure , ce qu'elle dit
qu'elle a fait ailleurs , et qu'il rejette ce qu'il en vit.
Mas nia donna me dezacuelh.
P. Vidal : En una.
Mais ma dame me rebute.
Ai pessamen d'amor que m des\cuoill.
G. Adhemar : El temps d'estiu.
J'ai une pense'e d'amour qui ine désappointe.
Aissi no sai cosselh a que m remanha ,
Qu'antra no m platz et ilh mi dezacuelh.
Pons de Capdueil : Leials amicx.
Ainsi je ne sais conseil à quoi je me fixe , vu qu'une
autre ne me plaît et qu'elle me rebute.
12. Recoillir, recuelhir, reculhir ,
v., recueillir, récolter, accueillir.
En semenar o en reculhir los frngz.
Trad. du Code de Juslinien , fol. 18.
A semer ou à récolter les fruits.
Fig. El fes de se nau per nos reculhir.
P. Cardinal : Tôt atressi.
Il fit de lui navire pour nous recueillir.
Que plors non semen' e dois non recueilla.
B. Calyo : S'ieu ai.
Que je ne sème pleurs et ne recueille afflictions.
E los Frances los an am los brans reculis.
Roman de Fierabras , v. 338.
Et les Français les ont accueillis avec les glaives.
— Donner l'hospitalité, recevoir.
Peyre los reculhit en son ostal.
Trad. des Actes des Apôtres, cli. io.
Pierre les reçut en sa maison.
Proverb. Qui bon frug vol reculhir, be semena.
Serveri de Girone : Qui Lon frug.
Qui veut recueillir Lon fruit, sème bien.
cat. Recullir. esp. Recoger. tort. Recolhcr.
it. Raccogliere.
COINASSA, s./. , (lu lat. cuncws, cognée.
Pueis a una coinassa presa
COI
435
E dona sus a brassa reza ,
Tant tio que l'a tôt peceiat.
Roman de Jaufre , loi. q8.
Puis il a pris une cognée et il donne dessus à bras-
sée roide , jusqu'à ce qu'il l'a tout brise'.
COIRE, s. m., lat. cupR«m , cuivre.
Coyre, apte es per far trompas et campanas
per razo de sa sonoritat.
Elue, de las propr., fol. 187.
Le cuivre est propre à faire trompettes et cloches
à raison de sa sonorité'.
Lîmadura de coire.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Limure de cuivre.
Metia l'om davan en vas de coire.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 109.
On le mettait devant en vase de cuivre.
Proverb. Coyre per aur e veissigas per lan-
ternas.
V. et Vert., fol. 29.
Cuivre pour or et vessies pour lanternes.
esp. port. Cobre.
COISSI, coysin , s. m., coussin.
Voyez Muratori, Diss. 33.
Es cum un coyssin per repans.
Elue, de las propr., fol. t5\.
Est comme un coussin pour repos.
Fig. Ien sai jogar sobre coysi.
Le comte de Poitiers : Ben vuelh.
Je sais jouer sur coussin.
Q'el faissa coisin de son bratz.
Un TROUBADOUR ANONYME : Senior vos que.
Qu'il fasse coussin de son bras.
Proverb.
Prop a guerra qui l'a al mieioh del sol;
E pus prop l'a qui l'a sotz son coissi.
P. Cardinal : Prop a guerra.
Proche a la guerre qui l'a au milieu du sol, et l'a
plus proche qui l'a sous son coussin.
anc. fr. Que nul ne face coisin qui ne soit
d'aussi bonne farce comme la conste.
Ord. des R. de Fr., 1372, t. V, p. 548.
Lors en moilliant de larmes mon coissin.
Charles d'Orléans , p. 223.
cat. Coxi. esp. Coxin. port. Coxim. it. Cus-
cino.
2. Cotjser, cosser, s. m., coussin, chevet.
Un leit bastit
De cousers et de cobertos.
Roman de Jaufre, fol. q2.
Un Ht bâti de coussins et de couvertures.
436
COL
Jairelz en lensols ble/ii/
E en cossers desonradas.
Folquet de Lunel : E non del.
Vous coucherez déshonorées en linceuls use's et sur
coussins.
COÏT, 5-. m., lat. coitw*, coït, accou-
plement.
Perque la Lestia désira coït.
Trud. d'Albucasis, fol. 35.
C'est pourquoi la béte désire le coït.
i;sp. tort. it. Coico.
COL , s. m. , lat. coi^lum , col , cou.
Mas mas junbas, cor. lignât e 'l cor près.
G. Faidit : Trop malamcn.
Mes mains jointes , le col lié et le cceur pris.
Liât pel col al> un cordo.
G. DE Berguedan : Lai on.
Lié par le cou avec un cordon.
Fig. Entro al col de la vessia.
Trad. d'Albucasis, fol 3 1 .
Jusqu'au Col de la vessie.
— Collier.
Que s'avia col de fer o d'acier.
P. Vid\l : Drogoman.
Que s'il avait collier de fer ou d'acier.
— Accolade , caresse.
Era m faran colh e cais.
P. de Bussignac : Sirvcnlcs e chausos.
Maintenant me feront accolade et caresse.
Loc. Un an avetz portât lo bratz al col.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. io3.
Un an vous avez porté le liras au col.
El pot Le trabuebar e rompre son col.
Liv. de Sydrac, fol. /j^.
il peut Lien trébucher et rompre son col.
c at. Coll. esp. Cuello. tort. Col. it. Collo.
i. Colar, s. m., lat. col/arc, collier.
E fui nafratz ab lansa pel colar.
Rambaud de Vaqueiras : Ilonrat marques.
Et je fus blessé avec lance à travers le collier.
(AT. Er.r. Collar. tort. Colare. it. Collare.
3. Colada, s. /., coup, tape, gour-
made.
\u mort domney, perque s cuelbon
i blasrae, mania grieu colada.
I! \ il.- t. r.r BezABDUN En aquel
Ils ont tué courtoisie , c'es! pourquoi ils rccueillenl
maint blâme et mainte rude gourmade
COL
E dero li de grans cola n as
Sus el col e gran gautadas.
Btev. d'amor, fol. l63.
Et lui donnèrent de grandes tapes sur le cou et
de grands soufflets.
anc. fr. Et si reçoif mainte coléc
Souvent de contel et d'espée.
Fabl. et cont. anc, t. III , p. 58.
Si se donnent moult grans colccs,
Qui de lor escus font astieles.
Marie de France , 1. 1 , p. 5j6.
4. Coliers, s. m., portefaix.
Portatz est carbo, siatz coliers.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 87.
Portez ce charbon , soyez portefaix.
Qu'ilh m'a cargat plus forment d'un collier,
Mas lo siens fays no m peza un boto.
Guillaume de Saint-Didier : Pus fin' amors.
Qu'elle m'a chargé plus fortement qu'un porte-
faix , mais le sien fardeau ne me pèse un bouton.
Neguus colliers ni home que porte a col
no pagua res.
TU. de i2»3. Doat, t. CLXXVI, fol. 192.
Aucun portefaix ni homme qui poite sur le cou
ne paye rien.
5. Colar, v. , embrasser, accueillir.
E m' acuelh e m col.
G. Pierre de Cahors : Aras pus.
Lt elle m'accueille el m'embrasse.
Sofrens es selh que col
So qu'en cor no vol.
Nat de MoNS : Sitôt non.
Souffrant est celui qui accueille ce qu'en cœur il
ne veut.
G. Colxadeiar, v., souffleter, tourmenter.
Es donat a mi angel de Satbanas que me
colladeia.
Trad. de la 2e Epil. de S. Paul aux Corinthiens.
Un envoyé de Satan m'est donné qui me soufflette.
Car cals gloria es, si peccant e colladeiant
sufres?
Trad. de la 1™ Kpit. de S. Pierre.
Car quelle gloire est-ce , si vous souffrez en \n:-
cliant et en tourmentant?
7. Acolar, v., embrasser, accoier.
Perqu'ieu la dnpt' e Pacol.
G. Pierre de Cahors : Eras pu
C'est pourquoi je la redoute et je l'embrasse.
Adoucs la bais e I'acol.
G, Tu DEL : Quan lo 1 ius
AIoiî je la baise et l'accole.
COL
Ac un mauîel acolat
D'escarlata ab pel d'enuîui.
Roman de Jaufre, fol. 56.
Eut accole un manteau d'c'carlalc avec fourrure
d'hermine.
anc. fb. Syuions en fu de joie baisiés et acolés.
Roman de Berte, p. i<5!\.
it. Accollare.
8. Degolatio , s. f., décollation.
La degolaTio de san Johan Batista.
Bref, d'amer, fol. l5j.
La décollation de saint Jean-Baptiste-
anc. cat. Decollaciô. esp. Degollacion. port.
Degollaçâo. it. Decollazione .
y. Escolar, v., décolleter.
Part- pas. E porton per gran uialvaslat
Lo vestimen for escolat.
Brei>. d'amor, fol. l3o.
Et portent par grande me'chancete' leur vêlement
fort décolleté.
10. Escolatar, v. , décolleter.
Part. pas. Fort escolatadas a guisa de femnas.
Perilhos, Voy. aupurg. de S. Patrice.
Fort décolletées à guise de femmes.
ii. Percolar, v. , embrasser, accoler,
presser.
Mal en gnerra
Met sa terra
Sel qui las pergola.
Gavatjdan le Vieux : Eras quan.
Mais en guerre met sa terre celui qui les embrasse.
Qu'abratz e tercoi. e raaney.
Gabins le Brun : Nucg e jorn.
Que j'emhrasse et presse et manie.
CGLAR, v.t lat. colar^, couler, faire
couler.
Faretz essemps boillir
E puîs cot.ar e refrezir...
Per nn bel drap la colatz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
\ ous ferez ensemble bouillir et puis couler et re-
lroidir... coulez-la. à travers un beau linge.
Fig. Lo mortal vere,
Roma , ilel cor vos cola
Don li pietz son pie.
G. Figueiras : Sirvenles vuelh.
Rome , il vous coule du cœur le mortel venin
dont les poitrines sont pleines.
— Glisser, s'écouler.
COL
4^7
Que l'elme del paya a trastot detrencat
Qu'entro sus a la sela en a son bran colat.
Roman de Fierabras , v. 2289.
Qu'il a fendu entièrement le heaume du payen ?
de manière que son glaive en a glissé jusqu'à la
selle.
Fig. Ar collan li baro e teno lor cami.
V. de S. Honorât.
Maintenant les barons s'écoulent et tiennent leur
chemin.
cat. esp. Colar. port. Coar. it. Colare.
2. Coladitz, adj. , coulant, doux, don
cereux.
Que ab cansos messougieras et ab mots co-
laditz,
Guillaume de Tudela.
Qui avec des chansons mensongères et avec des
mots doucereux.
3. Colatiu, adj. , qui aide à couler.
Arena ha virtut colativa, cnm ayga per ela
colada sia plus dossa e pura.
Elue, de las propr. , fol. i83.
Le sable a vertu qui aide à couler, de manière
que l'eau coule'e à travers lui soit plus douce et pure.
4. Colament, s. /«. , coulement.
El sieu colament qui es mina per las vias
urinais ves la vessica destinesso.
Elue, de las propr., loi. 5j.
Et dirigeassent vers la vessie, par les voies uri-
naires , son coulement qui est urine.
cat. Colament. it. Colamento.
5. Escojloriar, v. , glisser, ramper, s'in-
sinuer.
Part. prés. El intra escoloriant dedins lo cor.
Trad. de Bide, fol. 8t.
11 entre glissant dans le cœur.
6. Escoloriables, adj. , glissant, ram-
pant, insinuant.
Diables es escoloriables serpent et si, al
comensament, non li contrastarn, el intra
escoloriant dedins lo cor.
Trad. de B'ede , fol. 81 •
Diable est insinuant serpent , et si , au commen-
cement , nous ne lui faisons résistance , il entre
glissant dans le cœur.
COLERA, colra, s. f., lat. choléra ,
bile , flegme.
138 COL
Adonc la coi.era coromp
Tôt lo fege.
Deddes de Frades, Auz. cass.
Alors la bile corrompt tout le foie.
Las colras la fan trebalbar.
V. de S. Honorât.
Les flegmes la font souffrir.
cat. Esr. tort. Colera. it. Collera.
i. Colretz, s.f. , flegme, bile.
Pet la forssa de las colretz jaunas que so-
levo las aulras colretz del cors.
Liv. de Sydrac , fol. 79.
Par la force i\es Jlegnies jauties qui soulèvent les
autres flegmes du corps.
3. Coleric, adj. , lat. c/iOLERicrti', bi-
lieux , colérique.
Homes de eanda complexio , cum so co-
LERIX.
Coleric as passîos, coin es frenezia.
Elue, de las propr.j fol. 26 et 3g.
Hommes de chaude complexion , comme sont les
bilieux.
Souffrances colériques, comme est la fre'nesie.
cat. Coleric. esi\ tort. Colerico. it. Collerico.
COLI ANDRE, s. m., lat. coriandrhw ,
coriandre , herbe-
Ain sac de coliandre... Am aigna de CO-
LIANDRE.
Trad. d'Albucasis, fol. 35 et 58.
Avec suc de coriandre... Avec eau de coriandre.
anc. Esr. it. Coriandro.
COLIC, adj. , lat. coiacus , colique.
Dolor de ventre e coi.ica passio.
Elue, de las propr., fol. 3l.
Douleur de ventre et souffrance colique.
Que fleubotoiuia sia temuda aprop colica
passi'o.
Trad. d'Albucasis , fol. 52.
Que la saignc'e soit redoute'e après douleur colique.
cat. Colic. esp. it. Colico.
COLL, s. m., lat. collw, col de mon-
tagne, colline.
En la coLi.de laBrasca per un cendier estrecb.
V. de S. Honorât.
Au col de la Brastjue par un sentier étroit.
Per cols e pueys.
PllILO.ME.V A.
Par collines et montagnes.
CAT. Coll. IT. Colle.
COL
COLLIRI , .v. ni., lat. collyrimw , col-
lyre.
Et onh Ios tiens huels am colliri, que
veias.
Trad. de l'Apocalypse , cli. 3.
Et oins tes yeux avec du collyre, afin que tu
voies.
De fenolh si fa mot noble colliri contra
escurzimen de vista... Meto els uels colt.iris.
Elue, de las propr., fol. 209 et [y] .
De fenouil se fait un très puissant collyre contre
l'obscurcissement de la vue... Mettent collyres aux
yeux.
cat. Colliri. esp. Colirio. port. Collyrio. it.
Collirio.
COLLOQUINTIDA , s.f., lat. colo-
cynthw , coloquinte.
Coli.oquintida es herba mot amara, so es
coia salvagga.
Elue, de las propr., fol. 20^-
Coloquinte est herbe très amère , c'est la courge
sauvage.
cat. Coloquinta. esp. port. Coloquintida. it.
Colloquintida.
COLOBI, s. ni., lat. colobimw, dalma-
tique, tunique.
Ses cOLoni, que es uua maniera de vesti-
ment danrada.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 29.
Sans dalmatique , qui est une sorte de vêtement
doré.
port. it. Colobio.
COLOBRE, colobri, s. m., lat. colu-
BKiim , couleuvre, serpent.
Que non y a laissât colobre ni serpent.
V. de S. Honorât.
Qu'il n'y a laissé couleuvre ni serpent.
Un Satan semblan colovre...
En son escut fo penh ns colobris.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 109 et 25.
Un Satan ressemblant à couleuvre...
Un serpent lut peint en son écu.
IT. Colubro.
1. Colobka, s.f., lat. coldbra, couleu-
vre, serpent.
Lausengiers fais, lenga de colobra.
A. Daniel: Moutbraillz
Médisants faux , langue de couleuvre
cat. esp Culcbra. tort. Cobra.
COL
3. Colobrina , s./., çouleuvrioe, plante.
Dita draguntea, et segon autres serpentina
et COI.OBRINA.
Elite, de las propr., fol. 206.
Dite du dragon, et selon d'autres serpentine et
couleuvrine.
COLOMBA , s. /., lat. columba , co -
lombe.
Una columba veuc del eel , e pauset si de-
sobre el.
TraJ. de l'Evang. de Nicodème.
Une colombe vint du ciel , cl se posa sur lui.
Pas es ses fiel que colomba
Ma dona.
E. Cairel : Aras.
Ma dame est plus sans fiel que colombe.
Fig. Tn qu'eras colomba de Dieu.
Trctd. d'un Ecang. apocr.
Toi qui étais colombe de Dieu.
cat. Coloma. it. Colomba.
2. Colomb, s. m. , lat. columbms, pi-
geon.
Plus blanc d'un colom..
Cominal : Comtor d'Apchier.
Plus blanc qu'un pigeon.
D'una cueissa de colom
O de galina paiseretz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous repaîtrez d'une cuisse de pigeon ou de
poule.
anc. fr. Les Sarrasins envoierent au soudanc
par coulons rnessagiers , par trois foiz, que
le roy estoit arrivé.
" JoiNVILLE, p. 35.
Et fu simple comme uns coulons.
Roman de la Rose , v. 1204.
cat. Colom. it. Colombo.
3. Colombet, s. m., pigeonneau, tour-
tereau.
E '1 colombet, per gaug d'eslieu ,
Mesclon lur amoros torney,
E duy e duy fan lur domney.
A. Daniel : AL plazers.
Et les pigeonneaux, par joie d'été', mêlent leur
amoureux, combat , et deux à deux font leur ébat.
cat. Colomet.
4. Colombat , s. m., petite colombe,
pigeonneau.
COL 439
Petits ausels e COLOMBAT.
Tiud- d'AlbucasiSj Col. 55.
Petits oiseaux et petites colombes.
5. Colombin, adj. , de pigeon, de co-
lombe.
Carn colombina es dura... Fenda colum-
BINA.
Elite, de las propr., loi. iq/| et 275.
Chair de pigeon est dure... Fiente de pigeon.
Gains de porc et earns colombina.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Cliair de porc et cliair de pigeon.
anc. fr. Et nos font cbière colombine.
Fabl. et cont. anc., t. I , p. 3l3.
Que la simplicité colombine fût instruite par
l'astuce serpentine.
Camus de Belley, Diversités, t. II , fol. /J22.
it. Colombino.
6. Colombier , s. m. , lat. columba-
Riaw, colombier.
En vostre cloebier
Par que aia colombier.
T. de Bonnefoi et de Blacas : Seign' En.
En votre donjon il paraît qu'il y ait colombier.
Coma colombiers en que se panzon las co-
lombas... per pabor dels aucels de preza.
V. et Vert., fol. 55.
Comme le colombier en qui se posent les co-
lombes... par peur des oiseaux de proie.
anc. cat. Colomer. it. Colombajo.
COLONHET, s. m., fusain, bonnet de
prêtre.
D'un albre c'om fuzan apella
O colonhet.
Deudes de Prades, Auz. cass.
D'un arbre qu'on appelle fusain ou bonnet de
prêtre.
Ce nom a été donné au fusain, parce
que son fruit a quatre angles, comme
un bonnet carré.
COLONNA, colompna, s. /., lat. co-
lumna, colonne.
Colomfnas de marme pezans.
Una flama lusent en forma de colonna.
V. de S. Honorai.
Colonnes de marbre pesant.
Une flamme luisant , en forme de colonne.
44o
COL
Fig. Naisseran dons grans coi.umpnas que la
fe de Dieu issanziran.
Liv. de Sydrao, fol. 23.
Naîtront deux grandes colonnes qui exhausseront
la foi dt.' Dieu-
ASC cat. Colona. cat. mod. Esr. tort. Cohtin-
na. it. Colonna.
2. Coronda, s.f. , colonne.
Mostrec ad elhs la coronda de marine la
ralh soslenia l'autar.
Philomena.
Montra à eux la colonne, de marbre , laquelle sou-
tenait l'autel.
COLOPHONIA, s.f., lat. colofonia ,
colophane.
Quais so cor-orHONiA, pega liquida... Pol-
vera de colophonia.
Elue, de las propr., fol. 272 et 210.
Telles que sont colophane, poix liquide... Poudre
de colophane.
Esr. Colofonia. tort. Colophonia. it. Colofonia.
COLOR, s.f, lat. color, couleur.
Nos adui fuelli e flor
De diversa color.
B. deVentadour : Lo gens.
Nous amène feuille et fleur de diverse couleur.
Qu'el sieu belb liuelh e la fresca color
N'alnmna '1 cor.
Berenger de Palasol : Mas ai.
Que son bel œil et la fraîche couleur n'enflamme
le cœur.
Fig. — Espèce, qualité, manière.
Qu'era flors
De gran beutat e de totz bes colors.
Aimeri de Peguilain : Ja no m.
Qui e'tait fleur de grande beauté' et couleur de
tous biens.
Ni dretz mas d'una color.
G. Faidit : Tug cil.
Ni galant que d'une qualité.
Chantarai d'aquetz trobadors
Que ebanton de ruanta3 colors.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Je chanterai de ces troubadours qui chantent de
plusieurs manières.
— Splendeur, éclat.
Lo mon tenetz en color,
Quar, per vostra gran valor,
■
COL
Valon lug l'autre valen.
G. RlQUlER : Si ja m deu.
Vous tenez le monde en splendeur, car tous les
autres méritants valent par votre grand mérite.
anc. fr. Tôt ot perdue sa color...
Le sanc li mue e la color.
Roman du Renart , t. II , p. i58 et t. I , p. 190.
cat. Esr, Color. tort. Cor. it. Colore.
2. Colorament, s. m., coloration.
Urina pren del fe£ge son comensament et
els ronbos sa snbstancia et colorament... Et
sanc semblantrrient pren colorament.
Elue, de las propr., fol. 57 et 264.
L'urine prend du foie son commencement et aux
reins sa substance et coloration... Le sang sembla-
blement prend coloration.
anc. Esr. Coloramiento. it. Coloramento .
3. Coloracio, s.f. , coloration,
lîeutat no es mas bêla dispozicio de mem-
bres am bêla coloracio... Quant a figura e
coloracio... Si aytal coloracio ve per virtut
de nat.'ii .1
Elue, de las propr., fol. 264 , l5/J et 98.
Beauté n'est que belle proportion de membres avec
belle coloration... Quand a figure et coloration...
Si telle coloration vient par vertu de nature.
Esr. Coloracion. it. Colorazione.
4. Coloratiu, adj.y coloralif, qui a la
vertu de colorer.
Del corrs , per sa diffuzio, coloratiu.
Elue, de las propr., fol. 29.
Par son épanchement , coloratif à\x corps.
Esr. Colorativo.
5. Colorar, v., lat. colorar*?, colorer.
E colora del sol lo rais
Lo mon.
G. Adhemar : Pos vei.
Et le rayon du soleil colore le monde.
Si coin li penbidor
Coloro so que fan,
Fig. Deu hom colorar tan
Paraulas ab parlar.
Amanieu des Escas : El temps.
Comme les peintres colorent ce qu'ils font, de
même on doit colorer les paroles avec le parler.
So m met en cor qu'ieu colore mon chan
D'ana tal flor don lo frugz si1 araors.
A. Daniel : Ai- vei vermeils.
Me met cela au cœur que je Colore mon chan
d'une telle fleur Joui le fruit soit amour.
COL
Part. pas. Entre ls draps coloratz.
Elue, de tas propr., fol. 265.
Entre les draps colorés.
cat. esp. Colorar. tort. Corar. it. Colorarc.
G. Colorir, v., colorer, devenir coloré.
Part. pas. Ab fresca earn colorida.
B. de Ventadour : Lo temps vai.
Avec chair fraîche colorée.
Doussa, fresqu' e colorida,
Cutu flor de may en rosier.
B. Martin : Quan l'erba.
Douce, fraîche et colorée, comme fleur de mai
sur rosier.
cat. esp. port. Colorir. it. Colorire.
7. Descoloramen , s. m. , pâleur, déco-
loration.
Fay fereza e descoloramen.
Leys d'amors, fol. i3o.
Fait frayeur et pâleur.
Quant a nrina descolorament.
Elue, de las propr.j fol. 65.
Quand l'urine a décoloration.
anc. Esr. Descolorimiento. it. Discoloramento.
8. Descoloracio, s.f., lai. decoloratio-
nem, décoloration, pâleur.
Falbeza , blaveza et autra descoloracio.
Elue, de las propr., fol. 65.
Pâleur, lividité' et autre décoloration.
9. Descoloratiu , adj., décolorant, dé-
coloratif.
Es acr.identalment descolorativa.
Elue, de las propr., fol. 24.
Elle est accidentellement décolorative.
10. DESCOLORAR , DESACOLORAR, V., Lit.
decolorarc , décolorer.
E '1 vis s'en desacolora.
B. de Ventadour : Amors enquera.
Et le visage s'en décolore.
Parc. pas. E la cara descolorada.
Passio de Maria.
Et la figure décolorée.
esp. Descolorar. port. Descorar. it. Disco-
lorare.
11. Descolorir, v. , décolorer.
Paît. pas. Paor no pot esser fera ni descolo-
rida , mas que red e fay persona fera e
DESCOI.ORIDA.
Leys d'amors, foi. i3o.
I.
COL
i4*
La peur ne peut être effrayée ni décolorée, si ce
n'est qu'elle rend la personne- effrayée et décolorée.
it. Discolorire.
12. Escolorir, v. , décolorer, perdre la
couleur.
Part. pas. Qn'el fuecx que m'en sol escalfar
Fug, e reman escoloritz.
B. de Ventadour : Quan lo hoscatges.
Vu que le feu qui a coutume de m'e'cliauffer fuit
et je reste décoloré.
IJua ves perdo el mes sanc,
Don son escolorit e blanc.
Trad. de l'Ei>ang. de Nicodème.
Une fois le mois ils perdent sang , de quoi ils sont
décolorés et blancs.
E qui d'amor es ben feritz
Moût deu esser escoloritz.
Roman de Flamenca , fol. 53.
Et qui est bien frappe' d'amour doit être beaucoup
décoloré.
cat. esp. Escolorir. it. Scolorire.
COLP, cop , s. m., coup.
On lit dans la loi salique :
« Si quis ingenuus ingenuum cnm fuste per-
çussent, et sanguis taruen non exierit usque
ad très colpos... »
» Si quis alterum voluerit occidere et colpus
praeter salierit. »
Lejc salica, edit. Eccardi, tit. 20, art. 7 et 1.
Pithou et Bignon dérivent colp du
latin co^aphus.
Cette étymologie paraît certaine ,
quand on considère qu'au lieu de col-
pos , la même loi, tit. 43, art. i,
porte :
« Similiter servus CCXXI colaphos acci-
piat... Si vero infra priora supplicia, id est
CXXI colaphis, fuerit confessus. »
Je ne dois pas taire qu'Eccard pré-
tend que le mot colpus, qui se trouve
dans la loi salique, vient de l'allemand
kloppen, kxopfen, cicriter fer ire.
Voyez Watcher, Gloss. germ.\° kxop-
fen.
Non fezetz colp d'espaza ni de lansa.
T. d'Alb. Marquis et de Rambaud de Vaqueiras :
Ara m.
Vous ne fîtes coup d'epc'e ni de lance.
56
44* col
Quar plus nii nafra '1 cors que coi.rs de verja
\ Daniel : La tenu voler.
Car il nie blesse plus le corps que coup de verge.
Loc. De l'espaza un colp de plat.
Roman deJaufre, loi. 2.
Un coup du pl.it de l'épée.
Big. Cot.p de joi me fier que m'auci.
G. Rudel : Ko sap chantar.
Coup de joie nie frappe qui nie tue.
A un sol colp a \o m ici li del mon près.
G. Faidit : Fortz cliauza.
D'un seul coup elle a pris le meilleur du monde.
anc. fr. Il a pris un baston , dusqn'à dis colps
l'en charge.
Fabl. de Gautier d'Aupais. Roquefort. Gl.,
t. 1, p. 277.
Le premier colp de la bataille.
G. Gaimar. Arch. brii., t. XVII, p. 97.
cat. Colp. esp. tort. Golpc. it. Colpo.
2. Colbe, s. ru. , coup.
Qu'auc colbk no i feric.
Torcafols : Comunal veill.
Vu i]ue jamais il n'y frappa coup.
3. Colpier, s. m., batailleur.
Et alcaotz e grans colpiers.
Leys d'amors, fol. 37.
El maquereaux et grands batailleurs.
COLPA, £./.,, lat. culpa/h, faute, crime.
Mas pcr la colpa delir,
Dey la vertat descobrir.
Gaubert moine de Puicibot : Be s cuget.
Mais pour effacer \a. faute, je dois découvrir la vé-
rité.
Cristias vey perilhar
Per coi.rA dels regidors.
G. Riql'IER : Cristias.
Je vois les chrétiens être en péril par h faute des
gouvernants.
— Coulpe.
Fau ne ma colpa a Dieu.
La Confessio e las penas infernals.
J'en fais ma coulpe à Dieu.
Eu , fort peccaire et non digne, fas ma colpa
e ma confession.
Carlulaire de Montpellier, fol. 16V).
Moi , fort pécheur et indigne , fais ma coulpe et
ma confession.
anc. fr. Ne sai pourqnci se combateroient
Qui nule culpe n'en avoient.
Roman d'Havelok , v. 0,52.
cat. esp. port. Cttlpa, it. Colpa.
COL
2. Colpau, ad/.f coupable.
Ren cug que silh
Non auzian qui son colpau
D'aqnest perilb.
Marcabrus : Lo vers comens.
Je crois Lien que ceux-là n'entendaient pas qui
sont coupables de ce péril.
3. COLPABLE , adj, , lat. CtîLPABf LEW ,
coupable.
Que me rend colpables penedens.
Pierre d'Auvergne : Dieus vera vida.
Que je me rends coupable pénitent.
Si per autre peccat maior,
Pus COLPABLE nou l'a canzlt.
Deides de Prades , Au:, cass.
Si pour autre péché plus grand, ne l'a distingué
plus coupable.
cat. esp. Cttlpable. tort. Culpavel. it. Col-
pevole.
4. Colpablament , ado, , coupablement ,
criminellement.
Coi.pablajient dreissa sas mas a Deu.
Trad. de B'ede, fol. 28.
Il lève criminellement ses mains à Dieu.
cat. Cnlpablement. esp. Culpablemente. tort.
Culpavehnente. it. Colpabil mente.
5. Colpar, v., lat. culparc, inculper,
accuser.
Ela ni cotrA e mi met ochaisos.
G. Adhemar : Al chant.
Elle m'inculpe cl me met accusations.
Part. pas. Era colpatz de fa Isa mesura.
Tit. de 1254. Doat, t. CXV, fol. 98.
Il était accusé de fausse mesure.
anc. fr. Ne de riens ne colperoit fortune.
Trad. de S. Bernard. Montfaucon , Bib. bibl.,
Mss., fol. i388.
cat. esf. tort. Culpar. n. Colpar.
6. Encolpar, v. , lat. ïncuepar^, ac-
cuser, inculper, se plaindre.
Lieys que m'ENCOLPA a tort.
A. Daniel : D'autra.
Celle qui m'accuse à tort.
Il m'ENcoLPET de tal re
Don mi degra saber graiz.
B. de Ventadoi r : Conort era.
Elle m'accusa de telle chose dont elle me devrjii
savoir gré.
E que de mi no s pogucsson blasmar,
COL
Ni encoi.par cavalier ni jocglar.
PlSTOLETA : Ar agucs.
Et <[iio chevaliers ni jongleurs ne pussent médire
ni se plaindre de moi.
Part. pas. Substantif.
Eu las ricas curlz pietatz
Desencolpa los encoi.patz.
P. Vidal : Nulhs boni no s pot.
Dans les cours puissantes merci absout les in-
culpés.
anc. fr. Lasse! de graut péchié s' e/icoljie.
Roman de la Violette, p. ijS, var.
Du meurtre dont par lui a été encoulpée.
Hist. de Gérard de Nevers, p. 80.
anc. cat. Encolpar. anc. esp. Enculpar. it.
Incolpare.
7. Desencolpar, v. , disculper.
Per 1110s senhor G. desencoltar.
Roman île Gérard de Rossi/lon, fol. 47-
Pour disculper mon seigneur Gérard.
Part. pas. Qu'ieu sia desencolpaz.
Aiaieri de Peglilain : Can 4'eu lezes.
Que je sois disculpé.
anc. fr. Icellui Thomas... les en descolpa et
descarga.
Lelt. de rém.; iZ-j']. Cautentier , t. Il , col. 73.
ir. Discolpare.
C.OLRE, v., Iat. colcre, vénérer, cé-
lébrer, adorer.
Gardar e colre et honorai' las festas dels
sancts.
V. et Vert., M. 89.
Observer et célébrer et honorer les fêtes des saints.
Part. pas. "Vezia aquella eioutat colent las
ydolas.
Trad. des Actes des Apôtres, cb. 17.
Voyait cette cite' adorant les idoles.
— Accueillir, honorer.
Car la gensor am e coli.
A. Daniel : Ab guai so.
Car j'aime et honore la plus gentille.
Quoras que s vol , lainz col sos atuigs.
Poème sur Boèce.
Quand elle veut , elle accueille ses amis là-dedans.
Part. pas.
Tos temps er joys per mi coltz e servit.
Arnaud de Marueil : A grand honor.
Toujours joie sera honorée et servie par moi.
anc. cat. Colrer. awc. it. Colère,
COL 443
2. CuETIVAR, COLTIVAR, V. , Cultiver.
E la garda del jardi 110 vol coi.tivar.
Laoro e coltivo lo frnh de la terra.
Liv. de Sydrac , fol. 70.
Et la garde du jardin ne veut pas cultiver.
Ils labourent et cultivent le fruit de la Une
— Vénérer, honorer.
Fig. E l'emperador no vole cultivar sos dieus,
que no y avia ferma crezensa.
Roman de la prise de Jérusalem , fol. 5.
Et l'empereur ne voulut honorer ses dieux. , vu
qu'il n'y avait ferme croyance.
Paît. pas.
Terras coltivadas e non coltivadas.
Cal. dels apost. de Roma, fol. i53.
Terres cultivées et non cultivées.
cat. esp. port. Cultivar. it. Coltivare.
3. Coltre, s. m., Iat. cultrw///, contre.
Ab coi.tr.es et fossors.
Elue, de las propr., fol. 157.
Avec coulres et boyaux.
it. Coltro.
4- Cotel, s. m., coutre.
Reillas, cotels usahles als obs de l'araire.
Coût, de Saussignac de i3iC).
Socs , contres nécessaires aux besoins de l'araire.
5. Cultura, s.f., Iat. cultura, culture.
E sas terras e sas cui.turas domengeras.
Tit. de 1221, Arch. du Roj., J., 3oç).
Et ses terres et ses cultures particulières.
cat. esp. tort. Cultura. it. Coltura.
6. Coltivament, s. m., culture, ado-
ration.
Ni no vole que aquell joru coltivamens
fosso fag per negun home.
Roman de la prise de Jérusalem , fol. 5.
Ni ne voulut ([ue ce jour les adorations lussent
faites par aucun homme.
anc. fr. Nous pour regart don cultivement
divin.
Tit. de 1254. Carpentier, t.I, col. 123 1.
anc. cat. Cultivament. it. Coltivamento.
7. CULTIVAIRE, C0ET1VAD0R, S. m., Cld-
tivateur.
E loguet la a coltivadors.
Trad. du Nouv. Test., S. Marc , ch. 12.
El il l'afferma à des cultivateurs.
U4
COL
Huey soi la vera serment viva e mon pa\ re
n'es COLTIVADOR.
Fragm. de trad. de la Passion.
Viijourd'liui je sui-. le vrai sarment vivant et mon
père en est le cultivateur.
— Adorateur.
Si alcuns es cultivaires de Dieu et fa sa vo-
lontat.
Trad. du Nouv. Test., S. Jean , ch. g.
Si quelqu'un est adorateur de Dieu et fait sa vo-
lonté.
jest. tort. Cultivador. it. Co/tivatorc.
8. Colon, s. ni., Iat. colons, colon.
Si cum fa vila colons, so es aqnel qne teu
terra a faciara.
Trad. du Code de Justinien , fol. 83.
Ainsi comme fait vilain colon, c'est-à-dire celui
qui lieut terre en location.
ANC. CAT. Coloil. ESP. PORT. IT. ColoilO.
y. Incola, s. m., Iat. incola, habitant,
domicilié.
Sabjets de aqnest pays , incolas et habitants.
Statuts de Provence. Julien , t. II , p. 482.
Sujets de ce pays , domicilies et habitants.
ANC. CAT. ESP. PORT. IT. IllCola.
COLTELH , cotelh , s. m., Iat. cultel-
lus , couteau.
Qai de fort fozil
Non volh coltelh tochar,
Ja no '1 cnûT afilar
En un mol cembeli.
GiRAUD DE Borneil : Leu chansonela.
Oui ne veut pas frotter le couteau d'un fort fu-
sil, qu'il ne pense pas l'affiler sur une molle fourrure.
Cotelhs et espazas c faus.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Couteaux- et épées et faus.
anc. fr. Nous os'erons senipres la pel
A la pointe de mon coutel.
Roman du Renart, t. I , p. Iqg.
cat. Coltell. esp. Cucchillo. port. Cutello. it.
Coltello.
1. Costalier, s. m., coutelas, couteau
de chasse.
Honestat non porta costalier.
B. Carbonel de Marseille : Per espassar.
L'honnêteté ne porte pas de coutelas.
3. Coltellada, s. /., estafilade , coup de
couteau.
COM
Ileeebie grau coltellada.
Un troubadour anonyme, Col/las esparsas.
Recevoir grande estafilade.
Non deg donar coltellada.
Brev. d'amer, fol. 6q-
Je ue dois pas donner coup de couteau.
anc. cat. Coltellada. esp. C.uchillada. it. Col-
tellata.
4. Cotelar, v., couteler.
Om mielhs non mazela...
Ni mielhs non cotela.
P. Cardinal : Un sirventes.
On n'e'gorge pas mieux... ni on ne coutelle pas
mieux.
COLUM , s. m., Iat. colon, colum ,
sorte de ponctuation.
Elle était marquée par un seul point,
et n'avait guère plus de la valeur de
notre virgule.
Voici un exemple fourni par les Leys
d'amors :
Haias mal , baias be : coma.
Am los tiens te capte. colum.
E ja no y falbiras; periodus.
Leys d'amors, fol. 1^4-
Aies mal, aies bien : COMMA; gouverne-loi avec
les liens . colum; et jamais tu n'y failliras ; période.
Le Dictionnaire de l'Académie espa-
gnole dit au mot colon :
Parte ômiembro principal del periodo. Lla-
mase perfecto, cuando por si hace sentido, é
imperfecto, enando el sentido pende de otro
miembro del periodo. Tambien se da este nom-
bre a la puntuacion con qne se distingaen estos
membros.
COLURI, s. m., Iat. colurîw, colure.
Dos autres cercles ha el cel apelatz coluris...
Coluri septentrional, coluri méridional.
Elue, de las propr., fol. 108 et 8.
Il v a au ciel deux autres cercles appelés colures. . .
Colure septentrional , colure méridional.
CAT. ESP. PORT. IT. CokirO.
COM, co , cum, du latin quoyiodo,
comme, comment.
Adv. C'ancmais non fis, e sabetz co.
Folouet de Marseille : Tan mon.
Que oneques elle ne fit davantage , et vous savez
1 ommi ni.
COM
i .ils.uiM'ii as mentit et Jeu diray te co.
Izarn : Diguas me lu.
Faussement tu as menti et je te dirai comment.
In Cerf.
Cum ausam doncs aqnesta mort atenilre !
G. Faidit : Cascus boni.
Comment osons-nous donc attendre cette mort !
Conj. Us autres joglar escomes lo com el tro-
bava en plus caras rimas que el.
V. d'Arnaud Daniel.
Un autre jungleur le défia sur ce qi?i\ composait
en rimes plus difficiles que lui.
Dons e servirs e garnirs e larguesa
Noirisamor, com fai l'aiga lo peis.
V. de Bertrand de Born.
Don et servir et équiper et largesse nourrissent
amour, comme l'eau fait le poisson.
Si el mon es ren qu'ieu am tan cum vos.
Arnaud de Marueil : Us guays.
S'il est au monde chose que j'aime tant comme
vous.
Adv. comp. Apren del p'om
Perque ni com
Na Discordia lo fes îegir.
Giraud de Calanson : Fadet joglar.
Apprends de la pomme pourquoi et comment
dame Discorde la fit choisir.
anc. fr. Issi fu corn jo vus di.
Roman de Rou , v. ioi3t.
Hommes et femmes frois com marbre.
Œuvres d'Alain Chartier, p. 72/j.
ANC CAT.
Com dos forts vents la baten egualinent.
Ausias March : Axi com cell.
ANC ESP.
Esto como enntiera com non eran certeros.
Milag. de Nostra Senhora, coh. 10^.
anc. tort. Si non com e de dreito.
Tit. de 1292. Elucidj t. I, p. 293.
anc it. Tanto lo intende com fa petra mola.
Barberini, Doc. d'amorej-p. 162.
Substantiv. leu non sai lo cum ni perque.
G. Pierre de Cazals : D'una leu ebanso.
Je ne sais le comment ni pourquoi.
anc. fr. La curiosité de savoir le comment et
le pourquoi des saints et sacrés mystères.
Camus du Belley , Diversités, t. I , fol. 429.
Conj. comp. Cum s'ieu l'avia tort.
B. DE VentAdour : Lanquan vey.
Comme si je lui avais tort.
Ni ieu, cum ou elha m malme,
COM
Î45
No m virarai ja alors.
Giraud le Roux : A la mia lé.
INi moi, quoiqu'elle me malmène, je ne me
tournerai jamais ailleurs.
Mas com que s voilla.
Rambaud de Vaqueiras : Leu pot hom.
Mais comment qu'eWe veuille.
anc. fr. I! eut envie de le gaîgner comment
que ce fust.
AiiivoT, trad. de Plutarr/ue. Vie de Pompée.
Comment qu'W en soit, je ne pense point, etc.
H. Etienne , Ap. pour Hérodote, t. II , p. 29.
Si com l'enfas qu'es alevatz petitz.
P. Raimond de Toulouse : Si com l'enfas.
De même que l'enfant qui est élevé petit.
anc. fr. Qui bien nos voldroit jugier touz,
Si com je fais et com je croi ,
Jà n'en esebaperoient troi.
Fabl. et cont. anc, t. H, p. 3l2.
Dieu fet de nos com de sa terre,
Si com li potiers sor sa roe
Sa volenté fet de sa boe.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc, t- II , p. 69.
La parole li unt cuntée
Si cum ele ert entr'els alée.
Roman de Rou, v. 55Q9.
Aissr cum la naus en mar.
Pons d'Ortafas : Aissi cum.
Ainsi comme le navire eu mer.
anc. fr. Issi com il me le jura.
Roman de Rou, v. 1199L
Il est ainsi com dit m'avez.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc, t. I , p. 273.
Atressi cum l'olipbans,
Que, quanebai, no s pot levar.
Richard de Barbezieux : Atressi cum.
De même que l'éléphant, qui, quand il tombe,
ne peut se relever.
anc. fr. Tout autresi cum l'antefait venir
Li arrousers de l'aiguë qui chiet sus.
Le roi de Navarre , ebans. 3o.
Aussi comme le bon valiez défient le banap
son seigneur des mouches.
Joinville , p. 66.
Mas tant com d'argent val mais aurs.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Mais autant comme l'or vaut plus qu'argent.
Aitant com al premier dia.
Cadenet : Oimais m'auretz.
Autant comme au premier jour.
446
COM
ANC. FR.
Tant corne en Normandie liquensRicharl vivra.
Roman de Rou , v. 43'l2-
Qui vaut autant coin la meire des herbes.
Nom-, rie. défaut, et cont. une., t. I, p. 190.
l'aire toutes choses autretant coin li seignor.
YlI.LE-lLvKDOUlN , p. 5.
a.no it. Coin ventura il mena.
Barberini, Doc. d'amore, p. 36 1.
E coin moi'to sta in letto.
Le roi Robert.
< \ 1. ANC. EST. ANC. TORT. ANC. Coin. ESP. MOD.
PORT. MOD. IT. MOD. Como.
Prép. — Lat. cum, avec.
Co que cum lavor s'aquista.
Lo Despreczi del mont.
Ce qui s'acquiert avec travail.
Si '1 levèrent inolt a la joglaria com las ten-
sos e com las coblas qu'el feiren com lui.
V. de Hugues de S.-Cyr.
Ainsi l'olevèrent moult à la jonglerie avec les ten-
ions et avec, les couplets qu'ils firent avec lui.
En anan batalbar cum los gentils.
Genealogia dels contes de Toloza , p. 3.
En allant combattre avec les gentils.
esp. Con. tort. Coin. it. Con.
■i. Col, pour com el, comme le.
Et es col orbs que pissa en la carrera.
V. de Pierre Vidal.
Et il est comme /'aveugle qui pisse dans la rue.
Conj. coinp.
Aissr col peis que s'eslaissa el chandorn.
B. DE VentadouR : Be m'an perdut.
Ainsi comme le poisson qui s'élance à la clarté.
3. Cuma, coma, adv., comme.
Ien los faria pendre cuma lairo.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 77.
Je les ferais pendre comme larron.
E sofrirs es co.ua languira.
Am\nieu des Escas : Dona per.
Et souffrir est comme languir.
ANC. tort. Assim a mai comha a lilba.
Tit. de 1285. Elucid , t. I, p. 297.
Conj. comp.
Si coma fes quan passei lai los porlz.
Rambaud de Vaqueiras : Ges si.
Ainsi comme je fis quand je passai là les ports-
/,. Coment, ado. , comment.
De bon jutge es balansar uou pas solament
que deia damnar, mas coment.
Trad. de Jiède, fol. 2.
COM
11 est d'un bon juge de peser non pas seulement
qu'il doive condamner, mais comment.
5. Cossi, adv., comment, de quelle ma-
nière.
Cum es de vos, cossi us vai?
T. de P. Rogiers et de Rambal'd : Sentier.
De quelle manière est de vous , comment vous va?
No sai cossi mortz aucir lo pogues.
Aimeri de Peguilain : Totas lionors.
Je ne sais comment la mort le pût occire.
Prép. comp. Ieu us servirai cum bon senbor
Cossi que del guazardon m'an.
B. de Ventadour : Non es.
Je vous servirai comme bon seigneur comment
qu'il m'aille du bénéfice.
it. Cosi.
COMA., s. m., lat. comma, comma ,
sorte de ponctuation.
Quoiqu'elle consistât en deux points
( : ) elle n'avait que la valeur de la vir-
gule ( , ).
Coltim no pot tener loc de coma ni coma de
col 11 m.
Leys d'amors, fui. iq^-
Colum ne peut tenir lieu de comma ni comma
de COLUM.
Le Dictionnaire de l'Académie espa-
gnole le définit, et ajoute :
Signo de esta figura ( , ).
cat. Esr. it. Coma.
Dans les Leys d'amors, coma, avec
l'effet suspensif de virgule, a pourtant
le signe de deux points, et on y lit cet
exemple :
Ergulhiezir fas ton sirven : aras avem coma ;
Si '1 tenes delicadamen . aras avem colum.
Tu fais enorgueillir ton serviteur : maintenant
nous avons comma; si tu le tiens délicatement, main-
tenant nous avons colum.
cat. esp. Coma.
COMA, s./., lat. coma, chevelure, cri-
nière.
Lo crin que il pend a la coma.
A. Daniel : Lanquan son.
Le poil qui lui pend à la chevelure.
Sobre uu caval moveu ab coma fautia.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. to.
Sur un cbeval mouvant avec crinière fauve
COM
— Queue de comète.
L'estala comacla... e sa coma estendia se vas
occiden.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 2l5.
L'étoile chevelue... et sa queue s'étendait vers
l'occident.
ANC fr. La corne du col blanche.
Roman français de Fierabras.
ANC. Esr. tort. Coma. it. Chioma.
2. Comat, adj. , lat. comatk.v, chevelu ,
à longue crinière.
Lo rey salh del vergier sus son destc^r comat.
Roman de Fierabras, v. 237.
Le roi saute du verger sur son clieval à longue
crinière.
L'estela dieba comada
Es pertant aissi noumiada,
Car fuoe e fnm e l'aire fai,
A lei de coma fazen rai.
Bief, d'amor, fol. 37.
L'étoile dite chevelue et pourtant ainsi nommée,
parce qu'elle fait feu et fumée dans l'air , faisant
rayon à manière de chevelure.
S'apelavan... La tersa , Gallia comata.
L'Arbre de Balalhas , fol. 57.
Elles s'appelaient... La troisième, Gaule chevelue-
it. Comato.
COMB, adj., courbe.
Una possessio que fossa drecba de un costat
e de l'antre costat fossa comba.
Sia drecba de nn costat, et de l'autre costat
sia cumba.
Trad. du tr. de l'Arpentage , c. fyo.
Une possession qui fût droite d'un côté et de
l'autre fût courbe.
Soit droite d'un côté, et de l'autre côté soit courbe.
L'espagnol a dans ce sens le verbe
combar, courber.
2. Comba, s.f. , vallon, vallée.
Voyez Fortia d'Urban, Disc, sur les
Ann. du Hainaut, t. V, p. 172.
Qu'es plan o que es comba.
A. Daniel : Lanquan son.
Ce qui est plaine ou ce qui est vallon.
Era non vey pueg ni comba
On fuelba ni Hors paresca.
E. Cairel : Era non vey.
Maintenant je ne vois hauteur ni vallon où feuille
ni tleur paraisse.
COM
447
Fig. Pois de beutat son las autras en comiu.
A. Daniel : Si m fos amors.
Puisque les autres sont en vallon pour la beauté.
anc. fr. Li os cbe vauebe par tertres et par combes.
Roman de Garin le Loherain, p. go".
Estans où chemin royal en une combe ou
vallée.
Lett. derém- de i^-zH. Carpentier , 1. 1 , col. 1232.
Ne dote mont, conbe ne val.
Nouv. rec. defabl. et cont. anc, 1. 1, p. 56".
esp. Comba.
3. Combel , s. m., vallon, ravin.
O combas o combei.s.
Tit. de 1275. Bibl. du R., fonds de Villevieille.
Ou vallées ou vallons.
4. Cathacumba, s.f., calacombe.
En I potz... a cathacumbas... Que ela levés
lo cors... de cathacdmbas... ■
Cat. dels apost. de Roma, fol. 1 1 et 26.
En un puits... aux catacombes... Qu'elle levât
le corps... des catacombes.
tort. Catacumba. it. Catacomba.
COMBINAR, v., lat. combinarc?, com-
biner, joindre.
Que los dits senhors se combinaran entre for.
Tit. de i/Jog. Bosc , Mém. du Rouergue, l. I ,
p. 25o.
Que lesdits seigneurs se combineront entre eux.
Part. pas. En aquesta guiza so combinatz et
ordenatz.
De quatre qualitats combinadas ab quatre
bu mors.
Elue, de las propr., fol. 10g et 94.
Sont combinés et ordonnés en cette manière.
De quatre qualités combinées avec quatre humeurs,
•1. Combinatiu, adj., combinatif, qui
peut être ou qui est combiné, joint,
mêlé.
Combinatiu son qnant son pionnnciat ses
interrogatio coma... Quais es la maire, talhs
es la filha.
Combinatiu, coliectiu.
Lejs d'amors, fol. fô et 4^-
Ils sont combinatifs quand ils sont prononcés sans
interrogation comme... Quelle est la mère telle
est la fille.
Combinatif, collectif.
COMEDER, ?>., lat. comf.der/', manger,
dévorer.
148
COM
Part. prés. Coma foc comedf.nt lenha secca.
Trad. tPAlbucasis, loi. II.
Comme fou dévorant bois sec.
2. COMESTIO, S./., lat. COMES^TIO,
manger, repas.
Tu mandas al malaute layssar la sua co-
WESTIO.
En yvern aprop la comestio.
Trad. d'Albucasis, fol. 10 et 52.
Tu ordonnes au malade de quitter le sien manger.
En hiver après le repas.
COMEXSAR, comenhar, v., commencer.
Voyez Mnratori, Diss. 33; Denina,
t. II, p. 249.
Ab joi mov lo vers e '1 comens.
B. de Ventadour : Ab joi.
Je pousse le vers et le commence avec joie.
Cal jorn e'om nais , comenssa a morir.
G. Faidit : Cbascus.
Qu'au jour que l'homme naît , il commence à
mourir.
Quar en vos nays e comensa
Beutatz e conoyssensa.
Algier : Per vos Lelha.
Car en vous naît et commence beauté' et con-
naissance.
Qui heu comensa e pueissas s'en recre,
Mielb. li fora que non comenses re.
P. Vidal : Si col paubres.
Qui commence bien et puis s'en lasse, mieux
lui serait qu'il ne commençât rien.
Substantif. Al comenchar auzi tal re.
E. Vidal de Bezaldln : En aquel temps.
J'entendis telle chose au commencer.
anc. it. Col pari tno comenza...
La patienza
Qui comenza.
Barberini , Docum. d'amore, p. 3i et 199.
c\t. Comensar. esp. Comenzar. tort. Corne-
car, it. mod. Cominciare.
2. Coarews, s. m., commencement.
Al pria» comens del ivernal.
Marcabrus : Al prim.
Au premier commencement de l'hiver.
Al comfns del cosselh intret don Bos.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 78.
Le seigneur Bos entra au commencement du
conseil.
anc. cat. Comens.
3. Comens \mf.ns, s. ni., commencement.
COM
Dieus, que comensamens es de tota fazenda.
Folql'Et de Marskille : Vers Dicus.
Dieu , qui est commencement de toute action.
Car en tôt bon comensAmen
Deu aver melbor fenimen.
G. Magret : En aissi m.
Car. en tout bon commencement doit avoir meil-
leure fin.
cat. Comensament. anc. est-. Comenzamiento.
tort. Comeco. it. Cominciamento .
4. Comensansa, s./., commencement.
Per la bona comensansa
JVli nais jois e alegransa.
B. de Ventadour : Ab joi mov.
Par le bon commencement me naît joie et allé-
gresse.
De totz bes comensansa e fis.
P. Vidal : Per mielhs sofrir.
Commencement et fin de tous biens.
anc. cat. Comensenza. anc. it. Comincianza.
5. Comensailla, s./., commencement.
Podetz auzir la comensailla.
Roman de Jaufre , fol. I.
Vous pouvez ouïr le commencement.
anc. fr. L'oevre de boine commenchaille
Qui aura boine definaille.
Le Bestiaire, Ms. Carpentier , t. II , col. 35.
Sont les commencailles bideuses.
G. Gliart, t. II, p. 176.
6. Comensaire, comensador, s. m., qui
commence, commençant.
Que m fo comensaire
D'esquivar roaltraire.
Giral'd de Borneil : Aras si m fos.
Vu qu'il me fut commençant d'e'viter mauvais
traitement.
Quar Dieus dona a bon comensador
Bona forsa tan qu'es bona la fis.
G. Figueiras : Totz hom qui.
Car Dieu donne bonne force à bon commençant
tellement que la fin est bonne.
anc. fr. Jà estoit empoint comme le commen-
ceur et entrepreneur de l'emprinse.
Ihst. de Jehan de Saintré, t. II, p. 236.
it. Cominciatore.
7. Acomensar, v., commencer.
Pueys c'an coruplit lo vot c'avian acomenzat.
V. de S. Honorai.
Puisqu'ils ont accompli le vœu qu'ils avaient
commence.
COM
E acomensa a foire e a minai .
V.et Fer*., fol. 41.
Et il commence à bêcher et à miner.
8. Acomensamen , s. m. , commence-
ment.
Can son acomensamen de razo o de locutio.
Leys d'amors, fol. 5g.
Quand elles sont commencement de raisonne-
ment ou de locution.
9. Encomensanza , s.f., commencement.
A I'enccmensanza
Die qu'el mais qu'ai fait, al be,
Ses tôt comt', avanza.
B. Zorgi : Jesu Crist.
Au commencement je dis que le mal que j'ai
fait , sans tout compte , surpasse le bien.
to. Recomensar, v., recommencer.
Recomensa lo chaples de la guerra mortal.
Guillaume de Tudela.
Le carnage de la mortelle guerre recomitzence .
it. Ricominciare.
COMETA, s.f., lat. cometa, comète.
E iehia d'aquesta cometa nna flamma es-
pandida.
Cat. dels apost. de Rotna, fol. 192.
Et il sortait de cette comète une flamme e'panouie.
Qao es l'estela caneîa
E l'an Ira dicha cometa.
Bref, d'amor'j fol. 37.
Comme est l'étoile petite chienne et l'autre dite
comète.
cat. esp. tort. it. Cometa.
COMJAT, conjât , s. m., lat. comwia-
Ta.f, congé, permission.
Loc. E prenc conjat del repaire
On fui tan gent aculhitz.
Bertrand de Born : S'abrils.
Et je prends congé du séjour où je fus si agréa-
blement accueilli.
Mas de tôt jois me lais,
E pren comjat de chantar clerenan.
Pons de Capdueil : De totz caillas.
Mais je me sépare de toute joie , et prends congé
de chanter désormais.
ANC. fr. Atant prist li garçons congiet.
Roman du châtelain de Couci , v. 2987.
Qu'il prene de ce faire congiet au prevost.
Charte de Va.lencienn.es , il 14, p. 4'7-
cat. Comiat. it. Congedo.
I.
COM
449
2. Comjiar, Vf, congédier, renvoyer.
De mon cor bran orguelb comji.
Gavaudan le Vieux : Desemparalr
De mon cœur fier je congédie orgueil.
■\nc. fr. Issiez tantost bors de ma terre,
Qnar je vous eu congie sanz doute
E la vous vée e deffens toute.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 3()I.
Les Espaingnols congièrent tous les Anglois,
hommes et femmes, serviteurs de ladite royne.
Monsthelet, t. I, fol. 83.
3. Acomjadar, v., congédier, renvoyer.
Ieu die per dreg c'acomjadar
Lo deu sela que l'emparet.
B. Vidal de Bezaudun : En aquel.
Je dis avec justice que celle qui s'en saisit doit
le congédier.
E amie que aiatz no acomjadatz.
Guillaume de Tudela .
Et ne renvoyez pas ami que vous ayez.
Part. pas. Bertrans de Born si f'o acomja-
datz de soa domua.
V. de Bertrand de Born.
Bertrand de Born fut ainsi congédié de sa dame.
anc. cat. Acomiadar.
COMODITAT, s.f., lat. commoditatcw,
commodité.
Propria comoditat.
Statuts de Provence , Bomy, p. 211.
Propre commodité.
cat. Comoditat. Esr. Cotnodidad. port. Com-
modidade. it. Comodità.
2. Comodament, adv . , commodément.
Si comodament si pot far.
Fors de Bearn , p. 1084.
Si commodément se peut faire.
cat. Comodament. esp. Comodamente. port.
Commodamente. it. Comodamente.
3. Incommoditat, encomoditat , s.f.,
lat. iNcoMMODiTATeAtt, incommodité.
Aueuna incommoditat.
Tit. de 1478. Doat, t. CXX, fol. 204.
Aucune incommodité.
Per motas encomoditatz o per motz darn-
uatges.
Cat. dels apost. de Roma, fol. u3.
Par plusieurs incommodités 'ou par plusieurs
dommages
57
:
! m
COM
nr. Incomoditat. r.sp. fncomodidad, port.
Incommodidade. it. lncomodità.
COMOL, s. ni., lat. crnvi.us, comble,
tas, amas, meule.
Voyez Muratori, Diss. 33; Denina,
t. II, p. 267, et t. III, p. 107.
Olivas si devo en un COMOI, ajustai-.
rotas las peyras que so eu un comoi..
Fe.ab forças régirai, après en comoi. ajustât.
Elue. île las propr., fol. 216', 279 et 209.
Olives se doivent rassembler en un tas.
Toutes les pierres qui sont en un ariiits.
Foin , retourne' avec fourches . après rassemble' en
meule.
axc. cat. Cttmuli. esp. Cohno. port. Cumulo,
it. Cohno.
1. Comol , adj. , comble.
Una eraina comola de segael... La sobre-
rlicha emina cojiola.
TU. de 124b". Doat, t. CXXXIX, fol. 5!\.
Une e'mine de seigle comble... La susdite émiue
comble.
"Venda lo a mesura rasa , mas erupero de
notz sia comola.
Coût, de Moissac. Doat, t. CXXVII, fol. 8.
Qu'il le vende à mesure rase , mais pourtant que
celle de noix, soit comble.
Que set enaps de i'ust e très de veîre
Bet en nn jorn grans e comols et pies.
Palais : Mot m'enoia.
Qu'il but en un jour sept coupes de bois et trois
de verre grandes, combles et pleines.
Fig. Comols de totz mais estars.
Le moine de Montaudon : Gase pec.
Comble de tout mal-être.
esp. Cohnado. it. Cohno.
3. CUMULAR, V., lat. CUMULARc?, CUIT1U-
ler, recombler.
Cumular lor dota e venir a division et suc-
cession de la hereditat.
Statuts de Provence, Julien , t. I , p. q33.
Piecombler leur dot et venir à division et succes-
sion de l'be'ritage.
cat. CunnuUar. esp. port. Cumular. it. Cu-
mtdare.
/|. CuMtxALAR, v., assembler, amasser.
Esser fatz manentz en bonas obras cume-
salar.
Trad. de la I" Épît. de S. Paul à Timothée.
Etre faits riebesà amasser bonnes œuvres.
COM
5. Moi.on, v. m.,. lat. c/imui.t;m, amas,
tas.
Fag avia gran molon de legna.
V. de S. Honorai.
Il avait fait un grand amas de bois.
La bentat que par als buelbs en aquell cors
coma neus sobre un molos de feras.
V. et Vert., fol. 3t.
La beauté' qui parait aux yeux en ce corps comme
neige sur un tas de fumier.
An faitz dels draps un tal molon
Desotz lo rei que, s'el cazes,
Non crei que gran mal se fezes.
Roman de Jaufre, fol. 5.
Ils ont fait un tel tas d'babits sous le roi que,
s'il tombait , je ne crois pas qu'il se fit grand mal.
ANC. CAT. 3Iollô.
6. Amolar, v., amasser, entasser, amon-
celer.
Graisans ni sers que s'amola
No m fai espaven.
Marcabrus : Quan la.
Crapaud ni serpent qui s'amasse ne me fait
épouvante.
anc. fr. Tremblotant et s amouselant en rond
comme un peloton.
Contes d'Eulrapel , fol. iS.'j.
7. Acomolar, v., lai. accumulais, ac-
cumuler, augmenter.
Sa fama per tôt al entorn acojiolava.
r. de Santa Flors. Doat, t. CXXI1I , fol. 269.
Sa renommée par tout à l'enlour augmentait.
cat. esp. Acumular. port. Accumulai-, it
Accumulare.
8. Démolition, s. f., lat. démolitio-
ns/??, démolition.
La dita démolition e destruction.
Chronique des Albigeois, col. 56.
Ladite démolition et destruction.
cat. Demoliciô. esp. Demolicion. port. Demo-
licào. it. Demolizione.
g. Demolhir , v. , lat. démolir/, dé-
molir.
Los castels de sa terra... los quais so de de-
fensa fara abatre e demolhir.
Chronique des Albigeois, col. 3l.
Fera abattre et démolir les châteaux de sa terre. . .
lesquels sont de défense,
COM
Part, pas. Presa e demoi.ida per los de la dita
armada.
Chronicité des Albigeois, toi. 9.
Prise et démolie par ceux, de ladite armée.
cat. esp. tort. Demohr. it. Dc/nolire.
10. Encombre, s. m., encombre.
Encombre no li meta.
Titre de 1067.
Ne lui moite encombre.
it. Ingombro.
11. Encombrier, encombrer, engom-
brer, s. m., encombre, obstacle, em-
barras, empêchement.
Las cadenas li romp e tôt l'autre encombrier.
V. de S. Honorât.
Il lui rompt les chaînes et tout l'autre obstacle.
Lauzenjador fan encombriers
Als cortes.
Rambaud d'Orange : Als durs.
Les médisants font embarras aux courtois.
]\i no saberu carreira, via , ni senidier
Àb que poscam estorcer al mortal encombrier.
Guillaume de Tudela.
Et nous ne savous rue, voie, ni sentier avec quoi
nous puissions échapper au mortel encombre.
Eu l'ausi dîr en un ver reprover :
Per trop parlar creisso maint engombrer...
Jesn lo gart de mal e iVemcombrer.
AlMERI DE Peguilain : Lanquan chanton.
Je l'entendis dire en un vrai proverbe : Pour trop
parler croissent maints embarras...
Je'sus le garde de mal et à' encombre.
anc. fr. Tel cuide sa bonté vengier
Qui porcliace son enconbrier...
Qui dit qu'entre bouebe et quiliier
Avient soveut grant enconbrier.
Roman du Renaît, t. I , p. 16 et l53.
Ardirent seize ou dix-sept villages, puis s'en
retournèrent à Gand sans encombrier.
Monstrelet, t. U, fol. 49.
12. Encombrat-ie, s. m., encombre.
Ieu prec Dieu, com boms iratz ,
Que us don mal encombratje.
B. Carbonel de Marseille, Coblas Iriadas.
Je prie Dieu , comme homme irrité , qu'il vous
donne mal encombre.
i3. Encombrament, s. m., encombre,
empêchement , encombrement.
COM 45i
En enois et encombra mens.
1 stebdct : Qui non.
En ennuis et empêchements.
Ses tOt ENCOMBRAMEN.
Lejrs d'amors, fol. 38.
Sans tout empêchement.
anc. fr. Jo vus asséur léaument,
Jà n'i aurez encumbrement.
Marie de France, t. 1 , p. \\\.
it. Ingombramento.
\l\. Encombros , àdj. , embarrassé,
souillé.
Aras pot hom lavar et esclarzir
De gran blasine silh que son encombros.
Cercajions ou P. Bremond ricas novas : Pois
nos lie.
Maintenant on peut laver et c'claircir de grand
blâme ceux qui sout souillés.
anc. fr. Granz, parfundes e encombroses.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 5l.
Et vest sa robe séculière
Qui mains encombreuse li ère.
Roman de la Rose , v. iy636.
... "Vous gardez cYencornbreux accidents.
R. Gabnier, Trag. d'Hippolyle, act. I , se. 1.
i5. Encombrar, v., embarrasser, enta-
cher, souiller.
Per tal tem que la mort m'ENCOMBRE.
Folquet DE Marseille : Senher Dieus.
C'est pourquoi je crains que la mort m'em-
pêche.
Olivier a lo rey del colp si encombrât
Que dels estrieups li son abdos los pes ostat.
Roman de Fierabras, v. n3q.
Olivier a tellement embarrassé le roi du coup,
que les deux, pieds lui sont êtes des et fiers.
El fetz ATI peccatz mortals per que encom-
bret cels que devion naisser de lbuy.
Liv. de Sydrac, fol. 12.
Il fit srpt pe'cbés mortels par quoi il entacha ceux
qui devaient naître de lui.
Ben es auras
Totz crestias
Qu'el mezeis si vol encombrar.
Pierre d'Auvergne : Be m.
Tout chrétien qui veut lui-même se souiller est
bien fou.
Part. pas. De diversas lagezas ero si encom-
bratz.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 223.
Ils étaient si souillés de diverses taches.
45a
COM
Tôt lo segle es encombrât/
Per un arbre que i es uascutz.
MarcABRUS : Pois l'iuverns.
Tout le siècle est embarrassé par un arbre qui y
est né.
ano. fr. Mon pechié m'a encombré.
Fabl. et cont. anc, t. 11 , p- !\j-
L'on coiffait que l'empereur eust envoie ses
messages plus pour nous encombrer que pour
nous délivrer.
Joinville, p. g3.
Vos estes céans encombrés et assaillis.
Roman français de Fierabras.
,m. cat. Encombrar. it. Ingombrare.
tt>. Desemcombrar, v., désencombrer.
Res no m val un sol trays
Al pas DESEMCOMBRAR.
GlRAUD DE BoRNElE : Dels bclllS.
Rien ne me vaut un seul effort pour désencom-
brer le passage.
A loi- poder las los désencombreras et de-
livreran de totz coutrasts.
TU. de i3io. Doat, t. XXXVIII , fol. 16 j.
Selon leur pouvoir les leur désencombreraient et
délivreraient de tous obstacles.
\nc. fr. Tu ne dois pas désencombrer
Celui qui te velt mal mener...
Amis , se ce est vérité
Que tu m'as ici aconté,
Ge t'en cuit bien désencombrer.
Fabl. et cont. anc, t. II , p. 7/} et 1 16.
it. Sgombrare.
COMPACTIO, s./.., lat. compactio,
compacité.
Entre totz metals es de maior compactio.
Es plus ferma per maior compactio et ajus-
tameut.
Elue, de las propr., fol.- 1 83 et 173.
Entre ions me'laux est de plus grande compacité.
Est plus ferme à cause de plus grande compacité
et liaison.
it. Compazione.
COMPENDIOS , adj., lat. compendio-
sus, abrégé, accourci.
O SOn... COMPENDIOSAS.
Leys d'amers, fol. 20'.
fin elles sont... abrégt ■
• at. Compcndios. esp. port it. Com/jci/diuso
COM
COMPRAR, v., lat. QOMPa&AKé, ache-
ter, acquérir.
Perqu'eu soi sa vengutz a vos
Vendre pretz , si 'n voletz comprar.
Gui de Glotos : Diode Len.
C'est pourquoi je suis venu ici vers vous vendre
mc'rite , si vous en voulez acheter,
La bella que m compret baizan.
Berenger de Palasol : Mais ai de.
La belle qui m'acheta en embrassant.
Mielbs qu'aiselh c'om compr' e ven ,
Soi vostres senes estraire.
Aimeri de Peguilain : Pus descobrir.
Mieux que celui qu'on acheté et vend , je suis
vôtre sans restreindre.
Proverb. Que car deu comprar qui car vcu.
Pierre d'Auvergne : Belha m'es.
Que cher doit acheter qui vend cher.
anc. fr. Nus n'a bien, s'il ne le compère.
Roman de la Rose , v. 2610.
Que pnis-je comparer plus cher
Que mettre cneur, vie et courage.
OEuvres d'Alain Charlier, p. 499-
cat. esp. port. Comprar. it. Comprare,
comperare.
1. Compra , s.f. , achat, acquisition.
Aus, tu que fas compras e vendas.
P. Cardinal : Jhcsum Ciist.
Entends , toi qui fais achats et ventes.
En la carta de la deita compra.
TU. de i3io. Doat, t. CLXX1X, fol. 226".
En la charte dudit achat.
cat. esp. port. it. Compra.
3. Comprazos, s.f. , achat, acquisition.
Comtrazos e vendezos son faitas per cos-
senliuient que Vus hom a ab l'autre.
Trad. du Code de Juslinien , fol. 3y.
Acquisitions et ventes sont faites par consente-
ment qu'un homme a avec l'autre.
4. Compraire, comprador, s. m. , ache-
teur, acquéreur.
N'es tengut lo compraire de tôt aqno qu'en
perveut a lui, enquera sia lo vendeire tengutz
del pretz qti'el n'ag.
Trad. du C'OdedeJustinien, fol. 17.
\J acheteur en est tenu de U)Ul Ce qui lui en pie
vient, encore que le vendeur soit tenu du prix qu'il
< 1, eut.
Énaas si son faîcb comprador
COM
() toledor qui no lor veu.
AliNAUD de Cominge : Be m plai.
Au contraire ils se sont laits acheteurs ou ravis-
seurs envers qui ne leur vend.
Sera tengatz de veslir los compradors.
Tit. du xnie sièc. Doat, t. CXV1II , fol. 40.
Sera tenu d'investir les acheteurs.
cat. esp. tort. Comprador. it. Compratore.
5. Acomparacio, s. f., acquisition, ac-
cumulation.
Acomfaracio dels bens de la terra.
V. et Vert. , fol. 10.
Acquisition des biens de la terre.
COMS, s, ni., lat. coiaes, comte.
Coms venant de comc?s était sujet,
et comte venant de com£te/«, régime au
singulier.
El era coms, ar es ricx reys.
Folquet DE Marseille : Ai ! quant gent.
11 était comte , maintenant il est riche roi.
Lai al comte proensal on que sia.
Bertrand d'Allamanon : Un surventes farai.
Là au comte provençal où qu'il soit.
Fig. Quar vos es coms de valor e de sen ,
E coms de joy e coms d'abelhimen.
Bertrand d'Allamanon : Un sirvenles farai
Car vous êtes comte, de valeur et de sens, et comte
de joie el comte de gentillesse.
L'ancien français employa aussi
cuens, quens, coms pour le sujet , et
comte pour le régime au singulier.
anc. fr. Suj. Hues li cuens de la Marche et
Thiebaus cuens de Charapagnie, et Pierre,
dit Mauclers, qui fu cuens de Bretagnie,
firent conspiration.
Annales du règne de S. Louis, p. 16*4.
Li quens l'ama , s'en list s'amie.
Roman de Rou, v. 5^o3.
Rég. Fit semondre par ban royal le comte de
la Marche.
Annales du règne de S. Louis, p. 164.
Alun cà el cttinte Richart.
Roman de Rou , v. 5586'.
cat. Compte, esp. port. Conde, xi. Conte.
— Consul.
Coms fo de Roma.
Poème sur Boèce.
11 fui consulat: Home.
COM
453
2. Comtor, s. m., comtor, qualité après
celle de vicomte.
Ni ai amie c'ab si m'aus retenir,
Coms, ni vescoms ni comtors.
G. de Bergi'edan : Un sirventes ai en.
Et je n'ai ami, comte, ni vicomte , ni comtor, qui
avec soi m'ose retenir.
E 'lh cavalier e 'lh comtor
E '1 baron e 'lh vavassor.
P. Vidal : Tant ai ben.
Kt les chevaliers et les comtors et les barons et les
vavasseurs.
Corlz de prelatz
O de rey 0 de comtor.
B. Carbonel : Amors per aital.
Cour de prélat ou de roi ou de comtor.
anc. fb.. Li mestre prince el li contour
Qui don pueple estaient seiguour.
V. Ms. deJ.-C. Carpentier, t. I , col. in3.
Cel jor il i ot maint prince,
Maint duc et maint contors.
R. d'Ourson de Beauvois. Roquefort, t. 1, p. 291 .
3. Comtessa, s.f., comtesse.
Qu'a la pro comtessa prezan
Fassa ma chansonet' auzir.
, P. Raimond de Toulouse : Enquera.
Qu'il fasse ouïr ma chansonnelle à la noble com-
tesse méritante.
4. Comtat, contât, s. m. et. f. , comté.
Aquest comtat
"Vos cresca '1 reys ab Brelanha.
Bertrand de Born : leu chan.
Que le roi vous augmente ce comte avec la Bretagne.
Destruire tota la contât.
Chronique des Albigeois , col. 40.
Détruire tout le comté.
anc. cat. Contât, esp. port. Condado. it.
Contado.
5. Comtiu, s. m., comté.
Sia '1 comtius d'aquel qui tenra Carcasonua...
Sia lo comtids sens devats.
Titre de u>34-
Le comté soit de celui qui tiendra Carcassonne.
Le comté soit sans exceptions.
6. Comtal, adj., corn ta 1, de comté.
Quar en cort comtal
Dis vostra leugua parliera
Al comte greu mal.
B. de Rovenac : Una sirventesca.
Car en cour comtale votre langue parleuse dit au
comte grand mal.
454 COM
Subst. — Comte.
No in sove com me fes comtal.
T. dk Lignauri lt de G. de Borneil : Ara m plats.
Je ne me souviens pas comment il me fit comte.
cat. est. Coudai.
7. Vescomt, s. m., vicomte.
Pauc vos ama , vescoms, qni ns enseigna
Que de ben far ni de pretz no ns soveigna...
Et en die \o pel vescomt de Bnrlaîz.
Cadenet : De nuilla ren-
t 'icomlèj peu vous aime qui vous enseigne que
de Lien faire ni de mérite ne vous souvienne...
Et je le dis pour le vicomte de Burlat.
cat. ^escompte, esp. Vizconde. tort. Visconde.
it. Visconte.
8. Vescomtessa , s. f. , vicomtesse.
Pros vescomtess', ab cor gen
A Ventedorn vos prezen
Mon comjal.
G. Faidit : Gen fora.
Honorée 'vicomtesse , avec cœur gentil, à Yenta-
dour je vous présente mon congé.
cat. Fiscomptessa. Esr. Vizcondesa. tort. Vis-
condessa. it. Viscontessa.
9. Vescomtat, s. m., vicomte.
Las costumas del vescomtat.
TU. de i3çj2. Doat , t. CLVIII , fol. 42.
Les coutumes de la vicomte.
E '1 quatre vescomtat
De! Lemozi.
Bertrand de Born : Ges no mi.
Et les quatre vicomtes du Limousin.
cat. Vescomptat. esp. Vizcondado. port. Vis-
condado. it. Viscontado.
10. Vescomtal, adj. , vicomtal.
Entro als molis vescomtals.
Tu. de 1271. Doat, t. XLVUI, fol 147.
Jusqu'aux moulins vicomtanx.
En la coït vlscomtal.
Titre de Hat-bonnc. Doat, t. XLVIII , p. 240.
En la cour vicomlale.
— S.f., vicomtesse.
De Châles la viscomtai.
Vuoil que m done ad estros
La gola e '1s mans amdos.
Bertrand de Born : Domna puois.
.1. veux de la vicomtesse de Châles qu'elle me
donne ent ïejrement la gorge et les deux mains.
COMTAR, co-Xuaf., v., lat. com/;ktarc,
compter.
COM
Poiria comtar d'un rei totz sos despensamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Je pourrais compter toutes les dépenses d'un roi.
Ni eu no sapria issernir
Los vostres bos aips ni comtar.
GavaudAN le Vieux : Crezens fis.
]\i je ne saurais discerner ni compter les vôtres
bonnes qualités.
E fai dos jorns una letra e s conta doblamens.
P. de CoRBtAC r El nom de.
Et une lettre marque deux jours et se compte dou-
blement.
Part. prés. Pagadas en deniers cuntans.
TU. de 1274 1 Arch. du Roy., K., 17.
Payées en deniers comptants .
Part. pas. Virtuz ses discretio es condada per
vice.
Trad. de Bide, fol. 53.
Vertu sans discrétion est comptée pour vice.
anc. cat. Coitiptar. esp. port. Contar. it.
C on tare.
2. Compte, comte, s. m. , lat. compmta-
tio , compte, calcul, nombre.
Mil tan es doblatz sos bes
Qu'el comtes de l'escaquier.
P. Vidal : Tant an ben.
Son mérite est doublé mille fois autant que le
compte de l'échiquier.
Car plus greu comte que d'areua
Port de pecat sus en l'esquena.
Folquet de Marseille : Senber Dieus.
Car je porte sur l'échiné un plus grand compte de
péché que de sable.
Loc. Rendras comt' al jatjamen.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Tu rendras compte au jugement.
Adv. comp. Sobrevengro lhi Sarrazi ses comte,
et assalhiro los.
Cat. dels aposl. de Roma , fol. 189.
Survinrent les Sarrasins sans nombre, et les assail-
lirent.
cat. Compte, esp. Cuenta. port. Conta, it.
Conto.
3. Comdador, adj., comptable, à comp-
ter.
IlII dias comdadors del temps de la con-
fession.
Statuts de Montpellier de 1258.
Quatre jours comptables du temps de l'aveu.
4. Acontar, v. , indiquer, marquer.
CON
Quant hom !or o aconta.
Germonde de Montpellier : Greu m'es.
Quand on le leur indique.
5. Bf.scomt.vk , v. , mécompter.
E vai tro al mes de novembre duran
XXII jorns, qui no y vol bescomtar.
Serveri de Girone : Un vers farai.
Et va jusqu'au mois de novembre, durant vingt-
deux jours, qui n'y veut mécompter.
cat. Bescomptar,
6. Besconte, s. m., mécompte.
Que no prenas l'un per l'antre car... lo bes-
conte.
Trad. du tr. de l'Arpentage, c. 34-
Que tu ne prennes l'un pour l'autre car... le mé-
compte.
7. Mescomptar, v., mécompter.
Quan per gazang fai falceza
En mezura 0 en pezar
O en nombrar per mescomptar.
Brev. d'amor, fol. 119
Quand pour profit il fait fausseté en mesure ou
en peser ou en nombrer par mécompter.
8. Menescompte, s. m., mécompte.
Fais prebostz, fais curials e fais jutges, que
emblon las esmendas e las rendas a lurs sen-
bors, e fan menescompte en despessas et en
receptas.
V. et Vert., fol. iq.
Faux pre'vôts, faux curiaux et faux juges , qui
volent les amendes et les renies à leurs seigneurs , et
font mécomptes en de'penses et en recettes.
9. Sobrecomtar, v. , surfaire.
Sei hoste tnt de lni se lauson ,
Tant no '1 sobrecomtan ni '1 bauzon
Mais no lur don' al départir.
Pioman de Flamenca, fol. 3o.
Ses aubergistes se louent tous de lui , ils ne le
surfont ni ne le trompent tant qu'il ne leur donne
davantage au départ.
10. Compot, s. m., lat. computmw, com-
put.
Els termes del compot vole tornar en vers plan.
_ V. de S. Honorât.
11 voulut tourner en vers simple les termes du
comput.
Esr. Computo. port. Computacào. it. Com-
puto.
CON 455
CON, s. m., vagin, utérus.
Douma grassa ab inagre con.
Le moine de Montaudon : Fort m'enoia.
Dame grasse avec maigre vagin.
2. Conin, adj. , histérique, utérin.
Tro sent la doussor conin a.
G. DE BerguedAN : Un trichayro.
Jusqu'à ce qu'elle sente la douceur histérique.
Segon plazenza conina.
Marcabrus : L'iverns vai.
Selon jouissance histérique.
CONCA., concha, comca, s.f., lat. con-
cha , bassin, cuvette, conque.
Conca d'aram.
Detjdes de Prades , Auz. cass.
Cuvette d'airain.
Davantla porta bac una font...
Qui sortz en una conca d'aur.
Un troubadour anonyme : Seinor vos que.
Devant la porte eut une fontaine... qui sourde en
une conque d'or.
cat. anc. Esr. Conca. tort. Conclut, it. Conca.
— Coquille, coquillage.
Alcunas petitas conchas que bom troba en
mar... On mays las conchas recebo d'ayre
rozenc, maiors perlas engendro.
Elue, de las propr., fol. 266' et i8q.
Certains petits coquillages qu'on trouve en mer...
Plus les coquillages reçoivent d'air de rosée , plus
ils engendrent perles grandes.
— Cavité de l'oreille.
San Lop a especial gracia de guérir de mal
de comca.
Cal. dels apost. de Roma , fol. 78.
Saint Loup a la grâc - spéciale de guérir du mal de
conque.
it. Conca.
2. COSCOLHA , S. f. , lat. CONCHITLA , CO-
quille.
Tortuga... nul autre animant ab escata ni
am pluma ni am coscolhv ha vezica.
Elue, de las propr., fol. 260.
Tortue... nul autre animal avec écaille ni avec
plume ni avec coquille n'a vessie.
f.sp. Conchucla. it. Concliiglia.
CONCRET, aclj.,\at. concrets,, concret.
Concret apelam coma cavalier en respieg
456
CO?s
île cavalaria... cavalier es concret et abstrayt
es cavalaria
Leys d'amors, fol. Iq3.
IVous appelons concret comme chevalier par rap-
porta chevalerie... chevalier est concretel chevalerie
est ahstrait.
cat. Concret, esp. tort. it. Concreto.
2. Concretiu, adj. , cnncrétif.
Alous so concretius , cam es aqaest nom,
Diens.
Elue, de las propr., fol. 7.
Quelques uns sont concrélifs , comme est ce nom,
Dieu.
3. Concrecio, s.f. , lat. concretio, as-
semblage, mélange, concrétion.
Noms significans per maniera de concrecio.
Elue- de las propr., fol. 7.
Nom signifiant par manière d'assemblage.
it. Concrezione.
CONCUTIR, v., lat. coxevrere , ébran-
ler, secouer.
Entro que aqaela concutesquas... per so
qne no concutesca cap e leda aquel.
Trad. d'Albucasis, fol. 21 et 5ç«.
Jusqu'à ce que tu ébranles celle-là... pour ce que
n'ébranle pas le chef et le Liesse.
Part. pas. Aprop la femna sia concutida.
Trad. d'Albucasis , fol. 65.
Après que la femme soit secouée.
1. Concussio, s. f, lat. CONCUSSIO ,
ébranlement , seconsse.
Am concussio véhément... Concussio e re-
mossio per percussio.
Trad. d'Albucasis, fol. 22.
Avec véhément ébranlement... Secousse et dépla-
cement par percussion.
cat. Concussio. esp. Concusio. port. Con-
cussao. it. Concussione.
CONDAMINA, s.f , condamine, champ,
pré seigneurial.
Permegla condamina dreitamensals portais.
Guillaume de Tidela.
Parmi la condamine directement aux portails.
En miey de una condamina.
Trad. du tr. de l'Arpentage, cap. 18.
Au milieu d'une condamine.
CONDENSATIU , ad;., condensatif.
CON
Es condensativa o ingrossativa cam glass
e l'aigna.
Elue, de las propr., fol. 25.
Elle est condensante ou grossissant comme glace
en l'eau.
esp. tort. Condensativo.
CONDIRE, conore, v., lat. condere,
assaisonner, confire.
Part. pas. Viandas conditas am agras.
Trad. d'Albucasis, fol. 55.
Viandes assaisonnées avec verjus.
Fig. Per que lor diz non es condutz de sal.
\i-meri de Peguilain : Totz hom.
Parce que leur dit n'est pas assaisonné de sel.
E mirabolatz conditz.
Cartulaire de Montpellier, fol. 129.
Et mirabelles confites.
anc. esp. Condir. it. Condire.
2. Condar, v. , assaisonner.
Fig. Aquel es sabis predicaire que sap condar
la suavetat del règne de Deu.
Trad. de Bède, fol. 57.
Celui-là est savant prédicateur qui sait assaison-
ner la suavité du règne de Dieu.
Part. pas. substantif.
Et on mais lidonavan coNOATzplns saborenz.
V. de S. Honorât.
Et où plus ils lui donnaient repas plus savoureux .
3. CoNDUG , CONDUT , CONDUICH , S. lit.,
festin, repas, régal , nourriture.
Mont me plalz deportz e guayeza,
Condugz e douars e proeza.
Le moine de Montaudon : Moût meplatz.
Me plaît beaucoup amusement et gaîlé , festin et
donner et prouesse.
E fan ries condutz e pleniers.
Raimond de Miraval : Bertran si.
Et font repas grands et pleniers.
Fel de gai li daretz en condug.
Devdes de Prades , Auz. cass.
Tous lui donnerez en nourriture du fiel de coq.
anc. cat. Condit. anc. esp. Conducho. port.
Conduto. it. Condutto.
/|. Condimen , s. m., assaisonnement.
En loc d'autres délicats condimens.
Elue, de las propr., fol. 170'.
En lieu d'autres assaisonnements délicats.
5. Condvchif.r , s. m. , convive, hôte.
CON
Que hom los tenga per lares e per bons
CONDUCHIERS.
V. et Vert., fol. 31.
Qu'on les tienne pour généreux et pour bons
convives.
Li un son bon guerrier,
L'autre bon conduchier.
Arnaud de Marueil : Rasoses.
Les uns sont bons guerriers , les autres bons hôtes.
CONDICIO , s. /., lat. conditio , con-
dition , état, circonstance.
Que tu aias condicio de fîlb de rey e de filh
de emperador.
V. et Vert., fol. 38.
Que tu ayes condition de fils de roi et de fils d'em-
pereur.
Tota persona de qualque estât ho condicion
que sîa.
Tit. de î4i2. Hist. de Nimes, t. III , pr. , p. 209
Toute personne de quelque état ou condition
qu'elle soit.
Per la condicio del luoc pot hom peccar.
V. et Vert., fol. g3.
Par la circonstance du lieu on peut péclier.
cat. Condicio. esp. Condicion. tort. Condicâo.
it. Condizione.
2. Condition al, ad/., !at. conditiona-
us , conditionnel.
Stibstantiv. Causas obscuras o doptosas o en
conditionals anonciadas
Charte de G ré al ou , p. 124.
Choses obscures ou douteuses ou annoncées en con-
ditionnelles.
cat. esp. port. Condicional . it. Condizionale .
3. Conditionalment, ado. , sous condi-
tion , conditionnellement.
Alcunas conditionalment se contenon en
XII articles.
Doctrine des Vaudois.
Quelques unes sont contenues conditionnellement
en XII articles.
cat. Condicionalment. esp. port. Condicional -
mente, it. Condizionalmente.
I\. Conditionar , v., conditionner.
Part. pas. Avia gran cors e ben conditionat.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 44-
Il avait grand corps et bien conditionné.
Fa home mal condicionat et desordenat.
Elue, de las propr. , fol. 117.
I.
/|.K'
CON 407
Fait homme mal conditionné et désordonné.
cat. esp. port. Condicionar. it. Condizionare.
CONFESSIO , s.f. , lat. confessio, con-
fession , aveu.
E faitz lur verai perdo
Ab vera confessio.
P. Cardinal : Tartarassa.
Et leur fait vrai pardon avec vraie confession.
Confessions de fora juzizi fâchas.
Statuts de Montpellier de 12 14.
Aveux faits hors jugement.
cat. Confessio. esp. Confesion. port. Confissâo.
it. Confessione.
2. Confessar, COFESSA.R , v. , confesser ,
avouer.
En aysso confessava sa uienteza, sa pauretat.
V. et Vert. , fol. 90.
En cela il avouait son néant , sa pauvreté.
Il s'est dit spécialement du sacre-
ment de pénitence.
Quar quascun jorn propeham del fenimen,
Per que quascus cofessar si deuria.
Pons de la Garde : D'un sirventes.
Car chaque jour nous approchons de la fin , c'est
pourquoi chacun se devrait confesser.
Part. pas. Be te foras cofessatz.
Izarn : Diguas me tu.
Tu te serais bien confessé.
cat. Confessar. esp. Confesar. tort. Confes-
sar. it. Confessare.
3. CONFES, COFES, Cldj. , lat. CONFES^WJ,
confés, avoué.
E selhs qn'estan cofes e peneden.
Raimond de Castelnau : Mon sirventes.
Et ceux qui sont confés et repentants.
Fig. C'aissi, eu m sers o près,
Sui siens liges confés.
Aimeri de Peguilain : Qui sofrir.
Qu'ainsi , comme serf ou prisonnier, je suis son
lige avoué.
Suùstantiv. De martir pogra far cofes
Mi dons ab un bays solamens.
G. Pierre de Cazals : Ja tant.
De martyr ma dame pourrait faire confés avec
un baiser seulement.
anc. fr. Et fust confés de ses péchiez.
Marie de France , t. II, p. 423.
E ki n'en out proveirefS prez,
A son veisin se fist confez.
Roman de Rou , v. 12484
58
458
CON
Mou mal , si crieng que je me mnire ,
Que nuit ne jor point ne nie cesse,
Si vueil de vous estre confesse.
Fan. ci cont. anc., t. III , p. 23a.
esp. Confeso. it. Confesso.
If. CONFESSOR, S. m., 1.1t. CONFESSOR,
confesseur.
Segon qn'ang dir a cascun confessor.
R. G au celui : A Dieu.
Selon que j'entends dire à chaque confesseur.
— Qui confesse une doctrine.
De martyrs c de confessors.
V. de S. Honorât.
De martyrs et de confesseurs.
Glorios confessor de nostre Senbor.
Cal. dels apost. de Rama, fol. l32.
Glorieux confesseur de notre Seigneur.
anc. fr. Il a en vous mal confessor...
Eon martirs e bon confessor.
Roman du Renaît, t. III , p. 3a. , et t. I , p. 178.
cat. Confessor. esp. Confesor. port. Confes-
sor. it. Conf essore.
5. Df.soofes, adj., non confessé.
En abaus que morisson en aisi descofes.
Guillaume deTudela.
Avant qu'ils mourussent ainsi non confessés.
anc. fr. Se aucuns bons ou aucune famé avoit
géu malade bnit jours et il ne se volust
confesser, et il morust desconfés, mit li
muébles seroient au baron, mes se il mo-
roit desconfés de mort subite, la justice
ne la seignorie n'i anroit riens.
Etabl. de S. Louis, cb. 8g.
6. Desconfessat, adj. , non confessé.
Los Turcs fais e desconfessatz.
Folql'ET de Romans : Quan aug cantar.
Les Turcs faux et non confessés.
Ni Bandes ni tu desconfessatz.
Izarn : Diguas me tu.
Ni Vaudois ni toi non confessé.
CONGRE, s. m., lat. conger, congre,
poisson de mer.
Congres que so angailas de mar.
Congre, quan ve la pastnra , temen la
puncinra de bam, râpa '1 no a mors, mas ab
las pinulas, e pren sa pastnra.
Elue, de las propr., fol. i38 et l56.
Congres qui sont anguilles de mer.
Congre, quand il voit ta pâture, craignant la
CON
piqûre de l'hameçon, l'enlève non avec morsure,
mais avec les nageoires, et prend sa pâ>ture.
cat. Congre, esp. Congrio. port. Congro. it.
Grongo.
%. Congra , s.f., congresse, femelle du
congre.
Ni manjar congre ni congra.
Gavaudan le Vieux : Lo mes.
Ni manger congre ni congresse.
CONGRENS , s. m. , travail , instru-
ment de maréchal , avec lequel on
tient les chevaux suspendus.
O ses congrens dels quatre pes ferar.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Ou sans travail ferrer des quatre pieds.
CONGRUENT, adf. , lat. congruen-
tem, convenable, congru.
Proporcio congruent.
Elue, de las propr., fol. \t\.
Proportion convenable.
cat. Congruent. esp. tout. it. Congrtiente.
CONIL, s. m., lat. cumcuius , lapin.
Que destrura clapier o prendra conils.
Charte de Gréalou , p. I 10.
Qui détruira clapier ou prendra lapins.
Pels de conils, lo cent de conils.
Carlulairede Montpellier, fol. Il3.
Peaux de lapins, le cent de lapins.
anc. fr. Rengiers et daius , connais et lièvres.
Roman de la Rose , v. i5oi5.
esp. Conejo port. Coelho. it. Coneglio.
CONIS, s.f. , lat. coNiza, conise.
Razitz de la herba de conis.
Coll. de Piécettes de Médec.
Racine de l'herbe de conise.
esp. Coniza.
CONREI, s. m., traitement, festin,
équipement.
Merce an li Francey
Ab que veio '1 conrey.
B. Sicard de Marjevols : Ah greu cossire.
Les Français ont merci pourvu qu'ils voient le
festin.
E fos cascus armatz de rie conrey.
Roman de Gérard de Rossi/lon, fol. 81 .
El chacun fut arme' d'un riche ci/uipement.
cat. Conreu.
CON
2. Conre, s. ni., nourriture, régal,
équipage, équipement.
E non donava son conre.
P. Cardinal : Tos temps vir.
Et ne donnait sa nourriture.
"Vos et vostres arnes
Confonda Dieus et totz vostres conres.
Aimeri de Peguilain : Totas lionors.
Dieu confonde vous et tous vos harnachements et
tous vos équipages.
Cortz e guerras e gens conres.
Hameus de la Broquerie : Quan reverdeion.
Cours et guerres et beaux équipements.
Fig.
Aquo es la rneziua que dona el bos conres
De l'airsistat de Dieu , can lo bon cor y es.
IzARN : Diguas me tu.
Cela est la médecine que donne le hon régal de
l'amitié de Dieu, quand le hon cœur y est.
anc. fr. Tant li faites avoir conroi,
Que ele n'ait ne fain ne soi.
Fabl. et cont. anc, t. Il , p. 100.
Ricbart en treis conreis fist sa gent conréer.
Roman de Rou, v. 4807.
Chevauchierent en conroi contre leur ane-
mis qui à batailles les atendoient.
Rec. des Jfist. de Fr., t. III , p. 175.
it. Corredo.
3. Conrear, v., régaler, fêter, équiper,
arranger.
"Vaî Peires per alberjar
Ab un ome que sab gen conrear...
Be me conreet.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 40 el 60.
Pierre va pour loger avec uc homme qui sait Lien
régaler...
Me régala hien.
Part. pas. A la guia de Fransa si conreat.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 3?.
Ainsi équipé à la guise de France.
anc. fr. A honur les list cunréer
U ke il vodrent sejurner.
Roman de Rotij v. 6448.
De rîoes draps le cunreerent.
Marie de France , t. I , p. 216.
Par matin les fist tost armer,
E la bataille conréer.
Roman de Rou, v. 12886.
L'espagnol emploie conrear dans le
CON
4%
sens restreint de donner la seconde
culture à la terre.
anc. cat. Conrear. it. Corredare.
CONSELH, cosselh, s. m., lat. consi-
TLium , conseil , dessein.
Per cosselh et adjutori de moos baroos de
Bearn.
Titre de 1080.
Par conseil el aide de mes harons de Béarn.
Bon cosselh vos don e gen :
Amatz e cantatz soven.
Peyrols : Quant amors.
Je vous donne conseil hon et gentil : Aimez et
chantez souvent.
Cosselh ai. — Quai? — "Vuelb m'en partir.
P. Bogiers : Ges no puesc.
J'ai dessein. — Lequel? — Je veux m'en séparer.
Prov. Per so no s deu bom taizar de ben fayre,
Qu'après la mort lo cosselh no val gayre.
E. Cairel : Qui sauhes.
Pour cela on ne doit pas tarder de hien faire, vu
qu'après la mort le conseil ne vaut guère.
— Autorisation, permission.
Non pot far gazi o derairana voluntal ses
consel de paire.
Aquella sia venduda per cocel de la cort.
Statuts de Montpellier de l'5o^.
Ne peut faire testament ou dernière volonté sans
autorisation de père.
Que celle-là soit vendue par permission de la
cour.
— Défenseur, avocat.
Lo bayle lbi deu donar cosselh e copia de
denunciamen, s'en i a.
Ord. des Rois de Fr.} i463, t. XVI, p. 134.
Le juge doit lui donner un défenseur cl copie de
la dénonciation , s'il y en a.
— Assemblée délibérante.
Lo cosselh se dfcpart que no a trop dorât.
Guillaume de Tudela.
Le conseil se sépare qui n'a pas beaucoup duré.
Al conselh gênerai tengut a Marcelba.
Tit. de 1392. Bailliage de Sisteron.
Au conseil général tenu à Marseille.
Conselhs gênerais en los caps de vigarias et
baylias.
Régis t. des États de Provence de 140 1.
Conseils généraux dans les chefs-lieux de vigue-
ries et de bailliages.
46o
CON
Dis l'emperaire : Vuelh siatz de mon cossel
privât.
Roman de la prise de Jérusalem, fol. 8.
L'empereur dit : Je veux que vous soyez de mon
conseil privé.
Et am totz aqnelhs, el fe cosselh privât.
Philomena.
Et avec tous ceux-là , il fit conseil prive'.
Loc. G. dilz a cosselh : Ni yeu non quier...
E trait lo a cosselh e lhi coratet
Gran messonga.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. loi et 1 10.
G. dit en secret: Et je ne demande,
lit il le tira à pari et lui conta grand mensonge.
anc. fr. Cest consel a en lui tenu.
Roman du châtelain de Coucy , v. q854«
Encontre lor vint dire en conseil un espie.
Roman de Rou , v. 1327.
Certe j'ay grant merveille d'une caitive gent
Qui blasphèment les preudomes h conseil coie-
ment.
Le Doctrinal. Du Cange , t. II , col. 988.
cat. Conseil, esp. Consejo. port. Conselho. it.
Consiglio.
2. Consei.hamen , s. m., conseil , avis.
Baro, avetz ansit lo bon conselhamen...
Si lu crezetz Aloris ni so conselamen.
Roman de Fierabras , v. 38ix et 3826.
Barons , vous avez ouï le bon conseil...
Si tu crois Aloris et son conseil.
anc. fr. Par le consellement Gaines lelosengier,
A fait li empereres ses très traire et carcier.
Roman de Fierabras en vers français.
Dune ne sait reis Hunlaf d'ico conseillernent.
Roman de Ilorn , fol. 10.
it. Consiglicmento.
3. Cosselhazo, s. f. , conseil.
Si vos requier cosselhazo.
Romande Gérard de Rossillon, fol. 8^-
Ainsi je vous demande conseil.
li. Coselhatge, s. m., ooiiseillat, durée
des fonctions du conseiller.
Aqnelz qui seian de cosselh, quan eisiran
de lor coselhatge.
Coût, de Condotn de i3i3.
Ceux qui seront de conseil , quand ils sortiront de
leur conseillât.
5. COSSELIERS, COSSEILHER, CONSEILLER,
v. m. , lat. consiliar/m.ï, conseiller.
No deu consentir deshonor
CON
Negns sos li/.eis cosseliebs.
Raimond de Miraval : D'amor son.
Aucun sien fidèle conseiller ne doit consentir de's-
honneur.
Dels dits cossols 0 conseilhers.
TU. de 1299. DoAT, t. CXLVII, fol. 29.
Desdits consuls ou conseillers.
— Miroir.
Bels conseillers ab granz ventaillas
Aportet bom davan cascu...
Aqui s poc qui s vol acoutrar.
Roman de Flamenca, fol. II.
On apporta devant chacun beaux miroirs avec
grands vantaux... Là se put acoutrer qui veut.
— Coussin.
I sac de palba e pois uua flessada e al cap
I CONSELHIER.
Trad. de la Rég. de S. Benoit , fol . 28.
Un sac de paille et puis une couverture et au chef
un coussin.
anc cat. Conseiller, esp. Consejero. port.
Conselheiro. it. Consigliere.
6. COSSELHAIRE, COSSELHADOR, COSSEILIiA-
dor, s. m., lat. coNsiLiATOR, conseiller.
E US es fis COSSELHAIRE.
Aimeri de Pegcilain : Destretz.
Et vous esl fidèle conseiller.
Ar es desotz, perl'ensenha que porta
De l'emperi, per cosselhadors vas.
P. Vidal : Ma voluntatz.
Maintenant est dessous, par l'enseigne qu'il porte
de l'empire, à cause de ses conseillers vains.
Cosseillador que l'an honor annir.
Augier : Totz temps serai.
Conseillers qui font honnir honneur.
anc. esp. Consejador. port. Conselhador. it.
Consigliatore .
7. Cosselhar, cosseillar , -y., lat. cotîsi-
LiA^e, conseiller, faire confidence.
Ieu sanbra vos conseilhar, e vos me.
Pons de Capdueil : Aissi cum selli.
Je saurais vous conseiller et vous moi.
Per qu'en cosselu a quascun que s n'esquiu.
Lanfranc Cigala : Escar.
C'est pourquoi je conseille à chacun qu'il s'en
échappe.
C'aras s'acoston li savaî
E Tus ab l'autre cosseilla.
15. DE Ventadol'R : Ara non vei
Que maintenant les méchants s'accostent et l'un
1 onséilU avec l'autre.
CON
Proverbial. Qui sol 6e conselua, sol se repent.
Chronique des Albigeois, col 25.
Qui se conseille seul , se repent seul.
Loc. E comtet o son fills en cosselhan.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. io3.
Et son fils le raconta en faisant confidence.
anc. esp. Consejar. port. Conselhar. it. Con-
sigliare.
8. AcOSSEILLADAMENT, ACOSSEIXADAMENS,
adv.y attentivement, délibérément.
Anzidas aquestas rancmas acosseilladamens.
Tit. de 1208. Arch. du roj., J ., 3i8.
Ces plaintes ouïes attentivement.
Acosseilladament et ab pervist coratge.
Tit. de 1265. Doat, t. CXXX , fol. 21 .
Délibérément et avec volonté prévue.
Si non o fasia acosselladamens.
Cartulaire de Montpellier, fol. 120.
S'il ne le faisait délibérément.
9. ACOCELLAIRE , ACOSSELHADOR , S. m.,
conseiller.
Aqnel malignes acocellaire es tengntz ad
aquel qu'el dan o 'l tort aura snffert.
Statuts de Montpellier de I20:j-
Ce malin conseiller est tenu envers celui qui aura
souffert le dommage ou le tort.
XII prozouies, acocelladors de la cornn-
naleza.
Statuts de Montpellier de 1205.
Douze piudliommes, conseillers de la communauté.
Om pies de sen e de saber,
De son cors; de l'emperador
Die que era aoosselhador.
V. de S. Alexis.
Homme plein de sens et de savoir de sa personne;
il dit qu'il était conseiller de l'empereur.
Esr. Aconsejador. tort. Aconselhador .
10. Acosselhayritz, s.f., conseillère.
Rasos es acosselhayritz.
Elue, de las propr., fol. 23.
Raison est conseillère.
1 1. Acossellar , acocelhar , v. , con-
seiller, aviser.
Acossellatz mi, Senhor,
"Vos qu'avelz saber e sen.
B. de Ventadour : Acossellatz.
Conseillez-moi , Seigneur, vous qui avez savoir
et sens.
Se acocelhet ab lo jovenceli.
V. et Vert... fol. 73.
Se conseilla avec le jouvcncel.
COl\
461
Part. pas. Tôt savis es acossellatz.
G. Faidit : Dalfins.
Tout sage est avisé.
cat. Aconsellar. esp. Aconsejar. tort. Acon-
selhar.
12. DESCOSSELHAR , DESCONSEILLAR , V. ,
non conseiller, décourager.
Part. pas. E selb qui cosselb mi querra ,
No l'en vedatz ,
Ni un de mi non tornera
Descosselatz.
Le comte de Poitiers : Ben vuelh que.
Et celui qui me demandera conseil , ne l'en empê-
chez , et aucun ne retournera de moi non conseillé.
E com los enviet per mar, marritz et consi-
ros e desconsetllatz.
V. de Bertrand de Bom.
Et comment il les envova par mer, marris et sou-
cieux et découragés.
anc. fr. Que ele ait merci et pitié
De cest caitif descunseillié.
Marie de France, 1. 1, p. 78.
Or faut-il savoir que la pauvre femme descon-
seillée est devenue.
Les Quinzes Jojes de mariage, p. i85.
anc. esp. Desconsejar. it. Sconsigliare.
i3. Desaconselhar , DESACOSSEILLAR, v.}
non conseiller, décourager.
Part. pas.
Don anc nullis horns jorn no s parti marritz
Ni ses cosselb ni dezacosselhatz.
GlRAUD de Calanson : Bel senlier.
De qui jamais nul homme ne se sépara triste ni
sans conseil ni découragé.
Cant es engoyssada ,
Marrida, desaconsei.hada.
Passio de Maria.
Quand elle est souffrante , triste , découragée.
Substantif. Pero conosc qu'es dans e dezonors,
Qui non acora 'ls desacosseillatz.
Arnaud de Mareuil : Aissi cum selh.
Pour cela je connais que c'est dommage et déshon-
neur, qui n'encourage les découragés.
i4- Reyrecosselh , s. m., arrière-con-
seil , arrière-pensée.
Avez trobat keïrf. cosselh.
R. Vidal de Bezaldun : En aqnel.
Vous avez trouvé arrière-conseil.
i5. Concili, s. m., lat. consium///, as-
semblée.
46a
CON
A concili son apellat
On eron tng II renégat.
Trad. de UEvang. de Nicodème.
Ils sont appelés à une assemblée où e'taient tous
les rene'gats.
anc. fr. De biestes i ot grant concilie.
Roman du Renart, t. IV, p. 127.
9
— Concile , assemblée ecclésiastique.
MotscoNciLis foro tengatz perla crestiandat.
Concili gênerai o universal.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 39 et /j9-
Plusieurs conciles furent tenus par la chrétienté.
Concile général ou universel.
cat. Concili. esp. port. it. Concilio.
16. Consol, cossol, s. m., lat. consul,
cqnsul.
Parlon ab Sévi, consol de la ciptat.
V. de S. Honorai.
Ils parlent avec Sévi , consul de la cité.
Fet sagramen al major et als cossols de l'an
presen.
Titre de Périgueux de l386.
Il fit serment au maire et aux consuls de l'année
présente.
Pels quais cossols la dicba universitat se re-
gisca.
Charte de Gréalou , p. 66.
Par lesquels consuls ladite communauté se gou-
verne.
ANC CAT. Consol. ESP. PORT. CotlSlll. IT. Cofl-
solo.
17. Consolât, cossolat, s. m., lat. con-
sulats, consulat.
Clavari del consolât de Nemze.
Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III , pr., p. 229.
Trésorier du consulat de Nîmes.
Non cuia estar en patz
Contra '1 cossolat d'Avignon.
Gui de Cavaillon : Seigneiras.
11 ne pense pas être en paix contre le consulat
d'Avignon.
cat. Consulat, esp. port. Consulado. it. Con-
solaio.
18. Concossol, s. m., co-consul.
G. Sezana concossol nostre per infirmitat
detengnt.
Cartulaire de Montpellier, fol. 126.
G. Sezane notre co-consul détenu par infirmité.
1 y. Proconsul, i. m., lat. proconsul,
proconsul.
CON
Aqnels jutges qn'es ordinaris si cum es
PROCONSULS.
Jfrad. du Code de Justinien , fol. 10.
Ce juge qui est ordinaire ainsi comme est le pro-
consul.
cat. esp. port. Proconsul, it. Proconsolo.
20. Consiliatiu, adj., conciliant.
Et be CONSILIATIVA.
Elue, de las propr., fol. 67.
Et bien conciliante.
cat. Consiliatiu. esp. Conciliativo.
21. Reconsiliatio, s. f. , lat. RECONCI-
liàtio, réconciliation.
Moria es mont de raisericordia e reconsi-
liatio.
Elue, de las propr., fol. 160.
Le Moria est une montagne de miséricorde et
réconciliation.
cat. Reconciliaciô. esp. Reconciliacion. port.
Reconciliacao. it. Riconciliazione.
11. Reconsiliatiu, adj. , qui réconcilie.
De contrarias e diversas afectios nnitiva et
reconciliativa.
Elue, de las propr., fol. 282.
Unitive et rèconciliative de contraires et diverses
affections.
23. Reconciliar, v., lat. reconciliarc,
réconcilier.
S'arma reconciliar
A Dieu, quan n'es departida...
Per nos deslienrar de peccat
Et a se reconciliar.
Brev. d'amor, fol. l36et83.
Réconcilier son âme à Dieu , quand elle en est sé-
parée...
Pour nous délivrer de péché et nous réconciliera lui.
Part. pas. Fo confédéral Jacob e renconsiliat
ab Laban.
Elue, de las propr., fol. i5g.
Jacob fut confédéré et réconcilié avec Laban.
cat. esp. port. Reconciliar. it. Riconciliare.
2/,. Senatconsult , SENATUSCONSULT ,
s. m., lat. senatusconsultmw, séna-
tus-consulte.
Al velleian sénat consult.
Tit. de 1262. Bout, t. CXXXIII , fol. 33.
Au sénatus-consulle velleien.
Rennnciau al velleian senatus consult.
Tit. de 1244. Doat, t. CXXX1V, fol. 68.
Ils renoncent au sénatus-consulte velleien.
CON
CONSIDERAR , v. , lat. considerar^,
considérer.
Car y a ben a considerar... Que vos consi-
deratz doas causas.
L'Arbre de Bataillas, fol. 112.
Car il y a bien à considérer... Que vous considé-
rez deux choses.
La profonditat considéra.
Trad. d'Albucasis, fol. [\Z.
Considère la profondeur.
Part. prés. Considérant que tais mercenaris
si paguan manudierament.
Statuts de Provence , BoMY, p. 2l3.
Considérant que tels mercenaires se paient ma-
nuellement.
Part. pas. Yist so dessus e ben considérât.
Chronique des Albigeois , col. 2Q.
Vu ce qui est dessus et bien considéré.
Conj. comp. Considérât que Bosicaut non era
de grant linatge.
Test, du vie. de Turenne , i3o,o,. Justel , p. i35.
Vu que Boucicaul n'e'tait pas de grand lignage.
cat. esp. port. Considerar. it. Considerare.
2. CONSIDERACIO, S.f., lat. CONSIDERATIO,
considération, contemplation.
Pausa la tua entencio e la tua consideracio
tos temps en aysso.
Trad. d'Albucasis, fol. kl.
Place la tienne intention et la tienne considéra-
tion toujours en ceci.
À consideracio de la divinal equitat.
Elue, de las propr., fol. 9.
A la contemplation de la divine équité.
cat. Consideracio. esp. Consideracion. port.
Consideraçâo . it. Considerazione .
3. Consideransa , s. f., considération.
Ab alcuna consideransa.
Régla de S. Benezeg , fol. 5o.
Avec quelque considération.
it. Consideranza.
h\. Cossirar, v., lat. corcsicfeRARe, consi-
dérer, rêver, imaginer.
Quan be m cossir los bes e 'Is mais qu'ien ai.
Folqlet de Marseille : S'al cor plagues.
Quand je considère bien les biens et les maux que
j'ai.
Qui coscira Io trauc del piment.
Bref, d'amor, fol. 23^.
Qui considère le trou du piment.
CON
/f63
Dona , nulhs boni no pot dire
Lo fin cor ni '1 bon taleu
Qu'ieu ai quan de vos cossire.
B. de Ventadour : Amors.
Dame, nul homme ne peut dire le pur désir ni
la bonne volonté que j'ai quand je rêve de vous.
Negns no s cossir
Qu'el castel on se fai servir
Ja sia per me descubert.
Arnaud de Mareuil : A guisa de fin.
Que personne ne s'imagine que le château où elle
se fait servir soit jamais déclaré par moi.
Part. prés. Pessius d'amor e cossirans.
B. de Ventadoup. : Pel dois chant.
Pensif d'amour et rêvant.
anc. cat. Consirar.
5. Cossiradament , ado,, avec réflexion.
Qui no parla cossiradament.
Trad. de Bède, fol. 34.
Qui ne parle avec réflexion.
6. Consir, cossire, s. m., chagrin, rê-
verie, pensée, souci.
Mas dat m'avetz cossire
Tal don plane e sospire.
Guillaume de Beziers : Erransa.
Mais vous m'avez donné chagrin tel dont je gémis
et soupire.
Lo dous cossire
Que m don amors soven.
G. de Cabestaing : Lo dous.
La douce rêverie qu'amour me donne souvent.
Quar de ren al non son miei dous cossire.
Pons DE Capdueil : Tant m'a donat.
Car mes douces pensées ne sont de rien autre.
Per adoîzar mon consir.
H. Brunet : Era m nafron.
Pour adoucir mon souci.
it. Consiro.
7. Consirier, cossirier, s. m., souci ,
pensée.
Sapchatz lo meillers messatgiers
Qu'ai de lieis es mos cossiriers
Que m recorda sos belbs semblans.
B. de Ventadour : Pel dois chant.
Sachez que le meilleur messager que j'ai d'elle
c'est ma pensée qui me rappelle ses belles manières.
Car mas e vis es totz lor consiriers
T. de Bambaud et d'Adhemar : Scnher.
Car mains et visage est tout leur sonci.
8. Consiranza, s.f. , inquiétude, souci.
464
CON
Non deu esser trop pics de consiransA ni
trop sospechos.
Régla de S. Bcnezcg-, fol. 76.
Il ne doit pas être Irop plein à' inquiétude ni trop
soupçonnrux.
9. Cossiraire, s. m. , rêveur.
Cbantaire,
Cossiràirb, mal parlaire.
G. de Bebguf.dan : Un tricliaire.
Chanteur, rêveur, mal parleur.
10. Consiros, cossiros, adj. , rêveur,
pensif, chagrin.
Per qne n'am mais un paabre qa'es joios
C'un rie ses joi qu'es tôt l'an consiros.
Folquet DE Marseille : S'al cor plagues.
C'est pourquoi j'en aime plus un pauvre qui est
joyeux qu'uh riche sans joie qui est chagrin toute
l'année.
De unlha re , quan vos vi , mas de vos
Ai iea estât, douma, tan cossiros.
Arnaud de Mardeil : Aissi cum selh.
Depuis que je vous vis, dame, je n'ai été aussi
rêveur d'aucune chose que de vous.
anc. cat. Consiros. it. Consiroso.
Le Dictionnaire italien d'Alberti
donne le substantif ennsiro et l'adjec-
tif consiroso, comme des mots anciens,
venus de la langue provençale.
CONSTIPATIU, adj., du lat. constipa-
tio, qui constipe.
Del ventre constipatius.
Elue, de las propr., fol. ^5.
Conslipatif du ventre.
CONTAR, v., comtar , conter, raconter.
Lainz contava del temporal cum es.
Poème sur Boécc.
Là dedans il racontait du temporel comme il est.
Ieu am si qn'om no pot contar
Tan be cum ieu am ni pensar.
Pambald d'Orange : Ah nou cor.
J'aime tant qu'on ne peut raconter ni penser aussi
hien que j'aime.
ANC. fr. Si li a en reqnoy contet
Comment il aime une pucelle.
Roman du châtelain de Coucy , v. 2942.
A lur seignnr l'unt tost cunted.
G. Gaimar , Poème d'ILweloc, y. 688.
CAT. f.sp. tort. Contar. it. Contarc.
CON
2. Conte , comte, s. m., conte.
E antres comtes espandntz
P. Vidal : Ahril issic.
Et autres contes répandus.
Caut auran un conte auzit.
Un Troubadour anonyme : De paraulas.
Quand ils auront ouï un conte.
anc. cat. Compte, esp. Cuento. port.it. Conto.
3. Contamen, s. m., récit, narration.
Séria loncx contamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Ce serait long récit.
anc. cat. Contamen. it. Contamento.
4. Comtaire, s. m., conteur.
Cantaire fo meravilhos
E comtaire azautz e ricx.
P. Vidal : Ahril issic.
Fut merveilleux chanteur et conteur agréable et
distingué.
cat. esp. port. Contador. it. Contantore.
5. Acomtar, v. , raconter.
E no m'en séria bui tan perforsatz
Qne vos agues... tôt acomtat
Los bes que son en lui ni las bentatz.
Romande Gérard de Piossillon , fol. 53.
Et ne m'en serais aujourd'hui tant efforcé que je
vous eusse... entièrement raconté les hiens ni les
heautés qui sont en lui.
anc. fr. Ne vos veil totes aconter
Lor jornées ne qu'il devindrent.
Roman du Renart, t. III , p. 3jg.
Ne sai que j'alasse acontant.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. , t. I , p. 29.
6. Recomtar, racomtar, v., raconter.
Dels cals séria lonc a recomtar.
Trad. de Bede, fol. ^l-
Desquels il serait long à raconter.
S. Jobans evangelista recomta una vision.
V. et Vert., fol. 6".
S. Jean évangéliste raconte une vision.
Entro aisi ai racomtat
Dels auzels com sion adobat.
Devjdes de Prades , Auz. cass.
Jusqu'ici j'ai raconté des oiseaux comme ils soient
arrangés.
anc. fr. Que paissent estre recuntet.
Anc. trad. des Ps. ms. n° 1, ps. 3g
it. Raccontare.
7. Rfcomtansa, s. f. , récit.
CON
Segon l'avandicba recomtanza.
Cal. dels apost. de lïoma, fol. l32.
Suivant l'avant dit récit.
8. Recomtamen , s. m., récit, nar-
ration.
Adordenar lo recomtamen de las causas.
Trad. du Nouv. Test. S. Luc, cli. I.
Coordonner le récit des choses.
9. Recomtable, adj., exprimable, ra~
contable.
Am non recomtables gemimens.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Romains.
Avec des ge'missements non exprimables.
CONTE , cointe , cuende , adj. , lat.
coMPTMf, cultivé, gracieux, aimable.
Terras contas e non contas.
Tit. de 1253. Arch. du Roy., J , 323.
Terres cultivées et non cultivées.
Si va ten fin' amors coint' e gai.
B. de Ventadour : Era non vei.
Ainsi pur amour me tient aimable et gai.
Tais s'en l'ai conhtes e parliers.
B. de Ventadour : Pel dois chant.
Tel s'en fait gracieux et parleur.
En est sonet cuend' e leri.
A. Daniel : Ab guay.
En ce sonnet gracieux et léger.
Mont ai estât cuendes e gais.
Le comte de Poitiers : Pus de chantar.
J'ai e'te' moult gracieux et gai.
2. Congé, conje, adj., poli, gracieux,
aimable, gentil.
En un leu chantar congé.
Giraud de Borneil : Razon.
En un le'ger chant gracieux.
Quai pro y auretz, dompna conja?
Le comte de Poitiers : Farai chansoneta.
Quel profit y auiez-vous , dame gentille?
Car de donssa terra conja
Me trays.
Pierre d'Auvergne : Al descebrar.
Car elle me tire de douce terre agréable.
anc. fr. Cuintes de paroles et bels.
Ane. trad. des Livres des Rois, fol. 21.
Chescun fu de ennseil coinces e bien séné...
Esliz unt ne sai kels ne kanz
De plus cuint è des miex parlanz.
Roman de Rou , v. 8r 9 et 6062.
CON 465
3. CoiNTAMEN, CUEINDAMEN , CONHDA-
mens , ado., gracieusement , poliment ,
proprement.
Peirol, violatz e chantatz cointamen
De ma chanson los motz e '1 so leugier.
Albert de Sisteron : Bon chantar.
Peyrol , jouez et chantez gracieusement les mots
et la musique légère de ma chanson.
Cueindamen vol ruanjar molt.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Il veut manger très proprement.
Conhdamens ai estât dezamoros.
B. de Ventadour : Bels Monruels.
J'ai poliment cesse d'être amoureux.
anc. fr. Li chamberlenc ruult kitintement
Fist el duc sun cumandernent.
Roman de Rou, v. 7085.
anc. cat. Coindament. anc. it. Contamente .
4. COINDET, CUENDET, CUNHDET , adj. ,
gracieux, gentil, accort.
Vostre gen cors cuendet e gay.
Arnaud de Marueil : Doua genser.
Votre gentille personne gracieuse et gaie.
Perqu'ieu sui cuendeta e guaia.
La comtesse de Die : Ab joi.
C'est pourquoi je suis accorte et gaie.
S' ieu sabi' aver guizardo
De chanso, si la faria,
Ades la comensaria
Cunhdeta de motz e de so.
Berenger de Palasol : S' ieu sabi' aver.
Si je savais avoir récompense d'une chanson , si je
la ferais, je la commencerais dès à pre'sent gentille
de mots et de musique.
5. CoiNDIA, CUEINDIA , CUNHDIA, CUN-
thia , s. f. , grâce , politesse , cour-
toisie, charme.
Al mieu semblan non séria
Lo paradis gent complitz de coindia
Senz leis.
B. Calvo : S'ieu ai perdut.
A mon avis le paradis ne serait pas agréablement
accompli de charme sans elle.
E gens parlai- et avineus cunhdia.
G. Faidit : Chant e déport.
Et gentil parler et avenante politesse.
Beutatz e valors e cueindia ,
Dona, creis en vos quasenn dia.
Pons de Capdueil : S'anc fis ni dis.
Beauté' et me'rite et grâce, damé, croît en vous
chaque jour.
466
CON
De grau beutat e île gran cunthia.
P. Vidai : Mai o.
De grande beauté et de grand charme. .
6. CoiNDANSA, CUENDANSÂ , CUNDaNSA ,
s./., accointance, agrément, aménité.
Ë qu'uni non aia coindansa
Ab paubra persona.
P. Cardinal iFalsedatz.
Et qu'on n'ait pas accointance avec pauvre per-
sonne.
Vuelh sa cuendans' e sa paria.
PONS de Capdieil : S'anc fis ni.
Je veux son accointance et sa compagnie.
Qu'après ai" sa ctnr dansa.
E. Cairel : Can la freidors.
Que j'ai appris son aménité.
7. Cundezia, s./., gracieuseté.
Coin marqueza qu'es ses par de ccndezia.
T. de Gir. Relier et de Jordan : Senlier Jorda.
Comme marquise qui est sans pareille de gracieu-
seté.
anc. fr. Hoiîs qui porchace druerie
Ne vaut noient sans cointerie.
Roman de la Rose, v. 2iq6\
8. Coindeiar, condeiar, v. , embellir,
faire politesse, ajuster.
E '1 joven cors c ades gensa e coindeia.
RamBAUD de Vaqueiras : Eissamen ai.
Et le joli corps qui s'arrange et embellit toujours.
Aqnella qne miels parla e coindeya.
Aimeri de Peguilain : Destreitz cocbatz.
Celle qui mieux parle et fait politesse.
E '1 joves cois que tan gen se condeia.
Raimond de Miraval : Dona.
Et l'agréable corps qui s'ajuste si gentiment.
anc. fr. Et se remire et se demaine
Por soi parer et cointoier...
Et se cointoient et se fardent
Pour ceux bouler qui les regardent.
Roman (le la Rose, v. 0,o55 et 9065.
it. Conciare.
9. Coindar, v. , cajoler, caresser, dis-
poser.
Qa'ien no sai dir ni coindar.
Bertrand de Born : Quant vei lo.
Que je ne sais dire ni cajoler.
Qu'il se tengron per paiat
Del près ; coui an coindat,
CON
Laissera morir tanta gen.
B. Zorgi : On bom plus.
Vu qu'ils se tinrent pour payés du prix ; comme
ils ont disposé, ils laissent mourir tant dé gens.
10. Cueïntat, s. m., compagnon , affulé.
Venc bo mati Matran e son cueyntat.
Philomena.
Matran et son compagnon vint bon malin.
11. CuNDiR,-y., orner, embellir.
Et aiso don cundir
Voira et abelir
Sa test' en aquel jorn.
\manieu des Escas : En aquel mes.
Et cela dont elle voudra orner et embellir sa tel
en ce jour. "~
ANC. fr. Si s'en affuble et si s'apreste
De soi cointir et faire feste.
Roman de la Rose, v. 1821'i
Et volentiers se cointissoient
A leur pooir et s'acesmoient.
Fabl. et cont. anc, t. III , p. 447 •
12. Acoindaxsa, s. f. , accointance, ac-
cueil, société.
Tan me feses plazer vostr' acoindansv '
Giraud le Roux : Nulbs born.
Tant me fil plaisir votre accointance'.
Tant qu'alenges mon afan.
Ab douss' acoindansa.
P. Raimond de Toulouse : Pessamen.
Tant qu'elle allégeât mon ebagrin avec un doux
accueil.
anc. fr. Miex aim morir recordans ses béantes
Et son grant sens et sa belle acointance .
Le roi de Navarre , ebanson 29.
13. AcUNDAMEN" , ACOIXTAMEN, S. //?.,
accointement, rapport.
A selbs qne an ab vos acundamen
Qne amon joy e solatz e joven.
Le moine de Montaudon : Aissi cum.
A ceux qui ont accointement avec vous , qui ai-
ment joie et soûlas et grâce.
D'arismetioa sai totz los acointamens.
P. de Cordiac : El nom de.
Je sais tous les rapports d'arithmétique.
ANC. fr. Je ne sai quel acointement
Vous penssez.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 3l8.
it. Acconciamento.
14. Acoindar, v., accointer, fréquenter,
accueillir.
CON
E qui los acoini a
Fai trop gran follor.
G. Figueiras : Sir ventes.
Et qui les fréquente fait très grande folie.
Pus tan fai qa'ab si ju'acuynba.
A. Daniel : Ans qu'els ci m.
Puisqu'elle fait tant qu'elle m'accueille avec soi.
anc. fr. As riches se voldra tôt a*vant acointier.
Thibaud de Mailli , p. n.
rr. Àcconciare.
1 5. Aconjar , v., affectionner, accointer.
Qui s'aconja
De trop hunian joi janzîr.
Pierre d'Auvergne : Al-desceLrar.
Qui s'affectionne à trop goûter jouissance humaine.
16. Reconja, s.f., enjolivement.
Que may val que reconja.
Arnaud de Marsan : Qui comte vol.
Vu que vaut mieux qu'enjolivement.
17. Reconjar, v. , rapprocher, rajuster.
Can se reconjan auzeus.
Thibaud de Bleson : Can se.
Quand les oiseaux se rapprochent.
it. Riconcïare.
CONTEIRAL, s. m., contemporain.
Mos conteirals de mon linage.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Galates-
Mes contemporains de mon lignage.
CONTEMPNER, v., lat. contemner*?,
mépriser.
Totz îos herelges contempnet e reproet.
L'Arbre de Bataillas , fol. i!l.
Il méprisa et re'prouva tous les hérétiques.
anc. fr. Son insolence de contemner ainsi les
loix.
Amyot, trad. de Plutarque, Vied'Alcibiade.
Alors pourriez en vérité
1 Contemner leur autorité.
C. Marot, t. IV, p. 18».
it. Contennere.
CONTENT, adj., lat. contenta, con-
tent.
El es fort mal content.
Chronique des Albigeois, col. 69.
Il est fort mal content.
cat. Content. Esr. Contenta, i-ort. Contente.
it. Contento.
2. EsCONTENTAR, V., réjoilif.
CON /,67
Al dons uou termini blanc
Del pascor vei la elesta
Don lo nous temps s'kscontenta.
Bertrand de Born : Al dous non.
Au doux nouveau terme hlanc du printemps je
vois l'élue dont le nouveau temps se réjouit.
CONTRA, prép., lat. contra, contre,
en comparaison, vers, envers.
Contra felnia son fait de gran bontat ;
Contra perjuri, de bona feeltat.
Poëme sur Boèce.
Contre fe'lonie ils sont faits de grande honte' ,
contre parjure, de honne fidélité.
Sembleran tut leugier
Contra la mort del jove reî engles.
Bertrand de Born : Si tut li dol.
Sembleraient tous légers en comparaison de la
mort du jeune roi anglais.
Com la flors c'om retrai
Que totas horas vai
Contra 'I soleill viran.
Peyrols : D'un sonet.
Comme la fleur qu'on cite qui va à toute heure se
louinant vers le soleil.
Com lo sol es plus chauz contra '1 média.
Albertet : Atrestal vol laire.
Comme le soleil est plus chaud vers le midi.
Tant tem de far contra ley faillimen.
Albert de Sisteron : Ben chantar.
Craint tellement de faire manquement envers elle.
anc. fr. Que trestoutle pais contre li acouroit.
Roman de Berte, p. 181.
cat. esp. tort. it. Contra.
2. CONTRARI, adj. , lat. CONTRARIA,
contraire , opposant.
E greus ira de mar,
Mas lo temps fo contraris.
V. de S. Honorât.
Et forte agitation de mer , mais le temps fut
contraire.
Adv. comp. Faire neguna causa al contrari.
Tit. de r/jo'i. Doat, t. LX, fol. 223.
Faire aucune chose au contraire.
En contrari afferman.
Tit. du wu« sièc. Doat, t. CXXXVII , fol. 236'.
Au contraire ils affirment.
Per contrari puesc dir.
Serveri de GiroNE : Del mon volgra*
Je puis dire par contraire.
468
CON
Sitbstantiv. Hoc e 110 son tlay contrari.
G. Olivier d'Arles, Coblas triadas.
Oui et non sont deux, contraires.
Ans a de contraris tan.
T. de G. de Mlr et de G. Riquier : Guiraut
Riquier.
Mais il a tant de contrariétés.
cat. Contrari. Esr. tort. it. Contrario.
3. Contrariament, adv., contrairement,
d'une façon contraire.
Deves procezir contrariament.
Elue, de las propr., loi. g3.
Devez proce'der d'une façon contraire.
4. Contrarios, adj., lat. contrarius,
contraire, contrariant, adversaire.
Que sol esser fis e bos ,
Mas er m'es contrarios.
Aimeri de Pegcilain : Eissaraens.
Qu'il a coutume d'être fidèle et bon , mais main-
tenant il m'est contraire.
E us y verns braus e contrarios.
P. Cardinal : l\"on es corles.
Et un hiver rude et contrariant.
Qnar mala molher es contrarioza.
Elue, de las propr. , fol. 71.
Car me'chante femme est contrariante.
Substantif. Ni blandis sos contrarios.
G. Riquier : Kalenda.
Ni flatte ses adversaires.
arc. fr. Iriéement parla li luz
Qui moult esteit contraliuz...
Un vileins prist feme à espuse
Qui moult esteit contraliuse.
Marie de France , t. II , p. 64 et 379.
anc. cat. Contrarios. esp. Contrarioso.
5. Contrariosamen, adv., contrairement.
Senton diversamen o contrariosamen.
Trad. de la Règle de S. Benoît , fol. 76.
Ils sentent diversement ou contrairement.
6. Contrariaire , s. m., contradicteur.
Quan poirai , lhi serai contrariaire.
Roman de Gérard de Rossil/on , fol. Q,3.
Quand je pourrai , je lui serai contradicteur.
ANC. esp. port. Contrariador .
7. CONTRARIETAT, S./., lat. CONTRARIE-
rxTe/n , contrariété.
Per gran contrarietat de vens.
Cat. deh apost. de Roma , fol. 211.
Par crande contrariété de vents.
cm
Se a tu fai contrarietat.
Trad. d'Albucasis, fol. 29.
S'il te fait contrariété.
Adv. comp. Pur bona fe e ses mal engien e ses
contrarietat.
Statuts de Montpellier de 1204.
Par bonne foi, et sans mauvais artifice, et sans
contrariété. ,
cat. Contrarietat. esp. Conlrariedad. port.
Contrariedade . ip. Contrarieta.
8. Contraria, s. f., contradiction, ré-
sistance.
Cant au K. Martels la contraria.
Pioman de Gérard de Rossillon, fol. 2.
Quand Charles Martel entend la résistance.
anc. esp. Contraria.
9. Contrariamen , s. m., contrariété,
opposition.
Aquelas acordansas ni'ls contrariamentz
Ab las autras estellas.
P. de Corbiac : El nom de-
Ces concordances et les oppositions avec les autres
e'toiles.
10. Contrariar, v. , contrarier.
E '1 tieu filhs non contraria
Ton voler neguna ves.
P. Cardinal : Vera vergena.
Et ton fils ne contrarie ta volonté aucune fois.
Qu'aissi sui fis qu'on plus mi contraria,
Siec son coman e '1 fas tôt a sa gnia.
G. Pierre de Cazals : Ja co eugey.
Que je suis ainsi fidèle qu'où elle me contrarie
plus , je suis son commandement et je lais tout à sa
guise.
Part. prés. Qu'ie us fos contrarians
Ab digz mais dizedors.
GAL'BERT îuoi:ve de Puicibot : S'ieu anc jorn.
Vu que je vous fus contrariant avec mots me'-
ebants parleurs.
cat. esp. tort. Contrariar. it. Contrariare.
11. Contrastius, adj., contrariant.
Mas ben suy contrastius
En tôt quan pue.se.
P. Cardinal : Non es corles.
Mais je suis bien contrariant en tout ce que je puis.
12. Contrastaire, s. m. t contrediseur ,
contrariant.
Car d'aisso m'es contrastaire.
T. df. G. de S. Gregori et de Iîlacas :.Scingntr.
Car de cela il m'est conlrediscur.
anc. esp. Contrasto. it. Contrastatore .
CON
i3. Contrast, s. m., débat, querelle,
contraste.
Qaelas lebres an contrast als lebriers.
Guillaume de Tudela.
i)ue les lièvres ont querelle avec les le'vriers.
Angel non ha contrast en sa virginitat , car
non ha cors ni caru ; angels es purs esperitz.
V. et Vert., fol. 94.
Ange n'a point de débat en sa virginité, car il n'a
corps ni chair ; ange est pur esprit.
anc. cat. Contrast. f.sp. port. Contraste, it.
Contrasta.
\l\. CONTRASTAR, V. , \&l. CONTRASTAR?,
contredire, opposer.
Doncx ben es fols qui ab Turcx mov conteza ,
Pus Jésus Crist no lor contrasta res.
Le chevalier du Temple : Ira e dolor.
Donc est bien fou qui avec Turcs meut querelle ,
puisque Je'sus-Christ ne leur contredit rien.
Lai on aiuor vol renbar,
Razos no pot contrastar.
Aimar de Rochaficha : Si amors fos.
Là où amour veut régner, raison ne peut contredire.
ANC. FR.
N'i a ne fort ne fièble ki à Rou contrestace.
Roman de Rou, v. Iq4'-
cat. esp. port. Contrastar. it. Contrastare.
i5. Contestar, v., lat. contestar^,
contester, disputer.
Avian contestada la leit... Pois que la leis
es contestada.
Trad. du Code de Justinien , fol. 5.
Ils avaient contesté la cause. . . Après que la cause
est contestée.
cat. esp. port. Contestar. it. Contestare.
ï6. Encontra, prép. , contre, vis-à-
vis , vers , en comparaison de.
Ni no conselh a cels del Canpidnelh
Qu'ENCONTRA'lreypasson tost en Catnpanha.
P. Vidal : Quor qu'om.
Ni je ne conseille à ceux du Capitole que contre
le roi ils passent promptement en Campanie.
Encontra '1 prim rai del solelh.
Gavaudan le Vieux : L'autre dia-
Vis-à-vis le premier rayon du soleil.
Ja ruos chantais no m'er honors
Encontra '1 rie joy qu'ai conques.
B. de Ve.xtadour : Ja mos.
CON
469
Jamais mon chant ne me sera honneur en compa-
raison du bonheur que j'ai conquis.
Advcrb. Nul temps no venrau encontra.
Titre du Périgord de 127 1 .
En aucun temps ils ne viendront contre.
Adv. comp. Il venc a l'encontra , et il dis :
Senher, ben sias vos vengutz.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Elle vint à l'encontre. et elle dit : Seigneur, vous
soyez bien venu.
anc. fr. Nous leur devions aidier encontre le
Soudanc de Damas.
Joinville, p. iob\
Sunt asemblet encuntre mei.
Anc. trad. du Ps. Ms. n° I , ps. 58.
Li empereur ala encontre lui et le reçut
moult honorablement.
Rec des Hist. de Fr., t. III , p. 179.
Encontre la pasche est venuz.
Marie de France , t. II , p. 420.
anc. cat. esp. Encontra. it. Incontra.
17. Encontre, s. m., encontre, ren-
contre.
E pus alhors vau mndar mon estatge,
Bon encontre m don Dieus e bon intratge.
G. Faidit : Tant ai sufert.
Et puisque je vais changer ailleurs ma demeure ,
Dieu me donne bon encontre et bonne entre'e.
Al encontre dels brans foc e (lama salis.
Roman de Fierabras , v. 2l32.
A la rencontre des glaives feu et flamme jaillit.
Lor salon al encontre dereire e denant.
Guillaume de Tudela.
Ils leur saillissent à l'encontre derrière et devant.
anc. fr. Et allèrent à son encontre tous les plus
grans de l'hostel du duc.
Monstrelet, t. II, fol. 100.
Si d'aventure... elles en rencontroient en la
rue... c'est mal encontre.
Arrêts d'amour, p. 766.
Mais aux petits va tousjours à l'encontre.
Desmasures, trad. de l'Enéide, -p. 271.
cat. Encontre, esp. Encuentro. port. Encontro.
it. Incontro.
18. Encontraha , s. f. , rencontre, oc-
currence.
Lo somi s'averet ; mala fos I'encontrada.
Roman de Fierabras, v. 5o8o.
Le songe s'avéra ; la rencontre fut mauvaise.
19. Encontramens, s. m., rencontre,
choc.
Î7°
COft
Que Mars, que tan es fels, canl l'es encon-
TRANENS,
S'apaza tôt per ela.
P. de CORDIAC : El nom de.
l^ue Mars , qui est si cruel, s'apaise entièrement
par elle , quand il lui est rencontre.
Elh encontramens dels vens.
Lif. de SydrttCj fol. Ifi-
Le choc des vents.
ANC. FR.
Si m'en pusse venger en nnl enctintrement.
Pioman de Horn , fol. 19.
anc. cat. Encontrament. it. Incontramento.
20. Encontrar , v. , rencontrer.
N1 Uget , et îeu vauc si nnz ,
Que si laire ra'EN contraria,
No m tolria , si no m daiia.
T. de Hugues et de Reculaire : Cometre us.
Seigneur Hugues , et je vais si nu , que si voleur
me rencontrerait, il ne m'ôterait , s'il ne me don-
nerait.
Encontrey pastora ses par.
J. EstÈVE : L'autr'ier.
Je rencontrai bergère sans pareille.
S'ien m*ENC0NTRE un jorn ab sosbailos
Que m gnerreyo , ieu los farai dolens.
Boniface de Castell vne : Sitôt no m'es.
Si je me rencontre un jour avec ses baillis qui me
font la guerre , je les ferai dolents.
Car si s'encontron d'un voler
Dui fin amie e d'un talan.
Giraud de Borneil : Nuilla res.
Car si deux purs amants se rencontrent de même
vouloir et de même de'sir.
Substanàv.
Mas li baro de Fransa lor son al encontrar.
Roman de Fierabras, v. 3423.
Mais les barons de France leur sont au rencontrer.
anc. fr. Encor se crient d'estre encontrez.
Roman dit Renart , t. I , p. 2o5.
Si dous ebars i éust vennz,
Bien se poissent encontrer
E largement outre passer.
Marie de France , t. II , p. l\b\.
Trois lieues outre encontrèrent le roi d'An-
gleterre.
Monstrelet, t. I , fol. i5.
cat. esp. tort. Encontrar. it. Incontrare.
CONTRABILLAR , v. , chanceler, né
]) u cher.
CON
Engans estai en pes
E liais fes contrabilla.
Marcabrus : Lanquan.
Tromperie est en pied et foi loyale chancelle.
CONTRADA , s. f. , contrée , pays.
Voyez Muratori, Diss. 33;Denina,
t. II, p. 268.
Am tan foron en la contrada.
Trad. d'un Evang. apocr.
Alors ils furent dans la contrée.
ANC ESP.
Contra tierras de Lara faza una contrada.
V. de S. Domingo de Silos, cob. 265.
it. Contrada.
2. Encontrada , s./., contrée.
Tota Basconn' e Aragos
E I'encontrada dels Gascos ,
Saben quais es aquist canezos.
V. de Sainte Foj d'Agen.
Tout le pays basque et l'Aragon et la contrée des
Gascons , savent quelle est cette ebauson.
De dos cavalliers qu'ieu sai
Qu'estan en nn' encontrada.
T. de l'Oste et de Guillaume : Guillem razon.
De deux cavaliers que je sais qui sont en une
contrée.
De totas encontradas
Estranbas e privadas.
Arnaud de Maueuil : Rasos es.
De toutes les contrées étrangères et connues.
anc. Esr.
Que por esta encontrada que yo tengo guardada .
Poesias del Arcipreste de Hita , cop. 934 •
anc. cat. Encontrada.
CONTRIT, adj., lai. contrite, con-
trit, repentant.
Peccador non contrit veramen.
Doctrine des Vaudois.
Pe'cbeurs non contrits véritablement.
cat. Contrit, esp. port. it. Contrito.
2. CONTRICIO, CONTRIXIO, S./., lat. C0N-
tritio, contrition.
Contricios aver.
Bref, d'amor, fol. 109.
Avoir contritions.
Lo santz vi la contrixion.
V. de S. Honorât.
Le saint vit la contrition.
cat. Conlriciô. esp. Contricion. tort. Con-
tricâo. it. Contrizione.
CON
3. Contrimen , s. m., contrition.
Repentimen reqnfer grand dolor e contri-
men de cor.
V. et Vert. , fol. 67.
Repentance requiert grande douleur et contrition
de cœur.
CÔNTUMAX , adj. , la t. contumax ,
contumace, opiniâtre.
Sera desobediens o contumax.
Trad. Je la règle de S. Benoit, fol. 3g.
Sera désobéissant ou opiniâtre.
— Qui refuse de comparaître en jus-
tice.
E sia estât contumax per I an.
Coût, de Condom de l3l3.
Et ait été contumace pendant uu an.
Substantiv.
Garda que l'endurzitz contumax no ti vensa.
V. de S. Honorât.
Prends garde que l'opiniâtre endurci ne te vainque.
anc. fr. Les chevaulx mignots et rebelles sont
modérés par le frein , et les chiens contu-
maces sont liés et retenus au collier.
Anc. trad. des Politiques d'Aristote, fol. 55.
cat. esp. port, Contumaz. it. Contumace.
1. CONTUMACIA , S. f. , lat. CONTUMACIA,
contumace, opiniâtreté.
La contumacia de Frédéric contra la Glyeia.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 187.
\s opiniâtreté de Frédéric contre l'Eglise.
Mas si el vol perseverar en aquela contu-
macia.
Trad. du Code de Juslinien , fol. l[\.
Mais s'il veut persévérer en cette contumace.
Racine a dit :
L'esprit de contumace est dans cette famille.
Racine , les Plaideurs, acl. II , se. 5.
— Défaut de comparution de l'accusé.
Los fetz citar, mas els no comparegro pas,
perque foro mes en contumacia.
Cat. dels apost. de Rotna, fol. 2o5.
Il les fit citer, mais ils ne comparurent pas, c'est
pourquoi ils furent mis en contumace.
cat. esp. port. it. Contumacia.
CONTUMELIA, s./., lat. contumelia,
affront, injure.
CON
47i
O si el li fei grant contumfxiv , so es, gran
anta.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 16.
Ou s'il lui fit grand affront , c'est-à-dire , grande
bonté.
anc. fr. Remplis de sales injures et contumé-
lies.
F. P. Crespet, Trad. de Terlullien, aux; mart.
L'aspreté des plus atroces contitmelies.
Camus de Bellev, Diversités, t. I , fol. 283.
Et que nesung autheur
Extraire sçeust telle contumelie.
Crétin , p. 120.
Antonius commencea à dire et à faire plu-
sieurs choses en contumelie et au desadvantage
de lny.
Lesquels ne pouvoient plus souffrir ne en-
durer les injures et contitmelies qu'on leur
faisoit.
Amyot, Trad. de Plutarr/ue, Vie d'Antoine,
cat. esp. port. it. Contumelia.
2. Contumeliosament, adv . } injurieuse-
ment.
Contumeliosament blasfemavo sanctaMag-
dalena.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 168.
Us blasphémaient injurieusement sainte Made-
leine.
anc. fr. Ils veirent qu'on le trainnoit ainsi
contumelieusement lié et garoté.
Amyot, Trad. de Platarque, Vie de Pliilopœmen,
Aulcune chose dire et prononcer medisam-
ment et contumelieusement.
Anc. trad. du tr. des Off. de Cicèron, p. 60.
cat. Contumeliosament. ssr. port. it. Contu-
meliosamente.
3. Contumeliak , v., honnir, couvrir
d'opprobre.
Part. pas. Flagellatz e contumeliatz.
V. et Vert., fol. 64.
Flagellé et couvert d'opprobres.
CONVIT, covit, s. m., lat. conv ivium ,
festin, repas, invitation.
An toit dons e convitz,
Giraud de Borneie : Lo doutz.
Ont supprimé dons et festins.
Podetz ben en Peitau o en Fransa
Morir de fam , s'en convit vos fiatz.
T. d'Albert de Sisteron et du moine ; Monges.
472 COP
Vous pouvez bien en Poitou ou en Fiance mourir
île faim , si vous vous fiez en incitation.
Fetz I gran covit de mot nobles homes.
Cat. de/s npost. deRoma, fol. îog-
Jl fil une grande incitation de très nobles hommes.
Ieu vi , ans que fos faîditz ,
Si fos per amor donatz
Us cordos, qu'adreg solatz
N'issia e ricx covitz.
AlMERl DE PEGUILAIN : Mantas vetz.
Je vis , avant qu'il fût exile' , que si un cordon fût
donne' par amour, il en sortait adroit entretien et
noble invitation.
ANC. fr. En un convif où il y avoit plusieurs
assis à la table.
Amyot, Trad. de Plutarqae, Vie d'Antoine.
A Abbeville où ledit duc de Bourgogne feit ,
pour sa bienvenue, un hounorable convi.
MONSTRELET , t. I , fol. 6.
La maison où ils tenoient leurs grans convis.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 444*
Les convis et banquets plus grands et plus
prodigues qu'en nul autre lieu.
Co.MINES, t. I , p. l4-
cat. Convit. F.sr. port. Convite. it. Convito.
a. Convidar, COVIDAR, v. , lat. CONVI-
VARe, convier, inviter.
E car tan jen m'en convidatz ,
E per vostr' amor, manjarai.
Roman de Jaufre, fol. 48-
Et parce que vous m'en conviez si bien, et pour
votre amour, je mangerai.
Mas la Gleiza esta tan endurmida
Que de passai- negus hom non covida.
R. Gaucelm de Beziers : Ab grans trebals.
Mais l'Église demeure si endormie qu'elle ne con-
vie personne de passer.
Gent aculhir, gent covidar.
B. d'AiriAC : En Guillem.
Gentiment accueillir, gentiment invite?:
Qn'elsen puesc ben servir, qnanlos ai covidatz.
Izarn : Diguas me tu.
Que je puis bien les en servir, quand je les ai
conviés-
Part. pas. Trastug y foro convidat.
Trad. de l'Evang. de JSicodème.
Tous y furent conviés.
CAT. esp. tort. Convidar. it. Convitare.
°). Descoviuar , v., non convier, ne
pas inviter.
COP
Part. pas.
N Augier, tost auretz trobat so que sercatz,
Que ab cascun intras manjar descovidatz.
T. d'Augier et de Bertrand : Bertran vos.
Seigneur Augier, bientôt vous aurez trouve' ce que
vous cherchez, vu que vous entrez manger avec cha-
cun sans être invité.
cat. esp. Desconvidar.
4. Envidar, v., lat. invitarc, inviter,
convier.
E venc un jorn en aquesta encontrada per
servir lo e per envidar lo al sieu castel.
V. de Bertrand de Born.
Et il vint un jour en cette contrée pour le servir
et pour l'inviter au sien château.
Et a envidat sos amicx.
V. de S. Honorât.
El a invité ses amis.
Part. pas.
A las nossas on fon envidat ab sas gens.
P. de Corbiac : El nom de.
Aux. noces où il fut invité avec ses gens.
cat. Envidar. anc. esp. port. Invitar. it. In-
vitât e.
5. Envit, s. m., invitation, défi.
E can vos seretz reculhitz
Ab els , e seran sermadas
Las viandas , er faitz I'envitz.
Folquet de Lunel : E nom dcl.
Et quand vous serez rassemblé avec eux, et que
les viandes seront disposées , sera faite V invitation.
Quar de beutat me fai envit.
Deudes de Prades : Pus merces.
Car me fait défi de beauté.
cat. Envit. Esv.Envite. tort. Invite, it. Invito.
COPADA , s. f. , cochevis , alouette
huppée.
Chant de la copada.
P. Cardinal : Sel que fes.
Chant dn cochevis.
esp. Copada.
COPIA, s. f., lat. copia, abondance.
Estomach sec es assedat e désira granda co-
n\ d'ayga.
El suc de las ditas heibas lor dona coriA
de lac.
Elue, de las propr., fol. 34 et 245.
COP
Estomac sec est altère et désire grande abondance
d'eau.
Le suc tlcsdites lierbes leur donne abondance de
lait.
E gran copia d'autra cavalaria.
Cat. dels apost. de lloma , fol. 58.
Et grande abondance d'autre chevalerie.
2. Copios , adj. , lat. copiosk5, abon-
dant.
En boscagges copios as... Qne es conos en
aygas... Es copios en tota bontat.
Elue, de les propr:, fol. 160 , l3l et 8.
Abondantes en forêts... Qui est abondant en
eaux... Est abondant en toute honte'.
3. Copiozament, adv. , abondamment.
Cavals et autras bestias copiozament hau
pastencs et engraisbs.
Elue, de las propr. , fol. 129.
Les chevaux, et autres bêtes ont abondamment pâ-
turages et engrais.
COPIA , s. f. , copie.
Copia del denunciamen.
Ord. des Rois de Fr., iq63, t. XVI , p. i34-
Copie de la de'noncialion.
La copia dels presens statuts... Que dels pre-
sens articles se fassa una coriA.
Tit. de \l\tio. Doat, t. LXXX, fol. 390 et 3g5.
La copie des présents statuts... Qu'il se fasse une
copie des présents articles.
cat. esp. tort. it. Copia.
COPULA, s. f. , lat. copula, copule.
Si aytal nominatiu singular no s'ajuslavo
aiu copula , adonc no requero verb plural.
Leys d'amors, fol. 53.
Si de tels nominatifs singuliers ne s'ajustaient avec
copule, alors ils ne requièrent pas un verbe pluriel.
CAT. ESP PORT. IT. Copula.
2. Copulathj , adj. , lat. coptjlativm,ï,
copulatif.
Dictios... las quais apelam claus o copula-
tiva o disjunctiva.
Leys d'amors, fol. 76.
Expressions... lesquelles nous appelons clef ou
copulative ou disjouctive.
Substantiv. Cant aquil dui nominatiu singular
son ajustât ab copulativa.
Leys d'amors , fol. 53.
Quand ces deux nominatifs singuliers sont ajus-
tés avec copulative.
cat. Copulatiu. esp. it. Copulativo.
1.
COR 473
3. Coptjlar, v., lat. coruLARtf, copuler,
assembler.
Copulativa can copula, so es can ajusta.
Leys d'amors, fol. 101.
Copulative quand elle copule. , c'est-à-dire quand
elle ajuste.
— Accoupler.
Copulet o ajustet la sua filba matrimonial-
ment.
Prie. conc. parles rois d'Anglet., p. 28.
Il accoupla ou ajusta sa fille matrimonialement.
it. Copulare.
/j. Encojblar , v. , accoupler.
Part. pas.
O te menara ab si eum roausti encoblat.
Rrman de Fierabras , v. 2A5i.
Ou te mènera avec soi comme mâtin accouplé.
5. Descoblar , v. , découpler, désac-
coupler.
Part. pas. Que pus tost pieu la terra qne le-
brier descoblatz.
Roman de Fierabras, v. i^oS.
Qui prend plus vite la terre que lévrier dés-
accouplé.
COQUA , s. f., sorte de navire , nef.
Aru sas naus et a m sas coquas arribet en
Cypre.
Cat. dels apost. de Roma, fol. i6d-
Avec ses navires et avec ses nefs il arriva en
Chypre.
anc. fr. En la nef on coque, nommée S. Esprit.
Tit. de 1371. Carpentier , t. I, col. 1004.
esp. Coca. it. Cocca.
COR, s. m., lat. cor, cœur, volonté,
courage.
Trais li lu cou del ventre.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Lui arracha le cœur du ventre.
Par ext. Un cor de tros cozetz el fuec.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Cuisez au feu un cœur de trognon.
Fig. Lo cor n'ac tendre.
Pioman de Gérard de Rossillon , fol. h3.
Il en eut le cœur attendri.
Orar devem de cou, non pas de lavras.
Trad. de Bede, fol. 27.
Nous devons prier de cœur, non pas de lèvres.
Loc. Flacx , avars , cors de ven.
P. Vidal : Dieus en sia.
Flasques , avares , cœurs de vent.
60
4?4
COR
Mas a cor de dragon.
P. Vidal : Ajustar.
Mais a cœur de dragon.
E non avia cor de plom ,
Sec et rnalvat, mas fi e bo.
R. Vidal de Bezacdun : En aquelh.
Et n'avait pas cœur de plomb , sec et mauvais ,
mais pur et bon.
Qui sabon tôt lo sauteri
De cor.
Raimond de la Tocr : Ar es drctz.
Qui savent tout le psautier par cœur.
An de cor mos precs e 'ls acnelb.
B. de Yentadocr : Quan par la.
Elle e'coute du cœur mes prières et les accueille.
Un sirventes ai en cor que comens.
P. Cardinal : Un sirventes.
J'ai en volonté que je commence uu sirvente.
Leys de natura que naturalnien es escricba
el cor de cascnn.
V. el Vert., fol. 57.
Loi de nature qui est écrite naturellement au cœur
de cliacun.
E l'cmperaire ab lo cor al talo
Esperonet.
Rambald de Vaqleiras : Senher marques.
Et l'empereur éperonna avec le cœur au talon.
Tant com a cor de donar.
G. Riquier : Qui m disses.
Autant comme il a cœur de donner.
Ades vol de l'aondansa
Del cor la boca parlar.
Aimeri de Pegcilain : Ades.
La bouche veut maintenant parler de l'abondance
du cœur.
Impers. Er 110 y a cor de far nulh fag valen.
G. de Saint-Didier : El temps quan.
Maintenant il n'y a pas cœur de faire nul vaillant
fait.
Adv. comp. ... Que vas vos 110 fassam falhiiuen
Ans vos aineni de bon cor leyalmen.
B. DE Venzenac : Lo pair' e '1 filb.
Que nous ne fassions pas faute vers vous , mais
que nous vous aimions de bon cœur, loyalement.
Era de cor per Jhesn Crist issit
Del sien pays contra 'ls fais ïnrex aunitz.
R. Galcelm : Ab grans.
Il était 'volontairement sorti de son pays pour
Jésus-Christ contre les faux Turcs honnis.
anc. fr. As-tn ce que tes cuers voloit?
Roman du Renarl , r. 2767.
COR
11 se fu conseillez à ceus qui pins estoient de
son cuer.
Rec. des Hist. de Fr., t. VI, p. ]5a.
Ore est sis quors en grant prisun.
Marie de France , t. I , p. 432.
Donne de bon cuer.
Everard , Trad. des Dist. de Caton.
anc esp. Dixo entro su cor : esto es librado...
De cuer sey los actores , de libro non be enra.
Poema de Alexandro , cop. 662 et 38.
anc. it. L'anima esce del cor per seguir voi.
Petrarca , Son. : Piovommi.
cat. Cor. esp. mod. Coruzoti. port. Coracâo.
it. mod. Cuore.
a. Coratge, s. ni., courage, cœur, vo-
lonlô.
Tant es avols e de menut coratge
Qu'anc jorn no '1 plac pretz de cavalaria.
Lanfranc Cigala : Estiers mon.
Tant il est lâche et de menu courage que jamais
le mérite de chevalerie ne lui plut.
Per so t'en prec, tu qne o as en poder,
Qu'un pane vas mi lo sien coratge vires.
Arnaud de Marueil : Belh m'es lo.
C'est pourquoi je. t'en prie , toi qui as cela en
pouvoir, que tu tournes un peu vers moi sa 'volonté.
anc. fr. Qu'el mont n'a voir si cruel traïson
Coin bian semblant a corage félon.
Le châtelain de Couci , chanson 9.
Et lui dirent tant d'unes et d'autres qu'il
amodera son courage et son ire.
Monstrelet, t. II, fol. 106'.
Punissez vos beanlez plutost que mon courage,
Si trop bant s'élevant, il adore un visage
Adorable par force à quiconque a des yenx.
Malherbe : Poésies, liv. 5.
cat. Coratge. esp. Corage. tort. Coragem.
it. Coraggio.
3. Coratjos, coratgos, adj . , coura-
geux, hardi.
Us cavayers mot coratjos.
P. Vidal : Abril issic.
Un cavalier très courageux.
Las fai esser irozas,
Movens leu, et coratgozas
De mesclar tota baralba.
Brei>. d'amor, fol. 37.
Elle les fait être irritées, s'emportaut facilement,
et hardies à mêler toute querelle.
COR
anc. kr. Il sunt félon et outrageas ,
De tons inans faire corageux.
Roman de la Rose, v. 0'' ' '| •
cat. Coratjos. anc. esp. Corajoso. tort. Co-
racudo. it. Coraggioso.
4- Coratjosamens, adc , courageuse-
ment.
Ab joi de lieys, pus coratjosamens
Servi, qn'ieu am.
Sordel : Aitan ses pus.
Avec la joie de celle que j'aime, je sers plus cou-
rageusement.
anc. cat. Coratjosament. anc. E.sr. Corajosa-
mente, it. Coraggiosamente.
5. Coral, corau, adj . , cordial, du
cœur, intime, sincère.
Sabetz per que '1 port amor tan coral?
P. Vidal : Si col paubres.
Savez-vous pourquoi je lui porte amonr si cordial ?
Penedenza doncs re no val
Senes contrixio coral.
Contricio e penas infernals.
Pe'nitence ne vaut donc rien sans la contiition dit
cœur.
No sembla sia corals amies.
B. de Ventadour : Bels Monruels.
Il ne semble pas qu'il soit ami sincère.
Lo cor partitz
D'an dol corau.
Le comte de Poitiers : Farai un vers.
Le coeur brisé d'une douleur intime.
anc. fr. Et si aime d'amonr coral.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 108.
cat. Coral. it. Corale.
6. Cora*lmen, adv. , cordialement, par
cœur.
Qaar qui non tem , non ama coralmen.
R. Jordan vie. de Saint-Awtonih : Ves vos.
Car qui ne craint , n'aime pas cordialement.
Ses libre, coralmentz.
P. DE Corbiac : El nom de.
Sans livre, par cœur.
anc. cat. Coralment. it. Coralmente.
7. Cordial, adj. , cordial, du cœur.
Per mitigar la calor cordial... Per accidens
CORDIALS.
Elue, de las propr., fol. 19 et 87.
Pour mitiger la cbaleur cordiale,.. Par accidents
du cœur.
cat. esp. tort. Cordial, it. Cordiale.
COR 475
8. Cardiac, adj. , Iat. cardiacwj, car-
diaque.
Tremor dita cardiaca es passio del cor, tal-
ment nomnada quar soven ve per defalhimen
de cor.
Elue, de las propr. , fol. 87.
La faiblesse dite cardiaque est souffrance du
cœur, ainsi nommée parce que souvent elle vient
par défaillance de cœur.
cat. Cardiac. i:sr. tort. it. Cardiaco.
9. CORADA , CORANA, CORAILHA , S. f.,
poitrine, entrailles, ventre.
... El fege de dins la corada
Vos trayrem manteuent tôt fresc
V. de S. Honorât.
Nous vous arracherons maintenant tout frais le
foie de dedans la poitrine.
Li mes tota sa lansa perla corana.
Roman de Gérard de Rossillon, fcl. 32.
Il lui mit toute sa lance par le -ventre.
Fig. l'as semblan qu'aias corailha,
Mas lai on lebres es leos.
Bertrand de Born ; Maitolin.
Tu fais semblant que tu aies des entrailles , mais
là où le lièvre est lion.
anc. fr. Li embat jusqu'en la corée.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc, t. I, p. 24.
Tote poet l'en véir leutraille,
E li pomon è la cor aille.
Roman de Rou , v. i35A(.
cat. Coradella. esp. Corada. anc. it. Corata.
to. Corduelh, s. m., Iat. cordol/«//î,
chagrin , deuil de cœur.
Greu vieurai mais ses corduelh.
P. Raimond de Toulouse : Pos lo.
Difficilement je vivrai davantage sans chagrin.
anc. esp. Cordojo. it. Cordoglio.
11. Baticor, s. m., battement de cœur,
émotion.
En gran baticor estai ara.
Roman de Flamenca , fol. 42.
Il est alors en grande émotion.
ang. esp. Baticor. it. Batdcuore.
11. Crebacor, s. m., crèvecœur.
Escarnimens pot esser apelatz crebacor.
Per escarnimen e per crebacor.
Leys d'amors, fol. i38 et i3o.
476
COR
Moquerie peut être appele'e crèvecœtu .
Par moquerie et par crèvecceur.
it. Crepacuore.
l3. COREILLA, CORILLA , CORALHA , S. f. ,
plainte, dispute, querelle.
Ieu fatz de lor ma coreilla.
Augier : Era quau.
Je fais ma plainte d'eus.
Las rancuras et las corillas ero aitals.
TU. de 1192. Doat, t. CXXIV, fol. 292.
Les plaintes et les querelles e'taient telles.
Mas ar n'aurait tal bai allia
Que lor enfan, si '1 reys no 'ls part ,
Auran part en la coralha.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Mais maintenant ils en auront une telle dispute
que leurs enfants , si le roi ne les sépare , auront
part à la querelle.
1 /,. Coregliaire , adj . , querelleur, gron-
deur.
Aiso don sui coregliaire.
Marcabrus : Diray vos eu.
Ce dont je suis querelleur.
l5. CORALHAR, CORELHAR, COREILHAR ,
corillar, v.y inquiéter, fâcher, que-
reller, courroucer.
Apres meta l'om al soleill ,
On neguna res no ill coreill.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Après qu'on le mette au soleil , où nulle chose ne
l'inquiète.
M'escrim e m defen e m coralh ,
C'oni me fond ma terra e la m'ait.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Je m'escrime et me défends et me querelle, parce
qu'on me détruit et me brûle ma terre.
D'aquel flagei
Marcabros si cokeilla.
Marcabrus : Lo vers.
Marcabrus se courrouce de ce fléau.
E pus quascus si corelha
De l'autrui joy e s'esuiaia.
B. de Ventadour : Eras non vey.
l.l puisque chacun se fâche et s'attriste de la joie
d'autrui.
Part. prés. S'il est coreillans.
Giraud de Borneil : Si sotils.
Si elle est inquiétante-
Non sia corillans.
GihAi d de Borneil : De chantai .
Ve soit pas querellant.
COR
iG. Corrotz, $. m.t chagrin , courroux.
Totz mos gaugz maiers mi par corrotz.
Mathieu de Querci : Tant suy.
Toute ma plus grande joie me paraît chagrin.
Quar per un gaug n'a '1 pus ries mil corrotz.
Rambaud de Vaqueiras : Aras pot hom.
Car pour un plaisir le plus puissant en a mille
chagrins.
Quar de jauglar s'engenra corrotz c ira.
Liv. de Sydrac , fol. 106.
Car de plaisanter s'engendre courroux et colère.
17. Corrosansa, s. f., chagrin , inquié-
tude, amertume.
Ieu am mai...
Renanansa ab un denier
Que '1 souda ab corrossansa.
Deudes de Prades : Belha m'es.
J'aime mieux... le bonheur avec un denier que la
solde avec amertume.
18. Corrossos, adj. , courroucé, iras-
cible, colère.
Ans soy corrossos e marrilz.
Giraud de Borneil : En honor.
Mais je suis courroucé et marri.
S'om es felz e corrossos , eu quai mânieira
0 pot hom esquivar?
Liv. de Sydrac, fol. 33.
Si un homme est méchant et irascible , de quelle
manière peut-on esquiver cela?
Substantif. Ins en ifern lo corrossos.
Trad. de VEvang. de Nicodème.
Dedans l'enfer le colère.
ANC. FR.
Si leur pri qu'il ne soient envers moi correceus.
Jehan de Meung, Test.', v. 72^.
Et correceuse et tencerresse.
Roman de la Rose, v. 1^2.
anc. cat. Corrosos.
19. Corrossar, v., attrister, courroucer,
irriter, mettre en colère.
Quar si tu lhi mostras malvatz semblan , tu
lo corrossaras, et aura ti mala voluulat, et
auras corrossat te e lhuy.
Lit', de Sydrac, fol. 102.
Car si tu lui montres mauvais semblant , lu le
courrouceras, et il l'aura mauvaise volouté, et tu
auras attristé loi et lui.
Quan Peiie "Vidais se corrossava ab ela, En
Banal fasia ades la patz.
/ de Finie Vidal*
COR
Lorsque Pierre Viciai se courrouçait avec elle , le
seigneur Barrai faisait alors la paix.
Part. pas. Cum Rollaus l'entendet, el n'es
mot CORROSSATZ...
Del comte Olivier soy forment corrossatz,
Car ier fo en l'engarda mot malament plagalz.
Roman de Fierabras, v. 558 et 597.
Comme Rolaud l'entendit, il en est beaucoup cour-
roucé. . .
Je suis fort attristé au sujet du comte Olivier, car
hier il fut grièvement Liesse eu l'avant-garde.
anc. fr. Merlin respond que de sa maladie
estoit-il moult courroucé et moult lui en
desplait.
Prophéties de Merlin, fol. 48-
Pensis d'amours, dolens et courrouciés ,
M 'est net chanter que ma dame m'en prie.
Romancero français, p. 14 < •
anc. CAT. Corrosar.
20. Corrossadamens, ade. , furieuse-
ment, rudement.
Se partie d'aqui mot corrossadamens.
Roman de la prise de Jérusalem , fol. 3.
Jl se retira de là très furieusement .
ai. Acorar, -y., encourager, consoler.
Quar Len ai reconegut
Qu'amors no m vol ni m' a cor.
Giracd de Borneil : Las ! com ave.
Car j'ai Lien reconnu qu'amour ne me veut ni
m'encourage.
Aisso sai eu, qu'es danz e dezonors ,
Qui non acor Ios dezapoderatz.
Pons de Capdvjeii, : Aissi com cel.
Je sais cela , que c'est dommage et de'slionneur,
qui ne console pas les affligés.
Dans l'ancien français, acorer signi-
fia oter le courage, la vie.
Maie mort le puisse acorer.
Roman du Renaît, t. III, p. 87.
Maint povre ont mort et acorè.
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 283.
•\nc. it. Se mala signoria
Cbe sempre accuora i popoli suggetti.
Dante , Parad., e. 8.
anc. cat. Acorar.
j.2. Decorar, v. , apprendre, réciter
par cœur.
Om lo puesca plus leu reportai- e decorar.
I.< y s d'amors, fol. I.
Qu'où le puisse plutôt rapporter et réciter
COU
477
Oblides so que deu oblidar,
E décores de cor so qu'es salutz.
G. RiguiER : Furtz euerra.
Qu'il publiât ce qu'il doit oublier, et apprît pai
cœur ee qui est salut.
Part. pas. Legen tôt jorn e recordan
E relrazen e decoran.
Leys d'amors, fui. 141.
Lisant chaque jour et rappelant el rapportant et
récitant par cœur.
cat. esp. tout Decorar.
a3. Dezacorar,descouar,tj., décourager,
manquer de courage, être sans cœur.
Ver qu'ieu de vos amar no m dezacori.
-Leys d'amors, fol. 23.
C'est pourquoi je ne me décourage pas de vous
aimer.
Part. pas.
Qu'oui li traga lo cor e qu'en manjo 'I haro
Que vivon descorat , pueis aurait de cor pro.
Sordel : Planher vuelh.
Qu'on lui tire le cœur et que les barons qui vivent
sans cœur, eu mangent , puis ils auront assez de cœur.
24- Descorallar , v. , décourager,
perdre courage.
Mas si s part, descoralla.
Giraud de Borneil : Qui chantar.
Mais s'il se sépare , il perd courage.
Quelques Mss. portent escorailla.
25. Encorillar, encoreillar , v., af-
fliger, fâcher.
Tort n'aura s'ill iii'encorii.t,a
Marcadrcs : Lanquan.
Elle eu aura tort si elle me fâche.
Pesa lur del joi q'ieu ai ,
E pois chascus s'encoreii.la
De l'autrui joi ni s'esmaia.
B. de Ventadouh : Ara non vei. Var.
Il leur pèse de la joie que j'ai, et puis chacun s'af-
flige et se lâche de la joie d'autrui.
26. Encorar, v. , exciter, affliger.
Quar gaug uj'encoratz
On plus mos cor s'es iratz.
B. Zorgi : Âtressi com lo.
Car vous m'excitez la joie où mou cœur s'est plus-
attriste.
... Ien l'am c l'amei de bon cor,
E l'amarai, sitôt iu'encora
E un m fassa be ni detnor.-
Un troubadour anonyme : Si la bclla que.
478
COR
Je l'aime et l'aimai de bon cœur, et l'aimerai ,
quoiqu'elle m'afflige , et qu'elle ne nie fasse hien ni
agre'ment.
Part. pas. Cavalliers encoratz de contendre.
Aicart del Fossat : Entre dos reys.
Cavaliers excités à combat Ire.
27. Recordatio, s.f. , lat. recordatio,
souvenir.
Reminiscencia o recordatio.
Elue, de las propr.j fol. 18.
Re'miniscence ou souvenir.
anc. cat. Recordaciô. esp. Recordacion. tort.
Racordaçào. it. Ricordazione .
28. Recort, s. m., souvenir, souvenance.
Sol vos prezes d'omilitat recortz.
B. Zorgi : Aissi col.
Seulement que le souvenir d'indulgence vous prît.
anc. fr. Car ce seroit trop lais recors
C'oa poroit de moi recorder.
Roman du châtelain de Couci , v. 654-
Me font recors des ténébreuses chartres,
Du grand chagrin et recueil ord et laid
Que je trouvay dedans le Chastelet.
C. Marot, t. I , p. 245.
cat. Record, esp. Recuerdo. it. Ricordo.
29. Recordansa , s. f. , commémorai-
son , commémoration.
Que en la messa se aya recordansa de îi mort.
Doctrine des Vaudois.
Qu'à la messe on ait commémoraison des morts.
anc. fr. Dont tu ne faces recordance.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 108.
anc cat. Recordança. ANC. esp. Recordanza.
it. Ricordanza.
30. Recordamen, .v. m., souvenir.
Ni per recordamen de tort ni d'aunimen
que ill fos ditz ni faitz.
V. de Bertrand de Born.
Ni par souvenir de tort ni d'outrage qui lui fut
dit ni fait.
Donas, ben die certanament
Que ieu non ai recordamen
Que per hum est nom fos dilz.
V. de S. Alexis.
Dames, je vous dis bien certainement que je n'ai
pas souvenir que ce nom fût dit par homme.
Lo recordament de cauzas oblidadas.
Elue, de las propr., fol. 22g.
Le souvenir de choses oublie'es.
anc. esp. Recordamiento. it. Ricordamento.
COR
3i. Recordaïiu, adj. , recordatif, re-
mémoratif.
Cobla retrogradada per dictios, en antra
maniera es dicha recordativa.
Son... recordativas.
Leys d'amors, fol. 33 et 26.
Couplet rétrograde' par les mots , en autre manière
est dit recordatif.
Elles sont... recordatives.
Per sa virtnt recordativa.
Elue, de las propr., fol. l3.
Par sa vertu rememorative.
32. Recordar , v. , lat. recordarî, se
rappeler, se souvenir.
RI os eossiriers
Que m recorda sos belbs semblans.
B. de Ventaeour : Pel dois ebani.
Ma peuse'e qui me rappelle ses belles manières.
Soven record lo grand honor e '1 bes
E '1 dolz plazer qu'en sospiran me dis.
G. Faidit : Molt mi.
Souvent je me rappelle le grand bonneur et le
bien et le doux plaisir qu'elle me dit en soupirant.
E Peyre se recordet de la paranla.
Trad. du Nouv. Test., S. Jean , cb. 18.
Et Pierre se ressouvint de la parole.
Non vos becordatz, quant ieu frais los
"V* pas ?
'Trad. du Nouv. Test., S. Marc , cb. 8.
Ne vous souvenez-vous , quand je rompis les cinq
pains ?
Aisso fai ben a recordar.
Deijdes de Pbades, Aux. cass.
Ceci fait bien à rappeler.
Trobaire fo dels premiers qu'om se recort.
V. de Marcabrus.
Il fut troubadour des premiers qu'on se rappelle.
Substantiv. La gloria que s'en donon el re-
cordar.
V. et Vert., fol. 22.
La gloire qu'ils s'en donnent au ressouvenir.
anc. fr. Jeo recordowe mes salmes en nuit.
Trad. des Ps., Ms. n° 1 , ps. 76.
Pour ce que je recors l'ancienne amour.
Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 191.
Quar quant recors les biaux ex de son front.
J. de Chison , Ess. sur la Mus., t. II , p. 181.
cat. esp. port. Recordar. it. Ricordare.
COR, .y. m. , lat. crocus, chœur, partie
de l'église où sont les chantres.
COR
X arx alh cor , V de quada part, e puis fay
ne XIIII per tota l'autra gleysa.
Philomena.
Dix arches au chœur, cinq de chaque côte , et puis
fais-en quatorze pour toute l'autre église.
Doze enfants inoynes ac el cor.
V. de S. Honorât.
Il y eut douze enfants moines au chœur.
— Réunion de voix chantantes.
E regia lo cor am lo chantre.
Cat. dels apost. de Roma , fol: l35.
Et il gouvernait le chœur avec le chantre.
Sobr' els cors des angels.
Sermons en provençal , fol. 33.
Au-dessus des chœurs des anges.
anc. fr. Beaus fu li queis, bêle la nef.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 160.
cat. Cor. esp. tort. it. Coro.
2. Chorus, s. m. , Iat. chorus, chorus,
chœur.
Que symphonia generalment sia accort de
totz sos, cnm chorus es acort de totas votz.
Elue, de las propr., fol. 282.
Que symphonie soit généralement accord de tous
sons, comme chœur est accord de toutes voix.
3. Chorist, s. m., Iat. choristc, cho-
riste.
...Choristz, mas d'antres, no.
Elue, de las propr., fol. 2.2.(1.
...Les choristes, mais d'autres , non.
CAT. ESP. PORT. IT. Corista.
CORAL, s. m., chêne.
Corals... royres.
Leys d'amors, fol. 7.
Chênes... rouvres.
CORALH, s, m.f Iat. coRALLwm, corail.
Coralh mois et hlans ramels ha jus l'ayga ,
mas tantost cum es fora, si torno vermelhs et
durs... lia mar de Sieilia engendra coralh.
Elue, de las propr., fol. 186 et 180.
Le corail a au fond de l'eau des rameaux mous et
blancs, mais aussitôt comme il est dehors, ils de-
viennent vermeils et durs... La mer de Sicile eu-
gendre du corail.
cat. esp. port. Coral. it. Coralh.
CORB, corp, s. m. , Iat. cor vus, corbeau.
Corbs ni votors ni anzels...
Guillaume de Tudela.
Corbeau ni vautour ni oiseau...
coc
479
Et el rcmas plus nègre qne corp.
Chronique d'Arles.
Et il resta plus noir que corbeau.
On Noe trames lo corp el temps del deluvi.
Liv. de Sydrac, fol. 3.
Où Koé transmit le corbeau au temps du déluge.
anc. fr. "Vola un corb...
Si le corb porra engingnier...
Le corb s'oï si bien loer.
Marie de France , t. II , p. io5.
cat. Corb. esp. Cuervo. port. it. Corvo-
1. Coupatos, s. m. , petit corbeau.
Lo corp cant a sos corpatos.
Naturas d'alcus auzels.
Le corbeau quand il a ses petits corbeaux.
3. Corpmari, s. m., cormoran.
O de morgoill, s'es en aizina ,
Que hom apella corpmari,
Deudes de Prades, Auz. cass.
Ou de plongeon , qu'on appelle cormoran , s'il est
à portée.
cat. Corbmari. port. Corvomarinho .
4. Croac , s. m., croac, cri du corbeau.
Corps can crida croac...
Del so de croac corps se pren.
Lejs d'amors, fol. 2 et l32.
Le corbeau quand il crie croac.
Corbeau se prend du son de croac.
it. Fr. Saccheti , Bim., dit du corbeau :
Il corbo allor faceia cro , cro.
CORB, adj,, Iat. curvk.?, courbe, couché.
E grans espazas corbas de bon acier trempât.
Roman de Fierabras, v. 25û.
Et grandes épées courbes de bon acier trempé.
Natnra a provezit de corbas unglas.
Totz aytals ausels han bec corb.
Elue, de las propr., fol. 49 et i3g.
La nature a pourvu d'ongles courbes.
Tous tels oiseaux ont bec courbe.
Fig. No us pessetz ges que lur tir,
Quant hom las fai corbas estai'.
Le moine de Montaudon : Aulra vetz.
Ne pensez pas qu'il leur en coûte , quand on les
fait tenir courbes.
anc. fr. Que tote en ai corbe l'eschine.
Roman du Ren art , t. II, p. 33.
Les bras avoit longz et corbes.
Roman français de Fierabras.
cat. Corb. esp. port. it. Corvo.
[Sb
COR
•_>. CrnMTAT, s. f. , lat. crnviTATrm ,
courbure.
Es drecha ses citrvitat.
E lin-. de las propr., loi. 225.
Est droite sans courbure.
esp. Curvidad. tort. Cunùdade. it. Curvità.
'. . CORBAMENT, .V. //*• , lat. CURVAMEN ,
traverse , entorse.
Degun oontrast , embargament o corba-
mint DO faran.
Zït. de i3io. Dovt, t. XXXYI11 , fol. 16^.
No feront aucune opposition , arrêtement ou tra-
verse.
.',.CoRBAR, CURVAR, V. , lat. C.URVÀRf,
courber, plier.
Alas l'en corbon e l'en baisson.
Dei:des ds Prades , Auz- cass.
Les ailes lui en courbent et lui en haïssent.
Il fut employé dans des sens ou dans
des locutions obscènes:
Corba ill be soven l'esquina.
T. de Bernard et de Gaucel.m : Gaucelm.
Lui courbe bien souvent l'échiné.
Las baratairitz baratati,
Frigens del barat corbaran.
Marcabrls : Pus s'enfulleysson.
Courberont les trompeuses trompant , grillantes
.le la tromperie.
l'art, pas. Instrument subtil de ccrvada ex-
treinitat.
Trad. d'Albucasis, fol. 3i.
Instrument subtil d'extrémité courbée.
MîG. Esr. Corvar. port. Curvar. ît. Curvare.
5. Acorrar, v., courber, baisser.
De jus pes no si acorba.
Elue, de las propr. , fol . 202.
courbe pas en Las aux pieds.
anc. fr. Qui tant nos fet ci acorber.
Roman du Renaît , t. 1 , p. 218.
6. Incurvacio , s. f., lat. inccrvatio,
courbure.
Cnm rnostra per lor incurvacio.
Elue, de las propr., fol. z!\r>.
Comme il montre par leur courbure.
:t. lncurvazione.
7. Encorbar, v., lat. incurvarc, cour-
ber, renverser.
COR
Substantiv. Al encorbar , sitôt vos es gabaire ,
Dis qu'el vos vi.
G. de Berguedan : Amicx marques.
Quoique vous êtes railleur, il dit qu'il vous vit
au renverser.
cat. esp. Encorvar. it. lncurvare.
8. Recurvatio, s./., recourbement.
Plicabilitat e recurvatio.
Elue, de las propr., fol. 23o.
Pliabilité et recourbement.
9. Recurvar, v. , recourber.
Ja sia qn'els corns et las nnglas e '1s becs dels
auzels si posco mollificar e recurvar.
Elue, de las propr., fol. t>2.
Jà soit que les cornes et les ongles et les becs des
oiseaux se puissent mollifier et recourber.
tort. Recurvar.
CORDA, s.f., lat. chorda, corde, lacet,
cordage.
Soi liât/, ab ferma corda.
A. Daniel : Autet e bas.
Je suis lie avec solide corde.
Per reruirar si falh
Corda, borel , ni benda
On calba far esmenrla.
AMANIEB DES Escas : En aquel mes.
Pour examiner s'il manque lacet, bourrelet ni
bandeau où il faille faire réparation.
Conon~coin bélugas de fuee, per cordas e
per albres.
V . et Vert., fol. 54.
Courent , comme hluettes de feu , par cordages et
par mâts.
Qu'el loire per la corda tenha.
Del'Des de Prades, Auz. cass.
Qu'il liennc le leurre par la corde.
Très livras et mieja de fil filât per las cordas
de las arbalestas del corann.
Tu. de i433 , Hist. de Nîmes, t. III , pr., p. 219.
Trois livres et demie de fil filé pour les cordes des
arbalètes de la commune.
— Corde d'instrument.
Failz la rota
Ab XVII cordas garnir.
Giravd de Cai.anson : Fadel joglai.
Fais garnir la rote avec dix-sept cordes.
La primaiiana corda s'entona jotz greuraens.
Pierre de Corbiac : El nom de.
La première corde s'cnlonne bas gravement.
COR
Del salteri
Paras X cordas estrangir.
GlRAUD DE CALANSON : Fadel JOglai
Tu feras résonner les dix cordes du psaltérion.
Flg. Chascus es eslreiz ab las cordas de sos
pechaz.
Trad. de 11'ede, fol. 5l.
Chacun est étreint avec les cordes de ses péchés.
Loc. Car los volrion tornar a Inr cord\.
V. et Vert., fol. 23.
Car ils voudraient 1rs tourner à leur corde.
anc. fr. Tels les a la dame atornez
Que toz les a trez à sa corde ,
Chascuns du tout à li s'acorde.
Fabl. et cont. anc, t. III, p. 280.
ANC. ESP.
Non querria el tiempo ennas cordas perder.
Poemade Alcxandro, cop. 238 t.
cat. Corda, esp. Cuerda. tort. it. Corda.
2. Cordo , s. i)i., cordon, collier.
Un viel capel d'escarlat ses cordos.
Lanza : Emperador.
Un vieux chapeau d'écarlale sans cordons.
Liât pel col ab nn cordo.
G. DE Berguedan : Lai on hom.
Lié par le col avec un cordon.
Loc. La plus plazens
Domna e de plus de faysso
Que a son colh portes cordo.
Maïfre Ermengaud : Dregz de.
La plus aimable dame et de meilleure façon qui
port lit collier à son cou.
cat. Cordo. Esr. Cordon, port. Cordâo. it.
Cor donc
3. Cordonet, s. m., cordonnet.
D'un cordonet daurat lo fasa.
Un troubadour anonyme : Senior vos que.
Qu'il le fasse d'un cordonnet doré.
cat. Cordonet.
4. Cordel, s. m., cordeau.
Cordées per mezurar.
Elue, de las propr. , fol. 21 3.
Cordeaux pour mesurer.
anc. cat. Cordell. Esr. port. Cordel.
5. Cordella, s. f., cordon, cordelette.
Aia hom anel o cordeeea.
Deudes de Prades , Ans. cass-
Qu'on aie anneau ou cordelette.
lire. cat. it. Cordella.
I.
COR [8i
G. Cordalha, s. f. , cordage.
Per una carga de cordalha , quatre deniers.
TU. de 1283. Doat, t. CLXXIV, fol. 191.
Pour une charge de cordage, quatre deniers.
port. Cordoalha.
7. Cordazo, s. f. , mesurage au cordeau.
"Venga a cordazo.
TU. de i352. Doat, t. XCIII , fol. 222.
\ ienne à mesurage nu cordeau.
8. Cordier, s. nu, cordier.
Del dimecres son cordiers.
Carlulaire de Montpellier , fol. .'| 1
Les cordiers sont du mercredi.
port. Cordoeiro. it. Cordajo.
9. Encorda, s. f., encorde, garniture
d'arc.
... Fil... per las cordas et encordas de las arba-
lesfas dcl comun.
Fil plat per far las encordas de las grossas
arbalestas.
TU. de i433, Ilist. de Nim., t. III, pr.,p. 240 et 238.
Fil... pour les cordes et encordes des arbalètes de
la commune.
Fil plat pour faire les encordes des grosses arba-
lètes.
10. Cordar , v., corder, mesurer.
Quan las aura fâchas portai- a sa maison o
a son ohrador, qo'el comprador puesca cor-
dar, si s vol , e '1 vendedor no hi puesca con-
trastai-qne non las corde.
Cartulaire de Montpellier, fol. 3q.
Quand il les aura fait porter à sa maison ou à
son ouvroir, que l'acheteur puisse les mesurer s'il
le veut , et que le vendeur ne puisse y empêcher
qu'il ne les mesure.
— Lacer.
Cordatz estrechamen
"Vostres bratz ben e gen.
... Enans que us cordetz,
Lan qu'el bras vos lavetz.
Amanieu des Escas : En aquel mes.
Lacez étroitement vos bras Lien et avec "race.
Avant que vous vous laciez , j'approuve que vous
vous laviez le bras.
Part. pas. Menudet cordât ■
Al) fîletz d'argen.
Un troubadour anonyme : Per ...
Légèrement lacé avec des filets d'argent.
cat. Cordar.
6l
48a COR
ii. Cordf.iar, v., attacher, mettre en
laisse.
E jatz ab una vielha rossa
Que cordeia e tira gossa.
P. Cardinal : D'Esteve de.
Et couche avec une vieille rosse qui attache et
traîne chienne.
ia.MANicoRn.v, s./., lat. noNOCORDiim ,
monocorde.
Manicorda
Ab una corda.
GiRAUD DE Calanson : Fadet joglar.
Le monocorde avec une corde.
L'ns inanilura , e i'autr' acorda
I.o santeri ab manicorpa.
Roman de Flamenca , fol. n.
L'un joue de la manilore , l'autre accorde le psal-
térion avec le monocorde.
ANC. fr. Harpes, manicordons , espinettes.
Histoire maccaronique, t. H, p. 6.
esp. Manicordio it. Monocorde-.
i3. Accort, s. i7i. , accord, traité.
An fag acop.t ab Peiregorc e jur.
Bertrand de Born : Pus Ventedorn.
Ils ont fait traité et serment avec Pe'rigord.
anc. cat. Acord. esp. Acuerdo. port. Acordo.
it. Accordo.
\\. Entracor, s. m., convention réci-
proque.
Ab lei an près Ioc e lor entracor.
G. Adhemar : Moût cantera.
Avec elle ils ont pris lieu et leur convention réci-
proque
i 5. Acordi , s. m., accord , consentement.
E lo acordi fo aiîal.
TU. de i3i5. Doat, t. LXXXIX, fol. 120.
Et l'accord fut tel.
Et, per aquesta esperansa, lo simple home
donet sa vacca al capela ab lo acordi de sa
molber.
V. et Vert., fol. ;5.
Et, dans cette espérance, l'homme niais donna sa
vache au prêtre avec le consentement de sa femme.
anc. fr. Pour mètre entre les rois acorde.
G. Guiart, 1. 1, p. 120.
kvc. cat. Acordi.
16. Acorhier, acorder, s. m., accord,
traité.
COR
E metria tôt lo plag voluutier
En dos amicx per far bon acordier.
Le moine de Montaldon : Ayssi cum.
Et je confierais volontiers toute la contestation à
deux amis pour faire un hon traité.
Tôt acordiers m'en sera honratz.
RviMOND DE MlRAYAL : Pus OgaU.
Tout accord sera honore' par moi.
Avem faig acorder ab l'abat.
TU. de 1182. Doat, t. CXXXVIII, fol. 5g.
Nous avons fait accord avec l'ahhe'.
17. Acorhamen, s. m., accord, traité.
Si per lo mon fos bos acordamens,
Que cristias se denbesson amar.
R. Galcelm : Ah grans.
Si par le monde était hon accord, de manière que
les chrétiens daignassent s'aimer.
Qa'ilh et arcors son d'un acordamen.
G. RiquieR •. Aissi cum selh que.
Qu'elle et l'amour sont d'un même accord.
— Concordance, règle.
D'arismetica sai totz los acordamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Je sais toutes les concordances d'arithmétique.
anc. fr. Pais ont faite e acordement.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 84.
anc. esp. Acordiamento. it. Accordamento.
18. Acordansa, s. /., accord , rapport,
traité, concordance.
Qu'el comens ab la fi ay' acordansa.
P. Cardinal : l^ui s vol.
Que le commencement ait accord Avec la fin.
Aquelas acordansas ni 'ls conlraliamens
Ab las autras estelas...
D'aquelas acordansas nais us alempramens.
P. de Corbiac : El nom de.
Ces rapports et les oppositions avec les autres
étoiles.
De ces accords naît une comhinaison.
S'ieu accort
E bon' ACORDANZA
Trobes ab lieys qu'am plus fort.
Giraud DE Salignac : Per solatz.
Si je trouvais accord et hon traité avec elle que
j'aime plus fort.
anc. fr. Après ceste accordance , ils murent
tout mainteuant de commun accord seur
le roy Contran.
Kec des Ilist. de Fr., t. JH , p. 2l3-
E fu Yacordance d'iceux telle.
G. Guiart , t. I , p. 3i.
COR
anc. cat. anc. esp. Acordanza. anc. tort.
Acordança. it. Accordanza.
ig. Acordatiu , adj,} qui accorde, ac-
cordatif.
Art mnzical es de cauzas contrarias, quais
so greu votz et aguda , acordativa.
Elue, de las propr., fol. 282.
L'art musical est accordât:/ de choses contraires ,
telles que sont voix grave et aiguë.
20. Acordar , v. , accorder , mettre
d'accord , permettre , unir.
Per so no pnesc motz ui sos acordar.
AlMERI DE Bellinoi : Ailas ! per que.
Pour cela je ne puis accorder mots ni sons.
Amors o vol e m'o acorda.
R. Vidal de Bezaudun : Unas novas.
Amour le veut et me V accorde.
Ab lo rey mi vuelh acordar d'Aragon.
Bertrand de Born : Quan vei.
Je veux ia' unir avec le roi d'Aragon.
Quan dui cor en un' amistat
S'acordon per leial amor.
Gui de Cavaillon : Al> tant de.
Quand deux cœurs s'unissent en un même atta-
chement par loyal amour.
Echo... acorda se a tôt aco que boni ditz.
V. et Vert., fol. 2o.
Echo... s'accorde a tout ce qu'on dit.
Mas la quarta e la quinta...
S'acordon per descort.
P. de Corbiac : El nom de.
Mais la quarte et la quinte... s'accordent par dis-
cordance.
Part. prés. Acordans fo ab sos égals.
Bre\>. d'amor, fol. 92.
Il fut facile avec ses e'gaux .
E can son ben acordan
E ferm tuit trei d'un semblan.
Aimeri de Peguilain : Ancmais.
Et quand ils sont Lien accordants et fermes tous
trois de la même manière.
Part. pas. Quar ab mi vos vey acordat.
Raimond de Durfort : Turcmalet be us.
Car je vous vois accordé avec moi.
anc. fr. Et ce fu accordée par l'evesqne de
Cambrai.
Charte de Valenciennes, il iA , p. \ 10.
cat. esp. port. Acordar. it. Accordare.
21. Acordadament , a(h> . , conjointe-
ment, unanimement.
COR 483
E seran signadas pel senbor e 'ls cossols
ACORDADAMENT.
Charte de Gréalou , p. 86.
Et seront signe'es par le seigneur et les consuls
conjointement.
E issiron d'Egipte tug acordadamens.
P. de Corbiac : El nom de.
Et sortirent d'Egypte lous conjointement.
Si s'esdevenia que toz lo covens acordada-
men causis una persona.
Trad. de la règ. de S. Benoît, fol. 33.
S'il arrivait que tout le couvent choisît unanime-
ment une personne.
anc. cat. Acordadament. esp. port. Acorda-
damente. it. Accordatamenie.
22. CONCORDIA, S. f. , lat. CONCORDIA ,
concorde, union.
Qui rump la fraternal concordia fai con-
tra Deu.
Trad. de Be.de, fol. 22.
Qui rompt la concorde fraternelle fait contre Dieu.
Lor promes... de recebre aquella patz et
aquella concordia.
V. de Bertrand de Born.
Leur promit... d'accepter cette paix et cette union.
cat. esp- port. it. Concordia.
23. Concordi, s. m. j accord, traité.
Lo concordi entre vos et ella.
V. de Bertrand de Born.
\J accord entre vous et elle.
24- CoNCORDAR, CONCORDIAR , V. , lat.
concordarc?, accorder, concorder.
"Vas K. rei de Fransa qu'ien m'en concort.
Roman de Gérard de Ross il/on , fol- 4 ' •
Que je m'en accorde avec Charles roi de France.
Si aquestas letras se concordian.
Prie. conc. par les rois d'Angl., fol. 10.
Si ces lettres s'accordaient.
anc. fr. Concorde nos a nostre rei.
B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm., fol. 4o.
cat. esp. port. Concordar. it. Concordare.
a5. Descort, s. m., querelle, discord.
Corn an vezi , an descortz.
Bertrand de Born : S'abrils.
Comme ils ont voisins, ils ont discords.
— Dissonance, terme de musique.
Mas la quarta et la quinta, que '1 son contra-
fezens ,
[84
cou
S'accordûD. ]>er descort ableis uioh dossamens.
P. DE CORBI u. : El nom de-
Mais la quarte et la quinte , ([ui lui sont contre-
faisants, s'accordent par dissonances avec elle très
doucement.
— Discord , sorle de poésie des trouba-
dours.
Le petit Glossaire provençal manu-
scrit qui se trouve à la bibliothèque
Laurenziana, nous apprend que cette
sorte de poésie avait des couplets iné-
gaux, lesquels avaient chacun une mu-
sique différente : cantilcna habens sonos
diversos.
La pièce de Rambaud de Vaqueiras :
Eras quan vey verdeiar , est intitulée
Descort par le troubadour.
Elle est en cinq idiomes, qui diffèrent
ainsi que les rimes et les airs de chaque
couplet.
Eras quan vey verdeyar
Pratz e vergiers e boscatges,
"Vuelh an descort comensar
D'amor.
B \mbaud de Vaqueiras : Eras quan.
Maintenant que je vois verdoyer prés et vergers
et bocages, je veux, commencer un discord d'amour.
Descortz es dictatz mot divers, e pot haver
aytantas coblas coma vers... dcsacordablas e
variablas en accort, en so et en lengatge,
Leys d'amorSj fol. 40.
Le discord est une composition très diverse , et
elle peut avoir autant de couplets que le vers... dis-
cordants et variables en accord , en air et en lansage.
26. Discordia , s.f. , lat. discordia, cîis-
corde.
Apres la discordia mognda.
Carlidaire de Montpellier, fol. 52.
Après la discorde suscitée.
E lar mescla discordias et antras trebnla-
tions.
V. et Vert., fol. 92.
Et leur suscite discordes et autres tribulations.
cat. esp. tort. it. Discordia.
27. Discordi, v. ///., désaccord, dispute.
Si dxscordis es d'ace que om demanda.
Trad. (I Juslinien, fol. g3.
COR
S'il est dispute de ce qu'on demande.
it. Discordio.
28. Descordier , s. m. , querelle.
Don l'ara ars s'azerma
Fors c'um volva descordier.
Pierre d'Auvergne : L'airs clairs.
Dont l'aimer s'exile excepte qu'on excite qw
relie.
29. Descoroar, v. , lat. mscoRUARe?,
désaccorder, déranger.
Car lo mirails e no vezer descorda
Tan mon acord , c' ab pauc no '1 desacorda.
La dame Lombarde : Corn volgr' aver.
Car le miroir et non voir dérange tant ma réso-
lution, que peu s'en faut qu'il ne la désaccorde.
Part. prés. Roma descordans.
G. Figueiras : D'un sirventes.
Rome qui détruit l'accord.
anc. fr. Les barons d'outre-mer se descor-
dèrent du ebastel refermer.
Joinvilxe , p. 11 5.
Ne descordez à ces joyeux canticques.
COQUILI.ART, p. l83.
cat. esp. tort. Discordai-, it. Discordare .
30. Dezacort, s. m., mésintelligence,
discord.
Et entre amiex dezacort
M'enneia e 111 fai piegz de mort.
Le moine de Montaudon : Mot m'enueia.
Et mésintelligence entre amis m'ennuie et me
fait pire que mort.
anc. cat. Desacort. port. Desacordo.
3i. Dezacorhamen, s. m. , désaccord,
mésintelligence.
Duran aquel dezacordamen.
Régla de S. Benezeg, fol. 76.
Durant ce désaccord.
32. Dezacordansa, s.f., discord, con-
tradiction.
M plagia fezessan accordansa
Dels reis que an gnerr' e dezacordansa.
B. Carbonel : Per espassar.
Il me plairait qu'ils fissent l'accord des rois qui
ont guerre et discord.
E fan desacordansas en la congregatio.
Hegla de S. Benezeg, fol. 76".
ords "ii la congrégation.
COR
Aquesta yarietat e desacordansa es per
aventura per defauta dels escrivas.
Cat. dels apost. de Roma , fol. I.
Cetle différence et contradiction est peut-être
par la faute des écrivains.
anc. fr. Si c'unc n'i sort desacordance.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 52.
anc. cat. Desacordansa. anc. esp. Desacor-
danza.
33. Desacordabi.e, adj.y discordant.
Aspra e desacordabla contentios de sil-
labas.
Lejs d'amors, fol. 8.
Apre et discordant concours de syllabes.
anc. fr. C'unc puis ne furent descordable.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. 40.
34. Desacord ar , v., désaccorder, ne
pas s'accorder.
Se desacordon las IIIÏ humors , eu que es
tota la complexio dels cors.
V. et Vert. , fol. 60.
Les quatre humeurs , dans lesquelles est toute la
complexion du corps , se désaccordent.
Per qu'ieu fauc desacordar
Los mots e '1s sos e 'ls lenguatges.
RAMBATJD de Vaqueiras : Eras quan.
C'est pourquoi je fais désaccorder les mots et les
airs et les langages.
Part. prés. Per dig desacordan
De lauzengier truan.
Baimond de Miraval : Aissi m.
Par dit désaccordant de médisant vil.
Substantiv. Aias patz ab los desacordans abans
que sia nnch.
Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 7.
Aies pais avec les discordants avant qu'il soit
nuit.
Part. pas. Qu'els reys trueps desacordatz
Que d'un voler 110 'n sai dos.
G. Riquier : Cristias.
Que je trouve les rois désaccordés tellement que
je n'en sais deux d'un même vouloir.
cat. esp. tort. Desacordar. it. Disaccordare .
35. Malacordanza, s./., brouillerie.
Mas bos comjat m'a es tort
De sa MALACORDANSA.
Rambaud de Vaqueiras : Engles.
Mais Lon congé m'a délivré de sa brouillait-.
CORDOAN, s. m., cordouan.
COR
485
Cascuna dotzena de cordoan III deniers.
De I trossel de connOAN XII deniers.
Carlulaire de Montpellier, fol. n3et 1 lt>.
Chaque douzaine de cordouan trois deniers.
D'un trousseau de cordouan douze deniers.
Cordoan, très deniers la dotzena.
Tit. du xin* sièc. Doat , t. LI , fol. i56.
Cordouan , trois deniers la douzaine.
anc. fr. Et de soulers de cordouan.
G. Guiart, 1. 1, p. i3b\
cat. Cordoâ. esp. Cordoban. port. Cordovuu.
it. Cordovano.
2. Cordoneir, s. m., cordonnier.
Cordoneirs... que al merchat ni a la feira
venra.
Cli. de Besse en Auvergne de 1270.
Cordonnier... qui viendra au marché et à la foire.
it. Cordovaniere.
CORIANDRE, s. m., lat. coriandrkm,
coriandre.
Coriandre es gra redolent qui, begut ab
vi, ret bom luxurios.
Elue, de las propr., fol. 204.
Coriandre est un grain odorant qui , bu avec vin ,
rend l'homme luxurieux.
anc. esp. it. Coriandro.
CORN, cor, s. m., du lat. cornm, cor,
clairon.
Trompas ni corns ni viulas ni tambors.
Pons de Capdueil : Per joy d'amor.
Trompettes et clairons et vieles et tambours.
Entro que augatz mon cor per doas fetz.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 96.
Jusqu'à ce que vous entendiez mon cor par deux
fois.
Aqui auzim vas mantas parts sonar
Man corn.
Rambaud de Vaqueiras : Sentier.
Là nous entendîmes de divers côtés sonner maint cor.
ANC. fr. Ço fa le corn al rei Gunter...
Suz ciel n'aveït nul cbeveler
Ke jà cel corn péast soner.
G. Gaimar , Poème d'Haveloc , v. 6^3 et 6^5.
cat. Corn. it. Corna.
2. Corna, s.f., cor, clairon.
Ab trombas et ab cornas et ab autres estur-
rnens.
Philojiena.
Avec trompettes et avec clairons et avec autres
instruments.
436
COR
3. Corxament, s. m., bourdonnement,
retentissement.
Corsamest o brach d'aurelbas... Corna-
ment d'aurelbas.
Elue, de las propr.j fol. 56et8l-
Bourdonnement ou bruit d'oreilles... Bourdon-
nement d'oreilles.
cat. esp. Cornamenta. it. Cornamento .
4. Cornaror, s. m. , sonneur de la trom-
pette, de la trompe, du cor, corneur.
Ab tant cornan la ost lî corsador cortes.
GllLLAUME DE TuDELA..
En môme temps les sonneurs de la trompette
courtois sonnent l'armée.
Sonon joglar e cornador.
Roman de Flamenca, fol. l3g.
Les jongleurs et les corneurs sonnent.
5. Cornar, v. , corner , sonner de la
trompette, de la tompe, donner du coi\
Que cors' ades lo corn niaior.
Roman de Jaufre , fol. 101.
Qu'il corne maintenant le cor principal.
Per amor de lui corna la recreznda.
G. DE LA Tocr : Un sirventes.
Par amour de lui il sonne la retraite.
Coinensero a cornar.
PlIILOMENW.
Ils commencèrent à corner.
Et en après cornet un gran corn de lato.
Roman de Fierabras, v. 36g3.
Et ensuite il corna un grand cor de laiton.
Subst. Sel que del cornar ac desdenh.
G. de Durfort : Turcmalet.
Celui qui eut dédain du corner.
ANC. FR.
Tote noit fist ses gaites è hucier è corner.
Pioman de Rou , v. /j/'S-
Li Rois fet corner la retrete.
Roman du Renart , t. III , p. 289.
cat. Cornar. it. Cornare.
CORN, s. m., lat. cornm, corne.
Que '1 lauzengier e '1 trichador
Portesson corn el fron denan.
B. DE VentadouR : Non es meravelha.
Que les médisants et les traîtres portassent corne
au-devant du front.
La li massa que trazia sos corns.
V. et Vert., fol. 12.
La limace qui lirait >ts cornes.
COR
Fig. Dreseio los corns contra '1 comte de
Monlfort.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 17^.
Ils dressèrent les cornes contre le comte de Monl-
fort.
Annas de corn e non aias temensa.
G. DE BerguedAN : Amies marques.
Allez de front et n'ayez pas crainte.
anc. fr. Serat eshalciet li corns de lui.
Ane trad. du Psaul. de Corbie , ps. 88-
— Coin , angle.
Al corn del taulier.
T. d'Albertet et de Pierre : Peire.
A Y angle de l'échiquier.
Los IIII corns de la mayo.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Les quatre coins de la maison.
Al dextre corn de l'altar.
Sermons en Provençal, fol. 19.
Au coin droit de l'autel.
— Canal, tuyau.
En aqui comenso li corn del plom... Aquel
corn per on passa l'aigua... En laquai vinha a
un corn que recep l'aigua.
TU. de 1277. Doat, t. LXXXVII , fol. 5o.
Là commencent les tuyaux de plomb... Ce tuyau
par où passe l'eau... En laquelle vigne il y a un
canal qui reçoit l'eau.
2. Cornet, s. m., petite corne.
Limac... ha alcus cornetz.
Elue, de las propr., fol. 253.
Le limas... a aucunes petites cornes.
cat. Cornet, esp. Cornete. it. Cornetlo.
3. Cornea, s. /". , lat. cornea, cornée
tunique de l'œil.
De la adherencia de la palpebra am la con-
junctiva o ara la cornea.
Trad. d' Albucasis , fol. 17.
De l'adhérence de la paupière avec la conjonctive
ou avec la cornée.
Adjectïv. La tela cornea apelada , quar de
corn luzent ha semblansa.
Elue, de las propr., fol. 3^ .
La toile appelée cornée, parce qu'elle a la res-
semblance de la corne luisante.
Non toces la tanica cornea.
Trad. d' Albucasis, fol. 17.
Que tu ne touches la tunique cornée.
cat. Esr. tort, it Cornea.
COR
4. Cornenc , cidj. , de la corne.
Unglas... han en si algnna laciditat cor-
nenca.
Elue, de las propr. , fol. l\g.
Ongles... ont en soi quelque transparence de la
corne.
5. Cornut, adj. , lat. cornutkj, cornu,
à cornettes.
Aissi cum es arditz
Leos plus que cabrilz
Et ors que buous cornutz.
P. VlD.Vi. : Dieus en sia.
Ainsi comme le lion est plus hardi que le che-
vreau , et l'ours que le bœuf cornu.
Porta cofa cornuiia.
G. DE Berguedan : Bernait.
Elle porte coiffe à cornettes.
Fig. Luna... appar cornuda.
Elue, de las propr., fol. u6.
La lune... paraît cornue.
Substantif. Quai' no vnelh ab nom de cornut,
Aver l'emperi dels Grifos.
Raimond de Miraval : Chansoneta.
Car je ne veux , avec le nom de cornu , avoir l'em-
pire des Grecs.
cat. Cornut. esp. tort. Cornudo. it. Cornuto.
6. Cornuda, s. f. , cornue.
Non en cornuda ni en cuba.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Non en cornue ni en cuve.
7. Cornadura, s . f. , coup de corne.
Si es trenquat per aucuna cornadura de
beu o de vaqua.
Ord. des R. de Fr., iqoi, t. XV, p. q.i5.
S'il est casse' par aucun coup de corne de bœuf ou
de vache.
esp. Cornadura.
8. Escornar, v., écorner.
De la part de Gavet li an si escornat
Que del castel de Lorda non receup poestat.
Guillaume de Tldela.
Ils lui ont tellement écorné de la part de Gavet
qu'il ne reçut pas la propriété du château de Lorde.
cat. Escornar. esp. Descornar. it. Scornare.
9. Hunicorn, s. m., lat. unicornjV, li-
corne.
Hunicorn es la pus salvalja bestia que sia,
qne non es res que l'auzes esperar ab I corn
que a snl cap.
COR
487
La licorne est la bête la plus sauvage qui soit ,
de sorte qu'il n'y a rien qui l'osât attendre avec une
corne qu'elle a sur la tête.
cat. Unicorn. esp. port. Unicornio. it. Lio-
corno.
CORNAMUSA , s./., cornemuse.
Salteriims, arpas, cornamusa.
Dialogue de l'iîinc et du corps
Psaltérions, harpes, cornemuse.
cat. esp. tort. Cornamusa.
?.. Cornomusaire, s. m., joueur de cor-
nemuse.
Dus troinpadors 0 I cornomusaire.
Tit. du xiv« sièc. Doat, t. XCIII , fol. 260.
Deux joueurs de trompe ou un joueur de cor-
nemuse.
cat. Cornamuser.
3. Musar, v., jouer de la cornemuse.
L'us musa l'autre caramclla.
Roman de Flamenca , fol. 11.
L'un joue de la cornemuse , l'autre joue du cha-
lumeau.
CORNELHA, s. f. , lat. cornu?, cor-
neille.
Cornelha es auzel que viu lonc temps.
Elue, de las propr. , fol. il\l\.
La corneille est un oiseau qui vit long-temps.
cat. Cornella. esp. Corneja. it. Cornacchia.
CORNELINA, s.f. , lat. cornewla, cor-
naline.
Naturalmen cornelina
A gran vertut, cant es fina ,
Contra decorramen de sanc.
Bref, d'amor, fol. ^O.
Naturellement la cornaline, quand elle est fine ,
a une grande vertu contre la perte du san".
Cornelina... es peyra negra; initiga iras.
Elue, de las propr., fol. 186'.
Cornaline... est pierre noire; elle adoucit les co-
lères.
anc. esp. tort. Cornelina. it. Cornalina.
CORONA, s.f., lat. corona, couronne.
Que, s'ieu fos reis, vos agratz d'anr corona.
Berenger de Palasol : Aissi cum.
Que , si je fusse roi , vous auriez couronne d'or.
Raturas d'alcunas bestias. | Mitre de prélat.
488
COR
Hermitans soi, seynors, non voeyll portai CO-
RONA.
]'. de S. Honorât.
Je suis ermite, seigneurs, je ne veux pas porter
mitre.
Par exteiis. Lo gais... a corona.
Lie. de Sydrac, fol. [6.
I coq. .. a couronne.
Fig. Qui de joi porta corona.
P. Raimond de Tooloose : Pos lo prims.
Qui porte couronne île joie.
Lo fils es corosa del paire.
Trad. de Bide, fol. 70.
Le fils est la couronne du père.
— Sorte de monnaie.
Coroxas que liegon : Philipus, etc.
Tarif des monnaies en provençal.
Couronnes où on lit : Philippe , etc.
anc. fr. Tôt environ siet en coronne
Sa mesnie qui Vavironne.
Pioman du Renàrtj t. 1 , p. 3o8.
CAT. esp. Corona. port. Coroa. it. Corona.
1. Coronamen, s. m., couronnement.
Novelas del corosamek del rey.
TU. de l'|?-9. Ilist. de Nîmes, t. III, pr., p. 23l.
Nouvelles du couronnement du roi.
A son corohame» foron los seuhors.
Cartulaire de Montpellier, fol. 7 ').
Les seigneurs furent à son couronnement.
\nc. Esr. Coroniamento. it. Coronamento.
3. Coronatio, s.f., couronnement.
Apres sa coronatio.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 201.
Après son couronnement.
cat. Coronaciô. esp. Coronacion. port. Coroa-
cào. it. Coronazione.
»
', . Coro>tadura , s. f. , enchâssure , en-
tourage.
Carlanda a trena, ses tota coronadura
d'aur.
Statuts de Montpellier du XIIIe siècle.
Guirlande à tresse , sans aucune enchâssure d'or.
5. Coronari, adj., lat. coronarimj-, co-
ronnaire.
Coyre es dit coronari, quai- joglars ne so-
lion far coronas.
Elue, de laspropr., fol. 187.
Cuivre est dit coronnaire , parce que les jongleurs
avaient coutume d'en faire des couronnes.
esp. it. Coronario.
COR
6. Coronar, v., lat. coronar?, couron-
ner, tonsurer.
Anet se coronar a Roma.
V. de Pierre roi d'Aragon.
Il alla se couronner à Rome.
Quan sclaisset d'espinas coronar.
Pons de Capdueil : So qu'hom.
Quand il se laissa r ouronner d'e'pines.
Fig. Corona los de gloria.
V. et Vert., fol. 28.
Les couronne de gloire.
Part. pas.
Trastnit li monge blanc qni eran coronatz.
GUILLAUME DE Tl'DELA.
Tous les moines Lianes qui e'taient couronnés.
Al valen rei qu'es de pretz coronatz.
Pistoleta : Ancmais nullis liom.
Au vaillant roi qui est couronné de mérite.
Substantiy. Qu'ieu no sai tan fais coronat,
Cierge ni prior ni abbat.
G. de BergvjedAn : Mal o fe.
Que je ne sais si faux tonsuré , clerc ni prieur m
abbé.
anc. pr. Si je puis un rasoir trover
Je vos vodré bien coroner.
Pioman du Pienarl , t. I , p. 12?-.
cat. esp. Coronar. tort. Coroar. it. Co-
ronarc.
COR.PA, s. f., croupe.
Caval, si a granda corpa ab redondeza.
Elue, de las propr., fol. 2^6-
Cheval , s'il a grande croupe avec rondeur.
cat. Gropa. esp. Grupa. port. Garupa. it.
Groppa.
CORRER, v. , lat. ctjrrerc, courir, se
mouvoir, poursuivre.
Messatgier vai e cor.
B. DE YentadouR : Quant ai mon.
Messager va et cours.
Lai per on corr Eïires.
A. Daniel : Ans qu'els sims.
Là par où court l'Elue.
Los IIII vens cûrreran e bnfaran tan as-
pratnen.
Los XV signes de laji del mon.
Les quatre vents courront et souffleront si âpre-
ment.
De la tnoneda que corria.
Ord. i/es Pi. de Fr., 1 3of> , t. I , p. '\l\&.
Delà monnaie qui courait.
COR
Fig. Segon lo temps e la sazon que cor.
LANFRANC ClGALA : Gcs eu non.
Selon le temps et la saison qui court.
... Cobeytatz a tant sazit en brieu
Lo mon, que no y cort dreg ni tem bom Dieu.
Raimond de Castelnai; : Mon sirventes.
La convoitise a tant saisi le monde en si peu de
temps , qu'il n'y court point de droiture ni f>u n«'
craint Dieu.
Loc. ... En lor ai fraiz mais de mil agulions,
Ane non puoic far un correr ni trotar.
Bertrand de Born : Un sirventes fatz.
En eux j'ai brise' plus de mille aiguillons , jamais
je ne pus en faire courir ni trotter un.
Totz lo mous l'accuzav' e '1 corria.
Bertrand d'Allamanon : Un sirventes.
Tout le monde l'accusait et le poursuivait.
Part. prés.
E mos bnous es trop plus correns que lebres.
A. Daniel : Ans qu'els.
Et mon bœuf est beaucoup plus courant que lièvre.
S'ieu aduc aiga corrent per lo camp d'un
meu vezin.
Trad. du Code de Justinien, fol. 19.
Si j'amène eau courante par le champ d'un mien
voisin.
Substantiv. Corrent de l'aiga.
Trad. du t>-. de V Arpent., c. 35.
Courant de l'eau.
Adverbial. Qu'adobon de manjar corren.
Roman de Jaufre, fol. 87.
Qu'ils préparent promptement à manger.
anc. fb.. Un serjant se lait correr contreval
de la nef en la barge.
Il ne savoit auquel corre ou deçà ou delà.
Ville-Hardoiîin , p. 47 et 192.
cat. esp. fort. Correr. it. Correre.
2. Cors , s. m., lat. cursks ., cours,
course.
Ben a mil cavals de cors.
G. Adhemar : L'aiga pueia.
Il a bien mille chevaux, de course.
Aissi co moli ses resclauza , que se torneia ,
am blat e senes bîat , segon lo cors de l'ayga.
V. et Vert., fol. to3.
Ainsi comme moulin sans e'eluse , qui tourne , avec
blé et sans blé , selon le cours de l'eau.
Fig. Car aissi es lo cors del mon, lbi un son
rie e lb'autre paure.
Liv. de Sydrac, fol. i33.
Car ainsi est le cours du monde, les uns sont
riches et les autres pauvres.
I.
COR
Ï89
Totas monedas blancas e negras que corre-
ran et anran cors.
Tit. de 14^4. Hisl. de Languedoc, t. IV, pr.,
col. 423.
Toutes monnaies blanches et noires qui courront
et auront cours.
Loc. S'eu ven vays elb a cors de cavalh.
Philomena.
Si je viens vers lui à course de cheval.
Ma volontat s'en vay lo cors.
G. Rcdel : Pro ai del.
Ma volonté s'en va à la course.
Soven a cors de ventre.
Elue, dt' las propr. , fol. 92.
Souvent a cours de ventre.
Adv. comp.
A Marseilla m'en vuelh tornar nE cors.
Peyrols : Pus flum Jordan.
Je veux sur-le-champ retourner à Marseille.
E qui do no fai de cors, no l'es grazitz tan.
Gaubert moine de Puicibot : Quar no.
Et qui ne fait don tout de suite , il ne lui est pas
autant agréé.
Elb venc vays elb a cors batut.
Philomena.
Il vint vers lui à course abattue.
A cors abatdt.
Giracd de Borneil : Ara si m fos.
A course abattue.
Que près ter cors de cabrols dos o très.
B. de Paris de Rouergue : Guordo.
Qui prit à la course deux ou trois chevreuils.
D'aver sui ries e bastatz,
E far vos n'ai part cors isnel.
J. Esteve : L'autr'ier.
Je suis riche et fourni d'avoir, et je vous en ferai
part sur-le-champ .
anc. fr. Gardez-vous del trot on del cors.
Fabl. et cont. anc, t. II, p. 186.
Estes -vos maintenant un ors
Qui lor est venuz à plain cors.
Roman du Renarl, t. I , p. 262.
Les autres retournèrent à grand cours en
leur logis.
Monstrelet, t. II, fol. 134.
cat. Curs. esp. port. Curso. it. Corso.
3. Corsa, s./., course.
Adv. comp. ... Conqueretz castels
E prenetz ter corsa ,
Ses lansa e ses escut.
G. DE BeRgueda-N : Bernart ditz.
62
49°
COR
Vous conquérez et prenez des châteaux à la course ,
sans lance et sans e'cu.
it. Corsa.
/,. CoRRENSA, S. f. , COlirS, flllX.
Avia agut XII ans corrf.nsa de sanc.
lhsl. abr. de la Bible, fol. 77.
.l'avais eu douze wàsjlux de sang.
5. Correment, s. m . , cours , course ,
agilité.
Fluvî a en son correment continuitat.
Elue, de las propr., fol. i5o-
Fleuve a continuité' dans son cours.
Lengieras en lnr correment.
Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 10.
Légères en leur course.
Per qne no prengo tropa graisha iupedieut
lor CORREMENT.
Elue, de las propr., fol. 2^4'
Pour qu'ils ne prennent grande graisse empêchant
leur agilité.
it. Corrimento.
6. Corril, s. m., chemin, route.
Be us a breviat lo corrii.
Monlaur, que ténias per vil.
Cominal : Corntor d'Apchier.
Montlaur, que vous teniez pour vil , vous a bien
abrégé le chemin.
7. Corsier, s. m., chemin de ronde.
Moutero sns los corsiers dels murs.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 9.
Ils montèrent au-dessus des chemins de ronde
des murailles.
8. Corsieyra, s. /., chemin couvert.
Que tug aportessou peyras... per las cor-
sieyivas.
Pioman de la Prise de Jérusalem , fol. 8.
Que tous apportassent des pierres... par les che-
mins couverts.
arc. fr. Affin que par terre, aussi comme par
la coursière de dessus, on puisse aler et
venir delivréement à pié et à cheval à la-
ditte défense et gart de laditte cité.
Tit. de i366 , Hist. de Nimes, t. II , pr. , p. 295.
— Barque.
Que hi passe a la nau o en una corsieyra.
Tit. du XU« siée. DoAT , t. CXVI , fol. 92.
Qu'il y passe avec le navire ou en une barque.
COR
q. Corredor, s. m., coureur, partisan,
éclaireur.
Home de mala vida , grant corredor e mal
pilhart.
L'Arbre de Balalhas, fol. 2^8.
Homme de mauvaise vie, grand coureur et mé-
chant pillard.
Plai mi quan li corredor
Fan las gens e '1s avers fugir.
Bertrand de Born : Bcm play.
Il me plaît lorsque les éclaireui-s font fuir les gens
et les troupeaux.
Adjectiv. Palafres ambladors...
E destres corredors.
Giraud de Salignac : Esparviers.
Palefrois ambleurs... et destriers coureurs.
cat. esp. tort. Corredor. it. Corridore .
10. Corrieu, corlieu, s. m., coureur,
sergent, courrier.
Remansut son li messalg' e '1 corrieu.
V. de Pierre Pelissier
Les messagers et les coureurs sont restés.
Per los corrieus de la cort.
Statuts de Montpellier de 1258.
Par les sergents de la cour.
Ab tan novas Ihi venc per un corlieu.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 91.
En même temps il lui vint des nouvelles par un
courrier.
cat. Correu.
1 1 . Corsarle , ad/., courant, qui a cours.
De la nioneda corsabla a Bordeu.
Tit. de i3oo. Doat, t. XXXIII , fol. 189.
De la monnaie courante à Bordeaux.
De la moneda nova corsabla a Borden.
Tit. de i3o6. Doat, t. CLXXVII1 , fol. 170.
De la monnaie nouvelle ayant cours à Bordeaux.
12. Cursori , adj., lat. cursori«5-, ra-
pide, prompt.
Deu baver so I petit cursori , vivacier.
Lejs d'amors, fol. l\l .
Doit avoir air un peu rapide, léger.
i3. Corsier, adj., coursier, coureur,
qui court vite.
S'iea agaes caval adreg corsier.
P. Vidal : Drogoman.
Si j'avais un cheval habile coureur.
Mas greu penretz jamais lebre corseira.
T. de Bonefoi et de Blacas : Scingn' En.
COR
Mais difficilement vous prendrez jamais lièvre qui
court vite.
Substantiv.
EntrastotaEspanha non ac melhorcoRsiER.
Roman de Fierabras , v. /j686.
Dans toute l'Espagne il n'y eut pas meilleur
coursier..
anc. cat. Corsicr. Esr. Corcel. it. Corsiere.
14. Corseyar, v., faire des courses,
parcourir.
Eran C. M. cavayers que corseyavan
tota la terra e la gastavan.
Philomena.
Ils étaient cent mille cavaliers qui. .. faisaient des
courses sur toute la terre et la ravageaient.
i5. Corsari, s. m. , corsaire, pirate.
Corsari sarazi qn'estavan aplatat
Els escuellz de la ruar.
V. de S. Honorât.
Des corsaires sarrasins qui se tenaient cache's aux.
rochers de la mer.
esp. port. Corsario. it. Corsare.
16. Corrateiar, v., exercer l'état de
courtier, maquignonner.
E si corrateiava alcuna bestîa o bestias,
per portar cargas ho trocel ves Tolosa.
C artulaire de Montpellier, fol. 126.
Et s'il maquignonnail aucune bête eu bêtes,
pour porter fardeaux ou trousseau vers Toulouse.
17. Corratadora, s. f., courtage.
Aisso que es acostumat de peDre per dre-
ebas corrataduras.... Douon II deniers de
corratauuras del quiutal.
C artulaire de Montpellier, fol. l3l et 116.
Ce qu'il est accoutumé de prendre pour justes
courtages... Donnent du quintal deux deniers de
courtages.
18. Corratier, s. m., courtier, ma-
quignon.
Ni 'ls corratiers que fan mercats de telas...
Corratiers de bestias.
Cartulaire de Montpellier, fol. 3g et /j5.
Ni les courtiers qui font marché de toiles
Courtiers de bêtes.
Fig. Quar tug quatre son corratiers
De donas.
P. Vidal : Mai o.
Car tous quatre sont courtiers de dames.
.y
COR
anc. CA.T. Corrater. esp. Corredor. port. Cor-
retor.
19. Corratieira, s. f. , courtière.
Aquest sacrainent fan las coiuiatieiras.
Cartulaire de Montpellier, fol. l3l.
Les courtières font ce serment.
20. Accorre, v., accourir.
Part. prés. Yen acorren.
Poème sur Boèce.
Il vient accourant.
— Secourir, porter secours.
Accores la coytiva , seyner sant Honorât.
V. de S. Honorât.
Secourez la chétive , seigneur saint Honorât.
Arjuilh lilh devon acorre al paire et noirir
lor paire.
Trad. du Code de Justinien , fol. 52.
Ces fils doivent porter secours au père et nourrir
leur père.
anc. cat. anc. esp. port. Acorrer. it. Accorrere ,
21. Accorrement, s. m. , secours.
Petit pretz ma vaîensa e vostre accorrement.
Guillaume de Tudela.
Je prise peu ma valeur et votre secours.
anc. cat. Acorriment. anc. esp. Accorrimiento.
it. Accorrimento.
22. Acorsar, v., accoutumer, établir.
Part. pas.
Son ill de "Valobrega ab los lins acorsatz,
Que nulhs bom no i abeura que no torne
damnât/..
Guillaume df. Tudela.
Ceux de Valobrege sont établis avec les navires ,
de sorte que nul homme n'y abreuve qui ne retourne
endommagé.
Aissi es acorsat
En Espanha de dîr.
G. Riquier : PusDieus m'a.
Ainsi il est accoutumé en Espagne de dire.
23. Acorsaditz , cidj., coureur.
E meneï mon caval acorsaditz
E cavalgei mon mul afrenaditz.
Roman de Gérard de R.ossillon, fol. 59.
Et je menai mon cheval coureur et je chevauchai
mon mulet soumis au frein.
24. Concurrer , v. , lat. concurreri?,
concourir.
Î92
COR
Entro qne concdrren.
Trad. tfMbucasis, loi. 17.
Jusqu'à ce qu'ils Concourent.
cat. Concitrrer. esp. Concurrir- port. Con-
corrcr. it. Concorrere .
.'). Concurren, \. ///. , intersection,
conjonction.
Indicios, cpactas e clans e cûncurress.
P. DE Corbiac : El nom de
lodictions , c'paclcs et clefs et intersections.
isr. port. Concurrente, it. Concorrente.
26. Concursio, s.f., Iat. CONCURSIO,
concours , rencontre.
Aspra concursios de dictios.
Leys d'amors, fol. 108.
Apre rencontre de mots.
27. Contracorre, v., courir de pair.
rart prés. E saî, dels set planetas, qu'els son
CONTRACORRENS.
P. de Corbiac : El nom de.
Et je sais, au sujet des sept planètes , qu'elles
sont courant de pair.
28. Decorre, v., Iat. decurre?^ couler,
ruisseler.
Lay on lo sanc plus decorria...
Fîg. E totz mien sen
Decorron en devotio.
Passio de Maria.
Là où le sang ruisselait davantage
Et tous mes sens coulent en de'votion.
anc. fr. Li miel décor oient des chesnes.
Roman de la Rose, v. S^ib-
Tonte la nuict decouroit vin en aucuns qnar-
tefourgs abondamment en robinets d'erain.
MoNSTREtET , t. I , fol. 3oi.
anc. cat. anc. esp. Decorrer. it. Scorrere.
29. Decorremen, s. m., cours, flux.
Contra decorremen de sanc.
Brev. d'amor, fol. âo.
Contre \ejlux de sang.
anc. cat. Decorriment. anc. esp. Decorri-
miento. it. Scorrimento.
30. Décors, s. m., Iat. nEcuRS«.y, dé-
cours, décroissance.
Jois qu'es en décors
No tanh nays' als menors.
GlRAVD DE EortNEIL ; Dels liels.
COR
11 m- convient pas que la joie qui est en décours
naisse aux. moindres.
Apres lo décors de la planeta.
Cal. dels apost. de Rama , fol. 193.
Après le décours de la planète.
anc. fr. Soleil et lune et ans et jors
Et les croisans et les décors.
Roman de Partonopeus, t. I , p. 3o.
cat. Decurs. esp. port. Decurso. it. Discorso.
3 1 . Discursiu , adj. , discursif.
Ab successio discursiva.
Elue, de las propr., fol. 8.
A vec succession discursive.
cat. Discursiu. esp. port. it. Discursivo.
32. Encorre, encorrer, v., Iat. incur-
RERe, encourir, confisquer.
Ni degun non puesca encorrf. pena.
Statuts de Provence, Bomy. p. 1.
El que nul ne puisse encourir peine.
La pena que poyrian encorrer.
Til. de i3o2. Doat, t. XLIX , fol. 292.
La peine qu'ils pourraient encourir.
Part. pas. Sian confiscats et encors als senbors
de Condom.
Coût, de Condom de i3i3.
Soient confisquc's et encourus par los seigneurs de
Condom.
Pietornats en beretgia, dels cals es encor-
regcda tota lor terra e tota lor bonor.
Tit. du xme siée. Doat, t. XXXII, fol. 258.
Eetourne's en lie're'sie , desquels est encourue toute
leur terre et tout leur fief.
cat. Encorrer. esp. Incurrir. port. Encorrer.
it. Incorrere.
33. Encorremen , s. m., confiscation,
encourement.
Crim que reqnerra encorrejien de cors e
de bes.
Ord. des Rois de Fr., 1463, t. XVI, p. 134.
Crime qui requerra confiscation de corps et de
Liens.
Confiscats per encorrement.
Coût, de Condom de i3r3.
Confisque's par encourement.
anc. fr. Il soit sauf en forfaiture, en paines,
en encor rement.
Ord. des Rois de Fr., 1283, t. I , p. 3l 1.
anc. cat. Incorriment. esp. Incurrimiento.
3/|. Escorre , v., écouler, échapper,
échoir.
COR
D'el s'escorro huinors viscozas.
Elue, de las propr. , fol. 82.
De lui s'écoulenl humeurs visqueuses.
Tonels s'e« vai , per s'escorr.
Leys d'amors, fol. 68.
Le tonneau s'en va , pours'eVo«/e.
it. Escorrere.
— Confisquer, acquérir, courir sus.
Part, pas. La part es escorreguda.
Escorregutz es eru poder del senior sos cors.
Régi, sur lesMines , llist. de Nîmes-, t. I, pr.,
p. 71 et 72.
La portion est confisquée.
Sa personne est acquise en pouvoir du seigneur.
Lo fîeus s'ateins escorregutz.
Roman de Flamenca , fol. 96.
Le fief devient confisque.
35. Escorrement, s. m., concours, écou-
lement, flux.
Plneias e grans escorremens d'aiguas.
Cal. dels apost. de Roma , fol. 21 1 .
Pluies et grands écoulements d'eaux.
Per Tescorrement de las lagremas.
Si fetuna prens ha gran escorrement de
layt.
Elue, de las propr., fol. 82 et 5l .
Par l'écoulement des larmes.
Si femme enceinte a grand écoulement de lait.
— Rassemblement.
Ni fazent negu escorement en las sinagogas
ni en la cioutat.
Trad. des Actes des Apôtres, eu. 2q.
Ni faisant aucun rassemblement dans les syna-
gogues ni dans la ville.
36. Occorre, OCCURER, V. , lat. OCCUR-
rer<?, survenir, accourir.
Las cansas que occurreran en aquest pays.
Statuts de Provence, Bomy, p. q.
Les causes qui surviendront en ce pays.
Que occurron al pays, ni puesqaan oc-
corre.
Régist. des Etats de Provence de iqol.
Qui surviennent en ce pays , et puissent survenir.
Part. prés. Per contribuir en las cargas occu-
RENS.
Statuts de Provence, Julien , t. II , p. b.
Pour contribuer aux. charges survenantes-
cat. Ocorrer. esp. Oatrrir. tort. Occorrer.
it. Occorrere.
COR
493
'jj.Recorre, v., lat.REcuRRE/r, recourir,
avoir recours.
Ee fay doue qui per lieys rf.cor
A la gracia del Creator.
Brev. d'amer, fol! 8.5.
Bien fait donc qui par elle recourt à la grâce du
Créateur.
A monseynor sant Peyre...
Recorreras tosterops en tas orations.
lr. de S. Honorât.
À monseigneur saint Pierre... tu recourras tou-
jours dans tes oraisons.
cat. Recorrer. esp. Recurir. port. Recorrer.
it. Ricorrere.
38. Recors, s. m. , lat. recursh.? , re-
cours.
Als quais avéra soven recors.
Brev. d'arnor, fol. 76.
Auxquels nous avons souvent recours .
Loc. Lo sépulcre on Dieus fon a recors.
LANFRANC ClGALA : Si mos chans.
Le sépulcre où Dieu fut à recours.
anc. cat. Recors. es?, port. Ricurso. it. Ricorso,
39. Recorsa, s. f. , retour.
Pot hora far recorsa del compas de la una
de las coblas.
Piecorsa pot far cadaus.
Leys d'amors j fol. [\p et qi.
On peut faire retour de la mesure d'un des cou p
Chacun peut faire retour.
40. Recoredor, s. m., secoureur.
San Trophenie lur fon recoredor.
V. de S. Trophime.
Saint Trophime leur fut secoureur.
41. SOCCORRE, SECORRE, SECORRER, 2>.,lat.
succurrerc, secourir, porter secours.
Ara no lu val joi ni in soccou.
Gavaudan le Vieux : Crezens , fis.
Maintenant plaisir ne me vaut ni me secourt.
Si merces no m secor ,
Tem qne n' auretz pechat.
Arnaud de Marueil : Aissi cum.
Si merci ne me secourt, je crains que vous en
aurez la faute.
Que anes al pays soccorer et aidât'.
Roman de Fierabras, v. 5oi5.
Qu'il allât porter secours et aider au pays.
Qu'ai rey d'Espanha socorratz.
Gavaudan le Vieux : Senbors.
Que vous portiez secours au roi d'Espagne.
494
COR
asc. fr. Secor lions, car en est mestiers...
Secor ton serf, secor ta serve.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. i 35.
tu', esp. Socorrer. port. Soccorrer. it. Scc-
correre.
42. Socors , secors, s. m., secours, aide.
AI comte die non aia espaven
De Proensa, qu'en breu aura socors.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Je «lis au comte de Provence qu'il n'ait pas de
ii jinte , que dans peu il aura du secours.
Fazes me ajada e secors.
Aknald de Marueil : Belh m'es.
Faites-moi aide et secours.
A.XC. fr. Mes joies et tout mon secors.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc, t. II , p. 3oo,.
Pour conquerre secors.
Yille-Hardoox , p. 169.
Qui venoient au secors de la cité.
Rec. des Hist. de Fr., t. VI , p. i3a.
ANC. cat. Socors. esp. Socorro. tort. Soccorro.
it. Soccorso.
43. Socorremen, s. m., secours , assi-
stance.
Fasian gran socorremen
D'almornas a la paura gen.
V. de S. Alexis.
Faisaient grand secours d'aumônes à la pauvre gent.
it. Soccorrimento .
CORS, s. m., lat, cor/?ks, corps, per-
sonne.
El cors qn'om no pot gandir
De mort.
Folquet de Marseille : Hueimais.
Le corps qu'on ne peut garantir de mort.
Vostre gent cors adreg e plazentier.
Bertrand de Born : Ieu m'escondisc.
Votre gentille personne Lieu faite et agréable.
Fig. Si nos em verays membres d'aquell glo-
iîos cors de que Jhesn Xrist es cap.
V. et Vert., fol. 58.
Si nous sommes les vrais membres de ce glorieux
corps dont Jésus-Christ est la tête.
E menue Thomas levava elb cors de Jbesu
Xrist a la messa.
Philomena.
Et tandis que Thomas levait le corps de Jésus-
Christ à la messe.
Loc. Et Karles anet son cors los vezer a lur
teuda.
Pbilomen V.
COR
Et Charles alla de sa personne les voir à leur tente.
Dente degut per obligation de cors.
Coût, de Cor.dom de l3l3.
Dette due par obligation par corps.
Los miracles qu'en sa vida
Fetz lo benauratz cors sancts.
V. de S. Honorât.
Les miracles que le bienheureux corps saint fit
en sa vie.
ANC. fr. Onqnes mes cors de chevaliers mielz
ne se defeudi de lui.
Ville-Hardouin , p. i!\6.
Et il dit que il ne les y lèroit jà aler, se son
cors u'i aloit avec.
Jo[nville , p. 117.
anc. esp. El rei Alexandre corpo tan acabado...
Andamos por las tierras los corpos deleytando.
Poema de Alexandro, cop. 2366' et 1 19.
anc. cat. Cors. esp. mod. Cuerpo. port. it.
Corpo.
2. Corporal, adj. , lat. CORPORALW ,
corporel, du corps, matériel.
Aissi corn tu podes vezer ab los huelhs cor-
porals qu'el solelh illumena tôt aquest mun.
V. et Vert., fol. 46.
Ainsi comme tu peux voir avec les yeux du corps
que le soleil éclaire tout ce monde.
En corporal possessio.
TU. de 1277. Doat, t. CXXIV, fol. 40.
En possession corporelle.
III <:el so : l'us es corporals , aissel que nos
vezem.
Liv. de SydraCj fol. 8.
Il y a trois cieux : l'un est matériel, celui que
nous voyons.
cat. esp. port. Corporal. it. Corporale.
3. Corporalmen, adv., corporellement.
Sian punit corporalmen.
Piegla de S. Benezeg.
Soient punis corporellement.
cat. Corporalmen. esp. port. it. Corporal-
mente.
4. Corporal . s, m., corporal.
Los corporals e la crema e los vestirs sa-
gratz.
V. et Vert., fol. 16.
Les corporaux et le chrême et les vêtements sacrés.
Quels corporals fosso fact de purli.
Cat. de/s apost. deRoma, fol. 17.
Que les corporaux fussent faits de pur lin.
cm. f.îp, port. Corporal. it. Corporale.
COR.
5. CORPOREITAT, S. /., lat. CORPORA/lTA-
iem , corporéité.
Corporeitat, corruptibilitat , etc.
Elue, de las propr., fol. I.
Corporelle , corruptibilité , etc.
cat. Corporeitat. esp. Corporeidad. it. Corpo-
rel ta.
6. CORPULENCIA, S.f., lat. CORPULENTIA,
corpulence.
Corpulencia et graysha... Causa de maior
CORPULENCIA.
Elue, de las propr., fol. l56 et l6'8.
Corpulence et graisse... Cause de plus grande
corpulence.
cat. esp. port. Corpulencia. it. Corpulenza.
7. Corpulent, ad/., lat. corpulente,
corpulent.
Fa hom corpulent, bel de cara.
Elue, de las propr., fol. 116.
Fait homme corpulent , beau de visage.
cat. Corpulent, esp. port. it. Corpulento.
8. Corporent, adj. , épais, opaque,
formant corps.
Entre nos e '1 solelh ella es corporentz.
P. DE Corbiac : El nom de.
Entre nous et le soleil elle est opaque.
9. Gardacors , .y. m., justaucorps, ha-
billement de guerre , haubergeon ,
corset.
Tant es de bel taill gardacors.
Bertrand d'Allamanon : Qui que s'esmai.
Tant le justaucorps est de Lelle coupe.
L'autre non a gardacors de bruneta.
P. Cardinal : Prop a guerra.
L'autre n'a pas corset de brunette.
anc. cat. Guardacors.
10. Incorporacio, s.f., lat. incorpo-
ratio, incorporation.
Don ve corrupeio per lor incorporacio.
Elue, de las propr., fol. 25.
Dont vient corruption par leur incorporation.
cat. Incorporacio. esp. Incorporacion. port.
Incorporacâo. it. Incorporazione .
11. Incorporeitat, s. m., lat. incorpo-
ra/itatc/h , incorporel té.
COR
495
Que ban incorporeitat.
Elue, de las propr., fol. 1.
Qui ont incorporéité.
cat. Incorporeitat. esp. Incorporeidad. port.
Incorporeidade. it. Incorporeità.
12. Incouporatiu, adj., incorporatif.
Es atractiva et incorporativa.
Elue, de las propr., fol. 26.
Est attractive et incorporative.
13. Incorporai. , adj., incorporel.
Causa corporals si eu m es cbavals... incor-
torals si cum es alcus dreitz.
Trad. du Code de Juslinien, fol. 25.
Cliose corporelle ainsi comme est un clieval... in-
corporelle ainsi comme est aucun droit.
anc. cat. anc. esp. Incorporai, it. Incorpo-
rale.
14. Encorporar, incorporar , v. , lat.
incorporarê1, incorporer.
Quar la vianda recebuda els membres en-
corpora... En el si encorpora... luira dedins
et incorpora si en sa substancia.
Elue, de las propr., fol. 19, 1 33 et 197.
Car il incorpore aux membres sa nourriture reçue...
s'incorpore en lui... Entre au-dedans el s'incorpore
en sa substance.
Part. pas. Carbo es foc actualment ab ma-
teria terrestra incorporât.
Elue, de las propr., fol. l32.
Charbon est feu actuellement incorporé avec ma-
tière terrestre.
cat. esp. port. Incorporar. it. Incorporare .
i5. Escorporar, v. , incorporer.
Part. pas. Quant er be escorporat.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Quand il sera bien incorporé.
16. Recorporatiu, adj., recorporatif,
rétablissant le corps.
Solpre... es recorporatiu, per que val con-
tra tos, etc.
Elue, de las propr-, fol. 193.
Soufre... est rétablissant le corps, car il vaut
contre toux , etc.
CORT, adj., lat. curte,, court, mes-
quin.
Lo fust es cortz mai d'uua brassa.
Trad. de l'Evang. de l'Enfance.
Le bois est court plus d'une brasse. .
49^3
COR
Fig. Pero baros cortz , cscortatz , cortes
Ai trobat mains, on non val ren trobais.
\i gif.R : Totz temps serai.
J'ai pourtant trouvé maints barons mesquins ,
c'courle's, courtois, auprès de qui le trouver De vaut
rien.
Corta d'anior e corta de franqneza.
1 S troi'BADOI'R anonyme, Coblas esparsas.
Courte d'amour el courte de franchise.
anc. fr. Jambes ont cortes, gros les os.
Roman de Rou , v. 1^69.
G à cori terme m'ocîrrai.
Roman du comte de Poitiers, v. 85o.
anc. cat. Cort. Esr. Corto. port. Curto. it.
Corto.
1. Cortet, adj. , court, petit.
Un' aguilleta sercaretz
Mot corteta e molt sotil ,
C'om no i puesca mètre fil.
Decdes de Prades , Auz. cass.
Vous chercherez une petite aiguille très courte et
très mince, qu'on n'y puisse pas mettre fil.
°>. Acorchar, accorsar, v. , accourcir,
abréger.
Non si pot alongar ni acorchar.
Trad. du tr. de l'Arpent., c. 3t.
Ne se peut allonger ni accourcir.
Part. pas.
Nos lor degram aver acorchat lur viage.
V. de S. Honorât.
ISous devrions leur avoir accourci leur voyage.
Coma lo corus agues fabtz grans despens e
fos acorssatz et agues mestier d'argent.
Cat. dels apost. de Roma , fol. 174.
Comme le comte eut fait grandes de'penses et fut
accourci et eut hesoin d'argent.
anc. fr. Car mains acorcent bien lor vie.
Roman de la Piose , v. 17193.
Acorches lor ans et lor mois.
HeliNAND , Vers sur la Mort.
cat. Acursar. Esr. Acortar. it. Accorciare.
/,. Escortât., v., écourter.
Part. pas. Pero baros cortz, escortatz, cortes
Ai trobat.
\ 1 i.iers : Totz temps serai.
Pourtant j'ai trouvé barons mesquins, écourlés,
courtois.
ASC FR.
Qnant ot fait sa proiere,son mantel escourca.
Pioman de Berte, p. q2.
cat. Escursar. f.sp. Escorsar. it. Scortare.
COR
CORT, s./., cour, assemblée.
Si quis in citrte dneis bominem occiderit.
Lex alam., XIX, 1. Balvjz., Cap. reg. Fr., t. 1 ,
coi. 64.
Fes se mercadier e venc ries, e laisset d'anar
per cortz.
V. de Pistoleta.
Il se fit marchand et devint riche, et cessa d'al-
ler dans les cours.
En cort de prélat
O de rei o de comtor.
B. Carbonel : Amors per.
En cour de prélat ou de roi ou de comtor.
Maintas bonas cortz e main tas bêlas jostas.
V. de Pons de Capdueil.
Maintes bonnes cours et maintes belles joutes.
llicx boin , cant faî sas kalendas
• E sas cortz e sas bevendas.
P. Cardinal : Qui ve gran.
L'homme riche , quand il fait ses kalendes et ses
assemblées et ses festins.
Fig. E '1 malvestatz es sa cors.
G. de Saint-Gregori : Ben grans.
Et la méchanceté est sa cour.
anc. fr. Qui furent retenues en la cort pour
servir en aucuns offices.
Rec. des Hist. de.Fr., t. VI , p. i38.
anc. esp. E dentro en mi cort.
Poema del Cid , v. 970.
cat. Cort. esp. mod. port. it. Corte.
2. Cortadis, s. m., cour.
Anc no saupes ebansos ni sirventes,
Vers ni descort qu'en cortadis fezes.
B. m. Paris de Rocergfje : Guordo ie us.
Je ne susse jamais chansons ni sirventes , vers
ni discoit que vous fissiez en cour.
>. Cortes, adj., de cour, courtois, ga-
lant, courtisan, agréable.
... Sni folbs ebantaires cortes,
Tais qn'om m'en apela joglar.
Rambatjd d'Orange : Escotatz.
Je suis fou chanteur de cour, tel qu'on m'en ap-
pelle jongleur.
Er es cortes lo plus mal ensenbatz.
B. de Ventadour : Ja mos chantars.
Maintenant le plus mal élevé est courtois.
Cum an l'auzelh, quant s'alegron pels nius
Del cortes temps que vezon aparer.
P. Vidal : Bels amies.
Comme ont les oiseaux . quand ils se réjouissent
dans les nids du temps agréable qu'ils voient paraître
COR
Us de corteza voluntat.
G. de Cabestaing : Aissi cum.
Usage de volonté courtoise.
Subst. Reys dels cortes e dels pros emperaire.
Bertrand de Born : Mon cban.
Roi des courtois et empereur des preux.
cat. esp. Cortes. tort. Cortez. it. Cortese.
[\. Cortesamentz , cidv . , courtoisement ,
honnêtement.
"Vensa us per mi cortesamentz,
Amors, que totas causas ventz.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
Que l'amour, qui soumet toutes choses , vous vain-
que courtoisement pour moi.
cat. Cortesament. esp. Cortesmente . port.
Cortesamente . it. Cortesemente.
5. Corteiaire, corteiahor, .v. m., ga-
lant, courtisan.
De putanas corteiaire.
T. de Hugues et de Reculaire : Cometre us.
Courtisan de prostituées.
Per que tut sei corteiador
Partorf d'enan lei ab désire.
Bertrand de Born : Sel qui camja.
C'est pourquoi tous ses courtisans partent de de-
vant elle avec désir.
cat. esp. Cortejador.
6. Cortezia , s. f. , courtoisie , galan-
terie.
De cortezia s pot vanar
Qui ben sap mesura gardar.
Marcabrus : Cortezamen.
Qui sait Lien garder mesure se peut vanter de
courtoisie.
Ni lor platz res que taingn' a cortezia.
Bertrand du Pcget : De sirventes.
Ni leur plaît rien qui appartienne à courtoisie.
cat. esp. Cortesia. port. Cortezia. it. Cortesia.
7. Cortejar, cortezar, v. , tenir cour.
S'a Lombers corteja el reys,
Tos temps mays er joy ab luy.
Raimond de Miraval : Er ab la.
Si le roi tient cour à Lombers , la joie sera à ja-
mais avec lui.
— Courtiser, faire la cour, se montrer
galant.
La vaî soveu cortezar.
Un troubadour anonyme : Dona vos.
Il la va souvent courtiser.
I.
COR 497
Neys de cortezar m'en>estenb.
Raimond de Miraval : Selb que no.
Je m'en abstiens même de courtiser.
Subst. Si domneys e cortejars no fos.
P. Raimond de Toulouse : Tos temps aug.
Si ne fut galanterie et courtiser.
ANC er. Qu'il vaiugne aprendre à cortoier.
Roman du Pienart, t. II, p. 3^3.
cat. esp. port. Cortejar. it. Corteggiare.
8. Descortes, adj. , discourtois.
Si '1 dalfis fis e verays
No vos agues aitaa sen mes,
"Vos foratz tornatz descortes.
P. Vidal : Abril issic.
Si le dauphin délicat et vrai ne vous eût mis au-
tant de sens , vous seriez devenu discourtois .
Paraulas descortezas de derrizio.
Lejs d' amors, fol. 139.
Paroles discourtoises de dérision.
cat. esp. port. Descortes. it. Discortese.
g. Descortezia, s. f., discourtoisie.
Fach descortes
Qne fan ab descortezia.
Bernard de Tôt lo Mon : Mais freg.
Fait discourtois qu'ils font avec discourtoisie.
cat. esp. Descortesia. port. Descortezia. it.
Discortesia.
10. Encortezir, v. , devenir courtois.
E '1 totz vilas encortezir.
Le comte de Poitiers : Moût jauzens.
Et l' entièrement vilain devenir courtois.
n. Curial, s. m., lat. curialiV, de
cour, homme, offleier de la cour.
De prebostz e de senescals et de mais cu-
rials que fan grans greuges a la paura gen.
Aisso es lo peccat dels curials que servon
en las cortz dels grans senbors.
V. et Vert., fol. l5 et 17.
De prévôts et de sénéchaux et de méchants officiers
de la cour qui font de grandes vexations à la pauvre
gent.
Ceci est le péché des hommes de cour qui servent
dans les cours des grands seigneurs.
Adjectiv. E s'estrai de tota obra curial.
Trad. de Bede , fol. 37.
Et se retire de toute œuvre de cour.
anc. fr. Je te prépare lieu et entrée à vie e«.
nale que tu appetes... Les bonnenrs mon-
dains et pompes des gens curiaux.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 3o,T.
cat. esp. port. Curial. it. Curîale.
63
b*
COR
12. Cortalh, 5. m., fortification, re-
tranchement, basse-cour.
Sarrasis foro vencutz, e fugiro entra elh cor-
talh e per cols e per puegs.
Philomf.na.
Les Sarrasins furent vaincus , et fuirent jusqu'au
retranchement et par collines el par montagnes.
Y so fag H palhier,
Escuras e boals,
E y fa nom los cortals
Per tener bestiar.
G. RlQLlER : Segon qu'ieu.
Y sont faites les granges , les e'euries et les étables
:'i bœufs, et on y fait les basses-cours pour tenir le
bétail.
i3. Cortil, s. m., verger, jardin, mé-
tairie.
Pels cortils vei verdeiar los lis.
B. DE VentADOUR : Bels Monruels.
Je vois les lis verdoyer par les jardins.
Yi de près d'un cortil
"Vaqueira.
J. Estève : Ogan.
Je vis une vachère auprès d'un verger.
Palais ten per cortil.
Aimeri de Bellinoi : Pus !o gais.
Tient palais pour métairie.
Fig. Qa'el cor e '1 cors m'a saizit
E mes en estrech cortil.
Azemar le Ivoir : Ja d'ogan.
Qu'elle m'a saisi le cœur et le corps et les a mis en
étroit y'art/<n.
anc. fr. L'nis a onvert de son cortil.
Roman du Renart , t. 1 , p. 188.
L'nn en enida passer parmi une soif en un
courtil.
Joinville, p. 26.
esp. Cortijo.
CORTINA, s. /., lat. cortina, cour-
tine, rideau, draperie.
Dins vergier o sotz cortina,
Ab deslrada companba.
G. Rvdel : Quan lo rius.
Dans un verger ou sous la courtine, avec la com-
pagnie de'sire'e.
E la cortina se parti el temple d'aval tro
a mon.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Et la courtine se déchira au temple d'en bas jus-
qu'en haut
cos
Ben garnit de cortinas.
Bref, d'amor, fol. 49-
Bien garni de draperies.
anc. fr. Fait tendre une cortine en une des
parties de son palais.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. i85.
cat. esp. port, it. Cortina.
1. Encortinamen, s. m. , tenture de dra-
peries.
E fon 11 facba gran bonor et encortinamen.
Carlulaire de Montpellier, fol. 73.
Et il lui fut fait grand honneur et tenture de
draperies.
3. Encortinar , v. , tendre des dra-
peries.
Entretant fai ben adobar
La vila e encortinar.
Roman de Flamenca , fol. 7.
Cependant il fait bien arranger et tendre de dra-
peries la ville.
Elhs encortinero la gleysa de nobles draps.
Philomen \ .
Ils tendirent l'église de nobles draps.
Part- pas. Palis e samitz e sendatz
Don fo '1 castelz encortinatz.
Roman de Jaufre, fol. 81.
Tapis et satins et taffetas dont le château fut
tendu.
anc. fr. Encourtiner
Face le castiel et les rues.
Roman du Renart, t. IV, p. 218.
Sa bêle chambre encurtince.
Marie de France , t. I , p. 410.
anc. cat. esp. Incortinar. it. Incortinare.
CORUSCACIO, s. f., lat. cortjscatio,
coruscation.
Cordscatio es sopta apparicio de vapor
subtil, eflarnada, que avalish e despar sopta-
ment en l'ayre.
Elue, de las propr., fol. i38.
La coruscation est une soudaine apparition de va-
peur subtile , enflammée , qui s'évanouit et disparait
subitement en l'air.
it. Coruscazione .
COSER, COZER, COZIR , CTJSIR, v., lat.
c.orcsMERe, coudre.
De coser, de fîlar de son mestier.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 3.
De coudre, de filer de son métier.
cos
Pero de cozir non trnep par.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Pour cela je ne trouve pas de pareil pour coudre.
De sirurgia no sai ni vuelh ses feramens ;
Per talhar, per cozer, no fui anc aprendens.
P. de Cohbiac : El nom de.
Je ne sais ni ne veux de chirurgie sans fers ; pour
tailler, pour coudre, je ne fus jamais apprenant.
Fig. Cuia '1 ab la terra cusir.
Roman de Jaufre, fol. 90.
Il croit le coudre avec la terre.
Part. pas. ... Ma camiza
Que era cozida
De seda ricamen.
P. Basc : AL greu.
Ma chemise qui e'tait richement cousue de soie.
Fig. La boca de la femna sera cozuda ferma-
men e sarrada.
Lu>. de Sjdrac, fol. 92.
La Louche de la femme sera cousue fortement et
serrée.
cat. Cosir. esp. Coser. port. Cozer. it. Cucire.
2. Cordura, s. f, couture.
Gonella de Jhesu Crist era ses cordura.
Hist. abr. de la Bible, fol. 78.
La rohe de Je'sus-Christ e'tait sans couture.
3. Costura, s./., couture.
Per desotz la costura del fort escut listrat.
Roman de Ficrabras, v. l58o.
Par-dessous la couture du fort e'cu borde'.
cat. esp. port. Costura.
4. Cozedura, cozidura, s. f, couture ,
suture.
Am très cozeduras o quatre et acu ferma su-
tura.
Ajustem las doas labias am cozidura.
Trad. d'Albucasis, fol. 62 et 35.
Avec trois coulures ou quatre et avec ferme suture.
Joignons les deux lèvres avec coulure.
5. Cozender, s. m., couturier.
Tuitz li sartor ni 'ls cozenders.
Roman de Jaufre, fol. 101.
Tous les tailleurs et les couturiers.
6. Cordurier, s. i7i., couturier.
E pueis carpentiers, en après corduriers,
car il cozion lo euer am fil de cuer.
Liv. de Sjdrac, fol. 81.
Et puis charpentiers , et après couturiers, car ils
cousaient le cuir avec du fil de cuir.
anc. cat. Costurer.
COS
499
7. Corduriera, s.f., couturière.
Pueis mi fetz apenre a corduriera.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 88.
Puis il me fit apprendre le métier de couturière.
cat. esp. Costurera. tort. Costureira. it. Cti-
citrice.
8. Descoser, v., découdre.
Tan ferm que no s romp ni descos.
Gaucelm Faidit : Tôt me cuidei.
Tant ferme qu'il ne se rompt ni décout.
Fig. Mos volers no s descos.
Gaubert moine de Puicibot : Fin' amors.
Mon vouloir ne se découl.
Part. pas. Cant porta descozutz
Sos draps...
Gardatz be
Que rauba descozuda
No portetz.
Amanieu des Escas : El temps de.
Quaud il porte ses vêtements décousus...
Prenez bien garde que vous ne portiez robe dé-
cousue.
anc. cat. Descosir. esp. Descoser. port. Desco-
zer. it. Scucire.
COSIN, cozin, s. nu, lat. consobnsus,
cousin.
Cosin, so es leu a chauzir.
T. d'Elias et de son Cousin : K Elias.
Cousin, c'est facile à choisir.
Am la mais no f'az cozin ni oncle.
A. Daniel : Lo ferm voler.
Je l'aime plus que je ne fais cousin ni oncle.
cat. Cosi. it. Ctigino.
2. Coziisa , s.f. , cousine.
Sor, cozina ni parenta.
Rambai d d'Obange : Entre gel.
Sœur, cousine ni parente.
Tant es de pretz e de valor enclausa ,
Qu'ieu non volgra que fos ma cozina.
G. de Cabestaing : Moût m'alegra.
Elle est si entoure'e de me'rite et de valeur, que je
ne voudrais pas qu'elle fût ma cousine.
cat. Cosina. it. Cugina.
COSSOUDA, consouda, s.f., lat. con-
solida , consolide.
E consouda que nais en prat.
Deudes de Prades , Aus. cass.
Et la consolide qui naît en pré.
Barbaihol
E cossouda grassa , qui s vol ,
5oo COS
\'alens es contra cretuadura...
Et ad soudar rompednra
Recep la cossouda maior.
Bref, d'amor, fol. 5o.
La joubarbe et la consolide grasse, qui le veut,
est bonne contre la brûlure... et reçoit la plus
grande consolide pour souder fracture.
cat. Consolva. Esr. Consuelda. port. Consolda.
it. Consolida.
COST, s. m. , lat. cosT«.f, coq, plante
aromatique.
Prenetz pastenegla, verben' e cost,
E cozetz lo fort tôt ensemps.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Prenez carotte , verveine et coq , et cuisez-le lort
tout ensemble.
ESP. PORT. IT. CoStO.
COST, s. m. , coût, prix d'une chose.
Voyez Leibnitz , p. 108.
Cant es de gran cost e de pauc de profieg.
V. et Vert. , fol. 32.
Quand il est de grand coût et de peu de profit.
A sos propris costz e despens.
Tit. de 1418. Bordeaux , Bibl. Monteil.
A ses propres coûts et dépens.
anc. fr. Sire, que tenon-nos tel cost.
Deuxième traduction du Chastoiement , conte 27.
Et à gran cost vos nnt sui.
Roman de Hou , v. 11249.
cat. Cost. esp. it. Costa.
2. Costa, s.f. , coût, prix d'une chose,
dépense.
Un novel plait c'adutz guerr' e mesclaigna ,
Costas d'aver e trebaill.
Aicarts del Fossat : Entre dos.
Un nouveau débat qui amène guerre et trouble ,
dépenses de richesses et travail.
CAT. esp. Costa.
3. Costatge, S. m., coût.
Los despens et costatges.
Tit. de i4o3. Doat, t. XCV,fol. 18 1.
Les dépens et coûts.
ANC. fr. Pour vous moustrer le coustage que
le roy i mist.
JOINVILLE , p. 1 17.
4. Costar, v. , coûter.
A mi non costa un denier.
Bertrand du Puget : De surventes.
Il ne me coûte pas un denier.
COS
Ane non aie joi que no m costes un plor.
Arnaud de Marueil : Ilom ditz que.
Je n'eus jamais joie qui ne me coûtât un pleur.
anc. fr. "Vons l'aurez, combien qu'il me coust.
Fabl. et cont. anc, t. UI , p. \l.
cat. esp. Costar. port. Custar. it. Costare.
5. Decostamen , s. m., défrai, rem-
boursement de dépenses.
Mielhuramentz et decostamentz.
Autres legitims decostamens.
Fors de Bearn , p. 1080' et 1085.
Améliorations et défrais.
Autres légitimes dé j rais.
COSTA, prép. , à côté de, auprès de,
contre.
En un vergier, sotz fnelha d'albespi ,
Tenc la dompna son amie costa si.
Un troubadour anonyme : En un vergier.
Dans un verger, sous la feuille de l'aubépin , la
dame tint son ami à côté d'elle.
Erba verz nais costa las aigas.
Trad. de B'ede, fol. 4'-
L'herbe verte naît auprès des eaux.
Costa 'ls crus amaires cruzels.
R. Vidal de Bezacdun : Entre '1 taur.
Contre les méchants amants cruels.
Prép. comp.
L'un cay de costa l'autre ablesmat el sablo.
V. de S. Honorât.
L'un tombe à côté de l'autre évanoui sur le sable.
De costa l'abltacol.
Philomena.
Contre l'habitation.
anc. fr. L'empererix sa famé de coste lui.
Ville-Hardouin , p. 73.
Mangoit encoste celé table la îoyne Blancbe
sa mère.
Et se vindrent arranger de coste nous.
JOINVILLE , p. 22 et 34-
anc. esp. De costa. it. Costa, di costà.
2. Costa, s.f., lat. costa, côte, partie
latérale de la poitrine.
No l'agues facba de sa costa... mas elh vole
que ilh dui fosso un... e per so fetz la de sa
<;osta.
Liv. de Sydrac. , fol. 64.
Il ne l'eût pas faite de sa côte... mais il voulut
que les deux ne fissent qu'un... et pour cela il la fit
de sa côte.
cos
Estrenc lo tan malamen
Que las costas li t'es crucir.
Roman de Jaufre, fol. \l\.
11 l'étreignit si durement qu'il lui fit craquer les
côtes.
Ane. cat. it. Costa.
— Rivage , côte de montagne.
Al pe d'nna costa regarda e vi venir.
Chron. d'Arles.
Regarde au pied d'une côte et vit venir.
3. Costa, s. f., cotte de soie, capiton ,
fleuret.
Autras costas ni antres borrots, mais sola-
mens aqnela costa et aquels borrots que delà
dieba céda seran isebitz.
Carlulaire de Montpellier, fol. ig3.
Autres Jlenrets ni autres bourres , mais seulement
ce Jleuret et ces bourres qui seront sortis de ladite
soie.
4. Costeta, s./., côtelette, petite côte.
Sol las costp.tas ben mondadas
Cozetz en vi ab lart.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Seulement cuisez dans du vin avec du lard les
côtelettes bien nettoyées.
cat. Costelleta.
5. Costat, s. m., côté.
Cant am lansa ubert fo sos costatz.
Matfre Ermengaud , Lettre à sa sœur.
Quand son côté fut ouvert avec lance.
Pel costat nafrat tau malamen.
Folquet de Romans : Quan lo dous.
Blessé si cruellement par le côté.
El tost li plnmara los costatz.
Deudes de Prades , Auz. cass.
\\ lui plumera promptement les côtés.
Una possessio... drecba de un costat e del
antre costat... comba.
Trad. du tr. de l'Arpentage, cb . qO.
Une possession... droite d'un côté et de l'autre
côté... courbe.
awc. fr. Et del costet de mi Robin.
Tit. de 1255. Carpentier, Hist. de Cambrai, p. 29.
cat. Costat. esp. Costado. it. Costato.
6. Costal, s. m., flanc, coteau.
Si vos acossiec sul costal.
Raimond l'écrivain : Senliors , l'autr'ier.
Si je vous atteins sur le flanc.
COS Soi
Puegz et costals, plan, ribeira e cnuiba.
G. de Durfort : Quar say petit.
Hauteurs et coteaux, plaine, rivage et vallon.
7. Acostament, s. m., accointement.
Santa Maria esposa de Josepb negun temps
non ac carnal acostament.
Hist. abr. de la Bible, fol. q8.
Sainte Marie épouse de Josepb n'eut en aucun
temps accointement cbarnel.
8. Acostar, v. , accoster, approcher,
accointer.
Aras s'acoston li savai,
E l'us ab l'antre cosseilla.
B. de Ventadour : Ara non vei.
Maintenant les vauriens s'accostent , et l'un
conseille avec l'autre.
Al valen comte de Rodes
Mi volgra lai acostar.
Serveri de Girone : Sitôt s'es.
Je voudrais là m' accoster au vaillant comte de
Rodez.
Cant la femna es en sas Hors, ela no si deu
am lhuy acostar.
Liv. de Sydrac , fol. 60.
Quand la femme est en ses fleurs , elle ne doit
pas s'accointer avec lui.
Ane malvestat en vos no pot caber,
Ni nulbs mais ays acostar ni apondre.
Izarn Risols : Aylas.
Jamais la mécbanceté en vous ne peut tenir, ni
nulle mauvaise qualité approcher et se joindre.
anc. fr. Et se acostoioit à un cbesne et nous
fesoit seoir entour li.
Joinville, p. i3.
cat. esp. Acostar. port. Accostar.n. Accostare.
COSTIL, s. m., couche, couchette.
Ans que s lev del costil.
Amanieu des Escas : En aquel mes.
Avant qu'elle se lève de la couche.
%. Cota, s. f., grec KoIt*j , couette, lit
de plumes, matelas.
Si no m tengaes a la cota,
Ja non pogra sus estar.
Guillaume de la Tour ■• Una , doas.
Si je ne me tinsse à la couette, je ne pourrais
jamais demeurer dessus.
anc. fr. Qu'ele li face tost son lit :
Celé le fet isnel-le-pas ,
Oste la couste et toz les dras.
Fabl. eteont. anc. , t. IV, p. l5o.
5o2 COS
COSTIPACIO , s./., lat. co/zsTiPATio,
constipation.
Costipacio de ventre... Valo contra febre e
cosTirAcio.
Elue, de lus propr.j fol. 91 et 218
Constipation de ventre... Valent contre fièvre et
constipation.
cat. Constipaciô . esp. Constipacion. tort. Cox-
stipacào. it. Costipazione.
2. Costipatiu, adj., constipatif.
Aiga salada,' dezicativa et constipativa.
Elue, de las propr.j fol. "}5.
Eau sale'e , dessiccative et constipative.
it. Costipativo.
3. CoSTIPAR, V. , lat. CO/ÎSTIPARt?, COI1-
stiper.
Part. prés. Mal digestibles, costipans.
Elue, de las propr.j fol. 220.
Mal digestibles, constipants.
cat. Esr. port. Consùpar . it. Costipare.
COSTUM , s. m., lat. consuervdineM,
coutume, habitude.
Vilas a cos~um de traeia
Que de gen viare s'enueia.
Bertrand de Born : Moût mi plai.
Le vilain a la coutume de la truie qui s'ennuie de
Lien vivre.
Mas ien non cru qne negn temps
Morisson tans de bons costums essemps.
AniERl de Peguilain : Ane no m eugey.
Mais je ne crois pas que jamais pe'rissent tant de
bonnes habitudes ensemble.
cat. Costum. esp. Cosmmbre. tort. it. Costume.
2. Costuma, cosdumna , s.f. , coutume,
habitude.
Car costuma torna a natura.
Libre de Senetjua.
Car coutume tourne à nature.
— Droit, lois d'un pays.
Aisso son costumas de la villa de, etc.
Ttt. de 1238. Doat, t. CXLIX, fol. 1.
Ceci sont les coutumes de la ville de , etc.
Meton bans e malas costumas per ocavzon
d'à ver emenda-..
V. et Vert., fol. i5.
IK rlablissent b <ns et mauvaises coutumes pour
occasion d'avoir des amendes.
COS
Loc. Plor tota dia , fas cosdumna d'efan.
Poème sur JBoèce.
Je pleure tout le jour, je fais coutume d'enfant.
Dis que reys, que lo sen vai donan
Ni s'en torna , fai costuma d'enfan.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Je dis que roi , qui va donnant le sien et s'en
dédit , fait coutume d'enfant.
anc. cat. it. Costuma.
3. COSTUMANZA , COSTUMNANSA, S. /., COU-
tume, habitude.
Per costumanza de bonas obras.
V. et Vert., fol. 43.
Par habitude de bonnes œuvres.
Molt es greus l'emperis de costumnansa.
Trad. de Bede, fol. 5.
L'empire de V habitude est très fort.
anc. cat. it. Costumanza.
4. Costum ar , v. , être accoutumé, être
habitué.
Car non a de que menestrar
Si com a costumât de far.
V. de S. Honorât.
Car il n'a pas de quoi fournir ainsi qu'il a ac-
coutumé de faire.
Part.pas. Quar donnas son costum adas d'aitan.
CaDENET : Non sai quai.
Car les dames sont accoutumées d'autant.
anc. fr. Ne forga ne ne Cst forgier monnoye
qui onques fast coustumée.
Lett. de rém., i3g4- Carpentier, 1. 1 , col. 1104.
anc. ESP.Torndàsn eslndlo que avie costumnado.
V. de S. Domingo de Silos, cop. 3g3.
anc cat. Costumar. esp. Costumbrar. port.
Costumar. it. Costumare.
5. Costumier, cosdumnier, adj., coutu-
mier, habituel, ordinaire.
Si cnm cel que es costumiers
D'anzir et de sofrir lui" gîat.
Bambaud d'Orange : Als durs crus.
Ainsi que celui qui est coulumier d'ouïr et de
souffrir leur aboiement.
Fig. En aizimen de blancas flors
E de novelb eban costumier.
Marcabrus : A la fontana.
Dans l'agrément des blanches fleurs et du nouveau
chant habituel.
Cosdumnibra ebansa es.
Trad. de Bede, fol. 3
C'est une chose ordinaire.
COT
6. Acosdumnansa , s. f., coutume, habi-
tude.
Acosdumnansa de bouas causas.
Trad. de B'ede, fol. 4-
Habitude de bonnes clioses.
anc. fr. \? accoustumancc est une antre nature.
Camus de Belley, Diversités, t. 1 , fol. 435.
it. Accostumanza.
7. Acostumar,^., accoutumer, habituer.
Gardas de acostcmar follas paranlas.
F. et Fert. , fol. gS.
Garilez-vous d'accoutumer les folles paroles.
Causa que non a acostumada.
Liv. de Sydrac, fol. 8.5-
Chose qu'il n'a pas accoutumée.
Car avi' acostumat de vîure bonradamen.
F. de S. Honorât.
Car il avait accoutumé de vivre honorablement.
Part. pas. Can sera ben acostcmat
De penre e ben adobat.
Deudes de Prades , Auz- cass.
Quand il sera bien accoutumé de prendre et bien
dressé.
En la ley era enseynada
De Dieu e ben acostumada.
Trad. d'un Et>ang. apocr.
Elle était enseignée et bien accoutumée en la loi
de Dieu.
cat. Acostumar. esp. Acostumbrar. tort. Acos-
turnar. it. Accostumare.
8. Acostumadàmen, adv. , habituelle-
ment.
CanthomjnraACOSTUMADAMEir, ayssi comma
a cascun mot.
F. et Vert., fol. 24.
Quand on jure habituellement , pour ainsi dire à
chaque mot.
anc. fr. Les administrations gouvernées ac-
cent stumèèment.
Ord. des Rois de Fr., 1256 , t. I , p. 81 .
anc. cat. Acostumadament. esp. Acostumbra-
damente. port. Acostumadamente. it. Ac-
costumadamente .
COT, s.f. , lat. coTem , queux, pierre
à aiiruiser.
Ab so qu'ieu sembli be la cot,
Que no tailh e fa '1 fer talhar.
B. Martin : Farai un.
Avec cela que je ressemble bien à la queux, qui ne
taille pas et fait tailler le fer.
COT
5o3
Wig. ... Ieu soi la cot
De tôt esfz mais tocatz.
G. Riquier : Tant petit.
... Je suis la queux de tous ces mais louches
anc. fr. Lors comenca à aguîsier
Son coutel à une grant kex.
Fabl. et cont. anc, t. 111 , p. i5.
it. Cote.
COT, s. m., cotte, cotillon.
Voyez Denina , t. II, p. 106.
Us vai dolan ab tal ayssa
Que no us te pro cot ni manta.
B. Alahan de Narbonne : No puesc.
Il va vous ilolant avec telle aisselte que ne vous
tient profit cotte ni manteau.
anc. fr. Famé est plus cointe et plus mignote
En sorquanie nue en cote...
Et une cote de brunete.
Roman de la Rose, v. 1216 et 214.
cat. Cot.
2. Sobrecot, s. m., surcot.
L'autra non a sobrecot de bruneta.
P. Cardinal : Prop a guei-ra. Far.
L'autre n'a pas surcot de brunette.
Mantel e blial de violas
Portet e sobrecot de rozas.
P. Vidal : Mai o.
Elle porta manteau et justaucorps de violettes et
surcot de roses.
anc. fr. A tousjors en ivier si ot
A mances un nonviel surcot
Fourré de vair.
Ph. Movsk.es; Carpentier , 1. III , col. 924.
3. Cota, cotha, quota , s.f., cotte.
"Vestir una cota de malba.
L'Arbre de Bataillas, fol. \l\\.
Vêtir une cotte de maille.
E van vestitz los grans senbors aui una
cotha ses dobladura entro al ginolh.
Els se armo de quota de malba.
Perilhos , Voy. au Purg. de S. Patrice.
Et les grands seigneurs vont vêtus avec une cotte
sans doublure jusqu'au genou.
Ils s'arment de cotte de maille.
cat. esp. port. Cota. it. Cotta.
COT, s. m., bas lat. coTagium , coû-
tage, sorte d'impôt.
E tôt so que del dit cot ly dits babitadors
auran percebnts.
5o4
coz
Emolumens del cot de la jurisdictio.
Coût, de Saitssignac de l3iç>.
Et tout ce que lesdits habitants auront perçu dudit
coulage.
Emoluments du coulage de la juridiction.
2. Cotador, s. m. , cotagier, collecteur
du coûtage.
Institnira un cotador conegut.
Coût, de Saus'signac de i3lg.
Instituera un cotagier connu.
COTON , s. m., ar. kotonn , coton.
Voyez Golius , Dict. arabico-latin. ,
col. 19*33.
Que sia coton bon et marchant.
Ord. des R. deFr., 1462, t. XV, p. 476.
Que ce soit coton bon et marchand.
Coton filât e non filât.
T'a. du xme sièc. Doat, t. LI, fol. i52.
Coton file' et non file.
cat. Cotô. est. Coton, tort. Cotao. it. Cotone.
COUTEL, s. m., couteau, grosse plume
du guidon de l'aile, terme de faucon-
nerie.
Aprob so venon II coutel ;
So son las pennas en anzel
Que las alas si fan plus bellas.
Pels COUTEES l'ala li tira.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Après cela viennent les couteaux; ce sont dans
l'oiseau les pennes par lesquelles les ailes se font
plus belles.
Lui tire l'aile par les couteaux.
COZER, coire, v., lat. coquerê-, cuire.
Filb d'un sirven del castel que era forniers...
a cozer pa.
V. de B. de Ventadour.
Fils d'un serviteurdu châteauqui e'tait fournier...
à cuire le pain.
Cozetz mel en un vaiselet.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Cuisez du miel dans un petit vase.
— Causer une douleur piquante.
Coc me, mas ieu per tôt aquo
No m mogui ges.
Le comte de Poitiers : En Alvernhe.
Il m'en cuisit , mais pour tout cela je ne me bou-
geai point.
Fig. Part. prés. El desiriers cozens e doloiros.
B. de Ventadour : Bcls Monruels.
Le désir cuisant pt douloureux.
CON
Farai nn sirventes cozen.
Bertrand de Born le fils : Quan vei lo.
Je ferai un sirvente cuisant.
Part. pas. Cbars quant es mal cuecha e dura.
Le moine de Montaudon : Motm'enueia.
La chair quand elle est mal cuite et dure.
Fig. Ab semblan cueg et ab cor cru.
B. de Ventadour : Ab cor leial.
Avec extérieur cuit et avec cœur cru.
cat. Cotirer. esp. Cocer. tort. Cozer. it. Cuo-
cere.
2. Cuchiu, adj., facile à cuire.
Aquelas lentillas so mai grossas, frescas e
may cuchivas.
Elue, de las propr., fol. 2l3.
Ces lentilles sont plus grosses , fraîches et plus
faciles à cuire.
3. Cossezen, adj. , cuisant.
Per qn'us sonetz fai gualiartz
Ab motz amaribotz bastartz,
E lui apelion cossezen.
Pierre d'Auvergne : Chantarai.
Parce qu'il fait un sonnet menteur avec des mots
aigrelets bâtards , et on l'appelle cuisant.
4. Coc, cuec, cutz, s. m., lat. coquus ,
cuisinier.
Sai esser pestres e coex.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Je sais être boulanger et cuisinier.
... Cuecx e biveis e baylos.
P. Cardinal : Un sirventes.
Cuisiniers et échansons et gouverneurs.
Senher, vostre manjars, so ditz lo cutz,
Vos es aparelbatz.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. l5.
Seigneur, ce dit le cuisinier, votre manger vous
est apprêté.
anc. fr. Trois escoufles i ot de mez salez
Que li queux li avoit appareilliez.
Fabl. et cont. anc, t. IV, p. 23o.
Les maistres queux souvent lardent perdrix.. .
en intention... de les mettre roustir.
Rabelais, liv. IV, ch. 24.
cat. Coc. it. Cuoco.
5. CosnvER, s. m., cuisinier.
Qu'el cosiner se va levar, et aportet una es-
palla.
Jlisl. abr. de la Bible, fol. 36.
Que le cuisinier se va lever, et il apperla une
épaule.
coz
esp. Cocinero. tort. Cozinhciro. vc. Cuci-
niere.
6. Cogtjastro, s. m., cuisinier, mar-
miton.
Et anc sol 110 y ac coguastros ,
Mas que nos très.
Le comte de Poitiers : En Alvernbc.
El il n'y eut oncqucs un seul cuisinier, excepte'
nous trois.
7.Coze,5. m., mets, plat d'aliments cuits.
En loc rie gran cozes, lor disia suas cansos.
V. d'Elias d'Uisel.
En place de grands mets, il leur disait ses chan-
sons.
8. Cozina, s. f. , lat. cucina, cuisine,
victuaille.
Per qu'ieu volgra esser mais cocs
De sa cozina.
G. Adhemar : Ben fora.
C'est pourquoi j'aimerais mieux être cuisinier de
sa cuisine.
Près de très ans en la gaudina
On avian mot paura cozina.
V. de S. Honorât.
Près de trois ans dans la forêt où ils avaient très
pauvre cicisine.
esp. Cocina. port. Cozinha. it. Cucina.
<). Cozensa, coizenza , s. f., cuisson,
douleur.
Fig. Mais senes jauzimens
E senes benfag cozensa.
Gaubert moine de Plicibot : Una grans.
Mal sans jouissance et douleur sans bienfait.
Merce m degratz aver senes coizenza.
Raimond Jobdan : Vas vos soplei.
Vous me devriez avoir merci sans cuisson.
io. Coitura, s. f. , brûlure , cuisson,
cautérisation.
A la pniridara de la charn a at fer e coitura.
Trad. de B'ede, fol. 5o.
11 est besoin du fer et de la brûlure à la pour-
riture de la cliair.
Car plus se délecta, en aissi
Sesta coitura es valens.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Car plus il se délecte , de même cette cautérisa-
tion est avantageuse.
esp. Cocedura. tort. Cozeditra. it. Cottttra.
1 1 . Cosinar, v., cuisiner,
i.
CRA 5o5
Totas berbas aptas a cosinar.
llist. abr. de la Bible, fol. 36.
Toutes herbes propres à cuisiner.
Part. pas. subst.
Be ruangi sovcn de fort bos cozinatz,
De salsaa de girofle , e de bos enipastatz.
Izarn : Diguas me tu.
Je mange Lien souvent de fort bons mets, des
sauces au girofle, et de bons pâte's.
esp. Cocinar. tort. Cosinhar. it. Cucinare.
il. Bescueg, besctjeit, s. m., biscuit.
Aysso es lo bescueg per garnir nostra nau.
V. et Vert. , fol. 43.
Ceci est le biscuit pour garnir notre navire.
Icn prétz mais...
Bos m.mjars e palafres assatz
Que rescueitz ab auratge.
Raihbaud de Vaqueihas : Ben sai.
Je prise davantage... bons mangers avec de nom-
breux palefrois , que biscuits avec la tempête.
cat. Bescujt. esp. Bizcocho. port. Biscuto. it.
Biscotto.
i3. Decoctio, decoccio, s./., lat. de-
coctio, décoction.
En l'ayga de laquai se fa la sal per forta de-
coccio.
Elue, de las propr., fol. ^5.
En l'eau de laquelle le sel se fait par forte dé-
coction.
Decoctio de anet e de camomilla.
Trad. d'yllbucasis, fol. 55.
Décoction d'anet et de camomille.
cat. Decoccio. esp. Decoccion. tout. Decoccâo.
it. Decozione .
14' R.ECOSER, 7). , lat. KECOQUERCj Y(i-
cuire.
Part- pas.
Que nulbs antre recuegs en fuec salvatge.
Arnaud de Marueil : Ancmais tan be.
Que nul autre recuit en feu non re'gle'.
cat. Recourer. esp. Recocer. port. Recozer. it.
Ricuocere.
CRAI, s. ni., crachat.
Voyez Leibnitz, p. 109.
Sa boca plena d'orre crai.
P. Vidai, : Puois ubert.
Sa bouche pleine de crachat de'goûtant.
port. Escarro.
i. Escracar, v. , cracher, couvrir de
crachats.
64
5oG
CRE
Li van sus los uellis escracar.
Bref, d'mr.or, fol. l53.
Ils lui vont cracher sur les yeux.
En despieyt île Jesu en las fous escracha.
Roman de Fierabras , v. 48°3-
En mépris de Jc'sus il crache dans les fonts baptis-
maux.
Part. pas. E fort baïutz c malmenalz,
Et escarnitz et escracatz.
Passio de Maria.
Kt fort battu et maltraite, et insulte' et couvert de
crachats.
port. Escarrar.
CRAJNEL, s. m., créneau.
Dea esser en cascu cranel un petit gaf am
que botesso... liresso las escalas... Que sian
plus haut que los cranels.
'TU. du xve sièc. Doat, t. CXLVII , fol. 283.
Il doit être en chaque créneau un petit croc avec
lequel ils poussassent... tirassent les échelles... Qui
soient plus haut que les créneaux.
ANC. er. Trop sont plus riches les toureles
Et li crenel raiex deffensable.
G. Gliart, 1. 1, p. i83.
CRAPANA , .v. /. , crâne , caboche.
An vos pisat per crapana.
T. de Bonnefoi et de Blacas : Seign' En.
Vous ont pisse' sur la caboche.
cat. esp. tort. Craneo. it. Cranio.
CRAPULA, s. m., lat. crapula, cra-
pule.
A vegadas, per trop manjar e benre, me es-
devenia crapula, ebrietaiz.
La Confessio.
Parfois , pour trop manger et boire , me survenait
crapule, ivrognerie.
Neguna ebauza non es aissl contraria a tôt
crestian sicom crapula.
Régla de S. Benezeg, fol. 5o.
Aucune chose n'est aussi contraire à tout chrétien
comme crapule.
esp. it. Crapula.
CREAR, v. , lat. crear?, créer.
Seicblans a si nos vole crear.
Brev. d'amor, fol. 2.
11 voulut nous créer semblables à lui.
Es acostumat de crf.ar dos syndics.
C art ul a ire de Montpellier, fol. 212.
Il est accoutume de créer deux syndics.
CRE
Part. pas. Hotus fon creatz en tal honor et
tal senhoria , qu'el era senbers de totas
creaturas que eron sotz lo cel.
V. et Vert., fol. 32.
L'homme fut créé en tel honneur et telle di-
gnité , qu'il était seigneur de toutes les créatures qui
étaient sous le ciel .
anc. cat. esp. port. Crear. it. Creare.
1. CrEAIRE, CREATOR, S. 1)1., lat. CREA-
TOR , créateur.
Qu'enant era nostre creayres,
D'aqui enan fo nostre payres.
Los VII Gaugs de la mayre, etc.
Qu'avant il était notre créateur, de là en avant il
fut notre père.
Qui morra per Dieu lo creator
"Viura tos temps jauzens en paradis.
G. FlGL'ElRAS : Totz bom qui.
Qui mourra pour Dieu le créateur vivra toujours
joveus en paradis.
anc. fr. Li baus Créerres du ciel et de la terre
face que nous en charité puissons ci as-
samhler.
JoiNVILLE, p. 200.
Je jure Den le Creator.
Roman du Pienart , t. III , p. 285.
anc. cat. Creador. esp. port. Criador. it.
Creatore.
3 . Cre airitz, la t. cREAftux, s./., créa trice.
Qu'oui la pnesca dir creairitz.
Bref, d'amor, fol. y3.
Qu'on la puisse dire créatrice.
/|. Creatio, creazo, s.f., lat. creatio,
création, formation.
Cossi a fag diables tola creatio.
Izarn : Diguas me tu.
Comment le diable a fait toute création.
En la creatio dels dichs cossols.
Charte de Gréalou , p. 68.
En la création desdits consuls.
Qan pens cum es de gentil creazo.
B. de Ve.ntadour : En pessanien.
Quand je pense comme elle est de gentille for-
mation.
c\t. Creaclô. esp. Creacion. port. Creacao.
j
it. Creazione.
5. Creamen, s. m., création, formation.
... Lucifers encontenen
Sus el ponb de son creamen,
Sa gran beutat trop cossiran
CRE
E sa bontat e son sen grau ,
S'en carguet folor et orguelh.
Brev. d'amor, fol. 23.
Lucifer sur-le-champ, au moment de sa création ,
conside'rant trop sa grande Liante' et sa perfection et
son grand sens , s'en remplit de folie et d'orgueil.
E can de totas res fo faitz lo creamens.
P. DE CoRBiAC : El nom de.
Et quand la création de toutes choses fut faite.
ANC. cat. Criament. Esr. Criamiento.
6. Creatura, s.f., lat. creatura, créa-
ture , enfant.
Doua , la genser creatura
Que anc formes el mon n.itura.
Arnaud de Mareuil : Dona genser.
Dame, la plus gentille créature que formât oneques
au monde la nature.
La creatcra n'an portât ;
Aquest1 a fag noyrir lo sanz.
V. de S. Honorât.
Es en ont emporté Y enfant; le saint a fait nourrir
celui-ci.
anc. cat. anc. esp. Creatura. esp. mod. Cria-
tura. port. it. Creatura.
7. Procrear, v. , lat. procrear<? , pro-
créer.
Part. pas. Ses lier. .. procréât de lai et de... sa
inolher.
Tit. de i3o8. Doat, t. CLXXVIII, fol. 3oo.
Sans héritier... procréé de lui et de... sa femme.
Sensheret procréât... descenden de lor dos.
Tit. de iS-'it. Doat, t. XXXIX, fol. i5o.
Sans héritier procréé... descendant d'eux deux.
cat. esp. port. Procrear. it. Procreare.
8. Procreatio , s. f. , lat. procreatio ,
procréation.
De la procreatio dels enfans.
V. de santa Flors. Doat, t. CXXIII , fol. 2.5'jl.
De la procréation des enfants.
cat. Procreaciô. esp. Procreacion. tort. Pro-
creaçào. it. Procreazione.
9. Recrear, v. , lat. recrear^, délas-
ser, récréer.
Per refrescar e per recrear la ost , que era
lassa.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 65.
Pour rafraîchir et pour délasser l'armée, qui était
fatiguée.
Cant lo pros cavaliers ha vencut lo torney,
CRE
007
ell s'en torna repauzar a son ostall, et re-
crear e s sojornar per I lonc temps.
V. et Vert. , fol. 102.
Quand le preux chevalier a vaincu, le tournoi, il
s'en retourne reposer en son hôtel , et récréer et se
délasser pour un long temps.
cat. esp. tort. Recrear. it. Ricreare.
10. Recreacio, s.f., lat. recreatio ,
délassemen t , récréation .
Dona repaus e recreacio.
Elue, de las propr., fol. 76.
Donne repos et délassement.
cat. Recreacio. esp. Recreacion. port. Recréa -
câo. it. Recreazîone.
11. Recreamens, s. m., délassement,,
récréation
Car moiz recreamens
Aportan e plazers.
G. PiIquier : El nom.
Car ils apportent beaucoup de délassements et de
plaisirs.
it. Ricreamento.
CREAT, s. m., créât, esturgeon.
Dauffin 0 créât et tôt autre peixs.
Ord. des R. de F,., 1889, t. XV, p. 633.
Dauphin ou esturgeon et tout autre poisson.
CREBÀR, v., lat. creparc?, crever,
percer.
Li creberon los huels de la testa e lo yssor-
beron.
V. et Vert.; fol. 72.
Il lui crevèrent les yeux de la tête et l'aveuglèrent.
Si 'ls crebavatz en dos locx o en très,
No us eugessetz que vertatz n'isses ges,
Mas messongas.
P. Cardinal : Tos temps.
Si vous les perciez en deux ou trois endroits , ne
pensassiez pas qu'il en sortît vérités, mais mensonges.
Si '1 reis Felips n'agues ars' una barja
Denan Gisors o crebat un estanc
Bertrand de Borx : Xon estarai.
Si le roi Philippe en eût brûlé une Laïque devant
Gisors ou percé un étang.
Lo ventre crida : Pies soi ! e la glotonessa
gola respon : Si dévias crebar , non leyssaraî
que non mange d'aysso que tan be es appa-
rel'uat.
V. et Vert., fol. 22.
Le ventre crie : Je suis plein ! et la gueule glou-
5o8
CRE
tonne répond : QuaiKl tu devrais crever, je ne lais-
serai pas que je ne mange de ceci qui est si bien ap-
prête'.
Loc. Sembla qn'el cel crebe.
Elue, de las propr., fol. 1 38-
Il semble que le ciel crève.
Fig. Aleuna vetz la terra creba que non pot
safrir lo peccat c'om fai.
Liv. de Sydrac, fol. i3o.
Aucune fois la terre crève parce qu'elle ne peut
souffrir le péclie' qu'on fait.
Lo cor me crebet e m failli.
Passio de Maria.
Le cœur me creva et me faillit.
Part. pas. El s'es pendut, et es crebat.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 1 .
Il s'est pendu , et il est crevé.
Lendema gran mati , can l'alba fo crebada.
Roman de Fierabras , v. 3977.
Le lendemain grand matin , quand l'aube fui
crevée.
Esr. port. Quebrar. it. Cfepare.
2. Crebassar, v., crevasser.
Lo soleil , qnan dessus passa ,
La terra fen e crebassA.
Brev. d'amor, fol. 3p.
Le soleil , quand il passe dessus, fend et crevasse
terre.
anc. fr. Maisons aident, viles crabassent.
G. Guiart, t. I, p. 94.
3. Ckebassa, s. f. , crevasse.
Vipra en hyvern esta en las creeassas jus
terra. *
Elue . de las propr., fol. 262.
Vippre en lùver demeure dans les crevasses sous
terre.
4. Crebadura, s./., crevasse, ouverture.
Trobaria la crebadura de la terra per la
quai la mars Betada passa.
Liv. de Sydrac , fol. ^g.
Trouverait V ouverture de la terre par laquelle la
mer Bétée passe.
Hernia es per crebadura de la tela dita
siphat.
Elue, de las propr., fol. Qq.
Hernie est par ouverture de la toile dite sipbat.
asc. cat. Crebadura. Esr. port. Quebradura.
it. Crepatura.
5. Ceebabtt, v. m., choc, secousse.
1 n'en la terra tal crebant
CRE
Qu'els ucils H fes del cap saillir.
Pioman de Jaufre , fol. 36.
11 en donna un si fort choc en la terre qu'il lui fit
sortir les yeux, de la tête.
6. Crebei, adj. , crevé, éclaté.
Fig. Landema tantost co l'alba es crebeia.
Guillaume de Tldela.
Le lendemain aussitôt que l'aube est crevée.
anc. fr. Si con l'aube sera crevée.
Pioman du Pienart , t. I , p. l3b".
7. Crebantar, v., culbuter, renverser.
... Di qu'el parlars no '1 cola
Nuilla ren qu'ai cor crebant a
De pretz us.
A. Daniel : Autet e bas.
Dit que le parler ne lui glisse nulle cliose qui ren-
verse dans le cœur l'usage du mérite.
Per qn'el bos vassals crebanta.
G. Adhemar : Lanquan.
Par quoi le bon vassal culbute.
anc. fr. Lors con manda c'ou eseillast
Maupertruis et tout cravantast.
Roman du Pienart, t. IV, p. 297.
La cité détruit toute et craventa les murs et
les forteresces jusqnes en terre.
Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 289.
Graud partie de leurs murs estoient tons
cravantez et desrompuz.
Monstrelet, t. I, fol. 3i8.
ANC ESP.
Fusso mal crebantado diciendo : Ay mesquino!
Vida de san Millau , cop. 12 t.
esp. tort. Quebrantar.
8. ESCREVANTAR , EsCREBANTAR , V. , reH-j
verser, abattre.
Los siens escrevantar , mûrir.
Pioman de Gérard de Piossillon, fol. y3.
Renverser, tuer les siens.
Tost veyretz cesta tor del tôt escrebantar.
Pioman de Fierabras , v. 3364.
Vous verrez bienl ôt en tièrem en taba //recette tour.
Part. pas. Ëscrevahtat l'a mort el prat erbut.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 8.
Il l'a renversé mort sur le pré berbu.
anc. fr. Tant que la bouche li soit close
Et que maie mort Xacravant.
Roman de la Rose, v. 484 '-
Lequel vous pourrait tous accraventer et cn-
elorre vostre ruine soubz la sienne.
Œuvres d'Alain Chartier, p. \nq.
CRE
9. Crebamostier, s. ni. , ren verseur de
monastère, terme d'injure.
Homicidi e lauzengier,
Lengu' a logat , 'crebamostier.
MarcABRUS : Pus mos coratge.
Homicide et me'disant, langue à louage , renver-
sent- de monastère.
CREIRE, v., lat. CREcfeaE, croire.
Mas eras crei so qu'an lan nou chezia.
Arnaud de Marueil : Ancrnais tan.
Mais maintenant je crois ce que je ne croyais pas
autrefois.
Si m'en voliatz creire fariatz ne vostre pro.
Philomena.
Si vous m'en vouliez croire vous en feriez votre
profit.
El popol que eu ell crezia.
Trad. de l'Evang. de Nicodème.
Le peuple qui croyait en lui.
Loc. fig. Qui fai son pron non creza sas mans.
Un troubadour anonyme, Coblas esparsas.
Qui fait son profit ne croie ses mains.
Substcuitiv . Mais vueill aver jauzinien...
Que fol creire ses jauzir.
T. de Blacas et de Rambaud : En Raimbaut.
J'aime mieux avoir jouissance... que fol croire
sans jouir.
Part, prés. De VII ordres sny crezens.
Raimond d'Avignon : Sirvenssuy.
Je suis croyant de sept ordres.
Subsc. Esperansa deïs crezens.
P. DE CoRBIAC : Domna dels.
Espe'rance des croyants.
Part. pas.
Quar houi no cre autre ni es cresutz.
- G. Riquier : Fortz guerra.
Parce qu'un homme n'en croit pas un autre ni n'est
cru.
Subst.
Ab tota sa compana que eron de sou cp.ezut.
Izaen : Diguas me tu.
Avec toute sa compagnie qui e'taient de sa croyance.
anc. cat. Creire. esp. Créer, tort. Crer. it.
Creclere.
1. Credo, s. m., credo.
El credo que feron los XII apostois , don
cascus dels apostois y pauset lo sieu article.
V. et Vert. , fol. 4.
Le credo que firent les douze apôlres , dont chacun
des apôtres y posa le sien article.
cat. esp. PORT. it. Credo.
CRE 5o9
3. Creansa, s. f. , croyance.
Non par qu'aia Lona creansa.
GiRaud du Lut. : Si per malvatz.
Il ne paraît qu'il ait bonne croyance.
4. Credensa, crezensa, s./., croyance.
Estai donc en penedensa
Et aias ferma credensa.
P. Cardinal : Jhesum Crist.
Reste donc en pénitence et aye ferme croyance.
Articles de cresensa de la sancta trinitat.
L'Arbre de Bataillas , fol. 7.
Articles de croyance de la Sainte Trinité'.
— Créance, crédit, emprunt.
De pagar non volgra crezenza.
Pioman de Flamenca, fol. 4-
11 ne voudrait pas crédit pour payer.
L'antr' es de penre presentiers
Draps o deniers a crezenza,
Mais al pagar ser' afrontiers.
Folquet de Lunel : El nom de.
L'autre est gracieux pour prendre draps ou deniers
à crédit j mais pour payer il sera effronté.
ANC. FR.
Afin d'éviter toutes erreurs et folles crédences.
Monstrelet, t. I, fol. 178.
Homme de foy et de crédence..
Hist. de Gérard de Nevers, Ie part., p. 45.
Mais si tu veulx avoir à nioy crédence.
J. Boucuet, Triomphe de François I" , fol. 3o.
anc. cat. Crezensa. Esr. Crcencia. tort.
Crenca. it, Credenza.
5. Credeire, crezedor, s. m., croyant.
Fi'sel credeire al sang sacrât.
Epitajilie du comte Bernard j Hist. de Lang.,
t. I ,. pr., col. 83.
Fidèle croyant au sang sacré.
— Lat. creditor, créancier.
Escriptnra la cal fe îo credeire.
Trad. du Code de Justinien , fol. 29.
Ecriture que le créancier fit.
Per aco fan jurai-
Carias li crezedor.
G. Riquier : Si m fos tan.
Pour cela les créanciers font jurer les actes.
anc. fr. Que disent ces gentils croyeurs des-
quels il est question?
lï. Etienne, Apol. pour Hérodote, Disc. prcl. III.
Le créditeur de celui... Car aultres créditeurs
poroient venir.
Charte de Falcnciennes, 1 1 14 1 P- 4'° ct 41 ' ■
5io
CRE
anc. CAT. anc. esp. Creedor. tort. Credor.
it. Creditore.
6. Acreire , v. , accroire.
No fan acreire lauzengier
G. Rioi ier : L'aulr' ici-.
Les flatteurs ne font pas accroire.
Part. près, subst.
Ar en son drut son acreent.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 6.
Il eut en son ami son confident.
Esr. Acrecr.
7. Descreire, descrezer, v., mécroire,
ne pas croire.
Nî Jbesu Crist descreire.
Sordel : Sel que.
>i mécroire Je'sus-Clirist.
Zo que vîssen mei oill
Me fera descrezer amor.
Poxs de la Garde : Totz temps.
L'amour me ferait ne pas croire ce que Tissent
mes veux.
Part. prés. Fais clergne, rnessongier, traidor,
Perjnr, lairo, putanier, descrezen.
B. Carbonel : Per espassar.
Faux cierge' , mensonger, traître , parjure , voleur,
liLertin , mécréant.
Part. pas. Esser non pot descrezutz.
Pierre d'Auvergne : Lauzat sia.
11 ne peut être mécru.
anc.fr. Quanta telles choses, il y a danger à
trop les croire et à trop les descroire.
Amyot, Trad. de Plutarque, vie de Camille.
M'estant tout nn de croire ou descroire sa loi.
Du Bartas , p. 3i2.
cat. Descreurcr. esp. Descreer. tort. Descrer.
it. Discredere , scredere.
8. Descrezexsa , s./., incrédulité, chose
incroyable.
Gréa m'es a dinar
Quar ang tal descrezenza
Dir ni semenar.
Germonde de Montpellier : Greu m'es.
Il m'est pe'nible à supporter quand j'entends dire
et semer une telle incrédulité.
Grans causa es d'auzir c sera descp.ezerza
Tôt lo mais qu'es en lui.
Guillaume de la Tour : Du sirventes.
Tout le mal qui est en lui est grande cliose à en-
tendre et sera chose incroyable.
CRE
E repres la lnr descrezenza e la dareza de
lur cor.
Trad. du Nouv. Test., S. Marc , c. 16.
Et il blâma leur incrédulité et la dureté' de leur
cœur.
esp. Descredencia. it. Discredenza.
g. Excreire , v. , accroire.
Aquel que ho fay encreire hi pecca mor-
talment.
La nobla Leyczon.
Celui qui fait accroire cela y pèche mortellement.
10. Incredulitat, s.f. , lat. increduh-
T\Tem , incrédulité.
La lur incredulitat e la dureza de lur cor.
Hist. abr. de la Bible, fol. 69.
Leur incrédulité et la dureté de leur cœur.
cat. Incredulitat. esp. Incredulidad. port. In-
credulidade. it. Incredulita.
11. Mescreire, v. , mécroire, ne pas
croire.
Contra la gen que nostra le! mescre.
P. Vidal : Si col paubres.
Contre la gent qui mécroit notre loi.
.Ta nuls hom no m mescreya
De lauzor que m n'auga dir.
Berenger de Palasol : Dona la.
Que jamais nul homme ne me mécroie de la
louange qu'il m'en entende dire.
Part. prés. Sobr' els Turcx felos , mescrezens.
Pons de Capdueil : En honor.
Sur les Turcs fe'lons , mécréants.
Mescrezens euves Dieu e fais ves son senhor.
Sordel : Sol que m'afi.
Mécroyant envers Dieu et faux envers son seigneur.
Subst. Son ja tan li mescrezens
Qu'a penas renha dreitz ni fes.
P. Vidal : Baros JLesus. Var.
Les mécréants sont de'jà si nombreux qu'à peine
règne droit ni foi.
Cttlll d'un MESCREZEN
Que sas paraulas ven.
P. Cardinal : Selh jorn.
Comme d'un incrédule qui vend ses paroles.
Part. pas. Gels per que Dieus es mescrezutz.
Roman de Jaufre, fol. I.
Ceux par qui Dieu est mécru.
anc. fr. De mile rien ne vos mescrei.
Pioman de Rou , v. iSjoCj.
Espèrent ce que jà est advenu et mescroient
ce qui leur adviendra.
OEuvres d'Alain Chartier, p. 3/(2.
CRE
12. Mescreant, adj. , mécréant.
Li payau mescreant.
V. de S. Honorât.
Les payens mécréants.
it. Miscredente , scredente.
i3. Mescrezenza, s.f., mécréance, in-
crédulité.
Mes en mescrezenza.
G. Faidit : Lo gens cors.
Mis en mécréance.
Fctz veair sos savîs per disputai- a Sydrac,
et coinensero a mostrar lor mescrezensas.
Liv. de Sydrac , fol. 4-
Il fît venir ses savants pour disputer avec Sydrac,
et ils commencèrent à montrer leurs incrédulités.
ANC. fr. Ke l'un d'els n'ait verz l'altre dote
ne mescréance.
Roman de Jlou, v. 2352.
it. Miscredenza.
CRESCER., creisser, v. , lat. crescerc^
croître, accroître, augmenter.
Apres, Dieus, quan los ac formatz,
Ditz : Creissetz e ranhiplicatz.
Brev. d'arnor, fol. 56°.
Après, quand il les eut forme's, Dieu dit : Croissez
et multipliez.
Fig. De fin.pretz, d'aniîcx, e de poder
Creyssetz totz jorns.
Giraud de Salign.vc : A vos cui.
\ous croissez tous les jours en vrai me'rite , en
amis et en pouvoir.
Vos vesetz be lo solelh, (pie es planeta, que
creis l'erba et noiris lo frnb.
Liv. de Sydrac , fol. 5^-
Vous voyez Lien le soleil , qui est planète , qui
accroît l'herne et nourrit le fruit.
Fig. El lo crec e Penrequi.
V. du moine de Montaudon.
Il l'accrut et l'enrichit.
— Additionner.
Crescer, niultiplicar e iuermar dividens.
P. de Corbiac : El nom de.
additionner, multiplier et amoindrir en divisant.
Part. prés.
Anatz creissen e'1 rey Jaime mernian.
Bertrand de Born : Un sirventes.
Vous allez croissant et le roi Jacques diminuant.
Part. pas. Non pogia passar sens ajuda ,
Tant era l'aigua creguda.
V. de S. Honorât.
CRE
5n
Je ne pourrais passer sans aide, tant l'eau était
augmentée.
Fig. ... Tant m'es lo desiriers cregutz.
G. Riquieu : L'autr' ier troLci.
...Tant le de'sir m'est accru.
anc. fr. A plusors dona terres è crut lor entez.
Roman de Rou, v. 4711-
Bien heureux le malheur qui croise la re-
nommée.
Desportes, premières OEiwres , p. 8o.
Les eaues estoient telement cruttes qu'il ne
peut passer la rivière.
Discipline de Clergie, conte 10.
cat. Crexer. isp. fort. Crecer. it. Crescere.
•x. Creys, s. m., croît, crue, accrois-
sement.
Donon bestias a mieg creys que non podon
morir, coma si eron de fer, e si moron , els ne
emendo autras contravalens.
V. et Vert., fol. i.'|.
Ils donnent des bêtes à mi-crue qui ne peuvent
mourir, comme si elles e'taient de fer, et si elles
meurent, ils en remplacent d'autres équivalentes.
anc. fr. Mors fait laissier usure et crois.
Helinand , Vers sur la Mort.
3. Creguda, s. /., crue, augmentation
de prix.
Ton gran creguda d'ayga a Monpeslîer.
Cartulaire de Montpellier, fol. "j5.
Il fut grande crue d'eau à Montpellier.
La creguda de la sal, ad un an tant sola-
men.
Tit. de ll\l!\. Hist. de Languedoc , t. IV, pr.,c. 422.
La crue du sel , pour un an tant seulement.
cat. Crescuda. Esr. Crecida.
4. Creyssho , s. f. , croissance.
Et encorporada la vianda li dona creyssho
e noyriinen.
Elue, de las propr., fol. j3.
Et la viande incorpore'e lui donne croissance et
nourriture.
5. Creissensa, s.f., lat. crescentia ,
croissance, accroissement.
Amies Guillem , quan lima a près creissensa.
T. de Blacas et de Guillaume : Amies.
Arai Guillaume , quand la lune a pris croissance.
Fig. D'amor, que y met tal creyssensa
Que d'als non ai sovinensa.
Rambaud d'Orange : Un vers farai.
5 i a CRE
De l'amour qui y met tel accroissement , que je
n'ai souvenir de rien autre chose.
cat. Cre.vensa. arc. esp. Crecencia. tort. Cre-
cenca. it. Crescenza.
(>. Creisshement, creycement, s. m., ac-
croissement, croissance, augmenta-
tion, amélioration.
De corporal creysshemekt.
Elue, de las propr., fol. l4-
De croissance corporelle.
Per r.REYCEMENT de merit.
V. de Santa F/ors, Doat, t. CXXIII , fol. 25/p
Par accroissement de me'rile.
Loq liai cii mi conoissem que es... grans creis-
semens a tota la vila.
TU. de 1248. Doat, t. CXYI , fol. 16.
Lequel chemin nous connaissons qu'il est... grande
amélioration pour toute la ville.
A mi platz lor cortezla ,
Lor creissemens e lor joia.
Rumond de Castelnau : Ges sitôt.
Me plaît leur courtoisie , leur accroissement et
leur joie.
Fig. Darn a ton cap creissement de gracia.
Trad. de Bide, fol. 36.
11 donnera à ton chef accroissement de grâce.
A>-c. fr. Les croissements dss vignes et la conp-
pure cl's sermens.
I.air. de Premier Faict , trad. de la Vieill.
de Cicéron , fol. 35.
ASc. cat. Crexement. esp. Crecimiento . port.
Crecimento. it. Crescimento .
7. AcREISSER, V. , lat. ACCRESCKRtf, ac-
croîlre, augmenter.
...A nna valen
Certa propriëtat
Ab sîngularitat
Qrie despendtn acreis.
G. Riqlier : Pus Dieus.
Il a une certaine riche proprie'té avec cette singu-
Inrile' qu'elle accroît en dépensant.
Xon i poiras ackeisser negnna servitut.
Trad. du Code deJustinien, fol. l\o.
Tu n'v poun-as accroître nulle servitude.
Part. pas. Ab aquo que i es acregct.
Trad. du Code de Justinien , fol. 35.
Avec ce qui v est accru.
-,-■,-< . fr. Debte acrute en son mariage.
Charte de Valenciennes , iii^. p. j
c;r. Acrecer. tort. Accrescer. it. Accrescerc.
CRE
8. Acreissemen , s. m., accroissement ,
augmentation.
Rose es acreissemeks de faoc, e grans vianda
es acreissemeks del ventre.
Trad. de Bede , fol. 5.].
Le hois est accroissement du feu , et la grande
nourriture est accroissement du ventre.
En ACCREissE3iE>T de... dot.
Tit. de i3o;. Doat, t. CLXXVIII, fol. 228.
En augmentation de... dot.
esp. Acrecimiento. tort. Accrecentamento. it.
Accrescimento.
9. Acreysedor, s. m., protecteur, cu-
rateur.
Mas es sotz defendedors et acreysedors en-
tro al avant Huit temps.
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Galates.
Mais il est sous des de'fenseurs et des curateurs
jusqu'au temps pre'de'termine'.
it. Accrescitore.
10. Descreisser, v. , lat. descrescer^,
abaisser, diminuer, décroître.
Fig. Aital cuiar oescheis e I'autr' enansa.
AlUERI DE BELLINOI : IS'ull hom no.
Un tel penser abaisse et l'autre élève.
Dels ries vins qui Diens descresca.
Aleghet ou Marcabres : Bel m'es.
Des riches vivants que Dieu abaisse.
... La brnn' aor'e '1 freitz
Que descreitz
Los adreitz
Auzeletz de chantai'.
G. Faidit : Per l'esgar.
... Le veut gris et le froid qui diminue les gentils
oiselets de chanter.
Part. prés. Car, en la luua descreissen,
Fareiz nn autre esperimen.
Del'des de Prades , Auz. cass.
Car vous ferez une autre expérience , à la lune
décroissante.
cat. Descrexer. esp. Descrecer. it. Discrescere.
xi. Dèscréis, .<■. m., décroît, décrois-
sement.
... Esser non pot deserezutz
Ni ren pus aver decreis.
Pierpe d'Auvergne : Lauzatz sia.
..Il ne peu! rire mécru ni avoir dacroissement
en rien de plus.
ANC. FR.
la la campagne rroîst par le descroist des eaux.
Du D ART AS , p. 97.
CRE
12. DeCREYSSHEMENT , DECREYSHEMENT ,
s. m., diminution, décroissement.
El decreysshement de la luna.
I mit es en son decreyshement.
Elue, de las propr.j fol. 3o el n6.
A la diminution de la lune.
La lune est dans son décroissement.
i3. Encreisser, v., accroître, augmen-
ter.
Qne parlar dossaraens
Assnauja enemiex inalvolens -
E'ncreys amicx .
G. Olivier d'Arles , Coulas triadas.
Que le parler doucement adoucit ennemis mal-
veillants et augmente les amis.
No val...
Lo siens trobars una raba
Contra '1 rnieu que m'a encrebut.
Rambaud d'Orange : Er quan.
Le sien trouver ne vaut une rave en comparaison
du mien qui m'a accru.
n. Increscere.
14. Encrezensa , s. /"., excroissance,
augmentation.
No joc per encrezensa,
Car del joc ai trop gran melhurazo.
T. de Fabre et de Falconet : En Falconet.
Je ne joue pour augmentation, car j'ai une très
grande amélioration du jeu.
anc. fr. L'amour est foible à sa naissance,
Mais le temps lui donne accrois sance.
Desportes , premières OEuvres, p. 1 \!\.
Et son fruit trois fois l'an prend nouvelle
accroissance.
Rémi Belleau , 1. 1 , p. 3oi.
1 5. Percreisser , v. , accroître , aug-
menter.
Part. pas. Serps menudas
Que ges no sion percregodas.
Deudes de Prades , Auz. ectss.
Serpents menus qui ne soient point accrus.
anc. fr. Quant il fn grans et parcréus.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. l55.
Un singe cras et parcréu.
Marie de France , t. II , p. 191.
16. Recreisser, v. , lat. recrescer*?,
repousser, recroître.
1.
CRE m.',
Ram rumput d'aquest aybre no recreysh
jamay.
Elue de las propr.j fol. 202.
Rameau rompu de cet arbre ne repousse jamais.
anc. cat. Recrexer. Esr. port. Recrecer. n.
Ricrescere.
17. Sobrecreisser, v. , surcroître, aug-
menter.
Si a vostr' auzel carn sobrecreis.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Si la chair surcroît à votre oiseau.
Car la nostra fe sobrecreis.
Trad. de la 2<= Êpîl. de S. Paul aux Thess.
Car notre foi augmente.
cat. Sobrecrexer. esp. Sobrecrecer.
CREMA, s.f. , lat. cremw, suc.
Rozina es la crema distillant d'aybre per
suzor.
Elue, de las propr.j fol. 22t.
Résine est le suc distillant d'arbre par transpi-
ration.
CREMA , cresma , crisma , s.f., lat.
chrisma , chrême , saint chrême.
Mal démens ton payri e la cresma qne y mes.
Izarn : Diguas me tu.
Tu déments méchamment ton parrain et le chrême
qu'il y mit.
Tro la crisma li pauzon sus el fron.
Bertrand de Born : Quan la novelha.
Jusqu'à ce qu'ils lui placent le chrême sur le front.
Establit mais aquest papa que la crema fos
renovelada cascun an, e fos consecrada al dia
de la cena e que la vieilha crema fo arssa.
Cal. dels aposl. de Roma, fol. 25.
Ce pape établit de plus que le chrême fût renou-
velé chaque année , et qu'il fût consacré le jour de
la cène , et que le vieux chrême fût brûlé.
Loc. Quar sa cresma pert qu'ilh met, e'1 lezer,
Qui filb d'aze bateja.
Aimeri de Pegltlain : A ley de fol.
Car celui qui baptise fils d'âne perd son chrême
qu'il lui met, et le loisir.
Par ext. — Crème.
Ja bro no soanar
Per oli ni per cresma.
Le Dauphin d'Auvergne : Joglaretz.
3Ne jamais dédaigner du bouillon pour huile et
pour crème.
cat. esp. Crisma. port. Chrisma.
■ 65
5i4 CRE
■i. Cresima , s.f., chrême, saint chrême.
La cresima, la quai al présent es... sacra-
méat de coniîrniatio.
Doctrine des Vaudois.
Le suint chrême, lequel est présentement... sa-
crement de confirmation.
it. Cresima.
CREMAR, v., lat. cremar^, brûler,
consumer.
Senher, fuee las puesca cremar.
Le moine de Montavdon : Autra veti.
Scisueur, que le feu puisse les brûler.
Ences cant crema els carbos ardens, flayra
snau.
V. et Vert., fol. 88.
L'encens, quand il brûle sur les charbons ardents,
répand une odeur suave.
Del foc d'Ifern cremaran veramen.
P. Cardinal : Totz lo nions.
Véritablement ils brilleront du feu d'enfer-
Fig. Tôt lo sang li crema et art.
Deides de Prades : Auz. cass.
Tout le sang lui consume et brûle.
Mielhs es esser en matrimoni que se cremar ;
aquell o aquella se crema que cossent a peccat.
V. et Vert., fol. Ç;3.
H est mieux d'être en mariage que de se briller;
celui-là ou celle-là se brûle qui consent au pe'clie'.
Part. prés. Candela cbemast tenc en man.
V. de S. Honorât.
Il tint en main une chandelle brûlant.
Fig. Estas pntas ardens, cremans.
Marcabrls : Hueimais dey.
Ces prostitue'es ardentes , brûlantes.
Part. pas.
May s quant la lbena fon consuruada e cremada.
V. de S. Honorât-
Mais quand le bois fut consume' et brûlé.
anc. fr. Et des niortz cremez les ombres
Resveiller des antres sombres.
Lcc de la Porte, trad. d'Horace, Epod. p. 157.
ca.t. Cremar. esp. Quemar. tort. Queimar.
9.. Cremor , cramor, s.f , brûlure, em-
brasement.
Lai on la cremor es
Del fuec d'ifern.
Raimond Gxlcelm : A penas vau.
Là où est l'embrasement du feu d'enfer.
CRE
Ostatz nos totz de guerra e de cramor.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 107.
Otez-nous tous de guerre et d'embrasement.
anc. cat. Cremor.
3. Cremadtjra, s.f., brûlure.
Iris es per natnra
Moût bos contra cremadura.
Brev. d'amor, fol. 5o.
L'iris est par sa nature très bonne contre brûlure.
CAT. Cremadura. esp. Quemadura. tort. Quei-
m a dur a.
l\. Cremament, s. m., brûlure.
Apres lo cremament.
Cal. dels apost. de Pioma, fol. io5.
Après la brûlure.
ANC. cat. Cremament. anc. esp. Quemamiento.
CREMER, v., craindre.
Part. pas. D'aisso c'ai tant duptat e crems
Creis ades.
A. Daniel : Amors e joi.
Croît toujours de ce que j'ai tant redouté et
craint.
D'aquo qu'ieu mont ai crems.
A. Daniel : Autet e bas.
De ce que j'ai beaucoup craint.
anc. fr. Com cil qui cremoient pardre la terre
Ville-IIardouin , p. 160.
Le diex d'amors onc ne cremut.
Roman de la R.ose, v. 6o,l3.
Très grandement nous cremism.es.
Monstrelet, 1. 1, fol. 28.
2. Cremos, adj. , craintif.
Que sacbo esser cremos, segon los coman-
dainens de Dieu... Ab los ancians entremes-
cladamens , que sio cremos de lor.
Trad. de la r'eg. de S. Benoit , fui. l3.
Qu'ils sachent être craintifs, selon les comman-
dements de Dieu... Pêle-mêle avec les anciens , qu'ils
soient craintifs d'eux.
3. Cremosamen , adv. , craintivement.
Deu plus cremosamen gardai- los comanda-
raens de la régla.
Trad. de la règ. de S. Benoit , fol. 35.
Doit garder plus craintivement les commande-
ments de la règle.
CREPCHA , crepia , crupia , s.f, crèche.
Voyez Watcher ; Muratori , Diss. 33;
Denina, t. III, p. 3/j.
CRE
Per angles e per cretchas.
Le Dauphin d'Auvergne : Joglaretz.
Par coins et par crèches.
Il s'est dit spécialement de la sainte
crèche.
En la crepia lo panseron.
La nobla Lejczon.
Ils le déposèrent en la crèche.
L'enfant envolopat en draps e pausat en la
CRUriA.
Hist. abr. de la Bible , fol. q.8.
L'enfant enveloppé en linges et posé en la crèche.
CRESP, crisp, adj. , lat. crispîw, crépu ,
frisé.
Lo pel ac blon , cresp et unilat.
Roman de Flamenca, fol. 28.
Il eut la chevelure Monde, crépue et ondoyante.
Las fuelhas.... so mai crispas et spinosas.
Elue, de las propr.j fol. 2l4-
Les feuilles sont plus crépues et épineuses.
L'nns avia lo cap cresp.
V. de S. Honorai.
L'un avait la tête crépue.
cat. Cresp. esp. port. it. Crespo.
1. Crespel, adj., crépu.
En colors nègres , en pels crespels.
Elue, de las propr.j fol. 168.
Noirs en couleurs , crépus en chevelure.
3. Crespina, s. f. , crépine, sorte de
parure.
La plus bella reyna que anc portes crespina.
V. de S. Honorât.
La plus helle reine qui onques portât crépine.
anc. fr. Il contraignoit les jeunes garçons à
porter cheveux longs comme filles et des
crispines et autres affiquets d'or par-dessus.
Amïot, trad. de Plularque. Mor., t. IV, p. 198.
4- Cresp ar, v. , lat. crispar*?, crêper,
friser.
Parc. pas. Frayshe, las fuelhas del campestre
son mai crespadas.
Elue, de las propr.j fol. 207.
Fiêne, les feuilles du champêtre sont ]>hisfrisée$.
cat. anc. esp. Crespar. it. Crispare.
CRESTA, s.f., lat. crista, crête.
CRI
5i5
Cresta porta per corona.
Elue, de las propr. , fol. îdjt).
Porte une crête pour couronne.
cat. esp. Cresta. port. it. Crisla.
2. Cristal, s. m., crête, hauteur.
Nos cobrarem Belcaire e'1 castel e '1 cristal.
Guillaume de Tudela.
Nous recouvrerons Beaucaire et le château et la
hauteur.
anc. fr. Sor le mur montent as creteals
Tuit li borjois de la cité.
Roman de Partonopeus, l. II , p. l5ç).
CRIBELLAR , v. , du lat. cribella^/w,
cribler, agiter.
Que crtbelles aquel cum album de huon.
Part. pas. Tots sian trissatz e cribellatz.
Trad. d'Albucasis, fol. 57.
Que lu agiles celui-là avec hlanc d'œuf.
Que tous soient piles et criblés.
anc. cat. Crivelar. esp. Cribar. port. Crivar.
it. Crivellare.
CRIDAR, v., lat. qk/ritar^ crier, chan-
ter, appeler, proclamer.
Cant los auziro aissi cridar ni plorar, près
lor ne pielat.
Philomena.
Quand ils les ouïrent ainsi crier et pleurer, il leur
en prit pitié.
Mon paire me crida.
Un troubadour anonyme : Per amor.
Mon père m'appelle.
Dona grazida ,
Quecx laus' e crida
Vostra valor.
Rambaud de VaqueirAS : Kalenda.
Aimahle dame, chacun loue et proclame votre
me'rite.
Loc. Qui que s'en crit ni en braîa.
Arnaud de Marueil : Rasos es.
Qui que ce soit qui en crie et en hraille.
Cridan misericordia.
V. de S. Honorât.
Us crient miséricorde.
Subst. Tro que l'autre, ab lo cridar
De lor votz, lo levon sus.
Richard de Barbezieux : Atressi cum.
Jusqu'à ce que les autres , avec le crier de leur
voix. , le fassent lever.
Part . prés, substantif.
Granz vetinz de colps e de cridanz.
B. Calvo : En lime de.
5i6
CRI
Grands retentissements de coups et de criants.
anc. fr. Roger le sire du cbastel estoit criez
de desrober les pèlerins.
JOINVILLE, p. 27.
Alors d'un vol audacieux
Criant ta louange immortelle,
Je voleray jnsqnes aux cieux.
Œuvres dé Du Bellay, fol. 23i.
Que le marcïuet en a esté crict.
Charte de Valenciennes, 11 14, p. 4°7-
cat. anc. Esr. Cridar. Esr. mod. port. Gritar.
it. Gridare.
2. Crizaillar, t>., criailler.
... Ses CRIZAILLAR.
Decdes de Prades , Poème sur les Vertus.
Saiiï criailler.
3. Crit, .?. m. , cri, exclamation.
Bel m'es lo retins e '1 critz
Dels arinatz.
B. Calvo : En luec de.
Beau m'est le bruit et le cri des guerriers.
Vengxon sas donzelas al crit et demande-
ront : Qu'es aisso?
V. de Pierre Vidal.
Ses damoiselles vinrent au cri et demandèrent :
Qu'est ceci?
anc. fr. Li rois Nobles au crit s'esveille.
Roman du Renart, t. IV, p. 194.
Après que les crits furent faits de parle roy.
Monstrelet, t. 1 , fol. 219.
cat. Crit. esp. port. Grito. it. Grido.
1\. Crida, s./., cri, clameur, bruit, re-
nommée.
Auzit la crida.
Philomena.
Il entendit le cri.
Amors, morta es vostra crida.
Deudes de Prades : Ben deu.
Amour, votre renommée est morte.
— Criée, publication.
Las cridas que s faran a exequcio de juris-
dictio.
Tit. du xme siec. Doat , t. CXVIII , fol. 3g.
Les criées qui se feront en exécution de jugement.
ANC. FR.
Le coq annonce-jour avoit ja faict sa crie.
De Lal'DL'N, Franciade, p. 3l3.
cat. Crida. anc. esp. Grida. esp. mod. tort.
fhita. it. Grida.
■ — Crieur.
CRI
Las cridas anavan cridan.
Passio de Maria.
Les crieurs allaient criant.
ANC. cat. Crida.
5. Cridor, s. f. , cri, clameur, bruit,
bruissement.
Cant !o paires autz la cridor ,
En son cor ac mortal dolor...
La terra retentis e l'ayres de cridor.
V. de S. Honorât.
Quand le père entendit la clameur, il eut mortelle-
douleur dans son cœur...
La terre retentit ainsi que l'air du bruissement.
6. Cridamen, s. m., cri, clameur.
Lo cridamen qu'cl popol fasia.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 14.
La clameur que le peuple faisait.
7. Cridada, s. f. , cri, clameur.
Mot fo sobriers l'asaut e fera la cridada
Piu/nan de Fierai/ras, v. 4400-
L'assaut fut très rude et la clameur farouche.
8. Cridoria , s. f. , criaillerie , tinta-
marre.
Es appelât nausa e cridoria.
Trad. de Bide, fol. 43-
Est appelé' noise et criaillerie.
anc. fr. De joie ot là tel crierie ,
Cou n'i oist pas Dieu tonnant.
Roman du Pienart , t. IV, p. 217.
Y avoit grand cryerie et resjouyssement de
peuple.
Monstrelet, t. III , fol. 24.
esp. Griteria. port. Gritaria.
g. Cridaire, cridador, s. m., senti-
nelle, crieur.
Quan s'aizina '1 cridaire.
Pierre d'Auvergne : Gent es eu.
Quand la sentinelle s'apprête.
Adj. — Braillard, criailleur.
E non sia cridaire.
Trad. de la règle de S. Benoît , fol. 1 1 .
Et qu'il ne soit pas criailleur.
Si vostre auzel es trop cridaire.
Decdes de Prades , Auz- cass.
Si votre oiseau est trop criailleur.
Mas er volon ricx fols e cridadors.
G. de Montagnagout : Qui vol.
Mais maintenant ils veulent les riches fous et
braillards.
CRI
anc. fr. Li crieries crie le ban.
Roman de Perceval , Gl. sur Joinville , fol. 9.
cat. Cridayre , cridadore. Esr. port. Gritador.
it. Gridatore.
10. Cridiu, adj., criaillcur, criard.
Douzela cridiva
Non es fort agradiva.
Amanieu des Escas : En aqucl mes.
Damoiselle criarde n'est pas fort agre'able.
1 1. EscRimR , v., appeler, crier, écrier.
Raubadors los escridan.
V. de S. Honorât.
Ils les appellent voleurs.
Escriden lor essenhas tnb a un clas.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 5^.
Ils Client leurs enseignes tous par un cri.
Tal n'EscRiDA
Cui ges non vai tan be.
A. Daniel : Quan chai la.
Tel en crie à qui cela ne va pas si bien.
En auta votz escrida : Anem los escarrar.
Guillaume de Tudela.
Il s'écrie à haute voix : Allons les détruire.
anc. fr. Le Ion virent, si Yescrièrent.
Marie de France, t. II , p. 377.
Le dieu des eaux me veit et m'escria.
C. MAROT.t. IV, p. 86.
it. Sgridare.
12. Escridalar, v., brailler, criailler.
Mas ieu , qui qu'EscRiDALH ,
No m uiueu.
Giraud de Borneil : Jois e chans.
Mais je ne me meus , qui que ce soit qui criaille.
i3. Escridamen, s. m., cri , criaillerie.
Menassas ab alqun escridamen.
Leys d'amors, fol. 102.
Menaces avec aucune criaillerie.
CRIM , s. m., lat. crim<?«, crime,
péché.
Que no sia del crim teebitz.
MarcABRLS : Pus mos coratge.
Qu'il ne soit pas entaché du crime.
Quan ve que siei fag inenut
Intran en crim et eu brut.
H. de Saint-Cyr : Longamens.
Quand cils voit que ses petites actions deviennent
crime et sont divulguées.
hoc. Si el senbors es accusatz de falsa inoneda
O de CRIM DE MAJESTAT.
Trad. du Code de Justinien , fol. 28.
CRI
5i7
Si le seigneur est accusé de fausse monnaie ou de
crime de lèse-majesté.
anc fr. Pour quelque crim ou excès, se le crim
n'est capital.
Ord. des R. de Fr. , ï3"]i, t. V, p. 706.
cat. Crim. esp. Crimen. port. Crime, it. Cri-
mine.
1. Criminal, adj. , lat. criminaIw, cri-
minel.
Nostres clergues solion dire
Que raubar antruis ostals
lira peccatz criminals.
P. Cardinal : L'afar del comte.
ISos clercs avaient coutume de dire que c'était péché
criminel que de dérober les habitations d'autrui.
Peccat fat criminal
Ma belba domna, car no ru socor.
P. Vidal : Si col paubres.
Ma belle dame fait une faute criminelle , parce
qu'elle ne me secourt pas.
Las causas que occurreran en aquest pays,
tant civils que criminals.
Statuts de Provence. Julien , t. I , p. 58.
Les causes qui adviendront en ce pays , tant ci-
viles que criminelles.
anc. fr. A faire criminal péebié.
13. de Sainte-Maure , Clir. de Norm., fol. i58.
cat. esp. port. Criminal. it. Criminelle.
3. Criminalmen, aih>. , criminellement.
Criminalmen esser condempnatz.
Statuts de Montpellier de 1258.
Etre condamné criminellement.
cat. Criminalmcnt. esp. tort. it. Criminal-
mente.
/,. Criminos , adj., lat. criminosmi, cou-
pable, criminel.
S'es home que sia criminos.
L'Arbre de Bataillas, fol. 248.
S'il est homme qui soit coupable.
Que agues cornes forfag criminos.
Tit. de 1287. Do\t, t. CXVI , fol. 80.
Qui eut commis forfait criminel.
cat. Criminos. Esr. port. it. Criminoso.
5. Criminayre, s. m., criminel, auteur
de crimes.
En grec diable vol dire criminayre, et el
istiga borne a cri m s.
Elue, de las propr., fol. 12.
En grec diable veut dire auteur de crimes, et il
insligue l'homme à crimes.
i8
CRI
6. Encrimar , v., accuser, inculper.
Per qu'ie 'ls encrim
De part bonor.
G. de Montagnagout : Bel m'es.
C'est pourquoi je les accuse de par l'honneur.
Ben sap far paisser erba vert
Femna qn'el ruarit ENCnrMA.
Pierre d'Auvergne : Abans qu'il.
La femme qui accusele mari sait bien faire paître
l'herbe verte.
7. Desencrimar , v. , disculper.
Jamais no s cug que s desencrim.
G. de Montagnagout : Bel m'es.
Qu'il ne pense pas que jamais il se disculpe.
8. Encriminar, incriminar , v. , incri-
miner, accuser.
Part. pas. De que son incriminatz.
Statuts de Provence, Masse, p. 169.
Dont ils sont incriminés.
Aquestfo encriminatz de la mort de"Vigili.
Cat. dels upost. de Roma, fol. 71.
Celui-là fut accusé de la mort de Vigile.
cat. Encriminar.
CRIN, s. m. et/., lat. crinw, cheve-
lure , cheveu , crinière.
La vostra belha sanra cris.
Arnaud de Marueil : Dona genser.
La votre belle blonde chevelure.
Perdet los cris de son cap en que era la
forsa de son cors.
V. et Vert., fol. 72.
11 perdit les cheveux de sa tête en quoi était la force
de son corps.
Si gloiieia en sa cri.
Elue, de las propr., fol. 2^6.
Elle se glorifie en sa crinière.
Fig. Claus de bon pretz e crinz d'onor.
Akxaud de Marueil : Dona genser.
Clef de bon mérite et chevelure d'honneur.
anc. fr. De Poncet à la crine bloie.
Roman du Pienart , t. II , p. 120.
Quaut de ses crins le depela.
Piomande la R.ose, v. 16887.
Que le lvou s'esmeut, tout son crin se hérisse.
Du Bartas , p. 275.
cat. Esr. Crin. port. Crina. rr. Crine.
2. Gren , v. m. , poil, moustache.
CRI
E donzel barbât ab gren.
Le moine de Montaudon : Be m'enueia.
Et damoiseau barbu avec moustache.
3. GRENO , GRIGNO , GRINO , S. m.,
moustache.
Tiran lut pels e Inr grenons.
V. de S. Honorât.
Arrachent leurs cheveux et leurs moustaches.
E G. se sori sotz son greno.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 77.
Et Gérard se sourit sous sa moustache.
Quant ieu vi vengut l'enuîos
Qui a grant onglas e lonc grignos.
Le comte de Poitiers : En Alvernhe.
Quand je vis venu l'ennuyeux qui a grands ongles
et longue moustache.
E los grinons Ions e canutz.
E 'ls grenons loncs sobre la boca.
Roman de Jaufre, fol. 56 et 16.
Et les moustaches longues et blanches.
Et les moustaches longues sur la bouche.
anc. fis. Si H conpa la barbe à touz les grenons.
Rec. des Hist. de Fr., t. III , p. 277.
Si n'avoit barbe ne grenon
Se petiz peus folages non.
Pioman de la Rose, v. 821.
ANC ESP.
Onde juraron todos sobre los sus grinones...
Corrien las vivas lagrimas per medio los grin-
nones.
Poema de Alexandro, cop. io52 et 2036.
4. Crinut, crinit, ad/., lat. crinittw,
chevelu.
De Sampsou lo crinot que venquet en ferens
Ab una ganta d'aze M pages...
P. de Corbiac : El nom de.
De Samson le chevelu qui vainquit mille payens
en frappant avec une mâchoire d'âne.
Fig. Semlant ad estela tota eflammada et
CRIKIDA.
Elue, de las propr., fol. 118.
Semblant à une étoile tout enflammée et chevelue.
ANC. FR.
A II mille homes sor les destriers crenus.
Roman de Gérard de Vienne. Bekker, v. 35.
esp. tort. it. Crinito.
CRISTAL , s. m., lat. crystal/w//*, cris-
tal, verre.
Dens plus blancas que cristals.
Hugues deSaint-Cyr : Servit aurai.
Dents plu- blanches qur cristal
CRI
Si quo '1 solelh per freg cristal si lansa
De ta! esfors qu'outra 'a nays fuocs ardens.
Peyrols : Tug miey cossir.
Comme le soleil se lance à travers le froid cristal,
de tel effort qu'au-delà en naît un feu ardent.
Fig. Quan vi las denz de cristall.
Bertrand de Born : Ges de disnar.
Quand je vis les dents de cristal.
Loc. Torna sos safirs cristals.
Hugues de Saint-Cyr : Estât ai.
Son saphir devient cristal.
cat. Cristall. esp. tort. Cristal, it. Cristallo.
i. Cristallin, adj., lat. crystallinhj.-,
cristallin, clair, transparent comme le
cristal.
Cristaixi, car es a semblansa de crestalh.
Colloque de l'empereur et de l'enfant.
Cristallin , car il est à ressemblance du cristal.
Fig. Cel CRISTALLI.
Elue, de las propr.j fol. 106.
Ciel de cristal.
— Il se dit de l'une des trois humeurs
de l'œil.
No pot veyre ses harnor cristallina.
Elue, de las propr.j fol. 27.
Ne peut voir sans humeur cristalline.
cat. Cristalli. esp. port. it. Cristailino.
3. Cristalloydes , s. m., cristalloïde.
Ad aysso que la vizio sia , es necessaria la
huinor.... pels phizicias cristaixoydes apelada.
Elue, de las propr., fol. i/J.
Afin que la vue soit , l'humeur — appele'e cristal-
loïde par les médecins est nécessaire.
it. Cristalloide .
lat. chrysolit/w.? ,
CRIZOLIT, s. f.
chrysolite.
Lo "VII crizolis , lo VIII berils.
Trad. de l'Apocalypse de S. Jean , c. 21.
Le septième chrysolite , le huitième he'ryl.
Crisolit es.... cam aur luzent e cum focsin-
tillant.
Elue, de las propr., fol. 186.
Chrysolite est.... luisant comme or et scintillant
comme feu.
cat. Crisolite. esp. Crisolito. port. Chrysolito.
it. Crisolito.
CRIZOPASSI, s./, chrysoprase.
Lo IX stopacis, lo X crizopassis.
Trad. de l'Apocalypse de S. Jean , cli. 21.
CRO 5 19
Le neuvième topaze , le dixième chrysoprase.
Crizopassi de nucb cum foc es resplendent
et de jorn pert sa fulgor.
Elue, de las propr., fol. 186.
Chrysoprase est resplendissante de nuit comme
feu et de jour perd son e'clat.
esp. Crisprasio. port. Chrysopraso. it. Criso-
pazio.
CROC, s. m., croc, crochet.
Voyez Wachter, Gloss. german., v°.
Krucre ; Denina, t. II, p. 62.
Ieu ai arbalesta e croc.
Durand tailleur : En talent.
J'ai arbalète et croc.
Ab estrieup t'auria ops crocs.
G. Adhemar : Be fora.
Avec l'e'trier un croc te serait nécessaire.
Loc. Un rossinier, nas de croc.
T. de G. Rainols et de Magret : Maigret.
Un meneur de roussins , nez de croc.
anc. fr. Une arbalestre avecqaes son engin
appelé croc , à quoy se bandoit ladite ar-
balestre.
Lelt. de rein., \l\'](\. Carfentier , t. I, col. 1205,
anc. cat. Croc. it. Crocco.
CROCUT, adj., crochu, recourbé.
Gans e sentura...
Ab frontal crocut.
G. d'Autpoul : L'autr' ier.
Gants et ceinture... avec frontal recourbé.
1. Crocares, adj. , à croc.
Arbaletas crocaressas.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1^9.
Arbalètes à croc.
3. Crossa, s.f., crosse.
Mais non portara anel ni crossa ni corona.
Le Dauphin d'Auvergne : Vergoisna.
Il ne portera plus anneau ni crosse ni couronne,
Avesques et abbatz portanz crossas.
Philojiena.
Evêques et abbe's portant crosses.
A tortz ten crossa ni anel.
G. de Berguedan : Mai o fe.
Il tient injustement crosse et anneau.
cat. Crossa. anc. esp. Croza.
CROI, adj., lâche, vil, honteux, mau-
vais.
5 30
CRO
Croi lauzengier
Son d'amor guerrier.
G. Faidit : Ab cossirior.
Les viU médis.inls sont ennemis de l'amour.
Estai eulre croya gent.
Le moine de Montaidon : Amicx.
Etre parmi gent lâche.
Fig. Euueia m comcnsamens
Malvatz e crois definimens.
Le moine de Montaudon : Amicx.
Un mauvais commencement m'ennuie ainsi qu'une
honteuse fin.
Subst.
Mos mestlers es qn'ieu dei iaazar los pros
E dey blasmar los croys adreitament.
GrANET : Comte Karle.
Mon me'tier est que je dois louer les preux, et je
dois blâmer justement les lâches.
Qui croy sert croy gazardon aten.
Durand de Cakpentras : Un sirventes.
Qui sert un mauvais attend mauvaise récom-
pense.
anc. cat. Croi.
CROILLE, s. m., berceau.
L'autr' ier trobei tras nn fogier
Un croilxe ab dos enfans mes
En un leit.
Garins d'Apchier : Veillz comunal.
Je trouvai l'autre jour derrière un foyer un ber-
ceau avec deux enfants mis dans un lit.
2. Gorbel, s. m., lat. corbzV , cor-
beille.
Gorbels aguest de releu.
Trad. du N. Test., S. Marc, ch. 8.
Vous eûtes des corbeilles de relief.
CROLLAR , crotlar , v. , remuer ,
branler.
La mayo comenset a crotlar fort et a treraolar.
Pioman de la Prise de Jérusalem, fol. 23.
La maison commença à branler fort et à trembler.
Can l'entendet , Karles si a so cap crolxat.
Roman de Fierabras, v. 65 1.
Charles, quand il l'entendit, assurément a branle
son chef.
Mas la bestia no fes parven
Qu'el vis, ni anc sol no s crolit.
Roman de Jaufre, fol. 3.
Mais la bétc ne fit semblant qu'elle le vit , ni
oneques seulement ne se remua.
Fig. Ferm se valors et vertatz
CRO
De que ja crolaya us grans pans.
Gikaud de Borneil : Era quan.
Que valeur et ve'rite', dont déjà un grand pan
croulait, se raffermisse.
Part. prés. Mas pueis lo deu bom far sezer
En tal perga que s'an crotlan.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Mais puis on doit le faire placer sur telle perche
qui s'en aille branlant.
anc. fr. Li Rois croie le cbef...
Sa gent fait la tiere croller
E lor armes re.sclarcir l'air.
Roman du Renart , t. III , p. 1^5, et t. IV, p. lfâ.
Nus ne fu puis si hardiz qui s'osast croller
contre l'empereor.
Rec. des Hist. de Fr., t. VI , p. ll\\.
Il les change, remue et crolle.
OEucres d'Alain Chartier, p. 65^-
anc. cat. Crollar. it. Crollaro.
i. CrossaRj-v. , remuer, secouer.
Crossan cap per far cuiar
Per tal c'om no '1s puesca proar,
Si s'en volian escondir.
Nat de Mons : Al bon rey.
Ils secouent la tête pour faire croire par cela qu'on
ne les puisse éprouver, s'ils s'en voulaient excuser.
CRONICA, s. f., lat. chroiïica , chro-
nique.
So retrai la cronxca que nos laisset Tnrpin.
F~. de S. Honorai.
La chronique que nous laissa Turpin rapporte
cela.
En diversas cronicas del temps.
Cat. dels apost. de Roma , fol. i.
En diverses chroniques du temps.
cat. esp. Cronica. port. Chronica. it. Cro-
it ica.
1. Cronographia, S. f., lat. CHRONOGRA-
phia, chronographie.
Entendi, en aqnest libre, segre cronogra-
phia, so es assaber summariamen las diebas
istorias.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 2.
J'entends , en ce livre , suivre la chronographie ,
c'est à savoir sommairement lesdites histoires.
cat. esp. port. Cronografia.
CROPA , s. f., croupe.
CRO
La carn e la cropa lhi rompon.
Sus la cropa.
Liv. de Sydrac, fol. 107 et 116-
Lui brisent la chair et la croupe.
Sur la croupe.
cat. Gropa. Esr. Grupa. port. Garuppa. it.
Groppa.
2. Cropiera , s.f., croupière.
E I testiera e cropiera de caval.
Cartulaire de Montpellier, fol. 1^9.
Et. une têtière et croupière de cheval.
cat. Gropera. esp. Grupera. it. Groppiera.
3. Crupir, v. , croupir, languir.
Selh qai crup en l'escura.
Marcabrus : Dirai vos.
Celui qui croupit dans l'obscurité.
anc. fr. Et est si froid , ord et pluvieux
Qu'empres le feu couvient croupir.
Charles d'Orléans, p. 255.
Por ce qu'il me fait trop cropir.
Roman de la Rose, v. 2>l'\- ■
l\. Descrupir, r>., s'accroupir.
Part. prés. So el ventre de lor maire descru-
pens e lor genolLs.
Liv. de Sydrac, fol. 11/p
Ils sont au ventre de leur mère s' accroupissant
sur leurs genoux.
5. Acropit, adj., vil, avili.
Adoncs es ben dreg qu'om lais
Fais' amors enganairitz
Als volpillos acropitz.
Pierre d'Auvergne : En estiu.
Il est bien juste alors qu'on laisse le faux amour
trompeur aux lâches vils.
Subst. Tolz temps viuran li acropit
E '1s fais becut lauzenjador.
Deudes de Prades , No m puesc mudar.
Les lâches et les faux médisants crochus vivront
en tous temps.
L'anc. fr. a dit orroupir pour avilir.
Quele ribaudaille sont ceux-là qui nous veul-
CRO
521
lent
acroupir .
Lett. de rém., i3go. C arpentier, 1. 1 , coi. qy.
GROS, s. m., creux, trou.
Seroatz un greill que sia gros,
E gilatz lo fors de son cros,
Deudes de Prades , Au:-, cass.
Cherchez un grillon qui soit gros , et jetez-le hors
de son trou.
Pan ou raton fan cros.
Le Dauphin d'Auvergne : Joglaretz.
Le pain où les ratons font des trous.
anc. fr. Il cbey ou dit cros ou fosse qui estoit
derrière lui.
Lett. de rém., 1387. Carpentif.r , t. I , col. 1210.
2. Crus, adj., creux, vide.
Fig. Avols e vils e cruza es lur semensa.
P. Cardinal : Qui s vol tal.
Leur semence est mauvaise et vile et creuse.
3. Croza, s.f. , grotte, cavité.
En crozas estava nutz.
Bref, d'amor, fol. l56.
Il se tenait nu dans les grottes.
4. CROTA, CROPTA , CLOTA , S.f., lat. CRY-
PTA, grotte, cave, caverne.
Crotas penchas.
V. de S. Honorât.
Grottes peintes.
Escudier van sercau croptas e cros.
Roman de Gérard de Rossi/lon, fol. ^3.
Les écuyers vont cherchant grottes et creux.
E les lo mètre en I clota sotz terra.
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 10.
Et il le fit mettre dans une caverne sous terre.
— Chapelle.
No i laissen a raubur antar ni crota.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. ^3.
Ils n'y laissent à piller autel ni chapelle-
anc. fr. Fors d'une croûte
Vinrent sis dames noblement.
Pioman du Renart , t. IV, p. 170.
Si s'en ala moult tost à l'uiz de la crote, mes
il ne le trouva pas desfremé.
Au moustier S. Cassien avoit une crote;
laiens estoit un grans sarcuz de marbre.
Rec. des Ilist. de Fr., t. III, p. 203 et 202.
Une chambre et deux petites croies , assises
en la cité de Viviers.
Tit. de \t\!fi. Carpentiir , 1. 1, col. 1210.
5. Croptos, s. m. pi., caveaux, creux.
En la chambra qu'es voûta tras Ios croptos.
Roman de Gérard de R.ossillon , fol. 33.
Dans la chambre qui est voûtée derrière les ca-
veaux-
anc. fr. Tant d'animaux gloutons
Qui vivent confinez dans ces obscurs grotons.
Du Bartas , p. 169.
G. Crozat, adj., creusé, creux.
66
'J11
CRO
En fort escndella cb.oka.da.
Deudes de Prades , Auz. cass-
Dans une forte écuclle creuse.
CROSTA, s. /., lat. crusta, croûte.
Cum la pasta pren el foin crosta.
Elue, de las propr., fol. 96.
Comme la pâte prend croûte au four.
Tant n'i pauzatz tro fassa crosta.
Deudes de PrAdes , Auz- cass.
Vous y en posez tant jusqu'à ce qu'il fasse croule.
Ni crosta dura
Ni pan on raton fan cros.
Le Dalthin d'Auvergne : Joglaretz.
Ni croule dure ni pain où les ratons font des
trous.
anc. fr. Quant en les vot mener en Egypte ,
l'eu abati les crotes de desus à tout l'herbe
vert , et trouva l'en le fonrment et l'orge
aussi fiez comme l'en l'enst maintenant
batu.
JOINVILLE , p. 29.
cat. Crosta. esp. Costra. port. Codea. it.
Crosta.
2. Crostela , s.f., petite croûte.
La humor colerîca per aquela bullicio leva
una crostela.
Elue, de las propr., fol. 96.
L'humeur bilieuse par cette e'bullition produit
une ■petite croule.
cat. Crosteta. Esr. Costrilla.
CROTA, s.f., crotte.
Ara crotas de cabra.
Ziiv. de Sydrac, fol. 117.
Avec des crottes de clièvres.
CROTZ, s.f. , lat. crux, croix.
Li bon hom de religion foron ab las crotz
en bralz , pregan Richard.
V. de Bertrand de Born.
Les bons hommes fie religion furent avec les
croix aux liras, priant Richard.
Jurav vos puese per sancta crotz.
P. Raiîiond de Toulouse : Ara pus.
Je puis vous jurer par la sainte croix.
Uig. Mon cor qu'estai perlieis en crotz.
Deudes de Prades : De bel désir.
Mon cœur qui est en croix pour elle.
P>en meravil per qu'hom de cros se senha ,
Pos non a nuls hom que la iuantenha.
Lanfranc Cioala : Si mos chans-
CRO
Je m'étonne bien comment on se signe de la croix,
puisqu'il n'y a aucun homme qui la maintienne.
Qu'us raubaire, per la crotz d'una veta,
Ses esmendar venh' a salvatio.
Guillaume de Murs : D'un sirventes far.
Qu'un voleur vienne à salut par la croix d'une
bandelette sans s'amender.
— Croisade.
E qui no se vol trair' enan
De far la crotz, al mieu semblan.
Non es a Dieu obediens.
Pons de Capdueil : En honor.
Et qui ne veut se mettre en avant de faire la
croisade, à mon avis, n'est pas obe'issant à Dieu.
Loc. Qu'ab tal honor a levada la crotz.
PiAMBAUD de Vaqueif.As : Aras pot hom.
Qu'il a pris la croix avec un tel honneur.
anc. fr. Que je puis preesehier des crois
S'ai tel pooir conme uns legaus.
Roman, du Renarl , t. IV, p lS3.
— Marque de monnaie.
Sai mest nos mostran gran cobeeza,
Car nostras crotz van per crotz de tornes.
Le chevalier du Temple : Ira e dolor.
Ils montrent ici parmi nous grande cupidité , car
nos croix vont pour croix de tournois.
anc. fr. Et vous laisser sans croix ne pile.
Clément Marot, t. II , p. 235.
anc. cat. Crotz. esp. tort. Cruz. it. Croce.
%. Crozeta , s.f, petite croix.
S'aquel eis a nna crozeta
Eu mei de la destra sengleta.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Si celui-là même a une petite croix au milieu du
guidon droit.
La crozeta... aqai on deu esser lo pons de
l'espaza I petita ~(", e detras en niiey de la
cros, una autra petita j".
Tarif des monnaies en provençal.
La petite croix... là où doit être la poignée de
l'épée une petite -p , et derrière , au milieu de la
croix , une autre petite "j".
3. Crozaxja, s.f, croisade.
Per adordenar crozada e per deseretar lo
bon comte.
V. de Perdigon.
Pour ordonner la croisade et pour déshériter le
bon comte.
anc. fr. Eut par nostre sainct père le pape
ordonné une croisée sur les Pragois.
Monstrelet , 1. 1 , fol. 296'.
cat. Crusada. esp. port. Cruzada. it. Crociata.
CRO
4. Crozamen , s. m., croisade.
Non mandet crozamen.
G. Fabue de Narbonne : Pus dels.
Il ne manda point la croisade.
anc.fr. La grant foison de gens qui moururent
en ces douz croisement , c'est à savoir, en
celi de Egypte et en l'autre là où il mourut
en Cartilage.
Joinville, p. 16.
5. Crozar, v. , croiser.
Pcr volontat de lieis vezer, el se crozet.
V. de Geofifroi Rudel.
11 se croisa par le désir de la voir.
Per que n'an fag mans homs de say crozar.
Olivier i.f. Templier : Estât aurai.
C'est pourquoi ils en ont fait croiser de çà maints
hommes.
E qui no s crozara , ja non Leva de vin
Ni mange en toalba de ser ni de matin.
Guillaume de Tudela.
Et qui ne se croisera , qu'il ne boive jamais de
vin ni mange en nappe le soir ni le matin.
Substantiv.
Quar del crozar nul prezicx no y s'auzitz.
Raimond Gaucelm : Ali graas.
Car nulle prédication du croiser ne s'y entendit.
Part. pas. Qcan veiran los Laros crozatz.
Gavaudan le Vieux : Scnliors per los.
Quand ils verront les barons croisés.
Substantiv. Dels crozatz los cors e '1s esperitz.
Gaucelm Faidit : Cascus boni deu.
Les corps et les esprits des croisés.
Deîs riras crozaz. Can... primiers Lordos
s'acorda en la fi am lo quart... e '1 segons am
lo ters , adonx son dig crozat.
Lejs d'amors, fol. 22.
Des rimes croisées. Quand le premier vers s'ac-
corde à la fin avec le quatrième... et le second avec le
troisième, alors ils sont dits croisés.
cat. Crusar. esp. tort. Cruzar. it. Crociare.
6. Crucific, s. m., crucifix.
Sapcbatz cert qu'el crucificx
Espaventa los enemicx.
Brei'. d'amor, fol. ^5.
Sachez certainement que le crucifix épouvante les
ennemis.
Raubet la glyeia de Sant P. d'un crucific
d'aur.
Cat. dels apost. deRoma, fol. i52.
Il déroba l'église de Saint-P. d'un crucifix d'or.
cat. Crucifix, esp. tort. Crucifixo. it. Cro-
cifisso.
CRU 5a3
7. Crucifiamen j s. m., crucifiement.
Pcr aquel crucifiamen delhienrara Adam
e 'ls autres sos amix del poder del diable.
Lie. de Sydrac, fol. 8.
Par ce crucifiement il délivrera Adam et ses autres
amis du pouvoir du diable.
anc. cat. Crucijicamen.
8. Crucificar, v., lat. cRUCiFiGcre, cru-
cifier.
E dys Pilât: "Vostre rey crucificaray ?...
E quan lo nienavan crucificar.
Hist. al/r. de la Bible, fol. 64.
Et Pilate dit : Je crut (fierai votre roi?... Et quaud
ils le menaient crucifier.
Perdonet sa mort a cells que lo crucificavo-
V. et Vert., fol. tfa.
Il pardonna sa mort à cou:» qui le crucifiaient.
Part. pas.
Esser batutz ni tortz, crucificatz ni mortz.
V . de S. Honorai.
Etre battu et torturé , crucifié el tue'.
Fis. A mi es tôt aquest mun crucificat e îeu
a mun.
V. et Vert, fol. 99.
Tout ce monde m'est crucifié et moi au monde.
cat. esp. tort. Crucificar. it. Crocifiggere.
9. Cruciar, v. , lat. cruciar^, tour-
menter, mortifier.
Part. pas. Per tos temps seran cruciadas.
Revelatio de las Penas d'ifern.
Elles seront toujours tourmentées.
Penedensa es saludabla per la cal... arma es
CRUCIADA.
Trad. de Bédé, fol. 5i.
La pénitence est salutaire par laquelle... l'âme est
mortifiée.
ANC. F».
Ce qui nous doit, si nous sommes de Dieu ,
Plus crucier en ce plorable lieu.
J.Bouchet, Triomp. de François hr, fol. 107.
anc cat. tort. Cruciar. it. Crociare.
CRU, ad/. , lat.* cnvdus , cru, âpre,
méchant.
Que neguna persona non auze portar negu
drap cru al parador, etc.
TU. de i35i. Doat, t. CXLVI, fol. 230.
Qu'aucune personne n'ose porter aucun drap cru
à l'apprétoir, etc.
Retonica prenretz cruda.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Vous prendrez de la be'toine crr/e._
5a4
CRU
Mangarias la vianda tota crua.
Liv. de Sydrac, fol. 104.
Vous mangeriez la viande toute crue.
Fig. Alsdurs, crus, cozens lanzengîers.
RAMBAUD D'ORANGB : Als durs.
Aux durs, méchants, cuisants médisants.
Loc. fig. Gent me Irai
Ab semblan cneg et ab cor cru.
B. de Vkntadocr : AL corleial.
Elle m'attire gentiment avec semblant cuit et
avec cœur cru.
ANC. fr. Un fenillant hoitenx qui, arrué tout à
crud, se faisoit faire place.
Satyre Mennippée, tom. I, p. i3.
Son herbe... tant verte que crude, qne con-
ficte et préparée.
Rabelais , liv. III , ch. 47-
< at. Cru. esi>. Crudo. port. Cru. it. Crudo.
2. CRUD1TAT , S. f. , lat. CRUDITAT^/H ,
crud ilc.
Croditat d'humors.
Elue, de las propr., fol. l\b.
Crudité d'humeurs.
jt. Crud i ta.
>. Recrusar, v. , excéder, être recru.
E ges sos mais no li mellnra ,
Ans s'en recrura e pejnra.
Roman de Flamenca , fol. 58.
Et son mal ne lui ame'liore point, mais il en' est
recru et devient pire.
CRUGO , s. m. , cruchon.
Petits crugos pies d'aigua bnlhen.
Tit. du x\"= sièc. Doat, t. CXLVII , fol. 283.
Petits cruchons pleins d'eau Louillante.
CRUOL , s. m. , lampe , creuset , four-
neau.
Que no fui sel que s calfa al cruol
E layssa '1 foc bel, clar al fogairo.
T. de R. Gaucklm et de J. de Miralhas : Joan.
Que ne fait celui qui se réchauffe à la lampe et
laisse un feu beau , clair au foyer.
asc. fr. Qui an cruisel tote nuit veille.
Fabl. et cont. anc, t. I , p. 3o6.
Et comme l'or ou croise! les affine.
OEuvres d'Alain Charlier, p. 5o,2.
akc. cat. Crcsol. esp. Crisol. it. Crogiulo.
CRUSCHAR, v., ronger.
Ja os por non gitar
CRU
Don cans après te cruscha.
Le Dauphin d'Auvergne : Joglaretz.
Jamais ne jeile loin un os dont un chien ronge
après toi.
CRUCIR, CRUISSIR , CROISSIR, CROI-
chir, v. , écraser, briser, craquer,
grincer, pétiller.
Tant esent peceiar e fendre e croichir.
Guillaume de Tudela.
Mettre en pièces et fendre et briser tant d'e'cus.
E croyz quon el fueg la pinba.
M vr.CABRUs : Dirai vos.
Et pétille comme la pomme de pin au feu.
Estrein lo tan malamen
Que las costas li fes crucir.
Romande Jaufre, fol. (I.
11 l'e'treint si durement qu'il lui fit craquer les
côtes.
Sobre Pausbert Hii fetz l'asta croissir.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 32.
Il lui fit briser la lance sur l'haubert.
Las dens cruysso cum al leo.
Planch de S '. Estève.
Les dents grincent comme au lion.
anc. fr. L'a si féru parmi li dos
Ke toz li fet croissir les os.
Roman de Rou , v. i353g.
La véissiez mainte lance croissir...
Par devant moi font mes chastiaus croissir.
Roman de Garin le Loherain , t. I , p. \l^ et !\.
cat. Crtixir.
1. Crois, s. m., craquement.
Tal crois fan e tal so coma tempestre...
Las maios e 'lh solier giten tal crois.
Roman de Gérard ds Rossillon , fol. 68 et ^3.
Ils font tel craquement et tel bruit comme la
tempête...
Les maisons et les plafonds jettent tel craque-
ment.
anc. fr. Là véissiez ùe lances croissais.
Roman de Garin le Loherain, t. I, p. 28.
cat. Cruxit.
3. Escroissir, v., écraser, briser.
Part. pas. Don sio elms escroisit.
Pai let de Marseille : L'autr" ier.
Dont les heaumes soient brisés.
4. Escroychedis , .v. ni., bris, froisse-
ment.
Mot fo gtan la batalba c fers I'escroychedis...
CRU
Al encontrar dels brans fo grans I'escroychedis.
Roman de Fierabras, v. 339 et l220-
La bataille fut très grande et rude le froisse-
ment...
A la rencontre des glaives le froissement lut
grand.
CRUZEL, cruel, adj. , lai. cRvdEus ,
cruel , féroce , dur.
Costa 'ls crus amaires cruzels.
K. Vidal de Bezaudun : Entr' el taur.
Contre les méchants amants cruels.
Cruels chansa es que cel que a non donc
al non avent.
Trad. de Bide, fol. S'\.
C'est chose cruelle que celui qui a ne donne au
non ayant.
Silh que son cruel d'apenre la fe.
Lii>. de Sjdrac, fol. 129.
Ceux qui sont durs à apprendre la foi.
cat. esp. port. Cruel, it. Crudele.
CUP»
5^5
a. Cruzelmen, ado. , cruellement.
Sera cruzelmen vengat.
Philomena.
11 sera cruellement venge'.
cat. Crudelment. esp. tort. Cruelmente. it.
Crudelmente.
3. Cruzeltat, crueltat, s.f. , la t. cru-
del/tat^w _, cruauté.
Drechura ses inisericordia es cruzeltat.
V. et Vert., fol. 80.
La justice sans mise'ricorde est cruauté.
Crueltatz l'a tolla pietat e inerce.
Hugues de S. Cyr : Un sirventes.
La cruauté lui a enlevé piété et merci.
ANC. fr. Culvert, cornant avez pansé
Que feistes tiel crueltè ?
R. de la Guerre de Trojes, Carpentier,
t. I , Col. 123 t.
cat. Crudeltat. esp. Crueldad. port. Cruel-
dade. it. Crudelta.
4. Crtjzeleza, s.f. , cruauté.
Per sa gran crczeleza volrla devorar tôt
cant ve de sos liuelhs.
V. et Vert., foi. 6.
Par sa grande cruauté il voudrait dévorer tout ce
qu'il voit de ses yeux.
anc. esp. Crueleza. it. Crudélezza.
5. Cruzeza, s. f. cruauté.
Ieu quier cort que s descort ab cruzeza.
P. Cardinal : Aquesta cens.
Je cherche une cour qui se désaccorde avec cruauté.
cat. Cruesa. esp. Crudeza. port. Crueza.
CUBA, s.f. , lat. cupa, cuve.
Laissl gran cuba per dore.
Gavaudan le Vieux : Lo mes.
Je laisse une grande cuve, pour une cruche.
Una cura cuinpliro d'aygna tro pro n'i a.
Roman de Fierabras , v. 4&49-
Ils remplirent d'eau une cuve jusqu'à ce qu'il y
en a assez.
ESP. FORT. Cuba.
2. Cubel, s. m., coupe , sorte de mesure.
Hueit vingtz ciibels de vins et de blad.
TU. de 1278. Doat, t. LXXIX , fol. 328.
Huit vingts coupes de vin et de blé.
— Cuve, petit tonneau.
E mes en un cubel tota nna nuect.
V. de Santa Flors, Doat, t. CXXIII , loi. 276.
Et mis dans une cuve toute une nuit.
3. Cubelost, s. ni., petit tonneau.
Cubelost pies de vi... Li avandits... cube-
losz pies de vi.
TU. de i25ç. Doat, t. LXXVII1 , fol. 386 et 387.
Petit tonneau plein de vin... Les avant dits... petits
tonneaux pleins de vin.
4. Copa , s. f.j coupe, tasse.
Venc ab nna copa d'aur fin
Denant lo rei plena de vin.
Roman deJaufre, fol. 1 16.
Jl vint devant le roi avec une coupe d'or tin pleine
de vin.
anc. fr. Le poison met en une cope.
Roman de la Violette, p. 174, vàr.
cat. esp. tort. Copa. it. Coppa.
— Sorte de mesure.
Dona una cor a de froment l'an.
Charte de Resse en Auvergne de 1270.
Donne une coupe de froment l'an.
anc. fr. Le suppliant ala acheter une cope de
sel pour saler le potage.
Lett. de rém., \l\nq. Carpentier , 1. 1 , col. 1126.
De tous bleds de .sextier une cope de laide.
Til. de 1260. Du Cange , t. II, col. 1232.
5. Copa, s.f., coupe, droit sur la vente
des marchandises.
5a6 CUC
Dans la charte municipale d'Avi-
nionet on lit :
Sicut immunes rt liberi die forî dicti loei,
eniendo et vendendo , a leuda sen copagio per
très annos.
Ord. des Rois de Fr. , l356', t. JII , p. 75.
Super cei tis leudis, copis et aliis redditibus.
Tu. </<■ uî'i;. Carpentier, t. I, col. 1127.
Caseati babitaire de Montpeslier, per mazo
o per logal , qnalqne près sia, petit o gran ,
deu salvar leudas e copas.
Statuts de Montpellier de izo!^.
Chaque habitant de Montpellier, par maison ou
par loyer, quelque prix que ce soit , petit ou grand ,
doit être exempt de leudes et droits de coupe.
ANC. fr. Merciers à taulette doit I coppe... Le
cent de fer doit III coppes.
Til. de i3.'|ci- Carpentier , t. I , col. 1 127.
6. Gobelet, s. m., gobelet.
Preiro I plen gobelet de vere... Sydracpres
adonc lo gobelet , e dis.
Liv. de Sjdrac, fol. 6.
Us prirent un gobelet plein de poison... Sydrac
prit alors le gobelet j et dit.
esp. Cubilete.
CUBEBA , s.f. , cnbèbe.
Leva gras semlans a cobebas.
Elue, de las propr., fol. 228.
Pousse des grains ressemblants à cubèbes.
esp. port. Cubeba. it. Cubebe.
CUBICULARI, s. m., lat. cubicularim^,
chambellan.
Joban ccbicularis de Costancia, filba del
gran Costenti.
Cal. dels apost. de Roma, fol. q2.
Jean chambellan de Constance , fille du grand
Constantin.
esp. tort. it. Cubiculario.
2. CONCUBIKA, S. f., lat. CONCUBINA ,
concubine.
Costanti, loqual avia agnt de Helcna sa co>--
ccbixa.
Cat. dels apost. de Roma, fol 33.
Constantin, lequel il avaitcu d'He'lène sa concubine.
cat. esp. port. it. Concubina.
CUCA, s. f. , insecte.
Ara cucas e verms.
Leys d'amors, fol. 28.
CUE
Avec insectes et vermisseaux.
Mantas cucas degastans berbas... Alcunas
cucas verts , ditas cantaridas.
Elue, de las propr., fol. 25o et 208.
Maintes chenil/es gâtant les herbes... Quelques
insectes verts , dits cantharides.
cat. esp. Cuca.
1. Eruca, s. /., lat. eruca, chenille.
Vérins alcas so en berbas qnals so erucas.
Elue, de las propr., fol. 262.
Quelques vers sout dans les herbes tels que sont
les chenilles.
CUEISSA, coissa, cuïssa, s.f., lat.
coxa, cuisse.
Ben pot hom dir que de las cambas
Es sas e de las cueissas ambas.
Deuiies de Prades , Auz. cass.
On peut bien dire qu'il est sain des jambes et des
deux cuisses.
Cuiu saeta fîcbada a la coissa.
Trad. de Bede, fol. /j3.
Comme flèche fichée à la cuisse.
Fo nafratz d'tma lansa per las cutssas.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. i3.
Il fut blesse' avec une lance à travers les cuisses.
tort. Coxa. it. Coscia.
2. Ctjyssiera, s.f. , cuissart.
Camalh et escut , e cdyssieras e cambieras.
Lelt. de Preste Jean à Frédéric, fol. 46.
Camail et e'cu , et cuissart et jambières.
3. Cuissos,.v. m. , cuissart.
Menibrari' us del jornal
Quan perdes vostres cuissos ?
Garins d'Apchier : Viellz Comunal.
Vous souviendrait-il de la journée quand vous
perdîtes vos cuissarts ?
4. Cuichal, s. m., cuissart.
Cambieras benestans,
Cols , fraseis e cuichals
E '1 braguier.
Amanieu des Escas : El temps de.
Jambières convenables , cols , fraises et cuissarts
et le brayer.
it. Cosciale.
5. Esctjissat, adj., éreinté , déhanché.
Si nnlh corrieu veiria
Qu'ilh venon dans totz latz
CUE
Poîsos et ESCUYSSATZ.
Bertrand d'Allamanon : Lo segle.
S'il verrait aucun courrier ([ui lui viennent île
tous côtes poudreux, et déhanchés.
CUER, cur, .v. m., lat. couittm , cuir.
Als cuers que adobaray farai dar IÏI rusons
no vas.
Cartulaire de Montpellier, fol. 112.
Je ferai donner trois tans nouveaux, aux cuirs
que j'apprêterai.
Superfluitatz que so entre cher e carn.
Elue, de las propr.j fol. 65.
Snperfluités qui sont entre cuir et chair.
Aver deu gans, en ambas inas,
De ccer que sia mois e plas.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Il doit avoir, aux deux mains, des gants de cuir
qui soit mou et lisse.
— Peau.
... En la carn n'en lo cuer
Ardors non pareyssia.
V. de S. Honorât
La brûlure ne paraissait dans la chair ni sur la
peau.
anc. fr. Cler et luisant sont si sorcil ,
Le cuir del front tenre et sontil.
Fabl. eteont. anc, t. IV, p. l/jo"-
anc. cat. Cujt. esp. Citera, tort. Couro. it.
Cuojo.
2. COIRATIER, S. /?/. , lat. CORIXTKIUS ,
tanneur.
Del dimecres son coiratiers.
Cartulaire de Montpellier, fol. ^4-
Les tanneurs sont du mercredi.
3. Coirataria, s. f. , tannerie.
Garda del mestier de la coirataria.
Cartulaire de Montpellier, fol. 112.
Garde du métier de la tannerie.
4. Coirassa, cuirassa, s. /., cuirasse.
Pois a una coirassa presa.
Roman de Jaufre, fol. q£î.
Puis il a pris une cuirasse.
Giton en lor dos
Coirassas de traeia
Ab que eobron lor os.
Rambaud de Vaqceiras : Truan mala.
Jettent sur leur dos des cuirasses de peau de truie
avec quoi ils couvrent leurs os.
anc. cat. Cujraça. esp. Coraza. port, Couraca.
tt. Corazza.
CUE 5oJ?
5. Corrf.iar , v. , corroyer.
Totz los cuers corrf.iar.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 9.
Corroyer tous les cuirs.
6. Encoirar, encuirar, v. , couvrir,
garnir de cuir.
Fai ne encoirar tota la valb de Josafat.
Roman de la Prise, de Jérusalem , fol. 9.
Il fait recouvrir de ces cuirs toute la vallée de
Josapliat.
Part. pas. Totas las portas de Jherusalem ero
encoiradas de cuers de brufols.
Roman de la Prise île Jérusalem, fol. 1^.
Toutes les portes de Jérusalem étaient garnies de
cuirs de buffles.
Tabor enctjirada.
Bertrand de Born : Rassa.
Tambour garni de cuir.
cat. Encttjrar. esp. Encorar. tort. Encourai .
7. Descoirar , v. , dégarnir de cuir.
Descoyravon las.
Roman de la Prise de Jérusalem , fol. 1^-
Ils les dégarnissaient des cuirs.
8. Corrigier, s. m. , lat. coRiAR£tf.5\, fai-
seur de courroies, de ceintures.
Corrigiers fui longamens.
Raimond d'Avignon : Sirvens suy.
Je fus Ycn^-lem^s faiseur de courroies.
anc. cat. Correjer. esp. Correero. port. Cor-
reeiro. it. Correggiajo.
Q. CORREG, CORREY, CORRETZ , S. 771,,
courroie.
...Non tem correg ni verga.
Rambaud d'Orange : Cardouz.
11 ne craint courroie ni verge.
Mas elb non estrenb correys.
Bertrand de Born : S'aLrils.
Mais il ne serre pas les courroies.
Ab pauc no m roropet rnos corretz.
Le comte de Poitiers : En Alvernlie.
Peu s'en fallut que ma courroie ne me rompît.
cat. Corretj.
10. CORITJA, CORREJA, S.f., Lit. CORRI-
gia , courroie, cordon, ceinture.
Am coritjas Fanet batre fortmen.
Passio de Maria.
Il alla le battre fortement avec des courroies.
5a8 CUE
Si alcus hom troba un» causa que cai ad
-ilt ro de sa coreja o de son azc o de son caval.
Trad. du Code de Justinien, fol. 77.
Si aucun homme trouve une chose qui tonihe à un
autre de sa ceinture ou de son àue ou de son cheval.
Li plus fin jngador de correja.
I amis \xc ClG \i>A : Ges eu non.
Les vins fins joueurs de courroie.
\m. h-,. Rien, paré de courroie, de fermait et
de chapel d'or.
Joinville, p. 2t.
\m . cat. Correja. nsr. tort. Correa. it. Cor-
reggia.
1 1 . Corregeta , s . f. , petite courroie.
Pasuaretz
A travers uua corregeta
Qu'es pane ampla e be moleta.
Deudes de Prades , Auz. cass.
Vous passerez à travers une petite courroie qui
est peu ample et bien mollet!''.
cat. Corretjeta.
1 2. Correjar , v. , frapper de courroies.
Part. pas. Tolz nntz, fon correjatz ab notz.
Gui Folquet : A te verge.
Tout nu , il fat frappé de courroies avec nrcnds.
i3. Correjada, corregada, .v. /., coups
de courroie, courroie, cordon.
Quatre corre.iadas
De cuer de cer mentit nosadas.
Pioman de Jaufre, loi. 6l.
Quatre courroies de peau de serpent menu nouées.
l/t. CORRECTIO, v. f. , lat. CORRECTIO,
correction.
De veraïa e pietosa coinpassio deu venir
tOta CORKECTIOS.
V. et Vert., fol. 5.
Toute correction doit venir de vraie et tendre
compassion.
Messongeira correctios es en la boea del
maldizent.
Trad. de Bede, fol. /j8.
Mensongère correction est dans la bouche du mé-
disant.
cat. Correcciô. esp. Correction, port. Corre-
cào. it. Correzzione.
J'J. CORREGIR, CORRIGIR, V. , lat. COR-
RIGERA, corriger.
Ieu COKBEGIS si e castic aqncls que ami.
CUE
Corrigir... los usuriers malvatz.
V. et Fert., fol. 76.
Je corrige ainsi et châtie ceux que j'aime.
Corriger. . . les méchants usuriers.
Part. pas.
Ab tôt ditz hom qu'el mun es corregitz
E pus que mais no fo es valoros.
G. Riquier : Jamais non er.
\wt tout on dit que le monde est corrigé, et
qu'il est plus valeureux qu'il ne fut jamais.
cat. Corretgir. esp. Corregir. port. Corrigir.
it. Correggere.
16. Escorjador, s. m., écorchoir, bou-
cherie.
In quodam loco vocato lo escorjador, ali-
ter 1A BOQUERIA.
Ord. des R. de Fr., 1/J08, t. IX , p. 355.
En certain lieu nommé Vécorchoir, autrement la
boucherie.
17. Escorjar, escorgar, escorsar, v.,
écorcher, arracher la peau, dépouiller.
Escorjar anguilla lena.
Marcoat : Mentre m'obri.
Ecorcher une anguille glissante.
Tu te laissarias enans vins escorjar.
V. et Vert., fol. 28.
Auparavant tu te laisserais écorcher vïL
Al XX jorn escorgaria la malvaysa pel, et
al compliineu de XXV jorns, lbi mudaria
un' autra pels, e séria garitz de sa mezelia.
Liv. de Sj'drac, fol. l\5.
Au vingtième jour il dépouillerait la mauvaise
peau, et au complément de vingt-cinq jours, une
autre peau lui reviendrait, et il serait guéri de sa
lèpre.
Fig. ... Ab ai tais noveletatz
Escor.ton lor gens de totz latz.
Brev. d'amor, fol. 122.
Avec de telles nouveautés ils dépouillent leurs
gens de tout côté.
Al comte que ton
Los Frances e 'ls escorsa.
G. FigvJEIRAs : Sirventes vuelb.
Au. comte qui tond les Français et les écorche.
Prov. Ans es ben dig un proverbis pel mon :
Sel qu'una vetz escorga , autra non ton.
P. Cardinal : Tos temps.
Mais un proverbe est bien dit par le monde : Celui
qui écorche une fois , ne tond pas l'autre.
CUL
Part. pas.
Del gran bestiari qu'es lains escoroatz.
GUILLAUME DeTuDELA.
Du grand bétail (jui est là-dedans ecorché.
cat. Escorxar. esp. tort. Escorchar. it. Scor-
ticare.
18. Escortegar , v., éeorcher, déchirer.
Part. pas. Membre vos de sant Bertomieu ,
Com fon escortegatz per Dieu.
V. de S. Honorât.
Qu'il vous souvienne de saint Barthélemi , comme
il fut ecorché pour Dieu.
19. EXCOEIACIO, S.f. , lat. EXCORTATIO,
excoriation.
La excoriacio del npostema.
Trad. d'Jlbucasis, fol. 27.
Uexcoriation de l'apostème.
cat. Escoriaciô. esp. Excoriacion. port. Ex-
coriacào. it. Escoriazione .
20. Excoriament, s. m., excoriation.
Ulceracio e excoriament.
Elue, de las propr., fol. 84.
Ulcération et excoriation.
ai. Escoriadura, s.f., excoriation.
Han soven escoriaduras... e fendillas als
talos.
Elue, de las propr., fol. \l!\.
Ont souvent des excoriations... et des gerçures
aux talons.
CUL , .y. m. , lat. evius, cul, derrière.
Si no m baises el cul , ren no '1 creiria.
LANFRANC ClGALA : Estiers mon.
S'il ne me baisât au derrière, je ne le croirais en
rien.
Si el no la cornava al cul.
V. de Raimond de Durfort.
S'il ne la cornait au derrière.
CAT. Cul. esp. Culo. TORT. Cit. IT. Culo.
2. Culada, s.f., cul, derrière, fonde-
ment. .
En vos fa rai lanzar per la culada
Tais peitz, que son de corn vos semblaran.
T. DE MûNTAN ET d'une DAME : Ieu veing.
Je vous ferai iancer par le derrière tels pets, qu'ils
vous sembleront sons de cor.
cat. esp. Cttlata. port. Culatra. it. Culatta.
3. Recular, v. , reculer, repousser.
Aycels TïIT e Karle fan payas recular...
I.
CUN 5a9
Que per forsa los an un arpen rf.culatz.
Roman de Fierabras, v. 4<33 et 447-
Ces quatre et Charles font reculer les païens
Qu'ils les ont par force reculés un arpent.
Al cal iea dissi ma intencio del viatge que
ieu volia far, loqnal nie reculet mot nota-
blement.
Periliios , Voy. au purg. de S. Patrice.
Auquel je dis mon intention du voyage que je
voulais faire, lequel me repoussa très notablement.
Part, pas.fig. Tuit li crestia foro reculatz
e mot greviatz.
Cal. de/s apost. de Roma, fol. 162.
Tous les chrétiens furent reculés et beaucoup en-
dommage's.
cat. esp. Recular. tort. Recuar. it. Rinculare.
CULVERT, adj., perfide, pervers.
L'evesque cui.vert ,
Non o preson gaire,
S'el sainz vas se pert.
Tomiers : De chantar.
Les évêques pervers, si le saint tombeau se perd ,
ne s'en soucient guère.
Subst. Li cuivert . e 'lb malvat e 'lb bauzador.
Roman de Gérard de Rossillon , fol. 48.
Les pervers, et les méchants et les moqueurs.
ANC. fr: Mes à cuivert et à félon
Le tenoît on en la contrée.
Fabl. et cont. anc. , t. 1 , p. 186.
Li cuivert malade se faint.
Roman de Rou , v. 5jfy.
2. Culvertia, s.f, perfidie, perversité.
Gayne , so a dit Karles , Dieus ti donc mal fat ,
E cels de ton linatge sian deseretat .
Car per ta culvertia as Olivier jntjat.
Roman de Fierabras, v. 78g.
Ganelon , ce a dit Charles, Dieu te donne mal-
heur, et que ceux de ton lignage soient déshérités,
parce que tu as jugé Olivier par ta perversité
CUNH, cotîh, cong, s. m., lat. cvxeus,
coin , pièce de bois ou de fer qui sert
à fendre, côté.
Els verials e las portas e '1s cunhs e'is cadenatz.
Guillaume de Tlbela.
Les vitraux et les portes et les coins et les cadenas.
Fig. On vi la maîor preissa , de se i fai conh.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 55.
Où il vit la plus grosse presse, il y fait coin de
lui-même.
67
>3o
CUR
Loc. fig. Tôt vos a tornat en autre cong.
Roman de Gérard de Rossillon, fol. 0|-
Il vous a tout retourne en un autre côté.
— Coin à frapper monnaie.
Que totas las monedas se batan... d'un cunu.
Tit. de i p'|. ///</. de Languedoc, t. TV, pr.,i
Que toutes les monnaies se battent d'un mime
coin.
Escuts (Vaut- de bon e leal pes , del coi;h
de, elo.
Rlil libras de tornes petits de conh de Tors.
Tit. de 1:541. Doat, t. XXXIX, fol. i5o.
Ecus d'or île hou et lovai poids , du coin de , etc.
Mille livres «le petits tournois de coin de Tours.
Esr. Cuno. tort. Cunho. it. Conio.
2. Conhet , s. m. , angle , coin.
Terra 0 vinha que fos coxhet drecburier.
Devesir coshet en. III 0 en IIII partz , etc.
Partir un coshet de terra en tantas parts.
Trad. du tr. de l' Arpentage, c. ^ et 26.
Terre ou vigne qui fût angle droit.
Diviser un ani;Ie en trois ou quatre parties , etc.
Partager un coin de terre en autant de parties.
CURA , s./., lat. cura , soin , sollicitude ,
souci.
Us comandi la cura, de l'abadia , que la
regiatz.
Philomena.
Je vous recommande le soin de l'abbaye , afin que
vous la re'gissiez.
Tôt aquest niun e totas las curas e los ne-
gocis del mnn li semblon aytant co un bel
nient.
V. et Vert. , fol. 6'5.
Tout ce monde et toutes les sollicitudes et les
affaires du monde lui paraissent autant qu'un beau
rien.
Loc. Mos cors que d'als non a cura.
A.IMERI DE Bellin'oi : Per Crist.
Mon cœur qui n'a souci d'autre chose.
Ni d'autra no sni eu cura.
B. de Ventadolr : Lanquan fuclhon.
Ni ne suis en souci d'autre.
Que '1 prenda de mi cura.
P. Rogiers : Al pareissen.
Qu'elle prenne souci de moi.
En lui servir métras ta ocra,
Pren la coma ta mayre pura.
Passio de Maria.
Tu mettras ton soin à la servir, prends-la comme
ta vraie mère.
CUR
.7(ii'. comp. Diens e sos sans
En gitatz a non CURA.
G. Figueiras : Surventes vuelh.
Vous de'laissez avec indifférence Dieu et ses saints.
Entr' amor et joven
Déport s'es mes a non cura.
E. ZoRCI : Totz hom.
Entre l'amour et la gaite' l'amusement s'est mis
en indifférence.
— Cure, médicament.
Apres quant an agut l'argen,
Son en la cura negligen.
Brev. d'amorj fol. 12^-
Après quand ils ont eu l'argent , ils sont ne'gligents
de la cure.
Qui bona cura donar vol.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Qui veut donner bon médicament.
— ■ Curatelle.
Dacio de tutela o de cura.
Ord. des R. de Fr., l46'3 , t. XVI , p. 125.
Don de tutelle ou de curatelle.
Eslrumens de tntelas o de curas.
Statuts de Montpellier du XIIIe siècle.
Titres de tutelles ou de curatelles.
— Soin , charge.
Un benefissi lo quai agues cura d'armas.
L'Arbre de Bataillas, fol. 127.
Un be'néfice lequel eût charge d'âmes.
anc. fr. Devreient bien mettre leur cure
Es buns livres è es escris.
Marie de France , t. II, p. 59.
Hélas! que feront-ils? qui en prendra la cure?
R. GaRMER , trag. de Marc-Antoine, act. V, se. 1 .
Si je suis sans argent, aussi je suis sans cure ,
Et ne crains point voleurs en nuit obscare.
La Boderie, Mél. poét., fol. 23.
J'aime et désir ce qui de moi n'a cure.
Le vidame de Chartres : Quan la. Ms. 7222 , fol. 7.
cat. Esr. tort. it. Cura.
1. CUKATION, S. f. , lat. CURATIOXtf/W ,
cure , guérison.
Doncas an tug gracias de curations?
Trad. de l'Ep. de S. Paul aux Corinthiens.
Ont-ils donc tous dons de guérisons ?
cat. Curacio. f.sp. Curacion. tort. Curaçao.
it. Curazione.
3. Curament, s.f. , cure, guérison.
CUR
De lualaïUias feniinent o corameht.
Elue, de las propr., loi. 78.
Fin ou guérison de maladies.
l\. ClJRAIRE, CURADOR , S. m., lat. CURA-
tor , curateur.
El curatre pot possedir cl nom de son
adulto.
Trad. du Code de Justinien , fol. 78.
Le curateur peut posse'der au nom de son adulte.
Oncle et curaire del sobre dig.
TU. de 1276. Doat, t. GVI, fol. 355.
Oncle et curateur du susdit.
Que tators o curadors e de sos bens anii-
nistrators seran.
Statuts de Montpellier du xme siècle.
Qui seront tuteurs ou curateurs et administra-
teurs de ses Liens.
— Médecin.
Fig. De nostras malautias esperitals so cura-
dors.
Elue, de las propr., fol. 12.
Ils sont médecins de nos maladies spirituelles.
cat. esp. tort. Curador. it. Curatore.
5. Curos, adj. , soigneux, soucieux.
D'aver es tant curos
Hom , e pro non pot aver!
G. Eiquier : Vertatz.
L'homme est si soucieux de posse'der, et ne peut
' avoir assez !
Dieus es curos de apparelkar als paures lurs
viandas dossamen et a bona sabor.
V. et Vert., fol. 53.
Dieu est soigneux d'apprêter aux pauvres leurs
nourritures doucement et avec bonne saveur.
Bons e curos y serai el profietb del cossolat.
C artulaire de Montpellier, fol. 83.
J'y serai bon et soigneux au profit du consulat.
Curozas de noyrir lors filhs.
Elue, de las propr., fol. 69.
Soigneuses de nourrir leurs petits.
ANC. cat. Curos.
6. Curosament, adv. , soigneusement,
régulièrement.
Curosament deu viure ebascus e pessar lo
ternie d'aquesta vida.
Trad. de Bède, fol. 82.
Chacun doit vivre régulièrement et conside'rcr le
terme de cette vie.
7. Curable, adj. , curable, guérissable.
CUR
53i
Malautias non curaulas... Non es curakle.
Elue, de las propr., fol. 2l/j et 82.
Maladies non guérissables... N'est pas curable.
cat. esp. Curable, port. Curavel. it. Curabile.
8. Incurable, adj., incurable.
Causa de incur.abi.as malautias.
Elue, de las propr., fol. 32.
Cause de maladies incurables .
cat. Esr. Incurable, tort. Incuravel, it. Incu-
rabile.
9. CuRIOSITAT, CURIOZETAT, S. f. lat.
CURIOSITAT6V» , curiosité.
Escbiva cuRiosiTAT... Curiositatz es peri-
liosa presumeios.
Trad. de Bède, fol. 77.
Evite la curiosité... La curiosité est une dange-
reuse pre'soraptiou.
— Soin affecté.
La curiozetat de las viandas aparelbai...
Per malas antras curiozetatz.
V. et Vert., fol. 21 el 16.
Le soin affecté d'apprêter les viandes... Par autres
mauvais soins affectés.
cat. Curiositat. esp. Curiosidad. port. Curio-
sidade. it. Curiosità.
10. Curios , adj., lat. curioska-, soi-
gneux, curieux.
Mot curios... de bonas obras far.
La nobla Leyczon.
Très soigneux... de faire de bonnes œuvres.
anc, fr. Curios fu cornent li paix defendreit...
Curios fu li dus de ço k'il a oï.
Roman de Rou , v. 1221 et ^37.'».
esp. port. it. Curioso.
1 1. Curiosamen , adv., soigneusement,
curieusement.
Encara las deia el gardar e aministrar cu-
riosament.
Tr. du Code de Justinien , fol. 73.
Encore qu'il les doive garder et administrer soi-
gneusement.
Preciosas viandas ni curiosament adobadas.
V. et Vert., fol. 53.
Viandes de prix et soigneusement apprêtées.
esp. port. it. Curiosamcnte.
12. Curar, v., lat. curarc, soucier,
soigner.
53:
CUR
Per que elas s'cu devon curar.
Le moine de Montaudon : L'autr' ier.
C'est pourquoi elles doivent s'en soucier.
De pretz se cura e i s lava.
Bertrand de Born : Ane no s poc.
Il su soucie du mc'rite et s'y lave.
Loc. Aus, tri que obras ab uznra
E metz Dieu a no t'en cura.
P. Cardinal : Jliesuni Crist.
Entends, toi qui opères avec usure et mets Dieu
à ne t'en soucie.
— Curer, récurer, nettoyer.
Curar la cava mayral... Que las rriairals
antiquas ciels digs termenals se curon.
Tit. de 1J98. Doat, t. LIV, loi. ib'y.
Récurer la cave mère... Que les antiques mères
desdits confins se nettoient.
Fig. Curas ton oil per Deu vezer.
Trad. de Bédé , fol. 3.
Nettoie ton œil pour voir Dieu.
Part. pas. Qu'el deu tenir son valat curât.
Trad. du tr. de l'Arpentage, c. q5.
Qu'il doit tenir son fosse' curé.
— Guérir.
Dea si curar per teroprada dieta.
Elue, de ias propr., fol. 79.
Doit se guérir par diète lempe'rée.
Aquesta passio si cura per medecinas eva-
porativas.
Elue, de las propr., fol. 93.
Cette douleur se guérit par médecines évapora-
tives.
anc. fr. E poi curoit du damaige de l'église.
Cliron. de Cambray.
Pour curer la maladie jà. advenue.
Amtot, tr. de Plutarque. Mor. , t. I , p. 332.
Tant que j'en euz un franc baisier
Qui pour l'heure mon mal cura.
OE livres d'Alain Chartier, p. 7^0.
cat. esp. tort. Curar. it. Curare.
i3. Curadamens, adv. , soigneusement.
Mas s'ien las vos dizia aichi curadamens.
P. DE Corbiac : El nom de.
Mais si je vous les disais ici soigneusement.
1/,. Escurar, v., nettoyer, récurer.
Fasso jurar los paradors que escuro et cardo
et paro los draps ne et lialmen.
TU. de i35i. Doat, t. CXLVJ , fol. 221.
Fassent jurer les apprêteurs qu'ils nettoient et car-
dent et parent les draps hien et loyalement.
CUR
i5. Procuration, s./., lat. procuratio-
mem, procuration.
De sa procuration, per instrument public.
Tu. de i36i. Doat, t. CLXX1V, fol. 295.
De sa procuration , par instrument public.
Fe de lor rp.ocuRACio per an public in-
strument.
TU. de i373. Doat, t. CXXV, fol. 62.
Foi de leur procuration par un titre public.
Cum de lor procuration pot apparer.
Tit. de i384- Arch. du Roy., K , 70.
Comme il peut apparaître par leur procuration.
anc cat. Procuraciô. esp. P rocuracion . port.
Procuracâo. it. Procurazione.
16. Procuraire, procurador , s. m.,
lat. procurator, procureur, procu-
rateur.
Eissamen si mos procuraire la li emenda.
Trad- du Code de Justinien , fol. 6.
De même si mon procureur la lui re'pare.
Sera appelhat et présent lo procuraire real.
Ord. des R. de Fr., 14OO, t. YII1 , p. 402.
Sera appelé' et présent le procureur royal.
E gardas e procuradors
Que son establit per gardar,
Exegir et administrai-.
Bref, d'amor, fol. 126'.
Et gardiens et procurateurs qui sout établis pour
garder, exiger et administrer.
cat. esp. tort. Procurador. it. Procuratore.
1 7 . Procurairitz , s.f., lat. procura^rix ,
procuratrice.
Per me e per lor procurairitz.
Tit. de 1275. Doat, t. CXXIV, fol. 27.
Par moi et par leurs procuratrices.
it. Procuratrice.
18. Procuratiu , adj., procurant, qui
procure.
De set trocurativa... De som procurativa.
Elue, de las propr., fol. 26' et 73.
Procurant la soif... Procurant le sommeil.
iy. Procurar, v. , lat. procurar?, pro-
curer, prendre soin, occasionner.
El fasia procurar
La vianda dels fraires, que poguessan manjar.
/". de S. Honorât.
Jl faisait procurer la nourriture des frères, afin
qu'ils pussent manger.
eus
Dont se esdeve soven qae el mezeys procura
sa mort.
V. et Vert., fol. i3.
Dont il arrive souvent que lui-même occasionne
sa mort.
Lo Le et la honor de la dicha corn tin a tro-
CURARA.
Tit. de Périgiieux de 1 386.
Il procurera le bien et l'honneur de ladite commune.
E casquna de las paru trocura de si en
aqnela nueyt, al îuielhs que poe.
Philomena.
Et chacune des parties prend soin de soi celte nuit,
au mieux qu'elle pu! .
cat. esp. port. Procura/-, it. Procurare.
CUSSO, cusco, s. m., goujat, coquin,
vaurien.
Ceu taus sabon mais d'engan
Que raubadors ni mal cussos.
P. Cardinal : Quan vey.
Ils savent cent lois plus de tromperie que les
voleurs et les mauvais vauriens.
A la taula aussor
Vey los cussos assir.
P. Cardinal : Li clerc.
Je vois les goujats s'asseoir à la plus haute table.
Cum si eron trotiers o vils cussos.
Boniface de Castellane : Sitôt no m'es.
Comme s'ils étaient trottiers ou vils goujats.
Menet essems ab se CC cuscos ,
FeU los vestir de fiblas coma garcos.
Roman de Gérard de RossilLon , fol. 33.
11 mena ensemble avec lui deux cents goujats, il
les fit vélir de galons comme des garçons.
Adj. No us aus so que m'atalanta
Dir d'una gen que s fai cusca.
Maecabrusou AlegRET : Bel m'es can.
Je n'ose vous dire ce que je pense d'une gent qui
se fait coquine.
ANC. cat. Cusson.
CUSTODIA., s.f., lat. custodia, garde,
surveillance.
Sia somes a custodia. e correccios de disci-
plina reglar.
Régla de S. Benezeg, fol. 77.
Soit soumis à la surveillance et corrections de
discipline régulière.
cat. esp. tort. it. Custodia.
2. Custodi, s. m., lat. custodcvh, garde,
surveillai! t.
CYR
533
P>aile lh' om 1 fraire dels ancias per custodi.
Trad. de la règ. de S. Benoit , fol. 29.
Qu'on lui donne un frère des anciens pour sur-
veillant.
anc. fr. Custode et garde et marrugler.
B. de Sainte-Maure , Chr. de Norm., fol. i5;.
cat. Custodi. Esr. port. Custodio. it. Custode.
CYPRES, sipres, s. m., lat. Cupressws,
cyprès.
Cyprès es aybre qui creysh naut en redon.
Elue. île las propr., fol. 202.
Cyprès est un arbre qui croît haut en rond.
L'autre libre que donec fos sauteri am post
de sipres.
Philomena.
L'autre livre qu'il donna fût un psautier avec
planche de cyprès.
anc. cat. Ciprer. esp. Cipres. port. Cipreste.
it. Cipresso.
CYPRI, s. m., lat. civyms, troène.
Cypri aybre glutiuos es.
Elue, de las propr., fol. 202.
Le troène est un arbre gluant.
CYRE , s. m. , sire.
Aug la cortesa gen
Que cridon cyre
Al Frances bumilmen.
B. SlCARD DE MARJEVOLS : Ab gl'CU.
J'entends la gent polie qui crie humblement au
Français : Sire.
CYRURGIA, sirurgia, s.f., lat. chi-
rurgia, chirurgie.
La operacio am ma , so es cyrurgia.
Trad d'Albucasis, fol. 1.
L'ope'ration avec la main, c'est chirurgie.
Si anren de metgia,
Fizica o sirurgia.
Bref, d'amor, fol. 66.
S'il apprend me'decine, phvsique ou chirurgie.
cat. Cirurgia. esp. Cirugia. port. Cirurgîa,
it. Chirurgîa.
2. Surgaria, surgi a, s.f., chirurgie.
L'art de surgaria et de fleuvatomia.
Orcl. des R. de Fr., 1^7, t. XIV, p. [\S"],.
L'art de chirurgie et de phlébotomie.
Per art de surgia hom deu remédiai-.
Elue, de las propr., fol. 81 .
On doit remédier par art de chirurgie.
FIN DU TOUJE SECOND.
ERRATA.
Le premier chiffre arabe indique la page, le chiffre romain la colonne, l'autre chiffre arabe la ligne.
3, il, 4, 221 ; 21 , lennes; 22, forment; 25, gaaing; 30, li rump. — 4, i, 39, p. i32; II,
1, non; 15, t. II, p. 256; 18,esto; 48, 3409. — 5, 1, 7, fuh. — 7, 1, 30, seulement nez. —
10, 11, 42, t. II, p. — 12, 1, 5, t. CXXIX; 21, nevoz; 11, 35 et 39, asbeste. _ 13, 11, 5,
puet; G, ne, ne; S, por. — 15, 11, 9, fol. 65; 12, p. 142. — 19, 11, 36, fol. 12 et 8. —20,
I, 24, s./. ,11, 32, v. Sf,3; 40, combatez li. — 22, 1, 29, moveroens ; 36 , fol. 1 4; 11, 6, sobre;
30, 12 et 18. — 23, i,9, tout; 10, col. i63. — 24, 1, 17, actor; 35. tabellionatz ; 11, 2, fan-
Sazi !«, eff- aussi. —26, 11, 50, 12. — 29, 11, 3, 204. — 30, 1, 39 , digua. — 32, 1, 37,
virtut; n,9, affbcbiseni. — 33 , 1 , 2 , 37. — 35 , 1 , 49 , IV, c. 58.— 36, 11,6, 187. —37,
II, 13, 20$. — 38, 11, 15, resplandis. — 41 , 11, 47, e^. 39. _ 42, 1, 33, 3i2; 37 et 38 ,
aizidameu ; 11 , 28 , aizinas , s.f. plur. — 44 , 1 , 9 , douna; 10 ; araiu ; 11 , 42 , indét. indécl. —
48, 1, 7, v. 2921 ; 11, au matin el. — 11, 41 , si m vay. — 50, 11, 39, alberguas son; 40,
v. 3883; 45 et 46 , fist, demoura. — 52, 11, 30, peirent. — 54, 1 , 13, amoine ; 21, peuet, un.
— 5S , 11, 4 , cat. alquitra. — 61 , 1 , 29 , grana. — 62 , I, 2, eff. l'ex. entier; 11, 9, 1 1 , los,
les.— 63, 1, 43, dansiaus; 11, 30, deo amur; 42, 85 et S7. — 65, 1, 8, tractable ; 39, <var.
antiguage. — 67, 1, 25, aj. Roquefort , gloss. p. 443 -var. ; 11 , 5 , :3. — 68, I, 14 , imp , et...;
20, 61; 31,gcniemeus. — 69, 1, XCIII. — 70, 11, 1 , las; 17, ce mot. —71, 1, 45, es. —
72, 11, 3, amirat ; 31 , 3781. — 73, 1, 1S , 206 et 76, 1, 9 , s. m.; 11, 36, parlons de ce;
38, i3, — 77, 11, n^AvxS-iTXoùa-n.— 78, 1, 25, liv. IV. — 79 , 11, 10, 145. — 80, 1, 14,
fol. 64; 23, et 14; h, 48, t. III. — 81 , 11, 18, et beau. — 82, 1, 2, contumelia; 27, 94. —
83, 11, 3, 206 ; 15, fermanza; 41 , 428 et 43o. — 86, 1, 9 et 11 , angulositat; 20, Car-
pentier, t. ; 25, 167; 43, triangolo. —87, 11 , 7, recomta. — 88, 11, 6 , non sem. — 90, 11, 3,
bornes.— 91 , 1, 48 , ediotas. — 92 , 1 , 5, p. 271 ; 51 , esp. avante. — 93, 11, 1 , fai,avan-
tatge; 6, fait; 29, vescu, estoit ; 32, davant; 47, abandonnèrent. — 94, 1, 2, flores; 11, 11,
p. 5 19; 50, ne me. — 95, 11, 43, deptal. — 97, 1, 33, joie faut. — 98, 1, 1 , ReiN Anfos.
— 99, 1, 24 , alqus ; 11, 1 et 2, es resposta qu'om fay a ; 14 , ' Avditry.oç; 16,"Avâoç; 21, 'Avt«-
Ôstov; 40,illinc — 100, 1, d,crx«{*.— 101,1, 12,».; 13, 'AvSfœTroTraSâç ; 17, int. —102,
1, 6, met avant; 11 , 23 , 'Esrê'vôeo-iç. — 103, 11, 7, apertamen. — 104, 1, 7, car ells; 10, fai
carn; 24, abrir; n, 21 , proffita; 32, fargah. —105, 1, 27, s.f. y 44, 121 ; 11, 19 , apocri-
fas. — 106, 11, 9,428; 27, dei.... payre; 37, fol. 218.— 107, 1, 9,paraulas; 11, 29, 28.—
109, 1, 12,eram, s. m.; 20, eram ; 11 , 9, P. Vidal; 18, Raimond de. — 110, 11, 12, s. m. ;
19, arbitrage; 46, t. CXVIII.— 113, 1, 35 , el arc ; 41 , voi ; 42,nouv.t. I; H4,n,33 et
48, tremontaua. — 115, 11, 1, ella ; 22, grant. — 116 , 1 , 7, herdemens; 11, 48, Ior; 49,
i5i; 50, il de covoitise, — 118, 1, 27, Thibaud de Malli , p. i3 ; 43 , venc ; 11, 10, dezempa-
rat.— 120,i, 42 et 43, bomla; 11, 19, p. — 122, 1, 14, autant; 16, truant ; 49, armas;
50, T. de.— 124, 11, 3, 5 , 7, aruoglossa. — 126, 11, 15, auzi!. — 127, 11, 19, d'art; 20,
73.— 128, 1, 9, eutro; 11, 27, eamomilla. — 129, 1, 26, fol. 4. — 130, 11', 31, ebarebié.—
1 33 , 11 , 43, aspis basilisc. — 134, 1 , 36 , seront. — 1 36, 11 , 2, bruelh. — 1 38 , 1 , 34, et 1 1 5. —
139, 11, 39, paovres ; 40, sepmaines; 43, non se guardar. — 140, 11, 45, 46, 47, born, leialmen,
jutgatz.— 14l,i, 3, mérité; 28, car ceci ; 32, errenment. — 1 42, 11, 44, v. i52l3.— 144,11,14,
aportero. — 146, n, 30, que fan. — 1 iS, 1, 20 , 9 ; 11 , 42 , li. — 149 , 1, 19, fol. 274 ; n, 9,
Salehadins. — 150, 1, 5 , 465; 14, 4, — 151 , I, 48 , a vist ; 11, 17, t. I. — 152, 11, 1, alber-
gotz.— 154. i,4l, 65.— 158, i,50, t. Lp;u,40, leide. — 159, n , 6 , 52. — 161 , 11,
39, et 100.— 162,n, 24,azim. — 163, i,45, airamens. — 165, 1 , 28 , 6 ; 48 , 326;n, 17,
63; 43, Marcabrus. — 168, i,28, p. i3o; n , 27, palefroi. — 169, 1, 48, li;n, 17, fol. a3.
— 170, 1, 32, et gouvernement ; n, 19, lascivis.— 171, 1 , 31 , uutatz ; n, 27, fol. 22.— 173,
1, 38. poisson. — 175, 1,8, 353; 11, 6, eu une. — 17S, 1, 16,baults; 17, abaudounéément. —
535
179, i, 7, cols; 19, bague— 180, i , 22 , souspire ; n , 7, qu'....— 181, i, 26, îmilt ; it , 28 ,
Lernaige. — 183, i, 48, 125. — 184, i, 1 , achatoit; 18, 19, por le bareteor, 297 — 18G, 1,
4, segner en ; 11, 43, la. — 187, 11, 10 , barguigne ; 28 , papelart ; 32, bargeigna 188 , 1,
- 39, 4090. — 189, 1, 17, camia; 42, grand; 44, 617. — 191 , 1, 44, ergolios. — 192, 11 , 24,
espéras; 47, deniers. — 193, 1,96, oir. — 194, ir , 30 , airament. — 190,1,20, fo penb.
197, n, 38, crestien; 39, et li Sarrazin. — 199, I, 29, bardement. — 200,'i,.9, non as; l'S ,
t. I, p. i58. — 201 , 1, 38, banist; 11, 21 , joyeux. — 202, 11, 29, mors fait droiz. — 204 , 1,
28, Cat. dels apost. deRoma; n, 48, pas. —205, 1, 45, \>.\3j. — 215, i,9, eff. un.— 21G,
1,1, querre ; 28 , 29 , bleta. — 217, 1, 40,bebrage; 11, 21, carn; 23, 139. — 218 , 1 , 4 ,
poi.sance; 11, abebrar. — 219, 11, 47, fol. 33. — 222, 1, 13, 16, no, qui ne.— 224 , 11, 38,
coucu. — 226 , 1, 38, deelino, o so ; 41 , ou sont; 11, 32, aman; 36 , lansols. — 227, 1 , 17,
des trois. — 228 , 1, 15, por; 50, lors, trancatz ; 11 , 3 , boclados. — 230 , n, 9, fazeut son;
12, faisant son; 23, ceutauat. — 231, 1, 37, lbi quai jazio ; 53, esperdalh. — 232, 1, 28,
fol. 65. — 234, 11, 33, quaisb, appetiment. — 235, 1, 1 et 3 , fazeut, faisant. — 237, 1, 8, e
inotz devio. — 238, 1, 17, 5o5. — 240, 11, 28,cest; 30, aj. cat. bosc. — 242, 1 , 31 , 822;
11, 35, fol. 107. — 243, 1, 30, famé. — 244, 1, 24, seit ; 11, 36 , p. m. — 247, 1, 2,
brayeuses ; 11 , 14 , de bona amor. — 248 , 1, 33, où; 43, braioit. — 249, 11, 17, 409g. — 253,
1, 19, 29; n, 13, 8608.— 254, 1, 20, berça; n, 2, liv. de Sydrac , fol. ; 39, hV. IV, ebap. 11. —
257,i, 41,cosuza. — 259, 11, 34, fol. 56 bis. — 260, n , 12, et 119. — 262, 1, 43,tost; n ,
41, aias. — 264, 11, 21 , 4358.-265,1,23, brant. — 268, ir, 26, aj. poema de Alexandro,
cob. 533. — 270, 11, 39 et 41 , et, et. — 271 , 1 , 21 , moneda; 11, 2, betun ; 3, sauma ; 10, auc.
— 272 , 11 , 27, esparvier. — 276 , 1 , 30 , mesebavez ; 36 , venc mot gran. — 277, 11 , 1 9, 3g ;
42, 228.-278, 1, 36, t. II.— 280, 1, 47, reeebemen, frueb. — 282, 1, 35, vint; 46, ca-
brit ; 11 , 1 , cabrit ; 33 , drap vestit ; 35 , vêtu drap. — 283 , 11 , 48 , las. — 284 , 1 , 3 , aj. esp.
cada uno. port, cada bum ; 44 et 45, eff. ces mots. — 285, 1,21, g35. — 286 , 11 , 5, t. III. —
28S, n,23, lo dolz. — 289,i, 30, derumpuda. — 290 , 1, 10, p. 88; 29, tempesta. — 291 ,
I, 18 et 19, plaingnoient,estaingnoient; 49, fol. 56. — 292, 1,2, i34; 45, 122. —294, 1, 15,
dou; 17, 19, voit que, mis en; n, 21, fol. 96. — 295, 1, 38 , am aital ; 11, 2 , . cbalemelast ; 44,
coucalongier. — 296, 11, 44, ou. — 297, 1,8, aj. lui.... et; 11, 21 , calviera. — 299, 1 , 49 ,
sni. — 301, 1, 6, 287; 44,encamarament; n, 29, del lag. — 302, 1, 45, 739; 11, 13, car-
gab. — 304, 1, 10, magsnon vie. — 305, 1, 40, la; 11, 7, IV, cli. 12. — 306, 1, 13, bos cas
que; n, 37, 198. — 307, n , 9 et 10, caniculars. — 308, i,2, 2o3. — 309, 11, 34, Elue, de las
propr. fol. 223. — 310, 1, 21 ,2487 ; 46, 202 et ; 11 , 9, artauum ; 33 et 34, dreb, cano. — 311,
II, 19,prestast. — 312, 1, 15, et 190 ; 27, 4. — 313, 11, 40, 41 ; 44, nuils clercs. — 314, 1,
50, aj. cat. [esp. port, cantar. it. cantar. — 315, 1,18, nigromance ; 27, 4; 11 , 6 , cointeriaus ;
44, fol. 247. — 316, 11, 3, 223. — 319, 1, 9, 2^7 ; 11, 11, lien; 29 et 30, cabusso, cabussos. —
320,i, 26, sanbs, descapitatz. — 321, n, 42, t. IL — 324, 1, 3, li; 11, 19, si. — 325, 1, 4,
pusiesses. — 327, 1,8, forment. — 328, 11, 5, 21. — 329, 1 , 47, fol. 9S; 49, eff. adject. ; 11,
9, 175. — 330, 1, 50, i5g; 11, 2, aiar. theologicals. — 331, 1, 9, defalbiment; 11, 39et40, ge
tins, 3170. — 336, 1, 21 , rodor. — 338, 1, 35, 81 ; 41, trivels ; 11, 26, li chevaliers. — 340,
1,7, Xo.pcovst0 5 j 11, 46, et moins de carnosité. — 342, 11 , 26, frugs trops carps. — 343, 1, 39,
avangeli; 11 , 16 , examinateur; 47, fol. i5i. — 345, 11, 48 , escazuta, accident, fortune. — 346,
1,1, maior; 4, plus grande fortune. — 347, 1 , 13, perte. — 350 , 1 , 35 , fol. 62. — 351 , 11,
43 , t. IV. — 352 , 1 , 29, manaige. — 353 ,1,6, val mai ; 1 1 , de Servar ; 11 , 3 , t. I , fol. —
357, ri, 21 , lat. catatyposis. — 358 , 1, 30 , par dedesus.— 361 , 11, 16, 233.-362, 1, 14,
III; 11, 42, III. — 365,i,24,gi ; 39, en roca taillada ; 11, 5, d'un; 25 et 27, eff. no , ne. —
366, 11, 35, cavall. — 368,n, 38, 11 667.— 370, 1, 28, 205 ; 36 et 39 , getara, poussera.—
371 , 1,3, 202 et 201; 44, arlos; 46, fol. 3S7. — 373, 1, 30, baia maior; 33, ait plus; 11,
42, omplira ; 43 , vi. — 374, 1 , 3, 45 ; 11, 41 , assés. — 377, n, 5, dichendutz. — 378 , n , 4,
fol. 81 et D2; 15 et 18, dius el, dans lui. — 379, 1, 43, de las. — 380, 1, 21, mesteir ; 11, 7, lai-
ram ; 41 , brilla. — 3S2 , n , 79. — 385, 11 , 20 , CXVIII. — 386, 1 , 33 et 35 , uneb ab , oint
avec — 387, r, 26, i3672; 11, 47, fol. i37. — 388, 1, 17, 3i4; 25, CCXLII, p. 4^2; 49,
104; ", 15,deleit; 48, certa. — 389, n, 42, procèdent. —390, 1, 6, riusj 42, m.— 391,
536
i, 24, 190. — 392, i, 5, t. III. — 395, i , 24 , filet; 25, nègre e sotil et delgat. — 396, î, 4
et 112;38,ters. — 399, u,6,fol. 281 et 140. — 401 , 11, 23, glas. — 402 , h, 14, indigna-
tio; 26, fol. 167. —403,i, 48, quar teos. — 404, 1, 11 , B. de; 36, riuse. — 405, 11, 14 ,
CXLVII ; 45, eff. 27. — 407, 1 , 38 , i65. — 408 , 1 , 4 , enclauzero , foro ; 11 , 5 , estastz. —
409, 11, 49, t. III, fol. — 413, 11, 1, clergeresses. — 414, 1, 16 et 17, clercial, fol. 217.
— 416, 11, 25, 2i3; 43, eff et 52.— 419, n, 23, fol. 104. — 424, 1, 30, t. IV.—
425, 1, 46, soptosamen ; n, 3G, t'y; 38, t'y. — 426, 1, 42, grand ; 11 , 1 , aquest; 45, si
empre. — 429, 1, 50, eff. cofana. — 430, 11, 18, beaucoup cher. — 432, 11, el nom ;
17, 332. — 433,n, 17, tressât. — 436,i, 13,junchas; 33, trasbucar ; 11, 23, CXXV. —437,
1, 17,lor, fort; 11 , 27 , veziga. — 438 , H, 10 , et 49. — 439, 11, 13, il nos. — 441, 1, 21, 80.
443, 1, 24, descoulpa; 25, descharga; 26, 72. — 445, 11, 17, je sai. — 446, 1, 12, aj. anc.
it. coin. — 447, 1, 2, estela. — 448 ,1, 12, comenchar. — 451, 1, 40, t. III. — 454, 1, 37,
XLVI. — 458,i, 47,238.-459,1,27, 174; 46, toz. — 462 , 11, 11, 38 et 49. — 464, 1, 34,
comtar, v. ; 11, 20, it. contatore. — 468, I, 38, régla de s. Benezeg.. — 469, 11, 30, v. 1232;
37, t. III. — 472, 11, 46 et 47, layt, 38 et. — 473, 1, 12, 161 et; 11, 15, o t; 46, 28. —474 ,
11,8, entre ; 3 1 , III. — 476 , 1 , 46 , s'il es. — 477 , 1 , 3 , can Rollans. — 480 , 1 , 42 et 44 ,
eff. per, par. — 481 , il, 11 , dimercres, coriatiers. — 482 , 1, 36, 180. — 484, I, 40, tribu-
lations. — 485, 11, 7, 157. — 486, 1, 21 , 110; 11, 31 , a54- — 487, 1, 32, tronquât; n, 37 et
39, peyra roia, rouge. — 488, i,7, 116. — 490, n, 33, t. 175, fol. 23 ; 35 , corsable. —
491, 1, 27, i36; 28, si je faisais courtage d'. — 493, 1, 23 , lacremas. — 494, 11, 16, rey. —
495, 11, 1S, eff. encorporar; 20 et 21 , incorpora. — 506, I, 2, i63 ; 15, aver; 17, autz plus.
— 518,1,24, eff.etL; 29,los. — 526, i,3, siut. — 527, 1, 3, 32, dimercres ; 33 , 45. —
528 , 11 , 1 6 , boquaria ; 28 , el XX V dia.
Mots latins qui auraient pu être indiqués comme origine des mots romans analogues :
32 , affectuosus ; 70 , ambitiosus ; 87, evangelizare ; 1 1 1 , arbitrari; 207, bubon ; 278 , decep-
tio ; 298 , cambiare ; 299 , cambium; 313 , cantio; 314, cantare ; 361 , accasator ; 362 , excusa-
bilis , excusare ; 367, caballarius ; 378, incendere; 407, conclave ; 411 , exclusio ; 412, reclusus;
424, discooperire 5 435 , recolligere.
Errata de l'Introduction. — Page iij , 1. 15, au lieu d'étudié, lisez reconnu. — Page xxxvij ,
j et ij ; 1. 34 , compasso.
Quand l'erreur ne portait pas sur le mot essentiel à expliquer, je n'ai pas toujours indiqué les
corrections de .S en Z , d'I en Y, d'O final en ON, de LI en LUI et vice versa , la suppression
d'une double lettre ou sou addition, et autres semblables.
O
urauiraisr &t.
MAY 1 A 1PRP
FOR USE IAf
LIBRARY OHLY